lf#^»iP»;!f^^^. "Hi l'-.i' %. If A^ ^ ^^ 4" \^9m^ \ %• \ r 4 lUIv- . -./ HISTOIRE NATURELLE DES LÉPIDOPTÈRES ou PAPILLONS DE FRANCE. TOME PREMIER. DE L'IMPRIMERIE DE FIRMIN DIDOT, IMPRIMEUR DU ROI, DE l.'iNSTITUT ET DE LA MARINE, RUE JACOB, N° 24. ^HISTOIRE NATURELLE DES LÉPIDOPTÈRES ou PAPILLONS DE FRANCE .,,e DÉCRITS PAR M.^ GODA HT, ANCIEN PROVISEUR, ET l/uN DES REDACTEURS DE l'aRTICLE PlipHlotl DANS 1,'enoyclopÉdie mÉthodIoue. PEINTS PAR M. C. VAUTHIER. DIURNES. ^ remi&f'e/iaràe. — éri/iH/'cm^i (/e- c^'a/'uj. A PARIS, CHEZ CREVOT, LIBRAIRE-ÉDIÏEUR RUE UK l'École ue médecine, n"' i i a i3. 1821. «(»(>4a9i>iï«'t3a<>S«<»(»(»t»i»(»i»«999 4 9'»9«»(»(»'>9(»»(»99(»<»e AVANT-PROPOS. Ce volume renferme tous les Papillons Diurnes qui se trouvent autour de Paris et à plus de cin- quante lieues à la ronde. Ils sont classés , ainsi que dans tout le cours de l'ouvrage, d'après la méthode de M. Latreille, parce que c'est la plus universellement adoptée, et sans contredit la plus rigoureuse jusqu'à pré- sent. Mais, pour la satisfaction des personnes qui se bornent aux anciens systèmes, ou qui veulent en avoir une idée, nous avons exposé ceux de Linné, de Fabricius et de Geoffroy. Avant de parler de ces différentes distribu- tions méthodiques, nous faisons connaître, à l'aide d'une planche explicative, l'organisation VJ AVANT-PROPOS. extérieure du Papillon dans l'état parfait; puis nous le considérons généralement dans l'état de chenille et dans celui de chrysalide. Comme la forme des ailes n'est point un ca- ractère fondamental, nous avons établi dans la plupart des genres, soas l'indication des majus- cules A, B, etc., des divisions où se rangent na- turellement toutes les espèces qui ont le même port et le plus d'affinité entre elles. La description de chaque espèce est toujoiu's faite d'après plusieurs individus des deux sexes, et accompagnée de renseignements historiques que nous avons obtenus par nos propres recher- ches, ou qui nous ont été communiqués par des amateurs (i) aussi éclairés qu'obligeants. Les noms vulgaires sont suivis d'une synony- (i) A Paris, MM. Duponchel , liourdon, de Villieis, de Brécourt, DulVesue , de Sersille, Lucas, le Breton; à Ver- sailles, MM. le Roux, Chevallier, du Chàtel ; à Chartres, M. Marchand ; à Saint-Quentin , MM. Renard et Carpentier ; au Quesnoy, M. Viéville; à Valenciennes , MM. le Prince, Prévost; à Sampigny, M. l'Abbé Pierrot ; à Montpellier, M. de Villiers, jeune ; à Marseille, M. Roux ; à Genève, MM. Linder, Valentin de Crousaz, etc., etc. AVAINT-PROPOS. VIJ mie exacte. L'envergure ou la largeur n'est indi- quée que par approximation, attendu que le mâle est presque toujours un peu plus petit que la femelle. Nous avons tâché de mettre ce travail au ni- veau des connaissances actuelles, et de le rendre cependant aussi élémentaire que possible. Pour le compléter, nous y avons ajouté des notions sur la manière de prendre, de préparer, de con- server les Papillons, et d'élever leurs chenilles. Ces différentes notions sont placées à la fin du premier volume. Avis A L R El. iKun. Ce volume se compose : i" D'une dcmi-fcuillc pour le faux titre, le litre et l'avant- propos; 2" jy une planche explicative au trait, placée immédiate- ment après cet avis ; 3" D'un quart de feuille contenant rinterprélation de la planche explicative, pour être placée en regard de cette planche et avant la liste des auteurs cités; 4" De vingt feuilles, en y compris une feuille sans pagina- tion dont la signature est 3 bis. Cette feuille doit être inter- calée entre les pages 48 et 49 j 5° De trente-neuj planches, dont 1 2 sont numérotées régu- lièrement de I à 12, et se placent ainsi : Planche i en regard de la page 36. PI. . . 2 44. PI. . . 3 52. PI. . . 4 62. PI- • . 5 94. PI. . . () 100. PI. . . 7 134. PI. . . 8 168. PI. . . 9 182. PI. . . 10 204. PI. . . II 216. PI. . . 12 238. Les autres planches sont intercalaires et prennent rang d'après l'ordre du numéro qu'elles portent; exemple : pi. 2 secund , pi. 2 tcrt.^ pi. 2 quart. , après la pi. 2 ; pi. 3 secund., après la pi. 3; etc. N. B. Dans quelques exemplaires seulement, la planche contenant les satyres MyrtilCj Maera et Mégère est numérotée VII secund. au lieu de 7 sext, La véritable pi. 7 secund. est celle des satyres Silène et Silvandre. Les Diurnes de France forment deux volumes. Les personnes qui dé- sireraient rassembler les figures en atlas trouveront à la fin du tonir second la classification générale des planches entre elles. HISTOIRE NATURELLE DES LÉPIDOPTÈRES ou PAPILLONS DIURNES, DES ENVIRONS DE PARIS. (1) :>953^3îO 303Ô3>9î3 GÉNÉRALITÉS. c« e©9©eôe«e©©6 ^-^ Lies naturalistes partagent la classe innom- brable des insectes en plusieurs ordres: Lépidop- tères ^ Coléoptères _, Hyménoptères ^ Diptères^ etc. L'ordre des Lépidoptères comprend les in- sectes à ailes écaiileuscs, ou tout ce que l'on ap- pelle vulgairement Papillons. C'est celui qui fixe le plus généralement nos regards, parce (i) Lépidoptire, qui a les ailes écailleiises ; de >£7ri;, i(?oç, écaille, et de TTTEpôv aile. On verra plus bas que la poussière- farineuse qui couvre les ailes de ces insectes est un assemblai-c de petites écailles. 1 2 HISTOIRE NATURELLE que , à l'élégance des formes et à la facilité du vol , il réunit la beauté des dessins , l'éclat et la variété des couleurs. Aussi de Geer et Olivier l'ont-ils placé le premier dans leur distribution méthodique des insectes. Linnénedivisad'abordles Lépidoptères qu'en deux genres : les Papillons et les Phalènes j c'est- à-dire les Diurnes et les Nocturnes j ou ceux qui volent le jour et ceux qui volent la nuit. Mais dans la suite il donna séparément, sous le nom générique de Sphinx , les Crépusculaires ou es- pèces du soir. Il restreignait , comme onlevoit, le mot Papillon aux Diurnes. Ce mot a encore une acception bien moins étendue dans le sys- tème des Glossates (Porte-Langue) de Fabricius, et dans la méthode de M. Latreille , puisqu'il n'y répond qu'a une seule partie des Diurnes , celle avec laquelle Linné a fait sa phalange des Chevaliers. Mais avant de parler des divers modes de clas- sification auxquels on a soumis les Diurnes , il est nécessaire de faire connaître leur organi- sation extérieure , et leur manière d'être en gé- néral , non-seulement dans l'état parfait , mais encore dans les deux états par lesquels ils pas- sent auparavant , celui de chenille et celui de chrysalide. (\ T:,uthu'r .ùTT Zaftvm Jctiff Plan(4io explicative. DKS LEPIDOPTERES. ETAT PARFAIT. L'organisation extérieure, dans cet état, offre, indépendamment du corps et de la tête , Quatre palpes , dont les deux inférieurs seu- lement distincts ; Une trompe , Deux antennes , Deux yeux apparents , Quatre ailes , Six pattes. ( Voyez la planche explicative. ) Le CORPS proprement dit est de deux parties distinctes, le corselet eiV ahdom,en;\\\\\e. et l'autre toujours velues ou couvertes d'écaillés. Le corselet, d'où partent les ailes , est ovale , de trois segments bien unis , dont l'antérieur très- court, en forme de collier, L' abdomen est ovale- allongé ou presque cylindrique , composé de sept anneaux , mou , souvent comprimé sur les côtés , plus fenduk l'anusdansle mâle que dans la femelle. La TÊT E est arrondie , comprimée en-avant, plus large que longue , mais néanmoins plus étroite que le corselet. Les PALPES INFÉRIEURS (les anfenntt/esdequel- ques auteurs) sont ascendants , cylindriques ou coniques, couverts d'écaillés ou très-velus, de 4 H I S T O 1 R E N A T U R E L L E trois articles , dont le dernier très-petit et pres- que nul dans un grand nombre d'espèces. On les appelle inférieurs par opposition aux deux supérieurs qui sont en forme de tubercules , très-courts , cachés , et visibles seulement h l'œil nu dans quelques Lépidoptères nocturnes , tels que les Teignes ^ les Crambes , etc. La TROMPE, cet instrument rétractile avec lequel l'insecte pompe les sucs qui servent a le nourrir, se compose de deux filets assez longs , cornés , concaves à leur face interne , et formant par leur engrénement mutuel trois canaux , dont l'intermédiaire est le conduit des sucs nu- tritifs. Elle est toujours roulée en spirale, entre les palpes inférieurs, dans l'inaction. Sa base est plus ou moins débordée par le chaperon ou partie antérieure de la tête. Les ANTENNES Ont Icur base près du bord interne des yeux. Elles sont mobiles , ordinai- rement plus courtes que le corps, composées d'un grand nombre d'arlicles peu distincts , fili- formes jusque près de l'extrémité, et terminées par un bouton ou par un renflement plus ou ?îîoins allongé qu'on nomme massue. Quelques auteurs soupçonnent qu'elles sont le siège de 1 odorat ; d'autres pensent qu elles pourraient bien être l'organe du tact. Les YEUX APPARENTS sout immobilcs, gros, DES L EPIDO P'I EHES. 5 presque hémisphériques et à réseau (d). Il y a entre eux deux yeux lisses, mais très-difficiles à apercevoir h cause de leur extrême petitesse et des écailles ou poils sous lesquels ils sont cachés. Les AILES consistent chacune en deux lames membraneuses , intimement appliquées l'une à l'autre , et divisées dans le sens de leur lon- gueur par des filets élevés ou nervures , ce quiy forme des cellules. Ces lames , ou en d'autres termes les deux surfaces de l'aile, paraissent a la vue simple couvertes d'une poussière farineuse qui s'enlève par le toucher : Mais à l'aide d'une forte loupe , et mieux encore d'un microscope , on reconnaît que cette poussière, que<|uclques- uns ont prise a tort pour des plumes , est un assemblage de petites écailles implantées au moyen d'un pédicule , disposées avec la même symétrie que les tuiles d'un toit , offrant dans la combinaison de leurs couleurs des tableaux toujours variés , et quelquefois admirables. Les ailes présentent des différences quant à leur forme et quant à leur position. Tantôt elles sont en triangle plus ou moins curviligne , tan- (i) Ce réseau est formé par un nombre prodigieux de {)etites facettes qui paraissent destinées plutôt à suppléer à l'immobilité des yeux qu'à multiplier les objets. b HISTOIRENATURELLE tôt ovales. Leur bord postérieur est parfois uni ou entier , parfois diversement denté. Les infé- rieures , dont le bord interne est concave dans les uns , en gouttière dans les autres , finissent assez souvent par des queues ou par des appen- dices. Ici, lorsque l'insecte est en repos, elles sont toutes les quatre élevées perpendiculaire-»- ment , el conniventes ou très-rapprochées à leur sommité; là , les inférieures sont horizon- tales , tandis que les supérieures sont relevées , sans être précisément perpendiculaires et sans se toucher. Une chose qu'il est important de remarquer , c'est que les ailes des Diurnes sont toujours libres; au lieu que , chez les Crépus- culaires et chez les Nocturnes , il y a , vers l'ori- gine du dessous des inférieures, un crin roide et écailleuxqui passe dans une coulisse adaptée il la partie correspondante des supérieures , et les tient assujetties durant l'inaction. Les PATTES sont attachées à la poitrine ou surface inférieure du corselet. Elles se compo- sent de la cuisse, de Vd jambe 3 des tarses ou du pied. Mais on réunit ordinairement sous la dé- nomination de jambe les deux dernières de ces parties. Les jambes n'ont souvent que deux épe- rons ou crochets, et situés à leur extrémité. Mais dans les espèces (les hespéries) dont les secon- des ailes sont horizontales au moment du repos, DES lépidoptèhes, 7 il y en a toujours quatre aux deux jambes posté- rieures , savoir : deux au bout , et deux vers le milieu du côté interne. Les tarses sont de cinq articles entiers et légèrement épineux en-des- sous. Les crochets qui terminent le cinquième et dernier sont quelquefois simples , quelquefois bifides ou fourchus. Beaucoup de Diurnes ne se servent des deux pattes antérieures , ni pour marcher ni pour se soutenir. Ou bien elles ressemblent aux autres, mais elles sont très-petites et cachées ; ou bien elles sont sans crochets , plus courtes , très-ve- lues , et appliquées contre le cou en manière de palatine , ce qui les a fait nommer Pattes en palatine (1). Lorsque les six pattes sont U-peu-près éga- lement propres à la marche , le Papillon est hexapode; lorsque les deux antérieures sont très-petites ou en palatine , et par conséquent inutiles a l'action de marcher, il est t et r a p od e. Nous avons dit , en parlant du corps , que le mâle se distingue toujours de la femelle , en ce (i) Dans une espèce du midi de la France, le Papllio Cellis de Fabricius, ou la Libythéedu micocoulier de M. Latreille, les deux pattes antérieures ne sont en palatine que dans le mâle seule- ment; la femelle les a coniormces presque comme les quatre autres. 8 HISTOIRE NATURELLE qu'il a l'anus plus profondément divisé. jNous ajouterons ici qu'il s'en distingue encore assez souvent par plus de petitesse dans la taille, par plus d'éclat ou d'intensité dans les couleurs , et quelquefois par des ornements en plus ou en moins, tels qu'une bande, des taches, etc. Faute d'avoir bien connu ces différences , plu- sieurs auteurs ont tantôt pris un sexe pour l'au- tre, et tantôt pour deux espèces ce qui n'en fait réellement qu'une seule. Le mâle paraît d'ordinaire un peu plus tôt, et recherche la femelle avec ardeur. Celle-ci pond, en plus ou moins grande quantité , des œufs dont la forme et la couleur varient suivant les espèces, et que recouvre une enveloppe très- dure. Elle les agglutine sur les végétaux propres à nourrir sa postérité. La ponte finie, elle meurt. Sa vie , ainsi que celle du mâle , n'a duré en quelque sorte que le temps nécessaire à l'accom- plissement du vœu de la nature. ÉTAT DE CHENILLE. Des œufs pondus par le Papillon femelle naissent de petits animaux connus sous le nom de Larves ( masques ) ^ et plus habituellement sous celui de Chenilles. Les chenilles des Diurnes sont, soit allongées et plus ou moins cylindriques, soit raccourcies, DESLÉPlDpPTÈRES. 9 ovales et en forme de cloportes. Leur corps , composé de douze anneiiux , non compris la tête , est mou et diversement coloré. Les unes l'ont ras ou duveteux. Dans d'autres , il est chargé d'épines plus ou moins nombreuses , simples, ciliées ou branchues, ou bien de tuber- cules charnus d'où s'élèvent quelques poils. Ici, il finit par une pointe en manière de fourche. Là , les angles de la tête se prolongent vertica- lement. Ailleurs, on voit sortir du cou, lorsque l'animal est inquiété, une corne charnue, en Y, exhalant une odeur forte. La tête est revêtue d'une peau cornée ou écailleuse, et a de chaque côté six petits grains luisants , qui paraissent être des yeux lisses et a rétine. Elle offre en outre deux antennes coniques , très-courtes , compo- sées de peu d'articles. A sa partie antérieure est la bouche, consistant en deux mandibules, deux mâchoires portant chacune un petit palpe, deux lèvres, l'une supérieure, l'autre inférieure , et dont la dernière ayant près de son extrémité deux autres palpes. On remarque sur chaque côté du corps ncnf petites taches ordinairement ovales, et ressemblant a des boutonnières. Ce sont des ouvertures qu'on appelle Stigmates (1) (i) L'insecte partait a aussi des stigmates; mais les jioils ou les écailles du corps empêchent de les apercevoir. 10 HISTOIRE NATURELLE et qui servent de passage à l'air pour la respi- ration. Si on les bouchait avec de l'huile ou toute autre substance grasse, la chenille ne tar- derait pas k périr. Les stigmates sont situés sur les anneaux ; mais comme ceux-ci sont plus nombreux , il n'y en a point sur le second , le troisième et le postérieur d'entre eux. Les pattes sont invariablement au nombre de seize; savoir : six écailleuses ^ attachées aux trois an- neaux antérieurs; dix membraneuses , dont huit placées consécutivement sur les anneaux inter- médiaires, à partir du sixième jusqu'au neu- vième inclusivement, les deux autres groupées sur le douzième. Les pattes écailleuses ou à crochets sont dures, assez (ines, et répondent à celles de l'insecte parfait. Les pattes membra- neuses sont larges , molles , et finissent par un empâtement circulaire que couronnent de pe- tites dents recourbées. En plusieurs circonstances ces chenilles font usage d'une matière soyeuse , élaborée dans deux vaisseaux intérieurs , longs , tortueux , aboutissant a la lèvre inférieure, oii est un petit mamelon perforé qui donne issue aux fils , et que pour cette raison l'on a nommé la Filière. L'insecte parfait se nourrit du suc des fleurs et des substances en fermentation. Les chenilles rongent les feuilles, les boutons, les pétales, DES LÉPIDOPTÈRES. 11 les graines, et même la tige des végétaux. Les unes se bornent à une seule plante ; les autres sont polijphages j ou s'accommodent indiffé- remment de plusieurs. Celles-ci vivent toujours solitairement et à découvert ; celles-lk aiment la société et se réunissent, sur-tout dans le pre- mier âge , sous une toile qu'elles filent en com- mun. Les chenilles des Hespéries ont cela de particulier , qu'elles roulent ou tordent les feuilles pour s'en faire une habitation. Les excréments sont nuls, ou du moins peu sensibles , dans le Papillon. La chenille en rend beaucoup , et dont la forme dépend de celle de l'ouverture de l'anus. Les chenilles (la marche de leur développe- ment l'exige ainsi ) subissent quatre a cinq mues ou changements de peau , auxquelles elles préludent par une abstinence totale de nourri- ture, et a la suite de chacune desquelles elles sontplus grosses qu'elles ne Fêtaient auparavant. Ces mues, toujours laborieuses , et quelquefois funestes , sont séparées les unes des autres par un intervalle de huit k douze jours, et s'opèrent au moyen de la contraction et du gonflement alternatifs de l'animal, jusqu'à ce que sa peau se fende sur le dos entre le second et le troi- sième anneau. Outre que les couleurs du corps changent 12 HISTOIRE NATURELLE plus OU moins aux premières mues , elles ne sont pas , non plus que sa grosseur , détinitive- ment uniformes dans toutes les chenilles de la même espèce. On a remarqué que les individus les plus petits et les plus colorés en dernier lieu donnent assez généralement des mâles , et les autres des femelles. Dix a douze jours après la quatrième ou la cinquième mue , les chenilles , ayant atteint le terme de leur croissance, cessent de man- ger , et se vident par une légère diarrhée. Alors les TordeuseSj ou celles qui habitent dans des rouleaux de feuilles , y ébauchent une toile ; les autres cherchent un endroit propice , s'y attachent par la queue avec un petit amas de soie , ou bien de cette manière et en outre par le milieu du corps avec un fil transversal qu'elles assujettissent a chaque bout. Cette opération achevée, elles quittent toutes leur dernière peau. ÉTAT DE CHRYSALIDE. Quelques secondes auparavant , le Papillon était encore tout-a-fait masqué. A présent on le voit assez distinctement , mais il est replié sur lui-même, et comme emmailloté. Aussi la nou- velle forme qu'il vient de prendre est-elle ap- pelée powppe ( poupon ) par les Allemands , cl nymphe par plusieurs auteurs. DES LÉPIDOPTÈRES. 43 Certaines nymphes de Diurnes ont des taches d'or ou d'argent (1) , ce qui leur a fait donner le nom de chrysalides (2) , nom que l'on a en- suite généralisé en l'employant pour désigner le second état de tous les Lépidoptères. Au moment de leur formation, les chrysalides sont molles et gluantes ; mais en peu de temps leur peau acquiert de la dureté, et devient un abri sous lequel l'insecte se perfectionne , sans avoir besoin de nourriture. La partie antérieure des chrysalides paraît inanimée. Leur partie postérieure fait, princi- palement lorsqu'on y touche, des inflexions ou mouvements sur les jointures des anneaux qui la composent. Ces anneaux, excepté le dernier, sont pourvus de stigmates placés a-peu-près comme l'étaient ceux de la chenille. Les chrysalides des hexapodes sont attachées par la queue et par le milieu du corps , la tête en haut ou un peu penchée de côté , à moins (i) Réaumur attribue ces taches à une matière visqueuse et luisante qui tapisse l'intérieur des nymphes, et qui, paraissant à-travers la membrane ou peau mince dont elles sont re- couvertes, prend la teinte jaunâtre ou blanchâtre qu'a cette membrane. (2) Clirysalidc ; en grec, ^r^pvyixAiç, àe xp^J'i€©eô Li E S six pattes k-peu-près semblables et pro- pres à la marche dans les deux sexes ; crochets des tarses simples ou sans dents. Palpes infé- DES LÉPIDOPTÈRES. 35 rieurs très-courts , atteignant à peine le cha- peron , obtus à leur extrémité supérieure , et ayant le troisième ou dernier article très-peu distinct. Massue des antennes allongée et pres- que piriforme ou en forme de poire. Les secondes ailes ont le bord interne con- cave , et en outre échancré immédiatement au- desstis de l'angle de l'anus. La cellule du milieu de leur surface est fermée en-arrière par une nervure en angle plus ou moins tronqué , et jetant deux branches longitudinales. Ce genre renferme environ cent cinquante espèces connues et décrites. Mais sur ce nombre il n'y en a que trois qui appartiennent k l'Eu- rope. Ce sont ; ÏAlexanor , le Flambé et le Machaon. Les deux derniers seulement se trou- vent autour de Paris, et font, ainsi que ÏA- lexanor^ partie de la subdivision des Chevaliers grecs de Linné. Les chenilles, sur-tout lorsqu'on lesinquiète, font sortir, de l'intervalle qui sépare le sommet delà tête du sommet du premier anneau , une corne molle, en Y , exhalant une odeur forte. Les chrysalides sont allongées , anguleuses, attachées par la queue , et en outre par le mi- lieu du corps. Leur partie antérieure se termine à-peu-près en croissant , et leur dos offre deux séries longitudinales de petites verrues. 36 HISTOIRE NATURELLE A« Boi'd postérieur des premières ailes, un peu con- cavey entier ou sans dentelures j hord corres- pondant des secondes a peine arrondi, fes- tonné, ayant près de Tangle de Vanus une queue oblique, longue, et légèrement arquée en dedans 'vers son extrémité. 1. PAPILLON FLAMBÉ. PAPILIO PODALIRIUS. {Linn. LE FLAMBÉ. {Geojf.) Envergure, 3 pouces et demi environ. luE Papillon a sans doule été nommé Flambé , parce qu'il a des bandes noires, transverses, en forme de flammes. Le dessus des ailes est k-peu-près comme l'indique la figure. Leur dessous est pareil au dessus, avec cette différence que la bande de l'extrémité des pre- mières estmoinslarge, ou ne forme qu'un simple liséré , que les secondes ont , entre la bande du milieu et la ligne noirâtre qui la précède en de- hors , une ligne roussâtre également transverse. -Pùirne^ I. PapiHc I l*°"riainl.(', 2 P?" Machaon. DES LÉPIDOPTÈRES. 3T Le corps est d'un jaune-pâle, avec une bande noire le long du dos , et une rangée de petits points de cette couleur le long de chaque côté. Le bout des queues est jaune de part et d'autre . Les antennes sont entièrement noires. Le Flambé paraît pour la première t'ois a la fin d'avril et dans le courant de mai, et pour la seconde en juillet et en août. Il est très- commun a rile-Adam , à Montmorency , dans la forêt de Saint-Germain ( allée des Loges ), à Versailles , à Marly , etc. On le prend aussi , mais moins abondamment , aux bois de Bou- logne, deMeudon, de Verrières et deVincennes. Le Calvaire était , il y a une dizaine d'années, un excellent endroit pour cette espèce. La chenille est rase , renflée k sa partie anté. rieure, comprimée à sa partie postérieure. Son corps est d'un vert-gai , avec trois lignes blan- ches, longitudinales, etplusieurs traits latéraux et obliques , sur la plupart desquels il y a des points rouges. Elle vit solitairement sur le pommier , le pêcher , Vamcindier , Vépine-vinette , le prunier et le prunellier. C'est sur-tout dans les lieux peuplés de ce dernier arbrisseau que se lient le Papillon. La chrysalide est assez ordinairement d'un jaune-incarnat, avec des mouchetures noirâtres, et les verrues du dos ferrugineuses. , 38 HISTOIRE NATURELLE Sj» Bord postérieur des premières ailes îwji concave , dentelé; hord correspondant des secondes très- arrondi, festonné^ ayant un peu au-dessous de son milieu une queue oblique , de médiocre longueur, et légèrement arquée en dehors. IL PAPILLON MACHAON. PAPILIO MACHAON. {Linn.) LE GRAND PAPILLON A QUEUE DU FENOUIL. {Geoff.) LE GRAND PORTE- QUEUE. ( E M G R A M. Pap. d'Europe. ) PAPILLON BASSE-LA-REINE. (Me Kl AN. Eur.) Envergure, 3 pouces et demi environ. Le dessous des ailes diffère du dessus ( voijez la figure) , en ce qu'il est généralement plus pâlej en ce que les petites lunules jaunes de DES LÉPIDOPTÈRES. 