À F À \F a AA f AA LA UN ARREMANE RE MAAMNAA RE MAAANE ff à AAA AAA ANA AAA ARTE = À LÉ lala) AAAANNAR "4 # ie AA AAA AAA 2 AAA BA AaP 5 An A RAA APP PET TUE à a0û ÉÉEEUVS dCi ch ee ses LE. EE © M . Ve " AE YU Ju de e du ie un vie AAA ou de W VW de Ù MU AN WA M M N NV M A7 RÈE Vÿ /} MUSEUÈN YEUEDEY Nu DENON d ne re ns nes vs | WU WW | : . EU AE à Dee YVYE sa Mad re |. oo VI so AIVAVI UV _… vi € e<. da SÉUEMNE ie VUS vi Ke €. ni JE y CV | REACA CAC ÿ . “V € Ka «CC € LT € € Ÿ M 102 er ÉE ai ares PIS 110 Un M ALL en dau VoUUEe de rie nn PV UNE LME n Û PAU _ AN Jns cel LS UE PONS INC OAI RE is MVLUUN VUS EME VENUS À LEEU À FA À EuR TRUE We IE TOVTENRE VA V! VV Ib f M COL SMS AMV 5 LÈRa NES TU È NE PE SRE AAUERCÈUPEEN |.) NI LL LL PAAVE EVE AUEC HA MAMMMEES LA 10 UNS VM EU UNIL VU NUE AIR \ | us M N | À ù WAP F ÿ N 0) JOUER MMAAANV he se NACRE TES nn NE ner / ‘ VA CALE, VS KE APM w Ste : OA WA W U ë RE ie —- Vin We Va sa VUUVEY nur nes VU PA MMM MR UV “ “ A VUUUU . NA . _. ce EC FAT vi VUE ve LR à ce ess SE NUS UV ut | ll LAN" À UV te PACE MAN vi mi, a ny MEME A ae Ras SVANENE EEE Wiwe WW VU rY Min en ME } VUVVUU VUEY JV Ÿ RS D A JU fr VÜUVEV I US CIMAATM ALES TM CCEX - TAC *« “ ce ; AE CC COM HISTOIRE NATURELLE ANIMAUX SANS VERTÈBRES. = ». r 4 ; DU) Anita [er3alul. HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX SANS VERTÈBRES PRÉSENTANT Ü LES CARACTÈRES GÉNÉRAUX ET PARTICULIERS DE CES ANIMAUX , LEUR DISTRIBUTION , LEURS CLASSES, LEURS FAMILLES ,; LEURS GENRES, ET LA CITATION > DES PRINCIPALES ESPÈCES QUI S'Y RAPPORTENT ; PRÉCÉDÉE D'UNE INTRODUCTION ENFIN, L'EXPOSITION DES PRINCIPES FONDAMENTAUX NE LA ZOOLOGIE. OFFRANT LA, DÉTERMINATION DES CARACTÈRES ESSENTIELS DE L'ANIMAL, SA DISTINCTION DU VÉGÉTAL ET DES AUTRES CORPS NATURELS ; PAR J. B. P. A. DE LAMARCK, ANMBUR DE L'INSTITUT DE FNANCE, PROFESSEUR AU MUSÉUX D'HISTOIRE NATUUELLE. Nihil extra naluram observatione notum. CS s s< SD) cs,s COMENT LEsition, RÉVUE ET AUGMENTÉE DE NOTES PRÉSENTANT LES FAITS NOUVEAUX DONT LA SCIENCE S'ESD ENRICHIE JUSQU'A CE JOUR; MM. G. P. DESHAYES ET H. MILNE-"EDWARDS. TOME PREMIER. 124061 Bruxelles. MELINE, CANS ET COMPAGNIE. LIBRAIRIE, IMPRIMERIB ET FONDERIE. ET 4 rer tr He 2 AONPAEUGH Le A Lee pee van A7 PATES À 1 7 ESS RAP A PE mi SE. AS U f 2 Un el 1e aan AVERTISSEMENT SUR CETTE NOUVELLE ÉDITION. La première édition de l'Histoire des animaux sans vertèbres de Lamarck étant épuisée, l’édi- teur propriétaire actuel de l'ouvrage sentit qu’il était nécessaire d’avoir toujours à la disposition du publie un livre si utile et si indispensable à l'étude de la partie la plus considérable du règne animal; mais il crut devoir ne pas le faire réimprimer sans y introduire, sous forme de notes, les faits principaux dont la science a été enrichie par l'observation depuis bientôt vingé ans. L'ouvrage de Lamarck a puissamment con- tribué à assurer les progrès de plusieurs bran- ches de la zoologie : il est trop connu et assez justement apprécié par tous les savants de l’Eu- rope, pour que nous ayons besoin de faire son éloge. Cependant, publié de 1816 à 1822, dans un temps où les observations se multipliaient de toutes parts, et devaient conduire à de nou- veaux résultats, plusieurs parties devinrent bientôt insuflisantes pour satisfaire aux besoins de la science. Pour que ce traité conservat toute son utilité, il était donc effectivement néces- saire que des additions lui fussent faites : c’est la tâche dont nous nous sommes chargés. Nous avons voulu conserver néanmoins à l'ouvrage de Lamarck toute son intégrité, et nos additions, dont nous acceptons toute la responsabilité, sont entièrement séparées du texte de ce grand naturaliste. Ces additions sont de deux sortes : les unes, générales , ont rapport à chacune des grandes classes des invertébrés et viennent compléter ou modifier les idées que Lamarck en avait. Nous continuons ces observations générales sur les divisions moins importantes des ordres, des DE LAMARCK. T, I. familles et des genres, indiquant ainsi, à me- sure que cela devient nécessaire, les faits nou- veaux, les observations récentes qui devront entrer comme éléments nécessaires dans une classification nouvelle. Depuis la publication du travail de Lamarck, la science s’est enrichie d'ouvrages importants dans lesquels sont décrits un grand nombre de genres et d’espèces. Toutes les fois que nous ayons cru que ces genres pouvaient être adop- tés, nous les avons mentionnés. Relativement aux espèces, nous avons cherché à compléter la synonymie des anciennes, et nous avons ajouté les plus remarquables de celles décrites et bien figurées depuis une dizaine d'années. Ces der- nières additions , en apparence les moins im- portantes, sont celles qui ont nécessité de no- tre part le plus de travail; ce que savent très-bien ceux des zoologistes occupés de sem- blables recherches. L’entomologie ne pouvait recevoir des ad- ditions semblables à celles que nous nous pro- posions de faire aux autres classes : cette science traitée par Lamarck en 1816 et 1817, ne s’é- tait pas encore accrue d’unnombre considérable d’espèces, de genres et même de familles con- nus aujourd’hui : pour mettre cette portion de l'Histoire des Animaux sans vertèbres au ni- veau des connaissances actuelles, il aurait fallu consacrer aux additions plusieurs volumes; et même après un travail ingrat et opiniâtre il aurait été impossible , gênés par le cadre mé- thodique de Lamarck, de présenter rien de bien satisfaisant et qui püt être utile après les beaux travaux de Latreille, et d’autres savants, que tous les entomologistes ont entre leurs 1 6 AVERTISSEMENT. mains, et qu'ils ont depuis longtemps préférés à ceux de notre auteur. Nous avons donc résolu de laisser, sans y toucher, toute la classe des insectes, en exceptant toutefois les généralités dans lesquelles il était possible de faire des ad- | ditions fort utiles. L'introduction, les radiaires échinodermes et les mollusques, ont été revus par M. Deshayes; les animaux apathiques, moins ceux déjà men- tionnés, les arachnides, les crustacés et les annélides , par M. Milne Edwards. Les addi- tions sont tantôt sous la forme de notes, tan- tôt intercalées dans le texte, mais toujours reconnaissables en ce qu’elles sont placées entre parenthèses [ ] ou bien précédées du signe +. AVERTISSEMENT DE LAMARCK. Avant d'atteindre le terme de mon existence, j'ai pensé que, dans un nouvel ouvrage, sus- ceptible d’être considéré comme une seconde édition de mon Système des animaux sans ver- tèbres (1), je devais exposer les principaux faits que j'ai recueillis pour mes lecons, soit sur les animaux en général, soit sur ceux qui furent le sujet de mes démonstrations au Mu- séum d'histoire naturelle, ainsi que mes obser- vations et mes réflexions sur la source de ces faits. Cet ouvrage, d’ailleurs, devant offrir les classes, les genres et les principales espèces des animaux sans vertèbres, dans un ordre particulier, avec la citation des faits essentiels observés à l'égard de leur organisation et des facultés qu'ils en obtiennent, me paraît pré- senter, pour ainsi dire, les pièces justificatives de ce que j'ai publié dans ma Philosophie z00lo- gique, et des nouveaux développements que j'en donne ici dans l'Introduction, Ceux qui aiment l’étude de la nature, qui s'intéressent particulièrement à celle des ani- maux, et qui ont beaucoup observé ces der- niers, pourront rechercher, dans la considéra- tion de tous les faits que je cite à leur éoard, si ce résultat de mes observations et de mes méditations est aussi fondé, aussi nécessaire qu'il me le parait; et dans le cas de l’aflirmative, ils le feront servir à l’avancement de la science, après l’avoir amélioré ou rectifié par leurs pro- pres observations. On sait assez combien les animaux sont in- téressants à observer et à étudier; combien, (1) Paris, 18or, x vol, in-8o, d’ailleurs, ceux qui sont sans vertèbres sont singuliers par la diversité de leur organisation et par celle des facultés qu’ils en obtiennent. On ne saurait done se procurer trop de moyens, ni trop rechercher les considérations qui leur sont applicables, si l’on veut parvenir à s’en former une juste idée, en un mot, à les con- naître sous tous les rapports. Ainsi, la manière particulière dont j'ai con- sidéré les animaux, les conséquences que j'ai tirées de tout ce que j'ai recueilli à leur égard, enfin, la théorie générale que je présente sur tout ce qui concerne ces êtres intéressants, me paraissent mériter qu'on y donne une grande attention, et que l’on constate, s’il est possible, jusqu'à quel point je fus fondé dans tout ce que j'ai exposé à ce sujet. Ici, en effet, l’on trouve sur la source de l'existence, de la manière d’être, des facultés, des variations et des phénomènes d'organisation des différents animaux, une théorie véritable- ment générale, partout liée dans ses parties, toujours conséquente dans ses principes, et applicable à tous les cas connus. Elle est, à ce qu’il me semble, la première qui ait été pré- sentée, la seule par conséquent qui existe : car je ne connais aucun ouvrage qui en offre une autre avec un pareil ensemble de principes et de considérations qui les fondent. Cette théorie qui reconnait à la nature le pouvoir de faire quelque chose, celui même de faire tout ce que nous observons, est-elle fondée? sans doute, elle me parait telle, puis- que je la publie, et que mes observations sem- blent partout la confirmer. Si l'on en juge 1” 8 autrement, probablement l'on s’efforcera de la remplacer par une autre qui soit aussi générale, et qui ait pour but de s’accorder davantage en- core avec tous les faits observés ; ce que je ne crois pas possible. On m'objectera peut-être que ce qui me parait si juste, si fondé, n’est cependant que le produit de mon jugement, d'après la somme de mes connaissances ; on pourra même ajouter que ce qui est le résultat de nos jugements est toujours fort exposé, et qu'il n’y a réellement de certain pour nous que les faits constatés par l'observation. À cela, je répondrai que ces considérations philosophiques, très-justesen général, ont néan- moins, comme bien d’autres, leurs limites et même leurs exceptions. Sans doute, nos jugements sont fort exposés ; car, quoiqu'ils soient toujours en rapport avec les éléments que nous y faisons entrer, et que, sous ce point de vue, ils manquent rarement de justesse, nous n'avons presque jamais la certitude d’avoir employé, dans chacune de ces opérations de notre intelligence, la nature et latotalité des éléments qu'il était nécessaire d’y faüre entrer. Cependant, il est des cas où nos jugements ne sont pas les uniques résultats de notre ma- nière d'envisager les faits observés ; car ils peu- vent l'être aussi de la force des choses qui nous entraine malgré nous en considérant ces faits, surtout si nous avons su les réunir. Or, cette force des choses qui nous maitrise lorsque nous parvenons à la sentir, est une puissance à la- quelle on ne donne pas assez d'attention et qui fait exception aux considérations trop géné- rales citées ci-dessus. Ainsi, il y a des cas où nos conséquences sont forcées et ne permettent au- cun arbitraire. Maintenant, que l’on veuille se représenter, qu'ayant rassemblé sur l'important sujet dont je m'occupe depuis quarante ans, les faits les plus nombreux et surtout les plus essentiels, il est résulté pour moi de leur considération, cette Jorce des choses qui m'a conduit à découvrir et à coordonner peu à peu la théorie queje pré- sente actuellement, théorie que je n’eusse assu- rément pas imaginée sans les causes qui m'ont amené à la saisir. Or, quoique l’on puisse peut- AVERTISSEMENT. être me reprocher d’avoir exprimé ma pensée, dans cet ouvrage, d’une manière trop décisive, on sentira que j'ai été entrainé malgré moi à mon- trer la conviction que j'éprouvais, et que je n'ai pu écrire autrement que comme je sentais. Peut-être me fera-t-on un autre reproche; car on pourra trouver étonnant deme voir traiter certains sujets qui, au premier abord, parais- sent s'éloigner beaucoup de ceux que je devais avoir uniquement en yue. Cependant, si l’on approfondit ces mêmes sujets, l’on en sentira la liaison intime avec ceux qui appartiennent di- rectement à mon travail; l’on sentira même la nécessité pour moi de faire valoir la lumière qu'ils retirent les uns des autres, et de mon- trer qu'ils sont tous les éléments essentiels des conséquences que j'ai tirées. Cet ouvrage est sérieux, n’a que l'instruction pour but, et ne peut, par sa nature, avoir cer- taines des qualités qui obtiennent beaucoup de lecteurs à bien d’autres. Il lui doit être même d’autant plus difficile d'obtenir toute l'attention dont il a besoin, que les goûts et les circonstan- ces de notre temps la font, en général, porter vers des objets qui lui sont fort étrangers. En- fin, comme il semble ne devoir intéresser qu'une seule classe de lecteurs, celle même dont il tend à modifier les opinions, ce qu'il peut offrir qui soit vraiment digne d’être considéré restera peut-être longtemps peu connu. Cependant, je sais que, sous plusieurs rap- ports, son sujet a une véritable importance, qu'il sera utile de le prendre sérieusement en considération ; et ce fut ma conviction à cet égard qui m’a soutenu dans mon travail. Or, si l'on trouve qu’il remplit réellement l’objet que J'ai en vue, je serai suffisamment dédommagé de mes efforts. Mais pour être entendu, j'ai be- soin d’une complaisance qu’on n’accorde pas indifféremment à tout auteur, et que je me suis toujours efforcé de mériter. On sait en effet que tout ouvrage, scienti- fique surtout, ne peut être lu ou étudié profi- tablement, que dans l'esprit qui a guidé son auteur; sauf à juger ensuite s’il s’est plus ou moins approché du but qu’il voulait atteindre; car, en l’examinant avec un esprit contraire ou prévenu, les considérations les mieux éta- blies, les vérités, même les plus claires, ne pa- raissent que des erreurs. AVERTISSEMENT. 9 Ainsi, dans le cas d’une divergence de vues entre celles du lecteur et celles que présente l'ouvrage, il est utile que le lecteur veuille bien suspendre les siennes, ne füt-ce que momenta- nément, afin de se mettre en harmonie avec l’auteur dans sa manière de considérer les su- jets dont il traite. S'il trouve que ce dernier ait rempli son objet, il ne lui restera plus qu'à ju- ger, à l’aide des faits et de la réflexion, laquelle des deux manières d’envisager les choses en question mérite la préférence. J'attends donc de tout lecteur, la complai- sance de se mettre dans la situation d’esprit dont je viens de parler, pour saisir complé- tement mon sentiment partout, et ses motifs. Quant au jugement définitif qu'il en portera ensuite , il sera sans doute d’autant meil- leur, quel qu’il puisse être, que les faits cités lui seront plus connus, et qu’il aura lui-même plus approfondi le sujet, plus observé la na- ture. Je ne parle pas de la difliculté connue d’aper- cevoir, dans un ouvrage un peu philosophique, tout ce qui y est digne de fixer notre attention. Cette difficulté, qui tient tantôt à la fatigue, tantôt à des préoccupations diverses en lisant, est plus où moins grande à la vérité, selon l’ha- bitude aussi plus ou moins grande du lecteur à la méditation ; mais elle est réelle, et chacun sait qu'à la seconde lecture d’un semblable ouvrage on y voit en général bien des choses qu'on n'avait pu remarquer à la première. Relativement au plan de l’ouvrage, à la mar- che des idées qu’il présente, et aux faits d’ob- servation qui y sont exposés, j'ai cru devoir employer l’ordre suivant. Dans une /ntroduction, nécessairement un peu longue, mais essentielle pour l'intelligence du sujet, j'entreprends de fixer les bases de la zoologie, les principes les plus généraux qui doivent en constituer le fondement, la source même où les objets qu’elle considère ont puisé leur origine. En eflet, d’abord je compare les animaux ps a . 1? 1 | avec les autres corps de la nature; j'essaie | genres. d’assigner les caractères positifs et distinctifs des uns et des autres; je cite les faits zoologi- ques observés, surtout ceux du premier ordre, et je montre les conséquences qu’il me parait convenable d’en tirer. Ensuite, je recherche quelle est la source de l'existence des différents animaux, quelle est celle de la composition croissante de leur organisation, celle des fa- cultés qu’ils possèdent, celle des anomalies nombreuses qui se trouvent entre la composi- tion progressive des différentes organisations animales, et la marche irrégulière des divers systèmes d'organes particuliers qui entrent dans la composition de la plupart de ces organisa- tions. Plus loin, je fais voir que tout ce que l’on observe dans les animaux, que leurs pen- chants mêmes sont de véritables produits de leur organisation, que tous les phénomènes qu’ils nous offrent sont essentiellement organi- ques. Enfin, après avoir montré quelle est cette puissance singulière que nous désignons par le mot nature, je mets en évidence que c’est à elle que les animaux doivent tout ce qu’ils sont. Je termine l’{ntroduction dont il s’agit en exposant la distribution générale la plus con- venable des différents animaux connus, les principes sur lesquels cette distribution doit être fondée, et la véritable disposition qu’il faut donner à l’ordre entier, pour qu'il soit con- forme à celui qu'a suivi la nature. On verra que, pour mettre de l’ordre dans ces différentes expositions, j'ai divisé l’Intro- duction en sept parties clairement circonscrites; lesquelles présentent des développements qui, quoique serrés ou succincts, suppléent à ce qui manque dans ma Philosophie zoologique, et complètent une théorie dont les parties sont partout dépendantes. Après l’Introduction, je me renferme dans l'exposition des nombreux animaux sans vertè- bres qui ont été observés, parce qu’ils font le sujet essentiel de cet ouvrage, et que l’état de leur organisation , les facultés qu’ils en obtien- nent, et les caractères qu'ils offrent, établissent | les preuves de ce que contient cette Introduc- tion. Ainsi, je présente successivement leurs diffc- rentes classes, leurs familles, les genres qui ont été établis parmi eux, et même plusieurs des espèces Les plus connues qui se rapportent à ces Dans le cours de l’ouvrage, j'ai exposé en tête de chaque classe, de chaque ordre, et même de chaque genre, quelques développe- 10 AVERTISSEMENT. ments nécessaires pour faire mieux connaitre les objets mentionnés sous ces divisions. Ces développements sont d'autant plus bornés, que les divisions qu'ils concernent sont moins géné- rales, et par là moins importantes. Quant à la citation que je fais d’un certain nombre d'espèces sous chaque genre, soit d’a- près des déterminations d'auteurs estimés, soit d'après celles qui me sont propres, elle n’a pour objet que de constater la convenance des gen- res que j'ai admis ou formés moi-même. J’eusse désiré pouvoir donner un species (tableau des espèces) aussi complet que l’état des connais- sances actuelles le permet, et dont l'exécution est fort à souhaiter; mais cela eùt exigé un travail long et difficile, que les circonstances qui me concernent ne me permettent pas d’en- treprendre , et dont un seul homme peut-être ne viendrait pas à bout. Ainsi, j'ai cité d’un premier jet et presque sans recherches, sous chaque genre, tantôt un petit nombre d'espèces, tantôt un nombre beaucoup plus grand , selon que j'ai été plus ou moins à portée de les connaitre. Tel est le fond de l'ouvrage que j'offre au publie, aux amateurs de zoologie, et à ceux qui s'intéressent à l'étude de la nature. Je souhaite qu'ils y trouvent quelque chose d’utile, quel- que vue qu'ils puissent faire servir à l’avance- ment des sciences naturelles. ——sC—_—_——- INTRODUCTION. Les animaux sont des êtres si étonnants, si cu- rieux, et ceux surtout dont je suis chargé de faire la démonstration sont si singuliers par la diversité de leur organisation et de leurs facultés, qu'aucun des moyens propres à nous en donner une juste idée e£ à nous éclairer le plus à leur égard, ne doit être négligé. Cependant, j'ose le dire, la marche que l’on à suivie dans l’étudé de ces êtres admirables est loin encore d’embrasser les considérations capables de nous montrer en eux ce qu'il nous importe le plus d’y voir, En effet, s’il n’était question, dans l'étude de la zoologie, que d'observer les différences de forme qui distinguent les divers animaux entre eux; s'il ne s'agissait que de déterminer leurs races nom- breuses, de les grouper par petites masses, pour en former des genres, en un mot, de les classer d’une manière quelconque, et d'établir ainsi méthodique- ment l'énorme liste de leurs espèces observées, on n'aurait presque rien à ajouter à la marche usitée de l'étude: enfin, il suflirait de perfectionner ce qui a été fait, et d'achever de recueillir et de déter- miner tout ce qui a, jusqu’à présent, échappé à nos observations. Mais il y a dans lés animaux bien d’autres choses à voir que celles que nous y ayons cherchées; et, à leur égard, il y a bien des préventions à détruire, bien des erreurs à corriger. Voilà ce dont, à mon grand étonnement, l’étude m'a fortement convaincu, ce que je puis établir s0- lidement, ce qui est déja énoncé dans mes écrits, et, néanmoins, ce qui sera peut-être longtemps sans fruit; tant les causes qui entretiennent ces préven- tions sont puissantes, et tant la raison même a peu | de forces lorsqu'elle a à combattre des idées habi- | tuelles, en un mot, ce que l’on a toujours pensé. Depuis bien des années, que je suis chargé de | faire, au Muséum, un Cours annuel de zoologie, particulièrement sur les animaux sans verlèbres , c’est-à-dire, ceux qui ne font point partie des 24m- mifères, des oiseaux, des reptiles ct des poissons ; j'ai dù m’efforcer de les connaître, non-seulement sous les rapports de leur forme générale, de leurs caractères externes et distinctifs ; mais, en outre, sous ceux de leur organisation, de leurs facultés, et des habitudes de ces animaux; enfin, j'ai dù me mettre en état de donner à ceux qui viennent m'entendre, les idées les plus justes de ces mêmes animaux sous {ous ces rapports, au moins relative- ment aux connaissances que j'avais pu me procurer à leur égard. En me livrant à ces devoirs, je trouvai bientôt que ma tâche était extrêmement difficile à remplir, car j'avais à m'occuper de la portion du règne ani- mal, la plus étendue, la plus nombreuse en races diverses, la plus variée en organisation, la plus di- versifiée dans les facultés réelles des races; et c'était précisément celle qui n’avait inspiré jusqu'alors qu’un faible intérêt, celle, enfin, que l’on avait le plus négligée, et sur laquelle les principaux faits recueillis et considérés, n'étaient guère relatifs qu'aux formes externes des objets qu’elle embrasse, Cependant, le besoin de connaitre l’organisation de l'homme, afin de tâcher de remédier aux désor- dres que les causes des maladies y introduisent, avait depuis longtemps fait étudier son être physi- que, la plus compliquée de toutes les organisations. On s'était ensuite assuré, par l'observation, que celte organisation compliquée avoisinait considéra- blement, par ses rapports, celle de certains animaux, tels que les mammifères. Mais, au lieu de sentir que tout ce que l’on pouvait raisonnablement conclure des observations dont cette organisation avait été le sujet, ne pouvait guère s'appliquer qu’à elle-même, on en déduisit des principes généraux pour la phy- siologie, et, en outre, plusieurs conséquences rela- tives à des facultés du premier ordre, que l’on étendit à tous les animaux en général, On négligea de considérer que toute faculté étant essentiellement dépendante de l'organisation qui y | donne lieu, de grandes différences entre des orga- nisalions comparées, devaient non-sculement en produire aussi de grandes dans les facultés, mais, = en outre, qu'elles pouvaient meltre un terme aux facultés qui, pour se produire, exigent un ordre de choses que certaines de ces différences ont pu anéantir. Ainsi, sans égard pour ces vérités positives, les conséquences dont je parle, et qu'on applique géné- ralement à tous les animaux, furent admises à con- slituer les bases d’une théorie, d’après laquelle les études zoologiques furent dirigées et le sont encore. Tel était l’état des choses en zoologie, lorsque mon devoir de professeur m’obligea d'exposer, dans la démonstration des animaux sans vertèbres, tout ce qu'il importe de faire connaître à l'égard de ces animaux; d'indiquer ce que l'observation nous a appris sur la diversité de leurs races, sur celle de leurs formes et de leurs caractères, sur celle encore de leur organisation et de leurs facultés; en un mot, de montrer comment les principes admis peu- vent s'appliquer aux faits d'observation que nous ont offerts quantité de ces animaux. À la vérité, dans tout ce qui tient à l’art des distinclions, je ne rencontrai d’autres difficultés que celles que l'étude et l'observation des objets peuvent facilement résoudre. ‘ Mais, lorsque je voulus appliquer à ces animaux les principes admis en théorie générale, lorsque j'essayai de reconnaitre dans leurs facultés réelles, celles que les principes en question leur attri- buaient ; enfin, lorsque je cherchai à trouver, dans ces facultés attribuées, les rapports parfaits qui doi- vent exister entre les organes et les facultés qu’ils produisent , les difficultés pour moi furent partout insurmontables. Plus, en effet, j'étudie les animaux; plus je con- sidère les faits d'organisation qu’ils nous offrent, les changements que subissent leurs organes et leurs facultés, tant par les suites du cours de la vie, que de la part des mutations qu’ils peuvent éprouver dans leurs habitudes; plus, enfin, j'approfondis tout ce qu'ils doivent aux circonstances dans les- quelles chaque race s’est rencontrée, plus, aussi, je sens l'impossibilité d'accorder les faits observés avec la théorie admise; en un mot, plus les prin- cipes que je suis contraint de reconnaitre, s’éloi- gnent de ceux que l’on enseigne ailleurs (1). Que faire dans cel état de choses? Pouvais-je me restreindre, dans l’enseignement dont je suis chargé, à la simple exposition des formes des objets, à la cilation des caractères observés et dont on trouve la plupart dans les livres, à l’énonciation des divisions introduites artificiellement parmi ces objets; enfin, PR Rd SR me Là La (1) I paraît très-probable , en effet, que certains principes généraux qui régissent les animaux vertébrés, par exemple, ne trouvent plus d'application possible dans les invertébrés. 12 INTRODUCTION. comprimant ma conscience pour favoriser l'opinion et maintenir l'erreur, Ctait-il convenable que je pri- vasse ceux qui viennent m’entendre de la connais- sance de mes observations, de celle des faits qui attestent combien l’étude des traits variés d’organi- sation que présentent les animaux sans vertèbres, est importante pour lavancement de la physique animale, en un mot, de celle du précepte qui veut que ce ne soit qu’en considérant à la fois toutes les organisations existantes, que l’on entreprenne de fonder les vrais principes de zoologie? Je n'ai pas suivi et n’ai pas dû suivre une pareille marche, c’est-à-dire, je n’ai pas dü taire ce que mes études m'ont fait apercevoir. Ainsi, je me trouve entrainé dans une dissidence, que le temps, plus que la raison, peut convenablement terminer ; car je n’ai guère, maintenant, d’autres juges que la partie même dont je combats les préceptes; partie qui a pour elle l'avantage de l'opinion. Je me bornerais à ne parler que des animaux sans vertèbres, puisqu'ils constituent le sujet de cet ouvrage, si je n'avais à exposer à leur égard quan- tité de considérations importantes, que les principes admis ne sauraient reconnaitre, et si je ne voulais montrer que les imperfections que j’attribue à ces principes ne sont point illusoires. Je dois donc, d’abord, examiner ce que sont les animaux en gé- néral, m’efforcer de fixer, s’il est possible, les idées que nous devons nous former de ces êtres singuliers, me bâter d'arriver à l'exposition des sujets de dis- sidence dont j'ai parlé tout à l’heure!, et essayer de convaincre mes lecteurs , par la citation de quel- ques-unes des conséquences que l’on a tirées des faits observés, que ces faits sont loin d’en confirmer le fondement. Il me semble que la première chose que l’on doive faire dans un ouvrage de zoologie, est de définir l'animal, et de lui assigner un caractère général et exclusif, qui ne souffre d’exceptions nulle part. Cest cependant ce que l’on ne saurait faire à pré- sent, sans revenir sur ce qui a été établi, et sans contester des principes qui sont enseignés partout. Quï est-ce qui pourrait croire que, dans un siècle comme le nôlre où les sciences physiques ont fait tant de progrès, une définition de ce qui constitue l'anémal ne soit pas encore solidement fixée; que l'on ne sache pas positivement la différence d’un animal à une plante; et que l’on soit dans le doute à l'égard de cette question, savoir : si les animaux sont réellement distingués des végétaux par quelque caractère essentiel et exclusif? Cest, néanmoins, un fait certain qu’aucun zoologisle n’en a encore présenté qui soit véritablement applicable à tous les animaux connus et qui les distingue nettement des végétaux. De là, les vacillations perpétuelles entre INTRODUCTION, 15 les limites. du règne animal et du règne végétal dans l'opinion des naturalistes; de là même, l’idée erronée et presque générale que ces limites n’exis- tent pas, et qu'il y a des animaux-plantes ou des plantes-animales. La cause de cet état de choses, à l'égard de nos connaissances zoologiques, est facile à apercevoir (1). Comme les études sur la nature animale et sur les facultés des animaux ne furent, jusqu’à présent, di- rigées que d’après les organisations les plus compli- quées, c’est-à-dire, d’après celles des animaux les plus parfaits, on ne put se procurer aucune idée juste des limites réelles de la plupart des facultés animales, de celles même des organes qui les don- nent; enfin, l’onne peut parvenir à connaître ce qui constitue la vie animale la plus réduite, ni quelle est la seule facullé qu’elle puisse donner à l'être qui en jouit. Aünsi, pour montrer combien tout ce que l’on a écrit sur les faculiés que possèdent les animaux et sur les caractères qui leur sont communs à tous, est peu propre à nous les faire réellement connaitre, ne peut que nous abuser, et entrave les vrais pro- grès de la zoologie, je ne saurais choisir un texte plus authentique que celui qu'offre le mot Animal dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, l’au- teur connu de cet article étant un anatomisie et un zoologiste des plus célèbres de notre temps, et en effet, des plus distingués. « Rien, dit ce savant, ne semble si aisé à définir que l'animal : tout le monde le concoit comme un être doué de sentiment et de mouvement volontaire ; mais lorsqu'il s’agit de déterminer si un être que l’on observe est ou non un animal, cette définition devient très-difficile à appliquer.» ( Dictionnatre des Sciences naturelles. ) (2) Il est clair, d’après cela, que je suis fondé à insister sur l'examen de ce qui constitue la nature animale, puisque le savant que je cite ne désapprouve pas lui-même la définition que tout le monde donne des animaux ; qu'il la trouve seulement difficile à appli- quer ; et qu’elle est encore recue dans tous les ou- vrages et dans tous les cours de zoologie, les miens seuls exceplés. Sans doute, en conservant une parcille définition, qui fut imaginée dans des lemps d’ignorance, et d’après la seule considération des animaux les plus (1) Nous rappellerons qu'un naturaliste fort distingué a cru trancher la difficulté en établissant un quatrième règne au- quel il donne le nom de Psychodiaire, M. Bory de Samt-Vin- gen a laissé la question indécise comme nous le verrons plus tard, (2) Cet article est de G. Cuvier, et il mérite d'être lu et mé- dité comme tout ce qu'a produit ce savant naturaliste. On voit qu'en adoptant la définition vulgaire de l’animal , il sentait la parfaits, il est maintnant très-difficile de lappli- quer à quantité d'êtres que nous observons chaque jour ; mais on peut ajouter que cette définition n’est pas même applicable au plus grand nombre des ani- maux reconnus. La raison de cette difficulté pourra facilement se concevoir, si je montre qu’il n’est pas vrai que tous les animaux soient doués de sentiment et demouve- ment volontaire. Alors on sentira que celte défini- tion que l’on donne partout des animaux, est une erreur que les lumières actuelles doivent repousser; et pour s’en convaincre, il suflira de rassembler et de considérer les faits connus que je citerai dans le cours de cet ouvrage. Si l’on en excepteles parties de l’art dans les scien- ces naturelles, parties qui consistent dans des dis- tinctions que l’on emploie à former des classes, des ordres, des genres et des espèces, je me crois auto- risé à dire qu'il n’y aura jamais rien de clair, rien de positif en zoologie, tant que l’on continuera d’ad- mettre, pour circonscrire les animaux, la définition citée ci-dessus; tant que l’on méconnaitra les rap- ports constants qui se trouvent entre les systèmes d'organes particuliers et les facultés que donnent ces systèmes ; en un mot, Lant que l’on ne considérera pas certains principes fondamentaux sans lesquels la théorie sera toujours arbitraire. Aussi, tant que les choses subsisteront dans cet état, on verra toujours en zoologie ce qui a lieu ac- tuellement ; savoir : que celui qui en traite ou qui l'enseigne, ne saurait nous dire positivement ce que c’est qu’un animal. Enfin, on aura un champ ouvert aux hypothèses les plus singulières, comme celles de dire que certains organes sont confondus dans la substance érritable et sensible des animaux, afin d'expliquer pourquoi ces organes ne se retrouvent plus dans les plus imparfaits, lorsqu'on a besoin de supposer qu'ils y existent encore et qu'ils ÿ exécutent leurs fonctions. Ici, je devrais éclaircir toutes ces considérations, montrer l’inconvenance des préceptes admis, et prouver qu’à l'égard de ceux que nous voulons leur substituer, il ne s’agit point d’hypothèses nouvelles, mais de vérités claires, évidentes, sur lesquelles les observations ne peuventautoriser le moindre doute, lorsqu'on voudra les examiner. Cependant, il importe, avant tout, de poser les difficulté de l'appliquer à tous les animaux , et cependant il fal- lait qu'elle le satisfit en grande partie, puisqu'il ne ft aucun effort pour la remplacer par une autre plus rationnelle. Depuis la publication de l'ouvrage de Lamarck, un autre zoologiste des plus distingués a également cherché à définir l'animal. Nous verrons plus tard que M. de Blainville a mieux réussi que Cu- vier, mais n'a pas atteint à la justesse désirable dans un pa- reil sujet, 14 INTRODUCTION. principes fondamentaux suivants, afin d'empêcher ,* . tout arbitraire dans les conséquences que les faits connus permettent de Lirer. PRINCIPES FONDAMENTAUX. 10 Principe : Tout fait ou phénomène que l’obser- vation peut faire connaître, est essentiellement physique, et ne doit son existence ou sa produc- tion qu’à des corps, ou qu’à des relations entre des corps. 90 Principe : Tout mouvement ou changement, toute force agissante, et tout effet quelconque, observés dans un corps, tiennent nécessairement à des causes mécaniques, régies par des lois. 5° Principe : Tout fait ou phénomène observé dans un corps vivant, est à la fois un fait ou phéno- mène physique, et un produit de l’organisation. 4° Principe : Il n’y a dans la nature aucune matière qui ait en propre la faculté de vivre. Tout corps en qui la vie se manifeste, offre dans le produit de l’organisation qu’il possède, et dans celui d’une suite de mouvements excités dans ses par- ties, le phénomène physique et organique que la vie constitue (1), phénomène qui s'exécute et se maintient dans ce corps, tant que les conditions essentielles à sa production subsistent. 5° Principe : Il n’y a dans la nature aucune ma- tière qui ait en propre la faculté d'avoir ou de se former des idées, d’exécuter des opérations entre des idées, en un mot, de penser. Là où de pareils phénomènes se montrent (et l’on en observe de cette sorte dans les animaux les plus parfaits), l’on trouve toujours un système d'organes par- ticuliers, propre à les produire; système dont l'étendue et l'intégrité sont constamment en rap- port avec le degré d'éminence et l’état des phé- nomènes dont il s’agit. 6° Principe : Enfin, il n’y a dans la nature aucune matière qui ait en propre la faculté de sentir. Aussi, là où cette faculté peut être constatée, là seulement se trouve, dans le corps vivant qui en est doué, un système d'organes particuliers, ca- pable de donner lieu au phénomène physique, mécanique et organique qui, seul, constitue la sensation. A ces principes, à l'abri de toute contestation solide, et sans lesquels là zoologie serait sans fonde- ment, j'ajouterai : (x) Philosophie zoologique, vol. 1,p. 400. (2) Ces idées sur la folie, que Lamarck ne fait qu'indiquer en passant , ont été plus tard développées avec un talent bien remarquable par un homme auquel la science médicale est re- 1° Qu'il y a toujours un rapport parfait entre l’e- {at, soit d’intégrilé ou d’altération, soit d’étendue ou de perfectionnement d’une faculté organique, et celui de l'organe ou du système d'organes qui la produit. 90 Que plus une faculté organique est éminente, plus l'organisation à laquelle appartient le système d'organes qui y donne lieu, est composée. Maintenant, étayé sur ces principes que l’obser- vation met partout en évidence, je vais faire voir que ni la faculté de penser, de juger, de vouloir, ni celle d’éprouver des sensations, ne peuvent être le propre de tous les animaux; car elles ne peuvent l'être de ceux qui sont les plus simples en organisa- tion ; ce que je prouverai. D'abord, je dois faire remarquer que la faculté qui, dans un degré quelconque, constitue ce qu'on nomme l'intelligence, c’est-à-dire, qui donne à l’in- dividu le pouvoir d'employer des idées, de compa- rer, de juger, de vouloir; que cette faculté, dis-je, est très-distincte de celle qui constitue le sentiment; qu’elle lui est bien supérieure, et qu’elle en est tout à fait indépendante. On peut, en effet, penser, juger, vouloir, sans éprouver aucune sensation, et l’on sait que si l’or- gane très-composé qui donne lieu aux actes d’intelli- gence, vient à être lésé, à subir quelque altération, les idées alors ne se présentent plus qu'avec désor- dre, se dérangent, soit partiellement, soit fotale- ment, selon la partie altérée de l'organe ou l’étendue de l’altération, et même se perdent entièrement si l’altération est considérable; tandis que la faculté de sentir reste dans son intégrité et n’en éprouve aucun changement. Qui ne sait que la folie, la démence, sont les ré- sultats d’une altération invétérée dans l’organe où s'exécute le phénomène de la production des idées, et des opérations entre les idées, comme le délire est la suite d’une altération du même organe, mais qui est plus passagère, étant produile par une fiè- vre ou une affeclion moins durable. Or, dans-tous ces cas, et particulièrement dans la folie où le fait est plus facile à constater, il est connu que l'organe du sentiment n’est nullement intéressé, qu'il con- serve l'intégrité de ses fonciions, enfin, que les sen- sations s’exécutent comme dans l’état de santé (2). Le système d'organes qui donne lieu aux opéra- tions entre les idées, aux jugements, aux actes de volonté, n’est donc pas le même que celui qui pro- duit les sensations ; puisque le premier peut éprou- redevable des progrès les plus importants qu’elle ait faits dans les temps modernes ; et le livre De l'Irritation et de la folie n'a pas peu contribué à répandre les plus saines doctrines sur les fonetions du cerveau. L INTRODUCTION. 15 ver des lésions qui altèrent ses facultés, sans exer- cer aucune influence sur celles du second. La faculté d'employer des idées étant très-distincte, très-indépendante même de celle de sentir, et les animaux les plus parfaits jouissant évidemment de lune et de l’autre, nous allons montrer que ni l’une ni l’autre de ces facultés ne peuvent être le propre de tous les animaux en général. Relativement au #ouvement volontaire attribué à tous les animaux, dans la définition que l’on donne de ces êtres, que l’on prenne en considération les observations qui concernent les actes de volonté ; bientôt alors on sera convaincu qu’il n’est pas vrai, qu'il est même impossible que tous les animaux puissent former des actes de cette nature; qu'ils ne sauraient tous avoir l’organisation assez compliquée, et l'appareil d'organes particuliers capable de donner lieu à une faculté aussi éminente ; et qu’il n’y a réel- lement que les plus parfaits d’entre eux qui puissent posséder une pareille faculté. Il est certain et reconnu que la volonté est une dé- termination par la pensée, qui ne peut avoir lieu que lorsque l'être qui veut, peut ne pas vouloir; que cette détermination résulle d'actes d'intelligence, c’est-à-dire, d'opérations entre les idées ; et qu’en général, elle s’opère à la suite d’une comparaison, d’un choix, d’un jugement, et toujours d’une pré- méditation. Or, comme toute préméditation est un emploi d'idées , elle suppose, non-seulement la fa- culté d’en acquérir, mais, en outre, celle de les employer et de former des actes d'intelligence. De pareilles facultés ne sauraient être le propre de tous les animaux; et celle surtout de pouvoir exécuter des actes d'intelligence étant assurément la plus éminente de celles que la nature ait pu don- ner à des animaux, on sent qu'elle exige, dans le petit nombre de ceux qui en sont doués, un sys- tème d'organes particuliers, très-composé, que la nature n’a pu faire exister que dans la plus compli- quée des organisations animales. On peut dire même qu’elle n’y est parvenue qu’insensiblement et par des degrés en quelque sorte nuancés; qu’en l'instituant d’abord d’une manière très-obscure, et terminant ensuite par la rendre très-remarquable dans les plus parfaits des animaux. Ainsi, tout acte de volonté étant une détermina- tion par la pensée, à la suite d’un choix, d’un ju- gement, et tout mouvement volontaire étant la suite (x) Ce qui précède répond de la manière la plus claire à ceux des zoologistes qui confondent les actes de l'instinct avec ceux de l'intelhgence. Dire que les abeilles , les fourmis , etc., pen- sent, jugent, comparent, avec les ganglions abdominaux de leur système nerveux dépourvu du cerveau ; c'est faire une propo- sition sans aucun fondement. Il n’y a d'action volontaire que lorsqu'il y a choix de faire ou ne pas faire, Les animaux sans d’un acte de volonté, c’est-à-dire , d’une détermina- tion par la préméditation, et conséquemment par acte d'intelligence, dire que tous les animaux soient doués du mouvement volontaire, c’est leur attribuer à tous généralement des facultés d'intelligence : ce qui ne saurait être vrai, ce qui ne peut être le pro- pre de toutes les organisations animales, ce qui con- tredit l'observation des faits relatifs aux plus impar- faits des animaux, enfin, ce qui constitue une erreur manifeste, que les lumières de notre siècle ne permettent plus de conserver (1). Mais quoique ce soient les plus parfaits d’entre les vertébrés qui puissent le plus agir volontairement, c’est-à-dire, à la suite d’une préméditation, parce qu’en effet, ils possèdent, dans certains degrés, des facultés d'intelligence, observation atteste que chez les animaux dont il s’agit, ces facultés sont rarement exercées, et que dans la plupart de leurs actions, c’est la puissance de leur sentiment inté- rieur, ému par des besoins, qui les entraine ct les fait agir immédiatement, sans préméditation, el sans le concours d'aucun acte de volonté de leur part. Je n’ai point de terme pour exprimer cette puis- sance intérieure dont jouissent non-seulement les animaux intelligents, mais encore ceux qui ne sont doués que de la faculté de sentir ; puissance qui, émue par un besoin ressenti, fait agir immédiatement l'individu, c’est-à-dire, dans l'instant même de l’é- motion qu’il éprouve; et si cet individu est de l’or- dre de ceux qui sont doués de facultés d'intelligence, il agit néanmoins, dans cette circonstance, avant qu'aucune prémédilation, qu'aucune opération entre ses idées, ait provoqué sa volonté, C’est un fait positif, et qui n’a besoin que d’être remarqué pour être connu, savoir : Que dans les animaux dont je viens de parler, et dans l’homme même, par la seule émotion du sentiment intérieur, une action se trouve aussitôt exécutée, sans que la pensée, le jugement, en un mot, la volonté de Pin- dividu y ait eu aucune part; et l’on sait qu’une im- pression ou qu’un besoin subitement ressenti, suffit pour produire cette émotion. Ainsi, nous-mêmes, nous sommes assujellis, dans certaines circonstances, à celte puissance intérieure qui fait agir sans préméditation. Et, en effet, quoi- que très-souvent nous agissions par des actes de vo- lonté positive, {rès-souvent aussi chacun de nous, vertèbres agissent nécessairement : dès qu'un insecte est par- venu à l'état parfait, ses actes seront , dès cet instant même, ce qu'ils seront pendant toute sa vie ; ces actes lui sont impo- sés comme une Hualité à laquelle il ne peut se soustraire ; l'ani- malintelligent depuis sa naissance jusqu'à sa mort, expérimente sans cesse les circonstances extérieures dans la perfection que lui permet son organisation , les compare et choisit. 16 INTRODUCTION. entrainé par des impressions intérieures et subies, exécute une mullitude d'actions, sans l'intervention de la pensée et conséquemment d'aucun acte de volonté. Cette puissance singulière, qui fait agir sans pré- méditation et à la suite des émotions éprouvées, est celle-là même que l'on nomme énstinct dans les animaux. : On vient de voir qu’elle ne leur est point particu- lière, puisque nous y sommes aussi assujellis; à celte considération j'ajouterai qu’elle ne leur est pas même générale; car les animaux que j'ai nommés apathiques, comme ne jouissant point du sentiment, ne sauraient agir par des émotions intérieures, en- fin, ne sauraient avoir d’instinct. Ce n’est point ici que je dois développer le fonde- ment de ces observations ; mais ce qui est positif, et ce qu’il est essentiel de dire, c’est que, parmi les causes immédiates, soit de nos actions, soit de celles des animaux, il faut nécessairement distin- guer celles qui s’exécutent à la suite d’une prémédi- tation qui amène la volonté, de celles qui se pro- duisent immédiatement à la suite des émotions du sentiment intérieur; et qu'il faut même distinguer celles-là de celles qui ne sont dues qu'à des excita- tions de l’extéricur; car toutes ces causes immé- diates d'actions sont essentiellement différentes, et tous les animaux ne sauraient être assujettis à la puissance de chacune d'elles; l'étendue des diffé- rences d'organisation ne le permettant pas. Ainsi, il n’est pas vrai que tous les animaux géné- ralement soient doués de »rouvement volontaire, c’est-à-dire, de la faculté d'agir par des actes de vo- lonté ; ces actes étant essentiellement précédés de préméditation. Voyons maintenant si la faculté de sentir est réel- lement le propre de tous les animaux , c’est-à-dire, si le sentiment, dont on a fait l’un des caractères distinctifs des animaux dans la définition qu’on en donne, ce qui sé trouve copié dans tous les ouvrages et répété partout, leur est véritablement général; ou, sice n'est pas unc faculté particulière à certains d’entre eux, comme l’est celle de mouvoir volontai- rement leurs parties. Il n’est aucun physiologiste qui ne sache très-bien que , sans l'influence d’un système nerveux, le sen- timent ne saurait être produit. C’est une condition de rigueur ; et l’on sait même que ceux des nerfs qui fournissent à certaines parties la faculté de sen- tir, cessent aussitôt, par leur lésion, d’y entretenir celte faculté. C’est doncun fait positif que le sentiment est un phénomène organique; qu'aucune malière quelconque n’a en elle-même la faculté de sentir (Phil. zool., vol. 2, p. 252); et qu’enfin, ce n’est que par le moyen des nerfs que le phénomène du sentiment peut se produire. I résulte de ces vérités, que personne actuellement ne saurait contester, qu'un animal qui n'aurait point de nerfs ne saurait sentir. J'ajouterai maintenant, comme seconde condition, que le système nerveux doit être déjà assez avancé dans sa composition pour pouvoir donner lieu au phénomène du sentiment; car, je puis prouver que, pour sentir, il ne suffit point à un animal d’avoir des nerfs ; mais qu'il faut en outre que son système nerveux soit assez avancé dans sa composition pour que le phénomène de la sensation puisse se pro- duire en lui. Ainsi , pour que le sentiment soit une faculté gé- nérale aux animaux , il faut nécessairement que le syslème nerveux, qui scul y peut donner lieu, soit commun à tous sans exception: qu'il fasse partie de tous les systèmes d'organisation que l’on observe parmi eux; que parlout il y puisse exécuter ses fonctions ; et que la plus simple des organisations animales soit cependant munie, non-seulement de nerfs, mais en outre de l’appareil nerveux propre à produire le sentiment, tel que celui qui se com- pose, au moins, d’un centre de rapport auquel se rendent les nerfs qui peuvent causer la sensation. Or, ce n’est point là du tout cequela nature a exécuté à l'égard de tous les animaux connus; et ce n’est pas là non plus ce que les faits observés confir- ment. Dans les plus simples et les plus imparfaits des végétaux , la nature n’a établi que la vie végétale; elle n’a pu modifier le tissu cellulaire de ces corps, el y tracer différentes sortes de canaux. De même, dans les animaux les plus imparfaits et les plus simples en organisation, elle n’a établi que la vie animale, c’est-à-dire, que l’ordre des cho- ses essentiel pour la faire exister; aussi dans les corps gélatineux et presque sans consistance quilui suflirent pour cet objet, elle n’a pu ajouter aucun organe particulier quelconque. Cela est évident, et l'observation de ces animalcules atteste qu’elle n’a point fait autrement. Que l’on cherche tant qu’on voudra dans une #n0- nade, dans une volvoce ou dans une protée, des nerfs aboutissant à un cerveau ou à une moelle longitudi- nale, ce qui est nécessaire pour la production du sentiment, on sentira bientôt linutilité , le ridicule même de cette recherche. Comme la nature a compliqué graduellement l’organisation animale, et a multiplié progressive- ment les facultés à mesure qu’elles devenaient néces- saires , ce que je prouverai bientôt, on reconnaît, en s’élevant dans l'échelle animale, à quel point de celte échelle commence la faculté de sentir ; car dès que cette faculté existe, l’animal qui en jouit offre INTRODUCTION. 17 constamment un appareil nerveux, très-distinct, propre à la produire; et presque toujours alors, un ou plusieurs sens particuliers se montrent à l’exté- rieur. Enfin, lorsque l'appareil nerveux en question ne se trouve plus, qu’il n’y a plus de centre de rapport pour les nerfs, plus de cerveau, plus de moelle lon- gitudinale ; jamais alors l’animal ne présente aucun sens distinct. Or, vouloir, dans ce cas, lui attri- buer le sentiment, Landis qu’il n’en a pas l'organe, c’est évidemment se bercer d’une chimère. On me dira peut-être que c’est un système de ma part, de vouloir assurer que le sentiment n’a point licu dans un'animal en qui l’on ne voit point de nerfs, ou même qui en est réellement dépourvu; puisque l'on sait qu’en bien des cas la nature sait parvenir au même but, par différents moyens. À cela je répondrai que ce serait plutôt un sys- tème de la part de ceux qui me feraient cette objec- tion; car ils ne sauraient prouver : 1° Que le sentiment soit nécessaire aux animaux qui n’ont point de nerfs; 99 Que là où les nerfs manquent, la faculté de sentir puisse néanmoins exister, Ce n’est assurément que par système qu’on pour- rait supposer de pareilles choses. Or, je puis montrer que si la nature eut donné la faculté de sentir à des animaux aussi imparfaits que les infusoires, les polypes, etc. , elle eût fait en cela une chose à la fois inutile et dangereuse pour eux. En effet, ce$ animaux n’ayant jamais besoin de choisirles objets dont ils se nourrissent, de les aller chercher , enfin, de se diriger vers eux, mais les trouvant toujours à leur portée, parce que les eaux qui en sont remplies, les tiennent sans cesse à leur disposition, l'intelligence pour juger et choisir, le sentiment pour connaitre et distinguer, seraient pour eux des facultés superflues et dont ils ne fe- raient aucun usage. La dernière même ( la faculté de sentir) serait probablement nuisible à des ani- maux si délicats. Le vrai en cela est que ce fut d’abord d’après les organisations animales les plus perfectionnées que l'on s’est formé une opinion sur la nature des ani- maux en général; el maintenant, cette opinion re- çue fait que l’on se sent porté à regarder comme sys- tème toute considération qui tend à la renverser, quelque appuyée qu’elle soit par les faits el par l’ob- servation des lois de la nature. Sans avoir besoin d'entrer ici dans plus de dé- Lails, je crois avoir prouvé qu'il n’est pas vrai que (1) La réfutation de Lamarck est complète : elle est fondée sur ce que le raisonnement a de plus juste; elle est la consé- ’ tous les animaux soient généralement doués du sentiment ; j'ai démontré même que cela est impos- sible : 1° Parce que tous les animaux ne possèdent point l'appareil nerveux nécessaire à la production du sentiment ; 2° Parce que tous les animaux ne sont pas de même munis de nerfs, et qu'il n’y a que des nerfs aboutis- sant à un centre de rapport, qui puissent donner lieu à la faculté de sentir; 5° Parce que la faculté d’éprouver des sensations n’est pas nécessaire à tous les animaux, et qu’elle pourrait même être très-nuisible aux plus fréles et aux plus imparfaits de ces êtres; 4° Parce que le sentiment est un phénomène or- ganique, et non la faculté particulière d'aucune ma- üière quelconque ; et que ce phénomène, quelque ad- mirable qu'il soit, ne saurait être produit que par le système d'organes qui en a le pouvoir ; 5° Enfin, parce qu’on observe que le système ner- veux, très-compliqué dans les mammifères et sur- tout dans les animaux des premiers genres des qua- drumanes , Ya en se dégradant et se simplifiant de plus en plus à mesure que l’on descend l’échelle ani- male; qu’il perd progressivement, dans cette mar- che, plusieurs des facultés dont il faisait jouir les animaux ; et qu’il disparait entièrement lui-même, longtemps avant d’avoir atteint l’autre extrémité de l'échelle. Si ce sont là des vérités attestées par l’obser- yvalion; si tous les animaux ne possèdent pas la faculté de sentir, et n’ont pas celle d'agir vo/on- tairement , combien est fautive la théorie générale- ment reçue, qui admet pour définition de l'animal, la faculté du sentiment etcelle du mouvement vo/on- taire (1) ! Je ne m'étendrai pas ici davantage sur ce sujet; mais ayant beaucoup de redressements à présenter, relativement aux principes qu’il convient d'admettre en zoologie, et devant compléter les considérations essentielles qui peuvent, par leur connexion évi- dente, montrer le fondement de ces principes, je vais diviser cette Introduction en sept parties prin- cipales. Dans la première, je traiterai des caractères essen- tiels Tes animaux, comparés à ceux des autres corps naturels que nous pouvons connaître, et je donnerai une définition précise de ces êtres singuliers. J'établirai, dans la seconde, l'existence d’une pro- gression dans la composition de l’organisation des différents animaux, ainsi que dans le nombre et uence nécessaire de l'appréciation rigoureuse des faits rela- Ufs à l'organisation des animaux, 18 INTRODUCTION. l'éminence des facultés qu'ils en obtiennent. Ce fait, établi d'après l'observation, deviendra décisif en fa- veur de la théorie proposée. Je traiterai, dans la troisième, des moyens em- ployés par la nature pour instituer la vie animale dans un corps où elle n'existait pas, composer en- suite progressivement l’organisation des animaux, et établir en eux différents organes particuliers, graduellement plus compliqués, qui leur donnent des facultés en rapport avec ces organes, Dans la quatrième partie, les facultés observées dans les animaux seront toutes considérées comme des phénomènes uniquement organiques, et j'en offrirai la preuve. Dans la cinquième, je considérerai la source des penchants et des passions, soit des animaux sensi- bles, soit de l’homme même, et je montrerai qu’elle est un véritable produit du sentiment intérieur, et par suite, de l'organisation. Dans la sixième, l’enchaînement des causes essen- tielles à considérer m’oblige à traiter de la nature, c’est-à-dire, de Ja puissance, en quelque sorte mé- canique, qui à donné l’existence aux animaux di- vers, et qui les a fait nécessairement ce qu’ils sont. J’essaicrai de fixer les idées quenous devons attacher à ce mot si généralement employé, et néanmoins si vague dans son acception. Enfin, dans la septième et dernière partie, j’expo- serai la distribution générale des animaux, ses divi- sions, et les principes sur lesquels cette distribution doit être fondée. Dès lors, le rang des différents animaux sans vertèbres, et les rapports de ces êtres avec les autres corps connus de notre globe, seront clairement déterminés. PREMIÈRE PARTIE. DES CARACTÈRES ESSENTIELS DES ANIMAUX, COMPARÉS A CEUX DES AUTRES CORPS DE NOTRE GLOBE. Jusqu'ici, j'ai essayé de faire voir que le plan gé- néral de nos études des animaux était fort imparfait, et n'avait guère de valeur qu’à l'égard de nos clas- sifications, de nos distinctions d'espèces, etc. J'ai montré effectivement, que ce plan n’embras- sait nullement les moyens de nous procurer des no- tions exactes de ce que sont réellement les animaux, de ce qu’ils tiennent de la nature , de ce qu'ils doi- vent aux circonstances, enfin, de la source et des limites de leurs facultés ; en sorte qu’il est résulté du plan borné de nos études zoologiques, qu’actuel- lement même, nous ne sommes pas encore en état d’attacher au mot animal, des idées claires, justes et circonscrites. Pour fixer définitivement nos idées sur ce que sont essentiellement les animaux, ainsi quesur les caractères qui leur sont exclusivement propres, et pour établir la véritable définition qu'il faut donner de ces êtres, il m'a paru indispensable de comparer de nouveau ces mêmes êtres à tous ceux de notre globe, qui ne sont point doués de la vie, et ensuite à ceux des corps vivants qui ne font point partie du règne animal, afin de déterminer les limites positives qui séparent ces différents êtres. Bien des personnes pourront regarder comme su- perflues les nouvelles déterminalions des coupes primaires, parmi les productions de la nature, dont j'entends faire ici l'exposition ; supposant quecelles que l’on a établies sont suffisamment bonnes, assez connues, et qu'aucune rectification ne leur est né- cessaire. J'aurai cependant occasion de montrer les incertitudes que les distinctions primaires dont il s’agit n’ont pas détruites, en citant les écarts évi- dents auxquels elles ont donné lieu, même dans nos temps modernes. : Ainsi, reprenant dans ses fondements mêmes l'édifice entier de nos distinctions des corps naturels, je vais considérer d’abord ce que sont essentielle- ment les corps incapables de vivre; j'examinerai ensuite ce qui constitue positivement les corps doués de la vie, et quelles sont les conditions que l’exis- tence et la conservation de la faculté de vivreexigent en eux. De là, passant à l'examen des végétaux en général, je montrerai que ces corps vivants ont un caractère particulier qui les distingue tellement des animaux, qu'ils ne sauraient se confondre avec eux par aucun point de leur série. Enfin, ne m'occupant que des considérations essentielles qui peuventfixer ces distinctions primaires, et n’entrant dans aucun détail afin d'arriver rapidement à mon but, je ter- INTRODUCTION. 