Pb a L (LMLET AU PARUEITEE GE (He ss tu ts ji nAn ae DU jar ti que ATATIME LU CAE) "+ fl sie rt TH [ (pi HA (NIET LNAUF He AUCEL { LANDE CAPE ns RH ERRUA pit UE dx LA {44 gris RAT RCA HS Bolt à ! VA CET Tel Rain ÿ; CHE { 4 CAUSE ARE) ni Ÿ FH ÉDITER DRE EN] AUTRE % bi) HI vu) J 3 HA (té ji NE CR 1: 1 UHR | à CACHE ai j i ÿ HE] À| UMR OA NAN AE UE EN Es Moi a. — \ Lorsque l’on considère les corps qui composent le globe terrestre et les êtres si nombreux qui existent à sa surface, l’on conçoit bientôt la pensée de partager en rois grandes classes ces divers produits de la création. Linné définit, avec cette admi- rable concision qui est l’un des plus beaux apanages de ses travaux, les caractères qui sont propres à chacun de ces règnes : Les minéraux, dit-il, croissent; les plantes croissent et vivent ; les animaux croissent, vivent et sentent. Mais nous ne pouvons nous dissimuler que la nature, qui toujours procède par une voie de graduations douces et succes- sives, et jamais par de brusques transitions, n’a pas voulu, dans ces hautes divisions, déroger à sa marche habituelle, et qu'ici aussi nous trouvons des corps qui font le passage entre deux règnes; en sorte qu’il est souvent impossible de statuer avec certitude si certains objets doivent appar- tenir plutôt à l’un qu’à l’autre. Ces pas- sages sont surtout si remarquables et si fréquens entre les animaux et les plantes, qu’il est peut-être plus philosophique de nechercher dans la création que deux bran- ches principales : les corps organisés et les corps inorganiques. Les premiers, doués de facultés plus ou moins développées, sont, en compensation, destinés à terminer, dans un temps rapproché, leur existence éphé- mère. Les autres, brutes et sans vie, nous sembleroient doués de l’immortalité, sicette sublime propriété n’était l’apanage de celui qui créa toutes choses et ne dût à rien le principe de son existence. C’est donc la mort qui forme le caractère de ces divi- sions primordiales : Iles animaux et les plan- tes n’ayant recu le prêt de la vie que pour payer bientôt à la nature la dette commune à tous, et les minéraux, qui, n’ayant pas été animés, ne sont par conséquent pas soumis à la loi immuable de la décomposi- tion. 11 ne faudroit cependant pas induire de ce qui précède qu'aucune différence n’existe entre les animaux et les plantes; nous voulons seulement prémunir l'esprit contre ces divisions si positives et si sèches que l’on nous enseigne dés notre enfance. C’est ainsi que la presque universalité des ANNELIDES. animaux esi pourvue du mouvement volon- taire qui manque au règne végétal; ce der- nier se nourrit aussi par l’extérieur, tandis que, chez l’animal, cette importante fonc- tion s’opère par un organe central. La science -qui traite du règne animal a recu le nom de zoologie, et il est néces- saire, ce nous semble, d’entrerici dans quel- ques détails sur les principes fondamentaux de cette partie des connaissances physiques. Les animaux se partagent en quatre divi- sions supérieures, auxquelles on a donné le nom d’embranchemens : les vertébrés, les articulés, les mollusques et les zoophy- tes. Les premiers offrent pour principal ca- ractère la présence d’un squelette articulé interne, et d’une colonne vertébrale per- cée dans toute sa longueur pour livrer pas- sage à la moelle épinière. Les seconds n’ont pas de squelette in- terne, et leur enveloppe, plus ou moins co- riace, estconstamment partagée en segmens transversaux. Les mollusques, également dépourvus de squelette, n’ont pas la disposition seg- mentaire que nous venons de signaler. Les zoophytes, enfin, animaux dont le nom dénote la simplicité d’organisation, sont une réunion d'êtres disparates, dont le caractère le plus important est de présenter une tendance de toutes leurs parties à se disposer en rayons, autour d’un centre commun. 11 faut, du reste, avouer que l'on a réuni sous ce nom beaucoup d'animaux ayant fort peu de rapports les uns avec les autres, et que l’on a rangés ici, ne sachant où les placer ailleurs. Tels sont les quatre grands embranche- mens du règne animal. Si actuellement nous examinons les divisions inférieures, nous verrons que les animaux vertébrés se répartissent en quatre classes : celles des Mammiferes, des Oiseaux, des Reptiles et des Poissons. Les mollusques sont divisés en six clas- ses : les Céphalopodes, les Ptéropodes, les Gastéropodes, les Acéphales, les Branchio- podes et les Cirrhopodes. Les zoophytes présentent cinq classes, dont plusieurs différent autant les unes des autres que le font les autres embranche- A 2 ANIMAUX ARTICULÉS, mens eux-mêmes. Ge sont les Echinoder- mes ou Oursins, les Vers intestinaux, les Acalèphes ou Orties de mer, les Polypes, et enfin, les {nfusoires, dont l'extrême pe- titesse et l’innombrable multiplicité sem- blent animaliser la nature entière. Nous avons omis à dessein de parler des articulés : ces animaux, étant le sujet spé- cial de notre travail, devoient être traités d’une manière plus étendue. Les animaux articulés forment, ainsi que nous venons de le voir, un des grands em- branchemens du règne animal. M. Cuvier les rejette après les mollusques; mais plu- sieurs naturalistes les placent entre ceux-ci et les vertébrés. Cette dernière disposition nous semble préférable, puisqu’elle assigne à ces êtres la position qu’ils méritent sous le point de vue du développement de leur intelligence et de leurs facultés, et que, d’un autre côté, elle interrompt beaucoup moins la série naturelle, puisque, en com- mencant par les Annelides apodes, ou les Sangsues, l’on obtient un passage tellement imsensible aux poissons Cyclostomes, que les auteurs de l’antiquité ont souvent réuni ces animaux. Ne voulant pas, dans cet ou- vraäge, multiplier les classes plus qu’il n’é- toit indispensablement nécessaire, nous avons adopté les six suivantes: Annelides, Crustacés, Arachnides, Myriapodes, Mo- nomorphes, Insectes. L’avant-dernière de ces classes est formée des T'hysanoures de M. Latreille, auxquels nous avons réuni des animaux que ce savant laisse parmi les insectes, mais qui en différent essentielle- ment par l’absence des métamorphoses; mais il nous semble que l’on pourroit faci- lement rendre cette série plus naturelle, si ?on vouloit séparer des Annelides les 4po- des, dont on formeroiït une classe particu- liére. Cette division seroit appuyée par des différences importantes, notamment dans les organes de la respiration, l’absence d’ap- pendices extérieurs, etc. ; elle a déjà, du reste, été indiquée, quoique d’une manière différente, par M. de Blainville ( Dict. des Sciences naturelles). Ainsi envisagés, les animaux articulés forment une série plus naturelle qu'ils ne l’avoient fait jusqu’à ce jour, et l’on ob- tient la division suivante : les Apodes, les Crustacés, les Arachnides, les Insectes, les Monomorphes, les Myriapodes, les An- nelides. Nous avons déjà vu que les premiers de ces animaux se lioient intimement avec les vertébrés, dont ils ont même la couleur du sang. Les derniers ne se rapprochent pas moins des Mollusques, et les Serpules font un passage presque insensible aux Dentales: tandis que les Neréides, qui commence- roient cette classe, font trés-bien le passage aux Mille-pieds, qui forment la précédente. Ainsi les Annelides, qui, jusqu'ici, avoient été si difficiles à intercaler dans la chaîne des articulés, se trouvent y entrer sans ef- fort. Nous ne pouvons cependant pas nous dissimuler qu'ici, comme dans presque toutes les classes de la zoologie, il se trouve des chaînons latéraux qui réunissent les Annelides aux vers intestinaux de l’em- branchement des Zoophytes, et malgré l'importance des caractères anatomiques sur lesquels s’est appuyé notre illustre Guvier, pour opérer la division de l’an- cienne classe des Vers, c’est encore une question que de savoir si elle est bien conforme aux vues de la nature; quoi qu’il en soit, les animaux articulés se reconnais- sent à leur corps divisé par segments ; leur enveloppe extérieure est, le plus souvent, d’une nature coriace et dure, et souvent même calcaire. Leurs organes de la loco- motion varient à l’infini. L’immense majo- rité est munie de pattes et d’ailes. Ils vo- lent, marchent, sautent, nagent, etc. Leurs organes de l’ouie, de la circulation, de Ja génération et de la respiration, éprouvent ue nompreuses modifications; mais leur système nerveux offre de grands rapports, même entre les classes les plus éloignées. 11 se compose d’un cerveau généralement petit et placé dans la tête, et donnant naïis- sance à deux forts cordons qui, aprés avoir embrassé l’œsophage, se réunissent un certain nombre de fois, pour former des nœuds ou ganglions. Leurs organes de la manducation sont très - variables; maïs il est à remarquer que, lorsqu'ils sont repré- sentés par des pièces paires, ces dernières sont toujours placées de côté, et, par con- séquent, ont un mouvement latéral, tandis que, chez les vertébrés, ce mouvement est de haut en bas. Tels sont les principaux caractères que nous offre l’ensemble de la partie de la zoologie que nous traitons ici ; nous allons actuellement présenter succinctement les caractères propres à chacune des classes dont elle se compose. Les ANNeLIDES différent des autres arti- culés par leur corps privé de pattes articu- lées, et, le plus souvent, destiné à ramper, et par leur sang de couleur rouge. Tous les autres ont des pattes articulées Ds! ANIMAUX ARTICULÉS. 3 et le sang blanc; ils forment les Condy- lopes de Latreille. Les Crusracés onf pour caractères d’être des animaux munis de branchies, sans ouvertures stigmatiques ; leurs pieds sont au moins au nombre de dix; leurs yeux sont à facettes. La plupart habitent dans l’eau. Les ArACaniDES respirent tantôt par des trachées, tantôt par des organes qui tien- nent des poumons et des branchies; leurs pieds ambüulatoires sont au nombre de huit ; leurs yeux sont lisses. La plupart soni ter- restres. ! Les MYRrAPODES présentent une respira- tion trachéenne, des ouvertures stigmati- ques; pieds très-nombreux; yeux lisses, ordinairement disposés en deux groupes. Ils ne subissent pas de métamorphoses , mais le corps acquiert, avec l’âge, un plus grand nombre de segmens. Ce sont des ani- maux lerrestres. Les Monomorpues : Respiration tra- chéenne, des ouvertures stigmatiques; pieds au nombre de six; yeux composé ou lisses; pas de métamorphoses; corps semblable dans tous les temps de la vie. Animaux terrestres. Les Ixsecres différent des précédents par les métamorphoses auxquelles ils sont sou- mis. Les uns sont terrestres, les autresaqua- tiques ; la plupart ont des ailes, organes qui nese trouvent dans aucune des classes pré- cédentes. ANNELIDES. Ce nom vient, ainsi qu’on le verra faci- lement, de la forme annulaire des êtres qui composent cette classe d'animaux arti- -culés, que l’on peut définir de la manière suivante : Animal articulé, & sang rouge, formé de segmens réunis de manière à ce que la tète elle-même soit au plus distincte ; n'éprouvant pas de métamorphoses ; n’é- tant pas muni de pieds articulés. Le corps de ces animaux est générale- ment mou ; les segmens transversaux qui le partagent devroient peut-être être consi- dérés comme de simples replis de la peau; la tête est peu distincte, et souvent même entiérement réunie avec les anneaux du corps; elle porte souvent des mâchoires et des antennes ; ces dernières varient pour le nombre , qui ne dépasse que rarement cinq; on donne aux plus écartées le nom d’extérieures ; l’autre paire est formée des moyennes; et celle du milieu se nomme Pimpaire. La bouche est, de plus souvent, termi- vale ; mais lorsque la tête n’est pas distincte, l’ouverture buccale est située sous la face inférieure; elle laisse ordinairement sortir une trompe charnue qui est, à l’état du repos, rentrée dans l’intérieur du corps. Les mâchoires varient pour le nombre ; Latreille ( Dict. clas.) les regarde comme les analogues des dents internes du gésier des crustacés. Les yeux varient pour le nombre; ce sont de petits points oculiformes, lisses et circulaires. La partie antérieure du corps est quel- quefois élargie en forme de ventouse ; les sangsues sont dans ce cas. Les pieds ne sont jamais que rudimen- taires lorsqu'ils existent; Lamarck leur donne le nom de fausses pattes ; ils ne sou- tiennent pas le corps, dont le mouvement est ondulatoire ou de reptation. Ils sont formés de deux rames, l’une dorsale et l’autre ventrale ; chacune d’elles porte le cirrhe et les soies; le premier est un filet ordinairement rétractile ; les autres sont des poils rudes dont Savigny a distingué quatre sortes: les soies subulées (festucæ), réunies en faisceau, sortent d’une gaine commune et traversent les fibres de la peau pour parvenir aux muscles destinés à leur locomotion ; les acicules (aciculi) sont plus grosses, en forme d’aiguillon, et iso- lées dans un fourreau spécial ; les soies à crochets (uncinuli) sont de petites lames courbes, cemprimées, dentelées; celles a palettes ( spatellulæ ) dont le nom indique la forme. MM. Audouin et Milne-Edwards, dans teur excellent ouvrage sur les Annelides de France, dont nous regrettons de ne pos- séder encore qu’un seul volume, ont fait une étude approfondie des diverses parties que nous venons d’énumérer, et se sont étendus sur les usages de chacune, sujet qui n’avoit pas encore été traité et qui jette un vif intérêt sur leur savant travail. Les organes respiratoires de la plupart des Annelides sont des branchies exiérieu- res qui varient beaucoup pour la forme : ce sont tantôt des houppes, des panaches, des arbuscules ; tantôt des filamens simples ou pectinés; chez les sangsues, ces organes sont internes et ont la forme de petites vessies; chez d’autres, tels que les Lom- brics , cette fonction s'opère par toute la surface de la peau. L'on a donné le nom d’élytres à des écailles dorsales de consistance membra- neuse et assez molle ; le plus souvent elles sont placées sur des pieds dépourvus de cirrhes, et alternent avec d’autres qui en sont munis. Le corps de quelques espèces , et des sangsues particulièrement, est terminé à son extrémité postérieure par un disque qui remplit la fonction de ventouse. L’anus est quelquefois terminal, quel- quefois situé un peu sur la face dorsale. Le canal intestinal est tantôt droit, tantôt contourné ; il aboutit, par une de ses extre- mités, à la bouche, et par l’autre à l’anus ; le nombre des estomacs est trés-variable. Nous avons déjà vu que le sang des An- nelides est rouge ; elles n’ont pas de cœur proprement dit, et leur circulation s’opère au moyen de deux artères longitudinales et de veines. Leur système nerveux est formé d’un cerveau donnant naissance à des cordons A. . ANATOMIE DES ANNÉLIDES . DUT 9 1 ne à D Lig.1 Digestion. a bouche avec ds loir machotresr b.& rophage : es ertornacr. dl les cæcurmr.ee, le rectum, il JE de cordon médulutre, avec res ganglions el ser nerfi laleraue.2, Me bouche ouverte el grosse, a, les 3 mac hores. - 8,01 CJanes pe neruleurs vuernes aa, testicule. , b, verte vede vemiale el ver ge, CE ovaires. d 2772 Us, € 20 7 vestcules Sen nales Sup} plementeire: sieur cordon, gun vésiule sapplementire onputre. -L organe mäle gro. LIE vu en dessous 9, À. ven dessus, 5 une des DÉSUCUleS. Sérninule sspplnentart oresste.0.0ryane femelle gros A Z0LJANES J genéraleurs GTLRES. 1 0pgane mule, 2 il fénulle: 8,circululion, aa portion de vais. 174 dorsal bb ; portion des vetre x abdominales, ce veines dorsales, dl artéres pidmonutres ee. vessies re. pl alotres que se trouvent sur les vatrseaux pulmonures di 4 Ho r. ANNELIDES. 6) ñerveux qui se réunissent en ganglions. Un système supérieur a aussi été, dans ces der- niéres années, découvert chez plusieurs animaux de cette classe. Elles sont hermaphrodites et munies cha cune des organes propres aux deux sexes, mais n’en ont pas moins besoin, pour la plu- part du moins, de l’accouplement de deux in- dividus semblables, pour perpétuer leur es- pèce. Lls sont ovipares et pondent généra- lement au printemps. Un fait très-remar- quable qu'ils nous présentent, C’est que le tronc mutilé et divisé en un grand nom- bre de morceaux se complète et continue à vivre. Si nous jetons un coup d’œil sur l’habi- tation des articulés, nous verrons que le plus grand nombre habite la mer, que d’autres se trouvent dans les eaux douces, tandis que d’autres encore sont terrestres, et se creusent des demeures souterraines. Parmi lesmarines, beaucoup se construisent des fourreaux tubulaires, qui sont tantôt formés de petits corps agglutinés, tantôt d’une matière calcaire sécrétée par l’ani- mal lui-même. Les couleurs sont: trés-variables. Les es- pèces terrestres et aquatiques sont, le plus souvent , ternes; celles qui se trouvent dans la mer, au contraire, répandent le plus vif éclat; mais ces nuances brillantes disparaissent aussitôt après la mort de Pa- nimal. Presque toutes les Annelides sont car- nassières. Quelques espèces marines sont douées de la faculté de répandre une lumière phos- phorique, Nous avons déjà vu que c’est à M. Cu- vier qu'est dû l’établissement de la classe des Annelides ; avant lui, ces animaux étoient confondus avec les vers par tous les auteurs qui tes avoient étudiés, tels que Linné, Muller, Pallas, Bosc et Othon Fabricius.; mais notre illustre naturaliste s’étoit contenté de leur conserver le nom de vers à sang rouge , et c’est Lamarck qui, le premier, les désigna sous le nom qu’ils portent aujourd’hui. Depuis lors, ils ont été l’objet d’un grand nombre de travaux, parmi lesquels nous citerons les beaux Mé- moires de Savigny, présentés à l’Académie royale des Sciences, et sa classification de ces animaux, qui fait partie du grand ou- vrage de la commission d'Egypte ; l’excel- lente Monographie de la famille des Hirru- dinées de M. Moquin Tendon, les travaux de Leach, d'Ocken, Risso, Johnston, Delle-Chiaye, Montagu, Viviani, Brullé, consignés dans des travaux particuliers, ou répandus dans les mémoires des Sociétés, savantes. M. de Blainville a traité avec sa supériorité habituelle cette partie, dans le Dictionnaire des Sciences naturelles; enfin, MM. Audouin et Edwards ont publié, dans leur grand ouvrage sur le littoral de la France, un travail aussi remarquable qu’é- tendu sur ceux de ces animaux qui habi- tent nos côtes. Nous suivrons, à peu de chose près ici, l’ensemble de la méthode présentée dans ce dernier ouvrage, et nous diviserons les Annelides en quatre ordres. Les 4podes ou Suceuses, se distinguent aisément par une cavité en forme de ventouse, à chaque ex- trémité du corps. Les Terricoles n’ont pas d’appendices mous, que l’on retrouve tou- jours chez les Annelides errantes, et chez les T'ubicoles ; mais les premières ont cesor- ganes distribués sur toute la longueur du corps, et leur tête est généralement-bien vi- sible ; tandis que chez les derniers les ap- pendices sont réunis vers l’extrémité cépha- lique, et la tête n’est point distincte. PREMIER ORDRE, ANNELIDES AUD. ERRANTES, ET EDW. DORSIBRANCHES, Cuv.; NEREIDÉES, Say. ; HOMOCRICIENS ET PARAMOCRICIENS , BLAINY. Les Annelides qui rentrent dans cet or- dre ont les facultés de nager et de ramper avec la plus grande facilité ; les unesse trou- vent sur le bordde la mer, ettesautres sont entièrement pélagiennes. Presque toutes sont libres, et ne se construisent pas d’habi- 6 APHRODITA. tation ; mais le petit nombre, qui se loge dans des fourreaux, peuvent les quitter avec facilité, et ne semblent y chercher qu’une habitation passagère. Leur. tête est disüncte, munie d'antennes, d’yeux, souvent de mächoires, et d’une trompe ré- tactile ; leur corps est souvent allongé et linéaire, garni d’appendices disséminés dans toute sa longueur, excepté chez le seul genre Paripatus: les pieds sont très-saillans ei d’une seule sorte, sans soies à crochets, le plus souvent armés de soies proprement dites, et presque toujours munis de cirrhes. Cet ordre se partage en sept groupes: les Aphrodites, les Amphinomites, les Euni- cites, les Neréidites, les Aricites, les Péri- patiles etles Chétopterites. APHRODITES. Caractères. Des: cirrhes distincts aux pieds; segmens du corps dissemblables, et présentant le plus souvent des élytres dis- posées alternativement ;branchiesrudimen- taires; tête distincte. Genres : Aphrodita, Polynoe, Iphionea, Polyodontes, Sigalion, Palmyra. APHRODITA, Lanx.; Halithea, SAv., Lam.; Physalus, Swam.: Aphrodita et Hermione, Brain. Trompe entourée à son orifice d’un cercle de petits tentacules subdivisés en forme de houppes. — Mâchoires trés-petites et carti- lagineuses.— Antennes au nombre de trois, les extérieures grandes, l’impaire petite et subulée. — Yeux au nombre de deux et presque pédonculés.— Branchies. dente- lées, placées alternativement sur chaque segment après la vingl-cinquième paire de pieds. — Pieds divisés en deux rames sépa- rées, et garnis le plus souvent de deux fais- ceaux de soies à la rame dorsale, et de deux à la ventrale.— Les cirrhes subulés, les su- périeurs longs et filiformes,.les inférieurs petits et coniques.— Elytres au nombre de treize pour le corps, et quelques autres supplémentaires sur les anneaux suivants. — Tête en grande partie cachée sous les élytres, convexe en dessus. — Corps ova- laire, formé de peu d’anneaux. L’anatomie de l’Aphrodite hérissée a occupé plusieurs naturalistes et particulié- rement Redi, Swammerdam , Gesner, Pallas , Home, etc. ; mais c’est surtout à M. Treviranus (Zeitschrift fur Physiologie, t..3, cah. 2, p. 157) que nous deyons les observations les plus complètes. Nous al- lons extraire, du Bulletin de Ferussac, le passage suivant, qui est l’analyse de ce tra- vail. Sous le. tissu, en forme d’étoupe, qui, comme on sait, recouvre le dos de l’ani- mal, se irouvent deux membranes transpa- rentes, dont l’une est externe et l’autre in- terne ; la membrane externe, qui est parse- mée de petits grains cartilagineux, n’est unie ni avec l’étoupe, ni avec la membrane interne ; d’où il résulte qu’il y a deux cavi- tés, l’une entre la membrane externe et l’étoupe, et l’autre entre les deux membra- nes. La première cavité communique avec le dehors par une fente transversale, dont est percée l’étoupe, tout près de l’extrémité antérieure de l’animal; cette fente a déjà été observée par Redi. La cavité interne communique également avec le dehors, par des conduits qui s'ouvrent alternative- ment dans les interstices des pieds. La membrane externe se continue avec Ja tunique qui recouvre: extérieurement la face ventrale. L’étoupe ne s’étend pas au- delà des pieds. La membrane interne du dos est continue avec la tunique interne du ventre, .qui est formée de fibres musculai- res entre-croiséesen, tous sens, et quitest.en- tiérement distincte de la tunique ventrale externe, en sorte qu’il existe pareïllement une cavité libre entre les deux tuniques du ventre. Cette cavité communique avec celle qui est comprise entre les deux mem- branes dorsales; d’où il résulte que l’eau a un accés libre dans l’interstice de la double enveloppe de l’animal. Mais la cavité qui se trouve entre les deux enveloppes communique elle-même, avec la cavité de l’abdomen, par des fentes qui sont vis-à-vis des ouvertures placées en- tre les pieds, et dont nous avons parlé plus haut. Ainsi l’eau peut pénétrer du dehors dans la cavité intestinale, et l’on peut ex- pliquer (ce que n’avoit pu faire Pallas) com- ment les œufs sont transmis dans l’interstice de la doubie enveloppe de l’animal, et au- dehors. Jusqu’à présent on n’avoit pas trouvé d’or- gane spécialement consacré à la génération chez les Aphrodites. Mais M. Treviranus croit avoir découvert des ovaires : ce sont deux séries de corpuscules qui se trouvent dans la cavité de l'abdomen, et qui sont pla- cés le long du bord externe de chaque muscle longitudinal du ventre. Ces corpus- cules ont une extrémité obtuse, arrondie, en rere Tome 1% }*%*partte . Annélides . PL 7. 1. Aphrodita hispida . 2. Palmvyra aurifer, 3, pied du même, a,rame dorsale, b, rame verdrale, ce, d,ceirrhes, c , fisceaur de sotes de la rame ventrale disposés en évent«ul . 4 Polinoe lmpatens L 5, élytre du même, remplaçant les cuThes tentaculaires, 8, bouche du même, a, lentacules , b, machoures .7.Euphrosvne Laureata, 8, branchie dut meme . POLYNOE, 7 quiest appliquée contrele muscle, etuneex- .trémité pointue qui est libre. Tout près de l'extrémité obtuse, on voit naître un petit canal quise perd dans la cavitéabdominale. Chaque corpuscule contient une matière jaunâtre, fibreuse. Quant à la respiration des Aphrodites, M. Treviranus prétend qu’elle se fait par Vinterméde de vaisseaux capillaires, dont Sont garnis les appendices cœcaux du canal digestif. Et cela se concoït facilement, puis- que, comme nous l'avons dit, l’eau peut pénétrer dans le ventre, et baigner les, ca- pillaires dont il est question. Ce qui rend cette manière de voir encore plus probable, ‘c’est que les Amphinomes, qui sont voisins des Aphrodites, n ’ontpas les cœcums gar- nis de ces paquets de yaisseaux capillaires ; mais ils ont en place des branchies exté- rieures conformées absolument comme:.les paquets de capillaires qui garnissent les cœ- cums des Aphrodites. Aïnsi la seule chose qui distingue ces-deux genres; sous le rap- port de la respiration, c’est que chez l’un cette fonction se fait au-dehors, tandis que chez l’autre elle se fait 2 la cavité de Vabdomen. Les houppes énhianu ee quon | avoit regardées jusqu’à présent comme faisant of- fice de branchies ne peuvent pas servir à R respiration, selon M; Treviranus, puis- qu’elles ne contiennent point de vaisseaux sanguins ; Ce sont tout au plus des rudimens de branchies. \ PREMIÈRE DIVISION. + Elytres: recouvertes par une voûte épaisse formée de ,soies flexibles. —Rame supérieure. garnie-de trois rangs de soies roides. (Cyanippa, mihi.) 1. APHRODI£A ACULEATA. .… Basrer, Opusc. Subs., p.2, part. 2, pl. 6, fig. 4-4.—"Trevrranus, Zeitsclu'ift. t. LL, cah. 2, p. 457. — Histrix Marina, Revtr, Opusc. , t. HT, p. 85.— Long. 4 pouc. {. — Elvtres molles, glabres , la voute grise glacée de vert brillant ; corps blanchâtre ; écailles arrangées, marquées de brun; le corps entouré d’une frange verte etirisée, formée des soies longues et fines des rames dorsales. — Côtes de la France. 2. APHRODITA SERICEA. Sav.— Long. 4 pouc. £. — Corps plus ovale que dans la précédente espèce ; écail- les blanches et sans taches; les longues soies des rames dorsales d’un vert éclatant sur le dos; la frange flottante de couleur blanche. On ignore la patrie de cette espèce. 3. APHRODITA AURATA. Risso, Eur. merid.,t. IV,p.413.—Gorps ovale, oblong, assez large, varié de gris, formé de trente-deux segmens pourvus de lames orbiculaires, cachées par une peau mince ; rames dorsales formant, autour du corps, üne large bande de soies très-longues et d’un beau jaune doré ; une autre rangée de rames ventrales forme de, chaque côté trente-deux longs pédoncules. Gette espèce se trouve dans la Médi- ierranée. MM. Edwards et Audouin pen- sent que ce n’est peut-être qu’un jeune in- dividu de l’ Aphrodite hérissée. DEUXIÈME DIVISION. Elytres non recouvertes par une voûte. — Rame supérieure garnie de deux sortes de soïes sur .les' pieds munis d’élytres, et d’une seule sur ceux qui en sont dépourvus. (Amphitus, nühi.) he APHRODITA : HISTRIX. (PL 4, f. L. ). Say... Annel., p.10, n° 3. — ‘Aup.. et Eow., Lit. de la France, t. Il, Annel., pl. 1, DE 4-9. — Long. 2 pouc. 5 — Corps formée detrente-troissegmens et recouvert par quinze paires d’élytres lisses, minces, souples, et de couleur cendrée lavée de brun ferrugineux ; ventre d’un brun clair à refleis.— Méditerranée. 5. APHRODITA AUDOUINI. Ressemble beaucoup à lAphroditaHis- trix, mais beaucoup plus allongée etoffrant un rétrécissement plus prononcé à son ex- trémité postérieure ; les pieds postérieurs trés-longs. Cette Aphrodite, qui vient de Naples, n’est, suivant MM. Audouin et Milne Ed- war ds, qu’une variété de la: précédente. POLYNOE, Sav. ; Aphrodita, Oxiv., FAr., Parras, Cuv.: Eumolpe , Ocren , BLAINv. ; Lepidonota, LEac. ; Mächoires cornées, grandes. — Anten- nes au nombre de cinq. — Yeux distincts au nombre de quatre.— Elytres fixées sur des pieds ne portant pas de branchies ni de cirrhes supérieurs ; alternant jusqu’au vingt-troisième segment ayec d’autres pieds 8 POLYNOE. pourvus de branchies et d’un cirrhe supé- rieur, mais dénués d’élytres. — Quelque- fois des élytres supplémentaires placées alternativement dans un ordre différent. Tête un peu déprimée en-dessus, caré- née en-dessous entre les antennes ; PTE ovalaire ou linéaire. Quelques espèces de ce genre sont tee phorescentes; d’autres se construisent des fourreaux avec des fragmens de coquilles. L’on trouve les Polynoe sur les bancs d’huitres. PREMIÈRE DIVISION. Elytres grandes, se recouvrant les unes les autres, et cachant le plus souvent le dos dans son entier. ( Polinoe inflatæ, mihi.) 4. POLYNOE SQUAMATA. BAsTER, Opus. Subs., t. II, part. 2, p. 62, pl. 6. — Sav., Annel., p. 22. — Au. et Enw., Annel., p. 80, pl. 4, f. 40- 46. — Scutellata, Risso, Eur. mérid., t. IV, p. 414. — Long. 42 lig. — Corps oblongo-linéaire , formé de vingt-sept seg- mens, recouvert entiérement par douze paires d’élytres, d’un gris vineux pointillé de brun, relevé d’une tache rousse ; dessous du corps d’un gris nacré. Cette espèce est assez commune dans toutes les mers de l’Europe , et c’est aussi à cette espèce, suivant MM. Edwards et Audouin , que l’on doit rapporter l’Aphro- dîita Clavigera, Freminville (Nouv. Bullet. des Sciences, 1. 3), qui vient du Sénégal. 2. POLYNOE PUNCTATA. Murrer, Naturgeschichte Eïiniger, p. 170, pl. 43, — Sav., Annel. , p. 26. -- Ne diffère du précédent qu’en ce que les élytres ne se recouvrent pas et laissent à découvert une-partie du dos. — Habite les mers du Nord. 3. POLYNOE LEVIS. Au. et Epw., Litt. Annel., 1, p. 85, pl. 414, fig. 41-19, — Long. 12 lig. — Corps allongé, recouvert par quatorze paires d’élytres membraneuses et lisses. — [les Chaussey. Suivant MM. Edwards et Audouin, c’est peut-être à cette espèce que l’on doit rapporter lAphrodita Clava, Montagu, Trans, Soc. linn.,t. IX, p. 108, pl. 7, f. 3 l. POLYNOE CIRRATA. Oro. FaBr., Faun. Groënl., p. 308, n° 290, — Aus. et Enw., Lit, Annel., 1. I, p. 86, 3. — Long. 42 lig. — Trente- huit segmens ; quinze paires d’élytres; dix- huit tentacules à la trompe, — Mer du Nord et côtes de la Manche. 5. POLYNOE FLOCCOSA. Sav., Annel., p. 23. — Long. 10 lig.— Corps oblong, linéaire, de quarante seg- mens, muni de seize paires d’élytres ca- duques ; d’un gris un peu violet.— Océan. 6. POLYNOE IMBRICATA. Gen, Lainn., Syst. nat. ,t. 1, p. 3108. — Foliosa, Sav., Annel., p. 23. — EDw. et Aun., Annel., 4, p. 89, n° 5. — Long. 45 lig. — Corps formé de quarante-deux segmens ; trompe entourée de trente ten- iacules; élytres au nombre de dix-huit paires minces, caduques, lisses et d’un gris violacé. — Océan. 7. POLYNOE SETOSISSIMA. Sav., Annel., p. 25.— Au. et Enw., Annel., 4,p. 90, 6. — Long. 48 lig. — Corps oblong, déprimé, formé de qua- rante segmens, et muni de quinze paires d’élytres ; soies de la rame dorsale beaucoup plus nombreuses et plus fortes que celles de la rame ventrale.— Côtes dela Manche. Nota. I1 faut aussi placer ici la P. impa- tiens, que nous figurons pl. 4, f. 2. DEUXIÈME DIVISION. Elytres ne couvrant pas tout le dos. (Polynoe vermiformis, mihi. ) 8. POLYNOE SCOLOPENDRINA. Sav., Annel., p. 23. — Epw. et Aur., Annel., p. 92, n° 8. — Long. 45 lig. — Corps linéaire formé de quatre- vingt-deux segmens, et portant quinze paires d’élytres lisses et orbiculaires ; la couleur est brunâ- tre; une bande jaune sur le dos; élytres d’un blanc sale; parties postérieures du corps dépourvues d’élytres. — Océan. 9. POLYNOE BLAINVILLII. Enw et Aun., Annel., À, p. 94. — Scolopendrine, BLainv., Dict. Sc. nat., art. Vers, p. 45, pl. 10, t. II. — Diffère de la précedente par lesélytres quis’éten- dent jusqu’à l'extrémité du corps; élytres au nombre de soixante. — Habite... 40. POLYNOE LONGISSIMA. BLarnv., Dict. Se. nat., Vers, p. 459, pl. 40, f. 3. — Gorps allongé et filiforme, muni de dix-huit paires de petites élytres PALMYRA. 9 rudimentaires, quis'étendent jusqu’au qua- rante-unième segment. — Côtes de Gênes. 41. POLYNOE LONGA. Oruox. Fagr., Faun. Groenl.,n°293.— Soixante-six segmens, cinquante-six paires d’élytres. — Côtes du Groenland. 412. POLYNOE MINUTA. Oro. Fass., Faun. Groenl., n° 294. — Quarante - huit segmens ; trente - huit paires d’élytres. — Côtes du Groenland. IPHIONEA ; Polynoe Iphionea, Say. Ce genre différe essentiellement des Po- lynoe par les antennes, qui ne sont qu’au nombre de quatre. — Le corps est subel- liptique. — Les élytres sont imbriquées et écailleuses. — Il n’y a point de filets pos- térieurs. 4. IPHIONEA MURICATA. Sav., Annel., p. 24, n°14, pl. 8, t. I.— Long. 42 lig. — Corps de vingt-neuf seg- mens, et recouvert par treize paires d’ély- tres; élytres brunes, avec un trait noir et longitudinal; ventre blanc à reflets brillans. — Mer-Rouge et côtes de l'Ile-de-France. POLYODONTES, Renreri; Phyllodoce, Ranzant; Eumolpe, OcKkex. Trompe grosse , couronnée de tenta- cules. — Mâchoires grandes, cornées. — Antennes au nombre de deux, et assez lon- gues.—Branchies non visibles. —Des pieds munis d’élytres, mais sans cirrhe supé- rieur, placés sur toute la longueur du corps, mais alternativement avec d’autres munis de cyrrhes supérieurs, mais non d’élytres. La seule espèce connue est le Poliodontes maxillosa, Ranz., Mém., pl. 1, f. 2-9. — De la Mer Adriatique. SIGALION, Au. et Epw. Bouehe comme celle des Polynoe, — Branchies remplacées par des franges gar- nissant le bord extérieur des élytres. — Les pieds pourvus d’un cirrhe supérieur et d’élytres, et d’autres sans élytres placés al- ternativement jusqu’au vingt-septième seg- ment; les premiers continuant ensuite sans interruption jusqu’à l’extrémité. — An- tennes externes très-grandes, les mitoyen- nes rudimentaires, limpaire n’existant pas toujours. — Corps trés-allongé, dé- primé, presque linéaire, composé de beau- coup de segmens. — Tête dépassée en avant par les pieds de la première paire. A. SIGALION MATHILDÆ. Au. et Epw., Litt. Annel., 2, p. 405, pl. 2, f. 1-10.—Long. 5 pouc. Larg. 4 lis. — Gorps formé de cent quatre-vingts seg- mens; antennes mitoyennes à peine per- ceptibles, pas d’antenne impaire ; les ex- ternes trés-longues ; cent soixante-quatre paires d’élytres se croisant sur le dos. — Côtes de la Manche. 2. SIGALION HERMIONE. Anp. et Enw. Litt. Annel., 2, p. 407, pl. 14, f.1-6.—Long. 6 pouc. Larg. Alig.:.— Antennes impaires longues, les mitoyennes non visibles, les externes longues ; élytres au nombre de cent soixante paires, de forme étroite et laissant à découvert une grande partie du dos. — Côtes de La Rochelle. M. Guérin a décrit une troisième espèce de ce genre, dans son Magasin de Zoolo- gie, sous le nom de Sigalion Herminiæ. Nota. Suivant MM. Audouin et Ed- wards, C’est peut-être au genre Sigalion que doit se rapporter la Nereis stellifera de Muller, Zool. Dan., t. II, pl. 62, f. 1-3. Dans ce cas, ce groupe devrait porter le nom de Lepidia, que Savigny lui applique sans avoir vu en nature l’espèce précitée. PALMYRA, Say. Bouche ayant une trompe dépourvue, à son orifice,de tentacules.—Mâchoires demi- cartilagineuses. — Antennes complètes, les mitoyennes coniques et trés-petites, l’im- paire un peu plus longue que les mitoyen- nes, et du reste semblables; les extérieures grandes. — Yeux au nombre de deux. — Branchies peu visibles, placées alternati- vement sur chaque segment après la vingt- cinquième paire de pieds. — Pieds ayant deux rames séparées, la première paire garnie de quelques soies, la rame dorsale avec deux faisceaux inégaux de soies incli- nées en arrière; la rame ventrale a un seul faisceau de soies fourchues. — Girrhes, tant les supérieurs que les inférieurs, grê- les, cylindriques, terminés par un petit filet également cylindrique et renflé au bout; les cirrhes supérieurs insérés der- _rière la base du faisceau inférieur des ra- mes dorsales. — Corps oblong, déprimé, composé d’anneaux peu nombreux.—Tèête 10 AMPHINOMA. déprimée, un peu saillante au-dessous des antennes. — Élytres nulles. Nous venons de donner les caractères de ce genre tels que les présente M, Savigny; mais MM. Audouin et Milne Edwards n’ont pas pu apercevoir d’anterines mi- toyennes, bien qu’ils aient examiné le même individu que leur devancier. (aie de La France, 1. 11, p.110). A. PALMYRA AURIFERA. (PI. 1, ti5 ) Lam., Ann., 4. V, p.806, n° 41. — SAY., Annel., p: 47. = Aup. et Ha: Litt, fr. Long. 42 lis. — Corps obtus aux deux bouts, formé de trente segmens et pourvu par conséquent de irente paires de pieds; rames dorsales à deux faisceaux de soies inégaux ; l’infé- rieur formé d’un petit bouquet de poils fins et courts, le supérieur! composé de: soies grandes , plates, pouvant se recou- vrir mutuellement, et disposées en palmes voûtées; ces palmes offrent les reflets de l'or et se détachent sur un fond d’un brun nacré. — Cette espèce, remarquable par la beauté de ses couleurs, vient de VIle-de- France. EUMOLPHE, Rassos. Ce genre est trés-douteux, noûs en don- nons les caractères d’après son créateur.— Corps ovale, aplati. — Tête arrondie en pointe. — Antennes incomplètes, inégales, les extérieures bifides. —- Quatre yeux. — Mâchoires cornèes. — Des écailles sur les côtés du dos. À. EUMOLPHE FRAGILIS. Riss0, Eur. mérid., 1. IV; :p. 415. — Corps ovale, allongé , d’un rose:clair ; une bande azurée sur le milieu du dos. = Mé- diterranée. AMPHINOMITES. Caractères. Des cirrhes distincts aux pieds. — Gorps non muni d’élytres, etious les segmens généralement semblables. — Branchies très - developpées. — Tête dis- tincte. Genres :- Chlocia, Amphinoma, Eu- phrosyna, Hipponoa, Aristenia, Zothea. CHLOEIA, Sav.; Amphinome, Bruc. ; Chloe, Bzarnv., Cuv. Antennes au nombre de cinq. — Bran- chies insérées:sur le dos, en forme de pa- naches ayant sur. leurs bords de nombreux filamens rameux , remplacés sur les pre- miers anneaux par : de petits cirrhes sur- numéraires.— Pieds formés.&e deux ranies portant: chacune ‘un faisceau de-longues soies et un cirrhe filiforme.—Corpsilarge , aplati, formé d’une quarantaine de seg- mens. — Tête petite, surmontée d’une ca- roncule. - I. CHLOEFIA CAPILLATA. diras Encycl. méth., art. Vers, t. p. 45. — Flava, Parras,:Miscel, pi. 8, f. 7-11. — Long. 4 : ,pouc. Larg. 42 lig. — D'un gris fauve, une moueheture noire sur, le milieu de chaque segment et une bande transversale sur les côtés, —Mer des Indes. ë > CHLOEIA RUPESTRIS. re Eur mérid:, t, IV, .p. 425.—$Se- lon cet auteur, cette espèce serait pourvue de mâchoires, ce qui la différencierait suffi- samment de là précédente; la couleur est hyaline, avee dés reflets azurés et verts; le dessous'est bleuâtre ; les tentacules blancs; et les faisceaux dé soies wés-brillansiie Méditerranéest ê = Nota: Srla présence dés mädhois es étoit démontrée dans cette espèce, nous la pro- poserions comme {ype d’un nouveau genre que nous nommerions Veleda. AMPHINOWA . Brüc. : ; Pleione ;, Say. , Guy. ; “Trebella.et. Nereis, Linn.; Aphrodita ; PaLLas. Antennes au nombre de cinq, trés-Cour- tes et à peu près. égales. — Branchies en forme de rameaux touflus, occupant la base de rames supérieures et manquant quel- quefois sur les deux premiers segmens.— Pieds biramés, portant deux cirrhes. — Corps épais, presque linéaire.—Tête por- tant une caroncule. —Yeux au nombre de quatre. Les espécesde ce genresont nombreuses, mais fort.peu se trouvent sur nos côtes; la plupart habitent les mers situées entre les Fropiques. A. AMPHINOMA VAGANS. Sav., Annel., p. 60. — Long. 45 lig. Larg. 2 lig. £ — D'un gris brun à nuances violettes, dessous sans taches et plus clair ; caroncule petite, trés-déprimée, lisse, ne se prolongeant pas sur le second segment. — Côtes d'Angleterre ? ? HIPPONOA. 2. AMPHINOMA TETRAEDRA. Bruc., Encyc. méth., art. Vers, À, p.48, n° 4, pl. 61, f. 4-5. — Rostrata, PALLAS, Misc. Zool., p. 106, pl. 8, f. 44-18. — Long. 10 pouc. Larg. 40 lig. — D’un gris rouge à reflets olivâtres, sans taches; peau épaisse, ridée réguliérement etlongitudina lement en arrière, et d’une manière irré- guliére en avant; caroncule comprimée en crête verticale simple, petite, et ne s’éten- dant pas au-delà du premier segment. — «Mer des Indes. 3: AMPHINOMA CARUNCULATA. Pazras, Misc. Zool., p. 102, pl. 8, f. 42- 13. — N. Gigantea, Lin., Syst. nat., et 42,t. I, part. 2,p. 1080, n° 2. — Long. 12 pouc. — Corps formé de nombreux seg- mens, d’un gris fauve tirant sur le violet; caroncule ovale , divisée de chaque côté en sept ou huit feuillets obliques et pinnati- fides. — Amérique du Nord. Nota. L’on doit peut-être rapporter à cette espèce, comme variété, l’Amphinoma Savigny. Brullé, Expéd. sc. Morée, Zol., p. 398, pl. 4, f. 4, qui se trouve sur les côtes de la Morée. Nous avons reproduit cette figure dans notre article Amphino- mites de l'Encyclopédie du dix-neuvieme siècle. L. AMPHINOMA AOLIDES. SAv., Annel., p. 62. — Long. 9 pouc.— Corps déprimé, d’un gris violet, à reflets irisés ; caroncule ovale, oblongue et lisse. — Amérique du Nord? 5. AMPHINOMA ALCYONIA. Sav., Annel., p. 62, pl. 2, t. III. — Dict. Sc. nat., art. Vers, Atlas, pl. 7,t. II. — Long. 2 pouc.—Corps étroit, d’un bleu violet; caroncule ovale, lisse, avec un re- bord ondulé; antenne impairé beaucoup plus petite que les autres. — Mer-Rouge. 6. AMPHINOMA COMPLANATA. Parras, Misc. Zool., p.109, pl..8, f.. 49- 26.— Long. 5 pouc. — Corps linéaire, dé- primé , formé de cent trente segmens, d’un gris à reflets éclatans; les trois pre- miers segmens portant une caroncule ob- tuse. — Océan américain. Nota. MM. Audouin et Edwards citent aussi une espêce inédite de ce genre, qui a été rapportée d’Amboine par MM. Quoy el Gaymard. EUPHROSYNA, Say. Bouche ayant une trompe grosse et aa courte. — Une antenne unique et subulée. — Branchies très-touffues, foliacées, pla- cées derrière lespieds, s'étendant de la base de la rame dorsale à celle des rames ventra- les. — Pieds biramés portant un cirrhe surnuméraire au milieu de la rame supé- - rieure.—Corps ovalaire , formé de segmens peu nombreux. — Tête étroite, surmon- tée d’une caroncule grande, et s’éten- dant jusque sur le quatrième ou le cin- quième segment. — Yeux au nombre de deux. L’on connaît trois espèces de ce genre. À. EUPHROSYNA LAUREATA. (PI. 4,f. 4.) Sav., Annel., p. 63, pl. 2, f. 4. — Dict. Sc. nat. Atlas; art. Vers, pl. 8, f. 1. — Icon. Reg. anim.; Annel., pl. 4 bis, f. 1.— Long. 2 pouc. Larg. 40 lig. —Gorps formé de quarante-un'segmens ; d’un gris rougeä- tre ; caroncule ‘ovale, lisse, avec une petite crête longitudinale sur son milieu. Mer- Rouge. er 9. EUPHROSYNA MYRTOSA. Say., Annel., p. 64, pl. 2, f.2. — Ann. Sc. nat.,t. XX, pl. 8, f. 6,7 et8, — Icon. Reg. anim., Annel., pl. 4 bis, f. 2. — Long. 12 lig.— Gorps formé de trente-six segmens,: d’un, violet foncé ; caroncule :el- liptique ; carénée,, bisillonnée. — Mer- Rouge. 3. EUPHROSYNA FOLIOSA. Aup. et Epw., Litt. Annel., t. I, p. 126, pl. 41, f. 4-4. — Long. 12 lig. — Trés-voi- sine de la précédente; d’un rouge vif, nuancé sur le, dos de vert et de jaune ; ca- roncule étroile et presque linéaire; bran- chies à huit rameaux pour chaque pied. — Côtes de la Manche. HIPPONOA, Aunr. et Enw. Antennes au nombre de cinq, dont, la médiane grande et conique. — Branchies insérées derrière les pieds, formées de houppes quadriramées. — Pieds composés d’une seulerame peu saillante, comprimée, verticale, garnie de soies fines et nombreu- ses, et pourvue d’un seul cirrhe ventral. — Corps presque fusiforme, composé de peu d’anneaux. — Tête petite, dépourvue de caroncule. 1. HIPPONOA GAUDICHAUDI: Aup. et Enw., Ann., Sc. nat., 1. XX, p. 456, pl. 3, f. 4-5, — Icon. Reg. anim. , Annel,, pl. 4 bis, f. 3, — L’on ns 42 EUNICE. connoît qu’une espèce de ce genre; elle a été rapportée des côtes de la Nouvelle-Hol- lande par le savant naturaliste auquel elle est dédiée. ARISTENIA, Say. Le savant créateur de ce genre n’a fait que l'indiquer et le figurer sans le décrire. — Le corps est allongé et presque cylin- drique. — Les pieds sont formés de deux rames armées de soies, rudes et portant sept cirrhes. — Les branchies sont petites et pectinées. La seule espèce de ce genre est l’Ariste- nia conspurcata, qui vient de la Mer-Rouge (Sav., Annel., pl. 2, f. 4). ZOTHEA, Risso. Corps très-long, graduellement aminci en arrière. — Tête armée de deux mandi- bules cornées, aiguës, bidentées.— Quatre yeux égaux. — Huit tentacules filiformes, inégaux. — Dos couvert de lamelles bran- chiales, feuilliformes, le long des bords la- téraux. — Ventre à segmens munis chacun d’une pointe ciliée. 4. ZOTHEA MERIDIONALIS. Risso, Hist. nat., Eur. mérid., t. 4, p. 424. — Le corps de ce néréide est fort long, délié, flexible , d’un rouge mêlé de jaunâtre ; les yeux sont noirs; les tentacu- les jaunâtres; le ventre d’un blanc sale, et les lamelles rougeâtres. — Côtes de la Mé- diterranée. Nota. Nousavons reproduit ici la descrip- tion de ce genretelle que M. Risso l’a don- née, ne l’ayant pas vu en nature. EUNICITES. Caractères. Pieds avec des cirrhes dis- tincts. — Corps non muni d’élytres. — Tous lessegmens généralement semblables. —Branchies tantôt nulles, tantôt dévelop- pées. — Tête distincte. Genres : Eunice , Onuphis, Diopatra, Lysidice, Lumbrineris, Aglaura, OEnone. EUNICE, Cuv.; Nereis, Linn., PALLAS: . Branchionereida, Brain. ; Néreidonta, BLaIxy. ; Leodice, Sav., DELLE CHIAYE. Antennes au nombre de cinq, assez gran- des et subulées. — Branchies insérées au- e dessus du cirrhe dorsal des pieds, pectinées d’un seul côté. — Pieds comprimés à une seule rame terminée par un tubercule por- tant deux cirrhes. — Trompe peu saillante.. — Mâchoires au nombre de sept, dont. quatre à gauche.—Tête distincte, ordinai- rement lobée en avant. — Yeux au nombre de deux. — Corps presque cylindrique, li- néaire, un peu déprimé, à anneaux très- nombreux. PREMIÈRE DIVISION. Deux cirrhes tentaculaires insérés der- rière la nuque. (Leodicæ simplicis, Sa.) 4. EUNICE HARASSII. Au». et Enw., Litt. Annel., t. 1, p. 141, pl. 3, f. 5-11. — Sanguinea, Laurizs. ,. Icon. Regn. anim., Annel., pl. 5, f. 2. — Long. 6 pouc. — Tête bilobée en avant ; corps d’un rose vinéux ; antennes et cirrhes. blanchâtres ; les antennes sont comme ar- ticulées dans toute leur longueur; les bran- chies s’étendent depuis les troisième ou quatrième paires de pieds jusqu’au cent trentiéme segment. — Commune dans la rade de Saint-Malo. 2. EUNICE GALLICA. Sav.. Syst., p. 50. — Aup. et Epw., Litt. Annel., 4, p. 444, n° 2. — Antennes non articulées; branchies commencant à paraître sur les pieds de la sixième paire. — Côtes de France. 3. EUNICE ANTENNATA. Sav., Annel., n. 50, fig. 4.—Dict. clas., pl. 74. — Dict. Sc. nat., art. Vers, pl. 45, t. I. — Icon. Annel., pl. 5, f. 1. — Long. 2 pouc. :. — D'un cendré rougeà- tre, avec des reflets cuivreux et éclatans ; tête bilobée; antennes grêles, composées de douze, dix-huit et vingt-deux articles; l'impaire trois à quatre fois plus longue que la tête. — Mer-Rouge. l. EUNICE HISPANICA. Say., Annel., p. 51. — Long. 20 lis. — Corps grêle, d’un gris rougeûtre à reflets ; tête bilobée; antennes non articulées; branchies trés-menues, simples, bifides ou trifides, nulles aux deux premières paires de pieds, et disparaissant après la quin- zième ou seizième. — Côtes d’Espagne. 5. EUNICE APHRODITAIS. Pazras, Nov. Act. Petrop.,t. IE, p.229, ONUPAIS. 43 pi. 5,f. 1-7. — Long. 48 pouc. — D'un gris cendré; tête bilobée ; antennes inarti- culées; branchies nulles aux huit premié- res paires de pieds, simples aux trois paires suivantes, pectinées dans toutes les autres, dépassant de peu les cirrhes, quise raccour- cissent à mesure que les branchies grandis- sent. — Mer des Indes. 6. EUNICE GIGANTEA. COv., Reg. anim., 2 édit., t. 3, p. 199. — Branv., Faun. franc., Atlas, Chétopo- des, Néréides, pl. 14. — Long. 4 à 6 pieds. — D'un gris cendré, à reflets irisés; tête quadrilobée; antennes non articulées ; bran- “chies nulles aux quatre premières paires de pieds, pectinées à toutes les autres. — Mer des Antilles, et peut-être la mer des Indes. Nota. Cette espèce et la précédente sont souvent confondues ; elles me semblent ce- pendant bien distinctes, ainsi qu’à M. de Blainville. La dernière est la plus grande annelide connue. : 7. EUNICE NORWEGICA. Limn., Syst. nat., édit. 12, t. I, part. 2, p. 1086, n° 44. — Pinnata, Muzzer, Zool. Dan., part.-1, pl. 29, f. 4-3. — Corps con- vexe, jaunâtre ; antennesinarticulées ; bran- chies pectinées; cirrhes supérieurs beau- coup plus longs que les branchies. — Mers du Nord. 8. EUNICE PINNATA. Muczer, Zool. Dan., t. I, p. 31, pl. 29, f. 4-7. Corps court, roux; antennes articu- lées ; branchies pectinées, courtes; cirrhes supérieurs encore plus longs que dans l’es- pèce précédente. — Mers du Nord. 9. EUNICE PARETTI. Braïv., Dict. Sc.nat., art. Vers,t. LVII, p. 476. — Cette espèce n’est qu’indiquée par le savant auteur que nous venons de citer; elle est remarquable, dit-il, par la brièveté et le grandnombre de sesanneaux, ainsi que par la petitesse de ses appendices. —Côtes de Gênes. Nota. MM. Edwards et Audouin pensent que cette espèce est peut-être la même que l’Eunice hispanica. Nota. Il faut ajouter à cette division les espèces suivantes : 40. Fasciata, Risso, Eur. mérid., t. IV, p. 421. A4. Punctata, id. id. 12. Triantennata, id., p. 422.—Toutes les trois de Gênes. 43. Bertoloni, Drrre-Cnraye, Mem. Sulla storia enotomia anim. Senza vert. del regno di Napoli, t. III, p. 474, pl. 44, f. 12-415.—De Naples. DEUXIÈME DIVISION. Point de cirrhes tentaculaires sur le se- cond segment du corps. (Leodicæ marphysæ, Say. ) 44. EUNICE SANGUINEA. Moxnracu, Trans. Linn. Soc., t. XI, p- 26, pl. 3, f. 1.—Opalina, Sav., Annel., p. 51.—Dict. Sc. nat., art. Vers,t. LVII, p.477, pl. 15, f. 2. — Long. : pied à 2 pieds. — D’un vert foncé ; branchies rouges ; tête bilobée ; branchies ne paraissant qu'après le segment; corps notablement renflé vers la vingtième tête. — Côtes de l'Océan et de la Méditerranée. 45. EUNICE BELLII. Au». et Enw., Annel. ,t. I, p. 449, n° 4, pl. 3,f. 4-4, et 8-9. — Cuv., Reg. anim. , 2e édit., t. III, p. 200. — Long. 2 pouc. — Corps non notablement renflé en avant; tête non bilobée, rebordée en avant ; branchies commençant au quinzième segment du corps, et s'étendant sur les dix-sept suivans et quelquefois sur les quatre-vingt-troisième et quatre-vingt-qua- trième ; mais ces deux dernières sont tou- jours beaucoup plus petites que les autres. —- Côtes des Iles Chaussey (Manche ). Deux autres espèces de cette division sont encore connues : 16 Grumuwialdi, et:17 Erictrocephala; toutes les deux sont de Nice et décrites par M. Risso, Eur. Mérid., t. IV, p. 428. ONUPHIS, Aup. et Epw. ; Spio? Derre-Curaye ; Leodice, Say. : Nereidonta , Brainv.; Nereis, Murxer. Antennes au nombre de quatre, sans compter trois appendices annelés qui s’in- sérent sur la nuque et recouvrent la tête. —Branchies pectinées d’un seul côté, insé- rées au-dessus du cirrhe dorsal des pieds. — Yeux au nombre de deux et très-petits, Ce genre a de grands rapports avec celui d’Eunice ; il habite dans des tuyaux étroits, circulaires, et demi-transparens. 1. ONUPHIS EREMITA. Au, et Enw., Litt. Annel.,t. I, p. 452, pl. 3, fig. 4-5, — Long. 3 pouc. :.— Corps £4 à cylindrique. non renflé vers la tête, formé d'environ deux cents segmens; antennes externes épaisses; couleur opaline, avec deux rangées de taches rougeâtres sur le dos; tube mince et cylindrique formé de grains agglomérés. — Côtes de l'Océan. 2. ONUPHIS TUBICOLA. Murrer, Zool. Dan., t. I, p. 48, pl. 18.— Filicornis? Derve-Guiaye, Mem., &. III, p. 76, pl. 45, f. 6. — Antennes mi- toyennes trés-courtes ; branchies ayant au plus une.ou deux divisions ; tube solide et corné. — Mers du Nord et peut-être la Sicile. DIOPATRA, Aun. et Enw. ; Nereis, Bosc. Dezre-Cnraye. Antennes au nombre de neuf; les mi- toyennes subulées et renflées à la base : cinq des autres sont remarquables par leur grand développement. — Branchies : en forme de frange contournée en spirale ; elles manquent sur les premiers segmens du corps, et deviennent rudimentaires vers le soixantième, pour disparaître bientôt to- talement. — Pieds uniramés, terminés par deux mamelons, entre lesquels l’on voit un faisceau de soies. 1. DIOPATRA AMBOINENSIS. Auv. et Enw., Litt. Annel., p. 156, PL 3, f. 6-8. — Long. 4 pouc. — Téle courte; corps grêle ; pas de branchies sur les cinq premiers segmens du corps. — Amboine. 2. DIOPATRA CUPREA. Bosc, Hist. nat. des Vers. t.1, p. 164, pl. 5, f. 1-4. — Corps formé d’environ deux cents segmens , d’un bleu doré écla- tant. — Amérique du Nord. 3. DIOPATRA ITALICA. ‘Cuprea ; Daxxe-Curaye , Mém. sulla storia digli anim. di Napoli, p. 393, pl. 27, f. 9-16.— Long. 4 pied . —Difiére des précédens par une taille beaucoup plus grande ; pas de branchies sur les six pre- mières paires de pieds; tube cylindrique formé de sable et de coquilles. — Naples. LYSIDICE, Sav.;: Nereidice, BLarnv. Mâchoires au nombre de sept, dont quatre à gauche. — Trompe dépassant le front à sa base, ayant au-dessous de son LUMBRINERIS. ouverture deux pièces cornées. — Bran- chies nulles. — Antennes courtes, au nom- bre de trois. — Pieds ambulatoires très- courts, à deux faisceaux inégaux de soies. et terminés par un appendice mobile, — Girrhes supérieurs subulés, les inférieurs très-courts ; la dernière paire de pieds con- vertie en deux filets. — Corps linéaire cy- lindrique formé de segmens nombreux. — Tête plus large que longue, décou: verle. 448 Â. LYSIDICE NISCETTA. Aun. et Enw., Litt. Annel. , t. I, p. 164, pl. 3, 6, f. 4-8. — Long. 5. pouc. Large. 4 lig. = — D'un brun irisé; tête bilobée en avant; pieds ne paraissant que sur le troisième segment. — Iles Chaussey. 2. LYSIDICE VALENTINA. Say., Annel., p. 53. — BLarny., Dict. Sc. nat,, t. LVIII, p. 475. — Long. 2 pouc. — Couleur de nacre; le pre- mier anneau à peine plus long que Je se- cond ; tête arrondie en avant, — Méditer- ranée. 3. LYSIDICE OLIMPIA. Say. , Annel., p. 53. — BLarnv., Dict., p. 475. — Long. 44 lig. — Corps formé d'environ soixante-sept anneaux, dont les douze derniers forment une sorte de petite queue conique, ciliée de deux rangs de pieds très-petits, d’un gris blanc nacré. — Océan. L. LYSIDICE GALATHINA. Sav.. Annel., p. 54. — D'un blanc lai- teux, avec les trois premiers segmens d’un brun doré; corps plus épais que dans l’es- pèce précédente; antennes très-courtes ; un mamelon derrière l’impaire. — Océan. Nota. 11 faut encore rapporter à ce genre le Zysidice Parthenopeia, Delle- Chiaye, Mem. sulla Storia, etc., t. ILE, p. 475, pl. 44, f.2-11.—Elle est de Naples. LUMBRINERIS, BLauwv.; Nereis, Parras; Lumbricus, MuLLer ; Scoletoma, BLainv. Antennes nulles, ou quelquefois repré- sentées par deux petits tubercules arrondis. — Bouche armée de huit mâchoires. — Deux pièces cornées formantune lévre ster- nale. — Pieds petits et uniramés. — Tête découverte, obtuse, unilobée.—Yeux nuls. — Corps cylindrique formé de segmens nombreux. OENONE. 1. LUMBRINERIS ORBIGNYI. Aun. et Enw., Lit. Annel.,t. I, p. 466, pl. 36, f. 9-12. — Long. 5 pouc. +. Larg. 4 lg. 1. — Corps cylindrique jaunâtre, à reflets irisés; têle petite et globuleuse. — La Rochelle. 2. LUMBRINERIS LATRENLLEI. Aup. et Enw., Annel., p. 168, n° 2, pl. 3, 6, f. 43-15. — Long. 7 pouc. Lars. 2 lig. 1,— Corps cylindrique; tête conique sans aucune trace de tubercule antenni- forme. — Côtes de l'Océan et de la Médi- terranée. I] faut aussi rapporter à ce genre les es- pèces suivantes : 3. Scolopendra, XXXIV, p. 454. h. Splendida, Bramnv., Dict., t. LVII, p. 486. 5. Nereis Ebranchiata, Parras (L. Pal- lasii , Biainv.). 6. L. Coccinea, Dezre-CurAye, Mem., 1. LI, p. 478. 7. Nesidensis, DeLre-CurAYE, Mem., t. III, p. 178. < 8. Rolandi, Derre-CurAye, Mém.,t. III, p.178. 3" Brainv., Dict., 1. Ft 9. S.-Hilairü, Dezce-CrrAve Méme t. III, p. 178. 4 Enfin , il faut aussi probablenient râp- porter à ce genre, suivant MM. Edwards et Audouin, le Lumbricus Fragilis de Muller, qui sert de type au genre Scole- toma de M. de Blainville. AGLAURA, Savic. Antennes incomplètes, moins longues que la tête; les mitoyennes très-courtes, coniques, point sensiblement articulées; Pimpaire semblable aux mitoyennes, plus longues; les extérieures nulles.—Bouche : trompe dépassant le front. — Mâchoires au nombre de neuf, quatre à droite, cinq à gauche ; les extérieures .ne s'appliquant point sur les intérieures dans le repos. Ces mächoires, la plus extérieure de chaque côté exceptée, larges, aplaties , profondé- ment dentées en scie, à crochet terminal très-fort et trés-courbé ; les deux premières, à commencer par les intérieures ou les pos- térieures, exactement opposées, articulées à une lige commune beaucoup plus longue qu’elles, dilatées à leur base, dissembla- 45 bles; celle du côté droit plus grande, pro- fondément échancrée par-derriere, au-des- sus de sa base externe, et terminée par un double crochet ; les suivantes ne se cor- respondent point par paires ; les deux der:- niéres seules exactement opposées, trés- petites, divisées en deux branches à leur base, grêles, non dentées, courbées, ai- guës. — Lèvre inférieure pas plus large que la première paire de mâchoires. — Yeux peu distinets.—Pieds : cirrhes tentaculaires nuls. — Pieds ambulatoires à deux fais- ceaux inégaux, composés, l’un de soies simples, l’autre de soies terminées par une barbe; cirrhes supérieurs allongés, obtus ; les inférieurs de même; dernitre paire de pieds à peu près semblable\aux autres. — Branchies nulles. — Tête globuleuse, in- clinée et complètement cachée , ainsi que les antennes, sous Je segment qui suit. — Corps linéaire, cylindrique, composé de segmens nombreux et courts : le premier, vu en dessus, trés-grand, rétréci par-de- Yant, prolongé et subdivisé, au-dessus de la tête en deux lobes saillans et divergens ; le second plus court que le troisième. > #. AGLAURA FULGIDA. Save, Annel.,t. LV ,pl.5,f. 2.—BLaïnv., Dict. S@ nat., t LVII, p. 480. — Long. 10-pouc. — Corps grêle, formé de deux cent Cinquante-trois segmens, le premier un peu plus grand que les trois suivans réunis ; pieds courts, à rame renflée et sail- lante au-dessus des soies du faisceau supé- rieur, qui est le moins épais des deux; soies jaunâtres ; les supérieures plus lon- gues, plus déliées, fléchies à leur extré- mité , et prolongées en pointes très-fines ; les inférieures terminées par une barbule ; couleur d’un cendré bleuâtre , imitant celle de l’opale , avec Les reflets les plus éclatants, — Habite les côtes de la Mer-Rouge. OENONI:, Say. Antennes point saillantes et comme nul- les. —Bouche : trompe dépassant lefront.— Yeux péu distincts.— Pieds : cirrhes tenta- culaires nuls. — Pieds ambulatoires à deux faisceaux inégaux de soies simples, ou ter- minés par une barbe.— Cirrhes supérieurs et cirrhes inférieurs presque également al- longés, obtus.— Dernière paire de pieds à peu près semblable aux autres. — Bran- chis nulles. — Tête à deux lobes, inclinée et cachée sous le segment qui suit. — Corps linéaire, cylindrique, composé de segmens 16 NEREIS. courts et nombreux. — Le premier seg- ment, vu en-dessus, très-grand, arrondi par-devant en demi-cercle, débordant la tête. — Le second plus long que ie troi- sième. 4. CENONE LUCIDA. Sav., Annel., p. 56. — Long. 12 lig.— Corps d’un cendré bleuâtre à beaux reflets, formé de cent-quarante-deux segmens, — Habite les côtes de la Mer-Rouge. NERÉIDITES. Caractères. Pieds avec des cirrhes dis- Lincts.— Corps non muni d’élytres, et les segmens généralement semblables entre eux.— Branchies nulles ou remplacées par de simples languettes. — Tête distincte et portant généralement des antennes et des yeux. Genres : Nereis, Lycastis, Syllis, He- sione, Alciopa, Myriana, Phyllodoce, Nephtys, Goniada, Glycera. NEREIS, Linx. ; Lycoris, Sav., LAM., Jonnsron; Spio et Phyllodoce, Dezxe-Curaye. Trompe grosse, divisée en deux anneaux cylindriques, et garnis de tubercules. — Mâchoires arquées, cornées et pointues.— Antennes au nombre de quatre, dont les externes grosses et biarliculées, et les mi- toyennes petites et subulées. — Branchies représentées par trois langueltes charnues pour chaque pied ambulatoire: la première insérée sous le cirrhe supérieur ; la se- conde sous la rame dorsale et disparoît avec elle ; enfin, la troisième est située sous la rame ventrale : c’est l’inférieure. — Pieds formés de deux rames distinctes. — Tête li- bre, comprimée en dessus. — Yeux au nombre de quatre.— Corps long et presque linéaire. Genre trés-nombreux en espèces, dont beaucoup se trouvent sur nos côtes. À. NEREIS FUCATA. Sav., Annel., p. 31. — BLarnv., Dict., tu XXXIV, p. 43.— Long. 3 pouc. — Corps dun gris cuivreux, formé de cent dix-neuf segmens ; le cirrhe supérieur beau- coup plus long que la branchie correspon- dante ; partie supérieure de la rame dorsale des pieds simplement comprimée.— Côtes de la Manche. 2. NEREIS MARIONMI. Avr. et Epw., Lit. Annel., t. I, p. 188, pl. 4, f. 4, 6.— Long. 6 pouc.— Corps fauve, formé de cent quarante seg- mens; partie de la base des pieds com- prise entre le cirrhe dorsal et le dos, élevée en crête arrondie. — Côtes de la Vendée. 3. NEREIS PODOPHYILA. SAv., Annel., p.30, n°2.—Long. 6 pou- ces.— Corps fauve, à reflets cuivreux, for- mé de cent huitsegmens; branchies dont la languette supérieure dépasse les autres, la portion du pied qui supporte à ja fois cette languette et le cirrhe supérieur, haute et comprimée en feuille. — Océan. Nota. Les nombreuses espèces de ce genre étant encore assez mal distinguées, et les auteurs n’étant pas même d’accord sur les caractères qui peuvent être em- ployés pour les distinguer les unes des au- tres, nous n’en décrirons pas ici un plus grand nombre, et nous nous contenterons d’énumérer celles que nous avons trouvées dans les divers auteurs. h. Lobulata, Sav., Annel., p. 30, Au. et Epw., p. 198, pl. 4, t. VII, VIII. 5. Nereis F'olliculata, Sav., p. 30, 52. 6. Nereis Heteropoda, Caamrsso et Ey- SENHARDT, Nov. Act. Bonna, t. X, pl. 24, f. 2. 7. Fimbriata, Muzrer-Wurm., pl. 8. 8. Caudata, DeLre-Curaye, Mém.,t. II, p. 408, pl. 28, f. 10, 15. 9. Beaucoudrayi, Aun. et Epw., Annel. p. 492, pl. 4, f. 4,7. 10. Rubida. Sav., p. 32. 11. Ægyptia, Sav., p. 31, pl. 4, t. 1, pl. 2, f. 4. 42. Nubila, Sav., p. 32. 43. Pulsatoria, SAv., p. 33. 14. Fulva, Sav., p. 32. 45: Margaritacea, SAy., p. 33. 16. Dumerilü, Au. et Epw., Annel., p. 196, pl. 4, f. 40, 12. 47. Nuntia, SAv., p. 33, pl. 4, f. 2, re- produite dans l’Icon. et dans le Dict. des Sc. nat. 48. Ventilabrum, DEeLre - CHIAYE , Mém., t. Il, p. 404, pl. 28, t. XII et XVII. 19. Coccinea, DEeLLe-CurAYE, Mém., t. IT, p. 404, pl. 28,t. XI et XVI. er ,ere SJ y 10 Tome 1%1 parte nnelides, Pl. 1. Alciope Revnaudi. SINereie Œ àyptia. 3.Téte de laméme vue en dessus la trompe relevée, a antennes nutoyennes,b, antenhe intérieure, c. crrhes tentaculares. d yeux. 4,pieds de la partie supérieure dt corps du même, abranclues, b — cirhe supérieure, c, cirrhe inférieure . 5. pied de la par lie moyenne du corps dt méme, a ctrrhe superieur, b, 17 branche, e, 2*branchie, &. 3°br anchie, c cirrhe infèr teur, frame dorsale, g rame ventrale . 6. . pied de la Dans inférieure du 20TpS", 4, CUThe JUPÉTIEUT, b. cirrhe inférieur. 7 .Sylis monilanis, 4. tête du même vue en dessous a, antenne impaire, b. antennes extérieures, e: cirrhes tentaculairesr anferteurs. d, « ae Lentaculatres super” .yeur, g, tete du meme vue en dessus, æ, antenne Dre e,b, antennes exterteures.c, Wrampe. 10 pre -d ambula- Ée re dumême, a, rame unique, b.cirrhe supérieur, e, fasecau de sote simple, d, c . inférieur. ‘ SYLLIS. 47 20. Pelagic Faun. Suec., -p. 2996. 921. Ranzani, Detre-Curaye, Mém., t. III, p. 467, pl. 45, f. 8et 9. 22. Quadricornis , DELLE - CHIAYE, Mém., 1. 11, p. 403, pl. 26, £. 9, 14. 23. Edwards, Derre-CurAÿe, Mém., t. III, p. 468, pl. 43, f. 42, 20. 2h. Aphroditoides , OTnon. Fazr. , Faun., p. 296, n° 272. 25. Frontalis, Bosc , art. Vers, 1. I, p. 443, pl. 5, t. V. 26. Viridis, Jounsren, Zool. Journ., & EV, p.419. 27. Nicæensis, Risso, Eur. mérid., t. IV, :p. 416. 28. Guttata, 5, p. 417. 29. Cirrhosa, t. V, p. 417. 30? Versicolor, Muzzer Wurm., p.104, pl. 6,f. 1-6. Ceite espèce aurait, suivant les auteurs, cinq antennes, et devrait alors constituer un nouveau genre (Phaetusa, Mrar). Linx., LYCASTIS, Sav.; Nereis, Oziv., Fazr., MuzLer, DELLE- CHIAYE, Trompe forte, armée de deux mâchoi- res cornées et robustes. — Antennes au nombre de quatre, dont les externes plus fortes que les internes et coniques. — Cir- rhes tentaculaires semblables à ceux des Néréides. — Pieds ayant les deux rames presque réunies en une seule, dépourvues de langues branchiales, munis de deux cir- rhes subulés et filiformes. — Corps grêle, cylindrique, atténué en arrière. — Tête rebordée en avant et munie de quatre yeux. 4. LYCASTIS ARMILLARIS. Muzzer Wuem, p.450, pl. 9, f.1-5,Sav.. Annel., p. 45. — Les deux antennes exté- rieures grosses et inarticulées ; huit cirrhes tentaculaires moniliformes; les cirrhes su- périeurs et les deux styles également mo- niliformes ; une seule rame à chaque pied ; les cirrhes inférieurs très-courts.— Mers du Nord. 2. LYCASTIS BREVICORNIS. Aup. et Enw., Litt. Annel., p. 201,1, pl. 4, 6, f. 6-12.— Long. 7 pouc. Larg. 3 lig. 2. — Corps grisâtre, de cent-quarante segments; cirrhes supérieurs gros, Compri- ANN. més et pointus. — Côtes de Noirmoutier. Nota. 11 faut aussi ajouter à ce genre, suivant MM. Edwards et Audouin, les Ne- reis Otto, Ockenü et Blainvilli, de M. Delle-Chiaye, el la N. Incisa, Othon. Fabr.. l'aun, ». 295. SYLLIS, Sav. ; Nereisyllis, Bzamv. ; Nereis, Vivranr. Bouche à trompe de grosseur moyenne, partagée en deux anneaux, dont le second, plus petit que l’autre, est plissé à son ori- fice, dont le bord supérieur porte une pe- tite corne dirigée en avant et solide. —Mà- choires nulles. — Antennes au nombre de trois, longues, grêles et moniliformes, — Branchies nulles. — Pieds de trois sortes : les premiers, sans soies, formés, de chaque côté, d’une paire de cirrhes tentaculaires ; les autres ambulatoires; les derniers for- mant deux filets terminaux et monilifor- mes.—Corps linéaire, formé de nombreux segmens. — Tête arrondie et libre en avant, renflée sur les côtés en deux lobes, que l’on peut considérer comme les rudi- mens des antennes extérieures. 4. SYLLIS MONILLARIS. (PI. 2, f. 7-40.) Sav., Annel., p. 44, pl. 4, f. 3.—Dict. Sc. nat., Atlas, art. Vers, pl. 17, f. 2. — Long. 3 pouc. . Corps grêle, d’un gris rougeâtre, avec un sillon sous le ventre ; yeux en ligne. — Mer-Rouge et peut-être les côtes de France ? (Océan). 2. SYLLIS FULGURANS. Epw. et Aup., Annel., p. 207. — Long. 4 pouc. Larg. 4 lig. =. — Yeux en carré, le premier segment du corps très-petit, tandis que dans l’espèce précédente il est de la grandeur du suivant. — Méditerranée. Nota. L’on trouve, dans les auteurs, quelques autres espèces qui paraissent de- voir être rapportées à ce genre. 8. N. Ornata, Bzamv., Dict., t. LVII, p. 473. &. N. Civrhigera, Vivianr, Phos. Ma- ris., pl. 3, f. 4, 2. 5. N. Prolifera, Muzzer, Zool. Dan., t. 11, pl. 52, f. 5-9, 6. N. Rosea, OTtnon Farr., Faun., p. 301, n° 284. 7. Punctata, Muzzer, Zool. Dan., t. II, pl. 62. 8. Noctiluca, Lann., Faun. Suec., n° 2098. 2 48 PHYLLODOCE. 9. Rudolphi, Derre-Cuiaye, Mém., t. LIT, p. 176, pl. 43, f. 44-19. 40. T'iedmanni, DeLLE-CurAYye, id., pl. XLII, f. 18-14. HESIONE, Say. Bouche à mächoires nulles, la trompe grosse, profonde, de deux anneaux dont le dernier court, à orifice circulaire et sans plis. — Antennes petites et au nombre de quatre, les mitoyennes écartées et les exté- rieures rapprochées entre elles.— Pieds de différentes sortes ; les quatre premières paires non ambulatoires, sans soies et con- verties en huit paires de cirrhes tentaculai- res très-rapprochés de chaque côté et atta- chés à un segment commun, formé par la réunion des quatre premiers segmens du corps; les autres pieds ambulatoires et uni- ramés. — Branchies nulles. — Cirrhes fili- formes.— Corps oblong, formé de peu de segmens.— Tête bilobée.— Yeux au nom- bre de quatre. 1. HESIONE SPLENDIDA. (PI. 3, f. 4-5.) _ Sav., Annel., p. 40, pl. 8, f. 8.— Long. 2 pouc. — Corps gris, à reflets éclatans, formé de dix-huit segmens; pieds au nom- bre de dix-sept paires. — Mer-Rouge. 2. HESIONE FESTIVA. SAy., Annel,, p. 40. — Plus petite que la précédente ; corps presque sans reflets ; même nombre de segmens et de pieds; deux acicules ; soies sans lames mobiles. — Méditerranée. 3. HESIONE PANTHERINA. Russo, Eur. mérid., t. IV, p. 418. — Ann. et Epw., Litt. Annel., t. 1; p. 219, pl. 5, f. 4.—Long. 2 pouc. Larg. 4 lig.— D'un brun rouge, annelée de petites raies transversales et jaunes ; dessous du corps blanc; dix-huit paires de pieds. — Médi- terranée. ALCIOPA, Aur. et Epw. Antennes filiformes, subulées, au nom- bre de quatre ; les mitoyennes les plus lon- gues. — Mèchoires nulles. — Girrhes ten- taculaires au nombre de huit, dont la moitié de chaque côté. — Pieds uniramés, d’une seule sorte, portant deux lobes branchiaux et deux cirrhes foliacés. — Corps linéaire, un peu aplati. — Tête très-grosse, dépas- sant en largeur celle du corps. —Yeux trés- gros et latéraux, 1. ALCIOPA REYNAUDII. Au. et Enw., Litt. Annel., t. I, p. 216, pl. 5, f. 6-14. — Long. 1 pouc. 1.— Corps formé d’environ cinquante segmens. Espèce trouvée dans la Mer Atlantique -par M. Reynaud. MYRIANA, Sav.; Nereimyra, Bzainv. Bouche formée d’une trompe grosse, de deux anneaux, dont le premier trés-allongé et couvert de tentacules fins et courts; le second plissé. -- Mâchoires nulles. — An- tennes petites, au nombre de quatre, biar- ticulées. —Branchiesnon distinctes. —Pieds de différentes sortes; des premiers aux qua- triémes non ambulatoires, sans soies et convertis en huit cirrhes tentaculaires; les autres ambulatoires et uniramés. — Corps très-étroit et linéaire, composé de seg- mens très-nombreux. — Tête rétrécie en arrière, élevée en cône sur le front. — Yeux au nombre de quatre, peu distincts. 1. MYRIANA LONGISSIMA. SAv., Annel., 41. — Long. 27 pouc. Larg. 1 lig. .—Corps d’un blanc bleuâtre, formé de plus de trois cents segmens. — Côtes de l’Océan. Nota. 11 faut aussi, suivant MM. Au- douin et Edwards, rapporter à ce genre la Nereis Pennigera de Montagu , Trans. Linn. Soc., t. IX, p. 8, pl. 6, f. 3. PHYLLODOCE, Say. ; Eulalia et Etiona, Say. ; Nereiphylla, BLarnv. Antennes ordinairement au nombre de quatre, courtes, divergentes, écartées, coniques, de deux articles. — Bouche sans mâchoires, à trompe grosse formée d’un seul anneau claviforme, dont l’orifice est entouré d’une rangée de petits tentacules. — Branchies nulles. — Pieds de deux sor- tes * les quatre premières paires converties en huit cirrhes tentaculaires groupés sur les côtés de deux segmens courts formés par la réunion des quatre premiers segmens du corps, les autres ambulatoires et uniramés. — Cirrhes tentaculaires charnus, souvent allongés et subulés. — Corps linéaire , peu déprimé , à segmens trés-nombreux. — Tête libre, élevée en un cône sur lequel sont insérées les antennes. — Yeux la- téraux. er ,ere Tome 1% 1% parte Annelides, PL 3, HR \ Ë Ë C2 EXT 7 er. * me À 2 WP £ è Y 1. hesione Splendida. 2, tête de la même, vue en dessous, &, &, cirrhes tentaculaires, à, dernier anneau et anus avec derniére pare de pieds, 4,1% aire de pieds, 5, pied P } moyen, 4, cuThe inferieur, 6, cirrhe supérieur 6,Phyllodoce Claviger, Te Glycera Meckeltü.8. ophelia Bicornis. GONIADA. 49 4. PHYLLODOCE LAMINOSA. Annel., p.43.—Aun. et Epw., 4nnel., t. I, p. 222, pl. 5, f. 4-8.—Long. 18 pouc, Larg. 3 lig. — D’un brun verdâtre irisé; les cirrhes foliacés, d’un vert éclatant; qua- tre antennes; cirrhes tentaculaires très-dé- veloppés pour la plupart. — Côtes de l’O- céan ei de la Méditerranée. 2. PHYLLODOCE CLAVIGERA. (PI. 3, f. 6.) Aup. etEpw., Lüt. Annel., t. I, p. 226, n° 9, pl. 5, f. 9-13.—Long. 4 pouc.+. Larg. 1 lig.—Trompe renflée en massue, dont la partie antérieure couverte de papilles nom- breuses et serrées; corps d’un vert brillant ; cinq antennes. —Côtes de la Manche et de P'Océan. 3. PHYLLODOCE GERVILLI. Au. et Enw., Annel., t. I, p. 228, n° 3. — Quatre antennes; cirrhes tentaculaires très-courts,—Ressemble du reste à la pré- cédente. — Manche. 4. PHYLLODOCE GEOFFROYI. Aup. et Enw., Litt. Annel.,t. I, p. 228, n° 4. — Long. 4 pouc. — Jaune, avec des lignes transversales interrompues et noirà- tres; quatre antennes ; deux cirrhes tenta- culaires trés-courts de chaque côté de la tête; filets stylaires très-courts. — Océan. Côtes de La Rochelle. 5. PHYLLODOCE? VIRIDIS. Muzizer, Wurm., p.156, pl.11.—Eula- dia viridis, Sav., Annel., p. 45. — La trompe longue et tentaculée ; quatre an- tennes; corps déprimé ; lamelles des pieds lanceolées. — Côtes du Groenland. 6. PHYLODOCE? MACULATA. Murzer, Wurm., p. 156, pl. 10.—Eu- lalia maculata, Sav., Annel., p. 45. — Trompe longue et tentaculée ; quatre an- tennes; corps convexe ; lamelles des pieds presque en cœur; vert, avec des taches noires. — Côtes du Groenland. 7. PHYLLODOCE? FLAVA. Orxon Fagr., Faun. Groen., p. 299, n° 282. — Etiona l'lava, SAV., p. 45. — Trompe avancée ; quatre antennes; corps déprimé ; lamelles des pieds oblongues, ovales. corps jaune. — Groenland. 8. PHYLLODOCE? LONGA. Oraon Farr., Faun.,p. 300. — Corps très-allongé ; couleur très-variable ; bouche avancée en massue ; rames bifides; cirrhes tentaculaires couiques et terminés en ma- melons. — Côtes du Groenland. Nota. Enfin il faut peut-être aussi rap- porter à ce genre la Nereis crassa de Mul- ler et de Linné. NEPHTYS, Curv. Antennes au nombre de quatre, à peu près égales, biarticulées. —Trompe formée de deux anneaux; le premier trés-long, claviforme ; le second trés-court, à orifice longitudinal. — Mâchoires petites, courbes et cornées, renfermées dans la trompe. — Branchies nulles sur les trois premiers seg- mens, consistant pour les autres en une languette charnue attachée par sa base au sommet de la rame dorsale. — Pieds am- bulatoires à deux rames, les stylaires réu- nis en un seul filet terminal. — Cirrhes su- périeurs point saillans; les inférieurs en mamelons obtus. — Corps linéaire, formé de segmens nombreux.—Tête libre et peu convexe. — Yeux peu distincts. 1. NEPHTHYS HOMPBERGII. Long. 2 pouc. + — Corps tetraëdre, 2 formé de cent à cent trente-un segmens; couleur d’un blanc argenté et irisé; une ligne rougeâtre sur la ligne médiane ; branchies rouges. — Côtes de l'Océan. Nota. 11 faut ajouter à ce genre : 2. Nereis splendida, Brainv., Dict., t. XLIIT, p. 439 Et3. N. Scolopen droides, Dezre-C&rAYE, Mém. , t. Il, p. 401, pl. 28, f. 8-13. GONIADA, Aur. et Enw. Antennes trèés-courtes, au nombre de quatre.— Trompe très-longue, portant à sa face inférieure deux rangées de petites pièces cornées disposées en chevrons. — Mächoires tantôt très-petites et au nombre de deux, el tantôt nulles. — Pieds formés de deux rames écartées. — Corps allongé, presque cylindrique, grêle, formé de seg- mens nombreux qui paraissent chacun être divisé en deux anneaux. — Tête conique. A. GONIADA EMERITA. Au. et Enw., Annel., t. 1, p.247, pl. 6, f. 4-4.— Long. 9 pouc. — Pas de mâchoi- res; trompe hérissée de tubercules ; onze chevrons à chaque série. — Méditerranée. Nota. Les mêmes naturalistes décrivent, sous le nom de Goniade à chevrons, une seconde espèce de la Nouvelle-Hollande, a &e 20 ARICIA. qui diffère de la précédente par l’exisience des mâchoires, et les chevrons qui sont au nombre de treize à seize. GLYCERA, Sav.; Lumbricus, DELLE-CHIAYE. Antennes au nombre de quatre, biarti- culées.—Trompe longue, cylindrique, d’un seul anneau claviforme, sans plis ni tenta- cules. — Branchies ayant ordinairement la forme de deux languettes charnues, oblon- gues, attachées à la face antérieure des deux rames, quelquefois nulles. — Pieds ambula- toires. — Cirrhes supérieurs en forme de mamelons coniques, les inférieurs trés-peu saillans. — Corps linéaire, convexe, formé de segmens très-nombreux. — Tête élevée en cône. — Yeux peu distincts. _ 4. GLYCERA UNICORNIS. Sav., Annel., p. 37, 1.—N. Alba? Muz- LER, Zool. nat., t. II, pl. 62, f. 6-7. — Long. 2 pouc.— Gorps d’un jaune bronzé, formé de cent six segmens ; pas de mâächoi- res; pieds roussâtres.-— Patrie inconnue. 2. GLYCERA MECKELII. (PI. 3, f. 7.) Au. et Enw., Litt. Annel., ti. I, p. 244. — Long. 4 pouc.— Jaune à reflets métalli- ques; corps formé de deux cent cinquante segmens; branchies très-développées. — Océan. 3. GLYCERA ROUXII. Aup. et Enw., 4nnel., t. I, p. 242. —Ressemble à la précédente, mais pas de branchies ; couleur d’un brun cuivreux. — Méditerranée. Nota. I faut aussi rapporter à ce genre: h. Glycera Dubiu, BLanv. , Dict,, t. XLIII, p. 484. 5. Polygona, Risso, Eur. mérid., t. IX, p. 417. Et 6. Syphonostoma, DELLE -CHIAYE, Mém. , 1. AL, p. 413, pl. 28, f. 21. ARICITES. Caractères. Pieds avec des cirrhes dis- tincts.— Corps non muni d’élytres et formé de segmens généralement semblables entre eux. — Branchies nulles ou représentées par de simples languettes, — Tête rudi- mentaire, lrès-peu distincte. Genres : Aria, Aonis, Ophelia, Cir- rhatulus. ARICIA, Sav.; Lombricus? Muzrer; Scolopus, BLarnv. Antennes quelquefois nulles, quelquefois au nombre de quatre, très-petites, biarti- culées et subulées à l’extrémité.—Trompe inarticulée, courte, charnue, sans aucun appendice. — Mâchoires nulles. — Bran- chies consistant, au plus, en une languette charnue sur les pieds, qui s’étendent de la dix-septième à la vingt-deuxième paire, et en deux languettes sur ceux qui s’étendent après la vingt-deuxième. — Pieds de deux sortes, relevés sur le dos ; ceux des vingt à trente premières paires formés de deux rames de formes différentes, et ceux desau- tres, de deux rames de formes presque sem- blables.— Corps linéaire, plat en dessus, en demi-cylindre en dessous, formé de seg- mens courts et uombreux. — Tête petite, conique et libre. — Yeux peu distincts. PREMIÈRE DIVISION. Quatre antennes. ( Aricia proprement dits.) A. ARICIA SERTULATA. Sav., Annel. p.36, n°4.—Long. 40 pouc. — Gris, corps frangé sur les côtés, du vingt- un au vingt-septième segment. — Côtes de l'Océan. j DEUXIÈME DIVISION. Pas d’antennes. (Venadis. ) 2. ARICIA CUVIERI, Aur. et Enw., Litt. Annel., t. 1, p. 258, pl. 7, f. 5-13.— Long. 40 pouc. — Fauve: pieds à rame ventrale en forme de crête, jusqu’au vingt-deuxième segment.—Côtes occidentales de la France. 3. ARICIA LATREILLEI. Au. et Enw., Litt. Annel., t. 1, p. 259. — Long. 5 pouc. — Pieds à rame ventrale grande et comprimée, au nombre de vingt- huit paires. — Océan. Nota. Suivant MM. Edwards et Au- douin, l’on doit aussi placer dans ce genre une Annelide rapportée par Muller à celui de Lumbricus, sous le nom spécifique d’Armiger, et sur lequel M. de Blainville a on genre Scolopus (Dict. Sc. nat.). AA ae AGE EN + Fu Ë Nul 194 e V4: GE 4. Serpula Contortuplicata. Serpula Spirorbis. 5. S. Sabella Protulata . G. aceus. t Tome 171% parte ; Civrhatula Lamarcku . 1 ipata Juhiformi 2. Per - Chetopterus Pergamen 3 = CIRRHATULUS. 24 AONIS, Sav. : Scolelepis, BLaïnv.; Nereis? OTon Farr.; Lumbricus, MuLLer. Trompe forte, courte, hérissée de peti- tes papilles. — Antenne unique et rudi- mentaire. — Branchies nulles. — Pieds si- milaires pourvus d’un seul cirrbe, et parta- gés en deux. — Rames munies d’un lobe lamelleux. — Première paire de pieds ru- dimentaires et tuberculeux. — Pas de cir- rhes tentaculaires. — Corps linéaire, al- longé , un peu déprimé. — Tête distincte, très-petite. A. AONIS FOLIOSA. Aur. et Enw., Litt. Annel., t. T, p. 263, n° 4.—Soies de la rame supérieure des pieds trés-fines et acérées ; celles de la rame ventrale plus grosses et obtuses. — Environs de La Rochelle. Nota. 11 faut rapporter à ce genre : 4. La Nereis cœca, Ornon Fas., Faun. Groenl., p. 304, n° 287. 2. Lumb. Squammatus, Muicer, Zool. Dan., t. IV, pl. 455, fig. 1-5. OPHELIA, Sav. Trompe courte, entourée de tentacules plissés, pourvue supérieurement d’un pa- lais charnu et prolongé en forme de côte dans l’intérieur de la trompe, et dentelée à son orifice. — Mâchoires nulles. —Anten- nes au nombre de quatre, trés-petites, biar- ticulées et subulées à l’extrémité. — Bran- chies nulles.—Pieds divisés en deux rames peu saillantes, et ne présentant pas à l’ex- trémité de lobe terminal membraneux. — Un cirrhe ventral, fliforme, sur les quinze segmens intermédiaires. — Corps cylindri- que, composé de peu d’anneaux. — Tête réunie aux deux premiers segmens, bilo- bée en avant. A. OPHELIA BICORNIS. (PI. 3, f. 8.) Long. 2 pouc. — Corps gris, formé de trente segmens ; trompe garnie de qualorze tentacules; soies dorées. — Côtes de l’O- céan. Nota. I] faut peut-être aussi rapporter à ce genre le Nais Horatii, DELLE-CurAYE, Mém., etc. CIRRHATULUS, Law. ; Lumbricus, Srroem., OrHon FaBr. ; Cirrhatulus et Cirrhinereis, Brain. Bouche inférieure portant une trompe peële, membraneuse, dont l’orifice est lon- gitudinal, mais dépourvue de mâchoires et de tentacules. — Antennes nulles. — Pieds ambulatoires, nuls sur les deux premiers segmens du Coxps, comprimés et formés de deux rames sur tous les autres. — Rame dorsale portant au-dessus du tubercule sé- tifère un appendice filiforme trés-long, grêle, cylindrique et charnu. — Des bran- chies semblables aux cirrhes. — Corps cy- lindrique, grêle, formé d’anneaux nom- breux. — Tête peu distincte, représentée par un petit tubercule conique. PREMIÈRE DIVISION. (Civrhatulus proprement dits.) Branchies filiformes, insérées sar la par- tie dorsale de l’un des segmens de la partie antérieure. 4. CIRRHATULUS CIRRATUS. (PI. 4, f. 1.) Orxon Fas., Faun. Groenl., p. 281, f. 5. — Borealis, Lam., An. sans vert., t. V, p. 302. « Cet animal, dit Lamarck, long de deux à trois pouces, et de la grosseur d’un lom- bric terrestre médiocre, est remarquable par ses cirrhes latéraux très-longs, et par les deux paquets antérieurs d’autres cir- rhes aussi trés-longs, qui s’avancentcomme deux faisceaux de tentacules. Au-dessus des cirrhes latéraux, deux rangées d’épines courtes (quatre sur chaque anneau) les dis- tinguent aussi éminemment. Les segmens des extrémités sont sans cirrhes et sans épi- nes; celui qui est postérieur est terininé par un anus.» La rame ventrale des pieds n’a qu’une soie unique. — Mers du Nord. 2. CIRRHATULUS LAMARCKII. Aup. et Enw., Litt. Annel., p.271, pl. 7, f. 4-4. — Long. 3 pouc. — Corps formé d’environ deux cent trente segmens; fila- mens branchiaux correspondant aux pieds de Ja septième paire.—Iles Ghausay, côtes de France. I] faut aussi rapporter à cette division : 3. C. Fuscescens, Jonnsron, Edimb. Phil. Journ., t. XIII, p. 318. 4. C. Flavescens, id. 5. Tentaculata, MonrtaGu, Trans.: Linn. Soc., t. IX, pl. 6, f. 2. DEUXIÈME DIVISION. (Cirrhinereis, BLaïnv.) Branchies filiformes, insérées sur le dos. 29 CHETOPTERUS. I1 faut rapporter à cette division deux espèces encore très-peu connues : l’une est des côtes de France, l’autre de l’ Amérique du Nord. 6. C. Bellavistæ, Bzamnv., Dict. Sc. nat.,t. LVIL, p. 481. 7. C. Fuligera, id. PERIPATITES. Caractères. Pieds seulement munis de soies proprement dites. — Corps non muni d’élytres, formé de segmens semblables les uns aux autres.—Branchies nulles. —Tèête bien distincte. Genre : Peripatus. PERIPATUS, Gurpinc. Antennes très-grosses et longues.—Bou- che inférieure munie d’une petite trompe et de mächoires très - développées. — Pieds saillans, sans cirrhes, et garnis seule- ment de soies. — Corps presque cylindri- que, divisé en segmens peu nombreux par- tagés chacun en plusieurs anneaux. — Tête bien distincte. — Yeux représentés par un gros tubercule de chaque côté de la tête. A. PERIPATUS IULIFORMIS. (PI. 4, f. 2.) Gurzpune, Zool. Journ., t. IT, pl. 14, f. 4.—Isis,t. XXI, pl. 41. Au». et Enw., Annel., t. I, p. 276, pl. 8, f. 5-7.—Long. 2 pouc. +. — Corps granuleux. — Getie espèce a été trouvée par M. Lacordaire dans la rivière d’Approuague, près de Cayenne; elle habite dans la vase, sur le bord des eaux jaunâtres. M. Lansdown Guilding la observée le premier à la Ja- maique. Nota. M. Mac-Leay considère ce genre (Zool. Journ., t. IV, p. 278) comme for- mant le passage entre les Jules de la classe des Myriapodes et celle des Annelides. Nota. Suivant M. Gervais (Ann. Soc. Ent.,t. V, XV), M. le professeur de Blain- ville connaîtrait une autre espèce de ce genre venant du cap de Bonne-Espérance. D’après le même, ce savant formerait de ce genre une classe intermédiaire entre les Myriapodes et les Chétopodes (Annelides à soies), et la nommerait Malacopodes. CHETOPTERITES. Caractères. Pas de cirrhes distincts. — Corps sans tête. — Pieds saillans, munis d’appendices très-développés et membra- neux. Genre : Chetopterus. GHETOPTERUS, Cuv. Antennes nulles ou représentées par deux petits tubercules. — Bouche insérée sous un voile marginal , n’offrant ni trompe ni mâchoires. — Pieds saillans, de quatre sortes ; les premiers composés d’une seule rame en forme de cornet ; tous les autres de deux ; la seconde paire de la seconde espèce est développée, et leur rame dorsale pré- sente l’aspect d’une aile.— Corps long, un peu aplati. — Tête non distincte, indiquée seulement par un renflement large et aplati. Ces Annelides habitent des tubes longs et épais, ayant l’aspect de parchemin et recouverts à l’extérieur de sable fin. L’on n’en connoît qu’une seule espèce. 1. CHETOPTERUS PARGAMENTACEUS. (PI. 4, fig. 3.) Cuv., Reg. anim., 2° édit., t. III, p. 208. — Aup. et Enw., ÆAnnel., t. I, p. 281, pl. 8, f. 4-4. — Long. 7 pouc. — Corps étroit, élargi en avant, où il a en- viron dix lignes; pieds de la première paire au nombre de huït; ceux de la se- conde de deux, quatre à la troisième, et une cinquantaine de la dernière sorte. — Mer des Antilles. SERPULA. 19 ç? DEUXIÈME ORDRE. ANNELIDES TUBICOLES, CUY. PARTIE DES SERPULÉES, Sav. : HÉTÉROCRISIENS £r SIPHOSTOMES, Brarnv. Les Tubicoles ont de grands rapports avec l’ordre précédent ; leur manière de vivre est cependant différente ; ici, vie sé- dentaire ; là, mouvement continuel et chan- gement perpétuel de lieu. Les Annelides de cet ordre habitent, les uns dans des tu- bes calcaires et homogènes, résultant de leur transsudation; les autres dans des fourreaux formés de grains de sable et de débris de coquiile. Ces animaux sont trés- voisins des mollusques ; et quelques genres, que plusieurs auteurs y avaient placés, tels que les Dentales, les Arrosoirs, ete., sont aujourd’hui rejetés parmi ces derniers; mais si leur mode d'habitation aide à ce rapprochement, il présente cependant aussi un caractère différentiel très-impor- tant : C’est qu'aucun d’entre eux n’adhère à son tube par des muscles, tandis que la coquille des mollusques est attachée, par ce moyen, au corps de l’animal. — La tête n’est pas sensiblement distincte du reste du corps, et l’on ne retrouve ici ni mâchoires , bi yeux, ni trompe rétractile; les appen- dices, mous, sont rassemblés prés de l’en- droit où l’analogie fait placer la tête. — Les pieds de deux sortes et armés de soies à crochets, chez les Siphostomes. Ils sont nuls et remplacés par des soies simples; les Hermelles ont seules des cirrhes aux pieds, et encore il n’y en a qu’un sur chacun. Nous partagerons cet ordre en cinq groupes : les Serpulites , les Hermellites, les Terebellites, les Clyménites, les Aré- nicolites. SERPULITES, Caractéres. Branchies visibles, au nom- bre de deux ; rames ventrales de deux sor- tes; celles de la première paire de pieds portant des soies à crochets; celles des sui- vantes ayant des soies subulées ; pas de ten: tacules. Genres : Serpula, Sabella. SERPULA, LiInné ; Penicillum marinum, SEsa ; Terebella Serpula, Arrcoe., GMEL. ; Galeolaria et Vermilaria, Lam. Bouche antérieure, saillante, transver- sale, sans tentacules, à lévres plissées et égales. — Branchies au nombre de deux, portées par le premier segment, grandes, ascendantes, opposées face à face , profon- dément divisées, à divisions filiformes ou sétacées, comprimées ; disposées, sur le bord supérieur de leur pédicule commun, en pei- gne unilatéral ou en éventail ; obscurément articulées, et garnies sur leur côté interne d’un double rang de barbes mobiles qui ré- pondent aux articulations, et sont elles- mêmes faiblement annelées. La première division de chaque branchie , consistant en un filet imberbe séparé plus profondément que les autres ; les deux filets souvent iné- gaux, le plus long se terminant alors par un disque propre à servir d’opercule. — Pieds nuls au premier segment, ceux des autres de trois sortes : les premiers à rame dorsale petite, munie d’un faisceau de soies subulées, sans rame ventrale, ni soies. à crochets ; seconds pieds et suivans, jus- ques et compris les septièmes, à rame dorsale pourvue d’un faisceau de soies subulées, et à rame ventrale garnie d’un rang de soies à crochets; huitièmes pieds et tous les suivans, compris la dernière paire , à rame ventrale pourvue d’un fais- ceau de soies subulées, et à rame dorsale garnie d’un rang de soies à crochets. — Soies subulées tournées toutes en dehors, 2h SERPULA. finesetlégérement arquées à la pointe, très- aiguës ; soies à crochets très-courtes et très- minces, dentéesen maniére de scie. —Corps allongé, rétréci d’avant en arrière, formé de segmens nombreux moins distincts en dessus qu’en dessous, et serrés de plus en plus jusqu’à l’anus, qui esi petit et peu saillant ; le premier segment tronqué obli- quement pour l’inserlion des branchies, mince et dilaté à son bord antérieur, com- pose, avec les sept anneaux suivans, une sorte de thorax revêtu en dessous d’un écusson membraneux, dont les bords on- dulés se replient librement vers le dos, et dont la face présente les sept premières paires de pieds, qui ont aussi leurs soies su- bulées repliées vers le dos; lés pieds de la première plus écartés. — Animal contenu dans un tube naturel, fixé, ouvert à un seul bout , de substance calcaire. Les serpules ont l’estomac membraneux, peu dilaté et peu distinct; l'intestin est presque droit et dépourvu de cæcums. PREMIÈRE DIVISION. (Serpulæ Simplices, SAv.) (Serpula, BLaïnv.) Branchies conformées en éventails, sus- ceptibles de se rouler en entonnoir ou en demi-cornet ; les deux divisions imberbes, inégales, dissemblables; la plus courte fili- forme ou peu renflée ; la plus longue insen- siblement épaissie de la bosse au sommet, et terminée par un disque operculaire. — Thorax à écusson membraneux, obtusément triangulaire ; les deux premiers pieds situés aux deux angles supérieurs de l’écusson, trés-écartés; ceux des six paires suivantes rapprochés graduellement de la ligne moyenne du corps. 1, SERPULA CONTORTUPLICATA. (PI. 4, f. 4.) Linn., Syst. nat., 1, part. 2,p. 1269, n° 799. — Sav., Annel., 73, n° 1.—Long. 45 lig. — Corps formé d’environ quatre- vingti-quinze segmens d’un blancrougeûtre ; branchies d’un rouge vif, ayant trente-deux digitations comprimées, garnies de barbes trés-serrées, et pourvues en outre d’un pe- tit filet terminal ; le disque operculaire en entonnoir, strié en rayons et crénelé sur les bords; tube demi-cylindrique, strié transversalement, contourné d’une ma- niére irrégulière. — On trouve souvent cette espèce dans l'Océan, attachée aux co- quilles. 2. SERPULA VERMICULAPIS. Linn., Syst. nat.,t. I. part. 2, p. 4267. n° 805. — Branchies ayant chacune huit ou neuf digitations ; opercule en massue avec deu petites cornes ; tube grêle et presque isse. 3. SERPULA PORPRECTA. Oro Fasr., Faun., p. 378, n° 373. — Espèce de petite taille ; branchies courtes, offrant trois digitations; opercule orbicu- laire ; tube spiral à la base, uni, ascendant, couleur d’un rouge sanguin. — Mer du Nord. L. SERPULA SPIRORBIS. (PI. 4, f. 5.) Muzcer, Zool. Dan., part. 3, pl. 66, f. 4-6. — Nautiloides, Lam., An. sans vert., t. V,p. 359, n° 4.— Petite espèce; branchies à trois digitations pinnées, à bar- bes grandes et écartées; un disque en forme d’ellipse à l’extrémité du filet oper- culaire ; tube remarquable, ayant la forme d’un planorbe, c’est-à-dire formant un spi- ral régulier. Cette coquille sert de type au genre Spirorbis de Lamarck. Nota. C’est encore dans cette division qu’il faut placer la S. Granulata d’Othon Fabricius. DEUXIÈME DIVISION. (Serpulæ Cymospiræ, Say.) (Cymospira, BLaINv.) Branchies en forme de peigne, à un seul côté, et en spirale ; divisions sans barbe, au nombre de deux; l’une courte et pointue; l’autre épaisse à la base, et terminée par un disque operculaire.— Segmens formant l'espèce de thorax portant un écusson en triangle obtus. — Les deux premiers pieds trés-écartés ; les six suivans se rapprochant graduellement. 5. SERPULA GIGANTEA. ParLas, Misc. Zool., p. 139, pl. 40, f. 2- 40.— Animal , Flower, Howe, Lect. comp. anat., t. 11, pl. 1.—Long. 5 pouc.—Corps formé d’environ cent quarante segmens; branchies à divisions très-nombreuses, ter- minées chacune par un filet crochu; elles sont contournées six ou sept fois sur elles- mêmes ; division operculaire grosse; disque elliptique, offrant au bord postérieur un tubercule à deux cornes rameuses ; talu mince etirrégulier.—Mers des Antilles. Nota. A celte division se rapportent les.S. Bicornis, Abildg., Schr, der Berl. Naturf., SABELLA,. 25 t. IX, p. 138, pl. 3, f. 4, et Stellata id., f. 5. Toutes les deux sont des Antilles c’est peut-être aussi ici qu’il faut placer le genre Magilus, de Denys Montfort. M. So- werby a décrit une belle espèce fossile de ce genre, sous le nom d’Ellipticus, dans son Genera of recent and fossil shells, n° 21. TROISIÈME DIVISION. (Serpulæ Spiramellæ, Say.) . (Spimella, BLaINv.) Branchies contournées en spirale, en pei- gne d’un côté. La division imberbe de chacune pointue, et également courte.— Segmens dits thoraciques, à écusson mem- braneux et peu rétréci à la partie posté- rieure. — Les sept premières paires de pieds. 6. SERPULA BISPIPRALIS. SAv., Annel., p. 75.— Urtica marina singularis, Ses., Thes., t. 1, p. 45, pl. 29, f. 1, 2.— Long. 3 pouc. :. — Corps formé de cent trente-quatre segmens; branchies formant neuf tours de spirale, à divisions extrêmement nombreuses, et garnies de barbes fines et serrées, et terminées par un fil crochu. — Gette espèce a été rapportée par Péron et Lesueur, et vient probable- ment des côtes de la Nouvelle-Hollande. Elle a servi de type à M. de Blainville pour son genre Spiramella. QUATRIÈME DIVISION. Pédoncuie des branchies contourné en spirale. — Bouche entièrement dénuée de tentacules. (Helena, Mrar.) 4. SERPULA GRÆCA. BruLLÉ, Expéd. sc. de Morée, an. art., p. 399, n° 2, pl. 53, f. 2.—Long. 2 pouc. — Corps brun, rétréci en arrière, for- mé de segmens irès-nombreux, garni sur les côtés de faisceaux de poils; écusson presque carré; branchies disposées sur un seul rang ; tube presque comme dans la. Serpula Contortuplicata ; il est grisâtre, enroulé irrégulièrement contre les rochers et sur les autres corps marins ; il est cylin- drique, trés-faiblement et mégalement strié en arrière. — Cette espèce se trouve en Mo- rée, sur la presqu'ile de Métana. Nota. L’on cornoît encore les tubes d’un grand nombre d’espèces de ce genre ; mais leur habitat étant inconnue nous n’en parlerôns pas ici; nous dirons seulement que M. de Lamarck a formé sur quelques- unes d’entre elles les genres Galaolaria et Vermilaria. SABELLA, Linn., Sav.; Tubularia., Suaw., Otuon FaBr., MULLER; Pinicillus, RoONDELET ; Spirographis, Vivant; Amplhitrita, Monraçu, Lam., LeacH. Bouche exactement antérieure, peu sail- lante, transverse, située entre les bran- chies, qui lui fournissent inférieurement une lèvre auxiliaire membraneuse, avan- cée , plissée et bifide en-dessous. — Point de tentacules. — Branchies au nombre de deux portées par le premier segment, gran- des, ascendantes, opposées face à face, pro- fondément divisées, à divisions nombreu- ses, minces, linéaires ou sétacées, disposées sur le bord supérieur du pédicule com- mun, en éventail ou en peigne unilatéral, obscurément articulées et garnies sur leur anche interne d’un double rang de barbes cylindriques et mobiles, qui répondent aux articulations et sont elles-mêmes faible- ment annelées. — La division postérieure de chaque branchie consistant en un filet imberbe séparé plus profondément que les autres et situé plusintérieurement : les deux filets à peu près égaux, courts et pointus.— Premier segment sans pieds , les autres en ayant de trois sortes. — Les premiers pieds à rame dorsale, petits, munis d’un faisceau de soiïes subulées, sans rame ventrale ni soies à crochets. — Seconds pieds et sui- vans, jusques et y compris les huitièmes ou neuvièmes, à rame dorsale pourvue d’un faisceau de soies subulées, et à rame ven- trale garnie d’un rang de soies à crochets. —Neuvièmes ou dixièmes pieds et tous les suivans, compris la derniére paire, à rame ventrale pourvue d’un faisceau de soies su- bulées, et à rame dorsale garnie d’un rang de soies à crochets.—- Soies subulées, tour- nées en dehors, un peu dilatées et coudées vers la pointe, qui est finement aiguë.— Soies à crochets, très-courtes, minces, à courbure élevée, très-arquée, terminée in- férieurement par une longue dent.—Corps linéaire , droit, rétréci seulement vers l’a- nus, qui est petit et peu saillant, composé de segmens courts et nombreux, qui con- 26 SABELLA. stituent sous le ventre autant de plaques transverses, divisées, à l’exception des huit ou neuf premières, par un sillon longitudi- pal ; le premier segment tronqué oblique- ment d'avant en arrière, pour l'insertion des branchies, saillant et fendu à son bord antérieur, ne forme avec les huit ou neuf anneaux suivans qu’un thorax étroit, court, sans aucun écusson membraneux, et que distingue seulement , la grandeur ou mieux encore, la forme particulière des huit ou neuf paires de pieds qu’il porte; les pieds de la première paire très-écartés. — Animal contenu dans un tube fixé verti- calement, coriace ou gélatineux , ouvert à un seul bout, et généralement enduit à l'extérieur d’une couche factice de limon. M. Ruppel a publié un intéressant mé- moire , sur les organes respiratoires de ces animaux ; il est reproduit par extrait dans le vingt-deuxième volume du Bulletin de Ferussac. PREMIÈRE DIVISION. Branchies égales, flabelliformes, portant chacune un double rang de digitations et se roulant en entonnoir. (Sabellæ Astarta, Sax.) 1. SABELLA JUDICA. SAV., Egypte, Annel., p. 77.— Long. 4 pouc. + Larg. 5 lig. — Corps formé de deux cent vingt-sept segmens trés-étroits ; branchies irès-épaisses, très-grandes, ve- loutées, de couleur fauve, annelées de brun ; tube épais, calcaire, d’un brun pres- que noir.— Grande espèce rapportée de la Mer des Indes par Péron et Lesueur. 2. SABELLA MAGNIFICA. Snaw., Trans. Soc. Linn., t. V, p. 228, pl. 9. — Jolie espèce de la Jamaïque, à branchies annelées de blanc et de rouge. DEUXIÈME DIVISION. Branchies en éventail, formées par un seul rang de digitations. (Sabellæ Simplices, Say.) 3+ SABELLA PENNICILLUS. Sav., Annel., p. 78. — Ventilabrum, GEL. — Pinus Marinus, Ronver., Hist. des Pois., part. 2, p, 76. — Long. 3 pouc. — Corps formé de cent vingt-deux seg- mens ; branchies égalant en longueur la moitié de celle du corps, à digitations très- grêles , à barbes trés-fines, d’un fauve clair; tube trés-long, épais, gélatineux et couvert de limon.—Côtes de la Manche. h. SABELLA FLABELLATA. Sav., T. Pinicillus, Otuon FaBr., Faun. Groenl., n° 449. — Long. 15 lig.— Corps formé de quatre-vinsgt-douze anneaux ; - branchies ayant environ vingt-deux digita- tions barbues, d’un gris brun et clair mar- bré de taches obscures, régulières, formant des zones circulaires sur le panache.—Cô- tes de l’Océan. Nota. Rapportez encore à cette divi- sion : 5. SABELLA RENIFORMIS, Guer. — Penicillus, Lam. — T, Pen- nicellus, Murrer, Zool. dan., 3° part., p.13,pl. 89,f. 4 et 2.—Côtes de l'Océan. 6. SABELLA INFUNDIBULA. Moxnraçu, Trans. Soc. Linn., t. 9, pl. 8. —Côtes de l'Angleterre. 7. SABELLA VESICULOSA. Monraeu, id., loc. cit. — Du même pays. | 8. SABELLA FABRICIA. Orxox Fasr., Faun., n° 450.— Côtes du Groenland. TROISIÈME DIVISION. Branchies en peigne, à un seul côté et à un seul rang, se contournant en spirale. (Sabellæ Spüographæ, Say.) 9. SABELEA SPALLANZANII. Vivianr, Phosph. Mar., p. 441, pl. 4 et 5.—S. Unispira, Sav., Annel., p. 80.— Long. 4 pouc.— Corps formé d’envi- ron cent cinquante segmens , muni de branchies très-longues et trés-gréles; le nombre des digitations et la forme sont variables , d’un gris rougeâtre. avec des an- neaux réguliers et obscurs ; tube long, d’un brun verdâtre, recouvert d’un enduit sa- blonneux.— Côtes de France. Ajoutez à ce genre : 40. Sabella Voluticornis, Monracu. — Trans. Soc. Linn. 41. Sabella Protula. Belle espèce nom- mée par M. Guvier et figurée dans l’Zcono- g'aphie de M. Guérin. Nous l’avons repré- sentée pl. 4, fig. 5. — Toutes les deux des côtes d'Angleterre. FEREBELLA. 27 Nota. La Tubularia Stellaris , d'Othon Fabricius n’est pas connue des zoologistes modernes. M. Savigny la rapporte aux Sa- bellæ Simplices, et M. de Blainville, en forme, d’après la description de l’auteur que nous avons cité, le genre Fabricia. HERMELLITES. Caractères. Des branchies visibles, au nombre de deux.— Rames ventrales d’une seule sorte et portant toutes des soies subu- lées.—Pas de tentacules. Genre : Hermella. HERMELLA, Sav. ; Tubularia, Erus; 4mphitrite, Cuv., Brain. ; Sabellaria, Lam.. BLamv.; T'ubipora, Lin.; Nereis, PaArras; T'erebella, Gmex. Bouche inférieure placée entre les sup- ports des branchies , munie d’une lèvre su- périeure et de deux demi-lèvres inférieures longitudinales, minces et saillantes; sans tentacules. — Branchies au nombre de deux, situées sous le premier segment, oc- cupant l'intervalle qui sépare sa couronne operculaire de ses deux cirrhes inférieurs ; consistant chacune en une touffe de filets ses- siles, aplatis, sétacés, alignés fort régulière- ment sur plusieurs rangs transverses, — Pieds du premier segmentaromaux, con- stituant ensemble deux cirrhes inférieurs portés par deux lobules situés sous la han- che, et deux triples rangs supérieurs arqués et contigus de soies plates qui composent une couronne elliptique, destinée à servir d’opercule; les deux rangs extérieurs de cette couronne très-ouverts, à soies entié- res ; courbées en dedans le plus extérieur des trois rangs mobile, entouré lui-même d’un cercle de dentelures charnu. — Pieds du second segment et des suivans munis, à leur‘base supérieure, d’un cirrhe plat, al- longé, acuminé, tourné en devant; d’ail- leurs de trois sortes : les premiers sans soies visibles, mais pourvus d’un petit cirrhe in- férieur tourné en devant ; les seconds, troi- sièmes et quatrièmes, à rame ventrale mu- nie d’un faisceau de soies subulées, et à rame dorsale garnie de soies à palette lisse; enfin, les cinquièmes pieds et tous les sui- vans, à rame ventrale munie d’un faisceau de soies subulées, et a rame dorsale garnie d’un rang de soies à crochets; la paire des cinquièmes pieds distinguée, en outre, par deux petits cirrhes inférieurs et connivens.— Soies subulées dirigées toutes en dedans, celles des deuxièmes, troisièmes et quatrièmes pieds, comprimées et lancéo- lées à leur pointe; les autres simplement infléchies.—Soies à crochets excessivement minces et courtes, découpées dansleur bout en trois ou quatre dents.— Corps cylindri- que, un peu renflé au milieu, rétréci en ar- rière, formé de peu de segmens dont le premier très-grand, les derniers allongés, membraneux, dépourvus de pieds, formant une queue grêle et cylindrique repliée en dessous. — Tube fixé, sablonneux, ouvert par un seul bout, etréuni avec d’autres tubes en une masse alvéolaire, globuleux, lisse au-dedans, et à l’estomac est très-muscu- leux ; l'extérieur correspondant à la sep- tième paire de pieds ambulatoires; l’intestin presque droit. 1. HERMELLA ARENOSA. Erus, Corall., p. 404, pl. 36. — Linx., Syst. nat., éd. 40, t. I, part. 2, p. 1268, n° 842. — Psamatotus, QuetTarD, Mem., t. III, p. 68, pl. 69, f. 2.— Areolata, Lan, Syst. nat., éd. 12, t. I, part. 2, p. 1268. —Sav., Annel., p. 82, n° 1.— Astrearia, Cuv., Dict. Sc. nat., t. I, p. 79, n° 3? — Long. 15 lig. — D’un rougeûtre à reflets violets; corps formé de trente-trois seg- mens sans y comprendre la queue; cou- ronne operculaire formée d’environ cent soixante soies, la moitié de chaque côté, et ayant l’éclat de l’or.—Côtes de l’Océan et de la Méditerranée. Nota. Les individus décrits par M. Savi- gny étant du double plus grands que ceux d’Ellis, le premier de ces savans pense qu’ils constituent peut-être une espèce dis- tincte. 2. HERMELLA CHRYSOCEPHALA. Pazras, Nov. Act. Petrop. t. II, p. 235, pl. 5, f. 20.— Guez., Syst. nat., t. I, part. 6, p. 3111, n° 6.—Sav., Annel., p. 83, n° 2.— Long. 4 pouc. :.— Remar- quable par sa grande taille, et par la forme de sa couronne, dont le rang le plus inté- rieur est moins séparé à sa base que le rang mitoyen. — Les côtes de la Mer des Indes. TEREBELLITES. Caractères. Branchies visibles, au nom- bre de deux à six.—Rames ventrales d’une 28 TEREBELLA. seule sorte, portant loutes des soies à cro- chets. — De longs tentacules. Genres : T'erebella, Pectinaria. TEREBELLA, Curv.; Nereis, Parras; Amphitrite, Bruc. ; OTuon Fagr., Muzcer, Bosc. Bouche, antérieure, formée de deux lé- vres transverses, la supérieure large, avan- cée, voûtée, surmontée de tentaeules nom- breux; Pinférieure étroite et plissée trans- versalement. — Branchies au nombre de: deux à six, supérieures, placées sur les pre- miers segmens, ayaut la forme d’arbuscules délicats. — Tentacules placés autour de la lèvre supérieure, longs, inégaux, filifor- mes, unisillonnés en dessous, extensibles et couverts d’aspérités très-fines. — Pieds nuls aux premiers segmens, ou représentés sur le premier et le deuxième par deux feuillets inférieurs; ceux des segmens sui- vans, à partir du quatrième, formés de trois sortes : premiers pieds à rame dorsale pourvue de soies subulées , sans rame ven- trale ni soies à crochets ; les seconds et les suivans, jusques et compris les dix-sep- tièmes et même les dix-neuvièmes, à rame dorsale pourvue d’un faisceau de soies su- bulées, et à rame venirale en forme de mamelon transverse, armée d’un double rang de soies à crochets ; dix-huitièmes ou vingtièmes pieds et les suivans, compris la dernière paire, sans rame dorsale, à rame venirale garnie, comme les précédens, d’un double ran# de soies à crochets; les pieds des trois derniers segmens presque imperceptibles. — Soies subulées, tournées toutes en dehors, terminées simplement en pointe ; soies à crochets courtes et min- ces, étranglées vers leur sommet, qui est relevé, arrondi en dessus, et découpé par dessous en quatre dents. — Corps allongé, un peu renflé, se prolongeant en arrière en forme de queue ; le fourreau est fixé, membraneux, peu solide, presque fermé en arrière, couvert de graisse, de sable et de fragmens de coquilles. PREMIÈRE DIVISION. Levre supérieure non dilatée, en deux lo- bes.—Appendice des premier et troisième segmens formant ensemble quatre lobes la- téraux dirigés en avant. — Branchies au nombre de trois paires, ramifiées dés leur base, inséréesaux second, troisième et qua- trième segmens. (Terebellæ simplices, Savic.) 4. TEREBELLA CONCHILEGA. Parcas, Misc. Zool., p.431, pl. 8, f. 47-. 922. — Savic., Annel., p. 85. — Prudens, Guv., Dict. Se. nat., t. EH, p. 80?— Long. 9 pouc. — Corps de cent trente-quaire an- neaux, fauve, nuancé d’incarvat; une bande pectorale rougeâtre; tentacules blancs; soies jaunes; branchies d’un rouge vif; la queue fait plus des trois quarts de la lon- gueur; grêle ; tube délicat, formé de frag- mens de coquilles. —Cette espèce se trouve sur les côtes de l'Océan. 2. TEREBELLA MEDUSA. (PI. 5, f. 4.) Sav., Annel., p. 85, 2, pl. 4, f. 3. — Long. 6 pouc.—Gorps d’un cendré un peu rougeâtre; bande pectorale d’un rouge clair à la base et obscur au sommet ; rames ventrales du thorax avec un trait noir; deux autres semblables sur le bord posté- rieur de chacun des segmens, et ces mêmes parties offrant en dessous deux mouchetu- res de même couleur; marge postérieure des anneaux de la queue bordée de points saillans noirs ou blancs ; tentacules blancs ; branchies d’un rouge vif; la queue ne fait que les deux tiers du corps; l’animal est formé de quatre-vingt-dix segmens courts et serrés ; le tube est rampant, tortueux, et formé à l’extérieur de cailloux et de gros fragmensde coquilles disposésconfusément. — Gette espèce a été trouvée par M. Savi- gay sur les côtes de la Mer-Rouge. 3. TEREBELLA CIRRATA. Muzzer-W ur, p. 188, pl. 45, f. 4-2. — Cirrosa, Lis. Syst. nat., édit. in-142, t. I, part. 2, p. 1085, n° 3. — J’er. Méduse, Drcouem., Journ. de Phys., 1777, p. 215, pl. 4, f. 40-411. — Long. 3 pouc. :.—D'’un brun rouge, avec les plis du ventre plus pâles; corps formé de soixante à soixante- dix segmens ; tentacules d’un blanc rougeà- tre ; branchies divisées dès leur base en cinq ou six rameaux simples subarticulés ; tube assez compacte, formé d’argile et de grains de sable. — Mers du Nord. Il faut aussi rapporter à ce genre les espèces suivantes, qui se trouvent en Au- gleterre. L. TEREBELLA GIGANTEA. Monracu, Zrans. Soc. Linn.,t. XII. 5. TEREBELLA CIRRATA. Monraeu. Trans. Soc. Linn.,t., XII, Tome 1°" 1% parte Annelides PL 5. 1. Terebella Medusa. 2. Pectinaria Œgrypta. a tentacules. b. premiers segments anomaux dissemblables avec des appendices anomaux .c.branclues. d. trois prenuers pieds sans rames ventrales. —— ©. pieds suwants a rame ventral satllante et Lunulee. 3.Pecünaria Œoÿptia de profil et dans son fourreau 4. (lymene amphistoma -3 id. profilde la partie aulerteure , PECTINARIA. 29 6. TEREBELLA NEBULOSA. Monraeu, Trans. Soc. Linn., t. XII. 7. TEREBELLA CONSTRICTA. Monraeu, Trans. Soc. Linn., t. XII. 8. TEREBELLA VENUSTATA. Monwracu, Trans. Soc. Linn., t. XII. DEUXIÈME DIVISION, Lèvre supérieure dilatée à sa base, en deux lobes latéraux tentatulaires. — Ap- pendices. du premier et du troisième seg- mens nuls.— Branchies au nombre de deux paires, ramifiées dès leur base, insérées aux second et troisième segmens. (Terebellæ Physalia.) 9. TEREBELLA SCYLLA. Sav., Annel., p. 87, 4. — Couleur de la Conchilega; tentacules assez longs ; dix- neuf paires de pieds thoraciques à rames ventrales en forme de mamelons transver- ses; les pieds caudaux ressemblent aux pieds thoraciques , aux soies subulées près. — Gette espèce se trouve sur les côtes de La Rochelle et sur celles de la Mer-Rouge. 10. TEREBELLA CINCINNATA. Orxon Fagr., Faun. Groenl., n° 270. —Long. 9 pouc.—Gros comme une plume de cygne, formé d’environ cent segmens canuliculés sous la queue ; tous les pieds garnis de faisceaux de soies subulées ; tenta- cules assez courts, rougeûtres ; soies blan- ches; branchies de dix rameaux, rouges, munies à leur base d’un filet subulé et obscur. — Habite les mers du Nord. TROISIÈME DIVISION. Appendices aux premier et troisième segmens; une seule paire de branchies ra- mifiées à l'extrémité, insérée au troisième segment ? (Terebellæ Idaliæ.) Al. TEREPBELLA CRISTATA. Muzzer, Zool. Dan., part. 2, p. 40, pl. 70.— Guez., Syst. nat.,t. IT, part. 6, p. 311, n° 5. — Savic., Annel., p. 87, n° 6. — Environ soixante-dix segmens ; tentacules cinq à six fois plus courts que le corps ; dix-sept paires de pieds thoraciques. — Habite les mers du Nord. 12. TEREBELLA VENTRICOSA. Bosc, Hist. des Vers, t. 1, p. 196, pl. 6,f. 4-5. — Lam. , t. V, p. 354, n° 3. — Bouche en forme d’onglet concave en dessus, rétractile, entourée inférieurement d’une trentaine de tentacules blancs, iné- gaux, derrière lesquels se trouvent deux branchies rougeûtres rétractiles, qui, au milieu de leur longueur, se divisent en trois ou quatre branches très-flexueuses , subdi- visées en un grand nombre de petits ra- meaux également flexueux ; point d’yeux; corps aplati en dessus , très-ventru en des- sous dans la partie antérieure; composé d’environ cinquante anneaux accompagnés, de chaque côté, d’un tubercule en forme d’épine simple. — Gette espèce est très- voisine de la précédente ; elle se trouve en abondance dans la rade de Charlestown, sur les vieilles coquilles à surface inégale, où elle se fait un fourreau peu solide avec des débris de végétaux marins ou autres. PECTINARIA, Lam.; Cistena, LEacn; Amphictene, Savic.; Nereis, Pazras; Solen, KLEIN ; Sabella, Lin. , GMEL. ; Amphitrite, Murzer, Oruon Fasr., BRuG, Chrysodon, Ocxex. Bouche transversale , bilobée, placée in- férieurement ; la lèvre supérieure saillante, relevée, pliée longitudinalement, sur- montée d’un voile demi-cireulaire et den- telé, et entourée, sous ce voile, de nom- breux tentacules. — Lèvre inférieure trés- courte. — Branchies au nombre de quatre, placées presque en dessous, courbées en faux , transversales, attachées à la base ex- térieure des appendices du troisième et du quatrième segmens, consistant chacune en une rangée de plusieurs feuillets oblongs ou demi-circulaires, portés sur un pédicule flottant à son extrémité. — Tentacules in- sérés autour de la bouche et sur les côtés de la lèvre supérieure, beaucoup moins grands que ceux des Tercbelles, inégaux, fiiformes , striés circulairement, très-con- tractiles, creusés d’un sillon en dessous, et rendus visqueux et préhensiles par de fines aspérités. — Pieds dissemblables dans les quatre premiers segmens anomaux : Ceux du premier formant ensemble deux cirrhes latéraux écartés et deux rangs supérieurs, transverses et rapprochés, de soies plates - étagées, légèrement recourbées, représen- tant les dents d’un peigne sur la face apla- tie et operculaire du segment qu’elles oc- 30 PECTINARIA. cupent; ceux du second réduits à deux cirrhes latéraux semblables aux deux pré- cédens, et situés derrière ; ceux du troi- sième représentés par deux petites callosi- tés inférieures et irès-rapprochées; enfin, ceux du quatrième consistant en deux cal- losités cartilagineuses plus grandes que les précédentes, plus saillantes, plus écartées, ne possédant de même aucune soie. — Pieds du cinquième segment et de ceux qui suivent, de trois sorties : 4° les premiers, seconds et troisièmes pieds, à rame dorsale munie d’un faisceau de soies subulées, sans rame ventrale ni soies à crochets ; qua- trièmes pieds et suivans, jusques et compris les seizièmes, à rame dorsale également munie d’un'faisceau de soies subulées et à rame ventrale saillante, lunulée, pourvue dun rang de soies à crochets. — Dix-sep- tièmes pieds et suivans, compris la dernière paire , sans rame dorsale et sans soies visi- bles, à l'exception de la dix-huitième paire, qui offre généralement deux rangs supé- rieurs et transverses de soies plates, dispo- sées comme celles du peigne du premier segment.—Soies subulées tournées toutes en dehors, fines et simplement pointues; soiïes à crochets très-courtes, très-minces, relevées à leur bout; qui est découpé en dessous en plusieurs dents. — Corps épais, conique, la partie intérieure étant la plus large, formé de segmens peu nombreux, dont le premier tronqué obliquement pour recevoir le peigne et former l’opercule ; les derniers segmens formant une sorte de queue après le peigne postérieur; elle est courte, épaisse, se replie immédiatement en dessous, et s’ouvre en un anus placé sous une lame operculaire. L'animal est contenu dans un fourreau libre, mobile, conique, presque fermé au bout inférieur, régulier el presque droit. PREMIÈRE DIVISION. Espèces à voile oral non distingué du segment operculaire par un étranglement. (Amphictenæ Cistenæ, Savic.) A. PECTINARIA GRANULATA. Lin, Syst. nat., édit. in-42, t. I, part. 2, p- 1268, n° 819. — Nereis cylindraria Bel- gica, Pazras, Mise. Zool., p. 1147, pl. 9, Êf. 375. — Ann. Belgica, Bruc., Encycl. méth.,art. Vers, À, p. 56, n° 6, pl. 58, f. 4- 9, et pl. 58, fig. 40-145. — P. Fragilis, KLEIN, Echin., p. 62, pl. 33, f. À et B. — Auricoma, Murrer, Zool. Dan., p. 4, p. 26, pl. 26.—Savic., Annel., p. 89, n° 4. — Pallasiü, Leacu, Encycl. Brit. suppl. , t I, p. 452, pl. 26, f. 6. — Long. 18 lig. Larg. 8 lig. =. — D'un blanc rou- getre, à reflets violets; le dessous du corps pâle, avec une ligne longitudinale d’un beau rouge; branchies d’un rouge obscur ; peignes et soies d’une belle couleur d’or ; corps formé de vingt-six segmens. — Gette espèce vient de l'Océan. DEUXIÈME DIVISION. Espèces à voile oral, distingué du seg- ment operculaire par un profond étrangle- ment et par deux papilles. ( Amphictenæ simplices, Save.) 2. PECTINARIA ÆGYPTIA. (PI. 5, f. 2 et 3.) Sayic., Annel.,p. 90, n° 2. — Long. 3 pouc. + lig. — Ressemble beaucoup à l'espèce précédente pour les couleurs ; corps plus épais; voile de la bouche dé- coupé en dents moins nombreuses, environ vingt-quatre ; des tentacules épais et d’un rouge clair ; tube membraneux, plus épais et plus solide que dans la Granulata. — Côtes de la Mer-Rouge. 3. PECTINARIA CHRYSODON. Berc., Act. Stock. (1765), p. 228, pl. 9, f. 4-3.—Linn., Syst. nat., éd. in-12, L I, p. 2, p. 4269, n° 813. — N. Capensis, Pazras, Misc, Zool. (1766), p. 148, pl. 9, f. 4-2.— Cuv., Dict. Sc. nat. , t. LI, p. 78. —Lam., Ann. sc., art. Vers, t. V, p. 350, n°2. — Savic., Annel., p. 91, n° 3. — Long. 4 pouc. — Couleurs des précédens ; corps formé de vingt-six segmens bordés sur les côtés, ridés circulairement et allon- gés, surtout depuis le dix-huitième qui présente une quinzaine de rides annulaires ; le tube est papyracé, fragile, sans trait d’in- crustations , et d’un cendré clair. —Gap de Bonne-Espérance. Nota. M. Risso a décrit quelques espèces sous le nom de ce genre ; mais on ne peut les y rapporter qu’avec doute. Nous donnons ici le passage suivant, de Savigny , sur une annelide, encore bien peu connue. « L’Amphitrite Plumosa de Muller con- stitue un genre particulier dont la place dans le système est encore incertaine. En examinant la figure publiée par Mulier je trouve la bouche surmontée d’une toufle de tentacules, et près de cette bouche, sur CLYMENE. GEI les côtés, deux filets contractiles légèrement annelés, trés-gros et très-longs. Je trouve de plus des pieds disposés sur tous les seg- mens du corps (je parle des segmens appa- rens) et constitués de chaque côté par deux rames distinctes, courtes, sans Cirrhe supé- rieur ni cirrhe inférieur. La nature des soies que portent ces rames ne paraît pas dou- teuse ; on croit voir des soies subulées, plus ou moins épanouies en éventail ; celle des ra- mes dorsales les plus voisines de la bouche sont fort longues, dirigéesenavanteten haut, et voûtées. Voilà tout ce que peut appren- dre la figure de Muller; mais quelle est l'insertion des deux gros filets antérieurs, qui ressemblent, par leur forme, aux anten- nes extérieures des Aphrodites ? Tiennent- ils au premier ou au second segment? Ces filets sont-ils des cirrhes? sont-ils, malgré leur couleur blanchâtre , des branchies di- visées? Les rames se composent-elles uni- quement de soies subulées ? ou les unes por- tent-elles des soies subulées, les autres des soies à crochets? Ge sont des difficultés que la courte notice jointe à la figure ne donne assurément aucun moyen de lever. » Othon Fabricius donne aussi une descrip- tion détaillée du même animal. M. Ocken a établi son genre Pherusa sur cette espèce. CLYMENITES. Caractères. Point de branchies. Genre : Clymene. CLYMENE, Savrc.; Sabella, OTHOoN Far. Bouche inférieure formée de deux lé- vres saillantes, cannelées et transversales : la supérieure précédée d’une sorte de voile court, échancré, marqué en arrière d’un sinus longitudinal ; la lèvre inférieure ren- flée et avancée. — Pieds du premier seg- ment ne consistant qu’en une rangée supé- rieure de crénelures charnues placées en demi-cercle; ceux des suivants, jusqu’à J’anté-pénultième, ambulatoires et de trois sortes ; les premiers, seconds et troisièmes pieds, à rame dorsale pourvue d’un faisceau de soies subulées, sans rame ventrale ni soies à crochets; quatrièmes pieds et tous les suivans, ceux des trois dernières paires exceptés, à rame dorsale portant de même un faisceau de soies subulées, et à rame ventrale en forme de mamelon transver- sal, armée d’un rang de soies à crochets; pieds des troïs derniéres paires sans rame dorsale, à rame ventrale semblable aux pré- cédentes, avec des soies peu visibles. — Soies subulées tournées extérieurement, se terminant en pointe très-aiguë. — Soies ayant les crochets allongés, grêles, termi- nées par trois dents inégales, dont la plus courte est la supérieure. — Corps cylindri- que, grêle, un peu renflé au milieu, formé de peu de segmens, dont le premier dilaté et tronqué obliquement ; le dernier formant un opereule infundibuliforme, rayonné et denticulé. — Anus au milieu de papilles charnues formant un cercle.—Animal con- tenu dans un tube fixé, membraneux, ey- lindrique, ouvert également aux deux bouts. 1. CLYMENE AMPHISTOMA. (P1.5, f. 4 et 5.) Savic., Annel., p. 93, pl. 4, f. 4. -— Long. 5 pouc. — Corps rougeâtre, formé de vingt segmens; soies d’un jaune doré ; le tube est grêle, onduleux, fragile, formé extérieurement de grains de sable et de pe- üts fragmens de coquilles. — Cette espèce se trouve dans le golfe de Suez, fixée dans les interstices des rochers, ou dans ceux des madrépores et autres productions marines. 2. CLYMENE URANTHUS. Savic., Annel., p. 93, n° 2. — Long. 5 pouc. — Brun; corps du double plus gros que dans le précédent, formé de vingt-sept segmens; les soies d’un jaune brun. — Côtes de l'Océan. 3. CLYMENE LUMBRICALIS. Orxon Fagr., Faun. Groenl., p. 374, n° 369. — Sav., Annel., p. 94, n° 3. — Roux, avec des anneaux blancs. — Côtes du Groenland. Nota. Suivant M. Savigny, c’est peut- être à ce genre que l’on doit rapporter les espèces suivantes : 4. Le Lumbricus tubicola, Muizer .. Zool. Dan., pl. 75. — Tubifex marinus, Law. 2. Lumbricus sabellaris, Muzzer, Zool. Dan., pl. 404, f. 5. 3. Lumbricus capitatus, Oraon Fas., Faun. Groenl., n° 263, sur lequel M. de Blainville a formé le genre Capitella. ARENICOLITES. Caractères. Branchies nombreuses, — Pieds d’une seule sorte. Genre : Arenicola. 32 ARENICOLA. ARENICOLA, Lam.; Lumbrieus, Lainn., OTHoN FaBr., GMer., Bargur., MULLER; Nereis, PALLAS. Bouche terminale saillante, rétractile, entourée d’une lèvre très-épaisse, circulaire et hérissée de plusieurs rangées de tenta- cules de forme obtuse. —- Branchies nom- breuses, placées par moitié de chaque côté, et finement ramifiées. — Pas de pieds au premier segment ; ceux desautres, jusqu’au vingtième, à rame dorsale munie d’un faisceau de soies subulées. et à rame ventrale en forme de mamelon transverse, et garnie d’une rangée de soies à crochets; les segmens, à partir du vingt-unième, non munis de pieds.—Soies subulées, presque cylindriques et dirigées en dehors.—Soies ayant des crochetsallongés, et armées d’une seule dent à leur sommet. — Pas de pieds. — Corps cylindrique, allongé, formé de peu de segmens, mais offrant des sillons circulaires beaucoup plus nombreux. — Une petite caroncule trilobée, offrant un mamelon de chaque côté, et rétractile dans une fente transversale, se voit sur le premier segment. — La partie antérieure est renfiée ; la partie postérieure formée des anneaux, à partir du vingtième, courte et formant une sorte de queue grêle. Le canal intestinal est droil; l’œsophage présente deux parties musculeuses à sa jonc- tion avec l’estomac : l’on ignore leur usage ; l'estomac est plus épais que le reste de l'intestin ; il est oblong, dilaté d’une ma- niére transversale, en laissant voir sur la surface de sa membrane un réseau vasCcu- laire ; les organes de la génération consis- tent en cinq testicules situés à la partie an- térieure du corps; les œufs ont la forme de petits grains arrondis et jaunâtres et sont répandus dans l’intérieur du corps. 4. ARENICOLA MARINA. Linn., Îter WW. Goth., p. 189, lib. 8, f. 6. — Lumbricoides, Pazras, Nov. Act. Petrop.,t. IT, p. 233, pl. 5, f. 19.—Papil- losa, Ornon Fagr., Faun. Groent., no 267. — Piscatorum, Lam., Syst. des anim. sans vert., p. 234. — Tinctoria, Leacu, Encycl. Brit, 1. 1, p. 452, 2. — Long. 8 à 10 pouc. — D'un cendré jaunâ- tre ou rougeâtre ; papilles d’un bleu obscur, el souvent verdâtre ou ferrugineux; soies d’un brun doré: branchies au nombre de treize paires; elles s’épanouissent beau- coup lorsqu'elles sont remplies de sang, et sont alors d’un beau rouge. — Pieds au nombre de dix-neuf paires.—Les pêcheurs se servent de cette espèce comme d’appât. Elle se trouve abondamment sur les côtes sablonneuses de l’Océan; elle s'enfonce à un ou deux pieds de profondeur ; lorsqu’on la touche, elle fait sortir de son corps une liqueur jaunâtre. 2. ARENICOLA ABILDGAARDTI. Lumbricus marinus, ABILDGAARDT, SAY., Muzser, Zool. Dan., part. 4, pl. 155, f. 4 bis.— Long. 40 pouce. — Cette espèce, que Savigny croit devoir réunir au Marinus de Linné, m’en semble bien distincte. L’on ne peut croire, en effet, que ce soit par erreur, ainsi que le pense ce savant, qu’A- bildgaardt, observateur aussi judicieux que Muller lui-même, ait pu donner à cette espèce quatorze paires de branchies et vingt- quatre pieds. — Elle se trouve sur les côtes du Danemarck. 3. ARENICOLA CARBONARIA. Lac, ÆEncycl. Brit, Suppl., t. T, p. 452, n°14, pl. 26, f. 4. — Sav., Annel., p- 97, 2. — Cette espèce, que MM. Au- douin et Milne Edwards ( Littoral, t. IT, p-. 286) ne regardent que comme une va- riété de la Marina, est entièrement noire; la figure de Leach ne lui donne que douze paires de branchies; mais la descriplion n’en fait pas mention, ainsi c’est sans doute par erreur. — Côtes d'Angleterre. 4. ARENICOLA CLAVATA. Ranzanr, Mem. di Storia nat. deca. pri- ma, pl. 1, f. 1. — Des côtes de l'Italie. 5. ARENICOLA BRANCHIALIS. Aur. et Epw., Littoral, t. II, p. 287, 2, pl. 8, f. 13. — Long. 10 pouc. — Bran- chies au nombre de dix-neuf paires. — Des environs de Saint-Malo. LUMBRICUS. 45 TROISIÈME ORDRE. ANNELIDES TERRICOLES, LOMBRICINES er PARTIE DES SERPULÉES, Sav. ; ABRANCHES SÉTIGÈRES, Cuv. : PARAMOCRICIENS gr HOMOCRICIENS, Bzarnv. Les Annelides Terricoles différent es- sentiellement des ordres précédens par l'absence d’organesrespiratoires extérieurs: il semble que c’est la surface entière de la peau qui accomplit cette importante fonc- tion, leur corpsest presque toujours dépour- vu d’appendices mous; quelques espèces de Nuis semblent seules faire exception à cette règle; les pieds sont ordinairement remplacés par des soiesproprementdites. — La têle n’est pas distincte, et l’on ne voit que dans le genre précité et les Siphun- culites une trompe protractile et des points oculaires, et encore seulement dans quel- ques espèces. Nous les partageons en trois groupes : les Lumbricites, les Naïtes et les Siphunculites. LUMBRICITES. Caractères. Gorps long, cylindrique,par- tagé en segmens nombreux. — Ils vivent généralement dans la terre. Genres : Lumbricus, Hypogeon. LUMBRICUS, Lin. ; Enterion, Say. Bouche petite, un peu renflée, à deux lèvres ; lasupérieure avancée en trompe et lancéolée d’une manière obtuse, fendue en dessous; la lèvre inférieure très-courte. — Soiescourtes, àpres, comme onguiculées, au nombre de huit à chacun des segmens réunis par paires, quatre de chaque côté ; formant par leur distribution sur le corps huitrangs longitudinaux, dont quatre laté- raux et quatre inférieurs. -— Corps cylin- drique, obtus à son bout postérieur, allongé, composé de segmens courts et nombreux, plus distincts vers la bouche qu’à l’extrémité opposée ; la plupart des segmens compris entre le vingt-sixième et le trente septième ANN. renflés, formant à la partie antérieure et su- périeure du corps une sorie de ceinture ; le dernier segment pourvu d’un anus lon- gitudinal. L’on s’est beaucoup occupé de l’anatomie des Lombrics, elparmi les iravaux qui ont le plus avancé nos connaissances à cet égard, nous citerons ceux de Willis, Kedi, Montè- gre, Morren, Dugès, Dufour, etc. — Leur iniestin est dépourvu de cœcum et va droit à l’anus, après avoir, durant son trajet, reçu plusieurs des fibres musculaires destinées au mouvement des segmens du corps, ce qui constitue autant de petits diaphragmes, La circulation s’opére au moyen d’une in- finité de petites veines qui s’entrecroisent avec un grand nombre d’artérioles; ils naissent à la surface interne dans l’enve- loppe extérieure et au canal intestinal ; elles se réunissent sous le ventre en un tronc com- mun etlongitudinal, qui émet en avant cinq petits canaux qui aboutissent à un vaisseau dorsal qui remplit peut-être les fonctions du cœur. Ce vaisseau donne naissance à de petitesartéresquiformentunréseau avecles autres veines. La respiration paraît s’effec- tuer par la surface de la peau. Les organes de la génération sont près du plus gros an- neau;ils présentent extérieurement deux mamelons percés chacun d’une très-petite ouverture; le cerveau est petit et arrondi. Le cordon nerveux est une suite très-nom- breuse de ganglions trés-petits et serrés les uns contre les autres. Les Lombrics sont hermaphrodites et portent chacun les or- ganes des deux sexes; l’accouplement a lieu hors de terre et pendant la nuit; ils se tiennent alors si fortement unis qu’on peut les écraser sans les séparer; ils pondent des cocons qui ont beaucoup de rapports avec ceux des Sangsues, et que M.Léon Du- four a étudiés avecsoin (Ann. Sc. nat., t.V). C’est pendant les nuits chaudes et humides 6 34 HYPOGEON. que ces animaux sortent de terre pour se chercher et s’accoupler. La terre est sou- vent criblée de leurs trous; ils préfèrent les terrains gras ei se nourrissent de la terre elle-même dont ils retirent l’humus, et qu’ils rendent ensuite plusieurs fois par jour sous forme vermiculaire. Pendant les grands froids et les fortes chaleurs qu'ils redoutent égelement , ils se tiennent en- foncés à d’assez grandes profondeurs dans la terre, et n’en sortentguère que par un temps humide. L’on assure qu’ils répandent quel- quefois une lueur phosphorique; lors- qu’on coupe en morceaux l’un de ces ani- maux, chaque tronçon conserve long-temps un mouvement vital, et l’on prétend que chacun peut redevenir un animal parfait. Bonnet a fait de nombreuses expériences à cet égard. Quoiqu’ils bouleversent quel- quefois la terre par leur grande multipli- cation, ils ne nuisent cependant pas sensi- blement à l’agriculture. La médecine les employait autrefois comme sudorifiques et diurétiques. Dans quelques parties de l’Asie, l’on assure qu'ils servent à la nourriture des habitans; dans nos contrées onles emploie à la nour- riture de la jeune volaille et comme appât pour la pêche. 1. LUMBRICUS TERRESTRIS. Lmn., Syst. nat., t. I, part. 2, p. 1076, n° 4. — Muizer, Hist. verm., À, part. 2, p. 24, n° 457. — Long. 5 à 6 pouc. — Rougeâtre; il paraît que le nombre de segmens varie, suivant l’âge, de cent à deux cents; M. Savigny en a compté deux cent quarante-huit à un trés-grand indi- vidu ; il y avoit deux pores sous le quin- zième et douze autres moins profonds. Sui- vant le même naturaliste, le nombre des anneaux de la partie antérieure, jusques et compris la ceinture, ne paraît pas beau- coup varier. L’on assure que cetie espèce se trouve sur les deux continens, ce qui paroît au moins fort douteux. Il est beaucoup plus probable que les espèces sont très-nom- breuses, mais très-voisines les unes des au- tres, car M. Savigny en a caraclérisé vingt, uivant M. Cuvier (Analyse des trav. de l'Acad. des sciences, 1821), et M. Dugés en distingue six ; l’on en trouve quelques autres dans lesouvrages modernes, tels sont les suivantes. 3. LUMBRICUS GORDIOIDES. Harraanx, Neue Alpina, t. 1. — Long. 49 pouc. Larg. ! lig.—Confondue jusqu'ici avec les Gordius, cette espèce vit avec eux dans les eaux de source. Les segmens sont visibles seulement à la loupe; elle ne porte pas de ceinture ; sa queue est aplatie; les soies de la face inférieure de son corps sont visibles à la loupe ; sa couleur est rou- geâtre ; elle ne s’enfonce pas dans la vase, et périt quand on la tient à deux pieds de profondeur dans l'eau. Elle se trouve en Suisse. 9. LUMBRICUS HAGENPACHIL. Décrite par M. Hagenbach, nutur- wiss anzieg der alls, schw., 4823, n° 114, p. 84. — Elle n’a pas de ceinture. Son corps est moins renflé antérieurement que dans le Lumbricus Terrestris. — Sa queue n’est pas comprimée, mais termi- née en pointe, ce qui la rend peu distincte de la tête; les segments sont plus courtsque dans cette espèce. — Habite la Suisse. — Ges deux Lombricsn’ayant pas de ceinture, se rapprochent du L. Vermicularis de Fa- bricius, dont nous parlerons ci-après. Nota. M. Savigny propose le nom de Clitellio, pour des Lombrics d’Othon Fabricius, qui diffèrent des précédens par la présence de deux rangées de soies, tels sont : A. L. Arenarius, FaBr., Faun. Groen., ne 26/4. 2. Minutus, id., n° 265, f. 4. Quant au L. Vermicularis, du même au- teur, n° 259, il devrait probablement for- mer encore une coupe nouvelle, à cause de son manque de ceinture; on pourrait lui donrer le nom de Æ4stenor. Suivant M. Cuvier (Reg. anim., 2° édit. t. Ii, p. 211), MM. Audouin et Milne Edwards ont aussi séparé des Lombrics, sous le nom de Trophonia, des espèces qui portent, sur chaque anneau, quatre faisceaux de soies longues et brillantes qui entourent la bou- che. L’espèce est nommée Barbata, et sera figurée dans leur ouvrage sur le littoral de la France, pl. 40, f. 43-15. HYPOGEON, Savre. Bouche petite, à deux lèvres, la supé- rieure avancée en trompe, un peu lancéo- lée, fendue en dessous; l’inférieure trés- courte.— Soies longues, épineuses, trés-ai- guës, au nombre de neuf à tous les seg- mens, une impaire et quatre de chaque côté; réunies par paires; formant toutes en- semble, par leur distribution sur le corps, NAIS. 35 weuf rangs longitudinaux, savoir : un supé- rieur ou dorsal, quatre exactement laté- raux, et quatre inférieurs. — Corps presque cylindrique , allongé, terminé d’une ma- nière obluse.— Les segmens courts ét nom- breux, plus serrés et moins saillans dans la partie postérieure que vers la bouche ; ceux compris entre le vingt-sixième et le trente-neuvième renflés, et s’unissant pour former un collier à la partie antérieure du corps.—Anus longitudinal. À. HYPOGEON HIRTUM. Savic., Annel., p. 114.— Rougeâtre; corps formé de cent six segmens ; les qua- torze pores tous visibles ; les soies brunes et fragiles ; la ceinture est recouverte de soïes inévales disposées irrégulièrement; elle est bordée en dessus de brun.— Cette es- pèce habite l'Amérique du Nord, et a été trouvée autour de Philadelphie. NAITES. Caractères. Gorps allongé, partagé en anneaux peu marqués.— Ils vivent dans les eaux douces. Genre : Nais. NAIS, Murcer ; Nais et Stylaria, Lawm.; Proto, OKen; Xantho, DuTrocuer. Nous ne pouvons nous dissimuler que ce genre, tel que nous l’adoptons ici, ne ren- ferme un mélange d’espèces trés-différentes les unes des autres, par des caractères d’une importance réelle; mais la plupart d’entre elles échappent, par l’exiguité de leur taille, à l’œil de l’observateur, et il nous semble qu’elles ont besoin de subir une étude plus approfondie , avant qu’il soit possible d'établir leurs divisions sur des bases solides ; quoi qu’il en soit, ces animaux ont le corps allongé, linéaire, comprimé, formé d’anneaux peu marqués, dépourvu, le plus souvent, de tentacules, et offrant sur les côtés des soies roides. Ces petits animaux vivent en abendance dans les eaux douces. Trembley et Roësel en ont fait une étude spéciale, ainsi que M. Gruithuisen (Nov. Act. Acad. Cæs. Leop. cur. nat., t. IL, part. 4). Nous allons extraire du Bulletin de Ferussac (1824) le passage suivant, qui est l’analyse de ce dernier travail. L’espèce qui a servi aux observations est la Proboscidea. Le canal alimentaire est droit et renflé de distance en distance. — Le système vas- culaire sanguin est composé d’une artère principale , appliquée en dessus, sur toute sa longueur , au canal alimentaire, ct com- muniquant , prés de la tête, avec plusieurs gros vaisseaux Courts, qui entourent l’æso- phage , et qui remplissent les fonctions de cœur. Ceux-ci poussent le sang dans une veine qui règne tout le long du ventre, et d’où le sang est distribué aux divers orga- res, par des vaisseaux capillaires, et revient ensuite dans l’artère supérieure.— Le cœur n’est autre chose qu’un assemblage de ces vaisseaux capillaires plus développés, où la circulation se fait en sens opposé ; et cela explique comment la multiplication artifi- cielle de ces animaux est possible.— Les sé- crétions se font aux dépens du chyle qui est contenu dansla cavité générale du corps, et le sang vasculaire est plus particuliére- ment destiné à la respiration ; celle-ci a lieu par l'absorption de l’eau par lanus, d’où elle est bientôt rejetée. — Le canal alimen- taire peut d’ailleurs remplir les fonctions d’organe respiratoire, en recevant l’air par la bouche.Dansla partie latérale de chaque segment, on remarqne un peloton de vais- seaux, et il serait possible, suivant M. Gruithuisen, qu’ils servissent à la respi- ration en versant dans le sang un liquide sa- turé d’oxigéne. Ces-animaux se multiplient de trois ma- nières par des divisions naturelles, par des divisions. accidentelles, et, enfin ,par des œufs. À certaines époques, la partie posté- rieure du corps s’étrangle, ils’y développe peu à peu une tête, semblable à celle de la mère, et elle finit par se séparer. Les ger- mes des œufs commencent à paraître près de la tête, et se portent peu à peu en ar- rière, contenu, dans la cavité générale du corps ; arrivé près de l’anus, le dernier segment de la mère, qui s’est moulé sur un ou plusieurs de ces œufs, tombe avec eux et se trouve, après quelque temps, absorbé par ces derniers.— L’on ne sait si ces ani- maux sont hermaphrodites. Nous avons déjà vu que ce genre étoit susceptible d’être divisé. On a effectivement proposé de le répartir dans les coupes sui- vantes. PREMIÈRE DIVISION. (Nais proprement dits.) Bouche sans trompe.— Corps non dilaté en arrière.— Pas d’yeux. FA 36 SIPUNCULUS. 4. NAIS VERMICULARIS. Guez., Syst. nat., éd. 43, t. I, p. 7420. —Rorsez, Îns., 3, pl. 93, f. 4-7.—Long. 7 Big. — Corps un peu épais, rose ; pas de soies latérales, mais de longs poils au-dessus de la bouche. — Cette espèce se trouve parmi les Lenticules. 2. NAIS SERPENTINA. Gue. , Syst. nat., 13, p. 3121. — Ror- sEL, pl. 92.— Ressemble à une couleuvre microscopique ; une bande longitudinale d’un noir pourpre, en spirale longitudinale, formant trois bandes sur le cou.— Dans les marais. Les autres espèces de cette division sont le Littoralis et le Cœca, Muller, Filifor- mis, Blainville. DEUXIÈME DIVISION. (Stylaria, Lam.) Une trompe. — Deux points oculaires. — Corps non élargi en arrière. 3. NAIS PROBOSCIDEA. GueL., Syst. nat., éd. 43, 1. I, p. 3121. —Rorse, Ins., 3, pl. 78, f. 46-17, pl. 79. f. 4. — Les soies latérales solitaires ; une longue trompe. — Eaux stagnantes. TROISIÈME DIVISION. (Proto, OKEN. ) Pas d’yeux, pas de trompe. — Corps élargi en arrière et y offrant plusieurs ten- tacules. 4. NAIS DIGITATA. Gue., éd. 43, t. 1, p. 31241. Nota. Il faut aussi rapporter à cette di- vision les espèces nommées Barbata, Qua- dricuspidata, etc. Celle que Muller dési- gne sous le nom d’Elenquis semble con- stiluer une quatrième coupe, car elle est munie d’yeux et n’a pas de trompe ; nous proposerons de l’appeler 4dona. C’est aussi ici la place du genre Tubifex, de Lamarck; mais, ainsi que l’observe M. Cuvier, Regne anim. , 2° édit., t. II, p. 212, il est nécessaire d’en faire un nou- vel examen. Le genre Chætogaster de M. Baer, Nov. Act. Cur..t. XIII, p. 2, n’est, suivant M. de Blainville, qu’une Nais tronquée. SIPUNCULITES. Cette famille a été établie dans ces der- niers temps par M. Delle-Chiaye, dans ses beaux Mémoires sur l'Histoire naturelle du royaume de Naples, et sous le nom de Siphunculacées. Les animaux dont elle se compose avoient été rangés, par M. Cuvier, parmi les Ehinadormes sans pieds; mais la couleur rouge de leur sang circulant dans un double système vasculaire, et les orga- nes de la déglutition ayant la forme iubu- laire , les ont fait ranger, par le savant Na- politain , parmi les 4nnelides. Caracteres. Gorps allongé , offrant sou- vent un renflement terminal; ayant, en avant, un rétrécissement ou col étroit et cylindrique. — Bouche contenue dans une trompe ou tentacule. Genre : Sipunculus T'halassema. Tels sont les seuls genres que les tra- vaux modernes ont démontré devoir ren- trer dans la classe des Annelides; mais nous ne doutons pas que des observations futures n’y placent aussi les Molpadia , les Minyas , les Priapulus , les Lithodermes , les Bonellia, les Echiuris et les Ster— naspis. SIPUNCULUS, Lin. Corps nu, allongé, cylindrique, for- mant en avant un col étroit, court et tron- qué , et se rétrécissant en arrière pour se terminer par un renflement. — Bouche or- biculaire , terminant le col, et placée à l’ex- trémité d’une pompe rétractile, cylindri- que , faiblement garnie de papilles; anus placé à l'extrémité du corps. « L’intestin, dit Cuvier (Reg. anim., t. 3, p. 243), part de la bouche , va jus- que vers l'extrémité opposée, et revient,, en se roulant en spirale, autour de sa première partie. On n’y trouve que du sa- ble ou des fragmens de coquilles. Les nom- breux vaisseaux paraissent s’unir à l’enve- loppe extérieure, et il y a, de plus, le long d’un des côtés, un filet qui pourrait être nerveux. Deux longues bourses situées en avant ont leurs orilices extérieurs un peu au-dessous de l’anus, et l’on voit quelque- fois intérieurement, près de ce dernier orifice, un paquet de vaisseaux branchus qui pourrait appartenir à la respiration. » L’on trouve ces Annelides sur les bords de la mer; ils se tiennent dans le sable, à peu de dist»nee des côtes. Ils servent d’ap- 1 > EAU AU E L Tome 17 1% parte Annelhdes PL, 6. 1 5 Do pe. <= NN À 1. Sipunculus Balanophorus 3 3. Albione squalorum . vue en dessour. 2. Piscicola Tessellata PE QT EE GR Gnue 5. Glossiphonia Complanata. ALBIONITES. 37 pât. L’espèce européenne de ce genre est connue depuis long-temps, et c’est sans doute elle qui a été trouvée dans les étangs salés du Languedoc, par le célèbre Ron- delet ; les anciens auteurs en citent deux espèces fictives, mais qui se rapportent à une seule, ainsi que le pensoit Cuvier, et que l’a prouvé, dans ces dernières années, M. Delle-Chiaye. 4. SIPUNCULUS BALANAPHORUS. (PI. 6, fig. 1.) Derre-Cnraye, Mem. — S. Nudus et Saccatus, Lann., Vermes Macrorhyncho- teros, RonD. — Long. 4 à 5 pouc. Le S. Nudus a la peau nue et tendue ; le Saccatus est un individu dont la peau s’est détachée par accident. — Méditerranée. Nota. Suivant M. Guvier (Reg. anim., 2e édit.), c’est aussi à cette espèce qu’il faut rapporter le Lumbricus Edulis de Gmel., Pallas, Spec. Zool., 40, 4, 7, qui sert à la nourriture des Chinois, et que les Malais vont chercher au milieu de leurs archipels, et qui forme une des principales branches de commerce de ces régions éloignées. L’on voit combien peu ces espèces sont encore connues ; M. Cuvier en cite encore plusieurs autres; chez l’une, l’épiderme est velu ; chez l’autre, la peau est toute coriace ; d’autres, de petite taille, percent les pierres sous-marines, pour se loger dans leurs cavités; une autre, enfin, de la mer des Indes, atteint deux pieds de long. Plu- rieurs sont figurées dans l'Atlas du Dict. des Sc. nat. THALASSEMA, Cur. ; Lumbricus, Pazras, Gmec., Bruc. Bouche très-petite, contenue dans la base d’un tentacule large, courbé et ou- vert inférieurement.— Soies lisses, droites, aplaties, formant, à la partie postérieure du corps, deux rangées circulaires ; deux soies plus fortes et crochues, rapprochées l’une de l’autre et placées sous son extrémité anté- rieure. — Corps trés-mou, de forme pres- que cylindrique, obtus en arrière , atténué en avant , formé d’un grand nombre d’an- neaux serrés, peu distincts, et entourés chacun d’un cercle de papilles glandu- leuses, saillantes, surtout à la partie pos- térieure du corps. —Anus petit et en cercle. A. THALASSEMA ECHIURUS. Pazcas, Misc. Zool., p. 146, pl. 2, f. 1-6. — Sprcrz., Zool. Fasc., 10, p. 8, pl. 4, f. 4-5. — Rupium, Lam., Syst. An. sans vertébres, p. 339. — Aquatica, LEACH, Encycl. Brit., suppl., t I, p. 454. — Vulgaris, Savic., Annel., p. 102, 1. — Long. 3 pouc. — D’un cendré clair; ten- tacule finement ridé en travers, soies d’un jaune d’or trés-brillant.— Commun sur les. côtes sablonneuses de l’Océan. QUATRIÈME ORDRE. ANNELIDES SUCEUSES Er HIRUDINES, SAV. ABRANCHES SANS SOIES, Cuv. ; HIRUDINÉES, Lam. , LaTr. , Moo. Tann. Le caractère le plus apparent de cet ordre est la forme du corps, qui, à ses deux extrémités, se termine en ventouse. Les or- ganes de la respiration sont ordinairement extérieurs ; les Branchellionites font seules exception. — Le corps est complètement dépourvu de soies de Lloute espèce. — La tête n’est pas distincte ; mais on voit or- . dinairement des points aculiformes et des mâchoires. — Nous les partageons en trois groupes: les Albionites, les Sanguisugites et les Branchillionites. Nous croyons que les Dragonneaux que M. Guvier place à la fin de cet ordre doivent être renvoyés aux versintestinaux. ALBIONITES. SANGSUES ALBIONIENNES, SAVIG. HIRUDINÉES ALBIONIENNES, Moo. Tan». Caracteres. Point de branchies, ventouse orale d’une seule pièce , séparée du corps 38 ALBIONE. . par un étranglementtrès-petit ; l'ouverture unilabiée et longitudinale ; pas de hran- chies externes. Genres: Piscicola, Albione. PISCICOLA, Lam., Moo. Tanr.; Ihl., OcKen.; Hæmocharis, SAvic. ; Gnatho, Gozpr. et SCHINZ ; Hirudo, Laxx., Muzcer, Bruc. ; Ichtyobdella, BLarnv. Bouche très-petite, placée au fond de la ventouse orale, et vers le bord inférieur. — Ventouse orale d’un seul segment, peu concave, en forme de coupe. — Mâächoires représentées seulement par trois points saillans. — Yeux au nombre de huit, réu- nis par paires. — Ventouse anale double de la ventouse orale, concave, elliptique, non bordée, et terminant le corps d’une manière oblique. — Corps cylindrique, aminci en avant, formé de segmens nom- breux, peu distincts. — Organes généra- teurs placés sur les 17€ et 20e. A. PISCICOLA GEOMETRA. Linn., Faun. Suec., n° 283. — Mo. Tann., Monogr., p. 134, pl. 7, f. 1. — Hir. Piscium, RoEsEL, I{ns., t. 3. p. 499, pl. 82.— Long. 42 lig.—Corps lisse, grêle, d’un blanc jaunâtre, finement pointillé de brun, avec trois chaînes dorsales, chacune de dix-huit à vingt taches elliptiques plus claires que le fond et non pointillées; la chaîne intermédiaire mieux marquée sur les latérales; deux lignes de gros points bruns. sur les côtés du ventre, alternant avec les taches claires du dos; la ventouse anale rayonnée de brun; cette espèce est ovipare ; les œufs sont d’un roux jaunâtre, et se trouvent, au rapport de Bergmann, attachés aux poissons. — Elle se trouve dans les eaux douces de l'Europe. Muller Pa trouvée dans le gosier d’un brochet, et, sui- vant M. Moquin Fandon, elle s'attache de préférence aux cyprins. 2. PISCICOLA MARGINATA. Muzzer, Hist. verm., t.1,p.2,p.46,374. — Moo. Tanp., p. 132, pl. 7, f. 2.— Hir. Cephalota, Gar., Monogr. hirud., p.298, 8, pl. 42, f. 9. — Long. 9 lig. — Corps varié de brun et de verdâtre; le mi- lieu du dos est garni de lignes transversa- les et blanches, qui, lorsque l’animal est étendu, $e changent en une double série de taches presque carrées ; l’on voit, de cha- que côté, une double série longitudinale de points de même couleur; le ventre est jaunâtre, sans taches. — Cette espèce ha- bite les ruisseaux du Piémont; elle est vivi- pare; et, suivant M. Carena, l’on peut apercevoir les œufs et les petits dans le ventre de la mère. 3. PISCICOLA TESSELLATA. (PI. 6, fig. 2.) Musxer, Hist. Verm., t. 1, p. 2, p. 45, n° 173.—T'essellata. Bosc, Hist. des Vers, t. I, p. 247. — Moo. Tanp., Monogr., p. 134, pl. 7, f. 8. — Hir. oscillatoria, Saint-Am., Ann. Soc. Linn.,t. III, p.153, pl. 8. — Long. 8 lig. — Corps oblong, vio- lacé, offrant sur le dos sept rangées longi- tudinales de points jaunes, dont les trois intermédiaires plus petites que les autres;les côtés marqués de lignes brunes et de taches jaunes ; ventre d’un cendré bleuâtre, mar- qué de deux rangées de taches rouges ; ven- touse anale d’un vert bleuûâtre. L’on ne sait si cette espèce est vivipare ou ovipare. Suivant M. Itier, un individu, renfermé dans un bocal, produisit, en huit jours, plus de soixante petits de la grosseur d’un fil. — Cette Hirudinée se trouve dans les eaux douces ; elle s’attache aux poissons. M. Moquin Tandon l’a prise dans les envi- rons d'Agen. ALBIONE, Savre., Moo. Tax». ; Ponitobdella, Luaca ; Gol, Ocxen, BLaAINy. ; Phormio. Gozpruss et Scminz; Hirudo, Exnx., Azprov., RoNDEL., BASTER, Bars. , Bosc, Caamisso. Bouche très-pelite, placée au fond de la ventouse orale, et vers le bord inférieur. — Ventouse orale d’un seul segment, trés-con- cave , en forme de godet. — Màchoires représentées par trois points saillans peu visibles. — Yeux au nombre de six, placés transversalement derrière le bord supérieur de la ventouse. — Ventouse anale termi- nale, trés-concave et bordée. — Corps cy- lindrique, un peu conique, aminci en avant, formé d’anneaux nombreux (une soixantaine) généralement hérissés de tu- bercules, de pointes ou de verrues. — Les huit segmens compris entre le quinzième et le vingt-quatrième, courts, serrés, présen- tant les organes de la génération dans la jonction du dix-septième au dix-neuvieme, et dans celle du vingtième au vingt-unième, Les espèces de ce genre sont générale- ment remarquables par leur couleur cen- ALBIONE. 32 drée, terne, leur peau trés-épaisse, coriace, couverte de tubercules. — Elles habitent dans la mer, et s’attachent aux poissons, et particuliérement aux grandes espèces car- passières, telles que les requins, les raies, et meurent aussitôt qu’on les place dans l’eau douce, mais y vivent long-temps, suivant Battaro, si on y fait dissoudre du sel. M. Moquin Tandon nous a fait connai- tre l’anatomie de ce genre. L’œsophage est long et très-étroit. — Les estomacs médio- crement larges, peu distincts, et réduits à un tube longitudinal sinueux sur ses bords, et plus large postérieurement. — Il n’y a qu’un seul cœcum assez large et de la lon- gueur du rectum. — Celui-ci est étroit, sinueux et dilaté en arrière de manière à former un cloaque près de l’ouverture de Panus. — La vésicule séminale est très-pe- üte, à peu près de la forme de celle des Nephelis.—Les canaux déférens sont courts et dirigés antérieurement. — Les testicules sont à demi déployés.—Les vésicules sémi- nales supplémentaires sont très - petites, ovales, presque pyriformes; on n’en ob- serve que cinq paires. J'ai vérifié tous ces faits anatomiques sur une espèce nouvelle de ce genre, dont on trouvera ici la description. L’œsophage m’a paru plus élargi et assez grand, et j'ai compté six paires de vésicules séminales supplémentaires. A. ALBIONE MURICATA. Linn., Faun. Suec., p. 2084. — Moe. Tann., Monogr., p. 136, pl. 744. — Hir. marina, Ron, Pisc., lib. de Ins. et Zooph., p- 411, cap. 7. — Spinulosa, Leacn, Misc. Zool., t. II, p. 12, 3, pl. 65, f. 12. — Long. 45 lig. — Corps d’un cendré roussà- tre, quelquefois un peu verdâtre ; tous les segmens partant des rangées circulaires de tubercules épineux, d’une couleur plus claire ; ils sont séparés de trois en trois par un segment plus petit, ainsi que les tuber- cules qu’il porte. Cette espèce est quelque- fois tachetée de brun. —Elle est commune dans l'Océan et dans la Méditerranée ; quel- ques individus ont des taches brunâtres en dessus. Cette espèce est aussi figurée dans le Dict. des Sc. nat. 2. ALBIONE PISCIUM. Basr., Opusc. subsec., t. I, f. 2, p. 82- 95, pl. 40, f. 2.— Verrucosa, Fiemm., Mem. Wern., 2, p. 245. Verrucata, LEacu, Misc. Zool., 1. IL, p. 214, 2, pl. 64, f. 1-2. — Long. 45 lig. — Corps d’un gris rous- satre, couvert de verrues non épineuses, rousses ; segmens séparés de trois en trois par un plus grand portant des verrues plus grosses et rousses; le dos est quelquefois marqué de taches brunes. — Commune dans la Méditerranée et l'Océan. 3. ALBIONE AREOLATA. Lracn, Misc. Zool., 1. III, p. 10. 4, f. 63. — L’on ignore la patrie de cette es- pèce, qui ne doit probablement pas rentrer dans ce genre et que l’on ne connaît que par la irès-courte description de Leach. Le corps serait uni, subaréolé, à segmens dépourvus d’épines et de tubercules. 4. ALBIONE SQUALORUM. (PI. 6, fig. 3et 4.) Long. 36 lig. — Intiérement d’un brun marron obscur, uniforme; corps déprimé, trés-étroit vers la ventouse orale, allant tou- jours en s’élargissant jusqu’à l'extrémité opposée, qui est très-large et forme un large disque, comme dans le genre Pisci- cole ; cette partie formant de beaucoup la portion la plus épaisse du corps, il est en- tiérement couvert de verrues non épineu- ses et formant des sillons transversaux, et séparés de trois en trois par un rétrécisse- ment notable. Cette espèce ne pourrait, par la présence des tubercules, être confondue qu'avec les deux que nous venons d’épumérer; mais son corps très-élargi en arriére et la dispo: sition de ses segmens l’en distinguent suf- fisamment.—Elle se trouve en grande abon- dance sur les branchies d’une très-grande espèce de squale qui habite les côtes du Mexique, et qui atteint vingt-cinq pieds de long; elle se réunit en familles nombreu- ses, et adhère aux ouvertures des bran- chies ; elle varie pour la couleur. Desindi- vidus plus petits étaient rougeñtres, et d’autres noirs. Cette Annelide a été rappor- tée par M. Edouard de Chaniac, chirurgien de la marine royale, et embarqué, à cette époque, sur le brick l?Adonis. 5. ALBIONE VITTATA. Cuamisso et Exsennarpr, Cur. Act. Nat., t. IT, part. 2, pl. 24, f. 4.—CaRENA, t. X, DL 2/00 0e 6. ALBIONE INDICA. Linn., Syst. nat., édit. 42, p. 2, 1079, 1.—Bosc, Hist. nat. art. Vers, t. 1, p. 245, — Corps très-déprimé, roux, formé de cent segmens élevés et muriqués; bouche très-dilatée.—etlte espèce, qui se trouve 80 GLOSSIPHONIA. dans les mers des Indes-Orientales, est peu connue et n’a pas été observée depuis Linné. 7. ALBIONE LÆVIS. Bzamnv., Dict. Sc. nat.,t. LVII, p.557, Sungsues, pl. 64. SANGUISUGITES. SANGSUES BDELLIENNES, SAVIG. HIRUDINÉES BDELLIENNES, Moo. Tanp. Caractères. Ventouse orale composée de plusieurs pièces, unie avec le corps sans étranglement. — Ouverture sensiblement transversale, comme bitabiée. — La lèvre inférieure rétuse. — Pas de branchies ex- ternes. Genres : Glossiphonia, Hæmopis, Hi- rudo, Limnatis, Aulastoma, Nephelis, Tro- chetia. GLOSSIPHONIA, Joxnsow; Erpobdella, Lam., BLanv.; Helluo, OKEN; Clepsine, Sav., Moo. Tann., Guy. ; Glossopora, Jouxson (OLim) ; Hirudo, Linn., BErc., KiIRBy. Bouche grande, munie à l'intérieur d’une sorte de trompe simple, cylindrique, en forme de tube et exsertile. — Ventouse crale peu concaye, à lévre supérieure avan- cée en demi-ellipse, et formée des trois premiers segmens, le dernier plus grand etobtus.—Màâchoires représentées par trois plis peu visibles. — Yeux au nombre de deux, de quatre ou de six, placés sur deux lignes longitudinales. — Ventouse anale inférieure, moyenne , débordée des deux côtés par les derniers segmens. — Corps un peu crustacé, pellucide, déprimé, lé- gèrement concave en dessus , très-plat en dessous , acuminé en avant, formé de soixante-seize segments. — Organes géné- rateurs placés sous le vingt-cinquième et vingt-sixième et le vingt-septième et vingt- huitième. -— L’œsophage est raccourci. — Les estomacs nombreux et offrant plusieurs lobes. — Les deux cœcum très-grêles, écartés, et ne reposant pas sur l'intestin rectum. — Le rectum étroit et sinueux. Les Glossiphonia se trouvent dans les eaux limpides des lacs et des ruisseaux; ils montent souvent à la surface et se ren- versent pour se laisser emporter par le courant. {ls meurent dès qu’on les sort de Veau. Ils se contractent en boule. Ils marchent à la manière des chenilles arpen- teuses, et se proménent, suivant M. Moquin Tandon, sur la surface de l’eau, à l’aide de leurs ventouses. 1. GLOSSIPHONIA COMPLANATA. (PI. 6, fig. 5.) Linn., Faun. Suec. 2082. — Sexoculata, Berc., Act. Stock., 1757, p. 313, pl. 6, f.42-13. 144. — Crenata, KirBy, Trans. Soc. Linn., t. 2, p. 316, pl. 29. — T'uber- culata, Joux., Treat. Med. Leech, p. 25. — Long. 4 pouc. Larg. ? lig. — Corps large, d’un cendré verdâtre, quelquefois roux avec des points bruns — Dos marqué de raies brunes et de mächetures blanches. — Ventre pâle. — Cette espèce a six yeux. Elle se trouve dans les eaux douces de l’'Eu- rope, et attaque les Limnés et les Planorbes. 2. GLOSSIPHONIA BIOCULATA. Berc., Act. Stock., h,t. VI, f. 9-41:— Stagnalis, Linn., Faun. Suec., 2081. — Crenate, Jonx., Treat. Med., Leech. p. 28. Punctata, Jon. Phil. Trans., 1819, p. 346, pl. 47, f. 41-13. — Siagnarum, Deram., Hist. nat. des Sangsues, p. 10-20. — Pulligera? Daur., Recueil de mémoires, p. 49, pl.1,f. 4- 3. — Long. 10 lig. Larg. 4 lig. = — Corps étroit, trans- parent, presque gélatineux, d’un gris livide parsemé d’atomes bruns et roux, qui, se rapprochant lorsque l’animal est contracté, le font paraître de couleur plus obscure; le dessous du corps est concave et plus clair que le dessus. — L’on trouve cette espèce dans les eaux douces de presque toute FEurope; les petits sont blancs ; ils adhè- rent par le disque postérieur à la partie moyenne du corps de leur mère, qui est dilatée et courbée en voûte. M. Savigny en a compté une quinzaine. 3. GLOSSIPHONIA PALUDOSA. Carena, Suppl. Monogr. Gen. Hirud., p. 231. — Moo. Tann., Mon., p. 403, pl. 4-3. — Leng. 15 lig. Larg. 2 lig. +. — D’un jaune verdàtre, avec des petits points verts, qui, lors de la contraction, font pa- raître l’animal presque entiérement de cette couleur. Suivant M. Carena, qui le premier a fait connaître cette espèce , le canal intes- tinal se voit à travers le corps; les estomacs sont comme pinnés et bifides. — L’on trouve cette espèce dans les mares, près de Carmagnale (environs de Turin). L. GLOSSIPHONIA TRIOCULATA. CaRENA, Monogr., p. 303, 40, pl. 12, f. 292. — Suppl., 33h. — Carenæ, Moo. HÆMOPIS. mn Tann., Monogr., p. 105, 4, pl. 4, f. 4. — Long. 3 lig. À. Larg. 4 lig. — D’un cendré blanchâtre, pellucide. — Corps couvert en dessus, à l’exception dela tête et des bords, de petits points verdâtres. — Gette rare espèce se trouve en Italie, dans le lac d’A- vigliana ; elle est ovipare; on aperçoit les œufs dans le ventre de la mère; ils sont d’un vert pâle, très-ronds et disposés régu- lièrement ; ils deviennent ensuite blanchä- tres-transparens, prennent la forme d’un croissant; chacun ne contient qu'un seul fœtus; les petits sont roussâtres et pellu- cides. Cette espèce a six yeux.— Se trouve en Italie. 5. GLOSSIPHONIA HETEROCLYTA. Linn., Faun. Suec.— Hyalina, Murrer, Hist. Verm., t. 1, p. 2, p. 49, 176. — LenEerMuLH, Amus. Micros., p. 165, pl. 84, f. £-q. — Tres, Hist. des Polyp., Mém. 3, p. 147, pl: 7, f. 7. — Long. 7 lig. Larg. 1 lig. L — Corps jaune, pellu- cide , large en arrière, aminci en avant. Sur le dos, des lignes longitudinales de points obscurs; des lignes transverses de point roux écartés, et de taches noires et jaunes encore plus éloignées. Les yeux sont au nombre de quatre, et, suivant d’au- tres, de six. — Cetle espèce se trouve en Europe, sur les plantes aquatiques ; elle se nourrit de plancrbes et de physes. 6. GLOSSIPHONIA CIRCULANS. Sowergy, Brit. Miscell., t. VII, p. 6. — Jounson, Treat. Med., LEAcH, p. 27. — Moo. Tann., Monog., p. 107, 6. — Long. 4 pouc. — Corps oblong, pointu vers la ventouse orale, convexe en dessus et légérement aplati en dessous, couleur d’un rouge mat; dessous du corps plus pâle. — L’on trouve cette espèce dans la Tamise. M. Moquin Tandon l’a placée parmi celles qui sont mal connues. 7. GLOSSIPHONIA TRICOLOR. | Gray, Zool. Miscell., A, p. 5. — Corps ovale; châtain bordé de jaune clair. — Dos offrant deux bandes longitudinales larges ctblanches, et trois autres étroites et noires. — Points oculaires au nombre de cinq paires. — Disque antérieur sous-marginal Jancéolé; le postérieur orbiculaire. — Cette espèce se trouve dans les fossés , au Bengale; elle a été rapportée par M. ie général Hardwicke. HÆMOPIS, Savrc. Hirudo, Lam. — Hypobdella, Bzarnv. Bouche grande. — Ventouse orale peu concave, à lèvre supérieure trés-avancée, presque lancéolée, formée par les trois pre- miers segmens ; le terminal plus grand et plus obtus. — Mächoires grandes, dures, ovales, non comprimées , offrant deux ran- gées de denticules émoussées et peu nom- breuses.— Yeux au nombre de dix, placés sur une ligne arquée, dont six sur les pre- miers segments, les quatre autres plus pe- tits, deux sur le troisième, el autant sur le sixième.— Ventouse orale, oblique, simple et à peine rayonnée.—Corps allongé,unpeu déprimé , très-mou, formé de quatre-vingt- dix-huit segmens égaux et courts ; organes générateurs placésentrele vingt-septièmeet le vingt-huitième, et entre le trente-deuxié- me et le trente-troisième. — L’œsophage est court. — Les estomacs sont au nombre de onze, trés-distincts, trés-sinueux, et comme formés de cinq lobes, dont les deux postérieurs plus allongés que les autres. — Les deux cœcums sont larges, sinueux, et de la lougueur du rectum, qui est très-grêle. — La vésicule séminale est pyriforme ; la grosse extrémité dirigée en arrière. — Les canaux déférens sont trés-courts et si- nueux. — Les testicules sont fort gros, irréguliers , ovales, et rapprochés entre eux. — Les vésicules séminales supplé- mentaires sont assez grosses, globuleuses et comme sessiles; on peut en compter huit (Moq. Tand.). — Ges hirudinés se trouvent dans l’eau douce des mares et des fossés. Ils se contractent en olive. L’ona cru à tort que leur morsure était fâcheuse. Ils n’ont pas la possibilité d’entamer la peau des animaux vertébrés; c’est donc par erreur que Linné dit que neuf suffisent pour tuer un cheval. Ils se nourrissent de lombrics. 1. HÆMOPIS SANGUISUGA. Berc., Act. Stock., t. VI, pl. 3- 4. — Lins. Faun. Suec., 2078. — H. Vorax, Ray, Jons. Treat. Med. Leech, p. 82. — Moo. Tanv., Monog., p. 108, 1. — Long. 2 à 3 pouc. Larg. 4 à 5 lig. — Corps dé- primé , très-lisse, d’un brun verdâtre plus ou moins couleur d’olive, marqué en des- sus de six raugées de taches obscures; les bords sont jaunes; dessous du corps d’un noir verdâtre plus foncé que le dessus, mais sans taches. — Cette espèce varie beaucoup pour les couleurs ; elle présente quelquefois en dessus une large bande d’un roux vif; d’autres fois elle est sans tache et de couleur presque noire. —-On donne vul- gairement à cette Annelidele nom de Sang- 42 HIRUDO. - suedecheval ou de Sangsue noire. —EÆlle se trouve communément dans les eaux douces ei les marais de presque toute l’Europe. 2. HÆMOPIS NIGRA. Savic., Annel., p. 1416, 2. — Moc. Tanv., Monog. p. 410, n° 2. — Long. 4 lig. + à 2 pouc. — Corps allongé, presque cylindrique lorsqu'il est étendu, noir en dessus, d’un cendré obscur. en dessous, sans taches; mächoires non comprimées ayant dans quelques individus, outre les denticules, un petit crochet mobile. — On trouve cette espèce aux environs de Paris, dans l’étang de Gentilly. 3. HOEMOPIS LUCTUOSA. Sav., Annel., p. 146, 3.—Moo. TAnD., Monog., p. 410, 3. — Long. 4 pouc. à 4 pouc. +. — Corps cylindrique , noir en dessus, avec quatre rangées de points plus obscurs ; dessous du corps noirâtre. —En- virons de Paris, 4. HOEMOPIS LACERTINA. Sav., Annel.,p. 447, 4.— Moo. Tanp., Monog., p. 144, 4. — Long. 4 pouc. — Corps légèrement déprimé ; brun en des- sus, avec deux rangées flexueuses de points noirs inégaux, deux plus gros et plus in- térieurs, aiternant réguliérement avec trois plus petits et plus extérieurs; deux autres rangées latérales de points peu visibles ; dessous du corps d’un brun clair ; ventouse analedisse. —- Environs de Paris. RIRUDO, Linx.; Sanguisuga, SAv., Moo. TanD., Cuv.; Jatrobdella, Biarnv. Bouche grande. — Ventouse orale peu concave ; la lèvre supérieure très-avancée, presque lancéolée, formée par les trois pre- mierssegmens ; le terminal plus grand et obtus. — Mâchoires dures, très-compri- mées, à deux rangs de denticules nom- breux, très-pointus et très-serrés, d'autant plus gros et plus aigus qu’ils sont plus rap- prochés du bord extérieur. — Yeux au nombre de dix, peu saillans, six sur le pre- mier segment, deux sur le troisième, et deux sur le sixième; ces quaire derniers plus petits que les autres. — Ventouse anale moyenne, terminée obliquement, lé- gèrement sillonnée dans sa cavité. — Corps obtus en arrière , rétréci graduellement en avant, allongé, sensiblement déprimé, com- posé de segmens nombreux, courts, égaux, saillans surles côtés, très-distincts ; le vingt- septième ou vingt-huitième et le trente- deuxième ou trente-troisième, portant les orifices de la génération. — L’æsophage est très-court. — Les estomacs sont au nombre de dix;ils sont sinueux et comme bilobés. — Les deux cœcums sont larges, sinueux, et de la longueur du rectum, qui est ex- trêmement grêle. — La vésicule séminale est pyriforme; la partie la plus renflée étant dirigée antérieurement. — Les ca- naux déférenssont courts, étroitsetsinueux. Les testicules sont ovoïdes et plus ou moins écartés l’un de l’autre. — Les vésicules séminales supplémentaires sont petites, py- riformes et portées par un pédicule assez long; on peut en compter neuf paires : (Moq. Tand.). — Les Hirudo se trouvent dans les eaux douces des mares, des fos- sés, etc. Elles vivent assez long-temps hors de Veau, et se contractent souvent en forme d’olive. Elles ont beaucoup d’enne- mis, tels que les poissons, les oiseaux, beaucoup de larves aquatiques d'insectes. Elles se détruisent souvent aussi entre elles et saignent celles qui sont gorgées de sang. Le sel fait mourir les Sangsues, et on l’emploie souvent pour faire lächer pri- se à celles qui sucent avec trop d’avidité. L’on sait le parti que la médecine tire de ces animaux; celle dont on se sert de préfé- rence est la sangsue Officinale. L’onaremar- qué qu’elles avaient l’habitude de monter à la surface de l’eau avant la pluie, et dans quelques parties de l’Europe on s’en sert comme de baromètre; mais l’on s’est assuré que l’on ne peut se procurer ainsi que des renseignemens bien douteux. 1. HIRUDO OFFICINALIS. (PI. 7.) SAVIGN. , Annel., p. 414, 2.—Moo. T'anp., Monogr., p. 412, n° 4, pl. 5, f.4. — Provincialis, GARENA, Monogr., p. 282, pl. 44, f. 9-3.— Long. 4 pouc. — Corps d’un vert noirâtre, clair; six bandes longi- tudinales ferrugineuses, tachetées de points noirs, sun leur milieu et leurs bords; des- sous du corps d’un vert jaunâtre, sans ta- ches, et avec un large bord noir; segmens très-lisses. Cette espèce atteint souvent une grande taille; elle varie pour les couleurs; les ban- des dorsales sont quelquefois interrompues d’espace en espace ; d’autres fois elles sont réduites à des points noirs plus ou moins nombreux; d’autres fois, encore, elles se réunissent au moyen de mouchelures trans- versales. Tome 1°° 1°" partie Annelides PL >] a 2 TER fr] HITLER TH ñ ie PTETARATITIL/ CREER RETN ns Fe ke 1. Hirudo oflicimalis (Sangsue ordinaire | vue en dessus. id vue en dessous. a. b.e. machotrer grosvies, d Denticules grossies. e. blessure produite par la machoire .f! Cocon. g.id. privé düne pqrle dureseau spongieut. h. substance Jpongieuse vue at micrescope, kjeunes sangsyes sortant du cocon. L surface exterteure de la capsule vue au microscope. cocon owvert. nn, surface uuerieure de la capsule , HIRUDO. 43 Cette espèce est assez commune en France ; elle est ovipare ; les germes sont renfermés, au nombre de six à dix-huit, dans de petits cocons, de forme ovoïde, formés, à l’extérieur , d’une enveloppe spongieuse, et, à l’intérieur, de deux enveloppes mem- braneuses; à chaque extrémité du grand diamètre, l’on voit deux petits opercules qui, en se détachant, laissent à découvert deux petites ouvertures par où sortent les petites sangsues. 2. HIRUDO MEDICINALIS. Ray. Ins.,3.—Lann., Faun. Suec.,2079. — H. Officinalis, Dern., Hist. nat. des Sangs., p. 11.— Long. 4 pouc.— D’un vert foncé, marqué de six bandes longitudinales d’un ferrugineux clair, marquées chacune de taches noires ordinairement triangulai- res, quelquefois carrées, se confondant ra- rement ; dessous du corps verdâtre, bordé et taché de noir ; segmens hérissés de ma- melons grenus. — Cette espèce se trouve dans les eaux douces des parties tempérées de l’Europe. 3. HIRUDO OBSCURA. Moo. Tann., Monogr., p.416, pl. 5, f. 3. — Long. 48 lig. — Dessus du corps d’un brun obscur, rarement roussâtre, offrant six bandes longitudinales rousses, à peine plus claires que le fond ; dessous du corps ver- dâtre , parsemé d’une infinité de petits points noirs, surtout à la partie postérieure. — L'on trouve cetle espèce aux environs de Montpellier. L. HIRUDO VERBANA. Carena, Monogr. p. 285, 8. ol. 44, f. 6, — Moo. Tann., Monogr., p. 117, n° 4, pl. 6, f. 4.— Long. 2 pouc. :.— D’un vert sombre, ayant sur le dos des bandes brunes, transversales, parallèles, se changeant, lors- que l’animal est étendu, en deux lignes lon- gitudinales interrompues ; dessous du corps dun vert jaunâtre, tantôt sans taches, ayant quelquefois de très-petits points noirs. — Cette espèce se trouve dans le Lac- Majeur. 5. HIRUDO INTERRUPTA. Moo. Tanr., Monogr., p.118, 5, pl. 6, f. 2.— Long. 3 pouc. !. — D’un vert obs- cur, assez brillant, ayant quelquefois une teinte roussâtre ; marqué en-dessus de ban- des dorsales interrompues et représentant des taches carrées et isolées, écartées de cinq anneaux; dessous du corps jaunâtre , quelquefois largement tacheié de noir, ayant sur les côtés deux bandes de même couleur et en zig-zag; segmens tubercu- leux; les taches sont quelquefois unies lon- gitudinalement par de petits traits orangés ou noirs.— On trouve cette espèce aux en- virons de Montpellier. 6. HIRUDO GRANULOSA. Savic., Annel., p. 415, 3. — Moo. Tann., Monogr., p. 119, 6. — D'un vert brunâtre, avec trois bandes plus obscures sur le dos ; segmens munis sur leur contour d’un rang de grains ou de tubercules. — Cette espèce se trouve dans l’Inde, suivant M. Leschenault ; elle est employée par les médecins de Pondichéry. C’est probable- ment elle qui est connue dans l’Indoustan sous le nom de Jonc. : M. Moquin Tandon, dans son excellente Monographie des Hirudinées , place à la suite de ces espèces les suivantes, qu’il con- sidère comme mal connues. 7. HIRUDO TROCTINA. Ray., Jonn., Treat. med. Leech, p. 34, 32.— Long. 3 pouce. — Corps brun, ayant sur le dos des anneaux dorés, entourant des taches noires; ventre d’un vert jaunâtre ta- ché de noir. Suivant M. Johnston, cette sangsue se trouve dans les rivières d'Angleterre, et s'attache fortement aux poissons ; elle est employée, dans ce pays, au défaut des Æ, Medicinalis et Officinalis. On lui donne en Angleterre le nom de Trout-Leech (sangsue-truite), à cause du rapport que présentent ses taches avec celles de ce pois- son. M. Moquin Tandon pense que c’est peut-être l’Hirudo Interrupta. 8. HIRUDO EGYPTIACA. Larrey, Hist. chir. de l’armée d'Orient, p- 54.— Bosc., Dict. d’hist. nat., t. XXX, p. 430.— Cette espèce n’estpas plus grosse qu’un crin de cheval; mais lorsqu'elle est saturée de sang, elle acquiert la taille d’une sangsueordinaire ; ellehabite en grand nom- bre dans les eaux douces et bourbeuses de l'Egypte. Elle a causé des maladiés très-gra- ves à beaucoup de soldats de l’armée d’E- gypte, qui l’avaloient en buvant; elle s’atta- che avec force à l’entrée de la gorge, et l’on ne pouvoit s’en débarrasser qu’en ava- tanl beaucoup d’eau saturée de sel. 9. HIRUDO ZEYLANICA. VALMONT DE Bomare, Dict. d'hist. nat., t. VIII, p. 69.— Bosc, Dict. d’hist. nat. (DérTeRvILLE), t XXX, p. 140.— Long. 2 4 AULASTOMA. à 3 pouc.— Corps trés-grêle, pas plus gros qu’un crin de cheval, mais pouvant acqué- rir la grosseur d’une plume d’oie.— Cette espèce se trouve sous l’herbe, à Ceylan ; dans la saison des pluies, elle monte aux jambes des voyageurs, etsuce leur sangavec avidité. 10. HIRUDO SWAMPINA. Bosc, Hist. nat. des Vers, t. I, p. 247, pl. 8-5.— Dict. d’hist. nat. (DÉTERVILLE), t. XXX, p. 440, pl. 40. — Corps dilaté, rugueux en-dessus, vert varié de brun, bords et extrémités tachetés de blanc; des- sous du corps d'un gris brillant ou plombé. — Cette espèce se trouve dans les inarais de la Caroline du Sud, et s’attache aux tortues et aux grenouilles; c’est par erreur que M. Moquin Tandon l’a fait venir de l'Amérique Méridionale. 11. HIRUDO JAPONICA. Bosc, Dict. d’hist. nat. (DÉTERVILLE), t. XXX, p. 140.— Suivant M. Bosc, l’on trouve dans le Voyage du capitaine russe Krusenstern, pl. 65, la description d’une sangsue du Japon, à corps jaune, pointillé de rouge ; elle atteint, lorsqu'elle est con- tractée, la grosseur d’un œuf de poule. Nota. Quelques autres Sangsues, venant d'Alger, sont décrites par M. Gervais dans le Bulletin de la Société des Sciences natu- relles. LIMNATIS , Moo. Tanr. Bdella, Savrc. Palæobdella, Brain. Bouche moyenne. — Ventouse orale as- sez Concave, et en forme de godet ; la lèvre supérieure peu avancée, profondément ca- naliculée en dessous, formée de trois à qua- tre derniers segmens ; le terminal plus grand, très-obtus. — Mâchoires grandes, du- res, ovales, légèrement carénées, dépour- vues de denticules.— Yeux peu distincts, au nombre de huit, dont six placés en demi-cercle sur le premier segment, et les deux autres sur le deuxième, et plus écar- tés. —Ventouse anale grande, se terminant obliquement. — Corps allongé , cylindri- que, conique, déprimé, à segmens nom- breux, courts, trés-égaux et fort distincts les uns des autres.— Les orifices de la gé- nération placés sur le vingl-septième ou vingt-huitième, et sur le trente-deuxième et le trente-troisième. 4. LIMNATIS NILOTICA. Sav., Annel., p. 113,1, pl. 5,f. 4.— Moo. Tann., Monogr., p. 422, 4.— Long. 5 pouc.— D’un brun marron, avec le des- sous d’un roux vif; corps formé de quatre- vingt-dix-huit segmens égaux ; Carénés sur leurs contours; ventouse orale de dix seg- mens, en y comprenant les quatre demian- neaux de la lèvre supérieure, sous laquelle elle est divisée en deux lobes, par un ca- nal triangulaire, bordé, très-profond, dont la base correspond à Ja mâchoire impaire ; ventouse anale quatre à cinq fois plus grande que l’orale, dirigée obliquement en arriére, mince à la circonférence, à disque lisse et trés-simple. — Cette espèce se trouve dans les eaux douces de l'Egypte, et surtout dans le Nil. AULASTOMA, Moo. Tanp. Bouche très-grande. — Ventouse orale peu concave, à lèvre supérieure presque lancéolée, avancée en demi-ellipse.— M4- choires représentées par une multitude de petits plis saillans. — Yeux au nombre de dix, placés sur une ligne courbe, les quatre postérieurs plus petits et plus isolés. —V'en- touse anale assez petite, oblique; l’anus très-large.— Corps allongé , un peu dépri- mé, rétréci en avant, composé de quatre- vingt-quinze segmens assez distincts, por- tant les organes de la génération entre le vingt-septième et le vingt-huitième et en- tre le trente-unième et letrente-deuxième. Suivant M. Moquin Tandon, ces Hiru- dinées meurent aussitôt qu’on les sort de l’eau. Lorsqu'ils nagent leur corps parait cylindrique, et ne s’aplatit que lorsqu'on les retire de leur élément. Nous devons au même naturaliste les dé- tails suivans sur leur anatomie : L’æsophage est assez long , formé d’une multitude de plis longitudinaux. — Les es- tomacs, au nombre de sept, sont peu dis- tincts les uns des autres, et réduits à un tube assez étroit, droit. allongé et marqué, d’espace en espace, par des étranglemens correspondant à des espèces de sphincters intérieurs, — Les deux cœæcums sont trés- grêles, sinueux, et plus étroits que le rec- tum.— Celui-ci est très-long , sinueux, ré- tréci et presque contourné en spirale, dans ses trois quarts postérieurs; il est renflé dans sa partie la plus proche de l’anus, et forme une espèce de cloaque.-—La vésicule séminale est très grosse, pyriforme ; l’extré- mité obtuse est dirigée antérieurement, son canal est trés-allongé et replié plusieurs fois sur lui-même.— Les canaux déférens NEPHELIS. 45 sont trés-développés. — Les testicules sont à peu près ovales; on peut en compter douze paires. 1. AULASTOMA NIGRESCENS. Moo. Tanr., Monogr., p. 124, 4, pl. 6, f. 3. — Long. 2 à 3 pouc. Larg. 3 à 4 lig. — D'un cendré noirâtre, assez foncé, im- maculé; dessous du corps noirâtre, mais un peu plus clair que le dessus.—Cette es- pèce se trouve aux environs de Lyon ; elle n’est pas employée en médecine. NEPHELIS, Savrc.; Erpobdella, Lamark., BLainv.; Helluo, OKEN ; Hirudo, Linx. Bouche très-grande. — Ventouse orale peu concave, à lèvre supérieure avancée en forme de demi-ellipse, formée des trois premiers segmens, le terminal plus grand que les autres et plus obtus. — Mâchoires représentées par trois plis saillans. — Yeux au nombre de huit, dont quatre placés en lunule sur le premier segment, et les autres rangés en ligne transverse sur les côtés du troisième. — Ventouse orale moyenne et oblique. —Corps trés-déprimé, rétréci en avant, formé d’une centaine de segmens égaux et distincts, le trente-cin- quième et le trente-huitième portant ordi- nairement les orifices des organes généra- teurs. L’œsophage, dit M. Moquin Tendon, est très-long ; il est formé de trois gros plis longitudinaux. — Les estomacs, au nom- bre de sept, sont peu distincts et réduits à un tube étroit, allongé, marqué d’espace en espace par des étranglemens correspondant intérieurement à autant de sphincters. —Les cœcums sont nuls. — Le rectum est à peu près de la largeur des estomacs. 11 se rétré- cit graduellement en se rapprochant de louverture de l’anus, et il est marqué de divers étranglemens correspondant à des sphincters qui remplacent les cæcums; sa membrane interne est marquée , à sa partie antérieure et à sa partie moyenne, d’une multitude de plis sinueux, vermiculaires, d’une couleur jaunâtre trés-brillante. La vésicule séminale est très-petite. Les ca- naux déférens sont dirigés antérieurement. Les testicules sont déroulés; ce sont deux cordons, d’abord étroits et à peine appré- ciables, qui se dirigent antérieurement, se recourbent, et descendent sur les deux cô- tés de l’animal, formant deux conduits as- sez gros, allongés et repliés plusieurs fois sur eux-mêmes. Les vésicules séminales supplémentaires sont trés-nombreuses et agglomérées sur les côtes de l'animal. Ces animaux habitent les eaux douces ; ils meurent aussitôt qu’on les en retire; ils roulent leur corps et nese mettent pas en spirale. Ils ne peuvent pas sucer le sang de l’homme ou des animaux vertébrés. 1. NEPHELIS VULGARIS. Murier, Hist. Verm., 1. 1, p. 2, p. 40, 470.— Hir. octoculata, Berc., Act. Stock., 41756, p. 499 et 4757, pl. 6, f. 5-8. — Tessellata, Sav., Annel., p. 117, 4. — Long. 20 à 24 lig. Larg. 8 à 4 lig. — Cette espèce est très-déprimée, tantôt d’un brun rougeâtre, tantôt couleur de chair; quel- ques individus présentent au-dessus des points trés-petits et bruns. Suivant M. Ca- rena, l’on en trouve dans le lac de Viverone une variété plus petite et d’une belle cou- leur de cornaline orientale ; d’autres sont obscures. — On la trouve dans les eaux douces de l'Europe. Muller l’a vue dévo- rer des monocles et des infusoires. Elle est ovipare; l’enveloppe de ses œufs est ova- laire, et a de deux à trois lignes dans son grand diamètre; elle est aplatie et d’un vert jaunâtre. Linné l’a connue et en avait fait un insecte hémiptére ( Coccus Aquati- cus, Fauna Suec., 1. 727). Bergmann, le premier, reconnut la véritable nature de ces corps, et, d’aprés ses observations, Linné supprima cette prétendue espèce dans ses travaux postérieurs. 2. NEPHELIS GIGAS. Moo. Taxn., Monog., p. 127, pl. 6, f. 5. — Long. 4 pouc. Larg. 4 pouc. — Cette espèce ne se reconnait d’avec la pré- cédente que par sa três-grande taille, qui est constante. — On la trouve dans le Midi de la France, et je l’ai recue de Saxe. 3. NEPHELIS ATOMARIA. Carena, Monog., p. 295, pt. 19, f. 16. — Moo. Tann., Monog., p. 428, 3, pl. 6, f. 6. — Long. 24 lig. Larg. 2 lig. 1. — D’un brun pâle, moucheté en dessus de points et de lignes transversales plus claires que le fond; les bords sont couleur de chair. — Italie et Midi de la France. 4. NEPHELIS RUTILA. Savic., Annel., p. 117, 2. — Moc. Tann., Monog., p. 128, n° 4. — Long. 42 à 45 lig. — Corps très-déprimé, roux, offrant en-dessus quatre rangées dorsales 45 BRANCHELLION. de points bruns. — Ruisseaux des environs de Paris et ceux de la Suisse. 5. NEPHELIS TESTACEA. Savic., Annel., p. 417, 3. — Moo. Tann., Monog., p. 129, n° 3. — Corps presque cylindrique, de couleur testacée, sans taches. — Environs de Paris. 6. NEPHELIS CINEREA. Sav., Annel., p. 117, 4.—Moo. T'ann., Monog., p. 429, n° 5, pl. 6, f. 7.—Corps un peu déprimé, d’un cendré clair. — Cette espèce a été trouvée dans les sources de la forêt de Fontainebleau, en Suisse et dans les Cévennes. TROCHETA, Durrocxer; Geobdella, Brainv. ; Nephelis, Moo. TND. Cegenrene diffère essentiellement de ce- lui des Nephelis que par un renflement re- marquable que présente le corps à l’endroit des organes de la génération. L’on devrait peut-être n’en faire qu’une division de ce genre. A. TROCHETA SUBIRIDIS. Durr., Bullet. de la Soc. philomat., 1847, p. 130 et 131. — Neph. Trochetia, Moo. Tanr., Monog., p. 129, n° 7. — Gcob. Trochetiü, BLarnv., Dict. Sc. nat. Hir., pl. 4, f. 6.—Long. 3 pouc.— Corps d’un verdâtre clair, marqué sur le dos de deux lignes longitudinales brunes, fort peu visibles. — Cette espèce se trouve dans les lieux humides et les canaux souterrains, près de Ghâteau-Renard ; elle se nourrit de Lombrics et les poursuit à terre. BRACHELLIONITES. Caractères. Les branchies externes ; ventouse orale d’une seule pièce, séparée du corps par un fort étranglement ; ouver- ture circulaire. Genre : Branchellion. BRANCHELLION, Savrc. ; Polydora, OKEN ; Branchiobdellion, Rupozpur; Branchiobdella, Ban. ; Hirudo, Men. Bouche trés-petite, placée près du bord inférieur de la ventouse orale.— Ventouse erale d’un seul segment , séparée du corps par un fort étranglement, très-concave ; l’ouverture inclinée, circulaire, garnie ex- térieurement d’un rebord. — Mâchoires réduites à trois points saillans. — Yeux au nombre de huit, disposés sur une ligne transversale, derrière le bord supérieur de la ventouse. — Branchies nombreuses, trés-comprimées, très-minces à leur bord, formant autant de feuillets demi-circu- laires insérés sur les côtés des segmens intermédiaires et postérieurs du Corps; deux à chaque segment. — Ventouse anale grande , très-concave et exactement termi- nale.— Corps allongé, déprimé, formé de seomens assez nombreux ; les treize pre- miers, aprés la ventouse orale , nus, trés- serrés, constituant une partie rétrécie et cylindrique distinguée du reste du corps par un étranglement ; le quatorzième et les suivans portant des branchies; le dernier égalant au moins trois des précédens en longueur ; le vingt-unième et le vingt-qua- trième offrant les orifices de la génération. A. BRANCHELLION TORPEDINIS. SaviG., Annel., p. 109, 4. — Long. 42 à 45 lig. — D’un brun noir ; corps formé de quarante-neuf anneaux, la ventouse orale comprise, garni sur les trente-cinq dont se composent ses quatre cinquièmes postérieurs, de trente-cinq paires de bran- chies légèrement ondulées, d’ailleurs toutes entières. — Se trouve sur la Torpille, dans la Méditerranée. 2. BRANCHELLION PUMATUM. Sav., Annel., p. 109. — Hir. Bran- chiata, depressa, attenuata, etc. , MEnz., Trans. Soc. Linn.,t. 1, p. 188, pl. 47, f. 3. — Corps déprimé, atténué, blanc; les branchies brunes, au nombre de sent de chaque côté, ayant chacune trois divisions linéaires subdivisées en deux. — L’on trouve cette espèce dans l’Océan Atlanti- que. Elle s'attache aux tortues ; on pour- roit, à raison du nombre et de la forme de ses branchies, en former un genre sous le nom de Savignia. M. Cuvier dit, en parlant de la première de ces espèces (Reg. anim., t. 111, p. 216) : a Les bords latéraux de ses plis, compri- més et saillans, ont été regardés comme des branchies ; mais je n’y vois pas de vais- seaux ; son épiderme est ample, et l’enve- loppe comme un sac très-lâche. CRUSTACÉS. 4: Les Crustacéssont des animaux dépourvus de squelette intérieur, et d’un système ner- veux cérébro-spinal; leur enveloppe exté- rieure est composée desegmens ou anneaux analogues à ceux des insectes ; mais elle est d’une consistance plus solide, et d’une com- position chimique différente. Leur tête pa- raît soudée avec le tronc , et présente géné- ralement une bouche pourvue, dans le plus grand nombre, d'organes de mastication, el composée d’un labre, d’une languette, d’une paire de mandibules, d’une ou deux paires de mâchoires, outre lesquelles trois paires de pieds mâchoires, qui servent tantôt à la locomotion, tantôt à la mastication ; la pre- mière ou la troisième paire forme l'appareil buccal et remplace la lévre inférieure, qui manque chez ces animaux. Presque tous ont des yeux composés, situés le plus sou- vent sur un pédoncule ordinairement mo- bile. Ceux des ordres supérieurs ont qua- tre antennes ; ils sont les seuls des articu- lés qui présentent des organes de l’ouie, distincts. Aucun des animaux de cette classe n’est pourvu d’organes de lo- comotion aérienne; le nombre de leurs pattes ambulatoires, ou natatoires, varie beaucoup ; elles sont plus nombreuses que celles des insectes, et sont terminées par un seul ongle pointu , ou un appareil propre à la natation. Les sexes sont toujours séparés, et ont les parties sexuelles doubles, au moins les mâles, et situées sous là poitrine, à la naissance de l’abdomen, jamais à l’extré- imité. Le système nerveux des Crustacés, ainsi que celui des autres articulés, est libre, et composé de ganglions ou lames médul- laires unies par des cordons de même na- ture, qui sont les centres auxquels viennent aboutir les nerfs des parties du corps. Ils respirent par des branchies analogues à cel- les des poissons, à moins qu’ils n’aient pas d’appareil spécial destiné à agir sur l’oxi- gène, et que la surface du corps n’en tienne lieu. Ces branchies varient, pour les divers genres de Crustacés, par leur nombre, leur forme et leur position. Swammerdam et Willis sont les premiers qui aient dé- montré, dans les Crustacés, l’existence de vaisseaux sanguins contenant un sang trés- peu coloré, mis en mouvement par un vé- ritable cœur aortique. Ce système de cir- culätion ne parail manquer que dans un petit nombre des animaux que l’on a ran- gés dans cette classe. Les Crustacés sont ovipares, et leurs œufs éclosent après la ponte ; les petits qui en naissent ne subissent point de métamorphose ; ils changent seu- lement de peau à différentes époques de leur vie, ce qui leur fait éprouver plusieurs modifications ; mais ils conservent toujours la forme générale qu’ils avoient en nais- sant. Ce n’est qu'après un certain nombre de mues, qu’ils deviennent propres à repro- duire leur espèce. La plupart sont carnas- siers et aquatiques, vivent plusieurs années et donnent naissance à plusieurs généra- tions. Nous allons examiner successivement. et d’une manière rapide, les divers systèmes organiques de ces animaux en commençant par les tégumens. Les anneaux qui composent le corps des Crustacés, toujours au nombre de vingt-et- un, suivant M. Milne-Edwards, sont ou articulés bout à bout, sans union intime, ou soudés entre eux, de manière à paraître réunis en un seul tronçon; ordinairement dans ce dernier cas deux lignes indiquent leur point de soudure. L’ensemble de ces segmens forme en général une téte, un thorax et un abdo- men. La tête porte les yeux, les antennes, et les parties constituantes de la bouche. Le thorax, appelé aussi abdomen parce qu'il contientles principaux viscères, donne naissance aux pattes ambulatoires; il est ter- miné, chez les mäles, par le segment qui porte les organes de la génération. L’abdomen , que l’on appelait queue, post-abdomen, urogastre (queue-ventre }, est aussi souvent pourvu d’appendices; l’a- nus est placé à son dernier anneau. Cette division du corps des Crustacés en tête, thorax et abdomen, n’a pas tou- jours de limites bien distinctes; le nombre des anneaux qui composent chacune de ces parties n’est pas constant ; il est même sou- vent difficile de les compter, à cause de leur fusion en un seul tronçon. Dans un grand nombre de Crustacés, et particuliè- 48 CRUSTACÉS. 1] rement dans les crabes, la tête paroît ne former qu’un seul tout avec le thorax, sous une carapace qui enveloppe l’un et l’autre. Cependant on peut remarquer à la partie inférieure du corps. des lignes indi- quant les divers anneaux thoraciques et cé- phaliques. M. Milne- Edwards attribue cette sorte de bouclier céphalo-thoracique au prolongement de la partie supérieure des anneaux de la tête sur le thorax; dans ces mêmes Crustacés, un plastron, formé par la réunion de la partie inférieure des anneaux thoraciques , protége la région ventrale du corps; une échancrure prati- quée sur ce plastron fait place à l’abdo- men. M. Desmarest a divisé la surface exlé- rieure de la carapace en différentesparties correspondant aux organes extérieurs, dans un traité élémentaire. Nous ne pouvons donner la nomenclature ingénieuse qu’il a établie sur ces différentes divisions. Les élémens dont sont composés les an- neaux qui forment le corps des Crustacés sont au nombre de quatre paires, que l’on concevra facilement, en supposant ces an- neaux divisés en deux moitiés, l’une supé- rieure et l’autre inférieure , et chacune de ces moitiés en deux parties latérales. On a ainsi formé quatre arceaux, qui, divisés en deux, offrent deux pièces moyennes, supé- rieures, appelées tergum; chaque partie tergale est suivie des flancs ou epimeres ; les deux pièces médianes inférieures for- ment le sternum ; enfin, les deux dernières pièces latérales sont les épisternums, Des ouvertures sont pratiquées entre celles- ci et les épimères, pour faire place à l’ar- ticulation du membre correspondant. Ces distinctions ne peuvent pas toujours être reconnues dans un même individu. Quelques-unes de ces pièces sont souvent réduites à un état rudimentaire ; quelque- fois elles peuvent manquer totalement, et laisser un vide ; mais leur connaissance est ut le dans l'étude du squelette extérieur des Crustacés. À la soudure des anneaux entre eux, et des parties constituantes de ces anneaux, on remarque souvent, intérieurement, des prolongemens composés de deux lames adossées etsoudéesensemble, auxquelles on a donné le nom d’.4podemes. Le nombre des membres n’est pas le même chez tous les Crustacés ; communé- ment ils en ont vingt paires; mais on peut en compter, chez quelques-uns, jusqu’à soixante. La première paire de membres n’existe que dans les ordres supérieurs ; ce sont les pédicules oculaires ; ils ont la forme de ti- ges articulées, sont ordinairement mobiles, et s’insérent à la partie antérieure de la tête, dans des cavités proportionnelles à leur grandeur et à leur forme. Les antennes composent la seconde et la troisième paire de membres. Dans quelques Crustacés des ordres inférieurs, elles sont réduites à une seule paire ; dans d’autres, tels que les parasites, elles manquent tota- lement, ou n’existent qu’à l’état de vestige. La première paire fait suite aux pédicules oculaires. La seconde est placée derrière celle-ci, ou sur les côtés de la même ligne. Les antennes sont formées d’une partie plus grosse, d’un à trois articles appelés pédon- cules, et d’une partie composée d’un plus grand nombre de segmens, qui se divise, dans les intermédiaires en filets, plus ou moins allongés et pointus. Les membres qui servent à la manduca- tion se modifient suivant que les Crustacés sont masticateurs ou suceurs. Dans les premiers on distingue des man- dibules, qui portent souvent un appendice articulé, qu’on a nommé palpe mandibu- laire. Les mandibules sont suivies de mâchoi- res, en forme de lames cornées, dont le bord est découpé et garni de prolongemens filiformes. Outre ces mâchoires , il y a des Crusta- cés qui ont encore jusqu’à trois paires de mâchoires auxiliaires, ou pieds -mächoi- res, appelés ainsi, parce que ces membres peuvent servir à la locomotion et à la mas- tication. La dernière paire est élargie vers la base, et sert à former extérieurement la bouche. Dans les Crustacés, qui vivent en para- site sur d’autres animaux, les parties de la bouche se modifient en un tube, dans le- quel s’insérent les mandibules, transformées en doubles filets terminés par deux lames acérées ; les mâchoires sont à un état rudi- mentaire , el les pieds-mâchoires servent à fixer l’animal/sur sa proie. Les paires de membres appartenant au thorax constituent les pattes ambulatoires, dont le nombre de paires est égal à celui des anneaux du thorax. L’abdomen donne aussi naissance à des appendices appelés fausses pattes, parce qu'ils servent aussi à la locomotion; les femelles les emploient pour retenir leurs œufs, CRUSTACÉS. 49 La forme de ces différents membres se modifie, non-seulement dans les différentes espèces de Crustacés, mais encore dans ces mêmes individus. Gepéndant on peut re- connaître trois parties dans ceux qui ont ac- quis tout le développement dont ils sont Süsceptibles. On distingue d’abord la tige, formée presque toujours de plusieurs arti- cles; à l’un de ses trois premiers articles ba- silaires , elle porte extérieurement un ap- pendice appelé palpe, dont la forme ressem- ble quelquefois à une antenne, composée d’un long pédoncule inarticulé et terminé par un filet de plusieurs articles; il ressem- ble alors à un fouet avec son manche, ce qui lui fait donner, par Fabricius, le nom de palpe flagelliforme ; d’autres fois le palpe est une longue lame de nature cor- née. Du côté extérieur de cet appendice, toujours à l’origine de la tige, en vient un second que l’on appelle fouet ; à son com- mencement il représente une lame allon- gée de nature cornée, ou constitue une vésicule molle, membraneuse et aplatie. La tige des pattes thoraciques entiérement développée, est composée de six articles; le premier a été appelé hanche, le second trochanter, le troisième cuisse ou bras, le quatrième jambe, carpe ou poignet, le cin- quième métatarse et le sixième tarse, le- quel est terminé par un ongle pointu , ap- pelé griffe. Dans les premières paires de pattes, le cinquième article fait une saillie en forme de dent, sur le sixième, et consti- tue avec lui une espèce de pince ou main, dont le doigt mobile a reçu le nom de pol- lex et le doigt fixe, celui d’index. Nous ne parlons pas ici des branchies des Crustacés, nous réservons ce sujet quand noustraiterons de la respiration chez ces animaux. Au sortir de l’œuf, les parties extérieures des jeunes Crustacés n’ont pas toujours la forme qu’elles doivent avoir dans la suite ; il y a quelques-unes de ces parties qui ne se montrent pas d’abord, ou n’ont pas pris tout le développement dont elles sont sus- ceptibles. Un habile naturaliste allemand , M. Rathke, à qui l’on doit des recherches remplies d'intérêt sur le développement de l’œuf de l’écrevisse, a observé que, dans ces Crustacés, les diflérens membres naïs- sent sous forme de lames, toutes de formes semblables ; d’abord les deux paires d’an- teunes, ensuite les mandibules; le labre se montre à cette même époque. Dans une se- conde période, les membres prennent de l’accroissement ; on aperçoit les rudimens ANN. des yeux, on peut distinguer l'ouverture de la bouche ; le prolongement abdominal commence à se former ; on peut remarquer un petit enfoncement qui représente l’a- nus ; puis on voit les mâchoires et les patles- mèàchoires commencer à naître, d’abord, au nombre de trois paires, ensuite au nombre de quatre et de cinq paires. L’abdomen se distingue davantage ; les membres déjà ap- parus prennent des caractères plus pronon- cés ; les pattes ambulatoires se montrent les unes après les autres, les antérieures les pre- mières, où, pendant une troisième période, l'abdomen grossit et présente les vestiges des fausses pattes qui y sont attachés ; les bran- chiesse développent peu à peu; la carapace est mieux formée ; enfin, dans une quatrié- me période, la carapace et toutes les parties extérieures continuent de se rapprocher davantage de la forme qu’elles doivent avoir dans la suite, jusqu’à ce que la jeune écrevisse, dont les organes intérieurs se sont formés pendant les différentes périodes, rompe lesmembranes qui l’enveloppent. La croissance des Crustacés est lente; quelques- uns atteignent une grandeur extraordinaire. Le corps de certaines langoustes et de quel- ques homards a quelquefois près de trois pieds de long. La solidité des tégumens des Crustacés oblige ces animaux à rompre leur enve- loppe, pour prendre leur accroissement; ils abandonnent leur ancien squelette, qu’ils laissent entier tant intérieurement qu’exté- rieurement , et apparaissent avec une peau nouvelle. Les uns ie fontà des époques trés- rapprochées, les grosses espèces ne pon- dent de même qu’une fois par an. Réaumur a observé et décrit, la manière adroite avec laquelle les écrevissesse dépouillent de leurs tégumens. Avant cette opération, ces ani- maux sont agités et inquiets ; ils s'abstien- nent de nourriture , et lorsqu'ils ont changé de peau, ils craignent l’approche de leurs ennemis, et vont se cacher dans quelques réduits jusqu’à ce que leurs nouveaux Légu- mens aient pris la consistance de leur an- cienne enveloppe, ce qui s'opère chez les écrevisses en deux ou trois jours; maisil ya d’autres Crustacés dont la peau reste bien. plus long-temps dans un état de mollesse. Quelquefois , pendant l’opération de la mue, ou dans d’autres circonstances, les Crustacés brisent quelques-uns de leur membre ; la nature y remédie en en faisant renaitre de nouveaux ; mais il est néces- saire que la fracture ait lieu à la jonction des articles de ces membres ; lorsque cela n’a (] 50 GRUSTACÉS. pas lieu, l'animal y supplée lui-même en faisant une nouvelle cassure convenable. Si l’on recherche la disposition anatomi- ques des tégumens, on verra qu'ils sont composés d’une pellicule mince , servant d’enveloppe commune aux viscères et de gaîne a chacun d’eux ; d’une seconde cou- che plus épaisse, spongieuse et vasculaire, d’où suinte une liqueur retenue supérieu- rement par une membrane très-mince et diaphane ; cette seconde couche peut être comparée au derme ; enfin, d’une couche plus externe, qui est le test ; ou, lorsque celui-ci est près de tomber, c’est une mem- brane mince qui paraît arrêtée par le derme pour remplacer le test aprés la mue. Cette dernière couche enveloppe le corps de toutes parts, et pénètre par des replis intérieurement entre les organes, comme nous l’avons vu en parlant des apodêmes. Après la mue, elle acquiert plus de consi- stance ; elle reste à un état semi-corné chez les Crustacés qui ne sont point pour- vus d'organes respiratoires spéciaux, et chez lesquels la respiration s’exécute sur tous les points de la surface du corps; car la peau doit avoir chez ces animaux assez eu de dureté et d'épaisseur pour remplir es fonctions d’organe de respiration et du tact, et assez de consistance pour protéger les parties intérieures, et fournir aux mus- cles de locomotion des leviers et des points d’appui. Chez les Crustacés qui ont un ap- pareil branchial développé, la peau s’en- croûte de matière calcaire , prend une con- sistance d’une solidité qui peut être com- parée à celle des os des animaux supérieurs, à l’exception de certaines parties qui res- tent flexibles pour faciliter les mouvemens. On remarque quelquefois, sur le test, des prolongemens filiformes , mais qui différent entièrement , par leur structure, des poils des Mammiféres. Dans les premiers de ces Crustacés, les tégumens paraissent composés d’albumine et de chitine, substance qui entre dans la composition des parties dures des insectes. Dans les autres on trouve, outre l’albumine et la chitine, du carbonate et du phosphate de chaux. La surface interne du test est ordinaire- ment blanchâtre ; sa face externe est quel- quefois rouge, et le plus ordinairement brune ou verdâtre ; mais la cuisson, dans la plupart des espèces des Crustacés, ainsi que l’action des acides ou de l’alcool , font prendre à ces tégumens la couleur rouge. Nous avons vu que, parmi les animaux rangés dans la classe des Crustacés, les uns se nourrissent en broyant leurs alimens; les autres sucent le sang des animaux sur les- quels ils vivent en parasites. Dans les premiers, l’ouverture antérieure du canal alimentaire, ou la bouche, est formée d’un labre , ou lèvre inférieure, et d’une languette ordinairement bifide; chacune de ces deux pièces, de nature calcaire ou cornée, suivant l’espèce de Crustacés. A leur suite sont groupés les membres servant à la mastication, qui se meuvent latéralement. Dans les Crustacés parasites, le labre et la languette se modifient en un fourreau dans lequel s’insèrent les mandibules chan- gées en deux sortes de lancettes. Dans les différens Crustacés, le tube di- gestif est de la longueur du corps, et com- posé de deux tuniques, dont l’une anté- rieure et l’autre extérieure. entre lesquelles sont des fibres musculaires. On y distingue trois parties : l’æsophage, l'estomac et l’in- testin. L’œsophage sert à introduire la nour- riture dans l’estomac, et à l'empêcher de revenir par la bouche. L’estomac, plus volumineux que l’œso- phage, remplit toute la capacité antérieure de la tête; il est composé de deux parties dans lesquelles on remarque des prolonge- mens plus ou moins osseux, et servant à broyer les alimens. L’intestin est égal danstoute sa longueur; dans les ordres inférieurs et dans les Déca- podes on peut y reconnaître deux divisions, dont l’une est le duodénum et l’autre le rectum, qui aboutit à l’anus, formé par une fente horizontale , à la partie antérieure du dernier anneau de l’abdomen. Le foie, formé d’une agglomération de masses glandulaires composées d’un paren- chyme granuleux, entouré par des vais- seaux sans ouvertures extérieures et recou- verts par une membrane mince, s’ouvre dans l’intérieur de l'estomac, où il maintient les humeurs biliaires de couleur jaune des- tinées à faciliter les fonctions digestives ; il s'étend aussi sous l'intestin dans toute sa longueur. Nous avons déjà vu que, chez quelques Crustacés, la surface générale du corps tient lieu d’organe respiratoire; lappareit branchial des autres est quelquefois repré- senté par la fouet et le palpe des organes locomoteurs, auxquels on à donné, dans certains cas, le nom de paites branchiales : d’autres fois, ce sont les fausses pattes de l'abdomen qui sont chargées de cette fone- CRUSTACÉS. 54 tion; on les appelle alors de fausses pattes branchiales. Dans les Décapodes les bran- chies forment des organes particuliers qui sont situés à la naissance des deux dernié- res paires de pieds-mâchoires et des pattes ambulatoires du thorax, et sont recouverts par les côtes inférieures de la carapace, qui s’ouvre en devant pour laisser passage à l’eau ; une soupape, formée par la dilata- tion de la base des secondes pattes-màchoi- res, ferme à volonté cette ouverture. La forme des branchies varie autant que leur nombre et leur mode d’insertion ; chez quel- ques Crustacés elles sont constituées par de simples lames ou quelques vésicules; chez d’autres, ce sont des panaches composés de lames empilées ou hérissées de barbe. Les Crustacés n’ont pas de système chy- lifére; les sucs nutritifs fournis par les alimens parviennent par imbibition dans les vaisseaux sanguins. Suivant les obser- vations de MM. Audouinet Milne-Edwards, le liquide nutritif se distribue, au moyen des’artères, dans toutes les parties du corps, pour servir à la nutrition des différens or- ganes ; il passe ensuite dans des canaux, et de là dans des cavités qui le conduisent aux branchies; puis il retourne dans le cœur par le canal afférent des branchies, et re- tommence à parcourir de nouveau, au moyen des vaisseaux afférens, le même cercle. Dans les Décapodes, où le systéme arté- riel ést le plus compliqué, le cœur est si- tué vers la partie moyenne de la carapace, ei repose sur l'intestin, le foie et les orga- nes de la génération. Ses artères sont au nombre de six troncs principaux, dont les trois premiers, situés à la partie antérieure, ontrecu le nom d’ophthalmiques et d’anten- nulaires, et se rendent, en se prolongeani, dans chacun des pédoncules oculaires et dans chaque antenne. Deux autres troncs, nommés artères hépatiques, partent encore de la partie antérieure et inférieure du cœur, pour se rendre au foie. Ces deux vaisseaux ne se réunissent pas; ie foie n’est pas divisé en deux lobes. Enfin, le sixième tronc, appelé arbre sternal, se dirige de la partie postérieure et antérieure du cœur, au moyen de divisions, vers les appendices de la bouche, les pattes et l'abdomen. Nous avons déjà dit que, chez la plupart des Crustacés, les appareils sexuels sont doubles et situés à l’un des derniers an- neaux du thorax, de chaque côte de la li- gne médiane; mais les organes mâles et femelles n'existent pas à la fois dans un même individu. Dans les femelles, l’appa- reil de la génération se compose, pour cha- que côté du corps, d’un ovaire, d’un ovi- ducte, d’une vulve et d’organes accessoires servant à retenir les œufs aprés la ponte. L'appareil générateur du mâle est composé également, pour chaque moitié du corps, d’un testicule, d’un canal afférent terminé par une verge, et de quelques appendices accessoires. La nature de cet ouvrage ne nous per- met pas d’entrer ici dans de plus grands détails sur l’anatomie des Crustacés. Nous renvoyons , pour plus de détails, à l’excel- lent ouvrage de M. Milne-Edwards, qui est, sous tous les rapports, le travail le plus complet que nous possédions sur cette par- tie de la Zoologie. La classe des Crustacés a été ainsi divi- sée par M. Latreille, dans son Cours d’En- tomologie, ouvrage que nous adoptons pour base : Ie' ordre. Les DÉcapobes. Cet ordre ren- ferme deux familles : les Brachyures et les Macroures, dont la première com- prend deux sections : les Homocheles et les Hetérocheles. 11° ordre. Les Stomapodes. Cet ordre a été divisé en trois familles : les Cari- dioides, les Unicuirassés et les Bicui- T'USSES. IIIe ordre. Les Lormopiponss. IVe ordre. Les Ampærroprs. Cet ordre a élé partagé en trois familles : les Crevet- lines, les Podocérides et les Hypérines. Ve ordre. Les Isopones. Cet ordre a été di- visé en deux sections : les Anomaux et les Normaux. La premiére section, ou celle des Anomaux, renferme trois fa- milles : les Hétéropodes, les Décempedes et les Épicarides. La seconde section, ou celle des Normaux , comprend cinq familles : les Cymothoades, les Sphéro- mides, les Idotéides, les Asellotes et les Cloportides. VIe ordre..Les Drccapopes. NII ordre. Les Lopxyropes. Cet ordre renferme deux familles : les Séticeres ct les Cladoceres. VIIIe crdre. Les OsTrapopes. IXe ordre. Les PayzLoponss. Cet ordre comprend trois familles : les Mytiloides, les Aspidiphores etles Cératophthalmes. X° ordre. Les XYPHOSURES. XIe ordre. Les Srpnonosromes. Cet ordre a été partagé en deux familles : les Cuti- gides et les Lernæiformes. XII ordre. Les TRriroprres. 52 CRUSTACÉS. PREMIER ORDRE: DEÉCAPODES, LATR. C’est à M. Latreille qu’ést dû l’établis- sement de cêt ordre de Crustacés, qui est connu sous le nom de Décapodes. Cet or- dre, qui est le premier de la classe des Crustacés, et qui en est un des plus dis- tincts, comprend la plus grande partie du genre Cancer, de Linné, et des autres au- teurs. Comme toutes les espèces qu’il ren- ferme ont une organisation plus compli- quée que dans les espèces composant les autres ordres de la même classe, et que leurs facultés paraissent être plus dévelop- pées, nous le placerons, à l'exemple dé la plupart des naturalistes, à la tête de cette classe. Tous les Crustacés de l’ordre des Déca- podes ont généralement la tête intimement liée avec le thorax, c’est-à-dire que les an- neaux de la tête et ceux du thorax sont inti- mement soudés entre eux et toujoursrecou- verts par un test, Ou carapace, entiérement continu, mais offrant le plus souvent des li- gnes enfoncées, se divisant en diverses ré- gions qui indiquent les places occupées par les principaux organesintérieurs. Par cette disposition, il est facile de voir que la tête des Crustacés décapodes n’est pas distincte du thorax, et qu’en dessus, tout le corps, à l'exception de l’abdomen, paraît être formé d’une seule pièce; maïs si on exa- mine le dessous, on distinguera toujours un certain nombre de divisions annulaires; quant à l’abdomen sa forme est très-varia- ble. Cette tête, qui, à cause de sa confor- mation , a recu le nom de céphalothorax, sert de support à quatre antennes, aux pédi- cules oculaires toujours mobiles, dont les yeux sont recouverts par une cornée rétiCcu- lée, etaux diverses parties de la bouche ren- fermées dans une cavité propre. Ces parties, assez compliquées, sont composées d’un la- bre, de deux mandibules palpigères, d’une languette, de deux paires de mâchoires multifides , de trois paires de pieds-mâchoi- res, accompagnés extérieurement d’un appendice en forme de palpes; les deux dernières paires munies de deux branchies. — Les antennes sont au nombre de quatre, composées d’un pédoncule épais, et quel- quefois de trois tiges toujours multi-arti- culées. en forme de filets plus ou moins al- longés et allant en pointe ; les latérales ou les extérieures n’en ont jamais qu’une ; mais il y en à au moins deux aux intermé- diaires; et lorsque celles-ci sont raccour- cies, répliées et logées dans les cavités sous- frontales, ces deux tiges sont plus courtes, Coniques, de grosseur inégale, et semblent imitér deux doigts, forme qui a déterminé à les distinguer sous le nom de Chélicères, antennes en pince. Les quatre antennes des Décapodes s’al- longent, en général, lorsqu’on est arrivéaux Macroures ; les intermédiaires ne sont sou- vent plus coudées, et se terminent dans plusieurs par trois filets; souvent aussi le pédoncule des latérales est accompagné d’une écaille , et inséré plus bas que celui des intermédiaires. Suivant M. Robineau- Desvoidy, ces antennes extérieures seraient les organes de l’ouïe, et les intermédiaires, qu’il nomme antennes ou petites antennes, celni de l’olfaction ; les premières seraient des antennes auditives, et les secondes des antennes olfactives; par leur position et leur organisation, ellescorrespondraient aux antennes des insectes Hexapodes; mais ce qui semble indiquer qu’elles disparaissent , c’est que dans les Cloportes et quelques autres genres analogues, Crustacés qui se rapprochent le plus des insectes, ces an- tennes sont presque rudimentaires. Dans les Ocypodes et les Tourlourous, Crustacés très-carnassiers, et qui doivent avoir un odorat très-fin, ces mêmes organes sont beaucoup moins développés que dans les autres Décapodes. Jusqu’à présent, rien ne nous ayant démontré que ces organes soient le siége de l’olfaction, il n’y a que des ex- périences directes qui puissent nous éclairer sur la destination de ces organes.—Le labre ressemble à une petite languette membra- neuse, renflée et carénée; mais, générale- ment, cette pièce se confond avec la partie Mecs CT CRUSTACÉS. 53 voisine du test. Les mandibules sont 0s- seuses et ont la figure d’une forte dent tranchante à son sommet: elles ont cha- cune, sur le dos, un palpe bi-articulé. La languette, située immédiatement au- dessous des mandibules, est lamelleuse, rofondément échancrée, et comme for- mée de deux lobes arrondis au sommet, et réunis inférieurement. — Les mâchoires, comme nous l'avons dit plus haut, sont au nombre de deux paires; celles de la pre- miére se composent de plusieurs petites la- mes cornéés, dont le bord interne est épi- neux et garni de poils ; celles de la seconde paire présentent toujours , au côté externe, un grand appendice lamelleux qui se loge dans le canal afférent de la cavité branchiale, et qui est destiné à chasser l’eau qui a servi à la respiration. Ici, nous feronsremarquer que cetle disposition, setrouve à la se- conde paire de mâchoire, chez tous les Crustacés décapodes, et qu’elle n’a en- core été rencontrée dans aucun autre or- dre. — Les pieds-mâchoires, qui sont au nombre de trois paires, différent entre eux par des caractéres assez tranchés ; ceux de la première paire sont presque toujours lamelleux ; mais , au lieu de présenter au dehors une grande valvule, ils portent un palpe et souvent un appendice flabelliforme ; ceux de la seconde paire ne sont, au contraire, presque jamais lamel- leux,et se composent.ordinairement d’une tige formée de plusieurs articles, d’un palpe et d’un fouet ; enfin, les pieds-mâchoi- pattes de la troisième ou dernière paire re- couvrent toute la bouche ; leur portion in- terne , ou tige, présente une série d’articles dont le nombre est ordinairement de six, et dont le second et le troisième sont souvent très-élargis. — Le palpe est presque toujours assez développé ; enfin, il existe générale- ment un fouet à la base de ces membres, qui, dans un très-petit nombre de cas, p’appartiennent plus à l’appareil. buccal, mais ont la forme de pattes ambulatoires, À la suite des organes masticateurs , vien- nent les cinq paires de pieds, qui sont beau- coup plus développés, et qui constituent les, pattes proprement dites ; ces pieds où ces pattes sont composés de six articles : les deux antérieurs, quelquefois même les deux ou quatre suivans, sont ordinaire- ment en forme de serres, ou terminés par un grand article ayant au bout deux doigts, dont l’un mobile et l’autre fixe : c’est ce qu'on nomme main ou pince. L’article radical de ces pieds est la hanche ; le suivant, le tro- chanter ; le troisième, le bras ou la cuisse; le quatrième, le carpe ou la jambe; le cinquième , le métatarse ou le métacarpe ; et, enfin, le sixième porte le nom de tarse ou de doigt. Les proportions respectives et la direction des organes locomotiles sont telles, que ces animaux peuvent marcher de côté et à reculons. Le post-abdomen ou la queue est divisé en septsegmens, mais dont le nombre, dans plusieurs Brachyures, pa- raît moindre, parce que quelques-uns des in- termédiaires se soudent, et que les soudures s’oblitérent. Le dessous de cette.queue est garni de quatre à cinq paires d’appendices formés de deux tiges portées sur un article commun etradical, etplusdéveloppées dans les Macroures que dans les Brachyures. A ceux des femelles sont attachés les œufs; ils contribuent même à la natation ; on peut les considérer comme des pieds raccourcis, et de là, la dénomination de fausses pattes qu’on leur a donnée. L'organisation intérieure des Crustacés décapodes présente des caractères aussi tranchés que la structure de leurs parties extérieures. Le tube digestif offre toujours, à sa partie antérieure, un estomac trés-dé- veloppé dont les parois sont contenues par une sorte de charpente cartilagineuse ou osseuse, et armée de dents. Les organes hépatiques forment, de chaque côté de l'intestin, une masse volumineuse compo- sée d’une infinité de petits cæcums qui s’in- sérent sur les rameaux du conduit biliaire. — Le cœur, presque quadrilatère, occupe la partie moyenne du thorax, et donne naissance à six artères principales d’où sor- tent tous les vaisseaux qui portent le sang dans les diverses parties du corps. La respi- ration s'effectue au moyen d’un certain nombre de branchies, dont les lamelles ou les filamens sont toujours simples, et ces organes s’insérent à la paroi interne d’une cavité spéciale située de chaque côté dr” thorax, et formée par le prolongement de la carapace au-dessus des flancs. Les orga- nes de. la généralion communiquent tou- jours au-dehors par deux ouvertures : chez la femelle, les vulves occupent toujours l’antépénultième anneau thoracique, et sont situées, tantôt sur le sternum, tantôt sur le premier article des paltes correspon- dantes, tandis que, chez le mâle, les orga- nes de la génération sont situés de la même manière sur le dernier anneau du thorax. Enfin, avant de terminer ces généralités, nous dirons que, chez presque tous les Dé- capodes, ilexiste, dans l’intérieur du thorax, 5à un nombre considérable de lames apodé- miennes qui forment de chaque côté une double rangée de cellules; disposition qui est particulière à ces Cruslacés. Les Crustacés décapodes se tiennent, pour la plupart, dans l’eau, mais ne meu- rent pas sur-le-champ lorsqu'ils en sont de- hors; on les conserve même plus long- temps en vie dans cette situation, que si on les mettait dans ce fluide sans avoir soin de le renouveler. Quelques espèces ont une organisation particulière. et ont la faculté de vivre habituellement hors de cet élé- ment ; elles ne vont à l’eau qu’à l’époque de leurs amours, et pour y déposer leurs œufs. Selon M. Thomson, les Cancers et genres voisins sont toujours aqualiques dans leur premier âge, ou ce qu’il appelle état de larve. 11 paraît, au reste, que les espèces même vivant à terre s’établissent dans les lieux frais et humides; sans cela, leurs branchies pourraient se dessécher et se désorganiser, ce qui entraîneroit la des- truction de ces animaux. Quelques-uns fréquentent les eaux douces. Tous sont, en général, voraces et carnassiers : il en est qui vont jusque dans les cimetières, pour y dévorer les cadavres. Leur croissance est lente, et quelques-uns atteignent une gran- deur extraordinaire. Le corps de certaines Langoustes et de quelques Homards a quel- quefois près de lrois pieds de long. . La chair de ces Crustacés, quoique d’une digestion äifficile, est cependant générale- ment recherchée. Mais pour éviter la cor- PREMIÈRE CRUSTACÉS. ruption et les désagrémens qui en résulte- raient, il faut avoir la précaution de faire cuire vivans ces animaux. Quelquesespèces, et particuliérement le crabe fluviatile d’Ita- lie et du Levant, avaientautrefoisune grande réputation en médecine; mais elle s’est évanouie, ou du moins singulièrement affai- blie avec le temps, puisque ces animaux ne sont presque plus employés dans la matière médicale. Cet ordre, qui se compose d’un trés- grand nombre de Crustacés, a été partagé par M. Latreille en deux grandes familles à dont voici les principaux caractères distinc; üfs ; dans les uns la queue est courte, appli- quée sur la poitrine, sans nageoires aux ap- pendices analogues à son extrémité; Jes branchies sont solitaires, et, l'issue exté- rieure desorganes sexuels féminins est située entre les pieds de la troisième paire. Is constituent la famille des Décapodes à courte queue, ou celle des Brachyures. Dans les autres, cetle queue est genéra- lement aussi longue ou plus longue que le test, simplement courbée ; munie latérale- ment, à son extrémité, de deux petites na: geoires , en formant une générale et en éventail-avec le dernier segment; les bran- chies sont rapprochées à leur base, par fais- ceaux, et les vulves sont situées au premier article de ces mêmes pieds, ou de la troi- sième paire. Ils composeront la famille des Décapodes à longue queue ou celle des Ma: croures, FAMILLE» BRACHYURES LATREILLE, CANCERES BRACHYURI, Linné; KLEISTAGNATHES , Fasrraus. Tous les Crustacés qui rentrent dans cette famille ont le tronc, tantôt en segment de cercle ou presque carré, tantôt arrondi, ovoide ou triangulaire. —Les antennes sont petites, surtout les intermédiaires, qui sont ordinairement logées dans une fossette sous le bord antérieur de la carapace ; celles-ci se terminent chacune par deux filets très- courts.— Les antennes extérieures, insérées au côté interne des yeux, ont plus de lon- gueur, et sont pourvues d’un seul filet. — Les yeux sont, dans plusieurs, portés sur de longs pédicules. — Le tube auriculaire est presque toujours pierreux.— La première paire de pieds se termine par une serre.— Dans le plus grand nombre, la dernière paire de pieds-mâchoires, à l’état de repos, forme une sorte de lèvre qui recouvre toute la bouche.—L’abdomen, plus court que le tronc, est triangulaire dans les mâles, et garni, seulement à sa base, de quatre ou deux appendices, dont les supérieurs, plus CRUSTACÉS. grands , én forme de cornes ; il s’arrondit, s’élargit, et devient bombé dans les femel- les;’le dessous supporte quatre paires de doubles filets, destinés à porter les œufs, et analogues aux pieds-natatoires et sous-Cau- deaux des Crustacés Macroures , et autres. Les mâles sont dépourvus de ces parties, et offrent, cependant, deux ou quatre appen- dices, qui sont des organes de copulation. — Les vulves sont doubles, placées sous la poitrine , entre les pieds de la troisième paire. Tels sont les principaux caractéres à laide desquels nous pensons qu’il sera fa- A) cile de distinguer, au prenuer abord, un Crustacé brachyure d’avec un Grustacé ma- croure. . De toutes les classifications faites par M. Latreille, nous adoptons sa derniére, c’est-à-dire celle de son cours d’entomolo- gie, laquelle nous a paru moins compliquée et plusnaturelle. Dans le dernier ouvrage de ce célèbre entomologiste, la famille des Dé- capodes brachyures est divisée en deux sections, partagées en quatre divisions, les- quelles se divisent ensuite en neuf tribus PREMIÈRE SECTION. — HOMOCHÈLES, LarrgiLse. Serres de grandeuridentique (excepté les Gélasimes) ou peu différentes dans les deux sexes.— Carapace tantôt trapézoïde, tantôt en segment de cercle, tronquée à sa pointe, vers la réunion du test avec le post-abdo- men, généralement plus large en devant, à l’exception de quelques espèces , où elle est dilatée vers les angles postérieurs, pour former une voûte recevant et cachant les pieds. PREMIÈRE DIVISION. Tous les pieds insérés sur la même ligne, ou de niveau, à leur naissance. A. Tous les pieds, les serres exceptées, toujours à découvert. — Test rétréci posté- rieurement, ou point dilaté, vers les angles postérieurs, pour former une voûte au-des- sus de ces organes. Cette première subdivision comprend les tribus suivantes : Les Quadrilatères, les Arqués, les Na- geurs et les Christimanes. B. Test dilalé vers les angles posté- rieurs, et formant une voûte sous laquelle les pieds, dans la contraction, se retirent et sont cachés, lPanimal étant vu sur le dos. Cette seconde subdivision renferme la tribu des Cryptopodes. PREMIÈRE TRIBU. QUADRILATÈRES, LATREILLE, Caracteres. Les pieds sont toujours découverts, terminés par un tarse com- Ce primé , lamelliforme ou en nageoire, — La queue est presque toujours composée de sept tablettes, à sections distinctes dans toute leur étendue. — Le test est carré ou trapézoïde, cordiforme, avec le front sou- vent prolongé ou incliné en manière de cha- peron.— Les yeux sont souvent portés par de longs pédoncules.— Le quatrième arti- cle des pieds-mâchoires est inséré au-dehors de l'extrémité interne du précédent, ou uni avec lui par toute la longueur de sa base, Les genres que renferme cette tribu sont trés-nombreux, et les espèces qui les com- posent ont des mœurs différentes. Les Ocy- podes, Gélasimes, Myctires, Macrophthal- mes, Gécarcins, Cardisomes et Uca sont terrestres, et la plupart des espèces qui composent ces genres se rendent à la mer pour l’accouplement et déposer leurs œufs. Les Pinnothères habitent dans les Pinnes, et étoient regardés, par les anciens, les senti- nelles de ces Mollusques; les Plagusies et les Grapses se plaisent dans les fentes des ro- chers des bords de la mer; les Gonoplax ne sortent jamais de l’eau et n’habitent que les grandes profondeurs de trente à quarante mètres ; les Telphuses se trouvent dans les rivières, et particulièrement dans les lacs: enfin, les Pilummes et les Eriphies habi- tent la mer et à d’assez grandes distances. La plupart des espèces qui composent la tribu des Quadrilatères , passent une grande partie de leur vie hors de l’eau, et se creusent, près des bords des eaux, ou sur les rivages, des terriers leur servant d’habi- tation pendant le jour. De ce nombre sont plus particuliérement les Grabes cavaliers des anciens, et ceux qu’on nomme T'ourlou- rous, aux Antilles et dans l'Amérique mé- 56 OCYPODA. rJionale. Tous ces Quadrilatères terrestres peuvent être compris dans une première section ou sous-tribu que nous signalerons ainsi : Pieds - mâchoires extérieurs toujours composés de six articles, dont le quatrième inséré en-dehors de l’extrémité supérieure et interne du précédent.—Pédicules ocu- jaires (le plus souvent allongés) insérés près du milieu du bord extérieur du test ou du front.— Le test est carré ou trapézoïde, ou en forme de cœur. Nous partagerons de même cette sec- tion en deux groupes, comme l’a fait M. La- treille dans son Cours d’entomologie, et, pour les distinguer entre eux, nous em- pruntèrons à cet auteur les caractères sui- vans : Les uns dont le test est toujours trapé- zoïde ou presque carré , épais, ayant les angles antérieurs aigus ou prolongés en pointe, et dont les pédicules oculaires naissent près du milieu du front, ou sur les côtés du chaperon, peu spacieux , et se pro- longeant ordinairement jusqu'aux angles latéraux antérieurs. Ils forment le premier groupe ou celui des Ocypodites. Les autres ont les antennes intermédiai- res très-petites, très-brièvement bifides au bout. — Les deux divisions ou tiges pres- que coniques. — L’interne offrant seule des articulations, qui ne sont qu’au nombre de deux. Ils composent sept groupes : ceux de Gécarcinites , Pinnothérites, Grapsoites, Gonoplacites, Trapézoïtes, Thelpheusites et Pilumnites. OCYPODITES. Ce premier groupe se compose de quatre genres : ceux d’Ocypoda, de Gelasimus, de Myctiris, de Doto, de Macrophihalmus et de Cleistoma. OCYPODA, Fasr., LATR. La carapace est presque carrée, un peu plus large que longue, terminée en devant et de chaque côté par un angle aigu; son bord antérieur présentant, dans son milieu, un chaperon déclive, étroit et arrondi, et sur chacun de ses côtés, un sinus ou une Ca- vité transversale, profonde et ovale, desti- née à loger les yeux, qui sont insérés sur les côtés du chaperon, placés sur des pédon- cules assez longs et dirigés, dans le repos, vers les angles du test, en reposant dans les fossettes dont nous venons de parler. — Les antennes sont insérées immédiatement au- dessous de l’origine du pédicule oculaire, sur l’arête transverse qui ferme supérieure- ment la cavité buccale ; les extérieures sont très-petites, un peu arquées en dehors, composées d’abord d’un pédicule court, in- sensiblement plus mince ; de trois articles, dont le basilaire est allongé et aplati, et dont les deux supérieurs presque cylindri- ques. À la suite de ces trois articles, consi- dérés, par M. Latreille, comme le pédon- cule de l’antenne, on en voit d’autres plus petits et allant en diminuant jusqu’à l’ex- trémité; ce filet est composé d’à peu près dix ou onze articles cylindriques; les an- tennes intermédiaires sont trés-petites, COn- tiguës aux extérieures et composées de trois gros articles courts , dont le dernier est tronqué obliquement, et ne porte pas de filet articulé, On voit, à la partie intérieure, et à l'extrémité du second, un trés-court fi- let, conique, composé de deux articles ap- parens ; les antennes sont toujours repliées et cachées dans la cavité destinée à les rece- voir.— Toutes les parties de la bouche sont recouvertes par les pieds-mâchoires exté- rieurs, lesquels sont contigus dans toute leurlongueur.—Les premiers articles de ces pieds-mâchoires sont trés-pelits, et comme attachés à un palpe flabelliforme, très-court, d’une seule pièce, et aigu à son extrémité ; le second article est trés-grand; le troi- sième beaucoup plus petit et en forme de trapèze ; les trois suivans, à peu prés de la même longueur et cylindriques, au lieu que les rois premiers sont toujours aplatis. — Les pinces sont inégales, grandes. cour- bées, en forme de cœur, en ovales et com- primées; les autres pattes sont longues, comprimées; celles des troisième et qua- trième paires sont plus grandes.— Les on- gles ou le dernier article des tarses sont très-comprimés, marqués de quelques li gnes élevées, velus et ciliés, et terminés en pointe. Ces Crustacés ont pour habitude de sete- nir le plus souvent à terre, surtout après le coucher du soleil; on les rencontre sur les plages sablonneuses des bords de la mer ou des fleuves, surtout vers leur embouchure ; ils se creusent des terriers où ils se retirent pendant la nuit. Ces Crustacés sont doués d’une si grande vitesse, qu’Olivier assure avoir vainement tenté d’atteindre , à la course , une espèce qu’il a trouvée sur les côtes de la Syrie, et qu’il a nommée Ocy- pode chevalier. M. Latreïlle pense que c’est cette espèce dont Pline fait mention, l HN , ÿ ei \ He À 7 Tome 1° 1%° parte Crustaces PL, 1, 1. Ocypoda Ceratophthalma 2. Gecarcmus Laterahs. 3. Grapsus pictus. OCYPODA. 57 et que les Grecs désignoient sous le nom d’Hippeus. Bosc a observé, à la Caroline, une autre espèce d’Ocypode (Ocypode al- bicans), qu’il dit courir avec une telle vélo- cité, qu’il avoit de la peine à la devancer à cheval, et à la tuer à coups de fusil. M. Latreille pense que la nourriture de ces Crustacés consiste dans lescadavres d’ani- maux. Ce genre renferme très-peu d’espèces; toutes sont propres aux pays chauds de l’Europe, de l’Asie, de l’Afrique et de l’A- mérique. Ces espèces présentent entre el- les des caractères assez tranchés. Nous les diviserons en deux petites sections, ainsi caractérisées : PREMIÈRE SECTION. Les pédicules des yeux sont prolengés au-delà de leur extrémité supérieure, en forme de pointe ou de corne. 4. OCYPODA CERATOPHTHALMA. (PI. 4, fig. 4. Fagr., Ent. Syst. Ins., Suppl. ; p. 347, n° 4. — Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VI, p. 47, tab. 45, fig. 1-2. — Desu., Consid. gén. sur les Crust., pl. 42, fig. 4 — Epw., Nouv. Icon. du Régn. anim. de Cuv., Crust.,livr. 2, pl. 17, fig. 1.— Cancer Cursor, Ouiv., Encycl. méth., t. VIII. — Larg. 20 lig.—La cara- pace est dentelée à ses extrémités anté- rieures, et non terminée en pointe aiguë ; en dessus elle est fortement granulée , avec ses régions branchiales plus saillantes que les cordiales et les hépatiques, lesquelles sont peu ou presque point granulées; les lignes de séparation des régions branchiale et hé- patique sont profondément marquées; les pédoncules des yeux-sont prolongés d’un tiers au plus, de leur longueurtotale, au-de- là des yeux, en une pointe conique et sim- ple; les pinces sont grosses, cordiformes, trés-granuleuses, dentelées sur leurs tran- ches; la gauche étant plus grande que la droite ; les pattes sont très-allongées, legè- rement granuleuses et épineuses sur leurs tranches supérieures; le dernier article, ou le tarse, est lisse, plane à sa partie supé- rieure et sillonné longitudinalement. — Se irouve aux Indes Orientales. 2. OCYPODA IPPEUS. Oziv., Encycl. méth., t. VIII.—Sav., Egypt. Crust., pl. 4, fig. 1. — Cancer Eques, Bezon, De la nat. des Poiss. , liv. 2, p. 367. — Cancer Cursor, Linx. —Larg. 20 lig. — La carapace est presque carrée, Convexe, entièrement chagrinée ; le chaperon est étroit, crénelé; le bord des orbites et la ligne saillante qui les sépare sont crénelés ; les yeux sont oblongs ; le pédicule qui les porte. les ern- brasse à moitié supérieurement, les dépasse et se termine par un faisceau de poils gris, doux au toucher, soyeux, assez longs ; les pattes antérieures sont plus courtes que les autres, anguleuses, fortement chagrinées ; les autres sont assez longues, presque éga- les, raboteuses; les tarses sont minces et présentent plusieurs lignes saillantes. — Des côtes africaines de la Méditerranée et de l’Océan, depuis la Syrie jusqu’au Cap- Vert. 3. OCYPODA FABRICII. Enw., op. cit., t. Il, p. 47. — Long. 20 lig. — L’appendice terminal des yeux est non sétifère, trés-court et obtus ; l’an- gle orbitaire est plus saillant; la portion post-foraminaire de l’orbite est à peu prés droite et dirigée directement en avant ; les mains sont épineuses, trés-larges, compri- mées, et terminées supérieurement par un bord mince ; les pattes suivantes sont arron- dies en dessus; les tarses sont aplatis, lan- céolés, et garnis en dessus de deux lignes lisses, élevées, et séparées par un espace rempli de duvet. — Habite l'Océanie, 4. OCYPODA URVILLEI. Guér., Voy. de Durerrex. Zool., t. II, part. 2, 4re division, pl. 4, fig. 4. — De forme carrée, plus longue que large; son chaperon est étroit; le bord antérieur est sinué et terminé en pointe aux angles; le dessus de la carapace est un peu bombé, finement granulé; les régions ne sont pas saillantes, mais elles sont assez bien mar- quées par des lignes enfoncées; les yeux sont trés-grands, avec leurs fossettes très- larges, surtout en-dessous, et bordées d’une petite carène crénelée; ils sont terminés par une petite pointe conique, arrondie au bout; les pinces sont inégales, la droite étant la plus grande; les pattes sont longues, comprimées, garnies en dessus de petites stries courbes ; leur ongle ou dernier article est cannelé dans sa longeur, garni de poils noirs, en dehors, et légèrement aplati. — Gette espèce a été trouvée à Taïti. 5. OCYPODA MACROCERA. Epw., op. cit., t. Il, p. 49. — Long. 4 pouc. +. — Les orbites sont très-évasées et dirigées trés-obliquement en dehors, la 58 GELASIMUS. portion externe de leur bord supérieur se dirigeant directement en dehors et en ar- riére, de maniére à former avec le bord latéral de la carapace un angle obtus; le dessous de l’angle orbitaire externe ne présente pas. d’échancrure ; les bords laté- raux de la carapace sont finement granulés ; la grosse main est très-courte, trés-élevée, et un peu épineuse en dessus; sa portion palmaire est beaucoup plus élevée que lon- gue ; les pinces de la main sont lamelleuses et très-élevées jusqu’à leur extrémité; les pattes des quatre dernières paires sont tres- rugueuses en.dessus; les larses sont peu élargis; la couleur est jaunâtre..—Setrouve aux Indes-Orientales et au Brésil. SECONDE SECTION. Espèces dont le pédoncule des yeux se termine avec eux; telles sont : 6. OCYPODA CORDIMANA. LarTr., Nouv. Dict. d’'Hist. nat., deuxième édit., t. LIT, p. 198.—Desm., Cons. gén. sur les Crust., p. 121. — Les extrémités anté- rieures de la carapace sont terminées en pointes trés-aiguës; sur les côtés latéraux elle est très-légérement dentelée et sa partie supérieure trés finement granulée ; les yeux sont très-allongés, ets’étendent dans toute la longueur de leur pédoncule; les serres sont très-comprimées, cordiformes, graveleuses, avec. leurs tranches dentelées; les pattes sont allongées, raboteuses, avec la tranche supérieure de leurs derniers articles héris- sée de poilsnoirâtres trèsserrés. —Se trouve aux Indes-Orientales. 7. OCYPODA RHOMBEA. Oziv., Encycl. méth., t. VIII.— Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VI, p. 52, n° 24. — Bosc, Hist. nat. des Crust.,t. 1, p. 494.— La carapace est pe- üte, lisse, de forme rhomboïde, avec l’an- gle extérieur aigu; les yeux sont grands, simples, ets’étendent danstoute la longueur de leur pédoncule; le chaperon est courbé, entier ; les pinces sont ovoïdes, comprimées, finement chagrmées, avec les doigts striés, la gauche étant la plus grande; la couleur générale de cette espèce est blonde. — Ha- bite l'Ile-de-France. 8. OCYPODA ARENARIA. Epw., op. cit, t. IT, p. 44, pl. 49, fig. 43, Ah. — Cancer Arenarius. GaATesBy, Hist. of south Carolina, vol. LE, pl. 35. — Ocy- poda quadrata, Bose, t. 1, p.494, pl. 4, fig. 91? — Fapr., Suppl., p. 347. Ocypoda Arenaria, Sax, 0p. cit., p. 69. — Cette espèce diffère des précédentes, par ses yeux, qui sont ovales, commen çant à peu de distance de la base du pédi- cule, s'étendant même en dessus, et for- mant, avec lui, une espèce de massue ; par son test et ses pinces, qui sont plus fine- ment chagrinées ; par ses doigts quisont plus allongés, et par les poils nombreux dont les patiessont garnies. — Habite Cayenne. 9. OCYPODA ALBICANS. Bosc, Crust., t. I, p. 196, tab. 4, fig. 4. — Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VI, p. 48, n° 4. — Larg. 18 lig.— Les yeux ont leur pédicule qui les embrasse, les dépasse, et se termine en pointe obtuse ou arrondie ; la carapace est blanchâtre, car- rée, presque cubique, chagrinée, surtout vers ses bords et en-dessous, à sa partie an- térieure ; les orbites sont sinuées, et créne- lées supérieurement, et terminées en angle aigu ; la queue est unie; les pattes sont blan- ches, aplaties, garnies de poils serrés, assez longs sur leurs bords ; les pinces sont héris- sées de tubercules épineux , dirigés ‘en avant; le premier article est triangulaire et épineux sur deux de ses arêtes; le second est arrondi et armé de deux épines anté- rieurement, dont une plus courte ; la main est ovale et fortement dentelée latérale- ment ; les doigts sont courts et tuberculeux en dedans. — Se trouve sur les côtes de la Caroline. Consultez, pour les autres espèces, Oli- vier, Encyclopédie méthodique, t: VIKE; Savigny, Description de l'Egypte, Crust:, pl. 4, fig. 2, etle t. II de l'Histoire natu- relle des Crustacés, par M. Milne-Ed- wards. GELASIMUS, Larr.; Ocypoda, Bosc; Cancer, Lin. Chez ce genre, la carapace est en forme de trapéze, transversale et plus large au bord antérieur, dont le milieu est rabattu en maniérede chaperon. — Les antennes sont toutes découvertes et distinctes; les la- térales sont sétacées.—Les yeux sont situés chacun à l'extrémité d’un pédoncule grêle, cylindrique, prolongé jusqu’à l’angle anté- rieur et latéral de la carapace, et recus dans une fossette longue, linéaire. — Les pieds-mächoires extérieurs sont rapprochés l'un de l’autre ; leur quatrième article étant? GELASIMUS. 59 inséré à l'extrémité latérale etsupérieure du précédent. Les pinces sont comprimées, et l’une d’elles est beaucoup plus grandeïque l'autre. — Les paites, proprement dites, diminuent graduellement à partir de la se- conde paire. Les Gélasimes, propres aux pays chauds, sont connus sous Je nom de crabesappelants, parce qu’ils ont l’habitude singulière de te- nir toujours élevée leur grosse pince ‘en avant de leur corps, comme s'ils faisoient le geste d'usage pour faire approcher quel- qu’un. Ils se tiennent non loin de la mer, dans les terrains humides, et plusieurs d’en- tre eux se creusent des terriers cylindri- ques, obliques et trés-profonds, tellement rapprochésles uns des autres, qu’ils se tou- chent; et cesterriers ne sont: habités ordi- pairement que par un seul individu. Parmi les espèces remarquables que ren- ferme ce genre, nous citerons : 4. GELASIMUS MARACOANI. Larr., Hist. nat. des Crust..et.des Ins., t. VI, p.46, n° 9:—Ocypode Heterochelos, Bosc, t. 1, p. 197.— Gonoplax Maracoani, La., op. cit.,t. V, p.251.—Sacarapaceest légérement chagrinée, avec deux lignes en- foncées, longitudinales, dans son milieu; l’une des deux serres, tanlôtla droite, tantôt la gauche, est très-grande, à doigts compri- més; ces deux serres ont leur face exté- rieure couverte de tubercules arrondis en forme de grains, et la face intérieure lisse ; la couleur générale de cette espèce est jau- nâtre lavé de rougeâtre.— Gette espèce se trouve au Brésil et à Cayenne. M. Eydoux a fait connoître une espèce très -remarquable de Gélasime , qu'il a trouvée à Tanger, et qu’il a nommée : 2. GELASIMUS TANGERII. Eypoux, Mag. de Zool., class. VII, pl. 17. — La carapace est de forme trapé- zoïde, un peu plus étroite en arriére, assez plate en dessus, épaisse, avec les côtés cou- pés carrément , Ce qui la rend cubique ; elle est d’un brun verdâtre assez foncé, lavée de bleu, avec quelques teintes jaunâtres en avant; sa surface supérieure est forte- ment chagrinée dans toute son étendue : mais les petits tubercules qui la hérissent sont surtout abondants sur les ‘régions branchiales, lesquelles sont séparées des régions moyennes par deslignes enfoncées, longitudinales; le bord antérieur de ses angles sont peu saillans ; le chaperon est de largeur moyenne , et placé entre deux pe- tites échancrures qui correspondent au point où les pédicules oculaires prennent naissance ; ceux-ci n’atteignent pas les an- gles de la carapace , et ne sont point termi- nés par une épine ; les parties latérales in- férieures du céphalathorax, celles qui sont en rapport avec les pieds-mâchoires, sont fortement granulées; l’abdomen est'étroit, il se compose de sept tablettes, dont les deux premières sont moitié plus étroites que les autres; les pieds sont de la couleur de la carapace, mais plus pâles à l'extrémité ; ils présentent quelques points granuleux, disposés en ligne à la face inférieure de la jambe, et leurs tarses sont comprimés et garnis à leurs bords de poils assez longs et assez serrés; la grande pince , qui seule en est dépourvue, est placée, tantôt à droite, tantôt à gauche ; les doigts sont très-longs, courbés, étroits, ne présentant de tuber- cules qu’à leurs bords correspondans; le doigt fixe dépasse le mobile , et est un peu plus large que lui; il n’a sur son poignet que quelques points en saillie assez rares. La femelle diffère du mâle par ses pinces, qui sont moins grosses et moins allongées, par son test qui est moins large, et par les granulations moins prononcées sur les ré- gions branchiales ; les serres sont très-cour- tes et grêles ; les pattes sont courtes et bien plus robustes que chez le mâle; la tache rouge qu’on aperçoit à l’extrémité des cuisses chez ce dernier est bien peu pronon- cée chez la femelle, et il en est de même pour-les poils qui, sur les tranches supé- rieures et inférieures, sont trés-touflus et trés-serrés, et tandis que chez la femeile ils sont rares et à peine apparens ; la queue est trés-large et non: terminée en pointe à son extrémité. Nos Gélasimes, dit M. Eydoux, ont été pris à marée basse, vers le fond de la rade de Tanger, à l'embouchure d’une petite ri- viére ; ils se trouvaient en trés-grand nom- bre dans la vase que la mer, en se retirant, laissait à découvert ; ils sont bons à manger, et tellement abondans que, dans l’espace d’une heure, les matelots de la frégate la Victoire, sur laquelle nous étions alors em- barqué , en avaient rempli deux grands pa- niers. 3. GELASIMUS PUGILATOR. Bosc, Hist. nat. des Crust.,t. 1; p.198. — Ocypode Pugilator, Desm., Cons. gén sur les Crust., p. 123.— Gette espèce. qui se trouve dans les deux Amériques, a étè observée par Bosc dans la Caroline 60 MICTYRIS. nous reproduirons, d'après cet auteur, la description de ses habitudes après que nous en aurons donné les caractères spécifiques. La carapace est lisse, entière dans ses bords, sinueuse antérieurement; la pince droite est ordinairement plus grande que la gauche ; toutes les deux sont légèrement chagrinées ; les doigts sont très-longs, cour- bes et unis; les pattes sont grises, aplaties, un peu ciliées. Suivant Bosc, les Gélasimes combattans sont terrestres; ils vivent par milliers et même par millions sur le bord de la mer ou des rivières, dans lesquelles remonte la marée, Dés qu’un homme ou un animal paraît au milieu d’eux, ils redressent leur grosse pince, la présentent en avant, sem- blent le défier au combat , et se sauvent en courant de côté, maïs conservanttoujours la même position. Leurs trous sont si nom- breux dans certains endroits, qu’ils se tou- chent; ilssont cylindriques, ordinairement obliques et trés-profonds. Rarement plu- sieurs individus entrent dans le même trou, excepté quand ils sentent le danger trop pressant. On ne les mange point. Ils ont un grand nombre d’ennemis parmi les loutres, les ours, les oiseaux, les tortues, les al- ligators, etc. ; mais leur multiplication est si considérable , que la dévastation que ces animaux font parmi eux n’est pas sensible. Ils ne craignent pas l’eau qui les couvre quelquefois; mais ils ne cherchent pas à y entrer, et jamais ils n’y restent long-temps, si ce n’est peut-être pour faire leurs petits. Bosc a vu des femelles garnies d'œufs dés le mois de mars; mais il n’a jamais trouvé de petits du premier âge ; il faut qu’ils res- tent dans l’eau ou dans la terre pendant l’année de leur naissance. Les mâles se dis- tinguent des femelles parce qu’ils sont plus petits, plus colorés, et que leur queue est triangulaire. 4. GELASIMUS VOCANS. Larr., Rég. anim. de Cuv., 2e éd., t. IV, Desw., Cons. gén. sur les Crust., p. 123. — Cancer vocans, Deceer, t. VII, pl. 20, fig. 12.— La carapace est unie avec le bord antérieur sinueux; la serre droite est ordinairement plus grande que la gauche ; toutes les deux sont finement chagrinées en dehors, avec une ligne enfoncée, courte, près de leur extrémité, et ayant leurs doigts longs, étroits, trés-écartés entre eux, mais comprimés; les pédoncules oculaires sont pourvus à leur extrémité"d’une pointe aiguë. — Se trouve aux Antilles. ; d. GELASIMUS MARIONIS. Desm., Cons. gén. sur les Crust., p. 123, pl. 43, fig. 4. — La carapace est entière- ment lisse, terminée de chaque côté par un angle assez vif et dirigé en avant, ayant une impression en forme d’H sur le dos; les pédoncules oculaires vont en grossissant insensiblement par le bout, et sont sans pointe terminale; le bord inférieur du sil- lon des yeux est crénelé; la pince droite est beaucoup plus grande que la gauche, très-comprimée, granuleuse à l’extérieur et près de sa base ; le pouce droit est lisse sur ses deux faces, granuleux sur sa tranche interne; le doigt immobile est arqué en dessous dans toute sa longueur, avec son bord externe largement échancré dans son milieu, et partout garni de dentelures mous- ses disposées sur sa tranche. — Cette espèce a été trouvée à Manille. 6. GELASIMUS TETRAGONON. RuPpez, Besch. und Abbildung, p. 25, pl. 5, fig. 5.—GuériN, Voy. de DuPERREY, Zool. ,t. II, part. 2, 4'e division, pl. 4, fig. 2 et 5.— Cancer tetragonus, FABr., Suppl. Ent. Syst., p. 341, n° 26.— La ca- rapace est carrée, munie antérieurement de poils noirs, disposés en faisceaux, et armée de chaque côté de deux dents fortes, aiguës ; le front est coupé, inégal; les pin- ces sont courtes, grosses, avec les bras cré- nelés de chaque côté; les carpes sont rabo- teux et les mains presque lisses; les pattes ont leurs jambes comprimées, munies d’une dent vers leur extrémité. — Habite les Indes-Orientales; elle se trouve aussi dans les mers d'Afrique. Voy., pour les autres espèces, Guérin, Icon. du Reg. anim. de Cuvier, Crust., pl. 4, fig. 5, l’Encycl. meth., 1. VIII, et l'ouvrage de M. Edwards, t. II, p. 49, MICTYRIS, Larr. Ce genre, qui a été établi par M. La- treille, est, sans contredit, par sa forme ramassée, un des plus curieux de la tribu des quadrilatères. — La carapace est presque ovoïde, molle, membraneuse, un peu plus large, et tronquée postérieurement ; elle est renflée, avec les séparations des régions, bien marquées par des lignesprofondément enfoncées. — Les antennes intermédiaires sont à peine bifides au bout, avec leur pre- mier arlicle plutôt longitudinal que trans- versal.— Les yeux sont saillans, gros , peu écartés, placés en avañt, portés sur un pé- Tome 1%7%e partie À Crustaces PL3, (ea) 1. Pinnotherecs veltcrum , | . Pscudoërapsus penicllièer M te) (=) 2. Sesarma Pisonu . U 4. Varuna litterata , MACROPHTHALMUS. 64 doncule court, globuleux, et logés dans des fossettes. Les articlés inférieurs des pieds-mâchoires extérieurs sont fort larges, foliacés, trés-velus au bord interne, avec le second article ford grand, et le suivant presque demi-circulaire. — Les serres sont grandes, avancées, et forment prés de leur milieu, en se dirigeant brusquement en bas, un coude trés-prononcé; leur carpe est très-allongé. — Les pattes sont longues, et vonten diminuant progressivement de gran- deur, à partir de la seconde paire; leurs derniers articles sont pointus, comprimés et sillonnés. Chez les femelles, l’abdomen est formé de sept pièces. MICTYRIS LONGICARPUS. Larr., Gen. Crus. et Ins., t. 1, p. 40.— Guérin, con.du Reg. anim. de Cuv.Crust., pl. 4, fig. 4. — Desm., Consid. gén. sur les Cruast.,p. 445, pl. 41, fig. 2.— Cette espèce est de petite taille et entiérement d’un jaune grisâtre; toutes les parties saillantes de la carapace, comme les régions branchiales, cordiales, etc., sont granuleuses; les ser- res sont de même couleur, sillonnées longi- tudinalement, avec le doigt mobile élargi à sa naissance, et légèrement granulé à sa tranthe supérieure ; à sa tranche infé- rieure ce doigt présente une dent large, mousse ; les pattes sont assez allongées, comprimées, et légèrement granuleuses. — Cette espèce se trouve dans l’Océan Aus- tralasien. DOTO, Dean, Fauna Japonica, Are liv.; Cancer, Forsk.; Mictyris, Aun., Egypt.: Forskalia, Epw., op. cit.,t. 11, p. 38. Ce genre a beaucoup d’analogie avec ceux d’Ocypode et de Mictyre; cependant il en diffère par la conformation des pieds- mâchoires externes et la forme du cadre buccal; celui-ci, très-large en arrière, est étroit en avant. — Le troisième article des pieds-mâchoires externes est beaucoup plus grand que le second, et cache presque en- tiérement les articles suivans, dont le pre- mier s’insère à son angle antérieur et ex- terne. — Le palpe, placé au côté extérieur de ces organes, a beaucoup d’analogie avec celui des Ocypodes, car il ne porte pas à son extrémité, comme la plupart des Bra- chyures, un filet multiarticulé. DOTO SULCATUS. (PL. 2, fig.1.) Epw., op. cit., t. 11, p. 38. — Cancer ulcatus, Forsxar, Descript. anim. que in itiner. Orient. observ., p. 92. — Sav., Egypt. Crust., pl. 4, fig. 3. — Mictyris Sulcatus, Aur., Explicat. des PI. de l’E- gypt. — Guér., Iconogr. du Regn. anim. de Cuv., Crust., pl. 4, fig. 5. — Long. 6 lig. — La carapace est presque carrée et sillonnée en dessus; le bord fronto-orbi- taire occupe presque toute sa largeur ; les régions ptérygostomiennes et les pieds-mâ- choires externes sont également sillonnés; les pattes sont assez longues et un peu com- primées. — Se trouve dans la Mer-Rouge, MACROPHTHALMUS, Lame. Ce genre, dont la création est due à M. Latreille, est remarquable par la cara- pace, qui est en forme de quadrilatère, plus large que longue, légèrement bombée; en dessus, elle présente des granulations as- sez saillantes, surtout sur ses régions bran- chiales qui sont assez prononcées ; ses bords latéraux antérieurs sont épineux. — Les pédoncules oculaires, couronnés par de pe- tits yeux, sont trés-allongés, légérement courbés et logés dans une fissure assez pro- fonde, pareillement courbée, laquelle présente son bord supérieur irés-dentelé, — Les antennes externes sont peu allon- gées, filiformes. — Les pieds-mâchoires sont très-larges et recouvrent entière- ment la cavité buccale. La première paire de pattes est peu allongée, terminée par une pince qui s’élargit à sa partie anté- rieure , laquelle est terminée, chez les mA- les, par des doigts robustes, allongés, cour- bés à leur côté interne ; chez la femelle, ces doigts sont bien allongés, mais ils sont plus grêles ; les seconde et cinquième paires de pattes sont peu allongées, tandis que les troisième et quatrième sont trés-allongées, robustes, avec leur premier article très- large, épineux sur ses tranches supérieures et inférieures; le second article est très- court, trés-élargi à sa base ; le troisième ar- ücle est plus allongé et hérissé d’épines à sesparties supérieures etinférieures ; enfin, le dernier article est trés-court, un peu élargi, et terminé en pointe à sa base. — L’abdomen, chez les deux sexes, est com- posé de sept tablettes ; chez la femelle, cet abdomen est trés-élargi, avec le dernier article arrondi à sa base, tandis que chez le mâle il est trés-étroit. L'espèce type de ce genre est le : A. MACROPHTHALMUS PARVIMANUS. Larr., Régn. anim. de Cuv.,nouv. édit., 62 CLEISTOMA. t. LV, p. 44.— Guér., con. du Rég. anim. de Cuv., Crust., pl. 4, fig. 4.— ba carapace est trapézoïde, plane et lisse en dessus, avec deux impressions qui indiquent assez bien la région cordiale; les angles latéro- antérieurs sont unidentés; le chaperon est bilobé ; le bord des fossettes oculaires est très-finement dentelé; les pédicules ocu- laires qui se logent dans ces fossettes, sont trés-allongés, grêles et légèrement courbés; les pinces sont grêles, peu allongées; leurs doigts sont lisses, assez allongés, surtout les supérieurs; les inférieurs en dessous sont hérissés de poils peu serrés; les pattes sont robustes, surtout les seconde et troisième paires, qui sont allongées; les première et quatrième sont pelites et peu allongées; généralement dans ces pattes les tran: ches supérieures sont hérissées de poilsas- sez allongés, mais peu serrés entre eux. M. Guérin a fait connaître dans un mé- moire publié en extrait, dans le Bulletin de la Societe des Sciences naturelles, et qui sera inséré dans le Magasin de Zoolo- gie, deux autres espèces qui sont : 2. MACROPHTHALMUS ROUXIT. Guérin, Mag. de Zool., el. VII. — La carapace, chez cette espèce , est trapézoïde, à angles latero-antérieurs bidentés, ayant quelques petits tubercules sur les côtés. Le chaperon est bilobé ; les bords des fossettes oculaires sont dentés; les doigis des pin- ces sont denticulés en dedans et à l’extré- mité ; le doigt mobile est armé vers sa base d’une forte dent tronquée; les pattes sont lisses, velues, simples, non épineuses. -— Habite Bombay. 3. MACROPHTHALMUS DENTIPES. Guérin, loc. cit. — Différe de l’espèce précédente par la carapace, qui est trapé- zoïde; par les angles latéro-antérieurs, qui sont bidentés, et en ce qu’elle est entie- rement couverte de petits tubercules; le chaperon est bilobé ; les bords des fossettes oculaires sont fortement dentés; les doigts des pinces sont infléchis en dedans, sans dents à l’extrémité; le doigt mobile pré- sente une forte dent tronquée à sa base; les pattes sont granuleuses, armées de rangs de fortes dents sur plusieurs de leurs tran- ches. — Se trouve dans la même localité que l’espèce précédente. Voyez, pour les autres espèces, M. Ed- wards, t. Il, p. 63; et les Crustacés de la Mer-Rouge, de M. Ruppel, ouvrage dans lequel est figuré le Macrophthalmus De- gressus, Rupr., pl. 4, fig. 6, p. 19. CLEISTOMA, ne Haan, Epw., Macrophthalmus, Aun. Ce genre, établi par M. de Haan, est trés-voisin de celui de Macrophthalmus : il en diffère par le front qui est beaucoup plus large, occupant environ le tiers du bord de la carapace, et peu incliné. — Les orbites sont de forme ordinaire. — Le ca- dre buccal est au moins aussi large en avant qu’en arrière. — Le troisième article des pieds-mâchoires extérieurs est à peu prés de même grandeur que le second, et pres- que carré. — Enfin les pattes antérieures sont courtes dans les deux sexes. CLEISTOMA LEACHII. (PI. 2, fo. 2.) Enw., op. cit., t. 2, p. 68 —Macrophthal. mus, Leachii. Aun., Sav., Egypte, Crust., pl. 2, fig. 4. — Long. 4 lig. — La cara- pace est fine et dépourvue de poils en des- sus ; ses bords latéraux sont entiers, granu- leux et divergents postérieurement; les mains sont courtes, très-larges chez le mâle ; les pattes de la troisième paire sont les plus longues ; les cuisses sont gra- nuleuses en dessus. — Habite la Mer- Rouge. Nousrapportons ce genre, le Macroph- thalmus Boscü, Aun., Sav., ouvrage d'Egypte, Crust. PI. 2, fig. 2. GÉCARCINITES. Ce groupe renferme des Crustacés d’une taille assez grande, et leur carapace est gé- néralement cordiforme. ‘Genres : Gecarcinus, Cardisoma, Uca, Gécarcoïidea. Les espèces qui composent ces genres sont toutes terrestres. GECARCINUS, LEacx: Cancer, Lann., Far. ; Ocypoda, Latr., Bosc. Toutes les espèces que renferme ce genre ont généralement le corps épais et presque quadrilatère ; les côtes ou les ré- gions branchiales de la carapace sont ar- rondies, et tellement bombées en avant, qu’elles envahissent la place des régions hépatiques. Gette carapace, qui est large- ment tronquée postérieurement, se termine antérieurement, et dans le milieu, par une sorte de chaperon carré ou arrondi, et ra- GECARCINUS. 