39 l'extrémité des supérieures forment une bande continue ; en ce que les taches bleues des infé- rieures sont plus étroites, en croissant, etaccom- pagnées quelquefois detroistaches rousses, dont une placée a l'extrémité du bord antérieur, les deux autres groupées presque vis -à- vis de la cellule discoïdale. Engramelle donne deux variétés de cette es- pèce. La première a le dessus des ailes d'un jaune très-foncé , avec l'espace noir de la base des supérieures peu marqué, et l'œil des inférieures jaune comme le fond. La seconde a les échancrures et les lunules marginales des ailes de derrière d'un jaune- terne , et les taches bleues des mêmes ailes . aussi petites en-dessus qu'en-dessous. Le Machaon esttrès-commun. Il paraît depuis le commencement de mai jusque vers la mi- juin , et ensuite depuis la fin de juillet jusqu'en septembre. Il fréquente les bois , les jardins, et sur-tout les champs de luzerne. On le prend sans peine lorsqu'il est reposé, particulièrement au coucher du soleil. La chenille est solitaire , rase , d'un vert- pomme, avec les incisions d'un noir-velouté, et une bande transverse du même noiv sur chaque anneau. Les bandes sont alternativement mar- AO HISTOIRE NATURELLE quées d'une série de points orangés. Cette der- nière couleur est aussi celle de la corne rétrac- tiledont nous avons parlé dans les caractères du genre, he fenouil, le peucédan à feuilles menues, sont les plantes sur lesquelles on trouve le plus souvent cette chenille. Elle aime également la caroUe sauvage et la caroUe cultivée. Aussi les paysans de certaines contrées donnent-ils au Papillon le nom de Grand-Carottier. La chrysalide est chagrinée, tantôt verdâtre, tanlot obscjire, avec les verrues du dos jaunâ- tres. DES LEPIDOPTERES. GENRE COLIADE. PARTIE DES DAN AIDES BLANCHES. {Linn.) Li E s six pattes propres k la marche dans les deux sexes 3 crochets des tarses unidentés ou bifides. Palpes inférieurs très-comprimés , leur dernier article beaucoup moins long que le pré- cédent. Antennes courtes et finissant par une massue allongée et obconique, ou en cône ren- versé. Les secondes ailes ont le bord interne sans concavité et sans échancrure , et il s'étend sous le ventre. La cellule du milieu de leur surface est fermée en arrière par une nervure en ç ou Z grec et ne jetant qu'une seule branche lon- gitudinale. Les chenilles sont cylindriques, ou bien com- primées k leur partie postérieure, avec une raie le long de chaque côté du corps , et le dessous du ventre pâle. Ce sont les Chenilles à ventre pâle (pallidi venlre) de quelques auteurs. 42 HISTOIRE NATURELLE Les chrysalides sont allongées , anguleuses , renflées au milieu du dos , terminées a chaque hout par une pointe conique , et attachées de la même manière que celles du genre Papillon. Nota. Le dessous des ailes inférieures offre ordinairemeut, près de la base du ventre, une tache rose ou lie-de-vin. DES LÉPIDOPTÈRES. 43 A» Bord postérieur des premières ailes entier, ai'ec le sommet aigu et prolongé; bord correspon- dant des secondes offrant vers son milieu un appendice court et terminé par une pointe ar- rondie. m. GOLIADE CITRON. I PAPILIO RHAMNI. {Linn.) LE CITRON. ( GeofJ.) Envergure, 28 à 3o lignes. \u E dessus du mâle est d'un jaune-citron, plus gai que ne l'indique l'enluminure. Le dessus de la femelle est d'un blanc-verdâtre. Dans l'un et dans l'autre, le milieu des quatre ailes oflre un point orangé , et le bord postérieur une série tout- a -fait terminale de points ferrugineux très-petits. 44 HISTOIRE NATURELLE Le dessous des deux sexes ne diffère du dessus que parce qu'il est un peu moins foncé, et parce que le point central de chaque aile est ferrugineux etpresque argenté dans son milieu. Le corps est jaune ou d'un blanc-verdatre , suivant le sexe, avec le dos noirâtre, le corselet et la base de l'abdomen garnis de poils soyeux et argentés. Les antennes sont rougeâtres, avec la majeure partie de la massue d'un brun-obscur. La trompe est d'un noir-luisant. Cette Coliade est extrêmement commune , et paraît, pour ainsi dire, sans interruption depuis le commencement du printemps jusqu'à la fin de l'automne. Il est môme des individus qu'on voit voler dès les premiers jours de février, et quelquefois plus tôt ; mais ils étaient éclos en automne , et avaient passé l'hiver à l'abri des frimats. La chenille est verte , avec une ligne plus pâle le long de chaque côté du corps, et de petites pointes noires sur le dos. Elle a l'extré- mité postérieure comprimée. Le nerprun pur- gatif ou. bourg -épine (rhamnus catharticus) , et la bourdaine ou bourgêne ( rhamnus frangula) , sont , au dire des auteurs , les plantes sur les- quelles on la trouve. Elle vit indubitablement sur d'autres ; car l'insoclc parfait abonde dans Jfiiirriej- JT. I^.J. Genre Coliade. \ ï ! /v.. rr<7 . :2. . Genre Piéride . ^:jm^ Fi' 1 ( oi;.,,u. ( ilron 2 i',,,,,), Aiii-orc^ ,"> i"<'- (mx('c /.nmj,„ Se,,/,, DES LÉPIDOPTÈRES. 45 beaucoup d'endroits où il n'y a aucune espèce de nerpruns. La chrysalide est verdâtre, ou jaunâtre avec une ligne plus claire et une tache rougeâtre sur chaque côté. Nota. M. le docteur William Leach, l'un des professeurs- administrateurs du Musée britannique , a fait, avec cette espèce et quelques autres qui ont le même port, un genre auquel il a donné le nom de GonoptÉryce (ailes anguleuses). 46 HISTOIRE NATURELLE IJ» Bord postérieur des quatre ailes arrondi, entier, auec une frange rougeâtre et entre-coupée de jaune. 3@G IV. COLIADE SOUFRE. PAPILIO HYALE. {Linn.) LE SOUFRE. (En G RAM. Pap. d'Eur.^ LE SOUCI, Variété C. {Gcojf.] Envergure, 22 lignes entiron. LiE dessus du mâle est d'un jaune-soufre , le dessus de la femelle d'un blanc-verdàtre , avec un point très-noir vers le milieu de la côte des premières ailes, et une tache orangée, pâle, au centre des secondes. Les ailes de devant sont DES LÉPIDOPTÈRES. 47 terminées par une bande brune ou noire , élargie antérieurement, et coupée dans toute sa longueur par une suite de neuf taches jaunes ou blanchâtres , dont la sixième et la septième, à partir d'en haut , moins prononcées ou à peine distinctes. La bande susdite se continue sur les ailes inférieures de la femelle ; mais elle y est plus étroite. Dans le mâle , elle est tantôt nulle, tantôt remplacée par des points de sa couleur. Le dessous des premières ailes diflfère du dessus, en ce que l'extrémité offre une simple rangée de points noirs , au lieu d'une bande , et en ce que le sommet et la majeure partie du bord postérieur sont d'un jaune-roussâtre. Le dessous des secondes ailes est entièrement d'unjaune-roussâtre, avec deux points argentés, dont l'extérieur plus petit , puis une ligne ar- quée de points rougeâtres , faisant suite aux points noirs des ailes supérieures. Les deux points argentés sont cerclés de rougeâtre et correspondent à la tache orangée du dessus. Le corps est jaune, avecla tête ferrugineuse, et le dos noirâtre. Les pattes et les antennes sont rosées. Celles- ci ont le bout de la massue jaunâtre. La Coliade soufre est commune dans les champs de luzerne. Elle paraît pour la première 48 HISTOIRE NATURELLE fois en mai , et pour la seconde en juillet. Dans les années chaudes , on la trouve encore au mois de septembre. La chenille est d'un vert-velouté , avec une ligne jaune le long de chaque côté et des points noirs aux anneaux. Elle vit solitaire sur la coronille bigarrée ( coronilla varia ). Nous ne connaissons point la chrysalide. Piitrney HT. /'/.!> J>a,„./. Genre C oliade Fiç. f/>^.2. Genre Piéride fu7. 3. 7'. h, „//,„;■ /'.•',■/ //" /..un... Jr,,/,, I Coliadc Souci. l'Col. Soufre , ô l'icrulo J )a|)li(IiCc DES LÉPIDOPTÈRES. t^S-l V. COLIADE SOUCI. PAPILIO EDUSA. (Fab.) ««««eeeeeeee LE SOUCI, Variétés A et B. {Geq/f.) Envergure, 22 lignes environ. Là F, dessus des ailes est d'un jaune-souci; mais le fond des inférieures est mélangé de verdâtre , ce qui fait re^sortir une tache orangée qu'elles ont sur le disque ou centre. Les supérieures offrent , vers le milit-u de leur bord d'en haut , un gros point d'un noir-foncé. A l'extrémité des unes et des autres , est une bande noire , large , sinuée sur le côié interne , continue dans le mâle, divisée dans la femelle par des taches jaunes, au nombre de sept sur les ailes de de- vant, et de cinq sur celles de derrière. LÉPiDOPTt:nKS , T. I. 3 bis.* 4ô-2 HISTOIRE NATURELLE. Le dessous des premières ailes diffère du des- sus , en ce qu'il est moins foncé , en ce que toute la partie correspondante à la bande terminale est d'une teinte verdâlre, avec une ligne trans- verse de points, dont les trois ou quatre infé- rieurs noirs et plus gros, les autres ferrugineux. Le dessous des secondes ailes est entièrement d'un jaune-verdâtre, avec une ligne courbe et postérieure de points ferrugineux , plus deux points discoïdaux argentés, dont l'extérieur moins gros. Le corps, les antennes et les pattes sont à-peu- près comme dans le Soufre. Les époques où elle paraît , et les lieux où on la trouve, sont aussi les mêmes. La Coliade Souci donne une variété femelle qu'Hubner a figurée sous le nom A' Hélice. Cette variété se distingue des individus ordinaires, en ce qu'elle a le fond de tontes les ailes , et les taches qui divisent la bande de l'extrémité , blanchâtres. La chenille est d'un vert-foncé , et a le long des côtés du corps une raie blanche, entrecou- pée de fauve et ponctuée de bleu. Elle vit sur plusieurs espèces de trèfles. La chrysalide est verte, avec une ligne jaune sur chaque côté, et des mouchetures noires sur l'enveloppe des ailes DES LJéPI DOPTÈRES. 4^-3 GENRE PIÉRIDE. SUITE DES DANAIDES BLANCHES. {Lùin) eesi«)««e>«ie£i«si \jk E genre se distingue du précédent par les ca- ractères que voici : Les palpes inférieurs sont presque cylindri- ques et peu comprimés; leur troisième ou der- nier article est à peu près de la longueur du second. Les antennes sont toujours proportionnelle- ment plus longues; leur massue est ovoïde , au lieu d'élre en cône renversé. Les ailes sont moins épaisses. Les chenilles sont pour la plupart pubes- centes ou légèrement velues; leur dos offre le plus souvent une raie longitudinale, ce qui leur a fait donner le nom de Chenilles dos -rayé (medio striatœ). Les chrysalides ont le dos moins renflé , et presque en toit incliné. 3. bis. 48-4 HISTOIRE NATURELLE A. Ailes un peu oblongues, entières ou sans dentelures. VI. PIERIDE DU CHOU. PAPILIO BRASSICAE. {Linn.) LE GRAND PAPILLON BLANC DU CHOU. {Geojf.) Envergure, 28 lignes environ. Ijes deux sexes sont blancs en-dessus, avec le sommet des ailes supérieures noir, et en par- tie saupoudré de blanchâtre. La femelle a en outre, sur ces mêmes ailes, trois taches noires, dont deux presque rondes, placées l'une au-des- sous de l'autre derrière le disque ou centre; la troisième, en forme de raie longitudinale, occu- pant le milieu du bord interne. Les secondes ailes du mâle et de la femelle offrent sur le bord antérieur, et en alignement des deux taches rondes dont nous venons de parler, une tache noire plus ou moins prononcée. Le dessous des premières ailes est blanc J?titr7ié'rJf'^ Genre Piéride . //.-^ ^ Fn, "m. 2. Fnj. 3. Fuj.i. <: l.,u//„^rj'-' e/ /P' ^■AV ( PiVi-idc (lu ('lioii,2 pi''"' (le la l{a\(^ J i»"'"' (lu \a\rt,4 l':''<-(lc la Moiilnrdo DES LÉPIDOPTÈRES. 48-5 comme le dessus , avec le sommet d'un jaune- terne , et deux taches noires , arrondies et cor- respondant à celles du dessus. Ces taches sont constantes dans chaque sexe. Le dessous des secondes ailes est d'un jaune- terne , pointillé de noirâtre , avec l'origine du bord antérieur un peu safrané. Le corps est blanchâtre, avec le dos noirâtre. Les antennes sont annelées de blanc et de noir, et terminées par un point jaunâtre. Geoffroy a pris la femelle pour le mâle , et ré- ciproquement. Cette espèce est des plus communes. On la voit depuis le commencement du printemps jusqu'à la fin de l'automne. Sa chenille vit en société sur le chou cultivé ( brassica oleracèa ), et sur plusieurs autres crucifères. Elle est d'un cendré-bleuâtre , avec trois raies jaunes et longitudinales , dont une sur le dos. Entre ces raies sont des points noirs, tuberculeux , du centre de chacun desquels s'é- lève un poil. Cette chenille est si vorace qu'elle consomme par jour plus du doublé de son poids ; et, comme elle n'est malheureusement que trop multiphée, elle cause dé très grands dégâts dans les potagers. La chrysalide est verdâtre, entièrement tachetée de noir, avec les côtés et l'arête du dos jaunes. 48-6 HISTOIRE NATURELLE VII. PIÉRIDE DE LA RAVE. PAPILIO RAPAE. (Linn. ««•««eeeee» LE PETIT PAPILLON BLANC DU CHOU. {Geoff.) Envergure, 22 lignes environ. ijFTTE Piéride ressemble beaucoup à la pré- cédente ; mais elle est constamment plus petite et a moins de noir au sommet des premières ailes ; le mâle offre d'ailleurs assez souvent un ou deux points de cette couleur sur le dessus desdites ailes. Elle est aussi commune que son analogue , et paraît en même temps. Sa chenille vit presque solitaire sur la grosse rave ou variété du navel ( brassica râpa ), et sur plusieurs autres plantes de cette famille. Elle s'introduit dans leur intérieur, ce qui l'a fait mnwvix^v Ver du cœur. Son corps est ras, J)iurnej' P^. J'ri' lj„,,rf f'., "M. Genre Piéride . Ift^.. /y^.2. \ > r. !;,„//„„■ /'.",•/ /)!' t PioVia.- Aui-oi'o Ion,. 2 V'M Daplidicc.l ['!•''■ (Kl .\a\ (>l. DES LÉPIDOPTÈRES. 4^ 7 vert, avec trois raies blanchâtres, dont deux latérales et souvent pointillées de jaune. La chrysalide ressemble à celle de la Piéride du chou , excepté qu'elle est plus petite , et qu'elle n'est sensiblement tachetée de noir que sur l'arête et les côtés du dos. VIII. PIÉRIDE DU NAVET. PAPILIO NAPl. i^Linn.) e«ee«ie»«ee«« LE PAPILLON BLANC VEINÉ DE VERT. {Geoff.) Envergure, 20 lignes environ, LiE dessus des deux sexes est blanc, avec un point noir vers l'extrémité du bord antérieur des secondes ailes , et un semblable entre le milieu et le bord terminal des premières. Celles-ci ont en outre le sommet noirâtre. 48-8 HISTOIRE NATURELLE Le dessous des ailes supérieures est bl.inc, avec les nervures noirâtres, le sommet d'un jaune-pâle, et deux points noirs. Le dessous des ailes inférieures est d'un jaune- . pâle , avec des veines d'un noir-verdàtre , assez larges , formées par des atomes. Le corps et les antennes sont comme dans les deux espèces précédentes. 11 est des femelles dont le dessus des premières ailes offre deux points noirs au lieu d'un. Cette Piéride se trouve dans les bois et dans les prairies, au printemps et en été. Elle est assez commune. La chenille est d'un vert-obscur, mais plus claire sur les côtés, avec les stigmates fauves , de petites verrues blanchâtres , des points noirs et un léger duvet. Elle vit sur le navet (brassica na- pus), sur plusieurs résédas , et sur la tourette glabre ou arabette perfoliée. La chrysalide est plus épaisse que celle de l'espèce précédente, et d'un vert-jaunâtre. (^j^ DES LÉPIDOPTÈRES. 4^'9 IX. PIERIDE GAZEE. PAPILIO CRATAEGl. {Linn.) eeeeeeeeeeee LE GAZÉ. {Geoff.) Envergure, 28 lignes environ. JjE dessous des ailes ressemble au dessus. {Voyez la figure.) Cette espèce paraît, au printemps et en été, dans les prairies et «««*»•«» «e«»ae»aaa Envergure, 20 lignes environ. JjE dessus du mâle est, à peu de chose près, tel que l'indique la figure. Le dessous de ses ailes supérieures ressemble au dessus ; mais la base est légèrement soufrée, et l'extrémité est d'une teinte verdâtre , entre- mêlée de blanc et d'un peu d'incarnat. Le dessous de ses ailes inférieures est blanc, avec des marbrures vertes , piquées de jaune , 48 - 1 4 HISTOIRE NATURELLE et disposées de manière à laisser, entre le mi- lieu et le bord terminal, un espace continu et sinué, en forme de bande transverse. Ces mar- brures se font sentir en dessus. La femelle diffère du mâle par l'absence de la tache aurore, et par un peu plus de noir au sommet des premières ailes. Cette espèce habite sur-tout les bois , et ne donne qu'une fois par an , depuis la fin d'avril jusqu'à la mi-mai. Les individus qu'on rencontre quelquefois en juin, et même au commencement de juillet, ont éprouvé du retard, comme en éprouvent beaucoup d'autres Lépidoptères. La chenille est verte, avec trois lignes blan- ches, longitudinales , dont l'intermédiaire moins prononcée. Elle vit solitairement sur le cresson stipulé {cardamine impatiens), le chou sam'uge^ \a julienne, la tourette glabre , etc. La chrysalide est verdâtre ou jaunâtre, avec une ligne blanche le long de chaque côté du dos. DES LÉPIDOPTÈRES. 48" 1 5 XII. PIERIDE DAPLIDICE. PAPILIO DAPLIDICE. {Linn.) »« o« »« »« a« •« «a «« «4» a« LE PAPILLON BLANC MARBRÉ DE VERT ( En G R A M. Pap. d'Europe. ) Envergure, 22 lignes environ. ijEOFFROY a pris cette espèce pour une va- riété de \ Aurore , et Engramelle s'est trompé sur les sexes. Le dessus des ailes est blanc. Les premières ont vers le milieu de leur bord antérieur une tache noire, presque carrée, et divisée par un trait blanchâtre en zig-zag ; leur sommet est noir, avec une ran^;ée transverse de quatre points blancs. Dans la femelle , il y a en outre une tache noire près de l'angle interne. Les secondes ailes sont sans taches dans le mâle; 4S-l6 HISTOIRE NATURELLE dans la femelle au contraire elles ont une bordure noire , que divise un rang de taches blanches. Le dessous des ailes supérieures offre le même dessin que le dessus; mais la tache du milieu et le sommet sont en grande partie verdâtres , et la tache noire de l'angle interne existe ici dans les deux sexes. Le dessous des ailes inférieures est d'un vert- jaunâtre , piqué de noir, avec neut taches blan- ches , dont trois groupées vers la base , les six autres alignées le long du bord postérieur, et séparées des précédentes par une bande égale- ment blanche, transverse et anguleuse. Cette espèce paraît au printemps et en été, dans les bois et les prairies où elle est très-com- mune. La chenille est d'un bleu- obscur, avec un liséré jaune, des points noirs, et la tête verte. Elle vit sur plusieurs espèces de choux, sur la gaude et le thlaspi sauvage. La chrysalide est verdâtre ou cendrée. D E S L É i- !!>(> V T È II 1", S . '; i) GENRE ARGYNNE. L« ES deux pattes antérieures, dans ies deux sexes, sont beaucoup plus courtes que les autres, repliées, ne servant pas l\ la marche. Palpes inférieurs , s'élevant au-dessus du chaperon , épais ou peu comprimés, écartés à leur extré- mité , et terminés brusquement par un article grêle, aciculaire ou en pointe d'aiguille. An- tennes finissant subitement par un bouton court , ovoïde. Crochets des tarses bifides. Les ailes inférieures ont la cellule discoïdalo ou du milieu ouverte postérieurement. Leur dessous , ainsi que celui des supérieures au sommet , offre souvent des taches argentées ou iiacrces. Les chenilles ont des épines ou des tubercules charnus et pubescents. Les chrysalides se suspendent par la queue , la lêt.c en bas. ^ Les espèces, qui ont sous leurs ailes des taches argentées, ont reçu \p nom collectif et vulgaire de Papillons nacrés. . DlURTS'ES , î. '' 50 HISTOIRE NATURELLE Celles qui n'en ont pas, ont été appelées Papillons damiers. Les unes et les autres ont souvent entre elles beaucoup de ressemblance , et présentent plus ou moins de variétés, dont nous ferons con- naître les principales. Les chenilles des premières ont été nommées chenilles cou épineux. Elles sont chargées d'épi- nes rameuses , dont deux ordinairement plus longues sur le cou. Leurs chrysalides ont souvent des taches ou des éminences soit dorées, soit argentées. Les chenilles des secondes, ou damiers _, por- tent le nom de chenilles à fausses épines. Elles ont des tubercules puhesccnts ou légèrement velus. Leurs chrysalides sont pour la plupart mou- chetées de noir, et quelquefois tuberculeuses. ûiurnej- PT- //, J. (■7„„//,/,-r7'!',-f/>. j.„,„.,„ .r.:/,.' lAlo\^luc lal)ar -« Envergure, un peu plus de a pouces. Li E dessus des ailes est fauve , mais d'un ton plus vif dans le mâle que dans la femelle, avec la base brunâtre, puis trois bandes noires, trans- versales. La bande antérieure est en zig-zag et occupe le milieu de la surface ; la suivante, for- mée de six points a chaque aile, est courbe aux inférieures ; la troisième , qui couvre tout le bord terminal, est dentée a son côté interne, et chargée dans le sens de sa longueur de deux rangs de lunules fauves , dont les extérieures moins distinctes et manquant parfois aux ailes J^mrnej' f'IL Genre Aroynne P/J.Sec;„u/. \ / bi-L> r - ♦ «.'y \ ^/ '/--' r./a„M,.v./'/',^/j~. /.,„m>i.Smf^'. lAi^nno Tal>ac d'Espaonvc,'^ ArQ-!"" A^^Jppe,3 Ai-^^Ao-lac. DES LÉPIDOPT EUES. 55 de devant. Ces mêmes ailes oiTrent en outre , vers l'origine de leur bord antérieur, quatre lâches noires, obliques, représentant grossière- ment le nombre 1356. Les ailes de derrière ont une tache noire, en fer a cheval, et près de hi couleur obscure de la base. Le dessous des premières ailes ressemble au dessus ; mais le bord antérieur et le sommet sont d'un jaune-verdàtre. La bande du bord postérieur est remplacée par une simple ligne , composée de chevrons noirs, dont les quatre ou cinq supérieurs plus pâles , et marqués cha- cun d'un point argenté. Le dessous des secondes ailes est d'un jaune- verdâtre, principalement vers le corps, avec environ vingt-une taches argentées , non com- pris la naissance du bord d'en haut et le bord interne qui sont aussi argentés. Les taches placées vers la base sont éparses , les autres forment deux bandes Iransverses , entre les- quelles le fond de l'aile est d'un jaune plus clair que par-tout ailleurs. Le bord postérieur des quatre ailes^est d'un blanc-jaunâtre aux petites échancrures. Le corps, les antennes et les pattes sont à- peu-près comme dans le Tabac d'Espagne. Le mâle a les deux nervures inférieures du dessus des premières ailes plus dilatées que les 56 H I s T 0 J K E i\ A T (J U E L t E cinq supérieures , ce qui le dislingue de lu (e- melle , où elles sont toutes uniformes. L'Agiaé paraît en juillet et en aoiil ; elle est, commune aux environs de Paris , sur-tout au bois de Boulogne. Elle se repose aussi sur les ronces et les chardons en fleurs. La chenille est épineuse , noirâtre , avec une rangée de taches rousses le long de chaque côté , et une bande blanchâtre le long du dos. Elle vit solitairement sur la violette sauvage. La chrysalide est rousse , ondée de brun . avec les deux pointes de la tête arrondies , et les autres éminences peu prononcées. b E s L li P I D 0 P T K R i: s . o i fc.-k/^>.'»,> *■'*■*■ *'' XV. ARGYNNE ADIPPE. PAPILIO ADIPPE. (Esp.) Envergure, un peu plus de 2 pouces. Ejlle ressemble en-dessus a l'Argynne Aglaé. Elle en diffère en-dessous, en ce que le som- met des premières ailes a moins de points ar- gentés ; en ce que la surface des secondes esl d'un jaune moins verdâtre , qu'elle offre quel ques taches argentées de plus , et , indépen dammentde cela, une rangée transverse d'yeux ferrugineux ou couleur de rouille, et ayant pour la plupart une prunelle argentée. Ces yeux sont placés avant les taches du bord postérieur. Mais il arrive assez souvent que les taches du dessous des secondes ailes sont d'un blanc- jaunàtre; à l'exception pourtant de celles qui sont rangées parallèlement au bord terminal , et de celles aussi qui forment la prunelle de veux dont nous venons de parler. 58 HISTOIRE NATURELLE Certains individus ont des points rougeâtres en place d'yeux. D'antres ont des taches ferrugineuses parmi les taches nacrées de la base. Quelquefois les taches, noires du dessus des quatre ailes, ou des supérieures seulement, forment par leur réunion un large espace noir sur lequel on ne voit qu'une ou deux taches fauves. Il y a encore d'autres variétés très-rares. Nous les avons données dans le tome IX de l'encyclopédie méthodique. Cette espèce a les mêmes mœurs que VAglaé, et paraît aux mêmes époques ; mais elle ne fré- quente que les grands bois. On la trouve com- munément a Saini-Germain ; on la prend aussi àMeudon. La chenille est , selon son âge , d'un vert-oli- vâtre, ou d'un rouge-ferrugineux. Elle a le long du dos une ligne blanche, bordée par des points noirs. Ses épines forment six rangs. Elle se nourrit des feuilles de la violeUe odorante et de celles de la pensée. La chrysalide est roussâtre , avec des taches argentées. DES LÉPIDOPTÈRES. 