19 minerai par exposer, pour les animaux, des carac- tères essentiels et distinctifs, qui ne laisseront nulle part, ni incertitude, ni exception quelconque. Alors, la définition de chacune de ces sortes de corps se trouvera simple, claire, précise et tranchée. Pour remplir cet objet, je vais diviser cette pre- mière partie en quatre chapitres particuliers, ct commencer par celui qui a pour but de fixer la dé- termination des caractères essentiels des corps in- capables de vivre. CHAPITRE PREMIER. Des corps inorganiques, soit solides ou concrets, soit fluides, en qui le phénomène de la vie ne saurait se reproduire, et des caractères essentiels de ces corps. Avant de rechercher ce que sont positivement, soit les animaux, soit les végétaux, il importe de connaitre ce que sont, de leur côté, les corps qui ne sauraient jouir de Ja vie, et de fixer nos idées sur l’état et la nature de ces corps incapables de vivre. Alors, les comparant avec ceux en quile phénomène de la vie peut se produire, les caractères qui indi- quent la limite qui sépare ces deux sortes de corps, pourront être mis en évidence, s'ils existent. Mon dessein n’est assurément pas de considérer ici aucun des corps inorganiques en particulier, ni d'entrer dans le moindre détail sur l’étude déjà fort avancée de ces corps; mais comme nous devons tâcher de nous former une idée juste et claire de l'animal, nous efforcer de le connaître sous tous ses rapports, et que l'animal est essentiellement un corps vivant, il nous importe, avant tout, de savoir en quoi les corps incapables de posséder la vie, dif- fèrent de ceux qui en jouissent ou peuvent en jouir. Ainsi, jetons un coup d'œil rapide sur ces corps incapables de vivre, et qui cependant fournissent les matériaux de ceux que la vie anime; et fixons, d’une manière positive, la limite qui la sépare des corps vivants. Quoique admise, cette limite n’est pas tellement déterminée, qu’on n’ait bien des fois tenté de la franchir de notre temps, en attribuant la vie à des objets dans lesquels il est impossible qu’elle puisse exister (1). En examinant attentivement {out ce que nous pouvons observer hors de nous, tout ce qui peut affecter nos sens et parvenir à notre connaissance, (1) N’a-t-on pas osé dire que le globe terrestre est un corps vivant; qu'il en est de même des différents corps célestes; et confondant le phénomène organique de la vie, qui donne des facultés toujours Les mêmes aux corps en qui on l'observe, avec nous remarquons que, parmi tant de corps divers qui sont dans ce cas, certains d’entre eux offrent cela de particulier, qu’ils manquent derapports com- muns, relativement à leur origine; que leur durée et leur volume ou leur grandeur n’ont rien qui soit déterminable ; que la conservation de leur existence n’est assujettie à aucun besoin de leur part, etserait sans terme, si, par suite du mouvement répandu dans toutes les parties de la nature, et si, agissant plus ou moins les uns sur les autres , selon les cir- constances de leur situation, de leur état et des aflinités, ils n'étaient plus ou moins exposés à des changements de toutes les sortes ; et qu’enfin, quoi- que beaucoup moins nombreux en espèces que les autres, ces corps constituent, à eux seuls, la masse principale du globe que nous habitons. Or, c’est à ces mêmes corps, soit solides, soit liquides, soit élastiques et gazeux, que nous donnons le nom de corps énorganiques ; et nous allons faire voir qu’en aucun d’eux le phénomène de la vie ne saurait se produire. Afin d’écarter le vague et toute opinion arbitraire à leur égard, déterminons d’abord leurs caractères essentiels. Caractères généraux des corps inorganiques. Les corps inorganiques, de quelque nature, con- sistance et grandeur qu'ils soient, diffèrent essen- tiellement de ceux qui possèdent la vie: 1° En ce qu'ils n’ont l’éndividualité spécifique que dans la molécule intégrante, qui constitue leur espèce particulière, les masses et les volumes que peuvent former, par leur réunion ou par leur aggré- gation, ces molécules, n'ayant point de bornes, et n’opérant aucune modification de l’espèce dans leurs variations ; 9° En ce qu'ils n’ont point tous un même genre d’origine ; les uns s’étant formés par l’apposition de moléeules déposées successivement à l'extérieur, et les autres ayant été produits, soit par des décom- positions partielles ou des altérations de certains corps, soit par des combinaisons que des matières diverses et en contact ont été exposées à former; 5° En ce qu'ils n’ont point un tissu cellulaire ser- vant de base à une organisation intérieure; mais seulement une structure, un état quelconque d’ag- grégation ou de réunion de leurs molécules ; 4° En ce qu'ils n’ont aucun besoin à satisfaire pour leur conservation ; nm ——_————— le mouvement constamment répandu dans toutes les parties de la nature, n'a-t-on pas osé assimiler la nature même aux êtres doués de Ja vie ! (Note de Lamarck.) 20 ÿo En ce qu'ils n’ont point de facultés, mais seu- lement des propriétés ; Ge En ce qu'ils n’ont point de terme assigné à la durée dexistence des individus, leur fin, comme Jeur origine, élant indéterminée et tenant à des cir- constances fortuites ou accidentelles ; 7° En ce qu'ils n’ont aucun développement à opé- rer en eux, qu'ils ne forment point eux-mêmes leur propre substance, et que ceux qui éprouvent des mouvements dans leurs parties, ne les acquièrent qu’accidentellement, el ne les recoivent jamais par excitation. S Enfin, en ce qu'ils ne sont point assujettis à des pertes nécessaires; qu'ils ne sauraient réparer eux- mêmes les allérations que des causes fortuites peu- vent leur faire éprouver ; qu’ils ne sont point essen- tiellement forcés à une succession graduelle de changement d'état ; qu'ils n'offrent dans leur aspect, ni les traits de Ja jeunesse, ni ceux de la vieillesse ; en un mot, que ne connaissant point la vie, ils n’ont point de mort à subir (1). : Tels sont les caractères essentiels des corps tnor- ganiques, de ces corps dont la nature et l’individua- lité de l'espèce, ne résident absolument que dans la molécule intégrante qui les constitue, et dont aucun individu ne saurait en lui-même posséder la vie, parce qu’il est impossible qu’une molécule intégrante puisse offrir le phénomène de la vie, sans être dé- truite dans l'instant même ; enfin, de ces corps qui, par la réunion de leurs molécules , peuvent former des masses diverses dans lesquelles la vie peut exis- ter, mais seulement dans le cas où elles ont pu être organisées, et recevoir dans leur intérieur l’ordre et l’état de choses qui permettent les mouvements vi- taux et les changements qu’ils exécutent. En effet, la vie, dans un corps, consistant, comme je le prouverai, en une suite de mouvements qui amènent dans ce corps une suite de changements forcés, la nature ne saurait l’instituer dans une mo- lécule intégrante quelconque, sans détruire aussitôt l'état, la forme et les propriétés de cette molécule. Ne sait-on pas que le propre de toute molécule in- tégrante est de ne pouvoir conserver sa nature et ses propriétés, qu'autant qu’elle conserve sa forme, sa densité et son état? en sorteque c'estuniquement sur celte constance de forme pour chaque espèce, que sont fondés les principes de la cristallographie que M. Hay a si heureusement découverts et si habile- ment développés. Ainsi, la vie ne saurait exister dans une molécule (x) Cette définition que Lamarck a donnée dans cette forme pour être facilement comparée à celles du végétal et de l’ani- mal, pourrait être réduite, car la propriété essentiellement distinctive des corps inorganiques est de s'accroître de dehors INTRODUCTION. intégrante de quelque nature qu’elle soit ; et cepen- dant tout corps inorganique n’a l’individualité de son espèce que dans sa molécule intégrante. Elle ne saurait exister non plus dans une masse de mo- lécules intégrantes réunies, si cette masse n’a recu l'organisation qui lui donne alors l’individualité, c’est-à-dire, si elle n’a recu dans son intérieur l’ordre et l’état de choses qui permettent en elle l’exécution des mouvements vitaux. Voilà des vérités de fait qu’il était important d’é- tablir, et qui montrent l'intervalle considérable qui sépare les corps organiques de ceux qui sont vivants. Ce n’est, comme nous le verrons, que dans une masse de molécules intégrantes diverses, réunies en un corps particulier, que la nature peut instituer la vie, et jamais dans une molécule intégrante seule ; et elle n’y parvient que lorsqu'elle a pu établir dans ce corps particulier, l’état et l’ordre de choses né- cessaires pour que le phénomène de la vie puisse s’y produire. Or, cet état et cet ordre de choses néces- saires à la production de la vie, constituent à la fois et l’organisation de ce corps, et son individualité spécifique. Il en résulte qu'à l'instant même où un corps qui jouissait de la vie, a perdu dansses parties l'état des choses qui permettait l'exécution de ce phénomène, et qu'il est, par cette perte, devenu incapable de l’offrir désormais ; aussitotalors ce corps perd lindividualité spécifique, et fait partie des corps inorganiques, quoiqu'il présente encore les restes grossiers d’une organisation qu'il a possé- dée, organisation qui achève graduellement de s’a- néantir, ainsi que la propre substance de ce même corps. La vue des restes de l’organisation d’un corps qui a vécu, mais en qui le phénomène de la vie ne peut plus s’exécuter, ne saurait donc laisser aucun doute sur le règne auquel ce corps appartient alors. Ainsi, les corps généralement appelés inorgant- ques, et qui forment un règne si distinct des corps vivants, n’ont pas pour caractère unique de n’offrir aucune apparence d'organisation ; maisils ont celui d’avoir leurs parties dans un état qui rend impossible en eux la production du phénomène dela vie. Ces caractères, mis en opposition avec ceux des corps vivants, nous font connaitre l'existence d'un hiatus, en quelque sorte immense, entre les uns et les autres: Aïatus constitué par l'impossibilité des uns de donner lieu au phénomène de la vie, tandis que l'exécution de ce phénomène est possible et en dedans par additions moléculaires ; tandis que les corps or- ganisés s’accroissent de dedans en dehors par assimilation ou intussusception. INTRODUCTION. 21 presque toujours effectif dans les autres. Aussi ces deux sortes de corps comparés, présentent une si grande différence dans tout ce qui lesconcerne, qu'il n’est pas possible de trouver un seul motif raisonna- ble pour supposer que la nature ait pu les réunir quelque part, c’est-à-dire, passer des uns aux autres par une véritable nuance. Par leur rapprochement et l’amas qu’en a causés la gravitalion universelle, les corps inorganiques constituent eux seuls la masse principale du globe que nous habitons ; et bien inférieurs aux corps vi- vants en diversité d'espèces , cesont eux cependant qui, par les grands volumes et les grandes masses qu'ils forment, occupent presque entièrement la place que tient dans l’espace le globe terrestre. À leur égard, néanmoins, les volumes et les mas- ses de ces corps ne se conservent pas toujours indé- finiment ; car ceux surtout qui se trouvent à la surface du globe éprouvent sans cesse, de la part des agents répulsifs et pénétrants qui y dominent, des effets qui détachent peu à peu les particules de leur superficie. Alors, les lavages produits par les eaux pluviales entrainent, charrient et déposent ail- leurs successivement ces particules; et toutes celles qui se trouvent réduites en molécules intégrantes libres, l’aggrégation les réunit et les consolide en nouvelles masses, ou en accroît les masses déjà exis-. lantes qui les recoivent. À l’action des agents répulsifs et pénétrants, qui ne font que séparer les particules des corps que les circonstances où elles se trouvent rendent sépara- bles , si l’on ajoute celle des agents altérants ou chi- miques, qui peut aussi s'exercer sur ces mêmes corps, ainsi que celle des affinités qui dirigent alors chaque action de ces agents, on aura dans ces trois grandes causes , celles qui donnent lieu à toutes les mutations qu'on observe dans la nature, les volu- mes et les masses des corps inorganiques. 11 n’importe nullement à mon objet d'indiquer ici la nature particulière d’aucun des corps inorgani- ques qui ont été observés ; mais la nécessité où je suis d'attirer l’attention sur certains de ces corps, parce qu’ils jouent un grand rôle dans le phéno- mène de la vie, et parce que ce phénomène ne sau- rail s’exécuter sans eux; cette nécessité, dis-je, me met dans le cas de m'occuper ici sommairement des corps incapables de vivre, et de les distinguer, dans cette vue, ex corps solides ou conerets , et en corps fluides. Les corps inorganiques solides présentent des ma- tières diverses, le plus souvent composées, formant des masses plus où moins dures, plus ou moins denses, et de différente grandeur. Ces masses ré- sultent d’une aggrégation de molécules intégrantes, soit homogènes, soit hétérogènes, qui ont entre DE LAMARCK, T, I, = elles une adhérence ou une cohésion plus ou moins considérable : or, chacun sait : Que ces masses, le plus souvent pierreuses, nous offrent des terres diverses, qui se rencontrent les unes pures, les autres mélangées; les unes acidi- fères , les autres sans union avec aucun acide. Qu’en outre, parmi ces masses solides de toute grandeur et diversement entassées les unes sur les autres, on trouve des acides et des alcalis presque toujours combinés avec quelque matière concrète, des métaux différents, soit natifs, soit oxydés ; des matières combustibles dans l’état concret, soitpures, soit mélangées ou combinées ; enfin des aggrégats divers, la plupart sous forme de roche d’ancienne et de nouvelle formation, ainsi que des matières pierreuses altérées par le feu des volcans. Tous ces objets constituent les matériaux d’une science particulière que l’on a nommée #ninéralo- gie ; et ce sont eux principalement que l’on consi- dère comme composant le règne minéral. Is n’in- téressent celui qui s'occupe du phénomène de la vie, que comme fournissant une partie des maté- riaux qui forment les corps vivants. Les corps inorganiques fluides sont constitués par des matières dont les molécules intégrantes, quelles qu’elles soient, n’ont point d’adhérence entre elies, ou en ont une si faible qu’elle ne saurait les retenir dans leur situation, lorsque la gravitation sollicite leur déplacement. Par une cause connue, les mo- lécules de ces corps sont entretenues dans cet état. Ces corps fluides doivent aussi faire partie du règne queje viens de citer; car on sait que la plu- part formeraient des corps solides ou concrets, si la cause qui maintient leur fluidité n’agissait plus. On prendra de ces fluides une idée générale qu'il importe de ne pas perdre de vue, en considérant : 1° Que les uns sont des fluides liquides, peu ou point compressibles, et qui, réunis en masse, se voient toujours aisément. Or, indépendamment de ceux qui font partie de différents corps concrets et que l’on en peut obtenir, l’eau considérée dans son état ordinaire, et qui est si abondamment répandue dans notre globe, nous offre le principal de ces fluides liquides ; 90 Que les autres sont des fluides élastiques , ga= zeux , el la plupart entièrement invisibles. Or, c'est parmi ceux-ci qu’il est nécessaire d'établir une dis- tünction ; car il y en a de deux sortes particulières, qui sont très-imporlantes à considérer, à cause de leur influence dans un grand nombre de phénomènes qui seraient inintelligibles sans la considération de cette influence : ainsi il faut les diviser ; 1° En fluides élastiques coërcibles, contenables et sensiblement pondérables ; 90 En fluides subtils, incontenables et qui pa >» 4 99 INTRODUCTION. raissent incoërcibles, étant pénétrants ct pour nous impondérables. Les fluides élastiques, coërcibles, contenables , pondérables, sont ceux dont on peut renfermer et conserver des portions dans des vaisseaux clos ; ce qui nous donne des moyens de les examiner et de les bien connaître, en les soumettant à nos cexpé- ricnces. L'air atmosphérique et les différents gaz dont les chimistes nous ont donné la connaissance, appar- tiennent à cette division. Les fluides sublils, incontenables, pénétrants et impondérables, sont ceux dont on ne peut saisir et conserver aucune portion dans des vaisseaux clos ; que nous ne pouvons soumettre que difficilement et très-imparfaitement à nos expériences; que nous ne connaissons qu'incomplétement, mais dont cepen- dant l'existence nous est assurée par l’observation. Or, ce sont précisément ces fluides subtils qu’il nous importe le plus ici de considérer ; car ce sont ceux qui, dans notre globe, produisent les phéno- mènes les plus étonnants, les plus curieux, les moins connus ; ce sont ceux qui, par leur action sans cesse renouvelée, constituent la causeexcilatrice des mou- vements vilaux dans tout corps organisé en qui ces mouvements sont exéculables ; en un mot, ce sont ceux que le biologiste ne saurait se dispenser de prendre en considération, s’il veut entendre quel- que chose au phénomène de la vie, et saisir la cause des autres phénomènes que la vie, dans les ani- maux, peut amener successivement, en compli- quant de plus en plus leur organisation. On sait assez que les fluides singuliers et incon- tenables dont je parle, fluides qui sont si pénétrants et si subtils, sont le calorique, l'électricité, le fluide magnétique, etc., auxquels peut-être il faut joindre la lumière, à cause de sa grande influence sur l’état et la conservalion des corps vivants (1). Ces fluides subtils remplissent partout, quoique inégalement, la masse entière de notre globe et son atmosphère. La plupart pénètrent, se répandent et se meuvent sans cesse, soit dans les inlerstices des autres corps , soit dans leur porosité; enfin, ils sont si importants à considérer, qu'il est certain que, sans eux, Ou au moins sans certains d’entre eux, le phénomène de la vie ne saurait être produit dans aucun Corps. Indépendamment de ses mouvements de déplace- ment, un d’entre eux au moins (Ze calorique), se trouye constamment dans un état répulsif plus ou (1) Outre qu'il peut exister d’autres fluides incontenables et très-subtils que nous ne sommes pas encore parvenus à aper- cevoir ou à ares , Je n’associe la {umière qu'avec doute, aux autres fluides queje viens de citer; parce que cette matière moins intense, selon le degré de coërcion dans le- quel il se rencontre. Il tend donc sans cesse à écar- ter ou à séparer les particules réunies des corps. L’électricité elle-même est dans un cas semblable, toutes les fois que des masses de cette matière se trouvent coërcées momentanément par une cause quelconque. Je viens de dire que les fluides subtils et péné- trants cités ci-dessus, sont sans cesse en mouve- ment dans les différentes parties de notre globe, dans tous les milieux qui composent sa masse, dans les interstices et même dans la porosité des corps. De cette vérité, qu’attestent les faits connus qui concernent ces fluides, il résulle que ces mêmes fluides sont partout dans une activité continuelle, et qu'ils exercent une influence réelle sur la plupart des phénomènes que nous observons. Or, pour montrer que les fluides subtils dont il s'agit, sont sans cesse en mouvement dans notre globe, il n’est nullement nécessaire d'attribuer à aucun d’eux le moindre mouvement en propre ; il suffit de considérer que, par leur extrême mobilité et leur facile condensation, ils sont, plus même que les autres corps, assujettis à participer aux mouve- ments répandus et entretenus dans toutes les par- ties de la nature. Ainsi, sans remonter à la cause du mouvement diurne de rotation de notre globe sur son axe, ni à celle de son mouvement annuel autour du soleil, nous ferons remarquer que ces deux mouvements noninterrompus de notre globe, entraînent nécessai- rement ceux des fluides subtils dont il est question; qu'ils les exposent à des déplacements continuels, et les mettent sans cesse, pour ainsi dire, dans un état d’agitation et de condensation instantanée et diverse. En effet, que l’on considère les alternatives per- pétuelles de lumière et d'obscurité que le jour et la nuit entretiennent sur différents points de notre globe, celles que les saisons, les vents, etc., pro- duisent presque continuellement dans son atmo- sphère, on sentira qu'il doit en résulter des varia- tions locales et toujours renaissantes, dans Ja température et la densité de Pair atmosphérique, dans la sécheresse ou l'humidité de diverses parties de sa masse, et dans les quantités d'électricité qui pourront se reproduire et s’accumuler localement dans l'atmosphère, ou en être expulsés plus ou moins complétement, selon ces diverses circon- stances. n'appartient pas exclusivement à notre globe, et parce qu'elle parait à peine un fluide, ses particules ne se mouvant quen ligne droite, = (Note de Lamarck.) INTRODUCTION. Il sera toujours vrai de dire que, dans chaque point considéré de notre globe où ils peuvent péné- trer, la lumière , le calorique, l'électricité , elc., ne s’y trouvent pas deux instants de suite en même quantité, en même état, et n’y conservent pas la même intensité d'action. L'on sent donc que les fluides subtils, incoërcibles ct pénétrants, dont il vient d’être question, consti- tuent nécessairement une source féconde en phéno- inènes divers : et qu'eux seuls peuvent offrir cette cause singulière, excitatrice des mouvements vi- taux dans les corps où ces mouyements sont pos- sibles. Nous étant formé une idée claire des caractères cssentiels des corps inorganiques , soit solides, soit fluides, passons maintenant à l'examen de ceux qui sont le propre des corps vivants (1). CHAPITRE IT. Des corps vivants, et de leurs caractères essentiels. De l’idée, plus ou moins juste, que nous nous formerons des corps vivants en général, dépendront la solidité plus ou moins grande de nos connaissances sur le phénomène de la we, et celle aussi, plus ou moins grande, de nos théories physiologiques, soit végétales, soit animales. Nous devons donc apporter la plus grande circon- spection dans les conséquences que nous tirerons des faits mêmes pour cet objet; et nous rappeler que c’est surtout ici qu'il faut éviter notre écueil ordinaire, celui de conclure du particulier au gé- néral. Sans doute, il est très-dangereux de rechercher directement, à l’aide de notre imagination, ce que sont les corps vivants, ce qu'est la vie elle-même qu’ils possèdent et qui les distingue des corps qui ne sauraient en jouir! mais j'ai depuis longtemps remarqué et fait connaître une voie plus assurée pour atteindre le même but sans s’exposer autant à l'erreur; c’est celle de fixer, d’après l'observation, les conditions essentielles à l'existence des corps vivants, et ensuile à celle de la vie. La détermination de ces conditions n’exige aucun raisonnement de notre part, mais seulement un fon- (1) Les découvertes récentes de la physique et de la chimie font supposer avec quelque raison que la chaleur, l'électricité et le magnétisme ne sont que des modifications d'un même agent. Les belles découvertes de M. Duperrey, qui a démontré Ja coïncidence parfaite des lignes isothermes avec celles d'égale intensité magnétique, tendent à prouver que le magnétisme n'estque la manifestation de lachaleur propre du globe terrestre. 25 dement reconnu ou incontestable dans les faits cités. Enfin, ces mêmes conditions, en nous éclairant sur la nature des objets considérés, deviendront les ca- ractères distinctifs de certains de ces objets. Avant d'établir positivement ces caractères, et conséquemment les conditions essentielles à l’exis- tence des corps vivants, considérons les observations suivantes. A mesure que notre attention fut dirigée sur ce qui est hors de nous, sur ce qui nous environne, et particulièrement sur les objets qui se sont trouvés à la portée de nos observations, outre les corps inor- ganiques et Sans vie qui constituent presque la masse entière de notre globe, nous avons distingué et reconnu l'existence d’une multitude de corps sin- guliers qui, quelque différents qu'ils soient les uns des autres, ont tous une manière d'être qui leur est commune et à la fois particulière. Ces corps, en effet, ont tous un même genre d'o- rigine, des termes à leur durée, et des besoins à satisfaire pour se conserver, et ne subsistent qu'à l'aide d’un phénomène intérieur qu'on a nommé /& vie, el d’une organisation qui permet à ce phénomène de s’exécuter. Voilà déjà, dans ce peu de faits positifs, des con- ditions essentielles à l'existence de ces corps. Il y en a bien d’autres encore que je citerai bientôt ; et l’on sentira que ce ne peut être que de leur ensemble que nailra la seule idée juste que nous puissions nous former des corps dont il s’agit. Ayant exposé dans ma Philosophie zoologique (vol. 1, p. 400) les conditions essentielles à l’exis- tence de la vie, je ne vais m'occuper ici que des corps en qui ce phénomène s'exécute ou peut se produire. C'est aux corps singuliers et vraiment admirables dont je viens de parler, qu'on a donné le nom de corps vivants ; et la vie qu'ils possèdent, ainsi que les facultés qu'ils en obtiennent, les distinguent essentiellement des autres corps de la nature. Ils offrent en eux et dans les phénomènes divers qu’ils présentent, les matériaux d’une science particulière qui n’est pas encore fondée, qui n'a pas même de nom, dont j'ai proposé quelques bases dans ma Phï- losophie zoologique, et à laquelle je donnerai le nom de Biologie. On conçoit que tout ce qui est généralement com- mun aux végétaux el aux animaux, comme toutes —————————— Des physiologistes recommandables pensent que le fluide agnétique, modifié d'une manière particulière, est l'agent es- sentiel de la vie, etque les appareils nerveux ne sont destinés ler etle transmettre ; mais les êtres , comment expliquer la vie chez qu'à le coutenir, le renoux vivants qui n'ont point de neris eux dans cette hypothèse? 9* on INTRODUCTION. les facultés qui sont propres à chacun de ces êtres, | le degré qui leur convient? Enfin, si les particules sans exception, doit constituer l’unique et vaste objet de la Biologie ; car les deux sortes d’êtres que je viens de citer, sont tous essentiellement des corps vivants, et ce sont les seuls êtres de cette nature qui existent sur notre globe. Les considérations qui appartiennent à la Biologie sont donc tout à fait indépendantes des différences que les végétaux et les animaux peuvent offrir dans leur nature, leur état et les facultés qui peuvent être particulières à certains d’entre eux. Si les facultés généralement communes aux êtres vivants, et qui sont exclusives pour tous les autres, nous paraissent admirables, nous semblent même des merveilles, telles que celles : 4° d'offrir en eux le phénomène de la vie; 90 de se nourrir à l’aide de matières étrangères incorporées ; 5° de former eux-mêmes les substances dont leur corps est composé, ainsi que celles qui s’en sé- parent par les sécrétions ; 4 de se développer et de s’accroître jusqu’à un terme particulier à chacun d’eux; go de se régénérer eux-mêmes, C'est-à-dire, de produire d’autres corps qui leur soient en tout semblables, etc., C’est parce que nous n'avons pas réellement étu- dié les moyens de la nature et la marche constante qu’elle suit en les employant; c’est parce que nous n'avons pas examiné l'influence qu’exercent les cir- constances et les variations qu’elles exécutent dans les produits de ces moyens. Par ce défaut d'étude et d'examen de ce qui a réellement lieu, les faits observés à l'égard des corps vivants, nous paraissent des merveilles inconceva- bles ; et nous croyons pouvoir suppléer aux obser- vations qui nous manquent sur les moyens et la marche de la nature, en imaginant des hypothèses qui seraient bientôt repoussées par les lois qu’elle suit dans ses opérations, si nous les connaissions mieux. Par exemple, ne prétend-on pas que les engrais fournissent aux végélaux des substances particu- lières, autres que l'humidité, pour les nourrir ; tan- dis que ces matières, plus propres que les autres à conserver l'humidité (l’eau divisée), ne servent qu’à entretenir autour des racines des plantes celle qui est favorable à leur végétation. Et si certains engrais sont plus avantageux que d’autres à certaines races, n'est-ce pas parce qu'ils conservent l'humidité dans (1) Il n’est donc pas juste de dire , comme l'a fait encore tout récemment le savant Geoffroy Saint-Hilaire , dans son mémoire intitulé Paléontographie (page 12, note 6), que Lamarck a reproduit et développé la pensée de Telliamud ; il la combat au de certaines matières entraînées par l’eau que pom- pent les racines, donnent à ces végétaux des qualités particulières, cela empêche-t-il que ces matières ne soient vraiment étrangères et nullement nécessaires à la végétation de ces plantes ? Je me borne à la citation d’un seul exemple de nos écarts dans les conséquences que nous tirons des faits observés à l'égard des corps vivants; d’autres exemples m’entraineraient trop hors de mon sujet. Je dirai seulement que, ne considérant pas cer- taines limites que la nature ne saurait franchir, bien des personnes commettent une erreur en croyant qu'il existe une chaîne graduée qui lie entre eux les différents corps qu’elle a produits. Il suivrait de cette opinion que les corps inorganiques se nuance- raient quelque part avec les corps vivants, savoir, avec les végétaux les plus simples en organisation; et que les végétaux eux-mêmes, tenant le milieu entre les deux autres règnes, se confondraient avec les animaux par quelque point de leur série réci- proque. L’imagination seule a pu donner lieu à une pa- reille idée, qui est ancienne, et qu’on a renouvelée dans différents ouvrages modernes. Mais je prouve- rai qu’il n’y a point de chaîne réelle qui lie généra- lement entre elles les productions de la nature, et qu’il ne peut s'en trouver que dans cerlaines bran- ches des séries qu’elles forment ; encore ne s’y mon- tre-t-elle que sous certains rapports généraux (1). Pour éviter les raisonnements, les discussions par- ticulières, et faire connaître les conditions essen- tielles à l'existence des corps vivants, je vais exposer les vrais caractères de ces corps. Ils me fourniront une distinction positive et très-grande entre les corps inorganiques et ceux qui jouissent de la vie. Ensuite j'en établirai une de toute évidence entre les plantes et les animaux ; en sorte que l’on pourra se convaincre que ces trois branches des produits de la nature sont véritablementisolées, et ne se lient nulle part entre elles par aucune nuance. Déjà nous avons vu les caractères essentiels des corps inorganiques , auxquels il faut joindre ceux qui, possédant les restes d’une organisation qui a existé en eux, sont devenus incapables d’être ani- més par la vie. Maintenant, pour effectuer notre comparaison, examinons les principaux (raits qui caractérisent les corps vivants, et qui mettent, entre eux et les corps inorganiques , une distance consi- dérable. contraire ici comme dans la Philosophie zoologique, ainsi que dans la suite de-cette introduction (deuxième partie, etc., de l'existence d’une progression dans les animaux). INTRODUCTION. 95 Caractères généraux des corps vivants. Les corps vivants, par des causes physiques dé- terminables, ont tous généralement : 1° L'’individualité de lespèce existante dans la réunion, la disposition et l’état des molécules inté- grantes diverses qui composent leurs corps, et jamais dans aucune de ces molécules considérée séparé- ment (1); 2° Le corps composé de deux sortes essentielles de parties; savoir : de parties concrètes, toutes ou Ja plupart contenantes, et de fluides libres contenus ; les premières étant généralement constituées par un tissu cellulaire flexible, susceptible d’être mo- difié diversement par les mouvements des fluides contenus, et de former différents organes particu- liers ; 9° Des mouvements internes, dits vitaux, qui ne sont produits que par des causes excitatrices ou stimulantes; mouvements qui peuvent être, soit accélérés, soit ralentis ou même suspendus, mais qui sont nécessaires aux développements de ces COrps : 4° Un ordre ou un éfat de choses dans les parties qui, tant qu’ils subsistent, rendent possibles les mouvements vitaux dont l'exécution constitue le phénomène de la vie (2) ; mouvements qui amènent dans le corps une suite de changements forcée ; 5° Des pertes à subir et des réparations à opérer, entre lesquelles une parfaite égalité ne saurait exis- ter; et d’où résulte dans tout corps animé par la vie, une succession de changements d'état, qui amène pour chaque individu, la différence de la jeunesse à la vieillesse, et ensuite sa destruction au moment où le phénomène de la vie cesse de pouvoir se produire; 6° Des besoëns à satisfaire pour leur conservation, ce qui les met dans la nécessité de s'approprier des malières étrangères qui les nourrissent, et qu'ils changent et transforment en leur propre substance ; T° Des développements à opérer pendant un temps (à) L'individualité spécifique des corps vivants réside tou- jours dans une masse résultante de la réunion et de la disposi- tion de molécules intégrantes diverses ; mais elie est tantôt sim- ple et tantôt composée. Elle est simple, lorsqu'elle réside dans le corps entier ; elle est composée, lorsque le corps entier est lui-même composé d'individus réunis. Dans la plupart des végétaux, comme dans un grand nombre de polypes, l'individualité est évidemment composée ; en sorte qu'elle résulte d'individus réunis , mais distincts , qui donnent heu, en général , à un corps commun non individuel (a). (Note de Lamarck.) (2) Dans ma Philosophie zoologique (v. 1, p. 403), j'ai fait voir que {& vie, dans lout corps qui en est doué, résulte dans ce corps de l'existence d’un ordre et d'un état de choses dans (a) Dans ces derniers temps un anatomiste fort distingué, M. Dugès, ons un mémoire intilulé conformilés organiques, a proposé de donner le nom de zonite à l'animal simple, dont plusieurs individus réunis con= quelconque dans toutesles parties ; développements qui constituent leur accroissement jusqu’à un terme particulier à chacun d’eux, et qui produisent la différence de taille, de volume et d'état, entre le corps nouvellement formé, et le même corps déve- loppé complétement; 8° Un même genre d’origine (5); car ils provien- nent les uns des autres, non par des développements successifs de germes préexistants, mais par l’isole- ment et ensuite la séparation qui s’opère d'une partie de leur corps, ou d’une portion de leur sub- stance, laquelle, préparée selon le système d’orga- nisation de l'individu, donne lieu au mode particu- lier de reproduction qu’on lui observe ; 90 Des facultés qui leur sont généralement com- munes, et qui sont exclusives pour tous les corps vivants, indépendamment de celles qui sont parti- culières à certains d’entre eux; 10° Enfin, des /ermes assignés à la durée d’exis- tence des individus ; la vie, par sa propre durée, amenant elle-même une altération des parties qui, parvenue à un certain point, ne permet plus au phé- nomène qui la constitue de continuer de s’opérer ; en sorte qu’alors la plus légère cause de désordre arrête ses mouvements, et c’est l'instant de leur cessation, sans possibilité de retour, qu’on nomme la rnort de l'individu. Ce sont-là les dix caractères essentiels des corps vivants, Caractères qui leur sont communs à tous. Or, on ne trouve rien de semblable à l'égard des corps inorganiques. Leur nature conséquemment est très-différente. Par cette opposition des caractères qui distinguent les corps vivants de ceux qui ne peuvent posséder la vie, on apercevra facilement l'énorme différence qui se trouve entre ces deux sortes de corps; el l’on concevra, malgré tout ce que l’on peut dire, qu’il n’y à point d'intermédiaire entre eux, point de nuance qui les rapproche et qui puisse les réunir. Lesuns et les autres, néanmoins, sont de véritables productions de la nature : ils résultent tous de ses —————__—_——_——.—_———————— — ses parties, qui y permettent les mouvements organiques ou vi- taux, et que ces mouvements néanmoins ne s'exécutent qu'à la provocation d’une cause excitante. à Ainsi, La vie, dans un corps, consiste en une suite de mou- vements excilés, qui s'y renouvellent et s'y maintiennent tant que l'ordre et l'état de choses dans ses parties les permettent, et queda cause qui les excite est subsistante. Il faut done re- connaître dans un corps vivant l'existence simultanée de ces deux conditions essentielles à la production du phénomène de la vie. (Note de Lamarck.) (3) II faut en excepter les générations, dites spontanées, c’est-à-dire celles que la nature produit immédiatement, comme à l'origine de chaque règne organique, et probablement en- core à celle des premières de leurs branches. (Note de Lamarck.) stituent un avimel plus composé. M. Dugès n'a pas cité cette note de Lamarck , quoiqu'il présentât sous uue autre forme et un psu modifiée la même idée : nous reviendrons plus tard sur ce sujet intéressant. of INTRODUCTION. moyens, des mouvements répandus dans ses parlies, des lois qui en régissent tous les genres; enfin des affinités, grandes ou petites, qui se trouvent entre les différentes matières qu’elle emploie dans ses opérations. Quoique les corps vivants soient ici ceux qui nous intéressent le plus, puisque les objets dont nous ayons à hous occuper en font partie, je ne dévelop- perai aucun des caractères cités qui leursont propres. Je rappellerai seulement quelques considérations importantes, qui dérivent de ces caractères, et qu’il est nécessaire de ne pas perdre de vue; savoir : 1° Que tous exigent, pour pouvoir vivre, c’est-à- dire, pour que leurs mouvements vitaux puissent s’exécuter, non-seulement un état et un ordre de choses dans leurs parties, qui permettent les mou- vements de la vie, mais en outre l’action d’une cause stimulante capable d’exciter ces mouvements; 2o Que leur corps étant essentiellement constitué par un tissu cellulaire, ce Lissu est en quelque sorte la gangue dans laquelle des fluides contenus et mis en mouvement, ont formé différents organes, selon que lesmouvements de ces fluides se sont plus accé- lérés, plus diversifiés, el se sont exécutés dans des parties plus différentes; 5° Que tous, à l’aide des matières étrangères dont ils se saississent ou qu’ils absorbent, el dont ensuite ils élaborent, assimilent et s’approprient les parties employées, composent eux-mêmes leur propre sub- stance, en accroissent leurs parties tant que cela est possible, et en réparent plus ou moins compléte- ment les pertes: ce sont-là leurs principaux besoins ; 4° Que toutes leurs parties, et surtout leurs fluides propres, sont dans un éfat continuel de chan- gement lent ou rapide; que les molécules qui les constituent, se composent pour arriver à l'état qui les rendutiles, s’altèrentensuite, et sont renouvelées de même par des remplacements successifs à l’aide des aliments, des absorptions, de l'influence de l'oxygèneet de l’activité de la vie; en sorte que des changements que ces parties subissent dans leurs molécules intégrantes, il résulte, dans leurs solides, dés renouvellements perpétuels quoique insensibles, et dans leur fluide essentiel, l'existence d’éléments propres à la formation de diverses matières parti- culières, dont lesunes, utiles, sont sécrélées ct,em- ployées, tandis queles autres, inutiles, sont évaëuées par les excrétions diverses ; 5° Que tous sedéveloppantet s'accroissant jusqu’à un terme particulier à chacun d’eux, ne le sont que par éntussusception, c’est-à-dire par une force in- 0 (1) On a dit que la vie était un ensemble de fonctions : c’est à tort ; car des fonctions n'étant que des actes de l'organisation et de ses parties, ni la vie, ni l’organisation elle-même, ne sont térieure ou par des actés d'organisation, qui forment et développent leurs parties par l’intérieur, en iden- tifiant à leur substance ct fixant les molécules étrangères introduites et assimilées ; Go Que tous, ayant la faculté de reproduire, quoi- que par des voies variées, desindividus semblables à eux, rapportent dans ces nouveaux individus pro- duits, tous les changements qui se sont opérés dans leur système d'organisation pendant le cours de la Vis | 7° Que la vie que chacun d’eux possède, n’est point un élre, un corps, une matière quelconque, qu’elle n’est point un ensemble de fonctions (1); mais qu’elle est un phénomène physique, résultant d’un ordre de choses et d’un état de parties qui, tant qu'ils se conservent, permettent dans ces corps les mouvements et les changements qui constituent ce phénomène, et qu’une cause stimulante y excite; 8° Que dans tous, ce sont les actes mêmes de la vie qui produisent tous les genres de changement qu’on observe dans ces corps, qui leur donnent des facultés communes, et quiamènent progressivement en eux l’état de choses qui Les fait périr : 9° Enfin, que par sa durée dans un corps et dans ceux ensuite qui en proviennent de génération en génération, la vie favorisant de plus en plus le mou- vement et le déplacement des fluides, acquiert sans cesse les moyens de modifier davantage le tissu cellulaire, d’en changer des portions en canaux vas- culaires, en membranes, en fibres, en organes divers: de fortifier, durcir ou solidifier certaines de ses parties, par l’interposition, dans leur tissu, de mo- lécules propres à ces objets, et parvient ainsi à compliquer progressivement l’organisation. Les dix caractères essentiels qui distinguent les corps vivants des autres corps naturels, et les neuf considérations capitales quej’y viens d'ajouter, pré- sentent un ensemble d'idées qui appartient exclusi- vement à ces corps. | Resserrons maintenant cetensemble dans les deux considérations suivantes; elles nous aideront, au besoin, dans la détermination des rapports entre les objets. Les fonctions les plus générales que l’organisation ait à remplir dans les corps vivants, sont au nombre de deux; savoir : 1° Celle de nourir, de développer et de conserver l'individu ; 2% Celle de le reproduire et de le mulliplier. Ces deux fonctions sont principales et du premier ordre, puisque depuis l’organisation la plus simple —_——_——_—_—_—_—_—_—_—__————— er et ne peuvent être des fonctions : elles sont seulement, l’une, la cause , et l’autre ; les moyens qui donnent lieu à ce que des fonctions s'exécutent. (Note de Lamarck.) INTRODUCTION. 7 jusqu’à celle qui est la plus compliquée dans sa composilion, toutes généralement les remplissent l'une et l’autre, quoique avec une grande diversité de moyens. Dès que la vie existe dans un corps, c’est-à-dire, dès que l’état de ses parties et l’ordre des choses qui s’y trouve, permettent à ce phénomène de se pro- duire, l’organisation de ce corps est alors capable de remplir les deux fonclions dont il s'agit. Mais, comme elle le fait évidemment par des moyens variés, selon son état de simplicité ou de composi- tion, il en résulte que, dans le système d’organisa- tion la plus simple, ces deux fonctions s’exécutent sans organes spéciaux quelconques; tandis qu’ils sont absolument nécessaires, et qu’ils se composent de plus en plus, à mesure que l’organisation se compose elle-même davantage. Effectivement, les organisations les plus simples se trouvent formées de substances elles-mêmes très-peu composées, les molécules nutritives introduites n’ont presque point de changements à subir pour être assimilées, iden- tifiées. Dans ce cas, les mouvements et les forces de la vie suffisent, et il ne faut pas d'organes parlicu- liers pour là nutrition. Le fait observé à l'égard des corps vivants les plus simples, prouve que les choses se passent ainsi. C’est donc à tort que l’on a supposé, dans tous les corps vivants, des organes particuliers pour l’exécu- tion de chacune de ces deux fonctions ; qu’on a pré- tendu que ceux nécessaires pour la génération, coexistaient toujours avec ceux de la nutrition; et que l'existence des organes destinés à ces fonctions, devait constiluer le caractère des corps vivants, Ce que l’on peut dire de plus fondé à cet égard, c’est que la nature étant parvenue, dans certains corps vivants, à instituer des organes particuliers, d’abord pour la première et ensuite pour la seconde de ces fonctions , les caractères que fournissent ces organes sont véritablement les plus importants à considérer dans la détermination des rapports; les fonctions qu'ils on£ à remplir étant elles-mêmes de première importance. Mais il n’est pas vrai que, dans {out corps vivant quelconque , il y ait des organes particuliers, soit pour l’une, soit pour l’autre des deux fonctions dont il s’agit; car les organisations les plus simples, vé- gétales ou animales, n’en offrent ni pour la repro- duction, ni pour la nutrition, à moins qu’on ne prenne les pores absorbants de l'extérieur pour des organes particuliers. Maintenant, si l’on rassemble méthodiquement les dix caractères essentiels des corps vivants, en y ajoutant les neuf considérations qui viennent en- suite , etsi l’on a égard aux deux fonctions géncrales que l’organisation, quelle qu’elle soit, doit rem- plir, on aura des bases solides et incontestables pour une Philosophie biologique partout d'accord avec les observations connues ; on reconnaitra faci- lement que les différents phénomènes que nous offrent les corps vivants sont tous véritablement physiques; que leurs causes mêmes sont détermina- bles, quoique difficiles à saisir; en un mot, on sen- tira que la seule voie à suivre, pour avancer nos connaissances dans cette intéressante partie de la nature, ne peut être autre que celle de donner la plus grande attention aux caractères cités des corps vivants, et aux considérations que j'y ai ajoutées. Après avoir perdu la vie qu'ils possédaient, les corps dont il s’agit font partie, dès l’instant même, des corps qu'on nomme inorganiques, quoiqu’ils offrent encore les restes d’une organisation qui a existé complétement en eux; et bientôt ils se trou- vent réduits à l'état des autres corps inorgani- ques. Alors, en effet, leurs parties se décomposent pro- gressivement, se dénaturent , se séparent, et leurs différents résidus ou produits, de plus en plus chan- gés, perdent peu à peu les traits de leur origine qui devient graduellement méconnaissable. Enfin, ces résidus changés concourent, avec les circonstances, à la formation d’autres matières plus ou moins com- posées, et vont augmenter la masse des diverses sortes de minéraux et de matières inorganiques, soit solides, soit liquides, soit gazeuses. La différence qui existe entre un corps vivant et un corps inorganique, ne consiste donc réellement qu’en ce que, dans le premier, l’état des parties permet en lui la production du phénomène de la vie, qui n'a besoin que d’une cause excitante pour avoir lieu, landis que, dans le second, ce phéno- mène est impossible, même malgré l’action de toute cause excitante. Cette différence se retrouve encore en ce que, dans le corps vivant, l’individualité réside dans un ensemble de-molécules intégrantes diverses ; tandis que, dans le corps inorganique, cette individualité réside en entier dans chaque molécule intégrante seule. Cet état des parties, qui rend possible, dans un corps, l’exécution des mouvements vitaux, est si peu déterminable , que l’homme ne saurait parve- nir à limiter, Aussi l’analyse et la synthèse détrui- sent et reproduisent à volonté plusieurs corps où matières inorganiques; mais il est impossible à l’homme de former un corps vivant, ni une seule de ses parties. Ce sont-là des faits positifs, des vérités qui n’ont rien à redouter d’un examen approfondi. Je n’en expose ici qu'une esquisse resserrée, mais elle est sufisante pour nous diriger dans nos études. 98 INTRODUCTION. En appendice de ce chapitre, disons un mot des corps vivants composés. Corps vivants composés. C'est, sans doute, un fait bien étonnant et à peine croyable que celui de l'existence de corps vivants composés d'individus réunis, qui adhèrent les uns aux autres, et participent à une vie commune; et cependant, quelque extraordinaire que ce fait nous paraisse, on ne saurait maintenant le révoquer en doute. On n’eût peut-être jamais remarqué ce fait, sil eùt été borné au règne végétal dans lequel il se trouve presque général , et où il est en quelque sorte masqué par un mode particulier qui le rend moins distinct. Mais, dans les animaux, où ce même fait ne s’of- fre guère que dans une seule de leurs classes , il s’y montre avec tant d’évidence , qu’on a été forcé de le reconnaître. C’est, effectivement, dans les animaux que l’on s’est apercu, pour la première fois, que la nature avait su former des corps vivants composés, c’est-à- dire, résultant dune réunion de plusieurs individus distincts, adhérant les uns aux autres, se nourris- sant et vivant en commun. Ainsi, ce fait singulier est maintenant constaté dans le règne animal; et dans ce règne, c’est presque uniquement parmi les polypes qu’on en trouve des exemples. En examinant attentivement le fait dont il s’agit, on reconnaît bientôt qu’il est loin d’être uniquement le propre de certains animaux; car la nature la rendu bien plus général parmi les végétaux. Or, de part et d'autre, une distinction importante dans son mode d'exécution mérite d’être faite. Par exemple, parmi les polypes, dont un si grand nombre présente des animaux véritablement com- posés, il faut distinguer ceux qui, quoique compo- sés d'individus qui tiennent les uns aux autres, ne paraissent point donner lieu à la formation d’un corps commun, doué d’une vie indépendante de celle des individus , de ceux, pareillement compo- sés, dont les individus concourent chacun à la for- mation et à l’agrandissement d’un corps commun et particulier, qui survit aux individus qu’il produit successivement. Cette distinction n’est pas toujours sans difficulté; et néanmoins, sans elle, la source d’une multitude de faits observés, surtout parmi les végétaux, ne saurait être reconnue, (x) Le savant professeur dont nous avons mentionné l'ou- vrage dans une note précédente, M. Dugès, a considéré l'ani- mal composé d'une manière plus étendue : il a pris la question de plus haut et dans son universalité. Un animal simple peut vivre à telle condition, a-t-il dit, et toutes fois que dans l’en- Les polypes composés, de la première sorte, c’est- à-dire, ceux qui ne forment point de corps commun particulier et bien distinct, nous paraissent trouver des exemples dans les vorticelles rameuses , dans les hydres, dans les polypes des polypiers vaginiformes, des polypiers à réseau , etc. Ces polypes , à corps grêle et plus ou moins allongé, adhèrent les uns aux autres sans agglomération et sans offrir l’apparence d’un corps commun survivant aux individus. Ceux, au contraire, qui ont un corps commun sur- vivant à tous les individus qui se développent, se régénèrent et périssent successivement sur Ce Corps; ceux-là , dis-je, continuent la deuxième sorte de po- lypes composés, et paraissent trouver des exemples dans les polypes agglomérés , tels que ceux des as- trées, des méandrines, des alcyons, des éponges, etc. C’est surtout dans les polypes flottants que ce corps commun jouissant d’une vie indépendante, ne laisse plus de doute sur son existence. Or, nous verrons qu’un pareil corps est éminemment reconnaissable dans un grand nombre de végétaux composés. Il est certain que, si l’on considère les polypes ag- glomérés cités ci-dessus, et si l’on examine ce qui se passe à Jeur égard, on se convaincra qu'ils consti- tuent dans l’eau , une masse commune vivante pro- duisant sans cesse à sa surface des milliers d'individus distincts qui y adhèrent, se développentrapidement, se régénèrent et périssent bientôt après , se trouvant alors remplacés par de nouveaux individus qui par- courent aussi les mêmes termes ; {andis que la masse commnne résultante de toutes les additions que ces individus passagers y ont formées, continue de vivre presque indéfiniment, si l’eau qui l’environne ne lui manque point. Cette masse commune vivante meurt néanmoins partiellement et progressivement dans sa partie inférieure la plus ancienne, tandis qu’elle continue de vivre dans ses parties latérales et supé- rieures. Je n’ai concu réellement l'existence de ce singu- lier corps commun à l'égard de certains polypes com- posés , qu'après avoir pris en considération ce qui se trouve d’analogue dans les végélaux vivaces, et surtout dans ceux qui sont ligneux. Certes, aux yeux du naturaliste, ces objets sont d’un trop grand intérêt pour que je ne m’empresse pas d’en dire ici un mot; et l’on me pardonnera sans doute une digression relative aux végétaux compo- sés, parce qu’elle concerne un fait important qui a été négligé, et qui mérite l'attention de ceux qui étudient la nature (1). semble d’un même animal, il trouve une série symétrique de ces conditions organiques , il dit qu'il est formé d’un certain nombre de zonites, que c'est par conséquent un animal composé. Un exemple rendra ceci facile à comprendre : un ténia est composé d’un très-grand nombre de segments dans chacun des- INTRODUCTION. 29 Comparaison des animaux composés avec des végélaux pareillement composés. Rien, sans doute, n’est plus remarquable que l’analogie qui se trouve entre certains végétaux et certains animaux, sous plusieurs conditions. Elle montre que, quoique ces deux sortes d’êtres soient entre elles essentiellement différentes , puisqu'elles appartiennent à des règnes très-distincts, la nature, en les formant, a néanmoins suivi la même marche, et exécuté un plan uniforme. Laissant à l'écart les autres considérations sous lesquelles une analogie évidente s’observe dans les faits que présentent certains végélaux et certains animaux, nous ne nous arrêterons ici qu’à celle qui concerne, dans ces deux sortes de corps vivants, des êtres véritablement composés d’une réunion d’indi- vidus distincts. Une petite digression sur ce sujet sera instructive et très-utile à la connaissance des objets que nous avons en vue. En effet, qu’on ne s’y trompe pas; de même qu'il y a des ânimaux simples, constituant des individus isolés, ct des animaux composés, c’est-à-dire, con- stitués par des individus réunis, qui adhèrent les uns aux autres, communiquent ensemble par leur intérieur, et participent à une vie commune, ce dont la plupart des polypes offrent des exemples; de même aussi il y a des végétaux simples qui vivent individuellement , et il ya, en outre, des végétaux composés, c’est-à-dire, constitués par plusieurs in- dividus qui vivent ensemble, se trouvant comme entés les uns sur les autres ou sur un corps commun, et qui participent à une vie commune. Je vais essayer de montrer que ce fait, à leur égard, est tout aussi positif qu'il l’est relativement aux animaux cités. Le propre d’une plante est de vivre jusqu’à ce qu’elle ait donné ses fleurs et ses fruits ou ses cor- puscules reproductifs. La durée de sa vie s'étend rarement au-delà d’une année ; et si, pour se régéné- rer, elle développe des organes sexuels, ces organes n'exécutent qu'une seule fécondation; en sorte qu'ayant opéré des gages de reproduction , ils pé- rissent ensuite et se détruisent complétement, ainsi que l'individu qui les a produits. Ce sont-là des vé- rités que l’on ne peut raisonnablement refuser de reconnaître. quels on trouve, dans un état parfaitement semblable , un sys- tème nerveux , un système de vaisseaux nutritifs, etc. ; de telle sorte que l’on peut concevoir facilement que chaque segment peut jouir de la vie, indépendamment de ceux qui précèdent et qui suivent. Ces segments sont pour M, Dugès autant de zoni- tes ; elles sont ici, comme dans les annélides , disposées sur une seule ligne longitudinale; dans d’autres animaux il les voit al- terner, se réunir en cercle, se joindre deux à deux, et re- montant dans les animaux vertébrés, il les trouve composés de Cependant , si beaucoup de plantes, dans leur durée annuelle, offrent des exemples de ce que je viens de citer, beaucoup d’autres paraissent conti- nuer de vivre après avoir fructifié, et donnent effec- tivement des fleurs et des fruits plusieurs années de suite avant de périr ; il y a donc, à l'égard de ces dernières, un ordre de choses particulier qui les dis- tingue, et qu’il importe de reconnaitre. On va voir que la différence singulière entre la vie très-bornée de certains végétaux qui périssent après avoir fructifié, et celle de beaucoup d’autres qui vivent et fructifient plusieurs années de suite , tient essentiellement à ce que les uns sont des indi- vidus isolés, soit simples, soit prolifères, qui n’ont pu se former de corps commun, capable de vivre particulièrement ; tandis que les autres sont des vé- gétaux véritablement composés d'individus réunis sur un Corps commun, qui jouit d’une vie particu- lière , indépendante de celle des individus. Effectivement, toute plante annuelle est un végé- tal individuel, qui n’a point de corps particulier doué d’une vie indépendante de celle des autres parties, et plus durable qu’elles. Or, ce végétal est, tantôt tout à fait simple, comme lorsqu'il ne produit qu’une fleur ou qu'un bouquet de fleur, et qu'il périt après avoir donné ses graines ; et tantôt il est prolifère, comme lors- qu'il pousse une tige rameuse ou plusieurs tiges distincles qui périssent après avoir fructifié, ainsi que les racines. Mais le produit de sa végétation étant totalement employé au développement des parties qui doivent amener sa fructification , n’a pu concourir à la formation d’un corps commun sub- sistant. Ce végétal, soit simple, soit prolifère, est donc réellement un individu isolé. Ce qui prouve que le végétal annuel dont je viens de parler est réellement simple, c’est qu'il n’offre point de gemmation véritable; c’est qu'il ne peut reproduire qu’un végétal ou que des végélaux sépa- rés de lui. Ce n’est pas là, à beaucoup près, le cas de tous les végétaux : la plupart sont véritablement des êtres composés, et nous offrent, comme les polypes, des réunions d'individus qui vivent ensemble sur un corps commun persistant qui en développe suc- cessivement d’autres; mais chacun de ces individus conserve rarement son existence au delà d’une an- —_——_—_——————————…—…—.…—…—.— —.——————— deux parties similaires ou de deux zonites principales ; il est ce- pendant arrêté ici par le développement de la vertèbre , dont le corps est toujours d'une seule pièce à tous les âges, comme le prouve l'embryogénie. Au reste, cette considération n'est peut-être pas la seule qui doive arrêter aux animaux imverté- brés l'application de cette théorie ; car déjà les mollusques ne peuvent être soumis à cette application : elle est done bornée à des animaux »lus simples sur l'étude desquels elle peut jeter une vive lumière, 50 née. Ils laissent tous , avant de périr, des produits subsistants de leur végétation qui ajoutent au vo- lume du corps commun, ct, en outre, ils fournis- sént les gages d’une reproduction prochaine d'indi- vidus nouveaux, soit dans les semences, soit dans les corpuscules reproductifs, soit dans les bourgeons qu'ils produisent, Quant au corps commun qui survit aux individus annuels, il est évidemment le résultat de toutes les végétations qui l'ont d’abord formé, et qui ensuite y ont successivement ajouté leur produit particulier. Ce corps commun, jouissant d’une vie indépendante de celle des individus, continue de s’accroitre, de son côté, par les additions qu’il en recoit; et, sans le concours d’aucun organe sexuel, il produit lui- même une gemmation périodique qui développe succéssivement les nouveaux individus adhérents qu'il doit nourir. Ainsi, les graines et les corpus- cules reproductifs (les gemmules séparables, les caïeux, etc.) servent à multiplier les végétaux sé- parés d’une même espèce, et les bourgeons pro- duits par le corps commun, sont employés à renou- veler sur ce corps les individus qui y ont vécu et ont péri. à Ce n’est pas toût : non-seulement le corps com- mun dont il s’agit, jouit, dans sa masse entière, d’une vie indépendante de celle des individus qu'il nourrit, mais chaque portion particulière de sa masse jouit elle-même d’une vie indépendante de celle dés autres portions, ce qui est cause qu'une de ces portions séparée peut continuer de vivre de son côté : de là les boutures. Si, dans les végétaux ligneux, les produits de vé- gélation de chaque individu sont persistants, tan- dis qu'ils nele sont pas dans les végétaux annuels, c’est que, fortifiés en se formant par le concours de toutes les autres végétations individuelles, et par- ticipant à la vie du corps commun, ces produits acquièrent rapidement assez de consistance pour résister aux causes qui peuvent les faire périr; c’est, en outre, que les matériaux de leur nutrition, élaborés dans le corps commun, y apportent les principes qui les solidifient,. ; Ainsi, lorsque je vois un arbre ou un arbrisseau, ce n’est réellement pas une plante simple que jai sous les yeux, mais c’est une multitude de végé- taux de la même espèce, vivant ensemble sur un corps commun solidifié, persistant, doué Jui-même d'une vie particulière et indépendante, à laquelle participent tous les individus qui vivent sur ce corps. Cela est si vrai que si je greffe sur une branche de prunier un bourgeon de cerisier, et sur une autre branche du même arbre un bourgcon d’abricotier, ces trois espèces vivront ensemble sur le corps com- INTRODUCTION. mun qui les supporte, el participeront à une vie commune , sans cesser d'être distinctes. On fait vivre de même, sur une tige de rosier, dif- férentes espèces qui y conservent leurs caractères, c£ ainsi dans les autres familles, pourvu qu’on n’en- treprenne point d'associer des espèces qui soient de familles étrangères. Les racines , le tronc et les branches, ne sont, à l'égard de ce végétal composé, que des parties du corps commun dont j'ai parlé, que des produits persistants de la végétation de tous les individus qui ont existé sur ce même végélal; comme la masse générale vivante d’une astrée, d’une méandrine ; d’un alcyon, ou d’une pennatule, est le produit en animalisation des polypes nombreux qui ont vécu ensemble et en commun el se sont succédé les uns aux autres De part et d'autre, la vie continue d’exister dans le corps commun , c’est-à-dire, dans l'arbre et dans l'intérieur de la masse charnue qu’enveloppe le po- lypier; tandis que chaque plante particulière de l'arbre et chaque polype de la masse charnue citée, ne conservent leur existence que pendantune courte durée, mais laissent, l’un , de nouveaux bourgeons, et l’autre, de nouveaux germes qui les reprodui- sent. Ainsi, chaque bourgeon du végétal est une plante particulière qui doit se développer comme celle qui l'a produite, participer à la vie commune comme toutes les autres, produire ses fleurs annuelles , dé- velopper ensuite ses fruits, et qui peut aussi donner naissance à un nouveau rameau contenant déjà d’au- tres bourgeons. A la vérité, la masse entière du corps commun qui subsiste et survit aux individus, semble autori- ser l’idée d’attacher l’individualité à cette masse vé- gélale; mais, c’est à tort; car cette même masse n’a point l’individualité en elle-même , puisque des portions qu’on en détache peuvent continuer de vivre. D'ailleurs , elle n’est évidemment elle-même qu'une masse végélale ou une plante composée qui fait vivre quantité d'individus particuliers, qui par- courent sur le corps commun qui les a produits la durée de leur propre existence, sont ensuite rempla- cés par d’autres qui ÿ subissent la même destinée, et offrent ainsi une suite de générations qui se suc- cèdent tant que le corps commun continue de vivre. Le corps commun dont je parle, est si distinct des individus particuliers qu'il fait vivre, que l’art en réunit à volonté autant qu'il plaît à l’homme pour en former un tout réellement commun. En effet, les greffes en approche, que la nature faitelle-même quelquefois, et que l'art imite et exécute si bien, font communiquer et participer à uné vie commune différents arbres ou arbrisseaux de la même espèce. \ INTRODUCTION. 