63 battu à la partie inférieure. De chaque côté on aperçoit, dans une fossette transversale, le pédicule de l'œil, qui ne se prolonge pas jusqu’à l’extrémité latérale du test. — Les antennes sont très-courtes et apparentes ; les extérieures étant insérées près du can- thus interne des yeux, portées sur un arti- cle radical fort large, et terminées par une petite tige conique; les intermédiaires sont repliées transversalement très-près du bord inférieur du chaperon. — Les pieds-mû- choires extérieurs sont très-écartés l’un de l’autre, et sont trés-remarquables, en ce que les second et troisième articles sont comprimés et comme foliacés. — La pre- miére paire de pattes a la forme de deux grandes pinces souvent inégales entre elles ; la seconde est moins étendue que les sui- vantes, et munie, ainsi qu’elles toutes, de tarses très-épineux. — L’abdomen est com- posé de sept anneaux; celui du mäle est triangulaire ; chez la femelle, cet abdomen est large , presque demi-circulaire , et ar- rondi au bout. Ces Crustacés, qu’on a nommés Tourlou- rous , Grabes peints, Crabes violets, Gancres derivière, et plusieurs de ceux qu’on a aussi appelés Grabes de terre, forment la seconde subdivision de cette première section. Pro- pres aux contréesinter-tropicales, ces Grus- tacés, au dire des observateurs, pratique- raient, comme les Gélasimes et les Ocypo- des, des terriers dans lesquelsils vivraient, et n’en sortiraient que la nuit, pour al- ler faire leur ponte dans la mer. On dit même aussi qu'ils se rassemblent en grand nombre, qu’ils suivent la route la plus di- recle , sans s’embarrasser des obstacles, et qu'après avoir rempli leur destination, ils reviennent trés-affaiblis ; ils bouchent, dit- on, leurs terriers, lorsqu’ils veulent changer de peau; ils y restent cachés pendant six semaines, et lorsqu'ils en sortent, ils sont encore mous; on les nomme alors Crabes boursiers, et leur chair, qu’on mange à toutes les époques, est alors plus estimée dans cet état. Elle empoisonne cependant quelquefois, et on attribue cette qualité dé- létère à la nourriture de l’animal, et parti- culiérement au fruit du mancenillier, qu’ils sont censés avoir mangé. MM. Quoy et Gaimard, bien autrement dignes de con- fiance , nous ont dit quelques motstouchant les habitudes de ces Crustacés. C’est, di- sent ces habiles observateurs, dans les vastes marais bourbeux dela baie de Rio-Janeiro, au Brésil, que nous avons vu les Telpheu- ses et des miriades de Gélasimes faire leur domicile. Ges Crustacés ne fuient vers leurs retraites que lorsqu'ils sont sur le point d’être pris; maisles Tourlourousse tiennent à l’entrée‘de leurs terriers ; ils y rentrentau moindre danger. Il est curieux de leur voir creuser leur profonde et dégoutante de- meure ; ils en sortent tout couverts d’uné boue noire qu’ils portent à l’aide de leurs pinces, et qu'ils vont entasser à quelque distance. Si la terre qu’habitent ces ani- maux ne Contient pas de substance nutri- üve, nous ne savons, disent-ils, ce qui peut fournir un aliment à un aussi grand nombre d'individus quine paroïssent jamais abandonner leur stérile contrée. Mais, comme nous l’avons remarqué, le temps de leurs excursions et de la recherche de leurs alimens est la nuit. Jusqu’àa présent onn’avoit pu encore expliquer comment des animaux respirant, tels que ceux-ci, par des branchies, pouvaient vivre long-temps hors de l’eau, sans que ces organes perdissent leurs propriétés. C’est à MM. Audouin et Edwards que la science est redevable de cette découverte ; ces auteurs ont vu, dans les Tourlourous ou Gécarcins , une sorte d’auge ou de rigole formée par des replis, qui tapisse et constitue les pourtours de la cavité branchiale, et destinée à conserver une certaine quantité d’eau propre à hu- mecter les branchies. Ce genre, jusqu’à présent, se compose d’un très-petit nombre d'espèces, parmi lesquelles nous citerons, comme étant les plus remarquables, le A. GECARCINUS RURICOLA. Larr., Regn. anim. de Cuv., nouv. édit., t. IV, p. 50. — Desm., Consid. gén. sur les Crust., pl. 42, fig. 2. — Cancer ruricola, Famr., Suppl. Ent. syst.’, p.339. — Herssr. Cancer, pl. 5, fig. 36, et tab. 20, fig. 116.— La couleur générale de cette espèce est d’un sang roupe foncé, sa carapace est très-bombée sur les côtés et endessus, où elle est marquée, sur son'cen- tre, d’une impression en forme d’'H, dofit les deux branches latérales se portent en avant, jusque prés des yeux ; le chaperon et en forme de carré transversal; les yeux et les pédoncules oculaires sont'a peu prés ; en longueur, le tiers de là largeur anté- rieure du test; les serres sont unies, avec le carpe denté, au côté interne; les tarses des autres patles sont marqués de six aré- tes plus ou moins dentées ou épineuses.— Cette espèce, qui est très-commune aux Antilles, est le véritable Tourlourou des voyageurs français, ch GECARCOIDEA. M. Guérin, dans son Iconographie du Régn. anim. de Cuvier, Crustacés, pl. 5, fig. 1, a représenté une espèce de ce genre sous le nom de Gacarcinus lateralis, Fré- minv., etque nousavonsfigurée pl. 4, fig. 2. M. Latreille a formé, aux dépens des Gecarcinus, deux sous-genres; le premier est désigné sous le nom de Cardisoma , Latr. Les antennes sont découvertes; les pieds- mâchoires extérieurs sont rapprochés paral- lélement au bord interne, avec tous leurs articles découveris, et dont le troisième, plus court que les précédens, est échancré à son sommet. L'espèce qui nous paraît servir de type à ce sous-genre, est le 4. CARDISOMA CARNIFEX. Larr., Encycl., t. X, p. 685.—Gecarci- aus carnifex, DEsM.—Consid. gén. sur les Crust., p.1143.—Cancer Carnifex, HERBsT, pl. 41, fig. 4.— Gecarcinus Hirtipes, Law., Hist. des anim. sans vert., t. 5, p. 251. — Gecarcinus Carnifex , Latr. , Nour. Dict. d'Hist. nat., 2 édit. — Long. 2 pouc. — Chez cette espèce, la cou- leur est d’un jaune rougeätre dans les in- dividus secs; mais cette couleur paraît être entrecoupée de peuites lignes purpuri- nes danslesindividus vivans ; lä carapace est plus haute et moins large que celle de l’es- pèce précédente; son sommet est presque plat et marqué d’une impression en I peu prolongée ; le chaperon est en carré trans- versal, trés-rebordé, et déprimé au-dessus du front; leurs yeux et leurs pédoncules ont chacun, en longueur, plus du tiers de la largeur du test; les serres sont un peu graveleuses, avec l’arête inférieure tuber- culeuse ; les doigts sont longs, arqués et dentelés inégalement au bord interne; les tarses des quatre dernières paires de pattes ne présentent que quatre arêtes dentées ou épineuses; la longueur du corps s’étend jusqu’à trois pouces et derni. — Cette es- pèce a été recueillie à l’Ile-Saint-Thomas, dans les cimetières, où elle y est très- commune. Le second a été désigné par cet auteur sous le nom de Uca, Latr. Il différe des deux genres précédens par la diminution progressive de la longueur des pattes, et par leurs tarses simplement sillonnés, sans dentelures ni épines très-saillantes. Outre ces caractères, le test est plus dilaté et plus bombé latéralement que chez les deux gen- resprécédens ; les cavités oculaires sont plus alongées, et n’ont point d’élévations, ni de tubercules au canthus interne ; le chaperon est demi-circulaire ; le sommet de la cavité buccale est plus étroit et plus cintré, et di- visé en deux par une cloison.—Ce genre ne se compose encore que d’une seule espèce, qui est : 4. UCA UNA. (PI. 2, fig. 3.) Larr., Reg. anim. de Cuv., nouv. édit., t. IV, p. 49.— Guérin, Icon. du Rég.anim. de Cuv., Crust., pl. 6, fig. 3. Cancer una. —Linn., Syst. nat., édit., 18, t. I, p. 4041, n° 143.—De grandeur moyenne, et présente beaucoup d’analogie avec l’espèce précé- dente; les yeux sont assez allongés; le corps est en cœur, lisse, obtus, entier, mar- qué au milieu de la partie supérieure, d’une impression représentant la lettre H, assez prononcée ; les pattes antérieures sont muriquées en dessous, et les autres sont ve- lues. — Cette espèce se trouve dans les ma- rais de la Guyane et du Brésil, GEGARGOIDEA, Epw. La carapace est plus ovalaire et moins élevée que dans les genres précédens. — Le front est de longueur médiocre, droit, at trés-incliné. — Les fossettes antennaires sont arrondies et séparées par un petit pro- longement triangulaire du front. — Les orbites sont petites, etleur bord inférieur est beaucoup plus saillans que dans les genres précédens, et laisse entre son an- gle interne et l’antenne externe une échar- crure large et profonde. — Le cadre buc- cal n’est pas aussi nettement circonscrit que l'ordinaire, et est plutôt circurlaire que carré. — Les pieds -mäàchoires externes laissent entre eux un grand espace vide. — Leur troisième arlicle beaucoup, moins grand que le second, est à peu près qua- drilatère, peu ou point rétréci en arrière et profondément échancré à son bord anté- rieur, au milieu duquel s’insère l’article suivant, qui est à découvert. — La seule espéce connue est le : A. GECARCOIDEA LALANDII. Epw., op. cit.,t. Il, p. 25. — Long. 3 pouc. — La carapace est ovalaire et sans crête sur les bords latéraux ; les pattes sont fortes ; les pinces sont grosses, cylindriques, tuberculeuses, et se joignent dans toute leur longueur ; le bord antérieur des bras est noduleux; les pattes suivantes sont dentelées sur les bords; celles de la troi- sième paire sont les plus longues; il y a six rangées de dents sur les tarses; la cou PINNOTHÈRES, 65 leur est d’un rouge brunâtre.— Se trouve au Brésil. Tous les Quadrilatères qui composent la seconde section vivent habituellement dans l’eau, et sont dépourvus de ces moyens auxiliaires que la nature a donnés aux pre- miers pour rafraichir leurs branchies, et les conserver dans un état propre à remplir leurs fonctions. Nous les caractériserons ainsi, d’après M. Latreille : Pieds-mâchoires extérieurs n’offrant , dans quelques-uns , que trois articles; le quatrième, dans ceux qui en ont six, in- séré soit au-dehors de l’extremité interne et supérieure du précédent, mais les pédi- cules oculaires occupant alors les angles latéraux et antérieurs du test , soil à l’extrémité interne du même article, qui est tronqué obliquement. Nous avons divisé cette section en plusieurs groupes : le premier se composera de petits Crustacés parasites , où le thorax est presque globuleux ou rond et solide, dans les mâles , et mou ou membraneux et presque carré, dans les femelles. Les pieds-mâchoires extérieurs n’ont, distinctement, que trois articles, dont l’intérieur est très-grand et arqué. PINNOTHÉRITES. Ce groupe ne renferme qu’un seul genre, celui de Pinnotheres. Ces Crustacés sont tous d’une taille trés- petite et habitent dans les Pinnes, les Mo- dioleset les Tridacnes. PINNOTHERES, Larr., Bosc, Leacu, Lamck., EDw. ; Cancer, Lin. Ce sont les plus petits Crustacés que l’on connaisse parmi les Décapodes; générale- ment leur corps est lisse, et diffère un peu selon les sexes. Celui des mâles est ordinai- rement plus petit, plus bombé, de consis- tance un peu plus ferme, et un peu plusré- tréci à sa partie antérieure, qui forme une sorte de chaperon trés-court, arrondi ou tronqué. Le corps, chez les femelles, est presque carré, avec les angles arrondis; la carapace est trés-mince, flexible, un peu dé- primée, de forme orbiculaire, ou presque carrée, avec les angles mousses, sans au- cune dentelure ou rugosité. — Les yeux, si- tués de chaque côté du chaperon, sont un peu écartés, et terminés, chacun, par un pédicule court, assez gros, presque globu- ArRx. leux.—Les antennes extérieures sont tres- courtes, leurs trois premiers articles sont plus grands que les autres, insérés dans le canthus interne des yeux; les intérieures sont plus grandes, contiguës aux premières, et placées avec elles sur une même ligne transversale, — Les pieds-mâchoires exlé- rieurs sont courbés sur la premiére pièce sternale , avec leur troisième article grand et arqué extérieurement.— Les pinces sont égales, plus grosses que les autres pieds, mais plus courtes que ceux de la troisième et de la quatrième paire , les plus longs de tous. — Les mains sont ovoïdes, plus cour- tes, légèrement renflées dans les mä- les, et terminées, dans les deux sexes, par des doigts coniques et pointus; ceux des mâles sont un peu plus arqués et moins droits, et paraissent avoir des dentelures plus apparentes. — Les tarses sont courts, coniques, comprimés, et finissent brusque- ment en une pointe fine et trés-acérée.— L’abdomen des mâles, qui est en forme de triangle étroit et allongé, présente, en-des- sous, à sa base, deux pièces comprimées, presque foliacées. Chez les femelles, cet ab- domen est vaste, long, orbiculaire, et s’é- tend presque jusqu’à la bouche. Ces Crustacés, observés par les Grecs, avoient été désignés, par eux, sous les noms de Pinnother et Pinnophilax. Ils les re- gardoient comme les gardiens et les senti- elles des mollusques du genre Pinne ou Jambonneau, et ils leur attribuoient des qualités fabuleuses ; ainsi, ils disoient que les Pinnothères avertissoient l’animal des Pinnes du danger qui le meraçoit, ou qu’ils lui donnoient avis que sa proie étoit entrée dans sa coquille, et qu’elle pouvoit fermer ses valves pour la saisir, etc. Quoi qu’il en soit, les Pinnothères ayant une carapace très-molle , elle ne pourroit les défendre que foiblement des attaques de leurs enne- mis ; comme certains Crustacés de la famille des Brachyures (les Pagures), ils trouvent une retraite assurée dans les coquilles de la mer; mais au lieu de choisir, comme ces derniers, des tests univalves vides, ils se lo- gent dans des coquilles bivalves vivantes. Ge sont particulièrement celles des Moules et des Jambonneaux où on les rencontre. Ils ne font aucuu mal à ces mollusques, et tout le tort qu’ils peuvent leur causer, c’est de les gêner un peu dans leur habitation. Leur nourriture parait consisier dans les petits Crustacés ou Vers que l’eau introduit dans les coquilles où ils sont placés. Ces Crustacés se trouvent trés-rarement > 65 PINNOTHERES. libres et isolés, dans la mer, ou dans les bi- valves vides ; aussitôt qu’ils sont nés, leur première démarche est de chercher une co- quille où ils peuvent s’établir. Il est proba- ble, néanmoins, qu’àäune certaine époque de l’année, ils quittent ces coquilles pour s’ac- coupler. Quelquefois dans les coquilles des moules on rencontre d’autres Crustacés ou- tre les Pinnothères ; mais ce n’est que très- rarement, ou par accident ; c’est au reste ce que Guvier nous a appris, en nous di- sant que quelquefois on y rencontroit le Carcinus mœnas, le Portunus puber, la Galathœæa strigosa, etc. Le peuple de cer- tains pays maritimes attribue aux Pinno- thères les qualités malfaisantes que les Moules ont, pour certaines personnes, pen- dant l’hiver ; cette idée est sans fondement, car trés-souvent nous avons mangé plu- sieurs Pinnothères dans des Moules, sans en avoir ressenti aucun malaise. Parmi les espèces que l’on trouve le plus communément dans les moules est le 4. PINNOTHERES PISUM. DEsw., Consid. gén. sur les Crust.,pl.11, fig. 3. — Pinnotheres mytilorum, LaTR., Gen. Crust. et Ins. t. 1, p. 35.—Pinnothe- res, pisum, Leacn, Malac. Brit., tab. 14, fig. 4-2.3, la femelle. — Pinnotheres va- rians, LEACH, tab. 44, fig. 9, 10 et 41, le mâle.— Pinnotheres Latreillei, ejusd., op. cit., tab. 14, fig. 7-8.— Long. femelle, 4 lig. ; mâle, 2 lig. — La carapace, chez la femelle, est orbiculaire, presque carrée, molle, lisse, à front un peu arqué, entier; chez le mâle, cette carapace est rétrécie en avant; les mains sont allongées, avec une ligne de cils en dessous; les cuisses présentent une semblable ligne ciliée en dessus et en des- sous; les pouces sont un peu arqués ; l’ab- domen de la femelle est très-large, avec les côtés de ses segmens arqués en festons, etson extrémité largement mais peu pro- fondément échancrée.— On trouve cette espèce très-fréquemment dans les coquilles des Moules et des Modioles, sur les côtes de France et d'Angleterre. 2. PINNOTHERES VETERUM. (PI. 3, fig. 4.) Bosc, Hist. nat. des Crust., t. 1, p. 243. — Larr., Encycl. méth.,t. X, p. 135. — Desm., Consid. gén. sur les Crust., p.149. — Leica, Malac. Brit., tab, 45, fig. 4-5. — Enw., op. cit., t. Il, p. 32, pl. 19, fig. 7-8. — Long. 2 lig.— Cette espèce est plus grande que le Pinnothère-pois; son front est presque échancré ; ses mains, en dessous, sont arquées et sinueuses. Dans le mâle, la carapace est presque carrée, transverse , assez solide , ponctuée ; son abdomen est étroit, avec ses bords laté- raux entiers et droits. Dans la femelle, la carapace est bien de même forme, mais son chaperon est un peu saillant, et de plus, elle est molle et très-finement ponc- tuée ; l'abdomen est très-large , ovalaire, avec son milieu un peu élevé en caréne et comme noduleux ; lestrois derniers articles, à leur partie postérieure, sont échancrés. — Cette espèce, qui estassez commune dansla Méditerranée, et plus rare sur les côtes océaniques de France et d'Angleterre , se trouve dans les Pinnes marines, etrarement dans les Huitres. 3. PINNOTHERES MONTAGUI. Leacu, Malac. Brit., tab. 45, fig. 6,7, et 8.—- Desm., Consid. gén. sur les Crust., p. 4119.— Long. 6 lig. — La carapace est presque carrée, transverse, assez solide, ponctuée ; le front est échancré ; les mains sont ovales ; les doigts arqués, et les côtés de l’abdomen largement échancrés entre le troisième et le septième article; celui- ci étant arrondi, entier et plus large que le précédent. L. PINNOTHERES VILLOSULUS. Gufr., Voy. de Durerrey , Zool.,t. II. — Id., Iconogr. du Regne anim. de Cuv., Crust., pl. 4, fig. 6. — La carapace est de forme carrée, à angles très-arrondis; son chaperon est peu avancé , un peu échancré au milieu ; il est globuleux, mou, couvert d’un duvet court , serré, et brun sur toute sa surface, Les pinces sont de la longueur du corps, égales, peu robustes ; les pattes sont assez fortes, courtes; les premières ct les secondes sont presque égales, moins longues que la carapace; les suivantes di- minuent un peu de longueur; ces pattes, ainsi que les pinces,sont couvertes d’un du- vet brun. Habiteles côtes de l’ile de Timor. GRAPSOITES. Caracteres. Les genres qui composent ce groupe ont tous un test solide, tantôt carré ou trapézoïde, tantôt en forme de cœur; les pieds-mächoires extérieurs sont composés de six articles. Genres : Plagusia, Grapsus, Sesarma, Cyclograpsus , Pseudograpsus, Nautilo- grapsus; Varuna. r 7 4 pe 0 2 Tome 1% 1% parte, Crustaces PL 2. 1, Dotoesulalus. 2. Cleistotoma Leachu,. SAUca uma. GRAPSUS. 07 PLAGUSIA, Larr. Enw. ; Cancer, FaBr., HERBsT. La carapace est entiérement déprimée , presque carrée, et un peu rétrécie aux deux extrémités. — Les yeux sont placés prés de ses angles antérieurs. et portés sur des pédoncules courts et assez gros. — Les antennesextérieures sont trés-petites, insé- rées près de l’origine des pédoncules ocu- laires ; les intermédiaires sont logées cha- cune dans une profonde entaille du dessus du front.— Les pieds-mâchoires extérieurs sont écartés entre eux inférieurement ; leur troisième article est presque carré, de lar- geur égale, avec le côté supérieur dilaté extérieurement en manière d’angle obtus. — Les serres sont petites, égales; les au- tres pieds sont très-forts, comprimés, dirigés latéralement, terminés par un tarse épineux ; les troisième et quatrième paires sont les plus longues de toutes. — Lepost- abdomen présente , dans l’un des sexes, au moins quatre segments bien distincts. A. PLAGUSIA SQUAMOSA. Lamck., Hist. des Anim. sans vert., 1. V, p. 247.— Larr., Encycl. méth., t. X, p. 145. — Grapsus squamosus, Bosc, t. I, p. 203.— Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VI ,p. 73. — Cancer squa- mosus, HErgst, t. 1, p. 260, pl. 20, fig. 4113.— Enw., op. cit. ,t. II, p. 94. — Long. 2 pouc. — La carapace est hérissée de chaque côté par quatre épines; son des- sus est d’un rougeûtre clair, ponctué de rouge sanguin, et parsemé de tubercules bordés de cils noirâtres, avec l’extrémité grise ; l’arête transverse et arquée, formée par la partie supérieure de la cavité buc- cale , est tridentée de chaque côté au-des- sous des yeux, avec trois lobes intermédiai- res tronqués, et dont les latéraux sont plus larges et tridentés. Les pattes sont parse- mées de taches d’un rouge sanguin, et sur la tranche supérieure de leurs derniers ar- ticles elles présentent des poils grisâtres, trés-serrés ; les serres sont courtes, sillon- nées par des poils grisâtres. — Se trouve dans la Mer-Rouge et l'Océan Indien. 2. PLAGUSIA DEPRESSSA. Larr., Encycl.,meéth.,t. X, p. 447.— Desm., Consid. gén. sur les Crust., p. 126. —Plagusia immaculata, Lamcx., Hist. des Anim. sans vert.,t. V., p. 247.—Grapsus depressus, LaTR., Hist. nat. des Crust. et des Ins.., t. VI, p. 66. — Enw., op. cit., t. 11, p. 93.— Cancer depressus, HerBsr, pl. 3,-fig. 35. — Fapr., Suppl., 343.— Long. 2 pouc. — La carapace, qui est tu- berculeuse et graveleuse , avec quatre dents de chaque côté, présente quelques ta- ches d’un rouge sanguin ; les lobes frontaux sont peu avancés; les serres sont sillon- nées en dessus, noires sur le reste de leur surface , terminées par une main Cvlindri- que, dont les doigts sont en cuiller. Les pat- tes sont aussi d’un rouge sanguin, et à la tranche supérieure de leur derniers articles elles sont hérissées, de même que dans l’es- pèce précédente, de poils grisâtres très- serrés.— Se trouve dans les mers de Chine et dans l’Océan Indien. 3. PLAGUSIA CLAVIMANA. Sega, t. III, pl. 29, fig. 24. — Cancer planissimus, HErgst, pl. 59, fig. 3. — Desm., Considérat. génér. sur les Crust., pl. 44, fig. 2. — Epw., op. cit., t. II, p. 92.— Long. 4 pouc. — La carapace, en dessus, présente divers enfoncemens gar- nis d’un duvet obscur, et des espaces in- termédiaires lisses , d’un jaunâtre pâle, ainsi que le corps, en forme de traits ou de petites lignes inégales ; les trois di- visions frontales sont avancées et dente- lées; les serres, qui sont sensiblement plus longues dans les mâles, sont brusquement terminées par une main renflée , grosse , courte et ovoïde; la tranche supérieure des cuisses et des autres jambes est garnie d’une série de dentelures. — On trouve cette espèce à la Nouvelle-Hollande. A. PLAGUSIA TOMENTOSA. Eow., op. cit. , t. 11, p. 92.— Long. 2 pouc.— Le front est large, au moins aussi large que long. terminé antérieurement par un bord granuleux, courbe et surmonté de deux épines acérées; la carapace est beau- coup plus convexe que dans l’espèce précé- dente ; les mains sont garnies, en dessous, de plusieurs rangées de granules; les pat- tes sont irés-aplaties, pubescentes en des- sous aussi bien qu’en dessus ; celle de la quatrième paire est la plus longue ; l’abdo- men est composé de sept articles chez la femelle, — Habite le cap de Bonne-Espé- rance, GRAPSUS, Lamck., LATR., LeAcH, Epw. ; Cancer, Linn., FABr. La carapace est plane, déprimée, lisse, carrée, à bord antérieur incliné et trans- 5. 68 GR A PSUS. verse ; la partie antérieure latérale du test présentant souvent trois dents ou cré- nelures dirigées en avant; la surface étant , dans quelques espèces, marquée de nombreuses rides transverses sur lesparties antérieures, et obliques sur les régions branchiales. — Les yeux sont recus aux angles-externes dans une cavité transverse, et les antennes sont situées sur le bord in- férieur du front ; les latérales ou‘externes prennent naissance à la base des yeux, et les intermédiaires sont distantes à leur origine, et logées chacune dans une fossette du chaperon. — Les pieds-mâchoires exté- rieurs sont écartés à leur base, avec leur troisième article à bord interne oblique, à bordexterne arrondi et fortement échan- cré à son extrémité. — Les pinces sont égales, assez grosses, renflées et lisses. — Les bras sont comprimés en dessus, et ter- minés de ce côté par une crête. — Les paites sont comprimées, lisses, striées en travers, terminées par un ongle un peu crochu , aigu à sa pointe et épineux sur ses faces; celles de la troisième et de la qua- trième paire sontpluslonguesquelesautres. — L’abdomen est de sept articles dans les deux sexes. Les Grapses, connus dans les Antilles sous les nomsde Crabespeirtset Grabesdes palétuviers, sont des Crustacés très-carnas- siers , trés-agiles, marchant dans tous les sens, mais de préférence de côté ; se soute- nant momentanément sur l’eau sans nager, sans doute à raison de la largeur de leur corps et de leurs pattes, et se tenant sou- vent hors de la mer. Ils sont timides, fuient à l’aspect du danger, et se sauvent en sau- tant à l’eau ; mais ils se défendent coura- geusement quand on les attaque dans le fond de leur gîte; c’est ordinairement dans les fissures des rochers que ces Crus- tacés se tiennent abrités; quelques-uns y fixent leur demeure. Diverses espèces pro- pres à l'Amérique Méridionale sont abon- dantes dansles marais salés,ets’introduisent dans les interstices des arbres morts sur leurs bords ; d’autres fréquentent l’embou- chure des rivières, et il en est qui semble- raient , dit M. P. Roux, vivre en parasite sur les tortues. Les corps morts rejetés sur le rivage composent leur nourriture ordi- naire, qu’ils cherchent en rôdant la nuit et le jour. 4. GRADPSUS CRUENTATUS. Larr., Hist. nat. des Crust., t. VI, p. 70. — Encycl. métk., t. X, p. 448, art. Plagusia. — Lawcr. , Hist. des anim. sans vert. ,t. V, p. 248.— Desx., Consid. génér. sur les Crust., p. 132. Epw.., op. cit., t. Il, p. 85. — Long. 2 pouc.— Les bords latéraux de la cara- pace sont armés de deux denis (y compris celle qui forme l'angle orbitaire ex- terne) : le front est trés-large, presque ver- tical, et occupe la moitié de la largeur de la carapace; la portion postérieure de la carapace est bombée; le bord inférieur des bras est fortement denté; les pinces sont creusées au bout en cuillère ; le bord supé- rieur du troisième article des quatre der- nières paires de pattes présente une dent arquée à son extrémité ; la couleur est rouge piquetée de jaune, avec des taches jaunes circulaires sur les régions branchiales ; les pattes sont jaunes, avec des laches rouges. — Se trouve au Brésil et aux Antilles. 2. GRAPSUS PICTUS. (PI. 4, fig. 3.) Lartr., Hist. nat. des Crust.,t. VI, p. 69. — Encycl. méth., t. X,p. 447, pl. 305, fig. 3. — Lamcox. , Hist. des Anim. sans vert.,t. V, p. 248. Desn.,Consid. génér. sur les Crust., p. 130, pl. 46, fig. 4. — Eow., op. cit., t. Il, p. 86; ejusd., Nouv. Iconogr. du Règne anim. de Cuvier, Crust., pl. 22.— Cancer Tenuicristatus, HERBsT, pl. 3, fig. 33, 34. — Cancer Grapsus, Fagr., Suppl., p. 349.— Long. 2 pouc.— Le front est presque vertical, et sa partie médiane ne présente pas, à beaucoup près, la moitié de la longueur de la carapace ; les bords latéraux sont armés de deux dents minces, courbes ; la carapace est très-apla- tie et moins large que dans l’espèce précé- dente; les régions branchiales sont mar- quées de lignes transversales obliques; la région stomacale est légèrement squam- meuse ; l’épistome est très-grand , lisse et sans crête transversale ; les pattes sont très- longues et trés-aplaties; l’extrémité du bord inférieur de leur troisième article est armée de fortes dents; les pinces sont en cuillère ; la couleur est rouge, avec des ta- ches jaunes irrégulières. — Se trouve aux Antilles, et ordinairement dans les palétu- viers. 3. GRAPSUS STRIGOSUS. Larr., Hist. nat. des Crust., t. VI, p- 70.— Epw., op. cit., t. 2, p. 87.— Can- cer Strigosus, Hergsr, pl. 47, fig. 7.— Long. 2 pouc. !.—La forme générale est entiérement semblable à celle du G. Pic- tus; le front est un peu moins incliné ; les SESARMA. 69 fossettes antennaires sont beaucoup plus larges; l’épistome est très-court et pré- sente de chaque côté une petite crête trans- xersale ; la couleur est rouge et jaune mé- langésirrégulièrement.— Se trouve dans la Mer-Rouge et l'Océan Indien. L. GRAPSUS VARIUS. Larn., Æist. nat. des Crust., t VI, p. 67; Encycl. méth.,t. X, p. 147. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 431. —Epw. , 0p. cit. ,t. 11, p. 88. — Cancer marmoratus, Far. — Syst. ent., t. LI, p. 450.—Herssr, t. I, p. 261, pl. 20, fig. 144.— Long. 16 lig. Larg. 18 lig.— La carapace est presque carrée , avec le chape- ron droit, non incliné, et quatre lobes peu élevés sur le front, desquels les deux mi- toyens sont plus reculés que les latéraux ; on aperçoit trois dents à chaque. angie du test, sur son bord latéral; les pinces sont grosses, lisses, avec les doigts écartés à leur origine, en cuiller au bout, et pourvus de petites dents obtuses sur leur tranche in- terne ; le carpe est dilaté en crête intérieu- rement ; les extrémités des cuisses de tou- tes les pattes présentent, en atrière, une petite crête dentelée ; le corps est varié et comme finement marbré en dessus, d’une couleur brune-rougeûtre sur un fond jaunä- tre ; on aperçoit aussi quelques lignes de la première couleur obliques et parallèles en- tre elles, faiblement indiquées sur les ré- gions branchiales; les pinces sont d’un brun- noirâtre en dessus; les autres pattes sont variées des couleurs du corps, mais moins finement.— Cette espèce se trouve dans la Méditerranée et sur les côtes de France baignées par l'Océan. 5. GRAPSUS MESSOR. Epw., op. cit.,t. II, p. 88.— G. Gai- mardi, Aup., Explicat. des pl. de l’E- gypte, Crust., pl. 2, fig. 3, par Sav, — Long. 4 pouc. — La carapace est lisse et quadrilatère, mais beaucoup plus large que dans l’espèce précédente; le front est très- incliné, peu avancé, et occupe beaucoup plus que la moitié de la largeur de la cara- pace ; les bords latéraux sont entiers, et ne présentent, tout au plus, qu’une seule pe- tite dent en arrière de l’angle orbitaire ex- terne ; le troisième article des pieds-mà- choires externes est moins large que dans le G. Varius, et donne insertion à l’article suivant vers le tiers externe de son bord an- térieur ; les pattes sont de longueur médio- cre, —Se trouve dans la Mer-Rouge et l’O- céan Indien. Pour les autres espèces, voy. Sav. Des cription de l'Egypte , Crust., pl. 5. — Guér. Iconogr. du Règne anim. de Cuvier, Crust., pl. 6. fig. 1, etiet, IL, de l’Hist. nat. des Crust., par M. Milne-Edwards. SESARMA, Say, Epw. ; Grapsus. FaBr.; Cancer, Linx. La carapace est presque équilatérale et très-élevée en avant ;-le bord fronto-orbi- taire en occupe touie la largeur ; les bords latéraux sont droits et le bord pos- térieur trés-long. — Le front est pres- que toujours brusquement reployé en bas, et sa longueur est très-considérable, il dé- passe la moitié du diamètre transversal de la carapace. — Les yeux sont gros et de lon- gueur médiocre; les orbites sont ovalaires, et il existe à leur angle externe un hiatus très-grand, qui se continue avec une gout- tière horizontale située immédiatement au- dessous du bord latéral de la carapace; le bord inférieur de l'orbite est horizontal et dirigé en avant; enfin, il s'élève de la partie interne du plancher orbitaire une dent très-forte qui se dirige vers le front. — Les fossettes anlennaires sont ovalaires transversalement, et l’espace qui les sé- pare est trés-large.— L'article basilaire des antennes exlernes est plus ou moins cor- diforme , et donne insertion à l’article sui- vant dans une échancrure située au milieu de son bord interne ; sa largeur est considé- rable, cependant le front le dépasse latéra- lement. — L’épistome est très-court et très-saillant, il se continue avec le bord orbitaire inférieur, et au-dessous de ce bord on voit une gouttière horizontale, qui vient aboutir à l’angle du cadre buccal; il existe aussi d’autres sillons sur les régions ptérygostomiennes, dont la surface est gra- nuleuse et réticulée ; de plus, elle est divi- sée en petits carrés d’une régularité ex- trême.— Les pieds-mâächoires externes lais- sent toujours entre eux un grand espace vide ayant la forme d’un losange, et leur troisième article, plus long que large, et plus long que le second, est ovalaire et peu ou point tronqué antérieurement; il existe aussi, sur Ja surface de cette portion lamel- leuse des pieds-mâchoires externes, une li- gne saillante, qui se porte obliquement de son angle externe et postérieur à son angle intérieur et interne ; de plus, cette ligne ou crête est garnie de poils, et on remarque un sillon profond prés de son bord externe.— Le plastron sternal est convexe d’arrière en 70 CYCLOGRAPSUS. avant, et, chez le mâle, la portion anté- rieure de la cavité qui recoit l’abdomen est arrondie et entourée d’un petit re- bord. — Les pattes antérieures du mâle sont presque toujours beaucoup plus longues que celles de la seconde paire et terminées par une main forte et renflée; quelquefois il en est de même chez la femelle ; les pattes de la seconde paire, sontmoins longues que celles de latroisième paire, et se terminent, comme toutes les suivantes, par un article styliforme, gros, arrondi, plus ou moins distinctement can- nelé, ordinairement garni de duvet, et presque toujours complétement dépourvu d’épines.— Le second anneau de l’abdo- men dn mâle est presque linéaire, et le dernier est beaucoup plus étroit à sa base que le pénultième, de manière que l’abdo- men présente dans ce point un rétrécisse- ment brusque; chez la femelle, le der- nier article de l’abdomen est trés-petit, et en général logé presque en entier dans une échancrure de l’anneau précédent. Ces Crustacés se trouvent sur les côles de l'Amérique, de l’Afrique et de l’Asie. 4. SESARMA AFRICANA. Enw., op. cit., t II, p. 73. — Long. 4 pouc. — Les bords latéraux de la cara- pace sont droïts et armés de trois dents, dont la dernière est très-petite ; la carapace est très-élevée antérieurement, et présente dans sa moilié postérieure des lignes cour- bes transversales qui, chez le mâle, sont garnies de duvet; le troisième article des pieds-mâchoires externes est presque aussi large que long, et sans échancrure au mi- lieu ; les mains sont à peine granuleuses en dehors.— Se trouve au Sénégal. 2. SESARMA IMPRESSA. Eow., op. cit., 1. Il, p. 74. — Long. 48 lig.— Les bords latéraux de la carapace sont armés de trois dents, dont la posté- rieure est à peine distincte; de plus, ils sont droits, un peu divergens postérieurement, et se terminent en dessus des pattes de la quatrième paire; le front est peu élargi, et ne dépasse pas notablement le troisième ar- ticle des antennes externes : de plus il est presque vertical, et profondément quadri- lobé en dessus; le deuxième article des pieds-mâchoires externes est marqué d’une dépression semi-lunaire longitudinale ; les pinces sont fortes, surtout la gauche. 3. SESAPRMA QUADRATA, Enw., op. cit., t. 11, p. 75. — Cancer quadratus, FaBr., Suppl., p. 345.— Ocy- poda plicata, Bosc, op. cit. , t. I, p. 498. — Oziv., Encycl. méth. , t. VIII, p. 419. —Larr., Hist. nat. des Crust., t. VI, P. 47.— Long. 8 lig. — L’épistome est en- tiérement lisse ; le front est presque verti- cal et à bord droit ; les orbites sont grandes et obliques ; la carapace s’élargit peu à peu en arrière, et est légèrement granuleuse ; les pattes antérieures sont petites, les sui- vantes sont très-aplaties. — Se trouve aux environs de Pondichéry. A. SESARMA PISONII. (PI. 3, fig. 2.) Epw., op. cit., t. 1, p. 76, pl. 49, fig. 4, 5. — Long. 8 lig. — La carapace est dépri- mée et un peu convexe transversalement ; le front est trés-large et presque vertical ; les bords latéraux sont entiers; le troisième article des pieds-mâchoires externes, plus long que le second et ovalaire; les pattes sont longues et trés-comprimées ; le tarse est très-court.— Se trouve aux Antilles. CYCLOGRAPSUS, Epw. ; Grapsus, LATR. Dans ce genre, le corps est beaucoup moins aplati que chez les Grapses, et il est plus large. — Le front est incliné. — Les bords latéraux du test sont élevés, minces et très-courts , et ses parois laté- rales forment d'ordinaire, avec sa face su- périeure, un angle presque droit.— Les or- bites sont dirigées en avant, et présentent presque toujours, au-dessous de leur angle interne, une échancrure large et profonde qui se continue en arriére, avec une gout- tière transversale creusée dans les régions ptérygostomiennes de la carapace, au-des- sous de son bord latéral. — Les fossettes an- tennaires sont bien moins étroites que chez le genre Grapsus, et l’article basilaire des antennes externes est beaucoup moins large. — Les pieds-mâchoires externes ont beaucoup d’analogie avec ceux des Grap- ses; leur troisième article est moins long que le deuxième, aussi large que long, élargi antérieurement et fortement tron- qué à son bord antérieur; une petite crête saillante et pilifère se porte obliquement de l’angle antérieur et intérieur de cet ar- ticle à l’angle postérieur et extérieur de l’article précédent, de manière à former avec elle, du côté opposé, un triangle dont la base est en arrière ; enfin lappendice ex- terne de ces pieds-màchoires atteint pres- que le bord antérieur du troisième article NAUTILOGRAPSUS. 71 de leur tige, et se termine par un appen- dice multi-articulé.— Les pattes diffèrent de celles des Grapses, en ce qu’elles ont le tarse moins gros et ne portent point d’é- pines. Les Crustacés qui composent ce genre sont propres aux mers d'Asie. 1. CYCLOGRAPSUS PUNCTATUS. Epw., op. cit., t. IT, p. 78.— Long. 45 lig.— Le pénultième article de l’abdo- men du mâle est pentagonal; les régions cordiale et intestinale sont bien distinctes et lisses; lesrégionshépatiquessontpiquetées ; les bords latéraux de la carapace sont gar- nis d’un petit bourrelet très-mince ; les or- bites sont trés-incomplètes en dessous; les pattes sont couvertes de petits points brun- rouges ; les tarses sont gros et courts. — Se trouve dans l’Océan Indien. 2. CYCLOGRAPSUS INTEGER. Epw., op. cit., t. Il, p. 79. — Long. 4 lig.— La carapace est rétrécie antérieure- ment; la paroi inférieure de lorbite est bien formée, et séparée de l’angle externe par une échancrure seulement; les tarses sont légérement épineux. — Se trouve au Brésil. 3. CYCLOGRAPSUS SEXDENTATUS. Enw., op. cit., t. Il, p. 79. — Lons. 45 lig.— Les bords latéraux de la carapace sont granulés et divisés de chaque côté en trois dents, dont les deux premières très- larges; la région stomacale est bosselée ; le front est droit; les pattes sont minces; les tarses sont gros et courts.— Se trouve à la Nouvelle-Zélande. H. CYCLOGRAPSUS OCTODENTATUS. Epw., op. cit., t. II, p. 80.— Les bords latéraux de la carapace sont armés de qua- tre dents, dont les deux derniéres sont très- petites ; il existe entre les régions hépatiques et branchiales un sillon linéaire; les orbites sont assez largement ouvertes en dessous, maisne se continuentpasavecune gouttière latérale; le troisième article des pieds-mà- choires externes ne présente pas de crête; les tarses sont légérement épineux.— Ha- bite l’île de King. 95. CYCLOGRAPSUS LATREILLEI. Epw., op. cit., t. IL, p. 80.— Long. À lig.-— La carapace est presque quadrila- tère, très-élevée et armée de trois dents de chaque côté; les tarses sont grêles ; la bou- che est trés-saillante, — Habite l’Ile-de- France. PSEUDOGRAPSUS, Epw. : Grapsus, LaTr., DES. Le corps est épais et la carapace, con- vexe en dessus, est assez reguliérement ar- rondie sur les côtés. — L’article basilaire des antennes externes est presque carré, et se joint au front ; son bord externe est en contact avec une dent verlicale qui s’élève sur le plancher de l'orbite ; le bord interne du second et du troisième article des pieds- mâchoires externes est droit, et ce dernier article, notablement plus large que long, présente au milieu de son bord antérieur une échancrure d’ou naît la tigelle termi- nale.— Le plastron sternal est presque cir- culaire et légèrement courbé d'avant en ar- rière, — Les pattes antérieures du mâle sont très-grosses et beaucoup plus longues que toutes les suivantes, qui sont arrondies et terminées par un tarse velu et compléte- ment dépourvu d’épines. — L’abdomen du mâle ne s'étend pas tout-à-fait jusqu’à la base des pattes postérieures, et son second article est linéaire. 4. PSEUDOGRAPSUS PENICILLIGER. (PL. 3, fig. 8.) Enw., op. cit.,t. [, p. 82.— Grapsus Pe- nicilliger , LaTR., Reégne anim. de Cuvier, dre édit., t. V, p. 16, pl. 12, fig, 4, et 2e édit., pl. 16, fig. 4; Encycl. méth., t. X, p. 448.— Lamcx., Hist, des Anim. sans vert. ,t. V, p. 249.— Desm., Consid. géner. sur les Crust., pl. 15, fig. 4. — Long. 1 pouc.—Les mains sont renflées, sans carênes ou lignes élevées, et garnies de poils qui, sur la face extérieure des doigts, sont très-longs et raides; le front est large et fortement recourbé en bas; les bords latéraux de la carapace sont très-ob- tus, et armés de trois dents courtes et ar- rondies ; les pattes sont arrondies et garnies d’un duvet serré.—S$Se trouve dans les. mers d'Asie. NAUTILOGRAPSUS, Epw. ; Cancer , HEresr , FABR. ; Grapsus, LaTR., Roux. La carapace est presque plane, plus lon- gue que large, et bombée en dessus, — Les régions ne sont pas distinctes. — Le front est avancé, lamelleux et simplement incliné, — Les bords latéraux sont courbes et longs. — Le bord interne du deuxième article des pieds-mâchoires est presque droit, et le troisième article est plus large 72 PSEUDORHOMBILA. que chez le Grapsus varius, mais à peu près de même forme.— Les pattes sont beaucoup plus courtes que chez les Grapses, et les or- ganes générateurs mâles traversent une sim- ple échancrure du bord du plastron sternal. L'espèce type de cette nouvelle coupe générique est le NAUTILOGRAPSUS MINUTUS. Enw., op. cit., t. II, p. 90.— Cancer Mi- nutus, FaBr., Ent. Syst., t. XI,p. 443; et Suppl., p. 343. — Lixn., Mus. ad Fred. 4-6, 94; Itin. W. Goth., tab. 3, fig. 1-2. — Herssr, t. I, pl. 2, fig. 82.— Grapsus Minutus, Larn., Hist. nat. des Crust. K t. VI, p, 68.— Grapsus cinereus, Say, op. cit., p. 99.—Grapsus Testudinum, Roux, Crust. de la Méditerr., pl. 6, fig. 1, 6.— Long. 8 lig. — La carapace est glabre ; on aperçoit une petite dent plusou moins arquée en arrière de l’angle orbitaire externe ; les pattes antérieures sont fortes, les suivantes sont très-comprimées et garnies en dessus d’une bordure épaisse de longs poils; les tarses sont très-courts et épineux en dessus. — Se trouve dans presque tous les parages, et souvent flottant sur le fucus natans, ou sur de grands animaux marins. VARUNA, Enw. ; Grapsus, HerBsT. Ce genre a beaucoup d’analogie avec ce- lui de Grapsus, mais il s’en distingue par l'existence de pattes natatoires. — La cara- pace est très-déprimée et presque quadrila- tère.— Le front est large, droit et tran- chant.— Les orbites sont à peu près ovalai- res; leur bord supérieur présente une fis- sure, leur angle externe est très-saillant, et leur bord inférieur presque nul. — Les an- tennes internes se reploient un peu obli- quement en dehors, et leurs fossettes sont complétement séparées des orbites par l'article basilaire des antennes externes, qui se joint au front. — L’épistome est trés- grand, etles pieds-mâchoires externes se joi- gnent presque ; leur bord interne est à peu près droit, et leur troisième article, très-di- laté en dehors, porte l’article suivant vers le milieu de son bord antérieur, qui est fort large et échancré. — Les pieds-mächoires antérieurs sont grands, etlessuivants, au lieu de se terminer par un tarse gros et cylin- drique, ou styliforme, ent leur dernier ar- ticle large, aplati, cilié sur les bords et de forme lancéolée. — L’abdomen, chez le mêle, est composé de sept articles distincts. La seule espèce connue est la VARUNA LITTERATA. (Pl. 3, fig. 4.) Enw., op. cit., t. Il, p. 95.— Cancer Litteratus, Fasr., Suppl. , p. 342. — Hergsr,t. III, p. 58, pl. 48, fig. 4. — Grapsus Litteratus, Bosc, op. cit. ,t. I, P: 203.— La carapace est un peu piquetée en dessous, et marquée au niet d'un A, formé par les sillons qui séparent les régions branchiales, cordiales, ete. ; les bords laté- raux sont minces et armés de trois dents trés-larges, y compris l’angle orbitaire ex- terne ; on aperçoit une ligne granuleuse sur chaque région branchiale qui s’étend de la base de la dernière dent à l’origine de ja dernière patte, à quelque distance du bord latéral, qui est également mince et granuleux ; le bord antérieur des bras est armé de fortes dents arrondies; les mains sont un peu comprimées; les pinces sont courbées en bas, et un peu en dedans; les pattes des quatre dernières paires sont grandes, aplaties et ciliées sur les bords. — Se trouve dans l'Océan Indien. GONGPLACITES. Caractéres. Garapace quadrilatére ou rhomboïdele, beaucoup plus large que longue, — Front trés-large, occupant pres- que toujours le tiers de la longueur da bord fronto-orbitaire.— Antennes externes horizontales et lorées sur le front.— Qua- trième article des pieds-mâchoires exter- nes s’insérant, en général, dans une échan- crure de l’angle antérieur et interne du troi- sième article. Genres : Pseudorhombila, Gonoplax. PSEUDORHOMBILA, Epw. ; Telphusa, Larr.; Melia, Larr. La carapace est légérement arquée en avant, et entre les orbites et les bords laté- raux il existe une partie assez considérable de son contour, qui se recourbe en arriére; mais sa forme générale est celle d’un rhombe, et son bord postérieur oceupe plus du tiers de son diamètre. — Le corps est trés-épais et trés-élevé antérieurement. — Le front est presque horizontal et divisé en deux lobes tronqués, très-larges. — Les au- tres organes, tels que les yeux, les antennes, l’épistome et les pieds-mâchoiresexternes, offrent la même disposition que chez les Crabes.—Le plastron sternal est beaucoup ATUREES AGENT Tome 1% 1% parte, Crustaces, PL 4°. LA 1. Gonoplax rhomboiïdalis. 2. Telphusa fluviatlis. 3. Pilumnus spimfer. GONOPLAX. 73 plus large que long, et assez fortement courbé d'avant en arrière ; à sa partie posté- rieure , qui est trés-large, on remarque de chaque côté, chez le mâle, un canal d’un calibre assez grand, qui loge les organes de la génération, dont l’origine se voit à la base des pattes postérieures. — Les pattes antérieures sont très-fortes et très-longues chez le mâle. L'espèce type de ce nouveau genre est la PSEUDORHGMBILA QUADRIDENTATA. Epw., op. cit.,t. II, p. 59.— Melia Quadridentata, Latr., Encycl., 1. Xe p. 706.— Long. 2 pouc. — La carapace est presque une fois et demie aussi large que Jongue. et finement granulée en dessus; les orbites sont marquées de deux fissures à leur bord supérieur et d’une à leur bord inférieur ; la portion post-orbitaire du bord antérieur de la carapace est armée de deux fortes dents, dont l’une située vers le mi- lieu , et l’autre dans son point de réunion avec le bord latéral, qui se dirige un peu chliquement en arrière et en dedans; les pattes antérieures sont trés-fortes ; le bord supérieur du bras présente une grosse épine , et un tubercule arrondi et très-sail- lant au bord interne du carpe ; les pinces sont pointues, trés-longues et un peu re- courbées en bas; les pattes suivantes sont grêles et cylindriques; la couleur est rosée. GONOPLAX, Larr., Leacn, Evw. ; Ocypode, LaTr., Bosc; Rhombille et Gonoplax, Lamcx. ; Cancer, FABr. La carapace est déprimée, en forme de quadrilatère transversal, un peu plus large en avant qu’en arrière, ayant, dans le mi- lieu de son bord antérieur, une avance très- marquée ou une sorte de chaperon.— Les yeux sont situés au bout de longs pédoncu- les qui s'étendent jusqu'aux angles exté- rieurs du test; ces pédoncules sont insérés près du milieu de son bord antérieur ; ils se placent dans une gouttière.— Les anten- nes sont découvertes; les extérieures séta- cées, très- visibles, avec leurs trois pre- miers articles beaucoup plus gros que les aulres ; les intermédiaires, bifides à leur ex- trémité, se logent, repliées dans l’état de repos, dans une fossette au-dessous du cha- peron. — Les pieds-mâchoires extérieurs sont rapprochés, ayant leur quatrième arti- cle inséré à langle intérieur et supérieur du troisième, qui est pentagone ettransver- sal. — Les pinces sont allongées chez le mâle ; la droite est un peu plus grande que la gauche, portée sur des bras trés-longs, ayant la main comprimée et non carénée. —Les autres pattes sont généralement grê- les, à articulations anguleuses, la première étant plus courte que la suivante, et la qua- trième la plus longue de toutes.—Ces Crus- tacés, dit M. Roux, ne sortent jamais de l’eau ; ils n’habitent que les grandes pro- fondeurs de trente à quarante mètres. « Parmi les espèces de ce genre que la Méditerranée nourrit dans son sein, nous citerons les suivantes : 4. GONOPLAX RHOMBOIDALIS. (PJ. 4, fig. 4.) Larr., Nouv. Dict. d'Hist. nat., 2° éd., t. XIII, p. 205.— Desm., Consid. gén. sur les Crust., pl. 13, fig. 2. — Roux. Crust. de la Méditerr. , pl. 9, fig. 4 à 9. — Ocy- poderhomboides , LaATr. , Hist. nat. des Crust. et des Ins. (Buffon de Sonnini), t. VI, p. 44. pl. 45, fig. 5.— Ocypode lon- gimana.— Risso, Crust. des env. de Nice, p: 29.— Caneer rhomboïdes, FaBr., Syst. Ent., p. 404, n° 49, et Mantiss. Ins., t. 1, p. 318, n° 20.— La carapace, chez cette espèce, est trés-lisse, luisante, légérement sinuée au milieu, d’un jaune doré nuancé de rose ; les angles antérieurs sont prolon- gés en forme d’épine; le front est en- er, nu, évasé; les yeux sont d’un gris obscur; les pinces sont très - longues, à troisième article muni d’une forte épine; deux autres sur le quatrième, qui est ar- rondi ; le doigt supérieur est mobile, noir au milieu ; l’inférieur, de cette couleur seu- lement vers l’extrémité; les pattes sont aussi armées d’un aiguillon sur leur troi- sième articulation. La femelle différe du mâle en ce qu’elle est moins colorée, et en ce que ses pincessont plus courtes; cette femelle porte ses œufs en juillet. Le jeune mâle n’a que des teintes livides ; il ressem- ble à la femelle. Selon M. Roux, les rochers submergés depuis vingt jusqu’à quarante mètres sont les localités où se tient constamment ce Crustacé. Sa démarche est aisée; il nage avec assez de facilité; il s’approche de Ja surface de l’eau, sans jamais en sortir ; il est très-difficile de se le procurer, à cause des grandes profondeurs dans iesquelles il habite. 2. GONOPLAX BISPINOSA. Leaca, Malac. Brit., tab. 18. —Ocypode 74 MELIA. angulata, Bosc. t. 1; p. 198. — Cancer angulatus, Fagr., Suppl., p. 341. — Les angles latéraux de la carapace sont evan- cés en forme de pointes; une seconde épine, plus petite, en arrière de celles-ci, sur chaque bord latéral de cette carapace ; une épine sur le bras, et une autre à la face interne du corps ; l’extrémité des cuisses des quatre dernières paires ayant aussi une pointe près de leur articulation tibiale.— Cette espèce se trouve sur les cô- tes de France et d'Angleterre. TRAPÉZOITES. Caractères. Point de prolongement cly- péiforme sur les côtés de la carapace; celle-ci terminée antérieurement par un bord fronto-orbitaire très-large et étroit, peu ou point tronqué sur les côtés, à peine tronqué en arrière, et pas très-large. Genres : Trapezia, Melia. TRAPEZIA, Larr., Enw. La carapace est à peu près aussi longue que large, presque carrée, à peine bom- bée, et sans régions distinctes; son bord fronto-orbitaire occupe presque toute sa largeur; ses bords latéro-antérieurs sont courts, presque droits, et dirigés directe- ment en arrière; les bords latéro - posté- rieurs sont obliques et très - longs. — La disposition des yeux et des antennes est à peu près la même que chez les Eriphies; mais, dans quelques espèces de Trapézies, les pieds-mâchoires ressemblent un peu à ceux des Grapses, car le bord interne de leurs second et troisième articles, au lieu de suivre une ligne droite, forme un angle rentrant, de manière que ces organes ne ferment pas entièrement la bouche, et lais- sent entre eux un espace vide ayant la forme d’un losange ; d’autres fois, les pieds- mächoires ne présentent rien de particu- lier, et l'insertion du quatrième article a lieu toujours, comme dans la plupart des genres précédens, par l’angle du troisième article.—Les pattes antérieures sont très- longues et fortes.—Le bras dépasse de beau- coup la carapace, et son bord antérieur est comprimé et dentelé., — La main est plus longue qu’elle, et les pinces sont pointues. — Les pattes suivantes sont de longueur médiocre et arrondies.—-L’abdomen, chez le mâle, est composé de cinq articles. — Ces Crustacés habitent les pays chauds. A. TRAPEZIA DENTIFRONS. LaTr., Encycl.,t. X, p. 695.— Enw., Hist. des Crust., t. 1, p. 428.—Long. 5 lig. — La carapace est aussi longue que large ; le front est armé de quatre dents séparées par des fissures ; les deux médianes courtes et pointues ;les externes larges et tronquées; les orbites sont dirigéestrès-obliquement en arrière ; les pinces sont garnies de grosses dents, et se joignent dans toute leur lon- gueur; la couleur est d’un jaune rougeûtre uni; les pinces sont noires. — Se trouve dans l’Australasie. 2. TRAPEZIA FERRUGINEA. Larr., Encycl.,t. X, p.695.—Enw., 0p. cit., t, 1, p. 249.— 7. Cymodoce, Aun., Sav., Descript. de l'Egypt., pl. 5 , fig. 2.— Loug.10 lig.—Cette espèce diffère de la pré- cédente par son front, qui est inégalement denté ; on y distingue en général six petites dents arrondies ; le bordantérieur des bras est fortement dilaté et dentelé ; les pinces sont faiblement dentelées, et ne se joignent pas dans toute leur longueur ; on apercoit quelques poils sur le bord supérieur des pattes; la couleur est d’un jaune ferrugi- neux.— Se trouve dans la Mer-Rouge. MELIA, Larr., Enw. La carapace est légèrement bombée et presque carrée.—Le bord fronto-orbitaire en occupe presque toute la largeur, et les bords latéraux sont peu courbés. — Le front est large et légèrement incliné.—Les orbitessont dirigées obliquementen dehors, et ne présentent à leur bord supérieur qu’une petite fissure à peine visible. — Les antennes internes se reploient presque. transversalement, et l’article basilaire des antennes externes vient se terminer dans l’hiatus qui existe entre le front et le bord orbitaire inférieur ; le deuxième article de ces appendices est complétement libre et dépasse un peu le front. — Les pattes an- térieures, chez la femelle, sont plus grêies et plus courtes que les suivantes, qui, à leur tour, sont beaucoup moins longues que celles de la troisième paire ; les pattes de la quatrième paire sont les plus longues de toutes, et ont plus de deux fois la lon- gueur de la carapace ; toutes sont cylindri- ques. — L’espèce type de ce genre est la MELIA TRESSELATA. Epw. Op. cit., 1.1, p.431, et Lybia tres- selata, pl. 48, fig. 8-9.— Grapsus tressela- tus, LATR., Encycl., pl. 805, fig. 2. —Long. THELPHEUSA. 5 lig. — La carapace est unieet lisse endes- sus ; son front est divisé en deux lobes tron- qués ; l'angle externe de l’orbite est occupé par une petite dent, et on en aperçoit une seconde située sur le bord latéral, vers le ni- veau du bord postérieur de la région sto- macale ; couleur blanchâtre, avec des lignes rouges; les pattes présentent quelques poils. — Se trouve à l'Ile-de-France. THELPHEUSITES. Caractères. Carapace plus ou moins ova- laire. — Pédoncules oculaires courts, n’at- teignant pas, à beaucoup prés, l’extrémité latérale de la carapace. — Quatrième arti- cle des pieds-mâchoires externes ne s’in- sérant jamais à l’angle externe du pré- cédent, ni se cachant sous sa face interne. Genres : Thelpheusa, Boscia, Trichodac- tylus. THELPHEUSA, Larr., EDw. ; Potamophilus, Larr.; Cancer, BELON ; Gecarcinus, LAMGK. La carapace est déprimée, lisse, ayant la figure d’un cœur tronqué postérieure- ment, avec une impression en H dans son milieu, indiquant la séparation des régions de cette partie. — Les yeux sont écartés. — Les latéraux sont portés sur des pédon- cules courts, gros, et logés dans une fos- sette ovale, transverse. — Les antennes extérieures sont très-courtes et insérées près des pédoncules oculaires, sous lesquels elles sont couchées. Les pieds - mâchoi- res extérieurs sont très-rapprochés, et re- couvrent exactement toute la bouche. — Les pinces sont fortes, de grandeur inégale, et terminées par des doigts allongés finis- sant en pointe, et dentelés au côté interne. — Les pattes de la troisième paire sont les plus longues de toutes, et celles des deux dernières décroissent successivement. —Le post-abdomen ou la queue est divisé, dans les deux sexes, en sept segmens ou tablet- tes; celui des mâles forme un triangle étroit et allongé ; il est ovale, beaucoup plus grand, et recouvre le plastron dans les femelles. Ces Crustacés, auxquels MM. Leach et Savigny avoient donné les noms génériques de Patamobie et de Potamophile, indiquent qu’ils font leur séjour habituel dans les ri- vières; et c’est effectivement le crabe flu- vial de Belon, de Rondelet et de Gesner, 75 qui est le type de ce genre. L'espèce pro- pre à l’Europe méridionale et à quelques autres contrées situées sur la Méditerranée, a joui chez les anciens, et particulièrement chez les Grecs, d’une grande célébrité, à raison des vertus médicinales qu’ilsluiattri- buoient ; il paraît même qu’elle a été l’em- blème de la constellation zodiacale dite le Cancer. Pline, Dioscoride, Avicenne, et plusieurs autres auteurs anciens, en ont fait mention. Elle est représentée sur plusieurs médailles antiques, celles d’Agrigente en Sicile notamment. Au rapport d’Elien, le crabe de rivière prévoit, ainsi que les tor- tues et les crocodiles, les débordemens du Nil, et gagne environ un mois auparavant les hauteurs voisines. Il est trés-commun dans les rivières, et particulièrement dans divers lacs ou cratères d'anciens volcans, À Rome, on le mange dans tous les temps de l’année, etsurtout les jours d’abstinence ; mais, ainsi que pour d’autres Crustacés, on préfére ceux qui viennent de muer, ou qui sont près de cette crise; on les sert alors sur les tables du pape et des cardinaux. Quelques personnes, pour adoucir leur chair, les font périr dans du lait. On les porte au marché attachés avec une corde, mais placés à une certaine distance les uns des autres, afin qu’ils ne puissent pas se ronger ou se dévorer mutuellement. Sui- vant Belon, les caloyers du mont Athos, dans les ruisseaux duquel cette espèce est commune, la mangent crue, sa chair leur paraissant plus savoureuse dans cet état que lorsqu’elle est cuite. Les Arabes nomment ce Crustacé Saraha ; mais, comme ils dési- gnent aussi de la même manière des Ocy- podes du pays, il paroitroit que cette dé- nomination est synonyme de celle de Tour- lourou, donnée par divers voyageurs aux crabes de terre et de rivière. La même espèce s'étend jusqu’en Perse. 4. THELPHEUSA FLUVIATILIS. (PI. 4, fig. 2.) Larr., Encycl. méth.,t. X, p. 563.— Savic., Descript. de l'Egypte, pl. 2, fig.5. — Cancer fluviatilis. — Crabe de rivière, Orxv., Voy. en Egypte, p. 30, fig. 2.— Long. 2 pouc. 1. — Chez cette espèce, qui est très-commune dans le midi de l'Italie, la carapace est large d’environ deux pou- ces, lisse , avec les côtés antérieurs parse- més d’aspérités et de petites rides incisées ; le chaperon est incliné, transversal , re- bordé, un peu concave ;les pattes antérieu- res sont parsemées d’aspérités ; les mains sont fortes, ovales, avec les doigts presque "6 PIEUMNUS. égaux, assez longs, coniques, inégalement dentés le long de leur bord intérieur, et ayant une tache roussâtre. à leur extrémité ; le test est de couleur grisâtre, blanchâtre ou livide, dans les individus vivans, et d’un jaune pâle sur ceux qui sont desséchés. 2. THELPHEUSA INDICA. Enw., op. cit., t. II, p. 43.— LaTR., Encycl. méth., t. X, p. 563. — Guérin, Iconogr. du régn. anim. de Cuvier, Crust., pl. 3. fig. 3.— Ocypoda Aurantia, Bosc, op. cit.,t. 1, p. 495. — Long. 2 pouc.— Le bord latéral de la carapace est armé d’une dent post-orbitaire assez forte, et ne présente ensuite que des vestiges de dente- lures: de plus, on aperçoit une crête éle- vée et droite, qui s'étend d’une dent post- orbitaire à celle du côté opposé; les ré- gions ptérygostomiennes sont lisses ; la cou- leur est brunâtre. — Se trouve sur la côte de Coromandel. 8. THELPHEUSA BERARDII. Aur., Explic. des pl. de l'Egypte, Crust., pl. 2, fig. 6.— Long. 4 pouc.— Les bords latéraux de la carapace sont entière- ment obtus, lisses, et ne présentent aucune dent en arrière de l’angle orbitaire ex- terne ; de plus, ils sont trés-courbes ; la face supérieure de la carapace est bombée, lisse, et sans crête transversale. — Se trouve en Egypte. BOSCIA, Epw. ; Cancer, HERBsT; T'helphusa, Larr. ; Potamia, ibid. La forme de ces Crustacés a quelque ana- logie aveccelle de certaines T'helpheuses.— Le troisième article des pieds-mächoires ex- ternes est rétréci en avantetporte l’article suivant au milieu de son bord antérieur. — Les cavités quirenferment les organes de la respiration s’élévent beaucoup au-dessus de la surface supérieure des branchies, et pré- sentent un grand espace vide, dont les pa- rois sont tapissées d’une membrane tomen- teuse et couverte de végétations. Ces Crustacés sont terrestres, et habi- tent, comme les Thelpheuses, les bords des fleuves. BOSCIA DENTATA. (PI. 5, fig. 4.) Eow., op. cit., t. Il, p. 45, pl. 48, fig. 44-16.— Cancer Fluviatilis, Herssr, t. I, p. 183, pl. 10, fig. 61. — Bosc, op. cit. , 1. L, p. 477. — Thelphusa Dentata , Larr., Encycl. iméth., t. X, p. 564. — Desm., Consid. genér. sur les Crust., p. 128.—Long. 2 pouc.—La carapace, ho- rizontale et lisse en dessus, est large; le front est granuleux sur les bords; les orbi- tes sont entières; les bords latéraux sont tranchans, très-arqués et finement dente- lés ; la portion des régions ptérygostomien- nes voisine de la bouche, est couverte d’un duvet large et serré; les pattes sont comme chez les T'helpheuses. —Se trouve aux Antilles et dans l'Amérique du Sud. TRICHODACTYLUS, Larr., Erw. La carapace, presque horizontale en des- sus, est beaucoup moins large que chez les Thelpheuses. — Le front est large, lamel- leux, et simplement incliné. — Les orbites sont presque circulaires. — Les bords laté- raux de la carapace sont courbes.— Les an- tennes ont à peu près la même disposition que chez les Thelpheuses. — La forme des pieds-mâchoires externes diffère en ce que leur troisième article est presque triangu- laire, avec son sommet dirigé en dedans, et il s'articule avec le suivant par son angle antérieur et externe.— Les pattes ont à peu prés la même forme que chez les genres précédens. La seule espèce connue est le : TRICHODACTYLUS QUADRATA. (PI. 5, fig. 2.) Epw., op. cit. , t. IL, p. 16.— Long. 3 pouc. — La carapace est lisse ; ses bords latéraux sont un peu relevés; les pattes sont médiocres; les tarses sont cylindri- ques, allongés et couverts d’un duvet court etserré. — Se trouve dans les eaux douces du Brésil. PILUMNITES. Ce groupe renferme trois genres : Pi- lumnus, Ruppellia et Eriphia. Les Crustacés qui composent ces genres sont d’une taille médwcre et sont répan- dus presque dans toutes les mers. PILUMNUS, Leacx, LaTr., Epw. ; Cancer, Lixn., FaBr. La carapace, chez ces Crustacés, est tou- jours assez élevée, légèrement bombée, et sans bosselures notables entre ses diverses régions ; son diamètre antéro-postérieur 77 er ,ere V2 > , Tome 1° 7° parte Crustaces PL 5 1. Boscia dentata , 2. Trichodactylus quadrata. 3. Cancer sculpetus . 4 L4 L'HRISMES PILUMNUS. 77 égale en longueur les trois quarts de son diamètre transversal; le contour de sa moitié antérieure est assez réguliérement arqué, et se joint aux bords latéro - posté- rieurs, vers le niveau du bord postérieur de la région stomacale.—Les régions bran- chiales sont assez développées, et onremar- que entre elles et les régions hépatiques une petite rainure courbe, dont la con- vexité est dirigée en avant. — Le front est lamelleux, assez avancé et un peu incliné. — Les orbites sont généralement plus ou moins dentelées, et les bords latéro-anté- rieurs de la carapace sont courts et armés d’épines aiguës. — L'article basilaire des antennes externes n’atteint pas tout-à-fait le front, et n’est guëre plus large à son ex- trémité que le second article, qui est pres- que aussi long que le premier, dépasse le front, et n’est pas encaissé dans l’hiatus in- terne, mais complètement mobile ; le troi- sième article est également assez long, et la tige terminale esttrès-allongée ; elle atteint, en général, le milieu du bord antérieur de la carapace. — L’espace prélabial est pres- que toujours légèrement canaliculé. —Les pieds - mâchoires externes ne présentent rien de remarquable. —Les pattes antérieu- res sont fortes, renflées, assez longues et un peu inégales ; celles des paires suivantes sont médiocres et arrondies ; les secondes sont généralement un peu moins longues que les troisièmes, et celles-ci n’ont guëre plus d’une fois et demie la longueur de la carapace; quelquefois ce sont les pattes de la quatrième paire qui sont les plus lon- gues. — L’abdomen, dans les deux sexes, est composé de sept articles distincts. — Dans toutes les espèces jusqu'ici connues, les quatre dernières paires de pattes et la partie antérieure de la carapace, sinon toute sa surface, sont poilues. Ce genre est répandu dans presque tou- tes les mers. À. PILUMNUS HIRTELLUS. Leaca, Malac. Brit., pl. 42. — Desm., Consid. gén. sur les Crust., pl. 414, fig. 4. — LaTr., Encycl. méth., t. X, p. 425. —EDnw., op. cit.,t. I, p. 417.— Cancer hir- tellus, PENN., t. IV, pl. 6, fig. 45.—Long. 40 lig.— Sur chacun desesbordslatéro-anté- rieurs la carapate présente quatre ou cinq petites dents; les mainsetles carpes sont gra- puleux en dessus et en dehors; le corps est jaunâtre, pâle, mélangé de brun ou de rouge, par des petites taches irrégulières, cette dernière couleur formant quelquefois des bandes sur les pattes; le corps et les membres sont hérissés de poils brunset roi- des.— Se trouve sur les côtes de France et d'Angleterre. 2. PILUMNUS VESPERTILIO. Leacu, Trans. Linn. Soc., t. XI. — Lartr., Encycl., t. X p.475.—DeEsm., Con- sid. génér. sur les Crust., p. 112.— Enw., op. cit., t. I, p. 418. — Cancer vesperti- lio, Fasr., Suppl., p. 338. — Les bords latéro-antérieurs de la carapace sont armés de trois grosses épines, placées sur la même ligne , et présentant au-devant d’el- les une quatrième épine, plus petite, qui est située plus bas, et qui appartient à la région ptérygostomienne ; le bordinférieur des mains est lisse ; le troisième article des pieds-mâchoires externes est profondé- ment échancré à son angle antérieur et in- terne; le corps est entièrement couvert de longs poils bruns et d’un aspect laineux.— Se trouve dans les Indes-Orientales. 3. PILUMNUS TOMENTOSUS. Latr., Encycl.,t. X, p. 425.— Enw., Hist. nat. des Crust., t. 1, p. 418.— Cette espèce diffère du Vespertilio par l’exis- tence des granulations sur toute la partie inférieure de la main, et par la nature des poils qui constituent une sorte de duvettrès- court ; le corps est d’une couleur brun-noi- râtre, et les pinces sont noirâtres. —Habite la Nouvelle-Hollande. 4. PILUMNUS QUOII. Enw., Hist. nat. des Crust., t. \,p. 418. — Long. 4 pouc.— Les épines latérales de la carapace et le front sont comme dans l’espèce précédente; le troisième article des pieds-mâchoires externes est simple- ment tronqué à son angle antérieur et in- terne, et non échancré comme dans les es- pèces précédentes; les pattes antérieures sont très-fortes ; le carpe et la main sont armés d’épines assez grosses ; toute la face supérieure de l’animal est couyerte de poils roux, Courts, très-roides et espacés. — Se trouve à Rio-Janeiro. 5. PILUMNUS PERONII. Epw., Hist. nat. des Crust.,t. 1, p. 419.— Long. 4 lig. — 11 n’existe point d’épine située au-dessous et en avant deë trois épines du bord latéro-antérieur de la carapace, qui sont-très-petites ; la carapace est assez bombée, presque lisse, et présente 78 RUPPELLIA. très-peu de duvet. — Habite les mers de l'Asie. 6. PILUMNUS FORSKALII. Epw., Hist. nat. des Crust. ,t& I, p. 419.— Cancer incanus, Forsx., p. 92. — Long. 4 lig.— La carapace est couverte de poils très-longs, gros, durs et insérés loin les uns des autres ; de plus, elle est as- sez bombée etun peu granuleuse en dessus. 7. PILUMNUS ACULEATUS. Ew. , op. cit. ,t. I, p. 429. — Guér.. Tconogr. du rêg. anim. de Cuvier, Crust., pl. 3, fig. 2.— Cancer aculeatus, Say, Loc. cit., p. 449.—La carapace est armée en des- sus de deux petites épines très-acérées sur chaque région hépatique, près du bord la- téro-antérieur, qui est lui-même armé de trois épines placées sur la même ligne, et d’une quatrième placée plus bas sur la ré- gion ptérygostomienne, près de l’angle or- bitaire externe. — Habite l'Amérique Sep- tentrionale. 8. PILUMNUS SPINIFER. (PI. 4, fig. 3.) Epw., op. cit. ,t. 1, p. 420.— Savrc. , Egypte, pl. 5, fig. 4.— Cancer velu, Rox- DEL. , t. 11, p. 408. — Long. 1 pouc. —Il n’existe point d’épines sur la face supérieure de la carapace ; celles des bords latéro-anté- rieurs sont fortes et trés-aiguës ; les pattes antérieures sont très-épineuses ; les suivan- tes beaucoup plus longues et plus grêles que dans toutes les espèces précédentes: les poils sont longs, fins et rares. — Habite la Méditerranée. RUPPELLIA, Eow.; Cancer, Rupr. Ce genre, établi par M. Edwards, est re- marquable par le bouclier dorsal, qui est un peu courbé, et environ une fois et demie aussi large que long.— Le front est beau- coup plus large que le cadre buccal, mais il n’occupe pas, avec les orbites, la moitié du diamètre transversal de la carapace. — Les bords latéro-antérieurs de la carapace sont moins longs que les bords latéro-posté- rieurs, et se terminent avec le niveau de l’angle génital, et sont armés de dents larges et peu saillantes.— Les orbites sont presque circulaires, et dirigées en haut et en avant.— Les antennes externes sont ex- clues des orbites, et leur article basilaire, grand et placé obliquement, arrive cepen- dant à trés-peu de distance du canthus in- terne des yeux; il se soude au front, par un bord supérieur qui est très-large, et qui portes vers son milieu, la tige mobile de cet appendice, qui est d’une petitesse ex- trême.— Les antennes internes se reploient exactement en-dehors. — L'espace préla- bial est canaliculé, et le troisième article des pieds-mächoires laisse entre le bord an- térieur qui est trés-oblique, et le bout du cadre buccal, un espace qui correspond à l'extrémité du canal afférent de l’appareil respiratoire. Parmi les trois espèces que renferme ce genre, nous citerons : 4. RUPPELLIA TENAX. Epw., op. cit.,t. L, p. 421. — Cancer Tenax, Rupr., Crust. de la Mer-Rouge, pl. 3 fig. 4. — Long. 2 pouc. — Le bord supérieur de l'orbite est marqué de deux fissures séparées par une petite dent , et on aperçoit une fissure à son angle externe, et deux dents à son bord inférieur ; la cara- pace est bombée et légérement granuleuse en avant, lisse et légèrement bombée en ar: rière ; le front est armé de six dents arron- dies et à peu près équidistantes, dont les externes moins saillantes que les autres oc- cupent l’angle du bord orbitaire supérieur ; les bords latéro-antérieurs de la carapace sont armés de quatre ou cinq denis aplaties, très-larges et à peine saillantes; le bord an- térieur du troisième article des pieds-mä- choires extérieurs externes est échancré au milieu ; les pattes antérieures sont grosses, arrondies, et trés-inégales dans les deux sexes; les mains sont granuleuses, — Se trouve dans la Mer-Rouge. 2. RUPPELLIA ANNULIPES, Eow., op. cit., t. 1, p. 422. — Long. 40 lig. — On n’apercçoit pas de fissures, ni de dents, aux bords orbitaires supérieur et inférieur ; le front est trés-incliné, assez profondément dentelé, et creusé d’un pe- üt sillon transversal; les bords latéro-anté- rieurs de la carapace présentent une pe- tite crête horizontale; les pattes antérieu- res sont lisses. La couleur de cette espèce est blanchâtre , avec des bandes rosées sur les pattes. — Patrie inconnue. ERIPHIA, Larr., Epw. ; Cancer, Fasr., HERrBsr. La carapace est en forme de cœur, tronquée postérieurement, avec ses côtés et son bord antérieur épireux; sa longueur dépasse de beaucoup les deux tiers de sa f dé 76 re Tome 1°° 1 T° parte. Crustacés PL’, .1. Eriphia lœvimana, 5. Atelecvelus cruentatus . 2. Xantho rivulosus. 4. Thia polita, >. Platwomchus bipustulatus . CANCER. 79 largeur ; son bord fronto-orbitaire occupe plus de la moitié et quelquefois même plus des trois quarts de sa largeur, et ses bords latéro-antérieurs, dirigés presque directe- ment en arriére, ne décrivent qu’une fai- ble courbure, et ne se prolongent que peu. — Les yeux sont écartés, portés sur des pé- doncules courts, et logés dans une fossette. — Les antennes extérieures sont longues, distantes de l’origine des pédoncules oculai- res, etinsérées près du bord antérieur de la carapace ; les inférieures sont entièrement découvertes. — Les pieds-mächoires exté- rieurs sont rapprochés. — Les serres sont grosses et inégales. — Les pattes sont médio- crement fortes, un peu comprimées, parse- mées de poilsroides,etterminées par des on- gles presque droits, striés. 4. ERIPHIA SPINIFRONS. Savic. , Descript. de l'Egypte, Crust., pl. 4, fig. 7.— Desm., Cons. gén. sur les Crust., pl. 44, fig. 1.— Cancer Spinifrons, Herssr, pl. 44, fig. 5.— Farr., Suppl., p. 339. — Long. 2 pouc. — La carapace, chez cette espèce, est à régions peu dis- tinctes ; elle est garnie, en avant, de quel- ques petites lignes transversales de den- telures; le front est divisé en quatre lo- bes hérissés d’épines; les bords orbitaires sont épineux; les bords latéro-antérieurs de la carapace sont armés d’une série de cinq ou six dents, dont les trois ou quatre antérieures sont grosses et dentelées sur le bord ; les mains sont couvertes en-dessus et en dessous de gros tubercules arrondis ; les pinces sont à dentelures tranchantes.— Se irouve sur les côtes de France. 2. ERIPHIA GONAGRPA. Epw., op. cit., t. L, p. 426, pl. 46, fig. 16-47. — Cancer gonagra, FaBr., Suppl, p. 337. — Long. 4 pouc. — La ca- rapace est à régions bien distinctes, inégale et armée de tubercules pointus en avant; le bord fronto-orbitaire occupe plus des trois quarts de son diamètre transversal ; le front est divisé en quatre lobes, dont les deux médians sont avancés et tronqués; de plus, on aperçoit deux fissures sur le bord supérieur de l’orbite, et une dent aiguë à son angle externe; les bords latéro-anté- rieurs sont armés de cinq ou six dents spi- niformes; les pattes extérieures sont gar- nies de tubercules arrondis et déprimés ; la couleur est jaunâtre mêlée de rouge et de violet; les pinces sont brunâtres. — Se ut sur les côtes de l’Amérique du Sud. 3. ERIPHIA LÆVIMANA. (PI. 6, fig. 4.) Larr., Coll. du Mus.— Guér., Icon. du régne anim. de Cuvier, Crust., pl. 5, fig. A. — Cette espèce a beaucoup d’analogie avec l’E. Spinifrons; mais elle en diffère en ce que la carapace est beauconp moins élargie ; en ce que le front est plus incliné et armé d’épines moins longues ; en ce que les bords latéro-anterieurs se dirigent pres- que directement en avant et ne présentent qu’une série de cinq ou six tubercules poin- tus et isolés; et en ce qu’il n’existe à la face supérieure et externe des pattes antérieu- res, ni éjines, ni tubercules. — Se trouve à l'Ile-de-France. DEUXIÈME TRIBU. LES ARQUÉS, LATREILLE. Caractères. Gette tribu diffère de la pré- cédente en ce que les espèces qui lacompo- sent, au lieu d'offrir un post-abdomen, composé de sept tablettes, n’en présentent ici, ou dans cette tribu, que cinq, c’est-à-dire que deux sutures de ces tablettes s’effacent, du moins au milieu dans les mâles, de sorte que leur queue ne présente distinctement que cinq tablettes; celle des femelles en a sept d’ordinaire.-—Tous les pieds sont à nu, et aucun d’eux n’est terminé en nageoires. — La cavité buccale est carrée supérieure- ment.— Le test est plus arqué en avant que celui des derniers genres du groupe précé- dent, et le bord antérieur est presque en ligne droïte. — Ses contours dessinent un segment de cercle tronqué à sa pointe, c’est-à-dire à la jonctien du test à la queue. Nous avons partagé cette tribu en deux groupes. CANCÉRITES. Point de prolongement clypéiforme sur les côtés de la carapace, qui est beaucoup plus large que longue, arquée en avant, et fortement tronquée de chaque côté dans sa portion postérieure. Genres : Cancer, Carpilius, Zozimus, Lagostoma, Xantho, Chlorodius, Pano- peus, Ozius, Pseudocarcinus, Etisus, Pla:- tycarcinus, Atelecyclus, Pirimela. CANCER, Linx., Fage., LATR., Epw. ; Carpilius, Lracx. La carapace est très-large, presque tou- jours au moins une fois et demie aussi 80 CANCER. large que longue, assez régulièrement ova- laire, et très-convexe en-dessus. — Les bords antérieurs et latéraux forment une ligne courbe, trés-régulière, qui, de chaque côté, se courbe en arrière ou en dedans, de manière à décrire plus que la moitié d’une ellipse, dont le contour semble se continuer sur la partie postérieure des re- gions branchiales, pour aller gagner le ni- veau de la région intestinale. —Le front est large, très-incliné, et peu saillant ; toujours il est divisé sur la:ligne médiane par une fis- sure ou une petite échancrure, et souvent il paraît quadrilobé , à cause de la saillie que forme sa partie moyenne ainsi que les angles externes. —- Les bords latéro-anté- rieurs de la carapace sont très-larges et généralement tranchans; ils se dirigent presque directement en dehors, puisse re- courbent en arrière, et enfin reviennent en-dedans vers leur extrémité postérieure. — Les bords latéro-postérieurs sont très- courts, et forment avec le bord postérieur un angle très ouvert.—Les diverses régions de la carapace sont généralement peu dis- tinctes. — Les orbites sont presque circu- laires; on n’y distingue pas d’angle externe, mais la portion externe de leur contour paraît comme tracée par l'existence de trois fissures linéaires et presque parallèles, dont deux sont placées en haut, et une au-dessus du niveau du bord latéral de la carapace ; enfin, au-dessous de leur angle interne, les parois de ces cavités sont interrompues par un hiatus que remplit l’antenne externe. — La région antennaire est large, mais trés-courte. — Les fossettes antennaires sont transverses, et l’épistome presque li- néaire.— L'article basilaire des antennes externes est presque droit, et ne touche au bord inférieur du front que par un angle antérieur et interne. — La tige mobile de ces appendices est extrêmement courte, et s’insère dans l’hiatus du bord orbitaire de manière à pouvoir se reployer dans l’or- bite.— Le troisième article des pieds-mà- choires externes est plus large que long et presque carré; son angle antérieur et in- terne est à peine tronqué , et son bord an- térieur est entier.— Le plastron sternal est presque une fois et demie aussi long que large, et ses bords latéraux sont presque droits. — Le sillon qui loge l'abdomen du mâle est très-profond, et les sutures qui sé- parent les derniers anneaux thoraciques sont presque transversales. — Les pattes an- térieures sont grosses, courtes et disposées de façon à pouvoir s'appliquer exactement contre les régions ptérygostomiennes.—La main présente en dessus une crête plus ou moins tranchante , et les pinces sont canne- lées en-dehors eten-dessus, armées, dans toute leur longueur, de dents comprimées et tranchantes, et pointues à leur extré- mité ; les suivantes sont très-courtes, com- primées , et garnies en-dessus d’une crête tranchante , et d’une rangée de fortes épi- nes, qui s’étend jusqu’à l’insertion du tarse, lequel est court, renflé et armé d’un petit ongle corné.— Chez le mâle, les appendi- ces de l'abdomen de la première paire sont trés-longs et filiformes à leur extrémité, eton n’y distingue ordinairement que cinq articles. A. CANCER ROSEUS. Enw., Hist. nat. des Crust., t. 4, p. 374. — Carpilius Roseus, RüPPELL, 0p. cit., p. 13, pl. 3, fig. 3. — Long. 18 lig. — La carapace est à bords mousses, ovoïde, une fois et deux tiers aussi large que lon- gue ; elle est très-bombée et piquetée par- tout, et l’extrémité de ses bords latéro-an- térieurs ne présente ni tubercule ni tran- che; les crêtes des pattes sont trés-élevées, tranchantes et inégales; leur pénultième article présente une crête à leur bord infé- rieur; la couleur est rougeâtre, avec les pinces noires. — Habite la Mer-Rouge. 2. CANCER INTEGERRIMUS. Law., Hist. des -{nim. sans vertébres, t. 5, p. 273. — La carapace est entourée en avant et sur les côtés d’un rebord mince et tranchant, ovoïde, présentant, sur les régions branchiales, un repli courbe qui se continue vers les bords latéro-antérieurs ; elle est un peu piquetée antérieurement ; les pattes ont des crêtes trés-élevées , tran- chantes et inégales; une crête sur le bord inférieur de l’avant-dernier article des pos- térieures. Chez cette espèce, les régions ptérygostomiennes, qui, au lieu d’être con- vexes, sont ici concaves d’arriére en avant, présentent ainsi une large gouttière transversale, dans laquelle vient se replier la main. — Se trouve dans l’Océan Indien. 3. CANCER MARGINATUS. Epw., Hist. nat. des Crust. ,t. A, p. 275. — Carpilius marginatus, Rupp., op. cit., p. 45, pl. 8, fig. 4.—Long. 40 lig.— La ca- rapace est à limbe latéro-antérieur lamel- leux et tranchant, ovoïde, sans repli ni tu- bercule à l'extrémité du bord latéro-anté- rieur ; le bord inférieur des pattes des qua- tre dernières paires présente une crête ; la CANCER. 8 carapace est de couleur marron, avec une bordure blanchâtre ; l'es pattes sont de cou- leur chair, avec les pinces noires.— Habite la Mer-Rouge. h. CANCER OCYROE. 1 Enw., Hist. nat. des Crust. , t. 1, p. 375. — Henssr, t. IL, pl. 54, fig. 2.— Long. 2 pouc. — La carapace est à limbe la- téro - antérieur Jlamelleux et tranchant, wvoide, mais moins large que dans les es- pèces précédentes et un peu bosselée ; on aperçoit une ou deux fissures au bord latéro-antérieur, qui se terminent par une petite pointe arrondie ; la crête des pat- tes est élevée ; il n’y a point de crête au bord inférieur de leur pénultiéme article ; la couleur est blanchâtre, avec une multi- tude dé pêtites taches jaunes. — Habite les mers d’Asie. 5. CANCER LOBATUS. Epw. , Hist. nat. des Crust..t. I, p. 375. — Long. 9 lig. — Les bords latéro-anté- rieurs de la carapace forment une crête ho- rizontale , tranchante, et divisée seulement en quatre lobes séparés par des sillons li- péaires; la carapace est ovoïde, fortement bosselée en déssus , excepté dans son tiers postérieur, qui est très-rétréci; les mains sont presque lisses, garnies en dessus d’une crête tranchante trés-élevée, et de quel- ques lignes saillantes sur la face externe ; les pinces sont trés-pointuês et cannelées; les pattes suivantes sont courtes, compri- mées, lisses, et garnies en dessus d’une crête tranchante. —- Habite les Antilles. 6. CANCER MAMILLATUS. Enw., Hist. nat. des Crust., t. À, p. 376. — Long. 2 pouc. — Les bords latéro-an- térieurs de la carapace , découpés en six dents, sont arrondis et obtus ; la carapace est ovoide, entièrement couverte de bosse- lures élevées, lisses, trés-nombreuses; le front et les orbites sont beaucoup plus éle- vés que la terminaison des bords latéro-an- térieurs de la carapace ; les pattes sont toutes couvertes de bosselures ; le bord su- ee des mains est presque tranchant. — abite l’Australasie. 7. CANCER SCULPTUS. (PL. 5, fig. 3.) Heresr, t. I, p. 265.—Sav., Descript. de l'Egypte, Crust., pl. 6, fig. 3.— Long. 2 pouc.— La carapace est ovalaire, bom- bée, fortement bosselée, et garnie en dessus de quelques granulations miliaires ; le front est formé de quatre lobes arrondis, dont ANN. les deux médians sont inclinés et avancés ; les bords latéro-antérieurs sont très-cour- bes, granuleux , ne présentent ni dents, ni lobes bien distincts, et se prolongent jus- qu’au niveau du milieu de la région cor- diale ; les bords latéro-postérieurs sont très- concaves ; les mains sont surmontées d’une crête triangulaire contournée sur elle-mé- me, et d’un aspect vermoulu en dehors ; les pinéés sont granuleuses, sillonnées en de- hors, et legèrement creusées sur leur bord préhensible ; les pattes des quatre dernières paires sont comprimées, surmontées d’une petite crête, et garnies en dehors de beau- coup de tubercules arrondis en pointes ; le corps, à sa partie inférieure, est granuleux. Cette espèce, qui est de couleur blanchà- tre, présente quelques poils sur les pattes. — Elle se trouve dans la Mer-Rouge. 8. CANCER LIMBATUS. Enw., Hist. nat. des Crust.,t. 1, p. 377, pl. 16, fig. 44. — Xantho granulosus, Rupp., Crust., pl. 5, fig. 3.— La carapace est ovoïde, bosselée, et couverte de petites granulations miliaires; le front est peu sail- lant et à peine sinueux ; le bord latéro-anté- rieur de la carapace est garni d’une crête horizontale, très-saillante, mince, tran- chante, divisée par deux ou trois fissures, et se continue jusqu’au niveau du milieu de la région cordiale ; les bords latéro-pos- térieurs sont courts et concaves ; les pattes antérieures sont granuleuses en dehors; les doigts sont courts et pointus, le supérieur garni de trois crêtes tranchantes; les pattes des quatre dernières paires sont lisses et surmontées d’une crête tranchante qui s’é- tend jusqu’à l’origine du tarse. — Cette espèce, qui est de couleur jaune, se trouve dans l’Océan-Indien et dans la Mer-Rouge. 9. CANCER SAVIGNYI. Enw., op. cit., t. 1, p. 378.— Cancer, Sav., Descript. de l’'Egyp., Hist. nat., t. II, Crust., pl. 6, fig. 2. Cancer granu- latus, Aun., Explicat. des PL. de l'Egypte. —Long. 10 lig.—La carapace est trés-bom- bée, d’un aspect comme framboisé, et bien moins élargie que dans les espèces précé- dentes. Les granulations dont elle est cou- verte sont entassées les unes sur les autres, et subdivisées en une foule de points arron- dis ; ses bords latéro-antérieurs sont granu- leux, etne sont pas distinctement divisés en lobes ou dents, et ses bords latéro-posté- rieurs sont très-concaves; les pattes sont courtes et toutes couvertes de granulations 3 la couleur est rougeâtre, avec des taches 6 82 CGARPILIUS. brunes et blanches: les pinces sont brunes. — Habite la Mer-Rouge et l’Océan-In- dien. 10. CANCER CALCGULOSUS. Enw., Hist. nat. des Crust., t. I, p. 378. —Long. 6 lig.— La carapace est peu bom- bée et garnie de granulations assez grosses, peu saillantes, et non réunies en groupe, peu bosselée ; les bords latéro-antérieurs sont confusément divisés en quatre lobes un peu arrondis; les pattes sont courtes ; les antérieures sont granuleuses et sans cré- te ; lesautressontcomprimées et surmontées d’une crête dentelée. — Habite la Nou- velle-Hollande. 44. CANCER SPINIMANUS. Enw., Hist. nat. des Crust.,t. I, p. 378. —Long. 4 pouce. :. — La carapace est peu bombée, médiocrement granuleuse , pres- que circulaire, tronquée enarrière et bosse- lée ; les bords latéro-antérieurs sont armés de quatre dents triangulaires, entre les- quelles on remarque desséries de petites es- pèces; les mains sont surmontées d’une crête élevée formée par cinq grosses dents ; les pattes suivantes sont épineuses; la cou- leur est blanchâtre, avec desépines brunes. — Patrie inconnue. 42. CANCER ACANTHUS. Enw., op. cit., t. 1, p. 379. — Long. 4 pouc.— La carapace est ovalaire, très- élargie, fortement bosselée et couverte d’é- pines; le front est peu incliné et divisé en quatre dents; les bords latéro-antérieurs, fortement courbés, se prolongent jusqu’au niveau du milieu de la région cordiale, et sont armés de cinq à six dents hérissées d’épi- nes; les bords latéro-postérieurs sont très- concaves; les pattes sont couvertes d’épi- nes; celles de la première paire ne présen- tent pas en dessus de crête élevée ; le corps est finement granulé en dessous, et couvert en dessus de poils raides. — La patrie de ceile espèce est inconnue. Parmi les Crustacés fossiles qui ont été décrits par M. Desmarest, et qui appar- tiennent à ce genre, nous citerons : Je Crabe de Bosc, Desm., Crust. foss., p. 94, pl. 8, fig. 8et4. — Le Crabe de Leach, p. 9%5,pl. 8, fig. 5et6.—Le-.Crabe Poin- tillé, Desm., Knorr et Walch, Monum. du Délug., t. Y, pl. 46 À, fig. 2 et 3; Desm., pl. 7, fig. 34. —Le Crabe Quadri- lobe , pl. 8, fig. 4 et 2. — Le Crabe aux grosses pinces, Desm. (RumPx., pl. 60, Bg. 3); Desm., pl. 7, fig. 4 et 2. GARPILIUS, Leaca, Eow. : Cancer, Linn., Fazr., Desu. Ce genre a été établi par M. Leach, aux dépens du genre Cancer de Linné. La ca- rapace est ovoïde, trés-bombée ; ses bords latéro-antérieurs sont obtus et terminés en arrière par une espèce de tubercule ar- rondi. — Les pattes sont plus longues que chez la plupart des autres Crabes, et ne sont ni comprimées, ni garnies en dessous d’une crête ; leur dernier article est grêle, très-al- longé et siyliforme. — Les mains sent plus renflées et d’inégale grosseur, et les doigts, plus gros, plus arrondis, sans cannelures, et obtus au bout, sont armés { au moins d’un côté) de deux ou trois gros tubercules arron- dis seulement. — L’article basilaire des an- tennes externes est plus long, plus oblique, et en contact avec le front dans le tiers de sa longueur ; le bord antérieur du troisième article des pieds-mâchoires externes est trés-oblique. A. CARPILIUS CORALLENUS. Enw. , Hist. nat. des Crust., t 1, p. 381.— Cancer corallinus, FABr., Ent. Syst., t. 111, p. 446. — Cancer Floridus, Rumpx., pl. 8, fig. 5.— Cancer Flosculo- sus, SEBA, t. III, pl. 49, fig. 3-5.— Cancer Adspersus, Hergsr, pl. 5, fig. 40.— Cun- cer Maculatus , Larr., Hist. nat. des Crust., t. VI. — Long. 4 à 5 pouc.— Le front est étroit (sa largeur n’excède pas la longueur de l’espace compris entre le plas- tron sternal et le bord antérieur des fosset- tes antennaires) et divisé en quatre lobes, dont les deux latéraux sont arrondis et sé- parés des médians par une échancrure pro- fonde , et dont les deux médians sont à peine distincts l’un de l’autre et trés-avan- cés; à l’angle externe de l'orbite on aper- coit un petit tubercule saillant ; les bords latéro-antérieurs sont arrondis, obtus, non carénés, et terminés par un gros tubercule arrondi situé au niveau de FPangle rentrant du bord latéral de Ja région cordiale. La cloison inter-antennaire est trés-large; l’ar- ücle basilaire des antennes externes esttrès- oblique ; l’épistome est lisse ; le bord anté- rieur du cadre buccal est à peine saïllant et sans tubercule à ses extrémités; le bord an- térieur du troisième article des pieds-mà- choires externes est très-oblique, et son bord postérieur est presque droit; les pattes sont trés-grosses, renflées , et n’ont pas deux fois la Jongueur de la carapace; les pattes de la ZOZYMUS. 83 seconde paire, un peu plus courtes que cel- les de la troisième paire, sont lisses et ar- rondies; leur troisième article dépasse de beaucoup le bord latéral de la carapace; les tarses sont cylindriques et plus longs que l’article qui les précède; la couleur de cette espèce est d’un rouge-jaunâtre, avec des vergetures jaunes; les pinces et les ongles sont de couleur brune. — Se trouve aux Antilles. 2. CARPILIUS MACULATUS. Epw., op. cit., t. À, p. 382. — Cancer Ruber, Ruwps., pl. 10, fig. 1. — Cancer Sexatilis, SEBA. p. 3, pl. 19, fig. 8.-—Long. 2 pouc.— Le front est très-large (sa largeur Æxcédant notablement la longueur de l’es- pace compris entre le bord antérieur du front et du plastron sternal), formé de qua- tre lobes, dont les deux latéraux sont arron. dis et séparés des médians par une échan- crure profonde. L’épistome est divisé trans- versalement par un sillon trés-profond. La couleur est d’un jaune pâle, avec quelques taches circulaires d’un rouge intense sur la carapace.— Habite l'Océan Indien. 3. CARPILIUS CONVEXUS. Epw., Hist. nat. des Crust.,t. 1, p. 382, pl. 46, fig. 9, 10.— Rupr., Crust. d'E- gypte, pl. 3, fig. 3. — Cancer Convexus, -Forskaz, Descript. des Anim., p. 88. — Long. 3 pouc. -- Le front est assez large et formé de quatre lobes, dont les deux latéraux sont presque droits et les deux médians presque confondus et peu saïllans ; la carapace est beaucoup plus convexe que dans le €. Corallin; la région hépatique et la portion antérieure de la région stoma- cale sont piquetées; la couleur est jaune, avec un grand nombre de taches irrégu- Bères de couleur orange.—Habite la Mer- Rouge. 4. CARPILIUS VENOSUS. Enw., op. cit., t. I, p. 383. — Long. 6 lig. — Chez cette espèce les bords la- téro-antérieurs de la carapace sont divisés par des replis en quâtre lobes larges, ar- rondis et peu saillans ; la région stomacale est divisée en cinq bandes longitudinales par des sillons, et les hépatiques en trois portions principales, par deux sillons obli- ques qui partent des deux dernières échan- crures du bord latéro-antérieur ; la cara- pace est lisse dans sa moitié postérieure; les pattes sont légèrement comprimées. — La patrie de cette espèce est inconnue. ZOZYMUS, Leacn, Des. , Enw. ; Cancer, Linn., FaBr., LATR. M. Leacha établi, sous le nom Zozymus, un genre de Crustacés qui est extrêmement voisin des deux précédens, et qui ne s’en distingue guères que par la forme des pin- ces, dont l'extrémité est élargie et profon- dément creusée en cuillére ; la forme gé- nérale des espèces qui composent ce genre estun peu moins ovalaire que chez les Cra- bes proprement dits, et les bords latéro- postérieurs de la carapace sont presque aussi longs que les bords latéro-antérieurs, qui, eux-mêmes, deviennent fortement dentelés. Cette nouvelle coupe générique renferme cinq ou six espèces, parmi les- quelles nous citerons : A. ZOZYMUS LATISSIMUS. Enw., op. cit.,t. I, p. 384. — Long. 3 pouc. — La carapace est ovoïde, extré- mement large, assez bombée ; son bord latéro-antérieur est très -long, et bordé d’une crête lamelleuse et entière qui ne se termine point par un tubercule, mais se re- courbe brusquement sur la région bran- chiale; les lobes médians du front sont courbes et très-avancés; les pattes anté- rieures sont fortes ; les pinces sont sans cré- tes ni crénelures sur leur face externe ; on aperçoit une crête élevée tant sur le bord supérieur que sur le bord inférieur des huit dernières pattes. Elle est de couleur rougeâire — Se trouve à la Nouvelle-Hol- lande. 2. ZOZYMUS PUBESCENS. Epw., op. cit., t. I, p. 384. — Long. 40 lig.— La carapace est régulièrement ovoide, bombée, très-large, et couverte de petites granulations pointues; le front est trés-étroit , incliné; les bords latéro-an- térieurs sont très-courbes, épais, granuleux, sans crête ni dentelures, et se prolongent jusqu’au niveau de la région cordiale; les pattes des quatre dernières paires sont ar- rondies dans leur moitié externe, avec le troisième article comprimé et tranchant; le corps, qui est de couleur blanchâtre, est garni d’un duvet très-fin. — Se trouve à l’Ile-de-France. 3. ZOZYMUS TOMENTOSUS. EDw., Hist. nat. des Crust., t. I, p. 385. — Long. 8 lig. — La carapace est ovoïde, très - large, très -bombée, forte- ment bosselée en dessus, et divisée par ur 6, sh XARTHO. grand nombre de sillons linéaires; la région génitale est divisée en trois portions par des sillons nombreux ; les bords latéro-an- térieurs sont granuleux, et divisés par qua- tre fissures qui se prolongent en forme de sillons sur la région ptérygostomienne. la- quelle n’est point granuleuse ; les bords la- téro-antérieurs sont concavés ettrés-Courts ; les pattes sont courtes et couvertes de gra- nulations; le Corps estcouvert d’un duvet noirâtre. — Habite l'Océan Indien. 4. ZOZYMUS RUGATUS. Eow., Hist. nat. des Crust., t. 1, p. 385. — Larr., Collect. du Muséum. — Long. 4 lig. — Cette espèce, observée par M. Edwards, était en trés-mauvais état; elle ressemble beaucoup à la précédente ; mais les granulations de la carapace sont plus fines et plus serrées, et la région gé- nitale n’est pas divisée ; les bords latéro- antérieurs de la carapace sont divisés en quatre lobes arrondis et bien distincts; il y a très-peu de duvet; les pinces sont lisses. 5. ZOZYMUS ÆNEUS. Enw., Hist. nat. des Crust., t. 1, p.385. — Cancer Floridus, Hergsr, t. I, p. 432, pl. 3, fig. 39, pl. 21, fig. 120. — Cancer Æneus, Fagr., Suppl. , p. 335 et 338.— Larr., Hist. nat. des Crust.,t. V,p. 375. —Lamex.. Hist. des Anim. sans vert., t. V, p. 271.— Long. 2 à 3 pouc.— La carapace est médiccrement large, convexe, trés-iné- gale, fortement bosselée, et presque tuber- culeuse à sa partie postérieure ; le front est peu avancé et distinctement divisé en qua- tre lobes; les bords latéro-antérieurs de la carapace ne se prolongent pas au delà du niveau de la région cordiale ; ils sont armés de quatre dents très-larges, comprimées et réunies en manière de crête ; les pattes an- térieures sont tuberculeuses en dehors; les suivantes, sur leur face, sont creusées par des sillons; la couleur de cette espèce est jaune, avec des taches rougeâtres. — Ha- bite l'Océan Indien. LACOSTOMA, Epw. : Cancer, FABr. Ce nouveau genre a beaucoup d’analo- gie, par les espèces qu’il renfere, avec les Zozymes; mais ce qui les en distingue, ainsi que de tous les autres Crustacés de la même tribu, c’est l’existence d’une échan- crure large et profonde vers le milieu du bord antérieur du troisième article dés pieds-mâchoires externes.— Leur carapace est un peu ovoïde et bombée dans tous les sens. — Le front est incliné et les bords la- téro-antérieurs très-recourbés en arrière. — L'article basilaire des antennesinternes est remarquablement saillant, et l’article basilaire des antennes externes n’arrive pas tout-à-fait jusqu’au front.— Les pattes antérieures sont comprimées, inégales, ét leurs pinces sont creusées en cuillère ; les pattes suivantes sont courtes, comprimées ®t épineuses en dessus. LAGOSTOMA PERLATA Epw., Hist. nat. des Crust., t. X, p. 387. — Cancer Perlatus, Herssr, t. 1, pl. 21, fig. 122. ibid., Cancer Daira, t. VII, pl. 35, fig. 2. — Cancer Variolosus , FaBr., Suppl., p. 338. — Long. 45 lig. — Chez cette espèce, la carapace est ovalaire, très- bombée, et couverte de gros tubercules pi- siformes ; les lobes médians du front sont petits, saillans et arrondis; les bords latéro- antérieurs de la carapace sont garnis d’une douzaine de tubercules dentiformes, et ils se prolongent jusqu’au niveau de la partie postérieure de la région cordiale ; les pattes antérieures sont tuberculeuses ; les suivan- tes sont garnies en dessus @e poils assez longs et hérissées d’épines, excepté sur le tarse, qui ne présente pas de dentelures no- tables; la face inférieure du corps est lisse. — Cette espèce. qui est de couleur brunà- tre, habite l’Océan Atlantique, et paraît se rencontrer quelquefois sur les côtes de Ja Bretagne. XANTHO, Leacn, Desm., Enw.; Cancer, Linx., Fasr. Chez les espèces qui composent cette coupe générique, la carapace est très-large, jamais régulièrement ovoïde, et presque pas bombée ; sa surface est entièrement ho- rizontale transversalement, et n’est courbée dans le sens de sa longueur que dans sa portion antérieure. — Le front est avancé, lamelleux, et presque horizontal ; une fis- sure étroite le divise en deux lobes, dont le bord est plus ou moins échancré au mi- lieu.— Les orbites sont semblables à celles des Crabes. — Les bords latéro-antérieurs de la carapace se prolongent, en générai, bien moins en :rrière que dans les genres précédens, et n'arrivent ordinairement qu’au niveau du milieu de la région géni- tale, de manière que la portion antérieure XANTHO. 63 de la carapace n’est guère plus étendue que la portion postérieure. — Les bords laté- ro - postérieurs sont presque toujours longs, droits, et dirigés beaucoup moins obliquement en dedans que dans les genres précédens.— Les fossettes antennaires sont étroites , transversales et séparées par une cloison mince.— L’article basilaire des an- tennes externes est placé comme chez le genre Zozyme, mais il est généralement plus court. — Le plastron sternal est ova- laire.— Les pattes antérieures sont fortes, inégales, chez les mâles,— Les pinces sont tantôt pointues, tantôt arrondies, mais ja- mais creusées en cuillère ; elles sont noires ou d’un brun foncé; les pattes suivantes sont médiocres , plus ou moins compri- mées, et terminées par un tarse trés-court et armé d’un petit onglet corné. — L’abdo- men chez la femelle présente sept segmens, tandis que chez le mâle il n’est couposé que de cinq. Les espèces qui composent ce genre sont. repandues dans toutes les mers. 4. XANTHO HIRTISSIMUS. Epw. , op, cit., t. 1, p. 386. — Rupr., op. cit., pl. 4, fig. 8. — Long. 7 lig. Larg. 7 lig. — La carapace est granuleuse, et trés-fortement bosselée dans toute son éten- due; la région cordiale et la portion posté- rieure des régions branchiales sont bosse- lées et sillonnées comme les parties anté- rieures de la carapace ; la forme est presque ovoïde ; les bords latéro-antérieurs de la ca- rapace sont irés-courbes et divisés en qua- tre lobes obtus ; les bords latéro-postérieurs sont très-concaves, les régions ptérygosto- miennes sont granuleuses et creusées de pe- tits sillons qui se continuent avec les échan- crures des bords latéro-antérieurs ; les pat- tes sont médiocres el comprimées ; le corps est entièrement couvert de poils roides. — Cette espèce habite la Mer-Rouge. 2. XANTHO RUFOPUNCTATUS. Enw., op. cit., 1. 4, p. 389. — Long. 1 pouc. — La carapace est granuleuse et en- tiérement bosselée , comme dans l’espèce précédente, mais beaucoup moins ovôïde ; les sillons de la carapace sont très-profonds, trés-larges et lisses ; les bords latéro- antérieurs sont divisésen cinq grosses dents et arrondis ; les bords latéro-postérieurs sont presque droits; les régions pterygos- tomiennes sont granuleuses, maïs sans sil- Jons notables; les pattes sont très-nodu- leuses et granuleuses, de couleur blanche, avec des taches rouges. —Se trouve à l’Ile- de-France. 3. XANTHO ASPER. Eow., op. cit.,t. I, p. 390. — Rupr., op. cit., pl. 5, fig. 6. — Long. 5 lig. — La carapace, comme dans les espèces précé- dentes, est granuleuse et bosselée partout, mais beaucoup moins large; les bords la- téro-antérieurs sont très-courts et divisés en quatre dents, hérissées à leur extrémité d’une série d’épines carrées; les pattes an- térieures sont comprimées, et garnies de plusieurs rangées de tubercules granuleux ; les suivantes sont lisses. — Habite la Mer- Rouge, Æ. XANTHO SETIGER. Epw., op. cit., t. 4,p. 390.— Long. 5 lig. — La carapace est entièrement granu- leuse, et fortement bosselée en avant, mais sans bosselures ni sillons notables sur la région cordiale et la portion correspon- dante des régions branchiales; les bords latéro - antérieurs sont très - courbes et divisés en quatre lobes à peine distincts ; les bords latéro-postérieurs sont concaves ; les pattes antérieures sont assez grosses et très-granuleuses ; les pinces sont pointues, tranchantes et cannelées en dehors; le corps est couvert de poils. — Habite les Antilles. 5. XANTHO SCABER. Eow. , op. cit., t. 1, p. 390. — FaBr., Suppl., p. 336. — Hong.10 lig. — La ca- rapace est comme dans les espèces précé- dentes , mais moins large, et ses bords laté- ro-postérieurs sont droits; les mains sont plus grosses, et les pinces sans cannelures distinctes. — Habite les îles de la Sonde. 6. XANTHO LAMARCKIT _ Epw., Hist. nat. des Crust.,t. 1, p. 391. — Long. 4 lig. — La carapace est presque lisse dans sa moitié postérieure, et un peu plus large que dans l’espèce précédente ; les dents latéro-antérieures sont plus poin- tues; les mains sont très-granuleuses, et creusées en dehors de deux sillons longitu- dinaux trés-profonds. — Habite l’Ile-de- France. 7. XANTHO. VERMICULATUS. Epw., op. cit., t. 1, p. 391. —- Cancer Vermiculatus, Lamcex.,Hist. nat. des Anim. sans vert., t. V, p. 271.— Long. 2 pouc.-- La carapace est à peine bombée, fortement bosselée, et présentant sur chaque bosse- lure un grand nombre de tubercules réu- 86 XANTHO. pis entre eux, de manière à former des lignes élevées et découpées de chaque côté, qui s'unissent à leur tour et donnent à la carapace l'aspect d’une substance ver- inoulue; les bords latéro-antérieurs sont divisés en quatre lobes à dentsiriangulaires dont les bords sont dentelés; les bords la- téro-postérieurs sont concaves; le front est trés-incliné, et on apercoit, vers le milieu du bord antérieur du troisième ar- ticle des pieds-mâchoires, une échancrure étroite et profonde; les pattes sont ver- moulues en dessus et en dehors; celles de la première paire sont médiocres et arron- dies en dessus; les pinces sont sillonnées ; les pattes des quatre dernières paires ont leur bord supérieur tranchant et poilu, de couleur blanchâtre. — La patrie est in- connue. 8. XANTHO REYNAUDII. Epw. , op. cit., t. 1, p. 392.— Long. 4 pouc. 1. — La carapace offre des régions très-distinctes et bosselées, de plus elleesttu- berculeuse dans toute son étendue, peu con- vexe, fortementtronquée en arrière, etcou- verte de tubercules peu saillans ; le front est divisé en deux lobes sinueux et tronqués; les bords latéro-postérieurs ne dépassent que de peu le niveau de la région stoma- cale ; ils sont armés de quatre grosses dents triangulaires et tuberculeuses ; les bords latéro-postérieurs sont un peu concaves et trés-longs; les pattes antérieures sont renflées et couvertes, en dedans comme en dehors, de gros tubercules arrondis; les pinces sont pointues; les pattes suivantes sont grêles, assez longues, et portentsur le bord supérieur de leur troisième article une série de six à sept grosses dents; la face inférieure du corps est gra- nuleuse ; la couleur est rouge mélangé de jaune et de blanc. — Se trouve dans l'Océan Indien. 9. XANTHO PERONII. Epw., op. cit.,t. I, p. 392. — Long. 4 lig. — La carapace est à régions peu distinctes , et peu ou point tuberculeuse dans sa moitié postérieure ; les pattes an- térieures sont grosses, et couvertes en de- hors de tubercules pointus; celles des quatre dernières paires Sont hérissées d’é- pines. — Habite la Nouvelle-Hollande. 10. XANTHO IMPRESSUS. Epw., op. cit.,t. I, p. 393. — Cancer Impressus, Lam., op. cit.,t. V, p. 272. — Long. 3 pouc.— £a carapace n’est presque pas bombée, et est couverte de bosselures dont la surface est inégale et piquetée ; le frônt ést peu incliné et divisé en quatre lo- bes arrondis, dont les deux médians sont grands et saillans, et les deux latéraux trés petits; les bords latéro-antérieurs pren- nent naissance beaucoup au-dessous du ni- veau de l'orbite ; ils ne se prolongent pas au delà du niveau du milieu de la région génitale, et ils sont divisés én quatre gros lobes arrondis; les pattes antérieures sont courtes, grosses el piquetées ; sur le bord interne du carpe est un gros tubercule bi- lobé ; les mains ne présentent ni tubercules ni épines ; les pinces, sont pointues et ar- rondies au bout ; les pattes des quatre der- nières paires sont arrondies en dessus ; de couleur jaune lavée de rouge.—Se trouve à l’Ile-de-France. 11. XANTHO LIVIDUS. Epw., op. cit. , t. I. p. 393.—Lam., op. cit. ,t. V,p. 272. — Long. 3 pouc. — La face supérieure de la carapace est notable- ment bombée ; le bord inférieur du hiatus de l’angle interne de lorbite s’avance jus- qu’au niveau du quatrième article de l’an- gle externe ; les bords latèro-antérieurs de la carapace sont divisés en quatre dents; les pattes antérieures sont médiocres ; la main est arrondie en dessus; le bord supérieur des pattes des quatre dernières paires est arrondi, garni d’un grand nombre de petits tubercules, et trés-poilu; la couleur est rougeàtre.— Habite l'Ile-de-France. 12. XANTO FLORIDUS. Epw., op. cit., t. 1, p. 394. — Xantha Florida, LEeacn, Malac., pl. 11.— Xan- tho Poressa, Lracx. — Long. 2 pouc. — La face supérieure de la carapace est ho- rizcntale transversalement et à peine cour- bée d’avant en arriére; les bords latéro- antérieurs sont armés de quatre gros lu- bercules dentiformes et presque triangu- laires ; les pinces sont arrondies et ne pré- sentent aucune trace de cannelures. La carapace est large et assez fortement bos- selée dans toute sa moitié antérieure; le front est légèrement incliné, peu saillant et presque droit; les bords latéro-anté- rieurs sont courbes, et atteigent presque le niveau du bord antérieur de la région cordiale ; les pattes antérieures sont ren- flées et trésgrosses ; les suivantes sont courtes, arrondies, et garnies de poils sur le bord supérieur de leur troisième arti- cle ; de couleur brun rougeâtre, avec les XANTIIO. 87 pinces noires. — Se trouve très-communé- ment sûr nos Côtes. 43. XANTHO RIVULOSUS. (PI. 6, fig. 2.) Risso, Crust. de Nice, 1. 1, p. 14.—Roux, Crust. de la Méditer., pl. 35, fig. À etsuiv. — Enw., Hist. nat. des Crust., p. 394.— Long. 4 à 2 pouc. — La carapace est ordinairement d’un vert pâle ou jaunâtre, tachetée de pourpre, de brun ou de vio- let ; elle est régulièrement traversée, dans plusieurs sens, par des impressions longitu- dinales peu profondes; ses bords latéraux sont pourvus de quatre dents obtuses dont les trois dernières sont les plus fortes; le front est coupé en ligne droite; les pinces sont grosses, épaisses, glabres, munies d’un ou quelquefois de deux tubercules chez les vieux individus : la droite ordinaire- ment plus grande que la gauche; les doigts sont noirs. La femelle offre plus fréquem- ment que le mâle des variétés de couleur, et il est à remarquer, dit M. Roux, que ces variétés ne s’observent que chez les in- dividus au-dessus de huit lignes de lon- gueur; au-dessous de cette dimension, les couleurs sont assez constantes ; les jeunes ont les dentelures latérales de la ‘carapace peu marquées, de même que les impres- sions viscérales ; leurs doigts sont quelque- fois bruns. M. Roux, dans la planche 35 de l’hist. des Crust. de la Méditerr., a fi- guré plusieurs variétés de cette espèce, Les Xanthes rivuleux , selon le mé- me auteur, s’accouplent de bonne heure, et si l’âge auquel les femelles portent déjà des œufs doit déterminer celui auquel le Crustacé a obtenu un accroissement com- plet et parfait, on peut considérer comme extraordinaire la dimension à laquelle il parvient. J’ai sous les yeux, dit l’auteur ci-dessus cité, des femelles de trois lignes de long, chargées de leurs œufs. La re- marque que j’ai faite relativement à la forme peu développée que montre quelquefois l'abdomen chez la plupart des femelles des jeunes Décapodes Brachyures, présente uneexception chez le Xanthe rivuleux , car cette difformité, qui me fait considérer comme stériles les femelles, dans ce cas, s’offre ici à mon observation sur un individu de six lignes de longueur, dimension par conséquent supérieure à d’autres individus portant moins d'œufs. — C’est sous les ga- lets du rivage , dans les creux où l’eau de la mer demeure tranquille, que se tient le Xanthe rivuleux ; il marche lentement, et, lorsqu’on le surprend, il cherche plutôt à se blottir qu’à fuir. IL est commun sur nos côtes ; on le rencontre durant toute la belle saison, portant des œufs verdâtres ou bruns, seion qu’il y a plus de temps qu’ils ont été pondus. 14, XANTHO PARVULUS. Enw., op. cit., t. I, p. 395.— Cancer par- vulus, Fagr., Ent. syst., t. II, p. 451. — Long. 4 lig. — Les bords latéro-antérieurs de la carapace sont minces, tranchans et divisés en quatre lobes tronqués et den- tiformes. et dont la face supérieure de. la carapace est simplement ridée et non bosselée en devant ; la main du côté droit est beaucoup plus large que l’autre , et on remarque a la base de son doigt mobile une dent tuberculeuse extrêmement forte ; la couleur est brunâtre. — Habiteles Antilles et le Brésil. 15. XANTHO HIRTIPES. Epw., op. cit., 1. 1, p. 395.— Larr., Coll. du Mus., Savic., Egypte, pl. 6, fig. 4? — Long. 5 lig. — La carapace est un peu plus bombée que dans le X. rivulo- sus; le front est marqué d’un léger sillon transversal, et la face externe des mains est garnie de plusieurs rangées de petits tuber- cules perlés. — Habite la Mer-Rouge. 16. XANTHO CRENATUS. Enw., op. cit. , t. 1, p. 396. — Long. 40. lig. — La carapace est très-élargie et lisse; le front est divisé en deux lobes la- melleux 1irès-larges, tronqués, età bords presque droits; les bords latéro-antérieurs sont divisés en trois lobes minces et pres- que carrés, suivis d’une quatrième dent triangulaire ; les pattes antérieures sont très-inégales et médiocres ; les pinces sont un peu comprimées et courbées en dedans. et au bas; les pattes suivantes sont gréles. — Se trouve sur les côtes du Pérou. 17. XANTHO GAUDICHAUDII. Epw., Hist. nat. des Crust.,t. 1, p. 396. — Long. 2 pouc. — Le front est peu avancé, trés-étroit, et profondément di- visé en quatre lobes arrondis et trés-sail- lans; la forme générale est semblable à celle du X. Floridus.— Habite le Chili. 18. XANTHO PUNCTATUS. . Enw., op. cit., t. 1, 396. — Long. 4 pouc. — Le front est peu avancé, large, sinueux, divisé obscurément en quatre lobes arrondis et peu saillans ; la carapace est ovoïde , peu large, divisée, sur la région 88 CGHÉORODIEUS. hépatique, par deux sillons qui se conti- nuent avec deux échancrures des bords la- téro-antérieurs; les mains sont amples et lisses. Habite l’Ile-de-France. 49. XANTHO PEANUS. Epw., op. cit., t. I, p. 397. — Long. 4 pouc. +. — Le front est très-avancé , droit, horizontal, et divisé en deux lobes par une petite fissure médiane; la ca- rapace est plane en dessus , sans ré- gions distinctes; les bords latéro-antérieurs sont épais, obtus, très-courbes, se prolon- geant jusqu’au niveau du milieu de la région génitale, et présentant en arrière deux tubercules arrondis dont l’anté- rieur est à peine distinct; les pattes sont presque semblable à celles du X. Floridus, elles en différent seulement en ce qu’il existe une dent à l’extrémité du bord su- périeur du troisième article; la couleur est jaunâtre. — Habite les côtes du Chili, 20. XANTHO ROTUNDIFRONS. EDw., op. cit., t. 1, p. 397. — Long. 40 lig. — Le front est extrêmement avancé, demi-circulaire, sans fissure médiane, et incliné ; la carapace est ovoïde, presque plane; les bords latéro-antérieurs sont épais, obtus, entiers, trés-courbes, et se prolongeant jusqu’au niveau de la région cordiale. 21. XANTHO INCISUS. Epw., op. cit., t. I, p. 397. — Long. 4 pouc. — La face externe des mains est garnie de plusieurs rangées horizontales de petits tubercules ; la carapace est très- large, peu bombée, fortement bosselée, et présentant, sur les régions stomacale et hépatique, plusieurs petites crêtes trans- versales; le front est à peine incliné, et divisé en quatre lobes arrondis dont les deux externes très-petits; les bords latéro- antérieurs de la carapace sont divisés en quatre dents, dont les deux premières ar- rondies et comprimées, et les deux der- nières triangulaires et carénées en dessus; les pattes antérieures sont granuleuses ; la carapace, ainsi que les pattes, présentent quelques poils. — Habite l’Australasie. 22. XANTHO OCTODENTATUS. Eow., op. cit., t. I, p. 398.— Cancer Rumphii. — Guér., Icon. du Régn. anim. de Cuvier, Crust., pl. 2, fig. 4. -— Long. 2 pouc. — La face externe des mains pe présente pas de petits tubercules dis- posés par rangées horizontales ; les bords latéro-antérieurs de la carapace sont armés de dents lrès-fortes, et séparées entre elles par des échancrures très-profondes; la ca- rapace est légèrement bombée, assez forte- ment bosselée près dubord antérieur, etlisse dans sa partie postérieure; le front est à peine saillant et divisé en deux lobes; les pattes antérieures sont médiocres ; le carpe est garni en dedans de deux gros tubercu- les ; les pinces sont généralementcannelées: les pattes suivantes sont très-comprimées et berdées de poils. — Patrie inconnue. 23. XANTH® RADIATUS. Epw., op. cit., t. Ï, p. 398. — Cancer Dodone? Hergssr, t. III, p. 37, pl. 52, fig. 5. — Long. 4 lig. — La face externe de la main est granuleuse, mais ne présente pas de rangées de tubercules; les bords la- téro-antérieurs de la carapace sont comme. festonnés, armés de trois ou quatre petites dents pointues, réunies entre elles par une crête mince ; la face supérieure de la cara- pace est presque plane, lisse, légèrement bosselée en avant, et offrant des régions assez distinctes ; ses bords latéro-postérieurs sont droits; le front est presque droit, et divisé par une fissure médiane à peine vi- sible ; les pattes antérieures sont assez gros- ses; le carpe est armé en dedans de deux tubercules pointus; la main est bordée en dessous comme en dessus d’une crête tran- chante; les pattes suivantes sont très-com- primées.—$e trouve à l'Ile-de-France. CHLORODIUS, Leacx, EDw.;: Cancer, Forska, HERBST. Les Crustacés qui composent cette coupe générique ont beaucoup d’analogie avec le genre précédent; cependant ils s’en distin- guent par leur carapace, qui est générale- ment moins large, et surtout par la disposi- tion de leurs pinces, dont l'extrémité est élargie et profondément creusée en cuil- lére. 4. CHLORODIUS UNGULATUS. Epw., op. cit. , 1. E, p. 400, pl. 46. — Long. 40 lig. — La carapace est à peine bombée, fortement bosselée dans toute son étendue, et peu élargie ; le front est divisé en quatre lobes, maïs cependant presque droit et assez large ; les bords latéro-anté- rieurs sont armés de cinq dents triangulai- res et très-épaisses; les pattes antérieures sont trés-longues, leur troisième article dé- passant le bord de la carapace dans plus PANOPEUS. 89 de la moitié de leurétendue ; les mains sont trés-fortes, inégales, et couvertes de tuber- cules arrondis; les pattes suivantes sont épineuses et poilues; de couleur brun-rouge, avec les pinces noires et bordées de blanc. — Habite l’Australasie. 2. CHLORODIUS AREOLATUS. Epw., op. cit, t. 1, p. 400. — Long. 4 lig.—La carapace est fortement bosselée et perlée; le front est large et divisé en quatre lobes bien distincts; les bords latéro- antérieurs sont courts, presque droits, et divisés en quatre dents trianoulaires ; l’hiatus de l’angle orbitaire inteine est étroit, et peut à peine loger la tige mobile de l’an- tenne externe ; les pattes antérieures sont granuleuses; les suivantes, ainsi que la face inférieure du corps, presque lisses. — Ha- bite la Nouvelle-Hollande. 3. CHLORODIUS LONGIMANUS. Eow., op. cit., t. 1, p. 401. — Long. 6 lig. — Le troisième article des pattes des quatre dernières paires est armé d’épines sur le bord supérieur ; la carapace est apla- tie, un peu bosselée en avant, unie à la partie postérieure, avec ses régions peu marquées; les bords latéro-antérieurs sont à peine courbés: ils ne dépassent pas le ni- veau du milieu de la région génitale, et ils sont divisés en cinq dents pointues, dont la premiére constitue l’angle orbitaire ex- terne ; on aperçoit une échancrure arrondie au milieu du bord antérieur du troisième article des pieds-mâchoires externes; les pattes antérieures, chez le mâle, sont gré- les et extrêmement longues; leur troisième article est plus long que la carapace, et il est armé, sur le bord antérieur, de quatre épines mousses; le carpe présente une épine ; les mains sont très-longues et s’élar- gissent vers le bout; les paites suivantes sont courtes, arrondies, et couvertes de poils dans leur moitié externe.—Se trouve sur les côtes de Porto-Rico. h. CHLORODIUS NIGER. Ruppr., op. cit., p. 20, pl. 4, fig. 7. — Long. 4 lig. — Le troisième article des pattes des quatre dernières paires non épineux; les pattes antérieures sont très- longues, leur troisième article dépassant de beaucoup les bords de la carapace ; celle-ci est presque plane en dessus, et à ré- gions peu distinctes; le front est très-large et presque droit; les bords latéro-anté- rieurs, armés de quatre dents, sont à peine courbés, et se dirigent presque directement en arrière, le grand diamètre latéral de la carapace n'étant guère plus long que le bord fronto-orbitaire ; les pattes sont lisses ; la couleur de la carapace est noirâtre; les pinces sont noires, avec une bordure blanche à leur extrémité. —Se trouve dans la Mer-Rouge. 5. CHLORODIUS EXARATUS. Eow., op. cit., t. 1, p. 402. — Long. 6 lig. — Le troisième article des pattes est non épineux ; celles de la première paire sont courtes, leur troisième article dépas- saut à peine lesbords de la carapace ; la cara- pace est à peine bombée, ettrés-inégale dans sa moilié antérieure ; les bords latéro-anté- rieurs sont armés de quatre dents triangu- laires et courbes; le front est étroit, et formé de deux lobes minces et tronqués ; le bord fronto-orbitaire n’occupe qu’envi- ron la moitié du diamètre transversal de la carapace ; les pattes sont courtes; celles de la première paire sont grosses, renflées et lisses. —La couleur est d’un jaune rougei- tre, avec les pinces noires.— Se trouve sur les côtes de l'Inde. 6. CHLORODIUS SANGUINEUS. Evw., op. cit., t. 1, p. 402. — Long. 4 lig. — Cette espèce présente les mêmes caractères que la précédente, si ce n’est que les bords Hatéro-antérieurs de la cara- pace sont armés de six ou sept dents; la couleur est blanchâtre, mêlée de rouge. — Se trouve dans les mers de l’Ile-de-France. 7. CHLORODIUS EUDORUS. Epw., op. cit., t. 1. p. 402. — Cancer Eudora, Herssr, t. II], pl. 54, fig. 3. — Ne diffère de la précédente que par les bosselures, qui sont plus élevées et plus nombreuses ; et par la forme du front, dont les lobes moyens sont étroits et profondé- ment échancrés, de façon à présenter cha- cun deux petites dents arrondies. — Se trouve à la Nouvelle-Zélande. PANOPEUS, Epw.; Cancer, HErBsT, Say. Ce nouveau genre diffère de celui de Xanthe et de Chlorode, par la carapace, qui est bien moins ovalaire. — Les bords latéro - antérieurs sont minces, dentelés, peu courbés, et ne se prolongent que peu en arrière. — Les bords latéro-postérieurs sont, au contraire, très-longs, et forment avec le bord postérieur un angle presque droit. Ils se distinguent aussi de tous les 90 CZIUS. genres précédens par l'existence d’un hia- tus au bord inférieur de l’orbite, au des- sous de l’angle externe de cette cavité. — €es Crustacés sont propres à l'Amérique. 4. PANOPEUS HERBSTII. Epw. , op. cit. , t. 1, p. 403. — Cancer Panope, Herssr, pl. 54, fig. 5.— Say, loc. cit. , pl. 4, fig. 3. — Long. 2 pouc. — La carapace est à peine bombée et légérement bossèlée en avant; on aperçoit une petite dent à l’angle orbitaire externe, au-des- sus de l’hiatus ; les bords latéro-anté- rieurs sont armés, en outre, de quatre dents triangulaires, comprimées et sail- lantes , avec un petit tubercule au-des- sous de la base de la première ; les pattes antérieures sont grosses et renflées; le bord interne du carpe présente un petit tu- bercule pointu; les pinces sont courtes, fortes et arrondies; les pattes suivantes sont assez minces, lisses, et de longueur médio- cre; enfin, le second segment de l’abdo- men du mâle est à peu près de même lon- gueur que les deux segmensquil’avoisinent; la couleur est jaunâtre, mélangée de vert, avec les pinces noires. — Se trouve sur les côtes de l'Amérique septentrionale. 2. PANOPEUS LIMOSUS. Epw., op. cit., t. 1, p. 404.— Cancer Li- mosa, Say, loc. cit., p. 446. — Long. 2 pouc. — Cette espèce diffère de la pré- cédente par sa carapace, qui est beaucoup plus large, et par ses bords latéro-anté- rieurs, qui sont dirigés moins obliquement en arrière ; par l’épine placée sur la région ptérygostomienne, qui est rudimentaire, et parce que, chez le mâle, le deuxième seg- ment de l’abdomen est beaucoup moins long que les deux segmens qui l’avoisinent, et par ses bords latéraux qui sont droits. — Se trouve sur les côtes de l’Amérique sep- tentrionale. OZIUS , Erw. Ce genre a les plus grands rapports avec les Xanthes ; cependant la carapace est gé- péralement moins large, et les bords latéro- antérieurs moins courbes, ils ne se prolon- gentpas aussi loin en arrière, et n’atteignent que le niveau du milieu de la région géni- tale. La carapace n’est bosselée qu’à sa par- tie antérieure, et ses bords latéro-posté- rieurs sont ordinairement un peu Convexes. — De pius, il existe de chaque côté de l’espace prélabial, et du canal de la cavité branchiale, une gouttière profonde qui fait suite à ce canal, dont le bord interne est trés-saillant, et vient se réunir au bord an- térieur du cadre buccal. — La disposition des antennes, des orbites, des pieds-mâchoi- res et des pattes, est à peu près la même que chez les Xanthes. — L’abdomen, dans le mâle, ainsi que dans la femelle, est composé de sept anneaux parfaitement distincts, et qui ne se soudent pas entre eux. 1. OZIUS TUBERCULOSUS. Epw., op. cit., t. 1, p. 405. — Long. 2 pouc. — La carapace est peu convexe, bosselée etgranuleuse à sa partie antérieure; le front est armé de quatre dents arrondies; les orbites sont dirigéestrès-obliquement en: haut ; les bords latéro-antérieurs de la ca- rapace ne dépassent pas le niveau du mi- lieu de la région cordiale ; les bords latéro- postérieurs sont convexes ; l’article basi. laire desantennes externes esttrés-oblique; leur tige mobile est rudimentaire, et l’hia- tus qui la renferme est trés-étroit; les ré- gions ptérygostomiennes sont granuleuses ; le troisième article des pieds-mâchoires externes est échancré à son bord antérieur: les pattes antérieures sont très-fortes, ren- fées et granuleuses ; les suivantessont cour- tes, cylindriques, et légèrement granulées ; la couleur est brunâtre. — Se trouve dans l'Océan Indien. 2. OZIUS TRUNCATUS. Enw., op. cit. ,t. 1, p. 406.— Long. 1 pouc. :. — La carapace est peu élar- gie, presque plane en dessus, et légéè- rement bosselée en avant; le front est trés-large; les orbites sont sans fissures distinctes ; les bords latéro-antérieurs sont courts ; les régions ptérygostomiennes, les antennes externes, et les pieds-mâchoires. externes, sont à peu près comme dans l’es- pèce précédente; les pattes sont moins for- tes ; la couleur est brunâtre. — Se trouve dans l’Australasie. 3. OZIUS GUTTATUS. Epw., op. cit., t. 1, p. 406. — Long. 2 pouc.—La carapace est ovalaire, à peine bombée, lisse en dessus; le front est pres- que droit; les orbites avec une fissure en dessus et une petite dent à l’angle externe ; les bords latéro-antérieurs sont à peine dé- coupés; du reste, à peu près comme dans les espèces précédentes ; la couleur est jau- nâtre, piquetée de rouge. — Se trouve à la Nouvelle-Hollande. PSEUDOCARCINUS. 94 h. OZIUS FRONTALIS. Epw., op. cit., 1. I, p. 406. = La cara- pace est ovalaire , trés-élargie, presque en- tiérement plane en dessus, un peurugueuse à sa partie antérieure ; le front est cannelé et obscurément divisé en quatre dents’; les orbites sont sans dents à l’angle externé; les bords latéro-antérieurs Sont longs, trés- courbes, et divisés en quatre lobes fort lar- ges, trônqués, et à peine saillans ; l’article basilaire des antennes externes est droit et trés-petit; il n’existe pas d’échancrure au bordantérieur du troisième article des pieds- mächoires éxternes; les pattes antérieures sont trés-inégales, fortes et lisses ; les sui- vantés sont petites et arrondies; d’un brun-jaunâtre, avec les pinces d’un brun . noirâtre. — Se trouve sur la côte de Tran- quebar. PSEUDOCARCINUS, Epw.; Cancer, FaBr., Hénssr, Lam. Les Crustacés qui composent ce genre ont la forme générale des Xanthes.—Leur carapace est légèrement bombée et un peu bosselée près du front, qui est presqué ho- rizontal. —Les bords latéro-antérieurs sont médiocrement courbes, et armés de dents plus ou moins saillantes. —Enfin, la portion postérieure de la carapace est à peu prés de même étendue que l’antérieure , et ses bords latéraux sont droits et dirigés très- obliquement en arriére.— Ils diffèrent aussi des genres précédens par la disposition des antennes externes, dont l’article basilaire est trés-petit, dont le second article atteint à peine le front, et dont le troisième, qui est logé dans l’hiatus ordinaire, ne le rem- plit pas, de sorte que la fossetle antennaire n’est pas complètement séparée de l'orbite ; enfin, la tige terminale de ces appendices, au lieu d’être très-courte, est plus de deux fois aussi longue que son pédoncule. — L'espace prélabial n’est pas canaliculé comme chez les Ozies, et les pieds-mächoi- res externes ne présentent rien de particu- lier.—Les pattes de la première paire sont remarquables par leur grosseur, chez le mâle surtout; elles ont à peu près la même forme que chez’ les Carpilius, mais'sont en - core plus fortes. — Les pinces sont égale- ment arrondies et obtuses au bout, inéga- les, et armées de gros tubercules arrondis, lesquels, d’un côté (en général le droit), ne sont qu’en trés-petit nombre et d’un vo- lume remarquable.—Les pattes suivantes sont assez longues, avec leur dernier arti- cle allongé. — L’abdomen, chez lé mâle, est divisé en sept tablettes bien distinctes. —Les espèces que renferme ce genre ap- partiennént à l’Océan Indien. 1. PSEUDOCARCINUS RUMPHIL. Epw., op. cit., t. 1, p. 408. — Cancer Rumphi, Fasr., Suppl., p. 356. — Long. 3 pouc. — Les bords latéro-antérieurs de la carapace sont armés de quatre dents triangulairesprofondément découpées (l’an- gle orbitaire externe non compris); la face supérieure de la carapace est légérement bosselée, presque entièrement lisse, à ré- gions peu distinctes, et présentant près du front quatre tubercules mamillaires; le front est profondément divisé en deux dents arrondies et saillantes, en dehors desquelles onremarque, de chaque côté, deux petitstu- bercules; les orbites sont marquées d’une fissure au bord supérieur, et présentent deux tubercules arrondis à leur angle ex- terne ; les pattes antérieures sont extrême- ment grosses, renflées et lisses ; le bras est court, avec le carpe très-développé et pres- que globuleux; enfin, la main a à peu près la longueur du diamètre transversal de la carapace; les pattes suivantes sont de lon- gueur médiocre, arrondies et poilues vers le bout.—Se trouve dans la mer des Indes. 2. PSEUDOCARCINUS BELLANGERIT. Epw., op. cit., t: I, p. 409, pl. 44 bis, fig. 40. — Long. 2 pouc. — Les bords la- téro-antérieurs de la carapace sont armés de quatre dents à peine découpées, etayant la forme de lobes tronqués; les tubercules de l'angle orbitaire externe sont moins gros et moins saillans que dans l’espèce précé- dente, et la tige terminale des antennes ex- ternes est plus longue ; couleur de la cara- pace, brunâtre mêlée de jaune; les pattes sont jaunes, et les pinces noires. — Se trouve dans la mer des Indes. 3. PSEUDOCARCINUS OCELLATUS. Enw., op. cit., t. 1, p. 409. — Long. 3 pouc. — Différe du P. Rumphi par le front, qui est plus saillant et divisé en deux lobes tronqués assez larges; la disposition de la carapace est la même que dans le P. Bellangerü ; la couleur de la carapace est jaunâtre, avec une multitude de taches circulaires rouges ; les pinces sont noires; les pattes des quatre dernières paires sont ornées de bandes rouges et jaunes. — Pa- trie inconnue. Li. PSEUDOCARCINUS GIGAS. Epw., op. cit., t. 1, p. 409. — Cancer 92 PLATYCARCGINUS. Gigas, Lam., Hist. des Anim. sans vert. , t. V, p. 272. — Long. 7 pouc. — La cara- pace est légèrement bombée et renflée sur les côtés ; le frontest armé de quatre grosses dents pointues, près de la base desquelles on distingue, sur larégion stomacale, autant de tubercules arrondis; les bords latéro- antérieurs sont obscurément divisés en qua- tre lobes, armés chacun de deux ou trois dents spiniformes; les orbites sont divisées par quatre fissures; les pattes antérieures sont très-grosses; le bord postérieur du bras est épineux ; le carpe est armé en de- dans de deux dents; les pattes des quatre dernières paires sont arrondies, armées d’é- pines sur le bord supérieur du‘troisième article, et recouvertes d’un duvet épais sur les articles suivans ; de couleur jaunâtre mar- brée de rouge ; les pinces sont noires. —Se trouve dans les mers de la Nouvelle-Hol- lande. ETISUS,. Epvw.; Cancer, HERBsr. Ce genre, qui a été établi par M. Ed- wards , différe des précédens par la carapace. qui est moins ovalaire et moins large.— Le front est large, et divisé sur la ligne médiane par une fissure; les deux lobes larges et tranqués qui en forment la partie principale sont séparés par une échancrure profonde de l’angle antérieuret supérieur de l’orbite, qui est arrondi et sail- Jant.—Les bords latéro-antérieurs de la ca- rapace sont fortement dentés. — Les an- tennes internes se reploient presque longi- tudinalement , et l’article basilaire des antennes externes, qui est très-grand, se réunit au front, et présente du côté externe un prolongement qui remplit l’hiatus de l'angle orbitaire interne; enfin, la tige mobile de ces antennes, qui est très-courie, s’insère complétement hors de ce hiatus, au-dessous du front, et plus près de la fos- sette antennaire que de l'orbite. — Les pattes de la première paire sont assez gros- ses, et les pinces, très-élargies au bout et arrondies, sont profondément creusées en cuillère. 1. ETISUS DENTATUS. Eow., op. cit. t. 1, p. 414. — Cancer Dentatus, Herssr, t. 1, p. 186; pl. 41, fig. 66.— Long. 4 pouc. — La carapace est bombée et à régions distinctes; le front est avancé et formé de deux grands lobes apla- Us et tronqués, en dehors desquels est un gros tubercule arrondi, qui occupe l’angle orbitaire interne ; les orbites sontarmées de quatre dents, savoir : une en dessus, une à. l'angle externe, et deux en dessous; les bords latéro-antérieurs sont fortement cour-- bés ; ils atteignent le niveau de la région cordiale, et sont obscurément divisés en quatre lobes, garnis chacun d’une forte dent arrondie et recaurbée en avant; les. deux lobes moyens présentent, en outre, deux ou trois dents plus petites, de manière. que leur nombre total estau moins de huit de chaque côté; les fossettes antennaires sont plus larges que longues; les pattes an- térieures sont médiocres; les mains sont un peu comprimées; les pates des quatre dernières paires sont hérissées en dessus d’épines; la couleur est rougeûtre. — Se. trouve dans l’Archipel Indien. 2, ETISUS ANAGLYPTUS. Epw., op. cit., t. I ,.p. 441. — Long. 4 pouc. +. — La carapace est à peine bom- bée, et n’est pas une fois ét demie aussi large que longue; le front et les orbites, sont à peu près comme dans l’espèce précé- dente; les bords latéro - antérieurs, peu courbes, sont à peu près de même longueur que les latéro-postérieurs, et armés de qua- tre grosses dents triangulaires et saïillantes, (l'angle orbitaire externe non compris); les pattes antérieures son! fortes et garnies, de tubercules; la couleur est blanchâtre. — Se trouve dans l’Australasie. PLATYCARCINUS, Larr., Epw.; Cancer, Linn., FaBr. C’est un genre de Crustacés qui a été établi par M. Latreille, et qui diffère de tous les autres genres, quoiqu'il aitaveceux une grande analogie par la carapace, qui est légèrement bosselée et très-élargie ; par le front, qui est étroit, presque horizontal, et divisé en plusieurs dents dont une oc- cupe la ligne médiane. — Les bords latéro- antérieurs de la carapace sont divisés par des fissures en un grand nombre de lobes dentiformes; leur extrémité postérieure atteint le niveau du bord antérieur de la région cordiale, et se continue avec une ligne élevée qui surmonte le bord latéro- postérieur. —Les antennes internes, au lieu de se reployer obliquement en dehors, se dirigent presque directement en avant ; les antennes externes ont à peu près la même disposition que dans le genre précédent; ATELECYCLUS. °3 leur article basilaire est trés-développé, et se loge en partie dans l’espace qui existe entre l’angle interne du bord orbitaire in- férieur et le front; mais le second article de ces appendices, au lieu de naître près du bord externe du premier, dans le can- thus orbitaire interne, s’insère à peu de distance de la fossette antennaire, complé- tement hors de l’orbite.—La disposition de Ja bouche, des pattes et de l’abdomen est à peu près la même que dans les Xanthes. 1. PLATYCARCINUS PAGURUS. Enw., op. cit., t. 1, p. 113. — Can- cer Mæœnas, RonveL., t. Il, p. 400.—Can- cer Pagurus, Linx., Mus. Adolp. Fréd., t. I, p. 85.— Hergsr , t. I, pl. 9, fig. 59. —L£Eacx, Malac., pl. 40.— Desm., p. 103, pl. 8, fig. 4. — Bec, Trans. Zool. Soc, t. I, pl. 43, p. 342. — La carapace est plus ‘ d’une fois et demie aussi large que longue, à régions peu distinctes, légèrement bombée eLtrés-finement granulée en dessus ; le front est trés-étroit, peu saillant, et garni de cinq dents arrondies, aontles externes con- tiennent l’angle orbitaire supérieur et in- terne ; l’orbite présente deux fissures à son bord supérieur, et ni dent ni tubercule à son angle externe ; les bords latéro-anté- rieurs se dirigent d’abord en dehors et en avant, puis se recourbent en trrière, et se continuent presque sansinterruption avecles bords latéro-postérieurs , qui sont minces et divisés en neuf lobes légèrement denti- formes ; les stries sont larges, à peine sail- lantes, et séparées par des plis; on aperçoit ün lobule semblable, mais arrondi, à la par- tie antérieure du bord latéro-postérieur ; les fosseites antennaires sont beaucoup plus longues que larges; on aperçoit un tuber- cule trés-saillant à l’extrémité de l’article basilaire des antennes externes, en dehors du point d'insertion de l’article suivant ; les pattesantérieures sont fortes, arrondies, et ne présentent ni épires ni dents: les pinces sont pointues , garnies de dents arrondies; les pattes suivantes sont un peu comprimées etirrégulièrement anguleuses ; de chaque côté du tarse on aperçoit un sil- lon profond. Cette espèce, dont la couleur est d’un rouge-brun en dessus , blanchâtre en dessous, avec des pinces noires, des faisceaux de poils bruns, raides et courts, sur les pattes des quatre dernières pai- res, se trouve sur nos côtes Océaniques; elle acquiert près d’un pied de longueur, et pèse alors jusqu’à cinq livres ; sa chair est assez estimée. 2. PLATYCARCINUS IRRORATUS. Epw., op. cit., t. 1, p. 414. — BELz, Trans. Zool. Soc., t. I, pl. 46, p. 342. — Cancer Irroratus, Say, op. cit., p. 59, pl. 4, fig. 2.-— Cancer Amœneus, HERgsr, t. LL, pl. 9, fig. 3?— Long. 5 pouc.— La carapace, légère ment Convexe, est finement chagrinée en dessus, et presque une fois et demie aussi longue que large ; le front est plus large et armé de dents moins saillantes que dans l’espèce précédente; le bord Jatéro- antérieur se porte de suite au dehors et en arrière , décrit une courbe assez forte, et estarmé de neuf dentsplus ou moins distinc- tes, tronquées, peu saillantes et granulées ; on aperçoit une dixième dent plus petite au commencement du bord latéro-postérieur : les paties antérieures sont comprimées et de grandeur médiocre ; le carpe est armé en dedans d’une forte dent; les mains sont élevées et garnies au dehors de quatre ou cinq lignes longitudinales et élevées ; les Pattes suivantes sont comprimées et dé- pourvues de dents ou épines; la couleur est rougeâtre ; les bords des pattes présentent des poils assez longs. — Se trouve sur les côtes de l’Amérique du Nord. Voyez, pour les autres espèces, le travail de M. Bell, inseré dans le t. I des Trans. Zool. Soc. ATELECYCLUS , Leac, Larr., Des, Eow. ; Cancer, MonrTacu. La carapace est presque circulaire, tron- quée en arrière, avec ses bords latéraux prolongés postérieurement en cercle et dentelés. — Les yeux, moins gros que le pédoncule qui les supporte, sont logés dans les orbites, dont le bord postérieur a deux fissures, et l’inférieur une troisième. — Les antennes extérieures ont au plus la moitié de la longueur du corps; elles sont ciliées, avec leur troisième article cy- lindrique et allongé. — Les pieds-mi- choires extérieurs ont le troisième article de leur tranche interne étroit, terminé en pointe, et échancré en dedans pour l’in- sertion des articles suivans. — Les pieds de la première paire dans les mâles sont plus longs que le corps, robustes, avec les mains trés-comprimées ; ceux des femelles sont de la longueur du corps, seulement moins forts, avec les mains également comprimées. — Les pieds des autres pai- res ont les tarses et les jambes à peu près 294 de longueur égale , et terminés par des on- gles droits, allongés, anguleux, sillonnés longitudinalement, aigus au bout, avec la pointe nue, dont les postérieurs sont légé- rement comprimés. — L’abdomen, chez la femelle, est étroit et allongé. Ce genre se compose d’un irés-pelit nombre d’espèces; toutes habitent les mers, et ne se trouvent qu’à de très-grandes pro- fondeurs. A. ATELECYCLUS HETERODON. Leacx, Malac., Brit. — Lare., Encycl., pl. 303, fig. 1-2.— Epw., op. cüit.,t. Il, p. 143. — Atelecyclus Septem-Dentatus , Desm., Consid. génér. sur Les Crust., p. 8, pl. 4, fig. 1. — Cancer Hippa, Septem- Dentatus, MonTtac., Trans. of the Linn. Soc.,t. II, p.1.—-La carapace est de forme orbiculaire, peu bombée, avec trois dents obtuses au front, et sept dents principales de chaque côté, dont le bord se prolonge en arrière et est garni de petites dente- lures et de granulations. — Se trouve sur les côtes d'Angleterre. 2. ATELECYCLUS CRUENTATUS. ( PI. 6, fig. 3.) Desm., Consid. génér. sur les Crust., P- 89.-— Guérin, Iconogr. du Rég. anim. de Cuvier, Crust., pl. 2, fig. 2.—Long. 2pouc. —La carapace est arrondie, bombée, et gar- nie sur son pourtour d’un petit rebord ; des- teintes rougeûtres et d’un jaune pâle la colo- rent; ses bords latéraux sont poilus en des sus, et munis de neuf aiguillons courbés de chaque côté; le front est divisé en trois pointes aplaties, dentelées, dont l’intermé- diaire est la plus longue ; les deux premiers articles des antennes extérieures sont assez allongés ; les pinces sont comprimées , épaisses, poilues, garnies en dehors de cinq rangées de petits pointsrelevés, dis- posés en chaînons; les pattes sont variées de jaune et de rougeâtre. Suivant M. Risso, la femelle pond des œufs d’un rouge clair en avril et en juillet. Cette espèce a été dé- couverte sur les côtes de l’île de Noirmou- tiers, par M. d’Orbigny. Pour les espèces fossiles, voy. Desm., Crust. foss., p. 3, pl. 9, fig. 9. PIRIMELA, Leacn., Desm., LATR., Enw.; Cancer, Monraeu. La carapace est subtransverse, avec son bord antérieur arqué en forme de cercle. — Les orbites ont une fissure à leur bord supérieur et postérieur, et une autre à THIA. leur bord inférieur. — Les yeux sont portés sur des pédoncules assez épais. — Les antennes extérieures sont longues, in- sérées dans le canthus interne des yeux, —Les intermédiaires sont placées dans les fossetles allongées du chaperon. — Le troisième article des pieds-mâchoires exté- rieurs est carré, tronqué et presque échan- cré à son extrémité et du côté interne. — Les pinces sont égales — Les autres paires de pieds sont légèrement comprimées et terminées par des ongles aigus, ambula- toires. — L’abdomen des femelles est allon- gé et assez étroit. Ce genre se compose d’une seule espèce. PIRIMELA DENTICULATA. Leacu., Malac, Brit., tab. 3. — Desx., Consid. génér. sur les Crust., pl. 9, fig. 4. — Epw., op. cit. , t. I. p. 424. — Long, 6 lig. — La carapace est lisse, mais forte- ment bombée sur les régions stomacale, gé- nitale et branchiale, et concave sur les ré- gions hépatiques ; les bords latéro-anté- rieurs sont minces, et ne dépassent pas le niveau du milieu de la région génitale ; les mains sont garnies d’une petite crête en dessus, et d’une ou deux lignes caré- nées sur leur face externe; la couleur est verdàtre. — Se trouve dans la Méditer- ranée, sous les pierres, sur les côtes de Si- cile; elle a été aussi trouvée sur les côtes d'Angleterre et d’Ecosse. CARCINITES, Ce groupe renferme trois genres : Thia, Carcinus et Polydectus. THIA, Leacu, Desm., Latr., Epw. : Cancer, HERBsT. La carapace est de forme orbiculaire, tronquée postérieurement, avec le front avancé. — Les yeux sont très-petits, à peine saillans, contenus dans les'orbites, dont le bord postérieur est sans aucune fis- sure. — Les antennes extérieures sont ciliées des deux côtés, assez longues, avec le troisième article de leur pédoncule al- longé et cylindrique. — Le troisième ar- ticle des pieds-mächoires extérieurs est beaucoup plus court que le second, tron- qué et presque échancré du côté interne et près de sonextrémité. — Les pieds de la première paire sont un peu plus longs que le corps dans les mâles, avec les mains comprimées ; ceux des autres paires ayant les tarses deux fois plus courtsque les jam- POLYDECTUS. 55 bes, et terminés par un article aigu, sillonné et flexueux. — Le premier article de l’ab- domen chez le mâle est transversal, arqué et-linéaire ; le second est un peu pluslong, avec sa partie antérieure un peu avancée ; le troisième est beaucoup plus grand; le quatrième est presque carré et échan- cré au bout; et enfin le cinquième est triangulaire. THIA POLITA. (PI. 6, fig. 4.) Leacs, Misc. Zool., t. Il, pl. 103. — Guérin, 1conogr. du Reg. anim., de Gu- vie , Crust., pl. 2, fig. 5.—Epw., op. cit, t. 11, p. 444.—Long. 6 lig.—Entière- ment convexe ; la carapace est lisse, poin- tillée dans quelques endroits, avec sapartie antérieure ou le front, entière et arquée, et quatre plis peu marqués de chaque côté ; les bords latéraux et antérieurs de la cara- pace sont couverts de poils assez allongés et serrés, ainsi que les tranches supérieures et inférieures des pattes. Cette espèce se trouve sur nos côtes océa- niques ; elle a été aussi observée prés de Naples, par M. Milne Edwards. CARCINUS, Leacx, Epw.; Cancer, Liné, Fagr., LATR. C’est sur le Crabe commun de nos côtes océaniques et méditerranéennes que M. Leach a établi ce genre, et dontnousdon- nons les principaux caractères génériques. La carapace présente son diamètre trans- versal plus grand que le longitudinal, avec son bord antérieur demi-circulaire et den- telé , et le postérieur tronqué et reberdé. — Les orbites n’ont qu’une seule fissure à chacun des bords supérieurs et inférieurs. — Les antennes externes sont relevées, courtes, avec leurs deux premiers articles plus grands que les autres; le troisième ar- ticle de la division intérieure des pieds- mâchoires extérieurs est presque carré. — Les pieds de la première paire sont iné- gaux, avec la face externe des mains gla- bre; le dernier article des ongles des huit pattes postérieures et surtout de celles de la dernière paire ,estcompriméetprésente la forme d’une nageoire quiserait trés-étroite et allongée. — L’abdomen de la femelle est large et de forme ovale. La seule espèce connue est le : CARCINUS MÆNAS. Lracu, Malac. Brit., tab. 5, fig. A, 2. —Sav., Descript. de Egypt., Crust., pl. 4, fig, 6.— Cancer Mœnas, Lan, Mus. Lud. Ulr.— Hensr, pl. 6, fig. 4-6.— Long. 2 pouc.—La carapace est plane, légère- ment granuleuse , verdâtre , avec cinq dents ou épines, anguleuses de chaque côté, et trois lohes au front, dont l’inter- médiaire est le plus long ; au côté interne de l’article qui précède la pince des serres, on aperçoit une saillie forte et pointue; les doigts sont relevés, noirs au bout, avec des dents obtuses à leur bord interne. Dans leur jeune âge, ces Crustacés sont trés-variés dans leur coloration, ils ont la carapace parsemée de taches blanches, rou- ges ou noires, de formes les plus bizarres: ils sont trés-communssur nos côtes, et, sui- vant M. Savigny, ils paraîtraient s'étendre jusqu'aux rivages de l'Egypte. :— On les trouve sous les pierres ; quoique leur chair ne soit pas très-delicate, on en expédie cependant beaucoup pour les villes de l’in- térieur , dans les mois de juin et juillet; ils servent d’appât pour la pêche lorsqu'ils sont à l’état mou. La femelle, suivant M. Bouchar 1-Chantereaux, porte des œufs, de cent quatre-vingt-quatre mille à cent qua- tre-vingt-cinq mille, de couleur jaune ou aurore, qui deviennent bruns quelque temps avant l’éclosion ; c’est à ce Crustacé, selon M. de Brébisson, que le peuple, dans le département du Calvados, a donné le nom de Crabe enragé. POLYDECTUS, Enw. La carapace est presque hexagonale, et très-bombée ; elle se rétrécit pius en avant qu’en arrière, mais est notablement plus large que longue ; les bords sont trés-obtus; le front..est avancé, lamelleux, droit. — Les orbites, dirigéestrès-obliquementen de: hors, sont incomplètes antérieurement. — Les antennes internes se déploient trans- versalement en dehors.—[ article basilaire desantenuesexternesesteylindrique, et pla- cé entre la fossette antennaire et l’orbite; il arrive jusqu’au front, maisne s’y soude pas; leur deuxièmearticles’insère dansle canthus interne.des yeux. — Le cadre buccal est rétréciantérieurement, mais sans être tri- angulaire, et son bord antérieur est trés- saillant et en forme de W. — Les pieds- mâchoires externes sont allongés. — Les pattes de la première paire sont grêles e£ trés-couries chez la femelle. — La main est trés-petite et les pinces cylindriques. — Les pattes suivantessont à peu près cylin- driques, et terminées par un article court et pointu ; leur longueur augmente jusqu’à 96 PLATYONICHUS. la quatrième paire ; celles de la cinquième paire sont plus longues que les secondes. POLYDECTUS CUPULIFERA. . Eow., op. cit, t. II, p.146. — Pilum- aus Cupulifera, Latr., Encycolp. méth., t. X. — Chaque orbite est entourée par trois gros tubercules cupuliformes : une de ces éminences, élargie et eoncave au bout, occupe l’angle externe ; et les deux autres le bord inférieur de l’orbite ; la ca- rapace est trés-bombée ; le front est hori- zontal, avancé, divisé par une fissure mé diane, et terminé par un bord droit; les bords latéro-antérieurs sont à peine dis- tincis et présentent d’abord une légère eoncavité. TROISIÈME TRIBU. NAGEURS, LaTr. Caractères. La forme générale des Crus- &acés qui composent cette tribu est ordinai- rement peu différente de celle de la plu- part des arqués; mais la carapace est toujours très-peu élevée, et elle a quel- quefois la forme d’un losange. — Les or- bites sont dirigées en haut et en avant. — Les antennes internes se reploient trans- versalement , et l’article basilaire des an- tennes externes est logé en partie dans un hiatus de l’angle orbitaire interne ; le troi- sième article des pieds-mâächoires externes est toujours plus large que long, et forte- ment tronqué ou échancré à son angle antérieur et externe pour l'insertion du quatrième article. — Le plastron sternal est toujours trés-large, et le dernier seg- ment thoracique est beaucoup plus déve- loppé que tous les autres, même que celui portant les pattes antérieures; la suture qui sépare ce segment du précédent se dirige trés-obliquement en avant et en de- dans. — La voüte des flancs est générale- ment presque horizontale. — Les pattes antérieures sont en général trés-allongées ; les suivantes sont quelquefois natatoires, comme cela a lieu dans les Orithyes et les Matutes; et les postérieures le sont tou- jours, leur tarse étant lamelleux. Cette tribu renferme des Crustacés qui sont essentiellement nageurs, et qui vi- vent souvent en pleine mer ; ils composent deux groupes: ceux de Portunites et d’'O- Frithytes. PORTUNITES. . Carapace peu élevée, aÿant la forme d’un losange , ét présentant lé plus sou- vent à chaque bord latéral, cinq dents, dont la postérieure est.de la grandeur des autres où peu différente.— Pattes antérier- res très-allongées; les suivantes quelquefois natatoires, et les postérieures toujours, avec leur tarse lamelleux ; celles de la seconde paire ayant ordinairement plus d’une fois et demie la longueur de la carapace. Genres : Plutyonichus, Polybius, Por- tunus, Lupa, T'halamita. PLATYONICHUS, Larr., Ebw.:; Cancer, Linx., FABR. ; Portunus, Leacx, DEsv. La carapace est étroite et régulièrement convexe; souvent elle est beaucoup plus longue que large, et d’autres fois elle est circulaire. — Le front est trés-étroit et denté ; les bords latéro-antérieurs sont peu courbés et se dirigent presque directement en arrière ; de même que chezles Car- cinus, les Polybius, et la plupart des Por- tunus, ils sont divisés en cinq dents. — Les orbites sont peu profondes et dirigées en avant. — Les antennes internes se re- ploient obliquement en avant, et léurs fos- settes ne sont que très-imparfaitement sé- parées des orbites. — Les antennes exter- nes différent de celles des Carcins, des Portunes, des Thalamites et des Lu- pées, en ce que leur premier article, qui est trés-petit, ne se soude pas au front, mais reste mobile comme les suivants, et s’in- sère entre le bord orbitaire inférieur de la fossette antennaire. — Les pieds-mâchoires externes ont le troisième article plus étroit que chez la plupart des Portunus : il s’a- vance obliquement jusqu’au noyau des fos- settes antennaires. — Le plasiron sternal est ovalaire, étroit et trés-rétréci posté- rieurement; la suture médiane n’occu- pant que ses deux derniers segmens. — Les pattes antérieures sont médiocres et peu inégales : elles s’appliquent exacte- tement contre la région buccale; celles de la seconde paire sont assez longues, et ont le tarse aplati, un peu élargi et de for- me presque lancéolée. — Le tarse des pattes suivantes est également un peu apla- ti, mais plutôt styliforme que lamelleux; les dernières, ou les pattes de la cin- quième paire, sontentièrement natatoires. POLYBIUS. £7 4. PLATYONICHUS LATIPES. Epw. , op. cit., t. 1, p. 436. — Concer Latipes, PENN., Brit. Zool., t. VI, pl. 2, fig. 3. — Portunus Variegatusi LEacu, Malac., pl. 4.— Platyonichus Depurator, Larr., Encyclop.,t. X, p. 151. — Long. 4 pouc. — La carapace est cordiforme, presque aussi longue que large et forte- ment rétrécie postérieurement ; les dents frontales sont trés-pelites; les bords la- téro-antérieurs sont dirigés presque di- rectemert en arriére, et armés de dents très-petites; Îés pattes antérieures sont courtes ; le bras dépasse à peine la carapace; le carpe présente une seule épine;les mains sont sans dents ni carène marquées ; les tarses des pattes de la deuxième paire sontun peu élargis ; les suivans presque styliformes; l'abdomen du mâle est composé de cinq segmens. — Gette espèce se trouve sur nos côtés. 2. PLATYONICHUS OCELLATUS. Lazr., Encycl., 1. XVI, p.152.—Envw., ep. cit., 4 1, p. 437.— Portunus pictus, Say. Acad. Philad. ,t. T, pl. 4, fig. 4.— Cancer Ocellatus, Heresr, pl. 49, fig. 4. —Long. 2 pouc. — La carapace est pres- que circulaire, beaucoup plus large que iongue; les dents frontalesetlatéro-antérieu- res sont grandes ; les pattes antérieuressont grandes ; le bras Gépasse de beaucoup la carapace ; le carpe est bidenté. 3. PLATYONICHUS BIPUSTULATUS. (PI. 6, fig. 5.) EDw., op. cit., L. 1, p. 437, pl. 17, fig. 7 à 10.— Long. 5 pouc.— La carapace est presque circulaire, bombée et très-fine- ment granulée ; le front est très-reculé et armé de quatre petites dents ; les dents des bords latéro-antérieurs sont arquées et trés-grandes; le bord orbitaire supérieur offre une dent plus ou moins saillante vers son milieu; les pattes antérieures sont mé- diocres et à peu prés de même forme que chez l’espèce précédente ; le larse de la se- conde paire est lamelleux, lancéolé et un peu falciforme chez ie mâle ; ceux des deux paires suivantes sont lamelleux, mais se rétrécissant de plus en plus; les tarses des pattes postérieures sont ovalaires; l’abdo- men, chez le mâle, estcomposé de sept seg- mens distincts. — Se trouve dans l'Océan Indien. L. PLATYGNICHUS NASUTUS. Larr., Encyclop.,t. X, p. 151.— Portu- aus Biquttatus, Risso, Crust. de Nice, pl. 3, ANN. fig. 1. — Epw., op. cit., t. 1, p. 438.— La carapace, qui est d’un blanc-jaunâtre , ornée de deux grandes taches d’un rouge corail , est bombée au milieu et iné- gale ; le bord supérieur orbitaire présente une fissure; les serres sont petites; les troisième et quatrième articles sont uni- dentés ; le dernier est marqué par des rai- nures en dessus; les pattes sont courtes, larges, aplalies ; les postérieures sont ova- les, lancéolées et aiguës ; la femelle a des taches rouges plus grandes que celles du mâle ; selon M. Risso , elle pond des œufs d’un jaune doré, en mai et en avril. — Se trouve sur nos côtes de l’Océan et de la Méditerranée, dans la région des coraux. POLYBIUS, Leacu, Desw., Enw. : Platyonichus , Larr. La carapace est plane, orbiculaire, à bord antérieur arqué et demi-circulaire , sans angles latéraux bien marqués, ayant un diamètre transversal un peu plus grand que le longitudinal, et ses côtés présentant cha- cun cinq dents. — Les yeux sont portés sur de courts pédoncules, et plus gros que ceux-ci; et au bord supérieur et postérieur des orbites on aperçoit deux fissures. — Les antennes extérieures sont courtes, sé- tacées, avec leurs deux premiers articles plus grands que les autres; le troisième ar. ticle de la division interne des pieds-mä- choires extérieurs est échancré en dedans. — Les pieds de la première paire sont égaux, trés-forts. — Les mains sont mar- quées de lignes élevées sur leur face exté- rieure. — La dernière pièce de tous les au- tres pieds estcomprimée, aplatieeten forme de nageoïre; celle de la dernière paire est beaucoup plus 'arge, plus ovale et moins pointue au bout que les précédentes. — L’abdomen de ja femelle est large, ova- laire; et celui du mâle légérement élroit et pointu. La seule espèce connue est le : POLYBIUS HENSLGT IE. Leacu, Malac. Brit., tab. 9; Doœsw., Consid. génér. sur les Crust., pl. 7, fig. 4. —Epnw., op. cit. ,t. 1, p. 439. — Long. 2 pouces. — Le corps est lrès-comprimé; la carapace est orbiculaire, entiérement lisse et plane en dessus; le front est armé de cinq dents triangulaires peu saillantes, surtout Jes externes, qui occupent les an- gles orbitaires internes; le bord supérieur présente deux fissures: les dents des horus 7 98 PORTUNUS. latéro-antérieurs sont très-larges, mais à peine saillantes; la couleur est entièrement brune.— Se trouve dans la Manche; il pa- raît se tenir toujours à une distance assez considérable de la côte. PORTUNUS, Fagr., Larr., Epw.; Cancer, Lin. La carapace est plane, son diamètre transversal est un peu plus grand que le longitudinal, et ses régions viscérales sont assez bien marquées. — Les bords latéro- antérieurs de la carapace sont en demi-cer- cle et découpés en dentelures plus ou moins nombreuses (cinq à sept). — Le bord pos- térieur est tronqué transversalement, avec une échancrure de chaque côté pour l’ar- ticulation de la patte postérieure. — Les yeux sont plus gros que leur pédoncule, qui est court, et on aperçoit aux bordssupérieur et postérieur de chaque orbite deux fis- sures, — Les antennes extérieures sont courtes, terminées par un filet sétacé, beau- coup plus long que leur pédoncule. —Le troisième article de la division interne des pieds-machoires extérieurs est presque carré, avec des angles arrondis; cet article est échancré près de l'extrémité de son bord interne. — Les pieds de la première paire sont un peu inégaux, avec le côté ex- terne de la main marqué de lignes lonoitu- dinales élevées. — Les bras sont souvent inermes. — Les derniers articles de la se- conde, troisième et quatrième paire de pattes sont allongés, étroits, pointus, sou- vent striés, et plus ou moins ciliés; ceux de la cinquième paire sont élargis et aplatis en forme de lame plus ou moins ovale, et ciliée sur le: deux bords. — L’abdomen de la femelle est large et de forme ovalaire, composé de sept articles: celui du mâle plus ou moins étroit, et composé de cinq. Ce genre, dans la méthode de M. La- treille, comprenait naguère un grand nombre d'espèces; mais M. Leach en are- üré, sous le nom de Lupa, celles dont les bords latéro-antérieurs sont munis de neuf dents. Ce même auteur a aussi créé, aux dépens de ce même genre, celui de Portumnus, auquel M. Latreille a sub- stitué le nom de Pl«tyonichus. Voyez ses caractères ci-dessus énoncés. La conformation de ces Crustacés leur donne les moyens de nager avec la plus grande facilité dans tous les sens, en avant, en arrière et de côté; ils peuvent aussi se soulever à la surface de l’eau sans bouger, et, lorsqu'ils sont à terre, ils marchent avec autant de vitesse que les Carcins. La plu- part vivent en société; il en est qui se tien- nent dans les fonds vaseux; d’autres font leur séjour parmi les rochers couverts d’al- gues; quelques-uns habitent la haute mer: ils n’ont pour se reposer que les bancs flot- tans de l’espèce de fucus connu sous le nom de raisin des Tropiques, où pullulent beaucoup de petits Crustacés dontil est pro- bable qu’ils se nourrissent. Ils font, dit M. Risso, plusieurs pontes par an, ou peut-être est-ce la même espèce et non les mêmes individus, qui pondent à diverses époques de la belle saison. Selon M. Roux, ces Crustacés sont quelquefois attaqués par de petits Caligides qui vivent en parasites sur leurs branchies. On trouve des Por- tunes dans toutes les mers; ils y sont abondamment répandus; on ne fait pas grand cas de la chair de ceux de la Méditer- ranée. Parmi les espèces qui vivent sur nos côtes océaniques et méditerranéennes, nous citerons: 4. PORTUNUS PUBER. Fanr., Suppl., p. 355.—Lracu, Malac. Brit. , pl. 6. — Desm., Consid. génér. sur les Erust., pl. 5, fig. 4.— BLrainv., Faun. franç., Cancer puber, Lixn., Syst. Nat., t. V,p. 2978. — Long. 2 pouces :.— La couleur générale de cette espèce est brune; les antennes sont de moitié moins longues que le corps; la carapace est velue; le front est multidenté, chaque côté du bord anté- rieur du test présente cinq dents en avant ; les serres sont graveleuses; les carpes sont bidentés; la dernière pièce des pattes pos- térieures est ovale, avec une ligne élevée dans son milieu. — Se trouve sur les côtes océaniques de France et d'Angleterre. 2. PORTUNUS PLICATUS. Risso, Crust. de Nice. — Roux, Crust. de la Médit., pl. 32, fig. 6.— Enw., op. cit., t. I, p. 442. — Long 148 lig. — Chez cette espèce le front est tridenté, la partie latérale et antérieure du test est armée de cinq dentelures égales entre elles ; les pat- tes ont des côtes ou des saillies longitudine- les fortement prononcées; elles sont lisses et comprimées; les doigts sont cannelés sur leur surface extérieure, dentés intérieur c- ment; les maius sont armées d’une forte pointe, et portent sur le dos trois nervures granuleuses; on voit une autre dent ou ai- guillon sur l’angle intérieur du carpe; le PORTUNUS. 99 dessous du corps est glabre et luisant ; l’ab- domen est lavé de bleuâtre; le reste du test est de couleur de chair, quelquefois roussâ- tre ; les yeux sont gris de perle ; les pattes postérieures ont la lame ovale aplatie, de couleur violette, et bordée de cils jaunà- tres ; la carène médiane està peine distincte ; la pince droite est presque toujours plus forte que la gauche. Les jeunes ont quel- quefois le corps fascié de rouge; la femelle diffère du mâle en ce qu’elle est moins co- lorée : elle porte et dépose, en mars et en décembre, des œufs d’un jaune-grisätre. Ce Crustacé ne s’approche pas du rivage : c’est dans les profondeurs rocailleuses, à vingt ou trente mètres, qu’il fait sa résidence an- nuelle ; il n’est nullement abondant. Les plus grands individus atteignent un pouce dix lignes de diamètre transversal. —On le trouve sur toutes les côtes de la Méditerra- pée, et sur celles de France et d’Angle- terre baignées par l'Océan. 3. PORTUNUS MARMOREUS. Leacn, Malac. Brit., pl. 8. — Enw., op. cit., t. I. p. 442.— Long. 18 lig. — Chez cette espèce, le dernier article des pattes postérieures se termine en poin- te; la carapace est légèrement granuleuse et moins rétrécie postérieurement que dans l’espèce précédente; le front est étroit et armé de trois petites dents obtuses. —Se trouve sur nos Côtes. 4. PORTUNUS HOLSATUS. Fagr., Suppl., p. 326.— Portunus Li- vidus, Leacn, Malac. , pl. 9, fig. 3 et 4.— Epw. , op. cit., t. 1, p, 448.-— Le der- nier article des pattes postérieures est arrondi au bout ; la carapace est plus rétrécie postérieurement et plus déprimée que dans l'espèce précédente, avec laquelle elle a beaucoup d’analogie. — Cette espèce, qui se trouve sur nos côtes, habite les lais- ses de basse mer de nos plages sablonneu- ses. D. PORTUNUS CORRUGATUS. . Brainv., Faun. franc. Crust., pl . fig. 4. — Enw., op. cit., t. 1, p. 443.—- Leacx, Mal. Brit., tab. 7, fig, 4, 2.— Long. 2 pouc. — Sa couleur est d’un rouge clair; la carapace est marquée de nombreuses li- gnes transverses, dentelées et granuleuses, lesquelles supportent autant de rangées de cils dirigés en avant; le front est bilobé; les bords latéro-antérieurs du test pré- sentent cinq dents, dont les pointes se por- tent en avant, et dont les postérieures sont les plus aigués; les mains et le carpe sont très-dentés en dessus; la dernière pièce de la cinquième paire de pieds est ovale, al- longée, pointue au bout, et est marquée dans son milieu d’une ligne élevée, longi- tudinale. — Cette espèce se trouve dans la Méditerranée. 6. PORTUNUS PUSILLUS. Leacu, Malac., pl. 9, fig. 5 à 8. — Larr., Encycl.,t. X, p. 192.— Epw., op. cit., t, I, p. 444.— Long. 4 lig. — La ca- rapace est très-bombée et bosselée , et en- tièérement dépourvue de poils ; le front est trés-avancé ; le dernier article des pattes postérieures el lancéolé.— Se trouve dans la Manche. 7. PORTUNUS RONDELETI. LaTr., Encycl., t. X, p. 492. — Rrsso, Hist. des Crust. de Nice, pl. 1, fig. 3. — Roux, Crust. de la Médit., pl. 4, fig. 3. — Epw. , op. cit., t. 1, p. 444, Portunus arenatus. — Leacn, Malac. Brit., pl. 7, fig. 5 à 6, et P. Marginatus, ejusd., fig. 3 à 4. — Long. 1 pouc. — Cette espèce a le test un peu bombé, d’un brun-rougeûtre, marqué de sinuosités régulières et couvert d’un duvet rubigineux ; le front est droit, entier, tronqué, poilu; les bords latéraux de la carapace sont munis de cinq dents dont les deux postérieures et surtout la pénultième plus petites; les pinces sont iné- gales, glabres, à troisième article tacheté en dedans de rougeûtre; le quatrième armé en dessus d’une pointe; le dernier sillonné, avec des dents obtuses, noirâtres vers leur extrémité; les pattes sont inégales, dépri- mées, parsemées de poils courts. Il est des individus dont le corps est tacheté de blanc, de gris ou d’autres teintes. C’est dans le mois d'avril, de juin et de septembre, que la femelle porte de petits œufs d’un rouge brun. — Ce crustacé habite toute l’année dans les dépôts vaseux et peu profonds qui avoisinent l’embouchure des ports; il est trèés-commun dans la Méditerranée, et rare dans l'Océan. 8. PORTUNUS LONGIPES. : Riss0, op. cit., pl. 4, fig. 5. — LaTR., Encycl., t. X, p. 492. — Roux, Crust. de la Médit., pl. 4, fig. 14. —Enw., op. cit. , t. TL. p. 444. — Long. À pouc. — Chez cette espèce , les pattes sont pro- portionnellement plus longues que cel- les des autres espèces du même genre ; elles sont grêles et armées d’une arête lon- g'tudinale; la lame natatoire de la dernière Fm d 500 paire est étroite, bordée de cils jaunâtres, ainsi que les articles qui la précédent; le test est entiérement glabre sur la moitié postérieure , finement chagriné sur la par- tie antérieure de la carapace, qui est légé- rement bombée; celle-ci est transversale- ment divisée par une forte impression; son front est partagé en quatre lobes obtus; chaque bord latéral est muni de cinq dents inégales dont les trois postérieures plus ai- guës: la pénultième est un peu plus courte que les autres; la forme des serres diffère : celle de droite est la plus grosse; le troi- sième article est triangulaire, le quatrième armé de déux pointes, le cinquiéme d’un aiguillon ; la couleur est d’un rouge laqueux légèrement tacheté de jaunâtre, particulié- rement sur les pattes, qui sont d’une teinte plus pâle ; le dessous du corps est moins coloré que le dessus; le pénultième article de la queue du mâle estgriset pluslong que large; le dernier est étroit, allongé et d’un rouge sanguin. Suivant M. Risso, la femelle a, dans le temps des amours, deux grandes taches d’un rouge foncé sur la partie anté- rieure du test; ses œufs sont de couleur au- rore, ct éclosent depuis juin jusqu’en sep- tembre. C’est dans les trous des rochers profonds, dit M. Roux, que ce Portune me paraît vivre solitaire. Il est rare d’en pêcher plu- sieurs à Ja fois, et la sécurité dont il jouit dans les antres qu’il habite augmente la difficulté de se le procurer. 9. PORTUNUS TUBERCULATUS. Roux, Crust. de la Médit.. pl. 32, fig. 4. Cette nouvelle espèce, dit M. Roux, est bien caractérisée par les nombreux tubercu- les qui sont distribués sur sa surface, etn’est non moins remarquable par la longueur des deux épines postérieures du côté du test, Gesepines augmentant beaucoup sa largeur trans\eisale, donnent à ce Grustacé l’aspect des Lupa, avec lesquelles on ne peut ce- pendant les confondre, à cause du nombre des dentelures latérales, qui n’est que de cinq. Le front est tridenté; la région cor- diale est relevée par trois tubercules poin- lus et saillans disposés en triangle; la main estsurmontée,à l'articulation du doigt,d’une pointe aiguë; on voit une épine encore plus Jongue sur l’angle antérieur du carpe, et une autre plus petite à extérieur: les doigts sont dentés intérieurement, cannelés sur leur surface supérieure; le prolongement de ces cannelures se change en arête cré- nelée surle dessus de la main; tout le corps LUPA. et les pattes soni légèrement tomenteux:; les anneaux de l’abdomen seuls sont glabres et lisses ; la pince gauche est un peu plus pe- tite que la droîte ; la couleurgénérale dece Portuve est d’un roux-jaunâtré ; les pinces, d’une teinte plus claire, sont légérement fasciées de rouge. — Cette espèce a été trouvée dans le golfe dé Naples, parmi des Portunes plissés, dans des profondeurs de vingt à trente mètres. 10. PORTUNUS INTEGRIFRONS. Larr., Encycl.,t. X, p.192.—Enw., op. cit, t. I, p. 445. — Long. 2 pouc.—La ca- rapace est peu élevée, inégale et pubes- cente: le front est très-large et arqué; les dents latéro-antérieures sont larges et peu saillantes; les pattes antérieures sont iné- gales, assez grandes; les mains sont armées d’un grand nombre de petites granulations spiniformes disposéèés en petiteslignestrans- versales. — Se trouve dans l’Océan In- dien. LUPA, Leacx, Desm., Epw. ; Portunus, FABR. La carapace est aplatie, beaucoup plus large que longue, ayant son bord antérieur arqué et muni de neuf dents, dont la poste- rieure quelquefois plus grande que les au- tres, et dirigée latéralement. — Les yeux sont plus gros que leur pédoncule, qui est court ; il y a deux fissures aux bords posté- rieur et supérieur de chaque orbite. — Les antennes extérieures sont courtes el médio- cres, terminées par un filet sétacé beaucoup plus long que leur pédoncule : les intermé- diaires, coudées, sont logées sous le chape- ron. — Les pieds-mâchoires extérieurs ont le troisième article presque carré, à angles arrondis, échancré à son extrémité inter- ne; les pinces sont d’égale grosseur; les bras sont allongés.—Les pieds des deuxiè- me, troisième et quatrième paires sont ter- minés par un article ou ongle aigu et poin- tu; ceux de la cinquième paire déprimés et finissent par une pièce foliacée, ovale, très- large, ciliée, dont le milieu présente tou- jours une arête saillante longitudinale. Les Lupées différent aussi des Portunes par leurs mœurs: car elles se tiennent pres- que toutes à de grandes distances en mer, dans le voisinage des bancs, de fucus na- ans, se jouant quelquefois à la surface des flots, nageant avec une sorte d’aisance et de gràce, pouvant se soutenir assez long-temps sur l’eau sans se donner des mouvemens LUPA. apparens : tel est, selon M. Bosc, le Lupa Pelagica ; il en est qui fréquentent l’em- bouchure des rivières. Ges Crustacés abon- dent dans les mers qui avoisinent les Tro- piques; on les pêche facilement à la ma- rée montante; on ne connaît encore qu’une seule espèce de la Méditerranée; parmi les espèces exotiques il en est une qui est re- marquable par sa grandeur, ct même que l’on peut dire être la plus grande du genre. M. Edwards, dans son Histoire na- turelle des Crustacés, afin de rendre ce genre plus facile à l’étude, l’a partagé en trois sous-genres. PREMIER SOUS -GENRE. (Lupées convexes, Ebw.) Espèces ayant le corps très-épais et bom- bé en dessus; les pattes dela première paire grosses et un peu allongées ; la main natu- rellement moins longue que la carapace. Ce sous-genre ne renferme encore qu’une seule espèce. 1. LUPA TRANQUEBARICA. Enw., op. cit., t. I, p. 448. — Portunus Franquebaricus, Fagr., Suppl., p. 336.— Portunus Serratus, RuPPELL, op. cit., pl. 2, fig. 4. — Long. 6 à 8 pouc. — La ca- rapace est unie en dessus et assez réguliè- rement bombée; son diamètre antéro-pos- térieur égale les deux tiers de son diamètre transversal. Le front est saillant et armé de deux dents triangulaires, larges et cour- tes; les bords latéro-antérieurs sont beau- coup moins droits que chez les autres Lu- pées, et se prolongent plus loin en arrière; les neuf dents dont chacun d’eux est garni sont spiniformes, aiguës, dirigées un peu en avant et semblables entre elles; les pat- tes de la première paire ne sont pas très- Jongues, mais elles sont trés-grosses; on compte trois épines sur le bord interne du bras, deux sur son bord externe, trois sur le carpe, et trois sur la main, qui est renflée et un peu courbée en dedans; les pattes des trois paires suivantes sont aplaties, mais leur dernier article est épais et plutôt sty- liforme que lancéolé.— Habite les mers d'Asie. DEUXIÈME SOUS-GENRE. (Lupées nageuses, Enw.) Espèces ayant le corps tres-comprimé ; ïes pattes de la première paire trés-allon- 401 gées; les mains presque toujours plus lon- gues que la carapace; tarse des pattes des deuxième, troisième et quatrième paires aplati, lamelleux, et de forme presque lan- céolée. #. LUPA PELAGICA. (PI. 7, fig. 2.) Lac, Edinb. Encycl., art. Crust., Des. , Consid. génér. sur les Crust., pl. 6, fig. 2.— Sav., Egypte Crust., pl. 3, fig. 1.— Enw., op. cit., t. I, p. 450. — Cancer Pelagicus, Linn., Mus. Lud., Ulr., p. 434. — Long. 3 à 4 pouc. — £a dent postérieure des côtés de la carapace est très-forte; le front a six dents ou stries, en y comprenant les oculaires, dont les deux du milieu sont les plus petites; elles for- mentun triangleavec une pointe qui est sail- lante entre les bases des deux antennes in- termédiaires ; les serres sont trois fois plus longues que le test, avee les bras tridentés au côté interne; le carpe a deux dents, l’une interne et l’autre externe; les mains sont al- longées, avec des côtes longitudinales, sail- lantes en dehors, qui se terminent chacune par une dent; une arête finissant par une pointe sur la face interne de ces mêmes mains ; les doigts sont allongés, pointus, for- tement siriés, avec des dents molaires lo- bées sur leur bord intérieur; la couleur est verte claire ou brune, plus ou moins mar- brée ou tachetée de jaunâtre. — Se trouve aux Indes-Orientales. 2. LUPA SANGUINOLENTA. Epw., op. cit. ,t. 1, p. 451. — Cancer Sanguinolentus, Hergsr, t. I, p. 161, tab. 8, fig. 56-57.— Portunus Sanguino- lentus, Fagr., Suppl. Ent. Syst. p. 365. —LarTr., Encycl. méth., t. X, p. 190. — Long. 2 pouc.— Le bord postérieur des bras n’offre pas d’épine ; la carapace est plus large et moins granuleuse que dans l’espèce précédente ; le front est très-reculé et armé de six dents, dont les quatre médianes sont spiniformes, et les externes obtuses ; la der nière dent est très-grande ; les pattes anté- rieures sont plus courtes; les mains n’ont pas une fois et demie la longueur de la cara- pace, et ne portent que deux épines; le troi- sième article des pattes suivantes n’atteint pas l’exirémité de l’angle latéral de la cara- pace, laquelle porte en arriére trois grandes taches circulaires d’un rouge vif. — Se trouve dans l'Océan Indien. 3. LUPA DICANTHA. Eow., op. cit., t. 1, p. 451.-- Portunus Pelagicus, Bosc, Hist. nat, des Crust.,t. {, 402 p: 220, tab. 5, fig. 8. — Portunus Hasta- tus, FaBr., Suppl. entom. Syst., p. 367. — Portunus Dicanthus, Larr., Encycl., t. X, p. 490. — Long. 4 pouc. — L’extré- mité du bord postérieur du bras présente une épine très-aigué ; la carapace est plus de deux fois aussi large que longue, et marquée de quelques lignes granuleuses transversales ; les pattes antérieures sont grosses ; l'abdomen du mäie est trés-large a sa base; mais il devient tout-à-coup, à partir du quatrième anneau, presque li- néaire, de manière à avoir quelque ressem- blance avec la lettre y, renversée. — Se trouve sur les côtes de l'Amérique. 4. LUPA CRIBRARIA. Epw., op. cit., 1. 1, p. 452, pl. 418, fig. 1. — Portunus Cribrarius, Lam. , op. cit., t. V, p. 259. — Long. 3 pouc. — La cara- pace est très-aplatie, entièrement lisse, et à peu près de même forme que chez l’es- pèce précédente ; le front est très-reculé ; l’épine inter-antennaire est courte ; les fis- sures orbitaires sont trés-profondes; les dents latérales sont légérement courbées ; l’abdomen est de forme ordinaire ; la cou- leur est fauve, avec une multitude de ta- ches blanches. —Se trouve sur les côtes du Brésil. 5. LUPA SPINIMANA. Leacn, DEsm., Consid. génér. sur les Crust., p. 98. — Portunus Spinimanus , Larr., Encycl., t. X, p. 188. — Long. 3 à 4 pouces. — La carapace n’est guère plus d’une fois et demie aussi large que longue , un peu bombée et très-inégale; lé front est saïllant et armé de huit dents, dont les quatre médianes sont les plus saillantes ; les dents des bords latéro- antérieurs sont spiniformes et dirigées un peu en avant; les pattes antérieures sont armées à peu prés comme dans l’espèce précédente ; les mains présentent un grand nombre de tubercules granuleux et des côtes longitüdinales arrondies; les pattes suivantes sont très-comprimées.—Setrouve Sur les côtes du Brésil. 7. LUPA LOBIFRONS. Ebw., op. cit., t. 1, p. 453. — Long. A pouc. — La carapace est comme dans la Lupée crible, c’est-à-dire aplatie,mais bien plus carénée ; le front est avancé, divisé en quatre lobes arrondis, et armé d’une petite dent au-dessus de l’angle orbitaire interne ; les dents des bords latéro-antérieurs sont très-petites ; les pattes antérieures sont très- LUPA. petites; les mains sont renflees et moins: longues que la carapace. — Cette espèce se trouve dans l'Océan Indien. TROISIÈME SOUS-GENRE. (Lupécs marcheuses, Epw.) Tarse des pattes des deuxième, troisiè- me et quatrième paires aplati, Jlamelleux, de forme presque lancéolée. A. LUPA RUBRA. Epw., op. cit.,t. I, p. 454. — Portunus Ruber, Lam., op. cit., t. V, p. 260. — Long. 2 pouc. — La carapace est une fois et demie aussi large que longue ; le front est très-avancé, fort large, et divisé en huit dents, dont les quatre moyennes sont très- longues et séparées des autres par une échancrure profonde; le bord antérieur et l’angle externe des orbites sont moins avan- cés que le front ; les bords latéro-antérieurs de la carapace sont courts et armés de cinq grosses dents spiniformes, séparées entre elles par quatre petites ; les pattes antérieu- res sont de grandeur médiocre ; sur le bord antérieur du bras on aperçoit quatre ou cinq grosses épines, et quatre sur la partie supérieure de la main; le troisième article des pattes postérieures porte une épine à l’extrémité de son bord inférieur; la cou- leur générale est rougeâtre, avec l’extré- mité des pinces noire. — Se trouve sur les côtes du Brésil. 2. LUPA GRANULATA. Epw., op. cit., t. I, p. 454. — Long. 2 pouc. — La carapace est inégale et gra- nuleuse ; le front est avancé et divisé en cinq dents, ou plutôt lobes; le bord posté- rieur des bras présente des épines aussi bien que son bord antérieur, et la main plu- sieurs crêtes longitudinales et granuleuses, — Se trouve à l'Ile-de-France. 3. LUPA SEBÆ. Epw., op. cit., t. 1, p. 455.—Portunus Sanguinolentus, LarR., Encycl., pl. 272, fig. 6. — Long. 2 pouc. — La carapace est à peine bombée; le front est armé de six dents, en général toutes aiguës et très- grandes; les dents des bords latéro-anté- rieurs sont très-pointues et un peu recour- bées en avant ; la dernière est environ deux fois aussi longue que les autres, mais pro- portionnellement plus mince ; les pattes an- térieures sont longues et épineuses ; le troi- sième article des pattes postérieures esl THALAMITA. comme dans la Lupée rouge. — Se trouve sur les côtes du Brésil. L. LUPA HASTATA. Epw., op. cit., t. 1, p. 455.—Portunus Hastatus, Larr., Encycl., t. X, p. 189. — Lupa Dufouri, Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 99.— Roux, Hist. des Crust. de la Méditerr., pl. 44, fig, 1, — Long. 2 pouc. — La surface de la carapace de cette espèce est sinuée de lignes rabo- teuses d’un rouge brique pâle ; ces lignes sont lisses sur toutes les autres parties du corps; tout le reste du test est couvert d’un duvet jaunâtre soyeux, trés-serré ; les côtés sont armés de neuf dents acérées, tournées en avant, dont la postérieure très-forte : on en voit quatre au milieu du front, dont les deux intermédiaires plus petites; entre chacune des dents latérales on apercoit un petit espace d’un blanc nacré brillant, qui caractérise trés-bien cette espèce; la pre- mière paire de pattes portant les serres est presque trois fois plus longue que le corps: les bras ont quatre dents aiguës sur leur bord interne ; le carpe porte sur sa surface externe cinq côtes longitudinales ; le bord supérieur est, en avant, armé de deux fortes pointes; les dents des doigts sont inégales et arrondies ; le dessous du corps est blan- châtre; cette espèce atteint deux pouces deux lignes de largeur près de l’extrémité des deux pointes latérales. — Suivant M. Roux, c’est toujours en haute mer qu’on rencontre cette espèce de Lupée, ordinai- rement dans le voisinage de quelques fonds rocailleux éloignés de la côte; elle est en troupe, et on la rencontre quelquefois aussi sur des fucus flottans ; il paraît qu’on la trouve dans la Méditerranée; mais elle n’est abondante nulle part, et ne s’appro- che jamais du littoral ; on ne connaît point la couleur de ses œufs, ni l’époque à la- quelle la femelle en est pourvue, 5. LUPA FORCEPS. Leacu, Zool. Misc., t. 1, pl. 54.—Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 99. — Latr., Reégn. anim. de Cuvier, 2‘ édit. t IV, p. 34.— Enw,, op. cit., t. 1, p. 456. — Portunus Forceps, Fasr., Suppl. , p. 368.—Long. 1 pouc.—La carapace chez cette espèce est très-aplatie et très-rétrécie postérieurement; le front est très-reculé ; les orbites sont dirigées trés-obliquement en haut; la dert latérale est presque aussi longue que l’espace occupé par les huit “premières dents; les pattes antérieures sont 405 très-grêles, et environ quatre fois aussi lon- gues que la carapace; les suivantes sont longues et grêles. — Se trouve aux An- tilles. THALAMITA, Larr. Epw. ; Portunus, FABr. Ce genre, qui a été établi par M. La- treille , diffère du précédent en ce que la carapace a tantôt la forme d’un carré allongé ; son diamètre transversal est pres- que le double de sa longueur, et son bord fronto-orbitaire forme, avec ses bords latéro- antérieurs, un angle presque droit; d’autres fois, cette carapace est presque hexago- nale ; ses six bords forment entre eux des angles à peu près égaux, et sa largueur n’excède que d’environ de moitié sa lon- gueur. — Le front est toujours trés-large, saillant, et au moins aussi avancé que le bord inférieur et l’angle externe de l’or- bite.—Les bords latéro-antérieurs sont plus ou moins obliques, et forment toujours avec le bord fronto-orbitaire un angle très- prononcé ; on y compte de quatre à sept dents. — Les yeux sont gros, courts. — Les orbites sont ovalaires, et complétement séparées des fossettes antennaires. — Les antennes internes se reploient compléte- ment dans leurs fossettes, et la cloison in- ter-antennaire est peu saillante ; l’article basilaire des antennes externes est trés- large ; il est toujours soudé au front dans toute l’étendue de son bord antérieur, et présente en dehors une saillie plus ou moins considérable qui sépare l'orbite du point d’articulation de la tige mobile et de ses appendices; celle-ci est très-longue, et s’insère quelquefois loin de la cavité orbi- taire. — Le cadre buccal est trés-large. — Les pieds-mâchoires externes sont disposés à peu près comme chez le genre Portunus. —Le plastron sternal est très-large, et sa suture médiane s’étend sur les trois derniers anneaux. — Les pattes antérieures sont grandes, et ne peuvent se cacher sous la portion antérieure du corps ; leur troisième article est épineux en avant, et dépasse de beaucoup la carapace. — La main est hé- rissée d’un nombre considérable de dents, et sa longueur égale au moins celle de la carapace. — Les pattes des trois paires suivantes sont beaucoup moins longues et se raccourcissent successivement ; leur tarse est généralement styliforme; celles de la cinquième paire ont leur troisième article assez allongé ; il se trouve à l’extrémité de 404 son bord inférieur une épine assez forte ; vers le bout, les pattes deviennent très- larges, et leur tarse est ovalaire. Ce genre a été divisé en deux sous-genres par M. Edwards, dans son Hist. nat. des Crustacés. PREMIER SOUS-GENRE. ( Thalamites quadilateres, Enw.) Bord fronto-orbitaire occupant presque toute la largeur de la carapace , et formant un angle presque droit avec les bords la- téro-antérieurs, qui ne sont armés que de quatre à cinq dents. A. THALAMITA ADMETE. Larr., Régn. anim. de Cuvier, 2° édit., t. IV, p. 33; Portunus Admete, LATR., Nouv. Dict. d'Hist. nat., t. XXVIII, p. 4h.— Enw., op. cit., t 1, p. 459. — Cancer Admete, Hergsr, pl. 57, fig. 4. — Portunus Admete et Portunus Poi- soni, Aup., Egypt. Crust., par Sav., pl. 4, fig. 3, 4. — Long. 1 pouce. — La carapace est presque plane en dessus; le bord fronto-orbitaire occupe presque toute la largeur de la carapace, il est presque droit et divisé en quatre lobes; le bord latéro-antérieur de la carapace est pres- que droit et armé de quatre dents trés- aiguës, dont la pénultième est beaucoup plus petite que les autres; le bord infé- rieur de l’orbite est dentelé, mais il ne présente pas de dents spiniformes; l’article basilaire des antennes externes est garni d’une petite crête dentelée qui sépare les lobes moyens du front; le bord antérieur du bras offre trois épines, fortes et obtuses; la main, qui est granuleuse en dehors, pré- sente sur sa face supérieure six épines disposées alternalivement en deux rangées; le pattes suivantes sont courtes et grises; on apercoit une série de petites dents spi- niformessur l’avant-dernier article de celles de la cinquième paire, dont le tarse est ovalaire, mais porte à son extrémité un petit angle conique et pointu. —Se trouve dans l’Océan Indien et dans la Mer-Rouge. 2. THALAMITA CHAPTALH. Eovw., Hist. nat. des Crust., t. I, p. 460. — Portunus Chaptalii, Aup., Crust. de M. Savigny, Egypt., pl. 1, fig. 1. Long. 4 pouc. — La carapace est comme dans l’espèce précédente; le front est également large et à peine divisé; les dents du bord latéro-antérieur sont larges, obtuses, pres- THALAMITA. que carrées et semblables entre elles ; la main n'offre pas de grosses épines. — &e trouve dans la Mer-Rouge. 3. THALAMITA SIMA. Epw., op. cit., tom. I, p. 460. — Long. 8 lig. — La carapace est très-bombée ; son bord fronto-orbitaire est notablement plus court que son diamètre transversal; le front est avancé au milieu, mais à peine lobé; les bords latéro-antérieurs sont assez obliques et armés de dents très-aiguës dont la der- niére est plus grosse queles autres; l’avant- dernier article des pattes postérieures ne présente pas d’épine. — Se trouve sur la côte de Coromandel. {. THALAMITA CRENATA. Epw. , op. cit., t. 1, p. 461. — Thala- mita Admete, Guér., Icon. du Régn. anim. de Cuvier, Crust., pl. 1, fig. 4. — Long. 2 pouc. — Le bord latéro-an- térieur de la carapace présente cinq dents spiniformes à peu près égales; sa forme générale la rapproche beaucoup du Thala- mite Admète; les six dents mitoyennes du front sont à peu près de même grandeur et beaucoup moins grosses que les externes, qui occupent l’angle interne et l'orbite; les pattes sont semblables à celles de la Thalamite Admete ; on n’apercoit pas d’épi- nes sur le bord inférieur de l’avant-dernier article de celles de la cinquième paire. — Se trouve dans les mers de l’Asie. DEUXIÈME SOUS-GENRE. (Thalamites Hexagonales, Ew.) Bord fronto-orbitaire n’occupant pas plus des deux tiers de la largeur de la ca- rapace, et formant un angle assez ouvert avec les bords laléro-antérieurs, qui sont armés de six à sept dents. 1. THALAMITA CRUCIFERA. Epw., op. cit., t I. p. 462. — Portunus Crucifer, Fasr., Suppl., p.364.—Portunus Crucifer, Larr., Hist. nat. des Crust., t.VI, p.34. — Long. 4 pouc. — Les pattes des deuxième, iroisièmeetquatrième paires sont très-aplaties et sillonnées sur les trois der- niers articles; la carapace lisse, à peine ridée , est plus de deux fois moins longue que le bord fronto-orbitaire; le front esi profondément échancré et armé de neuf grandes dents obtuses; les denis latérales de la carapace sont courtes, largeset comme tronquées; la première est échancrée au PODOPHTHALMUS. bout de manière à paraître bifide; les mains sont à peu prés de la longueur de la carapace , et armées en dehors de quatre grosses épines ; les pinces sont profondé- ment cannelées et armées de grosses dents comprimées; le tarse des trois paires de pattes suivantes est étroit et lancéolé ; la ligne médiane des deux derniers articles des pattes postérieures ne présente pas d’élévation ; la couleur est rougeâtre, avec des taches et des bandes jaunes, dont les médianes représentent une croix. — Se trouve dans l'Océan Indien. 2. FHALAMITE ANNULATA. Enw., op. cit., t. 1, p. 463.—-Portunus. Annulatus, Fasr., Suppl., p. 364; Larr., Hist. nat. des Crust.,t. VI, p.19.— Long, 2 pouces. — Les pieds des deuxième, troi- sième et quatrième paires sont cylindri- ques, marqués de quelques lignes longi- tudinales, et terminés par un article spi- niforme ; la carapace est lisse, les dents latérales sontspiniformes et toutes de même grandeur, excepté la dernière, qui est plus petite que lesautres; les pinces sont armées de dents tuberculeuses. — Se trouve dans l’Océan Indien et dans la Mer-Rouge. 3. THALAMITA TRUNCATA. Enw. , op. cit. , 1. 1, p. 463. — Portu- nus Truncatus, Fagr., Suppl., p. 365.— LaTr., Hist. nal. des Crust., t. VI, p. 146. — Long. 2 pouc. — La face supé- rieure de la carapace est lisse, sans li- gnes saillantes, et légérement bombée ; son bord fronto-orbitaire égale presque son diamètre transversal ; le front est armé de huit dents rudimentaires constituant les angles de quatre lobes tronqués; les dents du bord latéro-antérieur de la carapace sont larges, tronquées, et si courtes qu’elles ont plutôt la forme de crénelures que de dents ordinaires. — Se trouve dans l'Océan In- dien. h. THALAMITA CALLIANASSA. Enw., op. cit., t. I, p. 464. — Cancer Callianassus, Hergsr, t LIT, p. 54, fig. 7.— Long. 1 pouc. — La carapace est fortement ridèe en dessus et très-large ; le front est étroit. armé de huit dents, pelites, aiguës, et également espacées; les bords latéro- antérieurs sont courts et armés de dents étroites et pointues; les pattes antérieures sont granuleuses et hérissées d’épines courtes. — Se trouve dans l’Océan In- dien, 405 5. THALAMITA ERYTHRODACTYEA. Epw., op. cit., t. 1,p. 364. — Por- tunus Erythrodactylus, Lam., op. cit., t. V, p. 259.— Long. 2 ponc. !.—La cara- pace est à peine ridée en dessus et très- aplatie ; les dents frontales sont longues et aiguës; les bords latéro-antérieurs sont armés dé cinq grosses dents spiniformes el semblables entre elles, et de deux dents rudimentaires cachées dans les échancrures que les premières grosses dents laissent entre-elles; on n’aperçoit ni granulations ni tubercules entre les dents spiniformes, dont la main est armée. — Habite l’Aus- tralasie. PODOPHTHALMUS , Lam., LATR., Leacu, DEsu. , EDw. ; Portunus, FaBr. Ce genre, qui a été établi par Lamarck aux dépens du genre Portunus, esttrès-re- marquable par la longueur excessive des .pédoncules oculaires. — La carapace a la forme d’un quadrilatère trés-allongé dont les deux côtés latéraux seraient fortement tronqués; son diamètre antéro-postérieur n’égale pas la moitié de son diamètre transversal ; son bord antérieur, qui est presque droit, a environ quatre fois la lon- gueur du bord postérieur. — Le front est linéaire, et de chaque côté le bord anté- rieur de la carapace est creusé dans toute sa longueur, d’une gouttière profonde et très-large qui constitue les orbites. — Les yeux sont portés sur des pédoncules minces et d’une largeur extrême ; ces pédoncules s’insérent près de la ligne médiane du front, et portent à leur extrémité la seconde pièce oculaire. — Le bulbe oculaire n’est pas très-grand, et alteint l’extrémite la- térale de la carapace. — Les antennes in- ternes sont situées au-dessus dé l’origine des yeux, et leur tige ne peut pas se dé- ployer dans la cavité qui les loge; les an- tennes externes se trouvent également au- dessus des yeux ; elles sont placées entre les fossettes antérieures et les orbites, au côté externe des premières, et leur article basilaire se soude avec les bords de ces deux moitiés, de manière à compléter leurs parois et à les séparer entre elles. — La tige mobile qui se termine aux antennes ect formée de deux petits articles pédoncu- laires et d’un filet multi-articulé, grêle et assez court. — Le cadre buccal est ex- trêmement large; il n’est séparé des fos- settes antennaires que par un bord mince, 106 son bord antérieur est environ deux fois aussi long que ses bords latéraux, el ceux- ci se portent obliquement en arrière et en dedans. — Les pieds-mâchoires externes laissent entre eux un espace considérable, et leur troisième article est à peu près aussi large que long. — Les pattes de la pre- miére paire sont grandes, et se terminent par une main presque droile; les pattes suivantes sont beaucoup moins grandes que les antérieures, et celles de la troisième paire sont plus longues que les autres ; l’ar- ticle qui termine les seconde , troisième et quatrième, est styliforme et un peu aplati; les pattes de la cinquième paire sont très- élargies et en forme de rames natatoires. — L’abdomen, chez le mâle. est triangulaire, et se compose seulement de cinq pièces mobiles. — La seule espèce connue est le : PODOPHTHALMUS VIGIL. (PI. 7, fig. 1.) .. Leacn, Zool. Miscell., vol. Il, tab, 418. — Guér., Icon. du Régne anim. de Cuvier, Crust., pl. 1, fig. 3.—Enw., op. cit. , t, L. p. 467. — Portunus Vigil, Fagr., Suppl. Ent. Syst., p. 363, n° 1. Podophthalmus Spinosus, Lam., Syst. des Anim. sans verteb., p. 152. — Long. 4 pouc. — La carapace, chez ce singulier Crustacé, est lisse et armée de chaque côté d’une forte épine qui est dirigée trans- versalement en dehors, et occupe l’angle externe de l’orbite; en arrière de cette dent, on en voit une autre beaucoup plus petite, mais dans le reste de son étendue , le bord latéral n’est que granulé ; les antennes ex- ternes sont beaucoup moins longues que les internes; les pattes de la premiére paire sont hérissées d’un grand nombre d’épines; on en voit trois sur le bord antérieur du bras, deux du côté externe du même article, deux sur le carpe, et deux sur la main; les pattes des trois paires suivantes ont le tarse cannelé ; le cinquième article des pattes postérieures est grand et très- élargi postérieurement ; le dernier article est ovalaire et cilié sur les bords. — Se trouve dans l'Océan Indien. M. Desmarets, dans son Histoire natu- relle des Crustacés fossiles, a décrit et figuré , p. 88, pl. 5, fig. 6 et 8, une espèce fossile de ce genre dont on ignore le gise- ment, et à laquelle il a donné le nom de Podophthalmus Franci, Des. ORITHYTES, Cavité buccale ne se rétrécissant pas en pointe à son sommet ; troisième article des MATUTA. pieds-mâchoires extérieurs triangulaire, al- longé et pointu ; carapace presque orbicu- laire , ovoïde et tronquée en devant; pinces comprimées, presque en crête à la tranche supérieure. Genres: Matuta, Orithya. MATUTA, Fasr., Larr., Des, Enw. La carapace de ces Crustacés est dépri- mée, presque en forme de cœur tronqué en devant, avecles côtés arrondis antérieu- rement, dilatés, en forme d’épines fortes, saillans vers leur milieu, resserrés et con- vergens ensuite, vers leur extrémité posté- rieure.—Les yeux sont portéssur des pédon- cules assez longs et logés dans des fossettes transverses. — Les antennes extérieures ou latérales sont beaucoup plus petites que les intermédaires et insérées près de leur base externe ; le second article des pieds-mà- choires extérieurs est triangulaire, allongé, pointu, prolongé jusqu'aux antennes ou jusque sur le chaperon ; les derniers articles des mèmes pieds-mâchoires sont entiére- ment cachés par les articles précédens. — La cavité buccale est terminée en pointe. — Les pinces des serres sont épaisses, tu- berculées, dentelées et presque en crête ; tous les autres pieds sont terminés en na- geoires, mais leur forme varie ; celles des deuxième, troisième et quatrième paires ont leur troisième article lamelleux et pro- longé inférieurement en une crête trian- gulaire contre laquelle se replie le tarse, qui est large et lancéolé, tandis qu’aux pattes postérieures le prolongement la- melleux de ce pénultième article estarrondi et le tarse ovalaire ; enfin l’abdomen du mâle ne se compose que de cinq articles distincts, dont le. troisième présente en arrière une crête transversale trés-sail- Jante. 1. MATUTA LUNARIS. LEacn, Zool. Misc., t. III, tab. 127, fig. 3-5. — Enw., op. cit. t. II, p. 114, — Matuta Planipes, Desm. , Consid. génér. sur les Crust., p. 102. — Matuta Peroni, Guér., 1conog. du Reg. anim. de Cuvier, Crust., pl. 4, fig. 1. — Cancer Lunaris, Hergsr, t. 111, p.43, pl. 48, fig. 6. — Les épines latérales de la carapace sont généralement dirigées très-oblique- ment en avant ; la ligne granuleuse du bord postérieur de la carapace se prolonge jus- qu’à la base de ces épines; les mains sont tuberculeuses plutôt que pennères; le troi- Or R T “parte e $ Crustaces, PL TE 1. Podophthalmus vidil. 3. Hepatus fasciatus . e 2. Lupa pelagica. k. Orithva marmillans . ‘alappa tuberculosa Calapy ORYTHIJA- sième article des pattes ae la quatrième paire est bicaréné ; la couleur est jau- nâtre, avec une multitude de points rou- ges qui, sur la carapace, forment des lignes continues et décrivent des cercles plus ou moins irréguliers. 2. MATUTA VICTOR. Epw., op. cit., t. Il, p. 115, pl. 20, fig. 3, 6; ejusd., Atlas du Réègn. anim. de Cuvier , 3° édit., Crust., pl. 7, fig. 4, Matuta Victor, Fagr., Suppl., p. 369.— Matuta Victor, Larr., Encycl. méth., pl. 127, fig. 3, 4.—Matuta Lesueurii, LEACH, Zool. Misc., t. III, p.14.—Matuta Victor, Desu., Consid. génér. sur les Crust., p. 101, pl, 7, fig. 2. — Cancer Lateralis, Hergsr, t. 1, p. 140, pl. 6, fig. 44. — Les épines latérales de la carapace sont tantôt droites, tantôt plus ou moins obli- ques ; la ligne granuleuse du bord posté- rieur de la carapace s’arrête au tubercule situé sur la région branchiale, à quelque distance de cette épine ; généralement le bord extérieur de la main présente deux grosses épines et même quelquefois trois; de plus il y à une carène sur le troisième article des pattes de la quatrième paire ; la couleur est jaunâtre, avec une multitude de points rouges épars et ne formant pas de lignes continues. ORITHYA, Larr., Fagr., Desm., Epw.; Cancer, HER8sT. La carapace est presque ovoïde , rétrécie et largement tronquée en devant; les or- bites sont trés-grandes; les yeuxsont portés sur un pédoncule assez long, grêle et cy- lindrique. — Les antennes extérieures sont plus courtes que les intermédiaires, et séta- cées ; le premier article fort long, cy- Jindrique , les autres trés-nombreux et fort petits; les intérieures ou les intermédiaires une fois plus longues, repliées, de quatre articies, dont le second et letroisième plus longs: ce dernier très-court, subulé, bifide; le troisième article des pieds-mâchoires extérieurs est triangulaire, étroit, allongé et pointu au bout; les serres sont épaisses , égales, assez courtes. — Les pieds des trois pires suivantes sont terminés par un article ou ongle droit et pointu ; ceux de la troi- sième et de la quatrième les plus larges de tous; les pieds de la cinquième paire sont terminés par une lame natatoire, ovale et ciliée sur ses bords. —La queue est courte, sans feuillets natatoires au bout, et offre 407 sept segment distincts; ce genre renferme nne seule espèce, qui est : ORITHYA MAMILLARIS. (PI. 7, fig. 4.) Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VI, p. 130, pl. 50.— Génér. Crust. et Ins.,t. 1, p. 12. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 141, pl.419, fig. 4 — Enw., Régn. anim. de Cu- vier, Atlas, pl. 8, fig. 1. — Fagr.. Suppl. Ent. Syst. , p. 363. — Guér., Icon. du Régn. anim. de Cuvier, Crust., pl. 4, fig. 2. — Cancer Bimaculatus, Hengsr, t. I, p. 248, pl. 48, fig. 101. — Long. 2 pouc.—La carapace est bosselée etgarnie de trois rangées longitudinales d’élévations mamillaires, dont les deux latérales sont divergentes postérieurement ; le front est armé de cinq dents spiniformes, dont une au milieu du bord supérieur de l'orbite, et une autre beaucoup plus forte à son angle externe ; de plus, on apercoit deux petites fossettes sur la portion antérieure dü bord latéral de la carapace, et trois trés-fortes sur la portion postérieure ; une petite crête terminée par une dent sur le bord supé- rieur du bras, etune dent spiniforme très- forte à sa face inférieure; trois pointes, dont une grande sur le carpe et deux au- tres sur le bord supérieur de la main; une épine à l’extrémité du bord inférieur du deuxième article des pattes suivantes, et une seconde plus petite à l’extrémité du bord supérieur du troisième article des pattes des deuxième, troisième et qua- trième paires. — Se trouve dans les mers de la Chine. QUATRIEME TRIBU. LES CHRISTIMANES, LATREILLE. Caractères. Par la forme générale de leur test, les Grustacés qui composent cette tribu ont beaucoup d’analogie avec les Crabes et les Atélecycles, de la tribu des arqués.— La queue est aussi composée de même , mais la cavité buccale va en se rétrécissant vers son extrémité supérieure, ainsi que le troisième article des pieds-mä- choires extérieurs, dont la figure est aussi plus ou moins triangulaire. — Les pinces sont fortes, élevées, comprimées, et dentées en manière de crête à la tranche supé- rieure, ainsi que les autres pieds; elles sont toujours à découvert. — Cette tribu comprend un seul groupe, celui des Hé- patiles. 408 HÉPATITES. Ce groupe renferme trois genres: He- patus, Mursia et Platymera. HEPATUS, Larr., Epw.; Calappa, Far. La carapace est plus large que longue, évasée en segment de cercle en devant, rétrécie postérieurement, avec ses bords latéro-antérieurs munis d’un grand nombre de dentelures. — Les yeux sont assez rap- prochés, petits, portés sur des pédoncales courts et logés chacun dans une cavité presque orbiculaire, — Les antennes exté- rieuressont excessivement petites, coniques, insérées à la base des pédoncules oculaires; les intérieures logées dans deux fossettes obliques qui sont situées au-dessus du front. — Les pieds-mâchoires extérieurs sont très-semblables à ceux des Leucusies, ap- pliqués exactement l’un contre l’autre; leur troisième article ayant une forme triangulaire, et se terminant en pointe. — Les pinces sont grandes, aplaties, ayant leur tranche supérieure comprimée, el dentée en forme de crête ; les autres pieds sont lerminés par un article aigu, ambula- toire, et diminuant progressivement longueur depuis la seconde paire jusqu a cinquième. — La queue, en forme de triangle étroit et allongé, est composé de sept tableties chez les mâles; chez les fe- melles cette queue est trés-étroite; les ta- blettes qui la composent sont très-larges, sur- tout les quatrième, cinquième et sixième ; la septième et trés-étroite et terminée en pointe à sa base. HEPATUS FASCIATUS. (PI. 7, fig. 3.) LarTr., Hist. nat. des Crust. et desIns., t. V, p. 98.—Desm. , Consid. génér. sur les Crust., p. 1407, pl. 9, fig. 2. — Epw., op. cit. , t. IT, p. 117; ibid. , Atlas du Rég. anim. de Cuv., Crust., pl. 15, fig. 2.—Calappa Angustata, Far... Suppl, p. 347. — Cancer Princeps, Hergsr, 1. II, p.154, pl. 38, fig. 2..— Cancer Princepset Calappa Angustata, Bosc, op. cit., t. I, p. 175 et 184.—Long. 2 pouc.+.— La cara- pace est peu convexe, presque unie. — Le front est droit et comme tronqué, graveleux au bord antérieur; les bordslatéro-antérieurs sont assez fréquemment crénelés; les tar- ses et la poitrine sont couverts d’un duvet noirâtre, La couleur générale est jaunâtre, MUR3S1A: avec des points rouges trés-nombreux sur le dos, qui se changent en petites lignes pos- térieurement ; les quatre dernières paires de pattes sont marquées de bandes transver- ses également rouges ; les doigts des serres sont noirâ'res. — Se trouve sur les côtes de l'Amérique du Nord et de Saint-Domingue. MURSIA, Leacn, Desm., Larr., Enw. La carapace est presque circulaire, etne se prolonge pas en forme de bouclier au- dessus des pattes ambulatoires; sa face su- périeure est bombée et inégale, et versle milieu du bord latéral se trouve une longue dent spiniforme. — Le front est triangu- laire, avec les orbites presque circulaires. — Le troisième article des pieds-mâchoires ex- ternes est aussi long que le second , et a la forme d’un carré-long, dont l’angle anté- rieur cependant est trés-oblique, et donne insertion à l’article suivant vers son tiers externe. — Le plastron stermal est étroit et allongé. — Les pattes antérieures ont à peu près la même forme que chez les Calappes, et les mains, garnies en dessus d’une crête élevée, s’appliquent aussi contre la bouche, de manière à se cacher sous la partie anté- rieure du corps ; les pattes suivantes sont longues et de force médiocre ; le tarse qui les termine est styliforme, cannelé et trés- long. — L’abdomen du mâle ne présente que cinq segmens mobiles, MURSIA CRISTATA. Drsm., Consid. Génér. sur les Crust., p. 108, pl. 9, fig. 3.— Larr. Reg. anim. de Cuvier, 2e édit. , & IV, p. 39. — Epw., Op Citers te LI ,, tp... 109 ; atbid. Atlas du Reg. anim. de Cuvier, Crust., pl. 48, fig. 4 et 1, a. — Long. 2 pouc. — La cara- pace est inégale, et garnie en dessus de plu- sieurs tubercules saillans, dont les princi- paux forment une rangée transversale se- mi-circulaire et trois rangées longitudi- nales dont une médiane, et les deux au- tres placées sur les régions branchiales ; le front est armé de cinq petites dents ; le bord latéral de la carapace présente une dizaine de petites dents, lesquelles sont suivies d’une dent très-forte et très-aigüe qui se dirige en dehors ; il y a une ou deux épinestrés-fortes à l’extrémité de la face externe des bras, et dix ou douze dents de même forme, mais moins longues, sur la face externe des mains; le bord supérieur de celles-ci est très-élevé, mince et découpé en dents de scie; leur bord inférieur est également dentelé; cou- ieur blanchètre lavée de rouge. Tome. 1 1 %*parte, Crustacés, PUL6, 5. Doryppa lanata . r. Mürsia cristala , 2, (Œthra scruposa k. Dromia communis. 5. Corvstes dentalus : CALAPPA. PLATYMERA, Env. La carapace est très-large, et assez répu- lièrement elliptique ; seulement, de chaque côté elle se prolonge en une forte dent spi- niforme; ses bords latéro-postérieurs ne se rolongent pas au-dessusdes pattes. — Le Fe est triangulaire. — Les orbites sont ovalaires, profondes et de grandeur médio- cre ; on remarque une fissure au milieu de leur bordinférieur. — Lesantennesinternes et externes sont comme dans le genre pré- cédent.—Le cadre buccal est beaucoup plus large antérieurement, et la petite portion de l’espace prélabial qui dépasse les pieds- mâchoires externes n’est pas divisée par une cloison médiane, et n’est qu’imparfai- tement recouverte par les prolongemens lamelleux des pieds-mâchoires externes. — Les pieds-mâchoiresexternessonttrès-larges antérieurement ; leur troisième article, de Ja longueur du second, se termine par un bord antérieur assez large. et présente, au- dessus de son angle antérieur et interne, une grande et profonde échancrure, dans laquelle s’insère le quatrième article; ce dernier est à découvert et très-grand ; mais il n’arrive pas au niveau de l’extrémité antérieure du troisième article. — L’appen- dice basilaire de cesorganes est lamelleux, trés-grand et semi-lunaire. — Leplastron sternal est ovalaire. — Les pattes de la pre- mière paire sont longues et peu élevées; les suivantes sont très-longues et très-com- primées ; leur troisième article est trés-large etpresque lamelleux.—Les tarsessont longs et styliformes. — Les pattes de la troisième paire sont un peu plus longues que les secon- desetles quatrièmes ; lescinquièmes sont les plus courtes de toutes.—L’abdomen du mà- le se compose de cinqarticles distincts, dont le troisième présente en arriére une crête transversale très-forte. PLATYMERA GAUDICHAUDII. Epw., op., cit. t. II, p. 108. — Long. 3 pouc. — La carapace est légérement convexe, inégale, finement granulée; le front est pelit, tridenté ; les bords latérc- antérieurs de la carapace sont garnis d’une quinzaine de petites dents obtuses, qui les font paraître comme festonnées; les dents latérales sont trés-fortes ; les mains sont sur- montées d’une grande crête dentelée, et garnies sur leur face externe d’une rangée de tubercules ; le carpe présente quelques points; le bord supérieur des pattes sui- “vantes est granuleux ; le sternum du mâle -est armé de chaque côté d’une grosse dent, 109 près de la base @es pattes antérieures; Ja couleur est rougeâtre. —Se trouve sur jes côtes du Chili. CINQUIÈME TRIBU. LES CRYPTOPODES, LATREILLE. Caractères. Tous les pieds, à l'exception des serres, peuvent se retirer sous deux voûtes formées, une de chaque côté, par les dilatations latérales et postérieures du test, de sorte que, lorsqu'on considère l’a- nimal par le dos dans un moment de con- traction, on ne voit aucun de ses organes ; car il applique aussi ses serres sur la face antérieure du corps; il peut d'autant mieux les cacher, que la tranche supérieure des pinces forme, par son élévation , sa com- pression et les dentelures de son bord, une crête ; aussi a-t-on nommé ces crustacés Ceq de mer, Crabe honteux; tout le con- tour du test est le plus souvent incisé ou denté ; la disposition et la forme de ses dents, ainsi que la configuration des serres, indi- quent l’aflinité de ce genre avec les précé- dents. Cette tribu est composée de deux grou- pes:les Calappites et les Cryptopodites. CALAPPITES,. Tous les Crustacés renfermés dans ce groupe sont remarquables par la forme de leur carapace, et surtout celle des pieds antérieurs; tous généralement sont d’une taille assez grande. Genres : Calappa, Cryptosoma. CALAPPA, Fagr., Enw. La carapace est courte, convexe , plus large postérieurement qu’antérieurement, et formant en arrière une voûte sous la- quelle sont cachées les pattes postérieures dans Je repos. -— Les yeux sont portés sur des pédoncules courts, peu éloignés l’un de l’autre. — Les antennes externes el in- ternes sont semblables à celles des Crabes proprement dits. — Le troisième article des pieds-mâchoires extérieurs se termine en pointe. — Les pinces sont égales, tres- grandes, comprimées, ayant leur tranche supérieure très-élevée, en crête, s’adaptant parfaitement aux bords extérieurs du test, de manière à couvrir toute la région de la 140 bouche. — Les autres pattes sont courtes et simples. Les Calappes, dit M. Roux, ont dansleur démarche une sorte de gravité qui, jointe à l’éclat de leurs couleurs et à la singularité de leur forme, en a fait un de nos plus beaux Crustacés. Ils montrent autant de fermeté dans le danger, que de courage dans leurs entreprises, et ne se laissent pas facilement intimider lorsqu'ils ont une proie en vue ou qu’ils fontune curée; mais lorsqu'on les saisit, et que le péril leur pa- raît imminent, ils retirent leurs pattes sous leur test, et, semblables à des boules, se laissent tomber au fond des eaux, sans na- ger ni faire aucun mouvement. Ces Crus- tacés se tiennent ordinairement dans les fentes des rochers profonds qui bordent ies côtes. C’est vers le crépuscule qu’ils vont à la recherche des mollusques dont iis se nourrissent. L'époque deleurreproduction, ainsi que l’a remarqué M. Risso, est versle printemps. Leurs œufssont d’un jaune doré; leur chair est assez bonne, et n’a aucune odeur désagréable. Ces Crustacés sont voraces; ils habitent les fentes des rochers, et ne s’approchent que des rivages qui avoisinent de grandes profondeurs. On en connait neuf espèces environ, dont huit vivent dans les mers d'Amérique et dans les Indes Orientales ; une seule se trouve dans la Méditerranée. A. CALAPPA GRANULATA. Roux, Crust. de la Méditer., pl. 2, fig. 4.—Fasr., Suppl., p. 846.— Larr., Hist. nal. des Crust. et des Ins., t V, p. 392, pl. 45, fig. 1, 2.——Epw., op. cit., t. 11, p. 104. — Le test de cette espèce est large, très-bombé, traversé par quelques sillons longitudinaux; entre chacun de ces sillons sont des protubérances tuberculeuses d’un rouge carmin ; le front est terminé par deux petites élévations ; les bords sont dé- coupés par sept dents, dont trois courtes et robustes et quatre plus fortes et aiguës vers l’angle postériéur, avec deux autres petites tout-à-fait en arrière ; la région hé- patique postérieure et les pinces sont for- tement granulées ; celles-ci dentelées en crête, poilues sur leurs bords, aplaties et épaisses ; une belle couleur de chair s’é- tend sur ce Crustacé ; les bords latéraux et postérieurs de la carapace sont jaunes, de même que les pattes; l'extrémité des ongles êst brune ; le dessous du corps est d’un blanc d’émail; la femelle est quelquefois moins colorée que le mâle. CALAPPA. Cette espèce se trouve sur toutes les côtes rocailleuses baïignées par la Mer Méditer- ranée. 2. CALLAPA GALLUS. Enw., op. eit., t. Il, p. 405. — Cancer Gallus, Hersr., t. III, p. 46, pl. 58, fig. 14.—Long. 2 pouc.—La carapace, beau- coup moins large que dans l’espèce précé- dente, est trés-élevée, et couverte de gros tubercules inégaux ; le front est entier et triangulaire; les dents du bord postérieur de la Carapace sont à peine saillantes, avec les prolongemens clypéiformes grands. — Se trouve sur les côtes de l'Ile-de-France. 3. CALAPPA CRISTATA. Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. V, p. 394. — Epw., op. cit., t. II, p. 105, pl. 20, fig. 4. — Fagr., Suppl, p. 346.— Cancer Circumspectus, HERBST, t. II, p. 462, pl. 40, fig. 3.— Long. 2 pouc. — La carapace est médiocrement large et garnie en dessus de gros tubercules, dont les principaux forment cinq rangéeslongitu- dinales; le front est bidenté ; les bords la- téro-antérieurs de la carapace sont finement dentés; de plus, il y a trois grosses dents pointues dirigées e: avant sur la partie pos- térieure du bord latéral, et trois autres di- rigées en arrière de chaque côté de la dent mediane du bord postérieur.— Se trouve dans les mers d’Asie. 4. CALAPPA TUBERCULOSA. (PI. 7, fig. 5., Fasr., Suppl, p. 345.—Henrgsr, pl. 43, fig. 78.— Bosc, op. cit., t. 1, p. 183.— Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. 1, p. 298. — Desm., Consid, génér. sur les Crust., p, 109, fig. 4.— Guérin, Icon. du Reg. anim. de Cuvier, Crust., pl. 42, fig. 2.— Enw., op. cit., t. IL, p. 106. — La carapace est bombée et granuleuse en dessus; il y a une douzaine de dents trian- gulaires et bien distinctes sur son bord la- téro-antérieur, et quatre dents larges, pla- tes, et pointues sur laportion antérieure des prolongemens clypéiformes, qui sont très- grands ; la face externe des mains est tu- berculeuse, maïs sans épines; la couleur est blanchätre.—Se trouve dans l’Archipel indien. M. Brullé a établi, sous le nom de Cryy- tosoma, un nouveau genre de Crustacé qui vient se placer naturellement après celui de Calappa; il se distingue de ce dernier par la carapace, qui est presque circulaire; par la longueur plus considérable du troisième article des pieds-mâächoires externes, etsur- CRYPTOPODIA. tout par les tarses, qui, aux pattes posté- rieures, sont de forme sublancéolée. L'espèce type de celte nouvelle coupe générique est le Cryptosoma Cristata , Brullé. Cette espèce sera décrite et figu- rée dans le voyage de MM. Webb et Ber- thelot aux Canaries. CRYPTOPODITES. Les espèces comprises dans ce groupe sont remarquables par leur carapace, qui est peu bombée, trés-élargie sur les côtés latéraux , et cachant presque entièrement les organes de la locomotion. Genres : Æthra, Cryptopodia. ÆTHRA, Leacn., Lam, Larr., Epw.; Cancer , Lin. La carapace est d’un tiers plus large que longue , et a la forme d’un ovale assez ré- gulier ; elle est fortement bombée en des- sus, et ses bords latéraux sont dentelés et recourbés un peu en haut, — Le front est entier et un peu plus saillant au milieu que sur les côtés. — Les yeux sont trés-petits, et les orbites presque circulaires; leur bord supérieur présente deux petites fissures, et le bord inférieur est séparé du front par un hiatustrès-large. —Les fossettesantennaires sont presque carrées, et l’article basilaire des antennes internes les remplit presque en entier ; enfin la tige mobile de ces ap- pendices est extrêmement petite et se re- plie longitudinalement en avant. — L’ar- ticle basilaire des antennes externes est très-grand. et s’avance jusqu’au bord infé- rieur du front, de facon à remplir l’hiatus ; son extrémité antérieure est trés-étroite, et se trouve sur le niveau du bord orbitaire inférieur ; le second article des antennes externes est très-pelit ; il occupe le canthus interne des yeux. — Les pieds-mâchoires externes ferment complétement le cadre buccal. — Le plastron sternal est beaucoup pluslong que large, et les pattes antérieures ont environ une fois et quart la longueur de la portion post-frontale de la carapace. — Leur face supérieure etinterne est légé- rement concave, de manière à pouvoir s’ap- pliquer exactement contre lesportionsinfe- rieure et antérieure du tronc. — Les pattes de la seconde paire sont beaucoup plus courtes que la portion post-frontale de la carapace, et les suivantes diminuent suc- cessivement de longueur; toutes sont sur- ait montées d’une crête tranchante et inégale, et leur tarse est court etstyliforme. —T,'ab- domen se compose de sept articles chez la femelle, et de cinq seulement chez le mâle. Les Æthres habitent l'Océan Indien et les mers d'Afrique ; on ne connaît encore qu’une seule espéce. ÆTHRA SCRUPOSA. (PI. 8, fig. 2.) Enw., 0p. cit., 1. I, p. 371. — Cancer Scruposus, Linn., Mus. Ent., Ins., p.150. — Æthra Depressa , Lam., Guérin, Icon. du Reg. anim. de Cuv., Crust., pl. 12, fig. 6. — La région stomacale est renflée et creusée en avant d’une gouttiére longitu- dinale qui se prolonge jusqu’au front ; la carapace présente de chaque côté dix à douze dentelures en forme de plis; le bord inférieur despattes de la premiere paire est armé de dents spiniformes plus distinctes que celles qu’on voit aux pattes suivantes; la couleur générale estgrisâtre. —Se trouve dans les eaux de l’Ile-de-France et del’Ar- chipel Indien. CRYPTOPODIA, Epw. Ce nouveau genre, qui a été établi par M. Edwards, offre beaucoup d’analogie avec le genre Æthre. — La carapace est lé- gérement bombée, et a la forme d’un trian- gle trés-large, très-court et à base arron- die. — Le ventre est triangulaire, horizon- tal et assez avancé. — Les yeux sont trés- petitsetcomplétementrétractiles. —Les an- tennes internes ont la même forme que chez les Æthres; leur premier article est qua- drilatère et plan, et leur tige se déploie presque longitudinalement. — Le premier article des antennes est très-petit ; le second est un peu plus long et atteint jusqu’au front ; le troisième est logé presque en en- tier dans la fente qui existe entre le front. et l’angle interne du bord orbitaire infé- rieur ; la tige terminale, qui naît aussi du canthus interne des yeux, est extrêmement courte. — L’épistome est un peu plus large que long ; le second article des pieds-mä- choires externes se termine par un bord presque droit ; et le troisième, quiest carré, présente en avant une échancrure. — Le plastron sternal est beaucoup plus long qué large. — Les pattes de la premiére paire sont trés-grandes, et à peu prés prismati- ques; celles des quatre dernières paires sont très - petites el presque de même lon- gueur ; elles dépassent à peine la voûte de la caravace, qui les recouvre. —L’abdo- 412 men, chez la femelle, est composé de sept articles. L'espèce type de ce genre est la : CRYPTOPODIA FORMICATA. Enw., o0p.. cit., t. I, pag. 362. — Cancer Formicatus, Fagr., Ent., Syst. , t. 11, pag. 453. — La carapace est lisse en dessus et dente!ée sur les bords; le ventre est entier, aussi long que large; les pattes antérieures sont environ une fois et demie aussi longues que la carapace ; leur troi- sième article est trés-dilaté postérieure- ment, eLarmé d’épinessur le bord antérieur; les mains sont armées en dessus d’une forte rangée d’épines ; les pattes des quatre dernières paires sont garnies en dessus et en dessous d’une crête dentelée presque tout le long de leur troisième article. —Se trouve dans l'Océan Indien. DEUXIÈME DIVISION. La situation des deux ou quatre pieds postérieurs, qui, insérés sur le dos ouau-des- sus des autres, sont tournés vers le ciel, distingue trés bien cette division de la pré- cédente, et même de tous les autres Crus- tacés, à l’exception des Homoles. Au moyen de cette disposition des pieds et du crochet aigu de leur extrémité, ces animaux peu- vent se tenir et fixer sur leur dos divers corps marins, comme des alcyons, des épon- ges, et jusqu’à des valves de coquilles, et tromper ainsi leurs ennemis. — Cette division ne comprend qu’une seule tribu. SIXIÈME TRIBU. LES NOTOPODES, LATREILLE. ! Caractères. Le test est orbiculaire, ovoïide ou globuleux. — Les dernières pattes sont situées sur le dos. Cette tribu renferme deux groupes : les Dromites et les Dorippites. DROMITES. Les Crustacés renfermés dans ce groupe sont généraiement d’une taille assezgrande; ils se trouvent à des profondeurs irès-con- sidérables, et souvent ils se recouvrent d’une éponge ou d’un alcyon , qu'ils fixent sur leur dos au moyen de leurs pat- £es postérieures, Genres : Dromia, Dynomene. DROMIA. DROMIA, Farr., Larr., Epw.; Cancer, Lin. La carapace est ovale, arrondie, très- bombée, découpée sur lesbordsantérieurs, velue ou hérissée , ainsi que les pieds et les serres. — Les yeux sont petits, portés sur de courts pédoncules, assez rapprochés, ei logés dans des fossettes orbiculaires ou cylindriques. —- Les antennes extérieures sont pêtites , insérées au-dessous des pé- doncules oculaires; les intermédiaires sont placées au-dessous et un peu en dedans des yeux. — Les pieds-mächoires extérieurs présentent leur troisième article presque carré, qui est légérement échancré à son extrémité et en dedans. — Les pinces sont grandes, fortes, etégales, — Les pieds de la seconde et de là troisième paire sont ter- minés par un article simple et plus grand que ceux de la quatrième et dela cinquième paire, qui sont relevés sur le dos et pour- vus d’une pince, parce que leur dernier ar- ticle, qui est arqué et pointu, est opposé à une épine à peu prés de même forme qui termine l’avant-dernier article. La réunion de ces deux épines, qui constitue une sorte de pince, paraît avoir pour usage de saisir divers corps étrangers pour les fixer sur leur dos. Ces Crustacés, assez indolents dans leur démarche, vivent dans les lieux où la mer est médiocrement profonde, el ils choisis- sent pour leur habitation lesendroits où les rochers ne sont pas cachés sous la vase. On lestrouve presque toujours recouverts d’une espèce d’alcyon ou de valves de coquilles, qu'ils retiennent avec leurs pieds de derrière, et dont ils semblent se servir comme d’un bouclier, qu’ils opposent aux attaques de leurs ennemis. Lesalcyons,qui sont en général de l’espèce appelée Æ/cio- nium Domoncula, continuent même à s’é- tendre et à se développer sur leur carapace, qu’ils finissent par cacher entièrement. Au mois de juillet, suivant M. Risso, les fe- melles sortent de l’état d'engourdissement qui leur est ordinaire , et se rendent près des bas-fonds pour y déposer un très-grand nombre d'œufs. On connaît plusieurs es- péces de Dromies ; parmi les plus remar- quables nous citerons : A. DROMIA COMMUNIS. (PI. 3 fig. 4.) Eow., op. cit., t. Il, p. 178, pl. 24, fig. 5, 8.— Eousn., Atlas du Règ. Anim. de Cuv., Crust., pl. 40, fig. 1. — Cancer Dromia, Olir, Zool., Apr. p. 45, —Dromia Rumphii, DYNOMERE. Bosc., Hist. nat. des Crust., t X, p. 229. Lam., Hist. nat. des Anim. sans vert, t. V, p.264. — Desm., Consid. gén. sur les Crust., p.137.—BLAINVILLE, Faun. Franc. Crust., pl. 7, fig. 4. —Rrsso, Hist. de l’'Eu- rope mérid., t. V, p. 32.—Long. 2à 8 pouc. —La carapace est fortement bosselée en dessus ; le front est armé de trois grosses dents obtuses, qui, par les progrès de l’âge, deviennent de simples bosses arrondies ; il y a une fissure au-dessus de l’angle externe des orbites, et une assez grosse dent trés- saillante au bord inférieur de cette cavité ; «es bords latéro-antérieurs de la carapace sont armés de quatre grosses dents, dont la premiére est située beaucoup au-dessous du niveau desorbites, dont la seconde présente à sa base un tubercule, de manière à paraître double; dont l’avant-dernière, quoique peu saillante, occupe presque autant de place que les deux précédentes réunies, et dont la derniére est assez petite; les bords laté- ro-postérieurs sont à peu prés de même longueur que le bord latéro-antérieur; les pattes antérieures sont très-noduleuses; le bordsupérieur de la main présente plusieurs petites dents coniques ; les pattes suivantes sont grosses et courtes; les tarses sont co- niques, crochus, et armés en dessus d’une rangée de grosses épines; l’abdomen du mâle est bombé au milieu, mais sans gout- tières latérales; le dernier article est beau- coup plus large que long, et les deux ar- ticles précédents sont distincts entre eux ; les poils sont courts, serrés et claviformes, : surtout dans.les individus qui ne sont pas encore parvenus à l’âge adulte ; la couleur est brun-foncé, et les pinces sont légére- ment teintées de rose.—Se trouve dans la Méditerranée et dans l'Océan. 2. DROMIA RUMPHII. Fasr., Suppl., p. 359.— Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. V, p. 386. — Epw., op. cit., t. IL, p. 174. — Cancer Lanosus, Rump., Mus.,t. II, fig. 1. — Cancer Dromia, Linn., Amœn. Acad. , t. VI. — Cancer Dorminator , Herusr., t. 1, p. 250, pl. 18, fig. 408. — Long. 2 pouc. — La carapace est trés- bombée et sans bosselures notables ; le front est saillant et armé de trois dents co- niques, très-pointueset également saillan- tes;l’angle orbitaire externe est très-échan- crée ; la dent orbitaire inférieure est petite; les bords latéro- antérieurs sont armés de quatre grosses dents peu saillantes, de même forme et demême dimension; le bord supé- ANN. 413 rieur de la main présente une ou deux petites dents ; les pattes des deuxième et troisième paires sont plus longues et plus grêles que dans les espèces précédentes; leur tarse est styliforme, peu courbé, et armé en dessous d’épines trés-petites ; l’abdomen du mâle eat étroit el creusé de chaque côté par une goutlière longitudinale bien distincte ; ce dernier article est beaucoup plus long que large, et les deux précédens sont presque entièrement soudés entre eux ; les piècesla- térales sont très-petites chez le mâle, plus longues et plus fines chez la femelle : les poils sont courts, gros et serrés; la couleur générale est brune, — Se trouve dans les Indes Orientales, 3. DROMIA HIRTISSIMA. Lam., Hist. nat. des Anim. sans vert. , t. V ,p. 264.—Desm. , Consid. gén. sur les Crust,, p. 137, pl. 18, fig. 4.—Enw., 0p. cit, ,t. Il, p. 176. — Long. 2 pouc.— La carapace est très-large ; le front est avancé, profondémentsillonné sur laligne médiane, et ayant les bords latéraux très-relevés ; les orbites sont avancées, armées à leur angle externe d’une dent pointue, au côté ex- terne de laquelle se trouve une épine; le bord latéro-antérieur de la carapace est con- cave dans sa moitié antérieure , el armé d’une forte dent triangulaire ; il y a une petite dent obtuse au milieu de sa portion convexe, et une troisième plus saillante au delà du sillon qui sépare ce bord du bord latéro - postérieur ; les pattes antérieures sont médiocres; la main est très-déprimée en dessus ; tout l’animal est couvert ( ex- cepté l’extrémité des pinces) d’un duvet trés-court, caché sous de longs poils jau- nâtres, peu serrés — Se trouve au cap de Bonne-Espérance. + DROMIA CAPUT MORTUUM. Larr., Coll; du Mus. — Epw., op. cit., t. 11, p. 178. — La carapace est très-bom- bée et lisse; Le front est peu saillant ; la dent médiane est rudimentaire ; ilya un, lobe arrondi au-dessus de l’angle orbitaire interne ; l’angle orbitaire externe est assez saillant ; la dent orbitaireïnférieure esttrés- obtuse ; les bords latéro-antérieurs sont ré- gulièrement convexes et armés de quatre dents arrondies, peu saillantes ; les bords latéro-postérieurs sont courts et peu con- vexes; les pattes sont à peine noduleuses.— Se trouve dans l'Océan Indien. DYNOMENE, Larr.,Desm., Epw. Ce genre à beaucoup d’analogie avec ce. 8 414 lui de Dromie: ses caractères sont, suivant M. Latreille, d’avoir les deux pieds posté- rieurs beaucoup plus petits que les autres, lesquels sont seuls dorsaux et mutiques. — Le test est évasé, presque en forme de cœur, renversé et tronqué postérieurement. —Les pédicules oculaires sont un peu plus larges que ceux des Dromies. On n’en connaît qu’une seule espèce, qui est : DYNOMENE HISPIDA. Desm., Consid. gén. sur les Crust., p.133, pl. 48, fig. 2.—Latr., Reg. Anim. de Cuv., 2e édit., t. IV, p. 69. — Enw. , 0p. cit., t, 11, p. 180. — IBin., Reg. anim. de Cuwv., Crust., 3° édil., pl. 40, fig. 2.—Guér.,/con. Crust., pl. 14, fig. 2.—Long. 7lig.—La ca- rapace est plus large que longue, arrondie et finement dentelée sur les côtés latéro-an- térieurs ; les pinces sont courtes, avec leurs doigts élargis à l'extrémité; les pattes sont assezrobustes, surtout la troisième paire; la quatrième est peu allongée et très-grêle ; le corps de cette espèce est entièrement cou- vert de poils roux. — Se trouve à l’Ile-de- France. DORIPPITES. Les Crustacés que comprend ce groupe ont la carapace très-déprimée, tronquée en avant, un peu élargie en arrière, et presque quadrilatère ; les pattes antérieures sont courtes; celles des deux paires suivantes sont terminées par un article styliforme ; celles dés deux dernières paires s’insèrent sur le dos, et sont toujours beaucoup plus petites que les précédentes. Genres : Cymopolia, Caphyra, Etusa et Dorippa. CYMOPOLIA, Roux. Epw. Ce genre, qui a été établi par M. Roux, est ainsi caractérisé par cet auteur : la ca- rapace est déprimée, plus large que longue, tronquée , épineuse en ayant et sur les par- ties latérales antérieures, sinueuse et re- bordée en arrière , ayant la surface mar- quée de bosselures, de tubercules et de nombreuses rugosités. La partie infé- rieuie du test est creusée pour recevoir l’abdomen. — Les yeux sont placés sur un pédoncule très-court, insérés à l'extrémité antérieure et latérale du test, qu’ils n’attei- gnentpoint.—Lesantennesextérieures sont insérées sur la même ligue que lesintermé- diaires, sous le chaperon, auprèsdes yeux, celles-ci repliées, se logeant dans les cavi- tés propres à les recevoir ; les premières CYMOPOLIA. ont leur premier article anguleux et lobé, le dernier sétacé; le premierarticle desin- termédiaires est gros et renflé, le dernier estbifide. —Les pieds-mâchoires extérieurs sont ciliés , avec le deuxième article échan- cré intérieurement , et le troisiéme exté- rieurement. — Les pinces sont inégales, courtes, rugueuses, la droite constamment plus grosse que la gauche; le deuxième article est contourné, légérement caréné ; chez les femelles elles sont un peu moins grosses. — Les pieds de la premiére paire sont courts ; ceux de la seconde et dela troi- sième sont les plus longs. presque égaux; les uns et les autres sont très-aplatis, à carène aiguë, membraneuse; la quatrième paire seulement est très-courte, grêle, arrondie, relevée sur le dos , et terminée par un on- gle peu crochu. — Enfin, l’abdomen est replié et composé de six articles dans les deux sexes-—La seule espèce connue estla : CYMOPOLIA CARONII. Roux, Crust. de la Méditerr., pl. 21, fig. 4. — Enw., op. cit., t. 2, p. 159. — Le front est quadridenté ; les côtés sont armés de quatre dentelures dont la pre- mière, formant la raie de l'œil, est la plus grande ; la quatrième est peu distincte ; le dessous du corps présente un grand nombre de protubérances el de rugosités disposées d’une manière transversale ; les pattes sont aplaties ; les cuisses des trois premières paires ont, vers l’arliculation du troisième article, une espèce de lobe épineux; les au- tres articles et les ongles sont fortement dé- primés, dilatés extérieurement et longitu- dinalement sillonnés ; la quatrième paire, relevée sur le dos. esttrés-gréle et arrondie; les pinces sont inégales, rugueuses, la gau- che plus petite que la droite ; celle-ci étant étendue, ne dépasse pas la longueur de la première paire de pattes ; les trois premiers anneaux de l’abdomen sont, dans les deux sexes, transversalement carénés; une teinte de couleur de chair nuancée de rougeâtre colore cette espèce; les pattes sont fasciées de rouge, et l’on voit chez le mâle deux bandesparallèles qui, sortant du dos, vien- nent s’étendre jusque sur les premiers an- neaux de l’abdomen. La femelle diffère du mâle parses pinces, qui sont un peu plus petites; par ses pattes, qui re sont point fasciées; par l’abdomen seul qui est coloré chez le mâle, et par les rugosités du dos, qui sont moins saillantes; les individus jeunes sont d’une seule teinte, brune ou roussâtre. DORIPPA. 415 Les habitudes de ce Décapode, dit l’au- teur de ce nouveau genre, doivent être semblables à celles de la Dorippe Laineuse; il vit dans les mêmes localités, c’est -à- dire dans les grandes profondeurs vaseuses ; il doit, comme elle, se cacher sous les pierres, sous les débris de végétaux, et se couvrir le corps de ces derniers avec le se- cours de ses deux pattes postérieures. CAPHYRA, Guérin, Enw. Après les Cymopolies de M. Roux, nous placons ce nouveau genre de Crustacés, qui a été établipar M. Guérin, dansle V’oya- ge de la Coquille. Voïci les caractères qui lui ‘ont été assignés : La carapace est glabre, quadrilatère, un peu plus largeque longue, un peu avancée, et sinuée au bordaniérieur, tronquée carrément en arrière , à régions presque effacées, et très-peu convexeen dessus. — Les antennes extérieures sont as- sez courtes, sétacées, insérées au dessus des intermédiaires et aux angles extérieurs de la cavité buccale ; leur premier article, soudé au test, est allongé et terminé en pointe aiguë à l’angle externe et supérieur ; le second article, beaucoup moins long, est ovoïde ; le suivant, de même forme et de même longueur ; les autres sont beaucoup plus petits, et vont en diminuant de largeur, vus en dessus ; le second article dépasse le test. — Les antennes internes sont in- sérées sous le chaperon, dans descavités transversales: leur premier article, ou ce- lui qui reste dans ces cavités, est grand, triangulaire ; les deux autres sont de forme ordinaire. —Les yeux sont portés sur des pédoncules courts, gros, pouvant se cacher enpartie dans les fossettes oculaires; ils sont insérésderrièrelesantenneslatérales.—Les pieds -mâchoires extérieurs sont cihés; le deuxième article est élargi, un peu avancé et arrondi à son extrémité supérieure in- terne ; le second est presque aussi large à la base que le précédent, aussi haut que large, tronqué obliquement à l’angle supé- rieur interne, et tronqué carrément en haut et derrière l'insertion des trois derniers ar- ücles. — Les pinces sont courtes, égales, et de grandeur moyenne dans les femelles. — Les pieds sont semblables et diminuent un peu de longueur à partir des premiers ; ils sont terminés par un crochet recourbé en dedans et velu ; les deux derniérespaires sont relevées sur le dos. —L’abdomen est replié, lisse, composé de sept tablettes dans les femelles. La seule espèce connue est la : CAPHYRA ROUXII. Guér., Ann. des Sc. nat.,t. XX V, pl. 8, fig. 1. — Enw.,op. cit., t. 11, p. 160. — La carapace est un peu bombée en dessus, lisse , d’un vert-jaunâtre ; son front est avancé, un peu échancré au milieu, sinué en avant et de chaque côté de l’échan- crure ; on voit au-dessus de l’insertion des yeux une petite proéminence, en avant de laquelle sort le troisième article des anten- nes latérales ; derrière cette petite dent ar- rondie sont les fossettes oculaires, qui sont terminées en arrière par une forte dent ai- guë ; les côtés de la carapace sont un peu courbés , garnis de trois épines , en y com- prenant celle qui termine les fossettes ocu- laires ; ces épines sont rapprochées, aiguës, dirigées en haut ; la dernière arrive à peu près au milieu de la longueur des côtés , et il part de sa base un sillon courbe qui s’a- vance vers le centre du bord postérieur de la carapace ; ce bord est coupé carrément, un peu sinué au milieu , et aussi large que les côtes jusqu'aux yeux ; les antennes dé- bordent la carapace de presque la moitié de sa longueur ; les pinces son! à peu près de la longueur de tout le corps ; leurs mains, en y comprenant les doigts, sont aussi Ion- gues que les deux premiers articles ; elles sont épineuses; les doigts sont courbés, aï- gus et garnis en dedans de dentelures peu saillantes et arrondies; les pattes sont un peu grêles ; les premières sont de la lon- gueur du corps, les autres un peu plus courtes ; leurs articles sont cylindriques, le dernier est cilié de chaque côté et terminé par un tarse de sa longueur , crochu et cilié en dedans.—Chez la femelle, la queue est très-large, presque orbiculaire; les trois premiers segmens sont plus étroits et pa- raissent en dessus; les autres, recourbés en dessous, sont à peu près le double plus large que le troisième ; le dernier est triangulaire. — Cette espèce, dont le mâle nous est in- connu,a été trouvée à la Nouvelle-Hollande. DORIPPA, Fapr., Larr., Desm., Epw. La carapace est un peu déprimée, plus large postérieurement sur les côtés qu’an- térieurement ; tronquée el épineuse en avant ; tronquée. sinueuse et rebordée en arrière ; ayant sa surface marquée de bosse- lures ou de tubercules qui correspondent exactement aux régions propres aux parties qui sont situées en dessous. De plus, elle présente deux grandes ouvertures obliques, ciliées sur leurs bords, communiquant avec 146 les cavités branchiales, et situées en dessous du test, l’une à droite et l’autre à gauche dela bouche.—La partieinférieure et posté- rieure du corps est tronquée en gouttière pour recevoir l’abdomen replié, et dont les piéces sont noduleuses ou tuberculeuses. —Les yeux sont petils, latéraux, portés sur des pédoncules assez longs, placés près des angles du test, et protégés par les cornes anguleuses de celui-ci, qui composent les bords de leur orbite. — Les antennes exté- rieures sont assez longues, sétacées, insérées au-dessus desintermédiaires, quisont pliées, mais non entièrement logées dans les cavités où elles prengent leurinsertion. — Le troi- sième article despieds-mâchoires extérieurs est étroit , allongé, et terminé en pointe. — L'ouverture buccale est triangulaire. —Les pinces sont petites, courtes, égales ; les au- tres pieds sont très-longs, comprimés ; ceux de la troisième paire étant les plus grands, ceux des deux dernières paires relevés sur le dos, terminés par un petit angle crochu et replié sur l’article qui le précède. —L’ab- domen est replié, noduleux, et de sept arti- cles dans les deux sexes. 4. DORIPPA LANATA. (PI. 5, fig. 3.) Desm., Consid. génér. sur les Crust., p- 435, pl. 47, fig. 2. — Larr., Encyl. Mé- thod., pl. 306, fig. 2. — Roux. Crust. de la Méditerr., pl. 47, fig. 4. — Enw., op. cit., t. IE, p. 155.— Cancer Lanatus, Lin. Syst. nat. — Cette espèce a le front quadri- denté ; on voit une forte pointe latérale qui fait à la fois l’angle du test et le bord externe de l’orbite; les côtés de la cara- pace sont, vers leur milieu, armés d’une pointe ; les pinces sont courtes. crochues ; leur pénultièeme article et ies doigts sont blancs ; ces derniers dentelés inféricure- ment; l'abdomen du mâle est blanchà- tre ; les pattes sont aplaties, longues, ciliées; la tranche supérieure des cuisses des premiére et deuxième paires garnie d’une série d’épines ; la carapace, de cou- leur de chair, est légérement, couverte d’un duvet roussâtre. — La femelle ne dif- fère extérieurement du mäle que par la forme arrondie de l’abdomen. — Cette espèce a été trouvée dans la Méditerranée et dans l’Adriatique. C’est sur les rochers éloignés de la côte, à trente ou à cinquante mètres de profondeur, et dans le voisinage des lieux vaseux, que se tient la Dorippe Laineuse. Elle vit isolée ; ses mouvemens sont faibles et lents ; elle rampe plutôt qu’elle ne nage ; son test est DORIPPA. presque mou; ses pinces, qui sont petites, la longueur et la disposition de ses jambes, dont quatre seulement semblent faites pour la locomotion, doivent s’opposer à ce qu’elle puisse avec avantage combatire ses enne- mis ou fuir le péril. Ge Crustacé paraît donc être du nombre de ceux à qui la na- ture, en refusant des armes pour attaquer ou se défendre, a du moins compensé cette disgrâce par un instinct admirable de con- servation et des moyens de ruse qui pro- tégent leur existence. Malheureusement la difficulté d’étudier les Dorippes dans les profondeurs qu’elles habitent nous mettra long-temps dans l’impossibilité de connaître des détails sur leurs habitudes particulières. 2. DORIPPA QUADRIDENTATA. Larr., Hist. nat. des Crust., t. VI, p. 125. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 135. — Epw., op. cit., t. II, p. 156. — Dorippa Nodulosa, Guér., Ico- nogr. du Règn. anim. de Cuvier., Crust., pl. 43, fig. 2. — Dorippa Atropos , Law., Hist. des Anim. sans vert. t, V, p. 245.— Cancer Frascone, Herosr, t. I, p. 492, pl. 41, fig. 70. — Long. 46 lig. — Ea carapace est trés-allongée antérieurement, très-inégale, et garnie de douze à quinze tubercules arrondis; le front est lamel- leux, avancé, et forme deux dents trian- gulaires ; l'angle orbitaire externe est trés-saillant, et la portion interne du bord orbitaire inférieur forme une grosse dent pointue et dentelée en dessous, qui s’avance beaucoup au-devant du front, et atteint presque le niveau de l’origine de la tigelle multi - articulée des antennes externes : lextrémité du cadre buccal n’atteint pas le bord du front; les pattes antérieures sont granulées chez le mâle ; les deuxième et troisième articles de l’abdomen sont ar- més chacun de trois tubercules dentifor- mes disposés par rangée transversale ; le quatrième article de l’abdomen, chez le mâle , présente une grosse dent et deux autres très-petites. — $Se trouve dans l’O- céan Indien. 3. DORIPPA ASTUTA. Far, Suppl., p. 361.—Enw., op. cit., t. II, p. 157. — Cancer Astuta , HERBST, t. LIT, p. 45, pl. 55, fig. 6. — Cancer Pinnophylax, Fagr., Syst., t. IL, p. 444. — Long. 6 lig. — La carapace est trés- allongée , plate, presque entièrement lisse en dessus, mais présentant quelques sillons profonds et presque dépourvus de duvet ; ETHUSA. le front est trés-saillant.etlargement échan- cré, de manière à présenter deux dents triangulaires et aplaties; il n’y a ni dent ni dilatation au-dessus de l’angle orbitaire in- terne ; la dent du bord inférieur de l’orbite est rudimentaire ; le cadre buccal se ter- mine dans l’échancrure médiane du front; les mains du mâle sont grosses, courtes et renflées ; l’abdomen est dépourvu de tu- bercules dentiformes. — Se trouve dans les mers d'Asie, Consultez, pour les autres espèces, l’His- toire Naturelle des Crustacés de M. Ed- wards, t, 2, p. 154. ETHUSA, Roux, Epw. ; Dorippa, Fagr. ; Cancer, HERBsT. La carapace est glabre, quadrilatère, plus longue que large, plus élargie posté- rieurement qu’antérieurement, tronquée et dentée en avant.—Les régions génitale, cordiale et branchiale sont séparées par un sillon.—La partie inférieure du test est creusée en gouttière pour recevoir l’abdo- men replié.— Les yeux, portés sur des pé- doncules assez longs, sont insérés sur la par- tie antérieure du test, qu’ils dépassent en s’é- tendant obliquement. — Les antennes exté- rieures, assez longues, sétacées, sont insé- rées au-dessous des intermédiaires; celles-ci, pliées, peuvent se loger dans les cavités pro- pres à les recevoir, et sont terminées parun article kifide.—Les pieds-mâchoires exté- rieurs sont légérement ciliés ; le deuxième article est élargi, le troisième dilaté et en forme de cœur. Les pieds-mâchoires inter- médiaires, ou la quatrième paire de pieds- mâchoires, sontcomposés de cinq articles : le deuxième allongé, le troisième trapézoïdal ; le quatrième quadrangulaire, et le cin- quième obtus. — Les pinces sont courtes , égales, grêles dans les deux sexes; la pre- miére et la deuxième paire sont les plus longues; celles-ci étant les plus grandes 417 de toutes. Les deux dernières paires sont courtes, relevées sur le dos ou rejetées sur les côtés; elles sont terminées par un an- gle crochu formant, avec l’article qui le précède, une sorte de pince. On n’apercçoit aucune ouverture branchiale. — L’abdo- men, replié, noduleux, est composé de sept articles: chez les femelles, et de cinq seule- ment chez les mâles. Les Ethuses habitent les régions coralli- gènes, et se tiennent peu dans les lieux va- seux. Leurs habitudes doivent avoir beau- coup d’analogie avec celles des Dorippes, L'espèce qui sert de type à ce nouveau genre est: ETHUSA MASCARONE. Roux, Crust. de la Méditerr., pl. 18, fig. 4. — Enw., op. cit., t. II, p. 162. — Cancer Mascarone, Hersst, t. E, p. 191, pl. 14, fig. 69.— Long. 40 lig. — Le front de l’Ethusa Mascarone a deux dentelures de chaque côté au-dessus des antennes ; qu’elles protégent ; l’angle latéral an- térieur est formé par une forte épine ; l’ensemble des éminences de la cara- pace donne à ce Notopode l’aspect d’une figure humaine ; le test est presque lissse, d’un rouge pâle , fascié de teintes plus foncées sur les pattes, chez le mâle seu- lement.—La femelle estun peu moinsgrosse et moins colorée ; son abdomen est ovale, allongé ; ses pattes sont grêles ; Celles du mâle sont plus fortes ; l’un et l’autre ont des pincespetites, courtes, glabres. — Cette espèce, qui se trouve dans la Méditerranée, relève avec facilité ses deux pattes posté- rieures, qu’elle agite dans tous les sens avec assez de vivacité ; elle habite les régions rocailleuses et profondes. De même que les Dorippes, elle doit avoir l’habitude de se servir de ses pattes de derrière pour se couvrir le dos de débris marins, et échapper ainsi aux regards de ses ennemis, et se cacher pour surprendre une proie. SECONDE SECTION. — HÉTÉROCHÈLES, LaTREILLE. C’est principalement avec les genres Leu- cosia, Parthenope et Inachus de Fabricius, ou avec ceux des triangulaires et une por- tion de ceux des orbiculaires, que nous formons cette division de Brachyures. La dénomination d’Hétérocheles imposée par M. Latreille, ne provient pas seulement de la considération isolée des serres de l’indi- vidu, mais de leur comparaison dans les deux sexes : celles des mâles sont, en effet, sensiblement plus longues que celles des femelles.—Lethoracide vaenserétrécissant ” d’arrière en avant, de sorte qu’il est ovoïde ou triangulaire, et quelquefois aussi pres- que globuleux ; il est surtout remarquable par ses inégalités, comme les tubercules, 418 les épines dont il est chargé, et sessaillies ou cornes frontales; à raison de sa forme, les pédicules oculaires sont insérés sur les cô- tés et dans des cavitéspetites et circulaires. Dass plusieurs, ils peuvent être rejetés en arrière. —Aucun des pieds n’a de nageoire. — L’épistome est ordinairement presque symétrique, ou pluslong que large, et carré. — La teinte est uniforme, grise et cendrée, et l’on peut juger, d’aprés cela, que ces GCrustacésquittent rarement leur séjour habi- tuel ou la mer. — La queue du plus grand nombre est de septou six segmens dans les deux sexes. Nous terminerons cette section de la même manière que la premiére, ou par ceux dont les pieds sont sur deux rangs ou dorsaux. — Cette section a été partagée en deux divisions. PREMIÈRE DIVISION. Tous les pieds sont insérés sur la même ligne , et les deux postérieurs ne différent pas de ceux qui les précèdent immédiate- ment par leur forme et leurs usages. — Les pieds-mäâchoires extérieurs ne font point de saillie en avant. — Les yeux sont géné- ralement écartés et latéraux.— Cette divi- sion renferme deux tribus : les Orbiculai- res et les Triangulaires. SEPTIÈME TRIBU. ORBICULAIRES, LATR. Caractères. Gette tribu se distingue de Ja suivante par le rétrécissement supérieur de la cavité buccale ; par la forme étroite, allongée et plus rétrécie vers l’extrémité su- périeure du troisième article des pieds-mâ- choires extérieurs ; souvent encore par la petitesse des yeux et des antennes latérales, et par le nombre des segmens de la queue, qui n’est que de quatre dans les deux sexes. Cette tribu renferme.deux groupes : les Corystites, et les Leucosites. CORYSTITES. Le cadre buccal n’est pas trés-étroit an- térieurement , et les pieds-mâchoires ne le closent pas exactement. — Les antennes externes sont très grandes. — Le plastron sternal est très-étroit. Genres : Corystes, Nautilocorystes, et Pseudocorystes. CORYSTES. CORYSTES, Lracu, Larr. Epw.: Albunea, Far. ; Cancer, Hersst, Enw. La carapace est oblongue-ovale, pres- que terminée par un rostre; antérieure- ment elle est tronquée, et rebordée posté- rieurement; les régions sont légérement in- diquées, si ce n’est la cordiale ; les branchia- les sont très-allongées. — Les yeux, assez écartés, sont portés sur des pédonculesgros, presque cylindriques et un peu courts. — Les pieds-mâchoires extérieurs ont leur troisième article plus long que le second, étroit, et terminé par une pointe obtuse, avec une échancrure sur son bord interne, — Les pieds antérieurs sont grands, égaux entre eux, cylindriques, deux fois plus longs que le corps dans les mâles, seule- ment de la longueur du corps chez les fe- melles, comprimés, surtout vers la main; les autres pieds sont terminés par un ongle allongé, court, aigu, et sillonné longitudina- lement. — L’abdomen, chez les mâles, est composé de cinq tablettes, et de sept chez les femelles. CORYSTES DENTATUS. (PI. 8, fig. 5.) LarTr., Hist. nat. des Crust., t. VI, p. 122. — Lam., op. cit. ,t. V , p. 234. — Corystes Cassivelanus, Leaca, Malac., Pod. Brit., tab. 1,— Corystes Dentatus, Desu., Consid. génér. sur les Crust., p. 86, pl. 5, fig. 2.— Cancer Cassivelanus, PEnn., Brit. Zool., tab."7, fig. 43. — Can- cer Personatus, HERBsT, loc. cit., fig. 18. — Albunea Dentata, Fasr., Suppl. , p. 398. — Roux, Crust. de la Méditerr. pl.12.—Corystes Personatus, Guér., Icon. du Régn. anim. de Cuv., Crust., pl. 6, fig. 4, 2.— Enw., op. cit. t. II, p. 148. — La carapace de ce Crustacé est ovale ; sa surface et celle des tarses antérieurs sont granuleuses, pointillées de brun- rouge sur un fond couleur de chair; le front est bifide , un peu avancé ; l’échan- crure qui recoit les yeux est festonnée, ar- mée d’une pointe sur le bord extérieur ; les côtés sonttridentés ; la dent du milieu est ob- tuse , les deux autres aiguës; on voit une quatrième dent ou pointe sur les côtés du bord postérieur ; les antennes intérieure- ment sont ciliées sur deux rangs; quelques parties de la carapace et des pattessontaussi bordées de poils roussâtres ; les pattes sont presque lisses ; leur dernier article est étroit et allongé ; les pinces du mâle sont grandes, lorgues et tortueuses. — La femelle différe du mâle par la forme de l’abdomen, quiest de PSEUDOCORYSTES. sept pieces, tandis que celui- ci n’en a que cinq; mais on apercoit très-distinctement sur cette partie du corps du mâle, c’est-a- dire sur la pièce intermédiaire ou la troi- siémé, qui est la plus grande de toutes, des vestiges de laséparation des deux autres. La Iongueur des pattes de la femelle dépasse à peine la hauteur du front. — Habite PO- céan el la Méditerranée. Les mouvemens de ces Crustacés sont lents ; ils vivent sédentaires, à la profondeur de quelques mètres seulement. Les œufs que la femelle porte au printemps sont de couleur aurore. NAUTILOGORYSTES, Eow. ; Corystes, LATR. La carapace est à peu près semblable à celle du genre précédent. — Le front est large et à peine saillant. — Les antennes sont semblables à celles des Corystes. — Les pieds-mâchoires externes ont aussi à peu près la même forme ; maïs leur troisième article, un peu moins long que le deuxième, donne inserlion par son sommet à l’article suivant. — Les pattes antérieures sont cour- teset arrondies ; celles des quatre paires sui- vantes sont très-comprimées et terminées par un tarse lamelleux et plus ou moins lan- céolé ; celui des pattes postérieures est très- large, NAUTILOCORYSTES OCELLATUS. Epw., op. cit., t. Il, p. 149. — Le front est lamelleux, divisé en deux lobes par une fissure médiane profonde ; les bords latéro- antérieurs de la carapace sont armés de qua- tre dents outre l’angle orbitaire externe ; le carpe présente une forte épine sur sa par- tie supérieure. — Se trouve au cap de Bonne-Espérance. PSEUDOCORYSTES, Epw. Les Crustacés qui composent cette nou- velle coupe générique ont beaucoup d’a- nalogie avec les Corystes, et surtout les Nautilocorystes ; leur forme générale se rapproche extrêmement de celle des pre- miers, et ils ont les pattes natatoires comme les derniers ; mais ils différent des uns et des autres par leurs pieds-mâächoires exter- nes. — La carapace est à peu près ovalaire et assez bombée. — Le front est étroit, avancé et horizontal. — Les pédoncules oculaires sont de grandeur médiocre, et les orbites, trés-peu profondes, sont tout-à-fait 419 ouvertes extérieurement, — Les antennes internes sont petites et complétement re- couvertes en dessus par le front; leur tige se reploie longitudinalement comme chez les Corystes. — Le cadre buccal est assez grand. — L’épistome ne se distingue pas de l’espace prélabial, et le cadre buccal, tout-à-fait ouvert antérieurement, se pro- longe latéralement au-devant de la base des antennes externes, qui forme, avec cet ap- pendice, la paroi inférieure de l’orbite. — Les pieds-mâchoires externessont assez lar- ges; leur second article est très grand, tan- dis que le troisième est petit, triangulaire et à peu près aussi long que large. — Le plastron sternal est à peu près de même forme que chez les Corystes. — Les pattes antérieures sont grosses, comprimées, et de longueur médiocre. — Gelles des quatre paires suivantes sont toutes à peu près de inême longueur et très-comprimées ; leur tarse est lamelleux, large, et de forme lan- céolé, surtout à celles de la deuxième et de la cinquième paire. — L’abdomen est trés- étroit, et ne présente chez le mâle que cinq segments distincts : les troisième, quatrième et cinquième anneaux étani soudés entre eux. PSEUDOCORYSTES ARMATUS. Epw., op. cit., t. II, p. 451. — Long. 2 pouc. — Le front est triangulaire, armé de trois dents, dont la médiane est la plus grosse ; il y a une fissure au milieu du bord orbitaire supérieur, et deux gros- ses dents (dont la première représente l'angle orbitaire externe ) sur le bord antérieur de la carapace, suivies de deux petites pointes assez éloignées; il y a aussi une dent trés-saillante au-dessus de l’inser- tion des yeux et des antennes externes. Les pattes antérieures sont armées d’une dent très-forte et de deux petites dents sur le carpe, d’une pointe située vers le milieu du bord inférieur de la main, et d’une série de dents coniques sur le bord supérieur de la main et du doigt mobile. Les pattes suivan. tes sont ciliées sur les bords, — CGeite es- pèce se trouve sur la côte de Valparaiso. LEUCOSITES. Les Crustacés compris dans ce groupe sont généralement de petite taille, et ils se distinguent des précédens par les antennes externes, qui sont rudimentaires. Genres : {lia, Leucosia, Guaia, Ebalia, Myra,Oreophorus. Philyra, Arcania, Ixa, Persephona, Nursia et Iphis, 420 ILIA, Larr., FaBr., Epw.; Cancer, Linn., HerBsr. La carapace est globuleuse. — Le front est profondément échancré. — Les yeux, à pédoncules courts, sont petits, rapprochés, presque immobiles dans la fossette qui les contient. — Les antennes extérieures sont très-courtes, implantées à côté des yeux; les intermédiaires sont rapprochées et lo- gées dans une fossette ; les unes et les au- tres sont terminées par ur article bifide. — Les pieds-mâchoires extérieurs sont gra- duellement rétrécis, à tige extérieure ar- rondie à son extrémité; ces extrémités se logent dans une excavation poilue de la partie antérieure et inférieure du test. — Les pinces sont égales, cylindriques, de même grandeur dans les deux sexes. — Les pieds sont onguiculés et diminuent graduel- lement. — L’abdomen, dans les deux sexes, . est composé de cinq articles. Ces Crustacés, à test très-dur, vivent 50- litaires, cramponnés parmi les flustres et les madrépores, ou sur les écueils, à de moyennes profondeurs ; leur marche est lente ; ils manquent d’agilité; la forme de leur corps et la débilité de leurs pattes s’opposent à ce qu’ils puissent nager ; on ne les voit qu’à l’aspect du danger. — Parmi les espèces que la Méditerranée nourrit dans son sein nous Citerons : A. ILIA NUCLEUS. (PI. 43, fig. 3.) Lracu, Zool. Misc., t. III, p. 24. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 169, pl. 27, fig. 5. — Epw., op. cit., t IT, p. 124, ibid. ; Atlas du Régn. anim., Crust., pl. 25, fig. 2. — Roux, Crust. de la Méditerr. , pl. 8, fig. 4 à 8. — Cancer nucleus. — Hersst, t. I, p. 87, pl. 2, fig. 14. — Long. 40 lig. — Le test de cette espèce d’Jlia est épais, très-dur, couvert de petits points arrondis qui, examinés à la loupe, présentent d’autres granulations plus grosses, isolées, régulièrement distribuées sur la surface; cette surface est sillonnée par deuximpressions longitudinales que pré- cèdent ordinairement deux points jaunâtres. Le bord de la partie postérieure du test est orné de deux proéminences obtuses; plus haut, de chaque côté, sont placées deux pointes aiguës; le front est bidenté; les pin- ces sont filiformes, à deuxième articulation fortement granuleuse ; les pattes sont gré- les; le corps, en dessus, est d’un brun rous- sâtre ; en dessous il est blanchâtre-luisant. LEUCOSIA. Cette espèce est extrêmement timide, elle habite les moyennes profondeurs coral- ligènes, d’où elle ne sort que lorsque le ha- sard lui présente quelque proie facile à sai- sir. Elle ne s’approche jamais des rochers du rivage On la rencontre rarement parmi les algues, si ce n’est en mars , époque à la- quelle la femelle vient quelquefois y déposer des œufs nombreux, d’un noir-rougeûtre, qui éclosent en été. Sa chair a peu de sa- veur. 2. ILIA RUGULOSA. Roux, Crust. de la Méditerr., pl. 8, fig. 9 à 12; Enw., op. cit., t. II, p. 125.