59 XVI. ARGYNNE PETIT-NACRÉ. PAPILIO LATHONIA. {Li Envergure , de r et demi à 2 pouces. Les quatre ailes sont fauves en-dessus , avec une poussière d'un brun-verdâtre près de la base , et des taches noires sur le reste de la surface. Il y a en outre une double ligne noire le long du bord postérieur, lequel, quoique un peu denté , est garni de cils jaunâtres. Le dessous des premières ailes ressemble au dessus , excepté qu'il est un peu plus pâle ; que le sommet ou angle externe est ferrugineux , avec sept a huits points argentés , dont les plus intermédiaires presque en forme d'yeux. Le dessous des secondes ailes est jaunâtre , nuancé de ferrugineux, avec environ vingt-deux taches nacrées , inégales , dont quinze semées entre la base et le milieu; les sept autres ran- O* 5 il! S T 0' 1 l\ E N A î n R E L L E gées le long du bord teroùnal, et précédées intérieurement d'une série transverse de sept yeux d'un brun-obscur et à prunelle argentée. Le corps, les antennes , les pattes , sont à peu de chose près comme dans les deux espèces précédentes. Il arrive, mais très-rarement, que les taches nacrées de la base des ailes inférieures sont réunies, et forment des bandes longitudinales. On rencontre des individus qui paraissent avoir plus de noir que de fauve sur les ailes j sans néanmoins différer en-dessous. Le Petit-Nacré paraît dans le cours du prin- temps, et dans les mois d'août et de septembre. U n'est pas rare aux environs de Paris. 11 habite les bois, les jardins, les prairies el les chemins verts. La chenille est d\in brun-grisâtre, avec une ligne blanche le long du dos. Elle est chargée d'épines distribuées par quatre sur les anneaux antérieur et postérieur , et par six plus longues sur tous les autres. La j^ensee^ le sainfoin, la bourrache, sont les plantes dont elle se nourrit le plus volontiers. La chrysalide est grise en avant , verdàlre en arrière, avec des taches dorées. Les angie.s (|c sa tête 3ont arrondis DES L E P 1 b 0 P T E ï\ V. Bon/postérieur des quatre ailes arrondi, garni d'une frange blanche ou blanchâtre , et entrecoupé de noir. XVII. ARGYNNE COLLIER-ARGENTE. Viv ■:•• MTSî©®s'a'®e ■ PAPÏLIO EUPHROSYNE. {Linn. Envergure, i pouce 3 quarts environ. Ije dessus des ailes est fauve, avec la base obs- cure , et des taches noires, dont les antérieures sont irrégulières et confuses , les autres sont en forme de points et disposées sur une seule ligne parallèle au bord terminal. Sur ce même bord, que garnit une frange blanchâtre , il y a une bande noire , dentée au côté interne , et coupée par une suite de taches qui sont fauves dans les mâles, moins vives dans la plupart des femelles. 62 HISTOIRE NATURELLE Le dessous des ailes de devant présente les mêmes caractères que le dessus, mais le sommet est rougeâtre et panaché de jaune. Le dessous des ailes de derrière est rougeâtre, avec deux bandes jaunes, transverses, maculai- res ou interrompues , dont l'antérieure courbe , avoisinant la base , un peu nacrée inférieure- ment ; la suivante très-anguleuse, occupant a- peu-près le milieu de la surface , bordée de noir sur les côtés , et offrant, a égale distance de ses deux bouts, une tache argentée dont la direc- tion est longitudinale. Entre ces bandes il y a un point noir, cerclé de jaune. \ers le bord pos- térieur le fond se nuance • plus ou moins de jaune, et l'on voit une ligne transverse de cinq à six points obscurs , puis un cordon pareille- ment transverse de sept taches argentées, égales entre elles, à-peu-près lunulées. Ces dernières taches ont fait donner à l'espèce dont il s'agit ici le nom de Collier- Arg enté ^ nom qui convien- drait aussi bien à l' Argynne Séléné et a l' Argynne Petite-Violette. Le corps est noirâtre en-dessus , grisâtre en- dessous, avec des poils verdâtres sur la poitrine et sur le corselet. Les antennes sont noires, avec des anneaux blancs , et la sommité de la massue roussâtre. Quelquefois, ainsi que dans les Argynnes pré- DES LÉPIDOPTÈRES. 63 cédentes , les taches antérieures du dessus des premières ailes, ou des secondes , et même des quatre , sont plus larges et presque réunies. Le Collier-Argenté paraît deux fois par an : au commencement de mai, et à la fin de juillet. On le trouve communément dans tous les bois des environs de Paris. On le rencontre aussi dans les grandsjardins. La chenille est épineuse, comme toutes celles du genre , noire , avec deux bandes de taches fauves le long du dos. Elle se nourrit des feuilles de plusieurs espèces de violettes. La chrysalide nous est inconnue. (ii !M s T 0 I ri t; N A T U II E L L !•: XVIIL ARGYNNE SÉLÉNÉ. PAPILiO SELENE. (Fab.) fe"a'S>4«fe#U LE PETIT COLLIER- ARGENTÉ. (E TV G K A M. Pap. d'Europe.) Envergure, i pouce et demi environ. Rje dessus de cette espèce est le même que dans le Collier-Argenté. Le dessous présente les différences que voici ; ies premières ailes ont le sommet , ies secondes l'angle interne et l'angle externe , d'un ferru- gineux-foncé, au lieu de les avoir rougeâtres. Les deux bandes jaunes et maculaires de la moitié antérieure des secondes ailes sont plus pfdes , et le point noir qui les sépare forme ici m\ œil complet , en ce qu'il a une prunelle rousse. Ces dernière^^ ailes ont une tache jftiirw^ mr. /y.v. (■ rm,fA,irj^''cfyM' 1 Aiovnno ( ollicr ;ir(rriiU\2 \i (i'" PIkx^x-, Ô Aiir"' DicUimc . DES LÉPIDOPTÈRES. Oft moins le long du bord terminal, la septième ou postérieure étant toujours jaunâtre j mais en re- vanche elles en offrent sept de plus , savoir : deux sur la bande jaune du milieu , outre celle qui y est déjà, et trois plus deux sur une même ligne transverse, derrière ladite bande. Le Séléné n'est pas plus rare que le Collier- Argenté. On le trouve à peu près aux mêmes époques et dans les mêmes endroits. Diurnes, î, 66 HISTOIRE NATURELLE XIX. ARGYNNE PETÎTE-VIOLE T TE. PAPILIO DlA.{Lmn.) LA PETITE-VIOLETTE (EkGBAM. Pap. d'Europe.) Envergure, i6 à 18 lignes. 6'a€c€©©©©&6€eoc®©ûCfie©sôeô JL A Petite- Violette ressemble aux deux espèces précédentes par le dessus des quatre ailes ; seu- lement la couleur fauve y est un peu plus foncée. Le dessous des ailes supérieures ne diffère de la surface opposée que parce que le bord termi- nal est entre-coupé de jaune et de ferrugineux, et parce qu'il y a vis-a-vis du sommet une nuance d'un blanc-violàtre. Le dessous des ailes inférieures est ferrugi- neux , et présente les caractères ci-après : vers la base sont six ou sept taches argentées, parmi lesquelles on en voit de jaunâtres, plus petites^ vient ensuite une légère bande d'un gris-de- -PiumeirlZ. Geiu-e Al*oy3inc 1 Fi Vf- /''t<^. .z . A. o" Didvma.ô Are'T /Vrlcmis DES LÉIMDOPTÈRES. 07 perle, traiisverse, arquée, suivie en dehors d'un cordon également, transverse de six yeux, dont le troisième , quatrième et cinquième , h comp- ter d'en haut , pourvus chacun d'une prunelle jaunâtre , les trois autres ordinairement sans prunelle. Derrière ces yeux est une rangée courbe et marginale de sept taches argentées , mais dont la postérieure moins vive , et même assez souvent jaunâtre. Le corps est noirâtre en-dessus , d'un gris lavé de pourpre en-dessous. Les antennes sont brunes , avec la massue noire et terminée par un point fauve. Cette Argynne est assez commune dans tous les bois des environs de la capitale. Elle donne deux fois : a la fin d'avril et au commencement de mai, ensuite en juillet et en août. Danscertainsindividus, les taches antérieures du dessus de toutes les ailes sont converties en une bande noire , plus ou moins large. Dans d'autres , la bande gris-de-perle du dessous des inférieures'est remplacée par une suite de points argentés. Ce dernier cas est très-rare. La chenille est grise, avec des rangs d'épines alternalivement blanches et rougcâtres. Elle vit sur plusieurs espèces de violettes. La chrysalide est jaunâtre et mouchetée de noir. 68 H I s T 0 I R E N A T U K E L L E XX. ARGYNNE DIDYMA. ARGYNNE DIDYMA (Encrcl. Méth. LE DAMIER, Variété A. {Geoff.) Envergure, i5 à 20 lignes. @®@o®©©®®®@@®®@ Ij 'auteur de la partie descriptive de l'article Papillon , dans l'Encyclopédie méthodique , rapporte k cette espèce non seulement le Di- dyma de Fabricius , mais encore les papillons Cinxia , Athulia et Fascelis du même , attendu qu'il ne regarde ces trois derniers que comme des variétés. Le dessus du mâle est ordinairement d'un fauve-rouge, le dessus de la femelle d'un fauve plus ou moins obscur. L'un et l'autre ont aux quatre ailes des taches noires, dont les anté- rieures irrégulières et éparses depuis la base jus- 2>àerriArXi ff-^Te,/^ Fi^.j. Coure ^ii'pyiiiic F,r> Fu/.a Fu. i<7.it. ?^ Fr^.3. '*=-S^. crjuM,:r.p:^,/j): .Sa,//> T 1 Arp-v-nue IVlit-ii aoio , "2 Aro "f C ollicr - arociiic , 3 Aro"" Artemis 4 Arg'."" Selciic, v> Ar^'!''D\ clima, G Ai^> '.'"' Athaiio . DES LÉPIDOPTÈRES. 69 qu'au milieu de la surface ; les postérieures lu- nulées et formant une ligne transverse , der- rière laquelle il y a une autre ligne noire , ter- minale, et ayant le côté interne denté. Le dessous des premières ailes ressemble au dessus , excepté que le fonds est moins intense , que le sommet et le bord postérieur sont d'un jaune d'ocre assez gai et ponctué de noir. Le dessous des secondes ailes est de la nuance de jaune que nous venons d'indiquer, avec deux bandes fauves , plus ou moins vives , transver- ses, dont l'antérieur flexueuse et plus courte, la postérieure arquée , bordée h son côté externe par une suite de lunules noires, correspondant à celle du dessus. La base, l'espace intermé- diaire entre les deux bandes susdites , le bord postérieur , sont parsemés de points noirs, un peu oblongs. Le corps est jaunâtre en-dessous 3 noirâtre en-dessus, avec les anneaux inférieurs blanchâ- tres, et l'anus roussâtre. Les antennes ressemblent ;i celles des petites Argynnes précédentes. Celle-ci se trouve, en juillet, sur la côte d'Au- naij , près de Sceaux. La chenille est d'un bleu-pâle, avec les épines du dos, et celles qui avoisinent le ventre, jau- nâtres j les épines intermédiaires rousses. Les 70 HISTOIRE NATURELLE anneaux du corps sont noirs et ponctués de blanc, et près des pattes règne une ligne blan- châtre sur laquelle on voit des tubercules jau- nâtres. La véronique y V armoise , la linaire^ sont les plantes dont elle se nourrit. La chrysalide est épaisse , obtuse , d'un gris- bleuâtre, avec des points fauves et des marques noires. DES LÉPIDOPTÈRES. 71 XXI. ARGYNNE ARTÉMIS. PAPILIO ARTEMIS. {Fab. et Hubn.) LE DAM;1ER, variété D. (Geoff.) i'-nvergure, i pouce et demi environ. L» E dessus des quatre ailes est d'un brun-noi- ràtre , chatoyant, avec un grand nombre de ta- ches jaunâtres et de taches fauves , disposées par bandes transversales. Lapetite frange blan- châtre est entre-coupée de noir aux ailes supé- rieures, et continue aux inférieures. Les trois bandes postérieures de celle-ci atteignent la cote et le bord interne, et l'intermédiaire d'entre elles est toujours d'un fauve-vif ou rou- geàlre, plus large cpie toutes les autres, et divisée dans sa longueur par six points noirs. 72 HISTOIRE NATURELLE Le dessous des premières ailes est un peu luisant, avec des taches comme celles du dessus, mais moins prononcées. Le dessous des secondes ailes est fauve , avec trois bandes d'un jaune-terreux , transverses, interrompues par les nervures , légèrement bordées de noir. Il y a en outre june tache jaune derrière la bande de la base; et six points noirs, faiblement entourés de jaune , entre la bande du milieu et celle du bord terminal. Le corps et toutes ses parties sont a peu près comme dans le Collier-Argenté. L'Artémis paraît dès le commencement de mai; elle est très- commune dans la forêt de Bondy , dans les bois de Verrière et de Meudon. La chenille , qui est épineuse , passe l'hiver dans un abri soyeux qu'elle se file. Elle vit sur la scahieuse mors du diable et sur quelques es- pèces de ]9/anfam. La partie supérieure de son corps esl noire , la partie inférieure jaunâtre , atec une ligne dorsale de points blancs , très- petits, et les pattes rougeàtres. La chrysalide est verdàtre , avec des points noirs et des boutons jaunes. DES LÉPIDOPTÈRES. 73 XXIL ARGYNNE CINXIA. 3@C PAPILIO CINXIA. {Li LE DAMIER, variété C. {Geoff.) LE DAMIER, 4*" espèce. (Ehgram. Pap. d'Europe. ©seô©&6ôç©ç©©ô©*€®efâco6©eo Envergure, i pouce et demi environ. Le dessus des quatre ailes est d'un brun-noi- râtre , avec une multitude de taches fauves , éparses vers la bascj mais formant , depuis le milieu jusqu'au bord terminal, trois bandes transverses , dont la postérieure composée de chevrons assez grossiers . L' avant-dernièrebande des secondes ailes porte une rangée , également Iransverse , de cinq points noirs. Le dessous des premières ailes est d'un fauve- 74 in s T 0 1 R E N A T U R E L L E pâle , avec quelques hiéroglyphes noirâtres vers l'origine de la côte , une ligne transverse de points plus foncés sur le milieu , vme ligne an- guleuse et des points noirs au sommet qui est jaunâtre. Le dessous des secondes ailes est d'un jaune d'ocre-pâle , avec deux bandes fauves , trans- verses , dont l'antérieure flexueuse ; la posté- rieure correspondant à l'avant dernière du dessus , et offrant le même nombre de points noirs. Ces deux bandes ont sur chacun de leurs côtés une ligne noire , en zig-zag. On voit en outre des points lunules de cette couleur à la base , sur le milieu , et le long du bord posté- rieur. Ce bord a la frange blanche et entre- coupée de noir, ainsi que le bord analogue des ailes de devant. Cette espèce offre plusieurs variétés. Voici les deux plus remarquables. La première a la bande antérieure du dessus des ailes supérieures très-large, et la bande correspondante du dessus des inférieures pres- que nulle ; ce qui fait que le brun - noirâtre domine davantage â la base de ces dernières. La second a tout le dessus des ailes supé- rieures noir, avec quelques taches fauves près de la base , et une tache semblable vers ie mi- lieu du bord terminal. DES LÉPIDOPTÈRES. 75 L'Argyniie Cinxia paraît deux fois , en mai et en août. Elle est très-commune autour de Paris , particulièrement au bois de Boulogne. Sa chenille est noire , avec des points blancs sur les incisions et au bas des côtés. Les six pattes écailleuses et les épines sont noires, les dix pattes membraneuses fauves. Elle a pour ennemis principaux une grosse mouche et un petit Ichneumon , dont les piqûres la font périr, soit dans l'état actuel, soit dans celui de chry- salide. Elle passe l'hiver, en société , dans un tissu soyeux , et ne se transforme que vers la fin d'avril. Le plantain lancéolé, la véroniqiie , Voreille de souris, paraissent lui convenir mieux que toute autre plante. La chrysalide est épaisse , noirâtre, avec des mouchetures grises aux anneaux , et des tuber- cules ou petits boutons roux sur le dos. 70 ni STOI RE NATURELLE XXIlï. ARGYNNE PHOEBÉ. PAPILIO PHOEBÉ. {Fabr.) LE GRAND-DAMIER. (Engram., Pap. d'Europe.) — -=»^aâsSQ^SSB-«=- — LE DAMIER , variété B. {GeoJJ.) Envergure, 2 pouces environ. — -i>-a^dQ^S3-«:>— \^ E qui distingue essentiellement cette espèce de la précédente, c'est qu'elle est toujours un peu plus grande j que le dessus de ses quatre ailes a la bande du milieu et celle de l'extré- mité, mais sur-tout celle du milieu, d'un fauve- jaunâtre , notamment dans la femelle ( voyez la figurej ; c'est que l'avant dernière bande des secondes ailes est sans points noirs ; que la bande qui lui correspond en-dessous en est DES LÉPIDOPTÈRES. 77 aussi dépourvue , et qu'elle a deux lignes noires en zig-zag, au lieu d'une , sur son côté interne ; c'est qu'enfin les points lunules du bord posté- rieur des mêmes ailes sont remplacés par une ligne continue et en feston. On la trouve sur la côte d'Aunaijj au mois d'août , et peut-être aussi dans le printemps , car la plupart des petites Argynnes paraissent deux fois. La chenille, selon Hubner, est noire, avec les côtés blancs , et plusieurs lignes de points de cette couleur. Ses épines sont fauves. Elle vit sur la centaurée scabieuse. HISTOIRE NATURELLE XXIV. ARGYNNE ATHALIE. PAPILIO ATHALIA. {Esp.) PAPILIO MATURNA. {Fabr.) LE DAMIER, 3e espèce. (Engram. Pap. (rEiirope.) Envergure, un ponce et demi environ. Ij'Athalie a, en-dessus, ies plus grands rapports avec FArgynne Çm^iay mais ses tacli<3s sont d'un fauve plus prononcé, et tranchent mieux sur le fond qui est d'un brun plus noi- râtre. Il n'y a d'ailleurs aucun point noir sur l'avant dernière bande des ailes inférieures. Le dessous de ces ailes , car le dessous dos supérieures est, a très -peu de chose près, comme dans le Cinœia ; le dessous de ces ailes , J^iiane^JI- /Y^ Ç,Mr/ Genre Aroyiine ] Aro-Nn„u- Cinxia,,2 Ara-'r Atliaiio, o Ara" Lneino DES LÉPIDOPTÈRES. 79 disons-nous, est fauve, avec trois bandes d'un jaune d'ocre , transverses , sinueuses , bordées de noir , et divisées par des nervures de cette couleur. La bande antérieure 'est suivie d'un point jaunâtre, solitaire, cerclé de noir. La bande du milieu est partagée dans le sens de sa longueur par une ligne noire , onduleuse , et devient , derrière cette ligne , d'un ton plus clair. La bande postérieure , qui est en même temps terminale , offre , près de la frange du bord , deux lignes noires , en feston , et allant de l'angle externe a l'angle interne. Forêts de Bondy , de Saint - Germain y de Meudon, etc. , dans les parties un peu ombra- gées : en mai , puis aux approches du mois d'août. La chenille est épineuse , noire , avec deux rangées de petiis points blancs à chaque anneau, et des tubercules de cette couleur sur les côtés. Elle mange plusieurs sortes de plantains . La chrysalide est grisâtre , avec des points , alternativement noirs et rougeâtres , vers l'ex- trémité du corps. 80 II J s T 0 I R E N A T U R E I, L E XXV. ARGYNNE DICTYNNE. PAPILIO DIGTYNNA. [Esp.) PAPILIO MÂTURNA et CORYTHALIA. {TJubn. >-^gf^H^»aa»wgT*" LE DAMIER, 6*^ espèce. (Ehgram. Pap. d'Europe.) 13Ô€©6«-j-3>-3^3 dont l'antérieure plus courte , sur les secondes. Les taches de la bande terminale sont chargées chacune d'un point noir. Le dessous des premières ailes ressemble au dessus, excepté que la base est d'un brun beau- coup plus clair, et qu'il y a vis-à-vis du sommet une ligne transyerso de points blanchâtres. Uùa-ne^JUy. j/.j. Sci«.) © a s® #.'ii:© @ s; @ :3 S5 @iî) @ Envergurt', 2 pouces et demi environ. Le dessus de toutes les ailes est d'un fauve assez foncé , avec le bord postérieur noir , et offrant dans toute sa longueur deux rangées de lunules bleues , entre lesquelles il y a une double ligne ondulée d'un jaune obscur. Les premières ailes , dont les lunules sont par-fois peu distinc- tes à la rangée intérieure , ont sous la côte trois bandes noires, transverses, courtes , séparées entrp elles et de la bordure par du jaune d'ocre; elles ont en outre, entre le milieu et l'angle interne, quatre points également noirs , dont les deux inférieurs plus gros , du moins dans les individus mâles. Les secondes ailes offrent , sur le milieu du bord antérieur , une taclie noire, assez grande , entourée de jaunâtre en dehors. DES LÉPIDOPTÈRES. 80 Le dessous des quatre ailes est d'un noir- obscur depuis la base jusqu'au-delà du milieu ; ensuite d'un gris-jaunâtre et finement onde de brun , avec une ligne flexueuse et presque ter- minale d'atomes cendrés , un peu bleuâtres , se détachant sur un fond noir. On voit, outre cela, au centre des secondes ailes, un point d'un blanc-sale. Le dessus du corps et l'origine des ailes sont garnis de poils d'un vert-roussâtre. Les antennes sont comme dans l'espèce pré- cédente , c'est-à-dire brunes, annelées de blanc en-dessous, avec la massue noirâtre et terminée de jaune. Nous avons obtenu plusieurs fois, en élevant beaucoup de chenilles , la variété qu'Esper donne sous le nom de Testudo. Elle se distingue des individus ordinaires, en ce qu'elle a les ta- ches du dessus des. ailes supérieures réunies en bandes longitudinales. La chenille est bleuâtre , ou brunâtre , avec une ligne fauve sur les côtés du corps. Ses épines sont jaunâtres et un peubranchues. Dans le premier âge elle vit en société sous une toile soyeuse ; mais après la première mue , ou au plus tard après la seconde , elle se disperse. On la trouve sur le chêne, l'orme, le mide, et sur plu- sieurs arbres à fruits 90' 11 ! s T O ! R E NATURELLE La chrysalide est d'un gris-incarnat , avec des taches dorées à sa partie antérieure. Elle aie long du dos deux rangs d'épines coniques , courtes, noires, avec le sommet obtus et jaunâ- tre. Entre ces épines il y a une suite de mame- lons colorés comme elles. Le Papillon paraît aux mêmes époques que le Gamma, et n'est pas moins commun. N. B. Les marchands naturalistes de l'Allemagive envoient , comme très-rare un Lépidoptère qu'ils nomment Punctum album. Cet insecte, dont nous avons vu les deux sexes dans la riche et intéressante collection de M. de Serville à Paris, ne diffère eu rien de nos Grandes-Tortues, lorsqu'elles sont bien fraîches. DE s LÉP IDO PTÈKE s. 91 XXIX. VANËSSE PETITE-TORTUE. S=i=>®C PÀPILiO URTICAE. (Zm/i. Envergure, a pouces environ . — -=»-^ Indépendamment de la taille, qui est tou- jours moins grande, voici les caractères d'après lesquels on distingue cette espèce de la précé- dente. Le dessus des quatre ailes est d'un fauve plus rouge ou briqueté , avec les lunules bleues de la rangée antérieure du bord terminal plus vives et plus pleines. Les premières ailes n'ont, entre le milieu et l'angle interne , que trois points noirs, et l'inférieur d'entre eux est contigu en- dehors a un espace jaunâtre. Il y a en outre une tache très-blanche vis-à-vis du sommet des mêmes ailes. La tache noire du milieu du bord antérieur des secondes ailes s'étend davantage sous les poils de la base , et elle n'est pas con- 02 HISTOIRE NATURELLE stamment environnée de jaunâtre en dehors. Le dessous des premières ailes est beaucoup moins onde de brun entre le milieu de la surface et les atomes cendrés qui précèdent le bord pos- térieur. Les antennes sont d'ailleurs annelées de bîanc en-dessus comme en-dessous. La chenille est noirâtre , avec une ligne de taches jaunâtres le long de chaque côté, et des atomes de cette couleur sur le dos. Dans le pre- mier âge elle vit en société nombreuse sur les orties. Elle se disperse ensuite, mais moins ce- pendant que celle de la Grande-Tortue. La chrysalide a de grands rapports avec celle de cette dernière espèce , mais elle est moins renflée. (icure A ailes se 1. YanCSSO Mono (Van^.rsa Antu>f>u ) '2. i(i. Paon de Jour /M. /c j 5. id. Ciamnia f/J.t'Alliii/nj DES LK ri DU PÏKUF.S. 1)3 XXX. VAN ESSE MORÎO. PAPILIO MORIO. (LiNN. Fnun. Suec.) i^Q.%%^& PA P I L 1 0 A IN T 10 P A. ( LI^N. Syst. Nat. Envei-gure, 3 pouces fiiviroii. cOOCOQC C&ÇCOj Envergure, a pouces et demi environ. \j E Lépidoptère a sans doule été ainsi nommé à cause de sa bande couleur de feu. Le dessus des quatre ailes est tel que l'indi- que la figure. Le dessous des supérieures diffère du dessus 7. \ ou HISTOIRE N A T U U E L L IC en ce que le sommet est d'un brun-méiangé , avec une ligne grise longeant en grande partie le bord terminal ; en ce que la bande rouge est moins vive , un peu jaunâtre a ses extrémités , et séparée des taches blanches par un anneau d'un bleu-pâle , enfin , en ce que Ton voit a l'o- rigine de la côte des lignes courtes et transverses du même bleu , plus un V rouge adhérent à la bande. Le dessous des ailes inférieures est d'un brun-obscur , légèrement saupoudré de gris , avec une tache jaunâtre sur le milieu du bord d'en-haut ; un cordon d'yeux peu prononcés , puis une ligne d'atomes verdâtres , et ensuite une raie incarnate le long du bord postérieur ; bord dont les échancrures sont blanches de part et d'autre , ainsi que celles du, bord ana- logue des premières ailes. Le corps a le dessus noir , le dessous d'un brun-grisâtre ou jaunâtre , selon le sexe. Les antennes sont noires et annelées de blanc jusqu'à la massue. Celle-ci a la sommité jau- nâtre. Engramelle donne une variété qui n'a aucun point noir sur la bande rouge des secondes ai- les, et qui offre moins do taches blanches au sommet des premières. Le Vulcain est très-commun , et paraît près DES LÉPIDOPTÈRES. 