51 On nourrit même ct on fait vivre un tronc que l’on sépare totalement de sa base et de ses racines, après Jui avoir substitué par cette greffe, des troncs voi- sinset étrangers qui le soutiennent. On pourrait, avec une espèce, former une grande forêt dont les troncs multipliés, communiquant et vivant ensemble, pourraient à aussi juste titre être considérés comme un seul être, que l’est le corps commun d’un arbre y compris ses racines et ses branches. Dans l’intérieur des végétaux, il parait, comme je l'ai dit, qu’il n’y a qu’une organisation propre à y faire exister la vie, organisation qui y est modifiée selon le genre ou la famille du végétal, mais qui n’admét aucun organe spécial quelconque pour des fâcultés étrangères à celles qui sont le propre de la vie même. De là, en séparant des parties d’un végélal com- posé, parties qui contiennent un ou plusieurs bour- geons , ou qui en renferment les éléments non dé- veloppés, on peut en former à volonté autant de nouveaux végétaux semblables à celui dont ils pro- viennent, sans employer le secours dés fruits de ces plantes. C'est effectivement ce que les cultivateurs exécutent en faisant des boutures, des marcottes, etc. J'ai déjà cité dans ma Philosophie zoologique (vol. 1, p. 597), différents faits qui prouvent qu'un grand nombre de végétaux nous offrent des corps singuliers sur lesquels vivent, se développent et périssentune multitude d'individus particuliers qui se succèdent par générations nombreuses , tant que le corps commun qui les nourrit continue de vivre. Ici, j'en vais seulement ajouter un seul qui me sem- ble tout à fait décisif à cet égard. Parmi les différentes considérations qui attestent qu'un arbre n’est point un végélal simple, mais que c’est un corps qui produit, nourrit et développe une multitude de plantes de la même espèce, vivant ensemble sur le corps commun que des végétations de plantes semblables ont successivement produit, voici ce que l’on peut citer de plus frappant. Le propre de tout individu vivant et isolé, est de changer graduellement d'état pendant la durée de son existence, de manière qu'à mesure qu’il appro- che du terme de sa vie, toutes ses parties, sans exception, portent de plus en plus le cachet de sa vicillesse, et à la fin, celui de sa décrépitude, Je n'ai besoin d'entrer dans aucun détail, pour prouver ce fait suffisamment connu. Cependant, quelque vieux que soit un arbre, tous ceux de ses bourgeons qui se développent au (1) Lamarck blâme avec raison cette dénomination qui, dans son acception rigoureuse , n’a point d'application possible ; aussi elle est presque abandonnée : noùs ne la voyons en usage que . chez les zoologistes qui ont le tort de n’attacher aucune impor- printemps, présentent des individus qui portent constamment, d’abord l'empreinte de la plus tendre jeunesse, qui , six semaines après, prennent les traits plus vigoureux d’un développement complet, et qui, après un élat stationnaire de peu de durée, offrent progressivement les caractères d’une vieil- lesse qui les conduit à la mort, avant que l’année de leur naissance soit écoulée. Qui n’a pas été frappé du charme que nous offre au printemps le feuillage naissant des arbres, quel que soit leur âge, du vert tendre et délicat de ce feuillage, exprimant alors la jeunesse réelle des in- dividus ! Y a-t-il le moindre trait, dans ces parties nouvelles, qui annonce qu’elles appartiennent à un être très-vieux et sur le point de cesser de vivre? Non; tous les bourgeons qui s’y développent encore sont des individus particuliers, qui ne participent nullement à la décrépitude du vieil arbre en ques- tion. Tant qu’il en pourra faire vivre, chacun de ces individus aura sa jeunesse, parviendra à sa ma- turité, et arrivera ensuite à sa vieillesse particulière, qui se terminera par sa destruction. L'arbre qui les soutient est donc un végétal composé , sur lequel vi- vent, se développent et se renouvellent une multi- tude d'individus de la même espèce, qui participent à une vie commune, et se succèdent les uns aux autres annuellement, tant que le corps commun, produit de toutes les végétations particulières, con- servera l’état propre à les faire vivre. Or, de même que la nature a fait des végétaux composés , elle a fait aussi des animaux composés, ct pour cela elle n’a pas changé, de part et d'autre, soit la nature végétale , soit la nature animale. En voyant des animaux composés, il serait tout aussi absurde de dire que ce sont des animaux-plantes, qu'il le serait, en voyant des plantes composées, de dire que ce sont des plantes-animales. Qu'on ait donné, il y a un siècle, le nom de z00- phytes aux animaux composés de la classe des poly- pes, ce tort était excusable : l’état peu avancé des connaissances qu'on avait alors sur la nature ani- male, rendait cetle expression moins mauvaise. A présent, ce n’est plus la mênie chose; et il ne sau- rait être indifférent d’assigner à une classe d'animaux, un nom qui exprime une fausse idée des objets qu’elle embrasse (1). Maintenant, comme il existe deux sortes très-dis- tinctes de corps vivants, savoir : des végétaux et des animaux , examinons les caractères essentiels de ces premiers, et montrant la ligne de séparation tance aux mots scientifiques’, ou par ceux qui, ont adopté la nomenclature de Cuvier säns examiner et sais rejeter ce qu’elle a de mauvais. 52 INTRODUCTION. qu'a établie la nature entre ces deux sortes d'êtres, prouvons que les végétaux ne sauraient s'unir aux animaux par aucun point de leur série, pour for- mer une yérilable chaine. CHAPITRE IL. Des caractères essentiels des végétaux. Afin de connaitre les animaux sous tous les rap- ports, nous avons entrepris de les comparer avec tous les autres corps de notre globe; et pour cela, considérant les animaux comme corps vivants, nous avons vu que les corps doués de la vie étaient, par leurs caractères généraux et leurs facultés propres, séparés des corps inorganiques par un intervalle considérable. Ainsi, noussavons actuellement que, comme corps vivants, les animaux, même les plus imparfaits, ne peuvent être confondus avec les corps inorgani- ques; et qu’aueun animal, quelque imparfait qu'il soit, quelque simple que soit son organisation, ne fait nuance avec aucun des corps en qui le phéno- mène de la vie ne peut se produire. Mais les animaux ne sont pas les seuls corps vi- vants qui existent, et l’on peut se convaincre qu'il s’en trouve de deux sortes extrêmement distinctes; car les corps de chacune de ces sortes offrent entre eux une si grande différence dans l’état et les phé- nomènes de leur organisation, qu’il est facile de faire voir que la nature a établi, entre les uns et les autres, une ligne de démarcation frappante, Ce n’est, néanmoins, qu’une ligne de démarcation tranchée, et non un intervalle considérable, comme celui qui sépare les corps inorganiques des corps vivants. On a senti qu’il existait une différence réelle entre les deux sortes de corps vivants dont je viens de par- ler; et quoiqu’on n'ait point su assigner positive- ment en quoi consiste cette différence, on a de tout temps partagé les corps vivants en deux coupes pri- maires dont on a fait deux règnes particuliers, savoir : le règne végétal et le règne anal. Or, il s’agit de savoir maintenant, si les végétaux se lient et se nuancent, par quelque point de leur série, avec les animaux, ou s'ils en sont générale- ment distingués par quelque caractère constant et reconnaissable. D'abord, je remarquerai que, dans ses opérations, dans l'existence qu’elle a donnée à ses productions, la nature n’a procédé et n’a pu procéder que pro- gressivement, que du plus simple au plus composé : c’est une vérité que l’observation atteste. S'il en est ainsi, la nalure a dù commencer par produire les végétaux, et pour cela elle a dù débuter par Ja production des végétaux les plus imparfaits, de ceux qui ont le tissu cellulaire le moins modifié, avant de faire exisier ceux qui ont, à l’intérieur, des canaux multipliés et divers, des fibres particu- lières, une moëlle et des productions médullaires, en un mot, un Ussu cellulaire tellement modifié que leur organisation intérieure paraît en quelque sorte composée. Dès lors, il devient évident que si les végétaux formaient avec les animaux une chaine nuancée, résultant d’une production graduelle, ce seraient les végétaux à tissu cellulaire le plus modifié qui devraient se lier et, pour ainsi dire, se confondre avec les premiers animaux, avec les animaux les plus imparfaits. C’est cependant ce qui n’est pas; et, en effet, je vais montrer que la nalure a commencé à Ja fois la production des uns et des autres; en sorte qu’à cet égard, commencant ses opérations sur des corps es- senliellement différents par leurs éléments chimi- ques, tout ce qu’elle a pu faire exister dans les uns, s’est trouvé constamment différent de ce qu’elle a pu produire dans les autres, quoiqu’elle ait, de part et d'autre, travaillé sur un plan très-analogue. Il est certain que si les végétaux pouvaient se lier et se nuancer avec les animaux, par quelque point de leur série, ce serait uniquement par ceux qui. sont les plus imparfaits et les plus simples en orga- nisalion que la nature aurait formé cette nuance, en établissant un passage insensible des plantes les plus imparfaites aux animaux qui sont dans le même cas. Tous les naturalistes l’ont senti, et c’est effecti- vement, en ce point, c’est-à-dire, dans celui qui offre de part et d’autre la plus grande simplicité de l’organisation, que les végétaux paraissent le plus se rapprocher des animaux. S'il y a nuance en ce point, on ne pourra s'empêcher de convenir qu’au lieu de former une chaine, les végétaux et les ani- maux présentent deux branches distinctes, et réu- nies par leur base, comme les deux branches de la lettre V. Mais, je vais faire voir qu’il n’y a point de nuance dans le point cité ; que chacune des branches dont je viens de parler, se trouve réellement séparée de l’autre à sa base, et qu'un caractère posilif, qui tient à la nature chimique des corps sur lesquels la pature a opéré, fournit une distinction éminente entre les êtres qu'embrasse l’une de ces branches, et ceux qui appartiennent à l’autre. Je vais, en effet, montrer que les végétaux n'ont point dans leurs solides de parties véritablement irritables, susceptibles de se contracter subitement dans tous les temps et pendant la durée entière de leur vie, et qu'ils ne sauraient conséquemment exécuter des mouvements subits, répétés de suite, INTRODUCTION, , == autant de fois qu’une cause excitante les pourrait provoquer. x Je prouverai ensuite que tous les animaux géné- ralement ont, dans leurs solides, des parties con- stamment #rrilables, subitement contractiles, et qu’ils sont susceptibles d'exécuter des mouvements instantanés ou subits, qu'ils peuvent répéter de suite, dans tous les temps, autant de fois que la cause excitatrice de ces mouvements agira sur eux. Voyons donc d’abord ce que sont les végétaux, et quels sont leurs caractères essentiels. Après l'expo- sition de ces caractères, nous présenterons les faits et les preuves qui en établissent le fondement, Caractères essentiels des végétaux. Les végétaux sont des corps vivants non #rritables, dont les caractères essentiels sont : 1° D’être incapables de contracter subitement et itérativement, dans tous les temps, aucune de leurs parties solides, ni d'exécuter par ces parties des mouvements subits ou instantanés, répétés de suite autant de fois qu’une cause stimulante les provoque- rait (1) : 90 De ne pouvoir agir, ni se déplacer eux-mêmes, c’est-à-dire, quitter le lieu dans lequel chacun d’eux est fixé ou situé ; -5° D'avoir seulement leurs fluides susceptibles d'exécuter les mouvements vilaux; leurs solides, par défaut d'irritabilité, ne peuvent, par des réac- tions réelles, concourir à l'exécution de ces mouve- ments que des causes excitatrices du dehors ont le pouvoir d'opérer ; 4 De n’avoir point d'organes spéciaux intérieurs ; mais d'obtenir, des mouvements de leurs fluides, une multitude de canaux vasculiformes, la plupart perforés latéralement, et, en général, parallèles entre eux (2); ce qui est cause que, dans tous, l’or- ganisation n’est que plus ou moins modifiée sans composition réelle, et que les parties de ces corps se transforment aisément les unes dans les autres ; 5° De n’exécuter aucune digestion, mais seule- ment une élaboration des sucs qui les nourrissent et qui donnent lieu à leurs produits, en sorte qu’ils n’ont qu'une surface absorbante (l’extérieure), et (1) Ceux en qui l’on observe des mouvements, ne les exé- cutent que par des causes mécaniques, pyrométriques, ou hy- drométriques. Dans les uns, ces mouvements sont d'une lenteur qui les rend insensibles, et ne se jugent que par leurs produits ; ét dans ceux où ils sont apparents et subits , ils sont dus à des détentes ou à des affaissements de parties, et ne peuvent de suite se répéter, ni se manifester dans tous les temps. (Note de Lamarck.) (2) Les mouvements des fluides dans les végétaux s'exécu- tant principalement en deux sens opposés , il en est résulté que les canaux vasculiformes de ces corps sont, en général, paral- lèles entre ceux, ainsi qu'à l'axe longitudinal, soit de la tige, 29 qu’ils n’absorbent pour aliments que des matières fluides ou dont les particules sont désunies ; 6° De n’avoir point de circulation réelle dans leurs fluides, mais d'offrir, dans leurs sucs séveux , des mouvements de déplacement dont les princi- paux paraissent alternativement ascendants et des- cendants; ce qui a fait supposer l'existence de deux sortes desève : l’une provenant de labsorption par les racines, ell’autre résultant de celle par les feuilles ; T° D’opérer en eux deux sortes de végétations, l’une ascendante, et l’autre descendante, à partir d’un point intermédiaire ou nœud vital situé dans la base du collet de la racine, et qui est, en général, plus vivace que les autres ; 8° D’avoir une tendance à diriger leur végétation supérieure, perpendiculairement au plan de l’hori- zon, et non à celui du sol qui les soutient (5); 9 De former la plupart des êtres composés d'in- dividus réunis sur un corps commun vivant, qui développe annuellement les générations successives de ces individus. À ce tableau resserré des faits positifs qui carac- térisent les végétaux , si, comme je vais le faire, on oppose celui des caractères essentiels des ani- maux, On reconnaitra que la nature a établi entre ces deux sortes de corps vivants, une ligne de dé- marcation tranchée qui ne leur permet de s'unir par aucun point des séries qu’elles forment. Or, ce n’est point là ce qu’on nous dit à l'égard de ces deux sortes d'êtres : tant il est vrai que presque tout est encore à faire pour donner des uns et des autres l’idée juste que nous devons en avoir! Le point le plus essentiel à éclaircir, afin de dé- truire l’erreur qui à fait prendre une fausse marche à la science, consiste donc à prouver que les végé- aux sont généralement dépourvus d’érritabilité dans leurs parties. Dès que j'aurai établi les preuves de ce fait, il sera facile de sentir quelle infériorité, dans les phé- nomènes d'organisation, le défaut d’érritabilité des parties doit donner aux végétaux sur les animaux ; et l'on concevra pourquoi ils sont tous réduits à n'obtenir leurs mouvements vitaux, c’est-à-dire, les mouvements de leurs fluides, que par des im- pressions qui leur viennent du dehors. soit des branches, des rameaux, des pétioles et des pédoncules. En effet , ils ne perdent leur parallélisme que dans les parties qui s'épanouissent en feuilles, fleurs et fruits. À (Note de Lamarck.) (3) Les végétaux paraissent devoir cette tendance au calori- que et à l'électricité des milieux environnants ; ces fluides sub- üls, trouvant plus de difficulté à traverser l'air que des corps humides plus conducteurs , s’élancent à travers les tiges végé- tales dans une direction qui tend à s'approcher le plus possible de la verticale, et communiquent , surtout pendant Île jour, celle direction au mouvement de la sève pompée par les ras cines, (Note de Lamarck.) 54 INTRODUCTION. Une discussion concise et claire doit me suflire pour établir les preuves que j'annonce ; et d’abord je vais faire voir que j'étais fondé, lorsque j'ai dit dans ma Philosophie zoologique (vol. 1, pag. 95) qu'il n'y a dans les faits connus à l'égard des plan- tes, diles sensitives, rien qui appartienne au carac- tère de l’érritabilité des parties animales ; qu'aucune partie des plantes n’est instantanément contractile sur elle-même; qu'aucune, enfin, ne possède cette facullé qui caractérise exclusivement la nature ani- male. Aussi, par cette cause essentielle, par cette privation d’irritabilité et de contractilité de leurs parties, les végétaux sont généralement bornés à une faible et obscure disparilé dans les traits de leur organisation intérieure, et à une grande infé- riorilé dans les phénomènes de celle organisation, comparés à ceux que la nature a pu exécuter dans les animaux. Discussion pour établir les preuves du défuut dirri- tabilité dans les parties des végétaux. Le point essentiel que je dois traiter d’abord, est celui de prouver que le sentiment et l’'irritabililé sont des phénomènes très-différents, et qu’ils sont dus à des causes qui n’ont aucun rapport entre elles. On sait que Æaller avait déjà distingué ces deux sortes de phénomènes ; mais, comme la plupart des zoo- logistes de notre temps les confondent encore, il est utile que je m’efforce de rétablir cette distinc- tion dont le fondement est de toute évidence. Je montrerai ensuite qu'indépendamment de l’er- reur qui fait confondre le sentiment avec l’irritabi- lité, on a pris, dans les végétaux , certains mouve- ments observés dans des circonstances particulières, pour des produits de l’évritabilité; tandis que ces mouvements, comme je vais le prouver, n’ont pas Ie moindre rapport avec ceux qui dépendent du phé- nomène organique dont il est question. Pour s'assurer que le sentiment est un phénomène très-différent de celui que l’érritabilité constitue, il suffit de considérer les trois caractères suivants dans lesquels les conditions des deux phénomènes sont mises en opposition. Premier caractère : Tout animal doué du senti- ment possède constamment dans son organisation un système d’organes particulier, propre à la pro- duction de ce phénomène. Or, ce système d’organes qui se compose toujours de nerfs et d'un ou de plu- sieurs centres de rapports, se distingue aisément des autres parties de l’organisation. Il en résulte qu’en altérant ce système dans certaines de ses parties, Jon détruit à volonté la faculté de sentir dans les parties de l'animal que l'organe altéré faisait jouir du sentiment, et l’on rend ces parties insensibles, sans détruire leur vitalité. Au contraire, pour la production du phénomène de l’érritabilité, 1 n’y a dans les parties irritables des animaux, aucun organe particulier quelconque, aucun organe distinct qui ait seul en propre le pou- voir de donner lieu au phénomène en question; mais la composition chimique de ces parties est telle, qu’elle les met continuellement dans le cas, {ant qu’elle sont vivantes, de se contracter sur elles- mêmes à la provocation de toute cause irritante. Or, l’on ne saurait altérer la faculté irritable de ces parties, qu’en y anéantissant la vie, puisqu'elles ne tiennent d'aucun organe particulier l’érritabilité qu’elles possèdent. Deuxième caractère : Les organes bien connus par la voice desquels le phénomène du sentiment s'exé- cute, ne sont point distinctement ou essentiellement contractiles; aussi, aucune observation constatée ne nous apprend que, pour opérer la sensation, les nerfs soient obligés de se contracter sur eux-mêmes. Au contraire, les parties irritables de tout corps animal ne sauraient exécuter aucun mouvement dé- pendant de l’irritabilité, qu’elles ne subissent alors une véritable contraction sur elles-mêmes. Ces par- ties ne sont donc irritables, que parce qu'elles sont essentiellement contractiles ; ce que ne sont point les organes du sentiment. Troisième caractère : Lorsqu'un animal, doué de la faculté de sentir, vient à périr, le sentiment s'é- teint en lui avant l’anéantissement complet de ses mouvements vitaux. Au contraire, lorsqu'un animal quelconque meurt, l’irritabilité dont toutes ses parties ou certaines d’en- tre elles jouissaient, est, de toutes ses facultés, celle qui s'anéantit constamment la dernière. Le phénomène du sentiment et celui de l’érrita- bilité sont donc essentiellement différents l’un de l'autre, puisque les causes et les conditions néces- saires à leur production ne sont point les mêmes, et qu’on a toujours des moyens décisifs pour les distinguer. Maintenant, pour montrer combien les principes de la théorie admise en zoologie sont encore impar- faits, je vais faire remarquer que les plus savants zoologistes de notre temps confondent encore le sen- timent avec l'irritabilité, et que, par la citation de quelques faits mal jugés, ils croient pouvoir étendre aux végétaux l’une et l’autre de ces facultés. « Plusieurs plantes, dit-on dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, à l’article Animal, se meu- vent d’une manière extérieurement toute pareille à celle des animaux: les feuilles de la sensilive se contractent lorsqu'on les touche, aussi vite que les tentacules du polype : comment prouver qu'il y a INTRODUCTION. 55 du sentiment dans un cas et non dans l’autre (1)? » Je puis assurer, d’après mes propres observations, qu'il n’y a dans tout ceci rien d’exact, rien qui soit conforme au fait observé à l’égard de la sensitive ou des autres plantes qui offrent des mouvements ana- logues; qu’en un mot, il n’y a aucun rapport entre les mouvements de ces plantes, et ceux qui provien- nent de l'excitation de l’érritabilité dans les animaux, ct qu'il y en a bien moins encore avec le phénomène du sentiment. D'abord, dans la contraction citée que subissent les tentacules du polype, lorsqu'on les touche, il n’y a point de preuve que le sentiment en soit la cause, c’est-à-dire, qu’il y ait eu une sensation pro- duite; car l’érritabilité seule a pu opérer celle con- traction. On est, au contraire, fondé à dire qu'aucune sensation n’a pu avoir lieu par l’attouchement cité, puisque le système d’organes essentiel à la produc- tion de ce phénomène n'existe point dans ce polype, et que le propre de la sensation n’est pas de produire du mouvement. Ainsi, la question de savoir pour- quoi il y a du sentiment dans le polype, tandis qu'il n’y en aurait pas dans la sensitive, ne devait pas se faire, s'il n’est pas vrai que le polype lui-même puisse éprouver des sensations. Or, je vais mainte- nant prouver que, dans les faits cités du polype et de Ja sensitive, il n’y a nulle parité de phénomène; car les tentacules du polype ne se sont mus, lors- qu’on les a touchés, qu’en subissant une véritable contraction, tandis que l’attouchement n’en a pu opérer aucune sur les parties de la sensitive. Le po- lype se sera donc mu, dans le fait en question, par la voie de l’irritabilité de ses parties, et la sensitive par une voie très-différente. En effet, il n’est pas vrai qu'aucune partie de la sensitive se contracte lorsqu'on la touche; car, ni les folioles, ni les pétioles , soit communs, soit parti- culiers, ni les petits rameaux de cette plante, ne subissent alors aucune contraction sur eux-mêmes ; mais ces parties se reploient dans leurs articulations sans qu'aucune de leurs dimensions soit altérée ; et par cette plication, qui s’exécule comme une dé- tente, la plupart de ces parties sont subitement et simplement abaissées, en sorte qu'aucune d’elles n’a subi la moindre contraction, le plus léger change- ment dans ses dimensions propres. Ce n’est assuré- ment point là le caractère de l’irritabilité, et ce n'est, effectivement, que dans les animaux, que des parties peuvent se contracter subitement sur elles- (x) I nous paraît évident que G. Cuvier, en établissant cette comparaison, avait oublié ces beaux principes d'harmonie dans les organisations , d'après lesquels les actes, si simples qu'ils soient, sont toujours le produit d'organes ; on doit être surpris de voir ce grand naturaliste, dont les travaux ont fortement contribué à mettre ces principes hors de toute contestation, les mêmes, changer alors leurs dimensions, et conser- ver pendant la vie de l’animal ou pendant la durée de leur intégrité, la faculté de se contracter de nou- veau à chaque provocation d’une cause excitante; jamais d’ailleurs personne n’a pu observer de sem- blables contractions dans quelque corps que ce soit. Dès qu’on a opéré celte plication articulaire des parties d’une sensitive, par un attouchement ou par uné secousse suffisante, la répétition de l’attouche- ment ou de la secousse n’y saurait plus alors pro- duire aucun mouvement. Pour renouveler le même phénomène, il faut attendre pendant un temps assez long, qui est toujours de plusieurs heures, qu’une nouvelle tension dans les articulations des parties les ait relevées ou étendues ; ce qui ne s'exécute que très-lentement lorsque la température est basse, Je le répète : ce n’est point là du tout le propre de l’érritabilité animale; cette faculté reste la même dans les parties qui en sont douées tant que l’animal est vivant, et leur contraction peut se répéter de suite, autant de fois que la cause excitante viendra la provoquer. D'ailleurs, la contraction d’une partie animale n'offre point simplement des mouvements articulaires, comme dans la sensitive, mais un res- serrement subit, un raccourcissement réel des par- ties, en un mot, un changement dans leurs dimen- sions ; or, rien de semblable ne se manifeste dans les plantes. Ainsi, dès qu’il n’est pas vrai que les mouvements subits qu’on observe dans certaines parties des plan- tes, dites sensitives, lorsqu'on les touche, soient de véritables contractions ou des changements réels dans les dimensions de ces parties, il est dès lors évident que ces mouvements n’appartiennent point à l’érritabilité : aussi ne sauraient-ils se répéter de suite, dans tous les temps sans exception, comme ceux que l’érritabilité produit à la provocation de toute cause excitante. Nous sayons donc maintenant que l’érritabilité n’est point la cause des mouvements cités des plan- tes, dites sensilives, et qu’il y a une disparité mani- feste entre ces mouvements et les phénomènes de l’érritabilité animale. Mais quelle est la cause des mouvements singuliers des plantes, dont il est question? A cela je répondrai : que nous parvenions à con- naître positivement cette cause, ou que nous ne puissions que l’entrevoir à l’aide de quelque hypo- thèse plausible et appuyée sur des faits, il n’en sera abandonner dans une question de l'importance de celle-ci, qui ne pouvait être jugée que par leur application rationnelle et profonde. Lamarck a connu toute la difficulté, l'a abordée avec une grande supériorité, etil est le seul qui en ait donné une solution satisfaisante, 56 INTRODUCTION. pas moins toujours très-vrai que cette même cause est étrangère à l’érritabilité animale. Or, j'ai cru apercevoir cette cause, pour les plantes dites sensitives, dans une particularité qui concerne les émanations des fluides élastiques et invisibles que ces plantes produisent dans le cours de leur vie, comme les autres corps vivants, et cela d’au- {ant plus abondamment que la température est plus élevée. D'abord, je dois faire remarquer que les mouve- ments observés dans les végétaux ne se bornent pas à ceux des plantes dites sensilives; car on en con- naît de diverses sortes, et l’on peut s'assurer, par unexamen attentif de ces mouvements, qu'aucun d'eux n'appartient à l’érritabilité. Ensuite, je ferai voir que ces mouvements pren- nent leur source dans différentes causes, la plupart facilement déterminables. Les uns, en effet, sont des mouvements subits très-visibles, comme ceux de détente, d’affaissement de parties, etc. Les autres, au contraire, sont des mouvements lents et insensibles, comme ceux qui sont dus à des causes hygrométriques, pyrométriques, etc. Tous ne s’exécutent et ne s’observent que dans certaines circonstances. Quelques-uns ne se renou- vellent plus après leur exécution, comme ceux de détente de certains fruits dont les graines sont lan- cées au Join par la détente de leur péricarpe. Il y en a qui ne se montrent que dans certaines parties , comme certaines fleurs, soit à l’époque de leur épanouissement, soit dans ce temps d’effervescence particulière où les organes sexuels sont sur le point d'exécuter leurs fonctions. Ici, je puis montrer que les mouvements articu- laires de la sensitive sont de la première sorte, et que ce ne sont que des affaissements de parties, qui s'opèrent par des détentes d’articulations. Je ferai même voir que les mouvements de l’edysarum gy- rans sont aussi de même sorte, quoiqu'ils soient moins subils, et que ces mouvements s’exécutent de la même manière, c’est-à-dire, par la mêmesorte de cause. ; En effet, dans l’Aedysarum gyrans, les mouve- ments observés sont encore articulaires, etaucunedes parties de cette plante ne subit la moindre con- traction. Ce sont les mêmes mouvements singuliers de cet Ledysarum, qui m'ont fait entrevoir le mys- tère des faits relatifs aux plantes dites sensitives. Dans l’hedysarum en question, les mouvements des folioles étant toujours lents et graduels, et ne se rendant bien sensibles que dans les temps chauds, temps où les émanations des plantes sont les plus considérables , j'ai senti que des vésicules ou des cavités siluées dans les articulations de ces folioles, pouvaient seremplir graduellement de quelque éma- nation gazeuse et élastique du végétal, et que ces cavités pouvaient par là se distendre proportionnel- lement jusqu’à un certain terme de plénitude; qu’a- lors elles pouvaient se vider et s’affaisser aussi gra- duellement. Or, il devait résulter de cet état de choses, des alternatives lentes d’élévation et d’a- baissement de ces mêmes folioles, qui décrivent une ligne demi-circulaire, sans qu'aucune secousse ou cause étrangère ait provoqué ces mouvements. Cette cause simple et uniquement mécanique s'accorde avec les émanations connues des plantes, et l’on sait que ces émanations de matières gazeuses et élastiques sont considérables dans les temps chauds, qu’elles varient selon les plantes qui les produisent, qu’elles sont odorantes dans beaucoup de végétaux, et que, dans la fraxinelle (dictamus albus), elles sont susceptibles de s’enflammer. Ainsi, cette cause me paraît satisfaire pleinement à l’ex- plication du phénomène dont il s’agit. Elle nous montre que dans les plantes sensifives, il faut un attouchement, une secousse , etc., pour provoquer l'évacuation subite des vésicules articu- laires ; tandis que dans l’hesydarum gyrans, une simple plénitude de ces vésicules suffit pour les met- tre dans le cas de commencer l'évacuation lente et graduelle du gaz qu’elles contiennent. Lorsqu'on voudra réellement savoir la vérité à l'égard des objets dont il vient d’être question, il sera difficiie de ne pas reconnaître le fondement des causes que je viens d'indiquer. Ce qu'il y a de très-positif, c’est que, dans les phénomènes connus, soit de la sensilive, soit de l’hedysarum gyrans, soit de la plication subite des feuilles de la dionée, soit des détentes des étamines du berberis, du redressement des fruits qui succè- dent à des fleurs pendantes, soit enfin de divers mouvements observés dans les parties de certaines fleurs , il n’y a véritablement rien qui soit compa- rable au phénomène de l’irrifabilité animale, et bien moins encore à celui du sentiment. L’'irritabilité, dit-on, n’est qu’une modification de la sensibilité : elle n’est pas une faculté spécia- lement attribuée à l’animal ; elle est commune à tous les êtres vivants. Il n’y a pas de doute que toutes les parties bien vivantes des animaux n’en soient douées ; mais les végétaux nous donnent aussi des preuves qu’ils la possèdent. L’action de la lumière, de l’électricité, de la chaleur, du froid, de la sé- cheresse, des acides, des alcalis, du mouvement communiqué , etc., etc., voilà autant de causes de l'irritabilité des végétaux ; c’est à leurs effets qu’on doit rapporter l'épanouissement de certaines fleurs à des heures marquées dans le jour, le sommeil des plantes, la direction de leurs tiges, la dissémina- INTRODUCTION. 57 tion de leurs graines , les eschares plus ou moins profondes que produisent la grêle, le vent sec, etc. ; et cependant aucun de leurs organes ne commu- nique le mouvement qu’il éprouve à la (otalité de l'être qui y paraît sensible. Telle est la manière dont on croit prouver que l’érritabilité est une faculté commune aux plantes, comme aux animaux ! On dit ailleurs : « Si les animaux montrent des désirs dans la recherche de leur nourriture, et du discernement dans le choix qu'ils en font, on voit les racines des plantes se diriger du côté où la terre est plus abondante en sucs, chercher dans les ro- chers les moindres fentes où il peut y avoir un peu de nourriture ; leurs feuilles et leurs branches se dirigent soigneusement du côté où elles trouvent le plus d’air et de lumière. Si l’on ploie une branche la tête en bas, ses feuilles vont jusqu’à tordre leurs pédicules, pour se retrouver dans la situation la plus favorable à l'exercice de leurs fonctions. Est- on sûr que cela ait lieu sans conscience ? » ( Dic- tionnaire des Sciences naturelles, au mot déjà cité.) C’est ainsi que, par la citation de faits précipi- tamment et inconvenablement jugés , l’on introduit dans les sciences, des vues et des principes dont il est ensuite difficile de revenir, parce qu’ils ont une apparence de fondement lorsqu'on ne les approfon- dit pas, et qu’on a l'habitude de les considérer sous cesrapports. Quant à moi, je ne vois, dans aucun de ces faits, rien qui indique, dans le végétal qui les offre, une conscience, un discernement, un choix; rien, enfin, qui soit comparable au phénomène de lérri- tabilité animale, et encore moins à celui du senti- ment. Je sais, comme tout le monde, qu'à raison de leurs diverses propriétés, les différents corps de la nature, vivants ou non, exercent les uns sur les au- tres des actions lorsqu'ils sont en contact, et surtout Jorsqu’au moins l’un d’eux est dans l’état fluide. Ge n’est pas un molif pour supposer que ces corps soient irritables. Le cheveu de mon hygromètre qui s’allonge dans les temps de sécheresse et se raccourcit dans les temps d'humidité, et la barre de fer qui s’allonge dans l'élévation de sa température, ne me parais- sent point pour cela des corps érrifables. Lorsque le soleil agit sur le sommet fleuri d’un helianthus, qu'il hâte l’évaporation sur les points de la tige et des pédoncules qu’il frappe par sa lu- mière, qu'il dessèche plus les fibres de ce côté que celles de l’autre, et que par suite d’un raccourcis- sement graduel de ces fibres, chaque fleur se tourne du côté d’où vient la lumière , je ne vois pas qu’il y ait là aucun phénomène d’érritabilité, non plus que dans la branche ployée en bas qui redresse insensi- DE LADMANCK, T, HE, blement ses feuilles et sa sommité vers la lumière qui les frappe. En un mot, lorsque les racines des plantes s’in- sinuent principalement vers les points du sol qui sont les plus humides, et qui cèdent le plus au nou- vel espace que l'accroissement de ces racines exige, je ne me crois pas autorisé par ce fait à leur attri- buer de l'irritabilité, des perceptions, du discerne- ment, elc., etc. Partout, assurément, on voit des actions pro- duites et suivies de mouvement, entre des corps en contact qui ne sont ni irritables, ni sensibles, puisqu'on en observe de telles entre des corps qui ne sont point vivants. Or, ces actions suivies de mouvement ont lieu lorsqu'il y a du mouvement communiqué; lorsqu'il se trouve quelque affinité quis’exerce, quelque décomposition ou combinaison qui s'opère; lorsqu'un corps recoit quelque in- fluence hygrométrique ou pyrométrique, ou qu'il se trouve dans le cas de subir un affaissement de parties, un effet de détente, celui d’une explosion, d’une rupture, d’une compression, etc., etc. Dans tous ces cas et leurs analogues, il n’y a certaine- ment aucun rapport entre les mouvements lents ou prompts que l’on observe, et ceux qui appartiennent à l’irrilabilité animale. Or, ces derniers mouve- ments, qui ne se produisent que par excitation et toujours dans des parties susceptibles de les renou- veler chaque fois qu’une cause excitante les provo- quera, ne se montrent dans aucun autre corps de la nature que dans celui des animaux. C’est donc un fait positif que, hors des animaux, l'on ne trouve pas un seul exemple d’un mouvement produit par excitation ; de ce mouvement singulier, toujours prêt à se renouveler, et dans lequel les rapports entre la cause et l'effet sont insaisissables ; de ce mouvement, enfin, qui semble lui-même offrir une réaction subite des parties contre la cause agissante, et qui ne ressemble nullement à aucun de ceux qui ont été observés dans les plantes. Mais, me dira-t-on, comment concevoir l’exis- tence de la vie dans un végétal, et par suite, la possibilité des mouvements vitaux, sans une cause capable d’opérer et d’entretenir ces mouvements, sans des parties réagissantes sur les fluides , en un mot, sans l’irritabilité ? A cela je répondrai que l'existence de la vie, dans le végétal comme dans l'animal, se concevra facilement et clairement, lorsqu'on aura égard aux conditions que j’ai assignées pour que le phénomène - de la vie puisse se produire; etici, sans l’érritabilité, ces conditions se trouvent remplies. Un orgasme vital est essentiel à la conservation de tout être vivant ; il fait partie de l’état de choses que j'ai dit devoir exister dans un corps pour qu'il 9 58 INTRODUCTION. puisse posséder la vie, et pour que ses mouvements vitaux puissent s’exécuter. Or, cet orgasme, quoi- que commun à tout corps vivant, ne montre, dans les végétaux, qu’un fait peu remarquable et qui n’a point attiré notre attention; tandis qu'il offre, dans les animaux, un phénomène singulier, et qui n’a point jusqu’à présent été expliqué. En effet, ce même orgasme, qui a lieu dans tous les points des parties souples de tout végétal vivant, ne produit, dans les points de ces parties souples, qu'une tension particulière, qu'une espèce d’éré- thisme ; au lieu que dans les parties souples et non médullaires de tout animal, il y constitue le phéno- mène de l’irritabilité, De part et d'autre, la compo- silion chimique des parties concrètes de ces corps vivants, donne lieu à la différence entre ces deux sortes d’orgasme. L'espèce de tension ou d’éréthisme de tous les points des parties souples des végétaux vivants, est facile à apercevoir lorsqu'on y donne de l'attention, et surtout lorsque l’on compare une plante morte et encore en place avec un autre individu de Ja même espèce qui jouit de la vie. Or, cette tension des points des parties souples de la plante vivante est probablement le produit de fluides élastiques qui se dégagent sans cesse du vé- gétal, y subsistent quelque temps avant de s’en exhaler, et mettent ce corps, par leur formation et leur exhalation successives, dans le cas de pouvoir absorber les fluides du dehors. L’orgasme dont il s’agit n’est, dans les végétaux, qu’à son plus grand degré de simplicité. Il y est effectivement si faible, qu'un coup de vent d’un air très-sec, ou certain brouillard, ou une gelée suffit souvent pour le détruire; ce qui fait périr aussitôt la plante ou celle de ses parties qui s’en trouve affectée. Rien n’est plus commun que de voir un arbrisseau vigoureux et bien portant dans toutes ses parties, perdre la vie en moins de vingt-quatre heures, soit dans une de ses branches, soit dans tout son être, par une des causes que je viens de citer, Mais, tant que l'orgasme, ou l'espèce de ten- sion particulière des points des parties souples du végélal, subsiste, il lui donne le pouvoir d'absor- ber les fluides de l'extérieur en contact avec ses parties, c’est-à-dire, les fluides liquides par ses racines, et les fluides élastiques ou gazeux par ses feuilles, etc, ; en un mot, il lui donne la faculté de vivre. Cest là que se bornent les facultés de cet orgasme. 11 ne rend point les parties souples de la plante ca- pables, par des réactions subites, de servir, ni même de concourir aux mouvements des fluides in- térieurs , en un mot, aux mouvements vitaux. Cela n’est nullement nécessaire; car, dans les végélaux, les mouvements des fluides intérieurs sont lou- jours les résultats évidents des excitations, que des fluides subtils , incoërcibles et pénétrants du dehors (le calorique et lélectricité) viennent exercer sur eux. Ce qui prouve que ce que je viens de dire ne s’ap- puie point sur une supposilion gratuite, mais a un fondement réel , c’est que l'observation atteste qu’il y a toujours un rapport parfait entre la température des milieux environnants et l’activité de la végéta- tion : en sorte que, selon quela température s’abaisse ou s'élève, la végétation et les mouvements des fluides intérieurs sa ralentissent ou s’accélèrent pro- portionnellement. Dans les grands abaissements de température, comme dans l'hiver de nos climats, ceux des végé- taux qui ne sont point accoutumés à supporter un grand froid périssent ; mais les autres, quoique con- servant encore leur orgasme, ont leurs mouvements vitaux tellement ralentis, que leur végétation est alors presque entièrement suspendue. Néanmoins, à un certain degré de froid, leur orgasme serait dé- truit, et dès lors le phénomène de la vie ne saurait plus se produire en eux. ; Maintenant, s’il est vrai que l’orgasme fasse par- tie essentielle de l’état de choses nécessaire à la vie dans un corps, et que, dans les végétaux, cet or- gasme ne soit propre qu’à leur donner le pouvoir d'absorber les fluides de l’extérieur, on concevra, d'une part, que lorsque l’absorption végétale a in- troduit dans le tissu ou dans les canaux de la plante les fluides qui lui deviennent propres, dès lors l’ex- citation des fluides subtils ou incoërcibles du dehors (du calorique, de l'électricité, etc.) suffit pour leur donner le mouvement; de l’autre part, on sentira que lorque , par l’anéantissement de l'orgasme, le végétal a perdu sa faculté absorbante, alors ne se pénétrant que d'humidité à la manière des corps poreux non vivants, selon l'état hygrométrique de l'air, ce végétal n’a plus à l’intérieur ces masses de fluides propres, celles queles fluides subtils ambiants faisaient mouvoir, et que, dès ce moment, la vie n'existe plus en lui. Cette différence de l'arbre vivant d’avec l'arbre mort encore sur pied, et que les fluides subtils am- biants ne sauraient plus vivifier quoiqu’ils existent toujours , s'accorde avec l'observation et avec tous les faits connus. L’orgasme étant détruit, soit dans telle branche de cet arbre, soit dans toutes ses par- ties, la vie ne saurait plus se manifester dans les parties qui l’ont perdue. L'orgasme que possèdent les végétaux vivants, et qui leur donne à tous leur faculté absorbante, suffit donc pour les faire vivre. Il les met dans le cas de se passer de la faculté d’être érritables ; faculté que la INTRODUCTION. 59 composition chimique de leurs parties ne leur per- met point de posséder. Ainsi, les végétaux ne sont point rritables, ne jouissent point du sentiment, etne sauraien(se mou- voir. On est même fondé à dire que, quelle que soit la puissance de la nature , et quelque temps qu’elle accorde à l’organisation qui tend toujours à se com- poser, le propre des végétaux est tel, que jamais Ja nature ne pourra leur donner, ni la faculté de se mouvoir eux-mêmes, ni celle de sentir, ni, à plus forte raison, celle de se former des idées, de les employer pour comparer les objets, pour juger, pour discerner ce qui leur convient, etc. Ils reste- ront à jamais dans une infériorité de phénomène or- ganique qui les distinguera toujours éminemment des animaux. Examinons actuellement les caractères essentiels de ces derniers, et nousles opposerons à ceux des vé- gétaux, afin d’en apercevoir les grandes différences. CHAPITRE IV. Des animaux en général, et de leurs caractères essentiels. Nous voici enfin parvenu aux objets qui nous in- téressent directement, et que nous nous proposons de faire connaître sous les véritables rapports qui les concernent. Effectivement, il s’agit ici des ani- maux, c’est-à-dire, de ces corps vivants singuliers, qui se meuvent instantanément et qui, la plupart, peuvent se déplacer; de ces corps vivants qui, bien plus diversifiés et plus nombreux en races que les végétaux, tiennent de si près par l’organisalion à celle même de l'homme. Qui ne sait que toutes les parties de la surface du globe et le sein de toutes les eaux liquides, sont remplis de ces êtres vivants infiniment variés dans leur forme, leur organisation et leurs facultés; et qu’ils offrent tous cela de particulier, qu’ils peuvent se mouvoir subitement ou mouvoir de même cer- taines de leurs parties, sans l'impulsion d'aucun mouvement communiqué ! Or, puisque ces mêmes êtres, si dignes de notre admiration et de notre étude par les facultés qui leur sont propres, se rapprochent de nous par l’or- ganisation, et que les animaux sans vertèbres que nous voulons connaitre, en font généralement par- tie, essayons de fixer et de circonscrire nettement les caractères essentiels qui les distinguent. Les preuves du fondement de ces caractères seront dé- yeloppées après leur exposition. Caractères essentiels des animaux. Les animaux sont des corps vivants irritables, dont les caractères essentiels sont : 1° D'avoir des parties instantanément contractiles sur elles-mêmes, et d'être susceptibles de les mou- voir subitement el itérativement; 90 D'être les seuls corps vivants qui aient la fa- culté d'agir, et la plupart de pouvoir se déplacer; 5° Le n’exécuter aucun des mouvements de leurs parties, tant internes qu’externes, qu’à la suite d’excilations qui les provoquent, et de pouvoir ré- péter de suite ces mouvements aulant de fois que la cause excitante les provoquera ; 4° De n’offrir aucun rapport saisissable entre les mouvements qu'ils exécutent et la cause qui les produit ; 5e D’avoir leurs solides, ainsi que leurs fluides, participant aux mouvements vitaux ; Go De se nourrir de matières étrangères déjà composées ; et la plupart d'avoir la faculté de digérer ces matières ; 7e D'offrir entre eux une immense disparité dans la composition de leur organisation et dans leurs facultés particulières, depuis ceux qui ont l’organi- sation Ja plus simple, jusqu’à ceux dont l’organisa- tion est la plus compliquée, et dont les organes spéciaux intérieurs sont les plus nombreux ; de ma- nière que leurs parties ne sauraient se transformer les unes dans les autres; S° D’être, les uns simplement rritables, ce qui fait qu’ils ne se meuvent que par des excitations qui leur viennent du dehors; les autres érritables ct sensibles, ce qui leur donne la faculté de se mouvoir par des excitations internes que le sentiment inté- rieur qu'ils possèdent produit en eux; les autres, enfin, érritables, sensibles et intelligents, ce qui les rend capables de se mouvoir par des actes de vo- lonté, quoique le plus souvent ils agissent sans pré- méditation ; 90 De n’avoir aucune tendance, dans le dévelop- pement de leur corps, à s’élancer perpendiculaire- ment au plan de lhorizon, et de n’avoir aucun parallélisme dominant dans les canaux qui contien- nent leurs fluides ; Tels sont les neuf caractères essentiels qui sont généralement propres aux animaux, et qui les dis- tinguent éminemment de tout végétal quelconque, ces neuf caractères étant tous en opposition et con- tradictoires à ceux qui appartiennent aux végétaux. Ayant déjà prouvé, d'une part, que l'érritabilité n'existe nullement dans les végétaux, comme elle ne saurait exisler dans aucun corps inorganique; qu'aucun végétal, en effet, ne possède de parties instantanément et itéralivement contractiles sur x 5 40 INTRODUCTION. elles-mêmes ; en sorte que les mouvements observés dans différentes plantes n’ont rien de comparable au phénomène de l'irritabilité animale ; et de l’autre part, les zoologistes sachant très-bien qu'il n’est pas un seul animal qui ne soit muni de parties in- stantanément contractiles; c'est donc une vérité incontestable et partout attestée par les faits; savoir, que les animaux sont les seuls corps de la nature (au moins dans notre globe) qui soient doués de par- ties irritables et de parties contractiles, susceptibles de se mouvoir subitement et itérativement à chaque provocation d’une cause excilante. Ils sont donc les seuls corps de la nature qui soient capables de se mouvoir par excitation. Si l’on recherche, en effet, quelle est la source des mouvements des animaux, on reconnaitra qu’elle réside uniquement dans cette faculté singulière de leurs parties souples, qui leur donne le pouvoir de se contracter subitement à chaque excitation, et de réagir aussitôt sur le point affecté. Dès lors, la com- paraison de ces singuliers mouvements avec {ous ceux qne l’on peut observer ailleurs, montrera, comme je viens de le dire, que les animaux sont réellement les seuls corps connus qui soient dans ce cas. Ceux des animaux dont le corps est entièrement gélatineux, comme les infusoÿres, les vrais polypes, les radiaires mollasses, ceux-là, dis-je, ont toutes leurs parties concrètes éminemment #ritables, et la simplicité de leur organisalion fait propager l’ef- fet de toute excitation, soit sur une grande portion de leur corps, soit sur leur corps entier. Or, comme ces animaux trouvent autour d’eux ce qui peut les nourrir, car ils s'emparent de tout ce qu’ils peuvent saisir, et rejettent ce qu'ils ne peuvent digérer, ils n’ont point de mouvements particuliers à exécuter pour un choix d'aliments, n’ont besoin d’aucuns muscles pour se mouvoir eux-mêmes, et, en effet, on ne leur en connaît pas positivement. Mais ceux qui sont plus avancés dans la composi- tion de leur organisation, ainsi que ceux qui ont des parties dures, comme des téguments coriaces, cornés ou crustacés ; ceux-là, dis-je, ont l’érritabilité plus bornée dans ses effets, et possèdent tous inté- rieurement des muscles, c’est-à-dire, des parties charnues, irritables, contractiles sur elles-mêmes, et qui peuvent se mouvoir par des excitations in- ternes. Ainsi, il n’est aucun animal, depuis Ja monade jusqu'à l’orang-outang, qui n'ait de ces parties contractiles. ————_—_—_—_ ————— () Les plantes de la famille des semelles, et particulière- ment les oscillatoires de Vaucner , sont dans le cas que je viens de citer, et néanmcins ce sont évidemment des végétaux. Ces corps vivants ne sont point irritables ; leurs mouvements oscil- Jatoires sont toujours très-lents et jamais subits; ils sont plus Voilà des faits que l'observation constate à l'égard de tous les animaux, qui ne souffrent aucune excep- tion nulle part, et qui ne se retrouvent, ni dans les végétaux, ni dans les autres corps de la nature : ils doivent donc servir à caractériser généralement les animaux. Effectivement, ces caractères positifs nous seront utiles pour prononcer définitivement sur la nature de certains corps organisés, que les uns rapportent aux végétaux, tandis que les autres les regardent comme appartenant au règne animal (1). On sent bien que je n’entends pas m'occuper ici des causes prochaines et mécaniques des divers mouvements des animaux; mouvements qu’ils exé- cutent principalement dans leur locomotion, comme lorsqu'ils marchent, courent, sautent, rampent, volent ou nagent ; objet qui fut traité par Aristote, Borelli, Barthez, Daudin, etc. ; mais qu’il s’agit de la source même où les animaux puisent la faculté de se mouvoir. Or, j'ai déjà dit que si l’on demande quelles sont les causes physiques, ou quelle est la source des mouvements subits que les animaux peuvent exécu- ter et répéter, la solution de cette question se trou- vera dans la considération du fait que j'ai cité, savoir : que les animaux ne se meuvent que par excitation, et qu'eux seuls, dans la nature, sont gé- néralement dans ce cas. On peut, effectivement, se convaincre par l’obser- valion que les mouvements des animaux ne sont point communiqués ; qu’ils ne sont point le produit d’une impulsion, d’une pression , d’une attraction ou d’une détente; en un mot, qu'ils ne résultent point d’un effet, soithygrométrique, soit pyrométri- que; mais que ce sont des mouvements excités, dont la cause excitante, agissant sur des parties subite- ment contractiles, n’est point proportionnelle aux effets produits. Dans les corps inorganiques , et même dans les végétaux, les mouvements des parties concrètes, quels qu’ils soient, ne sont que communiqués, ou que déterminés par quelque affinité ou quelque élas- ticité qui exerce son action; mais ils ne sont jamais excités ; aussi sont-ils toujours proporlionnels aux causes qui les produisent. De là vient que les lois de ces mouvements se sont trouvées déterminables, et qu’elles ont donné lieu à une science particulière qu’on nomme mécanique, à laquelle les mathéma- tiques sont applicables (2). Dans les animaux, au contraire, les mouvements ou moins apparents en raison de la température, et aucune excitation particulière ne les fait varier. Voyez Vaucuer, Hist. des Conferves, p. 163 et suiv. (Note de Lamarck.) (2) On m'objectera peut-être, comme exception au principe que je viens de poser, que les matières qui entrent en fermen- INTRODUCTION. 41 subits qu’on leur observe ne s’opérant que par des excitations sur des parties concrètes, mais molles et contractiles, on ne trouve plus de rapports déter- minables entre la cause excitante, sa force et les mouvements produits ; la nature même des mouve- ments d’une partie qui se contracte, semble opposée à ceux qu'ailleurs les causes physiques exécutent. D'après ce que je viens d'exposer, on voit que les animaux différent énormément, par leur nature, des autres corps vivants dépourvus de parties érri- tables, tels que les végétaux. Aussi, possèdent-ils, dans l'érritabilité qui leur est exclusivement propre, une cause de supériorité de moyens qui a permis à la nature d'établir progressivement en eux les dif- férentes facultés qu’on leur connait. Cependant, un caractère aussi frappant, aussi tranché que celui que je viens de citer, ne fut réel- lement point saisi jusqu’à présent, puisque de notre temps on a cherché à l’étendre jusques aux végétaux, c’est-à-dire, à des êtres qui ne le possèdent point. De même, n’a-t-on point attribué généralement à tous les animaux la faculté de se mouvoir volontai- rement, et celle de sentir, sans examiner auparavant ce que peuvent être le sentiment et la volonté ? Et, dans l’ouvrage que j’ai déjà cité (1), ne pré- tend-on pas que les organes essentiels à l'animalité sont ceux des sensations et du mouvement. Or, comme ces organes sont des nerfs et des muscles, il s'ensuit que tout animal doit en être pourvu! Néan- moins, étant forcé de convenir qu’on ne les retrouve plus dans quantité d’animaux imparfaits, on suppose que ces organes y existent toujours, et qu’ils sont mélés et confondus dans la substance irritable et sensible de ces animaux. On nous dit ensuite, dans le même ouvrage ,'que c’est la manière dont s'exerce la nutrition qui four- nit le meilleur caractère distinctif entre les animaux et les végétaux; et pour le prouver, on assure que tous les animaux connus possèdent une cavité in- testinale qui a nécessairement pour entrée une ou plusieurs bouches. Ces assertions, qu’on ne s’est pas mis en peine de prouver, parce que la considération de quantité d'animaux en eüt rendu les preuves trop difficiles à établir, montrent une prévention très-forte en faveur des anciennes opinions que l’on s'était formées des animaux, quoique nos connaissances actuelles ne les permettent plus. Elles ne sont propres qu’à re- Lation ont alors des mouvements excités. Mais on se tromperait à cet égard ; car, outre que les corps qui fermentent se dé- truisent , ce qui n'a point lieu dans les animaux qui se meuvyent, je ne vois pas que les mouvements des corps qui fermentent soient en rien comparables aux mouvements excités des ani- maux, aucune des parties de ces corps n'étant contractile. : (Note de Lamarck.) Les personnes qui voudraient soutenir celte fausse compa- tarder les progrès de la zoologie, et l'on peut dire maintenant qu'aucune d'elles n'offre le vrai carac- tère qui distingue les animaux des végétaux. En niant formellement ces assertions, parce qu’elles sont évidemment contraires à la marche que suit la nature dans ses productions ; qu’elles le sont à l’ordre progressif de la formation des organes spé- ciaux qui seuls donnent lieu à des facultés particu- lières; et surtout qu’elles le sont à la nécessité des appareils d'organes compliqués qui sont indispen- sables pour des facultés très-éminentes ; voici celles que je leur substitue, et que j’appuierai de preuves telles, qu’il faudra bien un jour les admettre. Sans doute, quelques animaux des plus parfaits sont doués de facultés d'intelligence, et peuvent agir par des actes de volonté, c’est-à-dire, à la suite d’une préméditation ; mais il n’est pas vrai que tous les animaux aient la faculté de se mouvoir ainsi par les suites d’une volonté ; Sans doute, beaucoup d’animaux peuvent éprou- ver des sensations; mais il n’est pas vrai que les animaux jouissent tous de la faculté de sentir; Sans doute, il n’y a que des nerfs qui soient les organes des sensations; mais il n’est pas vrai que tous les nerfs soient propres à la production de sen- timent ; Sans doute, beaucoup d'animaux sont pourvus de nerfs; mais il n’est pas vrai que tous les animaux en soient munis d’une manière quelconque; Sans doute, quantité d'animaux se meuvent par un système musculaire; mais il n’est pas vrai que tous les animaux aient des muscles et puissent en avoir ; Sans doute, enfin, un très-grand nombre d’ani- maux possèdent une cavité intestinale, organe spé- cial pour la digestion ; mais il n’est pas vrai que tous les animaux soient munis d’un pareille cavité, qu’ils aient tous une ou plusieurs bouches, et que tous di- gèrent. Certes , si ces assertions sont fondées , il doit en résulter que tout ce qui a été dit de l'animal est fort inconvenable, ne saurait fonder solidement la philosophie des sciences zoologiques, et probable- ment ne provient que de ce qu'on a généralisé in- considérément ce quiaété observé dans les animaux les plus parfaits. J'ai déjà donné les molifs sur lesquels se fondent quelques-unes de ces assertions ; je donnerai bientôt raison devront d'abord consulter les traités élémentaires de chimie pour se f&îre une juste idée de la fermentation et de la cause du mouvement qu'elle produit dans les corps soumis à son action : c'est une décomposition avec dégagement de gaz qui ne peut avoir rien de commun avec les mouvements des animaux. (1) Voyez le Dict. des Sciences naturelles, au mot Anar, pag: 161, 42 ceux qui concernent les autres; mais auparavant je dois poser les axiomes ou principes suivants, qui sont les conséquences des six principes fondamen- taux présentés dans mon premier discours (pag. 7), et qui s'accordent avec tous les faits observés, Principes ou Axiomes zoologiques. 