— Cette espèce a beaucoup d’analogie avec lPIlia nucleus ; mais elle en diffère par les granulations de son test, qui sont plus gros- ses, très-distinctes à l’œil nu, rudes au tou- cher, et parsemées sur un fond entièrement lisse et pàle. Les deux proéminences obtu- ses de la partie postérieure et inférieure de la carapace sont davantage échancrées; les deux autres pointes latérales sont fortement émoussées, et on distingue facilement les vestiges d’une cinquième protubérance pla- cée entre les deux pointes. Le front est ter- miné par deux petits prolongemens obtus; le test est coloré de brun-roux mêlé de jau- nâtre.—Cette espèce se trouve dans le golfe de Naples ; on larencontre aussi dans la Mer du Nord. Elle vit retirée dans les algues et habite avec les 4lphées et autres Sali- coques. LEUCOSIA, Fazr., Larr., DEsM., Enw.; Cancer, Lixn., HERBST. La carapace est bombée, presque globu- leuse, se rétrécissant un peu en avant et pré- sentant tout-à-coup un prolongement qui se relève un peu et porte à son extrémité le front et les yeux. — Les régions de la ca- rapace sont presque entièrement confon- dues.— Le front s’avance un peu au-dessus et au-devant de la région antennaire, — Le cadre buccal est triangulaire, et la portion antérieure de ses bords latéraux se confond avec celle de la portion avancée de la cara- pace. Le palpe, ou tige externe des pieds- mâchoires externes, n’est pas dilaté, mais il est large , très-obtus au bout, guère plus large à sa base qu’ason extrémité, et presque aussi long que la portion interne de ces ap- pendices, — Lespattes de la première paire sont grosses; chez le mâle elles sont environ une fois et demie de la longueur de la portion post-frontale de la carapace, et chez la fe- _. Tome 17 ere ! 1% parte, Crustaces, PL 13. 2 1. Leucosia crañiolaris . 5, Fa nucleus . RS ke 4 : 2, Ebaha pennantu . 4. Eurynome aspera D. Parthenope hormda , EBALIA. mélleunefoisetuntierscettelongueur.—La main est renflée, et la pince courte, un peu infléchie, est garnie de petites dents obtuses. — Les pattes suivantes sont beaucoup plus courtes, et diminuent rapidement de lon- gueur d'avant en arrière. — Chez le mâle tous les segmens de l’abdomen, à l’excep- tion du premier et du dernier, se soudent en une seule pièce ; chez la femelle les qua- tre segmens qui précèdent le dernier se soudent en un grand bouclier trés-bombé. 4. LEUCOSIA URANIA. Lrcur., Berl. Magas., 1816, p. 40. — LEacu, Zool. miscell., t. III, p. 21. — Desm., Consid. géner. sur les Crust.; p. 167, — Guér, Iconogr. du Regn. anim de Cuv., Crust,, pl. 6, fig. 4.—Enw., op. cit., t. II, p. 122, ibid., Atlas du Réègn. anim de Cuv., Crust., pl. 25, fig. 2. — Cancer Urania, Herssr, t. III, pl. 53, fig. 3. — Long. 4 pouc.—Les bords latéraux de la carapace sont régulièrement arqués, et garnis d’une ligne de granules perlées bien distinctes. Le front est droit et armé de trois petites dents , dont lamédiane esttrés peu saillante. Les bras sont couverts de gros tubercules arrondis. —Se trouve à la Nouvelle-Guinée. 2. LEUCOSIA CRANIOLARIS. (PI. 13, fig. 1.) Far. , Suppl. , p. 350. — Tiarr., Hist. nat des Crust. et des Ins., t. VI, p. 117.— LEacr, Zool. misc., t. ILE, Consid. génér. sur les Crust., p.167, pl. 27, fig. 2. — Enw., op. cit., t. IL, p. 122. — Long. 40 lig. — Les bords latéraux de la carapace sont peu granuleux, et coudés vers le milieu de manière à rendre ce bouclier hexagonale plutôt que circulaire. Le front est presque triangulaire. Le bras ne pré- sente de tubercules que sur les bords et sur la surface inférieure. — Se trouve sur les côtes de l’Inde. GUAIA, Enw. La carapace est trés-bombée, avec le front peu avancé. — Les portions ‘laté- rales du bord antérieur du cadre buccalle dépassent très-sensiblement, et rendent la direction des orbites oblique en haut et en avant. — Les fossettes antennaires sont étroites et presque transversales. — Les pattes antérieures sont fortes, longues, et la main est comprimée el terminée par une pince forte, de longueur ordinaire, et ar- mée d’un bord tranchant très-obtusément dentelé. — Les paties suivantes ont la même disposition que celles du geure Ilia. ® p- 21, —DEs., ” 424 GUAIA PUNCTATA. Enw., op. cit.,t. IL, p. 1427. — Cancer Punctatus, Brown, Civil and nat. His- tory of Jamaïca, t. I, pl. 42, fig. 5.— Can- cer Mediterraneus, Herssr, t. I, pl. 37, fig. 2. — Long. 2 pouc. —La carapace, ré- gulièrementbombée, est couverte de petites granulations miliaires assez espacées entre elles; le frontest bilobé; les bords laté- raux de.la carapace sont garnis de petites pointes ; de plusilya une forte épine co- nique et horizontale sur la partie inférieure de la région intestinale, et deux autres un peu au-dessus, à l’extrémité du bord postérieur, qui est granulé; les régions pté- rygostomiennes sont renflées, avec un pe- üt tubercule dirigé en dehors et se liant au bord latéral ; les pattes antérieures sont fortes, à peu près de même grandeur dans les deux sexes; les bras sont granuleux ; les mains sont légérement granuleuses sur le bord supérieur; les pattes suivantes sont lisses, avec le tarse styliforme et cannelé; la couleur est jaunâtre, avec de grandes taches rougeâtres. — Se trouve aux An- tilles. : EBALIA, Leacu, Desm., Latr., EDw.; Cancer, Des. La carapace est à peu près carrée, avec les angles tronquéset disposés sur les lignes médiane et transversale, ou plutôt hexago- nale. — Les bords latéraux et postérieurs sont minces, saillans. — Le front est assez large, assez avancé, et terminé par un bord à peu près droit. — Les fossettes anten- naires sont complétement cachées sous le front, assez grandes et dirigées très- obliquement en dehors. — Le cadre buc- cal est triangulaire , et séparé des régions ptérygostomiennes par un rebord saillant. — Les pieds-mâchoires externes s’avancent jusqu’au bord de l’épistome, et leur palpe, obtus en avant , diminue graduellement de largeur depuis sa base, et se termine en de- hors par un bord tout-à-fait droit. — Les pattes antérieures sont grosses et courtes. — La main est renflée et les pinces sont courtes. — Les pattes suivantes, beaucoup plus courtes, mais assez grosses, diminuent progressivement de longueur, et se ter- minent -par un article styliforme assez gros. 1. EBALIA PENNANTII. (PI. 43, fig. 2.) Leaca, Zool. Misc., t. III, p. 49. — Ejusd. Malac. Brit., pl. 25, p. 1 à 6. — 122 Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 165. — Cancer Tuberosus, PENNANT, Epw., op. cit., t. II, p. 429. — Le bord latéro-antérieur de la carapace est divisé en deux lobes par une fissure; la carapace est assez élevée, et présente une espèce de crête obtuse et à trois branches, dont l’an- térieure occupe la ligne médiane de la ré- gion stomaeale, et les deux autres s’éten- dent sur les régions branchiales. — Se trouve sur les côtes d'Angleterre. 2. EBALIA CRANCHII. Leacs, Zool. Misc., 1. III, p. 20. — Ejusd. Malac. Brit., pl. 95, fig. 7 à 11. — Desm., Consid. génér. sur les Crust,, p. 166. — Enw., op. cit., t. II, p. 129. — Long. 8 lig. — Le bord latéro-antérieur de la carapace est entier; le front est assez profondément échancré. — Se trouve sur les côtes d'Angleterre. 3. EBALIA BAYERII. Leacn , Zool. Misc., t. III, p. 20. — Ejusd. Malac. Brit., pl. 25, fig. 12à13.— Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 166. — Enw., op. cit.,t. Il, p. 129. — Long. 3 lig. — Le bord latéro-an- térieur de la carapace est entier; le front est à peine échancré; le bord postérieur , de la carapace est plus large et moins pro- fondément dilaté que dans les espèces pré- cédentes; les pattes antérieures sont mé- diocres. — Se trouve sur les côtes d’An- gleterre. Consultez, pour les autres espèces, M.Ed- wards, op. cit., t. II, p. 130. MYRA, Leacn, Desm., Epw.; Cancer, Lan.; Leucosia, Fagr. Le palpe des pieds-mächoires externes, un peu dilaté dans sa partie inférieure, se termine en dehors par un bord légérement arqué, mais se rétrécit graduellement vers Pextrémité.—La main est grêle, et n’est pas contournée sur son axe. — La pince est courte, forte, et armée de dentelures peu aiguës et plus comprimées. — Les pattes sont courtes, comprimées. — L'espèce type de ce genre est le : MYRA FUGAX. LEacm, Zool. Misce., t. II, p. 24. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p.169, pl. 28, fig. 2. — Enw., op. cit., t, I, p. 126 ; ibid.— Atlas du Reg. anim. de Cuv., Crust., pl. 95, fig. 3. — Leucosia Fugax Fazr. , Suppl., 351. — LATR., PHYLIRA. Hist, nat. des Crust. et des Ins. , t. VI, p. 119. — Long. 1 pouc. — La carapace est peu bombée, un peu élevée sur la li- gne médiane , el couverte de petites granu- lations déprimées à peine visibles, et très- espacées entre elles; chaque région hépa- tique présente une ligne élevée, mais très- obtuse; ec le bord de la carapace, une échancrure large et profonde au-dessus de l'insertion des pattes antérieures; la ré- gion intestinale offre trois épines trés-gros- ses près du bord postérieur de la carapace, et dirigées en arrière. OREOPHORUS, Rupr., Enw.; La carapace est à peu prés subtriangu- laire, avec les côtés latéraux arrondis, et sa substance est épaisse et rugueuse. — Le front est étroit et saillant. — Les bords la- téraux de la carapace sont très-dilatés et ondulés. — Les antennes internes se re- ploient très-obliqugment sous le front. — Les paties antérieures sont courtes et ren- flées, est leur tarse est styliforme etextré- mement petit. OREOPHORUS HORRIDUS. Rupp., op. cit., p. 19, pl. 4, fig. 5. — Enw., op. cit. ,t. IN, p. 131. — Long. 4 pouc. — La carapace est bombée, avec deux tubercules sur la région stomacale, et un petit sillon de chaque côté de la ré- gion intestinale, qui est presque verticale; le front est garni de deux tubercules,obtus; les bords latéraux de la carapace sont obtus en avant, minces et tranchans dans la moi- tié postérieure, où ils se prolongent au- dessus de ses pattes; le bord postérieur de la carapace est transversal, et séparé des bords latéraux par deux grands enfonce- mens très-profonds qui !se prolongent sur la carapace; les pattes antérieures sont bosselées et granuleuses ; les pattes suivan- tes sont bosselées et épineuses; la couleur est rougeâtre. — Se trouve dans la Merx- Rouge. PHYLIRA, Leacn, Desm., Larr., EDw. ; Leucosia, Fagr. ; Cancer , HERBST. La carapace est circulaire et déprimée, avec le front s’avançant beaucoup moins que l’épistome. — Les antennes externes sont à peu près transversales, et le cadre buccal est presque circulaire en avant. — La portion principale des pieds-mâchoires externes est triangulaire , avec le palpe ou IXA, branche extérieure de ces organes forte- ment dilaté en dehors. — Les pattes des quatre dernières paires ont le tarse dépri- mé et presque lamelleux. 1. PHYLIRA SCABRIUSCULA. Leacx, Zool. Misc., t. III. — Desm., Consid. génér sur les Crust., p. 167. — Epw., op. cit. t. II, p. 432, pl. 20, fig. 9 et 40. — Leucosia Scabriuscula, FaBr., Suppl. Ent. Syst., p. 349. — LaTR., Hist. nat. des Crust., t. VI, p. 116. — Long. 6 lig. — La carapace est déprimée, granu- leuse sur les côtés et en arriére; le front est bilobé beaucoup moins saillant que l’é- pistome, qui est échancré au milieu, et pres- que triangulaire ; la surface supérieure de la carapace présente à son contour une bor- dure de granulations ; les pattes antérieures sont grêles, et environ deux fois et demie aussi longues que la carapace ; les bras sont garnis de plusieursrangéeslongitudinales de tubercules; les mains sont comprimées; les pinces sont très-comprimées, recour- bées en bas, finement dentelées, avec le doigt mobile plus long que l’inférieur et crochu au bout; la couleur est d’un gris rosé. — Se trouve aux Indes-Orientales. 2. PHYLIRA PORCELLANA. Epw., op. cit., t. II, p. 133. — Leuco- sia Porcellana, Farr., Suppl. Ent. Syst., p. 350. — LaTr., Hist. nat. des Crust., t. VI, p. 117. — Cancer Porcellanus, Fagr., Ent. Syst., t. II, p. 441.—HER&sT, t. I, p. 92, pl. 2, fig. 148. — Long. 8 lig. La carapace est bombée et très-finement piquetée ; le front est un peu droit et ne dépasse l’épistome que très-peu ; le bord de la carapace est très-finement granulé; les pattes antérieures sont deux fois aussi lon- gues que la carapace et très-fortes ; les bras sont cylindriques et granuleux; les mains sont renflées et lisses ; les tarses sont très- déprimés et assez larges.— Patrie inconnue. ARCANIA , Leacx, Desm., LATR., Epw. ; Cancer, Hergsr; Leucosia, Far. La carapace est globuleuse, et le front est relevé. — Les antennes internes se re- ploient presque longitudinalement sous le front. — Le cadre buccal est assez large antérieurement, ne se rétrécit pas sensi- blement en avant, et la branche externe des pieds-mächoires externes est droite et étroite. — Enfin les pattes antérieures sont grêleset allongées. — L’espèce type de ce genre esl : 423 ARCANIA ERINACEUS. Leacx, Zool. Misc.,t. III, p. 24. — Desu., Consid. génér. sur les Crust., p. 170, pl. 28, fig. 4. — Epw., op. cit., t. 11, p.134.= Ejusd. Atlas du Rég. anim. de Cuv., Crust. , pl. 24, fig. 2. — Leuco- sia Ericaneus, FaBr., Suppl., p. 352. — Larr., Hist. nat. des Crust., t. VI, p. 449. — Cancer Erinaccus, HERBsT, pl. 20, fig. 444. — Long. 40 lig.—La ca- rapace est couverte d’épines acérées, et en- tourée d’une espèce de couronne ou de pointes plus longues, et garnies elles mêmes d’épines; le front est armé de deux pro- longemens triangulaires ; le bord orbitaire inférieur présente des épines.—Se trouve dans la mer des Indes. IXA, Leacu, Desm., Larr.. Epw. ; Leucosia, FaBr., LATR. ; Cancer , HERgsT. Ce genre est remarquable par la forme de la carapace, dont la portion moyenne est à peu prés sphérique, ou plutôt elliptique transversalement, et se continue de cha- que côté avec une portion cylindrique qui triple sa largeur et dépasse l’extrémité des pattes. — Les prolongemens naissent du milieu de la région branchiale , se diri- gent directement en dehors, et diminuent à peine de diamètre jusqu’à leur extrémité. — La face supérieure de la carapace est plus ou moins profondément sillonnée par deux gouttières ou sillons longitudinaux qui séparent les régions branchiales des ré- gions médianes, et qui se bifurquent an- térieurement pour séparer les régions hé- patiques des régions stomacales et bran- chiales. -— Le front est très-relevé et assez large. — Les orbites présentent en dessus deux fissures. — Les pattes sont filiformes. — L’abdomen de la femelle est très-large et orbiculaire, et présente en avant un pro- longement formé par un dernier article qui s’avance dans un sillon du plastron sternal jusqu’à la base de la bouche. IXA CANALICULATA, Leacu., Zool. Misc., t. III, p. 26, pl. 129, fig. 4. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 171. pl. 28, fig. 3. — Epw., op. cit., t. II, p. 135. — Ejusd. Atlas du Rég. anim. de Cuv., Crust., pl. 24, fig. 4. — Leucosia Cylindricus, Far. , Suppl., p. 352. — Larr., Hist. nat. des Crust., t, VI,p.119.—Cancer Cylindricus, Hergsr, pl. 2, fig. 30 et 31. — Long. 8 lig. Larg. 2 pouc. — Les prolongemens 424 latéraux de la carapace sont granuleux , et garnis à leur extrémité d’une petite dent styliforme ; les régions médianes de la ca- rapace et lesrégions latérales sont séparées par deux cannelures ; les mains de la fe- melle sont longues, grêles, minces, ar- rondies, et diminuent beaucoup d’épais- seur vers leur extrémité; les pinces sont trés-courtes. — Se trouve sur les côtes de l’Ile-de-France. PERSEPHONA, Leacn, Desm., LATR., Epw. Les tiges externes et internes des pieds- mâchoires extérieurs sont amincies insensi- blement depuis leur base, l’externe étant très-obtuse à l’extrémité. — La carapace est arrondie, déprimée, dilatée de chaque côté. — Le front est peu avancé, mais pas plus long que le chaperon.—Le grand article de l’abdomen du mäle est composé de trois piéces soudées. — Les pieds de la première paire sont beaucoup plus gros que les autres, qui ont leurs deux derniers ar- ticles comprimés. 1. PERSEPHONA LATREILLÆI. LEacx, Zool. Misc., t. 111, p. 22. — Desm., Consid. génér sur les Crust., p. 168. — Larr., Reg. anim. de Cuv., 2e édit. , t IV, p. 54. — Enw., op. cit., t. II, p. 136. — Long. 2 pouc. +. — La partie antérieure de la carapace est gra- duellement et obtusément dilatée est re- couverte de granulations; sa partie posté- rieure presente trois épines recourbées ; le bras est tuberculeux. 2. PERSEPHONA LICHTENSTENI. Leacu, Zool. Misc., t III, p. 22. — Desm., Consid.'génér. sur les Crust.,p. 166. — Epw., op. cit., t. II, p. 137. — Long. 4 pouc. =. — La carapace estaplatie, recou- verte de granulations éparses, armée d’un tubercule sur chacun de sesangleslatéraux, et de trois épines à peine recourbées dont la médiane est la plus longue sur son bord extérieur; de plus, cette carapace est cou- verte de tubercules. — La patrie de ces deux espèces nous est inconnue. NURSIA, Leacn, Desm., Enw. La carapace est un peu avancée en forme de rostre ,. et présente ses côtés extérieurs échancrés et dentés. — La tige externe des pieds-mâchoires extérieurs est dilatée. — Les pieds de la première paire sont angu- leux, avec les doigts des pinces fortement infléchis. —L’avant-dernier article de lab- IPHIS. domen, chez le mâle, est pourvu d’une petite pointe à son bord postérieur. NURSIA HARDWECKIT. Leac., Zoul. Misc.,t. III, p. 20, — Desu., Consid. génér. sur les Crust., p- 166. — Enw., op. cit., t. II, p. 137. — La carapace est armée de. quatre dents de chaque côté, et de trois tubercules disposés en triangles sur le milieu de la face supé- rieure , et pourvue, près de son extrémité postérieure, d’une ligne transversale éle- vée portant un tubercule. — Se trouve dans l'Inde. IPHIS , Lracu, Desm., LaTr., Enw.: Leucosia, FaBr. ; Cancer, HEREST. La carapace a presque la forme d’un rhom- be, dont les côtés seraient arrondis, et l’un des angles, dirigé en avant pour former le front, serait tronqué ; de chaque côté, elle se prolonge horizontalement sous la forme d’une grosse et longue épine. — La tige externe des pieds-mâchoires extérieurs est presque linéaire, mais un peu plus étroite vers son exlrémité qu’à sa base. — Les pattes antérieures sont filiformes et ter- minées par une pince pointue un peu re- courbée en dedans et armée de petites épines. — Les paties suivantes sont cylin- driques.et extrêmement grêles.—Le grand segment de l’abdomen est formé de deux articles soudés chez la femelle, et de trois chez le mâle. IPHIS SEPTEM-SPINOSA. Leacu, Zool, Misc., t. LIT, p. 25. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 174. — Epw., op. cit., t. II, p. 439. — Ejusd, Atlas du Reg. anim. de Cuv., Crust., pl. 25, fig. 4.—Leucosia Septem-Spinosa, FaBr., Suppl. Entom. Syst., p. 351. — Cancer Septem-Spinosus, FABr., Mantissa, t. L, p. 325. — La carapace un peu granu- leuse , estarmée de chaque côté d’une épine trés-forte et un peu recourbée en avant, d’une troisième épine semblable, mais moinslongue, sur le milieu de son bord pos- térieur, et de deux autres épines courtes de chaque côté de la précédente ; la base des bras est granuleuse. — Se trouve dans la Mer des Indes. HUITIÈME TRIBU. LES TRIANGULAIRES , LATREILLE. Caractères. Ghez les Crustacés qui com- PARTHENOPYI. posent cette tribu, la carapace est ordinai- rement triangulaire, et guëre plus longue que large; en général, ses bords latéro- postérieurs sont presque transversaux, et les latéro- antérieurs suivent la même di- rection que les bords du rostre ; mais quel- quefois les parties latérales de la carapace sont arrondies ; sa surface est presque tou- jours bosselée et tuberculeuse.— Le rostre est, en général, petitet entier, ouseulement échancré au bout. — Les yeux sont presque toujours parfaitement rélractiles. — L’ar- ticle basilaire des antennes externes pré- sente quelquefois la même disposition que chez les Maïtes ; mais, dans la grande ma- jorité des cas, il en est tout autrement : cet article est petit, el ne se soude pas aux par- ties voisines du test; son bord externe ne concourt pas à former la paroi orbitaire in- férieure, et son extrémité n’atteint pas le front; enfin la tige mobile de ces antennes est courte, et prend naissance dans un hia- tus de l’angle orbitaire interne. — L’épis- tome est beaucoup plus large que long , et la forme des pieds-mâchoires externes est à peu prés la même que chez les Maïtes. — Les pattes antérieures sont très-dévelop- pées, et s’écartent presque à angle droit du corps; chez le mâle elles sont toujours plus de deux fois aussi longues que la portion post-frontale de la carapace, et quelquefois elles ont quatre fois cette longueur. — La main est presque toujours triangulaire, et la pince brusquement recourbée en bas, de manière que son axe forme un angle très-marqué avec celui de la main; les pattes suivantes sont, au contraire, courtes ; en général, celles de la seconde paire ont moins d’une fois et demie la longueur de la portion post-frontale de la carapace, et les autres diminuent progressivement. — [ab- domen présente encore des différences assez grandes dans le nombre des articles dis- üncts que l’on compte chez le mâle, tan- dis que chez la femelle leur nombre est toujours de sept. Ges Crustacés habitent des parages très- variés: on en rencontre dans la Manche, dans la Méditerranée et dans l’Océan In- dien. Leurs mœurs nous sont entiérement inconnues. Cette tribu renferme trois grou- pes : les Parthénopites, les Maïtes, et les Macropodites. PARTIRÉNOPITES. Pattes des quatre dernières paires beau- coup plus courtes que les pattes anté- 425 rieures ; celles de la deuxième paire ayant, en général, moins d’une fois et demie Ja longueur de la portion post-frontale de la carapace; celles de la première paire, au contraire, très-srosses, et ayant chez les mâles sinon dans les deux sexes, deux ou trois fois cette longueur.--Article basilaire des antennes externes presque toujours peu développé, point soudé au front, et ne contribuant que peu à constituer la paroi intérieure de l’orbite. Genres : Parthenope, Lambrus, Eury- nome et: Eumedon. PARTHENOPE, Fagr., LATr., LEACH, Epw. ; Cancer, Hergsr ; Maïa, Larr. La carapace est rhomboïdale et excessi- vement irrégulière er dessus ; elle se pro- longe en un rostre entier en avant, et en angles assez aigus latéralement.-—Les yeux sont gros, portés sur des pédoncules courts, et logés dans des fossettes latérales. — Les antennes extérieures sont extrêmement courtes, avec leurs deux derniers articles, surtout celui de la base, trés-gros. — Le troisième article des pieds-mâchoires exté- rieurs est tronqué et échancré vers l’extré- mité de son côté interne. — Les serres sont inégales, très-grandes, avec leurs articula- tions anguleuses et couvertes de tubercules, de rugosités et de pointes ; elles sont termi- nées par des doigts courts, inclinés en de- dans; les autres pattes sont également ru- gueuses, médiocrementlorigues, et décrois- sant depuis la seconde jusqu’à la cinquième paire. La seule espèce connue est le : PARTHENOPE HORRIDA. (PI. 43, fig. 5.) Fagr., Suppl., p. 353. — Guérin, Zcon. du Rég. anim. de Cuv., Crust., pl. 7, fig. 2. — Enw., op. cit., t. IL, p. 360; ejusd., Atlas du Reg. anim. de Cuvier, Crust., pl. 26, fig. 2.— Cancer Horridus, Linw., Mus. lud. ulr. p. 442.— Long. 5 pouc.—La carapace est pentagonale, beaucoup plus large que longue, horizontale, fortement bombée et tuberculeuse en dessus; le rostre est court, triangulaire, et armé en dessous d’une forte dentinter-antennaire; lesorbites sont circulaires, avec une fissure sur le bord supérieur ; les bords latéro-antérieurs de la carapace sont trés-obliques et armés d’épi- nes; les pattes antérieures sont trés-grandes et grenues, inégales, et couvertes de grostu- bercules spiniféres; les pinces sont moins comprimées et moins infléchies que chez le 426 genre suivant ; les pattes des quatre paires suivantes sont hérissées, jusqu’à l’origine du tarse, d’épines aiguës et trés-grandes for- mant une rangée en dessus et deux en des- sous ; la couleur est grisâtre. — Cette espéce se trouve dans l'Océan Indien et Atlantique. LAMBRUS, Leacn, Desm., Epw. ; Parthenope, FABr., LATR., LAM.; Cancer, Linné, HERBST. Les régions de la carapace sont très-pro- noncées.— Les yeux sont portés sur un pé- doncule court et gros. — Les antennes ex- térieures sont très-courtes, tout au plus aussi longues que les pédoncules des yeux , insérées sous eux dans une échan- crure du bord inférieur de leur orbite, ayant leur pédoncule aussi long que leur tige, et leur second article le plus grand de tous. — Les pieds-mâchoires extérieurs ont leur troisième article plus long que le se- cond, et échancré du côté interne pour l’in- serlion du suivant. — Les pieds antérieurs surpassent plus d’une fois la longueur du test ; ilssont étendusen angles droits, termi- nés par des pinces trièdres dont les doigts sont comprimés, pointus et courbés angu- lairement au côté interne.— Les pieds sui- vans sont courts. — L’abdomen des mâles est composé de cinq articles dont le troi- sième est le plus long.—Celui des femelles est ordinairement de sept.—Lesmæurs de ces Crustacés, dit M.P. Roux, dansson Hist, nat. des Crust. de la Méditerranée, son douces et tranquilles, car la grande dimen- sion de leurs serres doit gêner leurs mou- vemens; ils vivent sédentaires parmi les ro- chers qui sont à de grandes profondeurs. 1. LAMBRUS LONGIMANUS. Leacu, Trans. Linn., t. II, p. 310. — Epw., op. cit.,t. 1, p. 354; ejusd. , Atlas du Rég. anim. de Cuvier, Crust., pl. 26, fig. 4 — Cancer Macrochelos, SEBA, t. III, pl. 19, fig. 8, 9 et 10.— Parthenope Longimana, Fazr., Suppl., p.353.—Long. 4 pouc. — Le rostre est très-petit, à peine saillant, horizontal et formé de trois dents; la carapace est presque circulaire, garnie en dessus d’épines simples et de tubercules; les bords latéraux sont armés d’épines très- longues et légérement rameuses ; les mains sont triangulaires, presque lisses sur la face supérieure, garnies d’épines rameuses sur ie bord supérieur, et de grosses dents poin- tues, età bordsdenteléssur le bord externe; LAMBRUS. les bords supérieurs'et inférieurs du 1troi- sième article des quatre dernières paires présentent quelques épines très-courtes.— Se trouve à Pondichéry. 2. LAMBRUS ANGULIFRONS. Enw., op. cit., t. I, p. 355. — Parthe- nope Angulifrons, Latr., Encycl. Méth., t X, p. 15. — Lambrus Montgrandis, Roux, Crust. de la Méditerr., pl. 23, fig. 4, 6. — Long. 4 pouc. — La carapace est de la longueur d’un pouce; elle est glabre, couverte en dessus de tubercules arrondis, dentelée sur les bords latéraux; les régions stomacale, branchiale, cordiale et hépati- que sont relevées en bosses ; les deux der- niéres sont réunies; le front est avancé, terminé en pointe, longitudinalement tra- versé parun large sillon; lespincessont iné- gales (la droite ordinairement plus grosse que la gauche), triangulaires, couvertes en dessus detubercules ou de pointes émous- sées; le dessous du corps est lisse de même que les pattes, qui ontleur partie supérieu- re légérement chagrinée; les pattes posté- rieures et le bord extérieur des bras, qui portent les pinces, sont ciliés; la couleur en dessus est d’un roux-jaunâtre lavé de rose, surtout sur la face inférieure des pinces ; le dessous est blanchâtre ; les pattes et la ca- rapace sont parsemées de petits points d’un rouge-pourpre. — Gette espèce, qui aété figurée par M. Roux, pl. 23, fig. 1,6, se trouve dans les profondeurs rocailleuses des parties les plus méridionales de la Mé- diterranée. 3. LAMPRUS MASSENA. Roux, Crust. de la Méditer., pl. 98, fig. 7, 142.— Enw., op. cit, t. L, p. 356.— Long. À pouc. — Le front, chez cette es- pèce , est avancé en pointe et s'incline brusquement en partant des yeux ; il est traversé par un large sillon ; la carapace est triangulaire, en forme de cœur ren- versé ; les régions stomacale, branchiale et cordiale sont fortement relevées: elles ont quelques tubercules émoussés à leur sommet ; les bords de la seconde de ces ré- gions et de l’hépatique sont dentelés; tout le reste du dos est lisse; les pinces sont inégales ; l’une des deux, ordinairement la droite, est très-renflée ; elles sont qua- drangulaires; les doigts sont dentés inté- rieuremenl; on distingue quelques épinessur les cuisses; les autres articles des pattes sont lisses ; l’abdomen, le thorax et le dessous des bras, qui portent les pinces, sontgranuleux ; EUMEDON. une teinte roussâtre nuancée de rouge colore le test de cette espèce; les pattes, le des- sous du corps, sont toujours plus pâles que le dessus; les jeunes présentent sur la ca- rène extérieure de chacun des articles qui portent les doigts, deux fortes pointes qui s’amincissent et disparaissent avec l’âge ; l'abdomen du mäle est composé seule- ment de quatre articles. — Cette espèce habite les rochers volcaniques des côtes de la Sicile. A. LAMBRUS MEDITERRANEUS. Roux, Crust de la Méditerr., pl. 1 — Cancer Macrochelos, HsrssT, t. 1, pl. 49, fig. 407. — Eurynome Aldrovandi, Rrsso, Hist. de l’Europ. Mérid., t. V, p. 22. — Enw., op. cit., t. [, p. 357. — Long. 2 pouc. — La carapace est cariée, rugueuse ; des piquants surmontés d’autres petites épines en occupent le tour, et com- posent sur le dos trois rangées longitudina- les ; celle du milieu se divise, sur le front, en deux parties. Lespinces, très-longues, qua- drangulaires, comprimées, trièdres à leur extrémité, sont couvertes en dessus de fortes épines dentées et rameuses, et en dessous de petits tubercules ; les jambes sont lisses, excepté les cuisses, qui ont une rangée laté- rale de piquans ; la couleur de ce Crustacé est un roux légérement rosé sur la carapace, plus foncé sur les pinces, et d’un brun rougeà- tre sur les pieds; les angles sont couverts d’un duvet brun. — Cette espèce, figurée par M. Roux, pl. 4, fig. 4, 3. habite les en- virons de Toulon et de Nice, et paraît se te- nir constamment parmi les rochers coralli- gènes. Selon M. Risso, ses œufs sont nom- breux et d’un rouge vif. EURYNOME, Leacn, Epw.; Cancer, PENN. ; Parthenope, LaTr. La carapace de ce genre, qui a été établi par M. Leach, a presque la forme d’un triangle à base arrondie ; elle est fortement bosselée et couverte d’aspérités.— Le rostre, horizontal, est divisé en deux cornes trian- gulaires. — Les yeux sont petits ; les or- bites sont profondes ; leur bord supérieur est très-saillant, et séparé de l’angle externe par une fente. — Les antennes internes se reploient longitudinalement ; le premier article des externes se termine à l’angle in- terne de l’orbite, et porte l’article suivant au bord supérieur de son extrémité, de sorte que la tige mobile de ces antennes, qui se prolonge sur le rostre, paraît naître 127 du canthus interne desyeux. — L’épistome est à peu prés carré, et le troisième article des pieds-mächoires externes est fortement dilaté en dehors.—Le plastron sternal est à peu près ovalaire , et sa suture médiane oc- cupe les deux derniers anneaux thoraciques. — Les pattes de la première paire ne sont guère plus grosses que les suivantes. Chez le mâle, elles sont assez longues, tan- dis que chez la femelle elles sont très-cour- tes, et moins cependant que celles de la se- conde paire ; les pattes suivantes dimi- nuent progressivement de longueur.—L’ab- domen, dans les deux sexes, est composé de sept articles. — La seule espèce con'ue, et qui sert de base à ce genre, est: 1. EURYNOME ASPERA. (PI. 43, fig. 4.) Epw., op. cit., t. I, p.351.—Lracn, Ma- lac. Brit., pl. 17.— Desm., Consid. génér. sur les Crust., pl. 20, fig. 2. — Gur., con. du Reg. anim. de Cuv., Crust., pl. 7, fig. k. — Cancer Aspera, PENN., t. IV, pl. 9, fig. 20. — Long. + pouc. — La carapace est à régions distinctes, rugueuse, avec une grande dent triangulaire à l’angle externe de l’orbite, et trois ou quatre plus petites le long du bord latéral, sur la région branchiale ; la tige des antennes externes est mobile et très-courte, avec ses deux premiers articles très-petits; les pattes an- térieures sont tuberculeuses et un peu com- primées, presque droites chez la femelle, et ont la pince recourbée en dedans chez le mâle ; les pattes suivantes sont rugueuses et garnies d’une crête qui est plus marquée que sur le troisième article ; la couleur est rosée, avec desteintesbleuâtres. — Se trouve sur les côtes de Noirmoutiers et de la Manche , à d’assez grandes profondeurs. EUMEDON, Enw. Ce nouveau genre diffère du précédent par sa carapace , qui est presque pentago- nale ; — par le corps, qui est déprimé ;— per le rostre, qui est très-large ettrès-avan- cé, et n’est divisé que vers son extrémité; — par les yeux , qui sont très-courts, et dont le pédoncule remplit entièrement leur or- bite, qui est circulaire;—par les antennes, qui se reploient trés-obliquement en dehors etdontles externes sont peu développées; — par les pattes thoraciques de la premiére paire, qui, chez le mâle, sont grosses etheau- coup plus longues que les suivantes; —enfin par l’abdomen du mâle, qui se compose de sept articles dont les deux premiers se 428 voient à la face dorsale du corps, en avant de la carapace. La seule espèce connue est: EUMEDON NIGER. Enw., op. cit., t. 1, p.350, pl. 15, fig. 17. —Remarquable par le prolongement qu’on lui voit de chaque côté de la carapace ; ces pointes sont dirigéesen dehors, et leur base occupe toute larégion hépatique; la face su- périeure de la carapace présente quelques dépressionsetest recouverte, comme tout le reste du corps, de petites granulations mil- liaires ; le rostre est très-large, plat, large- ment échancré au bout, et d’environ le tiers de sa longueur et celle dela carapace en entier; les pattes antérieures sontarmées d’une forte épine qui occupe le bord infé- rieur du carpe, et de deux petites pointes placées sur le bord supérieur de la main, qui est un peu renflée ; les pinces sont gar- nies de quelques dents arrondies, et elles ne sont pas sensiblement recourbées en de- dans; les autres pattes sont légérement poilues; la couleur est d’un noir bronzé. — Se trouve sur les côtes de la Chine. MAITES. Paties de grandeur médiocre ; celles de la seconde et delatroisième paire n’ayant jamais deux fois la longueur de la portion post-frontale de la carapace; celles de la première paire souvent plus longues et plus grosses que les suivantes, mais n’ayant jamais plus de deux fois la longueur de la portion post-frontale de la carapace. — Ar- ticle basilaire des antennes externes trés- développé, constituant la majeure partie de la paroi inférieure de l'orbite, et al- lant toujours se souder avec le front au-de- vant du canthus interne des yeux. Genres : Mithrax , Stenocionops, Me- nœthius, Acanthonix, Epialtus, Leucippa, Maia, Camposcia, Pericera, Naæxia, Lissa, Chorina, Micippa, Criocarcinus, Parami- cippa, Hyas, Halimus, Libinia, et Hcr- bstia. MITHRAX, Leacu, Larr., DEsm., Epw.; Cancer, Hersst; Maia, Bosc, LA. La carapace, chez ces Crustacés, est tou- jours très-peu bombée en dessus, et assez fortement rétrécie en avant. — Le rostre est bifide, court, séparé du canthus interne des yeux par un espace assez considérable. — Les orbites sont presque toujours ar- MITHRAX. mées de deux ou troisépines à leur bord su- périeur, d’une àleur angle externe, et d’une ou deux à leur bord inférieur.—Les bords latéro-antérieurs de la carapace sont dentés. — Les antennes internes se reploient obli- quement eu dehors, el la portion frontale de la cloison qui les sépare est armée d’une épine recourbée en avant.— L’article basi- laire des antennes externes est grand, et est presque toujours armé en avant de deux fortes épines. — Le second article de ces appendicesest, au contraire, grêle et cylin- drique ; il s’insère sur les côtés du rostre, plus près de la fossette antennaire que de. l'orbite; le troisième article est presque aussi long et aussi gros que le deuxième. — La tige terminale est articulée et géné- ralement assez courte. — Le plastron ster- nal est presque circulaire. — Les pattes antérieures, chez le mâle, sont généralement plus longues et plus grosses que celles de la seconde paire, et la main qui les termine est presque toujours forte et renflée. — Les pinces sont courbées à leur base, élar- gies au bout, profondément creusées en cuil- lère,etterminées par un bord tranchantsemi- circulaire. —Les pattes de la seconde paire se raccourcissent successivement. — Leurs iarses sontcourts, crochus, et souvent ar- més de quelques pointes à leur face infé- rieure.—L’abdomen, dans les deux sexes, est formé de sept articles distincts; mais quelquefois les femelles, dans leur jeune âge , n’en présentent que quatre; les se- cond , troisième et quatrième segmens étant intimement soudés entre eux. Tous les Crustacés qui composent ce genre, peu nombreux en espèces, appar- tiennent pour la plupart aux mers d’Amé- rique, et quelques-uns d’entre eux parvien:- nent à une grandeur très-considérable. M. Edwards, dans son Xistoire natu- relle des Crustacés, a divisé ce genre en trois sous-genres. PREMIER SOUS-GENRE. Bord supérieur de l’orbite armés de for- tes épines, — Pattes les quatre dernières paires non épineuses. Mithrax triangulaires. MITHRAX DICATOMUS. (PI. 14, fig. 2.) Desu., Consid. gén. sur les Crust., p.150. — Enw., Mag. d'Ent., 1831, el. 7, pl. 1. — Ejusd., op. cit., t. I, p. 519, pl. 45, fig. 1 à 4. — Long. 2 pouces. — La carapace est granuleuse avec son dessus sans épi- MITHRAX. nes; les cornes du rostre sont trés-diver- gentes, guère plus longues que larges, et ‘ierminées par deux dents presque éga- les; le bord supérieur de l'orbite est armé de deux épines triangulaires ; les bords la- téraux de la carapace sont armés de sept grosses dents spiniformes, dontune formant l’angle orbitaire externe, et cinq insérées sur la région branchiale ; le bord postérieur de la carapace présente deux petites poin- tes ; les fossettes antennaires sont très-lar- ges en avant, sans tubercule saillant sur leur pédoncule extérieur ; le bord orbitaire interne est entiérement lisse; les pattes antérieures sont médiocres, hérissées de pointes sur les troisième et quatrième ar- ticles; la main, chez la femelle, est aussi grosse que le bras ; les pinces sont faibles ; les pattes suivantes sont crochues, et munies d’une petite dent à l’extrémité du troisième article, et garnies de poils; la couleur de cette espèce est jaunâtre. — Elle se trouve sur les côtes des îles Baléares. 2. MITHRAX DAMA. Enw., Mag. d’'Entom., 1834. cl. 7, pl. 4 : ejusd. , op. cit. , t. I, p. 349. — Cancer Damo, Hersst, pl. 59, fig. 5. — Plus petite que l’espèce précédente ; la cara- pace cest granuleuse et sans épines en dessus ; les cornes du rostre sont trés-di- vergentes, plus de trois fois aussi longues que larges, et armées de trois dents spini- formes, dont une terminale et deux ex- icrnes, DEUXIÈME SOUS-GENRE. Mithrax Transversaux. Pattes des quatre dernières paires héris- sées d’épines. 3. MITHRAX SPINOSISSIMUS. Enw., Mag. d'Entom. , cl. 7, 1834, pl. 2, 5; ejusd., op. cit., t. 1, p. 320. — Maia. Spinosissima. — Lamk., Hist. des Anim. sans vert., t. V, p. 241.—Long. 5 pouces. — Le bord supérieur de la main est armé de tubercules spiniformes; la ca- rapace est couverte d’épines plus ou moins allongées, mais lisse dans l’espace que ces pointes laissent entre elles, et garnie, ainsi que les pattes, d’une multitude de poils roi- des ; le rostre est formé de deux épines trés-écartées entre elles, mais dirigées en avant; le bord orbitaire supérieur est armé de trois ou quatre épines dont l’antérieure est trés-forte et se dirige en avant; les ANN. 129 bords latéro-antérieurs de la carapace sont armés chacun de cinq ou six grosses épines dont les deux premières sont bifurquées: Varticle basilaire des antennes externes est terminé par deux épines, dont l’interne est très-longue ; le troisième article de cet appendice est très-court; les pattes sont trés - épineuses. — Cette espèce, qui atteint jusqu’à quatre ou cinq pouces de longueur , se trouve aux Antilles. 4. MITHRAX VERRUCOSUS. Enw., Mag. d’entom., cl. 7, 4831, pl. 2, 8; ejusd., op. cit, t. I. p. 321.— Long. 2 pouc. — Le bord supérieur des mains est entièrement lisse ; la carapace est cou- verte de granulations; le rostre dépasse à peine les épines terminales de l’article ba- silaire des antennes externes ; les pinces sont armées de huit à dix dents marginales et d’un bouquet de poilsnoirs inséré au fond de la cuillière formée par l’excavation de leur bord préhensile ; la face inférieure des tarses des autres pattes offre à peine quel- ques traces d’épines. — Cette espèce se trouve aux Antilles. 5. MITHRAX HISPIDUS. Enw., Mag. d’Entom., ci. 7, 1831, pl. 2, 3; ejusd., op. cit., t. I, p. 322. — Maia Spinicincta, — Law., Hist. des Anim. sans vert. , 1, V, p. 241.— Mithrax Spinicinc- tus, DEsm., Consid, géner. sur les Crust. : p- 150, pl. 23, fig. 4 à 2. — Le bord supé- rieur des mains est lisse; la carapace est nue, verruqueuse, mais armée de quelques épines ; le rostre ne dépasse pas l’article basilaire des antennes externes, qui n’est armé que de deux épines; le troisième ar- ticle de ces antennes est notablement plus long que le second; il y à environ vingt dentelures sur le bord des pinces; point de bouquet de poils dans la cuilliére : on aperçoit sous le tarse des quatre dernié- res paires une rangée de petites pointes. — Se trouve aux Antilles. TROISIÈME SOUS-GENRE. Mithrax déprime. Bord supérieur de l'orbite dépourvu d’épines,. 6. MITHRAX SCULPTUS. Eow., Mag. d'Entom., cl. 7, 1834, pl. 5; ejusd., op. cit., t. I, p. 322.—Maia Scul- pta, Lam., Hist. des anim. sans vert., 1. V, P. 242.— La surface de la carapace est cou- 9 430 verte de petites bosselures lisses ; le rostre est formé de deux petites dents arrondies, et n’occupe qu'environ le tiersde lalargeur du front; le bord latéro-antérieur de la cara- pace est comme festonné, et, de plus, il est garni de quatre à cinq tubercules arrondis ; le carpe etles mains sont parfaitement lisses; l'extrémité des pinces ne présente pasde den- telures ; les pattes desquatre dernières paires sont très-épineuses en dessus et très-poilues. PARAMITHRAX, Erw. Ce genre, établi par M. Edwards, dif- fère du précédent par le rostre, qui est for- mé de deux grosses cornes, et notablement moins large que le front, qui a en tout presque autant d’étendue que le cadre buc- cal. — Les orbites sont ovalaires ; leur bord supérieur est arqué et présente posté- rieurement trois fortes épines séparées par deux échancrures plus ou moins profon- des; leur bord inférieur est largement échancré et incomplet. — Les yeux sont rétractiles, à pédoncules grêles, assez longs et un peu courbés. — L’article basi- laire des antennes externes est grand ; il est armé d’épines dont une (l’externe) s’a- vance en général au-delà du bord du front, et sépare l'orbite de l'insertion de la tige mobile qui n’est pas recouverte par le front. — Les pattes antérieures sont de force mé- diocre et terminées par des pinces pointues et arrondies, qui sont unidentées, et qui ne sont point creusées en cuillère; les pattes qui suivent sont cylindriques.et pres- que pas épineuses. Parmi les espèces qui composent ce genre, et qui se trouvent dans V'Australasie, nous citerons : 1. PARAMITHRAX PERONII. Epw., op. cit., 1. 1, p. 324. — La ca- rapace est tuberculeuse et épineuse en dessus; les régions hépatiques sont assez bien marquées ; le front est de largeur mé- diocre ; l’épine formant l'angle orbitaire externe est trés-saillante et suivie d’une série de cinq ou six épines plus ou moins fortes; l’article basilaire des antennes ex- ternes est peu élargi en avant, et porte à son angle externe une épine qui ne dépasse que de trés-peu l’espace orbitaire; les paites antérieures du mâle sont longues et garnies en dessus d’une crête tranchante sur l’anté-pénultième article. — Se trouve dans l’Océan Indien. Voyez , pour les au- tres espèces, l'Hist. nat. des Crustacés, par M. Edwards, t. I, p. 324. MENCETHIUS. STENOCIONOPS, Larr., Enw. ; Cancer, Heresr. Ce genre de Crustacé est remarquable par sa carapace, qui est étroite, trés-inégale, et garnie en arrière d’un grand prolonge- ment triangulaire qui recouvre l'insertion de l’abdomen. — Le rostre est formé de deux cornes styliformes et divergentes. —- Le bord supérieur de l'orbite est armé d’une corne analogue à celle du rostré, mais dirigée plus obliquement. — Les tiges oculaires sont minces, immobiles et exiré- mement saillantes ; leur longueur égale la moitié de la plus grande largeur du corps.-— Le premier article des antennes externes est beaucoup plus long que large, le se- cond est grêle et s’insère sous le rostre, un peu au-devant du niveau des yeux. — [’é- pistome est presque carré, et le troisième article des pieds-mâchoires externes est extrêmement dilaté vers l’angle externe et antérieur. — Les pattes sont grêles, cylin- driques; chez la femelle, celles de la première paire ne sont guère plus grosses que les autres et sont beaucoup plus courtes que les secondes; les suivantes deviennent progressivement plus courtes, et l’article qui les termine est acéré et recourbé. — L’abdomen, chez la femelle, est composé de cinq articles; les trois anneaux qui pré- cèdent le dernier étant soudés entre eux. — Le mâle est inconnu; la seule espèce qui compose ce genre est : STÉNOCIONOPS CERVICORNIS. (P1.4/4, fig. 3.) Guér., Iconogr. du Reyn. anim. de Cu- vier, Crust., pl. 8 bis, fig. 3. — Enw., op. cit. ,t. I, p. 338.— Cancer Cervicornis, Herssr, pl. 58, fig. 2.—Long. 3 pouces. — La carapace est bosselée et garnie de tuber- cules ; les cornes du rostre et du bord orbi- taire supérieur sont grêles, très-longues et à peu prés égales entre elles ; on aperçoit sur les côtés de chaque région hépatique deux grosses éléyations coniques; les an- tennes externes sont moins longues que le rostre ; les pinces sent finement dentées et un peu recourbées en dedans; les pattes sont entièrement lisses. — Cette espèce habite l'Ile-de-France. MENOETHIUS, Epvw. ; Pisa, LATR. * Ce petit genre, établi par M. Edwards, st remarquable par la carapace, qui est AGANTHONYX. environ une fois et demie aussi longue que large , extrêmement rétrécie antérieure- ment, et ayant la forme d’un triangle al- longé et arrondi à sa base. — Le rostre est formé par un grand stylet pointu qui est placé sur la ligne médiane du corps, et oc- cupe environ le tiers de la longueur totale de la carapace. — Les angles antérieurs des orbites sont surmontés d’une grande dent pointue et horizontale qui se di- rige en avant ; les bords de ces cavités ne présentent pas de fissures et entourent exactement la base du pédoncule ocu- laire, qui est court et un peu mobile. — L’abdomen du mâle se compose de sept articles distincts, tandis que chez les fe- melles on n’en compte que cinq, dont l’a- vant-dernier est formé par la soudure de trois anneaux. L’espèce qui a servi de type à ce nouveau genre est le : MENCETHIUS MONOCEROS. Epw., op. cit., t. I, p. 339.— Pisa Mono- ceros, LATR., Encycl.. t. X, p. 139. — Inachus Arabicus, RuppeLz, Crust. de la Mer-Rouge, pl. 5, fig. 4. —Long. 40 lig. — La face supérieure de la carapace est bombée, mais presque horizontale ; on aperçoit sur la région stomacale trois tu- bercules disposés en triangle, et un sur chaque région branchiale ; les bords latéro- antérieurs sont divisés en trois dents irré- guliéres, triangulaires et peu saillantes ; le troisième article de toutes les pattes est armé de quelques épines ; celles de la deuxième paire étant beaucoup plus lon- gues que les suivantes; le rostre est garni de poils de couleur brunâtre. — Cette espèce se trouve sur les côtes de l’Ile-de-France, dans la Mer-Rouge. ACANTHONYX., Larr., Enw. ; Maïa , Risso; Libinia, Desm. La carapace, chez ce genre, est allongée, légérement bombée et épineuse.— Le ros- tre est horizontal et formé de deux cornes aplaties et divergentes. — Les orbites sont circulaires, et occupées en entier par la base des pédoncules oculaires, qui les dépasse d’une manière trés-notable. — Les pattes sont courtes, assez grosses ; celles des quatre dernières paires étant comprimées ; leur cinquième article est élargi en dessous, échancré près du bout et armé d’une dent pilifére, contre laquelle le doigt vient se re- plier en manière de pince; celles de la se- conde paire présentent cette disposition 134 particulière d’une maniére encore plus mar- quée que les postérieures. Parmi les trois espèces que renferme ce genre; nous Citerons : 1. ACANTHONYX LUNULATUS. Epow., op. cit., t. L, p. 342.— Maiïa Lu- nulata, Risso, Crust. de Nice, pl. 4, fig. 4, pl. 15, fig. 6-8.— Acanthonyx Lunulatus, Larr,, Règ. anim. de Cuvier, 2° édit. t. IV, P. 58. — GuÉRIN, Jcon. du Reg. anim. de Cuvier, Crust., pl. 8, fig, 4.—Long. 8 lig. —L’angle orbitaire externe ne présente pas d’épines ; les bords latéraux de la carapace sont armés de trois dents dont l’antérieure est recourbée en avant; la carapace est lé- gérement convexe, et presque une fois et demie aussi longue que large; le rostre est terminé par deux cornes séparées par une échancrure semi-circulaire ; l’angle anté- rieur des orbites est surmonté d’une dent assez forte et dirigée en avant; les deux dents postérieures du bord latéral de la carapace sont petites, arrondies et obtu- ses; les pattes antérieures du mâle sont beaucoup plus grosses, mais pas plus lon- gues que les suivantes ; le quatrième articlé de celles-ci est arrondi en dessus; leur cin- quième article est garni de poils sur la por- tion tronquée de son bord inférieur, et les tarses soni armés en dessous de deux rañ- gées de pointes; l’abdomen du mâle pré- sente six articles, le quatrième et le cin- quième anneaux étant soudés entre eux; le corps est lisse , avec quelques faisceaux de poils sur le front; la couleur est d’un vert foncé. —Se trouve sur les côtes de la Provence et dans la baie de Naples, où elle se cache dans les fentes des rochers et dans les fucus du rivage ; selon M. Risso, la fe- melle pondroit de très-petits œufs jaunâ- tres au printemps. 2. ACANTHONYX PETIVERII. Epw., op. cit., t. I, p. 343.— Cancer Muricatus Compressum, PeTiv., Petro- graph. Amer., pl. 20, fig. 8. — Long. 8 lig.— 11 n’y a point d’épines à l’angle ex- terne des orbites; les bords latéraux de la carapace sont armés de trois dents dont l’antérieure, très-grande, aplatie et arron- die, n’est pas recourbée en avant, et dont les deux postérieures sont très-petites et obtuses; au reste. cette espèce a beaucoup d’analogie avec la précédente, seulement la carapace est moins convexe; les dents des angles orbitaires antérieurs sont plus fortes et plus élevées ; les pattes antérieu- QE 432 res sont un peu plus fortes et leur quatrié- me article est caréné en dessus. —Se trouve aux Antilles. EPIALTUS, Epw. Ce genre diffère du précédent par la ca- rapace, qui est hexagonale, régulièrement bombée, et lisse en dessus.— Le rostre est étroit, triangulaire.— Les bords latéro-an- térieurs de la carapace sont très-courts, et forment, avec les bords latéraux, un angle trés-ouvert.— Les yeux sont très-courts, ne dépassant pas notablement l'orbite, qui est circulaire et à bords entiers. — La région antennaire est très-petite.— La tige mobile des antennes externes s’insère dans le ros- ire, assez loin au-devant de l'orbite, et l’ar- ticle basilaire de ces appendices est pres- que triangulaire et trés-étroit à son extré- mité; le second article est un peu élargi et presque deux fois aussi long que le troisié- me. — L’épistome est petit, carré.— Les pieds-mâchoires externes sont grands, et leur troisième article est presque carré.-— Le plastron sternal est circulaire, et sa su- ture médiane anticipe sur l’avant-dernier segment. — Les pattes antérieures sont as- sez fortes et les pinces sont légérement creu- sées en cuillière ; les suivantes sont cylin- driques, et on apercoit, au bord inférieur de leur avant-dernier article, un petit tu- bercule pilifére plus ou moins saillant ; mais leur dernier artiele, qui est garni en dessous de deux rangées de petites épines, est peu flexible , de manière que ces orga- nes ne peuvent agir qu’en manière de pince ; les pattes de la seconde paire sont beaucoup plus longues que toutes les au- tres. — Les articles qui composent l’abdo- men chez le mâle sont au nombre de six à sept. A. EPIALTUS OCULATUS. Epw., op. cit., 1. 1, p. 345. — Long. L pouc.— Le rostre, chez cette espèce, est bifide ; sur le devant de chaque orbite on aperçoit une petite dent, et trois autres spi- niformes de chaque côté de la carapace sur son bord latéro-antérieur ; la carapace est très-bombée ; les pattes sont longues, et présentent sur le bord inférieur du méta- tarse un petit tubercule pilifère; le tarse en dessus est garni de deux rangées de pe- tites épines ; l'abdomen, chez le mâle, est composé de sept articles distincts. — Gette espèce se trouve sur les côtes du Chili. 2. EPIALTUS BI-TUBERCULATUS. Enw., op. cit., t. 1, p. 345, pl. 48, LEUCIPPA. fig. 41.— Long. 4 lig, — Le rostre est en- tier, avec deux angles saillans de chaque côté de la carapace, et deux tubercules sur Ja région stomacale; les pattes sont courtes; l’abdomen du mäle est composé seulement de six articles, et la couleur générale est d’un brun-rougeûtre. — Se trouve sur les côtes du Chili. LEUCIPPÀ, Eow. M.Edwards a créé dansles Ann. deta Soc. Ent. de France, t. IL, p. 542, fig. 4,2 B, un genre de Crustacé qui a beaucoup d’a- nalogie avec les Acanthonyx ; il se rappro- che aussi de celui d'Eurynome, mais il s’en distingue par sa carapace, qui est entière- ment lisse ; sa portion antérieure est à peu prés triangulaire, et ses bords latéro-anté- rieurs sontavancés etiranchans. —Lerosire est horizontal, avancé, très-large, et tormé de deux cornes lamelleuses. — Les orbites sont incomplets, et l’œil ne peut pas sy ca- cher en entier. —Les yeux sont petits, et portés sur un pédoncule très-court.— Le premier article des antennes externes est étroit dans toute sa longueur ; les second et troisième sont complétement cachés sous le rostre, et ce dernier est presque deux fois aussi long que celui qui le précède. — L’é- pistome est peu développé, et les pieds-mâ- choires externes ont leur troisième article très-dilaté en dehors, et légérement tron- qué à son angle antérieur et interne.— Les pattes sont courtes, comprimées, et surmon- tées dans presque toute leur longueur d’une crête tranchante.—L’abdomen, chez la femelle, est composé de sept articles, et couvre entièrement le plastron sternal. L’espèce type de ce genre, est la : _ LEUCIPPA PENTAGONA. Enw., Ann. de la Soc. Entom. de France, t. 11, p. 512, pl. 48, fig. 4, 2B; ejusd., op. cit., t. I, p. 347, pl. 15. fig. 9 à 10.— Le rostre est arrondi en avant et divisé par une fissure étroite ; les bords latéro-antérieurs de la carapace sont tran- chans et découpés en trois grandes dents, dont l’antérieure constitue l’angle orbitaire externe ; l’article basilaire des antennes ex- ternes est armé, en dehors, d’une erête lon- gitudinale très-saillante ; la region ptérygo- stomienne est garnie d’une série de dente- lures ; les pinces sont petites. dentées ; les pattes des quatre dernières paires sont pu- bescentés en dessous ; la couleur est d’un gris pâle. —Se trouve sur les côtes du Chili. MAIA. MAIA, Lamok., Larr., Leacn, DEsm., Eovw. ; Cancer, Linn., HergsT; /nachus, FABR. Le genre Maïa, établi par Lamarck, com- prenoit autrefois les genres {nachus et Par- thénope de Fabricius; mais depuis il a été bien restreint, et il ne renferme plus aujourd’hui qu’un très-petit nombre d’es- pêces qui se trouvent sur nos côtes. Ce genre, tel qu’il est caractérisé maintenant par M. Edwards, a sa carapace d’environ un quart plus long que large, et assez for- tement rétrécie en avant.—Sa face supé- rieure est hérissée d’une infinité de petits iubercules, et les régions sont peu distinc- tes. — Le rostre est horizontal et formé de deux cornes divergentes. — Le bord latéro- antérieur de la carapace est armé de for- tes épines.— Les orbites sont ovalaires, as- sez profondes. — Les antennes internes ne présentent rien de remarquable, seule- ment la portion du front qui sépare leurs fossetles se prolonge en une forte épine qui se dirige en bas. — Le premier article des antennes externes est trés-grand ; son extrémité est armée de deux grosses épi- nes et porte l’article suivant à son bord su- périeur et externe, de sorte que la tige mobile de ces appendices naît dans le can- thus interne des yeux. — L’épistome est plus large que long ; il en est de même pour le cadre buccal.— Le second article des pieds-mâchoires externes se prolonge assez loin du côté interne, au-devant du niveau de son articulation avec la pièce suivante, et celle-ci, notablement plus large que longue, est dilatée en dehors et forte- ment tronquée à ses deux angles internes. — Le plastron sternal est presque circu- laire, et sa suture médiane, quoique assez large, n’occupequele dernier anneau thora- cique.— Les pattes de ja première paire ne sont guère plus longues que les autres ; el- les sont assez grêles, iégérement cylindri- ques, et terminées par une pince dont les doigts, presque styliformes, ne sont jamais creusés en Cuillère , ni dilatés vers le bout, et ne présentent que peu ou point de den- telures. La longueur des pattes de la se- conde paire ne dépasse guëre une fois et demie la longueur de la carapace, et les pattes suivantes deviennent successivement "plus courtes; l’article qui les termine est styliforme, et ne présente ni épines ni dlentelures à son bord inférieur. — L’abdo- men, chéz les deux sexes, est composé de sept articles distincts. 133 Ces Crustacés se plaisent dans les lieux pierreux et vaseux de la mer, et se déro- bent à la recherche de leurs ennemis par l’aspect rocailleux, la dureté et la couleur de leur test; menacés de quelque danger, ils se blottissent contre un rocher et atten- dent qu’il soit passé ou qu’il les atteigne, dans une immobilité parfaite; dans te der- nier cas, leurs pinces sont leurs moyens de défense. L'Océan.et les côtes de la Médi- terranée nourrissent les Maïa. Suivant M. Risso, lorsque ces Crustacés sont prêts à changer de peau, ils se retirent dans les moyennes profondeurs, se cachent sous les ulves, les algues ou les fucus, et restent plu- sieurs jours dans un état de langueur ; c’est ordinairement après cette espèce de méta- morphose que le mâle court: à la recher- che de la femelle pour s’accoupler. Plu- sieurs espèces portentau delà de.six à dix mille œufs; d’autres n’en font: qu’un très- petit nombre et ne frayent qu’une fois dans l’année. Dans le prélude de leurs amours, les grandes espèces s’approchent du rivage, et parcourent la mer en tous sens, se jettent plus facilement dansles filets que pendant les autres époques de leur vie. Aussitôt que la femelle veut se débarrasser de ses œufs , elle choisit les endroits tapissés de plantes marines, et les dépose parmi ces vé- gétaux. La plupart de ces Crustacés vivent plusieurs années; ils ne vont à la recher- che de leur nourriture que pendant la nuit. Quelques espèces acquièrent une taille as- sez considérable; elles sont connues dans les contrées méridionales, sous le nom d’A- raignées de mer, et en provençal d’Esqui- nade; on mange ces grandes espèces. A. MAIA SQUINADO. Larr., Hist. nat. des Crust., t. VI, p. 93. — Enw., op. cit.,t. 1, p. 327.— Cancer Squinado, Ronvez., liv. 18, p. 401. — Heresr, pl. 56, Inachus Cornutus ; Fagr., Suppl., p. 356.—Long. 5 pouc.— La carapace est couverte d’épines aiguës ; elle est assez bombée et fortement rétrécie en avant; l’angle antérieur du bord orbi- taire supérieur est trés-arrondi; la moitié postérieure de ce même bord présente deux épines, dont une très-grosse et re- courbée en haut, et une autre petite située derrière la précédente; les bords latéro- antérieurs de la carapace sont armés de cinq ou six grosses épines très-aiguës, dont la première constitue l'angle orbitaire ex- terne ; la face inférieure du front est armée de cinq grosses épines, dont une médiane 134 inter-antennaire, recourbée en avant, et deux placées de chaque côté, appartenant à l’article basilaire des antennes externes; le second article de ces antennes est cylin- drique et de même longueur que le troisiè- me ; les pattes antérieures du mâle sont un peu plus fortes que:celles de la seconde paire, et armées d’épines sur les troisième et quatrième articles ; le corps, dont la cou- leur est rougeâtre, est couvert de poils crochus.Suivant M. Risso, la femelle dé- pose ses œufs, qui sont d’un rouge-brunà- tre, en mars, juillet et septembre. Cette espèce se trouve sur nos côtes océaniques et méditérranéennes; les an- ciens en avoient fait un attribut de Diane d’Ephèse ; elle étoit considérée, par eux, comme douée d'une grande sagesse , et comme sensible aux charmes de la musi- que; on la voit aussi figurée sur quelques- unes de leurs médailles. 2. MAIA VERRUCOSA. (PI. 14, fig. 4.) Epw., op. cit. t. EL, p. 328, pl. 3, fig. 1-4. — Cancer Squinado, Hergsr, & I, pl. 15, fig. 84-85.— Maia Squinado, Bosc, t. EL, pl. 7, fig, 3° — Long. 2 pouc.— Cette espèce, qui a été établie par M. Edwards, a. été pendant long-temps confondue, par les zoologistes, avec la précédente, avec laquelle, en effet, elle présente beau- coup d’analogie; cependant elle s’en dis- tingue par sa carapace, qui est à peine bom- bée, couverte. de petits tubercules arrondis et armée de quelques épines sur la. ligne médiane ; par la face supérieure de cette carapace, qui ne présente pas d’épines; par sa forme, qui est plus ovalaire et.beaucoup moins bombée, et enfin par la petitesse de ses pattes antérieures, qui, chez le mâle, sont plus grêles que celles de la seconde paire.— $e trouve sur nos côtes méditerra- néennes; elle a été. figurée, par M. Savi- gny, dans le grand ouvrage d'Egypte, sous le nom de Maia Squinado, Aur., pl. 6, fig. 4. CAMPOSCIA, Larr., LeacH, Epw. La carapace, chez ce genre, est bom- bée, presque pyriforme , mais tronquée en avant.— Le rostre est rudimentaire, et dé- passe à peine le canthus interne des orbi- tes. — Les yeux sont portés sur des pédon- cules assez allongés, recourbés en avant et très-gros à leur base ; ils peuvent se replier en arrière et sont non rétractiles.—Les an- tennes internes se reploient un peu obli- PERICERA. quement en avant. —Les fossettes qui les lo- gent ne présentent pas, comme d’ordinaire, une cloison longitudinale, et ne forment qü’une seule cavité quadrilatère.— Le pre- mier article des antennes externes est long et mince ; il se prolonge presque aussi loin que le rostre, et porte, à son extrémité, une tige mobile qui est entièrement à décou- vert. — L’épistome est à peu prés carré, et les pieds-màchoires externes sont très-allon- gés; ils se terminent par un ongle cylindri- que, légérement recourbé à sa base.— Leur forme, chez le mâle, nous est inconnue ; il en est de même pour la disposition de l’ab- domen de ces Crustacés. L’espèce type de ce genre est la : CAMPOSCIA RETUSA. (PI. 45, fig, 4.) Latr., Reg. anim., 2° édit., t. IV, p. 60.— Guér., Icon. du Reg. anim. de Cuvier, Crust., pl. 9, fig. 4.— Enw., op. cit. , t. I, p. 283, pl. 45, fig. 15-16.— Le corps est entièrement couvert de poils lai- neux, lesquels deviennent plus longs et bien plus touflus sur les pattes; la carapace, qui est bombée, présente des régions assez distinctes ; le rostre est très-large, tronqué, et terminé par deux petits tubereules qui dépassent à peine l’extrémité de l’article’ basilaire des antennes externes ; on aper- çcoit une dent assez forte sur la partie laté- rale de la carapace, à quelque distance en arrière des yeux ; les pattes de la première paire sont cylindriques et terminées par une pince faible, léscérement recourbée en dedans , dentelée sur les bords et point creusée en gouttière ; celles de la troisième paire sont à peu prés aussi longues que le corps. — Cette espèce, dont la patrie nous est inconnue, est d’une couleur jaunâtre. PERICERA, Larr., Epw. ; Cancer, Herest ; Maia, Bosc. La carapace esttrès-allongée,plusou moins triangulaire, un peu bombée et inégale en dessus. — Le rostre est horizontal, formé par deux grandes cornes coniques, acérées et ordinairement divergentes. — Le front est très-large et occupe à peu près deux fois autant d’espace que la base du rostre. — Les orbites sont circulaires, très-petites et extrêmement profondes; elles sont diri- gées directement en dehors, et remplies en entier par les pédoncules oculaires qui y sont renfermés comme dans une gaîne, les dépassent à peine, et ne peuvent se re- ployer ni en avant ni arrière; leur bord Tome 147 1%° parte , Cruvtaces , PL 14, 1, Maa VOTTUCOSA ;, 2, Mithrax dicotomus . Ne Slenocionops CeETVICOPHDIS ’ a er yS , DE 59 D = Honte 1-0 parle, Crustaces , PL 15. 1. Camposcia retusa , 5% Inachus thoraci CUS : 2. Micippa phylira , 4, Amatlma Rissoana, {4 fe 10 \ RARE ne LP NAXIA. supérieur est très-avancé,, et présente une fissure. — L’article basilaire des antennes externes est extrêmement grand, il est beaucoup plus large en avant qu’en arriére, et se termine par un bord transversal très- étendu, qui se soude au front, sur les côtés du rostre.— La position de la tige mobile des antennes externes varie un peu; tantôt elle s’insère sur le rostre, tantôt un peu en dehors du bord latéral de ce prolongement, mais toujours très-près de la fossette anten- paire et trés-loin de l’orbite.— La disposi- tion des pieds-mâchoires externes, ainsi que celle du plastron sternal, des pattes et de labdomen, est à peu près semblable à celle des Pises. | 4. PERICERA CORNUTA. Enw., op. cit.,t. 1, p. 335. — Cancer Cornudo, Hersst, pl. 59, fig. 6. — Maia Taurus, Lam., Hist. nat. des Anim. sans vert., t V, p. 242. — Long. 4 pouce. — Les cornes du rostre sont styliformes et très- divergentes; la carapace est inégale, non épineuse supérieurement, mais armée sur les bords d’une ceinture d’épines grosses, trés-longues et aiguës, dont une est placée sur les régions hépatiques, trois sur lesbran- chiales, et une impaire sur la région in- testinale. L’article basilaire des antennes externes est armé en avant d’une petite épine qui ne sépare pas le front ; le deuxième article est cylindrique, grêle, allongé, et inséré sur le rostre ; le troisième article est plus court que le second. Les pattes anté- rieures sont cylindriques, un peu plus grosses que les suivantes ; les bras sont épineux; les pinces sont très-grêles; les pattes suivantes sont médiocres; celles de la seconde paire n’ayant pas une fois et de- mie la longueur de la portion post-frontale de la carapace; le corps est entiérement couvert d’un duvet brunâtre. — Se trouve dans la mer des Antilles. 2. PERICERA TRISPINOSA. Enw., op. cit., t. I, p. 336. — Guér., Fconog. du Rég. anim. de Cuv., Crust., pl. 8, fig. 5. — Pisa Trispinosa, Larr., Encycl.,t. 40, p. 142. — Long. 4 pouc. :. — La portion postérieure de la carapace est triangulaire el armée de trois fortes épines, dont deux latérales et une médiocre dirigée en arrière ; les bosselures de la ca- rapace sont assez bien marquées; le front est large, avec le rostre court ; la tige mo- bile des antennes externes s’insère immé- diatement au-dessous du bord latéral du 155 rostre ; les pattes de la seconde paire sont de la longueur de la portion post- frontale de la carapace, et leur troisième article est légérement onduleux vers le bout ; le corps, chez cette espèce, est couvert d’un duvet jaunâtre trés-court. — Se trouve dans les mêmes localités que l’espèce précédente. 3. PERICERA BICORNA. Epw., op. cit., t. I, p. 337. — Pisa Bi- cornuta, Larr., Encycl., t. X, p. 144. — ‘Long. 1 pouce. — La carapace est arrondie postérieurement et sans épine médiane au- dessus de l’insertion de l’abdomen; les cornes du rostre sont très-divergentes; de plus, la carapace est couverte de tubercules arrondis, et armée d’une épine transversale sur chaque région branchiale, mais du reste peu ou point épineuse; le bord supérieur de l'orbite est à angles peu saillans et mar- qué de deux fissures; la tige mobile des antennes externes est insérée entre le bord du rostre et la dent terminale de l’article basilaire de ces appendices; son premier ar- ticle est élargi et presque aussi long que le second ; la couleur est jaunâtre. — Se trouve aux Antilles. NAXIA, Erw. Ce petit genre, qui a été créé par M. Edwards, a beaucoup d’analogie avec le genre Pisa; mais il s’en distingue par la disposition des antennes et des orbites. — La carapace, chez ce genre, est presque py- riforme , et le rostre, quoiqu'il ne soit pas lamelleux, ressemble beaucoup à celui des Pisa. — Les orbites sont trés -petites, presque circulaires, profondes et marquées: d’une fissure en dessus, mais sans biatus à leur bord inférieur. — l’article basilaire des antennes externes est grand, étroit en avant, trés-avancé, entiérement caché par le rostre et par l’angle antérieur du bord or- bitaire supérieur. — La tige mobile de ces appendices s’insère sous le rostre, tout près de la fossette antennaire, etnon au delà du niveau du bord externe de ce prolonge- ment. — L’épistome est très-grand. NAXIA SERPULIFERA. Enw., op. cit., t. L, p. 313. — Pisa Serpulifera, Enw., Guér., Iconog. Crust., pl. 8, fig. 2. — Lonc. 4 pouces. — C’est la Pisa Serpulifera quia servi de type à M. Ed- wards pour l'établissement de cette nouvelle coupe générique. La carapace est fortement bosselée et tuberculeuse en dessus, arrondie 136 le rostre est grand et formé de deux cornes cylindriques, tronquées au bout, et termi- nées par deux grosses dents spiniformes ; l'angle antérieur du bord orbitaire supé- rieur est occupé par une grosse dent trian- gulaire ; les régions ptérygostomiennes ct branchiales présententune dent semblable ; le deuxième article des antennes externes est grêle, cylindrique, et une fois et demie aussi long que le troisième ; les pattes de la première paire du mâle sont plus grosses et aussi longues que celles de la seconde paire , qui ont elles-mêmes environ une fois et demie la longueur des suivantes; chez la femelle, la disposition des pattes est tout le contraire, c’est-à-dire que les pattes antérieures sont plus courtes que celles de le seconde paire, lesquelles ne sont guère plus longues que celles de la troisième paire; les tarses sont sans dentelures en dessous; le corps est couvert d’un duvet brunâtre , et souvent la carapace présente en dessus des incruslations de flustres, de serpules et d’éponges. — Se trouve à la Nouvelle-Hollande. PISA, Leacu, Desm., Epw.; Cancer , HeresT; Inachus, FABr. ; Maïa , Bosc, Risso. Les Crustacés qui composent ce genre appartiennent tous, pour la plupart, aux mers de l’Europe; ils sont remarquables par leur forme triangulaire et par leur ros- tre qui est ordinairement irés-allongé. — La carapace, chez tous ces Crustacés, se rétrécit graduellement dans ses trois quarts antérieurs, et ses bords latéro-antérieurs se prolongent obliquement en lignes presque droites jusqu’à une petite distance de son bord postérieur; ses bords latéro-posté- rieurs sont dirigés presque transversale- ment, et sa surface est très-bombée. — Les régions généralement sont assez dis- tinctes, et la stomacale surtout est très- développée. — Le front est plus large que le cadre buccal, et armé de quatre cornes dirigées en avant, dont les deux externes occupent l’extrémité antérieur du bord or- bitaire supérieur, et les deux moyennes forment le rostre, qui est toujours au moins une fois ei demie aussi long que large. — Les yeux sont portés sur des pé- doncules très-courts, et se reploient en ar- rière dans les orbites, qui sont ovalaires et dirigées directement en dehors et en bas; PISA. postérieurement, et très-rétrécie en avant; ° le bord supérieur de ces cavités présente deux fentes séparées entre elles par une dent triangulaire , et leur angle externe est situé plutôt au-dessous qu’au-dessus du bord latéral de la carapace, qui vient s’y termi- ner; le bord orbitaire en dessous est inter- rompu par une large échancrure. — L’ar- ticle basilaire des antennes externes est beaucoup plus long que large ; il n’est que peu rétréci en avant, et dépasse le niveau du canthus interne des yeux; mais il est en- tiérement caché en dessus par le prolonge- ment spiniforme du bord orbitaire supé- rieur. — Le second article de ces appen- dices est grêle et cylindrique ; il s’insère à Gistance à peu près égale de la fossette an- tennaire et de l’orbite ; le troisième article est petit, pareïllement cylindrique; enfin le dernier ou le quatrième est assez al- longé. — La région antennaire est à peu près de la grandeur du cadre buccal, et l’épistome est grand et presque carré. — Le second article des pieds-mâchoires ex- ternes se prolonge du côté interne beau- coup au-devant du niveau de son angle externe ; et le troisième article, plus long que large, est fortement dilaté en dehors, et profondément échancré à son angle in- férieur et interne. — Le plastron sternal est plus long que large. — Les pattes, chez les femelles, sont généralement à peu près de même longueur que celles de la se- conde paire ; mais chez le mâle, elles sont plus grosses et bien plus allongées. — La main est renflée, etles doigtssont tranchans, fnement dentelés dans leur moïtié termi- nale ; les pattes qui suivent sont cylin- driques et de longueur médiocre ; celles de la seconde paire ne sont pas beaucoup plus longues que la portion post-frontale de la carapace ; la longueur des autres pattes di- minue graduellement, et leur dernier ar- ticle est garni en dessous de petites pointes cornées qui sont placées très - régulière- ment sur une ou deux lignes longitudi- nales. — L’abdomen est composé de sept articles bien distincts, et tout le corps de ces Crustacés est ordinairement couvert de poils; souvent ces poils sont recourbés au bout. ce qui explique facilement pourquoi ces Crustacés sont couverts d’herbes ma- rines et d’éponges, Ces animaux habitent de préférence les eaux profondes : on en prend souvent dans les filets traînans des pêcheurs, et à mer basse, lors des marées trés-fortes, on en trouve cachés sous des pierres; ils ne sont pas employés comme aliment. La Méditer- PISÀA. ranée est habitée par deux à trois espèces de ce genre; il en est qui n’abandonnent pas les vallées sous-marines ; d’autres se tiennent dans les fentes de rochers, parmi les-algues, et non loin du rivage. 4. PISA TETRAODON. LeacH, Malac. Brit. , pl. 20. — Desu., Consid. génér. sur les Crust. , pl. 22, fig. 4. —Enw., op. cit., t. E, p. 305. — Cancer Tetraodon, PEnx., 1. IV, pl. 8, fig. 45. — Pisa Tetraodon, Latr., Encyl., t. X, p. 442. — Long. 3pouc. — La cara- pace est d’un quart plus longue que large, légérement bombée en dessus, à régions peu distinctes; ses bords latéraux sont lé- gérement arrondis et armés de quatre épi- nes assez fortes, dont une placée sur la ré- gion hépatique et trois sur la région bran- chiale; la région intestinale présente une petite pointe, et on apercoit sur la stoma- cale quelques petits tubercules ; le rostre est légérement incliné et formé par des cornes assez grosses, dont la longueur égale à peu prés la largeur du front, et dont l’ex- tremité est fortement courbée en dehors; les épines de l’angle orbitaire antérieur sont très-grandes et divergent obliquement en dehors; les troisième et quatrième articles des pattes antérieures sont tuberculeux ; les mains sont renflées, avec les pinces ar- rondies en dessus; le tarse des pattes qui suivent est armé en dessous d’une rangée de dents spiniformes assez grosses; le corps est presque entièrement couvert d’une espèce de duvet et de quelques poils cro- chus ; la couleur est brunâtre. —Se trouve assez communément sur nos côtes de France et sur celles d'Angleterre. 2. PISA CORALLINA. Epw., op. cit., t. 1, p. 306. — Maïa Co- rallina, Risso, Crust. de Nice, pl. 4, fig. 6. — Long. 45 lig. — La carapace est pres- que deux fois aussi longue que large et à peine bombée à sa face supérieure ; les régions sont peu distinctes; les bords latéraux sont armés, sur la région bran- chiale, de deux ou trois épines semblables entre elles ; et sur la région hépatique, d’une petite pointe plus ou moins distincte ; la région intestinale présente une petite épine; le rostre est horizontal, formé de deux cornes styliformes très-grêles, conti- guës jusque vers leur extrémité, presque droites, et dont la longueur n’excède pas beaucoup la largeur du front; lesépines des angles orbitaires antérieurs sont grandes 237 et dirigées en avant ; les pattes sont presque entièrement lisses; les pinces sont arron- dies en dessus; les tarses sont armés en dessous de petites dents pointues etde poils raides ; le corps est parsemé de touffes de poils assez longs et renflés vers le bout; la couleur est d’un rouge-corail pâle. La fe- melle pond des œufs d’un rouge foncé, dans les mois de février, juin et septembre. — Se trouve sur les côtes de la Provence. 3. PISA GIBSII. LEacH, Malac. Brit. , pl. 19, — Roux, Crust. de la Méditerr., pl. 34, fig. 14. — Epw., op. cit., t. 1, p. 307.— Cancer Bima- culatus, Linn., Trans., t. II, pl. 4, fig. 2. — Long. 2 pouc. — La région intestinale, chez cette espèce, est surmontée d’un gros tubercule obtus et arrondi; la carapace est une fois et demie aussi longue que large ; les régions branchiale, cordiale, stomacale et intestinale sont très-renflées et séparées par des dépressions profondes; le rostre est ovalaire et formé de deux cornes styliformes presque droites et contiguës jusqu’auprès de leur sommet; les dents de l’angle orhitaire antérieur sont médiocres et dirigées en avant ; les bords latéro-antérieurs de la ca- rapace ne sont presque pas épineux, etilsse terminent par une grosse dent spiniforme dirigée en dehors; les bords latéro-posté- rieurs s'étendent du sommet de ces parties latérales au sommet de la région intesti- nale; le second article des antennes externes est assez gros, environ une fois et demie aussi long que le suivant, et plus court que la fossette antennaire ; le plastron sternal se rétrécit brusquement entre les pattes de la première paire, qui sont légérement tu- berculeuses sur les troisième et quatrième articles ; les mains sont comprimées, assez fortes ; les doigts sont mobiles, aplatis en dessus ct triangulaires ; les pattes de la se- conde paire sont beaucoup plus longues que les suivantes ; leur troisième article n’é- tant pas noduleux et leurs tarses étant ar- més en dessous de quelques pointes; la couleur de cette espèce est orange, el le duvet qui la recouvre est roux. — Cette Pise vit sédentaire et solitaire parmi les rochers couverts de plantes marines, à quelques mètres de profondeur; les œufs que la femelle porte pendant la belle sai- son sont d’un beau rouge-orange. — Se trouve dans la Méditerranée, mais pas communément ; elle se rencontre aussi sur nos côtes Océaniques et sur celles d’Angle- terre, 138 4. PISA ARMATA. Roux, Crust. de la Méditerr., pl. 55, fig. 4. — Enw., op. cit.,t. 1, p. 308.— Maïa Rostrata, Bosc, t. 1, p. 255. — Maïa Armata, Latr., Hist. nat. des Crust., t. VI, p. 98. — Long. 2 pouc. — Cette espèce diffère de la précédente par sa région intestinale, qui se prolonge en une grosse épine très-aigué ; les épines la- térales sont également longues et aiguës ; les cornes du rostre sont séparées jusqu’à leur base par une fente assez large, plus divergentes et plus longues que dans l’es- pèce précédente ; le second article des an- tennes externes est très-grêle, environ deux fois aussi long que le suivant, etnotablement plus long que la fossette antennaire. Les mouvemens de cette espèce, dit M. Roux dans son Hist. nat. des Crust. de la Médi- terr., sont très-lents; elle vit solitaire par- mi les rochers couverts de plantes marines ; d’un caractère timide , elle s'arrête et re- plie ses pattes crochues sous son test, à l’aspect du moindre danger, et demeure immobile ; c’est au printemps et en été que les femelles cherchent à déposer leurs œufs de couleur orangée; et les mâles, courant après elles, parcourent la mer en tous sens, etse jettent dans les filets des pêcheurs. — Se trouve sur les côtes de Provence et d’I- talie. 5. PISA STYX. Larn., Encycl., t. X, p. 441. — Enw., op. cit. , 1, 1, p. 308. — Cancer Styx, Hergsr, pl. 58, fig. 6.— Long. 10 lig. — Diffère de la Pisa Tetraodon par sa carapace, qui est plus allongée, plus fortement bombée; par ses bords latéro- anterieurs, qui , au lieu d’être armés de grosses épines, ne présentent que quelques pointes à peine saillantes; enfin par le bord orbitaire supérieur , qui ne présente qu’une fissure étroite; les dents sont spi- niformes; les pattes dela seconde paire, ar- mées d’épines, sont aiguës et assez mem- braneuses; sur les pattes suivantes elles deviennent plus courtes et plus rares; la couleur est d’un jaune-roussâtre. — Se trouve à l'Ile-de-France. LISSA, Lracn, Epw. : Cancer , Herssr; Inachus, FaBr. ; Pisa, Larr. C’est dans son Zool. Mise., t. II, pl. 83, que M. Leach a établi ce nouveau'genreaux dépens de celui de Pisa, avec lequel il a CHORINUS. la plus grande analogie, car il n’en diffère qu’en ce que les caractères du genre Lissa consistent dans la forme du rostre , qui est formé par deux cornes lamelleuses tron- quées antérieurement, et même plus lar- gesen avant qu'avant la base, et dans l’ab- sence d’épines sur les tarses. — La seule espèce connue et sur laquelle il a établi ce genre est la : LISSA CHIRAGRA. Leacu, Zool. Misc.,t. II, pl. 83. — Epw., op. cit., t. 1, p. 310. — Cancer Chiragra , Herssr, pl. 17, fig. 96. — Ina- chus Chiragra, Fasr., Suppl. , p. 357. — Long. 2 pouc. — La carapace est presque de forme hexagonale, environ un quart plus longue que large, rétrécie en avant, très- fortement bombée et noduleuse en dessus ; le rostre est très-large et armé en avant de deux dents dirigées en dehors; l’angle anté- rieur du bord orbitaire se prolonge en avant sous la forme d’un gros tubercule arrondi; le deuxième article des antennes est grêle, cylindrique, et deux fois aussi long que le troisième ; les pattes de la première paire sont petites et tuberculeuses ; celles de la seconde pairesont moins longues que la ca- rapace, et, fortement noduleuses comme les suivantes; le front est inerme; les pattes sont garnies de quelques poils en massue;: la couleur est rouge intense. — Cette es- pêce se trouve dans la Méditerranée. CHORINUS, Leacu, Epw. ; Cancer, Hergsr; Pisa, Larr. M. Leach a établi ce genre de Crustacé aux dépens de celui de Pisa, avec lequel il a la plus grande analogie, mais qui est remarquable par la grande disproportion qui existe ordinairement chez le mâle entre les pattes des seconde et troisième paires, et par la position de la tige mobile de leurs antennes externes. — La carapace, chez ce genre, est plus longue et plus étroite que celle de presque toutes les espèces qui composent le groupe des Maites; mais sa forme diffère peu de celle de quelques Pises. — Le rostre est formé de deux grosses cornes pointues et horizontales. — Les yeux sont rétractiles, et les or- bites sont dirigées en dehors et en bas. — L'article basilaire des antennes externes est étroit et sans épines notables à son ex- trémité ; la tige mobile de ces appendices s’insère sous le rostre, et est en grande partie cachée par lui. — L’épistome, les MICIPPA. pieds-mâchoires, le plastron sternal et l’ab- domen sont disposés à peu prés comme dans le genre Pisa. — Les pattes anté- rieures sont plus longues, surtout chez les mâles, et la pince qui les termine est assez fortement courbée en dedans, dentelée et pointue, mais un peu creusée en gouttière. — Les pattes qui suivent sont cylindriques ; celles des trois dernières paires sont de longueur médiocre; mais les secondes sont trés-longues; chez le mâle, elles sont géné- ralement une fois et demie, ou même près de deux fois aussi longues que celles de la troisième paire. À. CHORINUS HEROS. Epw., op. cit. , t. I, p. 31%. — Cancer Heros, Herssr, pl. 42, fig. 1. — Maïa He- ros, Bosc, t. I, p. 251. — Pisa Heros, Larr., Encycl., t. X, p. 139. — Long. 3 pouc. — La carapace est presque deux fois aussi longue que large et convexe en des- sus; la région stomacale est trés-grande, renflée, et tuberculeuse dans sa moitié an- térieure ; les régions branchiales sont peu développées et presque entièrement lisses; le rostre est trés-allongé ; l’angle antérieur et supérieur de l’orbite est surmonté d’une grande épine horizontale ; les bords latéro- antérieurs sont armés en avant de deux dents arrondies; les pattes antérieures du mâle, deux fois aussi longues que la portion post-frontale de la carapace, sont cylin- driques, avec les doigts fortement recour- bés en dedans; celles de la seconde paire sont une fois et demie aussi longues que la portion post-frontale de la carapace, et deux fois aussi longues que celles de la troisième paire; les tarses sont armés en dessous d’une rangée de petites épines cor- nées ; le rostre, les côtés de la carapace et les pattes des quatre dernières paires sont garnis de poils; la couleur est jaune-rou- geâtre.—Se trouve aux Antilles. 2. CHORINUS ACULEATA. Epw., op. cit., t. 1, p. 316. — Long. 2 pouc. — La carapace est armée de cinq épines très-longues sur la ligne médiane, et de deux sur chaque région branchiale; les cornes du rostre sont fortement recour- bées en dehors ; le bord orbitaire supérieur est armé d’une forte épine à son angle an- térieur, et présente deux fentes séparées par une dent triangulaire ; le bord infé- rieur de l'orbite est presque nul, et son angle externe affecte la forme d’une dent aplatie ; les pattes de la première paire sont 139 armées en dessus d’une crête tranchante sur le quatrième article et dentelée sur le troisième ; les pattes qui suivent sont cy- lindriques, et garnies d’une forte épine à l'extrémité des troisième et quatrième ar- ticles; celles de la seconde paire ne sont guère plus longues que les suivantes; les tarses sont lisses en dessous; le corps est légérement pubescent.— Se trouve dans les mers de l’Asie. 3. CHORINUS DUMERILII. Epw., op. cit., 1. 1, p. 317. — Long. 6 lig. — La carapace est lisse en dessus et sans épines notables ; le bord orbitaire su- périeur est armé en avant d’une forte épine, et divisé en arrière par une fissure ; l’extré- mité de l’article basilaire des antennes ex- ternes présente une forte épine. — Se trouve à l’île de Vanikoro. MICIPPA, Leacm, Epw. Ce genre, qui a été établi par Leach, a la portion post-frontale de la carapace presque en forme de quadrilatère, légére- ment bombée, arrondie en arrière, et à peine rétrécie antérieurement. — Son bord fronto-orbitaire est droit et très-large, et ses bords latéraux sont armés d’épines. — Le rostre est lamelleux et dirigé verticale- ment de manière à former un angle droit avec l’axe du corps et l’épistome. — Les orbites sont placées au-dessus et sur les côtés du rostre, et on remarque à leur bord su- périeur une fente profonde. — Les pédon- cules oculaires sont rétractiles, assez longs, rétrécis au milieu, et se prolongent jusqu’à l'extrémité de la cornée. — La tige des antennes internes, en se déployant, de- meure verticale, au lieu de devenir hori- zontale. — L’article basilaire des antennes externes est trés-grand et plus large en avant qu’en arriére ; le second article de ces appendices s’insère entre le bord du rostre, à une assez grande distance de l’or- bite. — Le troisième article des pieds-mä- choires est extrêmement dilaté du côté externe, et trés-profondément échancré dans le point où il s’articule avec la pièce suivante, — Le plastron sternal est presque de forme circulaire. — Les pattes sont cy- lindriques et de longueur médiocre; celles de la premiére paire ne sont guère plus grosses ni plus longues que les suivantes, même chez le mâle, et les pinces sont effi- lées vers le bout, tranchantes, et presque pas sensiblement creusées sur leur face, 440 — Les pattes de la seconde paire ont à peu prés une fois et demie la lon- gueur de la portion post-frontale de la ca- rapace, et les tarses ne sont pas dentelés en dessous. — L’abdomen, chez les deux sexes, se compose de sept articles distincts. — Les deux seules espèces qui composent ce genre se trouvent dans l'Océan Indien. A. MICIPPA CRISTATA. Leacn, Zool. Miscell., t. LIT, pl. 428. — Enw., op. cit., t. 1, p. 330. — Cancer Cristatus, Lann., Mus. Lud. Utr., p. 443. — Maia Cristata, Larr., Encycl., pl. 28, fig. 1. — Long. 3 pouc. — Chez cette es- pèce, la carapace est hérissée en dessus d’un grand nombre d’épines longues et ai- cuës , dont deux placées sur le front, et deux autres occupant le milieu du bord postérieur ; les bords latéraux du rostre sont armés de quatre ou cinq dents; l’an- gle antérieur du bord orbitaire est armé d’une forte épine ; les bords supérieurs de l’orbite et les bords latéraux de la carapace sont garnis de longues épines très-aigués ; l’arücle basilaire des antennes externes est beaucoup plus long que large; les pattes sont couvertes de petites granulations ; la couleur générale est blanchätre. — Se trouve sur les côtes de Java. 2. MICIPPA PHILYRA. Leacu, op. cit., Guér., Icon. du Regn. anim. de Cuv., Crust., pl. 8 bis, fig. 1.— Epw., op. cit., t. II, p. 330. — Long. 2 pouc. — La carapace est entiérement cou- verte de tubercules granuleux , mais non Spineux, à sa surface supérieure; le rostre csi terminé par quatre dents, dont les deux externes crochues et dirigées en dehors; l'angle antérieur du bord orbitaire supé- rieur est arrondi , non spiniforme ; les bords latéraux de la carapace sont armés de quel- ques épines courtes et peu acérées; l’ar- ticle basilaire des antennes externes est beaucoup plus large que long; les pattes sont à peine granuleuses; la couleur est jaunâtre. — Se trouve dans l'Océan Indien et sur les côtes de l’Ile-de-France. CRIOCARCINUS, Guér., Enw. M. Guérin a désigné sous le nom de Criocarcinus un genre de Crustacé qui a beaucoup d’analogie avec les Micippes; mais il en diffère par les cavités orbitaires, qui ont presque la forme d’un tube dirigé en dehors, long et déprimé à son extré- PARAMICIPPA. mité, mais n’engainant pas les yeux comme chez le genre Pericera. — Leur pédoncule oculaire est long, grêle, et assez semblable à celui des Maïa; il s’y insère de maniëre à étre entièrement à découvert et à pouvoir se reployer en arrière, et à s’appliquer dans: toute sa longueur entre le bord extérieur de l'article basilaire des antennes externes, position dans laquelle il est caché sous les épines post-orbitaires de la carapace. — La seule espèce connue, et qui est le type de ce singulier genre , est le : CRIOCARCINUS SUPERCILIOSUS. Guér., Collect. du Mus.: Ebw., op. cit., 1. 1, p.332.— Cancer Superciliosus, HeRBsT, pl. 44, fig. 89.— Long. 48 lig.— La cara- pace est bombée, inégale, et à bords laté- raux presque parallèles ; le rostre est verti- cal et armé de deux cornes recourbées en dehors ; le bord orbitaire supérieur est la- melleux, extrêmement saillant, et armé de trois fortes épines: les bords latéro-anté- rieurs de la carapace présentent trois ou quatre fortes épines, dont deux sur la ré- gion stomacale, et une sur la région intes- tinale. — La patrie de cette espèce est in- connue. PARAMICIPPA, Epw. Ce genre, établi par M. Edwards, et qui a beaucoup d’analogie avec celui de Micippe, en diffère par sa carapace, qui est presque aussi large que longue, parle rostre, qui est reployé en bas, et par les bords latéro-antérieurs , qui sont armés de dents. — La disposition des antennes ex- ternes est à peu près la même que chez celui de Micippe ; seulement leur second article, qui est placé sur le même niveau que la face supérieure du front, est aplati, élargi, très-court et cordiforme ; mais cel'e des yeux est très-différente, en ce que ces organes ne peuvent se reployer en arrière, et en ce qu’il existe pas de cavité orbi- taire post-foraminaire. — Leur pédoncule dépasse de beaucoup les bords de l’orbite, et présente les mêmes disposions que chez les Criocarcinus, si ce n’est qu’il est immo- bile. — La forme des pieds-màchoires ex- ternes est entièrement la même que celle du genre Pisa; mais l’épistome est extré- mement court. — Les pattes sont courtes ; celles de la seconde paire ne sont guère plus longues que la portion post- fron- tale de la carapace , et les suivantes se rac- courcissent progressivement. — L’abdomen la LIN US. est composé de sept articles distincts chez la femelle. — Le mâle est encore inconnu. =— Ce genre renferme deux espèces, et celle qui lui a servi de type est le: PARAMICIPPA TUBERCULOSA. Enw., Hist. nat. des Crust., t. Æ, p. 333. — Les pattes des quatre dernières paires sont cylindriques et épineuses en dessus ; la carapace est légérement bombée, à régions presque pas distinctes et couverte de petits tubercules arrrondis; le rostre est formé de deux cornes aplaties et reployées en bas vers la moitié de leur longueur; les bords latéro-antérieurs de la carapace sont armés de six ou sept dents à bords granuleux; les pédoncules oculaires sont élargis à leur base, rétrécis vers le haut, et dépassent l’orbite dans une étendue à peu près égale à la largeur de la base du rostre; l’article basilaire des antennes externes est peu élargi en avant ; le second article de ces appendi- ces est inséré entre le bord du rostre et le canthus interne de l’œil, tout près de l’or- bite ; le troisième article est grêle, cylin- drique et plus long que le second ; le troi- sième article des pieds mâchoires externes est trés-dilaté sur l’angle antérieur externe ; les pattes, ainsi que la carapace, présentent quelques poils ; la couleur est brunâtre. HYAS, Leacu, Epw. ; Cancer, Hergst; /nachus, FABr. ; Maia, Bosc; Pisa, LarTr. Ce genre est extrêmement voisin de celui Pisa, et il habite comme lui nos côtes de France et celles d'Angleterre. Il est re- marquable en ce que la carapace est assez large, surtout antérieurement, peu bom- bée et arrondie en arrière. — Le rostre, formé de cornes triangulaires, aplaties et convergentes, est médiocre, et laisse en- tiérement à découvert l'insertion de la tige mobile des antennes externes, dont le premier article est aplati et élargi du côté externe. — Le front est large, et les or- bites sont dirigées un peu en avant; leurs bords ne sont pas épineux, et leur dessus ne présente qu’une seule fissure, — Le bord externe de l’article basilaire des an- tennes externes est droit; il est séparé de la portion externe de lorbite par une échancrure qui est très-large. Le troisième article des pieds-mâchoires externes est peu dilaté en dehors. — Les pattes ont la même disposition que celles du genre Pisa, si ce n’est que celles des quatre dernières 144 paires sont plus longues et ne présentent pas d’épines à la face inférieure du tarse. — Deux espèces composent ce genre; ce sont : 1. HYAS ARANEA. Leac, Malac., pl. 21 a. — Enw., op. cit. t. I, p. 312. — Cancer Araneus, Lin. , Mus. Lud. Ulr., p. 439. — Ina- chus Araneus, Far. , Suppl., p. 356. — Long. 3 pouc. — La carapace n’oflre pas de rétrécissement notable derrière les orbites; elle est renversée en avant, arron- die en arrière, à régions peu distinctes, et tuberculeuses en dessus; lesangles orbitaires externes sont comprimés et très-gros; mais ils ne se prolongent pas au delà du niveau de la portion voisine du bord de la cara- pace ; les pattes de la première paire sont plus grosses ; mais un peu plus courtes que les suivantes, armées de quelques tuber- cules; les pattes de la seconde paire sont presque deux fois aussi longues que la por- tion post-frontale de la carapace ; elles sont cylindriques comme les suivantes ; le corps est inerme; la couleur est un jaune rou- geâtre. — Cette espèce se trouve sur nos côtes de France et sur celles d’Angle- terre. 2. HYAS COARCTATA. LEacH , Malac., pl. 24 b. — Enw. , op. cit., t. I, p. 312.— Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 148.— Long. 3 pouc. — La carapace est fortement resserrée derrière les angles orbitaires externes, qui sont fort grands, comprimés en forme d’o- reille, beaucoup plus saillans que la partie voisine du bord latéral de la carapace, la- quelle est trés-large en avant, arrondie postérieurement, et verruqueuse en dessus ; les pattes antérieures sont médiocres; les suivantes sont un peu moinslongues que chez l’espèce précédente ; le corps est inerme ; la couleur est jaunâtre. — Se trouve sur nos côtes océaniques, HALIMUS, Larr., Epw.; Cancer, Hergst ; HMaia, Bosc. Chez ce genre, qui a été établi par M. Latreille, la carapace est environ une fois et demie aussi longue que large, et bombée en dessus.— Le rostre est avancé, et formé de deux grandes cornes diver- gentes. — Le bord orbitaire supérieur est saillant, et les bords latéro-antérieurs de la carapace sont presque toujours droits e1 142 portent des épines très-fortes. — Les yeux ne sont pas rétractiles et dépassent nota- blement les bords de l'orbite, qui se pro- longe en arrière. — Le premier article des antennes externes est très-long, droit, et à peu près de même largeur à son extré- mité qu’à sa base; l'insertion de la tige mobile de cet appendice n’est pas recou- verte par le rostre. — L’épistome est très- grand et à peu prés carré. — Le troisième article des pieds-mâächoires est fortement dilaté en dehors. — Les régions ptérygos- tomiennes sont très-petites. — Les pattes antérieures sont grêles, de longueur mé- diocre chez le mâle aussi bien que chez la femelle. — Les pattes suivantes sont lon- gues, grêles et comprimées; leur avant- dernier article est élargi en dessous et tronqué en maniére de pince substyli- forme. —- L’abdomen, chez le mâle, est composé de sept segmens, et seulement de cinq chez la femelle. — Ce genre se com- pose de deux espèces, parmi lesquelles nous citerons : HALIMUS ARIES. Larr., Collect. du Mus. — Guér., Icon. du Rég. anim. de Cuvier, Crust., pl. 9, fig. 2.— Enw., op. cit., t. I, p. 341. — Long. 1 pouc. — Le bord supérieur de la carapace est armé, sur la ligne médiane. d’une forte épine dirigée en arrière ; d’une autre petite épine placée en arrière de l’or- bite et suivie d’un prolongement lamel- leux armé de deux grosses épines; de trois grosses épines dirigées en dehors sur chaque région branchiale ; de cinq pointes sur la région stomacale ; d’une pointe sur la gé- nitale et d’une grosse épine sur l’intestinale immédiatement en avant de la postérieure déjà mentionnée ; les pattes sont peu élar- gies en dessous et portent une multitude de petites pointes sur la portion tronquée du bord inférieur de leur avant-dernier ar- ticle. — Se trouve dans l'Océan Indien. LIBINIA, Leacu, Epw. Ce genre, qui a été créé par M. Leach, a la plus grande analogie avec le genre Doclée, et de tnême que lui la carapace est trés-bombée en dessus, généralement presque circulaire, et sa portion orbito- frontale est placée sensiblement au-dessus du niveau de ses bords latéraux, qui se prolongent vers la bouche plutôt que vers le canthus interne des yeux. — Le rostre est petit, étroit et échancré au milier — LIBINIA. Le front est étroit. — Les orbites sont presque circulaires et dirigées très-oblique- ment en avant et en dehors. — Leur angle externe est formé par une grosse dent com- primée qui est séparée du reste des parois de cette cavité par deux fissures, l’une su- périeure trés-étroite, et une inférieure plus ou moins ouverte. — La région sto- macale de la carapace est peu développée ; mais les régions branchiales le sont beau- coup, et leur bord latéral, qui est armé d’épines et trés-courbé, se dirige vers l’an- gle antérieur de la bouche. — Les yeux sont petits et trés-courts. — L’article basi- laire dés antennes externes est court, très- développé, et présente toujours assez de largeur en avant. — Le second article des antennes est gros, court, cylindrique et resserré sur les côtés du rostre, à distance à peu prés égale de l’orbite et de la fossette antennaire. — Le troisième article est un peu plus petit que le second, et le quatriè- me est très-grêle et trés-court.—L’épistome est petit. — Les pieds - mâchoires externes sont semblables à ceux des Pises ; il en est de même pour le plastron sternal. — Les pattes antérieures sont plus longuesque chez les Doclées, mais moins développées que chez les Pises; elles sont toujours à peu près de la grosseur de celles de la seconde paire , mais généralement elles sont moins longues, même chez les mâles. — La main est presque cylindrique et peu renflée. — Les pinces sont arrondies , tranchantes et assez finement dentelées, et se joi- gnent presque dans toute leur longueur. — Les paites qui suivent ressemblent beaucoup à celles des Pises , seulement leur dernier article est plus long et n’est jamais armé en dessous d’épines cornées comme chez la plupart de ces dernières; leur longueur diminue progressivement, et celles de la seconde paire n’ont au plus qu’une fois et demie environ de la longueur de la portion post-frontale de la carapace, L’abdomen, chez les deux sexes, est com- posé de sept articles. — Les espèces qui composent ce genre sont peu nombreuses et paraissent toutes appartenir aux mers d’A- mérique. A. LIBINIA CANALICULATA. Enw., op. cit., t I, p. 300.— Say, Journ. of Philadelph. , t LT, pl 4, fig. 1. — Long. 2 pouc. — Les pattes de la seconde paire sont une fois aussi longues que la carapace, et un peu moins que les pattes antérieures du male; la portion post- DOCLEA. orbitaire de la carapace est circulaire, hé- rissée en dessus d’un assez grand nombre de petits tubercules spiniformes, et bordée latéralement par six ou sept épines assez fortes; la région intestinale présente une épine médiane trés-courte, et le front , dans son milieu, offre une dépression en forme de losange ; les pattes antérieures sont légèrement granuleuses ; le corps est couvert de poils très-courts et très-serrés. — Se trouve sur les côtes des Etats-Unis. 2. LIBINIA SPINOSA. Epw., op. cit. ,t. I, p. 301. — Guér., Iconog. du Règn. anim. de Cuv., Crust., pl. 9, fig. 5. — Long. 4 pouc. — La ca- rapace de cette espèce est presque circu- laire et hérissée d’une trentaine de grosses épines, dont cinq sur la région stomacale, trois sur la ligne médiane, et deux sur les côtés, trois sur la région cordiale, une sur la région intestinale, deux sur chaque ré- gion hépatique, et les autres sur la face postérieure de ces mêmes régions ; les deux premiers segmens de l’abdomen du mâle présente deux épines; les pattes de la se- conde paire ont une foiset quart la longueur de la carapace, et sont notablement plus longues que celles de la première paire, même chez le mâle; le corps est entière- ment couvert d’un duvet court et brunâtre. — Se trouve sur les côtes du Brésil. HERBSTIA, Epw. Les Herbsties de M. Edwards sont des Crustacés qui ont la carapace plus triangu- laire que celle des Libinies. — La région stomacale est presque aussi développée que les régions branchiales. — Le rostre est pe- tit, presque aussi long que large, et formé de deux cornes aplaties, pointues et diver- gentes, dont la base occupe presque toute la longueur du front. — Les orbites sont oyalaires et dirigées obliquement en avant, en dehors et en haut; leur bord supérieur présente deux petites fissures, et se ter- mine antérieurement par une petite épine, moins saillante que celle située au-dessus, et appartenant à l’orbite basilaire des an- tennes externes; leur bord inférieur est complet et ne présente qu’une pelite fis- sure. — La disposition de la région anten- naire, des antennes externes, des pieds- mâchoires, du plastron sternal et des pattes, est absolument la même que chez le genre Pisa, excepté seulement que les tarses des quatre dernières pattes ne présentent que quelques petites épines cornées placées ir- 443 régulièérement.—L’espèce type de ce nou- veau genre est : HERBSTIA CONDYLIATA. Enpw.. op. cit., t. 1, pl. 48 bis, fig. 6.— Cancer Condyliatus, HerssT, pl. 18, fig. 99. Inachus Condyliatus, Fasr.,Suppl., p.356. — Maiïa Condyliata, Larr., Hist. nat. des Crust., t. 6, p. 95. — La carapace est en- viron un quart plus longue que large, arron- die en arrière, rétrécie en avant, et hérissée en dessus d’un grand nombre d’épinesobtu- ses et peu saillantes : son bord latéro-anté- rieur est armé de quatre à six épines poin- tues ; son bord postérieur est surmonté d’une petile crête transversale formée par quatre à cinq épines; l’article basilaire des an- tennes externes est étroit antérieurement et armé en dehors de deux épines; le deuxième article est un peu renflé en avant, et guère plus long que le troisième article ; les régions ptérygostomiennes sont très- épineuses ; les pattes de la première paire du mäle atteignent quelquefois presque deux fois la longueur de la carapace; les bras et le carpe sont trés-épineux ; les mains sont renflées , tuberculeuses en dessus ; les pinces sont dentelées et légérement creu- sées en gouttière vers le bout; les pattes de la seconde paire sont une fois et demie aussi longues que la portion post- orbitaire de la carapace ; de même que les suivantes, elles sont grêles, cylindriques, armées d’une épine médiocre à l’extrémité du troisième article, et pourvues de quelques pointes cornées à la face inférieure du tarse: le corps est couvert d’un duvet rare et fin, et est couleur rouge-pâle. Suivant M. Risso, la femelle est pleine de petits œufs d’un rouge cinabre en juillet. — Cette espèce se ren- contre dans la Méditerranée, dans les pro- fondeurs habitées par les Coraux. MACROPODITES. Pattes grêles, très-longues; celles de la seconde ou troisième paire beaucoup plus longues que les pates antérieures, et plus de deux fois aussi longues que la portion post-frontale de la carapace. Genres : Doclea, Égeria, Amathia, Ina- chus, Stenorhynchus, Leptopodia, Latreil- lia et Achœus. DOCLEA, LeEAcu ; Inachus, FaBr., LATR. La carapace est presque globuleuse, ve- lue, et plus ou moins hérissée d’épines. — Le front est relevé, et les bords latéraux 44h de la carapace se dirigent vers le bord an- térieur du cadre buccal. — Le rostre est court, trés-étroit. — Les orbites sont diri- gées obliquement en avant, et elles logent en entier les yeux, qui sont très-petits et ne présentent aucune trace d’épine à l’angle antérieur de leur bord supérieur. — L’ar- ticle basilaire des antennes externes avance beaucoup au-delà du canthus interne des yeux, et se termine presque en pointe sous le front, auquel il est intimement uni; le second article de ces antennes est Court et placé près du bord du rostre ; le troisième et le quatrième sont trés-petits. — L’épis- tome est très-peu développé et beaucoup plus large que long.— Le troisième article des pieds-mâchoires externes est à peu près carré, légérement dilaté en dehors, et assez profondément échancré à l’angle interne et antérieur. —Le plastron sternal est presque circulaire. — Les pattes antérieures sont faibles et trés-petites; elles n’ont guëre plus d’une fois et demie la longueur de la carapace, et la main est presque cylindri- que ; les pattes suivantes sont, au con- traire, très-longues. grêles et cylindriques; l’article qui les termine est long et sty- liforme ; celles de la seconde paire ont deux à trois fois la longueur de la portion post-frontale de la carapace, et les suivantes diminuent progressivement. — La disposi- tion de l’abdomen varie : tantôt il ne pré- sente chez la femelle que cinq articles dis- tincts, tantôt on y compte sept segmens comme chez le mâle. Ce genre renferme quatre à tinq espèces appartenant toutes aux mers des Indes. 1. DOCLEA OVIS. Enw., op. cit., t. I, p. 294. — Cancer Ovis, Hergsr, i. I, p. 210, pl. 18, fig. 82.— Inachus Ovis, Far, Suppl, p. 355. — Maia Ovis, Bosc, t. 1, p. 256. — Long. 2 pouc. — Le bord postérieur de la cara- pace ne présente pas d'épines médianes; la ligne médiane de la région stomacale offre une série de petites pointes ; le rostre est creusé en dessus d’un sillon longitudinal et bifurqué au bout ; les bords latéro-anté- rieurs de la carapace sont armés de quatre dents spiniformes, médiocrementsaillantes, dont la dernière n’est pas plus grosse que les autres, et occupe, ainsi que la pénul- tiéme, la région branchiale; les pattes de la premiére paire sont un peu plus grosses que les secondes, et celles-ci ont presque deux fois et demie la longueur de la por- tion post-frontale de la carapace ; l’abdo- EGERIA. men, chez la femelle, est composé de sept. articles distincts, dont le second est sur- monté d’un gros tubercule médian; tout le corps, les mains et les doigts exceptés, est recouvert d’un duvet laineux, trés-long, serré, et de couleur brunâtre. — Se irouve dans la mer des Indes. 2. DOCLEA HYBRIDA. Epw., loc. cit., t. I, p. 294. — Inachus Hybridus, Fazr., Suppl., p. 355. — Maia Hybrida, Bosc, t. 1, p.256.— Long. 3 pouc. Le bord postérieur de la carapace est armé sur la ligne médiane d’une petite épine ; les bords latéro-antérieurs de cetle même ca- rapace sont armés de quatre épines courtes, dont la postérieure n’est pas plus grande que les autres; les pattes de la seconde paire ne sont pas deux fois aussi longues que la carapace; le rostre est plus court que chez l'espèce précédente ; on aperçoit quelques pointes sur la ligne médiane des régions géniltale, cordiale et intestinale, aussi bien que sur la stomacale ; l'abdomen de la femelle est formé seulement de cinq pièces distinctes (les quatrième, cinquième et sixième segmens étant soudés entre eux), et ne portant pas de tubercule notable au milieu du second anneau; le plastron ster- nal du mâle est armé de deux épines entre les pattes de la deuxième paire ; le corps est couvert de poils courts très-serrés, à peu près de même couleur que l’espèce précédente, mais d’un aspect beaucoup moins laineux ; les mains et les tarses sont eutièrement nus. — Cette espèce se trouve sur la côte de Goromandel. 9. DOCLEA MURICATA. Epw. , loc. cit., t. L, p. 295. — Cancer Muricatus, Hergsr . t. L, p. 224, pl. 44, fig. 88.— Inachus Muricatus, Fagr., Sup., p- 355.—Cette espèce ressemble beaucoup à la Doclée Hybride, mais elle en diffère par Sa taille, qui est beaucoup plus petite, par le bord postérieur de la carapace, qui est armé d’une épine médiane, et par les bords Jatéro-antérieurs, qui sont armés de quatre épines dont la postérieure est beau- coup plus grande que les autres ; on aper- çcoit quelques points sur la ligne médiane et sur les régions branchiales. — Se trouve aux Indes-Orientales. EGERIA, Lartr., Lrace, Enw. ; Inachus, Fasr.; Macropus. LATR.; Leptopus, Lan. La carapace est bosselée en dessus et se INACHUS. prolonge en un rosire court, étroit et di- rigé trés-obliquement en haut et en avant. — Les pédonculesoculairessont très-courts, et les orbites presque circulaires. — Les an- tennes internes sont dirigées longitudinale- ment, et l’article basilaire des antennes ex- ternes, qui est étroit, se termine presque en pointe, ets’avance beaucoup au delà du canthus interne des yeux. — L’épistome est peu développé, et le troisième article des pieds-mâchoires externes est à peu prés carré et légérement dilaté à son angle antérieur et externe. — Le plastron ster- pal est presque circulaire. — Les pattes chez les mâles sonttoutesfiliformes,etilen est de même pour les femelles; celles de la première paire ne présentent rien de remarquable; elles n’ont pas plus d’une fois et demie la longueur de la portion post-frontale de la carapace; celles de la seconde paire, qui sont lesplus longues de toutes, ontau contraire plus de six fois cette même longueur. — L’abdomen, chez la fe- melle, estcomposéde cingarticles distincts, les trois anneaux qui précédent le dernier, étant soudés entre eux. — Les Crustacés qui composent ce genre se trouvent dans les mers de l’Asie. EGERIA ARACHNOIDES. Larr., Encycl., pl. 281, fig. 1.— Enw., op. cit., t. I, p. 291. — Cancer Arachnoi- des, Rumpu., pi. 8, fig. 4. — Inachus Lon- gipes, Fasr., Suppl. , pag. 358.— Cancer Longipes, Linn., Mus. Lud. Ulr., p. 446. — Macropus Longipes, Latr. , Hist. nat. des Crust.,t. VI, p. 3. — Leptopus Lon- gipes, Lamck., Hist. nat. des Anim. sans vert., 1. V, p. 235.— Long. 4 pouc.— Le rosire est très-court, moins long que large; la carapace est armée en dessus de longues épines, dont cinq sur la région stomacale, une sur la cordiale, une sur l’intestinale, ei trois sur la branchiale; le rostre est avancé el terminé par deux petites cornes ; les bords latéraux de la carapace sont ar- més de deux à trois épines ; les orbites en dessus ont trois fissures, et une seule en dessous ; les pattes antérieures sont filifor- mes dans les deux sexes; celies des quatre dernières paires sont également filiformes etarmées d’une petite épine à l’extrémité du troisième article ; le corps est couvert d’un duvet brunâtre. — Se trouve sur la côte de Goromandel. ANN. 145 INACHUS, Fasr., Lracu, DEsm., LATR., Roux, Epw. ; Cancer, PExx. ; Maïa, LawcK. ; Macrope, Larr.: Doclea, Rrsso. La carapace, de forme triangulaire, n’est guère beaucoup plus longue que large, avec sa face supérieure trés-tuberculée.— — Le rostre est médiocrement allongé. —- Les yeux sont saillans, portés sur des pé- doncules courts qui peuvent se reployer en arrière et se loger dans une cavité orbi- taire.— Les antennes extérieures sont dis- tantes , insérées entre les yeux et le rostre, dépassant une ou deux fois la longueur de ce dernier, et ayant leurs trois premiers articles plus gros que les suivans: les anten- nes intermédiaires sont petites et cachées dans une fossette, à premier article globu- leux et assez gros. — L’épistome est plus large que long; le troisième article des pieds-mâchoires est, au contraire, beau- coup plus long que large et de forme trian- gulaire.— Le plastron sternal se rétrécit as- sez brusquement entre les pattes de la pre- miére paire, etsa longueur n’égale pas tout- à-fait sa plus grande largeur.— Les pattesde la première paire sont très-petites chez les femelles ; chez les mâles elles sont plus grosses ; les serres sont toujours terminées en pointe et recourbées en dedans: les pattes suivantes sont grêles, allongées, di- minuant progressivement à partir de la première paire, et se terminant toutes par un article cylindrique assez allongé, et peu ou point courbé.— L’abdomen se compose de six articles dans les deux sexes. Ces Crustacés sont tous de petite taille ; ils se tiennent sur le sable, parmi les fucus, à quelques mètres de profondeur ; leur corps est couvert de poils, auxquels s’atta- chent des éponges. A. INACHUS SCORPIO. Fasr., Suppl., p. 358. — Enw. ,t. I, p. 288.— Des. , Consid. géner. sur Les Crust., pl. 24, fig. 1.— Macropus Scorpio, LaTr., Hist. nat. des Crust., t. VI, p. 409. — Inachus Dorsettensis, Leacx, Malac., pl. 22, fig. 4-6.— Cancer Scorpio, FaBr., Ent. Syst. , t. II, p. 462. — Le rostre est assez large , court et profondément échancré au milieu; la carapace est armée de quatre épines ainsi disposées : une sur la région stomacale, une sur la cordiale et une sur les branchiales ; un peu au-devant de ces dernières épines, esl situe de chaque 10 446 côté un tubercule; on aperçoit aussi une épine assez forte entre les fossettes anten- naires, et une série de petites pointes sur l’article basilaire des antennes externes; le sternum, chez le mâle, ne présente pas de disque calcaire; les pattes antérieures de celui-ci sont renflées. — On trouve cette es- péce sur nos côtes océaniques. 2. INACHUS DORYNCHUS. Leacu, Malac. Brit., pl. 22, fig. 7-8.— Lartr., Encycl., pl. 30, p. 7 à 8.— Desu., Consid. génér. sur les Crust., pl.-24, fig. 2.—Epw., op. cit.,t. 1, p. 288.— Le rostre est avancé, hastiforme, divisé par une fissure, mais sans échancrure au bout et se terminant en pointe; la carapace est gar- nie de tubercules disposés comme les épi- nes de l’Inachus Scorpio, si ce ne n’est qu’on n’en compte que trois sur la région stomacale, et qu'il en existe deux petites près du bord postérieur de la carapace; les pattes antérieures du mâle sont courtes, et la longueur de la main est moins grande que la longueur de la carapace. —Se trouve sur les côtes d’Angleterre. 3. INACHUS THORACICUS. (PI. 15, fig. 3.) Roux, Crust. de la Méditerr. , pl. 26 et 27. — Guér., Icon. du Reg. anim., Crust., pl. 10, fig. 2.—ÆEnw., op. cit., t. I, p. 289. —Long. 4 pouc.—Le rostre est peu allongé, échancré, bifide à son extrémité ; on voit une épine latérale derrière chaque orbite, trois petits tubercules sur la région stomacale, et un autre très-grand terminé par une forte pointe ; plus bas on aperçoit cinq épines dont trois sur une même ligne ; celle du milieu plusforte,placée surlarégion cordiale ; les deux autres ne sont bien ap- parentes que chez les mâles assez avancés -en âge ; les pinces sont renflées, leurs doigts sont sillonnés ; elles sont velues, cou- vertes d’une espèce de mousse; ce duvet revêt toutes les autres parties du corps, et surtout la première paire de pattes; les doigts seuils, le sternum et le dessus de la bouche sont nus; la pièce sternale qui embrasse la base des pinces et des trois premières pattes est avancée en pointe ob- tuse, fortement échancrée, et se dilatant de chaque côté en deux plaques arrondies ; tout le test est d’une teinte tantôt brune, tan- tôt rousse ou livide; l'extrémité des pinces et des pieds-mâächoires, quelques articula- tions et la pièce sternale sont rouges.— Se trouve sur les côtes de la Méditerranée : elle habite les algues et les fucus; en avril EURYPODIUS. elle pond des œufs rouges, qu’elle conserve durant les mois de mai, juin et juillet. A. INACHUS LEPTORYNCHUS. Leaca, Malac. Brit., pl. 22 B. —Desw., Consid. génér. sur les Crust., p. 152. — Epw. , op. cit. , t. I, p. 289. — Long. 4 pouc.—-- Le rostre est étroit et échancré ; la carapace estarmée comme celle de l’Ina- chus Dorynchus, si ce n’est qu’il n’y a point de tubercules près de son bord postérieur ; les pattes antérieures du mâle sont cylin- driques et très-longues ; la longueur de la main égale presque une fois et demie la longueur de la carapace; le sternum du mâle est garni en avant d’une petite pla- que calcaire de forme ovalaire ; l'abdomen du mâle est beaucoup plus long que large. — Se trouve sur les côtes d'Angleterre. Sous le nom de Microrynchus, M. Bell désigne un nouveau genre de Crustacé, qui vient se placer naturellement après celui d’Inachus. L’espèce type de cette nouvelle coupe générique est le : MICRORYNCHUS DEPRESSUS. Bez, Trans. Zool. Soc.,t. IX, pl.8, D. 42, fig. 2. EURYPODIUS, Guér., Erw. Ce genre, qui a été établi par M. Gué- rin , se distingue des précédens par sa carapace, qui est triangulaire, rétrécie en avant et terminée par un rostre bifide.— Les serres sont égales, plus grandes dans les mâles, et à main comprimée et allon- gée.— Les yeux sont pédonculés, non ré- tractiles.— Les antennes externes sont lon- gues, insérées au-dessus des yeux, ayant leur pédoncule formé de irois articles égaux ; les intermédiaires sont beaucoup plus courtes, avec leur filet interne ou le plus petit de sept articles. — L’épistome est transversal. — Le troisième article des pieds-mâchoires extérieurs est plus long que large, et profondément échancré à son bord interne et supérieur.—Les pattes sont longues, décroissant de longueur depuis la première paire, et ayant le métatarse dila- té. —L'abdomen, dans les deux sexes,est de sept tablettes. Ce genre a quelque analogie avec les Inachus et les Sténorhynchus ; mais il s’en distingue par des caractères bien tra:chés : ainsi le troisième article des pieds-mâchoires, dans les Sténorhyn- ques, est au moins deux fois plus long que large, rétréci à ses deux extrémités, et ACGHOEUS. lus étroit que le second , dont le bord in- ‘érieur est dilaté et remonte en s’arrondis- sant jusqu’au milieu de la longueur; dans le genre Eurypode , ces pièces offrent des formes toutes différentes; le troisième ar- ticle des pieds-mâchoires est aussi large que le second, et il n’est pas beaucoup plus long que large; les autres pièces de la bouche n’oflrent pas de caractères bien sensibles; mais ce qui le distingue encore des Sténorhynques et des Inachus, c’est le nombre des articles du filet interne, qui est de sept, tandis qu’on n’en compte que quatre dans les genres précités ; enfin, un caractère encore plus apparent, et qui le distingue à la première vue, c’est la di- latation du métatarse de ses quatre paires de pattes ambulatoires. L'espèce type de ce genre est: EURYPODIUS LATREILLEI. Guékr., Icon. du Rég. anim. de Cuvier, Crust., pl. 41, fig. 4.—ÆEnw., op. cit., t. I, p. 284. — Cette espèce est longue de plus de trois pouces; sa carapace est triangu- laire, tuberculée et velue, ayant deux épines de chaque côté et sous les yeux; le rostre est bifide; les serres sont al- longées, un peu comprimées; les pattes sont allongées, avec le cinquième article dilaté et cilié. Cette espèce se trouve aux îles Ma- louines. M. Audouin fera connaître, dans la des- cription qu'il a faite des Crustacés de l'Amérique Méridionale rapportés par M. d’Orbignv. deux espèces nouvelles ap- partenant à ce genre; il nomme l’une Eurypode de Humboldt, et l’autre Eury- pode de Cuvier. AMATHIA, Roux, Epw. C’est à M. Roux de Marseille qu’est dû l'établissement de ce nouveau genre, qui est remarquable par sa carapace qui pré- sente la forme d’un triangle allongé et à base arrondie; sa face supérieure et ses bords sont armés d’épines trés-allongées.— Le rostre, qui se termine par deux grandes cornes divergentes, est presque aussi long que la portion post-orbitaire de la cara- pace. — Les yeux sont ronds, saillans, portés sur un pédoncule épais à sa base, rétréci vers le milieu, placé sur chaque côté du rostre dans une cavité échancrée ; ils sont comme chez les genres précédens, c’est-à-dire non rétractiles. — Les antennes 457 externes sont courtes, entièrement glabres, terminées par un filet sétacé ; les premier et second articles sont d’égale longueur. — L’épistome est grand et presque aussi long que large; le troisième article des pieds- mâchoires externes est dilaté en dehors et tronqué à ses deux angles internes. — Les pattes de la première paire sont plus courtes que les suivantes ; elles sont filifor- mes chez la femelle, et un peu renflées chez le mâle; les suivantes sont longues et fili- formes. — L’abdomen du mäle, de même que celui de la femelle, est composé de sept anneaux, AMATHIA RISSOANA. (Pl. 45, fig. 4.) Roux, Crust. de la Méditer. , pl. 3, fig. 4 — Enw., op. cit., t. 1, p. 286. — La carapace esi armée de treize fortes épines distribuées ainsi: trois sur sur la région stomacale, une sur la cordiale, et les autres occupant le bord de ce bouclier, savoir : une sur la région intestinale, trois de chaque côté sur la région branchiale, une sur chaque région hépatique, une petite épine devant les yeux, etune plus forte aux angles antérieurs du cadre buccal ; les pattes sont couvertes d’un duvet très-court, rougeâtre , qui ne laisse nu que l'extrémité des ongles; celui qui revêt la carapace est jaunâtre; celle-ci a: deux espaces glabres longitudinaux; deux taches d’un rose vif colorent le front; cette teinte s’étend en dessous vers les parties de la bouche, Ce Crustacé se trouve dans la rade de Toulon, et habite des profondeurs assez considérables, ACHCEUS, Leacu, Desm., Larr., Enw. Ce genre, qui a été établi par M. Leach, est caractérisé par sa carapace, qui ne s’é- tend pas sur le dernier segment du thorax, et par sa forme qui est triangulaire et ren- flée sur les régions branchiales.— Le rostre est trés-peu apparent. — Les yeux, non rétractiles, sont portés sur des pédoncules assez allongés. — Le premier article des antennes externes est soudé au front, et s’a- vance au delà du niveau du canthus interne des yeux; l'insertion du second article se fait sur les côtés du rostre, et reste complé- tement à découvert en dessus. — L’épis- tome est à peu près carré. — Le troisième article des pieds-mâchoires est plus long que large et presque triangulaire, — Le plasiron sternal se rétrécit brusquement entre les pattes antérieures, qui sont 40. 148 grêles et courtes; celles des quatre paires suivantes sont filiformes ; les secondes sont terminées par un article styliforme et tout-à-fait droit ; lessuivantessont beaucoup moins Jongues, avec l’article terminal des quatre dernières grand, comprimé et falci- forme. — L’abdomen, dans les deux sexes, est composé de six articles. Ce genre, qui se trouve sur nos côtes océaniques , ne se compose jusqu’à présent que d’une seule espèce , c’est: ACHOEUS CRANCHIT. Leacn, Malac. Brit. , 22, C. — Enw., op. cit., t. [, p. 281.— Elle est entié- rement brune; le rostre, qui est formé de deux petites dents triangulaires , ne dépasse pas le second article des antennes externes; sur la face antérieure des pé- doncules oculaires est une épine; les ré- gions génitale et cordiale sont élevées en forme de tubercules; les pattes sont garnies de quelques poils assez allongés, et cro- chues. Cette espèce se trouve sur les côtes d'Angleterre , elle a été aussi rencontrée près de Saint-Malo; elle vit parmi les al- gues et les huîtres. STENORYNCHUS, Lartr., Lam., Epw.; Cancer, LiNn., PENN., HERBST ; Inachus, FaBr.; Maia, Bosc; Macropus, LATR. ; Macropodia, Leaca, Desm., Risso. La carapace est triangulaire, très-rétrécie en avant, et ne se prolongeant pas au-des- sus du dernier anneau thoracique. — Le rostre est avancé, bifide et aigu. — Les orbites sont circulaires, et les yeux, assez saillans, ne sont nullement rétractiles. — Les antennes internes se reploiïent longitu- dinalement, et les fossettes qui les logent ne sont pas complétement séparées entre elles. — Le premier article des antennes externes, confondu avec les parties voi- sines, est très-étroit; le second s’insère sur les côtés du rostre , et le troisième est beau- coup plus long que le second. —L’épistome est plus long que large, et les régions pté- rygostomiennes sont rudimentaires. — Le cadre buccal est également plus long que large.— Les pieds-mâchoires externes sont etroits ; leur troisième article est ovalaire, et le quatrième est assez long. — Le plas- tron sternal est étroit entre les pattes anté- rieures, mais devient ensuite très-large, STENORYNCHUS. et présente sur la ligne médiane une su- ture qui occupe le dernier segment. — Les pattes de la première paire sont plus cour- tes, mais beaucoup plus grosses que les suivantes ; la main qui les termine est ren- flée, et les doigts sont un peu écartés en de- dans. — Les pattes des quatre dernières paires sont filiformes et extrêmement lon- gues; la longueur de celles de la seconde paire égale cinq ou six fois la largeur de la carapace ; les autres deviennent progres- sivement plus courtes; leur pénultième article est un peu dilaté vers le bout, et le dernier est styliforme et un peu courbé.— L’abdomen, dans les deux sexes, est com- posé de six articles, dont le dernier est formé par la soudure du sixième et du sep- tième anneau. Les espèces qui composent ce genre sont en petit nombre; elles sont toutes de petite taille, et habitent la Méditerranée et les autres mers de l’Europe. 1, STENORYNCHUS PHALANGIUM. Epw., op. cit., t.1, p. 279.— Macropus Phalangium, Latr., Hist. nat. des Crust., t. VI, p. 110. — Guér., Iconog. du régn. anim. de Cuv., Crust., pl. 21, fig. 2. — Inachus Phalangium , Far. , Suppl., p. 358.—Macropodia Phalangium, LEACE, Zool. Misc.,t. 11, p. 18 ; et Malac., pl. 23, fig. 6. — Desm. , Consid. génér. sur les Crust., pl. 23, fig. 3. — Cancer Phalan- gium, PEN... t. IV, pl. 9, fig. 17.— Cancer Rostratus, Lin. , Faun. Suec., n° 2027. — Herssr, pl. 46, fig. 90.— Le rostre, quoique allongé, n’atteint pas l'extrémité des antennes externes ; l’épistome est armé de chaque côté d’une seule petite épine située prés de l'organe auditif ; la région stomacale est armée de irois pointes, dont les deux antérieures sont trés-écartées entre elles ; la région cordiale présente une épine, et on en aperçoit deux sur chaque région branchiale; le troi- sième article des pieds-mâchoires externes est sans dentelures notables sur le bord externe. Se trouve communément sur nos côtes méditerranéennes et océaniques. 2. STENORYNCHUS ÆGYPTIUS. Enw., op. cit., t. 1, p. 280. — Sleno- rynchus Phalangium, Aur., Expl. des PI. de l'Egypt., pl. 6, fig. 6. — Cette es- pèce diffère de la précédente en ce que l’épistome présente de chaque côté deux épines placées l’une au-devant de l’au- LATREILLIA. tre; elle en différe encore en ce que la forme gnérale du corps est beaucoup plus allongée, en ce que les deux tubercules antérieurs de la région stomacale se tou- chent presque, et en ce que le bord ex- terne du troisième article des pieds-mä- choires est armé de deux ou trois épines. —S$Se trouve sur les côtes de l'Egypte. 3. STENORYNCHUS LONGIROSTRIS. Epw., op. cit., t. 1, p. 280. — Inachus Longirostris, FABR., Supp., p. 358.—Ma- cropus Longirostris, LATR., Hist. nat. des Crust., & VIII, p. 410. — Macropodia Tenuirostris, LeAcH, Malac. Brit., pl. 23, fig. 4,5.— DeEsm., Consid. génér. sur les Crust., p. 454. — Maia Longirostris , Risso, Hist. de l'Europe Mérid. , t. VI, p. 27.— BLanv., Faun. Franç., pl. 8, fig. 4.— Le rostre dépasse de beaucoup le pédoncule des antennes externes, Se trouve sur nos côtes océaniques et méditerranéennes. LEPTOPODIA, Leacs, S+y, DEsm., LaTr.. Epw.; Inachus, FaBr. ; Cancer, HERBsT; Maia, Bosc; Macrope, LATR. ; Stenorynchus, Law. Chez ce genre, la carapace est de forme triangulaire et ne recouvre pas le dernier anneau du thorax. — Le rostre est styli- forme et trés-allongé. — Les yeux sont gros et non rétractiles. — Les antennes internes, en se reployant, suivent directement la di- rection longitudinale du corps. — Le pre- mier article des antennes externes est trés- long et entièrement confondu avec les par- ties voisines du test ; le second s’insère assez loin au-devant des orbites et au-dessous du rostre. — L’épistome est beaucoup plus grand que large. — Le troisième article des pieds-mâchoires est presque triangulaire, et porte à son angle externe l’article suivant, qui est très-développé. — Le plastron ster. nal est aussi long que large, mais très-ré- tréci entre les premières pattes; ces orga- nes sont très-grêles et extrêmement longs. — L’abdomen, dans les deux sexes, se com- pose de six articles dont le premier, trés- développé, est aussi long que large, occupe la face dorsale du corps, et dont le dernier est formé par la soudure du sixième et du septième anneau abdominal. LEPTOPODIA SAGITTARIA. Leacn. Zool. Misc., t. IT, pl. 67. — Larr., Encyci., pl. 99, fig. 4. — Des. , 449 Consid, génér. sur les Crust., pl. 16, fig. 2. — Guér,, Iconog. du Rég. anim. Crust., pl. 11, fig. 4.— Enw., op. cit. , t OL, p. 275. — Inachus Sagittarius , Fasr., Supp. Ent. Syst., p. 359. — Can- cer Seticornis, Hergst, p. 3, pl. 35, fig. 2. — Les épines du bord terminal du troi- sième article des huit dernières pattes sont trés-courtes ; les pédoncules oculaires sont parfaitement cylindriques; le rostre, pres- que deux fois aussi long que la portion post- frontale de la carapace, est entier, styli- forme, et armé de chaque côté d’une série de pointes, d’une épine à la face inférieure de l’article basilaire des antennes externes, prés l'insertion des yeux, et une de chaque côté de la carapace, à quelque distance en arrière des orbites ; les pattes sont armées d’épines, surtout le troisième article, mais finement granulées. — Celte espèce se trouve dans le golfe du Mexique et dans la mer des Antilles. LATREILLIA, Roux, Enw. La carapace est glabre, triangulaire, tronquée en devant, portant au front deux fortes épines divergentes. — Les yeux sont portés sur des pédoncules trés-longs, bi- articulés. — Les antennes exterieures sont insérées au-dessus des intermédiaires, séta- cées ; les intermédiaires sont immédiate- ment implantées au-dessous des yeux. — Les pieds-mächoires extérieurs sont ci- liés, à troisième article ovale, rétréci vers le haut; le second allongé. — Les pattes sont très-allongées,_grêles, filiformes; le deuxième article est presque aussi long que les deux suivans. — Les trois premières paires de pattes sont dilatées là où l’angle s'articule ; le dernier article de la quatrième paire de pattes est muni d’un onglet irès- court ; les autres angles sont assez allongés. — L’abdomen, chez la femelle, est divisé en cinq tablettes; on distingue cependant les sutures des autres articles, qui en por- teraient le nombre à sept. La seule espèce connue est la : EATREILLIA ELEGANS. Roux, Crust. de la Méditerr., pl. 22, fig. 4. — Epw., op. cit. , t. I, p. 277. — La carapace est lisse, luisante; les pattes sont très-grêles ; le second article est trés-long, épineux; les pinces de la femelle sont arrondies, allongées, lisses, de la gros- seur des pattes ; les deuxième et troisième anneaux de l’abdomen portent au milieu 450 une épine aiguë; le quatrième anneau en a sur le bord latéral ; il en est de même de la partie de l'abdomen qui correspond à une cinquième tablette ; les autres en sont privés; le dessous du corps présente une épine dirigée en avant, entre les antennes intermédiaires et le pied des pédoncules oculaires: la couleur de la carapace est jaunâtre, mélangée de rose; les pinces et les pattes sont également fasciées de rouge- pâle ; le dessous du corps est lavé de vio- let. Le mâle est inconnu. — Cette jolie espèce se trouve sur les côtes de la Sicile. HYMÉNOSOMITES. Carapace circulaire, au moins aussi lon- gue que large. — Second article beaucoup plus étroit que la partie correspondante du plastron sternal. — Front presque toujours trés-étroit. — Pédoncules ovalaires, très- courts. — Quatrième article des pieds-mä- choires s’insérant au sommet ou à l’angle externe. Genres : Elamena, Hymenosoma. ELAMENA, Enw.; Hymenosoma, Larr., Rupr. La carapace est à peu près triangulaire, plane en dessus. — Le corps est lamelleux. —- Le front est large, très-avancé, et a la forme d’un petit rostre lamelleux et à peu près horizontal, au-dessous duquel sont cachés les yeux; ces derniers organes sont de grandeur médiocre, etne sont pas logés dans les cavités orbitaires ; ils sont li- bres sous le front, et s’appuient en arrière contre une petite saillie de la région ptéry- gostomienne. —Les antennes internes sont ‘séparées entre elles par unepetite lame ver- ticale de la face inférieure du front; leur article basilaire est trés-petit, et leur tige mobile se reploie longitudinalement et dé- passe ainsi les pédoncules oculaires. — Les antennes externes sont très-petites et Cy- lindriques dès leur base ; elles naissent au- dessous des pédoncules oculaires et n’attei- gnent pas le bord du front. — L’épistome, au lieu d’être à peine distinct comme chez le genre suivant, est trés-grand et à peine carré. — Le cadre buccal est petit, quadri- latére, et rempli en entier par les pieds- mâchoires externes, dont le troisième ar- ticle est presque carré et est tronqué à son angle antérieur et interne pour l’inser- tion de l’article suivant, lequel est complé- tement à découvert. — Le plastron ster- HYMENOSOMA. nal est beaucoup plus large que long. — Les pattes sont toutes grêles, filiformes et longues; celles de la première paire se ter- minent par des pinces renflées où sont creusées en cuillère ; les suivantes par un article lamelleux et un peu falciforme. — L’abdomen de la femelle est très-grand.— L’espèce type de ce nouveau genre est : ELAMENA MATHÆI. Epw., op. cit., t. Il, p. 35. — Hymeno- soma Mathæi, Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 163.— Rurr., Krab., p. 24, pl. 5, fig. 4. —- Long. 4 lig. — La carapace est lisse, trés-large en arrière, arrondie sur les côtés et se rétrécissant graduellement jusqu’au rostre, qui est un peu relevé ; les bords sont garnis d’une espèce de crête ho- rizontale extrêmement mince et irréguliè- rement découpée ; les pattes de la seconde paire sont les plus longues, et ont à peu prés trois fois la longueur de la carapace.— Se trouve à l'Ile-de-France et dans la Mer- Rouge. HYMENOSOMA, Larr.. Desm., Epw. La carapace est très-aplatie en dessus et presque circulaire. — Le front est très- étroit et incliné. — Les orbites sont très- petiteset presque circulaires; pour s’y loger, les yeux doivent se reployer plutôt en bas qu’en dehors. — Les fossettes antennaires sont longitudinales et se continuent sans in- terruption avec lesorbites. —Latige désan- tennes internes est grande. — Les anten- nes externes s’insérent près de l’angle ex- terne de l’orbite et sont trés-allongées. — L’épistome est à peine distinct et se trouve caché par les pieds-mâchoires. — Le ca- dre buccal a la forme d’un carré long. — Les bords fatéraux sont très-saillans et viennent se terminer à l’angle extérieur des orbites. — Les pieds-mâchoires externes sont longs et étroits ; leur troisième article est beaucoup plus large que le second, et porte l’article suivant à son extrémité anté- rieure. — Le plastron sternal estcirculaire. — Les pattes antérieures sont médiocres, et celles de la troisième paire sont les plus longues. — Les tarses sont grêles et styli- formes. — L’abdomen du mâle est très- petit et n’arrive qu’au niveau des pattes de la troisième paire. A. HYMENOSOMA ORBICULARE. DEsw., Consid. génér. sur les Crust., p. 163, pl. 26, fig. 4. — EDw., op. cite, c ël DER RAA AT AN er jere Crustaces , PL16!. parte , Tome 1 , 1. Homola Cuvieri 5. Rennpes testudmarius 2. [lippa emerita . 4. Ranima dentala. + HOMOLA. t. Il, p. 36. — La carapace est orbiculaire, avec ses parois latérales solides, crustacées, granuleuses et relevées , et le sommet tronqué horizontalement,presquemembra- neux. lisse, et marqué d’une impression er H qui indique les limites des régions moyennes et latérales; le rostre est exces- sivement Court; les yeux sont petits; les pinces sont moyennes, à peu près égales, avec des mains lisses, renflées, arquées en dedans, et des doigts minces et courbés ; les autres pattes sont un peu rugueuses et poilues, assez fortes, médiocrement lon- gues ; celles de la troisième paire sont les plus courtes de toutes. —Se trouve au cap de Bonne-Espérance- DEUXIÈME DIVISION, Les deux pieds postérieurs sont subite- ment plus petits que les autres, tantôt ce- pendant trés à découvert, insérés sur le dos, terminés par un crochet et préhenseurs ; tantôt beaucoup plus petits et moins appa- rens, mutiques, comme mutilés ou avortés; les pieds-mâchoires extérieurs sont allon- gés, saillans et courbés en dehors ; les yeux sont trés-rapprochés à leur insertion, qui est située sous le museau; le test est épi- neux. NEUVIÈME TRIBU. HYPOPHTHALMES, LATREILLE. Cette tribu se compose de deux groupes : les Homolites et les Pactolites. HOMOLITES. Les Crustacés qui composent ce groupe ont la carapace épineuse et armée d’un rostre; les deuxième, troisième et qua- trième paires de pattes sont trés-longues, tandis que celles de la cinquième paire sont très-courtes, ne servent pas à la marche, et sont plus ou moins complétement préhen- siles. Genres : Homola, Lithodes et Lomis. HOMOLA , Leacn, Larr., Desm., Roux, Lun Epw. : Thelxiopa, RAriNEsQue. La carapace est plus longue que large, quadrangulaire, tuberculeuse ou épineuse 151 surtout en avant, bordée ou: crénelée sur les côtés.— Le front est peu avancé. — Les yeux sont gros, globuleux, bi-articulés par une espèce de ginglyme, portés sur un pédoncule mince se dirigeant latéralement vers l’angle du test.—Lesantennes externes, assez longues, ont leur premier article gros et court; terminées par un filet sétacé, glabre, trés-menu, le second très-long ; in- sérées sous les pédoncules oculaires; les intermédiaires placés au canthus interne des yeux. — Les pieds-mächoires exté- rieurs sont très-velus; les quatrième et cinquième articles presque aussi longs que le premier et le deuxième; celui-ci cilié extérieurement ou épineux; le troisième trés-court. — Les pinces sont longues dans les mâles, égales entre elles, d’épaisseur moyenne, terminées par des doigts assez courts. — Les pieds des seconde, troisième et quatrième paires, semblables entre eux, sont terminés par un ongle comprimé, ai- gu, peu arqué, et cilié sur sa tranche pos- térieure; ceux de la cinquième paire, de moitié plus courts, relevés sur le dos, ayant leurs derniers articles ployés de ma- hiére à figurer une pince en crochet. Les Homoles, dit M. Roux, habitent les plus grandes profondeurs rocailleuses, et ne s’approchent jamais de la côte. Leurs habitudes doivent être actives et diligentes: bien que leurs pattes postérieures soient à peu près conformées comme celles des Dromies, elles ne doivent pas en partager l’indolence et la paresse, qui, selon la re- marque de M. Risso, peuvent permettre à des alcyonset desserpules, etc., de venir se fixer et grandir sur leur test; d’ailleurs la longueur des autres pattes ne s’opposerait pas moins à la présence de ces bôtes in- commodes. Il me paraîtrait plus probable de penser que ces pieds dorsaux, terminés, en crochet, leur servent à se cramponner dans les anfractuosités et les fissures des ro- chers où ces Crustacés font leur résidence ordinaire. A. HOMOLA CUVIERI. (PI. 46, fig. 4.) Roux, Crust. de la Médit., pl. 7, fig. 4 à 8.— Guér., Icon. du Reg. anim. de Cuwv., Crust., pl. 13, fig. 4. — Enw., op. cit., t. Il, p. 184.— Hippocarcinus Hispidus, Aldrov. de Crust., p. 179 à 181.— La ca- rapace de ce grand Brachyure est relevée, inégale, chargée de tubercules coniques ou épineux; plusieurs impressions profondes la traversent; deux sillons longitudinaux s'étendent de chaque côté de sa surface su: 452 périeure; les bords latéro-antérieurs offrent des protubérances fortement aiguillonnées ; le front est terminé par trois pointes qui forment un triangle , l’intermédiaire étant située plus bas que les latérales ; le premier article des antennes est épineux ; les pinces du mâle sont longues, épaisses, arrondies, épineuses, parsemées vers leur extrémité de faisceaux de poils roussâtres ; les pattes, un peu aplaties, sont aussi très-épineuses, particulièrement sur leur crête; les doigts des pinces sont noirs ; un léger incarnat jau- nâtre est répandu sur le corps de cette es- pèce ; mais cette couleur prend une teinte rougeâtre en s'étendant sur les pattes ; les pinces des femelles sont courtes, guère plus longues que le corps, et moins épaisses que les pattes. M. Risso considère ce Crustacé comme paroïissant devoir occuper le dernier de- gré de l’échelle géographique, comprenant depuis la surface sèche de nos bords jusque dans les vastes et profondes vallées sous- marines, où règne une température uni- forme d’environ dix degrés. Jamais élie ne s'approche de la côte, et si, forcée d’obéir au vœu de la nature, la femelle aban- donne un instant, pour venir pondre, les immenses profondeurs de la Méditerra- née, ce n’est qu’à l’époque des plus fortes chaleurs et sur les bancs de rochers, plon- gés, à de grandes distances du rivage, à plus de cent mêtres sous l’eau, qu’elle sc permet de déposer des œufs, qui sont d’un jaune-päle. On la prend alors au palangre. M. Risso, qui a eu l’avantage de voir quel- ques individus vivans de cette espèce, dit que leur contenance est mena- çcante, qu’ils se relèvent sur leurs longues pattes, marchent avec précipitation, et ne cessent de remuer vivement diverses par- ties de leur corps, surtout les pinces, dont ils font battre les doigts. Le même auteur ajoute que ces animaux mouraient peu de temps ‘après leur sortie de la mer, et que leur chair est fort bonne à manger. On trouve cette espèce dans la Méditer ranée ; elle a été observée dans les environs de Nice; on la pêche quelquefois à Tou- lon, sur un banc sous-marin, à douze lieues de la côte ; et elle a été aussi rencontrée à quelques lieues au large du phare de l’île de Planier, dans le golfe de Marseille. 2. HOMOLA SPINIFRONS. Lace, Zool. Misc. , t. II, tab. 88. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 454, pl. 47, fig. 4. — Enw., op. cit., LITHODES. t. IT, p. 183, pl. 22, fig. 4 à 4. — Do- rippe Spinifrons, Lam., Hist. nat. des Anim. sans vert., t. V, p. 245.— Can- cer Barbatus, Herest, pl. 42, fig. 3.— Cancre jaune, RonpeL. , Poissons, t. II, p. 405. — Long. 48 lig. — Le rostre est bidenté; les dents orbitaires supérieures sont plus grosses que celles situées de cha- que côté de la base du rostre et placées sur la même ligne ; la région stomacale est hérissée de neuf grosses épines, dont une médiane et postérieure, quatre mitoyennes disposées en carré, et deux latérales de cha- que côté, situées à peu près sur la même ligne transversale ; les bords latéraux de la carapace sont armés antérieurement d’une trés-grosse épine, située à l’extrémité du sillon qui sépare les régions stomacales et hépatiques ; il y a une seconde épine moins forte, mais un peu plus en arrière, qui est suivie d’une série de petites pointes; le reste de la carapace ne présente point d’é- pines; les bras sont prismatiques et armés d’une rangée d’épines sur chaque bord ; les mains sont un peu comprimées, et épineu- ses sur le bord inférieur seulement ; les pattes suivantes sont comprimées , armées en dessous d’une rangée de petites épines assez fortes sur le troisième article; le se- cond anneau de l’abdomen présente une grosse dent médiane, conique ; le corps est couvert de poils fauves. — Habite la même localité que l’espèce précédente. LITHODES, Larr., Leacu, Desm., Enw.; Cancer, Linn., Hergst; Inachus, FABR. ; Maiïa, Bosc. La carapace, de forme triangulaire, est trés-épineuse, renflée postérieurement de chaque côté par le grand développement des régions branchiales, terminée en avant par un rostre bifurqué garni de fortes pointes sur les côtes. —Les yeux sont gros, rapprochés, portés sur de courts pédon- cules. — Les antennes extérieures ont à peu prés la moitié de la longueur du corps, sétacées, avec leurs deux premiers articles plus longs que les autres ; insérées sous les yeux et en dehors; les intermédiaires sont avancées, assez longues, divisées en deux soies comprimées, multi-articulées. — Le troisième article des pieds-mâchoires exté- rieurs est petit, court et carré, dilaté et denticulé intérieurement; les serres sont assez courtes et grosses, cylindriques, iné- gales, droites, épineuses, ayant leur carpe nl PACTOLUS. assez long et dans la direction de la main, dont les doigts sont courts, épais, etun peu inclinés en dedans; les pieds des trois pai- res suivantes sont plus longs, robustes, épi- neux; ceux de la troisième paire sont les plus grands; les pieds de la cinquième paire étant quatre fois plus courts et dix fois moins épais que ceux de la quatrième, non épineux, adactyles, inutiles au mouve- ment. — L’abdomen est membraneux, avec des plaques crustacées disposées sur ses bords, dont le nombre peut faire supposer qu’elles sont les rudimens de six articles. — L'espèce qui sert de type à ce genre est : LITHODES ARCTICA. Lamcx., Hist. des Anim. sans vert., t. V,p. 240.— Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 160 pl. 25.— Guér., Iconog. du Reg. anim. de Cuv., Crust., pl. 12, fig. 1. — Enw., op. cit., t. II, p. 186.— Lithodes Maia, LeAcu, Malac. Brit., pl. 24, — Cancer Maia, Hergsr, t. [, p. 949, pl. 45. — Parthenope Maia et Inachus Maia, Fagr., Suppl., p. 354 à A58.— Long. 5 pouc. — La carapace, sur ses côtés laté- raux, est épineuse ; son rostre est grêle, bi- furqué en haut et épineux à sa base ; en des- sus, cette carapace est déprimée, couverte : d’épines plus ou moins longues; ses régions Îsont assez fortement prononcées, et sépa- rées entre elles par des fissures profondé- ment marquées; les serres sont allongées, hérissées d’épines trés-acérées; les mains intérieurement sont fortement denticulées, +et garnies extérieurement de fascicules de poils ; les pattes sont trés-allongées, grêles et couvertes d’épines; la couleur de ce Crustacé est d’un rouge foncé en dessus, et d’une couleur un peu plus claire en des- sous. — Habite les mers du nord de l’Eu- rope. LOMIS, Epw. La carapace est déprimée, rétrécie an- térieurement et tronquée en arrière; elle ne dépasse pas le milieu dela base des pattes de la troisième paire, et le reste de la face dorsale du corps est occupé par la base de l’abdomen. — Le front est tronqué et armé d’une petite dent médiane ; il n’y a point de fosses orbitaires, et les pédoncules oculaires ont la forme de deux gros ar- ticles triangulaires qui se touchent par leur bord interne et portent les yeux à leur angle externe. — Les antennes interne sont médiocres; leurs trois premiers ar- a Des 153 ticles sont cylindriques, et elles se termi- nent par deux petits filets. — Les antennes externes sont insérées en dehors des yeux et à peu près sur la même ligne ; elles sont grandes etterminées par une grosse tige mul- ti-articulée, garnie de longs poils à son bord inférieur. — Les pieds-mâchoires externes sont pédiformes; leur troisième article ne présente pas de dilatation notable, et les trois articles suivans sont très-gros. — Le sternum est large, et le dernier anneau thoracique n’est pas soudé au précédent. — Les pattes de la première paire sont trés- grandes, très-larges et extrêmement dé- primées. — [Le carpe est aussi long que le bras et à peu près quadrilatère.— La pince est grosse, courte et presque horizontale. — Les pattes des trois paires suivantes sont courtes, grosses et terminées par un article presque conique; celles de la cinquième paire sont trés-grêles, et reployées en dessus des autres dans la cavité branchiale. — L’abdomen est très-large, mais lamel- leux, reployé en dessous contre le ster- num, et ne présente aucun vestige d’ap- pendice appartenant au pénultième an- neau. — L’espèce type de ce nouveau genre est la: LOMIS HIRTA. Epw., op. cit. , t. II, p. 188. — Por- cellana hirta , Lam., Hist. des Anim. sans vert., & V, p. 299. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 259. — Le corps est couvert en dessus de poils très-courts et irés-serrés. — Les mains sont presque aussi larges que la carapace. — Se trouve dans les mers de l’Australasie. PACTOLITES. Pattes antérieures adactyles; celles des deux dernières paires terminées par une pince didactyle. Genre : Pactolus. PACTOLUS, Leacn, LaTr., DEsm., Enw. Les antennes externes ont leur premier article long et cylindrique. — Les pieds sont médiocrement longs et assez épais; les deux antérieurs sont plus courts que les autres, non terminés par une main, mais pourvus d’un simple ongle crochu ; ceux de la seconde paire sont semblables. — Les pieds de la troisième paire sont inconnus; ceux de la quatrième et de la cinquième paire sont didactyles. — La carapace est 45h triangulaire, allongée, assez renflée de chaque côté en arrière, non épineuse en dessus, et terminée en avant par un rostre fort long, aigu, mince et entier. - L’ab- domen de la femelle est composé de cinq articles dont le premier étroit, les trois suivans transverses, linéaires, et le cin- quième très-grand, presque arrondi. — Les yeux sont trés-gros, situés derrière les antennes, toujours saillans hors de leur fos- sette ; il y a une seule pointe à chaque orbite. DEUXIÈME PAGTOLUS. PACTOLUS BOSCII. Leacn., Zool. Miscell., t. IT, pag. 68, — Desm., Consid. gén. sur les Crust., p. 182, pl. 25, fig. 2.—Epw., op. cit. t. I], p. 189. — Long. 4 pouce8 lig. — La moi- tié de cette longueur appartient à peu près au rostre, qui porte des petites épines dirigées obliquement sur les côtés ; la carapace est lisse, brunâtre; les pieds sont variés de roux et de blanchâtre.— La patrie de cette espèce nous est inconnue. FAMILLE. MACROURES, LATREILLE. CANCERES MACROURI, Linux. ; EXOGNATHES, Farr. Tous les Crustacés qui composent cette famille , à l'exception des Ranines, distin- gués cependant’ des Brachyures par la queue étendue et par les pieds dorsaux na- tatoires, ont des appendices latéraux au bout de la queue et forment le plussouvent, avec son dernier segment, une nageoire.— Cette queue, aussi longue au moins que le test, est, les Porcellanes exceptés, éten- due, découverte et simplement courbée en dessous vers son extrémité postérieure. — Elle offre ordinairement à sa face inférieure cinq paires de fausses pattes formées de deux feuillets ou de deux filets insérés à l'extrémité d’une petite tige ou de support commun. — Telle est aussi la composition des denx appendices latéraux mentionnés plus haut, et qui prennent naissance un de chaque côté de l’avant-dernier segment, ou le sixième, car il y en a toujours sept.— Les ouvertures génitales de la femelle sont situées sur le premier article des pieds de la troisième paire- — Les branchies consis- tent en des pyramides vésiculaires barbues et velues, disposées dans plusieurs sur deux rangées en petit faisceau. — En géné- ral, les antennes sont plus longues, les pé- doncules oculaires sont plus courts, et les piedsmâchoires extérieurs plus allongés que dans les Brachyures.—Les piedsparoissent être plus propres à la natation, sans être ce- pendant terminés, du moins dans la plupart, en manière de nageoire.— Le corps a aussi moins de largeur, et le test se termine en pointe par-devant.—Vers la fin de cette fa- mille, l'épaisseur des tégmens, s’affoiblit et ils deviennent flexibles et presques membra- neux.—La queue, étant plus à découvert que dans les Brachyures, est mieux protégée. Tels sont les principaux caractères de cette famille, qui embrasse le genre Ecre visse, Astacus de Degéer, d'Olivier, etc. M. Latreille partage cette famille en trois sections, lesquelles se divisent en dix tri- bus; la première section comprend à elle seule huit tribus. PREMIÈRE SECTION. Cette section renferme les Crustacés dont les antennes et les pieds sont toujours à nu, et où le pédoncule des antennes la- térales , de niveau avec les intermédiaires, n’estpoint recouvert par une grande écaille, ou en offre une, mais latérale, et le lais- sant à découvert. PREMIÈRE DIVISION. Caractères. Appendices du bout de la queue, soit nuls, soit rejetés sur les côtés, et point réunis en une pièce commune avec le dernier segment.—Les deux premiers pieds tantôt filiformes et trés-différens des précé- dens, tantôt conformés de même, nata- toires et dorsaux , soit seuls, soit avec les deux pénultièmes. — Cette division com- prend les tribus suivantes : Notoptérygiens, Hippides et Paguriens. PREMIÈRE TRIBU. NOTOPTÉRYGIENS, LATREILLE. Caractères. Les Crustacés composant cette tribu sont les seuls Macroures qui , RANILIA. n’aient point d’appendices à l’extrémité laté- rale de la queue, dont tous les pieds, à l’ex- ception des deux antérieurs, qui sont pour- vus d’une pince didactyle, triangulaire et comprimée, soient à la fois terminés en na- geoires, et disposés sur deux rangs, les deux des quatre postérieurs étant dorsaux.— Les antennes médianes sont coudées et ressem- blent à celles des Brachyures. — Le test est allongè, eta la forme d’un triangle ren- versé, dont la base ou le bord antérieur est dentelé. — Les pédicules oculaires sont allongés. — Les antennes latérales sont longues et avancées. — Les pieds-mà- choires extérieurs sont droits, allongés,, et, comme dans la famille précédente, appli- qués sur la bouche, et repliés sur eux-mê- mes au côté interne. — Les pieds sont fort rapprochés; les doigts des pinces sont brus- quement fléchis. — La queue est étendue, allongée , et ressemble à celle de la plupart des Brachyures mâles. — Cette tribu ren- ferme les genres suivans : Ranina, Ranilia, Raninoides. RANINA, Lam., Larr., Desm., EDw. ; Cancer, Rumprx., Linn., HERBST ; Albunea, FaBr. La carapace est un peu déprimée et bombée d’un côté à l’autre, cunéiforme ou oblongue, tronquée et dentelée inté- rieurement, tronquée et rebordée exté- rieurement. — Les yeux sont portés sur des pédicules longs, cylindriques, nais- sant près du milieu du front, et divisés transversalement. — Les antennes latérales sont convergentes intérieurement, avancées ‘ensuite, longues et sétacées ; les intermé- diaires repliées, mais saillantes. — Les pieds - mâchoires extérieurs sont étroits, allongés ; leur troisiéme article est large, pointu , avec une troncature oblique précé- dée d’un angle à l’extrémité de son côté extérieur, et une échancrure au bord op- posé, au-dessus de la pointe terminale ; le quatrième article est inséré dans cette échancrure ; mais caché et recu, ainsi que les deux suivans et derniers, dans une rai- nure longitudinale de ce bord. — La cavité buccale est creusée à sa partie supérieure de deux sillons profonds recevant une por- tion des premiers pieds-mächoires, — Les pinces sont comprimées, triangulaires, plus larges à leur extrémité qu’à leur base, en crête dentelée sur leur bord interne, ayant les doigts perpendiculaires à leur 4155 axe, mobiles et en faux; les autres pieds sont terminés par des ongles aplatis, ova- laires, ou en forme de lames natatoires, mais un peu arqués et pointus à leur extré- mité. — Les pieds de la dernière paire sont plus courts que les autres, et insérés sur le dos. — La queue est allongée, étendue, garnie de poils, composée de sept segmens, le second et ie troisième portant des appendices sexuels. Les irois ou quatre espèces querenfermoit ce genre étoient toutes propres aux In- des-Orientales; maintenant il ne se com- pose que d’une seule espèce, cependant on en a trouvé une seconde, mais à l’état fos- sile, dans les terrains d’Italie, et elle a été décrite par l’abbé Rauzani. A. RANINA DENTATA. (PI. 16, fig. 4.) Larr., Encycl., t. X, p. 268. — Enw., op. cit.,t, 11, p. 494, pl. 21, fig. 4 à 4. — Ranina serrata, Lam, Syst., p. 256, et Hist. des Anim. sans vert., t. V, p. 225. — Desum., Consid. génér. sur les Crust., p. 440. — Guér., Iconogr. du Régn. anim. de Cuv., Crust., pl. 14, fig. 3.— Enw., 4t- las du Rég. anim. de Cuv., 3° édit., Crust., pl. 41. — La carapace est couverte de tu- bercules peu saillans, étroits et trés-allon- gés; le bord latéro-antérieur est concave ‘chez le mâle, arqué en sens contraire chez la femelle, et divisé en sept lobes dont le médian, ou frontal, trés peu saillant, pré- sente au milieu un rostre triangulaire, et de chaque côté une dent saillante ; leslobes mitoyens internes sont gros el terminés par une seule dent; les suivans (ou mitoyens externes) sont armés de deux dents, et les lobes externes de trois qui, chez le mâle, sont aplatis, triangulaires et assez grands; immédiatement en arriére de ce lobe in- terne on remarque sur le bord latéral de la carapace un prolongement à peu près de même forme et également tridenté; dans le reste de son étendue, le bord latéral est très-finement denté ; les pattes antérieures sont chagrinées ; il y a deux grosses épines sur le bord supérieur du carpe et de la main, et cinq dents sur son bord inférieur ; la pince est mobile, dentelée en dessus et en dessous. Habite les mers des Indes, et se trouve aussi à l'Ile-de-France. RANILIA, Enw. Le bord antérieur de la carapace est très - courbe.— Les orbites sont dirigées 456 trés-obliquement en bas et en avant, de manière à représenter par leur réunion un V renversé. — Les antennes externes sont dirigées en avant; leur article basi- laire est un peu dilaté en-dedans, mais ne présente pas en dehors de prolongement auriculiforme, et ne dépasse pas l’inser- tion de l’article suivant qui est gros et cy- lindrique. — Les pieds-mächoires externes ont à peu près la même forme que chez le genre précédent; mais leur troisième article est plus long que le second, et donne insertion au quatrième article tout prés de son extrémité. — Le plastron ster- nal présente aussi à sa partie antérieure la même disposition, et devient aussi li- néaire entre les pattes de la seconde paire; mais entre celles de la troisième et de la quatrième paire il s’élargit de nouveau, et y forme un äisque hexagonal un peu con- cave. — Les pattes sont conformées de la même manière que chez les Ranines, et l’abdomen ne paraît présenter rien de par- ticulier; mais, dans l'individu observé, cette partie manquoit. RANILIA MURICATA. Epw. , op. cit., 1. 11, p. 196. — Long. 46 lig. — La carapace est lisse postérieu- rement, mais présente dans sa partie anté- rieure une foule de petites lignes transver- sales pilifères ; le rostre est mince et arqué ; le bord antérieur de la carapace est armé de chaque côté de quatre dents aiguës donc les internes constituent les angles internes des orbites, et les troisièmes surmontent l'angle externe de ces cavités, qui se pro- longent cependant un peu plus loin au- dessous ; les pattes antérieures sont cour- tes; le carpe est grand, granuleux, et armé en dessus d’une épine terminale ; la main est muriquée et armée en dessus d’une seule épine aiguë; son bord infé- rieur est droit et sans dentelure. — La pa- trie nous est inconnue. RANINOIDES, Epw. La carapace est près de deux fois aussi longue que large, et sa face supérieure, parfaitement lisse, est presque horizontale d’avant en arrière, mais courbe transver- salement. — Le bord fronto-orbitaire est un peu moins large que la portion médiane de la carapace , et fortement denté. — Un rostre triangulaire recouvre la base des pédoncules oculaires, dont la portion ter- minale est large, grêle et susceptible de se reployer en dehors et en arrière dans un . RANINOIDES. orbite profonde.— Les antennes sont dis- posées comme chez les Ranines, si ce n’est que l’oreille externe de la grosse pièce ba- silaire est moins grande.— Les pieds-mà- choires externes ont aussi à peu près la même forme; mais leur quatrième article s’insère plus près de l’extrémité de l’article précédent. — La: portion antérieure du plastron sternal est conformée de la même manière que chez les Ranines; mais, au lieu de devenir linéaire entre les pattes de la deuxième paire, ce bouclier ventral s’e- largit de nouveau entre les pattes de Ja deuxième et de la troisième paires, qui sont très-éloignées entre elles, et ne de- vient linéaire qu’au devant des pattes de la quatrième paire. — Les pattes posté- rieures sont filiformes et s’insérent en des- sus des pattes de la troisième paire. RANINOIDES LEVIS. Enw., op. cit.,t. IL, p. 497. — Ranina Dorsipes, Desm., Consid. génér. sur Les Crust., p. 440, pl. 19, fig. 2. — Ranina Levis, LATR., Encycl. méth., t. X, p. 268. — Long. 26 lignes, — Le bord latéro- antérieur de la carapace est divisé en cinq lobes tronqués par quatre échancrures étroites et trés-profondes; le lobe moyen frontal est armé de trois dents dont la mé- diane constitue un rostre triangulaire ; il y a une seule dent à l’angle interne des lobes mitoyens, et deux à l'extrémité des lobes externes; il y a aussi une forte dent sur le bord latéral prés de l’angle orbi- taire externe ; les pinces sont de même forme que chez les Ranines; il y a deux épines au bord supérieur du tarse, une au bord supérieur de la main , et plusieurs sur le bord inférieur ; le doigt mobile est à tranchant non dentelé; il y a des dents ai- guës sur le bord du doigt immobile, — Nous ne connoissons pas la patrie de cette espèce. DEUXIÈME TRIBU. HIPPIDES, L'ATREILLE. Caractères. Les Crustacés qui composent cette tribu ont, de même que tous les Macroures suivans, des appendices latéraux au bout de la queue, mais, ainsi que dans la tribu suivante, repliés sur les côtés, et point connivens avec le dernier segment, et en forme de petites nageoires courbes; les deux postérieurs sont trés-grêles, filiformes etrepliés. — Les quatre antennes, velues HIPPA. ou ciliées, sont avancées et saillantes; au- cune d’elles n’est coudée; de plus, le test est tronqué et plus ou moins denté à son extrémité antérieure. — Les pieds-mâchoi- res extérieurs ont également plus de rap- ports avec ceux des Brachyures qu’avec ceux des Macroures ; les deux pieds anté- rieurs se terminent soit par une pince comprimée dont le doigt mobile ou le pouce s'applique sur la main, soit par un article en forme de palette ovale ou bien conique ; les tarses des suivans , à l’excep- tion des deux derniers, forment une na- geoire plus ou moins lunulée et en faucille dans la plupart. — Les appendices sous- caudaux sont au nombre de quatre paires, dont la tige est très-grêle et filiforme.— Le premier segment de la queue est court et large ; les suivans sont étroits; le dernier est grand et a la figure d’un triangle al- longé. — Suivant MM. Quoy et Gaimard, ces Crustacés fuient constamment la lu- mière et vivent sous les sables humides. Genres : Albunea, Hippa, Remipes. ALBUNEA, Fagr., LATr., DEsm., Epw. : Cancer, Linn., HERBST. La carapace est de forme ovalaire, lé. gérement convexe, un peu plus étroite pos- térieurement , et tronquée en devant. — Les yeux sont portés sur des pédoncules en forme d’écailles contiguës au milieu du front. — Les antennes intermédiaires sont d’un seul filet, beaucoup plus longues que les Jatérales et insérées sous les yeux. — Les pieds antérieurs finissent en une serre criangulaire, avec un doigt immobile très- court ; ceux de la seconde paire et les deux suivans sont terminés par une lame en forme de faulx; les deux derniers pieds sont filiformes, repliés. — L’abdomen est court et présente son article terminal ovoïde. ALBUNEA SYMNISTA. Fagr., Suppl., p.237. —Enw., op. cit., t. IL, p. 203. — Ejusd., Atlas du Règne animal de Cuvier, 3° édition, Crust., pl. 42, fig. 3. -- Guér., Iconog. du Règne anim. de Cuv., Crust., pl. 45, fig. 4, — Cancer Dosipes, Heresr, t. 1], p. 5, pl. 22, fig. 2. — I] y a une échancrure très-pro- fonde et semi-circulaire au bord antérieur de la carapace et au-dessus de l’insertion des pédoncules oculaires ; la portion moyenne de ce bord est armée de dents très-aiguës, et de deux autres dents spiniformes à son angle externe ; les pédoncules oculaires 457 sont beaucoup plus longs quelarges; le tarse des pattes dela troisième paire est plus large que celui des pattes précédentes; les bords de la carapace et ceux des pattes présentent de longs poils. — Habite la mer des Indes. _ HIPPA, F4Br., LATR., Desu., Epw. ; Emerita, GroNov. La carapace est ovalaire, un peu bombée et tronquée aux deux extrémités , non re- bordée. — Les yeux sont rapprochés au-de- vant du test, et supportés sur des pédon- cules minces en forme d’écailles. — Les antennes intermédiaires sont divisées en deux filets avancés et un peu courbés. — Les antennes latérales sont beaucoup plus longues et recourbées, plumeuses au côté extérieur, avec une grande écaille dente- lée qui recouvre leur base. — Les pieds antérieurs sont terminés par un article ovale, comprimés, en forme de lame, et sans doigt mobile ; ceux de la seconde, de la troisième et de la quatrième paire finis-: sent par un article aplati, falciforme ou en .croissant ; ceux de la cinquième paire sont trés- menus, filiformes et repliés. — Le troisième article des pieds-mâchoires exté- rieurs est très-grand et recouvre la bouche. — L’abdomen, comme échancré de chaque côté à sa base, est terminé par un article triangulaire long et étroit, sur chaque côté duquel il existe, prés de son origine, une lame natatoire, petite, ciliée sur ses bords, et coudée ou conique. On ne sait rien sur les habitudes de ces Crustacés, et l'espèce qui sert de type au genre et qui se trouve dans l’Océan qui baigne les côtes de l'Amérique Méridio- nale, est : HIPPA EMERITA. (PI. 16, fig. 2.) Fasr., Suppl. Ent. Syst., p. 370. — LaTr., Hist. nat. des Crust.,t. VI, p. 176, pl. 52, fig. 1.— Lam., Hist. des Anim. sans vert., t V,p. 222. —- Desm., Considér. génér. sur les Crust., p. 474, pl. 29, fig. 2. — Enw., op. cit. , t. II, p. 209. — Ejusd., Atlas du Rég. anim. de Cuv., Crust. , pl. 42, fig. 2. — Guér., Iconog. du Rég. anim. de Cuv., Crust., pl. 45, fig. 3. — Cancer Emeritus, Lis. — Long. 4 pouce. — La carapace est garnie de petites lignes rugueuses, transversales, qui y donnent une apparence squammeuse ; il y a un sillon transversal droit devant le front, et un autre moins marqué de chaque côté, à moitié distance entre le premier et le sillon post-stomacal; l’article terminal 158 des pattes antérieures est ovalaire et ar- rondi au bout; l’épine externe du grand article basilaire des antennes externes dé- passe de beaucoup la portion globuleuse formée par le quatrième article pédoncu- laire de ces organes. — Se trouve au Brésil. REMIPES, Larr., Lam., Desm., EDw. Les antennes latérales et intermédiaires sont courtes, presque d’égale longueur, avancées etun peu recourbées. —Les pieds- mâchoires extérieurs sont semblables à de petits bras, et sont terminés à l’extrémité par un fort crochet. — Les pieds de la pre- mière paire sont adactyles, terminés par des lames qui finissent en pointes ; ceux des autres paires sont terminés par des lames ciliées, un peu plus larges dans leur milieu et également pointues. REMIPES TESTUDINARIUS. (PI. 16, fig. 3.) Epw., op. cit., t. II, p. 206. — Ejusd., Atlas du Rég. anim. de Cuv., 3° édit., Crust., pl. 42, fig. 1. — Guér., Iconog. du Reg. anim. de Cuv., Crust., pl. 45, fig. 3. — Hippa Adactyla, Fasr., Suppl., p. 370. Cancer Emeritus, Hergsr, t. IL, p. 8, pl. 42, fig. 4. — LarTr., Gener. Crust., et Ins.,t. 4, p. 45. — Squilla Barbadensis Ovalis, Periv., Pœtrigraph. Am., tab. 2, fig. 9. — Long. 15 lig. — La carapace est couverte de petites stries transversales cré- nelées, courtes et arquées; le front est échancré au milieu, et moins saillant que les angles orbitaires externes ; les bords la- téraux de la carapace sont minces et sur- montés d’un sillon garni de petits bouquets de poils trés-courts, de maniëre à paraître dentelé; la longueur des pattes antérieures varie suivant les sexes. — Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, TROISIÈME TRIBU. PAGURIENS, LATREILLE. Caractères. Les Macroures de cette tribu sont faiblement crustacés, et leur queue, ordinairement molle, en forme de sac et contournée, ne présente, et dans les fe- melles seulement, que trois appendices divisés chacun en deux branches, et situés sur l’un des côtés. — Le thoracide, rétréci en devant, est plus ou moins triangulaire, antôt terminé en pointe, et comme divisé en deux par une impression transverse et PAGURUS. arquee. — Les deux pieds antérieurs se terminent toujours en une pince didac- tyle, et dans le plus grand nombre l’une est plus forte que l’autre; les quatre sui- vans sont en pointe, ou ont un tarse CO- nique ; l’extrémité des quatre derniers forme une petite pince plus ou moins di- dactyle. — Les pédicules oculaires sont cylindriques et de longueurs variées. Ces Crustacés vivent, pour la plupart, dans des coquilles univalves et vides. Genre : Pagurus, Cancellus, Cenobita, Birgus. PAGURUS, Fagr., Latr., LEACH, DESm., Epvw. ; Cancer, Linx., HERBST. La carapace, chez ces singuliers Crusta- cés, n’a de solide que la région stomacale, qui est plane ou légérement convexe en dessus, tronquée en avant et infléchie sur les côtés. — Les régions postérieures à celles-ci sont séparées par un sillon trans- versal ; la génitale et la cordiale occupent un espace médian, linéaire ; les branchiales sont recouvertes d’un test mou, membra- neux et ridé. — Les yeux sont rapprochés, portés sur des pédoncules mobiles, allon- gés, cylindriques, placés au-dessus des an- tennes intermédiaires, et pourvus d’un ap- pendice à leur base. — Les antennes exté- rieures sont distantes, longues, sétacées, et ont l’extrémité supérieure de leur second article pourvue d’une épine mobile ; les intermédiaires ou intérieures sont courtes, rapprochées, courbées, notablement moins longues que les latérales, filiformes, termi- nées par deux filets courts dont le supé- rieur est en forme de cône allongé ou su- bulé. — Les pieds-mâchoires extérieurs ont leur tige interne formée de six articles dont le premier court et inégal, le second court, le troisième anguleux et dentelé in- férieurement, supportant les trois derniers, qui sont aplatis et ciliés. — Les pinces sont inégales, courbées tantôt à droite, tantôt à gauche, suivant les espèces; le plus souvent anguleuses , rugueuses, et couvertes de poils roides divisés en faisceaux ; les quatre grands pieds des seconde et troisième paires sont inégaux en longueur, et suivent la di- rection des pinces; les quatre dernières pattes sont trés-courtes, un peu molles, ve- lues et didactyles; le doigt immobile est chagriné extérieurement en forme de râpe ou de pelotte. — L’abdomen est très-mou, en forme de sac vésiculeux, contourné, PAGURUS. sans anneaux bien distincts, terminé par deux appendices latéraux, petits, d’inégale longueur, composés d’un article commun qui porte deux autres petits articles dont l'animal ne peut se servir que pour se fixer aux parois intérieures de la coquille qu’il habite; de plus, on aperçoit des fausses pattes ou filets portant les œufs sur un seul côté; l’autre côté en offre quelque- fois ; dans ce cas, ils sont oblitérés ou soli- taires.: Ces Crustacés sont très-nombreux en es- pèces et trés-difficiles à distinguer ; c’est un travail dont la science est redevable à M. Milne Edwards, car cet habile obser- vateur, dans le second volume de son His- toire naturelle des Crustacés, a très-bien distingué les espèces qui composent ce genre, et les caractères qu’il leur a assignés les rendent bien distinctes entre elles. C’est sous les noms de Bernard l’Er- mite , soldats , que sont connus ces Crustacés, ainsi dénommés à cause de l'habitude singulière qu’ils ont de s’empa- rer des coquilles univalves qu’ils rencon- trent, pour y loger la partie postérieure de leur corps. En Provence et sur plusieurs côtes de l’Italie les pêcheurs les nomment Piados, Bieou-Arpus, Ermitos, etc. Les mœurs curieuses des Pagures ont été observées par les Grecs. Ces Crustacés por- taient le nom générique de Carcinion ; les Latins les distinguoient sous celui de Can- celli, et c’est aussi cette dénomination que leur conservérent Aldrovande, Gessner, Rondelet, Swamerdam ; mais Fabricius leur substitua mal à propos, ainsi que le fait observer M. Latreille, celle de Pagu- rus, par laquelle les anciens désignoient une espèce de Crabe. ; Quoique ces Macroures fussent bien connus depuis long-temps, Swamerdam a néanmoins prétendu, contre l’autorité d’un grand nombre d'auteurs, que les Pagures naissoient avec leur coquille et avoient la faculté de l'agrandir. Cette assertion erro- née a été facilement combattue, et on sait aujourd’hui positivement que ces Crustacés sont privés de l’organe sécréteur que la nature a accordé aux Mollusques pour for- mer des coquilles. C’est une fois par an, à l’époque de la mue, que le Pagure ayant grossi, et se trouvant trop à l’étroit dans son domicile, se voit obligé d’en chercher un autre plus spacieux ; à cette fin, il entre successivement à reculons dans presque toutes les coquilles vides qu’il rencontre, se replace promptement dans son habita- 459 tion, et se remet en route pour recommen- cer de nouveaux essais jusqu’à ce qu’enfin le hasard le favorise. Plusieurs auteurs ont assuré que , lorsque pressé de changer de logement, un Pagure enrencontroitun autre possesseur d’une coquille qui paroissoit lui convenir,un combat étoit engagé, et le plus foible étoit contraint de céder la place au plus fort. Dans leur jeunesse , ces Crustacés s’en- foncent quelquefois entièrement dans leur coquille ; plus avancés en âge et ayant grossi, leurs serres et leurs deux pattes sui- vantes se montrent presque toujours au de- hors; les autres restent cramponnées au fond du gîte. Quelques espèces de Pagures choisissent de préférence pour demeure des coquilles de la même espèce ; on en ren- contre qui se logent constamment dans les Murex ; les uns, à cause de la longueur de leur abdomen, semblent ne se plaire que dans les Cérites ; d’autres habitent indiffé- remment les Colombelles, les Cassidaires, les Buccins, etmême des Bulimes, des Hé- lices et des Cyclostomes entraînés dans la mer ; il en est enfin qui se placent dans des algues, qui se fixent dans les cavités des éponges ou dans des fragmens de Serpules. J’en ai même vu, dit M. Roux, qui s’étoient contentés de se blottir dans des trous de vieux morceaux de bois cariés. Suivant ce même auteur, la plupart des Pagures qui habitent nos rivages font plu- sieurs pontes dans l’année ; les femelles portent leurs œufs sur le côté, et les re- tiennent avec des filets qui y sont placés. Quelques espèces s’approchent des bords où la mer accumule les détritus de petites coquilles vides, afin que leurs petits puis- sentse choisir au plus tôt un berceau protec- teur ; mais il en est qui n’abandonnent ja- mais les grandes profondeurs; d’autres se tiennent à quelques mètres seulement sous l’eau, dans les lieux fangeux, ou passent leur vie à rôder le long des rochers du ri- vage ; où, dès qu’on veut les saisir, ils se retirent dans leur retraite et se laissent tomber dans la mer. Il en est d’autres qui vivent en société, si toutefois l’on peut con- sidérer dans ce cas ceux qui se rassemblent et s’entassent sur des corps morts dont ils dévorent les lambeaux en se les disputant ; mais, le festin terminé, chacun se retire et va chercher fortune ailleurs. Leur démar- che est irrégulière ; la moindre éminence devient un obstacle qui les fait se heurter, trébucher et rouler avec leur coquille. L’é- poque de leurs amours et du renouvelle- 460 ment de leur habitation leur est toujours dangereuse et souvent fatale : car les pois- sons les guettent sans cesse pour en man- ger la chair, dont ils sont très-friands : aussi s’en sert-on avantageusement comme appât à la pêche. M. Risso a observé que, soit qu’ils se proménent sur les rochers, hors de l’eau, ou qu’ils se traînent dans ce fluide, leurs palpes et leurs antennes sont dans un mouvement continuel. Les Pagures sont abondammentrépandus dans toutes les mers du globe ; il est des plages, dans quelques îles des mers des Indes, qui en sont cou- vertes. Pendant l’hiver ils s’éloignent de la côte. Les auteurs ont décrit un grand nombre d’espèces de Pagures, et parmi les plus re- marquables nous citerons : 4. PAGURUS PRIDEAUXII. Leacn, Malac. Brit., pl. 26, fig. 5, 6. — Desu., Consid. gén. sur les Crust.,p. 178. —Enw., Ann. des Sc. nat., 2° série, t. VI, p. 268; ejusd., op. cit., & II, p. 216. — Pagurus Solitarius, Risso, Hist. de l’Eu- rope Mérid., t. V, p. 40. — Roux, Crust. de la Méditerr., pl. 36. — Long. 3 pouc. — La carapace, chez cette espèce, est laté- ralement renflée ; les yeux sont d’un gris terne, portés sur des pédoncules courts et épais ; les pinces sont granuleuses, inégales, épaisses, carénées au milieu, garnies de pe- ütes pointes irrégulières, surtout sur l’angle interne ; les dents sont blanches ; les deux paires de pattesantérieures sont longues, ef- filées, armées de petites pointes sur le bord extérieur des deuxième ettroisième articles; le dernier onguiforme, trés-allongé, un peu arqué, est longitudinalement traversé par une bande blanche qui s’étend sur les deux articles précédens ; la couleur générale de ce Pagure se compose de teintes rouges, jaunes-verdâtres, qui se fondent entre elles; l’abdomen est plus pâle que la carapace ; ses plaques sont bleuâtres ; les crochets de la queue sont blancs; le mâle est privé de filets abdominaux qui rappellent ceux ovi- fères de la femelle dans la plupart des autres espèces de Pagures. C’est durant la belle saison que celle-ci porte des œufs d’un rouge-aurore foncé. Ce Pagure ne s'approche jamais du ri- vage; c’est toujours dans des profondeurs de vingt-cinq à trente mètres qu’il se tient. On le trouve dans la Méditerranée. 2. PAGURUS ANGULATUS. Risso, Crust. de Nice, pl. 1, fig. 8. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., PAGURUS. p. 473. — Roux, Crust. de la Méditerr., pl. 41. — Epw., op. cit., t. II, p. 217. — Ce Pagure diffère du précédent par la forme de ses pinces, dont la dernière articulation est fortement relevée par-dessus en trois carènes aiguës formant deux excavations profondes sur la pince droite ; la pince gauche, qui est beaucoup plus petite, n’est munie que de deux carènes ; l'articulation qui précède la main de cette dernière pince est épineuse sur l’angle intérieur seule- ment, tandis que cette même partie, cor- respondante de la pince droite, est en des- sus entièrement parsemée de granulations à peu près semblables ; la carapace est pres- que glabre, parsemée de quelques poils va- riés de rouge, sinuée antérieurement ; les yeux sont renflés, d’un vert-bleuâtre, por- tés sur des pédoncules de moyenne lon- gueur; les pattes sont aplaties et ont leur troisième et quatrième articles légérement dentés sur l’angle intérieur ; l’abdomen cest oblong, terminé par des crochets inégaux. La couleur générale de ce Pagure est d’un roux couleur de chair dont quelques par- ties tirent sur le rougeûtre ; le dessous du corps est d’un blanc-jaunâtre. La femelle diffère du mâle par la forme de ses pinces, qui sont raccourcies, plus dilatées, et privées de granulations qu’on remarque sur l’angle de ces dilatations chez ceux-ci. C’est pendant la belle saison qu’elle porte des œufs roussâtres. On trouve ce Pagure, pendant toute l’année, dans les grandes profondeurs coralligères. Il vit isolé, manque de vivacité, et habite indif- féremment dans les diverses espèces de coquillescommeles Murex, les Tritons, etc. 3. PAGURUS MEDITERRANEUS. Roux, pl. 42, fig. 1 à 2. — Ce Pagure ressemble à l'espèce précédente; comme elle il présente trois fortes carènes sur la pince droite, mais ces carènes différent es- sentiellement entre elles; celles du second sont aiguës , très-dilatées et lisses ; elles sont, au contraire, obtuses, peu dilatées et fortement granuleuses chez le premier; le carpe est, en dessus, couvert de petites épi- nes ; la pince gauche, beaucoup plus petite que la droite, est épineuse sur les carènes qu’elle offre; on voit de forts points sur la partie supérieure du carpe ; elle est inté- rieurement et dans toute sa longueur bor- dée de poils; le dessous des pinces est en- tiérement granuleux; tout le corps est lisse, on apercoit seulement quelques poils rous- sâtres disséminés sur la carapace et l’abdo- PAGURUS. men; la tranche supérieure des troisième et quatrième articles des deux pattes anté- rieures est armée de petites pointes; il en est de même des ongles de ces pattes, qui sont fortement ciliés ; la couleur de ce Pa- gure est pareille à celle de l’espèce pré- cédente, c’est un mélange de teintes nuan- cées de fauve et de rougeâtre sur un fond couleur de chair; les yeux sont renflés, verdä- tres, portés sur despédoncules de moyenne longueur.— Se trouve dans le golfe de Na- ples. L. PAGURUS STRIATUS. Bosc, Hist. nat. des Crust.,t. IT, p, 77. —Larr., Hist., nat. des Crust.,i. VI, p. 163.— Rrsso , Crust. de Nice, p. 54.— Desm. , Consid. génér. sur les Crust., p. 478.— Roux, Crust. de la Méditerr. , pl. 10. — Epw., op. cit. , t. II, p. 218. — Cancer Arrosor, Hersst, t. Il, p. 170, pl. 43, fig. 1.— Long. 8 pouc. — C’est la plus grande espèce de la Méditerranée ; elle atteint quelquefois onze pouces de longueur, et se loge dans de grands indivi- dus du Murex Tritonis, Linn. ; la carapace est plane, presque quadrangulaire , allon- gée, un peu sinueuse, marquée à sa partie antérieure de quelques points et enfonce- mens ; on voit des stries irrégulières vers ses régions postérieures ; le chaperon est tri- denté ou plutôt sinué ; les yeux sont portés sur un pédoncule assez gros; on voit à leur base supérieure une lame à dents aiguës, presque en forme de peigne; les antennes extérieures sont un peu plus longues que les pinces ; le premier anneau est accompa- gné d’un rameau pointu, court, ‘garni d’é- pines; les pinces sont grandes, bombées, épineuses sur le bord extérieur, en dessus et sur les côtés; composées, ainsi que les pattes, de plaques circulaires, irrégulières, ciliées, à arêtes granuleuses; les unes et les autres sont armées sur leurs bords de fais- ceaux de poils roux ; le dessous est presque lisse ; les premier, deuxième et troisième articles n’ont que quelques impressions transversales ; la pince gauche est plus grande que la droite ; le corps est rouge, passant par diverses nuances au jaune pâle ; les yeux sont verts.— La femelle porte des œufs pointillés de jaune, durant le mois de juin. Gette espèce, qui habite la Méditerra- née , vit dans les profondeurs de 25 à 30 mètres. Elle ne s’approche guëre de la côte. Ce n’est pas seulement dans le Mu- rex Tritonis, Linn., qu’elle habite, mais ANN. 461 aussi dans d’autres espèces du même genre, souvent dans des Turbos, des Cassidaires, etc. Sur les mêmes coquilles sont ordinai- rement fixées des Anomies, des Actinies, particulièrement l’A4ctinia effæta, diverses Sertulaires, Millépores et Serpules; chacun vit de son côté, et cette colonie ambulante est forcée de s’accommoder des diverses ré= gions sous-marines qu’il plait au Pagure de leur faire parcourir dans ses courses vagabondes. — Sa chair est peu estimée ; cependant quelques personnes la mangent cuite, 5. PAGURUS CALLIDUS. Roux, pl. 15, fig. À à 3.— Enw., op. cit. ,t. IL, p. 220. — La couleur générale du test est d’un rouge-carmin ; la carapace estallongée, garnie de quelques faisceaux de poils ; le front présente sur son bord anté- rieur trois sinuosités, dont les deux latéra- les saillantes ; les yeux, olivâtres, ont à la base de leur pédoncule une lame dentée, en forme de peigne ; les antennes intermé- diaires sont le double plus longues que ces organes ; les pinces, presque triangulaires, bombées, fortement granulées ou plutôt épineuses en dessus, sont hérissées de fais- ceaux de poils roux, trés-rudes; les côtés branchiaux, ainsi que les pattes, sont fas- ciés d’un rouge foncé ; celles-ci sont armées de piquans et d’une ligne de poils, qui s’é- tendent jusqu'aux ongles, et règnent sur le bord supérieur des premier, deuxième et troisième articles; les antennes extérieures sont un peu plus longues que les pinces.— Cette espèce, qui atteint jusqu’à six pouces de longueur , habite des profondeurs de vingt-cinq à trente mèêtres; on ne la ren- contre qu’en été. Elle est rare et s’éloigne en biver. 6. PAGURUS TIMIDUS. Roux, pl. 24, fig. 6 à 9.— Enw., op. cit., t. Il, p. 224. — Long. 4 pouc. — Cette es- pèce est de petite taille ; la carapace et les pattes sont grises ; cesderniéres, légérement pointillées, ont sur chacun de leurs articles une bande transversale verdâtre , et sur cette teinte un ou deux traits longitudinaux de couleur noirâtre ; le dernier anneau des pattes est dentelé intérieurement et terminé par un angle aigu; les pinces, dont la couleur est d’un gris- verdâtre, ont les doigts blanchâtres ; les pédoncules des yeux sont ornés d’une bande rouge lon- gitudinale ; les antennes intermédiaires sont violettes; l’abdomen est noirâtre, avec 41 402 ses crochets blancs. — La femelle porte en mai et en juillet des œufs d’un brun-rou- geâtre. Ghez les individus desséchés, Ja couleur verte qui les colore se change en une ieinte plus ou moins rousse. Cette espèce n’est pas rare sur les côtes de Marseille. Elle se mêle quelquefois avec les petites familles du P. Misanthro- pus, et on les voit rôder ensemble, à fleur d’eau, autour des rochers. Elle se tient or- dinairement à de moyennes profondeurs. 7. PAGURUS MISANTHROPUS. Roux, pl. 44, fig. 4-2. — Rrsso, Hist. nat. de l’Europe Mérid., t. V, p. M; ejusd. , Pagurus Tubularis, Crust. de Nice, p. 56.— Long. 48 lig.— La cara- pace est striée, couverte de points enfon- cés; les yeux sont bleus, placés sur de longs pédoncules rougeàtres; les antennes sont de ceite couleur ; les extérieures, à peine plus longues que les pinces, ont leur premier article muni d’une pointe à sa base ; les pinces sont égales entre elles, courtes, rudes, pointillées de bleu pâle, avec des poils roussâtres; les pattes, d’un fauve-verdâtre, ont leur dernier article élé- gamment décoré de bandes longitudinales bleues et rouges ; l'abdomen est marbré de bleu, de vert et de noirâtre; les crochets qui les terminent sont d’un blanc-jaunâtre. — La femelle a des couleurs moins vives. Les jeunes ont les pattes rougeâtres. Se trouve dans diverses espèces de Cerithium: on le rencontre aussi dans de jeunes Trocus et de jeunes Murex. Sa démarche est très-vive, et lorsqu'on l’inquiète il rentre brusque- meni dans sa coquille. Il vit ordinairement en société. Les œufs que la femelle porte sont violets. Habite la Méditerranée. 8. PAGURUS ORNATUS. Roux, pl. 43, fig. 1.— Epw., op. cit., t. II, p. 228. — Long. 4 pouc. — Toutes les parties du corps de ce Pagure sont gla- bres, lisses, généralement assez épaisses ; les yeux sont portés sur des pédoncules allon- gés, rougeätres; les antennes inférieures sont courtes, de la longueur des pinces, annelées de rouge ; les pieds-màchoires sont bleu de ciel; la carapace est parsemée de quelques points enfoncés ; sa partie an- térieure est bleue ; les côtés, surtout les ré- gions branchiales, sont d’un rouge san- guin; cette couleur est celle des plaques abdominales et des bras; l'abdomen est d’un rouge-brun; les extrémités caudales sont blanches, légéremént ciliées; la main PAGURUS,. est bleue ; les doigts sont blancs; l’une et les autres, parsemés de points rouges, légé- rement granuleux ; les pattes jaunâtres ont leur premier article pointillé de rouge; les second, troisième et quatrième articles sont longitudinalement ornés de filets de cette couleur; on remarque aussi des points enfoncés ; le dernier article des pattes est blanc et orné de petits points rangés en li- gne transversale, d’un rouge-carmin ; l’an- gle terminal et les articulations des troi- sième et quatrième articles sont noirs. —Ha- bite la Méditerranée. 9. PAGURUS MACULATUS. Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 179.— Rrsso, Hist. nat. de l’Europe Me- rid., t V, p.39.— Roux, Crust. dela Mé- diterr., pl. 24, fig. 4 à 4.— Enw., op. cit., t. IT, p. 231. — Pagurus Oculatus, Henssr, t. 11, p. 24, pl. 23, fig. 4.—La carapace de ce Pagureest unie, luisante, par- seméee de petits points enfoncés; les yeux, d’un noir-bleuâtre, sont portés sur de longs pédoncules rouges; les antennes sont cou- dées, et ont à leur base une forte épine, elles atteignent dans leur longueur l'insertion du doigt despinces; lesintermédiairessontpres- que de la longueur des yeux ; les pincessont subtriangulaires, inégales, anguleuses, mu- riquées, un peu dentées sur la tranche su- périeure de l’article qui lesprécède ; on re- marque, sur ‘la partie interne du troisième article de chacun des bras, une belle tache pourpre, entourée d’un cercle azuré; les pattes ont quelques poils courts, qui, sur le bord supérieur du dernier article des deux paires antérieures, forment un liseré serré ; les quatrième et cinquième articles de la première paire sont dentés sur leur bord supérieur; la couleur de cette espèce est d’un rouge de brique; l’abdomen est un peu jaunâtre. — La femelle a les pinces moins grosses que celles du mâle ; ses ap- pendices ovifères sont bifides; on voit, à la troisième articulation de son abdo- men, une grande membrane un peu con- cave, légérement ciliée, qui lui sert à re- couvrir les œufs qu’elle porte; réunis en grappes; ces œufs sont d’une teinte oran- gée. C’est en été qu’elle en est pourvue. Cette espèce habite constamment les co- quilles univalves, et on la rencontre tantôt dans le Cassidaria Echinophora, et tantôt dans les Murëx Brandarius, Murex Trun- culus, et diverses espèces de Natica. Les plus grands individus n’atteignent pas trois pouces de long. CENOBITA. Les Pagures tachetés vivent en famille, dans des profondeurs sablonneuses de vingt-cinq à trente mètres, et dans les loca- lités où se propagent les Alcyons Demoncu- les. Ils choisissent ordinairement des co- quilles assez grandes pour leur permettre, en se relevant brusquement au fond, de se soustraire aux regards de leurs nombreux ennemis. Ces Pagures vivent plusieurs jours après avoir été retirés de l’eau. On ne les trouve jamais rôdant sur les rochers du rivage, si ce n’est aprés les jours de tem- pête, durant lesquelles la violence des va- gues les jette quelquefois sur la côte, et en jonche les plages. 10. PAGURUS PUGILATOR. (PI. 9, fig. 1.) Roux, pl. 14, fig. 3-4. — La couleur de cette espèce est généralement d’un brun li- vide ; le testest glabre ; la carapace, presque lisse, est élargie en arrière ; les yeux sont portés sur de courts pédoncules ; les pinces sont fortement chagrinées,inégales; la droite est trés-petite ; la gauche est très-grosse, et renflée; les paîtes sont grêles et allongées et présentent une impression longitudinale ; les antennes extérieures ne sont pas aussi longues que les pinces; les intermédiaires dépassent du double la longueur des pédon- cules ocuiaires. — Cette espéce se trouve parmi les rochers submergés du bord de la mer , placée ordinairement dans des Ceri- thes, et c’est surtout en été qu’on la ren- contre sur la côte. CENOBITA, Larr., Epw. ; Cancer, Kenrssr; Pagurus, FABr. La carapace, rétrécie et comprimée en avant, présente dans sa moitié postérieure un bord saillant qui sépare sa face supé- rieure de la portion latérale, laquelle des- cend verticalement vers les pattes. — Les pédoncules oculaires sont assez courts. — Les antennes internes, insérées un peu en arrière des externes, sont très-crandes; les antennes externes sont trés-fortement com- primées; leur pédoncule est long, mais n’alleint pas l'extrémité du deuxième arti- cle des antennes internes , «et leur palpe n’est représenté que par un petit tubercule rudimentaire. — Les pieds-mâchoires ex- ternes sont filiformes, courts, presque cy- lindriques, et dépourvus de dents vers leur base. — Les paltes antérieures sont grosses, inégales, et terminées par une main courte et comprimée en dedans; les paites des deuxième et troisième paires sont grandes; celles de la quatrième paire sont presque 463 rudimentaires, et ieur dernier article a la forme d’un petit tubercule à peine mobile ; les pattes de la cinquième paire sont sem- blables à celles des Pagures.— L’abdomen est membraneux et contourné sur lui-mé- me ; chez les femelles, il porte du côté gau- che trois fausses pattes ovifères assez gran- des et fixées à des plaques dorsales; plus loin en arrière, on voit une quatrième pla- que cornée qui ne porte pas d’appendice. — L’extrémité de l’abdomen présente un segment corné. portant à son bord posté- rieur une lame médiane, et de chaque côté un appendice; celui du côté droit est de beaucoup plus petit; chez le mâle, tous les appendices abdominaux, à l'exception de la paire terminale, manquent compléte- ment ; mais on retrouve encore des plaques cornées, dorsales, qui indiquent la division de l’abdomen en anneaux. A. CENOBITA CLYPEATA. Epw., op. cit.,t. IL, p. 239.— Pagurus Clypeatus, Fasr., Suppl. , p. 415.— Can- cer Clypeatus, HeresT, p. 22, pl. 23, fig. 2. — Long. 5 pouc.— La carapace est un peu convexe, tuberculée sur les côtés, en fer- me de cône tronqué antérieurement ; les yeux sont portés sur un pédicule court, as- sez gros, accompagnés à leur base supé- rieure d’une lame peu avancée. à peine dentelée ; les antennes extérieures sont plus courtes que les pinces, et placées à leur côté latéral inférieur ; les deux premiers articles sont très-courts, comprimés; le troisième est un peu plus long et plus pe- tit que les deux autres, et il est également comprimé ; les antennes inférieures sont presque aussi longues que les autres ; le premier article est le plus court, dilaté et tranchant à sa base supérieure ; le troisié- me article est le plus long de tous; les pin. ces sont couvertes de tubercules clairsemés, rougeâtres, dirigés en avant, qui paroissent comme implantés ; les serres sont armées de dents blanches trés-fortes ; les doigts sont courts, assez gros; la pince gauche est beaucoup plus grosse que l’autre, et toutes les deux, ainsi que les pattes, ont leur bord supérieur tranchant , et leur partie interne plane où même un peu creuse. Qn voit sur les pattes les mêmes tubercules que sur les pinces; mais ils sont plus clairsemés, si ce n’est sur les doigts, où ils sont serréset gar- nis de poils; le dernier article est gros et armé d’un ongle noir; la couleur est d’un rouge 1rés-clair, jaunàtre où brun. — Se #rouve aux Indes-Orientales. 11. 164 2. CENOBITA RUGOS5A. Epw., op. cit., t. L1, p. 241. — Long. 3 pouc.— La région stomacale est presque plate ; le bord latéral des régions branchia- les est trés-saillant et légérement courbé ; les pédoncules oculaires sont presque deux fois aussi longs que hauts, avec leur écaille basilaire médiocre et pointue; les pattes sont granuleuses et légérement muriquées ; la grosse main est médiocre et garnie en dessus d’une rangée de petites crêtes obli- ques et parallèles ; les tarses sont courts et triangulaires ; le bord supérieur et externe des deux derniers articles de la troisième patte gauche est élevé en une crête ob- tuse. Se trouve dans l’Océan Indien. GANCELLUS, Enw. Ce genre a beaucoup d’analogie avec ce- lui de Pagure ; mais l’abdomen, au lieu d’é- tre contourné sur lui-même et de se ter- miner par une espèce de queue filiforme, est parfaitement symétrique.— Les appen- dices du pénultième anneau abdominal ont la même forme que chez les Pagures, mais sont semblables des deux côtés ; et ïl n'existe, du reste, aucun autre appendice adhérent à l’abdomen entre ce segment et le thorax. CANCELLUS TYPUS. Enw. , Ann. des Sc. nat., 2° série, Zool., 1. VI, pl. 44, fig. 3; ejusd., op. cit. ,t. II, p. 243.— La dent rostriforme est large, triangulaire, mais peu saillante ; le front est profondément échancré de chaque côté de sa base: la portion anté- rieure de la carapace est bombée et sans sillons notables ; les pédoncules ocu- laires sont grèles; ils dépassent le pédoncule des antennes externes de près de la moi- tié de leur longueur, mais cependant ils sont plus courts que le bord antérieur de la carapace; la cornée transparente est très-petite et sans échancrure à son bord su- périeur ; les antennes externes sont extré- mement courtes, guère plus de deux fois aussi longues que les pédoncules oculaires ; les pattes antérieures sont égales et dépri- mées supérieurement ; il y a une crête den- telée sur le bord supérieur de la main, qui se réunit à une élévation longitudinale ar- rondie de la face externe de la main, de ma- nière à former, sur le carpe, une pyramide à trois faces ; la face externe de la main est un peu verruqueuse ; les pinces sont très- BIRGUS. courtes; les pattes de la seconde paire sont beaucoup plus grosses et plus longues que celles de la troisième paire, et garnies d’une crête qui s’étend du milieu du troi- sième article jusqu’à leur extrémité, en dé- crivant une courbure régulière, dont la convexité est en dehors; l’extrémité su- périeure de cette crête s'élève, comme celle des pattes antérieures, en pyramide, et correspond exactement à l'extrémité des pédoncules oculaires, lorsque les pattes sont dirigées en avant ; les tarses sont trés-couris et assez gros ; les pattes de latroisième paire sont très-comprimées ; l’article basilaire des pattes postérieures est grand et squam- miforme ; l’abdomen du mâle est court, large, garni en dessus de lames transversa- les trés-étroites qui ne portent pas d’appen- dices, et terminé par une paire d’appen- dices conformés comme chez les autres Pa- gures , mais symétriques, et par une lame médiane également symétrique. BIRGUS, Leacx, Larr., Desm., Epw. ; Pagurus, LaTR., FABr., Oxiv. ; Cancer, RumPH., Linn., HERBST. La carapace est en forme de cœur ren- versé dont la pointe est en avant; son des- sus est marqué d’une impression en X qui indique la séparation des régions médianes. — Le second article des antennes est en forme de crête.— Les pieds de la première paire sont inégaux, terminés en pince; les pieds des seconde et troisième paires se ter- minent par un ongle simple paroissant ser- vir au transport de l’animal, ainsi que ceux de la quatrième paire, qui sont plus petits que les premiers et didactyles; les pieds de la cinquième paire sont rudimentaires. — L'abdomen est orbiculaire, crustacé en dessus et divisé en tablettes transversales qui sont des rudimens d’anneaux. On ne connoît encore qu’une seule es- pèce propre à ce genre, c’est le BIRGUS LATRO. (PI. 9, fig. 2.) Leacu, Trans. ofthe Linn. Soc., vol. 41. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 180, pl. 30, fig. 3. — Quoy et Garm., Voy. de l'Uranie, pl. 80.— Guér., Icon. du Rég. anim. de Cuvier, Crust., pl. 46, fig. 4.— Enw., op. cit., t. II, p. 246.—Pa- gurus Latro, Fasr., Suppl., p. 411. — Larr., Hist., nat. des Crust.,t. VI, p.164. — Cancer Crementatus, Rumpx., Mus., pl. 4.— Sep, t. III, pl. 31, fig. 4, 2.— 2 7 er ere 5 2 2 orne parte, Crustaces PL, g 1. Birgus latro 3. Sevilarus Aretus Le “ 2. Pagurus puüilator , 4. Porcellana punclata , 01 2 _ — SGYLLARUS. Long. 6 pouc. —- Cette espèce est très- grande, d’un beau rouge ; son rostre est terminé par une seule pointe; ses pinces sont rouges, la gauche étant plus grosse que la droite, toutes deux ayant leurs doigts garnis de fortes dents; les pattes des trois paires suivantes sont dentelées sur leurs bords et marquées de taches ondulées. — Se irouve dans la mer des Indes. Elle ha- bite à terre les fentes des rochers, d’où elle sort la nuit pour se rendre sur le rivage, où elle cherche sa nourriture. C’est cette mê- me espèce qui feroit, suivant une tradition populaire des Indiens, sa nourriture des amandes de fruits de cocotiers , et ses excursions auroient lieu la nuit. QUATRIÈME TRIBU. SCYLLARIDES, LATREILLE. Caractères. Carapace plus longue que large. — Orbites situées à peu de distance de ce bouclier. C’est du genre Scyilarus de Fabricius que se compose cette tribu. laquelle ren- ferme trois genres: Scyllarus, Ibacus et Thenus. SCYLLARUS , Fagr., LATR., LAMGK, , Desu., Enw. La carapace est courte, déprimée, car- rée, tronquée en devant, s’insérant en ar- rière, angulaire autour des orbites, qui sont placées aux angles antérieurs. — Les anten- nes extérieures sont remplacées par leurs pédoncules, qui ont la forme d’une grande crête aplatie et horizontale; le premier étant assez court et transverse: le second très-grand et externe ; le troisième petit, interne, et placé dans une échancrure du second ; le quatrième, en forme de crête horizontale, trés-large , triangulaire, denté et cilié sur son contour. Les antennes in- termédiaires sont en forme de deux appen- dices pluri-articulés, portées sur un large pédoncule composé de cinq articles à peu près cylindriques, dont le premier est le plus grand. — Les pieds- mâchoires exté- rieurs sont courbés en dedans comme les pattes de la première paire et appliqués l’un contre l’autre dans toute leur étendue. — Les pattes sont courtes, d'autant plus pe- tites et plus écartées entre elles qu’elles appartiennent à des paires postérieures; les 165 deux premiéres étant les plus grosses, et toutes. finissant par une seule pointe chez les mâles; les deux dernières ont, chez les femelles, le pénultième article prolongé en dessous de facon à former une sorte de doigt opposable à l’angle terminak, — E’ab- domen est médiocrement allongé, peu re- courbé au bout, composé de six articles et terminé par cinq lames natatoires crusta- cées à la base, membraneuses à l’extré- mité, dont les deux externes de chaque côté sont entières et articulées avec le sixième article. — Chez les femelles cha- que segment de l’abdomen est muni de deux pièces abdominales ; l’une , ciliée, composée de plusieurs articles, présente, suivantles espèces, diverses configurations, et sert à retenir et à porter les œufs; Pautre estmembraneuse, trés-élargie. — Le mâle ne possède qu’une de ces pièces, qui répond à la membraneuse ; elle est étroite et ne pa- raît avoir d’autres usages que d’aider à la nutrition et à protéger la délicatesse de la peau de l'abdomen, Les Scyllares ont été eonnus des anciens; Belon les rapporte à l’Arctos d’Aristote; Scaliger y cherche le Crangon de cet au- teur ; d’autres ont cru y voir le Gammarus des Latins. Ces Décapodes, dit M. Roux, ont la natation vive et trés-bruyante; c’est par bond qu’ils l’exécutent, comme les Lan- goustes ; les uns se tiennent sur les terrains argileux, à de moyennes profondeurs; d’autres n’habitent que les profondeurs ro- cailleuses. Dans la saison des amours ils s’approchent des endroits où croissent les ulves et les fucus. La femelle n’aban- donne ses œufs qu’après qu’ils sont déve- loppés. La chair de ces Macroures est excellente. On en trouve deux espèces dans la Méditerranée. On n’en connaît point de fossiles. Ces Crustacés sont connus sur plusieurs points de la Méditerranée, sous les noms de Chiambré, Macoto, Ci- galo et Masquo. 1. SCYLLARUS ARCTUS. (PI. 9, fig. 3.) Fagr., Suppl. , p. 399. — Larr., Hist. nat. des Crust., t. VI, p. 180. — Desm., Consid. gén. sur les Crust., p. 182. — Roux, Crust. de la Méditer., pl.11, fig. 4 à 5. —Epw., op. cit., t. I, p.282; ejusd., Atlas du Régn. anim. de Cuv., 3° édit., Crust., pl. 45, fig. 4. — Cancer Ursus Minor, Heresr, t. Il, p. 83, pl, 30, fig. 2. — Cancer Arclus, RoeMer, Gener. insect., pl. 32, fig. 3. — Linn., Faun. Suec., et 466 Syst. nat. — Longueur 3 pouces. — Chez cette espèce, la carapace est longitudinale- imenttraversée par trois crêtes aiguillonnées dontlesantérieuressontlesplus longues; les bords latéraux ont deux séries de granula- üions ; on en voit une autre sur le bord pos- térieur de la carapace; iln’y apoint d'avance frontale ; lesantennes extérieures sont pro- fondément .dentées; les articles de l’abdo- men sont élésamment sculptés en dessus ; leursbords latéraux ne sont point crénelés; le corps est d’un brun-rougeàtre; le pre- mier anneau de l'abdomen, d’un rouge ver- millon, est noir au milieu; le second de la même couleur, bleuà l'insertion de sa partie supérieure ; on voit aussi du rouge à la nais- sance des suivans ; les pédoncuies des yeux, trés-courts, sont aussi d’une teinte de cina- bre ; les pattes sont annelées de violet et de jaune ; les écailles natatoires sont striées.— Cette espèce atteint jusqu’à cinq pouces de longueur. Les œufs que la femelle porte au printemps sont d’un jaune doré. M. Roux regarde comme une variété de cette espèce le Scyllarus Cicada de M. Risso. On trouve communément ce Scyllare dans la Méditerranée: on le rencontre même toule l’année. Les individus de cette espèce habitent de préférence les terrains argileux, surtout ceux que circonscrivent ou que resserrent des rochers couverts d'algues, placés à cinq ou six mètres de profondeur ; c’est là que, réunis en famille, et tranquilles au milieu de leurs remparts qui les abritent, les mâles se livrent à des combats que l’amour fait naître, ou s’exer- cent à des jeux que, dans les jours de calme, la sécurité dont ils jouissent leur fait goûter avec plus de plaisir. Aux épo- ques de l’accouplementet de la ponte, qui sont celles de la belle saison, ils se rappro- chent des bords de la côte et semblent, pour célébrer leurs noces, choisir de préfé- rence les endroits tapissés de verdoyantes ulves et décorés d’élégans fucus. Ils ont l’habitude de creuser dans le sol des ta- nières un peu obliques, de la grandeur de leur corps, afin d’y établir leur demeure ; ils s’y tiennent dans le jour ou se cachent sous les pierres. C’est pendant la nuit qu’ils vont à la recherche de leur nourriture, sans pourtant beaucoup s’éloigner de leur habitation. On les prend dans des nasses que l’on met à l’eau pour pêcher les Lan- goustes, les Congres, les Murénophis et autres poissons nocturnes, Les différentes espèces de Clupées, les Oursins, les pattes SCYLLARUS. de Poulpes brûlées, les autres mollusques céphalopodes, divers Spares, etc., qu’on y place pour appât, sont les aliments dont les Scyllares sont très-friands et qui les attirent. Leur chair est excellente, 2. SCYLLARUS LATUS. Latr., Hist. nat. des Crust..t. VI, p. 182. — Desm., Consid. gén. sur les Crust., p. 182. — Savienx, Descript. de l'Egypte, pl. 8, fig. 4. — Guér., {conogr. du Regn. anim. de Cuv., Crust., pl. 47, fig. 4. — Epw., op. cit., t. Il. 284. — Cette espèce, qui atteint quelquefois jus- qu’à un pied de long, a le corps et la ca- rapace couverts de gros tubercules dépri- més et hérissés de poils très-courts; le milieu de la région stomacale présente une élévation conique, et un peu plus en avant deux tubercules pointus très-rapprochés Pun de l’autre; les régions branchiales sont hérissées de pointes disposées en série longitudinale ; les bords supérieurs des or- bites et les bords labiaux de la carapace sont armés de dents triangulaires et poin- tues, surtout chez le mâle; les antennes ex- ternes sont très-grandes; leur pénultième article, aussi long que large, est armé de deux grosses dents pointues sur son bord interne, et d’une dent moins forte vers le üers interne de son bord antérieur ; d’une dent recourbée en haut et très-forte à son angle antérieur et externe, qui est trés- avancé ; et de plusieurs dents inégales sur son bord externe; l’article suivant, égale- ment plus long que large, est armé en dedans de deux grosses dents pointues ; le plastron sternal et la base de chaque patte présentent de très-gros tubercules pointus. Cette espèce se trouve sur les côtes de la Méditerranée, où sa chair est très-esli- mée; ses œufs sont d’un rouge vif; elle a été aussi rencontrée aux îles Canaries. 3. SCYLLARUS ÆQUINOXZALIS. Fazr., Suppl. , p. 399. — Bosc, Hist. nat. des Crust., t. IT, p. 19. — Larr., Hist. nat. des Crust., t. VI, p. 182. — Eow., op. cit., t. IL, p. 285, pl. 24, fig. 6. — Gette espèce a’beaucoup d’analogie avec la précédente; maïs les tubercules dont toute la surface du corps estrecouverte sont- à peine poilus; il n’y a point-de dents coniques:sur la région stomacale, et les bords latéraux de la carapace ne sont garnis que de dents très-obtuses ; les antennes ex- ternes sont beaucoup plus courtes; leurs pénultième et anté-pénultième articles IBACUS. sont beaucoup plus larges que longs, et ne sont ornés que de dents peu saillantes ; la couleur est d’un jaunâtre mêlé de rouge.— Se trouve aux Antilles. THENUS, Leaca, Enw.; Scyllarus,. FaBr., LATR. Ce genre, qui a été établi par M. Leach, diffère du précédent par le corps, qui est très-déprimé et se rétrécissant beaucoup d’avant en arrière. — Les pédoncules ocu- laires sont très-longs; les yeux dépassent latéralement la carapace ; et les orbites, dirigéesen dehors, occupent l’angle externe de ce bouclier. — Le sternum est beau- coup plus large que chez les Scyllares proprement dits, et l’abdomen présente à peu près la même longueur proportion- nelle que chez ces Crustacés. — L’espèce type de ce genre est le THENUS CRIENTALIS. Eow. , op. cit., t. II, p. 286. — Scyl- larus Orientalis, Farr., Suppl., p. 399. — Larr., Hist, nat, des Crust., t VI, p. 181. — Des, Consid. gén. sur les Crust., p. 182, pl. 31, fig. 1. — Long. 8 pouc. — La carapace est trés-déprimée et verruqueuse; il y a une petite crête obtuse garnie de trois dents sur la ligne médiane; le rostre est armé de deux grosses cornes divergentes; on aperçoit une épine à l’angle interne de l’orbite, deux sur son bord supérieur, et une à son angle postérieur; on apercoit aussi une autre dent sur la face supérieure de la carapace, un peu en arrière de l’orbite, et une rai- nure profonde et large sur son bord ex- terne ; un peu plus loin en arrière , ‘le mi- lieu du bord postérieur de l’arceau supé- rieur du cinquième anneau de l’abdomen présente une forte épine. Se trouve dans l’Océan Indien. IBACUS, Leacn, Desm., Epw. ; Scyllarus, Fagr., LaATR. La carapace est beaucoup large que longue, et présente de chaque côté un prolongement lamelleux qui recouvre la majeure portion des pattes; ces prolon- gemens sont plus grands en avant qu’en arrière, d’où il résulte que la carapace se rétrécit postérieurement ; on remarque aussi chez ces Crustacés une large et profonde fissure qui, de chaque côté, divise ces prolongemens clypéiformes en 467 deux portions égales. — Les orbites, au lieu d’être placées très-prés de l'angle ex- terne de la carapace, en sont trés-éloi- gnées. — L’abdomen est très-court, et se rétrécit brusquement d’avant en arrière. IBACUS PERONII. Leacn, Zool. Miscel., t. 11, pl. 419. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 183, pl. 31, fig. 2. — Epw., op. cit., t. II, p. 287.—Scyllarus Incisus, PÉRON, Collect. du Mus. — Larr, ÆEncycl., pl. 320, fig. 4. — Lam., Hist. des Anim. sans vert.,t. V, p. 213. — Long. 5 pouc. — Les orbites sont situées beaucoup plus près de la ligne médiane que des angles externes de la carapace, qui sont recourbés en avant et dépassent de beau- coup le niveau du front; la carapace est trés-déprimée, piquetée plutôt que verru- queuse , et présente trois crêtes longitudi- nales dont la médiane est garnie de quel- ques tubercules mousses, et les latérales sont situées sur la même ligne longitudi- nale que les orbites ; les bords latéraux de la carapace sont très-obliques et armés de sept dents, dontune seule, située au-devant de la grande échancrure latérale, forme l'angle antérieur ; les antennes exter- nes sont beaucoup plus larges que longues ; leur premier article est très-petit et dé- passe à peine le rostre ; le second faible- ment denté, et le quatrième armé seule- ment de trois ou quatre dents trés-larges; les pieds-mächoires externes sont armés d’épines sur le bord externe du quatrième article ; l’abdomen est piqueté et surmonté d’une crête médiane obtuse. Se trouve dans les mers de l’Australasie. CINQUIÈME TRIBU. LANGOUSTINES, LATREILLE. Caractères. Cette tribu se compose d’un seul genre qui est celui de Langouste. Les Langoustines se distingue des Scyllarides par leur corps proportionnellement plus étroit, plus allongé et semi-cylindrique ; par leurs antennes latérales, qui sont fort longues, sétacées et hérissées de petites épi- nes, et par l’absence de pinces didactyles.— Les yeux sont moins écartés et situés sous des saillies anguleuses.— Les femelles, de même que celles de la tribu précédente, ont une dent ou ergot à l’avant-dernier ar- ticle des deux pieds postérieurs. Genre: Palinurus. âc8 PALINURUS, Fasr., Lara., LAmck., Leacn, Desm., Epw. La carapace est médiocrement allongée, demi-cylindrique, hérissée de pointes, sur- tout en avant et au-dessus des orbites, qui sont latérales ; elle est marquée d’un sillon transversal et arqué en arrière, qui sépare les régions stomacale et hépatique anté- rieures des autres régions, et de deux im- pressions longitudinales postérieures qui comprennent entre elles les régions géni- tale et cordiale, en laissant en dehors les branchiales. — Les yeux sont grands et ronds, portés sur des pédoncules étroits, transversaux, et qui semblent partir du mé- me point au milieu du front.— Les anten- nes extérieures, proportions gardées, beau- coup plus grosses que les correspondantes des autres Macroures , sont portées sur un grand pédoncule trés-hérissé de poils et d’épines et fort longues; les an- tennes intermédiaires ont essentiellement la figure des antennes analogues des Bra- chyures, et n’en diffèrent que parce qu’el- les sont plus grandes; elles sont formées d’un long pédoncule mince composé de trois articles, dont le premier est très- grand , et de deux petites branches multi- articulées , six fois plus courtes que ce pé- doncule.— Les pieds-mâchoires extérieurs ressemblent à une paire de pieds avancés, dont les deux premières paires sont dente- lées et velues au côté interne. —. La poi- : trine forme une espèce de plastron triangu- laire, inégal ou tuberculé, sur les côtés du- quel sont insérées les pattes, qui, à raison de la figure triangulaire de cette pièce, s’é- cartent graduellement de devant en ar- rière.— Les pattes sont médiocrement lon- gues, assez fortes, et se terminent toutes par un doigt simple, court, aigu, légérement courbé et hérissé de quelques poils rudes en dessous; elles n’ont point de pinces ; les antérieures sont plus courtes que les qua- tre suivantes et que celles surtout de la troisième paire.— Les segmens de la queue sont ordinairement traversés par un sillon dans leur longueur; ils se terminent laté- ralement en manière d’angle dirigé en arrière et souvent dentelé ou épineux en dessous; les anneaux sont unis les uns aux autres par une membrane.— Ce qui dis- tingue les femelles des mâles, c’est qu’elles ont, aux quatre anneaux du milieu de la queue, deux filets membraneux ovales, aux- quels les œufs s’attachent après la ponte. — PALINURUS. Les branchies sont composées de filamens cylindriques, courts et serrés en manière de brosses; on en compte dix-huit de cha- que côté, savoir : deux au-dessus du second pied-mâchoire, trois au-dessus du pied-mà- choire externe, trois au-dessus de la patte antérieure, quatre au-dessus de chacune des trois pattes suivantes, et une au-dessus de la cinquieme patte.— Un large appen- dice flabelliforme s’élève entre chacun de ces faisceaux de branchies. Les Grecs ont donné le nom de K«x- px6os à l'espèce de Langouste la plus -commune de nos mers; c’est celle que les Latins nemmèrent Locusta. Belon, Ron- delet, Gesner, l’ont mentionnée sous ceder- nier nom. De là l’origine du mot de Lan- gouste, par lequel on désigne dans notre langue cette espèce. Les femelles des Langoustes que l’en trouve dans nos mers portent, depuis le mois de mai jusqu’en août, leurs œufs, que l’on nomme corail; ils sont disposés dans l'intérieur de leur corps en deux masses al- longées de la grosseur d’un tuyau de plume et d’un très-beau rouge ; ils se dirigent, en divergeant, vers deux ouvertures situées, une de chaque côté, vers la base des pattes intermédiaires; ces œufs sont trés-petits en sortant du corps de la mer; mrais ils crois- sent insensiblement pendant une vingtaine de jours qu’ils demeurent attachés aux feuillets du dessous de la queue; ce temps écoulé , elle les détache tous ensemble de leur enveloppe, et ont les trouve souvent fixés contre des rochers, ou errans, ou abandonnés aux courans et aux vagues. Ge n’est qu’une quinzaine de jours après que ces œufs éclosent. Après cette première ponte, elles en font une seconde en se dé- barrassant totalement de leurs œufs; alors elles sont maigres et peu estimées, et l’on ne recherche que les mâles. Les Langoustes abandonnent nos côtes vers la fin de l’automne ou au commen- cement de l'hiver, et alors elles ga- gnent la haute mer et vont se cacher dans les fentes des rochers, à de très-gran- des profondeurs. Elles vivent de poissons et de divers animaux marins, et parvien- nent, au bout de quelques années, à la lon- gueur d’un pied. Ces Crustacés peuvent vivre très-long-temps, et s’ils parviennent à se réfugier dans quelques lieux peu favo- rables à la pêche, ils atteignent une gros- seur très-considérable. Suivant M. Risso, les mâles vont à la recherche de leurs fe- melles en avril et en août. Dans l’accouple- NS le CNE OR E : ÿ VOTENT ARTE partie Crustaces PI, Jo, Palinurus Ricordi . 2. Galathæœa Striôosa 35. Thalassimna Scorpionoides . PALINURUS. ment, les deux sexes sont face à face, et se pressent si fortement qu’on a de la peine à les séparer, même hors de l’eau. Sur les côtes de Nice, on pêche ce Crustacé avec des nasses. On met dans le panier des pat- tes de Poulpes brülées, des petits poissons, des Crabes, etc. ; on le descend pendant la nuit dans des endroits rocailleux, où les Langoustes se plaisent beaucoup, et on prend, le lendemain matin, celles qui sout dedans. On fait une très-grande consomma- tion de ces Crustacés sur nos tables, et on les envoie dans l’intérieur de Paris, où ils sont très-recherchés. Pour les faire voyager on les fait cuire, sans quoï ils se gâteroient en roule. M. Edwards, dans son Histoire naturelle des Crustacés, divise ce genre en deux groupes, savoir : les Langoustes ordinaires et les Langoustes longicornes. Langoustes ordinaires, Erw. Les espèces qui composent ce groupe présentent, sur le milieu du front, une pe- tite dent rostriforme plus ou moins sail- lante. — L’anneau antennaire est droit, de manière que les antennes externes se tou- chent jusqu’à leur base et recouvrent les antennes internes; enfin, celles-ci se ter- |minent par deux tigelles multi-articulées, ‘trés-courtes. 1. PALINURUS VULGARIS. Latr., Ann. du Mus., t. 1II, p. 391.— Lamok., Hist. des Anim. sans vert. ,t. V, p. 220. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 485, pl. 2, fig. 4. — Rrsso, Hist. nat. des Crust. de Nice, p. 64.— Enw., op. cil., t IT, p. 292; ejusd., Atlas du Reg. anim. de Cuvier, Crust., pl. 46, fig. 1. — Cancer Homarus, Penx., Brit. Zool., t. IV, pl. 11, fig. 2. — Astacus Homarus, Oriv., Encycl. Méth. , 1. VI, p. 343. — Palinurus Quadricornis, Fasr., Suppl., p-. 401.— Les cornes latérales du front sont lisses en dessus et armées en dessous de plu- sieurs dentelures aiguës; la carapace est extrêmement épineuse; les dents sous-or- bitaires du bord de la carapace sont très- grandes ; l'abdomen est presque entiére- ment lisse, et présente sur les quatre anneaux qui suivent le premier un sillon transversal, profond et pilifère, interrompu sur la ligne médiane; les cornes latérales formées par les angles de ces anneaux sont armées, sur leur bord postérieur, de trois ou quatre dents situées près de leur base ; 469 les deux derniers anneaux de l’abdomen sont épineux; les antennes internes sont trés-grêles et de longueur médiocre ; les paltes antérieures sont courtes et armées d’une dent à l’extrémité du bord inférieur du pénultième article ; il y a un vestige de doigt immobile aux pattes postérieures chez la femelle; les fausses pattes abdomi- pales de la première paire portent, chez la femelle, deux grandes lames ovalaires;: tan- dis que les suivantes ne présentent qu’une seule de ces lames et un appendice grêle et bi-articulé.— Cette espèce, qui atteint jus- qu’à dix-huit pouces de long , se trouve communément sur les parties rocailleuses de nos côtes méridionales et occidentales. 2. PALINURUS RICORDII. (PI. 40, fig. 4.) Gukr. , Icon. du Reg. anim. de Cuvier, Crust., pl. 47, fig. 2.— Nous avons figuré comme iype de ce genre cette espèce, qui a été représentée par M. Guérin dans son Iconographie du Règne animal de Cuvier , et qui sera décrite dans le même ouvrage. Langoustes Longicornes, Enw. Dans ce groupe il n’existe, sur le bord antérieur de la carapace, aucun vestige de rostre.— L’anneau antennaire est très-large et presque carré, de manière à écarter beaucoup plus entre elles les antennes ex- ternes et à laisser à découvert les antennes internes ; enfin, ces derniers organes se ter- minent par deux tigelles multi-articulées, trés-longues. 3. PALINURUS GUTTATUS. Larr., Ann. du Mus. , t. III, p..393.— Oriv., Encycl.,t. VIII, p. 672.— Lamcx., Hist. des Anim. sans vert., t. V, p. 210.— Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 485.— Enw. , op. cit., t. II, p. 297. — Long. 8 pouc.—La carapace est hérissée de piquans assez grands , pointus, dont les uns sont entièrement bleus, les autres en partie bleus, partie blancs; quelquesuns sont blancs,avec l'extrémité rougeâtre; on en voit de bleus. qui ont un cercle blanc à leur base ; outre ces piquans, il y a des tubercules et des poils très-courts, roussâtres ; les piquans antérieurs sont beaucoup plus grands que les postérieurs ; on en voit deux simples, forts grands, au-dessus des yeux , et deux plus petits de chaque côté ; il y en a deux autres au-dessous des antennes inférieures ; ces antennes sont bleuätres , marquées de taches blanches sur le premier article; les deux filets qui les terminent sont filiformes, 470 plus courts que les trois premiers articles prisensemble ; les antennesextérieures sont mélangées de bleu et de blanc ; les trois premiers articles sont armés de trés-grands piquans; le dernier a des épiues assez for- tes ; les pattes sont bleues, marquées de ta- ches rondes, blanches, surtout sur les pre- miers articles ; les derniers ont des fais- ceaux de poils; la queue est bleue, toute mouchetée de blanc; chaque segment est traversé par un sillon velu, entier, et ter- miné de chaque côté en pointe très-aiguë, arquée ; les feuillets de la queue sont ter- minés, à leur partie crustacée, par des pi- quans; le reste est chagriné et hérissé de poils raides et très-courts. — Se trouve aux Indes-Orientales. SIXIÈME TRIBU. GALATHINES, LATREILLE. Caractères. Appendices du bout de la queue réunisaussiavecle dernier segment, en une nageoire , mais entièrement crusla- cés. — Les deux pieds antérieurs à peine didaetyle , les deux derniers ordinaire- ment trés-petits et repliés. — Yeux irès- gros, et appendices du bout de la queue composés d’une seule lame, dans ceux dont les deux pieds postérieurs ne différent pas des autres. -— Antennes mitoyennes, cou- dées, et dont le pédoncule est plus long que les deux filets du bout. Genres : Porcellana, Galathea, OEglea, Grimothea, Megalops, Monolepis. PORCELLANA, Lam., Bosc., LATR.. 6 Risso, Enw. ; Cancer, Linn., FaBe. La carapace est presque orbiculaire, dé- primée, légérement bombée en dessus, un peu rétrécie en pointe à son extrémité an- térieure.—Les antennes latérales, insérées au côté extérieur des yeux, sont sétacées, longues ; lesintermédiairessonttrés-petites, et logées entre les yeux dans deux cavités longitudinales et creusées au-dessous du front. — Les pieds-mâchoires extérieurs ont leurs second, troisième, quatrième et cinquième articles comprimés et dilatés in- térieurement, surtout le second ; le sixième esten formede triangle allongé, garni d’une série de très-longs poils sur son bord in- terne, — Les pattes de la première paire PORCELLANA. ou les serres sont grandes, terminées par une main plus ou moins comprimée, didac- tyle ; celles des seconde, troisième et qua- ième paires sont assez grandes et termi- nées par un ongle ou article pointu; cel- les de la cinquième paire sont trés-petites, filiformes, mutiques, repliées de chaque côté du test, cachées ou peu apparentes, —L’abdomen, entièrement recourbé et ap- puyé sur la poitrine, est terminé par une nageoire caudale qui est formée de la der- nière pièce abdominale, divisée par des rai- nures en quatre parties distinctes, et de deux nageoires placées de chaque côté, lesquelles se composent de deux lames por- tées sur un pédoncule commun. Ces Crustacés, généralement de petite taille et dont la démarche est assez lente, se tiennent sur les bords de la mer etres- tent cachés sous les pierres pendant le jour. Les femelles déposent leurs œufs dans le sable graveleux baigné par les flots. 1. PORCELLANA PLATYCHELES. Lam., Syst. des Anim. sans vert,, p.155. —Larr., Hist. nat. des Crust.,t. IV, p.75. —Leacu, Dict. des Sc.nat.,1. XVIII, p. 35. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 195, pl. 34, fig. 4. — Enw., op. cit., t. IT, p. 355. — Cancer Platycheles, Penn., Brit. Zool., t. IV, pl. 6, fig. 42. —- Long. 5 lig. Larg. 4 lig. : — Les serres sont lrès-larges, triangulaires, apla- ties surtout au côté externe, qui est forte- ment cilié , à doigts assez droits, écartés vers leur base et connivens par leur pointe: on aperçoit une avance lobiforme interne du bras dentelée , ainsi qu’un pareil lobe du carpe; le test est aplati, granuleux, ter- miné par trois pointes mousses dont celle du milieu, quiest la plus avancée, est creu- sée d’un sillon longitudinal dans son mi- lieu ; le corps est d’une couleur rouge-tes- tacé en dessus, blanche en dessous. — Se trouve dans les rochers du bord de l’Ccéan européen et de la Méditerranée, fixée sous les pierresisolées. Suivant M. Risso, les femelles sont pleines d’œufs rougeûtres au printemps. 2. PORCELLANA LONGICORNIS. Epw., op. cit., t. II, p. 257. — Cancer Longicornis, Penn, Brit. Zool., t. IV, pl. 4, fig. 3.—Pisidia Longicornis, LEacn, Desm., Consid, génér. sur les. Crust., p. 198. — Long. 3 lig. — La carapace est bombée, presque circulaire, assez lisse, GALATHEA. et présente latéralement un petit bord mince; le frontest divisé en trois lobes dont le médian est armé par un sillon si pro- fond qu’il paroît bidenté; les lobes latéraux sont triangulaires et presque aussi saillans que le médian; les pattes antérieures sont longues; le corps est arrondi, et pré- sente en dedans un bord droit; les mains sont étroites dans le jeune âge, et présen- tent alors des crêtes longitudinales qui s’ef- facent peu à peu; chez ladulte elles sont trés-inégales, et l’une d’elles devient très- renflée ; les pinces sont grêles et recourbées en dedans; elles se touchent d’abord par toute leur longueur; maïs par les progrès de l’âge elles se recourbent de manière à laisser entre elles un vide notable; les pattes suivantes sont grêles et à peine poi- lues. — Cette espèce esttrès-commune sur nos Côtes. 3. PORCELIANA PUNCTATA. GuÉriIN, 1conogr. du Règ. anim. de Cuv., Crust., pl 18, fig. 1. — Cette espèce, que nous avons représentée à la pl. 9, fig. 4, sera décrite par M. Guérin dans son /cono- graphie. Gonsultez, pour les autres espè- ces, le tome deuxième de l’Hist. nat. des Crust., par M. Edwards. GALATHEA, FaBr., Larr., EDw. ; Cancer, Linn., DEeGEER, HERBST ; Galathea et Munida, Lracu, Des. La carapace est déprimée, divisée par des incisures nombreuses , ciliées, trans- versales sur le dos et l’abdomen , en forme d’écailles sur les pinces et les pattes; de plus elle est prolongée en avant par un rostre épineux ; sa surface présente un sillon trans versal arrondi derrière la région stomacale, et quelquesautresimpressions qui indiquent la position desviscères. —Lesyeuxsont gros, assez écartés l’un de l’autre.—Les antennes extérieures sont longues, sétacées, très- écartées entre elles, sans écailles à la base. — Les supérieures ou intermédiaires ont leurs second et troisième articles égaux, et le premier terminé par trois épines. — Les pieds-mâchoires extérieurs sont allongés, et ont l’extrémité de leurs deux premiers articles épineuse. — Les mandibules sont dépourvues de dents. — Les pinces sont égales, aplaties, tuberculeuses, épineuses, allongées , et ont leurs doigts dentelés et creusés intérieurement. —- Les trois paires de pattes antérieures sont fortement épi- 471 neuses sur leur branche supérieure. —Les ongles des mêmes pattes on leur dessous un peu épineux. — Les pieds de la dernière paire sont beaucoup plus petits que les au- tres, filiformes et repliés sur eux-mêmes, —L’abdomen, trés-replié sous le corps, est formé de segmens obtusément anguleux sur les côtés. —La nageoïre caudale est com- posée de cinq pièces dont les latérales sont arrondies, entières, et la mitoyenne très- grande et comme partagée en plusieurs autres. Les Galathées sont des animaux noc- turnes ; les unes se tiennent dans les pro- fondeurs rocailleuses; d’autres vivent à quelques mètres sous l’eau, sur un sol uni, parmi les algues et les fucus. On ne connaît que trois ou quatre espèces propres à ce genre ; elles vivent dansla Méditerranée et sur lescôtes de France baignéespar l'Océan. 1. GALATHEA STRIGOSA. (PI. 10, fig. 2.) Fagr., Suppl., p. 414. — Larr.. Hist. nat. des Crust., t. IIT, p. 498 ; et Encyl., pl. 294, fig. 2, et pl. 3%, fig. 4. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 189, pl. 33, fig. 1. — Guérin, {conogr. du Rég. anim. de Cuv., Crust., pl. 17, fig. 3. — Cancer Strigosus, Lann., Syst. nat.— Heresr. t, Il, p. 50, pl. 26, fig. 2.— Roux, pl. 49, fig. À à 5.—Long. 5 pouc. — Tout le corps, chez cette espèce, est d’un rouge foncé, plus päle verslesarticulations des pat- tes; l’abdomen et le dos surtoutont, la plu- part, les enfoncemens ou les sutures de la carapace colorés en bleu-outremer; lesnom- breuses divisions du test de cette espèce sont toutes ciliées; lesinCisuressontsemi-circulai- res, en forme d’écaillessur lespattes; la cara- paceest garnie sur les bords desix aiguillons; le front est avancé, le rostre a sept pointes; les yeux, arrondis, sontportés sur des pédon- cules bleus; les pinces sont larges, aplaties, comprimées, hérissées d’aiguillons sur le côté et sur le dessus ; l’arête supérieure des deuxième et troisième articles des pattes est aussi fortement épineuse; les écailles palatoires sont grandes, arrondies; l’in- termédiaire est bifide. La femelle a les pinces un peu plus pe- tites que celles du mâle; c’est en mars, en août et en décembre qu’elle porte des œufs d’un rouge noir. Les localités les plus rocaïlleuses de la Méditerranée, et jamais à moins de dix mètres de profondeur, sont celles où se plaît cette espèce de Galathée; elle nage avec vivacité enagilant sa queue avec force, 472 ce qui la fait ainsi aller à reculons; lors- qu’elle marche, son abdomen est replié; c’est aussi en marchant en se reculant qu’elle entre dans son gîte, d’où elle ne montre que ses antennes et les pinces qui en défen- dent l’entrée; elle demeure en repos dans le jour, et ne sort que ta nuit pour chercher sa nourriture. — Cette espèce est com- mune sur les côtes océaniques de France et d'Angleterre. C’est durant la saison du printemps. qu’on se la procure le plus com- munément, parce que les sexes se recher- chant, tombent, en rôdant, dans les filets des pêcheurs. 2. GALATHEA SQUAMMIFERA. Leacu, Malac. Pod. Brit., pl. 28, a, et Dict. des Sc. nat., t. XVIII, p. 51. — Epw., op. cit., t. IL, p. 275. — Gala- thea Sirigosa , Latr. , Hist. nat. des Crust., t. VI, pl. 55, fig. 2. — Galathea Fabricii, Leacu, Encyl. Brit., Suppl., pl. 21.—Long. 2 pouc. — Le troisième ar- ticle des pieds-mâchoires extérieurs est plus long que le premier; les serres sont cou- vertes de tubercules aplatis, ciliés, et ne présentent d’épines remarquables que dans la partie inférieure de leur bord interne; le rostre est muni de neuf dents, et est plus court que celui de l’espèce précédente ; les doigts des mains sont plus longs; la couleur est brun-verdätre.—Cette espèce se trouve dans la Méditerranée et sur les côtes océa- niques de France et d'Angleterre. 3. GALATHEA RUGOSA. Fasr., Suppl., p. 415. — Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VI, p. 198. — Enw., op. cit. , t. II, p. 274.— Gala- thea Longipeda , Lam. , Anim. sans vert. , Are édit. , p. 398.— Munida Rugosa, Leacx, Malac. Pod. Brit., tab. 29, Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 191. — Long. 3 pouc. — Les pinces sont très-lon- gues, cylindriques, épineuses intérieure- ment ; le second segment de l’abdomen présente six épines et le troisième quatre ; toutes sont dirigées en avant ; dans les jeu- nesindividus, les doigts des pinces sont ap- pliqués l’un contre l’autre dans toute leur longueur, tandis que dans les adultes ils sont écartés à leur base.— Se trouve sur les côtes de France et d'Angleterre. ÆGLEA, Leacu, Desm., Enw.; Galathea, LaTr. La carapace est presque unie, avec son rostre simple , épineux, son bord posté- GRIMOTHEA. rieur presque droit, etson dos marqué de plusieurs impressions quien séparent les ré- gions. Les antennes intermédiaires ou supé- rieures ont leur second article plus court que le dernier; les mandibules sont forte- ment dentées. —Les pieds-mâchoires exté- rieurs sont simples; les serres sont légére- ment inégales, avec leurs doigts entiers; les. cuisses et les ongles des pattes des se- conde, troisième et quatrième paires sont simples. —L’abdomen est lisse.—Les lames nataioires latérales de la queue sont sé- parées. ÆGLEA LÆVIS. Lzacx, Dictionn. des Sc. nat., t. XVIIL, p. 49.—Desu., Consid. gén. sur les Crust., pl..33, fig. 2. — Enw., op. cit., t. II, p. 260.— Galathæa Lœvis, Later. Encycl. Méth., pl. 302, fig. 2.— Long. 2 pouc.— La carapace est échancrée de chaque côté antérieurement, assez finement granuleuse sur sa surface, sans lignes transverses, épineuses, comme celles que l’on remarque sur le test des Galathées ; les poils des par- ties supérieures du corps sont de couleur brune. Se trouve au Chili. GRIMOTHEA, Leacn, Desm., Enw.: Galathea, Far. La carapace est échancrée sur son bord postérieur, et sa surface est marquée de nombreuses lignes transversales, écailleuses et ciliées en avant. — Les antennes supé- rieures intermédiaires n’ont pas leur second article plus court que le premier, et cet article est claviforme à son extrémité. — Les mandibules sont dépourvues de dents. — Les picds-mâchoires supérieurs sont allon- gés, avec leurs trois derniers articles fo- liacés. — Les serres sont égales; les doigts des mains sont denticulés intérieurement, aigus et trés-recourbés à leur extrémité. — Les cuisses des seconde, troisième et qua- trième paires de pattes sont épineuses en dessous ; les ongles des mêmes pattes sont simples. — L’abdomen est strié. — La na- geoire caudale est formée de plusieurs pla- ques, dont les deux postérieures sont les plus grandes. GRIMOTHEA GREGARIA. Leacn, Dictionn. des Sc.nat.,t. XVIII, p. 50. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 188. — Enw., op. cit., t. IT, p. 277; ejusd., Atlas du Régn. anim. de MONOLEPIS. Cuv., Crust., pl. 47, fig. 2, — Galathea Gregaria, Fasr., Ent. Syst., t. IL, p.473. —— Le rostre est effilé et triangulaire, avec ses angles légérement dentelés; les pinces sont comprimées, avec des épines et des tubercules écailleux garnis de poils sur leurs bords; la couleur est rouge , mais plus foncée sur la région cordiale qu’ailleurs. — Gette espèce fut découverte sous le 37° 30° de latitude sud, par sir Joseph Banks, dans son voyage autour du monde avec le capitaine Gook ; la mer en était tellement couverte qu’elle paraissait rouge comme du sang. MEGALOPS , Lracu, Desm., LATR., Epw. ; Cancer, MonrTaeu. La carapace est courte, large et un peu déprimée , terminée en avant par un rostre pointu , large à sa base, quelquefois inflé- chi. — Les yeux sont très-gros, portés sur un pédoncule très-court. — Les antennes extérieures, sétacées, n’ont pas le quart de la longueur de la carapace, et sont for- mées d'articles allongés ; les intermédiaires sont terminées par deux soies dont la su- périeure est la plus longue. — Les pieds- mâchoires extérieurs ont les deux premiers articles comprimés; le second est le plus court, et échancré au bout pour l'insertion des autres. — Les pieds antérieurs sont égaux, en forme de serres didactyles assez courtes el grosses; ceux des quatre dernié- respaires sontun peu pluslongs, moins épais, et terminés par un ongle simple et un peu courbé.—L’abdomen est étroit, étendu, li- néaire, composé de sept articles dont les cinq intermédiaires sont pourvus d’appen- dices, savoir : les quatre premiers de faus- ses pattes, ayant leur division externe très- grande et ciliée; et le cinquième, de chaque côté, d’une lame horizontale, ovale et ciliée, composant, avec le dernier article de la queue, qui est arrondie , une sorte de nageoire un peu différente de celles des au- tres Macroures. 1. MEGALOPS MONTAGUI. Leacx, Malac. Brit., tab. 16, fig. 4 à 6. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p- 204. — Epw., op. cit., t. IL, p. 262. — Cancer Rhomboïdalis, Monrac. , Trans. of the Lin. Soc., t. VIL, pl. 6,fig. 4. —Long. 3 lig. — Le rostre est entier, terminé par une seule épine dirigée en avant; la cara- pace est inerme postérieurement ; les han- 173 ches des huit premières pattes sont pour- vues en dessous d’une petite épine recour bée. — Trouvé sur la côte du Dévon- shire. 2. MEGALOPS MUTICA. (PI. 42, fig. 2.) Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 204, pl. 34, fig. 2. — Guér., Iconogr. du Régn. anim. de Cuv., Crust., pl. 48, fig. 3. — Enw., op. cit., t. II, p. 262. — Long. 6 lig.— Le rostre se replie perpendi- culairement sur l’extrémité de la carapace, et son milieu est canaliculé ; les hanches de toutesles pattes sont privées d’épine recour- bée. En arrière, le test est tronqué et ne pré- sente pas de pointe ; le dessus de la cara- pace est uni; les quatre paires de fausses pattes proprement dites sont trés-longues et trés-aplaties; les deux derniers appen- dices sont extrêmement transparens et en- tourés de trés-longs cils; dans le repos, ils sont entièrement cachés par le dernier article de la queue, qui est arrondie à son bout, et qui a la forme d’un bouclier; l’a- vant-dernier article et le premier sont les plus étroits de tous; les ongles sont épi- neux en dessous ; la couleur est brunâtre. — Trouvé sur les côtes de l'Océan, près de l'embouchure de la soire. MONOLEPIS, Say, Enw. La carapace est convexe, oblongue d’a- vant en arrière , un peu rétrécie en avant, et terminée par un petit rostre. — Les yeux sont très-grands et éloignés entre eux. — Les antennes internes sont épaisses et cachées sous les côtés du rostre; leur article basilaire est arrondi, et leur extrémité bi- fide. —Les antennes externes sont insérées entre les pédoncules oculaires et les angles du cadre buccal ; elles sont coudées entre le troisième et le quatrième article. —Les pieds-mâchoires externes sont inermes et se composent d’articles subégaux dont le dernier est brusquemrnt rétréci. — Les pattes sont de longueur médiocre; celles de la premiére paire sont didactyles, et celles des trois paires suivantes monodac- tyles; celles de la cinquième paire sont trés-petites, terminées par des soies allon- gées et réployéesau-dessus des angles de la carapace. — L’abdomen, semi-cylindrique, est recu dansune fossette profonde du plas- tron sternal, et terminé par une nageoire composée de trois lames; on y voit aussi des fausses pattes natatoires assez grandes dont la lame terminale interne esttrès-petite; ail Ja jame qui est placée de chaque côté du der- nier segment abdominal est petite, sub- ovale, ciliée et portée sur un petit pé- doncule. — M. Edwards pense que ce genre ne doit pas être conservé, et qu'il n’a été établi que sur de jeunes Crustacés dont le développement n’était pas encore terminé; mais cet auteur ne les ayant pas observés lui-même, il ne peut former une opinion arrêtée à cet égard. M. Say en dé- crit deux espèces. MONOLEPIS INERMIS. Say, Journ. of the Acad. of Philadelph. , t. 1) p. 457. — Enw., op. cit., t IF, p. 264. — Long. 3 lig. — La carapace est inégale, armée d’une dent de chaque côté des yeux; il y a un tubercule tronqué au bout, de la longueur du pédoncule ocu- laire, et qui est situé derrière chaque œil sur le bord inférieur du corps; les pattes anté- rieures sont assez petites, avec les mains renflées; les tarses sont simples. — Se trouve sur les côtes du Maryland. SEPTIEME TRIBU. THALASSINIDES, Late. Caractères. Antennes extérieures n’of- frant pas de lame mobile insérée à la face supérieure de leur pédoncule.—Sternum li- néaire — Abdomen allongé, grêle et long. Genres : Glaucothoe, Gebia, Thalassina, Callianassa, Axius, Callianidea, Callia- nisea. GLAUCOTHOE, Epw., Lare. La portion céphalothoracique du corps . est presque ovoïde, et son abdomen, étroit et allongé, n’est nullement contourné sur lui-même ; son enveloppe tégumentaire est cornée ou plutôt semi-membraneuse, et elle présente partout à peu près la même consistance.—La carapace est lisse etne pré- sente pas de prolongement rostriforme ; le sternum est assez large en arriére, et l’an- neau qui supporte les pattes de la pre- mière paire n’est pas soudé comme chez la plupart des Décapodes. — L’abdomen est divisé en sept segmens symétriques, dont le dernier ne constitue plus qu’une lame natatoire. — Les yeux sont saïillans, grands, mobiles, et à peu près piryformes. — Les antennes , au nombre de quatre, sont insé- rées sur deux lignes; celles de la paire su- GLAUCOTHOE. périeure sont courtes, cylindriques et cou- dées. —- Le troisième article de leur pédon- cule est le plus long de tous, et porte à son extrémité deux petits appendices mulli-ar- ticulés, très-courts et assez gros ; l’un de ces filets, plus grand que l’autre, est garni de beaucoup de longs poils. — Les antennes inférieures ou externes sont, au contraire, grêles et terminées par un seul filet sétacé ; leur pédoncule est encore coudé, et son premier article donne insertion à une pe- tite écaille qui ne recouvre nullement les articles suivans. — L'appareil buccal se compose de six paires de membres et de deux replis tégumentaires impairs. — Les mandibules sont à peine dentées sur le bor@, et portent un palpe grêle et court. — Le labre, la languette, les mâchoires ainsi que les pieds-mächoires de la première paire, ne présentent rien de remarquable; celles de la seconde paire diminuent de grosseur depuis le troisième article, et portent en dehors un palpe assez grand. — Les pieds- mâchoires externes sont trés-allongés ; leur article basilaire supporte un palpe sem- blable à ceux de la seconde paire ; ce second article, guère plus gros que les suivans, estarmé, du côté interne, d’une série de dents, et les dernières son! garnies de cils nombreux. — Les paties proprement dites sont au nombre de dix; celles des trois premières paires sont très-longues et dirigées en avant; mais les quatre dernières sont fort petites et relevées sur les côtés du corps. — Les pattes de la première paire sont terminées par une grosse main didac- tyle bien formée ; leur volume est trés-dif- férent; celle du côté droit étant beaucoup plus forte et plus longue que la gauche. — Les pattes des deux paires suivantes sont toutes exactement semblables entre elles; leur longueur égale celle de la grosse pince antérieure ;-mais elles sont grêles et termi- nées par un article pointu. — Les pattes de la quatrième paire n’ont guère plus du tiers de la longueur des précédentes ; elles sont aplaties, assez larges et imparfaitement di- : dactyles, le doigt immobile de leur main n’étant formé que par un tubercule peu saillant ; celles de la quatrième paire sont encore plus petites ; mais la main didactyle qui les termine, quoique lamelleuse, est assez bien formée. — Le premier anneau de l'abdomen est beaucoup plus étroit que les suivans et ne porie pas d’appendices ; les quatre segmens suivans donnent, au con- traire, attache chacun à une paire de fausses paltes natatoires assez grandes, formées, GEBIA. 475 par un article basilaire, cylindrique, et deux lames terminales dont l’une, très-pe- tite et obtuse, l’autre grande, terminée en pointe, et garnie sur les bords de longs poils ciliés. — Les appendices du sixième an- neau, symétriques comme les précédens, constituent les pattes latérales dela nageoire candale, dont la lame médiane, arrondie et ciliée, est formée par le septième segment de l’abdomen. — Le pédoncule de ces ap- pendices est assez grand, et leur écaille in- terne est petite et arrondie, tandis que l’externe est grande et allongée. — Tels sont les caractères du nouveau genre établi par M. Edwards, et dont l’espèce type est le GLAUCOTHOE PERONII. Enw., Ann. des Sc. nat., t. XIX, pl. 8, fig. 1. — Ejusd., op. cit., t. LI, p. 307. — Long. 8 lig. — De forme assez svelte; la carapace est lisse ; les tégumens sont peu solides. — Se trouve dans les mers d’Asie. GEBIA, Leaca, Desm., LaTr.. Epw.; Upogebia, LEeacn; Cancer, MonTAc. ; Thalassina, Lartr. La carapace est peu épaisse, membra- neuse, poilue ou plutôt garnie de très-petits piquans, etterminée enavani par une pointe du rostre peu avancée; elle se prolonge en dessous jusqu’à la base des pattes, de ma- nière à la recouvrir en partie. — Les quatre antennes sont insérées sur la même ligne, avancées ; les latérales à pédoncule nu; les intermédiaires terminées par deux filets al- longés. — Les pieds antérieurs sont en forme de serre, avec l’index notablement plus court que le pouce. — Les autrespieds sont simples, ciliés à leurextrémité, et pré- sentent des franges de poils sur leurs bords extérieurs. — L’abdomen est allongé, avec les lames natatoires qui le terminent en- üères, fort larges, et surmontées de côtes longitudinales; ces feuillets sont presque triangulaires. Trois espèces de ce genre sont connues, et toutes propres aux mers de l’Europe ; ce sont des Crustacés assez rares, que l’on ren- conire dans les endroits où la mer est habi- tuellement calme et où il y a des plages sa- blonneuses ; ils se creusent. dans le sable ou dans la vase, de petits trous dont ils ne sortent que la nuit; c’est alors qu’ils vont chercher leur nourriture, qui consiste en Annélides et petits Mollusques, dans le sable. — Elles nagent avec leur queue, en la repliant et en la tendant avec force. A. GEBIA STELLATA. (PI. 12. fig. G.) Leacu, Malac. Brit., tab. 31, fig. 1 à 9.— Desm., Consid. génér. sur les Crust., p.204, pl. 35, fig. 2.—Enw., op. cit., t. II, p. 313. — Cancer Stellatus, Monrac., Trans. Linn. Soc., t. IX, tab. 8, fig. 5. — Long. 2 pouc. — L’abdomen est entiérement crustacé, terminé par des lames foliacées ; l’exté- rieure arrondie, l’intérieure coupée \obli- quement et ayant une forme triangulaire ; celle du milieu en forme de trapeze, plus longue que large, et très-peu arrondie à son bord postérieur. Les serres sont grosses, et le doigt, immobile, est un peu moins grand que l’autre, mais pas de moitié plus petit. — Se trouvesur les côtes de France et d’An- gleterre. 2. GEBIA LITTORALIS. Desw. , Consid. génér. sur les Crust., p. 204.— Evw., op. cit., t. II, p. 313. — Thalassina Littoralis, Risso, Crust., p.76, pl. 3, fig. 2. — Long. 1 pouc. 40 lig. Larg. 4 lig. — Le corps est-glabre, d’un vert sale ; la carapace est unie, rougeûtre, sillon- née sur le bord, terminée par un rostre aplati et couvert de petits faisceaux de poils rudes ; les yeux sont noirs, situés sur des pédoncules courts et renflés ; les antennes intérieures sont petites, profondément bi- fides ; les deux extérieures sont longues et poilues à leur base ; les deux premières paires de pattes sont terminées par des ai- guillons crochus, dont l’inférieur est fort court ; les autres paires sont inégales, com- primées et poilues; les segmens de l’abdo- men sont bombés, siriés; les écailles cau- dales sont ovales, ciliées, et présentent cha- cune deux nervures longitudinales ; elles sont adhérentes à une large plaque solide. La femelle est pleine d’œufs verdâätres en juin. Suivant M. Risso, elles choisissent ordi- nairement des terrains argileux, calcaires’, où elles se creusent, avec leurs pattes, de petits trous ronds très-profonds, du dia- mètre de leur corps, qu’elles élargissent en augmentant de diamètre ; elles s’y tapis- sent et n’en sortent que pendant la nuit, pour aller chercher leur nourriture. Si le jour les surprend, elles restent tranquilles sous les pierres du rivage ou à l'abri des fucus. Aussitôt qu’on les approche, elles sortent avec dextérité et se mettent à na- ger en repliant leur queue, et en la jetant avec force en arrière, de manière que leur natation ne semble s'effectuer que pargarr- bades. L’espèce qui vit sur nos bords pré= 476 fére les endroits où la mer est toujours calme et tranquille. Quand les vagues, agi- tées par de gros vents, viennent boucher l’ouverture de leur retraite, elles en sortent avec frayeur et sont alors rejetées sur le rivage. Ces animaux se nourrissent de Né- réides et d’Arénicoles; elles ne dédaignent pas non plus les Moules et les Vénus, dont elles ouvrent les valves, au moyen de leurs pinces, avec beaucoup d’adresse. Leur chair est recherchée par les pêcheurs comme un appât des plus fins et des plus exquis pour prendre les poissons à la ligne. THALASSINA, Larr., Leacu, DEsm., Epvw. ; Cancer, HERBsT. La carapace est allongée, un peu renflée, et plus large postérieurement qu’antérieu- rement, terminée par un rostre, marquée d’un sillon transversal arqué qui sépare la région de l'estomac des autres régions; celles des branchies étant séparées des in- termédiaires par deux lignes enfoncées, longitudinales. — Les yeux sont petits. — Les antennes extérieures sont médiocre- ment longues (un cinquième de la gran- deur du corps), sétacées, minces, ayant leur pédoncule simple et mutique; les in- termédiaires sont plus courtes, surtout leur filet intérieur. — La tige interne des pieds- mâchoires extérieurs est formée de six ar- ticles velus, dont le premier est le plus long et épineux, les autres étant inermes; les pieds de la première paire sont plus ; grands et plus épais que les suivans, et en forme de serres à deux doigts, dont l’im- mobile est le plus court; les pieds de la seconde paire sont plus petits et de même forme, mais avec le doigt inférieur immo- bile et encore plus court; ceux des trois dernières paires sont monodactyles et dé- croissent successivement de grandeur ; les deux premiers de ceux-ci étant les plus longs de tous. — L’abdomen est étroit, trés- long, linéaire, formé de six segmens, dont le dernier est pourvu d’une large écaille natatoire intermédiaire et de quatre lames latérales trés-étroites et linéaires. — On ne connaît qu’une seule espèce, qui est : THALASSINA SCORPIONOIDES. (PI. 20, fig. 3.) Larr., Gencr. Crust. et Ins.. t. 1, p. 52. — Desx., Consid. génér. sur les Crust., p. 203, pl. 35, fig. 1.— Enw., op. cit., t. Il, pl 316. — Ejusd., Atlas du Règne AXIUS. anim. de Cuv., Crust., pl. 48, fig. 4. — Guér., Îconog. du Règne anim. de Cuv.; Crust., pl. 48, fig. 4. — Cancer Anomalus, Herssr, t 111, pl. 62. — Long. 6 pouc. — Le rosire est rebordé, avec son bord an- térieur granulé ; les cuisses sont pourvues sur leur branche inférieure de deux séries de petites épines; le dessus de la main et du doigt mobile des serres présentent deux carènes longitudinales dentées en scie. — Habite les côtes du Chili. CALLIANASSA, Leacu, Desm., Lan, Epvw. ; Cancer, Monraceu. La carapace est peu allongée, lisse, ter- minée brusquement par un petit rostre. — Le second article des pieds-mäâchoires ex- térieurs est le plus long de tous. — Les pieds de la première paire sont trés-inégaux, terminés par une pince bien formée et comprimée; les pieds de la seconde paire sont également didactyles, ceux de la pre- mière monodactyles, ceux de la quatrieme simples, et les derniers presque didactyles par le prolongment en dessous de l’avant- dernier article , sur lequel le dernier peut s’appuyer comme sur un doigt mobile. — L’abdomen est grand, assez large, presque membraneux. pourvu à son extrémité de lames foliacées dont les latérales sont très- larges, arrondies, et l’intermédiaire pres- que triangulaire et obtuse au bout. Ce genre n’est composé que d’une seule espèce ; elle vit dans les sables de nos pla- ges, et se creuse un trou comme les Gébies. CALLIANASSA SUBTERRANEA. (PI. 42, fig. 4.) Leacx, Malac. Brit., tab. 32. — Desw., Consid. génér. sur les Crust.. p. 205. — Guér. , Iconog. du Regne anim. de Cuv., Crust., pl. 19, fig. 4. — Enw., op. cit., t. II, p. 209. — Ejusd., Ailas du Regre anim. de Cuv., Crust., pl. 48, fig. 3. — Long. 2 pouc. Larg. 3 lig. — Le rostre est un peu en carène en dessous et arrondi à sa pointe ; les anneaux de l’abdomen sont inégaux entre eux, et les lames foliacées qui le terminent sont couvertes de longs poils à leur extrémité. — Se trouve sur les côtes océaniques de France et sur celles d’Angleterre. AXIUS, Leace, LarTr., Desm., Epw. Les antennes sont placées sur la même Tome 1T 7 € partie ) Crustaces, PL, 72, 1, Calhanassa Subterranea , | 4 Kryon Cuvieru , ; , IDE : ra 2, Meoalopus Muticus , 5.1 Axitus Surhyneus , 5 ë 5. Palomon Squilla, 6. Gebia Stellala,. CALLIANISEA. ligne. — Le pédoncule des antennes inter- médiaires est formé de trois articles dont le premier est le plus long. — Les pieds-mà- choires extérieurs ont leurs deux premiers articles assez longs et égaux. — Les pieds de la première paire sont à peine inégaux, terminés par une pince bien formée ; les pieds de la seconde paire sont égaux, plus gros que les suivans, aplatis et terminés par une pince trés-plate et à doigts égaux; les autres pieds sont plus minces, aplatis et pourvus d’un ongle comprimé. — On ne connaît qu’une seule espèce, c’est : AXIUS STIRHYNCUS. (PI. 12, fig. 5.) LeacH, Trans. Societ. Linn., t. XI, p. 373; et Malac. Brit., tab. 33. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 207, pl. 36, fig. 1. — Guér., Zconog. du Régne anim. de Cuv., Crust., pl. 18, fig. 5. — Eow. , op. cit., t. Il, p. 311; ejusd., Atlas du Règne anim. de Cuv., Crust., pl. 48, fig. 2, — Long. 3 pouc. :. — La ca- rapace forme en avant un rosire court, ca- réné dans son milieu, et dont les bords sont relevés et terminés en arrière par deux li- gnes saillantes peu prolongées ; les écailles latérales de la queue sont arrondies; l’in- termédiaire est triangulaire, allongée et pointue. -— Se trouve sur les côtes d’An- gleterre. CALLIANIDEA, Epw. La carapace n’a guëre plus du tiers de la longueur de l'abdomen, et ne recouvre pas le dernier anneau thoracique ; elle est com- primée et assez élevée; elle ne présente pas de rostre, mais son bord antérieur est échancré de chaque côté de la ligne mé- diane pour recevoir la base des yeux, dont les pédoncules sont courts. — Les antennes, au nombre de quatre, sont grêles et s’in- sérent à peu prés sur la même ligne transversale; les-premiéres se terminent par deux filets à peu prés égaux en lon- gueur, mais dont l’un est plus gros et lé- gérement renflé vers l’extrémité. — Les appendices de la bouche sont petits; les pieds - mâchoires externes sont grêles et pédiformes. — Les pattes de la première paire sont longues, et l’une d’elles est trés- grosse ; la main qui termine celle-ci est très- grande ; les pattes des deux paires suivantes sont petites et aplaties; celles de la qua- trième paire sont cylindriques, et leur ar- ticle basilaire est trés-élargi; les pattes de la cinquième paire sont presque aussi gran- ANN. 2 pr is } des que ces dernières, et se terminent par une pince imparfaite et rudimentaire, — L’abdomen est composé de sept segmens, et porte en dessous cinq paires de fausses pattes ; celles de la premiére paire sont ré- duites à une simple lame étroite, légére- ment ciliée en haut ; mais celles des quatre paires suivantes offrent un mode de confor- mation bien différent : on y distingue un pédoncule et trois lames terminales, dont deux très-grandes et une très-petite sur le bord de l’une des précédentes; enfin tout autour du bord de ces grandes lames se trouve une espèce de frange touffue, com- posée d’une rangée de cylindres dont cha- cun donne naissance à deux filamens plus petits, lesquels se bifurquent à leur tour, — Les cinq lames dont se compose la pa- geoire caudale sont larges et arrondies, — La seule espèce connue est la CALLIANIDEA TYPA, Enw., op. cit., t. II, p. 320, pl. 95 bis, fig. 8 à 44. — Long. 20 lig. — Les antennes externes sont médiocres, avec leur pédon- cule coudé ;'et ayant le troisiéme article pius long que le second et le quatrième ; la petite patte antérieure est trés -allongée et ciliée sur les bords inférieur et supé- rieur; la grosse main est beaucoup plus grande que le thorax, bombée en dehors, et ciliée sur ses deux côtés; sa pince est garnie de dents tuberculeuses; les pattes de la seconde paire sont garnies de poils trés- longs sur leur bord inférieur; le dernier segment de l'abdomen est arrondi en haut : les lames latérales sont ovalaires. — Cette espèce a été trouvée sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. CGALLIANISEA , Enw.: TIsœa, Guér. Le corps est de consistance demi-mem- braneuse, allongé et comprimé sur les cô- tés. — La carapace est très-petite, et couvre à peine la base des quatre premières paires de pieds; on voit, à la suite de cette cara- pace, un segment thoracique entièrement découvert qui donne attache à la cinquième paire de pattes, et qui ne diffère presque point des segmens suivans appartenant à la queue. — Le bord antérieur de la carapace est échancré pour recevoir les yeux et les antennes internes; ces yeux sont portés sur des pédoncules très-courts; ils sont peu apparens et presque contigus à leur insertion. — Les antennes internes sont in- 12 178 sérées un peu plus haut que les externes; leur pédoncule est d’une longueur égale au tiers de celle de la carapace, composé de trois articles dont le premier plus court et les deux suivans égaux ; le troisième article donne insertion à deux filets égaux en lon- gueur , multiarticulés , placés au-dessus l’un de l’autre, et dont le supérieur est renflé vers son extrémité et terminé ensuite en pointe ; ces deux filets ont presque trois fois la longueur du pédoncule; ils sont garnis d’assez longs poils. — Les antennes externes présentent aussi un pédoncule de trois articles ; mais il est plus long que ce- lui des précédentes; leur premier article est plus épais que les suivans, dirigé en dedans, comme chez les Pagures; le se- cond article est le plus long de tous : il at- teint l’extrémité du pédoncule des antennes internes; le troisième est de moitié moins long que le précédent, et terminé par un long filet multiarticulé, ayant au moins la moitié de la longueur de l’animal. — Les deuxième et troisième pieds-mâächoires 1 différent peu de ceux des Pagures; le pre- mier article des pieds-mâchoires de la se- conde paire est très-court, ainsi que le se- cond ; le troisième est allongé, aplati, for- tement cilié en dedans; le quatrième est court, triangulaire, et forme l’angle droit avec le précédent; le cinquième est un peu plus grand, également aplati, et le dernier est conique et pius court ; ils sont tous gar- nis de longs poils. — Le palpe flagelliforme est inséré sur le côté externe du premier article; il est court , atteint à peine la lon- gueur des deux premiers articles des pieds- mâchoires, etse termine par un flagre mul- tiarticulé et garni de longs poils. — Les pieds-mâchoires extérieurs sont beaucoup plus grands, pédiformes; les pieds vont en diminuant insensiblement depuis les pre- miers jusqu’aux quatrièmes, les derniers pieds étant démesurément plus petits. — L’abdomen est composé de cinq segmens égaux, plus longs que larges, comprimés sur les côtés, et d’une consistance semi- membraneuse ; le bord postérieur gauche du premier, dans les second et quatrième articles, présente un appendice ovifère composé d’une tige courte garnie d’un grand nombre de ramuscules en forme de grappe; le dernier segment, ou la lame impaire de la nageoïire terminale, est ar- .* On n’a pu voir les premiers pieds-mâchoires, l'individu sur lequel ce genre a été formé étant en très-mauvais état. ERYON. rondi postérieurement en forme de demi: ovale; il y a de chaque côté deux lames ovales, à peine plus longues, et insérées sur un article commun très-court. — L’es- pèce qui a servi de type à ce genre est : CALLIANISEA ELONGATA. Epw., op. cit., t. II, p. 323. — Isœa Elongata, Guer., Ann. de la Soc. Ent. de France, t. 1, pl. 10, fig. 4. — Cette es- pèce est longue d’environ trois centimètres; sa couleur nous est inconnue; mais dans l'alcool elle est brunâtre, avec quelques portions transparentes; la earapace forme un peu plus du cinquième de la longueur totale de l’animal. — Elle a été trouvée aux îles Mariannes. HUITIÈME TRIBU. HOMARDIENS, LATREILLE. Caractères. Les deux pieds antérieurs très-grands, se terminant en une pince di- dactyle. — Antennes latérales ayant leurs pédoncules pourvus de deux saillies en forme de dents, mais ne les recouvrant pas. Genres : Eryon, Nephrops, Astacus, Homarus. ERYON, Desm., Epw.; Cancer, Sceucorteim; Locusta, BAÏER ; Astacus, RICHTER. La carapace est trés-déprimée, large, presque carrée, peu avancée antérieure- ment, profondément échancrée sur ses bords latéro-antérieurs. — Les antennes ex- térieures sont courtes (un huitième de la longueur totale du corps, la queue com- prise), sétacées, pourvues à leur base d’une écaille assez large, ovoïde et fortement échancrée du côté interne; les intermé- diaires sont sétacées, bifides, beaucoup plus courtes que les extérieures, et ayant leurs filets égaux. — L'ouverture buccale est allongée et assez étroite. — Les pieds de la première paire sont à peu près aussi longs que le corps, gréles, linéaires, non épineux, terminés par des pinces très-longues et étroites, à doigts peu arqués, mais légére= ment infléchis en dedans; les carpes sont courts; les pieds des autres paires sont aussi grêles, et ceux de la seconde et de la troie sième paire sont terminés par des pinces, ASTACUS. comme cela a lieu chez les Ecrevisses. — L'’abdomen est assez court, formé de six articles, dont les quatre intermédiaires ont leurs bords latéraux prolongés en angles bien détachés, comme chez les Ecrevisses. — La nageoire caudale est formée de cinq pièces, dont les deux latérales sontentières, assez larges, un peu arrondies au côté in- terne, échancrées au côté extérieur, et dont les trois moyennes sont triangulaires, al- longées, surtout l'intermédiaire. ÉRYON CUVIERI. (PI. 12, fig. 4.) Desm., Hist. nat. des Crust. fossiles, p. 125, pl. 10, fig. 4; ejusd., Consid. génér. sur les Crust., p. 209, pl. r4, fig. 3. — Guër., Îconog. du Reg. anim. de Cuv., Crust., pl 49, fig. 3. — Enw., op. cit., t. 11, p. 278. — Bayer, Oryct. Noric., Suppl., p. 43, tab. 8, fig. 1, 2.—RrIcuTER, Mus. Richt., tab. 143 M, n° 32.—-Kxnorr et Wazcx., Rec. des Mon. des catastr. du glo- be, t. I, pl. 441, 441 À, 441 B.—Ce fossile, long de quatre à cinq pouces, a la carapace finement granulée en dessus, marquée de deux échancrures profondes et étroites sur ses deuxbordslatéro-antérieurs, et finement crénelée sur ses deux bords latéro-posté- rieurs. — Trouvé à l’état fossile dans la pierre calcaire lithographique de Pappen- heim et d’Aichtedt, dans le margraviat d’Anspach. NEPHROPS, Leacn, Envw. : Astacus, PENN., FABR., LATR.; Cancer, LIN. Les yeux sont très-gros, réniformes, portés sur de courts pédoncules beaucoup moins épais qu'eux. — Le filet supérieur des antennes intermédiaires est plus gros que l’inférieur. — Le premier article du pédoncule des antennes extérieures est pourvu d’une écaille qui s'étend jusqu’à l’extrémité de ce pédonculé. — Le second articie des pieds - mâchoires extérieurs est denté en dessus et crénelé en dessous. — Les pieds de la première paire sont très- grands, inégaux, à mains allongées, pris- matiques, et dont les angles sont épineux. — Les côtés des segmens de l’abdomen sont anguleux. Ce genre a beaucoup d’analogie avec les Ecrevisses; cependant il en diffère par les yeux et par l’écaille des antennes exté- rieures. Il ne se compose jusqu’à présent que d’une seule espèce, c’est : 479 NEPHROPS NORWEGICUS. Leacu, Malac. Brit., tab. 36. — Des. Consid. génér. sur les Crust., p. 2413, pl. 37, fig. 1. — Guér., Iconog. du Régne anim. de Cuv., Crust., pl. 19, fig. 4. — Epw., op. cit., t. Il, p. 336. — Cancer Norvegicus, Linx., Faun. Suec., n° 2039, — Astacus Norvegicus, PENN., Brit. Zool.. t. IV. — Long. 7 pouce. — La carapace est presque cylindrique, munie antérieure- ment de quelques épines : le rostre est avancé, mince, aigu, muni d’une dent en dessous, vers l’extrémité, et de trois de chaque côté ; les antennes supérieures sont presque de la longueur du corps; le pre- mier article est muni d’une épine et d’un avancement comprimé, fortement cilié ; les inférieures sont bifides ; les pattes anté- rieures sont très-grandes, épineuses:; la jambe est anguleuse et les angles sont den- tés; les deux paires de pattes qui suivent sont terminées en pinces. — Se trouve sur les côtes de Norwége. ASTACUS, Fagr., LarTr., Lam, DES. Epw.; Cancer, Linn., Hergsr. Le rostre est aplaii, très-large à sa base, et plus ou moins triangulaire. — L’appen- dice, dont le pédoncule de leurs antennes externes est garni ,i est lamelleux et assez grand pour couvrir la majeure partie des deux derniers articles pédonculaires situés au-dessous. — Le cinquième anneau du thorax, au lieu d’être soudé aux précédens, y est simplement articulé. — Leur carpe est court, renflé, et ne forme pas d’angle vers le bras. — La lame médiane de la nageoire caudale présente de chaque côté une dent vers son tiers postérieur, et est trés-arrondie au bout. Ces Crustacés habitent les rivières et les ruisseaux, et se tiennent ordinairement sous des pierres ou dans des trous situés dans les berges; ils sont trés-voraces, et se nourrissent de charogne aussi bien que de Mollusques, de petits poissons et de larves d'insectes. Notre écrevisse commune change de segmens vers la fin du printemps, et à chaque mue grandit beaucoup, quelque- fois du cinquième de son volume. Quel- que temps avant cette époque, on trouve dans l’estomac de ces animaux des petites masses calcaires semblables à des disques. qu’on appelle des yeux d’Ecrevisses, et qu’on employait jadis en médecine. La du- rée de leur vie paraît être de plus de vingt 12. 480 ans, et leur croissance ne s'arrête jamais complétement. Ce genre renferme environ quatre ou cinq espèces, parmi lesquelles nous citerons. ASTACUS FLUVIATILIS. (PI. 114, fig. 4.) Fagr., Suppl., p. 406.—Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 211. — GuÉRiN, Iconogr. du Reg. anim. de Cuv., Crust., pl. 40, fig. 2.—Enw., op. cit., t. II, p. 330. Cancer Astacus, Lann., Syst. nat., p. 1054, n° 63. — Long. 4 pouc. Larg. 9 lig. — Les antennes supérieures sont plus courtes que le corps, et munies d’une trés-grosse épine à leur base latérale ; le rostre est avancé, pointu, muni d’une dent à sa base et d’une autre de chaque côté, un peu au delà du milieu; la carapace est lisse, légérement chagrinée sur les côtés, et marquée d’un sillon transversal arqué ; les pattes anté- rieures ont des pinces munies de petits tubercules presque épineux; les seconde et ‘troisième pattes sont terminées en pince ; les bords latéraux des segmens de l’abdomen sont terminés en pointe ; la cou- leur générale est d’un brun plus ou moins verdâtre. L’Ecrevisse de rivière se trouve dans les eaux douces de l’Europe ; elle se tient sous les pierres et dans des trous, etn’en sort que pour chercher sa nourriture, quiconsisteen petits Mollusques, en petits poissons et en larves d’insectes; elle se nourrit aussi de chairs corrompues, de cadavres de qua- drupèdes flottants dans l’eau. Des circon- stances accidentelles font varier sa couleur, qui est ordinairement d’un brun-verdâtre. M. Guérin, dans l’Iconographie du Reg. anim. de Cuv., a représenté une variété de cette espèce qui est remarquable en ce que, au lieu d’être d’un brun-verdûtre, elle est d’un beau bleu cobalt. HOMARUS, Erv. ; Astacus, FaBr., LATR., LAM., LEACH, Des. Ce genre se distingue du précédent par le rostre , qui est grêle et armé de chaque côté de trois ou quatre épines ; par la pe- titesse de l’appendice lamelleux des an- tennes externes, qui ressemble à une dent mobile et ne recouvre qu’imparfaitement le pénultième article pédonculaire de ces organes; par la soudure interne du dernier anneau du thorax avec les précédens; par la conformation des branchies, qui ressem- * blent à autant de brosses, et qui sont au HOMARUS. nombre de vingt de chaque côté du corps. — Les yeux sont globuleux. — Les mains sont extrêmement grandes, comprimées et ovalaires, avec le carpe allongé et un peu rejeté en-dehors. -— La lame médiane de la nageoiïre caudale est à peine arrondie au bout, et des épines latérales en occupent les angles antérieurs. — Parmi les trois espèces renfermées dans ce genre, nousci- terons : HOMARUS VULGARIS. Epw., op. cit., t. Il, p. 334. — Asta- cus Marinus, Fasr., Suppl., p. 406. — Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VI, p. 233. — Lam., Hist. des Anim. sans vert., t. V, p. 216. — Bosc., Hist. nat. des Crust., t, IT, p. 62, pl. 41, fig. 4. — Desm., Consid., génér. sur les Crust., pl. 41, fig. 1.— Cancer Gammarus, Linx., Syst. nat., p. 1050, n° 62. — PENN, Brit. Zool., t. IV. tab. 40, fig. 24. — Long. 4 pied +. Larg. 2 pouc.— La carapace estar- rondie, sillonnée ciliée, terminée par un ros- tre pointu à cinq dents; les yeux sontgros;les antennes supérieures sont minces, presque de la longueur du corps, avec les deux premiers articles épineux; les inférieures ont les trois premiers articles courts et les deux derniers longs et sétacés; les pinces sont très-grosses, inégales; l’une ovale, avec des dents fortes et mousses; l’autre plus petite, oblongue, avec de petites dents nombreuses; les seconde et troi- sième pattes sont velues à leur extrémité et terminées en pinces; les bords des seg- mens de l’abdomen sont obtus; le corps, dans l’animal vivant, est d’un bleu-verdâtre changeant, parsemé de taches blanchâtres. Cette espèce, qui atteint jusqu’à un pied et demi de longueur, se trouve sur lescôtes de l'Océan, de la Manche et de la Médi- terranée ; elle se tient dans les lieux rem- plis de rochers, à une profondeur peu con- sidérable ; dans le temps de la ponte, qui a lieu vers le milieu de l’été, sa chair est alors trés-estimée. NEUVIÈME TRIBU. SALICOQUES, LATREILLE. Caractères. Le corps est comprimé la- téralement.—L’abdomen est trés-grand, et lestégumens sont simplement cornés. — La base des antennes externes est garnie en des- sus d’ua anpendice lamelleux, et recouvre CRANGON. presque entiérement le pédoncule qui est si- tué au-dessous. —Les pattes sont générale - ment grêles et trés-longues, et les fausses pattes natatoires sont encaissées à leur base par desprolongemens lamelleux du segment dorsal des anneaux correspondans de l’ab- domen, qui descendent très-bas. — La na- geoire caudale est grande et. bien formée. — Les branchies sont toujours composées de lamelles horizontales , etsont générale- ment peu nombreuses. Cette tribu a été di- visée en quatre groupes : Les Crangonites, les Alphéites, Yes Palemonites, et les Pe- neiles. CRANGONITES. Les antennes sont insérées sur la même ligne que les externes. — Les pattes de la première paire sont terminées par une main subchéliforme. Genre : Crangon. CRANGON, Fasr., LArr., Enw. Ea carapace est mince, demi-transpa- rente, lisse, demi-cylindrique, terminée en avant par un rostre fort court, non com- primé. — Les antennes extérieures sont sé- tacées, de la longueur du corps, placées trés-peu au-dessous des intermédiaires , ayant leur pédoncule pourvu d’une grande écaille allongée. — Les antennes intermé- diaires sont divisées en deux filets. dont l’'interne est droit et le plus long, et l’ex- terne un peu arqué.—Les pieds-mâchoires extérieurs sont composés de quatre arti- cles visibles : le premier est court et gros, le second long et contourné en S, et les deux derniers moyens, égaux entre eux et droits. — Les pieds de la premiére paire sont grands, comprimés, presque didac- tyles. — Le crochet mobile sereplie sur une petite pointe de l’extrémité interne de la grande pièce qui représente la main; la seconde paire de pieds est allongée, mince et didactyle; la troisième paire est mince, mais un peu plus grosse et plus longue que la précédente, et finissant par un trés-petit ongle simple ; la quatrième et la cinquième plus grosses que la troisième, et terminées comme elles par un ongle simple, mais un peu comprimé. — L’abdomen est allongé, plus mince postérieurement qu’en avant, un peu arqué en dessous, et terminé par cinq lames natatoires, allongées, étroites, ne se recouvrant mutuelllement qu’à leur base. Les Crangons ont beaucoup d’analogie 184 avec les Alphées, mais ils en différent par le doigt inférieur ou immobile des deux premiers pieds et par ceux de la seconde paire , qui sont coudés et filiformes. Ces Crustacés ont un test incolore ou tirant un peu sur le vert, marqué souvent d’une infi- nité de points et de lignes noires. Ges cou- leurs changent singulièrement lorsqu’on les cuit ou quand on les plonge dans l’esprit de vin; alors ils se colorent en rouge, Les Crangons ont des mouvemens trés-brus- ques ; ils nagent ordinairement sur le dos et frappent l’eau avec leur abdomen, qu'ils replient contre leur thorax et qu'ils disten- dent ensuite avec force. On les:trouve com- munément sur nos côtes, dans les endroits sablonneux, où nos pêcheurs en prennent une grande quantité dans leurs filets, et s’en servent quelquefois comme d’amorte pour attirer plusieurs poissons riverains qui s’en nourrissent. On les sert aussi sur nos tables; mais leur chair n’est pas aussi déli- cate que celle des chevrettes proprement dites. 4. CRANGON VULGARIS. (PI. 44 , fig. 5.) Fasr., Suppl., p. 410. — Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VI, p. 267, pl. 55, fig. 4, 2. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 218, pl. 38, fig. 1. — GUÉRIN, lconogr du Reg. anim. de Cuv.. Crust,, pl. 20, fig. 4. — EDw., op. cit., 1, IE, p. 344. — Cancer Crangon , Sera , 1. III, pl. 21, fig. 8. — Long. 2 pouc. — La carapace et l'abdomen sontpresque en- tièrement lisses, seulement il y a une pe- tite épine médiane sur la région stomacale, et une latérale au-dessus de chaque région branchiale: les filets terminaux des an- tennes internes sont plus de deux fois aussi longues que leur pédoncules ; l’appendice lamelleux des antennes externes est grand et allongé; le dernier article des pieds-mâ- choires externesestlongetétroit; les pattes des deux dernières paires sont delongueur médiocre ; il y a une forte épine insérée sur le sternum, entre les pattes de la deuxiè- me paire, et dirigée en avant; l’abdo- men est lisse et sans carène ; la lame mé- diane de la nageoïre caudale est pointue et sans sillon en dessus; la couleur est d’un gris-verdâtre ponctué de brun. — Se trouve sur nos côtes méditerranéennes et océaniques. 2. CRANGON FASCIATUS. Risso, Crust. de Nice, pl. 33, fig. 4. — Epw., op. cit., t I], p. 342. — Long. 182 A pouc. Larg. 3 lig. + — Le corps est oblong, renflé, d’un blanc translucide, mar- qué d’une infinité de petits points noirs ; la carapace est grande, bombée, parsemée de quelques pointes courbes, et terminée par un petit rostre arrondi et creusé au milieu; les yeux sont petits, d’un noir brillant, placés sur de courts pédicules ; les pinces latérales sont oblongues et ciliées; les an- tennes supérieures ont leur premier article épineux; la première paire de pattes est courte, épaisse et garnie d’aiguillons; lesau- tres sont longues et trés-ciliées; l’abdomen est presque conique et fascié à sa base de bleu-noirâtre ; le dernier segment est ter- miné par quatre pointes; les écailles cau- dales sont longues, adhérentes à une pièce * triangulaire solide. — La femelle dépose des œufs blancs en juillet. — Habite les bas fonds sablonneux de la mer de Nice. ALPHÉITES. Les antennes sont insérées sur deux rangs ; les internes étant au-dessus des ex- ternes.— Le rostre est trés-petit et aplati. — Les pattes sont robusies et ne présen- tent jamais de vestiges d’appendices flabel- liformes, ni de palpes; celles de l’une des trois premiéres paires sont trés -fortes; celles destrois dernières paires sont toujours mo- nodactyles. Genres: Atya, Hymenocera, Alpheus, Pontonia, Autonomea, Caridina, Nika, Athanas. ATYA, Leacu, Desm., Latr., Epw. ; Atys, LEacx. La carapäce est lisse, demi-cylindrique, terminée en avant par un petit rostre et tronquée en arrière. — Les antennes exté- rieures sont sétacées, presque de la lon- gueur du corps, pourvues à leur base et au côté extérieur d’une grande écaille unidentée; les intermédiaires sont formées de deux filets placés sur une même ligne horizontale. — Les pieds de la première paire sont petits, ayant leur avant-der- nier article ou le carpe trés-court, et le dernier divisé en deux lanières d’égale longueur, dont l’extrémité est garnie de longs cils; ceux de la seconde paire sont semblablement conformés , mais plus grands; ceux de la troisième beaucoup plus longs et plus gros que tous les au- tres, inégaux entre eux et pourvus d’un ongle très-court et crochu; ceux des deux dernières paires sont médiocres, et ALPHEUS. se terminent par un ongle peu robuste. — L’abdomen est allongé, formé de six articles, et pourvu d’une nageoire flabel- liforme dont les deux lames latérales sont composées de deux pièces, et dont l’inter- médiaire est triangulaire et tronquée droit à son extrémité. ATYA SCABRA. (PI. 42, fig. 4.) Leacu, Zool. Misc.,t. III, pl. 434; ejusd., Trans. of the Linn. Soc.,t. XI, p. 345. — Desu., Consid. génér. sur les Crust., p.247, pl. 37, fig. 2.—Guér., Icon. du Règ. anim. de Cuv., Crust., pl. 20, fig. 2.—EDw.. 0p. cit., L 11, p. 348, pl. 24. fig. 15 a 49. — Long. 4 pouc. — Le rostre est triangu- Jaire, armé de trois pelites crêles paral- lèles donula médiane est la plus longue ; la région stomacale est un peu rugueuse ; les paites des deux premières paires ne dépas- sent pas le pédoncule des antennes exter- nes, et sont terminées par deux faisceaux de poils; celles des trois dernières paires sont hérissées de petites pointes; la lame médiane de la nageoire caudale présente deux petites séries d’épines. — Se trouve sur les côtes du Mexique. HYMENOCERA, Larr. Les antennes miloyennes des supérieures sont bifides, et leur division supérieure est foliacée. — Les pieds-mâchoires extérieurs sont foliacés et couvrent la bouche. — Les quatre pattes antérieures sont terminées par une main didactyle foliacée. — Le carpe, ou pièce qui précède la main dans ces quatre pattes, est non divisé en petites articulations ; les pieds des trois paires pos- térieures sont terminés par des articles simples; ceux de la dernière étant plus petits que ceux des deux qui précèdent. L espèce qui sert de type à ce genre , et qui a été établi par M. Latreille, nous est entièrement inconnue; seulement nous sa- vons qu’elle vient de la mer des Indes, et M. Desmarest pense qu’elle a quelques rapports avec le genre ÂAtye, à cause de la forme de ses deux premières paires de pattes, qui sont plus courtes que les deux autres, didactyles et foliacées, Ce qui l’en distingue éminemment cesontle filet supé- rieur des antennes intermédiaires et les pieds-mâchoires extérieurs. ALPHEUS, Fagr., LATR., Desu., Enw.; Astacus, FABr., — Palemon, Our. Le bord antérieur de la carapace s’a- Crustaces, EL 1°: one AP 0246 parte À ,, Atya Scabra : 4. Astacus Fluviaülis., 2, Athanas nitescens : 5, Cranvon Vuléaris : S (as) 6. {lvppolite Desmarelu : 35, dLismata seucauda : Ge Nikka F,dulis : nil jo PONTONIA. vance au-dessus des yeux, et forme au des- sus de chacun de ces organes un petit bouclier voûté. —Le rostre est trés-petit et manque quelquefois. — Les antennes su- périeures sont petites, leur premier article est court et armé en dehors d’une lame ordinairement spiniforme ; les deux articles suivans sont cylindriques et les filets ter- minaux sont au nombre de deux, dont le supérieur est plus gros et plus court que l’in- férieur, et présente des traces d’une divi- sion en deux filamens vers le bout. — Les antennes inférieures s’insérent en dehors et en dessous des précédentes; leur palpe lamelleux est de grosseur médiocre, ou même quelquefois petit et pointu ; les mandibules sont pourvues d’un appendice palpiforme, court, large et aplati.— Les pieds-mâchoires sont tantôt grêles et al- longés, d’autres fois de longueur médiocre, et terminés par un article élargi et presque foliacé. — Les pattes des deux premières paires sont didactyles; les antérieures sont fortes et se terminent par une grosse main renflée dont la forme et les dimensions différent de beaucoup des deux côtés du ccrps; celles de laseconde paire sont, au con- traire , grêles et filiformes ; leur main est rudimentaire et leur carpe multiarticulé. — Les pattes des trois dernières paires sont monodactyleset delongueur médiocre. —L’abdomen estgrand, et ses faussespattes sont allongées. 1. ALPHEUS RUBER. Epw. , op. cit., t. IL, p. 351. — Long. 45 lig.—Le corps est très-svelte ; la grosse main estgarnie de quatre crêtes longitudina- les, obtuseset ainsi disposées : deux sur son bord supérieur et deux sur sa face externe; son bord inférieur est obtus; le doigt mo- bile est beaucoup plus court que le doigt immobile ; le bord supérieur des deux bras présente une épine à quelque distance de sa terminaison, — Se trouve dans la Méditerranée. 2. ALPHEUS DENTIPES. GuÉRIN , Expéd. scient. de Morée, part. zool., p. 39, pl. 27, fig. 3. — Enw., op. cit., 1. IT, p. 352. — Les voûtes sus-orbi- taires sont prolongées en pointe; les deux pattes antérieures sont presque de la même grosseur, et les pinces de la moins grande sont grosses à leur base, mais extrêmement rétrécies vers l’extrémité; le troisième ar- ticle des pattes des deuxième, troisième et quatrième paires est armé d’une dent 183 pointue vers son tiers externe, — Habite les mêmes localités que l'espèce précé- dente. — Cousultez, pour les autres es- pèces, le tome deuxième de l'Histoire na- turelle des Crustacés, par M. Milne Ed- wards. PONTONIA, Larr., Epw. ; Alpheus, Risso ; Cancer, FoRsKkAEL. La carapace est courte et renflée. — Le front est armé d’un rostre court, mais ro- buste et infléchi. — Les yeux sont cylin- driques, saillants et trés-mobiles. — Les antennes internes sont trés-courtes. — Le premier article de leur pédoncule est très- large, lamelleux en dehors ; les deux ar- ticles suivans sont petits et cylindriques. — les filets terminaux, au nombre de deux. sont très-courts , et l’un d’enire eux est bi- fide à l’extrémité.— Les antennes externes s’insérent au-dessous et au-dehors des pré- cédentes; leur appendice lamelleux est grand et ovalaire- — Les pieds-mâchoires externes sont petits et très-étroits dans toute leur longueur.—Les pattes des quatre pre- miéres paires sont didactyles; celleside la pre- mière sontgrêles et terminées par une main bien formée, mais trés-petite ; les mains de la seconde paire sont au contraire trés- grandes et de grosseur trés-inégale, chez la femelle surtout ; mais c’est tantôt celle de droite, tantôt celle de gauche qui l’em- porte sur l’autre dans la même espèce ; les pattes suivantes sont médiocres, monodac- tyles, et terminées par un tarse presque ru- dimentaire. — L’abdomen est grand, sur- tout chez les femelles, et la lame médiane de la nageoïre caudale ne porte pas d’épi- nes sur la face supérieure. —Les branchies, bien développées, ne sont qu’au nombre de cinq de chaque côté : celles fixées au-des- sus des appendices de la bouche étant ru- dimentaires, et les premiers anneaux du thorax n’en portant chacun qu’une seule paire. — Ce genre est très-peu nombreux en espèces, et nous citerons comme les plus remarquables : 4. PONTONIA ARMATA. Epw., op. cit., t. II, p. 359. — Long. 2 pouc. — La carapace est armée d’une petite épine près de la base des antennes externes, et déprimée prés de l'insertion des yeux ; le rostre ne dépasse pas la moi- tié de la longueur de l’écaille des antennes externes ; l’abdomen est très-gros ; les pat- tes de la seconde paire sont médiocres, 184 mais peu renflées. — Cette espèce a été trouvée sur les côtes de la Nouvelle-Ir- lande. 2. PONTONIA TYRRHENA. Latr., Encyl., pl. 326, fig. 40.—Enw., op. cit., t. 11, p. 360. --Callianassa Tyr- rhenus, Risso, Hist. nat. de l'Europ. Mé- rid.,t. V,p. 54.— Pontonia Custos, Guér., Expéd. Scient. de Morée, Zoot., p. 36, pl. 27, fig. 1.—Gnatophyllum Tyrrhenus, Dresu., Consid. génér.sur les Crust., p. 229. — Long. 18 lig. — Elle est très-voisine de la précédente, mais elle s’en distingue par la grandeur des pattes de la seconde paire, qui sont plus longues que le thorax, et très- grosses ; le rostre est court, courbé en bas, atteignant à peine le milieu du troisième article des antennes internes, et garni en dessous, près de son extrémité, d’une pe- tite dent peu visible. — Elle habite la Mé- diterranée , et se trouve entre les valves de la pinne-marine. AUTONOMEA , Risso, Desm., Enw. La carapace est un peu renflée, termi- née en avant par une pointe aiguë ou rostre qui dépasse à peine les yeux. — Ceux-ci sont globuleux, portés sur des pédoncules très-courts. — Les antennes intermédiaires ou supérieures sont terminées par deux filets dont un est beaucoup plus long et plus épais que l’autre ; les externes ou in- férieures sont sétacées et beaucoup plus longues que le corps; les pédoncules des premières , triarticulés, ont leur pièce in- férieure renflée et armée d’un aiguilion; l'intermédiaire longue et cylindrique, et la dernière courte et arquée ; les pédoncules des secondes sont biarticulés, sans écailles, avec leur deuxième pièce velue à leur extré- mité. — Les pieds-mâchoires extérieurs sont non foliacés. — La premiére paire de pattes est terminée par une main didactyle; les autres sont simples. — La seule espèce de ce genre est : AUTONOMEA OLIVI. Risso, Crust. de Nice, p. 166. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 332. — Enw., op. cit., t. Il, p. 364. — Long. 4 pouc. 3 lig. Larg. 8 lig. L. — Le corps est allongé, glabre ; la carapace est un peu renflée ; les yeux sont sessiles et d’un bleu noirâtre ; les anteunes intérieures sont for- mées d’une base tri-articulée dont l’article inférieur est renflé et armé d’un aiguillon ; CARIDINA. l’intermédiaire long et cylindrique, et Le dernier courtetarqué ; celui-ci sert de point d’attache aux deux filets qui terminent les antennes, et dont l’un est plus long et plus épais que l’autre; les pièces latérales qui sont situées à côté de ces antennes sont su- bulées, arquées et pointues ; les antennes extérieures sont blänchâtres, placées au- dessus des inférieurs, une fois et demie plus longues que le corps, très-déliées, compo- sées d’une multitude d’articles dont les deux premiers sont les plus gros; le second présentant à son extrémité une toufle de poils rudes; les palpes sont petits. courts et anguleux ; les deux extérieurs ciliés et un peu plus longs que les internes; les pattes de la première paire, d’un assez beau rouge en dessus et d’un jaune-clair en dessous, sont grandes, inégales, didactyles, compo- sées de six articles, dont le premier est presque quadrangulaire, le second court et à peu près cylindrique, le troisième an- guleux, terminé par une pointe; le qua- trième triangulaire, allongé, armé de huit épines trés-effilées sur l’une de ses arêtes; le cinquième petit, en forme de cœur ren- versé; et le dernier fort long, aplati, re- bordé de chaque côté, avec une ligne élevée au milieu de sa surface inférieure, et des dents crochues et poilues à son extrémité ; les autres pattes sont courtes, minces. et terminées par des crochets simples; l’ab- domen est composé de six segmens lisses, arrondis, festonnés sur les côtés; il est garni en dessous d’appendices foliacés; la queue est terminée par cinq écailles nata- toires, dont l’intermédiaire est solide, tron- quée au sommet, avec une pelile pointe de chaque côté; les latérales sont arron- dies et ciliées. La femelle porte ses œufs, qui sont rougeâtres, vers le milieu de l'été. — Se trouve dans la mer Adriati- que, et rarement aux environs de Nice. CARIDINA, Erw. La carapace se termine par un rostre la- melleux dont la longueur varie. —Les yeux sont saillans. — Les antennes internes sont très-longues , et terminées par deux grands filets multiarticulés, dont l’un est renflé à sa base. — Les pieds-mächoires externes sont longs, grêles et pédiformes. — Les pattes des deux premières paires sont di- dactyles ; les antérieures sont très-courtes, et présentent une disposition très-remar- quable. — Le carpe est à peu près iriangu- laire , et se termine antérieurement par un ATHANAS. bord concave qui reçoit la base de la main fixée à son angle inférieur; la main est courte et terminée par deux doigts lamel- Icux profondément creusés en cuillère. — Les pattes de la seconde paire sont plus longues et plus grêles; le carpe est de forme ordinaire, mais la main est confor- mée comme celle de la patte précédente. — Les pattes des trois dernières paires sont grêles et à peu près de même longueur. — L’abdomen est comme chez le genre Pa- lémon. CARIDINA LONGIROSTRIS. Epw., op. cit. , t. IL, p. 363. — Long. 6 lig. — Le rostre est très-long, dépasse le pédoncule des antennes externes, un peu relevé vers le bout, et armé d’une douzaine de dents qui en occupent les deux tiers postérieurs, et d’une autre dent près de sa pointe ; son bord inférieur présente en dessus une douzaine de dents; le carpe des pattes antérieures est peu épais. — Cette espèce a été trouvée dans la rivière de Macta, près d'Oran. NIKA, Lam., Risso, Desm., EDw.; : Processa, LEacH, LATR. La carapace est peu allongée, lisse, pourvue en avant d’un petit rostre simple, comprimé. — Les yeux sont globuleux, rapprochés. — Les antennes intermédiaires ou supérieures sont terminées par deux filets sétacés, dont l’inférieur est le plus long, portées sur un pédoncule formé de trois articles dont le premier est le plus grand. Les antennes extérieures ou in- férieures sont sétacées, beaucoup plus lon- gues que les premières, pourvues à leur base d’une écaille allongée , unidentée à l'extrémité et en dehors, ciliée sur le bord interne. — Les pieds-mâchoires extérieurs ne couvrent pas la bouche ; ils sont formés de quatre articles visibles dont le second est très-long. — Les pieds sont générale- ment grêles et longs; ceux de la première paire monodactyles à gauche et didactyles à droite, n'ayant pas le carpe multiarti- culé; les pieds de la seconde paire sont plus grêles, très-longs, filiformes, multi- articulés sur le carpe et l’article qui le précède, de grandeur inégale, et finissant chacun par une petite main didactyle; les trois dernières paires de pieds sont simple- ment terminés par un angle aigu, légére- ment arqué et non épineux.—L’abdomen, arqué vers lé troisième segment, est ter- 185 miné par des lames foliacées allongées » dont l’extérieure de chaque côté est bi- partie à l’extrémité. Ce genre est très-remarquable par le défaut de symétrie des pieds de la pre- mière paire, et par l'allongement extrême d’un de ceux de la seconde. Les espèces qu’il renferme sont très-communes sur les côtes de Provence et sur celles de Nice. NIKA EDULIS. (PI. 11, fig. 7.) Risso, Crust. de Nice, p. 85, pl. 3, fig. 3. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 230. — Epw., op. cit, t. IL, p. 364. — Roux, loc. cit., pl. 45.— Processa Edu- lis, Larr., Reg. anim. de Cuvw., 2° édit. , t. IV, p. 95.—Guér., Icon. du Rég. anim. de Cuv. Crust., p. 20, fig. 3. — Long. 4 pouc. +. Larg. 5 lig.—Le corps est entié- rement glabre, lisse, d’un rouge incarnat, plus ou moins pointillé de jaunâtre ou de Elanc, ordinairement marqué le long du dos de quelques taches jaunes ou blanchâtres ; la carapace est terminée en avant par trois pointes aiguës : celle du milieu plus longue, composant le rostre ; les deux autres très- courtes; le dernier segment de l’abdomen est terminé par une plaque allongée, armé de quatre pointes à son extrémité et de quatre autres épines en dessus; cette plaque est canaliculée le long de sa partie supérieure ; les écailles caudales sont ovales, oblongues, pointillées de rouge, ciliées sur leur bord inférieur. La femelle est à diverses époques de l’année munie d’œufs verdâtres, qu’elle dépose, à quelques mètres sous l’eau, sur les algues ou les ulves. Cette espèce comestible est pleine de vivacité; elle abonde sur toutes les côtes de la Méditerranée. Il est facile de la pé- chr à la drague ; elle vit en troupe avec les Palémons, quelques Hippolytes et divers Alphées. Durant lhiver elle est d’un ex- cellent appät pour la pêche à l’hamecon. ATHANAS, Leacn, Larr., Desm., Enw. ; Palemon, Leacn; Astacus, MontTacu. La carapace est cylindrique, un peu plus étroite en avant qu’en arrière, et prolongée en forme de rostre aigu, mais court. — Les antennes supérieures ou intermédiairessont terminées par trois filets, dont le plus gros et le plus court est situé sur la base du plus court des deux autres. —Les antennes exté- rieures ou inférieures sont un peu plus cour- tes que le corps, sétacées, ayant l’écaille ce 186 leur base grande et terminée par une seule pointe aiguë au côté externe de son extré- mité. — Les pieds-mâchoires sont assez grêles, le premier article étant plus gros que les deux autres ensemble, et le dernier de ceux-ci plus long que l’avant-dernier. — Les pieds des deux paires antérieures sont terminés par une main didactyle, la première paire étant la plus grande de toutes, et la seconde, qui est la plus grêle, ayant son carpe multiarticulé. — Les pieds des troisième, quatrième et cinquième pai- res se terminent par un ongle simple un peu arqué. — Les lames natatoires exté- rieures de la queue sont formées de deux pièces. Ce genre a la plus grande analogie avec le précédent, et il n’en est réellement bien distinct que par la différence de proportion de ses pattes de la première paire, qui sont les plus grosses, tandis que dans celui-ci ce sont les pattes de la seconde paire qui ont le plus de volume. L’espèce type de ce genre est : ATHANAS NITESCENS. (PI. 11, fig. 2.) Leacx, Malac. Pod. Brit., tab. 44. — Desm. , Consid. génér. sur les Crust., p. 240, pl. 39. fig. 5.—Guér., Icon. du Règ. anim, Crust., pl. 22, fig. 2. — Enw., op. cit. ,t. LE, p. 3866. — Palemon Nitescens, Lracn, Édinb. Encycl. — Long. 10 lig. — Le rostre est aigu, moins long que le pédon- cule des antennes internes ; il y a une épine de chaque côté de sa base, sur le bord an- térieur du carpe ; les mains sont inégales, renflées et à doigts courts et obtus ; le carpe des deuxièmes pattes est divisé en cinq ou six articles ; la lame médiane de la nageoire caudale porte sur sa face supérieure quatre épines; le bord postérieur des quatre pièces latérales est dentelé. Se trouve sur les côtes de France et d'Angleterre. PALÉMONITES. Lesantennes sont insérées sur deux rangs. -- Le rostre est grand, lamelleux, com- primé et denté. — Les pattes sont robustes, sans appendices à leur base ; celles des deux premières paires sont en général didactyles, mais grêles, et celles des trois dernières paires toujours monodactyles. Genres : Gnathophyllum, Hippolyte, Rhynchocinete, Pandalus, Lismata, Pa- Lemon. GNATHOPHILLUM. GNATOPHILLUM, Larr., Desm., Enw. : Drimo, Rrsso. La carapace est terminée par un rostre moyen. Les antennes mitoyennes sont terminées par deux filets de forme ordi- naire , et assez courtes ; les extérieures ou inférieures sont sétacées, assez longues, mais un peu moins que le corps. — Les pieds-mâchoires extérieurs sont foliacés ; ils couvrent la cavité buccale, comme dans le genre précédent. — Les quatre pattes anté- rieures sont terminées par une main didac- tyle, et leur carpe est non divisé en petits articles. — Les pinces de la seconde paire sont plus minces et beaucoup plus longues que celles de la première. C’est aux dépens des Alphées que ce genre a été formé; il se rapproche beau- coup des Hippolytes par sa forme générale et par la configuration de ses deux premiè- res paires de pieds, quisont terminésenpin- ces; mais il s’en écarte par le défaut des pe- titsarticlessubdivisantl’avant-dernière pièce des uns ou des autres de ces pieds; il s’en éloigne encore par ses pieds-mächoires extérieurs foliacés, et, sous ce rapport, il ressemble, au contraire, au genre précé- dent; mais ce dernier, au contraire, a le filet supérieur des antennes antérieures et les pinces foliacés, ce qui les en distingue iout-à-fait. — Enfin le nombre des serres, qui n’est chez les Gnatophylles que de quatre en totalité, les distingue suffisam- ment des Penées et des Sténopes , où il est de six. A. GNATOPHYLLUM ELEGANS. Larr., Reg. anim. de Cuv., t. IV, p. 96. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 228. — Enw. , op. cit. , t. IL, p. 369. — Drimo Elegans, Russo, Hist. de l'Eu- rop. Mérid., t. V, p. 74, pl. 1, fig. 4. — Alpheus Elegans, Risso, Crust. de Nice, pl. 2, fig. 4.—Long. 4 pouc. =. Larg. h lig. £ — Le corps est oblong, renflé, ar- qué vers le troisième article de ’abdomen; la carapace est lisse, terminée en avant par un petit rostre comprimé et denté en des- sus; les quatre antennes sont épineuses à leur base ; les pièces natatoires de la queue sont arrondies, ciliées et blanches; la cou- leur générale est variée de nuance carmé- lite etde points d’un jaune doré ; lespédon- cules des yeux sont jaunâtres ; le rostre etles pieds des deux premières paires sont blancs ; le dernier segment de l’abdomen est violet; la femelle de cette espèce, suivant M. Risso, HIPPOLYTE. pond des œufs d’un brun violet en juillet et en novembre. — Ce Crustacé habite les ri- vages de Nice. HIPPOLYTE, Leacu, DeEsm., LATR., Epvw. ; Alpheus, LaAm., Risso ; Palemon, Oriv. ; Cancer, LINn. La carapace est courte, large, terminée en avant par un rostre assez court, mais très- comprimé en haut, non relevé en arc à sa pointe, et plus ou moins découpé en dents de scie sur ses bords. — Les antennes su- périeures ou intermédiaires sont les plus courtes, bifides, supportées par un pédon- cule de trois articles dont le premier et le plus grand est échancré au côté des yeux, et pourvu d’une lamelle qui se prolonge au- dessous de ceux-ci; les antennes extérieu- res ou inférieures sont plus longues que le corps, sélacées, pourvus à leur base d’une écaille allongée, unidentée en dehors vers son extrémité. — Les pieds des deux pre- miéres paires sont didactyles, les autres terminés par un ongle simple, très-épineux sur son bord inférieur ; ceux de la paire an- térieure sont les plus courts et les plus gros de tous; ceux de la seconde paire, les plus longs et les plus grêles, avec leur carpe ou la pièce qui le précède multiarticulé ; ceux des troisième, quatrième et cinquième paires sont intermédiaires aux deux pre- miers pour la longueur, et décroissen! suc- cessivement d'avant en arrière. — L’avant- dernier article des pieds-mächoires exté- rieurs est beaucoup plus court que le der- nier, qui est épineux. — L’abdomen est ar- qué vers le troisième segment.— Les lames natatoires de la queue sont allongées, sur- tout l’intermédiaire, qui est pourvue de pe- tites épines à son extrémité. Les espèces qui composent ce genre sont assez nombreuses.— Elles ont été ainsi para tagées par M. Edwards, dans son Hist. nat. des Crustacés : Espèces dont le rostre naît du frontetne se continue pas en arrière, avec une crête élevée occupant la ligne médiane de la ca- rapace : 1. HIPPOLYTE VARIANS. LEacx, Malac. Pod. Brit., pl. 38, fig. 6 à 16. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 224, pl. 39, fig. 2. — Enw., op. cit. ,t, IT, p. 371. — Long. 5 lig. — Le rostre, qui ne dépasse pas le pédoncule des antennes internes, est droit, grêle et armé 187 de deux dents en dessus (une située à sa base, et l’autre près de son extrémité), et de deux en dessous, situées un peu en ar- rière de la dernière dent supérieure; la base du rostre, au-dessus de l’insertion des yeux, présente une petite épine de chaque côté ; le premier article des antennesinter- nes est armé en dehors d’une épine de gran- deur médiocre ; les appendices lamelleux des antennes externes dépassent un peu plus le rostre, et sont natatoires ou plutôt tronqués obliquement de dessous en de- hors, et d'avant en arrière à leur extrémité ; les pieds-mâächoires externes sont courts, ne dépassant que de peu le pédoncule des an- tennes, et sont terminés par un article court, aplati, tronqué et épineux en de- dans ; les pattes antérieures sont très-cour- tes et ne dépassent guère l’article basilaire des antennes externes; celles de la seconde paire sont médiocres, moins longues que celles de la troisième paire, et ont le carpe divisé en trois ou quatre segmens peu dis- tincts; la lame médiane de la nageoïire cau- dale porte sur sa face supérieure deux pai- res de petiles épines. — Cette espèce se trouve sur les côtes de la Manche et de la Vendée. 2. HIPPOLYTE PRIDEAUXIANA. Leacn, Malac. Brit. , tab. 38, fig. 4,3, h, 5. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 294. — Epw., op. cit., 1. II, p. 372.— Long. 6 lig.—Le rostre est droit, simple, avec une seule dent en dessous, près de son extrémité. — Cette espèce est trés- voisine de la précédente, el n’en diffère que par les caractères que nous venons d’énon- cerci-dessus.—Se trouvesur les côtes d’An- gleterre et sur celles de la Manche. 3. HIPPOLYTE VIRIDIS. Enw.. op. cit., t. Il, p. 372. — Alpheus Viridis, Otto, Mém. de l’Acad. des Cur. de la nat. de Bonn., t. XIV, pl. 20, fig. 4. — Long. 20 lig. — Le corps est svelte; le ros- tre est droit, dépasse l’appendice lamelleux des antennesexternes, sans dents en dessus, et armé en dessous de trois dents ; les pieds- mäâchoires externes sont très-courts, et as- sez larges vers l'extrémité; les pattes anté- rieures sont courtes et grosses ; les pattes de la deuxième paire sont grêleset de longueur médiocre ; leur carpe est divisé en trois ar- ticles ; la lame médiane de la nageoïre cau- dale est garnie en dessus de deux paires d’é- pines. — Cette espèce se trouve dans la Méditerranée et sur lescôtes de la Vendée, 188 Espèce dont le rostre forme une crête éle- vée sur la partie antérieure de la région stomacale, mais ne se prolonge pas sur la partie postérieure de la carapace : 4. HIPPOLYTE DESMARETII. (PI. 14, fig. 6.) Micer, Ann. des Sc. nat. ,t. XX, pl.B, fig. Let, p. 461 (4832). — Enw., op. cit., t. Il, p. 376. — Long. 45 lig. — Corps transparent, couvert, ainsi que les écailles des lames natatoires de la queue, de très- petits points verts, quelquefois rougeâtres, qu’on ne distingue bien qu’à la loupe; ab- domen composé de deux anneaux inégaux, arqué vers le troisième article, et terminé par cinq écailles natatoires dont les quatre extérieures sont courbées, frangées à leur extrémité, etpluslargesquePintermédiaire, qui est droite, plus courte que les autres, et terminée par plusieurs petites épines, comme réunies; quatre petiles épines sur la partie antérieure du test, l’une à droite et l’autre à gauche de chaque œil; yeux noirâtres, mais leur pédicule de la couleur du corps; antennes blanchâtres, ainsi que les pieds; la pince des pieds antérieurs pe- tite et le dernier article des pieds-mâächoi- res extérieurs terminé par un faisceau de poils. Les œufs que l’on observe en automne sont elliptiques, d’un sixième de ligne de diamètre. Une femelle que nous examinà- mes était garnie de deux cents œufs au plus. Cette espèce, dont on se procure facile- ment desindividüsen visitantlesherbesame- nées par les filets des pêcheurs, habite les eaux de la Mayenne , de la Sarthe, de la Loire, du Thouet et du Layon. Espèce dont la base du rostre s’élève en crête etse prolonge jusque versle bord pos- térieur de la carapace : 5. HIPPOLYTE ACULEATUS. Epw., op. cit., t. Il, p. 380.— Alpheus Aculeatus, sab. app. to Parrx’s, voy. tab. 2, fig. 29.— Cancer Aculeatus. FaABr., Faun. Groënland., p. 239. — La carapace est très-bombée en dessus; le rostre est grêle, ne dépasse que de peu le pédoncule des antennes supérieures, se continue en arrière avec une crête qui est très-élevée, etse prolonge jusque versle bord postérieur de la carapace ; il y a quatre ou cinq grosses dents sur la crête basilaire du rostre, trois ou quatre dents très-petites sur le bord su- périeur de sa portion antérieure, ettroissur son bord inférieur; les pieds-mâchoires sont longs, dépassent l’appendice lamelleux RHYNCHOCIRETES. des antennes externes, qui sont larges et tronquées à l’extrémité ; les pattes antérieu- res sont grosses et de longueur médiocre ; la lame médiane de la nageoire caudale présente cinq paires d’épines. — Cette es- pèce habite les mers polaires. RHYNCHOCINETES, Epw. Ce genre se distingue de celui d’Hippo- lyte par la conformation singulière du ros- tre, qui, au lieu d’être un simple prolonge- ment du front, est une lame distincte de la carapace et articulée avec le front, de ma- nière à être très- mobile et à pouvoir s’a- baisser au-dessous des antennes, ou s’élever verticalement ; ik est trés-grand, en forme de lame de sabre placée de champ et den- telée sur les deux bords. — Les yeux sont saillans, et lorsqu'ils se reploient en avant, ils se logent dans une excavation des pédon- culesdesantennessupérieures, dont l’article basilaire est grand et armé en dehors d’une lame spiniforme. — Les filets terminaux de ces appendices sont au nombre de deux, et présentent la même conformation que chez les Hippolytes. — L’appendice lamelleux des antennes externes est grand et triangu- laire. — Les pieds-mâchoires externes sont pédiformes et allongés ; leur dernier article est grêle, cylindrique et épineux au bout.— Les pattes sont semblables à celles du genre Hippolyte, si ce n’est qu’on trouve, du côté externe de la base de chacune d’elles, un petit appendice palpiferme, rudimentaire, et que le tarse de celles de la seconde paire n’est pas multiarticulé. — Les branchies sont au nombre deneuf de chaque côté.— L’espèce type de cette nouvelle coupe gé- nérique est : 1. RHYNCHOCINETES TYPUS. Enw., Ann. des Scienc. nat., 2e série, t. VII, pl. 4; ejusd.. op. cit.,t. IL, p. 383, — Long. 2 pouc. +. — Le front est armé de trois épines, dont la médiane, placée au- dessus de la base du rostre, est suivie d’une autre épine médiane ; le rostre est très- grand, plus long que la lame des antennes externes, armé en dessus de deux épines situées près de la base, et de sept ou huit dentelures situées à sonextrémité; son bord inférieur est garni d’une vingtaine de dents très-grandes ; les pieds-mâchoires externes sont de la longueur du rostre; les pattes an- térieures sont plus grosses que les autres, et dépassent un peu le pédoncule des anten- nes externes ; les pinces sont courtes et LYSMATA. creusées en cuillère ; ledoigt mobile est den- telé ; les pattes de la deuxième paire sont de la longueur de celles de la première paire, mais beaucoup plus courtes que cel- les de la troisième paire ; la face supérieure de la lame médiane de la nageoïire caudale présente en dessus trois petites épines. — Se trouve dans l'Océan Indien. PANDALUS, Leacu, Larr., Desm., Enw.; Astacus, FABR, ; Pontophilus, Risso. La carapace est allongée, cylindrique, carénée et dentelée dans son milieu, ter- minée en avant par un longrostre comprimé, denté en dessous et relevé à sa pointe. — Les antennes supérieures ou intermédiaires sont les plus courtes, bifides, supportées par un pédoncule de trois articles. dont le pre- mier et le plus grand est échancré du côté des yeux et pourvu d’une lamelle qui se prolonge au-dessous de ceux-ci. — Les an- tennes extérieures ou inférieures sont plus longues que le corps, sétacées, pourvues à leur base d’une écaille allongée, unidentée en dehors vers son extrémité. — Les pieds- mâchoires extérieurs sont formés de trois articles visibles, dont le premier est aussi long que les autres ensemble, échancré en dedans depuis sa base jusqu’à son milieu, et dont les deux derniers, égaux entre eux, sont couverts de petites épines sur toules leurs faces. — Les pieds de la première paire sont assez courts, sans pinces, avec leur dernier article simple et pointu ; ceux de la seconde paire sont didactyles, très- longs et grêles, inégaux entre eux, ayant les troisième, quatrième et cinquième articles marqués de beaucoup de petits sillons trans- verses et comme multiarticulés ; les pieds des trois dernières paires sont plus gros et moins longs que ceux de la seconde, et dé- croissent successivement de grandeur entre eux; tous sont terminés par un ongle sim- ple pourvu de petites épines du côté in- terne; l’abdomen est arqué vers le troi- sième segment ; les écailles de la queue sont allongées, étroites, surtout celle du milieu, qui est garnie de petites épines à sa pointe. — Les mœurs de ces Crustacés nous sont inconnues. 1. PANDALUS ANNULICORNIS. Leacu, Malac. Brit., tab. 40. — Desm., Consid. génér. sur les Cr'ust., pl. 38, fig. 2. —Lam., Hist.nat.des Anim. sans vert.,t.V, p. 203. — Epw., op. cit., 1, II, p. 384. — 189 Le rostre est de la longueur de la carapace, armé en dessus d’une dizaine de dents qui occupent la région stomacale et la moitié postérieure de sa partie libre; il y a une pe- tite dent près de la pointe du rostre, qui est séparée des précédentes par un espace lisse assez long ; le bord intérieur du rostre est armé de sept à huit dents trés-grosses vers sa base, et dontles dernières demeurent vers l’extrémité; les pattes sont assez fortes et de longueur médiocre; celles de la première paire n’atteignent pas l’extrémité de l’appen- dice lamelleux des antennes externes; les pattes des trois dernières paires sont armées d’épines. — Se trouve sur les côtes d’An- gleterre et d'Irlande. 2. PANDALUS NARWAL. Latr., Régn. anim., t. IV, p. 97. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 220. — Enw., op. cit. , t. II, p. 385. — Pontophilus Pristis, Risso, Hist. nat. de lEurop. Mérid., t. V, p. 62, pl. 4, fig. 44. — Palemon Pristis, ejusd., Crust. de Nice, p. 105. — Astacus Narwal, FaBr., Mantiss., t. II, p. 331.— Long. 4 pouc.— Le rostre est beaucoup plus long que la ca- rapace et finement dentelé en dessus dans toute sa longueur; les dents de sa base ne se prolongent que fort peu sur la région sto- macale ; son bord inférieur est armé de dents trés-fines qui disparaissent peu à peu vers sa base. Les pattes sont trés-longues et très-grêles; celles de la première paire dépas- sent de beaucoup l’appendice lamelleux des antennes externes; celles des deux premiè- res paires sont plus grêles que celles de la troisième paire, et sans épines. — Se trouve dans la Méditerranée. LYSMAT A, Risso, Lare., Desm., Epw. : Melicerta, Risso. La carapace est carénée en dessus, et ter- minée en avant par un rostre fort court. — Les yeux sont globuleux, rapprochés. — Les antennes intermédiaires ou supérieures sont formées de trois filets dont le plus court joint la base de l’extérieur, qui est le plus long. — Les antennes extérieures sont un peu plus longues que le corps et sétacées, inséréessur un pédoncule court; le deuxième article donnant attache à une écaille mem- braneuse, allongée, pourvue d’une dent à son extrémité extérieure. — Les pieds-màâ- choires extérieurs sont avancés, presque fili- formes, étroits, composés de quatre articles dont le second, le plus grand de tous, est 490 échancré au côté interne ; le dernier est en forme d’onglet écailleux et légérement par- semé de poils. — Les pieds des deux pre- miérespaires de pattes sont didactyles ; ceux de la seconde paire étant les plus longs, très- grêles, et ayant leur carpe divisé en plu- sieurs petits articles. — Les pieds des trois paires postérieures sont trés-minces, termi- nés par un ongle simple ; les quatre der- niers un peu plus courts que les autres. — L’abdomen est allongé, légérement arqué, terminé par une pièce étroite, arrondie, ci- liée ,ainsi que les nageoires caudales, qui sont ovales ; l’extérieure divisée en deux parties. —- Le genre Lysmate a de l’analogie avec celui de Palémon, comme il sera facile de le voir d’après les caractères ci-dessus expo- sés; mais il en diffère essentiellement par les sections annulaires dont les carpes des deux pattes antérieures sont pourvus, et par la longueur et la forme grêle de la se- conde paire de pieds. — À ces caractères on peut ajouter que les Lysmates ont le corps plus raccourci que celui des Palémons ; que leur rostre est plus court, que leurs pieds sont plus minces, et que l’extrémité de l’ab- domen, au lieu d’être épineuse et arrondie, est ciliée seulement. 4. LYSMATA SETICAUDA. (PI. 11, fig. 5.) Desm., Consid. génér. sur les Crust., p- 129. — Enw., op. cit. , t. II, p. 386, pl. 25, fig. 10. — Roux, Loc. cit., pl. 37, fig. 4 à 11.— Melicerta Seticauda, Lysmata Seticauda, Risso, Crust. des env. de Nice, p- 410, Sp. 4, pl. 2, fig. 4.—Long. 1 pouc. +. — Chez cette espèce tout le corps est d’un rouge corail, marqué sur l’abdomen et sur la carapace de lignes longitudinales blan- châtres; celui-ci un peu déprimé, svelte, muni de chaque côté de deux pointes; le rostre, qui ne dépasse pas l’extrémité du troisième article des antennes intermédiai- res, est armé de six dents en dessus et de deux en dessous; les yeux sont noirätres, paraissent réticulés dans les individus des- séchés, et sont portés sur de courts pédon- cules ; la plaque caudale est munie de quatre épines ; son extrémité arrondie en est dé- pourvue et se termine par des cils roides.— La femellepond en été des œufs d’un rouge brun. Les habitudes de cette espèce, la seule connue , différent peu de celles des Palé- mons; cependant il est à remarquer qu’elle s’approche moins du rivage et qu’elle vit so- litaire ; car, quoiqu’on la pêche en même temps que les Palémons, qui sont partout PALEMON. très-abondans, il ne paraît jamais que quel- ques individus de la Lysmata Seticauda; la chair est plus délicate que celle des gen- res précédens ; ce Décapode meurt plus vite que les Palémons lorsqu'il est hors de l’eau : ses mouvemens sont moins vifs. La nature paraît avoir accordé à ce Crustacé desmœurs plus douces qu’a ceux-ci, que la nécessité de conserver leur existence au milieu des nombreux ennemis qui les recherchent sans cesse, a rendu alertes, agiles et méfians. Cette espèce se trouve sur tous les points de la Méditerranée, parmi les rochers cou- verts d'algues et peu profonds. PALEMON, Fazr., Lare., Oriv., Enw. ; Cancer, Lin. ; Astacus, PENN. ; Squilla, BAST. ; Lysmata et Melicerta, Risso. Le corps, chez ce genre de Crustacé, est re- couvert d’untest ou de plaques mincesbeau- coup moins solides que les tégumens desau- tres animaux dumême ordre ; il est compri- mé, arqué, comme bossu, allongé et rétréci enarrière. Le testse termine de chaque côté, en devant, par deux dents aiguës; de la partie antérieure du milieu du dos, s’élève une ca- rène qui se détache et s’avance ensuite à la manière d’un bec comprimé, en forme de lame d’épée , dont la tranche est perpendicu- laire avecune arête ou côte de chaque côté, et les bords supérieur etinférieur aigus, ordinai- rement dentelés en scie, et ciliés.—Les yeux sont presque globuleux, portéssur un pédon- cule court ; ils sont assez gros, rapprochés, insérés de chaque côté , à l’origine du bec, avancés, etrecus en partie dans la conca- vité de la base du premier article du pédon- cule des antennes intermédiaires. —- Les an- tennes latérales ou inférieures sont plus lon- gues que le corps; elles sont insérées sur un pédoncule court de quatre articles, dont le second donne attache à une forte écaille ovale, allongée, pourvue à son extrémité et en dehors d’une dent bien prononcée; les antennes intermédiaires sont formées de trois filets ; les deux plus longs sont sétacés, multiarticulés; et letroisième esttrès-court, assez gros, et denté sur la base de celui des deux premiers, qui est sétacé supérieure- ment; ces antennes sont portées sur un pé- doncule de trois articles dont le premier, ou le plus grand, est dilaté, comprimé exté- rieurement, avec une échancrure en des- sous pour recevoir la partie inférieure de l'œil. — La bouche est formée par les pieds. PALEMON. mächoires extérieurs, qui sont avancés et se prolongent jusqu’un peu au delà des pé- doncules des antennes intermédiaires; ils sont presque filiformes, amincis vers leur extrémité, étroits. comprimés et velus ; leur second article, le plus grand de tous, est concave ou échancré au côté intérieur, et plus large à son extrémité ; le dernier est trés-petit, membraneux, sétacé, sans articu- lations bien distinctes, avec quelques soies allongées vers le bout. — Les autres parties de la bouche (excepté les mandibules) ne présentent rien de remarquable : elles sont généralement semblables à celles des autres Macroures. — Ces dernières ont leur extré- mité supérieure bifide et comme fourchue. — Leur côté antérieur présente une exca- vation assez forte, et se dilate près de l’ori- gine de cet enfoncement pour former une petite lame comprimée, prèsque carrée ou peu arquée en dessus, dentelée au bout, se dirigeant vers la bouche, et que Fabricius compare à une dent incisive. —On peut con- sidérer avec lui, comme une dent molaire échancrée angulairement à son extrémité, l’autre branche de la mandibule ou celle qui la termine, et qui est opposée à la précé- dente. — Quelques légères différences se font remarquer dans ces mandibules ; elles portent chacune un palpe court, grêle, presque sétacé, terminé en pointe, triarti- culé, inséré au-dessusde l’origine de la dent incisive, s’appliquant contre son bord supé- rieur, maïs n’atteignant pas tout-à-fait son extrémité. — Les pattes sont rapprochées à leur naissance, généralement longues, grêles, et coudées en arrière, à la jointure des quatrième et cinquième articles; les quatre antérieures sont terminées en une pince allongée et didactyle ; celles de la se- conde paire sont les plus grandes de toutes, et contrastentsouvent, souscerapport, avec les autres: les deux premières sont pliées en deux, de sorte que leurs pinces sont ca- chées entre les pieds-mâchoires extérieurs, et que souvent on ne les aperçoit pas au premier coup d’œil. L'article qui précé- de la pince est simple. Les six pattes pos- térieures sont terminées par un article co- nique, comprimé, au bout duquel estun onglet écailleux; les deux dernières sont un peu plus longues; les quatre autres, ou celles de la paire antérieure, sont presque de la même longueur ; aucune d’elles n’of- fre de divisions d’appendices à leur base. - - La queue est plus longue que le test, très-comprimée, courbée en dessus, avec les extrémités latérales des plaques dorsa- 491 les de ses premiers anneaux, celle du se- cond surtout, élargies et arrondies ; les qua- tre feuillets de la nageoire terminale sont ovales, ciliés sur leurs bords , minces et de- mi-transparents. —La côte des deux feuil- lets extérieurs est cependant plus épaisse et plus crustacée, et se prolonge en pointe aiguë près du sommet; vue à la lumiére, l'extrémité de ces mêmes feuillets présente une division linéaire et arquée qui semble les partager en deux portions. — La pièce intermédiaire de la nageoire est étroite, al- longée,et finit insensiblement en pointetron- quée, au bout de laquelle sont deux pointes - mobiles. — On voit prés du milieu de son dos quatre petites épines disposées par pai- res.— Les deux fausses pattes, ou appendi- ces natatoires, qui garnissent sur deux rangs le dessous de la queue, consistent chacune en deux lames membraneuses, étroites, al- longées, ayant de chaque côté un rebord épais strié transversalement, ciliées et por- tées sur un article commun, creux le long de sa face postérieure ou presque demi-tu= bulaire. Les Palémons forment un genre assez nombreux en espèces, qui sont presque toutes marines, et plusieurs sont comesti- bles; on les désigne par les noms de Cre- vettes, Chevrettes, Salicoques, Squilles, et Bouquets. Leur chair, cuite et salée, esttrés-estimée, tant dans les pays des bords delamer que dans ceux de l’intérieur. Dans le Levant on sale les grandes espèces et on les conserve dans des paniers faits de feuil- les de palmier. On les envoie dans toutes les villes de la Turquie. Leur chair est ten- dre et très-agréable au goût; on la regarde comme très-nourrissante et de digestion fa- cile ; on en recommande l’usage aux per- sonnes menacées de phthisie. Les Grecs donnaient à ces animaux le nom de Karis; sur les côtes de Provence on les désigne sous celui de Carambos, et sous celte dénomination sont confondus les Penées, les Nikas, les Crangons, et autres Salicoques. Dans plusieurs parties de l’Ita- lie ils sont connus sous celle de Mucoltos. On trouve des Palémons dans toutes les mers. Les Indes Orientales et les Antilles en offrent de très-grands; ceux de nos côtes sont beaucoup plus petits. Il est des espèces qui se tiennent volontiers à l’embouchure des rivières; d’autres habitent les loca- lités rocailleuses ou couvertes d’algues, et quelques-unes, essentiellement péla- giennes, n’abandonnant jamais le fucus natans de l'Atlantique, vivent et meurent 492 sur ces plantes flottantes. [ls sont partout fort abondans. Leur natation se fait ordi- nairement en avant, et c’est en agitant les lames du dessous de leur abdomen; ils se servent en même de leurs pieds pour se di- riger; mais lorsque, agités par la frayeur d’un danger quelconque, ils veulent promp- tement s’y dérober, c’est en nageant à re- culons sur le côté, et par bonds répétés, qu’ils se sauvent. La vivacité avec laquelle ils portent la queue sous l'abdomen facilite à ces Salicoquesl’exécution du mouvement ; quelquefois il leur arrive de s'arrêter un moment après chaque élan. Leur nourri- ture consisie en animaux marins, ils sont trés-friands des Sardines ou autres Clupées, avec lesquelles il est facile de les attirer. La manière de les pêcher la plus avantageuse est la drague, sorte defilet en forme de po- che que l’on traîne au fond de l’eau. Leur chair, crue ettendre, est d’un goût agréable, ils se colorent en rouge après la cuisson, et ont un fumet particulier que quelques per- sonnes apprécient. Ces animaux vivent hors de l’eau plus de vingt-quatre heures, pourvu qu’on ait soin de les tenir au frais. La pointe aiguë dont leur front est armé pa- raît leurservir à lutter avec avantage contre leurs nombreux ennemis. C’est un excellent appât pour la pêche, recherché par tous les poissons; mais ceux-ci sont forcés de les faire descendre à reculons dans leur esto- mac: aussi les Palémons, qui semblent con- naître les moyens de défense dont la nature les a pourvus, font-ils toujours face à l’en- nemi qui se présente, et ne fuient-ils jamais en tournant le dos. Les Palémons sont souvent inquiétés par un Crustacé du genre Bopyre, qui se fixe sous un côté du test, sur les branchies, et force la carapace à se relever en forme de loupe. Quelquefois ces Salicoques sont at- taquées par deux de ces parasites sans qu’il leur soit possible de s’en débarrasser. La fécondité de ces Crustacés est prodi- gieuse : suivant M. Roux, des femelles pon- draient deux fois dans l’année des milliers d’œufs. Cette double ponte est sans doute nécessaire pour compenser la destruction qu’en font presque touslesanimaux marins. 1. PALEMON SERPATUS. Leacu, Malac. Pod. Brit., pl. 43, fig. 4 à 40.—Desm., Consid. génér. sur les Crust., pl. 40, fig. 1.—Epw., op. cit., t: 11, p. 389. — Aslacus Serratus, PENN., Brit. Zool., & IV, pl. 46, fig. 28. — Hergsr, t. Il, p. 99, pl. 27, fig. 4.— Long. 4 pouc. Larg. PALEMON. 9 lig. — Le rostre est lrés-prolongé en pointe, relevé à son extrémité, pourvu, sur : sa tranche supérieure et près de sabase, de six, sepL ou huit dentelures, et sur l’infé- rieure, de quatre, cinq ou six dents pareilles; les doigts sont aussi longs que la main; la cou- leur générale est le rouge-pâle, devenant plus vif sur les antennes, le bord postérieur des segmens de l’abdomen et les lames natatoires. — Habite les côtes de France et d’Angleterre. 2. PALEMON SQUILLA. (PI. 12, fig. 3.) Leacn, Malac. Brit., tab. 43, fig. 41 à 43. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p.235. —Guér., Iconogr. du Réègn. anim. de Cuv., Crust., pl. 22, fig. 4. — Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VI, p. 257. — Epw., op. cit., t. II, p+ 390. — Cancer Squilla, Lin. , Syst. nat.—Astacus Squilla, Fagr., Ent. Syst., t. II, p. 485. — Long. 2 pouc. L. — Cette espèce diffère de la précédente par son ros- tre, qui est plus court, plus droit, échancré au bout, pourvu sur sa tranche supérieure et dans presque toute son étendue de sept ou huit dents, et sur l’inférieure de deux ou trois seulement ; les doigts sont un peu plus courts que la main.— Habite les mêmes lo- calités que l’espèce précédente. 3. PALEMON TRILIANUS. -Risso, Hist. nat. de l’Europ. Mérid., t. VIIL , p. 61.— Des. , loc. cit. , p. 235, — Roux, Crust. de la Méditerr. , pl. 39, fig. 4. — Enw, op. cit., t. II, p. 392.—Melicerta Triliana. Risso, Crust. des environs de Nice, p. 141, pl. 3. fig. 6. — Long. 3 pouc. — Le corps est épais, al- longé, d’un blanc de chair translucide, fine- ment pointillé de rougeûtre, iraversé sur l'abdomen de petites bandes circulaires d’un rouge violet, disposées en divers sens sur le test ; le rostre est large, à huit dents en dessus, cinq en dessous, tridenté au som- met; les antennes extérieures sont d’une seule teinte, sans anneaux colorés; les pattes sont fasciées de violet, de jaune et de blanc; le dernier segment de l’abdomen, garni de, quatre protubérances épineuses,est terminé par cinq pointes ; les écailles caudales sont ovales, ciliées, et pointillées de rouge et de violet ; la femelle est nuancée de rougeûtre, marquetée de points obscurs; elle porte des œufs jaunâtres en été. f Cette espèce se tient de préférence dans le voisinage des petits ruisseaux qui se jet- tent à la mer, pourvu que le fond soit rocail- SICYONIA, leux; elle s’approche heaucoup des bords, et paraît se plaire au milieu des pelits es- paces d’eau tranquille qui entourent les ro- chers du bord de la côte, oùuellese cache sous leur avancement. Il est facile de faire sortir ces Crustacés de leur retraite en leur pré- sentant un poisson mort, surtout une Sar- dine, sur laquelle ils s’acharnent avec tant de voracité, que c’est dans ce moment qu’on eut, en avançant, les saisir sans difficulté. Îe sont trés-bons à manger, etserventd’ap- pât à la pêche. Consultez pour les autres es- pèces let. II de l'Histoire naturelle des Crustacés, par M. Edwards. PÉNÉITES. Caractères. Les antennes sont insérées sur deux rangs. — Le rostre est en général petit ou nul. — Les pattes sont grêles, et portent presque toujours à leur base un appendice lamelleux plus ou moins déve- loppé ; celles de la troisième paire sont souvent didactyles. — L’abdomen est ex- trêmement long et comprimé. Genres : Sitenopus, Sicyonia, Penœus, Euphema, Ephyra, Oplophorus, Pasi- phœa, Sergestes, Acetes. STENOPUS, Larr., Drsm., Epw. ; Palæmon, Ouv. ; Cancer, HERBsT. La carapace est terminée en avant par un rostre court, épineux, mais non denté en scie. — Le corps est mou, hispide.— Les antennes mitoyennes ou supérieures sont terminées par deux filets sétacés presque égaux entre eux et plus longs que le corps; les extérieures étant encore plus grandes. . — Les pieds des trois premières paires se terminent par une main didactyle ; ceux de la troisième et des suivantes sont très-longs ; les deux avant-derniers segmens des quatre pattes postérieures sont divisés en un grand nombre de petits articles et se replient sur eux-mêmes. C’est sur un Crustacé rapporté des mers Australes par Péron et Lesueur que M. La- treille a formé ce genre, qui se rapproche des Pénées par la considération du nombre de ses pattes pourvues de mains; cepen- dant il s’en éloigne par la conformation de ses pieds et l'allongement excessif des filets de ses antennes supérieures. Mais un ca- ractère qui le distingue tout-à-fait et qui ne permettra pas de le confondre avec le sui- vant, c’est la longueur extrême ct la gros- ANN 193 seur des pieds de la troisième paire, les quels, au reste, sont inégaux entre eux. L’espèce type de ce genre est : STENOPUS HISPIDUS. Latr., Rég. anim. de Cuvier, 2 édi., t. IV, p. 93. — Desu., Consid. génér. sur les Crust., p. 227. — Enw., op. cit., t. IL, p. 407; ejusd., Atlas du Rég. anim. de Cuvier, Crust., pl. 50, fig. 2. — Palæmon Hispidus, Oziv., Encycl., Insect., t. VII, P. 666, Crust., pl. 319, fig. 2. — Long. 2 pouc. — La carapace est hérissée de pe- tits piquans un peu arqués, terminée en avant par un rostre avancé, pointu, assez court, et couvert en dessus et sur les côtés de petits piquans semblables aux autres: une impression demi-circulaire derriére le rostre sépare la région stomacale : l’abdo- men et les lames natatoires de la queue sont armés de piquans ; ces dernières présentent deux arêtes sur leur face supérieure et des cils sur leurs bords, l'intermédiaire ayant un sillon profond dans son milieu ; les deux paires de pattes antérieures sont menues, courtes, surtout la premiére ; la troisième est trés-grande, un peu renflée, angu- leuse, hispide, terminée par une main à doigts allongés, dont l’inférieur a sur son bord interne deux grosses denis entre les- quelles s’enchässe une autre dent conique du doigt supérieur. SICYONIA, Epvw. Le thorax se termine antérieurement par un rostre à peu prés droit, qui n’atteint pas l’extrémité des antennes supérieures, mais dépasse de beaucoup les yeux, et qui se continue en arrière avec une série de trois épines situées sur la ligne médiane de la carapace ; depuis l’origine de l’abdomen jusqu’à la pointe du rostre, on compte six de ces épines; et au bord inférieur du rostre, près de l’extrémité, on en voit une qui est trés-petite. — Sur les côtés de la carapace on remarque aussi une épine si- tuée à peu prés au niveau de l’insertion du pied-mâchoire externe ; mais dans le reste de son étendue , ce bouclier céphalo-tho- racique est seulement inégal et pubescent. — Les épines qui garnissent supérieure- ment le thorax se continuent avec une ca- rène élevée qui règne dans toute la longueur de l’abdomen ; près du bord postérieur de chaque anneau cette carène se bifurque pour recevoir celle de l’anneau suivant, si ce n'es pas dans le sixième, où elle se 43 194 termine en pointe; enfin, de chaque côté de la crête longitudinale ainsi formée, on voil plusieurs sillons irréguliers qui se di- rigent en bas.— Le sternum est assez large entre les pattes de la cinquième paire ; mais entre celles de la quatrième il devient livéaire, et présente une forte épine dirigée en avant. Les cinq premiers anneaux de l’abdomen ont aussi en dessous une arma- ture semblable. — Les antennes supérieures sont courtes et terminées par deux filets moins longs que leur pédoncule, et dont la base ne présente pas un appendice la- melleux qui vient se recourber sous les yeux; ces derniers organes sont saillans, mais courts. — Les antennes inférieures ont une grande écaille qui en recouvre la base; mais le bord externe de cette lame et l’épine qui la termine sont fortes ; le pédon- cule de la tige de ces antennes est trés- court, et le filament qui les termine est cylindrique et glabre. — Le palpe des mandibules est grand et lamelleux. — Les mâchoires ne présentent rien de remar- quable. — Les pieds-mâchoires de la pre- miére paire présentent en dehors un grand palpe flabelliforme, au-dessus duquel est fixé un appendice vésiculeux qui est l’a- nalogue du fouet des membres suivans ; ceux de seconde et troisième paires ressemblent beauceup à ceux que l’on voit chez les Pénées; seulement ils sont dé- pourvus de palpes, tandis que chez ces derniers ces appendices sont très - grands et d’une forme particulière. — Les pattes des trois premières paires sont grêles et di- dactyles ; les antérieures sont moins longues que les pieds-mächoires externes ; mais celles de la troisième paire les dépassent de beaucoup et s’avancent au delà du rostre et des filets terminaux des antennes supé- rieures; les pattes des deux premières paires sont terminées par un article court et pointu ; celles de la cinquième paire sont plus longues que les précédentes, et leur pénultième article n’est pas annelé. — Les cinq premiers anneaux de l’abdomen sup- portent chacun une paire de fausses patte- natatoires terminées par une seu'e lame, qui est grande, pointue, et ciliée sur les bords. — Les appendices du sixième seg- ment forment, avec le septième anneau, la nageoire caudale ; ce dernier segment présente sur la ligne médiane un sillon lon- gitudinal, et se 1ermine par une pointe ai- guë, de chaque côté de laquelle est une épine qui se continue supérieurement avec une ligne légérement saillante, de manière SICYONIA. que la lame médiane de la queue paraît creusée de trois sillons longitudinaux ; ses bords sont fortement ciliés. — Les lames latérales de la nageoiïre caudale sont ar- rondies, et ne présentent rien de remar- quable à leur extrémité. A. SICYONIA SCULPTA. Enw., Ann. des Sc. nat., Are série, t. XIX, p. 339, pl. 9, fig. 1 à 8 ; ejusd., op. cit., t. IT, p. 409.— Cancer Carinatus ? Ouiv., Zool. Adriat., pl. 3, fig. 2.— Long. 2 pouc. — Le rostre est de la longueur du pédoncule des antennes supérieures ; il y a six grosses dents situées tant sur le bord su- périeur que sur la crête dorsale de la cara- pace ; il y a une seule dentelure en dessous, près de la pointe du rosire; le filamentter- minal des antennes inférieures est grêle et cylindrique ; les pieds-mâchoires externes sont médiocres. — Cette espèce se trouve dans la Méditerranée. 2. SICYONIA CARINATA. Eow., Ann. des Sc. nat., t. XIX, pl.9, fig. 2; ejusd. , op. cit., t II, p. 410. — Long. 2 pouc. 4 lig. Larg. 6 lig. — Ceite espèce se distingue de la précédente par la briéveté du rostre , qui s’avance à peine au delà des yeux et ne présente sur le bord supérieur que deux petites dents si- tuées près de sa pointe; par le nombre des dentelures de la carène dorsale faisant suite au rostre ; depuis la base des yeux on n’en compte que deux au lieu de trois, de ma- nière que le nombre total des épines situées sur la ligne médiane de la carapace, depuis la pointe du rostre jusqu’à la base de l’ab- domen, est seulement de quatre, tandis que chez l’espèce précédente il est de six ; par l’existence d’une petite épine aiguë au bord antérieur de la carapace, immédiate- ment derrière l'insertion des antennes, dont l’extrémité du pédoncule n’atteint pas , à beaucoup près, l’extrémité de l’é- caille des antennes inférieures; par la lon- gueur de Particle basilaire de la tige des antennes inférieures, qui atteint presque l'extrémité de l’écaille qui le recouvre ; par la forme du filament terminal de ces dernières antennes, qui, au lieu d’être cir- culaire, est aplati et fortement cilié sur ses deux bords; et enfin par le développement des pieds-mâchoires externes, qui s’ayan- cent presque aussi loin que les pattes de la troisième paire. — Habite Rio-Janeiro. PENQOEUS. PENQEUS, Fagr., Larr., Desm., Epw. ; Squilla, Ronn.; Astacus, SeBa; Cancer, Forskarz, Linn.; Palæmon, Oury. La carapace est cylindrique , terminée en avant par un roslre pointu, comprimé, dentelé et cilié. — Les yeux sont gros, presque globuleux, portés sur un pédon- cule court. — Les antennes supérieures ou intermédiaires sont trés-courtes, bifides, portées sur un pédoncule fort grand, pro- fondément creusé en dessus pour recevoir l'œil; les antennes extérieures ou infé- rieures sont sétacées, trés-allongées, pour- vues à leur base d’une grande écaille de forme allongée. — Les pieds-mächoires ex- térieurs ont la forme de pieds pointus et velus, composés de cinq articles visibles, dont le premier, qui est très-petit, s’avance jusque sous les écailles des antennes exté- rieures. — Les palpes mandibulaires sont saillans , velus et terminés par un article très-grand et foliacé. — Les pieds sont peu allongés, grêles, pourvus d’un petit appen- dice à leur base ; les six premiers un peu arqués en dedans, didactyles et croissant successivement depuis la première jusqu’à la troisième paire; les pieds de la qua- trième paire sont plus courts que ceux de la troisième ; ils finissent par un ongle sim- ple ; les pieds de la cinquième paire sont plus courts que ceux de la quatrième, et conformés de même. — Le second article de l’abdomen est peu dilalé sur les côtés; les derniers portant dans leur milieu une carène assez prononcée, et le sixième étant terminé en pointe aiguë. — Les écailles na- tatoires de la queue sont allongées et arron- dies au bout. Les Pénées sont des Crustacés plutôt propres aux contrées tempérées et chaudes qu'aux mers septentrionales. Une espèce très-commune de la Méditerranée, et qui est connue sous le nom de Caramote dans le midi de la France et de l'Italie, est l’ob- jet d’un commerce consi@érable ; non-seu- lement on la consomme en grande quantité sur les côtes, mais encore on la sale pour la conserver, et ainsi préparée on en fait des envois en Grèce, dans l’Asie Mineure et dans la Perse. Les Grecs et les Armé- niens en font une assez grande consomma- tion. Ce genre, assez nombreux en espèces, a été ainsi divisé par M. Edwards : Espèce ayant les antennes terminées par 195 des filetstrès-courts. — Un sillon médian s’étendant de la base du rostre au bord postérieur de la carapace . 4. DENOEUS CAPRAMOTE. Desm., Considér. génér. sur les Crust., p. 225. — Russo, Hist. Nat. de l’Europe Mérid., t. V, p. 57.— Enw., op. cit.,t. 1. P. 415; ejusd., Atlas du Règ. anim. de Cuv., Crust., pl. 30, fig. 4. — Palæmon Sulcalus, Ourv., Encycl., t. VIIE, p. 661. —Penœus Sulcatus, Lan., Hist. des Anim. sans vert., t. V,p. 206. — Alpheus Cara- mote, Risso, Crust. de Nice, p. 90. — Long. totale 9 pouc. — Son corps est al- longé, luisant, lisse, très-mince, d’un blanc de chair mêlé de rose; sa carapace est oblongue, arrondie, sillonnée longitudina- lement, et terminée de chaque côté par des aiguillons ; son rostre est assez long, com- primé, a onze dents en dessus et une seule pointe en dessous; ses yeux sont trés-gros, placés sur des pédicules poilus ; lesantennes supérieures sont courtes, poilues et bifides ; les inférieures, très-longues, sont situées à côté d’une pièce latérale cordiforme; les trois derniers segmens de l’abdomen sont carénés, et terminés par une plaque solide, sillonnée au milieu , à trois dentelures ai- guës de chaque côté, à laquelle sont adhé- rentes quatre longues écailles rougeâtres bordées de bleu. La femelle pond des œufs rougeâtres en été. — Habite les grandes profondeurs de la Méditerranée. Espèce ne présentant point de sillon médian entre la base du rostre et le bord postérieur de la carapace : 2. PENCOEUS MONOCEROS. Fazr., Suppl. Ent. Syst., p. 409. — Larr., Hist. nat. des Crust. et des Insect., t VI, p. 249. — Enw., op. cit., t. II, p. 415. — Long. 3 pouc. — Le rostre est droit, un peu élevé, cilié en dessous, et armé en dessus de neuf à dix petites dents, dont la dernière se trouve sur le milieu de la région stomacale ; la crête rostrale est à peine marquée ; les yeux sont ceurts ct gros; les filets terminaux des antennes su- périeures sont extrêmement courts ( moins longs que les deux derniers articles du pé- doncule); les pattes sont courtes, avec les bords de la lame médiane de la nageoïre caudale nou épineux, — Se trouve dans l’Inde. Espèce ayant les antennes supérieures ‘erminées par des filets plus longs que la carapace : 13. 196 3. PENOEUS MEMBRANACEUS, Fasr., Ent. Suppl., p. 409. — Epw., op. cit., t. II, p. 417. — Long. 3 pouc.— La carapace est légérement carénée dans toute sa longueur ; le rostre est un peu re- levé, lamelleux, trés-court, ne dépassant pas les yeux, armé en dessus de cinq ou six dents assez grosses, et cilié en dessous; les yeux sont gros et courts ; les filets ter- minaux des antennes supérieures sont beau- coup plus longs que la carapace ; l’un est grêle et cylindrique; l’autre est gros, aplati et cilié en dedans; les antennes extérieures sont médiocres ; les pattes sont courtes; celles de la troisième paire ne dépassant qu’à peine le pédoncule des antennes su- périeures ; la lame médiane de la nageoïre caudale est allongée et armée d’une paire d’épines latérales près de sa pointe. — Se trouve dans la Méditerranée. EUPHEMA, Epw. La carapace se termine antérieurement par un rostre très-long, et l’abdomen est soudé vers le milieu ; son second anneau se prolongeant postérieurement en une lon- gue épine qui se dirige horizontalement en arrière, comme le fait le rostre en avant. — Les yeux sont courts et assez gros.— La disposition des antennes ne présente rien de remarquable; celles de la première paire ont, comme de coutume, leur pre- mier article excavé en dessus pour loger les yeux, et elles se terminent par deux filets multiarticulés. — Les antennes de la seconde paire s’insèrent au-dessous des précédentes. — Les mandibules sont cour- tes, grosses, peu dentelées et pourvues d’une tige palpiforme, courte, large et bi- articulée.—L’appendice valvulaire des mà- choires de la seconde paire est ovalaire, et ne se prolonge que très-peu en arrière.— Les pieds-mâchoires des deux dernières paires sont médiocres, pédiformes, et pour- vus d’un palpe lamelleux presque aussi long que la tige interne; ils portent aussi à leur base un appendice qui représente le front, mais qui est membraneux et vésicu- leux.—Les pattes thoraciques des trois pre- miéres paires sont terminées par une pe- tite main imparfaitement didactyle ; et cel- les des deux dernières paires sont mono- dactyles et fortement ciliées, de maniére à être plutôt natatoires qu’ambulatoires ; tou- tes portent à leur base un petit fouet très- court, aussi bien qu’un palpe lamelleux.— Les appendices des cinq premiers anneaux EPHYRA. de l’abdomen sont composés d’un pédon- cule cylindrique et de deux articles termi- naux, comme chez les Salicoques ordinai- res; seulement les lames ne sont pas ci- liées. — Les branchies sont lamelleuses, et fixées sur plusieurs rangs de chaque côté du thorax. L'espèce type de ce genre est : EUPHEMA ARMATA. Epw., op. cit., t. II, p. 421. — Long. 8 lig.— Le rostre est de la longueur de la carapace, horizontal , armé d’une dent à sa base, et légérement denticulé le long de son bord supérieur ; le bord antérieur de la carapace présente une petite épine de chaque côté ; les antennes internes sont moins longues que le rostre ; les pattes de la première paire sont les plus courtes ; l’é- pine dorsale du second anneau abdominal est longue et acérée, et dépasse l’anneau suivant ; le milieu du bord postérieur de chacun des quatre segmens suivans en présente une très-petite en dessus ; la lame médiane de la nageoire caudale est étroite, pointue, et terminée par deux petites épi- nes; les lames latérales sont étroites et ci- liées. —Cette espèce a été trouvée dans l’C- céan Atlantique austral, EPHYRA, Roux, Enw. Ce genre , qui a été établi par M. Roux et adopté par M. Epwards, est remarqua- ble par son corps, qui est comprimé latéra- lement.— La carapace est lisse. — L’abdo- men est caréné et le rostre denté. — Les pieds-mâchoires sont très-allongés, et les pattes thoraciques portent à leur base un appendice palpiforme. — Les p:ttes des deux premières paires sont petites, plus courtes que les suivantes et didactyles. Ce genre, jusqu’à présent, paroît propre à la Méditerranée. A. EPHYRA PELAGICA. Roux, Mém. sur les Salicoques, p. 24. — Epw., op. cit. t. II, p. 422.—Pandu- lus Pelagicus, Risso, Hist. nat. de l’Europe Mérid., t. VI, p. 79, pl. 2, fig. 5.—Le corps est arqué, comprimé, d’un rouge-Cco- rail vif; sa carapace est allongée, ornée sur les côtés d’une suture courbe , avec quatre aiguillons et un rostre cannelé , quoique denté en dessus et bidenté et cilié en des- sous; l’œil est grand, bleu-noirâtre ; les an- tennes inférieures sont longues, placées sur un pédicule bi-articulé ; les pièces latérales PASIPHÆA. sont striées ct présentent un aiguillon; les pieds -mächoires sont triangulaires ; les deux premières paires de pattes sont cour- tes, minces ; les autres sont un peu plus longues; l’abdomen présente six segmens comprimés, et est terminé par des écailles caudales ovales, oblongues et ciliées ; la plaque du milieu est courte, solide , bom- bée et aiguë. — Cette espèce habite les grandes profondeurs de la Méditerranée. 2. EPHYRA PUNCTATA. Roux, Mém. sur les Salicoques, p. 24. — Epw., op. cit. , t. II, p. 423.—Panda- lus Punctulatus, Rrsso, Hist. nat. de l’'Eu- rope Mérid. , 1. V, p. 80, pl. 2, fig. 7. — Long. 4 pouc. — Le «ostre, armé de six dents en dessus et d’une en dessus, est tra- versé à sa base par un sillon profond; les antennes supérieures sont trés-Courtes ; les paites de la seconde paire sont plus courtes que celles de la première; l’abdomen est trés-long ; la lame médiane de la nageoire caudale est munie de sept pointes à son ex- trémité ; la couleur est d’un blanc livide, avec des points rouge-bruns. disposés par lignes transversales.— Habite la même lo- calité que lPespèce précédente. OPLOPHORUS, Enw. Cette nouvelle coupe générique, qui a été créée par M. Edwards, a beaucoup d’a- nalogie avec celles des Ephyres et des Pa- siphées, mais lle s’en distingue par des ca- ractères assez tranchés.— Le corps n’est pas comprimé. — La carapace se termine par un rostre styliforme, trés-long et dentelé sur les deux bords. — Le pédoncule des antennes supérieures est trés-court, et l’un des filets terminaux est très-gros et pyri- forme à sa base, mais devient bientôt grêle et cylindrique comme l’autre. — L’appen- dice lamelleux des antennes externes dif- fère beaucoup de celui de toutes les autres Salicoques; il est grand, se rétrécit gra- duellement depuis sa base, se termine par une pointe très-aiguë, et présente une série d’épines sur son bord externe.— Les pieds- màchoires externes sont courts, et portent en dehors un palpe lamelleux extrêmement large. — Les pattes des deux premières paires sont très-courtes, terminées par une main trés-petile, et pourvues à leur base d’un appendice lamelleux trés-grand et ci- lié; les pattes des trois paires suivantes sont médiocres et monodactyles ; l’appen- dice fixé à leur base est petit, —Le tarse de 197 la troisième et de la quatrième paire est styliforme et assez grand, tandis que celui des pattes postérieures est arrondi et extrê- mement étroit ; il y a aussi à la base de cha- que patte un petit appendice flabelliforme qui remonte entre les branchies, et le nom- bre de ces derniers organes est de neuf.— L’abdomen, par sa conformation, ne pré- sente rien de remarquable, et même diffère trés-peu de celui du genre Hippolyte. La seule espèce connue est : OPLOPHORUS TYPUS. Eow. , op. cit., 1. IL, p. 424, pl. 95, fig. 6.—Long. 20 lig.—Le rostre, de la lon- gueur de l’appendice lamelleux des anten- nes externes, est grêle, relevé et garni de sept ou huit petites dents sur chacun de ses bords; il y a une crête médiane qui s’étend de la base du rostre au bord postérieur de la carapace, et deux petites crêtes latérales sur la région stomacale; enfin, de chaque côté sont deux épines sur le bord anté- rieur de la carapace et une autre à son angle postérieur ; il y à une dent acé- rée, trés-forte, dirigée en arrière, et nais- sant de la face supérieure des trois an- neaux abdominaux qui précédent le pénul- tième ; la lame médiane de la nageoire cau- dale est pointue et beaucoup plus longue que les lames latérales. — Cette espèce a été trouvée à la Nouvelle-Guinée. PASIPILÆA , Savic., LaTr., Ri5so, Roux, Epvw. ; Alphœus, Rrsso. Le rostre est trés-court, rudimentaire, avec la carapace beaucoup plus étroite en avant qu’en arrière. —Les yeux sont mé- diocres et dirigés en avant.—Le pédoncule des antennes internes est grêle, et terminé par deux filets articulés dont l’un est as- sez long. — Les antennes externes sont in- sérées au-dessus des précédentes. — Les mandibules sont fortement dentées et dé- pourvues de tige palpiforme,— Les pieds- mâchoires externes sont trés-longs, grêles, pédiformes, avec leur base pourvue d’un palpe lamelleux. — Les pattes thoraciques portent aussi, suspendu au côté interne de leur article basilaire, un appendice lamel- leux assez long et de même forme, mais membraneux et peu ou point cilié ; les pat- tes des deux premières paires sont assez gros- ses, à peu prés de même longueur, armées d’épines sur leur troisième article, et termi- nées par une main didactyle dont les pin- 198 ces sont grêles et garnies d’une série d’épi- nes acérées sur le bord préhensile ; les pat- tes des trois paires suivantes sont très-gré- les, monodactyles, et plus ou moins nata- ioires ; généralement celles de l’avant-der- nière sont de beaucoup les plus courtes. — L’abdomen est très-allongé et assez com- primé. Les fausses pattes du premier an- n£au se terminent par une seule lame; mais celles des quatre paires suivantes por- tent chacune deux lames natatoires, cour- tes et peu ciliées.— Le sixième anneau ab- dominal est trèslong , et le septième court et triangulaire ; enfin les lames exter- nes de la nageoire caudale sont grandes et rétrécies vers le bout. PASIPHÆA SIVADO. Risso, Crust. de Nice, p. 94, pl. 3, fig. 4. — Lare., Règ. anim. de Cuv., t. IV, p. 99. —- Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 240. — Guér. , Iconogr. du Règ. anim. de Cuv. , Crust., pl. 22. fig. 2. — Epw., op. cit, t. IT , p. 426. — Long. 2 pouc. : Larg. 4 lig. 2.— Le corps est trés-compri- mé, arqué, d’un beau blanc nacré, trans- parent et bordé de rouge ; la carapace est lisse, terminée sur le devant par un rostre aigu et courbé; les antennes inférieures sont situées à côté des pièces latérales, qui sont oblongues, ciliées et terminées par une épine ; les deux premières paires de pattes sont épineuses et rougeâtres; les trois au- tres très-grêles et crochues ; le dernier seg- nent de l’abdomen est très-mince ; les écailles natatoires de la queue sont égales, pointillées de rouge, celle du milieu trian- gulaire et pointue.— La femelle dépose des œufs nacrés en juin et en juillet. Cette es- pèce, suivant M. Risso, est très-commune et sert de proie à une infinité de poissons. Elle habite la plage de Nice. SERGESTES, Evw., Larr., Roux. Le corps est grêle, allongé et un peu aplati. — Le bouclier céphalo-thoracique s'étend jusqu’à l'abdomen, et présente an- térieurement une petite épine qui tient lieu de rostre. — L’abdomen n'offre rien de re- marquable, si ce n’est que les parties laté- rales de l’arceau supérieur de ses cinq pre- miers anneaux ne se prolongent pas infé- rieurement de manière à cacher l'insertion des fausses pattes. — Les yeux sont très- saillans, et leur pédoncule, dont lalongueur varie suivant les sexes, s’insère sur un lu- bercule médian qui n’est pas complétement SUHRGESTES. recouvert par la carapace. — Les antennes sont placées sur deux rangs; les supérieures ou internes sont extrêmement langues; leur pédoncule est composé de trois articles bien distincts, dont le dernier est au moins aussi long que les précédens ; et outre le filet multiarticulé, grêle etsétacé. qui le ter- mine, et qui est beaucoup plus long que le corps, on distingue à son extrémité deux pe- tits appendices filiformés, rudimentaires; les antennesinférieures sont également très- longues, et leur base est recouverte parune lame cornée, ciliée sur son côté interne. — Les mandibules sont grosses ; leur bord in- terne est large et pas sensiblement denté; le palpe qu’elles supportent est très-long et grêle, — Les quatre mâchoires proprement dites et les pieds-mächoires de la première paire ne présentent rien de remarquable ; celles de la seconde paire sont presque pé- diformes, et ne portent ni palpe ni appen- dice flabelliforme ; elles sont grêles, trés- longues, reployées sur elles-mêmes, et ap- pliquées sur les autres parties de l’appareil buccal.—Les appendices qui correspondent aux pieds-mâchoires externes n’offrent rien qui puisse les faire distinguer des pieds am- bulatoires; ils sont minces, trés-longs ciliés, et terminés par un articlestyliformé — Les autres pattes ont la même stru ture ; toutes sont grêles, filiformes, mono dactyles et garnies de beaucoup de poils, elles s’insèrent prés de la ligne médiane du sternum, et ne présentent à leur base ni ap- pendice flabelliforme ni aucun vestige de palpe; celles de la seconde paire sont beau- coup moins longues que les précédentes, tandis que les deux paires qui suivent ont à peu près la même longueur; celles de l’a- vant-dernière paire sont très-courtes, et les dernières sont presque rudimentaires. — Les cinq premiers anneaux de l’abdomen supportent chacun une paire de fausses pat- tes assez grandes, dont l’article basilaire est renfié inférieurement et se termine par deux lames natatoires étroites, allongées, pointues, ciliées sur les bords et d’inégale grandeur, si ce n’est la première paire, où l’on ne voit qu’un de ces appendices folia- cés. — Chez les mâles, l’article basilaire de ces fausses pattes antérieures présente aussi une disposition particulière : à son côté interne il existe un prolongement corné d’une forme bizarre, qui va s’arliculer sur la ligne médiane avec celui du côté opposé, et qui paraît appartenir à l’appareil de la génération. — Le septième segment de l’ab- domen, petit et pointu, forme la pièce mé- CRYPFTOPUS. diane de la nageoire caudale, dont les pié- ces latérales sont étroites, à peu prés ova- laires, terminées en pointe, et d'autant plus longues qu’elles sont plus externes.— L’es- pèce type de ce nouveau genre est: SERGESTES ATLANTICUS. Epw., Ann. des Scienc. nat.,t. XIX, pl. 40, fig. 4; ejusd., op. cit., t. IL, p. 428.— Long. 4 pouc. — Le troisième article du pédoncule des antennes supérieures est au moins aussi long que leprécédent ; lespattes antérieures sont beaucoup moins longues que les pieds-mächoires externes, qui sont à peu près de même longueur que les pat- tes des deuxième et troisième paires. — Cette espèce a été trouvée dans l’Océan At- lantique , à une grande distance des côtes. ACETES, Epw., Lare., Roux. Ce genre a beaucoup d’analogie avec le précédent. — La forme générale est la même. — La carapace est lisse et présente à son extrémité antérieure une série longitu- dinale de très-petites dents; mais il n’y a pas de rostre proprement dit. — Les yeux sont sphériques et portés sur des pédoncules assez longs. — Les antennes supérieures, placées au-dessus des externes, ont un long pédoncule ; maisson dernier article est plus court que le premier, et ne porte que deux soies, dont l’une ayant à peu présla longueur du corps; les antennesinférieures ou exter- nes présentent un filet terminal non moins allongé, et leur baseestrecouverte par une grande lame cornée. — Les mandibules, les mâchoires proprement dites et les deux paires de pieds-mâchoires, ne différent pas notablement de celles des Sergestes. Il en est de même des pattes ambulatoires, qui sont filiformes et terminées par un article pointu ; celles des deux paires postérieures manquent complétement ; cependant en ar- rière des dernières qui existent, ondistingue encore un segment thoracique portant des branchies comme les précédens , mais sans appendices locomoteurs. — L’abdomen ne présente rien de remarquable. — Les faus- ses pattes natatoires se terminent toutes par deux lames étroites et pointues qui sont d’abord à peu près de même longueur, mais dont l’interne devient plus courte sur les derniers segmens. — Le pédoncule de ces appendices présente des modifications tout opposées, car sur les premiers anneaux de l’abdomen il est long et étroit, tandis que sur les derniers il devient gros et court. 499 — La nageoire caudale n'offre rien de re- marquable. — La seule espèce connue est : ACETES INDICUS. Eow., Ann. des Scienc. nat., t. XIX, pl. 411, fig. 1 ; ejusd., op. cit., t. II, p. 430. — Long. 1 pouc. — Le corps est déprimé latéralement ; la crête rostrale est armée de trois ou quatre dentelures ; les pattes postérieures sont plus longues que celies des deux paires précédentes, mais un peu plus courtes que les pieds-mâchoires exter- nes; l’antenne inférieure est environ quatre fois aussi longue que le corps. — Se trouve. à l'embouchure du Gange. DIXIÈME TRIBU. COLÉOPODES, LaTr. Caractères. Gette tribu est distincte de toutes les autres, en ce que le Crustacé qui la compose a son test qui sert comme d’étui ou de gaine auxpattes ; il est presque ovoïde, renflé, replié intérieurement sur les côtés, de manière à recouvrir une grande partie du dessous du corps, et à ne laisser entre ses bords rapprochés qu’un vide étroit ou une fente longitudinale. —Les antennes la- térales sont accompagnées, ainsi que dans les Salicoques, d’une écaille. — Les yeux sont gros et écartés. — Les pattes sont en forme de lanières, allant en pointe, et ont à leur base un appendice latéral. Genre : Cryptopus. GRYPTOPUS, Larr. Le test est subovoïde, renflé, replié infé- rieurement sur les côtés, enveloppant le corps ainsi que les antennes et les pattes, et ne laissant à découvert en dessous qu’une fente longitudinale. — Les yeux sont écar- tés. — Les pieds sont en forme de lanières, avec un appendice latéral. — L’espèce type de ce genre est le CRYPTOPUS DEFRANCII. Larr., Rég. anim. de Cuv., t. IV, pag. 400, — Cette espèce nous étant incon- nue, nous ne pouvons en donner la des- cription. — Elle habite la Méditerranée !. 1 Nous ne décrirons pas ici les genres Zoé et Mulcion, ces genres étant regardés, surtout le pre- mier, par M. Edwards, comme des Crustacés im- parfaits, c’est-à-dire n'ayant pas encore subi leurs dernières métamorphoses. 200 STOMAPODES. DEUXIÈME ORDRE STOMAPODES, LATREILLEe Les Crustacés que cet ordre renferme ont leurs branchies à découvert et adhéren- tes aux cinq paires d’appendices situéssous l'abdomen. La queue que cette partie nous a offerte dans les Décapodes, ici, comme dans la plupart des Macroures, sert à la natation ou sont des pieds-nageoi- res. — Leur test est divisé en deux par- ties, dont l’antérieure porte les yeux et les antennes intermédiaires, ou bien compose la tête sans porter les pieds-mächoires. — Ces organes, ainsi que les quatre pieds an- térieurs, sont souvent rapprochés de la bou- che, sur deux lignes convergentes infé- rieurement, etde là la dénomination de Sto- mapodes donnée à cet ordre. — Le cœur, à en juger par les Squilles, un des genres lesplus remarquables de cetordre, etle seul que l’on ait encore étudié, est allongé et semblable à un gros vaisseau. Il s’étend le long du dos, repose sur le foie et le canal intestinal, et se termine postérieurement et prés de la partie anale en pointe. — Ses parois sont minces, transparentes et presque membraneuses. — Son extrémité anté- rieure, immédiatement placée derriérel’es- tomac, donne naissance à trois artères prin- cipales, dont la médiane (l’ophthalmique), jetant des deux côtés plusieurs rameaux, se porte plus spécialement aux yeux et aux antennes mitoyennes, et dont les deux la- térales (les antennaires) passent sur les cô- tés de l’estomac et vont se perdre dans les muscles de la bouche et des antennes extérieures. — La face supérieure du cœur ne produit aucune artère; mais On en voit sortir de ses deux côtés un grand nombre, et dont chaque paire, à ce qu’ilnous a paru, correspond à chaque segment du corps, à commencer aux pieds-mâchoires, soit que ces segmens soient extérieurs, soit qu’ils soient cachés par le test, et même très-pe- tits, comme le sont les antérieurs. Au ni- veau des cinq premiers anneaux de l’abdo- men, ou de ceux portant les appendices na- tatoires et les branchies, cette face supé- rieure du cœurrecoit, prés de la ligne mé- diane, cinq paires de vaisseaux (une paire par chaque segment) venant de ces der- niers organes, et qui, suivant MM. Audouin et Milne Edwards, sont les analogues des canaux branchio-cardiaques des Décapodes. Un canal central, situé au-dessous du foie et de l’intestin, reçoit le sang veineux qui afflue de toutes les parties du corps. Au niveau de chaque segment portant les pieds- mâchoires et les branchies, il jette de cha- que côté un vaisseau latéral se soudant à la branchie située à la base du pied-na- geoire correspondant. — Les paroïs de ces conduits ont paru aux mêmes observateurs, lisses et continues, mais formées plutôt par une couche de tissu lamellaire celluleux accolé aux anuscles voisins, que par une membrane propre ; il leur a semblé que ces conduits communiquaient entre eux vers le bord latéral des anneaux; mais ils n’osent l’assurer. — Les vaisseaux afférents ou internes des branchies, qui, dans les Squilles, forment de houppes ou panaches, se continuent vers les canaux branchio- cardiaques, ne sont plus logés dans les cel- lules, passent entre des muscles, contour- nent obliquement la partie latérale de l’ab- domen, gagnent le bord antérieur de l’an- neau précédent, et vont se terminer à la face supérieure du cœur, près de la li- gne médiane, en chevauchant légérement l’un sur l’autre. — Le cordon médullaire n'offre, outre le cerveau, que dix ganglions, dont l’antérieur fournit lesnerfs des parties de la bouche, les troissuivans ceux des six pieds-natatoires, et lessix derniers ceux de la queue. Ainsi les quatre derniers pieds-mà- choires, quoique représentant les quatre pieds antérieurs des Décapodes, font néan- moins partie des organes dela mastication.— L’estomac des mêmes Crustacés (Squilles) est petit, et n’offre que quelques très-pe- tites dents vers le pylore. Il est suivi d’un intestin grêle et droit, qui règne dans toute la longueur de l'abdomen, accompagné à droite et à gauche de lobes glanduleux pa- raissant tenir lieu de foie. — Un appendice MYSIS. en forme de rameau , adhérent à la base interne de la dernière paire de pieds, paraît caractériser les individus mâles. — Les segmens des Stomapodes sont minces et presque membraneux, ou diaphanes dans plusieurs. — Le test, ou carapace, est tan- tôt formé de deux boucliers, dont l’anté- rieur répond à la tête et l’autre au thorax; tantôt d’une seule pièce, mais libre par- derrière, laissant ordinairement à décou- vert les segmens thoraciques portant les trois dernières paires de pieds, et ayant en devant une articulation servant de base aux yeux et aux antennes intermédiaires ; ces derniers organes sont toujours étendus et terminés par deux ou trois filets. — Les yeux sont toujours rapprochés. — La com- position de la bouche est essentiellement comme celle des Décapodes; mais les palpes des mandibules, au lieu d’être couchés sur elles, sont toujours relevés. — Les pieds- mâchoires sont dépourvus d’appendices en forme de fouet ; ils ont la forme de serres ou de petits pieds; et dans plusieurs au moins (les Squilles), leur base extérieure, ainsi que celle des deux pieds antérieurs propre- ment dits, offre un corps vésiculeux ; ceux de la seconde paire, dans les mêmes Sto- mapodes, sont beaucoup plus grands que les autres et que les pieds même : aussi PREMIÈRE 201 les a-t-on considérés comme de véritables pieds, et en a-t-on compilé quatorze. — Les quatre pattes antérieures ont aussi la forme de serres, maïs sont terminées, ainsi que les pieds-mâchoires, engriffe ou par un crochet qui se replie, du côté de la tête, sur la tranche inférieure et antérieure de l’article précédent ou de la main; mais dans quelques autres, tels que les Phyllo- somes, tous ces organes sont filiformes et sans pinces. — Les sept derniers segmens du corps renfermant une bonne partie du cœur, et servant d’attache aux organes res- piratoires , ne peuvent plus, sous ce rapport, être assimilés à cette portion du corps qu’on nomme queue dans les Décapodes; c’est un abdomen proprement dit. Son avant- dernier segment a de chaque côté une na- geoire composée de même que celle de la queue des Macroures, mais souvent armée, ainsi que le dernier segment ou la pince intermédiaire, d’épines ou de dents. Tous les Stomapodes sont marins, habitent de préférence les contrées situées entre les Tropiques, et ne remontent pas au delà des zones tempérées. Cet ordre a été divisé en trois familles : les Caridioides, les Unicuirassés, et les Bi- cuirassés. FAMILLE CARIDIOIDES, LATREILLE. Caractères. Thorax épais et comprimé latéralement. — Carapace reployée en des- sous contre la base des pattes, et recou- couvrant la presque totalité du thorax. — Article basilaire des pattes très-court. — Abdomen très-développé. — Cette famille a été partagée en deux groupes : les My- sites et les Leuciférites. MYSITES. Pattes thoraciques au nombre de six à huit paires, pourvues d’un palpe très-dé- veloppé qui les fait paraître doubles. — Bouche située près de la base des an- tennes. Genres: Mysis, Cynthia, Thysanonoda. MYSIS, Latr., LAm., Leac, DEsm., Tuomps., Enw. Le corps, chez ces Crustacés, est étroit et allongé. — Leur carapace recouvre l’ex- trémité antérieure du tronc ainsi que la plus grande partie du thorax, et se reploie en bas de chaque côté, de manière à s’ap- pliquer contre la base des pattes; elle est libre latéralement, et n’adhère pas aux derniers anneaux du thorax; antérieure- ment elle se rétrécit beaucoup et se ter- mine par un petit rostre aplati, très-court ; son bord postérieur est profondément échancré. — Les yeux sont gros, courts, et ont leur base cachée sous le bord antérieur de la carapace. — Les antennes internes 202 s'insérent au-dessus des yeux, près de la ligne médiane ; leur pédoncule a la même forme que chez les Salicoques, et porte à son extrémité deux filets multiarticulés as- sez longs. — Les antennes de la seconde paire s’insèrent au-dessous des précédentes, et se dirigent également en avant; le pre- mier article de leur pédoncule donne nais- sance à un appendice lamelleux trés-al- longé et cilié sur le bord interne, qui re- couvre la base de ces organes comme chez les Salicoques; les deux articles suivans du pédoncule sont grêles et cylindriques, et le filet terminal est filiforme, multiarticulé, et plus long que les antennes supérieures. — La bouche est trés-rapprochée de la base des antennes, et présente, comme d’ordi- naire, une lèvre supérieure transversale, suivie d’une paire de mandibules, d’une lèvre inférieure, de deux paires de mà- choires et d’un certain nombre de pieds- mâchoires. — Les mandibules sont dente- lées sur le bord interne, et portent une tige palpiforme trés-développée qui se porte en avant et assez loin. — Les mâ- choires de la première paire se composent chacune de deux petites lames ou lobes aplatis, ciliés sur le bord interne ; les mâ- choires de la seconde paire sont plus gran- des, lamelleuses, divisées du côté externe en quatre lobes par des rainures plus ou moins profondes ; le dernier de ces lobes est formé par l’article terminal, et le pre- mier appartient aussi à un article basilaire distinct; mais les deux lobes moyens sont confondus entre eux à leur base, et pa- raissent appartenir à un seul article dont le bord externe est dilaté, arrondi et cilié ; le bord interne de ces organes est égale- ment garni de poils. — Les pieds - mâ- ‘choires sont au nombre de deux paires, et ils ne différent que très-peu des pattes pro- prement dites; celles de la première paire sont courtes, assez longues à leur base, et composées de trois branches; l’interne est pédiforme, divisée en cinq articles, garnie de poils, et reployée en dedans au-devant de la bouche ; la branche moyenne ou palpe est plus allongée, et présente un ar- ticle basilaire très - grand suivi d’une es- pèce de rainure ciliée de chaque côté, et composée d’un très-ërand nombre de pelits articles ; la branche externe ou appendice flabelliforme est représentée par une lame semi-membraneuse , qui est dirigée en haut et logée entre la carapace et les flancs. Les pieds-mâchoires de la seconde paire ont la même forme ; mais leur branche in- MYSIS. terne est plus allongée, et ils manquent d’appendice flabelliforme; de même qu’aux précédentes, le dernier article de leur bran- che interne est lamelleux, large, court et arrondi au bout. — Les six paires de pattes thoraciques qui font suite à l’appareil buc- cal, et qui se composent de membres cor- respondans aux pieds -mâchoires externes et aux cinq paires de pattes ambulatoires chez les Décapodes, sont toutes grêles et divisées en deux branches; leur longueur augmente progressivement d'avant en ar- rière, et elles sont toutes conformées pour la nage seulement ; la branche interne présente à peu près ia même forme, mais se termine par un tarse onguiforme à peine visible, qui précède un article styliforme qui semble multiarticulé, et qui est cilié sur les deux bords; la branche externe ou le palpe est presque aussi longue que la branche interne, et a la même forme que celle des pieds-mâchoires. Les pattes des quatre premières paires ne portent pas de branche externe ou appendiceflabelliforme, tandis que celles des deux dernières en sont pourvues. Chez le mâle ces appendices sont rudimentaires; mais chez les femelles ils acquièrent un développement extrême, et constituent de grandes lames demi-cornées, reployées en dedans sous le sternum de manière à former une espèce de poche destinée à loger les œufs et les jeunes pen- dant les premiers temps de la vie. — Les deux derniers anneaux du thorax sont en- tiers, plus ou moins complétement à dé- couvert, et semblables à ceux de l’abdo- men. — Cette dernière partie est allongée, presque cylindrique, et graduellement ré- trécie d’avant en arrière; la portion dor- sale de ses derniers anneaux ne se prolonge pas latéralement de manière à encaisser la base des fausses pattes, comme chez la plus grande partie des Salicoques : elle se ter- mine par une grande nageoire caudale composée de cinq lames dispersées en éven- tail. — Les cinq premières paires de fausses pattes sont rudimentaires, et ne se compo- sent chacune que d’une petite lame ciliée chez la femelle ; mais chez le mäle on y distingue un pédoncule et une lame ter- minale; et celles de la première et de la quatrième paire acquièrent quelquefois un développement considérable. — Il n’existe aucun vestige de branchies soit à la voûte des flancs, soit à la base des pattes, soit à la face inférieure de l'abdomen ; et le seul ap- pendice qui paraisse être modifié dans sa structure, de manière à devenir plus propre RITSIS. que le reste du corps à remplir les fonctions d’un organe de respiration, est le fouet des pieds-mâchoires de la première paire, dont la disposition est du reste la même que celle qu’on remarque chez un grand nombre de Crustacés dépourvus de bran- chies. M. Thompson, qui a observé la circula- üon dans les Mysis, dit que le cœur de ces Crustacés est allongé et occupe la partie antérieure du thorax; il donne naissance antérieurement à un vaisseau grêle qui se porte au-dessus de l’estomac, et se conti- nue en arriére avec une grosse arlère ab- dominale ; de chaque côté il recoit un vaisseau qui paraît être un tronc branchio- cardiaque. Les pulsations du cœur sont si rapides, qu’elles ressemblent à des vibra- üons ; et le sang est si transparent et si peu coloré, qu’on n’en distingue le mouvement qu’à raison des globules qui y flottent. Le même auteur pense que le vaisseau abdo- minal présente de chaque côté, vers son extrémité postérieure, une ouverture gar- nie de valvules, par laquelle le sang pé- nètre dans deux conduits veineux situés de chaque côté de l’intesüin, et que c’est par ces derniers vaisseaux que ce liquide vient vers un grand sinus situé sous le cœur. Suivant toujours le même naturaliste, les œufs éclosent dans une espèce de poche située sous le thorax, et les jeunes Mysis y demeurent pendant les premiers temps de la vie; on les y trouve serrés les uns contre les autres, ayant la tête dirigée vers le sternum de leur mère, et le corps re- courbé en avant. Leur forme s’éloigne beaucoup de celle des individus adultes. Les plus jeunes ont la tête trés-grosse et le corps pyriforme ; on leur voit de chaque côté deux petits membres styliformes. Bientôt l’extrémité postérieure s’allonge et se bifurque ; le nombre des membres aug- mente ; les yeux pédonculés et les antennes se montrent, et les divisions entre la tête, le thorax et l’abdomen, deviennent dis- tinctes. Ce n’est qu'après la sortie de la poche ovifére qu’ils acquièrent tout-à-fait la forme qu’ils doivent conserver, et que la branche interne de leurs palpes présente une tige terminale multiarticulée. Ces Crustacés sont très - nombreux, car on les trouve souvent réunis en troupes consi- dérables, et paraissent surtout abonder vers le Nord; et ce seraient ces petits Crusta- cés, suivant Othon Fabricius, qui servi- raient d’aliment principal aux Baleines. M. Edwards, auquel nous avons emprunté 203 tout ce qui vient d’être dit plus haut, divise ainsi ce genre : Espèce dont la lame médiane de la na- geoire caudale est bifurquée : 1. MYSIS SPINOSULUS. (PI. 5, fig. 17.) LEacH, Trans. of the Linn. Societ., t. XI, p. 350 ; Praunus Flexuosus, ejusd., Edinb. Encycl.—Mysis Spinosulus, DEsw., Consid. génér. sur les Crust., p. 242. — Æpw., op. Cit., t Il, p. 457. — Mysis Leachii, Tnowps., Zoologic. Research. , t. I, part, 4, p. 27. — Long. 10 lig. — Le rostre, déprimé et triangulaire, n’a environ que le tiers de la longueur des pédoncules, oculaires ; la carapace s'étend sur l’avant- dernier anneau thoracique; le pédoncule des anlennes internes est gros et court; l’appendice lamelleux des antennes exter- nes est étroit, de même longueur jusqu’au bout, et cilié seulement en dedans et au bout; la lame médiane de la nageoïire cau- dale est garnie d’épines sur les bords laté- raux, et profondément échancrée au bout; les lames internes des appendices latéraux se rétrécissent graduellement vers le bout, et les lames externes sont très -obtuses ; la couleur est brunâtre, avec une petite étoile au milieu de chacun des anneaux de l’ab- domen. — GCelte espèce a été trouvée dans Ja Manche et sur les côtes de la Vendée. Espèces dont la lame médiane de la na- geoire caudale est entière au bout : 2. MYSIS LONGICORNIS. Taompson, Zool. Research., t.T, part. 14, p. 30, pl. 4. fig. À à 42.— Epw., op. cit., t 11, p. 459, pl. 26, fig. 7 à 9. — Long. 6 lig.— Le rostre est très-court ; les anten- nes internes sont longues ; leur pédoncule est grêle et allongé ; l’appendice lamelleux des antennes externes est pointu au bout et cilié sur les deux bords; la lame mé- diane de la nageoïre caudale est ciliée plu- tôt qu’épineuse sur les côtés, se rétrécit graduellement vers le bout, et est terminée par une pointe obtuse ; les quatre lames la- térales sont assez larges à leur hase, mais sont extrêmement étroites dans leurs deux tiers postérieurs. — Se trouve à Na- ples. 3. MYSIS FRONTALIS. Enw., op. cit., t IT, p. 459.— Long. A pouc. — Le rostre est grand et dépasse notablement Îes pédoncules oculaires; les pédoncules des antennes externes sont grê- les et très-longs ; l’appendice lamelleux des antennes externes est arrondi un peu 204 élargi au bout, et sans cils sur le bord ex- terne ; les lames de la nageoire caudale di- minuent graduellement de largeur depuis la base jusqu’à l’extrémité, mais sont géné- ralement plus allongées. — Habite la mer de Nice. CYNTHIA, Taompson, Enw. Sous ce nom générique, M. Thompson désigne un genre de Crustacé qui a la plus grande analogie avec les Mysis, mais qui s’en distingue cependant par des caractères assez tranchés. — Le corps est grêle, avec la carapace plus petite que chez les Mysis, et se terminant antérieurement par un pe- tit prolongement rostral.— Les yeux sont gros, courts, et de longueur médiocre.— Les antennes de la première paire sont excavées à leur base, pour faire de la place aux yeux; leur pédoncule est gros, et leurs filets terminaux sont au nombre de deux; les antennes de la seconde paire sont petites et s’insèrent au-dessous des pré- cédentes.— L’appendice lamelleux qui en recouvre la base est moins long que le pé- doncule desantennessupérieures; la confor- mation de l’appareil buccal est à peu près la même que chez les Mysis.— La tige pal- piforme des mandibules est très-grande, et les mâchoires de la seconde paire sont la- melleuses et divisées du côté interne en plusieurs lobes. — Les huit paires qui font suite aux mâchoires doivent être toutes considérées comme des pattes nalatoires; mais M. Edwards ne partage pas l'opinion de M. Thompson, et il croit que la pre- mière paire de ces organes appartient en- core à l’appareil buccal et constitue des pieds-mâchoires; en effet, dit le même au- teur, ces appendices, quoique plus allongés que ceux des Mysis, sont de même re- ployés en dedans au-dessous des mächoi- res, et leur branche interne se termine par un article élargi qui est propre à retenir les alimens péndant la mastication , tandis que les pattes se terminent par un petit ongle crochu ; la tranche moyenne de ces pieds-mâchoires est conformée com- me chez les Mysis, mais le fouet ou bran- che extérieure qui, chez ces derniers , constitue une grande lame membraneuse, paroît manquer complétement.—Les mem- bres thoraciques de la première paire difrè- rent aussi un peu des six dernières paires de pattes ; ils sont plus élargis et se terminent par un article lamelleux dont les bords sont ciliés; mais néanmoins, à raison de leur longueur et de leur position, ils doi- HYSANOPODA. vent être considérés comme servant à la lo- comotion; du reste, ces organes, par leur structure et par leurs fonctions, ne diffè- rent pas notablement de ceux des Mysis; leurs deux branches sont également très- développées; seulement le pénultième arti- cle de la tige interne est plus fort, ne se ré- trécit pas vers le bout, et n’est pas annelé de manière à paroître multiarticulé, et l’angle terminal est plus gros.— La base des pattes postérieures, chez le mâle, offre une petite lame qui représente l’appendice fla- belliforme. —L’abdomen est semblable ‘à celui des Mysis, si ce n’est que les fausses pattes fixées aux cinq premiers anneaux sont très-développées, et à peu près de même forme que chez les Salicoques ; cha- cun de ces membres se compose d’un arli- cle pédonculaire très-gros, et de deux lon- gues lames multiarticulées sur les bords. — Les appendices branchiaux attachés à l'extrémité des pédoncules de ces fausses pattes, en arrière des lames terminales, con- sistent en un cylindre membraneux bifur- qué près de sa base , et dont chacune de ses branches s’enroule sur elle-même. Ces Crustacés, qui paroissent avoir les mêmes habitudes que les Mysis, car on les trouve souvent ensemble, sont de très-pe- tite taille. CYNTHIA ARMATA. Epw. , op. cit.,t. IL, p. 463. — Long. 8 lig.— Le thorax est très-grêle antérieure- ment; le rostre est pointu et plus long que les pédoncules oculaires ; les antennes in- ternes sont trés-longues, le troisième arti- cle de leur pédoncule est fort grand, et porte du côté interne un grand lobe ar- rondi sur le bord, et garni d’un grand nom- bre de poils disposés en brosse ; l’appen- dice lamelleux des antennes externes n’at- teignant que le milieu du troisième article pédonculaire des antennes internes; les trois derniers anneaux du thorax sont pres- que entièrement à découvert; la lame mé- diane de Ja nageoïre caudale est étroite, ar- rondie au bout, et garnie d’épines tout au- tour ; les lames externes sont beaucoup plus longues que les lames mitoyennes, et ont leur bord externe garni de petites épi- nes dans toute sa longueur ; le bord interne des lames mitoyennes est garni de longs poils. — Cette espèce a été trouvée près de Noirmoutiers. THYSANOPODA, Enw. , LaTR. Ces Crustacés, par leur forme exté- LEUCIFER. rieure, ressemblent beaucoup aux Mysis. — Leur corps présente les mêmes divisions que chez la première famille des Crusta- cés, c’est-à-dire des Décapodes Macroures. —La carapace qui recouvre la tête cache aussi tout le thorax; et l’abdomen, dont la longueur excède beaucoup celle du cépha- lo-thorax, est étendu en arrière, et se com- pose de sept segmens dont les trois mé- dians présentent à leurs bords postérieur el supérieur une petile épine dirigée en arriére antérieurement, — La carapace est terminée par un petit rostre pointu qui n’atteint pas le niveau de l’extrémité des yeux, dont les pédoncules sont gros et courts.-— Les antennes, au nombre de qua- tre, s’insérent sur deux lignes, et leur lon- gueur est à peu près égale ; les supérieures ont un pédoncule recourbé à la base pour recevoir les yeux, et composé de trois arti- cles cylindroïdes; elles se terminent par deux tiges filiformes assez longues. — La base des antennes inférieures est recouverte par une écaille lamelleuse, dont l'extrémité et le bord interne sont ciliés.— La bouche, située à peu de distance du point d’inser- üon des antennes inférieures, est entourée d’un labre assez gros, d’une languette bi- fide, et d’une paire de mandibules.— Ces derniers organes sont armés, sur leur bord interne, de quelquesdents aiguës, et portent un palpe court, aplati, et divisé en trois ar- ticles.— Deux paires de màchoires entrent également dans la composition de l’appa- reil buccal, et sont appliquées sur les man- dibules et la languette; celles de la seconde paire n’offrent rien de remarquable ; les se- condes sont composées de trois articles la- melleux dont les deux premiers sont bilo- bés du côté interne. — Les huit paires de pattes qui suivent les mâchoires n’entrent en aucune maniére dans la composition de l’appareïl buccal ; mais toutes sont propres à la locomotion; ces pattes, à l’exception de celles de la dernière paire, sont longues, grêles et bifides comme chez les Mysis. — Leur article basilaire, gros et court, porte en dedans une longue tige garnie de poils nombreux, et en dehors un palpe ou bran- che moyenne composé de deux pièces , dont la derniére est mince, lamellaire et ci- liée sur les bords; la longueur de ces pattes natatoires augmente un peu depuis la premiére jusqu’à la cinquième paire, puis diminue; enfin, celles de la huitième et dernière paire manquent de tige interne, et ne consistent que dans la branche ex- terne ou palpe. — Les cinq premiers seg- 205 mens de l’abdomen supportentaussi des peti- tes pattes natatoires formées d’un pédoncule cylindrique portant deux lamesallongées et ciliées sur les bords, dont l’interne, moins longue que l’externe, porte à son tour un petit appendice cylindrique. — Les mem- bres du sixième anneau de l’abdomen et le septième segment devenu lamelleux con- stituent une nageoire en éventail, dont la pièce médiane, étroite et pointue, se ter- mine par trois épines acérées : et les latéra- les, également étroites, sont garnies sur les bords de longs poils. L’espèce type de ce genre est le THYSANOPODA TRISCUPIDA. Enw., op. cit. , t. II, p. 466; ejusd., Ann. des Sc. nat. ,t. XIX. — Guérin, Icon. du Rég. anim. de Cuv., Crust., pl. 23, fig. 1.—Long. 45 lig.— Cette espèce a été trouvée dans l’Océan Atlantique. LEUCIFÉRITES. Pattes thoraciques au nombre de quatre paires, et dépourvues de palpe et de fouet. — Bouche très-éloignée de la base des an- tennes. Genre : Leucifer. LEUCIFER, TuowPsow, LaTr., Epw. . Ce genre, établi par M. Thompson, est très-remarquable et diffère des précédens par la longueur excessive de la portion an- rérieure de la tête, la brièveté extrême de la partie du corps occupee par la bouche et constituant le thorax, et le grand dévelop- pement de l’abdomen.— La forme générale du corps est presque linéaire. — Les yeux et les antennes sont portés à l’extrémité d’un long prolongement grêle et cylindri- que, qui est beaucoup plus long que tout le reste de la portion céphalo-thoracique du corps, et qui paraît être formé principale- ment par l’anneau antennaire ; une petite carapace recouvre toute la portion posté- rieure du céphalo-thorax, et présente à peu près la même forme que chez les Mysis. — Les yeux sont gros et portés à l’extré- mité de pédoncules cylindriques extrême- ment longs.—Les antennes de la premiére paire sont grêles, courtes, et terminéespar une tigelle multiarticulée, rudimentaire; celles de la seconde paire s’insèrent au-des- sous, tout près des précédentes, et sont éga- lement grêles; on voit près de leur base un petit appendice lamelleux.— La bouche 206 est saillante, et située en arrière de la base du prolongement qui porte les yeux ; on y trouve des mandibules fortes et dentées, mais dépourvues de tiges palpiformes; deux paires de mâchoires portant chacune deux lames ; deux paires de pieds-màchoires courts et lamelleux, et une paire de pieds- mâchoires externes qui sont longs, pé- diformes et reployés contre la bouche. À la suite de ces organes, on voit quatre pai- res de pattes natatoires, longues et grêles, qui s’amincissent graduellement vers le bout, et sont garnies de poils épars. — L’abdomen est très-étroit et se compose de sept anneaux, mais il acquiert un développe- ment tout-à-fait anormal, car chacun de ces segmens est au moins aussi long que la por- tion céphalo-thoracique du corps, où sont situées la bouche et les pattes. — Les cinq premiers anneaux sont à peu près égaux entre eux , et portent chacun une paire de fausses pattes très-longues, composées d’un article basilaire cylindrique et d’une ou deux lames ratatoires allongées , multiar- ticulées et ciliées. Chez les individus présu- SGUILLERICITTUS. més être mâles, les fausses pattes de la pre- mière paire présentent vers le milieu de leur article basilaire, un appendice charnu d’une forme bizarre. —Le sixième anneau est comprimé , trés-long et denté en des- sous. — L’abdomen est terminé par une nageoire caudale composée de cinq lames disposées en éventail. LEUCIFER REYNAUDI. Evw., op. cit., t. II, p. 469, pl. 26, fig. 40. — Long. 4 lig. — L’extrémité an- térieure de la carapace est distincte du prolongement oculifére ; la pièce médiane de la nageoïire caudale est très-petite, com- primée et échancrée en desous ; les lames latérales sont beaucoup plus longues que les mitoyennes. -— Cette espèce a été trou- vée dans l'Océan Indien. Consultez, pour les autres espèces, le t. II de l’'Hist. nat. des Crust., par M. Ed- wards, etl’4tlas du Voyage autour du Monde, de Krusenstern (en langue russe), pl. 22, fig. 9 à 44. DEUXIÈME FAMILLE. UNICUIRASSÉS, LAYREILLE. Caractères. Pattes de formes diverses ; celles de la première paire très-grandes et constituant des pattes ravisseuses ; celles des trois paires suivantes courtes, et terminées par une petite main substyliforme ; celles des trois dernières paires grêles et nata- toires. — La plupart des anneaux du tho- rax complets et distincts. — Abdomen très- développé. — Cette famille renferme deux groupes : les Éricthites et les Squillites. ERICTHITES. Ayant la carapace sans divisions et armée d’un rostre styliforme. — Point de plaque rostrale, mobile, et des branchies générale- ment rudimentaires. — Les Crustacés qui composent ce groupe ne se rencontrent guère que dans la haute mer, et n’ont été trouvés jusqu'ici que dans les régions Tropicales. Genres: Squillericthus, Ericthus, Ali- mus. SQUILLERICTHUS, Epw. Cette nouvelle coupe générique, qui a été créée par M. Edwards, établit le pas- sage entre les Squilles et les Ericthes; voici les caractères qui lui ont été assignés par cet auteur, et que nous reproduisons d’a- près lui: — La carapace est armée de pro- longemens spiniformes et recouvre la base des antennes internes; mais en arriére elle ne dépasse pas (les épines non comprises) le dernier anneau du thorax. — Les yeux sont gros, pyriformes et articulés, à angle droit, sur un pédoncule cylindrique très-grêle et assez long. — L’anneau ophthalmique n’est pas distinct de l’anneau antennaire, comme chez les Squilles, mais le mode d’insertion des antennes est le même que chez ces derniers et les Ericthes. — Les antennes de la première paire sont dirigées en avant ; les externes sont dirigées en dehors, et pré- sentent aussi un gros pédoncule portant à son extrémité une grande lame ovalañe, ERICTHAUS. tiliée tout autour, et donnant insertion, par son bord antérieur, à une tigelle trés- courte et composée de deux articles pé- donculaires et d’un filet terminal, — La bouche est peu éloignée de la base des an- tennes, et située vers le milieu de la cara- pace ; la lévre supérieure est grande, demi- circulaire et saillante. — Les mandibules sont dirigées en bas, comme chez les Squilles ; on y remarque aussi une grosse dent denticulée ; et un prolongement éga- lement denté sur le bord, qui remonte vers l’estomac ; maïs la tige palpiforme est nulle ou rudimentaire. En arrière des man- dibules on trouve une lèvre infé- rieure bilobée, puis deux paires de mä- choires dont la forme est la même que chez les Squilles. — Les appendices qui correspondent aux pieds-mâchoires de la première paire ne présentent rien de re- marquable ; ils ont la forme d’une tige longue et grêle, et, de même que les Crus- tacés de cette famille, ne paraissent pas faire partie de l’appareïil buccal. — Les membres de la paire suivante sont très- grands, et constituent des pattes ravisseuses exactement semblables à celles des Squilles; leur pénultième article est élargi etépineux vers la base; leur griffe terminale est courte et armée de dents spiniformes sur le bord préhensile. Les pattes des trois paires sui- vantes s’insèrent sur une ligne transversale courbe, immédiatement en arrière des pattes ravisseuses, et sont habituellement ap- pliquées contre la bouche, chacune d’elles portant à sa base une vésicule aplatie en forme de disque, et se terminant par une main chélifère ovalaire.—Les trois derniers anneaux thoraciques sont complets et libres au-dessous de Ja carapace, qui en recouvre les deux premiers ; les trois paires de pattes correspondantes sont de grandeur médio- cre, etconformées comme chez les Squilles ; seulement leur dernier anneau n’est pas sétifère.— T'abdomen est grand et ressem- ble beaucoup à celui des Squilles, si ce n’est que son dernier segment est beaucoup plus grand et recouvre habituellement les membres du pénultième anneau. Ces der- niers organes se composent, comme chez les Squilles , d’un article pédonculaire qui se prolonge inférieurement en une grande lame, et porte deux appendices insérés sur les bords, près de sa base; l’appendice interne consiste en une grande lame ciliée ; l’ex- terne se compose de deux articles dont le dernier est ovalaire, et le pénultième armé d’épines sur le bord externe. — Les fausses 207 pattes suspendues aux cinq premiers an- neaux de l’abdomen sont grandes et for- mées d’un article pédonculaire presque carré, et de deux grandes lames ovalaires à bords ciliés ; la lame interne porte sur son bord interne un petit appendice rudi- mentaire, et l’externe donne insertion, prés de sa base, à une grande branchie rameuse. — Ces Crustacés habitent les mers d'Asie. Parmi les deux espèces qui composent ce genre, nous citerons : SQUILLERICTHUS TYPUS. Enw., op. cit., t. II, p. 499, pl. 27, fig. 4 à 8. — Long. 45 lig. — Le rostre dé- passe le pédoncule des antennes internes ; on apercoit une grande épine horizontale sur le milieu du bord postérieur de la ca- rapace, et de chaque côté un autre prolon- gement spiniforme plus long , naissant de Vangle de la carapace ; enfin une pointe as- sez forte vers le milieu du bord latéral de la carapace, et une autre au-dessus de la base des antennes externes; les griffes des patles sont ravisseuses, armées de quatre dents ( y compris la pointe terminale ); le dernier anneau thoracique n’est pas recou- vert par là carapace, et l’abdomen est irés- grand ; son dernier segment est beaucoup plus long que large, et armé de trois paires de dents marginales. — Cette espèce se trouve dans les mers d’Asie. ERICTHUS, Lamw., Larr., Desm., Epw. : Squilla, Fasr. ; Smerdis, LEACH. La carapace est grande , bombée, et ar- mée de prolongemens spiniformes; elle re- couvre en entier la base des pédoncules oculaires ainsi que des antennes, et s’é- tend en arrière plus ou moins loin au-des- sus de l'abdomen, qui est court et gros. — Les yeux sont gros, pyriformes, et ne sont pas portés sur une tige grêle et allongée. —Les pieds-mâchoires de la premiére paire sont extrêmement grêles et de longueur médiocre ; ils ne s’élargissent qu’à peine vers l’extrémité, et portent au bout un ongle rudimentaire.—Les pattes ravisseuses sont peu développées ; leur griffe est pres- que droite et sans dentelures, et le pénul- üème article est grêle, allongé, droit et dépourvu d’épines. Les pattes des trois paires suivantes sont conformées de la même maniére que chez les Squilléricthes, maiss’insèrent les unes à la suite des autres ; la vésicule aplatie, fixée à la base de chacun de ces organes, ainsi que les membres des 208 deux paires précédentes, est très-grande. Les pattes thoraciques des trois dernières paires sont peu développées et manquent quelquefois d’appendice styliforme; d’au- tres fois elles sont tout-à-fait rudimentaires, et ne se composent que d’un petit pédicule, terminé par deux articles, à peu près comme les fausses pattes abdominales , mais beau- coup plus petites. — L’abdomen est large et court; la nageoïire caudale qui le termine est disposée comme chez les Squilléricthes, et les fausses pattes des premières paires sont grosses et terminées par deux grandes lames ovalaires, sur l’une desquelles on trouve une branchie rudimentaire. ERICTHUS VITREUS. Larr., Rég. anim. de Cuv., 1re édit., CUT p.43 er2cedit AV p M0 Lam., Hist. des Anim. sans vert., t. V, p. 489. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 225, pl. 44, fig. 2. — Envw., op. cit., t. II, p. 504. — Smerdis Vulga- ris, LeacH, Voyage du cap. Tuckey, ap- pendice, pl. 48, fig. 6. et Journ. de Phys., t. LXXXVI, p. 305, fig. 6. — Squilla Vitrea, Fagr., Suppl. Ent. Syst., p. 17. — Long. 6 lig. — La carapace est courte, faiblement bombée , renflée latéralement, avec une dent de chaque côté près de l’ex- trémité antérieure des bords latéraux; les angles du milieu de ces bords sont prolon- gés, et lerminés par une forte dent ; la su- périeure des deux des angles postérieurs des mêmes bords est beaucoup plus longue que l’inférieure et spiniforme ; le bord pos- térieur du dernier segment est sensiblement plus large que les parties adjacentes, et tronqué sur les côtés. — Cette espèce ha- bite l'Océan Atlantique austral. Voyez , pour les autres espèces, le tome IT de l’His- toire naturelle des Crustacés, par M. Ed- wards. ALIMA, Leacn, Larr., Desm., Enw. Caractères généraux du genre précédent, mais en différant par l’allongement extrême du corps et de la queue, ainsi que par celui dutestoubouclier céphalo-thoracique.—La carapace est trés-mince, fort allongée, plus large en arrière qu’en avant, terminée an- térieurement par trois pointes dont l’inter- médiaire est fort longue et très -aiguë, et en arrière par trois pointes dont les deux externes sont formées par les angles laté- raux, et dont la moyenne fait une petite Saillie au-dessus du bord tronqué de cette ALIMA. partie. — Les antennes intermédiaires ont un pédoncule fort long, composé de trois articles cylindriques dont celui de la base est un peu plus grand que les autres, ter- minées par trois filets cylindriques, inés gaux, et dont le plus grand est moins long que le pédoncule, Les antennes extérieures sont plus courtes que la lame ovale, non ciliée, et qui est annexée à leur base. — Les yeux sont très-gros, portés sur un pé- doncule très-mince, et faisant un angle avec lui. — La bouche est située fort en arrière, entourée d’appendices, disposés comme ceux de la bouche des Squilles, et dont les deux plus grands, ou les serres en genou, sont très-grêles, linéaires, avec leur der- nièêre pièce, ou ongle, repliée. courte, trés- mince, aiguë, et sans dentelures sur son bord. — Le corps et la queue sont très-al- longés, grêles, mais néanmoins un peu plus larges en arrière qu’en avant; le premier segment est sans pieds; les second, troi- sième et quatrième sont pourvus de très- petits appendices à peine visibles, qui re- présentent les trois dernières paires de pattes ambulatoires des Squilles ; les cinq segmens suivans sont munis chacun d’une paire d’appendices natatoires, consistant en un pédoncule assez allongé, qui supporte deux lames membraneuses trés - minces, ovales et non ciliées. Le dernier article de la queue est grand, aplati, mince et très- transparent, arrondi à sa base, à bords la- téraux parallèles, unidentés, et terminé par quatre pointes dont les deux intermédiaires sont les plus postérieures. ALIMA HYALINA. Leacn, Journ. de Phys., t. LXXXVI, avril 1818, p. 305, fig. 7. — DeEsm., Consid. génér. sur les Crust., pl. 4h, fig. À. — Lartr., Encycl. Meéthod., t. X, p. 475, pl. 354, fig. 8. — Enw., op. cit., t. II, p. 507. — Long. 43 lig. — Le rostre est moins long que le pédoncule des antennes internes ; la carapace est brusquement re- levée au-dessus de la partie postérieure du thorax, avec ses angles latéraux médiocre- ment prolongés ; l’abdomen est long et grêle, avec son dernier article très-grand. Le corps de cette espèce est d’un roussâtre- clair transparent. — Du port Praya, au Cap- Vert en Afrique. SQUILLITES. Ayant la carapace divisée en trois lobes, avec une plaque rostrale mobile et des branchies très-développées. SQUILLA. Genres : Squilla, Gonodactylus, Co- ronis. SQUILLA, Fasr., Orv., LATR., Bosc, Lam., Leac, Desm., Roux, Epw. ; Cancer, Linn.. HERrBsT. La carapace est petite, mince et flexible, de forme. trapézoïdale allongée, marquée de deux impressions longitudinales entre lesquelles se trouve la partie qui recouvre la région buccale, et au-dehors desquelles ses bords consistent seulement en une lame presque membraneuse qui protége la base extérieure des pieds. — Les antennes in- termédiaires sont grandes, relativement aux latérales, formées de trois filets séta- cés, dont le supérieur est plus long, et dont les inférieurs sont réunis à leur base ; tous sont portés sur un pédoncule long, cylin- drique, composé de trois articles dont le premier est le plus gros et le plus court, et le second le plus long; ces antennes for- ment avec les yeux une saillie distincte du reste du corps, et sur laquelle s’étend une sorte de chaperon carré, mais arrondi sur ses angles, qui est articulé avec le bord antérieur de la carapace et de la tête. Les antennes extérieures sont placées à peu prés sur le même plan que les intermédiaires, insérées de chaque côté entre le chaperon et l’angle externe de la carapace, formées d’un article baséal, large, anguleux, lequel porte : 4° un second article vers son extré- mité et en dehors, un peu moins fort, aussi anguleux, et muni lui-même extérieure- ment d’une lame trés-allongée, ovoïde et ciliée sur son bord externe ; 2° le corps même de l’antenne, qui est sétacé, multi- articulé, et pourvu à son origine de deux ou trois articles cylindriques beaucoup plus grands que les autres. — Les yeux sont ovoïdes, transverses, obliques, portés sur un court pédoncule d’un diamètre moindre que le leur, insérés trés-près l’un de l’autre au-dessus des antennes intermédiaires. — La bouche est placée au sommet et en ar- rière d’une saillie pyramidale, comprimée, trés-apparente en dessus du test; composée, en allant du dedans en dehors : 1° d’une lèvre supérieure un peu arrondie, presque membraneuse, formant le sommet du cône, et ayant sa saillie tournée en arrière ; 2° de deux grandes mandibules très-solides, ayant leur partie triturante divisée en deux bran- ches qui tombent à peu près à angle droit l’une sur l’autre, dont l’inférieure, qui se croise avec celle de la mandibule opposée, AN. 209 est tranchante sur son bord, un peu arquée à son extrémité el pourvue d’une seule série de dents, au nombre de sept, comprimées, droites et peu aiguës, et dont la branche supérieure, à peu près horizontale, a sa tranche droite canaliculée et bordée de deux rangs de semblables dents, mais plus nombreuses et plus petites (la base de ces mandibules est renflée et caverneuse }); 3° d’un long palpe composé de trois articles filiformes, adhérant à chacune de ces man- dibules, couchés sur les côtés et à la base du cône buccal ; 4° de deux lames un peu bombées, placées au - devant des mandi- bules, ciliées el épineuses sur les bords, qui font l’office de véritables mâchoires, et qui sont considérées par M. Latreille comme des divisions de la languette ; 5° d’une paire de mâchoires aplaties, composées chacune de deux parties, l’une plus large, tronquée et garnie d’un rang de cils roides en dedans ; et l’autre externe, palpiforme, aiguë, et finissant en pointe; 6° de deux mâchoires plus extérieures, très-grandes, triangu- laires, allongées, aplaties sur les autres parties de la bouche et les recouvrant Jon- gitudinalement, formées évidemment de quatre pièces de dimension à peu prés égale, dont la première et la dernière sont tiangulaires, et les autres à peu près car- rées, avec leurs angles émoussés. — Les grands appendices (pieds-mâchoires des pieds proprement dits) sont au nombre de six, insérés trés-prés les uns desautres autour de la bouche : ceux de la première paire sont assez longs, très-grêles, terminés par un article lenticulaire, supportant un onglet qui fait la pince en se reployant sur son bord; ceux de la seconde paire sont extré- mement grands, insérés plus en dehors que les autres, composés de six articles, comme les serres des Crustacés Décapodes ordi- naires; savoir : deux pièces courtes à la base, un bras long et assez épais, canaliculé en dessous ; un carpe court, une piéce re- présentant le corps de la main, très-aplatie, et ayant sur son bord interne un sillon ow une série de cavités plus ou moins nom- breuses et profondes; enfin un sixième et dernier article, qu’on peut considérer comme un ongle ou une pince mobile de forme allongée, arquée, se repliant sur la branche interne de la cinquième paire , et ayant souvent sur son bord de fortes épines arquées, disposées de manière à loger leurs pointes dans les cavités de celles-ci; ceux des troisième, quatrième et cinquième pai- res sont beaucoup moins grands, mais assez 14 210 épais, diminuant progressivement de force, ayant Jeur avant-dernier arlicle assez gros, plat et arrondi, supportant le dernier , qui est aigu, petit, arqué et replié sur lui en forme de crochet. — Le corps est trés-long, un peu plus large en arrière qu’en avant, formé de onze segmens dont le premier, plus court et plus étroit que les autres, ne donne attache à aucune patte; le se- cond , le troisième et le quatrième ayant au contraire chacun une paire d’appendices ou de pattes allongées, grêles, grandissant graduellement d’avant en arrière, termi- nées par un pelit article mince, triangu- laire, cilié sur son bord interne, et ayant un filet styliforme attaché à la base de leur troisième article, contre lequel il estsoudé ; la dernière de ces trois paires est pourvue à son origine, dans quelques individus, d’une tige assez longue, cylindrique, inar- ticulée et dirigée en dedans; les cinq seg- mens suivans de l’abdomen sont munis en dessous d’une paire de pieds - nageoires, courts, dont les articles terminaux sont en palettes ovales, ciliés sur les bords, et qui supportent à leur origine une branchie composée de nombreux filets cylindriques disposés comme une houppe; le onzième et dernier segment est aplati et en forme d’écaille en dessus, ayant la partie anale ouverte sur sa face inférieure, et représen- tant la lame intermédiaire de la nageoire caudale des Crustacés Macroures propre- ment dits; deux nageoires latérales sont attachées chacune à l’angle postérieur de l'avant - dernier segment , et composées d’une pièce principale, solide et aiguë pos- térieurement , qui porte en dehors un ap- pendice mobile, formé de deux lames apla- ties, ovales, ciliées, et en dedans une lame également garnie de cils, mais unique et de forme trés-allongée. Les Squilles présentent de grandes ano- malies dans leur organisation, surtout lors- qu’on la compare à celle des Crustacés que nous avons déjà décrits plus haut. C’est par les noms de Crangones et Crangines que les Grecs distinguaient les Squilles. Elles sont aujourd’hui vulgaire- ment nommées Mantes de mer ( Prega- Dieous) à cause de la ressemblance de leur grande paire de pieds avec les premières pattes des Orthoptères du genre Mante. Les pêcheurs leur donnent en Provence le nom de Galero, qui veut dire Mille-Pattes, Scolopendre. Les Squilles se tiennent ordinairement dans les profoudeurs de trente à cinquante SQUILLA. mètres; elles fréquentent volontiers Jes lieux sablonneux et fangeux, parce qu’elles s’y procurent une nourriture facile, qui a paru composée, suivant M. Roux, d’An- nelides et de fragmens de l’Actinia Effeta. C’est à l’époque du printemps que ces animaux s'unissent. Les femelles, dit M. Risso, se cachent sous les rochers lors- qu’elles veulent se débarrasser de leurs æafs, qu’elles portent sous les appendices de l’abdomen, comme les Langoustes. Quoique munies de nombreux moyens de préhension et de défense, les Squilles, d’un caractère craintif, paraissent fuir avee précipitation dès qu’elles apercoivent le moindre danger. Leur nataticn est, à peu de chose près, semblable à celle des Ho- mardiens; mais elles font moins usage de leurs pattes pour se trainer. Ce genre, assez nombreux en espèces, a été divisé par M. Edwards en deux sous- genres : les Squilles Fine - Taille et les Squilles Trapues. PREMIER SOUS-GENRE. Squilles Fine - Taille. Enw. Ayant le corps svelte et rétréci au mi- lieu, et la carapace courte, élargie en ar- rière, et laissant à découvert les trois ou quatre derniers anneaux thoraciques. 1. SQUILLA MANTIS. RoNDELET, Poissons, t. Il, p. 307 — Larr. , Encyclopéd. Méthod., t. A0, p. 471, pl. 324, fig. 4 à 7. — Ejusd. Mist, nat. des Crust.,t. VI, p. 278, pl. 55, fig. 3. — Desm., Consid. gén. sur les Crust,, pl. 41, fig. 2. — Enw., op. cit., t. I], p. 520. — Long: 7 pouc. — Ongle mobile des grands pieds en pince, pourvu en dedans de six épines qui entrent dans autant de cavités du bord intérieur de la: pièce précédente, dont la tranche est fine- ment dentelée et garnie à sa base de trois épines mobiles ; corps et abdomen ayant en dessus six carènes longitudinales ter- minées sur les deux avant-derniersseomens par autant de pointes dirigées en arrière; dernier segment ayant une seule carène dans son milieu, trois pointes latérales et deux terminales , son bord postérieur étant garni de dents trésrégulières, enflées en dessus et crochues en dessous; sa surface présentant des séries de points enfoncés, d’un blanc nacré, nuancé de bleu et de violet; pattes d’un vertdemer; deux taches d’un bleu-violet sur le dernier segment 2 2 D Tome 1% 727 partie’, Crustacés, PL, 7 ie 1. Squilla cerisyi, 2. Thysanopodus tricuspidatus, 3, 4 Cyamus ovalis. co) Atylus carinatus , Mysis spinulosus. 6. Phvllosoma freveineli , 7: Phlias serratus, 8, Orchestia Eischeri , SQUILLA. de l’abaomen:; la femelle, suivant M. Risso, est pourvue d’œufs nacrés en été.— Ha- bite la Méditrranée. 2. SQUILLA DESMARETI. Risso, Hist. nat. des Env. de Nice, pl. 2, fig. 8, p. 114. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 251. — Roux, Crust. de la Méditerr., pl. 2, fig. 1. — Epw., op. cit., t. IL, p. 523. — Long. 4 pouc. — Le corps de cette espèce est teint de jaune verni de brun; la carapace est sillonnée ; les yeux sont marbrés de gris; les écailles latérales ciliées de rose; les pinces armées de cinq aiguillons d’un blanc rosé ; les segmens de l'abdomen sont munis, de chaque côté, de deux arêtes; le pénultième en a quatre; le dernier caréné, terminé en pointe aiguë, ses bords ont six divisions pointues, dont les deux intermédiaires dentelées; les écailles caudales extérieures ont leur premierarti: cle épineux; le second aiguillonné sur son bord supérieur; le troisième ovale, li- néaire ; les intermédiaires sont terminées par deux pointes ; les inférieures linéaires ; les premiéres et les dernières de ces écail- les caudales, ciliées de rose ; les pattes, ainsi que les antennes, sont d’une teinte plus claire, ainsi que les autres parties du corps; les œufs que la femelle porte sont d’un jaune-brun. — C’est en mars et en avril qu’elle en est pourvue. Cette espèce présente deux variétés, Savoir : À. D'un rose tendre. Habite alors, les bords coralligènes. B. D'un jaune foncé peu varié de brun. Les mouvemens de cette Squille sont vifs. Elle nage avec agilité, en se servant de ses nombreux feuillets dont est pourvu son abdomen. Elle replie assez souvent sa queue avec le corps, à la manière des Langoustes , et s’élance ainsi à reculons. Elle vit vingt-quatre heures hors de l’eau, agitant sans cesse les lames natatoires de son corps. C’est parmi les algues et les rochers peu profonds, en société avec les Nikas et les Palemons, que vit la Squille de Des- marest. Elle se cache dans le jour et ne se montre que la nuit. On la mange frite, ainsi que les Salicoques. 3. SQUILLA FERRUSSACI. Roux, Crust. de la Méditerranée, pl. 28, fig. 4 à 3.— Enw., op. cit. , t. IT, p. 525. — Long. 4 pouc. — Une couleur purpurine lavée de verdâtre sur quelques parties du corps, domine sur le test de cette Squille; la partie supérieure, qui 211 sert de. bouclier à l’appareil buccal et qui peut être considérée comme la carapace, est un peu sinueuse ; le front est tronqué- divisé en deux lobes peu échancrés; les pin, ces sont munies seulement de deux aiguil- Jlons ; les huit premiers anneaux sont lon- gitudinalement traversés par sept lignes élevées qu'interrompent les sutures de chaque segment ; le pénultième n’en a que six, et sur le dernier, qui sert à l'insertion des nageoires de la queue, on n’en remar- que que trois, y compris celle du milieu, qui est fortement relevée en carène ; l’é- caille foliacée placée à la base desantennes extérieures, toutes les nageoires caudales, le dernier article des pattes et les pieds- nageoires , sont bordés de cils d’un rouge purpurin.—Cette espèce, quise trouve dans la mer de Sicile, vit dans les profondeurs de trente à soixante mètres. DEUXIÈME SOUS-GENRE. Squilles Trapues. Evw. Ayant le corps trapu et sans rétrécisse- ment notable vers le milieu, et la carapace peu ou point élargie en arrière, etse prolon; geant au-dessus de l’antépénultième an- neau thoracique. h. SQUILLA CERISYI. (PI. 47, fig. 4.) Roux, Crust. de la Médit., pl. 5, fig. 4. — Epw., op. cit., t. II, p. 527. —Long. & pouc. — Cette espèce diffère de ses con- génères ence qu’elle ne présente que deux aiguillons sur Ja griffe terminale de la pre- mière paire de pieds-mâchoires; trois au- tres aiguillons mobiles sont placés sur la partie interne de la main; les autres pieds- mâchoires, terminés par un ongle crochu, sont ciliés de rose , ainsi que les pattes pro-. prement dites ; les segmens de l'abdomen! sont entiérement lisses, excepté le pénul- tiéme , dont lesbords sont munis de dix épines dirigées en arrière ; le dernier est terminé par sept pointes aiguës; il porte onze cannelures longitudinales fortement relevées en carène ; la première des na- geoires latérales de cette partie du corps est armée, vers son extrémité intérieure, de trois forts piquants; on apercoit en des- su: un autre piquant vers la base, et quel- ques-uns trés-rapprochés sur son bord exté- rieur donnent à cette partie un aspect ci- lié; la seconde lame natatoire n’est bordée que de poils; Pune et l’autre sont profondé- ment sillonnées: la couleur générale de cette Squille est d’un jaune fauve ou ver- dâtre; Îes antennes et les cils des diverses AA. / 212 parties du corps sont roses; le bord posté- rieur des segmens de l’abdomen et les dix anneaux de cette partie du corps sont d’un rouge de brique.— Elle se trouve en Corse; elle a aussi été rencontrée aux environs de Toulon. 5. SQUILLA STYLIFERA. Lamcok., Hist. nat. des Anim. sans vert., t. V, p.189. Guér., Icon. du régn. anim. de Cuv.Crust.pl.24, fig.4—Epw.,op.cit.,t.1l, . 26. — Long. 3 pouc. — La carapace est isse et sans crêtes en dessus, ovalaire etsans rétrécissement notable en avant ; la plaque frontale est ovalaire transversalement : les antennes internes sont grêles et extrême- ment courtes, moins longues que les ex- ternes; leur second article dépassant à peine les yeux; les pattes sont ravisseu- ses , trés-allongées et aplaties; le bord in- terne de la main est non dentelé, mais ar- mé de deux où trois épines mobiles; la griffe est grêle et armée de trois dents acérées ; l'abdomen est bombé et lisse jus- qu’à l’avant-dernier article, qui est formé de six dents spiniformes; le dernier seg- ment de l’abdomen est garni en dessus de sept crêtes minces, àrmé de chaque côté de deux fortes dents pointues, et de deux épines mobiles insérées près de la ligne médiane. — Habite l'Ile-de-France. GONODACT Y LUS, Larr., Enw.; Squilla, FaBr., LATR., Lam., DEsm. Ce genre diffère du précédent par la forme des doigts et des serres ; ils sont ven- trus ou en forme de nœud à leur origine, et se terminent ensuite en une pointe com- primée, droite ou peu courbée, — La rai- aure de l’article précédent est élargie à son extrémité et simplementstriée, ou sans den- telures ni épines. — Les yeux sont plus gros et plus arrondis , ou moins transver- saux que dans les Squilles. — Le corps est presque cylindrique, et, à l'exception des deux derniers segmens, généralement lisse en dessus ; ceux du thorax sont proportion- nellement plus courts êt plus transversaux, GONODACTYLUS CHIRAGRA. LaTr., Encycl. Meth.,t, 10, p. 473, pl. 325, fig. 2. —Enw., op. cit., t. II, p. 528. —Squilla Chiragra, FaBr., Suppl. Ent. Syst.;—Desm., Consid. gén. sur les Crust., p. 254, pl. 43.— Cancer Chiragra, HEREsT, t. II, p. 400, pl. 34, fig. 2. — Long. A pouc. — Cette espèce est d’un jaune- verdâtre, avec les pouces souvent couleur de rose, et l'extrémité de l’article précé- CORONIS. dent bleuâtre ; extrémité des nageoïes postérieures rougeâtre; la pointe termi- nant le pouce un peu arquée; bouclier du support des antennes presque carré, ter- miné antérieurement par trois dents, les deux latérales formées par les-angles; celle du milieu longue, avancée, spiniforme ; dessus du torps jusqu’au pénultième seg- ment inclusivement, entièrement uni; six côtes longitudinales uni-épineuses au bout, sur te segment ; le dernier divisé profondé- ment toul autour en quatre lobes triangu- lairès ‘en forme de dents pointues, avec une arête ou côte longitudinale ; le rebord des deux latéraux une fois interrompu; trois côtes arrondies dont l’intermédiaire plus forte sur le milieu du dos de ce seg- ment. — Habite l'Ile-de-France. Consultez pour les autres espèces 16 tome 2° de l’Histoire naturelle des Crus- tacés, par M. Edwards. CORONIS, Larr., Erw. L’appendice latéral et postérieur du troi- sième article des six derniers pieds (les adactyles et thoraciques) ‘en forme de lame (ou de palette) membraneuse, pres- que orbiculaire, et un peu rebordée. CORONIS SCOLOPENDRA. Larr., Encycl., t. X, p. 474.—Guér. , Icon. du Rég. anim. de Cuvier, Crust., pl. 24, fig. 2. — Enw., op. cit, t. II, p.531. — La forme de cette espèce est plus étroite et plus déprimée que celle des Squilles; ses antennes et ses pieds sont plus courts; le corps est d’un brun foncé, généralement uni, avec quelquespetitesli- gnes élevées en forme de stries fines et lon- gitudinales sur une dépression du milieu du dos de la plupart des segmens ; le bouclier du support antennaire est presque triangu- laire et pointu au bout; le dernier segment est presque carré, un peu tronqué oblique- ment à chaque extrémité latérale et posté- rieure , d’ailleurs entier et sans dentelures ni épines distinctes; les deux serres sont blanchâtres et pointillées de brun; l’avant- dernier article ou le poing est ovale, trés- comprimé, mais en même temps un peu plus convexe sur l’une de ses faces, avec le bord interne garni de cils trés-petits , nom- breux, spinuliformes, et armé à sa base de trois à quatre épines mobiles; le pouce ou la griffe est semblable à celui des Squilles, comprimé en faux ou arqué , et présente au côté interne une douzaine de dents ai- guës; celle qui termine est la plus forte.— Habite le Brésil ? PHYLLOSOMA. 243, TROISIÈME FAMILLE, BICUIRASSÉS, Caractères.Thorax déprimé et lamelleux. — Carapace foliacée, horizontale, ne s’ap- pliquant pas entre la base des pattes, eten général ne recouvrant qu’une petite por- tion du thorax. — Article basilaire des pat- tes grêle et extrêmement long , de manière que le palpe naît trés-loin de l’insertion de ces membres. — Abdomen généralement très-peu développé. Genres : Phyllosoma, Amphion. PHYLLOSOMA, LEacx, LATR,, DESM., Guér., Enw. ; Chrysoma, Risso, Le corps de ces singuliers Crustacés se divise en trois parties distinctes : la tête, le thorax et l’abdomen ; il est formé de deux lames arrondies, minces, plates et trans- parentes, et auxquelles M. Latreille a donné le nom de boucliers. — La première lame, ou le bouclier antérieur, représen- tant la tête, et porte en avant les yeux et les antennes; il s’articule au-dessus du se- cond bouclier, n’y étant fixé que par la ligne médiane, et présente vers son milieu dans les uns, et le plus souvent au tiers postérieur, à l’endroit où il recommence à se joindre au second, un petit tubercule qui est la bouche; le second bouclier, re- présentant le thorax, donne attache aux pieds-mâchoires, à dix pattes et à l’abdo- men.—Celui-ci est formé de cinq segmens dont les quatre premiers portent des ap- pendices natatoires divisés en deux lames de forme variable ; le dernier donnant at- tache à une nageoire composée de cinq feuillets. — Le bouclier antérieur est tou- jours de forme arrondie, quelquefois plus large que long, d’autres fois échancré en avant ; mais le plus souvent il est allongé et rétréci en avant et terminé en pointe. — Les yeux et les quatre antennes. forment un groupe situé sur la ligne médiane, à l’extremité antérieure de ce bouclier; ces organes sont placés sur une même ligne transversale chez les uns, et à des hauteurs diverses chez d’autres, — Les yeux sont Larr., Enw. insérés_fort près l’un de l’autre sur une pe- tite éminence; ils sont assez gros, globu- leux ou. en forme de reins, et portés sur un pédicule composé de deux articles dont le premier. est fort long et le second beau- coup plus court et élargi pour donner atta- che à l'œil; cette tige estarticulée à sa base, et semble jouir de la faculté d’être dirigée à la volonté de l’animal ; l’œil est toujours d’un beau. bleu dans. l’état, de vie. — Les antennes sont au.nombre de quatre, deux intérieures.et deux extérieures. — Les an- tennesintérieuresprennentattache très-près des yeux, immédiatement à leur côté ex- térieur ; elles sont toujours composées de trois articles dont les longueurs relatives varient suivant les espèces, et terminées par deux filets ciliés, égaux chez quelques espèces, et inégaux chez d’autres; ces filets semblent formés chacun d’un seul article ci- lié en dedans. — Les antennes sont com- posées du même nombre de pièces dans toutes les espèces du genre, et sont plus courtes que les pédicules oculaires; mais il n’en est pas de même des antennes exter- nes; celles-ci varient beaucoup: ainsi, dans les uns elles se composent de six articles, et sont au moins aussi longues et souvent plus longues que les yeux, filiformes et terminées en massue, tandis que dans d’au- tres elles semblent n’être formées que d’une seule pièce plus courte que les yeux ; dans cette circonstance elles sont aplaties comme le corps du Crustacé, et présen- tent vers leur milieu un lobe ou une di- latation pointue et dirigée en dehors; ces antennes prennent. naissance immédiate- ment à côté des.intermédiaires et un, peu plus bas. —La bouche a la forme d’unmame- lon globuleux, diaphane sur les bords, obs- cur au centre et assez saillant; ce mamelon est composé de plusieurs piècestrès-rappro- chées les unes des autreset dont voici la description : A la partie supérieure du ma- melon on observe un tubercule membra- neux tréssaillant, globuleux, s’élargissant vers le bas, et presque tronqué dans cet endroit; ce tubercule, par sa forme et sa 214 position, rappelle assez le labre des Squil- les ; à la suite de ce labre , on trouve deux mandibules assez grandes , très-crochues, et dont l’extrémité paraît être d’une consis- tance plus solide; cette partie est plate, contournée comme une aile de moulin, et coupée carrément; à l’angle supérieur on voit une forte épine, et il y en a trois plus petites à l’angle inférieur; la partie tranchante et presque droite qui forme l’in- ‘£ervalle entre ces épines, est armée d’un grand nombre de dentelures aiguës, spini- formes et disposées en dents de peigne; ces mandibules sont appliquées contre le labre; au-dessous de ces mandibules est située la languette ou lévre supérieure ; elle est membraneuse, formée d’une seule pièce, arrondie sur ses bords, et très-profon- dément échancrée dans son milieu.—On trouve ensuite comme appliquées sur cette languette, les premières mâchoires, qui sont membraneuses et transparentes ; elles forment le coude comme les mandibules ; mais leur extrémité courbée est divisée en deux lobes assez longs, ciliés, et dont le premier ou supérieur est terminé par trois fortes épines dentelées, tandis que le se- cond n’en a que deux. Outre ces pièces, il y en a encore deux autres qui sont en forme d'oreilles aplaties, quelquefois entières, d’autres fois échancrées en avant etenarrière, et bordées de poils trés-fins ; ces pièces, en forme de lames, sont articu- lées ,et ressemblent à des prolongemens du deuxième bouclier; immédiatement après les deuxièmes mâchoires, onapercoit deux autres petites pièces semblables, mais plus petites, et que M. Guérin compare aux pieds-mâchoires de la première paire; ces pièces sont suivies des deuxièmes pieds-mâ- choires analogues aux grands bras oupince des Squilles; ils sont portés sur une petite hanche, et se composent de trois articula- tions dans quelques espèces, et de quatre dans d’autres ; le dernier article atteint ordinairement la hauteur du labre; il est toujours terminé par un crochet recourbé en dedans; qui représente le grand ongle des mêmes pieds dans les Squilles , et il a à la partie interne, et en opposition avec ce crochet, de longs poils roides qui s’ag- glomérent quand l'animal est desséché. Une chose remarquable chez quelques es- pèces de cegenre, c’est que les deuxièmes pieds-mâchoires sont composés de quatre articles dans les espèces à antennes exter- nes multi-articulées, et qu’alors il y a à l'extrémité du premier une pièce composée PHYLLOSOMA. d’un pédoncule d’un seul article, et ter- miné par un fouet divisé en un grand nom- bre d’anneaux ciliés intérieurement ; tan- dis que chez les Phyllosomes à antennes externes courtes et d’une pièce, ces deuxié- mes pieds-mâchoires n’ont que trois ar- ticulations et sont privés de ce fouet ; on aperçoit seulement vers la base du premier article, et à sa partie externe, un petit ap- pendice qui semble marquer l’endroit où auroient dû se trouver une articulation et un fouet. Une particularité remarquable que l’on observe aux pieds-mâchoires de tous les Phyllosomes, c’est que la partie comparée à la hanche par M. Guérin est toujours munie extérieurement, et un peu en dessous, d’un petit appendice aplati et divisé en deux lames analogues à celles du dessous de la queue. — Les troisièmes pieds-màchoires sont insérés beaucoup plus loin des seconds que ceux-ci ne le sont de la bouche; ils dépassent de beaucoup la hauteur des yeux, et ressemblent aux pat- tes proprement dites, au premier aspect. Ghez les Phyllosomes à grandes antennes extérieures, ils sont composés de cinq arti- culations ; il ya un petit appendice foliacé au dessous de la hanche, un fouet à l’extré- mité du premier article, et le dernier est velu ainsi que les précédens. Chez ceux qui ont les antennes externes courtes, ces pieds-mâchoires ne se composent que de quatre articles; il y a toujours l’appendice foliacé à la hanche, mais le flagre est rem- placé, comme dansles deuxièmespieds-mä- choires, par un petit appendice court et ob- tus, placé vers la partie inférieure du pre- mier article; enfin l’avani-dernière pièce présente à son extrémité interne un groupe de poils plus courts que les autres, terminés en massue dentelée intérieurement, ce qui n’a pas lieu chez les premiers. — Les pattes proprement dites, au nombre de dix, sont distribuées à des distances égales autour du second bouclier ; elies sont tou- tes composées de quatre articulations, ou- tre la hanche, et terminées, à l’exception de la dernière paire chez quelques espèces, par un crochet plus ou moins grand, re- courbé en dedans et armé de cils ; elles ont à l’extrémité du premier article un ap- pareil flagelliforme semblable à celui qu’on observe aux pieds-mâchoires de quelques espèces, et il n’y a que les postérieures qui en soient privées quand elles sont très- petites. Dans cette circonstance, on ob- serve à la base de ces derniéres un appen- dice prenant attache sur le devant de la PHYLLOSOMA. banche, de forme conique , et comparable à la tige inarticulée placée à la base des derniers pieds des Squilles, et que l’on pré- sume être les organes mâles de la génération; ces pelites pattes dépassent rarement la longueur de la queué, tandis que les au- tres sont toujours plus longues que le corps, quelquefois armées d’épines et de poils aux articulations et dans toute leur lon- gueur. — La queue, ou l’abdomen, est composée de cinq segmens bien distincts, transversaux et légérement dilatés à leurs bords extérieurs; les quatre premiers ont chacun en dessous deux appendices nata- toires composés d’une tige et de deux lames foliacées, arrondies, entiéres dans les uns, et dont l’interne est appendicée dans d’au- tres; le dernier segment est terminé par cinq feuillets, dont un impair est placé au milieu et immobile, affectant diverses for- mes; et deux de chaque côté, portés sur un article radical, et ayant la faculté de se glisser l’un au-dessous de l’autre; le feuil- let externe semble divisé en deux pièces doni l’antérieure, trés-pelile, est terminée par une légère épine qui fait saillie au bord externe; cette queue ou abdomen est quel- quefois bien distincte du thorax, beaucoup plus étroite que lui, et de même longueur à ses deux extrémités ; d’autres fois elle est aussi large que le thorax à sa base, et va en diminuant vers l’extrémité. Les mœurs de ces Crustacés sont entié- rement inconnues; on sait seulement, par le rapport des voyageurs, qu’ils se trou- vent à la surface de la mer, et qu'ils y na- gent lentement en agitant les appendices flagelliformes de leurs pattes; ils sont transparents comme du verre, et on ne pourroit les apercevoir dans l’eau si leurs yeux d’un beau bleu ne les déceloient pas. Les Phyllosomes se rencontrent dans toutes les mers des pays chauds; ils sem- blent y être dispersés indifféremment, car on trouve les mêmes espèces dans les mers d'Afrique, des Indes et de la Poly- pésie; cependant, d’après les échantillons rapportés par M. Lesson, il paroîtroit que ces Crustacés sont plus communs dans les mers de la Nouvelle-HoïHande et de la Nouvelle-Guinée que partout ailleurs. M. Guérin, dans un travail inséré dans le Magasin de Zoologie, année 18533, et ayant pour titre: Mémoire surl'Organisation exté- rieure des Phyllosomes, et Monographie de ce genre de Crustacés, distribue les espé- ces qui le composert en deux grandes divi- sions, ainsi qu’il suit : 245 I. Antennes externes cylindriques, plus longues que les pédicules oculaires, com posées de six articulations. — Pieds posté- rieurs très-courts. — Deuxièmes pieds-mä- choires de quatre articles ; les troisièmes de cinq, avec un fouet; point d’épines dente- lées à leur avant-dernier article. A. PHYLLOSOMA CLAVICCRNIS. Lracu, Journ. de Phus., 4818, avril, p. 307, fig. 41.— Guér., Mag. de Zool., pl. 7.— Epw., op. cit. , t. Li, p. 478. — Desw., Consid. génér. sur les Crust., p. 254, pl. 44, fig. 4.— Long. 44 lig. Larg, 6 lig. — Les antennes externes ont environ neuf lignes de long; elles sont renflées au bout, et sont presque trois fois plus longues que les pédicules oculaires; le bouclier an- térieur est de forme ovalaire, presque aussi long en avant qu’en arrière; les premiers pieds-mâchoires ont le lobe intermédiaire court et son extrémité arrondie ; les pattes sont épineuses, et l’extrémité des postérieu- res descend un peu plus bas que le bord du dernier segment de la queue.— Cette espèce habite les mers de la Nouvelle-Hol- lande et de la Nouvelle-Guinée; elle se iouve aussi dans les mers d'Afrique et dans celles de l’Inde. 2. PHYLLOSOMA COMMUNIS. Leacx, Journ. de Phys., 1818, avril, p. 307, fig. 11.—Larr., Encycl. Méth., t. X, p. 119, pl. 354, fig. 4. — Guékr., Mag. de Zool., année 1833, pl. 8, fig. 1.— Desm. , Consid. génér. sur les Crust., p. 255, pl. 44, fig. 5.—ÆEnw., op. cit., t. IL, p. 477. —Long. 1 pouc. Larg. 5 lig. !.— Les antennes extérieures ont prés de sept lignes de lang, et sont environ deux fois plus longues que les peaoncules ceulaires , filiformes et non renflées au bout; le premier bouclier est ovale, un peu plus large en arriére, rétréci en avant; les secondes mâchoires et les pieds-mâchoires différent un peu de ceux de l’espèce pré- cédenite ; les premiers pieds-mâchoires sur- tout sont beaucoup plus petits, et n’ont qu’un très-léger lobe de chaque côté; les appendices du dessous de la queue sont plus courts; leurs deux lames sont moins al longées, et l’interne ne présente aucune échancrure ; la nageoire postérieure esl semblable à celle de l’espèce précédente. —_ Se trouve dans les mef d'Afrique et de la Nouvelle-Guinée. 3. PHYLIOSOMA AFFEIS. Guér., Mag. de Zool., année 4855, 216 pl. 8, fig. 2. — Enw., op. cit., t. II, p. 478. — Long. 10 lig. Larg. 4 lig. — Cette espèce est généralement plus petite que l’espèce précédente; ses antennes ex- térieures ont un peu plus de trois lignes, et pe dépassent pas la longueur des yeux; elles sont terminées en pointe, sans aucun renflement ; le bouclier antérieur ressem- ble entièrement à celui du Phyllosome com- mun; toutes ses autres parties sont aussi semblables, mais les deuxièmes mâchoires sont à peine échancrées au bord antérieur, quoiqu’elles soïent très-prolongées en ar- riére ; et les premiers pieds-mâchoires sont tellement petits et rudimentaires, qu’on les apercoït à peine au-devant des deuxièmes mâchoires ; ils sont entiers et sans lobes ni échanerures ; la nageoire du dernier segment de la queue est beaucoup plus courte; sa lame intermédiaire attei- gnant à peine deux fois la longueur du der- nier segment qui la précède. — Habite les mers de la Nouvelle-Hollande et de la Nouvelle-Guinée. G. PHYLLOSOMA FREYCINETIH. (PI. 47, fig. 6.) Guér., Mag. de Zool., année 1833, pl. 9, fig. 4. — Enw., op. cit.. t. Il, p. 479. — Long. 17 lig. Larg. 7 lig. 1. — Les antennes externes de cette espèce ont six lignes de long, et dépassent les yeux de plus de la moitié de leur longueur ; le premier bouclier est plus large antérieu- rement, arrondi à Ce point, et terminé en arrière en pointe ; la bouche est située dans le milieu de la longueur du premier bou- clier ; elle est trés-éloignée des deuxièmes mâchoires et des pieds-mâchoires, et sem- ble isolée et séparée entiérement des autres piéces ; les premiers pieds-mâchoires sont assez grands, divisés en trois lobes, dont l'intermédiaire plus long et les autres égaux ; l'extrémité des deuxièmes pieds-mâ- choires atteint à peine la bouche ; la queue est presque de la longueur du second bou- clier ; les angles postérieurs de ses segmens sont terminés en pointe aiguë, surtout ceux du dernier, et les feuillets externes de la nageoire ont une petite épine en dehors et vers l'extrémité postérieure. —Se trouve dans les mers de la Nouvelle-Guinée. DEUXIÈME DIVISION. IT. Antennes externes pointues , apla- ties, plus courtes que les pédoncules ocu- aires, ne paroissant formées que d’une PHYLLOSOMA. seule pièce, et ayant au côté externe de la base un appendice en pointe. — Deuxièmes pieds-mâchoires de trois articles; les troi- sièmes de cinq.—Sans fouet. — Des épines dentelées à l’extrémité interne de leur avant-dernier article. 5. PHYLLOSOMA BREVICORNIS. Leacu, Journ. de Phys. , t. LXXXVI (1818). — Desm. , Consid. génér. sur les Crustacés, p. 255. — LATR., En- cycl. Méth., t. X, p. 419, pl. 354, fig. 3.— Guér. , Mag. de Zool. , année 4833, pl. 10-11 , fig. 4. — Enw., op. cit., t. II, p. 482. — Long. 4 pouc. 9 lig. Larg. 44 lig, —Les antennes extérieures sont minces, sans élargissement à leur base, et ayant le lobe externe très-petit et peu saillant; leur longueur n’égale pas la moitié de celle des pédicules oculaires; les anten- nes internes sont un peu plus longues que les externes, et conformées comme dans l'espèce précédente ; le boucher antérieur est transversal en avant ; les deuxièmes mà- choires sont très-petites, entières, sans au- cuns lobes, et leur forme approche assez de celle d’un trapèze dont les angles seroient arrondis ; les premiers pieds-mâchoires sont insérés plus bas; ils sont très-petits, de for- me conique et ayant leur pointe dirigée es avant ; l’échancrure du bouclier postérieur n’est pas très-large ; la queue est très-pe- tite ; son extrémité postérieure n'atteint pas le bord de l’échancrure du bouclier; les cinq segmens qui la composent sont peu distincts, ainsi que les appendices du dessous, que l’ont voit à peine, et qui sont réduits à l’état de petits tubercules épais, transversaux, et légérement lobésau milieu; la lame intermédiaire du dernier segment est petite, arrondie postérieurement ; les lames latérales sont très-petites, n’attei- gnant pas la moitié de sa longueur; elles sont arrondies en dedans, ne paroissant for- mées que d’une seule pièce, et semblant lé- gérement échancrées extérieurement. — Cette espèce varie beaucoup pour la taille. Elle est assez commune. On la trouve dans les mers d'Afrique, de la Nouvelle-Hol- lande et des Grandes-Indes. 6. PHYLLOSOMA PUNCTATA. Guér., Mag. de Zool., année 1833, pl. 11, fig. 2. —- Long. 413 lig. Larg. 5 lig. — Le bouclier postérieur de cette espèce est beaucoup plus large, car il présente neuf lignes dans sa plus grande largueur, il ne paroît pas échancré postérieurement, PHYLLOSOMA. et la queue est petite ; le premier bouclier est oblong, presque aussi large en avant qu’en arrière; le second est ovale, trans- verse ; les yeux paroissent avoir leur pédi- cule aussi long que le premier bouclier, et les antennes sont représentées trés-petites ; tout le corps est transparent, d’un blanc satiné ; il est couvert, dans toute sa surface, d’une infinité de petits points d’un rouge- carmin assez vif; les yeux paroissent être d’un jaune-orangé. — Cet individu, qui a été dessiné par M. Lesson, a été pris dans l'Océan équatorial, à deux degrés de lati- tude Sud. 7. PHYLLOSOMA DUPERREYI. Guér., Mag. de Zool., année 1833, pl. 12 ; ejusd., Voy. de la Coquille, Crust., pl. 25, fig. 2. — Enw., op. cit., t. 11, p. 485.— Long. 16 lig, Larg. 43 lig.— Les antennes sont peu élargies à leur base , et leur extrémité atteint presque la hauteur des yeux ; les antennes internes sont aussi longues que les yeux; leurs filets terminaux sont recourbés en dehors, et l’interne , beaucoup plus étroit, est plus long que l’extérieur ; le bouclier antérieur est pres- que aussi long que large, de forme carrée, avec les bords arrondis et la partie infé- rieure échancrée ; les deuxièmes mâchoires sont trés-grandes, avec le lobe extérieur prolongé et pointu et le lobe postérieur grand, recourbé en dedans; les premiers pieds-mâchoires sont assez grands, divisés en deux lobes, dont l’antérieur pointu et le postérieur presque carré ; les deuxièmes pieds-mâchoires dépassent la hauteur de la bouche, et les troisièmes sont d’une lon- gueur presque double de celle du premier bouclier, qu’ils dépassent de beaucoup; les premiéres pattes sont moins longues que ces pieds-mâchoires ; les trois paires suivantes sont à peu prés de la même grandeur ; tou- tes ces pattes sont armées d’épines aux arti- culations , et leurs divisions sont garnies de poils de diverses grandeurs ; les pattes pos- térieures sont petites; elles dépassent un peu la longueur de la queue; le bouclier postérieur est beaucoup moins large que le précédent, presque carré ; ia queue est de la même largeur à sa naissance ; elle dimi- nue d’une manière très-sensible postérieu- rement, et ses segmens sont transversaux ; les appendices des quatre premiers sont as- sez longs, bifides à l'extrémité, et ne pré- sentant pas de traces d’articulations ; leurs deux branches sont accolées l’une contre l’autre; la lame intermédiaire de la na- 217 gcoire terminale est plus large que longue : ses côtés descendent presque droits, se ter- minent par un petit angle aigu, et son bord postérieur, circonscrit entre ces deux angles, est arrondi et sinueux de chaque côté ; les lames des côtés sont grandes, de forme carrée et à angles arrondis. — Cette espèce a été trouvée au port Jackson. 8. PHYLLOSOMA MEDITERRANEA. Guér., Mag. de Zool., Ann., 4833, pl. 43. fig. 3. — Roux, Crustacés de la Méditerranée , pl. 23. — Know. , op. cit., t. Il, p. 484. —Chrysoma Mediterranea, Risso, Hist. nat. de l’Europ. Mérid., t. V, p. 88, pl. 3, fig. 9. — Long. 4 pouc. Larg. 9 lig. — Voici la description que donne M. Risso de cette espèce de Phyl- losome : Le corpsestovaleentravers, mince, trés-aplati, foliacé, transparent, lisse, tra- versé de quatre lignes à peine apparentes, qui s’étendent de la circonférence au cen- tre; les antennes extérieures sont solides, bi-articulées, ornées d’une pointe en de- hors; les intérieures, moins longues, ont chacune cinq articles inégaux; celui du sommet a deux filets inégaux; les yeux, en massue, sont facettés, noirâtres, situés sur un support étroit à six articulations presque égales; la bouche est arrondie, jaunätre, située au bas du disque ellipsoïde, avec un petit pied-mâchoire bifide de chaque côté ; la queue est subcordiforme, plus étroite que le corselet, diminuant insensiblement vers l’extrémité réunie au corps, traversée vers son milieu de dix segmens dont le dernier terminé par cinq pelites nageoires arrondies, les deux intermédiaires armés d’une pointe ; elle est munie en dessous de regis paires d’appendices latéraux, avec cinq pointes aiguës dechaque côté, les pat- tes, au nombre de cinq paires, sont subtiles, translucides, tachées de rouge, composées chacune de cinq articles inégaux ; les deux premiers garnis d’un aiguillon; entre le troisième et le quatrième article se trou- vent de longs appendices plumeux, ciliés, trés-mobiles ; le dernier article finit par un seul crochet ; la dernière paire de pattes courte, quadriarticulée. Le Phyllosome de la Méditerranée, dit le même auteur, est transparent comme le cristal le plus pur, et a l’apparence d’une lame de mica. Sa vivacité, ajoute-t-il, est extraordinaire; il vit long-temps hors de l’eau en agitant continuellement les appen- dices plumeux de ses cuisses; sa natation est gracieuse ; il remue sans cesse ses pieds 218 et ouvre de temps en temps sa bouche. Sa nourriture doit consister en molécules mé- dullaires qu’on trouve très -abondamment dans toutes nos eaux, à la surface desquelles ils se montre durant les jours de calme par- fait, et son apparition à ordinairement lieu en juin et juillet. Voyez, pour les autresespèces, la mono- graphie de M. Guérin, insérée dans son Mag.de Zoologie, année 1833, etle tome 2° de l'Histoire naturelle des Crustacés, par M. Edwards. AMPHION , Epw. La carapace esttrès-développéeetentiè- rement lamelleuse; elle s’étend jusqu’à l’o- rigine de l’abdomen et cache la base des pattes; son diamètre longitudinal est plus du double de son diamètre transversal, et de chaque côté elle se recourbe un peu en bas; son bord antérieur est presque droit, et laisse à découvert l’anneau qui porte les yeux ; il n’y a pas de trace de rosire; mais de chaque côté, l’angle formé par la réu- nion de ce bord avec ie bord latéral, se prolonge en avant en manière d’épine; en- fin le bord postérieur de la carapace, qui est court et presque droit, se continue avec Jes bords latéraux sans former d’angles bien marqués. — Les yeux sont irès-gr0s; leur portion terminale a lamême forme que celle des Phyllosomes; mais la tige étroite, qui les supporte, au lieu d’être très-lon- gue comme chez ces Crustacés, est extré- mement courte. — Les quaire antennes s’insèrent sur la même ligne , inmédiate- ment au-dessous et en arrière des pédon-- cules oculaires; celles de la première paire ont la même forme que chez les Phyllo- somes; leur portion basilaire se compose de trois articles grêles et cylindriques, dont le premier et le dernier sont les plus longs; et elles se terminent chacune par deux pe- tites tiges filiformes, dont l’interne est très- courte, ét l’externe à peu prés de la lon- gueur de la portion basilaire. — Les an- tennes externes sont beaucoup plus déve- loppées, et ne ressemblent pas autant à celles des Phyllosomes; elles se rappro- chent beaucoup, par leur forme générale, de celles des Alimes; mais, au lieu d’être dirigées en bas et en dehors, elles se por- tent directement en avant; leur premier article, qui n’est pas bien distinct, donne insertion en dedans à une tige cylindrique, eten dehors à un grand appendice lamel- leux et à peu prés ovalaire ; cette lame dé- AMPHYON. passe de beaucoup le niveau de la portion basilaire des antennes internes; ses bords interne et antérieur sont ciliés , et son bord externe se termine par une épine. — La tige est composée de deux petits articies basilaires très-courts et d’un long article terminal légérement renflé vers le bout ; sa longueur est d'environ le double de celle de la lame qui en recouvre la base. — La disposition de la bouche est à peu près de. même que chez les Phyllosomes; elle est très-éloignée des antennes, et forme vers le tiers antérieur de la carapace un petit tubercule arrondi, de la partie postérieure duquel naît le thorax. Les parties qui entrent dans sa composition sont : un la- bre, deux mandibules, une languette, deux paires de mâchoires et deux paires de pieds-mâchoires. — Le labre est transver- sal et peu développé.—Les mandibules ne portent pas de palpes, et sont en grande partie cachées par la languette, qui est bi- lobée. — Les mâchoires de la première paire sont presque rudimentaires, et Consis- tent en une pelite lame cornée dont le bord est cilié; celles de la seconde paire se composent de deux articles-dont le premier présente en dedans un prolongement garni d’épines. — Les pieds-mächoires de la première et de laseconde paires, qui, chez les Phyllosomes, m’existent qu’à l’état de vestiges et n’entrent pas dans la composi- tion de l’appareiïl buccal, sont, au contraire, ici très-développés et appliqués sur les mâchoires ; ceux de la première paire présentent en dedans plusieurs languettes garnies de poils à leurs extrémités, et au côté externe de leur base on remarque un grand appendice foliacé et ovalaire. — Les pieds-mächoires de la seconde paire sont beaucoup plus développés que les précé- dens ; leur article basilaire est lamelleux, et porte à sa partie antérieure : 1° une tige cylindrique composée de trois articles ; 2° un appendice flabelliforme, ou espèce de palpe, qui s’avance au côté externe de la tige etla dépasse. — Le thorax est aplati comme chez les Phyllosomes, mais étroit et complétement caché sous la carapace ; il conne attache à six paires de pattes ayant exactement la même disposition que chez ces derniers Crustacés; toutes sont grêles et cylindriques, et à l'extrémité de leur deuxié- me article naît un appendice palpiforme composé d’un article cylindrique terminé par une soie multiarliculée et ciliée.—Les pattes de la premiére paire, celles qui cor- respondent aux pieds-mâchoires internes AMPHION. des Décapodes, s’insèrent très-loin de la bouche, et sont beaucoup plus courtes que les autres; leur deuxième article se termine en avant par une épine aiguë. — Les pat- tes des trois paires suivantes deviennent de plus en pluslongues, et ont au bord de leur troisième article, une, deux ou trois épines semblables à celle qui existe à l’extrémité du second article. — Les pattes de la cin- quième paire, qui sont un peu moins lon- gues que celles de la quatrième paire , pré- sentent la même disposition ; enfin celles de la dernière paire sont beaucoup plus courtes que les précédentes, et ne présen- tent pas d’épines bien distinctes. — L’ab- domen est presque aussi long que la cara- pace, et se compose de sept segmens; sa forme est la même que ceile de labdo- 219 men des Salicoques, et il se termine par une nageoire en éventail, dont la pièce médiane (formée par le septième anneau) est lancéolée, et dont les pièces latérales ont ovalaires. Quant aux appendices fixés sous Jes cinq premiers anneaux de l’abdo- men, ils sont presque rudimentaires. La seule espèce connue et qui sert de type à ce genre est: AMPHION REYNAUDII. Enw., Ann. de la Soc. Ent. de France, t. I, p. 336, pl. 12, fig. 4, À ; ejusd., op. cit., t. IT, p. 489, pl. 48, fig. 8.— Long. 4 pouc, — Les tégumens de cette espèce, à l’ex- ception de ceux de son abdomen, sont diaphanes. — Habite les mers d'Asie. TROISIÈME ORDRE. L'ÆMODIPODES, LATREILLE. C’est à ces Crustacés que M. de La- marck a donné le nom de Sessicoles , et que M. Leach a désignés sous celui dE- driophthalmes. Ce sont les seuls dont l’ex- trémité postérieure du corps ne soit pas terminée par une queue proprement dite, les deux dernières pattes étant insérées à ce bout, ou le segment leur servant d’attache n'étant suivi que d’un à deux articles trés- petits. Ils sont encore les seuls où les deux pieds antérieurs, et qui répondent aux se- conds pieds-mâchoires, fassent partie de la tête. É Ils ont tous quatre antennes sétacées, placées entre la bouche et les yeux; une bouche présentant un labre, une paire de mandibules, deux paires de mâchoires, la langue et une lèvre suivie d’une pièce mo- bile, avec deux palpes. — Le corps, le plus souvent, est filiforme, linéaire, composé de sept à huit segmens, sans compter la tête ; il supporte l’abdomen, les pattes, les bran- chies et l’appareil externe de la génération. — Les pieds sont terminés par un fort cro- chet; les quatre antérieurs, dont les se- conds plus grands, sont loujours terminés en pince monodactyle ou en griffe. Dans plusieurs, les quatre suivans sont raccour- cis, mous, articulés, sans crochet au bout, ou rudimentaires, ou nullement propres aux usages ordinaires. — Dans les uns, les branchies, au nombre de huit, sont an- nexées par paires aux extrémités des troi- sième et quatrième segmens. — Les fe- melles portent les œufs sous les second et troisième segmens du corps, dans une poche formée d’écailles rapprochées, L’anatomie de ces Crustacés étoit en- core peu connue; nous emprunterons à M. R. de Vauzème les observations sui- vantes, qu’il a été à même de faire sur le genre Cyame, dont il a donné la mono- graphie des espèces qui le composoient, et dont la plupart étoient encore ignorées de la science. Nous allons examiner successi- ment le tube digestif, le foie, les organes génitaux internes, le système nerveux et une parlie de l’appareil circulatoire. Le système digestif comprend les organes de la bouche, l’œsophage, l’estomac et l’in- testin. L’œsophage est un canal étroit con- tenu dans la tête; il se renfle au niveau de l'insertion des pieds antérieurs, c’est-à-dire dans le premier segment thoracique, pour former l’estomac. À partir du pylore, le tube alimentaire se rétrécit de nouveau et se courbe à son passage dans le second an- neau du thorax; là il présente un léger renflement duodénal, correspondant à l’in- sertion des vaisseaux du foie. L’intestin continue ensuite son trajet directement jusqu’à l’anus, où il se termine en une 220 pointe, dans une espèce de suture formée par trois valvules. L’estomac est pourvu d’un appareil de rumination ; à droite et à gauche du cardia se trouvent deux colonnes charnues dans lesquelles sont implantées trois arêtes carlilagineuses qui, par leur extrémité libre et bifide, se rencontrent au- devant d’une piéce triangulaire, pour opé- rer la seconde trituration des alimens. Plus bas, les parois de la cavité stomacale sont transparentes et soutenues par des arceaux cartilagineux. Le tube digestif est formé de deux tuniques, dans lesquelles sont conte- nues les matières fécales noires; le foie À organe double, serpente le long du tube rudimentaire, en formant trois courbures principales, depuis le milieu du second an- neau thoracique jusqu’au commencement du dernier, et finit en pointe libre: ses vaisseaux excréteurs s’abouchent dans le renflement duodénal de l'intestin par des digitations que voile en partie le second ganglion nerveux du thorax. Les organes générateurs mâles, également doubles, sont placés immédiatement derrière le foie : ils s’étendent sur les côtés du canal digestif, depuis le milieu du troisième anneau jus- qu'à la fin du dernier. Arrivés au milieu du dernier segment, ces organes se replient de bas en haut; bientôt ils quittent cette direction et pénètrent horizontalement dans les verges situées à l’extérieur. Les ovaires, au nombre de deux, placés derrière le foie et parallèles au tube intestinal, com- mencent vers le milieu du second anneau et finissent à la partie moyenne du cin- quième, au-dessus des valves où ils s’a- bouchent. Les œufs sont arrondis, unis entre eux, et maintenus dans leur totalité Par une membrane pellucide fort mince, qui se termine en deux tubes, communi- quant avec ces tubes du dehors en dedans. PREMIÈRE CYAMUS. Le système nerveux, occupant toute la longueur du tube digestif, se compose de neuf renflemens disposés par paires, enve- loppés dans un névrilemne commun, el plus ou moins réunis par les deux chaines de communication. Le cerveau, organisé. en deux lobes convexes , placé entre la bouche et les yeux, fournit en avant les nerfs des antennes avec plusieurs filets minces, et en arrière des nerfs optiques. De sa, base partent deux cordons assez forts qui embrassent l’æsophage, ct forment en se réunissant deux ganglions sous - æœsopha- giens rapprochés, dont l’antérieur appar- tient à la tête et envoie quelques ramus- cules aux organes buccaux , tandis que le postérieur, destiné au premier segment thoracique, fournit d’avant en arrière deux branches à la première paire de pattes. Le second ganglion du thorax, plus volumi- neux que les autres, anime les gros pieds monodactyles, et couvre en partie les in- sertions digitales du foie ; les deux suivans tiennent sous leur dépendance les bran- chies et leurs accessoires. Les trois derniers. ganglions sont placés un peu en arrière du point central de leurs segmens respectifs, et les anneaux qui en partent se dirigent d’arrière en avant. Les cinquième, sixième et septième se rendent aux trois paires de pattes ambulatoires. Le vaisseau dorsal, accolé au tube digestif suivant toute sa lon- gueur , est un canal transparent composé de fibres circulatoires, jamais affaissé sur lui- même. Tous ces Crustacés sont marins , et sui- vant M. Savigny ils avoisinent les Pycno- gonides, et les uns et les autres condui- roient aux Arachnides. Cet ordre a été di- visé en deux familles : les Ovales et les Filiformes. FAMILLE. OVALES, LATREILLE, Caractères. Gorps ovale, avec les seg- mens transversaux et la tige des antennes sans articulations distinctes. — Pieds courts, peu allongés; ceux du second et du troi- sième segment se terminant par un long are ticle cylindrique et sans crochet au bout; à leur base est un corps vésiculaire al- longé. Genre : Cyamus. CYAMUS. CYAMUS, Larr., Lam., Desm.; Panope , LeAcu ; Larunda , LEAcu ; ‘Oniscus, Pazras, Linn.; Squilla, DEGEER Pycnogonum, FaBr. Le corps est large, orbiculaire, déprimé, solide et coriace ; on peut le diviser en tête, thorax et abdomen. — La tête est petite, allongée, en forme de cône tronqué; on y remarque deux paires d’antennes, les or- ganes de l’ouie, la bouche et deux yeux composés. Les plus grandes ou intermé- diaires se composent de quatre articles à base plus étroite que le sommet; les pe- tites antennes ou antennes externes , à peine visibles, sont également formées de quatre articles, dont le premier est fort court, le second plus gros et cylindrique; le troisième a la même forme et moins de volume que le précédent; le dernier, à ap- parence conique, présente quelques soies fines au sommet ; à la base des petites an- tennes, vers le côté externeet antérieur, se trouve un mamelon déprimé. — Le test crânien présente en ce lieu une espèce d’évasement au fond duquel paraît cet or- gane, et que M. R. de Vauzème présume renfermer le sens &e l’ouïe. — Les yeux, au nombre de deux, forment une légère saillie demi-sphérique, entre les grandes antennes et le premier segment; ils sont composés de cristallins qui ne laissent pas d’empreinte sur la cornée ; lorsqu'on a en- levé cette membrane nue et continue de l’é- piderme , l’œil paraît au microscope comme un point , et même les cristallins ont une forme ovoïde; ils sont implantés, par le petit bout, dans un pigmentum noir, et ceux quioccupentle pourtour, traversés dansleur portion oblique par les rayons lumineux, représentent autour de l’œil ou sous la loupe une auréole de perles blanches et brillantes; ces yeux sont composés. —La bouche présente un labre, une paire de mandibules, deux paires de mâchoires, la langue, et une lèvre suivie d’une pièce mobile , avec deux palpes.—Le labre est situé sur la ligne médiane, en rapport la- téralement avec les mandibules, et articulé en arrière avec le test crânien. — Sa face supérieure présente un onglet qui occupe environ le quart de son étendue; la partie moyenne de la face inférieure s’élève en une espèce de crête ou apophyse labro-pa- latine, qui s’interpose entre les mandibules etse continue en arrière pour former les par- tie supérieure du pharynx, — Les man- 224 dibules ont une forme irrégulièrement tri- angulaire; elles s’articulent par une base très-large sur le crâne à côté du labre; leur face externe est bombée et sans palpes; leur sommet présente deux divisions dont chacune est armée de cinq dents coniques; celles de la seconde rangée tiennent à une espèce de main mobile, d’où part une crête qui se porte en dedans et se ier- mine par un prolongement auquel s’atta- che le muscle adducteur; les dentelures des deux mandibules se joignent au-dessous du labre, qui lescouvre etles protége.—La première paire de mâchoires se trouve pres: que entiérement cachée par les mandibu- les et par la seconde paire; ce sont deux lames membraneuses en forme de crois- sant, qui ont avec la langue une telle adhé- rence qu'il est difficile de les en séparer; elles sont légérement cornées vers l’extré- mité interne et libre ; la seconde paire de mâchoires est trés-forte, et contiguë par sa base avec la lèvre qui lui est intermé- diaire ; sur sa face dorsale on remarque un palpe à deux articulations. — Le sommet est armé de dents crochues et très-fortes au nombre de quatre, et plus bas on remarque une seconde rangée de trois dents pareilles, mais plus petites. — La langue, placée au milieu de la cavité buccale, est un corps allongé, musculeux, terminé par une ex- trémité bifide et légérement soyeuse. Située d’abord un peu au-dessous des griffes de la seconde paire, elle passe en- tre l’arcade que forment au-dessus d’elle les croissans de la premiére , et se perd dans le pharynx, qui est composé lui- même par des membranes internes de la langue, du labre et des mandibules, réu- nies dans le gosier, en forme d’entonnoir. —-La lèvre estimpaire,sur la ligne médiane, entre les secondes mâächoires, mais plus en arrière et plus bas; elle se compose de deux pièces soudées l’une à l’autre par le bord interne et bombéesen dehors; son sommet présente deux échancrures surmontées de quelquessoiesfines, articulées, palpiformes. Après s’être courbée en arriére, elle se termine sur une pièce évasée en cœur fixée aux deux prolongemens du crâne qui ser- vent de support à la seconde paire; le tiers supérieur de la lèvre estmobile d'avant en arrière et continu par sa base avec le frein de la langue. Plus en arrière, sur la ligne médiane on voit deux palpes de cinq arti- cles à peu prés cylindriques , insérés sur une pièce échancrée, soyeuse, et mobile de bas en haut; dans l’état de repos ces deux 222 palpes embrassent les parties latérales de la bouche et s’appliquent sur la face externe des mardbules. — Le thorax est parlagé en sept anneaux ou seomens de formes di- verses, portant l’abdomen, les pattes, les branchies et l’appareil externe de la géné- ration ; les anneaux, vus dans leur ensem- ble, augmentent de longueur jusqu’au que- irième, à partir duquel ils diminuent pro- gressivement pour se terminer en pointe mousse ; le premier segment est petit, glo- buleux, soudé à la tête et incliné dans sa direction; il s’articule en arrière avec le suivant. — L’estomac, contenu dans son in- térieur, détermine sur l’enveloppe cal- caire une bosselure qui ressemble au ver- tex; le second anneau, plus large que les autres, a pour ainsi dire la forme d’un arc tendu ; le troisième et le quatrième sont transversaux et excavés latéralement pour le passage des branchies; le cinquième et le sixième, arrondis sur leurs bords, ont une figure semblable, et ne différent qu’en longueur. Le septième est plus petit que les précédens et pour ainsi dire pyriforme. À la base du dernier anneau thoracique est annexée une pe- tite queue, ou segment abdominal, ter- minée par un anus circulaire que ferment trois valvules, dont deux latérales et une postérieure ; ce rudiment globuleux recoit l’extrémité de lintestin, et donne issue aux matières fécales. —Les pattes, au nom- bre de cinq paires, sont onguiculées. les pieds antérieurs, fixés au premier anneau, sont grêles et de cinq articles. — La han- che est longue et fusiforme. —Le trochan- ter et la jambe, assez courts, sont suivis du carpe, qui présente une dent obtuse, for- mant pirce en genou avec la griffe termi- nale ; la secondepaire, plus forte que toutes les autres, attachée au second segment, se dirige d’arrière en avant; on y compte quatre articles au lieu de cinq, parce que la pièce qui représente la cuisse a disparu; la hanche est grosse, arrondie en dehors, et par-dessous prolongée en une plaque deniée; à son extrémité antérieure s’im- plante uà trochanter pyriforme sur lequel paraît le carpe, qui est ovoïde, aplati et ar- mé de deux dentelures profondes; une forte griffe monodactyle rend ces pieds plus aptes à la préhension qu’à la marche; les trois paires suivantes, ou ambulatoires proprement dites, issues des trois premiers segmens, ne différent entre elles que par une diminution progressive de longueur et de volume. la forme des articles étant CYAMUS. d’ailleurs exactement la même. Ces mem- bres se composent de cinq piéces: la pre- miére, ou la hanche, est un peu ronde en dessus, et couverte par le prolongement la- téro-sternal du segment ; elle se montre en dessus échancrée sur deux de sesbords, etar- rondie sur l’autre.—Le trochanter est étroit et de forme triangulaire ainsique Ja cuisse, qui a deux bords creusés, le troisième li- breet convexe. —La jambe, longue, plate et courbée sur elle-même, se termine par une griffe robuste finement acérée.— Lesbran- chies, au nombre de huit, sont annexées par paires aux extrémités des troisième et quatrième segmens; la forme du canal branchifère peut être comparée à une sou- che qui, vers l’extrémité de chacun de ces anneaux, se bifurque en &eux tiges cylin- driques lisses, transparentes, inégalement longues, et croisées sur le dos de l'animal avec celles du côté opposé; au bas des fourches branchiales du troisième segment, on aperçoit, chez les mâles, un appendice grêle et de moitié moins long que la se- conde tige, dont il embrasse le contour; mais les doubles branchies du quatrième anneau différent de celles du troisième en ce que, au lieu d’avoir à leur base un seul appendice, elles en ont deux inégaux. Les branchies de la femelle sont plus petites et ordinairement contournées l’une sur l’au- tre; les appendices qui existent chez les mâles ont disparu, et sont remplacées par les opercules des œufs, au nombre de quatre, deux pour chaque anneau. Ces pe- tites valves, frangées sur leurs bords, se réunissent avec celles du côté opposé pour former une espèce de matrice externe dans laquelle les œufs sont contenus; cha- que valve, appuyée par son pédicule sur ie tronc commun des branchies, est composée de deux membranes transparentes formant un sac sans ouverture extérieure; les opercules des œufs ne servent pas à la res- piration comme le pensait Treviranus: car, chez les mäles desséchés, les appendices ne sont pas organisés comme des branchies, mais cornés ; tandis que les tiges branchia- les proprement dites sont membraneuses et contiennent les vaisseaux afférens et effé- rens ; les appendices, avec leurs parois épaisses, ne sont nullement propres à per- mettre l’oxigénation; ïls sembleraient se rapprocher davantage de la nature des pat- tes, et peut-être de ces organes qui ont été reconnus comme propres à entretenir chez certains crustacés l’humidité propre aux branchies. Quant aux opercules des œufs, LEPTOMERA. transformation des appendices en matrice externe, sans canaux pulmonaires, trop vaste pour lapetite quantité defluide misen circulation, il est certain qu’ils ne remplis- sent pas le rôle de poumons; l’appareil ex- terne de la génération, double comme chez tous les Crustacés, paraît sur les mâles à la fin du dernier anneau, entre les dernières pattes, sous forme de deux verges coniques séparées à leur base, et divergentes; ces tu- bes, dans lesquels viennent aboutir les ex- trémités des canaux déférens, sont appuyés sur un organe excitateur, à sommet bi- fide, en forme de gland, quise replie sur lui-même en forme de verge, et va se con- fondre en haut et en arrrière avec le tuber- cule anal, Chez la femelle on trouve les deux vulves au milieu du quatrième an- neau ; derrière les opercules des œufs elles se joignent sur la ligne médiane, en un cin- tre qu’on dirait formé de deux pyramides adossées par leur base ; en écartant ces or- ganes, et en les renversant, on apercoit, au fond d’une espèce de cornet, deux ouver- tures trés-petites, communiquant par deux canaux obliques avec les ovaires; ces ca- paux ou oviductes sont dirigés de dedans en dehors et conformes à la direction des verges; sur le milieu des deux derniers segmens et la hanche des deux dernières pattes, on observe chez les deux sexes plu- sieurs tubercules coniques dont l'usage est probablement de fixer l’animal sur la baleine, ou pendant la copulation. A. CYAMUS OVALIS. (PI. 417, fig. 4.) R. DE Vauz, Ann. des Sc. nat.,t. I, p. 259, pl. 8, fig. 4 à 3. — Cette espèce est de couleur blanchätre ; son corps est ellip- DEUXIÈME 223 tique , aplati; les segmens sont rappros chés, et les branchies, inégales, sont au nombre de quatre paires; celles du troi- sième segment n’ont à leur base qu’un ap- pendice courbe et grêle; celles du qua- ième en ont deux inégaux. -— Elle vit agglomérée sur les éminences cornées de la tête des Baleines franches (Balæna Mys- ticetus). 2. CYAMUS ERRATICUS. Rouss. DE VAuz., Ann. des Sc. nat., t. 1, pl. 8, fig. 22. — La couleur est d’un rouge vineux ; les segmens du thoraxsont écartés; les crochets des pattes sont forts et acérés ; les branchies sont simples, trés- longues, pourvues à leur base de deux ap- pendices inégaux et pointus, Cette espèce erre sur la surface du corps, ou se réfugie dans les plis des sourcils, de la commissure des lèvres, du nombril, des régions génitales et anales; elle recherche aussi les plaies récentes et les fissures des anciennes cicatrices, n'importe où elles se trouvent, 3. CYAMUS GPRACILIS. Rouss. DE Vauz., Ann. des Sc. nat., t. I, p. 259, pl. 8, fig. 24.—La couleur est d’un jaune clair; le corps est petit, oblong; les anneaux du thorax sont échancrés sur leurs bords; les branchies, au nombre de quatre, sont pédiculées, et ont chacune à leur in- sertion deux appendices trés-courts. — Cette espèce demeure sur les protubéran- ces de Ja tête. Consultez, pour les autres espèces, la pl. 25 de l’Icon. du Reg. anim. de Cuv., par M. Guérin, FAMILLE. FILIFORMES, LATREILLE, Caractères. Corps long et très-gréle ou linéaire, avec les segmens longitudinaux. — Pieds paraillement allongés et déliés, et la tige des antennes composée de plusieurs petits articles. Genres : Leptomera, Naupredia , Ca- wrella. / LEPTOMERA, Larr., Lau., Drsm. Les pieds, au nombre de quatorze, Cette espèce, trouvée à l’Ile-Bourbon, fait partie des collections du Muséum d’Hist. nat. de Paris: pour îes autres es- pèces voy. M. Savigny, Ouvrage d'Egypte, pl. 44, fig. 4: c’est l'Amphithoe Filosa, Aud.; etle Mémoire de, M. Edwards déjà cité ci-dessus. PHLIAS, Guér. Le corps est court, comprimé latérale- ment, composé de quatre segmens, non compris la tête. — Tête petite, en grande partie cachée dans le premier segment. — Les yeux sont saillans. — Les antennes supérieures, grandes, ont un pédonculeren- flé et eomposé de trois articles; la tige étant détruite, il n’en restait que la base, et on voyait qu’il n’y avait pas depetitfilet supérieur comme dans les crevettes. —Les antennes inférieures, très-petites, sont in- sérées sous lesprécédentes, et ontune courte tige multiarticulée. — Les pattes sont fili- formes et au nombre de quatorze paires; ellés sont simples et monodaciyles; les quatre premières paires égales entre elles, sont plus courtes que lestrois dernières, qui sont aussi égales entre elles. — Les appen- dices natatoires des trois premiers segmens del’abdomen sont de forme ordinaire; ceux du quatrième un peu plus petits, mais en- core semblables, c’est-à-dire terminés par deux lames plus longues que la tigé qui les supporte, ciliées ; ceux du cinquième sont composés d’une tige ‘plate terminée par deux petites lames ovalaires et plus courtes; enfin ceux de l’avant-dernier seg- ment ont leur tige plus courte, large et ar- rondie , et terminée par deux petites lames ovales et un peu pointues ; le dernier seg- LEUCOTHOE. ment abdominal est trés-court, transversal et un peu arrondi. PHLIAS SERRATUS. (PL. 47, fig. 7.) Guér., Mag. de Zool., 4836, pl. 19, fig. 1. — C’est la seule espèce que l’on connaisse ; tous les segmens de son corps ont leur branche supérieure trés-saillante, ce qui le rend fortement dentelé quand on le voit de profil; sa couleur est d’un jaune-brun opaque. — Elle a été trouvée pendant la traversée des îles Malouines au port Jackson. ISOEA , Epw. Dans ce genre, la forme générale du corps est la même que chez les Crevettes. — Les antennes supérieures se terminent aussi par deux appendices annelés; mais au lieu de n’avoir que les pattes des deux premières paires préhensiles, ces Crustacés les ont toutes terminées par une grille mo- bile qui se reploie sur le bord de l’article précédent. La seule espèce connue est l’Isœa de Montagu, {sœa Montagui, Edw., Ann. des Sc.nat. ,t. XX, p. 29. Nous ne connaissons cette espèce ni sa description. LEUCOTHOE, Lracu, Epw. Dans le genre Leucothoe, les antennes supérieures ne sont terminées que par une seule tige annelée, qui est plus courte que chez la plupart des Crustacés; il en est de même pour les antennes inférieures. — La structure des pattes de la première paire est très-remarquable; le pénultième arti- cle constitue une espèce de doigt mobile qui s'applique sur le bord supérieur d’an long prolongement du pénultième article, et se termine par une griffe recourbée. — La disposition des pattes des six dernières paires est la même que dans le genre Cre- vette. — L’extrémité de l’abdomen est re- courbée en dessous. L'espèce type de ce genre est: LEUCOTHOE FURINA. Sav. — Cette espèce a été figurée par M. Savigny dans le grand Ouvrage d'E- gypte, pl. #1, fig. 2. ne , : SE nn gun Tome 1° 14° parle Crustaces,_ Pl, 18. =, 1. Cerapus tubularis, 2. Corophium lonÿicorne , 3, Hyperia latreille:. S à À. Hieraconyx abbreviatus, 5, Themisto daudichaudii6.Phronima sedentaria, / : =) 7. Primno macropa , 8. Pronve capito. 9. Oxvcephalus Oceanicux . CERAPUS, 231 DEUXIÈME FAMILLE. PODOCÉRIDES,. LATREILLE. Caractéres. Corps peu ou point compri- mé sur les côtés. — Pattes thoraciques des quatre dernières paires point encaissées. — Extrémité postérieure du corps ne con- stituant pas un organe de saut. Genres : Erichtonius, Atylus, Unciola, Cerapus, Podocerus, Corophium. ERICHTONIUS, Erw. Les Amphipodes appartenant à ce nouveau genre ont beaucoup d’analogie avec les Leu- cothoés, dontils ne différent principalement que par l’état rudimentaire des pièces épimé- riennes despremièrssegmens thoraciques. — Les antennes supérieures sont simples et à peu prèsdelalongueur des inférieures. — Les pattes de la seconde paire sont terminées par une main trés-grosse formée par l’anté- pénultième article , et présentent en avant un prolongement sur lequel s'appuie la griffe, qui est composée elle-même des deux derniers articles. ERICHTONIUS DIFFORMIS. Enw., Ann. des Sc. nat., t. XX, p. 31. T1 n’y a pas de prolongement spiriforme sur l’anté-pénultième article des pattesanté- rieures. ATYLUS, Leacs, Desm., Epw.; Gammarus, FABR. Le corps est linéaire, sans épimères cly- péiformes.—Le premierarticle des six der- nières pattes est élroit comme aux pattes précédentes. — La main qui termine les quatre premières pattes est trés-petite et formée par le pénultième article. — Les yeux sont petits, arrondis, placés de chaque côté de la tête, entre les points d’inser- tion des antennes supérieures et infé- rieures.—La queue est terminée par deux filets latéraux et un filet intermédiaire bifides à leur extrémité. ATYLUS CARINATUS. (PI. 17, fig. 3.) Lac, Zool. Misc., t. 11, p. 22, pl. 69; ejusd., Trans. Soc, Linn.. 1, X, p. 357.— Desm. , Consid. génér. sur les Crust. , p. 262, p. 45, fig. 4.— Guér., Iconogr. du Rég. anim. de Cuv., Crust., pl. 25, fig 6. — Gammarus Carinatus, Fazr. , E nt. Syst., t. IT, p. 515, Spec., 3. — Long. 14 lig. — Le rostre, formé par la partie antérieure et supérieure de la tête, est un peu infléchi; les cinq derniers segmens de l'abdomen sont carénés en dessus, et ter- minés un peu en pointe postérieurement. — La patrie de cette espèce est inconnue, UNCIOLA, Say, Epw. Les pattes de la première paire sont pre- hensiles et subchéliformes; celles de la se- conde paire sont terminées par une main adaciyle portant à son extrémité deux pe- tites pointes crochues. — Le premier arti- cle des six dernières pattes est étroit. L’Unciolalrrorata, SA, op. cit., vol. I, p.389, est le type de ce nouveau genre. CERAPUS, Say, Desm, Epw. Les antennes supérieures sont grosses, aussi longues que les inférieures, et pédi- formes comme elles. — Les pieds de la première paire sont petits, et terminés par un ongle simple, assez court; ceux de la se- conde paire, au contraire, sont fort grands, ont une main large, aplatie,, triangulaire, et pourvue d’un pouce biarticulé corres- pondant à une pointe assez prononcée qui remplace le doigt immobile des Crustacés ordinaires; ceux des trois paires suivantes sont moyens et monodactyles; et les qua- tre derniers, plus longs, plus grêles, sont : dirigés en arrière et en haut. — Le corps est long, linéaire, demi-cylindrique, com- posé de douze segmens ; le dernier de ceux- ci étant aplati, en forme de lame oväle, et muni de chaque côté d’un petit appendice bifurqué à l'extrémité. — La tête est ter- minée par un très-petit rostre. — Les yeux sont saillans. CERAPUS TUBULARIS. (PI. 48, fig. 1.) Sax, Journ. of the Acad. of nat, Scient, 232 of Philadelph., t 1, n° 4, p. 49, pl. 4, fig. 7-14.— Desm., Consid. génér. sur les Crust., pl. 46, fig. 2.— Guér., Icon. du Rég. anim. de Cuv., Crust., pl. 27, fig. 4. — Long. 6 lig. — Cette espèce vit dans un petit tube cylindrique , à la manière des Friganes, et n’en laisse sortir que sa tête, ses quatre grandes antennes et ses deux premières paires de pieds. — On la trouve en abondance dans la mer, près Egg-Harbourg, sur les côtes des Etats-Unis, au milieu des sertulaires, dont elle paraît faire sa nourriture principale. PODOCERUS, Leacn, Des, Enw.; Jassa, Leacu; Corophium, LATR. Les antennes supérieures sont presque aussi longues que les inférieures. — Les pattes de la première paire sont terminées par une main subchéliforme plus ou moins bien formée ; le premier article des pattes postérieures est étroit comme aux pattes précédentes. I. PODOCERUS CYLINDRICUS. Say, op. cit., vol. 4, p. 387.—Enw., Ann. des Scienc. nat.,t. XX, p. 33.—Les mains des pattes antérieures sont beaucoup plus petites que celles des pattes de la seconde paire; les mains de la seconde paire sont presque cylindriques. 2. PODOCERUS PULCHELLUS, Epw., Ann. des Sc. nat., t. XX, p. 33. — Jassa Pulchella, LEacn, Linn. Trans., t. XL, p. 361.— DEsm., Consid. génér. sur Les Crust., p. 269.— Gammarus Falcatus, Monracu, Linn. Frans., t. IX, pl. 6, fig. 2. — De couleur blanche lavée de roux ; la main des pattes antérieures est à peu près de la longueur de celle des pattes de la seconde paire; les mains sont ova- laires, sans échancrure semi-lunaire sur leur bord dentaire. — Cette espèce a été trouvée sur la côte méridionale du comté de Cornouailles, au milieu des varecs. Voyez, pour les autres espèces, LEACE, Trans. Linn., t. XI, p. 361. COROPHIUM , Larr., Leacn, Des. , Epw. ; Astacus, PENN. ; Cancer, LIN. ; Oniscus, PALLAS. Les antennes sont composées de quatre pièces; les inférieures beaucoup plus gros- ses et plus grandes que les supérieures, ayant leur derniére pièce formée d’un à quatre articles, et paraissant se terminer COROPHIUM. par un petit crochet. — Les pattes de Ia première paire sont terminées par une pe- tite main subchéliforme, et celles de la se- conde paire constituent des organes fouis- seurs, — Les yeux sont saillans, compri- més. — Les femelles présentent, prés de la base inférieure des pattes, des lames mem- braneuses en forme d’écailles, dont la rai- nure forme une espèce de poche; elles servent à retenir les œufs, et même les pe- tits jusqu’à ce qu’ils aient assez de force pour s’isoler. COROPHIA LONGICORNE. (PI. 48, fig. 2.) LaTr., Rég. anim. de Cuv., t. IV, p. 423. — Desm. , Consid. génér. sur les Crust., p.270, pl. 46, fig. 4. — Guér., Icon. du Règ. anim. de Cuv., Crust., pl. 27, fig. 2. — Gammarus Longicornis, Fagr., Ent. Syst., t. 11, p. 515. — Le troisième article des antennes inférieures porie à l’extrémité de son bord inférieur une grosse dent spiniforme. Gette es- pèce, qui hâbite dans la vase des bords de l'Océan, se trouve en quantité innom- brable, et paraît se multiplier en grand nombre dans la belle saison. Ces Crustacés se nourrissent principatement de plusieurs Annélides, telles que les Néréides, les Aphrodites et les Arénicoles , etc., et leur font une guerre sans relâche. D’après les observations de M. d’Orbigny, on voit à la marée montante des myriades de ces petits Crustacés s’agiter en tous sens, battre la vase de leurs grandes antennes, la délayer pour tâcher d’y découvrir leur proie ; ont- ils rencontré une Annélide, souvent cent fois plus grosse que chacun d’eux, ils se réunissent, et semblent agir d’accord pour l’attaquer et ensuite la dévorer; ils ne ces- sent leur carnage que lorsque, ayant fouillé et aplani toute la vasière, ils ne trouvent plus de quoi assouvir leur voracité ; alors ils se jettent sur les mollusques et les pois- sons qui sont restés à sec pendant la marée basse, et sur les moules qui se sont déta- chées des palissades des bouchots. On dé- signe ainsi par ke nom de bouehots, dans le golfe de Gascogne, des espèces de parcs à moules artificiels, formés par des pieux et des palissades, et avancés quelquefois d’une lieue dans la mer. Ces pieux et palissades sont tapissés de fucus, et les moules qui s’attachent à ces végétations marines sont recueillies par des pêcheurs qui portent le nom de boucheleux. Lorsque la marée est basse, le boucheleux se rend à son bou- chot; mais pour y arriver, et afin de ne pas HYPERIA, 233 s’enfoncer dans la vase, il fait usage d’une sorte de nacelle qu’il dirige et pousse en mettant un pied dehors et s’appuyant obli- quement sur le sol mou. Sans l’usage de cette nacelle la récolte des moules serait impossible. Pendant l’hiver, le vent, qui règne le plus souvent du sud au nord- ouest rend la mer très-grosse ; la vase est délayée et inégalement amoncelée; le sol de l’intérieur des bouchots a l’aspect d’un champ préparé en sillons presque égaux, et souvent élevés de trois pieds. Lorsque la saison devient chaude, les sommets de ces sillons restant exposés à l’ardeur du so- leil, se durcissent, et les petites nacelles des boucheleux ne pouvant surmonter de pa- reils obstacles, la pêche des moules devient impraticable. Ce que des milliers d'hommes ne parviendraient à exécuter dans tout le cours de l’été, les Corophies l’achèvent en quelques semaines ; elles démolissent et aplanissent plusieurs lieues carrées couver- tes de ces sillons; elles délaient la vase qui est emporiée hors des bouchots par la mer. À chaque marée, et peu de temps après leur arrivée , le sol de la vasière se trouve avoir une surface aussi plane qu’à la fin de l'automne précédent. À cette époque seu- lement le boucheleux peut recommencer la pêche des moules. Soit que les Corophies s’enfoncent profondément dans la vase pour y passer l’hiver , soit que, à la maniére de la plupart des Crustacés, elles se retirent pendant la saison froide dans des mers plus profondes. elles ne commencent à paraître dans les bouchots que vers le milieu du mois de mai, et ce temps est celui où les Annélides dont elles se nourrissent sont les plus abondantes. C’est vers la fin d’oc- tobre qu’elles quittent les bouchots; l’é- migration est générale, et il n’est pas rare alors de n’en plus rencontrer une seule où elles étoient très- nombreuses quelques jours avant, TROISIÈME FAMILLE. HYPÉRINES, Caractères. Pieds-mâchoires ne recou- vrant pas la base des appendices précédens, et formant une espèce de lèvre inférieure impaire, terminée par trois lames cornées dépourvues de tiges palpiformes, ou n’en ayant que des vestiges. — Corps en général gros et bombé. — Tête généralement forte. Genres : Vibilia, Hyperia, Phorcus, Lestrigon, Daira, Themisto, Hieraconyx , Dactylocerus , Anchylomera, Phronima , Primno, Tiphis, Pronoe, Oxycephalus. VIBILIA, Epvw. Dans le genre Vibilia, le corps est grêle et allongé comme chez les Crevettines de la seconde tribu. — La tête est petite, tron- quée en avant. — Les antennes supérieures sont grosses, courtes, non subulées, et ar- rondies au bout; celles de la seconde paire sont courtes et styliformes. — Le thorax est divisé en sept segmens. — Les pattes de la deuxième paire sont terminées par une petite main imparfaitement didactyle, dont le doigt mobile est formé par les deux der- niers articles ; les pattes de la septième paire sont trés-courtes, mais de même forme que les précédentes. LATREILLE, EDWARDs. ï VIBILIA PERONII. Enw., Ann. des Sc. nat., t. XX, p. 35. — Cette espèce est encore inédite. HYPERIA , Larzr., Desm., Epw. La tête est grosse , arrondie. — Le tho- rax est divisé en sept segmens qui ont tous à peu près la même longueur. — Les an- tennes sont subulées, sans tige terminale annelée. — Les pattes sont grêles, non pré- hensiles, et ayant toutes à peu près la même forme. — L’abdomen porte comme d’ordi- naire six paires de fausses pattes. HYPERIA LATREILLEI. (PI. 18, fig. 3.) Epw., Ann. des Sc. nat., t. XX, pl. 44, fig. 4-7. — Guér. , Icon. du Rég. anim. de Cuv., Crust., pl. 25, fig. 5.— Long. 6 lig. — De couleur brunâtre; le corps, large et renflé antérieurement, se rétrécit beaucoup vers la partie postérieure, et se compose de quinze segmens, dont un céphalique, sept thoraciques, six abdominaux et un caudal ayant la forme d’une petite lame terminale; la tête est grosse, renflée et verticale; les yeux en occupent la plus grande partie, et présentent un grand nombre de petites fa- 234 cettes ou cornéules hexagonales, au milieu de chacune desquelles on distingue un ren- flement lenticulaire ; à la face antérieure de la tête, on remarque une fossette assez profonde et allongée, dans laquelle s’in- sèrent les antennes; ces appendices sont courts, styliformes, et placés par paire près de la ligne médiane, mais assez loin les uns au-dessus des autres; ceux de la pre- mière paire sont un peu plus longs que les inférieurs, et lorsqu'ils s’infléchissent en bas, ils ne dépassent pas le labre; on leur distingue quatre articles : le premier est assez gros, les deux suivans sont très-courts, enfin le dernier est conique et sans divisions annulaires; les antennes inférieures ou de la seconde paire sont également stylifor- mes, et portées sur un tubercule ovalaire, qui est placé au-dessus du labre, et qui pa- raît être formé par la soudure de leur pre- mier article avec la tête ; leur portion mo- bile se compose de quatre articles, dont le premier est le plus court et le dernier le plus long et sans divisions annulaïres. La bouche est assez saillante; on y distingue un labre qui est bilobé et inséré à la base d’un tubercule arrondi, qu’au premier abord on pourrait prendre pour cet appendice lui- même; d’une paire de mandibules très- fortes, portant chacune une longue tige palpiforme qui, dans la position naturelle, fait saillie au-devant de la tête, entre les deux antennes de la seconde paire; d’une languette bilobée ; d’une première paire dé pieds-mâchoires, qui se terminent par deux grandes lames cornées, dont l’interne est armée de dents sur le bord antérieur; d’une paire de mâchoires externes, quisont moins développées et moins lamellaires que les antérieures, mais également bifides; et d’une paire de mâächoires qui sont réunies entre elles, de manière à former une es- pèce de lèvre inférieure conique, terminée par trois petites lames Cornées, et ne re- couvrant qu’une très-faible partie de la bouche. Le thorax est renflé en dessus, et divisé en sept segmens ; chacun de ces an- neaux est assez élroit, et leur arceau supé- rieur est formé presque en entier par la pièce dorsale; les épimères sont très-peu développées, et n’encaissent pas du tout la base des pattes. Ges organes sont au nom- bre de sept paires, dont les quatre pre- mières sont dirigées en avant, et les trois dernières en arrière ; ils ont presque tous la même forme, et aucun n’est préhensile ; leur premier article est assez grand, mais point clypéiforme ; les articles suivans sont HYPERIàÀ. plus ou moins grèles, et légérement aplatis: enfin les deux derniers forment une sorte de stylet aigu. Les pattes de la premiére. paire sont les plus petites de toutes, et leur antépénultième article est assez large ; il en est de même pour les pattes de la seconde paire, tandis que pour les suivantes cette pièce ne présente aucune dilatation notable; enfin ces dernières pattes sont toutes à peu près de lamêmelongueur. À la base de cha- cun de ces membres, ceux de la première paire exceptés, ilexisteune grande vésicule. membraneuse, aplatie, et de forme pres- que ovalaire, qui est suspendue sous le thorax, et paraît servir principalement à la respiration. Ces appendices existent dans les deux sexes; et chez les femelles, on voit au-dessous d’eux, de chaque côté du sternum, une série de pelites lames qui sont les analogues des palpes, et qui servent à retenir les œufs que ces animaux portent sous cette partie du corps. L’abdomen se compose de six anneaux portant chacun une paire de membres, et donne attache, par son extrémité postérieure, à une lame qui représente un septième segment ou anneau caudal. Les trois premiers anneaux de Pabdomen sont très-développés, et leur arceau supérieur se prolonge de chaque côté, de manière à en cacher les fausses pattes correspondantes. Ces derniers or- ganes ont à peu prés la même forme que chez tous les autres Amphipodes. L’article basilaire ou pédoncule est gros et presque quadrilatère, et leurs deux lames termi- nales sont assez larges, annelées, et garnies sur les bords de longs poils ciliés. Le qua- trième anneau de l’abdomen est encore assez gros et bien distinct, mais le cin- quième et le sixième sont peu développés, et soudés entre eux, de manière à être difliciles à distinguer. La lame qui re- présente le septième anneau est pelite et triangulaire ; enfin les trois paires de membres qui font suite aux trois paires de fausses pattes natatoires, et qui s’insèrent aux quatrième, cinquième et sixième an- neaux de l’abdomen, forment avec cette lamelle horizontale une espèce de nageoire caudale; leur pédoncule est grêle et al- longé, et les deux lames qui les terminent sont courtes, de forme lancéolée, et dé- pourvues de poils. — Se trouve aux envi- vons de La Rochelle. HYPERIA PELAGICA ù Enw., Ann. des Scienc. natur., t. XX, p. 36. — Lanceola Pelagica, SAY, op. cit., THEMISTO. p. 218. — Les branchies sont vésiculeuses, oblongues, au nombre de dix, placées à la base interne des pieds, excepté ceux de la première et de la septième paire; les ap- pendices caudaux consistent en trois paires de styles lancéolés, doubles etsupportéspar des pédoncules déprimés, linéaires, an- nexés aux côtés des trois amneaux qui COm- posent la queue ; la bouche est pourvue de deux palpes triarticulés, filiformes, et de pieds- mâchoires bifides; les antennes sont composées de quatre articles, avec le dernier non divisé; les intérieures sont les plus longues; les supérieures ont leur base cachée par le chaperon, qui est angu- leux; les yeux sont allongés; le front est contave ; les pieds sont au nombre de qua- torze et simples ; leurs deux premières pai- res sont comprimées, et la sixième est la plus longue ; la tête est courte, transverse ; le corps est mou et couvert de tégumens membraneux; la queue est déprimée , plus étroite que le corps, et son segment termi- pal est atténué entre les styles caudaux pos- térieurs. — Se trouve sur la côté d’Améri- que, dans le Gulfstreane. Î PHORCUS, Epw. Dans cette nouvelle division générique les antennes inférieures sont tout-à-fait ru- dimentaires. — La tête est très-grosse. — Le second segment du thorax est notable- ment plus développé qu'aucun des autres. — Aucune des pattes n’est préhensile, ni terminée par une main; celles des quatre premières paires sont courtes ; les cinquié- mes sont très-longues, mais filiformes, et ne peuvent guère servir à la locomotion; celles de la sixième paire, encore plus lon- gues, sont au contraire trés-fortes; enfin celles de la dernière paire sont rudimen- taires.—La structure de l’abdomen est en- tiérement la même que dans le genre pré- cédent. PHORCUS REYNAUDII. Enw., Ann. des Sc. nat. ,t. 20, p. 41.— Cette espèce est encore inédite. LESTRIGON, Epw. La tête est très-grosse et renflée. — Le premier segment du thorax est rudimen- taire. — L’abdomen est plus grand que le thorax. — Les antennes sont à peu près de même longueur, terminées toutes par une longue tige subulée, multiarticulée. — 235 Aucune patte n’est préhensile , mais celles de la seconde paire présentent une espèce de petite main formée par l’antépénul- tième article. LESTRIGON FABREI. Epw., Ann. des Sc. nat., 1. 20 p. 41. — Cette espèce est inédite. DAIRA, Epw. La tête est grosse et renflée; les an- tennes sont styliformes et rudimentaires; le thorax est conique, très-étroit pos- térieurement et ayant le premier segment très-court; les pattes des deux premières paires portent une main imparfaitement didactyle, dont le doigt mobile est formé par les deux derniers articles ; l’abdomen est comme dans le genre Hypérie. L’espèce type de cette nouvelle coupe générique est : DAIRA GABERTII. Enpw., Ann. des Se. nat., t. XX, p. 42 — Cette espèce est encore inédite, THEMISTO, Guér. Corps oblong, composé de douze seg- mens. — Tête occupée entièrement par deux yeux à réseau, arrondie, non prolon- gée inférieurement en rostre,— Quatre an- tennes : les supérieures plus courtes que la tête, courbées au bout ; les inférieuresbeau- coup plus longues. — Quatorze pieds : les quatre premiers courts, dirigés en avant, couchés sur la bouche, et représentant les deux dernières paires de pieds-mâchoires des Crustacés supérieurs ; les quatre sui- vans beaucoup plus grands, terminés par un crochet dirigé vers la queue; la cin quième paire tres-longue, dirigée vers la bouche, ayant l’avant-dernier article grêle, fort long , garni d’épines en dedans, et ter- miné par un crochet; les quatre derniers, de moitié plus courts, dirigés et conformés de même, mais sans dents à l’avant-der- nier article. — Queue terminée par six ap- pendices nalatoires, longs, aplalis, bifides à l'extrémité. — Trois paires de filets égale- ment natatoires sous les trois premiers seg- mens de la queue. THEMISTO GARDICHAUDIT. (PI. 48 fig. 5.) Guér., Mém. de la Soc. d'Hist. nat. de Paris, 1. IV, pl. 25, fig. 1; ejusd., Zcon. du Rég. anim. de Cuv., Crust., pl. 25, fig. 7.— Long. 9 lig. —Le corps est al: 236 longé, composé de douze segmens, non compris la tête, dont sept forment le tronc et les cinq derniers la queue; la tête est aussi longue que large, arrondie, elle a en avant, et vers sa partie inférieure, une es- pèce d’enfoncement dans lequel sont insé- rées les antennes ; les supérieures sont presque de la longueur de la tête, plus épaisses à leur base que les inférieures, et composées de quatre articles distincts : le premier forme à peu près le tiers de la lon- gueur totale de l’antenne ; les deux suivans sont très-courts; enfin, le dernier est le plus long de tous; il se rétrécit en pointe courbée en dedans, et présente de trés-lé- gères apparences d’anneaux; les antennes inférieures ont le double de la-longueur des précédentes ; elles sont également com- posées de quatre articles, dont le premier trés-court, le second plus long, le troisiè- me aussi long que les deux premiers pris ensemble, et le quatrième plus long que les trois précédents ; le dernier article sem- ble composé, comme les antennes supérieu- res, d’un très-grand nombre de petites arti- culations ; la bouche est composée : 1° d’une lèvre supérieure, globuleuse, trilobée infé- rieurement et membraneuse ; 2° d’une paire de mandibules trés-recourbées en dedans, terminées par deux divisions den- telées et ciliées à leur extrémité, et portant sur leur dos un palpe de quatre articles, beaucoup plus long qu’elles, et caché dans le repos en dessus et contre la lévre supé- rieure, dont il embrasse la base et le con- tour ; 3° d’une lèvre inférieure large, pro- fondément échancrée au milieu, ayant ses côtés dilatés et armés de cils au côté in- terne de ses deux lobes; 4° et de trois pai- res de mâchoires, proprement dites, dont les premières, ou celles qui viennent aprés la lèvre inférieure, sont bifides, avec la di- vision supérieure beaucoup plus étroite que l’inférieure, courbée , ciliée et termi- née par deux épines aiguës; la division in- férieure triangulaire, armée de longues épines et de cils très-nombreux; les mà- choires suivantes sont également bifides; la division supérieure ou extérieure est la plus large ; elle est coriace, courbée en de- dans, aplatie, arrondie et élargie à son som- met , qui présente inférieurement une épine forte et aiguë, suivie extérieurement de plusieurs petites dents; cette pièce re- couvre presque entièrement la division in- férieure, qui est coriace et divisée àson ex- trémité en quatre fortes dents cornées , ac- compagnées en dedans d’un rang de longs THEMISTO. cils ; enfin, la troisième paire de pieds-mâ- choires représente une lèvre; les deux mä- choires sont réunies à [eur base , et la pièce qu’elles composent est divisée supérieure- ment en trois lobes dont l'intermédiaire le plus court est bifide à son extrémitéet bordé de cils ; les deux lobesextérieurs sont égale- ment bordés de cils, surtout inférieure- ment ; cette pièce est sans articulations; ces lobes sont membraneux , trés-noirs et transparens; ils s'appliquent sur les autres pièces de la bouche, et concourent à la fer- mer. Toutes les pièces que nous venons de décrire prennent attache à la partie in- férieure de la tête ; celles que nous allons. faire connoître,et quireprésententles quatre pieds-mâchoires des Crustacés décapodes, prennent leur insertion au-dessous des deux premiers segmens du tronc; ces segmens sont un peu plus étroits que les suivans; le premier donne attache à une paire de petits pieds très-courbes, dirigés en avant, appli- qués sur la bouche, et composés de cinq ar- ticulations, dont la premiére est aussigrande que les quatre dernières ensemble ; la seconde trés-courte, plus étroite; la troi: siéme au moins deux fois plus longue que la seconde, plus large et dilatée vers son milieu ; la quatrième de la longueur de la précédente, beaucoup plus étroite, cylin- drique, et la cinquième très-petite et en forme d’épine ou de crochet; la seconde paire, ou les pieds-mâchoires extérieurs, ressemble à la précédente ; elle n’en différe que parce que le troisième article a son ex- trémité interne prolongée en une pointe courbée en dedans, et venant s'opposer au quatrième article, pour former une sorte de pince ou de main; ces deux petites pin- ces sont également crochues vers la bou- che; les cinq paires de pieds, proprement dits, sont insérées sur les cinq segmens, qui, avec les deux premiers, dont nous avons parlé, semblent former le tronc; les segmens n’ont point d’appendices exté- rieurs; les quatre premiers pieds sont pres- que trois fois plus longs que les pieds-mà- choires extérieurs ; ils sont également com- posés de cinq articles, dont le premier trés-long , élargi vers sa partie supérieure, qui se rétrécit tout-à-coup., et donne atta- che au second article, le plus court de tous ; celui-ci est étroit à sa base, et large à son extrémité ; le troisième est deux fois plus long que le précédent, très-élargi à sa base et au côté inférieur, qui est armé d’é- pines et conire lequel peut s’appliquer le quatrième article ; celui-ciestaussilong que HIERACON YX. le précédent, un peu courbé en dedans, beaucoup plus étroit, cylindrique, et ter- miné par fe cinquième article , ou le tarse qui forme un crochet aigu ; ces deux paires de pattes ont leurs crochets tournés vers la partie postérieure de l'animal; la troisié- me paire est plus extraordinaire ; elle est au moins trois fois plus longue que les premiè- res; son premier article est aussi long que les trois premières des pattes précédentes, il a à peu près la même forme ; le second est très-court, plus large à son extrémité, il donne insertion au troisième, qui est de la longueur des deux premières réunies , presque aussi large dans toute sa lon- gueur ; le quatrième est beaucoup plus étroit, presque aussi long que les précé- dens réunis, aplati, de la même grosseur dans toute sa longueur; il est armé en de- dans, ou du côté qui regarde la tête, d’un rang d’épines d’égale largeur, perpendi- culaires, et qui leur donnent l’aspect d’un long peigne ; le dernier article ou le tarse est trés-petit et en forme d’angle ou de crochet ; ce crochet, ainsi que celui des deux pattes postérieures que nous allons décrire, est tourné vers la tête ou opposé à celui des deux paires de pattes antérieures; les deux paires de pattes postérieures ont En- core la même direction; elles sont de moi- üé plus courtes que la paire précédente, composées d’articulatious semblables, mais n'ayant pas de peigne au côté iuterne du quatrième article ; l'abdomen est composé - de cinq segmens : les trois premiers sont grands, dilatés sur les côtés, repliés en des- sous, elterminés postérieurement et de cha- que côté par une petite épine ; le quatrié- me est beaucoup moins long et bien moins large ; enfin, le cinquième est encore plus petit, terminé postérieurement par un petit lobe triangulaire, qui a une apparence d’ar- ticulation ; les trois premiers anneaux don- nent attache à chacun une paire d’appendices natatoires, dont le premier article est court, presque quadrangulaire; cet article supporte deux filets multiarticulés ayant presque le double de longueur, et garnis entièrement de longs poils qui sont eux- mêmes ciliés; le quatrième article donne insertion postérieurement à deux appendi- ces aplatis, composé d’un article basilaire ayant le double de sa longueur et portant à son extrémité deux lames aiguës, ciliées, appliquées l’une sur l’autre dans le repos, et qui s'étendent lorsque l’animal veut s’en servir pour manger; enfin, le dernier arti- cle donne attache à quatre appendices sem- 237 blables aux deux précédens; ces six lames concourent à former une queue en éven- tail, qui doit servir à l’animal pour exécu- ter des sauts et des bonds dans l’eau.— La couleur générale de cette espèce, dans l’al- cool, est le jaune pâle; sa tête seulement est un peu brunûâtre. HIERACONYX, Guér, Le corps est court, ramassé, composé de treize segmens non compris la tête. — La tête est ovale, très-grosse, perpendiculaire, occupée en entier par les yeux. — Les an- tennes, au nombre de quatre, sont inéga- les; les supérieures sont de la longueur de la tête, cachées dans une fossette ; les ex- térieures sont un peu plus longues ; ces antennes sont composées d’un support plus épais, court, et d’une tige multiarticulée. — Les premier et second segmens du tho- rax sont réunis, et portent les deux paires de pattes.—Les deux segmens qui suivent sont égaux entre eux, et plus étroits que le premier ou les deux premiers, ils sont sou- dés; le cinquième segment est plus large, dilaté en arrière et en bas; les deux der- niers sont étroits, cachés en bas par la di- latation du cinquième.—Les pieds des deux premières paires sont courts, simples, égaux entre eux, à articles aplatis; les troisième et quatrième sont terminés par une petite main imparfaitement didactyle, ayant le doigt mobile formé du cinquième article et de l’angle aigu qui le termine ; les cin- quièmes pieds sont les plus grands de tous, ayant le premier article très-large et aplati; les deux suivans courts et transversaux ; le quatrième est grand, épais, denté au côté intérieur ; le cinquième est de la longueur du précédent, cylindrique et terminé par un ongle assez grand, aigu et un peu cour- be; les sixiémes pieds sont plus courts, à premier article aplati ; les deux suivans pe- tits ; le quatrième renflé, inerme ; les pieds de la septième paire sont encore plus courts, ayant le premier article grand, et les sui- vans cylindriques, moins longs ensemble que le premier, recourbés et cachés sous celui-ci dans le repos. — Les trois premiers segmens de l’abdomen sont grands, dimi- nuant de grandeur et portant chacun une paire d’appendices natatoires; les trois seg- mens suivans isont courts, portant chacun une paire de lames plates, ovales, un peu échancrées au bout, mais d’une seule pièce. HIERACONYX ABBREVIATUS. (PI. 18, fig. 4.) Guér., Mag. de Zool., 1836, pl. 17, 238 fig. 2.—Le corpsestovalaire, court, trapu, long et transparent, il est de couleur jaunä- tre dans l'alcool. — Ce Crustacé a été trouvé par M. Gaudichaud, dans une tra- versée desiles Malouines au Port-Jackson. DACTYLOCERA, Larr., Enw. ; Phrosina ? Rrsso. Les antennes supérieures sont grandes et en forme de cuillers; les deux infé- rieures sont sétacées et trés-petites. — Les dix pattes proprement dites sont monodac- tyles, formées de cinq articles aplatis; la première paire est courte, mince, crochue; la seconde est un peu moins longue que la troisième ; la quatrième est fort grande, avec son premier article large, ovale; les deux suivans triangulaires; le quatrième ovale, épineux, et le dernier long, aigu, arqué, falciforme ; la cinquième paire de pieds est plus courte que la précédente, mais de même forme. — Le corps est oblong, un peu arqué , subarrondi sur les côtés, à segmens Crustacés, transverses. — La tête est prolongée sur le devant en forme de museau.— La queue est composée de cinq segmens, presque quadrangu- laires, terminée par deux lames oblongues, ciliées, etune plaque intermédiaire courte, aplalie et arrondie au bout. DACTYLOCERA NICOEENCIS. Epw., Ann. des Sc. nat. t. XX, p. 42.— Phrosina Semi-Lunata? Risso, Hist. de L’'Europ. mérid.,t.V, pl. 10 à 12, fig. 3. — Long. 8lig. — Le corps est oblong, jau- nâtre antérieurement, rouge postérieure- ment; la tête est pourvue de deux petites cornes qui forment une sorte de croissant ; les yeux sont petits. Se trouve dans la mer de Nice; cette es- .pèce y est rare, apparaît au printemps, à l’époque de ses amours, et fait son séjour habituel dans les endroits où la mer est pro- fonde et où le fond est sabionneux. Ses œufs sont transparens. ANCHYLOMERA, Epw. La forme générale du corps est entière- ment la même que dans le genre précé- dent.— Les antennes sont irés-courtes, sty- liformes ou nulles. — Le thorax est divisé en six segmens.— Les pattes des deux pre- inières paires sont terminées par un article aplatiet lancéolé; celles de latroisième et de la quatrième paire sont termiuées par une PHRONIMA. petite main formée par le troisième article. — Les pattes de la cinquième paire sont plus grosses et subchélifères; celles des deux dernières paires sont terminées par une tige grêle et cylindrique. ANCHYLOMERA BLOSSEVILLII. _ Enw., Ann, des Sc. nat.,t. XX, p. 43.— Les pattes de la première paire sont beau- coup plus courtes que celles de la seconde paire ; tels sont les caractères que nous con- noissons de cette espèce. PHRONIMA , Larr., Enw. Les deux antennes sont sétacées, très- courtes, composées d’un petit nombre d’ar- ticles. — Les quatre premiers pieds sont en forme de petits bras comprimés, finis- sant en pointes , et dentés en dessous ; les deux antérieurs sont plus petits et an- nexés à la tête. — Les pieds de la cin- quième paire sont les plus grands de tous, et terminés par une pince didactyle. —Six sacs vésiculeux divisés en trois paires sont placés à la base interne des six derniers pieds. — La tête est très-grande, cordi- forme, verticale. — Le corps est trés-mou, étroit et long. — La queue est plus mince que le corps, terminée par six stylets allon- gés et fourchus au bout, pouvue en des- sous de quatre ou six pattes natatoires dis- posées par paires; les pattes des quatre premières paires sont non préhensiles; cei- les de la cinquième paire sontterminées par une grosse main didactyle bien formée ; les pattes des deux dernières pairessont didac- tyles. PHRONIMA SEDENTARIA. (PI. 48, fig. 6.) Lartr., Gener. Crust. et Ins., t. 1, p. 56, tab. 2, fig. 2. — Cancer Gammarus Se- dentarius, Hersst, t. 11, tab. 57, fig. 8. — Long. 4 pouc. — Le corps est mou, transparent, nacré et ponctué de rougeñtre; le thorax est lisse, formé de plusieurs seg- mens; la tête est grosse, proboscidiforme, plane sur le devant, arrondie au sommet et pointillée de rouge sur les côtés; les yeux sont noirs, sessiles; les pattes sont ta- chetées de rouge de laque; la troisième paire est fort longue, à articles épars, ter- minés par des pinces arquées, inégales; les deux dernières paires sont courtes ct dentelées sur le second article ; Pabdomen est convexe et composé de quatre segmens terminés en pointe ; la pièce de l’extrémité de la queue sert de support aux appen- dices bifides qui les terminent. PRONOE,. Cette espèce, suivant M. Risso, vit dans l’intérieur du corps des animaux radiaires des genres Pyrosomes et Beroé. — Elle se trouve aux environs de Nice. Pour les autres espèces, voyez M. Gué- rin, lconogr. du Reg. anim. de Cuv., Crust. pl. 25, fig. 4. PRIMNO, Guée. Corps allongé, de quatorze segmens, sans compter la tête. — Tête ovale, très- bombée, perpendiculaire et terminée en pointe. — Deux antennes plus longues que la tête, subulées, composées de deux ar- ücles, dont le premier court, et le second efilé vers le bout, et n’étant pas articulé. — Pieds de la premiére paire les plus courts de tous, à articles cylindriques, dé- passant la Lête de presque toute sa longueur, et terminés par un petit ongle pointu ; seconds pieds un peu plus longs, avec le premier article large et aplati ; les deuxié- mes el troisièmes trés-courts; les qua- trièmes el cinquièmes plus longs, ei égaux entre eux, et le cinquième terminé par un pelit ongle pointu; troisiémes et quatrièmes pieds encore plus longs, sim- ples , à articles cylindriques; cinquièmes pieds de plus du double plus grands que les précédens. — Le premier article grand, un peu aplati, presque aussi long que les pieds qui précédent; le second court, ar- mé d’une épine en arriére: le troisième également court, trés-élroit à la base, ren- îlé en demi-lune, el aigu à son extrémité ; quatrième article presque aussi grand que le premier, large et aplati, armé de fortes épines à son côté antérieur; cinquième grêle, plus long que le quatriéme, cylin- drique et un peu courbé, terminé par un ongle assez long, très-aigu etun peu courbé; sixièmes pieds beaucoup plus courts, à pre- mier article large et plat; deuxième court, inerme ; troisième deux fois plus long; qua- trième aussi long que le premier, étroit et armé d’épines en avant; cinquième aussi long que le précédent, et terminé par un ongle aigu; septièmes pattes encore plus courtes, à premier article large et aplati, ayant les autres cylindriques et grêles, et la griffe du dernier renflée et arrondie, au lieu d’être aiguë comme aux autres pattes, — Trois premiers segmens de l’abdomen grands et arrondis en arrière, portant cha- cun une paire de pattes natatoires confor- mées comme dans les Phronimes: les sui- vans courts, plus étroits, et donnant aita- 239 che à des lames natatoires simples, larges, un peu lobées au bout, mais n’étant point terminées par deux petits appendices, comme dans les Phronimes. L’espèce iype de cette nouvelle coupegé- nérique est : PRIMNO MACROPA. (PI. 48, fig. 7.) Guér., Mag. de Zool., 1836, pl. 47, fig. 4. — Le corps conservé dans l'alcool est d’un jaune transparent. — Trouvé dans les mers du Chili par M. Gay. TYPHIS , Risso, Epw. La forme générale des Crustacés qui composent ce genre est semblable à celle des Anchylomères et des Hypéries. — La tête est très-grosse. — Le thorax renflé et l’abdomen rétréci. — Les antennes supé- rieures grosses, coudées et beaucoup moins longues que la tête, sont insérées à sa par- tie antérieure; celles de la seconde paire sont grêles, cylindriques, sétacées et for- mées de quatre tiges articulées bout à bout et se terminant l’une sur l’autre, de facon que dans le repos ces organes sont cachés tout entier sous les parties latérales de la tête, bien que leur longueur totale soit plus grande que celle du thorax. — Les pattes de la seconde paire sont terminées par une petite main imparfaitement didac- tyle ; célles des deux paires suivantes sont grêles et cylindriques; le premier article de celles des cinquième et sixième paires est au contraire clypéiforme et très-grand, tandis que les articles suivans sont grêles et cylindriques; enfin les pattes de la seplième paire sont trés-petites et cachées sous les précédentes. TYPHIS FERUS. Enw., Ann. des Sc. nat., t. XX ,p.4k4, pl. 11 fig. 8. — Les pattes de la premiäe paire sont terminées par une main impar- faitement didactyie, comme celles de la se- conde paire. PRONOE, Guér, Corps allongé, étroit, composé de qua torze segmens, en n’y comprenant pas ja tête. — Tête grande, occupée par les yeux, arrondie, avancée, ayantle front très-bossu, creusé devant pour recevoir les antennes supérieures, avec le tubercule buccal peu saillant. — Antennes plus courtes que la tête, plates, paraissant composées de trois articles, dont les deux premiers très-courts. 