101 que sans interruption depuis le commencement du printemps jusqu'à la fin de l'été. On le trouve dans toute l'Europe , aux Etats-Unis d'Amérique , et dans toute la partie de l'Afrique bordée par la Méditerranée. A Ténériffe , qui n'est qu'à environ quarante lieues de la côte occidentale des états barbaresques , on trouve une espèce très-voisine , il est vrai , mais con- stamment différente et remplaçant la nôtre. La chenille est épineuse , verdâtre ou noi- râtre , avec une ligne de taches jaunes le long de chaque côlé. Elle vit presque solitaire sur V ortie dioïque ei sur V ortie gr'tèche ou piquante. La chrysalide est grisâtre ou noirâtre , avec des points dorés. Elle a le long du dos trois rangs de mamelons dont le bout est jaunâtre. Mais ce qui la fait sur-tout reconnaître , c'est que la nervure fourchue du milieu de l'enve- loppe de chaque aile est très-prononcée. i02 HISTOIRE NATURELLE XXXIII. VANESSE BELLE-DAME. PAPILIO BELL ADONNA. {L\m. Faun. Suce. fa9®0© é'd&^aUS'^^^'&'ë' PAPlLiO CÂRDUL (LiNN. Sysl.Nat.) Enver Ture , 2 pouces et demi environ. toct6ocec6c«,e>ûeeet.e«:CÊ©&eô JLe dessus des premières ailes a la base elle bord interne d'un brun un peu obscur et sans taches ; le milieu d'un fauve tirant au rouge- cerise , avec une bande noire , oblique et angu- leuse ; l'extrémité noire , mais beaucoup plus largement vis-à-vis du sommet oii sont cinq lâches blanches , dont l'intérieure plus grande et appuyée obliquement sur la côte , les quatre extérieures en forme de points plus ou moins gros et disposés en un arc transversal. Le dessus des secondes ailes a environ la îîioilié antérieure tout-à fait du même brun que DES LÉIMDOPTÈRE.S. 103 ia base dés premières ; l'autre moitié fauve , avec trois rangées courbes et parallèies de points noirs , dont les intérieurs assez gros et repré sentant quelquefois des yeux, les intermédiaires petits et allongés, les extérieurs moyens et cou- vrant les dentelures du bord terminal. Le dessous des ailes de devant diffère du dessus , en ce que la couleur du milieu tire davantage sur le rouge-cerise , et en ce que le sommet est d'un brun légèrement verdatre qui s'étend jusqu'à la plus grande des taches blan- ches. Le dessous des ailes de derrière est marbré de brunâtre , de blanc et de jaunâtre , avec une rangée postérieure de quatre yeux noirs, dont les deux extrêmes plus grands et saupoudrés de violàtre, les deux intermédiaires saupoudrés devert-pàle. Après ces yeux vient une raie in- carnate , arquée , transverse , offrant sur son côté interne une ligne noire et pointillée de bleuâtre. Indépendamment de cela , les échan- crures de toutes les ailes sont blanchâtres de part et d'autre. Le coi'ps est de celte dernière couleur en- dessous , brun et garni de poils roussàtres en- dessus. Les antennes sont approchant comme dans \v, l'ulcnin. \0â HISTOIRE NATURELLE La Belle-Dame paraît aux mêmes époques que celui-ci , et n'est pas moins commune ; mais elle est encore plus répandue , puisqu'on l'a trou- vée dans toutes les parties du monde. A la Nou- velle-Hollande , elle paraît avoir dégénéré sous le rapport de la taille. La chenille est épineuse , grisâtre ou brunâ- tre, avec des lignes jaunes , latérales et inter- rompues. Elle vit à-peu-près solitaire sur plu- sieurs espèces de chardons. Elle s'accommode aussi de la petite mauve et de l'ortie . La chrysalide est grise, avec des points dorés, quelquefois si serrés qu'on la croirait entière- ment métallique. Il y a le long de son dos deux rangées d'épines coniques , très-courtes , et une rangée intermédiaire de petits mamelons , les- quels , ainsi que les épines , ont la base noire et le bout jaunâtre. IfùirnefAF. 1 N.mossoGainmasN".*^ Carte Geo2;rapliique bruiic ô\ .'*^Ca^loGeotf^apîli■ DES LÉPIDOPTÈRES. 405 XXXIV. VANESSE CARTE-GEOGRA PHIQUE BRUNE. PAPILIO PRORSA. {Limi.) LA CARTE-GÉOGRAPHIQUE RRUNE, PL 8, Fig. 8, a-e, ET LA CARTE-GÉOGRAPHIQUE ROUGE, P/. 56, Suppl. 2, Fig. 8, c. d. bis. (E KG RAM. Pap. d'Europe.) Envergure, i5 à i8 lignes. Cette espèce et la suivante ont été nommées Caries-Géographiques , parce que , sous le rap- port du dessin , on leur a trouvé quelque res- semblance avec les cartes d'un Atlas -1 00 il 1 s T 0 I II E I\ A T IJ p. E L L E Le dessus des ailes est d'un hrmi presque uoir, entrecoupé de jaunâtre près de îa base , traversé au milieu par une bande plus ou moins blanche, et \ers i'extrémitépar une ligne fauve, t|ui est souvent double aux inférieures. La bande des premières ailes est fortement inter- rompue vers le disque, et précédée en- dehors d'une ligne transverse de plusieurs points , dont les uns jaunâtres , les autres blancs. Le dessous des quatre ailes est ferrugineux , avec les nervures, des hiéroglyphes à la base, une bande transverse sur le milieu , deux li- gnes en-avant du bord terminai et les éclian- crures de ce bord , d'un blanc un peu jaunâ- tre. La bande et les lignes du bord susdit sont environnées de noirâtre et séparées transversa- lement par une rangée de points , lesquels sont très-blancs aux ailes supérieures , bleuâ- tres aux inférieures. Celles-ci ont en outre vers le milieu du bord d'en-basune tache or])iculaire d'un violet tendre , et à Fangle de l'anus un groupe d'atomes bleus. Le corps a le dessous bl anchâtre ; le dessus noirâtre, mais anneié de gris sur l'abdomen. Les antennes sont comme dans le Viilcain et la Belle-Dame, excepté que îc bout delà massue est ferrugineux. La (Icuxicine Carie-Géographique rouge ^ c. d. DES LÉPID OPTÈRES. 407 bis d'Engrameile se rapporte ici comme variété. Elle a la bande blanche du dessus des ailes moins prononcée , tandis que les petits traits de la base sont plus vifs; ce qui, avec les lignes fauves de l'extrémité, la fait paraître rougeàtre, quoique le fond reste noirâtre. L'espèce que nous décrivons paraît d'ordi- naire en juillet. Elle est commune h Ermenon- ville, dans la forêt de Senlis et aux environs de Juilly. Elle a été prise, il y a trente ans, près de Sèvres , par M. Dufresne , chef des tra- vaux zoologiques au Muséum d'histoire natu- relle ; et l'an dernier , dans le bois de Meudon , au Carrefour de la Garenne, par MM. Kiener et Bibron, élèves naturalistes. La chenille est variée de brun et de fauve , avec des épines , dont deux plus grandes sur le col. Elle vit en société peu nombreuse sur l'ortie dio'ique, et dans des endroits un peu hu- mides. Nous avons possédé plus d'une fois la chry- salide, ainsi que celle de la Carte-Géographique fauve; mais comme elles nous manquent ac- tuellement , et que nous ne pouvons indiquer ce qui les distingue, nous aimons mieux n'en rien dire que d'en parler vaguement d'après les auteurs. i08 HISTOIRE NATURELLE XXXV. VANESSE CARTE-GÉOGRA PHIQUE-FAUVE. sdc PAPILÏO LEVANA. {Linu. DtS fO)#«4j) ;tj»y>@ y«©iy. ;ui( LA CAIITE- GÉOGRAPHIQUE FAUVE, PL 8. Fig. 9, a-f, ET LA CARTE-GÉOGRAPHIQUE ROUGE, PL 56, SuppL 2, Fig. 8, a-b. ( E N G H A M . Pap . d'Europe. ) Envergure, 14 à 16 lignes, JL E dessus des ailes a la base d'un brun-noi- râtre et légèrement entre-coupée de jaunâtre ; le reste de la surface fauve , avec des taches noires, éparses sur les premières, disposées sur (Mnirc Vaness( Cronro XMlipliale l),-Urm /itr 1. \ailCSSC \ulcaiii /lû//i:'j>t .lf{//i-///<>/-<>,r I 5 Nvniiuhale '>\U:\i\ti\y.\\\<- /'.V/fm/'/r ia/ni//i! I DES L É P I D 0 I' T È U E S . 1 09 les secondes en trois lignes transverses , dont l'extérieure marginale et chargée d'une série de croissans violatres. Les premières ailes ont en outre sur la côte trois taches d'un jaune d'ocre, et vers le milieu du bord postérieur deux points très-blancs, placés l'un au-dessous de l'autre. Le dessous des quatre ailes est le même que dans l'espèce précédente; mais la bande blanche du milieu est salie par des atomes cendrés , et les ailes supérieures offrent toujours une tache d'un violet tendre, semblable à celle des infé- rieures. Les antennes et le corps sont aussi comme dans l'espèce précédente. La variété a. b. bis y ou première Carte-Géo- graphique rouge d'Engramelle , paraît d'une cou- leur plus gaie en-dessus , parce qu'elle a moins de taches noires , principalement aux ailes su- périeures. La Carte-Géographique fauve paraît vers la mi-avril. On la trouve dans les mêmes lieux que son analogue ; mais nous ignorons si elle a été prise aussi près de Paris. La chenille est d'un noir assez foncé, avec les paltes rougeâtres. Les deux épines de son col sont également phis longues que les autres. Elle vit sur Vortie^ et habite souvent avec la chenille de la Carte-Géographique !)runc. î 1 0 HISTOIRE NATURELLE [;enr.e nymphale. Massue des antennes formée presque insen- siblement, assez grêle , cyiindrico-obconique ou en cône renversé et allongé. Palpes infé- rieurs guère plus longs que la tête. Cellule discoïdale des secondes ailes ouverte posté- rieurement ; leur bord interne en gouttière pour recevoir le dessous de l'abdomen. Pattes de devant plus courtes que les quatre autres dans les deux sexes , comme chez les Argynnes, les Vanesses et les Satyres. Les chenilles ont l'extrémité postérieure du corps un peu fourchue et atténuée. Celles des espèces que nous donnons sous les noms de Sylvaim offrent plus ou moins d'émi- nences charnues et portant des épines. Celles des espèces que nous nommons Grand et Petit Mars ont les deux angles supérieurs de la tête prolongés verticalement en manière de cornes longues , tronquées , légèrement bi- ildes ou iburchues a la troncature. DES L É IM D 0 r T È U L S . 111 Les chrysaiides sont altuçhées par la qiioae seulement , la tête cii bas. Dans les Sijhains , elles ont au milieu du dos une bosse arrondie. Dans les Mars , elles sont carénées , c'est-h- iJire que leur dessus ressemble à la parlie sub- mergée d'un vaisseau à son point de charge. 142 HISTOIRE NATURELLE Bord postérieur des ailes dentelé., un peu concave aux premières, arrondi aux secondes. XXXVI. NYMPHALE GRAND-SYL- VAIN. PAPILIO POPULI. {Linn.) LE SYLVAIN et LE GRAND-SYLVAIN (Eut 6 RAM. Pap. d'Europe.) Envergure, 2 pouces et demi environ. JiNGRAMELLE a donné le mâle de ce Lépi- doptère sous le nom de Sylvain , et la femelle sous celui de Grand-Sijlvain. Celle-ci correspond au Papillon Tremulœ , celui-là aux différentes variétés du Papillon Populi, d'Esper. Le dessus des ailes est d'un brun-noirâtre , avec une bande blanche , transverse et rnacu- iaire sur le milieu ; une rangée de lunules fau- J}rurwXP7L. (^iiiv INyinpliale . JY.ô'Jhwu/. Ia,,r;„ .r.i,/pi IjNyiuphalo Gran@•^©^^^e-< LE PETIT-MARS CHANGEANT E T LESPETIT ETGRAND-MARS ORANGÉS. (Ehgram. Pap. d'Europe.) Envergure , a8 à Sa lignes. >-î««kS-S=" 1 L est des auteurs qui ont divisé cette espèce en deux 5 il en est d'autres qui l'ont divisée en trois. Cela ne serait pas arrivé si , comme nous, «es différents auteurs avaient obtenu d'œufs pondus dans une boîte , et par une femelle 126 HISTOIRE NATURELLE unique , les Palpillons Ilia et Clitie de Hubner, ou ceux qu'Engramelle désigne par les noms mentionnés dans la synonymie. Quelques personnes clouteront peut-être de ce fait. Nous les invitons , en attendant qu'elles puissent le vérifier , k remarquer que le Petit- Mars Changeant et le Petit-Mars Orangé d'En- gramelle ne diifèrent absolument l'un de l'autre que parce que le premier a les deux bandes du dessus des ailes comme dans le Grand-Mars , sous le rapport de la couleur , tandis que le second les a d'un jaune-fauve, ainsi que les alentours de la base. Les mêmes personnes verront encore que celui-ci et celui-là se trou- vent presque toujours ensemble ; qu'un mâle à bandes blanches s'accouple assez souvent avec une femelle a bandes fauves , et réciproque- ment ; qu'enfin il y a quelquefois des femelles , telles ({Vie V Iris Lutea de Herbst ou Grand-Mars Oraîigf e d'En gramelle, dont le dessus est tota- lement jaune, avec la bande du milieu plus claire. Notre Petit-Mars, quelle que soit la couleur des deux bandes du dessus des ailes , se dis- tingue du Grand par les caractères ci-après. 1° L'œil du dessous des premières ailes se re- produit en-dessus , à la prunelle près. 2° La bande médiaire des secondes a le côté interne DES LÉPIDOPTÈRES. 427 concave vers son milieu , au lieu d'avoir le côté externe dilaté en angle aigu. 5" Cette bande est toujours plus pâle en-dessous , et placée non sur du ferrugineux-foncé , mais sur du gris- verdâtre entre deux lignes brunâtres, dont la postérieure plus longue et plus large. 4" Cette dernière ligne offre un point violâtre qui sur- monte l'œil , et la ligne antérieure est précédée du côté delà base d'un a trois points noirs. Le Petit-Mars a les mêmes mœurs que le Grand y et paraît aux mêmes époques. On le trouve le long des ruisseaux et des rivières , sur le peuplier , le saule , le tremble , dont la chenille se nourrit; et aussi , mais moins com- munément , dans les bois où il y a de ces ar- bres. Les prés de Gentilly , ceux entre Sceaux et Aunay, les forêts de Bondy , de Montmorency , de Saint-Germain et de Meudon sont des en- droits oïl l'on est sûr de le rencontrer. La chenille a la forme que nous avons indi- quée dans les caractères du genre. Tout son corps est chagriné , d'un vert-tendre , et offre sur chaque côté, h partir du milieu jusqu'au bout , quatre lignes obliques , dont les trois in- férieures blanchâtres, la supérieure jaunâtre et terminée sur le dos par une petite verrue noi- râtre. L'anus est bordé dejaunâtre. Les cornes de la tête sont un peu rougeâtres h la tronca- 428 HISTOIRE NATURELLE ture, et marquées, dans le sens de leur longueur, d'une lignejaune qui se continue jusqu'au troi- sième anneau du corps. La chrysalide est carénée , d'un vert pâle et jaunâtre. — -^a-^^ — DhSLÊPIDOPrfilRES. iQy GENRE SATYRE.(l) (Nymphes a yeux, quelques Danaïdes bigarréi-s ET quelques Plébfièiss ruraux. Linn.) Les deux pattes antérieures très-courtes dans chaque sexe; crocbels des tarses bifiiies et pa- raissant doubles. Palpes inférieurs s'élevant no- tablement au-delà du chaperon, très-hérissés de poils ou barbus. Antennes finissant tantôt par un bouton court et un peu en cuilleron, comme dans le Sylvandre ^ V agreste, le Muera; tantôt par une massue grêle et presque en fu- seau, comme dans le Silène^ le Demi-Deuil , le Céphale, etc. Cellule du milieu des secondes ailes fermée en arrière par une nervure en angle aigu et ne jetant qu'une seule branche (i) Les planches étaient déjà faites et numérotées lorsque nous nous sommes chargés de cet ouvrage, ce qui nous oblige à mettre ici les Satyres, Leur véritable place, suivant nous, est après \ef> Piérides ^ parce qu'ils s'en rapprochent par les chenilles, et qu'ils ont la cellule des secondes ailes fermée. LÉPIDOPTÈliES. I. '.) l30 HISTOIRE NATURILLE longitudinale; hord interne des mêmes ailes un peu en gouttière et embrassant le dessous de Tabdomen. Les Satyres ont le vol sautillant. Ils aiment en général les endroits secs et rocailleux. Leurs chenilles, du moins toutes celles que l'on connaît, sont nues ou presque rases, et terminées postérieurement par une pointe four- chue. Elles vivent sur différentes espèces de graminées, au pied desquelles elles se cachent pendant le jour. Quelques-unes, telles que celle du Silène, se métnmorphosent dans une cavité qu'elles pratiijuent en terre. Les autres s'atta- chent par la queue , la tète en bas^ à la panie inférieure des murs et des arbres. DES LÉPI DOPTK RES. l3l A.» Ailes arrondies plus ou moins dentées, avec une/range blanche ou blanchâtre. >^^^g^9^t* XLT. SATYRE SILENE. PAPILIO CIRCE. (Fab.) PAPILIO PROSERPINA. {Hubn. et Esp LE SILÈNE. (Ekgram. P^rp. d'Europe.) ►»«>»»• g a.» »•.»>»►»» Envergure , 3 pouces environ. Lie dessus des ailes est d'un noir-brun , avec une bande blanche, transverse, située vers le bord postérieur. La bande des secondes ailes est continue, un peu courbe en arrière et sinuée sur les côtés. Celle des premières ailes est for- 9. 1 3q 111 s r o 1 r e naturelle mée de six taches , dont l'antérieure oblongue et chargée dans son milieu d'un œil noir sans prunelle, la suivante beaucoup plus petite et pareillement oblongue, les quatre autres pres- que triangulaires. Le dessous des ailes supérieures diffère du dessus, en ce que l'œil de la bande a une pru- nelle d'un blanc-bleuâtre; en ee qu'il y a, près du milieu du bord d'cn-haut, deux tachesblan- ches et parallèles; en ce que ce même bord et le sommet sont pointillés de grisâtre. Le dessous des ailes inférieures es! d'un brun - obscur, piqué de gris, avec deux bandes blan- ches, transversales, dont l'intérieure courte, dilatée à son origine; l'extérieure correspondant à celle du dessus, mais plus fortement sinuée en-dedans, et précédée en dehors d'un point oculaire qui avoisine l'angle de l'anus. Le corps est de la couleur des ailes. Les an- tennes sont brunes, annelées de gris, avec le bout de la massue fauve. Cette espèce ne paraît qu'une fois par an. On la trouve, en juillet et en aoùl , daris les bois secs et dans les lieux pierreux. Nous l'avons prise abondamment au bas de la montagne d'Étampes. On nous a dit qu'on l'avait observée sur la côte située entre Saint-Maurice et Saint Maur. Cela peut-être; mais nous ne l'y avons DES LÉPIDOPTKRES. 1 O J point vue, quoique nous y soyons allés plusieurs fois, aux époques indiquées. h'i chenille est , comme toutes celles du genre Satyre ^ terminée postérieurement par une pointe fourchue. Son corps est d'un brun-noirâtre, avec six raies longitudinales, dont deux blan- châtres sur le dos , une roussâtre sur chaque côté, et une jaunâtre au-dessus des pattes. Elle vit sur la flouve odorante^ V /vraie., le brome des bois, etc. Au mois de juin, elle fait sa chrysalide dans une petite cavité :-u'elle pra- tique en terre. N. B, Quelquefois la bande des prenières ailes offre un second oeil, mais plus petit et moins pro- noncé que celui qui le précède. irï2i> l34 HISTOIRE NATURELLE XLII. SATYRE HERMITE. PAPILIO BRISEIS. (Linn.) L' HERMITE. (Engram. Pap. d'Eur.) Envergure, 2 pouces environ. Ije dessus des ailes est d'un brun-noirâtre à reflet verdâtre, avec une bande transverse d'un blanc-sale. La bande des secondes ailes est di- latée dans son milieu. Celle des premières est partagée en six ou sept taches oblongues et longitudinales, dont l'antérieure et la quatrième chargées chacune d'un œil noir à prunelle d'un blanc- bleuâtre. Ces deux yeux, notamment le postérieur, sont moins prononcés dans le mâle que dans la femelle. Indépendamment de cela , les premières ailes ont presque tout le bord antérieur blanchâtre. J^turftej- AX. (reni'p Satvi'e r.frw/fu:-r_p;'ef o'f L Satvrc Hcnnito , 2 S'7 Amavvllis , 3 S'." Tn st an . DES LÉPIDOPTÈRES. 1 35 Le dessous de ces mêmes ailes est moins foncé que le dessus; la bande blanche y est plus large, moins divisée, et lavée de roussâtre sur le côté externe ; le sommet et le bord termina 1 y sont grisâtres; la partie antérieure de la surface est cendrée ou blanchâtre avec une tache noire, presque ronde et appuyée sur le milieu de la côte. Le dessous dcs ailes inférieures est cendré à la base , avec deux taches noirâtres dans le mâle, sans taches dans la femelle; blanchâtre ou plus clairsur la partie qui correspond à la bande du dessus; puis d.'un brun-obscur, avec deux ou troispoints blancs , dont le postérieuroculaire; enfin terminé par une bande grisâtre ou cendrée qui aie côté interne sinué. Le corps est de la couleur des ailes. Les an- tennes sont grisâtres, et la massue qui les ter- mine est en cuilleron, tandis que dans le Silène elle est grêle et en fuseau: ce qui prouve, comme nous l'avons dit dans les généralités, que l'on ne peut prendre le plus ou le moins de renflement de ces organes pour caractère , et surtout pour caractère exclusif. L'Hermite se trouve en juillet et en août. Nous l'avons pris sur la côte d'Aunay , sur les hauteurs de Sèvres, et entre Siint-Germain et Versailles (36 HISTOIRE NATURELLE Il vole plus vers le soir que dans le courant de la journée. Parmi les individus qui nous viennent du midi de la France, il y a quelquefois une va- riété femelle, dont la bande est roussâtre en- dessus, au lieu d'être blanche. C'est cette va- riété que quelques auteurs ont donnée comme espèce sous le nom de Pirata. ûfw/te^JSI- Genre Satyre, J*^ ■ 7. JWll/l K iliul I H' , IVm . DES LFPIDOP I ÈRKS. l37 XLIII. SATYRE SILVANDRE. PAPILIO HERMIONE. (Linn.) LEi^SILVANDRE ET LEPETITSILVANDRE. (EngR a m. Pap. d'Eiii ) LE SILÈNE (Geoff.) Envergurt", 3 pouces environ. Le dessus des ailes est d'un brun-noirâtre- chatoyant, avee une bande postérieure d'un blanc plus ou moins sale, et crénelée à son côt'' interne. Cette bande offre ordinairement trois yeux noirâtres à prunelle blanche, savoir: deux, dont l'inférieur moins prononcé, aux premières ailes, et un aux secondes. 1 38 H I s T 0 1 K E JV ^ T U R E L L E Le dessous diffère du dessus en ce que la bande des secondes ailes est parsemée d'alômes bruns, et en ce qu'elle est précédée antérieu- rement de deux raies noires, ondulées, s'ali- gnant avec deux raies semblables placées vers la côte des premières ailes. Les antennes sont grisâtres , avec la massue noire et en cuilleron. Le Petit Silvandre d'Engramelle, ou Alcijone d'Hubner, ne se distingue essentiellement des individus ordinaires que parce qu'il est d'en- viron un tiers plus petit. Cette espèce paraît en même temps que les deux précédentes. Elle est commune dans les forêts de Compiègne , de Villers-Cotterets , de Senlis, deSenart, de Rambouillet, de Fontai- nebleau, etc. La chenille, selon Fabricius, est grisâtre, avec une ligne noire le long du dos. Elle vit sur la houq ue- laine us e ^ vulgairement appelée foin de mouton. DES LÉPIDOPTÈRES. iSq XLIV. SATYRE AGRESTE. PAPILIO SEMELE. (Linn.) L'AGRESTE. (Engram. Pap. d'Eur.) Envergure, 24 à 26 lignes. A,i.ir.±i: iJcJcJcJiJrJtijt.JiJcJcJiJcJfJc3c i .fcï-Jk JLe dessus dt s ailes est d'un brun-obscur depuis la base jusqu'au delà-du milieu; ensuite noirâtre jusqu'au bout, avec une bande angu- leuse et interrompue d'un jaune plus ou moins fauve. La bande des premières ailes otfre, à une certaine distance l'un de l'autre, deux yeux noirs à prunelle blanche. La bande des secondes ailes est terminée inférieurement par un œil semblable. Le dessous des ailes supérieures se distingue du dessus en ce que le milieu est fauve; en ce que la bande jaune est plus pâle, presque continue et marquetée de gris blanc près de la côte, l4o HISTOIRE JSATLRELLE Le dessous des ailes inférieures est cendré, aspergé de noirâire, avec une bande anguleuse comme celle du dessus, mais blanchâtre, et moins prononcée dans les femelles que dans les mâles. Cette bande se termine aussi par un petit œil. Le corps est de la couleur des ailes. Les an- tennes sont brunes en-dessus, grises en-dessous, avec la massue en cuilleron. L'Agreste paraît dans les mois de juillet et d'août. On le trouve très-communément dans toutes les parues arides des bois des environs de Paris. Il se repose sur les arbres qui suintent pour en sucer la sève. DES LÉPIDOPTÈRES. \^l XL V. SATYRE PETIT-AGRESTE. PAPILIO ARETHUSA (Faù.) LE PETIT-AGRESTE E T LE MERCURE. (Engbam. Pap. d'Eur.) ■ Il l( < l> -Il I > I ■! Envergure, 20 à 22 lignes. JLe dessus des ailes est d'un brun-obscur, avec une bande fauve, postérieure et maculaire, of- frant vis-à-vis du sommet des premières, et près de l'angle anal des secondes , un œil noir sans prunelle. Le dessous dvs ailes supérieures est d'un roux plus ou moins vif , avec le pourtour d'un gris-obscur, quelques l.iérogljjhes noirâtres près de la côte, et un œii correspondant à celui du dessus , mais ayant ici une prunelle blanche. l^a Hl STOI RE NATURELLE Le dessous des ailes inférieures est d'un gris- cendré, aspergé de brun, avec une bande blancbe, transverse, presque centrale, courbe en arrière, un peu sinuée en avant, et précédée inférieurernent en-dehors d'un petit œil noir à prunelle blanche. Le corps est brun en dessus, gris en-dessous. Les antennes sont brunâtres, avec la massue grêle et presque en fuseau. Les femelles ont quelquefois deux yeux sur l'une et l'autre surface des premières ailes. On voit au contraire des mâles , comme la variété qu'Engramelle nomme Mercure, où l'œil des secondes ailes manque de part et d'autre. Le Petii-Agreste paraît en août. On le trouve dans les forets de Senart, d'Armainvilliers , de Fontainebleau, et près de Versailles. /J/i/r/te.f JOni ■ Geiii'e Satvre . f/.:./>r(. J I SnU.o \o-rOSloJV,n.lI,- . '1 SaU .•.■ Potil - AoTOS lo , Màl<- 7) Sai. ^"nvlna , Mal.-. DES LEPIDOPTERES. lA3 XLVI. SATYI^E FAUNA. PAPILIO FAUNA ET ALLIONIA. {Fab.) LE FAUNE ou CORONIS ET L'ARACHNÉ. (Engram. Pop. crEur, Envergure, 20 à 22 lignes. Ije dessus du mâle est d'un bruii-noirâtre, le dessus de la femelle d'un brun plus clair , "avec un léger reflet verdâtre. Non loin de l'extrémité des premières niles, sont deux gros points noirs placés transversalement, et séparés l'un de l'autre par un groupe de deux points blancs. Les se- condes ailes sont longées parallèlement au bord terminal par une série de quatre à cinq petits points blanchâtres, dont le postérieur oculaire ou cerclé de noir. l44 HISTOIRK NATURELLE Le dessous des premières ailes présente les mêmes caractères que le dessus ; mais les deux points noirs ont un iris jaune qu'on aperçoit du côté opposé dans la femelle; l'antérieur d'en- tre eux a une prunelle très blanche, et il est cerné par deux fâches d'un gris-blanc ; il y a en outre sur le milieu de la surface trois lignes obscures et transverses; dont les deux anté- rieures courtes, la postérieure ondulée et attei- gnant les deux bords. Le dessous des secondes ailes est cendré, piqué de brun, avec deux lignes noirâtres, flexueuses et transverses,- puis une bande blan- châtre, également flexueuse et transverse. Cette bande, que suit un petit œil noir , est plus pro- noncée dans les individus du midi de l'Europe que dans ceux du Nord. C'est la seule différence que nous ayons trouvée entre le Fauna et \ Al- l'ionia de Fabricius , ou, si l'on veut, entre le Coronis etï Arachné d'Engramelle. Les antennes ont la massue enfuseau et blan- châtre en-dessous. Le Fauna est très-commun , au mois d'août, dans les environs de Paris, et particulièrement au bois de Boulogne. DES LFPl DOPTÈH KS. l45 Xr.VII. SATYRE ACT/EA. PAPILIO ACT^A {Hulm.eX Rsp.) L'AGTÉON. (Engram. Pap. rV Europe. ) Envergure, 2 pouces environ. Les deux sexes sont d'un brun- noirâtre jeiant un léger reflet violet. Dans la femelle, l'extré- mité des premières ailes offre de part et d'autre deux yeux noirs à prunelle blanche, et séparés par deux points de cette dernière couleur. Dans le mâle, il n'y a qu'un seul œil, et les deux points blancs qui l'accompagnent ne sont pour l'ordinaire visibles qu'en dessous. Le dessus^des secondes ailes est sans taches. Leur dessous est aspergé de gris, ei traversé au-delà du milieu par deux bandes blanches, dont l'antérieure plus large et plus claire. Ces bandes sont courbes en-arrière, et dentées en- avant. LÉPIDOPT. 