1° Nulle sorte ou nulle particule de matière ne saurait avoir en elle-même la propriété de se mou- voir, ni celle de vivre, ni celle de sentir, ni celle de penser ou d’avoir des idées ; et si, hors de l’homme, l’on observe des corps doués, soit de toutes ces fa- cultés, soit de quelqu’une d’entreelles, on doit con- sidérer alors ces facultés comme des phénomènes physiques que la nature a su produire, non par l'emploi de telle matière qui possède elle-même telle ou telle de ces facultés, mais par l’ordre et l’état de choses qu’elle a institués dans chaque organisation et dans chaque système d’organes particulier; 90 Toute faculté animale, quelle qu’elle soit, est un phénomène organique; et cette faculté résulte d’un système ou appareil d'organes qui y donne lieu, en sorte qu’elle en est nécessairement dépen- dante ; 5° Plus une faculté est éminente, plus le système d'organes qui la produit est composé et appartient à une organisation compliquée ; plus aussi son mé- canisme est difficile à saisir. Mais cette faculté n’en est pas moins un phénomène d'organisation, et est en cela purement physique; 4e Tout système d'organes qui n’est pas commun à tous les animaux, donne lieu à une faculté qui est particulière à ceux qui le possèdent; et lorsque ce système spécial n'existe plus , la faculté qu'il pro- duisait ne saurait plus exister (1); 5e Comme l’organisation elle-même, tout système d'organes particulier est assujetti à des conditions nécessaires pour qu'il puisse exécuter ses fonctions ; et parmi ces conditions, celle de faire partie d’une organisation dans le degré de composition où on l’observe, est au nombre des essentielles (2) ; 6° L'irrilabilité des parties souples, quoique dans différents degrés, selon leur nature, étant une fa- culté commune à tous les animaux, n’est point le produit d'aucun système d'organes particulier dans ces parties ; mais elle est celuidel’étatchimique, des substances de ces êtres, joint à l’ordre de choses qui existe dans le corps animal pour qu’il puisse vivre; (x) Ce principe est d’une vérité incontestable , et il est l'ex- pression d’un fait important dans les animaux. Ce fait peut être encore exposé de cette manière-ci : point d'acte sans l'instru- ment de cet acte ; point de fonction sans l'organe de cette fonc- tion. (2) Supposer dans une monade, dans une hydre, ete., l'émi- INTRODUCTION. 7° La nature, dans toutes ses opérations, ne pou« vant procéder que graduellement, n’a pu produire tous les animaux à la fois : elle n’a d’abord formé que les plus simples, et passant de ceux-ci jusques aux plus composés, elle a établi successivement en eux différents systèmes d'organes particuliers, les a multipliés, en a augmenté de plus en plus l'énergie, et, les cumulant dans les plus parfaits, elle a fait exister tous les animaux connus, avec l’organisation et les facultés que nous leur observons. Or, elle n’a rien fait absolument, ou elle a fait ainsi. Sachant parfaitement, par mes études des ani- maux, combien ces principes sont fondés, ces mêmes principes me dirigeront désormais dans l'exposition que je ferai des facultés que possèdent les animaux que nous considérerons. Mais auparavant, il convient de fixer la définition précise qui caractérise les coupes principales, parmi les corps naturels ; coupes dont j’ai fait l'exposition des caractères avec détail. Or, ces coupes principales sont les corps inorganiques et les corps vivants, et parmi ceux-ci les végétaux et les animaux. Définition de chacune des deux coupes primaires qui partagent les productions de la nature. — Les corps inorganiques sont ceux en qui l’état des parties ne permel pas au phénomène de la vie de s’exécuter en eux, quelque relation qu'ils aient avec les causes excitatrices de l’extérieur. — Les corps vivants sont ceux en qui un ordre de choses et un état des parties, permettent à des causes excitatrices d'y produire le phénomène de la vie, qui en amène plusieurs autres. Définition de chacune des deux coupes principales qui divisent les corps vivants. — Les végétaux sont des corps vivants non irri- tables, incapables de contracter instantanément et itérativement aucune de leurs parties sur elles- mêmes, et dépourvus de la faculté d’agir, ainsi que de celle de se déplacer. — Les animaux sont des corps-vivants doués de parties irritables, contractiles instantanément et ité- rativement sur elles-mêmes; ce qui leur donne à nente faculté de sentir, quoiqu'il soit impossible d'y trouver le système d'organes compliqué qui, seul, peut donner lieu à cette faculté, c'est une pensée contraire aux lois de l'organisation, et à la marche que la nature est obligée de suivre dans tout ce qu’elle produit, (Note de Lamarck.) INTRODUCTION. 45 tous la faculté d’agir, et à la plupart celle de se dé- placer. Ces définitions snt claires, positives, à l'abri de toute objection, et ne rencontrent aucune exception nulle part. Que l’on oppose maintenant ces caractères des animaux à ceux exposés ci-dessus qui appartiennent aux végétaux, l’on sera convaincu de la réalité de celte ligne de démarcation tranchée que la nature a établie entre les uns et les autres de ces corps vivants. Conséquemment, les auteurs qui indiquent un passage insensible des animaux aux végétaux par les polypes et Îles infusoires qu’ils nomment zoophytes ou animaux-plantes , montrent qu’ils n'ont aucune idée juste de la nature animale, ni de la nature vé- gélale, et abusés eux-mêmes, ils exposent à l'erreur tous ceux qui n’ont de ces objets que des connais- sances superficielles. Les polypes et les infusoires ont même si peu de rapports avecaucun végétal quelconque, que cesont, de tous les animaux, ceux en qui l’érritabilité ou la contractilité subite des parties à le plus d'éminence. J'ai déjà dit que, si, sous une seule considération, l’on peut rapprocher les animaux très-imparfaits que constituent les infusoires, les polypes, etc., des al- gues, des champignons, des lichens, et autres végé- taux aussi très-imparfaits, ce ne peut être que sous le rapport d’une grande simplicité d'organisation de part et d'autre. Or, la nature suivant partout une même marche, el élant partout encore assujettie aux mêmes lois, il est évident que si, pour former les végétaux et les animaux, elle a travaillé, d’un côté sur des ma- > tériaux d’une nature particulière, et de l’autre sur des matériaux dont la composition chimique était différente, ses produits sur les premiers n’ont pu être les mêmes que ceux qu’elle a pu faire exister dans les seconds. C’est ce qui est effectivement ar- rivé ; car, très-bornée dans ses moyens, relativement aux végélaux, la nature n’a pu établir en eux l’érri- tabilité, et, par cette privation, ces corps vivants sont restés dans une grande infériorité de phénomè- nes, comparativement aux animaux. Enfin, comme Ja nature a commencé en même temps les uns et les autres, ils ne forment point une chaine unique, mais deux branches séparées à leur origine, oùelles n’on£ de rapports que par la simplicité d'organisation des uns et des autres. Voilà ce qu'attesteront toujours l'observation de ces deux sortes de corps vivants, et l'étude de la nature. Maintenant que nous connaissons l'animal, que nous pouvons même distinguer le plus imparfait des animaux, du végétal le plus simple en organisation, nous avons, à l'égard des premiers, quantité d'objets très-importants à considérer, si nous voulons réel- lement les connaître. D'abord, quoiqu'il soit prouvé qu’il n’y ait point de chaîne réelle entre toutes les productions de la nature, qu'il n’y en ait même point entre tous les corps vivants, puisque les végélaux ne sauraient se lier aux animaux par une véritable nuance, pour montrer l’unité du plan qu'a suivi la nature, dans la formation des animaux, je vais constater, dans la seconde partie, l’existence d’une progression dans la composition de l’organisation des animaux, ainsi que dans le nombre et l’éminence des facultés qu'ils en obtiennent. DEUXIÈME PARTIE. DE L’EXISTENCE D'UNE PROGRESSION DANS LA COMPOSITION DE L'ORGANISATION DES ANIMAUX, AINSI QUE DANS LE NOMBRE ET L'ÉMINENCE DES FACULTÉS QU'ILS EN OBTIENNENT: Il s’agit maintenant de constater l’existence d’un fait qui mérite toute l'attention de ceux qui étudient la nature dans les animaux; d’un fait entrevu de- puis bien des siècles, jamais parfaitement saisi, tou- jours exagéré et dénaturé dans son exposition; d’un fait, en un mot, dont on s’est servi pour élayer des supposilions entièrement imaginaires. Ce fait, le plus important de tous ceux qu’on ait remarqués dans l'observation des corps vivants, consiste dans l’existence d’une composition progres- sive de l’organisation des animaux, ainsi que d’un accroissement proportionné du nombre et de l’émi- nence des facultés de ces êtres. Effectivement, si l'on parcourt, d’une extrémité à 44 INTRODUCTION. l'autre, la série des: animaux connus, distribués d’après leurs rapports naturels, et en commençant par les plus imparfaits; el si lon s'élève ainsi, de classe en classe, depuis les #nfusoires qui commen- cent cette série, jusqu'aux mammifères qui la terminent, on trouvera, en considérant létat de l'organisation des différents animaux, des preuves inconteslables d’une composition progressive de leurs organisations diverses, el d’un accroissement proportionné dans le nombre et l’éminence des fa- cultés qu'ils en obtiennent; enfin, l’on sera con- vaincu que la réalité de la progression dont il s’agit, est maintenant un fait observé el non un acte de raisonnement. Depuis que j'ai mis ce fait en évidence, on a sup- posé que j’entendais parler de l'existence d’une chaîne non interrompue que formeraient, du plus simple au plus composé, tous les êtres vivants, en tenant les uns aux autres par des caractères qui les lieraient et se nuanceraient progressivement ; tandis que j'ai établi une distinction positive entre les vé- gétaux et les animaux, etque j'ai montréque, quand même les végétaux sembleraient se lier aux animaux par quelque point de leur série, au lieu de former ensemble une chaine ou une échelle graduée, ils présenteraient toujours deux branches séparées , très-distinctes, et seulement rapprochées àleur base, sous le rapport de la simplicité d'organisation des êtres qui s’y trouvent. On à même supposé que je voulais parler d’une chaïne existante entre tous les corps de la nature, et l’on a dit que cette chaîne graduée n’était qu’une idée reproduite, émise par Bonnet, et depuis par beaucoup d’autres. On aurait pu ajouter que cette idée est des plus anciennes, puisqu'on la retrouve dans les écrits des philosophes grecs. Mais cette même idée, qui prit probablement sa source dans le sentiment obscur de ce qui a lieu réellement à l'égard des animaux, et qui n’a rien de commun avec le fait que je vais établir, est for- mellement démentie par l’observation à l'égard de plusieurs sortes de corps maintenant bien con- nus (1). Assurément, je n'ai parlé nulle part d’une pareille chaine : je reconnais partout, au contraire, qu'il y a une distance immense entre les corps inorgani- ques et les corps vivants, et que les végétaux ne se nuancent avec les animaux par aucun point de leur série. Je dis plus; les animaux mêmes qui sont le sujet du fait que je vais exposer, ne se lient point les uns aux autres de manière à former une série simple et régulièrement graduée dans son étendue. (1) C'est done à tort que M. Geoffroy Saint-Hilaire, dans son opuseule intitulé Paléontographie, dans la note de la page 12, a attribué à Lamarck une opinion qu’il repousse ici avec juste Aussi, dans ce que j'ai à établir, il n’est point du tout question d’une pareille chaine, car elle n’existe pas. Mais le sujet que je me propose ici de traiter, concerne une progression dans la composition de l'organisation des animaux, ne recherchant cette progression que dans les masses principales ou clas- siques, et ne considérant partout la composition de chaque organisation que dans son ensemble, c’est- à-dire dans sa généralité, Or, il s’agit de savoir si celte progression existe réellement; si le nombre et le perfectionnement des facultés animales se trou- vent partout en rapport avec elles, et si l’on peut actuellement regarder cette même progression comme un fait positif, ou si ce n’est qu’un système. Qu'il y ait des lacunes connues en diverses parties de l’échelle que forme cette progression, et des ano- malies à l'égard des systèmes d'organes particuliers qui se trouvent dans différentes organisations ani- males, lacunes et anomalies dont j'ai indiqué les causes dans ma Philosophie zoologique, cela importe très-peu pour l’objet considéré, si l'existence de la progression dont il s’agit est un fait général et dé- montré, et si ce fait résulte d’une cause pareillement générale, qui y aurait donné lieu. A la vérité, on a reconnu qu’il était possible d’éta- blir, dans la distribution des animaux, une espèce de suite qui paraîtrait s'éloigner par degrés d’un type primitif; et que l’on pouvait, par ce moyen, former une échelle graduée, disposée, soit du plus composé vers le plus simple, soit du plus simple vers le plus composé. Mais on a objecté que, pour pouvoir ainsi établir une série unique, il fallait con- sidérer chacune des organisations animales dans l'ensemble de ses parties; car, si l’on prend en con- sidération chaque organe particulier, on aura autant de séries différentes à former, que l’on aura pris d'organes régulateurs, les organes ne suivant pas tous le même ordre de dégradation. Gela montre, a-t-on dit, que, pour faire une échelle générale de perfection, il faudrait calculer l'effet résultant de chaque combinaison; ce qui n’est presque pas possible. (Cuvier, Anat. comp., vol. 1, p. 59.) La première partie de ce raisonnement est sans doute très-fondée; mais la suite et surtout la con- clusion, selon moi, ne sauraient l'être; car on y suppose la nécessité d’une opération que je trouve au contraire fort inutile, et dont les éléments se- raient très-arbitraires. Cependant, cette conclusion peut en imposer à ceux qui n’ont point suffisamment examiné ce sujet, et qui ne donnent que peu d’at- tention à l'étude des opérations de la nature. raison. Cette opinion n’est pas non plus dans l'hydrogéologie de Lamarck, comme le dit M. Geoffroy dans la note citée. INTRODUCTION. 45 Voilà l'inconvénient de raisonner, à l'égard des choses observées, d’après la supposition d’une seule cause agissante pour la progression dont il s’agit, avant d’avoir recherché s’il ne s’en trouve pas une autre qui ait le pouvoir de modifier çà et là les ré- sultats de la première. En effet, on n’a vu, dans toutes ces choses, que les produits d’une cause uni- que, que ceux compris dans l’idée qu’on se fait des opérations de la nature ; et cependant il est facile de s’apercevoir que ces mêmes choses proviennent de l’action de deux causes fort différentes, dont l’une, quoique incapable d’anéantir la prédominance de l’autre, fait néanmoins très-souvent varier ses résultats. ; Le plan des opérations de la nature à l'égard de la production des animaux, est clairement indiqué par cette cause première et prédominante qui donne à la vie animale le pouvoir de composer progressi- vement l’organisation, et de compliquer et perfec- tionner graduellement, non-seulement l’organisation dans son ensemble, mais encore chaque système d'organes particulier, à mesure qu’elle est parvenue à les établir. Or, ce plan, c’est-à-dire, cette compo- sition progressive de l’organisation, a été réellement exécuté par cette cause première, dans les différents animaux qui existent. Mais une cause étrangère à celle-ci, cause acci- dentelle et par conséquent variable, a traversé cà et là l’exécution-de ce plan, sans néanmoins le détruire, comme je vais le prouver. Cette cause, effective- ment, a donné lieu, soit aux lacunes réelles de la série, soit aux rameaux finis qui en proviennent dans divers points et en altèrent la simplicité, soit, enfin , aux anomalies qu'on observe parmi les sys- tèmes d'organes particuliers des différentes organi- sations. Voilà pourquoi, dans les détails, l’on trouve sou- vent, parmi les animaux d’une classe, parmi ceux mêmes qui appartiennent à une famille très-natu- relle, que les organes de l’extérieur, et même que les systèmes d'organes particuliers intérieurs, ne suivent pas toujours une marche analogue à celle de la composition croissante de l’organisation. Ces anomalies n’empêchent pas, néanmoins, que la pro- gression dont il s’agit, ne soit partout éminemment reconnaissable dans la série des masses classiques qui distinguent les animaux ; la cause accidentelle cilée n'ayant pu altérer la progression en question, que dans des particularités de détail, et jamais dans la généralité des organisations. (1) Il y a donc, d’après Lamarck , deux causes toujours agis- santes sur les animaux, l’une qui tend à les perfectionner d’une manière uniforme dans leur organisation, l'autre modifiant ir- régulièrement ces perfectionnements, parce qu'elle agit selon J'ai montré dans ma Philosophie zoologique (vol.1, p. 220), que cette seconde cause résidait dans les circonstances très-différentes où se sont trouvés les divers animaux, en se répandant sur les différents points du globe et dans le sein de ses eaux liquides ; circonstances qui les ont forcés à diversifier leurs actions et leur manière de vivre, à changer leurs habitudes, et qui ont influé à faire varier fort irré- gulièrement, non-seulement leurs parties externes, mais même, tantôt telle partie et tantôt telle autre de leur organisation intérieure (1). C’est en confondant deux objets aussi distincts ; savoir : d’une part, le propre du pouvoir de la vie dans les animaux, pouvoir qui tend sans cesse à compliquer l’organisation, à former et multiplier les organes particuliers, enfin, à accroître le nombre et le perfectionnement des facultés; et de l’autre, la cause accidentelle et modifiante, dont les produits sont des anomalies diverses dans les résullats du pouvoir de la vie; c'est, dis-je, en confondant ces deux objets, qu’on a trouvé des motifs pour ne don- ner aucune attention au plan de la nature, à la pro- gression que nous allons prouver, et lui refuser l'importance que sa considération doit avoir dans nos études des animaux. Pour se convaincre de la réalité du plan dont je parle, et mettre dans tout son jour ce même plan que la nature suit sans cesse , et qu’elle maintient dans tous les rangs, malgré les causes étrangères qui en diversifient cà et là les effets ; si, conformé- ment à l'usage, l’on parcourt la série des animaux, depuis les plus parfaits d’entre eux jusques aux plus imparfaits, on reconnaitra qu'il existe , dans les premiers, un grand nombre d'organes spéciaux très-différents les uns des autres; tandis que ,-dans les derniers, on ne retrouve plus un seul de ces or- ganes; ce qui est positif. On verra, néanmoins, que, partout, les individus de chaque espèce sont pour- vus de tout ce qui leur est nécessaire pour vivre et se reproduire dans l’ordre de facultés qui leur est assigné ; l’on verra aussi que, partout où une fa- culté n’est point essentielle, les organes qui peuvent la donner ne se trouvent et n'existent réellement pas. Ainsi, en suivant attentivement l’organisation des animaux connus, en se dirigeant du plus com- posé vers le plus simple, on voit chacun des organes spéciaux, qui sont si nombreux dans les animaux les plus parfaits, se dégrader, s’atténuer constam- ment, quoique irrégulièrement entre eux, et dispa- les circonstances locales, fortuites , de température, de mi- lieu, de nourriture, etc., dans lesquelles les animaux vivent nécessairement. 46 INTRODUCTION, raître entièrement l’un après l’autre dans le cours de la série. Les organes de la digestion, comme les plus généralement utiles dans les animaux, sont les der- niers à disparaître; mais, enfin, ils sont antantis à leur tour, avant d’avoir atteint l’extrémité de la série ; parce que ce sont des organes spéciaux, qu’ils ne sont pas essentiels à l'existence de la vie, et qu'ils ne le sont que dans les organisations qui les possèdent. Maintenant, voyons les faits connus, d’après les- quels on peut établir et constater la progression dont il s’agit. Fais sur lesquels s’appuient les preuves de l’exis- tence d’une progression dans la composilion de l’organisation des animaux. Premier fait : Tous les animaux ne se ressem- blent point par l’organisation, soit extérieure , soit intérieure , de leur corps ; on trouve parmi eux des différences nombreuses, constantes et très-considé- rables; en sorte qu'ils offrent;sous ce rapport, une immense disparité. Deuxième fait : Il est certain et reconnu que, sous le rapport de l’organisation, l’homme tient aux animaux, et surtout à certains d’entre eux. Troisième fait : On peut présenter comme un fait positif, comme une vérité susceptible de dé- monstration, que, de toutes les organisations, c'est celle de l’homme qui est la plus composée et la plus perfectionnée dans son ensemble, comme dans celui des facultés qu’elle lui procure (1). Quatrième fait: L'organisation de l’homme étant la plus composée et la plus perfectionnée de toutes les organisations ; l'homme ensuite tenant aux ani- maux par l’organisation ; enfin, par cetle dernière encore, ies animaux différant plus ou moins consi- dérablement entre eux; c’est un fait certain qu'il existe des animaux qui se rapprochent beaucoup de l'homme, sous le rapport de l’organisation ; qu'il s’en trouve d’autres qui, sous le même rapport, s’en éloignent davantage que ceux-ci; et que, sous (1) Plusieurs animaux offrent, dans certains deleurs organes, un perfectionnement et une étendue de facultés dont les mêmes organes, dans l'homme, ne jouissent pas. Néanmoins, son or- ganisation l'emporte en perfectionnement , dans son ensemble , sur celle de tout animal quelconque; ce qui ne peut être con- testé. (Note de Lamarck.) (2) On est si éloigné de saisir les véritables idées que l’on doit se former sur la nature et l'état des animaux , que plusieurs zoologistes prétendant que tous ces corps vivants sont également parfaits chacun dans leur espèce, les mots animaux parfaits ou animaux imparfaits leur paraissent ridicules! comme si, par ces mots, l'on n’entendait pas exprimer ceux des animaux qui, par le nombre , la puissance et l’éminence de leurs facultés, se la même considération, d’autres encore en sont considérablement écartés. : De ces quatre faits, trop reconnus et trop positifs pour qu’il soit possible d’en contester raisonnable- ment aucun, la conséquence suivante résulte néces- sairement. L'organisation de l’homme étant la plus composée et la plus perfectionnée de toutes celles que la na- ture a pu produire; on peut assurer que, plus une organisation animale approche de la sienne, plus elle est composée et avancée vers son perfectionne- ment ; et de même, que, plus elle s’en éloigne, plus alors elle est simple et imparfaite (2). Maintenant, en nous réglant sur cette consé- quence déjà tirée ; savoir : que, plus une organisa- tion animale approche de celle de l’homme, plus elle est composée et rapprochée de la perfection ;, tandis que, plus elle s’en éloigne, plus alors elle est simple et imparfaite ; il s’agit de montrer que les diverses organisations animales, d’après les faits relatifs à l’ensemble de leur composition , forment réellement un ordre très-reconnaissable, et dans lequel l'arbitraire n’entre pour rien. Pour nous accommoder à l'usage, procédons du plus composé vers le plus simple, et recherchons, dans les faits observés, si l’ordre dont nous venons de parler existe positivement. Faits qui concernent les animaux vertébrés et qui prouvent l'existence d’une progression dans la composition et le perfectionnement de leur organi- salion. Si l’ordre de progression que nous recherchons existe, nous devons trouver une dégradation pro- gressive de classe en classe dans l’organisation des animaux; puisque nous allons procéder dans leur série, du pius composé vers le plus simple, com- mencer notre examen par les animaux qui ont l’or- ganisalion la plus composée, et le terminer par ceux qui sont les plus simples à cet égard, c’est-à- dire, par les plus imparfaits. - Dans cette marche, nous devons nous occuper d’abord des animaux vertébrés ; car, ce sont ceux rapprochent en quelque sorte de l’homme , ou désigner ceux qui, par les bornes extrêmes du peu de facultés qu'ils possè- dent, s'éloignent infiniment du terme de perfection organique dont l'homme offre l'exemple ! Qui ne sait que, dans l’état d'organisation où il se trouve, tout corps vivant, quel qu'il soit , est un être réellement parfait, c'est-à-dire , un être à qui il ne manque rien de ce qui lui est nécessaire ! mais, la nature ayant composé de plus en plus l'or- ganisation animale , et par là ; étant parvenue à douer ceux des animaux qui possèdent l’organisation la plus compliquée , de facultés plus nombreuses et plus éminentes, on peut voir, dans ce terme de ses efforts, une perfection dont s'éloignent gra- duellement les animaux qui ne l'ont pas obtenue. (Note de Lamarck.) INTRODUCTION. 41 qui ont l’organisation la plus composée, la plus féconde en facultés, la plus rapprochée de celle de l’homme, et à leur égard, nous remarquerons que le plan de leur organisation, plus ou moins déve- loppé dans chacune de leurs races, et aussi plus ou moins modifié par les circonstances dans les- quelles chacune d’elles se trouve, embrasse pareil- lement l’organisation de l’homme qui offre le com- plément parfait de ce plan particulier. En conséquence, sans entrer dans tous les détails que l'anatomie comparée a fait connaître, et qui multiplient les preuves que nous pourrions citer, nous dirons que, si l’on examine attentivement les animaux vertébrés, on est bientôt convaincu : 1° Que, de tous les vertébrés connus, ce sont les mammifères qui tiennent de plus près à l’homme par l’organisation; qu’ils sont même les seuls qui aient de commun avec lui la génération sexuelle vraiment vivipare; qu'ils sont plus avancés que tous les autres dans le développement de leur plan d'organisation, et conséquemment que c’est parmi eux que se trouvent les plus parfaits des animaux; 2° Que, parmi les mammifères, ceux de l’ordre des onguiculés (Philos. z001., vol. 1, p. 545) sont, de tous les animaux à mamelles, ceux dont l’orga- nisation approche le plus de celle de l’homme, et leur donne-plus de facultés qu'aux autres; que même parmi eux l’on trouve des familles particulières qui l’emportent sur les autres familles du même ordre, par un plus grand rapprochement à cet égard ; qu’en effet, dans les quadrumanes, le cerveau présente, avec tous ses accessoires, le plus grand volume, proportionnellement à celui de leur corps, après le cerveau de l’homme, et conséquemment l'organe de l’intelligence le plus développé après le sien; qu’en outre, ces derniers ont les extrémités de leurs membres mieux disposées pour saisir les objets, pour les sentir, juger de leur forme ou de leurs autres qualités, en un mot, pour s’en servir, que les autres onguiculés : en sorte que l’organisation de ces animaux est effectivement la plus perfec- tionnée des organisations animales, et ne présente ensuite, dans les autres familles du même ordre, que des dégradations croissantes, qui entraïnent des appauvrissements dans les facultés ; 5° Qu’outre la dégradation qui s’observe déjà parmi les différentes races des #anvmifères ongui- culés, celle qui a lieu dans les »#ammifères ongqulés se manifeste plus fortement encore; car ces animaux ont le corps plus gros, plus lourd ; les doigts moins séparés, moins libres, moins sensibles, puisqu'ils sont enveloppés de corne; ils sont moins adroits, ne peuvent guère se servir de leurs pieds que pour se soutenir, ou pour leurs mouvements de transla- tion, ne sauraient même s'asseoir, se reposer sur le derrière; enfin, ils ont déjà perdu de grandes facultés dont jouissent les premiers; parmi eux on observe encore une dégradation sensible, car les pachydermes ont les pieds moins altérés que les bisulces et les solipèdes ; 4° Qu'en quittant les mammifères et arrivant aux oiseaux , l'on reconnait que des changements plus graves se sont opérés dans l’organisation de ces der- niers, et les éloignent davantage de celle de l’homme; qu’en effet, la génération des vrais vivipares, qui est la sienne, est anéantie et ne se retrouvera plus désormais; car, il n’est pas vrai que, hors des mam- mifères, l’on connaisse aucun animal réellement vivipare, soit dans les reptiles, soit dans les pois- sons, etc., quoique souvent les œufs éclosent dans le ventre même de la mère, ce que l’on a nommé génération ovo-vivipure; en un mot, en arrivant aux oiseaux, on voit que la poitrine cesse d’être constamment séparée de l’abdomen par une cloison complète (un diaphragme), cloison qui reparait dans quelque reptiles et disparait ensuite partout ; qu'il n’y a plus de vulve extérieure, séparée de l'anus, plus de saillie au dehors pour les parties sexuelles mâles, plus de saillie de même pour le cornet de l'oreille extérieure, et que les animaux n’ont et n'auront plus désormais la facullé de se coucher et de se reposer sur le côté ; 5° Qu'en laissant les oiseaux, pour considérer les reptiles, des changements et des diminutions plus graves encore dans le perfectionnement de l’orga- nisation se font remarquer, et les éloignent plus encore de celle de l’homme; que le cœur n’a plus partout deux ventricules sans communication , que la chaleur du sang n'excède presque plus celle des milieux environnants, qu'il n’y a plus dans tous qu’une partie du sang qui recoive dans chaque tour, l'influence de la respiration pulmonaire, que le poumon lui-même n’est plus constamment double (comme dans les ophidiens), et qu’à mesure qu’il approche de l’origine de sa formation, ses cellules sont plus grandes ou moins nombreuses, que le cerveau ne remplit qu'incomplétement la cavité du crâne, que le squelette offre cà et là de grandes altérations dans l’état et le complément de ses par- tie (point de clavicules dans les crocodiles, point de sternum ni de bassin dans les ophidiens), qu'une diminulion d'activité dans les mouvements vitaux et dans les changements qu'ils produisent, permet à beaucoup d'animaux de cette classe de pouvoir vivre longtemps de suite sans prendre de nourriture (les tortues, les serpents); qu’enfin, si dans les pre- miers ordres des reptiles, le cœur a encore deux oreillettes , il n’en présente plus qu’une seule dans le dernier ; G° Qu'en arrivant aux poissons, l’on remarque 48 INTRODUCTION. que l’organisation animale s'éloigne de celle de l’homme bien plus encore que celle des animaux déjà cités, et qu’elle est conséquemment plus dé- gradée, plus imparfaile que la leur, indépendam- ment des influences du milieu dense qu’habitent les animaux dont il s’agit; qu’effectivement l’on ne re- trouve plus dans les poissons l'organe respiratoire des animaux les plus parfaits, que le véritable pou- mon, que nous ne rencontrerons plus nulle part, y est remplacé par des branchies, organe bien plus faible en influence respiratoire, puisque pour parer aux inconvénients de ce grand changement, la na- ture fait passer tout le sang par cet organe avant de l'envoyer aux parties, ce qu’elle n’a point fait dans les reptiles; que la poitrine, ou ce qu’elle doit contenir, a passé ici sous la gorge, dans la base même de la tête; qu’il n'y a plus et qu’il n’y aura plus désormais de trachée artère, ni de larynx, ni de voix véritable; que les paupières, qui ont déjà manqué sur les yeux des serpents, ne se retrouvent plus ici, et ne reparaitront plus à l'avenir ; que l'oreille est tout à fait intérieure, sans conduit ex- terne ; qu’enfin le squelette très-incomplet, singu- lièrement modifié, partout sans bassin et sur le point de s’anéantir, n’est plus qu'ébauché dansles derniers animaux de cette classe (les lamproies), et finit avec eux. Ces preuves que fournissent les animaux verté- brés d’une dégradation progressive de l’organisation, depuis le plus perfectionné des quadrumanes, jus- qu’au plus imparfait des poissons, et conséquem- ment d’une diminution croissante dans la composi- tion et Je perfectionnement de l’organisation (à mesure que l’on parcourt leurs classes en se diri- geant vers ceux dont l’organisation s'éloigne plus de celle de l’homme), deviennent de plus en plus frappantes et décisives , si l’on étend la même re- cherche aux animaux sans vertèbres. Faits qui concernent les animaux sans vertèbres, et qui prouvent aussi l'exisience d’une progres- sion dans la composition et le perfectionnement de l’organisation de ces animaux. En continuant notre examen, et recueillant les faits observés que nous offrent les animaux sans vertèbres, en reconnait : 1° Qu’avec les poissons se termine complétement le plan particulier de l’organisation des animaux vertébrés, et par conséquent l’existence du squelette qui fait une partie essentielle de ce plan; qu’effec- tivement , après les poissons, la moelle épinière, ainsi que la colonne vertébrale, cette base de tout véritable squelette, ont cessé d’exister; que par conséquent, le squelette lui-même, cette charpente osseuse et articulée, qui fait une partie importante de l’organisation de l’homme et des animaux les plus parfaits, charpente qui fournit aux muscles tant de points d’attache pour la diversité et la soli- dité des mouvements, et qui donne une si grande force aux animaux sans nuire à leur souplesse, que cette partie, dis-je, est tout à fait anéantie, et ne reparaîtra désormais dans aucun des animaux des classes qui vont suivre; Car, il n’est pas vrai qu’a- près les poissons, la peau crustacée ou plus ou moins solide de certains animaux , et les colonnes d’osse- lets pierreux qui soutiennent les rayons des asféries, de même que celles qui forment l'axe dans les en- crines, soient des parties en rien analogues au sque- lette des animaux vertébrés; qu'enfin, après les poissons, les animaux observés offrent des plans d'organisation très-différents de celui auquel ap- partient l’organisation même de l’homme, de celui qui admet des organes particuliers pour l'intelli- gence, de celui qui donne lieu à un organe spécial pour la voix, à un véritable poumon pour respirer, à un système lymphatique, à des organes sécréteurs de l'urine, etc., etc.; 20 Que les mollusques, qui ne se lient par aucune nuance avec les poissons connus, à moins que de nouveaux héféropodes n’en fournissent un jour les moyens, doivent néanmoins venir les premiers dans notre marche, étant, de tous les animaux sans ver- tèbres, ceux en qui la composition de l’organisation parait la plus avancée, quoiqu’elle soit appropriée , par son état de faiblesse, au changement que la na- ture devait exécuter pour amener celle des verté- brés ; que cependant ils sont encore plus imparfaits, plus éloignés de l’organisation de l’homme que les poissons, puisqu'ils manquent de colonne vertébrale, etqu'ils n’appartiennent plus au plan d’organisation qui l’admet ; que, n’ayant pas encore de moelle épi- nière, ils n’ont pas non plus de moelle longitudi- nale noueuse, mais seulement un cerveau, quelques ganglions et des nerfs, ce qui affaiblit leur sensibi- lité qui est répandue sur toute leur surface externe; qu’enfin, si ces animaux mollasses et inarticulés n’exécutent que des mouvements sans vivacité et sans énergie, c’est que la nature, se préparant à former le squelette, a abandonné en eux l’usage des téguments cornés et des articulations qu’elle employait depuis les insectes , en sorte que leurs muscles n’ont sous la peau que des points d’appui très-faibles ; ÿ 5° Que les cirrhipèdes , les annélides et les crus- tacés, sous le rapport d’une diminution dans la composition et le perfectionnement de l’organisa- tion, n’offrent aucune particularité bien éminente, si ce n’est qu'ils sont inférieurs aux mollusques, et par cela même plus éloignés encore de l’organi- +4 INTRODUCTION. 49 sation de l’homme, puisque par leur moelle longi- tudinale noueuse, ils participent au systèmenerveux des insectes, et qu’ils sont cependant moins impar- faits que ces derniers sous le rapport de la circula- tion de leurs fluides et sous celui de leur respiration ; qu’enfin, les crustacés sont les derniers animaux en qui des vestiges de l’ouïe aient été observés, et en qui le foie se retrouve encore; 4° Que, parvenu aux arachnides, qui tiennent de si près aux insectes, mais qui en sont très-dis- tinctes, on voit que l’organisation animale s’éloigne encore plus de celle de l’homme que celle des ani- maux précédents; car le système d’organes, propre à la circulation des fluides , n’est plus que simple- mentébauché dans certains animaux de cette classe, et se trouve définilivement anéanti dans les autres : en sorte qu’on ne le retrouvera plus dorénavant, quoique le mouvement ou le transport des fluides ou de certains fluides sécrétés, soit encore dans le cas de s’exécuter à l’aide de véritables vaisseaux, dans les animaux de plusieurs des classes qui sui- vent; qu'ici, le mode de respiration par branchies se termine pareillement, n’y offre plus que quel- ques ébauches, et y est remplacé par celui des trachées aérifères, les unes ramifiées, selon les ob- servations de M. Latreille, et les autres en doubles cordons ganglionés, comme dans les insectes ; qu’en- fin, toute glande conglomérée paraissant ne plus exister, et ne devant plus se retrouver désormais, ces animaux sont encore plus éloignés de l’homme par l’organisation, que les crustacés mêmes en qui le foie se montre encore; 5° Qu’en parvenant aux insectes, cette classe d'animaux si nombreux, si singuliers, si élégants même, on reconnait que l’organisation s'éloigne encore plus de celle del’homme que celle des arach- nides et que celle des animaux qui, dans cette marche, les précèdent ; puisque le système si im- portant de la circulation des fluides, par des artères et des veines, n’y montre plus aucun vestige ; que le système respiratoire, par des rachées aérifères , non dendroïdes, mais en doubles cordons ganglio- nés, n’a plus même de concentration locale; que les organes biliaires ne sont plus que des vaisseaux (x) Il me paraît que, faute d’avoir étudié et suivi les moyens de la nature, on s'est gravement trompé, relativement aux insectes, sur la cause, soit de la singularité des habitudes, soit de la vivacité des mouvements de certains de ces animaux. Au lieu d’attribuer ces faits à une organisation plus perfection- née des insectes, et à la nature de leur respiration, ce qui devrait s'étendre à tous les animaux de cette classe, nous ferons remarquer que de simples particularités, que nous in- diquerons, sont très-suffisantes pour donner lieu à ces faits ; nous montrérons que, sans avoir des facultés d'intelligence, mais ayant des idées de perception, de la mémoire, un sen- timent intérieur, et l'organisation modifiée par les habitudes, ces causes suffisent pour leur faire produire les actions que nous observons chez eux; que ces particularités, très-diver- désunis; que la sensibilité chez eux est devenue fort obscure, étant les derniers en qui ce phéno- mène organique puisse encore s’exécuter ; que leur cerveau est réduit à sa plus faible ébauche ; que leurs organes sexuels n’exécutent plus leurs fonc- tions qu’une seule fois dans le cours de leur vie; qu’enfin, le sang, graduellement appauvri dans sa nature, depuis les animaux les plus parfaits, n’est plus, dans les insectes où il a cessé de circuler, qu’une sanie presque sans couleur, à laquelle il ne convient plus de donner le nom de sang (1); 6° Que les vers, qui, en descendant toujours, viennent après les insectes, mais à la suite d’un hiatus, que les épizoaires rempliront peut-être un jour, présentent, dans la composition de l’organi- sation, une diminution bien plus grande encore que celle observée dans les insectes et dans les animaux déjà cités ; en sorte que l’organisation des vers est beaucoup plus éloignée encore de celle à laquelle on la compare, ainsi que toutes les autres, que celle des insectes; qu'ici, en effet, ni le cerveau, ce point de réunion pour la production du phénomène du sentiment, ni la moelle longitudinale noueuse qui, depuis les insectes jusqu'aux mollusques, était si utile au mouvement des parties, n’exislent plus ; qu'il n’y a plus de tête, plus d’yeux, plus de sens particuliers, plus de trachées aérifères pour la res- piration, plus de forme générale constituée par des parties paires, en un mot, plus de véritables màâ- choires ; que la génération sexuelle, même, parait s’anéantir dans le cours de cette classe, les sexes ne se montrant plus qu’obscurément dans certains vers, et disparaissant entièrement dans les autres ; qu’en- fin, formant une branche particulière et hors de rang dans la série, ces animaux offrent entre eux une grande disparité d'organisation, de laquelle résulte que les plus imparfaits sont très-simples, et ne paraissent dus qu'à des générations sponta- nées ; 7° Qu’étant arrivé aux radiaires, on reconnait que l’imperfection de l’organisation animale où nous sommes parvenus, non-seulement se soulient en elles, mais, même qu’elle continue de s’accroitre ; qu'il y est effectivement manifeste, que, dans toutes, sifiées selon les races, ne sont point communes à tous ces animaux ; qu’en effet, s’il ya des insectes qui ont des mouve- ments très-vifs, il y en a aussi qui n'en ont que de fort lents ; que même dans les Épfroines: on trouve des animaux qui ont les mouvements les plus vifs, tandis que, dans les mammifè- res, l'on voit des yaces qui n’en exécutent que de très-lents; qu'enfin, à l'égait deæ manœuvres singulières de certaines races, manœuvres que l'on a considérées comme des actes d'in- dustrie, il n’y a réellement que des produits d'habitudes que les circonstances ont progressivement amenées et fait contrac- ter ; habitudes qui ont modifié l’organisation dans ces races , de manière que les nouveaux individus de chaque génération ne peuvent que répéter les mêmes manœuvres. (Note de Lamarck. Noir la note de la page 13.) 50 INTRODUCTION. la génération sexuelle ne présente plus la moindre existence, en sorte que ces animaux sont réduits à n’offrir que des amas de corpuscules reproductifs qui n’exigent aucune fécondation ; que, quoiqu'il y ait encore, dans les radiaires échinodermes, des vais- seaux pour le transport et l'élaboration des fluides, sans véritable circulation, c’est dans les radiaires mollasses que paraît commencer le mode simple de l'imbibition des parties par le fluide nourricier, les vaisseaux qu’on y aperçoit encore, paraissant n’ap- partenir qu’à leur organe respiratoire ; qu'ainsi que dans les vers, ni le cerveau, ni la moelle longitu- dinale, ni la tête, nisens quelconque n’existent plus dans ces animaux; que c’est parmi eux qu’on voil l'organe digestif montrer une véritable imperfeclion, puisque dans beaucoup de radiaires le canal ali- mentaire, soit simple, soit augmenté latéralement, n’a plus qu'une seule issue, en sorte que la bouche sert aussi d’anus; qu’enfin, les mouvements iso- chrones de ceux de ces animaux qui sont tout à fait mollasses, ne sont plus que les suites des excitations de l'extérieur, comme je le prouverai. Ces mêmes animaux sont donc plus éloignés encore, par leur organisation, de celle à laquelle nous les com- parons, que les vers mêmes, puisque, dans plu- sieurs de ces derniers, les sexes s'aperçoivent encore ; 8° Que les polrpes qui, dans notre marche, vien- nent après les radiaires, ne sont pas néanmoins le dernier chainon de la chaîne animale, et cependant sont beaucoup plus imparfaits, plus simples en or- ganisation, enfin, plus éloignés encore de notre point de comparaison que les radiaires ; qu’en effet, ils ne présentent plus à l’intérieur qu’un seul organe particulier, celui de la digestion dans lequel se dé- veloppent quelquefois des gemmes internes; qu’en vain chercherait-on dans les vrais polypes aucun autre organe intérieur qu’un canal alimentaire, varié dans sa forme, selon les familles, qui devient de plus simple en plus simple, se change peu à peu en sac, comme dans les Aydres, etc., et n’a alors qu'une seule issue ; que l'imagination seule y pour- rait supposer arbitrairement tout ce qu’elle voudrait y voir; qu’en un mot, ici, l’on est assuré que lefluide essentiel à la vie et à la fois nourricier, n’a d'autre mode d’être que celui d’imbiber les parties, de se mouvoir avec lenteur et sans vaisseaux dans la substance du corps du po/ype, dans le tissu cellu- laire qui occupe l'intervalle entre la peau extérieure de ce corps et son tube ou son canal alimentaire; 9 Qu’enfin, les infusoires, dernier anneau de la chaîne que nous venons de parcourir, et surtout les infusoires nus, nous offrent les animaux les plus imparfaits que l'on ait pu connaitre, ceux qui sont les plus simples en organisation, ceux enfin qui sont, de tous, les plus éloignés du point de compa- raison choisi; qu’effectivement, ces animaux n’ont pas un seul organe spécial, intérieur, constant et déterminable, pas même pour la digestion : en sorte qu'outre qu’ils manquent, comme les polypes , de tous les autres organes spéciaux connus, ils n’ont pas même, comme eux, un canal ou un sac alimen- taire, et par conséquent une bouche ; que l’organi- sation, réduite à les faire jouir seulement de la vie animale, ne leur donne aucune autre faculté que celles qui sont généralement communes à tous les corps vivants, plus celle d’avoir leurs parties irri- tables; qu’enfin, ces animaux ne sont plus que des corps infiniment petits, gélatineux, presque sans consistance, qui se nourrissent par des absorptions de leurs pores externes, qui se meuvent et se con- tractent par des excitations du dehors, en un mof, que des points animés et vivants. Dans cette révision rapide dela série des animaux, prise dans un ordre inverse à celui de la nature, j'ai fait voir que, depuis l’omme , considéré seule- ment sous le rapport dé l’organisation, jusqu'aux infusoires et particulièrement jusqu’à la #ronade, il se trouve, dans l’organisation des différents ani- maux et dans les facultés qu’elle leur donne, une immense disparité ; et que celte disparité, qui est à son maximum aux deux extrémités de la série, résulte de ce que les animaux qui composent cette série, s’éloignent progressivement de l’homme, les uns plus que les autres, par l’état de la composition de leur organisation comparée à la sienne. Ce sont-là des faits que maintenant on ne saurait contester, perce qu’ils sont évidents, qu’ils appar- tiennent à la nature, et qu’on les retrouvera tou- jours les mêmes lorsqu'on prendra la peine de les examiner. La réunion de ces faits, prise en considération, forcera sûrement un jour les zoologistes à recon- naitre le vrai plan des opérations de la nature, relativement à l’existence des animaux; car, ce n'est point par hasard qu'il se trouve une progres- sion manifeste dans la simplification de l’organi- salion des différents animaux, lorsqu'on parcourt leur série dans le sens que nous venons de suivre. Qui ne sent que si l’on prend une marche con- traire, la même progression nous offrira une com- position croissante de l’organisation des animaux, depuis la »10nade jusqu’à l’orang-outang, et même une perfection graduelle de chaque organe parti- culier, malgré les causes étrangères qui en ont fait varier çà et là les résultats! Qui ne sent encore que si l’on prend cette nouvelle marche, le plan d’opé- rations qu'a suivi la nature, en donnant sucessi- vement l'existence aux animaux divers, se montrera si clairement, qu’il sera difficile alors de le mécon- naitre ! INTRODUCTION. ‘ La considération suivante répand une grande lu- mière sur les principaux faits d'organisation observés dans les animaux, et fait sentir encore combien est fondée la progression dans la composition de l'organisation des différents animaux, dont je viens d'établir les preuves. Dans chaque point du corps des animaux les plus imparfaits, tels que les infusotres et les polypes, la vie, par la grande simplicité de l’organisation , y est indépendante de celle des autres points du même corps. De là vient que, quelque portion que l’on sépare de l’un de ces corps vivants si simples, le corps peut continuer de vivre, et répare bientôt alors ce qu’il a perdu. De là vient encore que la por- tion séparée de ce corps peut elle-même, de son côté, continuer de vivre : en sorte qu’elle reproduit bientôt un corps entier, semblable à celui dont elle provient. Mais, à mesure que l’organisalion se complique, que les organes spéciaux deviennent plus nom- breux, et que les animaux sont moins imparfaits , la vie, dans chaque point de leur corps, devient dé- pendante de celle des autres points. Et quoique, à la mort de l'individu , chaque système d'organes par- ticulier meure, l’un après l’autre, ceux qui survivent à d’autres ne conservent la vie que peu d'heures de plus, et périssent immanquablement à leur tour, leur dépendance des autres les y contraignant tou- jours. Il est même remarquable que, dans les mam- mifères et dans l’homme, une portion de muscle enlevée par une blessure ne saurait repousser; la plaie se cicatrise en guérissant; mais la portion charnue du muscle enlevée ou détruite, ne se rétablit plus. Certes, cet ordre de choses n’aurait point lieu si la progression en question était sans réalité! La progression dont il s’agit, soit prise du plus composé vers le plus simple, soit considérée en se dirigeant dans le sens contraire , est tellement sen- tie des zoologistes, quoique leur pensée ne s’y arrête jamais, qu’elle les entraine, en quelque sorte, dans le placement des classes : l’on peut dire même qu’à cet égard , elle ne leur permet point cet arbitraire que nous employons ordinairement avec tant d’em- pressement partout où la nature ne nous contraint point d’une manière trop décisive. Il est, en effet, assez curieux de remarquer à ce sujet, combien, malgré la diversité des lumières et des intelligences , et malgré la confiance que l’on a dans son opinion particulière, préférablement à celle des autres, l'unanimité, néanmoins, est pres- que constante, parmi les zoologistes, dans le place- ment des classes qu'ils ont le mieux établies entre les animaux. Par exemple, on ne voit point de zoologistes in- tercaler, parmi les animaux à vertèbres, une classe quelconque des invertébrés ; et, à l'égard des pre- miers, s'ils placent les »24ammifères en tête de leur distribution, on les voit toujours mettre les oiseaux au second rang, et {erminer toute la série des ver- tébrés par les poissons. S'il leur arivait de partager les mammifères en deux classes, comme, par exem- ple, pour distinguer classiquement les cétacés, ils placeraient de force les oiseaux au troisième rang, Car aucun, sans doute, ne rangerait jamais les cé- tacés près des poissons. Enfin , dans cette marche, dirigée du plus composé vers le plus simple, les zoologistes terminent toujours la série générale par les infusoires, quoiqu’ils ne les distinguent point des polypes, En un mot, quoique confondant les radiaires, les polypes et les infusoires sous la déno- mination très-impropre de zoophytes, on les voit toujours, néanmoins, placer les radiaires avant les polypes, et ceux-ci ayant les infusoires. Il y a donc une cause qui les entraîne , une cause qui force leur détermination, et qui les empêche de se livrer à l'arbitraire dans la distribution générale des animaux. Or, cette cause, dont ils ont le sen- timent intime, parce qu’elle est dans la nature, et dont ils ne s'occupent point, parce qu’elle amène- rait des conséquences qui traverseraient la marche qu'ils ont fait prendre à l'étude; cette cause, dis-je, réside uniquement dans la progression dont je viens de démontrer l’existence ; en un mot, elle consiste en ce que la nature, en formant les différents ani- maux, a exéculé une composition toujours crois- sante dans les diverses organisations qu’elle leur a données. On peutdonc dire maintenant que, parmi les faits que l'observation nous a fait connaître, celui de la progression, dont il s'agit, est un de ceux qui ont la plus grande évidence. Mais de ce qu’il y a réellement une progression dans la composition de l’organisation des animaux, depuis les plus imparfaits jusques aux plus parfaits de ces êtres, ilne s'ensuit pas que l’on puisse former avec les espèces et les genres une série unique, très- simple, non interrompue, partout liée dans ses par- ties, et offrant régulièrement la progression dont il s’agit. Loin d’avoir eu cette idée, j'ai toujours été convaincu du contraire, je l'ai établi clairement ; enfin j'en ai reconnu et montré la cause. On s’est apparemment persuadé qu'une pareille échelle régulière, formée avec les espèces et les genres, devait être la preuve de la progression dont il est question, et comme l’observation atteste qu'il n’est pas possible d’en former une semblable, parce que l'échelle qu’on exécuterait avec les espèces ct les genres, rangés d’après leurs rapports, ne présen- terait qu’une série irrégulière, interrompue, et 52 offrant des anomalies nombreuses et diverses, on n’a donné aucune attention à la progression dont il s’agit, et l'on s’est cru autorisé à méconnaître, dans cette progression, la marche des opérations de Ja nature. Cette considération étant devenue dominante parmi les zoologistes, la science s’est trouvée privée du seul guide qui pouvait assurer ses vrais progrès; des principes arbitraires ont été mis à la place de ceux qui doivent diriger la marche de l'étude; et si le sentiment de la progression, dont j'ai prouvé l'existence, ne retenait la plupart des zoologistes, relativement au rang des masses principales, on verrait, dans la distribution des animaux, des ren- versements systématiques extraordinaires. Tout ici porte donc sur deux bases essentielles, régulatrices des faits observés et des vrais principes zoologiques, savoir : 1° Sur le pouvoir de la vie, dont les résultats sont la composition croissante de l’organisation, et par suite, la progression citée; 9o Sur la cause modifiante, dont les produits sont des interruptions, des déviations diverses et irrégulières dans les résultats du pouvoir de la vie. I] suit de ces deux bases essentielles, dont les faits connus attestent le fondement : D'abord, qu'il existe une progression réelle dans la composition de l’organisation des animaux, que la cause modifiante n’a pu empêcher. É Ensuite, qu’il n’y a point de progression soutenue et régulière dans la distribution des races d’ani- maux, rangées d’après leurs rapports, ni même dans celle des genres et des familles ; parce que la cause modifiante a fait varier, presque partout, celle que la nature eût régulièrement formée, si cette cause modifiante n’eüt pas agi (1). Cette même cause modifiante n’a pas seulement agi sur les parties extérieures des animaux, quoi- que ce soient celles-ci qui cèdent le plus facilement et les premières à son action; mais elle a aussi opéré des modifications diverses sur leurs parties internes, et a fait varier très-irrégulièrement les unes et les autres. Il en résulte, selon mes observations, qu’il n’est pas vrai que les véritables rapports entre les races, et même entre les genres et les familles, puissent se décider uniquement, soit par la considération d’au- cun système d'organes intérieur, pris isolément, soit —_————_—_———_————————————————— (1) Ceci est l'explication la plus simple et la plus rationnelle qui ait été donnée jusqu'à présent de certaines anomalies dans l'organisation des animaux; on conçoit, dès lors, comment il se fait que des animaux d’une classe inférieure aient quelquefois INTRODUCTION. par l'état des parties externes; mais qu’il l’est, au contraire, que ces rapports doivent se déterminer d’après la considération de l’ensemble des caractères intérieurs et extérieurs, en donnant aux premiers une valeur prééminente, et parmi ceux-ci, une plus grande encore aux plus essentiels, sans employer néanmoins la considération isolée d’aucun organe particulier quelconque (2). Que les circonstances dans lesquelles se sont trou- vées les différentes races d'animaux, à mesure qu'elles se sont répandues de proche en proche, sur différents points du globe et dans ses eaux, aient donné à chacune d’elles des habitudes particulières, etque ces habitudes, qu’elles ont été obligées de contracter selon les milieux qu’elles habitèrent et leur manière de vivre, aient pu, pour chacune de ces races, modifier l’organisation des individus, la forme et l’état de leurs parties, et mettre ces objets en rapport avec les actions habituelles de ces individus, il n’est plus possible maintenant d’en douter. En effet, l’on doit concevoir qu’à raison des mi- lieux habités, des climats, des situations particu- lières, des différentes manières de vivre, et de quantité d’autres circonstances relatives à la condi- tion de chaque race, tel organe ou même tel système d'organes particulier, a dù prendre, dans certaines d’entre elles, de grands développements ; tandis que dans d’autres races, quoique avoisinantes par leurs rapports généraux, mais très-différemment situées, ce même système d'organes particulier, très-déve- loppé dans les premières, aura pu, dans celles-ci, se trouver très-affaibli, très-réduit, peut-être anéanti, ou au moins modifié d’une manière singulière. Ce que je dis de tel système d'organes qui fait partie de l’organisation des individus d’une race quelconque, s'étend à toutes les autres parties de ces individus, et même à leur forme générale : tout en eux est assujetti aux influences des circonstances dans lesquelles ils se trouvent forcés de vivre. À l'égard des animaux, il y a nombre de faits connus qui attestent l’existence de cet ordre de choses, et l’on pourrait ajouter que, quelque petites que soient les modifications qui se sont opérées sous nos yeux et dont nous nous sommes convaincus par l'observation, dans ceux des animaux, dont nous avons changé forcément les habitudes, ces mêmes modifications sont suffisantes pour nous montrer l'étendue de celles, qu'avec le temps les animaux ont pu éprouver dans leur forme, leurs parties, leur certains organes plus développés que ceux dont l’organisation par son ensemble est beaucoup plus parfaite. (2) Les principes que doit fournir cette considération, se- ront développés dans la 6e partie de cette Introduction. INTRODUCTION, 53 organisation même, de la part des circonstances dans lesquelles ils ont vécu, qui ont diversifié toutes leurs races presqu'’à l'infini (1). D'après les considérations que je viens d’exposer, qui ne reconnait la cause qui fait que, dans une même classe d'animaux, chaque système d’organes particulier ne suit pas, dans toutes les races, le même ordre, soit de perfectionnement, soit de dé- gradalion ? Enfin, qui ne voit que, malgré les anomalies di- verses provenues de la cause citée, la progression dans la composition de l’organisation animale, ne s’en est pas moins exécutée d’une manière très-re- marquable, et qu’elle indique clairement la mar- che des opérations de la nature à l'égard des ani- maux ? Puisque ces animaux, chacun de leur espèce, doivent à la nature et aux circonstances leur exis- tence et tout ce qu'ils sont, essayons maintenant de montrer quels sont les moyens qu'elle a employés, d'abord pour instituer la vie dans les corps qui en jouissent, ensuite pour former en ceux qui en of- fraient la possibilité, des organes particuliers, les développer progressivement, les varier, les multi- plier, et finir par les cumuler dans les plus perfec- tionnées des organisations animales. TROISIÈME PARTIE. DES MOYENS EMPLOYÉS PAR LA NATURE POUR INSTITUER LA VIE ANIMALE PANS UN CORPS ,; COMPOSER ENSUITE PROGRESSIVEMENT L'ORGANISATION DANS DIFFÉRENTS ANIMAUX, ET ÉTABLIR EN EUX DIVERS ORGANES PARTICULIERS ;, QUI LEUR DONNENT DES FACULTÉS EN RAPPORT AVEC CES ORGANES. Un des penchants naturels de l’homme étant de porter, en général, les individus de son espèce à borner l'intelligence humaine d’après la limite de la leur, ceux qui ne font aucune étude de la nature, qui ne l’observent point, se persuadent aisément que c’est une folie de chercher à connaitre la source des faits qu’elle présente de toutes parts à nos obser- valions. Quant à moi, convaincu que les seules connais- sances positives que nous puissions avoir, ne sont autres que celles que l’on peut acquérir par l’obser- valion ; sachant d’ailleurs que, hors de la nature, hors des objets qui sont de son domaine, et des phé- nomènes que nous offrent ces objets, nous ne pou- vons rien observer, je me suis imposé pour règle, à l'égard de l'étude de la naiure, de ne m’arrêler dans mes recherches, que lorsque les moyens me man- queraient entièrement. Ainsi, quelque difficile que paraisse le sujet qui m'occupe dans cette troisième partie, reconnaissant un fondement incontestable dans la proposition d’où je vais partir, ce fondement m'autorise à étendre mes recherches jusques dans les détails des procédés qu’a employés la nature pour faire exister les ani- (1) Philosophie zoologique, vol. 1, p. 318. DK LAMARCK, T, Je maux, et amener leurs différentes races à l’état où nous les voyons. Sans doute la proposition générale qui consiste à attribuer à la nature la puissance et les moyens d’instituer la vie animale dans un corps, avec toutes les facultés que la vie emporte, et ensuite de com- poser progressivement l’organisation dans différents animaux; celle proposition dis-je, est très-fondée et à l’abri de Loute contestation. Pour la combattre, il faudrait nier le pouvoir, les lois, les moyens, et l'existence même de la nature; ce que probablement personne ne voudrail entreprendre. Ainsi, les animaux, comme Lous les autres corps naiurels, doivent à la nature tout ce qu'ils sont, touies les facultés qu'ils possèdent. C’est de là que je partirai pour étendre mes recherches sur les moyens qu’elle a pu employer pour exécuter, à l'é- gard de ces êtres, ce que l’observation nous montre en eux. Mais nos déterminations des moyens mêmes qu'emploie la nature ne sont pas toujours aussi posilives que la proposition qui lui attribue le pou- voir d'exécuter tant de choses diverses. En effet, nous manquons nous-mêmes de moyens pour nous assurer du fondement de nos détermina- tions à cet égard, et cependant, comme notre prin- cipe ou notre point de départ est assuré, et qu’ilnous prescrit de borner nos idées au seul champ dont il 4 A INTRODUCTION. nous trace les limites, il ne s’agit plus que de mon- trer que Jes choses peuvent être comme je vais les présenter, et que s’il en était autrement, elles au- raient nécessairement lieu par des voies analogues. D'après cela, le seul point d'où nous puissions partir pour arriver aux déterminations qui sont ici notre but, c’est, avant tout, de reconnaitre que les animaux, ainsi que les végétaux, les minéraux, et tous les corps quelconques, sont des productions de la nature. J'en établirai les preuves dans la 6° par- tie de cette Introduction, et dès à présent je remar- querai que les naturalistes en sont intimement per- suadés, ainsi que l’atteste l’expression même qu'ils emploient lorsqu'ils en parlent. Puisque les animaux sont des productions de la nature, c’est d'elle conséquemment qu’ils tiennent leur existence et les facultés qu’ils possèdent; elle a formé les plus parfaits comme les plus imparfails; elle a produit les différentes organisations qu’on re- marque parmi eux ; enfin, à l’aide de chaque orga- nisalion et de chaque système d’organes particuliers, elle a doué les animaux des facultés diverses qu’on leur connait : elle possède donc les moyens de pro- duire toutes ces choses. On est même fondé à penser qu’elle les produirait encore de la même manière et par les mêmes voies, si elles n’existaient point. Maintenant, je crois pouvoir assurer que si c’est elle qui a réellement fait exister ces mêmes choses, elle les a sans doute opérées physiquement ; car ses moyens étant purement physiques, on ne peut lui en attribuer d’autres. Cette considération doit être de première importance pour mon sujet. Les moyens, et à la fois les causes de tout ce que la nature a exécuté, et de tout ce qu’elle continue d'opérer tous les jours, sont nécessairement de dif- férents ordres. En effet, on peut dire que la nature a des moyens généraux, et qu’elle en possède d’au- tres qui sont graduellement plus particuliers. Tous formentensemble une hiérarchie de puissances dans laquelle tout est lié, tout est dépendant, tout est en harmonie, tout est nécessaire : ces vérités ont élé senties, et sont en effet reconnues. Ainsi, pour établir quelque ordre dans nos idées sur ce sujet intéressant, etparvenir à montrer com- ment il paraît que la nature a opéré la production des animaux, je vais présenter mon sentiment sur ses moyens généraux les plus probables, et j’en in- diquerai la liaison avec les moyens particuliers et moins douteux, dont elle a nécessairement fait usage. Au moins dans notre globe, la nature a deux moyens puissants et généraux, qu’elle emploie con- tinuellement à la production des phénomènes que nous y observons; ces moyens sont : 1° L’attraction universelle, qui tend sans cesse à opérer le rapprochement des particules de la matière, à former des corps, et à empêcher la dispersion de leurs molécules; 90 L'action répulsive des fluides subtils, mis en expansion ; action qui, sans être jamais nulle, varie sans cesse dans chaque lieu, dans chaque temps, et qui modifie diversement l’état de rapprochement des molécules des corps. De l'équilibre entre ces deux forces opposées, des différentes quantités de puissance dont l’une l’em- porte sur l’autre dans chaque circonstance, des afli- nités diverses entre Les objets assujettis à l’action de ces forces, enfin, des circonstances infiniment variées dans lesquelles ces forces agissent, naissent sans doute les causes de tous les faits que nous observons, et particulièrement de ceux qui concernent l’exis- tence des corps vivants. Les deux forces contraires que je viens de citer sont reconnues; on en aperçoit, effectivement, l’ac- tion dans presque tous les faits qui s'observent dans notre globe. Elles sont cependant plus générales en- core; car, si l’on a des preuves que l’aftraction ne se borne point à ce même globe, on ne saurait mé- connaître, hors de lui, l’action d’une force répulsive sans laquelle la lumière, qui traverse sans cesse l’es- pace dans toute direction, ne serait point mise en mouvement. La réalité des deux causes en question ne peut donc raisonnablement être mise en doute. Or, au lieu d'employer cette connaissance à former des hy- pothèses sur l'univers, je vais me restreindre à con- sidérer les faits qui en résultent dans le globe que nous habitons, et particulièrement ceux qui concer- nent les corps vivants, surtout les animaux. On ne connait point la cause de l'attraction uni- verselle ; on sait seulement que cette attraction est un fait positif que l’observalion a constaté. Malgré cela, le mouvement ne pouvant être le propre d’au- cune matière, on doit penser que Loute force attrac- tive, ainsi que toute force répulsive, sont chacune le produit de causes physiques, étrangères aux pro- priétés essentielles des matières qui l'offrent. La cause qui met sans cesse, dans notre globe, plusieurs fluides invisibles, tels que le calorique, l'électricité, et peut-être quelques autres, dans ün état d'expansion qui les rend répulsifs, me paraît plus déterminable que celle qui produit la gravita- tion universelle. Je la trouve, en effet, dans la lu- mière, perpétuellement en émission, des corps lu- mineux, et surtout dans celle du soleil qui vient sans interruption frapper notre globe, mais avec des variations continuelles sur chaque point de sa sur- face. Ce serait une grande erreur de croire que le calo- INTRODUCTION. 