210 — Antennes inférieures insérées près de la bouche, grêles, cylindriques, sétacées et formées de cinq articles se reployant l’un sur l’autre. — Pattes simples et monodac- tyles, allant en augmentant de longueur depuis les premières jusqu'aux cinquièmes; les quatre premières paires ayant tous les articles cylindriques; premier article des trois dernières paires large, aplati et arrondi; sixiémepaire beaucoup plus courte; septiéme composée seulement du premier article et d’un petit tubercule qui semble le rudiment des autres. — Les trois pre- miers segmens abdominaux grands, arron- dis et portant chacun une paire d’appen- dices natatoires ; les trois segmens suivans ayant les appendices étroits, plats, allongés et terminés par deux petites lames arron- dies au bout; le dernier segment court et triangulaire. PRONOE CAPITO. (PI. 18, fig. 8.) Guér., Mag. de Zool., 1836, pl. 17, fig. 3. — Le corps est jaunâtre, comprimé, avec l'abdomen un peu plus épais et plus long que le thorax. — Se trouve sur les côtes du Chili. OXYCEPHALUS, Epw. Ce genre diffère de celui d’Hypérie par la forme grêle et allongée de son corps, par sa tête aplatie et lancéolée. — Les OXYCEPHALUS, antennes sont semblables à celles des Ty- phis. — Les pattes des deux premières paires sont terminées par une main didac- tyle bien formée; les autres sont grêles, cylindriques et non préhensiles ; celles de la septième paire sont très-courtes. — La disposition de labdomen et de ses appen- dices est assez semblable à ce quiexiste chez les Hypéries. OXYCEPHALUS OCEANICUS. (PI. 18, fig. 9.) Guér., Mag. de Zool., 1836, pl. 18, fig. 2. — Corps allongé, assez grêle, un peu comprimé; tête grande, formant pres- que la longueur totale de l’animal, trois fois plus longue que large , terminée en pointe en avant, triangulaire, avec le des- sous aplati; antennes supérieures plates, ovalaires, terminées par un pelit article aigu, insérées en dessous et près de l’extré- mité de la tête ; les inférieures placées près de la bouche, et composées de cinq arti- cles égaux; segmens thoraciques presque égaux ; ceux de l’abdomen diminuant gra- duellement, terminés en pointe aux angles postérieurs; le dernier plus long que le précédent, plus long que large, et pointu en arrière ; les appendices de ces segmens semblables à ceux des Hypéries, ceux de l’avant-dernier segment à peine aussi longs que ce dernier; cette espèce est entière- ment transparente. — Elle a été trouvée dans les mers du Chili. CINQUIÈME ORDRE. ISOPODES, LATREILLE. Le corps est généralement aplati, ou convexe en dessus, ovale ou oblong, mais jamais plus haut que large, ni comprimé latéralement; dans quelques genres il est plus étroit et plus allongé, ou de figure finéaire. — La bouche se compose des mêmes pièces que dans les Crustacés pré- cédens; mais ici celles qui répondent aux deux pieds-mâchoires supérieurs des Déca- podes présentent encore plus que dans les derniers l'apparence d’une lèvre inférieure terminée par deux palpes. — Deux des antennes, les mitoyennes, s’oblitérent pres- que dans les derniers Crustacés de cet or- dre, qui sont presque tous terrestres, et différent encore des autres par leurs orga- nes respiratoires. — Les deux pieds anté- rieurs ne sont point annexés à la tête, et dépendent, ainsi que les suivans, d’un seg- ment propre; ils sont toujours au nombre de quatorze, onguiculés, et sans appendices * vésiculeux à leur base. — Le dessous de la ‘ queue est garni d’appendices trés-apparens, sous la forme de feuillets ou de bourses vésiculaires, et dont les deux premiers ou les extérieurs recouvrent ordinairement, totalement ou en grande partie les autres, — Les organes sexuels masculins s’annon- cent le plus souvent par la présence d’ap- pendices linéaires ou filiformes, et quel- RHOEA. quefois de crochets placés à l’origine in- terne des premières lames sous-caudales, — Les femelles portent leurs œufs sous la poitrine, tantôt entre les écailles, tantôt dans une poche ou sac membraneux, s’ou- vrant lorsque les petits sont éclos. Ces nou- veau-nés ressemblent à leurs parens; quel- ques-uns cependant, les Cloportes, par exemple, ont un anneau de moins au tho- rax, et n’offrent dés lors que six paires de pattes, au lieu de quatorze. Cuvier a re- marqué , à l'égard de ces derniers, que les deux cordons médullaires du système ner- veux ne sont pas entièrement rapprochés, qu’on les distingue dans toute leur éten- due , et que, non compris le cerveau, ils forment neuf ganglions, dont les deux pre- miers et les deux derniers trés rapprochés. Les branchies étant situées sous le post- abdomen, c’est là aussi que doivent être les canaux branchio-cardiaques, apportant le 241 sang qui a respiré des branchies au cœur. MM. Audouin et Edwards ont en effet ob- servé que cet organe, au niveau des deux premiers segmens de la queue, recevait à droite et à gauche des petits vaisseaux pa- raissant venir des branchies. D’après les recherches faites sur les Ligies, le système veineux est moins complet que dans les Décapodes Macroures. Le sang chassé du cœur, qui a la forme d’un long vaisseau, étendu sur l'intestin, et qui jette trois ar- tères en avant et d’autres sur les côtés, re- viendroit, après avoir circulé, dans les la- cunes de la face inférieure du corps, qui communiqueroient librement avec les vais- seaux afférens des branchies. Ce système circulatoire feroit le passage de celui des Crustacés Décapodes à celui de certains Crustacés Branchiopodes. Cet ordre a été partagé en deux sections : les Anomaux et les Normaux. PREMIÈRE SECTION. — ANOMAUX, LaTREILLE. Ici il y a moins de sept segmens au tho- rax ; pieds propres à la locomotion, soit au nombre de dix seulement, soit au nombre de quatorze, mais dont les deux antérieurs terminés en pince didactyle ; là il y a sept segmens thoraciques, comme d'ordinaire, et les pieds sont aussi au nombre de qua- torze, mais trés-petits, nullement propres à la locomotion, l’animal étant constam- ment fixé sur les branchies de quelques es- pèces de Salicoques, et recouvert par une portion latérale ou renflée en manière de loupe de test. Cette section renferme trois familles : les Hétéropodes , les Décempedes et les Epicorides. PREMIÈRE FAMILLE. HÉTÉROPODES, LATREILLF. Caractères. Premier anneau du thorax confondu avec la tête; les six autres étant distincts. — Sept paires de pattes, dont les deux antérieures, annexées à la tête, pré- sentent au bout une serre didactyle. — Corps terminé postérieurement soit par des stylets courts et articulés, soit par deux longs filets velus ou soyeux. Genres : T'anais, Rhoea, Apseudes. TANAIS, Enw. Ce genre a été créé par M. Edwards, sur un Crustacé qui a été figuré par M. Sa- ANS. vigny dans le grand ouvrage d'Egypte. Il est remarquable par la forme presque cy- lindrique de son corps, la briéveté des a3p- pendices styliformes de son extrémité pos- térieure, et parles seconds pieds, qui ne différent que par des proportions un peu plus allongées des suivans. Voyez, pour.Ja description et la figure, Savigny, Descrip- tion de l'Egypte, Crust., pl. XI, fig. 1. RHOEA, Epw. La tête n’est pas séparée d’une manière très - distincte du premier segment thora- 16 232 cique, et son extrémité antérieure se pro- Jonge sous la forme d’un rostre pointu et légérement recourbé. — Les yeux, au nombre de deux, sont circulaires, trés-pe- tits, et insérés sur les côtés de la tête, près de son bord antérieur et inférieur. — Les deux paires d'antennes sont insérées l’une au-dessus de l’autre ; les supérieures ou moyennes, dent la longueur est moindre que celle du corps, sont trés-grosses, sur- ‘tout près de leur base ; elles sont terminèes -par deux filamens mulliarticulés, pourvus de quelques poils assez courts; l’inférieur a environ deux fois la longueur du supé- rieur, et ne dépasse guère celle de leur pé- doncule commun, qui est formé de trois articles, dont le premier (c’est-à-dire lar- tcle basilaire) est le plus gros, et surpasse en longueur les deux autres réunis. Les antennes inférieures ou externes, moins longues que les supérieures, sont formées d’un article basilairé très-court, et d’un second article allongé et presque cylindri- que, auquel succède un filament multiar- ticulé qui s’amincit très-rapidement, et qui porte une rangée longitudinale de poils roides et assez longs, — La bouche est gar- nie comme à l’ordinaire de pieds - mà- choires, dont les postérieurs sont soudés entre eux près de leur base, et ont la forme de palpes garnis d’un grand nombre de poils; on distingue à chacun trois articles dont le dernier est arrondi. — Le corps est formé de deux portions assez distinctes : l'une thoracique, l’autre abdominale. De sept anneaux qui forment la première, le plus antérieur est presque confondu avec ‘la tête ; le second est un peu moins large que le premier, se prolonge de chaque côté en bas et en avant, de manière à for- mer une poinie-un peu recourbée qui cache l'articulation de la patte correspondante ; les autres segmens ne présentent pas cette disposition, et ne sont point pourvus de pièces latérales distinctes de celle qui en forme la portion dorsale. Chacun de ces arceaux est pourvu d’une paire de pattes ambulatoires; en sorte que le nombre de ces appendices est de quatorze. La pre- miére paire se termine par une pince dont le doigt immobile est fort large; la main est très-courie ; les deux articles suivans sont plus étroits, et le bras est remarquable par sa forme presque ovalaire. Les pattes de la deuxième paire, plus longues, mais moins larges que les premières, n’ont point de pinces ; la main n’est ni renflée ni apla- ue; elle présente sur son bord une série APSEUBDES. de quaire épines:fortes, el une à son angle supérieur el antérieur ; elle s'articule avec un ongle assez large à sa base, un peu crochu, et dentelé sur son bord inférieur. La longueur des autres pattes diminue graduellement d'avant en arrière ; elles sol loutes assez minces, et terminées par un grand ongle crochu sans dentelures; l’avant-dernier article n’est pas épineux. mais supporte un grand nombre de poils ; les cuisses ne sont pas élargies. — L’abdo- men est formé de six anneaux, dont les cinq premiers sont trés-courts, et le dernier, au contraire, remarquable par sa longueur. Les premiers portent chacun une paire de fausses pattes dont le pédoncule cest assez court, et supporte deux lames ovalaires ci- liées. Ces appendices sont assez gros, rela- tivement au peu de développement des segmens de l’abdomen auxquels ils appar- tiennent; aussi sont-ils pour ainsi dire pres- que les uns contre les autres. Larticle ter- minal de l’abdomen, dont la forme est al- longée, est un peu aplatie, représente de chaque côté, vers l’angle postérieur, une petite échancrure où s'articule un pédon- cule cylindrique et un peu recourbé en de- dans, qui supporte à son tour deux filamens garnis de quelques poils ; un assez court, autre, au contraire, presque aussi long que le reste de l’animal. RHOEA LATREILLEL. Enw., Ann.des Sc. nat.,t. XIII, pl. 43, fig. 4. — De forme allongée, légérement comprimée, et presque linéaire. — La couleur générale est blanchâtre. — Cette espèce, qui a été trouvée à Port-Louis sur un banc d'huîtres, paroît vivre à des pro- fondeursassez considérables dans la mer. APSEUDES , Lam., LATR., LEACH; Eupheus, Risso, DEsx. ; Gammarellus, Leacn ; Cancer , MoNTAcu. Le corps est allongé, formé desix articles, — 11 y a quatre antennes, dont les deux externes sont plus longues que les intermé- diaires, sélacées et multiarticulées, — L’ab- domen (ou queue) est allongé, conique, composé de quinze articles environ, et terminé par deux longues soies. —Les deux pieds antérieurs sont grands, et finissent par une pince à deux doigts, un peu renflée et bien formée ; les deux qui viennent après sont aussi grands, tantôt comprimés et den- tés, tantôt simples et grêles ; les six pieds suivans sont minces et terminés par un PÉMENR HS FAN Tome 1°" 1% parte. Crustacés, PI, 19. 1. Anceus Forficularis. 2, 3, lone thoracica, 4. N Cymothoa œsirum , 7. Nœsea bidentata. ». Nelocira swainsom, 6. Sphæœroma serratum, 8. Cilicœa latreillei, 9. Idotea . basteri , ANCEUS. ongle un peu crochu; les quatre derniers, les plus courts de tous, dirigés en arrière, sont ciliés, et servent seuls pour la nata- tion. A. APSEUDES LIGIOIDES. Nogis, Eupheus Legioides, Risso, Crust. de Nice, p. 124, pl. 3, fig. 7. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 285. — Long. 2 lig. — Le corps est allongé, cy- lindrique, presque aplati en dessus. et con- vexe en dessous, coloré de jaune, de blane etde verdâtre ; la carapace est assez grande ; les sezmens de l’abdomen sont étroits, et le dernier se termine par deux courts ap- pendices, portant chacun un long filet trés- mince à son extrémité ; la tête est tronquée en devant; les yeux sont petits, noirâtres ; les antennes extérieures sont longues; les antérieures beaucoup plus courtes ; les pattes sont ciliées; les deux antérieures sont gros- DEUXIÈME 243 ses, épaisses, longues et didactyles. — Cette espèce, qui se trouve dans la mer de Nice, se plaît au milieu des plantes marines, et surtout des Ceramium. 2, APSEUDES TALPA. Leacn, Edinb. Encycl., t. VIT, p. 404; ejusd., Trans. Soc. Linn., t. XI. p. 372. — Eupheus Talpa, Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 285. — Cancer Gamma- rus Talpa, Montacu, Trans. Soc. Linn., t. IX, t 4, fig. 6. — La tête est avancée en pointe; les segmens du corps présentent en dessus trois divisions longitudinales; le dernier article des quatre antennes est plu- meux ; les pieds de la seconde paire sont aplatis, très-larges, dentés; les quatre der- niers pieds, les segmens de l’abdomen et les deux filets de la queue sont velus. — Gette espèce habite l'Océan Britannique. FAMILLE. DÉCEMPÈDES, L'ATREILLE. Caractères. Ici on ne découvre que dix pieds proprement dits, et qui sont tous sim- ples et allant en pointe. — Le thorax n’offre que cinq ou trois segmens; et le post-abdo- men, au lieu d’être terminé par des stylets ou par des soies, a de chaque côté, à son extrémité, une nageoire lamellaire. Genres : Anceus, Praniza. ANCEUS, Risso, Lartr., Des. ; Gnathia, LEacu. Les antennes, au nombre de quatre, sont médiocrement longues ; les extérieures étant plus courtes que les intérieures, et terminées par des articles déliés et en soie ; les intérieures sont grosses et poilues. — Les yeux sont au nombre de deux, et com- posés. — La tête des mâles est pourvue de deux grandes mandibules, arquées et épais- ses en dehors, concaves, tranchantes et dentelées en dedans. —Le corps est oblong, déprimé, formé de cinq segmens, dont les deux premiers sont très-larges, sillonnés et soudés ensemble. — Les pieds, au nombre de dix, sont monodactyles ; les six premiers sont assez courts, et dirigés en-:avant, e! les quatre derniers, plus longs, se portent en arrière. — L’abdomen est formé de quatre segmens, et terminé par une lame natatoire de chaque côté, et une intermédiaire plus aiguë que celle-ci. ANCEUS FORFICULARIS. (PI. 19, fig. 4.) Risso, Crust. des envir. de Nice, p. 52, pl. 2, fig 10. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 283, pl. 46, fig. 7. — Guér., Icon. du Rég. anim. de Cuv., Crust., pl. 27, fig. 7. — Long. 3 lig. — Le corps est al- longé, déprimé, d’une couleur blanchâtre ; le thorax est carré, tronqué sur le devant, sinueux au milieu, avec une petite pointe émoussée; les yeux sont presque sessiles et à réseaux ; les antennes extérieures sont longues, à derniers articles déliés et en soie ; les intérieures sont grosses et poilues; la bouche est armée de deux espèces de mandibules très-longues, solides, en forme de faux, dentelées sur le côté intérieur, et terminées par une pointe; les palpes sont en forme de cuilleron et poilus ; l'abdomen est presque aplati, formé de cinq segmens, dont les deux premiers sont trés-larges, sillounés et soudés ensemble ; les‘trois pre- 46. 24h mières paires de paltes sont courtes: les deux dernières, placées sur le dernier seg- ment, sont dirigées en arrière ; la queue est composée de quatre pièces transversales ; elle est terminée à son extrémité par trois lames natatoires, dont celle du milieu est la plus aiguë. — Cette espèce se tient dans la région des Coraux, où elle se cache dans les interstices des Madrépores des côtes de Nice. Sa natation est assez vive. PRANIZA, Larr., Leacn, Desm., Wesrw.; Calino , Leacn ; Oniscus, Monracu. La tête est pointue en avant, et légére- ment convexe. — Les quatre antennes sont insérées très-prés l’une de l’autre ; la paire interne a à peu près deux fois la longueur de la paire externe ; ses deux articles basilaires sont courts et forts; les deux suivans sont beaucoup. plus longs et plus minces, et.le reste de l’antenne est composé d’une soie fine articulée. — Les antennes externes sont composées de plusieurs articles plus grêles jusqu’à leur extrémité. —La bouche est for- mée en dessous par une paire de palpes ou mâchoires, longs et forts ; chacun est compo- sé de six articles, et insérés l’un près de Pau- tre : les deux articles basilaires sont courts; le troisième beaucoup plus long, dilaté et ovale ; le quatrième un peu plus court; le cinquième encore davantage, et plus grêle ; enfin le dernier a la forme d’une griffe al- longée , aiguë et recourbée. Immédiate- meni au-devant de ces organes s’élève une autre paire .de:palpes à six articles, plus minces et plus courts ; le-troisième article de ces palpes est long et grêle, le qua- trième très-court, et le cinquième un peu plus long. — Le reste des mâchoires s’é- tend un peu au-devant de la tête, et forme plusieurs saillies qui se montrent en avant du front entre les antennes; les côtés de la tête sont hérissés de tubercules. — Le cou est trés-court, et plus étroit que la tête. — Les deux segmens thoraciques antérieurs sont plus larges que la tête, et un peu dé- primés. — Le reste du thorax n’est formé que d’une seule masse ovale ei convexe, couverte d’une membrane, et d’une cou- leur plus foncée que le reste.du corps; il en paît inférieurement lrois paires de pattes de chaque côté. Dans d’autres individus, cette portion du thorax est oblongue, quadrila- tère, un peu déprimée, légérement cornée comme le reste du corps, et divisée distinc- tement en trois segmens, dont le premier est un peu plus large que les deux autres; chacun de ces trois segmens est pourvu PRANIZA. d’une paire de paltes. Ces pattes, lors- qu’elles ne sont pas étendues, sont repliées et serrées le long des côtés du corps. De même que les mâchoires, elles sont grêles, simples, et formées de six articles, dont le dernier a la forme d’un ongle allongé et recourbé. — L’abdomen est à peu près de moitié aussi long que le thorax, et composé de cinq anneaux transversaux déprimés, de largeur égale, et plus étroits que le thorax. — Les deux paires de piaques caudales et lätérales représentent le sixième anneau; enfin le septième anneau est remplacé par une plaque allongée, conique et aplatie. Get ensemble, formé par ces deux derniers anneaux, constitue un appareil caudal na- tatoire composé de cinq articles. — %es or- ganes subabdominaux et respiratoires con- sisient en lamelles aplaties, délicates, sub- ovales et profondément ciliées, placées à la base des cinq anneaux de l’abdomen: cha- cun en possédant deux de chaque côté. Ces organes sont tous de même grandeur, si ce n’est ceux du cinquième anneau, qui sont un peu plus longs que les autres. Ils sont beaucoup plus petits que le segment du- quel ils dépendent, etse replient sous l’ab- domen. Les différences sexuelles ne sont encore que très-imparfaitement connues. Ge genre renferme environ six espèces ; parmi elles nous citerons : A. PRANIZA MACULATA. Wesrw., Recherch. sur les Crust, du genre Pranize. — Ann. des Scienc. nat., t. XXVIT, p. 326, pl. 26, fig. 4.—Guér., Iconogr. du Reg. anim. de Cuv., Crust., pl. 27, fig. 40. — Long. 4 lig. 1, — D’un blanchâtre obscur en dessus, avec l’ab- domen tacheté de fauve; les veux sont de même couleur. — Cette espéce a été trouvée à Shetland. 2. PRANIZA MARINA. Westrw., op. cit., t. XX VII, p. 326, pl. 6, fig. 4. — Oniscus Marinus, SLAB- BER, Physicalisch belustiqung oder mi- croscop. warhrnehmung. in und Auslæn- disch. wasser und landthierch., pl. 9, fig. 4 à 2, p. 37. — Long. À lig. !. — D’un vert obscur, avec le thorax jaunâtre, mar- qué d’une croix, rouge antérieurement, teinté de vert postérieurement ; l’abdomen présente deux lignes dorsales obscures. — Cette espèce habite la même localité que la précédente. 3. PRANIZA FUSCATA. Jounst., Magaz. of Natur. Histor.,, BOPYRUS. n° 28, t. V, p. 250. -— Wesrw., op. cit., t. XXVII. p. 331, pl. 6, fig. 26. — Long. 2 lig. — Elle est allongée, subcylindrique ; la tête, les deux segmens thoraciques an. téricurs, l'abdomen et les pattes sont in- colores ; les yeux sont noirs, et le grand segment thoracique est d’un brun rougeà. tre. — Cette espèce, qui a été trouvée sur la côte de Berwickshire, marche lentement TROISIÈME 245 au fond de la mer; elle nage très-vite, et avance au moyen des mouvemens rapides de ses organes subabdominaux. Consultez, pour les autres espèces, le travail de M. Westwood, ayant pour titre : Extrait des recherches sur les Crustacés du genre Pranize du docteur Leach, Ann. des Sc. nat., t. XXVII, p. 316, pl. 6. FAMILLE, EPICORIDES, LATREILLE. Caractères. Les pattes sont excessive- ment petites et recoquillées. — La bouche ne paraît composée que de deux feuillets membraneux, en recouvrant un ou deux autres semblables; mais, suivant M. Ed- wards, il y a intérieurement d’autres par- tes, et la composition de la bouche est ana- logue à celle des Cymothoés. — Le corps est mou ou peu solide. Ces Crustacés sont constamment appli- qués sur les branchies de l’un des côtés du thorax de quelques autres Crustacés de la tribu des Salicoques. — La portion du test qui les recouvre est renflée en manière de leupe.—Le mâle, beaucoup plus petit que la femelle, est errant et quelquefois ce- pendant placé sous sa queue, etce couple vit ainsi solitaire, Genres : Bopyrus, Tone. BOPYRUS, Larr., Des». ; Monoculus, FaBr. Le corps est ovalaire, déprimé, mou, avec une forte saillie longitudinale et mé- diane en dessous, marqué sur ses deux fa- ces d’impressions transversales qui semblent séparer les segmens au nombre de sept. — La têté est oblongue, distincte seulement parce que son bord antérieur est plus large que ne le sont les bords latéraux des an- neaux qui la suivent. — La queue est apla- tie, oblique sur l’axe du corps, plus étroite que lui, découpée sur les bords, et mar- quée de rides transversés sur les faces su- périeure et inférieure, de facon à paraître divisé en six segmens très-étroils. — La bouche offre à l'extérieur deux valves qui la recouvrent comme des volets, formées chacune d’une pièce fixée antérieurement en cuillère dont la cavité est en dehors, et d’une semblable pièce plus membraneuse, annexée en arriére de la premiére; de deux pièces latérales molles, comprimées, placées comme des mâchoires ; une ouver- ture centrale qui peut être munie d’autres appendices, tels que les mâchoires et les mandibules, mais qui ne sont point visi- bles. On aperçoit quatre grandes lames presque membraneuses de chaque côté du corps en dessous, faisant suite aux deux valves qui recouvrent les parties de la bou- che; elles se tiennent relevées par leur bord libre , imbriquées entre elles de facon à ce que les antérieures passent en arrière des postérieures; ces lames forment par leur ensemble une sorte d’enceinte ova- laire sous le corps, destinée à contenir les œufs, et qui s’en trouve remplie vers la fin du printemps et dans les dernières saisons de l’année ; la quatrième ou la dernière de ces lames est beaucoup plus longue que les premières, et se croise par son extré- mité avec sa correspondante de l’autre côlé; toutes sont aussi épaisses que les deux lames de la bouche, et, commeelles, variées d’une couleur brunâtre que l’on: n’observe sur aucune partie de l’animal.— Le dessous de la queue présente cinq paires de lamelles blanches et molles, disposées en recouvrement comme les lames branchia- les des Cloporteset des autres Crustacés des genres voisins. On n’aperçoit pas d’yeux, ni d'antennes, ni d’appendices sty- liformes au bout de la queue.—Les pattes, au nombre de quatorze, très-petites, parais- sent formées de quatre articles, et sont placées sur les côtés du corps, entre l’ex- 246 trême bord et la base des lames imbriquées dont nous avons fait mention plus haut, chaque paire étant sur un anneau distinct. — Le mâle est trés-pelit, errant , à corps symétrique, allongé , linéaire, bombé en dessus d’un côté à l’autre, ayant une tête distincte, pourvue de deux pelits yeux noirs et ronds.—Un corps formé de six ou sept anneaux, et une queue de moitié plus courte que le corps, paraissant avoir des lamelles branchiales en dessous. — Les pattes, les antennes et les appendices styli- formes de la queue sont inapercevables. 4. BOPYRUS SQUILLARUM. Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 325, pl. 49, fig. 8 à 10. — Guér., Jcon. du Reg. anim. de Cuv., Crust., pl.29, fig. A et 1 b. — Monoculus Crangorum, FaBr., Syst. Ent. Suppl., p. 306. — Fouceroux DE Bonparoyx, Mém. de l’ Acad. des Sc. de Paris, année 4772, p. 29, pl. 4. — Bo- pyre des Crustacés, Bosc., Hist. nat. des Crust.,t. IT, p. 216.— Long. 4 lig.—Cette espèce, qui est d’une couleur päle blanchä- tre, setrouvefixée sous le test des Palémons Squille et Porte-scie, accrochée à la mem- brane qui double le test en dessous, et le dos appliqué eontre les branchies ; ce Crus- tacé parasite paraît se nourrir de petits ani- maux que l’eau, attirée par le mouvement des organes de la respiration, apporte avec elle ; sa présence sousletest des Palémons produit sur celui ci une protubérance d’au- tant plus grande que ce Bopyre est plus âgé, ou, que ses œufs sont plus abondans: il n’y en a jamais qu’un seul sur chaque Pa- lémon, placé indifféremment à droite et à gauche, et l’on en trouve dans toutes lessai- sons de l’année ; quelquefois sur la femelle on aperçoit le mâle, qui est d’une petitesse extrême. 2. BOPYRUS POLOEMONIS. Risso, Crust. de Nice, p. 148. — Desw., Consid. génér. sur les Crust., p. 326.— Long. 3 lig. — Cette espèce diffère de la précédente par son abdomen, qui est plus obtus; sa couleur est jaunâtre, mélée de vert clair , avec deux lignes longitudinales brunes, dentelées; sa tête est surmontée de deux petits corps qu’on serait tenté de pren- dre pour des antennes. — Cette espèce a êté trouvée par M. Rissso, près de Nice, sous le test des Palémons, où elle produit une tumeur remarquable, et il a observé qu’au lieu d’œufs, la femelle portait sous s02 ventre huit à neuf cents petits indivi- IONE. dus très-apparens et de couleur blanche- grisàtre. IONE, Larr., Desu., Aun. et Epw.; Oniscus, Nonracu. Le corps est composé d’environ quinze articles, mais que l’on ne distingue que par des incisions latérales en forme de dents: il est ovalaire, inéquilatéral; les six derniers articles sont pourvus d’appendices latéraux, allongés, rameux, charnus et fasciculés. — L’extrémité postérieure garnie de six appendices simpleset recourbés, dont deux sont plus grands que les autres. — Quatre antennes courtes; les externes plus lon- gues que les internes, et seules visibles lorsqu'on regarde l’animal par le dos. — Les deux premiers articles. du corps sont pourvus chacun de deux nageoires (ou cirrhes) charnues , allongées, aplaties et semblables à des rames; les autres articles sont garnis d’appendices analogues, mais plus courts.— Quatorze pattes très-courtes, crochues et cachées sous l’animal. — Les valves abdominales sont très-grandes : elles recouvrent toute la partie inférieure du corps et forment une espèce de réceptacle pour les œufs, — La seule espèce connue est : IONE ÆHORACICUS, (PI. 49, fig. 2, 3.) Larr., Reg. anim. de Cuvier, Crust., t. IV, p. 418.— Avr. et Enw., Mém. pour servir a l’Hist. nat. des Crust., part., 14, p. 46, pl. 49 , fig. 40, 41. — Guér., Ico- nogr. du Règne. anim. de Cuvier, Crust., pl. 96. fig. 4 à 2. — Onisceus Thora- cicus, MontaGu, Trans. Soc. Linn., t. IX, p. 108, pl. 5, fig. 3, 4. Le corps de cette espèce est d’une couleur orange, avec les appendices latéraux blanchâtres ; la longueur des femelles, y compris les ap- pendices postérieurs, est à peine d’un demi- pouce; quelquefois le réceptacle est for- tement distendu par plusieurs milliers d’œufs d’une couleur orangé-pâle. Le mâle est beaucoup plus petit que la femelle; sa forme est beaucoup plus allongée, et il est dépourvu d’appendices à la partie an- térieure du corps ; ceux dont sont pourvus les anneaux postérieurs ne sont pas rameux comme chez la femelle. Gette espèce se trouve sous le test du Cancer Subterraneus (Callianasse souter- raire), elle se cache entre la carapace et Jes parties charnues, et forme une tumeur d’un côté du corps. : SEROLIS, 2473 DEUXIÈME SECTION. — NORMAUX, LaTreiLee. Le thorax est partagé distinctement en sept anneaux portant quatorze pieds, pro- pres à la locomotion; aucun d’eux ne se termine en manière de serre didactyle. — La bouche est composé d’un labre, de deux mandibules.cornées, d’üne languétie, de deux paires de mâchoires et de deux pieds- mäâchoires figurant plus cu moins une sorte de lévre inférieure, ou deux palpes conti- gus à leur origine. Gette section renferme deux divisions. PREMIÈRE DIVISION. Elle renferme des espèces toutes mari- nes, dont la queue est toujours terminée par deux nageoires latérales, à antennes généralement disposées sur deux lignes, ordinairement sétacées et pluriarticulées. — À mandibules palpigères, sans pièce sur- puméraire ou rudiment de flagre au côte extérieur despieds-mächoires.—Cette pre- mière division renferme deux familles : les Cymothoadés et les Sphéromides. QUATRIÈME FAMILEE, CYMOTHOADÉS, lATREILLE. Caractères. La queue est formée de auatre à six segmens, et munie en dessous de plusieurs paires d’appendices formés de neuf sacs ovalaires, vésiculeux, portés sur un tubercule commun, paraissant remplir les fonctions de branchies, et disposés sur neuf rangs. — Les mandibules sont petites, peu dentées et sans saillie ou rameau au côté interne, ce qui les distingue de celles des familles suivantes, où ces organes sont beaucoup plus robustes et fortement den- tés au même côté; de plus, elles parais- sent terminer une sorte de long pédoncule, portant les palpes, et dont la base est de niveau avec celles des deux pieds-mà- choires. — Suivant M. Edwards, ces pal- pes sont biarticulés. — La bouche des fe- melles diffère un peu de celledes mâles. — Les pieds, ou ceux au moins des paires an- térieures, sont courts, ou terminés par un fort onglet en crochet.—Des écailles mem- braneuses, imbriquées et pectorales, re- couvrent les œufs. Genres : Serolis, Cymothoa, Conilera, Rocinela, CEga, Pterelas, Canolira, Ani- locra, Olenicera, Nerocila, Livoneca, Ne- locira, Eurydice, Cirolana, Limnoria. SEROLIS , Leacu, Des. ; Cymothoa, Farr. Les antennes supérieures sont formées de quatre articles plus grands que les trois premiers des antennes inférieures: le der- nier est composé de plusieurs autres plus petits. — Les antennes inférieures ont cinq articles; les deux premiers petits; le troi- sième et le quatrième surtout allongés; le cinquième est composé de plusieurs autres plus petits. — La seconde paire de pattes présente l’avant-dernier article élargi et l'angle très-allongé, — La sixième paire de derrière sert à la marche, clle est un peu épineuse et son ongle est légérement courbé. — Les appendices antérieurs du ventre (ou James branchiales) sont formés de deux parties égales, foliacées, arrondies à ieur extrémité, garnies de poils à leur base, placées sur un pédoncule commun.— Les deux appendices postérieurs et laté- raux sont pelits et étroits, surtout l’inté- ricur, qui est à peine saillant. SEROLIS. FABRICII. Leacn, Dict. des Sc. nat., t XIE, p. 340. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 293. — Cymothoa Paradoxus, FaBr., Lark. — Cette espèce présente trois tubercules entre et derrière les yeux, disposés er triangle ; le dernier anneau de l’'abdomen est caréné à sa base et sa partie supérieure est marquée de chaque côté de deux lignes élevées : l’une, qui s’étend dans- une direction oblique de la partie supé- rieure de la base du tubercule de la carène vers le côté ; l’autre se dirigeant paralléle- 24 3 ment à l’anneau antérieur de l’abdomen, mais n’arrivant pas jusqu’à la carène. CYMOTHOA, Fagr., LATR., LEACH, Desn. ; Oniscus, Lainn.; Asellus, Our. Le dernier article de l’abdomenest carré, transverse. — Les lames des appendices ventraux sont en forme de stylet, presque égales. — Les segmens du corps sont pres- que anguleux sur les côtés, et postérieu- rement avec les angles arrondis. — Les côtés des segmens de l’abdomen sont pa- rallèles, épaissis en dessous. — La der- nière jointure est transverse et presque coriacée. Ce genre se compose d’un très-grand nombre d'espèces, parmi lesquelles nous citerons : 4. CYMOTHOA CESTRUM. (PI. 49, fig. 4.) LaTr., Gener. Crust. et Ins., p. 66, sp. 2.— LEacn, Dict. des Sc. nat.,t. XII, p. 352. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 309. pl. 47, fig. 6 à 7.— Oniscus OEstrum, Linn.—Les carènes des huit der- nières cuisses sont acuminées, saillantes à leur base; la tête est carrée, transverse ; son extrémité est en quelque sorte rétrécie et droite; le corps est allongé, ovale. pres- que aplati, d’un blanc-grisâtre luisant ; la queue est presque quadrangulaire, dilatée, et lesappendices qui la terminentsont courts et aigus. — Habite les endroits fangeux. 2. CYMOTHOA MATKHÆI. Leacx, Dict. des Sc. nat.,t. XII. P. 352. — Desm. , Consid. génér. sur les Crust., p. 309.— Les carènes des huit der- nières paires de cuisses sont brusquement saillantes; leur extrémité basilaire est ob- tusément proéminente ; la tête est carrée, transverse, largement entaillée à son extré- mité.— Gelte espèce a élé trouvée dans les mers de l'Ile-de-France. 3. CYMOTHOA TRIANGULARIS. Leacn, Dict. des Sc. nat., t. XII, p. 353.— Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 309.— Les carènes des huit der- nières paires de cuisses sont subitement ar- quées ; la tête est triangulaire. l. CYMOTHOA BIVITTATA. Risso, Hist. des Crust. des env. de Nice, P. 143.— Drsm., Consid. genér. sur les Crust., p. 310.—Le corps est ovale, peu CYMOTHOA. bombé, ayant ses trois premiers segmens arqués en arrière ; les trois suivans à bord postérieur droit, et le cinquième échancré fortement; l'abdomen est formé de six seg- mens dont le dernier est très-grand et large, de forme presque carrée , avec deux sinus à l’extrémité, et des appendices laté- raux, à lames lancéolées, munies d’une pointe a leur base ; la tête est petite, ronde et aplatie ; les yeux sont nus, distincts ; les trois premiers articles des antennes sont gros et renflés; la couleur générale est le gris d’ardoise luisant, interrompue par deux larges bandes longitudinales d’un blanc-jaunâtre, situées sur le dos. Nous ajoutons avec doute à ces espèces les suivantes mentionnées par M. Risso. 5. CYMOTHOA ROSACEA. Risso , loc. cit., pl. 3, fig. 9. — Desm. 9 Consid. génér. sur les Crust., p. 310. — Long. 15 lig.—Le corps est bombé; le seg- ment terminal de la queue est trés-grand, trapézoïdal, marqué de deux sillons longi- tudinaux et échancré en demi-lune au bout ; les appendices caudaux sont courts, ovales, oblongs, ciliés; les antennes extérieures ont leurs trois premiers articles aussi longs que les douze qui les terminent; la couleur est rose tendre, luisante, variée de fauve. — Se trouve dans la mer de Nice. 6. CYMOTHOA NAVICULARIA, Risso, Loc. cit., p. 142. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 311.—Long. 5lig. -.— Le corpsestallongé, un peu bombé, ren- flé au milieu ettrés-étroitaux deuxbouts; les sept segmens pédigères sont assez larges: les derniers ou ceux de la queue sont plus étroits et coupés en ligne droite; le sixié- me de ceux-ci est grand, arrondi, ainsi que ses appendices latéraux ; la tête est petite; les yeux sont trés-gros; les antennes inté- rieures sont plus petites que les extérieu- res ; la couleur est un jaune serin. 7. CYMOTHOA GIBBOSUS. Risso, oc. cit., p. 144. — DEsm., Consid. génér. sur les Crust., p. 311.— Long. 1 pouc.— Cette espèce est très-bombée ; les sept segmens du corps, proprement dits, sont inégaux ; le dernier des six de la queue est large, arrondi au bout et pour- vu d’appendices latéraux à lames oblon- gues, dont l’extérieure est aiguë et l’inté- rieure obtuse ; lalête, de formetriangulaire, est arrondie à son sommet; les antennes extérieures sont formées de huit articles, presque égaux ; les intérieures sont très- PTERELAS. 249 petites ; la couleur est brune variée de rouge. 8. CYMOTHOA RICINOIDES. Risso, loc. cit., p. 445.— Desm., Con- sid. génér. sur les Crust., p. 311.— Long. 8 lig. — Le corps est ovale, bombé, for- mé de sept anneaux ; la queue est compo- sée de six segmens, dont les cinq premiers sont étroits et arqués, et dont le dernier est presque elliptique, avec les appendices la- téraux à lame extérieure lancéolée et l’in- férieure arrondie; la tête est arrondie en avant; les anlennes sont courtes; la cou- leur ordinaire est grise, variée de blanchä- tre, maïs passant au blanc peu luisant dans quelques individus, et au brun-noirâtre dans d’autres. Consultez, pour les autres espèces, Desm. , Consid. génér. sur les Crust. , p. 309; Risso, Hist. nat. des Crust. des en- virons de Nice, p. 139, et la pl. 29 de l’Ico- nographie du Régn. anim. de Cuvier, par M. Guérin. CONILERA, Leacn, DEsm. Les deux premiers articles des antennes supérieures sont presque cylindriques. — Les yeux sont pelits, écarlés, nullement proéminens. — Les côtés des segmens de l’abdomen sont presque droits. CONILERA MONTAGUI. Leacn, Dict. des Sc. nat., t. XII, p. 348.— Desm. , Consid. génér. sur les Crust., p. 304. — Le corps est lisse, non ponctué ; le dernier article de l’abdomen est plus Jong que large , avec ses côtés ar- qués vers leur milieu, et l’extrémité arron- die.—Se trouve sur les côtes du Devonshire. ROCINELA, Leacn, Des. Les deux premiers articles des antennes supérieures sont presque cylindriques. — Les yeux sont trés-grands , un peu con- vexes, convergens antérieurement, et pres- que rapprochés.— Les côtés des articles de l'abdomen sont en forme de faux et proé- minens. ROCINELA DANMONIENSIS. LeaAcn , Dict. des Sc. nat., t. XII, p. 349.—-Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 304.— La description de cette espèce nous est inconnue. ÆGA , LEAcH, Des. ; Cymothoa, Lartr., LAMCK, Les deux premiers articles des antennes supérieures sont très-larges et comprimés. — Les yeux sont grands, légérement con- vexes, convergens antérieurement. — Les côtés des articles de l’abdomen sont imbri- qués dans les trois seules espèces qui com- posent ce genre. — La lame intérieure des appendices du ventre est tronquée à son extrémité interne. 4. ÆGA EMARGINATA. Leacu, Encycl. Brit. Suppl., 4, 428, t. XXII ; ejusd., Dict. des Sc. nat., t. XII, p. 349. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 305, pl. 47, fig. 4 à 5.— Le der- nier article de l’abdomen latéralement est dilaté avant son milieu ; son extrémité est rétrécie en pointe, mais arrondie ; la lame interne des appendices du ventre pré- sente son extrémité échancrée extérieure- ment. — Nous ne connoissons pas la patrie de cette espèce. 2. ÆGA TRIDENS, } Leacn, Act. Soc. Linn., 14, 370 ; ejusd., . Dict. des Sc. nat., t. XII, p. 349. — Desm. , Consid. génér. sur les Crust., p. 305. — Le dernier article de l’abdomen présente trois carènes qui sont prolongées au-delà de son extrémité et en forme de dents. — Se trouve dans les mers d’E- cosse. PTERELAS, Gurr. Yeux très-visibles, composés d’un grand nombre de facettes. — Antennes supérieu- res plus courtes que les inférieures, insé- rées sur le bord antérieur dé la tête, ayant leurs deux premiers articles grands, apla- üis et larges, et le filet terminal inséré en arrière du deuxième article, composé de plusieurs petites articulations. Antennes inférieures deux fois plus longues que les supérieures, insérées au-dessous de celles- ci, ayant leurs trois premiers articles courts, transversaux ; les deux suivans grands, aplatis et larges, et le filet terminal composé d'environ dix articles cylindri- ques et allant en diminuant.— Mandibules allongées, terminées par un lobe triangu- laire et portant un palpe plus long qu’elles, de deux articles cylindriques.— Pattes de la première paire terminées par un ongle fort et très-crochu; celles des deuxième et troisième paires en pince didactyle ; les qua- tre suivantes plus grêles, à article plus al- longé et terminées par un simple onglet peu crochu. — Abdomen composé de six segmens distincts; appendices latéraux du 250 dernier segment composés de deux feuillets aplatis, et ne dépassant pas le dernier seg- ment en longueur. PTERELAS WEBBII. Guér., Mag. de Zool., 1836, pl. 20, fig. 1.— Corps oblong, trois fois plus long que large ; yeux grands, obliques, presque contigus en avant; premier segment thora- cique plus large que les trois suivans, ré- tréci et échancré en avant, pour recevoir la iêle; les cinquièmes et sixièmes au moins aussi larges que le premier; tous ces seg- mens ayant leurs angles postérieurs un peu prolongés en arrière, en pointe obtuse, et offrant sur les côtés une petite impression longitudiuale qui les fait paroître rebordés; abdomen ayant les cinq premiers segmens trés-courts, terminés en pointe de chaque côté, el le dernier aussi long que les cinq premiers, un peu rétréci en arrière, tron- qué, et offrant une très-faible échancrure au milieu et une légère impression sur la ligne médiane ; appendices latéraux pres- que égaux, l’extérieur ovale allongé, l’in- terne triangulaire, tronqué obliquement de dedans en dehors à son extrémité; pat- tes assez courtes, les antérieures ayant le premier article aussi grand que les suivans ; le second court, le troisième encore plus court, beaucoup plus large , le suivant plus étroit et à peu près de la même largeur , et le dernier plus long , ter- miné par un grand ongle crochu dans les premières seulement, et par le mé:- me ongle et un prolongement de son angle antérieur et inférieur dans les deux suivan- tes ; les autres pattes ont leurs deuxièmes, troisièmes, quatrièmes et cinquièmes arti- cles cylindriques, un peu épineux, presque égaux, et plus longs, pris ensemble, que le premier.— Se trouve sur les côtes du Poxr- tugal. CANOLIRA, Leacu, Desm. Les yeux sont peu granulés, convexes, écartés. — L’abdomen présente ses articles imbriqués sur les côtés; le dernier est un peu plus large à son extrémité.— Les pat- tes sont d’égale grosseur. — Les lames des appendices ventraux postérieurs sont pres- que égales , moyennes ; les intérieures étant un peu plus longues que les extérieu- res. CANOLIRA RISSONIANA. LEacu, Dict. des Sc. nat. 1. XII. — ANILOCRA. p. 390.— Des. , Consid. géner. sur les Crust., p. 305. —- Le dernier article de l'abdomen est largement arrondi à son ex trémité.— Sa patrie est inconnue. ANILOCRA , Leacx., DEsnt. ; Cymothoa, Fagr., Risso. Les yeux sont granulés, convexes, écartés. — Les côtés des derniers articles de l'abdomen sont presque involutes ; le der nier article est plus étroit à son extrémité. — Les pattes sont d’égale grosseur. — Les lames des appendices veniraux postérieurs sont inégales, allongées ; les extérieures sont plus longues que les internes. A. ANILOCRA CUVIERI. Leacn, Dict. des Sc. nat., t. XIL,. p. 350.— Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 306.—Le dernier article de l’abdomen est légérement caréné, et son extrémité est graduellement acuminée et arrondie ; couleur brunâtre, tachetée de noir ; le corps et l’abdomen ayant les bords postérieurs de leurs segmens plus pâles.— Se trouve dans la mer de l’île d’'E- vica. 2. ANILOCRA MEDITERRANEA. Leacn, Dict. des Sc. nat., t. XIT, p. 350.— Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 306. — Cymoithoa Albicornis, Risso, Crust. de Nice, p. 139.— Cymothoa Albicornis, Fasr., Entom. Syst., 11, 509. — Le dernier article de l'abdomen est pres- que caréné, et de forme arrondie à son ex- trémité; couleur d’un brun foncé, cen- dré ; les articles du thorax et de l’abdo- men sont d’un jaune-rose cendré ; le der- nier article de l’abdomen est finement ta- cheté de noir; la tête est arrondie ; les an- tennes sont blanches et renflées à leur base.— Se trouve dans la Méditerranée. 3. ANILOCRA CAPENSIS. Lracn, Dict. des Sc. nat., & XII, p. 350.— Drsm., Consid. génér. sur les Crust., p. 306, pl. 48, fig. 1.— Le der- nier article de l’abdomen se rétrécit tout- à-coup, au-delà de son milieu, arrondi foi- blement et presque caréné; la dernière pe- tite lame ventrale extérieure est très-lon- gue ; couleur livide , d’un brun-olivâtre ou cendré; tous les articles bordés posté- rieurement de couleur testacée blanchà- tre. — Se trouve au cap de Bonnc-Espé- rance. EURYDICE. 254 OLENCIRÀ, Leacu, Desm. Les yeux sont peu granulés, convexes. — Les côtés des segmens de l’abdomen sont imbriqués ; le dernier est allongé, pointu à son extrémité. — Les lames des appendices du ventre (surtout les extérieu- res) sont étroites, armées de piquans. — Les pattes de derrière sont graduellement plus longues que celles de devant. OLENCIPRA LAMARCKIL Leacn, Dict. des Sc. nat., t. XII, p. 350.— Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 307. —Le dernier article de l'abdomen est terminé graduellement en pointe, jusqu’à son extrémité, qui est ar- rondie.—Patrie inconnue. NEROCILA, Leacn, Des. ; Cymothoa, FaBr. L’extrémité du dernier segment de l’ab- domen est pointue ou arrondie.— Les la- mes des appendices ventraux sont folia- cées, inégales ; les extérieures étant les, plus grandes.— Les côtés des segmens du corps et de l’abdomen sont terminés en pointe; ceux du dernier étant graduelle- ment dilatés depuis sa naissance jusqu’à son milieu, et ensuite arrondis. NEROCILA BLAINVILLII. Leacn, Dict. des Sc. nat., t. XII, p. 351.—Desm., Consid. génér. sur les Crust. , p. 307. — Cymothoa Falcata, Fasr. , Ent. Syst., 11, 504.— La lame extérieure des appendices du ventre est pointue. — Nous ne connoissons pas la pa- trie de cette espèce. LIVONECA, Leacu, Desm. L’extrémité du dernier segment de l’ab- domen est rétrécie et arrondie au bout.— Les lames des appendices ventraux sont fo- liacées, à peu près égales, mais l’extérieure est un peu plus longue que l’interne.—Les côtés des segmens du corps sont arrondis postérieurement ; ceux des articles de l’ab- domen sont parallèles, arrondis, épaissis en dessous ; le dernier est rétréci vers son ex- trémité, laquelle est arrondie. A. LIVONECA REDMANII. Lracn, Dict. des Sc. nat. , t. XII, p. 352. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 308.— Le dernier article de l'abdomen est arrondi, à partir de son mi- leu. environ jusqu’à son extrémité ; les la- mes des appendices ventraux, sont considé- rablement saillantes, au-delà de l’extré- mité du dernier article de l’abdomen, et tronquées intérieurement à leur extrémité. — Se trouve dans les mers de la Jamai- que. 2. LIVONECA DESMARESTII. LEacn, Dict. des Sc. nat., t. XII, p. 352. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 308. — Le dernier article de l'abdomen est demi-circulaire; les lames des appendices ventraux sont presque li- néaires, trés-courtes, à pointe arrondie, 3. LIVONECA RAFINESKII. Leacu, Dict. des Sc. nat., t. XII, p. 352. — Desm. , Consid. génér. sur les Crust., p. 308. — Le dernier article de lJ’abdomen est dilaté sur chaque côté, derrière son milieu, plus étroit et arrondi à son extrémité; les lames des appendices ventraux sont presque linéaires, arrondies à leur extrémité, et ne se prolongeant pas au-delà de l’articie qui leur donne nais- sance. NELOCIRA, Leacn, Des. L’abdomen est composé de cinq articles. — Les yeux sont granulés. — Les petites lames des appendices ventraux postérieurs sont comme dans le genre suivant. NELOCIRA SWAINSONI. (PI. 419, fig. 5.) Leacu, Dict. des Sc. nat.,t. XII, p. 347. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 302, pi. 48, fig. 2. — Guér., Icon. du Reg. anim. de Cuv., Crust., pl. 29, fig. 6. — Le corps est lisse, ponctué ; l'abdomen ayant le dernier article triangulaire ; les cô- tés étant légérement arqués, avec la pointe arrondie. — Se trouve dans la mer de Si- cile. EURYDICE, Leacn, DES». ; Cymothoa, LATR. L’abdomen estcomposé de cinq articles. — Les yeux sont lisses. — Les appendices postérieurs ont leur petite lame plus grande et plus large que l’interne; celle-ci est tronquée obliquement à son extrémité. EURYDICE PULCHRA. Leacn, Trans. Linn. Soc., 41, 3705 ejusd., Dict. des Sc. nat.,t. XII, p. 347.— 232 Dassm., Consid. génér. sur les Crust.,p. 302. — Le corps est lisse; le dernier segment de l’abdomen est en demi-ovale ; la cou- leur de cette espèce est cendrée variée de noir. — Se trouve sur les plages sablon- neuses du Devonshire en Angleterre. CIROLANA, Leacn, Des. L’abdomen est composé de six articles. — Les yeux sont granulés. — Les petites lames des appendices ventraux postérieurs sont conformées comme celles des genres Eurydice et Néloicre. CIROLANA CRANCHII. Leacu, Dict. des Sc. nat., t. XII, p. 347. — Desm. , Consid. genér. sur les Crust., p. 303. — Le corps est lisse, ponctué; le dernier article de l’abdomen est triangu- laire, arrondi à son extrémité. —Se trouve sur les côtes occidentales de la Grande- Bretagne. LIMNORIA, Leacn, DEsm.; Cymothoa, Latr., Lam. Les yeux sont distincts, granulés. — £a tête est aussi large que le premier segment CINQUIÈME SPHÉRO Larr. , Dans cette famille, la queue n’est com- posée que de deux segmens complets et mobiles, mais dont l’antérieur offre des li- gnes imprimées et transverses, indiquant les traces des autres. — Le feuillet inté- rieur des nageoires latérales et terminales est seul mobile; l’autre ou le supérieur est formé par un prolongement interne du support commun. — Les mandibules sont fortes, et leur côté interne présente au- dessous de la pointe dentelée du sommet un avancement ou rameau pareillement denté ; sous cette feuille est une protubé- rance tronquée en forme de dent molaire. — Les palpes de ces mandibules ont quatre ou cinq articles. — Les deux pieds-mà- choires sont beaucoup plus grands que dans la famille précédente , et ressemblent à deux palpes divergens, et fortement ci- liés. — L’espace situé immédiatement au- dessus des antennes est triangulaire, qu en SPHOEROMA. du corps. — Le pédoncule des antennes supérieures est médiocre.— Deux lamelles sont visibles aux appendices du côté de la queue. LIMNORIA TEREBRANS. Lac, Edinb. Encycl., t. VII, p.433; ejusd., Dict. des Sc. nat.,t. XII, p. 355.— Desm., Consid. gén. sur les Crust., p. 342. — Long. 2 lig. — Le corps est d’une couleur cendrée;les yeux sont d’un brun-noirâtre; la femelle est d’un tiers plus grosse que le mâle, reconnoissable à la poche dans laquelle elle porte ses œufs et ses petits, au nombre de sept, à neuf qui en proviennent. Ce Grustacé se trouve dans diverses parties de l’océan Britannique ; il perce les bois des vaisseaux avec une promptitude alarmante ; on s’aperçut pour la première fois des dommages qu’il cause lors de la construction d’un phare sur les rochers de Bell, prés de la côte d’Ecosse ; plusieurs pièces de boisétaient percées en ligne droite dans toutes les directions par une multi- tude d'individus de son espèce, à l’excep- tion des endroits où se trouvaient desnœuds. Lorsqu’on saisit ces Crustacés vivans, ils se roulent en boule. FAMILLE, MIDES, Epw. forme de cœur renversé.—Les appendices sous-caudaux sont formés de deux feuillets triangulaires, dont l’interne plus large, al- lant en pointe, et portés l’un et l’autre sur un pédoncule dirigé transversalement. Ces Crustacés sout vagabonds, et, à l’excep- tion cependant des Anthures, rapprochent en dessous les deux extrémités de leur corps, afin de se contracter en forme de sphéroïde. Genres : Sphœroma, Zuzara, Campe-- copæa, Nesæa, Cilicæa, Cymodocea, Dyna- mene, Anthura. SPHOEROMA, LaTr., LAM., LEACH, Des». ; Oniscus, Linn., PALLAS; Cymothoa, FaBr. Les appendices postérieurs de l’abdomen: présentent leurs deux lamessaillantes, l’ex- STHOŒROMA. térieure étant plate et de même forme que l'intérieure. — Le corps est susceptible de se rouler en boule. A. SPHOEROMA CURTUM. Leacu, Dict. des Sc. nat.,t. XIT, p. 345. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p- 299. — Le troisième article de l’abdo- men est largement échancré postérieure- ment; le dernier est pointu à son extré- mité. — Se trouve sur la côte occidentale d'Angleterre. 2. SPHOEROMA PRIDEAUXIANUM. Leacs, Dict. des Sc. nat., t. XII, p. 345. — Des. , Consid. génér. sur les Crust., p. 299. — Le quatrième article de l’abdo- men est arrondi à son extrémité et bica- réné antérieurement ; les carènes sont ob- tuses et peu distinctes. — Se trouve sur les côtes occidentales du Devonshireen Angle- terre. 3. SPHOEROMA DUMERILII. Leacu, Dict. des Sc. nat.,t. XIT, p. 345. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 300. — Les quatrième et cinquième articles de l'abdomen sont bicarénés; les carènes de chaque article sont très-pro- noncées; le dernier segment est pointu à son extrémité. 4. SPHOEROMA TRISTENSE. Leacx, Dict. des Sc. nat., t. XII, p.345. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 300. — Le corps est lisse, avec son sep- tiéme article à peine visible; le dernier - segment de l’abdomen se termine tout-à- coup'enpointe obtuse, ayant à sa base deux tubercules allongés et peu distincts; sa cou- leur est d’un gris cendré, tacheté de rouge; ses segmens sont tachetés, et leurs bords postérieurs colorés de rouge ; les antennes ont leur dernier article rougeâtre. — Se trouve à l’île Tristan d’Acunha. 5. SPHOEROMA HOOKERI. Leacu, Dict. des Sc. nat.,t. XII, p. 345; ejusd., Edinb. Encycl., t. III, p. 433. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p.300. —Le corps est lisse; les deux derniers ar- ticles de l’abdomen sontbicarénés, avecles carènes à peine saillantes; le dernier seg- ment est arrondi à son extrémité; sa cou- leur est d’un gris-cendré ou rougeûtre, parsemé de points noirs; ses antennes sont cendrées ; les carènes du deruier seg- ment de l’abdomen sont quelquefois in- terrompues, ou à deux tubercules. — Ha- bite les côtes de Suffoik en Angleterre. 253 6. SPROEROMA RUGICAUDA. Leacu, Édinb. Encycl., VII, 405 et 433: ejusd., Dict. des Sc. nat.,t. X1I, p.346.— Desm., Consid. génér.. sur les Crust., p. 300. — Le corps est lisse ; le dernier article de l’abdomen est rugucux, son extrémité est arrondie ; sa couleur est cendrée, tachetée et rayée de noir; elle varie en ce qu’elle a tout l’abdomen rugueux, ainsi que les ar- ticles postérieurs du corps. — Se trouve sur les côtes de France et de la Grande- Bretagne. 7. SPHŒROMA TRIGONA. Risso , Crust. des environs de Nice, p. 147. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 301. — Long. 3 lig. — Le corps est un peu convexe, formé de huit segmens presque égaux, terminés sur leurs bords en pointe émoussée, et d’une queue (ou dernier segment) presque arrondie , ter- minée par trois angles, avec des appendices lancéolés et unis dans leur contour ; la tête est parallélogrammique, et les pattes sont longues ; la couleur est le fauve clair poin- tillé de noirâtre. — Habite au milicu des algues et des varecs, à peu de distance du rivage, 8. SPHOERCMA SERRATUM. (PI. 49, fig. 6.) Leacn, Dict. des Sc. nat., t. XII, p. 346. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 301, pl. 47, fig. 3.—Guér., Icon. du Rég. anim. de Cuv., Crust.. pl. 80, fig. 4. —Onis- cus Serratus, Fasr., Mant.Ins..t. 1, p.242. — Oniscus Globator, Parr.., Spicil. Zool., t. IX, p. 70, t. 4, fig, 48. — Sphæroma Cinerea, Risso, Crust., p. 146. — Le corps est lisse ; l'abdomen est arrondi à son extrémité; la petite lame ventrale est ar- rondie en dehors; les yeux sont noirs, les antennes fauves, les pattes cendrées, et les ongles fauves, terminés de noir; le corps est cendré ou blanchâtre, marbré de rouge et de gris foncé. — Cette espèce habite l'O- céan et la Méditerranée ; elle vit en grandes réunions, et on la trouve souvent dans les pierres, parmi les cailloux roulés et les graviers. 9. SPHCEROMA GIGAS. Leacn, Dictionn. des Sc. nat., t. XII, p. 346. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 304. — Long. À pouc. — Le corps est lisse; le dernier article de l’ab- domen est rétréci en pointe et arrondi à son extrémilé. ZUZARA, Leacu, Des. Les appendices postérieurs de l’abdomen présentent leurs deux lames saillantes, l’ex- térieure étant plus grande que l’intérieure, et convexe en dessous. — Le corps est sus- ceptible de se rouler en boule. — L’abdo- men présente son dernier article échancré à son extrémité, avec une légère saillie sortant du fond de l’échancrure, A. ZUZARA SEMI - PUNCTATA. Leacu, Dict. des Sc. nat.,t. XII, p. 344. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 299. — Le corps est lisse, avec les seg- mens ponctués postérieurement; le sep- tième est rrolongé en arrière : ce prolon- gement, dirigé en bas, est ponctué en des- sus, et granulé de chaque côté à sa base; la lame extérieure des appendices du ventre est terminée brusquement en pointe. 2. ZUZARA DIADEMA. Leacn, Dict. des Sc. nat.,t. XII, p. 344. — Desw., Consid. génér. sur les Crust., p. 299. — Le corps est lisse, avec son sep- tième segment prolongé en arrière : ce prolongement dilaté est en forme de dia- dème: la lame extérieure des appendices du ventre finit graduellement en pointe ar- rondie à son extrémité. — Se trouve dans les mers de la Nouvelle- Hollande, parmi les Sertulaires. CAMPECOPEA, Leacn, Des. ; Oniscus, MonTaGu ; Sphœæroma, LATR., Lam., Risso. Les appendices postérieurs du ventre ont leur petite lame extérieure seule saillante, allongée et courbée. — [L’avant- dernier article du corps est plus grand que le der- nier. A. CAMPECOPEA HIRSUTA. Leacu, Dict. des Se. nat.,t. XI, p. 341. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 294, pl. 47, fig. 1. — Guér., Iconog. du Regn. anim. de Cuv., Crust., pl. 30, fig. 3. — Oniscus Hirsutus, MonrTacu, Trans. Soc. Linn., t VIT, pl. 6, fig. 8. — Long. 4 lig. !. — La couleur est brune; le der- nier anneau de l’abdomen est marqué de quelques points d’un bleu päle. — Se trouve sur la côte de Devonshire en An- gleterre. 2. CAMPECOPEA CRANCHIHII. Leacu, Dict. des Sc. nat.,t. XII, p. 341. 54 CILICCEA. — Desx., Consid. génér. sur Les Crust., p. 295. — GCelte espèce diffère de la pré- cédente en ce qu’elle est peu velue; le sixième anneau du corps est simple et de- pourvu d’épines. — Trouvée à Falmouth, sur la côte nord-ouest de l’Angleterre. NESCEA, Lracn, Des. ; Oniscus , Avams; Sphæroma, LaATtRr., Lam. Présente les caractères généraux âu genre précédent, et n’en diffère qu’en ce que les appendices ventraux postérieurs sont droits et passablement longs, au lieu d’être cour- bés. NESOEA BIDENTATA. (PI. 19, fig. 7.) Lracu, Dictionn. des Sc. nat., t. XII, p. 342. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 295.— Gvér., 1conog. du Règne anim. de Cuv., Crust., pl. 80, fig. 2. — Oniscus Bidentatus, Apams, Trans. Soc. Linn., t. VIXL, tb. 2, fig. 3. — Long. 6 lig. — Le corps est lisse; le sixième an- neau du thorax est rugueux, terminé pos- térieurement par deux piquass ; l'abdomen est rugueux, el son dernier anneau pré- sente deux tubercules vers son milieu; la couleur est cendrée , légérement striée de bleu et de rouge. — Cette espèce habite les rochers de la partie occidentale des côtes de France; on la trouve sous les pierres ou les thalassiophytes, à mer basse. CILICOEA, Leacn, Desu. Les appendices postérieurs du ventre ont, comme les genres Campécopée et Né- sée, la petite lame extérieure seule sail- jante. — Les deux derniers segmens du corps sont d’égale longueur. — Le premier et le deuxième article de l’abdomen sont trés-courts, soudés avec le troisième, qui est grand ; le dernier est échancré à son extré- mité, avec une petite saillie dans son échan- crure. — Les appendices ventraux posté- rieurs sont droits et assez longs. CILICŒA LATREILLEI. (PI. 19, fig. 8.) LEacx, Dictionn. des Sc. nat., t. XIN. p. 542. — Desm., Consid. génér. sur Les Crust., p. 296, pl 48, fig. 3. — Guér., Iconogr. du Règne anim. de Cuv., Crust., pl. 80, fig. 4.— Le dernier article de l’ab- domen présente deux élévations en bosse ; la première, dans le mâle, est prolongée et pointue; la petite lame caudale extérieure a son extrémité échancrée postérieure- ment.— Patrie inconnue. ÿ DYNAMENE. CYMODOCEFÀ , Leacn, Des». ; Cymodice, Leacn; Oniscus, MonrTaGu ; Sphœroma, LaTr. Les appendices postérieurs du ventre ont leur deux lames extérieure et inté- rieure saillantes. — Le corps n’est pas sus- ceptible de se rouler en boule. — L’abdo- men ou la queue a son dernier article échancré à son extrémité, avec une petite lame dans son échancrure, légérement aplatie, non foliacée, mais garnie de longs poi!s de chaque côté. 4. CYMODOCEA EMARGINATA. Leacn, Dictionn. des Sc. nat, t. XII, p. 343. — Desm., Consid. génér. sur Les Crust., p. 296. — Le prolongement ter- minal de l’abdomen est échancré à son ex- trémité ; les troisième et quatrième articles de l’abdomen sont chacun pourvus de deux tubercules dont le dernier est le plus grand. Il y a des individus dont les sixième et septième articles du thorax, l’äbdomen, ainsi que les appendices du ventre, sont granuleux; il y en a aussi dont le thorax est uni et l’abdomen granulé. — Habite les côtes occidentales de l’Angleterre. 2. CYMODOCEA TRUNCATA. Leacn, Dict. des Sc. nat.,t. X11, p. 348. — Desm., Consid. génér. sur les Crust.. p. 297. — Oniscus Truncatus , MonrTac., M. 55, Cymodocea Truncata, LEacn, Edinb. Encycl. t. VIT, p. 433. — L’ab- domen est légérement granulé, et son pro- longement terminal est entier et tronqué à son extrémité; les troisième et quatrième articles de l'abdomen ont chacun deux tu- bercules dorsaux dont les postérieurs sont les plus grands. — Des côtes du Devonshire en Angleterre. 3. CXYMODOCEA BIFIDA. Leacs, Dictionn. des Sc. nat., t. XII, p. 343. — Desm., Consid. génér: sur Les Crust., p. 297. — L'’abdomen est granulé, et les troisième et quatrième articles ont chacun deux tubercules sur le dos, les der- niers étant Ics plus grands et bifides; le prolongement terminal du dernier article de l’abdomen est saillant et foiblement échancré. — Patrie inconnue. &. CYMODOCEA LAMARCKII. Lracn, Dictionn. des Sc. nat.,t. XII, p. 343. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 297, pl. 48, fig. 4. — Guér., 255 Iconogr. du Règne anim. de Cuv., Crust., pl. 30, fig. 5. — L’abdomen est lisse, avec ses troisième et quatrième segmens munis chacun de deux épines sur le dos; le der- nier ayant son prolongement terminal étroit et sa pointe entière. — Se trouve dans la mer de Sicile, DYNAMENE, Leacu, Desw. ; Oniscus, Monragu : Sphœroma, Latr., Lam. Les appendices postérieurs du ventre ont leurs deux lames extérieure et inté- rieure saillantes, comprimées, d’égale gros- seur, el foliacées. — Le dernier article de l’abdomen est marqué d’une simple fente à son extrémité. — Le sixième segment du corps est prolongé en arrière. Ces Crustacés fréquentent les rochers des côtes, et semblent les préférer, à cause des petites cavités remplies de sable qu’ils présentent. On les rencontre parmi les thalassiophytes, surtout dans les pe- lites flaques d’eau qui restent dans les ro- chers lorsque la mer est basse. Ils nagent avec beaucoup de vitesse et d’élégance, se tournent sur le dos comme les Sphéro- mes, el exécutent des évolutions rapides et variées, A. DYNAMENE MONTAGUI. Leacn, Dict. des Sc. nat.,t. XII, p.344. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 398. — Long. 3 lig. — Le corps est sub- linéaire ; le sixième anneau du thorax présente un prolongement aplati en dessus; le dernier article de l’abdomen est biar- ticulé; sa fente est presque d’égale largeur. — $e trouve sur les bords de la côte occi- dentale du Devonshire en Angleterre, 2. DYNAMENE RUBRA. { Leucu, Dict. des Se. nat., t. XII, p. 344. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 298. — Le corps est sublinéaire; la fente du dernier article est presque égale en largeur dans toute son étendue; la couleur est rougeâtre. — Habite la côte occidentale de l’Angleterre. 3. DYNAMENE VIRIDIS. Leacu, Dict. des Sc, nat., t. XIT, p. 344. — Dzesm., Consid. génér, sur les Crust., p. 298.— Le corps est presque ovale; Ja fente du dernicr article de l’abdomen est très-élargie à sa base; la couleur est ver- dâtre. —Se trouve avec les espèces précé- dentes et en lrès-grande quantité. 256 4. DYNAMENE LESUEURI. Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 298. — Sphæroma Lesueuri, Rrsso, Crust. des env. de Nice, p. 447. — Le corps est oblong, bombé; la tête est poin- tue , traversée au sommet par des lignes profondes qui dessinent un cœur; le der- nier article de l’abdomen est bombé, ter- miné par une pointe obtuse, relevée avec uue petite dent de chaque côté; la couleur est grise, variée de points bruns; la queue est bordée de rouge. — Se trouve à Nice dans les cailloux roulés du rivage. ANTHURA, Lracu ; Oniscus, MonTaGu, Desm. Les antennes sont courtes, les intermé- diaires étant un peu plus longues que les latérales. — Les pieds antérieurs sont pour- vus d’un ongle mobile ou d’un pouce. — Le corps est linéaire. — Les lames latérales de la queue sont foliacées. ANTHURA GRACILIS. Leacu, Édinb. Encycl., tu VII, p. 404; ejusd., Trans. Soc. Linn., t. IX, p. 366. — Desu., lConsid. génér. sur les Crust., p. 291, pl. 46, fig. 43. — Guér., Icon. du Règne anim. de Cuv., Crust., pl. 30, fig. 6. — Oniscus Gracilis, Monraau, Trans. Soc. Linn., t. IX, tab. 5, fig. 6, — Gammarus heteroclitus, Vivianr, Phosph. Maris, p. 9, tab. 2, fig. 44, 12. SIXIÈME IDOTEA. Nous ne connoissons pas la description de cette espèce. Consultez, pour les autres espèces, l’Iconographie du Regne animal, par M. Guérin, où est figuré l’Anthura Cy- lindrica, Guérin. DEUXIÈME DIVISION. Dans cette seconde division, les quatre antennes sont insérées sur une même ligne transverse, et les intermédiaires sont trés- petites et de peu d’articles dans plusieurs ; les mandibules, toujours fortes, dentelées, et offrant sous la pointe un avancement, n’ont plus de palpe; les deux pieds-màchoi- res, qui ressemblent le plus souvent à une lèvre inférieure lamellaire, couronnée par deux petits palpes triangulaires etconiques, ont, extérieurement, de chaque côté et à leur base, une petite pièce plus ou moins triangulaire, qui semble représenter le pé- dicule raccourci du flagre. La plupart de ces Isopodes sont marins ; les autres vivent dans les eaux douces, ou hors de cet élé- ment; mais Ceux-ci se tiennent générale- ment dans les lieux sombres, à l’abri de l’ardeur du soleil, et ils quittent souvent leurs retraites, lorsque après un temps sec l’air a été rafraichi par des pluies. T'ous portent leurs œufs dans une poche pecto- rale. Cette division comprenditrois familles: les Idotéides, les Asellotes et les Clopor- tides. FAMILLE. IDOTÉIDES, LATREILLE, Caractères. Les antennes latérales se terminent par une tige sétacée et pluri- articulée; les intermédiaires sont beaucoup plus courtes, filiformes, ou un peu plus grosses vers le bout, et divisées en quatre articles. La queue est formée de trois seg- mens, dont le dernier beaucoup plus grand, sans appendices ninageoires au bout; deux lames parallèles adhérentes aux bords laté- raux de ce segment, longitudinales, bi- articulées, appliquées l’une contre l’autre, par une ligne droite, au bord interne, for- mant deux espèces de volets ou de battants de porte, recouvrant les appendices sous- caudaux et branchiaux, disposées, ainsi que de coutume, par paires et sur deux rangs: ils consistent chacun en deux sacs ovalaires, vésiculeux, mais aplatiset lamel- leux, lorsque l'animal n’est point dans l’eau, ou que ces organes sont desséchés, et portés sur un tubercule commun. Genres : Idotea, Arctura, Stenosoma. Les Crustacés qui composent ces genres soni tous marins. IDOTEA , Fazr., Des. Oniscus, Parzas; Squilla, DEGÉER; Cymothoa, Far.; Physodes, Duméri. LATR. , Les antennes postérieures ou latérales sont sétacées, médiocrement allongées, IDOTEÀ. azec un pédoncule de quatre articles, et leur extrémilé multiarticulée; les inter- médiaires, sur une même ligne horizontale et transverse, sont insérées un peu plus haut que les extérieures; beaucoup plus petites que celles-ci, filiformes, composées de quatre articles, le dernier assez gros. — La tête, de la largeur du corps ou un peu plus étroite, est presque carrée. — La bouche est pelite, formée d’un labre, de deux mandibules, de deux paires de màâ- choires et de deux pieds-mâchoires exté- rieurs foliacés, de cinq articles qui rem- placent par leur base la lèvre inférieure. — Le corps est composé de sept anneaux proprement dits, transversaux, presque égaux et unis, ordinairement marqués, de chaque côté, d’une impression longitu- dinale, qui, avec sa correspondante, divise l’anneau en trois parties. — Les pattes, au nombre de sept de chaque côté, ayant leur insertion en dessous de chacun des anneaux du corps, sont terminées par un petit on- glet trés-poiniu, un peu courbé; la pre- miére paire est la plus courte, les trois der- nières sont les plus longues, et dirigées en arrière ; les autres paires sont dirigées en avant.— La queue, presque aussi large que le tronc, est triarticulée à sa base, et sans appendices terminaux ; elle recouvre les branchies et les lames qui protégent celles- ci. — Les yeux sont ronds, composés, et peu saillants; le mâle est, suivant M. Des- marest, distingué de la femelle par deux petits filets élastiques qui ont leur attache entre les lames membraneuses de la queue, sur l’avant-dernier anneau du corps; il en diffère encore par les pattes, qui sont plus grosses, et par deux petites membranes ovales, placées l’une à côté de l’autre, au- dessous du premier des petits anneaux de la queue. C’est entre les pattes antérieures, sous les lames de la poitrine, que la femelle porte les œufs qu’elle dépose en été sur les plantes marines. — Les Idotées sont très- multipliées dans les lieux où la mer amasse des débris d’algues en putréfaction; elles choisissent les localités les plus abritées et les plus tranquilles, à un ou deux pieds sous l’eau; elles sont voraces: les poissons morts, les mollusques, les petites annélides et la plupart des matières animales, même en état de corruption, paraissent leur con- venir ; elles rongent les filets avec ardeur ; elles sont essentiellement nocturnes; elles fuient la clarté du jour én se cachant à l’ombre des plantes marines, mais jamais sous les pierres; ce n’est que la nuit qu’elles AKN. 257 prennent leur nourriture; elles se réunis. sent en grand nombre sur les poissons morts qu’elles rencontrent, et rongent avec dextérité la chair de ceux pris dans les fi- lets, sans toucher aux arêtes, et détruisent quelquefois dans une seule nuit toutes les espérances du pêcheur. Les Idotées mar- chent avec facilité au fond deseaux, et na- gent en agitant les lames de leur queue; elles ne replient pas leur corps en boule comme les Sphéromes, mais elles en rap- prochent assez facilement les deux extré- mités en se courbant. Lorsque la mer est agitée, elles s’éloignent de ses bords ; mais si les flots, tout-à-coup soulevés par les vents, les surprennent au milieu des algues du rivage, où elles vivaient en toute sécu- rité depuis quelques jours de calme, il est curieux de les voir, sans cesse lancées sur les bords à sec, renversées sur le dos, se débattre et multiplier leurs efforts pour se débarrasser des algues qui les couvrent, re- - gagner l’eau en toute hâte, en se laissant entraîner par les petits courants que la vague forme lorsqu'elle se retire, être de nouveau rejetées sur le rivage, et recom- mencer ce manége sans se décourager; enfin un moment de calme vient leur laisser un intervalle assez long pour leur permettre de trouver leur salut, en se plongeant bien avant dans les flots. Ces Crustacés servent à la pêche; les poissons de la famille des Spares, tels que le Sparus Boops, Cantharus, Salpa, Sar- gus, Auratus, les Perca labrax, etc., en sont avides; aussi les emploie-t-on fructueu- sement comme appât à une pêche particu- lière qu’on nomme en Provence pesquo a la baboue. 4. IDOTEA ENTOMON. Desm., Considér. génér. sur les Crus- tacés , p. 289. — Oniscus Entomon, ParrAs, Spicil. Zool,, fase. 9, tab. 5, fig. 5-6. — Squilla Entomon , DeE- GéER, t. VII, p. 32, fig. 12. — Long. A pouc.— Antennes extérieures à peu près égales aux intermédiaires ; forme ovale, tronquée ; queue longue etconique; couleur le brun-grisâtre en dessus, et le blanc sale mêlé de brun et de gris en dessous ; tête in- sérée sur les côtés. — Des berds de la mer Baltique. 2. IDOTEA TRICUSPIDATA. Des. , Consid. génér. sur les Crust., p. 289, pl 46, fig. 11, — Le corps est al- longé, presque linéaire ; la queue est ter- 7 258 minée par une dent intermédiaire obtuse, plus large que les deux latérales, qui sont peu prononcées ou nulles ; les antennes as- sez longues pour atteindre le troisième an- neau du corps ; la couleur est cendrée, ponctuée de brun, et souvent le dos est marqué d’une ligne longitudinale blanche- jaunâtre. — Se irouve sur les côtes de France et d'Angleterre. 3. IDOTEA BASTERI. (PI. 49, fig. 9.) Aup., Descript. de l'Egypte, pl. 12, fig. 6.— Guér. , Iconogr. du Règ. anim. de Cuv., Crust., pl. 31, fig. 1.—]Idotea Emar- ginata, Risso, Hist. nat. des Crust. de Nice, p. 135, sp. 1.— Fagr., Suppl. En- tom. Syst., p. 303, n° 5.— Armida Bi- marginata, Risso, Hist. de l’Europe Mé- rid., t. V, p. 109,— Long. 43 lig. — Le corps est allongé, brun, lisse, luisant, ponc- tué de noirâtre, tant en dessus qu’en des- sous; les premiers anneaux ont leur bord latéral arrondi; les postérieurs sont en pointe aiguë ; les rebords supérieurs de ces anneaux sont unis; la plaque caudale est légérement bombée, à peine carénée, terminée par deux échancrures peu profon- des, qui lui donnent un aspect bidenté ; la tête est arrondie, un peu tronquée sur la partie antérieure, où les antennes prennent naissance ; les yeux ne sont point saillans; lés pattes ont leurs articulations munies de cils épineux; les postérieures sont les plus longues.— Cette espèce, qui se trouve sur les côtes de la Méditerranée, offre trois ou quatre variétés. 4. IDOTEA OESTRUM. Leacu, Trans. Soc. Linn., t. XI, p. 365. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 289. — Oniscus OEstrum ; PENNANT, Brit. Zool. ,t. IV, pl. 18, fig. 6.— Long. 4 pouc. +. — Corps ovale, allongé; queue tronquée, échancrée; antennes égalant le üers de la longueur totale de l’animal ; cou- leur jaune-roussâtre ou cendrée, avec les côtés et le bout de la queue toujours plus pâles. —Se trouve sur les côtes d’Angle- terre. 5. IDOTEA PELAGICA. Leacn, Trans. Linn. Soc., t. XI, p. 365. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 289.— Corps linéaire , ovale ; queue ar- rôndie, avec une dent trés-peu apparente dans son milieu ; antennes ayant le tiers de la longueur du corps; tête échancrée en devant.— De la mer d’Ecosse. ARCTURUS. 6. IDOTEA ACUMINATA. , Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 290. — Oniscus Balthicus, PazLas , Spicil. Zool., fase. 9, tab. 4, fig. 6. — Le corps de cette espèce est ovale, oblong, plus étroit que celui de l’Idotea OEstrum; sa queue a une carène assez ai- guë sur le milieu du dos, et qui se pro- longe postérieurement en une pointe; cou- leur jaunâtre ou roussâtre, avec trois ran- gées longitudinales de taches obscures; cô- tés du corps pâles ; queue souvent noirâtre. — Habite nos côtes. 7. IDOTEA VARIEGATA. Roux, Crust. de la Méditerr., pl. 30, fig. 4 à 9. — Long. 7 lig. — Le corps est lisse, luisant, noirâtre en dessus; une bande blanche s'étend sur les bords latéraux des anneaux, depuis la tête jusque vers l’extré- mité de la queue, que pourtant elle n’at- teint pas; tout le dessous du corps, et les pattes comprises, sont d’un gris-cendré, pointillé de brun; les antennes atteignent, dans leur longueur, le troisième segment du corps. — Cette espèce présente cinq ou six variétés assez remarquables. — Se trouve sur les côtes de la Méditerranée, 8. IDOTEA PELOPONESIANA. Roux, Crust. de la Méditerr., pl. 30, fig. 10 à 42. — Long. 6 lig. — La saillie du bord latéral de chacun des anneaux du corps forme des échancrures profondes; les yeux sont saillans ; les antennes, épais- ses, atteignent à peine le troisième anneau; tous les anneaux du corps renflés et rele- vés; la queue bombée, arrondie et tron- quée ; la couleur de son corps, tant.en des- sus qu’en dessous, est un gris plus ou moins foncé, tacheté de noir, plus pâle sur le bord des anneaux antérieurs; lorsque le corps est d’un gris foncé, il est parsemé de taches blanchâtres irrégulières. — Se trouve sur les côtes de Morée. ARCTURUS, Larr. Ce genre est remarquable par la forme des seconds et troisièmes pieds, qui se diri- gent en avant et se terminent par un long article barbu, et mutique ou foiblement onguiculé; les deux antérieurs sont appli- qués sur la bouche et onguiculés; les six derniers sont forts, ambulatoires, rejetés en arrière et bidentés à leur extrémité. — Sous le rapport de la longueur des anten- nes et de la forme du corps, ce genre se rapproche beaucoup de celui de Steno- soma. ASELLUS. L’espèce type de ce genre, et dont nous ne connoissons pas la description, est : ARCTURUS TUBERCULATUS. LaTr., {iég. anim. de Cuv., nouvelle édit. , t. IV, p. 140. — Se trouve dans les mers du Nord. > M. Westwood, dans les Transactions de la Société Entomologique de Londres, t. 1, p. 72, pl. 9, fig. 4, a fait connoître une se- conde espèce, qu’il désigne sous le nom d’Arcturus Longirostris. M. Guérin, dans son {conographie du Règne animal de Cu- vier, Crust., pl. 31, fig. 2, a représenté cette même espèce. STENOSOMA, Leacu, DES. : Idotea , Larr., Lamck. Ce genre diffère de celui d’Idotée par les antennes extérieures, qui sont de la lon- gueur du corps (la tête et le tronc. sans comprendre la queue), avec le troisième article plus long que le quairième. — Le corps es! linéaire, étroit. SEPTIÈME 258 1. STENOSOMA LINEARE. (PI. 20, fig. 2.) LEacu, Trans. Linn. Soc., t. XI, p. 336. — Desm., Consid. génér. sur Les Crust., p, 290, pl. 46, fig. 42. — Oniscus Linearis, PENN , Brit. Zool., 1. IV, pl. 48, fig. 2.— Long. 4 pouc. !. — La base du dernier segment de laqueue est un peuré- trécie , avec l’extrémité dilatée , tronquée, échancrée et pourvue d’une dent à chaque angle latéral ; d’un brun-noirâtre en dessus, blanchâtre sur les côtés. — Se trouve sur les bords de l'Océan. 2. STENOSOMA HECTICUM. Des. , Consid. génér. sur les Crast., p. 291.— Oniscus Hecticus, PALLAs, Spicil. Zool., fase. 9, tab. 4, flg. 10.— Idutea Vi- ridissima , Risso, Crust., p. 136, tab. 3, fig. 8. — Long. 4 pouc.--Le corps est li- néaire ; le dernier segment de la queue est échancré, et les angles latéraux sont sail- lans; la couleur est un vert brillant, — Cette espèce se trouve dans la mer de Nice , où elle habite les moyennes profon- deurs. FAMILLE. ASELLOTES, LATREILLE. Caractères. Les appendices sous- cau- daux et branchiaux sont pareillement re- couverts par deux feuilleis, mais libres. — La queue n’est formée que d’un seul seg- ment, avec deux stylets bifides ou deux appendices très-courts, en forme de tuber- cules, au milieu de son bord postérieur. — I] n’y a point d’ailleurs, sur les côtés, de nageoires. — Les quatre antennes se ter- minent par une tige sétacée, pluriarticulée. Quelques espèces vivent dans les eaux dou- ces et stagnantes. Genres : Asellus, Janira, Jœra. ASELLUS, Georr., Oziv., Lam., LATR., Des. ; Oniscus, Linn.; Squilla, DEGEER ; Cymothoa, Darnorrr; Idotea, FABRr.; Physodes, Guv., DuméRi. Les antennes intermédiaires ou supé- rieures sont quadriarticulées, aussi longues que l’article terminal sétacé des extérieures; celles-ci formées de cinq articles. — Les yeux sont petits, simples et latéraux.—Le pieds-mâchoires extérieurs sont réunis à leur base en forme de lèvre, et leur pre- mier article est grand et lamelliforme. — Le corps est oblong, déprimé, formé de sept segmens pédigères et d’une queue d’un seul article fort grand et arrondi, portant deux appendices fourchus, com- posés d’une tige ciliée, cylindrique, biar- ticulée et terminée par deux filets coni- ques et divergens, ou deux petites pièces en forme de tubercule. — es branchies allongées, aplaties , ovales, au nombre de six, recouvertes par deux écailles exté- rieures, arrondies et fixées par leur base, sont vésiculeuses. — Les pattes, au nombre de sept paires, sont terminées par un cro- ‘ chet simple; les dernières sont plus lon- gues que les antérieures; les premières ont: leur avant-dernier article un peu renflé. - - ASELLUS AQUATICUS. (PI. 20 , fig. 3.), Grorr., Hist. des Ins., t.. I, p. 672, pl. 22, fig. 2.—Guér., Icon. du Reg. anim. de Cuv., Crust., pl. 31, fig. 3. — Asel. 417: 260 tus Vulgaris, Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 341, pl. 49, fig. 4-2.—Squille Aselle, Decéer, Mém. sur les Ins., t. VII, p. 496, pl. 31, fig. 1. — Faër., Suppl. Ent. Syst., p. 303. — Long. 7 lig. Larg. 2 lig. ! — Ge petit Crustacé est très- commun dans les eaux douces et stagnantes des environs de Paris, particulièrement dans les mares ; sa démarche ordinaire est lente; mais lorsqu'il est poursuivi, il court trés-vite ; pendant l'hiver il se cache dans la cave , et ce n’est qu’au commencement du printemps qu’il en sort pour s’accoupler; dans cet acte, le mâle, qui est beaucoup plus gros que la femelle, porte celle-ci pen- dant une huitaine de jours environ sous son corps, la retenant, avec les deux paites de la quatriéme paire, exactement appli- quée contre lui, et dans l’impossibilité d’é- chapper ; quand il la quitte, cette femelle est chargée d’un assez grand nombre d’œufs qui sont placés sous son ventre et enfermés dans un sac membraneux ou une espèce de poche ; les petits naissent dans ce sac, et ne tardent pas à en sortir par une fente qui s’ouvre naturellement dans sa longueur, et par la subdivision subséquente de ses pa- rois en six parties ou lanières. JANIRA, LEacx, Des». ; Oniscus, Monracu; Asellus, LATR., LAM. Ce genre a beaucoup d’analogie avec le précédent, et il n’en différe que par les erochets terminaux des quatorze pattes, qui sont bifides. — Les yeux sont assez gros, HUITIÈME TYLOS. placés plus près l’un de l’autre que ceux des Aselles.—Les antennes intermédiaires et supérieures sont plus courtes que l’arti- cle terminal sétacé des extérieures. JANIRA MACULOSA. LeEacn, Edinb. Encycl., t. VII, p. 434, et Trans. Soc. Linn., t. XI, p. 573. — Desm. , Consid. génér. sur les Crust., p. 315. — Cette espèce a le corps cendré, tacheté de brun. — Habite les côtes occi- dentales d'Angleterre, au milieu des varecs et des ulves. JOERA, Leacu, Des. ; Oniscus, MontTacu; Asellus, LATR., LAM. Ce genre présente les caractères géné- raux des Aselles et des Janires, mais il en diffère en ce que les pieds antérieurs n’ont pas leur avant-dernier article plus gros et plus renflé que celui des autres pieds, et en ce que les appendices latéraux de leur queue ne sont pasterminés par deux pointes aiguës, mais ont la forme de deux simples tubercules.— Les yeux sont, ainsi que ceux des Janires, plus rapprochés l’un de l’autre que ceux des Aselles. JOERA ALBIFRONS. LEacx, Edinb. Encycl., t. VII, p. 434; ejusd., Zrans. Soc., t. XI, p. 373. — Desm. , Consid. génér. sur les Crust., p. 316. —La couleur générale est cendrée; le front est blanchâtre. — Cette espèce est très-commune sur les côtes d'Angleterre, au milieu des varecs et sous les pierres. FAMILLE. CLOPORTIDES, LATREILLE. Caractères. Les antennes latérales sont sétacées ; les intermédiaires sont coniques, très-petites, peu apparentes, ou même in- distinctes, et composées de trois à quatre articles au plus. — La queue est formée de six segmens, avec deux ou quatre appen- dices, plus ou moins en forme de stylet, : au bord postérieur, sans nageoires latérales. — Les appendices sous-caudaux sont en forme de lames triangulaires, etimbriquées sur deux rangs, dans la plupart. Les uns, faisant leur séjour dans la mer ou les eaux salées, ont leurs antennes exté- rieures ou latérales terminées par une tige pluriarticulée, de manière que le nombre total de tous les articles, à partir de la base, est de neuf au moins; leurs segmens thoraciques offrent latéralement une ligne enfoncée et longitudinale, ou l’apparence d’une division. Genres : Tylos, Deto, Ligia, Philoscia, Oniscus, Porcellio, Armadillo. TYLOS, Lare. Le dernier segment de la queue est de- mi-circulaire, il occupe entièrement le vide LIGIA. formé par l’échancrure du précédent, et les appendices postérieurs sont trés-petits et intérieurs ; les branchies, dont les anté- rieures au moins découvertes, sont dispo- sées sur la longueur en quatre paires de lames transversales, vésiculeuses, et cou- pées par des stries longitudinales. — Les antennes latérales sont composées de neuf articles, dont les quatre derniers forment la tige; deux tubercules enfoncés repré- sentent les intermédiaires; l’espace inter- médiaire est élevé. — Les Crustacés qui composent ce genre ont la propriété de se contracter en boule. TYLOS ARMADILLO. Larr., Reg. anim. de Cuv.,t. IV, p.142. — Guér., Icon. du Riég. anim. de Cuv., Crust., pl. 31, fig. 4.— Cette espèce a été très-bien figurée par M. Savigny dans le grand ouvrage d'Egypte, Crust., pl. 45, fig. 4 3 DETO, Guér. Les articles des antennes sont au nom- bre de neuf, dont les quatre derniers for- ment une tige beaucoup plus courte que le précédent, et composée d’articles inégaux. — Le corps ne paraît pouvoir se contracter que très-imparfaitement en boule. — Les appendices ou stylets postérieurs s’avan- cent au delà du dernier segment. Ce genre a beaucoup d’analogie avec les Tylos; cependant on ne pourra le confon- dre avec ces derniers , en ce qu’ils ont les appendices postérieurs trés-petits et entié- rement cachés, et les quatre derniers arti- cles des antennes égaux en longueur. 11 a aussi beaucoup d’affinités avec les Arma- dilles et les Cloportes , mais on ne peut le confondre avec eux, parce que ceux-ci n’ont que sept ou huitarticles aux antennes, et que ces articles vont en diminuant gra- duellement de longueur et d’épaisseur. — L’espèce type de ce nouveau genre est : DETO ECHINATA. Guér., Mag. de Zool., el. VIT, pl. 44, 4837, fig. 1 à 5. —Long. 45 millim. Larg. 7 millim. — Le corps est assez aplati, ova- laire, d’un jaune-verdâtre, avec les bords un peu transparents; la tête et le milieu des sept segmens thoraciques sont couverts de tubercules assez saillans; la tête offre deux saillies latérales et une intermédiaire, ce qui laisse en avant deux échancrures dans lesquelles s’insèrent les antennes, qui ont à peu prés la moitié de la longueur du 261. corps; en-arriére, la tête offre deux courtes épines un peu divergentes; les sept seg- mens du thorax ont en arrière et de chaque . côté une forte épine conique, dirigée en arrière et un peu en dehors: ces épines. sont à peu près aussi longues que la moitié de l’espace qui les sépare sur le même seg- ment; l’abdomen est lisse, avec le dernier segment court, ne dépassant pas le support. des deux filets terminaux, lesquels sont de moitié plus longs que ce dernier segment; les pattes sont courtes, de forme ordinaire, un peu épineuses, terminées par un simple. crochet. Ce singulier Crustacé a été rapporté d’O-. rient par feu Olivier. LIGIA, Fasr., LATR., DESsM.; Oniscus, Linn.; Asellus, OLrv. Les antennes sont placées sur une ligne transversale à la partie antérieure de la tête et prés de la base du chaperon; elles sont très-rapprochées, et semblent partir d’une base commune ; les latérales ou extérieures sont sétacées, de la longueur de la moitié du corps, formées de six articles, la plu- part cylindriques, dont les deux premiers fort courts, et les trois derniers allongés ; le sixième ou terminal est le plus long, composé de très-petits articles, et terminé insensiblement en pointe. — Les antennes mitoyennes s’insérent au côté interne des précédentes ; elles sont très-petites, fili- formes, de deux articles comprimés, dont. le dernier est obtus. — La tête est em- boîtée dans une échancrure du premier seg- ment du corps; elle est en forme de cône transversal, -— Les yeux sont assez grands, arrondis, Concaves et composés d’un trés- grand nombre de facettes hexagones. —La bouche est composée d’un labre, de deux mandibules, d’une languëtte et de deux paires de mâchoires. — Le labre, presque membraneux, est demi-ovale, un peu voûté au milieu, et fixé au bout de l’extrémité an- térieure de la tête, qui représente une es- pèce de surlabre ou de chaperon transver- sal.—Les mandibules, qui sont crustacées, sont beaucoup plus épaisses à leur base, robustes, comprimées et brusquement ar- quées; le côté interne de leur extrémité est élargi, concave dans son milieu, avec la pointe supérieure comme écailleuse , noirâtre, et divisée en quatre dentelures obtuses ; la mandibule gauche diffère de la droite par ses denteiures, qui sont pronon- cées. — La languette est située immédia- 262 tement en dessous et dans l’éntre-deux des mandibules; elle se compose de deux pièces réunies en demi-cercle. — Les deux mà- choires supérieures sont presque membra- neuses, dirigées obliquement et conver- gent ensemble; elles sont divisées à la base en deux pièces allongées, étroites, presque linéaires, comprimées, et dont l’une supé- rieure est un peu plus interne ; celle-ci est plus petite et terminée par quelques longs cils réunis en faisceau pointu et dirigé brus- quement en maniére de crochet, vers l’ex- térieur de la bouche; l’autre division est écailleuse et dentelée à son extrémité su- périeure, avec quelques cils en dessous sur le bord interne; les mâchoires suivantes sont membraneuses, en forme de valvules qui emboîtent la face postérieure des mâ- choires précédentes; leur bout est arrondi et sans dentelures, — Les deux pieds-mäà- choires sontmembraneux, très-comprimés, parallèlement concaves sur leur face anté- rieure ou interne, et divisés en six articles; le premier est beaucoup plus grand, en forme de carré-long , de sorte que les deux premiers articies, étant contigus l’un à l’au- tre, et par une ligne droite au bord interne, imitent une sorte de lèvre, leur extrémité supérieure et interne se prolonge comme une division labiale; les autres articles composent par leur réunion une pièce tri- angulaire où conique, entiérement den- telée au côté interne , et armée extérieu- remernt de quelques petites épines gémi- pées ou terniées. — Le corps est allongé, ovalaire, convexe en dessus, composé de treize segmens transversaux, pointus en ar- rière de chaque côté, dontles septpremiers sont pédigères, et dont les six derniers constituent la queue ; le ireizième presque carré, avec le bord postérieur arrondi au milieu, et échancré latéralement, pour l’ar- ticulation des appendices. — Les pattes, au nombre de quatorze, sont poriées par les sept premiers segmens antérieurs ; elles sont insérées sur les côtés inférieurs du corps, et elles ont çà et là quelques petites pointes; elles sont composées de six arti- cles, dont le premier se dirige vers la poi- trine, et forme ensuite, avec le suivant, un coude ou un angle; le dernier article des pattes est écailleux, poilu au bout, avec une petite dent au-dessus; les dernières pattes sont un peu plus longues et vont en arrière. — Ce que l’on nomme la queue chez ces Crustacés est formé par les six segméns postérieurs; ils sont plus courts que les précédents, excepté le dernier, qui LIGIA. est presque carré, avec le bord postérieur arqué, arrondi au milieu, et échancré de chaque côté; il donne attache à deux sty- les plus ou moins longs, dirigés en ar- riére , et composés chacun d’une pièce comprimée, tranchante sur les bords, et ayant à l’extrémité deux pointes coniques, allongées et presque égales, l’intérieure seulement un peu plus longue; il offre à son extrémité un trés-petit arlicle allant en pointe; on voit sur la surface inférieure de chacun de ces six segmens deux feuil- lets membraneux, transparens, qui sont en triangle curviligne , et servent de nageoires et de branchies.—Les feuillets de la paire supérieure sont plus petits; les deux sui- vans dans les mâles, portent à leur base interne et inférieure un appendice membra- neux, long et linéaire. Ces Crustacés sont très-communs sur nos côtes; ils fréquentent les embouchures des rivières et des fleuves, et se cachent sous les pierres oules amas d'objets et les plantes rejetées par la mer; ils sont très- agiles, grimpent avec facilité sur les rochers et sur les constructions maritimes dans les endroits humides, et s’ils apercoivent le moindre danger, ils se laissent tomber daus l’eau en repliant leurs pattes sous leur corps. A. LIGIA OCEANICA. Lartr., Génér. Crust. et Ins,, t. XI]; ejusd., Rég. anim. de Cuv., 2° édit., t. IV, p.142.—Oniscus Oceanieus, Lin. —Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 347, pl. 49, fig. 3 à 4. — Long. 18 lig. — La partie amtérieure du corps est arrondie; les antennes extéricures sont de moitié plus courtes que le corps, le dernier segment est composé de petits articles; les styles de laqueue sont égaux enire eux, épais, de la longueur de cette queue; la couleur du test est d’un gris-verdâtre bordé de brun. — Trés-commune sur nos côtes océa- niques. 2. LIGIA ITALICA. (PI. 20 , fig. 4.) Larr., Génér. Crust. et Insect.,t. 1; ejusd., Reg. anim. de Cuv., 2° édit., t. IV, p. 142. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 318. — Guér., [con. du Rég. anim. de Cuv., Crust., pl 31, fig. 5.— Roux, Crustacés de la Méditerranée. — Le corps est luisant, glauque, finement poin- tillé de noirâtre ; les yeux sont verdâtres ; les antennes sont longues, leur derniére paire est formée d'environ dix-sept petits Tome 1° 1%° parte Crustaces. PL 20. 1, Ligia italica. 2, Stenosoma lincare . 3. Asellus aqualicus. 4 © C'ecrops latrcillei. 5. Apus eaneriformis, 6. Daphnia pulex : 7; Calièus mulleri, 8. Dichelesthium sturonis. 0. Argulus foliaceus , —_ 5 2 Mn ONISCUS. articles; une grande tache blanchâtre oc- cupe le milieu des cinquième, sixième et septième anneaux du corps; les pattes sont poilues vers leur articulation, variées de vert, de gris et de noirâtre; les styles cau- digères sont égaux (l’extérieur est un peu plus court que l’intérieur), presque aussi long que le corps, ayant leur pédoncule comme étroit et allongé ; le bout postérieur des anneaux pédigères a des petites impres- sions qui lui donnent un aspect denté. Cette espèce vit toute l’année en société sur les rochers du littoral de la Méditerranée, mais rarement parmi les algues rejetées sur le rivage; elle court avec beaucoup d’agi- lité dans tous les sens, tantôt sur les flancs d’un rocher et tantôl suspendue à la voûte. Lorsqu'on veut saisir ces Crustacés, ils ne se roulent point en boule comme les Clo- portes, mais ils fuient avec vitesse; ils se cachent dans les anfraciuosités des rochers, se blotissent dans les moindres fissures et souvent s’y laissent écraser plutôt que de s’en retirer; ils se plaisent dans les lieux humides du bord de la mer, se tiennent de préférence dans l’ombre;cependant, lorsque les rayons brülants du soleil viennent à les surprendre à l’heure de midi, on ne les voit pas moins rôder sans paraître incommodés de la chaleur; lorsqu'ils tombent dans l’eau, ils nagent avec assez de facilité, mais ils ne s’y plongent pas volontairement et se hà- tent de gagner les bords. S’ils s’y tiennent pour se soustraire au danger qu’ils fuient, ils demeurent tranquilles ou y marchent lentement, le filet latéral de la queue écarté ; mais lorsqu'ils nagent, ils étendent ce filet mobile et le reunissent à celui inté- rieur.—La femelle pond des œufs d’un vert pâle. 3. LIGIA EXOTICA. Roux, Crust. de la Méditerr., pl. 413, fig. 9. — Le corps est légèrement chagriné, d’un brun-verdâtre, livide sur le bord des anneaux du corps et des appendices; cette couleur est aussi celle des pieds; sa forme générale est allongée; la queue est propor- tionnellement plus rétrécie que chez les Ligia Oceanica et Italica. Les antennes sont plus longues que le corps, et le dernier ar- ticle est composé de vingt-sept articulations; les filets de Ja queue sont presque aussi longs que le corps. — Habite Cayenne. 4. LIGIA HYPNORUM. Late., Génér. Crust. et Ins.,t. 1, p. 68, sp. 3; ejusd, , Leg. anim. de Cuv. ,t. IV, 263 p. 142, — Desm., Consid. génér. sur les Crust., ps 318.— Ligie des mousses, Bosc, Crust., t. 11, p. 490.—Oniscus Hypnorum, Cuv., Journ. d'Hist. nat.,t. {l, p. 49, tab. 26, fig. 3, 4, 5. — Oniscus Agilis, Panz., Faun. Ins. Germ., fasc. 9, 24. — Les antennes sont plus courtes que la moitié de la longueur du corps , et léur dernière pièce est formée d’environ . six petits articles; les styles dela queue sont apparens, et leur pédoncule est muni d’une dent et d’une scie à son extrémité et du côté interne; le corps est varié en dessus de noirâtre, de cendré et de jaunâtre. — Habite les côtes de l’Océan. PHILOSCIA, Larr., Lamcx, Des. ; Oniscus, Linn., FABr., Guv., Lesantennesextérieuressont découvertes à leur base, et les intermédiaires sont non distinctes.—Le corps est ovale, à segmens transverses au nombre de sept. — La queue est formée de six segmens, brusquement plus étroits que le corps; les quatre appen- dices styliformes sont bien apparens et presque égaux entre eux, les extérieurs étant néanmoins un peu plus longs que les intermédiaires. 1. PHILOSCIA MUSCORUM. Desm., Considérations générales sur les Crustacés, p. 309, — Oniscus Mus- corum, Guv., Journ. d’'Hist. nat., 1. II, p. 21, tab. 96, fig. 6, 7, 8. — Le corps en dessus est d’un brun cendré, parsemé de petits traits et de petits points gris ou jau- nâtres; en dessous il est blanchâtre; les pattes présentent quelques traits obsrurs. — Cette espèce est assez commune dans les bois humides, sous les feuilles mortes, ou sous les pierres, en France, en Alle- magne, en Suède et en Angleterre. ONISCUS, Linn., GEorFr., Fagr., LATR,, Des. Les antennes extérieures sont seules ap- parentes, et leur base est recouverte par les bords latéraux de la tête ; celle-ci est moyenne , échancrée dans le bord anté- rieur du premier segment du corps.— Les yeux sont composés, granuleux, latéraux. —Le corps est formé de septsegmens trans- versaux, dont les bords latéraux sont pos- térieurementterminésen pointe,etantérieu- rement arrondis. — L’abdomen (queue) est composé de six segmens, dont les cinq 264 premiers sont étroits; les deux antérieurs sans prolongemens latéraux ; les trois sui- vans en ayant, au contraire, de très-pronon- cés, et le sixième ou le dernier est trian- gulaire, pointu et muni de quatre appen- dices. Les deux appendices latéraux de la queue sont trés-forts, coniques et biarti- culés ; les intérieurs, situés au dessus de ceux-ci, sont grêles, cylindriques, d’un seul article, terminés par plusieurs petites soies, et laissant suinter un liquide visqueux. — Les pieds insérés sur les côtés du corps ont leurs deux premières pièces grandes, et forment entre elles un angle vers la ligne médiane du ventre ; tous sont terminés par un article ou crochet simple, et leur gran- deur s’augmente graduellement depuis la première paire jusqu’à la dernière, — Les organes respiratoires sont placés sous la queue, et consistent en six paires de lames superposées, triangulaires, appliquées pour chaque paire exactement l’une contre l’au- tre, par leur côté interne, et formant en- semble une pointe plus ou moins prolongée enarrière, Ces Crustacés habitent de préférence les lieux humides et obscurs, tels que les caves et les celliers, et se tiennent ordinai- rement dans les fentes des murailles, dans les joints mal réunis des cloisons, sous les pierres, etc. Ils paroïssent vivre de fruits gâtés, de feuilles, de substances végétales en décomposition, et on en a vu aussi qui mangeaient des cadavres d'individus de leur espèce. Leur démarche est ordinairement lente ; mais lorqu’ils éprouvent quelque crainte, ils courent assez vite. Les femelles portent leurs œufs dans une espèce de sac ovalaire, mince et flexible, placé au-des- sous de leur corps et s'étendant depuis la tête jusque vers la cinquième paire de pat- tes. Les œufs éclosent dans ce sac, qui ne tarde pas à se fendre longitudinalement, et ensuile transversalement en trois lanières de chaque côté, pour laisser sortir les jeunes Cloportes, qui ne diffèrent de leurs parents qu’en ce qu’ils ont deux pattes et un an- neau du corps de moins qu’eux ; que leur tête et leurs antennes sont proportionnel- lement plus grosses que les leurs; que leur couleur est jaunâtre ou bleuâtre tirès- clair, etc. Après leur naissance ces petits trouvent pendant quelques jours un refuge assuré au milieu des lames respiratoires qui garnissent le dessous de la queue de leur mére. Les Cloportes ont été long-temps em- ployés en médecine comme fournissant des PORCELLIO. remèdes diurétiques, absorbans ou apéri- tifs; mais l’usage en a presque totalement cessé. ONISCUS ASELLUS. Desm., Consid. génér. sur les Crus- tacés, p. 320, pl. A9, fig. 6. — Clo- porte ordinaire, Georrr., Hist. des Ins. des env. de Paris, t. II, p. 670, pl. 22, fig. 1. — Cloporte aselle, Decéer, Insect., t. VII, p. 547, pl. 36, fig. 3.—Long. 7 lig. — Cette espèce est légérement rugueuse en dessus, particuliérement sur la tête; la couleur est gris-obscur, avec les bords plus clairs et une série longitudinale de points jaunes, placée de chaque côté du corps; le ventre et les pattes sont d’un gris blanchâtre uniforme. — Trés-commune dans toute l’Europe. PORCELLIO, Larr., Leacu, DEsm.; Oniscus, LINN. , GEOFF. Ce genre présente les caractères géné- raux du précédent, et n’en différent que par le nombre des articles des antennes, dont ceux qui forment les extérieures sont au nombre de sept. Les mœurs sont entiérement sembla- bles. A. PORCELLIO SCABER. Desm. , Consid. génér. sur les Crust., p. 321. — Guér., Îcon. du Reg. anim. de Cuv., Crust., pl. 31, fig. 7.— Cloporte ordinaire, var. G, Greorr., Hist. des Ins., t. II, pl. 22, fig. 4 C.— Oniscus Granulatus, Lamck., Hist: des Anim. sans vert. , 1. V, p. 154.— Le dessus de la tête et le segment du corps et de la queue est recouvert de granulations nombreuses; les quatrième et cinquième articles des antennes sont siriés dans leur longueur; la couleur est tantôt d’un cendré-noirâtre uniforme , tantôt d’un jaune clair, et varié de gris plus ou moins foncé. — Se trouve communément sur les murailles, sous les pierres et le bois pourri. 2. PORCELHIO LÆVIS. Desm., Consider. génér. sur les Crus- tacés , p. 321. — Cloporte ordinaire, var. B, Georr., Hist. des Ins., t. II, pl. 22, fig. 1 B.— Oniscus Lœvis, Lamck., Hist. des Anim. sans vert., t. V, p. 154. —Le corps est entièrement lisse ; les appen- dices de la queue sont plus grands que dans l’espéce précédente; la couleur est cendré-noirâtre, plus on moins nuancée ARMADILLO. de gris-jaunâtre. — Se trouve sous les pierres. M. Guérin, dans le tome VI des Anna- les de la Société Entomologique de France (Bulletin entomologique, p. 6), a fait con- noître une nouvelle espèce de Porcellio, qu'il désigne sous le nom Poeyi, et qui se trouve trés-communément dans les apparte- mens de la Havane. ARMADILLO , Larr., Lam., LeAcH, DEsM. ; Oniscus, Linn., GEorr., Oui. Les antennes extérieures sont formées de sept articles, coudées , insérées de chaque côté , au-dessous d’une échancrure du cha- peron, mais ayant leur base protégée en dessus par un prolongement de la tête en forme de voüte.— Les yeux sont granu- leux, entiérement latéraux sur le dessus de la tête. — Le corps est bombé et arqué, composé d’anneaux qui ne se terminent pas en pointe sur leurs bords latéraux et postérieurs. — La queue est formée de six segmens, dont les deux premiers ne se prolongent pas jusqu’au bord extérieur, et dont le dernier est triangulaire et court; le second article des appendices la- téraux de la queue est aplati, triangulaire et placé de manière à remplir l’espace qui existe entre le segment terminal et le bord postérieur de l’avant-dernier. — Les.pieds sont conformés comme ceux des Cloportes et des Philoscies, et terminés par un ongle court et simple. — Les écailles branchiales supérieures présentent une rangée de pe- tits trous qui servent de passage à l’air. Les habitudes naturelles de ces Crusta- cés ont les plus grands rapports avec celles des Cloportes; seulement ces animaux vi- vent plutôt à la campagne que dans les en- droits habités. On les trouve dans les lieux humides et obscurs, qu’ils recherchent de préference, comme les cavités souterraines, les creux des rochers exposés au nord, les caves, les celliers, etc. Souvent on en ren- contre sous les vieilles écorces des arbres morts, ou sous les grosses pierres que l’on trouve dans les champs. Leur démarche est ordinairement trés-lente. Ils s’engour- dissent pendant l’hiver, et vivent de matie- res végétales desséchées ou humides. Dans le temps de la ponte, les femelles gardent leurs œufs sous les appendices lamellifor- mes de leur abdomen, comme le font les 265 Cloportes ; les œufs y éclosent, et les petits paroissent sortir vivans du corps de leur mère. Leur accouplement est inconnu. Ils se dépouillent, au moins une fois dans l’an- née, de leurs peaux, dont on trouve les dé- bris dans les lieux qui leurservent ordinai- rement de retraite. 1. ARMADILLO VULGARIS, Desm., Considér. génér. sur les Crus- tacés, p. 323. — Oniscus Armadillo, Suzz., Hist. Insect., tab. 30, fig. 43. — Cuv., Journ. d'Hist. nat. , 1792, t. II, p. 23, pl. 26, fig. 44-15. — D'un gris cen- dré sans taches, avec le bord des anneaux un peu plus pâle. — Cette espèce est très- commune sous les pierres, et on la trouve dans tous les temps de l’année. Elle se roule en boule au moindre attouchement, et se laisse plutôt briser que de se dérou- ler; l’action du feu peut seule la forcer à s'étendre. 2. ARMADILLO PUSTULATUS. Dumér., Dictionn. des Sc. nat., t. IIT, p. 116. — Desm., Considér. génér. sur les Crust., p. 323, pl. 49, fig. 7. — Guér., Iconogr. du Régne anim. de Cuv., Crust., pl. 31, fig. 9.— Oniscus Pulchellus, Panr., Faun. Insect. Germ., f. 62, fig. 21. — D'un gris cendré , avec des taches irrégu- lières, blanches ou jaunâtres, sur les an- neaux. — Cette espèce varie beaucoup pour la couleur, qui est tantôt noirâtre ou bleuà- tre, et quelquefois presque blanche; les taches varient aussi par leur disposition, par leur forme et par leur couleur. — Elle est trés- commune dans les caves peu pro- fondes des habitations rurales, dans les carrières, sous les solives, etc. 3. ARMADILLO OFFICINALIS. Dumér., Dictionn. des Sc. nat., t. III, p. 417. — Desm., Considér. génér. sur les Crust., p. 323. — De couleur grise, à se- cond anneau du corps échancré, très-grand, plus long que les six derniers. Cette espèce est celle qui nous vient d'Italie, et qu’on vend chez les apothi- caires comme diurétique, fondante et apé- ritive. Les médecins n’emploient guëre maintenant ce Crustacé, qu’on regardoit au- trefois comme un remède souverain contre la jaunisse, et qu’on trouve encore indiqué comme pectoral dans quelques formu- laires. 266 NEBALIA, SIXIÈME ORDRE. DICLAPODES, LATREILLE, Les Crustacés que cet ordre renferme paraissent faire le passage des derniers Crustacés Edriophthalmes, ou dont les yeux sont pédiculés, et particuliérement des Mysis aux Cyclopes, et dès lors à cette division de la classe de Muller désignée sous la dénomination d’'Entomostracés, ou insectes à coquille, qui a été appelée de- puis Branchiopodes, et se composant du genre Monoculus de Linné et de Fabricius, auquel il faut adjoindre celui de Limulus de ce dernier. Dans la nouvelle édition du Règne animal de Cuvier, dit M. Latreille, nous avions même placé avec les Lophy- ropes les genres Condylura et Nebalia, que nous rapportons maintenant à l’ordre des Diclapodes. Les tégumens de ces Crusta- cés, ou des Gondylures au moins, sont évi- demment d’une nature calcaire. Les ap- pendices locomotiles sont plus nombreux que ceux des Cyclopes et autres genres Branchiopodes voisins des précédens. Les pieds-mâächoires sont appliqués, en tout ou en partie, sur la bouche. Il y a deux yeux distincts, et qui, même dans les Nébalies, semblent être un peu pédiculés. À ces deux genres ont été joints ceux de Cuma et Pontia de M. Milne Edwards. Le premier est, sans aucun doute, très-rapproché de celui de Condylure, et appartient dés lors à la même coupe ordinale. Le second a de grands rapports avec les Gyclopes; mais le nombre de ses yeux et de ses appendices thoraciques l’en éloigne. Ces Diclapodes paraissent être organisès, à cet égard, sur le plan des Crustacés des ordres précédens. Ils ressemblent d’ailleurs à’ ces derniers Entomostracés, à raison des fonctions loco- motiles; ilsne peuventservir qu’à lanatation et à la respiration, et quelques-uns d’entre eux au moins sont pareillement divisés en deux branches, et telle est l’origne de la dénomination de Diclapodes. La queue, encore nue en dessous, n'offre de fausses pattes que sous les premiers segmens. Le thorax, lorsqu'il est divisé, ne présente ja- mais plus de six segmens; de sorte que, comparativement aux Amphipodes et à la plupart des Isopodes, le premier des sept composant le thorax est ici confondu avec la tête, d’où il résulte qu’on n’en compte plus que six. Tous les Diclapodes connus habitent nos mers. Nous partagerons cet ordre en deux groupes : les Nébalites et les Cumites. NÉBALITES. Caractères. Le test recouvre sans au- cune division la tête et le thorax. Ce groupe pe comprend qu’un seul genre, celui de Nebalia. NEBALIA, Enw., LaTr., LEACH, DES. s Mysis , Larr., Onwv., Risso ; Cancer, Orn., FaBr., HERBST ; Monoculus, Monrac.; Cyclops, Vivranr. La carapace se prolonge jusqu’au-dessous de la portion de l’abdomen qui donne at- tache aux pattes natatoires ( considérées à tort par les auteurs comme les analogues des pattes thoraciques des Décapodes ); mais sa disposition est bien différente de ce qui se voit chez la plupart de ces Crusta- cés; en effet, le bouclier dorsal, au lieu de faire corps avec les anneaux qu’il re- couvre, et de remplacer en quelque sorte les pièces tergales de l’arceau dorsal de ces segmens, ne fait que de se prolonger au- dessus, sans même y adhérer; chacun des premiers anneaux de l’abdomen et chacun des anneaux thoraciques ainsi cachés, sont aussi complets que chez les Malacostracés Edriophthalmes, nouvelle preuve que la carapace de ces Crustacés n’est autre chose que l’arceau dorsal de l’un des anneaux céphaliques qui s’est développé outre me- sure, et qui a chevauché sur les parties voisines. Cette même carapace est bombée dans son milieu, et terminée antérieure- ment par un rostre pointu, arqué en des- sous, et sous lequel sont deux yeux pédon- culés et très-rapprochés. — Les antennes supérieures sont insérées au-dessous des yeux ; elles sont formées de deux soies mé- diocrement longues, et portées sur un pé- doncule cylindrique. Les antennes inférieu- CONDYLURA. res sont longues, simples, sétacées, sans écailles à leur base, placées latéralement, et portées sur des pédoncules allongés. — La bouche est armée de mandibules, qui ont lesplusgrandsrapportsavec celles des Déca- podes ; on y distingue une pièce basilaire, terminée par deux grosses dents recourbées en dedans, et un appendice palpiforme trés-long et composé de trois articles. En arrière des mandibules on trouve deux pe- tites écailles ciliées sur les bords, et réunies par un pédoncule sur la ligne médiane ; on doit les considérer comme représentant la lévre inférieure. À ces organes succède une paire de membres dont la disposition est très-remarquable ; on leur voit un article basilaire se prolongeant en dedans sous la forme d’une lame ciliée sur les bords, à peu près comme les mâchoires de divers Edriophthalmes, et supportant une longue tige filiforme, qui se dirige d’abord en avant, puis se courbe en haut et en arrrière, et se prolonge jusqu’à l’extrémité du tho- rax, entre la face interne de la carapace et des flancs; cette tige est composée de plu- sieurs articles filiféres; en arriére de ces organes se trouve une autre paire de mä- choires, dont l’article basilaire est profon- dément divisé en plusieurs lobes sur le bord interne ; enfin à ces organes buccaux succède une série de huit paires de pattes lamelleuses et branchiales, dont l’appen- dice externe surtout est d’une texture molle et vasculaire. Ces pattes, extrêmement min- ces et très-serrées les unes contre les autres, sont fixées à huit anneaux thoraciques bien distincts, à la suite desquels on voit huit anneaux, et dont le diamètre diminue pro- gressivement ; les quatre premiers de ceux- ci portent les quatre paires de pattes nata- toires bifides, qui ressemblent beaucoup aux fausses pattes abdominales des Crevet- tines et même des Macroures ; deux paires de membres rudimentaires se voient des cinquième et sixième anneaux post-thora- ciques ; le pénultième anneau ne porte pas d’appendice ; et enfin le dernier en porte deux, — L’abdomen s’insère au-dessous de l’extrémité postérieure du test, et se com- pose de plusieurs articles, dont les pre- miers supportent deux petits filamens rudi- mentaires qui représentent les fausses pattes abdominales ; le dernier article est terminé par deux stylets allongés, garnis de poils. NEBALIA GEGFFROYI. Epw., Ann. des Sc. nat., t. XIII, pl.145, fig. 4.—Guér., Icon. du Rég. anim. de Cuv., 267 Crust:, pl. 32, fig. 2. —La tête n’est pas dis- tincte du reste du corps, et toute l'extrémité céphaio-thoracique est recouverte d’un test qui descend sur les côtés, et qui, vu de profil, paraît de forme ovalaire:; l’extré- mité antérieure de la carapace recouvre la base d’un rostre pointu et recourbé en bas ; au-dessous de ce prolongement se re- marquent deux yeux pédonculés assez gros, et de couleur brune ; ils sont formés d’une cornée transparente, au-dessous de laquelle se trouve un grand nombre de petits cris- tallins logés dans une couche de matière colorante brunûtre ; les antennes supérieu- res sont insérées au-dessous des yeux, et ont une forme très-singulière ; les deux ar- ticles basilaires de ces appendices sont assez gros, et forment ensemble un angle à peu près droit; le dernier supporte une lame ovalaire ciliée, et un prolongement séli- forme multiarticulé et dirigé en bas; les antennes inférieures sont formées de quatre articles, dont le dernier est trés-long, séti- forme et multiarticulé; en arrière de ces antennes, dont la base est cachée sous le test, se trouvent trois paires d’appendices qui entourent la bouche; à ceux-ci suc- cédent cinq paires de lames foliacées et ciliées, qui sont également cachées sous le test, et qui, par leurs mouvemens conti- nuels pendant que l’animal est en repos, paraissent devoir servir à la respiration. Enfin, en arrière de ces pattes lamelleuses, se trouvent quatre paires de pieds bifides, ciliés, et propres à la natation. L’abdomen s'insère au-dessous de l'extrémité posté- rieure du test; il se compose de sept ar- ticles, dont les premiers supportent deux petits filamens rudimentaires qui représen- tent les fausses pattes abdominales; enfin le dernier article est terminé par deux styles allongés et garnis de longs poils. — Cette espèce, qui a été trouvée sur les côtes de Bretagne, vit parmiles petitscaillouxet les débris de coquillages, etnage sur le flanc. CUMITES. Caracteres. Dans ce groupe la tête est distincte du thorax ; les tégumens qui en- veloppent ces deux parties du corps se par- tagent au plus en sept segmens, dont l’an- térieur forme la tête. Genres : Condylura, Cuma et Pontia. CONDYLURA, LaTr, Les anfônnes inférieures sont plus lon- gucs, — Les côtés antérieurs du premier 268 segment sont prolongés en pointe, et for- ment deux écailles rapprochées en manière de bec.—Les pieds se terminent en pointe soyeuse; quelques-uns des intermédiaires ont un appendice extérieur près de leur base. — La queue est étroite, de sept an- neaux, dont le dernier, allongé, conique, s’avance entre les deux appendiceslatéraux, qui sont grêles, en forme destylets, de deux articles, dont le dernier soyeux.—L’espéce type de ce genre est le : CONDYLURA ORBIGNYI. Larr., Règ. anim. de Cuv., t. IV, p. 453.— Nous ne connoissons pas la des- cription de cette espèce, seulement nous savons qu’elle à a été trouvée sur les cô- tes maritimes de La Rochelle. CUMA, Epw. Tête distincte du corps et très-grande.— Deux yeuxsessiles. Antennessupérieuresru- dimenta res; antennes inférieures courtes. — Thorax composé de quatre segmens. — Cinq paires de pattes natatoires. — Abdo- men composé de six anneaux, et terminé par deux appendices portant chacun deux stylets, CUMA AUDOUIRIT. Enw., Ann. des Sc. nat.,t. , pl. 43, fig. B. — Long. 4 lig. — La forme géné- rale de ce Crustacé est très-remarquable ; son extrémité antérieure est grosse et arron- die, tandis que le thorax et l'abdomen sont formés d’une longue chaîne d’anneaux trés- petits; la tête paroîtconsister en un seul an- peau convexe et allongé; le thorax est au contraire divisé en quatre segmens trés-dis- üncis dont le diamètre décroit assez rapide- ment ; l'abdomen présente danstoute sa lon- gueur à peu près la même grosseur ; et on y compte six anneaux, dont le Gernier sup- porte deux articles cylindriques et aïlongés, terminés chacun par deux appendices styloï- des ; les yeux sont sessiles, circulaires et placés de chaque côté supérieurement ; les antennes supérieures sont rudimentaires et ne paroissent formées que d’un articlegarni de quelques poils ; les antennes inférieures sont plus longues, on y distingue quatre ar- ücles dont le dernier est terminé par des poils ; la bouche est recouverte par les deux premières palies, qui sonttrès-développées, et s'appliquent contre la face antérieure de Ja tête. On distingue une paire de mâchoi- res élargie ei velue, suivie de six appendi- ces que l’on doit rapporter aux trois paires PONTIA. de pieds-mâchoires desautres Crustacés dé- capodes. La première, très-petite, porte-un appendice sétiforme ; la seconde paire est allongée et formée de six articles dont le premier supporte un appendice flabelli- forme , et le second est le plus long; le der- nier pied-mâchoire paroîl au premier abord terminé en pointe. mais, enl’examinant de plus près, on voit qu’il n’en est pas ainsi ; ces deux derniers articles sont à peu près cylindriques et assez courts, tandis que ce- lui qui les supporte présente en dedans un prolongement qui s’avance presque aussi loin que ceux dont nous venons de parler; enfin au lieu d’un filament grêle et allongé, inséré à la base dece pied-mâchoire comme au précédent, on y remarque unappendice multiarticulé, assez gros et garni de poils; la première paire de pattes est très-allon- gée, et recouvre toute la bouche, de même que ce dernier pied-mâchoire, et ils sont bifides depuis leur base; l’appendice in- terne est droit. presque aussi longs que l’externe, et formé de six articles ; l’externe est peu courbé et s’applique contre la face inférieure de la tête dans toute sa longueur, on y distingue cinq articles dont les deux premiers sont très-développés; enfin son extrémité est garnie de quelquespoils; cette première paire de pattes, ainsi- que la sui- vante, est suspendue au premier anneau thoracique, tandis que les trois dernières paires correspondent chacune à un segment distinct ; elles sont toutes dirigées en avant et garnies de poils à leur extrémité; mais elles ne sont pas bifides comme la premiére, etleur longueur décroît successivement.— La couleur de cette espèce est d’un blanc jaunûtre. ÿ Elle a été trouvée près du Croisic, sur des rochers qui ne sont à découvert que lors des grandes marées. PONTIA, Epw. Tête distincte du thorax. — Deux yeux sessiles. — Quatre antennes, dont les supé- rieures sétacées et multiarticulées; les in- férieures pédiformes et ciliées. — Thorax divisé en six anneaux.—Cinq paires de pat- tes bifides et natatoires. — Abdomen formé de deux segmens ei terminé par deux ap- pendices. PONTIA SAVIGNYI. Epw., Ann. des Sc. nat.,t. ,pl. 14, fig. 1. — La tête n’est pas très- distincte du thorax ; antérieurement, elle est termi- PONTIA, née par un rostre aigu qui est peu mobile, et paroît formé de deux articles; les yeux sont au nombre de deux, assez petits et ses- siles: les antennes supérieures sont très- longues, sétacées et formées d’un grand nombre d’articlés : les inférieures sont bifi- des, etgarnies de poils à leur extrémité, qui estplateet élargie ; ellessont dirigées en bas, et paroissent remplir l'office de pattes na- tatoires ou de pieds-mâchoires; le thorax est formé de six anneaux, dont les deux an- térieurs sont les plus larges, et les autres diminuent progressivemant de grandeur; les cinq derniers supportent autant de pai- res de paites qui sont bifides, ciliées, diri- gées en arrière et propres seulement à la natation ; le second segment thoracique, qui supporte la première paire de pattes, sou- tient aussi une paire d’appendices très-lar- ges , bifides, et garnis d’un grand nombre de longs poils rameux ; ces derniers appen- dices, que l’on doit considérer comme des pieds-mâchoires externes, sont dirigés en avant et cachent complétement la bouche, ainsi que les autres pieds-mächoires ; ceux- ci, au nombre de deux paires, diffèrent beau- coup par leur forme ; la première, c’est-à- dire celle qui recouvre les mandibules, est courte, large, garnie d’un assez grand nom- bre de poils et fermée de quatre articles ; la suivante est, au contraire, grêle et allon- gée; l'abdomen estdivisé en deux segmens : le premier supporte une paire de fausses pattes rudimentaires ; le second est terminé par deux appendices en forme de spatule, biarticulés et ciliés. ‘ Gette espèce est remarquable par la beauté de ses couleurs; le dos est d’un blanc argenté et nacré , entouré d’une bor- dure assez large. — Elle nage sur le ventre etse meut avec une vivacité extrême.— Se trouve sur les côtes du Croisic. Tous les ordres suivans, moins celui des Trilobites, embrassent cette série de Crus- tacés que Müller nomme collectivement Entomostracea, mais qu’il est bien difficile de caractériser par un signalement simple et rigoureux. Tous ces animaux sont aqua- tiques, munis de pattes, en nombre varia- ble, uniquement propres, sauf quelques exceptions, à la natation, et dans le plus grand nombre, en tout ou en partie, bran- chiales, Ils sont recouverts d’un test mince, corné, composant un bouclier supérieur d’une ou de deux pièces, ou bien une sorte de coquille bivalve. On ne voil pas tout le dessous de la queue. ou-du moins sous ses derniers anneaux, d’appendices analogues 269 à ceux que l’on y observe dans la plupart des Crustacés précédens. Les pattes posté- rieures des diverses espèces, telles que celles des Limules, des Caliges, quoique d’une forme très-singulière , ont plus de rapports avec les pieds thoraciques des Crustacés des premiers ordres qu'avec les fausses pattes du dessous de leur queue ou de leur post-abdomen. Les uns se distin- guent aisément de tous les autres Crustacés par leur bouche en sucoir, ou bien en ce qu’elle est composée de deux rangées de mâchoires formées par le premier article des pieds ambulatoires, ou ceux du pre- mier bouclier; les autres, dont la bouche est analogue à celles des autres Crustacés des ordres précédens, s’en éloignent cepen- dant par la forme de leurs pattes, leur nom- bre, ainsi que celui des organes de la vision. Ainsi, dans ceüx qui ont deux yeux, et quelquefois portés sur des pédicules, mais inarticulés, le nombre des pattes thoraci- ques est au moins de vingt, et elles sont tou- tes composées d’articles lamelleux ou folia- cés; les autres n’ont qu’un seul œil. Le nombre des pattes, en y comprenant celles qui correspondent aux pieds-mâchoires, est de huit au plus ; ceux des antennes au moins contribuent aussi à la locomotion ; or, cet ensemble de caracières ne convient à au- cun des Crustacés des ordres précédens. On avait d’abord cru que les organes sexuels masculins de quelques espèces étaient placés sur deux de leurs antennes ; mais les observations de Jurine père ont détruit cette erreur, et il est reconnu que ces organes, ainsi que ceux de l’autre sexe, sont situés soit près de l’origine de la queue ou de l’abdomen {le second anneau ordinairement), soit, comme dans les Limu- les, aux deux premières pattes du bouclier antérieur. Nous remarquerons cependant qu’on n’a encore à cet égard qu’un très-pe- tit nombre d’observations. Cette disette de faits est encore plas grande relativement au mode de la circulation et au système nerveux; toute généralisation serait par conséquent hasardée. Sous le rapport de la gestation, les Entomostracés différent aussi des autres Crustacés. Les femelles des uns portent leurs œufs dans deux capsules on dans deux sacs situés prés de la naissance de l’abdomen; les œufs des autres sont ras- semblés quelque temps sur le dos, au des- sous du tégument, s’échappent ensuite par les issues extérieures des ovaires, et sont déposés dans les lieux convenables à leur conservation et éclosion. Il paroîtroitqu’une 270 dessiccation prolongée ne leur ferait point perdre leurs propriétés. On a constaté, à l'égard de quelques espèces, qu’un seul ac- couplement suflit pour plusieurs généra- tions successives. Ces Crustacés subissent dans leur jeune âge des changemens très- remarquables, qui influent sur la forme gé- nérale de leur corps, ainsi que sur celle de leurs appendices locomoteurs et leur nom- bre. Ce sont de veritables métamorphoses. Les recherches de Ramdohr, de Jurine père et de Jurine fils, et surtout celles de M. Straus, ont ajouté beaucoup au pré- cieux travail de Muller sur ces animaux ; mais il reste encore bien des difficultés à éclairer et des détails d’organisation à con- naître. D’après ce que nous avons dit plus haut, les Entomostracés se divisent naturelle- ment en deux grandes sections, les Dentés et les Edentés. Les premiers ont une bou- ENTOMOSTRACEA. che composée: d’un labre, de deux mandi- bules, d’une languette et de deux paires de mâchoires, faisant quelquefois l’oflice de mains ou d’organes de préhension. La bouche des autres, ou des Edentés, nous présente deux types de conformation. Dans l’un, et dont les Limules nous offrent seuls un exemple, le premier article des pieds du bouclier antérieur sert de màchoires. Dans l’autre type, et composé d’espèces parasi- tes, un sucoir, formé à ce qu’il paroît de quatre pièces correspondantes au labre, aux mandibules et à la languette des Crus- tacés dentés, tient lieu de bouche ; ce sont ainsi des animaux suceurs. Telles sont les premières bases de cette distribution. Nous signalons ensuite les ordres, d’après d’au-, tres caractères secondaires, tirés du nom- bre et de la forme des palles, des yeux, etc. SEPTIÈME ORDRE. LOPHYROPES, LATREILLE. D’après les observations de Ramdobhr, de Jurine père et de M. Straus, relatives aux organes de la manducation et de la lo- comotion , comparées avec celles que nous offrent ces mêmes parties, considérées dans les Crustacés des ordres précédens, il paroîtroit que la dernière paire de pattes thoraciques de ces Entomostracés seroit l’analogue de la troisième paire des Am- phipodes et des Isipodes, ou la première des Décapodes. Suivant Jurine, le nombre des pattes thoraciques est de huit; mais PREMIÈRE l’on voit d'aprés l’ordre successif des ap- pendices qui les précèdent, que ceux qu’ils désigne sous le nom de mains répondent aux secondes mâchoires, et que dés lors les trois paires antérieures des pieds pro- prement dits représentent autant de pieds- mâchoires. Les Daphnies, selon M. Straus, ont dix pieds ; mais ici les deux pre- miers correspondent aussi aux secondes mâchoires. Cet ordre a été partagé en deux famil- les : les Séticères et les Cladoceres. FAMILLE. SÉTICÈRES, LATREILLE, Caractères. Le thorax, plus ou moins ovoïde ou ovalaire, est divisé en quatre segmens, dont l’antérieur, beaucoup plus grand, et avec lequel la tête se confond, offre, en devant et dans son milieu, l’or- gane de la vision. — Les antennes supérieu- res sont longues, sétacées, simples et for- mées d’une multitude de petits articles, on n’en distingue guère que quatre aux infé- rieures; celles-ci sont fort courtes, filifor- mes, simples et fourchues.— Les mandibu- les portent un palpe, tantôt indivis, tantôt partagé en deux branches. — Immédiate- ment à la suite des pièces répondant aux CYCLOPS. deux mâchoires supérieures, viennent cinq paires de pieds, divisés en deux branches cylindriques , plus ou moins garnies de poils. — La queue est formée de six an- neaux, avec deux stylets et des soies au bout.— L’on voit, sur le premier, dans la femelle, deux appendices en forme de pe- tites pattes, et sur le second, dans les deux sexes, les organes de la génération , et les deux sacs ovifères et pédiculés. Cette famille ne renferme qu’un seul genre, celui de Cyclops. CYCLOPS, Muzz., Larr., LAM., LEACH, Des. ; Monoculus, Linn., GEorr., DEGÉER, FABr. ; Amymona et Nauplius, Muzz. Le corps est plus ou moins ovalaire, mou ou gélatineux, se partageant en deux portions, l’une antérieure, composée de la tête et du thorax, et l’autre postérieure ou la queue, — Le segment précédent immé- diatement les organes sexuels, et qui, dans les femelles, porte deux appendices en for- me de pattes, peut être considéré comme le premier de la queue, qui n’est pas tou- jours bien nettement ou brusquement dis- tinguée du thorax; elle est formée de six segmens ou articles : le second porte en dessous, dans les mâles, deux appendices articulés, tantôt simples, tantôt ayant au côté interne une petite division en branche de formes variées, et constituant tout ou partie des organes de la génération. — La vulve , chez les femelles. est située sur le même article; le dernier se termine par deux pointes en stylets formant une four- che, et plus ou moins garnies de soies ou de filets penniformes.— L’autre portion du corps, ou l’antérieure, est divisée en qua- tre segmens, dont le premier, beaucoup plus grand, compose la tête et une portion du thorax, qui sont aussi recouverts par une écaille commune. — Il porte l’œil, quatre antennes, deux mandibules munies d’un palpe simple , ou divisé en deux bran- ches articulées, deux mâchoires ou lèvres, avec des barbillons, et quatre pieds divisés chacun en deux branches cylindriques , garnies de poils ou de filets barbus ; la paire antérieure, représentant les secondes mâchoires, diffère un peu des suivantes; elle est coinparée à des espèces de mains par Jurine ; chacun des trois segmens sui- vans sert d'attache à une paire de pieds.— Deux des antennes sont plus longues, séta- 271 cées , simples et composées d’un grand nombre de pelits articles; elles facilitent par leur action les mouvemens du corps, et font presque l'office de pieds; les inférieu- res sont filiformes, n’offrent le plus souvent que quatre articles, et sont tantôt simples, tantôt fourchues ; elles font, par leurs mouvemens rapides, tourbillonner l’eau. Dans les mâles, les supérieures, ou l’une d’elles seulement, présentent des étrangle- mens et un renflement suivi d’un article à charnière. Au moyen de ces organes, ou de l’un d’eux , ils saisissent soit les dernières pattes, soit le bout de la queue de leurs fe- melles, dans leurs préludes amoureux , et les retiennent, malgré elles, dans les situa- tions appropriées à la manière dont ils se fixent ; elles emportent leurs mâles, lors- qu’elles ne veulent pas d’abord se prêter à leurs désirs. La copulation s’opère comme dans les autres Crustacés et par des actes prompis et réitérés. On avoit cru, jusqu’a- lors, que les organes copulateurs des mâ- les étoient placés aux antennes supérieu- res, et cette erreur paroissoit d'autant mieux fondée, que les Arachnides présen- tent des faits analogues. De chaque côté de la queue des femelles est un sac ovale, rempli d'œufs, et adhérant, par un pédi- cule très-dilaté, au second segment, prés de sa jonction. avec le troisième, et où l’on voit aussi l’ovifère du canal déférent de ces œufs. La pellicule formant ces sacs n’est qu’une continuation de l’ovaire interne. Le nombre des œufs qu’ils contiennent aug- mente avec l’âge : d’abord bruns ou ob- scurs, ils prennent ensuite une teinte rou- geâtre, et deviennent presque tous trans- parens lorsque les petits sont près d’é- clore, mais sans grossir; ces œufs étant iso- lés ou détachés, du moins jusqu’à une cer- taine époque, le germe périt. Une seule fé- condation peut suflire à plusieurs généra- tions successives. La durée du séjour des fœtus dans les ovaires varie de deux à dix jours, ce qui dépend de la température des saisons et de diverses autres circonstances. Les sacs ovifères présentent quelquefois des corps allongés, glandiformes, plus ou moins nombreux, et qui paroissent être des réunions d’animalcules infusoires. À leur naissance les petits n’ont que quatre pattes, et leur corps est arrondi et sans queue. Muller avoit formé, avec de jeunes indivi- dus, son genre Amynoma. Quelque temps après (quinze jours de février en mars), ils acquièrent une autre paire de pieds, c’est le genre Nauplius, du même ; aprés la pre- 272 mière mue, ils ont la forme et toutes les parties qui caractérisent l’état adulte, mais sous des proportions plus exiguës ; leurs antennes et leurs pattes sont proportionnel: lement plus courtes. Au bout de deux au- tres mois, ils sont propres à la génération. La plupart de ces Entomostracés nagent sur le dos, s’élancent avec vivacité et peu- vent se porter aussi bien en arrière qu’en avant. À défaut de matières animales, ils attaquent les substances végétales, mais le fluide dans lequel ils vivent ne passe point dans leur estomac. Le canal alimentaire s’étend d’une extrémité du corps à l’autre. 1. CYCLOPS CASTOR. Jur., Monog., p. 50, pl. 4, 5, 6.—Des., Consid. génér. sur les Crust., p. 363, pl. 53, fig. 5. — Cyclops Ceruleus, Muzz., Ent., tab. 15, fig. 4-9. — Cyclops Rubens, ejusd., pl. 16, fig. 4-13.— Cyclops Lacinia- tus, ejusd. , pl. 16, fig. 46. — Monoculus Cœruleus, FaBr., Entom. Syst., t. II. p. 500, n° 46.—Monoculus Rubens, ejusd., p. 500, n° 47. — Long. 1 lig. !.—Le corps de cette espèce est allongé, peu renflé, formé de six segmens; la queue est assez courte, et en à dix; les antennes posté- rieures sont courtes, bifides; les œufs de la . femelle sont bruns, forment une seule masse ovale, placée au-dessous de la queue; la couleur de la femelle est bleuätre, celle du mâle est rougeâtre, 2. CYCLOPS VULGARIS. Desu., Consid. génér. sur les Crust., p. 362, pl. 53, fig. 4 à 4. — Monoculus Quadricornis, Lx. Faun. Suec., n° 2049. —Monocle a queue fourchue, Gxorr., Ins., DEUXIÈME CYCLOPS. t. I, p. 656, n° 3.—Decéer, Ins.,t. VII, p. 488, pl. 29, fig. 11, 12.—Cyclops Quadri- cornis, MuLr., Entom., pl. 18, fig. 1-14.— Monoculus Quadricornis, Jur., Mon., p.14, pl.1; fig. 1-11; pl. 2, fig. 1-9; var. 4lbidus, pl.2. fig. 10,11 ; var. Viridis, pl. 3. fig. 1; var. Fuscus, pl. 3, fig. 2. var. Prasinus, pl. 3, fig. 5. — Long. 2 lig. — Les antennes sont simples et sans divisions; les intérieures ont quatre arlicles, et leur longueur n’é- gale guëre que le tiers des supérieures; le corps proprement dit est assez renflé et presque ovoïde ; la queue est étroite et de six segmens; la couleur varie beaucoup; les uns sont rougeûtres, les autres blanchä- tres ou verdâtres. — Cette espèce est assez commune ; on la trouve dans les eaux sta- gnantes. 3. GYCLOPS STAPHYLINUS. Desm. , Consid. génér. sur les Crust. , p. 363, pl. 53, fig. 6. — Cyclops Minutus, Muzc., Entom., pl. 48, fig. 4-7. — Mono- culus Minutus , Fagr., Ent. Syst. ,t. 11, p. 499. — Long. -: de lig. — Forme al- longée ; corps composé de six segmens, dont le premier où l’antérieur est le plus grand, et dont le dernier est le plus petit, et terminé par une queue bifide; la cou- leur des femelles est d’un bleu-verdâtre, celle des mâles est d’un joli vert; les œufs sont d’un bleu-verdâtre, rassemblés dans une bourse pyriforme qui pend au-dessous du ventre de la femelle. — Cette espèce est remarquable en ce qu’elle tient ordi- nairement relevée l’extrémité postérieure de son corps sur l’antérieure , à peu près comme le font les insectes du genre Sta- phylin. FAMILLE. CLADOCÈRES, LATREILLEe Caractères. Une grosse tête saillante, souvent terminée en pointe ou en manière de bec inférieurement, portant supérieu- rement un œil de grandeur variable , pré- cédé d’ane tache noire oculiforme, ayant de chaque côté, près de sa jonction avec le thorax, une antenne toujours saillante, or- dinairement fort grande, en forme de bras, servant de rame, divisée à la suite d’un pé- doncule, en deux ou trois branches arti- culées, garnies de soies ou de filets. — Un test plié en deux, mais sans charnière, en- veloppant le thorax et les pattes, le plus souvent finissant en pointe à son extrémité postérieure. — Dix pattes plus ou moins divisées, et garnies de filets ou de soies au bout. — Une queue courte, se repliant en dessous, et toujours terminée par deux appendices coniques ou sétacés. — OEufs toujours intérieurs jusqu’au moment où la DAPHNIA. femelle les dépose dans l’eau, passant des ovaires situés sur les côtés dans une cavité dorsale, entre le corps et le test; tels sont les principaux caractères de cette famille, qui renferme trois genres. —Les espéces qui composent ces genres ont des mouvemens très-prompts et sautent pour la plupart. Genres : Polyphemus, Daphnia, Lyn- cœus. | POLYPHEMUS, Larr., Muzc., Des. : Monoculus, Linn.; Cephaloculus, Law. Le corps est court, globuleux, un peu comprimé, couvert d’un test s’ouvrant en dessous, mais dont la division en valves n’est pas bien apparente. — L’æil ou les yeux sont réunis, forment une seule masse fort grosse, figurant une espèce de tête, entièrement recouverte par le test, et portée sur un cou; deux petits barbillons com- posés chacun d’un article terminé par deux filets, sortant de la coquille au-dessous de l'œil; deux grands bras formés chacun d’un pédoncule surmonté par deux branches composées de cinq artücles, et garnies de quelques soies biarticulées; un sillon trans- versal séparant la partie postérieure du . corps de l’antérieure, à l’endroit du cou; une queue grêle, relevée sur le dos et bi- furquée. — Huit pattes apparentes hors de la coquille, composées d’une cuisse, d’une jambe et d’un tarse à deux articles, de l’ex- trémité duquel sortent quelques filets (ex- cepté de celui de la dernière paire). — Les : œufs sont placés dans la coquille, sur le dos, et au nombre de dix au plus. — Les mâles sont inconnus. POLYPHEMUS STAGNORUM. Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 365, pl. 54, fig. 4 à 2. — Polyphemus Oculus, Muzr., Entom., pl. 20, fig. 4-5.— Monoculus Pediculus, Linn., Faun. Suec., n° 2048, Decéer, t. VII, p. 467, pl. 28, fig. 6-13; Fapr., Entom. Syst., t. II, p. 502. — Monocle a queue retroussée, Georr., Ins., t. I], p. 656, n° 2. —Cepha- loculus Stagnorum, Lam., Anim. sans vert., t. V, p. 430. — Long. =: de lig.— La coquille de cette espèce est tellement diaphane qu’elle laisse apercevoir tous les viscéres; elle est trés-abondante dans les étangs et les marais du nord, où elle forme à ce qu'il paraît des réunions consi- dérables ; elle nage sur le dos, et emploie ses deux rames ou antennes pour se mou- voir. AN. 273 DAPHNIA, Murcer, Larr., Lau, Desw. ; Monoculus, Linn., DEcÉEr, June, GEOFFR., FABR. Le corps est allongé, comprimé, évidem- ment compris dans une coquille. — La co- quille est bivalve, dépendante de la peau, transparente, ayant son ouverture sous le ventre, et sa charniére sur le dos. — La tête est moyenne, lrès-distincte du corps, sur- tout en dessous, plus ou moins prolongée, en forme de rostre infléchi, pointu ou ob- tus; cette tête est pourvue intérieurement d’un seul œil, médiocrement développé, formé d’une membrane sphérique qui ren- ferme une vingtaine de petites aréoles transparentes, se détachant sur un fond noir.— Deux petits barbillons, ou antennes, placés à l'extrémité du rostre que la tête forme en dessous, plus longs dans les mâles que dans les femelles. — Deux grandes antennes, ou pieds antérieurs, ou rames branchues, servant seulement à la natation, insérées aux deux côtés du cou, formées d’une première tige arrondie, conique, plus ou moins longue, et de deux branches terminales, dont l’antérieure est à trois ar- ticles, et la postérieure à quatre ; suppor- tant toutes deux un certain nombre de soies assez longues et ciliées. — L’abdomen, ou le corps proprement dit, est divisé en huit segmens (dont le premier très-grand), ab- solument libre dans l’intérieur des valves, grêle et allongé, se portant d’abord hori- zontalement en arrière, et se recourbant ensuite en dessous, où il est terminé par deux petits crochets dirigés en arrière. — La bouche est placée à la partie inférieure du corps, en dedans du bord antérieur des valves et à la base du bec; composée : 4° d’un long labre, comprimé par les côtés : 2° de deux mandibules trés-fortes, sans palpes ni branchies, dirigées verticalement en dessous, et ayant leur tranchant arqué et uni; 3° d’une paire de mâchoires diri- gées horizontalement en arriére , pourvues à leur extrémité d’un disque qui supporte à son bord supérieur trois épines cornées, trés - fortes, en forme de crochets, etrecour- bées. — L’œsophage, qui est étroit, se porte de bas en haut, et d’arrière en avant. — L’estomac, ou intestin cylindrique, est as- sez gros, presque horizontal, comme le corps dans sa première partie, et se re- courbe ensuite comme lui à son extrémité postérieure ; deux sortes de cœcum abou- 43 254 tissant à cel estomac, près du cardia. — Les pattes sont au nombre de dix, trés-compli- quées, et différentes entre elles par paires, tant pour la forme que pour la grandeur et les fonctions, mais ayant toutes leur second article vésiculeux ; les deux premières pa- raissent plus spécialement distinctes à la pré- hension ; lessix suivantes (surtout les quatre dernières parmi celles-ci ) ayant un de leurs articles comprimé, cilié fortement sur un de ses bords, et faisant fonction de branchie.— Le cœur est situé dans la région dorsale anté- rieure, au-dessus de l’intestin.—Les ovaires sont placés le long des côtés de l’abdo- men, depuis le premier segment jusqu’au sixième, où ils s'ouvrent séparément prés du dos, dans une cavité qui existe entre la coquille et le corps, et où les œufs, dont la forme est sphérique, sont conservés quel- que temps aprés la ponte; cette partie du test devenent opaque vers la fin de l’été, et se trouvant, à cette époque, pourvue sur chaque valve d’ampoules ovalaires, qui for- ment deux capsules contenant les œufs qui doivent passer l'hiver. — Les organes mâles paraissent placés vers la queue, près de la dernière paire de pattes. Les Dapbhnies sont très-abondantes dans les eaux stagnantes, et quelquefois elles y sont tellement multipliées, qu’elles leur donnent leur couleur propre. Une espèce de ce genre ( Daphnia Pulex ), dont la couleur est rouge, a quelquefois donné lieu de croire que l’eau s'était changée en sang. Leur natation se fait par une suite de sauts qu’elles exécutent de moment en moment, au moyen de leurs bras ou antennesqu’elles agitent avec force de haut en bas. La nourriture de ces Entomostracés, sui- vant Jurine, consiste en animalcules et en particules végétales qui abondent dans les eaux des mares; ils les font parvenir à leur Louche en imprimant un mouvement de courant à cette eau introduite dans l’inter- valle de leurs valves, au moyen de leurs pates proprement dites, qui sont pour eux plutôt des organes de la respiration que des organes de la locomotion. Pendant le prin- temps et l’été, ils sont continuellement oc- cupés de la recherche de cette nourriture, ou livrés au besoin de la reproduction; mais dans la saison d'hiver, ils s’enfoncent dans la vase, et y restent ensevelis jusqu’au printemps suivant; et dans certaines années aussi, les mares où ils abondent se dessé- chant complétement par l’action du soleil, ces animaux se trouvent enterrés, et tota- lement privés d’eau quelquefois pendant BAPHNIA. plusieurs mois, mais ne périssent pas pour cela. Aussilôt qu’une pluie abondante vient remplir de nouveau les mares où ils exis- toient, on les voit paroître de nouveau, et reprendre leur activité ordinaire. Pendant long-temps, on a cru que les Dapbhnies étaient androgynes ; mais les ob- servations de Müller, et principalement celles de Jurine, ont prouvé que chez elles les sexes sont séparés ; que les mâles n’ap- paroissent que dans une saison de l’année, et qu’un seul accouplement donne lieu à plusieurs générations de femelles, qui toutes peuvent pondre des œufs productifs sans avoir besoin d’être fécondées de nou- veau. Dans l’accouplement, qui dure au plus huit à dix minutes, le mâle se place d’abord sur le dos de la femelle, et la saisit avec les longs filets de ses pattes antérieu- res; puis, se portant vers le bord inférieur de la coquille de cette derrière , en rap- prochant la sienne de son ouverture, il y introduit ses filets, ainsi que des crochets ou harpons dont ces mêmes pattes sont pourvues; après cela, il rapproche sa queue de celle de la femelle, qui d’abord cherche à l’éviter, en nageant avec une grande vi- tesse, et le transportant partout avec elle ; mais bientôt après elle le recherche, et c’est alors que la copulation paroît avoir lieu. Les mâles, très-ardens, attaquent indistinc- tement toutes les femelles, même celles qui sont en état d’accouplement , ou celles qui sont déjà remplies d’œufs. Après la fé- condation, chez les femelles qui ont été en räpport avec le mâle, ou après une mue, chez celles qui,nées d’une femelle fécondée, doivent produire elles-mêmes sans féconda- tion ,'on voit d’abord dans les ovaires une matière colorée suivant les saisons, en vert, en rose ou en brun, laquelle se rend dans la matrice, ou cavité située sur le dos, entire le corps et la coquille, et s’y sépare en boules rondes, et plus en été qu’en hiver. Dans cette dernière saison , on voit le premier jour l’œuf formé d’une bulle centrale, en- tourée d’autres plus petites, dont les in- tervalles sont garnis de molécules colorées ; du second au troisième jour, la partie ex- terne de l’œuf devient plus transparente, parce que les molécules colorées se rap- prochent du centre; cet œuf grossit, et prend la forme ovoïde dés le quatrième et le cinquième jour; ce n’est que le sixième que le fœtus commence à paroître, et déjà il a les bras détachés du corps; le septième, les rudimens des pattes proprement dites et de la tête peuvent être distingués; le hui- DAPHNIA. tième , l’œil paroît d’abord séparé en deux parties égales, et l'intestin se découvre; le neuvième, tous les organes sont visibles, et l’œil est plus noir etréticulé ; le dixième, le développement du fœtus étant terminé, il sort de la matrice, dont l'issue s'ouvre par l’abaissement de la queue de la mère, et il commence à nager dans l’eau en agi- tant ses petits. bras. Ses formes ne sont en rien différentes de celles des parens dont il provient, à cela prés que sa coquille a sa pointe postérieure trés-allongée. Bientôt cet animal croît, et à mesure que sa taille augmente il se dépouille plu- sieurs fois de la peau qui revêt toutes ses parties, même les plus ténues. Lorsque ces mues ont lieu , il se fixe avec ses bras sur une tige de conferve, ou descend dans la vase, et y reste dans la plus grande tran- quillité. Sa tête sort la première, et ses pattes, ainsi que ses mandibules et ses bras ramifiés, sont dégagés les derniers, mais le sont avec une rapidité surprenante. Les mues se succèdent rapidement, et elles sont plus ou moins rapprochées, suivant les sai- sons. En été, elles ont lieu de deux jours l'un, et quelquefois il y a trois jours d’in- tervalle; en hiver, il n’est pas rare de les attendre huit ou dix jours. Elles se suc- cèdent ainsi pendant toute la durée de la vie de l’animal. Aux mois de juin et de juillet, l’activité du développement des Daphnies est telle, que les petites femelles, dès l’âge de sept jours, et après trois mues, ont déjà leurs ovaires remplis de matière colorée ; cette rnatière passe dans la matrice dés le hui- tième jour, et se change en œuf, et le dixième jour les petits sortent de la ma- trice; ces générations, en rapport avec les mues, se renouvellent ensuite de deux en deux, ou de trois en trois jours, et leurs époques ne s’éloignent qu'à mesure que l’arrière-saison arrive. Le nombre des petits qui naissent à chaque ponte est rarement le même ; les premières n’en donnent guëre que six; les suivantes en produisent da- vantage ; et quand la femelle a acquis tout son développement, il n’est pas rare de lui en voir porter à la fois dix-huit dans la matrice. Les mâles sont en trés-petit nombre, comparativement à celui des femelles; au printemps et en été on n’en trouve que difficilement, tandis qu’en automne ils sont moins rares : ce qui, remarque Jurine, fait pressentir la nécessité de leur influence aux approches de l'hiver, sur les générations » 275 qui doivent se succéder avec rapidité, dès que les frimas auront cessé , et qu: n’exis- teroient peut-être pas sans l'intervention masculine. À certaines époques de l’année , notam- ment vers les mois de juillet et d’août , et même aussi en juin, les valves de la fe- melle prennent après la mue de l’opacité vers leur partie supérieure, dans une éten- due rectangulaire, et la couleur de cette partie finit par être d’un gris-noirâtre assez obscur. Ces taches, que Müller appeloit ephippium, et que Jurine a aussi nom- mées telles, en les considérant comme le produit d’une maladie, présentent, suivant M. Straus, « deux ampoules ovalaires trans- parentes, placées l’une au-devant de l’autre, et formant, avec celles du côté opposé, deux petites capsules ovales, s’ouvrant comme une capsule bivalve. Cet éphip- pium se partage, comme les valves dont il fait partie, en deux moitiés latérales, réu- nies par une suture le long de leur bord supérieur ; et dans son intérieur on en trouve un autre semblable, mais plus pe- tit, à bords libres, si ce n’est que le supé- rieur qui tient aux valves, et dont les deux moitiés jouent en charnière l’une sur l’au- tre , et offrent les mêmes ampoules que les batlans extérieurs. Dans chacune de ces capsules on rencontre un œuf à coque cor- née et verdâtre; mais du reste semblable aux œufs ordinaires, avec cette différence qu’il reste beaucoup plus long-temps à se développer. étant destiné à passer l’hiver avant que d’éclore. Cet éphippium , à l’é- poque de la mue, est abandonné avec la vieille peau dont il fait partie et les œufs qu’il contient ; les œufs y trouvent un abri contre la rigueur du froid, qui fait périr la plupart des individus vivans, et au prin- temps, lorsque la température est devenue assez élevée, ils éclosent, et il en sort des petits absolument semblables à ceux des œufs ordinaires. » A. DAPHNIA PULEX. (PI. 20, fig. 6.) Desm., Considér. génér. sur les Crust., p. 372, pl. 54, fig. 3 à 5. — Pulex Aqua- ticus Arboreus, Swan, Bibl. Nat., pl. 34. — Monoculus Pulex, Linn., Faun. Suec., n° 2047. — Faër., Syst. Entom., t. II, p. 494. — Jurine, Monocl., p. 85, pl. 8, 9, 40, 114. — Le Perroquet d'eau, GroFFR., Hist. des Ins., it. IT, p. 455. — Long. 1 lig. — La tête est moyenne, infléchie, non sé- parée du dos en dessus par un sillon irans- versal ou un étranglement; le test est ter- 18 276 miné en pointe postérieurement. — Cette espèce, qui est d’un beau rouge au prin- temps, ‘d’un rose tendre en été, et d’un blanc verdâtre dans les autres saisons, est très-commure dans les étangs, et se tient à peu de distance des bords, ou des corps, qui sont immergées. 2. DAPHNIA LONGISPINA. Mueer, Entom., p. 88, n° 35, pl. 42, fig. 8-10. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 372. — Srraus, Mém. du Mus., t. V, pl. 29 ,:fig. 23, 24. — Long. 4 lig. — Un peu plus allongée que lespèce pré- cédente , et plus rare ; le dos est presque droit, terminé par une longue pointe mince, droite et épineuse. La couleur est sem- blable à celle de la Daphnia Pulezx. 3. DAPHNIA MAGNA. STrAUSs, Mém..du Mus., t. V, pl. 29, fig. 21, 22. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 378. — Long. 2 lig. — Le test est terminé par une longue pointe mince et épineuse, comme celle de la précédente ; le dos est arqué ; le bord inférieur des valves est aussi très-arqué. 4. DAPHNIA SIMA. Muzrer. Entom., pl. 12, fig. 41, 49. — Desx., Considér. génér. sur les Crust., p-. 373. — Monoculus Simus, Jurine, Mo- nocl., p.129, pl. 42, fig. 4, 2. — Monocu- lus Sexspinosus, Decéer, vol. VII, p. 457, n° 2, pl. 27, fig. 9-13. — Monoculus Lœvis, Fagr., Entom. System., t. II, p. 492. — Daphnia Vetula, Straus, Aém. du Mus., t. V, pl. 29, fig. 25,26. — Long. :° de lig. — La tête est plus petite et moins pointue en devant que celle de la Daphnie Puce: la partie postérieure du test est arrondie, non guillochée, mais seulement garnie de petits traits dirigés transversalement, et presque imperceptibles. 5. DAPHNIA BRACHIATA. Desm., Considér. génér. sur les Crust., p. 373. — Monoculus Brachiatus, JURINE, Monocl., p. 434, pl. 12, fig. 3-4. — Daphnia Macrocopus , SrrAus, Meém. du Mus., t V, planch. 29, fig. 29, 30. — Long. -- de lig. — Les antennes rameuses sont très-grandes et très-forles à leur base ; la tête est obtuse, grande, inclinée, séparée du corps en dessus par un sillon transver- sal profond ; les barbillons sont très-longs et grêles ; le test est arrondi postérieurement, avec ses valves lisses, — Se trouve dans les mares des environs de Genève. DAPHNIA. G. DAPHNIA NASUTA. Desx., Considér. génér. sur les Crust., p. 373. — Monoculus Nasutus, JURINE, Monocl., p. 133, pl. 43, fig. 4-2. — Long. 4 lig. =. — La tête est non séparée du corps en dessus par un sillon transversal ; le front est arrondi, et terminé en dessous par une pointe obtuse, un peu relevée, qui figure un nez retroussé ; les antennes sont ra- meuses, médiocres; les barbillons sont non apparens; les valves du test sont courtes, comme tronquées postérieurement, et striées longitudinalement sur leur face ex- terne ; la couleur est jaunâtre. — Habite Ja même localité que l'espèce précédente. 77. DAPHNIA RECTIROSTRIS. Muzzer, Entom., pl. 42, fig. 4-5. — Desw., Considér. génér. sur les Crust., p. 373. — Monoculus Rectirostris, FABr., Ent. Syst., t. 11, p. 493. — Jur., Monocl., p. 134, pl. 40, fig. 3, 4. — Long. — de lig. — Les yeux sont sans aréoles transparentes ; la tête est distincte du corps en dessus par un sillon transversal; le museau est ar- rondi: on aperçoit une tubérosité sur la nuque ; les barbillons sont trés-apparens ; la coquille présente en arrière une petite pointe, et est ciliée sur son bord inférieur ; les œufs sont de couleur blanchätre. 8: DAPHNIA LONGICOTLIS. Des. , Considér. génér. sur les Crust., p. 374. — Monoculus Longürostris, Jur., Monocl., p. 436, pl. 10, fig. 8-4 — Long. + lig. — Cette espèce ne diffère des deux précédentes que par l'allongement du cou; la saillie que forment en arrière les bords inférieurs des valves de son test ; la longucur de ses barbillons, qui sont bi- articulés et terminés par deux filets ciliés. 9. DAPHNIA MUCRONATA. Muzrr., Entom., pl. 13, fig. 6-7. — Desm., Considér. génér. sur les Crust., p-. 374. — Monoculus Bispinosus, DEGÉeR, vol. VIT, p. 463, n° 3, pl. 28, fig. 3-4. — Fasr., Ent. Syst.,t. Il, p. 493, n° 47. — Jur., Monocl., p. 437, pl. 44, fig. 4-2. — Long. -= de lig. — La tête est triangu- laire ; la nuque, droite, oblique, est sépa- rée du dos par un sillon transversal; le front est un peu échancré; le bout du mu- seau est relevé ; la coquille est courte, à bord inférieur droit, et terminé, pour cha- que valve, en une pointe aiguë, longue et droite; on apercoit une bande brune sui- vant ce bord. LYNCÆUS. A0. DAPRNIA RETICULATA. Desm., Consider. génér. sur les Crust., p. 374. — Monoculus Reticulatus , Jur., Monocl., p. 139, pl. 44, fig. 3-4. — * Long. . de lig. — La tête est avancée, obtuse, séparée du corps en dessus par une légère impression transversale ; le test est court, arrondi et cilié sur son bord infé- rieur, terminé en arrière et en haut par une petite pointe, et ayant toute sa surface fine- ment réticulée; les barbillons sont assez longs. 41. DAPHNIA CLATHRATA. Desm., Consid, génér. sur les Crust., p. 375. — Monoculus Clathratus , Jur., Monocl., p. 141, fig. 5-6. — Long. -- de ligne. — Cette espèce est assez semblable à la précédente ; mais elle en diffère par sa tête, qui est plus profondément séparée du tronc en arrière et en dessus; par son front, qui offre une sinuosité ; par la pointe plus forte et dentelée de l'extrémité de son test, et par le manque de cils sur son bord inférieur ; les bras sont grêles et lisses à l’extérieur ; la coquille est réticulée. 12. DAPHNIA CORNUTA. Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 375. — Monoculus Cornutus, JURINE, Monocl., p. 142, pl. 44, fig. 8, 9, 40. — Long. — de lig. — Le dos est très-bombé ; la tête est longue, pointue, infléchie, et en forme la continuation ; de plus, elle est armée en devant de deux longues cornes, que Jurine considère comme des barbillons articulés et mobiles ; le test est lisse, et tronqué postérieurement. LYNCÆUS, Mu, Larr., LAM., Des. ; Monoculus , FABR., JURINE ; Chydorus, LEeAcH. Le corps est arrondi, comprimé, renfer- mé, ainsi que celui des Daphnies, dans un test plié en deux, imitant les deux battans d’une coquille bivalve, dont le centre, qui forme une ligne saillante sur le dos, repré- sente la charnière. — La tête est plus ou moins séparée du corps par une échancrure du test en dessous. — Les yeux sont placés au-devant l’un de l’autre, et non dans une ligne transverse au corps de l’animal; il y a quatre antennes insérées au-dessus de Ja tête, toutes inégales et garnies de longs poils sur leur côté inférieur, qui servent lus directement à l’action natatoire. — es pattes, difficiles à compter, sont au 277 nombre de huit ou de dix, terminées par des soïes et accompagnées à leur base d’é- cailles barbues ou branchiales. — La queue est petite, pointue, ordinairement repliée sous le ventre et enfermée dans le test. — Les œufs sont apparens sous celui-ci dans la région du dos, tantôt seuls, tantôt au nombre de deux par ponte; c’est au prin- temps qu’on les aperçoit comme des points noirâtres à travers le test. Les Lyncées sont les plus petits de tous les Entomostracés : ils habitent les eaux dormantes où croissent les plantes aquati- ques. Ces Crustacés sont assez communs aux environs de Paris; cependant 0e ne les rencontre pas si souvent que les Daph- nies; du reste ils se propagent et muent conmme ces dernières, 1. LYNCÆUS ROSEUS. Des. , Consid. génér. sur les Crust., p. 376, pl. 54, fig. 8. —Monoculus Roseus, Jur., Monocl., p. 150, pl. 45, fig. 4, 5. — Long. - lig. — Couleur généralement rose, avec l'intestin d’un jaune-brunâtre, et les deux œufs contenus dans la matrice dorsale, roses, vertsou bruns; antennes et leur pédoncule longs; un grand filet atta- ché à la base de la branche supérieure de ces antennes; tête infléchie, pointue et ter- minée par deux barbillons crochus; test lisse, avec des petites épines sur les bords de son ouverture inférieure. — Cette es- pèce nage horizontalement dans les eaux. 2. LYNCÆUS LATICORNIS. Desm,, Consid. génér. sur les Crust:,, p. 376. — Monoculus Laticornis, Jur., Monocl.. p. 154, pl. 15, fig. 6, 7. — Long. + de lig. — Assez semblable à-l’es- pèce précédente, ayant entre autres la même forme de la tête ; les antennes aussi longues (mais plus larges), et pourvues d’un grand filet attaché au premier article de leur branche supérieure ; œil postérieur plus grand, et visiblement pourvu d’aréo- les; barbillons. plus découpés à l’extré- mité; bords intérieurs du test ayant des épines en bien plus grand nombre ; couleur rosée; membrane des œufs transparente, 3. LYNCÆUS ADUNCUS. Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 377. — Monoculus Aduncus, :JUR., Monocl., p. 152, pl. 45, fig. 8, 9. — Long. : lig. — Corps plus raccourci que celui des deux espèces précédentes, fort élevé sur le milieu du dos; tête prolongée en avant, courbée, pointue et terminée 278 comme le bec d’un oiseau de proie; bras ou antennes très-courts, bifurqués comme à l’ordinaire ; point de grand filet attaché a la branche supérieure de ces antennes; intestins décrivant deux circonvolutions avant de se rendreà la partie anale; test lisse, tronqué postérieurement et infé- rieurement, où ses bords sont hérissés de petites épines; œufs au nombre de deux, de couleur bistre claire. h. EYNCÆUS STRIATUS. Desm., Consid. géner. sur les Crust., p. 377. — Monoculus Striatus, Jur., Monocl.. p. 154, pl. 16, fig. 4, 2. — Long. -* de lig.—Gorpscomprimé, surtout en avant, ayant la carène du dos continue à celle de la tête, et formant une couche ré- gulière ; bord inférieur du test, droit; tête infléchie, pointue; antennesayantleursbran- ches de grandeur inégale, et leur pédon- eule entiérement caché dans la coquille, ce qui peut faire croire qu’il en existe qua- tre simples ; barbillons sous forme de deux tubercules allongés, placés sous la tête, et LYNCÆUS. portant à leur extrémité deux petits filets; intestins faisant une circonvolution avant de se rendre à la partie anale; test verdä- tre, obliquement situé et fortement cilié en dessous; œufs au nombre de deux ou trois, presque ronds, et de couleur verte. 5. LYNCÆUS SPHÆRICUS. Mur, Entom., pl. 9, fig. 7, 9.—Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 377. — Monoculus Sphæricus, FABR. , ÆEntom. Syst.,t. 11,p. 497. —Jur., Monocl., p.157, pl, 46, fig 3 à 43. Chydorus Mulleri Leacu, Dict. des Sc. nat., t. XIV, p. 341. Long. 2 de lig. — Globuleux; tête très- infléchie, pointue; antennes à pédoncule caché dans le tesi, ne laissant voir au- dehors bien sensiblement qu’une seule de leurs branches; couleur du rostre très-claire; œufs verts, au nombre d’un ou deux seule ment. — Cette-espèce semble plutôt sauter que nager dans l’eau; elle parcourtde suite, saps s'arrêter, un assez:grand espace , ayant toujours l'ouverture deson test placée infé- rieurement. HUITIÈME ORDRE. OSTRAPODES, LATREILLE. Trois célèbres observateurs, Ramdohr, Jurine et M. Straus, etle dernier surtout, nous ont dévoilé l’organisation des Cypris, qui, avec le genre Cythérée, compose cette coupe ordinale. Müller, qui a formé l’un et l’autre, n’est entré dans aucun détail ap- profondi, et nous ne pouvons séparer le se- cond de ces genres du premier qu’en ad- mettant, avec lui, qu’il y a une paire de pattes de plus, ou huit au lieu de six, et que les poils des antennes sont épars, tan- dis qu’ils se réunissent en une sorte de pin- ceau terminal dans les Cypris; mais ces deux genres ont pour tout le reste tant d’analogie qu’il serait possible que ce na- turaliste eût considéré comme les pieds des organes qui ne le sont pas. On n’accorde que deux antennes à ces Crustacés; mais peut-être que les organes que l’on a pris pour les deux pieds antérieurs sont. à raison de leur insertion, deux antennes, faisant, comme dans beaucoup d’autres Entomos- iracés, l'office de rames ou de pieds; peut-être aussi sont-ce de véritables pieds, suppléant les antennes ou rames. — Lies Cypris seraient donc des Crustacés tétra- podes, mais dont la natation serait facilitée par les appendices branchiaux des mandi- bules et des mâchoires supérieures.—Leur test forme une coquille bivalve ovalaire, comprimée latéralement, arquée etbombée dorsalement, et presque droite ou un peu échancrée au côté opposé, celui de l’ou- verture. En avant de la charnière, dans Ja li- gne médiane, l’œii se présente sous la figure d’un gros point noiràtre.— Les antennes, immédiatement insérées au-dessous, sont sétacées, plus courtes que le corps, de sept à huit articles, dontles derniers plus courts, et terminés par un faisceau de filets ser- vant de nageoires, et que, suivant Jurine, l’animal développe de différentes manières pour se mouvoir plus ou moins rapide- ment. — La bouche se compose d’un labre caréné, de deux mandibules dentées, por- tant chacune un palpe de trois articles, CYTHERE. avec une petite lame branchiale et digitée sur le premier. On en voit une autre beau- coup plus grande, pectinée à son bord an- térieur, sur le côté extérieur de deux inû- choires supérieures, qui ont au côté in- terne quatre appendices mobiles et soyeux; en dessous sont deux autres mächoires, composées de deux articles, avec un palpe court, inarticulé et soyeux au bout. On observe plus bas une sorte de sternum. — Les pieds sont au nombre de dix, dont les deux antérieurs, beaucoup plus forts, di- rigés en avant, terminés par deux articles, munis de soies roides ou de longs crochets, rassemblés en un faisceau, sont insérés au- dessous des antennes : peut-être que ces soies concourent autant à la natation qu’à la respiration ; les quatre pieds en sont dé- pourvus ; les seconds sont d’abord déjetés en arrière, arqués, et terminés par un long et fort crochet; les deux derniers ne se montrent point au dehors; relevés et appli- qués sur les côtés du corps, ils soutiennent les ovaires, et se terminent par deux petits crochets. — Le corps n'offre aucune arti- culation distincte, et finit postérieurement par une queue molle, repliée en dessous, avec deux filets coniques ou sétacés au boul; ils sont armés chacun prés de leur extrémité, de deux épines ou onglets, et dirigés en arrière. — Les ovaires forment deux gros vaisseaux, situés sur les côtés postérieurs du corps, au-dessous du test et s’ouvrant à la partie antérieure de l’abdo- men.— Les œufs sont sphériques.—Cet or- dre renferme trois genres : Cythere, Cy- pris et Cetochylus. CYTHERE, Muzz., Latr., DEsm.; Cytherina, Lam. ; Monoculus, FABr., Le corps est renfermé dans un test bi- valve, généralement réniforme, qui a beau- coup d’analogie avec celui des Cypris. — La tête estnon distincte; on n’apercoit qu’un seul œil. — Les antennes sont au nombre de deux, simples, sétacées, formées de cinq ou six articles, et pourvues de quelques soies qui sont implantées à l’extrémité de chaque articulation. — Les pieds sont au nombre de huit, articulés, pointus et gar- nis de quelques soies; les antérieurs et postérieurs étant plus longs que les inter- médiaires, et laissant 1ous voir leur extré- mité hors du test. Müller paraît être le seul qui ait vu l’ac- couplement de ces animaux, et aucun na- turaliste n’a encore découvert positive- 279 ment leurs organes sexuels, quoique d’ailleurs la ponte et les mues de ces Crus- tacés ne soient pas moins nombreuses que celles des Cyclopes et des Daphnies. Les femelles déposent leurs œafs en masse, et les fixent sur des plantes ou sur le limon avec une substance visqueuse ; crampon- nées par le moyen de leurs seconds pieds, elles ne craignent pas les secousses de l’eau et emploient environ douze heures à faire leur ponte , qui, dans les plus grandes es- pèces, peut se composer de vingt-quatre œufs. Jurine, ayant isolé ceux d’une ponte ou d’un paquet, a vu éclore les petits et a obtenu uneautre génération sansle secours des mâles. Une femelle qui avait sa ponte le 42 avril, a, jusqu’au 18 du mois sui- vant inclusivement, mué six fois. Le 27 du même mois, elle a fait une seconde ponte , et deux jours aprés une troi- sième. Cet auteur tire de là cette con- séquence, que le nombre des premières mues est en rapport avec le développement graduel de l'individu. À. CYTHERE VIRIDIS. Muzz., Entom., p. 64, tab. 7, fig. 4,2. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 387. — Cytherina Viridis, Lam., Anim. sans vert., t. V1,p. 123.—Long. : de lig. —Le test est court. réniforme, verdâtre et tomenteux. 2. GYTHERE LUTEA. Muz., Entom., p. 65.—-Desm., Consid. génér.sur les Crust., p. 388, pl. 35, fig. 8.— Cytherina Lutea, LAM., Anim. sans vert., t. V, p. 425. — Un peu plus grande que l’espèce précédente ; le test est réniforme, plus allongé, jaune et glabre. 3. CYTHERE FLAVIDA. Muzz., Entom., p. 66, tab. 7, fig. 5, 6. — Desm., Consid. génér. surles Crust., p. 388.—De la taille de la Cythere Lutea ; le test est encore plus allongé, ovalaire, non réniforme, ni échancré en dessous , jaunâtre, lisse. — Cette espèce se trouve fréquemment sur le Flustra Lineata. h. CYTHERE GIBBA, Muiz., Entom., p. 66, tab. 7, fig. 8-9. — Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 388. — Long. :lig. — Beaucoup plus grosse que toutes les espèces précéden- tes, quoiqu’elle n’ait pas plus d’une de- mi-ligne de longueur; le test est blan- châtre, hispide, court, avec une gibbosité très-forte sur le milieu de chaque valve. 230 5. CYTHERE GIBBERA. Muzz., Entom., p. 66, pl. 7, fig. 41, 42. — Desu., Consid. génér. sur les Crust., p. 388. -— Aussi grande que l’espèce pré- cédente ; le test est raccourci, renflé anté- rieurement. et encore davantage en ar- rière, un peu étranglé dans son milieu, tant en dessus qu’en dessous; sa couleur est verdâtre et lisse. CYPRIS, Muzz., Larr., Lam., LEACH, Strauss, Des. ; Monoculus , Lann., FaBr., GEeorr., JURINE. Le corps, réuni à la tête, ne présenic aucune trace de segmens, et il est terminé par une queue molle, repliée en dessous, et munie de deux filets à son extrémité; il est placé dans un test bivalve dont la forme est plus ou moins ovalaire, comprimée, bombée en dessus sur la ligne meyenne ou la charnière, et plus ou moins échancrée en dessous ou sur le bord ouvert des valves. — 1] y a un gros œil noir, sphérique, situé à la partie supérieure de la face antérieure du corps. — Deux antennes sont insérées immédiatement en dessous de l’œil, lon- gues, sétacées, composées de sept à huit articles, et terminées par un faisceau de douze à quinze soies; elles se portent en avant, et sortent des valves des deux tiers de leur longueur. — Les pieds sont au nom- bre de six ; les antérieurs sortent du test, et se dirigent en avant, beaucoup plus forts que les autres, insérés au - dessous des an- tennes, formés de cinq articles dont les deux premiers représentent la hanche des pattes ordinaires des Crustacés ; le troi- sième, la cuisse; le quatrième, la jambe, et le cinquième, le tarse (l’extrémité de ces deux derniers étant garnie de quelques soies roides ou crochets); les pieds de la seconde paire, un peu plus foibles et plus courts, sont situés au milieu de la face in- férieure du corps. derrière la bouche, ayant leur pointe sortie du test et dirigée en avant ; les pieds de la troisième paire sont placés immédiatement en arrière de la se- conde, ne paroissent jamais au dehors, sont recourbés en arrière et en dessus, embras- sent la partie postérieure du corps, sont terminés par deux très-petits crochets, et servent à soutenir les ovaires qui sont pla- cés sur le dos. — La bouche est située vers la partie antérieure de la face inférieure du corps, et composée d’un labre ou carène ; d’une sorte de sternum aussi comprimé, CYPRIS. faisant l’office d’une lèvre inférieure, d’une grande paire de mandibules palpifères et de deux paires de mâchoires; les palpes des mandibules sont biarticulés, munis de svies, et portent annexée au premier de leurs ar- ticles une petite lame branchiale divisée en cinq digitations; les mâchoires de la pre- mière paire pourvues sur leur bord interne de quatre appendices en forme de mame- lons mobiles, terminés par une toufle de poils, et portant sur leur bord extérieur une grande lame branchiale dont la branche supérieure est divisée en dents de peigne ; les mächoires de la seconde paire sont beaucoup plus petites et sans lame bran- chiale. — L’æsophage est droit et dirigé en haut. — L’estomac est assez renflé, cylin- drique, presque horizontal. — L’intestin est droit, oblique, gros surtout près de l’es- tomac, dont il est séparé par un léger étranglement.—Les ovaires, considérables, sont en forme de deux gros vaisseaux sim- ples, coniques, terminés en cul-de-sac à leur origine, et placés extérieurement sur les côtés de la partie postérieure du corps; ils s'ouvrent, l’un à côté de l’autre, dans la partie antérieure de l'abdomen, où ils communiquent par le canal formé par la queue. — Les œufs sont sphériques. Ces Crustacés nagent avec une grande facilité dans les eaux douces, tranquilles ou peu courantes,au moyen deleurs antennes et de leurs deux pattes antérieures. Leur nour- riture consiste en substance animale morte et en conferves ; leurs mues sont assez fré- quentes, et dans cette opération ils se dé- pouillent de leur ancienne coquille, ce qui prouve évidemment que celle-ci est une dépendance de leur enveloppe générale, et non le produit inerte d’une sécrétion, ainsi que l’est la coquille des Mollusques Acéphales. On ne sait rien sur leur géné- ration, quoique Ledermuller ait dit en avoir vu d’accouplés; et, comme tous les individus que l’on observe se trouvent pour- vus d’œufs, on a cru pouvoir en conclure que ces animaux éloient hermaphrodites. I] seroit possible néanmoins, ainsi que l’a fait remarquer M. Straus, que les mâles n’existassent qu’à une certaine époque de l’année seulement. Get observateur attentif a cherché l’organe mâle, et ne l’a pas trouvé, à moins qu’on ne regarde comme te] un gros vaisseau conique qui existe au- dessous de l'articulation de chaque mandi- bule, et qui est rempli d’une substance gé- latüineuse ; mais ce vaissean, paroissant cCOm- muniquer avec l’œsophage par un Canäi CYPRIS. étroit, pourroit plus vraisemblablement remplir les fonctions d’une glande utile pour la digestion. Il paroît que les Cypris n’ont pas de mé- tamorphoses, et que ces animaux ont, en sortant de l’œuf, la forme qu'ils doivent conserver toule leur vie. En été, lorsque la chaleur dessèche les mares, les Cypris s’enfoncent dans la vase humide , et y restent vivans jusqu’à ce que les pluies les remplissent de nouveau. Jurine a décrit les Cypris différemment de M. Straus; il leur trouve huit pieds, et attribue aux soies qui terminent ceux-ci des fonctions respiratoires. Nous allons donner un extrait du travail de Jurine sur la dis- tinction des espèces. À. CYPRIS ORNATA. Muzz., Entom., pl. 3, fig. 4-6.— Desm.. Consid. génér. sur les Crust., p. 383. — Monoculus Ornatus, Jur., Monocl., pl. 17, fig. 4-4. — Long. {+ de ligne. — C’est la plus grande connue. Sa coquille est d’un jaune-verdâtre, et marquée de bandes ver- tes, dont l’un2 est transversale derrière l’œil, une seconde en double croissant, plus en arriére, et accompagnée d’une der- nière qui lui est parallèle. . 2. CYPRIS OVATA. Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 385.— Monocl. a coquille courte, GEOFF., Ins., t. 2, p. 658 n°, 5. — Monoculus ova- tus. Jur., Monocl., pl. 17, fig. 5 à 6. — Long. 4 lig. — Le test est très-bombé en dessus, dans le point où est l’œil, de couleur verte, avec une tache ovale, oblique, plus claire de chaque côté. 3. CYPRIS CONCHACEA, Desm., Consid, génér. sur les Crust., p. 353. — Monoculus Conchaceus, Lann., Faun. suec., n°2050; Jur., Monocl., p.171, pl. 17, fig. 7 à 8. — Monocle à coquille longue, Georr., Ins., t. 2, p. 657, n° 4. — Monoculus Ovatus Conchaceus, DEGÉER, t. VIT, p. 477, n° 2. — Cypris Delecta, Muzr., Ent., pl. 3, fig. 1. — Long. ! de ligne. — Le corps est assez réguliérement uniforme , comprimé, blanchâtre et lisse. Gette espèce se tient dans la fange des ma- rais et nage de côté. L. CYPRIS PUBEPA. Muzz., Ent., pl, 2, fig. 45. — Monoculus Puber, Jur., Monocl., p. 171, pl. 18, fig. 4 et 2.—Long. 1 lig.—Le test est comprimé, un peu cbtus en avant, légérement sinueux 281 au-dessus de l’œil, bombé dans son milieu, d’une couleur verte d’aigue-marine très- claire, un peu teinte de rose postérieure- ment, hérissé de poils placés à quelque distance les uns des autres, et marqué de deux bandes parallèles obliques qui nais- sent près de l’œil, el qui sont plus forte- ment colorées que le reste. 5. CYPRIS MARGINATA. STRAUS, Mém. du Muséum, t. VII, pl. 4, fig. 20 à 22.—Desm., Consid. génér. sur les Crust.. p. 384. — Long. ! lig. — Les valves sont vertes, à marge blanchâtre, beaucoup: plus larges en avant qu’en ar- rière, également bombées aux deux extré- mités, légérement échancrées en dessous, et hérissées de poils roides très-apparens; les soies des pattes antérieures sont très- longues. — Se trouve aux environs de Paris. 6. CYPRIS FUSCA. STRAUS, Mém. du Mus., t. VII, pl. 4, fig. 46. — DEsm., Consid. génér. sur les Crust., p. 384, pl. 55, fig. 4.— JoBLor, Obs. dhist. nat., t. I, part. 2, p. 4104, pl. 43, fig. 5. — LEDERMULLER, Amus. mi- cros., p. 58, pl. 73. — Long. À de millim. — Les valves sont brunes, réniformes, plus étroites et plus comprimées en avant, cou- vertes de poils épars à peine sensibles; les antennes sont pourvues de quinze soies. 7. CYPRIS RUBRA. Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 384.—Monoculus Ruber, Jur., Monocl., p. 172, pl. 48, fig. 3 à 4. — Long. :lig. — Forme générale de l'espèce précédente ; le tesLest peu transparent, d’un rougeterne, avec une large zone plus colorée qui le tra- verse dans son milieu. 8. CYPRIS AURANTIA. Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 584.—Monoculus Aurantius, Jur., Mo- nocl., p. 473, pl. 48, fig. 5 à 42..— Long. À lig. — Forme générale des deux espèces précédentes; elle est également épaisse aux deux extrémités; la couleur est orangée uni- forme ; le test est parsemé de très-petits poils; les antennes sont courtes. Les jeunes individus. ont leur coquille beaucoup plus étroite postérieurement qu’antérieure- ment. 9. CYPRIS MONACHA. Muzz., Ent., pl. 5, fig. 6 à 8.— Drsu., Consid. génér. sur les Crust., p. 384, 232 pl. 55, fig. 7.—Monoculus Monachus, Jur:, Monocl., p. 173, pl. 48, fig. 13 à 44. — Long. -- lig.—Letestest court, éomprimé, non réniforme, assez bombé en dessus et un peu en dessous; la couleur est blanchâtre, avec la partie antérieure et inférieure des valves noirâtre. A0. CYPRIS VIRENS. Desm., Consid. génér. sur les Crust., p- 384. —Monoculus Virens, Jur., Monocl., p. 174, pl. 18, fig. 45 à 18. — Long. Z lig. — Le test est réniforme, légerement échan- cré en dessous, comprimé antérieurement, arrondi en arrière, non velu, d’un brun ver- dûâtre, avec une tache triangulaire verte en dessus derrière l’œil, se prolongeant sur la suture des valves; le bord antérieur de celles-ci est également vert; le milieu de chaque valve est vert, avec deux bandes obliques, parallèles, vertes en arrière. A1. CYPRIS PICTA. Srraus, Mém. du Mus., t. VI, pl. À, fig. 17.-— Desu., Consid. génér. sur les Crust., p. 385. — Long. + de millim.— Les valves sont plus bombées en arrière, non échancrées en dessous, couvertes de poils épars assez longs; le dos est nu; la couleur est verte, avec trois bandes grises, se terminant en pointe en dessous, 12. CYPRIS FUSCATA. Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 385. — Monoculus Fuscatus, Jur., Mo- nocl., p. 174, pl. 49, fig. 4 à 2. — Cypris Pilosa, Muzz., Ent., pl. 6, fig. 5 à 6. — Long. {lig. — La coquille est un peu plus épaisse en avant qu’en arrière, trés-haute un peu derrière l’œil, très-faiblement échan- crée en dessous, velue, avec une tache al- longée, sinueuse, brune sur la suture pos- térieure, et une tache anguleuse de même couleur sur le milieu de chaque valve. 13. CYPRIS PUNCTATA. Desm., Consid. gén. sur les Crust., p- 385. — Monoculus Punctatus, Jur., Mo- nocl., p. 475, pl. 19, fig. 3à4.— Long. = de lig. — La coquille est élevée en avant de l'œil, à peu près également comprimée aux deux extrémités, peu échancrée en dessous, velue et parsemée partout de petits points bistrés. 44. CYPRIS VIDUA. Muzr., Ent., pl. 4, fig. 7 à 9. — Des, Consid. génér. sur les Crust., p. 385. — Monoculus Vidua , Jur., Monocl., p. 475, CYPRIS. pl. 49, fig. 5 à 6. — Long. ! lig. — La co- quille est réniforme, ayant sa plus grande saillie au milieu du dos, velue, blanchâtre, et marquée en dessus de deux bandes noi- res festonnées, transverses, parallèles entre elles, et qui n’atteignent pas son bord infé- rieur, 15. CYPRIS CANDIDA. Muzr., Ent., pl. 6, fig. 7 à 9. — Desw., Consid. génér. sur les Crust. , p. 385. — Monoculus Candidus, Jur., Monocl., p.176, pl. 49, fig. 7 à 8. — Long. 2 lig. — Le test est réniforme, un peu plus étroit et com- primé antérieurement, velu, blanc, avec une légère teinte rose en dessus, dans son milieu. 16. CYPRIS UNIFASCIATA. Desm., Consid. géner. sur Les Crust., P. 386. — Monoculus Unifasciatus, Jur., Monocl., p. 476, pl. 19, fig. 9 et 410. — Long. + lig. — Le test est velu, plus large antérieurement, également étroit et oblique sur ses deux bords supérieur et inférieur , vert clair, avec une bande transverse d’un vert foncé, derrière l’œil; cette bande est bifurquée à chacune de ses extrémités. 17. CYPRIS STRIATA. Desm., Consid. génér. sur les Crust., p. 386.— Monoculus Striatus, Xur., Mo- nocl., p. 177, pl. 49, fig. 41.—Long. { lis. — Le test est court, réniforme, assez forte- ment échancré en dessus, et marqué de stries concentriques à ses bords, analogues à celles que l’on observe sur les coquilles du genre Mulette, Unio. A8. CYPRIS STRIGATA. Muz., Ent., pl. 4, fig. 4 à 6. — Desm., Considér. génér. sur les Crust., p. 386. — Monoculus Strigatus, Jur., Monocl., p.477, pl. 49, fig. 42 à 43.— Long. Llig. — Le test est velu, allongé, échancré en dessous, élevé en avant, et oblique depuis ce point jusqu’à sa partie postérieure, où il est arrondi; la couleur est blanche, avec deux bandes brunes transversales. 19. CYPRIS VILLOSA. Desm., Consid. génér. sur les Crust., P. 386. — Monoculus Villosus, Jur., Mo- nocl., p. 178, pl. 19, fig. 44 à 45. — Long. : lig. — Le test est court, réniforme, relevé au milieu du dos, avec ses extrémi- tés égales, d’un vert uniforme, extrêmement velu. 20. CYPRIS OPHTHALMICA. Desu., Consid. génér. sur les Crust., GETOCHILUS. 283 p. 386. — Monoculus Ophthalmicus, Jur., Monocl., p. 478, pl. 19, fig. 16 à 17. — Long. ! lig. — Le test est court, trés-relevé sur le dos et un peu antérieurement, légé- rement échancré en dessous, jaunâtre, avec quelques nuances rougeûtres au bord anté- rieur et derrière l’æil; celui-ci ayant une tache blanche dans son centre. 21. CYPRIS OVUM. Desm. , Consid. génér. sur les Crust., p. 386.—Monogulus Ovum, Jur., Monocl., p. 179, pl. 29, fig 40 et 19. — Long. + lig. —La coquille est arrondie, peu réniforme, régulière, tout-à-fait lisse, et d’une couleur blanchâtre rosée. CETOCHYLUS, R. ne VAUZÈME. Le corps est oblong, recouvert däns sa moitié supérieure par un test corné presque diaphane, divisé en six segmens, dont le premier ou antérieur, plus étendu que les suivans et terminé en bec obtus, protège la tête, qui ne se distingue pas du tronc; les segmens postérieurs composant le thorax correspondent à cinq paires de pieds nata- toires. — La queue est formée de cinq an- neaux, dont le dernier bifurqué, confon- due avec le tronc sous une voûte commune. — La têle porte deux yeux, quatre anten- nes, la bouche, et cinq paires de pieds-mä- choires; les yeux, au nombre de deux, ses- _siles, placés en avant sur les parties latéra- les du premier segment, ont une forme ronde et sont granuleux; les grandes an- tennes égalent en longueur la totalité du corps et se composent d’une suite d’articu- lations hérissées de petites soies fines; leur extrémité se divise en pénicille rameux; les petites antennes, placées entre les pré- cédentes, sous forme de filets très-courts, sont a peine visibles; au-dessous du premier segment se trouve la bouche, à laquelle on distingue un labre, deux mandibules et une paire de mâchoires. — Le labre est échan- cré en avant et bombé en dessus comme un casque.—Les mandibules sont denticulées, oblongues, légérement courbes et insérées sur l’article radical de la seconde paire de pieds-mâchoires, laquelle peut être consi- dérée comme un palpe mandibulaire. — Les mâchoires se reconnaissent à deux pièces qui ferment l’ouverture buccale en ma- nière de lèvre; les pieds-mâchoires sont au nombre de cinq paires, qui différent toutes les unes des autres, et forment autour dela bouche, par l’entrelacement de leurs cilsbi- articulés, un chevelu difficile à déméler; 1a premiére présente un article radical sur- monté de deux tiges biarticulées, pourvues de soies branchiféres; la seconde, implantée sur les mandibules, est formée d’un article supportant deux branchessimples, également soyeuses; la troisième paire a une forme bi- -zarre; elle ressemble à un tronc d’où par- tent six prolongemens obtus, hérissés de soies épanouies en éventail, celles de la saillie postérieure sont penniformes; la qua- trième, un peu courbe, se compose d’une seule tige ayant des cils très-longs, rangés d’un côté comme sur un peigne simple ; la cinquième paire, plus longue que la précé- dente, a trois articles dont le dernier seul est barbu; les deux premières paires de pieds-mâchoires sont dirigées d’avant en arrière, et les postérieures d’arrière en avant. —- Le thorax est composé de cinq segmens indiqués par des lignes convexes, à peine dessinées sur le bouclier; à ces anneaux correspondent cinq paires de pattes nata- toires, moitié bifides, ayant toutes la même forme et ne différant qu’en longueur et'en volume. Chaque patte présente un article radical évasé comme un cornet et prolongé en pointe extérieurement; le second article, moins long et plus large, sert de base à deux bifurcations inégales, dont l’externe est formée de quatre articles moins volumineux que les précédens, mais identiques pour la forme, à l’exception du dernier, qui se ter- mine en fuseau. La division interne plus courte n’a que trois articles, insérés bout à bout et sans pointes latérales; ces deux branches sont velues, et propres à la nata- tion. — La queue présente cinq segmens, dont le second plus grand que les autres, le dernier bifide et sétigère. C’est avec doute que nous placons ce genre après celui de Cypris. L’espèce qui a servi de type à cette nou- velle coupe générique est : CETOCHYLUS AUSTRALIS. Rouss. DE Vauz, Ann. des Sc. nat.,t. I, p- 336. — Guér., Icon. du Rég. anim. de Cuv., Crust., pl. 32, fig. 5 et 5 a. — Long. 2 lig. — Corps d’un beau rouge; tête et thorax à moitié couverts par une écaille voûtée de six segmens; deux yeux sessiles; petites antennes trés-courtes; grandes an- tennes égalant en longueur la totalité du corps ; à la bouche, un labre, une paire de mandibules et deux mâchoires; cinq paires de pattes buccales (la seconde annexée aux mandibules), soyeuses et différant toutes les 284 unes des autres; cinq paires de pattes nata- toires, fourchues et ciliées; abdomen de cinq segmens dont le dernier bifide. Ce Crustacé a été trouvé dans la mer Pa- LIMNADIA. cifique et au milieu de l’Océan-Atlantique, sous le 42e degré de latitude sud; il four- mille en bancs très-élendus, qui rougissent la mer, et servent d’aliment aux baleines. NEUVIÈME ORDRE. PHILLOPODES, LATREILLE. Le corps des Phyllopodes, tantôt nu, tantôt défendu par un test qui l’enveloppe en manière de coquille bivalve ou le re- couvre supérieurement, sous la forme d’un bouclier en demi-ovale et échancré posté- rieurement, est divisé en un grand nombre de petits segmens qui, les derniers au plus exceptés, portent chacun une paire de pattes foliacées ou à articles lamelliformes; il est souvent terminé par une queue, ayant à son extrémité deux filets ou deux appen- dices en forme de nageoires. étroites et allongées. — La tête offre deux yeux, et même quelquefois trois, quatre à deux an- tennes, un labre, deux mandibules, quatre ou deux mâchoires et une languette Certaines mares, des fossés remplis d’eau stagnante ou peu coulante, nous offrent, à une ou deux époques de l’année, ou dans quelques circonstances particulières, des masses considérables de ces animaux qui disparaissent bientôt après. Un fait très-re- marquable à l’égard de quelques espèces, c’est que tous les individus que l’on a ob- servés étaient des femelles, etqueleurs mà- les étaient encore inconnus; car M. Adol- phe Brongniart, sur plus de mille indi- vidus (genré Limnadia) qu’il a observés, n’a vu que des femelles pleines d'œufs, et cet auteur est porté à croire que, dans les Limnadies, comme chez les Daphnies, une seule fécondation suffit pour plusieurs gé- nérations. Un naturaliste russe, M. Jean Krynicki de Charkown, a trouvé des mà- les et des femelles et a pu voir leur accou- plement, mais il n’a pu reconnaître avec exactitude où sont placés les organes géné- rateurs, parce que ces animaux, pendant l’accouplement, sont dansun mouvement continuel. Abstraction faite des Limnadies, les femelles portent leurs œufs dans deux capsules ou dans une espèce de sac, situés à l’extrémité du thorax proprement dit, ou un peu plus en arriêre vers l’origine de la queue ; les petits éprouvent, jusqu'a ce qu’ils soient adultes, des changemens de forme très-remarquables. - Les Phyllopodes ont été partagés en deux sections. 1° Ceux qui sont pourvus d’un test en forme de coquille bivalve, ou de bouclier, dont le nombre des pattes est au moins de quarante-quatre;, et dont les yeux sont sessiles ; 2° ceux qui n’ont point de test bivalve ou clypéiformes, dont le nombre de pattes est de vingt à vingt-deux, et dont les yeux sont pédiculés; les pre- miers composent aeux familles : le Myti- loides et les Aspidiphores. PREMIÈRE FAMILLE. MITILOIDES, LATREILLE, Cette famille comprend deux genres : celui de Limnadia, qui a été établi par M. Adolphe Brongniart, et celui de Cyzi- eus, récemment créé par M. Audouin. LIMNADIA, A. BRONGNIART, LATR., Des». ; Daphnia, HERMANN. Le corps est allongé , linéaire, infléchi en avant, entièrement renfermé dans un test bivalve, de forme ovale et très-com- primé.— La tête n’en est pas distinctement séparée; elle est pourvue de deux yeux placés iransversalement à une petite dis= tance l’un de l’autre, ayant leur face in- terne plane, et l’externe très-convexe, et couverte d’aréoles transparentes, placées sur un fond noir. — Il y a deux grandes LIMNADIA. anîc nes attachées au-dessous des yeux, de moitié aussi longues que le corps, ayant leur base ou pédoncule formée de huït arti- cles assez gros et courts, et leur extrémité divisée en deux filets sétacés, chacun de douze articles qui supportent quelques pe- tites soies; il y a aussi deux petites antennes simples, élargies à leur extrémité, placées entre les grandes antennes. — La bou- che, située au-dessus des antennules, est composée de deux mandibules renflées, arquées et tronquées à leur extrémité in- férieure, et de deux mâchoires foliacées, dont la réunion forme une sorte de bec or- dinairement replié sous la tête. — L’abdo- men ou tronc est divisé en vingt-trois an- neaux, dont les vingt-deux premiers por- tent chacun une paire de pattes branchiales, et dont le dernier, qui forme la queue, est terminé par deux filets divergens. — Les pattes, toutes semblables entre elles, sont très-comprimées, bifides, ayant leur divi- sion externe simple et ciée surson bord extérieur, et la division interne quadriar- ticulée , et fortement ciliée sur son bord i\térieur ; les douze premières paires sont de même longueur et plus grandes que les autres, qui vont en diminuant progressive- ment jusqu’aux dernières ; la quatrième et les deux suivantes sont pourvues à leur base d’un filet mince, remontant dans la cavité qui existe entre le doset la coquille, et qui sert de support aux œufs. — Le cer- veau est apparent entre les yeux et l’œso- phage. — Le canal dorsal du cœur est pa- .ralléle à l’instestin qui suit la courbure du corps. — Les ovaires sont situés dans l’in- térieur du corps, sur les côtés du canal intestinal, entre la base de la premiérepaire de pattes et celle de la dix-huitiéme, et ils paraissent avoir pour issue des canaux ré- currens qui sont à la racine de quelques- unes de ces pattes. — Les œufs, placés après la ponte dans la cavité dorsale de la coquille, y sont attachés à de trés-petits filets qui s'unissent eux-mêmes aux filets récurrens des pattes; ces œufs, d’abord ronds et transparens, deviennent ensuite jaunâtres, puis obscursau centre, et pren- nentune formeirrégulière et anguleuse. A. LIMNADIA HERMANNI. ADOLPHE BRONGNIART, Mém. du Mus. d’Hist. nat., 1. VI, pl. 43. — Des, Con- sid. génér. sur les Crust., pl. 56, fig. 4. — Guér., Mag. de Zool., 4837, pl. 21, fig. 12 à 13. — Daphnia Gigas, HERMANN, Mem. Apterol., p. 134, tab. 5, — Long. 285 4 lig. — Les antennes extérieures sont presque la moitié de la longueur du corps, à filets composés de onze à douze arlicles; les antennes intermédiaires sont un peu en massue, dentées, de la longueur du sup- port des antennes extérieures; les pattes branchiales sont simples, au nombre de vingt-deux paires; la queue est tronquée obliquement, et ne présente en dessous des épines terminales que deux faibles tu- bercules ; les deux filets terminaux sont in- sérés en bas de la troncature, d’une lon- gueur au moins quadruple des épines supé- rieures ; la couleur est blanchâtre transpa- rente. Cette espèce a été trouvée en grand nombre au mois de juin dans les petites mares de la forêt de Fontainebleau, par M. Ad. Brongniart. 2. LIMNADIA MAURITIANA. Guér., Mag. de Zool., 1837, pl. 24, fg.4 à 11 ; ejusd., /con. du Reg. anim. de Cuv., Crust. pl. 33, fig. 2,2 a.—Long.blig. :, — Les antennes extérieures sont beaucoup moins de la moitié de la longueur du corps, à filetscomposés de neufarticles; lesanten- nesintermédiairessont en massue,plus cour- tes que lessupports des extérieures ; les pat- tes branchiales, au nombre de dix-huit pai- res, sont simples ; la queue, terminée en des- sous par deux fortes épines, est tronquée obliquement et présente en dessous deux épines saillantes assez fortes; elle présente aussi deux filets terminaux insérés au bas de la troncature, et d’une longueur à peine triple des épines supérieures. Cette espèce, comme l’indiquesonnom, a été découverte à l’île Maurice par M. Ju- lien Desjardins. 3. LIMNADIA TETRACERA. Keynicki, Bull. de la Soc. Impér. des nat. de Moscou, t. Il, p. 173. — Biblioth, Entom., publiée par Lequien, p. 357, pl. 12. — Guér., Magasin. de Zool., 1837. — Les antennes extérieures sont plus de la moitié de la longueur du corps, à filets composés de seize à dix-huit articles; les antennes intermédiaires grêles, dente- lées, sont le double plus longues que le support des extérieures; les paltes bran- chiales sont au nombre de vingt-sept paires, Jes quatre antérieures présentent une sorte de pince tridactyle dans les mà- les ; la queue est terminée par quatre filets bifurqués, divergents et presque égaux, — Se trouve aux environs de Charkow. 286 Suivant M. Audouin, cette derniére espèce ne doit pas faire partie du genre Limnadia. Ce même auteur désigne sous le nom de Cyzicus un genre de Crustacés qui se place après celui de Limnadia. Deux es pèces composent ce genre. 1. CYZICGUS BRAVAISII. Aup., Ann. de la Soc. Ent., t. VI, Bull. , p. 103.—Cette espèce a été trouvée DEUXIÈME APUS. par M. Bravais, officier de la marine royale à Arzew, près d'Oran, dans une petite mare d’eau légérement saumâtre. 2. CYZICUS TETRACERUS. Aup., Ann. de la Soc. Ent. de France, t VI, Bull., p. 10. — Limnadia Tetracera, Krynickr, Bull. de la Soc. des nat. de Mos- cou, t. 11, p. 273.—Guér., Mag. de Zool., 1837. FAMILLE, ASPIDIPHORES LATREILLE. Caractères. Trois yeux, dont un plus pe- tit, groupés sur un test clypéiforme.—Deux antennes courtes el simples. —Une soixan- taine de paires de pattes, portant près de leur base un corps vésiculaire, diminuant progressivement de grandeur, foliacées, dont les antérieures terminées par trois longs filets, multiarticulés, antenniformes, et dont les autres finissant en manière de pince, à deux doigts comprimés. — Deux feuillets circulaires, appliqués l’un sur l’autre, reufermant les œufs, et situés près de Ja naissance de la onzième paire. — Une queue composée de plusieurs articles, et dont les derniers sans pattes, avec deux filets à son extrémité postérieure. Genres: 4pus, Lepidurus. APUS, Scor., Guv., LaTr., Des». ; Binoculus, Gsorr.; Limulus, Muzr., Lam.: Monoculus, Linn., Far. Le corps est allongé, conique, formé d’une quarantaine de segmens étroits, dont les sept ou huit derniers formant la queue ne portent pas de palles. — La tête est confondue avec le corps, et recouverte comme lui par un vaste bouclier membra- neux, formé de deux lames adhérentes entre elles dans toute leur étendue, mais seulement en avant; ce bouclier bombé, ovalaire, caréné dans son milieu et échan- cré postérieurement, porte en avant trois yeux simples, dont deux antérieurs plus grands, trés-rapprochés, un peu en forme de eroissans, et le troisième trés-petit, ovale et placé en arrière de ceux-ci. — Le ee , 3, . ÿ D = Tome partie ÆArachrides, PL 7. 44 # NS ) 0 oo 0 : 4 7 ù 1, Drassus lucifuous.2. mächotrer, 2 À, yeux, 3. Clotho Durandii. SA.yeur, L4 Pholeus phalanéioïdes. 4 A, mâchorres, 4B, yeux: 5, Latrodectus malmignatus. 5A. — C 2 Titane ë machoires. 5B. yeux. £ DRASSUS. DESIS, Wazck. Les yeux, au nombre de huit, sont sur deux lignes, l’antérieure étant trés-rap- prochée du bord antérieur du céphalotho- rax, courbée en arrière et formant un croïs- sant évasé ; les yeux du carré intermédiaire sont plus gros que les yeux laléraux, qui sont portés sur un tubercule peu élevé. — La lèvre est allongée, à côtés parallèles, fortement échancrée à son extrémilé. — Les mâchoires sont droites, divergentes, dilatées à leur base, pointues à leur extré- mité. — Les pattes sont fortes, propres à la course; les antérieures plus allongées que les postérieures; Ja première paire la plus longue, la seconde ensuite, la troi- sième la plus courte. Les mœurs de ces Aranéides sont incon- nues. L’espèce type est le : HUE DESIS DYSDERGIDES. WALCK.,0p. cit., t. I, p. 614. — Long, A lig.— Le céphalothorax, d’un rouge corail, est aussi long et aussi large;que l'abdomen, à côtés presque parallèles, et presque point resserré à sa partie antéricure, déprimé ; les mandibules sont trés-fortes, d’un rouge co- rail , dirigées en avant, trés-longues, cy- lindroïdes, avec les crochets d’un rouge- brun, allongés, demi-ouverts, et non en- tièrement reployés dans la rainure qui est dentelée ; les dents de cette rainure sont saillantes et au nombre de huit ou de neuf; les palpes sont d’un rouge corail; les pattes sont de même couleur, ont trois grilles aux tarses, dont un trés-court et presque ca- ché par les poils. — Cette espèce habite le Brésil. DRASSUS, Wazck. Les yeux, au nombre de huit, sont pres- que inégaux entre eux, sur deux lignes, et occupent le devant du céphalothorax, — La lèvre est allongée, ovalaire, pointue ou légérement arrondie à son extrémité. — Les mächoires sont allongées, inclinées ou courbées sur la lèvre qu’elles entourent. — Les pattes sont renflées, propres à la course. Ces Aranéides se renferment dans des cellules formées de soie trés-blanche , sous les pierres, dans les cavités des murs et dans l’intérieur des feuilles et sur leur surfac Les espèces qui le composent constituent cinq groupes. 405 PREMIER GROUPE Les Lithophiles, Waxck. Les yeux sont sur deux lignes divergen- tes ou courbées ; les latéraux sont écartés ; les intermédiaires postérieurs sont beau- Coup plus rapprochés entre eux qu’ils ne le sont des latéraux de la première ligne. — Les mâchoires sont dilatées dans leur mi- lieu. — La lèvre est ovale, allongée, ar- rondie à son extrémité. — Les pattes sont courtes, renflées , la quatrième paire est la plus longue , la première ensuite, la troi- siéme est la plus courte. — Le céphalotho- rax est pointu antérieurement. Les espèces renfermées dans ce groupe se tiennent derrière les pierres ou les cavi- tés des murs, 1. DRASSUS LUCIFUGUS. (PI. 7, fig. 1,9, 2 À.) Warck., Aran.de France, p. 455, n°1; ibid., Tab. des Aran., p. 45, n° 4, pl. 5, fig. 46 et 47; ibid. , op. cit. , t. I, p. 618. — Drassus Melanogaster, Larr., Génér. des Crust. et des Ins. ,t. 1, p. 87, spec. 4, tab, 3, fig. 40. — Han ,t. II, p. 411, pl. 41, fig. 109. — Filistata Femoralis, Reuss et Winer, Museum Senkerbergian., t. I, p. 206, pl. 44, fig. 40. — Le cépha- lothorax et les pattes sont d’un brun rou- geâtre, avec les cuisses de ces dernières d’un rouge plus clair ; les yeux intermé- diaires forment un carré trés-étroit; les yeux latéraux postérieurs sont écartés et reculés en arrière, de sorte que la ligne postérieure des yeux est plus large et plus couchée que la ligne antérieure ; l'abdomen est ovale, allongé, d’un noir satiné, dé- primé et élargi postérieurement; en des- sus il est marqué, surtout dans le mâle, de quatre taches plus noires, en carré, très- obscures.-— Cette espèce se trouve dans les caves, sous les pierres. DEUXIÈME GROUPE. _ Les Cachées, WaLcKk. Les yeux sont sur deux lignes parallèles, les latéraux étant disjoints; les intermédiai- res postérieurs sont plus écartés entre eux qu’ils ne le sont des latéraux de la même ligne. — Les mâchoires sont allongées, peu ou point dilatées dans leur milieu. — La lèvre est allongée, ovalaire, aussi large ou plus large à son extrémité qu’à sa base. — Les pattes sont courtes; les antérieures 496 renflées ; la quatrième paire est la plus lon- gue; la première et la seconde paire sont presque égales entre elles; la troisième est la plus courte. Les espèces qui composent ce groupe se tiennent dans les feuilles ou se cachent sous les pierres et d’autres lieux obseurs, Leur cocon est le plus souvent arrondi. 2. DRASSUS NOCTURKRUS. WaLck., Aran. de France, p. 157, n° 2; bid., Faun. Paris., t. 11, p. 221.—Suxp., Svinks. Spind., 4831, p. 30, fig. 3. — Aranea Nocturna, Lann., Faun. Suec., 2+ édit., p.489, n° 2010, ibid., Act. Upsal., édit. 1736, p. 38, n° 11.—ScHRaNCK, Faun. Îns. Austr., p. 528, n° 4096.— Long. Glig. —Le céphalothorax est d’unnoirrougeätre, ovale , allongé, convexe, et relevé en ca- rène dans son milieu, pointu et un peu resserré vers sa partie antérieure, qui est noiâtre, déprimée sur les côtés, noire et glabre , ayant de petites impressions qui se dirigent d’un seul centre en rayon vers les pattes ; les mandibules sont noires, luisan- tes, cylindriques, perpendiculaires , et renflées à leur insertion; les mâchoires sont de même couleur, courbées, à côtés parallèles, légérement échancrées à leurs extrémités ; la lèvre est allongée, noire, élargie antérieurement, un peu en spatule, arrondie à son extrémité, qui présente dans son milieu une légère échancrure cor- diforme ; les palpes sont filiformes, courts, minces et noirs, hérissés de poils et d’é- pines de même eouleur ; ies pattes sont de Jongueur médiocre, avec les cuisses ren- flées et les hanches &’un noir uniforme ; le reste est annelé de noir et de rouge ; ces pattes sont hérissées de poils noirs allon- gés, et d’épines de même couleur; l’ab- domen , d’un beau noir mat et en ovale al- longé, est coupé carrément près du cépha- loihorax et élargi ensuite vers la partie anale, et présente en dessus quelques li- gnes blanches ; en dessous il est fauve, jau- nâtre dans son milieu, et noir sur les côtés ; les filières sont-trés-apparentes. — Cette espece se trouve en France. 3. DRASSUS RUBENS. WaLck., Aran. Ge France, p. 460; ibid. , op. cit., t. I, p. 617. — Drassus Montanus, Haën, Die Arachn., t. II, p. 42, pl. 41, fig. 103. — Drassus Muri: nus, ibid.,t. Il, pl. 64, fig. 141. — Dras- sus cinereus; ibid., fase. 7, pl. 2, fig. 141. — Lilistala Incerta, Reuss et Wiver, DRASSUS. Mus. Senckerb., p. 208, pl. 44, fig. 7 a.— Long. 7 lig.—Le céphalothorax est glabre, rouge, pointu antérieurement, large dans sa partie médiane et postérieurement, aplati en dessus, avec les côtés arrondis et non déprimés ; les mâchoires sont d’un rouge- brun , allongées, arrondies à leurs extré- mités, et bordées de poils ; les mandibules sont fortes, coniques, rouges, dirigées en. avant ; la lèvre est ovale. étroite, allon- gée, arrondie à son extrémité, et d’un rouge-brun; les palpes sont courts, minces, glabres, rouges, légérement noirâtres à leur base ; lespattes sont fortes, courtes, renflées, surtout les inférieures, glabres, rougeà- tres, avec des poils et des épinesnoirâtres; la quatrième paire est sensiblement plus lon- gue que la première, celle-ci excède la se- conde en longueur, la troisième est la plus courte; le plastron sternal est ovale, al- longé, pointu à ses deux extrémités, gla- bre, rougeâtre , avec des poils rares, jau- pâtres ou bruns dans sa partie médiane ainsi que sur les côtés; l’abdomen est ovale , allongé, déprimé, terminé en ligne droite, un peu arrondi antérieurement, élargi dans son milieu, d’un gris jaunâtre, soyeux en dessus ‘et sans taches; en des- sous il est de même couleur, mais plus pâle; les filières sont cylindriques, d’un rouge pâle, assez apparentes, les intérieu- res étant les plus longues. — Se trouve en France. l. DRASSUS ATER. Larr.. Géner. Crust et Ins., t. 1, p. 87, spec. 3, pl. 3, fig. 41. — WALcKk., Aran. de France, p. 162 et 163;ibid., op. cit, t. I, p. 618. — Hanx, Monogr. des Aran,, fasc. 7, pl. 2, fig. d, c. ibid., Die Arachn., t. LT, p.34, pl. 614, fig. 140.—Lons.3 lig. I. — Toute noire ; le céphalothorax est pointu à sa partie antérieure, allongé, égalant l’ab- domen en longueur et en largeur, noir, gla- bre, déprimé sur les côtés ; les mandibules sont noires, cylindriques, bombées, et di- rigées en avant; les mächoires sont allon- gées, d’un brun-noir , avec leur extrémité rougeûtre; les palpes sont filiformes, pen allongés, de couleur noire ; les pattes sont courtes ; l’exinguinal et le fémoral sont renflés, surtout ceux des pattesantérieures; Ja quatrième paire de pattes est la plus lon- gue , ensuite la premiére, la iroisième est la plus courte ; elles sont toutes noires, ex- cepté l’exinguinaletle fémoral, qui sur leurs côtéssontrougeàtres ; de plus elles sont gar- nies de poils épais, courts, et d’épines assez DRASSUS. fortes et couchées; le mâle ne différe de la femelle que par son abdomen, qui est pro- portionnellement plus petit, et par ses pai- pes, dont le dernier article est renflé, ovale et pointu à son extrémilé. — Cette espèce se trouve assez communément aux environs de Paris, sous les pierres, et dans les chemins de traverse. TROISIÈME GROUPE. Les Haviles, WaLcx. Lesyeux sont sur deux lignes courbées en avant, concentriques ou parallèles; les yeux latéraux sont disjoinis ; les intermédiaires postérieurs sont plus écarlésentre eux qu’ils ne le sont des latéraux de la même ligne. — Les mâchoires sont inclinées, entou- rant la lévre, très-bombées à leur base, courbées en avant et rélrécies dans leur mi- Heu, — La lèvre est allongée, ovalaire, di- minuant vers son extrémité. — Le cépha- lothorax est resserré, et bombé antérieure- ment. — Les pattes sont allongées, la qua- ième est la plus longue, la seconde et la première ensuite, la troisième est la plus courte, Les Aranéides qui appartiennent à ce groupe construisent, dans l'herbe, sous les pierres et dans les endroits cachés. une pe- üle toile et un cocon hémisphérique , ou en forme de coupe formée par un oper- cule. 5. DRASSUS FULGENS. Wazcx., op. cit., L. I, p. 622. — Drasse Brillante; ïibid., Faun. Paris., t. II, p. 222, n° 71; ibid., Tab. des Aranéid., p. 46, n° 5. — Ibid., Aran. de France, p. 164. n° 7. - Drassus Relucens, Larr., Gener. Crust. et Ins., t. L, p. 88. spec. 4. — Han, Die Arachn., 1. 1], p.55, pl. 61, fig. 143.— Risso, Hist. de l'Europe Mérid., t. V, p.162, n° 31.—Macaria fulgens, Kocx, 429, 44. — Long. 2 lig. =. — Le céphalo- thorax est allongé, un peu étroit vers la partie antérieure, rougeâtre, couvert d’un duvet brillant, d’un jaune verdâtre, plus abondant entre les yeux, et deux petits traits d’un jaune clair, formant un petit chevron, dont l’angle est vers la partie an- térieure ; les pattes sont de la couleur du céphalothorax ; les hanches sont allongées, avec les cuisses renflées ; celles des pattes antérieures étant de couleur brune ; l’hu- méral des paipes est aussi renflé et d’une couleur plus foncée ; l’abdomen est ovale, allongé, bombé, un peu plus gros posté- LG? rieurement et légérement pointu vers Ja partie anale ; en dessus il est revêtu de poils dorés, verdâtres ou bleuâtres foncés , avec quatre traits dorés ou cuivréssur le milieu, inclinés en chevrons disjoinis, et deux au- tres plus courts antérieurement, proche le céphalothorax ; ces traits se détachent sur un fond noir viclacé, qui forment comme deux régions transversales en dessus, entre lesquelles la couleur est pâle, dorée; en dessous les poils verdâtres sont sur un fond noir. Le mâle diffère de la femelle par son abdomen, qui est plus allongé et plus cylin- drique. Getle espèce, suivant M. Walckenaer, construit dans l’herbe et dans les cavités des pierres une tente formée d’une toile fine et serrée, ovale, et ayant deux issues. Cette toile en renferme une autre d’un üssu plus fin et encore plus serré, Gette seconde tente a la forme d’une voûte; c’est sous cette voûte qu’elle place son cocon, qui a environ une ligne trois quarts de dia- mètre , et qui est composé de deux parties, une coupe et son opercule : la coupe est hé- misphérique, profonde, d’une blancheur éclatante, et formée d’une pellicule mince, à tissu Llrès-serré. C’est dans cette coupe qu’elle dépose quinze à vingt œufs rouges orangés, parfaitement isolés, qui sont bien loin de remplir la cavité du cocon. Elle ferme ensuite ce cocon avec un opercule ou feuiilet plat, qui n’est pas collé sur les bords de la coupe et qui peut s’en déta- cher. C’est sur ce cocon qu’elle se tient ; mais auparavant elle recouvre la cavité de la pierre d’une toile d’un tissu lâche et transparent, ce qui lui forme au-dessus de la voûte une seconde chambre qui com- munique avec la premiere. QUATRIÈME GROUPE. Les Spéophiles, Warcx. Les yeux sont sur deux lignes courbées en avant ; les latéraux sont portés sur une éminence et paroissent rapprochés ; les in- termédiaires postérieurs sont moins écartés entre eux qu’ils ne le sont des latéraux de la même ligne, et plus écartés que les in- termédiaires antérieurs : tous sont placés sur le devant du céphalothorax. — Les mà- choires sont larges, peu allongées, peu ar- rondies à leurs côtés et à leur extrémité externes, tronquées obliquement à leurs côtés externes. — La lèvre est large, ova- laire, légérement échancrée à son extxé< 498 »nilé, — Les mandibules sont courbées à Jeur naissance. — Le céphalothorax est jarge, arrondi et bombé antérieurement. — Les pattes sont de longueur médiocre, renflées; la quatrième paire est la plus lon- guc ; la troisième ensuite, la deuxième est la plus courte. Ces Aranéides se tiennent sous les pier- res et dansles intervalles des rochers et des murailles, et y construisent un tube élargi en forme de sac ouvert. Leur cocon est rond et aplati. 6. DRASSUS TRUCIDATOR. Wazcok., Aran. de France, p. 172, n° 9; ibid., Hist. nat. des Ins. apt., t. 1,p. 630. — Agelena Montana, Kocn, 125, 11. — Long. 6lig.1.—Le céphalothorax est glabre, d’un brun-noir sur les côtés et rouge dans le milieu ; les deux lignes des yeux occu- pent plus d'espace en largeur, et sont po- sées sur un plan peu incliné, assez avancées et assez près du bandeau; les yeux anté- rieurs intermédiaires sont assez saillans ; les palpes sont allongés, robustes, rouges et présentent des poils de couleur noire à leur extrémité; les pattes sont rouges, robustes et assez renflées, et l’exinguinal et le fémo- 1al de Ja quatrième paire sont presque aussi renflés que ceux de la première ; l’abdomen est ovale, allongé, déprimé en dessus et diminuant de grosseur vers la partie anale ; das certains individus, il est même pres- que cylindrique , et un peu plus gros anté- rieurement; en dessus il offre une ligne jaune rougeûtre , longitudinale, dilatée et bifide à son extrémité; la branche du mi- lieu se prolonge en ligne fine, jaune rou- geâtre, comme la bande large dont elle émane, presque jusqu’à la partie anale, et est traversée par quatre ou cinq chevrons le même couleur qui se réunissent à elle ; de plus cette bande offre dans son milieu une raie noire, longitudinale ; les côtés de l'abdomen présentent de petites raies bru- nes très-serrées, ondulées dans le sens lon- gitudinal ; en dessous il est d’un fauve rou- geâtre, et d’un jaune grisâtre uniforme.— Se trouve aux environs de Paris. CINQUIÈME GROUPE. Les Phytophiles, Waxrcx. Les yeux sont sur deux lignes courbes, les latéraux étant rapprochés. — Les mà- choires sont larges, et rétrécies à leur base et à leur extrémité, à côtés externes ar- qués, à côtés internes courbés sur la lèvre CLOTIO: et l’entourant. — Les paties sont courtes, fines ; la première paire est la plus longue, la seconde ensuite , ia troisième paire est la plus courte. — Le céphalothorax est petit, mais rétréci et bombé à sa partie antérieure. Ces Aranéides construisent sur la surface des feuilles ure toile fine, blanche, trans- parente, à tissu serré, sous laquelle elles se tiennent, et recouvrent leurs œufs d’un tissu lâche , en forme de cocon aplati. 7. DRASSUS VIRIDISSIMUS. Warck., Faun. Paris., t. II , p. 212.-- Drasse Vert, ibid., Aran. de France, p. 176, n° A1; ibid., Hist. nat. des Aran., fasc. 4, fig. 9; ibid., op. cit., t. I, p. 631. — Long. 4 lig. !. — Le céphalothorax est rougeâtre, entouré de jaune, avec des poils gris à sa partie antérieure; les yeux sont saillans et assez apparens ; les mâchoires sont robustes, allongées, dépassant peu la lèvre , droites, et à côtés paralléles vers leur base, qui est bombée; iuclinées sur la lèvre vers l’extrémite, anguleuses à leur côté externe, au sommet et au côté interne, sans échancrureslatérales pour recevoir les palpes qui sont insérés sur le dos de ces mêmes mâchoires, et sont toujours de la même couleur que le céphalothorax, c’est- à-dire rouge verdâtre dans certains indivi- dus, et trés-rougeàtres dans d’autres ; la lèvre est triangulaire , allongée et de même couleur que les mâchoires; les pattes sont courtes, d’un vert jaunâtre, sans poils ni épines ; l’abdomen est ovale , allongé, plus renflé dans son milieu, arrondi antérieure- ment, pointu vers la partie anale, très-bombé sur le dos, qui recouvre la partie postérieure du céphalothorax , d’un brun-vert pomme foncé , avec des arcs et des lignes obliques, jaunâtres ou d’un vert plus pâle que le reste. — On rencontre assez fréquemment cette espèce aux environs de Paris. SEPTIÈME SOUS-SECTION. Les Filiteles, Waxrck. Errantes, mais tendant de longs fils de soie, dans les lieux où elles se meuvent pour attraper leur proie. CLOTHO, Wazck,, LATR. ; Uroctea, L. Durour. Les yeux, au nombre de huit, sont sur deux lignes; la ligne postérieure est très- courbée en avant ; l’antérieure légérement CLOTHO. eourbée dans le même sens ou droite ; les deux yeux antérieurs intermédiaires sont plus gros que les autres; les intermédiaires postérieurs sont irès-écartés entre eux, et posés assez près de l'alignement des laté- raux postérieurs et antérieurs pour former avec eux une courbe latérale de chaque côté des deux gros yeux intermédiaires ; tous ces yeux sont placés autour d’un épis- tome élevé. — La lèvre, large à sa base, diminue de grosseur vers son extrémité, qui se termine en pointe, ou est échancrée ou arrondie. — Les mâchoires sont courtes, trés-inclinées sur Ja lévre , conniventes et arrondies à leur extrémité, — Les pattes de la quatrième paire sont sensiblement plus longues que les autres et presque égales entre elles. Ces Aranéides se construisent sous les pierres un nid derrière une toile où elle habite avec leurs petits. Ce genre a été divisé en trois groupes. PREMIER GROUPE, Les Uroctées, WALcKk, Le céphalothorax est large, court, en croissant. — Les yeux intermédiaires pos- térieurs sont très-rapprochés des latéraux de la même ligne, et dont la tangente in- térieure touche à leur orbite; la ligne an- térieure est courbée en avant. — La lèvre est large, triangulaire, pointue à son ex- trémilé, — Les mâchoires sont courtes, à côtes parallèles, diminuant en pointe ar- rondie. Ces Aranéides se construisent, sous les pierres ou entre les rochers, une toile à tissu serré, attachée seulement par ses prolonge- mens anguleux , et à plusieurs couches su- perposées entre elles; et, entre ces cou- ches , elles construisent un nid à plusieurs valves, où elles se tiennent renfermées avec leurs petits. 1, CLOTHO DURANDHI. (PI. 7, fig. 3, 3 A.) Larr., Génér. Crust. et Ins., t. II, p. 370; ibid.. Reg. anim. de Cuv., t. IV, p. 336. — Sav., Descript. de l'Égypte, Arachn., p.134, pl. 3, fig, 6. — WaLcxk., op. cit., t. L, p. 636. — Uroctea Quinque Maculuta, L. Durour, Ann. génér. des Se. Phys., Bruxelles, t. V, p. 43, pl. 76, fig. 4. — Long. 5 lig. — Le céphalothorax est beaucoup plus large que long, en crois- sant uniforme , d’un brun noirâtre, bordé d’une raie jaune clair; les palpes, peu al- longés, se reportent sur ies mandibules 409 qu’elles masquent; ces dernières sont min- ces, longues, insérées en bas d’un épisteme élevé, articulées verticalement, mois ce- pendant ayant entre elles une sorte de co- hésion, oblongo-cylindriques, amincies et à onglet petit; les pattes sont de la même couleur que le eéphalothorax; l’abdomen est ovale, allongé, pointu vers la partie anale , noir, avec cinq taches fauves ou jaunes, figurant, en les joignant par des lignes, un pentagone dont la pointe seroit dirigée vers la partie anale; les fi- lières, au nombre de dix, sont allongées surtout la première paire, les deux autres paires sont courtes et velues. Cette espèce qui, se trouve dans le midi de la France , en Dalmatie, en Espagne et en Egypte, établit, dit M. L. Dufour, à la surface des grosses pierres ou dans des fentes de rochers, une coque en forme de calotte ou de palette, d’un pouce de dia- mètre. Son contour présente sept à huit échancrures, dont les angles seuls sont fixés sur la pierre, au moyen de faisceaux de fils, tandis que les bords sont libres. Cette singuhére tente est d’une admirable texture : l’extérieur ressemble à un taffetas des plus fins, formé, suivant l’âge de l’ou- vrière, d’un plus ou moins grand nombre de doublures. Ainsi, quand cette Aranéide, encore jeune , commence à établir sa re- lraite, elle ne fabrique que deux toiles, entre lesquelles elle se tient à l'abri. Par la suite, et je crois à chaque mue, elle ajoute un certain nombre de doublures, Enfin, lorsque l’époque de la reproduction arrive, elle tisse un appartement tout ex- près, plus duveté, plus moelleux, où doi- vent être renfermés et les sacs et les œufs, et les petits récemment éclos. Quoique la calotte extérieure ou le pavillon soit, à dessein sans doute, plus ou moins sali par des corps étrangers qui servent à en mas- quer la présence, l’appartement de l’in- dustrieuse fabricante est toujours d’une propreté extrême; les poches ou sachets qui renferment les œufs sont au nombre de quatre ou cinq, ou même de six pour cha- que habitation. Ces poches sont en forme lenticulaire, et ont plus de quatre lignes de diamètre. Elles sont d’un tafletas blanc comme la neige, et fournies en dedans de l’édredon des plus fins. Ce n’est que vers la fin de décembre et au mois de janvier que la ponte des œufs a lieu. Il falloit pré- munir la progéniture contre la rigueur des saisons et les incursions ennemies. Tout a été prévu : le réceptacle de ce précieux dé- 10 pôt est séparé de la toile, immédiatement appliquée sur la pierre, par un duvet moel- leux, et de la calotte extérieure, par les divers étages dont j'ai parlé. Parmi les échancrures qui bordent le pavillon, les unes sont tout-à-fait closes par la conti- nuité de l’étoffe , les autres ont leurs bords simplement superposés, de manière que l’U- roctée (Clotho), soulevant ceux-ci, peut à son gré sortir de sa tente et y rentrer. Lorsqu’elle quitte son domicile pour aller à la chasse, elle a peu à en redouter la viola- tion, car elle seule a le secret de ses échan- crures impénétrables et la clé de celles où Von peut s’introduire. Lorsque les petits sont en état de se passer des soins maternels, ils prennent leur essor et vont établir ail- leurs leurs logemens particuliers, tandis que la mére vient mourir dans son pavillon. Aussi ce dernier est en même temps le ber- ceau et Ie tombeau de l’araignée. DEUXIÈME GROUPE. Les Enyo, War. Le céphalothorax est ovale, allongé. — Les yeux intermédiaires postérieurs sont assez écartés des yeux latéraux de la même ligne pour que leur tangente infé- rieure laisse un intervalle entre elle et l’or- bite des mêmes yeux latéraux postérieurs ; la ligne antérieure est ovale. — La lèvre est grande, ovalaire , arrondie à son extré- mité. — Les mâchoires sont larges, creu- sées extérieurement vers leur base, arron- dies à leur extrémité interne, légérement inclinées , à côtés internes droits, et à ex- trémités rapprochées, mais non conniven- tes. — Les pattes sont de longueur mé- diocre, la quatrième paire est la plus grande , la troisième ensuite, la seconde et la premiére sont presque égales. —[’ab- domen est globuleux. 2. CLOTHO NITIDA. WaLck., op. cit.,t. I, p. 639.—Enyo Ni- tida, Sav., Descript, de l'Egypte, Arachn., p.135, pl. 3, fig, 7.— Long. 3 lig.—Suivant M. Savigny, l’abäomen est globuleux, très- bombé, d’un gris de lin très-foncé et cha- toyant, terminé par des filières blanches à la base, noires à la pointe; les pieds sont noirs, avec un anneau blanc à la base des jambes et un autre plus grand à celle des quatre cuisses postérieures ; les yeux posté- rieurs sont médiocrement écartés des laté- yaux, — Cetle espèce a été trouvée en NA PREE Se ypte. LATRODECTUS. TROISIÈME GROUPE. Les Zodarions, Warcx. Les yeux intermédiaires poslérieurs sont écartés des yeux latéraux de la même ligne, de manière à ce que leur tangente exté- rieure laisse entre elle ct lorbite de ces mé- mes yeux latéraux un assez grand espace; ces mêmes yeux sont assez reculés en arrière et sur les côtés pour ne former, avec les yeux postérieurs et antérieurs, qu’une ligne la- térale peu courbée, Ja ligne transverse des yeux antérieurs étant courbéeenavant,—La lévre est large, courte, tronquée à son ex- trémité.—Lesmäâchoires sont très-inclinées, courtes, formant un coude à leur base, cy- lindriques, diminuant vers leur extrémité, quiestarrondie.— Les pattessontallongées, fines; la quatrième paire est sensiblement plus longue que les autres, la première en- suite est la plus longue. — L’abdomen est ovoide. 3. CLOTHO ELONGIPES. WaLck.,op. cit.,t. 1, p.640.—ÆEnyo Lon- gipes, Sav., Descrip. de l'Egypte, Arachn., p- 136, n° 8, pl. 8, fig. 8. — Long. 1 lig. =. — Le céphalothorax est petit, ovalaire, rétréciantérieurement, bombé, glabre, d’un rouge-brun: les palpes et les pattes sont d’un fauve rougeâtre , avec les hanches de ces derniers organes d’un blanc jaunâtre; le plastron sternal est de même couleur; l’abdomen est ovoïde, très-convexe en des- sus, d’un brun-marron, d’un rouge-brun plus foncé que le céphalothorax ; en des- sous il est d’un blanc sale, avec les filières blanchâtres et saillantes.— Cette description appartient à la femelle. qui a été trouvée par M. Walckenaer au bois de Boulogne, sous une pierre. Le même auteur regarde comme le mâle de cette espèce l'individu qui a été décrit et figuré par M. Savigny dans les magnifiques planches de l'Egypte, et dont la description est : cévhalothorax brun; abdomen d’un cuivré noirâtre, — Trouvé aux environs du Caire. LATRODECTUS, Warck. Les yeux, au nombre de huit et presque égaux entre eux. sont placés sur deux lignes écarlées et légérement divergentes; les yeux latéraux étant un peu plus écartés entre eux que ne le sont les intermédiaires, LATRODECTES. et portés sur des éminences du céphalotho- rax. — La lévre est triangulaire, grande et dilatée à sa base. — Les mâchoires, incli- nées sur la lèvre. sont allongées, cylindri- ques, arrondies vers leur extrémité externe, terminées par une poinie interne, et Cou- pées en ligne droite à leur côté interne. — Les pattes sont allongées, inégales en- tre elles; la première paire est plus lon- gue que la quatrième, celle-ci est sensi- biement plus allongée que les deux in- termédiaires, la troisième paire est la plus courte. Ces Aranéides filent das des sillons. sous les pierres, des fils en nœuds ou en filets, où les plus gros insectes se trouvent arrê- tés. Le cocon est sphéroïde et pointu à l’ex- trémité. A. LATRODECTUS MALMIGNATUS. (PI. 7, fig. 5,5 À, 5 B.) Wazcx., Tab. des Aran., p. 81, pl. 9, fig. 83 et 84; ibid., op. cit., t. 1, p. 642. — Aranea tredecim-Guttata, Rossr, Faun. Etrusc., t. 11, p. 1436, n° 982, pl. 9, fig. 40. — Fagr., Ent. System. p. 409, n° 8. — Lurer Tor, Ait. dell” Acad. delle Scienz. di Siena , t. VII, p. 145.—A. T. ne Ber- NEAUD, Voy. à l'Ile d'Elbe, p. 66 à 67, pl. 4, fig. 4, 2. — Long. 6 lig. — Le cé- phalothorax est petit, déprimé, resserré vers sa partie antérieure et de couleur noire ; les yeux sont fauves; l’abdomen est gros, renflé, globuleux, pointu vers la partie anale, de couleur noire; proche le céphalothorax, il y a une large bande irans- verse, d’un rouge sanguin, ensuite quatre autres de même couleur, dont deux placées Jongitudinalement, et deux transversale- ment sur les côtés ; celle qui est le plus prés du cercle est pentagonale, celle qui est derrière et qui est au milieu du dos est triangulaire, et les deux latérales sont ova- laires; derrière la grande tache triangu- lire est une ligne longitudinale, formée de deux ou trois autres taches triangulaires ou arrondies et jointes, qui aboutissent à Ja partie anale et qui est aussi d’un rouge sanguin ; de chaque côté sont deux grandes taches de même couleur; ces taches, sur- tout celle du milieu, sont, dans quelques individus, traversées par un point noir, qui s’oblitére avec l’âge ; en dessous il y a deux taches rouges tiansverses, couleur de sang. Ce Aranéide, dit M. Thiebaut de Berneaud, dans un ouvrage ayant pour ti- 1 tre : Voyage à l’Ile &’Elbe, p. 66, pl. 4, VE tend sa toile à terre et en rase campa- gne , et se jette avec une vitesse pro- digieuse sur sa proie; elle attaque sur- tout avec fureur le Scorpion et se repaît avec délices de son sang; elle fait sa com- pagnie de ses semblables. Elle s’accouple vers la fin de l’été, et elle enveloppe ses œufs, au nombre de deux à quatre cents, dans une coque de soie blanche, serrée et peu tenace. L'hiver elle se cache parmi les grosses pierres, dans les fentes des rochers et sur les vieux murs, où elle attend, en- gourdie, les chaleurs du printemps. Sa mor- sure est très-dangereuse, elle est mortelle, même pour l’homme. Son venin, trés-sub- til, le devient encore plus à raison de l’in- tensié de la chaleur. Je n’ai point appris qu’elle ait fait du mal à l’île d’Elbe, sans doute faute d’observations particulières de la part des médecins; car je sais que dans le Volterra plusieurs habitants de la cam- pagne, et des animaux domestiques sont morts des suites de la morsure. — Cette espèce est trés-commune en Corse, en Sar- daigne et en Italie. 2. LATRODECTUS ARGUS. Sav., Descript. de l'Egypte, Arachn., p. 137, pl. 8, fig. 10. — Latrodoctus Ocu- latus, WALCK. , op. cit., t. I, p. 645. — Long. 3 lig, !.—Le céphalothorax est d’un brun-noir ; les yeux occupent toute la lon- gueur du céphalothorax, et débordent des deux côtés de la ligne extérieure des man- dibules ; les yeux intermédiaires antérieurs, comme les latéraux, sont réunis par deux imbercules contigus ; les palpes et les pieds sont noirs; l'abdomen est d’un noir bleuâ- tre, chatoyant, avec la base entourée par deux bandes contiguës, rougeâtres , enca- drées de blanc; le dessus est orné de onze à douze taches rouges, cerclées de blanc, distribuées sur trois séries longitudinales; la série intermédiaire est formée de six ta- ches, dont la seconde est plus grande, triangulaire, et dont les trois dernières, comme enchaînées l’une à l’autre, attei- gnent prés de Ja parlie anale les séries laté- rales, formées de quatre taches isolées ; le dessous est bordé sur les côtés par trois ta- ches semblables à celles du dessus, mais moins colorées, et traversées en arrière des ouverturesstigmatifermes par une première bande blanche , suivie d’une seconde pres- que imperceptible. — Cette espèce a été trouvée en Égypte, aux environs d'A: lexandrie. 412 3. LATRODECTUS FORMIDABILIS. AgBOT, Aran. d’Am., pl. 18, fig. 191. — Wacx., op. cit., t. I, p. 647. — Long, 7 lig, 1. — Le céphalothorax et les pattes sont de couleur noire; l’abdomen est glo- buleux, de même couleur que le céphalo- thorax, avec trois grandes taches d’un rouge sanguin, disposées Jongitudinale- ment : la première est proche le céphalotho- rax eten losange ; celle du milieu est penta- gonale et plus grande ; la tache postérieure est en pentagone très-pointu à son exiré- mité supérieure , et dont la base se pro- longe jusqu’à la partie anale. Il y a quatre points enfoncés plusnoirs, disposés en carré autour de la tache du milieu, et entourés d’un petit cercle blanchissant ou plus pâle. — Habite l'Amérique Septentrionale. PHOLCUS, Wazcx. Les yeux, au nombre de huit, sont pres- que égaux entre eux, groupés sur une émi- nence antérieure du céphalothorax par deux et par trois et ainsi disposés : deux yeux intermédiaires antérieurs rapprochés ; trois yeux latéraux plus gros, très-rappro- chés, connivents et groupés en triangle de chaque côté des petits yeux intermédiaires, et un peu plus reculés que ceux-ci. — La lèvre est grande, resserrée à sa base, dila- tée dans son milieu, arrondie à son extré- mité. — Les mâchoires sont étroites, al- longées, cylindriques, légérement creusées et amincies à leur extrémité externe, in- clinées sur la lévre et contiguës. —Les pat- tes sont très-allongées, grêles ; la première paire est la plus allongée, la seconde en- suite , la troisième est la plus courte. Ces Aranéides, presque sédentaires, for- ment une sorte de réseau très-lâche, com- posé de fils flottans ou très-écartés, très-fins, tendus sur plusieurs plans différens ; leurs œufs sont agglutinés en une masse ronde et nue, qu'aucun lissu ne recouvre, et elles les transportent ainsi entre leurs mandi- bules. Les espèces qui constituent ce genre ont été divisées en deux groupes. PREMIER GROUPE. Les Cylindroides , Wazcx. L’abdomen est cylindroïde, plus gros à sa partie postérieure. PHOLCUS. 1. PHOECUS PHALANGIOIDES. (PI. ©, fig. 4. hA,4B.) Wazck., Hist. nat. des Aran. , fase. 5, pl. 10, le mâle et la femelle. — Araignée Phalangide, ïbid., Faun. Paris., 1. IT, p. 212 et 213, n° 43. — Pholque Phalan- giste, SAv., Arachn. d’Egypt., p.441, pl. 8, fig. 13.— Aranea Pluchi, ScoPozr, Faun. Carn., p. 104. — L’araignée Domestique a longues pattes, Grorrr., Ins.,t. I], p. 551, n°17.— Aranea Opilionides, Scar., Enum. Ins. Austriæ, p. 530, n° 1103. — Long. 4 lig.— Le céphalothorax est orbi- culaire , d’un grispâle et transparent, avec des taches plusobscures; de p'us l’épistome estallongé etanguleux, prolongé perpendi- culairement; les pattes sont livides, rembru- nies à leurs deux principales articulations, entourées chacune d’un anneau blanchâtre ; l'abdomen est allongé, cylindrique, gros- sissant un peu vers la partie anale, nu, mou, d’un blanc terne, transparent, avec une bande longitudinale, ramifiée, pâle, qui at- teint aux deux tiers du dos; les côtés sont gris, marqués de taches noires. Le mâle est semblable à la femelle, il en diffère seu- lement par l’abdomenr, qui est plus cylindri- que et plus grêle, et par des taches hrunes sur sa partie supérieure. Cette espèce, qui se trouve assez Com- munément dans les maisons, vibre avec vio- lence sur les fils qu’elle a tendus dès qu’on y touche. DEUXIÈME GROUPE. Les Allongées Coniques, WaLcx. Les yeux latéraux sont connivens. — L’abdomen est allongé , conique. 2. PHOLCUS CAUDATUS. L. Durour, Ann. Génér. des Sc. phys.. t. V, p. 53, n°5, pl. 76, fig- 2. —WaLcx., op. cit, t. I, p. 654. — Long. 9 lig. +. — Les pattes sont pâles et velues, avec un an- neau plus clair à l’extrémité de l’exingui- nal et du fémoral, du génual et du tibial ; les palpes chez le mâle sont trés compliqués; le troisième article est renflé et cambré, le qua- trième se termine par deux crochetsinégaux; l'abdomen est aïlongé, diminue de grosseur vers son extrémité et se prolonge en queue au-delà de Ja partie anale, qui forme en dessous, avec les filiéres, une saillie co- noïde; en dessus il est d’un gris argenté, avec quelques traits obliques, peu appa- rens, de chaque côlé, quelquefois d’un Tome 1% 17° parte Arachnides, PL 8. 1. Teéenaria domestica. A. mächotrer. 1B. yeux. 2. Epeira umbraticola. 5. méchotrer S de V'Epcira diadema. 3 A. yeux, 4. Arévroncta aquatica. 4A./nachotrer, 4B.yeux, D TEGENARIA. gris uniforme ; la parlie sternale et le mi- lieu du ventre sont noirs. Cette espèce a été trouvée par M. L. Du- four, en Espagne, dans le royaume de Valence et de Moxente; dans les fentes des rochers. M. Dugés, dans l'Atlas du Règne animal de Cuvier, a donné les ca- ractères d’une nouvelle espèce qu’il dési- gne sous le nom de P. Sexoculatus, Du- GÈès, Arachn., pl. 9, fig. 7. ARTEMA, Wazc. Les yeux, au nombre de huit, presque égaux entre eux, sont placés sur deux li- gnes courbées en arrière ; les intermédüiai- res postérieurs sont plus écarlés entre eux que les intermédiaires antériews, et plus rapprochés des latéraux qu’ils ne le sont ‘entre eux. — La lèvre est grande, élargie à sa base, diminue vers son extrémité, qui est arrondie ou tronquée. — Les mâchoi- res sont allongées, étroites, inclinées sur la lèvre , à côtés parallèles, grossissant un peu vers leur extrémilé, dont les côtés internes sont coupés perpendiculairement et conti- gus.—Les pattes sontirès-allongées, grêles ; la première paire est la plus longue, la quatrième ensuite, la troisième est la plus courte, Les mœurs de ces Aranéides sont incon- nues. ARTEMA MAURICIANA. WaLck., op. «l., t. 1, p. 657. — Le cé- phalothorax est rond, aplati, trés-enfoncé dans sa partie médiane, d’un fauve rougeà- tre ; les manGibules sont courtes, coniques, réunies à leur base par ure petite crête ; les pattes sont trés-allongées, d’un rouge pâle, avec des anneaux bruns aux articula- tions ; l’abdomen est globuleux, pointu vers la partie anale, à fond pâle, avec des stries ou bandes grisâtres , formant des losanges et desstries plus régulières sur les côtés; le mâle diffère de la femelle par ses mandi- bulcs, qui sont excessivement renflées sur le dos, bifides, et terminées par une pointe acérée, dont le dos est armé d’une petite tige cylindrique, droite, où est le crochet, qui est trés-pelit ; elles sent d’un brun rou- geâtre ; les derniers articles des palpes sont trés-gros et vésiculeux ; l’abdomen est glo- buleux, petit, d’un gris de souris. — Cette espèce habite l’intérieur des maisons de l'Ile-de-France. 413 TROISIÈME SEGTION., Les Sédentaires, Warcx. Construisant de grandes toiles pour at- traper leur proie, et se tenant au miieu où à côté. NEUVIÈME SOUS-SECTION. Tapitèles, Wazck. Fabriquant de grandes toiles à tissus ser- rés, en hamacs, et y résidant pour attraper leur proie. TEGENARIA, Warck. ; Aranea, Linn., Fagr., LATR. Les yeux, au nombre de huit, sont pres- que égaux entre eux; ils occupent le de- vant du céphalothorax sur deux lignes rap- prochées, presque parallèles, la postérieure étant légérement courbée, et l’antérieure droite. — La lévre est grande, carrée, plus haute que large, échancrée à son extré- mité, bombée et légérement arrondie sur les côtés. — Les mâchoires sont droites, allongées , écartées, bombées, plus étroites à leur base que vers leur extrémité, légé- rement arrondies au côté externe, et lé- gérement creusées à leur extrémité interne. — Les vattes sont allongées , fines: la pre- miére où quatrième paire plus longue que les autres, la troisième est la plus courte. Ces Aranéides sédentaires forment, dans l’intérieur des bâtimens, des cavités souter- raines, et dans les intervalles des pierres une toile horizontale, grande, à tissu serré, à la partie supérieure de laquelle est un tube cylindrique où elles se tiennent immobiles. Le cocon est globuleux, recouvert par des détritus de plâtre, de gravier et de terre agglutinés, et des toiles extérieures. 1. TEGENARIA DOMESTICA. (PI. 8, fig. 1, 1A,1B.) Warck., Aran. de France, p. 205, pl. 8, fig. 4 la femelle, fig. 2 le mâle. — Arai- gnée Domestique, ibid., Faun. Paris., 1. II, p- 276. — Araneus Domesticus , CLERGK, Aran. Suec., p. 76, pl. 2, tab. 9.—T'egen«- ria Domestica, SAv., Descript. de l'Egypte, Arachn., t À, pl. 4, fig. 5. — raignce Découpée, Dumér., Consid. génér. sur ia cl. des Ins., 1828, pl. 55, fig. 4. — Arai- gnée Domestique, Lann., Fuun. Suec., p: 87, n° 2000.— Aran. Domestica, FABR., Entom. Syst., t. 11, p. 412, n° 21.—Arai- Bi4 gnée Domestique, LATR., Génér. Crust. et Ins.,t. 1, p. 96, n° 2.—Ducës, Atlas du Règ. anim., Arachn., pl. 8, fig. 4.—Long. 8 lig. —Le céphalothorax est plus étroit et moins allongé que l’abdomen, arrondi et déprimé à sa partie postérieure, couvert de poils fauves, formant duvet, mais bordé près des pattes d’une ligne noire découpée ou formée par trois petits triangles noirs, qui se touchent à leur base; deux traits bruns, mais formés par des taches non contiguës, disposées longitudinalement, se remarquent sur les côtés et vers la partie antérieure, de sorte qu'avec les lignes marginales il y a quatre ‘raies noires et trois raies fauves, longitudinales ; les mandibules, d’un rouge- brun, sont fortes, verticales, allongées, cy- lindroïdes, mais cependant amincies vers leurs extrémités, ou en cône allongé, sans être renflées prés de leur insertion; la lèvre est grande, rougeàtre, glabre, bombée, plus haute que large , plus élargie à sa base, et diminuant graduellement de largeur vers son extrémité, qui est légérement creusée ; les mâchoires sont droites, écartées, allon- gées, grossissant de Ja base aux extrémités, d’un rouge-brun, glabres, avec une tache à l’épistome d’un jaune pâle; les palpes sont minces, filiformes, rougeatres, bruns vers leur extrémité qui est garnie de poils fauves; les pattes sont fines, allongées, les premiéres ayant une fois deux tiers, et sou- vent plus de deux fois la longueur du corps; elles sont rougeâtres ou verdâtres en des- sus, avec des taches d’un brun rougeätre plus foncé, peu marquées, a égale distance, mais ne formant pas des anneaux distincts; en dessous ces taches, surtout à l’exinguinal et au fémoral, sont peu marquées ; l’abdo- men est velouté, grand, allongé, ovoïde, trés-bombé, à surface arquée, resserré sur ses côtés et vers sa partie antérieure, et un peu plus renflé postérieurement ; le dessus, dans son milieu, présente une bande large, longitudinale , d’un rouge pâle, qui est bor- dée de chaque côté de sept taches, qui sont d’autant moins grandes, qu’elles se rapprochent plus de la partie anale ; elles sont bordées de noir ou de brun. plus foncé extérieurement ; les côtés latéraux sont d’un fauve rougeälre, parsemes de petits points bruns; le dessous est d’un jaune plus pâle et plus clair que les côtés, et il est parsemé de points noirs, ronds et disposés longitudinalement ; les ouvertures stigmatiformes sont brunes et bordées de jaune ; le mâle diffère de la femelle par ses couleurs, qui sont beaucoup plus brunes et TEGENARI À. beaucoup plus tranchées. — Cette espèce, qui se trouve trés-communément dans les maisons, à Paris et dans ses environs, construit dans les angles ou dans les in- tervalles des murailles de grandes toiles horizontales, à tissu fin, mais serré, rele- vées vers les bords, enfoncées dans leur milieu, soutenues en dessus, et garnies aussi en dessous de longs fils isolés, qui ressem- blent à un hamac qui serait suspendu et ga- ranti du balancement par un grand nombre de cordes en haut et en bas. Cette toile se termine à son extrémité el dans l’angle du mur par un trou rond, à double ouverture; l’une tournée versle dessus de la toile, l’au- tre se retournant par en bas. L’Aranéide se tient ordinairement dans son trou , immo- bile , la tête tournée vers le dessus de sa toile, épiant les mouches et les insectes qui s’y prennent, se précipitant sur eux avec une grande rapidilé , et les emportant dans son trou, souvent malgré leur vive résistance. Lorsqu'on leffraie, ou que quelque danger la menace, elle se retourne aussitôt, s'enfuit par l’ouverture du trou, qui est dirigé en bas, et disparoît. Dans le temps d’orage ou dans le moment de l’ac- couplement , elle se promène souvent sur la superficie de sa toile avec rapidité, ou aussi pour en raccommoder quelque partie qui aurait été rompue. Cette toile est sou- vent très-grande. J’en ai vu, dit M. Walc- kenaer, auquel nous empruntons ces inté- ressantes observations, une, ou plutôt deux contiguës , construites par la même arai- gnée, qui avaient trois pieds de large. Lorsque cette espèce est prête à pondre, elle se retire vers le soir à peu de distance de sa toile ; elle file d’abord une espèce de bourre de fil brun , et à tissu large , auquel elle donne la grosseur d’un noyau de ce- rise, qu’eile suspend en l’air par quelques fils lâches, perpendiculaires, attachés au plafond. Ce flocon n’est point son cocon, car, après l’avoir construit, elle n’a point diminué de grosseur, c’est seulement le leste du sac qui doit contenir le cocon. Ce sac, formé d’une soie claire, est arrondi par en bas en forme de besace; il entoure le flocon, qui alors est dilaté et éparpillé au fond du sac par l’araignée , et chargé de plâtras et de terre, de graines, de détritus de petites coquilles de limaçons, de débris solides d’insectes. Le poids empêche le sac d’être balloté ; il est d’ailleurs fixé par des fils placés en haut, en bas et de côté, aux parois du mur, et se rattache par d’autres fils plus isolés, plus allongés, avec la de- TEGENARIA. meure principale, ou la toile de l’araignée placée à une distance plus ou moins grande. C’est au millieu de ce sac, qui a environ im ponce et demi, et quelquefois deux pouces de long, et autant à son orifice, que l’araignée place son cocon. Il ne tou- che point au fond, mais il y est attaché par des fils, ainsi que sur les côtés, et suspendu par d’autres fils à une petite toile construite sur l’orifice du sac. C’est sur cette der- nière toile que l’araignée se tient constam- ment après qu’elle a pondu, abandonnant alors sa grande toile et son ancienne demeu- re, oun’y retournant qu’occasionnellement. M. Walckenaer en a observé quatre dans cette position. Alors il trouva les cocons ouverls ei sans araignées ; mais il y en avoit un doni le cocon était entier , renfermant les jeunes nouvellement éclos, et des œufs qui ne l’étcient pas encore. M. de Théisen a trouvé un aulre à l’entrée du soupirail d’une cave, qui renfermoit encore tous les petits, éclos depuis plus de dix jours ; en- fin j'ai, dit M. Walckenaer, dans un nid semblable , trouvé un cocon avec des jeu- nes déjà éclos, dans le bois de Boulogne. Le cocon de ceite Aranéide est globuleux. trés-grand, entouré d’une soie mince et transparente; il est gros et a à peu prés six lignes de diamètre. Les œufs qui res- taient dans les cocons que j’ai examinés étaient libres et noa agglutinés entre eux. L’araignée ne construit pas en un seul jour Ja demeure de sa postérité ; elle commence d’abord par filer, puis tourner el retourner pendant deux heures le flocon, qui est le principe et le commencement de l’édifice; puis, aprés l’avoir suspendu, elle se retire dans sa demeure habituelle. Elle travaille le lendemain à éparpiller le flocon, à fa- briquer la bourre pendant la nuit, et cesse vers les neuf heures du matin, se retirant de nouveau dans la toile. Elle se remet en- suile à l’ouvrage vers les sept heures du soir ; le lendemain matin, tout est terminé, et on la trouve placée sur son petit hamac, couvrant de son corps son cocon, suspendu au-dessous d’elle au milieu de la bourre ou du sac. Ce sac, les fils qui l’entourent, et le hamac, d’un tissu beaucoup plus lâche et moins serré que les grandes toiles de l’a- raignée, sont formés de fils beaucoup plus gluands, Le mâle n’approche de la femelle qu'avec crainte, parce que, quand elle ne cède pas à ses désirs, elle cherche à le sai- sir pour le dévorer. C’est lui cependant qui Ja recherche, et il se rend sur sa toile pour l’accouplement ; on le voit souventien au- BA5 tomne parcourir, Comme égaré, l’intérieur des habitations, et alors on est presque tou- jours certain d’avoir une grande pluie vingt- quatre heures après. 2. TEGENARIA CIVILIS. W azck., Aran. de France, p. 218, pl. 8, fig. 3. — Araignée Privée, W ALcK., Faun. Paris., 1. II, p. 216.—Tégénaire Privée, ibid. , Tab. des Aran, , p. 49, n° 2. — Tegenaria Civilis, ibid., Hist. des Aran., t. V, p. 5. — Araignée Privée, Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 928, n° 48.— Long. 6 lig.—Le céphalo- thorax est de même forme que dans l’espèce précédente, rougeûtre et bordé d’une ligne noire, fine, non dentée, et ayant sur les côtés deux larges bandes longitudinales d’un noir pâle ; les mandibules, la lèvre et les mâchoires sont comme dans la Tegena- ria Domestica ; les palpes et les pattes sont rougeâtres, jaunes ou verdâtres, obscuré- ment annelés de brun ou de noir aux cuis- ses et aux jambes; la quatrième paire de pattes est plus longue que la premiére, et cette différence est encore plus marquée dans le mâle que dans la femelle; la pre- miére ensuite est la plus longue, la troi- sième est la plus courte ; l'abdomen, d’un fauve rougeûtre, est aussi de la même forme , mais il est moins allongé propor- tionnellement au céphalothorax ; sa couleur est d’un rouge ou jaune pâle ou blanchâtre, moucheté régulièrement de taches d’un noir pâle, séparées, trés-distinctes ; le des- sous est de même couleur, et il y a sur deux lignes longitudinales , parallèles, des points noirs qui séparent son milieu des côtés ; les ouverturesstigmatiques sont bor- dées de brun à l’extérieur ; les filières sont d’un blanc uniforme. Le mâle ne différe de la femelle que par l’abdomen, qui est plus étroit, plus allongé et moins large que le céphalothorax, qui est couvert d’un léger duvet de poils gris ; les pattes sont plus al- longées, plus fortes, et sans annelures, d’un rouge brun, surtoul les cuisses, qui sont plus renflées que dans la femelle ; les mandibules, les mâchoires et la lèvre sont aussi plus grandes et d’un rouge plus foncé. — $e trouve aux environs de Paris. Lorsque la Tégénaire Civile vient de changer de peau, son abdomen est d’un blanc mat, et l’on apercoit à peine quelques traces de taches noires. Cette espèce, qui se trouve à Paris et dans sesenvirons, cons- truit dans les caves, sous les pierres, dans les endroits obscurs et retirés des édifices 416 une toile semblable à celle de l’espèce pré- cédente, mais proportionnellement plus pe- tite. J’ai vu, dit M. Walckenaer, à l’époque de l’accouplement, deux trous ronds, ou relraites en soie sur la même toile : l’une de ces retraites contenait le mâle et l’autre la femelle. Je les vis s’'accoupler vers la fin de juin ; un mois après, la femelle pondit ses œufs qu’elle enveloppa d’une soie blan- che, lâche et transparente. 3. TEGENARIA AGRESTIS. Wacix., Aran. de France, p.220, pl 8, fig. 3. — Araignée Agreste; ibid., Fuun. Paris. , t. IL, p. 216, n° 38; ibid., Tab. des Aran., p. 50, n° 3.-— 4raignée Agreste, Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 208, n° 19.— Araignée Agreste, Kumm., pl. 44 (le mâle). — Aranea Li- lügera, Rossi, Faun. Etrusc., t IT, p. 130, n° 970. — Longueur 8 lig. — Le céphalothorax est rouge clair, plus foncé vers Ja partie antérieure, avec des sillons bruns assez profonds, qui partent de la raie creusée du milieu ; ils divergent vers la cir- conférence sans raie marginale brune, den- tée, maïs une raie trés-fine , brune, sur l'extrême bord ; les mandibules , les mà- choires et la lèvre sont comme dans la Te- genaria Domestica ; les pattes sont allon- gées, glabres, d’un rouge clair ou verdâtre, uniformes , et sans annelures ni taches ; la quatrième paire est la plus longue, la se- conde ensuite , la troisième est la plus courte ; l'abdomen est de même forme que dans la Tegenaria Domestica, et paroît néanmoins un peu plus large ou plus ar- rondi postérieurement; il est velouté, de couleur brune, à fond fauve, jaunâtre ou verdâtre, mais parsemé de points ou de pe- tits traits trés-rapprochés sur les côtés en dessus; sur la même partie est une raie fine, de couleur jaune, et qui est un peu plus large vers le céphalothorax ; à cet en- droit on apercoit quatre petites taches jau- nes, ensuite quatre ou cinq chevrons for- més prés des lignes pâles qui se joignent en angle à la ligne intermédiaire, puis se recourbent sur les côtés, et forment ainsi cinq triangles bruns entourés de jaune, et traversés longitudinalement par la ligne du milieu ; en dessous il est d’un fauve jau- nâtre, avec des points non dsséminés sur les côtés; les filières sont d’un rouge-brun. — Cette espèce construit dans les champs, au pied des vignes, des arbres et des chau- mes élevés, et dans les roches disséminées, dans les champs, ou les tas de pierres, une TEGENARTIA. toile de grandeur médiocre, avec un trou ou retraite ronde ; mais c’est sous les pier- res et dans les endroïts cachés qu’elle dis- pose son cocon, qu’elle abandonne parce qu’il est formé avec une industrie admira- ble et suflit pour garantir sa postérité. Ce cocon est gros, sphérique, de cinq à six li- gnes de diamètre , d’une éclatante blan- cheur, et se trouve en assez grand nombre sous les pierres où il y a de la terre humide; il est formé d’une triple enveloppe: la pre- miére est mince, trés-blanche , fortement tissue ; sous cette enveloppe on trouve du sable , de la terre et des débris d'insectes que l’araignée a dévorés : le tout réuni est agglutiné par des fils presque impercetibles. Sous cetle couche de terre estun second co- con d’un beau jaune oranger, d’un tissu serré, qu’il faut pour lebien voir, séparer dela terre qui s’y trouve agglutinée; ce second cocon, qui est encore à l’intérieur d’un rouge-oran- ger plus foncé, renferme une bourre lâche et peu serrée qui contient les œufs ; ceux-ci sont jaunâtres ou blanchâtres, et au nombre d’environ quarante, de fa même grosseur que ceux de la 7. Domestica,maisayantune surface un peu gluante. Souvent ces cn- cons sont isolés, au nombre de cinq ou six, peu éloignés les uns des autres; souvent aussi il s’en trouve deux réunis sous une toile commune, fine et transparente. Ainsi, quatre toiles renfermées les unes dans les autres et une couche de terre et de sable défendent des dangers extérieurs la posté rité de cette araignée. C’est en juillet et au commencement d’août que j’ai trouvé, dit M. Walckenaer, sous les pierres les co- cons en grand nombre dans le bois de Bou- logne ; mais alors les petits n’y étaient pas, et élaient sortis par une ouverture blan- châtre que l’on voit au cocon, qui conserve sa forme. C’est le 44 octobre que j’ai trou- vé plusieurs femelles pleines, et que j’en aï saisi une qui venait d’attächer son cocon, d’une blancheur éclatante, à une pierre assez lourde ; il s’y trouvait fixé par des fils et par une petite toile blanche d’un tissu serré. L’araignée avait commencé à cou- vrir ce cocon de terre qu’elle enlevoit du sol humide, car les parois de la pierre étoient propres et sans terre. Je transportai la pierre chez moi, et avec elle l’araignée, qui ne chercha pas à s’enfuir ni à quitter son cocon; je l’enfermai sur cette pierre. sans la déranger, en y plaçant un verre à boire renversé que je soudai sur la pierre avec de la craie. Je vis aussitôt l’araignée travailler à agrandir la toile qui attachaii AGELENA. Îe cocon à la pierre. Elle continua ensuite à le couvrir avec de la terre humide que j'avais eu soin de placer sous le bocal. Elle promenoit ses filières sur cette terre et la liait par des fls très-fins, mais apparens; elle continua toute la journée avec une grande ardeur à filer sur la surface de son cocon, puiselle l’étaloit, larrondissoit, l’é- galisoit en une masse globuleuse, et filoit en- suite au-dessus quelques fils réguliers pour fortifier son adhér?nce. Vers le soir l’arai- gnée commenca à filer une nouvelle toile sur celte couche de terre; le lendemain matin le cocon se trouvoit entouré de sa derniére enveloppe, et la terre globuleuse étoit cou- verte d’un tissu fin et blanc. Par dessus le cocon elle fabriqua encore une petite toile blanche , qui attachoit le cocon à la motte de terre, pareille à celle qui Pattachoit à la pierre. Il est probable que cet excès de précaution lui étoit suggéré par la position dangereuse où elle se trouvoit, car tous les cocons que j'ai trouvés sous les pierres étoient simplement attachés à leurs parois, mais ne tencient au sol par aucune toile et aucun lien. Le 4er novembre, quoiqu’ayant été depuis treize jours sans avoir mangé, l’äraignée s’est remise au travail, et elle a construit une toile blanche, mais à tissu fin et serré comme celle de la 7. domestica. Cette toile ressembloit à une coupe très- évasée , elle remplissoit presque tout l’ori- fice du verre et étoit attachée au bord de cet orifice par des fils, de manière, cepen- dant, à ce que les bords de la toile étoient à égale distance desparois du verre.GCettetoile étoit double près du bord et formait comme deux hamacs arrondis , surperposés l’un sur l’autre. Ges deux toiles étoient encore superposés à celles du cocon, qui se trou- voit ainsi couvert et défendu par quatre couches de toiles. À côté du cocon elle construisit, non pas un trou ou retraite ronde, mais un arc irés-baissé dont la su- perficie se prolongeoit presque sur la toile qui couvroit le cocon. C’est sous cette ar- cade, enfermée sous la double toile, qu’elle se retiroit lorsqu'on cherchoit à l’effrayer. Cette arcade, ainsi que son prolongement sur le cocon même, étoit formée d’une soie plus épaisse et d’un blanc plus mat. L’arai- guée se mouvoit avec une grande facilité au milieu de tous ces compartimens, el couroit quelquefois sur sa toile avec une grande ra- pidité. Le 17 novembre, je la irouvai foi- ble ct ne montant qu’avec peine entre les parois du verre ; le 20 novembre elle etoit morte et n’avoit rien mangé durant trente- ANN. ài7 trois jours de captivité. — Elle se trouve aux environs de Paris. M. Guérin a figuré, dans son {conogaphie du Régne anim. de Cuvier, Arachn., pl. 2. fig. 1, une espèce trés-remarquable qu’il désigne sous le nom de 7. Guyonü: elle a été trouvée dans notre colonie d Alger (Bone). LACIIESIS, Sav. Les yeux, au nombre de huit, sont ras- semblés sur le bord antérieur du céphalo- thorax, disposés sur deux lignes transver- ses, courbées en devant , et sensiblement inégaux ; les intermédiaires antérieurs, et, après eux, les latéraux postérieurs, les plus gros de tous , les quatre intermédiaires fi- gurent un trapèze foiblement rétréci en ar- rière, et les quatre latéraux deux lignes très-divergentes. — Les mandibules sont légérement avancées, renflées, peu coni- ques, sans dentelures, à crochets courts, trés-aigus, ayant la pointe retournée et sail- lante au bas, dans le repos. — Les mächoi- res sont convergentes, un peu courbées, pointues, fortement carénées à leur face supérieure , à palpe assez grand. — La lé- vre est plus haute que large. — Les pattes, robustes, décroissent graduellement, du moins dans le mâle, de la quatrième paire à la premiére, à tarses munis de deux on- gles supérieurs exactement et finement pec- tinés , et d’un ongle inférieur simple, courbé dès sa base, recourbé en dessus à la pointe. — L’espèce type de ce genre est: LACHESIS PERVERSA , SAV., Descrip. de l'Égypte, Arachn., pl.1, fig. 4, dont le corps est d’un roux sans tache ; l'abdomen d’un roux plus cendré ; les pieds sont d’un roux plus päle.—Cette espèce a été trouvée aux environs du Gaire. AGELENA, Wazck. ; Arachne, Say. Les yeux, au nombre de huit, sont pres- que égaux entre eux, et placés sur deux li- gnes trés-courtes en avant ; les latéraux an- térieurs sont beaucoup plus rapprochés des mandibules que les intermédiaires de la même ligne. — La lèvre est carrée , pres- que aussi large que haute. — Les mächoi- res sont peu allongées , légérement incli- nées sur la lèvre et arrondies vers leur extrémité. — Les pattes sont de longueur médiocre ; la quatrième paire est sensible- 27 h18 ment plus longue que lapremière, laquelle surpasse la seconde ; la troisième est la plus courle. Ces Aranéides sont sédentaires, et for- ment sur les herbes, les buissons, les plan- tes , une toile grande, horizontale, à tissu serré, à la partie supérieure de laquelle est un tube où elles se tiennent immobiles, AGELENA LABYRINTHICA. WWarcx., Aran. de France, p. 226, pl. 9, fig. 1. — Araignée Labyrinthe, ibid. , Faun. Par. ,t AL, p. 217, n° 60; Tabl. des Æran., 2, 31, n° 4, pl. 6, fig. 55 et 56. — Araneus Labyrinthicus, CLERGK,, Aran. Suec. , t. Il, p. 79, pl. 2, tab. 8. — Ara- nea Labyrinthica, Linn., Faun. Suec., 2e édit., p. 487, n° 2003. — Aranea Rœ- seli, Scop., Faun. Carn., p. 395. n° 14087. — Aranea Labyrinthica, Latr., Génér. Crust..et Ins., 1. 1,2, 95, spec. 4. — Long. 7 lig.— Le céphalothorax est élevé, carré et resserré près de la partie anté- rieure , moins allongé et moins large que l’abdomen ; il est velouté et couvert de poils, formant cinq lignes longitudinales, larges, bien distinctes; les mandibules sont peu allongées, fortes, rouges jusque vers leur extrémité, qui est noire; elles sont couvertes de petits poils fins et gris ; la lè- vre est carrée, de couleur päle-rougeàtre ; les pattes sont de longueur médiocre, assez fortes et ayant les cuisses un peu renflées, velues, avec des poils fins, allongés, fauves, et des épines noires inclinées, mais non couchées, elles sont de couleur fauve-rou- geàtre ; l’abdomen est allongé, ovale, bombé sur le dos, renflé vers le céphalo- thorax, dans son milieu et sur les côtés; il est d’un brun-noir , d’un velouté brillant ; le dessous, qui est un peu bombé dans son milieu, est bordé sur les côtés par des ban- des fauves, longitudinales, très-larges, un peu festonnées sur les bords, puis ensuite sont deux bandes brunes divisées longitu- dinalement par une bande jaune, fine et plus courte, et enfin une bande d’un fauve doré, vif comme les latérales dans le milieu, le tout velouté, de sorte que le dessous pré- sente sept raies longitudinales, deux trés-lar- ges jaunes surles côtés, deux brunes de mé- diocre largeur, deux. étroites et jaunes, deux assez larges d’an brun plus pâle, et une large dans le milieu, d’un jaune vif; les ouvertures stigmatiformessontcouvertes de noils fauves et courts; les filières sont un brun-noir en dessus, un peu rougeà- îres en dessous. NYSSUS. Le mâle diffère de la femelle en ce qu'il est plus petit; son abdomen est plus al- lorgé, moins bombé, moins renflé sur les côtés, plus pointu vers la partie anale ; son céphalothorax est aussi d’une couleur plus sombre. Cette espèce fait une toile horizontale en hamac, avec un lrou rond, ou retraite cy- lindrique, où elle se tient renfermée. En mai, lorsqu'elle est jeune, cette toile est élablie sur les herbes, ensuite sur des chaumes plus élevés, puis enfin, lorsqu’elle a atteint toute sa grandeur, sur des buissons et des haïes. Cette toile, qui est trés-grande, enveloppe souvent par les côtés les plantes sur lesquelles elle est posée, et en dessus des fils isolés, comme les cordes d’un navire, s’élévent à quatre pieds de hauteur, ils précipitent sur la toile horizontale les in- sectes qu'ils arrêtent, par les efforts même qu'ils font pour se dégager. L’araignée sort de sou trou, foud sur sa proie avec une ex- trême rapidité. et l’emporte dans sa re- traite. Elle parcourt souvent le soir et le matin , ou lorsqu'il fait un beau soleil, les bords de sa toile, mais elle s’enfuit dans son tube aussitôt qu’elle est effrayée. Ses mouvemens sont très-vifs, elle attaque les plus gros insectes et est très-avide. On la trouve dans les vignes, les genêts, les haies qui bordent les chemins, mais toujours dans les lieux découverts; elle garantit son nid par des feuilles sèches, qu’elle enduit des deux côtés d’une toile, et qui forme un abri contre les rayons du soleil et un corps imperméable à l’eau. Son cocon est rond, aplati, un peu comprimé, de couleur jaune-oranger. — Cette espèce se trouve aux environs de Paris. NYSSUS, WasLcx. Les yeux, au nombre de huit, sont pres- que égaux entre eux et occupent le devant du céphalothorax: — La lèvre est carrée ; aussi large que haute.—Les mâchoires sont carrées, légérement inclinées sur la lèvre, coupées en lignes droites à leur extrémité, — Les pattes sont de longueur médiocre : la quatrième paire est la plus longue, la première ensuite, la troisième est seule- ment un peu plus courte que la seconde.— Les mœurs de ces Aranéides sont incon- nues. Ce genre, qui a été établi par M. Walc- cenae: dans son Tableau des Araneides, p. 52, pl. 6, fig. 57 et 58, a pour type le Nussus Coloripes. Gette espèce n’ayant pas EPEIRA. encore été décrite et ne la possédant pas, nous ne pouvons en donner Ja description. — Elle est originaire de la Noiasie. DIXIÈME SOUS-SECTION. Orbiteles. Tendant des toiles à mailles ouvertes, ré- gulières, en cercles ou en spirale, et se te- nant au milieu ou à côlé pour attraper leur proie. EPEIRA, Warcx., Lare. Les yeux sont au nombre de huit, pres- que égaux entre eux, placés sur deux li- gnes occupant le devant du céphalothorax; les quatre intermédiaires formant un carré, les latéraux étant trés-rapprochés. — La lèvre est large , arrondie à son extrémité. — Les mâchoires sont courtes, larges, ar- rondies, trés-étroites à leur insertion et écartées. — Les pattes sont de longueur inédiocre ; la première paire est la plus longue, ensuite la seconde: la troisiéme est la plus courte. — Ces Aranéides séden- taires forment une toile à réseaux réguliers, composés de spirales et de cercles concen- triques, croisés par des rayons droits qui partent d’un centre à l’autre où l’araignée se tient immobile. — Le cocon est ovoïde; les œufs sont agglutinés. Ce genre, trés-nombreux en espèces, a été divisé en dix groupes. PREMIER GROUPE. Les Allongées Cylindriques, Wazck. Les mâchoires sont courtes, arrondies. — La lèvre est aussi large que haute. — Le céphalothorax est bombé antérieurement, pourvu de deux petits tubercules dans son milieu. — L’abdomen est allongé, cylin- drique. — Les pattes sont trés-allongées. A. EPEIRA CHRYSOGASTER, WaLcx., Tabl, des Aran., p. 53.