1. lo l46 HISTOIRE NATURELLE Les antennes ont la massue en fuseau, et terminée par un point jaunâtre. Celte espèce est commune dans le midi et dans la forêt d'Orléans. M. Marchand l'a prise l'ari dernier à sa campagne près de Chartres. On l'a trouvée aussi entre Moret et Fontainebleau. Elle paraît en même temps que le Fauna. J^Mrnes TX//f Genre Salvrc J*^ / . t/uart . C l'ouater P, Zan,.,f J'r„/^.> 1. Sauve AotiPa, luàle. 2. Sat. Pllâedra, Fciuelle 5. Sai. Blandina, mâle. URS LÉPIDOPTÈRES. I 47 XLVIII. SATYRE PHvEDRA. 9«(»9 »!»«(» 93999e'» 1 49 «-««i PAPILIO PH^DRA. {Un/i.) LE GRAND NÈGRE DES B'OIS. (En GR A M. Pap. d'Europe.) Envergure, 2 pouces et demi environ. Le dessus des ailes est d'un brun plus ou moins noirâtre, suivant le sexe. Les premières, dont le dessous ressemble au dessus, ont entre le milieu et le bord terminal deux yeux d'un noir- foncé, avec une prunelle bleue et un iiis très- pâle ou presque nul. Les secondes ailes sont sans taches en-dessus dans les femelles; mais dans les mâles elles ont souvent un point oculaire vers l'angle de l'anns. Leur dessous varie beaucoup: tantôt il est ab- solument comme le dessus; tantôt il est traversé lo. l48 HISTOIRE NATURELLE au milieu par une bande blanchâtre; quelque- fois la moitié postérieure est plus claire que l'antérieure. Dans ce; taiiïs individus le tout est de la même nuance de brun , avec des atomes plus foncés. Cette espèce paraît en juillet et en août dans les grands bois. Nous l'avons prise à Crécy et à Moret (Seine-et Marne.) Elle se repose sur la bruyère commune La chenille est d'un gris-cendré, avec deux rangs de taches noir< s le iotjg du dos. Elle vit sur \ avoine élevée ou fromental. ûuirnef -LUT'^. G(Mire Satvre. FI 7 0 ut fit C Vautliier pind' Lanvin Sciilv. 1 Satvre FaXLÎia, mâle, ^oi en dessous . 2 Sat"!*" Actoea, mâle, id. 3 Sat" Blandina, mâle, ïA. DES LÉPIDOPTÈKES l^^ XLIX. SATYRE BLANDINA. PAPILIO BLANDINA. (Fab.) PAPILIO MEDEA. {Hubn,) LE GRAND NÈGRE A BANDES FAUVES, (Ekgram. Pap. d'Furope.) Envergure, 2 pouces environ. k3Es ailes sont d'un noir-brun un peu cha- toyant. Les supérieures, dont le dessous res- semble au dessus, ont vers l'extrémité une bande transverse, ferruj^ineuse , ou d'un rouge- fauve, sur laquelle il y a tantôt trois, tantôt quatre yeux , dont les deux antérieurs réunis. Ces yeux sont noirs , avec la prunelle d'un blanc-bleuâire. l5o HISTOIRE iNATURELLF. Le dessus des ailes inférieures offre parallè- lement au bord ternûnal une bande ferrugineuse, couibe, maculaire ou continue, avec trois et quelquefois quatre yeux pareils à ceux dont il vient d'être question. A ces yeux correspondent en -dessous autant de points blancs oculaires, alignés sur une bande d'un cendré plus ou moins luisant, laquelle s'étend du bord antérieur à l'angle anal, et a les côtés sinués. Dans les fe- melles, il y a contre la base une autre bande cendrée. Les antennes sont brunes en-dessus, grisâtres en-dessous , et leur massue est en fuseau. Ce Satyre habite les bois. Nous l'avons pris , dans le courant de juillet, près de Crécy et dans la foret de Villers-Cotterets. DES LÉPIDOPTÈRES. lot L. SATYRE MYRTILE. PAPILIO JANIRA ET PAPILIO JURTINA. (Linn.) CORYDON Bï MYRTIL. i^Geoff.) LE M I R T I L. (E N G R A M. Pap. d'Europe.) Envergure, 22 à 24 lignes. ■« D Linné a donné le mâle de ce Satyre sous le nom de Jariira, et la femelle sous celui de Jurtina. Geoffroy a fait aussi une espèce de chaque sexe. l5'2 IIISTOIllE NATURELLE Le dessus des ailes est (l'un hnin-noirâtrc un peu chatoyant. Les premières ont vis-à-vis du sommet un œil noir à prunelle blanche. Dans le mâle, cet œil est petit et entouré d'un cercle roussâlre. Dans la femelle, au contraire, il est e^rarid et placé sur une bande fauve, transverse, légèrement bifide, adhérent par son côté interne à une tache centrale également fauve. Les se- condes ailes sont sans taches dans le mâle; mais dans la femelle, elles offrent ordinairement sur leur milieu un point fouve. Le dessous des ailes supérieures est fauve , avec les bords d'un gris-jaunâtre, et un œii comm ' du côté opposé. Le dessous des ailes inférieures est d'un gris- jaunâtre, et traversé obliquement au-delà du milieu par une bande plus claire, large, sinuée intérieurement, sans taches ou avec un point ocellé dans la femelle , offrant dans le mâle deux points semblables , très éloignés l'un de l'autre, et parfois un troisième, plus petit et moins distinct , situé vers l'angle de l'anus. Les antennes sont noirâtres en-dessus, gri- sâtres en-dessous , avec la massue grêle et en fuseau. Tel est le Myrtile dans îios contrées. Dans le midi de lEurope, et (uéme quelquefois aux environs d<> Paris, h s femelles ont le dessus des DES LÉPIDOPTÈRES. 1 53 ailes inlérieures traversé en majeure partie par une bande fauve, sinuée. Esper a fait de ces derniers individus une espèce particulière sous le nom de Hispulla. La chesiille est verte, avec une ligne blanche le long de chaque côté du corps. Son anus est bifide. Elle vit sur plusieurs graminées, et par- ticulièrement sur \epaturin des prés. La chrysalide est ovoïde, d'un vert-jaunâtre, avec trois raies longitudinales , d'un ferrugineux - clair sur l'enveloppe des ailes, et deux rangs de petits tubercules le long du dos. Sa partie antérieure est en croissant. Le papillon est très-commun , au mois de juillet, dans les bois et dans les prairies. Il re- cherche les fleurs de ronces. IÔ4 HISTOIRE NATURELLE Ll. SATYRE AMARYLLIS. PAPILIO TITHONIUS. {Linn.) PAPILIO PILOSELL.E. {Fab.) AMARYLLIS. {Geoff.) PAPILIO HERSE. {Hubn.) Envergure, i6à 18 lignes. liiNNiî a placé cette espèce pai mi ses Plébéiens ruraux (\es Polyommates ou Argus), IjC dessus des ailes est fauve, avec la base et le pourtour d'un brun-obscur. Les premières, dont le dessus ne dilfère du dessous que parce qu'il est traversé au milieu daris les mâles par une bande brune, ont de part et d'autre, vis- à vis du sommet, un œil noir à double prunelle blauciu'. DES LÉPIDOPTÈRES. 1 55 Le dessus des secondes ailes est sans tnches dans les mâles. Dans les femelles, il offre à l'extrétnité inférieure de la parliefanve deux yeux semblables à celui dont il vient d'être question , mais très petits, sur-tout l'antérieur, et à pru- nelle simple. Le dessous des mêmes ailes est d'un gris-jaunâtre, avec deux bandes trans- verses plus claires, dont l'antérieure très- courte, appuyée sur le milieu de la côte, et précédée en-dehors de deux points blancs ocellés; la postérieure en zig-zag, atteignant lesdeux bords, et précédée aussi extérieurement, mais vers l'angle del'anus, de trois points blancs ocellés. Ces points sont entourés de brun-fer- rugineux, couleur qui domine sur le bord ter- minal de l'aile, et que fait encore ressortir la frange grisâtre de ce bord. Les antennes sont annelées de brun et de gris; leur massue est en fuseau, ei ferrugineuse en-dessous. Il est des femelles qui oni sur les deux sur- faces des ailes supérieures un second œil tiès- petil, situé entre le premier et l'angle interne. On rencontre quelquefois une variété dans laquelle le fauve passe au bianc-sale. L'Amaryllis est très-commun, auxmois de juillet et d'août, dans tous les bois des environs de Paris. l56 HISTOIRE rfA.TURELLE La chenille est d'un vert plus ou moins foncé, avec la tête, et une ligne le long de chaque côté du corps, rougeâtres. Elle vit principa- lement sur le patiirin annuel. La chrysalide est anguleuse , bifide antérieu- rement, d'un gris-verdâlre. m) J?iur7iesJn^ J'/.7.J\'a'/^- (./:,„ f/,'.-,jy„. 1 Samo Alvrtilo, (Vmolle . 2 Sat. Mtiera, ioeseeesos6ee9eouvgGw6e6 LE SATYRE. (Engram. Pap, d'Europe.) Envergure, 22 à 24 lignes. ijEOFFKOY l'a confondu avec le Mœm, Le dessus des ailes est fauve, avec les ner- vures, le bord terminal, et trois lignes ondu- lées, dont l'intérieure plus courte, noirâtres. Les premières ailes ont vis-à-vis du sommet un œil noir à prunelle blanche, 1< quel est précédé en- dehors, notamment en-dessous, d'un autre œil beaucoup plus petit et à prunelle semblable. Dans le mâle, les trois lif,aies transverses du milieu de ces ailes sont coupées obliquement par une bande noirâtre un peu sinuée. Les se- DES LKPIDOPTÈRES. l6l condes ailes ont la base plus ou moins obscure, suivant le sexe , et leur extrémité offre une rangée courbe de trois à cinq yeux noirs, dont la pru- nelle est d'un blanc-bleuâtre. Le dessous des ailes supérieures ressemble au dessus; mais il est plus pâle. Le dessous des inférieures est d'un gris-som- bre, piqué de noirâtre, avec deux lignes brunes transverses, ondulées, parallèles, ayant sur un de leurs côtés une petite éclaircie jaunâtre, ca- ractère constant qui n'existe ni dans le Mœra^ ni dans ses variétés. Entre ces lignes et le bord postérieur est une rangée courbe de six yeux noirs, dont le troisième, le quatrième et le cinquième un peu plus gros, l'anal double. Ces yeux ont une prunelle blanche, et deux iris jaunâtres, entourés chacun d'un cercle obscur. Les antennes sont comme dans le Mœra. On le trouve très-communément aux mêmes époques et dans les mêmes lieux que celui-ci. La chenille est pubescente, d'un vert- tendre, avec une ligne blanche le long de chaque côté du corps. La chrysalide, quoi qu'en dise Hubner, res- semble à celle du Mœra. Fabricius a mis cette espèce parmi les ISyrn- phales , tandis qu'il a rangé le Mœra dans les Lépidopt. L 11 l6a HISTOIRE NATURELLE Satyres, Il connaissait cependant la chenille de l'un et de l'autre. Il arrive souvent à cet auteur de séparer plus ou moins deux espèces presque semblables, afin de n'être pas embarrassé pour faire ses phrases spécifiques. Aussi ses genres sont-ils de véritables magasins. BFS LÉPIDOPTÈRES. LIV. SATYRE TIRCIS. PAPILIO iEGERIA. (Linn.) LE TIRCIS. [Engram. et GeoJJ.) Envergure, 20 à 22 lignes. JjE dessus des ailes est d'un brun-obscur, avec des taches d'un jaune-d'ocre. Les ailes supé- rieures en ont une douzaine, sans compter un œil noir à prunelle blanche, placé vis-à-vis du sommet. Les ailes inférieures en ont deux, der- rière lesquelles il y a une bande pareillement jaune, offrant quatre yeux noirs, dont l'anté- rieur plus petit et sans prunelle, les autres avec une prunelle blanche. Le dessous des premières ailes ressemble au dessus; seulement le fond et les taches en sont un peu plus paies. 1 1. l64 HISTOIRE NA.TURELLE Le dessous des secondes ailes est d'un gris^ verdâtre légèrement chatoyant, avec deux lignes brunes, iransverses, ondulées, à la suite des- quelles il y a deux taches jaunâtres, puis une rangée courbe de cinq à six points blanchâtres entourés de brun, enfin une teinte violâtrequi couvre presque tout le bord postérieur. Les antennes sont colorées comme dans les deux espèces précédentes; mais leur massue est en fuseau. Le Tircis est très-commun dans les bois. Il parait pour la première fois vers la fin d'avril, et pour la seconde à la fin de juillet. Dans le Midi , il a les taches fauves , au lieu de les avoir jaunes. La variété à taches fauves est pour quel- ques auteurs une espèce particulière sous le nom de Meojie. La chenille est pubescente, ridée transver- salement, verte, avec le dos plus foncé, des lignes jaunâtres ou blanchâtres le long des côtés, et la fourche de l'anus delà couleur de ces lignes. La chrysalide est verdâtre, anguleuse, courte , égèrement bifide à sa partie antérieure. Elle a le dos renflé et chargé de deux rangs de petits boutons tuberculeux. Diiirne.f IXII _/«y '' IhanénU . 1. S<-\t\rr Bacchante ( Sah/nij- /hydiiim ) 2. id. Dcmi-deiiil / /<-/ ûij/o//u-ec une frange blanchâtre^ mais sans dentelures. LVIII. SATYRE MOELIBÉE. PAPILIO HERO. (Linn.) PAPILIO SABjEUS. {Fab.) LE MOELIBÉE. (Engram. P^//?. d'Europe.) Envergure, i6 à 1 8 lignes. Ijinné a mis cette espèce et la suivante parmi ses Plébéiens ruraux. Le dessus des ailes est d'un brun-noirâtre^ Les supérieures n'ont pas de taches dans le mâle; mais dans la femelle elles ont un oeil noir à iris fauve et sans prunelle. Les ailes infé- rieures ont vers le bout une rangée de quatre veux semblables, dont les deux extrêmes con- I^iur/ies.UIJL J'f ■ 8 . ,lW«n^. 1. Satyre Tl F CIS , Femelle . 2. Sa t. 3ToelibeC, Fc: 3. Sat l*ailipKllc , mâle . i DES LÉPIDOPTÈRES. lyS stamment plus petits, et même manquant dans beaucoup de mâles. Elles ont en outre un arc fauve à l'extrémité du bord interne. Le dessous des quatre ailes est moins foncé que le dessus. Celui des inférieures a un cordon de six yeux, dont le quatrième et le cinquième , à partir d'en-haut , plus grands. Ces yeux, qui ont le fond noir, avec la prunelle d'un blanc- vif et l'iris d'un fauve-rougeâtre, sont précédés en-dehors par une ligne argentée, courbe en- arrière, s'appuyant sur une ligne fauve; et en-dedans par une bande blanche, étroite, irrégulièrement dentée sur les côtés. Le dessous des ailes supérieures offre vis-à-vis du sommet un petit œil plus ou moins distinct, placé parfois sur une bande blanchâtre , interrompue , laquelle est séparée du bord terminal par une ligne ar- gentée, presque toujours moins brillante que celle des secondes ailes. Les antennes sont annelées de blanc et de noir; leur massue est en fuseau et légèrement roussâtre en-dessous. Cette espèce paraît en mai et en juillet. On la trouve dans les forets d' Armainvilliers , de Senlis, près de l'Ile-Adam, etc. Elle est extrê- mement commune en remontant vers le nord. N. B. Dans la femelle, le dernier œil du dessous des ailes inférieures est quelquefois double. «"74 m STOIRE JN ATURELLE LIX. SATYRE CEPHALE. PAPILIO ARCA^MUS. [Linn). ««*««« O^ 9«> «^ «««l-« «^ 0« PAPILIO ARCANIA. {Hnbn. LE CÉPHALE. {GeofJ.) ■i.i :kJcJiJt.iJ!.iJtJcJc3cJeJ!.ki.Jci.iJcJ(.HAà.ii.ic '; Envergure, i6à i8 lignes. JL ES ailes supérieures sont fauves de part et d'autre, avec le bord terminal d'un brun-noi- râtre en-dessus , mais moins foncé en-dessous, où l'on voit vis-à-vis du sommet un petit œil noir à prunelle blanche et à iris jaiuiâlre. Le dessus des ailes inférieures est d'un brun- obscur, avec une petite tache jaunâtre, placée à l'angle de l'anus et surmontant un arc fauve. DES LKPl nOPTÈR ES. I "jÔ Leur dessous est roussàlre, avec la base teintée de verdâtre; le milieu traversé obliquement par une bande blanche, anguleuse, laquelle offre à l'origine de son côté interne un oeil noir à prunelle d'un blanc-vif, et sur son côté externe quatre ou cinq yeux semblables, dont les deux antérieurs, et l'anal lorsqu'il existe, plus petits. Il y a en outre une ligne argentée, courbe, le long du bord postérieur. Les antennes sont comme dans l'espèce pré- cédente. Il paraît aussi aux mêmes époques. On le trouve très-abondamment dans les bois des en- virons de Paris; mais il ne s'étend guère à plus de vingt-cinq lieues vers le nord. La chenille est verte, avec des lignes dorsales plus foncées, et des raies latérales jaunes. Elle vit sur la mélique ciliée. La chrysalide est ramassée, obtuse, rougeàlre. N. B. Dans quelques femelles, le dessus des se- condes ailes offre deux petits yeux sans prunelle. 176 HISTOIRE NATURELLE LX. SATYRE PAMPHILE. PAPILIO PAMPHILUS. {Linn.) PAPILIO NEPHELE. {Hubn.) LE PROCRIS. {Geofj.) 000000000000000000 Envergure, 12 à 14 lignes. (jette espèce est pour Linné une Dandide bicarrée. Le dessus des ailes est d'un fauve- pâle ou jaunâtre, avec le bord postérieur légèrement obscur. Le dessous des premières ailes est de la même couleur que le dessus, avec un petit œil noir à prunelle blanche et à iris pâle. Cet œil fait face au sommet, et dans les femelles il est précédé intérieurement et transversalement d'une ligne ferrugineuse. On le voit quelquefois en-dessus , mais il n'y forme qu'un simple point noir. DES LÉPIDOPTÈRES. 177 Le dessous des secondes ailes est d'un ccndrr- verdàlrc h la base; traversé obliquement au mi- lieu par une bande blanchâtre , oblitérée , étroi te , presque en forme d'accolade ; puis gris jusqu'au bout , avec une rangée de quatre h six points blancs , cerclés de brun roussâtre. Geoffroy et de Geer disent que ces ailes sont dépourvues de taches oculaires. Il faut ou qu'ils ne les aient pas bien examinées , ou qu'ils n'aient décrit que des individus usés; car les points dont nous venons de parler existent, ou du moins les qua tre inférieurs. Les antennes sont comme dans le-s deux es- pèces précédentes. Le Pamphile paraît pour la première fois au mois de mai , et pour la seconde vers la lin de juillet. On le trouve communément dans les bois, dans les prairies , sur les berges des che- mins , etc. La chenille est rase , verte, avec le dos obscur, et une ligne blanche le long de chaque côté. Elle vit sur la crételle des prés. La chrysalide est verdàtre , avec la trte et le corps anguleux. A'. B. Geoffroy a pris la chenille de l'Angyniie Ci/ixia pour celle de co Satyre. >IUl\NES, I. 4 '2 Î78 HISTOIRE NATURELLE GENRE POLYOMMATE. (i) PLÉBÉIENS RURAUX { Linn. ) Jr ALPES inférieurs de longueur moyenne ou courts; leur dernier arlicle beaucoup moins pourvu d'écaillés que les autres , ou presque nu. Toutes les pattes propres à la marche ; crochets des tarses très-petits et à peine saillans. Bouton terminal des antennes allongé, cylindrico-ovale, droit ; ou bien court , presque ovoïde , et sou- vent un peu arqué à son extrémité. Ailes infé- rieures embrassant le dessous de l'abdomen;; cellule de leur milieu ouverte en arrière. Les chenilles des Polyommates sont généra- lement en forme de cloporte ou d'écusson ; rases ou garnies d'un léger duvet , avec la tête et les pattes peu apparentes. Les chrysalides sont cour- (i) Poljommatc , mot formé de ttoXui; , plusieurs, et dec[7,aof. , XTûç, œil. La majeure partie ries espèces qui composent ce genre ont le dessous des ailes plus ou moins chargé de petites taches en forme d'yeux. DES LÉPIDOPTftRFS. 179 tes, sans éminences angulaires, obtuses aux deux bouts, attachées, comme toutes celles des Hexapodes j par l'extrémité postérieure et par le milieu du corps. Les Polyommates se partagent en trois cou- pes parfaitement naturelles. Dans la première , le bord terminal des se- condes ailes offre un petit prolongement en ma- nière de queue , et le dessous des quatre une ligne blanche, transverse , continue ou macu- laire. Les chenilles sosît faiblement renflées ; élargies a leur partie antérieure, et couvertes d'un léger duvet. Les chrysalides sont un peu raboteuses, très convexes en-dessus, planes en- dessous. La métamorphose s'opère ordinaire- ment sur les feuilles. Les espèces delà seconde coupe ont les deux pattes de devant quelquefoisunpeuplnspetites, etlebordposlérieur des secondes ailes prolongé k l'angle interne dans les mâles , échancré près de cet angle dans les femelles. Les chenilles . forment un écusson allongé, et paraissent com- primées sur les côtés. Elles sont ordinairement d'un vert-pâle , couvertes d'un duvet roussàtre, avec la tête d'un brun-clair ou d'un blanc-salc. Les chrysalidessont brunâtres, très-obtuses aux deux extrémités. La métamorphose se fait près detrrrc, 12. 480 HISTOIRE NATURELLE Les espèces de la troisième coupe ont les ailes entières. Dans les unes, le dessous offre une multitude de points ocellés, avec une bande fauve. Dans les autres, au contraire, il n'y a pas de bande de cette couleur , et les points sont moins nombreux. Les chenilles sont pour la plupart d'une largeur égale , avec la tête noire, le dos renflé et souvent coloré d'une manière agréable. La métamorphose a lieu sur la tige des plantes , et quelquefois dans la terre. Les chrysalides sont oblongues , lisses , blanchâtres, avec quelques taches obscures sur le dos ou sur les côtés. DES LÉPIDOPTÈRES. 181 i. CHENILLES-ÉGUSSON APLATI. {LAItVAE DEPRESSO-SCUTATÀE.) *®G Bord postérieur des secondes ailes ayant a^ers l'angle interne une petite queue linéaire ,, et soutient pré- cédée en-dehors d' une dent plus ou moins saillante. Leur dessous traversé par une ou deux lignes blan- ches. LXI. POLYOMMATE DU BOULEAU. PAPILIO BETUL^. i^Linn.) LE PORTE-QUEUE FAUVE A DEUX BANDES BLANCHES. (Geo//.) LE PORTE-QUEUE A BANDES FAUVES. (EwGRAM. Pa/7. d'Europe.) Envergure , i6 à i8 lignes. Liii dessus des ailes est d'un brun-noirâtre, avec l'angle interne , et le milieu de la queue des inférieures, fauves. Dans la femelle , il y a en IS'I HISTOIRE N A 1 U R E L L E outre une bande fauve , transverse , courbe et plus ou moins prononcée , vert le bout des su- périeures. Le dessous de ces dernières est d'un fauve- jaunâtre, avec un trait noirâtre, bordé de blanc, transverse et presque central ; puis deux lignes blanches, ondulées, partant de la côte, et ten- dant à se réunir h leur extrémité inférieure. Le dessous des secondes ailes est de la cou- leur de celui des premières , avec deux lignes blanches, transverses, fiexueuses, dont l'inté- rieure plus courte, et une bande terminale d'un roux-vif. Les deux lignes blanches sont bordées de brun-obscur du côté par où elles se regardent, et l'espace qui les sépare est de la même nuance de roux que la bande terminale dont il vient d'être question. Le corps est noirâtre en-dessus , grisâtre erl- dessous. Les antennes sont, ainsi que dans tous nos Polyommates , annelées de blanc , avec la sommité de la massue ferrugineuse. Cette espèce paraît depuis la fin de juilîet; JLisqu'k la mi-septembre. On la trouve dans les bois et le long des haies. La chenille est verte , avec plusieurs raies jaunes, longitudinales, et des raies traiisverses , un peu moins foncées , sur chacun des côtés. DES LÉPIDOPTÈRES. 183 Elle vit sur le boulemi blanc y le prunier domesti- que et le prunellier . Sa métamorphose a lieu dans la dernière quinzaine de juin. La chrysalide est lisse, brune, avec des raies plus ôlaires, 18 4 HISTOIRE NATURELLE LXlï. POLYOMMATE DU PRUNIER. PAPILIO PRUNI. ( Linn. LE PORTE-QUEUE BRUN A LIGNES BLANCHES. (Engham. Pap. d'Europe.) Envergure , 1 3 à 1 5 lignes. JL E dessus des deux sexes est d'un brun-noi- râtre , avec une rangée postérieure de taches fauves aux quatre ailes de la femelle, et seule- ment aux secondes ailes du mâle. Le dessous est d'un brun un peu plus clair que le dessus , avec une ligne blanche, trans- verse, commune et légèrement interrompue ; puis une bande fauve , offrant le long de son côté interne une série de peints noirs , bordés de blanc antérieurement. Cette bande est plus vive aux ailes inférieures ; elle y est en outre Diu/wj- A'.\W PLU. D,-lar,if /• 1. i'ohoiunial C dvi WanU-^wi fr,>/i/,>//i///-////,!'l <^. ■2. id. du Prunier ( /ÊC©côeûCâO©©ôe©c© Envergure, i3 à i5 lignes. V 0 1 c I ce qui distingue ce Polyommate du précédent. Le dessus des premières ailes est sans tache fauve dans la femelle , tandis qu'il offre dans le mâle un point grisâtre , placé vers le milieu de la côte. La ligne blanche du dessous des secondes ailes est plus rapprochée de la -T^mrnej-AÂJC Genre PolvOlïllliatc jPl.ç.fcrt. 4 \ f W ^ s ^'^ â \l r-v (\ K,uM,:-r.J'm. /.amilil JhA^ ^^ la,tv,k .rr«/pf lXaait]lé,femelle,TÙ en dessous. 2 Cliry.séis,malo,i(l. O HappotllOC,màlo,L(l. 4, Aela Vei'Oe (l'oi',iu<-ile,iA. 5 delà RoUCe,iuàlo, iA. DES LÉPl DOPTÈRES. 203 Il paraît au printemps, et vers le milieu de l'été. On le trouve dans les environs de Beau- vais, de Beaumont-sur-Oise , de Verberie, etc. La chenille vit sur la verge d'or commune et sur la patience sauvage. Elle est pubescente , d'un vert-foncé, avec une ligne jaune le long du dos et des lignes d'un vert-pâle sur les côtés. Sa tête et ses pattes écailleuses sont noires. La chrysalide est d'un jaune-brunâtre, avec l'enveloppe des ailes plus foncée. 