55 rique soit, par sa nature, (oujours en mouvement, toujours expansif, toujours répulsif des molécules des corps dans lesquels il pénètre. J’ai publié (1) ce qu'il y a de plus probable sur la théoric de ce sin- gulier fluide; et l’on y aura égard lorsque les étran- ges hypothèses actuellement en crédit, cesseront d'occuper la pensée des physiciens. Il me suffit de faire remarquer ici qu'un fluide subtil, répandu dans notre globe et son atmosphère, fluide qui, dans son état naturel, nous est nécessai- rement inconnu, parce qu'il ne saurait affecter nos sens, se trouvant sans cesse coërcé par la lumière du soleil, dans une moitié du globe, devient aussitôt un calorique expansif. En effet, comme une moilié entière de notre globe est, en tout temps, frappée par la lumière du soleil, il se reproduit donc toujours une immense quantité de caloriques à la fois; ce que j'ai prouvé, sans avoir besoin de l'illusion des rayons Calorifiques. Ainsi ce calorique produit par la lumière, parfai- tement le même que celui qui se dégage dans les combustions, dans les eMfervescences, ou qui se forme dans les frottements entre des corps solides, ce ca- lorique, dis-je, étant toujours renouvelé et entretenu dans notre globe par le soleil, toujours changeant dans sa quantité et dans son intensité d’expansion, fait varier perpétuellement la densité des couches de l'air et l'humidité des parties basses de l’atmosphère, ainsi que celle de la plupart des corps de la surface du globe. Or, ces variations de calorique, de densité des couches de l'air, et d'humidité dans l’atmosphère et dans les corps, donnent continuellement lieu au déplacement de l'électricité, aux variations de ses quantités dans différentes parties du giobe, et à des cumulations diverses de ses masses, qui les rendent elles-mêmes expansives et répulsives. Gertes, il n’y a dans {out ceci rien qui ne soit conforme aux faits physiques observés. Ainsi, dans notre globe, deux causes opposées, qui agissent sans cesse et se modifient mutuellement ; savoir : l’une, toujours régulière dans son action, tendant continuellement à rapprocher et à réunir les parties des corps et les corps eux-mêmes; landis que l'autre, très-irrégulière, fait des efforts variés pour a —… …—….…—…"…"”"”"—_— (1) Comme assurément on ne saurait attribuer à une matière quelconque d'avoir en propre aucune force productive de mou- vement, et d'être par elle-même, soit altirante, soil repous- sante ; comme, ensuite , il n'est pas possible de douter que la propriété que l'on observe dans certaines matières d'être répul- sives des autres corps ou de tendre à écarter leurs molécules réunies en pénétrant dans leurs interstices, ne soit le produit d'un changement de lieu ou d'état de ces matières; j'ai senti qu'à l'égard du calorique, les propriétés qu’on lui connaît ne pouvaient lui être essentielles , et lui étaient même nécessaire ment passagères : en sorte que ce fluide n'est calorique qu'ac- cidentellement. En examinant alors les faits connus qui le concernentet leurs conditions, j'apercus les causes qui peuvent coërcer le fluide tout écarter, tout séparer ; deux causes, disons-nous, sont, dans les mains de la nature, des moyens qui lui donnent le pouvoir d'opérer une multitude de phénomènes, parmi lesquels celui qu’on nomme la vie est un des plus admirables, et en amène d’autres qui le sont davantage encore. La plus grande difficulté pour nous, en apparence, est de concevoir comment la nature a pu instituer Ja vie dans un corps qui ne la possédait pas, qui n’y était pas même préparé; et comment elle a pu com- mencer l’organisation la plus simple, soit végétale, soit animale, lorsqu'elle a formé des générations spontanées ou directes. Quoique nous ne puissions savoir avec certitude ce qui a lieu à cet égard, c’est-à-dire, ce quise passe positivement; comme c’est un fait cerlain que la na- ture parvient, presque chaque jour , à douer de la vie de très-petits corps en qui elle n'existait pas, et qui n'y étaient même pas préparés; voici ce que l'observation et ce qu’une réunion d’induelions nous autorisent à penser à ce sujet. C’esttoujours par l'étude descondilionsessentielles à l’existence de chaque fait, que nous pouvons réus- sir à nous éclairer sur leur cause. Or, nous savons, par l'observation, que les orga- nisations les plus simples, soit végétales, soit ani- males, ne se rencontrent jamais ailleurs que dans de petits corps gélatineux, très-souples, très-délicats, en un mot, que dans des corps frêles, presque sans: consistance, et la plupart transparents. Nous savons aussi que, parmi ses moyens d’ac- tion, la nature emploie l'attraction universelle qui tend à réunir, à former des corps particuliers; et qu’en outre, dans notre globe, elle emploie en même temps l’action des fluides subtils , pénétrants et ex- pansifs, tels que le calorique, l'électricité, ete., fluides qui sont répulsifs et qui tendent à désunir les par- ties des corps qu’ils pénètrent, en un mot, à écarter leurs molécules agrégées ou agglutinées. Les choses étant ainsi, l'on conçoit facilement : 4° que lorsque les petits corps gélatineux, que la puissance réunissante forme aisément dans les eaux et dans les lieux humides, recevront dans leur inté- rieur les fluides expansifs et répulsifs que je viens ——————————— particulier propre à devenir calorique ; je reconnus bientôt ce qu'il pouvait opérer dans cet état passager, selon le degré d ex- pansion où il se rencontrait , et j'y appliquai sans difliculté tout ce que l'observation nous a montré à son égard. Mes premières pensées sur ce sujel sont Insérccs dans mes Recherches sur les causes des principaux faits physiques, n° 332 à 338. Des développements plus réguliers sur ma nouvelle théorie du feu setrouvent consignés dans mes Mémoires de phy- sique et d'histoire naturelle, pages 155 à 200. On y reviendra probablement un jour, surtout lorsqu'on examinera les bases sur lesquelles se fondent les hypothèses qui dominent mainte- nant, et qui arrétent les vrais progrès de la physique. ( Note de Lamarck.) 4" 56 INTRODUCTION. de citer, et dont les milieux environnants sont sans cesse remplis; alors, les interstices de leurs molé- cules agglutinées s’aggrandiront, et formeront «les cavités utriculaires ; 2 que les parties les plus vis- queuses de ces corps gélatineux, constiluant, dans cette circonstance, les parois des cavités utriculaires dont je viens de parler, pourront elles-mêmes rece- voir, de la part des fluides sublils et expansifs en question, cetle tension singulière dans tous leurs points, en un mot, celle espèce d’éréthisme que j'ai nommé orgasme , et qui fait partie de l’état de cho- ses que j'ai dit étre essentiel à l'existence de la vie dans un corps; 5° quel'orgasme une fois établi dans les parties secrèles du corps gélalineux en queslion, ce corps en recoit aussitôt une faculté absorbante, qui le met dans le cas de se pourvoir de fluides liqui- des qu'il s'approprie du dehors, et dont les masses remplissent ses utricules. Dans cet état de choses, l’on sent que bientôt la continuité d'action des fluides sublils eL expansifs environnants, forcera le liquide des utricules à se déplacer, à s'ouvrir des passages à travers les fai- bles parois de ces utricules, enfin, à subir des mou- vements continuels, susceptibles de varier en vitesse et en direction, selon les circonstances. Ainsi donc, voilà le petit corps gélatineux que nous considérons , véritablement organisé; le voilà composé de parties concrètes contenantes, formant un tissu cellulaire très-délicat, et de fluide propre contenu, que des excilations du dehors, toujours renouvelées, mettent sans cesse en mouvement; en un mot, le voilà doué de mouvements vitaux. C’est ainsi, probablement, que l'organisation fut commencée dans les généralions dites spontanées que la nature sait produire. Elle ne put l'être qu’à la faveur des petits corps gélatineux dont je viens de parler ; et en effet, c’est uniquement dans de sem- blables corps qu’on observe les organisations les plus simples. Ces mêmes pelits corps furent donc trans- formés en corps vivants, dès que les interstices de leurs molécules purent être agrandis, et que leurs molécules les plus agglutinées purent constituer des parties concrètes cellulaires, capables de contenir des fluides susceptibles d’être mis en mouvement dans leurs petites cavités. Dès lors, ces petits corps transpirérent et firent des pertes ; mais dès lors aussi ils devinrent absorbants, et se nourrirent et se dé- veloppèrent par des additions internes de particules qui purent s’y fixer. —————— (1) Sur cette question très-importante des générations spon- tanées , les naturalistes de nos jours sont encore divisés ; cepen- dant là, ce nous semble, la difficuité est plus apparente que réelle, et le dilemme posé ici par Lamarck , met les naturalistes dans la nécessité d'adopter l’une de ces propositions : la nature a eu la puissance de créer les animaux, où elle a manqué de Les mouvements excités dans le fluide propre des petits corps gélatineux dont je viens de parler, con- stituent dès lors en eux ce qu’on nomme /a vie ; car ils les animent, les mettent dans le cas de transpi- rer, d’absorber par leurs pores ce qui peut réparer leurs pertes, de s'étendre, c’est-à-dire de s’accroitre jusqu'à un certain point, enfin de se mulliplier ou se reproduire; ce qui s'exécute par des scissions ou des divisions de ces corps. Toutes cesopérations n’exigent ni travail, ni chan- gements notables dans les matériaux employés. Les moyens les plus simples, les seuls que la nature ait alors à sa disposition, lui suffisent. L'assimilation se borne à employer celles des par- ticules absorbées, dont la composition chimique est analogue à celle de la substance très-peu composée de ces frèles corps. L'extension ou l'accroissement de ces pelils corps s'exécute par les suites mêmes des forces de la vie, forces qui résultent des mouvements excités. Cette extension est bornée par la nécessité de ne pouvoir franchir sans rupture les limites de la ténacité très- faible de ces corps. Enfin, la multiplication ou la reproduction de ces mêmes corps, est le produit d’un excès d’accroisse- ment qui l'emporte sur le terme de la ténacité, et qui enopère la scission. Mais à mesure que cette ténacité s'accroît un peu plus, les scissions deviennent alors moins grandes, se particularisent ou se bornent à certains points du corps, et en amènent la gemma- tion. Les petits corps dont il s’agit, possèdent donc, dès l'instant même que la vie les anime, les facultés qui sont communes à tous les corps vivants, et ils en sont doués par les voies les plus simples. Or, comme aucun d’eux n’a d'organes particuliers, aucun de même ne jouit de facultés particulières. Qu’on ne dise pas que l’idée des générations spon- tanées n’est qu’une opinion arbitraire, sans fonde- ment, imaginée par les anciens, et depuis formelle- ment contredite par des observations décisives. Les anciens, sans doute, donnèrent une extension trop grande aux générations spontanées, dont ils n’eurent que lesoupcor; ils en firent de fausses applications, eLil fut facile d'en montrer l'erreur. Mais, on n’a nullement prouvé qu'il ne s’en opérait aucune, et que la nature n’en produisait point à l'égard des organisations les plus simples (1). < J'ajouterai que, s’il était vrai que la nature n’eût celte puissance créatrice. Les animaux existent, donc la na- ture a eu la puissance de les créer ; ils n’existeraïent pas sans cela. Maintenant il faut se demander comment la nature a-t-elle agi dans cette création ? De deux choses l’une; ou elle a par sa toute-puisssance créé tous les êtres dès l'origine, ce qu'ils sont et dans toute la perfection de Icur organisation, dans ce cas la INTRODUCTION. 57 pas les moyens de produire elle-même directement les corps vivants les plus imparfails, soit du règne végétal, soit du règne animal, il le serait aussi, que ni les végétaux, ni les animaux, ne seraient ses pro- ductions; il le serait encore que les minéraux et les autres corps inorganiques ne Jui devraient rien; enfin, il le serait que son pouvoir et ses lois seraient nuls, et qu’elle-même n’aurait aucune existence ; ce que l’observalion dément généralement, Maintenant qu'il n’est plus possible de douter, qu'au moins à l'extrémité antérieure du règne vé- gétal et du règne animal, la nature ne produise des générations spontanées, en établissant la vie dans les corps organisés les plus frèles et les plus simples de chacun de ces règnes; si l’on suppose que, dans certains de ces pelits corps vivants, d’après la com- position chimique de leur substance, la nature n’a pu établir l'érritabilité des parties, c’est-à-dire, rendre ces parties subitement contractiles sur elles- mêmes à chaque provocation des causes stimulantes, On aura, dans ces corps, les Lypes d’où sont pro- venus les différents végétaux ; landis que ceux de ces corpuscules vivants en qui, à raison de Ja com- position chimique de leur substance, la nature à pu instituer l’irritabilité, devront être considérés comme les types qui ont donné lieu aux différents animaux existants (1). Sans doute, je ne puis montrer, dans tous leurs détails, comment ces choses se passent, ni dévelop- per positivement le mécanisme de l’érritabilité; mais je sens Ja possibilité que ces mêmes choses soient comme je viens de le dire, et toutes les inductions m'apprennent qu’elles ne peuvent être autrement. nature n'aurait eu qu'une seule fois le pouvoir de créer chaque espèce : l'homme lui-même aurait été fait d’un seul jet, aussi bien que tous les autres animaux ; dans cette supposition il fau- drait toujours admettre que chaque espèce, à son apparilion, a eu une naissance spontanée, puisque les individus de cette même espèce n'ont pu être engendrés par des parents qui n'exis- taient pas encore ; ou bien la nature a créé spontanément quel- ques êtres simples en les soumeltant à cette loi de perfectibilité progressive que nous leur connaissons en général. On concevrait, en effet, plus facilement, qu'il a fallu un moindre effort pour ajouter une très-petite modification à un être simple déjà exis- tant, que pour former en une seule fois un être aussi compliqué dans son organisation que l'homme, par exemple ; car en admet- tant la possibilité de cette première modification el sa conserva tion par les généralions , on se trouve nécessairement entrainé à admettre toutes celles qui sont nécessaires, pour expliquer celte progression daus l'organisation des animaux et l'enchaine- ment des divers groupes par des rapports incontestables, en- chaînement que l'on reconnait d'autant mieux qu'on a étudié davantage les espèces d'animaux. Un autre ordre de faits que nous fournit l'étude des corps fossiles en rapport avec les cou- ches de la terre, pourrait fortifier l'opinion de Lamarck sur les générations spontanées, Si, comme les physiciens et les géolo- gues le croient aujourd'hui, la terre a été incandescente , elle n'a pu être habitée par les premiers animaux qu'après un certain degré de refroidissement; et comme ces animaux n'existaient nulle part à la surface terrestre, il a bien fallu que la nature les créät spontanément. Les animaux les plus simples étant gé- latineux, nous ne pouvons nous faire la moindre idée de ceux de ces corps qui vécurent les premiers. L'étude des fossiles nous apprend seulement que les couches de sédiment qui ont été déposées les premières ne recèlent que des débris solides d'ani- Après l’applanissement de cette première difficulté que nous offrent les générations spontanées au com- mencement de chaque règne organique, ainsi qu'à celui de certaines branches de ces règnes, Loutes les autres relatives à la composition de l’organisation dans les animaux et à la formation des différents organes spéciaux qu'on observe parmi eux, me pa- raissent s'évanouir facilement. En effet, on verra ces difficultés disparaitre si, aux moyens généraux de la nature, l’on ajoute les quatre lois suivantes qui concernent l’organisation et qui régissent Lous les actes qui s’opèrent en elle par les forces de la vie. Première loi : La vie, par ses propres forces, tend continuellement à accroître le volume de tout corps qui la possède, et à étendre les dimensions de ses parties, jusqu’à un terme qu’elle amène elle-même. Deuxième loi : La production d’un nouvel organe dans un corps animal, résulte d’un nouveau besoin survenu qui continue de se faire sen- ür, el d’un nouveau mouvement que ce be- soin fait naître et entretient. Troisième loi : Le développement des organes c£ leur force d’action sont constamment en rai- son de l’emploi de ces organes. Quatrième loi : Tout ce qui a été acquis, tracé'ou { changé, dans l’organisation des individus, pendant le cours de leur vie, est conservé | par la génération et transmis aux nouveaux individus qui proviennent de ceux qui ont éprouvé ces changements. ——————_—_——_—_————————————.— —————_———_—————— — re maux simples (crustacés, mollusques, quelques poissons) ; que dans les couches suivantes, on voit successivement apparaitre des animaux de plus en plus compliqués; et les mammifères ne se montrent que dans les couches les plus nouvelles. Les quadru- manes et l'homme paraissent être des créations plus nouvelles encore , puisque nulle part on ne trouve de leurs ossements à l'état fossile. Il faut donc conclure de ces faits, que tous les ant- maux n'ont pas été créés en même temps, et que les plus sim- ples ont existé les premiers. Ces observations peuvent appuyer Popinion de Lamarck; elle nous paraît préférable dans cette question difficile de la création des corps vivants. (1) L'irritabilité étant une faculté générale pour tous les animaux, n'exige en eux aucun organe particulier pour y donner lieu. La nature ou la composition chimique de leur substance, me paraît seule pouvoir produire le phénomène dont il s'agit. Lorsque je considère les faits galvaniques, et que je vois deux pièces de métal différent, mises en contact avec ma langue, me faire éprouver une sensation particulière, à l'instant où elles se touchent l'une et l'autre, effet qui se répète autant de fois de suite que je réitère le contact, je crois apercevoir que les substances animales et vivantes sont susceptibles d'éprouver dans tous les instants, non précisément un effet galvanique, mais un effet probablement analogue. Il est possible effective- meut que, par leur composition chimique, ces substances se trouvent pénétrées et en quelque sorte distendues par quelque fluide subtil qui s’en échapperait à chaque contact d’un corps étranger, et les mettrait alors dans le cas de se contracter subi- tement: Or, la dissipation du fluide subtil en question pour- rait dans l'instant même se trouver réparée. Le phénomène d'irritabilité animale n'exige done point d'organe particulier our pouvoir se produire, Er F (Note de Lamarck.) 58 INTRODUCTION. fl est impossible de rien entendre aux faits d'or- ganisation et surtout aux opérations de la nature à l'égard des animaux, saus la connaissance de ces lois, en un mot, sans les prendre réellement en considé- ration. En conséquence, je vais les présenter cha- eune successivement, avec les seuls développements nécessaires pour en faire apercevoir Ja réalité ct la puissance. Première loi : La vie, par ses propres forces, tend continuellement à accroître le volume de tout corps qui la possède, et à étendre les dimensions de ses parties, jusqu’à un terme qu’elle amène elle-même. On sait que tout corps vivant ne cesse de s’ac- croître, depuis l'instant où la vie l'anime, jusqu'à un terme particulier de sa durée, qui est relatif à celle de chaque race. Ce corps s’accroitrait pendant le cours entier de sa vie, si une cause assez connue ne mettait un terme à son accroissement , après le premier quart, ou environ, de sa durée. La vie active étant constituée par les mouvements vitaux, on doit sentir que c’est principalement dans les mouvements des fluides propres du corps vivant, que réside le pouvoir que possède la vie, d'étendre le volume et les parties de ce corps; car la nutrition seule ne suflit point; elle n’est point une force, et il en faut une pour agrandir, du dedans en dehors, le volume et les parties du corps dont il s’agit. Mais si, dans chaque individu, le pouvoir de la vie lend sans cesse à augmenter les dimensions du corps et de ses parties, ce pouvoir n'empêche pas que la durée de la vie n’amène graduellement el constamment, dans l’état des parties, des altérations (une indurescence et une rigidité progressives qui mettent un terme à l'accroissement de l'individu, et ensuite un autre à la vie même qu’il possède). Ainsi, ce sont ces altérations croissantes el connues qui constituent la cause qui, malgré la tendance de la vie, borne la croissance de l'individu et même qui amène nécessairement sa mort après un lemps en rapport avec la durée de cette croissance. En effet, les forces de la vie tendant à accroitre les dimensions de tout corps qui la possède, et les altérations que sa durée amène dans les parties de ce corps bornant le produit de ces forces, il en ré- sulte qu'il y a des rapports constants entre la crois- sance des individus et la durée de leur vie. Aussi a-t-on remarqué que là où la croissance a le plus de durée, la vie a plus d’étendue, ef vice versd. Maintenant, si l’on considère que dans les pre- miers corps vivants formés directement par la na- ture, les forces de la vie sont dans leur faible inten- sité, parce que les mouvements des fluides propres de ces corps sont très-lents et sans énergie, on sen- tira que l’organisation de ces pelits corps gélatineux peut être réduite à un simple #issw cellulaire très- fréle et à peine modifié, Cependant, à mesure que les fluides de ces petits corps recevront de l’accélé- ration dans leurs mouvements, les forces de la vie s’accroitront proporlionnellement; son pouvoir aug- mentera de même; le mouvement des fluides, de- venu plus rapide, tracera des canaux dans le tissu délicat qui les contient ; bientôt une diversité dans la direction de ces fluides en mouvement s’établira; des organes particuliers commenceront à se former; les fluides eux-mêmes, plus élaborés, se compose- ront davantage, et donneront lieu à plus de diver- sité dans les matières des sécrétions et dans les sub- stances qui conslituent les organes ; enfin, selon la branche de corps vivants que l’on considérera, l’on verra dans sa composition et son perfectionnement, tous les progrès dont elle est susceptible. Qui est-ce qui contestera la vérité de ce tableau, qui présente la marche que suit l’organisation de- puis les animaux les plus imparfaits jusqu'aux plus parfaits? Qui est-ce qui ne verra pas que c’est là l’histoire des faits d'organisation qui s’observent à l’é- gard des animaux considérés, dans cette progression de leur série, du plus simple au plus composé? Jen’eusse assurément pas imaginé un pareil ordre de choses, si l'observation des objets et l'attention donnée aux moyens qu’emploie la nature ne me l’eussent indiqué. À celte première loi de la nature, qui donne à la vie le pouvoir d'augmenter les dimensions d’un corps et d'étendre ses parties, et en outre, qui mel ce pou- voir dans le cas d’accroitre graduellement ses forces dans la composition de l’organisation animale, si nous ajoutons successivement les trois autres lois remarquables que j'ai déjà citées, et qui dirigent les opérations de la vie à cet égard, on aura alors, à très-peu de chose près, le complément des lois qui donnent l’explication des faits d'organisation que les corps vivants, et surlout les animaux, nous pré- sentent. _ Deuxième loi : La production d’un nouvel organe dans un corps animal, résulte d’un nouveau besoin Survenw qui continue de se faire sentir, et d’un nouveau mouvement que ce besoin fait naître et en- trelient. ; Le fondement de cette loi tire sa preuve de la troisième sur laquelle les faits connus ne permettent aucun doute; car, si les forces d’action d’un organe, par leur accroissement, développent davantage cet organe, c’est-à-dire, augmentent ses dimensions et sa puissance, ce qui est constamment prouvé par le fait, on peut être assuré que les'forces dont il s’agit: venant à naître par un nouveau besoin ressenti, donneront nécessairement naissance à l’organe pro- pre à satisfaire à ce nouveau besoin, si cet organe n'existe pas encore, INTRODUCTION. 59) À la vérité, dans les animaux assez imparfaits pour ne pouvoir posséder la faculté de sentir, ce ne peut être à un besoin ressenti qu’on doit attribuer la formation d’un nouvel organe, cette formation étant alors le produit d’une cause mécanique, comme celle d’un nouveau mouvement produit dans une partie des fluides de l'animal. Il n’en est pas de même des animaux à organisa- tion plus compliquée, et qui jouissent du sentiment. Is ressentent des besoins, et chaque besoin ressenti, émouvant leur sentiment intérieur, fait aussitôt diriger les fluides et Îes forces vers le point du corps où une aclion peut satisfaire au besoin éprouvé. Or, s’il existe en ce point un organe propre à cette action, il est bientôt excité-à agir; et si l’organe n'existe pas, et que Je besoin ressenti soit pressant et soutenu, peu à peu l'organe se produit et se dé- veloppe à raison de la continuité et de l’énergie de son emploi. Si je n’eusse pas été convaincu : 4° que la seule pensée d’une action qui intéresse fortement, suffit pour émouvoir le sentiment intérieur d'un indi- vidu (1); 2 qu'un besoin ressenti peut lui-même émouvoir le sentiment en question; 5° que toute émotion du sentiment intérieur, à la suite d’un besoin qu’on éprouve, dirige dans l'instant même une masse de fluides nerveux sur les points qui doi- vent agir; qu’elle y fait aussi affluer des liquides du corps et surtout ceux qui sont nourriciers; qu'en- fin, elle y met en action les organes déjà existants, ou y fait des efforts pour la formation de ceux qui n’y éxisleraient pas et qu’un besoin soutenu rendrait alors nécessaires, j’eusse concu des doutes sur la réalité de la loi que je viens d'indiquer. Mais, quoiqu'il soit très-difficile de constater cette loi par l'observation, je ne conserve aucun doute sur le fondement que je lui attribue, la nécessité de son existence élant entrainée par celle de la troisième loi qui est maintenant très-prouvée. Je concois, par exemple, qu'un mollusque gas- téropode qui, en se trainant, éprouve le besoin de palper les corps qui sont devant lui, fait des efforts pour toucher ces corps avec quelques-uns des points antérieurs de sa tête, et y envoie à tout moment des masses de fluides nerveux, ainsi que d’autres liqui- (x) J'ai déjà dit que la pensée était un phénomène tout à fait physique, résultant de la fonction d'un organe qui a la fa- culté d'y donner lieu. Rien, effectivement, n'est plus fréquemment remarquable, surtout dans l’homme, que les effets de la pensée, soit sur le sentiment intérieur, soit sur différents des organes internes, selon la nature particulière de la pensée produite. Enfin, comme l'imagination se compose de pensées, on ne saurail croire jus- qu'à quel point elle agit sur nos organes intérieurs , et combien peuvent être grandes les impressions qu'elle y occasione, Quel est l’homme qui ignore les effets que peut produire sur son individu , la vue d'une femme jeune et belle, ainsi que la J des; je conçois, dis-je, qu’il doit résulter de ces affluences réilérées vers les points en question, qu’elles étendront peu à peu les nerfs qui aboutis- sent à ces points, Or, comme dans les mêmes cir- constances, d’autres fluides de l'animal affluent aussi dans les mêmes lieux, et surtout parmi eux, des fluides nourriciers , il doit s’ensuivre que deux ou quatre lentacules naïtront et se formeront insen- siblement, dans ces circonstances, sur des points dont il s'agit. C’est sans doute ce qui est arrivé à toutes les races de gastéropodes, à qui des besoins ont fait prendre l'habitude de palper les corps avec des parties de leur tête, Mais, s’il se trouve, parmi les gastéropodes, des races qui, par les circonstances qui concernent leur manière d’être el de vivre, n’éprouvent point de semblables besoins ; alors leur têle reste privée de tentacules ; elle a même peu de saillie, peu d’ap- parence ; et c’est effectivement ce qui a lieu à l’é- gard des bullées , des bules, des oscabrions, etc. Sans n’arrêter à des applications particulières, pour faire apercevoir le fondement de cette deuxième loi, applicalion que je pourrais multiplier considé- rablement, je me bornerai à la soumettre à la médi- tation de ceux qui suivent attentivement les pro- cédés de la nature à l'égard des phénomènes de l'organisation animale. Indiquons maintenant la troisième des lois qu’em- ploie la nature pour composer et varier l’organisa- tion; la voici: Troisième loi : Le développement des organes et leur force d’action sont constamment en raison de l’emploi de ces organes. Il ne s’agit point ici d’une supposition, d’une présomption quelconque ; la loi que je viens de citer est positive, constatée par l'observation, et s'appuie sur quantité de fails connus, qui peuvent servir à en démontrer le fondement. Au lieu de la réduire à sa plus simple expression, comme ici, je lai présentée, dans ma Philosophie zoologique (vol. 1, chap. 7), avec une sorte de déve- loppement alors nécessaire, et je lai exprimée de la manière suivante : « Dans tout animal qui n’a point dépassé le terme de ses développements, l'emploi plus fréquent et pensée qui la reproduit à son imagination lorsqu'elle n'est plus présentée? Qui ne connait les suites fâcheuses d'une grande frayeur, d'une nouvelle affligeante , et quelquefois même d’une joie considérable subitement éprouvée? Qui ne sent encore que c’est ce fonl de vérités positives, lesquelles ont pourtant leurs limites, qui a donné licu à ce qu'on nomme le magné- tisme animal, où ce qu'il y a de réel n'est guère que le produit des effets de l'imagination sur nos organes intérieurs, mais auquel l'ignorance et peut-être le charlatanisme, ont attribué un pouvoir absurde, extravagant et à la fois ridicule? (Note de Lamarck.) 60 INTRODUCTION. soutenu d’un organe quelconque, fortifie peu à peu cet organe, le développe, l’agrandit, et lui donne une puissance proporlionnée à la durée de cet em- ploi; tandis que le défaut constant d'usage de tel organe, l’affaiblit insensiblement, le détériore, di- minue progressivement ses facultés, et finit par le faire disparaître ». Phil, zool., p. 255. Je ne me propose nullement d'étendre cet article, et de faire ici le moindre effort pour prouver le fon- dement de la loi qui s’y rapporte. Je sais qu'on ne saurait en contester la solidité, que les praticiens dans l’art de guérir en observent tous les jours les effets, et que moi-même j'en ai reconnu un grand nombre. Comme cette loi est importante à consi- dérer dans l'étude de la nature, je renvoie mes lec- teurs à ce que j'en ai dit dans ma Philosophie zoolo- gique, où, la divisant en deux parties, j'en exprime les titres de cette manière : 1° « Le défaut d'emploi d’un organe, devenu con- slant par les habitudes qu'on à prises, appauvrit graduellement cet organe, et finit par le faire dis- paraître et même par l'anéantir; » 90 « L'emploi fréquent d’un organe, devenu con- stant par les habitudes, augmente les facultés de cet organe, le développe lui-même, et lui fait acquérir des dimensions ei une force d’action qu’il n’a point dans les animaux qui l’exercent moins. » En considérant l'importance de cette loi et les lu- mières qu'elle répand sur les causes qui ont amené l’étonnante diversilé des animaux, je tiens plus à lavoir reconnue et déterminée le premier, qu’à la salisfaction d’avoir formé des classes, des ordres, beaucoup de genres, et quantité d'espèces, en m’oc- cupant de l’art des distinctions; art qui fait presque l’unique objet des études des autres zoologistes. Je regarde cette même loi comme un des plus puissants moyens employés par la nature pour di- versifier les races; et en y réfléchissant, je sens qu’elle entraine la nécessité de celle qui précède, c’est-à-dire, de la seconde, et qu’elle lui sert de preuve. Effectivement, la cause qui fait développer un organe fréquemment et constamment employé, qui accroît alors ses dimensions et sa force d'action, en un mot, qui y fait itérativement affluer les forces de la vie et les fluides du corps, a nécessairement aussi le pouvoir de faire naître, peu à peu et par les mêmes voies, un organe qui n'existait pas et qui esl devenu nécessaire. Mais la seconde et la troisième des lois dont il s’a- git, eussent été sans effet, et conséquemment inu- üles, si les animaux se fussent toujours trouvés dans les mêmes circonstances, s'ils eussent généralement et toujours conservé les mêmes habitudes, et s'ils n’en eussent jamais changé ni formé de nouvelles ; ce que l’on a, en effet, pensé, el ce qui n’a aucun fondement. L'erreur où nous sommes tombés à cet égard, prend sa source dans la difficulté que nous éprouvons à embrasser dans nos observations un temps consi- dérable. Il en résulte pour nous l'apparence d’une stabilité dans les choses que nous observons et qui pourtant n'existe nulle part. De là, l'idée que toutes les races des corps vivants sont aussi anciennes que la nature, qw’elles ont tou- jours été ce qu’elles sont actuellement, et que les matières composées qui appartiennent au règne mi- néral sont dans le même cas; de là, résulterait né- cessairement que la nature n’a aucun pouvoir, qu’elle ne fait rien, qu'elle ne change rien, el que, n'opérant rien, des lois lui sont inuliles; de là, enfin, il s’en- suivrait que, ni les végétaux, ni les animaux ne sont ses productions. Pour concevoir une pareille opinion et entretenir une erreur de celte sorte, il faut bien se garder de rassembler ei de considérer les faits qui nous sont présentés de toutes parts, et il faut repousser Loutes les observations qui les constatent ; car les choses sont assurément bien différentes. Laissant à l'écart les faits connus et les observa- tions qui prouvent que l’ordre de choses existant est fort différent de celui qu’on a voulu et qu’on veut encore y subsiituer, je dirai : Que, si les animaux sont des productions de la nature, il est évident qu’elle n’a pu les produire el les faire exister tous à la fois, en couvrir dans le même temps presque tous les points de la surface du globe, et en remplir ses eaux liquides pareïlle- ment à la fois; car, elle n’opère rien que graduelle- ment, que peu à peu ; et même, presque Loutes ses opérations s’exécutent , relalivement à notre durée individuelle, avec une lenteur qui nous les renü insensibles. Or, si la nature n’a produit, soit les végetaux, soit les animaux, que successivement, et en commen- çant par faire exister, de part et d’autre, les plus imparfaits, il n’est personne qui ne sente qu'elle a dü répandre, de proche en proche et peu à peu, dans toutes les eaux et sur les différents points de la sur- face du globe, Lous ceux de ces corps vivants qui sont successivement proyvenus des premiers qu’elle a formés. Que l’on juge maintenant quelle énorme diversité de circonstances d'habitation, d'exposilion, de cli- mat, de matières nutritives à leur disposition, de milieux environnants, etc., les végétaux et les ani- maux ont eu à supporler, à mesure que les races existantes se sont trouvées dans le cas de changer de lieu ! Et quoique ces changements se soient opérés avec une lenteur extrême et par conséquent à la INTRODUCTION. 61 suite d’un temps considérable, leur réalité, néces- sitée par différentes causes, n’en a pas moins mis les races qui s’y son{ trouvées exposées, dans le cas de changer peu à peu leur manière de vivre et leurs actions habituelles. Par les effets de la 2e et de la 5e des lois citées ci- dessus, ces changements d'action forcés ont donc dù faire naître de nouveaux organes, et ont pu ensuite les développer, si leur emploi est devenu plus fré- quent ; ils ont pu de même détériorer, et à la fin anéantir ceux des organes existants qui se sont alors trouvés inutiles. Une autre cause de changement d’action qui a contribué à diversifier les parties des animaux et à multiplier les races, est la suivante : À mesure que les animaux, par des émigrations partielles, changèrent de lieu d'habitation et se répandirent sur différents points de la surface du globe, parvenus dans de nouvelles situations , ils furent exposés à de nouveaux dangers qui exigèrent de nouvelles actions pour y échapper; car la plu- part se dévorent les uns les autres pour conserver leur existence. Je n'ai pas besoin d’entrer dans aucun détail pour montrer l'influence de cette cause qu’il faut ajouter à celle qui embrasse les diverses circonstances des nouveaux lieux habités, des nouveaux climats, et des nouvelles manières de vivre à la suite de chaque émigralion. Mais, dira-t-on, depuis que les animaux se sont, de proche en proche, répandus parlout où ils peu- vent vivre, que toutes les eaux sont peuplées de races qu’elles peuvent nourrir, que les parties sèches du globe servent d'habitation aux espèces qu'on y observe, les choses sont stables à leur égard; les circonstances capables de les forcer à des change- ments d'action n’ont plus lieu; el toutes les races, au moins désormais, se conserveront perpétuelle- ment les mêmes. A cela je répondrai que cette opinion me paraît encore une erreur ; el que j'en suis même lrès-per- suadé. C’en est une bien grande, en effet, que de sup- poser qu'il y ait une stabilité absolue dans l’état, que nous connaissons, de la surface de notre globe; dans la situation de ses eaux liquides, soit douces, soit marines; dans la profondeur des vallées, l’élé- valion des montagnes, la disposition el la composi- tion des lieux particuliers ; dans les différents cli- (1) Tout ce qui précède est d’une très grande importance et mérite de fixer l'attention des naturalistes philosophes. C'est une matière qui demande de longues méditations. Lamarck avec sa justesse d'esprit habituelle rejette le système des causes finales : dans ce système 1l faut supposer non-seulement que les animaux ont été créés en même temps, mais encore que les cir- mats qui correspondent maintenant aux diverses parties de la terre qui y sont assujetlies, etc., etc. Tous ces objets doivent nous paraitre se conserver à peu près dans l’état où nous les observons, parce que nous ne pouvons être témoins nous-mêmes de leur changement, et que notre histoire et nos obser- vations écrites ne remontent qu’à des dates trop peu reculées pour nous convaincre de notre erreur. Cependant nous ne manquons pas de faits positifs qui l’indiquent; et comme ce n’est pas ici le lieu de les rappeler, je me bornerai à l'exposition de mon sentiment; savoir : Que tout change sans cesse à la surface de notre globe, quoiqu'avec une lenteur extrême par rapport à nous; et que les changements qui s’y exécutent, exposent nécessairement les races des végélaux el des animaux à en éprouver elles-mêmes qui con- tribuent à les diversifier sans discontinuité réelle. Que l'on veuille examiner le chapitre VII de la 1re partie de ma Philosophie zoologique (vol. 1, p. 218) où je considère l'influence des circonstan- ces sur les actions et les habitudes des animaux, et ensuile celle des actions et des habitudes de ces corps vivants, comme causes qui modifient leur organisation et leurs parties; on sentira probable- ment que j'ai été très-autorisé, non-seulement à reconnaitre les causes influentes que j’y indique, mais en outre à assurer : Que, si les formes des parties des animaux, com- parées aux usages de ces parties, sont toujours par- faitement en rapport, ce qui est certain, il n’est pas vrai que ce soient les formes des parties qui en ont amené l’emploi, comme le disent les zoologistes, mais qu'il l'est, au contraire, que ce sont les besoins d’action qui ont fait naître les parties qui y sont propres, et que ce sont les usages de ces parties qui les ont développées et qui les ont mises en rapport avec leurs fonetions. Pour que ce soient les formes des parties qui en aient amené l'emploi, il eùt fallu que la nature fût sans pouvoir, qu’elle fut incapable de produire aucun acte, aucun changement dans les corps, et que les parties des différents animaux, toutes créées primi- tivement, ainsi qu'eux-mêmes, offrissent dès lors autant de formes que la diversité des circonstances, dans lesquelles les animaux ont à vivre, l'eùt exigé ; il eùt fallu surtout que ces circonstances ne varias- sent jamais, et que les parties de chaque animal fussent toutes dans le même cas (1). constances d'habitation n’ont éprouvé aucun changement. L'é- tude des phénomènes zoologiques prouve de la manière la plus incontestable que ces circonstances ont continuellement varié : la température de la terre a successivement diminué , les continents ont changé de forme, des chaînes de montagnes se sont élevées du sein des mers, et se sont couvertes à leur 62 INTRODUCTION. Rien de tout cela n'est fondé; rien n’y est con- forme à l'observation des faits, aux moyens qu'a employés la nature pour faire exister ses nombreu- ses productions. Aussi, je suis très-convaincu que les races aux- quelles on a donné le nom d'espèces, n’ont, dans leurs caractères, qu'une constance bornée ou tem- poraire , et qu’il n’y a aucune espèce qui soit d’une constance absolue. Sans doute, elles subsisteront les mêmes dans les lieux qu’elles habitent, tant que les circonstances qui les concernent ne changeront pas, et ne les forceront pas à changer leurs habitudes. Si les espèces avaient une constance réellement absolue, il n’y aurait point de variétés; cela est certain et susceptible de démonstration. Or, les na- turalistes n’ont pu s'empêcher d’en reconnaitre. Que l’on parcoure lentement la surface du globe, surtout dans une direction sud et nord , en faisant, de distance en distance, des stations pour avoir le temps d'observer les objets ; on verra constamment les espèces varier peu à peu et de plus en plus à me- sure qu’on s’éloignera du point de départ, et suivre en quelque sorte les variations deslieux eux-mêmes, de l'exposition des sites, etc., etc ; quelquefois même on verra des variétés produites, non par des habitu- des exigées par les circonstances, mais par celles qui ont pu êlre contractées, soit accidentellement, soit autrement. Ainsi, l'homme, étant assujetti aux lois de la nature par son organisation, offre lui- même des variétés remarquables dans son espèce, et parmi-elles il s’en trouve qui paraissent dues aux dernières causes citées. Voyez ma Philosophie zoolo- gique, vol. 1, chap. 5, p. 55 (1). Enfin, la quatrième des lois qu’emploie la nature sommet de glaces perpétuelles, des régions d'abord très-chau- des, comme l'attestent les débris fossiles d'animaux etde plantes, sont devenues froides ou tempérées. Des animaux habitant les régions soumises à de tels changements, les uns ont pu les supporter et ont continué à vivre en éprouvaut des modifica- tions plus ou moins profondes; les autres , ayant leur existence plus profondément liée aux circonstances environnantes, ont éri lorsque ces circonstances n'ont plus été en rapport avec EX organisation : aussi l'on remarque, en remontant des cou- ches inférieures aux supérieures, les espèces se succéder et s’'éteindre graduellement, de telle sorte qu'il n'y en a plus ac- tuellement une seule qui ait vécu dans le temps que les terrains secondaires se déposaient, et qui vive encore aujourd’hui. Les faits qui ont rapport aux corps organisés fossiles doivent être pris (rès-sérieusement en considération, toutes les fois qu'il s'agira de discuter avec tous ses éléments la question qui est ici agitée par Lamarck. (1) Aucune question n’est plus difficile et plus importante que celle de l'espèce : quoiqu’elle touche à tout ce que la zoologie a de plus élevé et de plus philosophique, elle est loin cependant d'être résolue. La définition de l'espèce n’a pas encore été faite d'une manière satisfaisante. Ceux des naturalistes qui ont tenté quelques efforts à cet égard étaient préoccupés par des idées systématiques avec lesquelles la définition devait s'accorder. Lamarck lui-même, tout en l’envisageant plus largement, est allé trop loin, ce nous semble : l'espèce est variable, personne ne le conteste; mais elle n’est pas variable indéfiniment. On observe en effet, en suivant une espèce dans toutes les circon- stances modifiantes qu'elle peut subir, des altérations profon- des; mais malgré cela elle conserve des caractères propres qui pour composer et compliquer de plus en plus l'or- ganisation, est la suivante : 4e loi : Tout ce qui à élé acquis, tracé ow changé dans l’organisation des individus pendant le cours de leur vie, est conservé par la génération, eb transmis aux nouveaux individus quiproviennent de ceux qui ont éprouvé ces changements. Cette loi, sans laquelle la nature n’eût jamais pu diversifier les animaux, comme elle l’a fait, et éla- blir parmi eux ure progression dans la composition de leur organisation et dans leurs facultés, est expri- mée ainsi dans ma Philosophie zoologique (vol. I, p. 255). « Tout ce que la nature a fait acquérir ou perdre aux individus par l'influence des circonstances dans lesquelles leur race se trouve depuis longtemps exposée, et, par conséquent, par l'influence de l’em- ploi prédominant de tel organe, ou par celle d’un défaut constant d'usage de telle partie, elle le con- serve, par la génération, aux nouveaux individus qui en proviennent, pourvu que les changements acquis soient communs aux deux sexes, Ou à ceux qui ont produit ces nouveaux individus. » Cette expression de la même loi offre quelques détails qu’il vaut mieux réserver pour ses dévelop- pements et son application, quoiqu’ils soient à peine nécessaires. En effet, cette loi de la nature qui fait transmet- tre aux nouveaux individus, tout ce qui a été acquis dans l’organisation, pendant la vie de ceux qui les ont produits, est si vraie, si frappante, tellement allestée par les faits, qu’il n’est aucun observateur qui n'ait pu se convaincre de sa réalité. Ainsi, par elle, tout ce qui a été tracé, acquis ou ne permettent pas de la confondre. La manière arbitraire avec laquelle les espèces sont établies dans les ouvrages d'histoire naturelle, arbitraire qui a permis de donner aux caractères une valeur très-variable selon le caprice des auteurs, est une des causes qui s'oppose le plus à une bonne définition de l’es- pèce. Habitués à cette routine, tous les auteurs y restent, et ne font point les observations capables de jeter quelque jour sur la question. Il est très-souvent arrivé que, sur des observations insuffisantes , des variétés ont été décrites comme espèces dis- tinctes; et lorsque l'erreur a été démontrée, au lieu de chan- ger la manière de procéder dans la distinction des espèces, au lieu d'attendre des observations suffisantes, on a prétendu que l'espèce n'avait rien de constant , qu’elle ne pouvait être rigou-, reusement définie, puisque l’on voyait s'établir des passages d'une espèce à l’autre : il aurait mieux valu accuser la précipi- tation que l’on met ordinairement à établir des espèces dans les collections, l'imperfection de nos moyens d'observation et le peu d’unité et de philosophie qui ont jusqu'à présent dirigé les naturalistes dans ces sortes de recherches. Il faudrait, pour parvenir à la définition désirée , observer les espèces dans tous les lieux où elles habitent, du nord au midi; rassembler toutes les variétés d'âge, de forme, de couleur, de taille, faire de tou- es ces modifications un tableau présentant une espèce bien connue, et établir autant de ces tableaux qu'il y a de véritables espèces d'êtres organisés. À l'aide de ce moyen on parviendrait à réduire beaucoup le nombre des espèces inscrites dans les catalogues de botanique et de zoologie, et l'on arriverait très- probablement, par la suite, à une loi donnant les limites de l'espèce dans ses modifications, et par un enchaînement néces- saire, servant de base à une définition juste et rigoureuse. INTRODUCTION. 65 changé dans l’organisation, par des habitudes nou- yelles et conservées ; certains penchantsirrésistibles qui résultent de ces habitudes ; des vices de confor- mation, et même des dispositions à certaines mala- dies ; tout cela se trouve transmis, par la génération ou la reproduction, aux nouveaux individus qui proviennent de ceux qui ont éprouvé ces change- ments, et sc propage de générations en générations dans tous ceux qui se succèdent, et qui sont soumis aux mêmes circonstances, sans qu'ils aient été obli- gés de l’acquérir par la voie qui l’a créé. À la vérité, dans les fécondations sexuelles, des mélanges entre des individus qui n’ont pas également subi les mêmes modifications dans leurorganisalion, semblent offrir quelque exception aux produits de cette loi; puisque ceux de ces individus qui ont éprouvé des changements quelconques, ne les trans- mettent pas toujours, ou ne les communiquent que partiellement à ceux qu'ils produisent. Mais il est facile de sentir qu’il n’y a là aucune exception réelle; la loi elle-même ne pouvant avoir qu’une applica- on partielle ou imparfaite dans ces circonstances. Par les quatre lois que je viens d'indiquer, tous les faits d'organisation me paraissent s'expliquer fa- cilement; la progression dans la composition de l'organisation des animaux et dans leurs facultés, me semble facile à concevoir; enfin, les moyens qu'a employés la nature pour diversifier les ani- maux, et les amener tous à l’état où nous les voyons, deviennent aisément déterminables. Je puis rendre, en quelque sorte, ces moyens plus sensibles, en en citant au moins un exemple parmi ceux qu’a employés la nature pour exécuter, dans les animaux, une composition croissante de leur organisation, et un accroissement progressif dans le nombre et le perfectionnement de leurs facultés. Mais avant cette citation, je dirai qu’en compa- rant partout les faits généraux, l’on reconnaïtraque, dans l’un et l’autre règne des corps vivants (les végé- taux et les animaux), la nature partant de l’organi- sation la plus simple, de celle qui est seulement nécessaire à l'existence de la vie la plus réduite, a ensuite exécuté différents changements progressifs dans l’organisation, à raison des moyens que l’état des êtres sur lesquels elle opérait, lui permettait d'employer. Ainsi, l’on verra que, dans les végétaux, réduite à très-peu de moyens, par le défaut d'irritabilité des parties, la nature n’a pu que modifier de plus en plus le tissu cellulaire de ces corps vivants, et le varier de toutes manières à l'intérieur, mais sans jamais parvenir à en transformer aucune portion en organe intérieur particulier, capable de donner au végétal une seule faculté étrangère à celles qui sont communes à tous les corps vivants, et sans même pouvoir établir , dans les différents végétaux, une accélération graduelle du mouvement de leurs flui- des, en un mot, un accroissement notable d'énergie vilale. Dans les animaux, au contraire, l’on remarquera que la nature , trouvant dans la contractilité des parties souples de ces êtres, de nombreux moyens, a non-seulement modifié progressivement le tissu cellulaire, en accélérant de plus en plus le mouve- ment des fluides, mais qu’elle a aussi composé pro- gressivement l’organisation, en créant, l’un après l'autre, différents organes intérieurs particuliers, les modifiant selon le besoin de tous les cas, les cu- mulant de plus en plus dans chaque organisation plus avancée, et amenant ainsi, dans différents ani- maux, diverses facultés particulières, graduellement plus nombreuses et plus éminentes. Pour donner un exemple qui puisse montrer qu’il ne s’agit point à cet égard d’une simple opi- nion, mais de l'existence d’un ordre de choses que l'observation atteste, je me bornerai à la citation suivante. Exemple : Accélération progressive du mouvement des fluides dans les animaux, depuis les plus im- parfaits, jusques aux plus parfaits. On ne saurait douter que, dans les animaux les plus imparfaits, tels que les infusoires et les polypes, la vie ne soit dans sa plus faible énergie, à l'égard des mouvements intérieurs qui la constiluent, et que les fluides propres qui sont mis en mouvement dans le frêle tissu cellulaire de ces animaux, ne s’y déplacent qu’avec une lenteur extrême, qui les rend incapables de s’y frayer des canaux. Aussi, leur tissu cellulaire n’en offre-t-il aucun. Dans ces animaux, de faibles mouvements vitaux suflisent seulement à leur transpiration, aux absorptions des matières dont ils se nourrissent, et à l’imbibition lente de ces matières fluides. Dans les radiaires mollasses qui viennent ensuite, la nature ajoute un nouveau moyen pour accélérer un peu plus le mouvement des fluides propres de ces corps. Elle accroît l'étendue des organes de la di- gestion, en ramifiant singulièrement le canalalimen- taire ; elle perfectionne un peu plus le fluide nour- ricier par l'influence d’un système respiratoire nouvellement établi, et à l’aide d’un mouvement constant et réglé, que les excitations du dehors produisent dans tout le corps de l’animal, elle hâte davantage le déplacement des fluides intérieurs. Parvenue à former les radiaires échinodermes, où les mouvements isochrones du corps de l'animal ne peuvent plus s’exéculer, la nature s’est trouvée en état de faire usage d’un autre moyen plus puissant et plus indépendant, et c'est là en effet qu'elle a commencé l'emploi du mouvement musculaire qui 64 INTRODUCTION. remplit à la fois deux objets : celui de mouvoir des parties dont l'animal a besoin de se servir, et celui de contribuer à l’activité des mouvements vitaux. L’emploi du mouvement musculaire, pour activer les mouvements de la vie animale, commencé dans les radiaires échinodermes, s’est accru dans les èn- sectes, en qui d’ailleurs, l’énergie vitale fut aug- mentée par la respiration de l'air. Ainsi, l'emploi de ce mouvement et l’auxiliaire de la respiration de J'air purent suflire aux énsectes el à la plupart des arachnides. Mais les crustacés, ne respirant en général que l'eau, eurent besoin d’un nouveau moyen plus puis- sant pour l'accélération de leurs fluides. Pour cela la nalure joignit à l’action musculaire , l’établisse- ment d’un système spécial pour la cérculation, sys- tème commencé dans les dernières arachnides, et qui a éminemment accéléré le mouvement des fluides. Cette accélération du mouvement des fluides, à l'aide d’un système spécial pour la cérculation, s’ac- crul même encore par la suiie, à mesure que le cœur parvint à acquérir des augmentations; que l’organe respiratoire, resserré dans un lieu particulier, fut transformé en poumon qui ne saurait respirer que l'air ; enfin, elle s’accrut à mesure que l'influence nerveuse recul elle-même de l'accroissement, et put donner aux organes plus de force d'action. C’est ainsi que la nature, en commençant la pro- duction des animaux par les plus imparfaits, a su accélérer progressivement le mouvement des fluides et accroître l'énergie vitale, en employant différents moyens appropriés aux cas particuliers. Je pourrais multiplier des exemples qui prouvent que chaque système d'organes particulier fut, dans son origine, fort imparfait, peu énergique, et qu'il reçut ensuite des développements et des perfection- nements graduels, à mesure que l’organisation plus composée les rendait nécessaires. En effet, si je considérais les moyens variés et progressivement plus perfectionnés qu'emploie la nature pour la reproduction et la multiplication des individus, afin d'assurer la conservation des espèces ou des races obtenus, je montrerais : Que ces moyens, réduits dans les animaux les plus imparfaits, à une simple scission du corps, amè- nent en resserrant cette scission dans des points par- ticuliers, la gemmation des individus; que cette gemmalion, d’abordexterne, devientensuiteinterne, et prépare la formation des ovaires; qu’alors des or- ganes fécondateurs et des ovules contenant un em- bryon susceptible d’être fécondé, ont pu être établis, que le système spécial pour la reproduction étant formé, il a donné lieu d’abord à la génération des ovipares et des ovo-vivipares, et que ce système ensuite, est parvenu à amencr la plus perfectionnée des générations, celle des vrais vivipares, qui donne la vie active à l'embryon dans l'instant même qu'il est fécondé. Sijeconsidérais, après cela, le système spécial de la respiration, système important et devenu néces- saire lorsque l'organisation animale perdit sa pre- mière simplicilé, je montrerais : Que cesystème n’acommencé que par destrachées aquifères qui fournissent la plus faible des influences respiratoires ; qu’ensuile , il fut changé en érachées aérifères, un peu plus puissantes en influence que les premières, l'oxygène qui fournit celte influence en dégageant plus aisément de l’air que de l’eau; que, néanmoins, dans les uns et les autres des ani- maux qui respirent par des trachées, le fluide res- piré allant lui-même partout au-devant du fluide nourricier, ne peut, par la lenteur de son introduc- tion et de son mouvement, fournir encore qu’une influence bien faible ; qu’ensuite, dès que la circu- lation fut établie, les trachées respiratoires furent changées en branchies locales, qui ne sont plus puis- santes en influence respiratoire, que parce que le sang alors circulant, vient lui-même rapidement chercher les réparations dont il a besoin ; qu’enfin, peu après l’établissement du squelette, les branchies elles-mêmes furent définitivemeni changées en pow- non, organe respiratoire le plus puissant de tous, puisque le sang qui vient rapidement y recevoir ses réparations, les oblient de l'air qui les fournit plus aisément. Il y a donc encore ici un accroissement notable de puissance dans les modes variés du sys- tème respiraloire. Enfin, si je considérais ceux des systèmes d’or- ganes spéciaux qui donnent les facuités les plus admirables, telles que celle de sentir, etensuite celle de se former des idées conservables, et même à l’aide de ces idées, de s’en former d'autres qui caractéri- sent l’intelligence dans un degré quelconque, je montrerais encore, dans les animaux, une progres- ‘sion partout en harmonie avec lesautres progressions déjà cilées. Je montrerais, effectivement, que les animaux les plus simples en organisation , et par conséquent les plus imparfaits, sont réduits à ne posséder que l'érritabilité, qui néanmoins suflit à leurs besoins; qu’ensuite, lorsque l’organisation fut assez avancée dans sa composition pour en fournir les moyens, la nature, trouvant le système nerveux ébauché pour le mouvement musculaire, le composa davantage, et le divisa en deux systèmes particuliers, l’un pour effectuer les mouvements des muscles, et lautre pour exécuter les sensations; qu’alors, des sens fu- rent établis, la faculté de sentir eut lieu, et les in- dividus furent doués d’un sentiment intérieur qui INTRODUCTION. 