— 4ra- nea Chrysogaster, Latr., Hist. nat. des Ins.,t. VII, p. 274, n° 85. — Aranea Plumipes, Far. — Le céphalothorax est noir, revêlu d’un duvet soyeux doré en dessus et de deux tubercules assez sail- lans; les organes qui composent la bouche sont noirs ; les pattes sont d’un noir foncé, excepté les articulations des jambes et des cuisses, et hérissées de petites épines; l'abdomen est long, brun, avec deux ban- des et une raie dans l’entre-deux, longitu- dinales , parallèles et blanchâtres le loug BAS du dessus; les côtés latéraux offrent des traits ou des raies et le dessuus des points de la même couleur. — Elle se trouve aux Indes-Orientales. 2. EPEIRA CELAVIPES. WaLck., Hist. nat. des Aran., fasc. 4, pl. Let 2; ibid., Tabl. des Aran. , P. 54. —Aranea Clavipes, Linn., Syst. nat.. édit. 42, Holmiæ, p. 1034, n° 27. = Aranea Cornuta, Pauzas , Spicil. Zool., fasc. 9, p. 44, tab. 3, fig. 13. — Aranea Fascicu- lata, Decéer, Mém. sur les Ins.,t. VII, P. 316, n° 2, pl. 39, fig. 4,9, 3,4. — Ar. @ brosses, Orrv., Encyclop. Méth. , t. IV, p. 201, n° 43. — Lame. , Hist. nat, desCrust. et des Ins. ,t. VII, p. 278, n° 84. — Le céphalothorax est recouvert en dessus de poils courts, épais, soyeux, argentés, brillans , et présente deux points enfoncés derrière deux tubercules élevés: la partie antérieure est carrée, recouverte de poils blancs; les mandibules sont lar- ges , noirâtres, avec des poils blancs; les mâchoires et la lévre sont allongées, d’un brun-rougeätre ; les palpes sont filiformes, minces, rougeâtres, avec des poils noirs ; les pattes sont longues et fines, d’un rouge- brun, noires à leur extrémité : le troisième article de la premiére, seconde et quatrième paire de pattes, sont pourvus de poils longs, séparés , mais moins épais et moins abon- dans à la seconde qu’à la premiére et la quatrième ; l'abdomen en dessus est d’un jaune doré, sans poils, avec des taches ron- des argentées, plus abondantes sur les cô- tés, formées par des poils soyeux bril- lans; proche le céphalothorax est un crois- sant argenté, formé par des poils sembla- bles ; de plus, on aperçoit six points enfoncés, noirs, disposés longitudinalement et parallélement par paires, mais d’autant plus écartés qu’ils se rapprochent davantage de l’extrémité postérieure; en dessous il est d’un jaune doré, avec deux rangées de points de même couleur sur les côtés qui se joignent à la partie anale ; les ouvertu- res stigmatiformes et les filières sont d’un rouge-brun. — Cette espèce est trés-com- mune à la Jamaïque, dans l’Archipel in- dien et à l'Ile-de-France. 3. EPEIRA PLUMIPES, WaLck., Tabl. des Aran., p. 54. — Aranea Plumipes, Larr., Hist. nat. des Ins., & VII, p. 275, n° 86. — Noire, avec des taches ou des points soyeux et argen- tés sur le céphalotorax; la partie médiane du dessus de cette partie du corps présente 27. 420 deux tubereules ou deux dents, bien plus saillants que dans l’espèce précédente ; les pattes sont brunes, avec des tarses noirs; V’extrémité des quatre jambes antérieures et celle des postérieures ont une plusgrande abondance de poils, une sorte de brosse ; le dessous du corps est noir; les bords seuls des mâchoiïres sont d’un brun-rou- geâtre; on aperçoit une pelite dent en pointe à la plaque sternale, sous la lévre inférieure ; l'abdomen n’est pas trés-al- longé, il est d’un jaunâtre-bran, avec des points enfoncés. — Cette espèce a été trou- vée dans les îles de la mer du Sud. M. Latreille pense que c’est cette espèce dont M. Labillardière a parlé dans son voyage, et que les habitans de la Nouvelle- Hollande mangent après l’avoir fait rôlir. DEUXIÈME GROUPE. Les Zonées, WaALck. Les mächoires sont courtes, arrondies, aussi larges que hautes. — Le céphalotho- rax est trés-plat, revêlu de poils aigentés.— L'abdomen est ovale, traversé en dessus par des bandes de différentes couleurs. Ces Aranéides forment un cocon qui à la figure d’un ovoïde tronqué. L. EPEIRA FASCIATA. Wacck., Aran. de France, pl. 9, fig. 2; ibid., Tabl. des Aran., p. 55. — Arai- gnée Fasciée, Ouiv.. Encyclop. méth., IV, p. 198.—Epeire Fasciée , LATR., Rég. an. de Cuv.,t. IV.— Aranea Phramits, Rossr, Faun. Etrusc., t. I, p. 205 ; Epeiera Fas- ciata. Ducs, Atlas du Règ. anim., Arachn., pl. 41, fig. 4.— Long. 40 lig. — Le céphalo- thorax est court, aplali, resserré versla partie antérieure , arrondi postérieurement, avec un point enfoncé dans le milieu, couvert de poils argentés ; les mandibules sont co- niques, peu fortes, un peu renfoncées sous l’épistome, jaune pâle ou jaune-rougeûtre, et quelquefois brunes à leur partie supé- rieure; la lèvre est demi-circulaire, un peu pointue dans le milieu de la courbure, brune à sa base et jaune à son extrémité ; les mâchoires sont écartées, arrondies, brunes à leur base, entourées de jaune, ci- liées de longs poils à leur intérieur. qui se joignent aux poils de la languette, laquelle est terminée en pointe et dépasse la lèvre ; les palpes sont jaunes, avec des épines noi- 1es assez fortes, surtout vers l'extrémité; le cubital est court, le radial long, et le digi- tal terminé par un ongle pectiné ; les pattes EPEIRA. sont allongécs, fortes, jaunes ou jaune- rougeâtre, annelées de brun aux jambes , Jlavées de noir aux cuisses et aux tarses; l'abdomen est plus large que le céphalo- thorax et va en grossissant un peu veïs la partie postérieure; en dessus il est jaune, élégamment bariolé de bandes transversa- les brunes et noires: ces bandes sont à des distances trés-rapprochées les unes des au- tres; en dessous il estrenflé et présente cinq bandes longitudinales, deux noires de cha- que côté coupées par deux traits fins, jau- nes, deux bandes longitudinales d’un jaune vif, une large bande veloutée, noire dans le milieu, qui a six petits points jaunes disposés par paires; les filières sont rou- geâtres et entourées de jaune à leur base. Le mâle différe de la femelle en ce qu'il est beaucoup plus petit; son abdomen est cylindrique, moins large que le céphalo- thorax , avec deux bandes longitudinales d’un gris testacé sur un jaune pâle argenté. — Cette espèce est commune dans toute la France, l'Italie, l'Espagne, et l’orient de l’Europe. Je lai rencontrée assez commu- nément à Lyon, sur les bords du Rhône. Elle habite les buissons, le long des haies et des fossés ; elle se tient au cenire d’un filet vertical, et au temps de la ponte elle enferme ses œufs au milieu d’une bourre trés-fine, dans un grand cocon de près d’un pouce de longueur, ayant la forme d’un ballon ovoïde tronqué par son petit bout, qui est formé par un opercule. 5. EPEIRA FASTUOSA. Wazcr., Tabl. des 4ran., p. 55. — Ara- nea Fastuosa, Ox1iv., Encyclop. méth., t IV, p. 202, n° 45. — Le céphalothorax est revêtu d’un duvet argenté, luisant ; les pattes sont pâles, annelées de brun; les palpes sont d’un jaune trés-clair; l’abdo- men est ovale, oblong, avec dix bandes transversales bien marquées; les quatre premières sont d’un blanc argenté, la cin- quième est jaune , avec trois petites taches argentées; la sixième est argentée et les suivantes sont jaunes: ces dernières sont terminées par des lignes transversales d’un rouge d’ocre qui les séparent les unes des autres, mais la troisième est interrompue par une tache argentée ; en dessous il pré- sente une tache noire placée dans la partie médiane, et une raie jaune de chaque côté marquée de quelques points argentés. 6. EPEIRA LATREILLANA. Wazck., Hist. nat. des Aran., fase, 4, nr EPEIRA. ibid., Tab. des Aran., p. 55. — Long. 7 lig. — Le céphalothorax est aplati , carré antérieurement , revêtu de poils argeniés ; les pattes sont longues, fines, entrecoupées d’anneaux bruns, de piquans et de poils noi- râtres ; l'abdomen est ovale, avec trois ou quatre, ou cinq bandes transversales de couleur carmélite elair, séparées par autant de bandesbrunes sur lesquellesse détachent des points blancs, argentés, disposés régu- lièrement ; en dessous il est noir, avec des taches blauches argentées. — Gette espèce se trouve au Bengale. 7. EPEIRA AURANTIA. Argyope aurantia, Lucas, Ann. de la Soc. Ent. de France, t. LI, p. 87, pl. 5, fig. 1, Aa. — Long. 9 lig. — Le céphalo- rax est plat et revêtu de poils agentés; les mandibules sont brunes, avec le côté interne jaunâtre ; leurs crochets sont de couleur noire; les palpes sont jaunûtres, avec le dernier article légérement brun et allongé ; les pattes sont poilues ; les an- terieures et les postérieures les plus lon- gues ; le second article de ces pattes est lé- gérement orangé ; les articles suivants sont de couleur noire; l’abdomen est ovale, tronqué, ayant à sa partie antérieure deux espèces de tubercules bruns, en avant, ct orangés en arriére ; le fond est brun, avec des taches et des bandes d’une belle cou- leur orangée, placés principalement en des- sus, et sur les eôlés quatre taches principa- tes, de même couleur, au milieu de la pla- que brunâtre qui occupe toute la ligue mé- diane ; le dessous est à peu près semblable au-dessus, c’est-à-dire qu’il existe deux ban- des orangées latérales placées sur un fond brun, qui en occupe tout l'intervalle; les filières sont rougetres. — Cette espèce a été trouvée dans l’Amérique-Septentrio- nale. TROISIÈME GROUPE. Les Oculces, Warcx. Les mâchoires sont trés-courtes , aussi larges que hautes. — Le céphalothorax est plat, revêlu de poils argentés. — Les «ix antérieurs sout portés sur des. tubercules avancés. G. EPEIRA LATRO. Warcr., T'abl. des Aran., p. 56.—4ra. nea Latro, Fasr., Ent. Syst. ,°t& WE, p. 412, n° 49. — Le céphalothorax est ovale, pubescent, revêtu de poils cendrés ; les organes qui composent Ja bouche sont 424 pâles ; les pieds sont noirs, avec les fémurs pâles ; l’abdomen est ovale, pointu, noir, taché de ferrugineux. — Cette espèce a été trouvée en Amérique. QUATRIÈME GROUPE. Les Festonnees , W ALcK. Les màächoires sont courtes, arrondies, aussi larges que hautes. — Le céphalotho- rax est trés-plat, couvert de poils argentés. — L’abdomen est festonné ou mamelonné. — Ges aranéides forment un cocon qui a la figure d’un ovoïde tronqué. 7. EPEIRA MAMMATA. Warck., Tabl. des Aran., p. 56. — Aranea Mammala, DEGÉER, Mém. sur les Ins., t VIT, p. 318, n° 8, pl. 39, fig. 5.— Le céphalothorax est d’un brun-roussâtre, entiérement couvert de poils qui formen: un duvet blanchâtre ; les palpes sont d’un jaune clair grisàtre ; les pattes sont longues, surtout les antérieures et les postérieures, mais celles de la troisième paire sont les plus courtes de toutes: ces pattes sont d’un brun-roussätre, avec une tache grise blan- châtre sur les jambes, et les tarses d’un brun obscur ; l'abdomen est ovale, garni de rugosités et d’élévations , et vers les côtés de mamelons charnus, dont il y en a trois de chaque côté plus apparens que les au- tres : en dessus cet abdomen est d’un gris- blanchâtre antérieurement, également cou- vert de poils argentés, et d’un jaune-grisà- te postérieurement; en dessous il est d’un brun obscur , marqué dans la partie mé- diane d’une bande transversale d’un blanc sale. — Elle à élé trouvée en Pensylvanie. 8. EPEIRA SERICEA. Warck., Z'abl. des Aran., p. 56.-— Ara- nea Sericea, Oxiv., Encycl. meth., t& AV, p. 498, n° 2. —Le céphalothorax est petit, lécérement aplati, el revêtu d'un duvet co- tonneux, blanchàtre, argenté, les yeux sont noirätres; les pattes sont allongées , annelées de roux livide et de noir; labdo- men est grand, couvert du même duvet que le céphalothorax; son contour est presque circulaire, mais festonné ; on y apercoit huit tubercules on élévalions mamelonnés, arrondis, dent quatre de chaque côté; le dessous est obscur, inélangé de jaune et de noir dans le milieu. Cette espèce, qui se lrouve en Provence suivant Olivier et qui à été aussi rapportée du Sénégal, construit dans les bois de gran- des toiles verticales à réscau. &23 CINQUIÈME GROUPE. Les Triangulaires Gibbeuses, WALcK. Les mâchoires sont très-courtes, arron- dies à leur extrémité. — La lèvre est ar- rondie, aussi large que haute. — Les yeux intermédiaires postérieurs sont plus rappro- ehés et plus petits que les intermédiaires antérieurs. — Le céphalothorax est con- vexe. — L’abdomen estovale, triangulaire, revêtu en dessus à sa partie antérieure de deux tubercules charnus, coniques, ayant en dessous des courbes jaunes ou blanches opposées. ÿ Ces Aranéides forment une toile ver- ticale. Â1. EPEYRA ANGULATA. Wazck., Tabl. des Aran., p. 57; ibid., Histoire nat. des Æranéides, fase. 6.— Ara- nea Angulata, Gzercx., pl. 1, tab. 4, fig. 4, 2, p. 22, n° 4. — DEcéer, t. VIL, p. 221, n° 2, pl. 49, fig. 4 à 12. — Warck., Faun. Paris., t. Il, p. 189, n° 1.—Fager., t. Il, p. 414, 29. — Cette espèce a les quatre yeux du milieu en un carré, dont les deux d’en haut sont un peu plus rapprochés et plus gros, et les latéraux, de chaque côté, rapprochés, coniques et au niveau de l’in- termédiaire d’en bas; le céphalothorax est rougeàtre, aplati, avec un point enfoncé dans le milieu ; antérieurement il est revêtu de poils roux; les mandibules sont rougeà- tres, avec des poils gris-bruns à leur extré- mité; la lèvre est brune, bordée de blanc; Yesmâchoires sont brunes, bordées de blanc; Fes pattes sont longues, annelées de noir et de rouge ; l’abdomer est ovale, al. longé, bistre dans la femelle, noir dans le mâle, avec deux tubercules élevés, coni- ques à la partie antérieure; deux bandes plus foncées, ou festons anguleux, qui par- tent des deux tubercules et vont se réunir à l’angle de la partie anale, Celte espèce offre plusieurs variétés : dans les unes, l’ab- domen es! d’un bistre clair, sans taches, jeune; dars les autres, l’abdomen est d’un bistre foncé, moirätre , sans taches , jaune; enBn.il y eu a dont l'abdomen est d’un bistre fonce, noirâtre, avec une tache d’un jaune vif à la partie autérieure, — Cette Aranéide fait une toile grande, verticale, dans les bois ; elle pond environ cinquante œufs jaunâtres, dans le mois de septembre, sous les feuilles, mais ne construit pas de nid, EPEIR A, A2, EDLIRA CORKUTA. XVarox., lisl nat. des Aran., fasc. 7; ibid , Tab. des Aran., p. 57, n° 23. — Long. 9 lig. — Le céphalothorax est d’un brun foncé, avec la partie anterieure rou- gere ; les pattes sont rougeûtres, annelées de noir ; l’abdomen est armé de deux tu- bercules coniques à la partie antérieure ; sa couleur est brune, avec deux bandes laté- rales festonnées, blanches, qui se rejoignent à la partie anale ; sur le milieu du dos, est une croix blanche, festonnée; il y a quatre points enfoncés vers la partie antérieure, disposés en carré; les antérieurs, ou ceux qui sont les plus près du céphalothorax, sont les plus rapprochés ; il y a des points jaunes sous le ventre ; chez le mâle, l’abdo- men est beaucoup plus petit que chez la femelle , et la figure du dos est irès-peu marquée ; les palpes sont courts et l’organe sexuel présente un globule large et gros; on remarque en dessous de la cuisse de la seconde paire de pattes une épine cornée, courte, forte et conique, et une aulre un peu plus allongée au côté intérieur de la troisième articulation de la même paire de pattes; dans le milieu du ventre on aper- coit un X jaune ou blanc, ou une ligne blanche ou jaune, coupée en haut et en bas par deux lignes de même couleur.— Gette espèce a été trouvée près de Turin. Â3. EDEIRA BICORNIS. Wazck., Tab. des Aran.. p. 57; ibid., Ilist. nat. des Aran., fasc. 2 — Ara- nea Bicornis: ibid., Faun. Paris., t I}, p- 190, no 2. — Le céphalothorax et la naissance des mandibules sont recouverts de poils roux, plus obscurs sur les côtes chez le céphalothorax; la plaque ster- nale est brune; l’abdomen est ovale, al- longé , avec deux tubercules élevés, coni- ques à sa parlie postérieure, de couleur verte, avec deux bandes ou festons angu- leux, noires, foncées, qui partent des tu- bercules et vont aboutir en angle à la par- lie anale, — Se trouve aux environs de Paris, souvent sur la mousse des arbres, à laquelle elle ressemble pour la couleur. Âh. EPEIRA SGIBBOSA. Warck.. Tabl des Aran.. p. 57. — Aranea Gibbosa, ibid., Faun. Paris., t. LU, p- 490, n° 3. — L'’abdomen est ovale, al- longé, revêlu de deux tubercules élevés, coniques à la partie antérieure, vert sur les côlés, rouge dans le milieu, et coupé lon- gitudinelement en deux parties égales par EPEIRA. une large bande d’un noir vif. — $e trouve aux environs de Paris. 15. EPEIRA CRUCIATA. Wazcx., Tabl. des Aran., p. 57.— Ara- nea Cruciala, ibid., Faun. Paris. ,t. IN, p. 190, n° 4. — L’abdomen est ovale, al- Jlongé, revêtu de deux tubercules à sa par- tie antérieure, avec une croix d’un jaune- rougeâlre, formée par quatre triangles op- posés à leur base et occupant le dessus du dos presque eu entier. —Se trouve aux en- virons de Paris. 46. EPEIRA TUBERCULATFA. Wazck., Tubl. des Aran., p.58. — Ara- nea T'uberculata,ibid., Faun. Paris., t. 11, p. 491, n° 5.—L’abdomen est ovale, large, fauve, avec deux tubercules pointus, mais peu élevés; la partie antérieure est séparée de la postérieure par une raie élevée, an- guleuse, transverse entre les tubercules. plus foncée, déprimée, avec destaches jau- nes proche le cépbalothorax. — Cette es- pêce, qui se trouve aux environs de Paris, fait sa toile dans l’herbe. 47. EPEIRA DROMADERIA. Wazok., Tabl. des Aran., p. 58.—Ara- nea Dromaderia, ibid. , Faun. Paris., t. IT, p. 494, n° 6.—Scazærr., {con., t. I, p. 472, fig. 7. — J’abdomen est ovale, large, fauve, avec deux rubercules pointus, mais peu élevés; la partie antérieure est séparée de la postérieure par une raie éle- . Yée, anguleuse, transversale entre les tu- bercules, plus foncée et réprimée, avec des aches jaunes proche le céphalothorax ; de plus on aperçoit deux festons latéraux et des lignes transversales de même couleur à la partie postérieure. — Se trouve aux environs de Paris. SIXIÈME GROUPE. Les Ovalaires a mâchoires courtes, arron- dies, VV ALCK. Les mâchoires sont courtes, arrondies à leur extrémité. — La lèvre est aussi large que haute. — Les yeux intermédiaires pos- térieurs sont plus rapprochés que les inter- médiaires antérieurs. — Le céphalothorax est convexe, — L’abdomen est ovale , sans tubercules, découpures ni épines; le des- sous présente deux courbes, jaunes ou blanches, opposées. 18. EPEIRA DIADEMA. (PI. 8, fig. 3, 3 A.) V/azcr., Tabl. des Aran., p. 58. — Ara- A23 nea Diadema, Scaorr., Elem. Ins., pl. 21, lig. 2. — CLerck. , Aran. Suec., p. 2h, n°2, pl. 4, tab. 4. — Decéer, t, VII, p. 218, n° 4, pl. 41, fig. 3 à 8. — Elle est roussôtre, veloutée ; les palpes et les pattes sont tachetés de noir; l’abdomen est très- volumineux dans les femelles, surtout lors- qu’elles sont sur le point de faire leur ponte; d’un brun foncé ou d’un roux-jau- nâtre, avec un tubercule, gros et arrondi, de chaque côté du dos près de sa base, et une triple croix formée de petites taches où points blancs. 11 ya des individus dont l’abdomen est rougeâtre, d’autres où l’abdomen est mé- Jangé de rouge et de brun, avec destaches jaunes ; il yena aussi chez lesquels ce même organe est noir avec des taches jaunes, et d’autres où il est noir avec des points blancs. — Cette espèce est très-commune, en automne, dans les jardins, sur les murs: el contre les fenêtres; elle s’accouple en été, mais le mâle n’approche de la femelle qu'avec beaucoup de circonsrection , et ce n’est qu'après des tètonnemens souvent réitérés qu'il ose enfin l’approcher pour opérer l’acte auquel la nature l’a destiné. 19. EPEIRA MELLITTAGPIA. Wazck., Tabl. des Aran., p. 59.—Ara- nea Melliüttagria, ibid., Faun. Paris. , t. IL, p. 194, n° 7.—L'abdomen est ovale, allongé , avec trois bosses légères, peu ou pointapparentes, à sa partie antérieure; il est jaune, réticulé de brun ; une bande jaune, très-large, festonnée de chaque côté en des- sus. — $e trouve aux environs de Paris. 20. EPEIRA MYAGRIA. Wauck., Z'abl. des Aran., p. 59.—4ra- nea Myagria, ibid., Faun. Paris. , t. EL, p. 499, n° 8; CLercKk, Aran. Suec., pl. 4, tab. 5. — L’abdomen est ovale, al- longé, avec deux éminences latérales, peu ou point marquées, d’une couleur fauxe , avec une ligne jaune, longitudinale dans le milieu en dessus, bornée par des taches ovales, jaunes, détachées ; en dessous il est entiérement fauve. — Se trouve aux envi- rons de Paris. 91. EPEIRA ALSINE, Waxck., Tabl. des Aran., p. 59.—4ra: nea -{lsine, ibid., Faun. Paris., 1. A1, p. 493, n° 40.—L'abdomen est ovale, al- longé , jaune oranger, avec des lignes fes- tonnées, rouge-oranger, latérales, aboutis- sant en angle vers la partie anale; de plus, on aperçoit deux taches anguleuses, bor. &2h dées de noir à la partie antérieure du cé- phalothorax. — Se trouve aux environs de Paris. 22. EPEIRA DRYPTA. Wazck., Tabl. des Aran., p. 59.—Ara- nea Drypta ,ibid., Faun. Paris. , t. II, p. 198, n° 15.—Scuorr., pl. 49, fig. 5à6. — L’abdomen est ovale, arrondi, rouge- ferrugineux, avec deux taches noires, oblongues, latérales sur la moitié de la par- tie postérieure, et se réunissant en angle à la partie anale. — Se trouve aux environs de Paris. 23. EPEIRA CRATERA. Wazck., Tabl. des Aran.. p. 59.— Ara- nea Cratera, ibid.. Faun. Paris. , t, IT, p. 497, n° 9, Scuoœrr, pl. 49, fig. 5, 6. — L’abdomen est globuleux, large, pointu vers la partie anale, arrondi à sa partie antérieure, pubescent, rougeà- tre, avec une bande longitudinale plus foncée dans le milieu , bordée de jaune et accompagnée d’autres bandes latérales bor- dées de même. — Cette espèce, qui se trouve à Paris et dans ses environs, fait une toile verticale entre les gramens, les lys et les plantes élevées des bois et des jar- dins. Elle se fabrique un nid recouvert en dessus seulement de quelques fils, mais dont le fond imite une coupe ou le nid d’un oiseau : elle s’y tient immobile, les pattes ramassées. 24. EPEIRA AGALENA. WaLck., Tabl. des Aran., p. 59.— Ara- nea Agalena, ibid., Faun. Paris. ,t. II, p. 197, n° 16.—4ranea Notatus, CLercx, p. 46, n° 44, pl. 2, tab. 5; 4lbin., p. 49, pl. 10, fig. 49.—L’abdomen est globuleux, large, d'un brun obscur, pubescent, avec une tache d’un blanc vif, formant un accent circonflexe proche le céphalothorax. — Cette espèce présente une variété chez Jaquelle l’abdomen offre une ligne brune bordée de blanc, accompagnée de lignes Jatérales bordées de même couleur. — Se trouve aux environs de Paris. 25. EPEIRA MYABORA. Wazcx., Tabl. des Aran., p. 59 — Aranea Myabora, ibid. , Faun. Paris., t. II, p. 498, n° 17. — L’abdomen est ovale, pubescent, large, un peu déprimé , jaune-oranger, avec quatre points noirs en dessus.—Se trouve aux environs de Paris. 26. EPEIRA TRIGUTTATA. Wazer., Tabl: des Aranr:, p, 20.— Ara- EPEIRA. nea Triguttata, ibid., Faun. Paris., t. IE, p- 198, n° 18.—-Fagr.,t. II, p. 449, n° 46. — L’abdomen est ovale, large, pubescent, d’un roux-fauve, uniforme ou avec trois tachestriangulaires, d’un jaune-citron, pro- che le céphalothorax. Cette espèce présente trois variétés : dans l’une, l’abdomen est sans taches ; dans l’au- tre, ce même organe offre, au contraire, des taches jaunes; enfin, dans la troisième, l'abdomen présente bien trois taches, mais au lieu d’être jaunes elles sont d’une couleur blanche.—Se trouve aux environs de Paris. 27. EPEIRA SCALARIS. Warck., Tabl. des Aran., p. 60; ibid., Faun. Paris., 1. IT, p.194.—Marr., Engl. Spid.. pl. 3, fig. 10; Panz., Faun. Germ., h, 24; Aranea Pyramidatus, CLEr«K, p. 34, pl. 4,tab.2; 4Aranea Betulæ, Suuzer, P. 254, tab. 29, fig. 14 — Le céphalothorax est blanchètre ; les yeux latéraux sont au niveau de ceux d’en haut; l’abdomen est ovale, allongé, d’un jaune-citron, avec une figure oblongue, dentée, noire à la partie postérieure, et deux points noirs au dessus. — Cette espèce offre plusieurs variétés: chez les unes, labdomen est d’un jaune ci- tron , avec la tache noire; les pattes sont blanches , annelées de rouge; chez les au- tres, l’abdomen est jaune , avec une tache blanche en trefle au-dessus de la tache noire ; il y eu a aussi où l'abdomen est jaune, avec la tache noire divisée longitudinale- ment dans la moitié de la parlie antérieure ; et d’autres enfin où l’abdomen est vert, avec une tache noire. Cette espèce, qui se trouve aux environs de Paris, devient aussi grosse que l’Epeira Diadema; comme elle , elle se cache sous les feuilles et ne construit pas de nid; sa toile est grande, verticale. On la trouve dans les bois, et surtout sur les bords boi- sés et buissonneux des étangs et des ruis- seaux. 28. EPEIRA PALLIDA. Wazck., T'abl, des Aran., p. 60.— Ara- nea Pallida, Ozrv., Encuclop. méth., Hist. nat., t. IV, p.200, n°6.—Le céphalothorax est petit, peu aplati; les yeux sont obscurs; les mandibules sont fauves, avec leur crochet noir ; les pattes sont assez courtes, d’une couleur pâle, avec des anneaux d’un fauve obscur ; l’abdomen est attaché au céphalo- thorax par un pédicule trés-court; il est grand , trés-relevé de chaque côté de sa base, ce qui lui donne une forme à peu EPEIÏRA. près triangulaire : on aperçoit dans sa par- - tie médiane quatre points enfoncés, for- mant ensemble un carré, et à la base une croix formée par des points argentés, très- brillans Cette espèce, suivant Olivier, file une toile verticale, régulière, sur les arbres fruitiers, les arbrisseaux et les buissons ; elle construit à côté de sa toile. entre deux ou trois feuilles qu’elle rapproche et qu’elle joint ensemble par le moyen de fils assez forts, une retraite où elle se tient ordinai- rement cachée: on la voit rarement au milieu de sa toile. — Elle se trouve en Pro- vence, dansles jardins et dans les champs. 29. EPEIRA ACALYPHA. Waick., Tabl. des Aran., p. 60.—Ara- nea Acalypha, ibid., Faun. Paris., t. II, p. 499, n° 20. — L’abdomen est ovale, al- longé, blanchâtre, luisant , avec trois raies longitudinales de points noirs sur la partie postérieure en dessus, et quatre autres de même couleur, détachés, proche le cépha- Jothorax. Cette espèce présente une variété dont l’abdomen offre deux raies de points noirs à la partie postérieure, la partie pro- che le céphalothorax étant sans points. — Se trouve communément aux environs de Paris, dans les prés, les bois, les jar- dins. 30. EPEIRA CEROPEGIA. WaLcx., Tab. des Aran., p. 60, —Ara- nea Ceropegia, ibid., Faun. Paris., t. II, p. 499, n° 21, — Le céphalothorax est plus large et les yeux latéraux sont proportion- nellement plus rapprochés que dans les es- pèces précédentes; l’abdomen est ovale, allongé, roux, divisé longitudinalement par une figure oblongue, bordée de jaune, se terminant en pointe à Ja partie anale et for- mant deux triangles surmontés l’un par l’au- tre à la partie supérieure. Elle offre deux variétés dont l’abdomen de l’une présente la figure bordée de jaune, se prolongeant sans interruption jusqu’à la partie anale, et dont l’abdomen de lautre offre la même figure, mais terminée par deux petits cer- cles jaunes vers la partie anaïe.—Se trouve dans les bois aux environs de Paris. 13. EPEIRA ADIANTA. Wazck., T'abl. des Aran., p. 60, — Ara- nca Adianta, ibid., Faun. Paris., t. I], p. 204, n° 23. — L’abdomen est ovale, rougeâtre, divisé dans sa parlie médiane par une figure oblongue, bordée d’un jaune vif, qui diminue et se réunit à l’angle anal, 425 et est festonnée el entourée de noir, Cette espèce offre deux variélés: chez l’une, l'abdomen est rougeâtre, avec Ja figure longitudinale, mais interrompue et bordée de jaune et de noir; chez l’autre, l’abdo- men est jaunâtre et verdâtre, avec une fi- gure longitudinale , festonnée, bordée de noir, interrompue à la partie antérieure. — Se trouve dans les bois aux environs de Paris. 82. EPEIRA DIODIA. Wazcx.. Tabl. des Aran., p. 60.— A4ra- nea Diodia , ibid., Faun. Paris., 1. II, p. 200, n° 23. — L’abdomen est ovale, al- longé, jaunâtre, d’un brillant souvent ar- genté-jaunâtre , avec quatre taches brunes en carré à la partie supérieure, et une fi- gure pyramidale brune à la partie posté- rieure, formée par des lignes transversales et se terminant en angle à la partie anale. —Cette espèce, qui se trouve aux environs de Paris, faitune toile verticale au pied des orties et autres plantes qui bordent les che- mins, 33. EPEIRA QUADRATA. Wazcx., Tab. des Aran.,p.61.— Aranea Quadrata, ibid., Faun. Paris. ,t. II, p. 193, no 41. — Fagn., Syst. Entom. , p. 419, 45.— DEGéER, t. VII, p. 223, n° 5, pl. 42, fig. 46. — Czrercx, p. 27, t. III, pl. 4. — Aranea Regalis, Paz, laun. Germ., p. 40, pl. 21. — Armin., Spid., pl. 27, fig. 431. — Le céphalothorax est bordé de brun, avec une raie brune, longitudinale dans sa partie médiane; l’abdomen est ovale, globuleux, avec quatre taches jau- nes ou blanches, ovales, en carré; de plus, on aperçoit des points et deux lignes feston- nées, aboutissant en angle à la partie anale, de même couleur. Cette espèce présente quatre à cinq variétés : chez les unes, l’ab- domen est d’un beau rouge-amaranthe, ou verdâtre, ou jaunâtre, où blanchätre, avec des taches blanches ; chez les autres. il est ovale, allongé, pas plus large que le cépha- lothotrax ; les palles sont aussi très-lon- gues (mâle). Non-seulement elle varie par la couleur, maïs aussi par le dessin du dos de l’abdomen ; quelquefois les lignes fes- tonnées, latérales, se joignent à chacune des deux taches postérieures, et quelque- fois elles ne s’attcignent pas. Il en est enfin où ces lignes manquent totalement, mais les quatre taches sont toujours constantes. Ces variétés se trouvent ensemble dans les mêmes lieux et dans les mêmes temps. 426 Cette espèce fait une toile trés-grande, verticale, et se fabrique en soie serrée un nid ou dôme, ouvert par en bas, où elle se tient; de ce nid part un fil qui aboutit au centre de la toile, et par le moyen duquel l’araignée monte et descend à volonté. Elle pond ordinairement en automne. On la trouve aux environs de Paris, dans les bois et les lieux humides. 34. EPEIRA MARMOREA. Wauck., Tabl. des Aran., p. 61.—Ara- nea Marmorea, CLERGK, p. 29, n° 4, pl. 1, tab. 6, — Decéer, t. VII, p. 222, n° 8, pl. 42, fig. 16 et 17. — Le céphalothorax, les palpes et les pattes sont d’un blanc-rose- grisâtre, avec des taches et des raies d’un brun obscur; le plastron sternal est de cou- leur noire; l’abdomen est gros, d’un jaune- oranger, présentant une infinité de petits traits brunâtres, et le long des côtés laté- raux une grande tache rouge-oranger, dé- coupée en forme de feuille et bordée d’une ligne brune; entre ces taches on en aper- coit d’autres beaucoup plus petites, rouges, placées en carré, et dans la partie médiane est une suite de petites taches jaunes qui se touchent ; la partie antérieure est ornée d’une tache allongée, également couleur d’o- range et bordée du même brun; enfin, en dessous il présente une large bande inégale de couleur noire. 35. EPEIRA APOCLISA. WaLck., Tabl. des Aran., p. 61. — L. Durouu. Ann. des Sc. nat.,t. IX, pl. 11, fig. 2 — Araneus Subflavus, Lister, Aran., p. 24, tab. 4, fig. 4. — L’Araignee à feuille coupee, Georr., Ins., t. II, p.647, pl. 21, fig. 2. — L’Araignée Portefeuille, ibid., /ns., t. Il, p. 646. — Aranea Um- bratica, Orxv., Encycl. Meéth., n° 40. — Avanea Foliata, ibid., Encycl. Méth., n° 44. — Long. 5 lig. — Le céphalothorax, d’un roux testacé plus ou moins foncé, est revêtu de poils écailleux blancs, tout-à-fait couchés et dirigés en avant de maniére à représenter à la loupe des espèces de siries; un filet blanchâtre formé par ces mêmes poils plus rapprochés, lui forme très-fré- quemment une bordure ; les yeux sont noirs, saillans ; le carré du centre a son côté inférieur un peu plus grand que le supé- rieur ; les mandibules, tantôt noires, tantôt brunes, sont gibbeuses à leur base, et héris- sées de quelques poils blancs; le crochet est brun etreçu dans sa flexion dans une coulisse bordée à droite et à gauche de trois dents; EPEIR A. les mächoires, ainsi que la lévre. sont courtes ei très-arrondies ; les pattes, héris- sées de quelques poils assez courts, sont roussâtres ou pâles , avec quelques bandes plus foncées; les cuisses sont pâles dans leur moitié postérieure, avec souvent quel- ques poils noirs; les ongles des tarses sont noirs, médiocrement arqués, munis vers leur milieu d’une dent bien prononcée, puis de quelques petites aspérités; l’abdo- men est parfaitement ovale , tomenteux, mais non hérissé; son fond est tantôt d’un blanc assez pur, tantôt roussâtre ou d’un gris-blond, ce qui rend plus ou mois tran- chantes les taches qui ornent sa région dor- sale; depuis le milieu de celle-ci jusqu’à la partie anale, il y a deux rubans noirs ou bruns festonnés, confluens en arrière, de manière qu'ils interceptent un espace trian- gulaire; la base de l’abdomen offre trois taches noirâtres dont les latérales sont par- fois réniformes , et dont l’intermédiaire est le plus souventpointue aux deux bouts; en dessous il est constamment noirâtre au cen- ire, ayec une tache annelée, jaunâtre de chaque côté. Elie se trouve aux environs de Paris; elle a été aussi rencontrée à Saint-Sever. 36. EPEIRA UMBRATICOLA. (PI. 8, fig. 2.) Larr., Gener. Crust. et Ins., t. 1, p-105.—L. Durour, Ann. des Se. nat., t El, p. 42. — Long. 5lig. — Le cépha- lothorax est brun, assez luisant, revêtu de poils blancs tout-à-fait couchés et pas assez fournis pour cacher la couleur du fond; il est parfois noirâtre à sa partie postérieure, sa région dorsale est plane ; la portion qui représente la tête est plus large que dans beaucoup d’autres espèces, coupée carré- ment à son bord antérieur, et marquée sur les côtes de deux impressions obliques qui viennent converger à une fossette centrale, transversale ; les yeux latéraux sont abrités par use saillie de l’angle antérieur du cé- phalothorax, et presque contigus; ceux qui forment le cœur du milieu sont plus grands que les latéraux et placés aux angles d’une légère éminence quadrilatère ; les deux antérieurs du carré sont un peu plus dis- {ans entre eux que les deux postérieurs ; les mandibules sont noirâtres, courtes, ro- bustes, gibbeuses en devant et velues; leur crochet estrecu dans une rétraction entre deux rangées de trois petites dents fort courtes; les mâchoires sont larges, Courtes, avec leur bord roussâire, assez épais; Ja lévre cest courte , arrondie, pareillement EPEIRA. roussâtre à son bord; les pattes ont un du- vet court, et sont hérissées de quelques pi- quans et poilsroides: les quatre antérieures sont à peu près égales entre elles, mais bien plus longues el plus fortes que les au- tres, surtout que la troisième ; leurs cuisses sont noirâtres ; les jambes c4 les tarses plus ou moins brunâtres , avec des annelures plus claires; les ongles sont finement pec- tinés ; l’abdomen est ovale, triangulaire, déprimé, garni d’un duvet grisätre bien sensible à la loupe ; de chaque côté on voit une ligne festonnée, noire, bordée en des- sous d’un peu de blanc; les deux ïignes convergent en arrière; quatre paires de fossettes orbiculaires, dont le fond est noir et glabre, s’observent sur le dessus de l’ab- domen; la seconde paire de ces points om- biliqués est bien plus grande que les au- tres, et la dernière est fort petite; en des- sous il est noir au centre, et, de chaque côté de ce centre noir, il y a une tache jaune un peu arquée. — Cette espèce se trouve aux environs de Paris, sous lesécor- ees des arbres; nous l’avons trouvée assez communément au Jardin des Plantes, dans les fentes des pieux qui soutiennent les ireillages; M. L,. Dufour l’a aussi recon- trée à Saint-Sever. SEPTIÈME GROUPE. Les Ovalaires a mâchoires allongées, WaLcx. Les mâchoires sont allongées, droites à leur extrémité. — La lèvre est plus haute que large. — Les yeux intermédiaires d‘en bas sont plus rapprochés que les intermé- diaires d'en haut. — Le céphalotherax est convexe. — L’abdomen est ovale, sans dé- coupures, tubercules ni épines, ayant sous le ventre deux lignes droites, paralléles, d’une couleur plus pâle. 37. EPSIRA CALCPHYLELA. Warck., T'abl des Aran., p. 61.— Ara- nea Calophylla, ibid., Faun. Paris., t LE, p. 200. n°25. — Lister, de Aran., p. 47, tit. 40, fig. 40. — Scnocrr., pl. 42. fig. 43. — Les mâchoires sont peu larges et peu ar- rondies; les yeux sont gros, les latéraux peu écartés et peu obliques; l'abdomen est ovale, arrondi , déprimé , avec une feuille arrondie, festonnée sur le dos, d’une cou- leur plus foncée sur les bords et vers la pointe ; elle offre trois variétés chez lesquel- les l’abdomen est blanc et noir, ou varié de vert, de rouge, de noir et de jaune, ou avec le milicu de la feuille luisant et ar- 427 genté, — Celle espèce, qui se trouve aux environs de Paris, fait une toile verticale, où elle ne se tient ordinairement que de nuit; le jour elle se retire dans un tube de soie blanche qu’elle a pratiqué au-dessus de sa toile. C’est à l’entour des maisons, et même Gans leur intérieur, sous les han- gards, dans les écuries, qu’elle se plaît: on la trouve plus souvent en ces lieux qu’en pleine campagne. 39. EPEIRA TUBULOSA. Wacck., Tab. des Aran., p. 62; ibid., Faun. Paris., 1. LI, p. 200, n° 24 ; LisTeRr, p.40, tit.7, fig. 7; 4ranea Hamatus, CLERGK, p. 54, n. 2, pl. 3, tab. 4; AzmiN, pl. 55, fig. 174. — L’abdomen est ovale, cy- lindrique, brun, divisé en dessus longi- tudinalement par une raie jaune, tra- versée dans le milieu par quatre raies de même couleur. Elle fait sur les buissons et dans les blés, une toile verticale, et elle pratique à la partie supérieure , sous une feuille , un petit tube assez long de soie blanche et serrée, où elle se tient en atten- dant sa proie. — Elle se trouve aux envi- rons de Paris. A0. EPEIRA INCLINATA. Wazok., T'abl. des Aran.,p. 62.— Ara- nea Inclinata , ibid., Faun. Paris. , 1. T1, p. 201, no 26; Lister, p. 24, tit. À; Ara- neus Segmentatus, CLERGK, p. 45, n° 43, pl. 2, tab. 6, fig. 4, 2; Scogrr., Iconogr., pl. 158, fig. 7.— Aranea Reticulata, LINN., Syst. nat., p. 1030. — Les màchoires sont peu arrondies; les yeux latéraux sont peu écartés et au niveau de ceux d’en haut et peu obliques; l'abdomen est ovale, allongé, blanchätre, ponctué de noir, avec des raies transversales plus blanches à sa partie pos- térieure , et un triangle blanc dans son mi- lieu. Ghez le mâle, l'abdomen est eylindri- que, allongé, moins large que le céphalo- thorax, qui est roux ; les pattes sont rouges: et très-longues. Il y a des individus chez lesquels l’abdomen est varié de blanc, de jaune et de noir, ou de vert, de rouge et de jaune, ou enfin de jaune-oranger et de noir. Cette espèce, qui se trouve aux environs de Paris, fait une toile orhiculaire inclinée à quarante-cinq degrés, ét presque jamais verticale ni horizontale, A1. EPEIRA ANTRIADA. Warck., Tab. des Aran., p.62.—Aranca Antriada.ibid., Faun. Paris., t. 11, p. 201, n°27. — Les yeux, les mâchoires et la forme 428 comme dans la précédente, à laquelle, ‘au reste , elle ressemble beaueoup; mais elle est peu grande, elle a des couleurs plus foncées et des points noirs sur les cuisses; son abdomen est ovale, allongée, oranger- brun, ayant dans le milieu une figure plus ciaire , représentant un fer de lance ren- versé. Quelquefois on rencontre des indi- vidus où l’abdomen est oranger clair ou oranger-noirâtre. — Cette espèce fait une toile inclinée aux soupiraux des caves et des lieux obscurs. 42. EPEIRA FUSCA. Warck., Hist. nat. des Aran., fase. À ; — ibid., Tab. des Aran., p. 63, pl. 6, fig. 61 et 62. — Epeira Menardii, Larr., Gener. Crust.et Ins., t. 1, p.108, spec. 12; — ibid., Hist. nat. des Crust. et des Ins., 1. VII, p. 206, n° 78. — Araignée brune, Ouiv., Encycl. meth., Hist. nat., t. IV, p- 189, n° 20; et p. 204, n° 20.— Aranea Fusca, Decéer, Mém. pour servir a l'Hist. nat. des Ins., & VII, p. 255, n° 9, pl. 41. — Long. 7 lig. — Le céphalothorax pré- sente en dessus une bande longitudinale et des traits transversaux de couleur noire; les pattes sont tachetées de noir et de fauve; l'abdomen en dessus est d’un fond brun mêlé d’un peu de jaune en avant, et par- semé d’un grand nombre de taches et de nuances noires, velues, qui le rendent comme marbré, particulièrement sur les côtés ; le mâle est semblable à la femelle mais son abdomen est plus petit et plus al- longé ; les deux derniers articles de ses pal- pes, ou les parties sexuelles, sont trminés par une masse noire, ovale, velue, et ac- compagnée à la base d’une pièce allongée, un peu courbe, en forme de crochet; au printemps, il accompagne crdinairement la femelle, qui se tient ordinairement un peu à l'écart; etilse promène souvent sur sa toile sans qu’elle cherche à lui faire aucun mal. Le cocon a près d’un pouce de diamètre ; il est composé à l'extérieur d’une bourre douce et trés-fine d’un blanc terne, dont la demi-transparence permet d’apercevoir une seconde enveloppe qu’elle recouvre ; cette seconde enveloppe contient les œufs; celte espèce attache aux murs son cocon, avec un pédicule soyeux, iong d’un pouce: clle le transporte et le rattache, s’il vient à tomber; dans les premiers jours de leur paissance, les petits se réfugient dans le co- con, comme dans une retraite. — Cette es- pèce se plaît dans les lieux obscurs et hu- mides. EPEIRA. B3. EPEIRA CUCURBITINA. Wazcok., Tabl. des Aran., p. 63.—Ara- nea Cucurbitina, ibid., Faun. Paris.,t. 11, p. 202. — Larr., Hist. nat. des Crust. ct des Ins., t. 7. p. 265, n° 76. — Dumérir, Dict. des Sc. nat., 1804, t. II, p. 331, n° 42. —- Linn., Syst. nat., p. 1030, 3. — Decéer, Mém.,t. VII, p. 285,n°8, pl. 44, fig. 4, 2.—Crercx, {ranea Suecica, p- 44, n° 12, pl. 2, tab. 4. — Scuorr., Icon. , pl. 196, fig. 6 et pl. 124, fig. 6. — GEOTFR., lus, des env. de Paris, t. 1], p. 648.— Le céphalothorax est glabre, d’un jaune transparent, comme de l’ambre, de couleur foncée ; les mâclioires sont comme dans la précédente ; les yeux intermédiaires d’en haut sont plus gros et plus rapprochés que dans toutes les autres espèces; les latéraux sont au niveau de ceux d’en bas ; son abdomen est ovale, arrondi, d’un beau vert, festonné, avec des points noirs en- foncés sur les côtés et dans le milieu. Le mâle a l’abdomen très petit, d’un vert plus foncé : les pattes sont trés-longues, rouges et annelées de noir ou de vert de vigne; le céphalothorax est bordé de même cou- leur. — Cette espèce, qui se trouve aux environs de Paris, fait une toile horizon- tale et toujours extrémement pete; elle pond, vers la fin de juin, environ quarante œufs, recouvre son cocen d’une bourre jaunètre, et l’enveloppe dans une feuille qu’elle plie et auprès de laquelle elle se tient, : A4. EPEIRA CIRCULATA. Wazcx., Hist. nat. des Aran., fase. 5; ibid., T'ub. des Aran., p. 65, n° 47. — Long. 5 lig. = — Le céphalothorax est bombé à sa parlie antérieure, avec deux sillons qui dessinent un triangle ; sa couleur est d’un jaune rougeûtre, ainsi que la pla- que sternale, qui est glabre, bombée, cordi- forme, les mandibules sont d’un jaune rou- gcûtre, hérissées de poils rares; les pattes sont de même couleur. mais annelées de brun ; l’abdomen est ovale, arrondi, d’un gris verdàtre, uniforme en dessous et sur les côtés, mais ayant en dessus une tache ovale, trapéziforme , jaune, dans le milieu de laquelle se trouvent plusieurs points en- foncés, dont quatre sont plus visibles que les autres; sur tes côtés de cette tache sont quatre points arqués noirs, et à l'extrémité deux gloules bombés, parfaitement ronds, diaphanes et luisants, et entourés d’un cer- cle de couleur d’or brillante. — Gette es- pêce a été trouvée à Cayenne. EPEIRA. HUITIÈME GROUPE. Les Irrègulières, Wazck. L’abdomen est de forme irrégulière , et terminé en tous sens par des tubercules charnus. h5. EPEIRA CONICA. Wazcx., l'abl. des Aran., p. 64; ibid., Faun. Paris. ,t. 11 ,p. 202; ibid., Hist. nat. des Aran., fase. 3. — Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t& NII, p. 266, n° 77. — Dumérir, Dict. des Sc. nat, t. IL, p. 331. — Decéer, Mém. sur Les Ins., t. VII, p. 231, n° 7. — Le cépha- lothorax est noir, glabre et luisant, bordé par une rangée très-fine de poils blancs et gris; le plastron sternal est cordiforme, brun, revêtu de poils gris; les yeux laté- raux sont élevés et assez éloignés des man- dibules ; ces derniers organes sont arrondis; les palpes sont noirs à leur extrémité; les pattes sont fines, blanches, annelées de noir; l’abdomen est arrondi et renflé pro- che le céphalothorax, mais la partie posté- rieure et le dessous se terminent en cône ; ce dernier a une base beaucoup plus large et une pointe moins aiguë; en dessus il est d’un blanc gris, mélangé de noir et de vert; il y a deux lignes noïres en angle dont la pointe se dirige vers le ventre ; la région de la partie anale, qui est arquée comme le dessus, est mouchetée de noir et de vert, avec une raie jaunâtre dans son milieu et deux taches rouges à sa base; le milieu du ventre est noir, avec deux lignes jau- nes en angle droit qui entourent les par- ties sexuelles. — Gette espèce fait une toile très-grande , verticale, dans les bois ombragés. Elle se trouve aux environs de Paris. A6. EPEIRA OCULATA. Wazck., Tabl. des Aran., p. 64.— Ara- nea Oculata: ibid. , Faun. Paris, , t. IX, p. 428, Hist. nat. des Aran., fase. "7, fig. a, b, c, e, f,g.—Long. 3 lig.—Lesyeuxsonten général proportionnellement trés-gros et très-saillans ; les deux du milieu antérieur sont portés sur des tubercules coniques qui avancent etsont dirigés en bas; les yeux laté- raux sontsur la ligne desintermédiaires d’en haut; le céphalothorax est d’un noir luisant, très-pointu vers la partie antérieure; les palpes, dans le mâle. sont terminés par une masse globuleuse très-renflée ; les pattes sont noires ; les cuisses sont tachées de 429 blanc à leur base ; les jambes et les tarses sont annelés de noir et de roux; l’abdo- men est noir, avec une tache dentée, for- mée par deux raiesnoires en zig-zag; sur les côtés de la partie postérieure il est revêtu de cinq tubercules, dont deux placés sur la partie antérieure du dessus, et trois qui terminent la partie postérieure ; celui du milieu est bifide. — Elle se trouve aux environs de Paris, mais très-rarement ; elle est plus commune en Piémont. 47. EPEIRA OPUNTIÆ. L. Dur., Ann. géné». des Sc. phys. de Bruxelles, t. V, p. 359, pl. 89, fig. 3 — Long. 6 lig.—Le céphalothorax est revêtu de poils blancs en avant, et sensiblement rétréci pour la demarcation de la tête ; les yeux, tant ceux qui forment le carré du centre que leslatéraux, sont placés sur une éminence bien marquée ; cesderniers, quoi- que rapprochés, sont bien distincteméni sé- parés l’un de l’autre ; les pattes sont d'une moyenne longueur et assez fortes; outre les poils écailleux, blancs et couchés qui les revêtent, elles sont hérissées de cils plus longs, clair semés, redressés, les uns blancs, les autres noirs ; leur article thoracique est roussâtre en tout ou en partie, et quelques mouchetures de cette couleur, mais peu distinctes, se remarquent auss: aux jambes et aux tarses; l’abdomen, ovale-quadiila- tère, a sa région dorsale ordinairement dé- primée et munie, de chaque côté, de deux tubercules pyramidaux, pointus, dont l’un est antérieur el l’autre se trouve à peu près vers le milieu du bord de cette partie ; deux tubercules obtus, arrondis, séparés par une large échancrure, terminent l’abdomen en arrière ; la face posterieure de chacun de ces tubercules pyramidaux offre une tache triangulaire, d’un beau blanc de neige na- cré ; ces taches se lient entre elles etavec une ou deux autres qui leur sont postérieu- res par des lignes blanches, tracées en zig- zag, quelquefois presque effacées ; en des- sousilesthbigarré de jaune, et les filiéressont groupéesenun mamelon.—Cette espèce va- rie un peu pour sa couleur; le fond en estnoi- râtre, roussâtre, ou comme saupoudré de blanc; dans quelques individus le dessus est joliment bigarré de lignes blanches qui s’anastomosent avec les taches nacrées ; en- fin, il y en a d’autres qui offrent des stries fort élégantes, d’un blanc pur. Cette espèce, dit M. L. Dufour, est fré- quente dans le royaume de Valence et la Catalogue; elle habite constamment au mi- à 50 lieu des feuilles de l’Agave et de l'Opun- tia, mais plus en particulier sur cette der- nière plante, aux environs de Sagonte et d’Alménara; elle se montre dès le com- mencemeut de juin, jusqu’à la fin de dé- cembre; elle établit ses filets au moyen d’un réseax dont les fils sont làches et irré- guliérement entrelacés; tantôt elle se tient les paltes étendues au milieu du réseau pour épier sa proie, tantôt lorsque le vent souflle avec violence, et que le temps est sombre, elle va se blottür derrière un fais- ceau d’épines, où viennent aboutir plu- sieurs fils de son canevas; les coques qui recèlent la progéniture sont ovales, blan- châtres , de quatre ou cinq lignes de dia- mètre ; l’une desfaces est convexe, et n’ad- hére à l’autre, qui est plus ou moins apla- tie, que par un enchevêtrement de fis, les- quelscèdentfacilement à la traction ; chaque coque est formée de deux tuniques dont l’ex- térieure est d’un tissu plus serré et dont l’ia- térieure, qui est séparée de l’autre par une bourre assez abondante, et plus particulié- rement la capsule des œufs; j’ai souvent rencontré à la file l’une de l’autre, sept, huit et même dix de ces coques; je ne pense pas qu’elles soient toutes l’ouvrage du même individu; dans ce cas, ces Epei- res vivaient en société, et de bonne intelli- gence; ce qu’il y a de sûr, c’est que j’en ai souvent observé un grand nombre vivant sur le même pied d'Opuntia, et dans le voi sinage les unes des autres; les œufs sont vonds, d’un blanc un peu jaunâtre ; les pe- tites araignées qui en naissent n’ont point à l'abdomen les tubercules qui caractérisent jes individus adultes ; ce dernier est ovale, hérissé de quelques poils blancs ; leur cè- phalothorax est noir, luisant, glabre; le carré central des yeux est proportionnelle- ment plus grand; les pattes sont annelées de brun et de pâle. GASTERACANTHA, Larr.; Epeira, WaLck. Pleciana, ibid., Acrosoma, PERTY. Ce genre, confondu autrefois avec celui d’Epeira. en est bien distinct par son ab domen, qui est toujours irrégulier, revêtu de tubercules cornés, pointus, semblables à des épines. — Les mandibules sont très- courtes et renflées à leur insertion. — Le céphalothorax est relevé antérieurement. A. GASTERACANTHA CURVICAUDA. Eved'a Curvicauda. —Naurn., Ann. des GASTERACANTHA. Se. nat., L 1, 1824, pl. 12, fig. 1à6. — Dy- cÈs, Atlas du Reg. anim. de Cuv., Arachn., pl. 41, fig. 3.— Long. 45 lig.—Le céphalo- thorax est noir, très-bombé, le double plus large que long, de ferme trapézoïdale, ayant son bord antérieur sinué, légérement arrondi sur les côtés, el hérissé entièrement de poils blancs assez roides; antérieurement, et sur un tubercule de couleur noire, sont placés quatre yeux très-brillans, dont les deux antérieursplus petitsetplusrapprochés entre eux, dechaque côté sont deux tubercu- les de même couleur à l’extrémité desquels est placée une paire d’yeux très-rapprochés entre eux; les palpes sont d’un brun fonce, avec le dernier article terminé par un petit ongle noir; lesmâchoires sont noires, lisses, armées d’une double rangée de dents iné- gales; les pattes sont velues, de couleur testacée: la première paire est la plus lon- gue, ensuite la seconde , la troisième beau- coup plus courte, la quatrième de la lon- gueur de la seconde; l’abdomen est d’un jaune-rougeûtre, de forme triangulaire, sa partieantérieuretronquée estlégérement si- puée et donne attache au céphalothorax; les côtéssinués portent à la partieantérieureune petit épine noire, prés de laquelle s’attache une grande corne rugueuse, garnie de poils noirâtres, recourbée en dedans, de couleur rouge brique à sa base, noirâtre à son ex- trémité ; le bord postérieur est légérement courbé en dehors: au-dessus de ce bord se trouve un fort pli aux extrémités duquel sont placées dans un enfoncement deux ta- ches noïres, tuberculeuses ; sur deux émi- nences de ce même fli sont attachées deux épines brunes, plus longues que celles des parties latérales et dépassant le rebord; l’abdomen en outre est rebordé générale- meni, concave , ayant dans sa partie mé- diane une éminence arrondie ; il porte à sa surface vingt-trois taches luisantes, de forme ovale, dont le bord est saïllant, avec un petit tubercule élevé au centre; en des- sous il esf nuancé de brun, de rouge et de jaune, plissé, avec les filières de couleur noire. — Se trouve à Java. 2. GASTERACANTHA GRACILIS. Epeira Gracilis, WaLck.,Tab.des Aran., p. 65, n° 50; ibid., list. nat. des Aran., fasc. 3, pl. 5, fig. 4. — Long. 6 lig. — Le céphalothorax est d’une couleur brune, carré; les pattes sont filiformes, brunes; les cuisses minces et très-allongées ; l’abdo- men est allongé, plus étroit en arrière, en- foncé dans son milieu, relevé en bosse à sa GASTERACGANTHA. partie postérieure, et vers la partie anté- rieure bordé de jaune, armé de dix épines courtes, dont les deux antérieures proches le céphalothorax sont droites et verticales ; les deux du milieu sont horizontales, cou- chées de chaque côté ; la partie postérieure est bifide, et chacune des bifurcations est armée de trois épines disposées longi!udi- nalement et en éventail ; celle du dessous est plus petite que les deux autres; la cou- leur est jaunâtre, avec des points enfoncés et parsemés sur les côtés ; les pattes sont fi- liformes, brunes; les cuisses sont minces et allongées. — Habite la Caroline dans l’A- mérique-Septentrionale. 3. GASTERACANTHA LEPELLETIERII. Guér., V’oy. de la Coquille, Zool., t. IT, 2e partie, 4'e division, p. 42.—Long. 4 lig. <. — Le céphalothorax est trés-luisant, d’un noir à reflets violets ; les palpes et les paties sont d’un rouge brique, avec l’extrémité des tarses brunâtre ; l’abdomen est trans- versal, un peu bombé, de forme hexagonale; ses quatre angles postérieurs portent une épine épaisse à la base et rétrécie brusque- ment en pointe aiguë, au dessus des deux latérales, qui sont les plus longues et qui atteignent presque une ligne de longueur, il y en a de chaque côté une autre trés-petile, conique et dirigée un peu en avant ; toutes ces épines sont dépourvues de poils; les deux latérales sont très-rapprochées entre elles; les postérieures sont plus éloignées des latérales qu’elles ne le sont entre elles; le dessus de cet abdomen est jaunâtre, mar- qué de vingt-deux points noirs, dont dix- huit placés autour, et quatre au milieu. — Cette espèce a été trouvée dans les bois, aux environs de la rade de Cayelé, dans l'île de Bourou; on, la trouve aussi à Taïti, Amboine et autres îles voisines. k. GASTEROCANTHA RUBROSPINIS. Guér., Voy. de la Coquille, Zool., t. IT, 2e partie, 4re division, p. 53.—Long. 4 lig. — Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente, mais son céphalothorax n’offre pas de reflets violets ; son abdomen est peu large proportionnellement à sa longueur ; il est trés-petit en dessous, d’un blanc un peu jaunätre, entouré du même nombre de points noirs, et ayant son bord antérieur peu arqué ; les six épines sont coniques, et diminuent insensiblement d'épaisseur pour se terminer en pointe aiguë ; elles sont cour- tes, les latérales ayant une demi-ligne de longueur, de couleur rouge brique, et garnies de poils noirâtres; les latérales sont 431 aussi distinctes entre clies que les posté- rieures; les pattes sont noires, avec les: cuisses rouges jusque près du genou. — Frouvée à Offak, dans l’île Waigiou. 5. GASTERACANTHA FASCIATA. Gurr., Voy. de la Coquille, Zool., 1. II, 2° partie, re division, p. 53. — Long, 4 lig.+. Différe de la précédente en ce qu’elle est un peu plus grande, d’un jaune plus ou moins rougeâtre ; en ce que son abdu- men est convexe, et surtout par la pré- sence de deux bandes noires, transversales, interrompues, et dont l’antérieure est plus large ; les deux individus sur lesquels cette description a été faite varioient un peu en- tre eux : l’un étoit armé d’épines un peu plus grandes, avec sa bande antérieure in- terrompue seulement au milieu ; dans l’au- tre, la couleur étoit moins vive, et la bande antérieure trois fois interrompue ;en dessous. ces deux individus étoient noirs et tachés de jaune. — Trouvée dans l’île de Guam et dans l’une des Mariannes. 6. GASTERACANTHA THEISIT Guér., Foy. de la Coquille, Zool., t. XX, 2e part. , 4"? div., p. 54. — Long. 4 lig. — Le céphalothorax est ‘entiérement noir, luisant ; ses pattes sont d’un noirâtre tirant au ferrugineux; l'abdomen est noir,'avec des - taches d’un beau jaune qui varientbeaucoup par la forme et l’étendue : dans les individus où ces taches sont le mieux marquées, el- les semblent représenter à peu prés un oi- seau vu sur le dos et les ailes étendues; cet abdomen présente huit côtés égaux, les six postérieurs portent chacun une épine à leurs angles ; les deux antérieurs sont les plus petites, elles sont parfaitement coni- ques ; les deux suivantes sont les plus gran- des, leur longueur égale à peu près une demi-ligne , les postérieures sont un peu plus courtes ; ces quatre épines commen- cent par être cylindriques et deviennent ensuite brusquement coniques; elles sont toutes garnies de petites spinules courtes et dirigées en dehors; ces épines sont toutes placées à des distances égales entre elles. — Se trouve à la Nouvelle-Guinée. 7. GASTERACANTHA RHOMBOIDEA. Guér., Voy. de la Coquille. Zool., te IE, 2e part., 47e div., ps 54. — Long. 3 lig. :. — L’abdomen est tout-à-fait transversal, au moins deux fois aussi large que long, non compris les épines; il est aplati, ar- rondi en avant, anguleux en arrière; les épines sont noires; les latérales sont trés- 2 452 irégales, les supérieures étant très-petites, coniques ; les suivantes cylindriques et pointues au bout, longues d’un peu plus d’une demi-ligne , velues ; les deux posté- rieures sont trés éloignées des précédentes, de moitié plus petites et coniques ; le des- sus de cet abdomen est d’un beau jaune d’ocre, marqué de points noirs ordinaires. mais en ayant quatre plus gros, suivant une ligne parallèle au bord antérieur placée au- dessus des grandes épines latérales ; le cé- phalothorax, les palpes et les pattes sont” noirs. — Trouvée à l’île de France. 8. GASTERACANTHA LINEATA. Guér., Voy. dela Coquille, Zool., t. IT, 2e part., Are div., p. 55. — Long. 3 lig. !. — Remarquable par la forme arquée de son abdomen ; les angles latéraux se relé- vent en avant et sonl un peu plus avancés que le milieu ; le bord postérieur est pres- que parallèle au précédent , un peu plus élargi au milieu ; sa longueur est presque trois fois dans sa largeur ; les épines sont velués, noires, les latérales antérieures sont trés-petites, coniques; les suivantes sont beaucoup plus grandes, cylindriques, brusquement terminées en pointe, velues, non pas placées comme chez toutes les espè- ces que nous avons décrites, à l’angle posté- eieur, mais entre cet angle qui est arrondi et l’épine antérieure, dont elle est rappro- chée ; les deux épines postérieures sont très-petites , coniques, placées à une très- grande distance des précédentes et égale- ment velues; les points arrondis du dessus de l’abdomen sont grands et de couleur poire ; le céphalothorax, les pattes et le dessous de l’abdomen sont noirs. — Frou- vée dans l’île de Timor. 9. GASTERACANTHA AUDOUINII. Guér., Voy. de la Coquille, Zool., t. XI, 2e part., 4e div., p. 55. — Long. 8 lig. £. —L'’abdomen est d’une forme ovale trans- verse, étroit, rélréci et tronqué de chaque côté, armé de deux épines dont l’anté- rieure trés-petite conique; la postérieure beaucoup plus grande. noirâtre, épaisse, cylindrique, comme arrondie au bout, mais ayant une pointe conique cachée dans les poils, sa longueur est d’une ligne; le bord postérieur de cet abdomen présente des vestiges des deux pointes postérieures, mais elles sont réduites à deux petits tu- bercules ; le dessus est jaune, avec des points ordinaires noirs ; le dessous est noi- râtre, avec quelques taches pâles ; le cépha- GASTERAGANTII A. lothorax est noir; les pattes sont ferrugi- neuses, avec l'extrémité plus obscure. — Trouvée dans l’île d’Amboine. 10. GASTERACANTA GEMINATA. Epeira Geminata, Warcx., Hist. nat. des Aran., fase. 6. — Aranea Geminata, Fagr., Suppl. Entom. Syst., p. 292, n° 38-9.—EÉpeire géminée, WaLcx., Tubl. des Aran., p. 66, n° 59.—Long. 4 lig.— Le céphalothorax est noir en dessus, rou- geàtre en dessous ; les mâchoires et la lèvre sont rougeûtres; les mandibules sont noi- res ; l'abdomen est très-large, aplati, à six épines courtes, les quatre latérales accou- plées deux à deux, rapprochées, parallèles ; les taches sont rondes, proéminentes, d’une substance cornée en dessus; la quatrième paire de pattes largement annelée de rouge et de noir. — Trouvée aux Indes-Orien- tales. A1. GASTERACANTHA CANCRIFORMIS. Epeira Cancriformis, Wazcx., Hist. nat. des Aran., fase. 4. — Aranea Cancrifor- mis, Linn., Syst. nat., édit. 10, t. I, p. 624, n°38.—Fapr., Entom. Syst.,t. II, p. 408, n° 6. — Araignée Cancre, OLiv. Encycl. Méth.. Hist. nat., t. IV, p. 190, n° 25, et p. 205, n° 25, — Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 206, n° 90. — Æpeire Cancriforme, Warcx., Tabl. des Aran., p. 65, n°56. — Epeira Cancriformis, LATR., Génér. Crust. et Ins., t L. p. 103, sp. 3.—Long. 4 lig, — Le céphalothorax est carré , noir; l’abdo- men est large, presque hémisnhérique , armé de six épines horizontales, courtes, rougeâlres, presque égales, deux de chaque côté, dont les antérieures un peu plus courtes, deux postérieures égales à celles du milieu ; on aperçoit quatre points noirs enfoncés au milieu du dos, entourés d’une ravgée circulaire d’autres points de même nature, au nombre de dix-huit ou vingt. — Trouvée à la Jamaïque. 12. GASTERACANTHA CLYPEATA. Epeira Clypeata, Warcx., Tabl. des Aran, , p. 67, n°62; ibid., Hist. nat. des Aran., 2° fasc., pl. 3, fig. 14.—Long. 4 lig.— Le céphalothorax estrouge, petit, glabre, lui- sant, avec des points enfoncés sur les côtés, étroit dans le milieu , avec la partie anté- rieure rougeâtre ; les mandibules sont rou- ges; les mâchoires et la lèvre sont courtes; l'abdomen est très-plat, revêtu en dessus d’une espèce de bouclier dur, ovale, ar- rondi, ayant une forte échancrure en demi- ULOBORUS. eercle à la partie antérieure, et une autre semblable à la partie postérieure; sa cir- conférence est armée de dix épines petites et courtes, trois de chaque côté de l’échan- crure postérieure, une de chaque côté de J’antérieure , et une dans le milieu de cha- cun des côtés ; sa surface, qui est chagri- née, a quarante-quatre taches oculées plus ou moins grandes ; la première ligne de ces taches se courbe vers le céphalothorax , la seconde et la troisième sont droites, les quatre lignes postérieures sont courbées dans le sens du côté postérieur ; ces taches paroissent aussi en dessous, mais en moins grande quantité. — La patrie de cette es- pèce est inconnue. Toutesles Epeires désignées par M. Walc- kenaer dans son tableau des Aranéide, sous les noms de : Militaris, Guttata, Spinosa, Stellata, Curviformis, Hexa- cantha, Tetracantha, Transversalis, Lata, et scutiformis, appartiennent au genre Gas- teracantha: celles qui ont été désignées par M. Perty dans le Delectus animalium arti- culatorum, quæ in initere ner Brasiliam, Spix et Martius collegerunt, sous le nom de : Acrosoma suctatum , vigorsü, Schrei- bersi, Swainsonti, Kirbyi, appartiennent aussi au genre Gasteracantha, TETRAGNATHA, Wazcx.; Eugnatha, Say. Les yeux sont presque égaux entre eux, placés sur le devant du céphalothorax. — La lévre est large, arrondie, petile et arrondie. — Les mâchoires sont trés-allon- gées, cylindriques, un peu dilatées vers leur extrémité. — Les pattes sont très-al- longées, trés-fines, presque toujours diri- gées en avant et en arrière lougiludinale- ment: la première paire est la plus longue, la seconde ensuite, la troisième est la plus courte, Ces Aranéides sont sédentaires, et for- ment une toile à réseaux irréguliers com- posée d’une spirale croisée par des rayons droits qui partent du centre, où elles se tiennent immobiles , les pattes étendues longitudinalement. TETRAGNATHA EXTENSA. Wazck., Tab. des Aran., p. 68, pl. 7, fig. 64.— Aranea Extensa, Decéer, Mém. sur les Ins., t. VIL, p. 236, n° 40, pl. 49, fig. 4, 2,8, 4. — Lister, p. 50, t. IT, fig. 3 — Scnœrr., Îcon. Ius., pl. 49, fig. 7 à 8, etpl. 113, fig. 9. — Aranea So- ANNe 433 landri, Scopoz., Entom. Carn., p. 397, n° 1095. -— L’abdomen est allongé, cylin- drique, d’un vert argenté en dessus, noir et bordé par deuxlignesjaunes, minces, de cou- leur verte. — Gette espèce varie beaucoup pour les couleurs, car on trouve des indi- vidus chez lesquels l’abdomen est d’un vert argenté, ou d’un rouge-vert ou jaune. Le mâle présente, sur la partie antérieure des mandibules , une épine pointue qu’on n’a- percoiït pas dans la femelle. Cette espèce, qui se trouve aux environs de Paris, construit sur le bord des eaux, dans les bois et les lieux humides, une toile grande , verticale. Suivant Lister, elle en- veloppe ses œufs dans un cocon de soie d’un vert-bleuâtre, qu’elle recouvre d’une soie plus lâche et d’une couleur plus som- bre ; elle l’attache ensuite aux joncs et au- tres plantes aquatiques. Lorsque cette arai- gnée est en repos, elle se tient toujours les quaire pattes antérieures allongées et éten- dues en avant, et les postérieures en ar- rière. ULOBORUS, Lare. Les yeux sont au nombre de huit: les quatre postérieurs sont placés à intervalles égaux sur une ligne droite, et les deux la- téraux de Ja premiére ligne plus rapprochés du bord antérieur du céphalothorax que les deux compris entre eux, de maniére que cette ligne est arquée et en arrière. — Les mâchoires s’élargissent un peu au-des- sus de leur base et se terminent en forme de palette ou de spatule. — Les tarses des trois dernières paires de pattes se termi- nent par un seul onglet ; le premier article des deux postérieures a une rangée de petits crins. Ces Aranéides ont le corps aïlongé et cy- lindrique : placées au centre de leur toile, elles portent en avant et en ligne droite les quatre pieds antérieurs, et dirigent les deux dernicrs Gans un sens opposé: ceux de la troisième paire sont étendus latéralement, Leurs toiles sont lâches et horizontales ; el- lesemmaillotent, en moins de trois minutes, le corps d’un petit coléoptère qui s’est pris dans leur filet. Leur cocon est étroit, al- longée, anguleux sur les bords et suspendu verticalement par un de ses bouts à un ré- seau ; l’autre extrémité est comme four- chue, ou terminée par deux angles prolon- gés, dont l’un plus court et obtus; chaque côté a deux anglesaigus. 28 L'ETA ULOBSRUS WALCKENAZRIUS. Late. , Génér. Crust. et Ins., t T, p. 409 ; ibid., Rég. anim. de Cuv., 2e édit., tu. IV, p. 246. —- Ducis, Atlas du Reg. anim. de Cuv., Arachn., pl. 16, fig. 4. — Long. 5 lig. — D'un jaunûtre-rous- sälre, couvert d’un duvet soyeux, for- want sur le dessus de l’abdomen deux séries de petits faisceaux ; des anneaux plus pèles aux pieds. — Se trouve dans des bois des environs de Bordeaux et autres dépar- iemens méridionaux. Ici vient se placer le genre Zozis de M. Walckenaer; ne connaissant pas l’es- pêce qui le compose, nous ne pouvons in- diquer les caractères génériques et spéci- liques. ONZIÈME SOUS -SECTION. Les Napiteles, WaLrck. Faisant des toiles étendues, en napes suspendues au milieu de réseauxirréguliers. LINYPHIA, Warcx. Les yeux, au nombre de huit et presque égaux entre eux, occupent le devant du cé- phalothorax et sont ainsi placés: quatre au milieu formant un trapèze dont le côté pos- térieur plus large, et occupé par deux yeux beaucoup plus gros et plus écartés; les quatre autres sont groupés par paires, une de chaque côté et dans une direction obli- que.— La lèvre est triangulaire, large à sa base et arrondie à son extrémité. — Les mächoires sont droites, carrées, très-dila- tées à leur extrémité et lrès-étroites à leur base. — Les pattes sont allongées, grêles ; la première paire est la plus longue, la se- conde ensuite , la troisième est la plus courte. Ces Aranéides sédentaires forment une toile à tissu serré , horizontale , surmontée d’une autre toile à réseaux irréguliers for- més par des fils tendus en tous sens sur plusieurs plans différens, se tenant le plus souvent sur la toile horizontale dans une position renversée. A. LINYPHIA TRIANGULARIS. Wazox., ist. nat. des Aran., t. V; ibid., Tabl. des Aran., p.70, pl. 7, fig. 66; Avranea Triangularis, Faun. Paris., t. IT, p. 214, n° 54. — Aranea Resupina Sylves- tris, Decéer, t. VII, p. 244, n° 2, pl. 44, fis. 43 à 22. — Crercx, n° 71, n° 12, pl: 3, tab 2 fs. MAN? ENLOong A ie. EPISINUS. — Le céphalothorax est d’un brun-rous- sâtre clair, avec trois lignes noires; les yeux sont placés sur des taches noires; l’abdomen est ovale, court et presque gle- buleux, avec une bande brune, marquée de petites taches blanches, découpées sur le bout, le long du milieu du dos. On trouve celte espèce aux environs de Paris dans les bois de Boulogne, Vincen- nes et Meudon; on la rencontre sur les buissons, les genévriers , les pins , ou bien sur les fenêtres et les coins des murailles; elle y construit une toile horizontale ten- äue entre les branches, si c’est un arbre, mince, et dont l’étendue varie à raison de la proximité ou de l'éloignement des points d'attache: pour la maintenir parfaitement horizontale, elle tend par dessus des fils perpendiculaires et obliques, qu’elle fixe aux lieux environnans. Elle se tient ordi- nairemefñft au mileu de sa toile, dans une position renversée, ayant l’abdomen en Baut. Ur insecte a-t-il le malheur de se laisser engager dans ce filet, le propriétaire accourt, le perce avec les crochets de ses mandibales à travers la toile, et ensuite y fait une déchirure afin de le passer et de le sucer; ce qu’il fait sans l’envelopper de soie, l’insecte étant mort ou affoibli par l'effet du venin. 2. LINYPHIA MONTANA. Wazck., T'abl. des Aran., p. 70, pl. 7, fig. 65 et 66; ibid., Faun. Paris, t. 11, p. 215, n°55.— Aranea Montana, Decéer, Mém. pour servir à l'Hist. nat. des Ins., t. VII, p. 254, 143. — Long. 4 lig. = — L’abdomen est ovale, blanchâtre, avec des taches cendrées; les pattes sont tachées de noir. — Se trouve aux environs de Paris. DOUZIÈME SOUS-SECTION. Les Rétitèles, W ALcK. Formant des toiles à mailles ouvertes, à réseaux irréguliers, et se tenant au milieu, ou à côté, pour atraper leur proie. M. Walckenaer dans son tableau sur une nouvelle classification des Aranéides, indique sous le nom d’Argus une nouvelle coupe générique dont nous ne connoissons pas les caracières ni l’espèce sur laquelle elle a été formée. EPISINUS, LATR. Les yeux , au nombre de huit, sont dis- posés de manière à former un segment THERIDION. transverse d’un cercle; ils sont égaux, et placés sur une éminence. — Les mächoires sont longitudinales, peu droites ou conver- gentes, un peu dilatées à leur base, avec leur partie antérieure arrondie. — La lèvre est semi-circulaire, un peu plus large que longue, — Les pattes sont très-allongées; la première paire, ensuite la quatrième sont les plus longues; la troisième est la plus courte. A, EPISINUS TRUNCATUS. Larr., Gener. Crust. et Ins., +. VI, p. 371.—Le céphalothorax est cordiforme, un peu plus longquelerge, pointu antérieu- rement, petit, d’un brun noirâtre en des- sus; sa partie inférieure ou le plastron ster- nal est roussâtre ; l’abdomen est brun, py- ramidal, échancré antérieurement, tronqué postérieurement en forme d’un triangle renversé; la surface est triangulaire ; ses an- gles postérieurs sont prolongés ; la troisième paire de pattes est blanche ; les autres sont brunes; la partie antérieure de la première etde la quatrième paire sont blanches à leur base. — Cette espèce a été trouvée aux en- virons de Paris et en Italie. THERIDION, Warck., LATR. Les yeux, au nombre de huit, presque égaux entre eux, occupent le devant du cé- phalothorax et sont ainsi disposés: quatre au milieu en carré, dont les deux anté- rieurs placés sur un petite éminence, et deux de chaque côté situés ainsi sur une élévation commuxse. —La lèvre est courte, plus large à sa base et de figure variable. — Les mâchoires sont inclinées sur la lévre, ailongées, étroites et cylindriques. -— Les pattes sont allongées, fines; la première paire est la plus longue, la quatrième en- suite, latroisième est la plus courte. Ces Aranéides sédentaires forment une toile à réseaux irréguliers composés de fils qui se croisent en lous sens sur plusieurs plans différens. Ce genre a été parlagé en huit groupes. PREMIER GROUPE, Les Ovales, WaLcx. Les yeux latéraux se touchent. — Les mâchoires sont légérement dilatées à leur extrémité. — La lèvre est carrée à son ex- trémité. — L’abdomen est ovale, allongé. Les Aranéidcsrenfermées dansce groupe recouvrent leurs œufs d’une bourre lâche et peu serrée, habitent les plantes, et en rapprochent les feuilles pour s’y renfermer au temps de leur ponte. 1. THERIDION LINEATUM. Wazck., Tab. des Aran., p. 73.—Ara- neaLineataibid., Faun. Paris. .t.1L,p. 240, n° 49.—CLErok, p.60, n° 8, pl. 3, tab. 40.— L’abdomen est allongé, jaune , avec des points noirs très-marqués sur les côtés, et une bande noire longitudinale sous le ven- tre. Le mâle a l'abdomen et les pattes plus allongées ; le crochet de ses mandibules est plus long et n’est courbé qu’à son extre- mité; ces dernières ne sont pas creusées ni dentées, et il y a prés de leur naissance, du côté interne, une petite épine courbe. Il y a des individus chez lesquels l'abdomen est blanc ou jaune. — Cette espèce, qui se trouve aux environs de Paris, fait sa toile sur les plantes peu élevées, telle que la mille-feuilles ; mais elle ne s’enferme dans les feuilles des arbres que pour pondre ses œufs. 2. THERIDION REDIMITUM. Wazck., Tabl. des Aran., p. 73, pl. 7, fig. 67 et 68. — Aranea Redimita, ibid. , Faun. Paris. , t. Il, p. 214, n° 50. — Czrerck , p. 59, n° 7, pl. 411, tab. 9. — DEcéer , t VII, p. 242, n° 44, pl. 44, fig. 4 à 11, — L’abdomen est ovale, al- longé, jaune , avec des points noirs sur les côtes, etle dessus entouré d’un cercle rouge ; en dessous il présente une raie noire, longitudinale. Il y a des individus chez lesquels le cercle de l’abdomen est rose, rouge, Carmin, rouge avec une ligne longitudinale de même couleur dans le mi- lieu , et enfin quelquefois ce cercle est vert. — Ceite espèce, dont les mœurs sont semblables à la précédente, se trouve aux environs de Paris. 3. THERIDION OVATUM. Wacck., Tubl. des Aran., p.75.— Ara- nea Ovata , ibid., Faun. Paris., t. I], p. 244, n° 51.— CrerCK, p. 58, n° 6, pl. 8, tab. 8. — Grorr., Îns. des env. de Paris, t. I, p. 648, n°12. —L'’abdomen est ovale, allongé, jaune, avec des points noirs sur les côtés ; de plus, on aperçoit un ovale rouge, carmin en dessus, et une ligne longitudi- nale noire en dessous. Il y a des individus chez lesquels l’abdomen présente un ovale rougesur le dessusentier, demême couleur, mais interrompu dans son milieu, rouge, avec deux points d’un jaune vif dans le mi. lieu. — Se trouve aux environs de Paris. 23 DEUXIÈME GROUPE. Les Arrondies, WALck. Les yeux latéraux se touchent. — Les mà- choires sont peu dilatées à leur extrémité. — La lèvre est trés-large à sa base, carrée à son extrémité. —L’abdomen est en ovale, arrondi. Ces Aranéides recouvrent leurs œufs d’une bourre lâche et peu serrée, habitent l’intérieur des bâtimens, le dessous des pierres, les lieux sombres et obscurs. le THERIDION Â-PUNCTATUM. WaLck., T'abl. des Aran., p. 73, pl. 7, fig. 69 el 70.— 4ranea h-Punctata, ibid. , Faun. Paris., t. 1, p. 210, n°48.—FaBr., p.416 , n° 34. — Decéer, Ins., t. VII, p. 255, n° 46, pl. 45, fig. 4. — L’abdomen est arrondi, déprimé, brun, avec un demi- cercle à la partie antérieure et une ligne longitudinale dansle milieu, plus pâle ; en dessous il est d’un jaune pâle. Les œufs sont rouges, pâles , légérement agglutinés ensemble et recouvertsseulement d’un peu de soie, — Se trouve aux environs de Paris. TROISIÈME GROUPE. Les Renflées, WaLck. Les yeux latéraux sont rapprochés. — Les mâchoires sont cylindriques, peu dila- tées à leur extrémité. — La lèvre est ar- rondie , semi-circulaire. — L’abdomen est globuleux, renflé à sa partie postérieure. Ces Aranéides enferment leurs œufs dans une enveloppe de soie d’un tissu serré, formant un cocon globuleux , habitant les plantes et l’intérieur des bâtimens ou les cavités naturelles. 5. THERIDION PAYKULLIANUM. Wazck., Hist. nat. des Aran., fase. 4. — Theridion Maculatum, ibid., Tabl. des ATan., p. 74, n° 5. — Le cépholothorax est noir, pointu à sa partie antérieure; les pattes et les palpes sont d’un brun uni- forme; ces derniers sont terminés par un ovale assez marqué, mais fort allongé ; lab. domen est ovale, globuleux, peu comprimé sur les côtés, d’un brun noir, avec un demi- cercle d’un blanc vif, entourant sa partie supérieure ; on aperçoit une ligne de même couleur sur le milieu du dos, coupée par quatre chevrons très-blancs et formant aussi THERIDION. une triple croix; au-dessus de cette croix et du côté du céphalothorax, on remarque un point blanc. — Gette espèce a été trou- vée sous les pierres dans le bois de Vin- cennes. 6. THERIDION SYSIPHUM. WaLck., His. nat. des Aran., fase. 3, pi. 9; ibid., Tabl. des Aran., p. 74, n° 9. — Larr., Génér. Crust. et Ins., à I, p. 97, sp. 4. — Ar. Sysipha, WaLcx. , Faun, Paris., t. LE, p. 266, n° 32.—Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 229, n° 22. — Ar. Lamellée , Orav., Encycl. Mcth., t. IV, p. 494, n° 42, p. 210. — 4». Rufus Sylvicola, Lister, De anim. angl., p. 53, tit. 44, fig. 14. — Ar. Sysiphus, Crerok, Aran. Suec., p.54, 31, 4, pl. 8, tab. 5.—Le céphalothorax est petit, noir, convexe et presque cylidrique du côté des yeux; les pattes sont grêles, d’un beau blanc, avec quelques anneaux d’un noir très-vif ; l’abdomen est globuleux supérieurement , pointu inférieurement; en dessus sont deux lignes d’un blanc vif, se dirigeant du côté du céphalothorax et formant un angle sur le milieu de sa partie médiane; deux autres encore plusblanches, mais moins larges, se dirigent vers l’extré- mité poslérieure ; à ia jonction du sommet de ces deux angles est une tache noire, deux autres de même couleur, mais plus grandes, sur les côtés ; sur la partie posté- rieure est une grande tache orange, ovale ; le reste est noir, marbré de points blancs ; le dessous est tout noir, avec trois petites taches jaunes, lune au bas des parties sexuelles , les deux autres de chaque côté, proche le céphalothorax. Le mâle diffère de la femelle par son céphalothorax et ses pattes qui sont rouges, et par son abdomen qui est entiérement noir et sans aucun mélange d’autre cou- leur. Cette espèce construit dans les bois, à l’entour des maisons ei des murs, ane as- sez grande toile, dont les fils se croisent en tous sens; elle se forme un nid composé de feuilles sèches, de détritus de végétaux ou de plätras qui, suspendus au milieu d’une toile irrégulière , ont l’air d’y être tombés par hasard. C’est dessous cette espèce de nid qu’elle se tient. EHe paroît dès les pre- miers jours du printemps, s’accouple vers la fin de juin; elle fait ensuite deux ou trois pontes, et enveloppe ses œufs dans un cocon rond et rougeâtre, et quelquefois verdâtre , dont le tissu est serré, et qu’elle THERIDICN. ouvre avec ses mandibules lorsque les pe- tils sont éclos ou près d’éclore. 7. THERIDION NERVGSUM. Wazok., Tab. des Aran., p. 74. —Ara- nea Nervosa , ibid., Faun. Paris. , t. IE, p. 207, n° 35. — [uster, p. 51, fig. 48. — AzBin, p. 23, pl. 45, fig. 71. — L’abdo- men est globuleux ; on apercoit deux ban- des brunes , rougeâtres, qui entourent le dessus et qui sont coupées par des traits blancs , parallèles. Cette espèce varie pour les couleurs : le mâle est verdâtre; la fe- melle se fait un nid où elle amasse des pro- visions pour ses petits, qui éclosent ordinai- rement en juin. On la trouve plus commu- nément sur les branches de chêne. Son co- con est d’un vert sale ; elle le retient tou- jours entre ses pattes, et il est difficile de le lui faire abandonner. 8. THERIDION DENTICULATUM. Warck., Tab. des Aran., p. 74. — Ara- nea Denticulata, ibid., Faun. Paris., t, 11, p. 208, n° 37. — Lister, p. 56, tit. 16, fig. 16. — L’abdomen est globuleux, d’un gris-noiïrâtre , avec une bande longitudi- nale, dentée, d’un gris-rougeâtre , où cor- respondent sur les côtés des petites lignes ncirâtres, transversales. — Se trouve aux environs de Paris. 9. TRERIDION TINCTUM. Wazcx., Tabl.des Aran., p.75. — Ara- neaT'incta,ibid., Faun. Paris.,t. IE, p.205, n° 38. --- L’abdomen est globuleux, avec un demi-cercle noir à la partie postérieure du dessus; la partie postérieure est blanche, tachée de rouge.— Se trouve aux environs de Paris. 10. THERIDION PULCHELLUM. W azck., Tubl. des Aran., p. 75.—Ara- nea Pulchella,ibid., Fuun. Paris., t. Li, p. 208, n°39.—Long. 1 lig.— L’abdomen est globuleux, jaune , avec une ligne longitu- dinale. festonnée , rouge dans le milieu.— Cette espèce, qui se trouve aux environs de Paris, pond en juin, et fait un cocon en- tiérement rond , d’un blanc extrêmement vif. À 11. THERIDION CAROLINUM. WaLcx., Tabl.des Aran., p. 75.—Ara- nea Carolina, bid., Faun. Paris. , t. IE, p. 208, n° 40.— L’abdomen est globuleux, jaune ; en dessus il est jaune, entouré d’un cercle rouge.—Se trouve dans lesbois, aux environs de Paris. L37 12. THERIDION LEPIDUM. Warck., Tabl. des Aran., p. 75.—Ara- nea Lepida, ibid.. Faun. Paris. , t. 11, p. 208, n° A1.—L’abdomen est globuleux, jaune, entouré d’une bande jaune, - décou- pée en zig-zag dessus. — Se trouve aut environs de Paris. QUATRIÈME GROUPE. Les Crypticoles, W'avcx. Les yeux latéraux sont rapprochés et se touchent. — Les mâchoires sont courtes, carrées, — La lèvre est carrée, plus large que haute. — L’abdomen est globuleux, renflé, Ces Aranéides enveloppent leurs œufs d’une bourre lâche, habitent les caves, les lieux sombres et humides. 13. THERIDION CRYPTICOLENS. Waccx., Tab. des Aran. , p. 75, pl. 8, fig. 75 et 76.— Aranea Crypticolens,ibid., Faun. Paris.,t. L, p. 207, n° 33. — L’ab- domen est glubuleux ; la couleur du fond est rouge, päle, avec des lignes noires, pà- les. — Cette espéce, qui se trouve à Paris et dans ses environs, est assez commune dans les caves. CINQUIÈME GROUPE. Les Triangulilabres, Wazcx. Les yeux latéraux sont disjoints. — Les mâchoires sont cylindriques. — La lèvre est grande, triangulaire , plus haute que large. — L’abdomen est globuleux, nu. Ces espèces enveloppent leurs œufs d’une bourre lâche et peu serrée, forment une toile composée de fils lâches et flottans dans l’intérieur des bâtimens. 14. THERIDION TRIANGULIFER. Wazcok., Mist. nat. des Aran., fasc. 3, pl. 6; ibid., Tabt. des Aran., p. 75, n°19, pl. 8, fig. 73 et 74. -— Araignée Trianguli- fère, Wazok., Faun. Paris., t. IL, p. 207, n° 34. — Araignée Triangulifère, LaATR., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VIT, p.230,n°2%4.—Long. 3lig.—Le céphalotho- rax estarrondi,d’uu brun-jaunâtre: lespaltes sont fines et de même couleur; l'abdomen est globuleux, avec ure suite detrianglesblanes ou jaunes, formés par deux bandes longi- tudinales, rougeâlres , en zig-zag; en des- sous il est jaautre. L’abdomen de la femeïle se trouve très- 438 rétréci et très-défiguré après la ponte; ïl présente sur le dos une suite de taches rou- gesen trapèze; les côtés sont presque en- tièrement brups et n’offrent que des taches brunes. Cette espèce, qui est assez rare, se irouve dans l’intérieur des maisons, particulière- ment dans l’intérieur des armoires ; elle fait sa ponte versle commencement de sepiem- bre ; son cocon est de la grosseur d’un pois, et est composé d’une soie blanche et molle; elle l’attache au haut de sa toile. formée par des fils d’un tissu trés-clair, lâche et flasque. 15. THERIDION PUNCTATUM. Waick., Tübl. des Aran., p. 76.—Ara- nea Punctata, ibid., Faun. Paris. ,t. 1], p. 210, n° 46.—L’abdomen est giobuleux, brun , ponctué de jaune, entouré par uve bande en zig-zag, avec des lignes noires, transverses à la partie postérieure. — Se trouve aux environs de Paris. 16. TRERIDION URTICÆ. Wazck., Tabl, des £ran., p. 717.—Ara- nea Urlicæ, ibid., t. LE , p. 210, n° 47. — L’abdomen est ovale, globuleux, avec des taches blanches sur les côtés et tout à l’en- tour, deux plus marquées vers le céphalo- thorax, trois chevrons rouges, obscurs à la partie postérieure. — Se trouve sur les or- tes, aux environs de Paris, 17. THERIDION LUGUBRE. L. Dur., Ann génér. des Scienc. phys., t. V,p. 355, pl. LXIX, fig, 1.—Lons. 6lig. — La couleur générale est un noir obscur, uniforme ; son corps et ses pattes sont héris- sés de poils très-courts et tous de même grandeur ; le céphalothorax est arrondi sur les bords; très-modérément convexe, et plus ou moins marqué des impressions radiées; les yeux sont disposés sur deux lignes transversales, parallèles, arrondis, à peu près égaux entre eux, parfaitement séparés et proéminens; la série antérieure, un peu plus courte que la postérieure , est séparée du bord mandibulaire ou de l’é- pistome par un espace assez grand; cet espace, d’abord creusé en gouttiére au dessous de la première rangée d’yeux, se renfle ensuite de maniére à former, au- dessus de l’origine des mandibules, une sorte de chaperon ou bourrelet; les yeux latéraux sont placés, chacun isolément, sur une émiaence bien plus marquée que dans les autres espèces; les mandibules sont ver. ticales, concïdes, de médiocre grandeur, THERIDION. dépourvues de dents et armées d’un cro- chet assez pelit, simple ; la lèvre esttrian- gulaire, plus large que haute, et n’est qu’une continuation, un lobe du plastron sternal ; les mâchoires, inclinées sur la lèvre qu’el- les tiennent enchâssées, sont obtuses, com- primées, armées intérieurement de soies très-courtes ; les paipes s’insérent à la base des mâchoires dans un sinus, et sont héris- sés de poils; les pattes sont assez longues, quoique fortes; les antérieures ont un peu plus de longueur que les postérieures ; cel: les-ci plus que la seconde paire; enfin la troisième paire est beaucoup plus courte que les autres; les cuisses et les jambes sont fortes et d’une grosseur égale, ainsi que le genou; les tarses sont brusquement plus grêles, et leur premier article a trois fois au moins la longueur du dernier; les poils courts et assez roides qui les revêtent sont, ainsi que dans tout le membre, inclinés en avant ; la griffe est formée de trois crochets ou oagles presque entièrement cachés; ils sont arqués, simples, c’est-à-dire dépourvus de dentelures; le crochet supplémentaire ou lespèce d’ergot placé au dessous des deux autres, est dirigé vers la base du tarse ; l’abdomen est fort gros, ovale, très- arrondi en avant et en arrière, et très- élevé au-dessus du céphalothorax; les filié- res ne sont pas saillantes; la paire la plus autérieure est grcsse et tronquée. — Cette espèce a été trouvée sous les pierres, par M. L. Dufour, dans les montagues de la Ca- talogue, aux environs de Mora et de Villa- franca. Ce Théridion se fabrique une pe- üte toile en forme de sac qui lui sert de re- uaite ; lorsqu'on le surprend dans son ré- duit, loin de prendre la fuite _il contrefait le mort en abritant son corps sous ses pat- tes repliées. SIXIÈME GROUPE. Les Cachées, Waxcx. Les yeux forment un quadrilatère très- allongé, marqué par une ligne saillante ; les latéraux, portés sur la même élévation, sont rapprochés, mais ne se {ouchent pas. — Les mâchoires sont courtes, cylinäri- ques. — La lèvre est large, surtout à la base, en pointe obtuse et arrondie vers son extrémité. — L’abdomen est ovale, rond. Ces Aranéides se cachent sous les pier- res et les champignons, forment, pour en- velopper leurs œufs, un cocon sphérique ERIGONE. Composé d’une bourre dense , compacte, unie, mais ne formant pas tissu. 18. THEPIDION OBSCURUM. Wazck., Tubl. des Aran., p. 76.— Ara- nea Obscura, ibid. , Faun. Fran. , t 11, B. 209, n° 44.--L’abdomen est ovale, rond, un peu déprimé, de couleur noire; les pattes sont de cette dernière couleur. — Se trouve aux environs de Paris, sous les picres, les champignons : son cocon est rond, d’une couleur trés-blanche. 19. THERIDION SIGNATUM. Wazcx., T'ab. des Aran., p.'76.—Aranea Sigrata, ibid., Faun. Fran., t. LI, p. 209, n° 45. — L’abdomen est ovale, rond, un peu déprimé, brun, avec quatre traits jau- nes placés sur le haut, le bas et les côtés. — Se trouve aux environs de Paris. SEPTIÈME GROUPE. Les Minimes, WaLcx. Les yeux latéraux sont rapprochés.-—Les mâchoires sont cylindriques. — La lèvre est grande . en triangle , tronquée en ligne droite à son extrémité. — L’abdomen est ovale, arrondi. Ces Aranéides, qui sont très-petites, for- mént une petite toile sur les feuilles ou en- tre les raisins, enveloppent leurs œufs dans un cocon aplali et lenticulaire, formé d’un tissu fin et serré. 20. THERIDION. BENIGNUM. Wazck., Hist. nat. des Aran., fase. 5, pl. 5. — Æraignée Bienfaisante, ibid. , Faun. Paris., t. IL, p. 209,n°45.—Larr., Hist. nat. des Crust ct des Ins., t. VIE, p. 223. — Dumérirz, Dict. des Sc. nat., t. 11, p. 333. —Ducis, Atlas du Reg. anim. de Cuv., Arachn., pl, 10, fig. 4 — Ara- ueus Cinereus e Minimis, Lister, de Anim. Angl., p. 55, tit. 45. — Long. 2 lig. — Le céphalothorax est moins large et moins long que l'abdomen, d’an brun glabre; la partie antérieure est convexe, brune , cou- verte de poils gris; les yeux latéraux sont rapprochés, mais non réunis; les mandibu- les sont cylindriques, d’un brun pâle : les mâchoires sont cylindriques; la lèvre est grande , tianguliforme, coupée en ligne droite à son extrémilé; les pattes sont de longueur médiocre; Pabdomen est ovale, globuleux, fauve, avec des poils gris bor- dant à la partie supérieure près du céphalo- thorax un carré noir; ies taches transver- 439 sales sont de même couleur à la partie pos- térieure ; les côtés latéraux sont d’un fauve uniforme, avec le dessous brun. Cette espèce est très-commune , surtout dans les jardins et les potagers; elle fait une pelite toile irrégulière qui, quoique très-fine, suflit pour préserver les raisins de la morsure des autres insectes. Il est rare que l’on ne serve de ces fruits en automne sans qu’il y ait plusieurs T'héridions bien- faisans, et les personnes les plus dégoütées en ont bien des fois àävalé avec leur cocon sans s’en apercevoir. Cette espèce se plaît aussi à tendre des fils sur la surface des feuilles, entre les fleurs en corymbe, à l’extrémiié des bruyé:- res, des gramens et d’autres plantes. Le femelle fait trois pontes différentes en été: elle enveloppe ses œufs dans un tissu serré, d’un blanc très-éclatant, formant un cocon aplati et lenticulaire. Le mâle et ia femelle cohabitent ensemble sur la même feuille. HUITIÈME GROUPE. Les Tuberculées, Waïck. Les yeux latéraux sont rapprochés au ni- veau de ceux d’en bas. — La lèvre est grande, triangulaire, —Les mâchoires sont étroites, cylindriques. — L’abdomen est ovale, globuleux, renflé à sa partie supé- rieure, qui est surmontée de tubercules. 21. THERIDION APHANE, Wazck., Tabl. des Aran., p.71.—Aranea Aphane, ibid., Faun. Paris., L. 11, p. 205, n°34.—Long. 2lig. !. —Celteespèceestglo- buleuse ; son abdomen est ovale, avec qua- tre tubercules à sa partie supérieure, — $e trouve assez communément aux environs de Paris, surtout au bois de Vincennes. ERIGONE, Sav., Aun. Les yeux sont rassemblés sur le sommet antérieur de la convexité du céphalothorax, disposés sur deux lignes transverses, un peu courbées, l’antérieure moins que la posté- :ieure; ces yeux sont presque égaux, lesinter- inédiaires antérieurs un peu plus gros, les quatre intermédiaires figurant un carré parfait, et les quatre autres latéraux deux lines divergentes. — Les mandibules sont abaissées perpendiculairement, ou plutôt divisées sensiblement en arrière , renflées à leur base supérieure, trés-rélrécies et comme élranglées prés du crochet, garnies sur le côté extérieur, mais dans le mâle Œ’uverangéed’épines, pourvues {une gout 49 tiére très-oblique, bordée de deux rangs de longues dentelures et d’un crochet trés- relevé dans le repos.—Les mâchoires sont convergentes, trés-inclinées sur la lèvre, larges et renflées à leur base, terminées presque en pointe et contiguës au sommet, a pelpe grand: chez le mâle , ce dernier organe est très-grand , ayant l’article hu- méral long, courbé, épineux; le cubital dilaté en appendice et tronqué au sommet, égal au radial, qui s#st un peu moins di- laté , mais égaleruent tronqué; la valve di- gitale interne, ovale, oblongue, échan- crée postérieurement à son bord supérieur, munie à sa base externe d’une apophyse cornée, recourbée, dilatée vers le bout, et le bouton excitateur égal à la valve libre, corné, reuflé, pourvu à son sommet de trois conjoncteurs saillans en avant ; le principal trèés-articulé, à article gros et compliqué, à dernier article légérement courbé, pointu; le premier auxiliaire oblong, terminé par trois pointes obtuses; le second auxiliaire demi-membraneux, spatulé.—La lèvre est inclinée, très-épaisse, trés-haute à son bord antérieur, qui est arrondi au somimnet et surmonte de beaucoup la plaque sternale, ciliée sur son arête dorsale, et munie d’une épine assez près du bout. — La plaque slernale est moins longue que large , trés- arrondie des deux côlés, presque dès sa base, échancrée au sommet, et à sous-palais étroit. — Les paltes sont assez grandes, noires, différant de longueur dans les deux sexes, Dans le mâle, la première paire, la seconde, Ja quatrième, la troisième; dans la femelle , la quatrième, la première, la se- conde et la troisième successivement plus courtes ; les cuisses de la premiére paire du mâle sont garnies d’une rangée d’épines en dessous, — L’espèce type de cette coupe génerique est : -ERIGONE VAGANS. Sav. et Aun., Descr. de l’Egyp., Arachn., pl. 9. fig. 9, t. 1, p.319.— Chez cette espèce, le céphalothorax est rouge, testacé; les pattes sont aussi de cette dernière couleur; l’abdomen est d’un brun-noirâtre , soyeux. — Elle a été trouvée dans des jardins au Caire; elle a été retrouvée depuis, par M. Savigny, aux environs de Paris, dans le parc de Versailles, DEUXIÈME SOUS-TRIBU. Les Aquatiques, Waxck. Habitant au milieu de l’eau, dans une ccliule remplie d'air, ARGYRONET A. QUATRIÈHE SECTION. Les Nageuses, Warck. Nageant dans l’eau et y tendant des fils pour attraper leur proie. TREIZIÈME SOUS-SECTION. Les Aquiteles, W arc. Tendani des fils dans l’eau pour attraper leur proie, ARGYRONETA , Larr. , WaLcx. Les yeux, au nombre de huit, presque égaux entre eux, occupent le devant du céphalothorax ; les deux intermédiaires de la ligne postérieure sont dirigés en haut, les deux latéraux sont dirigés de chaque côté, et les deux intermédiaires de la ligne antérieure sont dirigés en bas et comme ca- chés sous une avance du céphalothorax. — La lèvre inférieure est convexe, plus haute que large, en triangle et arrondie à son ex- trémité., — Les mâchoires sont plus hautes que larges, écartées et seulement inclinées un peu sur la lèvre, dilatées au côté ex- terne de leur base, et recevant les palpes - à l'extrémité de cette dilatation.—Les pal- pes sont filiformes dans les femelles , très- aliongés dans les mâles, avec le dernier ar- ticle globuieux. — Les mandibules sont cylindriques, fortes, ayant à leur-intérieur deux rangs de dents courtes el fortes, écar- tées, mais sans cavités entre elles, et ar- mées d’un crochet court et grand, se pliant sur le côté interne, mais toujours visible et non caché dans une cavité. — Les pattes sont fortes, de longueur médiocre ; la pre- mière paire est la plus longue, la quatrième ensuite, la troisième est la plus courte. Ces Aranéides nagent dans l’eau , l’ab- domen enveloppé dans une bulle d’air, for- mant au milieu de l’eau une coque ovale, remplie d’air, tapissée de soie , où elles se tiennent enfermées, et où aboutissent des fils dirigés en tous sens. ARGYRONETA AQUATECA. (P1. 8, fig. 4, 4 À, a B.) Warck., Tab. des Aran., p.84, pl. 9, fig. 87 et 88. — Aranea Aquatica, ibid., Faun. Paris., t. 11, p. 234. — GuÉrIN, Tconogr. du Reg. anim. de Cuv., Arackn., pl. 2, fig. 5.—Ducis, 4ilas du Rég. anim. de Cuv., Arachn., pl. 9, fig. 3.—Decéer, Mém. pour servir à l'Hist. nat. des Ins. , t VIT, APOROBRANCHES. p. 403, n°33, pl. 49, fig. 5 à 13. — CzErcx, Aran. Suec.,p. 148, pl, 6,t.V LIT, fig. 4 à 2. —Grozr., Hist. nat. des Ins.,t. 1i,p. 644, n°7. — D'un brun - noirâtre , avec une ta- che oblongue, brune, peu marquée sur la pärüe supérieure du dos, et quatre points enfoncés dans le milieu. Le mâle diffère de la femelle, en ce qu’il est plus grand, plus robuste et a l’abdomen plus allongé, les organes de la locomotion plus grands et plus forts. Cette espèce vit dans les eaux tranquilles, mais non dormantes; et comme elle re saurait respirer que de l’air, le moyen aw’elle emploie pour s’en procurer mérile d’être décrit C’est dans l’eau que l’on ren- contre cette AÂranéide, et c’est à la surface de ce liquide qu’elle vient pour le recueil- lir: pour cet effet, elle élève au-dessus de l’eau son abdomen, qui est revêtu d’une grande quantité de poils, et qui entraîne alors une quantité assez considérable de bulles d’air ; au moyen de ceite provision elle peut rester sous l’eau, s’y nourrir, s’y accoupler et y reproduire son espèce, Lespièges de cette Aranéide consistent en des filets soyeux disposés en différens sens, fixés d’une part à des plantes aquatiques, el de l’autre à une sorte de coque centrale aussi de nature soyeuse, ovale, hémisphé- rique , ouverte à la partie inférieure. Cette coque, qui a été comparée avec raison à une cloche à plongeur, est remplie par l'air que l’araignée y a successivementintroduit, h4 en rassemblant avec ses pattes celui aui revêt son corps. Pour remplir cetle coque, elle fixe quelques fils à des plantes aquaii- ques : ces fils tiennent en position la coque soyeuse ; ensuite, montant à la surface, l’in- dustrieuse Argyronète met son abdomen hors de l’eau, puis elle le retire vivement, et cet abdomen entraine avec lui une quantité innombrable de bulles d’air, qui, réunies, peuvent remplir une partie de la coque; alors elle retourne faire un second voyage, en rapporle de nouvel air, qu’elle porte à sa cloche, ce qui en augmente le volume; elle répète ce manége jusqu’à ce que cette cloche soit pleine d’air et capa- ble de la contenir. C’est alors qu’on la voit y entrer, en sortir et y rapporter les insec- tes qu’elle prend pour les dévorer. L’usage de cette cloche fournit à l’araignée une re- traite qu’elle peut habiter long temps, à cause du fluide respirable qui s’y trouve approvisionné. Lorsque cette Aranéide veut changer cet air qui a été vicié par la respi- ration, elle renverse sa cloche, et la rem- plit de nouveau par le moyen que nous avons décrit ci-dessus. Telles sont les de meures que les femelles se construisent elles y passent, dit-on, l'hiver après en avoit fermé l’ouveriure, et y pondent des œufk qu’elles envelopent d’un cocon d’un blanc éclatant. — Cette espèce se trouve mainte- pant trés-rarement aux environs de Paris, mais plus communément en Champagne. DEUXIÈME ORDRE. APOROBRANCHES, LATREILLE. M. Latreille désigr:e sous ce nom un or- dre d’animaux qui composent, dans la se- conde édition du Regne animal de Cuvier, la seconde famille des Aranéides trachéen- nes, celle des Pycnogonides (Pycnogoni- des). Les caractères principaux de cetordie sont : corps composé de quatre segmens, OC- cupant presque toute la longueur du corps, terminé à chaque extrémité par un article tubulaire, dont l’antérieur plus grand, tan- tôt simple, tantôt accompagné d’antennes fines ou de palpes, où d’une seule sorte d’organe constituant la bouche. Les deux sexes ont huit pieds propres à la course; mais les femelles offrent en outre deux fausses pattes, situées près des deux anté- rieures, et servant uniquement à porter lez œufs. Ces animaux, qui sont marins, dit M. Latreille, ne pouvoient se ranger dans l’ordre des Pulmonaires, ni dans celui des Trachéennes ; car l’absence, pour la respiration, de toute ouverture, ainsi que d’autres caractères extérieurs, ei sur- tout les deux pattes surnuméraires qui, dans les femelles, portent uniquement les œufs, sont des considérations qui sans doute auront obligé M. Latreiïlle à former un or- dre sous le nom d’Aporobranches, c'est-à- dire, branchies sans ouverture stigmati- forme. Par le nombre des organes de la locomotion et desappendicesaccompagnant le siphon, ils se rapprocheroiïent, suivant 442 M. Savigny, des Læmodipodes ; mais cette comparaison est uniquement fondée sur la supposilion que les Arachnides sont des Crustacés sans tête. Enfin, M. Edwards, dans son {listoire naturelle des Crustacés, forme, avec les genres qui composent cet ordre, sa légion des parasites marcheurs qui ne renferme qu’un seul ordre, celui des Aranéiformes. D’après quel ‘ues observations récentes, continue M. Latreille, ces Arachnides au- roient des vaisseaux pour la circulation ; mais il est d'autant plus aisé de se mépren- dre à cet égard, que les mouvemens qu’on a remarqués dans les pattes peuvent être produits par les dilatations des expansions latérales du canal intestinal, et $ y présen- tant sous la forme de vaisseaux noirâtres , que M. Edwards a observés dans ces or- NYMPHON. ganes. Ceux de la respiration s'affciblissant à mesure que l’on arrive aux dernières li- mites d’une coupe, où ils doivent offrir un autre mode de composition, il seroit possi- ble que les Aporobranches fussent dans ce cas, et qu’ils respirassent, ainsi que diver- ses Annelides et divers crustacés, par quel- ques parties de leur peau : ils ont d’ail- leurs une grande affinité avec les Fau- cheurs, genre dont ils faisoient ancienne- ment partie. Le siphon paroît être formé par les mâchoires et la lèvre soudées en- semble. Ces Arachnides se trouvent parmi les plantes marines, sous les pierres, près des rivages, et quelquefois aussi sur des arbres. ‘ M. Latreille partage cêt ordre en deux familles : la Nymphonides et les Pycnogo- nides. PREMIÈRE FAMILLE. NYMPHONIDES LATREILLE. Caractères. Le siphon est accompagné d’appendices consistant en deux chélicères, et souvent aussi en deux palpes. — Le corps et les pattes sont longs. Genres: Nymphon, Anmothea, Phoxi- chilus. NYMPHON, Fagr., LaTr. Le corps est long, très-étroit , grêle, et compose entièrement le thorax ; à sa partie antérieure on aperçoit un suçoir tubulaire portant les mandibules et les palpes. — Les mandibules sont didactyles ou en pinces; elles sont beaucoup plus longues que le suçoir ; ce dernier est tubulaire, et M. La- treille pense qu’il pourroit bien être une rainure des mâchoires et de la lèvre infé- rieure prolongées et soudées. — Les palpes sont composés de cinq articles et terminés par un petit crochet. — Les yeux sont lisses el portés sur un petit tubercule. — Les pieds sont composés de neuf articles; ie antérieurs sont organisés de maniére à pot les œufs quand l'animal les a pondus. — — L’abdomen est représenté par un peiit ar- ücle en forme de queue. — Ce genre ren- ferme irès-peu d'espèces. Fabricius dit que l’une d’elles (N. Grossipes) s’insinue dans les valves des moules, et épuise l’animal à force de lesucer. 1. RYMPHON GROSSIPES. (PL 9, fig. 1.) Favn., Entom. System., t. 1V, p. A7. — Larr., Gener. Crust. et nes AAA nl p. 443. — Ibid, Histoire des Crust. et des Ins., t. VII, p. 335, pl. 65, fig. 2, 8, 4. — Guér., leonogr. du Règ. anim. de Cuv. : Arachn., pl 4, fig. 3:—Phalangium Gros- sipes, Linx. — System. Natur., édit. 13, t. À, p. 2, pag. 4027.— Pycnogonum Gros- sipes, Muzc., Zool. Dan., Il, p. 67 et 419, fig. 5 à 9. — Or. Fapr., Faun. Groenl.. p. 229.— Long. 6 Hig.— Le corps est cylindrique et présente de chaque côté quatre incisions ou crénelures qui forment, indépendarnment de la tête, quatre anneaux mieux distincis au-dessous du corps qu’au- dessus, et dont je premuwer est grand, Se les autres insensiblement ie étroits; sur le dos du premier anneau s’élève un bn droit, à la base duquel sont placés de cha- que côté deux peuits yeux noirs, ayant le milieu blanc ; au dernier anneau est attachée une aueuc courle, horizontale, droite ou en eylindre, dont l'extrémité est anincie et percée d’un ou qui est proba- blement J’ouverture de la partie anale; les pattes antérieures sout insérées à la base du cel. elles sont plans grêles que les au- tres, filiformes, une fois vlus longues que le corps et composées de dix pièces, dont les trois premières grosses, trés-couites; AAIFT Tome 1° Arachnides IPN ON SK ie Nymphon êrossipes 2. Galeodes arancoides . 4 =) PRGXICHILUS. les deux suivantes très loïgues, minces: deux ensuite beaucoup plus courtes, et trois un peu plus courtes, dont la dernière ter- minée par un ongle {rès-aigu ; ces pattes sont appliquées contre l’abdoinen, elles servent aux mêmes usages que les fausses pattes des crabes et des écrevisses, c’est-à-dire qu’elles sont destinées à servir d’attache aux œufs de la femelle; les huit autres pat- tes sont deux fois plus longues, grêles, presque égales entre elles ; il en part deux de chaque côté du thorax, une de chaque côlé ; tout le corps est couvert d’une mem- brane lisse, un peu dure; la couleur est tantôt rougeâtre, tantôt blanchâtre , quel- quefois, mais rarement verdâtre. Les œufs sont de la couleur du corps. Cette espèce se trouve parmi les ulves capillaires, les conferves et sous les pierres du bord de la mer, en Norwége et dans le Groënland ; elle se tient particulièrement vers les racines des grandes espèces d’ul- ves; elle fait sa nourriture de petits vers marins et d’autres animaux qu’elle saisit avec ses pinces. C’est dans le mois d’octo- bre que les femelles ont des œufs renfer- més dans un sac léger et attaché aux pattes antérieures; en décembre, les œufs sont venus grands et faciles à détacher, ce qui fait soupconner que c’est vers cette époque que l’animal éclot. Leach, dans le second de ses Mélanges de Zoologie, donne la fi- gure de deux espéces que l’on trouve dans les mers de la Grande-Bretagne, qui ent élé observées par M. d’Orbigny père, sur les côtes de Ja Vendée ; mais l’une d’elles (N. Gracile) semble être la même espèce que cells que nous venons de décrire. 2. NYMPHION FEMORATUM. Lraca, Zool. Mis., t. 1, p. 45, pl. 49, Gg. 2. — Long. 5 lig. — Cette espece est roussàlre ; ses fémurs sont dilatés et com- primés. — Elle a été trouvée dans les mers de la Grande-Bretagne, AMMOTHEA, Lracu. Le corps est quadri-articulé, avec tous les sepgmens pédigéres, l’antérieur avancé en saillie au-dessus de la base de l’article antérieur, ou Ja bouche portant un tuber- cule avec des yeux distincts de chaque côté. —Le ventre est cylindrique, tubuleux, plus 443 long que le corps, annexé au-dessous du seg- ment antérieur de ce dernier, — Les man- dibules sontplus courtes que le ventre, à ar- ticles égaux , le second didactyle, avec les &oigtsarqués, connivens antérieurement, — Les palpes sont de neuf articles, plus longs que le ventre, insérés près des mandibules, le troisième article étant trés-allongé.—Les pieds sont au nombre de huit, avec le se- cond article des tarses fort court. — L’es- pèce type de ce genre est: AMMOTHEA CAROLIXENSIS. Leacx, Zool. Mis. , t. I, p. 34, pl. 48. — Chez cette espèce, le corps est entière- ment d’un brun testacé , avec trois tuber- eules en triangle sur le dos. — Elle a été trouvée dans les mers de la Caroline. PHOXICHILUS, Larr. Ce genre ne présente pas de palpes. — Les mandibules sont au nombre de deux. — Les pieds sont fort longs. — Le pre- mier segment du corps n’est pas rétréci postérieurement en manière de col; il est court, transversal , de sorte que les deux palies antérieures et celles qui, dans la fe- melle, portent les œufs, sont insérées près de la base du siphon ,-et que les yeux sont dès lors plus antérieurs. — Ce genre ren- ferme deux ou trois espèces; parmi elles nous citerons : PHOXICHILUS PHALANGICIDES. Lare., Nouveau Dictionn. d’'Hist. nat. — Long. 5lig. — D'un brun obscur, avéc les pattes environ trois fois plus lon- gues, un peu yelues et tuberculées.—Gette espèce a été trouvée dans les mers de l’O- céanie, M. Guérin, dansson {conogr. du Règ. an. de Cuv., a figuré une seconde espèce sous le nom de Phoxichitus Aculeatus, Mont., Arachn., pl. 4, fig. 2 M. Latreille rap- porte à ce genre le Pycnogonur Spinipes d’Othon l'abricius, sa variété du P. Gr'os- sipes sans antennes; les Phalangium Acu- leatum, Spinoswm de Montagu (Linn. Trans.); le Nymphon Femoratum des Ac- tes de la Sociélé d'Histoire naturelle de. Copenhague (1797) ;le Nymphon Hirtam de. Fabricius, qui peut-être ne diffère pas des Phalangium Spinipes et Spinosum. âñ4 DEUXIÈME FAMILLE. TRACHÉENRKES. PYCNOGONIDES, LATREILLE. Caractères.Gette famille diffère de la pré- cédente ence que le genre quila compose est privé de mandibules et de palpes, seuls ca- ractères qui permettent de la distinguer. Genre : Pycnogonon. PYCNOGONON , Brunn., Fagr., LATR. Ce genre ne présente pas de mandibules ni de palpes; il est pourvu d’un sucoir en forme de cône allongé et tronqué. — Le corps est presque ovale, point linéaire. — Les pattes sont de longueur moyenne, de sept articles ; les fausses pattes oviféres de Ja femelle sont très-courtes. — La seule espèce connue est: PYCNOGONON BALÆNARUM. Far., Entom. Syst., t. IV. p. 416. — Pycnogonon des Baleines, Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 552;ibid., Gener. Crust. et Insect., t. 1, p. 144. — Ibid., Nouveau Dictionnaire d'Hist. natur. — Guér., Iconogr. du Rég. anim. de Cuv., Arachn., pl. 4, fig. 4, — Long. 6 lig. +. — Dans l’alcool elle est d’un jaune sale ; le siphon est allongé et arrondi à son extrémité; un peu plus en arrière est un tubercule sur lequel sont placés les yeux ; les segmens présentent tous un tubercule assez saillant, de forme arrondie ; les faus- ses pattes ovifères sont courtes en Compa- raison des paîtes proprement dites, elles sont composées de neuf articles à peu prés de même longueur ; cependant, le dernier est allongé et plus grêle, et présente à son extrémité un ongle peu allongé, légére- ment courbé et terminé en pointe aiguë à son extrémité ; les pattes, proprement di- tes, sont robustes, peu allongées et termi- nées à leur extrémité par un ongle assez allongé et recourbé. — Cctte espèce se trouve sur les côtes de l'Océan Européen, sous les pierres. TROISIÈME ORDRE. TRACHÉENNES, LATREILLE. Cet ordre, créé par M. Latreille, corres- pond au troisième ordre des Arachnides, les T'racheariæ du Règne animal de Cuvier. Les animaux qui composent cet ordre sont généralement d’une extrême petitesse, et leur céphalothorax est souvent très-petit, comparativement à l’abdomen, qui est con- fondu avec lui, formant une masse plus ou moins arrondie ou ovoide, etn’offrant dans la plupart aucune trace d’anneaux ou d’ar- ticulations. Les stigmates, au nombre de deux et ordinairement peu perceptibles , sont placés, dans les uns, près de l’origine externe de quelques-unes des pattes, et, dans les autres, sur le ventre, où ils se présentent , lorsqu'ils sont plus distincts, comme dans les Ixodes, sous la forme de points écailleux et ombiliqués. Le nombre des yeux, invisibles dans quelques-uns, est de quatre au plus; celui des pattes est de huit à dix dans les deux sexes. Ces ani- maux diffèrent des Pycnogonides par l’ab- sence des pattes ovigères, la forme du corps et le volume de l’abdomen. Quel- ques-uns exceptés, ils sont généralement très-petits, et plusieurs mêmes microsco- piques; mais ils n’en jouent pas moins un rôle très-important dans la nature, puis- qu'ils rongent et corrompent plusieurs de nos substances alimentaires, qu’ils se fixent sur divers animaux. où ils se multiplient d’une manière si effrayante qu’ils peuvent les faire périr. L’homme luimême n’est pas à l’abri de leurs attaques, et quelques savans leur attribuent l’origine de certaines maladies, comme la gale.la dysenterie, etc.; du moins peuvent-ils propager la première. Quelques espèces sont simplement phyllo- phages. Linné, dit M. Latreille, comprencit ce GALEODES, Ârachnides dans les genres Phalangium et Acarus ; elles composent, dans le Mémoire Aptérologique d’'Hermann , la seconde fa- mille des Aptères, celle des Holètres, mais à laquelle il faut joindre les genres Galéode et Pince, qu’il met dans la suivante, ou il comprend les Arachnides Pulmonairesavec les Crustacés. Malgré ce désordre, son tra- vail sur les Acarus est des plus remarqua- bles pour ie temps où il a été rédigé, et a été notre unique ressource avec celui de Degéer. Mais depuis cette citation de M. Latreille, que nous rapportons textuel- lement , est paru un travail fort remarqua- 445 ble sur ces animaux, et la science est rede- vable à son auteur d’avoir retiré du chaos ces Arachnides dans lequel elles étaient plon- gées. En effet, comme on le verra lorsque nous traiterons des Acariens proprement dits, le travail de M. Dugés sur ces animaux est rempli d'observations intéres- santes, et ces Arachnides, toutes peti- tes qu’elles sont, méritent bien à tout égard l'attention du naturaliste. Cet ordre a été divisé en sept familles : Faux-Scorpions, Phalangiens, Trombidi- tes, Acarides, T'iques, Hydrachnelles, AMi- crophthires. PREMIÈRE FAMILLE. FAUX-SCORPIONS, LAITREILLE, waracteres. Le thorax est articulé, avec le segment antérieur beaucoup plus spa- cieux. en forme de corselet. — L’abdomen est trés-distinct et annelé.—Les palpes sont trés-grands, en forme de pieds ou de serres. —Les pieds sont au nombre de huit dans les deux sexes, avec deux crochets égaux au bout des tarses, les deux antérieurs au plus exceplés; il y a deux antennes-pinces ou ché- licères apparentes, terminées par deux doigts et deux mâchoires formées par le preunier article des palpes. — Ces Arach- nides sont terrestres et ont le corps ovale ou oblong. — Cette famille renferme trois genres répandus dans l’Europe, l’Afrique et l'Amérique. Genres: Galeodes, Chelifer, Obisium. GALEODES, Oriv., LATR. ; Solpuga, FABR., HERBST. ; Phalangium, Paz. Le corps est allongé, oblong, recouvert presque entièrement de poils longs, soyeux et roides , et divisé en trois parties dislinc- tes : la tête, une sorte de thorax et l’abdo- men.—- £a tête, qui semble comprendre les premiers anneaux du thorax, supporte les yeux et donne insertion à deux fortes mandibules; chacune d’elles représente une véritable pince ; la branche inférieure est fort grêle, allongée, très-mobile , den- telée et terminée par une dent aiguë, cour. bée en haut; elle s’articule avec la branche supérieure; elle n’est pas beaucoup plus forte que l’inférieure ; elle offre des dents plus nombreuses, et présente à sa partie supérieure et antérieure un petit tubercule, sorle de crête cornée et arrondie, au-de- vant de laquelle on remarque, dans plu- sieursindividus, un appendice grêle, corné, flexueux, qui se dirige en haut et en ar- rière : l’usage de cette pièce n’est pas connu; il est probable qu’elle caractérise l’un des sexes et qu’elle sert à quelque chose dans l’acte de la copulation. Lesautres parties de la bouche sont les mâchoires, dans la com- position desquelles entrent- plusieurs par- ties, mais qui sont principalement formées par la base des palpes, dont l’article radi- cal est prolongé en pointe à son bordinterne et supérieur, de manière à se dilater en avant pour former une petite languette bi- fide, terminée par deux appendices soyeux, et située entre les mandibules, à leur base ; les autres articles des palpes sont cylindroï- des, plus gros que ceux des pattes, et le dernier est arrondi. — La premiére paire de pattes a beaucoup d’analogie avec les palpes; elle est terminée comme eux par un article simple qui ne ressemble en au- cune manière à un tarseet quiesidépourvu de crochets; la deuxième, la troisième et la quatrième paire présentent loutes des crochets; mais elles offrent une particularité remarquable quant au nombre Gesarticles des pattes ; la deuxième et latroisième n’en ont que quatre , mais la dernière paire, qui est aussi pluslongue que les autres, en ë 46 présente sept; les deux dernières pattes correspondent à la partie désignée plus par- ticuliérement sous le nom de thorax: on ne distingue pas le sternum proprement dit ; l’article basilaire des palpes paroît en tenir lieu. M. Latreille a découvert un stigmate à droite et gauche de la poitrine, prés de la seconde paire de pattes. En ar- rière des pattes postérieures et au-dessus des hanches, on voit deux petits appendi- ces dont on ignore l’usage et qui rappellent les peignes des Scorpions: ils consistent en une rangée de petiles écailles très-minces, translucides, de forme triangulaire, larges, pliées en deux, mobiles et fixées sur un pé- dicule. — L’abdomen estmou, oblong, cou- vert de poils et camposé @e huit anneaux assez distincts ; il n’est terminé par aucun appendice. — Ces Arachnides sont propres aux pays chauds et sablonneux de l’ancien continent. On les trouve en Asie, en Afri- que, dans le midi de l’Europe ; M. L. Du- four en a recueilli une espèce en Espagne; elles se rencontrent aussi, suivent Pallas. dansla Russie méridionale; M.de Humboldt en a même découvert une petile espèce dans les contrées équatoriales de PAmé- rique. Du reste, nous donnons la descrip- tion de deux espèces, dont l’une a été trouvée au Mexique et l’autre à Cuba. Les Galéodes, quoique répandues dans une très-grande étendue de pays et très-com- munes, sont fort mal connues sous le rap- port de leurs mœurs; seulement on sait qu'elles ne filent pas, qu'elles aiment l'obscurité, qu’elles courent généralement très-vite, et attrapent leur proie avec agi- lité; elles ont la réputation d’être veni- meuses; mais Olivier, qui a eu occasion d’en voir beaucoup dans son voyage en Perse, n’a jamais pu constater un fait au- thentique sur le danger de leur blessure, Ce genre, sous le rapport des espèces, est encore très-mal connu, cependant nous al- ons en faire connoître quelques-unes. 1. GALEODES ARANEOIDES. (P1.9, fig, 2.) Ouiv., Encyclop. méth., t. VI, p. 580, pl. 541, fig. 6 à 7. — Sav., Descript. de <'Egypte, pl.8. fig. 7.—Galéode Arénoide, LarTr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., 4. VII, p. 343: ibid., Gener. Crust. et #ns.,t. 1, p. 135.— PaLLAS, Spicil. Zoolog., fasc. 9, p. 36, tab. 8, fig. 7, 8, G. — Sol- puqa Arachnoides ; Licarexsr, Cat. Hamb., 4797, 151, 196. — Sofpuga Araneoides, Far, Supplem. Entom. System., p.294. — Solpuga Arachnoides, HErsr., Monogr. GALEODES. Solpug., tab. 1, fig. 8.—Sresa,t. 4, tab. 99, fig. 14. — Long. 2 pouc. — Le céphalotao- rax est large antérieurement, plat en des- sus, se rétrécissant ensuile peu à peu à sa partie postérieure qui est arrondie ; sa cOu- leur est d'un jaune sale foncé sur les côtés latéraux ei postérieurement; mais en des- sus, de chaque côté des yeux, il est d’un brun assez foncé ; cependant cette couleur n’existe pas sur toute la surface, car elle est divisée dans le milieu du céphalotnorax par une raie d’une couleur beaucoup plus claire: on aperçoit cà et là quelques poils blonds ; les mandibules sont allongées, très- renflées à leur naissance, planes en dessus, ar- rondieset très-convexes aux côtés externes; elles sont d’une couleur jaune sale, qui de- vient plus foncée près des créchets et aux côtés internes; de plus, elles sont hérissées &e longs poils blonds peu serrés entre eux; les crochets, d’une couleur rousse foncée, sont tres-robustes, surtout l’inférieur ou ce- lui qui est mobile, et trés-recourbés à l’ex- trémité ; à leurs côtés internes ils sont ar- més chacun de trois fortes dents, excepté cependant la médiane, qui est un peu moins robuste; leurs côtés externes et internes sont hérissés de poils blonds très-serrés en- tre eux; les palpes sont très-allongés, ro- bustes, d’un jaune sale ; le premier article est de cette dernière couleur, cependant sa partie médiane en dessus est d’une cou- leur un peu plus foncée, et hérissée inférieu- rement et du côté interne , d’épines très- allongées, parmi lesquelles on en apercçoit d’autres beaucoup plus petites; le second article, un peu moins allongé et moins ro- buste que le précédent, est d’un brun foncé et d’une couleur jaune clair à sa naissance et a sa base; il est de même armé que la précédente de longues et de petites épines; le troisième article est encore plus court, diminuant de grosseur jusqu'à son extré- mité; sa partie antérieure est d’un jaune clair, ensuite d’un brun foncé, tout le reste de même couleur que la partie antérieure; il est, de même que dans les articles précé- dens, hérissé d’épines ; le quatrième article est très-court, globuleux à son extrémité, d’un jaune clair et sans épines, ni en dessus, ni à sa base; de plus, les articles compe- sant les palpes sont couverts de poils blond clair dans les uns et dont la plus grande partie sont courts, peu serrés entre eux, tandis que les autres sont très-allongés ; la premiére paire de pattes est grêle , plus al- longée que la seconde, qui est la plus courte de toutes; la quatrième ést excessivement GALEODES. allongée, ensuite la troisième : ces pattes sont d’un jaun clair, à l’exception du qua- trième article de la quatrième paire, qui est d'un brun foncé: elles sont hérissées de poils blond clair dont les uns sont beaucoup plus allongés que les autres, avec leurs derniers articles armés d’épines assez al- longées et d’un tarse avec deux crochets recourbés à leur extrémité; la première paire de paîtes ne présente pas celte con- formation, car les articles qui la composent ne présentent pas d’épines et le dernier ar- ticle est entièrement mousse à son extré- mité; seulement ils sont hérissés de poils de même couleur que daus les pattes pré- cédentes ; l'abdomen est trés-allongé, d’un jaune assez foncé en dessus, avec les côtés Jatéraux et le dessous d’une couleur unpeu plus claire; il est revêtu de poils peu al- longés, mais serrés entre eux, qui sont de même couleur que l’abdomen: le dessous du céphalothorax est d’un jaune sale, un peu moins foncé qu’en dessus, et les pre- miers articles de la quatrième paire de pat- tes présentent chacun de chaque côté cinq papilles trianguliformes portées sur de longs pédicules. — Se trouve en Egypte. 2. GALEODES DORSALI5. Larr., Nouv. Dict. d’'Hist. nat., nou. édit., t XII, p. 373. — Galeodes intre- pida, L. Durour, Ann. génér. des Science. phys. de Bruxelles, t. IV, p. 370, pl. 69, fig. 7. — Long. 40 lig. — Le céphalotho- rax est foriné de deux segmens principaux ; le premier ou l’antérieur doune attache à la première paire de pattes, et le posté- rieur aux deux autres paires; les mandi- bules, un peu plus longues que la tête, sont horizontales et didactyles ; les branches de la pince sont armées de dents irrégulières, plus ou moins crochues; il n’y en a que trois à l’inférieure, et un nombre double à la supérieure ; vers le bord supérieur et in- terne de cette dernière branche de la pince, on remarque une pelite pièce membrano- cornée, mince, lancéolée, articulée sur un point discoïdal, autour duquel elle joue comme un pivot; cette pièce singulière est réfléchie, de manière que son bord supé- rieur est replié en dedans, et forme une rainure avec le corps de le mandibule lors- qu’elle est appliquée entre celle-ci ; la bran- che inférieure de la pince mandibulaire se meut de bas en haut sur la supérieure : elle offre, ainsi que cette dernière, quel- ques poils à sa base; les palpes sont compo- sés chacun de quatre pièces principales al- 447 longées, et de deuxarticlesbasilairescourts; les palpes antérieurs, bien plus grands que les autres, se terminent un peu en massue arrondie au bout. Indépendamment des poils courts ét des piquans, et des pelites épines qui les hérissent, on y observe d’au- tres poils rares, longs. et d’une extrême finesse ; le dernier article, qui est très-coùrt et articulé d’une manière serrée avec ce- lui qui le précède, recéle dans son extré- mité un organe qui n’existe point dans les autres ; le bout de cet organe paraît fermé par une membrane blanchâtre ; mais lors- que l’animal est irrité, cette membrane, qui n’est qu’une valvule repliée, s'ouvre pour donner passage à un disque ou plutôt à une cupule arrondie, d’un blanc nacré : cette cupule sort et rentre au gré de la Ga- léode comme par un mouvement élastique ; elle s’applique et paraît s’élever sur la sur- face du corps comme une ventouse; son contour, quisemble en être lalèvre, estmar- qué de petites stries perpendiculaires; et lon voit, par les contractions qu’il exerce, que la texture est musculeuse. M. Léon Dufour ignore entièrement quel est l’usage de cet organe ; les palpes postérieurs, ou la, première paire de pattes, n’offrent rien de remarquable, seulement ces pattes à leur extrémité ne présentent pas de griffes ; la troisième et la quatrième paire de pattes sont robustes; elles sont formées de quatre pièces principales : la cuisse, la jambe, ct un tarse eomposé de deux articles; les grif- fes, qui terminent les tarses, ont deux cro- chets fort gréles et foibles, peu arqués, sars dents ni épines; les pattes postérieures ou la cinquième paire de pattes, beaucoup plus longues et beaucoup plus fortes que celles qui les précèdent, portent, en dessous de leurs banches, des appendices triangulifor- mes; l'abdomen est oblong, cylindroïde, formé de six segmens distincts, dont le dernier est obtus. Cette espèce n’a offert à M. Léon Dufour qu’une paire de stigma- tes; ceux-ci sont linéaires, placés oblique- ment sur les côtés du céphalothorax, entre la seconde et la troisième paire de pattes, Cette espèce a été trouvée aux environs de Madrid, et ensuite sur les coteaux arides du Paterna, près de Valence; elle court avec une grande agilité : lorsque je voulus la sai- sir, dit M. Léon Dufour, je ne fus pas peu surpris de la voir s'arrêter pour me faire face, se redresser sur les patices de der- rière, et me menacer intrépidement de ses palpes. 3. GALEODES MELANUS. Oriv., loyage dans l’Emp. Ottom., &. III, p. 443, pl. 42, fig. 5. — Savien., Descript. de l’'Egypt., pl. 8, fig. 9, & I, p. 419. — Long. 46 lig. — Le cépha- lothorax est plan en dessus, arrondi anté- rieurement et sur les côtés latéraux, et tron- qué pôstérieurement; sa couleur est d’un beau noir, avec des poils peu ailongés, de même couleur, placés çà et là ; les mandi- bules, plus longues que le céphalothorax, sont légérement renfiées à leur naissance, arrondies en dessus, et sur les côtés laté- raux de couleur noire, et revêtues de longs poils ferrugineux ; les crochets sont peu al- longés, robustes, en croissant, trés-aigus à leur extrémité, de même couleur que les mandibules; le supérieur, moins allongé que l’inférieur, est armé à sa naissance de dents assez robustes; l’inférieur, un peu plus allongé , est aussi armé de dents, maïs ces dernièressont en moins grand nombre ; les palpes sont allongés, robustes ; le premier et le second article sont d’un jaune-roussà- tre, revêtus de poils de même couleur; le troisième et le quatrième article sont ro- bustes, moinsallongés que le précédent, de couleur noire et hérissés de poils assez al- longés, de même couleur; les pattes sont peu allongtesetgénéralementpeurobustes; la quatrième et la troisième sont les plus longues; la première ensuite, la seconde est la plus courte ; la première paire de pattes, qui offre la même conformation que les pal- pes, est aussi entièrement semblable pour la couleur; les pattes proprement dites sont d’un jaune-roussâtre , revêtues de poils de même couleur ; la quatrième paire de pat- tes offre en dessus et seulement à ses pre- micrs articles ces petites lames trianguli- formes dont le nombre, pour chaque patte, est de cinq ; l'abdomen est allongé, robuste, sa partie supérieure ou le dessus présente une large bande noire, longitudinale, qui se rétrécitantérieurement et postérieurement; ses côtés latéraux et le dessous sont d’un jaune-roussâtre, et ce dernier segment de l’abdomen est entiérementnoir.—Se trouve en Egypte. L. GALEODES LIMBATA. Lucas, Magas. de Zool., el. VITE, pl. 5. — Long. 8 lig. — Le céphalothorax est plat, allongé, tronqué et étroit à sa partie antérieure, “plus large dans son milieu et ar- roudi postérieurement ; les mandibulessont filiformes, couvertes de poils bruns, avec les crochets rougeûtres à leur naissance et GALEOBDES, noirs à leur base ; les païpes sont trés-allen- gés, formés de quatre articles, dont le der- nier est un peu plus gros à l’extrémité ; l'abdomen est brun, hérissé de poils de même couleur, trés-allongé, étroit anté- tieurement, plus large et arrondi postérieu- rement; en dessus:il offre une bande d’un brun trés-clair, qui le traverse dans toute sa longueur ; les bords latéraux sont entou- rés par des raies larges, d’un brun foncé et hérissé de poils fauves; en dessous il est brunet couvert d’une quantité innombrable de poils de même couleur; les pattes ne sont pas très-allongées, la quatrième paire est la plus longue de toutes, avec son pre- mier article d’un brun trés-clair à sa nais- sance ; les suivans sont bruns, à l’excep- tion du dernier, qui est entièrement blond : la troisième paire de pattes est plus longue que la première, las2conde est la plus courte; toutes sont de même couleur que la pre- mière paire. —Elle a été trouvée au Mexique. 5. GALEODES CUBÆ. Lucas, Magas. de Zool., cl. VITE, pl. 44. — Long. 10 lig. — Le céphalothorax est jaune, plat, triangulaire, tronqué postérieu- rement et arrondi sur les bords latéraux ; les yeux, qui sont placés sur la partie anté- rieure, sont ronds, globuleux, assez gros et de couleur noire ; les mandibules sont cour- tes, épaisses, de couleur jaune, couvertes de poils de même couleur à leur sommité ; les crochets sont jaunâtres à leur naissance, roussâtres à leur extrémité ; les palpes sont courts, robustes, composés de quatre arti- cles, dont le dernier est le plus court de tous ; ces palpes sont d’un brun foncé, sur- tout à la partie antérieure de chacun des articles, et couverts de poils brunâtres; les pattes, hérissées de poils blonds, sont peu allongées, robustes ; la quatrième paire est la plus longue de toutes, avec son premier article court, robuste, d’un brun foncé à l'extrémité ; les second, troisième et qua- trième article sont courts, de même cou- leur ; on apercoit à l’extrémité de chacun de ces articles un poil très-allongé, dont la couleur est blonde ; la seconde paire est la plus courte de toutes ; ces pattes sont gé- néralement d’un brun clairs; l’abdomen, d’un jaune sale et couvert de poils blonds, est ovale, trés-allongé ; on aperçoit sur la partie supérieure, à partir du second seg- ment, un point rougeûtre, plus large que long, profondément marqué sur chaque segment; en dessous, l’abdomen est en- tiérement d’un jaune sale, couvert de quel- OBISIUM. B19 ques poils blonds. — Cette espèce a été trouvée dans l’île de Cuba. M. Guérin dans son /conogrophie du Règ. anim. de Cuv., Arachn., pl. 5, fig. 4,a donné la fisure d’une espèce fort remar- quable, qu’il désigne sous le nom de : Ga- leodes Spinipalpis, Guérin. OBISIUM, Leacn, LaTr., Taéiïs; Chelifer, GEorr. Les palpes sont allongés, en forme de bras, terminés par une pince didactyle. — Les mâchoires sont formées par la réunion des deux articles inférieurs des palpes. — Les mandibules sont allongées, droites, épaisses, dépassant sensiblement le tho- rax.— Les yeux sont au nombre de quatre, superposés aux deux côtés du céphalo- thorax. — Ce dernier est plus long que large et quelquefois rétréci postérieure- ment. Les Obisies sont de trés-petites Arachni- des que l’on trouve sous les mousses ou sous les pierres placées à terre. À. OBISIUM ISCHNOCHELES. Tuéis, Ann. des Sc. nat., t. XXVII, pl. 1, fig. 3.—Chelifer Ischnocheles, Herw., Mém. Apt., p.118, pl. 6, fig. 14. — Che- lifer Trombidioides, Larr., Gener. Crust. et Ins., t. L, p.433. — Obisium Trombidioi- des, Leacx, Trans. J'inn. Soc.,t. IT. p.591: ibid., Encycl. Brit., t. 1, p. 433, pl. 23. — Long. 1 lig. — Le céphalothorax est élargi, tronqué postérieurement, se rélré- cissant jusqu’au point de son insertion avec l'abdomen ; les yeux, au nombre de quatre, et disposés longitudinalement aux deux côtés du céphalothorax, un peu en arrière des mandibules, sont faciles à apercevoir, à cause de leur couleur claire qui se déta- che sur un fond châtain ; les bras sont allon- gés, amincis, d’un fauve jaunâtre : le pre- mier article est très-court, presque globu- leux ; le troisième triangulaire ou en cône renversé ; le quatrième , ou l’article porte- pinces, légérement bombé à sa partie infé- rieure, et ne formant au bord extéricur qu’une ligne presque directe jusqu’à l’extré- mité des doigts, qui ne sont pas recourbés, et n’ont que quelques poils rares plus al- longés au point où se réunissent les doigts, dont la dentelure est assez prononcée; les articles suivans sont presque glabres ,: sauf l'intermédiaire allongé, dont le bord exté- risur offre quelques poils, moins longs ce- ANN. pendant que Ceux du dernier article; les mâchoires sont droites, triangulaires, sur- montées par deux lobes étroits, terminées par des poils roïdes et allongés au milieu desquels est la bouche ; les mandibules sont fortement saillantes au-dessus de la bou- che, de la lèvre et des mâchoires ; les pattes, trés-allongées, sont composées de six arti- cles, et terminées par un crochet didactyle ; le premier, triangulaire, appliqué contre la poitrine, donne naissance à un article globuleux, d’où sort la cuisse, qui est sensi- blement plus longue que l’article suivant ; de celui-ci naît un article un peu moins al- longé, que suit un beaucoup plus court ; le dernier, enfin, est aussi long que les deux précédens réunis; les deux paires posté- rieures ont les cuisses beaucoup plus ren- flées quelesantérieures, et offrent quelques différences dans la longueur relative des ar- ticles; elles n’ont toutes que quelques poils rares et assez Courts ; l'abdomen, d’un fauve assez vif, est divisé en onze anneaux de couleur plus sombre ; il est sensiblement aminci dans le milieu, s’élargit vers son extrémité postérieure, et se termine en s’ar- rondissant brusquement ; il y a quelques poils blancs, allongés, qui naissent du der- nier anneau de l’abdomen, quelquefois du dixième et même du neuvième; ceux-ci s'étendent alors sur les côtés ; aux deux cô- tés du dos, on aperçoit une bande margi- pale, d’un blanc-jaunâtre, qui se confond avec l’abdomen au point où il s’élargit pos- térieurement ; le dessous offre la répétition des bandes supérieures, il est seulement d’une couleur plus claire. Cette espèce se trouve, mais rarement, sous les pierres. Lorsqu'on soulève une pierre et que l’on regarde avec attention Ja surface qui était appuyée, mais non collée contre le sol, on aperçoit quelquefois cette petite Arachnide, dont les bras et les pattes sont repliés contre le céphalothorax et l'abdomen. Lorsqu'on veut la saisir, elle s’élance à reculons avec une extrême vi- tesse, et franchit ainsi une distance assez considérable. 2. OBISIUM MUSCORUM. Leacu, Zool. Miscell,, tab. 441, fig. 3? Tuéis, Ann. des Sc. nat., t. XX VII, pl. 14, fig. 4. — Long. 2 lig. — Le céphalothorax, de forme presque carrée, est d’un brun- marron, tirant sur le rouge, et les quatre yeux blanchâtres, situés comme dans toutes les espèces de ce genre, s’y laissent parfai- tement apercevoir ; les palpes porte-pinces 29 450 sont atlongés, d’un fauve vif, couverts dans toute leur longueur de poils soyeux, blancs, brillans et iongs : le premier article est ar- rondi, concave et glabre à son bord infé- rieur; le second est allongé, trés-entier, s’é- paississant légèrement jusqu’au point de son insertion avec le troisième, qui est implanté sur le précédent par un pédicule allongé et ovoïide à sa partie antérieure ; le dernier est bombé, d’un fauve brillant, ayant les doigts très-allongés, recourbés et d’un rouge-brunâtre ; les mâchoïressont triangu- laires, allongées, pointues à leur extrémité antérieure et surmontées par une languette velue; les mandibules sont moins fortes que das l'espèce précédente, et remar- quables par un crochet qui termine le doigt extérieur, et par des appendices de cou- leur blanchâtre el en forme de membrane qui en garnissent le bord inférieur ; l’abdo- men, ovale, allongé, est d’un brun-rougeä- ire, quelquefois violtre, avec onze anneaux d’un jaune de paille clair, et une bande marginale de même couleur; au dernier anneau de l’abdomen, on aperçoit un petit appendice blanchâtre qui est articulé; la grosseur et la longueur relatives des pattes est la même que dans l’espèce précédente, mais elles sont proporlionnellement plus fortes, et garnies de poils droits et allongés ; toutes se terminent par un crochet didac- iyle; le dessous est entièrement sembla- ble au dessus. — Cette espèce se trouve as- sez communément dans la mousse humide qui recouvre les vieux chênes. 3. OBISIUM CARCINOIDES. ( PI. 10, fig. 2.) Taéis, Ann. des Sc. nat.,1. XX VII, pl. 2, fig. 4. — Long. 1lig. À. — La forme de ses bras, de son céphalothorax, de ses mandi- bules et de ses mâchoires est absolument la même que dans l’espèce précédente, mais élle s’en distingue au premier aspect, par son abdomen d’un brun-noirâtre, uniforme, marqué seulement par des lignes transver- sales de couleur plus foncée ; cet abdomen, qui s’elargit dès le deuxième et troisième anneau, est tronqué à son extrémité posté- rieure ; l'épaisseur des cuisses des deux der- nières paires de pattes est aussi moins sen- sible que dansV ©. Ischnocheles et VO. Mus- corum, et elles sont en général un peu plus allongées ; la couleur des palpes et des mandibules paraît aussi moins foncée dans quelques individus. L, GBISIUM WALCKENAERIL. Taéis, nn, des Sc, nat.,t. XXVII, p.12, OBISIURI. pl. 2, fig. 2. — Long. 4 lig. £, — Ceite es= pèce est remarquable par la grosseur déme- surée de la cuisse de la quatrième paire de pattes, qui est appliquée contre l’abdomen, et lui donne un port différent de celui de toutes les autres espèces de ce genre; la li- gne tirée depuis l’œil jusqu’à l’extrémité de l’abdomen est tout-à-fait droite postérieu- rement, et le corps est tronqué plus carré- ment que dans l’epèce prédédente; Les an- neaux qui composent l’abdomen sont au nombre de neuf. — Cette espèce a été trouvée, ainsi que la précédente, sous ia mousse, par M. de Théis, dars la forêt de Saint-Gobain (département de l’Aisne). D. OBISIUM CRTHODACTYELUM. LEacu, Zool. Miscell. , t. ALI, p. 51, pl. 441, fig. 2. — Chelifer Trombidioides, Larr., Gener. Crust. et Ins., t. I, p. 455. — Obisium Frombidioides, Lac, Trans. Linn. Soc. ,1. 11, p. 391; ibid., Encycel. Ent., t 1, p. 433, pl. 23. — Chelifer Ischnochelus ? Merm., Mém. Aptérol., p. 48, pl. 6, fig. 44? — Long. 4 lig. : D'une couleur souvent entièrement pâle ; eile varie pour l’abdomen, qui est livide et bordé de pâle; les pieds postérieurs sont testacés ; les antérieurs ainsi que le thorax sont d’un brun ferrugineux; les seconds pieds ont leur troisième article cylindrique qui est un peu plus épais au sommet, le second court et conique, le dernier cylin- drique; les doigts sont longs et droits. — Se trouve assez communément sous les pierres. 6. OBISIUM MARITIMUM. Leacu, Zool. Miscell., t. LIT, p. 52, pl. 141, fig. 4 — Long. 2 lig. =.—La cou- leur est d’un fauve livide, avec les pieds antérieurs d’un pâle ferrugineux, et les pos- térieurs entiérement pâles; le céphalothorax antérieurement est entièrement ferrugi- neux ; les seconds pieds ont leur deuxième article cylindrique , le troisième ovale ; le quatrième est également ovale, atténué à la base ; les doigts sont courts et courbés, — Cette espèce a été trouvée en Angleterre entre les rochers, sur les bords de la mer. Consultez pour les autres espèces, le grand ouvrage d'Égypte, où ont été figu- rées les Chelifer Beauvoisü, Sav. et Aud. , Hermantii, Sav. et Aud., Descript. de l'Egypt., Arachn., pl. 3, fig. 5, 6, et qui appartiennent au genre Obisium. Consultez aussi Koch, Faune Allemande, où sont figurées les espèces suivantes : Ob. x Ke DEN) Tome 17 Arachnides PLWALO). 1. Chelifer scorpioides . 5. Phalanium tricuspidatum . Le 2, Obisium carcinoides |, 4: Gonvleptes armatus. où Trooulus nepæœiformis , 9 P CHELIFER. Sylvaticum, tab. 2, fig. 11; Obisium Du- maicola ,tab. 2, fig. 2. CHELIFER, Grorr., LaTr., TRis. Lracn, Les yeux sont au nombre de deux. — Les mandibulessont terminées par un stylet articulé. —Le céphalothoraxest divisé trans- versalement par un sillon profond. — Les pattes sont peu allongées et de grosseur à peu prés égale. Ces Arachnides vivent en général dans les lieux écartés et humides, dans les en- droits peu fréquentés des maisons, sous les . pierreset les pots de fleurs des jardins, dans les vieux livres et les herbiers. 1. CHELIFER CANCROIDES. Latr., Gener. Crust. et Insect., t. À, p. 132. — Pince Cancroide, ejusd., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VIE, p. 441, pl. 61, fig. 2.—Chelifer Cancroides, Taérs, Ann. des Sc. nat.,t. XXNII, p. 43. pl. 8, fig. 1. — Le Scorpion Araignée, Grorr., Hist. des Ins.,.t. IL, p. 618. — Le faux Scorpion d'Europe, Decéer, Mém. pour servir a l'Hist. nat des Ins., t. VII, p. 355, pl. XIX, fig. 1.— Phalangium Cancroides, Linn., Syst. nat., édit. 13, t. L, pars $e- cund., p. 4028; ejusd , Faun. Suec., édit. 2, n° 4968. — Scorpio Cancroides, FaBr., Entom.System., t. I, p. 486.—Obisie Can- croide, W arck., Faun. Paris, t. IL p. 251, n° 4.—Long. 1 lig. =.—Le céphalothorax, arrondi supérieurement, va en s’élargissant insensiblement jusqu’à sa jonclionavec l’ab- domen ; il est, comme dans toutes Les espé- ces de ce genre, partagé dans sa partie mé- diane par un sillon transversal ; les yeux, au nombre de deux, fixés un peu au-dessus de l’inseruon des palpes de chaque côté du cé- phalothorax, sont blancs, arrondis et assez faciles à distinguer ; les bras sont épais, al- longés, d’un brun-rougeâtre de couleur d’é- caille foncée ; le premier article, presque globuleux, triangulaire, et arrondi posté- rieurement, n’a que quelquefois des poils rares et fins ; le second allongé, très-entier, en cône à sa partie inférieure, égérement tronqué à sa partie supérieure, qui est plus claire et comme transparente; le suivant est presque aussi long, un peu plus bombé dans son milieu. et, comme le précédent, aminci au point où se fail son insertion in- férieure ; ces deux articles ont aussi un lé- ger duvet qui n’est visible qu’au moyen d’une forte loupe; le dernier article, en PER forme de pince, est épais, d’un brur foncé : les pinces, rougeâtres, ont au point de leur jonction quelques soies allongées, fines, blanches, et l’article entier est légérement \elu ; les mandibules, dépassant sensible- ment la lèvre supérieure, sont terminées par deux stylets courts ; la lèvre inférieure est profondément échancrée, et les mà- choires, sur lesquelles les palpes en forme de bras sont insérés, sont larges, triangu- laires, et, comme toutes les parties de la bouche, &’une couleur d’ambre jaune, ou de corne transparente ; les pattes, compo- sées de cinq articles, sont velues, épaisses, et terminées par un crochet didactyle ; l’ab- domen, divisé en onze anneaux, est aplati, denticulé sur les côtés, et il offre, dans son milieu, une ligne étroite d’une couleur moins foncée que le reste du corps; cette bande présente de chaque côté deux ran- gées de points noirâtres; le dessous offre, sur un fond plus clair, les répétitions de la surface opposée. — On trouve assez com- munément cette espèce sous les écorces et sous les feuilles humides. 2. CHELIFER SCORPIOIDES. (PI. 10, fig. 1.) Teris, Ann. des Sc, nat.,t. XX VII, p. 47, pl. 3, fig. 2, — Pince Scorpioide, HERM., Mém. Apt., p. 416, pl. 5, fig. L, M, Ne — Long. 4 lig. 1. — Le céphalothorax est de même forme et de même couleur que dans l’espèce précédente, et les yeux, au nombre de deux, sont très-difficiles à aper- cevoir, à cause de la couleur qui est entié- rement semblable à celle du céphalotho- rax; les bras, beaucoup plus épais que dans Vespèce précédente, sont à proportion ‘ moins allongés ; ils sont garnis de poils courts et assez forts, jusqu’à la jonction des doigts des pinces, où prennent également naissance quelques soies fines et allongées ; larticle basilaire a la même forme que dans le C. Cancroïides, maïs les deux du ri- lieu sont sensiblement plus courts et plus profondément échancrés à leur côté in- terne ; dans les individus jeunes, ces der- niers articles sont très-entiers et tout-à-fait glabres ; les organes de la manducation ne présentent pas de stylet à l’extrémité des mandibules, et les mâchoires sonttronquées plus carrément à leur extrémité supérieure : les pattes sont d’un brun-jaunâtre; les cuise ses de la quatrième paire sont légérement renflées ; comme dans l’espèce précédente, elles sont velues et terminées par un cro- chet double ; l'abdomen, dans quelques in- dividus. est d’un beau jaune-oranger, et 29. 452 dans d’autres, d’un brun-jaunûtre ; il est di- visé, dans le sens de sa largeur, par des bandes d’un rougé-brique, interrompues dans leur milieu, ce qui forme sur le dos une ligne longitudinale bien prononcée ; il y a dgs individus où la troisième bande de l’abdomen est très-étroite ; généralement toutes ces bandes sont garnies de poils blancs et brillans qui se dirigent en bas ; au- dessous elles sont moins prononcées, et au nombre de neuf; un peu en arrière de la quatrième paire de pattes, est une petite élévation dont les diverses parties sont très- difficiles à distinguer, et qui peut-être ap- partient aux organes de la génération. — Cette espèce, beaucoup plus rare que la précédente, se trouve pendant l’hiver sous les écorces des arbres. 3. CHELIFER NEPOIDES. Hensann, Mém. Aptérol., p. 446, pl. 5, fig. 9. — Leacn, Zool. Miscell. — Tuérs, Annales des Sciencesnaturelles,t. XX VII, p. 19,pl. 3, fig. 5. — Long. À lig. — Les palpes sont allongés, glabres, d’un brun-rougeâtre, ayant seulement quelques soies longues et rares à la jonction des doigts du dernier article, qui est moins bombé et un peu moins recourbé que dans les deux espèces precédentes; celui qui le précède immédiatement forme un triangle allongé, dont la pointe est asssez saillante ; l’article basilaire est épais, bombé, arrondi à sa partie supérieure et formant de même un triangle dont la pointe se dirige intérieu- rement ; le suivant est le plus long, glabre et très-entier ; les mâchoires et les mandi- bules n’offrent point de différence sensible d’avec celles du C. Cancroides; ces dernières sont de même terminées par un onglet mobi- le, ayant à sa base quelques poils courts; le céphalothorax est d’un brun-rougeûtre, plus foncé quelesbras, s’élargissant sensiblement jusqu’à sa jonction avec l’abdomen, divisé dans son milieu par un sillon profond, au- dessus duquel, et à la naissance du premier article des palpes, sont placés les yeux au nombre de deux, petits et très-difficiles à apercevoir ; l’abdomen est pyriforme, plus élargi à sa partie inférieure, arrondi et lron- qué à son extrémité ;il est d’une couleur de brique, ou d’ocre rougeûtre, avec la ligue du milieu, les côtés et les interstices des seg- mens, d’un jaune paille clair; en dessous, et près de l’endroit où est attachée la aua- trième paire de pattes, sont deux points de la même couleur que le reste de l’abdomen, qui se détachent sur un fond jaune ; le des- CHELIFER., sous de l’abdomen offre larépétition des ban- des supérieures, mais la premiére n’existe pas, et la seconde et la troisième sont fai- blement indiquées ; les pattes sont glabres, d’un jaune d’ocre un peu plus foncé aux cuisses et aux articulations ; leur longueur relative ne diffère pas de celle des espèces précédentes. 4. CHELIFER HERMANNII. Leacu, Zool. Miscell., t. LIT, p. 49°, pl. 442 , fig. 3. — Long. 4 lig. :. — D’un ferrugineux testacé, avec le bord de l’ab- domen et les segmens pâles; les seconds pieds ont leurs troisième et quatrième arti- cle allongés, grêles, s’épaississant peu à peu de la base vers le sommet, avec le cin- quième article allongé, gréle; les doigts sont longs. — Trouvé sous lécorce des arbres. 5. CHELIFER LATREILLII. Leacu, Zool. Miscell., t. 11I, p. 49, pl. 442, fig. 5. — Long. 1 lis. à. — Fer- rugineux , avec le bord de l’abdomen et les côtes des segmens pâles ; le céphalothorax et les seconds pieds sont fauves; le troisiéme ar- ticle des seconds pieds s’épaissit peu à peu de la base jusqu’au sommet; le quatrième article est allongé , ovale ; le cinquième est ovale, atténué à la base; les doigts sont médiocres. — Cette espère a été trouvée avec la précédente, et peut-être n’est-elle qu’un autre sexe. 6. CHELIFER OLFERSII. Leacn, Zoo!. Miscell., t. III, p. 50, pl. 142, fig. 2. — Long. 4 lig. +. — Fer- rugineux, avec l’abdomen brunâtre et les segmens bordés de pâle; le troisième ar- ticle des seconds pieds est médiocre, avec le quatrième ovale; le cinquième épais, ovale; les doigts sont courts. — La patrie de cette espèce est inconnue. 7. CHELIFER GEOFFROYE LEacu, Zool. Miscell., t. 3, p. 150, pl. 142, fig. 1.— Chelifer Fasciatus ; ibid., Trans. Linn. Soc. ,t. IT, p. 391; ibid. , Encycl. brit., Suppl, t. 1, p. 433, pl. 22. —Chelifer Fuscus, abdomine lineis trans- versis, GÉOFFR., Hist, des Ins. des Env. de Paris, t. IT, p. 808.— Long. 1 lig. .— D'un brun ferrugineux, avec le bord de l'abdomen et les côtes des segmens pâles ; les pieds postérieurs sont d’un tesiacé li- vide ; le thorax et les pieds antérieurs sont d’un brun ferrugineux; les seconds pieds ont leur troisième article cylindrique, le GONYLEPTES. quatrième ovale, le cinquième épais et ovale ; les doigts sont courts. — Se trouve sous l’écorce des arbres. Peut-être n’est- elle qu’un autre sexe de l'espèce précé- dente. 8. CHELIFER MUSCORUM. Leacn, Zool. Miscell., t. LIL, p. 50, pl. 142, fig. 9. — Long. À de lig.—Le troi- sième article des seconds pieds est allongé, cylindrique ; le quatrième est en forme de nœud; le cinquième est ovale, fortement alténué à la base ; les doigts sont médiocres. HUITIÈME 453 — Cette espèce se trouve très-communé- ment dans les-prairies. Consultez pour les autres espèces le grand ouvrage d'Égypte où est figuré avec beaucoup de détails le Chelifer Sesamoi- des, Sav. et Aud., Arachn., pl. 8, fig, 4. Consultez aussi pour les autres espèces Koch, Faune Allemande, dans laquelle sont figurésles Ch. Degeerti, tab. 2, fig. 3; Fubri- cü, tab. 2. fig. 4. Schrankii, tab, 7, fig. 3. Ixoides, tab. 7, fig. 4. Angustus, tab. 7, fig. 5. Panzeri, tab. 7, fig. 6. FAMILLE, PHALANGIENS, LATREILLE. Caractères. Les chélicères sont toujours didactyles, extérieures dans le plus grand nombre, et recouvertes dans les autres par un avancement antérieur de la tête, en forme de capuchon, et visibles en dessous ; Pabdomen présente aussi, du moins en des- sous, des anneaux ou des plis, mais fes pal- pes sont filiformes, grêles et terminés par un petit crochet; il n’y a jamais que deux yeux; les stigmates, dans ceux où on les a découverts, sont situés à la naissance des pieds postérieurs, et cachés par leurs ban- ches. — Cette famille renferme un assez grand nombre de genres, dont quelques- uns ont été établis par M. Kirby, mais Ja plus grande partie par M. Perty, dans le Delectus animalium du voyage de MM.Spix et Martius. Genres : Gonyleptes, Ostracidium, Eu- sarcus, Stygnus, Goniosoma, Dolichoscelis, €Cosmetus, Discosoma, Phalangium. Cœcu- lus, Cryptostemma et Trogulus. GONYLEPTÉS, Krrgy. Le céphalothorax esttrianguliforme, épi- neux postérieurement. — Les yeux sont portés sur un tubercule commun. — Les palpes sont épineux, terminés par un on- glet robuste, avec les deux derniers articles presque ovalaires et presque de grandeur égale. — Les hanches des deux pieds pos- térieurs sont fort grandes, soudées et for- mant une plaque sous le corps.—Ces pieds sont en outre éloignés des autres et rejetés en arrière, —L’abdomen est plus ou moins caché par le céphalothorax. A. GONYLEPTES ACULEATUS. Krrey, Trans. de la Soc. Linn. de Lon- dres, t. XII,p. 452. — Long. 6 lig. — Le corps est glabre, lisse, obscur, d’un brun- roussâtre ; le tubercule portant les yeux est élevé, pointu, incliné, le céphalothorax est sombre en dessous, noduleux transver- salement, terminé postérieurement dans son milieu par une épine robuste, courbée, pointue, tridentée à sa base , du côté gau- che, et unidentée du côté droit, les pieds sont pâles ; les hanches sont brunes; les pé- nultièmes articles pectinés postérieurement, avec un peigne à six dents; les postérieurs armés extérieurement par une épine très- robuste, tridentée ; les fémurs de derrière sent bruns, noduleux, armés à leur base d’une épine trés-robuste, obtuse, et de plu- sieursautres beaucoup plus petites ; les ge- roux sont bi-épineux intérieurement ; les ti- bias de derrière avec les deux premiers ar- ticles noduleux, etépineux intérieurement; l'abdomen est retiré entre les hanches. — Se trouve au Brésil. 2. GONYLEPTES RORRIDUS. Kirey, Trans. de la Soc. Linn. de Lon- dres, t. XII, p. 152, pl. 22, fig. 16. — Long. 6 lig.!. — Le corps est d’un brun- fauve, glabre, lisse, obscur ; la tête est éle- vée, avec le tubercule oculifère très-court et bidenté; les dents sont distantes; Je thorax présente en dessus postérieurement deux tubercules élevés, avec des points sail- lans, pâles sur le côté; sur le thorax sont encore d’autres points assez élevés ; les pieds sont allongés ; les hanches de derrière sont 654 terminées extérieurement par une épine allongée, courbée; les trochanters et les fémurs de derrière sont épineux ; plusieurs épines varient pour la longueur; le ster- num est très-caréné ; l'abdomen est décou- vert, avec les segmens dorsaux marqués de points élevés, calleux, de couleur bian- che. — Se trouve au Brésil. 3. GONYLEPTES SCABER. Kinsv, Trans. de la Soc. Linn. de Lon- dres, t. XII, p. 453. — Long. 8 lig. = — Le corps est gris, obscur; la tête présente le tubercule oculifère élevé et bi-épineux; le thorax postérieurement esl marqué de quatre grands tubercules oblongs ; les anté- rieurs plus petits, et de quatre autres pe- tits, hémisphériques, rangés longitudinale- ment par paires; sur le bord latéral et aux angles postérieurs sont des points élevés, pâles, presque ocelliformes ; les hanches de derrière sont armées et recourbées; les fé- ‘murssont trés-épineux, avec une épine trés- allongée à leur base ; l’abdomen est pres- que vertical. — Se trouve au Brésil. H. GONYLEPTES SPINIPES. Perry, Delect. Anim. Articulat. du Voy: de RM. Spix et Martius, p. 205, pl. 39, fig. 12. — Long. 3 lig. — Le céphalotho- rax est triangulaire, déprimé, testacé, ru- gueux par la présence d’une grande quen- tité de petits points fauves, offrant des yeux très-petits, noirs, et postérieurement une épine de chaque côté, avec deux autres médianes élevées; les palpes sont plus longs que le corps, avec les deux derniers articles épineux ; les pattes sont allongées, testacées, avec les hanches postérieures lé- gérement épineuses ; le dessous est teslacé, glabre. — Celte espèce a été trouvée à Bahia. 5. GONYLEPTES ARMATUS. (PI. 40, fig. 4.) PErTy, Delect. Anim. Artic. du Foy. de MM. Spix et Martius, p. 205, pl. 49, fig. 43. — Long. 3 lig. — Un peu plus grande que la précédente, peu convexe; le céphalothorax est trianguliforme, ferru- gineux, hérissé de petites granulations, ayant deux petites tiges allongées, portant à leur extrémité les yeux, derrière deux petits tubercules élevés, et postérieurement de chaque côté en dessous armé d’une lon- gue épine légérement recourbée ; les pal- pes et les chélicères sont jaunes, les pre- miers ayant les deux derniers articles tes- *acés: les pattes sont peu allongées; les an- térieures sont testacées, les postérieures OSTRACIDIUM. d’un brun ferrugineux, avec les hanches courtes, couvertes d’aspérilés; en dessous il est glabre et entièrement ferrugineux. — Cette espèce a été trouvée près du Rico Negro. 6. GONYLEPTES ASPEPR. PErTy, Delect. Anim. Articul., p. 202. — D'un testacé sale, déprimé, légérement raboteux, ayant de chaque côté latérai une épine postérieure , courbée à son som- met; de plus on aperçoit deux spinules pos- térieures géminées dans leur milieu ; les hanches postérieures sont spinulées de toute part. — Se trouve au Brésil. 7. GONYLEPTES CURVISPINA. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 202.—- Testacé, déprimé, glabre , ayant de cha- que côté latéral une épine postérieure brune , longue et courbée. — Se trouve au Brésil. 8. GONYLEPTES ELEGANS. PerTy, Delect. Anim. Articul., p. 202. — D'un iestacé olivâtre; la surface ocu- haire est fauve, saupoudrée de blanc vers les côtés ; le céphalothorax postérieure- ment présente quatre points blancs et des épines noires; les hanches poslérieure- sont mutiques à leur sommet. — Trouvé au Brésil. Le Faucheur Æcanthope, qui a été dé- crit et figuré dans le l’oyage de l’Uranie et de La Physicienne, p. 546. pl. 82, fig. 2 &, 3 &, appartient au genre Gonyleptes. i? en est de même pour le Faucheur Acan- thurus qui a étéfiguré dans l’ Atlas du Dict. d'iist. rnat., pl. 60. OSTRAGIDIUM, Pertx. Les palpes sont plus couris que le corps. — Le pénultième article et le dernier épi- neux : celui-ci étant armé à son extré- mité d’une forte épine recourbée. — Les chélicères sont courtes. —Le céphalothoraz est déprimé, glabre, clypéiforme, couvert de petites granuiations, étroit antérieure- ment, dilaté postérieurement, arrondi sur les côtés, tonqué à sa partie postérieure et mutique.—La partie antérieure, où les six pattes sont insérées, est séparée de la pos- térieure par une impression profondément marquée. — De chaque côte est la tige ocu- lifére, avec deux petits yeux, dont les deux médians granuleux. — Les pieds sont peu allongés; les antérieurs sont éloignés des postérieurs; ces derniers avant leurs han- | STYGNUS. ches peu épaisses , couvertes de petites as- pérités et denticulées. —L’abdomen est en- tiérement caché par les plis du céphalotho- rax. — L'espèce type de ce genre est : 1. OSTRACIDIUM FUSCUM. Perty, Delect. Anim. Articulat. du Voy. MM. Spix et Martius, p.206, pl. 40, fig. 4. — Long. 4 lig. :. — Le céphalothorax est fauve, avec les yeux de couleur de soufre, et deux lignes transverses assez profondément marquées ; les palpes sont d’un jaune pâle ; les pattes sont fauves, avec les tarses pâles ; en dessous il est d’un fauve légérement oli- vâtre. — Trouvée prés du Rio Negro. 2, OSTRACIDEUM SUCCINEUM. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 202. — Entièrement giabre, testacé, avec le bord latéral et les hanches postérieures fau- ves ei raboteux. — $e trouve au Brésil. EUSARCUS, Perry. Les palpes sont plus longs que la moitié du corps, avec le pénultième et dernier ar- ticle épineux; celui-ci onguiculé. — Les chélicères y sont jointes et glabres. — La üge oculifère est épineuse ou tuberculée, — Les deux yeux sont placés extérieure- ment à la base des tubercules. — Le corps est ovale en dessus, épais, convexe, étroit antérieurement. — Le céphalothorax est profondément sillonné transversalement par la troisième paire de pattes, dilaté posté- rieurement, et armé en dessus à sa partie postérieure par deux tubercules ou par une seule épine.—L’abdomen, prolongé par la partie céphalothoracique, forme en dessus deux segmens, et montre en dessous cinq ou six plis. — Les pattes sont inégales : la première paire est la plus courte, la se- eonde est plus longue que la troisième, en- fin la quatrième paire est la plus longue de toutes. — Cette dernière paire est éloignée des autres, avec les hanches mutiques, plus. épaisses que les précédentes. Î. EUSARCUS GRANDIS. Perry, Delect. Anim. Articulat. du Voy. de MA. Spix et Martius, p. 206, pl. 40, fig. 2. — Long. 5 lig. :. — Les chélicères sont glabres, d’un gris testacé; les palpes sont de même couleur ; les yeux sont noirs, avec deux tubercules au milieu ; te céphalothorax est d’un fauve-ferrugi- peux, glabre, obscur, avec deux points éle- vés postérieurement; l’abdomen est inné avec le céphalothorax, le dessus ayant trois 455 cercles élevés indiquant les segmens; en dessous il est d’un ferrugineux couleur de sang, avec six plis abdominaux ; les pattes sont d’un ferrugineux sale ; les antérieures pluspâles; les hanches postérieures sont mu- tiques. — Cette espèce a été trouvée dans la province de Piauhia. 2. EUSARCUS PUMILIO. Perry, Delect. Anim. Articul.,p.205.— D'un brun-fauve; le céphalothorax pré- sente postérieurement une épine médiane. —- Gette espèce, qui est du double plus petite que la précédente, a élé trouvée près du fleuve St.-François. 3. EUSARCUS ARMATUS. PErTy, Delect. Anim. Articul., p. 203. — D'un brun-fauve, opaque; le céphalo- thorax présente postérieurement de chaque côté une épine latérale et médiane; les hanches postérieures ont leur premier ar- ticle lobé extérieurement.— Gette espèce, qui est de la grandeur de la précédente, se trouve au Brésil. L. EUSARCUS MUTICUS. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 205. — D'un gris opaque, fauve ; le céphalo- thorax est mutique ; les pieds sont courts. — Cette espèce, qui a été trouvée au Bré- sil , est plus petite que la précédente. STYGNUS, Perry. Les palpes sont plus longs que le corps, avec le pénultième et dernier article épi- neux; celui-ci uni avec le précédent et on- guiculé.— Les chélicères sont éloignées du corps, trés-grandes, épaisses, glabres et lui- santes.— Les deux yeux sont écartés, avec une épine intermédiaire. — Le céphalo- thorax estsubquadriforme, mutique, pos- térieurement sur les côtés, avec deux épi- nes élevées et pointues dans le milieu. — L’abdomen est entièrement courbé et pré- sente en dessus des vestiges de deux ou trois segmens, et en dessous quelques plis. — Les pieds sont inégaux, peu allongés ; la première paire est courte et grêle ; la se- conde, plus allongée que la troisième , est aussi trés-grêle; la troisième a ses articles, surtout les premiers, un peu moins grêles ; enfin la quatrième paire, qui est la plus lon- gue de toutes, est éloignée des autres, ct formée d’articies beaucoup plus robustes, avec des hanches épaisses et légérement épineuses. 456 STYGNUS ARMATUS. Pety, Delect. Anim. Artic. du Voy. de MM. Spix et Martius, p. 207, pl. 40, fig. 8. — Long. 4 lig. — Les chélicères sont très. glabres, luisantes et couleur châtaigne ; les palpes sont testacés; le céphalothorax est d’un fauve-ferrugineux, avec les deux yeux trés-éloignés, et une épine intermédiaire élevée ; deux épines postérieures droites, et deux horizontales plus petites ; les pattes antérieures sont d’un fauve couleur chà- taigne ; les postérieures sont ferrugineuses, avec les hanches noueuses à leur sommité, et deux séries de petites épines, — Cette espèce a été trouvée prés du Rio Negro. GONIOSOMA , Perry. Les palpes sont de la longueur du corps, peu épais, avec le pénultième et dernier article épineux; celui-ci onguiculé. — Les chelicères sont robustes, unies à la bouche. — La tige oculifère est très-épineuse. — Les deux yeux sont placés extérieurement à la base des épines. — Le céphalothorax est subtriangulaire, profondément sillonné transversalement à son insertion par la troi- sième paire de pattes, déprimé, avec des épines très-courtes sur les côtés latéraux, et armé dans son milieu d’épines droites, assez grandes. — L’abdomen est caché par une grande partie du céphalothorax, et of- fre seulement trois plis. — Les pattes sont inégales, très-allongées : les postérieures assez éloignées des autres, avec les hanches mutiques el allongées; la première paire de patles est irès-courte et grêle. la se- conde ensuite est plus allongée que la troi- sième , la quatrième est la plus longue de toutes, 1. GONOSIOMA VARIUM. (Pl. 11, fig. 4.) Perry, Delect. Anim. Artic. du Voy. de MM. Spix et Martius, p. 208, pl. 40, fig. 4. — Long, 5lig. — Les chélicères sont lis- ses, couvertes de poils; les palpes sont tes- tacés ; les yeux sont petits, jaunes, pelluci- des, avec deux petites épines élevées ; le cé- phalothorax est d’un brun ferrugineux sale, avec des taches et quelques lignes bleues, armé postérieurement de deux épines éle- vées ; en dessous il est roussätre, glabre; les plis de l’abdomen, cachés sous le cépha- thorax, sont verdâtres ; les pattes sont d’un brun-ferrugineux., plus pâles vers les tar- ses, — Cette cspèce a été trouvée près du Îleuve des Amazoues. GONIOSOMA. 2. GONIOSOMA SQUALIDUM.. PerTy, Delect. Anim. Articul., p. 202. —L’abdomen est entièrement caché, d’un gris fauve, couvert d’un très-grand nombre de points blancs. — Se trouve au Brésil. 3. GONIOSOMA FERRUGINEUM. Perty, Delect. Anim. Articul., p. 202. — L’abdomen, en partie caché par le cépha- lothorax , spinulé en dessus, est d’un brun entièrement ferrugineux, avec les pieds plus pâles. — Trouvé au Brésil. li: GONIOSOMA SULPHUREUM. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 202. — D'une couleur soufre-verdâtre, unico- lore ; le céphalothorax présente de chaque côté une spinule et deux médianes, donf l’une est tournée antéeurement en dessu et l’autre postérieurement en dessous. — Se trouve au Brésil. 5. GONIOSOMA CONSPERSUM. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 202. — L’abdomen est en partie libre, d’un brun ferrugineux , saupoudré en dessus de points blancs, avec la surface oculaire bi- épineuse ; postérieurement sont deux épines droites, — Se trouve au Brésil. 6. GONIOSOMA RORIDUM. PEerTy, Delect. Anim, Articul., p. 202. — L’abdomen est entièrement caché; le céphalothorax est déprimé, varié de fauve et de testacé, saupoudré de points blancs; la surface oculaire est bi-épineuse. — Se trouve au Brésil, 7. GONIOSOMA PATRUEIE. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 202. — L’abdomen est entièrement caché ; le céphalothorax est déprimé , d’un fauve ocracé, varié de pâle, tronqué postérieu- rement, bi-épineux en dessous, vers les hanches. — Habite le Brésil, "8. GONIOSOMA MODESTUM. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 202. — L’abdomen est entiérement caché; le céphalothorax est légérement convexe, d’un roux ocracé, varié de pâle; de plus il est arrondi postérieurement et mutique. — Se trouve au Brésil. 9. GONIOSOMA VERSICOLCR. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 202. — L’abdomen est entièrement caché; le céphalothorax est très - déprimé, d’un fauve-jaune , varié ; les pieds sont fauves, annelés de jaune, — Habite Ie Brésil, Tome 1% Arachnides PUIT. 1. Gomiosoma varium 3. Trombidium phalançni . 2. rvythrœus ruricola , Ar, Uropoda veéelans . COSMETUS. | 40. GONIOSOMA JUNCEUM. Perty, Delect. Anim. Ariicul., p. 202. — L'’abdomen est entièrement caché, d’un grisâtre-fauve, opaque , avec les pieds d’un gris-blanc. — Se trouve au Brésil, A1. GONIOSOMA OBSCURUM. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 202. —L’abdomen est entierement caché ; d’un fauve ferrugineux, opaque , avec les ché- licères en forme de corne, et les palpes blancs. — Se trouve au Brésil. DOLICHOSCELIS, Hope, Corps triangulaire en dessous, déprimé, avec les angles antérieurs arrondis, tubercu- lés en dessus, avec les côtés latéraux épais. — Céphalothorax profondémert échancré antérieurement, le sommet armé cxtérieu- rement à la base desdeux cornes oculifères. — Yeux presque arrondis. — Mandibules de deux articles, attachées à un court pé- doncule , ayant le premier article triangu- laire, dilaté à son sommet ; le second avale, en forme de pince. — Palpes de cinq arti- cles, recourbés : premier article trés-petit; le second presque trois fois plus grand, épineux au côté interne ; le troisième éga- lant à peine la moitié du précédent, épais à son sommet; le quatrième cylindrique, plus épais à sa base, avec son sommet ré- tréci, armé de petites épines serrées, en forme de soies; le dernier ovale, déprimé, épineux , avec son sommet armé d’un ongle long, recourbé et pointu.—Pieds au nom- bre de huit; les antérieurs très-courts , presque trois fois plus longs que les antécé- dens; les pénultièmes du double plus longs que les antérieurs ; les postérieurs irès-al- longés. pas très-éloignés des autres, mais six fois plus longs que les antérieurs. — Ti- bias composés de trois articles : le premier plus épais, le second plus long , le troisième très-allongé. — Tous les tarses onguiculés, de onze articles : le premier égalant les quatre suivans, {les autres diminuant de grandeur. DOLICHOSCELIS HAWORTHIT. Hope, Trans. Linn. Soc. of Lond., t. XVII, p. 799, pl. 16, fig. 4 à 5.— Long. 8 lig. !. — Jaune; partie antérieure ayant une corne droite, oculifère, de chaque côté , avec les pieds postérieurs trés-allon- gés; céphalothorax profondément échancré, avec une cornedroite de chaque côté, oculi- fére ; yeux d’une couleur plus obscure ; corps jaune, bordé, ayant le bord extérieur 457 élevé, l’intérieur orné de tubercules jau- nâtres; dessous de même couleur; disque convexe dans le milieu, couvert de tuber- cules jaunâtres, très-nombreux; abdomen trés-court, libre; pieds au nombre de huit, inégaux : la quatrième paire est la plus lon- gue, la seconde ensuite , la troisième après, enfin la première est la plus courte; les genoux de toutes ces pattes sont épais, — Cette espèce a été trouvée au Brésil. COSMETUS, PErTy. Les palpes sont plus longs que le corps, comprimés, mutiques, appliqués sur les chélicères, l'animalse reposant, celles-ci les metiant à couvert. —Le tubercule oculifère est mutique.—Les yeux sont au nombre de deux. — Le céphalothorax est trianguli- forme, légérement convexe, mutique pos- térieurement sur les côtés, et armé de deux épines dans son milieu. — Tous les pieds sont inégaux, longs, grêles; les pos- térieurs sont éloignés des autres, avec les hanches à peine épaisses et mutiques. 4. COSMETUS PICTUS. Perty, Delect. Anim. Artic. du Voy. de MAL. S pix et Martius, p. 208, pl. 40, fig. 5.— Long. 3lig.— Entièrement ferrugineux,avec les palpes et les pattes plus pâles ; les yeux sont noirs ; le céphalothorax antérieurement présente la figure d’un V qui est de couleur jaune et ponctué de noir; postérieurement sont des points jaunes dispersés, avec deux épines élevées; le dessous est ferrugineux, sans taches. — Cette espèce a été trouvée près de Rio Negro. 2. COSMETUS PBIPUNCTATUS. Perty, Delect. Anim. Articul., p. 203. — D'un brun ferrugineux; le céphalotho- rax présente deux points blancs. — Cette espèce, qui est plus petite que la précé- dente , se trouve au Brésil. 8. COSMETUS CONSPERSUS. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 203. — D'un brun abondant, saupoudré de points jaunes. — Trouvé au Brésil. L. COSMETUS LAGENARIUS. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 203. — D'un fauve - brun; le céphalothorax ayant une figure jaune représentant la forme d’un bouclier. —Se trouve au Brésil. 5. COSMETUS ADREÆ. Perry, Delect. Anim. 4riicul,, p. 208 A58 — D'un brun-neïr ; le céphalothorax ayant son bord latéral jaunâtre , et représentant en dessus, dans sa parlie médiane, une croix de St.-André de même couleur. — Celte espèce a été trouvée au Brésil. 6. COSMETUS U-FLAVUM. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 203. — D'un fauve-brun; le céphalothorax ayant une fiaure jaune représentant la lettre U. — Habite le Brésil. 7. COSMETUS VARIUS. Perry, Delect. Anim. Articul., p. 203. — fauve, avec le bord et @es points dor- saux très-nombreux, blancs de toute part. — Trouvé au Brésil. 8. COSMETUS MARGINALIS. Prrty, Delect. Anim. Articul., p. 203. — D'un brun abondant, avec le bord laté- ral saupoudré de blanc. -— Gette espèce a été trouvée au Brésil. DISCOSOMA, PERTY. Les palpes sont du double plus courts que le corps, mutiques, déprimés, placés sur les chélicères, l’animal se reposant, et les recouvrant. — Les chélicères sont placées sur la bouche. — Les yeux sont au nombre de deux, placés sur un tubercule qui se voit à peine. — Le céphalothorax est dis- coïdal, un peu convexe, mutique. — L’ab- domen est presque caché sous le céphalo- thorax, offrant en dessus un segment et un vestige du second et en dessous quelques plis. — Les pieds sont très-allongés, grèles, semblables; les postérieurs éloignés des au- tres, à peine distincts d’eux, avec les han- ches mutiques. DISCOSOMA CINCTUM. PerTY, Delect. Anim. Articul. du Voy. de MM. Spix et Martius, pl. 40, fig. 6. — Long. 2lig. + — Le corps est entièrement d’un gris-brun, glabre, avec le bord du cé- phalothorax entiérement blanc; les palpes et les pattes sont plus pales; ces dernières avec leur dernicr article couvert de poils, — Trouvée à Bahia. PHALANGIUM, Linn., Far, Larr, Le corps est coupé à sa partie antérieure ; cetle coupe, presque circulaire et perpendi- culaire, est formée par une membrane, di- visée dans son milieu et dans le sens de sa 10, 9 hauleur par une cloison linéaire, coriacée, PHALANGIUR. se prolongeant en forme de lévre supé- rieure; c’est de cette cloison que partent, de chaque côté, les mandibules, au nom- bre de deux ; elles sont coriaces, presque écailleuses vers l’extrémité, rapprochées, parallèles dans le repos, grandes, souvent de la longueur du corps, creuses, mobiles de bas en haut ou se portant en avant, de deux pièces; celle de la base est plus courte, cylindrique, comprimée un peu sur les côtés, lisse, quelquefois tuberculée, droite ; la seconde pièce est articulée, avec celle-ci à angle aigu, et celle est rame- née dans linaction le long de la poi- trine ; elle est presque cylindrique, aplatie sur sa face antérieure, vers l'extrémité principalement; deux serres ou pinces écailleuses, dont l’extérieure, qu’on appelle doigt, est plus forte, arquée, plus dente- lée et mobile, la terminent. — Les pinces sont coniques, armées au côté intérieur de petites dents, pour mieux retenir les ob- jets qu’elles ont saisis, elles font l’office de- tenailles. — L’extrémité supérieure de la seconde pièce des mandibules a, dans l’es- pèce désignée sous le nom de Ph. Cornu- tum, un prolongement supérieur, formant une pointe aiguë, peu arquée; la mandi- bule entière figure alors une espèce de T, On remarque au milieu du bord antérieur de la coupe du céphalothorax, une pièce foiblement coriacée, presque triangulaire, tenant lieu de lèvre supérieure.—Les deux palpes insérés sur les côtés des mandibules, à la base extérieure des premières màchoi- res, sont minces, filiformes , de la lon- gueur de la moitié du corps dans le grand nombre , arqués, de cinq articles presque cylindriques, dont le premier trés-court, le second toujours allongé, le troisième et quatrième courts, souvent un peu plusgros, et presque coniques; le dernier orcdinaire- ment long, menu, cylindrique, obtus, et terminé par un petit crochet écailleux, ar- qué ; ils sont coudés à l'articulation de la troisième pièce, qui se rapproche avec les suivantes de la poitrine. — Les màchoires sont disposées sur trois rangs, celles du premier et du second sont réunies deux à deux par leur base, portées sur une pièce qu’on peut signaler comme un article, très- courtes, molles; elles présentent un corpsar- rondi, concave au côté intérieur dans l’inac- tion, se gonflant prodigieusement et en forme de vessie, membraneux ; la surface, dens les premières, paroît composée de trois plans, dont l’intérieur plus grand et d’une consistance plus membraneuse, en PHALANGIUM. pointe au sommet, ayant quelques poils noirs, et en outre sur le dos une petite pièce triangulaire, membrareuse, un peu velue ; les mâchoires du second rang sont un peu plus grandes, striées au côté anté- rieur, dont la membrane est susceptible d’une grande dilatation, ce qui denne alors une figure très-bombée ; le contour est un peu cilié et noirâtre, étranglé vers la partie interne; les extrémités des mâchoires du premier rang reposent sur celles-ci, et c’est entre elles qu’est placée l’ouverture de l’œ- sophage. Viennent ensuite deux languettes membraneuse, coniques, un peu velues, couchées obliquement au-dessous des pré- cédentes; elles répondent à la naissance de la seconde paire de pattes. Immédiate- ment au-dessous est une pièce membra- neuse, petite, plane, carrée, arrondie et échancrée au milieu du bord supérieur, supportée par une pièce aussi Carrée, mais plus grande, et celle-ci sur une troisième plus courte, plus large, cintrée. On peut considérer ces derniersorganes comme Ceux qui tiennent lieu de lèvre inférieure. — L’abdomen est ovoïde ou arrondi, sonvent déprimé , rebordé, renfermé sous une en- veloppe continue, d’une substance parche- minée. —Le céphalothorax, qui occupe en- viron un tiers de sa grandeur, n’est distin- gué de l’abdomen que par une ligne trans- versale, et son contour est anguleux: en examinant avec attention la partie qui se trouve au-dessus de la naissance des deux pattes antérieures, on aperçoit de chaque côté un stigmate, distingué par un fond plus rembruni. La coure est ovale ou pres- que circulaire , et rebordée ; les deux tiers antérieurs de la surface sont occupés par une membrane blanche, et l’autre l’est par un prolongement intérieur du rebord ; une fente transversale, qui se trouve dans l’en- tre-deux, est destinée au passage de l’air. En séparant doucement la voûte supé- rieure du céphalothorax de l’inféricure ou de celle qui répond à la poitrine, on met- tra à découvert trois ou quatre tuyaux Cy- lindriques, formés de plusieurs fibres rou- lées sur elles-mêmes, d’une couleur argen- ne, quise divisent postérieurement en deux faisceaux très-ramifiés, dont l’un va abou- ür à une tache noirâtre en dessous du stig- mate, et l’autre se rend près de l’origine du tubercule dersal oculifére ; ce tuber- cule est creux, eten le considérant au grand jour, on voit trés-bien la transparence et le brillant des cornées des deux yeux. On observe aussi trois ou quatre muscles plus 459 remarquables, ayant leur attache inté- rieure au-dessous de l'insertion des mandi- bules, el se réunissant près du support oculaire. — L'ouverture de la bouche est entre les premières mâchoires. — Les in- testins se replient en une infinité de dé- tours ou de zig-zag, au-dessous de la poi- trine et sur l’abdomen ; ils sont noirs, très- menus, impossibles à suivre dans leur mar- che, remplis d’une matière terreuse, sépa- rée en deux ou trois parties, cylindriques et excrémentitielles, près de l’anus. —Ce- lui-ci est caché sous une pièce du chape- ron, formé de plusieurs demi-cercles con- centriques, la capacité de l’abdomen est occupée en grande partie par l’ovaire. — Les œufs sont lenticulaires, blancs et in- nombrables. — Les anneaux de l’abdomen pe sont que les plis de la peau, celle-ci étant d’une seule pièce qui recouvre tout le corps. — Les pattes, au nombre de huit, sont irés-longues relativement au corps, et trés-dilatées ; celles de la seconde et de la quatrième paire sont les pluslongues, Aussi ces Arachnides paroïissent-elles montées sur des échasses. Chaque patte est compo- sée : 1° d’une hanche courte, grosse, ayant à son extrémité une petite pièce, avec la- quelle Ja cuisse est articulée ; 2° de cette cuisse, plus grosse ordinairement dans les pattes antérieures; 3° de la jambe, for- mée de deux articles, dont le premier plus court; 4° d’un tarse. dont la longueur égale au moins celle de la cuisse et de la jambe prises ensemble, d’un grand nombre d'articles, de quatre à trente, mais rare- ment au-dessous de treize; le premier est excessivement long, et le dernier est muni d’un petit crochet, arqué, simple ; toutes ces pièces en général sont menues et cylin- driques. Les Faucheurs ont recu des pattes aussi longues non-seulement pour pouvoir mar- cher plus facilement sur les buissons, sur les plantes, mais encore pour mieux échapper à la poursuite de leurs ennemis, et pour être avertis de leur présence; placés sur un mur, sur le tronc d’un arbre, ils les étendent d’une manière circulaire, et ils occupent ainsi un espace assez considéra- ble ; quelque animal vient-il à toucher quel- qu’une de leurs parties, ils se relèvent aus- sitôt; les pattes forment autant d’arcades sous lesquelles l’animal passera, s’il est pe- tit; mais si le danger est pressant, il a bien- tÔL sauté à terre. La fuite est prompte, car dans l’espace d’une seconde, ils parcourent ua sixième de mêtre cnviron, 5 SÉtRaRe 460 pent aussi souvent des doigts qui les ont sai- sis, et c’est ordinairementen y laissant quel- ques-unes de leurs pattes, qui conservent encore long-temps après avoir été arra- chées les mouvemens, en se pliant et en se dépliant alternativement. On eoncevra facilement la raison de ce phénomène, en considérant les dispositions intérieures des pattes ; ce sont autant de tuyaux creux, oc- cupés dans toute leur longueur par une es- pèce de filet tendineux et trés-délié, sur lequel l'air exerce son action, dés que la palte est séparée du tronc de l’animal. Ou- tre les deux stigmates antérieurs placés sur le céphalothorax, l'abdomen en présente deux autres quisont cachés par les hanches des pattes postérieures, à peu de distance de leur origine. L’ouverture est grande et très-sensible; elle est formée de deux de- mi-ovales, dont l'extérieur, plus petit et plus étroit, est acculé dans sa longueur au plus grand ; la séparation est un diamètre ou un plan membraneux, qui se perd obli- quement sur le bord extérieur ; l’autre de- mi-ovale est chambré. L’espace contigu au diamètre est rempli par une substance fi- breuse, blanche, argentée, dont on voit la tranche roulée en spirale, et qui semble y former deux ouvertures. Dans la partie la plus latérale, on découvre aussi les extré- mités d’autres trachées, mais plus petites, roulées sur elles-mêmes, et en dessous, une cavité profonde; tout l’intérieur est blanc et d’une consistance molle; à une des extrémités de l’ovale est inséré un mas- cle replié en dessous à sa naissance, et for- mant dans son prolongement trois branches, dont les deux latérales, plus menues, se subdivisent en plusieurs rayons, et qui se perdent toutes sur la membrane abdomi- nale. On trouve ordinairement au printemps des petits faucheurs qui proviennent des œufs déposés l’automne précédent. Ce n’est guère que vers la fin de l'été qu’ils ont pris tout leur accroissement, et c’est alors qu’ils s’accouplent. L’accouplement n’a pas lieu quelquelois, surtout dans l’es- pêce la plus commune aux environs de Pa- ris, le Faucheur des murailles, sans un combat entre les mâles, el sans un peu de résistance de la part des femelles. Quand celle-ci se rend au désir du mâle, ce der- nier se place de manière que sa partie an- térieure est contiguë à celle de la femelle, face contre face; il saisit les mandibules avec ses pinces; le plan inférieur des deux corps est sur une même ligne; alors lor- PHALANGIUM. gane du mâle obtient celui de la femelle, et l’accouplement a lieu; il dure trois ou quatre secondes ; après l’accouplement, la femelle dépose dans la terre, à une cer- taine distance de sa surface, des œufs de la grosseur d’un grain de sable, de cou- leur blanche, entassés les uns auprès des autres. Quoiqueles Faucheurs soientirès-voisins des Aranéides, ils ne vivent cependant point, comme elles, pendant plusieurs an- nées ; presque tous périssent à la fin de l'automne. A. PHAUANGIUM CRISTATUM. Ouiv., Encyclopédie méthodique. — Larr., Hist. nat. des Fourm., p. 375. — Long. 4 lig. — Le corps est ovale, obscur en dessus, cendré en dessous; la partie an- térieure du céphalothorax est épineuse ; il y à un avancement dorsal, tranchant, échancré, recevant un tubercule oculifère; les pattes sont d’un gris ebscur, avec quel- ques pointes très-courtes sur les cuisses. — Se trouve dans les champs, aux environs de Paris. 2. PHALANGIUM SPINOSUM. Larr., Hist. nat. des Fourm., p. 375. — Phalagnium Quadridentatum, Guv., Mag. Encycl. -— Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins.,t. VII, p. 322; ibid., Gener. Crust. et Ins., t. L, p. 140. — Fasr., Suppl. Entom. System., p. 293 — Long. 2 lig. L, — L’abdomen est arrondi, plat. d’un gris cendré, quelquefois jaunâtre en dessous ; il y a une pointe conique sur le milieu du bord antérieur du céphalotho- rax ; le tubercule oculifère est presque lisses il y a deux rangs de tubercules sur l’abdo- men, paralléles, disposés longitudinale: ment ; il y a quatre pointes, d’autres laté- rales plus petites postérieurement ; les han ches et les cuisses sont épineuses. — Se trouve sous les pierres, aux environs de Paris et à Bordeaux. 3. PHALANGIUM HISTRIX. Larr., Hist. nat. des Fourm., p. 376; ibid., Gener. Crust. et Ins., 1. 1, p. 140. — Ibid., Hist. nat. des Crust. et des Ius., t VII, p. 323, n° 5. — KEerx., Mem. Aptérol., p. 107, pl. 7. fig. 1. — Long. 4 lig. — Le corps est ovale dans les mâles. arrondi, déprimé dans les femelles, d’un gris-jaunâtre ou cen- dré en dessus, blanc-jaunâtre en des- sous; les bords du céphalothorax sont épi- PilALANGIUM. neux; il y a un avancement sur le milieu du bord antérieur, formé de plusieurs épi- nes disposées en rayon ; le tubercule oculi- fère est presque lisse ; il y a une tache noi- râtre, carrée sur le dos, dans la femelle ; les incisions de l’abdomen sont peu mar- quées en dessus; les pattes sont pâles ; les cuisses sont presque cylindriques, armées de petits piquans, — Cette espèce a été trouvée à Brives. 4» PHALANGIUM BIMACULATUM, Larr., Hist. nat. des Fourm. , p. 376. —Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 323. — Opilio Bimaculatus, HErBsT., Monogr. des Opil., tab. 3, fig. 3 et 4. — Long. À lig. + — Le corps est pres- que globuleux, d’un noir mat; les man- dibules sont un peu cornues; les palpes sont luisants; le pénultième article est courbe, le dernier est ovale ; le tubercule oculifère est légérement dentelé; il y a deux taches blanches, oblongues. sur la base de l’abdomen, une de chaque côté; il y a une petite ligne marginale plus bas; les hanches sont crénelées latéralement ; les tarses sont noirâtres ; le premier article est fort long et contourné. — Se trouve sous les pierres. 5. PHALANGIUM CORNUTUM. G', Larr., Hist. nat. des Fourm., p. 377. —Linn., System.nat., édit. 13, t. I, pars 2, p. 1028. — LaTr., Genér. Crust. et Ins., î. I, p.138. — Scunosrr., Elem. Entom., tab. 99. — Jconogr. Ins., tab. 39, fig. 13. — Faucheur Cornu, Decéer, Mém. pour servir a l’Hist, nat. des Ins.,t. VII, p. 173, pl. 10, fig. 12. — Phalangium Cornutum, Fasr., Entom. Syst., t. Il, p. 430. — Herssr, Naturg. Opil., 1. I, fig. 3. — Herm, Mém. Aptérol., p. 102, pl. 108, fig. 6. — ©, Phalangium Opilio Linx., Sylem. Natur., édit. 418, t. [, pars 2, p. 4027.— Faun. Suec., édit. 2, n° 4992. — Faucheur des murailles, DEGÉER, Mém. pour servir a l'Hist. nat. des Ins., t. VII, p. 166, pl. 10, fig. 4. — Phalangium Opi- Lio, Fagr., Entom. System., t, II, p. 429. Hengsr, Naturg. Opil., tab. 14, fig. 4. — Heru., Mém. Aptérol., p. 98. — Long. 5 lig. — Le mäle a le dessous du corps d’un gris-roussâtre un peu plus foncé au milieu ; lesmandibules, les palpes et le des- sous du corps sont blanchätres ; les mandi- bules s’élèvent en pointe. La femelle a tout le dessus du corps d’un brun grisâtre, marqué de traits obscurs et 461 de quelques points blanchâtres ; le dessous est d’un brun-gris, avec quelques nuances vers les côtésde l'abdomen; les mandibules et les palpes sont grisâtres, tachetés de brun; les yeux sont placés de chaque côté sur un tubercuie lisse. — Sc trouve dans toute l’Europe, trés-communément en au- tomne dans les jardins et les bois à Paris et dans ses environs. 6. PHALANGIUM MUSCORUM. Latr., Hist. nat. des Fourm. , p. 877, ibid., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VIT, p. 322, n° 3. — Long. 4 lig. — Le corps est ovale, d’un cendré jaunâtre et nuancé d’obscur en dessus, pâle en des- sous; ke tubercule oculifère et dentelé: il y à une bande dorsale , longitudinale , noi- râtre ; les cuisses sont anguleuses. — Cette espèce a été trouvée sous les mousses à Brives; elle a été aussi rencontrée dans le midi de la France, 7. PHALANGIUM PALLIATUM. Larr., Hist. nat. des Fourm., p. 178: ibid. , Histoire naturelle des Crust. et des Ins., t. VII, p. 324, n°7. — Long. à lig. = — Le corps est ovale, un peu déprimé, d’un blanc jaunâtre , notamment à la base de l’abdomen; il y a une grande bande en carré long d’un noir mat, qui oc- cupe tout le dessus ; les palpes sont courts, päles; le tubercule oculifére est granulé ; les pattes sont longues; les cuisses et les jambes sont anguleuses, légérement ar- mées de piquans, il y a une petite pointe sur les hanches des trois paires antérieures. —Cetie espèce a été trouvée dans les mon- tagnes du Cantal et dans les Alpes. 8. PHALANGIUM ANNULATUM. Oriv., Encyclopédie méthodique. — Latr., Hist. nat. des Fourm., p. 378; ibid., Histoire naturelle des Crust. et des Ins., t VII, p. 325, no 7. — Long. 4 lig. =. — Le corps est arrondi, d’un noir mat en dessus, pâle en dessous, glabre, lisse; les: palpes sont blancs; les serres sont noîres à leur pointe ; le tuber- cule oculifére et lisse; les pattes sont me- nues, cylindriques, très - longues, ayant plus d’un décimètre, de couleur noire; l'extrémité des cuisses et des jambes a un anneau blanc; les tarses sont noirâtres, à articles très-nombreux. — Se trouve dans les Alpes et les Pyrénées, 9. PHALANGIUM ROTONDUM. Larr., Hist, nat. des Fourm., p. 179; 462 ibid., Gener. Crust. et Ins., p. 13, Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 325. — Herssr, Naturg. Opil., tab. 4.— HER. Mém. Aptér., p. 109, pl. 8, fig. 4. — ListER, de Aran., p. 95, tit 36. — Long. 2 lig. À — Le eorps est rond, presque globuleux, roussâtre en dessus, päle jau- pâtre , et souvent nuancCé de rouge en des- sous; le tubercule oculifère est lisse; les pattes sont très-longues , très-déliées, cy- lindriques , glabres, noirâtres ; l’extrémité des cuisses et des articles de la jambe est b'anche. — Cette espèce se trouve com- raunément dans la forêt de Saint-Germain- en-Laye. 10. PHALANGIUM TRICUSPIDATUM., (PI. 10. fig. 3.) L. Dur., Ann. des Sc. nat.,t. XXII, pl. 40, fig. 5. — Long. 3 lig. !. — Le des- sus du corps d’un gris obscur, avec une raie blanchâtre tout le long de la ligne mé- diane ; le dessous, ainsi que les pattes et les palpes., est d’un gris testacé uniforme ; les mandibules sont de médiocre grandeur, brièvement velues, testacées, avec l’extré- nité de la pince de couleur noire; les pal- pes, moins longs que le corps, sont héris- sés de poils courts, mais roides; leur der- nier article est légérement renflé en mas- sue vers la pointe ; le céphalothorax pré- sente au milieu du bord antérieur trois pointes conoïdes bien distinctes, un peu redressées; les bords latéraux, surtout à partir de l'articulation de la seconde paire de pattes, sont comme rouges et inégale- ment denticulés ; le tubercule oculifère est lisse ; l'abdomen a une forme plus oblon- gue que celui des espèces précédentes ; la région dorsale offre de chaque côté de la ligne médiane, qui est blanchâtre, une raie longitudinale noire , qui n’atteint pas la partie anale ; les pattes ont leurs hanches hérissées de quelques piquans; les cuisses amincies de l’extrémité tibiale à la thora- cique sont hérissées à la loupe de petites -aspérités filiformes; les jambes sont tétra- gones, et les tarses ont un nombre indéter- niné d’articles. — Gette espèce a été trou- vée sous les pierres aux environs de Bar- æelone. A1. PHALANGIUM CRASSUM. L. Dur.. Ann. des Sc. nat., t. XXII, p. 33, pl. 10, fig. 4.—Long. 4 lig.—Gette espèce a le corps plus gros que dans la pré- <éüente, et les parties proportionnellement plus courtes; son céphalothorax demi-cir- culaire offre au milieu de son bord anté- PHALANGIUM. rieur une pointe obtuse, brièvement bi- fide; ses bords latéraux présentent quel- ques points tuberculeux; l’abdomen, en ovale carré, est parfois comme ridé en tra- vers, et, à la faveur de la loupe, on aper- coit dans cette même direction des séries de trés-petits points assez distans entre eux. — Trouvéesouslespierres, dansleroyaume de Valence. 12. PHALANGIUM LINEOLA. L. Dur., Ann. des Sc. nat.,t. XXII, p. 34. — Long. 1 lig. :. — Le céphalo- thorax est d’un gris obscur, plus clair sur les bords; les palpes, d’un gris cendré, of- frent cela de particulier, que le troisième et le quatrième article ont leur extrémité prolongée au côté interne en une petite dent ; la région dorsale de l’abdomen qui, en avant, se prolonge jusqu’au tubercule oculifère, s’amincit en arriére. —Trouvée sous les pierres dans les montagnes duroyau- me de Valence. A3. PHALANGIUM BICOLOR. Opilio Bicolor, Heresr, Monogr. des Opil., p. 18. — Le corps est grand , ar- rondi en dessous, plan, noir en-dessus, cendré en dessous; les palpes sont cendrés; les mandibules sont de même couleur, noi- res à leur sommet ; les pieds sont trés-allon- gés, avec les genoux testacés à leur sommet, — Cette espèce a été trouvée en Suisse, 14. PHALANGIUM HELWIGII. Late. , Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VIT, p. 326.— Opilio Helwigii, Henssr, Monogr. des Opil., p. 18, t. 1, fig. 4. — Entièrement noir, avec le corps arrondi en dessous , et les angles Gu thorax proémi- nens et arrondis ; l’abdomen est tronqué postérieurement en dessous, non bordé; le céphalothorax antérieurement est voûté, avec deux tubercules dans le milieu peu distans qui portent les yeux qui sont d’une couleur blanche; le bord antérieur du céphalothorax est échancré, avec une épine prolongée dans l'intervalle ; le cé- phalothorax postérieurement est dilaté, avec ses côtés latéraux plissés et ses bords élevés ; les serres sont glabres, médiocre- ment renflées, avec le doigt allongé, fléchi, tridenté, le pouce plus droit et bidenté : les palpes sont quadriarticulés; les pieds sont au nombre de huit : le premier article est court, conique; le second plus court, globuleux; le troisième peu grêle, cylin- drique, s’épaississant un peu au sommet, le quatrième court, plus épais, les cin- PIHALANGIUM. quième et sixième filiformes ; les derniers pieds sont trés-allongés. — Se trouve en Al- lemagne. 15. PHALANGIUM MONACANTHA. Opilio Wionacantha, HEresr, Monogr. des Cpil., p.18, tab. 9, fig. 4. — Le corps est tesiacé, d’un fauve varié, voûté en dessous ; le céphalothorax est conique, tronqué postérieurement, non bordé; les yeux sont rapprochés, globuleux, d’un noir brillant ; l’abdomen est coriace, avec une épine droite, robuste en dessus, la par- tie anale est fléchie et obtuse, les pieds sont au nombre de huit: le premier article est allongé, robuste, avec deux lignes en dessous, longitudinales, lactées; les autres articles sont tres-allongés , filiformes, livi- des; les palpes sont courts, quadri-articu- lés ; le dernier article est filiforme , obtus à son sommet ; les mandibules sont courtes. — Trouvé dans l’Inde Orientale. 16. PHALANGIUM HISPIDUM. Cpilio Hispidus, Herssr, Monogr. des Opil., p. 20, tab. 8, fig. 4, 2. — Le corps est d’ua gris-brun, blanc en dessous ; le cé- phalothorax est semi lunaire, avec le front armé de chaque côté de trois épines blan- ches, écartées; le tubercule des yeux est placé sur le miiieu du thorax, et est en- touré de petites épines ; l’abdomen pré- sente des points élevés et des lignes trans- verses; les mandibules sont lisses, avec les doigts noirs ; les palpes sont quadri-articu- lés, soyeux, avec une bande noire sur les côtés ; le second et le troisième article sont épais, globuleux, avec une ligne longitudi- nale élevée en dessous ; le dernier article est filiforme , arqué, obscur, poilu, ungui- culé à son sommet ; les premières paires de pieds antérieurs trés-courtes, le premier article et le second armés à leur bord anté- rieur d’une épine. 47. PHALANGIUM LONGIPES. Opilio Longipes, Herssr, Monogr. des Opil., p. 20, tab. 2, fig. 2. — Le corps est testacé, blanc en dessous; le céphalotho- rax est plan, rugueux, avec le bord anté- rieur échancré ; l'abdomen est anguleux ; les mandibules chéliformes sont lisses, jaunûtres, avec les doigts d’un brun ob- scur ; les palpes sont quadri-articulés, cou- verts de petits points rudes de couleur noire ; les pieds sonttrés-allongés, ceux de la première paire sont plus épais, plus courts; ceux de la seconde très-allongés, grêles; les troisième et quatrième égaux h63 entre eux: le premier article est rugueux, le second et le troisième avec des points noirs, les derniers articles sont capillaires. 18. PHALANGIUM FASCIATUM. Opilio Fasciatus, Herssr , Monogr. des Opil., p. 21, tab. 4, fig. 1, 2 — Le corps est d’un pâle varié de pourpre; le céphalothorax est plan, finement bariolé, avec les bords noirâtres: le bord antérieur est échancré, avec l’espace et les angles prolongés ; les yeux sont rapprochés, ova- les, noirs ; les palpes sont quadri-articulés, pâles, poilus, avec une bande rongeâtre au sommet ; la base des pieds est noire, variée de roux, avec une tache sur les côtés et le bord antérieur noir; les articles des pieds sont grêles, d’une couleur obscure, les ti- bias ayant une bande blanche à leur som- met; à leur base les pieds présentent qua- rante-quatre articles, dont les trente der- niers lrés-courts, vont en décroissant ; les pieds de la seconde paire sont trés-al- longés, avec quatre-vingt-neuf articles à leur extrémité , dont les quarante-six der- niers sont trés-courts et capillaires. 19. PHALANGIUM GROSSIPES. Opilio Grossipes, Herssr, Monogr. des Opil., p. 22, tab. 6, fig. 1. — Le cépha- lothorax est lisse, noir: le tubercule des yeux est séparé en deux et élevé sur le mi- lieu du thorax ; le front est voûté longitu- dinalement, tronqué antérieurement, avec les angles de chaque côté prolongés; le bord latéral du céphalothorax est échancré près de Ja base des pieds , replié, jaunâtre ; les mandibules sont chéliformes, cylindriques, jaunâtres ; les sommets des doigts sont noirs; les palpes sont robustes, lisses, jau- nes, tachés de noir à leur sommet, velus, le troisième article d’un brun - noir; les pieds sont inégaux, la deuxième paire est la plus longue, la quatrième ensuite, la troisième aprés, la première est la plus courte; la base des pieds est épaisse, jau- nâtre, poilue; les fémurs sont d’un jaune- noirâtre , hérissés et très-prolongés ; les ti- bias sont plus obscurs à leur sommet ; l’ab- domen est varié de jaune et de noir, avec les côtés rugueux, plissés; les segmens en dessus sont granuleux.—CGette espèce a été rouvée en Saxe. 20. PHALANGIUM ALPIRUM. Opilio Alpinus, Herssr, Monogr. des Opil. p. 23, tab. 6, fig. 2. — D'une cou- leur obscure; le bord antérieur du cépha- lothorax est arrondi; le front présente de 464 chaque côté trois épines blanches, écar- tées; le tubercule des yeux est sur le mi- lieu du céphalothorax ; les yeux sont jau- nes, pellucides; les palpes sont quadri-arti- culés, jaunâtres, le premier article est cy- lindrique, le second atténué postérieure- ment, plus large antérieurement , accom- pagné d’une dent obtuse ; le troisième ar- ticle est cylindrique, atténué postérieure- ment, plus large au sommet, arrondi, soyeux ; le dernier article est filiforme, un- guiculé en forme de hamecon, soyeux ; les mandibules sont chéliformes, courtes, avec les doigts noirâtres à leur sommet; les pieds sont courts, épais, testacés: les trois pre- miers articles sont prismatiques, avec une ligne élevée, longitudinale, couverte de soies brunes, très-courtes ; les derniers arti- cles sont filiformes, obtus à leur sommet ; le second article des pieds, portant le ge- nou, est armé d’une épine à son sommet. — Cette espèce a été trouvée en Suisse. 21. PHALANGIUM PALPINALE. Opilio Palpinalis, Herssr, Monogr. des Opil., p. 25, tab. 7, fig. 1. — Le céphalo- tharax est d’un gris-brun , le plus souvent noir ; le tubercule oculifére est noir et placé sur la partie médiane ; les yeux sont noirs, brillans, l'intervalle présente une double série de trois épines; le bord anté- rieur du céphalothorax est échancré; le front estarmé de trois épines pâles, droites; les palpes sont päles , renflés, avec tous les articles ciliés intérieurement ; les man- dibules sont chéliformes, jaunâtres, avec les doigts noirs à leur sommet ; les pattes antérieures sont courtes, avec le premier ‘article court, arméesde fortes épines à leur sommet; le second plus allongé, le troi- sième plus court, le quatrième plus long, tous renflés et épineux ; l’ongle est re- courbé, noir ; les seconds pieds sont très- allongés , avec le premierarticle biépineux, les second, troisième et quatrième comme dans les premiers, mais canaliculés ; les pieds de la troisième paire sont un peu plus longs qne les premiers; la dernière paire de pieds est semblable, mais un peu plus longue, tous sont pâles, tachés obscu- rément ; l'abdomen est noir, taché de pâle, hémisphérique, fléchi. 22. PHALANGIUM SPINOSUM. Opilio Spinosus, Hergsr, Monogr. des Opil., p. 26, tab. 9, fig. 4. — Le corps est pelit, noir, avec sa partie antérieure va- riée de jaune ; le céphalothorax est semi- TROGULUS. lunaire, échancré postérieurement, trés- finement ponctué ; le tubercule oculifère est noir et placé sur le milieu; les yeux sont noirs, brillans ; les palpes sont noirs, jaunes à leur sommet ; les pieds sont noi- râtres, avec les articles plus épais à leur base, testacés, couverts de beaucoup d’é- pines; les pieds de la première paire sont plus épais, courts; l’abdomen est arrondi, un peu plus large à son sommet; des épines droites, noirâtres, sont placées en double série sur un disque; le bord postérieur est arrondi, armé de six épines blanches. — Trouvé en Saxe. 23. PHALANGIUM TRIANGULARE. Opilio Triangularis, Herssr, Monogr. des Opil., p. 27, tab. 40, fig. 4. — Le dis- que du thorax est entouré postérieurement par une ligne élevée, de plus il est voûté et obscur dans son milieu; le tubercule oculifère est plus épais que dans les es- pèces précédentes; les yeux sont distans, : noirs ; les orbites en dessus sont armés de petites épines droites, avec l'intervalle ca- naliculé ; les palpes sont longs, avec le pre- mier article cylindrique, le second et le troisième atténués à leur base et dilatés à leur sommet ; le quatrième est filiforme, arqué ; les pieds sont médiocres, ceux de la seconde paire sont les plus allongés, pâles, noirätres à leur sommet, avec les fémurs finement spinulés ; l'abdomen est ovale, voüûté dans son milieu, caréné, obscur, ponctué de pâle. TROGULUS, LarTr.: Phalangium, Linn., LATR.; Acarus, ScopoLr. Les parties de la bouche sont situées dans un enfoncement que recouvre le prolon- gement antérieur de l’enveloppe du corps. — Ce dernier esttrès-aplati, dur.—Lesyeux sont écartés l’un de l’autre et peu sessiles. — Leurs pattes sont proportionnellement plus courtes que celles des faucheurs, et leurs tarses n’ont pas au-delà de six arti- cles”. — L’espèce qui a servi de type à ce genre est : * Suivant M. L. Dufour, la pièce que les ento- mologistes appellent premier article des tarses est absolument identique par son organisation avec la jambe, revêtue des mêmes poils rudes et grisâtres que celle-ci. Elle n’est pas, suivant le même auteur, une dépendance du larse, mais bien de la jambe ou tibia, qui se trouverait alors composée de trois articles , au lieu de deux. Les CÆCULUS. FROGUILUS NEPOEIrORMIS. (P1.10, fig. 5.) Larr., Gener. Crust. et. Ins., t. T1, p. 149, tab. 6, fig. 4. — Guér., Iconogr. du Règ. anim. de Cuv., Arachn., pl. 4, fig. 6. — Trogule Népiforme, Larr., Hist. nat.des Crust. et des Ins.,t. VII, p. 327; ibid., fist. nat. des Fourm. et recueil de Mém., p. 274. — Phalangium Tricarina- tum, Laxn., Syst. nat., édit. 43, t. I, pars 2, p. 4029. — Acarus Nepeformis, ScoPoL., Entom. Carn., n° 1070. — Pha- langium Carinatum, Kagr., Entom. Syst, t. 11, p. 431.—Warck., Faun. Paris.,t. LI, p. 232. — Long. 4 lig. — Le corps est el- lipsoïde, d’un cendré terreux, chagriné; l'avancement antérieur du céphalothorax est t angulaire; les palpes sont forts, petits ; on ne distingue pas d’anneaux à sa partie infé- rieure ; les tarses sont de quatre articles, dont le premier un peu renflé à son extré- mité, avec l'angle extérieur prolongé en forme d’épine. — Gette espèce se trouve sous Îes pierres, particulièrement dans la France méridionale. Voyez pour les autres espèces, Kocx, Faune Allemande, tab. 4, fig, 7, tab. 4, fig. 8. CÆCULUS, L. Dur. La bouckbe est cachée avec la lévre et les mandibules sous le chaperon. — Fa lèvre est semi - Circulaire. — Les mandibules, véritables tarses du Trogule, les tarses légitimes, pnt une forme, une texture, une couleur qui kur sont propres, et qui les distinguent organi- quementet fonctionnellement des jambes. Leurs articles sont revêlus d’un duvet très-fin, spon- gieux ou veloulé, très-favorable au sens du tou- cher, et d’une teinte noirâire ou enfumée. Par uneinadvertance, sans doute, continue M. L, Du- | four, M. Latreille ne donne dans son Genera que trois articles aux tarses du Trogule , tandis que dans son Histoire des Insectes, antérieure au Ge- nera, il les dit composés de quatre. Ce savant avait presque raison dansson ouvrage, en com- prenant dans les articles du tarse, celui que je regarde comme dépendant de la jambe. Je dis presque raison, car le tarse des pattes antérieures a un arlicle de moins que les autres; et ce trait était resté inaperçu. Ce tarse n’en a donc que deux : les autres en ont trois. Celui de la se- conde paire de pattes offre encore cette particu- larité, que son premier article est rudimentaire, et que les deux autres, qui sont parfaitement Cy- lindriques, ont une longueur comme double de celle destarses suivants. Enfin, j'ajouterai comme un fait omis, que l’article où s’insère le tarse lé- gitime de cette seconde paire ne se prolonge pas à son extrémité, en une saillie dentiforme comme Celui des autres pattes, ANN. 4ED placées sur la lévre, sont oblongues, peti- tes, terminées par un ongle simple. — Les palpes sont nuls. — Les yeux sont invisi- bles. — Les pieds sont ambulatoires et au nombre de huit, insérés sur les côtés laté- raux du tronc, les antérieurs étant un peu plus longs. — Les tarses sont uniarliculés, armés de deux ongles simples. -— Le corps est ovale , déprimé, coriace, glabre , pourvu d’un thorax en forme de bouclier. — L’abdomen ne se distingue du thorax que parce qu’il ne donne pas insertion aux pat- tes, et que l’arête latérale du tronc ne s’y continue pas. CÆCULUS ECHINIPES. L. Dur., Ann. des Se. nat., t. XXV, p. 289, pl. 9, fig. 1 à 3. — Long. 4 lig, — Le corps est noir, ovale, déprimé, et d’une consistance uniformément coriacée; le tronc , ou cette partie du corps qui donne attache aux paltes et qui recèle la bouche, est plus grand que l’abdomen , dont aucun étranglement ne le distingue et avec lequel il est continu ; il présente en dessus, et à peu près dans sa moitié antérieure, une sorte de plaque unie, plane, ou légérement dépri- mée, de texture un peu plus serrée, qui forme comme un simulacre de corselet ; elle se prolonge en avantenunlobe arrondi semblable à un chaperon, et ce trait offre une analogie frappante avec celui qui carac- térise le genre T'rogulus. Mais, malgré des explorations soigneusement réilérées avec les secours des plus forts verres amjlifians, M. L. Dufour n’a pu découvrir à cette Arachnide la moindre trace d’yeux ; dans sa moitié postérieure, le tronc présente en dehors, de chaque côté, un pli saillant, longitudinal , une sorte d’arête ; la bou- che est tout-à-fait inférieure et placée sous le chaperon comme dans le genre 7rogu- lus, mais un peu plus en arrière et dans la position naturelle de l’Arachnide, elle est absolument invisible. Quand on observe celle-cirenversée sur le dos, on voit que la bouche forme une saillie comme un mu- seau court; on y aperçoit distinctement une lèvre demi-circulaire, de même texture que le reste du corps, séparée du plastron sternal par une articulation linéaire qui lui permet un mouvement borné d’élévation et d’abaissement. Cette lèvre, légérement concave en dessous et vraisemblablement convexe en dessus, est le support, le récep- tacle des autres parties de la bouche : deux mandibules petites, oblongues, y sont logées, non didactyles, mais ter- 30 466 minées par un seul crocheL. Au reste, l’ex- trême petitesse de la bouche ne m’a pas permis de constater trés-rigoureusement la conformation des mandibules. Des soies assez longues, roides, très-disiinctes les unes des autres , garnissent soit le contour de la lèvre, soitle voisinage de la bouche. M. Dufour, malgré les recherches les plus minulieuses, n’a pu apercevoir de palpes. 1 ne faut pas prendre pour tels deux soies grêles, inarticulées , qui débordent le con- tour du chaperon, et qui ont leurs insertions un peu en arriére de ce contour, non loin de la bouche. Ces soies ne différent que par un peu plus de longueur de celles que j'ai dit garnir les environs de la bouche. Elles sont roides , cornées, et peu suscepti- bles de mouvement ; les pattes sont unique- ment ambulatoires; au nombre de huit, d’une composition uniforme pourtoutes, et remarquables par les soies de diveïses con- figurations qui les hérissent ; leur longueur est médiocre; les aniérieures sont un peu plus longues que les autres, qui sont égales entre elles; la région antérieure ou pecto- rale du tronc présente une struciure ana- logue à celle des Phalangiens, on y voit de chaque côté quatre plis allongés , conoïdes, bien moins saillans que dans les Faucheurs, et assez semblables sous ce rapport à ceux du Trogule. Ges plis, que la plupart des entomologistes désignent sous le nom de hanches, ne sont point des articles parti- culiers dépendant des pattes, mais de sim- ples reliefs parfaitement immobiles, four- nis par le segment pectoral. La véritable hanche ne consiste qu’en un seul article, assez grand , plus gros même que la cuisse ; elle est tout-à-fait découverte, et soninser- üon a lieu immédiatement sur lé bord laté- ral du tronc; celle des quatre pattes de devant présente au côté interne ou anté- rieur une soie ovale, spatulée , roussâtre, implantée sur une saillie conoïde ; la han- che de la troisième paire offre une apophyse latérale ; la cuisse ressemble à la jambe des Phalangiens, car elle se compose de deux pièces à peu près semblables, étroi- tement contiguës bout à bout, dont la pre- mière est un peu plus courte que l’autre ; elle est obscurément tétragone , et les an- gles ou arêtes sont bordés de soies roides, cornées, d’un roux testacé, qui différent entre elles par leur configuration ; le côté interne des deux paires antérieures est garni de cinq à six piquans, longs et grêles, implantés sur une espèce de bulbe conoïde bien prononcé ; le côté externe en a de sem. CRYPTOSTEMMA. blables, mais moins nombreux et moins ap- parens. Ges longs piquans bulbeux ne s’ob- servent pas aux autres cuisses, el servent sans doute à l’Arachnide à saisir ou à enla- cer sa proie. D’autres soies courtes, ova- les - spatulées , garnissent les bords et les arêtes de ces cuisses et desautres; la jambe, moins grosse que la cuisse et presque aussi longue qu’elle, est d’une seule pièce ; les quatie antérieures présentent à droite et à gauche trois piquans bulbeux et des serres de soies ovales-spatulées, les quatre posté- rieures offrent de ces dernières au côlé in- terne des soies non bulbeuses ; le tarse n’est que d’un seul article allongé, plus grêle et plus court que la jambe, bordé de cils simples. Le trait d’un tarse uniarticulé distingue ce genre des précédens; les tar- ses se terminent tous par deux ongies trés- simples, médiocrement arqués, mais bien distincts, insérés au boui même du tarse et non sur le côté ; l'abdomen est plus court que le tronc, il ne se distingue guére de celui-ci que parce qu’il ne donne pas in- sertion aux paltes, et que larête latérale du tronc ne s’y continue pas; il offre à son origine comme un segment transversal, et ensuite quelques rides à peine distinctes; son extrémité est légérement échancrée ; il est noir en dessus et d’un roux testacé en dessous. Cette dernière couleur s'étend à la ligne médiane de la poitrine, -— Cette espèce a été trouvée sous les pierres dans les montagnes arides de Moxente, aux confins méridionaux du royaume de Va- lence. CRYPTOSTEMMA, Guér. C’est un genre qui a été établi par M. Gué- rin dans sa Revue Zoologique, et qui par son organisation appartient à la tribu des Phalangiens; il est trèés-voisin du genre Trogulus; comme lui il a l'extrémité anté- rieure du céphalothorax avancée en forme de chaperon; mais M. Guérin n’a pu lui voir aucune trace d’yeux, et les antennes- pinces sont saillantes, en forme de pattes et plus courtes que celles-ci. — Le céphalo- thorax est distinct de l'abdomen, de forme carrée. — Les pattes sont très-inégales en longueur, aplaties, terminées par des tarses de quatre et cinq articles grenus, dont le dernier est le plus grand. — La seconde paire est la plus longue, ensuite la troisième, puis la quatrième , et enfin la premiére qui est la plus courte. — L’abdomen est de la largeur du céphalothorax, deux fois plus TETRANYCHUS. Jong, aplati et un peu enfoncé en dessus, convexe en dessous, et paraissant divisé en quatre segmens. — L'espèce type de ce genre est : CRYPTOSTEMMA WESTERMANNIT. Guér., Revue Zool., n° 4, janvier 1838, p. 11. — Long. 3 lig. — Le corps et les pattes sont d’un gris terreux, couverts de nombreuses aspérités ; le chaperon est plus large en avant, rebordé, avec un faible sil- lon longitudinal au milieu ; le céphalothorax est un peu bombé, rebordé sur les côtés et en arrière, avec un sillon longitudinal au milieu, beaucoup plus profond en arrière, et une forte impression oblique de chaque côté ; l'abdomen est à bords très-relevés, avec deux impressions obliques à la base de chaque segment.—Cette espèce a été trou- vée en Guinée (4). (1) M.Guérin, dans l'ouvrage ci-dessus cité, fait connaître un nouveau genre d’Aranéide au'il désigne sous le nom d’Acanthodon, et qui avoisine les Mygales fouisseuses et les Eriodons de Latreille ; comme dans ces deux genres, les palpes sont in- sérés à l'extrémité supérieure des mäâchoires, les chélicères sont saillantes, et leurs crochets sont repliés en dessous , le long de leur tranche infé- rieure, et non en dedans et sur leur face in- terne ; les chélicères ont en avant, et comme chez la Mygale Maçonne, une sorte de râlean ; «mais ce genre diffère de ceux auxquels nous le 467 comparons, par ses palpes aussi forts, et presque aussi longs que les pattes (*), dont les deux der- niers arlicles sont un peu aplatis, et armés en dessous d’épines fortes et courtes, formant un rä- teau , organe qui se trouve également sous les deux deruiers articles des premières et secondes pattes, et par ses yeux, qui, au lieu d’être réunis, en forment deux bien distincts, ce qui n’a pas encore été observé dans les Arachnides pulmo- naires ; ils sont ainsi disposés : deux yeux tres- rapprochés sur le bord antérieur du céphalotho- rax, et six beaucoup plus en arrière, formant un ovale transverse très-étroit. — La seule espèce connue et qui a servi de type à ce genre est : ACANTHODON PETITII. Guér., Revue Zool., n° 1, janvier 4838, p. 11. — Long. 15 lig. — Le corps est d’un brun mar- ron luisant, avec l'abdomen velu et d’un brun pâle terne ;les palpes et les pattes sont sembla- bles; ce qui lui donne l'apparence d’une arai- gnée à dix pattes ; la quatrième paire de pattes est la plus longue, la première ensuite , la troi- sième après, et enfin la deuxième est la plus courte; la troisième paire de pattes est plus épaisse que les autres, et on apercoit des lignes longitudinales plus foncées sur les pattes; ces li- gnes sont formées par un duvet brun, très serré. — Cette espèce a été trouvée au Brésil. —M. Gué- rin doit donner des descriptions et des figures détaillées de ce genre et du précédent dans son Magasin de Zoologie. (*) Cette organisation rapprocherait cette nouvelle coupe générique de celle d’Actinopus, Perty, Pachylos« celis, Lucas, Sphodros, Walck.; elle avoisine aussi, pat les organes de la vue, notre genre Calommata. TROISIÈME FAMILLE. TROMBIDITES, LATREILLE. ‘Caractéères.…Les palpes sont terminés en pointe , avec un appendice mobile ou une espèce de doigt en dessous. —Les chélicères finissent simplement en une pointe très-ai- guë, ou monodactyle. — Le corps est mou, säns anneaux distincts. — Les habitudes des espèces composant les genres renfermés dans cette famille, sont vagabondes.—Gen- res : Tetranychus, Pachygnathus, Raphi- gnathus,Megamera, Rhyncholophus, Trom- bidium, Erythræœus. TETRANYCHUS, L. Dur. Le corps est ovalaire, pourvu d’un su- çoir à deux acicules sans soie et qui ont un peu plus de longueur. — Les palpes sont aussi à crochet fort court et épais, mais cux- mêmes en totalité gros, courts, conoïdes, appliqués sur une lèvre triangulaire, et for mant avec elle une sorte de tête obtuse et bifurquée. — Il y a des yeux latéro-an- térieurs, des hanches insérées, de chaque côté, en deux groupes, un pour les deux antérieurs, un pour les deux postérieurs; des pattes dont la paire antérieure est tou- jours la plus longue, et dont la cuisse offre des dimensions de beaucoup supérieures à celles des autres articles, terminées enfin par deux crochets fort petits et fort courbés, at- tachés à un septième article de petites di- mensions , dépassés par quatre soies roides, grosses. — Les espèces qui composent ce genre vivent eu société nombreuse. Â. TETRANYCHUS LINTEARIUS. L. Dur., Ann. des Sc. nat., t. XXV, 468 pl. 9, fig. 4. — Acarus Lintearius, LINN.. Trombidium Telarium, Herm., Méem. Aptérol., p. 40, pl. 2, fig. 45: — Du- cès. Nouv. Annales des Sciences natu- relles, t. 4, p. 20. — Trombidium So- cium, ibid., Mém. Aptérol., p. 43, pl. 2, fig. 13, — Long. : lig. — Cette espèce se trouve sur le tilleul; elle a été rencon- üée dans le nord et dans le midi de la France, sur la rose trémière, l’acacia rose, le broussanetia, le rosier, le sureau, le charme, le chêne, le liseron des champs et celui des haies; ces végétaux en avaient plus ou moins souffert; des points rouillés et innombrables indiquaient le mal fait par la piqüre de ces animalcules; le liseron of- ‘ frait une singularité de plus, les Tétrany- ques habitaient, comme d’ordinaire, la face inférieure de ses feuilles; la supérieure était couverte d’une poudre blanche ; à en juger par la forme et les habitudes, ces habitans de plantes diversesétaient bien de la même espèce ; il n’en eùt pas été ainsi à en juger par la couleur; les uns étaient verdâtres et marqués seulement de taches brunes sur les côtés du corps: taches variables et évidem- ment dues aux malières alimentaires con- tenues dans les cæœcum latéraux de l’appa- reil digestif; les autres étaient rouillés, rou- geâtres, rouge-brique ; tels élaient surlout ceux de l’acacia rose ; mais sur la rose tré- miére, M. Dugés a trouvé à la fois des in- dividusoffrant presque touteslesnuances qui sont probablement liées à quelques circons- tances de nutrilion ; cesanimalculessont fort petits, à peine visiblesà l’œilnu; leur corps est ovalaire, plus étroit en arrière, un peu sail- lant en avant, quelquefois sinueux sur les flancs, leur peau garnie de poils rares et longs ; les pieds sont peu longs, même les antérieurs; les hanches peu écartées ; les tar- ses offrent au plushaut degré les caractères des pieds tisseurs, les quatre soies roides se meuvent avec le sixiéme article; les cro- chets du septième semblent uniquement destinés à conduire les fils sécrétés par une papille conique , assez forte, et située en dessous et en arrière, très-près de l’extré- mité de l’abdomen : tous ces détails se voient avec beaucoup de peine. Les fils sécrétés par ces filières sont si fins, que la loupe même neles fait apercevoir que quandils sont réunis en toile ou du moins en réseau ; quoique, devant la construction de cette toile ou réseau, toutesles pattes de l’a- nimal suspendu à sesfils agissent avecheau- coup d’activité, il ne court pas avec une grande vitesse, il a même de la peine à TETRANYCHUS. marcher sur des corps polis et durs, le verre, par exemple; sur les feuilles, ou plu- tôt sur la face inférieure, ils trouvent à leurs soies terminales un point d'appui plus commode ; c’est là que, abrités par la toile qu'ils ont tendue sur le sommet des poils qui hérissent cette surface, ils se nourris- sent et se multipäent; de temps en temps on les voit incliner leur bec vers la feuille, relever presque verticalement l’extrémité postérieure du corps, plonger ainsi, sans doute, leurs acicules dans les cellules vé- gétales pour en pomner durant quelques minutes le suc et la matière verte; aussi leurs excrémens sont-ils liquides, quelquefois gommeux et incolores, d’autres fois mêlés de matière épaisse et d’un vert foncé. Cette espèce de camp ou de viile, con- située par une seule feuille, est habitée par de nombreux individus de tout âge et de tout sexe : on peut prendre pour les mâles des individus de petite taille, mais à huit pieds et de forme un peu ramassée, de couleur plus verdâtre que les grands, sur le dos desquels M. Dugés, auquel nous avons emprunté les observations précéden- tes et celles qui suivent, les a vus plus d’une fois montés, comme pour opérer l’aecou- plement. Les femelles jettent cà et là leurs œufs sphériques, incolores, volumineux, mais pas plus gros que celui qu’on trouve unique dans l’abdomen de celles qu'on écrase ; de cet œuf sort une larve à six pat- tes, pellucide, petite, marchant avec len- teur, peu dissemblable de l'adulte quant à la forme; ils passent sans doute, comme ceux dont nous parlerons plus loin, à l’é- tat de nymphe immobile avant d’acquérir leurs huit pieds. Il y a lieu de croire que ces pelits êtres passent l’hiver sous les pier- res, et s’y cachent dés que tombent les feuilles qui les ont nourris. J’en ai trouvé dans un jardin prés Paris plusieurs cachés au mois d'octobre; ils étaient d’un rouge brique uniforme, et n’avaient encore rien perdu de leur agilité, ni de leur aptitude à filer ; c’est même sur eux que j’ai le mieux observé la papille abdominale. Ces T'elranychus deviennent souvent Ta proie d’autres animaux, tels que les larves d’Zfémérobes, qui font les plus grands rava- ges, et qui souvent en trés-peu de temps détruisent des peuplades entières. 2. TETRANYCHUS PRUNICOLOR. Ducës, Nouv. Ann. des Sc. nat., 1. I, p. 25, pl. 1, fig. 8 à 6. —Un peu plus grand que le précédent; le corps est plus allongé, TETRANYCHUS." plus rétréci en arriére, saillant et cenoïde en avant; la couleur est d’un brun-violet uni- forme, avec les pieds pâles; les palpes un peu moins gros etmoïns serrés que ceux -du 7°. Lintearius; les acicules sont plus longues et se courbent en bas; il y a deux rangs de poils sur le dos ; les yeux sont noirs ; les hanches sont en deux groupes bien écartés pour chaque, les deux posté- rieures sont même séparées l’une de l’autre par un léger intervaile; les pattes sont de structure analogue à celle de l’espèce pré- cédente, mais cependant plus longues ; l’a- gilité est aussi beaucoup plus grande. — Cette espèce a été trouvée en société aux mois de juillet et août sous les feuilles du poirier, du prunier. Les œufs sont ronds, jaunâtres, la femelle n’en porte aussi qu’un à la fois, et il en est de même des espèces suivantes; les petits à six paltes sont ver- dâtres. 8. TETRANYCHUS CRISTATUS, Ducès, Nouv. Ann. des Se. nat., t. I, p. 24. De même taille que l’es- pèce précédente, un peu moins agile, à pieds plus grêles et dont les antérieurs sont extrêmement longs ; les hanches sont bien séparées en deux groupes latéraux, avec les tarses à soies moins fortes que dans les espèces précédenses ; le bec et les pal- pes sont peu saillans ; le corpsestellipsoïde, un peu atténué en arrière, relevé en crête tout autour du dos; la couleur est d’un brun noirâtre nuancé de rouge sale, quel- quefois presque tout de cette couleur, et ayant plusieurs rangs de points blancs sur le dos et sur les bords; les yeux sont d’un rouge foncé. Cette espèce a été trouvée par M. Du- gès sur beaucoup de végétaux et sous les pierres. Dans le midi de la France, dit ce même auteur, je l'ai vue en famille dans le duvet léger qui garnit la face inférieure des feuilles du prunier; elle se trouvait là avec des autres rouges et globuleux, des petils à six pattes, rosés d’abord et pellu- cides, puis rouge brique ; la paire de pieds postérieurs est insérée fort en arrière des antérieurs. [1 y avait également là des pymphes aussi grandes que les adultes, im- mobiles, collées sur la feuille ; autour d’el- les étaient des dépouilles blanches de nym- phes déjà écloses. À Paris j’ai trouvé en automne, sous les pierres Ges promenades publiques, des familles entières, ce qui n’a fait penser qu’ils quittaient volontiers les arbres, du moins dans cette saison, pour 469 multiplier ailleurs avec plus de sécurité : là jai pu distinguer le mâle à sa petitesse, à sa couleur plus rouge, à la longueur pius grande de ses pattes antérieures, trois fois aussi longues que le corps mêine ; il m’a paru se placer sous la femelle dans l’accou- plement et s’accrocher à son dos à Paide de ses longues pattes repliées; c’est aussi avec ces longues pattes qu’ils se livraient des combats entre eux. Les mâles sein- blaient souvent couver les nymphes immo- biles, comme s'ils avaient attendu l’éclo- sion d’une femelle pour s’en emparer aus- sitôt. — Cette espèce, ainsi que la suivante, ne filent pas. A. TETRANYCHUS EAUDATUS. Ducës, Ann. des Sc. nat., t. 1, p. 25. — Cette espèce a été trouvée en famille dans le duvet de la face inférieure du lau- rier-thym, avecdes œufs jaunâtres et des lar- ves à six pattes et de couleur très-pâle ; elle est fort petite, même à l’élat adulte, elle se distingue des précédentes par sa forme allongée , rétrécie en arriére, saillante en avant, et par sa couleur jaune orangé; les pattes sont d’un jaune pâle, peu longues; leur course est assez rapide; il y a quatre grosses soies roides, courtes, écartées, lui formant une sorte de queue. 5. TETRANYCHUS TERMIPES. Ducès, Ann. des Sc. nat. , t. 1, p. 40. — Les couleurs sont plus ternes (fauve et noirâtre) que dans l’espèce précédente à la- quelle elle ressemble beaucoup par la forme du corps et desmembres ; seulement elle n’a pas de rebord anguleux , ni de corselet dis- ünct; les pattes sont plus grêles encore, mais dans les mêmes proportions ; les pal- pes sont également droits, courts et gres, peu visibles en dessus ; dans les mandibuies, le mordant fixe est très-court, et le mobile ou l’acicule est très-long. 6. TETRANYCHUS MAJOR. (PI. 12, fig. 6.) Ducès, Ann. des Sc. nat., t. I, p. 40, pl. 9, fig. 57.—Le dos est plat, strié trans- versalement, épaulé, un peu prelongé en avant et hérissé de quelques soies, soit en avant, soit autour ; il y a deux rangées lon- giludinales en dessus; le bec en dessous est d’un beau rouge, ainsi que les pattes, et une tache au milieu du dos; le reste est d’un beau noir ; les deux yeux sont rougeàtres ou blancs, latéro-antérieurs; au milieu de l'abdomen en dessus, il y a une vulve rouge , bilabiée, d’où la compression fait sorüir des tubes courts et incolores ; les. 470 pattes antérieures sont plus longues que les autres; les cuisses sont longues partout, le sixième article aussi, le septième est rudi- mentaire , à deux griffes, avec une papille olivaire; les palpes sont gros, courts, à peine courbés, à troisième article plus iong que les autres; les mandibules sont composées chacune d’un corps épais, ter- miné par un Cône surmonté d’un ongle pointu; à la base du cône s'articule un grand mordant mobile, étroit, recourbé, représentant parfaitement en petit l’acicule du T'etranychus Cristatus. 7. TEFRANYCHUS TROMBIDINUS. Ducis, Ann. des Sc. nat.,t. I, p. 42. — Cette espèce porte deux yeux blanchà- tres sur l’avance du tronc qu’elle offre comme la plupart des espèces précédentes ; Jes palpes sont moins serrés sur le bec que dans les congénères, ils sont assez courts et conoïdes ; les mandibules ont l’ongie mo- bile très-grand, il ressembl à celui du Te- tranychus Major, mais il est encore moins prolongé et sans mordant fixe à l’opposite ; les deux pointes font simultanément saillie hors du bec quand on comprime l’animal. 8. TETRANYCHUS URTICÆ. Kocu, Faun. Allem.. tab. 1, fig. 10. — Cette espèce est blanche, avec une tache humérale noire de chaque côté, carrée pos- térieurementetstriée deblancobliquement. 9. TETRANYCHUS ULMI. Kocu, Faun. Allem., tab. 4, fig. 11. — Elle est peu allongée et hérissée d’épines brunes; sa couleur est ferrugineuse, avec le thorax et les pieds blanchâtres, ces der- niers à leur base ; la bande médiane de l’ab- domen est large et plus pâle. PACHYGNATHUS, Ducis. Les palpes sont coniques , à peine ongui- culés. — Les mandibules sont épaisses, cheli- formes. — Le corps est entier, allénué an- térieurement, — Les hanches sont distan- tes.— Les pattes sont propres à la marche : le sixième article est trés-long, le septième trés-court ; les pattes antérieures sont plus longues et plus épaisses. 8. PACHYGNATHUS VILLOSUS. (P]. 12, fig. 5.) Ducs, Ann. des Sc. nat., t. Il, p. 37, pl. 8. fig. 52 à 54. — Cetie espèce est punctiforme, de couleur roussitre ; les poils plats, courbés, courts, et assez nom- breux qui la recouvrent, lui donnent à la RAPHIGNATHUS. loupe un aspect velouté; les pattes et Les palpes sont hérissés de poils courts et roi- des ; le sixième article des tarses a l’aspect d’un chardon à carder; le corps est renflé, épaulé , rétréci en avant; cette portion ré- trécie porte deux gros yeux saillans et bru- nâtres ; les insertions des pattes sont de cha- que côté en deux groupes peu distans et peu éloignés de la ligne médiane ; les anté- rieures sont beaucoup plus fortes et plus longues que les autres; viennent ensuite les postérieures ; celles de la deuxième paire sont les plus petites; toutes sont co- noïdes, épaisses et si peu longues, que la postérieure ne dépasse pas le bout du ven- tre ; toutes ont une cuisse assez renflée. un sixième article fort long, un septième fort court et mince; il n’y a que deux grandes griffes sans caroncules apparentes ; le bee est saillant; les palpes courbés, serrés con- tre la lèvre, dont ils ont à peu près deux fois la longueur, conoïdes, assez semblables à ceux des T'etranychus, mais un peu plus longues , et ayant leur dernier article beau- coup plus considérable qu'aucun desautres; les palpes s’agitent quand l’animal marche; lesmandibulessont en pince à mordant mo- bile rebroussé, parallèlement à la cour- bure du mordant immobile ; elles ont une base irès-épaisse et sont trés-volumineuses, relativement à la taille de l’animal : quand on le presse entre deux verres au foyer du microscope, les mandibules s’échappent ai- sément en rompant les parois de la lèvre ou de la cavité buccale. — Cette espèce a été trouvée en assez grand nombre , en au- tomne, sous les pierres humides. RAPHIGNATEUS, Ducis. Les palpes sont à peine onguiculés, — Deux acicules pour des mandibules, cour- tes, insérées sous un bulbe charnu, ca- chées sous une lèvre large. — Le corps est entier. — Les hanches sont contiguës, — Les pieds sont propres à la course ; les anté- ricurs sont plus longs. — Le dernier article est le pius long de tous. — La larve est hexapode et très-semblable à l’adulte. RAPHIGNATHUS RUBERRIMUS. Ducës, Ann. des Sc. nat. ,t. 1, p. 18, pl. 4, fig. 4 à 2. — Trés - petite, repré- sentant un pointallongé et d’un beau rouge; le corps est avale, aplati, lisse et presque sans poils, et semble se terminer en avant par une avance conique ; cette avance n’est autre chose qu’une lévre triangulaire, con- MEGAMERUS. cave et longeant l'appareil mandibulaire ; un double bulbe charnu, dans lequel s’in- sèrent deux acicules légérement recour- bées et accompagnées chacune d’une soie roide , composent cet appareil, qui ne pa- -roît pas susceptible de rentrer dans le corps en decà de la cavité labiale; par la com- pression entre deux verres, on pouvait faire sortir cet appareil de la lèvre, soit par un de ses côtés, soit par une déchirure de sa base; on séparait ainsi difficiiement l’un de l’autre les deux bulbes charnus por- tant chacun leur alène et leur soie paral- lèles ; les palpes sont grands, renflés ; l’on- glet du quatrième article est fort court; le cinquième est fort long. elliptique; sou- vent allongés au-devant du corps, ces pal- pes font paraître l’animalcule plus effilé qu’il ne l’est réeilement; le plus souvent ils sont récourbés en dessous; un petit œil d’un rouge foncé, de forme arrondie, oc- cupe, de chaque côté, la région anté- rieure du corps; les pattes antérieures, un- peu plus longues que les autres, lempor- tent à peine sur les postérieures; dans tou- tes le dernier article est le plus long, il est aussi un peu plus mince que ceux qui le précèdent, garni de poils couchés, et ter- miné par deux ongles rétractiles ; le troi- sième article, ou la cuisse, est peu considé- rable ; les hanches, larges, plates, adhéren- tes, sont toutes contiguës les unes aux au- tres. La marche de ces animalcules est médio- crement rapide, comme le faisoit pressen- tir la médiocre longueur et la forme de leurs pieds ; cependant il doit leur être bien facile de se rendre sur les végétaux , où ils vivent en raison de l’organisation de leur hanche. Ils ne passent sans doute sous les pierres que la première partie de leur vie. En effet, c’est immédiatement après leur métamorphose qu’ils ont la taille qui leur a été assignée , et cette taille est à peu près la même avant la métamorphose; c’est, à peu de chose près, celle de l’animalcule sortant de l’œuf, Get œuf disséminé en quantité considérable sur les pierres abri- tées du soleil, les parsème d’une foule de petits points blancs, où, à la loupe, il se montre sous la forme d’une petite cupule arrondie, crétacée, fermée par un couver- cle de même nature, un peu conique et marqué de cannelures radiées comme un parasol ; écrasant cet œuf, il en sort un pulpe rouge si le fœtus y est encore ; mais, aprés son éclosion, il conserve la même apparence, Le petit ea sort effectivement en 471 soulevant le couvercle sans le détacher en- tiérement, et c’est l’extrémité postérieure du corps qui sort la première. Ce petit est rouge ; c’est une larve qui n’a que six pattes et marche ave lenteur. Elle ne tarde pis à se retirer dans quelque enfoncement de la pierre où elle est née ; là elle devient im- mobile, sa peau se détache de la superficie de son corps et forme une enveloppe pellu- cide à la nymphe, qui, quelques jours plus tard, rompant ces langes, en sort avec huit pattes, et par conséquent à l’élal par- fait. MEGAMERUS, Ducès. Les palpes sont onguiculés, longs, libres, — Le corps est étroit. — Les hanches sont distantes. — Les pieds sont propres à Ja marche.—Le fémur est très-grand, surtout dans la quatrième paire de pattes.— Le sep- tième article est court. — Les larves sont hexapodes, semblables à l’adulte. Les espèces composant ce genre courent avec vitesse et sautent quelquefois ; la force de leurs cuisses, et surtout de la posté- rieure , explique cette particularité. Quel- ques-unes sont carnivores; mais il en est dont l'intestin coloré en vert, attestent qu’elles se nourrissent de végétaux. 1. MEGAMERUS LONGIPES. Ducis, Ann. des Sc. nat., t. IT, p. 34, — Trombidium Longipes, Her. ; Mém. Aptér., p. 31, pl. 2, fig. 8. — L’abdomen est rougeâtre, pâle inférieurement et sur les côtés. — Les mandibules sont didacty- les, et les hanches sont en deux groupes ; mais les deux postérieures sont ensemble et distantes des deux antérieures. 2. MEGAMERUS INFLATUS. Ducès, Ann. des Sc. nat. ,t. 11, p. 34. — Le corselet est bien séparé; le ventre est très-convexe, obovale ; il est de couleur isabelle, et tantôt ses bords sont transpa- rens, tantôt c’est le milieu qui offre une ligne longitudinale ou en Y de couleur blanche ; quelquefois il est vert : tout cela dépend du degré de la plénitude des organes diges- tifs et de la nature des matières qu’ils ren- ferment ; les palpes, les mandibules et les cuisses sont bien caractérisés ; les pattes an- térieuressont démesurémentlongues et gré- les ; elles sont blanchâtres et assez molles. —Cette espèce esttrès-pelite: on la ouve ordinairement en peuplades assez nom- breuses, quelquefois isolée; toutes ont 472 deux petits points de couleur blanche sur les côtés du corselet. 3. MEGAMERUS OVALIS. Ducès, Ann. des Sc. nat.,t.1}, p.85, pl. 8, fig. 43 à 45.— Cette espèce se rapproche de la précédente par la forme renflée de son corps, et par des yeux blancs qu’on aper- çoit sur les angles antérieurs du corselet; ce dernier est marqué que par une ligne enfoncée qui le circonscrit et en fait un triangle à pointe postérieure, et plus ou moins déprimé, selon la plénitude ou la vacuité du ventre; le corps est noir, avec un mélange variable de rouge vif ; les pe- tits sont tout rouges, et le noir paroît dé- pendre de la couleur de l’intesün rempli de matières végétales , de la croûte verte des pierres humides que ces animalcules raclent avec activité ; les pattes et le dos. sont rouges; les pattes antérieures sont les plus longues, mais dépassent peu la lon- gueur du corps; les cuisses sont partout longues aussi, mais non renflées comme Hans les autres espèces, et les insertions des Banches sont en deux groupes, mais assez peu éloignées ; lesgriffes sont trés-grandes, ctil y a entre elles une papille mobile ; es mandibules sont armées d’un petit cro- chet trés-court et mobile, trés-courbe!, op- posé à un mordant conique et droit. 4. MEGAMERUS CASTANEUS. Ducès, Ann. des Sc. nat., t. II, p. 35. —Le corselet est distinct ; le corps est élargi en avant, avecsept à huitsoies à la queue ; le rorps estbrun ; les pattes sontrouges ; les an- térieures sont un peu plus longues que le corps; les yeux sont blancs; elle est fort pe- tite et n’est pas rare ; M. Dugés l’a trouvée souvent en société. Cette espèce diffère de la suivante par la rareté des poils qui sont sur le corps. 5. MEGAMERUS CELER. (PI. 42, fig. 4.) Ducès, Ann. des Sc. nat., t. IL, pl. 8, fig. 4-5 à 49.—Trombidium Celer, Herw., Mém. Aptérol.—D’ungris-jaunâtre; le cor- selet plus long que large; sa partieantérieure estallongée, terminéeen pointe arrondie, en- suiteil s’élargit un peu, puisil se rétrécitetse termine en diminuant peu à peu de gros- seur postérieurement, où on apercoit trois longues soies terminales ; la lèvre est bifide; les mandibules sont à ongle mobile, allongé, pointu et peu courbé. 6. MEGAMEPUS ROSEUS. Ducès, Ann. des Sc. nat., t. 11, p, 36, RHYNCOLOPHUS. pl. 8, fig. 50. — Cette espèce est grande, assez rare et ordinairement isolée, trés-agile et carnivore; l'intestin est brunâtre ; le reste du corps d’un rose sale ; les yeux la- téraux antérieurs sont d’un gris-ardoisé. Pour la forme, ceite espèce ressemble à la précédente, mais les membres sont encore plus robustes et le corps plus hérissé ; plu- sieurs de ses grands poils sont aplatis ; les mandibules sont très-fortes, en pince d’é- crevisse , à mordans très-courbes et aigus ; les palpes sont grands, à grand appendice, à griffe longue, fine et peu courbe, ils sont le plus souvent pliés en dessous, comme chez toutes les espèces de ce genre ; le der- bier article des tarsesest court, mais élargi; les deux griffes sont très-fortes et cro- chues. 7. MEGAMERUS FALLAX. Ducs, Ann. des Sc. nat., t. 11, p. 36, pl. 8, fig. 51. — Cette espèce est assez grande, d’un noir velvuté, avec une tache blanche sur le dos; des yeux rougeâtres ou blancs, saillans, placés au-dessus de l’inser- tion dela deuxième patte ou un peu plus en arrière; des pattes et un bec rouges; un corps élargi en avant, épaulé, aplati, sans corselet bien distinct ; les mandibules ont le mordant très-courbé et crochu. RHYNCOLOPHUS, Dueës ; Acarus, DEGÉER. Les palpes sont grands, libres. — La lé- vre est couverte de poils. — Les mandibu- les son uniformes, très-longues.—Le corps est entier. — Les hanches sont très-distan- tes. — Les pieds sont er forme de palpes, renflés à leur extrémité; les postérieurs sont les plus longs. — Les larves éprou- vent plusieurs changemens ; les nymphes sont immobiles. À. RHYNCOLOPHUS DEGEERII. Ducès, Ann. des Sc. nat., t. I, p. 26. —Acarus Phalangiades, Decéer, t. VIÏ, pl. 8, fig. 7 à 44. — Trombidium Phatan- gioides, Herm., Mém. Apterol., p. 33, pl. 4, fig. 40. — Il est presque globu- leux ou ovale, d’un rouge-canelle , plus clair le long du dos et garni de poils noirset plats, assez longs, légérement courbés; les yeux sont au nombre de quatre, en deux groupes latéraux, de couleur rouge; il y a deux soies roides sur l’avance rétrécie äu coips; les proportions et la forme des pat- tes diférentpeu ; les antérieuresn’ont guêre RHYNCOLOPHUS. plus de grosseur que les autres, mais le trochanter est remarquable par sa forme globuleuse à toutes les pattes; ces dernières sont rouges, ainsi que le bec et les palpes; elles sont couvertes de poils noirs et plats immédiatement appliqués à leur surface. —Cette espèce a été trouvée sous les écor- ces des arbres, dans les bois des Ardennes. 2. RHYNCOLOPHUS CINEREUS. Ducis, nn. des Sc. nat ,t. I. p. 27, pl. 4, fig. 7, 7 bis.— Long. 1lig. —Le corps est presque quadrilatère, déprimé, un peu moinslarge enarrière, avancéen cône obtus, maculé de brun et de gris-blanchâtre, cette dernière teinte dominant surtout en avant et au milieu du dos; la première varie en étendue selon que les cœcum latéraux et lobuleux de l’appareil digestif sont plus ou moins remplis de matière alimentaire dont la couleur est brune; les découpures ré- gulières, arrondies , rappellent celles de Vintestin de quelques hirudinées; à l’œil ce corps semble peu velu, mais au micros- cope on le voit hérissé , aussi bien que les pattes, de poils peu serrés, longs, plats et en forme de spatule recourbée; sur la ré- gionlatéro-antérieure sont, de chaque côté, deux yeux rouges, ronds, rapprochés, l’an- térieur plus petit et plus en dedans que l’autre; les articulations des pattes sont grandes ; la dernière, médiocre evilongueur, est comprimée, élargie de haut en bas, garnie de deux griffes rétractiles, colorées d’un beau rouge: ceci se remarque surtout aux pattes antérieures, qui sont à peine plus fortes que les autres ; ce sont aussi les plus longues après les postérieures, dont l’éten- due est démesurée ; les huit hanches sont partagées en quatre groupes très-écartés et insérés vers les flancs; deux en avant, deux en arrière; ces hanches sont plates, peu larges, écailleuses, rougeûtres, fixes ; entre les groupes postérieurs se voit en dessous use fente longitudinale bilabiée, ouverture génitale que suit immédiatement un anus étroit et arrondi; le corps des femelles contient des œufs en assez grand nombre ; les palpes grands, libres, à grand crochet, à appendice pyriforme, sont rougeûtres, attachés comme de coutume sur les côtés de Ja lèvre; celle-ci, attachée au corps en- tre les groupes des hanches antérieures, est subtriangulaire, allongée en avant en forme de goulot, dont le bout est garni de deux petits panaches lanugineux ; les mandibu- les sont étroites et longues, tranchantes et aiguës, en forme d'épée pour la moilié an- 473 térieure , élargies en arrière, et concaves de manière à constituer, par leur réunion bord à bord, une goultière propre à con- duire dans le pharynx les liquides sucés, et qui sont probablement des humeurs animales. Les métamorphoses de ces Acariens sont multiples; du moins il s’en fait encore une aprés que leurs huit pattes sont déjà dévelop- pées. On trouve, dans les creux des mêmes pierres, des nymphes immobiles, velues comme l’adulte, et assez grandes, aplaties, lenticulaires, et qui portent à leurs extré- mités les restes d’une peau bien reconnois- sable à ses poils, aux fourreaux de ses huit pattes, mais ressemblant parfaitement aux adultes. Ceux qui n’ont pas encore subi cette métamorphose, et qu’on peut croire impubèéres, sont plus arrondis, plus ren- flés et d’une couleur rougeûtre plus uni- forme ; on les trouve aux mêmes endroits et avec des dimensions qui varient depuis celle d’une petite tête de camion jusqu’à une longueur de trois quarts de ligne; M. Dugés n’en a vu aucun à six pattes. Cette espèce est commune durant l'été, aux environs de Montpellier; on les trouve en petites sociétés à l’ombre et autour des pierres dans les fossés herbeux, le long des routes et sur la lisière des champs ou des prairies; les pattes sont très-longues, et elles leur servent à parcourir le terrain, à la ma- hière des Faucheurs, avec assez de célérité; elles se meuvent convulsivement, comme celles des Aranistes, quand on écrase l’a- nimal, 3. RHYNCOLOPHUS RUBESCENS. Ducès, Ann. des Se, nat., t. I, p. 29.— Cette espèce est plus rare que la précé- dente, d’une taille un peu moindre, de couleurs plus vives; le fond est d’un rouge obscur; ies pattes sont toutes rouges, à partles deux ou trois premiers articles; les poils sont aigus et peu ou point aplatis; les pattes sont un peu moins longues que dans la précédente; les antérieures sont trois fois plus épaisses que les autres; l'animal s’en sert continuellement pour palper , explorer et même pour repousser l'ennemi; les or- ganes génitaux, les œufs intérieurs ne dif- férent pas de ce qui a été indiqué dans les: pèce précédente. LL. REYNCOLOPHUS TRIMACULATUS. Kocn, Faun. Allem., tab. 4, fig. 3. — Trombidium Trimaculatum , HERMANN, Mém, Aptérol, p.27, 29, pl. 4, fig. 6. — 474 Le corps est plus iong que large, terminé en pointe antérieurement, large et arrondi sur les côtés latéraux, où on aperçoit deux taches blanchâtres, se rétrécissant ensuite et arrondi postérieurement ; là on apercoit une troisième ‘che qui est de même cou- leur que les deux précédentes; les pieds postérieurs dépassent à peine la longueur du corps. 5. RHYNCOLOPHUS NEMORUM. Kocu, Faun. Allem., lab. 1, fig. 4 — Le corps est plus long que large , terminé en pointe arrondie antérieurement , lobé Sur les côtés latéraux et postérieurement ; la couleur du corps est d’un rouge obscur; les pattes ainsi que les palpes sont jaunes. TROMBIDIUM, Far. Les palpes sont grands, libres. — Les mandibules sont onguiculées. — Le corps est renflé et présente quatre hanches pos- térieures, avec la saillie étroite, mobile, portant les yeux, quatre hanches antérieu- res el le rostre. — Les pieds sont en forme de palpes ou palpeurs; les antérieurs sont plus longs. — Les larves sont hexapodes, parasites, et différentes de l’adulte. 1. TROMBIDIUM PHALANGII. (P1. 11, fig. 3.) Ducès, Ann. des Sciences naturelles, to Mp.#32/, "pl 04 fe MUAONaNIA Um D'un beau rouge oranger et égalant à peine une graine de moutarde dans son plus grand développement; le corps est ova- laire, renflé, luisant; vers les angles anté- rieurs arrondis se trouvent deux yeux pe- üts, brunâtres, ovales, fort écartés l’un de l’autre ; il y a fort peu de poils sur le corps, un peu plus sur les membres ; ceux-ci con- sistent en six pattes d’autant plus courtes, et situées plus en avant, par rapport au corps, que l’animal est plus volumineux ; il en conserve néanmoins l’usage tant qu’il vit en parasite, et peut changer de peau sur sa victime , même avec quelque agililé ; ces six pattes, terminées par un article assez long, grêle et armé de deux grandes griffes, sont implantées latéralement et en avant par les quatre plus antérieures, à quelque distance en arrière , et d’aulant plus que le ventre est plus ample, pour les deux pos- térieures; du reste, rien de semblable à l’avant-train lorsque cette espèce est par- venue à l’âge adulte. M. Dugés, qui a ob- servé la larve de ce Trombidium , dit que lorsqu'elle est détachée spontanément du TROMBIDIUM. corps du faucheur, elle meuri si elle tombe dans l’eau, bien qu’elle puisse revivre si on l’en tire au bout de quelques heures; c’est la terre qu’elle cherche, et que je lui ai fournie dans des vases clos; là, cachée plus ou moins profondément dans les in- terstices des plus petites mottes, elle est devenue immobile et est restée ainsi pen- dant vingt jours; j’ai pu voir à travers la peau se former ou du moins se perfection- ner les huit pattes; de cette nymphe ovoïde, lisse, semblable à un petit œuf d’un jaune- rouge, est sorti un Trombidium de couleur écarlate ; le corps renflé, d’une circons- cription subtriangulaire , mais à angles ob- tus, daspect velouté, est effectivement hé- rissé de poils lamelleux, et qu’un très-fort grossissement montre comme plumeux , c’est-à-dire à barbes latérales. Ce corps se ride, s'enfonce en divers points, selon les mouvemens que se donne l’animal, et cela a lieu en dessous comme en dessus ; l’avant- train , jes pieds, le bec sont safranés, demi- transparens ; deux yeux, d’un rouge foncé, m'ont paru portés, non au bout d’un pédor- cule épais, mais sur une expansion latérale en forme d’acicule; les hanches courtes, cylindriques, fixes, sont insérées, les anté- rieures sous l’avant-train, les postérieures sous les flancs; les articles des pattes vont successivement croissant jusqu’au dernier, qui est même plus long, du moins plus épais que les précédens; de ces pattes, toutes onguiculées, les postérieures sont beaucoup les plus longues et les plus fortes: elles servent de tentacule ; les T'rombi dium récemment éclos les ont presque dé la longueur du corps, les postérieures vien. nent ensuite ; quant aux dimensions, celles de la troisième paire sont les plus courtes ; entre les hanches antérieuress’insére le bec, formé d’une lèvre mobile, triangulaire, portant deux palpes ravisseurs épais, ren- flés, à crochet grand et fort, à appendice piriforme et grand; dans la lèvre sont en- fermées deux mandibules épaisses et ar- mées d’un crochet mobile. — Cette espèce se trouve sur le Phalangium Cornutum, espèce que l’on trouve assez communé- ment aux environs de Paris. 2. TROMBIDIUM ELONGATUM. Ducès, Ann. des Sc. nat., t. 1, p. 35. — Long. ?.lig. — Le corps est d’un ronge cramoisi, velouté et étroit, en forme de languette, arrondi en arrière et en avant, échancré vers le milieu , là où s’insérent les quatre pattes postérieures ; les antérieures ERYTHRZÆUS. sont les plus longues, renflées au bout et onguiculées; les postérieures, quoique plus longues que les intermédiaires, sont loin d'atteindre leniveau de l'extrémité du corps; les poils du corps et des pattes sont touffus, longs et plats, en forme de spatule cour- bée en arrière ; leurs bords semblent fran- gés à un trés-fort grossissement; l’avant- train, comme les pieds et le bec, est d’une couleur pâle, il est glabre, grêle, et porte, sur deux élévations, des yeux assez rapppro- chés, ronds, saillans, d’un brun-rouge; les palpes sont très-velus; leur appendice est long et grêle; la lèvre et les mandi- bules sont comme dans l’espèce précédente. — Cette espèce a été trouvée par M. Du- gès dans le midi de la France, au mois de juillet, sous les pierres. 3. TROMBIDIUM GLABRUM. Ducs, Ann. des Se. nat., t. 1, p. 35.— Getteespéceestun peu moins allongée que la précédente, elle est rouge aussi, mais non veloutée ; du reste, excessivement petite, à peine visible à l’œil nu; les palpes sont ra- visseurs; les mandibules sont onguiculées ; la lèvre est triangulaire ; les hanches sont distantes; les pattes ne sont pas sensible- ment renflées à leur extrémité, — Trouvée. sous les pierres, dans les lieux humides. L. TROMBIDIUM HOLOSORICEUM. Fagr., HERMANN. Mém. Aptér., pl. 1, 2, et pl. 2, 4. — LarTr., Reg. anim. de Cuv., 2e édit.,t. IV, p. 284. — D’un rouge cou- leur de sang ; l'abdomen est presque carré, rétréci postérieurement, et présentant une échancrure; en dessus il est chargé de papilles velues à leur base, et globuleuses à leur extrémité. —Se trouve trés-commu- nément au printemps dans les jardins. 5. TROMBIDIUM PUNICEUM. Kocx, Faun. Allem., tab. 4, fig. 1 — Plus long que large, soyeux ; les côtés la- téro-antérieurs sont larges, découpés; les papilles sont trés-courtes; les pieds sont courts; le tarse des pattes antérieures est grand, ovale; la couleur générale de cette espèce est rouge. 6. TROMBIDIUM SYLVATICUM. Kocx, Faun. Allem., tab. 4, fig. 2. — Large, d’une couleur pourpre, avec une tache orangée, triangulaire à la partie an- térieure ; les papilles sont courtes ainsi que les pieds, surtout les antérieurs, épais. 7. TROMPBIDIUM CORDATUM. Kocu, Faun. Allem., tab, 6. fig, 7 — 475 Get'e espèce est cordiforme, d’un rouge pourpre, avec l’article terminal des pieds antérieurs épais et ovale, 8. TROMBIDIUM TRIGONUM. HEerMANM, Mém. Aptérol, p. 26, fig. 9. - — Kocu, Faun. Allem., tab. 6, fig. 8. — Le corps est cordiforme, terminé en pointe postérieurement , il est rouge, soyeux , avec deux sillons transverses, flexueux, dont deux au sommet se joignant par devant ; les pieds sont grêles, courts. 9. TROMBIDIUM FASCIATUM. Koca, Faun. Allem., tab. 6, fig. 9. — Cordiforme, allongé, d’une couleur mi- nium , avec deux bandes médianes et cinq taches postérieures blanches. ERYTHRÆUS, LarTr.; Trombidium , HER». Les palpes sont grands, libres, biongui- culés. — Les mandibules sont onguiculées. — Le corpsestentier. — Les hanches sont contiguës. — Les pieds sont propres à la course, unguiculés, longs, avec le dernier article grêle et trés-allongé ; les postérieurs sont plus longs. 1. ERYTHRÆUS RURICOLA. (PI. 41, fig. 2.) Ducès, Ann. des Sc. nat.,t. I, p. 36, pl. 4, fig. 22 à 25. — Kocn, Faun Allem., tab. 4, fig. 5. Cette espèce est co- lorée d’un rouge de carmin, souvent très- vif, quelquefois noirâtre vers le milieu du corps, mais laissant presque toujours le long du dos une bande plus claire, demi- transparente , et offrant en avant un grand espace également pellucide , aussi bien que quelques points vers les flancs; les palpes et les pattes sont incolores, mais chaque ar- cle, excepté ceux qui avoisinent le corps, est marqué d’une tache d’un carmin très- vif; le corps est entier, c’est-à-dire sans avant-train, il est déprimé, à peu près ovale, mais échancré superficiellement sur les côtés, et un peu plus large en arrière qu’en avant; quelques poils rares sont dis- séminés à la surface ; deux yeux noirs, peu distincts, fort écartés et sessiles, occupent les angles antérieurs obtus de ce corps; les hanches sont insérées surtout vers la partie antérieure, et paroissent peu écartées les unes des autres; la cuisse est à peine supé- rieure en dimension à l’article suivant, et de beaucoup inférieure aux deux derniers: le septième surtout est remarquable par sa 476 longueur, qui fait presque le tiers de la patte ; il est eflilé, atténué, et couvert de poils couchés, dont trois dépassent les deux fortes griffes divergentes qui le terminent ; les poils courbés, insérés presque à angle droit, garnissent lesautresarticles; les pattes antérieures sont les plus grosses, les posté- rieures sont les plus longues; elles ont presque le double de la longueur du corps, toutes ont, au reste, des dimensions con- sidérables ; le bec se compose d’une lévre triangulaire contenant deux mandibules onguiculées comme celles des Trombidium, inais à corps bien plus allongé, à crochet bien plus courbe; les palpes sont renflés; le crochet du quatrième article est très-al- longé, grêle, émoussé; vers le milieu de sa longueur, il porte un petit ongle mo- biîle dans le sens de la concavité; le cin- quième article ou lappendice est elliptique, grand, velu, et dépasse la pointe du qua- trième, Cette espèce se trouve communément sous les pierres, le long des chemins et des endroits un peu secs, aux environs de Mont- pellier; M. Dugés en a vu quelquefois une douzaine réunis sous une sorte de dais de soie blanche, sans savoir s’il était leur ou- vrage ou Celui d’une araignée , et s'ils tra- vailloient à la multiplication de lespèce : le plus souvent ils sont isolés, et donnent la chasse aux Acarides plus petits qu’eux ; ils les saisissent et les emportent rapice- ment avec leurs palpes ravisseurs pour les dévorer; il m'a même paru qu’ils n’épar- gnoient pas les individus foibles de leur propre espèce; les plus forts d’entre eux sont loin toutefois d’être bien grands, on ne les découvriroit même pas à la vue sim- ple sans leur course tourbillonnante et comparable à celle d’un grain de poussière emporté par le vent. Cette course est tou- jours suivie d’un temps d’arrêt, durant le- quel on peut observer l’animalcule à la loupe ou le saisir pour l’examiner ailleurs. La ma- nière d’y réussir, pour des êtres si menus, si frêles et qui s’échappent avec tant de vé- locité, vaut bien la peine d’être exposée pour l'avantage de ceux qui voudront se livrer à des observations de ce geure. Un flacon contenant une petite quantité d’eau est le meilleur moyen de tuansport; on peut y soufier l’Acaride dans ua moment de repos, pourvu que le goulot soit sufli- samment large; on peut encore, avec un pou d'adresse, l’engluer au bout d’une paille . d’une feuille de graminée moullée Ce saiive ; mais veut-on l’observer libre, ERYTHRÆUS. vivant, alerte, il faut le précipiter per le souffle dans un flacon bien sec et fermé en- suite avec exactitude; on l’en fait sortir pour le recevoir sur une lame de verre ou un carton bien blanc, bien uni, sur les- quels on l’emprisonne dès qu’il s'arrête, en le couvrant d’un petit verre de montre ou d’une plaque de cristal excavé. 