20-4 HISTOIRE NATURELLE LXXlf. POLYOMMATE PHL.EAS. PAPILIO PHLtEAS. {Linn.) *&>^Wi*'^®®@®®99®® LE BRONZÉ. {Geoff.) Envergure, 12 à 14 lignes. cc>eae&©ec«6«.6>ô6>ofî©e«©©eoe© l L n'y a pas de différence entre le mâle et la femelle . Le dessus des premières ailes est d'un fauve- bronzé -luisant, avec des points noirs, et le contour extérieur d'un brun - noirâtre. Leur dessous est d'un fauve plus ou moins jaunâtre, avec des points noirs, oculaires, et le bord postérieur d'un cendré-brunâtre. Le dessus des secondes ailes est noirâtre , avec un petit arc et quelques points plus foncés ; puis une bande fauve, terminale, ayant les côtés irrégulièrement dentés. Leur dessous est d'un DES LÉPIDOPTÈRES. 205 cendré-brunâtre , avec des points noirâtres , et une ligne ferrugineuse correspondant à la bande fauve de la surface opposée. Très-commun dans les bois des environs de Paris , au printemps et à la fin de l'été. Il se trouve aussi dans l'Amérique septentrionale. La chenille, selon quelques auteurs , est d'un vert-clair, avec une ligne jaune le long du dos. Elle vit sur la patience des prés ou oseille com- mune . 206 - HISTOIRE NATURELLE LXXIII. POLYOMMATE DE LA RONCE. PAPILIO RUBI. {Li?m.) L'ARGUS VERT ou L'ARGUS AVEUGLE. {Geoff.) Envergure, i3 à i5 lignes c©o©e©©ûe©c<3e© Ce Polyommate est commun dans tous les bois des environs de Paris, depuis la fin d'avril jusqu'à la mi-mai. 11 se repose sur les épines en fleurs. DES LÉPIDOPTÈRES. 207 La chenille est pubescente , d'un \erl-pré ou d'un vert-jaunâtre , avec une rangée de taches triangulaires d'un jaune-pâle sur chacun des côtés , et une ligne blanchâtre au-dessus des pattes. Elle vit sur la ronccj Vesparcette ^et sur plusieurs espèces de ge^iêts et de cytises. Sa mé- tamorphose a lieu avant l'hiver. La chrysalide est brune , avec les stigmates plus clairs. 208 HISTOIRE NATURELLE 3. CHENILLES-ÉCUSSON RENFLÉ. {LARVÀE GIBBO-SCUTÂTAÊ.j i\.« Ailes inférieures sans prolongement et sans échan- crure. Leur dessous afec une multitude de points ocellés , et une bande fauve , transçerse , macu- laire. Une tache blanche, longitudinale , entre la bande susdite et la rangée de points du milieu. LXXIV. POLYOMMATE CORYDON. HESPERIA CORYDON. [Fab,) L'ARGUS BLEU, Variété 4. {Geoff.) L'ARGUS BLEU-NACRÉ. ( E N G R A M. Pap. d'Europe. ) Envergure , i4 à ifi lignes. Li ES quatre ailes ont la frange entre-coupée de noirâtre. Le dessus du mâle est d'un bleu- argenté-iuisant^ avec uneligne noire, terminale, Diumej- Genre Fol\ Ollllliale ' -k„,''-y>„. l'oK'OnUUale Aro-us lFoh/oi>iin T l, R E S. 209 surmontée immédiatement (l'une série de poinls noirâtres a iris blanchâtre. Le dessus de la fe- melle est brun, plus ou moins parsemé d "al ornes bleus , avec un rang de points comme dans le mâle ; mriis ceux des secondes ailes ont pour la plupart l'iris fauve du côté qui regarde le corps. Le dessous des deux sexes est blanchâtre aux ailes supérieures, d'un brun plus ou moins pâle aux inférieures , avec une multitude de points noirs, ocellés. Outre cela, les ailes de derrière ont la base un peu bleuâtre , et leur extrémité offre une rangée transverse de taches fauves , bordées chacune intérieurement par un chevron noir. Le corps a îe dessus bleuâtre ou brun , selon le sexe , et le dessous constamment blanchâtre. Le Corydon paraît an mois d'août , et même à la tin de juillet, il habite les forêts, les prai- ries, les jardins. On le trouve assez communé- ment au bois de Boulogne. Diurnes, 1. i-i 240 HISTOIRE NATURELLE LXXV. POLYOMMATE ADONIS. HESPERIA ADONIS. {Fab. PAPILIO CERONUS. ET. PAPILIO ADONIS. (Hubn.) •sà»ii>a'-^- ■©•<©■©■<©■ ■®- ©■ <§> Envergure, ii à la lignes. L Ë dessus du mâle est d'un bleu-violet, avec le bord postérieur noirâtre. Le dessus de la femelle est noirâtre , avec la base violâtre. Dans l'un el dans l'autre la frange est entre-coupée de noir. Le dessous des deux sexes est d'un gris- cendré , avec une multitude de points noirs , oculaires. Il y a en outre h l'extrémité des se- condes ailes une rangée transverse de cinq taches fauves, presque quudrangulaires. On le trouve , au mois d'août , dans les bois de Boulogne, de Vincennes , etc. JfâcrneyfJMK /'/.M Urt. Genre Polvomiiiate. t-;?: f fTmMcrJ'^: .',v,f' 1 ( OrVllon.màlo.vù c»\ ilcssot>s.2 AdoUlS.mâlcid. 5 Aôeshs, (Vnic-HciA. 4 ArpllS, îiiàle , i® fe' y w LE DEMI-ARGUS. (Geoff.) -i> — * ^->-> î î;Hf €- « Envergure, 12 à i3 lignes. C'ôec€v;eec€6>sc©©ô<î>£.ccO'C P-: JLe dessus du mâle est d'un bleu - violet , avec une légère bordure noirâtre. Le dessus de la femelle est d'un brun-noirâtre , avec l'origine faiblement leintée de bleu. Le-dessous des deux sexes est comme dans le Cyllarus , excepté que la base des ailes infé- rieures a très - peu de bleu , et que leur milieu ofh'e un arc noir bordé deblancbâlre. Ce Polyommale paraît en juin et au commen- cement d'aoïit. Il est assez commun «lans les prés {'t dans b^s clairières des bois. DES LEPIDOPTERK S. 220 LXXXV. POLYOMMATE ARGIOLUS. PAPILIO ARGIOLUS. (Am/i.) HESPEIUA ACIS. [Fah.) Engram. Pop, d'Europe, PL 4i, Fi g. 8G, I. m., ET PL 38, Fig. 80, i. Eîivergure, i.'3 l\ i4 lignes. Le dessus du mâle est d'im bleu-violet. Le dessus de la femelle est un peu plus paie, avec une rangée de poinls noirâtres à l'extrémité des ailes inférieures, et une large bordure de cette nuance à l'extrémité des supérieures. Celles-ci ont la frange entre-coupée de brun dans les deux sexes. ii'iMoopT. — Tome\. i5 2qG histoire naturelle Lo dessous des quatre ailes est conslamment d'uu blanc-bleuâtre, avec un arc central , et une ligne transverse de simples points noirs. On remarque aussi plusieurs points semblables à la base et sur le bord supérieur des secondes ailes. J/Argiolus paraît en mai et vers la fin de juillet. On le trouve pai'-ci , par-là, dans les bois et dans les jardins. Il voltige toujours au- tour des arbres et des buissons. I.a chenille, suivant M. Ochsenheimer , est pubescente, d'un vert-jaunâtre, avec le dos d'un vert foncé. Sa tète et ses pattes sont noires. Elle vit sur le nerprun-bourdalnier ^ vulgaire- ment aj)pelé bourdaine OM bourgène. La chrysalide est lisse, verte à sa partie anté- rieure, d'un brun-mélangé à sa partie posté- rieure, avec une ligne noire le long du dos. DKS LEPIDOPTKRES. 227 TRIBU SECONDE. Hi'SPERiDEs. Hesperides. (i) Ailes supérieures relevées, mais écartées; les inférieures horizontales, dans l'inaction. Jambes (le derrière ayant deux paires d'ergots, Tune à leur extrémité, l'autre vers le milieu de leur côté interne. GENRE HESPÉRIE. PLÉBÉIENS URBICOLES. (Linn.) LES ESTROPIÉS. {Geoff.) Toutes les pattes propres à la marche dans les deux sexes ; crochets des tarses petits, sim- ples et très-arqués. Palpes inférieurs courts , (l) Hcspéridcs , de irjirtpo; , le soir. Les espèces qui coiii- posenl celte seconde tribu des Diurnes ont été ainsi nom- mées, parce qu'elles se montrent plus ahondaninicnJ vers le conclier du soleil que dans tonte autre partie du jonr. i5. 228 HISTOIRE NATURELLE larges, très-fournis d'écaillés, de trois articles, dont le dernier peu apparent. Antennes très- t'cartées à leur insertion , et ayant la massue tantôt presque droite, tantôt terminée par un crochet aigu ou obtus. Les Hespéries ont la tête large , l'abdomen presque conique, les ailes triangulaires et «'-paisses. Celles de derrière sont plissées au bord interne, et leur cellule discoïdale est ou- verie. Les chenilles sont rases ou à peine duve- teuses, amincies aux deux extrémités , avec la tête globuleuse et un peu i'endue. Elles habi- tent dans les rouleaux de lèuilles , ce qui les a fait nommer les Tordeuses des Diurnes. Les chrysalides sont sans éminences , ou n'en ont qu'une près de la tête. Elles sont couvertes d'une toile h^gère, et renfermées ordinairement dnnslo rouleau où vivait la chenille. UJJS I,ÉPJDOPÏKRES. 229 A. Massue des antennes presque droite. ^^ms>i^ ' r :^' -/ (a/ai.f née l.er^ Jiru^ji/ 1)1. s LP:P1I>0P IKRES. a3! LXXXYII. HESPÉRIE ÉCHIQUIER. HESPERIA PANISCUS. ifab.) PAPIFJO BRONTES. {Hubn.) L'ÉCHIQUIER. (Engram. Pap. d'Europe.) Envergure, i2 à i3 lignes. Le dessus des ailes est d'un brun- noirâtre à reflet vineux , avec beaucoup de taches fauves , dont !es intérieures plus grandes et éparses , les extérieures formant une rangée parallèle au bord terminal. Le dessous des premières ailes est fauve, avec des tacr.es, et l'extrémité des nervures noires. Le dessous des secondes est d'un brun-jau- nâtre, avec treize taches blanchâtres, inégales, et légèrement bordi'es de noirâtie. q32 histoire naturelle I>e corps est jaunâtre, avec le dos noirâtre et garni antérieurement de poils verdâtres. Les antennes sont noires, annelées de fauve , avec le haut de la tiiassuc d'un roux-foncé. L'Echiquier paraît au coinniencenient de mai, et se trouve dans les mêmes endroits que le Miroir. Nota. La femelle ne diffère point du mâle. &-©) DES LKPIDOPTÈREt. 233 LXXXVm. HESPÉRIE BANDE-NOIRE. HESPEUIA LINEA. (Fnb.) PAPILIO TIIAUMAS. (Esp) LA BANDE NOIRE. [Geoff.) VARIÉTÉ DE LA BANDE NOIRE. ( Engram. Pnp. d'Europe. ) Envergure, \'?. à l'i lignes. Le dessus des deux sexes est fauve , avec les bords et les nervures d'un brun-iioirâtre. Le mâle a en outre , vers le milieu des premières ailes, une ligne noire, oblique et étroite. Le dessous de ces mêmes ailes est fauve , avec la base noirâtre, et l'extrémité d'un cendré- jaunâtre. 234 HISTOIKE NATURELLE Le dessous des secondes ailes est d'un cendré- jaunâtre , avec l'angle interne largement fauve. Le corps est roussâtre en-dessus, grisâtre en- dessous. Les antennes sont noires et annelées de jaune-pâle. Cette Hespérie se trouve communément dans les bois , dans les grands jardins , etc. , à la fin de juillet et au commencement d'août. Sa chenille, selon Hubner , est d'un vert- foncé, avec une ligne obscure le long du dos , et deux lignes latérales , blanchâtres , dont les bords sont noirs. Elle vit sur la canche de mon- tagne [dira monlana), et sur plusieurs autres grami/ic'es. I^a chrysalide, suivant le même auteur, est d'un verl-jaunâlre , avec une petite pointe près de la tète , l'étui de la trompe brun et allongé. Jiu/rjief^ (hmu'o îlcspcnc. J'UffJWum/. \J. H ^ iMiroiv, m:\le. 2 S\ Ivaui ,ixiàle . S delà Maweniàlo. DES LKPl DuPTÈlîKS. 235 I). Massue des antennes terminée par un crochet très-aigu. ^m^^^x^m^^ LXXXIX. HESPÉRIE SYLVAIN. «^e-Aff^o^ HESPERIA SYLVANUS. (Faù.) VARIÉTÉ DE LA BANDE NOIRE. {Gco/J. LA BA.NDE NOIRE. (E^'GR^M. Pajj. d'Earojn:) Envergure, 14 à i5 lignes. Elle ressemble beaucoup à la précédente , mais elle est plus grande, ses antennes ont l'extrémité crochue; le fauve du dessus de ses ailes { notamment dans la femelle ) est divisé en manière de taches par du brun-noirâtre , et t236 HISTOIRE NATURELLE approche moins du bord postérieur ; la ligne noire du milieu des ailes supérieures du mâle est plus large; le dessous des ailes inférieures des deux sexes est d'un jaune-verdâtre, avec une rangée courbe et transverse de quatre à cinq taches d'un jaune un peu plus clair. Assez commiuie dans les clairières des bois, en mai et en juin. DES LÉPlDOPTÈRtS. <2'Sl XC. HESPÉRIE COMMA. PAPILIO COMMA. (Linn.) «•(««••«•«»«•»>«>«»« Envergure, i4 à i5 lignes. Elle diffère en-dessus de la Bande-lSoire par les mêmes caractères que \ Hespérie Sylvain. Elle diffère en-dessous de cette dernière, en ce que les taches des ailes inférieures sont blan- ches et au nombre de neuf, dont trois groupées vers la base, les six autres formant une rangée courbe et transversale. On la trouve dans les bois vers la fin de juil- let et dans le courant d'août. Sa chenille, selon Hubner, est d'un vert-sale et mélangé de ferrugiiieu.^ , avec une rangée de points noirs sur le dos et sur les côtés. Elle a un collier blanc, bordé de noir, et sa tète est de cette dernière couleur. Les auteurs du Cata- logue Systématique des Lépidoptères des en- virons devienne lui assignent pour nourriture principale la coron ille hii^arrée. 238 HISTOIRE NATURELLE (j. Massue (les antennes terminée par un crochet court et obtus. XCI. HESPÉRIE PLAIN-CHANT. PAPIIJO MALV^E. {Linn.) HESPERIA FRITILLUM. Var. [Fah.) PAPILIO ALVEUS. {Huhn.) LE PLAIN-CHANT. [Gcoff. et Etigmm.) «« fi^ «« «^ «9 tt« a« «A «9 fr^ 9« Envergure, i5 lignes environ. L'Hespérie dont il est ici question est, suivant nous, le véritable Papilio Mcilvœ de Linné. Le dessus des ail(s est d'un brun-noirâtre tirant sur le cendré , avec une frange blanche , DKS LÉPIDOPTÈRES. qSq coupée (le noir. Entre le milieu de la surface et le bord terminal, les premières ailes ont Il ne douzaine de petites taches blanches, car- rées, dont les postérieures formant une ligne flexueuse qui descend de la côte jnsques auprès du bord interne. Les secondes ailes ont deux rangées courl)es de taches semblables ; mais celles de la rangée intérieure sont souvent moins prononcées. Le dessous des ailes supérieures est d'un gris- noirâtre , avec des taches blanches correspon- dant à celles du dessus. Le dessous des ailes inférieures est plus ou moins verdâtre , avec trois bandes blanciies , transverses et interrompues, dont l'interm- diaire plus large. Le corps est noirâtre en-dessus , blanchâtre en-dessous. Les antennes sont noires , annelées de gris , avec le dessous de la massue ferrugi- neux. Cette espèce se trouve dans les bois , dans les prés, etc., au printemps et en été. Le Papillon Tessdum de Hubner n'en est qu'une variété. Q^O HISTOIRE NATURELLE XCII. HESPÉRIE DU CHARDON. (Nobis.) HESPERIA IRITILLUM. {Fab.) PAPILIO MALV/E MINOR. [Es/k] PAPILIO AL\'EOLUS. {HitO/i. ««««>«<^•«^a#09^«d Envergure, il lignes environ. Elle ne diffère du Plain-Clianl que parce qu'elle est toujours plus petite , plus noirâtre en-dessus , et parce qu'elle a moins de taclies sur les deux surfaces des secondes ailes. Très-commune au printemps et en été. On la trouve piincipalenient sur la cardère a foulon ou charilon à hoiinefier. Nota. I! csl des femelles qni ont les t;iclies blanches do milieu (les ailes supérieures beaucoup plus larges et réunies en une bande. Engranielle fait de ces femelles une espèce séparée, tandis qu'il rapporte les individus ordinaires fi l'espèce précédente. DIS LÉPl DOPT J.RES. 141 XCIII. HESPÉRIE GRISETTE. PAPÏLIO TAGES. {Linn^ «««•««««a LA GRISETTE. {Geoff.) LE POINT D'HONGRIE. (Engram. Pop. d'Europe.) t«i«s«»«ce>«<«sea«9S Envergure, 14 lignes environ. Les ailes ont le dessus d'un brun pi esque noi- râtre, le dessous d'un brun plus clair, avec des points blanchâtres, très petits, et disposés sur deux lignes transverses, dont l'extérieure courbe et appuyée contre la frange, l'intérieiue flexueuse et moins distincte. La ligne intérieure des pre- mières ailes est renfermée en-dessus entre deux bar.des d'atomes cendrés. rÉPiDOPT, — Tome\. lO iQ/Js HISTOIRE NATURRLLF Les deux surfaces du corps sont de la même couleur que celles des ailes. Les antennes sont noires et annelées de gris. Commune en avril el vers la fin de juillet. La chenille, selon les auteurs du Catalogue systématique des Lépidoptères des environs de Vienne, vit sur le chardon-rolland [eijni^ium campestre.) Elle est d'un vert-clair, avec une ligne jaune, ponctuée de noir, le long du dos, et des liijnes semblables sur les côtés. Sa tête est brune. La chrysalide a l'enveloppe des ailes d'un vert-foncé, et la partie postérieure du corps rougealre. Jfwr/tfj- A À \lT. F/ Jllf^rf. (• r„„an; A«, 'W 1 Miroir, niAle . 2 Bande Nou-c,i«àlc/^//W.y i) Svlvaiu.miUc 4 ( omma , màlc . DES LÉPIDOPTl^RES. ll\'<\ XCIV. HESPÉRIE DE LA MAUVE. HESPEKIA MALY/E. [Fab.) PAPILIO ALCEiE {Esp.) LE PAPILLON GRLSETTE. (Engram. Pap. (rEurope.) »«»« ««00 «««••«•• *«««•« Envergure, i/\ à i6 lignes. Lfs quatre ailes sont dentelées. Leur dessus est d'un brun-olivâtre, avec une tache et deux raies transverses, d'un gris-rougeâtre dans le mâle, d'un gris-bleuâtre dans la femelle. Indé- pendamment de cela , les échancrures du bord postérieur sont blanches, et les ailes de devant ont, vers le milieu du bord d'en haut, deux groupes séparés de petites taches transparentes. 16. a44 HISTOrRJÎ NATURELLE Le dessous de toutes les ailes est d'un brun un peu plus pâle que le dessus, avec deux arcs trans- versaux de points blancs aux inférieures. Le corps est à peu près de la couleur du fond des ailes. Les antennes sont noirâtres en-dessus, blanchâtres en-dessous, avec l'extrémité de la massue ferrugineuse. La chenille est puhescente, d'un gris-cendré, avec la tête noire, et quatre points jaunes sur le premier anneau. Elle vit sur la mauve sauvage et sur la passe-rose. Geoffroy l'a prise pour la chenille du Plain-Chant. Les individus qui ne se sont point métamorphosés avant l'hiver s'enfer- ment dans la tige de la hardane ou de quelques chardons^^X, y restent engourdis jusques au prin- temps. La chrysalide est d'un cendré-bleuâtre. Cette espèce paraît en mai et en juillet. On la trouve communément dans les jardins, dans les bois, etc. Nota. Le Papillon Althea de Hubner n'en est qu'une va- riété, comme le pense fort bien M. Ochsenheimer. DES LÉPIDOPTÈRES. Q^^ INSTRUCTIONS SUR LA CHASSE, LA PRÉPARATION, LA CONSERVATION DES PAPILLONS, ET SUR LA MANTÈHE DE CHERCHER ET d'fXEVI R LES CHENILLES. En plaçant ici cet article, selon la promesse de l'Éditeur, nous sommes obligés de parler par anticipation des Crépusculaires et des Nocturnes. Nous passerons donc en revue les genres qui composent ces deux grandes familles; et, pour en donner une idée aussi précise que possible, nous citerons non-seulement à chacun d'eux les espèces les plus communes, mais encore nous exposerons en note les caractères de ceux qu'on ne pourrait reconnaître sans ce dernier moyen q46 IIISTOllli: NATURELLE De la Chasse, Un chasseur de Papillons doit être muni : D'un filet, D'une pince, D'une paire de brucelles, De plusieurs boîtes, Et d'une provision d'épingles. Le filet consiste en une poche de gaze non apprêtée, longue de dix -huit à vingt pouces et adaptée, au moyen d'une coulisse, à un cercle dont le diamètre est ordinairement de dix pouces. Ce cercle, fait avec du fil de fer propre à résister à tous les mouvements de la main, sans cepen- dant la fatiguer, est divisé en deux parties égales, s' ajustant à l'un de leurs bouts par un crochet fermé, et à l'autre par un empâtement aplati et taraudé, pour recevoir une vis qui est enfoncée et goupillée dans une canne de deux pieds et demi de long. Un écrou à tête évidée, et formant la pomme de la canne, empêche le cercle de "va- ciller. Il y a des filets qui ne se plient pas, et dont le manche est inamovible ; mais ils sont moins com- modes à porter. Celui que nous indiquons se met sous le gilet, entre la chemise et les bretelles, et ne cause aucun embarras. La pince est un fer à friser dont on retranche DES LÉPrDOPTKRES. 9-47 les masses, et auquel on soude deux anneaux ovales, tronqués carrément à leur extrémité, ayant environ quatre pouces et demi de lon- gueur sur trois et demi dans leur plus grande largeur. Chacun de ces anneaux est garni d'une gaze claire, bien tendue, et bordée avec du ruban de fil. Les brucelles sont un instrument de fer ou de cuivre, à ressort doux, et servant à saisir le^ objets que l'on ne peut ou que l'on ne veut pas toucher avec les doigts. On préfère celles dont les horlogers fout usage. Les boîtes de chasse doivent avoir le fond et le couvercle doublés de liège bien uni et fixé avec de la colle-forte. La forme et les dimen- sions de ces boîtes varient selon le goùl des per- sonnes. Il suffit seulement de faire observer que, le haut et le bas étant liégés, on doit donner à chaque boîte à peu près trois pouces de profon- deur, afin que les épingles ne se touchent pas. Comme il peut arriver que l'on n'ait pas de quoi mettre toute sa chasse, on fera bien d'avoir un rond de liège collé sous la coiffe de son cha- peau. Les épingles(i) seront de différentes grosseurs, (i) Les épingles à insectes se vendent à l'Y , quai Saint- Michel, à Paiis^ ">.''-\^ HISTOIRE rv AT DR ELLE mais toujours longues de quatorze ou de seize lignes, attendu que, si elles étaient plus courtes, on s'exposerait à casser les pattes et même le corps des Papillons. Nous ne recommandons point les aiguilles à fêle d'émail ou de cire d'Espagne, parce qu'elles sont trop sujettes à se rouiller. On obvie, il est vrai, à cet inconvénient en les frottant de suif ou depommade;maisilen résulte alors que la graisse fait des taches ineffaçables, et qu'elle attire sou- vent des insectes destructeurs. On voit des Papillons depuis le conmiencement du printemps jusqu'à la fin de l'automne. Il y en a même en hiver; mais les mois qui en fournissent le plus sont ceux de juin et de juillet. Diurnes Certains Diurnes paraissent après le lever du *^", soleil; d'autres ne se montrent que depuis dix première ^ r famille. heures du matin jusqu'à deux heures après midi. Ceux-ci volent pendant toute la journée, et ceux- là plus particulièrement vers le déclin du jour. La manière de voler varie presque autant que les races. Les planches de liège au magasin de bouchons , rue de la Huchetle. On trouve des brucelles d'horloger chez la plupart des quin- cailliers. Quant au filet et à la pince , il faut les commander a un serrurier intelligent. DES LÉPIDOPTÈRES. a.^Q Les Vanesses s'écartent peu du lieu de leur naissance. La plupart des Argynnes et des Ntm- PHALES habitent les avenues et les carrefours des forêts. Les Satyres aiment, en général, les en- droits secs et rocailleux. Les Piérides, les Co- LiADES, les PoLYOMMATKS, Ics Hespéries , fré- quentent les prés, les jardins, les clairières des bois. Les Smériinthes (Sphinx) du lilleul, du peu- plier, demi-paon ou du saule, se trouvent sur le tronc ou au pied de ces arbres, et presque tou- jours du côté opposé à celui d'où vient le vent. Les Sphinx du tithymale, de la vigne, de la garance, du troène, etc., butinent le soir sur les fleurs des chèvre-feuilles ; et le Sphinx à cornes de bœuf sur les belles-de-nuU. Les deux Sphinx à ailes transparentes, le Petit-Pourceau et le Moro- Sphinx pompent pendant le jour le suc mielleux de la sauge des prés^ des mauves^ etc. 1 es Zygï:nes (Sphinx-Béliers, G^^r>^) se tiennent sur les fleurs des scabieuses , des valérianes, des chardons, etc. Les SÉsiEs (Sphinx-Mouches) s'attachent pour la plupart au bois pourri. La Procris turquoise se suspend aux herbes des bois et des lieux secs, et part souvent à l'ap- proche du chasseur, sans cependant s'éloigner beaucoup; mais il ne faut pas la perdre de vue. Crépuscu- laires ou deuxième famille. 25o HISTOIRE NATUllKLLÊ Nocturnes Les HÉPiALES (Ui houblon, louvette, patte en troisième "i^sse, voient, ail crépuscule du soir, dans le famille, voisinage des lieux humides, et s'annoncent par leur bourdonnement. Elles ont les antennes beaucoup plus courtes que le corselet , et les ailes oblongues Les BoMBYCEs Grand-Paon, Petit-Paon, Feuille- Morte, Apparent, Queue-Fourchue , etc., les Écailles (Arcties) Martre, Hébé, etc., les Noc- tuelles dites Lichenées bleue , du chêne , du saule, etc., dorment pendant le jour sur l'écorce des arbres, sur les plantes, au bas des murs, sous les corniches. Certaines Noctuelles, et par- ticulièrement celles qu'on nomme Hiboux ^ se mettent derrière les volets des maisons de cam- pagne. Les Callimorphes Chinée, Dominula, du sé- neçon , obscurée , aspergée ; les Lithosies Chouette , Veuve , Crible , etc. ; les Ypono- MEUTES (i) du fusain, du cerisier à grappes ; les OEcoPHORES (2) Linné, Roësel, Geoffroy; l'Eu- (1) Les Yponomcutes ont les palpes de la longueur de la tète, avec le troisième article plus long ou au moins aussi long que le précédent. Les ailes supérieures sont très-étroites et forment avec le corps un toit arrondi. (2) Les OEcophorcs ont les palpes au moins une fois plus longs que la tète , avec le dernier article presque nu. Les DES LÉPIDOPTÈRES. 25 I PLOCAME (3) Charbonnier; les Teignes (4) des grains, des Pelleteries ; les Adèles (5) Réaiimiir, de Geer, Latreille; les Herminies (6) Barbue, Bé- cassine, Trompette; les Botys (j) de l'épi-d'eau, de l'ortie; I'Aglosse (8) de la graisse; les Cram- Bus (9) incarnat, des graminées, des pâturages; ailes sont garnies d'une large frange, et le plus souvent ornées de couleurs brillantes ou métalliques. (3) Les Euplocanies ont deux palpes, dont le second article est fourni d'écailles longues, nombreuses, réunies en un faisceau. Les antennes sont très-pectinées. (4) Les Teignes proprement dites ont quatre palpes dis- tincts , dont les supérieurs petits, filiformes, ou plutôt en forme de tentacules, et paraissant articulés. La trompe est très- petite, composée de deux filets séparés. (5) Les Adèles sont reconnaissables à l'extrême longueur de leurs antennes et au brillant de leurs ailes. (G) Les Herminies ont deux palpes , recourbés , comprimés, souvent très-grands , du moins dans l'un des sexes. Les ailes, durant le repos, font avec le corps un triangle allongé. (7) Les Botys ont quatre palpes et une langue distincts. Les ailes font avec le corps un triangle presque horizontal. (8) Les Àglosscs offrent les mêmes caractères que les Botys; mais leur langue est nulle , et le second article des palpes inférieurs est garni d'un faisceau d'écailles. (9) Les Cramhus ont quatre palpes apparents, dont les in- férieurs souvent très-longs et formant un bec conique. Les ailes sont étroites , beaucoup plus longues que larges, roulées en manière de cylindre. 