65 provoqua leurs actions dans leurs différents besoins ; que l’organisalion ensuite plus avancée encore en complication, mit la nature à portée de partager le système nerveux en trois systèmes particuliers ; l'un pour le mouvement musculaire, qui fut lui- même sous-divisé en deux) celui à la disposition de l'individu et celui qui ne l’est point), l’autre pour le sentiment, et le troisième pour activer les fonctions des autres organes; qu’enfin, l’organisation étant parvenue à une haute complication d'organes divers, la nature fut en état de diviser le système nerveux en quatre principaux systèmes particuliers, savoir : le premier, lesystème de nerfs employé à l'excitation musculaire ; le deuxième, celui qui sert à produire les sensations ; le troisième, celui destiné à donner des forces d’action aux divers organes intérieurs pour exécuter leurs fonctions; le quatrième enfin, celui par lequel l’attention se produit el transforme alors les sensations en idées conservables; celui même par lequel des idées acquises et comparées servent à en former d’autres que les sensalions ne peuvent faire naître directement. A raison de son exercice et des besoins, ce qua- trième système de nerfs se complique et se sous- divise encore, dans l’omme, en divers systèmes par- ticuliers-qui effectuent différentes sortes d’opéralions intellectuelles. Qu'importe que les différents systèmes de nerfs particuliers que je viens de citer ne soient pas sus- ceptibles d'être distingués les uns des autres ana- tomiquement, si les résultats de leurs fonctions les distinguent constamment, et constatent leur indé- pendance! Quoiqu’indépendants, en effet , à l’égard de leurs fonctions propres, les systèmes de nerfs dont il s’agit ont ensemble une si grande connexion, que lorsqu'une forte émotion du sentiment intérieur survient, elle trouble et suspend même leurs fonc- tions, comme cela arrive dans l’évanouissement, la syncope, elc. Nous pouvons donc regarder comme un fait cer- tain que le système nerveux, pris dans la généralilé, a été, comme tous les autres systèmes d’organes spéciaux, d’abord très-simple et réduit à peu de fonc- tions; qu’ensuite, il a élé composé, sur-composé même après ; enfin qu’il a élé progressivement pro- pre à diverses fonctions, de plus en plus éminen- tes, et pour nous admirables. J'ai supprimé les détails qui concernent les appli- cations, parce qu’on y supléera facilement par les observations connues à cet égard, et qu’il serait su- perflu de donner une trop grande extension à cette partie. Ainsi, l’on a vu par ce qui précède : 1° Que la nature a augmenté progressivement le mouvement des fluides dans le corps animal, à mesure que l’organisation de ce corps se composait davantage ; et, après avoir employé les moyens les plus simples pour les premières accélérations de ce mouvement, elle a créé exprès un système d'organes particulier pour accroitre encore plus cette accélération, lorsqu'elle fut devenue néces saire; 20 Qu'elle a suivi une marche semblable à l'égard de la reproduction des individus, afin de conserver les espèces obtenues ; puisqu’après s'être servie des moyens les plus simples, tels que la reproduction par des divisions de parties, elle créa ensuite des or- ganes spéciaux fécondateurs, qui donnèrent lieu à la génération des ovipares, enfin, celle des vrais vivipares > 5° Qu'il en a été de même à l'égard de la faculté de sentir; faculté que la nature ne peut donner aux animaux les plus imparfaits, parce que le phéno- mène du sentiment exige, pour se produire, un sys- tème d'organes déjà suffisamment composé ; système que cesanimaux ne pouvaient avoir, mais aussi quine leur était pas nécessaire, leurs besoins, très-bornés, élant toujours faciles à satisfaire ; tandis que, dans des animaux à organisation plus composée, et qui, dès lors, eurent plus de besoins, elle peut créer et perfectionner graduellement le seul système d’orga- nes qui pouvait produire le phénomène admirable dont il s’agit. 4 Enfin que des actes d'intelligence étant les seuls qui permissent de varier les actions, et ne pouvant devenir nécessaires qu'aux animaux les plusparfaits, la nature a su leur en donner la faculté dans un degré quelconque, en instituant en eux un organe spécial pour cette faculté, c’est-à-dire, en ajoutant à leur cerveau deux hémisphères qui fu- rent successivement plus développés et plus volumi- eux dans ceux de ces animaux qui furent les plus perfectionnés. Que d’applications je pourrais faire pour mon- trer le fondement de tout ce que je viens d'exposer! que de faits bien connus je pourrais rassembler pour accroître les preuves de ce fondement! Mais, renvoyant mes lecteurs à ma Philosophie zoologique où j'en ai présenté un grand nombre qui m'ont paru décisifs, je me hâte de conclure de ce qui précède : Que la nature possède dans ses propres moyens tout ce qui lui est nécessaire, non-seulement pour former des corps vivants, tels que les végétaux et les animaux ; mais, en outre, pour produire, dans ces derniers, des organes spéciaux, les développer, les varier, les multiplier progressivement , et à la fin, les cumuler en quelque sorte dans les organi- sations animales les plus perfectionnées; ce qui lui a permis de douer les différents animaux de fa- 66 INTRODUCTION. cultés graduellement plus nombreuses et plus émi- nentes. Me bornant à l'exposition de ce tableau frappant de ressemblance avec lout ce que l’on observe, je vais passer à un autre sujet qu’il s’agit d’éclaircir et qui n’a pas moins d'importance. Je vais, effective- ment, essayer de prouver que les facultés des ani- maux sont des phénomènes uniquement organi- ques , et purement physiques ; que ces phénomènes prennent leur source dans les fonctions des organes ou des systèmes d'organes qui y donnent lieu; enfin je montrerai que les facultés qui constituent ces phénomènes, sont dans un rapport constant avec l’état des organes qui les procurent. QUATRIÈME PARTIE. DES FACULTÉS OBSERVÉES DANS LES ANIMAUX, ET TOUTES CONSIDÉRÉES COMME DES PHÉNOMÈNES UNIQUEMENT ORGANIQUES. Moins nous connaissons la nature, plus les phé- nomènes qu’elle produit nous paraissent des mer- veilles, des faits incompréhensibles: mais quelque admirable qu’elle soit réellement dans sa puissance et dans ses moyens, on doit s'attendre que le mer- veilleux s’évanouira successivement à nos yeux, à mesure que, par l’étude de ses lois et de la marche constante qu’elle suit dans ses opérations, nous parviendrons à découvrir les moyens dont elle fait usage. Sans doute, lorsque l’on considère attentivement les différents animaux, depuis les plus imparfaits jusqu'aux plus parfaits, l’on ne saurait voir sans ad- miralion , non-seulement la grande diversité qui se trouve parmi eux , ainsi que la disparité qu'ils of- frent dans les systèmes d'organisation qui les dis- tinguent; mais, en outre, on ne peut qu'être frappé d’étonnement en considérant la nature de chacune de leurs facultés, surtout de certaines d’entre elles, et les différences en nombre, ainsi qu’en degrés d’éminence, de celles qu’on observe dans leurs di- verses races. Aussi, quoique ces facultés soient par- faitement en rapport avec le mode et l’état de l’or- ganisation qui y donne lieu, elles nous semblent malgré cela des prodiges. Alors, nous soulageons notre pensée à leur égard, en un mot, notre vanité lésée par l'ignorance où nous sommes de ce qui les produit réellement, en imaginant, à leur sujet, des causes métaphysiques , des attributs hors de la na- ture, enfin, des êtres de raison qui satisfont à tout. On a dit, avec raison, au moins à l'égard des sciences, que l’admiration etait fille de l'ignorance: or, c’est bien icile cas d'appliquer cette vérité sentie; car, si quelque chose était en soi réellement admi- rable, ce serait assurément la nature ; ce serait tout ce qu’elle est; ce serait tout ce qu'elle peut faire. Lorsqu'on reconnait qu’elle même n’est qu'un or- dre de choses, qui n’a pu se donner l'existence, en un mot, qu'un véritable instrument, toute notre ad- miralion et toute notre vénération doiventse reporter Sur SON SUBLIME AUTEUR. Il s’agit donc de savoir quelle est la source des di- verses facultés observées dans différents animaux, si ce sont des organes parliculiers qui donnent ces facultés, enfin, si un même organe peut donner lieu à des facultés différentes; ou s’il n’y a pas plutôt aulant d'organes particuliers qu’on observe de facul- tés distinctes. On se persuadera probablement que pour traiter de pareilles questions, il faut avoir recours à des idées métaphysiques, à des considérations vagues, imaginaires, et sur lesquelles on ne saurait apporter aucune preuve solide. Je‘crois cependant pouvoir montrer que pour arriver à la solution de ces ques- tions, il n’y a que des faits physiques à considérer ; et qu’il s’en trouve à la portée de nos observations, qui sont très-suffisants pour fournir les preuves dont on peut avoir besoin. Examinons d’abord ce principe général ; savoir : que toute faculté animale, quelle qu'elle soit, est un phénomène purement organique; et que cette fa- culté résulte des fonctions d’un organe ou d’un sys- tème d'organes qui y donne lieu ; en sorte qu’elle en est définitivement dépendante. Peut-on croire que l'animal puisse-posséder une seule faculté qui ne soit pas un phénomène orga- INTRODUCTION. ; 67 nique, c’est-à-dire, le produit des actes d’un organe ou d’un système d’organes capable d'exécuter ce phénomène? S'il n’est pas possible raisonnablement de le supposer, si toute facullé est un phénomène organique, et en cela purement physique, cette considération doit fixer le point de départ de nos raisonnements sur les animaux, et fonder la base des conséquences que nous pourrons lirer des faits observés à leur égard. Certes, ainsi que je l'ai dit, la puissance qui a fait les animaux, les a faits elle-même tout ce qu’ils sont, et les a doués chacun des facultés qu’on leur ob- serve, en leur donnant une organisation propre à les produire. Or, l'observation nous autorise à recon- naitre que cette puissance est la nature; et qu’elle- même est le produit dela volonté de l’Étre suprême, qui l’a faite ce qu’elleest. Il n’y a point de milieu, point de terme moyen entre les deux considérations que je vais citer; sa- voir : Que la nature n’est pour rien dans l'existence des animaux, qu’elle n’a rien fait pour les diversifier, pour les ramener tous à l’état où nousles voyons ; ou que c’est elle, au contraire, qui les a tous produits, quoique successivement; qui les a variés, à l’aide des circonstances et de la composition graduelle qu’elle a donnée à l’organisation animale; en un mot qui les a faits tels qu’ils sont, et les a doués des facultés qu’on observe en eux. Je montrerai, dans la partiesuivante, qu’à l’égard des deux considérations que je viens d'indiquer, l'affirmative appartient évidemment à la seconde. On l'a senti; et c’est avec raison qu’on a rangé les ani- maux parmi les productions de la nature, el qu’on a reconnu, au moins par une expression habituelle, que les corps vivants étaient ses productions. Or, j'oserai ajouter que tous les corps que nous pou- vons observer, vivants ou non, sont aussi dans le même cas. Ainsi, une force inapercue (celle des choses) nous entraine sans cesse vers le sentiment de la vérité; mais sans cesse aussi des préventions et des intérêts divers contrarient en nous cet entrainement, Que l’on juge donc de ce que ce conflit doit produire, et com- bien l’ascendant de la seconde cause doit l'emporter sur la première ! Admettons d'avance ce que j’essaierai de prouver plus loin, savoir : que les animaux sont véritable- ment et uniquement des productions de la nature, que tout ce qu’ils sont, que tout ce qu'ils possèdent, ils le tiennent d’elle ; ainsi qu’elle-même tient son existence du puissant auteur de toutes choses. S'il en est ainsi, toutes les facultés animales, soit celle qui, comme l’érritabilité, est commune à tous les animaux et leur permet de se mouvoir par exci- tation ; soit celle qui, comme le sentiment, fait aper- cevoir à certains d’entre eux, ce qui les affecte; soit enfin, celle qui, comme l'intelligence dans certains degrés, donne à plusieurs le pouvoir d’exécuter dif- férentes actions par la pensée et par la volonté; toutes ces facultés, dis-je, sont, sans exception, des produits de la nature, des phénomènes qu’elle sait opérer à l’aide d'organes appropriés à leur produc- tion, en un mot, des résultats du pouvoir dont elle est douée elle-même. Dans ce cas, que peuvent être ces différentes fa- cultés, sinon des faits naturels, des phénomènes uniquement organiques et purement physiques ; phénomènes dont les causes, quoique le plus souvent difficiles à saisir, ne sont réellement pas hors de la portée de nos observations et de nos études ? Que l’on parvienne ou non à connaître le méca- nisme par lequel un organe ou un système d'organes produit la faculté qui en dépend; qu'importe à la question, si l’on peut se convaincre, par l’observa- tion, que cet organe ou ce système d'organes soit le seul qui aitle pouvoir de donner cette faculté? Si l’on ne connait pas positivement le mécanisme orga- nique de la formation des idées et des opérations qui s’exécutent entre elles, ni même celui du sen- tent, connait-on mieux le mécanisme du mouve- ment musculaire, celui des sécrétions, celui de la digestion, etc.? S’ensuit-il que ces différents phé- nomènes observés parmi les animaux, ne soient point dus chacun à autant d'organes ou de systèmes d'organes particuliers, dont le mécanisme propre soit capable de les produire? Y a-t-il dans la nature des phénomènes observés ou observables, qui ne soient point dus à des corps ou à des relations entre des corps? Si l'homme pouvait cesser d’être influencé par les produits de son intérêt personnel, par son pen- chant à la domination en tout genre, par sa vanité, par son goût pour les idées qui le flattent et qui lui donnent toujours de la répugnance à en examiner le fondement, son jugement en toutes choses ga- gnerait infiniment en reclitude, et alors la nature lui serait mieux connue ! Mais ses penchants natu- rels ne le lui permettent pas ; il trouve plus satisfai- sant de se faire une part à son gré, sans considérer ce qui peut en résuller pour lui. Ainsi, conservant son ignorance et ses préventions, la nature, qu'il ne veut pas étudier, qu'il craint même d'interroger, Jui parait un être de raison, et il ne profite, pour son instruction, de presque aucun des faits qu’elle lui présente de Loutes parts. Cependant, s'il est forcé de reconnaitre que la nalure agil sans cesse, et loujours selon des lois qu’elle ne peut jamais transgresser, peut-il pen- ser qu'il puisse y avoir quelque chose d’abstrait, 68 INTRODUCTION. quelque chose de métaphysique dans aucun de ses actes, dans une seule de ses opérations quelconques, et qu’elle ait quelque pouvoir sur des êtres non matériels ? Assurément, une pareille idée ne saurait être ad- missible ; rien à cet égard n’est de son ressort. La puissance de la nature ne s’étend que sur des corps qu’elle meut, déplace, change, modifie, varie, dé- truit el renouvelle sans cesse; enfin, elle n’agit que sur la matière dont elle ne saurait ni créer, ni anéan- tir une seule particule. On ne saurait trouver un seul motif raisonnable pour penser le contraire. Si c’est unè vérilé posilive, que la nature ne puisse agir et n’ait de pouvoir que sur des corps; c’en esL une autre, tout aussi certaine, qu’elle seule, que les corps qui constituent son domaine, et que les résul- tats de ses actes à leur égard, sont les seuls objets soumis à nos observations ; en sorte que, hors de ces objets, nous ne pouvons rien observer. Qui a jamais vu ou aperçu autre chose que des corps, que leurs déplacements, queles changements qu'ils épouvent, que les phénomènes qu’ils produi- sent! Qui a pu connaître le mouvement et l’espace, autrement que par le déplacement du corps! Qui a observé un seul phénomène qui n’ait pas été produit par des changements de lieu, d’état ou de forme que des corps ont subis! Néanmoins, telles sont les difficultés qui retardent l’aggrandissement et le perfectionnement de nos connaissances, que nous ne pouvons nous flatter d'observer tout ce que Ja nature produit, tous les actes qu’elles exécutent, tous les corps qui existent ; car, relégués à la surface d’un petit globe, qui n’est, en quelque sorte, qu’un point dans Punivers, nous n’apercevons dans cet univers qu’un très-petit coin, et nous ne pouvons même examiner qu'un (rès-pelit nombre des objets qui font partie du domaine de la nature. Ce sont-là des vérités que tout le monde connait, mais qu'il importe ici de ne pas perdre de vue. Il n’est donc pas étonnant que nous nous laissions si souvent entrainer à l'erreur, et même dominer par elle, lorsque quelque intérêt nous y porte, et que nous ayons tant de peine à saisir les opérations et la marche de la nature à l'égard de ses productions diverses. Cependant, puisque les animaux, quelque nom- breux qu’ils soient, font partie de ce que nous pou- vons observer, puisqu'ils sont des productions de la nature, peut-on douter que les facullés qu’on observe en eux ne le soient aussi? Ces facultés sont donc toutes des phénomènes purement organiques, el par suite véritablement physiques ; et comme nous pou- vons les examiner, les comparer , les déterminer, les causes e£ le mécanisme qui donnent lieu à ces facultés, ne sont donc pas réellement hors de la portée de nos observations, hors de celle de notrein- telligence. J'ai cru entrevoir les principales des causes qui produisent l’irrilabilité animale, quoique je n’aie pas encore fait connaître mes aperçus à ce sujet; j'ai cru saisir le mécanisme du sentiment, ou un mécanisme qui en approche beaucoup ; enfin, j'ai cru distinguer, reconnaître même, celui qui donne lieu au phénomène de la pensée, en un mot,de ce qu’on nommeintelligence. (Phil. z00l., vol. 2.) Quand même je me serais trompé partout (ce qu'il est difficile de prouver, les faits déposant en faveur de mes aper- us), en serait-il moins vrai que les facultés que je viens de citer ne soient des phénomènes tout à fait organiques et purement physiques, et qu’elles ne soient toutes des résultats de relations entre diffé- rentes parties d’un corps et entre diverses matières en action dans la production de ces phénomènes! N'est-ce pas à des préventions irréfléchies, ainsi qu'aux suites de notre ignorance sur le pouvoir de la nature, et sur les moyens qu’elle peut employer, que l’on doit la pensée de supposer dans le sentiment, et surtout dans la formation des idées et des diffé- ren{s actes qui peuvent s’exécuter entre elles, quel- que chose de métaphysique, en un mot, quelque chose qui soit étranger à «la matière, ainsi qu'aux produits des relations entre différents corps ! Si beaucoup d'animaux possèdent la faculté de sentir, et sien outre, il y en a parmi eux qui soient capables d'attention, qui puissent se former des idées à la suite de sensations remarquées, qui aient de la mémoire, des passions, enfin, qui puissent juger et agir par préméditation, faudra-t-il attribuer ces phénomènes que nous observons en eux, à une cause étrangère à la matière, el conséquemment étrangère à la nature qui n’agit que sur des corps, qu'avec des corps, et que par des corps! Ne considérons donc les facultés animales, quelles qu’elles soient, que comme des phénomènes entiè- rement organiques ; et voyons ce que les faits connus nous apprennent à leur égard. - Partout, dans le règne animal, où l’on reconnaît qu’une faculté est distincte et indépendante d’une autre, on doit être assuré que le système d'organes qui donne lieu à l’une d'elles, est différent et même indépendant de celui qui produit l’autre. Ainsi, l’on sait que la faculté de sentir est très- différente de celle de se mouvoir par des muscles ; et que la faculté de penser est aussi très-différente, soit de celle de sentir, soit de celle d'exécuter des mouvements musculaires. Il est même bien connu que ces trois facultés sont indépendantes les unes des autres. Qui ne sait, en effet, qu'on peut se mouvoir sans INTRODUCTION. 69 qu'il en résule des sensations ; que l’on peut sentir sans qu’il s’ensuive des mouvements; et que l’on peut penser, réfléchir, juger, sans éprouver des sen- sations et sans faire des mouvements? Ces trois fa- cultés sont donc indépendantes entre elles dans les êtres qui les possèdent ; et certes, les systèmes d’or- ganes qui les donnent doivent être aussi indépen- dants entre eux. Cependant, les trois facultés que je viens de citer ne sauraient exister sans nerfs. Le système nerveux, qui tend comme tous les autres à se compliquer graduellement, peut dont se trouver composé lui- même de trois systèmes de nerfs, tout à fait particu- liers, puisque chacun d'eux produit une faculté indépendante de celles des autres. La partie du système nerveux qui donne lieu aux différents actes de l'intelligence est elle-même com- posée de différents systèmes particuliers, puisque l'on sait que dans certaines démences invétérées, le malade pense et raisonne assez bien sur beaucoup d'objets différents, tandis que, sur certains sujets qui l'ont trop affecté et qui ont altéré son organe, il n’a plus de mesure et n'offre plus que les sym- ptômes d’une folie constante. C’est d’après la con- naissance de ce fait observé et bien constaté depuis, que Cervantes a peint Don Quichotte entièrement fou sur le seul sujet de la chevalerie errante. Il n’a fait qu'une fiction, mais il a pris son modèle dans la nature. Enfin, si, dans certaines folies permanentes de cette sorte, l'organe se trouve alléré suffisamment pour être réellement désorganisé, dans d’autres qui ne sont que passagères, il ne l’est pas assez pour être hors d'état de pouvoir se rétablir. De là cette deuxième sorte de folie que constituent nos grandes passions ; folies qui ne sont pas toujours irremédia- bles, et dont certaines d’entre elles se guérissent avec le temps. 11 suit de ces considérations : 1° qu’il y a toujours un rapport parfait entre l’état de l'organe qui donne une faculté et celui de la faculté elle-même (1); 90 que toutes celles que l'observation nous a montrées particulières et indépendantes, sont nécessairement dues à autant de systèmes d'organes particuliers, seuls capables de les produire. Ainsi, dans les animaux qui ont lesystème nerveux le plus simple, comme des filets nerveux, sans cer- veau et sans moelle longitudinale, le phénomène du sentiment ne saurait encore se produire ; et, en effet, on ne voit encore à l'extérieur des animaux qui (1) On ne doit pas s'étonner si, à mesure que nous ayançons en âge, nos goûts et nos penchants changent, quoique insensi- blement ; car nos organes subissant eux-mêmes des changements DK LAMARCK, T, 1. sont dans ce cas, aucun sens particulier, aucun or- gane pour la sensation. Cependant, puisque, dans ces animaux, l’on apercoit des muscles et des nerfs pour les mettre en action, le mouvement musculaire est donc une faculté dont ils jouissent, quoique le sentiment soit encore nul pour eux. Dans les animaux d’un ordre plus relevé, c’est-à- dire, plus avancé dans la composition de leur orga- nisation, le système nerveux offre non-seulement des nerfs, mais encore un cerveau ; et presque tou- jours, en outre, une moelle longitudinale noueuse, Ici, l’on est autorisé à admettre l'existence de Ja fa- culté de sentir, puisque l’on trouve un centre de rapport pour les nerfs des sensations, et que déjà l'on apercoit effectivement un ou plusieurs sens par- ticuliers et très-distincts. Cependant, les animaux dont je viens de parler ont encore des muscles; ils jouissent donc à la fois du mouvement musculaire et de la faculté de sentir. Mais nous avons vu que le mouvement musculaire et le sentiment étaient deux facultés indépendantes; parmi les nerfs des animaux en question, il y en a donc qui ne servent qu'aux sensations, el d’autres qui ne sont employés qu'à l'excitation musculaire, Sans doute, les uns ct les autres ne nous paraissent que des nerfs; ce sont, néanmoins, deux sortes d’or- ganes particuliers; puisque, outre qu'ils donnent lieu à deux facultés très-distinctes, ils agissent de deux manières différentes ; les nerfs des sensations agissant du dehors vers un centre intérieur, tandis que ceux qui servent au mouvement agissent, d’un ou de plusieurs centres intérieurs, vers les muscles qui doivent se mouvoir. Ainsi, lorsqu'on observe, dans un animal, plusieurs facultés différentes, on peut être assuré qu'il possède plusieurs sortes d’or- ganes particuliers pour les produire. Enfin, dans les animaux de l’ordre le plus relevé, c’est-à-dire, dans ceux dont le plan d'organisation est le plus composé et avance le plus vers son per- fectionnement, le système nerveux offre non-seule- ment des nerfs, une moelle épinière et un cerveau; mais ce cerveau lui-même est plus composé que dans les animaux de l’ordre précédent, car il est graduel- lement plus volumineux, et sa masse semble formée d’appendices surajoutés, réunis et toujours doubles. En outre, dans les animaux dont il s’agit, l’on voit toujours des muscles, un centre de rapport pour les sensations, un cerveau très-augmenté, el l’on re- marque que ces animaux peuvent exécuter des opé- rations entre leurs idées. Ils possèdent donc trois réels dans leur état, nous sentons alors très-diFéremment : cela est bien connu, (Note de Lamarck.) 5 70 INTRODUCTION. facultés particulières et indépendantes; savoir : le mouvementmusculaire, \e sentiment, etl'intelligence dans un degré quelconque. 11 est donc évident, d'après la citation de ces trois faits, que ceux des animaux en qui l’on observe différentes facultés, possèdent, en effet, autant d’or- ganes particuliers pour la production de chacune de ces facultés, puisque ces dernières sont des phéno- mèênes organiques, et que l’on n’a pas un seul exem- ple qui prouve qu'un organe puisse, lui seul, pro- duire différentes sortes de facultés (1). Pour achever de faire voir que chaque faculté distincte provient d'un système d'organes particu- lier qui la donne, je vais montrer, par la cilation d'un exemple, que ce que nous prenons souvent pour un seul système d'organes, se trouve, dans certains animaux, composé lui-même de plusieurs systèmes particuliers qui font partie du système général, et qui, néanmoins, sont indépendants les uns des autres. Dans les insectes, l'on trouve graduellement un système nerveux; l’on en observe un, pareillement, dans tous les mammifères. Mais le système nerveux des premiers est sans doute bien moins composé que celui des seconds; et si l’on a trouvé des nerfs et quelques ganglions dans certaines radiaires échino- dermes, il n’en est pas moins nullement douteux que le système nerveux de ces dernières ne soit in- férieur en composition et en facultés à celui des #x- sectes. Effectivement, j'ai fait voir que les nerfs qui ser- vent à l’excilation des mouvements musculaires, ainsi que ceux qui sont employés à favoriser les di- verses fonclions des viscères, ne sont et ne peuvent être ceux qui servent à la production du sentiment, puisqu'on peut éprouver une sensation sans qu’il en résulte un mouvement musculaire, et que l’on peut faire entrer différents muscles en action, sans qu’il en résulte aucune sensation pour l'individu. Ces faits bien connus sont décisifs, et méritent d’être consi- dérés. 11s montrent déjà qu'il y a des facultés indé- pendantes, et que les systèmes d'organes qui les donnent, le sont pareillement. D'ailleurs, comme il n’est plus possible de douter (1) Voilàici posé, d’une manière non équivoque, le principe de la localisation des facultés dépendantes du système nerveux ; principe dont les conséquences rigoureuses conduisent de tonte nécessité à ces belles découvertes de Gall et de Spurzheim. Ce qui résulte de plus important des faits rapportés par ces célè- Dres anatomistés, c'est que chaque faculté de l'intelligence a d’autant plus d'énergie, que la partie du cerveau qui y donne lieu est elle-même plus développée. Si organe manque, la fa- culté manque aussi; le système de Gall repose donesur le prin- cipe de la localisation des facultés de l'intelligence dans des organes propres à chacune d'elles. (2) « Jamais, ai-je entendu dire, je n’admettrai l'existence d'un fluide que je n'ai point vu, et que je sais que personne n'est parvenu à voir, A la vérité, les phénomènes cités à l'égard que l'influence nerveuse ne s'exécute autrement qu’à l'aide d’un fluide subtil mis subitement en mouvement, et auquel on a donné le nom de fluide nerveux (2), il est évident que, dans toute sensation, le fluide nerveux se meut du point affecté vers un centre de rapport; tandis que, dans toute influence qui met un muscle en action, ou qui anime les or- ganes dans l'exécution de leurs fonclions, ce même fluide nerveux, alors excitateur, se meut dans un sens contraire : particularité qui en annonce déjà une dans la nature même de l'organe qui n’a qu'une seule manière d’agir. Le sentiment et le mouvement musculaire sont donc deux phénomènes distincts et très-particuliers, puisque, outre qu’ils sont très-différents, leurs causes ne sont point les mêmes; que les nerfs qui y don- nent lieu ne le sont point non plus; que, danschacun , de ces phénomènes, ils agissent d’une manière diffé- rente; et qu’enfin, ces mêmes phénomènes, dans leur production, sont réellement indépendants l’un de l’autre; ce que Æaller a démontré. À la vérité, les deux systèmes d'organes qui don- nent lieu aux deux facultés dont il s’agit, semblent tenir l’un à l’autre par ce point commun; savoir : que, sous l'influence nerveuse, leur puissance, de part et d'autre, paraîtrait absolument nulle. Mais le point commun dont je viens de parler n’a rien de réel ; car le système nerveux se composant lui-même de différents systèmes particuliers, à mesure qu'il fait partie d'organisations plus compliquées, possède alors différentes sortes de puissances très-distinctes, dont l’une ne saurait suppléer à l'autre, chacun de ces systèmes particuliers ne pouvant produire que la faculté qui lui est propre. Par exemple, la partie d’un système nerveux composé, qui produit le phé- nomène du sentiment, n'arien de commun avec celle du même système qui excite le mouvement muscu- laire, soit dans les muscles soumis à la volonté, soit dans les muscles qui en sont indépendants; les uns et les autres étant même particuliers pour ces deux sortes de fonctions. En outre, la partie d’un système nerveux composé, qui fournit des forces d'action aux viscères, aux organes sécréleurs, etc., n’est pas non plus la même que celle qui produit le sentiment, x des animaux se passent comme si le fluide dont il s'agit existait et y donnait lieu; mais cela ne suffit pas pour nous faire recon- naître son existence. » Que de vérités importantes auxquelles nous pouvons parve- nir par une multitude d'inductions qui les attestent , et qu'il faudrait rejeter, si l'on en exigeait des preuves directes que trop souvent la nature a mises hors de notre pouvoir! Les phy- siciens ne reconnaissent-ils pas l'existence du /luide magnéti- gue? et s'ils refusaient del'admettre, parce qu'ils ne l’ont jamais vu, que penser des phénomènes de l'aimant, de ceux de la boussole, etc.? Connaît-on ce fluide autrement que par ses effets ? Et n’en connaît-on pas bien d'autres que cependant l’on n'a jamais pu voir? (Note parfaitement juste de Lamarck en réponse à cet alinéa de l'article Animal de G. Cuvier.) INTRODUCTION. “1 ni la même que celle qui anime ou excite le mou- vement musculaire; comme celle qui donne lieu à l'attention, à la formation des idées, et à diverses opérations entre elles, n’est pas encore la même qu'aucune des autres, c’est-à-dire, est exclusivement particulière à ces fonctions. En vain imaginera-t-on une multitude d’hypo- thèses pour expliquer ces différents faits d’organi- sation; jamais nos idées n'offriront rien de clair, rien de satisfaisant, rien, en un mot, qui soit conforme à la marche de la nature, tant qu’on ne reconnaîtra pas le fondement de ce que je viens d'exposer. J'ajouterai que le sentiment serait absolument nul sans la portion d’un syslème nerveux composé qui y donne lieu; tandis qu'il n’en est pas du tout de même de l’érritabilité musculaire , car elle est indépendante de toute influence nerveuse, quoique celle-ci lui donne des forces d'action, et même puisse exciter les mouvements de certains muscles, tels que ceux assujettis à la volonté. D'après l'attention que j'ai donnée aux faits d’or- ganisalion qui concernent les animaux, j'ai reconnu que l’érritabililé était, en général, le propre de leurs parties molles. J'ai ensuite remarqué que, dans les plus imparfails des animaux, Lels que les infusoires et les polypes, loutes les parties concrètes de ces corps vivants élaient à peu près également érrita- bles, et l'étaient éminemment. Mais lorsque , dans des animaux moins imparfaits, la nature fut par- venue à former des fibres musculaires, alors j'ai conçu que l'érrilabilité des parties offrait des dif- férences dans son intensité, et que les fibres mus- culaires étaient plus fortement irrilables que les autres parties molles. Ainsi, dans les animaux les plus parfaits, le tissu cellulaire, quoiqu'irritable encore, l'est moins que les viscères, et surtout que le canal intestinal, et ce dernier lui même l'est moins encore que les muscles quels qu'ils soient. Je remarquai ensuite que, dès que les fibres musculaires furent établies dans les animaux, des nerfs alors devinrent distincts ; et que, selon l'état d'avancement de l'organisation, un système ner- veux plus ou moins composé élait déterminable. Sans doute, le système nerveux exislant anime les fonctions des organes, et leur fournit des forces d'action ; et les mouvements musculaires, partici- pant eux-mêmes à cet avantage, sont moins sus- ceptibles d’épuisement dans leur source. L'irritabilité musculaire n’en est pas moins indé- pendante, par sa nature, de l'influence nerveuse , quoique celle-ci augmente et maintienne sa puis- sance. On sait que le cœur conserve plus ou moins longtemps , selon les diverses races d'animaux, la faculté de se mouvoir lorsqu'on l’irrite après l'avoir arraché du corps. J'ai vu le cœur d'une grenouille conserver cette faculté 24 heures après en avoir été séparé. Ainsi, le cœur ne lient point des nerfs son trritabililé ; mais il en recoit diverses modifications dans ses fonctions , qui sont plus ou moins favora- bles à leur exécution. En effet , comme dans une organisation composée tous les organes ou tous les systèmes d'organes par- ticuliers sont liés à l'organisation générale de l'in dividu , et en sont tous par conséquent véritable- ment dépendants, on doit reconnaitre que le cœur, quoique doué d’une irrilabilité indépendante, n’en est pas moins assujelli, dans ses fonctions , à divers produits de la puissance nerveuse, produits qui ac- croissent et maintiennent ses forces d’aclion , et qui quelquefois en troublent les effets. Qui ne sait combien les passions agissent sur le cœur par la voie des nerfs, et que , selon celle de ces passions qui agit, l'influence qu'il en reçoit trouble singulièrement ses fonctions? Les nerfs qui arrivent au cœur n'y sont donc point sans objet, sans usage (ce qui serait contraire au plan de la na- Lure), quoique l’érritabilité de cet organe soit en elle-même indépendante de leur puissance; ce que Haller ne me paraît pas avoir suffisamment saisi. Depuis, l’on a prétendu, d'après M. Le Galloïs, que le cœur ne recevait des nerfs que de la moelle épinière; et par-là, on expliquait pourquoi il con- tinue de battre après la décapitation ou après l'ex- cision de la moelle épinière sous l’occiput. A cela je répondrai que cette continuité d’aclion du cœur après la décapitation, aurait bientôt un terme, quand même la respiration pourrait conti- nuer, parce que le cœur est lié à l’organisation gé- nérale de l'individu , et qu'il est nécessairement dépendant de sa conservation. Si je ne craignais de m'écarter de l’objet que j'ai ici en vue, j'ajouterais ensuite que, si le cœur ne recevait des nerfs que de la moelle épinière, et si ceux de la huilième paire ne lui envoyaient aucun filet , il ne serait point soumis à l'empire des pas- sions. Mais , laissant de côté tout ce que j'aurais à dire à cet égard, je dois , avant tout , montrer que l'on s’est trompé dans les conséquences qu'on atirées des belles expériences de M. Ze Gallois, Il est reconnu que l’érritabilité ne peut être mise en action que lorsqu'un stimulus quelconque vient exciter celle action. Mais on serait dans l'erreur si, observant que les muscles soumis à la volonté agis- sent ordinairement par le stimulus que leur fournit l'influence nerveuse, l’on se persuadait que ces muscles ne peuvent entrer en contraction que par ce stimulus. Il est facile de prouver, par l'expé- rience , que loule autre cause irritante peut aussi exciter leurs mouvements, La 7 INTRODUCTION. D'ailleurs, quoique ces muscles agissent par la volonté qui dirige sur eux l'influence nerveuse , ils peuyentencore agir par la même influence , sans la participation de cette volonté ; et j'en ai observé mille exemples dans les émotions subites du senti- mentintériewr, lequel dirige pareillement l'influence des nerfs qui les mettent en action. Voilà ce qu'il importe de reconnaitre , parce que les faits attentivement suivis l’attestent d’une ma- nière évidente, et ce qui montre, en outre, com- bien l’ordre de choses qui concerne les mouvements musculaires est distinct de celui qui donne lieu aux sensations. On a reconnu plusieurs de ces vérités ; et cepen- dant on confond encore tous les jours les deux sys- tèmes d'organes ci-dessus mentionnés , en prenant les effets de l’un pour des produits de ceux de Yautre. Ainsi , lorsqu'on a mulilé des animaux vivants, dans l'intention de savoir à quelle époque la sensi- bilité s'éteignait dans certaines de leurs parties, on a cru pouvoir conclure que le sentiment existait en- core, lorsqu’à une irritation quelconque, ces parties faisaient des mouvements. C’est, en effet, ce qu’on a vu dans plusieurs des conséquences que M. Le Gallois a tirées de ses ex- périences sur les animaux. Sans doute, les nombreuses et belles expériences de M. Le Gallois sur des mammifères , nous ont apprisplusieurs faits importants que nousignorions ; mais il me paraît s'être trompé , lorsqu'il nous dit qu’après la section de la moelle épinière sous l’occi- put, la sensibilité existe encore dans les parties de l'animal , parce qu'on les voit encore se mouvoir. J'ai montré que la faculté de se mouvoir par des museles, et celle de pouvoir éprouver des sensations, ne sont pas encore les seules qu’un animal obtienne d’un système nerveux compliqué et complet dans toutes les parties qui peuvent entrer dans sa com- position. Car, lorsque ce système offre un cerveau muni de tous ses appendices, et surtout d’hémi- sphères volumineux, il donne alors à l’animal, outre la faculté de sentir, celle de pouvoir se former des idées, de comparer les objets qui fixent son atten- tion, de juger , er un mot, d’avoir une volonté, de la mémoire , et de pouvoir varier volontairement plusieurs de ces actions. La faculté d’avoir de l’attention, de se former des idées et d'exécuter des actes d'intelligence, est donc distincte de celle de sentir, comme le sentiment l’est lui-même de la faculté de se mouvoir, soit par l’ex- citation nerveuse sur les muscles, soit par des exci- tations étrangères sur des parties irrilables. Ces différentes facultés sont des phénomènes organiques qui résultent chacun d'organes particuliers propres à les produire. Ces faits zoologiques sont aussi posi- tifs que l’est celui de la faculté de voir lorsqu'on possède l’organe de la vue. Voici maintenant le point essentiel de la ques- tion : il s’agit de voir si, à mesure qu'un système d'organes se dégrade, c’est-à-dire, se simplifie en perdant, l’un après l’autre, les systèmes particuliers qui entraient dans sa plus grande complication, les différentes facultés qu’il donnait à la fois à l'animal ne se perdent pas aussi l’une après l’autre, jusqu’à ce que le système, devenu lui-même très-simple, finisse par disparaître, ainsi que la faculté qu’il pro- duisait encore dans sa plus grande simplicité. On est autorisé à penser, à reconnaître même, que l'appareil nerveux qui donne lieu à la formation des idées conservables et à différents actes d’intel- ligence , réside dans des masses médullaires, com- posées de faisceaux nerveux; masses qui sont des accessoires du cerveau , et qui augmentent son vo- lume proportionnellement à leur développement, puisque ceux des animaux les plus parfaits, en qui l'intelligence est le plus développée, ont effective- ment, par ces accessoires, la masse cérébrale la plus volumineuse relativement à leur propre volume; tandis qu’à mesure que l’intelligence s’obscurcit da- vantage,; dans les animaux qui viennent ensuite, le volume de la masse cérébrale diminue dans les mêmes proportions. Or, peut-on douter, qu’à me- sure que l'organe cérébral se dégrade, ce ne soient d’abord ses parties accessoires ou surajoutées qui su- bissent les atténuations observées, et qu’à la fin, ce ne soient elles qui se trouvent anéanties les premiè- res, longtemps même avant que le cerveau propre- ment dit cesse à son tour d'exister ? Maintenant, s’il est vrai que l'appareil nerveux, propre aux facultés de l'intelligence, soit constitué par les organes accessoires dont je viens de parler, l’a- néantissement complet de ces organes n’entraînerait- il pas celui des facultés qu'ils donnaïent à l’animal? Et comme il est reconnu que tous les animaux ver- tébrés sont formés sur un plan commun, quoique très-diversifié dans ses développements et modifica- tions, selon les races, n'est-il pas probable que c’est avec les vertébrés que se terminent entièrement les facultés d'intelligence, ainsi que les organes parti- culiers qui les donnent ? : Après la perte de ses parties accessoires, de ses hémisphères, jusqu’à un certain point séparables, et qui ont un si grand volume dans les plus intelli- gents des animaux, le cerveau réduit, se montre néanmoins, depuis les mollusques jusqu'aux insectes inclusivement, comme étant une partie essentielle de l'appareil nerveux propre à la production du sen- timent, puisqu'il fournit encore à l'existence des sens particuliers, c’est-à-dire, qu'il produit des or- INTRODUCTION. ganes très-distincts pour les sensations. Il forme, effectivement, avec les nerfs qui en partent ou qui y aboutissent, un appareil qui est assez compliqué pour effectuer la formation du phénomène organi- que du sentiment (1). Mais lorsque la dégradation du système nerveux se trouve tellement avancée qu'il n’y a plus de cer- - veau, plus de sens particuliers, qui ne sent que appareil propre au sentiment n’existant plus, les facultés qui en résultaient pour l'animal ont pareil- lement cessé d'exister, quoique l’on puisse retrou- ver encore quelques traces de nerfs dans les animaux de cette catégorie, en qui des vestiges de muscles existent encore ! Assurément on peut taxer tout ceci d'opinion : mais, dans ce cas, que l’on se garde bien d'observer comparativement les animaux, car celte opinion prélendue se changerait alors en fait positif. Relativement aux efforts qui ont été faits pour s’autoriser à étendre jusque dans les végétaux la faculté de sentir, je citerai la considération suivante qui se trouve dans l’article Animal du Dictionnaire des sciences naturelles. « Il s’agit de savoir, dit le célèbre auteur de cet article, s’il n’ÿ a point des êtres sensibles qui ne se meuvent pas, car il est clair que le mouvement n’est pas une conséquence nécessaire de la sensibilité. » Non certainement, il n’y a point d'êtres sensibles qui ne se meuvent pas, et ce ne devrai pas être une question pour le savant qui l’agite, mais tout au plus pour ceux qui ne connaissent rien à l’organi- sation, ainsi qu'aux phénomènes qu’elle peut pro- duire. Sans doute le mouvement est indépendant de la sensibilité ; en sorte qu’il existe des êtres (mais seu- lement dans le règne animal) qui jouissent de la faculté de se mouvoir, et qui néanmoins sont pri- vés de celle de sentir. C’est, en effet, le cas des ra- diaires, des vrais po/ypes et des infusoires. Mais il est facile de démontrer qu'il n'existe aucun être jouissant de la sensibilité, qui ne puisse se mouvoir; en sorte que la sensibilité est réellement une consé- quence du mouvement, quoique le mouvement n’en soit pas une de la sensibilité : voici comme je le prouverai. Assurément il n’y a que les nerfs qui soient les vrais organes du sentiment ; et tout animal qui n’a point de nerfs ne saurait sentir, cela est certain. (1) En adoptant la définition du cerveau telle que la donnent les analomistes, c'est-à-dire, faite d'après cet organe réduit à sa plus grande simplicité , il est évident qu'aucun animal inver- tébré n'a de cerveau proprement dit, car chez eux le centre nerveux principal n'est pas composé des deux substances ; il n'a rien qui représente les Lubereules quadrijumeaux, et la moelle épinière aaque toujours. C'est donc par suite de l'application peu rationnelle des mots cerveau et moelle épinière, que la 15 Mais un fait, que connaît sans doute le savant auteur cité, c’est que tout animal qui a des nerfs à aussi des muscles. Ce serait en vain que l’on vou- drail trouver des muscles dans ur animal qui n’a point de nerfs, ou des nerfs dans celui qui n’a poiné£ de muscles : aucune observation constatée ne con- tredit ce fait. Or, s’il est vrai que tout animal qui a des nerfs ait aussi des muscles, il est donc vrai pareillement que tout animal qui jouit du sentiment, jouit aussi de la faculté de se mouvoir, puisqu'il a des muscles. Dans l’état de nos connaissances, on ne peut donc pas mettre en question s’il existe des êtres sensibles qui ne se meuvent pas. Ces pensées, émises avant d’avoir été approfon- dies, prouvent seulement qu’on n’a fait aucun effort pour s'assurer si les facultés et les organes qui les donnent, avaient ou non des limites. En observant attentivement ce qui a lieu dans les animaux, je ne crois pas me tromper lorsque je re- connais que différents êtres, parmi eux, possèdent des facultés qui ne sont pas communes à {ous ceux du même règne. Ces facultés ont donc des limites, quoique souvent insensibles ; et sans doute les or- ganes qui les donnent en ont pareillement, puisque l'observation atteste que partout, dans l’animal, chaque faculté est parfaitement en rapport avec lé- tat de l'organe qui y donne lieu. C’est en apercevant le fondement de ces considé- rations, que j'ai reconnu que les facultés d’intelli- gence dans différents degrés, étaient un ordre de phénomènes organiques, tous en rapport avec l’état de l’organe qui les produit, et que ces facultés avaient une limite ainsi que l'organe; qu'il en était de même de la faculté de sentir, dont les actes ne consistent que dans l’exéculion de sensations parliculières, qui s’opèrent par l’intermède d’un ensemble de par- ties dans le système nerveux, sans affecter celles du même système, qui servent à l'intelligence; qu'il en était encore de même du sentiment intérieur, faculté obscure, quoique puissante, qui n’a rien de commun avec celle d'éprouver des sensations, ni avec celle de penser ou de combiner des idées, et qui tient probablement aux actes d’un ensemble de parties dans le système nerveux, c’est-à-dire, aux émolions qui peuvent être produites dans cel en- semble. Qu'importe qu’il nous soit difficile, quelquefois plupart des naturalistes disent à tort que les mollusques ont un cerveau sans moelle épinière et les insectes une moelle épinière sans cerveau ; nous ne concevons pas l'existence de l'une de ces parties sans Pautre, el en effct lorsque l'on étudi soin le soi-disant cerveau des mollusques et la moelle épinière des insectes, on ne leur trouve aucune analogie de structure et de position avec le cerveau des vertébrés. 74 INTRODUCTION. même impossible , de distinguer, dans un système d'organes général, tous les systèmes d'organes par- ticulicrs dont la nature est parvenue à le composer, s’il n’en est pas moins cerlain que ces systèmes d'or- ganes particuliers existent, puisque les facultés particulières qu'ils donnent sont reconnaissables , distinctes et se montrent indépendantes? J'ai déjà parlé (au commencement de cette In- troduction, page 15) du sentiment intérieur dont sont doués tous les animaux qui jouissent de la faculté de sentir; de ce sentiment inlime qui, par les émotions qu’il peut éprouver subitement dans chaque besoin ressenti, fait agir immédiatement l'individu, sans l'intervention de la pensée, du juge- ment et de la volonté de celui même qui possède ces facultés, et j'ai dit que je manquais d’expres- sion propre à désigner ce sentiment (1). À la vérité, on le désigne quelquefois sous la dénomination de conscience. Cette dénomination, néanmoins, ne le caractérise point suffisamment : elle n'indique point que ce sentiment obscur, mais général, ne résulte pas directement d’une impres- sion sur aucun de nos sens; qu’il n’a rien de com- mun, soit avec le sentiment proprement dit, soit avec l’intelligence, et qu'il offre une véritable puis- sance qui fait agir l'individu sans la nécessité d’une préméditation. Enfin, celle dénomination semble permettre la supposition du concours de la pensée et du jugement dans les actions que ce sentiment ému fait subitement produire ; ce qui n’est pas vrai. L'observation des faits atteste même que, parmi les animaux qui possèdent ce sentiment intérieur el qui jouissent de certains degrés d'intelligence, la plupart, néanmoins, ne le maîtrisent jamais. On le désigne aussi très-souvent et très-impropre- ment comme un sentiment qu’on rapporte au cœur, el alors on distingue, parmi nos actions, toutes celles qui viennent de l'esprit, de celles qui sont les produits du cœur; en sorte que, sous ce point de vue, l'esprit et le cœur seraient les sources de Loutes les actions humaines. Mais tout cela est erroné. Le cœur n’est qu'un muscle employé à l'accélération du mouvement de nos fluides ; il n’est propre qu’à concourir à la cir- culation de notre sang, et au lieu d’être la cause ou la source de notre sentiment intérieur, il est lui- même assujelti à en subir les effets. | (x) Par des causes, dont plusieurs sont déjà connues, les flui- des de nos principaux systèmes d'organes, surtout ceux du sys- tème sanguin, sont sujets à se porter, avec plus où moins d'abon- dance, tantôt vers l'extrémité antérieure du corps, Lantèl vers l'inférieure , et tantôt vers tous les points de sa surface externe, Ainsi, quoique renfermés dans des canaux particuliers ou dans des masses appropriées dont ils ne peuvent franchir les limites latérales, les fluides de plusieurs de nos systèmes d'organes Ce qui fut cause de cette distinction de l’esprit et du cœur, c’est que nous sentons très-bien que nos pensées, nos méditations sont des phénomènes qui s'exécutent dans la tête, et que nous sentons encore, au contraire, que les penchants et les passions qui nous entrainent, que les émotions que nous éprou- vons dans certaines circonstances, et qui vont quel- quefois jusqu’à nous faire perdre l'usage des sens, sont des impressions que nous ressentons dans tout notre être, et non un phénomène qui s'exécute uni- quement dans la tête, comme la pensée. Or, comme les constriclions nerveuses ou les troubles qui se produisent dans le système nerveux, à la suile des” émotions que l’on éprouve, relardent ou accélèrent alors les battements du cœur, on à attribué trop précipilamment au cœur même , ce qui n'est réelle- ment que le produit du sentiment intérieur ému. 11 n’y a guère que l’homme et quelques animaux des plus parfaits, qui, dans les instants de calme intérieur, se trouvant affectés par quelque intérêt qui se change aussitôt en besoin, parviennent alors à maitriser assez leur sentiment intérieur ému, pour laisser à leur pensée le temps de juger ct de choisir l’action à exécuter. Aussi , ce sont les seuls êtres qui puissent agir volontairement; et néanmoins, ils n’en sont pas loujours les maitres. Ainsi, des actes de volonté ne peuvent êlre opérés que par l'homme et par ceux des animaux qui ont la faculté d'exécuter des opérations entre leursidées, de comparer des objets, de juger, de choisir . de vouloir ou ne pas vouloir , et par-là de varier leurs actions. Or, j'ai déjà démontré que ce ne pouvait être que parmi les vertébrés que se trouvent les animaux qui jouissent de pareilles facultés, parce que leur cerveau, formé sur un plan commun, est plus ou moins complétement muni des organes par- ticuliers qui les donnent. De là vient que c’est principalement dans les #7amamnifères, el ensuite dans les oiseaux , que ces mêmes facultés, quoique rarement exercées, acquièrent quelque éminence. Quant aux animaux sans vertèbres, j'ai fait voir que tous devaient être privés d'intelligence; mais j'ai montré que les uns jouissaient de la faculté de sentir et possédaient ce sentiment intérieur qui a le pouvoir de faire agir, tandis que les autres étaient tout à fait dépourvus de ces facultés. Or, les faits connus qui concernent les premiers jouissent, par les communications qui existent entre eux, d'une relation générale qui les met dans le cas de recevoir des impulsions ou des excilations pareïllement générales, d'où ré- sultent, dans le système sanguin, les affluences particulières et connues dont je viens de parler, et dans le système nerveux, les ébranlements généraux , en un mot, les émotions du senti- ment intérieur qui sont si remarquables par leur puissance sur nos organes. (Note de Lamarck.) INTRODUCTION. 15 (ceux qui jouissent du sentiment), constatent qu'ils n'ont que des habitudes ; qu'ils n’agissent que par des émotions de leur sentiment intérieur, sans ja- mais le maîtriser ; que ne pouvant exécuter aucun acte d'intelligence, ils ne sauraient choisir, vouloir ou ne pas vouloir, et varier eux-mêmes leurs ac- tions; que leurs mouvements sont tous entrainés et dépendants ; enfin qu'ils n’obtiennent de leurs sensations, que la perception des objets dont les traces dans leur organe sont plus ou moins conser- vables. Si les habitudes, dans les animaux qui ne peuvent varier eux-mêmes leurs actions, ont le pouvoir de les entrainer à agir constamment de la même ma- nière dans les mêmes circonstances, on peut assurer d’après l'observation, qu’elles ont encore un grand pouvoir sur les animaux intelligents; car, quoique ceux-ci puissent varier leurs actions , on remarque qu'ils ne les varient , néanmoins, que lorsqu'ils s'y trouvent en quelque sorte contraints, et que leurs habitudes, le plus souvent, les entrainent encore. À quoi donc tient ce grand pouvoir des habitudes, pouvoir qui se fait si fortement ressentir à l'égard des animaux intelligents, et qui exerce sur l’homme même un si grand empire? Je crois pouvoir jeter quelque jour sur cette question importante, en ex- posant les considérations suivantes. Pouvoir des habitudes : Toute action, soit de l'homme, soit des animaux, résulle essentiellement de mouvements intérieurs, c’est-à-dire, de mouve- ments et de déplacements de fluides subtils internes qui l’excitent el la produisent. Par fluides subtils, j'entends parler des différentes modifications du fluide nerveux ; car ce fluide seul a dans ses mouve- ments et ses déplacements la célérité nécessaire aux effets produits. Maintenant je dis que, non-seule- ment les actions constituées par les mouvements des parties externes du corps sont produites par des mouvements et des déplacements de fluides sublils internes, mais même que les aclions intérieures, telles que l'attention, les comparaisons, les juge- ments, en un mot, les pensées, et telles encore que celles qui résultent des émotions du sentiment intérieur, sont aussi dans le même cas. Cerlaine- ment, toutes les opérations de l'intelligence , ainsi que les mouvements visibles des parties du corps, sont des actions, car leur exécution très-prolongée entraine effectivement des fatigues et des besoins de réparation pour les forces épuisées. Or, je le ré- pèle, aucune de ces actions ne s'exécute qu'à la suite de mouvements el de déplacements des fluides sublils internes qui y donnent lieu. Par la connaissance de cette grande vérité, sans laquelle il serait absolument impossible d’apercevoir les causes et les sources des actions, soitde l’homme, soit des animaux sensibles, on concoit clairement : 1° Que, dans toute action souvent répétée, ct surtout qui devient habituelle, les fluides subtils quila produisent se fraient et agrandissent progres- sivement, par les répétitions des déplacements par- ticuliers qu'ils subissent, les routes qu’ils ont à franchir , et les rendent de plus en plus faciles ; en sorte que l’action elle-même, de diflicile qu’elle pouvait être dans son origine, acquiert graduelle- ment moins de difficulté dans son exécution; toules les parties même du corps qui ont à y concourir, s’y assujettissent peu à peu, et à la fin l’exécutent avec la plus grande facilité; 2° Qu'une action, devenue tout à fait habituelle, ayant modifié l'organisation intérieure de l'individu pour la facilité de son exécution, lui plait alors Lel- lement qu'elle devient un besoin pour lui; et que ce besoin finit par se changer en un penchant qu'il ne peut surmonter, s’il n’est que sensible, et qu’il surmonte avec difficulté, s’il est 2ntelligent. Si l’on prend la peine de considérer ce que je viens d'exposer, d'abord il sera aisé de concevoir pourquoi l'exercice développe proportionnellement les facultés ; pourquoi l'habitude de donner de l’at- LenLion aux objets et d’exercer son jugement, sa pen- sée, aggrandit si fortement notre intelligence ; pour- quoi el artiste qui s’esL tant appliqué à l’exercice de son art, y a acquis des talents dont sont entière- rement privés Lous ceux qui ne se sont point occupés des mêmes objets Enfin, en considérant encore les vérités exposées ci-dessus, l’on reconnaitra facilement la source du grand pouvoir qu'ont les habitudes sur les animaux, et qu'elles ont même sur nous: certes, aucun su- jet ne saurait être plus intéressant à étudier, à mé- diter. ) Me bordant à ce simple exposé de principes qu’on ne saurait contester raisonnablement, je reviens à mon sujet. Nous avons vu qu'en nous dirigeant du plus com- posé vers le plus simple, dans la série des animaux, chaque système d'organes particulier se dégradait et s'anéantissait à un terme quelconque de la série; ce que M. Cuvier reconnait lui-même, lorsqu'il dit: « On a aujourd'hui, sur les diverses dégradations du système nerveux dans le règne animal, et sur leur correspondance avec les divers degrés d’intel- ligence, des nolions aussi complètes que pour le système sanguin (1). » Et ailleurs il dit: « En effet, si on parcourt successivement les différentes famil- les, il n’est pas un organe que l’on ne voie se sim- (r) Rapport sur les progrès des sciences naturelles, de- puis 1789, p. 154. 