2, ERYTHRÆUS FLAVUS. Ducs, Ann. des Sc. nat. , t. 1, p. 38, pl. 1, fig. 28.— De la couleur indiquée par son nom, à pieds plus pâles, hérissé sur le dos de poils rares, mais longs et forts; tient le milieu, pour la forme, entre celui qui va suivre et celui qui vient d’être décrit, c’est-à-dire qu’il est plus raccourci que l’es- pèce précédente ; mais il a les pattes pro- portionnellement plus fortes encore et plus longues; les poils en sont abondans, cou- chés ; le sixième article est plus grand que le septième, qui est effilé et a trois grandes griffes; deux yeux ronds, d’un rouge-brun, sont latéro-antérieurs ; le bec est saillants les palpes grands; l’appendice long &à barbu; les crochets du quatrième arti@ 3 n'arrivent qu’à la moitié de sa longueu ; les crochets, le grand et le petit, articuh5 l’un et l’autre sur le quatrième article ; & y mandibules sont étroites, longues: les crochet médiocrement courbé ; la lèvre La enferme dans l’état de repos. — Cette e:« pèce a élé rencontrée dans le midi de la France; M. Dugés en a trouvé plusieurs fois dans le Nord qui ont paru lui appartenir, 3. ERYTHRÆUS IGNIPES. Ducës, Ann. des Sciences naturelles t. 1, p. 39, pl. 1, fig. 26, 27. — Plus trapu et à membres plus courts que l’es- pèce précédente ; elle court avec une grande vitesse, et on la trouve communé- ment dans les lieux exposés au soleil, à terre, sous les pierres, dans les herbes, M. Dugès l’a trouvée aussi sur des rosier chargés de pucerons : dans le corps d’ua individu de cette espèce, il a compté jus» qu’à une vingtaine d’œufs ovales ; le corps est sublélragone, déprimé, un peu plus Jarge en arrière, marbré de gris et de jaune-rougeûtre; les pieds, le bec et les palpes sont orangés; les quatre yeux, en deux groupes Jatéro-antérieurs, sont petits et d’un rouge vif; les hanches sont rappro- chées, aplaties, fixes, formant une sorte de- plastron; les pattes postérieures sont les plus longues; le dernier article de toutes est le plus grand, eflilé, garni de poils cou- ERYTHRÆUS. chés et terminé par deux grands ongles &i- vergens, que dépassent trois soies roides ; les poils des autres articies et ceux du corps sont rares et redressés; le bec est formé, 4° en dessous, d’une lèvre triangulaire, des côtés de laquelle peuvent s'échapper les mandibules lorsqu'elles se sont un peu avancées ; 2° en dessus, d’un opercule cou- leur jaunâtre, à trois pointes obtuses: il est souvent caché par le corps renflé de l’animal ; 3° latéralement, de deux palpes portés sur la lèvre et ressemblant à ceux des espèces décrites ci-dessus ; mais le qua- trième article est plus court, plus épais, ce qui fait paraître les deux crochets comme sessiles, et partant du même point que l’appendice, qui est plus épais que chez VErythrœus Flavus, mais à peu près aussi grand ; les mandibules ressemblent à celles de l’'Erythrœus Ruricola , et ont une gran- deur proportionnée à celle de cet Acarien. Les individus de cette espèce ne s’épargnent guére entre eux, à ce qu'il paroît; car deux enfermés dans la même boîte, le plus foible a été trouvé quelques heures plus tard flétri et probablement sucé. M. Du- gès a constaté que les taches noires sont dues à la plénitude des organes digestifs; ils paroissent essentiellement constitués par deux cœcum latéraux, lobuleux, à peu près comme ceux des Rhyncolophus, réu- nis par une branche transversale, à laquelle aboutit d’un côté l’æsophage, de l’autre, un intestin impair, probablement le rec- tum, qui se porte en arrière, et va sans doute jusqu’à la partie anale en ligne droite. — Gette espèce a été trouvée dans le Lan- guedoc. 4. ERYTHRÆUS CORNIGERUS. Ducës, Ann. des Sc. nat., t. 1, p. 40. — Trombidium Cornigerum, HErMaANs, Mém. Aptérol., p. 40, pl. 2. fig. 9.—D’un rouge presque cerise, avec une double écharpe noire qui manque quelquefois ; cette espèce court avec assez de vélocité,'‘et habite surtout les prairies; le corps, presque trapézoïde, un peu déprimé, ne semble d’abord porter que deux ocelles fort rapprochés; il est pres- que parsemé de grands poils blancs et re- dressés sur le dos; les hanches sont rap- prochées; les. pattes couvertes de poils couchés; la dernière paire est la plus lon- gue ; l’avant-dernier article est un peu plus grand que le septième; celui-ci, mince dans un sens, est un peu élargi dans l’autre, c’est-à-dire verticalement; mais ce qui le 477 rend remarquable, c’est que, outre deux grandes griffes divergentes, il est encore garni de deux flocons ou appendices comme laineux, qui se montrent sur les côtés de ces griffes, et d’une expansion membra- neuse, incolore, en languette élargie, sans être infundibuliforme, qui se trouve entre elles; le bec offre deux petites cornes, qui par la compression semblent sortir de la base du bec; elles paroissent analogues aux pointes mousses de l’opercule bifide dans l’Erythrœus Ignipes, mais se mon- trent ici plus étroites et comme cylindri- ques; le quatrième article des palpes est assez gros, Couit, plus épais en avant qu’en arriére; il porte dans le premier sens un appendice ou cinquième article grand et fort, allongé, un peu conique, articulé avec lui par une base assez large, enligne droite etnon latéralement, comme l’anpendice des palpes ravisseurs est ordi- nairement placé; mais le quatrième article est armé de trois crochets transparens, presque égaux, parallèles, mobiles tous trois, et de longueur égale seulement à celle de leur support commun, qui ne fait que le quart de l’article qui le suit; les mandibules sont semblables à celles des Erythrées en général; le corps en est piri- forme ; le crochet grêle et peu courbé; la lèvre forme un triangle fort allongé, elle est bien plus longue que chez l’£rythrœus Ignipes. -Les Erythrées Cornigeres ne pa- roissent pas devenir parasites dans leur jeune âge; M. Dugès en a trouvé de cou- leur orangé, avec six ou huit pieds, et de taille variée depuis la plus petite jusqu’à la plus grande, conservant d’ailleurs, à part le nombre des pieds, tous les carac: tères de l’adulte, les palpes, les mandi- bules, les hanches, les appendices du tarse, etc. Parmi ceux dont les pieds étoient déjà au nombre de huit, les deux posté- rieurs étoient quelquefois très-grêles et très-courts, comme s'ils n’eussent pas en- core acquis tout leur développement, la troisième paire étant même aussi propor- tionnellement moindre qu’à un âge plus avancé; un de ces jeunes à huit pattes, conservé quelques jours dans un tube, y a filé un réseau lâche de soie très-fine à la- quelle il s’est suspendu; les pattes se sont roidies et dirigées en avant. L’animalcule devenu immobile s’est constitué nymphe. — Cette espèce à été trouvée dans le dé- partement des Ardennes et dans celui de l'Ain. 478 DERMANYSSUS. QUATRIÈME FAMILLE, NCARIDES. LATREILLE. Caractères. Les palpes sont grêles, sur- numéraires à la lèvre.—La lèvre est échan- crée. — Les mandibules sont en forme de pince. — Les yeux sont nuls — Les hanches sont distantes. — Les pieds sont caronculés. Les Arachnides qui composent cette fa- mille sont trés-petites, microscopiques, parasites et pullulant beaucoup. Quelques- unes vivent sur des insectes, notamment sur les Coléoptères orduriers ou fouis- seurs; d’autres rongent les provisions de bouche, comme la farine, le vieux fro- mage, les viandes desséchées : les collec- lions d'insectes placées dans les lieux froids et humides sont exposées à leurs ra- vages. On attribue à quelques espèces la maladie de la gale , tant celle de l’homme que de divers animaux domestiques. Quel- ques Acarides propres à quelques mam- mifères peuvent aussi se multiplier sur l’homme et l’incommoder violemment. D’autres espèces sont errantes et se trou- vent sur les plantes, les écorces des arbres, dans la terre, sous les pierres, etc. Plu- sieurs naissent avec six pattes; les deux autres se développent peu de temps après; leurs tarses se terminent souvent de di- verses manières. Les genres que cette famille renferme sont au nombre de sept, et sont ainsi dési- gnés : Dermanyssus, Gamasus, Uropoda, Pteroptus, Argas, Hypopus, Sarcoptes, Oribates, Acarus. DERMANYSSUS, Ducës ; Acarus, DEGÉER, HER. ; Gamasus, LATR.; Smaridia, DumÉrir. Le cinquième article des palpes est très- petit. — La lèvre est pointue. — Les man- dibules sont en forme de pince dans les mâles, avec l’ongle trés-allongé; its sont uniformes dans les femelles. — Le corps est mou. — Les pieds antérieurs sont les plus longs.— Les hanches sont contiguës. Les larves sont hexapodes, à peine difré- rentes de l’adulte. 1. DERMANYSSUS AVIUM. (PI. 12, fig. 5.) Ducis, Ann. des Sc. nat., t. IL, p. 2, pl. 7, fig. 1 à 4. — Acarus Gallinæ, Decéer, Mém. pour servir à l'Hist. nat. des Ins., t. VIT, pl. 6, fig. 43. — Acarus Hirundi- nis, HERMANN, Mém. Apiérol., p. 83, pl. 1, fig. 13. — Le Pou de pivoine et le Pou d’une sorte d’émerillon, Lxonwer, Mém. Mus., t. XVIII, pl. 5, fig. 44, 42, — Gamasus Gallinæ, Gamasus Hirundinis, Larr.,Rég. anim. de Cuv., t.IV ,p. 285.— Le Smaride des petits oiseaux, Dumériz, Dict. des Sc. nat.—Dans les deux sexes, le corps est ovalaire, déprimé, un peu plus large en arrière, queiquefois légérement échan- cré à sa partie postérieure, et évidé laté- ralement ; entre la couleur brune que leur donnent deux groset longs cæcum latéraux, dont on peut observer à la loupe les mou- vemens péristaltiques, on remarque encore, vers le milieu du corps, une tache blanche, ordinairementen V, forméeparles dernières portions des sacs digestifs remplis d’excré- mens; et en effet, des excrémens laiteux, méêlés d’un peu de noir , couvrent , sous forme de petits points, les parois de leurs habitations, et M. Dugès les a vus sortir de la partie anale; cette peute ouverture est en dessous et en arriére ; l’orifice géni- tal est sans doute situé beaucoup plus en avant; dans les pattes se montrent des prolongemens tubuleux du canal intesti- nal, mais qui sowè bien rarement, et jamais en-entier, remplis d’un sang avalé; ce sont des cæcum qui ne reçoivent peut-être que la partie nutritive des alimens ; la transpa- rence de la peau et la rareté des poils per- mettent d'observer ces particularités. et de reconnoître aussi de nombreuses trachées, rameuses, et prenant leur origine de plu- sieurs troncs, nés d’un stigmate ouvert der- rière l'insertion des dernières pattes; de ces pattes, les deux antérieures sont touiours les plus longues et les plus grosses, et ser- vent de tentacules; toutes ont leur sep- tième article muni d’une caroncule mem- braneuse, bilobée, et de deux crochets ; le sixième article est plus long que les autres ; le troisième ou la cuisse cst plus gros DERMANYSSUS. qu'aucun et assez long ; la hanche est ren- flée et probablement mobile; la bouche conslitue une sorte de tête mobile, attachée sous le bord antérieur du corps; elle est composée : 4° d’une lèvre triangulaire, pointue en avant, et portant les deux pal- pes ; 2° de ces palpes, dont le sixième arti- cle est le plus fort, le cinquième, le plus petit, est accompagné d’une courte et grosse soie, mobile, située en dehors ; 3° de deux mandibules qui différent d’un sexe à l’autre : chez le mâle, on peut voir dans le corps, et faire sortir de la bouche, deux bras charnus , composés principalement de deux articles, dont le dernier se termine, en dedans, par une poinle fixe, et sup- porte en dehors un troisième article mo- bile, étroit, corné et rougeâtre: c’est un trés-grand ongle aigu, tranchant, falci- forme et ondulé, destiné évidemment à percer et non à saisir : chez la femelle, ces deux bras, forts réduits, peu séparables, peu ou point exsertiles, portent une lame élargie à la base, subitement rétrécie en forme d'épée ; ces deux lames droites el accolées rappellent celles des Rhynco- lophes : il faut une forte pression pour les désunir ; une pression modérée en fait saillir simultanément la riointe hors de la bouche. Gette espèce se trouve en toute saison dans les cannes creuses qui servent de per- choïrs aux petitsoiseaux chanteurs (Linotte, Chardonneret, Verdier) que nous conser- vons en cage. Dans les cavités profondes, le Dermanysse des oiseaux vit en peupla- des nombreuses; mais il s’en échappe fur- tivement la nuit, trés-probablement du moins, pour aller sur les oiseaux endormis sucer le sang dont se montrent remplis les organes digestifs chez tous les individus jeunes et adultes. C’est le rouge qui donne à ces animalcules leur couleur foncée, pur- purine ou brune. Dans les mêmes retraites se trouvent une multitude de dépouilles ou peaux blanches, assez fines pour décom- poser la lumière , et attestant des mues as- sez multipliées : dans cet amas se voient aussi des œufs incolores, ellipsoïdes, éga- lant à peu prés en longueur la cinquième partie de l’animal adulte, qui n’a guére qu'un tiers de ligne au plus; ces œufs pa- roissent grossir en mürissant, et prennent graduellement, comme ceux des araignées, la forme d’un petit qui va naître. Le nou- veau-né a six pieds seulement; son ventre est beaucoup plus allongé , plus renflé que celui des individus qui, avec la même 479 taille , ont déjà leurs quatre paires de mem- bres ambulatoires ; ces derniers, plus sveltes, plus agiles, et dont le ventre est dépassé de beaucoup par les pieds posté- rieurs, sont encore pellucides, incolores comme les premiers; mais ils ne tardent pes à aller charger leurs estomacs de la nourriture qui le colore en rouge vif d’a- bord, puis terne, puis brunâtre , à mesure qu’il s’altère et se digère davantage. M. Du- gés a fait éclore les œufs; il a vu apparoître ensuite la paire de pieds en déficit, et il a acquis la certitude que c’étoit la plus posté- rieure; C’est deux jours après l’éclosion que ces pieds se sont montrés brusquement après s’être complétés sous la peau, à tra- vers laquelle le même auteur les a vus (par aplatissement et écrasement graduel) situés sous l’abdomen et repliés, le tarse en avant, derrière la troisième paire. C’est un changement de peau qui les met en li- berté ; ils ont alors la même longueur pro- portionnellement aux autres, que chez l’a- dulte. Dans ces mêmes demeures, M. Du- gès a trouvé des couples d’adultes réunis comme Degéer l’a vu pour les /xodes, c’est-à-dire ventre à ventre, le mâle en dessous, et emporté par la femelle qu’il embrasse, et dont il dépasse l’ahdomen de la moitié du sien. Ce mâle est beaucoup plus petit, un peu plus velu que sa com- pagne. M. Koch dans sa Faune Allemande, tab. 4, fig. 14, regarde comme une espèce distincte Pindividu qui a été désigné par Degéer sous le nom de Acarus Gallinæ. 2. DERMANYSSUS MURINUS. Ducès, Ann. des Sc. nat., t. Il, p. 5, ple 7, fig. 5. — Le bec est presque aussi long que les palpes, et représente aussi une sorte de tête mobile, à base large, ovalaire ou subpentagonale, insérée entre les pre- miéres hanches et portant les palpes; puis rétrécie en forme de gaîne fendue en des- sus, et servant à conduire deux lamellles aiguës, fines et tranchantes; cette espèce a le corpsplusréguliérement ovale que dans l’espèce précédente, il est de même un peu aplati et hérissé de quelques poils roides et de longueur médiocre; elle offre les mé- mes particularités de coloration, la même forme de pattes, et des proportions analo= gues. — Cette espèce a été trouvée sur le Vespertilio Murinus. 2. DERMANYSSUS CONVOLVULI. Ducs, Ann. des Sc. nat.,t. Il, p. 7, 459 — La taille, la ferme générale, celle des pattes et des palpes sont semblables à les- pèce précédente; mais leur couleur est d’un gris-verdâtre, et en eflet. l’intestin et même ses prolongemens dans les pattes jus- qu’au sixième article, sont remplis d’une matière verte; elle est pourvue d’un bec large et court contenant denx fortes lames. —Cette espèce se trouve sur jes feuilles du liseron. 3. DERMANYSSUS ORIBATIS Ducës, Ann. des Se. nat., t. IL, p. 7.— Il estaussi grand et aussi agile que les pré- cédens, plat, marbré de gris et de blan- chätre, échancré latéralement, élargi en arrière ; les cœcum et leurs prolongemens dans les pattes étoient pleins d’une matière de couleur grise; les pattes antérieures sont proportionnellement fort longues; les palpes sont velus ; la lèvre a la moitié de leur longueur; la compression fait saillir chez les plus grands individus deux lames longues, étroites el qui se courbent forte- ment en sortant du bec. — Elle a ététrouvée logée en assez grand nombre dans les nids de l’Oribates Castaneus. d. DERMANYSSUS MUSCULI. Kocn, f'aun. Allem., tab. 4, fig. 43. — D'une couleur blanche, ayant trois taches postérieures sur le thorax {la partie médiane cordiforme, les côtés latéraux obliques), et l’abdomen couleur de pourpre, avec une cannelure courbe et blanche par de- vante GAMASUS, Larr. Acaruws, DEGÉER, HERMANN. Le cinquième article des pattes est très- petit. — La lèvre est bifide. — Les mandi- bules sont en forme de pince , à doigts den- ticulés. — Le corps est scutiforme. — Les pieds antérieurs sont les plus longs. A. GAMASUS COLEOPTRATORUM. (PI. 19, fig. 4.) Ducès, Ann. des Sc. nat..t. IL, p. 8, pl. 8, fig. 26, 27.— Acarus Coleoptratorum, Lis. — Acarus Fucarum, Decéer, Mém. pour servir a l'Hist. nat. des Ins., t. VII.— Cette espèce se distingue facilement, en ce que le dos est couvert des deux plaquesblondes, séparées par un sillon transversal, et dont la postérieure, triangulaire, est de moitié plus petite que l’antérieure ; la peau blan- châtre, molle, qui sépare ces plaques, ou les entoure, se montre plus ou moins lar- gement , selon la plénitude de l’abdomen ; GAMASUS. en dessous il n’y a qu’une plaque allongée, à peu près triangulaire, entre les insertions des six premières pattes; les poils du corps et des pattes sont courts et peu nombreux, ils sont quelquefois aplatis et recourbés, comme chez certains Trombidions, Rhyn- colophes, etc. ; les hanches antérieures sont insérées à une peiite distance de celles de la deuxième paire ; les pattes qu’elles sup- portent sont tentaculaires , longues et grêles, mais terminées néanmoins par un tarse parasitique; les palpes sont médio- cres, armés de la soie mobile déjà men- tionnée pour les Dermanysses; ils servent principalement à nettoyer les mandibules; la lèvre est large, elle embrasse les bras mandibulaires quand ils sortent, et se ter- mine par une pointe médiane, et deux cro- chets latéraux; les bras mandibulaires ont une pince courte, simple , un peu dente- lée, à mordant mobile placé en dessus; ils sont formés essentiellement de deux arti- cles en partie charnus et qui peuventrentrer l’un dans l’autre, comme des tubes de lu- nettes; la pince est fort comprimée et assez aiguë pour percer comme une lancette quand ces deux mordans sont serrés; la bouche est recouverte en dessus d’une sorte de labre triangulaire, comparable à l'avancement qui se voitchez les Erythrées. — Cette espèce cherche à fuir, quand on saisit les Coléoptères qu’ellesuce ; elle court alors avec rapidité. En hiver on la trouve sous les pierres. 2. GAMASUS MARGINATUS. Ducës, Ann. des Sc. nat: ,t. IL, p. 9. — Acarus Marginatus, Herw., Mém. Aptér. , t VI,p. 6.—Les pattes antérieu- res présentent un article caronculé, mais grêle et rudimentaire. Cette espèce est couverte d’un toit ou bouclier enté sur le dos et de couleur brun-marron; la peau, molle et blanche . lui forme une bordure de largeur variable; sous le corps il y a trois plaques cornées, assez grandes , sur- tout la postérieure; celle-ci est presque el- liptique transversalement, la moyenne est semi-lunaire, l’antérieure est irrégulière- ment hexagonale, à bords échancrés; la lèvre est étroite , allongée, bifide, non embrassante ; les bras mandibulaires sont armés d’une pince noirâtre, longue, à mordans étroits et courbés, dentelés ; à la base d’un mordant mobile est inséré un petit appendice. — Cette espèce se trouve sur les bousiers; elle a été aussi rencontrée sur une mouche. Tome 17 _Arachnides 4. Medamerus celer, _ Gamasus coleopterorum. 1e Dermanyssus avium , . Oribates clavipes , 6. Tetranychus Major , 2 5. Pachv énathu s villosus , GAMASDOS. 3. GAMASUS FTESTUDINARIUS. Ducës, Ann. des Se. nat., te 11, p. 40. — Acarus Testudinarius, HErm. , Mém. aptér., p. 80, pl. 9, fig. 4. — Macrocheles Testudinarius, Larr. Rég. anim. de Cuv., t. IV, p. 282.—Différe peu de l’espèce pré- cédente, mais la lèvre est plus large, et ses crochetslatéraux sont brisés en rois articles. A. GAMASUS CRASSIPES. Ducs, Ann. des Sc. nat., t. LE, p. 10. —Acarus Crassipes, Herm., Mém. aptér., p. 80, pl. 8, fig. 6, et pl.9, fig. 2, R.—M. Du- gès n’a pu examiner que morte etflétrie cette espèce ; il a seulement conservé les figures . de l’extrémité d’une des mandibules et du ! petit appendice bilobé qu’elle portait ; une des piéces est lamelleuse, l’autre est cylin- droïde et armée de deux petites soies. 5. GAMASUS TETRAGONOIDES. Ducës, Ann. des Sc. nat. t. II, p. 40, pl. 8, fig. 28 à 32.— Le corps de celte espèce est brunâtre, écailleux ; la deuxième patte est ausi trés-renflée ; la cuisse surtout est très-grosse et porte un fort éperon crochu ; le sixième article atiénué porte aussi une grosse épine recourbée ; les caroncules membraneuses des tarses sont bilobées ; les hanches des deux pattes antérieures sont mobiles ; la deuxième est fort large ; le labre est large, trés-visible, presque car- ré; les palpes ont un premier article long et courbé, le cinquième fort petit et accom- pagné d’un stylet ou grosse et courte soie ; le quatrième article est grand, et porte un appendice comme bifurqué ou plutôt com- posé de deux portions, une très-Courte en griffe, l’autre obtuse et courbe ; cet organe, qui n’existe pas dans les deux sexes, rap- pelle bien la disposition des organes sexuels des araignées mâles ; d’un autre côté, il a de l’analogie avec les appendices des Galéodes. Ces derniers n’existent pas ici ; les bras mandibulaires sont terminés par ure pince courte, très-comprimée , à mor- dans peu courbés et dont l’un n’a qu’une dent saillante , l’autre (le mobile) étant au contraire bien garni de dentelures incli- nées en arrière, 6. GAMASUS GIGANTEUS. Ducis, Ann. des Sc. nat., t. II, p. 11. — Cette espèce est brune, écailleuse en dessus; elle a en dessous plusieurs plaques; mais le pourtour du corps est revêtu d’une peau molle, un peu velue, à poils cylindri- ques. Chez l’animal desséché toutes les parties de la bouche étoient repliées en ANX. LEA dessous ; un labre mobile, écailleux, recou- vroit la base ; la lèvre sembloit formée de deux portions latérales, écailleuses; les palpes filiformes et écailleux sont simples ; les patles étoient composées de six articles écailleux et bruns, terminés par un sep- tième blanchâtre, cutané, flétri, en forme de massue, mais sans griffes apparentes ; le sixième article é ait le plus long de tous, le deuxième le plus gros, excepté la deuxième paire , qui avait en totalité une grosseur considérable ; la première paire étoit très -longue. — Cette espèce a été trouvée au Brésil, sur le Copris Mimas. 7. GAMASUS LAGENAÏRE. Ducs, Ann. des Sc. nat. , t. II, p.41. —Hlle est allongée, fort rétrécie vers l’in- sertion des pattes antérieures, de couleur blonde , mais fort transparente et permet- tant souvent de voir ses cœcums en forme d’X complexe, contenant une matière rouge, probablement due à d’autres Aca- rides dévorés par celle-ci; les poils sont nombreux, spatulés; le bec est saillant ; le labre est large et trapézoïde ; la lévre est pointue, avec deux crochets latéraux simples, mais mobiles; les palpes à premier article long et courbe, à dernier trés-petit et accompagné d’un stylet velu lui-même ; la pince des mandibules est noirâtre et fort longue, à mordans étroits, courbés, dente- lés ; un pore à la base du mordant mobile : les pattes sons comparables à celles du Gamasus Coleoptratorum ; les antérieures grêles, hérissées de longues soies, comme chez le Gamasus Testudinarius, et à tarse rudimentaire ; ses hanches sont longues et mobiles. —Trouvée sous les pierres. 8. GAMASUS BREVIS. Ducès, Ann. des Sc. nat., t. II, p. 14. —Très-petit, d’un rouge-cannelle, terne et opaque ; il ressemble au précédent par les pattes, les poils , la lèvre, les palpes; il est de même rétréci en avant , mais beaucoup plus large et plus court; la carapace est brune sur le dos, et divisée en deux pla- ques comme chez le Gamasus Coleoptra- torum ; les mandibules sont à pinces assez courtes, denticulées et crochues ; les deuxièmes pattes sont plus grosses que les autres. — Se trouve sous les pierres. 9. GAMASUS ROTUNDATUS. Ducës, Ann. des Sc. nat.,t, II, p. 44. — Il est petit, raccourci, rougeâtre et velu comme le précédent; mais son «os écailleux n’a pas de sillon transversal ; il 81 482 est réguliérement atténué, mais non ren- versé en avant; d’ailleurs, il a des palics assez courtes, coniques, grosses, surtout la deuxième paire; les antérieures sont longues, mais non grêles, et terminées par un pinceau de poils roides et deux griffes sans caroncules ; les tarses des autres sont à caroncules bilobées et à double griffe ; les palpes ont le siylet voisin du cinquième article ; leur deuxième article est le plus long ; les mandibules sont médiocres, leurs mordans étroits et courbés. 10. GAMASUS MONACHUS. Kocx, Faun. Allem., tab. 2, fig. 8 — Ovale , pointu antérieurement, teslacé , avec l’abdomen plus obscur; une croix oblique antérieurement et une grande ta- che noire postérieurement ; second article des pieds égal et épais, denté et unilobé. Al. GAMASUS CELER. Kocx, Faun. Allem., tab. 2, fig. 7.— D'une couleur testacée, avec une double ligne médiane et une bande oblique humé- rale fauve sur le thorax et sur l’abdomen ; la ligne ovale pointue postérieurement et d’une couleur testacée. UROPODA , Larr.; Acarus, DEGÉER. Palpes courts et infères. — Corps en forme de bouclier. — Pieds antérieurs un peu plus longs. — Pédoncule ovale, ca- duque. A. UROPODA VEGETANS. (PI. 41, fig. 4.) Ducis, Ann. des Sc. nat., it. I, p. 13, pl. 8, fig. 33à 37.— Acarus Vegetans, DEc., Mém., t. VII, pl. 7, fig. 45-19.—M. Du- gès a trouvé cette espèce fixée par son pédicule sur plusieurs Coléoptères fouis- seurs : il l’a trouvée aussi libre sous les pierres; ce pédicule est un filament corné, roide, élastique quand il est sec, flexi- ble dans l’eau, sans s’y dissoudre ; on n’y voit ni cavité, ni fibres, ni rien de vraiment organisé; fixé fortement sur les segmens du Coléoptère par un empâte- ment, elle en offre un autre au bout opposé, etcelui-ci recouvre exactement une ouver- ture transversalement oblongue, située au- dessous du bord postérieur du corps et qui paraît être l’anus; ce ne seroit donc pas là une matière soyeuse filée par des orga- nes spéciaux, comme le pensent quelques naturalistes, mais des excrémens visqueux UROPODA. et desséchés dont l’animal peut aisément se débarrasser par une nouvelle excrétion ;: c’est effectivement de son côté qu’il se dé- tache du pédicule qui reste adhérent au Coléoptère. Un large bouclier demi-trans- parent, lisse, convexe, de couleur brune, de forme un peu ovale couvre le dos et sert au besoin de protection à tous sesmem- bres, qui se retirent sous cet abri au moin- dre danger : on voit alors que les pattes sont re:serrées et fléchies en formant cha- cune un anneau presque complet, le tarse en avant ; les pattes assez Courtes, grosses, conoïdes, ont toutes un sixième article bien plus long que les autres, et un septième caronculé et à deux griffes; les antérieures sent les plus longues; elles sont tentacu- laires; le sixième article est hérissé d’un pinceau touffu de soies, dont une plus forte se prolonge beaucoup au-delà des autres, et parmi lesquelles se cache le septième article trés-grêle, assez long et à grifles plus ou moins visibles; la cuisse de cette | patte est grosse et longue; le trochanter plus gros encore, de même qu’aux äutres pieds ; les hanches sont rondes, enfoncées, conliguës d'avant en arrière, écartées de la ligne médiane; leur insertion occupe en étendue les deux tiers ou les trois quarts de la longueur du corps; la bouche estserrée entre les deux hanches antérieu- res ; en dessus on n’apereoit rien de cette bouche, seulement quand l’animal marche on voit saillir le bout des poils pliés ou demi-brisés qui forment une houppe sur le dernier article des palpes; ces deux pal- pes peuvent même être vus en parlie, quand on les redresse par la compression ; il faut écraser l’animal pour le voir com- plétement, aussi bien que les mandibules ; les palpes sont filiformes, assez courts ; les mandibules intérieures , en forme de bras comparables à ceux des Gamases, mais dont le deuxième article est long, atténué et terminé par une pince trés-petite, très- comprimée, dont le doigt mobile est courbe et aigu. 2. UROPODA OPACA. Kocn, Faun. Allem., tab. 4, fig. 23. — Opaque, ocracé, avec le dessus irréguliè- rement sillonné longitudinalement de cha- que côté. 3. UROPODA NITIDA. Kocn, Faun. Allem., tab. 4, fig. 24. — Oxale, d’une couleur testacée pàle, avec le front armé de deux soies, et les pieds courts, ARGAS. PTEROPTUS, L. Durour. Corps déprimé, coriace, annelé , privé de tête, d'antennes et d’yeux. — Palpes au nombre de deux, distincts, filiformes, quadriarticulés, mutiques. — Pieds au nombre de huit, articulés, seulement pro- pres à la course, robustes, semblables, in- sérés sur les côtés inférieurs du corps. — Deux ongles très-petits. 4. PTEROPTUS VESPERTILIONIS. Dur., Ann. des Sc. nat., t. XXVNI, p. 98, pl. 9, fig. 6, 7. — Long. 1 lig. — Le corps est essentiellement constitué en dessus par une sorte de test ou de carapace d’une seule pièce, à peu près plane, de texture uniformément coriacée, glabre, de forme ovale , rhomboïdale, arrondie en avant, prolongée en arrière, dans les plus adultes, en une sorte de queue courte et obtuse, hérissée de soies longues. Dans les individus qui n’ont pas acquis tout leur développement, cette queue est presque nulle et n’est pas sensiblement velue. Une forte lentille du microscope dénote un pointillé presque imperceptible sur cette carapace , mais son pourtour semble tout- à-fait lisse, plus mince et demi-pellucide ; quelques taches trés-noires , fort variables pour leur nombre, leur configuration et leur confluence , forment, sur un fond d’un roux pâle, des espèces d’hiéroglyphes; on ne distingue ni tête ni yeux; au-des- sous du bord antérieur de la carapace on remarque, en élaguant les pattes, deux palpes bien apparens insérés au bout d’un support commun, assez gros et court, que l’on peut considérer comme un sucoir. Ce- lui-ci ne peut être constaté qu’en étudiant l’insecte par sa région inférieure ; les pal- pes sont filiformes et se composent chacun de quatre articles, dont le premier, fort court, est invisible en dessus ; les autres ar- ticles sont oblongs, et le dernier, un peu plus allongé que les précédens, est très- simple, c’est-à-dire sans aucun vestige de pièce didactyle ni de crochets. On y aper- çoit, avec le secours du microscope, quel- ques poils noirs; les pattes sont au nombre de huit, toutes semblables entre elles, ro- bustes, et de longueur médiocre; il y en a quatre dirigées en avant et quatre en ar- rière ; elles sont roussätres et hérissées de quelques soies assez longues et roides. Quand on étudie l’insecte renversé sur le dos, on voit que les articulations des pattes sont disposées, au pouriour de la face in- 435 férieure de la carapace , de maniére à être également rapprochées les unes des autres. Ces pattes sont composées de six articles, dont le premier est inapercevable en des- sus, et dont le dernier, un peu plus long et moins gros que ceux qui le précèdent, se termine par une pièce distincte, renflée, comme turbinée, peut-être en partie vési- culeuse, au bout de laquelle il y a deux on- gles presque droits, si excessivement petits, qu'ils se dérobent à la loupe. Gette pièce s’insère à l’extrémité oblique du tarse au moyen d’un fort petit article qui lui per- met des mouvemens trés-variés. Cette es- péce a été trouvée sur le vespertilio muri- nus, Cuv. 3. PTEROPTUS ACUMINATUS. Kocx, Faun. Allem., tab. 4, fig. 21. — Court, testacé, avec la partie anale coni- que, une strie courbée en avant, et une fente noire transversalement. 3. PTEROPTUS ABDOMINALIS. Kocx, Faun. Allem., tab. 4, fig. 22, — Allongé, contracté avant la partie anale, testacé, avec des stries transverses anté- rieurement et en forme de croix postérieu- rement. ARGAS , Larr. :; Acarus, Far. ; Rhynchoprion, Her. La bouche est inférieure. — Les palpes n’engaînent pas le sucoir, ont une forme co- nique et sont composés de quatre articles. 1. ARGAS REFLEXUS. Larr., Gener. Crust. et Ins., t. VE, p. 3; ibid., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VIIT, p. 53. — Acarus Margina- tus, FaBr., Ent. Syst., t. IV. p.427.—Co- QUEBERT, {{lust. Icon.,Ins., dec. 3, tab. 27, fig. 41. — HErm. , Mém. apter., p. 69, pl. 4, fig. 40,44. — D'un jaunûtre pâle, avec des lignes couleur de sang foncé , ou obscures et anastomosées. — Cette espèce se trouve sur les pigeons , dont elle suce le sang, 2. ARGAS PIPISTRELLÆ. (PI. 43, fig. 2.) Aun., Ann. des Sc. nat., t. XX V, p. 404, pl. 14. fig. 1.—Caris V’espertilionis? Larr., Gener. des Crust. et des Ins.,t. VI, p. 181. — Caris de la Chauve-Souris, ibid., Hist. nat. des Crust. el des Ins., t. VIIT, p. 55. — Long. 1 millim, — Latête, qui est fort petite, se termine par un sucoir assez al- longé, ne paraissant pas denticulié, au G84 moins , s’il existe des denlicules aux lamel- les qui le composent. doivent elles être très-fines; les palpes m'ont semblé, dit M. Audouin, auquel nous empruntons cette desenipüon, formés par quatre articles, dont irois à peu pres égaux, et le quatrième plus petit et plus grêle; a chaque articula- tion se voyoieat quelques poils; les paites, au nombre de six , étoient pelites ct fixées sur des hanches ou plaques sternales qui, en s’écartant, laissaient entre elles un es- pace triangulaire. J’ai compté à ces pattes en tout neuf articles : celui qui s'articule avec la hanche est peu distinct et pelit; le troisième, le quatrième et le cinquième sont de moyenne longueur; le sixieme, qui peut-être constitue le premier article du tarse, est assez allongé, il fait corps avec le suivant cu le septième, qui lui- même ne se distingue pas du huitième, si ce n’est par une légère soudure et par deux poils principaux qui accompagnent toutes ces articulations. Ce huitième article est eflilé d’une manière remarquable à un bout, auquel s’insère la neuvième ou dernière pièce dont l'extrémité élargie est garnie de deux petits crochets; le corps est sensiblement ovoïde et tronqué antérieu- rement. M. Audouin a remarqué en avant et sur le dos deux stries où légers enfon- cemens longitudinaux qui occupoient la place du thorax. Supérieurement aussi, le milieu du corps étoit d’un rouge tirant sur Je brun, et il en partoit, en divergeant, des lignes de même couleur interceplées par des stries pointillées; les bords du corps, la tête , les pattes et leurs plaquessternales étoient d’un blanc transparent ; la couleur rouge du dessous avoit une petite interrup- tion figurant une petite lunule à son centre. — Cette espèce a été trouvée par M, Au- douin sur une chauve-souris, vespertilio pi- pistrellæ, non pasadhérente à ses ailes, mais à son corps. Elle étoit cachée par les poils et avoit le bec enfoncé dans la peau de son ventre et de son dos. 8. ARGAS PERSICUS. Fiscu., Mém. dela Société Impériale des Naturalistes de Moscou, t. VI, p. 282, tab, 28, n° 9. — Au»., Descriplion de L'Egypte, Arachn, pl 91 fig. 8 — P’un rouge sanguin clair, parsemé sur le dos de points élevés blancs; les pieds sont pâles. Cetle espèce, suivant M. Fischer, a à peu près la forme d’une punaise; mais son corps est plus ovale, plus allongé, plus rétréci en avant et plus gros; tout le dos est fiYPOPUS. garni de petits grains blanchâtres, comme chagriné; le bord est trés-peu ourlé en avant, avec ure légère échancrure des deux côtés; le suçoir est en dessous du corps, à l'endroit à peu prés cu se trouve en haut la légère échancrure du bord, dans un petit enfoncement; les palpes qui l’accompa- gnent sont gros à la pointe, et amincis à la base ; le corps est aussi granulé à l’entour, et offre , par deux plis latéraux, une éléva- tion au milieu ; dans le pli se trouvent in- sérés les pieds à six articulations, presque cylindriques; ils sont d’un jaune pâle ; l’ar- ticulalion onguéale est très-mince, cour- bée et munie de deux doigts trés-fins, blancs et crochus. — Se trouvent en Perse. Les autres espèces qui appartienneni à ce genre sont : Argas Savignyi, Aup., Explie. des pl. de l’Ouv. d’'Eg., Arach., pl. 9, fig. 5. Argas Fischerü , ibid. , pl. 9, fig. 6. Argas Hermann, ibid., pl. 9, fig. 7. HYPOPUS, Ducëis; Acarus, DEGÉEr. I] y a un sucoir étroit, pourvu de deux soies roides faisant saillie au-devant du bord antérieur, et paroissant composé d’une lèvre soudée aux palpes.— Les mandibules sont cachées. — Les pieds sont très-courts, épais. — Le corps est entier, déprimé, un peu roide. HYPOPUS SPINITARSUS. Ducès, Ann. des Sciences naturelles, t. II, p. 20. — Acarus Spinitarsus. — Herm., Mém. aptérol., p. 85, pl. 6, fig. 5. — Le corps est ellipsoïde , aplati. lisse, et de couleur brun pàäle, avec une demi- transparence et une consistance d’écaille ; les pieds antérieurs sont les plus longs, les autres dépassant à peine, ou même pas du tout, la circonférence du corps. On compte à tous sept articles distincts, successive- ment décroissans jusqu’au sixième, qui est le plus mince, mais aussi le plus long de tous ; le septième est à caroncules et à grif- fes, les autres sont hérissés de poils roides, mais peu nombreux; les hanches, fort lar- ges, presque Contiguës sur la ligne mé- diane , forment de chaque côté deux grou- pes bien distincts, mais peu éloignés l’un de l’autre ; derrière chacune des hanches postérieures, on voit un point pellucide ; deux soies mobiles, saillant au-devant du bord antérieur, sont tout ce qu’on peut voir de la bouche à Pétat libre : par l’écra- SARGOPTES. sement M. Dugés a vu qu’elles partoient de l’extrémilé d’une pièce mobile, en forme de parallélogramme , à milieu membra- neux et à bords épais; le même auteur n’a pu trouver d’autres palpes, ni apercevoir Jes mandibules qui sont cachées à l’inté- rieur du corps. — Cette espèce a été trou- vée sur un Hister. SARCOPTES, Lame. ; Acarus, DEGÉERr. Le corps est arrondi, comme comprimé de chaque côté, testudiniforme, strié , blanc, kérissé de papilles rigides sur le dos. — Les pieds sont au nombre de kuit, dont quatre antérieurs disposés autour de la tête et comme palmés. et quatre posté- rieurs distans ; les quatre antérieurs munis au moins d’ambulacrum. 1. SARCOPTES HOMINIS. (PI. 14. fig. 4.) Rasr., Bull. génér. de Thérapeut., & VII. liv. supp. p. 1476, pl. 1, fig. À à 7. — Acarus Scabiei, Renvccr, Thèse inaug., 41835,pl.2, fig. 2,3.—Suivant M. Raspail, cet insecte est blanc à la vue simple ; avec de bons yeux on distingue sur une portion de sa circonférence quelques points bruns- rougeûtres ; il a environ un demi-millimé- tre de diamètre. À la simple loupe, on peut déjà compter ses pattes et distinguer son museau ; mais c’est surtout à la faveur de divers mouvemens que fait l’insecte vivant qu’on arrive à découvrir bien des choses ; el cet insecte vit long-temps, quelquefois jusqu’à cinq et six jours. Lorsque l’insecte marche et qu’on l’observe de champ, au microscope, il paroît aplati, et dans les en- droits transparensil offre des stries courbes _et parallèles, qui lui donnent l’aspect d’une écaille de poisson vue au même grossisse- ment. Ses pattes antérieures et sa tête sont susceptibles de se cacher sous le corps en se courbant en dessous, et l’on diroitalorsque ces cinq organes sont rentrés dans la Cara- pace, comme le font les membres analogues de la tortue ; ce quifavorise cemouvement, c’est la conformation de la surface dorsale de l’insecte, qui déborde tout le corps, s’a- vance comme un toit sur les pattes anté- rieures et la tête. La portion postérieure du corps de cet animal, placé dans la même position, offre huit poils inégaux graduel- lement et plus courts vers l’anus; quatre de ces poils appartiennent aux quatre pattes, et les quatre autres sont insérés, deux de chaque côté de l'anus, sur quatre petits tubercules qu’on ne distingue bien qu’en 485 les faisant saillir au dehors par la pression de la pointe d’une aiguille. Sur le disque de cette surface dorsale on distingue un système de points brillans dont M. Raspail a imité la disposition et presque le nombre en les comparant sur un individu qui avoit séjourné dans acide acétique concentré. Si l’on se contentoit de l’observation sous ce jour, on seroit porté à regarder l’insecte comme étant aplati, et ces points. comme étant de simples petits cercles ; mais on se détrompe facilement en observant l’animal de profil. On s'assure alors que la grande tache du centre présente une grosse brosse, que la surface antérieure et la surface pos- térieure sont bombées également, et que chacun de ces petits cercles du dos est sur- monté d’un toit transparent inflexible. Les quatre rangées de points qui descendent vers la partie anale et vers la tête offrent les poils les plus longs. Les contours du corps offrent des lobes de différentes for- mes , selon les mouvemens de l’animal et les positions qu’il affecte. M. Raspail a re- présenté celles qui se présentent le plus généralement. Dans l’acide acétique con- centré, ces contours finissent par se réduire. Quant aux stries, dont M. Raspail a parlé plus haut, elles couvrent la superficie du corps. On auroit tort de croire que ce sont de simples plis de la peau : c’est un vaste réseau cellulaire , dont les cellules sont li- néaires et en creux; et-les interstices que M.Raspail appelle vasculaires sontenrelief. Ce réseau oppose une grande résistance aux instrumens tranchans, et on le trouve sur beaucoup d’autres animaux inférieurs, tels que l’Ascaris Vermicularis, ou principale- ment sur l’épiderme d’une foule de plan- tes. La résistance dont je parle est si forte, dit M. Raspail, qu'il seroit difficile à l’ob- servateur, avec la meilleure volonté, de tuer l’insecte avec la pointe d’une aiguille, lotsqu’il procède à son extraction : car il m'est trés-dificile, à la loupe et à l’aide de mes instrumens de dissection, de parvenir à l’écraser et à le diviser ; il glisse et bon- dit sur l'instrument, et les poils roides qui hérissent son dos ne servent pas peu à com- pliquer la difficulté de son anatomie. On sent alors que non-seulement son corps jouit d’une certaine dureté, mais que ses pattes et son museau, auxquels la réfrac- tion de la lumière prête une délicatesse apparente en les rendant diaphanes, sont écailleux et cornés , et ne ploient pas sous l'instrument. Tel est l'aspect général et détaillé de l’insecte, observé lorsqu'il mer- 486 che et qu’il présente le dos à l’œil de l’ob- servateur ; mais lorsqu'on le renverse sur le dos pour l’observer sur la surface infé- rieure du corps, son organisation se Com- plique et demande une étude plus minu- tieuse. On voit trés-bien alors que les qua- tre pattes antérieures et la tête sont im- plantées dans toutautant de fourreaux, dans lesquels cependant il leur est possible de rentrer. Ces fourreaux forment une espèce de plastron d’un effet singulier. La tête est insérée dans un angle dont le sommet se prolonge sur le thorax en une ligne d’un rouge doré ; cette tête est d’une assez grande simplicité, purpurine et cour- bée en dessous par un sucoir, qui n’a paru formé à M. Raspail d’aucun système vi- sible de pièces mandibulaires. Dans l’a- cide acétique, on observe sur ses deux côtés deux vésicules transparentes qu’on pren- droit volontiers pour les deux yeux; on observe sur la nuque deux paires de gros points surmontés chacun d’un poil; ces poils, lorsqu'ils dépassent la tête courbée , ont l’air d’être inégaux, parce que deux sont insérés sur la paire postérieure et deux sur la paire antérieure. Les bords du fourreau des deux pattes les plus voisines de la tête se prolongent en deux lignes rougeâtres, et se rapprochent jusqu’à la hauteur de la li- gne qui part du cou de l’animal ; les bords du fourreau des deux autres se réunissent en lignes rouges à la convexité des lignes dont nous venons de parler, sorte de tra- vail qui imite une espèce d’éventail. Les pattes se composent de quatre articulations et d’une pièce basilaire oblique, qui offre comme un triangle dont l’hypothénuse est tournée du côté de la partie postérieure du corps; chacune de ces articulations est hé- rissée de poils dont on n’aperçoit que ceux qui se placent sur le côté; la dernière arti- culation est hérissée de piquanstrés-durs, et armée en dessous d’un poil roiïde qui est terminé par un évasement flexible et sus- ceptible de faire le vide, comme les pelo- tes visqueuses de certains animaux supé- rieurs, tels que les Rainettes; ces pelotes lui servent, en s'appliquent contre les sur- faces, à se fixer sur tous les plans, Les arti- culations sont peu distinctes, et il faut de longues observations pour les compter. Les cinqmembresantérieurssontrecouverts à moitié par la saillie dorsale du corps. Sur le ventre on apecoit deux paires d’autres organes, que Degéer a rendus par quatre poils enflés vers leur base et attachés au ventre. Ces quatre prétendus poils sont les SARCOPTES, quatres jambes postérieures qui, quoique plus courtes de beaucoup que les antérieu- res, possèdent la même organisation prin- cipale, seulement elles sont privées de l’ap- pareil propre à la marche, et que M. Raspail désigne sous nom d’ambulacrum : à part cette légère circonstance, on y retrouve tout ce qu’on a observé sur les pattes anté- rieures ; ici les ambulacrum sont rempla- cés par des poils trés-longs ; en tout, cel- les de ces pattes postérieures qui se trou- vent les plus voisines de la tête, sont plus développées que les deux postérieures. Quand on observe à la loupe , ce système: de pattes rappelle très-bien la figure de Degéer, et la ligne rouge qui borde le fourreau semble être un poil qui s’enfle en une vésicule rouge à la région de la patte, et s’eflile en poil blanc au sommet de la vésicule. L’anus est tantôt saillant et tantôt caché ; mais pour le rendre très-sensible à la vue, on n’a qu’à laisser dessécher l’in- secte ; alors le derme reste avec sa forme, à cause de sa dureté, l’abdomen se retire, et la direction de l’anus se dessine à tra- vers la transparence du derme. La couleur extérieure de cet animal est d’un blanc de: neige, à part les pattes et le museau ; mais si on observe par réfraction, il paroît jaune, ainsi que tous les tissus blancs des animaux; ce qui provient de la décomposi- tion des rayons lumineux qui traversent la substance organique, décomposition en vertu de laquelle les rayons les moins ré- frangibles, tels que le jaune, arrivent seuls à l’objectif. Quoique les poils des membres antérieurs de cet insecte soient dirigés en avant, on conçoit qu'ayant la falcuté de replier ses pattes et son museau en dessous, ces poils ne forment aucun obstacle à sa marche lorsqu'il fouille la peau; mais ce qui lui rend ce travail facile, c’est la pré- sence des papilles si dures qui hérissent son dos, et qui, dirigées en arriére, ser- vent à opérer une résistance en arrière, et à rendre le recul impossible ; surtout c’est la dureté écailleuse de l’enveloppe externe Gui lui forme comme une espèce de cara- pace de tortue. La surface ventrale est siriée comme la surface dorsale. — Cette espèce se trouve sur les hommes attaqués de la gale. L’insecte que nous venons de décrire est le véritable Æcarus de la gale, comme nous l’a très-bien démontré M. Raspail, dans un travail ayant pour titre : Me- moire comparatif sur l’Histoire naturelle de l’Insecte de la gale, Bulletin général DRIBATES. h57 de Thérapeut. , t. VIT, liv. supp. Dans ce iavail, M. Raspail démontre clairement que l’Acarus , décrit par M. Galès et re- gardé depuis comme celui de la gale, par les auteurs modernes, n’est pas ce dernier, mais bien celui du fromage, qui appartient à un genre diflérent. Voyez, au reste, pour plus de détails, le travail de M. Raspail, ci- dessus cité, et la Thèse inaugurale de M. Renucci, ayant pour titre : Découverte de l’Insecte qui produit la contagion de La gale, du prurigo et du phlyzacia: pré- sentée et soutenue à l’Ecole de Médecine, le 6 avril 1835. 2. SARCOPTES EQUI. Raspaiz, Bull, génér. de Thérapeut., t. VIT, liv. supp., p.480, pl. 2, fig. 3.— 4ca- rus Equi, Renuc., Thés. inaug., 1835, pl. À, fig. 1.—Cette espèce. dit M. Raspail auquel nous avons déjà emprunté la description précédente, a les plus grandsrapports d’or- ganisation avec celle de la gale de l’homme, et les dilérences qu’elle présente sont de la nature de celles qui constituent, en His- toire naturelle, une espèce et non un genre. Elles nous autorisent à penser que l’espèce de ces parasites varie avec l'espèce d’a- nimal galeux, et qu’en conséquence le mouton galeux doit offrir une espèce diffé- rente à celle du bouc. etc. Les trois diffé- rences du Sarcoptes Equi se trouvent dans les dimensions el l'insertion des quatre pattes postérieures, dans la présence des ambulacrum sur les huit pattes, et enfin dans les deux articulations de ces ambula- crum , tandis que ceux du Sarcoptes Ho- minis ont la tige simple et flexible. Sous le rapport des dimensions du corps, de sa couleur blanc de neige et de la couleur purpurine des pattes et du museau, le Sarcopte du cheval ne différe pas de ce- lui de l’homme. La femelle a un sezième de ligne en longueur et un dix-septième en largeur. Le mâle est plus petit, et je crois d’une conformation extérieure un peu dif- férente. Le corps de l'animal forme moins lécaille de tortue que celui de la gale de l'homme, et les stries du dos sont moins apparentes; les articulations des pattes sont plus faciles à compter que sur ce der- nier ; l’extrémité des tarses est terminée par deux longs poils; les deux paires de pattes postérieures sont {rés-longues, iné- gales comme danse Sarcopte de l’homme, insérées non sur le ventre, mais sur les co- tés du corps. L’anus est placé entre quatre poils, qui s’insérent deux par deux sur un tubercule placé de chaque côté de cet or- gane. Pour le plastron, le Sarcopte du cheval différe encore essentiellement de celui de la gale de l’homme. Dans le cours des observations que j’ai eu occasion de faire sur ces insectes, il m’est souvent arrivé de les surprendre accouplés, et ils se tenoient alors anus contre anus, les pat- tes postérieures cachées sous le ventre, et peut-êlre leur servant à s’entretenir mu- tuellement dansl’acte de la copulation.—Se trouve sur les chevaux galeux. M. Koch, dans sa Faune Allemande, fait connoître deux autres espèces qui désigne ainsi : 3. SARCOPTES PALUMEBINUS. Kocu, Faun. Allem., tab. 5, fig. 19. — Blanche, avec la tête épaisse ; l'abdomen court ; l’anus contracté , fendu; les pieds pâles, épais, courts. A. SARCOPTES MUSCULINUS. Kocu, laun. Altem., tab. 5, fig. 13. — Blanche, oblongue, avec les côtés latéraux bilobés ; les quatre pieds antérieurs grêles, les quatre postérieurs renflés. GRIBATES, Lare. Les palpes sont fusiformes, cachés sous le rostre. — Les mandibules sont en forme de pince. — Le corps est couvert d’une peau ferme, coriace ou écailleuse. — Les yeux sont à peine visibles — Les han- ches sont à peine distantes. — Les pieds sont propres à la course. A. ORIBATES CLAVIPES. (PI. 42, fig. 2.) Dueis, Ann. des Sc. nat., t. II, p. 29, pl. 8, fig. 40 à 42. — Notaspis Clavipes, Hermann, Mém. aptérol., p. 88, pl. 4, fig. 7. — Le corps est sphérique, noir lui- sant; sur le dos on aperçoit une série de soies Circulaires ; le corps est distinct et la lèvre est bifide ; le dernier article du palpe est plus court que l’avant-dernier ; les pieds sont plus longs que le corps, à articles en massue , garnis de soies ; l'abdomen est si- nué des deux côtés à la partie antérieure; l’apophyse latérale du corselet présente deux cornes. — Se trouve sous les mousses. 2. ORIBATES DASYPUS. Ducès, Ann. des Sc. nat., t. II, p. 30. — Il est gros comme un grain de mou- tarde, d’un brun-châtain très-lisse, ar- rondi , mais un peu comprimé et plus large en arrière qu’en avant; quand on l’exa- mine à la loupe, on voit que cette Cara 488 pace globuleuse n’est interrompue qu’en bas et en avant, dans un quart au plus de sa surface; dans le creux qui existe en cet endroit, l'animal retire les pattes et les cou- vre en grande partie sous son corselet mo- pile, oblong, et qui forme alors une sorte de couvercle à la boîte représentée par la ca- rapace ; les pattes courtes, relativement au -olume du corps, sont conoïdes et termi- nées par un seul crochet fort grand et très- courbé ; le sixième article est assez long, les autres sont courts, le troisième gros et allongé, tous d’une venue et non clavi- formes comme chez le plus grand nombre des Oribates ; les derniers sont garnis de longues soies qui font de chaque patte une sorte de pinceau; aussi le nom de Da- sypus convient-il à cette nouvelle espèce, tant à cause de celte circonstance que de la maniére dont elle s’abrite sous son test ; les palpes ressemblent beaucoup à ceux de l’espèce suivante ; leur deuxième article est plus court et plus mince, tous sont hé- rissés de quelques soies ; les mandibules ont également deux grosses pinces à mor- dans robustes et dentelés. — (Gette es- pêce a été u'ouvée dans les Ardennes. 3. ORIBATES CASTANEUS. Ducis, Ann. des Sc. nat. , t. [l, p. 8, pl. 7, fig. 24, 25. — Notaspis Castaneus , ITerm., Mém. aptér., p. 89, pl. 7, fig. 4. — L'appareil buccal est séparé du plas- tron veniral et des hanches antérieures par un sillon transversal ; il est tout-à-fait infére ; il se compose des mêmes parties uue chez les autres 4cariens, savoir : 1° une lèvre large, triangulaire, obtuse, un peu festonnée à son angle antérieur, quiavoisine le bout du museau ou pointe antérieure du corselet; 2° deux palpes attachés sur les côtés de sa base, fusiformes et à cinq arti- cles, dontle premiertrès-petit, le deuxième gros, renflé, faisant en longueur presque la moitié de tout le palpe ; les autres s’atté- nuent progressivement ; mais le dernier est un peu ovalaire et plus allongé que les pré- cédens; ils sont tous velus en dehors seule- ment; 3° deux mandibules en pince d’é- crevisse à mors dentelés, crochues, ca- chées par la lèvre. Nous avons parlé du plastron ventral ; toute la région infé- rieure est écailleuse ; elle porte en arrière une ouverture trés-visible, c’est l'anus; une autre ouverture , sans doute génilale, se voit derrière et presque entre les han- ches postérieures ; un sillon transverse sé- pare les deux paires de hanches postérieu- ORIBATES. res des deux paires antérieures: ces han- ches sont rapprochées de la ligne mé- diane , assez grosses; il en est de même du deuxième article des pattes ou trochanter, qu’on ne voit pas en regardant l’animal en dessus ; la cuisse est très-renflée ; la jambe l’est un peu moins; le cinquième, le sixième et le septième article bien moins encore, les deux derniers sont fort longs; chaque membre est terminé par trois grands ongles ou crochets; la carapace, brune et souvent noirâtre, n’est pas dé- tachée du dos comme les élytres soudées de certains coléoptères, des Gibbium par exemple ; c’est la peau du dos durcie sépa- rée seulement du plastron abdominal par u» espace de peau molle, blanchâtre, ca- chée dans l’état ordinaire, mais élargie en forme de bande, quand l’abdomen est; distendu par des œufs; celte carapace, trés-bombée en arrière, est séparée, par un sillon transversal très - profond, d’un corselet conoïde et imparfaitement sous- aivisé lui-même en deux parties; de la postérieure partent deux grosses soies ou cornes plates, aiguës, dirigées en avant, el à la base de chacune desquelles M. Dugés a vu une tache obscure qui pourroit être une paire d’yeux cachée sous une peau cornée et translucide ; sous la partie anté- rieure est située la bouche. M. Dugès a trouvé, à la surface de quel- ques grosses pierres, dans des creux capa- bles de contenir un pois, les nids de l’Ori- bates Castaneus : ïls étoient plus ou moins exactement fermés par une croûte mince de matière papyracée et d’un gris sale. Là étoient rassemblés une quarantaine d’in- dividus adultes, dont les plus grands n’a- voient toutefois qu’une demi-ligne de lon- gueur ; il s’y trouvoit aussi beaucoup de peaux blanchâtres, et des petits dont la plu- part, n’ayant qu’un quart de dimension de de l’adulte, en avoient pourtant toutes les formes ; ils étoient seulement un peu plus apllatis; leurs yeux, bien visibles à cause de la demi-transparence du corps, qui a permis à M. Dugès d'observer d’autres détails d’organisation , étoient d’un gris bleuâtre; d’autres, plus pelits encore, et un peu plus aplatis, n’avoient que six pattes, et ces pattes étoient moins élégamment renflées que celles de l’adulte, onguiculées du reste de la même manière ; ces deux paires antérieures s’attachoient également sous le corselet, qui portoit deux gros yeux bien détachés par leur couleur d’ardoise sur un fond chàtain-clair. ACARUS. B. ORIBATES CALGARATUS. Kocu, Faun. Allem., tab. 2, fig. 13. — Globuleux, noir, brillant, avec le thorax trés-épineux; les pieds sont jaunâtres, ai- guillonnés, 5. ORIBATES OVALIS. Kocu, Faun. Allem. , tab. 5, fig. 5. — Ovale, convexe, noir, brillant, avec les hanches noirâtres, pointues en avant; les pieds sont teslacés. 6. ORIBATES ORBICULARIS. Kocx, Faun. Allem., tab. 8, fig. 6. — Noir, avec l’abdomen circulaire, et-une pelte tache rouge antérieurement; les hanches sont petites; les pieds sont ferru- gineux. ACAREUS, Linn, Decéer, Her. Labre et palpes cachés par les mandibu- les.— Corps entre le second et le troisième pied , entouré par un sillon, mou. légére- nent renflé. — Tfanches à peine distantes. — Troisième pied plus petit que le qua- irième.—Caroncules membraneuses, poin- tues,— Larves trés-semblables à l’adulte. 1. ACARUS DOMESTICUS. Ducéer, Mém. pour servir a l'Hist. nat. des Ins., t. VIE, pl. 5, fig. 4 à 8. — Ducis, Ann. des Sc. nat.,t. IE, p. 23, pl. 7, fig. 13. — Le corps mou, pellucide, renflé, lui- . sant et d’un blanc nacré, garni de poils rares et longs, offre un corselet bien mar- qué et formant à peu près son quart anté- rieur; les pattes et le bec paroïssent écail- Jeux, brunâtres ; l'insertion des hanches se fait en deux groupes séparés, mais non très-distans ; elles sont fort grosses, fixes et rapprochées de la ligne médiane ; le sixième article est long et mince; le septième est caronculé, membraneux; le troisième ar- ticle, ou la cuisse, est plus long et plus gros que ceux qui lavoisinent; les pattes antérieures sont remarquables par leur grosseur chez le mâle, qui est plus petit et plus agile que la femelle ; la troisiénie paire est la plus grêle de toutes et la plus courte; le bec est en forme de tête convïde, on y trouve deux grosses mandibules con fusément apercues par quelques auteurs, et que M. Dugés a pu séparer et examiner à L39 loisir ; elles se composent d’un article mou, rétractile et intérieur ; d’un deuxième ar- ticle renflé, non rétractile, semblable au mordant fixe de la main d’une pince d’é- crevisse, et enfin d’un mordant mobile pa- reil au pouce de ce crustacé ; ces mordans sont courts et denteles. Ces grosses pinces peuvent s’avancer isolément ou simultanée ment, s’écarter ou se rapprocher comme elles le sont dans l’état de repos, formant alors comme un toit au-dessus de la lévre ; celle-ci quadrilatère , allongée, échancrée au bout, amincie en avant et au milieu, épaisse sur les bords, qui semblent cor- nés et arlieulés, a paru à M. Dugés résul- ter de la soudure d’une lèvre proprement dite et de palpes filiformes à quatre ou cinq articles; c’est par l’extrémité du corps et bout à bout que cette espèce s’accouple ; les œufs, les petits à six pattes se trouvent abondamment avec les adultes dans la pous- sière du vieux fromage, et, comme tous les Acariens à métamorphose, C’est la qua- irième paire qui paroît se développer plus tardivement que les autres. 2. ACARUS DIMIDIATUS. Herm., Mém. aptéral., pl. 85, pl. 6, fig. 5. — Ducès, Ann. des Sc. nat., t. IT, p. 24. — Les palpes soudés offrent quelques poils en dehors; le bec est fléchi eu dessous; la quatrième paire de pattef est aussi grêle que la troisième paire, lé dernier article de tous présente une confor- mation bien remarquable; la caroncule était sessile, arrondie, pellucide, et il en sortaif une seule griffe ou crochet mobile, et très recourbé, bien plus fort que ne le sont or dinairement les deux ongles des Acarien parasites. 3. ACARUS FGENARIUS. Kocx, Faun. Allem., tab. 5, fig. 4. — Oblong, blanc, avec une raie humérale de chaque côté, el quatre autres beaucoup plus courtes situées à la partie anale; de plus on aperçoit en dessus deux taches noires, doxrsales, placées l’une après l’autre. 4. ACARUS PLUMIGER. Kocu, Faun. Allem., tab. 5, fig, 45. —- Blanc, avec l’abdomen entiérement cou vert de soies longues, plumeuses. 490 BDELLA. CINQUIÈME FAMILLE: DIQUES, LATREILLE. Caractères.Gettefamille apourtype prin- cipalle genre 1xodes, formé d’espécesqueles Latins désignoient sous le nom de facinus, et que nospiqueurs appellent Louvettes, Ti- ‘ques, elc.; les unes, dont le corps est en- tièrement mou, muni de deux yeux dis- üncts, dont les palpes sont toujours libres, ont les lames du sucoir, qui est toujours avabcé, membraneuses et sans dentelures. —Ges Arachnidessonttoujoursvagabondes, et se composent de quatre genres; les autres Tiques semblent être aveugles, ou n’ont point d’yeux bien apparens.—Tantôtles pal- pes sont extérieurs et engaînent le sucoir, ou s'appliquent sur ces côtés, tantôt ils sont libres, mais intérieurs, et ne paraissent pas, Panimal étant vu en dessus. — Les la- mes du sucoir sont écailleuses et dentées. — Le corps, toujours ovoïde ou presque or- biculaire, est très-plat, lorsque l’animal ne s’est point repu, et représente en devant, dans la plupart, une petite plaque écail- lense, arrondie postérieurement, portant à son bord antérieur le siphon. Ges Tiques se tiennent, soit sur les végétaux, particu- lièrement dans lesbois, les landes , avec les six dernières paites étendues, soit dans l’intérieur des maisons. Les premiêres s’ac- crochent, lorsqu'elles en trouventle moyen, à divers animaux, tels que les bœufs, les chevaux, les chiens, les tortues et même à des oiseaux, engagent profondément leur sucoir dans leur chair, s’y gorgent telle- ment de leur sang, que leur corps devient irés-voluminenx et prend la forme d’une petite vessie; on ne peut les en détacher qu’en soulevant la portion adhérente de la chair; elles s’y multiplient d’une ma- nière prodigieuse, de sorte que ces ani- maux peuvent périr d’épuisement. — Les tarses des uns se terminent par une petite pelote portée sur un court pédicule, et dans les autres par deux crochets. Genres : Bdeila, Smaridia, Scirus, frodes. BDELLA , LaATe.; Scirus, Herm.; Acarus, Lin. Le corps des espèces qui composent ce genre est mou, renflé, à corselet conoïde, et portant une soie transversale, mais mince et très-courte. — Il y a deux yeux de cha- que côté.— Le bec, saillant et triangulaire, est composé comme celui du genre suivant, mais la lèvre égale en longueur les mandi- bules à l’état de repos. Cette lèvre, com- primée entre deux verres, se bifurque d’a- bord légérement, puis un bout s’épanouit en une double caroncule garnie de barbes. — Les palpes sonttoujours de cinq articles : le premier fort court et globuleux. en partie masqué par l’épaisseur de la lèvre quand on ne la dégage pas par la compres- sion ; le deuxième fort long, les troisième et quatriéme trés-courts; le dernier long. cylin- rique ou en massue, et portant deux grosses soies terminales et mobiles. — Les mandi- bules, épaisses à leur base, un peu atténuées vers le sommet davs plusieurs espèces, ont été généralement prises pour des pièces simples. piquantes et tranchantes, ce qui re s’accordoit guère avec leur forme. — Les hanches sont à peine séparées, plus néan- moins en certaines espèces. —Ce que leurs pattes présentent de plusremarquable, c’est la longueur du septième article, qui est efilé. 4. BDELLA VULGARIS. Ducès, Ann. des Sc. nat., t.IT, p. 28, pl. 7, fig. 19, 90. — Scirus Vulgaris, Her“. , Mém. apt., p. 61, pl. 3. fig. 9, et pl. 9, fig. 8. — Acarus Longicornis, Lexn.—Long. ! lig.—D’un rouge-écarlate, avec les pieds plus pâles; le sucoir est en forme de bec allongé et pointu ; les palpes sont de cinq articles, dont le premier et le dernier plus longs, celui-ci un peu plus court et terminé par deux soies. — Se trouve communément aux environs de Pa- ris, sous les pierres, 2. BDELILA COERULIPES. Ducès, Ann. des Se. nat., t, II, p. 20, pl. 7, fig. 21. — Le bec est court, gros; les mandibules sont épaisses, mousses et à mordans robustes, dont le mobile est un peu plus court que l’autre; les pieds sont bleus et le corps est rougcûtre. SGIRUS. SMARIDIA , Larr. Les palpes sont grêles, portés sur un su- çoir rétractile.— Les mandibules sont uni- formes. — Le corps est entier, atténué an- térieurement. — Les hanches sent très-dis- tantes ; les antérieures sont insérées sur une avance immobile du corps.—Les pieds sont en forme de palpes; les antérieurs sont les plus longs. A. SMARIDIA PAPILLOSA. Ducès, Ann. des Sc. nat., t. I, p. 30, pl. 4, fig. 43 à 16.—Trombidium Papillo- sum, HERMANN, Mém. aptérol., p. 29, pl. 2, fig. 6.—Long. : lig.—Le corpsestal- Jongé, rétréci en arrière, élargi en avant, à part une avance tronquée qui porte lebec et les quatre premiéres pattes, et sur la base duquel sont portés deux yeux rouges, ar- rondis, médiocrement écartés; cette avance, tronquée carrément en dessus, se continue de ce côté sans interruption et sans pli avec Ja peau du dos ; en dessous, par moment, un pli la sépare du reste du corps; la peau est toute couverte de grains durs, arrondis, subpédiculés, noirâtres ou demi-transpa- rens; sur les pattes et les palpes sont, au contraire, des écailles pareilles à celles des Rhyncolophus, mais plus nombreuses et plus grandes; les pattes antérieures sont à peu près aussi longues que le corps; elles servent autant à palper qu'à marcher; le dernier article renflé, foncé en couleur, porte deux griffes fortes et trés-courbées; les autres sont renflées aussi au bout, mais moins notablement; les postérieures sont également plus longues que les intermé- diaires ; les hanches, trés-courtes, sont fixées dans des enfoncemens en quatre groupes fort distans; les deux premiers attachés sous l’avance du corps, les deux postérieurs sous les flancs et vers le milieu du trouc ; le deuxième article de toutes est aussi fort court, les suivans longs et étroits, le der- nier un peu plus long; le bec est à peine visible en dessus dans l’état de repos ; les palpes mêmes se voient mal; mais si l’on presse le corps sans l’écraser, on voit se développer un long sucoir, dont la ma- jeure partie est molle et rentrée en elle- même comme un tube de lunette; dans son plus grand allongement, ce sucoir égale le corps en longueur, son tiers an- térieur, plus étroit que le reste, est flan- qué par les palpes, terminés par un petit évasement membraneux; le tiers moyen est soutenu par une lame cornée en forme A9 de gouttière ou de tube incomplet, bifide en arrière, où elle donne attache à des muscles; dans son intérieur jouent deux mandibules très-aiguës , en forme d’épée, élargies vers la base comme celles des Rhyncolophus ; un canal membraneux par- court toute la longueur de ce sucoir, du moins à partir de la base; les palpes, insé- rés sur la lame cornée labiale, sont courts relativement à la longueur du bec ; ils sont peu renflés ; le deuxième article est fort long ; le quatrième a la forme d’un mor- dant fixe d’une pince d’écrevisse, dont le cinquième article onu appendice court, étroit, émoussé, formerait le pouce mobile; sur cette serre se trouvent plusieurs poils écailleux, larges et courts. La couleur de cette espèce ést d’un rouge-roussätre, quel- quefois avec une ligne longitudinale plus claire. — Elle a été trouvée en assez grand nombre par M. Dugês dans les points om- bragés des bords de la rivière qui avoisine la ville de Montpellier. 2. SMARIDIA VILLOSA. Ducs, Ann. des Se. nat., t. Il, p. 42. — D'un rouge vif, ayant le bec ( dans l’é- tat de repos), les palpes , les pieds et le corps, à peu de chose près. de même forme et de même proportion que la Papilleuse ; mais toutes ces parties sont couvertes de poils longs et aplatis comme des feuilles de graminées ; sur les derniers articles des pattes, les poils sont roides et serrés en brosse ; les yeux sont bruns et situés sur le devant du corps, qui n’offre pas une avance bien saillante ; le bec, au contraire, forme un cône allongé, très-saillant entre les pal- pes qu’il porte ; il est velu et ne s’est pas déployé par la compression, il s’avançoit seulement un peu au dehors; les palpes, au contraire, étoient susceptibles d’élonga- tion; leurs articles sembloient rentrer un peu l’un dans l’autre, le dernier surtout dansle quatrième: aussi leur épaisseur étoit-elle: assez notable, et leur aspect claviforme dans l’état de rétraciion; dans le bec on remar- que la pièce en cuiller et les deux autres lancettes mandibulaires. SCIRUS , Herm. Les palpes sont courbés, falciformes an- térieurement. — Les mandibules sont on- guiculées, —La lèvre est courte. —Le corps estentier, — Les yeux sont au nombre de deux. — Les soies sont longues, transver- ses et sorlent de chaque côté, — Les ham- ches sont rapprochées. 492 SCIRUS ELAPHUS. Ducs, Ann. des Sc. nat., t. 11, p. 26, pl. 8, fig. 38. — Très-petil, d’un rouge de carmin, à reflets variés; le Corps, mou et resne, est divisé en deux parties par un sillon qui circonscril un corselel; sur ce dernier se voit de chaque côté un œil ar- rondi, noirâtre ; une longue soie transver- sale, vibratile, part du voisinage, sinon de la surface de cet œil même ; deux autres soiessedirigentlongitudinalement en avant, parties de la face dorsale du corselet com- me les éminences de plusieurs Gribates; des poils bien plus courts partent de quel- ques points du ventre, et chez quelques in- dividus cette parlie a montré en arrière deux papilles obtuses; les pieds ne différent guère pour l'insertion et pour Ja forme de ce qui a été vu chez les Bdelles; le bec, renflé à sa base, bientôt atténué après la naissance des palpes, est composé d’une lèvre triangulaire , épaisse, qui n’a guére en longueur que la moitié du bec même ; de deux mandibules dont ladossement constitue seul la moitié la plus avancée de ce bec; la lèvre porte deux palpes écartés, forts et longs, à cinq articles, dont le deuxième est Le plus gros , les autres vont successivement en décroissant d'épaisseur jusqu’au dernier, qui est courbé, aigu, et porte deux épines: on en voit une aussi sur le premier, le troisième et le quatrième article. Gette disposition aussi bien que la grandeur des palpes, et l’habitude qu’a ce petit animal de les tenir fort souvent eour- bés, rejetés en haut et en arriére, lui donne l’aspect qui lui a valu son rom spé- cifique ; les mandibules épaisses à leur base, singulièrement amincies en avant, sont terminées par un ongle mobile, épais, très-crochu et se fléchissant en dessus. — Cette espèce se trouve sous les pierres, dans les lieux humides; elle marche habi- tuellement avec assez de lenteur ; mais, si on la touche, elle court à reculons avec une extrême rapidité, IXODES, Larr. ; Cynorhæstes, Her. Le corps est presque orbiculaire, en ovale , irès-plat quand l’animal est à jeun, mais d’une grandeur démesurée quand il est repu; le bec est obtus en avant, il consiste en un support formé d’une petite pince écailleuse, servant de boîte à la base du sucoir, et reçue dans une échancrure pratiquée au-devant du corselet, en une IXODES. gaîne de deux pièces fort courtes, écail- leuses, concaves au côté interne, arrondie, et même un peu plus large à leur extré- mité ; chacune de ces pièces, vue à Ja loupe, paroît coupée transversalement, et il est facile de voir que ce sont deux palpes qui se sont allongés et qui se sont trans- formés en gaînes. — Enfin, la bouche pré- sente , entre ces deux palpes ou pièces de la gaine, le suçoir, qui est composé de trois lames cornées, très-dures, coniques, dont les deux latérales sont plus pelites et en recouvrement sur la troisième, qui est grande, large, moins colorée, un peu transparente, obtuse, mais remarquable en ce qu’elle porte un grand nombre de dents en scie eltrès-fortes; el c’est au moyen de ces dents que l’insecte s’attache fortement à la peau des animaux qu’il suce. Cette Jame a un sillon dans son milieu, et ses côtés, ainsi que toute sa surface extérieure, sont armés de dents; de chaque côté du bec sont placées des dents à peu prés à égales distances les unes des autres; elles augmentent insensiblement de grandeur à partir des premières ou antérieures. — Les pattes sontcomposées desixarticles, dont les deux derniers forment un tarse conique qui est terminé par une pelote et garni de deux crochets au bout ; cetle partie est d’un grand secours à ces Arachnides pour se fixer sur les animaux qui se trouvent à leur portée. — Le dessous de l’abdomen présente un petit espace circulaire et écail- leux qui paroïtroit indiquer les organes de la génération. Les Ixodes, malgré leurs or- ganes de locomotion assez fortement cons- litués, n’ont pas une démarche vive; au contraire , leurs mouvemens sont lents et pesans; mais ils ont une grande facilité à s'attacher avecleurs pattes aux objets qu’ils rencontrent, même au verre le plus poli ; quand ils sont posés sur des végétaux, ils se: tiennent dans une position verticale, acero- chés simplement avec deux de leurspattes, el tenant les autres étendues. Un animal quelconque vient-il à s'arrêter dansleur voi- sinage, ils s’y accrochentavec les pattes qui restent libres, et quittent facilement la branche où ils n’étoient fixés que par deux de leurs pattes. M. Latreille a observé que les Ixodes d'Europe habitent de prédilec- tion les genêts, mais on en lrouye aussi sur d’autres plantes. En Amérique, ces Arach- nides attaquent l’homme ; elles se trouvent dans les bois en quatités innombrables, et se tiennent sur les plantes , les buissons, et surtout sur les feuilles sèches dout le sol IXODES. est jonché. Si l'on s’arrête un irstant dans ces endroits, et qu’on s’asseoie sur ces feuilles, on en est bientôt couvert, et elles cherchent aussitôt à fixer leur suçoir dans le corps pour pomper le sang. Les Ixodes sont connus en France sous le nom de Tique; l’espèce qui tourmente les chiens de chasse est désignée par les piqueurs sous le nom de Louvette ou Tique des chiens. Une autre nuit beaucoup aux bœufs et aux moutons, si on Ja laisse multiplier. Elles pullulent tellement sur les bœufs, que M. Latreille a vu un de ces animaux rongé par elles, au point qu’il en succomboil pres- que, tant il était maigre et afloibli. Aussi les bergers doivent-ils visiter avec soin les bestiaux, afin de les débarrasser de ces Arachnides, s’il ne veulent pas les voir se multiplier à l'infini et nuire à la santé de leurs troupeaux. Les Ixodes pondent une énorme quantité d’œufs et par la bouche, suivant M. Chabrier *. Ges Arachnides ontla vie trés-dure, elelles donnent même des si- gnes d'existence long-temps après qu’on leur a retranché les parties qui semblent être essentielles à la vie. Nous citerons, comme étant les plus re- marquables du genre, les espèces sui- vantes : 1. IXODES REDUVIUS. Decéer, Mém. sur les Ins., t. VII. — Aup., Ann. des Sc. nat., t. XXV, p. 22, pl. 14, fig. 4.—Long. 1 lig. -- La couleur ‘de cette espèce est brune, violacée , grisà- tre, avec des taches plus foncées, mais peu 4 Nous avons été à même d'examiner ce fait, et voici comment celte ponte a lieu et que les œufs sont expulsés hors du corps. Il existe chez les Zrodes, à la partie antérieure du ventre, non loin de la gaîne dans laquelle sont renfermés les organes de succion, une espèce de canal en forme de cornet, qui est terminé en pointe à sa partie antérieure et très-près de la cavité buccale; pos- térieurement, ce canal s’élargit peu à peu, et finit par se confondre avec l'abdomen , qui, lors- que l'animal est repu de sang, est d'une gros- seur démesurée. C’est par ce canal ou plutôt par cet oviducte que les œufs sont expulsés au dehors; ces derniers, aussilôt sortis, s’attachent à l’ab- domen et finissent par former des masses consi- dérables, lesquelles, par leur pesanteur, ne pou- vant toujours rester fixées à l'abdomen , se déta- chent, et comme cesœufs sont toujours agglomé- résentre eux et qu'ils ont une certaine tendance à s'attacher aux corps étrangers, ils peuvent se fixer facilement aux parties sur lesquelles ilstom- bent. Voyez, pour plus de détails, notre no- tice qui a été insérée dans le tom. v des An- nales dela Société Entomologique de France, p. 629. 453 visibles à l'œil nu ; la plaque dorsale est trés-développée, elle s’étend sur tout le dos, et elle est fournie de poils rares, do- rés et soyeux; l'extrémité postérieure de son Corps présente une bordure d’une cou- leur jaune assez claire qui se prolonge sur les côtés; le dessous du corps est brun, un peu soyeux, principalement près des han- ches ; les pattes, au nombre de huit, diffè- rent en longueur, les deux dernières sont les plus longues, et les deux paires inter- médiaires les plus courtes ; les palpes maxillaires sont assez gros, aplatis, spatu- liformes, et les mandibules, qui en préser- tent aussi de très-compliquées, ont cela de remarquable , qu’elles s’écartent brusque- ment l’une de l’autre, de manière à former un angle presque droit avec leur tige. — Gette espèce a été trouvée sur l'herbe dans le bois de Meudon. 2. IXODES ERINACEI. (PI. 13, fig. 3.) Aup., Ann. des Sc. nat., t XXV, p.15, pl. 14, fig. 2.— Long. 1 lig. =. — La tête est irréguliérement quadrilatère, elle offre en dessus et en arrière deux enfoncemens triangulaires, en dehors desquels M. Aù- douin a cru voir deux petits points noirs ayant l’apparence d’yeux, mais qui ne sont autre chose que des saillies plus ou moins cernées de la tête ; cette dernière est por- tée sur un cou plus étroit qu’elle ; les par- ties de la bouche se composent de deux appeandices que l’on nomme palpes maxil- laires , situés de chaque côté de la tête; dans cette espèce, ils sont aplatis, plus lar- ges à leur milieu qu’aux deux extrémités, el ne paroissent composés que de deux pièces ; cependant, il seroit possible qu’il y eût à leur milieu une articulation indi- quée par une sorte de fissure , ce qui por- teroit à trois le nombre des articles; ils dépassent un peu le suçoir qu’ils recou- vrent dans le repos, et sont garnis de quel- ques poils. Le sucoir proprement dit est formé: 4° d’une espèce de palette ou la- melle aplatie, dentée sur ses bords, corres- pondant à la lèvre sternale des araignées, et composée de deux parties semblables jointes intimement sur la ligne moyenne ; ces dentelures ont pour usage de fixer for- tement l’animal sur sa proie , et peut-être de la déchirer; 2° de deux pièces situées au-dessus de la précédente, lameihformes, adossées l’une à l’autre, mais non soudées entre elles, et représentant, suivant M. Au- douin, les forcipules ou mandibules des araignées, Dans l’individu que M. Au- 454 douin a exaininé, et probablement chez tous ceux de cette espèce, ces mandibules offrent cela de remarquable, qu’elles ont entre elles une longueur différente, et qu’elles ne s’écartent pas assez l’une de l’autre pour dépasser d’une manière sensi- ble la lévre, ce qui fait qu’on ne les dis- tingue pas facilement. Ges forcipules n’at- teignent guëres en longueur que la moitié de la lèvre; chacune d’elles est bifide au bout et dentée sur les côtés; la division interne représente une Jlamelle dont la pointe seroit obtuse et sert peut-être à en- tamer les chairs; tandis que les dents ex- térieures, s’y enfoncant de côté , semblent plutôt avoir pour fonction de les lacérer. M. Audouin ignore comment se fait la suc- cion, et quel trajet suit le sang pour arriver dans l’œsophage. Y a-t-il un canal qui par- courroit la lèvre inférieure , et les forcipu- les concourrent-elles à le former, ou bien est-ce entre celles-ci que ce conduit existe? La plaque écailleuse ou thoracique du dos de l’animal a la forme d’un losange tron- qué à son bord antérieur qui correspond à la tête ; les pattes, au nombre de huit, sont de médiocre longueur, les postérieures plus longues que les antérieures et assez grêles ; dans l’état de vacuité, c’est-à-dire lorsque l’animal n’est pas encore tuméfié par iles alimens, elles sont insérées sur deux rangs à peu près parallèles et conti- gus ; au contraire, quand il s’est gonflé en prenant beaucoup de nourriture, les han- ches s’écartent, et, au lieu de former deux lignes parallèles, elles forment une sorte de V renversé ou de triangle ouverten ar- rière; en tout, ces pattes sont composées de dix articles : le premier et le second sont courts; le troisième, le quatrième et le cinquième ont à peu près la même lon- gueur ; viennent ensuite des articles beau- coup plus grêles qu’on pourroit considérer comme faisant partie du tarse; le sixiéme ‘et le septième sont assez semblables entre ‘eux, ils ont à peu près la même longueur ‘que ceux qui précèdent ; au contraire, le huitième et surtout le neuvième sont en %out très-petits ; à ce neuvième article est inséré un dernier renflé et muni de deux petits crochets; l'abdomen, qu’il soit court ‘et aplati comme dans l’état d’abstinence , ou bien allongé et distendu, offre en des- sous quatre petits points arrondis. dont ‘deux latéraux en arrière des pattes, un en avant entre les hanches et un postérieur. M. Audouin pense que ce dernier corres- pond à la partie anale; il est formé par IXODES. deux petites valvules cornées , qui sont aï- longées, réniformes et supportées par ur petit pédicule, lequel est adhérent à la peau et recoit l'insertion des muscles moteurs. Le petit oscule antérieur a paru à M. Au- douin être l’ouverture génitale, il est ovale: les deux oscules latéraux sont évidemment les stigmates ; leur structure est admirable; en effet, leur surface cornée et un peu sphérique présente, entre l’ouverture prin- cipale située, non pas au centre, mais plus près du bord interne que de l’externe, une foule de petites plaques irrégulière- ment bosselées, perforées au centre, ayant la forme d’une étoile, et quiluisent comme autant de petites perles. Get appareil, pour l'introduction de l'air, offre une grande analogie avec ce qu’on voit dans les larves de certains diptères. Chaque grande plaque stigmatique est comme enchâssée dans la peau; et cette peau qui, à la loupe, est ridée sur tout le corps, présente à sa surface des poils courts , rigides et espacés. Indépendamment de ces oscules, d’autant plus visibles ici que l’abdomen est presque incolore, on voit inférieurement quatre li- gnes enfoncées, dont deux partent de l’ou- verture génitale antérieure ou interfémo- rale, et les deux autres de l’anus; toutes se dirigent vers le bord postérieur de l’abdo- men. — Cette espèce se trouve sur le hé- risson; lorsque son corps est renflé, elle est globuleuse, ovale, un peu plus amincie en avant qu’en arrière. 3. IXODES TRABEATUS. Aun., Ann. des Sc.nat.,t. XX V, p. 20, pl. 44, fig. 3. — Long. 1lig. — Sa tête, y compris les pièces de la -bouche, forme, lorsqu’on l’examine en dessus, le quart de la longueur du corps. et, vue en dessous, elle en a le tiers : cela dépend de ce que supérieurement elle est en partie cachée par le thorax; cette tête est aplatie, penta- gone ; à chacun des angles antérieurs s’in- sérent le deux palpes maxillaires, allongés, aplatis, garnis de poils sur leurs bords, plus larges vers le milieu qu’à leur extré- milé et qu’à leur origine. M. Auduoin ne leur a pas distingué d’article basilaire net- tement séparé; mais il est possible qu’il soit soudé, et que ces parties, au lieu d’être composées d’une seule pièce, le soient réellement de plusieurs. Quoi qu’il ensoit, ces appendices sont un peu plus longs que le sucoir, et dans l’état de repos ils le re- couvrent. La bouche, proprement dite, est formée des même pièces que celle de l’es- IXODES. pèce précédente ; la lèvre inférieure ou sternale, placée au-dessous des deux man- dibules, est une lame de consistance cor- née, aplatie, large vers son extrémité, ré- trécie près de sa base , et pourvue sur ses bords de dents aiguës dirigées en arrière ; une ligne assez large, d’une couleur plus pâle, occupe son milieu et semble indiquer l'existence d’un canal de succion qui exis- teroit dans sa longueur; les forcipules ou mandibules sont assez grêles, aplaties, plus courtes que la lèvre; dans l’état de repos elles sontadossées l’une à l’autre dansla plus grande partie de leur longueur, et peuvent s'éloigner ou se rapprocher en se mouvant latéralement, mais ce rapprochement ne sauroit avoir lieu pour leur tiers antérieur; en effet, leur extrémité s’écarte assez brus- quement en faisant un angle obtus avec la üge; cette extrémité est bifide, et les deux divisions sont très - différentes entre elles ; l’une , supérieure, est munie de dents ai- guës dirigées en arrière et trés-propres à s’attacher aux chairsetà leslacérer ; l’autre, inférieure, est mince, comme lamelleuse, et ressemble à une lanceite. M. Audouin à cru distinguer à sa surface une sorte de ca- nal qui concourt peut-être à effectuer la succion. %e dessus de la tête est marqué de deux pelits enfoncemens; la plaque dorsale, qui occupe environ la moitié du corps, est ovalaire ; en avant on voit un sil- lon demi-circulaire qui dessine les limites d’un petit espace relevé sous lequel est placée la tête, et d’où partent deux autres petites lignes longitudinales atteignant le milieu de celte plaque ; lespattes, au nom- bre de huit, sont, lors de l’état de vacuité du ventre, plus longues que lui et insérées sur deux lignes longitudinales et parallèles partant de la Lête et se prolongeant jusqu’à la moitié du corps ; six articles entrent dans leur composition : les deux premiers sont courts ; le troisième, le quatrième et le cinquième sont à peu près d’égale lon- gueur ; le sixième est le plus long de tous, et sous ce rapport il y a une grande diffé- rence entre ces pattes et celles de l'espèce précédente dont le sixième article est re- marquablement court; le septième est trés- petit, les huitième et neuvième sont d’une exiguité excessive , enfin le dixième est élargi et terminé par deux crochets; des poils garnissent les pattes, ils sont surtout visibles au côlé interne; les pattes anté- rieures et les postérieures ensuite sont les plus longues, les intermédiaires les plus courtes; le premier article de la premiére 495 paire de paltes est plus petit que ceux des autres, qui vont en augmentant de largeur ; le dessus de l’abdomen présente quelques poils; le dessous offre les mêmes ouvertu- res que dans l’espèce précédente. — Cette espèce a été trouvée dans les bois, sur les graminées, À l’état de vacuité elle est très- aplatie ; la tête , les piéces de la bouche, la plaque thoracique et les pattes sont noi- res ; l’abdomen est d’un brun-rougeâtre, et on aperçoit une ligne un peu plus claire qui borde les côtés. h. IXODES PLUMBEUS. Duc., Ann. des Sc. nat., t. II, p. 16. — À jeun, il ressemble à une graine flétrie, plissée longitudinalement, mais sans créne- lure sur les bords; les plis qu’il présente alors et qui s’effacent en partie par la dis- tension, répondent exactement aux poches cœcales de la cavité digestive , et, en exa- minant de jeunes individus, M. Dugés a pu en reconnoîlre parfaitement la disposi- tion, vu la demi-transparence que pren- nent alors les intervalles des cœcums. On voit aussi que les poches sont oblongues, au nombre de douze ; huit grandes diri- gées en arrière, quatre plus petites dirigées en avant et parlant d’un centre commun : leur disposition et celle des sillons entas- sés qu’elles circonscrivent pourront sans doute, dans un examen comparatif, four- nir des lumières pour la caractéristique des espèces. Outre ces sillons, la peau, vue à la loupe, présente encore une foule de stries parallèles comparablesà celles de la peau de l’homme dans la paume des mains, au bout des doigts. On y voit de plus quatre ouvertures; deux sont laté- rales, situées vers le milieu du corps, for-, mées d’une plaque cornée, ovale, fendue longitudinalement au milieu ; c’est un stig- mate qui a été bien vu par Degéer, Lyon- net et M. Audouin; deux autres sont mé- dianes et inférieures ; l’une, siluée un peu plus en arrière que le milieu du corps, ar- rondie et entourée d’un bord brun, est l'anus; l’autre, plus petite et sans rebord coloré, est l’orifice génital. M. Dugés a remarqué que la situation est variable : l'individu est-il plat et vide, l’orifice est au niveau de la deuxième et même de la troisième paire de hanches; l'intestin est- il fortement disiendu , cet orifice est re- poussé au-devant de la deuxième paire, et par conséquent se rapproche de la bouche, Je dois dire pourtant que j'ai trouvé la première disposition très-marquée seules 496 ment chez les individus fort jeunes, et la deuxième chez de grands individus ; peut- être l’âge ou le même sexe entre-til pour quelque chose dans ces différences. Quoi qu’il en soit, cette proximité de l’organe sexuel et la bouche explique comment on a pu croire que les Ixodes rendoïient leurs œufs par cette dernière ouverture. Les paltes sont insérées en dessous et sur les côtés du corps à distances à-peu-près éga- les , la dernière un peu plus en avant que le niveau du stigmate : les antérieures sont les plus longues, les postérieures viennent ensuite. La hanche, brune et cornée com- me les autres arlicles, est un peu élargie, adhérente au corps : à celle de la première patie est en dehors une forte épine dirigée en arrière. Une sorte de tête brune, écail- leuse et triangulaire , occupe en dessus le devant du corps; elle est formée de plu- sieurs pièces : 4° la plaque déro-céphali- que pentagone, à angle postérieur arrondi, à milieu convexe, à bord latéraux relevés, articulés en avant le bec; 2° ce bec, offrant d’abord un support quadrilatère plus large que long, il est marqué en dessus de trois stries longitudinales; au-devant de cette pièce vient une sorte de toit formé par les deux palpes écartés seulement à leur base et laissant voir ainsi un pelite portion des mandibules. Les palpes engaînent mé- me les parties latérales de ces mandibules, et recouvrent en dessous la lèvre avec les cils lougs, roides et serrés qui partent transversalement de leurs bords inférieurs et se rencontrent sur la ligne médiane. Cn y distingue facilement trois pièces mobiles, larges et concaves; une quatrième, restée inaperçue jusqu'ici, est au contraire arron- die et glandiforme ; c’est l’article terminal ; il est légérement velu, et ne se voit bien que du côté du bord inférieur. Ges palpes s’écartent et laissent à nu la lèvre et les mandibules, quand l’animal enfonce le bec dans la peau du vertébré auquel il s’atta- che. Les mandibules sont en forme de bras exsertiles; le premier article est charnu, blanc, caché habituellement dans l’épais- seur du labre ou support du bec; le deuxième est corné et brun, il se voit à découvert en écartant les palpes; son ex- trémité antérieure est terminée en partie par une lame iranchante et en partie arti- culée avec la troisième pièce qui représente l'onglet, le mordant mobile de la pince des Gamasus; cet onglel est mobile en ef- fet, crochu etdentelésurson bord. La lèvre, qui reçoit eu dessous les mandibules, est IXODES. écailleuse, mais pâle et transparente, hl- longée, concave, en cuillère, un peu 1K- trécie, même à sa base, lisse et marquée d’un sillon longitudinal en dessus, c’est-à- dire du côté concave, garnie en dessous de nombreuses et courtes dentelures di- rigées en arrière, faisant peu de saillie vers les bords; ces dentelures n’en sont point moins aptes à retenir le suçoir fixé dans la plaie; aussi n’arrache-t-on pas le parasite sans enlever au moins une portion de l’épiderme qui reste quelque temps en- tre les palpes et le bec proprement dit.— Cette espèce s’attache sur les chiens, et les quitte quand elle est complétement repue ; elle acquiert alors une forme ovale, com- parable à celle d’une petite fève ; sa surface est lisse, luisante, d’un gris-plombé, sans aucune tache ni marbrure; elle devient rouge-brun dans l’alcool. D. IXODES RETICULATUS. Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VI 54.—Fiscu., Mém. de la Soc. Imper. des Nat. de Moscou, À. VI. p. 279. — Aca- rus Reticulatus, FaBr., Ent. Syst., 4, 428. — Rœxer, Gener. Ins., 4, 99, fig. 7. — Acarus Reduvius, Scaranr, Enum. Ins. Austr., n° 1045, t. III, fig. 4, 2. — Cette espèce est assez grande, et s’attache sur- tout aux bœufs ; la couleur en est différente par la succion ; mais les pattes sont noires. 6. IXODES HISPANUS. Latr. Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VIEIL, p. 52, n° 3. — Frscu., Mém. de la Soc. Impér. des Nat. de Moscou, t. VI, p. 279. — Acarus Hispanus, Fasr.—Noir ; les pattes sont rouges, avec les articulations blanches. 7. IXODES ÆGYPTIUS. Fiscu., Mém. de la Soc. Imper. des Nat. de Moscou, t. VI, p. 279.—Noir, bordé de blanc. — Se trouve en Egypte. 8. IXODES NIGUA. Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VIIL, p. 52, n° 5. — Acarus America- nus, LINn. — Mitte Tique, Decéer , Mém. Ins., t. VIT, pl. 37, fig. 9, 10.—11 est ovale, aplati, rouge, avec une tache blanche sur le dos, et les jointures des pattes blanchà- tres.— Cette espèce est le fléau des hommes et des bêtes dans l’Amérique tant Sepien- trionale que Méridionale. 9. IXODES RHINOCERIS. Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VIII. p. 52. — Fisom., Mém. de la Soc. Jp. des Nat, de Moscou, t. VI, p. 279. —- ATAX. p. 279. — Mile du Rhinocéros, Decéer, Mém. Ins., t. VII, pl. 38, fig. 5à6. — Il est arrondi, aplati, brun, avec des taches et des nuances fauves. M. Sparmann a ob- servé cette espèce au cap de Bonne-Espé- rance, sur le rhinocéros. 10. IXKODES CAMELINUS. Fiscn., Mém. de la Soc. Impér. des Nat. de Moscou, t. VI. p. 284, pl. 23, fig. 4, 2. — Le corps est allongé, d’un rouge-brun; les pieds sont courts et distans entre cux; Ja seconde paire de piedsa une articulation 497 trés-renflée.— Se trouve sur les chameaux dans les steppes. 11. IXODES SYLVATICUS. Larr., Mist. nat. des Crust. et des Ins., t. VIII. — Mite des buissons, DEGÉER, Mém. Ins., t. VII, pl. 38, fig. 7, p. 55, n°7. — Fiscu., Mém. de La Soc. Imper. des Nat. de Moscou, t. NI, p. 281. — D'un brun-marron, foncé luisant. —Gette espèce, qui se trouve au Gap, s’atlache sur la peau des animaux. SIXIÈME FAMILLE. HYDRACHNELLES, LATREILLE. Caractères. Leur corps est presque ovoide ou globuleux, très-mou et se rélré- cit ensuite postérieurement. — Les palpes sont toujours à articles fort inégaux , mais dont le deuxième n’est pas plus grand, et toujours terminé par un article crochu ou épineux , propre à servir d’ancre ou de grappin, tant pour saisir une proie vivante que pour fixer l’animal sur un corps solide ou sur les eaux. Toutes ces Arachnides ont d’ailleurs une sorte de plastron formé par des hanches plates, larges et adhérentes, toujours dis- posées en quatre groupes séparés par des petites distances et quelquefois contiguës sur la ligne médiane. Deux de cesgroupes, un de chaque côté, appartiennent aux hen- ches antérieures, deux aux postérieures. Genres: Atax, Diplodontus, Arrenurus, Eylais, Limnochares, Hydrachna. ATAX, Fagr.; Hydrachna, Her. Le corps est ovoïde, assez ferme, lisse ; il y a une fente génitale, bordée de deux plaques , sur chacune d’elles se montrent trois tuberculestransparens, lisses, arrondis, assez gros,en forme de stemmates. — Les “hanches antérieures, en partie contiguës sur la ligne médiane, serrant la lévreentre elles et formant aussi ensemble un groupe uni- que ; les deux groupes des hanches poslé- rieures écartés; la quatrième hanche ex- êmement large, contiguë à toute la lon- gueur de la troisième. — Des palpes dont le quatrième erticle est fort long, atténué, ANN. un peu excavé vers le bout pour recevoir le cinquième dans une extrême flexion ; ce cinquième en forme de doigt pointu. — Des mandibules formées d’un corps épais, creux , coupé en bec de plume à son ex- trémité postérieure, tronqué au bout anté- rieur, sur lequel s'articule et se fléchit vers le haut un grand et fort crochet ou on- gle peu courbé et fendu ou creusé en ca- nal pour loger en partie et soutenir cette mandibule, —Une lèvre en cuilleron, bifide en avant. Les œufs des espèces qui composent ce genre ( Atax Histrionicus) sont disposés en couche transparente et d'aspect gom- meux ; les petites larves qui en sortent sont aquatiques, aplaties, en forme de graines de courge et d'amende, pourvues de deux gros yeux ronds, laléro-antérieurs et peu écartés, et d’un gros sucoir contenant des mandibules à crochet comme celles de l’a- dulte.— Les palpes sont renflés et terminés par un cinquième article en forme de lon- gue griffe recourhée. 1. ATAX HISTRIONICUS. (PI. 13, fig. 5.) Ducès, Ann. des Sc. nat.,t. 1, p. 4, pl. 40, fig. 44, 17.— Hydrachna Histrionica, lenu., Mém. Aptérol., p. 55, pl. 8, fig. 2. — Un beau bleu colore les plaques géni- tales et toutes les parties dela bouche, même les mandibules; le reste du corps est d’un beau rouge vif nuancé de noir ; cette dernière couleur est due à celle des viscères apercus confusément à travers la peau; deux gros cœcum latéraux, ondu- lés ou plissés et repliés même en dessous: 32 198 produisent les taches latérales; leur inter- valle laisse le long du dos une bande plus claire ; ils naissent des deux côtés d’une ca- vilé transversale, et c’estaux intervalles plus ou moins distincts qui séparent cette bande des latérales, que sont dues les branches de VY, qu’on remarque sur tant d’espèces figu- rées par Muller ; enfin, de cettebande trans- verse partent aussi en avant trois Cœcum courts; les petits espaces qui les séparent constituent des lignes longitudinales plus claires, et qui, chez cette espèce, passent au niveau des yeux; ceux-ci sont ronds, formés d’un point noir entouré de rouge, situés en avant sur le point déclive du dos, ils sont peu saillans, et derrière eux on en aperçoit deux autres plus pelits et tout- a-fait sous la peau, qui, en général, est fort lisse ; de plusieurs points du dos cette peau laisse sortir une matière visqueuse qui se réduit en filamens soyeux, entre les doigts qui tiennent l'animal à l’air libre. Cette ‘espèce présente encore quelques particu- larités ; ainsi, {a quatrième paire de pattes, plus longue que les autres et ciliée comme de coutume , est tout-à-fait sans griffes et terminée en pointe obtuse; en second lieu, sous le-deuxième article des palpes, qui sont grands et même plus robustes que ja jambe extérieure, on voil une saillie d’où la pression fait sortir une papille conique dont l’usage est inconnu. 2. ATAX LUTESCENS. Ducës, Annales des Sciences naturel- les,t. I, p. 3. — Hydrachna Lutescens, Herm, Mém. Aptérol., p. 57, pl. 6, fig. 7. — Le quatrième article des palpes est armé d’une petite pointe; la mandibule porte une légère avance du côté opposé au crochet ; les yeux sont au nombre de deux, assez écartés, réniformes et comme 1rian- gulaires, mais composés en réalité chacun de deux stemmates placés au même niveau et dont l’interne est plus grand que l’autre; la peau est transparente, fort lisse, et laisse apercevoir facilement, à la loupe, une couche de trachées qui la double à l’in- térieur ; toutes les pattes sont onguiculées, bleuâtres ou verdâtres. 3. ATAX RUNICUS. Ducs, Ann. des Sc. nat., t. I, p. 13. —Hydrachna runica, Tuérs, Ann. des Sc. nat., t. XVII, p. 4, pl. 4, fig. 2. — Son abdomen, qui est ovale, est d’un rouge vif, parsemé de taches et de stries noires; le dessous est rouge, également virgulé de ATAX. noir; l’épigyne est saillant entre la pre- mière paire de pattes. On y voit une fente longitudinale entourée de petitspointsnoirs au nombre de six; les pattes sont fines, rougeâtres, la première est plus courte que la seconde, plus courte elle-même que la troisième ; la quatrième est la plus longue. Les yeux, au nombre de deux, sont très- difficiles à apercevoir; avec un trés-fort grossissement ils paroissent composés. — Cetie espèce a été trouvée dans une petite riviére, aux environs de Laon. h. ATAX FALCATUS. Kocu, Faun. Allem., tab. 7, fig. 9. — Jaunâtre, avec des taches noires; la mé- diane irés-grande et carrée , avec les laté- rales et les dorsales formant deux bandes en forme de faux ; les pieds sont verts. 5. ATAX FIGURALIS. Kocn, Faun. Allem., tab. 8, fig. 10, — Jaune, avec des taches noires ; la médiane large, courte ; les latérales recourbées ; les dorsales larges et rapprochées, munies an- térieurement d’une dent latérale ; les pieds sont verdâtres ; la seconde paire privée de soies. G. ATAX VERNALIS. Kocn, Faun. Allem., tab. 7, fig. 41. — Hydrachna Vernalis, Murz., Hudr., p. 48, n° 48, tab. 5, fig. 4. — D'un jaune-verdä- ire, avec des laches noires; la médiane subarrondie , avec les latérales et les dor- salesse joignant; de plus estune belle bande de couleur minium, large et fourchue. 7. ATAX ELEGANS. Kocx, Faun. Allem., tab. 7, fig. 42. — Jaunâtre, avec des taches noires ; les anté- rieures presque contiguës ; les dorsales rap- prochées antérieurement et embrassant les antérieures ; les pieds sont longs, verts. 8. ATAX LIMOSUS. Kocx, Faun. Allem., tab. 7, fig. 12. — D'une couleur d’ocre pâle, avec le bord transparent et des taches d’un noir-brun ; la médiane grande ; les latérales obliques ; les dorsales se joignant avec les taches angu- laires antérieures et postérieures; la strie dorsale est large; les bras sont grêles. 9. ATAX FASTUOSUS. Koca, Faun. Allem., tab. 7, fig. 14. — Verdâtre, jaunâtre en dessus, avec des ta- chesnoires ; les antérieures grandes, ovales, avec les dorsales se joignant étroitement en- ‘tre elles; cesdernières, semi-circulaires,con- DIPLODONT US. .vergeant postérieurement avec un appen- dice grand, transversal. 10. ATAX PICTUS. Koca, Faun. Allem., tab. 7, fig. 14. — Blanc, avec des taches ovales d’un noir- brun ; la médiane grande, arrondie, tron- quée postérieurement; les latérales trian- gulaires, avec les dorsales réniformes exté- rieurement, divergeant postérieurement, et se joignant. A1. ATAX HYALIRUS. Kocn, Faun. Allem., tab. 7, fig. 46. — Transparent, ovale, avec des taches noires; Ja médiane longue, étroite, arrondie et di- Jatée antérieurement; les latérales en forme decroissant, chsolétcs; les dorsalesécartées, également en forme de croissant, divergeant postérieurement, avec la stric dorsale de couleur d’ocre ; les pieds sont d’un fauve clair, bruns à la base. 12. ATAX LOBATUS. Koca, Faun. Allem., tab. 7, fig. 18. — Ovale, blanc, avec des taches fauves; la médiane arrondie, avec les latérales traus- verses, placées plus en arrière que de cou- tume, renfermaut une tache blanche cordi- forme; les dorsales sont larges, bilobées extérieurement ; lastrie dorsale est blanche. 43. ATAX DIAPHANUS. Kocn, Faun. Allem., tab. 7, fig. 49. — Ovale, subtronqué postérieurement, blanc, avec des taches d’un brun-olivâtre , toutes jointes, bilobées latéralement; la strie est fourchue , jaune. 14. ATAX MINIMUS. Kocu, Faun. Allem., tab. 7, fig. 20. — Ovale, subtronqué postérieurement, blanc, jaunâtre en dessus, avec des taches ; la mé- diane ovale, libre ; les latérales transverses, adhérentes intérieurement, avec la dorsale subarrondie. 15. ATAX CRASSIPES. Kocx, Faun. Allem., tab. 7, fig. 24. — Obovale, tronqué postérieurement, à arigle pointu; blanc, avec des taches noires; les antérieures petites, longitudinales ; les dor- sales larges, avec la branche antérieure transverse et étroite ; la strie est fourchue et de couleur minium; les palpes et les pieds antérieurs sont blancs, les autres sont verts. É 16. ATAX TRUNCATUS. Kocx, Faun. Allem., lab. 7, fig. 22, — 659 Obovale, tronqué postérieurement, à angle pointu ; blanc, jaunâtre en dessus, avec des taches noires ; la médiane petite ; les laté- rales courtes, transyerses ; les dorsales éloi- gnées, avec la branche antérieure oblique, formant avec les latérales une tache semi- circulaire. 47 ATAX ALBIDUS. Kocn, laun. Allem., tab. 7, fig. 23. — Ovale, tronqué postérieurement, à angle pointu, d’un blanc diaphane , avec des ta- ches noires; la médiane allongée ; les laté- rales obliques et étroites, adhérentes par une branche grêle , oblique , avec les dor- sales allongées, tronquées obliquement pos- térieurement. 18. ATAX CONFLUENS. Kocn, Faun. Allem., tab. 7, fig. 24. — Ovale, tronqué postérieurement, tuberculé daos le milieu ; d’un blanc-jaunâtre , avec des taches noires ; la médiane petite; les laté- rales se joignant avec les dorsales de chaque côté par une bande incisée dans son milieu ; les pieds sont d’un vert pâle. 19. ATAX FRENIGER. Kocx, l'aun. Allem., tab. 2, fig. 20. — Subglobuleux, vert, avec le dessus jaune; une tache semi - circulaire entre les yeux, et une autre enchaïînée et courbée posté- rieurement , noires. DIPLODONTUS, Ducës. Les palpes sont un peu allongés; le qua- trième article est le plus long, avec le cin- quième étendu, formant une espèce de pince. — Les mandibules, bidentées, sont chéliformes. — Le rostre est court, Le corps est déprimé.—Les yeux sont distans. —Les larves sont hexapodes, terrestres, très-dilférentes de l’adulte. 4. DIPLODONTUS FILIPES. Ducs, Ann. des Sc. nat., t. I, p. 5, pl. 10, fig. 4 à 4.—I] est elliptique, dépri- mé, en forme de gâteau, d’un rouge clair, marbré parfois de brun foncé, les taches sont dues aux organes digestifs; les yeux sont au nombre de quatre, deux de chaque côté tout-à-fait sur le bord antérieur et un peu latéralement, de manière qu’on Jes voit mieux en dessous qu’en dessus; chacun des deux groupes est aussi à une distance de l’autre; les yeux de chaque groupe sont voisins et l’un au dessus de l’autre, mais non contigus ; la peau est finement gra- 82. 500 nulée, sans poils ; la vulve, située entre les deux groupes des hanches postérieures, est bordée de deux valves formant ensem- ble une sorte de cœur et chargées de globules plus serrés sur le bord externe. M. Dugès a vu partir, de la fente qui les sépare, un oviducte membraneux ; les han- ches, un peu jaunâtres, supportent des pat- tes croissant en longueur de la première à la dernière, terminées par deux grands crochets ciliés de manière à remplir l'office de rame ; mais ces rames sont si fines, bien qu’assez longues, qu’on ne les voit pas agir à l'œil nu , et que l’animal semble au premier coup d'œil se mouvoir par quel- que mécanisme intérieur et caché ; le bec, d’un rouge vif, est conoïde, un peu bifide, formé d’une assez grande lèvre en cuilière, contenant deux mandibules à crochet cour- bé, grand et fort, onposé à une pointe fixe presque aussi grande et un peu aiguë; les palpes, très-courbés en dessous, peu visibles en dessus, ont à leur quatrième article une pointe droite, aiguë, longue ; le cinquième article, long aussi et courbé, est semblable à celui des Ataces. 2. DIPLODONTUS FALLAX, Ducès, Ann. des Sc, nat., t. 1, p. 6. — Un peu plusgrand que le précédent, auquel il ressemble au premier aspect, mais ils’en distingue facilement par le mouvement de ses pieds, l’écartement de ses yeux, sa cou- leur rouge plus foncé, sa forme plus ellip- tique; son corps est quelquefois obscurci par un sablé noirâtre, qui ne forme pas des taches proprement dites; ses pieds sont rouges; ses yeux sont médiocrement écar- tés, antérieurs et marginaux, assez grands, noirâlres au centre, rouges autour, rénifor- mes, ou plutôt composés chacun de deux stemmates ; les pattes sont plus grosses que dans l’espèce précédente, ciliées, ongui- culées. 3 DIPLODONTUS SCAPULARIS. (PI. 43, fig. 4.) Ducës, Annales des Sciences naturel- les, t. 1, p. 7, pl. 40, fig. 5 à 49. -- Sa taille est assez grande ; les plus grandes femelles ont jusqu’à une ligne et demie de longueur ; toutes sont en dessous d’un rouge violacé ; en dessus elles ont la moi- tié antérieure toute noire ou à peine se- mée de quelques petits points rouges, la postérieure d’un rouge-écarlate, mais par- tagée par une bande noire longitudinale, ce qui lui donne l’aspect d’un insecte co- DIPLODONTUS. léoptère; le corps est déprimé, subtétra- gone ; la peau séchée paroîl, à la loupe, finement granulée ; au microscope, on voit que ces granulations sont pointues, la peau ressemble à du chagrin. On y voit très-bien l’anus et les stigmates; le premier situé à quelque distance de la vulve ; des seconds, les antérieurs plus rapprochés que les yeux et plus avancés encore sur le bord du tronc, les postérieurs immédiatement der- rière les dernières hanches; ce sont des petits trous en forme de points; les yeux petits, quoique saillans, trés-écartés, posés sur les angles arrondis de l’extrémité anté- rieure du corps, sont noirâtres, composés de deux stemmates soudés; le bec est for- mé : 4° d’une lèvre courbée en dessous, élargie en arrière, terminée en avant par une sorle de tube comme charnu, ou- vert à son extrémité; 2° de deux mandi- bules à corps épais, allongé, creux, coupé en long biseau ou bec de plume et courbé à son extrémité poslérieure, couché inté- rieurement dans le repos au-dessus et en- tre les hanches des pattes. Les mandibules ont un crochet ou ongle mobile, rouge comme elles, long ; peu courbé, redressé vers la pointe el cannelé dans sa longueur ; les deux ongles sont parallèles et peuvent sortir de la lèvre pour piquer ensemble ou séparément : il y a pourtant à l’opposite upe avance pointue, mais qui n’a que le quart de la longueur de l’ongle mobile; 3° de deux palpes assez courts, dont le deuxième et le troisième article sont fort gros; le quatrième allongé, terminé en crochet assez court et épais; le cinquième obtus, courts, épais. M. Dugès a été témoin de l’accouple- ment, eLil a pu aussi reconnoître le mâle et la femelle; celle-ci est-toujours beau- coup plus grande , souvent triple et même quadruple en diamètre. Le corps du mâle est plus aplati, plus allongé, les couleurs plus tranchées et plus vives, les pattes pro- portionnellement plus grosses et plus lon- gues; ilest plus vif et résiste plus long- temps à la dessication. Du reste, l’apparence extérieure des parties génitales est assez foible ; les plaques du mâle sont seulement plus grandes, plus séparées. L’accouplement s’opère ventre à ventre ; il est prolongé et souvent répété; les deux individus se tiennent et se roulent étroite- ment embrassés, et si on les sépare, on voit une humeur blanche et visqueuse épanchée autour des organes de la généra- tion; de ceux de la femelle semblent partir DIPLODONTUS. plusieurs gros canaux blancs, rameux, vi- sibles à travers la peau. Au reste, les indi- vidus de cette espèce aiment la société de leurs semblables ; ils sont souvent peloton- nés quatre à cinq ensemble, et M. Dugès en à vu passer des heures entières embras- sant les nympbes et semblant attendre leur éclosion. C’est ainsi en société qu'ils ai- ment à s’avancer sur le bord humide de la vase qui les renferment ; il leur arrive même alors de s’écarter, en rampant ainsi, de leur élément nécessaire, au point de ne pouvoir plus y entrer et de périr desséchés au bout de quelques heures. Cette sociabi- lité se manifeste encore dans l’acte de la ponte; c’est sur les tiges, les feuilles des végétaux glabres contenus dans l’eau, sur les parois du vase qu’elles habitent, que les femelles vont pondre leurs œufs; elles les Gisposent en une croûte d’un seul lit, et les petits œufs, extrêmement abondans, rouges, ovoïdes, posés verticalement côtes à côtes, sont enduits et recouverts d’une couche de matière muqueuse bienlôt con- densée, mais blanchâtre , opaque , et non transparente comme celle des Ataces. Quand une croûte est ainsi commencée , il est rare qu’elle ne soit pas élendue et con- tinuée par d’autres femelles, de sorte que des milliers d’œufs se trouvent ainsi réu- nis et peuvent revêlir exactement toute la surface d’une feuille, un long bout de tige, etc. Après deux semaines, de petites larves, fort différentes de l’adulte, sortent de ces œufs; elles ressemblent à un point presque imperceplible, d’un rouge fort vif. Au mi- croscope, elles se montrent hérissées de longs poils ; leur corps ovale, tronqué en avant, porte quatre yeux médiocres en deux groupes latéro-antérieurs, six pattes lon- gues et grosses, dont le septième article est fort mince , mais garni de deux griffes trés-grandes ; deux paires sont dirigées en avant, une en arrière ; leurs insertions sont peu distantes ; le sucoir est volumineux, mobile sur le tronc, au-devant duquel il S’insère, armé de deux soies grosses et ‘courtes, flanqué de deux gros palpes aux- quels M. Dugès a reconnu un crochet et un appendice velu, vrai palpe ravisseur , comme celui des Frombidiens. Dans le sucoir', M. Dugés a cru apercevoir deux lames reployées en arrière comme lese- roient les ongles mandibalaires de l’adulte ; d’autres fois il a paru au même observateur qu’on trouvait là deux mandibules sembla- bles à celles des Trombidions: détails aif- 501 ficiles à constater vu l’extrême petitesse des objets. Ces animaux procurèrent à M. Dugés, la première fois qu’il les a observés, un spectacle des plus agréables ; ils nageoïent avec une extrême vivacité, gagnoient la surface du liquide, s’y reposoient quelque temps pour se sécher tout-à-fait, puis, trouvant sur cette surface un plan suffisam- ment résistant pour supporter le poids d’une masse aussi légère, ils la parcou- roient avec la même vélocité qu'ils l’au- roient fait sur une surface plus solide ; toutefois, si le liquide formoit, vers les bords du vase, un plan incliné par son adhésion aux parois, M. Dugés voyoit ces petites larves s’épuiscr en vains efforts, glisser perpétuellement vers le centre ; si le niveau étoit rétabli par l’augmentation dela quantité d’eau contenue dans le vase, elles s’échappoient promptemient, et cou- roient sans aucune difficulté et en tous sens sur le cristal le mieux poli. L’analogie, dit M. Dugés, nous porte à penser que, comme les larves du Limno- chare, celles-ci vont vivre en parasites sur des insectes amis des eaux, peut-être sur les Libellules, les Tipules, les Gousins, dont les petites mites rouges ont été décrites comme des Acarides à six pattes. Une oc- casion favorable se présentera facilement ainsi à elles pour retourner dans leur an- cienne patrie pour y subir plusieurs méta- morphoses. Je dois effectivement les croire multiples d’après les faits suivans. 4° J'ai trouvé dans l’eau un trés-pelit in- dividu tout rouge, à huit pattes, offrant du reste tous les caractères de forme gé- nérale ct d'organisation parliculière pro- pres au Diplodonte Scapulaire; on doit croire qu’il venoit de subir une premiére- transformation ; 2° j’ai rencontré bien sou- vent, entre les petites tiges rapprochées du chara, des nymphes toujours bien plus fortes que ce petit individu. rougeûtres, parfois marbrées de noir, portant fréquem- ment des restes de pattes et: quelquefois les-huit fourreaux : de ces nymphes sort- un Diplodonte Scapulaire de la taille, à peu prés, qu'ont les mâles adultes, et il: n’en diffère que par les couleurs; le-noir,. au lieu d’être rassemblé sur des régions particulières et circonscrites, semble dissé- miné en nuées fuligineuses sur le fond rouge du corps. J’avois pris d’abord ces individus pour ceux d’une espèce diffé- rente ; mais frappé de leurs ressemblance , quant à l’organisation, je les ai conservés Fr 502 vivans, et j'ai vu la couleur se dessiner bientôt d’une manière plus nelte, en même temps que le corps prenoit de plus grandes dimensions; enfin, j’ai vu l’accouplement s’opérer entre des individus à teintes mé- langées et à couleurs nettes. Ces animaux semblent, de même que ceux des genres voisins, disparaître en au- tomne et en hiver: on peut conjecturale- ment supposer qu'ils s’enferment alors dans Ja vase ; aucun d’eux ne peut sans doute, cemme les Hydrachnes, passer l’hiver à l’état de larve, puisque les insectes sur les- quels nous supposons qu’elles vivent ne ré- sistent pointeux-mêmesaux premiers froids de cette saison. ARRENURUS, Ducës. Les palpes sont courts, en forme de nœud ; le quatrième article est le plus long et le plus épais; ie einquième est en forme de faux. — Les mandibules sont onguicu- Jées. — Le rosire est court. — Le corps est cuirassé , caudé dans le mâle, — Les yeux sont distans.—Les hanches sont très-larges. Â. ARRENTRUS VIRIDIS. (P]. 13, fig. 7.) Ducs, Ann. des Sc. nat., 1 1, p. 411, pl. 10, fig. 18 el 19. — Cette espéce est d’un vert-bleuâtre ; la femelle est tronquée en arrière ; le mâle offre, au contraire, un prolongement rétréci du côté du tronc, terminé par deux angles pointus et par un bord sinueux dans leur intervalle ; au mi- lieu de ce bord est suspendu un appendice pistiliforme, perforé à son extrémité; deux pointes crochues occupent le dessus de ce prolongement ; dans l’un et l’autre sexe , le dos offre une ellipse régulière qui sem- ble circonscrire une portion de la peau plus molle, plus mobile que le reste ; presque tout, effectivement, est dur, crustacé, cha- griné, épineux; les yeux, au nombre de deux, noirâtres. écartés, situés sur la par- tie la plus avancée du corps, semblent ca- chés sous cette peau, dont la demi-transpæz rence les laisse apercevoir; elle permet aussi de reconnoître assez bien la distribu- tion des cœcum intestinaux qui forment des arbruresbrunes sur la couleur dominante du corps; la bouche est en dessous, for- mée d’une lèvre petite, et qui a paru à M. Dugès percée d’un trou rond. Une des singularités de ce genre, c’est l’habitude de rejeter en dessus et en avant leurs longues paltes postérieures; toutes sont, du reste, ciliées et onguiculées, comme aux genres ARRENURUS. voisins; mais le septième article est plus grand que le sixième. Le mâle les a toutes plus fortes que la femelle; les postérieures se fontremarquer encore chez lui parlalon- gueur du cinquième article, qui est armé d’une épine ; les hanches. surtout lesposté- rieures, sont d’une longueur considérable ; elles se touchent presque sur la ligne mé- diane ; les antéricures se touchent dans la moité de leur longueur; derrière le milieu: de celle de la qualrième paire, on distingue un stigmate; entre elles on voit chez la femelle un espace ellipüque 1ransversale- ment, bivalxe. à peau molle ; c’est la vulve : une saillie oblongue et couverte de pointes pellucides -en pat obliquement de chaque côté : le mâle n’a que deux sail- lies, elles sont plus petites et arrondies. 2. ARRENURUS PUSTULATOR. Kocu, Faun. Allem., tab. 2, fig. 21. — Hydrachna Pustulator, Murx., p. 32. ab. 3, fig. 4 — Trombidium Pustulator, Fasr., Entom. Syslem., t.. Il, p. 403, n° 21. — Vermillon, anguleux antérieure- ment,avec la parlie &orsale renflée, bisinuée postérieurement, avec un appendice grêle; les pieds et les palpes sont testacés. 3. ARRERURUS TRICUSPIDATOR. Roc, Faun. Allem., tab. 2, fig. 22. — Hydrachna Tricuspidator, Muxr., p. 35, tab. 3, fig. 2. — T'rombidium Tricuspidator, FaBr., Entom. System., t. 11, p. 402, n° 19. — Vermillon, avec les pieds et les palpes plus pâles, légérement sillonné an- térieurement; la queue est tricaspide, avec une tache antérieure ovale et deux mé- dianes, anguleuses, de couleur noire. L. ARRENURUS RUBIGINOSUS. Kocn., Faun. Allem., tab. 2, fig. 23. — Globuleux, jaunâtre , avec la partie dorsale saupoudrée de ferrugineux, et des taches de même couleur, trois antérieures, les latérales transverses, deux de chaque côté, linéaires, transverses, et un grand crochet de chaque côté postérieur. 5. ARRENURUS CAUDATUS. Kocu, Faun. Atllem., tab. 2. fig. 24. — Aearus Caudatus, Dreéer, t VIL p. 58, 23, lab. 9, fig. 4.— Hydrachna Buccinator, Muzr., p. 30, t. 1, fig. 4. — Trombi- dium Caudatum , FaBr., Entom. System., t. II, p. 399, n° 4. — Verdàtre; la partie antérieure, et unetache dorsale (marginée de ferrugineux en arrière) jaunes; corps postérieurement un peu plus étroit ; trois ta- EYLAIS: clies de chaque côté plus obscures ; la queue est jaune, avec la base noirâtre , resserrée. EYLAIS, Larr. Les palpes sont un peu allongés; le qua- ième article est le plus long; le cinquié- me est obtus, legérement renflé et épineux. — Les mandibules sont onguiculées. — Le rostre est très-court, avec la bouche arron- die. — Le corps est déprimé. — Les yeux sont rapprochés. — Les hanches sont étroi- tes; la quatrième éloignée de la troisième. — Les larves sont hexapodes, aquatiques, différentes de l’adulte. EYLAIS EXTENDENS. (PI. 13, fig. 6.) Ducës, Ann. des Sc. nat., t. EL, p. 43, pl. 40 , fig. 24 à 34. — Elle est ordinaire- ment d’un rouge trés-vif, coloré en vert sur toute la surface du dos; cette teinte n’est due qu’à un enduit fort adhérent et bien lisse de matière végétale confervoïde. Quelquefois le fond rouge est marbré de brun, selon la pléaitu de du cœcum de l’appa- reildigestif et la couleur des substances qu’il renferme. Ces substances, qui sont des sucs animaux, paroissent ordinairement pren- dre dans cet appareil une couleur rouge, car l’écrasement fait répandre presque tou- jours une grande quantité de pulpes de cette couleur, indépendamment du pigment rouge de la peau. C’est un phénomène assez remarquable et qui est aussi bien sen- sible chez certains Tétraniques, bien qu'ils se nourrissent de sucs végétaux; là il est facile de voir que c’est surtout dans l’intes- tin que siége la matiére de leurs taches rouges ou rouillées; mais celte matière doit subir un bien grand changement pour l'acte de la digestion, car elle est blanche lorsqu'elle sort de l’anus. Le corps est ovale , aplati; la pointe du dos est dépri- mée ; les yeux sont rapprochés et bilobés ; les pattes sont ciliées, onguiculées, l’animal les lient étendues en nageant; les pattes antérieures ne sont pas ciliées et leur lon- gueur augmente graduellement depuis la première jusqu’à la quatrième paire. La peau se montre , au microscope, sillonnée de rides transversales analogues à celles qu’on voit au bout des doigts de l’homme ; leur direction peut servir à faire mieux dé- couvrir les stigmales préoculaires , et ceux qui sont placés derrière les hanches posté- rieures ; on en découvre aussi deux autres, chez les sujets de grande taille, entre les deux groupes de hanches, de chaque côté, 503 non loin de la vulve, mais un peu plus en arrière. Les stries se dévient à leur pour- tour, plusieurs les contournent même com- plétement; entre les groupes fort écartés des hanches antérieures, on voit une sail- lie bilobée, en partie cachée par les palpes qui s’y attachent; C’est la lèvre dont la moitié postérieure est percée d’une ouver- lure circulaire, ciliée, et où l’eau bouil- Jonne de temps en temps quand on tient l'animal à l’air libre. La moitié antérieure de cette lèvre forme un capuchon cutané qui, sans doute, est destiné au jeu anté- rieur des pièces mandibulaires. Ces palpes insérés à la base du capuchon ont leurs trois premiers articles fort courts, le qua- tième long et renflé, le cinquième en for- me de doigt lancéolé, garni de quatre à cinq fortes épines mobiles. Quand on cher- che par l’écrasement à déterminer l’orga- nisation intérieure de cettte bouche; on découvre un appareil fort compliqué dont M. Dugés a eu bien de la peine à se faire une idée exacte et complète. Les parties les plus essentielles à noter comme carac- téristiques,. sont deux mandibules non con- sidérables, si on les compare à celles des genres précédens , mais exactement de la même forme que chez les Diplodontes, c’est-à-dire, composées d’une pièce longue et épaisse, recourbée à son extrémité pos- térieure , qui donne attache à des muscles, et d’un ongle très-aigu, mobile par gin- glyme, sur le bout antérieur de la pièce principale. Aussi M. Dugés a-t-il vu l’E- laïde , de même que les Ataces, saisir des Daphnies d’une assez grande taille, et les emporter, suspendues à la bouche, pour en sucer les humeurs. Sous la peau résis- tante qui forme le capuchon et le contour de la bouche, M. Dugès a découvert une grande pièce cornée ou cartilagineuse, élar- gie et de forme comparable à celle du car- tilage thyroïde de l’homme. Elle supporte une espèce de pharynx à parois épaisses et denses, auquel fait suite un æsophage mem- braneux. En arrière et en avant, les angles prolongés de cette piéce donnent attache à des muscles, et dans le dernier sens elle porte des palpes en s’avançant au-delà de la bouche. Ces connexions prouvent jus- qu’à l’évidence qu’elle représente la pièce Pasilaire des insectes, pièce supportant et les maxilleset la lèvre, qui, le plussouvent, chez les Acariens, est soudée, confondue avec elle, ici seulement bien distincte et telle que nous l’avons d’abord décrite, comme formée sous la peau. La vulve n’of- 504 fre ici presqne rien de semblable aux pla- ques crustacées qu’on voit aux Diplodontes; c'estune fente longitudinale , à peine bor- dée; elle est située fort en avant, presque entre les hanches antérieures. ’’est aussi à la surface des corps submer- gés que la femelle dépose ses œufs en couches rougeûlres, enduites d’une matière transparente , et qui leur sert de défense contre les attaques des animalcules qui rampent souvent à la surface de cette croûte, et qui n’épargnen! pas ceux des Hydrachnes; de ces œufs sortent des petites larves qui nagent dans le liquide, à l’aide de leurs six pattes velues, dont les posté- rieures sont longues et insérées très-loin des antérieures; le corps est rougeûtre, pellucide, allongé ; les yeux, au nombre de quatre et trés écartés ; la bouche formée d’un suçoir qui a Paspect d’un double tube creux ; il supporte deux palpes qui ont paru terminés en pointe à M. Dugès. Ces petits animaux se dessèchent, meurent à l’air li- bre. M. Dugès n’a point suivi leur déve- loppement ni leur transformation; mais il a paru à ce même observateur qu’ils de- voient arriver de bonne heure à l’état par- fait, car on trouve des Eylaïdes étendeuses de trés-petite taille, le volume dun grain de moutarde, par exemple. Les plus gran- des ont, au contraire, jusqu’à une ligne et demie de longueur, ce qui prouve assez que, comme tous les autres Acariens. ceux- ci s’accroissent encore après leur métamor- phose , contradictoirement à ce que l’obser- vation démontre exister chez les insectes. 2, EYLAIS CHARYSIS. Hydrachna Chrysis, Tnéis, Ann. des Sc. nat.,t. XXVII, p. 2, pl. 4, fig. 4. — L’abdomen est ovale, allongé, d’un vert doré, métallique, avec quelques enfonce- mens noirâtres formant deux lignes le long du dos; le ventre, les pattes et les palpes sont du plus beau rouge carmin, el cette couleur s’étend en dessus sur les côtés de l'abdomen; les yeux sont au nombre de quatre, occupent la région supérieure de la tête, et séparés des palpes par une es- pêce de bandeau, de couleur semblable au fond sur lequel ils sont placés et très-difi- ciles à apercevoir ; ces yeux paroissent sim- ples au premier aspect, mais au soleil et avec une forte loupe, on reconnoît qu’ils sont doubles, à la manière des latéraux des Epéires; en dessus sont deux points bril- lans, qu’on seroit tenté de prendre pour d’autres yeux, si leur extrême petitesse ne LIMNOCHARES. leur donnoit plutôt l'apparence de stem- mates, qu’a découverts Muller dans quel- ques espèces d’Arachnides; les palpes sont trés-courts, de trois articles, dont le der- nier est le plus allongé, plus grêle, etter- miné en pointe; entre la dernière paire de pattes et un peu en dessous esi un organe, que M. de Théis suppose être l’épygine, composé de deux petites valvules ovales-al- longées, et se détathaut en rouge sur un fond cbscur; la quatrième paire de pattes est la plus longue, fa première est la plus courte, la troisiéme et la quatrième paire sont ciliées intérieurement, les deux autres paroissent plus glabres à la vue simple, et n’ont que quelques touffes de poils aux ar- ticulations ; ces dernières sont dans l’ordre de longueur de l’espèce précédente. Cette espèce a été trouvée par M. de Théis dans un marais aux environs de Laon: elle ne nage pas très-vite, et elle descend en se roulant sur elle-même jusqu’au fond de l’eau. Lorsqu’elle nage, ses palpes sont à peine visibles; quand on l’a tenue quel- que temps hors de l'eau, on voit se con- tracter des petits points ou enfoncemens qu’elle a sur le dos, et l’on pourroit sup- poser qu’elle respire au moyen des gonfle- mens el contractions alternalifs de ces es- pèces de stigmatles. LIMNOCHARES, Larr. Ecs palpes sont petits, filiformes ; le cin- quième article est menu. — Le xostre est cylindrique, grand. — Le corps est mou. — Les yeux sont rapprochés. — Les han- ches antérieures sont plus grandes que les postérieures, toutes cachées sous la peau. — Les pieds sont propres à la marche. Les larves sont terrestres, parasites, dif- férentes de l’adulte. LIMNOCHARES AQUATICUS. Ducs, Ann. des Sc. nat., t. 1, p. 16, pl. 41. fig. 38 à 40. — Acarus Aqualticus Holosoriceus. Decéer. Mém. pour servir à UHist. nat. des Ins., t. VII, pl. 9, fig. 49. — Trombidium Aqualicum, rnu., Mém. Aptérol., p.35, pl. 4, fig. 2.—Le coros est irréguliérement ovoïde, un peu pisiforme, conoïde en avant, lrès-mou, susceptible de déformations spontanées, et variant d’un moment à l’autre; la peau est d’un ronge de cinabre terne chez tous les sujets âgés, vif chez les jeunes; elle est couverte de trés-petites granulations transparentes, co- niques, et qui, au microscope, lui donnent Arachniütes PES 1.14. Hydrachna Globosa. 4.4 À. Diplodontus scapularis. 2. Arôas pipistrellæ : 5.5 A, Atax histionicus. 5 IÎsodes Frmace 6. 6A. Fvlais extendens 7:7 À, Arrenurus viridis. HYDRACIINA. Paspect du chagrin ; il n’y a des poilsqu'aux pattes, et ils y sont rares; les yeux grands, trés-rapprochés, silués sur l’angle antérieur du corps, triangulaire, d’un rouge foncé, sont composés de deux ocelles conoïdes, entourés de quelques poils : on ne les voit que par la compression . et l’on reconnoît alors qu’ils sont attachés à une pièce écail- leuse, lancéolée ; le bec est en partie caché sous la peau : on n’entrevoit en dehors ct sous l’angle antérieur que la moitié au plus; celte moitié est cylindrique et accompa- gnée de deux très-petits palpes, à peu près filiformes, et terminés par un cinquième article trés-grêle et émoussé ; par Ja com- pression on fait sortir d’un pli de la peau la base élargie du bec, qui offre alors l’aspect d’un cône tronqué. Son sommet est cffec- tivement percé d’un point obscur. M. Du- gés n’a pas très-bien distingué le bec; mais il a cru le voir doublé à l’intérieur d’une plaque analogue à celle de l'Éylais Exten- dens, et la brièveté du rostre et des palpes semble indiquer qu’il renferme aussi des mandibules onguiculées et avec des lames. L'insertion des pattes est tellement cachée sous la peau, qu’on n’en distingue que cinq articles de libres; c’en est assez pour faire voir que les postérieures sont bien plus lon- gues que les antérieures. Du reste, les ar- ticles sont à peu près disposés comme chez le genre suivant ; lesdeux griffes terminales, rétractiles, ct supportées par un tarse très- épaissi. Si l’on presse le corps entre deux verres, on voit que sous la peau se cachentles hanches, disposées en quatre groupes, et que la cuisse est attachée à ces hanches par l’in- termédiaire d’un trochanter assez volumi- neux; les hanches des quatre pattes anté- rieures sont plus grandes que les autres : c’est le contraire chez les Ataces et le genre suivant. Les groupes antérieurs sont aussi fort rapprochés l’un de l’autre sur la ligne médiane ; les postérieurs sont fort éloignés des premiers et aussi près l’un &e autre, puisqu'ils se rapprochent beaucoup des flancs. Devéer, ayant conservé vivans deux Lim- nochares, leur a vu pondre des œufs dispo- sés au fond d’un vase sous forme d’une croûte blanchâtre, mêlée de rouge ; il en a vu sortir des Acariens rouges, à six paltes allongées, à corps ovale, à tète en forme de museau, et garnie de deux palpes, qu'il ap- pelle deux autres paties plus courtes. Ces petites larves couroient sur l’eau ou na- geoient à volonté au milieu du liquide. De- gécr, dans ses mémoires, ne dit pas ce que 505 deviennent ces larves: mais M. Dugés a vu ce qu’elles devenoient, et c’est encore à lui que nous empruntons l'observation suivante. C’est sur le Gerris Lacustris, hé- miptère fort commun à la surface des eaux tranquilles, que la hrve du Limnochares va chercher sa subsistance ; c’est là que M. Du- gès l’a trouvée sur la fin de juillet, fixée sur divers points, mais le plus souvent près de la tête. Ces larves, très-petites et d’un rouge vif, ont un gros sucoir mobile, en forme de tête, portant deux gros palpes. Les six pattes sont velues, terminées par deux griffes ; les hanches sont groupées vers la partie antérieure du corps; la partie pos- térieure s’élargit et «’étend davantage ; il y a deux yeux noirs latéro-antérieurs ; en un mot, la ressemblance est grande entre elle et les larves du Zrombidium Phalangüi. Par- venues à la grosseur d’une tête de camion, ces jarvesse détachent, tombent dans l’eau, y marchent comme auparavant, bien que leurs pieds soient plus courts, relalivement à l’ampleur du corps, s’enfoncent dans quelques anfractuosités des pierres sub- mergées, deviennent des nymphes immo- biles. et au bout de quinze jours, laissent éclore un fort petit Limnochare d’un rouge éclatant, à huit pattes, el avec toutes les formes apparentes des plus grands. IYDRACIINA, Muzrer ; Acurus, DEGÉER. Les palpes sont u» peu allongés; le troi- siéme article est le plus long; les quatrième et cinquième chéliformes. — Les mandi- bules sont cunéiformes. — Le rostre est de la longueur des palpes. — Le corps est ar- rondi. — Les yeux sont distans.— La vulve est cachée par le bouclier. Les larves sont aquatiques, parasites, différentes de l’adulte. HVDRACINA GLCBROSA. (PI. 43, fig. 4.) Ducës, Ann. des Sc. nat., t. 1, p. 48, pl. 414, fig. 4A1à56.—Acarus Aquaticus Glo- bosus, Decéer, Hem. pour servir a l’Hist. nat. des Ins.. t VIE, pl. 9. fig. 10, 11. — Hydrachna Cruentata, Murrer. — Hy- drachna Globula, Xerx., Mém. Aptérol., p. 56, pl. 6, fig. 10. — Elle acquieit une assez grande taille ; car la femelle, parve- pue à son plus grand développement, a jusqu’à deux lignes un quart de grand diamètre. Bien que globuleuse au premier aspect, cette Hydrachne a en réalité la forme d’un ovoïde émoussé, lisse, et à 506 peine marqué sur le dos de quelques dé- pressions musculaires ; elle est d’un rouge xiveux, tirant parfois sur le bran-marron. A un grossissement médiocre , la peau pa- roît satinée. en raison des trachées fines qui Ja doublent, et dont la demi-transpa- rence permet d’apercevoir la couche blan- châtre et brillante ; cette même diaphanéité laisse voir , chez certains sujets, une tache blanche en dessus et en dessous; la der- nière est située un peu en arrière el au voisi- nage de la partie anale ; elle est intestinale ; la première est plus antérieure; peut-être n’appartient-elle qu'au mâle, et est-elle due à l'appareil génital. Vue à un trés-fort grossissement, la peau semble composée de grains, ou plutôt de petits compartimens arrondis, régulièrement engrainés et serrés comme dans celle préparation qu’on nomme galuchat. À la parlie antérieure et supé- rieure est ure double plaque crustacée, subtriangulaire, grenue etrugueuse. épaisse et d’une couleur plus foneée que le reste, formée d’une agrégation de grains micros- copiques et opaques, bien plus gros que ceux de Ja peau; elles donnent attache aux muscles des palpes et des autres parties de Ja bouche. M. Dugès a vu un pelil trou ou point transparent près de leur extrémité antérieure, et un sillon profond dans la longueur de leur angle postérieur ; en de- vant, elles sont réunies par une petite por- tion écailleuse, au centre de laquelle se montre un tréspetit stemmate arrondi et d’un rouge pâle; en dehers de chacune est un œil à deux Ccornées infiniment plus considérable. Ces yeux, sur lanimal vi- vant, sont d’un rouge foncé, en forme de rein: ils sont médiocrement écartés, et regardent en haut quand Île corps est peu distendu, en avant quand il l’est da- vantage chez des femelles remplies d'œufs. Au-devant de chaque @il. et un peu en de- dans. est un poil court et conique, partant du centre d’une petite élévation étoilée ; il rappelle le poil antenniforme des Galéodes. Ces détails ne se voient bien que sur la peau que l’animal a dépouillée dans sa mue; mais ce qu’on voit mieux au Con- traire sur le vivant, c’esl aussi au-devant de chaque œil, et un peu plus bas, un pore d’où suinte un peu d’eau quand on tient momen- tanément l’animal à sec. Ce sont sans doule de très-pelits stigmates ; on en voit d’autres Gerrière les hanches postérieures, et sans doute il y en a d’autres encore entre celles- ci et le groupe de hanches antérieures, conune chez les Eylais. Des plus reculés, HYDRACIHNA. M. Dugès à manifestement vu naître des- faisceaux de trachées excessivement fines, soyeuses et blanches, mais qui, au plus fort grossissement, ne montrent point le filet spiral des insectes ; elles forment une cou- che presque continue sous la peau, et on peut en suivre dans chaque patte. L’eau qui sort en pelite quantité des stigmates. est-elle absorbée par les trachées? Cela peut être en partie; mais voici des remar- ques qui semblent prouver que l'animal absorbe plus d’air que d’eau, soit par les: stigmates, soit par les pores invisibles de la: peau. 4°. En repos, dans l’aisselle des feuilles du Potamogeton fluviatile , les Hy- drachnes agitent continuellement l’eau avec leurs pattes postérieures pour établir un courant hors de leur corps. 2°. Pour peu que l’eau soit croupie, elles viennent volontiers sur le bord comme les Diplodontes, et: laissent hors de l’eau la majeure partie de leur corps, qu’elles humectent seulement: de temps à autre, en passant sur le dos leurs longues pattes postérieures. Un desséche- ment total leur seroit en effet plus promp- tement funeste encore (trois quarts d’heure) qu'aux Diplodontes. 3°. Une Hydrachne ,. jetée dans l'alcool, y a vécu et nagé pen- dant plus d’une demi-heure ; rendue à l’eau, elle s’est rétablie en peu d’instans : on peut croire qu’il n’en eût pas été ainsi si elle eùt été absorbée par l'alcool. La bouche est formée d’un bec à base assez large bientôt allongé en forme de gout- tière. fortement inclinée sur sa base, fen- due en dessus, et renfermant la partie la plus mince de deux lames mandibulaires piquantes, tranchantes, et qui peuvent elles-mêmes former par la réunion un au- tre gouttière intérieure ; elless’écartent en s’enfoncant dans le corps au-dessus de lin- sertion des pattes, et là, épaissies, elles donnent attache à leurs muscles moteurs. Ges parties, observées par Hermann, dans l'Hydrachne géographique, ont été par lui mal comprises et mal figurces. Sur les cô- tés de l'élargissement de la gaîne s’insérent les palpes. comprimés, fléchis vers la base, à articles fort inégaux, dont le premier est fort gros, le deuxième très-courbe, le troi- sième Jong et aplati dans un sens, élargi dans l’autre : le quatrième court, et ter- miné en crochet épais et raccourci : le cin- quième enfin en forme de crochet Ini- même, mobile sur le précédent, el faisant grappin plutôt que pince avec lui, puisque les courbures de l’un et de l’autre sont pa- ralièles. C’est avec cet sppareil que l’ani- IYDRACHNA. mal attaque Îles tigés du Potamogeton; mais est-ce pour sa nourriture ? M. Dugès Ja vu non moins souvent rouler entre ses pattes et fouiller avec son bec les flocons d’animalcules microscopiques qui flottoient au fond de l’eau ; M. Dugés ne l’a pas vu attaquer les gros insectes, ni les Naïs ou les Daphnics qui habitent avec lui. Le même auteur n’a rien pu trouver dans ses organes digestifs qui indiquät un genre de nourri- ture ; il n’a meme pas pu ici bien démêler les cœcum laiéraux que l’analogie doit faire supposer, mais il a mieux vu que chez d’autres genres d’Acariens l'intestin impair qui représente le rectum ; il est médian, renflé en sac fusiforme, et plein d’excré- mens d’un blanc de lait ; il s’ouvre à lanus arrondi, qu’on voit un peu plus en arrière que le milieu du corps. Des huit pieds, les antérieurs sont fort courts, les postérieurs beaucoup plus longs; les trois paires posté- rieures seules sont ciliées de manière à servir à la natalion; toutes sont pourvues de deux grands ongles crochus, rétractiles en se renversant sur le bout obliquement tronqué et excavé du Larse ; le pénultième article est le pius long de tous; le troi- sième ou la cuisse est le plus épais. Les hanches élargies, aplaties, adhérentes, for- ment sous le corps une soite de plastron; elles sont distribuées en deux groupes pour chaque côté. Entre les deux antérieures s’insére le bec; entre les postérieures se trouve l’orifice des organes génitaux. Pour ce qui concerne ce dernier, M. Dugés n’a pu établir la différence qui distingue les mâles d'avec les femelles; aussi est-ce de celles-ci que nous avons parlé jusqu’à pré- sent, d’après les observations de M. Dugès, et que nous pazlerons encore. La plaque crustacée qui recouvre cet orifice est d’une seule pièce en forme de cœur, à pointe tournée en arriére; elle est foncée en cou- Ycur et grenulée ; sous sa pointe est une ou- verlure que la plaque découvre en s’incli- nant en avant. et d’où peut sortir un lube dun demi-millimètre Ge longueur et peul- être même davantage : il le faut, en effet, pour que l’animal dépose commodément ses œufs dans lieu de son choix, et cetle opéralion n’est pas la moins curieuse dans son genre. C’est dans le centre des tiges spongieuses du Potamogeton que M. Du- gés les a vues les insinuer après y avoir, à l’aide de leur bec, percé un trou rond, tel que le feroit une épingle. Les œufs donnent à la tige une opacilé qu’elle n’a pas d’ordi- paire ; ils sont rassemblés en grande quan- 507 üité, et l’on peut dire par centaines : leur forme est oblongue ; leur longueur d’un huitième de ligne à peu près; leur couleur d’un rouge-brun. La femelle meurt après la ponte; son ventre est devenu flasque et ridé. Ces œufs ne sont pas couverts d’une enve- loppe protectrice comme dans les genres précédens ; aussi, lorsqu'ils sont mis à nu, voit-on quelques espèces de Naïs et de Dé- rostomes les altaquer, et remplir en les su- çant leurs organes digestifs d’un pulpe rou- geâtre. La ponte commence vers le mois de mai ; il faut beaucoup de temps, plus de six semaines, pour que l’éclosion ait lieu; lesti- ges du Polamogeton attaqué sont alors mor- tes, à demi décomposées, et les nouveau-nés s’en échappent sans peine. Ces nouveau-nés sont des larves à six pattes et à trompe sin- gulière, comme Muller l’avoil dil au sujet de quelques IHydrachnes; les six paltes sont fort rapprochées à leur origine, et at- tachées à des hanches quadrilatères, adhé- rentes, disposées sur deux rangs et presque contigués ; les tarses sont terminés par deux crochets rélractiles, et ciliés pour la nage. Les pieds sont rouges ; le corps rougeàtre, ovale, trés-plat en dessous, convexe en des- sus; On y voit en avant une sorte d’écusson lisse, saillant, presque elliptique, tronqué, et portant sur ses angles antérieurs deux gros yeux ronds et noirâtres. Le bec re- présente une grosse tête mobile de haut en bas, subpentagonale, terminée par une bouche étroite, et côtoyée par deux gros palpes demi-transparens, dont le quatrieme: article est en griffe, et le cinquième rein- placé par deux crochets plus petits, articu- Jés sur la base de celui-ci. M. Dugès ignore combien de temps ces petits animaux vi- vent librement dans l’eau; ils n’en peuvent alors sortir sans périr, et c’est là d’ailleurs qu'ils doivent trouver leur subsistance. Fixés sur le corps d’un insecte aquatique. et passés à l’état de nymphe, ils peuvent au contraire être avec lui emportés à l'air sans danger. Dés la fin de l’été, et durant l'automne, on en trouve déjà fixés sur le: corps ou les membres, sur les filets caudi- formes, sur les élytres de la Nèpe cendrée, tantôt aux parties cornées qu’elles perfo- rent d’un trou fort étroit, mais bien recon- noissable à l’aide d’une forte loupe. Elles. attaquent aussi les Ranâtres, et diverses espèces de Dytiques, le Bordé et celui de Roesel, par exemple ; M. Dugés en a même: trouvé sur le grand Hydrophile; mais sus ces coléoptéres elles n’attaquent que les parties membraneuses, La partie posté- 508 rieure du corps ne tarde pas s’allonger ; d’abord c’est en pointe qu’elle se dessine ; le petit animal encore aplati devient fusi- forme dans son contour; plus tard, c’est une cllipse allongée qu’il représente ; arrivé à de grandes dimensions, il est en forme de poire bien renflée, recourbée du côté in- férieur , et colorée en rouge- violet. Ce n’est que durant l’hiver que les jeunes Hy- drachues acquièrent cetle taille, c’est-à- dire une longueur de deux millimètres, un peu moins d’une ligne. Une chose remar- quable, c’est que, malgré cet accroisse- ment considérable du corps, l’écusson et les pattes ne grandissent pas; aussi trouve- t-on toujours avec les mêmes dimensions, et toujours situés vers le bout antérieur, quand l’animalcule s’est accru le plus pos- sible , et le sucoir en forme de tête, et l’é- cusson avec le simulacre des/yeux et ies trois paires de hanches. Maïs bien souvent les palpes, les pa'tes même ont disparu en partie ou en totalilé, surtout si ce parasite étoit à découvert et porté par un insecte très-robuste et très-actif, sur les pattes d’un Dytique, par exemple; alors aussi l’espace membraneux qui unit ie sucoir au corps s’est allongé en forme de cou. Ces singula- rités s'expliquent, quand on examine atten- tivement les choses. De trés-bonne heure, c’est-à-dire dès que le corps commence à s’allonger, les pattes et les palpes se re- ürent en dedans; ils suivent le corps dans le sac que forme en arrière la peau disten- duc : ils abandonnent ainsi leurs fourreaux, que des violences extérieures peuvent dès lors facilement rompre. C’est donc une nymphe qui, formée sous sa propre peau, a remplacé la larve, mais c’est une nymphe qui se nourrit et s'accroît; l’œsophage n’a pas cessé de traverser le sucoir enfoncé dans les tégumens de l’insecte nourrisseur ; un prolongement membraneux en forme d’entonnoir. qui a pérétré peu à peu jusque dans les chairs mêmes de cel animal, yretient si fortement le sucoir. qu’il y reste encore altaché, avec une portion es enveloppes, après l’éciosion dela nymphe. Toutes ces as- sertionset celles qui vontsuivre sont fondées sur l’inspection directe et positive; et, par exemple, M. Dugès a vu les fourreaux des palpes vidés à divers degrés chez des indi- vidus différens ; les pattes sont un peu plus précoces dans cette opération : puis, en laissant un moment dessécher la surface de Ja nymphe, pour la plonger ensuite dans l'huile, M. Dugès a pu constater et dessi- ner ce qui se passe sous la peau deyenue HYDRACHNA. transparente. On trouve alors les rudimens rétractés et blanchâtres des membres fu- turs, représentés par dix masses oblongues blanchâtres, rangées réguliérement sur deux lignes, et d'autant plus considérables et plus avarcées qu’elles sont postérieures. De ces dix masses, huit sont sont destinées aux pattes, deux aux palpes; une tache blanche indique le siége futur des organes génitaux ; et l’on peut apercevoir plus pro- fondément le canal intestinal recourbé en. arrière, renflé vers son bout inférieur, et communiquant par un canal élroil avec l’a- nus, situé au milieu de la face ventrale ; ik est plein d’une matière blanche, mais en- vironné d’un pulpe rouge qui, sans doute, occupe des cœcum latéraux, comme chez l’adulte. l’eu aprés, les masses s’allongent, se courbent, dirigent leur bout aminci et libre en avant et vers la ligne médiane, prennent enfin l’aspect de membres, en s’a- mincissant à mesure qu'ils s’allongent: en même temps aussi se forme le bec, et toutes ces parties se colorent en rouge, aussi bien. que la peau de l'Hydracne cachée dans la nymphe. À travers la peau de celle-ci, on peut aussi reconnoître les yeux de l’animal futur, et l’on a pu, dés les premiers chan- gemens de forme, reconnoître qu'ils rétro- gradoient dans la même proportion que les- .membres, en abandonnant leurs anciennes. cornées, qui restent visibles aux angles de l’écusson ; on les voit fort bien ercore, de même que les hanches, sur la peau de la nymphe éclose. et cette peau se montre toute cannelée de stries transversales, épais- ses, et assez consislante pour conserver en partie sa forme ; ordinairement elle se dé- chire transversalement en deux portions. pour laisser sortir le nouvel animal, qui nage aussitôt avec vivacité. Les Népes et les Ranâtres sont si souvent chargées de ces parasites, qu’il seroit étonnant qu’on pe les eùt déjà pas bien remarqués. La plu- part des observateurs les ont pris pour des œufs. Swammerdam les nomme des lentes, des œufs qui s’accroissent par succion, et il ena ré une petite Hydrachne (Biblia nat., lab. 2. fig. 4, g, et fig. 5). Cette opinion a été celle de M. L. Dufour, ainsi que celle de Degéer (iém. pour servir a l’'Hist. nat. des Ins., t. VIT, pl. 9, fig. 7, 8, 9). Ilena vu aussi paître des petites Hydrachnes; et Roesel pareît avoir fait la même observation. Sonnini a trouvé ces nymphes sur les Nèpes en Egypte, etil les a prises également pour des œufs (1. I, p. 414). M. Audouin (Hem. de la Soc. d’'Hist. nat. de Paris, t. |) a re- IIYDRACIINA. gardé ces parasites comme devant consti- tuer un genre nouveau d’Arachnides à six pattes, qu’il a nommé Achlysie. M. Man- nerheim (4nn. des Sc. nat., 1. IL, p. 498) a observé une espèce d’Achlysie qui ap- pariient probablement à une autre espèce. Telles étoient les diverses manières de voir des auteurs au sujet de ces parasites avant les observations de M. Dugés, auquel la science est redevable d’avoir retiré du chaos ces Arachnides, dont les divers états éloient encore inconnus aux observateurs de la na- ture. Aprèsles métamorphoses dontnous ve- nons de retracer les détails, d’après M. Du- gès, l’animal n’est pas encore adulte ; ilaune mue et un changement à subir encore. En effet, non-seulement ces jeunes Hydrachnes ont une forme plus ovoïde, presque en poire, etune taille beaucoup au-dessous de celle des adultes , ils ont aussi quelque chose de particulier dans les parties visibles des organes génitaux ; au lieu d’une plaque cordiforme , on ne voit qu’une dépression en forme de fente superficielle : sur les cô- tés, à quelque distance, sont deux plaques ovales grenues, et qui, au microscope , et par réfraction, semblent ou perforées de trous nombreux , ou garnies de nombreux et très-petits stemmates réguliérement dis- posés. Ces plaques ont beaucoup d’avalo- gie avec celles qui sont perforées en écu- moire ou granulées de gemmicules trans- parentes qui environnent les stigmaies des Ixodes. M. Dugés ignore quel est l’usage de ces plaques perforées. Après avoir vécu ainsi quelques semaines et pris un notable accroissement, ces individus impubéres ou présumés tels vont se fixer à l’aisselle d’une feuille de Potamageton ; ils enfoncent leur bec dans la tige et y accrochent leurs pal- pes; alors ils deviennent immobiles; leurs pieds, leur bec est ses dépendances se re- tirent encore une fois sous la peau du corps, abandonnant leurs fourreaux cutanés. Ces parties éprouvent encore une fois la même élaboration, c’est-à-dire que d’abord épais- ses, informes, courtes et pulpeuses, elles s’allongent, s’amincissent, se dessinent et se durcissent peu à peu; c’est toujours en avant que leur extrémité libre se dirige, et elles sont rangées parallélement, de ma- niére à occuper le moins d’espace possible ; leurs griffes, leurs cils et leurs poils. tout se forme avant cette troisième éclosion, qui s'opère à travers une fente de la peau du dos, et qui donne enfin le jour à un animal parfait. La dépouille qu’il abandonne nous a déjà fourni quelques détails d’organisa- 509 tion ; on peut y reconnoître même les an- ciennes mandibules, qui sans doute, étant tout à-fait cornées, se reproduisent dans leur totalité. Cette remarque, continue M. Dugés, a soulevé dans mon esprit la même question relativement aux autres membres. Sont-ce bien ceux dont se ser- voit primitivement l’animal qui se retire pour se perfectionner sous la peau? Ge que j'ai pris pour un fourreau cutané ne se- roit-il pas le membre sphacélé et remplacé intérieurement par un nouveau formé de toutes pièces? Cette théorie, que la repro- duction des membres perdus chez les Grus- tacés, les Araignées, les Salamandres, permettoit au moins d’admettre comme possible, a été renversée par l’expérience ; j'ai coupé deux paltes dans un point et d’un côté déterminé et enregistré avec la date, chez trois Hydrachnes du deuxiéme âge, c’est-à-dire ayant encore à subir la derniére transformation, celle qui vient de nous ar- rêler ; cette métamorphose s’est opérée comme de coutume, et mes sujets d’expé- riences sont sortis de leur nymphe secon- daire avec des mutilations exactement en rapport avec celles que je leur avois fait subir plusieurs semaines auparavant, seu- lement les moignons n’étoient pas brusque- ment tronqués comme aprés l’amputation, mais terminés en cône. Il en est donc ici comme du Papillon, dont les pattes longucs et cflilées se forment pourtant des élémens de ces crochets courts et coniques quiarment le corselet de la chenille ; si bien que, avant Ja première transformation de l’insecte, on trouve déjà dans chacun de ces crochets une paîte longue, mais repliée, ratatinée, et qu’on peut déplisser par une dissection convenable. 2. HYDRACHNA GEOGRAPHICA. Murzer, p. 59, tab. 8, fig. 3, 4, 5. — Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VIII. p. 33, pl. 67, fig. 2, 8; ibid., Gener.Crust.et Ins., t. 1, p.159; ibid., Rég. anim. de Cuv., nouv. édit., t. 1V, p. 289. — T'rombidium Geographicum, Fasr., Ent. Syst. t. II, p. 405. — Cette espèce, qui est d’une taille assez grande, a son corps légérement tomenteux ; elle a quatre taches et quatre points rouges silués sur le dos; cha- que point est marqué d’un autre petil point noir dans son centre; les yeux sont rouges, très-petits; les antennules sont composées de trois articles, et de la longueur des trois premières paires de pattes; celles-ci sont noires, plus courtes que le corps, velues et 51) composées de six pièces. Dès qu’on touche celle espèce, elle feint d’être morte pen- dant quelques instans. — Se lrouve aux environs de Paris. M. Koch, dans sa Faune allemande, dé- signe trente-deux nouvelles coupes géné- riques, mais il ne leur assigne aucuns carac- tères ; elles sont ainsi dénommées: T'ydeus, SEPTIÈME OCYPETE. Zercon, Sejus, Lœlops, Nesæa, Limnesi ; Amonia, Caligonus, Spio, Thyas, Tiph:s, Marica, Notaspis, Iphis, Hoplophora, Da- mœus, Zetes, Pelops, Nothrus, Oppia, Ce- pheus , Carabodes , Celæwno, Mypocktho- nius, Murica, Eremæœuws, Actineda, Bryo- bia, Penthaleus, Scyphius, Linopodes, Eu- podes. FAMILLE, MICROPHTEHIRES, : LATREILLE. Caractères. Cette famille comprend les Arachnides qui n’ont constamment en tout temps que six pieds. ; Genres : Caris *, Leptus, Achlysia, Ocy- pete. LEPTUS , Larr. Les pattes sont au nombre de six. — Il y a un suçoir avancé. — Des palpes appa- rens, courts el presque coniques. — Le corps est trés-mou et ovale. Ces Arachni- des, qui sont excessivement petites, ont le corps ovale, renflé; la partie anterieure présente comme une tête, ayant de chaque côté un point noir qui représente peul-être les yeux. — La peau qui couvre le corps est souple , bien tendue et luisante ; l’ani- mal la fronce et la ride quelquefois. Ces petites Arachnides sont parasiles. LEPTUS AUTUMNALIS. Larr., lèèg. anim. de Cuv., nouv. édit., t& IV, p. 290. — Acarus Autumnalis, Suaw., Zool. Misc., t. IE, pl. 42. — Cette espèce est Lrés-petite, d’une couleur rouge; elle grimpe et s’insinue dans la peau, à la racine des poils, et cause des démangeai- (4) Nous ne décrirons pas le genre Caris de M.Latreille, l'ayant rapporté au genre Argas;ilen est de même de celui d'Achlysia, qui n’est qu’une larve d’{ydrachna. C’est avec doule que nous re- gardons comme parvenues à l’état parfail jes Arachnides composant les genres Leptus et Ocy- pete. sons trés-vives et presque aussi insupporta- bles que celles produites par la gale ; elle est connue vulgairement sous le nom de Rouget par les habitans des campagnes. M. Quoy nous a appris qu’elle est trés- commune, à l’époque des vendanges, dans le département de la Charente-Inférieure, où elle est connue sous le nom de F’eudan- geron. M. Latreille dit avoir apaisé les dé- mangeaisons produites par la piqüre de ces Arachnides en lavant les endroits irrités avec de l’eau mêlée d’un peu de vinaigre. OCYPETE, Leac. Les caractères assignés par M. Leach à ce genre s:nt les suivans : Pieds ambulatoires. — Des mandibules. — Palpes ayant un ap- pendice mobile à leur extrémité. — Deux yeux portés sur un pédicule. — Corps comme divisé en deux portions, dont l’an- térieure porte la bouche, les yeux et les deux paires de pieds antérieurs. — Six pieds. L'espèce qui a servi de type à ce genre es : OCYPETE RUBRA. Leacn, Trans. Linn. Societ., t. XI, p. 396.— Son corps est garni de poils d’un cendré roussâtre ; ceux du dos sont longs et rares; ceux des palies sont très-courts ; les yeux sont d’une couleur noirâtre. — Elle se trouve irès-communément sur les Diptères de la famille des Tipulaires. MYRIAPODES, —@6— - M. Latreille désigne sous lé nom de My- riapodes”, ces insectes que l’on appelle vul- gairement mille-pieds ou cent pieds, et que les anciens désignoient sous celui de centi- pèdes. Ces animaux, qui forment maintenant une classe, sontainsicaractérisés : terrestres, articulés extérieurement, à segmens nom- breux ; un ganglion nerveux et plus souvent une paire de pattes articulées pour chaque anneau du corps: le système ganglionnaire inférieur au canal intestinal et placé sur Ja ligne médiane.— Point d’abdomen distinct du thorax et apode.—Point d'ailes. —Tête pourvue de deux antennes. —Bouche com- posée de plusieurs paires d’appendices. — Les deux ouvertures du canal intestinal ter- minales et opposées — Yeux stemmatifor- mes, composés ou nuls. — Circulation in- complète. — Respiration trachéenne. — Génération bisexuée, dioïque, ovipare ou ovovivipare. Tels sont les caractères de cette classe bien distincte de la suivante ou de celle des insectes. Les organes maslicateurs des animaux qui composent cette classe ont été étudiés avec soin pour quelques espécesseulement. Chez les Chilognathes, Glomeris, Iules, ætc., on remarque, d’après M. Latreille, deux mandibules épaisses, sans palpes, trés-distinctement divisées en deux portions par une articulation médiare, avec des dents imbriquées et implantées dans une convexilé de son extrémilé supérieure; une lèvre (languette, suivant M. La- treille ; lèvre inféricure composée de deux paires de mâchoires, selon M. Savigny), si- tuée immédiatement au-dessous d’elles, les recouvrant, crustacée, plane, divisée à la surface extérieure par des sutures longitu- dinales et des échancrures en quatre aires principales, tuberculées au bord supérieur, et dontles deuxintermédiaires, plus étroites et plus courtes, situées à l’extrémité supé- ricure d’une autre aire. leur servent de base commune. Chez les Chilopodes, au contraire (Scolopendres, Lithobies, Sculi- géres), la bouche est composée de deux mandibules munies d’un petit appendice en É Hupus sans nombre, dix mille el æovs, to- do:, pied, forme de palpe, offrant dans leur milicu J’apparence d’une soudure, et terminées en manière de cuillère dentelée sur les boräs ; d’une lévre quadrifide dont les deux divi- sions latérales, plus grandes, annelées transversalement, semblables aux pattes membraneuses des Chenilles, les deux pal- pes ou pelits pieds réunis à leur base, on- guiculés au bord, et d’une seconde lèvre formée par une seconde paire de pieds di- latés et joints à leur naissance , et terminés par un fort crochet mobile et percé sous son exlrémilé d’un trou pour la sortie d’une liqueur vénéneuse. Cette définition, que nous empruntons à M. Latreille, dif- fère sous quelques rapports de celle qu’a- voit donnée antérieurement M. Savigny, et qui repose sur de patientes et laborieuses observations; Degéer avoit déjà entrepris de décrire et de représenter les appendices qui composent la bouche des Scolopendres. Les figures que M. Savigny a données dans les belles planches de la Description de l'Egypte, sont les plus complètes que l’on puisse citer. M. Guérin a étudié, depuis, le même organe dans une espèce du pre- mier ordre, le Pollyxène, et a consigné dans son Iconographie du Règne animal de Cuvier, pl. 4, le résultat de cette étude, qui fait mieux comprendre qu’on ne l’avoit fait jusqu’alors la bouche de ce Myriapode. Après les appendices qui font partie de la bouche et qui servent à saisir la nourri- ture ou à la broyer, nous devons parler de ceux du tronc; ceux-ci, qui sont les mem- bres ou les pieds, sont composés d’articles plus distincts ; on voit que leur grand nom- bre a déterminé le nom que porte ces ani- maux. Les caractères qu’ils présentent ne sont pas moins uliles pour la classification que les précédens; cer ils confirment ce qu’avoient indiqué les précédens, et justi- firent Ja séparation des Myriapodes en deux groupes. Tous les anneaux du tronc (sans dis- tinction de thorax et d'abdomen) sont pourvus de pattes; et dans tous les Ghilo- podes, chaque anneau présente une paire de pattes insérée sur les parties latérales; mais les Chilognathes ont ordinairement deux paires de paltes pour chaque anneau, 512 et chez eux c’est à la partie intérieure du corps que s’insérent ces appendices. Nous prendrons pour exemple les Polydesmes, animaux les plus voisins des Jules, mais qui s’en distinguent par un moins grand nombre d’anneaux au corps, et par suite de pattes; les segmens toujours consistans et plus ou moins carénés sur leurs bords sont au nombre de vingt, sans comprendre la tête ; le premier, qui est celui de la nu- que, manque de pates, etles trois suivansen ont chacun une paire ; il semble quelque- fois que l’anneau ventral, bien qu’incom- plet, possède une paire de pattes, et que le suivant, au contraire, en soit dépourvu. Quant aux autres, ils ont chacun deux pai- res d’apperdices, et le dernier, ou l’anal, en est loujours dépourvu. Parfois un ou plusieurs anneaux offrent trois paires de pattes chacun; mais c’est un cas anomal. Palisot de Beauvois en a représenté un exemple dans son ouvrage sur les insectes d’Alrique et d'Amérique. Ghez certains lules, deux segmens par anneaux sont par- fois apodes ; mais ceci n’a pas constamment lieu, et se voit plus volontiers chez lesindi- vidus qui n’ont point encore pris tout leur développement : les Glomeris et les Po- lyxènes , à cause du peu de consistance de leur derme, semblent offrir moins de ré- gularité sous ce rapport. Les pieds des Myriapodes sont plus ou moins longs; C’est chez les Scutigères qu'ils prennent le plus grand développe- ment de longueur; quant au nombre, ils ne présentent pas de moins grandes diffé- rences, non-seulement suivant les espèces, mais suivant l’âge des individus; sous ce dernier rapport, les espèces qui, dans l’é- tai parfait, en possèdent le moins, sont les Polyxènes, qui n’en ont que douze paires. Dans le même ordre certains lules en pré- sentent près de trois cents Même varia- tion pour les Chilopodes; les Lithobies et les Scutigères n’en ont que quinze paires; el chez un Géophile désigné sous le nom de Walckenaeri, Gerv., espèce des envi- rons de Paris, M. P. Gervais en a compté trois cent trente-six. La forme du corps est toujours en rap- port avec la disposition des appendices, et Jes anneaux qui le composent se montrent sous différentes formes; assez mous chez les Polyxènes, ce n’est qu’en dessous qu’ils offrent cette disposition ; chez les Glomeris, ils sont latéralement et en dessus d’une grande consistance. Ceux des lules sont entièrement durs et cylindriques; ceux des MYRIAPODES. Cambalas et des Platyules sont déprimés. Chez les Scolopendres, iis affectent de même diverses dispositions ; les Géophiles les ont à peu prés égaux entre eux, car ils semblent constamment formés d’unsegment plus petit et d’un autre plus grand, ce der- nier étant seul pédigère. Dansles Scolopen- dres ils sont uni-partis et tous pédigères, mais ils sont alternativement plus ou moins Jongs; l'alternance est marquée chez les Lithobies, mais seulement à la face dor- sale ; enfin chez les Scutigères, ils semble exister en dessous un plus grand nombre de segmens qu’en dessus, parce qu’à celte partie les plus pelits ont cessé d’être appa- rens. Les antennes qui piésidenl au tou- cher sont au nombre de deux; celles de Chlognathes n’ont jamais plus de sept arti- cles, et celles des Chilopodes en ont touiours un plus grand nombre: les Géophiles en ont quatorze ; les Cryplops etles Scolopen- dres dix sept ou vingt environ, leursarticles étant greuus. Chez les Scutigères elles sont au Coutraire filiformes et extrêmement al- longées. Certains Myriapodes manquent d’yeux, (Polydesmes, Blaniules, les Cryp- tops et Géophiles) ; chez les Scolopendres, les Platyules et les Lithobies, ces organes sont stemmatiformes ct plus ou moins nombreux; Les lules jes ont plus rappro- chés; tels sont encore les Polyxènes et les Zéphronies. Enfin, ils ont dans les Scu- tigères l’aspect des yeux composés de la plupart des Crustacés. Une particularité bien remarquable signale le développement de ces organes chez quelques espèces qui ont été étudiées par M. P. Gervais; les yeux, beaucoup moins nombreux dans le jeune âge, apparoissent successivement à mesure que les autres organes se déve- loppent. - Si nous étudions maintenant les organes internes de ces animaux, nous verrons que les Myriapodes ont leur système nerveux parfaitement conforme aux autres animaux articulés; ils sont même un exemple au moyen duquel la disposition normale de tout le type peut être le mieux comprise ; les nerfs principaux forment sur la ligne médiane du corps, au-dessous du canal in- testinal, une série de ganglions, et chacun de ces ganglions correspond à un des an- neaux du corps; tous donnent naissance à des filamens plus ténus qui s’en échappent latéralement ; le nombre des ganglions principaux est donc proportionnel à celui des anneaux du corps, et comme dans cer- taines espèces ceux-ci sont incomparable- MYRIAPODES. ment plus nombreux chez les adultes que chez les jeunes sujets. les ganglions varient eux-mêmes en nombre. M. Treviranus a fail connoître avec soin ce système impor- tant de l’économie des Myriapodes. ainsi que celui de plusieurs autres espèces, dans son mémoire sur l’analomie de quelques espéces: de celle classe. Touscesanimaux respirentl’airen nature, et ils sont pourvus de lrachées ; ces arganes s'ouvrent sur les côtés de leur corps par des stigmates; leur système vasculaire, de même que celui des animaux trachéens, est fort incomplet ; le tube digestif chez ces animaux est tout-à-fait droil et ne dé- passe par conséquent pas la longueur du corps; dans les Lithobies, l’œsophage et le jabot ne forment qu’un même tube d’un diametre uniforme , cylindrique, envelop- pé par les glandes salivaires et atteignant à peine la seconde plaque dorsale. MM. Tre- viranus et Marcelle de Serres n’admettent point de jabot ; mais l’analogie le fait suppo- ser à M. L. Dufour, d’un léger bourrelet à l’origine du ventricule chilifique; ce bour- relet, qui semble être l'indice d’une valvule annulaire, vient prêter un grand poids à l'induction par analogie. Cette valvule prouve que les alimens ne doivent pénétrer dans la poche qu’elle précède qu’aprèsavoir subi une elaboration préliminaire dans le vevtricule en question : le ventricule chi- lifique forme à lui seul les trois quarts de la longueur de tout le tube digestif; sa ca- vité renferme une pulpe alimentaire homo- gène, d’un gris-roussätre. L’intestin, bien moins large et cylindroïde , paroît cannelé suivant sa longueur. lorsqu'il est vide et contracté sur lui-même; avant de se ter- miper à l’anus, il offre un cœcum à peine sensible qui est caché par les derniers seg- mens de l’abdomen. 11 n’y a chez les Li- thobies qu’une paire de vaisseaux hépati- ques; ils s’insérent un de chaque côté et par un bout légérement renflé au bourre- let valvuleux cité plus haut, comme étant en arrière du canal chylifique. Chez les Sculigères l’appareil digestif diffère trés- peu de celui des Lithobies; l’œsophage est d’une briéveté extrême; le jabot n’est qu’une petite dilatation; le ventricule chy- lique est cylindroïde et occupe environ les trois quarts de la longueur du corps; il a une capacité assez vaste; ses parois sont assez épaisses et d’une texture remarquable; l'intestin paroît plus musculeux que le ventricule chylifique; un peu en avant la terminaison du rectum existenne sorte d’ap- AHN. 512 pendice cœcal ; le tube alimentaire des lu- les est, à neu de chose près, le même que celui des Lithobies et des Scutigères, les dispositions générales étant fort analogues. La reproduction des Myriapodes est ovi- pare ou dans quelques cas ovovivipare. Degéer à étudié les iules des sables sous ce rapport, et voici comment il s'exprime: Celui dont je viens de douner la descriplion était une femelle; car elle ponditun grand nombre d’œufs d’un blanc sale. en un tas les uns auprès des autres; ces œufs sont pe- lits et de figure arrondie. La ponte n’a été observée dansaucunau- tre cas, que je sache, dit M. P. Gervais; je dois néanmoins rappeler que M. le pro- fesseur Audouin a bien voulu me commu- niquer qu'il avait recueilli les produits de celle d’une espèce du véritable genre Sco- lopeudre, voisine des Scolopendres mor- dantes ; une femelle de cette espèce, pla- cée, encore vivante, dans un flacon d’al- cool, y pondit non des œufs, mais des pe- lits déjà développés, que M. Audouin a bien voulu me faire voir; la génération a donc été ovovivipare : estelle semblable chez toutes les espéces? c’est ce que l’ob- servalion pourra seule apprendre. Chez les Myriapodes ovipares un phénomène remar- quable se présente. Je n’espérois, conlinue Degéer, que nous citions plus haut, voir des petits sortir de ces œufs, car il étoit in- certain si la mére avoit été fécondée ou non; cependant après quelques jours, c’é- toit le premier du mois d’août 1746, de chaque œuf il sortit un petit Iule blanc, qui n’avoit pas une ligne de longueur ; j’examinai d’abord au microscope les co- ques d’œufs vides, et je vis qu’elles s’é- toient fendues en deux portions égales, mais qui tenoient ensemble vers le bas. Ces jeunes Iules, nouvellement éclos, me fi- rent voir une chose à laquelle je ne m’at- tendois nullement ; je savois que les insec- tes de ce genre ne subissent point de mé- tamorphoses, qu’ils ne deviennent jamais insectes ailés; ainsi j’étois comme assuré que les jeunes lules devoient être sembla- bles en figure, à la grandeur près, à leur mère, et par conséquent je croyois qu'ils étoient pourvus d'autant de pattes qu’elle; mais je vis toute autre chose ; chacun d’eux n’avoit que six patles, qui composoient trois paires, ou dont il y avoit trois de cha- que côté du corps; ils avoient beaucoup de ressemblance avec des vers ou des larves hexapodes, telles que celles qui doivent se transformer en insectes ailés. Ce qu’il y a 53 514 de certain, c’est que ces jeunes Lules naïis- sent avec six paltes seulement, et qu’en quatre jours de temps il leur vient encore quatre paires de pattes, de sorte qu’alors ils en ont sept de chaque côté. J’ai aussi ob- servé d’autres changemens sur ces lules âgés d’environ quatre jours, qui sont de même trés-remarquables, et qui semblent demander davantage d’être précédés d’un changement de peau. Les antennes se sont beaucoup développées ; elles sont devenues plus longues et moins grosses à proportion, el elles ant pris deux articulations de plus, elles en avoient six, et d’abord n’en avoient eu que qualre. À ces détails que nous avons eu occa- sion, poursuit M. P. Gervais, de confirmer dans plusieurs points et d'étendre sur plu- sieurs aulres, nous devons néanmoins, pour être complets, opposer ceux qu’a publiés M. Paul Savi, qui dit tout le contraire de ce qu’a avancé Degéer; car il admet que les Jules n’ont pas de pattes lorsqu'ils éclosent. Degéer a aussi constaté que le Pollyxène, qui a douze paires de pattes lorsqu'il est adulle, en présente.un moins grand nombre à une époque moins avan- cée. Quelques-uns de ceux qu’il observa u’avoient que six paires de pattes, et d’au- lies trois seulement, Il est à remarquer, dit l’auteur, que les pattes des jeunes Îules sont plus grandes. à proporlion du volume du corps, que celles de ceux qui ont acquis Ieur juste grandeur. J’ajouterai un fait curieux, et que j’ai moi-méme observé, dit toujours le même saturaliste, à ceux que j'ai cités plus haut sur les lules, c’est que chez les animaux de ce genre les varialions occasionées par l’âge portent non-seulement sur le nombre des pattes et des anneaux du corps ou sur celui des antennes, mais encore sur celui des yeux; c’est ainsi que les jeunes lules que j'ai observés avoient up moins grand nom- bre de ces organes que ceux qui éloient plus adultes. J'ai constaté un fait analogue chez les Eithobies, espèces fort communes dans nos contrées, et, quoique je n’aie pas suivi exactement le développement de ces My- rispodes, je dois rapporter ce que leur étude m’a présenté. Ces animaux, que tout porte à supposer ovipares, bien qu’on n’ait réellement point encore décrit leurs œufs , ont également les anneaux du corps et par suite les pattes moins nombreux dans Jeur premier âge. Toutefois, on se lromperoit gravement si l’on essayoit de considérer MYRIAPODES. cette parlicularilé comme générale ; car les Scolopendres qu’a observées M. Audouin ont, ainsi qu'il me l’a dit, leurs pieds déjà complets, et les anneaux de leur corps sont tous développés. On pourroit peut - êlre admettre que cette différence entre deux animaux si voisius tient elle- mêune à leur mode de parturition, et que l’ovoviviparité des Scolopendres propre- ment dites explique le développement déjà fort avancé de leurs petits. Les mœurs des Myriapodes varient selon la nature des familles auxquelles ces ani- maux appartiennent. Certaines espèces sont frugivores, comme les lules, les Glomé- ris, etc.; d’autres attaquent au contraire des animaux pour s’en nourrir; telles sont les Scolopendres. Celles du vrai genre Scolopendre se servent en même temps, pour retenir leur proie, de leurs crochets postérieurs el de ceux dont la bouche est armée; ceux-ci ont à leur extrémité une pelite ouverture par laquelle s'écoule la sécrétion d’une glande spéciale. C’est à la présence de ce liquide que les Scolopen- dres doivent la cruelle irritation qui ne tarde pas a s’y développer; toutefois elles ne sont pas réellement dangereuses. Celles des petites espèces, Lithobies et Géophiles, qui vivent dans le Nord, sont bien moins irritantes. C’est dans les lieux humides, sous les mousses qui couvrent le pied des arbres, sous les écorces de ces derniers, et quelquefois dans les habitations, que vivent les Myriapodes ; la plupart craignent la sécheresse, et ne tardent pas à périr s'ils y restent exposés pendant un certain temps; mais, placés dans des conditions plus favo- rables, ils sont au contraire très-vivans, et il suffit, pour les conserver ainsi pendant plusieurs mois, de les tenir à l’ombre dans un vase rempli de terre ou de mousse ; ils s’y enferment aisément, et se creusent dans toutes les directions des chemins qu’ils ont besoin de traverser. Il est facile d'observer combien la plupart d’entre eux sont luci- fages : ils passent tout le jour sous la terre ou au milieu de la mousse, et quand le soir est venu, ils s’agitent à la surface. Quelques Scolopendres sont électriques, ou mieux phosphorescentes, c’est-à-dire qu'à certaines époques de l’année elles transsudent une matière lumineuse, qui marque en une raie plus ou moins bril- lante le passage qu’elles viennent de quit- ter : une de nos espèces a reçu, à cause de cetle particularité, la dénomination de Gecphilus Électricus; une autre est appe- MYRIAPODES. lée Phosphoreus ; celle-ci est exotique et peu connue, mais la précédente est une de celles qu’on rencontre le plus fréquem- ment chez nous; le Geophilus Carpopha- ges présente parfuis la même propriété. C’est surtout entre les anneaux et au-des- sous du ventre que la sécrélion cutanée des Scolopendres se fait en plus grande abon- dance. Chez les lules ces organes sont plus évidens, car ce sont des espèces de sacs placés sur les côtés de chaque anneau du corps, au-dessus du stigmate de la trachée ; la partie de la peau qui les environne est le plus souvent d’une couleur fort tranchée, et qui a plus ou moins d’analogie avec celle de la matière sécrélée. Celle-ci est toujours assez fortement odorante, et dans les di- verses especes indigènes, elle imite, à s’y méprendre, l’odeur du gaz acide nitreux. M. P. Gervais a cherché a s’assurer de la nature de ce produit dans le Julus Lucifu- gus, et il a reconnu qu'il n’est ni acide, comme on pourroit le croire, ni alcalin d’une manière positive. Cette matière, en petite quantité, et il n’est pas facile d’en ramasser davantage, esi sans action sur le papier bleu de tournesol. Un des traits les plus curieux de la phy- siologie des Myriapodes, et surtout des Scolopendres, est la manière dont ils ré- sistent aux plus grandes mulilations. J’ai conservé, poursuit M. P. Gervais, des Géo- philes pendant un et même deux jours dans l’eau, et ils n’ont point cessé de vivre ; et j'ai vu un des fragmens postérieurs de ces animaux remuer éncoré environ quinze jours aprés avoir élé séparé du reste du corps. Quand on arrache la tête à un Géo- phile, on le voit aussitôt marcher dans le sens de la queue, el il peut vivre ainsi pen- dant quelque temps; si on lui enlève en- suite l'extrémité anale, il recommence d’a- bord à marcher en sens contraire, Comme pour fuir l’objet qui vient de le blesser, mais on peut bientôt remarquer qu’il n’a plus alors de direction bien déterminée. car il s’avance tantôt d’avant en arrière et tantôt d’arrière en avant. Les lules sont beaucoup moins vivaces que les autres aui- maux de celte classe. La distribution à la surface du globe des espèces de la présente catégorie est encore bien loin de pouvoir être indiquée d’une manière posilive ; car on connait encore un trop petit nombre de celles qui y existent pour rien dire de général sur ce sujet. Quelques espèces habitent un espace as- sez considérable ; c’est ainsi, par exemple, Di qu'on rencontre le Scutigère Arénoïde de- puis le nord de l’Europe jusqu’en Egypte et en Barbarie; mais c’est à tort que l’on a prétendu qu’il en éloit, comme de la Sco- lopendra Morsicans , de communes aux parties chaudes de l’ancien et nouveau monde. On à, en eflet, confondu sous le inême nom de Aorsicans des animaux sans aucun doute congénères , mais entre les- quels il est facile de reconnoitre des diffé- rences spécifiques. Nous laisserons le nom spécifique de Morsicans à l'espèce du nord de l'Afrique et de l’Europe méridionale. Les Myriapodes qui se trouvent en France appartiennent aux deux ordres de la classe, et représentent à peu prés tous les genres de cette dernière. Plus nombreux au sud qu’au nord , ils ont dans les contrées méridionales une grande analogie avec ceux de l’ltalie et de l'Espagne, et deux d'entre eux se retrouvent même dans tout le nord de Afrique; ce sont la Scolopen- dre Mordante et la Scutigère Arénoïde; nous avons lieu de croire que le Géophile äe Walckenaer, espèce fort remarquable, recucillie à Paris même, existe aussi en Barbarie. Quant à la répartition géographique des genres, elle est moins réguliere ; car la plu- part de ceux qui possèdent plusieurs es- pèces se trouvent en même temps repré- sentés par des espèces différentes, il est vrai, des régions bien distinctes. Certains genres sont propres, non-seulement à un continent ou deux, mais ils peuvent être cosmopolites. On trouve des Scolopendres dansl’ancienetle nouveau monde, maisnous n’en connoissons pas de l’Australie. Quant aux Polydesmes, nous en avons vu d’Eu- rope, d'Asie, d'Afrique, de l’Amériqué septentrionale et de l'Amérique méridio- nale. ainsi que de la Nouvelle-Holiande. Les Scutigères, que nous citions plus haut, sont aussi une espèce australienne el d’au- Lres asiatiques. La classification des Myriapodes n'est pas un des sujets les moins curieux de leur histoire. La classe parfaitement naturelle que composent ces animaux n’a pas été considérée par tous les naturalistes comme offrant les mêmes affinités; tous sont d’ac- cord, comme on le pense bien, pour larap- porter au Lype des añimaux articulés; mais auprès de quelle autre classe doit-elle prendre place? Dans ce cas comme dans beaucoup d’autres, les singulières diver- gences quel’onremarque entre les atüleurs, tiennent plutôt aux principes sur lesquels 33. 546 1eposent leurs déterminations ou au but qu’ilsse proposoient dans leurclassification, qu’à la nature elle-même du sujet. Quelques uns admettant à priori plu- tôt qu'après une ample information, que toute disposition sériale’est impraticable et qu’elle seroit contraire à l’ordre naturel, ont vu dans les Myriapodes une nouvelle confirmation de leur théorie, et les Myria- podes ont été pour eux des animaux inter- médiaires en même temps à la plupart des autres classes du deuxième type. Aussi ces naturalistes ont-ils eu sur les Myriapodes l'opinion la moins arrêtée qu’il soit possi- ble d’avoir; c’est ainsi que Latreille les a successivement envisagés comme formant un groupe à part, la classe des Mitosata @e Fabricius ; puis comme elant de véritables Arachnides, ce qui revenoit à la maniére de voir du célébre Lamarck ; ensuite, il les considéra comme devant rentrer dans Ja même classe que les insectes à six pieds. les rapprochant des Thysanoures, avec lesquels : MM. Surauss, Dugès, etc., supposent qu'ils ‘ont de véritables affinités ; mais depuis, en reconnoissant toujours leur rapport avec les Thysanoures, Latreille (Cours d’En- tomologie), venant à considérer les Myriapo- des comme constituant une classe particu- lière , les place entre celle des Hexapodes et celle des Arachnides. D’autres savans, au contraire, ayant ad- mis que la disposition sériale est pralicable dans certaines limites, rangent les animaux articulés sur deux séries paralléles, et re- portent les Arachnides et les Crustacés sur une de ces lignes, tandis que les Insectes, les Myriapodes et les Annelides forment l’autre ; ils sont conduits à regarder les se- conds comme intermédiaires aux premiers etauxtroisièmes (Strauss, Consid. genér., p. 29). On ne sauroit en effet nier que les Myriapodes n’offrent avec les Annelides, et particuliérement avec les Ghétopodes, des analogies évidentes, la forme générale du corps et celle de chacun de cessegmens, la marche rampante, elc., doivent faire comparer ces deux groupes d'animaux, et conduiront jusqu'à un certain point à éta- blir que les Myriapodes sont les analogues terrestres des vers pourvus de soies latéra- les, Mais, en admettant ce raisonnement que Pétude du genre Péripate rend hors de doute, doil-on également reconnaîire que d'autre part les Thysanoures (Lépismes, Podures, ete. ) sont les animaux qui se licnt mieux aux Myriapodes? c’est ce que n’admet pas un savant zoologisie, M, de MYRIAPODES. Blainville, à l'opinion duquel, dit M. Ger- vais, nous croyons devoir nous ranger. Les Crustacés présentent certains genres tous pourvus de quatorze palles, et au nombre desquels on compte les Cloportes, qui ont certainement avec les Myriapodes de la famille des Glomérites, beaucoup plus d’analogie que n’en ont ceux-ci avec les Thysanoures; et cela est si vrai que Fa- bricius rapportoit à sa classe des Mitosata, non-seulement les Scolopendres et ies Iu- les, mais encore les Cloportes auxquels sont mêlés, dans son système, plusieurs es- péces de Gloméris. Olivier et G. Cuvier ont les premiers fait disparaitre cette lé- gère incorreclion. Cuvier, dans son tableau élémentaire (p. 464. 1798), ne laisse que deux genres parmi les Mitosates; ceux des lules, partagés en trois sections comme l’a- voit indiqué Fabricius, et des Scolopen- dres; il les intercalle entre les Crustacés et les Arachnides. 11 paroît donc démon- tré que les Crustacés télradécapodes ( à quatorze pattes), et les Annelides Chétopo- des, étant les animaux qui se lient le mieux aux Myriapodes, on ne sauroit mieux faire que de placer ceux-ci entre les uns et les autres , puisque eux-mêmes s’y lappor- tent naturellement, et que cette determi- nation permet en même lemps de recon- noître les affinités qui unissent entre elles les diverses autres classes. La posiuon naturelle des Myriapodesune fois déterminée, la disposition de ces ani- maux est elle-même trés-facile à établir ; car elle doit nécessairement êlre une con- séquence de la première. Les espèces qui seront le plus semblables par leur forme aux Gloportes (Crustacés tétradécapodes), seront plusrapprochées d’eux queles autres, et à Ja fin seront confinés des genres qui semblent plus analogues aux Annelides. M. Strauss reconnoît dans le Pollyxéne le Myriapode le plus voisin des Ghélopodes, il le compare aux Léodices ; nous pensons au contraire qu'il a des rapports bien plus évidens avec les Cloportes, et qu’au lieu d’être rapproché des Annelides, il doit au contraire en être éloigné plus qu'aucun autre. Les pieds du genre Pollyxène. moins nombreux que ceux du reste des Myriapo- des, le rendentsousce point de vue plusana- logue aux Cloportes. dont i? a le faciès. Les yeux sont aussi semblables à ceux de ces animaux, et tout en lui semble indiquer une espèce formant le passage des Cloportes aux Glomeris. Aprés les Pollyxènes, se placeront donc les Glomeris, et si l’on CHILOGNATHES. continue à consulter les antennes, la forme du corys ainsi que le nombre et les modes d'insertion des paties, et quelques carac- tères tirés de l’absence ou de la présence des veux et de leur disposition, en évaluant chacun des caractères que fournissent ces organes à sa juste valeur, on devra, ce nous semble, placer ensuite les Polydesmes, puis les lules proprement dits, et ceux de ces animaux dont le corps est déprimé au lieu d’être circulaire, et qu’on pourroit ap- peler Platyules. Latrcille a fait de ces di- vers genres, qu'il dispose un peu différem- ment, un premier ordre sous le nom de Chilognathes. Dans un second groupe sont placés les Scolopendres et les Scutigères, auxquels l’auteur applique la désienation commune de Chilopodes. Get ordre cor- respond au genre Scolopendra de Linné et de Degéer, et le premier à celui des Iules. C’est ainsi, continue M. P. Gervais, que Leach et Latreille ont concu les rapports des Myriapodes entre eux ; mais comme le principe fondamental de toute disposition systématique est que la série des genres d’un même groupe soit élablie de telle sorte que les animaux doivent être plus ou moins rapprochés entre eux, selon qu’ils ont plus ou moins d’analogie, et que ceux qui commencent la série doivent être plus semblablesaux dernières espèces du groupe précédent, et semblablement pour les der- niers échelons de cette série. avec les pre- miers de la suivante, M. Gervais a pensé que la disposition ci-dessous était la plus 517 naturelle. Comme nous suivons la classifi- cation qui a été indiquée par M. Gervais, dans un mémoire ayant pour titre : Etudes pour servir a l’Hist. nat.des Myriapodes, les Pollyxènes y seront placés les premiers, parce qu'il les considere comme les plus semblables aux Cloportes qui les précèdent dans la méthode, et il est assez facile de passer ensuite d’un genre donné à celui qui lui succède: un intervallesemble exister en- tre le premier et le second ordre; mais aucune méthode ne sauroit éviler cet in- convénient, et il n’en reste pas moins dé- montré, pour M. P. Gervais , que les Tu- les et genres vosins sont plus analogues aux Crustacés, que les Scolopendres paroissent plus intimement liés au contraire avec les Annelides, et que les Scutigéres, qui se- ront à la tète des Scolopendres, ne sont pas sans analogie avecles derniers genres de l’ordre des lules. Un caractère remarqua- ble existe dans les tarses des Scutigères, qui sont multi-articulés à la manière de ceux des Hexapodes. La classe des Myriapodes , d’après le tra- vail ci-dessus cité, a été divisée en deux ordres. Ier ordre. CurLoenarurs. Cet ordre a été divisé en trois familles : les Pollyxenites, les Glomérites et les lulites. Cet ordre ren- les Scuiigérites Ile ordre. CHILCPODES. ferme deux familles : et les Scolopendriles. PREMIER ORDRE. CHILOGNATHES, LATREILLE. Caractères. 11 renferme le genre Zulus de Linné, formé de Myriapodes, dont le corps est généralement crustacé, cylindri- que, muni de pieds trés-courts, distribués par paires uniques sur les anneaux anté- rieurs, par paires doubles sur les autres, toujours terminés par un seul crochet et de deux antennes fort courtes, un peu plus grosses vers le bout ou presque filiformes, et composées de sept articles. — Les man- dibules sont crustacées, sans palpes, de trois articles, avec des dents mobiles et imbri- quées au bout. — La langue, terminant in- térieurement la tête, se présente sous l’ap- parence d’une lame ou d’un feuillet, di- visée à la surface extérieure par des sutures longitudinales et des échancrures, en quatre aires principales, couronnées supérieure- ment par des tubercules, dont les deux in- termédiaires plus étroites et plus courtes, si- tuéesau-dessus d’uneautre aire, leur servant de base commune. Mais ce qui caractérise encore mieux cet ordre, c’est que les orga- nes sexuels ne sonl pas situés à l'extrémité postérieure du corps, mais vers sa partie antérieure ; ceux du mâle sont placés sur le sixième segment, après la septième paire de pattes, et ceux de la femelle derrière 5:8 e: ux de la seconde paire. — Les stigmates, qu'’i! ne faut pas confondre, d’après les ob- servalions de M. Savi, avec des pores la- téraux , destinés à la sortie d’une liqueur acide et d’une codeur pénétrante que ré- pandent ces animaux, sont silués alterna- ralivement en dehors de l’origine de chaque paire de pieds. trés pelils on peu apparens. On remarque encore que ces derniers seg- meps sont contigus à leur naissance ou in- sérés sur la ligne mediane et inférieure du corps, tandis que dans l’ordre suivaut, ils sont latéraux ou séparés par la largeur des segmens. Le premier article, ou la hanche des quatre antérieurs, est allongé, compri- mé, lamelliforme. Le premier segment du corps dans les uns. le second &ans les au- tres. et précédé alors d’un demi-segment clvpéiforme, est ordinairement plus grand que les suivans ; le pénuluème, dans les es- pêces anguiformes, se termine souvent en pointe, el le dernier de l’anal est partagé longitud:nalement en deux valvules ; enfin les yeux lisses sont beaucoup plus nom- breux que dans l’ordre suivant. M. Savi a observé que les ouvertures de la respiration communiquent intérieure- ment avec une double série de poches pneu- maliques, disposées longitudinalement en chapelet, le long du corps, et d’où partent les branches trachéennes, se répandaut sur les autres organes. Suivant lui, les amours de J’lule commun commencent vers la fin de décembre et finissent vers la mi mai. Les organes sexuels masculins n’apparoissent que lorsqu'il a acquis le tiers environ de sa taille ordinaire, et leur place est jusqu'alors occupée par une paire de pattes. ]s m'ont paru formés. dit M. Latreille, de deux ma- melons, terminés chacun par un crochet écailleux et contourné. Deux autres mame lons, mais sans crochet, placés derrière la POLLYXENUS. naissance des secondes pattes, caractérisent ceux des femelles. Dans l’accouplement, ces animaux redressent et appliquent l’une contre l’autre , face à face. l’extrémité an- térieure de leur corps, et s’entrelacent in- férieurement. Celui des individus qui vien- nent de naître est en forme de rein. uni et sans appendices. Dix-huit jours après. sui- vant M. Savi, ces animaux subissent une premiére mue; mais ils n’ont encore que \ingl-deux segmens el vingl-six paires de pattes, dont les dix-huit premières servent toutes à la locomotion; à la seconde mue, l'animal en offre trente six. et à la troi. sième quarante-trois ; le corps est alors com. posé de lrente segmens. Enfin, dans l’étal adulte, le mâle en a trente-neuf, et la fe- melle soixante-quatre. Deux ans après ils muent encore, et c’est alors seulement qua se montrent au-dehors les organes de la génération. Depuis la naissance. qui a eu lieu en mars, jusqu'en novembre. où M. Savi a cessé ses observations. ces chan- gemens se renouvellent de mois en mois. Plus haut, nous avons déjà fait remarquer que ces observations ne s’accordoïent pas avec celles de Degéer, qui dit avoir vu de jeunes’individus n’ayant que trois paires de pattes et huit anneaux. N°y auroit-il pas, dit M. Latreille, dans les observations de M. Savi quelques lacunes? celles, par exemple, qui seroient interm“diaires entre le moment de la naissance et celles qu’il considère comme une première mue. Les Chilognathes raarchent très-lente- ment, et se nourrissent de substances vé- gétales ou animales. Une très-petite espèce attaque les fraises, une autre ronge la chi- corée, d’autres se tiennent sous les écorces bumides des arbres. Cet ordre a été divisé en trois familles : les Pollyxénites, les Glo- mérites et les lulites. PREMIÈRE FAMILLE. POLLYXÉNITES, Nozis, Caractères. Le corps est mou, oblong, muni poslérieurement et sur les côtés de petites écailles formant de petits pinceaux. —Le nombre des pattes est de douze paires ou de vingf-quatre pattes. — Cette famille ne renferme qu’un seul genre, qui est celui de Poiluxenus. POLLYXENUS, Larr., Leacu; Scolopendra, Linx., Grorr., FABR. : lulus, DEecéer, Oriv. Le corps est membraneux, allongé, lJi- néaire; déprimé. — La tête antérieurement GLOMÉRILES. 5! est pénicillée de soies roides au sommet.— Les antennes, inséréessousle bord antérieur de la tête, sont composées de huit articles d’inégale longueur, ainsi le premier, le troisième , le cinquième et le huitiéme sont courts, surtout le dernier qui est terminé par trois peliles soies, ensuite les second, troisième, quatriéme et cinquième sont al- longés; tous exceplé cependant le dernier sont entièrement lisses. — Les yeux sont agrégés.— Les bords latéraux des segmens sont hérissés de petites soies allongées, et le segment postérieur est terminé par deux petits pinceaux formés de soies beaucoup plus allongées. — Les pattes sont au nom- bre de douze paires. 4. POLLYXENUS LAGURUS. (PI. 2, fig. 5.) Larr.," Gener. Crust. et Ins., t. I, p. 7%; id., Reg. anim. de Cuv., t& IV, p. 335; id.. Hist. nal. des Crust. ct des Ins., t. VII, p. 82. pi. 59, fig. 10 à 12. — Leacn , Zool. Misc. , t. LIL, p. 38, tab 135, B. — Risso, Hist. de l’Europe mérid., & V, p.152. — Guér., /con. du Reg. anim. de Cuv. Ins.. pl. 4, fig. 5. — T. F. Gray, Anim. Kingdom. Ins., pl. 14, fig. 4. — GERV., Ann. des Sc. nat. t. VII, ann. 1837, p. 41 ; id., Dict. d'Hist. nat., pl. 399, fig. 4. — lulus Lagurus, Oxxv., Encyclop. méthod., 1. VIE, p. 417. — Scolvpendra Lagura, Lann., Syst. nal., édit. 42. t. 1, pars 2, p. 8062; ibid., Faun. Suec. édit. 2, n° 2063. — Fagr., Lt. Syst, t. IL, p. 389. — La Scolopen- dre en pinceau, Georr., Hist. nat. des Ins., t. 11, p. 677, pl. 28, fig. 4. —Jule a queue en pinceau, DEGÉER, Mém. pour servir a l’Hist. nat. des Ins., 1. VII, p. 512 pl. 36, fig. 1, 2, 8. —— Long. 2 millim, — La tête DEUXIÈME est grisâtre, hérissée de pelites soies de même couleur, mais plus foncée ; le corps est d’un cendré clair, sans taches; les an- tennes sont filiformes, de même couleur que la tête ; le corps est déprimé, terminé par deux appendices formant deux peiits pinceaux, et dont les soies qui les compo- sent sont serrées entre elles, et d’une belle couleur blanche argentine; on remarque pareillement de chaque côté des segmens des touffes ou aigrettes de soies beaucoup plus fortes que celles qui composent les ap- pendices postérieurs, beaucoup moins lo::- gues et dont la couleur est la même que celle du corps, seulement un peu plus fon- cée ; en dessous il est d’une couleur beau- coup plus claire. — Gette espèce se trouve trés-communément à Paris et dans ses en- virons, sous les vieilles écorces des arbres un peu humides et quelquefois aussi sous les mousses. 2. POLLYXENUS FASCICULATUS. Say, Journ. Acad. des Sc. nat. de Phila- delph., t. 11, p.108; id., OŒuvr. Ent., édit. Lequien, t. L. p. 90.—GERv., Ann. des Sc. nat.,t. VII, ann.1837,p. 41.—Long.i lis. =. — Lecorpsest d’un brun pâle, linéaire ; les segmenssontlisses,ciliésaux incisures, el fas- ciculés de soies brunes de chaque côté ; les houppes terminales sont cendrées; la tête est semi-orbiculaire, déprimée, profondé- ment et abondamment ciliée de soies sur le bord ; les yeux sont petits, ovales, proé- minens, placés obliquement dans le milieu du bord latéral; les antennes sont trés-cour- tes, épaisses, d’un brun-rougeâtre: les pattes sont blanches, — Cette espèce. qui est assez rare, se trouve sous les pierres et dans les lieux humides (Amérique Boréale), FAMILLE, GLOMÉRITES, Nogrs. Caractères, Leur corps est crustacé , sans appendices pénicilliformes, ovale- oblong, susceptible de se contracter en boule, el composé, outre la tête. de douze segmens, dont l’antérieur plus étroit, for- mant une sorte de collier en demi - cercle transversal , et dont le second plus grand, ainsi que le dernier, que les autres; celui- ei est voülé et arrondi au bout; on voit de chaque côté, en dessous, à partir du second, jusqu’au dernier exclusivement. une rangée de dix petites écailles lamelleuses. — Le nombre des pattes est de trente-quatre dans les mâles et de quarante dans l’autre sexe. Les genres qui composent cette famille se trouvent sous les pierres, particulière- ment dans les parties moutagneuses ou élevées et! couvertes de bois, o2û Genres: Glomeris, Zephronia. GLOMERIS, LaTe. ; Fulus, Linx., Fagr. OLiv.; Oniscus, Gronov., FaBe, ; Armadillo, Gux. Le corps, convexe en dessus et concave en dessous, présente le long de chacun de ses côlés inférieurs une rangée de petites écailles, analogues aux divisions latérales des Trilobites; il n’est composé, la tête comprise, que de treize segmens ou ta- blettes, dont le second. plus étroit. forme une sorle de collier en demi - cercle trans- versal, et dont le suivant et le dernier sont les plus grands de tous; celui-ci est voûté et arrondi au bout. — Le nomore des pattes est de quarante dans les femelles et de trente-quatre dans les mâles; les organes sexuels remplacent la paire qui manque. — Les yeux sont au nombre de huit. disposés en ligne sur chaque côté de la tête. Ces animaux sont terrestres, se roulent en boule. et vivent sous les pierres dans les terrains montueux. A. GLOMERIS PUSTULATA. Fanr., Ent. Syst., t. 11, p. 396. n° 2. — GEnv., Ann. des Sc.nat.,t. VIL, ann. 1837, p. 42. — Oniscus 4rmadillo, Scopor., Ent. Carniol., p. 415, n° 1144. — Branpr, Prodrom., Bull. de la Soc. impér. des nat. de Moscou, t. VIT, p. 497, n° 1. — Onis- cuis Pustulatus, Ross, Fäun. Etruse., 2, 5, 688. — Le corps est noir, brillant, avec qualre points rouges sur chaque anneau, dont deux sui le dos, el un de chaque côié, plus peiits, sur le bord extérieur; le dernier seulement n’a que deux points un peu plus gros; les palies sont noires; les zntennes sont courtes. — Se trouve en Europe (Al- lemagne). 2. GLOMERIS GUTTATA. Russo, Hist. de l’Europe Merid., ?. V, p. 448. n° 5. — BranoT, Prodrom., Bull. de la Soc. imp. des nat. de Moscou , t. VE, p. 196, n° 3. — Gerv., Ann. des Sc. nat., t. VIT. ann. 1837, p. 42.— Cette espèce sui- vant M. Risso. est trés-lisse, fort luisante, d’un beau noir orné de quatre lignes longi- tudinales de taches jaune-foncé réguliére- ment disposées; le dernier segment pré- sente deux taches ovales jaune-safran ; les antennes et les pieds sont tachetés de vio- lâtre. — Se trouve en Espagne, dans la France méridionale et en Egypte. GLOMERIS. 3. GLOMERIS KLUGII. Branor, Prodrum., Bulletin de la Soc. ämpér. des nat. de Moscou, t. VE, p. 495, n° 4. — GERV., Ann. des Sc. nat., & VIE, ann. 4837 , p. 42. — Le dessus est couleur vermillon et tacheté de noir; la têre est de cette dernière couleur. — Se trouve en Egypte ou en Syrie. h. GLOMERIS TETRASTIUHA. BranotT, Prodrom., Bulletin de La Soc. imp. des nat. de Moscou, t. VI, p. 196. -— GErv., Ann. des Sc. nat.,t. VIL, ann. 1837, p. 42.—Le dessus est noir. avec quatreséries de points blancs : le segment de la nuque est biponctué. — Elle se trouve en Europe (Allemagne). 5. GLOMERIS QUADRIPUNCTATA. Branor, Prodrom., Bulletin de La Soc. imp. des nat. de Moscou, & VI, p. 497. — Gerv., Ann. des Sc. nat..t. VII. ann. 1837, p. 42. — Le dessus est d’un brun noir, avec quatre séries de points inégaux d’un gris brunâtre, — Se trouve en Europe. . 6. GLOMERIS HEXASTICHA. Branor, Pr'odrom. Bull. de la soc. imp. des nat. de Moscou, t. VI, p. 197, n° 40. — GERv., Ann. des Sc. nat., t. VIL. ann. 1837, p. 42. — Le dessus est d’un brun-noir, avec le premier segment de cette dernière par- tie jusqu’au dernier présentant six séries de taches d’un brun-jaunâtre ; le dernier est bimaculé. — Se trouve en Europe. 7. GLOMERIS LEPIDA. Ercawarp, Zool. spécial. p. 2, pl. 493, n° 26. — Branptr, Prodrom., Bull. de la Soc. imp. des nat. de Moscou, t. VI, p. 197, n° 41. — GeErv., Ann. des Se, nat.,t. VII, ann. 4837. p. 42.—Le dessus est d’un noir- brun , avec le premier segment présentant jusqu’au dernier six séries de taches jaunà- tres, paralleles ; le dernier segment est qua- drimaculé. — Se trouve en Podolie. 8. GLOMERIS MARGINATA. ( PI. 4, fig. 1, 4 À.) Leacu, Zool. Misc., t. 111, p. 32, pl. 132. —Branor, /rodrom., Bull. de la Soc. des nat. de Moscou, {NV \,p. 195.—GERV., Ann. des Sc. nat., t. VII. ann. 4837. p. 42. — T. KE. Gray, Anim. Kingd., Ins.. pl. 4, fig. h. 4 a, 4 b. — Oniscus Marginatus, Wrzz., Ent.,t. 1V,p. 487. tab. 44. fig. 45.—Julus Marginatus, Oxiv.. Encycl. Méth.,t VII, p. 414, n° 5. — Les antennes sont noires ; la tête est de la même couleur, avec le bord extérieur rouge ; le premier segment Arachnides PL 14, Myriapodes ere, 1.1Â. Glomeris marôinata. L. Polydesmus complanatns , Q à 2,2N, Z ephroni a javanica. 5 Polydesmus pallipes. à ë TUNIS Dan ï TS : à 3.3 À. Polyéesmus VITOIMICNSIS ; 6 Blamulus éuttulatus, “ (æ)] Ce) ZEPHRONIA. est noir, entièrement bordé de rouge: les autres sont noirs, avec le bord postérieur et latéral rouges. — Se trouve dans le midi de la France. 9. GLOMERIS LIMBATA. GERY., Ann. des Sc. natur., t. VII, ann. 4837. p. 42.— lulus Limbatus, Ozrv., Enc. Méth., t. VIT, p. M4. n. 6. — D’un noir plombé , avec le bord des anneaux lé- gérement blanchâtres. — Se trouve aux en- virons de Paris. 40. GLOMEPIS CASTANEA. Risso, Hist. de l’Europe Mérid., t. V, p- 448, n. 2. — BranoT, Prodrom., Bull. de la Soc. imp. des nat. de Moscou, t. VI, p- 496, n. 3.— Gerv., Ann. des Sc. nat., t. VIT, ann. 4837. p. 42. — Le corps est Jluisant , trés-lisse , châtain, avec les bords des segmens beaucoup plus‘pâles et moins foncés. — Se trouve à Nice et dans la France méridionale. Al. GLOMERIS ANNULATA. BranvT, Prodrom., Bulletin de la soc. imp. des natur. de Moscou, t. V1, p. 196, n. 6. — GErv.. Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 1837, p. 42. — Le dos est noir, avec les bords postérieurs des seginens entourés de zônes larges de couleur oranger. — Se trouve dans la France méridionale et en Italie, Les espèces décrites par M. Koch, Deutschland Crustaceen Myriap., ete. , fase. 4, tab. 4 et tab. 2, sous les noms de G. Nobilis et Transalpina, ne semblent être que des variétés de l’espèce précé- dente. 12. GLOMERIS MARMOREA. GERV., Annales des Sciences naturelles, t. VLL, ann. 4837, p. 42. — Julus Mar- moreus. Ozrv., Encyclopédie Methodique, t. VII, p. 444, n. 7. — Cette espèce res- semble à la précédente ; elle en différe en ce que le corps est d’un noir plombé mé- Jlangé de jaune. — Trouvé aux environs de Paris, sur le bord des eaux, sous les pierres. Le Glomeris Marmorata, BRANDT, Pro- drom, Bull. de la Soc. impér. des nat. de Moscou. 1. VI, p. 196, ne semble être qu’une variété de cette espéce. | 43. GLOMERIS PEUMBEA. GERV., Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 4837, p. 42. — Julus Plum- beus, Oriv., Encyclopédie Mecthodique . & VII, p. 414, n. 3. —- Le corps est d’une couleur plombée claire, avec le bord des anpeaux et tout le derrière pâles — Se 524 trouve dans le midi de la France, dans les lieux ombragés et humides. ZEPHRONIA, Gray; Sphærotherium , BRANDT; Sphæropeus, ejusd. Les seomens sont semblables à ceux des Glomeris, mais au nombre de quatorze, la tête comprise. — Les pieds sont au nombre de vingt environ de chaque côté. — Les yeux sont agrégés et placés sur une émi- nence de chaque côté de la tête. A. ZEPHRONIA OVALIS. T.-E. Gray, Anim. King., Ins., pl. 135, fig. 5. —GeErv., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 1837, p. 42.—Cette espèce a été figu- rée par M. T.-E. Gray dans l’Anim, King- dom, mais il n’a pas donné de description. — Sa palrie nous est inconnue. 2. ZEPHRONIA ROTUNDATA. GErv., Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 1837, p. 42. — Sphærothe- rium Rotundatum, BRANDT, Prodrom., Bulletin de la Société impér. des natur. de Moscou, t. VI, p. 198, n. 4. — Le corps est oblong, glabre; les anneaux dorsaux sont au nombre de onze, les antérieurs sont marqués de points nombreux, serrés, très- petits, visibles à l’œil pu ; le dernier seg- ment du corps est convexe, marqué de points plus rares, mais plus grands que ceux des autres segmens. — $e trouve au cap de Bonne-Espérance. 3. ZEPHRONIA COMPRESSA. GERv., Annales des Sciences naturelles , t. VII, ann. 4837, p. 43. — Spha«rïothe- rium Compressum, BRANDT, Prodrom., Bulletin de la Société impér. des natur. de Moscou, t. VI, p. 198, n. 2. — Le corps est oblong, glabre ; les segmens dorsaux sont marqués en dessus de points petits, assez dispersés; le dernier segment du corps est comprimé latéralement et à peine ponc- tué.— Trouvé au cap de Bonne-Espérance. h. ZEPHRONIA LICHTENSTEINIT. GErv., Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann..1837, p. 43. — Sphærolhe- rium Lichstenteinii, Branvt, Prodrom., Bulletin de la Soc. impér. des natur. de Moscou, t. VI, p. 199, n. 3. — Le corps est oblong, pubescent ; les segmens dorsaux sont pourvus de points petits, piliféres; le dernier segment du corps est convexe. =: Habite la même localité que l’espèce pré« cédente. 522 5e ZEPHROKIA PUNCTATA. Gerv., Annales des Sciences naturelles, t. VIL, ann. 1837, p. 43. — Spheœrothe- rium Punctatum, BRANDT. Prodrom., Bulletin de la Soc. impér. des natur. de Moscou. 1. VI, p. 199, n. 4. — Le corps est subovale-oblong. glabre ; les segmens dor- saux sont environnés de points assez grands, enfoncés. non facilement visibles à l’œil nu. — La patrie de cette espèce est inconnue. 6. ZEPHRONIA ELONGATA. GERV., Annales des Sciences naturelles, t. VIL, ann. 4537, p. 43. — Sphcrothe- rium Elongatum, BraxptT. Prodrom., Bulletin de la Soc. impér. des natur. de Moscou, & VI, p. 199. n. 3. — Le corps est oblong, glabre ; les segmens dorsaux marqués de points petits, plus rares, à peine visibles à l'œil nu. — Trouvé au cap de Bonne-Espérance. 7. ZEPHRONIA JAVANICA. (PI. 1. fig. 2, 2 À.) GuÉRr., Iconog. du Reg. anim. de Cuv., InsS Sp MERE 0 Ma GER AR nales des Sciences naturelles, t. VIL, aun. 1837, p. 43. — Le corps de celte espèce est long de cinq à six lignes, fine- ment ponclué, vu à la loupe, et d’un jaune pâle. — Cette espèce a été trouvée à Java, 8. ZEPRONIA TESTACEA. GERV., Annales des Sciences naturelles, t VII, ann, 4857, p. 43. — Iulus Testa- POLYDESMUS. ceus, Oruiv., Encyclopédie Méthodique, t. VIT, p. 414, n. 2. — Long. 4 pouc. :. Larg. 10 lig. — Tout le corps (l’animal desséché ) est d’une couleur testacée pâle ; les pattes ont une couleur verdâtre. — Se trouve à Madagascar, dans les lieux ombra- gés, humides. GE ZEPHRONIA HERCULES. GErv., Anna'es des Sciences naturelles, t. VII, ann. 1837, p. 43. — Sphæropeus Hercules, Branor, Prodrom., Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou , t. VI, p. 200 , n. 1. — Aucunes lignes saillantes sur le Jlimbe supérieur du premier segment dorsal, terminant l’im- pression falciforme ou le sillon arqué oc- cupant la partie inférieure des pattes laté- rales. — La patrie de cetle espèce est in- connue, 40. ZEPHRONIA INSIGNIS. GErv., Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 837, p. 43. — Sph«ropeus Insignis, Branpr, Predrom., Bulletin de la Societé impériale des naturalistes de Moscou, t. VI, p. 200, n. 2. — Lignes saillantes au noinbre de neuf sur le limbe supérieur du premier segment dorsal, ter: minant en dessus l'impression falciforme où le sillon arqué occupant la partie inférieure des pattes latérales. — Getie espèce a été trouvée à Java. TROISIÈME FAMILLE, NU AINMR"ES" Nogtis. Caractères. Les animaux qui composent cette famille ont, de même que ceux de la précédente, le corps crustacé et dépourvu d’appendices pénicilliformes, mais il a une forme linéaire; de plus, ces animaux se roulent en spirale, et n’offrent point sur les côtés inférieurs d’écailles; le nombre des anneaux et des pattes est d’ailleurs très- considérable , et augmente avec l’âge, Genres : Polydesmus, Blaniulus, Lulus, Craspedosoma. Platyulus, Cambala. POLYDESMUS, Larr. : Tulus, Linv., Fagn., Ozrv. ; Scolopendra, Grorrr., Scopor. Le corps, de forme variable. est plus ou moins caréné latéralement. — Les organes de la manducation et les antennes sont semblables à ceux des Tules. — Les segmens sont au nombre de vingt (pour le corps, sans comprendre la tête). — Les pattes sont au nombre de trente et une paires chez toutes les espèces, ou au moins chez la majeure partie d’entre elles: la sixiéme paire est modifiée en forcipules chez les mâles. — Les yeux sont le plus souvent nuls. Ces animaux se trouvent sous les pierres, et le plus souvent dans les lieux humides, M. Gervais, dans un travail ayent pour titre : Etudes pour servir a l'Histoire na: turelle des Myriapodes, a partagé les es- pèces qui composent ce genre en trois groupes. PREMIER GROUPE. (Polydesmes Glomédcriformes. Gerv.) POLY DESMUS. 522 1. POGLYDESMUS SCABER. Perry, Delect. Anim. Articulat. per Brasil., Spix et Martius, colleger., p. 210, fob. 40, fig. 8. — GErv.. Annales des Sciences naturelles, t. VIE, ann. 1857, p. 43. — Le corps, en dessus et en dessous. est cendié ; le dessus est rude, granulé de blanc ; les segmens en arriere sont un peu pointus, tridentés où quadri- dentés sur le bord latéral ; le dessous avec les pieds sont d’un gris testacé; les seg- mens, exceplé ceux qui forment la partie anale, sont au nombre de vingt-deux. — Cette espèce a été trouvée dans les mon- tagnes de la province des Mines. 2. POLYDESMUS ZEBRATUS. GERv., Ann. de la Soc. Entom. de France, 1. V, p. 379 ; id., Annales des Sciences naturelles, t. VII. ann. 1837, p. 43. — Long. 4 pouc. —- Couleur d’un jaune clair, avec une bande étroite de couleur vineuse au bord postérieur des an: neaux, et une ligne de même teinte sur le bord des carènes latérales; l’angle poste- rieur de celle-ci est assez aigu ; le dessous des anneaux est blanchâtre, avec un limbe postérieur étroit et roux à quelques-uns ; les pattes sont jaunâtres, épaisses ; le corps est trapu, glomédériforme. — Trouvé an Brésil, 3. POLYDESMUS VIRGINIENSIS. (PI. 1, fig. 3, 3 A.) Pauisor DE BEauvois, /ns. d’Afr. et d'Amér., Apteres, p. 156, pl. 4, fig. 5. — Polydesmus Virginiensis, Gervais, Annales des Sciences naturelles, t. VIX, ann. 4837, p. 43. — Tulus Virginiensis, Drury , 11, 393. — Julus Bidentatus, Fasr., Ent. Syst., t. 11, p. 393. — Fon- taria Virginiensis, T.-E. Gray, Anim. Kingd., Ins., pl. 435, fig. 4. — Le corps est d’un gris-pâle ; les segmens sont convexes ; le second article des pieds est très aigu. — Trouvé aux Etats-Unis d'Amérique. L. POLYDESMUS GRANULOSUS. Pausor DE Brauvois, Insectes d’Afr. et d’Amér., p. 156, pl. 4, fig. 4. — GERv., Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 1837, p. 44. — 11 est d’un rouge pâle el sale ; le corps est presque déprimé ; les segmens sont couverts de pe- üts points granuleux ; le second article est presque mulique. — Certe espèce a été trouvée dans le royaume d’Oware, DEUXIÈME GROUPE. { Polydesmes proprement dits, Gerv.) 5. POLYDESMES MEXICANUS. Nogrs, Long. 3 pouc. 3 lig. — La couleur gé- pérale de cette espèce est un noir-brun, avec des taches d’un cendté clair et des points blanchâtres ; la tête est d’un cendré ‘oncé, finement granulée, offrant au som- met deux tubercules saillans, de conleur noire ; de plus elle présente dans son milieu une dépression longitudinale assez profon- dément marquée qui se continue jusqu’au sommet, mais qui n’est plus visible à la partie où sont siluées les antennes; sur les côtés latéraux, derriere les antennes et dans une concavité assez profonde, on re- marque un petit point en forme de disque, d’un jaune sale foncé; Jes antennes, d’un noir-brunâtre , sont allongées, mais ne dé- passent pas en longueur le troisième ser- ment; les divers articles qui les compesent sont robustes et hérissés de poils peu allon- gés, peu serrés entre eux, d’un jaune clair, le premier segment est entiérement d’un poir-brun, se terminant en pointe allongée de chaque côté, avec sa base offiant une série transversale de petits tubercules bril- lans, saillans, sa partie médiane convexe, lisse, sa partie postérieure et les côtés laté- raux finement granulés et son bord latéro- antérieur finement spinulé; les segmens suivans sont lrès-larges.leur partie médiane, convexe, lisse. est d’un noir-brun, finement granulée postérieurement, avec une tache d’un cendré clair de chaque côté. leur par- tie dilatée ou leur carène d’un noir-brun, et quadridentée sur les côtés antérieurement ; ‘on apercoil de chaque côté un point blane de forme arrondie; lorsque ces anneaux sont rapprochés, ces taches de diverses cou- leurs semblent former cinq bandes longi- tudinales dont la médiane entiérement d’un poir-brun ; les latérales d’une couleur cen- drée clair, et enfin les deux autres égale- ment latérales, formées par les points blan- châtres; en dessous les segmens sont d’un roux foncé; les paltes sont robusles, d’un roussätre foncé. parsemées de poils d’une couleur jaune claire, peu allongés et peu serrés entre eux. — Cette espèce a ie Mexique pour patrie. 6. POLYDESMUS BILINEATUS. Nonis. Long. 2 pouc. 4 lig. — La couleur géné- rale est un roux foncé, avec le bord des segmens d’un jaune päle et deux lignes longitudinales blanchâtres sur chaque seg- 52! d’un roussâtre foncé, avec une dépression longitudinale dans sa partie médiane, elle est finement granulée. avec deux petites saillies à son sommet ; les antennes sont de même couleur que la tête, peuallongées, ci elles ne dépassent pas en longueur le lroi- sième segment, hérissées çà el là de peuts poils courts peu serrés entre eux, d’une couleur jaune ; le premier segmentest d’un roussätre foncé, convexe, finement gra- nulé , avec les bords latéraux terminés en pointe arrondie, ét très-finement lu- berculés ; dans sa partie médiane et de cha- que côté, on aperçoit deux raies blanches, convexes du côté externe, et qui semblent se réunir antérieurement ; les segmenus sui- vans, peu convexes. sont beaucoup plus lar- ges que le premier, mais de mème cou- leur ; ils sont finement granulés et présen- tent postérieurement une série transver- sale de petits tubercules assez saillans ; dans leur partie médiane on aperçoit de chaque côlé une raie blanche qui, lorsque les seg- mens sont réunis et se touchent, forment deux bandes longitudinales; leurs carènes sont finement denticuléeset entourées d’une raie d’un jaune sale; en dessous ils sont de même couleur qu’en dessus; les pattes, de même couleur que les segmens, ne sont pas trés-robustes, elles sont hérissées de poils jaunes peu serrés entre eux et courts. — Cette espèce a été trouvée au Mexique. 7. POLYDESMUS COMPLANATUS. ( PI. 4, fig. 4.) Larr., Gener. Crust. et Ins.,t. 4, p. 476; id., Nouveau Dictionnaire d'Histoire natu=» Telle, A, p. + —"T7 F.SGrAY, Anim. Kingd., Ins., pl. 4. fig. 5.— GErv., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 1837, p. 44. — LEacu, Zool. Miscell., t. 1IL, p. 371, tab. 135. — Julus (omplanatus, Linn., Syst. Nat., t. N,p. 1065, n. 4. — Scolo- pendre a 60 pattes. Georrr., Hist. abregce des Ins. des env. de Paris, t. 2. p. 675, n. 2.—/ulus Complanatus, Drcéee. Mém. pour servir a l’'Hist. nat. des Ins., t. VIE, p. 386. pl. 36, fig. 23, 26. — Long. G lie. — Noirâtre en dessus: d’un blanc cendré en dessous; les pattes sont noiràtres; les segmens sont chagrinés. — Se trouve sous les pierres aux environs de Paris. 8. POLYDESMUS DIADEMA. GERv., Annales de la Société Entom. de France, t. VII, Bullet. ; id, Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 1837, b. 4A.— Long. 46 lig.— La teinte générale POLY DESMUS. ment dans leur partie médiane; la tête est. est couleur terre de Sienne peu foncée ; la tête est de cette dernière couleur, parse- mée de petits points d’un brun foncé; les anneaux sont fortement carénés, saillans dans leur partie médiane, qui est entière- ment de même couleur que la tête, mais dont les bords antérieurs et postérieurs sont d’une couleur plus foncée; près des carènes on apercoïit de chaque côté une ligne d’un brun foncé. qui, reproduite chez tous les segmens (J’anal excepté ), forme deux baudes lougitudinales; les antennes et les pattes sont de même couleur que la tête, mais non parsemées de petits points. — Cette espèce a été trouvée par M. Rambur à Gibraltar. (Cette description a été faite sur une figure qui nous a été communiquée par M. P. Gervais.) JS. POLYDESMUS DENTATUS. GERV., Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 4837, p. 44. — Tulus Den- talus, OLiv., Encyclopédie Méthodique, t. VIT, p. 417. ne 90. — Long. 48 lig. — Le corps est quelquefois grisàtre, et plus souvent d’un brun ferrugineux ; les anneaux ont de chaque côté plusieurs dentelures d’i- négale grosseur, une ligne transversale au milieu de leur partie supérieure et une ou deux rangées de petits tubercules vers le bord postérieur ; les pattes sont au nombre de trente et une paires. — Se trouve dans l’Amériaue Septentrionale, à Cayenne. 10. POLYDESMUS RUBESCENS. Gerv., Ann. de la Soc. Ent. de France, t. V,p. 379; id., Ann. des Sc. nat.,t. VII, ann, 1837, p. 44. — Long. 4 pouc. 8 lig. — Couleur générale d’un rouge vineux sur le dessus du corps, les côtés de l’abdomen et les pattes ; la base de celles-ci d’un jaunâtre sale ; antennes subvilleuses, de la couleur du corps, excepté sur le dernier et l’avant- dernier article, qui sont jaurâtres ; anneaux du corps aplatis, régulièrement flexueux, mais non bombés; carènes très-dévelop- pées, les deux dernières et les premières étant les seules qui se touchent; corps grêle. — Gette espèce a été trouvée au Brésil. 11. POLYDESMUS BLAINVILLÆI. Exp. et GErv., Ann. de la Suc. Ent., tu. V, p. 379. — Genv., Ann. des Sc. nat., t VII, ann. 1837, p. 44; id., Dict. d'Histoire naturelle, pl. 399, Gg. 4 — Long. 14 lig. — Couleur générale d’un roux ferrugineux; pattes au nombre de trente et une paires; antennes grêles, ca- rénécs, assez sallantes; anneaux légére- POLYXDESMUS. ment bonibés en dessus, lisses, d’un roux ferrugineux, marginés sur les carènes et marqués en dessus de points assez grands, ordinairement au nombre de trois, et qui sont d’un roux-marron assez vif; yeux nuls. Le mâle est plus gros que la femelle. — Gette espèce a été trouvée sur la côte de Barbarie et en Egypte. 12. POLYDESMUS GLABRATUS. Perry, Delect. Anim. Articul., de MM. Spix et Mart., p.210, pl. 40, fig. 7.— Gerv., Ann. des Se. nat., 1. VII, ann. 1837, p. 44. — La couleur du corps varie ; elle est tantôt roussâtre, tantôt d’un gris blan- châtre ; le corps est composé de vingt-deux segmens, sans compiler les deux anals, qui sont apodes; les segmens en dessus sont glabres. subarrondis sur les côtés, avec le bord recourbé. — Trouvé au Brésil. A3. POLYDESMUS CONSPER®US. Perix, Delect. Anim. Articul., de MI. Spix et Mart., p.240, pl. 40, fig. 8. — Gerv., Ann. des Sc. na!., t. V LL. ann. 1837, p. 44. — Le corps est entièrement d’un rouge pâle, glabre; les segmens sont au nombre de vingt-deux sans compter {es auals, qui sont apodes; its sont finement granulés et couverts de taches et de points d’un fauve-rougeàtre, ayant le bord laté- ral tranchant, calleux ; tous les angles, ex- cepté les postérieurs, très-pointus ; les in- tervalles sont lisses, sans taches; les pieds sont roussâtres. — Celte cspèce a été trou- vée au Brésil, dans les montagnes de la provinces àes \lines. 14. POLYDESMUS MARGAPATIFERUS. Eyp. et Gerv.. Annales de la Socicté Entomologique, t. V, p. 379; id, An- nales des Sciences naturelles, L. VII, ann. 4837. p. 44.— Long. 3 pouc.-— Feinte générale d’un brun jaunâtre, avec les ca- rènes des anneaux d’un fauve clair; an- neaux fortement carénés , bombés en des- sus et tuberculeux; les tubercules sont d’une autre couleur que le cérps; ils sont d’un fauve clair et apparaissent comme au- tant de petites perles réguliérement dis- persées; ces tubercules sont en lignes transversales ; il n’y en a qu’une seule ran- gée bien distincte aux anneaux antérieurs, laquelle est à leur bord postérieur; mais aux autres il y en a qui sont peu ou moins évidentes; ce premier anneau, ou la cui- rasse, est réguliérement bordé dans tout son pourtour d’une rangée de ces petites aspérités ; le dernier anneau avecune avance trés-élärgie, spatuliforme et demi-circu- 525 laire. Femelle. — Cette espèce a été 1rou- vée à l’île de Lucon (Manille). TROISIÈME GROUPE. (Potydesmes Luloides, Gerv.) 15. POLYDESMUS PALLIPES. (P1.1, fig. 5.) GErv., Mag. de Zool., 1835, t. VIII, n° 435, p. 41 ; id., Ann. des Sc. nat., t. VIL, ann. 1837, p. 44.—Guér., Icon. du Reg. anim. de Cuv., Ins., pl. 1, fig. 4.—Tu- lus Pallipes, Ouiv.. Enc. méth. , t. VIII, P. 414, n° 42. — Les anneaux du corps of- frent une saillie latérale peu marquée ; de plus ils sont peu arondis et variés, ferrugi- neux, avec deux points jaunâtres ; les pieds sont d’une teinte plus päle que le corps. — Se trouve aux environs de Paris (Meudon, étang du Plessis-Piquet). 16. POLYDESMUS GERVAISII. Noirs. Long. 4 pouc. — Teinte générale d’un brun foncé, avec la partie médiane des segmens de même couleur; ces derniers sont à peine carénés, et les bords de ces carènes sont lachés de fauve clair; les côtés latéraux des segmens sont tachés de brun foncé , le reste est d’un fauve clair ; cette couleur commence depuis-le premier seg- ment et se continue jusqu’au dernier, où elle devient de plus en plus apparente ; enfin celte couleur fauve claire est parta- gée dans son milieu par une raie d’un brun foncé; tous les segmens sont canaliculés transversalement ; la tête est d’un brun foncé ; les antennes sont de même couleur, mais beaucoup plus claires, et hérissées de poils d’un jaune sale ; le dessous du corps es! d’un brun clair, avec les pattes de même couleur, mais beaucoup plus claire, surtout les premiers articles. — Cette espèce a été trouvée à la Nouvelle-Hollande. 17. POLYDESMUS GUERINIH. Gerv., Ann. de la Soc. Ent. , t. V, p. 686: id., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 4837, p. 44. —-Long. 10 lig,—Le corps, les pieds et les antennes sont de même cou- leur, c’est-à-dire d’un jaune sale isabelle ; les segmens sont cylindriques. à peine ca- rénés sur les côtés; le segment préanal est en forme de rositre. — Cette espèce a été trouvée à Madère. AS. POLYDESMUS STIGMATOSUS. Gervais, Annales des Sciences natu- relles, t. VIL, ann. 4837, p. 44. — Jülus Stigmatosus, Eicuw., Zool. spec.. 1. 11, p. 424.—Strongylosoma luloides, Bnannr. Bulletin de la Soc. impér. des natur. de 526 Moscou, 1. VI, p. 205, — Le corps est roussâtre, abondamment taché de chaque côté, avec les segments cylindriques et trés lisses, offrant des stigmales placés pos- térieurement sur des petites éminences et marqués d’un pelit sillon transversal. — Celte espèce se treuve communément en Lithuanie et en Volhynie. 19. POLYDESMUS CYLINDRACEUS. GErv., Ann. de la Soc. Ent..t. VII, Bulletin ; id, Annales des Sciences na- turelles, t. VIT, ann. 1837, p. 44. — Le corps, les palles et les anteunes sont de même couleur, c’est-à-dire d’un jaune isa- belle foncé ; les segmens sont cylindriques, non carénés sur les côtés ; le segment pré- anal est légérement terminé en pointe. — Cette espèce:a été trouvée en Barbarie, (Sa description a été faite sur une ligure qui nousa été communiquée par M. P. Gervais.) 20. POLYDESMUS DEPRESSUS. Gervais, Annales des Sciences natu- relles, t. VII, aun. 1537, p. 44. — Julus Depressus, Fagr., Ent. Syst., t. 2. p. 393. —- Les segmens du corps sont rugueux, gris, hauts, faisant saillie de chaque côté ; la tête est noirâtre , les pieds sout au nom- bre de trente de chaque côté. — Habite les Indes-Orientales. 21. POLYDESMUS STIGMA. GERvAIsS, Annales des Sciences natu- relles, t. VII, ann. 4837, p. 44. — Iulus Stigma, Fagr., Ent. Syst., t 2, p. 394. — Du double plus grand que le précédent ; le corps est noir, avec lesantennes de même couleur; les segmens marqués successive- ment de chaque côle d’un stigmate calleux, élevé, blanc ; le dernier segment est pointu et blanc ; les pieds sont au nombre de trente de chaque côté. — Cette espèce a été trou- vée à Tranquebar. 22. POLYDESMUS RUGULOSUS. Esou., Mém. de la Soc. imp. des nat. de Mosc., & VI, p. 112, n°3. — GERv., Ann. des Sc. nat., t. VIT, ann. 14837, p. 44.—Le corps est brun, avec les antennesetles pieds fauves; la tête et les trois segmeus anté- rieurs sont lisses, très-finement bordés la- téralement; le bord postérieur est bisinué, avec l’angle postérieur pointu, un peu pro- Jongé en arrière; les segmens pédigéres sont un peu convexes en dessus dans leur milieu, rugueux, avec le dessous ponctué ; le bord latéral subrecourbé, épais, lisse et profondément ponctué; les angles posté- rieurs des segmens antérieurs sont droils, POLYDESMUS. pius pointue que les segmens postérieurs, en sorte que ces derniers sont vus avec leurs angles épineux en arrière ; le dernier seg- ment est convexe , bordé, beaucoup plus étroit que les autres, armé à sa base d’une pointe large, obtuse et courbée; les pieds sont au nombre de trente de chaque côtés. — Se trouve au Brésil. 23. POLYDESMUS LATERALIS. Escn., Mém. de la Soc. imp. des nat. de Mosc., t. VI, p. 119, n° 4. — GERv., Ann, des Sc.nat.,t. VII, ann. 4837, p. 44.— La têle est convexe, brune, ayec la bouche ferrugineuse ; les antennes sont brunes, grisàtres à la base, pubescentes; tous les segmens en dessus sont bruns, jaunes sur les côtés, d’un brun violacé et brillant en dessous, pâles dans Je milieu; le premier segment est plus large que tous les autres, arrondi antérieurement, tronqué à la base, convexe et lrés-lisse en dessus, peu re- courbé sur les côtés ; les trois segmens sui- vaus sont trés-étroits, avec les angles pose térieurs épineux en arriére; les quatorze autres segimens ayant dans leur milieu une ligne transverse bisinuée ; le pénultième est lisse ‘sans aucune ligne) ; le dernier est lisse, inerme sur les côtés, armé d’une épine jaune, épaisse dans le milieu , ayant le sommet tronqué et pourvu de deux pe- tites dents; les pieds sont päles, avec le dessus un peu noirätre. — Cette espéce a été trouvée à l’île Guam. 24. POLYDESMUS GRANULATUS. Say, Journ. Acad. des Scienc. nat. de Phil, t 2, part. 1, p. 107; id., OEuv. Ent., édit. LEQUIEN, t. I, p. 20. — GErv., Ann. des Sc. nat. t. VIL. ann. 1837, p- 44. — Le corps, garni de poils courts, est pâle et teinté de rouge en dessous; les pieds sont plus pâles; la lête est d’une couleur obscure, garnie de poils courts et épais ; le Jabre est bianchâtre ; les segmens sont un peu convexes, granulés; ces granulations sont arrondies et longitudnalement oblon: gues, ovales, élevées. obtuses, rapprochées les unes des autres, disposées tronsversale- nent environ en qualre séries presque régulières ; le segment avtérieur est trans- versalement ovale, plus étroit que la tête: les stigmates sont élevés. — Se trouve en Pensylvanie. 25. POLYDESMUS SERRATUS. Say, Journ. Acad. des Scienc. nat. de Pliladel., + 2 part. 4, p. 106: id., OEuv. Ent., edit. Leo. t. L, p. 49.—GERrv., nn. des Se. nat., 1. VEL, ann, 4837, p. 44. FULUS. 527 — Les segmens sont déprimés en dessus, avec quatre petites dentelures de chaque côté ; le premier segment est transversale- ment ovale-oblong, un peu angulaire de chaque côté postérieurement ; les secoud, troisième el qualrième segmens n'ayant que trois dentelures; le premier un peu plus long que le second, et n'ayant qu’une seule dentelure obsolète prés de l’angle postérieur ; chaque segment présente une double série transverse de douze divisions squamiformes, légérement élevées ; le seg- ment antérieur n'ayant qu’une seule série ; la tête est glabre. ayant sur le vertex une impression linéaire longitudinale; les an- tennes, les pieds et le segment terminal sont poilus; la couleur est d’un brun-rou- geätre en dessus et d’un blanc-jaunâtre en dessous.-— Cette espèce a été trouvée dans J’Amerique Boréale. Pour les autres espèces, consultez Gray, Anim. Kingdom, où sont figurées les es- pèces suivantes, mais non accompagnées de description : Polydesmus elegans. GRAY, op. cit., pl. 435, fig. 6; Polydesmus Lea- chi, op. cit., pl. 155, fig. 3. BLANIULUS, Gerv.; Tulus, Bosc., Larr., LEAcu. Corps et pieds des lules. — Les yeux, même dans l’âge adulte, ne se font pas re- marquer. BLANIULUS GUTTULATUS. (PI. 4, fig. G.) Gerv., Bull. de la Soc. Phil., ann. 1836, p. 72; id., Ann. des Sc. nal., L VII, ann. 4837, p. 44. —lulus Guttulatus, Bosc, Bull. de La Soc. Philom., 1792, p. 10. — Fagr., Ent. Syst. suppl, p. 289. — lulus Pulchellus, Leacu, Trans. Linn., t. XI, p. 379 ; ibid., Zool. Miscell.,t. LIT, p. 35. —lulus Fragarius, Lam., Hist. des Anim. sans vert. , t. V, p. 36, — Long. 7 lig. — Le corps est d’un blanc-jaunàtre très- pâle ; les pieds sont au nombre de trente- sept paires de chaque côté; les segmens du corps sont marqués de chaque côlé d’un point rouge formantuneligne ; les segmens antérieurs et postérieurs sont dépourvus de ces points. — Se trouve à Paris el dans ses environs; M. Leach l’a aussi trouvé en Angleterre. IULUS, Linw., lagr., LarTr. Les segmens composant le corps dansce genre sont nombreux (au nombre de qua- xante et même davantage), cylindriques, non carénés latéralement, — Les pieds sont trèés-nombreux. — Les yeux sont distincts. Ces animaux fuient la lumière ; ils se re- tirent dans les lieux obscurs et en même temps humides; on les lrouve principale- ment dans les bois, sous la mousse qui re- couvre le pied des arbres et sous les amas de feuilles mortes. 1ls sont également assez communs dans le voisinage des eaux ; quel: ques-uns vivent dans les lieux sablonneux, et il en est qui se retirent sous les pierres ou les petites mottes de terre. D’autres en- fin vivent dans des plaines plus ou moins découvertes. Degéer a étudié les mœurs des lules (lulus Sabulosus). M. Savi ensuite a étudié celles d’un autre espèce (Lulas Communis), et ses observations ne s’accordent Dee du tout avec ceiles de Degéer. Ce dernier conserva un de ces animaux dans un vase particulier; il obtint qu’il y poudit des œufs. « Gelui (le lule) dont je viens de donner la description, dit Degéer (L VII, p. 582), était une femelle, car elle pondit ua grand nombre d'œufs d’un blanc sale, dans la terre. prés du fond du poudrier, où elle les avoit placés en un tas les uns auprés des aulres ; ils sont très-pe- tits et de figure arrondie. Je n’espérois pas voir des pelits sortir de ces œufs, car il étoil incertain si la mére avoit été fécondée ou non. » Cependant après quelquesjours, c’étoit le 4e" du mois d’août 4746, de chaque œuf sortit un petit Lule blanc, qui n’avoit pas une ligne de longueur; j’examinai d’aboré au microscope les coques d'œufs vides, et je vis qu’elles s’étoient fendues en deux portions égales, mais qui Lenoient pourtant ensemble vers le bas. Ces jeunes lules nouvellement éclos me firent voir une chose à laquelle je ne m’attendois nulle- ment. Je savois qué les insectes de ce genre ne subissent po nt de métamorphose, qu’il ne deviennent jamais des insectes ai- lés, aussi j’élois comme assuré que les jeunes devoient être semblables en figure, à la grandeur près, à leur mère, et par con- séquent je croyois qu'ils étoient pourvus d'autant de paires de pattes qu’elle, mais je vis tout autre chose : chacun d’eux n’avoit en tout que six patles qui composoit trois paires, ou dont ïil y avoit trois de chaque côlé du corps, etc. (*). » (1) Ge mème auteur avoit encore constaté que les Pollyxènes ont de même moins d'anneaux et de paires de patles dans le; jeune âge que dans l’âge adulte. «Les Jules de la troisieme grandeur {Pollyxenus Lagurus) éloïent encore plus petits E28 M. Paul Savi, comme nous l’avons déjà dit plus haut, s’est occupé aussi du déve- loppement des lules ; il nomme Communis l'espèce qu’il a observée, et il la regarde comme distirete de toutes celles qu’on avoit décrites avant lui. Ce que M. Savi dit de plus remarquables sur ces animaux est en opposition complète avec les obser- vations de Degéer. En effet. d’après lui, les Lules sont complètement apodes et non pourvus de six pattes lorsqu'ils viennent au monde. M. Savi a-l il bien observé? nous n’en voulons pas douter, mais nous ne croyons pas, dit M. P. Gervais auquel nous empruntons Ce passage, qu’on puisse en- core. conclure de ces observations, que Degéer ait été dans l’erreur ; le récit de ce dernier est lrop circonstancié pour qu’il soit permis de le taxer d’inexactitude. Nous n’avons pu malheureusement réussir à voir pondre et éclore des Jules que j'ai fré- quemment recueillis; mais en étudiant ces animaux dans leur jeune âge, nous avons constaté, comme Degér l’a fait observer, que le nombre des anneaux du corps, celui des pattes et celui des articles des antennes augmentent à mesure que se fait le déve- Jloppement, et c’est en arrière qu’apparois- sent les nouvelles pattes; mais jusqu’au complet développement, il reste encore dans cette partie plusieurs anneaux apodes en avant de celui que présente l’anus. Mais un fait plus remarquable, et dont ni De- géer ni M. Savi ne font mention, c’est que les variations portent non-seulement sur les organes que nous venons de signaler, mais encore sur les yeux, qui sont eux-mêmes bien moins nombreux chez les jeunes que chez les adultes. ? Dans les lules parfaitement développés de l’espèce que nous avons le plus étudiée sous ce rapport, continue M. P. Gervais, le Zulus Lucifugus . les yeux qui apparois- sur chaque côté de la tête comme une tache triangulaire d’un noir profond, sont com- posés de petits ocelles disposés eux-mêmes en lignes parfaitement régulières, et d’une manière lout-à-faitgéométrique. Le nombre que ceux à six paires de pattes ; iis sont très- courts, et le dessus du corps est divisé en trois anneaux; chaque anneau a qualre brosses, ainsi le corps de l’insecte est garni en tout de douze brosses; les pinceaux de la queue sont encore plus déliés que ceux des Iules de la grandeur moyenne, el le nombre de leurs patles est proportionné à leur grandeur ; ils n’en ont que trois paires. o Decéer, Méëm.,t. VII, p. 577, pl 26, fig. S. IULUS. des ocelles chez un jeune Iule qui n’avoit encore que quelques anneaux au corps, et sept paires de pattes, étoil desix seulement; ils étoient sur trois lignes et déjà disposés en un triangle équilatéral, la première ligne ne présentoit qu’un seul ocelle, la secoude en avoit deux et la suivante trois: chez un individu un peu plus âgé, une nouvelle rangée de quatre s’étoit déja mon- trée. Les véritables insectes, c’esl-à dire les Hexapodes n’offrent aucun exemple de ces modifications; les yeux des lules, qui varient comme nous venons de le dire, sont donc beaucoup moins fixes et sans doute moins parfaits que ceux de ces animaux. Rappelons que parmi les Myriapodes, il est des animaux fort voisins des lules, qui re présentent aucune trace d’yeux même dans l’état adulte, tels sont les Blaniulus, et les Polydesmus. Ghez d’autres ces orga- nes affectent des dispositions plus ou moins régulières; groupés en amas chez les Pol- lyxénes, où ils n’avoient pas été observés jusqu’à ces derniers temps, ils ont une forme à peu prés semblaple chez les Zéphronies, tand.s que chez les vrais Glomeris , ils sont disposés en une série linéaire sur chaque côté de la tête. Chez certains Jules ils sont assez ramassés el mème assez confus. M. Gervais, dans son ouvrage ci-dessus cilé, a partagé ce genre en deux groupes. PREMIER GROUPE, Segmens plus ou moins siriés longitudi- nalcment; le dernier segment presque pas terminé en pointe. A. IULUS DECAISNEUS. GERVAIS, Annales des Sciences natu- relles ; t. NII, année 4837, p. 45. — Long. 6 à 7 lig. — Cette espèce ressemble beaucoup au Blaniulus Gutlulatus, mais elle est plus grêle, d’une couleur un peu plus brunâtre, avec les taches latérales de ses anneaux arrondies ou panctiformes, el d’une teinte purpurine légérement violacée; les yeux sont circulaires, distincts et de cou- leur noire ; les anneaux sont trés finement siriés longitudinalement ; les antennes sont moins allongées.— Elle a été trouvée dans les serres du Muséum d'Histoire naturelle de Paris; nous l’avons aussi trouvée dans un jardin à Paris, sous des pots de fleurs. 2. IULUS EUCIFUGUS. (PI. 2. fig. 4, 4 À.) GErv., Annales de la Soc. Entom. de France, t. V. Bulleiin. p. 66; id.. An- nales des Sc. natur., t. VIL, ann. 4837, p. 45; id., Dictionn. hist. d’Hist. nat., "rh AD EC & AE ei br RES N \\i ID À N N SN \ Du = 1.1À. Julus lucigus ) Craspedosoma Polydesmoiïdes. 2. Tulus Londinensis, ex Pollyxenus lagurus : 8.8A, Cambala lactarrus , 6. Scutiôera arenoïdes , $ 2 54 UOTE RTE A Rue IU LUS. pl. 69, fig. 39. — Long. 8 lig. — Le corps est épais , surlout antérieurement ; la couleur est blanchôâtre; le vaisseau dor- sal est apparent; les côtés de chaque an- neau présentent une tache virguliforme rougeâtre , dans laquelle s’ouvre le port sécréteur ; les yeux sont noirs, trés-appa- rens; le crochet du segment pré-anal est obtus et ne dépasse pas l’anus. Chez cette espèce, les pores latéraux sécrètent une liqueur roussâtre très-odorante et qui sent parfaitement l’acide nitreux. M. Gervais a cherché à s’assurer de la nature de cette sécrétion, et il a reconnu qu’elle n’est ni alcaline, ni acide, comme on pourrait le croire d’après son odeur. Cette matière est, en effet, sans action sur le papier rouge, ainsi que sur le papier bleu de tournesol. Cette espèce, qui se trouve dans le tan, fuit constamment la lumière, et ce n’est qu'après la nuit close qu’elle commence à s’agiler et à se montrer à la surface. — On trouve très-communément celte espèce dans les serres du Muséum d'Histoire natu- relle de Paris, 3. IULUS INDUS. Lainn., Syst. nat., p. 1065, n° 6; id., Mus. Ulr., p. 462; id.. Mus., An. Frip., 4, 90. — FaBr., Syst. Ent., p. 428, n° 9; id., Spec. Ins., t. 1, p. 530, n° 40; id., Mantiss. Ins., t. 1, p. 340, n° 10.—Drecéer. Mém. pour servu: a l’Hist. nat. des Ins., t. VIT, p. 588, pl. 43, fig. 7, 9. — Oxrv., Enc. méth., 1. VIE, p.416, n°417.—Gerv., Ann. des Sc. nat., t, VIE, ann. 1837, p. 45. —Le corps est d’un brun-marron, très-lisse, avecles pattes et les antennes de couleur rousse ; les pattes sont au nombre de cent dix paires de chaque côté. — Gette espèce a été trouvée aux Indes. 4. IULUS BOTTA. Gervais, Annales des Sciences natu- relles, t VII, ann. 1837, p. 45. — Long. 2 pouces +. — Voisin de l’espèce suivante, mais plus petite ; elle 4 de même que cette dernière les anneaux fine- ment striés dans leur partie postérieure, sans lignes circulaires à la partie anté- rieure ; la couleur est brunâtre, marginée en arrière de violacé sur chaque anneau, et on voit de chaque côté du corps une sé- rie de petits points noirâtres, arrondis ; tous les anneaux, excepté l’anal, qui est pour ainsi dire brunâtre, comme chez les autres espèces de ce genre ei de celles qui J'avoisinent, présentent deux paires de pat- tes ; le premier des anneaux du corps, ou ANX, 0929 le bouclier, est aussi privé de pattes; celles- ci sont jaunâtres, velues, et sont au nombre de cent dix paires environ de chaque côté. — Trouvé dans l’Asie Septentrionale, en Egypte et en Abyssinie. (Cette description nous a été communiquée par M, P. Ger- vais.) 5. IULUS BOVEANUS. Grrvars, Annales des Sciences natu- relles, t. VII, ann. 1837, p. 46. — Long. 4 pouc. — Les stries longitudinales des anneaux sont très-fines, mais visibles cependant à la loupe ; la moitié antérieure des anneaux est finement marquée de lignes circulaires ; le corps est allongé , de la grosseur d’une penne de cygne ; les pattes, au nombre de cent vingt-cinq de chaque côté , existent à tous les anneaux, excepté au bouclier du premier sement, qui est coupé obtusement à ses angles, et présente à son bord inférieur des stries courbes qui ne se voient point chez l’espèce précédente; la couleur (d’après deux individus dessé- chés) est jaunâtre sur la partie des anneaux qui est striée circulairement ; brun-verdà- tre sur la moitié sillonnée longitudinale- ment ; les pattes sont rougeâtres, subvilleu- ses ; le premier segment anal est glabre ainsi que tous les autres. — Se trouve en Egypte. (Cette description nous a été com- muniquée par M. P. Gervais.) 6. IULUS SEYCRELLARURI. Dess., Ann. de la Soc. Ent. de France, t IV,p. 171; id., Proceedings Zool. Soc. Lond., 1835, p. 206. — Gervais, Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 1837, p. 46. — Long. 9 pouc. Larg. 8 lig. — Couleur d’un brun foncé tirant un peu sur le roux; les segmens, noirâtres à la partie postérieure, sont jaunâtres à la partie antérieure ; les antennes sontiroussà- tres; la tête est arrondie, échancrée vers la base; il existe, dans toute l'étendue du : corps, une rangée de points noirâtres que l’on aperçoit facilement de chaque côté, chacun des segmens en offrant deux; les yeux, formés extérieurement par une masse de petites granulations noirâtres, repré- sentent chacun un petit triangle sphérique, rectangle, ou un petit ovale réniforme : les pattes sont au nombre de cent quarante- trois de chaque côté. — Gette espèce a été trouvée dans l’île aux frégates. DEUXIÈME GROUPE. Segmens striés longitudinalement; le dernier presque en pointe, 34 590 7. IULUS TERRESTPIS. Linn., Syst. nat., édil. 10, p. 635, spec. 3; id., Faun. Suec., n° 2066. — lagr., Ent. Syst., p. 427, n° 3; id., Spec. Ins., t. 1, p.529, n° 4; id., Mantiss. Ins., t. 1, p. 340, n° 4. — Jule a deux cents paties, Gxorr., Hist. des Ins. des env. de Paris, 11, p. 679, 1.—Decéer, Mém. pour servir a lHist. nat. des Ins., t. VII, p. 578, n° 2, pl. 86, fig. 9 et 40. — Julus Terrestris, ALDRov., Ins., tab. 636 et 637, fig. 4. — Scop., Ent. Carn., n° 4152. — Scur., Ænum. Ins. Austr. , n° 1126. — Rossi, Faun. Etrus., t. AT, p. 420, n° 950. — Vi, Entom., t. IV, p. 495, n° 2. — Fouror., Ent., part. 2, t. IL, p. 544, n° 4. — Ouiv., Encycl. méth., t. VIL p. 415. spec. 10. — Risso, Histoire de l’Europe Méridionale, t. V, p. 149. — Genvass, Annales des Sciences naturelles , t. VII, ann. 4837, p. 46. — Lracu, Zool. Miscell., t. IT, p. 34. — Long. 4 pouc.— Le corps est obscur. lisse, avec deux raies longitudinales, plus pâles tout le long du dos; les pattes sont blanchâtres, au nombre de cent de cha- que côté; le dernier segment est terminé en pointe plus forte et plus allongée que dans l’espèce suivante.—Se trouve en Eu- rope. dans les chemins, sous les pierres, dans la terre et sur les arbres; commun aux environs de Paris. 8. IULUS SABULOSUS. Linx., Syst. nat., édit. X, p. 640, 5 ; id., Faun. Suec., n° 2069. — Farr., Syst. Ent.. p. 428, n°6; id., Spec. Ins., t. I, p. 530, n° 7; id., Mantiss. Ins., t. 1, p. 340, n° 7.— Jule a deux cent quarante pattes, Georr., Hist. des Ins. des environs de Paris, t. 11, p. 679, n° 2, pl. 22, fig. 5. — Julus Fasciatus, Decéer, Mém. pour servir a l’Hist. nat. des Ins., t. VII, p. 578, pl. 78, fig. 6, 45, adult.—Julus Sabulosus, Vic. , Entom., t. IV, p. 4197, n° 4. Fourcr., Entom., part. 2, p. 544, n° 2. — Tule des sables, Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 74. Id. , Gener. Crust. et Ins., 1. 1, p. 76.—Lraen, Zool. Miscell., t. LIL, p. 33. — Risso, Hist. de l’'Europ. Meérid. , t. V, p. 149. — GERV., Ann. des Sc. nat. 1. VIL, ann. 4837, P. 46.—Oxiv., Enc. méth.,t. VII, p. 445, n° 44. -— Long. 1 pouce + — Le corps est brun, lisse, avec une double raie rougeâtre sur le dos; les pailes sont au nombre de cent vingt de chaque côté, elles sont petiles et blanchâtres. — Se trouve dans toute l’Europe, sur les arbres IULUS. _À et quelquefois sur le sable: on la trouve assez fréquemment aux environs de Paris. 9. IULUS LONDINENSIS. (PI. 2, fig. 2.) Leacn, Trans. Linn. Soc., t. LI, P- 378 ; id., Zoo. Miscell., t. III, p. 33, tab. 1433.— GERV., Ann. des Sc. nat.,t. VII, ann. 4837, p. 46.—Long. 4 pouce 5 lig. — Le dernier segment est d’un brun-noirâtre, légérement terminé en pointe ; les pieds sont rous- sâtres, avec les articles pâles; le corps est marqué longitudinalement par des li- gues trés-foibles. — Cette espèce se trouve dans les bois, parmi les mousses, aux en- virons de Londres. 10. IULUS NIGER, Leacu, Trans. Linn. Soc., t. II, p. 378; id., Zool. Misc., t. III, p. 134. — Genv., Ann. des Sc, nat., t. VII, ann. 1837, p. 46. — Long. 1 lig. 1. —Le dernier segment est terminé en pointe, avec les pieds d’un pâle roussâtre ; le corps est fortement marqué de petites lignes , lesquelles sont inégales. — Se trouve sous les pierres, aux environs d’'Edinbourg. A1. IULUS ARBOREUS. Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 75.-- GErv., Ann. des Sc. nat., t. VIL, ann. 14837, p. 46.— Cette espèce est trés-petite, d’un brun clair, annelé de brun foncé ou de noirâtre ; la partie anale a une saillie arrondie à son extrémité. — Cette espéce se trouve dans toute la France sous les écorces. 12. TULUS PUNCTATUS. Leacn, Trans. Linn. Soc. 1. 11, p. 279 ; id., Zool. Misc., t. III. p. 34. — Gerv., Ann. des Sc. rat., t. VII, ann. 1837, p. 46. — Long. 10 lig. — Le dernier segment est terminé en pointe; le corps, légérement pel- licide, est de couleur de chair, avec Ja partie postérieure des segmens ponctuée de noir sur les côtés; le dessus et lescôtés sont d’une couleur de chair pâle, marqués par de foibles lignes longitudinales; sur chaque côté on apercoit une ligue de points noirs ; le corps en dessous est pâle, avec les pieds jaunâtre et les yeux noirs. — Se trouve en Angleterre. 13. IULUS PUSILLUS. Leacu, Trans. Linn. Soc. t. 11, p, 379 ; ibid, Zoo. Misc., 1. IL, p. 35. —Gerv., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 1837, p. 46. —Long.5 à 6 lig.—Le dernier segment cst légérement terminé en pointe ; le corps est d’une couleur de chair noirâtre ou d'un brun-noirâtre, avec deux lignes roussâtres; JULUS. quelquefois le corns est roussälre. avec les côtés d’un brun noirâtre, et une ligne lon- gitudinale en dessus de même couleur; le dessus est marqué de lignes plus fortes, d s- tantes, droites, inégales; les antennes sont noirâtres , avec les articles d’une couleur plus claire; les pieds sont jaunâtres.—Cette espèce a élé lrouvée sous les pierres, aux environs d'Edinbourg. A4. IULUS AIMATOPODUS. Risso, Hist. de l’Europe Mérid., t. V, p. 149.—GErv., Ann. des Sc. nat.,t. VII, ann. 14837, p. 46.—Long. 4 pouc. 5 lig. — Le corps est d’un noir-bleuâtre, sculpté par de petites lignes longitudinales ; le des- sous est orné d’une étroite bande d’azur, ainsi que les côtés, qui sont accompagnés de deux lignes noires ponctuées; les seg- mens en dessous de la ligne Jalérale sont bleuâtres; les tentacules sont couleur de chair ; les pieds sont d’un incarnat pâle, le troisième plus foncé. — Se trouve aux en- virons de Nice, sous les pierres. 45. IULUS ANNULATUS. Risso, Hist. de l’Europe Mérid., t. V, p. 1449.—GErv., Ann. des Sc. nat., t. VE, ann. 1837, p. 46.—Long. 4 pouc. 6 lig.— Le corps est teinté d’une légère couleur pourpre, sculpté par de petites lignes longi- tudinales, à segmens postérieurs jaunes; les pieds sont violâtres, — Se trouve sous les cailloux, aux environs de Nice. 16. IULUS MODESTUS. Risso, Hist. de l’Europe Mérid., t. V, p.150.—GErv., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 4837, p. 46.— Long. 7 lig. +, — Chez ceite espèce, le corps est hyalin, avec le des- sus teinté de pourpre, et les deux segmens antérieurs au pénultième de couleur grise, sculptés par de fines lignes longitudinales droites, et trois un peu plus larges, formées de points noirs, l’une située en dessus, et les deux autres latérales, placées sur un fond gris ; la tête est glauque ; les yeux sont noirs ; les antennes violâtres et annelées de gris. —- Setrouve sous les pierres, aux en- virons de Nice. 417. IULUS PICEUS. Risso, Hist. de lEurop. Mérid., t. V, p. 450. — GEnv., Ann. des Sc. nat. t. VII, ann. 4837, p. 46. — Long. 4 pouc. 9 lig. — Le corps est noirâtre, trés-lisse et fort luisant, sculpté par de très-petites stries longitudinales , à dernier segment trés-aigu ; les tentacules sont noirâtres; les 534 ongles de couleur brune. — Se trouve sous les pierres. Les quatre espèces que nous venons de décrire d’après M. Risso n’appartiennent peut-être pas à cette section, cet auteur n’ayant indiqué dans sesdescriptionsaucuns caractères qui puissent permettre de les pla- ceravec certitude dans telle ou tellesection. 18. IULUS COMMUNIS. Sav., Opusc. scient., 4, 321; id., Mem. Sc., déc. 14, p.44, pl. 2, fig. 4 à14.—GERrv., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 4837, p. 46. — Bull. des Sc. nat., 1823, t. IV, p. 330.— Les segmens sont noirs en dessus, blanchà- tres en dessous; les pieds antérieurs sont de la même couleur; les antennes sont d’un blanc cendré, avec l’anus obtus et le der- nier segment obtusémentterminé en pointe. — Cette espèce se trouve en Italie. 19. IULUS FOETIDISSIMUS. Sav., Op. scient., 1, 321 : id., Meém. Sc., déc. 4, p. 83, pl. 2, fig. 24 à 32. — GERv., Ann. des Sc. nat., t. VII. ann. 1837, p. A6. — Cette espèce est d’un pâle ferru- gineux, avec le cou étroit ; les antennes sont grêles, légérement claviformes; le corps est atlénué postérieurement, avec les seg- mens sillonnés; ces sillons sont un peu grands, triangulaires; le dernier segment est obtus; les pieds sont allongés, pâles. — Cette espèce, qui a élé trouvée en Italie, est peut-être le genre Callipus de M. Risso. 20. IULUS P£LICATUS. Guér., Icon. du Reg. anim. de Cuv., Ins., pl. 4, fig. 3. — Long. 2 pouces. — Gette espèce est d’un brun foncé, quelque- fois roussâtre ; ses pattes sont pâles; cha- que segment du corps est muni d’un grand nombre de petites côtes élevées et longitu- dinales ; l’anus est formé par deux vulves ovalaires. — Gette espèce à été troavée en Egypte. 21. IULUS AMERICANUS. Parisor De BEauv.. {ns. d'Afr. et d’'A- mé,, p. 155, Apt., pl. 6, fig. 3.— GER, Ann. des Sc. nat., t. VIT, ann. 4837, p. 45. — Gette espèce est cendrée, les segmens sont au nombre de quarante-neuf. — Elle a été trouvée aux Etats-Unis d'Amérique. 22. IULUS BEAUVOISII. Gervais, Annales des Scieïñces natu- relles, t. VII, ann. 4837, p. 47. — Lulus Indus, Patzisor DE Beauv., {ns. d’Afr. et d'Amér., p. 154, pl. 6, fig. 2. — Ëlle est cendrée; son corps est composé de cin- 34e 532 quante-cinq segmens, munis chacun d’un rebord coloré, d’un point brun et d’une double paire de pieds de chaque côté. — Cette espèce a été trouvée à St.-Domingue. 23. IULUS FESTIVUS. Perry. Delect. Anim. articulat. , de MM. Spix et Martius, p. 214, pl. 40, fig. 40. — Genv., Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 14837, p. 47. — Long. lig. — "Tout le corps est glabre, un peu brillant, ferrugineux, avec une série de chaque côté de points latéraux et deux ban- desnoires parcourant tout le dessus; les an- tennes sont couleur de châtaigne à la base, les autres articles sont noirâtres; les yeux sont noirs ; les pieds, au nombre de quatre- vingt-seize paires, sont couleur châtaigne testacée.—Cetle espèce a été trouvée dans les montagnes de la province des Mines. 24. IULUS VARIUS. Fasr., Ent. Syst.,t. II, p. 394; id., Spec. Ins., 1. 1, p. 128, n°2; id., Man- tiss. Ins., t. 1, p. 340, n° 2. — Oxxv., Enc. meéth.,t. VII, p. 414, n° 8. — GERV., Ann. des Sc. nat. t. VII, ann. 4837, p. 47.—La tête est noire, avec une bande blanche au milieu ; les anneaux du corps sont blanchä- tres, avec la base noire et le bord légére- ment ferrugineux; les pattes sont noires et au nombre de soixante-dix-huit paires de chaque côté. — Gette espèce a été trouvée en Jtalie. 25. IULUS CRASSUS. Linn., Syst. nat., p. 1065, n° 2; id., Amaæn. Acad.,t. IV, p. 253, n° 35. — Fagr., Ent. Syst., t. IL, p. 427, n° 2; Id 9pec ins lt END 520 ne Side Mantiss. Ins., & I, p. 543, n° 3. — Oziv., Enc. méth., it. VII, p. 415, n° 9. — Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 76. — Genv., Ann. des Sc. nut., t.Vil, ann. 4837, p. 47.— Le corps est pâle, avec une rangée de petits points noirs de chaque côté; le dernier anneau est ter- miné en pointe. —Se trouve en Asie. 26. IULUS CARNIFEX. Fasr., Ent. Syst., t. II, p. 498, n° 8; id., Spec. Ins., t. 1, p. 530, n° 8; id., Mantiss. Ins., t. I, p. 340, n° 8. — Orrv., Æncycl. meth.,t. VIT, p. 416, n° 15.— Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 76.—Grnv., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 1837, p. 47.—La tête, le der- nier segment, les pattes et une ligne longi- indinale sur le dos, sont d’un rouge san- CALLIPUS. guin; le dernier segment est terminé en pointe. — Se trouve à Tranquebar. 27. IULUS TFUESCUS, Linn., Syst. nat., p. 1065, n° 5; id., Amœn. Acad., t. AV, p. 253, n° 34. — FaBr., Ent. Syst., p. 428, ne 10; ïd., Spec. Ins.,t. 1, p. 551, n° 42; id., Man- tiss. Ins., 1. [, p. 310, n° 44. — OCxxv., Enc. méth.,t. VIT, p.416, n° 28.—Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins.,t. VII, p.76.—GERv., Ann. des Sc. nat., t. VIi, ann. 1837. p. 47. — Le corps est composé de soixante-quatre anneaux livides. bordés d’obseur ; les pattes sont päles. — Elle a été trouvée aux Indes-Orientales. 28. IULUS MAXIMUS. Fagr., Ent. Syst., L. 11, p. 396; id., Spee Inst D Een MO EI dE Mantiss. Ins., t.4, p. 240, n° 12. — Oxrv., Enc. méth., t. VIL, p. 416, n° 18.—LaTr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VIT, p. 76.—GeErv., Ann. des Sc. nat., t. VIT, ann. 4837, p. 47.—Le corps est d'une cou- leur jaune livide, un peu obscure, il est composé de soixante-sept anneaux et muni de cen trente-sept paires de pattes. — Se trouve dans l'Amérique Méridionale. 29. IULUS RUPESTRIS. Gullenstedt, Hinn., t. 1, p. 295 *. M. Brandt, dans le 1. 6, du Bulletin de La Soc. Impér. des Nat. de Moscou, doit donner incessamment la description et les figures des espèces suivantes. Spirobolus Olfersii, BranvT, Bull. de la Soc. Impér. des Nat. de Moscou, t. VI, p. 202, n° 4.— Cette espèce habite le Bré- sil. Spurobolus Bungii, BranprT; ibid., n°2. — Cette espèce a été trouvée en Chine. Spirotreptus Sebæ, BranoT, ibid. , n°1, p. 203. — Sega, Thes., tab. 87,fig. 5. — Spirotreptus Audouinii, BRANDT, 0p. cit., p. 203, n° 2. Spiopœus Fischeri, BRANDT, op. cit., p. 203, n° 1. Spirocyclistus Acu- tangulus, BRANDT, op. cit., p. 204, n° À. — La patrie de ces quatre espèces nous est inconnue. CALLIPUS, Rrsso. Le corps est allongé, cylindrique , avec le dernier article entier, obtus. — Les pieds sont trés-longs. — Les yeux sont distincts, lentiformes, réticulés. — Les antennes sont de sept articles : le premier est large, très- 4 Les espèces, depuis le n. 21 jusqu'à 29, ne nous sont connues que par la description des auleurs. CAMBALA. petit; les qua!re suivans graduellement élevés, souvent égaux; le sixième est en massue conique, tronqué au sommet; le septième est lrès-petit et conique. CALLIPUS RISSONIUS. LEacn , Callipus Longipes, Risso, Hist. de l'Europe Méridionale, t. V, p. 151. — Le corps est très-lisse, brillant, d’un légère teinte incarnate passant au ferrugineux inférieurement, sculpté par de fines stries obliques, qui s’élèvent graduellement vers la partie postérieure : les antennes sont bru- nes; les yeux sont d’un rouge ferrugineux intense ; les pieds sont d’un gris-brun; les appendices du mâle sont trés-lisses, unis, d’un noir ocracé. — Se trouve sous les pierres, aux environs de Nice 1. CRASPEDOSOMA , Leacx. Iulus, Mont, Le corps est allongé. linéaire, déprime, à segmens marginés et comprimés latérale- ment. — Les pieds sont trés-nombreux.