9.)Q HISTOIRE J\ A T U R K L L E I'Alucitk (^lo) du chèvre-feuille; les [Phalènes Faucille, Jaspée, Céladon, Soufrée à queue, Ci- tronnelle rouillée, fer de pique, papillonnaire, du genêt, du groseillier, à trois bandes, etc.; les Ptérophorks (il) blanc et brun ; I'Ornéode (12) en éventail , quittent leur retraite pour peu que l'on trouble leur repos. Les Pyrales ou Tordeuses du chêne, du hêtre, tombent immobiles lorsqu'on secoue le feuillage sous lequel elles s'abritent. Il en est de même de la Callimorphe Rosette y du Bombyce Tortue ^ et de plusieurs Noctuelles. (10) Les Alucites ont quatre palpes, dont les inférieurs ayant le second article revêtu d'un faisceau d'écaillés, le dernier conique et presque nu. Les ailes sont étroites , brusquement rabattues, et relevées au sommet. (11) Les Ptérophores ont les palpes ascendants, de la longueur de la tète , et également fournis de petites écailles. Leurs ailes sont allongées , étroites , divisées en autant de parties qu'elles ont de nervures. Les divisions, à compter du point où elles commencent, sont garnies sur les côtés de poils très-fins, serrés, et semblables aux barbes d'une plume. (Chry- salide nue, suspendue par un fil.) (12) Les Orncodes ont les palpes sensiblement plus longs que la tête, avec le second article très-fourni d'écaillés, le der- nier presque nu. Leurs ailes sont plus larges que celles des Vlé- rophores ^ et divisées chacune en six parties, (Chrysalide dan» une coque,) DF.S LÉPIDOPTÈRES. q53 Les G ALLÉRiES de la cire, des alvéoles, naissent et s'accouplent dans les ruches. Leurs chenilles se nourrissent de la cire des gâteanx, inquiètent les abeilles, et ne les forcent que trop souvent à déserter leur demeure. Virgile, Georg.^ lib. 4, V, 246, appelle ces funestes insectes <^«/'M/?z tineœ genus. Aristote les a aussi connus, mais d'une manière imparfaite. Les espèces d'hiver se réduisent à quelques Phalènes dont les femelles sont aptères (sans ailes) ou plutôt n'ont que des moignons d'ailes. Telle est, par exemple, la Phnlène Hiémale de de Geer^Phaiœna ùrumaùi, Linn.), laquelle éclôt vers la fin de décembre et dans le courant de janvier. En général, les Papillons redoutent le vent et la pluie. Ils sont beaucoup plus vifs })ar un beau soleil que par un temps à demi couvert. Pour attraper un Diurne qui est posé, il faut s'en approcher doucement , et surtout lui dé- rober l'ombre du filet. S'il est par terre , on pose dessus cet instrument , puis on lève la gaze pour l'aider à monter. S'il est sur une plante, sur un tronc d'arbre ou contre un mur raboteux, on le prend en remontant, et on tourne tout de suite le fer pour que la poche se ferme. Quand l'animal est captif, on le cerne dans q54 ITlSTOTRr NATURELLE un des coins du filet , puis on lui presse les côtés de la poitrine avec le pouce et l'index; après cela on le pique sur le milieu du corselet, de manière que la pointe de l'épingle sorte entre la seconde paire de pattes. On pique de môme les autres Lépidoptères. La pince vaut beaucoup mieux que le filet pour prendre les Sésies, les Teignes , en un mot toutes les petites espèces. Les Smérinthes, les Sphinx récemment éclos, les Bombyces , les Écailles, les Cossus, les Zeu- zères, se laissent piquer sur place. Les Lichenées , les Noctuelles crêtéeS; quoi- que endormies , exigent plus de précaution , parce que l'épingle glisse presque toujours sur leur corselet. Pour ne point les manquer, quel- ques chasseurs se servent d'un petit bâton, dans lequel sont implantées trois aiguilles divergentes ou parallèles. Ce moyen réussit effectivement , mais, outre qu'il fait plusieurs trous , il enlève les écailles et déchire les ailes , pour peu que l'insecte se débatte. On emploie avec plus de succès une petite palette de fil de fer , faite comme l'une des branches de la pince et garnie de même. Ce nouvel instrument ne doit pas avoir plus de sept pouces de longueur, y com- pris le manche. Sa largeur est d'environ deux pouces. DÏÏS LKPIDOPTÎ'IRF.S. ^55 Comme beaucoup de Diurnes passent la nuit sur les plantes et sur les fleurs, on peut aisé- ment les prendre avec les doigts , avant leur lever ou aussitôt après leur coucher. Quant à ceux qui résident sur la haute-futaie, tels que les Syhaiiis et les Mars^ on ne les voit guère paraître que lorsque la rosée est entière- ment passée. Ils descendent en planant, et vont se reposer sur la fiente des bestiaux, sur les cha- rognes , etc. Ils recherchent aussi les ornières fangeuses et les arbres qui suintent; mais les allées couvertes de gazon leur déplaisent , à moins qu'ils n'y trouvent des excréments. Si on les manque, il faut bien se garder de les pour- suivre, parce qu'ils disparaîtraient sans retour , tandis qu'en restant tranquille , on est presque sûr qu'ils ne tarderont pas à revenir. Une femelle est un excellent appât pour at- tirer des mâles. Si l'on s'en procure une, et qu'on la fixe avec une épingle sur une branche ou sur ime tige, les mâles du voisinage s'empresseront bientôt de lui faire leur cour. Ce moyen réussit pour plusieurs bombyces qui volent pendant le jour, et notamment pour le Minime mâle, lequel a l'odorat si fin qu'il sent de très-loin sa femelle , et pénètre même dans les maisons pour visiter celles qu'on y a élevées ou apportées du dehors. q56 histoire naturelle Si, parmi les espèces rares que l'on fait l'clore chez soi , il y a des femelles avortées, il faut les attacher sur le végétal dont la chenille se nour- rit, afin d'avoir des mâles et des œufs fécondés. La chasse à la lanterne est beaucoup plus vantée qu'elle ne devrait l'être. A peine pro- cure-t-elle quelques Phalènes communes, lors même qu'on In fait aux époques les plus conve- nables et dans les endroits les plus propices. Il vaut bien mieux chasser vers la brune . puisque c'est le moment où les Crépusculaires et les INocturnes se montrent le plus abondam- ment, et que d'ailleurs on voit encore assez clair pour les distinguer dans le filet. De la préparation et de la conservation des Papillons. Afin de jouir pleinement de la beauté des Papillons, on est dans l'usage de les étaler, c'est- à-dire de leur donner à-peu-près l'attitude qu'ils ont en volant. Cette opération ne peut avoir lieu qu'autant qu'ils conservent encore toute leur souplesse, ou qu'on la leur rend en les fai- sant ramollir. Il est plusieurs manières de faire ramollir. Nous n'en indiquerons que deux. La première se réduit àmeître, avec un pinceau, de l'alcohol DES LÉPIDOPTÈRES. 267 OU esprit de vin rectifié sous la base des ailes. Cette liqueur opère de suite; mais il arrive assez souvent qu'elle dénature les couleurs , et sur- tout celles des espèces nocturnes. La seconde manière consiste à piquer les Pa- pillons sur un rond de liège d'environ six lignes d'épaisseur ; à mettre ce rond dans une assiette avec un peu d'eau froide, et à le couvrir d'une cloche de verre qui porte exactement sur le rond de l'assiette, afin de bien concentrer l'hu- midité. Les papillons qu'on enferme le soir sous cette cloche sont ordinairement bons à étendre le lendemain dans la matinée. Si le corps d'un d'entre eux touchait le liège , il faudrait le re- lever avec deux épingles croisées ou un petit morceau de bouchon , pour l'empêcher de se mouiller, car l'eau gâte les écailles. Pour étaler, on se sert de planchettes en bois tendre , au milieu desquelles il y a une rai- nure profonde au moins de six lignes , mais large en proportion de la grosseur du corps des individus qu'on veut développer. Ces plan- chettes doivent former un peu le talus de chaque côté de la rainure, ne pas avoir de nœuds, et être divisées transversalement d'un bord à l'autre par des lignes parallèles entre elles et numéro- tées aux deux bouts. On enfonce dans le mi- lieu de la rainure , et en alignement d'une des T.KPinopT. — Tonif'V^. 17 tt5S HiSTOrRE NATURELLE parallèles susdites, l'épingle qui traverse le cor- selet du Papillon ; puis avec une aiguille très-fine, qu'on pique au-dessous de la plus forte nervure près du corps, on conduit successivement les ailes supérieures jusqu'à ce que leur extrémité dépasse raisonnablement celle de la tête. On conduit de même les ailes inférieures jusqu'à ce qu'elles soient un peu recouvertes par les supérieures. Quand les quatre ailes sont bien en place , on les comprime avec deux bandes de papier (i) dont on arrête les extrémités sur le bois avec des épingles assez fortes, xiprès cela, on ôte l'ai- guille de chaque aile , pour que les trous ne s'agrandissent pas en séchant. On arrange en- suite les pattes, les aniennes et la trompe. Si le corps était trop enfoncé dans la rainure, il fau- drait introduire sous son extrémité un petit mor- ceau de liège ou de moelle de sureau. Les ailes des Diurnes étant libres (voyez les Généralités^ pag. 6) , on peut , avec de la pa- tience, les étaler sans les percer. Voici la ma- (r) Il faut du papier d'écolier pour les Sphinx et les Bom- byces ; Du papier à lettre pour les petites Noctuelles; Du papier de Hollande pour les Diurnes et les Phalènes. Les cartes ne valent rien. Nous n'aimons pas non plus les morceaux de verre , parce qu'ils sont trop sujets à se dé- ratipior. DES Li^PlDOPTÈRES. îîÔc) nière de s'y prendre. Lorsque le Papillon est établi dans la rainure, on attache par son extré- mité antérieure une bande de papier , de façon qu'elle n'empêche pas l'aile supérieure de mon- ter aussi haut qu'il est nécessaire; on fait mouvoir cette aile en la prenant légèrement au-dessous de la principale nervure avec la pointe d'une aiguille emmanchée d'un petit bâton ; et pour qu'elle ne se dérange pas , on appuie la bande dessus avec l'index de la main gauche ; on place ensuite l'aile inférieure , et on la retient en po- sition en pesant un peu avec le pouce de ladite main sur l'extrémité postérieure de la bande que l'on arrête avec une seconde épingle. On lait la même chose pour les deux ailes du côté opposé. En étalant les Crépusculaires et les Nocturnes, on doit, autant que possible, faire passer le crin écailleux du dessous des secondes ailes dans la coulisse du dessous des premières. Par ce moyen, on entraîne les deux ailes à la fois , et l'on est dispensé de piquer les intérieures. Il ne faut pas étendre de Papillons vivants , parce qu'ils abîment leurs ailes par les efforis qu'ils font pour se dégager. Nous avons dit plus haut qu'on étouffait tes insectes en leur serrant les côtés de la poitrine. Mais cela ne suffit pas. Pour faire mourir les grosses espèces de nuit, il est en outre nécessaire de passer dans une '7- 26o HISTOIRE NATURELLE carte l'épingle qui leur traverse le corselet, et d'en faire rougir la pointe à une chandelle ou à une bougie. La carte sert à garantir les diffé- rentes parties du corps du contact de la lu- mière. Aussitôt après l'opération , l'épingle doit être changée , attendu qu'on ne peut plus l'en- foncer dans du liège sans qu'elle ne ploie. On fait encore niouiMr les Lépidoptères , soit en les (ixant sur le fond liégé d'une boîte mé- tallique qu'on plonge dans de l'eau bouillante, soitenles enfermant daas une boîte à coulisseoù l'on allume une mèche soufrée. Mais ces deux moyens sont nuisibles, notamment le dernier. Tour empêcher les Papillons qu'on prend à la chasse de se débattre, on leur passe dans la poitrine une épingle , de manière qu'elle se croise à ani^les droits avec celle qui traverse déjà le corselet. Cela s'appelle mettre un frein. Si on étale les Papillons aussitôt qu'ils sont morts , il arrive presque toujours que les ailes portent l'empreinte des bandes de papier ou des morceaux de verre. Cet inconvénient n'a pas lieu lorsqu'on les étale après les avoir fait ramollir ; d'ailleurs ils sont bien plutôt secs dans ce se- cond cas que dans le premier. Quand il y a beaucoup de piqûres sur les planchettes , il faut les effacer avec la queue d'un grattoir . afin que les ailes ne portent DES LEPIDOPTERES. q6 / pas à faux et ne soient point exposées à se dé- chirer. Tant que les Papillons sont sur les bois à étaler, on doit les tenir soigneusement renfer- més , pour les préserver de la poussière et des insectes destructeurs. Lorsqu'on les retire , ce que nous recommandons de faire avec tout le ménagement possible, il laut les droguer sous le corps avec du savon arsenical (i) de Becœur. Ce savon se met avec un pinceau, mais en très- petite quantité; car s'il y en a trop, l'arsenic qu'il contient se cristallise et finit par corroder la partie sur laquelle il est appliqué. Si le corps, les antennes ou les pattes viennent à se casser, on les rattachera avec de la gomme arabique que l'on fera fondre dans de l'eau cljaude, et à laquelle on pourra ajouter un peu de sucre candi et de poudre à poudrer. C'est aussi cette gomme qu'il faut employer pour recoller les ailes. Mais si l'on veut y mettre des pièces , on ne parviendra à les faire tenir qu'avec du vernis ou de la colle à bouche raclée (i) On le trouve chez la plupart des pharmaciens. Les personnes qui désireraient en connaître la recette peuvent consulter, dans le nouveau dictionnaire d'histoire naturelle (36 vol. in-8", 2* édit. 1819), l'excellent arliclo Taxidermie^ par M. Dufresne , chef des travaux zoologiqucs au jardin des Plantes, Cet article a été en outre imprimé séparément. 263 HSTOIRE NATURELLE et détrempée dans de la salive Le vernis exige la plus grande précaution , parce qu'il est très- susceptible de s'étendre et de faire tache, sur- tout s'il est trop liquide. Il fl\utdonc n'en mettre que très-peu avec la pointe d'une épingle , et appuyer légèrement sur la pièce jusqu'à ce qu'elle soit bien prise. ^ " Le corps de beaucoup de Papillons , et par- ticulièrement des Smérinthes et des Bombyces mâles , tourne au gras. Le meilleur remède en pareille circonstance est de l'enduire en-dessous d'une couche de blanc d'Espagne délayé dans de l'eau ou mis à sec, et de répéter ce procédé jus- qu'à ce que la graisse soit absorbée. On fait en- suite tomber le blanc avec la pointe d'un canif. Nous avions d'abord cru que cet inconvénient n'existait que chez les individus qui ne s'étaient point accouplés; mais nous avons reconnu le contraire. La graisse réside sous le derme, et c'est en vain que l'on espère la détruire en en- levant les viscères. Il faut laisser un reste de vie aux femelles des gros Papillons, pour qu'elles puissent se débar- rasser de leurs œufs; car quelque dextérité que l'on y mette , on ne parvient jamais à les vider sans dc'fleurir l'abdomen. Chaque amateur dispose ses Papillons suivant .wn goût : celui-ci se borne à en faire des tableaux DES LÉPIDOPTÈRES. 203 de fantaisie et d'agrément; celui-là les classe avec méthode dans des boîtes , ou dans un meuble renfermant des tiroirs vitrés et à châssis mobile. Un autre préfère les mettre séparément dans des cadres proportionnés à la taille des in- dividus, mais combinés de manière à former par leur rapprochement un ensemble régulier. Ces petits cadres conviennent sur-tout lorsqu'on dé- sire avoir , comme feu Laurent , l'histoire com- plète de chaque espèce; c'est-a-dire, le papillon, les oeufs, la chenille à différents âges, ses crottes, la chrysalide; enfin , jusqu'aux mouches et aux insectes qui piquent les chenilles et les font périr. Les tiroirs et les boîtes doivent avoir le fond garni de planches ou au moins de petits ronds de liège ; et il est bon que le papier qui tapisse leur intérieur soit collé avec de la colle délayée dans une décoction de coloquinte ou de quelque plante très-amère. Lorsque les cadres sont attachés contre un mur, il faut les couvrir d'un lideau ou plutôt d'un étui en carton, parce que la lumière mange promptement les couleurs, sur-tout le vert et le rouge. Il est de plus très-nécessaire qu'il n'y ait point d'humidité dans l'c ndroit où ils sont; car si la moisissure vient une fois à s'établir ^uv les Papillons, il est presque im^-ossible de l'enlever. 264 HISTOIRE NATURELLE En ouvrant sa collection, on doit bien prendre garde qu'il ne s'y introduise des teignes. Leurs chenilles sont plus funestes que les larves des Der- mestes et des Anihrènes , en ce qu'elles roulent et lacèrent les ailes pour s'en faire un fourreau. La Vrillette lisse et celle de la Farine sont par- ticulièrement à craindre , même au fort de l'hiver. Si l'on aperçoit de la poussière sous un Pa- pillon, c'est un indice qu'il est attaqué. Il faut alors l'exposer soit au soleil , soit à la chaleur d'un poêle, pour en faire sortir !a larve ou l'in- secle ; encore ce moyen est-il inefficace à l'égard des Vrillettes. Plus les Papillons sont élevés sur l'épingle , moins ils sont sujets à être attaqués. On remonte ceux qui sont trop bas, en tournant doucement l'épingle; mais il faut , quelques minutes aupa- ravant , humecter le dessus et le dessous du corselet avec un peu d'esprit de vin ou d'eau- de-vie. Comme les boîtes ne ferment pas toujours hermétiquement ou qu'elles se déjettent , on mettra sous le couvercle une feuille de papier gris qui dépasse les bords et qui soit légèrement frottée d'huile de pétrole. On les lutera en outre, autour de la gorge, avec de la filasse imbibée de la même huile. DES LÉPIDOPTÈRES. 265 Les trous que les insectes destructeurs font au corps des Papillons, se bouchent avec un mé- lange de gomme arabique. fondue et de papier gris haché, mélange auquel feu Maugé a donné le nom burlesque de Mystagogie. Si l'on achète des Papillons ou que l'on s'en procure par échange , on ne les ajoutera à sa collection qu'après les avoir enfermés , pendant le temps qu'on jugera nécessaire, dans une boîte en fer-blanc; sorte de lazaret contenant de l'huile de pétrole , et ayant le couvercle doublé d'une planche de liège , maintenue par deux bandes soudées. Malgré les préservatifs que nous venons d'in- diquer , nous n'en conseillons pas moins aux amateurs de visiter souvent leur collection, et sur-tout de la tenir avec la plus grande propreté. Il est des personnes qui, pour transporter les Papillons , les mettent dans un papier plié en deux et collé sur les bords, et les empilent en- suite dans des petites caisses avec de l'étoupe ou du coton. Ce moyen est extrêmement com- mode ; mais il enlève les écailles et aplatit telle- ment le corps qu'on ne peut pas lui faire re- prendre sa forme prirnitive. On fait voyager les papillons sans risque, en les fixant bien dans des boîtes liégées, et en les rapprochant autant que possible , afin qu'ils a66 HISTOIRE NATURELLE occupent moins de place et se soutiennent ré- ciproquement. Les grosses espèces ne doivent jamais être placées au couvercle, et il est né- cessaire que leur corps soit arrêté sur les côtés avec de fortes épingles. Manière de chercher et d'élever les Chenilles. Pour avoir des Papillons d'une grande fraî- cheur , il faut les élever de chenilles. Il y a même beaucoup de Crépusculaires et de ISoc- t urnes qu'on ne peut guère se procurer que par ce moyen. La manière dont on élève le ver-à-soie est propre à donner une idée de l'éducation des autres chenilles. L'essentiel est de les trouver et de connaître la nourriture qui leur convient. Nous allons donc essayer de guider l'amatetir dans ses recherches; puis nous lui indiquerons les soins et les précautions à prendre pour par- venir à son but. C'est dans le courant d'avril qu'il faut cher- cher les chenilles de la plupart des Écailles et des Callimorphes. On trouve , sur la mille- feuille, la chenille l'Hébéetde celle de l'Écaillé brune ou civique; sur les orties, celle de la Martre et celle de l'Écaillé marbrée; sur le /^/«/z- /am, celle de l'Écaillé du même nom; sur la DES LÉPIDOPTÈRES. 267 cynoglosse officinale et autres borraginées , celle de la Callimorphe-Dominula. Plus tardive que ses congénères, la chenille de l'Écaillé mouchetée ou pourprée vit principale- ment sur le genêt (i), et n'est bonne à prendre que vers la mi-mai; époque où l'on doit cher- cher les feuilles mortes du prunier , des arbres à fruit, du peuplier , ainsi que le Bombyce bu- veur , qui s'accommode de presque toutes les espèces de bromes. C'est encore à cette époque qu'il faut emporter chez soi la chenille de la 11- chenée du chêne et celle de la lichenée du saule, et leur donner à manger , non le lichen , mais bien la feuille de ces arbres. Les chenilles des njmphales grand et petit Mars ont atteint le terme de leur croissance vers le commencement de juin. La première vit sur le chêne; la seconde sur le peuplier, le saule, le marceau , arbres qui fournissent dans le même temps une foule d'autres espèces. On n'oubliera pas non plus de visiter soigneusement le bou- leau, pour avoir la chenille du Bombyce versi- (i) Le genêt à balais semble être une plante de prédi- lection pour les chenilles polyphages. Il est recherché non- seulement par les chenilles des Ecailles dont nous venons de parler; mais encore par celles de plusieurs Bombyces , tels que le grand et le petit Minimes, l'Agathe, le Soucieux ou Gonostigma , etc. 968 HISTOIRE NATURELLE color, celle du Morio, et beaucoup d'arpenteuses qu'il serait trop long de citer ici. Le même mois ne doit pas s'écouler sans que l'on ait cherché la chenille du Bombyce Petit-Paon, sur V épine , la roTice et le chêne ; celle de la Lichenée bleue , sur \e peuplier blanc et sur \e frêne. La fin de juillet est le moment le plus favo- rable à l'investigation des chenilles de Sphinx , chenilles très reconnaissables à leur attitude , et à la corne plus ou moins prononcée qu'elles ont sur l'avant-dernier anneau du corps. On trouvera celle du Sphinx-Atropos ou à Tête-de~ Mort, sur \es pommes de terre ^ la morelle douce- amère^ Yamomum^ \e l}^ciet /asminoïde et autres solanées, celle du Sphinx du troène, sur les lilas, Xejrêne ^ le troëne^ le laurier-thjm^ la spi- rée à feuilles de saule , la lauréole commune ; celle du Sphinx à cornes de bœuf, sur le liset ou petit liseron qui croît le long des berges et dans les champs de haricots; celle du Sphinx- du-Pin , sur le pin laricio; celle du Sphinx-du- Tithymale, sur les euphorbes à feuilles de cyprès et k/euilles de lin-, celle du Sphinx de la vigne et celle du Sphinx de l'énothère , sur les épi- lobes des fossés, et particulièrement sur celui à feuilles étroites; celle des Sphinx delà garance, Phénix, Livournien , Petit-Pourceau, Moro- Sphinx , Fuciforme , sur les caille-lait jaune et DES LÉPIDOPTÈRES. Q69 blanc; celle du Bombyliforme , sur les chèvre- feuilles. On prend aussi à cette époque , sur toutes les sortes de pieds - cV alouette et sur \ aconit-napel , la noctuelle incarnat , si distin- guée par ses couleurs. Au mois d'août , la chenille du Bombyce Grand-Paon quitte les arbres à fruits ^ Vorme ^ le frêne, etc., pour aller filer sa coque sous les parties saillantes des murs. Dans le même mo- ment , les chenilles des Smérinthes du tilleul , du peuplier , s'enterrent au pied de ces arbres ; et celle du Smérinlhe demi-Paon dans le tronc des vieux saules. Le mois de septembre offre entre autres les chenilles des Nocturnes qui paraissent deux fois par an. Tels sont , par exemple , la petiie queue fourchue, la porcelaine, le bois veiné, les hausse- queue , la découpée , le museau , qu'on trouve sur le saule et sur le peuplier; les Noctuelles volanl-doré et volant-argenté, dont la première vit sur l'or/Ze, la seconde sur Xdifétuque des prés. Comme il y a une infinité de chenilles qu'on ne peut atteindre ou qui échappent à la vue , on aura d'abord recours aux deux moyens sui- vants. Le premier consiste à étendre une nappe ou un parapluie sous les arbres, les haies et les buissons ; puis à frapper fortement les branches avec un bâton. Le second se réduit 'd faucher , Q'^O HISTOIRE NATURELLE c'est-à-dire à traîner de droite et de gauche son filet (i) dans les herbes et sur les fleurs. C'est de cette dernière manière qu'on se procure les chenilles des Satyres, de beaucoup de Polyom- MATES et de Zygènes. Il faudra ensuite examiner avec soin les feuilles roulées , pour avoir des chenilles de Pyrales et d'HESPÉRiEs; les fruits véreux , pour y trouver celles de plusieurs es- pèces de Teignes. On regardera aussi sous les pierres et dans les cavités des écorces , parce qu'il s'y loge des chenilles de Noctuelles et de Phalènes. En général tout ce qui est plante ou verdure doit fixer l'attention, o On présentera aux chenilles qu'on aura re- cueillies en fauchant , les plantes sur lesquelles on aura promené son filet ; et aux chenilles trou- vées sous les pierres , les plantes les plus voi- sines de ces mêmes pierres ; jusqu'à ce qu'on sache quelles sont celles qui conviennent. Quant aux chenilles prises sur le tronc des arbres , on leur offrira les feuilles et les lichens de ces arbres parce qu'il peut y en avoir parmi elles qui vivent réellement de lichens. On est obligé de tâtonner davantage, si une chenille a été trouvée acci- (i) Comme la gaze du filet ne lésisterait pas long-temps à cette opération, il faut avoir une poche en toile claire et éga- lement en coulisse, et la substituer à la poche de gaze. DES LÉPIDOPTÈRES. ^^ j dentellemeiit sur un autre végétal qile celui qui lui est propre; et même on ne découvre pas tou- jours ce qu'elle mange. Il est (les chenilles noii'polyphages , ou du moins remarquées comme telles, qui, lorsqu'on les renferme avec d'autres, lenoncentà leur nour- riture habituelle pour adopter de préférence celle de leurs compagnes. La captivité leur fcmit-elle trouver savoureux ce qu'elles paraissent dédai^ gner dans l'état de liberté ? Les chenilles lignivores ou qui vivent dans l'intérieur des arbres, comme celle du Cossus- gâte-bois et du Zeuzère-coquette , sont très-dif- ficiles à élever. Il faut les mettre dans de la sciure et la renouveler de temps en temps ; ou bien leur donner des racines que l'on tient au frais. On les nourrit aussi avec des pommes (i) dont on ôte les pépins, et que l'on change lors- qu'elles sont presque pourries. On élève bien plus difficilement encore la chenille du Bombyce de la ronce; chenille très- commune en automne , et connue dans quel- ques contrées sous le nom trivial à' anneau du diable. Sur plus de deux cents individus que l'on ramasse , à peine en est-il un qui arrive à (i) Cette découverte est due à MM. Renard et Malapert, amateurs à Saint-Quentin. 