76 INTRODUCTION. plifier par.degrés, perdre son énergie, et finir par disparaître tout à fait en se confondant dans la masse (1) ». 11 s'ensuit donc que les facultés se dégradent et finissent chacune par être anéanties à un terme quelconque de la série des animaux, comme les or- ganes qui les produisent ; qu’elles sont partout pro- portionnelles au perfectionnement et à l'état des organes ; el qu'il ne reste aux animaux qui terminent cette série, que les facultés propres à tous les corps vivants, ainsi que celle qui constitue leur nature animale, Il s'ensuit encore qu'il n’est pas vrai, et qu'il ne peut l'être, que tous les animaux soient doués de la faculté de sentir; ce que je crois avoir suffisamment élabli. Ainsi, je ne reviendrai plus sur cet objet, parce qu'il n’a pas besoin de nouvelles preuves. Mais, une vérité tout aussi solide, et qui en ré- sulte encore clairement, c’est que les animaux très- imparfaits qui ne jouissent point de la faculté de sentir, sont nécessairement dépourvus de cet appa- reil nerveux qui donne lieu aux sensations et au sentiment intérieur; appareil qui doit être assez compliqué et assez étendu pour que son ensemble, agité par quelque affection sur les sens, ou par quel- que émotion intérieure, puisse faire participer l’être entier à ces affections ou à ces émotions ; appareil, enfin, qui constitue dans l'individu qui le possède, une puissance qui peut le faire agir. Ainsi, ces animaux sont réellement privés de cetle conscience, dc ce sentiment intime d’existence, dont jouissent ceux qui, doués de l’appareil dont je viens de parler, peuvent éprouver des sensations, et êlre agilés par des émotions intérieures. Or, les animaux très-imparfaits dont il s’agit, ne possédant nullement le sentiment intérieur en question, ne sauraient avoir ou faire naître en eux la cause ex- citatrice de leurs mouvements. Elle leur vient donc évidemment du dehors, et dès-lors elle n’est assu- rément pas à leur disposition; aussi aucun de leurs besoins n’exige qu’elle le soit : ce que j'ai déjà fait voir. Tout.ce qu’il leur faut se trouve à leur portée: ce ne sont des animaux que parce qu'ils sont irrita- bles. Je terminerai cette parlie par une remarque im- portante el relative aux besoins des différents ani- maux ; besoins qui ne sont nulle part, ni au-dessus, ni au-dessous des facultés qui peuvent y satisfaire. On observe que, depuis les animaux les plus im- parfaits, tels que les premiers des énfusotres, jus- qu'aux #nammifères les plus perfectionnés, les besoins, pour chacun d’eux, s’accroissent avec la (:) Dictionnaire des Sciences naturelles, vol, 2, p. 167. composition progressive de leur organisation ; et que les facultés nécessaires pour satisfaire partout à ces besoins, s’accroissent aussi partout dans la même proportion. Îl en résulte que, dans les plus simples et les plus imparfails des animaux, la réduction des besoins et des facultés se trouve réellement à son minimuin, landis que, dans les plus perfectionnés des #ammifères, les besoins et les facultés sont à leur maximum de complication et d’éminence ; et comme chaque faculté distincte est le produit d’un système d'organes particulier qui y donne lieu, c’est donc une vérité incontestable qu'il y a toujours partout un rapport parfait entre les besoins, les fa- cultés d’y salislaire, et les organes qui donnent ces facultés. Ainsi, les facullés qu’on observe dans différents animaux, sont uniquement organiques; elles ont des limites comme les organes qui les produisent; sont toujours dans un rapport parfait avec l’état des organes qui les font exister; et leur nombre, ainsi que leur éminence, sont aussi parfaitement en rap- port avec ceux des besoins. Il est si vrai que, dans l’étendue de l'échelle ani- male, les facultés croissent en nombre eten éminence comme les organes qui les donnent, que si, à l’une des extrémités de l'échelle, l’on voit des animaux dépourvus de toute faculté particulière, l’autre ex- trémité, au contraire, offre, dans les animaux qui s’y trouvent, une réunion au maximum des facullés dont la nature ait pu douer ces êtres. Plus, en effet, l’on examine ceux des animaux qui possèdent des facultés d'intelligence, plus on les admire, plus même on se sent porté à les aimer. Qui ne connait l'intelligence du chien, son attache- ment pour son maitre, sa fidélité, sa reconnaissance pour les bons traitements, sa jalousie dans certaines circonstances, son extrême perspicacilé à juger, dans vos yeux, si vous êtes content où fàché, de bonne ou de mauvaise humeur ; son inquiétude ct sa sensibilité lorsqu'il vous voit souffrir, etc.! Les chiens, néanmoins, ne sont pas les plus in- telligents des animaux; d’autres, el surtout les six- ges, le sont encore davantage, les surpassent en vivacilé de jugement, en finesse, en ruses, eu adresse, etc.; aussi, sont-ils, en général, plus mé- chants, plus difficiles à soumettre et à asservir. : Il y a donc des degrés dans lintelligence, dans le sentiment, etc., parce qu'il s’en trouve nécessai- rement dans tout ce qu'a fait la nature. Si, dans la série des animaux, les limites précises dés facultés particulières que l’on observe dans différents êtres de cette série, ne sont pas encore définitivement déterminées, on n’en est pas moins foudé à reconnaitre que ces limites existent, car tous ics animaux ne possèdent point les mêmes INTRODUCTION. T1 facultés ; ainsi, il y a un point dans l'échelle animale où chacune d’elles commence. Il en est de même des systèmes d'organes parti- culiers qui donnent lieu à ces facultés ; si l’on ne connait pas encore partout le point précis de l'échelle animale où chacun d’eux commence, on doit, néan- moins, être assuré que chaque système d'organes particulier a réellement dans l'échelle un point d’origine, c’est-à-dire, de première ébauche; il y a même quelques-uns de ces systèmes dont le com- mencement paraît assez bien déterminé. Ainsi, le système d'organes particulier qui effec- tue la digestion, parait ne commencer qu'avec les polypes ; celui qui sert à la respiration ne ‘commence à exister que dans les radiaires ; celui qui donne lieu au mouvement musculaire n'offre son origine avec quelques vestiges de nerfs, que dans les radiai- res échinodermes ; celui de la fécondation sexuelle parait offrir sa première ébauche vers la fin des vers, et se montre ensuite parfaitement distinct dans les insectes et les animaux des classes suivan- tes; celui qui est assez compliqué pour produire le phénomène du sentiment ne commence à se mani- fester clairement que dans les insectes; celui qui effectue une véritable circulation parait ne com- mencer réellement que dans les arachnides ; enfin, celui qui donne lieu à la formation des idées, et aux opérations qui s’exéculent entre ces idées, pa- raissant n’appartenir qu’au plan des animaux ver- tébrés, ne commence très-probablement qu'avec les poissons. Qu'il y ait quelques rectifications à faire dans ces déterminations , il n’en est pas moins vrai que ces mêmes rectifications ne peuvent altérer nulle part le principe des points particuliers de l’échelle ani- male où commence chaque système d'organes, ainsi que les facultés ou les avantages qu’il donne aux animaux qui le possèdent. Partout même où une limite quelconque ne peut être positivement fixée, l'arbitraire de l'opinion fait bientôt varier le sentiment à son égard. Par exemple, M. Ze Gallois, d’après différentes expériences qu'il a faites sur des mammifères mu- tilés pendant leur vie, prétend que le principe du sentiment existe seulement dans la moelle épinière, et non dans la base du cerveau; il prétend même qu'il y a autant de centres de sensation bien dis- tincts, qu'on a fait de segments à celte moelle, ou qu'il y a de portions de cette moelle qui envoient des nerfs au tronc. Ainsi, au lieu d’une unilé de foyer pour le sentiment, il y en aurait un grand nombre, selon cet auteur. Mais doit-on toujours regarder comme positives les conséquences qu’un observateur a tirées des faits qu’il a découverts ; et ne convient-il pas d'examiner auparavant, soit sa manière de raisonner, soit les bases mêmes sur lesquelles il se fonde ? D'une part, je vois que M. Le Gallois juge presque toujours de la sensibilité par des mouvements exci- tés qu’il apercoit ; en sorte qu’il prend des effets de l'érritabilité pour des témoignages de sensations éprouvées ; et de l’autre part , je remarque qu’il ne distingue point, parmi les puissances nerveuses , celle qui vivifie les organes , et qui leur fournit des forces d’action, de celle, très-différente , qui sert uniquement au phénomène des sensalions ; comme il aurait dù distinguer aussi, s’il s'en élait occupé, celle encore très-différentedes autres , qui donne lieu à la formation des idées, et aux opéralions qu’elles exécutent, Il est possible qu’il y ait réellement, comme le dit M. Le Gallois, plusieurs centres particuliers de sen- salions dans les animaux qui jouissent de la faculté de sentir; mais alors, au lieu d’un seul appareil d’or- ganes pour la production de ce phénomène physique il y en aurait plusieurs; enfin, la nature aurait em- ployé sans nécessité une complication de moyens ; car on peul prouver qu'un seul foyer pour la sen- sation peut satisfaire à tous les faits connus relatifs à la sensibilité. ; Cependant, jusqu’à ce que des expériences, plus décisives à cet égard que celles qu’a publiées cet au- teur, nous autorisent à prononcer définitivement sur ce sujet, je crois devoir conserver l'opinion plus vraisemblable de l'existence d’un seul foyer pour la production du sentiment. Cela ne m’empêche pas de reconnaitre que les nerfs qui partent de la moelle épinière ne soient particulièrement ceux qui fournissent au cœur, in- dépendamment de son irritabilité, le principe de ses forces, el qui en fournissent aussi à d’autres par- ties du tronc ; enfin, de croire, d’après ce savant, que les nerfs du même ordre qui viennent animer les organes de la respiration, naissent de la moelle allongée. Lorsque les observateurs de la nature se multi- plieront davantage; que les zooloyistes ne se borne- ront plus à l’art des distinctions, à l'étude des par- ticularités de forme, à la composition arbitraire de genres toujours variables, à l'extension d’une no- menclalure jamais fixée; et qu’au contraire, ils s’oc- cuperont d’éludier la nature, ses lois, ses moyens, et les rapports qu’elle a établis entre les systèmes d'organes particuliers et les facultés qu'ils donnent aux animaux qui les possèdent; alors, les doutes, les incertitudes que nous ayons encore sur les points de l'échelle animale où commence chacune des fa- cultés dont il s'agit , et sur l'unité de foyer et de siége de chaque système d'organes, se dissiperont successivement; alors, enfin, les points essentiels de 18 INPRODUCTION. la Philosophie zoologique s'éclairciront de plus en plus et la science obtiendra l'importance qu’elle peut avoir. En attendant, je crois avoir montré que les fa- cultésanimales, de quelque éminence qu’elles soient, sont loutes des phénomènes purement physiques; que ces phénomènes sont les résullats des fonctions qu’exécutent les organes ou les appareils d'organes qui peuvent les produire; qu’il n’y a rien de méla- physique , rien qui soit étranger à la matière, dans chacun d’eux; el qu’il ne s’agit, à leur égard, que de relations entre différentes parties du corps ani- mal et entre différentes substances qui se meuvent, agissent, réagissent et acquièrent alors le pouvoir de produire le phénomène observé. S’il en était autrement, jamais nous n’eussions eu connaissance de ces phénomènes; car chacun d’eux est un fait que nous avons observé, et nous savons positivement que la nature seule nous présente des faits, et que ce n’est qu’à l’aide de nos sens que nous avons pu connaître un pelit nombre de ceux qu’elle nous offre. Je crois avoir ensuite prouvé, qu’outre les facul- tés qui sont communes à tous les corps vivants, les animaux offrent, parmi eux, différentes sortes de facultés qui sont particulières à certains d’entre eux : elles ont donc des limites, ainsi que les organes qui les donnent. Maintenant , il est indispensable de montrer que les penchants des animaux sensibles, que ceux même de l’homme, ainsi que ses passions, sont encore des phénomènes de l’organisation, des produits natu- rels et nécessaires du sentiment intérieur de ces êtres. Pour cela, je vais essayer de remonter à la source de ces penchants, et je tâcherai d’analyser les principaux produits de cette source. CINQUIÈME PARTIE, DES PENCHANTS, SOIT DES ANIMAUX SENSIBLES, SOIT DE L'HOMME MÊME, CONSIDÉRÉS DANS LEUR SOURCE, ET COMME PHÉNOMÈNES DE L'ORGANISATION. Dans ce qui appartient à la nature, tout est lié, tout est dépendant, tout est le résultat d’un plan commun, constamment suivi, mais infiniment varié dans ses parties et dans ses détails. L'homme lui- même tient, au moins par un côlé de son être, à ce plan général, toujours en exéculion. Il est donc né- cessaire, pour ne rien omeltre de ce qui est le pro- duit de l’organisation animée par la vie, de considé- rer ici séparément, quelle est la source des penchants et même des passions dans les êtres sensibles en qui nous observons ces phénomènes naturels. Ainsi, comme on pourrait d’abord le penser, le sujet de celte cinquième partie n’est nullement étran- ger au but que je me suis proposé dans cette Introduc- tion; savoir: celui d'indiquer les faits et les phéno- mênes qui sont le produit de l'organisation et de la vie. Et dans celte partie, je dois considérer parlicu- lièrement les penchants des êtres sensibles, parce que ce sont des phénomènes d'organisation, des produits du sentiment intérieur de ces êtres. Ayant élé autorisé à dire que nous n’obtenons au- cune connaissance positive que ans la nature, parce que nous n’en pouvons acquérir de telles que par l’observation, et que, hors de la nature, nous ne pouvons rien observer, rien étudier, rien con- nailre de certain, il s'ensuit que tout ce que nous connaissons positivement lui appartient et en fait essentiellement partie. Cela posé, je dirai, sans craindre de me tromper, que la nature ne nous offre d’observables que des corps; que du mouvement entre des corps ou leurs parties ; que des changements dans les corps ou parmi eux; que les propriétés des corps; que des phénomènes opérés par les corps et surtout par cérlains d’entre eux; enfin, que des lois immua- bles qui régissent partout les mouvements, les chan- gements, et les phénomènes que nous présentent les corps. Voilà, selon moi, le seul champ qui soit ouvert à nos observations, à nos recherches, à nos élu- des ; voilà, par suite, la seule source où nous puis- sions puiser des connaissances réelles , des vérités uliles. S'il en est ainsi, les phénomènes que nous obser- vons, de quelque genre qu’ils soient, sont produits par la nature, ont leur cause en elle seule, et sont INTRODUCTION. 79 tous, sans exception, assujettis à ses lois. Or, nous efforcer de remonter, par l'observation et l'étude, jusqu’à la connaissance des causes et des lois qui produisent les phénomènes que nous observons, en nous attachant particulièrement à ceux de ces phénomènes qui peuvent nous intéresser directe- ment, est donc ce qu'il y a de plus important pour nous. Parmi les phénomènes nombreux et divers que nous pouvons observer, il en est qui doivent nous intéresser particulièrement, parce qu'ils tiennent de plus près à notre manière d'être, à notre consti- lution organique, et parce qu’en effet ils ressem- blent beaucoup à ceux de même sorte qui se pro- duisent en nous et que nous tenons aussi de la nature par Ja même voie. Les phénomènes dont il s'agit sont les penchants des animaux sensibles, les passions mêmes qu’on observe parmi ceux qui sont intelligents dans certains degrés. Puisque ces phénomènes sont des faits observés, ils appartien- nent à la nature, et ils sont effectivement les pro- duits de ses lois, en un mot, du pouvoir qu’elle tient de son suprême auteur. Aussi, nous pouvons facilement remonter jusqu’à la véritable source où ces phénomènes puisent leur origine et leur exalta- tion. Déjà, je puis dire avec assurance que les pen- chants des animaux sensibles, el que ceux plus remarquables encore des animaux intelligents, sont des produits immédiats du sentiment intérieur de ces êtres. Or, le sentiment intérieur dont il s’agit, élant évidemment une dépendance essentielle du système organique des sensations, les penchants observés dans les êtres doués de ce sentiment inté- rieur sont donc de véritables produits ce l’organi- salion de ces êtres. Ainsi, l'ignorance de ces vérités positives pourrait seule faire regarder comme étrangers à mon sujet, les objets dont je vais m'occuper. Laissant à l'écart ce que l’aomme peut tenir d’une source supérieure, el ne voulant considérer en lui que ce qu'il doit à la nature, il me parait que ses peuchants généraux, qui influent si puissamment sur ses actions diverses, sont aussi de véritables produits de son organisalion, c’est-à-dire du senti- ment intérieur dont il est doué; sentiment qui l'entraine à son insu dans un grand nombre de ses actions. Il me semble, en outre, que ces pas- sions, qui ne sont que des exaltations de ceux de ses penchants naturels auxquels il s’est impru- demment abandonné , tiennent d’une part à la na- ture, et de l’autre à la faible culture de sa raison, qui alors lui fait méconnaitreïses véritables intérêts. Si je suis fondé dans celle opinion, il sera possible de remonter à lasource des penchants et des passions de l’xomme, et de prévoir, dans chaque cas consi- déré, le fond principal des actions qu’il doit exécu- ter : il suflira pour cet objet de faire une analyse exacte de ses penchants divers. Mais, pour parvenir à montrer l'existence d’un ordre de choses qui ne parait pas avoir encore alliré notre attention, je ne dois pas anticiper les considérations propres à le faire connaître. Ainsi, remarquant que la source des penchants de l’ommne est tout à fait la même que celle des penchants des animaux sensibles, je vais d’abord déterminer cette source, ainsi que ses produits, dans les animaux en question; je montrerai ensuile qu’elle se re- trouve dans l’homme, et qu’en lui ses résultats sont plus éminemment prononcés, et infiniment plus sous-divisés. $ [. SOURCE DES PENCHANTS ET DES ACTIONS DES ANIMAUX SENSIBLES. Par une loi de la nature, tous les êtres sensibles et qui, conséquemment, jouissent de ce sentiment intérieur et obscur qu’on nomme sentiment d’exis- tence , tendent sans cesse à se conserver, et par là sont irrésistiblement assujettis à un penchant émi- nent qui est la source première de toutes leurs ac- tions ; je le nomme : Penchant à la conservation. Ici, je me propose de montrer que c’est unique- ment à ce penchant général qu’il faut rapporter la source de toute action quelconque de ceux des animaux qui jouissent de la faculté de sentir. Pour atteindre mon but, je dois rappeler la hié- rarchie des facultés des animaux sensisbles, afin de retrouver dans chaque cas considéré ce que le penchant cité peut produire, Les observations déjà exposées nous obligent à reconnaitre que, parmi les animaux dont je parle: 1° Les uns sont bornés au sentiment, et ne possè dent l'intelligence dans aucun degré quelcon- que ; 20 Les autres, plus perfectionnés, jouissent à la fois de la faculté de sentir, et de celle d'exécu- ter des actes d’éntelligence dans différents de- grés, Les uns et les autres, jouissant du sentiment, peuvent donc éprouver la douleur ; or, il est facile de faire voir que, dans ses différents degrés, la douleur est pour eux un al-être qu’ils doivent fuir, et que la nécessité de fuir ce mal-être, est la cause réelle qui donne naissance au penchant en question. 80 INTRODUCTION. Eneffet, pour tout individu qui jouit de la faculté de sentir, la souffrance, dans sa plus faible inten- sité, soit vague, soit particulière , produit ce qu’on nomme le #al-être, el ce n’est que lorsque l’affec- tion éprouvée est vive ou jusqu’à un certain point exaltée, qu’elle recoit le nom de douleur. Ainsi, puisque depuis le plus faible degré de la douleur, jusqu’à celui où elle est la plus vive, le mal-être lèse ou compromel en quelque chose l’in- tégrité de sa conservation, tandis que le bien-être seul la favorise, l'individu sensible doit donc tendre sans cesse à se soustraire au mal-être, etàse procurer le bien-être; enfin, le penchant à la conservation, qui est naturel dans tout individu doué du senti- ment de son existence, recoit donc nécessairement de cette tendance toute l'énergie qu’on lui observe : cela me parait incontestable. J'avais d’abord pensé que le penchant à la propa- gation auquel tous les êtres sensibles paraissent assujettis, élait aussi un penchant isolé, comme celui à la conservation, et qu'il constituait la source d’un. autre ordre de penchants particuliers. Mais depuis, ayant remarqué que ce penchant est tem- poraire dans les individus, et qu’il est lui-même un produit de celui à la conservation, j'ai cessé de le considérer séparément, et je ne le mentionnerai que dans l’analyse des détails. En effet, à un certain terme du développement d’un individu, l’organisation, graduellement pré- parée pour cet objet, amène en lui par des excita- tions intérieures, provoquées en général par d’autres externes, le besoin d’exécuter les actes qui peuvent pourvoir à sa reproduction et par suite à la propas gation de son espèce. Ce besoin produit dans cet individu unnal-être obscur, mais réel, qui l’agite ; enfin, en y satisfaisant, il éprouve un bien-être émi- nent qui l'y entraine. Le penchant dont il s’agit est donc un véritable produit de celui à la conserva- tion. Maintenant, pour éclaircir le sujet intéressant que je traite, je rappellerai ce que j'ai déjà établi ; savoir : qu’il y a différents degrés dans la composi- tion de l’organisation des animaux, ainsi que dans le nombre et l’éminence de leurs facultés, et qu'il existe à l'égard de ces facultés, une véritable hié- rarchie. Cela étant, je dis qu’il est facile de conce- voir : 1° Que les animaux assez imparfaits pour ne pas posséder la faculté de sentir, n’ont aucun penchant en eux-mêmes, soit à la conservalion, soit à la pro- pagation, et que la nature les conserve , les multi- plie et les fait agir par des causes qui ne sont point en eux; 20 Que les animaux qui sont bornés à ne posséder quele sentiment, sans avoir aucune faculté d’intelli- gence, sont réduits à fuir la douleur sans la craindre, et n’agissent alors que pour se soustraire au mal-être lorsqu'ils l’éprouvent; 5° Que les animaux qui jouissent à la fois de la faculté de sentir, et de celle de former des actes d'intelligence, non-seulement fuient la douleur et le mal-être, mais en outre, qu'ils les craignent; 4° Que l’homme, considéré seulement dans les phénomènes que l’organisation produit en lui, non- seulement fuit et craint la douleur, ainsi que le mal- être, mais en outre, qu'il redoute la mort; parce qu'il est très-probable qu'il est le seul être intelli- gent qui l’ail remarquée, et qui conséquemment la connaisse. Les choses me paraissant être ainsi, voici les dis- tinctions que je crois pouvoir établir à l'égard de la source des actions des différents animaux, et de celle des penchants observés dans un grand nombre de ces êtres. Animaux apathiques. Dans les animaux apathiques, c’est-à-dire, dans les animaux qui ne jouissent point du sentiment, il n’y à aucun penchant réel, pas même celui à la con- servation. Tout penchant est nécessairement le produit d’un sentiment intérieur. Or, ne jouissant point de ce sentiment, aucun penchant ne saurait se manifester en eux. Ces animaux possèdent seulement la vie animale, ainsi que des habitudes de mouvements et d'actions qu'ils tiennent d’excitations extérieures. Enfin, les habitudes, les mouvements et les actions ne sont va- riés, dans ces différents animaux, que parce que les fluides étrangers qui excitent en eux la vie et les mouvements, se sont frayés des routes diverses dans leur intérieur, conformément à l’état de leur orga- nisation et à celui de la conformation particulière de leurs corps. A l’aide de ces causes et des facultés qui sont gé- néralement le propre de la vie, la conservation des individus pendant une durée relative à leur espèce, et leur reproduction, sont assurées. Animaux sensibles. Dans les animaux sensibles, et que je nomme ainsi, parce qu’ils sont bornés à ne posséder que le sentiment, sans aucune faculté d'intelligence, il existe.un penchant à la conservation de leur être, parce qu’ils possèdent un sentiment intérieur qui le produit et qui les fait agir lorsque des besoins le sollicitent. Or, comme tout besoin est un mal-être jusqu’à ce qu'il soit salifait, le penchant à la con- INTRODUCTION. 81 servalion, dans ces animaux, ne se fait ressentir que temporairement, c’est-à-dire, qu'aux époques où des besoins se manifestent et provoquent des actions directes. Ainsi, dans les animaux sensibles, le penchant à la conservation ne produit en eux qu’un penchant secondaire, celui qui les porte à fuir le mal-être, lorsqu'ils l’éprouvent. Ce penchant à fuir le mal-être les porte, par le sentiment intérieur : 1° À fuir la douleur, lorsqu'ils la ressentent ; 99 À chercher et saisir leur nourriture, lorsqu'ils en éprouvent le besoin ; 5° À exécuter des actes de fécondation , lorsque leur organisation les y sollicite; 4° À rechercher des situations douces, des abris, etc.; et s'ils se préparent des moyens fa- vorables à leur conservation, ce n’est uniquement que par des habitudes d'actions que le besoin d'éviter le mal-être leur a fait prendre, selon les races. Dans les animaux sensibles, le penchant à fuir le mal-être paraît être le seul produit du penchant à la conservation; néanmoins, l'amour de soi-même existe déjà ; mais il se confond encore avec le pre- mier, el ce n’est que dans les animaux suivants qu'il devient distinct. Animaux intelligents. Je nomme animaux intelligents ceux qui, plus perfectionnés que les animaux sensibles , jouissent à la fois de la faculté de sentir et de celle d’exécu- ter des actes d'intelligence dans certains degrés. Dans ces animaux, le penchant à la conservation ne se borne pas seulement à produire un seul pen- chant secondaire distinct, celui de fuir le mal-être ct la douleur; l'intelligence qu’ils possèdent, quoi- que plus ou moins limitée, selon les races et leurs classes, leur donne une idée de la douleur et du mal-être, les porte à les craindre, à en prévoir la possibilité, et leur fournit en même temps des moyens variés pour les éviter et pour s’y soustraire. Il en résulle que ces mêmes animaux peuvent varier leurs actions, et qu’en effet, différents individus de la même espèce parviennent souvent à satisfaire leurs besoins par des actions qui ne sont pas constam- ment les mêmes, ainsi qu'on le remarque dans les animaux sensibles. Malgré cela, j'ai observé que les animaux mêmes dont l’organisation approche le plus de celle de l'homme, et qui, par là, peuvent atteindre à un plus haut degré d'intelligence que les autres, n’ac- quièrent, en général, qu'un petit nombre d'idées , et ne tendent nullement à en augmenter le cercle. Ce n’est que par les difficultés qu’ils rencontrent dans l’exécution de leurs actions directes, que, se trouvant alors forcés d’en produire de nouvelles et d’indirectes pour parvenir à leurs fins, ces ani- maux portent leur attention sur de nouveaux objets, augmentent le nombre de leurs idées, et varient d'autant plus leurs actions, que les difficultés qui les y contraignent sont plus grandes et plus nom- breuses. Par cet état de choses à leur égard, les penchants secondaires de ces animaux sont au nombre de trois, et se montrent très-distincts; en voici l'indication : Le penchant à la conservation , source de tous les autres, produit dans les animaux intelligents : 1° Une tendance vers le bien-être ; 2° Un amour de soi-même ; 5° Un penchant à dominer. Pour analyser succinctement et successivement chacun de ces penchants secondaires et montrer leurs sous-divisions , voici ce que j'apercois. Tendance vers le bien-être. La tendance vers le bien-être est d’un degré plus élevé que celle qui ne porte à fuir le mal-être que dans le cas seulement où on l’éprouve, cette der- nière n’en supposant point l’idée ou la connaissance. Ainsi, par leur sentiment intérieur, les animaux intelligents sont constamment entrainés vers la re- cherche du bien-être , c'est-à-dire, à fuir ou éviter le mal-être , et à se procurer les jouissances qu'ils éprouvent en satisfaisant leurs besoins. Ils n’ont point d’attachement à la vie, parce qu'ils ne la connaissent point ; ils ne craignent point la mort, parce qu’ils ne l'ont pas remarquée , et qu’à la vue d’un cadavre, ils n’ont pas remonté, par la pensée, jusqu'aux causes qui l’ont privé de vie et de mou- vement; mais ils ont tous une tendance vers le bien- être, parce qu’ils ont joui, et prévoient le danger d'être exposés au mal-être, parce qu’ils ont supporté des privations ou des souffrances dans quelques de- grés. On sait assez que le lièvre qui apercoit un chasseur, que l'oiseau qui s’envole à l'approche d’un homme portant une arme à feu, fuient alors le dan- ger d'éprouver le mal-être ou la douleur, avant de le ressentir. La tendance vers le bien-être porte donc les ani- maux intelligents : * Par le sentiment intérieur seul : 1° À se soustraire à la douleur et à tout ce qui les gêne ou les incommode ; 92 INTRODUCTION. 90 À rechercher les situations douces, avan- tageuses, les abris et le soleil dans les temps froids, l'ombre et le frais dans les temps chauds, etc., etc. ; 5° À satisfaire le besoin de se nourrir, quelque- fois même avec voracilé, soit par l'attrait qu'ils y trouvent, soit par l'inquiétude de manquer ensuite d'aliments ; 4° À se livrer aux actes de la fécondation, ou à en rechercher avec ardeur les occasions, lors- que leurs besoins provoqués les y sollicitent; Be A prendre du repos et sommeiller, lorsque leurs autres besoins sont satisfaits. ** Par l'intelligence, stimulée par leur sentiment intérieur : 1° À chasser la proie , la guetter avec patience, lui tendre des pièges ; 9 À employer des moyens nouveaux et variés, selon les circonstances, pour satisfaire chacun de leurs besoins; 5° À la poltronnerie ou à la lâcheté, lorsqu'ils sont faibles, par suite d’une crainte excessive de la douleur; 4° A se préserver des dangers au moyen de diffé- rentes ruses. Amour de soi-même. L'amour de soi-même se manifeste, dans les ani- maux intelligents, par un égoïsme individuel qui se fait souvent remarquer en eux; il les porte : * Par le sentiment intérieur seul : 4 À ne donner leur attention qu'aux objets rela- tifs à leurs besoins ; ce qui borne, en général, Jeurs idées à un très-petit nombre ; 9 À s'emparer de la proie des autres, s’ils sont les plus forts; 5° À chasser ou combattre les autres animaux qui approchent de leur femelle ou de celle qu'ils convoitent ; 4° À se préférer à tout autre, lorsqu'il s’agit de se procurer la jouissance d'un avantage quelcon- que. ** Par l’intelligence , et à la fois par le senti- ment intérieur : 40 A l'attachement pour leur bienfaiteur, par un sentiment d'intérêt individuel ; attachement qu'ils lui témoignent par leur confiance, leur douceur, leurs caresses, leur fidélité, et en con- servant le souvenir de ses bienfaits; 90 À Ja jalousie envers les autres animaux et sur- tout envers ceux qui approchent leur bienfai- teur ou leur maître, lorsqu'ils en sont bien traités et qu'ils sont heureux; considérant en quelque sorte ce maitre comme une propriété qu’ils possèdent; 50 À la haine envers ceux qui leur ont nui ou les ont maltraités; haine qu’ils témoignent quel- quefois par des vengeances retardées. Penchant à dominer. Enfin , le penchant à dominer, troisième et der- nier de leurs penchants secondaires, se montre clai- rement dans les animaux dont il s’agit, et les porte: * Par le sentiment intérieur seul : 1° À quereller, chasser ou combattre les autres, lorsqu'ils sont les plus forts ou qu'ils se croient soulenus ; 20 À poursuivre et attaquer ceux qui fuient; à battre et même tuer ceux qu’une grande fai- blesse, un accident ou une blessure, ont mis hors d’état de se défendre; et le tout, sans au- tre besoin à satisfaire que le penchant en ques- tion. ** Par le sentiment intérieur et l’intelligence : 1° À la fierté, et même à une espèce de vanité qu'ils témoignent par leur port et leur regard, lorsqu'ils se trouvent bien traités, bien nour- ris, et dans un état de bien-être habituel; 2 À une espèce de mépris et de haine pour les autres individus malheureux, pour ceux qui ont un aspect misérable, pour ceux qui sont sans puissance, sans autorité, ete., etc. S'il n’était pas entré dans mon plan de resserrer le plus possible l’étendue de celte cinquième partie, j'aurais ajouté à ces expositions les faits connus et celles de mes observations qui établissent le fonde ment des penchants que j'attribue à beaucoup d’a- nimaux ; mais il me suffit de montrer que ces pen- chants sont évidents et peuvent être facilement constatés. Ainsi, lorsque l’on voudra s'occuper de ces objets, il sera difficile de ne pas reconnaitre : 1° Que les animaux apathiques n’ont et ne sau- raient avoir aucune sorte de penchant par eux-mé- mes, parce qu'ils ne possèdent aucun sentiment in- térieur ; 90 Que les animaux sensibles n’ont qu'un ou deux INTRODUCTION. 85 penchants secondaires; parce que ces animaux, dé- pourvus de facultés d'intelligence, ne sauraient va- rier leurs actions , el qu'ils n’ont que des habitudes qui sont constamment les mêmes dans tous les in- dividus des mêmes espèces; 5° Que les animaux intelligents ont trois pen- chants secondaires assez distincts, qui se sous-divi- sent en plusieurs autres; parce qu'ayant des facultés d'intelligence, ils peuvent varier leurs actions, lorsque des difficultés, pour satisfaire leurs besoins, les y contraignent. Néanmoins, l'analyse des penchants, soit des ani- maux sensibles, soil des animaux intelligents , est nécessairement très-bornée; car les besoins essen- tiels des uns et des autres ne sont pas nombreux; et comme les plus perfectionnés de ces animaux ne donnent leur attention qu'aux objets relatifs à leurs besoins essentiels, ils n’acquièrent, en général, qu'un petit nombre d’idées, et ne sauraient offrir beaucoup de diversité dans leurs penchants. Il n'en est pas de même de l'homme, vivant en société : tendant toujours à étendre ses jouissances et ses désirs , il s’est créé peu à peu une multitude de besoins divers, étrangers à ceux qui lui étaient essentiels. Enfin, observant tout ce qui peut lui être utile, Loul ce qui est relalif à ses nombreux intérêts, à ses jouissances variées et croissantes , il a mulli- plié, par là, ses idées presqu’à l'infini. Il en est ré- sulté que ses penchants, les mêmes dans leur source que ceux des animaux sensibles et des animaux intelligents, offrent, non dans tous les individus, mais en raison des circonstances où chacun d'eux se rencontre, une diversité et des sous-divisions presque sans terme. Essayons, cependant, d'exposer les principaux des penchants de l'homme , de montrer leur véritable source, et d'établir les bases de leur hiérarchie, c’est-à-dire, les premières divisions sur lesquelles celle dernière repose. 6 II. SOURCE DES PENCIANTS, DES PASSIONS ET DE LA PLUPART DES ACTIONS DE L'HOMME. L'homme ne doit pas se borner à observer tout ce qui est hors de lui, tout ce qu'il peut apercevoir dans la nature; il doit aussi porter son attention sur lui-même, sur son organisation, sur ses facultés, ses penchants, ses rapports avec tout ce qui l’envi- ronne. Au moins, par une partie de son être, il lient tout à fait à la nature, et se trouve par là enlière- ment assujetli à ses lois. Elle lui donne par celles qui régissent son sentiment intérieur, des penchants généraux et d'autres plus particuliers. Il ne saurait entièrement surmonter les premiers; mais, à l’aide de sa raison et de son intérêt bien saisi, il peut, soit modifier, soit diriger convenablement les autres. Enfin, ceux de ses penchants auxquels il se laisse aller entièrement, se changent alors en passions qui le subjuguent, et qui dirigent malgré lui toutes ses actions. À mesure que l’homme s’est répandu dans les diffé- rentes contrées du globe, qu'il s’y est multiplié, qu'il s’est élabli en société avec ses semblables, enfin, qu'ila fait des progrès en civilisalion, ses jouissances, ses désirs et, par suite, ses besoins, s’accrurent et se mulliplièrent singulièrement; ses rapports avec les autres individus et avec la société dont il faisait partie, varièrent, en outre, et compliquèrent consi- dérablement ses intérêts individuels. Alors, les penchants qu'il tient de la nature, se sous-divisant de plus en plus comme ses nouveaux besoins, par- vinrent à former en lui et à son insu une masse énorme de liens qui le maïtrisent presque partout, sans qu’il s’en apercoive. Il est facile de concevoir que ces penchants par- ticuliers et ces intérêts individuels si variés, se trou- vant presque Loujours en opposition avec ceux des autres individus, et que les intérêts des individus devant toujours céder à ceux de la société, il en ré- sulle nécessairement un conflit de puissances con- traires, auquel les lois, les devoirs de tout genre, les convenances établies par l'opinion régnante, et la morale même, opposent une digue trop souvent insuffisante. Sans doute, l’aomme naît sans idées, sans lumiè- res, ne possédant alors qu'un sentiment intérieur et des penchants généraux qui tendent machinalement à s'exercer. Ce n’est qu'avec le temps et par l’édu- cation, l’expérience, et les circonstances dans les- quelles il se rencontre, qu'il acquiert des idées et des connaissances. Or, par leur situation et la condition où ils se trouvent dans la société, les hommes n’acquérant des idées et des lumières que très-inégalement, l’on sent que celui d'entre eux qui parvient à en avoir davantage, en obtient des moyens pour dominer les autres; et l’on sait qu'il ne manque jamais de le faire. Mais, parmi les hommes qui ont acquis beaucoup d'idées et qui ont beaucoup fréquenté la société de leurs semblables, le conflit d'intérêt dont j'ai parlé tout à l'heure a fait faire à un grand nombre d’entre eux des efforts habituels pour contraindre leur sen- timent intérieur, pour en cacher les impressions, et a fini par leur donner le pouvoir et l'habitude de le maitriser. L'on conçoit, dès-lors, combien ces in- dividus l’emportent en moyens de domination et de succès, dans leurs entreprises à cet égard, sur ceux qui ont conservé plus de candeur, Aussi, pour ceux gi INTRODUCTION. qui savent étudier l'homme, ilest curieux d'observer la diversité des masques sous lesquels se déguise l'intérêt personnel des individus, selon leur état, leur rang, leur pouvoir, elec. Tel est le sommaire resserré des causes générales qui ont amené l’homme civilisé à l'état où nous le voyons maintenant en Æwrope: élat où, malgré les lumières acquises, et même par elles, le plus faible en moyens se trouve toujours victime ou dupe de celui qui en possède davantage; état, enfin, qui as- servit toujours l'immense multitude à la domination d’une minorité puissante. Dans cet état de choses, une seule voie peut nous aider à tirer de notre situation particulière le parti le plus avantageux pour nous; c’est, selon moi, la suivante. Nous étant fait, d’après la raison, la jus- tice et la morale, un certain nombre de principes dont nous ne devons jamais dévier, nous devons ensuile nous efforcer de reconnaitre les penchants que l’homme a reçus de la nature, et étudier leurs différents produits, dans les individus de son espèce, selon les circonstances où chacun d’eux se trouve. Cette connaissance nous sera d’une grande utilité dans nos relations avec eux. Ainsi, pour diriger notre conduite avec le moins de désavantage à l'égard des hommes avec qui nous sommes forcés de vivre ou d’avoir des rapports, nous nous trouverons obligés de les étudier, de re- monter, autant qu'ilest possible, à la source de leurs actions, et de tâcher de reconnaitre la nature de celles qu’ils doivent exécuter selon les différentes circonstances de leur sexe, de leur âge, de leur si- tuation, de leur état, de leur fortune ou de leur pouvoir; nous devrons même considérer, qu’à me- sure qu'ils changent d'âge, de situation, d'état, de fortune ou de pouvoir, ils changent aussi constam- ment dans leur manière de sentir, d'envisager les objets, de juger les choses, et qu’il en résulte toujours pour eux des influences proportionnelles qui régis- sent leurs actions. Mais, dans cette étude si difficile, comment par- venir à notre but, si nous ne connaissons point la part considérable qu’ont, sur toutes les actions de J’homme, les penchants que la nature lui a donnés! C’est parce que cette connaissance essentielle m’a paru beaucoup trop négligée, que je vais essayer d’en esquisser les bases d’une manière extrêmement suc- cincte. D'ailleurs, les objets que je vais considérer, ayant été envisagés jusqu'à présent comme formant l'unique domaine du moraliste, la part évidente qui, à l'égard de ces objets, appartient au naturaliste, ne fut point suffisamment reconnue. Or, c’est cette part seule que je revendique, etqui m’autorise à présenter les bases suivantes de l'analyse à faire des penchants de l'homme dans l’état de civilisation. PRINCIPAUX PENCHANTS DE L'HOMME, RAPPORTÉS A LEUR SOURCE, DONNANT NAISSANCE A SES PASSIONS LORS- QU'IL S'Y ABANDONNE, ET DEVANT SERVIR DE BASE A L'ANALYSE A FAIRE DE TOUS CEUX QU'ON OBSERVE EN LUT. L'homme, comme tous les autres êtres sensibles, jouissant d’un sentiment intérieur qui, par les émo- tions qu'il peut éprouver, le fait agir immédiatement et machinalement, c’est-à-dire, sans la participation de sa pensée, a aussi recu de la nature, par cette voie, un penchant impérieux qui est la source de tous ceux auxquels on le voit, en général, assujetti. Ce sentiment interne qui l’entraîne sans qu’il s’en apercoive, est : Le penchant à la conservation, Le penchant à la conservation de son étre est, pour tout individu doué du sentiment de son exis- tence, le plus puissant, le plus général et le moins susceptible de s’altérer. Or, ce penchant en produit quatre autres qui sont pareïllement communs à tous les individus de l'espèce humaine, qui agissent comme lui sans discontinuité, et qui subissent le moins de changement dans le cours de la vie. Mais, ceux-ci donnent lieu à une énorme diversité de pen- chants particuliers, subordonnés les uns aux autres, et dont l’enchainement hiérarchique, dans l’omme, est si difficile à saisir. Le penchant à la conservation dont il s’agit, ne saurait nous nuire en rien par lui- même; il ne peut, au contraire, que nous être utile. Ce n’est qu’à l'égard de ceux qu'il fait naître en nous, selon les circonstances, que nous devons nous effor- cer de reconnaître, parmi ces derniers, ceux qui peuvent nous entrainer à des écarts nuisibles à nos vrais intérêts, et tâcher de les maïtriser, et de les- diriger vers ce qui peut nous êlre avantageux. Il n’est pas d’un intérêt médiocre pour nous, de considérer que le penchant à la conservation, auquel tout homme est assujelti, produit immédiatement et entretient en lui, en tout temps, quatre senti- ments internes, très-puissants, c’est-à-dire, quatre penchants secondaires qui le dominent sans qu'il s’en apercoive, et l’entrainent, à son insu, dans presque toutes ses actions, selon que .les circon- stances y sont favorables. L’homme n’a sur eux, par sa raison, que le pouvoir d’en modérer les effets ou de les diriger vers ses véritables intérêts, lorsqu'il parvient à les bien connaitre. Ces quatre sentiments internes ou penchants se- condaires, qui sont généraux pour tous les individus de l'espèce humaine, sont : 1° Une tendance vers le bien-être; INTRODUCTION. 85 20 L'amour de soi-même; 5° Un penchant à dominer; 4° Une répugnance pour sa destruction. Je suis persuadé que c’est à ces quatre penchants secondaires qu'il faut rapporter l'énorme diversité de penchants ou de sentiments particuliers, dont l’homme vivant en société offre des exemples dansses actions, el qui prennent leur source, tantôt d’un seul des quatre penchants cités, tantôt de plusieurs à la fois. Essayons de reconnaitre les premiers produits des quatre penchants dont il s’agit, et nous nous y bornerons. Tendance vers le bien-être. La tendance vers le bien-être existe chez nous gé- néralement, et concourt à notre conservation ou la favorise. En effet, non-seulement elle entraine la nécessité pour nous de fuir le mal-être, c’est-à-dire, d'éviter la souffrance, de quelque nature et dans quelque degré qu’elle soit; mais, en outre, elle nous porte sans cesse à nous procurer l’état opposé, c’est- à-dire, le bien-être. Or, le bien-être n’est pas encore l’état où l’on se- rait borné à n'éprouver aucune sorte de mal-être; cetétat même ne saurait exister pour l’Lomme, parce que ce desnier a toujours quelque désir et par con- séquent quelque besoin non satisfait. Mais le bien- être se fait constamment ressentir en lui chaque fois qu’il obtient une jouissance quelconque; et certes, toute jouissance n’a lieu que lorsqu'on satisfait un besoin de quelque nature qu'il soit. On sait assez que, selon le degré d’exaltation du sentiment qu’on éprouve alors, on obtient ce qu’on nomme, soit de Ja satisfaction, soit du plaisir. Il résulte de ces considérations que, surtout pour l’aomme, le bien-être ne saurait être un état constant ; qu'il est essentiellement passager ; que lonvme l'ob- tient, en un degré quelconque, dans chaque jouis- sance, et qu'a cet égard il le perd nécessairement dans chaque besoin entièrement satisfait ; qu'il en est de même du mal-être, quel que soit son degré; que ce mal-être ne saurait avoir une durée absolue et uniforme dans un individu, parce qu’il est tou- jours interrompu ou en quelque sorte suspendu par quelque genre de jouissance; qu'enfin, c’est de ces alternatives irrégulières de bien-être et de mal-être que se compose la destinée de l’omme, selon les circonstances de sa siluation dans la société, de ses rapports avec ses semblables, ou de son état physique et moral. Ainsi, notre tendance vers le bien.être, c’est-à-dire, vers les jouissances que nous éprouvons en satisfai- sant à quelque besoin, non-seulement nous fait re- chercher les sensations et les situations qui nous DE LAMARCK, T, 1, plaisent et qui sont l’objet de nos désirs, mais elle nous porte aussi à nous soustraire aux peines de l’espril, à tout ce qui nous inquiète ou afflige notre pensée, en un mot, à tout ce qui pourrait compro- mettre notre satisfaction ou notre tranquillité inté- rieure, et par conséquent à nous procurer l'é(at moral opposé; il faut donc la diviser : 1° En tendance vers le bien-être physique; 99 En tendance vers le bien-être moral. Tous les penchants particuliers qui sont les ré- sultats de chacune de ces deux tendances, sont très- faciles à déterminer, surtout si l'on distingue, de part et d'autre, ceux qui naissent des besoins, soit donnés par la nature, soit que nous nous sommes formés, de ceux qui proviennent de l'attrait que nous avons pour différentes choses, autre sorte de besoins à satisfaire. Ainsi, il est facile de reconnaitre que : D'une part, notre tendance xers le bien-être phy- sique fait naître en nous, selon les circonstances : 1° Le besoin de satisfaire la faim, la soif, lors- qu'elles se font ressentir; de fuir la douleur, les sensations nuisibles ou désagréables, et tout ce qui incommode; de nous soustraire aux souffrances, aux maladies, à tout mal-être physique; d'exécuter, à la suite d’excitations intérieures provoquées, les actes qui peuvent pourvoir à la propagation des in- dividus, etc.; 90 L’attrait pour les sensations agréables, les plaisirs des sens, la volupté : d’où résultent les plai- sirs de la table, le goùt pour la mollesse, les situa- tions douces et riantes, etc.; enfin, l'amour sen- suel, etc., elc. D'une autre part, notre tendance vers le bien-être moral fait naître en nous : 1° Le besoin de satisfaire tous les genres de désir qui sont à notre portée; d'éviter les idées désagréa- bles ou affligeantes, de nous y soustraire; d'acquérir des connaissances usuelles; de maitriser nos émo- tions intérieures, nos penchants nuisibles; de jouir d’une satisfaction intérieure ; 90 [attrait pour la liberté, l'indépendance; pour les idées agréables, la variété, les merveilles ; pour les jouissances de l'esprit, de la pensée; pour des objets d'agrément de divers genres, elc., etc. Amour de soi-même. L'amour de soi-même, ou l'intérêt personnel, est le second produit du penchant à la conservation. C’est un sentiment généralement inhérent en nous; qui concourt à notre conservation en nous la faisant aimer, et qui ne saurait nous nuire par lui-même, mais seulement par ceux de ses produits que la raison 6 86 INTRODUCTION. n’a pas su modérer. Pour commencer son analyse, il faut considérer ses résultats généraux : 4° Par Je sentiment intérieur seul; 90 Par le sentiment intérieur et la pensée libre; 5° Par le sentiment intérieur et la pensée réglée par la raison. Par le sentiment intérieur seul, l'amour de soi- même, selon les circonstances, donne lieu : 10 À des mouvements involontaires qui s’exécutent sans préméditation; tels que ces tressaillements à un grand bruit inattendu ; ces mouvements qui font fuir un danger subit et imminent; ceux qui nous font détourner nombre de fois dans une rue ou une pro- menade remplie de monde, sans y donner attention ; 90 À des faiblesses ; telles que de la frayeur à l’ap- proche ou à l’arrivée d'un danger; de lalâcheté dans les entreprises périlleuses ; de la timidité devant tout ce qui en impose; des manies de divers genres qu’une habitude irréfléchie fait contracter; 5° À des aversions ou à des affections; savoir : à l'aversion pour tout ce qui nous nuit ou nous est contraire; source de la haine : à l'affection, au con- traire, pour tout ce qui nous sert, nous ressemble moralement, et partage nos goûts ; source de l’umitié. Par le sentiment intérieur et la pensée libre, c’est- à-dire, la pensée que la raison ne contraint à aucune mesure, l'amour de soi-même, selon les circonstan- ces, donne lieu, soit à deux sentiments désordonnés, soit à une force d’action sans limites. Ainsi, par les voies que je viens de citer, l'amour de soi-même fait naître en nous, selon les circon- stances, les deux sentiments désordonnés suivants; savoir : 1° L’amour-propre qui nous porte à être salisfait de nos qualités personnelles, et à nous persuader que nous inspirons aux autres une opinion avanta- geuse de nous. On sait assez que, parmi les produits de ce sen- timent, il faut compter celui qui nous porte à n’être jamais mécontent de notre esprit, de notre jugement, de notre intelligence; celui qui fait que nous pré- tendons poser la limite des connaissances où les au- tres peuvent parvenir, d’après celle que notre degré d'intelligence et nos connaissances propres tracent pour nous; celui enfin, qui fait que nous ne cher- chons dans les ouvrages des autres, que nos opinions, ou ce qui nous flatte. Parmi ces produits excessifs, on sait encore qu’il faut compter la vanité, l’osten- tation, la suffisance, l’orgueil, en un mot, l'envie envers ceux qu’un yrai mérite distingue; 90 L’égoïsme qui se distingue de l’amour-propre en ce que l'individu égoïste n’a aucun égard à l’opi- pion qu'on a de lui, et ne voit en tout que lui-même, et que son intérêt, presque toujours mal jugé. On sait que ce sentiment désordonné donne lieu à l’avarice, à la cupidité, à la passion du jeu, etc.; nous entraine à ne connaître d'autre justice que notre intérêt personnel; à faire, au besoin, un ac- commodement avec les principes ; et nous porte en outre à la conservation des préventions qui sont dans notre intérêt, à l'indifférence envers tout ce qui nous est étranger, à la dureté, l’insensibilité à l'égard des peines, des souffrances et des malheurs des autres, etc., etc. Par les mêmes voies citées, l'amour de soi-même donne lieu quelquefois, à une force d’action qui semble sans mesure; telle que l'audace, la témérité même de celui qui, animé par un grand intérêt, sans examen des périls, s’y précipite aveuglément, et souvent sans nécessité. Par le sentiment intérieur et la pensée dirigée par la raison, amour de soi-même, alors parfaitement réglé, donne lieu à ses plus importants produits; savoir : 10 À Ja force qui constitue l’homme laborieux, que la longueur et les difficultés d’un travail utile ne rebutent point; 90 Au courage de celui qui, ayant la connaissance du danger, s’y expose néanmoins lorsqu’il sent que cela est nécessaire; 5° À l'amour de la sagesse. . Or, ce dernier, qui seul constitue la vraie philo- sophie, distingue éminemment l’homme qui, dirigé par ce que l’observation, l'expérience, et une médi- tation habituelle lui ont fait connaître, n’emploie dans ses actions, que ce que la justice et la raison lui conseillent. Ce qui le porte : 45 À l'amour de la vérité en toute chose, et à l’ac- quisition de nouvelles connaissances positives et de tout genre afin de rectifier de plus en plus ses ju- gements; 99 A fuir partout et en tout les extrêmes; 5° À la modération dans ses désirs, et à une sage retenue dans ses besoins non essentiels; 4° À la mesure dans toutes ses actions, et à l’éloi- guement pour toute affectation quelconque ; «5° À la conservation des convenances partout ; 6° À l'indulgence, la tolérance, l'humanité, et la bonté envers les autres ; * 7° À l'amour du bien public et de tout ce qui est utile à ses semblables; 8° Au mépris de la mollesse, et à une espèce de dureté envers lui-même, qui le soustrait à cette multitude de besoins factices qui asservissent ceux qui s’y livrent; 99 A la résignation, et s’il est possible à l’impas- sibilité morale dans les souffrances, les revers, les injustices, les oppressions, les pertes, etc.; 10° Au respect pour l’ordre, les institutions pu- INTRODUCTION. 87 bliques, les autorités, les lois, la morale, en un mot, la religion. La pratique de ces dix maximes caractérise la vraie philosophie, soustrait l’aomme aux produits désordonnés de ses penchants, aux passions qui peuvent l’agiter, ct lui donne la dignité à laquelle il est le seul, parmi les êtres intelligents, qui puisse atteindre, Penchant & dominer. Le penchant à dominer est le troisième de ceux qui résultent de notre penchant à la conservation, Il est constant en général dans tous les hommes, se manifeste même dès leur enfance, et agit sans cesse à leur insu, Ge penchant provient de ce qu’ils sen- tent intérieurement que, plus ils l’emportent sur les autres en quelque chose, plus aussi ils en obtiennent de moyens pour favoriser leur bien-être, et pourvoir à leur conservation. Le penchant dont il s’agit est le plus énergique de ceux que nous tenons de la nature, el développe plus ou moins ses produits, selon que la destinée de l'individu et les diverses circonstances de la situation où il se trouve dans la société, y sont plus ou moins favorables. En effet, l’infortune, l'oppression et la servitude habituelle, l’éteignent en grande partie dans le commun des hommes; tandis que le bonheur et les succès constants accroissent alors considéra- blement son énergie. De là vient que son activité est extrême dans l’homme à qui tout prospère, et qu’au contraire, la bonté, l'humanité, la modération, la sa- gesse même, ne se rencontrent guère que dans celui qui à beaucoup souffert de l’injustice des autres. C’est ce penchant à dominer, en un mot, à l’em- porter en quelque chose sur les autres, qui produit dans l’homme cette agitation sourde et générale, qui ne lui permet point d’être entièrement satisfait de son sort; agitalion qui devient d'autant plus active qu’il a plus d'idées, et que son intelligence a reçu plus de développement, parce qu’il s’irrite alors con- tinuellement des obstacles que son penchant ren- contre de toutes parts. On sait assez que nul n’est content de sa fortune, quelle qu’elle soit; que nul ne l’est pareillement de son pouvoir, et même que l’aomme qui déchoit dans ces objets est toujours plus malheureux que celui qui n'avance point. Enfin, l’on sait que toute uni- formité de situation physique et morale qu’un travail soutenu ne détruit point, bornant nécessairement notre tendance intérieure ; cette uniformité, dis-je, amène en nous ce vide, ce mal-être obscur et moral qu'on nomme ennui, et nous fait du changement un besoin insaliable, source de notre attrait pour la di- versilé. Ce même penchant nous porte donc continuelle- ment à augmenter nos moyens de domination, et nous ne manquons jamais de l’exercer, soit par le pouvoir, soit par la richesse, soit par la considéra- tion, soit enfin, par des distinctions d’un genre ou d’un ordre quelconque, toutes les fois que nous en trouvons l’occasion. Dans les actions de l’homme, le penchant à do- miner se déguise sous une multitude infinie de for- mes, selon les circonstances qui concernent lindi- vidu ; mais il est toujours assez facile de reconnaître son influence. Cest ce penchant qui donne lieu à l’obstination dans les disputes, à l'intolérance dans quelque genre que ce soit, à la tyrannie envers ceux qui sont assu- jettis à notre pouvoir, quel que soit son degré, enfin à la méchanceté et même à la cruauté, lorsque notre intérêt de domination nous paraît l’exiger. Lorsque nous ne dominons nullement, soit par le pouvoir, soit par la richesse, le penchant dont ïl s’agit nous porte alors à l’emporter sur les autres, au moins en quelque chose, et dans ce cas, c’est lui qui nous fait faire quelquefois des efforts extraor- dinaires pour nous distinguer dans telle ou telle partie des sciences, des lettres ou des beaux-arts. De là vient que la plupart de ceux qui dominent éminemment par la puissance ou la richesse, mettent si peu d'intérêt à étendre leurs connaissances, et font de la science et des talents un cas si médiocre : ils ont, pour maitriser les autres, une voie plus as- surée. L'un des produits les plus remarquables de notre penchant à dominer est l'ambition ; sentiment dont le germe est dans tous les hommes, se développe avec l’âge et par l'espérance, mais n’acquiert de véhémence que lorsque les circonstances y sont fa- vorables. Or, l'ambition développée et transformée en passion par des circonstances qui la favorisent, tourmente sans cesse celui qui l’éprouve, accroît son énergie avec le succès, et a pour caractère singulier celui de n'être jamais satisfaite. Ce sentiment véhé- ment donne à ceux qui s’ÿ abandonnent un désir ardent de parvenir, par tout moyen, à la fortune, aux places ou aux dignités, au crédit ou à la répu- tation, enfin à la puissance. Sans doute, ces quatre tendances que donne l'ambition, ont rarement lieu toutes à la fois, mais seulement une seule ou quel- ques-unes d’entre elles, selon les circonstances. Je n’entreprendrai point d'analyser ici les divers genres d'efforts, les voies ct les moyens que le pen- chant à dominer, et que l'ambition qui en est le ré- sultat, font employer aux différents individus, dans cette multitude de situations où leur position parti- culière dans la société les a placés : ils sont assez connus, 6* 88 INTRODUCTION. Répugnance pour sa destruction. Le quatrième et dernier produit du penchant à la conservation, est ce sentiment intérieur et naturel qui donne à l’homme une répugnance ou une aver- sion constante pour la destruction de son être. Ge sentiment, que l’aomme seul possède, et qui lui est général, parce que, très-probablement, il est le seul être intelligent qui connaisse la mort, me paraît la source de l'espoir qu'il a concu d’une autre existence sans terme, qui doit succéder pour lui à la première; et peut-être une suggestion intime l’avertit elle que cet espoir est fondé. Or, l’homme ayant su s'élever jusqu’à l'Êrre surrème, par sa pensée, à l’aide de l'observation de la nature, ou par d’autres voies, celte grande pensée a élayé son espérance, et lui a inspiré des sentiments religieux, ainsi que les devoirs qu'ils lui imposent. Je ne montrerai point comment ces sentiments religieux peuvent être modifiés par certains de ces penchants naturels qui, trop souvent, maïîtrisent l’aomme dans ses actions ; ni comment le fanatisme et l'intolérance religieuse, qui différent si considé- rabiement de la vraie piété, peuvent résulter de son penchant à la domination. Ce qui précède doit suffire pour l’éclaircissement de ces objets. Ayant indiqué le produit de la répugnance de l’homme pour sa destruction, là doit se borner tout ce qui est du ressort du naturaliste, ainsi que tout ce qu'il peut rapporter à la nature; mais, comme je l'ai dit, cette source de l'espoir de l’homme n'exclut point d’autres voies qui ont pu l’éclairer sur un sujet si important pour lui. Ici se termine l'exposé suecinct que j'ai entrepris de faire des penchants de l'homme rapportés à leur source, et qu'il Lient évidemment de son organisa- tion. Ce n’est, sans doute, qu'une esquisse très-im- parfaite du sujet que je me suis proposé de traiter; mais elle suffit à l’objet que j'avais en vue, et se trouve fondée sur des principes incontestables. Comme naturaliste, je crois avoir rempli ma lâche; et je le devais, parce qu’elle complète les considé- ralions qui font connaitre les produits de l’organi- sation. Mais celie de l’homme profond observateur de ses semblables, de leurs penchants, variés selon les circonstances où ils se trouvent, enfin des pas- sions qui trop souvent les maîtrisent, lorsqu'ils ne se sont point exercés à les dominer, celle-là, dis-je, reste encore tout entière à remplir. En effet, il s’agit, en cela, de pénétrer dans les détails des dernières divisions; d’assigner les com- plications de causes qui déterminent lant d'actions que l’on observe; en un mot, de saisir et faire con- naître cette multitude de nuances délicates, dans les causes agissantes, qui font varier de tant de ma- nières les actions observées. La diversité des goûts, des penchants, des désirs, et même des passions, dont les individus de l’espèce humaine offrent des exemples, est si grande, que ceux qui ont voulu étudier le cœur de l’romme, en sonder la profondeur, pénétrer dans tous ses replis, l'ont regardé comme un dédale immense dans lequel il était bien difficile de ne point s’égarer. Je ne prétends pas avoir dénoué complétement ce nœud gordien ; mais j'ai tenté d'introduire quelque ordre dans l'étude de ce grand sujet, et je crois avoir montré les principales causes de nos penchants, el même de nos passions; enfin, selon mes aperçus, j'ai essayé d'établir les bases d’après lesquelles le défrichement de ce vaste champ d'étude doit être opéré. Ainsi, lorsque je considère l’omme, seulement sous le rapport de son organisation et des lois de la nature, je vois qu'il est, comme les animaux sensi- bles, assujetti, dans ses actions, aux influences puis- santes d’une cause première, d’où dérivent ses pen- chants divers, ainsi que ses passions; et, en effet, en remontant à cette source, je reconnais qu’il n’est presque aucune des actions de l’Aomme qui ne puisse y être rapportée. Je vois ensuite que si, connaissant la cause pre- mière de ses penchants, et la hiérarchie de celles qui y sont subordonnées, l’on prend la peine de con- sidérer, dans un individu quelconque, son sexe, son âge, sa constitution physique, son état, sa fortune, les changements importants que cette dernière a pu tout à coup subir, en un mot les circonstances par- ticulières dans lesquelles cet individu se rencontre, il sera possible de prévoir, en général, la nature des actions qu’il exécutera dans les cas qui peuvent nous intéresser. Ce qui mérite surtout d’être remarqué, c’est que l’'aomme est, de tous les êtres intelligents, celui sur lequel l'influence des circonstances paraît exercer le plus de pouvoir; ce qui est cause qu'il offre, dans ses qualités ou sa manière d’être, les différences les plus considérables relativement aux individus de son espèce. On ne saurait croire jusqu’à quel point celte influence le modifie dans son intelligence, «sa manière de voir, de sentir, de juger, et même dans ses penchants. En effet, la situation des individus dans la société, quelle qu’elle soit, et par conséquent les circonstan- ces qui concernent leurs habitudes, leurs travaux, leur état, leur fortune, leur naissance, leurs dignités, leur pouvoir, elc., offrant une diversité presque in- finie; il y en a aussi une si grande dans leurs qualités particulières, qu'en considérant les extrêmes, on trouve une différence immense entre un homme et INTRODUCTION. 