— Les yeux sont distincts, lentiformes , agré- gés. — Les antennes sont insérées sur la partie antérieure de la tête. — Le second article est plus court que le troisième. 4. CRASPEDOSOMA RAWLINSII. Leacu., Encycl. Brit. Suppl., 4, p. 430, pl. 22;id., Linn., Trans.,t. IT, p. 380; id., Zool. Miscell., t. IIT,p. 36, pl. 434, fig. À à 5. — Gerv.. Ann. des Sc. nat., t. VII, ‘ann. 1837, p.47.— Long. 7 lig.—Le dessus est d’un brun-noirâtre , avec quatre lignes de points blancs ; le dessousetles pieds sont roussâtres. — Cette espèce a été trouvée irés-communément aux environs d’'Edin- bourg, parmi les mousses et sous les pierres. 2. CRASPEDOGSOMA POL.YDESMOIDES. (PI. 2, fig. 4. Leacn , Edinb. , 8, 407 à 435; id., Trans. Linn. Soc., t. IL, p. 380; ce, Jde re ete Loeb a, pl. 22; id., Zool. Miscel., t. LIT, p. 36, pl. 434, fig. 6, 9. — Julus Polydesmoides, Mont. , Miscell. — Risso, Hist. de l'Eu- rope Mérid., t. V, p. 4514. — Gerv., (1) Lorsque l'espèce sur laquelle ce genre a été élabli sera mieux connue, peut-être celte nouvelle coupe générique ne sera pas adoptée. 533 Annales des Sciences naturelles, t. VIT, ann. 4837, p. 47. — Long. 6 lig. 1. -— Le corps est d’un gris-roux, avec les pieds plus pâles ; le dessus est marqué d’une ligne longitudinale ; les segmens ont leurs côtés très proéminens, avec les angles an- térieurs arrondis, les postérieurs prolongés en arrière, sétigères; les soies sont coni- ques, blanches ; l’aspect est d’un gris-roux foncé ; les yeux sont noirs; les antennes sont d’un gris-roux, légérement velues; en dessous, le corps est pâle, blanchâtre ; les pieds sont roussâtres, pâles à leur base. — Cette espèce se trouve en Angleterre, sous les pierres, rarement aux environs de Lon- dres, 3° CRASPEDOSOMA RICHII. Cette espèce a été figurée par M. T. Gray, dans Anim. Kingdom. Ins., pl. 135, fig. 43 l’auteur n’en a pas donné la description. — La patrie nous est inconnue. PLATYULUS , Gerv. Les pieds sont comme dans les Zulus.— Les segmens sont nombreux et déprimés. — Les yeux sont sur une petite éminence, non agrégés, au nombre de dix seulement, mais se voient difficilement. PLATYULUS AUDOUINIANUS, Gerv.. Soc. Philom., décembre 1836, et Journ. de l’Institut, 1836, p. 435; id., Ann. des Sc. nat.,t. VII, ann. 14837, p. 47. — Cette espèce est jaunâtre, avec les an- tennes , les pattes et le dessous de même couleur, mais cependant un peu plus claire. — Elle a été trouvée sous les mousses, dans les bois de Meudon. CAMBALA , Gray. Ce genre établi par M. T. Gray, dans Anim. Kingdom , paraît devoir se placer, d’après la figure de cet auteur, prés du genre précédent. La seule espèce connue est le : CAMBALA LACTARIUS. (PL 3, fig. 3, 3 A.) Grax, Anim. Kingdom , Ins.. pl. 435, fig. 2. — M. Gray n’en a pas donné de description; la patrie de celte espèce nous esl inconnue. N CHILOPODES. DEUXIÈME ORDRE. CHILOPODES, LATREILLE, 11 comprend le genre Scolopendra des auteurs. Chez ces animaux Île corps est tou- jours linéaire, déprimé, membraneux, composé d’une série nombreuse d’an- neaux, recouverts d’un plaque coriace et cartilagineuse, ne portant, dans le plus grand nombre, qu’une paire de pieds , in- sérés sur leurs côtés, et dont la derniére est ordinairement prolongée en arrière sous la forme de queue. —Les antennes, toujours plus grêles vers l’extrémité, ou sétacées. sont composées de quatorze article au moins. — La bouche présente : 4° un labre fort court; 2° deux mandibules écail- leuses, munies d’un pelit appendice en forme de palpe , comme divisé en deux par l’apparence d’une suture transverse et terminées en manière de cuilleron dentelé sur ses bords ; 3° une langue quadrifide, dont les deux divisions latérales plus grandes, ar- quees, annelées transversalement , sembla- bles aux pattesmembraneuses des chenilles, et dont les deux internes en forme d’appen- dices maxilliformes, triangulaires ; 4° deux palpes ou petits pieds insérés à leur base et terminés par un petit crochet. Quelques- uns ont des yeux à facettes; mais ceux du plus grand nombre ne se composent que de quatre à cinq yeux lisses, situés sur les bords latéraux de la tête ; quelquefois les or- ganes de la vue sont entièrement nuls. —Le premier segment du corpsporle en dessous deuxpairesde pieds, les deux antérieurs sont horizontaux, avancés, réunisinférieurement au moyen d’unarticlecommun, formantune plaque presque triangulaire, avec l’extré- mité supérieure comprimée, tronquée et dentelée; ils sont terminés par un fort cro- chetécailleux, percé sousson extrémité d’un ou pour la sortie d’uneliqueur venimeuse ; les deux autres pieds ressemblent aux sui- vans, et sont séparés par un petit segment ventral. — Les stigmales sont ordinaire- ment situés sur les côtés du corps et alter- nent par segmens; ceux des autres sont dorsaux; les trachées sont en totalité tu- bulaires; les organes de la génération sont placés à l'extrémité postérieure du corps et cachés. — Leurs organes internes ont été étudiés par divers naturalistes, tels que MM. Dufour, Marcelle de Serres, Gaëde, Treviranus, qui nous ont dévoilé l’organi- . sation intérieure de quelques types; les re- cherches des deux premiers ont eu pour objet les espèces du genre Scutigera, et celles des autres les Scolopendra propres. Ici les stigmates sont latéraux et conduisent à un faisceau de fortes trachées , s’écartant en tous sens, etfournissant des anastomoses par arcades, avec les trachées des stigmates voisins. Les vaisseaux de Malpighi, au nom- bre de deux, sont situés sur les côtés du tube digestif, et occupent plus des deux tiers de la longueur du corps; on ne peut leur at- tribuer d’autre usage que celui d'organes sécréteurs ; l’ovaire et l’oviducte de la fe- melle sont impairs; l’organe sexuel mas- culin paroît se composer d’un canal impair, terminé par un paquet d’autres petits con- duits longs et droits, el deux glandes acces- soires. Muller observe que les yeux lisses différent de ceux des Araignées et des Scorpions, en ce qu’iln’y a pas, comme dans ceux-ci, de corps vitré entre le cristallin et la choroïde. Sur les.quatre à cinq yeux com- posant chaque groupe oculaire, trois de ces cristallins sont circulaires, et l’autre est el- liptique ; les uns et lesautres sont très-durs, transparents, très-convexes et de couleur d’ambre; leurs convexités internes Corres- pondent à des enfoncemens, ayant la forme de calices etcontenant lesparties internesde l'œil; toute la cavité est tapissee par la cho- roïde , sous la forme d’une rétine entière- ment blanche. Le professeur Gaëde a dé- crit le canal digestif. le vaisseau dorsal et le système nerveux ; la Scutigère aranéoïde, ou l’espèce de notre pays, a offert à M. L. Du- four deux glandes salivaires ayant la forme d’une grappe ovale, granuleuse , composée d’utricules, et quatre vaisseaux hépatiques d’inégale grosseur, plus courts que ceux des autres Myriapodes. Les organes mâles de la génération consistent en deux articles qui confluent en une anse courte, recevant le conduit des deux vésicules séminales et formant la partie la plus apparente de ces organes. Geux de la femelle se composent d’un ovaire et de deux glandes séparées; la vulve est armée des deux côtés d’une SCUTIGERA. pièce mobile, qui doit jouer un rôle dans l'acte de la copulation ; sous les plaques dor- sales sont des glandes ou des sachets adi- peux, d’où s’écoule une humeur d’un vio- let-rougeûtre ; au-dessus des viscères sont deslobules adipeux blancs et disposés quel- quefois en mosaïque. M. Marcelle de Serres a observé sous chacune de ces plaques deux poches pneumatiques et trachées tubulai- res, recevant l’air et communiquant avec les PREMIÈRE 535 trachées latérales et inférieures. Ces My- riapodes courent trés-vite, sont carnassiers, nocturnes, et se logent sous les pierres, les vieilles poutres, les écorces des arbres ; dans la terre, le fumier, etc. Diverses es- pèces exotiques et de grande taille sont généralement redoutées, à raison de leur morsure. Cet ordre a été partagé en deux familles, les Scutigérites et le Scolopen- drites. FAMILLE, SCUTIGÉRITES, Nozrs. Caractères. Le corps, proportionnelle- ment plus court que celui des autres Chi- lopodes, est recouvert de huit plaques en forme d’écüsson, sous lesquelles sont les ouvertures de la respiration conduisant à des poches pneumaliques qui communi- quent avec d’autres trachées, mais latéra- les et inférieures.—Le dessous est divisé en quinze demi-anneaux, portant chacun une paire de patles terminées par un tarse fort long, grêle et multi-articulé ; les der- pières sont plus grosses. — Les yeux sont grands, et leur cornée est réticulée ou à facettes. —Les antennes sont grêles et lon- gues.— Les palpes sont saillans et garnis de petites épines. Ces animaux se tiennent dans les mai- sons, s’y cachent entre les poutres ou les solives des charpentes, courent avec une vélocité extraordinaire , et perdent plu- sieurs de leurs pattes lorsqu'on les saisit. Genre: Scutigera. SCUTIGERA, Lamarck, LATR. ; Scolopendra, Linn., Georr., FABE.; Tulus, ParLas; Cermatia, zic. Le corps est presque cylindrique, large, moins déprimé que celui des Scolopendres, un peu rétréci en pointe à son extrémité postérieure et un peu plus large au bout opposé, le diamètre transversal de la tête étant un peu plus grand.— Cette partie est presque carrée, avec les angles postérieurs obtus, et son extrémité antéricure un peu avancée ct arrondie. — Les yeux sont un peu élevés, presque orbiculaires et à facet- tes très nombreuses.—Les antennes, insé- rées au-devant d’eux, sont rétrécies, pres- que aussi longues que le corps , et compo- sées d’une multitude de petits articles. — Les palpes maxillaires sont saillans, filifor- mes et épineux.— Les pieds-mâchoires -ex- térieurs, ou crochets, sont, suivant M. La- treille, proportionnellement plus longs et plus courbés que ceux des Scolopendres.— Les deux divisions de la fausse lèvre, com- prise entre eux, ont leur bord supérieur entier et garni d’épines. Vu en dessous, le corps présente, dans sa ligne médiane, une série de quinze petites lames, ou demi-seg- mens, presque carrées, un peu plus étroi- tes au bord antérieur, qui est arrondi à ses angles et foiblement échancré dans son mi- lieu ; de chaque côté de chacune de ces la. mes, sous leurs bords latéraux, est insérée une patte ; ainsi, chaque demi-segment en porte une paire, de sorte que le nombre total de ces organes du mouvement est de trente. — Le dessus du corps est recouvert Jongitudinalement par une suite de huit autres plaques, plus épaisses, formant au- tant de petits boucliers ou écussons pres- que carrés, un peu carénés dans le milieu de leur longueur, avec le bord postérieur arrondi aux angles, échancré au milieu, et offrant, dans le sinus, une petite fissure élevée sur ses bords, en manière de lévre, représentant une espèce de sligmate; ces fissures sont en effet destinées au passage du fluide nécessaire à la respiration; celle de la dernière plaque, ainsi que son échan- crure, est moins sensible ; cette plaque est la plus petite de toutes; la quatrième est presque une fois plus longue que les au- tres, ct a été désignée par Linné sous le nom d’élytre. Gomme il la distingue ainsi des autres, le nombre des plaques n’est, 5:36 Gans sa supputation, que de sept; l’étendue de la dernière correspondant exactement à la cinquième plaque ventrale, cet anneau du corps n’est censé n’avoir qu’une paire de pattes, tandis que les précédentes en por- ientuue de plus. Un segment anal, venant immédiatement à la suite des précédens, termine le corps; il est composé de deux petites valvules formant, par leur courbure et leur réunion, un tube très-court qui renferme cinq appendices, dont les trois supérieurs très-petits, peu saillans, simples, presque triangulaires, et dont les deux au- tres inférieurs beaucoup plus longs, sail- Jans, un peu relevés et contigus paralléle- ment dans leur portion inférieure; ils sont composés de trois articles, dont les deux derniers beaucoup plus grêles que le radi- cal ; le troisième ou le terminal finit en pointe et présente l’apparence d’une épine. Les plaques du corps, tant supérieures qu’inférieures, et les segmens de la tête sont d’une consistance un peu coriace et qui garantit les parties plus foibles. Les pattes différent essentiellement par leur composition; les coudes qu’elles forment et leur lonsueur, de celles des Scolopendres, se rapprochent à cet égard des Fau- cheurs. Elles tiennent au corps par deux articles correspondans à la hanche, et dont le second trés-court; viennent ensuite deux autres articles plus gros que les suivans (le premier surtout), allongés, formantun angle à leur point de réunion, et qui représentent la cuisse. Une quatrième pièce, plus allon- gée que la précédente, mais plus menue, sera dès lors la jambe, ou du moins son se- cond article, dans la supposition que l’arti- cle précédent, dont la forme est également plus cylindrique que celle du troisième, en fasse partie, Enfin, ces pattes sont termi- nées par un tarse plus grêle que la jambe, beaucoup plus long, testacé, composé d’un trés-grand nombre d’articles, susceptible de se contourner un peu en spirale, finis- sant insensiblement en pointe, avec un an- gle petit et simple au bout. Ce tarse est garni de petits poils qui, vus à son extré- mité inférieure, sont réunis en trés-pelits faisceaux; le premierarticle est le plas long de tous, etles deux dernierssont trés-courts, ceux de la cuisse et de la jambe sont géné- ralement cylindriques, mais un peu compri- més, avec des arêtes longitudinales et des piquans assez forts à leur extrémité ; les six dernières paires de pattes, et surtout les deux postérieures, sont brusquement plus longues que les précédentes: ces organes SCUTIGERA. sont trés-caducs, et rarement saisit-on l’ani- mal sans qu’il en perde un certain nombre. À ces caractères, assignés par M. Latreille au genre Seutigera, nous en ajouterons d’autres qui ont-étéindiqués par M. L. Du- four dans le 1. 11 des Ann. des Sc. nat. Les veux, loin d’être presque crbicu- laires, comme le dit M. Latreille, circons- crivent un triangle dont la base est anté- rieure et arrondie. Les pieds-mandibules s’insérent sur un demi-anneau fort élroit, placé derrière le bord occipital de la tête et caché sous le premier segment dorsal. Ils sont composés de quatre articles dont le dernier est un crochet brun, modéré- ment arqué. Les antennes offrent, vers le quart environ de leur longueur, à partir du point d'insertion, un article trois ou quatre fois pluslong que ceux quile précèdentet le suivent. Ainsi, dans l’animal vivant, M. L. Dufour a souvent remarqué en cet endroit un léger coude. il y aurait donc, dans les antennes de cette Scutigère, un vestige de la division en deux pièces principales. Ceite même réflexion est même applicable aux iarses de ce Clhilopode. Ces tarses, à l'exception de ceux de la dernière paire de pattes sont, corame on sait, composés de deux ordres d’articles qui semblent con- stituer deux pièces distinctes l’une de l’au- tre par le nombre, la grandeur, la texture des articles, et sans doute aussi par leurs usages. Les huit ou dix premiers articles du tarse sont beaucoup plus longs que les suivans, et garnis en dessous d’un duvet fin et spongieux. L’autre pièce, qui se termine par un seul ongle, et qui est susceptible de rouler un peu à son extrémité comme les tarses des Phalangium, est composée d’une multitude innombrable de très-petits arti- cles hérissés en dessous de poils courts et mobiles , qui servent très-efficacement à l'animal pour grimper et courir sur les sur- faces les plus verticales, les pluslisses, Les pattes se désarticulent ou moindre contact, et conservent pendant plusieurs minutes, aprés avoir été séparées du corps, une con- traclilité irrégulière presque convulsive. M. L. Dufour a cru remarquer que celte contractilité se conservoit d’autant plus long-temps que les pattes étoient plus pos- térieures. La somme de vitalité de celles-ci seroit donc plus considérable. Indépen- demment des segmens dorsaux pédigères . l’extrémité postérieure du corps (Scutigera Araneoides © ) offre deux plaquesrétractiles arrondies, dépourvues @esoies. Au-dessous de ces plaques, M. L. Dufour a observé SCUTIGERA. d’abord deux crochets bruns, acérés, à peine arqués, bi-articulés, puis deux pièces ovalaires hérissées comme des brosses. 1. SCUTIGERA ARANECIDES. (PI. 2, fig. 6.) Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 88 ; id., Gener. Crust. et Ins., t. 1, p. 77; id., Reg. anim. de Cuvw.. t. IV, p. 338.—Sav., Descript. de l'Egypt., pl. 7, fig. 1.--Guér., Icon. du Reg. anim. de Cuv., Ins., pl. 7, fig. 4, — Gerv., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 1837, p. 48.—Scutigera Lineata, L. Dur., Ann. des Sc. nat. t. 11, p. 92. —Cermatia Lineata, Izzre. — Cer- matia Variegata, Rrsso, Hist. de l'Europe Meérid., t. V, p. 153. — Cermatia Livida, LEacu, Zool. Misc., t. III, p. 38, tab. 136. — Scutigera Livida, Gray, Anim. Kingd., pl. 4, fig. 2. — Scolopendra Coleoptrata, Lann., Syst. nat., édite 43, t. L, pars 2, p. 4062.— l'agr., Ent. Syst., 1. 2, p. 389. — Jlulus Araneoides, Parras, Sp. Zool., fasc. 9, tab. 4, fig. 46. — La Scolopendre a vingt-huit pattes, Grorr., Hist. des Ins. des environs de Paris,t. II, p.676. — Long. 4 pouc. !, — Elle est d’un jaune - rous- sàlre ou couleur de cire, avec trois lignes d’un noir-bleuâtre sur le dessus du corps, dont une au milieu, et les deux autres la- térales ;. les pattes ont aussi des bandes transverses de cette couleur. — Se trouve en Europe et en Âfrique. M. L. Dufour, dans le t. IT des Ann. des Sc. nat., a donné une description ana- tomique très-détaillée de cetle espèce, et que nous rapporterons ici, Ainsi que dans le Lithobius Forcipatus, les organes de la digestion se composent des glandes salivaires, du tube alimentaire et des vaisseaux hépatiques. Des glandes salivaires. Il y en a une de chaque côté de l’œsophage moins grande que celles du Lithobie ; elles consistent cha- cune en une grappe ovale, blanchätre, granuleuse, composée d’utricules ovales- oblongues, assez serrées entre elles, et tra- versée, suivant sa longueur, par une rai- nure médiane. Quoique j'aie vu, dit M. L. Dufour, auquel nous empruntons ces intéressantes observations, ces glandes bien circonscrites, bien isolées, cependant le conduit qui verse Ja salive dans la bouche a éludé jus- qu’à ce jour mes investigations. Du tube alimentaire. U a la plus grande analogie , pour sa longueur et sa conforma- tion générale, avec celui du Lithobie, L’æœ- 537 sophage est d’une extrême briévelé ; il faut ouvrir la tête pour le mettre en évi- dence ; il se continue hors de celle-ci ou en un lube court du même diamètre que lui, ou en une légère dilatation qui mérite le nom de jabot, et qui se distingue du ven- tricule chylifique, soit par une contraction annulaire peu sensible, soit surtout par une différence tranchée de texture. Le ventri- cule chylifique est cylindroïde et occupe environ les trois quarts de la longueur du corps. [Il à une capacité assez vaste; ses parois sont assez épaisses et d’une texture remarquable. Examinées à la loupe , elles paroïssent couvertes de cryptes glanduleux ronds ou ovales, excessivement nombreux, qui donnent à cette surface un aspect poin- tillé et comme réticulé. Ces cryptes s’effa- cent à l’œil par une macération, même peu prolongée. Cet organe est brusquement séparé de l'intestin par un bourrelet annu- laire où s’insérent les vaisseaux biliaires. L’intestin paroît plus musculeux que le ventricule chylifique. Dans l'individu dont j'offre le dessin (Ann. des Scienc. nat. , 1. II, mai 1834, pl. 5 , fig. 4 ), il étoit assez renflé à son origine, puis contracté, sans aucune apparence de valvule, et avant de se terminer par le rectum, il pré- sentoit une dilatation, une sorte de cæcum renfermant des crottes grisâtres; les parois de ce cœcum étoient marquées de plissures longitudinales. , Des vaisseaux hépatiques. Dans le Li. thobie et la Scolopendre, il n’y à que deux de ces tubes biliaires, tandis qu’on en ob- serve quatre dans la Scutigère. Ils sont proportionnellement plus courts que dans les autres Myriapodes. L’une des paires, sensiblement plus grosse que l’autre, cor- respond à celle du Lithobie et a le même mode d'insertion que dans ce dernier, c’est- à-dire de chaque côté du bourrelet ventri- culaire ; l’autre paire, d’une ténuité capi- laire, s’implante en dessus et en dessous de l’extrémité du ventricule. Au lieu de se diriger vers la tête, comme dans le Litho- bie, ils se portent, au contraire, vers la partie postérieure du corps, où leurs bouts flottans s’enfoncent dans le tissu adipeux splanchnique. Organes mâles de la génération. Je dois prévenir, dit M. L. Dufour, que je n’ai en- core eu qu’une seule fois l’occasion de voir cet appareil; et, malgré tout le soin que j'ai mis dans la dissection et le déploiemeut de ces organes délicats, malgré que je n’aie rien dessiné que ce que j'ai vu, il est trés- 538 : possible que des dissections ultérieures viennent modifier ma description. Des testicules. Je considère comme tels, continue M. L. Dufour, deux corps oblongs dont le bord externe est légérement bour- soufflé et festonné, et qui sont en lignes presque adhérentes par leur bord interne. Ces deux corps, semblables entre eux et bien distincts, sont représentésséparés dans la figure, afin de faire reconnoître leurs formes et leurs connexions. Amincis à leur bout antérieur, ils confluent aussitôt en une anse courte qui recoit le conduit commun des vésicules séminales. Par leur extrémité postérieure , ils dégénèrent chacun en un canal déférent filiforme, qui bientôt offre un renflement aussi considérable que le testicule lui-même ; puis il se rétrécit de nouveau en un conduit tubuleux pour se porter, isolé de son congénère, dans l’ap- pareil copulateur. Des vésicules séminales. Elles forment la partie la plus apparente de l’appareiïl générateur; elles débutent par deux utri- cules ovoïdes placées à peu près vers le milieu de la cavité abdominale , et munies chacune d’un conduit capillaire. Ges con- duits repliés, très fluxueux, sont d’abord contigus, adhérens entre eux; puis ils confluent en un seul tube fort dékié dont les sinuosités élégantes et rapprochées ram- pent sur la paroi supérieure du ventri- cule chylifique dont elles ne sont séparées que par une toile adipeuse légère. Ge tube ou conduit commun des vésicules séminales est plus long que tout le corps de la Scuti- gère ; il s’insinue entre les deux testicules et va s’aboucher dans l’anse où confluent les extrémités antérieures de ces organes sécréteurs du sperme. Organes femelles de la génération. Ovaires. Il est simple et ressemble par- faitement à celui du Lithobie; c’est un sac allongé dont l’extrémité arrondie atteint fe milieu environ du ventricule chylifique, et dont le pourtour est garni de graines ovigères uniloculaires, sphéroïdes, plus ou moins saillantes, et contractées à l’en- droit de leur insertion au sac, Les œufs qu’il renferme sont globuleux, blancs, as- sez petits. Glandes sébacées de l’oviducte. De cha- que côté de la partie postérieure de l’ovaire SCUTIGERA. on aperçoit un disque arrondi, lenticu- laire, semi-diaphane ou ‘opaloïde, se ter- minant par un gros pédicule, En déchirant celui-ci, on reconnoît dans son intérieur uu tube capillaire, un véritable conduit excréteur. Appendice. ÆEn enlevant les plaques dorsales pour mettre à découvert les viscé- rés, on crêve souvent des glandes ou des sachets adipeux, d’où s’écoule une humeur d’un violet-rougeâtre. Indépendamment de cela, il y a, surtout au-dessous des viscères, des Jobules adipeux, blancs et disposés parfois en mosaïques. 2. SCUTIGERA LONGICORNIS. LarTr., Nouv. Dict. d'Hist. nat.,t. XXX. Pp. 446. — GERv., Annales des Sciences naturelles, t. VIT, ann. 1837, p. 48. — Scolopendra Longicornis, FaBr., Ent. Syst., t. IT, p. 390, n° 3, — Les an- tennes sont jaunes, du double plus longues que le corps ; ce dernier est couvert de sept écailles oblongues; les pattes sont allon- gées, variées de bleu pâle; le dessus est brun, avec une ligne dorsale ferrugineuse ; le dessous est jaunâtre. — Se trouve à Tranquebar. 3. SCUTIGERA VIRESCENS. Larr., Nouv. Dict. d’'Hist.nat.,t. XXX, P. 447.—Gerv., Ann. des Sc. nat.,t. VII, ann. 4837, p. 49.—Très-voisine de la pré- cédente ; son corps est d’un verdâtre obscur, avec les pieds plus sales. — Cette espèce a été trouvée à l’Ile-de-France. A. SCUTIGERA LESUEURII. M. Latreille, dans le tome XXX du Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle, p. 447. dit: Péron et M. Lesueur ont rap- porté de leur voyage aux Terres-Australes une autre Scutigère dont le corps est en- üérement brun. M. Latreille ne lui a pas donné de nom spécifique, nous le désigne- rons sous celui de Scutigera Lesueuri, en Jui donnant pour caractères spécifiques la phrase suivante : Elle est brune , avec une raie de même couleur, mais plus claire, sur chaque seg- ment, ce qui forme de chaque côté une li- gne longitudinale; les pattes sont d’unjaune sale ; avec les antennes de même couleur; le dessous est d’un jaune-crisâtre. —Trou- vé à la Nouvelle-Hoïlande. SCOLOPENDRITES. 539 DEUXIÈME FAMILLE. SCOLOPENDRITES, Nogrs. Caractères, Le corps est partagé, sur deux faces, en un pareil nombre de seg- mens, portant chacun une paire &e pieds, — Les stigmates sont latéraux. — Les yeux, lorsqu'ils sont visibles, se composent d’un assez grand nombre d’yeux lisses. — Les paites, à l'exception au plus des deux der- niéres paires, sont presque égales, et de six articles. — Les antennes sont peu allon- gées, comparativement au corps. — Les trachées artérielles, ou celles qui reçoivent d'rectement l’air, sont latérales, ainsi que les ouvertures par lesquelles il pénètre, ou les stigmates. Le développement des espèces de la fa- mille des Scolopendrites n’avait jamais été, avant M. P. Gervais, observé par personne, aussi empruntons-nous à ce naturaliste les détails suivans. Envisagé dans leur état complet de développement, les Lithobies ont quinze pairesde pattes; de là le nom de Scolopendres à quinze paires de pattes que Jeur impose Geoffroy ; elles ontles antennes grenues et composées de quarante articles environ; enfin leur yeux sont fort nombreux, disposés et groupéssur les côtés de leur tête. -Un jeune Lithobie que je recueillis, dit M. P. Gervais, le 29 mai 1836, n’avait en- core que sept paires de pattes, dix anneaux pour tout le corps, deux yeux seulement de chaque côté et huitarticles aux antennes. Remarquons d’abord qu’un seul de ces an- neaux , l’anal, était privé de pieds, ce qui établit de suite une différence entre les jeunes Lithobies et les jeunes lules, aux- quels nous avons toujours vu à l'arrière du corps plusieurs segmens apodes. Cette même larve, car je crois que ce nom peut lui être appliqué, montrait déjà, le 8 juin suivant, quatorze articles aux antennes ct huit paires de pattes; il y avoit encore un anneau apode pour l’anus, mais on comptait en tout onze segmens. La figure que je donne ( Etudes pour servir a l’Hist. nat. des Myriap., Ann. des Sc. nat., t. VII, pl. 4) représente une autre Lithobie à peu prés dumême âge, mais qui a déjà trois yeux, et une de celles que j'ai encore étudiées avoit six paires de pattes, dont les deux postérieures rudi- mentaires et à peine formées; la même planche donne la figure d’une Lithobie dont les pattes sont toutes développées, mais qui n’a pas encore tous ses yeux, chaque côtés n’en présentant encore que huit. Les Lithobies subissent donc comme les Iules des variations dans le nombre des anneaux de leur corps, de leurs paires de pattes, ainsi que dans celui des articles de leurs antennes; elles nous présentent un second exemple d'animaux chez lesquels les yeux varient avec l’âge, particulurité bien re- marquable et que je ne crois pas avoir en- core été signalée. Les yeux des Myriapodes paroissent tout-à-fait comparables aux yeux lisses ou stemmates des Entomozoaires Hexapodes, mais ils offrent d’un genre à l'autre des variations remarquables; les Scolopendres n’en ont que quatre paires, et chez les lules, où ils sont nombreux et rapprochés, ils se groupent de différentes façons, et leur disposition peut, dans cer- tains cas, offrir de véritables caractères pour la distinction des espèces et même pour celle des genres. Quelques Myriapodes cependant manquent d'œufs à toutes les époques de leur vie. 11 me reste maintenant à examiner com- ment se développent les paites et les an- neaux du corps à mesure que chaque jeune Lithobie avance en âge. Etudiés en dessous chez un individu adulte, les segmens pédi- gères des Lithobies sont a peu près ésaux entre eux; maisen dessus, où ils sont comme imbriqués , quelques-uns apparoïssent plus grands et d’autres plus petits; les plus grands de ces arceaux pédigères sont les premier, deuxième, troisième , cinquième, septième, huitième, dixième, douzième, treizième el quatorzième ; ces trois derniers correspondent à quatre demi-arceaux in- férieurs et par suite à quatre paires de pattes ; les deuxième, quatrième, sixième, neuvième ei onzième sont plus petits; fai constaté que les patles existent déjà aux arceaux les moins grands, avant que Îa partie supérieure de ceux-ci ne se soit montrée, et je ferai observer que ce qui est permanent pour un des segmens pos- térieurs qui n’a en dessus qu’un écus 540 son, existe alors vers les deux segmens postérieurs ; ils n’ont en dessus qu’un seul écusson, le plus petit des deux écussons . n'ayant pas encore apparu; ce fait mérite d’être signalé, car si l’on suppose ce même phénomène permanent pour tous les an- neaux de la Scutigère qui n’ont point de carapace supérieure, on s’expliquera com- ment à tous les âges cette dernière a moins de segmens visibles en dessus qu’elle n’a de paires de pattes. Chez les Géophiles, la disposition est tout autre, et c’est une nou- velle preuve des nombreuses différences que les divers genres de la classe présentent entre eux ; mais comme M. P. Gervais n’a pu encore se procurer qu’en trés-petit nom- bre de Géophiles, il n’en parlera qu’après en avoir étudié un plus grand nombre. Les animaux qui composent cette famille se trouvent toujours dans les lieux humi- des, dans la terre, sous les pierres, sous les écorces des arbres, dans le vieux bois, etc. Genres: Lithobius, Scolopendra, Cryp- tops, Geophilus. LITHOBIUS, Leacu; Scolopendra, Linn. Les segmens du corps dans l’âge adulte sont au nombre de dix-sept, imbriqués en dessus, inégaux. — Les pieds sont au nom- bre de quinze paires seulement de chaque côté ; les postérieurs sont les plus allongés. — Les antennes, variant suivant l’âge, co- niques, ont de trente à quarante articles, sétacés; ces derniers décroissant du pre- mier au dernier, le premier et le second étant beaucoup plus grands que tous les autres. — Les yeux sont granuleux, dis- tribués en deux groupes de chaque côté, et varient aussi, comme les antennes, suivant l’âge. LATHOBIUS FORCIPATUS. (PI. 3, fig. 1, 4 A.) GERvAIS, Annales des Sc. naturelles, t. VIL, ann. 4837, p. 49. — Guér., Ico- nographie du Règne animal de Cuvier, Ins., pl. 4, fig. 6. — Trevrranus, Zeit- schrififür Physiol.,t. IL, p.18, pl. 4 à 6. — Scolopendra Forcipata, Linn. Syst. nat., édit. 43, t& 1, pars 2, p. 1062; id., Faun. Suec., édit, 2, n° 2064. — Scolo- pendre a trente patles, Georrr., Ins. des env. de Paris. 1. LI. pl. 22, fig. 3. — Sco- lopendr'e fourchue. Decéer, Mém. pour ser- vu a l'Hist. nat. des Ins., t. VII, pl. 35, fig. 42 à 16. — Scolopendra Forficata, l'age. Ent. Syst., t. Il, p. 290. — LaTr., LITHOBIUS. Gener. Crust. et Ins., t. 1, p. 78; id., Hist. nat. des Crust. et des Ins. , t. VIL, p. 95. — Lithobius Forficatus, Leaca, Zool. Miscell., t. 111, p. 39, pl. 137; id. , ÆEdinb. Encycl., t. VII, p. 408; id, Trans. Linn. Soc., t. IL, p. 481; id., Enc. Brit., suppl. 4, p. 434, pl. 22. —L. Dur., Ænn. des Sc. nat. , t. 11, mai 41824, pl. 45, fig. 4.—Risso, Hist. de l'Eur:. Mérid., t. V, pl. 454. — Long. 4 pouc. — Cette espece est lisse, d’un roux ferrugi- neux ou bien noirâtre, quelquefois d’un brun de poix, ou tantôt d’un roux qui lire sur ambre; ses antennes sont longues, velues, et les segmens de son corps, sauf le quatrième et le cinquième, sont alternati- vement plus grands et plus petits; les an- tennes ont quarante et quelques articles; dans le jeune âge, cette espèce est de con- leur blanchâtre et comme étiolée, parce qu’elle vit dans les lieux obscurs; ce n’est que quelques jours après avoir pris toutes ses pattes qu’elle commence à devenir rousse ; elle se trouve dans toute l’Europe ; on l’a signalée en France, en Italie, en Al- lemagne, en Belgique et en Angleterre. On ja rencontre ordinairement sous les pierres, les écorces, dans les lieux humi- des. M. L. Dufour en a donné une bonne anatomie dans le tome II des Annales des Sciences naturelles, pl. 5, fig. À à 3, et que nous rapporterons ici. Organes de la digestion. Des glandes salivaires. Elles s’observent à l’issue de la tête sous la forme de deux grappes assez grandes, peu distinctes l’une de l’autre, plus ou moins contiguës etadhérentes entre elles, déprimées, et le plus souvent con- caves, parce qu’elles enveloppent l’origine du tube alimentaire. Leur structure , trés- difficile à démêéler, semble n’offrir à l’œil pu qu’une masse gélatineuse sons organisa- tion apparente , remarquable par une cou- leur d’unbieu améthiste souventtrés-foncé. Mais, avec le secours du microscope on y reconnaît des granulations ovalaires, dis- persées par grappes confusément agelomé- rées. Observens que la couleur bleue-amé- thiste dont nous venons de parler n’est pas exclusivement propre aux glandes sali- vaires; elle s'étend fréquemment, mais avec une foible nuance, sur toute la cou- che musculaire qui revêt l'intérieur du corps. Aucun des auteurs qui ont traité de l'anatomie du Lithobie n’a fait mention de l'existence d’un appareil salivaire. Ces grappes glanduleuses n’ont cependant pas échappé à la perspicacité de Æreviranus, Myr tapodes PART 1. 1À. [ithobrus forcrpatus 3. Gcophilus Walekenaern, 2. Cryptops Saviÿnyi ë 4. Scolopendra MOT SICANS : # le 4 œ a À LITHOBIUS. qui en indique la situation précise et qui en a fidèlement représenté la forme géné- rale (op. cit., p. 25, tab. V, fig. 4, q, q). Mais ce savant anatomiste, trompé par des apparences, et peut-être par des idées pré- concues sur les connexions qu’il dit exister constamment entre le tissu adipeux et les extrémités des vaisseaux biliaires, se con- tente de les désigner sous le nom de masses graisseuses. M. Marcelle de Serres, dans l'exposition des trailés analogues de ce même myriapode, ne dit pas un mot de cet organe (Observ. sur les usages des vaiss. dors., etc., p. 166). Du tube alimentaire. Il est tout-à-fait droit, et par conséquent sa longueur, ne dépasse point celle du corps du Lithobie. Dans les individus nombreux soumis à ion scalpel, dit M. L. Dufour, l’œsc- phage et le jabot (si ce dernier existe) ne formoient qu’un même tube, d’un diamètre uniforme , cylindrique, enveloppé dans sa situation naturelle par les grappessalivaires el atteignant à peine la seconde plaque dor- sale. Tréviranus et M. Marcelle de Serres n’admettent point le jabnt; mais l’analogie me fait présumer que celte première poche gastrique doit exister ; el. si elle n’es! pas prononcée, c’est que les alimens n’y séjour- nant que quelque temps el en petile quan- tité, n’y déterminent pas de dilatation sensible. L'existence d’un léger bourrelet à l’origine du ventricule chylifique, bour. -relet qui me semble l'indice d’une valvule anpulaire, vient prêler un grand poids à l'induction par analogie. Cette valvule prouve que les alimens ne doivent pénétrer dans la poche qu’elle précède qu'après avoir subi une élaboration préliminaire dans le jabot en question. Le ventricule chylifique forme à lui seul les trois quarts de la longueur de tout le tube digestif. Il est allongé, plus ou moins déprimé , d’une texture musculo-membraneuse , et se ter- mine en arrière par un bourrelet peu sail- lant, siége d’une valvule interne, où vien- nent s’aboucher les vaisseaux hépatiques. Les dilatations irrégulières qui s’observent parfois à ces organes sont purement acci- dentelles. Dans les portions plus contrac- tées, on reconnoît une disposition annulaire dans les fibres de la tunique musculaire. Tréviranus à trés-bien représenté les ru- bans longiludinaux qui coupent, à des in- tervalles réguliers, les fibres annulaires. La cavité du ventricule chylifique renferme un palpe alimentaire homogène d’un gris- roussâtre, L’intestin, bien moins large que 544 le précédent et cylindrique, paroît courhé suivant sa longueur, lorsqu'il est vide et contracté sur lui-même. Avant de se ter- miner à l’anus, iloffre un cœcum à peine sensible. Des vaisseaux hépatiques. 11 n’y en a qu'une paire, ils s’insèrent un de chaque côté, et par un bout légérement renflé, au bourrelet valvuleux, que nous avons dit terminer en arrière le ventricule chylifique; ils sont bien distincts, flexueux, diaphanes etconstamment dirigés vers la tête, ou leurs extrémités sont maintenues par un ligament suspenseur d’une ténuité presque impercep- tible. Le mode de connexion a échappé à Tréviranus, qui, imbu de l'idée que les extrémités des vaisseaux biliaires sont con- stamment enveloppées du tissu adipeux, a donné à ceux du Lithobie cette même dis- position , comme je l’ai déjà fait pressentir plus haut : c’est peut-être cette idée pre- miére qui a détourné cet anatomiste d’un examen plus attentif des glandes salivaires, coucidérées par lui comme une masse sim- plement graisseuse. M. Marcelle de Serres, en avancant que le duodenum reçoit vers sa parlie moyenne un grand nombre de vaisseaux hépatiques grêles, blanchâtres et assez allongés, nous prouve clairement qu’il n’a point reconnu de conduits biliaires du Lithobie. Organes mâles de la génération. On y distingue des testicules, des vésicules sémi- nales, une verge. Des testicules. Ils consistent, pour cha- que côté, en une paire de glandes allon- gées , pointues, comme lancéolées, blan- châtres, inégales en longueur, et parcou- rues par une rainure médiane; aussi on pourroit croire que le Lithobie a quatre testicules; à l’œil nu ou à la loupe ordinaire, ils offrent l’aspect d’une grappe granuleuse; mais , étudiés plus attentivement avec les secours du microscope, ils m'ont paru plutôt ressembler à des sacs conoïdes hérissés, et comme guillochés en dehors par des pe- tiles bourses inégales et polymorphes, que j'ai distinctement vues remplies de sperme. Chacune de ces glandes a un canal déférent tubuleux et capillaire. Je n’ai pu constater par l’observation directe le mode de connexion de ces deux canaux entre eux, ni celui qu’ils ont, soit avec les vésicules séminales, soit avec les testicules du côté opposé pour la formation du conduit éja- culateur. La petitesse et la texture délicate de toutes ces parties se sont jusqu'ici op- posées à ce que je pusse ‘es mettre en 542 évidence. Croiroit-on que ces testicules aient élé pris par Tréviranus pour des masses graisseuses? c’est cependant sous cette dernière dénomination qu'il les a si- gnalés et représentés. Cette méprise est d’autant plus singulière dans un anatomiste aussi exercé que lui à triompher des plus grandes difficultés, qu'il a reconnu et trés- bien figuré les canaux eflérens de ces pré- tendues masses graisseuses. Une simple ré- flexion sur ce dernier fait eût dû lui faire présumer que ces canaux devoient néces- sairement apparlenir ou à ces organes sécré- teurs, ou au réservoir d’une glande. Quant à M. Marcelle de Serres, je ne sais sur quel fondement il avance, dans l'ouvrage précité, que les organes reproducteurs mâ- les du Lithobie sont composés de deux tes- ticules arrondis. Des vésicules séminales. Il y en trois, dont deux latérales et une intermédiaire. Elles sont bien apparentes, fort dévelop- pées comparativement aux autres parties de l’appareil générateur, et presque aussi longues que tout le corps quand elles sont déroulées; c’est surtout dans leur état de turgescence spermatique que leur dissec- tion est moins difficile. Les vésicules laté- rales sont semblables entre elles, filiformes, renflées en bouton à leur extrémité flot- tante, et leurs replis sont quelquefois si adhérens qu’il est presque impossible d’en opérer le déploiement complet sans les rom- pre ; elles confluent en arrière en une anse assez ouverte, au centre de laquelle s’insère la vésicule intermédiaire, et d’où partent postérieurement deux conduits grêles qui vont recevoir les canaux déférens des testi- cules. Cette vésicule séminale intermédiaire est sensiblement plus grosse que les laté- rales, et je l’ai souvent trouvée mouchetée par l'effet desflocons intérieurs du sperme. Quand elle ne contient pas le liquide sémi- nal, elle est grêle, diaphane , terminée en pointe, et diflicile à mettre en évidence. Dans le cas contraire, elle a une texture un peu roide, el son bout renflé a une sorte de bec. Les vésicules séminales du Eïthobie paroïssent avoir été prises par Tré- viranus pour les organes principaux de la préparation du sperme ; il désigne l’inter- médiaire sous le nom de vaisseau séminal du centre, et les autres sous celui de ré- servoirs latéraux. De la verge. M. L. Dufour n’a pas ob- servé cet organe, mais Tréviranus parle d’une vésicule dans laquelle se rendent tousles vaisseaux ou conduits spermatiques, LITHOBIUS. et qui s’cuvre dans un petit corps charnu, conoïde, qu'il appelle verge, placé sous le segment dorsal du corps du Lithobie. Organes femelles de la génération. Ks se composent d’un ovaire et des glandes sébacées de l’oviducte. Il consiste en un seul sac allongé , atteignant a peu prés le milieu de la capacité du corps. et main- tenu en place par quelques trachées lâches et capillaires. Il contient des œufs globu- leux et blancs ; ses parois paroissent granu- leuses, à cause des gaines ovigères qui se présentent sous la forme de petites bourses uniloculaires, briévement pédicellées, ron- des comme ies œufs qu’elles renferment. Je ne serois pas surpris que l'ovaire du Li- thobie füt divisé intérieurement en deux loges par un diaphragme longitudinal. J’ai cru reconnoître la trace de celui-ci; mais je sens le besoin de nouvelles dissections pour m'éclairer sur ce point douteux. Je p’ai pas non plus vérifié la manière dont l’ovaire se comporte en approchant de la vulve; mais d’après les observations et les figures de Tréviranus, il se termineroit par un oviducte simple, assez long, dilaté à son extrémité postérieure. Que conclure de l’assertion de M. Marcelle de Serres, qui attribue au Lithobie un oviducte com- mun divisé en huit branches principales ou en huit ovaires, et des conjectures aux- quelles il se livre à ce sujet? c’est qu’il n’a pas vu, dit M. L. Dufour, ces organes du: même œil que Tréviranus et moi. Des glandes sébacées de l’oviducte. De chaque côté de la partie postérieure de l’o- vaire, on observe deux grappes aliongées, diaphanes, forméeschacune de deuxrangées d’utricules sranuleuses quelquefois bien dis- tincies, séparées par une rainure médiane qui loge une trachée des plus fines. Chaque grappe se termine en arrière par un Con- duit efférent flexueux , semi-diaphane; les deux conduits s’abouchent conjointe- ment au boutextérieur d’un réservoirovale- oblong rempli d’une humeur blanche coa- gulable, et qui paroît formé de deux tuni- ques; ce réservoir se lermine en arriére par un canal excréteur qui s’enfonce sous l'intestin, et va se degorger dans l’ovi- ducte, Get organe, exclusivement propre à la femelle, revêt tous les caractères d’une glande spéciale; on y trouve des parties propres à la sécrétion, à la conservation et à l’excrétion de l'humeur. Tréviranus a dé- crit et figuré cet appareil, mais il a entié- rement méconnu sa structure, ses fonc- tions ; et il est encore tombé ici dans la SCOLOPENDRA. même méprise qu’à l’occasion des glandes salivaires et des testicules. Les grappes sé- crétoires ne sont pour lui que des masses adipeuses, et il a mal saï$i le mode de con- nexion de leurs efférens. Il avance que ceux-ci se rendent au vagin, tandis qu’ils s’insérent évidemment , comme je l’ai dit, au bout antérieur du réservoir. 11 appelle ce dernier une vésicule oblongue , et, ainsi que moi, il l’a trouvé formé de deux mem- branes. Mais il a mal vu son mode de dégé- nération en un conduit excréteur, La vulve du Lithobie est flanquée à droite et à gau- che par une pièce crochue, biarliculée, terminée par une pointe bifide, et armée de deux dents courtes; cette pièce cro- chue est mobile et joue un rôle dans l’acte de la copulation. 2. LITHOBIUS VARIEGATUS. Leacn, Édinb. Enc., 7, 409; id., Trans. Linn. Soc., 11, 382; id, Zocl. Miscell., t. ILE, p. 40. — GErv., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 1837, p. 49.— Long. 9 lig.— Le corps est un peu plus large que la tête, avec les pieds d’un jaune testacé pâle, 1a- chés de brun; les secondes cuisses présen- tent des points légérement enfoncés et une expansion lamelliforme : cette espèce dif- fère de la précédente par sa tête, qui est un peu étroite, par ses secondes cuisses, qui sont moins ponciuées , et par ses pieds, qui sont de même couleur. — Se trouve en Angleterre. 3. LITHOBIUS VULGARIS. Leacn, Zool. Misc., t. LI, p. 40; id., Edinb. Enc.,7.409 ;5d., Trans. Linn. Soc., 41, 382.— GERv., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 1837, p. 49.— Long. 4 pouc.--La tête est de la largeur du corps, aveclespiedsd’un jaune testacé; les secondes cuisses offrent une expansion lamelli orme, trés-glabre et luisante antérieurement, et trés-obscuré- mentponctuée; lesantennessontlégérement poilues ; les seconds pieds ont leurs tarses trés-noirs et leur sommet brun; les cuisses sont arrondies, avec leurs bords antérieurs : découpés par une expansion lamelliforme, denticulée. ferrugineuse, d’un brun-noir à leur sommet. —Cette espèce a été trouvée dans la Grande-Bretagne. 4. LITHOBIUS LONGICORNIS. Risso, Hist. de l’'Europ. Mérid., t. V, p.154.—GErv., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 4837, p. 49.— Long. 40 lis.-—Suivant M. Risso, cette espèce ala tête, les antennes, le dos, Ie ventre et les pieds d’un jaune 543 safran ; les mandibules sont ferrugineuses, noires au sommet, et les antennes presque toujours aussi longues que le corps. —- Se trouve sous les pierres. Nous ne connoissons que par les descrip- tions des auteurs les espèces 2, 3, 4 et 6. 5. LITHOBIUS NUDICORNIS. GERVAIS, Annales des Sciences natu- relles, t. VII, ann. 41837, p. 49. — Ceite espèce diffère du L. Forcipatus par sa couleur d’un brun plus mat et ses an- tennes de quarante-deux articles environ, maisnonvelueset à articlesserrés; le dernier et le pénultième plus longs que ceux quipré- cédent. — Cette espèce a été trouvée en Suëde. G. LITHOBIUS SPINIPES. Say, Journ. de l’Acad., des Sc. de Phi. ladelp., t. 1, p. 108 ; id., Œuvr. Entom., édit. Lequien, t. [, p. 21. — Long. 1 pouc, — Le corps est d’un brun noisette, lisse, non ponctué, avec des poils courts, épars ; les segmeus ont leurs bords latéraux réflé- chis; le premier est le plus court, ‘trans- verse ; le deuxième est carré, à angles ar- rondis ; les cinq ou six derniers sont rétrécis postérieurement el émarginés sur le bord postérieur; les angles postérieurs de ceux qui sont près du segment anal sont plus aigus; le segment anal est tronqué , conico- cylindrique ; les antennes sont pâles, testa- cées, avec des poils roides, serrés, courts ; l’article terminal est aussi long que les deux précédens ensemble ; les pattes sont pâles, testacées; les articles sont épineux à l'extrémité, et on aperçoit une épine ai- longée à l’extrémité de chacun en dessous : la paire antérieure est la plus courte: ja postérieure est la plus longue et la plus robuste ; la lèvre longitudinalement est échancrée, non ponctuée; les dents de l'extrémité sont noires; les antennes sont composées de trente articles. — Cette es- pèce se trouve communément sous les piex= res dans l'Amérique Boréale. SCOLOPENDRA, Linn., FaBr., LATR. Les segmens du corps sont comprimés, au nombre de vingt-trois, la tête comprise. — Les yeux sont au nombre de quatre de chaque côté, stemmatiformes — Les forci- pules ou les pieds maxillaires sont robustes. — Les pieds sont au nombre de vingt et un de chaque côté: les postérieurs étant les plus longs, avec le premier article épi- neux. — Les antennes sont sétacées, au nombre de dix sept à vingt articles. 51 4. SCOLOPENDRA VIOLACEA. Fagr., Ent. Syst., t. II, p. 289. — Guér., Iconographie du Règne animal de Cuv., Ins., pl. 4, fig. 7. — GERV., Ann. des Sciences naturelles, t. VIT, ann. 1837, p.50.— Long. lig. — La lète, les mà- choires et les anneaux des mâchoires sont d’un rouge cerise, ainsi que les derniers an- neaux de l’abdomen ; les suivants sont d’un brun d’airain brillant ; il y a une double li- gne longitudinale sur ies anneaux , elle est assez rapprochée de la ligne médiane, et placées toutes deux dans “la même direc- tion, au lieu d’être obliques comme cela a lieu chez quelques espèces ; le dessous pré- sente une double ligne semblable; sur le premier anneau en dessus, la double ligne n’est point encore comme en dessus, el en arrière, c’est-à-dire sur le dernier, elle ne se voit plus, seulement on remarque un petit enfoncement médian; le dessous du dernier anneau n’est point sillonné; les pattes sont d’une couleur brune d’airain; les antennes sont de même couleur, ce qui tranche assez bien avec la couleur rouge de la tête ; le dessous du corps est un peu plus clair que le dessus. — Gette espèce se trouve au cap de Bonne-Espérance. ( Cette descriplion nous a été communiquée par M. P. Gervais.) 2. SCOLOPENDRA FULVA. GErvAIS, Annales des Sciences natu- relles, t. VII, ann. 4337, p. 50. — Long. 43 lig. — Le dessus de la tête ainsi que le corps et les pattes sont d’une couleur fauve uniforme : les ongles sont bruns; le dernier et l’avant-dernier article des pattes sont pourvus d’un petit crochet; les pattes postérieures sont planes en dessus, et ontau bord interne de cette partie du premier segment , quatre épines dont la dernière composée est elle-même subdivisée en quatre autres faciles à voir à la loupe ; la face inférieure du même segment présente deux épines armées de quatre autres épines ; les anneaux du corps sont bisillonnés comme chez toutes les autres espèces, carrés et marginés en dessus.—Ælle a ététrouvée en Sicile. (Gette description nous a été com- muniquée par M. P. Gervais.) 3. SCOLOPENDRA MORSICANS. (PI. 3, fig. 4.) Lixn., Syst. nat. — Wizr., Ent., 4, 41, 17,48.—Sav:, Descript. de l'Egypte, pl. 4, fig. 4. —Gerv., Ann. des Sc. nat.,t. VII, ann. 4837, p. 50.—Scolopendra Alternans, SCOLOPENDRA. Leacu, Zool. Misc., t. LIT, p. 40, tab. 430. — Scolopendra Larr., Nouv. Dict. d'Hist. nat, t. XXX, p. 393.— Sco- lopendra Cingulata , id. Reg. anim. de Cuv., t IV, p. 339.—Long. 2 pouc. 8 lig. — Cette espèce est teintée d’une couleur ferrugineuse verdâtre, avec les segments aplatis, carrés; les articles composant les antennes sont au nombre de dix-huit à vingt ; les pieds postérieurs sont épais; le premier article de ces derniers présente à sa face in- terne près de la supérieure cinq épines et deux à sa face inférieure. — Cette espèce se trouve dans la France méridionale, daus l'Afrique septentrionale et dans l'Asie occi- dentale. H. SCOLOPENDRA AUDAX. Gervais, Annales des Sciences natu- relles, t. VIL, ann. 1837, p. 50. — Long. 5 pouc. + — Cette espèce diffère de la précédente, par son corps qui est d’un bleu-verdàtre, à peine déprimé, avec les articles plus étroits; les pieds sont aplatis en dessous, marginés et comme annelés; les tubercules répandus sur le bord interne de la face supérieure et delaface inférieure sont au nombre de seize; les postérieurs sont plus longs, à peine déprimés, avec le premier article portant trois épines en de- dans et deux intérieurement; les onglessont noirs ; les articles qui composent les anten- nes sont au nombre de dix-huit, grêles, dé- croissans. — La patrie de cette espèce est inconnue. 5. SCOLOPENDRA SUPSPINIPES. Leacu, Linn. Trans., t. XI, p. 385: id., Zool. Mise., t. LI, p. 41; id., Enc: Brit., p. 430.—- GEerv., Ann. des Sc. nat.,t. VII, ann. 4837, p. 50. —Long. 5 pouc. 1. — Les articles qui composent les antennes sont au nombre de dix-huit ; les anneaux sont qua- drilatères ; le bord antérieur est un peu moins large que le postérieur ; les bords la- téraux sont marginés; les palles postérieu- res sont marginées, aplaties, porlant trois ou quatre crochets supérieurement et deux inférieurement ; la couleur générale est un roux foncé. — Palrie inconnue. 6. SCOLOPENDRA BRANDTIANA. Gervais, Annales des Sciences natu- relles, t. VII, ann. 1837, p. 50. — — Long. 4 pouc. — Dix-huit articles com- posent les antennes de cette espèce; les segmeus du corps sont roussâtres, avec les postérieurs marginés latéralement en dessus, et marqués à celte partie ainsi qu’en des- SCOLOPENDRA. sous de sillens doubles, analogues à ceux des autres espèces, le dernier segment ne présente pas de sillons ; les pieds sont de la couleur du corps, el ceux de la dernière paire ont leurs premier, second et troisième articles aplatis en dessus, marginés princi- palement en dehors, avec douze ou seize épines au premier article; la dernière de ces épines est complexe. — Patrie incon- nue. (La description de cette espèce nous a été communiquée par M. P. Gervais.) 7. SCOLOPENDRA EYDOUXIANA. Gervais, Annales des Sciences natu- relles, t. VIL, ann. 4857, p. 50. — Long. 3 pouc. 3 lig. — La tête est entière- ment noire; vingt articles composent les antennes, dont les quatre premiers, beau- coup plus gros que les autres, sont d’un beau vert foncé; les suivants, qui vont en décroissant, sont d’un roussâtre clair ; les mandibules sont robustes , annelées de roux et de vert; les segmens sont roussä- tres. avec leur bord postérieur et leurs cô- tés latéraux teintés de verdâtre, les second, troisième et quatrième segmens sont beau - coup plus étroits que les autres; les pattes, qui sont au nombre de vingt et une paires, sont d’un beau vert clair, excepté cepen- dant la dernière paire, qui est d’un vert plus foncé, avecles côtés externe et interne bruns; les pattes vont en augmentant de longueur et de grosseur depuis la seconde _ jusqu’à la derniére paire, laquelle présente à son côté interne trois épines, et à son bord inférieur six épines; en dessous, on aperçoit deux pièces longitudinales termi- nées en pointe, et qui sont d’une belle cou- leur orange, pointillées de brun. — Cette espèce a été trouvée par M. Eydoux, au Sénégal. (Cette description a été faite sur une fort belle figure, que nous a com- muniquée M. P. Gervais, qui doit la publier incessamment.) 8. SCOLOPENDRA SAGRÆA. GERvAIS, Annales des Sciences natu- relles, t. VII, ann. 41837, p. 50. — Guér., Woy. a Cuba de M. de la Sagra, Ent. Misc. — Scolopendra Morsitans , Snaw., Natur. Miscell., t. I, pl. 9? — Long. 5 pouc. 4 lig. — Les segmens sont marginés latéralement, excepté les deux premiers; ils sont striés et sillonnés, sur- tout en dessous : ces sillons n’égalent pas les segmens ; les mandibules sont robustes; dix-sept articles composent les antennes ; le segment supportant les mâchoires est AN, 545 large , marqué d’une raie transversale courbe; les pieds postérieurs sont cylin- driques; le premier article présente à sa partie interne et inférieurement de nom- breuses épines, vingt à vingt-cinq environ; la couleur générale est ferrugineuse, va- riée de vert, avec les pieds en dessous d’une couleur plus claire.— Cette espèce a l’île de Cuba pour patrie. (Sa description nous a élé communiquée par M. P. Gervais.) 9. SCOLOPENDRA TRIGONOPODA. LeEacu, Zool. Miscell., t III, p. 4. — Gervais, Annales des Sciences natu- relles, t. VIT, ann. 4837, p. 51. — Les pieds postérieurs sont triangulaires, avec le preinier article spinifère intérieure- ment. — La patrie de cette espèce est in- connue. 10. SCOLOPENDRA GIGAS. Leacx., Trans. Linn. Soc., t. II, p. 385; id., Encycl. Britan., Surpl., p. 431 ; id., Zool. Miscell., t. 111, p. 42. — GERVAIS, Annales des Sciences naturel- les, t. VII, ann. 4837, p. 51. — Les segmens sont carrés lransversalement, avec les angles arrondis, d’un brun ferru- gineux et d’un jaune clair postérieurement; les antennes et les pieds sont testacés; les seconds pieds sont ferrugineux, avec les ongles noirs ; le corps est légérement ponc- tué. — Patrie inconnue. 11. SCOLOPENDRA VIRIDIPES. L. Dur., Ann. génér. des Sc. phys., t IV, p. 317. — Gervais, Annales des Sciences naturelles, 1. VII, ann. 1837, P- 51. — Long. 18 lig. — Les segmens du corps sont à peu prés carrés et égaux entre eux, à l’exception des deux pre- miers et du dernier; la tête est petite et ovale; tout le corps a une couleur livide marquée; les pattes et les antennes sont verdâtres; celles ci se terminent en pointe sétacée, et ont bien plus de quinze articles; les pattes ont une longueur croissante de la tête à la partie anale; les palpes se ter- minent par un article dilaté et rond. — Cette espèce a été trouvée par M. L. Du- four, sous les pierres dans les montagnes du royaume de Valence. 42. SCOLOPENDRA ITALICA. Kocu, Deutsch. Crust. Myriap., fase. 9, tab. 4. — Gervais, Annales des Scien- ces naturelles, tom. VII, année 1837, p. 51. — D’un jaune brillant, avec le pre- mier article dorsal des pieds postérieurs 39 546 plan, armé de quatre denis intérieurement, noires; les suivantes cylindriques; les anten- nes sont composées de dix-neuf articles. 13. SCOLOPENDRA MARGINATA. Says, Journ. Ac. nat. Sc. de Philad., t. II, p. 4, p. 400; id., Œuvr. Ent., éd. Lequien, t. [, p. 22. — GERVAIS, Anna- Les des Sciences naturelles, t. VII, an- née 4837, p. 51. — Long. 2 pouc. :. — Le corps est d’un vert-olivätre obscur ; le dessous est blanchâtre ou fauve ; les seg- mens sont non ponctués, bordés de chaque côté et postérieurement de vert-noir; les pre- mier, troisième et quatrième sont les plus courts, les cinq ou six derniers sont plus distinctement bordés: la tête est couleur de châtaigne ; les antennes sont vertes; les pattes sont pâles, d’un vert-bleuâtre au sommet ; les ongles sont noirâtres; les pat- tes postérieures sont à peine plus longues que les trois derniers segmens du corps réunis; la longueur des articles à peine égale au double de leur largeur ; le pre- mier est épineux en dessous ou en dedans, armé à son sommet d’un angle aigu, fort et saillant, — Ceite espèce est assez com- mune en Géorgie et dans le Floride orien- tale. 4%. SCOLOPENDRA VIRIDIS. Say, Journ. Acad. nat. Sc. de Phil., t. II, p. 410; id., Œuvr. Ent., édit. Le- quien, t.11,p. 23. — Gervais, Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 1857, p. 51. — Long. 2 pouc. 4 lig. — Le dessus du corps est d’un vert-bleuâtre, immaculé; les segmens postérieurs sont bordés de jaunâtre pâle ; les mandibules sont d’un blanc-jaunâtre; les pattes sont blanchâtres à la base ; les derniers articles d’un vert-bleuâtre pâle; la paire posté- rieure est d’un jaune pâle. — Gette espèce habite la Géorgie et la Floride orientale. S. Gigantea, Linn., Syst. nat., éd. 2, p. 1063, pl. 4. — Brown., Jam., tab. 42, fig. 4. — Amérique. S. Ferruginea, Decéer, Mém. pour servir a lHist. nat. des Ins., t. VII, p. 568, tab. 43, fig. 6. — Afrique. S. Dorsalis, Fagr., Ent. Syst., t. II, p. 391. — Tranquebar. S. Clypeata, Fasr., Ent. Syst, L. IT, p. 393. — Tranquebar. Ces espèces dont nous donnons seule- ment les citations ont été trop brièvement décrites pour pouvoir être rapportées avec certitude au vrai genre Scoloperdra. CRYPTOPS. L'espèce qui a été figurée par M. Savi- gny, dans le grand ouvrage d'Egypte, pl. 4, fig. 2, pourroit servir de type à une nou- velle coupe générique, si les anneaux qui sont au nombre de dix-huit étoient cons- tanis; en attendant nous la désignerons sous le nom de Scolopendra Savignyana, Nobis. CRYPTOPS, Leacx. ; Scolopendra, Kocx. Antennes composées de dix-sept articles. — Les pieds sont au nombre de vingt de chaque côté ; les postérieurs étant les plus longs et ne présentant pas d’épines. — Les yeux ne sont pas apparens. 1. CRYPTOPS RORTENSIS. Leacu, Edinb. Enc., t. Vil, p, 408; id., Trans. Linn. Soc., t. Il, p. 384; id., Enc. Brit. Suppl.. À, p. 432, pl. 22 ; id,, Zool. Misc., t. II], p. 42, pl. 139, fig. 4.— GEnv., Ann. des Sc. nat., t. VII, ann. 4837, p. 51. — Long. 41 lig. — D’un testacé ferrugineux, avec la partie dorsale plus foncée et les pieds poilus. — Se trouve en Angleterre et en France. 2. CRYPTOPS SAVIGNYII. (PI. 3, fig. 2.) Lracn, Zool. Misc., t. 111, p. 42, fig. 2 à 4. — Gervais, Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 1837, p. 51. — Scolopendra Germanica, Kocx, Deutsch, Crust. Myriap., fase. 9, n° 2. — Long. 20 lig. — D'un jaune testacé, avec la tête d’un ferrugineux pâle, et les pieds postérieurs surtout épineux. — Se trouve en Angleterre, en Allemegne et en France. 3. CRYPTOPS HYALINUS. Say, Journ. de Phil., t. XI, p. 11; id.. OŒŒEuvr. Ent., édit. Lequien, t. I, p. 23. — Gervais, Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 1837, p. 51. — Long. 7 lig. — La téte est d’un brun- rougeâtre, lisse, non ponctuée, avec des poils épars, sans ligne enfoncée sur le chaperon ; les antennes sont d’un brun-rou- geâtre, velues; les articles sont sessiles, cylindriques, les derniers arrondis ; le corps est blanc, lisse, avec deux lignes noires, internes et quelquefois éparses: il n’est pas ponctué; les pattes ayant quelques poils; les pattes postérieures sont d’un brun-rou- geâtre ; le premier article moins long que deux fois sa largeur et armé, ainsi que le deuxième, de nombreuses soies roides, GEOPHILUS. courtes, avec une ligne échancrée en des- sous; le troisième article présente quatre ou cinq dents en dedans; le quatrième en a deux environ. — Cette espèce a été irou- vée en assez grande quantité sous l’écorce d’un vieux quercus virens, sur la rivière Saint-Jean, dans la Floride orientale. L. CRYPTOPS SEX-SPINOSUS. Say, Journ. de Phil., t II, p. 412; id., @ŒŒEuvr. Entomolog., édit. Lequien, t. I, p. 34 — Gervais. Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 1837, p. 54. — Le corps est d’un ferrugineux rougeâtre, pointu; le deuxième segment est le plus court, ensuite le quatrième et le sixième ; le dernier est échancré au som- met, et armé en dessous d’une double épine proéminente , robuste; les antennes sont hérissées de poils trés-courts, serrés ; les articles sont ovales, séparés par un pé- doncule trés-court; les paltes ont deux épines courtes, mobiles, au sommet ex- terne du quatriéme article; le cinquième en a une au-delà du milieu, et une autre à l'extrémité; les pattes postérieures ont sous la base une épine subtriangulaire , bien marquée, élevée, comprimée, aiguë, et une autre plus petite sur le côté interne en dessus, plus près du milieu. — Se trouve commurément dans le bois pourri. 5. CRYPTOPS POSTICUS. Sax, Journ. de Phil., t. Il, p. 419; id., OŒŒEuvr. Ent., édit Lequien, t. I, p. 24.— Grerv., Ann. des Sc. nat., t. VIL, ann. 4837, p. 51.—Le corps est roux, plus pâle en dessous, ponctué ; les segmens pré- sentent deux lignes longitudinales enfoncées en dessus, etune autre profonäément enfon- cée en dessous; le dernier segment est plus long que les deux précédens ensemble, et l’on apercoit deux lignes obsolètes, impri- mées, abrégées à la base, et une autre inter- médiaire plus distincte, continue ; les pat- tes postérieures sont très-robustes, à peine plus longues que le dernier segment ; l’on- gle est irès-fort, aussi long que les deux précédens articles pris ensemble. — Cette espèce est remarquable, elle se distingue des précédentes par sa paire postérieure de pattes très-épaisses et courtes, dont les on- gles se croisent-l’un sur l’autre, et servent souvent à l’animal pour se défendre. Elle habite la Géorgie et la Floride orientale. GEOPHILUS, Leacx; wcolopendra, Lixn., FABR., DEeGÉER. . Le corps, de grandeur variable, est tou- 547 jours trèes-long proportionnellement à sa largeur, et composé d’un trèés-grand nom- bre d’articles ou anneaux; tous ces anneaux ne portent pas de pattes, mais l’antérieur ou céphalique et le postérieur ou anal sont les seuls qui en soient dépourvus; les petits appendices ou antennules que présente celui-ci ne sont pas de véritables paties, ils sont sans ongles, et ne dépassent pas les véritables pattes en longueur; tous les autres anneaux portent chacun une paire de pattes, ils sont simples en dessous et comme doubles en dessus; leur forme offre quelques variations, et l’on apercoit des impressions qui se dessinent à leur sur- face ; les pattes, toujours courtes, varient ennombre selon lesespèces; elles paraissent offrir quelques différences, suivant l’âge; mais néanmoins dans l’état adulte, ces individus d’une même espèce en ont tou- jours un nombre fixe. Ces animaux sont pri- vés d’yeux, et leurs antennes sont com- posées d'articles variables pour la forme et la longueur, mais toujours au nombre de quatorze. L'organisation des Géophiles, leurs mœurs et les modifications que la suc- cession des âges leur fait éprouver, ont été peu étudiées. Tréviranus a donné, dans les Vermischte Schriflon, pl. 7, l'anatomie de leur système nerveux, et il a reconnu qu’il existe chez eux autant de ganglions que d’anneaux au corps, c’est-à-dire un pour chaque paire de pattes; le canal digestif paraît résulter d’un long tube presque droit, auquel se font remarquer quel- ques rétrécissemens et dilatations circon- scrivant un œsophage ou estomac, etc. Ce canal ne présente qu’un seul repli très- peu étendu, et situé vers le dixième tiers de la longueur totale: c’est à ce repli qu’aboutit le rectum. Les organes de la génération, le mode d’accouplement et les phases du développement des petits sont encore peu connus. Les Géophiles vivent ordinairement sous terre, et leur nom générique indique par- faitement cette habitude. Ils recherchent les endroit humides, le bord des ruisseaux, les bosquets, le pieds &es arbres et les mousses; on les trouve aussi sous les pier- res, dans les trous des vieux murs, sous le fumier et jusque dansleshabitations , sous les boiseries et les décombres; l’Europe n’est pas la seule partie du monde qui les possède, on en trouve en Afrique, ainsi qu'en Amérique, et probablement aussi dans l’Asie. Les espèces décrites sont peu nombreuses, ce qui ne veut pas dire qu'il 35. 58 n’en existe que peu dansla nature, mais plu- tôt qu’on les a peu recherchées’, et qu’elles ont rarement excité l'attention des natura- listes. Quoique ces animaux atteignent souvent une longueur assez considérable, ils re sont nullement à craindre; cependant ils sont susceptibles, s’il faut en croire quel- aues médecins et le vulgaire, de s'intro- duire dans les narines et d’y causer des maladies des plus cruelles: plusieurs faits de ce genre ont élé consignés, mais toute- fois la question ne paroît pas encore bien résolue. Un des plus intéressans et des inieux recueillis, c’est certainement celui .que rapporie le compte rendu de P 4ca- ‘démie médicale des Sciences de Metz (1830). Depuis plusieurs mois, une fermière des environs de Metz, âgée de vingt-huit ans, ressentait dans les narines un fourmille- ment trés-incommode, accompagné d’une sécrétion abondante du mucus nasal ; lors- que vers la fin de 4827, de fréquens maux de tête vinrent s'ajouter à ces symptômes; les douleurs , supportables dans les premiers momens, prirent bientôt de l'intensité et se renouvelérent par accès. Ges accès, à la vérité, n’avoient rien de régulier dans leur retour ni dans leur série ; ils débutoient ordinairement par des douleurs lancinantes plus ou moins aiguës, occupant la racine du nez et la partie moyenne du front, où par une douleur gravative, qui s’étendoit de la région frontale droite à la tempe et à l’oreille du même côté, puis à toute la tête. L’abondance des mucosités nasales forçoit la malade à se moucher continuellement. Ces mucosités fréquemment mêlées desang avoient une odeur fétide; à cet état s’a- joutoit souvent un larmoïement involon- taire, des nausées et des vomissemens. Quelquefois les douleurs étoient tellement atroces, que la malade croyoit être frappée d’un coup de marteau, ou qu’on lui per- foroit le crâne; alors les traits de la face se décomposoient, les mâchoires se contrac- toient, les artères temporales battoientavec force, les sensde l’ouïe et de la vue étoient dans un tel état d’excitation, que la lumière et le moindre bruit devenoient insuppor- tables ; d’autres fois la malade éprouvoit un véritable délire, se prenoit la tête dans les mains et fuyoil sa maison, ne sachant où trouver un refuge. Ces crises se renouve- loient cinq ou six fois dans la nuit et autant dans ja journée ; une d’elles dura quinze jours presque sans interruption. Aucun ailement méthodique ne fnt employé: GEOPHILUS. enfin, après une année de souffrances, celte maladie extraordinaire fut subite- ment terminée par l’expulsion d’un insecte qui, jeté sur le plancher, s’agitoit avec ra- pidité et se rouloit en spirale; placé dans un peu d’eau, il y vécut plusieurs jours, et ne périt que lorsqu'il fut mis dans l’alcool. Les savans du pays reconnurent que cet insecte étoit une Scolopendre électrique ( Geophilus Curpophagus, Leacn). Un fait semblable a été communiqué à la Soc. Ent. de France, par M. Alexandre Lefebvre. Quelques Géophiles jouissent des pro- priétés phosphorescentes et répandent une lueur assez brillante pendant la nuit; c’est principalement en automne qu’ils sont plus remarquables sous ce rapport ; tous recher- chent, comme nous l’avons déjà dit plus haut, les lieux humides, et ils peuvent vivre quelque temps dans l’eau sans périr. M. Gervais, dansson mémoire déjà ci-dessus cité, a partagé les espèces qui composent ce genre en trois groupes principaux. PREMIER GROUPE. Les Maxillaires, GErY. Mandibules robustes, — Tête étroite, allongée, non cachée. — Antennes moni- liformes, poilues, un peu allongées. 1. GECPHILUS MAXILLARIS. Gervais, Annales des Sciences natu- relles, t. VII, ann. 41837, p. 52. — Long. 3 pouc. — Les antennes, surtout les mâchoires trés-développées de cetteespèce, ainsi que la tête étroite et allongée, se rap- prochent de la suivante, mais elle a le corps plus large que cette derniere, et d’ailleurs sa tête et ses antennes sont seules de couleur ferrugineuse, tout le reste étant &’un jaunà- tre clair, comme chez l’espéce désignée sous Ienomde G. Electricus.Chez beaucoup d’in- dividus le vaisseau dorsal est assez apparent et sa couleur est bruue. — Elle se trouve communément dans les serres du Muséum d'Histoire natureïle de Paris; on se la pro- cure facilement en soulevant les pots à fleurs enfoncés dans la terre; elle se tient ordinairement dans les cavités qu’on à pra- üquées pour ces derniers, et elle y vit avec les Cryptops et les lulus Lucifugus. 2. GEOPHILUS FERRUGINEUS. Kocu, Deutsch Crust. Myriapod. and Arachn., fase. 3, tab. 1, fig. 2. — GEr- vas, Annales des Sciences naturelles, it. VII, ann. 1837, p. 52. — Long. GEOPHILUS. 48 Big. — Fusiforme, d’un brun-ferrugi- neux, avec une ligne dorsale plus obscure ; les mandibules sont plus longues que la iète. DEUXIÈME GROUPE. Les Longicornes, GERV._ Mandibules moins robustes. — Tête plus large. — Antennes variables. 3. GEOPHILUS ELECTRICUS. Gervais, Annales des Sciences natu- elles, t. VII, ann. 4837, p. 52; id., Dict. pitt. d'Histoire naturelle, pl. 399, fig. 43, 143 À. — Kocn, Deutsch. Crust. Myriapod. and Arachn., fasc. 3, n° 9. — Geophilus Crassipes, id. , op. cit., n° 5. — Geophilus Longicornis, LEACH, Trans. Linn. Soc., t. XI, p. 386; id., Zool. Miscell., t. IT, p. 45, pl. 440, fig. 8 à 6; id., Encycl. Brit., Suppl., A, 434, pl. 22 — Scolopendra Electrica, Linn. — Scolopendra Fulva, Mecéer, Îém. pour servir a l’Hist. nat. des Ins., t. VII, p. 364, pl. 35, fig. 17. — Scolo- pendra Fulva, Trév., lermischt Schrift, t. II, p. 35, tab. 7, fig. 3 à 5. — Le corps est jaune, avec la tête ferrugineuse et les antennes plus longues. — Se trouve sous les pierres, aux environs de Londres et d'E- dimbourg. A. GEOPHILUS SIMPLEX. Gerv., Magas. de Zool., cl. 9, n° 133, p. 9. et pl. 37, fig. 4, 1835; id., Anna- les des Sciences naturelles, t. VII, an- née 1837, p. 52. — Geophilus Linea- vis, Kocx, Deutsch. Crust. Myriapod, and Arachn., fase. 4, n° 4. — Long. 2 pouc. 40 lig. — La couleur est générale- ment d’un jaune pâle sur tout le corps; les antennes, deux fois aussi longues que la tête, sont moniliformes, mais a articles serrés, Courts, égaux entre eux, si ce n’est le dernier, qui est deux fois au moins aussi long que ceux qui le précédent; les impressions des anneaux sont peu marquées, ce sont en dessus deux petites traits obli- ques manquant quelquefois, et en dessous une impression stigmatiforme à peine visi- ble ; les pattes sont au nombre de quatre- ving{s paires. — Cette espèce se trouve com- munément à Meudon et sur les bords de la rivière de Bièvre. D. GEOPHILUS RUBENS. Say, Journ. Acad, nat. des Sc. de Phi- ladelphie, t I ; id., ŒEuvr. Entom., édit. 549 Leq., t. 1, p. 25. — Gravars, Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 1837, p. 52. — Le corps a toute sa largeur au milieu, non ponctué, rouge, avec des poils courts, plus nombreux sur les anten- nes et les pattes; les segmens ont deux lignes longitudinales enfoncées et une autre aiguë, transverse, près de labase de chacun ; le dernier est un peu plus long que Je pré- cédent, rétréci et arrondi au sommet; la tête a en dessous une tache noirâtre de cha- que côté à Ja base des mandibules, et une autre à la base de l’article terminal; la lévre présente une profonde fissure, non dentelée ; les antennes ont l’article terminal plus long que les précédens, d’un diamètre égal, non atténué; les pattes sont presque égales. — Cette espèce s& trouve très-com- munément dans le bois pourri, sous les pierres, 6. GEOPHILUS CARPOPHAGUS. Leacn, Trans. Linn. Soc., t. 9, p. 384; id. , Zool. Miscell., t. IEL, p. 43; id., Encycl. Brit, Suppl., t. 1, p. 431. — GErv., Magas. de Zool., ci. 9, n° 433. — JId., Annales des Sciences naturelles, tt VII, ann. 4837, p. 52. — Long. 2 pouc. +. — Cette espèce est marquée sur le dos d’une ligne d’un brun-violet, bordée de jaunâtre, avec la tête et la partie anale de cette dernière couleur; les an- tennes ont leurs articles tous arrondis, bien distincis et égaux entre eux. — Se trouve en France et en Angleterre, 7. GEOPHILUS SUBTERRANEUS. Lrace, Trans. Linn. Soc , t, IL, p. 385; id., Encycl. Brit., Suppl, t. I, p. 43i; id., Zuol. Miscell. , t. LLTL, p. 44. — Ger- vAIS, Annales des Sciences naturelles, t. VIT, ann, 1837, p. 52. — Scolopen- dra Subterranea, SHAw, Trans.Linn. Soc., t. II, p. 7. — Long. 3 pouc. :. — Le corps est jaune, avec la tête ferrugineuse; les segmens en dessus font saillie latéralement, et on aperçoit deux lignes longitudinales raccourcies; les pieds ont leurs articles fer- rugineux, avec les ongles noirâlres. —- Gette espéce se trouve dans les jardins. en Angleterre. 8. GEOPHILUS ACUMINATUS. Leacu, Trans. Linn. Soc., t. 11, p.431; id., Enc. Brit., Suppl, t. 1, p. 451; id., Zool. Miscell., t III, p. 45 — GERv., Ann. des Sc. nat.,t. VIT, ann. 1837, p. 22.—Kocs, Deutsch, Crust., fase, 9, n° 6, 550 — Long. 1 pouc. +. —Corpsentièrement fer- rugineux, plus étroit peu à peu antérieure- ment; ja 1ête antérieurement et les pieds plus pâles.— Se trouve parmi les mousses, dans la Grande-Bretagne. 9. GEOPHILUS MARITIMUS. LEacn, Zool. Miscell., t, III, p. 44, tab. 440, fig. À à 2. — GERVAIS, An- nales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 4837, p. 53. — Long. 4 pouc. :. — Linéaire, d’un brun ferrugineux; les an- ténnes et la tête sont ferrugineuses; les pieds sont d’un brun-jaunâtre.—Se trouve communément dans la Grande-Bretagne, entre les rochers qui bordent le rivage. 10. GECPHILUS GABRIELIS. Gervais, Annales des Sciences natu- relles, t. VII, ann. 4837, p. 53. — Scolopendra Gabrielis, Linn., Syst. nat. — FaBr., Ent. Syst., t. 11, p. 392. — Scolopendra Semipedalis, L. Durour, Ann. génér. des Sc. phys., t. VI, p. 347, pl. 96, fig. 8.— Long. 6 à 7 pouc.— Cette espèce est mince, d’un couleur rousse ; les antennes sont moniliformes; les appendi- ces postérieurs sont filiformes, de six ar- ticles; les pattes sont au nombre de cent quarante de chaque côté; lorsqu’on saisit cette espèce avec la main, outre qu’elle s’accroche avec force par les pattes, elle se colle désagréablement par une viscosité toute particulière qui transsude par des pores placés à l’origine des pattes. — Elle se trouve en Espagne sous les pierres. A1. GECPHILUS WALCKENAEPII. (PI. 3, fig. 3.) Gerv., Magas.de Zool., c1.9, p. 133, fig.1, p. 8; id., Ann. des Sc. nat., t. VIT, an- née 1837, p. 53.—Long.7 pouc. 9 lig.—Les pattes sont au nombre de cent soixante-trois paires ; les antennes, deux fois aussi longues que la tête et en chapelet ou monilicornes, ont leurs articles foiblement décroissant vers l’extrémité ; les anneaux du corps sont extrêmement nombreux, on en compte au- tant que de paires de pattes, et de plus un céphalique et un autre anal; ils sont plus larges au milieu qu’en avant et en arrière, le diamètre des plus grands est à peu près de deux lignes: chacun d’eux présente à sa face supérieure deux petitesimpressions lon- gitudinales, obliques, et intérieurement une impression médiane, circulaire et en- foncée ; sur les bords des externes de la même face on voit aussi une ligne longilu- GEOPHILUS. dinale enfoncée. Lescouleursoffrentsuivant les individus quelques légères variations, mais elles sont toujours plus foncées sur les deux tiers postérieurs du corps que sur le tiers antérieur , celui-ci, ainsi que la tête, est d’un jaunâtre pâle, le reste est brun ferrugi- neux, à l’exception cependant de l’anneau postérieur, qui est de la couleur de la tête; sur toute la longueur des points stigma- tiformes on voit souvent une traînée de couleur sanguinolente, dont il existe quel- quefois l’analogue sur le dos; les. pattes sont un peu moins foncées que la partie pos- térieure du corps, et ont leurs ongles ou articles terminaux de couleur noirâtre. — Cette espèce a été trouvée dans un jardin de l’intérieur de Paris, sous le fumier, sous les pierres et dans la terre. On la trouve aussi dans les appartemeus et surtout chez les ébénistes, qui l’appellent le roi des Sco- lopendres. TROISIÈME GROUPE. Les Acuticornes, GERv. Antennes à articles inégaux , décroissans, 12. GEOPHILUS LÆVIGATUS. Gervais, Annales des Sciences natu- relles, t. VII, ann. 1837, p. 53; id., Magas. de Zool., cl. 9, pl. 187, fig. 2. — Cryptops Lœvigatus, BrRurré, Expéd. scient. de Morée, Ins., p. 62, pl. 28, fig. 14. — Long. lig. — Antennes de quatorze articles, presque cylindriques, moins aplaties que dans le G. Gabrielis, diminuant d’épaisseur jusqu’à l’extrémité ; le corps est entièrement d’un fauve pâle, et présente en dessus un léger sillon longi- tudinal étendu d’un bout à l’autre; tout le reste des segmens est lisse; ces même seg- mens en dessous sont surmontés à leur mi- lieu d’une carène longitudinale ; les pattes sont plus courtes que dans l’espèce précé- dente, et au nombre de cent paires envi- ron. — Cette espèce a été trouvée en Mo- rée; M. Gervais pense qu’elle habite aussi le Portugal. 413. GEOPHILUS SULCATUS. Gervais, Annales des Sciences natu- relles, iom. VII, année 1837, p. 53. — Cryptops Sulcatus, BRULLÉ. Expéd. scient. de Morée, p. 62, pl. 28, fig. 2. — Long. lig. — Les articles des antennes, au nombre de quatorze, comme dans les Scolopendres, sont plus aplatis et dimi- nuent seulement de largeur jusqu'à l’ex- GEOPHILUS. trémité ; tout l’animal est d’un jaune pâle, avec le bout des pattes noir ; il est parcouru en dessous dans toute sa longueur par un sillon longitudinal; chaque segment en dessus est marqué à son milieu de plusieurs stries longitudinales rapprochées, formant une longue bande impressionnée sur toute Ja longueur du corps; les pattes sont au nombre de cent quarante paires environ. — Il a été trouvé en Morée. 14. GEOPHILUS BARBARICUS. GErv., Magas. de Zool., cl. 9, pl. 433, fig. 3, p. 10. — Id., Annales des Sciences naturelles, t. VII, ann. 1837, p. 53. — Long. 4 pouc. 6 lig. — Cette es- pèce diffère du G. Walckenaert par les antennes, ainsi que par la forme des an- neaux de son corps, qui sont plus larges et plus longs; la face supérieure de chacun de ceux-ci présente une ligne médiane, sail- lante et parallèle à l’axe du corps, ainsi que deux petites impressions latérales peu apparentes el légérement enfoncées; la face inférieure manque de pointsstigmatiformes, on peut dire qu’elle est tout-à-fait lisse ; les, antennes sont à peu prés deux fois aussi lon- gues que la tête et comme déprimées, leur couleur, ainsi que celle de tout le reste de l'animal, est d’un roux ferrugineux, qui paroît uniforme ; les anneaux du corps sont au nombre de cent vingt, il existe un nom- bre égal de paires de pattes. — Cette espèce a été trouvée à Bone (côtes de Barbarie). 45. GEOPHILUS SAVIGNYANUS. Gervais, Annales des Sciences natu- relles MMNTME Mann 41837-0p. 1530 Scolopendra..…... Savic. , Description de l'Egypte, Myriap., pl. 4, fig. 4. — Long. 3 pouc. — Cette espèce présente deux cent dix paires de pattes; les segmens vont en augmentant jusqu’au cent uniéme et dimi- nuent ensuite, il en est de même pour les pattes ; les antennes sont hérissées de poils peu serrés entre eux. — Celte espèce a été trouvé en Egyple. 16. GEOPHILUS LEFEBVRÆI. Guér.. Icon. du Règ. anim. de Cuv., Ins., pl. 4, fig. 10. — Long. 6 pouc. 5 lig. — Cette espèce diffère du G. Savignyanus 551 par sa taille et par la forme de sa tête : sa couleur dans lalcool est un brun-jaunâtre assez foncé, mais elle doit avoir été plus pâle dans son état de vie ; sa tête est à peu près aussi longue que large , un peu avancée au bord antérieur ; les antennes sont épais- ses, aplaties, un peu plus de deux fois plus longues que la tête ; à sa suite on compte plus de cent cinquante-neuf segmens, poI- tant chacun une paire de pattes ; chacun de ces segmens présente, en dessus, deux im- pressions longitudinales et paralléles, et le milieu est un peu déprimé, ou foiblement canalicuïé ; les pattes du dernier segment sont portéessur deux grosses pièces en forme de hanches, fort larges et se touchant pres- que sur la ligne médiane en dessous, ru- gueuses des deux côtés, séparées en dessus par trois segmens diminuant de largeur, rugueux, dépourvus d’appendices, et que lon pourroit considérer comme constituant une sorte de queue ; l’anus se voit en des- sous, placé à la base du dernier segment pédigère, dans un espace médian laissé libre entre la base des deux grosses hanches rugueuses dont nous avons parlé plus haut, — Cette espèce a été trouvée en Egypte, près des pyramides de Gizé, par M. A. Le- febvre. Les espèces désignées sous les noms qui suivent ont été décrites trop briévement pour qu’on puisse les placer avec certitude dans les groupes qui ont été établis dans ce genre. G. Phosphorescens, Linx., Guez., Syst. nat., 2, p. 1064, sp. 4. — Asie. G. Occidentalis, Scolop. Occid., Lx. Syst. Nat., sp. 10. — Amérique. G. Angustatus , Escu., Mém de la Soc. Impér des nat. de Moscou. 1. VI, p. 412; id.. Bull. des Sc. nat., 1. VII. p. 267. — Ile Guam. G. Longissimus, Risso, Hist. de l’Europe Merid., t V, p. 155. — France Méridio- nale. G. Attenuatus, Say, Journ. de Philadel- phie, t. Il, p. 113, sp. 3; id.. CEuvr. Ent., édit. Lequien, t. 1, p. 26. — Améri- que Septentrionale. HPeRE € MAS Et 4 api MONOMORPTIES. ’ M. Latreille avait donné à ces insectes le nom: de Thysanoure, M. de Laporte en- suite leur a imposé celui de Monomorphe. Ces insectes sont peu nombreux en espèces, ne subissent point de métamorphoses, sont apières, et reconnoissables entre tous par les organes particuliers de mouvement qu’ils portent à l’extrémité de l’abdomen, et qui leur permettent d'exécuter des sauts plus ou moins considérables ; ils varient du reste beaucoup sous le rapport de la forme générale et de la composition de chaque organe en particulier ; chez les uns le corps est allongé, piriforme, convexe en dessus, et se compose, non compris la tête, de treize segmens, dont trois pour le thorax et dix pour l’abdomen; les parties de la bouche sont les mêmes que dans les in- sectes broyeurs, c’est-a-dire, consistant en un labre , des mandibules , des màchoires, une lèvre inférieure et des palpes. — Les antennes sont longues, sétacées, compo- sées d’une multitude de petits articles. — Les yeux sont plus ou moins grands, et for- més par la réunion d’un nombre variable de petits yeux lisses. — Le thorax offre dis- tinctement trois anneaux : le prothorax, le mésothorax et le métathorax. — L’abdo- men est terminé dans les deux sexes par trois filets servant à sauter et par une tar- riére dans les femelles; les neuf premiers segmens portent chacun une paire d’appen- dices lamelliformes attachés aux arceaux ventraux par un pédicule articulé et dont les derniers sont les plus longs. — Les pat- ies sont grêles, à hanches très-grandes, et les quatre postérieures de celles-ci sont munies d’appendices pareils à ceux du ventre; enfin tout le corps est couvert d’écailles s’élevant au moindre contact. Chez les autres le corps est simplement poilu et garni de petites écailles peu serrées et quelquefoisglabres; sa forme est allongée sans être puiforme et assez souvent glo- buleuse; l'abdomen offre au plus cinq segmens, et se confond quelquefois avec le prothorax de manière à ne pouvoir en être distingué ; son extrémilé, dépourvue de fi- lets, porte en dessous un appendice tantôt fourchu, tantôt simple, qui prend nais- sance sous le pénultième arceau ventral et se loge dans une gouttière au repos. En se débandant comme un ressort, cet appen- dice envoie l’animal en l'air à une plus ou moins grande hauteur; la bouche n’offre plus que des rudimens de mandibules et de mâchoires; les antennes ne sont com- posées que de quatre articles, dont le der- nier paroît divisé en un grand nombre de petites articulations; enfin les yeux sont formés également par la réunion de petits yeux lisses, mais seulement au nombre de six pour chacun. M. Guérin a observé les segmens abdo- minaux des Machilis, et il a vu sous ces segmens , de petits sacs membraneux sem- blables aux organesrespiratoires de certains Crustacés. Les six segmens abdominaux, poursuit M. Guérin, sont un peu repliés en dessous, avec les bords arrondis; chacun d’eux, à l’exception du dernier, porte en desous une grande lame (arceau inférieur); celle du premier, échancrée au milieu, offre de chaque côté une petite vésicule blanche; mais elle n’a pas de filet articulé ou fausse patte ; le segment inférieur, semblable au premier pour la forme, offre de chaque côté deux vésicules blanches, et extérieu- rement un petit appendice articulé; les troi- sième , quatrième et cinquième présenteut absolument la même disposition; le sixième, dans l'individu qui a servi à la dissection, offre deux vésicules à droite, et une seule- ment à gauche ; la plus extérieure de droite est au moins double de l’autre ; les septième ethuitième segmensn’offrent de chaque côté qu’une seule vésicule piriforme, assez gros- se ; les trois derniers segmens n’ontplus de ces vésicules; les vésicules dont je viens d’in- diquer la position, dit M. Guérin, me pa- roissent être des organes de respiration ana- logues à ceux qu’on trouve sous l’abdomen de beaucoup de Crustacés, et qui sont placés à la base des fausses pattes abdomi- pales. M. Guérin, dans son Jcon. du Règq. anim. de Cur., pl. 2, fig. 4, a trés-bien représenté ce mode de respiration. Ces insectes, par l'absence de métamor- phoses et les appendices latéraux imitant de fausses paltes, dont les côtés de l'abdomen 554 sont garnis dans quelques-uns d’entre eux, semblent faire le passage des Myriapodes aux véritables insectes et pourroient for- mer une classe distincte. Tous sont ap- tères, trés-agiles, etéchappent, soit par une fuite prompte, soit en sautant, à la main qui veut les saisir. Les uns vivent dans l’in- térieur des maisons; les autres se trouvent PREMIÈRE MACHILIS. sous les pierres, sur le bois pourri, les ma- tières végétalesen décomposition, les feuil- les, l’eau et même la neige; la plupart n’ont acquis toute leur grandeur qu’à la fin de l’été ou en automne. Cet ordre a été partagé en deux familles, les Lépisménes et les Podu- relles. FAMILLE. LÉPISMÈNES, LATREILLE. Caractères. La bouche est composée d’un labre, de deux mandibules submen- braneuses, de deux mâchoires bilobées et d’une lèvre quadrifide. — Les palpes maxil- lairessontlongs, composés de cinq à sept ar- ticles; les palpes labiaux sont plus courts, quadriarticulés. — Les antennes sont lon- gues, sétacées, multi articulées. —Les yeux sont formés de petits yeux lisses, conglo- mérés, de nombre variable. — Le corps est en ellipse allongé ou ovolaire, avec le thorax gibbeux. — L’abdomen est allongé el rétréci à son extrémilé postérieure; ce- lui-ci est composé de dix segmens, por- tanten dessous neuf paires d’appendices la melliformes attachés aux arceaux ventraux par un pédicule articulé, et dont les der- nierssontles pluslongs.—La tarrière des fe- melle est comprimée et formée de deux val- ves conniventes. Ces insectes, entiérerment couverts d’écaillesbrillantes, se tiennent ca chés dans les lieux où la lumière du jour ne pénètre pas; ils sont connus vuigaire- ment sous le nom de Poissons Argenñtés. Cette famille renferme trois genres : Ma- chilis, Petrobius, Lepisma. MACHILIS, Lavr.; Lepisma, Lenn., FABR.; Forbicine, Georr., LEACH. Le corps des Machiles, composé, outre la tête, de treize segmens, dont trois thora- ciques el dix abdominaux, est chlong, plus étroit et presque cylindrique en devant, puis subitement élargi et élevé en bosse, abaissé après, el finissant en manière de cône allongé, avec le bout tronqué, et por- tant trois filets sétacés, pluri-articulés, dont l’intermédiaire est supérieur aux au- tres plus long et plus épais. —Ces insectes sautent avec une telle promptitude , qu’il n’est pas facile d’observer la maniére dont ils s’y prennent pour exécuter ces mouve- mens ; mais il est probable que l’abdomen y joue, avec les appendices, le rôle prin- cipal, sautant itérativement à d’assez gran- des distances, et avec beaucoup de viva- cité ; lorsqu’on les met à découvert , il est nécessaire, si on veuts’en emparer sans al- térer leurs couleurs formées par les écailles qui lesrecouvrententièrement, d'employer une pince garnie de réseau, de la tenir ou- verte, lorsqu’on lève les pierres sous les- quelles ces animaux se tiennent cachés, et de la placer de manière qu’on puisse la sai- sir dans l'instant du saut; autrement on les perdroit aussitôt de vue. La portion anté- rieure et rétrécie du corps se compose de la tête et du premier segment thoracique. Au-devant et immédiatement au-dessous des yeux s’avancent les antennes, et dans les entre-deux, les palpes maxillaires, qui, par leur grandeur et leur saillie, ont de la ressemblance avec elles, ou avec des pieds se portant aussi d’abordenavant, etcourbés ensuite ; le second segment thoracique est le plus volumineux de tous et très-voûté, et forme avec le suivant la portion élargie et bossue du corps. — L’abdomen compose ensuite celle de figure conique qui le ter- mine, et dont la longueur égale environ celle de la tête et du thorax. On peut se faire uneidée de la forme générale du corps, d’après celle d’une espèce de sauterelle, très-commune en automne, aux environs de Paris et dans les départemens méridio- naux, celle que Fabricius nomme ephippi- ger, ou porte-selle. Gette similitude est en- core plus frappante, si la comparaison s’ap- plique à des individus femelles, puisqu'ils sont pourvus d’une tarrière saillante, con- MACHILIS. formée presque de même. — La tête est triangulaire, grande et enfoncée verticale- ment jusqu'aux yeux, dans une large et profonde échancrure du premier segment du thorax ; elle s’allonge et se rétrécit infé- rieurement en manière de museau, et le chaperon, avec le labre , forment une voûte sous laquelle se logent les mandibules, dont la longueur nécessitoit une telle disposition. — Les yeux, élevés et occupant presque tout le front, sont orbiculaires, contigus au bord interne, et offrent une cornée qui, examinée avec une loupe composée de la réunion de deux fortes lentilles, m’a paru, dit M. Latreille , auquel nous empruntons ces observations très-finement et trés-régu- liérement chagrinée, ou composée d’une multitude prodigieuse de petits grains ar- rondis, égaux, luisans, irés-rapprochés, et disposés, en quinconce, par séries ou allées très-nombreuses ; étant dépourvu de bon mi- croscope, je n’ai pu comparer cette cornée avec celle des yeux à facettes des autres in- sectes. Au-dessous de ces organes, sont in- sérés, sur une ligne transverse, les deux antennes ; elles sont sétacées, presque aussi Jongues au moins que le corps, avancées, garnies de petites écailles et de petits poils, etcomposées d’uneinfinité de petitsarticles, à l’exception du radical, ou le pédoncu- laire, qui est assez grand et presque cylin- drique. — Le chaperon ou épistome est triangulaire, plus élevé et caréné longitu- dinalement dans son milieu, avec une échancrure à son extrémité, recevant la portion basilaire du labre. Cette pièce, tail- lée en carré long et plus étroit en devant, est brusquement et triangulairement dépri- mée dans son milieu, et paroît ainsi comme encadrée ou rebordée latéralement; le bout est échancré. — Les mandibuies, par leur couleur généralement blanchâtre, semblent à l’égard de la nature de leur substance, avoir plus de rapports avec celles des Crus- tacés qu'avec celles des insectes ; les dents ou les portions dures de leur extrémité, qui en font l’office, sont seules de couleur brune et cornées. Leur forme est très-diffé- rente de celle des mandibulesdes Lépismes, Elles sont en majeure partie, presque cy- lindriques , longues, étroites , un peu cour- bes, offrent près de leur extrémité l’appa- rence d’une suture transverse, et se bifur- quent immédiatement après. — Le côté interne se dilate ou se prolonge presque perpendiculairement à l’axe, en une sorte de dent cylindrique, tubulaire, épaisse, courle et tronquée obliquement à son ex- 555 trémité ; l’autre branche, formée par le pro- longement terminal et direct du corps de la mandibule, est presque conique, ou lan- céolée, avec l’extrémité obtuse, divisée longitudinalement par quelques stries fines et très-courtes, qui la font paroître quadri- dentée. — Les palpes maxillaires, propor- tionnellement plus gros que les antennes et insérés sur le dos des mâchoires, sont en- viron de la longueur de la moitié du corps, hérissés de poils et de petites épines, trés- rapprochés, d’abord avancés et filiformes, puis courbés, en formant deux coudes, et amincis insensiblement, et finissant en pointe ; ils sont composés de sept articles, tous cylindriques, à l'exception du dernier, dont la forme est celle d’un cône allongé; le radical est plus court, et remarquable par un petit appendice cylindrico-conique et inarticulé , inséré sur son dos; le second est un peu courbe, et le cinquième le plus long de tous; le sixième et le septième semblent, au premier coup-d’æil, n’en former qu’un, celui-ci est plus court, et diffère un peu, selon les sexes. Il est plus pointu dans les femelles; les petites épines, au nombre de trois, dont son extrémité est armée, sont plus saillantes que dans les mâles, et paraissent composer une espèce d’onglet. — Les mâächoires, très-courtes comparativement à la longueur de leurs pal- pes, se terminent par deux pièces, l’une extérieure ou dorsale, membraneuse re- présentant la galette des Orthoptères, des Termés; et l’autre interne et analogue en- core à ladivisioninterne et mandibuliforme, qui,dans les mêmes insectes, est recouverte par la précédente; la pièce extérieure, plus longue et tubulaire à sa base, largement échancrée, ou évasée vers le haut, rétré- cie ensuite , se termine en une sorte de lan- guette, dont l’extrémité semble former un petit article dentelé au bout; on peut com- parer cette pièce au spathe de certaines fleurs, telles que celles des arums; l’in- terne est celle qui sert le plus à la mandu- cation; ellese compose d’une tige membra- peuse, en carré long ou cylindracée, s’ar- ticulant à son extrémité avec une petite pièce transverse , et qui nous a paru formée de deux dents réunies, l’une terminale, bien distincte, recourbée à sa pointe, et l'autre antérieure et supérieure, et presque carrée. Souvent lorsqu'on dissèque la bou- che, cette division interne ne s’isole point et demeure appliquée à la face interne de Ja galette, où elle se présente sous aspect d’une petite pièce carrée et brune. — La 556 lèvre est membraneuse et partagée à son extrémité en quatre lobes arrondis, suscep- tibles de se gonfler et de se plier longitudi- nalement en deux, dans la contraction ou après la dessiccation; les dents intermé- diaires sont plus petites; ses palpes, insérés supérieurement sur ses côtés, se divisent en quatre articles, dont le premier ou ba- silaire plus court, est en forme de hache ou de cône renversé, tronqué obliquement, plus membraneux et dilatable au côté in- terne ; le précédent est cylindrique ; l’inté- rieur de la bouche offre, comme les Or- thoptères, les Termés, etc., une sorte de langue vésiculeuse et échancrée. — Le tho- rax est, commedans tous les insectes, formé de trois segmens, mais dont nous ne décri- rons, suivant l’usage ordinaire, que la ré- gion dorsale, ou les demi-anneaux supé- rieurs; l’antérieur est presque tubulaire, court, comprimé latéralement, élevé brus- quement le long du milieu du dos en une carène écrasée ou aplatie, fortement échan- crée au bord antérieur, et même aussi, mais moins et en sens contraire, à l’opposé ; les angles latéraux sont arrondis, etles deux antérieurs se prolongent en forme de lobe ; le milieu du bord antérieur s’avance un peu en pointe; le segment suivant, leplusgrand de tous et s’élargissant de devant en arrière, est trés-élevé ou bossu, voüté au milieu, échancré aux deux bouts, avec les angles des côtés arrondis ou obtus ; le troisième et dernier segment, parallélement arrondi à chaque extrémité latérale, est transversal, semi-annulaire, le plus court de tous, mais un peu plus étendu en largeur que le pré- cédent, le débordant de chaque côté. —Les pattes sont de longueur moyenne, mais as- sez épaisses et robustes, comprimées et recouvertes, ainsi que les autres parties du corps, de petites écailles et de petits poils; les deux dernières, ainsi que d’ordinaire, sont plus longues. La hanche est étroite, allongée et d’un seul article. La cuisse est divisée en deux, à peu de distance de sa naissance, par une sulure transverse et oblique. Le tarse présente aussi à sa base une division analogue, de sorte qu’on pourroit le considérer comme biarticulé ; il est armé au côté interne de petites épines et se termine de même que dans les Lé- pismes, par deux crochets trés-foibles, en forme de triangle allongé, pointus au bout, et sans pelotte intermédiaire. Les cuisses exceptées, dont la forme est ovalaire, les pièces composant ces organes sont linéaires, mais elles offrent un caractère MACHIZLIS. que je n’ai observé dans aucun autre insecte, pas même dans les Lépismes. Ainsi que le premier article des palpes maxillaires, les quatre hanches postérieures, et qui corres- pondent, ainsi que les deux autres, à cet article, portent sur leur face dorsale un petit appendice cylindrico-conique, velu, mais articulé et semblable à ceux que nous offrira le ventre. J’ai apercu une ou deux fois au-dessous de la dernière paire de pattes et de chaque côté, une fente transverse, avec deux valvules; n’ayant poins réitéré cette observation, il me reste des doutes sur sa réalité; s’il n’y a pas eu de d’illusion, il serait naturel de présumer que ces ouver- tures sont des oscules aériens ou des stig- mates. — L’abdomen, en forme de cône allongé, comprimé sur les côtés, un peu arqué et relevé postérieurement, est con- cave ou creusé en goultière en dessous; il se compose de dix anneaux, formés chacun de deux demi-segmens, dont les supérieurs transversaux, repliés inférieurement sur les côtés, et recouvrant ainsi les extrémités des. inférieurs ou de ceux du ventre; le dernier ou l’anal est échancré postérieurement, et donne naissance à trois longs filets séta- cés. tubulaires, droits, dirigés en arrière, peu divergens, composés d’une infinité de petits articles, et garnis d’écailles et de petits poils; l’intermédiaire, plus gros et plus long, part du milieu de Féchancrure, et les deux autres sont insérés plus bas, sur ses côtés. Le ventre offre deux rangées longitudinales de neuf paires (une par cha- que demi-segment) de lames ou de feuillets membraneux, appliqués sur sa surface, la recouvrant entièrement, et revêtues exté- rieurement, ainsi que les autres parties, de petites écailles presque carrées, anguleuses et sinuées au bord postérieur, moins cepen- dant aux lames antérieures, plus avancées et en manière de dents à son angie interne, conniventes et contiguës au bord interne ; dans une échancrure latérale du bord pos- térieur de chaque lame, les deux premières exceptées, est inséré un appendice mobile, articulé, cylindrico-conique, velu, terminé en une pointe formée de petites soies et de petites épines, et parfaitement analogue à celui des quatre hanches postérieures. Ceux des sept premières paires sont plus petits, presque membraneux en apparence, dirigés transversalement ou obliquement, et se courbent en dessous. Les deux postérieurs semblent généralement se rapprocher da- vantage, par leur grandeur, leur forme plus conique ou plus sétacée, leur direction, MACHILIS. leursécailles et leurs couleurs, des filets dela queue. Les deux lames de l’échancrure pos- iérieure desquelles ils sortent. sont pareille- ment plusallongées, presque en forme de pa- rallélogramme avec les deux angles de leur extrémité, et séparés par cette échancrure, prolongés chacun en manière de dent, dont l’interne plus forte. Elles servent dans les femelles de gaine à l’oviducte extérieur ou la tarrière. J’ai observé dans l’entre-deux de celles des six premiers demi-segmens, une petite piéce triangulaire, en forme d’écaille, dont lagrandeur diminue graduel- lement, de manière que cette pièce finit par disparoître. Le premier article des pal- pes maxillaires et les quatre hanches pos- térieures étant pourvus d’un semblable ap- pendice, celles des Lépismes ayant des rap- ports, par leur forme foliacée, avec ces lames ventrales des Machiles ; nous sommes tentés d’assimiler ces dernières pièces, dont le nombre est de dix-huit, et portant toutes, à l’exception des deux antérieures, un tel appendice, à des hanches, et ne différant des pattes membraneuses de cer- tains Entomostracés, que parce qu’elles ne sont point suivies des autres articles qui les composent. Ainsi les Machiles seroient des Thysanoures, munies de douze paires de pattes, dont trois thoraciques et complètes, ct neuf ventrales, mais rudimentaires. Ces insectes doivent donc, dans une série natu- relle, venir immédiatement après les My- fiapodes. La tarrière, logée dans la commissure des deux lames ou valvules postérieures du ventre, est formée comme dans les Tenthré- dines, les Sauterelles, etc., de deux pièces étroites, allongées. trés-comprimées, poin- tues au bout, appliquées l’une contre l’au- tre par leur face interne. demi-transparentes et garnies de petits poils, particulièrement sur le rebord de leur contour. Leur côté extérieur présente deux crêtes longitudi- nales, avec les intervalles coupés, vers le bout au moins, par des stries ou petits traits transversaux, plus transparens; l’ex- trémité est armée sur ses bords, de petites épines ou de dentelures courbées. Dans l'espèce, l’Ânnulicorne, qui a été plus spé- cialement le sujet de mes recherches, cette tarrière, d’environ un tiers plus court que les deux derniers appendices, et propor- tionnellement plus large que celle des au- tres espèces, est rétrécie vers son origine, et se termine en forme de spatule étroite et allongée; l’intervalle compris entre les deux arêtes est plus grand que ceux qui s’é- » 557 tendent entre elles et le rebord latéral, qui est noirâtre. Dans les autres espèces, de même que dans les Lépismes, elle est pres- que linéaire ou d’égale largeur partout. Celle des Lépismes est moins à découvert, ses valvules la renferment en grande partie. Dans la figure du Petrobius Maritimus, donnée par M. Leach (Zool. Misc., t. IL, p. 145), elle est très-bien exprimée, et l’on voit qu’elle se prolonge beaucoup au- delà des deux derniers appendices; mais il n’en parle pas dans le texte; l’absence de cet oviducte caractérise extérieurement les individus de l’autre sexe. Je n’ai pu décou- vrir, au moyen de la dissection, quelques- uns de ces organes copulateurs que l’on observe dans les mâles de la plupart des autres animaux de cette classe. C’est à la fin de l’été et en automne que les Machiles ont acquis toute leur grandeur et sont propres à la génération. On en trouve bien quelques individus du même âge au printemps, mais en trés-petit nom- bre. Les jeunes sont à cette époque trés- abondans : non-seulement ils se distinguent des précédens par leur taille. leur couleur d’un gris cendré plus clair et bien nette- ment coupé par deux rangées longitudi- nales de taches noires, mais encore par les filets latéraux de leurextrémité postérieure, qui sont trés-courts, et seulement un peu plus gros que les deux derniers appendices du ventre, de sorte qu’on pourroit les con- sidérer eux-mêmes comme des parties ana- logues; ces appendices sont, ainsi que les précédens, pâles et membraneux. Je n’ai point été témoin de l’accouplement de ces Thysanoures. Les œufs que j’ai relirés du ventre des femelles m’ont paru assez gros et d’un jaune-roussâtre. 1. MACHILIS CYLINDRICA. Lacon». et Boisp., Faun. Ent. des env. de Paris, 1. 1, p.111.—Forbicine Cylindrique, Georr., Ins. des env. de Paris, t. IT, p. 614. — Lepisma Saccharina, Wiz., Ent. Linn., t IV, pl 44, fig. 4. — M. An- nulicorne, Latr., Org. des Thys., Nouv. Ann. du Mus., t. 1, p. 477. — Long. 4 à 5 lig. — Gette espèce est d’un cendré mélangé de brun luisant; on aperçoit en dessus deux rangs de taches noirâtres, trian- gulaires, plus ou moins prononcées ; les an- tennes et les filets caudaux sont annelés de blanc, les premières sont plus longues que le corps, la tarrière est spatuhforme. — Elle se trouve assez communément aux environs de Paris. 558 2. MAGHILTS BREVICORNIS. Larr., Org. des Thys., Nouv. Ann. du Mus., t. 1, p. 479.— Lacorp. et Borsn., Faun. Ent. des env. de Paris, t. I, p. 111. — Lepismi Polypoda, Linn., Syst. nat., t. 11, p. 4012; Guér., Iconogr, du Régn. anim. de Cuv., Ins., pl. 2, fig. 4. — Le- pisma Thezecna? Fagr., Sup. Ent. Syst., p. 199. — Long. 3 lig. . — D’un cendré noirâtre, avec une tache dorsale grande, obscure ; les antennes sont plus courtes que le corps, tachetées de gris, ainsi que Îles filets caudaux ; la tarrière esi linéaire, jau- nâtre.— Cette espèce, qui est assez rare, a été trouvée à Fontainebleau, sous les pier- res. 3. MACHILIS VARIABILIS. SAY, Journ. des Sc. de l’Acad. de Phil., t. II, p. 11; id., Œuvr. Ent., édit. Le- quien, t. 1, p. 42.—Le corps est cendré en dessous, un peuirisé, mélangé de noir ; la partie gibbeuse du corps est de la même couleur ; on aperçoit une bande blanchètre plus ou moins régulière ; les fausses pattes sont blanches, velues, sétacées au sommet ; le filet supérieur de la queue est deux fois plus long que les intérieurs. Celle es- pèce présente plusieurs variétés. Var. À. Corps en dessus unicolor , sans bande dorsale blanche. Var. B. Corps ferrugineux, avec des ta- ches latérales sombres. Var. G. Corps ayant de chaque côté plu- sieurs taches d’un blanc de neige. Cette espèce est commune dans beau- coup d’endroits humides, probablement dans toutes les parties tempérées de l'Amé- rique du Nord. Elle varie ordinairement beaucoup. PETROBIUS, Lracn; Machilis, Larr. Les antennes sont plus longues que le corps; le pénultième article du corps est muni de deux appendices biarticulés; le deuxième article est sétacé. PETROBIUS MARITIMUS. Leacu, Zool. Misc, t. IIL, p. 62, tab. 445. — Machilis Maritimus, Larr., Organisation des Thys., Annales du Mu- séum d'Histoire, +. 1, p. 478. — Long. 41 lig. — La tarriére est très - saillante, grêle et linéaire ; le corps est noirâtre, avec LEPISMA. des écailles dorées; les pieds sont jaunä- tres, el les filets de la queue, et non les antennes , sont entrecoupés d’anneaux blancs. — Cette espèce habite la Grande- Bretagne, sur les rochers qui bordent le rivage. LEPISMA, Linx., Fapr., LATR.; Setoura, BROWN. ; Forbicina, GEOFF. Les insectes renfermés dans ce genre ont le corps ovalaire, rétréci postérieurement, déprimé, mais un peu et insensiblement élevé vers le milieu du dos, avec la tête horizontale, soit en forme de carré trans- versal et arrondi aux angles postérieurs, soit presque demi-circulaire.— Le premier segment du thorax est grand, presque se- mi-circulaire, embrassant dans une échan- crure antérieure la base de la tête, échan- crée aussi, mais ensens opnoséaubord posté- rieur ; les deux autres segmens sont trans- versaux , presque égaux et échancrés postérieurement. — L’abdomen est en forme de triangle fort allongé, avec les neuf premiers demi-segmens supérieurs trans- versaux ; le dernier, ou la plaque anale, est un peu plus long que large, et de son des- sous partent, au même niveau, trois filets sétacés, pluri-articulés, égaux et diver- gens. — Les antennes, insérées entre les yeux, mais un peu avant de l’espace qui les sépare, sont sétacées, pluri-articulées et généralement longues. — Les yeux sont la- téraux, très-écartés, souvent cachés par les extrémités antérieures des côtés du premier segment thoracique, et formés chacun de douze ocelles ou petits yeux lisses, sous la forme de petits grains jaunâtres, disposés, du moins dans l’espèce commune (Saccha- rina), sur quatre rangées transverses, deux, trois, quatre, trois. —: La tête, immédiate- ment après le bord antérieur de sa plaque supérieure, tombe brusquement, etprésente un chaperon en carré transversal , terminé par un labre pareiïllement transversal, mais plus court et presque linéaire, membra- neux et entier. — Les mandibules sont presque en forme de triangle allongé, dont la base formant l’extrémité, un peu courbes et épaissies vers le milieu de leur longueur, et comprimées ensuite ; le bord interne de l'extrémité est dentelé, comme divisé en deux, au moyen d’un vide ou d’une in- cision; la portion supérieure offre trois dentelures. toutes ou dont deux au moins aiguës; la portion inférieure est moins LEPISMA. avancée et n’a qu’une seule dent bien per- ceptible, celle de l’angle supérieur; on découvre au côté inférieur, et près de ce bout, un petit appendice composé d’un pe- tit faisceau de soie.—La division supérieure du bord apical pourroit correspondre à la portion conique , dentelée et terminale des mandibules des Machiles, et la division su- périeure à l’avancement du rameau interne de celles-ci. — Les palpes maxillaires de ces insectes sont conformés de même que ceux du genre précédent, ou d’abord fili- formes et amincis après graduellement pour se terminer en pointe; mais ils sont eaucoup plus petits et composés seule- ment de cinq articles, dont le premier beaucoup plus court, sans appendice, les trois suivans presque égaux et cylindracés, et le dernier plus long, cylindrico-conique; cependant suivant M. Latreille ce dernier article lui à paru divisé en deux dans quel- ques individus, ce qui porteroit le nombre de ces articles à six au lieu de cinq; les la- biaux, plus courts que les maxillaires, ainsi que ceux des Machiles, en offrent quatre, dont le radical fort court, et les deux der- niers appliqués l’un sur l’autre, et compo- sant une massue très-grande, Comprimée ei triangulaire. — La lèvre est pareille- ment quadrilobée à son sommet. — La pa- lette est aplatie, en forme de feuillet, tron- quée obliquement et légérement ciliée au bout. — La division interne de la mâchoire est petite, comprimée, triangulaire, ter- minée par deux dents aiguës, de couleur brune ou noirâtre, de même que celles des mandibules, et ciliée au bord interne. — Les pattes sont irès-comprimées et re- marquables surtout par leurs hanches et leurs cuisses, qui sont fort grandes et en forme de lames et de feuillets ovalaires ; les hanches sont plus grandes et plus rondes ; les cuisses sont divisées en deux, ainsi que celles des Machiles, — Les jambes et les tarses sont étroits. allongés et presque li- péaires, dont le premier beaucoup plus long, et dont le dernier, un peu moins court que l'intermédiaire, se termine par deux petits crochetsaigus. Quelques épines d’iné- gale grandeur couronnent l’extrémité des jambes.— Le venire, non canaliculé, est plus convexe dans son milieu, n’a que deux pai- res d’appendices, et qui sont insérés, l’an- térieur ou supérieur sur le huitième demi- segment, et l’inférieur sur le suivant; ces appendices, dont les deux postérieurs un peu plus grands, sont lancéolés ou cylin- drico - coniques et comprimés, articulés , 559 velus, et un peu diaphanes, ou presque membraneux en apparence. — Le bord postérieur des six premiers demi-segmens est droit; mais celui des deux suivans est échancré dans son milieu, et même qua- drilobé au huitième, à raison des échan- crures où prennent naissance les deux ap- pendices supérieurs ; le neuvièmesegment, et qui semble être le dernier du ventre, est beaucoup plus allongé que les précé- dens , et composé de deux lames triangu- laires, se joignant au bord interne par une ligne droite, profondément échancrées sur les côtés, aux points d’insertion desdeux ap- pendices postérieurs, avec deux dents à chaque, l’une terminale, et l’autre for- mée par le prolongement de l’angle infé- rieur et marginal de l’échancrure ; ces la- mes valvulaires servent aussi d’étuis à la tarrière. — Les côtés du ventre offrent cha- cun en dessus des appendices, et dans la même ligne cinq petites aigrettes de soie. Quelques espèces en ont aussi d’autres, plus rapprochés des bords du ventre. Les Lépismes sont des petits animaux qu’Aldrovande et Geoffroy avoient nommés Forbicines et que l’on compare à de petits poissons , à raison de la manière dont ils se glissent en courant et des couleurs bril- lantes de queiques espèces; ils se cachent ordinairement dans les boiseries, les fentes des châssis qu’on n’ouvre que rarement, ou sous les planches un peu humides, etc. ; d’autres se tiennent sous les pierres. Ces petits animaux courent très-vite, et il est difficile de lessaisir sans enlever des écailles dont leur corps est couvert; ils paroissent fuir la lumière. La mollesse des organes masticateurs de ces insectes annonce qu’ils ne peuvent ronger des matières dures; ce- pendant Linné et Fabricius ont dit que l’es- pèce commune se nourrit de sucre et de bois pourri : suivant le premier elle ronge les livres et les habits de laine; Geoffroy pense qu’elle mange des individus du Pso- que pulsateur, connu sous le nom de Pou de bois. Ce genre se compose de trés-peu d’es- pèces ; nous les diviserons ainsi : À. Espèces dont le prothorax, le méso- thorax et le métathorax sont étroits, et dont les antennes surpassent ordinairement en longueur le corps. — Les soies caudales sont ordinairement allongées. 4, LEPISMA ÆGYPTIACA, Nobis. Sav., Descript. de l'Egypt., Ins., pl. 4, 560 fig. 7.— Long. 4 lig. =. — Le corps étroit, avec les antennes beaucoup plus longues que lui, hérissées de petits poils; la tête antérieurement présente-près des antennes quelques poils assez allongés; les palpes sont longs, grêles, hérissés de poils; les pattes sont également hérissées de poils, mais seulement à leur bord inférieur ; l’ab- domen est couvert de petites écailles et offre en dessus et sur les côtés latéraux des petites touffes de poils assez allongés; les soies qui terminent l’abdomen sont trés- grandes, surtout la médiane: les latérales sont plus courtes : ces soies sont ciliées. — Se trouve en Egypte. 2. LEPISMA PILIFERA, Nobis. Sav., Descript. de l'Egypt., Ins., pl. 4, fig. 8. — Long. 8 lig. — Elle est plus large que la précédente; la tête antérieurement est hérissée de longs poils, ainsi que les bords antérieurs et les côtés latéraux du prothorax, du mésothorax et du métatho- rax ; les antennes sont beaucoup plus lon- gues que le corps, ciliées ; les palpes sont grèles, allongés, également ciliés; les pat- tes sont ciliées à leurs bords supérieur et inférieur ; les anneaux de l’abdomen pré- sentent en dessus et latéralement des pe- tits faisceaux de poils trés-allongés ; les soies qui terminent l’abdomen sont trés- allongées , surtout la médiane ; celles qui sont sur les côtés latéraux le sont beaucoup moins, toutes sont ciliées et présentent de distance en distance des poils beaucoup plus allongés.—Se trouve en Egypte. 3. LEPISMA SACCHARINA. (PI. 4, fig. 3.) Linx., Syst. nat., t. II, p. 1042; id., Faun. Suec., édit. 2, n° 4925. — Fazr., Ent. Syst.,t. IL, p. 63. — Lépisme du su- cre, Larr., Hist. nat. des Crust. et des Ins., t VIII, p. 62.— La Forbicine plate, Georr., Ins. des env. de Paris, t. 11, p. 613, pl. 20, fig. 3; La Forbicine demi-cylindri- que, Decéer, Mém. sur les Ins.,:t. VII, p.14; Scnorr., Elém. d’Entom., tab. 75; Laconrp. et Boisp., Faun. Entom des env. de Paris, t. 1, p. 3.—Larr., Gener. Crust. et Ins.,t. 1, p. 164; id., Régn. de Cuv., t IV, p. 342. — Guér., Iconogr. du Régn. anim. de Cuv., Ins., pl. 2, fig. 2.— Long. 4 à 5lig.—D’un blanc entièrement argenté sans tache, plus brillanten dessous qu’en dessus; antennes et filets caudaux légérement ta- chetés de ferrugineux. — Trés-commune dans les maisons, où elle habite de préfé- rence les lieux humides et renfermés: se LEPISMA. nourrit de sucre, de substances végétales, el probablement aussi de très-petits insec- tes. — Cette espèce, suivant M. Latreille, est originaire d'Amérique. k + LEPISMA CILIATA, L. Dur., Annales des Sciences natu- relles, t. XXII, p. 240, pl. 43, fig. 2, — Le corps est allongé, avec le corselet à peine un peu plus large que l’abdomen:; le bord antérieur de la tête a une barbe roussâtre ; les antennes sont glabres et d’un roux pâle, ainsi que les palpes ; les maxil- laires de ceux-ci sont assez saillans , et com- posés de cinq articles allongés, presque égaux entre eux, à l'exception du premier, qui est fort court; les bords du corseletet de l’abdomen sont hérissés de poils fasciculés; on voit sur la région dorsale de celui-ci des points noirâtres, disposés en série, et dont chacun offre à la loupe un double fas- cicule de poils, l’un couché, étalé en étoile, l’autre redressé; les soies qui ter- minent l’abdomen sont à peu prés égales entre elles, et de la longueur de celui-ci. — Cette espèce a été trouvéesousles pierres, aux environs de Murviedro et de Moxente, dans le royaume de Valence. C’étoit une femelle, dit M. L. Dufour, entourée de ses petits qui étoient attroupés comme ceux du cloporte , el qui lui ressembloient à Ja grandeur prés. 5. LEPISMA VITTATA. Fasr., Suppl. Ent. Syst., p. 299. — Latr., Règ. anim., t. 1V, p. 342. — La. coRD. et Boisp., Faune Entomologique des environs de Paris, t. [, p. 4112. — Long. 4 lig. — D'un cendré entiérement demi- mat, pointillé de noirâtre ; l'abdomen pré- sente en dessus quatre raies de cette der- nière couleur. — Aussi commune que la Saccharina et se trouve dans les mêmes lieux. 6. LEPISMA ANNULISETA. Guér., Iconogr. du Régn. anim. de Cuv., p. 9. — Ceîte espèce est presque le double plus grande que le Lepisma Saccharina , elle est argentée ; sa tête n’est pas tronquée en avant comme dans la précédente, elle se termine en pointe peu saillante ; les an- tennes sont un peu moins longues que le corps; les soies caudales sont plus longues que dans la Saccharina, jaunâtres, anne- lées de brun.— Elle a été trouvée aux en- virons de Paris. 7. LEPISMA SUBVITTATA. Guér., Iconog, du Règn. anim. de Cuv., LEPISMA. p. 40.—Les antennes sont presque de moi- tié plus longues que le corps, pâles; les filets latéraux de la queue sont plus courts que les antennes, l'intermédiaire est à peine plus long que les latéraux, et tous les trois sont annelés de brun; la couleur du corps d’un in&ividu desséché est d’un jaunätre métallique, avec les côtés du tho- rax piquetés de noir; l'abdomen offre six raies longitudinales de gros points noirs. — Elle a été trouvée aux environs de Paris. 8. LEPISMA PETITIT. GuÉr., Iconogr. du Règn. anim. de Cuv., p. 10. — Le thorax est épais, avec l’abdo- men rétréci brusquement en arriére; les antennes sont de la longueur du corps, pâ- les, ainsi que les pattes; les filets caudaux sont aussi de même longueur, pâles, anne- lés de brun ; le corps est noir, avec le bord postérieur de chaque segment argenté. — Gette espèce a été trouvée dans une boîte d'insectes qui arrivoil du Sénégal. B. Espèces dont le prothorax, le méso- thorax et le métathorax sont lrés-larges, et dont les antennes ne surpassent pas en lon- gueur le corps. Les soies caudales sont or- dinairement irés-courles. 9. LEPISMA SAVIGNYI, Nobis, Sav.. Descript.de l’Egypt., Ins., pl. 1, fig. 10.— Long. 2 lig. =. Larg. 4 lig. 1. — Cette espèce est remarquable par la lon- gueur de son prothorax, de son mésotho- rax et de son métathorax ; les antennes, qui sont finement ciliées, grêles, ne dépassent pas le corps par leur longueur; les palpes sont grêles; les pattes sont peu allongées, couvertes de longs poils ; la tête est large, arrondie, avec son bord antérieur couvert de poils ; le prothorax est trés-large , non écailleux, avec son bord antérieur concave dans sa partie médiane , arrondi et hérissé de poils sur les côtés latéraux; le méso- thorax est un peu moins large, il en est de même du métathorax, tous deux sont non écailleux, avec leurs bords latéraux arron- dis et ciliés; les segmens de l’abdomen sont lisses et diminuent de largeur jusqu’à la partie postérieure; les premier, second, troisième et quatrième offrent à leur bord postérieur de chaque côté, près du côté la- téral, deux peuteslignesfinement ciliées; les cinquième, sixième et septième sont lisses seulement, leur bord latéral, ainsi que ce- lui des précédens , présente une épine qui est beaucoup allongée au cinquième et au ANN. 561 sixième ; ce dernier en dessous est trés- échancré et présente deux autres épines, trés fortes et légérement courbées à leur côlé interne : toutes ces épines sont fine- ment ciliées ainsi que les bords postérieurs des segmens en dessous; le dernier seg- ment est lisse, allongé et protége les soies caudales, lesquelles sont insérées en des- sous; la médiane est un peu plus allongée que les latérales, et toutes sont finement ciliées. —Se trouve en Egypte. * A0. LEPisMA AUDOUINH, Nobis. Sav., Descript. de l’'Egypt., Ins., pl. 4, fig. 9.— Long. 2lig. Larg. 1 lig. !.— La tête est tout-à-fait cachée par le prothorax, seu- lement on apercoit en dessus les longs cils dont elle est hérissée ; les antennes sont lon- gues, ne dépassent pas cependant le corps: elles sontun peu plus fortes que dansl’espèce précédente et non ciliées; les palpes maxil- laires sont assez robustes, ciliés et compo- sés de cinq articles, dont le second est beaucoup plus fort que tous les autres ; le premier est trés-court, lisse ; le second est un peu plus allongé, cilié et large à sa basc; le troisième est trés-large et trés convexe au côté interne; le quatrième est allongé, terminé en pointe, arrondi à sa base, trés- large dans sa partie médiane, avec son bord extérieur trés-convexe; tous ces articles sont ciliés, non-seulement en dessus, mais encore sur les bords externe et interne; le prothorax est trés-large, arrondi antérieu- rement et sur les côtés , el couvert de pe- tiles écailles en dessus ; le mésothorax et le métathorax sont étroits et également hé- rissés comme le prothorax de petites écail- les ; les segmens de l'abdomen sont écail- leux et présentent en dessus, prés du bord latéral (le dernier excepté), une épine assez allongée ; leurs côtés latéraux sont égale ment épineux ; le dernier segment est beaucoup plus allongé que les autres et présente, à peu prés à la naissance de cha- que côté, une épine beaucoup plus forte que les autres; les soies caudales sont ex- cessivement courtes, avec la médiane plus allongéee que les latérales: elles sont toutes pourvues de longs cils; les pattes sont assez allongées , robustes, «et présentent cà et là des cils forts, allongés. — Elle habite la même localité que l’espèce précédente. A1, LEPISMA AUREA. Dur., Ann. des Sc.nat., t. XXII, p.419, pl. 43, fig. 4. — D’un jaune paille doré uni- forme ; les segmens du corselet sont remar- en PA) 562 quablespar une largeur bien plus grande que toutes les autres espèces; le dernier segment de l’abdomen est deux fois plus long que le précédent, et tronqué à son extrémité ; les soies de la queue sont glabres et du double plus courtes que l’abdomen ; les appendices inférieurs sont ciliés, ainsi que les bords des plaques ventrales. Se trouve dans di- DEUXIÈME ORCHESELLA. verses contrées de l'Espagne, notamment dans la Navarre , la Catalogne et le royau- me de Valence. — Elle habite en sociétés assez nombreuses sous les pierres, etse re- tire dans des conduits souterrains. M. L. Dufour dit l’avoir souvent rencontrée en compagnie des fourmis, avec lesquelles elle paroît vivre en bonne intel'igence. FAMILIFe | PODURELLES, LATREILLE. Caractères. La bouche présente, pour stoutes parties visibles, deux petites lames longitudinales, parallèles, portant à leur extrémité trois ou quatre divisions sétacées, et deux petites pièces rétiformes légére- ment crochues.—Les yeux sont conglomé- rés, composés chacun de six pelits yeux lisses. — Les antennes sont composées de quatre ou cinq articles dans le plus grand nombre. — L’abdomen est dépourvu d’ap- pendices latéraux , et est composé de cinq segmens, logeant dans une goutlière en dessous un appendice plus on moins four- chu ou simple, prenant naissance sous le pénultième arceau ventral, et susceptible de se débander comme un ressort; les or- ganes sexuels sont situés entre les deux paties postérieures. — Ges insectes sont généralement d’une trés-petite taille, mous, couverts d’écailles peu serrées, quelque- fois paroissant glabres. Ils forment assez souvent, par l’immense quantité de leurs individus, ces espaces noirâtres semblables à de la poudre à canon fine qu’on observe sur les eaux stagnantes, les plantes aquati- ques, les troncs d’arbres, les chemins ; d’au- tres fréquentent de préférence les feuilles de divers végétaux. Cette famille renferme quatre genres. Genres: OrcheseHa, Podura, Achorutes, Smynthurus. ORCHESELLA, TempLerT. Antennes de six ou septarticles, presque aussi longues que le corps, filiformes. ORCHESELLA FILICORNIS. Tewpz., Trans. de la Soc. Ent. de Lond., t. 1,:p. 63, pl. 11. fig. 2. — Long. 6 millim. — La tête est globuleuse, un peu aplatie sur les côtés, avec une bande brune en arrière, sur le vertex et vers le cou; les quatre premiers articles des an- tennes sont noirs à la base et blancs à leur extrémité; les autres articles sont pâles, longs, sub-égaux et garnis de poils ; les an- neaux thoraciques sont très-poilus ou épi- neux, particulièrement vers le cou, renfer- mant entre leur centre vert-brun et leurs bords noirs des taches irrégulières blan- ches; les anneaux abdominaux ne sont pas aussi poilus que les précédens, le premier est d’un verdâtre - pâle postérieurement, avec les bords noires et des lignes parallé- les de même couleur aux angles antérieurs; le second est noir, excepté sur les bords, avec une ligne étroite, pâle en arrière; le troisième est pâle avecune grande tache car- rée, noire, marquée de deux pointsblancs; le quatrième est noir, avec un espace triangu- laire de même couleur postérieurement; en- fin, le dernier anneau est vert; les jambes sont d’un verdâtre pâle, annelées de noir. Les individus encore jeunes ont des taches brunes souvent interrompues. — Cette es- pèce se trouve trés-communément à Cran- more. 2. OCRCHESELLA CINCTA. (PI. 4, fig. 4.) Tewez., Trans. de la Soc. Ent. de Lond., t. 1, p.93, pl. 44, fig. 3.— Long. 5 millim. — La tête est globuleuse, proportionnelle- ment plus grande que dans l’espèce précé- dente ; les premier, deuxième et troisième articles des antennes d’un brun foncé à la base, blancs à l’extrémité; le quatrième est très-noir, avec les autres articles d’un brun-rougeâtre à la base et blancs à leur extrémité; les anneaux thoraciques sont trés-noirs, et présentent de chaque côté une tache irréguliére , longitudinale, d’uu verdâtre pâle à la base; le premier an neau abdominal est verdâtre à la base, blanc au sommet, et pas aussi dilaté que Tome 1° 1°re parte Monomorphes. PL 1. 1. Orchesella crncta, 35. Lepisma saccharima. 2. Podura plumbea, k. Achorutes muscorum, LR J ps 5, 5A., Smynthurus sinatus , * — PODURA. dans l’espèce précédente; le second an- neau et ceux qui suivent sont d’un noir foncé brillant; les filets de la queue sont blancs. — Cette espèce se trouve dans la même localité que l'espèce précédente. 3. ORCHESELLA SUCCINCTA. Guér.. Exp. des pl. de l’Icon. du Règ. anim. de Cuv., p. 40.—Podura Succincta, id., con. du Rég. anim. de Cuv., Ins., pl. 2, fig. 3. — Cette espèce est d’un noir vif; les antennes ont la base noire, marquée de blanc au premier segment, et le reste de leur longueur est jaunâtre; les pattes sont brunes, avec la base des cuisses et des jambes jaunes; le corps est velu ; il y a deux petites houppes de poilsblanes sur le second segment du thorax; le premier anneau de l'abdomen offre en arrière une large bande jaune, enfin l’avant-dernier est bordé de poils blancs — Se trouve aux environs de Paris. PODURA, Linn., FaBr., LATE. Absence de la tarrière, propre aux fe- melles des Machiles et des Lépismes ; une tête entièrement dégagée et sans palpes saillans ; des antennes de quatre articles al- longés, insérés sur une ligne transverse en- tre les yeux; des yeux composés, ainsi que ceux des Lépismes, d’un groupe latéral d’yeux lisses, mais seulement au nombre de six par chaque ; un abdomen n’offrant en dessus que cinq segmens au plus, et lo- geant dans un canal inférieur, un appen- dice mou, flexible, susceptible d’être rejeté brusquement en arrière, ou de se déban- der et de servir au saut, prenant naissance sous le pénultième demi-segment ventral, composé d’une tige ou support presque li- néaire, mais formé de trois plans, l’un supérieur et canaliculé, et les deux autres inférieurs, produisant à leur point de réu- nicn une carène, et terminés par deux branches en forme de laniéres linéaires, allant en pointes etvelues, pouvant s’écarter, se rapprocher etse croiser; des pattes cy- lindracées, à tarses d’un seul article, pa- roissant même se confondre avec la jambe, et terminé par un crochet unique, et quel- ques dentelures en dessous, sur une série longitudinale, dont la plus inférieure sem- ble représenter l’autre crochet ordinaire du bout ; enfin, des organes sexuels, pla- cés loin de l’anus, entre les deux dernières pattes : tels sont les caractères qui signa- lent, par leur ensemble, le genre Podura. Ces insectes sont tous trés-petits, fort 563 mous, d'une conservation difficile, se des- séchant presque aussitôt qu’ils sont morts, et se liennent dans les lieux humides. sous les pierres, les poutres, les écorces des ar- bres ; ou bien, tels que ceux du genre Smynthure, sur les feuilles de divers vé- gétaux ; plusieurs sont couverts de petites écailles; mais il en est d’autres dont le corps est presque entièrement nu, et sim- plement hérissé de petits poils, dont quel- ques-uns au moins, observés au microscope, sont obtus à leur extrémité. L’instrument avec lequel ils sautent semble d’abord constituer un organe ano- mal; mais d’après l’exposition que nous avons faite des deux dernières lames ven- trales des Lepisménes, on peut aisément découvrir l’origine et l’analogie de cet ap- pendice fourchu. On voit, en effet, qu'il est formé sur le même type ; car les deux branches de la fourche peuvent être consi- dérées comme les analogues d'autant d’ap- pendices styliformes de ces lames ventales, et la tige ou le support de la fourche re- présentera dès lors l’une d’elles, La gout- tière ventrele, où se loge l’organe du saut, gouttiére luisante et comme vernissée, m'a offert, vers sa partie supérieure, une petite pièce saillante, se dirigeant en ar- riére, en forme de carré long et bidentée à son extrémité, que l’on pourroit encore assimiler à une autre lame ventrale des Machiles. Par des examens réitérés et la vue même de la sortie des déjections excré- mentielles, je me suis assuré que l’a- nus était situé à l’extrémilé postérieure de l'abdomen, au bout du cinquième anneau, autant que j’ai pu compter, et dont les bords sont découpés ou lobés. Gette por- üon du ventre, relevée et divisée par une fente, que Degéer a observée dans les Podures, étant éloignée de l’ouverture anale, devra, par analogie avec les Arach- nices , faire partie des organes sexuels ou de lun d’eux. J’ai apercu aussi, dans l’en- tre-deux des patles postérieures ou à la base du ventre, une protubérance cylin- drique, courte, épaisse, rebordée ou rele- vée tout autour de son sommet, avec deux ou trois mamelons au milieu. L’extrémité anterieure de la tête se ter- mine par une sorle de museau irés-court, offrant un espace circonscrit , en manière d’ovale transversal et occupé par la bouche, la lèvre inférieure se compose de deux petites lames longitudinales, parallèles, avec trois ou quatre divisions sétacées, au 36. 564 bord supérieur de chaque, et dont l’une est peutêtre un palpe. Quelques autres pièces, et qui. à en juger par la couleur brune ou tirant sur celle de la corne, de leur extrémité, sont probablement les mandi- bules et les mâchoires, remplissent les côtés. J’ai apercu à chacun @’eux un petit corps arrondi portant une soie, et que je présume être un palpe maxillaire. Le cen- tre de la bouche est mou, vésiculeux et cintré supérieurement par le labre. Jai souvent examiné avec une grande attention Ja bouche de ces insectes étant encore en vie; je n’en ai vu saillir aucune partie, il m'a élé impossible d’en déterminer, avec certitude, l’organisation. J’ai consulté an- ciennement sur cet objet mon ami Savi- guy, et je me rappelle qu’il me répondit qu’il n'avait pas été plus heureux que moi. Je suis donc porté à croire que la descrip- tion des erganes cibaires, donnée par Fa- bricius dans son Genera Insectorum, est absolument fictive. J’ai dit plus haut que les antennes étaient composées de quatre piéces ou articles; j’en ai cependant compté une de plus, ou cinq dans une espèce. La troisième, dans une autre, et la plus grande de celle que j'ai rencontrées, formoit un long filet sétacé et susceptible de se con- tourner à Ja facon d’une vrille ou d’un cirrhe. Ce filet, mais moins long, étoit di- visé en deux dans une autre. Enfin, ces or- ganes sont sujels à des monstruosilés, puis- que je possède un individu où l’une des antennes a trois articles ct l’autre deux. Je les ai examinées, l’animal était vivant, et je n'ai apercu aucune trace de mutilation. Ges variations , ainsi que les anomalies re- latives au nombre des yeux lisses, semblent indiquer que la nature tâtonne ici, en quel- que sorte , et qu’il ne faut pas dès lors at- iacher une grande importance à ces carac- tères numériques. A. PODUPRA ARBOREA. Linn., Syst. nalt.,t. 1l,p. 4014. — Fagr., ŒEnt. Syst., t. II, p. 66. — La- corp. el Borsn., Faune Entomologique des environs de Paris, t. EL, p.113. — La Po- dure porte-anneau, Grorr., Îns. des env. de Paris, t. 11, p. 609.—Lons. 1 lig. ?.— Cette espèce, qui est peut-être la plus grande du genre, est d’un noir lisse et bril- lant, avec la base des antennes et du tho- rax jaune ; les pattes et les appendices sal- tiatoires sont blanchâtres. — Elle se trouve communément sur les troncs vermoulus dans les bois. PODURA. 2. PODURA VIATICA. Linn., Faun. Suec., n° 4179. — La- corp. et Boisn., Faune Entomologique des environs de Paris, t. 1, p. 413. — La Po- dure noire terreslre, GEOFF., ns. des env. de Paris, t. II, p. 610.—Long. 1 lig. +. — De forme cylindrique ; sa couleur est un noir mat ; ses antennes sont assez grosses, de la longueur de la moitié du corps. — Gette espèce vit en rassemblement nom- breux sur les chemins. 3. PODURA PLUMBEA. (PI. 4, fig. 2.) Linn., Syst. nat., t. IL, p. 14013. — Dr- Géer, Mém. sur les Ins.,t. VII, p. 31, pl. 3. fig. 1. — Laconp. et Boisp., Faune Entomologique des environs de Paris, t. 4, p. 413. — Tempz., Trans. de la Soc. Ent. de Lond., t. 1, p. 93, pl. 14, fig. 4.— La Podure grise commune, GEorr., Ins. des env. de Paris, t. IL, p. 610. — Farr., Ent. Syst., r 1, p. 67.— Long. 2 lig. — Le corps est allongé, cylindroïde, couvert d’écailles épaisses d’un bleu-pourpre, qui, lorsqu'elles sont détachées, laissent voir leur surface , qui est d’un jaune doré ; la têle est sub-triangulaire ; le premier arli- cle des antennes est noïrâtre, avec l’extré- milé jaune, les deux derniers sont pâles, fortement garnis de petits poils blanchà- tres ; un rang épais de poils blanchâtres, ro- bustes, dirigés en avant, entoure le cou; il y en a d’autres qui se trouvent serrés ir- régulièrement sur les anneaux thoraciques et abdominaux; le dessous est d’un brun pâie; les paltes sont jaunes, avec les tarses pâles, lransparens; ceux de la dernière paire d’un rouge-pourpre. — Cetie espèce est trés-commune. Cette description, que nous avons em- pruntée à M. Templeton, diffère beau- coup de celle des anciens auteurs. Suivant MM. Lacordaire et Boisduval, Faun. Ent. des env. de Paris, t. 1, p. 113, cette es- pèce seroit d’un gris luisant et sans taches, produit par des petites écailles dont tout le corpsestcouvert. D’aprés cette description, nous sommes portés à croire que l'individu décrit par M.Templeton constiltueroit peut- être une espèce nouvelle. 4. PODURA VILLOSA. Linn., Syst. nat., t. 11, p. 1014. — Fagr., Ent. Syst., t. 11, p. 66. — La- corp. et Boisp., Faune Entomologique des environs de Paris, t. 1, p. 113. — La Po- dure commune velue, Georr., Ins. des env. de Paris,t. II, p. 607, pl. 20, fig. 2. — PODURA. Long. 2 lig. — Cette espèce est oblongue, d’un brun-rougeûtre, entrecoupé de taches et de raies noires; la tête et le thorax sont velus ; l’abdomen est presque glabre. — Se trouve communément sous les pierres. 5. PODURA ANNULATA. Fagr., Ent. Syst., t. 11, p. 67. — La- corp. et Borsp., faune Entomologique des environs de Paris, 1. I, p. 4114. — La Podure jaune a anneaux noirs, GEorr., Ins. des env. de Paris ,t. II, p. 606. — Long. À lig. — Elle est d’un brun livide, pâle; l’abdomen est annelé de noir; les ar- ticulations des pattes sont noirâtres. — Se trouve assez communément sous les pier- res, et vit en société avez la précédente. 6. PODURA AQUATICA. Linn., Syst. nat. , t. Il, p. 1014. — Decéer, Mém. pour servir a l'Hist. nat. des Ins., t. VIE, p. 33, pl. 2. fig. 144 à 45. — Fasr., Ent. Syst., t. IL, p. 67. — La- coup. et Borsp., Faune Entomologique des environs de Paris, t. 1, p. 4114. — La Podure noire aquatique, Gxrorr., Ins. des env. de Paris, t. IL, p. 610. Long. !lig, — Elle est cylindrique, d’un noir mat; les antennes sont presque de Ja longueur du corps. — Cette espèce vit en rassemblement nombreux, sur les feuilles des plantes aquatiques et l’eau stagnante des mares. 7. PODURA NAVALIS. Linn., Syst. nal., t. LT, p. 1043. — La- corp. et Borsp., Faune Entumologique des environs de Paris, t. I, p. 414. — Po- dura Arborea. Decéer, Mem. pour servir a l'Hist. nat. des Ins., t. VII, p. 21, pl. 2, fig. 8.—Fapr., Ent. Syst., t 11, p. 66.— Long. = lig.—Elle est oblongue, d’un gris- poirâtre , avec quelques taches noires. — Elle vit en rassemblement nombreux sur la neige, lestroncs d’arbres pendant l'hiver. 8: PODURA CINCTA. Lin., Syst. nat., t. IL, p.1014.—FaBr., Ent. Syst., t. II, p. 67. — Laconrn. et Borsn., Faune Entomologique des environs de Paris, 1. [, p. 414. — Long. ! lig. — Elle est cylindrique , avec un anneau noir et blanc à la partie antérieure de l’abdo- men.—$e trouve dans les bois, sur les feuil- les et les troncs d’arbres. 9. PODURA LIGNOrUM. PABR Ent ASUS tele mp (67e — LaconD., Faun. Ent. des env. de Paris, tu Ï, p. 4114. — Élle est petite ; la tête est pâle, avec la bouche et les antennes 565 noires ; le thorax est pâle, sans tache ; l’ab- domen est d’un gris-plombé, avec l’appen- dice saltatoire blanc. — Se trouve dans les bois, sur les vieux troncs. 10. PODURA PUSILEA. Linn., Syst. nat., t. II, p. 4014. —- Fagr., Ent. Syst., t 11, p. 67. — La- corD. et Borsp., Faune Entomologique des environs de Paris, t. 1, p. 144. — Tlle est petite, cylindrique ; sa couleur est d’un brun-bronzé-noirâtre ; l’appendice salta- toire est blanc. — Se trouve dans les bois, sur les feuilles et les troncs d’arbres. 11. PODURA VAGA. Linx., Syst. nat.,t. IT, p.1013.—Farr., Ent. Syst., 1. 11, p. 66. — Laconn. et Boisp.. l'aune Entomologique des environs de Paris, & LI, p. 114. — Elle est oblon- gue, d’une couleur noire, avec l’abdomen et une tache sur les antennes blancs. — Se trouve dans les bois, 42. PODURA AMBULANS. Lin. , Syst. nat., t. IL, p. 1044. — Decéer, Meém. pour servir «à l'Hist. nat. OS URSS EME NE Le Me Eee Fagr., Ent. Syst., t. 11, p. 68.—Laconr. et Boisp., laune Entomologique des envi- rons de Paris, t. 1, p. 115. — Elle est blanche, avec l’appendice saltatoite non ramené sous le ventre, mais étendu en arrière en ligne droite.— Elle ne saute pas et se trouve dans les bois , sous les mous- ses ou à leur surface. 13.. PODURA MONURA. SCHRANK, Ent. Ins. Austr., p. 497. — LacorDn., Faun. Entom. des env. de Paris, t. 1, p. 115. — Long. : lis. — Elle est d’un blanc légérement cendré, avec une ligne d’un brun clair, s'étendant de la tête à l'extrémité de l'abdomen; l’appendice sallaloire est tri-articulé, simple eleoni- que.— Cette espère saute avec bien moin de. vivacilé que ses congénéres. Elle se trouve dans les mêmes lieux que l'espèce précédente, mais plus rarement. 14. PODURA FIMETARIA. Linn., Syst. nat.,t. IL, p. 1014. — Fagr.. Ent. Syst.,t. 11, p. 67.— Scnrank, Ent. Ins, Austr., p. 497. — Lacor». et Borsp., faune Entomologique des environs de Paris, 1. I, p. 445. — Long. À fie. — Eile est d’un blanc d'ivoire éclatant; l’ap- pendice sallatoire est nul. — Habite dans les terres grasses, les jardins, sous les pots à fleurs et autres lieux analogues. 566 A5. PODURA NITIDA. Tewpcer., Trans. de la Soc. Ent. de Lond., 1. 1, p. 94, pl. 41, fig. 6.— Long, 4 lig. — Le corps est presque ovale, lisse, brillant; la tête est globuleuse, un peu avancée en avant; les yeux sont d’un brun- rougeàtre; les anneaux thoraciques et ab- dominaux sont pâles et présentent de nom- breuses stries et taches d’un brun-rougei- tre, particulièrement à la base, et deux ou trois gros poils au milieu, un collier de poils semblables entoure le cou, et on en aperçoit d’autres beaucoup plus petits sur le corps; les antennes et les pattes sontpel- fucides.—Se trouve communément à Cran- more, sur la terre. 46. PODURA NIGRO-MACULATA. Temprer., Trans. de la Soc. Ent. de Londres, t. 1, p. 94, pl. 41, fig. 6. — Long. 2 lig. =. — Le corps est sub-ovale, verdâlre ou d’un jaune pâle; la tête est petite, subtriangulaire, avec une bande blanche antérieurement entourant les yeux; les anneaux thoraciques postérieurs sont un peu bigarrés sur les côtés; les premier et deuxième anneaux de l’abdomen sont grands, larges, et présentent de chaque côté une tache triangulaire noire, s’élevant vers le sommet et dirigée en avant ; le quatrième auneau présente les angles noirs; les der- niers anneaux sont petits, sans taches; les pattes et les antennes sont pellucides, cou- vertes de poils. — Se trouve très-commu- nément dans les jardins, à Cranmore. 17. PODURA ALBO-CINCTA. TempLer., Trans. de la Soc. Ent. de Londres, t. 1, p. 95, pl. 42, fig. 4. — Long. : lig. — Le corps est ovale, noir, couvert de longs poils ; la tête est sub- globuleuse, large. blanchätre, un peu ob- scurcie en avant; le second anneau thora- cique a la moitié de son sommet d’une couleur blanche; le troisième anneau abdominal a la moitié de sa base blanche ; les antennes et les pattes sont pellucides. — Cette espèce se trouve à Cranmore, mais elle y est rare. 18. PODURA CINGULA. Tempcer., Trans. de la Soc. Ent. de Londres, t. {, p. 95, pl. 12, fig. 2 — Long. 4 lig. Z — Le corps est cylindri- que, verdâtlre, brun sur les côtés ; la tête est subglobuleuse, tronquée. brune posté- rieurement; les yeux sont noirs; le second anneau abdominal est noir à la base, avec sa partie antérieure blanche, brillante ; les ACHORUTES. pattes et les antennes sont d’un pâle-brun. — Elle a été trouvée à Cranmore, sous une brique. AS. PODURA FULIGINOSA. TempLet., Trans. de la Soc. Ent. de Londres,t. I, p. 95, pl. 412, fig. 3. — Long. 2 lig. — Le corps est subcylin- drique , d’un noir verdâtre ; la tête est sub- triangulaire ; les antennes ne sont pas beau- coup plus longues que la tête ; le premier anneau thoracique est beaucoup plus large que le suivant; le troisième est aussi fort large et on aperçoit sur le milieu du dos une ligne de couleur noire ; les pattes, d’un verdâtre pâle , sont courtes et diminuent de grosseur jusqu’à leur extrémité. — Trouvée sous les écorces, à Cranmore. 20. PODURA FASCIATA. Say, Journ. Acad. des Sc. de Phil. t. IL, p. 45, n°141; id., OŒEuvr. Ent., édit. Lequien, n° 4, t. I, p. 13. — Long. ! lig.— Le corps est blanc-jaunûtre, avec quatre bandes noires distantes; la queue est noire ; les bandes sont plus pâles en dessous; le ressort est blanc; les anten- nes sont noirâtres; les yeux sont noirs. — Gette espèce se trouve en grand nombre sous l’écorce des vieux chênes, en Georgie et dans la Floride Orientale, 21. PODURA BICOLOR. Sax, Journ. Acad. des Sc. de Phil.,t. IT, p. 12, n°1;id., OŒEuvr. Ent., éd. Le- quien, t. I, p.13, n° 2. — Long. 4 lig. — Le corps est couleur de plomb; les pat- tes offrent des poils qui sont un peu plus pâles à la base ; les ongles sont petits, aigus; le ressort est long, blanc; les yeux sont d’un noir foncé. — Cette espèce se trouve très-communément sous les pierres dans l’Amérique Boréale. 22. PODURA IRICOL OP. Say, Journ. Acad. des Sc. de Phil.,t. TI, p. 13, n° 3; id., OEuvr. Ent., édit. Le- quien, t. LE, p. 13, n° 3. — Long. 2 lig. -. — Le corps est noirâtre, irisé; le corselet présente de longs poils antérieurement; l’abdomen est poilu au sommet; les pattes sont poilues, blanchâtres ; le dessous de la tête et les antennes sont poilus. — Elle se trouve communément en Pensylvanie. ACHORUTES, Tempzer. ; Podura, Linn. Les antennes sont de quatre articles, plus SMYNTHURUS. courtes que la tête. — La queue est ob- solèie. À. ACHORUTES DUBEUS. TempLer., Trans. de la Soc. Ent. de Londres, t.1, p. 96, pl. 12, fig. 5. — Long. 4 lig. — Le corps est subcylin- drique , d’un noir pourpre ; les côtés sont tuberculés, parsemés d’épines ; la tête est large, subtriangulaire, tronquée antérieu- rement ; les yeux sont placés à la base sous le premier article des antennes, celles-ci ayant les deux premiers articles très-courits; les suivans sont longs et peu contractés ; l'extrémité de l’abdomen se termine d’une manière obtuse. — Peut-être le jeune du Podura Aquatica. de Linné. — Se trouve à Cranmore, sur l’eau. 2. ACHORUTES MUSCORUM. (PI. 4, fig, 4.) Teuprzer., Trans. de la Soc. Ent. de Londres, t. 1, p. 97, pl. 12, fig. 6. — Long. 4 lig. — Le corps est subcylin- drique, arrondi postérieurement, et se termine par deux petits mamelons d’une couleur pourpre foncé ; la tête est courte, triangulaire ; les veux ne naissent pas de la base des antennes; celles-ci sont trés-cour- tes et ont le premier article très-grand ; les suivants diminuent successivement de lon- gueur ; le dernier est pointu ; les pattes sont d’un bleu pâle; les anneaux offrent des poils très-forts ou épines disposés par rang le long du dos ; ces poils ordinairement sont dressés par paires; la démarche de cette espèce est très-lente. 3. ACHORUTES MARITIMUS. Guér.. Exp. des pl. de l’Icon. du Reg. anim. de Cuv., p. 41. — Long. 2 lig. — Cette petite espèce est entiérement noire. — Elle a été trouvée au Tréport, en Normandie, près de l'embouchure d’une petite rivière, dans la partie couverte par les eaux à chaque marée. SMYNTHURUS, Larr. ; Podura, Linn., FaBr. Le corps est globuleex ou ovalaire. — Le thorax et Pabdomen sont confondus en une seule masse. — Les antennes sont sé- tiformes à leur extrémité, géniculées; le premier article paroissant multiarticulé. 4. SMYNTHURUS SIGNATUS. (P1.1. fig. 5, 5 À.) Fasr., Ent. Syst., t. 11, p. 65. — La- con. et Borsn., Faune Entomologique des environs de Paris, 1. 1, p. 115. — Smyn- 567 thurus Signata ; Tempser., Trans. de la Soc. Ent. de Londres, t. 1, p. 97, pl. 12, fig. 8 — La Podure noirâtre a taches fauves sur Le ventre, Grorrr., Ins. des Env. de Paris, t. Il, p. 667. — Long. +: lig. — Cette espèce est globuleuse ; les antennes sont presque de la longueur du corps; elle est d’un brun-noirâtre un peu luisant, avec trois ou quatre taches fauves de chaque côté du corps; l’appendice saltatoire est d’un brun clair. — Se trouve sous lespierres humides. Elle a été aussi rencontrée sous les feuilles humides, à Cranmore, par M. Templeton. 2. SMYNTHURUS VIRIDIS. Gzorr., Hist. des Ins. des Env. de Pa- ris, t. Il, p. 607. — Fapr., Ent. Syst., t. 11, p. 605. — Lacor». et Borsn., Faune Entomologique des environs de Paris, t. I, p.415. — Temprer., Trans. de la Soc. Ent. de Londres, t. 1, p. 97, pl. 42, fig. 7. — Long. 1 de lig. — Elle est glo- buleuse ; l'abdomen est renflé à son extré- mité, avec un angle rentrant de chaque côté ; elle est d’un vert clair mat, avec la tête flavescente et les yeux noirs; les an- tennes sont de la longueur du corps. — Se trouve sur les écorces. Ele a été aussi ren- contrée à Cranmore. 3. SMYNTHURUS POLYPODUS. Linn., Syst. Nat., t. 11, p. 1015. — Fazr., Ent. Syst., t. II, p. 65. — La- corp. et Borsp., Faune Entomolugique des environs de Paris, t. E, p. 416. — Sub- globuleuse ; sa couleur est d’un noir pro- fond ; les antennes sont de la longueur du corps, avec l’extrémité blanche. — Se trouve sur les plantes. A. SMYNTHURUS ATER. Linn., Syst. Nat., t. Il, p. 4013. — Decéer, Mém. pour servir a l'Hist. nat. des Ins., t. VIT, p. 35, pl. 8, fig. 7, 8. — Smynthurus Atra, FaBr., Ent. Syst. t. I], p. 65. — Lacon». et Borsn.. Faun. Entom. des env. de Paris, t. XL, p.116.—TEMPLET., Trans. de la Soc. Ent. de Londres, t.K, p. 97. — Globuleuse, d’un brun luisant; les antennes sont longues, — Se trouve sur les plantes el à terre. 5. SMYNTHURUS FUSCUS. Lacorp. et Boxsp., Faun. Ent. des env. de Paris, t. I, p. 116.— La Podure brune enfumée, Georrr., Ins. des env. de Paris, t. 11, p. 608.— Cette espèce, qui est globu- leuse et couleur de suie, se trouve sur les plantes au printemps. 568 6. SMYNTHURUS GUTTATUS. Say, Journ. Acad. des Sc. de Phil.,t. TI, p. 43; id., Œuvr. Ent., édit. Lequien, 1. I, p. 43. — Long. à lig. — Le corps est blanc, jaunâtre; lestachessontnombreuses, d’un brun-rougeâtre, irrégulières , dispo- sées par bandes; les poils sont nombreux, épars, blancs, et on apercoit deux tuber- cules de chaque côté du milieu, tronqués SMYNTHURUS. au sommet ; le dessousest blanc; les anten- nes sont d’un brun-rougeâtre, poilues; la face est maculée, avec une ligne de taches irrégulières derrière les yeux; ces derniers sont noirs; le ressort est couleur de chair. — Cette espèce a été trouvée sous l’écorce du pin à longues feuilles (pinus palustris), en Georgie. ANOPLOURES. M. Latreille avait primitivement rangé dans les Parasites les animaux qui compo- sent cet ordre ; mais M. Leach a formé avec ces insectes un autre ordre qu’il a désigné sous le nom d’Anoploure, et qui a été adopté par MM. Lacordaire et Boisduval dans leur Faune Entomolog. des environs de Paris, et M. Nitzch enfin a donné aux animaux qui composent maintenant cet or- dre,lenom d’Orthopteraou de Mallophaga. Caractères. Ges animaux sont tous ap- téres ; leur forme est trés-variable et quel- quefois bizarre, surtout celle de la tête, qui est souvent trés-developpée. — Leur bouche offre, comme dans les insectes broyeurs, un labre, des mandibules, des mâchoires et une lèvre inférieure. — Les palpes seuls sont sujets à disparoître com- plétement; le tout est plus ou moins dis- tinct, eta au premier coup d’œil l'apparence d’un bec recourbé et robuste.—Le thorax est souvent bi-parti, c’est-à-dire composé seulement de deux anneaux.— Le protho- rax et le mésolhorax ; le troisième ou le mé- tathorax se confondant avec l’abdomen, de maniere à ne pouvoir s’en distinguer.—Ce dernier, composé de neuf à dix segmens, est, en général, dépourvu d’appendices, tels que stylets, filets caudaux; des soies seules plus ou moins nombreuses le revé- tent dans un grand nombre d’espèces. — Les paltes sont courtes, robustes, et leurs tarses sont terminés par un onglet très-fort ou par deux crochets faisant l'office de pince. —Lesantennes, qui sont également courtes et généralement composées de trois à cinq articles, sont elles-mêmes quelquefois ché- liformes. — Les espèces qui composent cet ordre sont très-nombreuses, et toutes, sans exception, épizoïques ; elles vivent &ux dépens des Mammiféres et des oiseaux, rongeant l’épiderme, ainsi que les poils des premiers et les parties les plus délicates des plumes des seconds. L'homme seul en est exempt. Chaque animal en nourrit habi- tuellement plusieurs espèces, et l’on en con- noît qui en ont jusqu’à cinq. Les espèces d'Anoploures sont généralement peu con- nues, cependant la science est redevable d’un très-bon travail qui a été fait sur ces animaux par M. le professeur Nitzch. Genres : Philopterus, Trichoilectes, Lio- theum, Gyropus. PHILOPTERUS, Nrrzcr; Pediculus, Linn., Fazr., Scop, ; Ricinus, Decéer; Nirmus, HER. La tête est déprimée, scutiforme et ho- rizontale. — La bouche est placée à la partie inférieure. — Les mandibules sont, courtes, dures, munies d’une dent à leur partie moyenne interne, bidentées à leur sommet ; il y a des mâchoires., —Le labre, dilaté à sa base, est souvent renflé en des- sus et légérement échancré. — La lèvre est moins dilatée, subéchancrée, et laisse une ouverture lorsqu'elle s’applique contre le labre. —’Les palpes labiaux sont trés- courts, biarticulés. — Le troisième article des antennes envoie souvent dans les mâ- les un rameau qui, se recourbant sur le premier article, forme une sorte de pince. — Les yeux sont latéraux, quelquefois subglobuleux, ailleurs invisibles ou nuls. — Le thorax est bi-parli, avec le protho- rax plus étroit que la tête. — L’abdomen est composé de neuf segmens, — Les tar- ses sont recourbés, biarticulés, armés de deux crochets parallèles, connivens, cro- chus et formant une pince avec l’extré. mité de la jambe, qui est armée de deux éperons. Ces insectes vivent sur lesoiseaux. Ce genre renferme quatre sous-genres : Docophorus, Nirmus, Lipeurus et Gonio- des. SUBGENUS I. Docophorus, Nrrzcn. Le corps est large. — La tête est très- grande, arrondie en arrière. — Les an- tennes sont semblables dans les deux sexes, — Le dernier segment de l’abdomen des mâles est arrondi et entier. 1. PHILOPTERUS OCELLATUS. Scop., Ent. Carn.. 382. — Lacorp. et Borsn., Faune Entomologique des environs de Paris, t. 1, p. 119. — Le Pou du corbeau, Grorr., Ins. des env. de Paris, t. 11, p. 600.—Pediculus Cornicis, FaBr., Syst. Ent., 34h. — Le Pou du corbeau, 570 Lyonner, OŒEuvr. posth., p. 38, ph 5, fig. 3. — Pediculus Corvi, Revr, Explic., pl. 46. — Long. 1 lig, — Cette espèce est d’un blane-grisàtre livide; les yeux sont noirs, grands; il y a des taches noires, transversales, coniques, et marquées cha- cune d’un point pâle sur les côtés de l’abdo- mee, qui offre en outre en dessus , à son extrémité, une bande transverse, lancéolée, rougeàtre, marquée de deux points. — Se trouve sur le corbeau et la corneille man- telée, principalement sur la tête. Elle pond des œufs en cercle autour des yeux de ces oiseaux. 2. PRILOPTERUS HÆMATOPUS. Scop., Ent. Carn., p. 381. — Lacorr. et Borsn., Faune Entomologique des envi- rons de Paris, t, 1, p. 119. — Pediculus Strigis, FaBr., Syst. Ent.. p. 343. — Pou de l’épervier? LyYoNNET, OEuvr. posth., p. 38, pl. 5, fig. 4. — Philopterus Platy- rhynchus, Nrrzcn, Ins. Epiz. Mag. de Germ.. t. LIT, p. 290. — Long. 4 lig, — La tête, d’un jaune de paille brillant, est subcordiforme, obtuse, déclive antérieu- rement ; l'abdomen est ovale, blanc, avec une bande marginale rouge et une ligne dorsale noire ; les pattes sont rouges. — Se trouve sur les faucons et sur la chouette hulotte. 3. PHILOPTERUS GARRULI. Lacor». et Borsn., Faun. Ent. des env. de Paris, t. I, p. 120. — Pou du geai, LyYonxer, OEuvr. posth., p. 38, pl. 5, fig. 6. — Long. 1 lig. — Elle est d’un gris- jaunâtre ; la tête est grande; les yeux sont gros et saillans ; l’abdomen est large, ovale, avec sept taches lancéolées, marquées d’un gros point blanchätre, sur chacun des cô- tés et ayant une raie noirâtre transversale à son extrémité. — Cette espèce se trouve sur le geai. Sont placées dans ce sous-genre les espé- ces qui suivent : Philopterus Atratus, Communis, Leon- todon , Excisus, Pertusus , Icterades , BMelanocephalus, Auratus, Latifrons, Tri- color, Incompletus. SUBGENUS II. Nirmus, Nirzcn. Le corps est allongé. — La tête est de moyenne grandeur, — Les antennes sont semblables dans les deux sexes quelquefois, mais rarement, un peu plus grosses dans PHILOPTERUS, les mâles. — Le dernier segment de J’ab- domen est arrondi. 4. PHILOPTERUS ATTENUATUS. Nrrzcn, Ins. Epiz. Mag. de Germ., t. Il, p. 291. — Lacorp. et Borsp., Faune Entomologique des environs de Pa- ris, t. 1,p.120.—Pediculus Ortygometræ ? ScHrANCK, Ent. Ins. Austr., p. 503. — Long. À lig. —Elle est blanchâtre, avec des taches noires très-graudes sur les côtés de l'abdomen; la tête est cordiforme, plus étroite à sa partie antérieure ; le thorax est étroit, allongé, un peu élargi postérieure- ment ; l’abdomen est oblong. — Cette es- pèce vit sur le ràle du genêt. Les Philopterus Discocephalus, Leuco- pleurus, Cameratus, Fenestratus, Uncino- sus, Argulus, Gracilis, Decipiens, Piceus, Fissus, Punctatus, Eugrammicus, Minu- tus font partie du sous-genre Nirmus. SUBGENUS III, Lipeurus, Nrrzou. Le corps est allongé. — La tête est de moyenne grandeur , étroite. — Le premier article des antennes est gros et allongé dans les mâles; le troisième est prolongé en ra- meau. — Le dernier segment de l’abdo- men est échancré ou sessiie dans le même sexe. 5. PHILOPTERUS SQUALIDUS. Nirzc, Ins. Epiz. Mag. de Germ., t. III, p. 292.—Lacorp. et Borsp., Faune Entomologique des environs de Paris, t. 1, p. 420. — Pediculus Anatis, FaBr., Ent. Syst., p. 345. — Elle est allongée; la tête est d’un jaune luisant; l’abdomen est blanchâtre, avec deux bandes latérales noires. — Se trouve sur le canard domes- tique. 6. PHILOPTERUS BACULUS. Nirzon, ns. Epiz. Mag. de Germ., t. III, p. 293. — Laconr. et Borsr., Faune Entomologique des environs de Pa- ris, t. 1, p. 421.— Rent, Exp., pl. 2.—Pe. diculus Columbæ , Panz. , Faun. Ins. Germ., p. 51, pl. 22. — Pou de la tourte- relle, Lyonner , CEuvr. posth., p. 41, pl. 54, fig. 10. — Le Pou du pigeon, Georr., Ins. des env. de Paris, t. II, p. 599. — Long. 14 lig. i. —- Elle est très- allongée et aplatie ; la tête est presque car- rée et arrondie antérieurement; le thorax est carré; l’abdomen s’élargit un peu de Tome 1% 1*%° partie. Anoploures et Parasites. PL 7. 1]) 1) 1e Philopterus diomedeæ , male, 3. Pediculus cervicalis . LA ere a rie femelles 4. Pediculus vestimenti , 2, Phthirus pubis, 5,5 A, 5B, Pediculus phocæ, PHILOPTERUS. la base au sommet, de couleur brune, avec une grande tache en losange couleur de feuille morte sur chaque segment abdomi- nal; ces taches se touchent et forment une bande non interrompue. — Cette espèce vit sur les tourierelles et sur les pigeons. Les Philopterus Versicolor, Luridus, Temporalis, Jejunus, Polytrapezius, Va- riabilis, Heterographus , Ébrœus, Quadri- puslulatus appartiennent au sous-genre Li- peurus. SUBGENUS IV. Goniodes , NiTzcx. Le corps est large, rarement étroit. — La tête est à angles temporaux proéminens et bifides. — Les antennes sont tantôt sem- blables dans les deux sexes, tantôt ra- meuses et chéliformes dans les mâles. 7. PHILOPTERUS FALCICORNIS. Nirzcn, ns. Epirz. Mag. de Germ., t&. III, p. 293.-- Laconv. et Borsp., Faune Entomologique des environs de Paris, t. I, p. 12% — Pediculus Pavonis, FABR., Syst. Antl., p. 347. — Renr, Explic., pl. 4, fig. 2. — Panz., Faun. Germ., fasc. 51, n° 19. — Ze Pou du dindon, GEorr., Îns. des env. de Paris, t. IT, p. 600.—La tête est arrondie antérieure- ment, avec les angles temporaux très- grands; le thorax est cordiforme , anguleux postérieurement ; l'abdomen est court, ré- tréci à sa base et élargi à son sommet; il est d’un gris sale, avec une bande longitu- dinale sur l’abdomen. — Se trouve sur le paon. 8. PHILOPTERUS STYLIFER. Nirzcu, ns. Epiz. Mag. de Germ., t. 111, p. 294. — Lacorr. et Borsn., Faune Entomologique des environs de Pa- ris, t. I, p. 151. — Pediculus Melecgridis, Scaranx, Ent. Ins. Aust., p. 504. — La tête est arrondie antérieurement, avec ses angles temporauxprolongés en pointeaigué, et munis de deux autres épinespluspetites à leur bord postérieur ; le thorax est étran- glé antérieurement et rhomboïdal, cordi- forme postérieurement et s’avançant sur l'abdomen; le dernier anneau de celui-ci est profondément bilobé, avec un stylet à chaque, d’un gris sale, avec une tache brune, oblongue , transversale , et une rangée de points sur les six segmens inter- médiaires. — Se trouve sur le Meleagris gallo-paro. - 574 9. PHILOPHERUS DIOMEDEÆ. ( PI. 4, fig. 1 &,1 À ©.) L. Durour, Ann. de la Soc. Ent. de France, t. IV, p. 674, pl. 24, fig. 1&, 2 Q.—Pediculus Diomedeæ, Fagr., Ent. Sys., t IV, p. 421. — Long. 3 à 4 lig. — La forme de cette espèce est allongée, d’une couleur châtain-noirâtre, luisant quand elle est bien adulte. Elle est glabre, mais la loupe fait apercevoir çà et là quel- ques poils isolés, soitau contour antérieur de la tête, soit sur les bords de labdo- men, soit aux pattes. La tête est ovalaire, plus longue et plus fortement échancrée en arrière dans le mâle, blanche dans la fe- melle, avec les bords châtains plus ou moins foncés, marquée dans le mâle d’un ruban longitudinal blanchâtre. Les anten- nes de la femelle sont blanchâtres, moins longues que la tête, à peu prés droites, composées de cinq articles cylindroïdes, dont le second est le plus court; celles du mäle ressemblent plutôt à des mandibules ou à des pieds-mäâchoires qu’à des antennes, et c’est leur insertion ainsi que leur com- position qui les rattachent à ce genre d’or- ganes. L’antenne du mâle du P. Diomedeæ, qui surpasse en développement et en force les pattes, est coudée en forme de bras ou de pied-pince; elle se compose, comme l'antenne de la femelle , de cinq articles; le premier de ceux-ci trés-grand, robuste, courbé et blanchâtre dans sa moitié infé- rieure , est armé à la base interne etin- férieure d’une apophyse épineuse renflée à son origine ; le deuxième et le troisième, châtains et à peine arqués, forment un coude avec le premier. le quatrième et le cinquième, qui ont la forme et la structure de ceux de la femelle, sont appendus un peu en arrière du bout du troisième ; ils ne semblent que rudimentaires quand on les compare aux précédens; ces articles terminaux doivent cependant être consi- dérés, suivant M. L. Dufour, comme la partie essentiellement fonctionnelle de l'antenne ; leur structure les rend propres à toucher, à palper, à être un organe des sens, tandis que les articles précédens con- stituent plutôt un appareil de préhension, un membre , une sorte de bras destiné à accrocher, à soumettre la femelle dans l’acte du coït. Les yeux latéraux sont assez saillans , hémisphériques. Les mandibules sont oblongues, cornées, roussâtres, bifides à leur pointe, situées en arrière d’un vaste espace arrondi, occupant Ja face inférieure de la tête et faisant l’office de ventouse 572 pour le sucoir. Le thorax est plus long que ja tête, composé de deux piéces visibles, le prothoraxet le métathorax. Le mésotho- rax est nul en dessus, soudé en dessous avec le métathorax ; ce dernier est du double plus long que le prothorax et qua- drilatére; dans le mâle, sa surface infé- rieure ct divisée en trois plaques oblan- gues, longitudinales, dont la médiane est plus courte que les latérales. Le thorax est parcouru sur le dos par une ligne blanche plus étroite dans le mâle. Le métathorax est marqué d’une ligne dorsale enfoncée, etmunie dans les äeux sexes, au côté in- terne de ses angles postérieurs , d’un pin- ceau allongé et dirigé en arrière de quel- ques poils roussâtres, séliformes. L’abdo- men est un peu plus large que la tête et le thorax pris ensemble; il est composé de huit segmens ou anneaux non com- pris, il est fort petit, souvent peu ap- parent, et qui diffère suivant les sexes; ce dernier formant dans le mâle une petite saillie tronquée, profondément bifide dans la femelle, avec deux soies terminaies à chaque lanière. Le bord postérieur des segmens abdominaux ayant une fine bor- dure blanchâtre, et en outre dans la fe- melle une soie blanche fort large dans les individus non encore adultes. Les pattes sont courtes, surtout les antérieures; la hanche est formée de deux articles, dont le basilaire est bien plus grand; la cuisse est grande et robuse ; la jambe est un peu moins longue et moins grosse qu’elle; le tarse, proprement dit, est nul ou simple- ment vestigiaire. On aperçoit deux ongles cornés, forts, modérément arqués, qui sont tellement adossés et contigus l’un à l’autre qu’il faut une exploration répétée et soutenue, à une forte lentille du micros- cope, pour s'assurer qu'ils ne consistent pas en un crochet unique. Ces ongles gé- minés offrent à leur base interne un talon arrondi, hémisphérique, une sorte de peau- me qui n’est qu’un tarse rudimentaire et qui est surtout bien marqué aux pattes an- térieures. Dans ces derniers l’angle interne du bout du tibia se termine en une spinule aiguë, et l’on voit une pointe cornée un peu moins saillante, insérée vers Ja base du talon; celte struclure permet aux pattes antérieures, que leur brièveté rend et plus robustes et plus rapprochées de Ja bouche, de saisir, d’accrocher, de serrer, de grimper; les pattes intermédiaires ainsi que les posté- tieures, semblent plus spécialement ambu- atoires; les six pattes sont mélangées de PHILOPTERUS. “ —- blanchâtre et de châtain, mais il y a plus de blanc dans la femelle que dans le mâle. — Cette espèce se trouve sur l’albatros. 10. PHILOPTERUS PEDERIFORMIS. L. Dur., Ann.dela Soc. Ent. de France, t. IV, p. 676, pl: 24, fig. 4. — Long. 4 lig. 1. — La tête, ovale arrondie, sub- quadrilatère , est à peine échancrée en ar- rière, largersent en arc de cercle au bord antérieur , qui est cilié ; les antennes de la femelle sont filiformes, proportionnelle- ment un peu plus longues que dans l’espèce précédente, de cinq articles cylindriques : le premier article des antennes du mâle est un peu ventru, le plus grand de tous et inerme ; le troisième est assez court, plus mince que les précédens, comme tronqué, donnant insertion vers le milieu de son bord , aux derniers articles qui ont la forme ordinaire; le prolongement du troisième arlicle au delà de cette insertion peut en imposer à des yeux peu sévères, pour une bifurcation de l’antenne ; le thorax est plus long que la tête ; le prothorax est bien plus court et un peu plus étroit que le mé- tathorax ; celui-ci est subquadrilatère, cblong , avec une ligne enfoncée, médiane et un léger élranglement vers le tiers anté- rieur du bord externe ; il y a un petit pin- ceau de quelques poils assez longs de cha- que côlé de son bord postérieur près de l’angle de celui-ci, comme dans l’espèce précédente ; l’abdomen est oblong; les seg- mens dorsaux sont finement bordés de blan- châtre et munis d’un poil sétiforme aux angles postérieurs; le dernier de ces seg- mens est entier, arrondi dans la femelle, échaneré dans le mâle ; les pattes sont courtes et fortes; la jambe des antérieures est analogue à celle du Philopt. Diomedeæ, et munie entre celle-ci et les ongles, d’une paume convexe, qu’accompagne aussi une spinule ; Iles jambes des pattes intermé- diaires el postérieures sont armées en des- sous près de leur extrémité, de quelques piquans roides ; les cuisses de ces mêmes pattes ont au côté interne ou inférieur, un étranglement abruple qui y forme un col. — Cette espèce a été irouvée au milieu du duvet de l’albatres. 11. PHILOPTERUS HOUBARÆ. Ricinus Houbaræ, BARTHÉLEM., Ann. de la Soc. Ent. de France, 1.V, p. 689, pl. 20, fig. B.— Long. 1 lig. — Il est allongé, pres- que parallèle, et sa couleur est d’un jaune testacé: chacun de ses segmens présente 1 TRICHODECTES. une maculation , mais ces maculations n’of- frent pas une forme identique ; la tache du premier segment en occupe toute la surface; celle du second présente un carré long; elle est divisée par une petite ligne blanche; les troisième et quatrième figurent des cô- nes tronqués, dont la base s’appuie sur les parties latérales de l’insecte ; la ligne divi- soire est plus large que la précédente; la ligne supérieure de la cinquième tache est horizontale, et la ligne inférieure est obli- que, de manière à former un triangle irré- gulier; la sixième est semblable aux troi- sième el quatrième ; la septième est comme la deuxième; la huitième forme un carré long , présentant moins de surface que la figure n° 2; la neuvième est en forme de croissant , elle occupe lout le segment, sauf un pelit espace qui est de la même couleur que le corps; l’espace compris entre les maculations, de chaque cêté du corps, va s’élargissant à partir du deuxième segment jusqu’au huitième, el figure ainsi une suite de triangles jaunâtres à côtés inégaux, dont deux supérieurs ont la base dirigée vers la tête de l’insecte, et dont trois in- férieurs , aussi à faces inégales , séparés des premiers par une croix, ayant ses bran- ches latérales plus étendues que les bran- ches ascendante et descendante, ont leur base dirigée vers l’extrémité abdominale ; la tête est grosse, ovale, encadrée par un léger filet noir; elle peut diviser le corps - tout entier en trois parties à peu près éga- les; les yeux, au nombre de deux, sont placés latéralement; ils sont lisses et noirs; on aperçoit vers le milieu de la longueur de la tête un sinus ou échancrure; c’est là que sont insérées les antennes, composées de cinq articles; ces articles sont armés les uns et les autres de quelques poils ou cils disposés irréguliérement, et variables -en nombre ; le dernier article, le plus long de tous, est conique et terminé par un cil assez long ; les pieds sont courts; les tarses sont très-distincts , articulés et terminés par deux crochets égaux ; les individus jeunes ne présentent aucune maculation sur les segmens ; ils sont entièrement d’un blanc- jaunâtre. — Cette espèce a été trouvée sur une outarde houbara vivante, venant de Sfax. A2. PHILOPTERUS BREVIS. L. Durour, Ann. des Sc. nat., t. IV, p. 675, pl. 21, fig. 3.—Long. 2 lig.—Cou- leur générale, brun-châtain : la tête est largement triangulaire, sans différence no- 573 table de configuration et de grandeur dans les deux sexes; son bord occipital est si- nueux , avec ses angles postérieurs déta- chés, arrondis, hérissés de quelques poils divergens, et son milieu en lobe médiocre- ment convexe; son bord antérieur est en forme de museau tronqué, ayant un es- pace circonscrit comme un chaperon d’une teinte plus claire , séparé du reste du seg- ment par un trait blanchâtre ; les bords letéraux présentent, dans les deux sexes, vis-à-vis l'insertion des antennes, une apo- physe épineuse fort petite, dirigée en ar- riére ; les antennes des femelles sont droi- tes, de cinq articles cylindrico-conoïdes ; celles du mâle sont Lout-à-fait de forme diffé- rente, proportionnellement moins dévelop- pées, moins robustes que dans le Philopte- rus Diomedeæ; leur prémier article plus court que le deuxième, cylindroïde. est dé- pourvu d’épine ; le deuxième est allongé ; le troisième est moins long que le précé- dent, obliquement tronqué à son extrémité; les deux derniers sont de forme ordinaire, insérés vers le milieu de cette troncature ; le thorax est marqué d’une ligne médiane longitudinale enfoncée ; le prothorax, bien distinet du métathorax, est moins largeque lui; l'abdomen, plus large que la tête, présente souvent une ligne médiane bian- châtre, parfois en partie effacée ; son ex- trémité est pointue dans la femelle et échancrée dans le mäle. Dans un individu de ce sexe, M. L. Dufour a rencontré en saillie dans celte échancrure anale une pièce noire, cornée, terminée en arriére par un lobe en fer de flèche, séparée de sa base par un col étroit; celte pièce fait sans doute partie de l’armure copulatrice ; les pattes sont courtes et grosses ; les jambes intermédiaires et postérieures sont sensi- blement plus renflées que les antérieures, garnies eu dessous d’une série de sept à huit pinceaux de soies grisâtres , courbées en arrière vers leur extrémité. — Cette es- pèce se trouve communément sur l’Al- batros, Les Philopterus Chelicornis, Dissimilis, Dispar, Paradoxus, Hclogaster, Compar, Microthorax, Rectangulatus, font partie du sous-genre Gontiodes. TRICHODECTES, Nirzcu; Pediculus, Lann., FABR.; Ricinus, DEGÉEr. La tête est déprimée, scutiforme, hori- zontale, avec le prothorax plus large. — 574 La bouche est placée à la parle inférieure. — Les mandibules sont bidentées à leur extrémité. — Il y a des mâchoires. — Le labre est dilaté à sa base et souvent renflé en dessus et légérement échancré. — La lèvre est moins dilatée , subéchancrée, et laisse une ouverture lorsqu’elle s'applique contre le labre. — Les palpes maxillaires sont nuls ou à peine sensibles; les palpes labiaux sont très-courts, biarticulés.—Les antennes sont filiformes, biarticulées, plus épaisses et presque chéliformes dans les mâles. — Le thorax est biparti.—Les yeux, placés vers le bord latéral de la tête, près des antennes, sont à peine visibles. —L’ab- domen est composé de neuf segmens. —Les tarses sont recourbés, biarticulés , n’ont qu’un seul crochet robuste, formant une pince , avec l’extrémité de la jambe.—Les espèces qui composent ce genre vivent sur les Mammifères. A. TRICHODECTES CRASSUS. Nirzcu, ns. Epiz. Mag. de Germ., t. III, p. 295. — Lacorn. et Borsp., Faune Entomologique des environs de Pa- ris, & L. p. 122.— Pediculus Melis, Fasr., Syst. Antl., p. 341. — Gette espèce est trés-petite; son corps est ovale, aplati, avec les bords foliacés et entiers; le thorax est brun ; l’abdomen est d’un gris-blanchâtre. — Se trouve sur le blaireau. 2. TRICHODECTES SPHÆPOCEPHALUS. Nirzcn, Ins. Epiz. Mag. de Germ., t. III, p. 296. — Lacorn. et Borsn., Faune Entomologique des environs de Pa- ris, L. 1, p. 122. — Pediculus Ovis, FaBr., Syst. Anti, p. 341.—REDr, Exp., pl. 22, fig. 4. — ScHranck. Ent. Ins. Aust., p. 502, pl. 4, fig. 8, 9. — Cette espèce est blanchâtre, sétigère, avec une tache mé- diane, et deux raies longitudinales , obscu- res, sur là tête, et neuf bandes transverses de même couleur sur l’abdomen; la tête est orbiculaire ; les yeux latéraux sont tres- petits et noirs ; le thorax est étranglé dans son milieu ; le premier segment est très-pe- tit, subconique, le second plus court et plus large ; l’abdomen est ovale, garni la- téraiement d’un faisceau de poils sur cha- que segment; les crochets des tarses sont très-grands. — Se trouve sur les moutons. Les autres espèces que ce genre ren- ferme, sont : Trichodectes Latus, Subro- stratus, Retusus, Exilis, Climax, Scala- ris, Longicornis. LIOTHEUM. LIOTHEUM, Nirzeu.; Pediculus, Linn., FABR.; Ricinus, DecErr, LATR.: Nirmus, Heru., Leacu. La tête est déprimée, scutiforme et hori- zontale. — La bouche est inférieure, mais plus approchée du front que dans les deux genres précédens. — Les mandibules sont bidentées, dures et courtes. — Le labre est légérement échancré. — Les palpes maxillaires sont longs, filiformes, quadri- articulés. — La lèvre inférieure est légére- ment échancrée. — Les antennes sont qua- dri-articulées, insérées sous le rebord de la tête, souvent cachées dansunecavité,etalors invisibles ; leur dernier article, ovale ou glo- buleux, est uni au précédent par un pédi- cule et forme avec lui une massue. — Les yeux sont situés vers un rebord de la tête, près des antennes. — Le thorax est biparti ou miparti; le mésothorax est petit. quel- quefois indistinct. — L’abdomen est formé de dix segmens. — Les tarses sont droïts, propres à la marche, biarticulés, munis de deux crochets distincts, écartés, droits à leur base et crochus à leur sommet. — Ces espèces vivent sur les oiseaux, quel- quefois en société avec les Philopterus. Ce genre renferme trois sous-genres : Colpocephalum, Menopon, Læœmobothrion. SUBGENUS I. ( Colpocephalum, Nirzex. ) La tête est large et offre de chaque côté une incision profonde qui sépare les tempes des joues et du front. — Les antennes sont visibles, à massue sub-globuleuse ou ovale. — Le prothorax est peu distant. 1. LIOTHEUM SUBÆQUALE, Nrrzcm, ns. Epiz. Mag. de Germ., t. III, p. 299. — Lacorr. et Boisr., Faune Entomologique des environs de Pa- ris, L. [, p. 123.—Pou du corbeau, LyoNx., ŒEuv. posth , p. 34, pl. 4, fig. 5. — Long. 4 lig. — La tête est arrondie antérieure- rement, munie sur chacun des lobes pos- térieurs de trois soies aussi longues que le corps ; le prothorax est en forme de trèfle; le mésothorax est triangulaire, à angles postérieures saillants ; l’abdomen est ovale, un peu rétréci à sa base, d’un blanc sale, avec les côtés du thorax, huit bandes trans- versales sur l'abdomen et l’extrémité de ce- GYROPUS, lui-ci d’un beau noir. — Se trouve sur le corbeau, Corvus Corax et le freux, Corvus Frugilegus. 9. LIOTHEUM 10-FASCIATUM. Lacorp. et Borsr., Faun. Ent. des env. de Paris, t. I, p. 423. — Pou du héron. Lyonn., OŒEuvr. posth., p. 33, pl. 4, fig. 4. — Long. 4 lig. — La tête est arrondie à sa partie antérieure, à lobes postérieurs trés-saillans et arrondis; le premier seg- ment thoracique, ovale et transversal, est rétréci antérieurement et dilaté à sa base; l'abdomen est ovale, d’un gris sale, avec des taches sur la tête, deux bandes trans- versales sur le thorax, et huit sur l’abdo- men de couleur noire. — $e trouve sur le bheron. Les Liotheum Zebra, Flavesens, Ochra- ceum , appartiennent à ce sous-genre. SUBGENUS II, ( Menopon, Nirzcu.) Le corps est large, semi-lunaire ou tra- pézoïdal. — La tête est sans incisions laté- rales. — Les antennes sont souvent cachées sous une cavité de cette dernière. — Le mésothorax est trés-petit. 3. LIOTHEUM PHANEROSTIGMATON. Nrrzcu, Ins. Epiz. Mag. de Germ., t. III, p. 300. — Lacorp. et Borsr., Faune Entomologique des environs de Pa- vis, t. I, p. 124. — Pediculus Fasciatus, Scop.. Ent. Carn., p. 383. — Moins d’une ligne de long. — Le corps est déprimé; la têle est cordiforme, d’un gris-jaunâtre brillant , ainsi que le thorax: l’abdomen est blanchâtre, avec des bandes brunes trans- versales. — Se trouve sur le coucou. Les Liotheum Pallidum, Stramuseum . Cucullare, Meraleucum, Minutum, font partie de ce sous-genre. SUBGENUS III, (Læmobothrion, Nitzcx.) La tête est oblongue , non bilobée pos- térieurement; les antennes sont toujours cachées. — Le mésothorax est distinct ; le métathorax est rebordé, ainsi que l’abdo- men. L. LIOTHEUM GIGANTEUM. Nirzcu, ns. Epiz. Mag. de Germ., t. IIL, p. 301. — Lacorn. et Borsr., Faune Entomologique des environs de Pa- ris t. I, p. 124, — Pediculus Maximus, 575 Scor., Ent. Carn., p. 382. — Pou du bu- sard, Gerorr., Îns. des env. de Paris , 1. II, p. 598, pl. 20, Gg. 4.—Pediculus Buteonis, Fagr., Syst. Antl., p. 343. — Long. 4 lig. — Cette espèce est très-grande, d’un brun clair, avec deux points noirâtres antérieurs et une tache ferrugineuse- discoïdale sur la tête; le thorax est lisse, avec trois lignes brunes longitudinales, dont l’inter- médiaire plus courte; l’abdomen est la- mellé, d’une couleur plus claire que le reste du corps, avec deux raies latérales et deux points marginaux sur chaque segment bruns. — Se trouve sur le Busard, Fulco Buteo. 5. LIOTHEUM DOLICOCEPHALUM. Scop., Ent. Carn., p. 382. — Lacorp. et Borsn., Faune Entomologique des en- virons de Paris, t. 1, p. 125. — Liotheum Sulphureum, Nirzcu., ns. Epiz. Mag. de Germ., t. III, p. 302. — Long. 2 lig. — La tête est allongée; les pattes antérieures sont courtes, glabres et entières, blanchä- tres, avec une ligne longitudinale brune sur l'abdomen. — Se trouve sur le loriot. GYROPUS, Nirzcu; Pediculus , Linn., FABR., SCHRANCK. La tête est déprimée, scutiforme, hori- zontale, à partie postérieure séparée du front par des incisions marginales. — La bouche est antérieure. — Les mandibules sont unidentées. — Le labre est avancé, trapézoide, entier. — Les palpes maxil- laires sont avancés, rigides, conico-cylin- driques, quadriarticulés. — La lèvre est avancée, entière. -— Les antennes sont quadriarticulées ; le dernier article est uni au précédent par un pédicule, et forme avec lui la massue. — Les yeux sont invi- sibles ou nuls. — Le thorax est biparti. — L’abdomen est composé de dix segmens. — Les tarses sont biarticulés, recourbés et presque droits; il y a un seul crochet ar- qué à ceux des dernières paires de pattes , formant en s'appliquant entre la jambe une pince presque circulaire.—Les espèces qui composent ce genre viventsur les mam- mifères. GYROPUS GRACILIS. Nrrzou, ns. Epiz Mag. de Germ., t. III. p. 304. — Lacor». et Boisr., Faune Entomologique des environs de Pa- ris, t. 1, p. 125. — Pediculus Porcelli, ScarAncx, Ent. Ins. Aust., p. 500, pl. 4, 576 GYROPUS. ñg, 1. —Cette espèce est d’un gris livide, à demi transparent; la tête est ovale ; le dernier article des antennes est très-grand ; le thorax est allongé, filiforme ou pentaèdre irrégulier ; l'abdomen est presque cylin- drique, oblong, diaphane, avec les deux premiers segmens plus obscurs et le der- nier terminé par deux stylets courts; les crochets des tarses sont courts et presque droits. — Se trouve sur le cochon d’Inde. Savia Cobayes PARAS ÎTES. ns ÿ9e— Curacteres. Les insectes qui composent cet ordre sont aptéresetne subissent aucune métamorphose ; ils vivent uniquement sur les mammiferes, l’homme lui-même n’en est pas exempt el en nourrit plusieurs es- péces. Ils ont les plus grands rapports de conformations avec les Anoploures, mais en différent essentiellement en ce qu’ils sont suceurs au lieu d’être broyeurs; ils vivent du sang des animaux, tandis que les au- tes, munis de mandibules, rongent les poils et l’épiderme de ces derniers. La tête des Parasites est petite et un peu allongée ; à sa partie antérieure on aperçoit une fente dans laquelle est un siphoncule droit, trés-court et trés-grêle, recu à sa base dans une gaîne molle, susceptible de rentrer en elle-même, comme les tenta- cules oculaires des limacons, et muni anté- rieurement de pelits crochets qui servent à fixer l’insecte à l’animal aux dépens duquel il vit. Cette gaîne et ce séphon- cule qu’elle supporte rentrent compléte- ment au besoin dans la tête. — Les antennes sont filiformes et composées de cinq arti- cles.— Les yeux, sétacés sur les bords laté- raux de la tête près des antennes, sont pe- tits et indistincts dans plusieurs espèces. — Le thorax ne forme qu’une massue conique, où l’on distingue cependant les traces d’une division en trois parties. — Les segwens de l’abdomen sont généralement au nombre de neuf. — Les pattes sont de grandeur mé- diocre, robustes, monodactyles ou didac- tyles, et terminées par un crochet conique, recourbé, susceptible de se replier entre la jambe , et formant alors avec l'extrémité de cette dernière une pinceau moyen de la- quelle il s'accroche, comme les Anoplou- res, au corps sur lesquels il se trouve. Ces insectes pullulent avec une rapidité ef- frayante chez les personnes qui négligent les soins de Ja propreté; ils sont ovipares ; leurs œufs, qui sont connus sous le nom de lentes, sont déposés sur les cheveux ou sur les vêtemens; les petits en sortent au bout de cinq à six jours, aprés plusieurs mues, et au bout d'environ dix-huit jours ils sont en élat de se reproduire. Ils mul- tiplient beaucoup; Les expériences ont prou- ANN\. vé qu’en six jours un pou peu faire cinquante œufs, et ilen reste encore dansle ventre. On calcule que deux femelles peuvent avoir dix-huit mille petits en deux mois. Lorsque certaines causes qui nous sont inconnues fa- vorisent extraordinairement leur multipli- cation, Ces animaux donnent naissance à lune de ces maladies les plus horribles dont l’homme puisse être atteint, la phthiriasis. La propreté la plus grande ne suflit plus alors pour les expulser, et le malade succombe aprés de longues douleurs, La teigne des en- fansest presque Loujoursaccompagnée d’une multiplication semblable de ces insectes.— Cet ordre renferme deux genres : Pedicu- lus, Phthirus. PEDICULUS, Linn., FaBr., LATR. Hwmalopinus, LeaAcn, : Le thorax est distinct, médiocre. — Les segmens abdominaux sont fortement bilobés sur leurs bords. 1. PEDICULUS CERVICALIS. (PI. 1, fig. 3.) Leacn., Zool. Miscell., t. 111, p. 67.— Lacorp. et Boisp., Faune Entomologique . des environs de Paris, t. 1, p. 127. — Pe- diculus Humanus, Linn., Syst. nat., t. Il, p. 1016. — Fapr., Syst. Aust., p. 340. — Guér., Iconographie du Règne animal de Cuvier, Ins., pl 2, fig. 6. — Le Pou ordinaüre, GEorr., Ins. des env. de Paris, t. Il, p. 597. — Le Pou humain de la tête, DEGÉER, Mém. pour servir à l'Hist. nat. des Ins..t. VIL. p. 67. — Long. 1 lig. — Il est ovale-oblong; le thorax est de la largeur de l’abdomen ; ce dernier est linéaire, à lobes arrondis, la couleur est un cendré-grisâtre, avec une rangée de taches obscures, petites. de cha- que côté du corps. — Se trouve sur la tête de l’homme et particulièrement des enfans. 2. PEDICULUS VESTIMENTI. (PI. 4, fig. 4.) Nirzcu, Ins. Epiz. Mag. de Germ., t. III, p. 305.—Lacorn. et Borsp., Faune Entom. des env. de Paris, 1. I, p.198. —. Pediculus Humanus, Linx., System. Nat., p. 1016.—Fagr., Entom. System., p. 340. — Leacu, Zooi. Miscell., 1. 111, p. 67. — 87 018 GEorr., Abrégé ds l’Ifist. nat. des Ins. des environs de Paris, t. 11, p. 597. — Guér., Iconographie du Règne animal - de Cuvier, Ins., pl. 2 fig. 5. — Le Pou humain du corps, DEcéEr, Mém. pour servir à l’Hist. nat. des Ins., t. VII, p. 67. — Long. : de lig.—Il est oblong; le thorax estcomme dans l’espèce précédente ; les lo- besde l’abdomen sont moins saillans; la cou- leur estun blancsale, sans taches ni raies. — Se trouve sur le corps de l’homme, dans les vêtements. C’est cette espèce qui, en se multipliant outre mesure, cause cette af- freuse maladie désignée sous le nom de pathiriasis. 3. PEDICULUS URIUS. Nirzcn, Îns. Epiz. Mag. de Germ., t. III, p. 305.—Lacorn. et Boisp., Faune Entomolog. des environs de Paris, L 1, p. 128. — Pediculus Suis, Linx., Syst. nat., t. Il, p. 41017. — Fapr., Syst. Antl., p. 342. — Hæœmatopinus Suis, LEacu, Zool. Miscel., t III, p. 66, tab. 447. — Le thorax est très-petit ; l’abdo- men est élargi subitement, très large, à lo- beslégérementsaillans ; la tête, lesantennes et le thorax sont jaunâtres, avec des taches brunes ; la poitrine et l'abdomen sont d’un blanc cendré, avec deux raies latérales sur ce dernier, et deux points sur le dernier segment de couleur noir. — Vitsur le co- chon domestique et le sanglier. 4. PEDICULUS BOVIS. Linn., Syst. nat., t. II, p. 1017. — Lacorn. et Boisn., Faune Entomologique des environs de Paris, 1. I, p. 128. — Fagr., Syst. Antl., p. 342. — Le Pou du bœuf chargé de huit bandes transversales, Gzorr., 1ns. des env. de Paris, t. II, p. 598. — Cette espèce est très-petite; la tête est jaunâtre ; les pattes sont fauves et à extré- milé blanche; l’abdomen est moins large que dans le précédent, blanc, avec buit bandes transversales en dessus, cinq en dessous rouges, et huit points bruns de chaque côté de l’extrémité des bandes. — Se trouve sur le bœuf. D. PEDICULUS EURYSTERNUS. Nirzcu, Ins. Epiz. Mag. de Germ., t. 111, p. 305. — Lacorp. et Bors., Faune Entomologique des environs de Pa- ris, t. 1, p. 128.— Pediculus Vituli, Linx., Syst. nat., t. LI, p. 1018. — Fazr., Syst. AntL., p. 342. —Le Pou du bœuf, à ventre de couleur plombée, GEorr.. Îns. des env. PHTUHIRIUS, de Paris, 1. El, p. 598.— [1 est plus grand que l’espèce précédente; les pattes sont courtes, grosses, grises, ainsi que la tête et le thorax ; l'abdomen est gros, terminé en pointe, d’un gris plombé bleuâtre.—Se trouve sur les veaux et plus rarement sur les bœufs. 6. PEDICULUS PHOCE, (P1. 5, fig. 5 À, B,C.) Lucas, Mag. de Zool.,t. cl.1, pl. 121. — Long. 1 lig. — La tête est ronde, ter- minée en pointe à sa partie antérieure , et couverte de tubercules rougeâtres ; elle supporte deux antennes dont les premiers articles sont gros et globuleux, le dernier est très-petit et terminé en pointe à sa base; le thorax est court, tuberculé et recouvert en grande partie par l’abdomen ; les pattes sont robustes, d’un rouge foncé, surtout les premiers articles ; la première paire est la plus courte, la seconde est un peu plus longue que la troisième; ces pattes sont toutes munies d’un fort onglet, épais à sa partie antérieure et très-acéré à son extré- mité ; l'abdomen est bombé en dessus, de forme arrondie, composé de huit à neu segrnens distincts, dont les trois premier sont très petits, tronqués à leur partie an- térieure, surtout le premier segment, qu est recouvert par des poils bruns placés sur des tubercules rougeâtres ; les suivans, jus- qu’à l’avant-dernier segment, sont à peu près de même grandeur que les autres ; ils différent tous du premier, d’abord parce qu'ils sont plus grands, et ensuite parce que les bords de ces segmens sont hérissés de poiis bruns trés-forts, semblables à des épines; le dernier segment est sensible- ment plus petit que les autres, et les bords latéraux sont hérissés de poils un peu plus longs; le dessus de l’abdomen est hérissé de poils dorés. — Se trouve sur le phoque, PHTHIRIUS, Leacn; Pediculus, Linn. , FABr., LATR. Le thorax est trés court et se confond presque avec l’abdomen. — Celui-ci s’é- largit subitement. —- Les segmens sont for- tement bilobés. PHTHIRIUS INGUINALIS. (PI. 4, fig. 2.) Repr, Exp., pl. 49, fig. 4. — Lacorn. et Borsn., Faune Entomologique des envi- rons de Paris, t: L, p. 129.—Pediculus Pue bis, Kagr., Syst. Antl., 341.—Guér., Icon. du Régn. anim. de Cuv., Ins., pl. 2. fig. 7.— Le Morpion.Grerr..Ins, des env. de Paris PHTIRIUS. î, Î1,p. 597. — Leacn, Zoul. Miscell., 2. III, p. 65. — Long. 4 lig. — Cette es- péce est beaucoup plus large et plus arron- die que le Pediculus Cervicalis ; les qua- tre pattes postérieures sont très-robustes ; le second segment de l'abdomen est plus fortement bilobé que dans ies autres; elle 579 est d’un blanc-grisâtre, sans tache. — Elle vit dans le poil du pubis, des aisselles et des sourcils de l’homme, très-rarement ail- leurs. Sa piqûre est beaucoup plus vive que celle des espèces précédentes, et elle s'attache beaucoup plus fortement à la peau, @2 5090 BAD0 D 2: 5-3 10 9-0 0 B0 40 0 F0 E-0E 6 E0E-0PO.D0 DO 0 O.H-A DO D DE DO LE: L-0 DO LOI PO F0 UO L-0 D 00 60060 SO 00 PGO TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLUME. Acanthodon Petit, À. de Petit. Acanthonyx (genre), Acanthonyce. — Lunulatus, A. Junulé. — Petiverii, À. de Petiver. ACGARIDES (famille). Acarus (genre). — Dimidiatus, À. mi-parti. — Domesticus, À. domestique. — Fœnarius, À. usurier. — Plumiger, À. à plumes. Aceles (genre), Acete. — Indicus, À. indien. Achœus (genre), Achée. — Cranchii, A. de Granch. Achorutes (genre), Achorute. — Dubius, À. douteux. — Maritimus, A. maritime. — Muscorum, À. des mousses. Actinopus (genre), Actinope. — Audouini, À, d'Audouin. — Nigripes, A. à pattes noires. — Rufipes, À. à pattes rousses. — Tarsalii, À. de Tarsal. Æga (genre), Æga. — Emarginata, Æ. échancrée. — Tridens, Æ. à trois dents. Æglea (genre), Æglée. — Laœvis, Æ, lisse. Ælhra (genre), Æthre. — Scruposa, Æ. rude. | Agelena (genre), Agelène. y — Labyrinthica, À. labyrinthe. Aglaura (genre), Aglaure. — Fulgida, À. éclatante. Agnostus (genre), Agnoste. — Pisiformis, À. forme de pois. Albione (genre), Albione. — Areolata, À. aréolée. — Indica, À. indienne, — Lœvis, À. lisse, Pages. 467 A31 id. — Muricata, À. rocheuse. — Piscium, À. des poissons. — Squalorum, À. des squales. — Vittata, À. à bandes. ALBIONITES (groupe). Albunea (genre), Albunée. — Symnista, À. symniste. Alciopa (genre), Alciope. — Reynaudi, À. de Reynaud. Alima (genre), Alime. — Hyalina, À. transparent. Amathia (genre), Amathie. — Rissoana, À. de Risso.. ALPHEITES (groupe). Amphinoma (genre), Amphinome. — Alcyonia, À.aleyon. — Aolides, À. aolide. — Carunculata, A. Caronculée. — Complanata, À. aplatie. — Tetraedra, À. tétraèdre. — Vagans. À, errante. AMPHINOMITES (groupe). AMPHIPODES (ordre). Amphion (genre), Amphien. — Reynaudiü, À. de Reynaud. Ammothea (genre), Ammothée, — Carolinensis, À. de la Caroline. Amphithoe (genre), Amphithoe. — Costata, À. à côte. — Jurinei, À. de Jurine. — Pausilipæ, À. de Pausilipe. — Serrata, À. à scie. Anchylomera (genre). — Blossevilli, À. de Blosseville. Anceus (genre). Ancée. — Forficularis,. À. perce-oreille, Androctonus (genre). Androctone. — Leptochelys, À. à jambes grêles. id. — Quinque striatus, A. à cingstries. id. — Scaber, À, rude. ide 582 Pages. — Variegatus, À, varié. 8324 Anilocra (genre), Anilocere. 250 — Capensis, À. du Cap de Bonne- Espérance. id. — Cuvieri, À. de Cuvier. id. — Mediterranea, À. de la Méditer- ranée. id. ANNELIDES (classe). A ANNELIDES (ordre). 5 ANNELIDES Ÿ ERRICOLES (ordre). 33 ANNELIDES TugrcoLes (ordre). 23 ANNELIDES SUCEUSES ETHÉBUDINES(ordre). 37 ANOMAUx (section), 241 ANOPLOURES (famille). 569 Anthosoma (genre), Anthosome. 298 — Smithii, À. de Smith. id. Anthura (genre), Anthure, 256 — Gracilis, À. grêle. id. Aonis (genre), Aonide. 21 — Foliosa, A. foliacée. id. Aphrodita (genre), Aphrodite. 6 — Aculeata, À. aiguillonnée. 7 — Audouini, À. d'Audouin, id, — Aurata, À. dorée. id. — Hystrix, A. porc-épic. id, — Sericea, À. soyeuse. id. ÂPHRODITES (groupe). 6 APOROBRANCHES (ordre). ha Apseudes (genre). Apseude. 242 — Ligioides, À. Ligie. 243 — Talpa, A. taupe, id. Apus (genre), Ape, 286 Cancriformis, A. Crabriforme. 287 ARACHNIDES. 315 ARANÉIDES (famille). 328 ARENICOLITES. (groupe). 34 Arcania (genre), Arcanie, 123 — Érinaceus, A. hérisson. id. Arcturus (genre), Arcture. 258 — Tuberculatus, À. tuberculé. 259 Arenicola (genre), Arénicole. 32 — Abildgaardti, À. d’'Abildgaardt. id. — Branchialis, À. branchiale. ide — Carbonaria, À. charbonnière. id. — Clavata, À. en massue. id, — Marina, À. marine. id. Argas (genre), Argas. 183 — Persicus, À. de Perse. 484 — Pipistrellæ, À. de la chauve-sou- ris de pipistrelle. 483 — Reflexus, À. réfléchi. id. ARQUÉS (LES) (tribu). 79 Argulus (genre), Argule. 294 — Foliaceus, À, foliacé. 295 Argyroneta (genre), Argyronète, 440 — Aquatica, À. aquatique. id. ARICITES (groupe). 20 Aricia (genre). Aricie. 20 TABLE, Pages. — Cuvieri, À. de Guvier. 20 — Latreillei, À. de Latreille. id. — Sertulata, À. sertule. id. Aristenia (genre), Aristénie. 42 Arkys (genre), Arkyde. 381 — Lancearius, À. lancier. 382 Armadillo (genre), Armadille. 265 — Officinalis, À. officinale. id. — Pustulatus, À. pustulé. id, — Vulgaris, À. commun. id. Arenurus (genre). 502 —Caudatus, À. à queue. id. — Pustulaior, À, à pustule. id. — Rubiginosus. id. — Tricuspidator, À. à trois pointes. id. — Viridis, À. vert. id. Artemia (genre), Artémie. 289 — Salina, À. des marais salans. id, Asaphus (genre), Asaphe. 310 — Caudatus, À. à queue. 3411 — Cornigerus. À. porte-corne. 310 — Debuchii, À. de Debuch. id. — Hausmanni, À. de Hausmann. — Laticauda, À, à large queue. id. ASELLOTES (famille). 259 Asellus (genre), Aselle. id. — Aquaticus, À. aquatique. id. AsPIDIPHORES (famille). 286 Astacus (genre), Ecrevisse. 479 — Fluviatilis, A. des rivières. 180 Atax (genre). 497 — Albidus, À. blanchâtre. 499 — Crassipes, À. à paites épaisses. id. — Confluens, À. confluent. id, — Diaphanus, À. transparent. id. — Elegans, À, élégant. 498 — Falcatus, À. en faux. id. — Fastuosus, À. fastueux, id. — Figuralis, À. figural. id, — Freniger, À. porte frein. 499 — Histrionicus, A. histrion. 497 — Hyalinus, À. hyalin. 499 — Limosus, À. du limon. 498 — Lobatus, À. lobé. 499 — Lutescens, À. jaunâtre. 1498 — Minimus, A. trés-petit. 499 — Pictus, À. peint. id. — Punicus, À. ponceau. 1498 — Truncatus, À. tronqué. 499 — Vernalis, À. du printemps. 498 Atelecyclus (genre). Atélécycle. 93 — Cruentatus, À. ensanglanté. S4 — Heterodon, A. à dents dissembla- bles. id. Athanas (genre). 485 — Nitescens, À. brillant. 486 Autonomea (genre). Autonomée. 184 — Olivi, A, Olivi. id. TABLE. 583 Pages. — Fusca, E. brune. 1428 Attus (genre), Atte. 372 — Bos, À. bœuf. 379 — Chrysis, À. doré 375 — Cinctus, À. ceint: 374 — Crucigerus, À. porte-croix. 375 -— Cylindricus, À. cylindrique. 377 — Depressus, À. déprimé. id. — Diardi, À. de Diard. 376 — Dissimulator, À. dissimulateur. 375 — Formicarius, À. fourmi. 378 — Frontalis, À. frontal. 373 — Galathea, À. Galathée. 376 — Lepidus, À. agréable. 379 — Maculatus, A. tacheté. 374 — Morsitans, À. mordent. id. — Peregrinus, À. étranger. 879 — Phrinoides, À. faucheur. 379 — Paykulli, À. de Paykull. 374 — Protervus, À. insolent. 375 — Pulcher, À. beau. id. — Scenicus, À. scénique. 372 — Semilimbalus, À. demi-bordé. 373 — Splendidus, A. splendide. 376 — Tardigradus, À. lent à marcher. 377 — Urvillei, A. d’Urville. 376 — Variegatus, À. varié, 374 — Venalor, A. chasseur. 378 — Xanthogramma, À, lettre jaune. 373 Atya (genre), Atye. 182 — Scabra, À. rude. id, Atylus (genre), Atyle. 231 — Carinatus, À. caréné. id. Aulastoma (genre), Aulastome. 4 — Nigrescens, À. noirâtre. 45 Atypus (genre), Atype. 343 — Bicolor, À. bicolor. s44 — Sulzeri, À. de Sulzer. 343 Axius (genre), Axie. 476 — Stirhyncus, À. stirhynque. 477 Bdella (genre), Bdelle. 490 — Cœrulipes, B. à pattes bleues. id. — Vulgaris, B. commune. id. Brcuissés (famille). 213 Dirgus (genre), Birge. 464 — Latro, B. voleur. id. Blaniulus (genre), Blaniule. 527 — Guttulatus, B. à gouttelettes. id. Bopyrus (genre), Bopyre. 245 — Squillarum, B. des squilles. 246 — Thoracicus, B. thoracique. id, Boscia (genre), Boscie. 76 —— Dentata, B. denté. id. BRANCHELLIONITES (groupe). A6 Branchellion (genre), Branchellion. id. — Pumatum, B. id. — Torpedinis, B. engourdie. id. Bi; acayures (famille). oh Pages. Branchipus (genre). 287 — Stagnalis, B. des étangs. id. Buthus (genre). 822 — Afer, B. africain. id. — Americanus, B. américain. 323 — Bahiensis, B. de Bahia. id. — Gracilis, B. grêle. id. — Junceus, B. jonc. id. — Longicauda, B. à longue queue. id. — Occitanus. B. du Languedoc. 322 — Punctatus, B. ponctué. 825 — Testaceus, B. testacé. 322 Calappa (genre) Calappa. 409 — Cristata,G. à crête, 410 — Gallus. G. coq. id. — Granulata, GC. granulée. id. — Tuberculosa, C. tuberculée. id. CALAPPITES (groupe). 109 Caligus (genre), Calige. 296 — Mulleri, C. de Muller. 297 — Piscinus, G. des poissons. id. Cullianidea (genre), Callianidée. 477 — Typa, C. type. 18 Callianassa (genre), Callianasse. 476 — Subterranea, C. souterraine. id. Cailianisea (genre), Callianesée, — Elongata, C. allongée. Callipus (genre), Callipe. 532 — Rissonius, G. de Risso, 533 Calommata (genre), Cälommate, 545 — Fulvipes, GC. paties fauves. 346 Calymene (genre). 309 — Blumenbachii, C. de Blumen- bach. id. — Macrophthalma, C. yeux longs. 310 — Tristani, C. de Tristan, 809 — Variolaris, G. variolée, 310 Campecopea (genre), Campecope. 254 — Cranchü, GC. de Cranch. ia. — Hirsuta, G. hérissé. id. Camposcia (genre), Camposcie, 434 — Retusa. G. émoussé. id. Cancellus (genre), Cancelle. 464 — Typus, G. type. id. CANCERITES (groupe. 79 Cancer (genre). Crabe, 79 — Acanthus, G. épine. 82 — Calculosus, C. pierreux. id. — Integerrimus, C. trés-entier. 80 — Limbaltus, €. limbé. 81 — Lobatus, C. lobé. id. — Mamillatus, C. mamelonné. 81 — Marginatuüs, G. bordé. 80 — Ocyroe, C. ocyroe. 81 — Roseus, C. rose. 59 — Savignyi, C. de Savigny. 81 — Sculptus, G. sculpté. id, — Spinimanus, CG. mains épineuses. 82 Pages. Cambala (genre), Cambale. 533 ‘— Lactarius, C. laiteux. id. Canolira (genre), Canolire, 250 — Kissoniana, G. de Risso, id. Caphyra (genre), Caphyre. 115 — Rouxii, C. de Roux. 415 Caprella (genre), Caprelle. 224 — Acuminifera, C, en pointe. id. -— Acutifrons, C. front aigu. id. — Linearis. C. linéaire. id, CaARCINITES (groupe). 94 Carcinus (genre), Garcin. 95 — Maœnas, CG. mænade. id. Cardisoma Carnifex (genre), C. bour- reau. 64 Caridina (genre), Garidine. 184 — Longirostris, C. à long bec. 185 CaRiDIoIDES (famille). 201 Carpilius (genre), Garpilie. 82 — Convexus, C. convexe. 83 — Corallinus, C. coralline. 82 — Maculatus, C. tacheté. 83 — Venosus, G. veiné. id. Cœculus (genre), Gæcule. b65 — Echinipes, C. pattes de hérisson. id. Cecrops (genre), Cecrope. 299 — Latreillei, G. de Latreille. id. Cenobita (genre), Cénobite, 163 — Clypeata, ©. à bouclier. id. — Rugosa, G. rugueuse. 164 Cerapus (genre), Cérape. 231 — Tubularis, GC. tubulaire. id. CERATOPHTHALMES (famille). 287 Cetochylus (genre), Cetochylus. 203 — Australis, G. austral. id. Cilicæa (genre), Gilicæé,. 254 — Latreillei, C. de Latreille. id. Cirolana (genre), Cirolane. 252 — Cranchii, C. de Cranch. id, Cirrhatulus (genre), Cirrhatule. 21 — Cirratus, G. bouclé. dl. — Lamarckü, C. de Lamarck. id. Chelifer (genre), Chelifer ou porte- pince. 451 — Cancroïdes, G. crabroïde. id° — Geoffroyi, C. de Geoffroy. 452 —- Hermanni, G. de Hermann. id. — Latreillei, C. de Latreille. id. — Muscorum, C. des mousses, L53 — Nepoides, GC. nèpe. 452 — Olfersii, G. d’Olfers. id. — Scorpioides, G. scorpion. 451 Chetopterus (groupe), Chetoptére. 22 — Pargamentaceus, C. pargamen- tacé. id. CuHiLOGNATHES (ordre). 517 CniLoPopes (ordre). 534 Chlœia (genre), chlœie. 10 TABLE. Pages. — Capillata, C. chevelue. 40 — Rupestris, G. des rochers. id. Chlorodius (genre), Chlorodie. 88 — Areolatus, C. aréolé. 3 89 — Eudorus, GC. eudore. id. — Exaratus, G. séché. id. — Longimanus, G. longues mains. id, — Niger, C. noir. id. — Sanguineus, C. rouge de sang. id. — Ungulatus, C. ungulé. 88 Chorinus (genre), Ghorine.. 138 — Aculeatus, C.aiguillonné. 139 — Dumeriliü, C. de Dumeril. id. — Heros, G. héros. 439 CLaDoceres (famille). 272 Clastes (genre), Clasies. 397 — Freycinetii. G. de Freycinet. id. Cleistoma (genre). Cleistome. 62 — Leachi. G. de Leach. id. Clotho (genre), Clotho. 408 — Durandi, G. de Durand. 409 — Longipes, G. à longues pattes. 410 —- Nitida, C. brillante. id, CLoPporTipEs (famille). 260 Clubiona (genre), Clubione. 399 — Accentuata, G. accentuée. BOL — Atrox, C, atroce. 404 — Corticalis, C. des écorces. 400 — Epimelas, C. épimelas. id. — Fallax, G. trompeuse. 405 — Ferox, C. féroce. 404 — Holosericea, G. soyeuse. 400 — Lapidicolens, G. des pierres. 402 — Necator, G. assassine. ide — Nutrix, C. nourrice. 403 — Rupicola, G. des roches. LA Clymene (genre), Glyméne. 31 — Amphistoma, G. Amphisiome. id. — Lumbricolis, G. lumbric. id. CLYMENITES (groupe). id. Condylura (genre), Condylure. 267 — Orbignyi, G. d’Orbigny. 268 Conilera (genre), Conilère. 219 — Montagui, C. de Montague. id. Corophium (genre), Corophie. CES — Longicorne, C. à longues anten- nes. il. Cororis (genre), Coronide. 2112 — Scolopendra, GC. scolcpendre. id, Cosmetus (genre), Cosmète. 457 — Andreae, G. de Saint-André, id. — Bipunctatus, G. à deux points. id. — Conspersus, C. arrosé. id. — Lagenarius, G. bouteille. id. — Marginalis, C. bordé. 458 — Pictus. C. peint. 457 — Flavus, G. jaune. A58 «— Varius. GC, varié, id. — Dentatus, G. denté. CorysTiTes (groupe). Craëe. Voy. Cancer et Carcinus: CRANGONITES (groupe). Crangon (genre). — Fasciatus, à bandes. — Vulgaris, commun. TABLE. Pages. 184 id. id. Craspedosoma(genre). Craspédosome. 533 — Polydesmoides, G. forme de po: lydesme. —Rawlinsti, C. de Rawlins. — Richi, C. de Riche. Crevette (genre). Voyez Palæmon. CREVETTINES (famille). Criocarcinus (genre), Criocarcin. — Superciliosus, C. à sourcils. CrusrTAcés (classe). CRUSTACÉS ÉDENTÉS. CRYPTOPODITES (groupe). Cryptopodia (genre), Cryptopodie. — Fornicata, voütée. Cryptops (genre), Cryptops. — Hortensis, G. des jardins. — Hyalinus, G. transparent — Posticus, C. postérieur. — Savignyi, G. de Savigay. — Sex-spinosus, GC. à six épines. Cryptostemma (genre). 411 ait 4112 — Westermanniü, G. de Wester- mann. Cryptopus (genre), Cryptope. — Defranci, C. de Defrance. Cienus (genre), Ctène. — Fimbriatus, C. frangé. — Oudinoti, G. d’Oudinot. — Rufibarbis, C. barbe rousse. — Rufus, CG. roux. — Sanguinolentus, G. ensanglanté. Cuma (genre), Cume. — Audouinii, G. d’Audouin. CumiTEs (groupe). Cyamus (genre), Cyame. — EÉrraticus, G. errant, — Gracilis, GC. grêle. — Ovalis, C. ovale. Cyclops (genre), Cyclope. — Castor, G. castor. — Staphylinus, G. staphylin. — Vulgaris, CG. commun. Cyclograpsus (genre), Cyclograpse. — Integer, C. entier. — Latreillei, G. de Latreille. — Octodentatus, C. à huit dents. — Punctatus, CG. ponctué. — Sexdentatus, C, à six dents. Cymodocea (genre). — Bifida, C. bifide. — Emarginata, G. échancrée. 269 268 id. 267 221 — Lamarckii, GC de Lamarck, — Truncata, C. tronquee. Cymopolia (genre), Gymopolée. — Caronii, G. de Caron. GYMoTHOADES (famille). Cymothoa (genre), Cymothoe. — Bivittata, G. à deux bandes. — Gibbosa, GC. gibbeuse. — Mathœi, GC. de Mathieu. — Navicularia. G. naviculaire, — OEstrum,C. œstre. — Ricinoides, GC. Ricin. — Rosacea, CG. de rose. — Triangularis, C. triangulaire. Cynthia (genre),Cynthie. — Armata, GC. armée. Cypris (genre), Cypris. — Aurantia, C. orangée. — Candida, G. candide. — Conchacea, G. coquille. — Fusca, GC. brune. — Fuscata, GC. brunâtre. — Marginata, C. bordée, — Monacha, G. moine. — Ophthalmica, C. ophthalmique. 282 — Ornata, C. ornée, — Ovata, C. ovale, — Ovum, GC. œuf. — Picta, G. peint, — Pubera, C. poilue, — Punctata, C. ponctuée. — Rubra, C. rouge. — Striata, C. striée. — Strigata, C. ridée. —Unifasciata, C. à une seule bande transversale. — Vidua, C. veuve. — Villosa, C. velue. — Virens, C. verte. Cythere (genre), Cythère. — Flavida, GC. jaunâtre. — Gibba, G. bossue. — Gibbera, GC. gibbeuse. — Lutea, GC. jaune. — Viridis, G. verte. Dactylocera (genre). Dactylocère. — Niciensis, D. de Nice. Daira (genre), Daire. — Gabertii, D. de Gabert, Daphaia (genre), Daphnie. — Brachiata, D. à bras. — Clathrata, D. treillagée. — Cornuta, D. cornue. — Longicollis, D. à long cou. — Longispina, D. à épine longue. — Magna, D. grande. — Mucronala, D. à pointe, — Nasuta, D. à long nez. 258 — Pulex, D. puce. — Rectirostris, D. à bec droit. — leticulata, D. réticulée. — Sima, D. camus. DecaPones (ordre). Decempenes (famille), Delena (genre), Delene, — Cancerides, D. crabre. — Crabroides, D. crabroïde. — Hastifera, D. porte-lance, — Peronianus, D. de Péron. — Plagusia, D. plagusie. Dermanyssus (genre), Dermanysse, — Avium, D. des oiseaux. — Convolvuli, D. du liseron, — Murinus, D. grisâtre. — Musculi, D. rat. — Oribatis, D. oribates, Desis (genre), Dese. — Dysderoides, D. dysdère. Deto (genre), Deto. — Echinata, D. hérisson. Dichelesthium (genre), Dichelesthie. — Sturonis, D. de l’esturgeon. DrcLaPopes (ordre). Dinemoura (genre). Dinemoure. — Producta, D. prolongée. DiPneumoxes (tribu). Diopatra (genre). — Cuprea, D. cuivreuse. — Amboinensis, D. d’Amboine. — Îtalica, D. italienne. Discosoma (genre). — Cinctum, D. ceint. Doclea (genre), D. Doclée. — Hybrida, D. hybride. — Muricata, D. rocher. — Ovis, D. brebis. Dolichoscelis (genre), Dolichoscèle. — Haworthii, D. de Hawortb. Dolomedes (genre), Dolomede. — Atalanta, D. Atalante. — Fimbriatus, D. frangé. — Hippomene, D. hippomène. — Mirabitis, D. admirable, Dolophones (genre), Dolophone. — Notacantha, D. à dos épineux. Dorippa (genre), Dorippe. — Asluta, D. rusée. — Lanata, D. laineuse. A Pages. 279 276 77 276 5? 213 389 id. 801 302 266 298 id. 200 14 id. id. id, 458 id. 4143 All id. id. 57 ide 362 363 id. id. 364 568 id. 415 116 id. —Quadridentata, D. à quatre dents. id. DortPPites (groupe). Drassus (genre), Drasse. — Ater, D. noir. — Fulgens, D. éclatant. — Lucifugus. D. lucifuge. — Nocturnus, D. nocturne. — Rubens, D. rougeûtre, 414 495 406 407 405 406 id. 5 LE. < Pages, — Trucidator, D. égorgeur. 408 — Viridissimus, , D. tres-vert. id. Dromia (genre), Dromie. 412 — Caput mortuum, D. tête de mort. 413 — Communis. D. commune, 412 — Hirtissima, D. très hérissée. 413 — Rumphi, B.de Ruinphius. id. DromiTEs (groupe). ; 412 Dyction (genre), Dyction. 368 — Caudatum, D. à queue. id. Dynamene (genre), Dynaméne. 255 — Lesueuri, D. de Lesueur. 256 — Montagui, D. de Montague. 255 — Rubra, D. rouge. id. — Viridis, D. verte. id. Dysdera (genre), Dysdère. 347 — Erythrina, D. rougeâtre. 348 — Hombergü, D. de Homberg. 349 — Insidiatrix, D. traître, id. — Lata, D. Large. 848 — Solers, D. ingénieuse. 849 Doto (genre). 61 — Sulcatus, D. sillonné. id. Ebalia (genre). Ebalie. 421 — Bayer, E. de Bayer. 422 — Cranchü. €. de Cranch. id. — Pennantii, E. de Pennant. 421 Ecrevisse (genre). Voyez Astacus. Egeria (genre), Egerie, 444 — Arachnoides, E.à forme d’araignée.145 Elamena (genre), Elamène. 450 — Mathœi, E. de Mathieu. id. Epeira (genre), Epeire. 419 — Aculypha, E. acalyphe. 425 — Adianta, E. adiante. id. — Agalena, E. agalene. 424 — Alsine, E. Alsine. 1423 — Angulata, E. anguleuse. 422 — Antriada, E. Antriade. 427 — Apoclisa, E. apoclise. 426 — Aurantia, E. orangée. 424 — Bicorris, E, bicorne. 422 — Calophylla. E. à belles feuilles. 427 — Ceropegia, E. céropégie. 425 — Chrysogaster, E. à ventre doré. 419 — Circulata, E. circulaire. 428 — Clavipes, E. à pattes en massue. 419 — Conica, E. conique. 429 — Cornuta, EË. cornue, 422 — Cratera, E, cratère. 424 — Cruciata, E. à croix. 423 — Cucurbitina, E. citrouille. 428 — Diadema, E. diadème. 1423 — Diodia, E. Diodée. 425 — Drypta, E. Drypte. 424 — Fasciata, E, à bandes transver- sales. 420 — Fastuosa, E, fastueuse. id. — Fusca, £. brune. — Gibbosa, E. bossue. — Inclinata, &. penchée. — Latreillana, E. de Latreilie. Latro, E. voleuse. Mammata, E. m melonnée. Marmorea, E. marbrée. Mellittagria, E. meilittagrie. Myabora, E. mange-mouches,. Myagria, E. myagrie. Oculuta, E. oculée. — Opuntie, E. de l’opuntia. — Pallida, E. palie. — Plumipes, E. à pattes plumées. — Quadrata, E. carrée. — Scalaris, E. à échelons. — Sericea, E. soyeuse. — Triguttata, E. à trois gou tes, — Tuberculata, E. tuberculée. — Tubulosa, E. tubuleuse. TABLE. Pages. — Umbraticola, E. des lieux ombra- gés. Epialtus (genre), Epialte, 132 — Bi-tuberculaius, E. à deux tuber cules. — Oculatus, E. oculé, Ephyra (genre), Ephyre. — Pelagica, E. des rivages. — Punctata. E. ponctuée. Episinus (genre), Episine. — Truncatus. E. tronqué. Eprcoripes (famille). ERICHTITES (groupe) Eresus (genre), Érese. — Acantophilus, E. ami des épines. — Cinaberinus, E. cinabre, — Dufourii, E. de Dufour, — Frontalis, E. frontal. Érichtonius (genre), Érichtonie. — Difformis, E. difforme. Ericthus (genre), Ericthe. — Vitreus, E. vitré. Erigone (genre). — Vagans, E, errante. Eriphia (genre), Eriphie. — Gonagra, E. gonagre. — Læœvimana, E. mains lisses. — Spinifrons, E. front épineux. Eripus (genre), Eripé. — Æterogaster, E. hétérogastre. EÉriodon (genre), Eriodon. — Occatorius, E, hersant, Erythrœus (genre). — Cornigerus, E. cornu. — Flavus, E. jaune. — Ignipes, E. à pattes de feu. — Ruricola, E. campagnard. Eryon (gesre), Eryon. ide id. 196 ül. 497 454 L35 2:5 206 8370 371 370 372 371 231 id. 207 2u8 429 449 73 79 id. id. 388 389 016 347 475 477 476 id. 475 178 — Curieri, E. de Cuv:er. Ethusa (genre), Ethuse. — Mascarïone, E. mascarone. Eltisus (genre), Etise. — Anaglyplus, E. sculpté. — Dentalus, E. denté. Eulimene (genre). — Albida, E. blanchâtre. Eumedon (genre), Eumedon. — Miger, E. noir. Eumolphe (genre). — Fragilis, E. frêle. Eunice (genre), Eunice. — Autennata, &. à antennes. — Aphroditais, &. aphrodite. — Bell, E, de Bell. — Gallica, E. française. — Gigantea, E. géante. — Harassü, E. de Harass. — Hispanica, E. d’Espagne, — Norwegica, E. de Norwège. — Paretti, E. de Paretti, — Pinnata, E, à bouquet. — Sanguinea, E. rouge de sang. Eunrcrres (groupe). Euphema (genre), Euphème. — Armata, E. armée, Euphrosyna (genre), Euphrosyne. — Foliosu, E. foliacée. — Laureata, E, laurier, — Myrtosa, E. myrte. Eurydice (genre). — Pulchra, E, belle. Eurynome (genre), Eurynome. — Aspera, E. rude. Eurypodius (genre), Eurypode. — Latreillei, E. de Latreille, Eusarcus (genre). — Armatus, E. armé. — Grandis, E. grand. — Muticus, E. sans arme, — Pumilio, E, nain. Eylais (genre). — Chrysis, E. doré. — Exlendens, E. étendant, Faux Scorpions (famille). Filistala (genre), Filistate. — Bisolor, F, bicolore. FILIFORMES (famille). Gamasus (genre), Gamase. — Brevis, G. court. -— Celer, G. prompt. — Coleoptratorum, G. des Coléo- ptères, — Crassipes, G. à pattes épaisses, — Giganteus, G. géant. — Lagenaire, G. bouteille, — Marginalus, Q. bordé, 430 81 id. id. 430 588 TABLE. — Monachus, G. moiïne. 482 — Rotundatus, G. arrondi. 481 — Testudinarius, G, tortue. id. — Tetragonoides , G. quadrangu- laire. id. Gammarus (genre), Gammarus. 227 — Fluviatilis, G. des rivières. 228 — Locusta, G. sauterelle, 297 — Marinus, G. marin, 228 — Olivii, G. d'Olivier. 227 — Ornatus, G. orné. 228 — Ræseli, G. de Ræsel. 229 GALATINES (tribu). 470 Galathea (genre), Galathée. 474 — Squammifera, G. écailleuse. 172 — Strigosa, G. striée. 171 — Rugosa, G. rugueuse. 172 Galeodes (genre), Galéode. 445 — Araneoîdes, G. araignée. 446 — Cubæ, G. de Cuba. LA8 — Dorsalis, G. dorsale. 447 — Limbata, G. bordée, 448 — Melanus, G. noire. id. Garierres (famille). 294 Gasteracantha (genre). 430 — Audouint, G. d’Audouin, 432 — Cancriformis, G. crabriforme. id. — Clypeata, G. à bouclier. id. — Curvicauda, G, à queue courte. 430 — Fasciata, G. à bande transver- - sale. A31 — Geminata, G. géminée. 432 — Gracilis, G. grêle. 430 — Lepelletierii, G. de Lepeletier. 431 — Lineata, G. à lignes. 432 — Rhomboidea, G. rhomboïde. 431 — Rubrospinis, G. à épines rouges. id. — Theisu, G. de Theis. id Gebia (genre), Gebie. 475 — Litloralis, G. des rivages. id. — Stellata, G. étoilée. id, GECARCINITES (groupe). 62 Gecarcinus (genre), Gecarcin. 62 — Ruricola, G. campagnard. 63 Gelasimus (genre). Gélasime. 58 — Maracoani, G. de Maracoan. 59 — Marionis, G. de marion. 60 — Pugilator, G. combattant. 59 — Tangerii, G. de Tanger. - id. — Tetragonon, G. quadriangulaire. 60 — Vocans, G. appelant. id. Geophilus (genre), Geophile. 547 — Acuminatus, G. en pointe. 549 — Barbaricus, G. de Barbarie. 501 — Carpophagus,G.mangeur de fruits. 549 — Electricus, G. électrique. id. — Ferrugineus, G. ferrugineux. 548 — Gabriclis, G. de Gabriel, _550 Pages. — Lœvigatus, G. lisse. 550 — Lefebvræi, G. de Lefebvre. 551 — Maritimus, G. maritime. 550 — Maxillaris, G. à mâchoire. 548 — Rubeus, G. rougeûtre. 549 — Savignyanus, G. de Savigny. 551 — Simplex, G. simple. 549 — Sulcatus, G. sillonné. 550 — Subterraneus, G. souterrain. 549 —Walckenaert, G. de Walckenaer. 550 Glaucothoe (genre), Glaucothoe, 174 — Peronü, G. de Peron. 475 Glomeris (genre). 520 — Annulata, G. annelée, 524 — Castanea, G. marron. id. — Guttata, G. à gouttes. 520 — Hexasticha, G. à six pointes. id. — Klugi, G. de Klug. id, — Lepida, G. jolie. id. — Limbata, G. limbée. 521 — Marginata, G. bordée. 520 — Marmorea, G. marbrée. 521 — Plumbea, G. plombée. id. — Pustulata, G pustulée. 520 — Quadripunclata, G. à quatre points. id. — Tetrasticha, G. à quatre pointes. id, GLomErITES (famille). 519 Glossiphonia (genre), Glossiphonie. 40 — Bioculata, G. bioculée. id. —— Circulans, G. en cercle. ru — Complanata, G aplatie. 40 — Heteroclyta, G. hétéroclyte. 44 — Paludosa, G. des marais. A0 — Tricolor, G. tricolore. LU — Trioculata, G. trioculée. 40 Glycera (genre), Glycère. 20 — Meckelii, G. de Meckel. id. — louxi, G. de Roux. id. — Unicornis, G. unicorne. id. Unatophyllum(genre), Gnatophylle. 186 — Elegans, G. élégante. id. Goniada (genre), Goniade. 19 — Emerila, G. émérite. id. Gonodactylus (genre), Gonodactyle. 212 — Chiragra, G. à mains goutteuses. id. Gonoplax (genre), Gonoplace. 73 — Bispinosa, G. à deux épines. id. — Rhomboidalis, G. rhomboïdal. id. GONOPLACITES (groupe). ; 72 Gonosioma (genre), Gonosiome. 456. — Conspersum, G. parsemé. id. — Ferrugineum. G. ferrugineux, id. — Junceum, G. de jonc. 457 — Modestum, G. modeste. 456 — Obscurum, G. obscur. 457 — Patruele, G. oncle. 456- — Roridum, G. arrosé. id TABLE. Pages. — Sulphureum, G. soufré. 458 -— Squalidum, G. sale. id. — Varium. G. varié. id. — Versicolor, G. versicolor. id. Gonyleptes (genre). 453 — Aculeatus, G. aiguillonné. id. — Armatus, G. armé. 454 — Asper, G. rude. id, —Curvispina, G. à épine recourbée. id. — Elegans, G. élégant. id. — Horridus, G. horrible. 453 -— Scaber, G. rugueux. 454 — Spinipes, G. pattes épineuses, id. GRAPSOITES (groupe), 66 Grapsus (genre), Grapse. 67 — Cruentatus, G. ensanglanté. 68 — Messor, G. moissonneur. 69 — Pictus, G. peint. 68 — Strigosus, G. ridé, id. — Varius, G. varié. 69 Grimothea (genre), Grimothée. 172 — Gregaria, G. brebis. id. Gyropus (genre), Gyrope. 975 — Gracilis, G. grêle. id. Guaia (genre), Guaia. 421 — Punctata, G. ponctuée. id. Haæmopis (genre), Hæmopis. LUN — Lacertina, H. lézard. 42 — Luctuosa, H. en dueil. id. — Nigra, H. noir. id. — Sanguisuga, H. suce-sang. 41 Halimus (genre), Halime. 142 — Aries, H. bélier. id. Halpheus (genre), Halphe. 182 — Dentipes, H. pattes dentelées. 183 — Ruber, H. rouge. id. HÉPATUTES (groupe). 108 Hepatus (genre), Hépate. 108 — Fasciatus, H. à bandes transter- sales. id. Herbstia (genre), Herbstie, 143 — Condyliata, H. noueuse. id. Hermella (genre), Hermelle. 27 — Arenosa, H. des sables. id. — Chrysocephala, H. à tête dorée. id. EERMELLITES {groupe). id. Hersilia (genre), Hersilie. 366 — Caudata, H, à queue. id. — Indica, H. indienne. id. HérérocuëLes (section). 117 HéréroPopes (famille). 241 Hesione (genre). 18 — Festiva, H. agréable. id. — Pantherina, H. panthère. id, — Splendida, H. splendide. id. Hieraconyx (genre). 237 — Abbreviatus. M. raccourci. id. Hippa (genre), Eippe. 157 589 Pages. — Emerita, H, émérite. 457 Hippipes (tribu), 456 Hippolyte (genre). 487 — Aculeatus, H. aiguillonné. 188 — Desmarestii, H. de Desmarest. id. — Prideauxiana, H. de Prideaux. 187 — Varians, H. variant. id. — Viridis, H. vert, id. Hipponoa (genre), Hippone. 41 — Gaudichaudi, H. de Gaudichaud, id. Hirudo (genre), Sangsue. 42 — Egyptiaca, S. égyptienne. 43 — Granulosa, S. granuleuse. id. — Interrupta, S. interrompue. id. —Japonica, S. du Japon. 44 — Medicinalis, S. médicinale. 43 — Obscura, S. obscure. id. — Oficinalis, S. officinale. 42 — Swampina, S. swampine. AA — Troctina, S. truite. / 13 — Verbana, S, verveine. id. — Zeylanica, S.zeylanique, id. HomanDiens (tribu). 178 Homarus (genre), Homard. A80 — Vulgaris, H. commun. id. HomocxeLes (section). 55 Homola (genre), Homole. 451 -— Cuvieri, H. de Cuvier. id. — Spinifrons, H. front épineux. 452 HomoziTes (groupe). 151 Hyas(genre), Hyas. 141 — Aranea, H. araignée. id. — Coarctata, H. étranglée. id. Hydrachna (genre). 505 — Geographica, H. géographique. 509 — Globosa, H. globuleuse. 505 HYDRACHNELLES (groupe). 497 Hymenocera (genre), Hyménocère. 482 HYMENOPODESs (tribu). 298 Hymenosoma (genre), Hymenosome. 150 — Orbiculare, H. orbiculaire, id. HYMENOSOMITES (groupe). 150 Hyperia (genre), Hyperie. 233 — Latreillei, H. de Latreille. id. — Pelagica, H. des rivages. 234 HyPEeRINES (famille), 233 Hypogeon (genre). 34 — Hirtum, H. hérissé, 39 HYPOPHTHALMES (tribu). 151 Hypopus (genre). h54 — Spinitarsus, à tarses épineux. id. Ibacus (genre), Ibaque. 467 — Peronii, Ï. de Péron. id. Idotea (genre), Idotée. 256 — Acuminata, I. acuminée. 258 — Basteri, 1. de Baster. id. — Entomon, 1. insecte, 257 — OEstrum, 1. œstre. 258 590 TABLE. Pages. Pages. — Pelagica, !. des rivages, 258 — Plumbeus, 1. plombé, 495 — Peloporñesiana, 1. de Péloponèse. id. — Reduvius, I. reduve. 493 — Tricuspida!a, 1. à trois pointes, 257 — Reticulatus, 1. réticulé. 496 — Variegata, I. variée. 258 — Rhinoceris, X. de rhinocéros, 496 Ipororpss (famille). 256 — Sylvaticus, 1. des forêts. 497 Ilia (genre), Ilie. 120 — Trabeatus, I. la robe royale. 494 — Nucleus, 1. noir. id Janira (genre), Janire. 260 — Rugulosa, I, rugueuse. id. — Maculosa, J. tachetée, id. Inachus (genre). 145 Joera (genre), Joere. 260 — Dorynchus, T. dorynque. 446 — Albifrons, 3. front blanc. id. — Leptorynchus, V. à bec mince. id. Lachesis (genre). Lachesis. 417 — Scorpio, L. scorpion. 445 — Perversa, L. pervers. id. — Thoracicus, I. thoracique. 446 Lambrus (genre), Lambre. 426 Tone (genre), Lone. 246 — Angulifrons, L. front anguleux. id. — Thoracicus, 1. thoracique. id. — Longimanus, L. longues mains. id. Iphionea (genre), Iphionée. 9 — Massena, L. de Massena. id, — Muricata, 1. rocailleuse. id. — Mediterraneus, L. de la Méditer- Iphis (genre), Iphis, 124 ranée. 425 — Septemspinosa, L. à sept épines. id. ISOPODES (ordre). 240 lulus (genre), lule. — Aimalopodus, I. à pattes ensan- glantées. 531 — Americanus, 1. américain, id. — Annulatus, I. annelé. id, — Arboreus, I. des arbres. 530 — Beauvoisi, I. de Beauvois. 531 — Botta, I. de Botta. 529 — Boveanus, 1. de Bové. id. — Carnifex, I. bourreau. —Communis, \. commun. — Crassus, I. épais, 532 — Decaisneus, 1. de Decaisne. 528 — Festivus, I. joli. 532 — Faœtidissimus, I. très-puant. 531 — Fuscus. I. brun. 532 — Indus, 1. indien. 529 — Lucifugus, 1. lucifuge. 528 — Maximus, 1. trés-grand. 532 — Modestus, 1, modeste. 531 — Niger, I. noir. 530 — Piceus, I. brun. 231 — Plicatus, X. plissé. id. — Punctatus, 1. ponctué. 530 — Pusillus, X. trés-petit, id. — Rupestris. TL. des rochers. 532 — Sabulosus, 1. des sables. 530 — Seychellarum, 1. des Seychelles. 529 — Terrestris, L. terrestre. 530 — Varius, 1, varié. 532 Ixra (genre). [xe. 123 — Canaliculata, E. canaliculée, id. codes (genre), Ixide. 493 — Cameliius. I. du chameau. 497 — Ægyplius, 1, d'Egypte. 496 — Érinacei, 1. du hérisson. 193 — Ilispanus, 1. d'Espagne, . 496 — Niqua, X, tigre. ül LaAMBRICITES (groupe). 33 Lameprpopes (ordre). 219 L'ANGOUSTINES (tribu). 467 Lagostoma (genre), Lagosiome. 84 — Perlata, L. perlée. ide Latreillia (genre). Latreillie. 149 — Elegans, L. élégant. id. Latrodectus (genre), Latrodecte. £10 — Argus, L. argus. 411 — Formidabilis, L, formidable. 412 — Malmignathus, L. M:lmignathe. Lepidurus (genre), Lepidure. — Productus, L. prolongé. ide Lepisma (genre), Lepisme. 558 — Ægyptiaca, L. d'Egypte. 559 — Annuliseta, L. à soies annelées, 560 — Audouinii, L. d’Audouin. 561 — Aurea, L. dorée. ide — Ciliata, L. ciliée. 560 — Petitü, L. de Petit. 561 — Pilifera, L. poilue, 560 — Saccharina, L. du sucre. id. | — Savignyi, L. de Savigny. 561 ' — Subvittata, L. à bandesfaibles. 560 : — Vittata, L. à bandes longitudi- nales. id. i LEPISMENES (famille). 554 ! Leptomera (genre), Leptomère. 223, — Ventricosa, L. ventrue. id. \ Leptopodia (genre), Leptopodie. 449 — Sagittaria, L. sagitlaire. - id. Leptus (genre). 510 — Autumnalis, L. de automne. id. Lernanthropus genre), Lernanthrope, 307 — Musca, L. mousse. id. Lernacantha (genre). 306 — Delarochiana, L. de Delaroche. id. Lernwæa (genre), Lernæe. 304 — Basteri, Li. de Baster. id. — Clavata, L. en massue. id. — Cyclophora, L, porte-cercle. Lernæomizon (genre). — Elongata, L. allongée. — Pernettiana, L. de Pernetty. — Pinnarum, L. des Pinnes. — Pyriformis, L. pyriforme. — Uncinata, L. ongulée. Lernentoma (genre). — Asellina, L. des aselles. — Cornuta, L. cornue. — Dufresnii, L. de Dufresne. — Gobina, L. du goujon. — Nodosa, L. noueuse. — Radiata, L. rayonnée. — Triglæ, L. du trigle. Lerneocera (genre), Lernéocère. — Branchialis, L. branchiale. — Cyclopterina. du Gycloptère. — Cyprinacea, L. du Gyprinus. — Surrirensis. Lerneopenna (genre). — Bocconica, L. de Boccone. — Holteni, L. de Holten, — Sagitta, L. flèche. Lerneopoda (genre), Lerneope. —Brongniurti, L. de Brongniart. — Salmonea, L. du saumon. — Stellata, L. étoilée. LenNogtFoRMEs (famille). Lestrigon (genre). — l'abrei, L. de Fabre. LEUCIFERITES (groupe). Leucifer (genre). — lieynaudi, L. de Reynaud, Leucosia (genre), Leucosie. — Craniolaris, L. Craniclaire. — Urania, L. uranie. Leucositts (groupe). Leucipa (genre), Leucipe. — Pentagona, L. à cinq angles. Leucothæ (genre), Leucothæ. — Furina, L. voleuse. Libinia (genre), Libinie. — Canaliculata, L. canaliculée, — Spinosa, L. épineuse. Lygia(genre), Lygie. — EÉxvotica, L. exotique. — Hypnorum. L. des mousses. — lialica, L. italienne. — Oceanica, L. Océanique. Limnadia (genre), Limnadie. — Hermanni, L. de Hermann. — Mauritiana, L. de la M. — Tetracera, L. à quatre cornes. Limnatis (genre). — Nilotica, L. du Nil. Limnochares (genre), Limnochare. — Aqualicus, L. aquatique. TABLE. 594 Pages, Limnoria (genre), Limnorie. 252 — Terebrans, L. vibrante. ide Limulus (genre), Limule. 291 — Latreillei, L. de Latreille. 293 — Macleai, L. de Mac-Leai. id. — Moluccanus, L. des Moluques. 292 — Polyphemus, L. polyphème. id. — Rotundicauda, L, à queue arron- die. id. — Sowerbü, L, de Sowerbi, id. — Virescens, L. verdâtre. 293 Liotheum (genre), Liothée. 574 — Dolichocephalum, L. 575 — Fasciatum, L. à bandes transver- sales. — Giganteum, L. géant. — Phanerostigmaton, L. à stigmates apparents. id. — Subæquale, L. presque égal. 574 Lissa (genre), Lisse, 138 — Chiragra, L, à maïns goutteuses. id. Lithobius (genre), Lithobie. 540 — Forcipatus, L. à pince. id, — Longicornis, L. à longues anten- nes. 542 id. id. — Nudicornis, L. à antennesnues. id. — Spinipes, L. à pattes épineuses. id. — Varieyatus, L. varié, id. — Vulgaris, L. commun, id. Lithodes (genre), Lithode, 452 — Arctica, L. arctique. 158 Linyphia (genre), Linyphie. 434 — Montana, L. des montagnes. id. — Triangularis, L, triangulaire. id. Livoneca (genre), Livonece. 251 —- Desmarestii, L. de Desmarest. id. — Rafineskü, L. de Rafinesque. id. — Redmanii, L. de Redmann. id. Lomis (genre), Lome, 153 — Iirta, L. hirta. id. Lopuyropes (ordre). 270 LUMBRICITES (groupe). 35 Lumbricus (genre), Lumbric (ver de terre). id. — Gordioides, L. gordius. 8 — Hagenbachii, L. de Hagenbach. id. — Terrestris, L. terrestre. id. Lumbrineris (genre), Lumbrinère. 44 — Latreillei, Li. de Latreille, 45 — Orbignyi, L. d’Orbigny. id. Lupa (genre), Lupée. 400 — Cribraria, L. criblée, 102 — Dicantha, L. à deux épines. 401 — Forceps, L. pince. 103 — Granulata, L. granuleuse. 402 — Hastata, L. armée d’une pointe. 403 — Lobifrons, L. front lobé. 402 — Pelagica, L, des rivages. 101 502 TABLE. Pages. Pages, — Rubra, L. rouge. 102 — Victor, M. vainqueur. 407 — Sanguinolenta, L. sanguinolente. 404 Megalops (genre), Megalope. 475 — Sebæ, L. de Seba, 402 — Montagui, M. de Montague. id. — Spinimana, L. mains épineuses. id. — Mutica, M. mutique. id — Tranquebarica, L. de Tranque- Megamerus (genre). 474 bar. 101 — Castaneus, M. marron. 472 Lycastis (genre), Lycaste. 47 — Celer, M. prompt. ide — Armillaris, L. annelée. id. — Fallax, M. trompeur. id. — Brevicornis, L. à antennes cour- — Inflatus, M. enflé. 471 tes. id. — Longipes. M. à patteslongues. id. Lycosa (genre), Lycose. 359 — Roseus, M. rosé. 472 — Agilis, L. agile. 360 Melia (genre), Melie. 74 — Albimana, L. à mains blanches. 362 — Tesselata, M. marquetée. id. — Allodroma, L. coureuse. 360 Menæthius (genre), Menæthic. 130 — Audax, L. hardie. 361 — Monoceros. M. unicorne. 131 — Captans, L. saisissante, 359 Micippa (genre), Micippe. 139 — Erythrognata, E. à mâchoires — Cristata, M, à crête. 440 rouges. 561 — Ll'hylira, M, phylie. id. — Liguriensis, L. de Ligurie. 359 Miciyris (genre). 60 — Nautica, L. nautique. 362 — {ongicarpus, M. longicarpe. 61 — Narbonensis, L. de Narbonne. 359 Mrcropuruires (famille). 910 — Piratica, L. pirate. 362 Mrricorpes (famille). 284 — Saccata, L. à sucre. 360 Mithrax (geure). 128 — Tarentula, L. tarentule. 356 — Dama, M, daim. 129 — Vorax, L. vorace. 360 — Dicatomus, M. bifide. 128 Lysmata (genre), Lysmate. 189 — Hispidus, M. hérissé. 129 — Seticauda, L. à queue soyeuse. 190 — Sculplus, M. sculpté. id. Lyncœus (genre). 277 — Spinosissimus, M. trés-épineux. 14. — Aduncus, L. courbé. id. —- l’errucosus, M. verruqueux. id. — Laticornis, L, à larges antennes. id. Monolepis (genre), Monolepe. 173 — Roseus, L. rosé. id. — Inermis, M. sans arme. 474 — Sphæricus, L. sphérique. 278 MoNOMORPHE. 553 — Striatus, L. strié. id. Mursia (genre), Mursie. 108 Lysianassa (genre), Lysianasse. 226 — Cristata, M. à crête. id. — Costæ, L. de Costa. 227 Mygale (genre). 234 Lysidice (genre), Lysidice. 44 — Antipodiana, M. Antipode. 338 — Galathina, L. Galathine, id. — Australina, M. de l'Australie. 337 — Miscetta, L. niscette. id. — Blondiü. M. de Leblond. 335 — Olimpia, L. olimpe. id. — Cafreriana, M. de la Cafrerie. 337 — Valentina, L. Valentine. id. — Calpeiana, M. de Gibraltar. 338 Machilis (genre), Machile. 554 — Cœmentaria, M. maconne. 339 — Brevicornis, M. à antennes cour- — Cancerides, M. crabe. 339 tes. 558 — Fasciata, M. à bandes transver- — Cylindrica, M. cylindrique. 557 sales. 334 — Variabilis, M. variable. 558 — Fodiens. M. fouissante. 339 MacroPoDITEs (groupe). 143 — Funebra, M. funébre. 337, Macrophthalmus (genre )}, Macropb- — Hirsuta, M. hérissée. id. thalme. 61 — Murina, M. souris. 336 — Dentipes, M. à pieds dentés. 62 — Notasiana, M. de la Notasie. 338 — Parvimanus, M. à petites mains. 61 — Ovicularia, M. oviculaire. 335 — Rouxii, M. de Roux. 62 — Sœva, M. cruelle, 336 Macroures (famille). 454 — Valenciana, M. de Valence. 337 Maia (genre). 4133 — Versicolor, M. versicolore. 335 — S'quinada, M. squinade. id. —Walckenaerii, M. de Walckenaer. id. — Verrucosa, M. verruqueuse. 434 — Zebra, M. zébrée. ‘336 Maïres (groupe). 428 Myra (genre). Myre. 122 Matuta (genre), Matute. 406 — Fugax, fuyante. id. — Lunaris, M. lunaire. id. Myriana (genre), Myriane. 18 TAB Pages NiYRIAPODES. b14 Myrmecia (genre), Myrmetie. 569 — Fulva, M. fauve. id. — Vertebrata, M. vertébrée. td. REvs1TES (groupe). 201 Mysis (genre), Myse. 201 — Frontalis, M. fronjal. 203 — Longicornis, M. à longues anten- nes. id. — Spinosulus, M. épineux. id. Kaseurs (tribu). 96 Nais (genre), Naïde. 35 — Digitata, N. digitée. 56 — Proboscidea, N. à trompe. id. — Serpentina, N. serpentine. id. — Vermicularis, N. vermiculée. id. Karres (groupe). 35 Maupredia (genre), Nauprédie. 224 Nautilocorystes(genre), Nautilocoryste.449 — Ocellatus, N. ocellé. id. Nautilograpsus (genre), Nautilograpse. 71 — Minutus, N. petit. 719 Nazxia (genre), Naxie. — Serpulifera, 435 N. porte serpules. id. Nebalia (genre), Nebalie. 266 Geoffroyi, N. de Geoffroy. 267 NeBaLITEs (groupe). 266 Nelocira (genre), Nelocire. 254 — Swaisoni, de Swaison. id. Nemesis (genre), Néméside. 502 — Carchariarum, N. des Carcha- rias. 203 — Lamna, N. du Lamna. 302 Nephelis (genre), Nephelide. 45 — Atomaria, N. à atômes, id. — Cinerea, N. cendrée. 46 — Gigas, N. géante. 45 — Rutila, N. éclatante. id. — Testacea, N. jaunûtre. 46 — Vulgaris, N. commune. 45 Nephrops (genre), Nephrope. 479 — Norwegicus, N. de Norwège, id. Nephiys (genre), Nephiyde. 49 — Hombergü, N. de Homberg. id. NEREIDITES (LES) (groupe). 46 Nercis (genre), Nereide. id. — Fucata, N, colorée. id, — Marion, N. de Marion. id. — Podophylla, N. à pattes foliacées. id. Nerocila (genre), Nerocile. — Blainvillii, N. de Blainville. - id. Nesæa (genre), Nesée. 254 — Bidentata, N. à deux dents. id. Nicothoe (genre), Nicothoe. 301 — Astaci, N. de l’Ecrevisse. id. Nika (genre), Nike. 485 — Edulis. N. comestible. id. Nogaus (genre), Nogaude. 268 AKN. Ï. 593 Pages. — Latreillei, N, de Latreilie. 268 Noropopess (les) (tribu). 442 Norwaux (section). 947 NoToPTÉRYGIENS (tribu). 454 Nursia (genre), Nursie. 424 — Hardwicki, M. de ilardwick. id. NymPpnonrves (famille). UE) Nymphon (genre). k42 — Femoratum, N. fémoral. 4143 — Grossipes, N. à grosses pattes. 442 Nyssus (genre), Nysse. 415 Obisium (genre), Obisie. 419 — Carcinoïdes, O. Crabroides. 450 — Ischnocheles, O. à jambesgriles. 449 — Maritimum, O. maritime. 450 — Muscorum, O. des mousses. 449 — Orthodactylum, O. à doigts droits. 450 — Walkenaerii, O. de Walkenaër. id. Ocypoda (genre), Ocypode. 56 — Albicans, O. blanchâtre. 58 — Arenaria, © des sables. 58 — Ceratophthalma, O. yeux pédi- culés. 57 — Cordimana, O. à mains en cœur. 58 — Fabrict, G. de Fabricius. 57 — Ippeus, O. chevalier, id. — Macrocera, O. à longues an- tennes. id. — Rhombea, O. Rhombe. 58 — Urvillei, O. d'Urville. 57 Ocxronires (groupe). 56 Ocypete ((genre), Ocypète. 510 — Rubra, O. rouge. id. Ogygia (genre), Ogygie. 314 — Desmaresti, O. de Desmarest. 312 — Guecttardi, O. de Guettard. id. OEnone (genre), CEnone, 15 — Lucida, CE, brillante. 46 Olencira (genre), Olencire. 251 — Lamarckii, O. de Lamarck. id. Olivs (genre), Oliode. 394 — Castaneus, O. marron. 396 — Columbianus, O. de Colombie, 395 — Grapsus, O, grapse. 394 — Leucosius, O. Leucosie. 395 — Longipes, O. à pattes longues. 396 — Pinnotheres, O. pinnothère. 394 — Taprobanius, O. Taprobain. 395 Oniscus (genre), Cloporte. 263 — Asellus, G. anon. 264 Onuphis (genre), Onuphide. 43 — Eremita, O, ermite, id. — Tubicola, O. tubicole. 44 Ophelia, (genre). Ophelie. 21 — Bicornis, O. à deux cornes. id. Oplophorus (genre), Oplophore. 497 — Typus, O.iype. id. 38 504 ORBICULAIRES (tribu). 418 Orchesella (genre), Orcheselle. 562 —Cincta, O. ceinte. — Filicornis, O. à antennes filifor- mes. id. — Succincta, O. entourée. 563 Orchestia (genre), Orchestie. 225 — Fischerü, O. de Fischer. 226 — Litioralis, O. des rivages. 225 Oreophorus (genre), Oreophore. 422 — Horridus, O. horrible. id. Oribates (genre). Oribate. 487 — Calcaratus, O. aiguillonné. 459 — Castaneus, O. marron. 438 — Clavipes, O. pattes en massue. 487 — Dasypus, O. à pattes velues. id. — Orbicularis, O. orbiculaire. 89 — Ovalis, Q. ovale. id. Orithya (genre), Orithye. 107 —Mamillaris, O. mamillaire. id. ORITHYTES (groupe). au6 Ostracidium (genre), Ostracidion. 454 — Fuscum, O. brun. 455 — Succineum, O. d’ambre. id. OsTRAPODES (ordre). 278 Ovares (famille). 220 Oxycephalus (genre), Oxycéphale. 240 — Oceanicus, O. de l'Océan. id. Ozius (genre), Ozie. 90 — Frontalis, O. frontal. 91 — Guttatus, O. à gouttes. 90 — Truncatus, O. tronqué. id. — Tuberculosus, O. tuberculé. id. Pachygnatus (genre), Pachygnathe. 470 — Villosus, P. velu. id. PAacToziTEs (groupe). 453 Pactolus (genre), Pactole. 453 — Bosc, de Bosc. 454 PAGuRIENS (tribu). 158 Pagurus (genre), Pagure. 158 — Angulatus, P. anguleux. 160 — Callidus, P. rusé. 4161 — Maculatus, P, tacheté. 162 — Mediterraneus, P. de la Méditer- ranée. 160 — Misanthropus, P. misanthrope. 162 -— Ornatus, P. orné, id. — Prideauxü, P. de Prideaux. 160 — Pugilator, P. combattant. 163 — Striatus. P. strié. 164 — Timidus, P. timide. id. PALÉMONITES (groupe). 186 Palemon (genre), Crevette. 190 — Serratus, C. à scie. 192 — Squilla, G. squille. id, — Trilianus, C.trilion. id. Palinurus (genre), Langouste. 168 — Guttalus, E. à gouttes. 169 Pages. — Ricordii, P. de Ricord. 469 — Vulgaris, P. commune. id. Palmyra (genre), Palmyre. 9 — Aurifera, P. porte or. 40 Palpimanus (genre), Palpimane. 369 — Gibbulus, P. bossue. Pandalus (genre), Pandale. — Annulicornis, P. à antennes an- nelées. — Narwal, P. Narval. Pandarus (genre), Pandare. —Bicolor, P. bicoler. — Boscii, P. de Bosc. — Carchariæw, P. du requin. — Cranchii, P. de Cranch. Panopeus (genre), Panopée. — Herbstiü, P. de Herbst. — Limosus, P. bourbeux. Paradoxides (genre), Paradoxide. — Gibbosus, P. bossu. — Laciniatus, P. déchiré. — Scaraboides, P. scaraboïde. — Spinulosus, P. épineux. — Tessini, P, de Tessin. Paramicippa (genre), Paramicippe. — Tuberculosa, P. tuberculeuse. Paramithrax (genre), Paramithrace. — Peroni, P. de Péron. PARASITES (ordre). PARTHENOPITES (groupe). Parthenope (genre), Parthénope. — Horrida, P. horrible. Pasiphæa (genre), Fasiphée. — Sivado, P. Sivade. Pectinaria (genre), Pectinaire. — Ægyptia, P. égyptienne. — Chrysodon, P. dent dorée. — Granulata, P. granuleuse, Pediculus (genre), Pou. — Bovis, P. da bœuf. — Cervicalis, P. de la tête. — Eurysternus, P. à large trine. — Phocæ, P. du phoque. — Urius, P. urie. — Vestimenti, P. des vêtemens. Peprpazpes (famille). Penœus (genre), Penæe. — Caramate, P. caramate, — Membranaceus, P.membraneux. ! — Monoceros, P. unicorne. Peneïres (groupe). Pericera (genre), Pericere. — Bicorna, P. à deux cornes. — Cornuta, P. cornue. — Trispinosa, P. à trois épines. Peripatites (genre), Peripatites. — Peripatus, P. Peripate. TABLE. 595 Pages. — Juliformis, P. luliforme, 22 Persephona (genre), Persephone. 124 — Latreillei, P. de Latreille. id, — Lichtenstenii, -P. de Lichtensien, id. PBALANGIENS (famille). 453 Phalangium (genre), Faucheur. 458 — Alpinum, F. des Alpes. 463 — Annulatum, F. annelé, 464 — Bicolor, F. bicolor, 462 — Bimaculatum, F. à deux taches, 461 — Cornutum, F, cornu. A — Crassum, F. épais. 462 — Cristatum, P. à crête. 460 — Fasciatum, F. à bandes transver- sales. 463 — Grossipes, F. à grosses pattes. id. — Helwigii, F. de Helwig. 462 — Hispidum, FE. rude. 463 — Histrix, F. hérisson. 460 — Lineola, F. à une ligne. ÂA62 — Longipes, F. à pattes longues. 463 — Monacantha, F. à une épine. ide — Muscorum, F. des mousses. A6 — Palliatum, F. mantelé. ide — Palpinale, F. à palpes. 64 — Rotundum, F. arrondi. 461 — Spinosum, Ÿ. épineux. 460 — Spinosum, F. épineux. 464 — Triangulare, F. triangulaire. id. — Tricuspidatum, F.àtrois pointes. 462 Philoscia (genre), Philoscie. 263 — Muscorum, P. des mousses. nn Philodromus (genre), Philodrome. 390 — Aureolus, P, auréolé. 393 — Dispar, P. différent. 392 — Jejunuas, P. stérile. 394 — Oblongus, P. oblong. 393 — Pailidus, P. pâle. 892 — Rhombiferens, P. porte-rhombe. 394 — Rufus, P. roux. 392 — Tigrinus, P. ügré. 391 PuarrLopoves (ordre). 254 Philopterus (genre), Philoptère. 569 — Attenuatus, P, atténué. 570 — Baculus, P. de la tourterelle. id. — Brevis, P. court, 573 — Diomedeæ P. de l-Albatros. 571 — Falcicornis, LP. à antennes en faulx. id. — Garruli, P. du Geai. 570 — Hœmatopus, P. à pattes ensan- glantées. id. — Houbaræ, P. de l’outarde hou- bara. 572 — Ocellatus, P. ocellé. 569 — Pederiformis, P. forme de pé- dère. 572 — Squalidus, P. sale, 579 Pages. — Stylifer, P. porte-style. 571 Phlias (genre\, Phliade. 230 — Serratus, P. à scie. id. Phorcus (genre), Phorque. 235 — Reynaudi, P. de Reynaud. id. Pholcus (genre), Pholque. hA12 — Caudatus, P.à queue. id. — Phalangioides, P. fauchenr. id. Phoxychilus (genre), Phoxychile. — Phalangioides, P. faucheur. id. Phrynus (genre), Phryne. 327 — Lunatus. P. luné. id. — Reniformis, P. réniforme. il. — Variegatus, P. varié. id. Phronima (genre), Phronime. 238 — Sedentaria, P. sédentaire. id. Phthirius (genre), Morpion. 578 — Inguinalis, M. de laine. id. Phylira (genre), Vhylire. 422 — Porcellana, P. porcellane. 123 — Scabriuscula, P. raboteux, id. Phyllodoce (genre), Phyllodoce. 18 — Clavigera, P. porte-massue. 49 — Flava, P. jaune. id. — Geoffroyi, P. de Geoffroy. id. — Gervillii, P. de Gerville. id. — Laminosa, P. à lamelles. id. — Longa, P. longue. id. — Maculata, P. achetée. A — Viridis, P. verte. id, Phyllosoma (genre), Phyllosome. 215 — Affinis, P. voisin. 215 — Brevicornis, P. à antennes courtes. 216 — Clavicurnis, P. à antennes en mas sue. 245 _ Communis, P. commun. id. — Duperreyi, P. de Duperrey. 217 — Freycinetii, P. de Freycinet. 216 — Mediterranea, P. de la Méditer- ranée. 247 — Punctata, P. ponctué, 216 PrLumnirTes (groupe). 76 Pilumnus (genre), Pilumne. 76 — Aculeatus, P.aiguillonné. 18 — Forskalii, P. de Forskal. id. — Hirtellus. P: hérissé. 77 — Peront, P. de Péron, id. — Quoyi, V.de Quoy. il. — Spinifer, P. porte-épines. 78 — Tomentosus, P. cotonneux. 77 — Vespertilio, P. chauve-souris. il. PinnopacryLes (tribu). 204 PinnorneriTes (groupe). * 65 Pinnotheres (genre). Pinnothère, id. — Montagui, 4e Montagui. 66 — Pisum, P. pois. id. — Veterum, L. des anciens. id. — Villosulus, P. velu. id, Pages Dirimela (genre), Piriméle. 94 — Denticulata, P. denticulée. id. Pisa (genre), Pise, 113 — Armala, P. armée. 368 — Corallina, P. coralline. 137 — Gibsi, P. de Gibbs. id. — Siyx, P. Styx. 138 — Tetraodon, P. quatre dents. 137 Fiscicola (genre), Piscicole. 38 — Geometra, P. géomètre. id. — Marginata, P. bordée. id. — Tessellata, P. marquetée. ile Plagusia (genre). Plagusie. 67 — Clavimana, P. à mains en massue. id. — Depressa, P. déprimée. id. — Squamosa, P. écaileuse. id. — Tomentosa, P. cotonneuse. id. Platycarcinus (genre), Platycarcin. 92 — [rroratus, P. arrosé. 93 — Pagurus, P. tourteau. id. #latymera (genre), Platymère. 109 — Gaudichaudiüi, P. de Gaudichaud. id. Platyonichus (genre), Platyonique. 96 — Bipustulatus, P. à deux taches. 97 — Latipes, P. à pattes larges. id. — Nasutus, P. à grand nez. id. — Ocellatus, P. ocellé. id. Platyulus (genre), Platyule. 533 — Audouinianus, P. d'Audouin. id, PoDocERIDES (famille). 231 Podocerus (genre), Podocère, 232 — Cylindricus, P. cylindrique. id. — Pulchellus, P. joli. id. Podophthalmus (genre), Podophthal- me. ‘ 195 — Vigil, P. vigilant. 406 Podura (genre), Podure. 563 — Albo-cincta, P. entourée de blanc. 566 — Ambulans, P. ambulante. 565 — Annulata, P. annelée. id. — Aquatica, P. aquatique. id. — Arborea, P. des arbres. 464 — Bicolor, P. bicolore. 566 — Cincta, P. entourée, 565 — Cingula, P. ceinture. 566 — Fasciata, P. à bandes transversa- les. id. — Fimetaria, P. du fumier. 565 — Fuliginosa, P. couleur de suie. 566 — lricolor, P. à couleursirisées. id. — Lignorum, P. du bois. 565 — Monura, P. à une queue. id. — Navalis, P. navale. id. — Nigro-maculata, P. tachetée de noir. c66 — Nitida, P. brillante. id, — Plumbea, P, plombée, 564 Pages. — Pusilla, P. très-pelite. 565 — Vaga, P. errante. id. — Viatica, P. des chemins. 564 — Villosa, P. velue. id. Popurecces (famille). 562 Polybius (genre), Polybie. 97 — Ienslowi, P. de Henslow. id. Polydectus (genre), Polydecte. 95 — Cupulifera, P. cupulifère. 96 Polydesmus (genre), Polydesme. 522 — Bilineatus, P. à deux lignes. 523 — Blainvillæi, P. de Blainville, 524 — C'omplanatus, P. aplati. id. — Consperus, P. parsemé. 525 — Cylirdraceus, P. cylindrique. 526 — bDentutus, P. denté. 52/4 — Depressus, P. déprimé. 526 — Diadema, P. diadème. 52 — Gervaisü, P. de Gervais. 525 — Glabratus, P. glabre. id. — Granulatus, P. granulé. 526 — Granulosus, P. granuleux. 523 — Guerinii, P. de Guérin. 525 — Lateralis, P. latéral. 526 — Margaratiferus, P. porte-perles. 525 — Mexicanus, P. du Mexique. 523 — Pallipes, P. à pieds pâles. D25 — Rubescens, P. rougeûtre. 524 — Rugulosus., P. rugueux. 526 — Scaber, P. raboteux. 523 — Serratus, P. en scie. 526 — Stigma, P. à tache. id. — Stigmatosus, P. tacheté. 525 — Virginiensis, P. de la Virginie. 523 — Zebratus, P. zèbre. id. Polyodontes (genre), Polyodonte. 9 Polynæ (genre), Polynoe. 7 — Blainvillii, P. de Blainville. 8 — Cirrata, P. bouclée. id. — Floccosa, P. Flocconeuse. id. — Imbricata, P. imbriquée. id. — Lewis, P. lisse. id, — Longa, P. longue. g — Longissima, P. très-longue. 8 — Minuta, P. petite. 9 — Purctata, P. ponctuée. S — Scolopendrina, P. scolopendre. .id. —Setosissima, P. très-soyeuse. 8 Polyphemus (genre), Polyphème. 273 — Stagnorum, P. des étangs. id. PozLyxeniTEs (famille). 518 Pollyxenus (genre), Pollyxène. 518 — Fasciculatus, P. à pinceau. 519 — Lagurus, P. à queue delièvre. - id. Pontia (genre), Pontie. 268 — Savignyi, H. de Savigny. id, Pontonia (genre), Pontonie, — Armala, P, armée. TABLE. Pages. — Thyrrhena, P. de la mer &e Zy: rhène. 484 Porcellana (genre), Porcellane. 470 — Longicornis,P. à longues antennes. td. — Platycheles, P. à larges jambes. id. — Punctata, P. ponctuée. 471 Porcellio (genre), Porcellion. 264 — Lœvis, P. lisse. id. — Scaber, P. rude. id. PorTunires (groupe). 96 Portunus (genre), Portune. 98 — Corrugaius, P. ridé, 99 — Holsatus, P. holsate. id. —Integrifrons, P. front entier. 100 — Longipes, P. à pattes longues. 99 — Marmoreus, P. marbré. id. — Plicatus, P. plisse. 98 — Puber, P. jeune. id. — Pusillus, P. très-petit. 99 — Rondeleti P. de Rondelet. id. — Tuberculatus, P. tuberculé. 100 Pou, voyez Pediculus. 577 Praniza (genre), Pranize. 244 — Fuscata, P. brunâtre. id, — Maculata, P. tachetée. id. — Marina, P. marine. id. Primno (genre), Primne. 239 — Macropa, P. à lodgues pattes. id. Pronoe (genre). 239 — Capito, P. à grossetête. Prosopistoma (genre). — Punctifrons, P. front ponctué, td. — Variegatum, V. varié. id, Pseudocarcinus (genre), Pseudocarcin. 91 — Bellangerii, P. de Bellanger. id. — Gigas, P. géant. id. — Ocellatus, P. ocellé. id. — Rumplhii, P. de Rumphius. Pseudocorystes(genre), Pseudocoryste. 119 — Armatus, P. armé. id. Pseudograpsus (genre), Pseudograpse. 71 — Penicilliger, P.porte pinceau. id. Pseudorhombila (genre), Pseudorhom- bile. 72 —Quadridentata, P. quadridentée. 73 Pterelas (genre), Ptelerade. 249 — Webbü, P. de Webb, 250 Pteroptus (genre), Pteropte. 483 — Abdominalis, P. abdominal. id, — Acuminatus, P. acuminé. id. — Vespertilionis, P. de la chauve- souris. id. Pycnoconines (famille). 444 Pycnogonon (genre), Pycnogonon. 444 — Balænarum, P. des Baleines. il. QUuaDRILATÈRES (tribu). 55 Ranilia (genre), Ranilie. 155 Muricata, R. rocheuse. 156 597 Pages Ranina (genre), Rauine. 155 — Dentata, KR. dentée. id. Raninoides (genre), Raninoïde. 156 — Levis, R. lisse. id. Raphignathus (genre). 476 — Ruberrimus, R. très-rouge. id. Remipes (genre), Remipède. 158 — Testudinarius, R. tortue. id. Rhynchocinetes(genr.), Rhynchocinete.188 — Typus, R. type. Ü Fhyncolophus (genre). 472 — Cinereus, R. cendré. 1473 — Degcerti, R. de Degéer. 472 — Nemorum, R. des bois. 474 — Rubescens, R. rougeûtre. 473 — Trimaculatus, R. à trois taches. id. Rocinelu (genre), Rocinéle. 249 — Danmoniensis, R. danmoniense. id. Rhœa (gnre), Rhée. 244 — Latreillei, R. de Latreille, 242 Ruppetlia (genre), Ruppellie. 78: — Annulipes, R. pattes annelées. id. — Tenax, R. tenace. id. S'abella (genre), Sabelle. 25 — Fabricia, S. de Fabricius. 26 — Flabellata, S. flabellée. id. — Infundibula, S. en entonnoir. id, —Judica, S. juive. id. — Magnifica, S. magnifique. id. — Pennicillus, S. à pinceau. id. — Reniformis, S. réniforme. id. — Spallanzanii, S. de Spalanzani. éd. — Fesiculosa, S. vésiculeuse. id. SALICOQUES (tribu). 480: Sangsue, voyez Hirudo. SANGUISUGITES (groupe). AG Sarcoptes (genre), Sarcopte. 485 — Equi, S. du cheval, 187 — Hominis, S. de la galle humäine. 468 —Musculinus, S. du rat. 487 — Palumbinus, S. du pigeon. id. Scirus (genre), Scire. 491 — Elaphus, S. elaphe. A92 Scolopendra (genre), Scolopendre. 543: — Audax, $. hardie. 54% — Brandtiana, S. de Brandt. ide —Eydouxiana, S. d'Eydoux. 545 — Fulva, 5. fauve. 5h — Gigas, S. géante. 545 — Îtalica, S. italienne. id. — Marginata, S. bordée. 546: — Morsitans, S. mordante, 544: — Sagræa, S. de Sagra. o45 — Subspinipes, S.à pattes épineuses. 54% — Trigoropoda, S. à pattes trigones, 545: — Violacea, S. violette. 54h — Viridis, S. verte, 54G: — Viridipes, S. à pattes vertes, 545 598 TABLE. Pages. Pages. SCOLOPENDRITES (famille). 539 — Villosa, S. velue. 492 SCORPIONIDES. 318 SIPHONOSTOMES (ordre), 294 Scorpio (genre), Scorpion. 323 SIPUNCULITES (groupe) 36 — Europæus, S. d'Europe. 32h Sipunculus (genre), Sipuncule, 36 Scutigera (genre), Scutigère. 535 —Balanaphorus, S. portetubercule. 37 — Araneoides, S, forme d’araignée. 537 Smynthurus (genre), Smynthure. 567 — Lesueuriü, S. de Lesueur. 538 — Aer, S. noir. id. — Longicornis, S. à longues anten- — Fuscus, S. brun. id. nes, id. — Guttatus, S.à gouttes. 568. — Virescens, S. verdâtre. id. —Polypodus, P. à pieds nombreux. 567 SGUTIGERITES (famille). - 555 _ — Signatus, S. marqué. id. Scytudes (genre), Scytode. 354 — Viridis, S. vert. id. — Paradoxa, Paradoxe. 555 Sparassus (genre), Sparasse. 397 — Rufescens, S. roussâtre. id. — Argelasius, S. d’Argelas. 898 — Rufipes, S. à pattes rousses. 554 — Fuscus, S. brun. 399 — Thoracica, S. thoracique. id. — Smaragdulus, S. émeraude. 397 ScYLLARIDES (tribu). 165 Sphasus (genre), Sphase. 367 Scyllarus (genre), Scyllare. 465 — Alexandrinus, S. d'Alexandre. 368 — Æquinoæialis, S. équinoxial. 466 —Heterophthalmus, S. aux yeux dif- — Arctus, S. ours. 465 férens. 567 — Latus, S. large. 166 — Indicus, S. indien. id. Sergestes (genre), Sergeste. 198 — Îitalicus, S. d’ltalie. id. — Atlanticus, S. de l'Océan allanti- — Lineatus, S. à lignes. id que. 199 SPHEROMIDES (famille). 252 Segestria (genre), Segestrie, 350 Sphæroma (genre), Sphœrome, 252 — Perfida, S. perfide. td, — Curium, S. court. 253 — luficeps, S. à tête rousse. 353 — Dumeriliü, S. de Duméril. id. — Sæva, S. cruelle. 354 — Gigas, S. géant. id. — Senoculata, S. à six taches ocel- — Hookeri, S. de Hooker. id, lées. 293 — Prideauxianum, S. de Prideaux. id. Selenops (genre), Selenope. 359 — Rugicauda, S. à queue ridée. id. — Aissus, S. aisse. 390 — Serratum, S. en scie. id. — Fugitivus, S. fugitif. id. — Trigona, S. trigone. id. — Omalosoma, S. corps plai. 359 — Tristense, S. tristan. id. — Spixü, S. de Spix. 390 Squilla (genre), Squille. 209: Serpula (genre), Serpule. 23 —Cerisyi, S. de Cerisy. 211 — Contortuplicata, S. à plis confus. 24 — Desmareti, S. de Desmarest. id, — Gigantea, S. géante. id. -— Ferrussaci, S. de Ferrussac. id. — Porrecta, S. prolongée. id. — Mantis, S. mante. 210 — Spirorbis, S. à spirale en cercle. id. — Stylifera, S. porte-style. 212 — Vermicularis, S. vermiculée. id. Squixzires (groupe). 208 SERPULITES (groupe). 213 Squillericthus (genre), Squillericthe. 206 Servlis (genre), Serole. 247 — Typus, S. type. 207 — Fabricii, S. de Fabricius. id. Stenocionops (genre), Stenocionope. 450 Sesarma (genre), Sesarme, 69 — Cervicornis, S. cornes de cerf. éd. — Africana, S. africaine. 70 Stenopus (genre), Sténopé. 193 — Împressa, S. imprimée. ide — Hispidus, S. hérissé. id. — Pisoni, S. de Pison. id. Sitenorhynchus (genre), Stenorhynque. 148 — Quadrata, S. carrée. id. — Ægyptius, S. égyptien. id. Sericeres (famille). 270 — Longirostris, S. à long bec. 149 Sicyonia (genre), Scyonie. 193 — Phalangium, S. faucheur. 148 — Carinata, S. carénée. 194 Stenosoma (genre), Stenosome. 259 — Sculpta, S. sculptée. id, — Hecticum, S. étique. id. Sigalion (genre), Sigalion. 9 — Lineare, S. linéaire. id. — Hermionæ, S.. d’Hermione. id. Sromapopes (ordre). 200 — Mathilde, S. de Mathilde. id. Storena (genre), Siorene. 364 S$maridia (genre), Smaride. 494 — Cyanea, $. bleue. id. — Paypillosa, S. à papilles. id. Stygnus (genre), Stygne. 455 TABLE, Pages. — Armatus, S. armé. 456 Syllis (genre), Syllide. 17 — Fulgurans, S. étincelante. id. —Monillaris, S. à Bracelet. id. Tachypleus (genre), Tachyplée. 290 —Heterodactylus, T.à dents dissem- blables. id. Talitrus (genre), Talitre. 226 — Saltator, T. sauteur. id. Tanais (genre), Tanaide. 241 T'ARENTULES (lribu). 325 Tegenaria (genre), Tegenaire, ou Araignée proprement dite. 413 — Agrestia, T. des champs, 416 — Civilis, T. civile. 415 — Domestica, T. domestique. A3 Terebella (genre), Terebelle, 28 — Cincinnata, T. frisée. 29 — Cirrata, T. bouclée. 28 — Conchilega, T. coquillière. id. — Constricta, T. étranglée. 29 — Cristata, T. à crête. id. — Gigantea, ©. géante. 28 — Medusa, T. méduse. id. — Nebulosa, T. nébuleuse. 29 —Scylla, T. Scylla. id. — Ventricosa, T. ventrue. id. — Venustata, T. jolie. id, TereBErLtTES (groupe). 27 Tetragnatha (genre), Tetragnathe. 433 — Extensa, T. étendue. id. TETRAPNEUMONES (tribu). 334 Tetranychus (genre). 467 — Caudatus, T, à queue. 469 — Cristatus, T. à crête. id. — Lintearius, €. voilé, 467 — Major, T. grand. 469 —Prunicolor, T. couleur de prune. 468 — Termipes, T. patte de termes. 469 — Trombidinus, 'T. trombidion. 470 — Ulmi, T. de l’orme. id. — Urticæ, T. de l’ortie. : id. Thalamita (genre), Thalamite. 103 — Admeti, T. admete. 104 — Annulata, T. annelée. id. — Callianassa, T, callianasse. id. — Chaptali, T. de Chaptal. id. — Crenata, T. crénelée. id. — Crucifera, T. porte croix. id. — Erythrodactyla, T. à doigt rou- ges. 105 — Sima, T. sima. 104 — Truncata, T, tronquée. 405 Thalassema (genre), Thalassème. è — Echiurus, à queue de serpent, id. Thalassina (genre), Thalassine. 476 — Scorpionoides, T, forme scor- pion. 476 THALASSINIDES (tribu). Thelpheusa (zenre), Thelpheuse. — Berardiü, T. de Bérard. — Fluviatilis, T. fluviale. — Indica, V. indienne. THELPHEUSITES (groupe). Thelyphonus (genre). — Angustus, T. étroit. — Caudatus, T. à queue. — Giganteus, T. gigantesque. — Rufipes, T. pattes rousses. Themisio (genre), Themiste. 599 Pages. 174 75 — Gaudichaudii, T. de Gaudichaud. id. Thenus (genre), Thene. — Orientalis, T. oriental. Theridion (genre), Theridion. — Aphane, T. aphane. — Benignum, T. bon. — Carolinum, T. de la Caroline. — Crypticolens, T.des lieux cachés, id. — Denticulatum, T. dentelé. — Lepidum, T. agréable. — Lineatum, T. à lignes. — Lugubre, T. lugubre. — Nervosum, T. à nervures. — Obscurum, T. obscur. — Ovaium, T. ovale. — Paykullianum, T. de Paykull. —Pulchellum, T. genti. — Punctatum, T. ponctué. — Quadripunctatum, T. à 4 points. 438 — Redimitum, T. orné. — Signatum, T. marqué. — Sysiphum, T. sysiphe. — Tinctum, T. teint. — Triangulifer, T. porte triangle. — Urticæ, T. de l’ortie. Thia (genre), Thie. — Polita, T. polie. Thomisus (genre), Thomise. — Abbreviatus, T. raccourci. — Atomarius, T. à atômes. — Ciîtreus, T. citron. — Cristatus, T, à crête. — Diana, T. Diane. — Floricolens, T. des fleurs. — Fucatus, T. coloré. — Hirtus, T. hérissé. — Malacostraceus, T. melacostra- cé. — Marginata, T. brodé. — Maugi, T. de Mauge. — Onustus, T. chargé. —Piger, T, paresseux. — Rotundatus, T. arrondi. — lugosus, T. rugueux. — Stelloides, T. en étoile. — Fruncatus, T, tronqué. 600 TABLE. Pages. Pages. — Villosus, T. velu. 388 — Peronii, V. de Péron. PE Thysanopoda (genre), Thysanopode. 204 Xantho (genre), Xanthe. 84 — Tricuspida, T. à trois pointes. 205 — Asper. X. rude. 85 TRACHÉENNES (ordre). CU — Crenaius,; X. crénelé. 87 TRAPEZOITES (groupe). 74 — Floridus, X, fleuri. 86 Trapezia (genre), Trapezie. 74 —Gaudichaucui, X. de Gaudichaud. 87 — Dentifrons, T. front dentelé. id, — Hiriipes, X. paties hérissées. il. — Ferruginea, T. ferrugineuse, id. — Hirtissimus, X. trés-hérissé, 85 Trichodactylus (genre), Trichodactyle. 76 — Impressus, X. imprim. 89 — Quadratu, M. carré, id. — Incisus, X. fendu. 88 TRIANGULAIRES (tribu). 124 —Lamarckü, X. de Lamarcek. 85 Trichodectes (genre), Trichodecte. 573 — Lividus, X. livide. . 11806 ! —: Crassus, T. épais. 574 —Octodentatus. X. ähuit dents, 88 — Sphærocephalus, T. à tête ronde. id. — Parvulus, X. petit. 87 TRrLogtres (ordre). 307 — Peronii, X.de Péron. 86 Trogulus (genre), Trogule. 464 — Planus, X. plan. 88 — Nepæiformis, T. forme de népe. 465 — Punctatus, X. ponctué. 3 87 Tromginites (famille). 467 — Radiatus, X. rayonné. 88 Trombidium (genre), Trombidion. 474 — Reynaudii, X. de Reynaud. 86 — Cordatum, T. en cœur. 475 — Rivulosus, X. des ruisseaux. * 87 — Etongatum, T. allongé. 474 — Rotundifrons, X. front arrondi. 88 — Fasçialum, T. à bandes transver- — Rufopunctatus , X, ponclué de sales. 475 roux. ï 85 — Glabrum, T. glabre, id. — Scaber, X. raboteux. td. — Holosoriceum, T. soyeux. id, — Setiger, X. soyeux. td. — Phalangii, T. des KFaucheurs. 474 — Vermiculatus, X. vermiculé. id. — Puniceum, T. rouge. 475 XypHosures (or dre). 290 — Svlvaticum, T. des forêts. id. Zephronia (genre), Zephronie. 524 — Trigonum, T. trigone. id. — Ps Z. comprimée. id. Typhis (genre), Typhide. 239 — Elongata, Z. allongée. 592 — Ferox, T. farouche. id, — Hercules, Z. bercule. ul. T'ylos (genre), Tylode. 260 — Insignis, À. remarquable. Moro — Armadillo, 'T. armadille. 264 — Javanica, Z. de Java. ] id. Ura (genre), Uque. 64 — Lichtensteinii, Z. de Lichtenstein. 521 — Una, U. une. id, — Ovalis, Z. ovale. id. Üloborus (genre), Ul:bore. 423 — Punctata, Z. ponctuée. 522 — Malckenacrius,U.de Walckenaer. 434 — Rotundata, Z. arrondie. 521 Unciola (genre). Unciole. 231 — Testacea, Z. jaunâtre. 522 — rrorata, U. arrosée. Zothezr (genre), Zothée., 42 Unrcurrassés (famille). 206 — Meridionalis, Z. méridionale. id, Uptiotes (genre). Uptiotes. 355 Zozymas (genre), Zozyme. . 83 —Schreberii, U. de Schreber. id. — /ÆÆneus, Z. bronzée. 84 Uropoda (genre), Uropode. L82 — Latissimus, 2, très-large. 83 — Opaca, U. opaque. id. — Pubescens, Z. velu. id. — Mitida, Ü. brillant, id, — Rugatus, Z, ridée. 84 — Vegeians, U. végétant. id. — Tomentosus, Z. cotonneux. 38 Varuna (genre), Varune. 72 Zuzara (genre), Zuzure. 254 — Litterata, V. lettré. id. — Diadoma, Z. diadème. td. Vibilia (genre), Vibilie. 233 —Semi-punclata, Z. demi-ponctuée. id. FIN DE LA TABLE. os 10, SMITHSONIAN INSTITUTION LIB LI] RARIES | IA 3088 00230502 ? nhenrb 0L434.193 Histoire naturelle des crustac:es, I