272 HISTOIRE NATURELLE l'état parfait, quoique l'on ait la précaution de les exposer au grand air et de leur donner de la mousse pour s'abriter. Ils supportent très- bien l'hiver; mais ils meurent au printemps. On réussirait peut-être mieux en les plaçant dans un banc de gazon , garni intérieurement de petit-trèfle et de quintefeuille. Il ne faut point laisser ensemble les chenilles de différente nature , parce qu'il arrive fort sou- vent qu'elles s'entre-détruisent. Les chenilles de la même espèce se nuisent déjà lorsqu'elles sont gênées par le nombre ; celle des Smérinthes , par exemple, se coupent la queue les unes aux autres. Il est donc nécessaire d'avoir plusieurs boîtes de chasse, ou un gros élui en carton, di- visé en plusiem^s compartimenls et aéré aux ex- trémités et sur les côtés. Comme les chenilles de Sphinx , de Smé- rinthes et de Noctuelles s'enterrent pour faire leur chrysalide , il faut les élever dans des pots à tleurs, à demi-remplis de terre de bruyère , et couverts d'une gaze que l'on assujettit tout au- tour avec un cordon ou une ficelle. Nous re- commandons la terre de bruyère , parce qu'elle n'est pas sujette à sécher comme celle de jardin. Quant aux chenilles de Bombyces, on les en- fermera dans des boîtes dont le couvercle aura presque autant (le profondeur que la boîte même, DES LF.PrnOPTKRF.S. ^73 parce qu'ayant de la tendance à y fixer leur coque, elles seraient continuellement dérangées sans cette précaution. On aura soin de supprimer une partie dudit couvercle et de la remplacer par de la gaze fixée avec de la colle. Les pots et les boîtes ne seront point exposés au soleil; et l'on changera le manger deux fois par jour. On objectera peut-être qu'il serait plus commode de le mettre dans l'eau. Cela est vrai; mais il ne faut point l'y laisser plus de vingt- quatre heures; car, passé ce terme, il devient trop aqueux et occasionne des maladies funestes, telles que la dyssentevie^ \dL jaunisse, la muscar- dine ou moisissure. Il vaut donc bien mieux le renouveler plus souvent. D'ailleurs il y a certains aliments, comme le saule et \e peuplier., qui ne se conservent point dans l'eau, tandis qu'on les conserve tous, durant plusieurs jours, dans des vases hermétiquement fermés. Les feuilles et les herbes mouillées occasionnent aussi des maladies. Il est donc à propos de les faire bien égputter avant de les présenter aux chenilles. La laitue et la romaine plaisent beaucoup à quelques chenilles d'écaillés; mais il faut éviter de leur en donner, parce qu'elles les relâchent trop et qu'elles influent presque toujours d'une manière peu avantageuse sur les couleurs du LÉPIDOPTÈRES. — Tome F^ 1 8 a^A HISTOIRE NAllJRELLE Papillon. Le lamium, improprement appelé or^f> blanche, leur plaît lout autant, et ne produit pas les mêmes ettets. On nettoyera fréquemment les boites et les pots où il y a un certain nombre d'individus, par la raison que les crottes en se moisissant engen- drent des exhalaisons nuisibles. On prendra garde surtout dy laisser tomber du tabac; c'est un poi- so!) pour les chenilles délicates. Souvent une chenille que l'on croit bien por- tante recèle dans son sein des larves de mou- ches {\) ou qV ichneumons Çq.). Ces larves rongent, non les viscères, mais la substance graisseuse de l'animal ; et, quand elles sont parvenues à leur grosseur, elles percent sa peau et en sortent pour (i) Les mouches dont il est ici question déposent leurs œufs sur la peau de la chenille; en sorte que, tant qu'ils sont pleins , on peut les détacher avec des brucelles tranchantes et coudées à leur extrémité. (2) Les femelles d'Ichneumons au contraire les intro- duisent dans le corps de cet animai , au moyen de leur ta- rière. Les grands Ichneumons ne confient guère qu'un œuf à chaque chenille ; les petits en confient jusqu'à trente et quarante. Ces insectes ont les ailes inférieures plus courtes que les supérieures , et ils sont reconnaissables au mouve- ment presque perpétuel de vibration de leurs antennes , ainsi qu'à la conformation de leur abdomen qui ne tient au cor- selet que par un pédicule ou filet mince et plus ou moins allongé. DES L t PIDOP ! ÈRE S. ^nO filer leur coque. Criblée alors de toute part et couverte d'une masse cotonneuse, la chenille ne tarde pas à périr. Elle parvient cependant quel- quefois à se métamorphoser; mais, au bout d'un certain temps, les larves sortent de la chrysa- lide qui périt également. Quand cette dernière ne renferme qu'un seul Ichneumon, il y reste ordinairement jusqu'à ce qu'il soit insecte par- fait. C'est ainsi que l'on voit sortir quelquefois de la chrysalide du Sphinx du troène un grand Ichneumon, au lieu du Papillon que l'on atten- dait. En général, on peut toucher les chenilles avec sécurité. 11 en est seulement quelques unes qu'il ne faut pas prendre sans précaution. La chenille du Bombyce queue fourchue, par exem- ple, lance, d'une ouverture placée entre la tète et la première paire de pattes, une liqueur acre qui, lorsqu'elle entre dans les yeux, y excite une cuisson assez violente, mais momentanée. Les poils de quelques chenilles velues, et principale- ment des processionnaires du chêne et du pin, causent, en pénétrant dans la peau, des déman- geaisons et même des élevuresou bulbes très douloureuses (i). Les dépouilles de ces chenilles (i) Le meilleur remède en pareil cas, comme rindique fort bien Réaumiii', c'est de frotter fortement avec du persil 18. l'jij HISTOIRE N ATII R FI. LF. sont sur-tout à craindre, attendu que les poils qui les entourent, étant plus secs et plus cas- sants, s'introduisent encore plus facilement dans l'épiderme. Certaines chenilles se laissent tomber lors- qu'elles entendent parler ou marcher auprès d'elles. Cette remarque nous en a fait trouver plusieurs, entre autres la chenille de l'écaillé mouchetée {purpurea), chenille encore plus vive que celle de la Lubricipède qui est ci^nlcment une écaille. Une chose que nous ne (îevons pas oublier de dire, c'est que l'ou est à peu près sûr de trouver des chenilles partout où il y a des crottes fraîches. Un observateur exercé recon- naît même les chenilles à la forme de leurs ex- créments , comme il reconnaît les Papillons à leur vol. Il fiiut avoir élevé la chenille du Sphinx de la vigne {JElpenor), pour être convaincu que ses crottes sont plus grosses que celles de la che- nille du Sphinx à tête de mort, quoiqu'elle soit presque une fois plus petite que cette der- nière. Quand les chenilles ont pris toute leur crois- sance, elles parcourent l'enceinte de leur de- meure jusqu'à ce qu'elles aient trouvé une place les parties affectées. L'eau fraiclie, l'huile, le vinaigre, l'eau- de-vie, ne sont que de faibles palliatifs. DES LÉPIDOPTÈRES. ^'J'J propre à leur métamorphose. Pour faciliter cette opération, on n'en laissera que trois ou quatre dans les pots d'une grandeur ordinaire, et on leur donnera de la mousse. Les chenilles fileuses, à l'exception toutefois de celles qui auraient commencé convenablement leur coque, seront mises dans des cornets qui resteront ouverts, mais que l'on enfermera dans des boîtes, avec un peu de nourriture, en cas que quelques unes aient encore besoin de manger. Au bout de dix à douze jours, on coupera le bas des cornets, parce qu'il serait possible que le Papillon dût sortir par là. Les chenilles des Diurnes tétrapodes se suspendent, la tète en bas, au couvercle de la boîte; celles des hexapodes s'attachent par la queue et par le milieu du corps, plutôt aux pa- rois latérales qu'ailleurs, afin d'avoir la tête en haut. A l'exception de la chenille du Cossus, la- quelle, selon Lyonet , passe au moins deux hi- vers avant de se mettre en chrysalide (i), les autres chenilles de Lépidoptères se transforment dans l'espace de douze mois. Mais le passage de l'état de chrysahde à l'état parfait ne s'opère pas (l) Les chenilles des Zeuzères , et toulcs celles qui leur ''essemblent par la manière de vivre, bont peut-èlre dans le même cas. •278 HISTOIRE NATURELLE toujours aussi régulièrement. Certaines espèces, comme les Bombyces Grand -Paon et Petit- Paon, les Sphinx du Troène et du Tithymale, restent quelquefois deux et même trois ans en chrysalide. D'autres, ce qui est plus rare, n'y restent que quelques mois au delà du terme ordinaire. Enfin , il arrive que les Papillons d'une même ponte paraissent en deux fois, les uns dans l'année courante, les autres l'année d'ensuite. On peut, à l'aide d'une chaleur modérée, faire éclore des Papillons au milieu de l'hiver; mais on n'obtient que des individus étiolés. Ceux qui emploient des mottes de gazon pour couvrir des chrysalides, doivent bien examiner auparavant si elles ne renferment pas des vers de terre; ces animaux font plus de mal qu'on ne le croirait. Il faut déranger les chrysalides le moins pos- sible, et surtout n'y point loucher avant qu'elles soient bien raffermies. On aura soin de ne pas les tenir dans des endroits trop secs ou trop humides. Celles qui deviennent légères ou qui changent de couleur peu de temps après leur formation, ne valent ordinairement rien. Quand les !\apillons ne soi)t pas dévelopjiés au bout de deux heures, il y a avortement. Si on les pique trop tôt, leurs ailes se crispent et ne DES LÉPIDOPTÈRES. i*}^ reprennent jamais leur forme, quelque moyen que l'on emploie pour la leur rendre. Il faut bien égoutter la liqueur qui sort par le trou de l'épin- gle, afin qu'elle ne se répande pas sur le corse-' let. Il faut aussi tâcher de se garantir du méco- nium ou liqueur que l'insecte rejette par l'anus. Tels sont les détails que nous avons cru devoir consigner ici. Il en est d'autres qu'on trouvera à la description des espèces ou que l'on apprendra par l'usage. Manière de souffler les Chenilles. Il } a différents procédés pour conserver les chenilles. Voici le plus sûr. Il est attribué à ff^u Laurent. Mettez de la braise dans un réchaud, et, lors- qu'elle est bien allumée, couvrez-la avec une assiette de tôle. Placez une épingle dans l'anus de la chenille pour faciliter la sortie des intes- tins, et videz-la en la pressant avec le pouce et l'index. Quand elle sera bien vidée, introduisez dans l'anus un tuyau ou chalumeau de paille ; puis enfoncez une petite épingle dans le dernier aimeau du corps, de manière qu'elle traverse la paille et qu'elle la maintitnne. Présentez ensuiie la chenille au-dessus du réchaud, mais pas trop près, afin que sa partie postérieure s'attache au q80 HISTOIKE NATURELLE chalumeau en se desséchant. Au bout d'une demi- minule environ, soufflez dans le chalumeau; la chenille se gonflera sur-le-champ. Continuez de souffler, en tournant le chalumeau au-dessus de l'assiette, jusqu'à ce que la chenille soit sèche et qu'elle conserve bien sa forme. Orez alors l'épingle et le chalumeau ; ou coupez-les s'ils offrent de la résistance. Manière d imprimer les Papillons. Détachez adroitement les ailes avec des ci- seaux, et tracez sur du papier de Hollande le contour du corps et des antennes, puis celui des ailes. Fixez proprement ces dernières avec de l'eau gommée, en commençant par les supé- rieures si c'est l'endroit que vous voulez avoir, et par les inférieures si c'est l'envers. Quand les ailes sont exactement en place, couvrez-les d'un morceau d'étoffe de laine ; mettez une feuille de papier sur cette étoffe, et chargez le tout d'un objet bien uni à sa surface inférieure et pesant sept ou huit livres. Laissez ce poids environ une demi-journée. Après cela, enlevez les ailes avec la pointe d'un canif; les écailles resteront atta- chées à la gomme, et vous aurez le dessus du Papillon, s'il a été collé en-dessous, et le dessous, s'il a été collé en-dessus. L'eau gommée doit DES LÉPIDOPTÈRES. 281 contenir un tiers de sucre clarifié. Raccordez en- suite le tout avec des couleurs à l'eau, et pei- gnez le corps et les antennes. Il faut toujours employer des individus frais et morts depuis très peu de temps; car ceux qu'on fait ramollir ne valent rien pour cette opé- ration. Ce procédé paraîtra, sans doute, plus curieux qu'utile ; aussi ne l'indiquons-nous que comme un passe-temps. N. B. Pour faciliter aux amateurs la classification des Diurnes du midi et des hautes montagnes de la France, nous en donnons ci -après la liste, dans l'ordre où ils doivent être placés. (W. m 283! HISTOIRE NATURELLE Liste, par genres, des Lépidoptères Diurnes du midi et des hautes montagnes de la France. GENRE PAPILLON. Alexanor. {Esp. et Enc/cl) GENRE PARNASSIEN. L'Apollon, (^//^ra/72.) Apollo. (Linn.) Phœbus. [Hubn.) I.e Semi- Apollon. [Engram.) Mnémosyne. {Linn.) GENRE THAÏS. La Diane. {Engram) Hypsipyle. (Fab.) La Proserpine. [Engram.) Médésicaste. [Encyclj GENRE COLIADE. Cléopâtre. {Encjcl.) Cleopatra. (Linn.) Var. du citron [Engrnm) Le Candide. (Engram.) Phicomone. (Esp.) Le Solitaire. [Engram.) Palaeiio. [Linn.) Enro- pome. (Esp.) DES LÉPlDOPxiiRES. 'i83 GENRE PIÉRIDE. L'Aurore de Provence. [Engram.) Eupheno et Bélia. [Linn.) Belia. [Encycl.) Belia, i^Esp.) Callidice. {Encycl.) Callidice. {Esp.) GENRE LIBYTHÉE. L'Échancré. [Engram.) Celtis. (Fab.) GENRE ARGYNNE. Le Cardinal. [Engram.) Cynara. (Fab.) Pan- dora. {Esp. et Hubn.) Le Chiffre. {Engram.) INiobe. {Esp, et Hubn.) La Paies, grande et petite espèce. {Engram.) Paies, Arsilache, Isis. {Hubn.) Aphiiape. {Hubn.) Eunomia. {Esp.) La Grande - Violette. ( Engram. ) Daphné. {Hubn.) L'Ino. {Engram.) Ino. {Esp.) L'Agave. {Engram,) Hécate. {Esp. et Hubn.) Maturne. {Encycl.) Maturiia. (Linn.) Cynthia. {Esp.) Parthénie. {Encycl.) Athalia miner. (Esp.) GENRE VAiNtSSE. L — Blanche. {Encycl.) J. — Album. {Hubn.) Triangulum. {Fab.) GENRE NYMPHALE. Jasius. {Linti. el Esp.) a84 HISTOIRE NATURELLE GENRE SATYRE. Fidia. [Fab. et Esp.) Le Faune, [Engmrn.y tom . I, pi. 12 1 , fig. 37, c. d.) Bryce. [Hubii.) Actaea. [Fab.) Cordula. [Hubn.)Veas. {Esp.) Méduse. [Encjcl.) Le Moyen-Nègre à bandes fauves. [Engram.) Ligea. (Hubn.) Alexis. (Esp.) Arachné. [Hubn.) Goante. (Esp.) Scaea. (Hubn.) . Manlo. (Hubn.) Le Grand-Nègre bernois et le Poliux. (Engram.) Le Misis. (£'/?^ram.) Eudora. (Esp. et Hubn.) Ida. (Esp. et Hubn.) (Engram., tom. i, suppL 3, pi. 5, fig. 53, h.) Le Tityre. (Engram.) Bathseba et Salome. (Fab.) Pasipliaë. (Esp.) Lachésis. (Hubn.) Arge nemausiaca. (Esp.) Psyché. (Hubn.) Arge occitanica. (Esp.) (En- gram., tom. I, pi. 3o, fig. 60, e, f.) Philéa. (Hubn.) Satyrion. (Esp.) Le Palémon. (Engram.) Dorus. (Esp.) Dorion. (Hubn.) Lyllus. (Esp.) Pamphiia. (Hubn.) Le Dapiinis. (Engram.) Davus. (Fab.) Philoxe- nus (Esp.)Tn\\'m. (Hubn.) t) c s L i; P I D O P T k R E s . q85 GENRE POLYOMMATE. Le Porte-Queue brun à taches bleues. {En- gram.) Spini. (Fab, et Hubn.) Telicanus. [Hubn.) Evippus (Hubn.) Roboris. (Esp.) L'Argus myope violet. (Engram.)lle\\e. [Hubn.) Aniphidamas. {Esp.) Lampetie. {Hubn.) Hiere. {Fab.)(Engram.^ pi. 44» fig- 9^J ^y '-»> et suppl. 18, pi. 7a, fis:. 9'2, f, g-) Eurydice. {Hubn.) Le grand Argus bronzé. {Engram.) Gordius. [Esp. et Hubn.) Thersamon. {Fab. et £'j/?.) Xanthe. {Hubn.) L'Argus bleu découpé. {Engram.) Meleager. {Fab. et Esp.) L'Azuré. {Engram.) Dorylas. {Fab. et Hubn.) L'Eumedon. {Engram. et Hubn.) L'Argus brun. [Engram.) Battus et Sedi. (Fab.) Telephii. {Esp.) Le Protée. {Engram.) Alcon. {Hubn.) Arcas. {Esp.) L'Argus bleu à bandes brunes, lignes blan- ches. {Engram.) Damon. [Fab. et Hub/i.) Biton. {Esp.) L'Argus bleu à bandes brunes. (Engram.) Ere- bus. {Fab. et Hubn.) 286 HISTOIRE NATCJhELI.K DES LÉPIDOPTÈRES. Alsiis. (Fab. et Hubn.) Var. du demi-Argus. (Erigram.^ pL l\i, fig. 88, e, f.) GENRE HESPÉRIE. Le Chamarré, [Eîigram.) Sidae. (Fab. et Esp.) Lavather. (^'/2cjc/.)Lavatherœ. {Esp. et Hubn.) {Engrarn. y lom. i, pi. 76, suppl. 21,%. gS^d^e.) Wj .?•/, . / •■■: \\sV .tî' '.'U; !i Klit ■ ^■^^.^■V ,1) TABLE ALPHABÉTIQUE ET SYNONYMIQU E DES LÉPIDOPTÈRES DIUHINES it DÉCRITS DANS CKT OCVRAGE. (^Les noms en caractères italiques sont ceux des citations.) Acis Pagk 224 Acis , Fab. , Voyez Argiolus 225 ACTAEA jX5 Actéoriy F. AcTAEA. ■ ' < ' Adippé 5„ Adonis 210 Acgeria , V. TiRCis. AEGON %\m Agestis 2i3 Aglaé 54 Agreste i3g Agreste (petit) i^i Alceœ, V. Mauve (de la). Alexis. ai2 il 5 a88 TABLi: ALPHABÉTIQUE Allionia, V. Fauna. Alsus, Esp., y. Aegon. Jlveolus, Hubn., T. Chardon (Hesp. du). Jlueus, Hubn., K Plain-chant. Amaryllis *^'+ Jmmiralis, F. Vulcain. Jmphion, Esp., F. Hylas. Amyntas ^9^ Jntiopa, V. Morio. Arachne^ V. Fauna. Aracinihus. F Miroir. Arcanius, F. Céphale. Argiolus, Linn sao Argiolus , f ab. , F. Acis. Argus , Linn Argus afeugle, F. Ronce ( de la). Argus bleu, Geoff., F. Alexis. Argus bleu à bandes brunes [smte de V ), /'. Arion , EupHÉMUS, Cyllarus. Argus bleu-céleste, P\ Adonis. Argus bleu-nacré, F. Corydox. Argus bleu, Far. i , Geoff. F. Corydon. Argus bleu-violet, F. Hylas. Argus brun, Geoff., P'. Alexis. Argus [demi) , F. Acis. Argus myope, Geoff., F. XanthÉ. Argus vert, F. Ronce (de la). Ariane, F. Maera. Arion ,.-••• Artémis Atalanta, F. Vulcain. . 78 Athalie _ I j Aurore, feuille 3 bis ET SYNONYMIQUE. 289 Bacchante 168 Bande noire, Geoff 333 Bande noire, Engrain., F. Sylvain (Hesp.J. Basse-la-Reine, V. Machaon. Bellargus, V. Adonis. Belle-Dame 1 02 Blanc-de-lait, V. Moutarde (de la). Blandina , I^Q Bœticus , V. Strié, Bouleau (du) i8i Briseis , ^. Hermite. Broutes, V. Échiquier. Bronzé [le), Geoff. , V. Phlaeas. C — Album, V, Gamma. Camilla, V. Sylvain-azuré. Camilla , Linn. , V. Sylvain (petit). Cardamines , F. Aurore. Cardia, V. Belle-dame. Carottier, ^.]_Machaon. Carte-géographique brune , i o5 Carte-géographique fauve i 08 Céphale I -74 Ceronus , F. Adonis. Chardon (Hesp. du) 240 Chêne (du) i go Chou (du), feuille 3 bis 4 Chryséis ig8 CiNXIA .' n3 Circe, Fab., F. Silène. Circe, Hubn., F. Xanthé. Citron 43 COLIIER-ARGENTE f> I LÉPIDOPTÈRES, T. 1. 19 \ agO TABLE ALPHABETIQUE Collier-argenté [petit), V. Séléné. COMMA Li37 Coronis, V, Fauna. CORYDON 208 Corydon, F. Myrtile. Corythalia, Hiibn., F. Dyctinne. Cratœgi^ V. Gazée. Cyllarus 111 Damier {le grand) ^ V. Phoebé. Damier^ Far. A. F. Didyma. Damier, Far. B. F. Phoebé. Damier, Far. C. F. Cinxia. Damier, Far. D. F. Artémis. Damier, 'i" espèce, F. Athalif. Damier, 6^ espèce, V. Dictynne. Damœtas, F. Cyllarus, Daplidice, feuille 3 bis i5 Dejanira. V. Bacchante. Deuil, F. Petit-Sylvain. Deuil (demi) i65 Dia, F. Violette (petite). Dictynne 80 Didyma 68 Échiquier 23i Ediisa, F. Souci. EupHÉMus 221 Euphrosyne, F. Collier-argenté. Fauna i43 Fauve [à taches blanches), f. Lucine. Fenouil (pap. à queue du) ^ F. Machaon. Flambé ? • ^" Fritillum, Fab., F. Chardon (Hesp. du). ET SYNONYM IQU E. QQl Galathca F. Deuil (demi). Gamma 80 Garhas, V. Xanthé. Gazée, feuille 3 his 9 Grisette , Geoff. 2 'i i Grisette, Engrani., V. Mauve (de la). Hermione , Linn., V. Sylvandre. Hermite i-W Hero, Linn., V. Moelibée. Herse, Hubn., V- Amaryllis. HippoTHOÉ aoo Hyale, V, Soufre. Hylas 218 Hyperanthus, V, Tristan. llia^ V. Mars (petit), /o, V. Paon-de-jour. Iris, V. Mars (grand). Janira^ F. Myrtile. Jurtina^ V. Myrtile. Lathonia, V. Nacré (petit). Levana, V. Carte-géographique fauve. Linea, V. Bande noire. LuciNE 82 Lyncée 186 Machaon 38 Maera i57 Malvœ, Linn., V. Plain-chant. Mahœ, Fab., F. Mauve (de la). Malvœ niinor^ Esp., V. Chardon (Hesp. du). Marbré de vert, V. Daplidice. 19. aga table alphabétique Mars (grand) 121 Mars (petit) iu5 Mars changeant et non changeant^ F. Mars (grand). Mars orangés, V. Mars (petit). Maturna^ Fab., F, Athalie. Mauve (de la) 24-^ Medeaj V . Blandina. Medon, V. Agrestis. Mégère 160 Mercure^ V. Agreste (petit). Miroir 229 moelibée 172 Morio 93 Moutarde (de la), feuille 3 bis 11 Myope [C Argus), V. Xanthé. Myrtile i5i ISacré {grand), V. Aglaé. Nacré (petit) 5j^ Napi, V. Navet (du). Navet (du), feuille 3 bis -y Nègre {grand des bois), V. Ph^dra. TSègre {grand à bandes fauves), V. Blandina Némusien, V. Maera. Nephele, Rubn., f^. Pamphile. OEil-de-paon, V . Paon-de-jour. Pamphile 176 Paniscus, V. Échiquier. Paon-de-,iour 06 Paphia, V. Tabac d'Espagne. Ph/F-Dra 1^7 ET SYNONYMIQ n:. a()3 Phl-eas 2o4 PhoebÉ 76 Pilosellœ, V. Amaryllis. Plain-chant 238 PodaliriuSy V. Flambé. Point d'Hongrie, V. Grisette. Polychloros, V. Tortue (grande). Polynieda, V . Tristan. Populi, V. Sylvain (grand). Porte-Queue [le grand), V. Machaon. Porte-Queue [le petit), V. Amyntas. Porte-Queue abondes fauves, ^n^ram., V. Boulead (du). Porte-Queue bleu à une bande blanche , Geoff., F. Chêne (du). Porte-Queue bleu strié, Geoff., P. Strié. Porte-Queue brun à lignes blanches , Engrarn., y. Prunier (du). Porte -Queue brun à une ligne blanche, Engrarn., V. W. — Blanc. Porte-Queue brun à taches jauves, Engrarn., V. Lyncée. Procris, V. Pamphile. Prorsa, V, Carte-géographique brune. Proserpina, Hubn., V. Silène. Prunier (du) i84 Quercûs, V. Chêne (du). Rapœ, V. Rave (de la). Rave (de la), feuille "^ bis 6 Rhamni, V, Citron. Rivularis, V. Sylvain-azuré, Robert-le-Diable, V. Gamma. Ronce (de la) 206 Rubi, V. Ronce (de la). Qg4 TABLE ALPHABÉTIQUE Sabœus , V. Moelibée. Satiné {l'Jrgus), F. Verge d'or (de la). Satiné à taches noires {l^Jrgns), F. Hippothoé. Satiné changeant {l'Argus), V. Chryséis). Satyre, Engram., V, Mégère. Satyre, Geoff., V. MjEra. Séléné 64 Semcle, F. Agreste. Sibilld , V. Sylvain (petit). Silène, ï3i Silène^ Geoft'., V . Sylvandre. Sinapis , F. Moutarde (de la). Souci, feuille 3 bis • . i Souci, Far. A. et^. Geoff., V. Souci. Souci, Far. C. Geoff., V. Soufre. Soufre 4" Spéculum, V. Miroir. Steropes, V. Miroir. Strié ^9^ Sylvain-azuré 119 Sylvain (grand) '12 Sylvain (petit) 116 Sylvain (Hespérie) 235 Sylvandre ï37 Sylvandre {petit), V. Sylvandre. Tabac d'Espagne 5i Tages, V. Grisette. Thaumas , V. Bande-noire. TlRCIS '"^ Ttthonius, V. Amaryllis. Tortue (grande) 88 ET SYNONYMIQUE. 296 ToRTUK (petite) gi Tristan 170 Vrticœ, V. Torture (petite). Vnlesina, V, Tabac d'Espagne. Veiné de vert, V. Navet (du). Verge d'or (de la) 202 Violette (petite) G6 VULCAIN jjg W— Blanc 188 Xanthé 196 FIN DE LA TABLE. EBRATA. Prtoe V, ligne 3, de vingt à vingt-cinq lieaes, lisez de qnarante-cinq à cinquante lieues. Page i5, ligne ir, apparation, lisez apparition. Page 49, ligne 2, sont beaucoup, retranchez sont. Page 49, ligne i 7, se suspendent, lisez sont suspendues. Page 61, ligne 9, sont irrégulières, retranchez sont. Page 61, ligne lO, sont en forme, rt tranchez sont. Page 67, ligne 3, dont le troisièmes, lisez dont les troisièmes. Planchée, tiyiuphale Petit Sylva n, /«ez Sylvain- Azuré. A^ B. Le mot Arethusa a été omis clans la table : /'o)vi; Agreste (petit). =; -^^ cP^ î^' % ^ «^ \ ,^^ =^ <% j^ M^^ \ .^^V^^^'"^ <^.«S^^^.\^ -A^/^^^%, C^^^ O^^ rO .-? .^^ A^