89 un autre. C’est à cette cause, amenée par la civili- sation, qu’est dù ce défaut d'unité qu'on observe à l'égard des individus de l’espèce humaine, quoique, dans tous, le type général de l’organisation soit le même. Ainsi, l’on peut dire que, de tous les êtres intel- ligents, l’homme est celui qui présente, parmi les individus de son espèce : Tantôt, sous le rapport de l'intelligence, soit l'être le plus ignorant, le plus pauvre en idées, le plus stupide, le plus grossier, le plus vil, et quelquefois, même, se trouvant presque au-dessous de l'animal à cet égard ; soit l'être le plus spirituel, le plus solide en jugement, le plus riche en idées et en connais- sances, enfin, celui dont le génie vaste atteint jusqu’à la sublimité; Et tantôt, sous le rapport du sentiment, soit l'être le plus humain, le plus aimant, le plus bienfaisant, le plus sensible, le plus juste; soit le plus dur, le plus injuste, le plus méchant, le plus cruel, sur- passant même en méchancelé les animaux les plus féroces, : x Le propre des circonstances dans lesquelles se trouvent les individus, dans une société quelconque, est donc de donner lieu à une diversité d’autant plus grande dans leurs pensées, leurs sentiments, leurs moyens et leurs actions, que l’intelligence de ces individus a été plus ou moins exercée, et par suite, plus ou moins développée. Le développement de son intelligence est, sans doute, pour l’homme, d’un très-grand avantage; mais l'extrême inégalité que la civilisation produit nécessairement dans celui des différents individus, ne saurait être favorable au bonheur général. On en trouve la cause dans le fait suivant bien observé. Plus l'intelligence est développée dans un individu, plus il en obtient de moyens, et plus, en général, il en profile pour se livrer avec succès à ses penchants. Or, les plus énergiques de ces penchants, tels que l'amour de soi-même et surtout celui de la domina- tion, se trouvant favorisés par un plus grand déve- loppement d'intelligence, l’on peut juger de l'étendue de leurs produits, d'après le degré de puissance que cet individu possède dans la société. Cependant, que l’on ne s’y trompe pas, ainsi qu'un célèbre auteur ; si, sous certains rapports, l’intelli- gence très-développée fournit à ceux qui la possè- dent de grands moyens pour abuser, dominer, mai- triser, et Lrop souvent pour opprimer les autres; ce qui semblerait rendre cette faculté plus nuisible qu'utile au bonheur général de toute société, puisque la civilisation entraîne une immense inégalité de lumières entre les individus ; sous d’autres rapports, cette même intelligence, dans un haut degré, favo- rise et fortifie la raison, fait mettre à profit l'expé- rience, en un mot conduit à la vraie philosophie, et, sous ce point de vue, dédommage amplement ceux qui en jouissent. Ainsi, l'on peut dire qu’elle est toujours très-avantageuse aux individus qui en sont doués. Mais la multitude qui ne saurait en pos- séder une semblable, en souffre nécessairement. Ce n’est donc que l'inégalité des lumières entre les hommes qui leur est nuisible, et non les lumières elles-mêmes. Au moral, comme au physique, le plus fort abuse presque toujours de ses moyens au détriment du plus faible : tel est le produit des penchants naturels qu’une forte raison ne modère pas. D'après ce qui vient d’être exposé, je crois qu’il sera facile de reconnaitre pourquoi, parmi les diffé- rents modes de gouvernement, ceux qui sont les plus favorables au bonheur des nations sont si dif- ficiles à établir ; pourquoi l’on voit presque toujours une lutte plus ou moins grande entre les gouver- nants qui la plupart tendent au pouvoir arbitraire, et les gouvernés qui s'efforcent de se soustraire à ce pouvoir; enfin, pourquoi cette portion de la liberté individuelle qui est compatible avec l'institution et l'exécution des bonnes lois, éprouve tant d’ob- stacles pour être obtenue, et ne peut longtemps se conserver là où l’on a pu l'obtenir. Deux Aommes célèbres, mais sous des rapports bien différents, ont adressé des maximes aux souve- rains : l’un, pour la félicité des peuples; l’autre, au profit du pouvoir arbitraire. Que l’on compare le nombre des prosélites qu'a faits le premier, avec celui du second, et l’on jugera de l'influence des causes que j'ai indiquées! Ainsi, cet ordre de choses, que l’on voit partout, tient à la nature de l’Aomme, et, quoi que l'on fasse, sera Loujours ce qu'il est. Le naturel de l’aomme ne s’efface jamais entièrement, quoiqu'à l’aide de la raison il puisse être jusqu’à un certain point mo- difié. Quel que soit le système de société dans lequel il vit, l'homme étant, de tous les êtres intelligents , celui qui a plus de penchants naturels et le plus de moyens pour varier ses actions, on peut assurer qu’il sera toujours agité, regreltant le passé, jamais salis- fait du présent, fondant continuellement son bon- heur sur l'avenir et difficilement ou incomplétement beureux, surtout si une forte raison, c’est-à-dire , la philosophie, ne vient à son secours. Je m'arrête là : le développement des objets qui viennent d'être cités m'éloigncrait du but que je me propose d’alteindre. Passons maintenant à un sujet plus élevé et plus grave encore que ceux dont nous nous sommes occupé jusqu'ici, et qui est indispensable pour com pléter la liaison de tout ce que nous avons expos , 90 même à l'égard des animaux ; passons à l’objet qui devrait le plus intéresser le naturaliste, au plus important de ceux qu'il était nécessaire de traiter dans cette Introduction ; enfin, à l’essai d’une dé- termination de ce qu'est réellement la nature, et INTRODUCTION. | des idées que nous devons nous former de cette | puissance à laquelle nous sommes forcés d'attribuer | ant de choses, en un mot à laquelle les animaux doivent tout ce qu'ils sont, et tout ce qu’ils pos- sèdent (1). SIXIÈME PARTIE, DE LA NATURE, OU DE LA PUISSANCE, EN QUELQUE SORTE MÉCANIQUE y QUI A DONNÉ L’EXISTENCE AUX ANIMAUE, ET QUI LES A FAITS NÉCESSAIREMENT CE QU'ILS SONT. IL importe maintenant de montrer qu’il existe des puissances parliculières qui ne sont point des infel- ligences, qui ne sont pas même des êtres individuels, qui n’agissent que par nécessité, e£ qui ne peuvent faire autre chose que ce qu’elles font. Or, si, selon l'expression des naturalistes , les animaux font par- tie des productions de la nature, voyons d’abord si ce qu’on nomme la nature ne serait pas une de ces puissances particulières dont je viens de parler. Nous examinerons ensuite ce que peut être cette puissance singulière , capable de donner l’existence à des êtres aussi admirables que ceux dont il s’agit! Cependant, la première pensée qui se présente lorsque nous examinons cette question : quelle est l'origine immédiate de l'existence des animaux ? est d'attribuer cette existence à une puissance intelli- gente et sans bornes, qui les a faits, tous à la fois, ce qu'ils sont chacun dans leur espèce. Cette pensée, très-jusle au fond , prononce néan- moins sur la question du mode d'exécution de la volonté supérieure, avant de savoir ce que l’obser- vation peut nous apprendre à cet égard. Comme les faits observés et constatés sont des objets plus posi- tifs que nos raisonnements, ces faits nous forcent maintenant de nous décider entre les deux questions suivantes : : La puissance intelligente et sans bornes qui a fait (x) C'est dans cette partie principalement que se développe la profondeur d'esprit de notre grand naturaliste : une logique puissante, un admirable enchaînement d'idées, cette manière si nouvelle d'envisager les actes des animaux et de l'homme en particulier, de faire voir dans des êtres si divers ces actes sou- mis aux mêmes lois, et l'intelligence humaine elle-même s’y soumettre et faire reconnaître l’universalité de ces lois, nous porterait à manifester notre admiration au bas de chacune des pages qui précèdent. Dans un sujet comme celui-là et traité d’une manière si supérieure, nous avons pensé que nous de- exister tous les êtres physiques que nous observons, les a-t-elle créés immédiatement et simultanément, ou n’a-t-elle pas établi un ordre de choses consti- tuant une puissance particulière el dépendante, mais capable de donner successivement l'existence à tant d'êtres divers (2) ? À l'égard de ces deux modes d'exécution de la volonté suprême , ne supposant pas même la possi- bilité du second, notre pensée, avant la connaissance des faits, se décida en faveur du premier, et l’on va voir que les apparences semblaient en étayer le fon- dement. En effet, tous les corps que nous observons nous offrent généralement, chacun dans leur espèce, une existence, à la vérité, plus ou moins passagère, et même pendant la durée de celte existence, nous voyons en eux la possibilité ou la nécessité de subir divers changements. Mais aussi, tous ces corps se montrent ou se relrouvent constamment les mêmes à nos yeux, ou à peu près tels, dans tous les temps, et on les voit toujours, chacun avec les mêmes qua- lités ou facultés, et avec la même possibilité ou la même nécessité d’éprouver des changements. D’après cela, dira-t-on, comment vouloir leur supposer une formation, pour ainsi dire, exérä- simultanée, une formation successive et dépendante, en un mot une origine particulière à chacun d’eux, vions nous abstenir de toute observation ; mais nous ne pouvons nous empêcher de recommander la lecture et la méditation de cette cinquième partie, aussi bien aux naturalistes qu'à toute personne qui s'intéresse aux progrès dela physiologie de l'intel- ligence humaine. (2) L'étude des corps organisés des premiers âges de la terre, dont on trouve les débris à l’état fossile dans les couches so- lides des continents, a répondu en grande partie à ces ques- tions, et justement, comme nous l’avons vu, en rendant plus certaines les prévisions de Lamarck. INTRODUCTION. 91 et dont le principe puisse être déterminable! pour- quoi ne les regarderait-on pas plutôt comme aussi anciens que la nature, comme ayant la même origine qu’elle-même et que tout ce qui à eu un commencement? C’est en effet ce que l’on a pensé, ct ce que pen- sent encore beaucoup de personnes même très- instruites; elles ne voient dans toutes les espèces, de quelque sorte qu'elles soient, inorganiques ou vivantes ; elles ne voient, dis-je, que des corps dont l'existence leur parait à peu près aussi ancienne que celle de la nature, que des corps qui, malgré les changements et l'existence passagère des indivi- dus, se retrouvent les mêmes dans tous les renou- vellements. Or, l'existence de ces espèces, que nous revoyons toujours à très-peu près semblables, quoique les corps qui en conslituent les individus changent, passent et reparaissent plus ou moins promptement, est donc, disent ces mêmes personnes, le résultat d’un grand pouvoir qui y a donné lieu, d’un pou- voir, en un mot, au-dessus de toutes nos concep- tions ! Il doit être effectivement bien grand le pouvoir qui a su donner l'existence à tous les corps, et les faire généralement ce qu'ils sont ! car, si l’on ob- serve animal, même le plus imparfait, tel qu’un èn- fusoire ou un polype, on est frappé d’étonnement à la vue de ce singulier corps, de son état, de Ja vie qu’il possède, et des facultés qu’il en obtient; on l'est surtout en considérant que le corps si simple et si frêle que je viens de citer, est non-seulement susceptible de s’accroitre et de se reproduire lui- même, mais qu'il a, en outre, la faculté de se mou- voir; on l'est bien davantage ensuite, à mesure que l’on observe les animaux des ordres plus relevés, et principalement lorsqu'on vient à considérer ceux qui sont les plus parfaits; car, parmi les facultés nombreuses que possèdent ces derniers, il s’en trouve de la plus grande éminence, puisque la faculté de sentir, qui est déjà si admirable en elle-même , est encore inférieure à celle de se former des idées con- servables, de les employer à en former d’autres, en un mot de comparer les objets, de juger , de penser. Gette dernière faculté surtout, est pour nous une merveille si grande, qu’il nous semble impossible que la nature soit capable d’en amener la produc- tion. 2 Si les animaux en qui nous observons de pareilles facultés sont des machines, assurément ces machi- nes sont bien dignes de notre admiration! elles doivent singulièrement nous étonner, puisque nous avons tant de peine à les concevoir, et qu'il nous est absolument impossible de faire quelque chose qui en approche. Toutes ces considérations parurent et paraissent donc encore aux personnes dont j'ai parlé, des motifs suffisants pour penser que la aature n’est point la cause productrice des différents corps que nous con- naissons, et que ces corps se remontrant les mêmes (en apparence) dans tous les temps, et avec les mêmes qualités ou facultés, doivent être aussi anciens que la nature, et avoir pris leur existence dans la même cause qui lui a donné la sienne. S'il en est ainsi, ces corps ne doivent rien à la nature, ils ne sont point ses productions, elle ne peut rien sur eux, elle n'opère rien à leur égard, et dans ce cas elle n’est point une puissance, des lois lui sont inutiles; enfin, le nom qu’on lui donne est un mot vide de sens, s’il n’exprime que l'existence des corps, et non un pouvoir particulier qui opère et agit immédiatement sur eux. Mais si nous examinons {out ce qui se passe jour- nellement autour de nous, si nous recueillons et suivons attentivement les faits que nous pouvons observer, les idées si spécicuses que je viens de citer perdront alors de plus en plus le fondement qu’elles semblaient avoir. En effet, nous observons des changements, lents ou prompls, mais réels dans (ous les corps, selon les circonstances de leur nature et celles de leur silualion; en sorte que les uns se détériorent de plus en plus, sans jamais réparer leurs pertes, et sont à la fin détruits; tandis que les autres, qui subissent sans cesse des altérations et les réparent eux-mêmes pendant une durée limitée, finissent aussi, néanmoins, par une destruction entière. Ce- pendant, malgré ce dernier résultat de tout corps quelconque, nous en retrouvons constamment les mêmes sortes, les mêmes espèces, et nous les ren- controns dans tous les états, dans tous les degrés de changement. Pouvons-nous donc méconnaitre l’existence d’un pouvoir général, toujours agissant, (oujours Gpé- rant des produits manifestes en changement, en formation et en destruction des corps? selon des circonstances favorables observées, ne voyons-nous pas nous-mêmes plusieurs de ces corps se former presque sous nos yeux, tels que le soufre en certains lieux, l’alun dans d’autres, le salpêtre dans d’autres encore, étc., etc.? Nos observations ne se bornent point seulement à nous convaincre de l'existence d’un grand pouz voir toujours agissant, qui change, forme, détruit etrenouvellesans éesseles différents corps; ellesnous montrent, en outre, que ce pouvoir est limité,,. tout à fait dépendant, et qu'il ne saurait faire autre chose que ce qu'il fait; car il est partout assujetti à des lois de différents ordres qui règlent toutes ses opéra- ions ; lois qu'il ne peut ni changer, ni transgresser 92 INTRODUCTION. etquine lui permettent jamais de varier ses moyens dans la mème circonstance. Non-seulement ce grand pouvoir existe, mais il a Jui-même celui d'en instiluer d’autres, pareille- ment dépendants, moins généraux, et parmi les- quels on en connaît un qui est encore admirable dans ses produits. En effet, dans l’organisation animée par la vie nous remarquons une yvérilable puissance qui change, qui répare, qui détruit, et qui produit des objets qui n’eussent jamais existé sans elle. Cette puissance particulière qu’on nomme la vie, et dont tous les corps vivants sont l'unique do- maine, agit toujours nécessairement, selon des lois régulatrices de tous ses actes. Nous l’avons ef- feclivement déjà suivie dans un grand nombre des actes qu’elle opère, nous avons même saisi plusieurs de ses lois, et nous nous sommes assuré qu’elle agit toujours de la même manière, dans les mêmes cir- constances. Mais la puissance dont il est question, n'exerce son pouvoir que sur une seule sorte de corps, et comme elle est le produit de la puissance générale qui l’a établi, elle se détruit elle-même dans chaque corps de son domaine; tandis que l’au- tre subsiste toujours la même, parce qu’elle tient son existence d’une source bien différente et infini- ment supérieure ! Ainsi, le pouvoir général qui embrasse dans son domaine tous les objets que nous pouvons aperce- voir, de même que ceux qui sont hors de la portée de nos observations, et qui a donné immédiatement l'existence aux végélaux, aux animaux, ainsi qu'aux autres corps, est véritablement un pouvoir limité et en quelque sorte aveugle, un pouvoir qui n’a ni in- tention, ni but, ni volonté; un pouvoir qui, quelque grand qu’il soit, ne saurait faire autre chose que ce qu'il fait; en un mot, un pouvoir qui n'existe lui- même que par la volonté d’une puissance supérieure et sans bornes, qui l'ayant institué, est réellement l'auteur de tout ce qui en provient, enfin de tout ce qui existe. Le pouvoir aveugle et limité dont il s’agit, et que nous avons tant de peine à reconnaître, quoiqu'il se manifeste partout, n’est point un être de raison : il exisle certainement, et nous n’en saurions douter, puisque nous observons ses actes, que nous le sui- vons dans ses opérations, que nous voyons qu'il ne fait rien que graduellement, que nous remarquons qu’il est partout soumis à des lois, et que déjà nous sommes parvenus à connaitre plusieurs de celles qui le régissent. Or, ce pouvoir circonscrit, que nous avons si peu considéré, si mal étudié; ce pouvoir auquel nous attribuons presque toujours une intention et un but dans ses actes; ce pouvoir enfin, qui fait toujours nécessairement les mêmes choses dans les mêmes circonstances , et qui néanmoins, en fait ant et de si admirables, est ce que nous nommons la nature. Qu'est-ce donc que la nature? Qu’est-elle cette puissance singulière qui fait tant de choses, et qui cependant est constamment bornée à ne faire que celles-là ? Qu'’est-elle, encore, cette puissance qui ne varie ses actes qu'autant que les circonstances, dans lesquelles elle agit, ne sont point les mêmes? Enfin, à quoi s'applique ce mot la natwre, celle dé- nomination si souvent employée, que toutes les bouches prononcent si fréquemment, et que l'on rencontre presqu'à chaque ligne dans les ouvrages des naturalistes, des physiciens et de tant d’autres? Il importe assurément de fixer à la fin nos idées, s'il est possible, sur une expression dont la plupart des hommes se servent communément, les uns par babilude et sans y attacher aucune idée déterminée, les autres en y appliquant des idées réellement fausses. À l’idée que l’on s'est formée d’une puissance, l’on a presque toujours associé celle d’une éintelli- gence qui dirige ses actes, et par suile, l’on a attri- bué à cette puissance une intention, un but, une volonté. Sans doute, on ne peut nier qu’il n’en soit ainsi à l’égard du pouvoir suprême; mais il y a aussi des puissances assujelties el bornées, qui n’agissent que nécessairement, qui ne peuvent faire autre chose que ce qu’elles font, et qui ne sont point des intelligences : ce sont seulement des causes agissan- Les ; et même toute cause capable de produire un effet, est déjà une puissance réelle; à plus forte rai- son celle qui en produit de nombreux et de très- remarquables. Par exemple, tout ordre de choses animé par un mouvement, soit épuisable, soit inépuisable, est une véritable puissance dont les actes amènent des faits ou des phénomènes quelconques. La vie, dans un corps, en qui l’ordre et l’état de choses qui s’y trouvent lui permettent de se mani- fester, est assurément, comme je l’ai dit, une véri- table puissance qui donne lieu à des phénomènes nombreux; cette puissance, cependant, n’a ni but, niintention, ne peut faire autre chose que ce qu’elle fait, et n’est elle-même qu’une cause agissante, et. non un être particulier. ; Or, il s’agit de montrer que la nature est tout à fait dans le même cas ; avec cette différence que sa source est inépuisable, tandis que celle de la vée se tarit nécessairement. Sans doule, sur ce qui concerne la nature, je n’ai à dire que très-peu de chose relativement à ce qui n’est pas encore bien connu ; mais ce peu de chose est posilif, puisqu'il est fondé sur les faits. Or, la connaissance de ce que je puis montrer à ce sujet INTRODUCTION. 95 doit être importante ; car elle seule peut nous aider à découvrir la source de tout ce que nous observons à l'égard des animaux et des autres corps que nous pouvons apercevoir. 11 est donc nécessaire de l’ex- poser et de fixer nos idées sur des objets que l'ob- servation nous a fait connaître. Parmi les différentes confusions d'idées aux- quelles le sujet que j'ai ici en vue a donné lieu, j'en citerai deux comme principales; savoir : celle qui consiste en ce que bien des personnes regardent comme synonymes, les mots nature el univers; el celle qui fait penser à la plupart des hommes, que la natwre et son supRÈME AUTEUR sont pareillement synonymes. Je vais essayer de montrer que ces deux considé- ralions sont l’une et l’autre sans fondement, et com- mencer par réluter la première. Ces deux mots, la nature et l'univers, si souvent employés et confondus, auxquels on n’attache, en général, que des idées vagues, et sur lesquels la détermination précise de l’idée que l’on doit se for- mer de chacun d'eux, parait une folle entreprise à certaines personnes, me semblent devoir être dis- tingués dans leur signification; car ils concernent des objets essentiellement différents. Or, cette dis- tinclion est tellement importante que, sans elle, nous nous égarerons toujours dans nos raisonne- menis sur (out ce que nous observons. Pour moi, la définition de l'univers ne peut être autre que la suivante : L'univers est l'ensemble inactif, et sans puissance qui lui soit propre, de tous les êtres physiques et passifs, c’est-à-dire, de toutes les matières et de tous les corps qui existent. C’est donc du monde ou de l’univers physique qu'il s’agit uniquement dans cette définition. Ne pouvant parler que de ce qui est à la portée de r ,s observations, c’est seulement de celles des parues de l’univers que nous apercevons, qu'il nous est possible de nous procurer quelques connaissances, lant sur ce que sont ces parlies clle-mêmes, que sur ce qui les concerne. Là se bornent tout ce que nous pouvons raison- nablement dire de l’nivers. Chercher à expliquer sa formation, à déterminer tous les objets qui en- trent dans sa composition, serait assurément une folie. Nous n’en avons pas les moyens; nous n’en connaissons que très-peu de chose; nous savons seulement que son existence est une réalité. Cependant, la matière faisant la base de toutes ses parlies, je puis montrer qu'il est en lui-même inaclif et sans puissance propre, et que ce que nous devons entendre par le mot la nature lui est tout à fait étranger. En effet en approfondissant ce grand sujet, d’après tout ce que j'apercois, je crois, d’abord, pouvoir as- surer, à l'égard de l’ensembie des matières et des corps qui forment l'univers physique, que cet en- semble est lui-même immuable cu indestructif, et qu’il susistera tel qu'il est, tant que la volonté de son SUBLIME AUTEUR le permettra; ensuite, j'oserai dire que ce même ensemble n’est point et ne peut être une puissance, qu'il ne peut avoir d’aclivité propre; et que, conséquemment, il n’en saurail avoir sur ses parties, la source de toute a£tivilé lui élant étran- gère; enfin, je crois être fndé à dire encore que toutes les parties de l'univers physique n'ont pas plus d'activité que l’ensemble qu'elles composent, que tou- tes sont réellement passives, et que ce sontelles qui constituent l'unique el vaste domaine dela nature, Or, la nature ne se trouve nullement dans cette catégorie; ce n’est, en effet, ni un corps, ni un être quelconque, ni un ensemble d’êtres, ni un composé d'objets passifs; c’est, au contraire, comme nous l'allons voir, un ordre de choses particulier, consti- tuant une véritable puissance, laquelle est néan- moins assujeltie dans tous ses actes. Effectivement . c’est la nature qui fait exister, non la matière, mais tous les corps dont la matière est essentiellement la base; et comme elle n'a de pouvoir que sur celle dernière, el que son pouvoir à cet égard nc s'étend qu’à la modifier diversement, qu’à changer el varier sans cesse ses masses parlicu- lières, ses associations, ses agrégats, ses combinai- sons différentes, on peut être assuré que, relativement aux corps, c’est elle seule qui les fait ce qu'ils sont, et que c’est elle encore qui donne aux uns les pro- puiétés, et aux autres les facultés que nous leur observons. Qu'est-ce donc, encore une fois, que la nature ? serait-elle une intelligence? ; Non, assurément, la aature n’est point une intel- ligence : je vais essayer de le prouver. Mais, aupara- vant, voici la définition que j'en donnerai : La nature est un ordre de choses étranger à la matière, déterminable par l'observation des corps, et dont l’ensemble constitue une puissance inalléra- ble dans son essence, assujellie dans Lous ses actes, et constamment agissante sur toutes les parties de l'univers. Si l’on oppose cette définition à celle de l'univers qui n’est que l'ensemble des êtres physiques et pas- sifs, c'est-à-dire, que l’ensemble de tous Les corps et de toutes Les matières qui existent, on reconnaitra que ces deux ordres de choses sont extrêmement différents, tout à fait séparés, et ne doivent pas être confondus. En ayant eu, presque de tout Lemps, le sentiment intime, quoique nous ne nous en soyons jamais rendu compte, nous ne les avons pas effectivement 94 INTRODUCTION. confondus ; car, pressentant cet ordre inallérable de causes sans cesse actives, et le distinguant des êtres passifs qui y sont assujettis, nous l'avons personni- fié, à l’aide de-notre imagination, sous la dénomina- tion de la nature; et depuis, nous nous seryons habituellement de celte expression, sans fixer les idées précises que nous devons y attacher. Nous verrons dans l'instant que les objets non physiques dont l’ensemble constitue Ja nature, ne sont point des êtres, el conséquemment ne sont ni des corps, ni des matières; que cependant nous pouvons les connaître; que ce sont même les seuls objets étrangers aux corps et aux matières, dont nous puissions nous procurer une Connaissance po- sitive. En effet, cette connaissance nous étant parvenue par l’observation des corps, comme on le verra tout à l’heure, s’est trouvée à notre portée et en notre pouvoir. Ainsi, hors de la nature, hors des corps et des matières qui peuvent se rendre sensibles à nos sens, nous ne pouvons rien observer, rien connaître d’une manière positive. Reprenons notre examen de ce qu'est réellement la nature, et sa comparaison avec les objets qui for- ment son immense domaine. Si la définition que j'ai donnée de la nature est fondée, il en résulte que cette dernière n’est qu'un ensemble d'objets non physiques, c’est-à-dire, étran- gers aux parties de l'univers et que nous n'avons connus qu’en observant les corps; et que cet en- semble forme un ordre de causes toujours actives, et de moyens qui régularisent et permettent les actions de ces causes ; ainsi la nature se compose : 1° Du mouvement, que nous ne connaissons que comme la modification d’un corps qui changedelieu, qui n’est essentiel à aucune matière, à aucun corps, et qui est cependant inépuisable dans sa source, et se trouve répandu dans toutes les parties des corps ; 90 De lois de tous les ordres qui, constantes et immuables, régissent tous les mouvements, tous les changements que subissent les corps; et qui mettent dans l’univers, toujours changeant dans ses parties et cependant toujours le même dans son en- semble, un ordre et une harmonie inaltérables. La puissance assujettie qui résulte de l’ordre des causes actives que je viens d'indiquer, a sans cesse à sa disposition : 1° L'espace, dont nous ne nous sommes formé l'idée qu’en considérant le lieu des corps, soit réel, soit possible; que nous savons êtreimmobile, partout pénétrable et indéfini; qui n’a de parties finies que celles des lieux que remplissent les corps, enfin, que celles qui résultent de nos mesures d’après les corps el d’après les lieux que ces corps peuvent successi- vement occuper en se déplaçant ; 9o Le temps ou la durée, qui n’est qu’une conti- nuité, avec ou sans terme, soit du mouvement, soit de l’existence des choses ; et que nous ne sommes parvenus à mesurer, d’une part, qu’en considérant la succession des déplacements d’un corps, lors- que étant animé d'une force uniforme , nous avons divisé en parties, la ligne qu’il a parcourue, ce qui nous a donné l’idée des durées finies ct relatives ; et, de l’autre part, lorsque nous avons comparé les différentes durées d’existence de divers corps, en les rapportant à des durées finies et déjà connues. Ainsi, l’on peut maintenant se convaincre que l'ordre de causes toujours actives qui constitue la nature, et que les moyens que cette dernière a sans cesse à sa disposition, sont des objets essentielle- ment distincts de l’ensemble des êtres physiques et passifs dont se compose l'univers; car, à l'égard de la nature, ni le mouvement , ni les Lois de tous les genres qui régissent ses actes, ni le femps et l’espace dont elle dispose sans limites, ne sont le propre de la malière; et l’on sait que la matière est la base de tous les êtres physiques dont l’ensemble constitue l'univers. La définition de l'univers physique, réduite à la simplicité qui peut la rendre concevable, en donne donc une idée exacte en montrant que la matière el que les corps dont la matière est la base, le consti- tuent exclusivement; que, conséquemment , ni cet univers, ni ses parties, quelles qu'elles soient , ne sauraient avoir en propre aucune activité, aucune sorte de puissance. Or, ces considérations ne sont nullement applicables à la nature; car celles qu’elle nous présente sont tout à fait opposées. Il a fallu avoir observé au moins un grand nombre des changements qui s’exécutent continuellement et partout dans les parties de l'univers, pour aperce- voir , enfin, l’existence de cette puissance étendue, mais assujettie dans ses actes, qui constitue la xa- ture; de cette puissance essentiellement étrangère à la matière et aux corps qui en sont formés, et qui produit tous les changements que nous observons dans les différentes parties de l’univers, ainsi que ceux que nous ne pouvons observer. L’on a vu que la vie que nous remarquons dans certains corps ressemblait en quelque sorte à la na-. ture, en ce qu’elle n’est point un être, mais un ordre de choses animé de mouvements, qui à aussi sa puissance, ses facultés, et qui les exerce nécessaire- ment , Lant qu'il existe; la vie, cependant, présente cette différence considérablequi ne permet plus de la mettre en comparaison avec la nature; c’est que, ne tenant ses moyens et son existence que de celte dernière même , elle amène sa propre destruction ; tandis que la nature, comme tout ce qui a été créé directement, est immuable, inaltérable , et ne sau- INTRODUCTION, 95 rait avoir de terme que par la volonté suprême qui seule l’a fait exister (1). Passons à la seconde erreur que nous avons déjà citée en parlant des confusions d'idées auxquelles la considération de la nature a donné lieu , et tâchons de la détruire. On a pensé que la nature était Dieu même : c’est, en effet, l'opinion du plus grand nombre ; et ce n’est que sous cette considération que l’on veut bien ad- mettre que les animaux, les végétaux, elc., sont ses productions. Chose étrange ! l’on a confondu la montre avec l'horloger, l'ouvrage avec son auteur. Assurément, cette idée est inconséquente, et ne fut jamais appro- fondie. La puissance qui a créé la nature n’a, sans doute, point de bornes, ne saurait être restreinte ou assujettie dans sa volonté, et est indépendante de toute loi. Elle seule peut changer la nature et ses lois ; elle seule peut même les anéantir ; et quoique nous n’ayons pas une connaissance posilive de ce grand objet, l’idée que nous nous sommes formée de cette puissance sans bornes est au moins la plus convenable de celles que l’homme ait dü se faire de la Divinité , lorsqu'il a su s'élever par la pensée jus- qu’à elle. Si la nature était une intelligence , elle pourrait vouloir, elle pourrait changer ses lois, ou plutôt elle n'aurait point de lois. Enfin, si la nature était Dreu même, sa volonté serait indépendante, ses actes ne seraient point forcés. Mais il n’en est pas ainsi ; elle est partout, au contraire, assujettie à des lois con- stantes sur lesquelles elle n’a aucun pouvoir; en sorte que, quoique ses moyens soient infiniment diversifiés et inépuisables, elle agit toujours demême dans chaque circonstance semblable, et ne saurait agir autrement (2). Sans doute, toutes les lois auxquelles la nature est assujettie dans ses ‘actes ne sont que l’expres- sion de la volonté suprême qui les a établies; mais la nature n’en est pas moins un ordre de choses particulier, qui ne saurait vouloir, qui n'agit que par nécessité, et qui ne peut exécuter que ce qu'il exécute, Beaucoup de personnes supposent une âme uni- ————————————————————————————— (1) Il arrive à la plupart des hommes de confondre dans leur esprit, l'être matériel , et les propriétés ou les facultés dont il jouit : il est ensuite très-difficile de séparer ces deux choses très-distinetes. La nature est un ordre de phénomènes appliqué à Lout ce qui constitue l'univers; la vie est un ordre de phéno- mènes propres aux corps vivants; mais la nature et la vie ne sont point existants par eux-mêmes, et nous devons admirer Lamarck, qui a développé ces vérités avec tant de logique et de raison. Cette habitude de matérialiser les choses les plus immatérielles se montre dans presque toutes les sciences. L'art médical surtout a été retardé dans sa marche rationnelle, parce que chaque maladie était une entité qu'il fallait combattre et détruire, tandis que la maladie n'est aussi qu'un ordre de choses résultant d'une altération dansles parties d'unêtre vivant. verselle qui dirige, vers un but qui doit être atteint, tous les mouvements et tous les changements qui s’exécutent dans les parties de l'univers. Cette idée, renouvelée des anciens qui ne s’y bor- naient pas, puisqu'ils attribuaient en même temps une éme particulière à chaque sorte de corps, n’est- elle pas au fond semblable à celle qui fait dire à présent, que la nature n’est autre que Dieu même? Or, je viens de montrer qu'il y a ici confusion d'i- dées incompatibles, et que la nature n'étant point un être, une intelligence, mais un ordre de choses partout assujetti, on ne saurait absolument la com- parer en rien à l'Étre suprême dont le pouvoir ne saurait être limité par aucune loi. C'est donc une véritable erreur que d’attribuer à la nature un but, une intention quelconque dans ses opérations; et cette erreur est des plus com- munes parmi les naturalistes. Je remarquerai seule- ment que si les résultats de ses actes paraissent pré- senter des fins prévues, c’est parce que, dirigée partout par des lois constantes, primitivement com- binées pour le but que s’est proposé son Suprême Auteur, la diversité des circonstances queles choses existantes lui offrent sous tous les rapporlts amène des produits toujours en harmonie avec les lois qui régissent tous les genres de changement qu’elle opère, c'est aussi parce que ses lois des derniers ordres sont dépendantes, et régies elles-mêmes par celles des premiers ou des supérieurs. C’est surtout dans les corps vivants, et principa- lement dans les animaux, qu’on a cru apercevoir un but aux opérations de la nature. Ce but cepen- dant n'y est là, comme ailleurs, qu’une simple ap- parence et non une réalité. En effet, dans chaque organisation particulière de ces corps, un ordre de choses, préparé par les causes qui l’ont graduelle- ment établi, n’a fait qu'amener par des développe- ments progressifs de parties, régis par les circon- stances, ce qui nous parait être un but, et ce qui n'est réellement qu'une nécessité. Les climats, les situations , les milieux habités, les moyens de vivre et de pourvoir à sa conservation, en un mot les circonstances particulières dans lesquelles chaque race s’est rencontrée, ont amené les habitudes de —_—_—_——_—_———————_—_— —@——_——_————… Nous pourrions facilement multiplier les exemples, (a) Cette nécessité dans les actes de la nature est importante à considérer, et elle est tout à fait incontestable : la physique, la chimie sont fondées sur ce principe. Un acide et une base produisent toujours un sel; et nécessairement le même sel sera formé toutes les fois que la base et l'acide seront dans les mêmes circonstances favorables à leur combinaison, etc., etc. Cette nécessité des actes de la nature ne peut être contestée, pour cé qui a rapport aux corps inorganiques; on ne la r connait pas dans les lois qui régissent les corps vivants, quoiqu'elle y existe aussi, car ils ne sont pas, et ils ne peuvent être le ré- sultat du hasard ou de combinaisons fortuites ; ils sont soumis à des lois : donc ces lois sont nécessaires, car la nature ne fait rien de superflu, 96 INTRODUCTION. cette race; celles-ci y ont plié et approprié les or- ganes des individus; et il en est résulté que l'har- monie que nous remarquons partout entre l’organi- sation et les habitudes des animaux, nous paraît une fin prévue, tandis qu’elle n’est qu’une fin nécessai- rement amenée (1). La nature n’élant point une intelligence, n'étant pas même un être, mais un ordre de choses consti- tuant une puissance partout assujettie à des lois, la nature, dis-je n’est donc pas Dreu même. Elle est le produit sublime de la volonté toute puissante ; et pour nous, elle est celui des objets créés le plus grand et le plus admirable. Ainsi, la volonté de Dreu est partout exprimée par l'exécution des lois de la nature, puisque ces lois viennent de lui. Gette volonté néanmoins ne saurait y être bornée, la puissance dont elle émane n'ayant point de limites. Cependant, il n’en est pas moins très-vrai que, parmi les faits physiques et moraux, jamais nous n'avons occasion d’en observer un seul qui ne soit vérilablement le résultat des lois dont il s'agit. Pour l’homme qui observe et réfléchit, le specta- cle de l'univers animé par la nature est sans doute très-imposant, propre à émouvoir, à frapper l’ima- gination , et à élever l'esprit à de grandes pensées. Tout ce qu’il aperçoit lui parait pénétré de mouve- ment, soit effectif, soit contenu par des forces en équilibre. De tous côtés, il remarque, entre les corps, des actions réciproques et diverses, des réac- tions, des déplacements, des agitations, des muta- tions de toutes les sortes, des altérations, des des- tructions, des formations nouvelles d'objets qui subissent à leur tour le sort d’autres semblables qui ont cessé d'exister, enfin des reproductions con- stantes, mais assujelties aux influences des circon- slances qui en font varier les résultats; en un mot, il voit les générations passer rapidement, se succé- der sans cesse, et en quelque sorte, comme on l’a dit, « se précipiter dans l’abime des temps.» L’observateur dont je parle, bientôt ne doute plus que le domaine de la nature ne s’étende générale- ment à tous les corps. Il conçoit que ce domaine ne doit pas se borner aux objets qui composent le globe que nous habitons, c’est-à-dire, que la nature n’est point restreinte à former, varier, mulliplier, dé- truire et renouveler sans cesse les animaux, les vé- gétaux et les corps inorganiques de notre planète. Ce serait, sans doute, une erreur de le croire, en s’en rapportant à cet égard à l’apparence; car le (1) Qu'est-ce donc que ce nisus formateur dont on s’est servi pour expliquer, à l'égard des corps vivants, soit les faits géné- raux de développement et de variation de ces corps, soit les faits particuliers que présente l'histoire physique de l’aomme mouvement répandu partout, et ses forces agis- santes, ne sont probablement nulle part dans un équilibre parfait et constant, Le domaine dont il s’agit embrasse donc toutes les parties de l’univers quelles qu’elles soient ; et conséquemment, les corps célestes, connus ou inconnus, subissent nécessaire- ment les effets de la puissance de la nature. Aussi, l'on est autorisé à penser que, quelque considérable que soit la lenteur des changements qu’elle exécute dans les grands corps de l'univers, tous néanmoins y sont assujellis ; en sorte qu'aucun corps physique n'a nulle part une stabilité absolue. Ainsi, la nature, toujours agissante, toujours im- passible, renouvelant et variant toute espèce de corps, n’en préservant aucun de la destruction, nous offre une scène imposante et sans terme, et nous montre en elle une puissance particulière qui n’agit que par nécessité. Tel est l’ensemble de choses qui constitue la na- ture, et del’existence duquel noussommes assurés par l'observation ; ensemble qui n’a pu se faire exister lui-même, et qui ne peut rien sur aucune de ses parties ; ensemble qui se compose de causes ou de forces toujours actives, toujours régularisées par des lois, et de moyens essentiels à la possibilité de leurs actions ; ensemble, enfin, qui donne lieu à une puis- sance assujettie dans lous ses actes, et néanmoins admirable dans tous ses produits. La nature reconnue atteste elle-même son auteur, et présente une garantie de la plus grande des pen- sées de l’homme, de celle qui le distingue si émi- nemment de ceux des autres êtres qui ne jouissent de l'intelligence que dans des degrés inférieurs, et qui ne sauraient jamais s'élever à une pensée aussi grande. Si l’on ajoute à cette vérité la suivante ; savoir : que le terme de nos connaissances positives n’em- porte pas nécessairement celui de ce qui peut exis- ter, on aura en elles les moyens de renverser les faux raisonnements dont l’immoralité s’autorise. Reprenons la suite des développements qui carac- térisent la nature, et qui montrent le vrai point de vue sous lequel on doit la considérer. Puisque la nature est une puissance qui produit, renouvelle, change, déplace, enfin compose et dé-. compose les différents corps qui font partie de l’uni- vers, On COncçoil qu'aucun changement, qu'aucune formation, qu'aucun déplacement ne s'opère que conformément à ses lois. Et, quoique les circon- stances fassent quelquefois varier ses produits et dans les variétés reconnues de son espèce; qu'est-ce, dis-je, que le nisus formateur dont il s'agit, si ce n’est cette puissance même de la nature que je viens de signaler ? (Note de Lamarck.) INTRODUCTION. 97 celles des lois qui doivent être employées, c’est en- core, néanmoins, par des lois de la nature que ces variations sontdirigées. Ainsi, certaines irrégularités dans ses actes, certaines monstruosilés qui semblent contrarier sa marche ordinaire, les bouleversements dans l’ordre des objets physiques, en un mot les suites trop souvent affligeantes des passions de l'homme, sont cependant le produit de ses propres lois et des circonstances qui y ont donné lieu. Ne sait-on pas, d’ailleurs, que le mot hasard n’ex- prime que notre ignorance des causes ? A tout cela j'ajouterai que des désordres (1) sont sans réalité dans la nature, et que ce ne sont, au contraire, que des faits dans l’ordre général, les uns peu connus de nous, et les autres relatifs aux objets particuliers, dont l'intérêt de conservation se trouve nécessairement compromis par cet ordre général, (Philos. 30ol., vol. 2, p. 465.) Qui ne sent, en effet, que si le propre de la nature est de changer, produire, détruire , renouveler et varier sans cesse les différents corps, ceux de ces corps qui possèdent la faculté de sentir, de juger et de raisonner, et qui, par les lois mêmes de la nature, s'intéressent essentiellement à leur conservation, et à leur bien-être; ceux-là, dis-je, considéreront comme désordre tout ce qui compromet cette con- servalion et ce bien-être qui les intéressent si forte- ment (2). Le bien ou le mal dans l'univers n’est donc que relatif à l'intérêt particulier de chaque partie: il n’a rien de réel, soit à l'égard de l’ensemble qui con- stitue l’univers physique, soit relativement à l’ordre de choses auquel ses parties sont assujetlies ; car ces deux objets sont inaltérablement ce que la puis- sance qui les a fait exister a voulu qu'ils fussent. Si la nature ne peut autre chose : sur la matière, que la modifier, qu’en déplacer, réunir, désunir el combiner les portions; sur le »ouvement, que le diversifier d’une infinité de manières différentes ou l'opposer à lui-même; sur ses propres lois, qu’em- ployer nécessairement celle qui, dans chaque cir- constance, doit régler son opération; sur l’espace, qu’en remplir et désemplir localement et temporai- rement des parties; en un mot, sur le £emps, qu’en employer des portions diverses dans ses opérations; (1) Le désordre est un ordre de choses différent de ce que nous nommons arbitrairement l’ordre. L'ordre est pour nous un arrangement facile à discerner entre un certain nombre d'ob- jets; le désordre est un arrangement confus et dificile à dis- cerner entre les mêmes objets. L'ordre et le désordre sont donc des idées relatives à nous : 1l n’y a point de désordre ab- solu ; c'est un ordre différent. Il n'y a pas non plus de bien et de mal absolus, ce sont encore des idées relatives à nous : que l’on y pense bien et l'on reconnaîtra que c’est là une grande et solide vérité. . (2) On sent de là combien F’oltaire, dans ses questions sur l'Encyclopédie , et les philosophes qui eurent la même opinion, elle peut tout, néanmoins, à l’aide de ces moyens, et c’est elle effectivement qui fait tout, relativement aux différents corps et aux faits physiques que nous observons. On peut donc regarder maintenant comme une connaissance positive que, sauf les objets de création primitive, c’est-à-dire, l'existence de la matière en elle-même, celle du mouvement considéré dans son essence, celle des Lois qui régissent tous les ordres de mouvement, celle enfin de l’espace et celle du temps qui ne peuvent être postérieures et appartenir à une autre source; tous les corps , sans exceplion, doivent à cet ensemble d'objets primitivement créés, à la nature, en un mot, leur existence, leur état, leurs propriétés, leurs facultés, et tous les change- ments qu'ils subissent, et que lous enfin sont véri- tablement ses productions. La nature, cependant, n’est que l'instrument, que la voie particulière qu'il a plu à la puissance su- prêéme d'employer pour faire exister les différents corps, les diversifier, leur donner, soit des propriétés, soit même des facultés, en un mot pour mettre toutes les parties passives de l'univers dans l’état mutable où elles sont constamment. Elle n’est, en quelque sorte, qu’un intermédiaire entre Dreu et les parties de l'univers physique, pour l'exécution de la volonté divine. C’est donc dans ce sens que nous pouvons dire que les animaux, ainsi que les facultés qu'ils pos- sèdent, sont des produits de la nature, que les vé- gétaux le sont pareïllement, enfin que les corps non vivants, quels qu’ils soient, sont dans le même cas, quoique tout ce qui existe ne soit dù qu’à la volonté suprème qui y a donné lieu. Relativement à la nature, considérée comme la puissance qui a opéré et qui opère tant de choses, tant de merveilles même, rien n’est présumé de notre part, rien à cet égard n’est le produit de notre imagination; car, chaque jour nous sommes témoin de ses opérations, nous en pouvons suivre un grand nombre, en observer les progrès, et remarquer les lois qu’elle suit nécessairement dans chacune d'elles. Déjà nous connaissons plusieurs des lois auxquel- les elle est assujettie dans ses actes; nous distinguons sa marche, selon le genre d’actes qu’elle opère, et se sont abusés, en supposant à Dieu, soit impuissance , soit méchanceté, à l'égard des maux ou des désordres en question; ces philosophes considérant comme maux et comme désordres, ce qui tient essentiellement à la nature des choses, € est-à-dire, ce qui n'est que le résultat d’un ordre général et constant de changements, d’altérations, de destructions et de renouvelle ments à l'égard des corps de tout genre. dl J.-J. Rousseau vréfuta Poltaire par sentiment; mais il l'eût fait plus victorieusement encore, sil eût reconnu cet ordre général institué dans les diverses parties de l'univers par le puissant auTeur de tout ce qui existe. (Note de Lamarck.) 98 selon les circonstances qui viennent en modifier les résultats; enfin, nous savons qu’elle n’agit que gra- duellement dans la production de ceux des corps en qui elle a pu établir la ve, et dans la composition de l’organisation de ces différents corps. Aussi, voyons-nous que dans les animaux, qu'elle a doués généralement de l’érritabilité, elle a amené progrés- sivement, depuis les plus imparfaits jusqu’au plus parfaits, une complication d'organes spéciaux de plus en plus grande, qui lui a donné les moyens de produire dans ces êtres, différents phénomènes or- ganiques de plus en plus admirables, et de douer les plus parfaits de ces animaux, de facultés qui surpassent {out ce qüe notre imagination peut con- cevoir : facultés, cependant, qui cesseraient de nous paraître des merveilles, si nous en connaissions le mécanisme. Ce sont-là des vérités que l'observation a fait con- naître, et que maintenant on ne saurait raisonnable- ment contester. è Ainsi, pour nous, qui sommes absolument bornés à ne connaître positivement que des corps ; que les propriétés, les facultés et les phénomènes que nous présentent ces corps; que la nature qui les change, les diversifie, les détruit, et les renouvelle perpé- tuellement; voici ce que nous pouvons regarder comme des vérités auxquelles nous avons su nous élever par l'observation. L'univers est l’ensemble immutable, inactif et sans puissance propre, de toutes les malières et de tous les corps qui existent. Cet ensemble manquant d'activité propre, et ne pouvant rien opérer par lui- même, est l'unique domaine de la nature, et lui doit l’élat de toutes ses parties. La nature, au contraire, est une véritable puis- sance assujettie dans ses actes, inaltérable dans son essence, constamment agissante sur toutes les par- ties de l'univers, et qui se compose d’une source iné- puisable de mouvements, de lois qui les régissent, de moyens essentiels à la possibilité de leurs actions, en un mot d'objets étrangers aux propriétés de la matière ; objets, néanmoins, que nous pouvons dé- terminer par l'observation. Elle constitue un ordre de choses particulier et constant, qui met toutes les parties de l'univers dans l'état où elles sont à chaque instant, qui donne licu à tous les faits que nous ob- servons, et à bien d’autres que nous ne sommes point à portée de connaître. Voilà donc deux objets très-distincets, qu'il est nécessaire de ne point confondre. Leur existence est un fait certain pour nous, puisque nos observa- tions l’attestent constamment. Digression utile et relative au sujet. À l'égard des grands objets dont nous venons de INTRODUCTION. nous occuper, €t sur lesquels il importe de fixer celles de nos idées qui sont susceptibles de l’être, on sent combien il est nécessaire de distinguer ce qui est le résultat positif de l'observation, d’avec ce qui n’est que le produit de l'imagination, d'où nais- sent toutes les suppositions arbitraires, les fictions et les illusions de toute geure. En effet, deux champs d’une étendue immense et très-différents entre eux, sont sans cesse ouverts à la pensée de l’homme : ces deux champs sont celui des réalités et celui de l'imagination. L'homme, par son attention et sa pensée, fait, tantôt dans l’un et {antôt dans l’autre, des incursions diverses, selon l'intérêt ou l'agrément qu'il y trouve. | Ces incursions deviennent successivement d’autant T plus grandes qu'il s’y exerce davantage, et sa pensée s’en agrandit proportionnellement. Champ des réalités : ce champ est celui que nous offrent les matières et les corps que nous pouvons apercevoir, ainsi que la nature dans ses actes, dans sa marche, et dans les phénomènes qu’elle nous pré- sente. Nous pouvonsle définir le champ des faits observés ou observables; et comme il n’embrasse que des objets réels, et que nous n’y pouvons moissonner que par l'observation, ce champ est donc le seul qui puisse nous procurer des connaissances positives. Les matières et les corps que nous pouvons aper- cevoir, les mouvements, les déplacements, les chan- gements, les propriétés et les phénomènes divers que ces corps et ces matières peuvent nous offrir, et que nos sens peuvent nous faire connaitre, enfin les lois et l’ordre selon lesquels ces mouvements, ces changements et ces phénomènes s’exécutent, étant les seuls objets que nous puissions observer, étudier et connaître sous leurs différents rapports, toute connaissance qui ne résulte pas directement de l’ob- | servation, ou de conséquences tirées de faits obser- vés el constatés, manque nécessairement de base, et par conséquent de solidité. Tel est le fond des objets positifs qu'embrasse le champ des réalités, et c'est dans ce champ seul que, nous pouvons recueillir des vérités utiles etexemptes d'illusions. Champ de l'imagination : ce champ, bien différent. du premier et au moins aussi vaste, est celui des fictions, des suppositions arbitraires, et des illusions de tout genre. La pensée de l’homme se plait à s’enfoncer dans celui-ci, quoique rien n’y soit observable, et qu’elle ne puisse y rien constater; mais elle y crée arbitrai- rement tout ce qui peut l’intéresser, la charmer ou la flatier. Elle y parvient en modifiant les idées que les objets réels du premier champ lui ont fait ac- quérir. INTRODUCTION. 99 C'est un fait singulier et auquel il me paraît que personne n’a encore pensé; savoir : que l’ëmagina- tion de l'homme ne saurait créer une seule idée qui ne prenne sa source dans celles qu'il s'est procurées par ses sens. Avec des idées simples que les sensations lui ont fait acquérir, l’homme, en les comparant et les ju- geant, en obtient des idées complexes du premier ordre; en comparant et jugeant deux ou davantage des idées de cet ordre, il en obtient d’autres d’un ordre plus relevé; enfin, avec celles-ci, ou avec d’au- tres qu’il y joint, de quelque ordre qu’elles soient, il s'en procure d’autres encore, et ainsi de suite presque indéfiniment. Partout ses conséquences, et par suite toutes les idées qu’il se forme, prennent donc leur source dans les idées simples et premières que son système organique des sensations lui a fait acquérir. Que l’on joigne à cette voie de mulliplier ses idées, celle de s’en former d’autres encore, en modifiant arbitrairement les idées de tous les ordres qui tirent leur origine de ses sensations et de ses observations, on aura le complément de tout ce que peut produire l’inagination humaine. En effet, tantôt par des contrastes ou des opposi- tions, elle change l’idée qu'elle s'est formée du fini, en celle de l'infini; et de même, elle change l’idée qu’elle s’est procurée d’une matière ou d’un corps, en celle d’un être immatériel. Or, jamais la pensée ne füt arrivée à ces transformations, en un mot à ces idées changées, sans les modèles positifs dont elle s’est servie. Tantôt, encore, variant à son gré des formes connues d’après les corps, des propriétés observées en eux, et les plus éminents phénomènes qu'ils produisent, la pensée de l'homme donne à des êtres fantastiques, des formes, des qualités et un pouvoir qui répondent à Lous les prodiges qu’elle se plait à inventer sous différents intérêts. Partout, néanmoins, elle est assujettie à n’opérer ces trans- formations, ces actes d'invention, que sur des mo- dèles que le champ des réalités lui fournit; modèles qu'elle modifie de toute manière et sans lesquels elle ne saurait créer une seule idée quelconque. Phil. zool. vol. 9, p. 419. Ainsi, souveraine absolue dans ce champ de l’ima- gination, la pensée de l'homme y trouve des charmes qui l’y entraînent sans cesse; s'y forme des illusions qui lui plaisent, la flattent, quelquefois même la dédommagent de tout ce qui l’affecte péniblement ; et par elle, ce champ est aussi cultivé qu'il puisse l'être. Une seule production de ce champ est utile à l'homme : c’est l'espérance ; et il l'y cultive assez généralement. Ce serait être son ennemi que de lui ravir ce bien réel, trop souvent presque le seul dont il jouisse jusqu’à ses derniers moments d'existence. Quelque vaste et intéressant que soit le champ des réalités, la pensée de l’homme s’y complait diffi- cilement. Là, sujette et nécessairement soumise ; là, bornée à l'observation et à l'étude des objets; là, encore, ne pouvant rien créer, rien changer, mais seulement reconnaître, elle n°y pénètre que parce que ce champ peut seul fournir ce qui est utile à la conservation, à la commodité ou aux agréments de l'homme, en un mot à tous ses besoins physiques. Il en résulte que ce même champ est, en général, bien moins cultivé que celui de l'imagination, et qu'il ne l’est que par un petit nombre d'hommes qui, la plupart, y laissent même en friche les plus belles parties. En comparant l’un à l’autre les deux champs dont je viens de parler, on peut aisément se figurer quel énorme ascendant doit avoir le champ de l’ëmagi- nation, qui fournit des pensées, des opinions et des illusions si agréables, sur la raison, toujours sévère et inflexible, en un mot sur ce champ des réalités qui trace partout des limites à la pensée, et qui n’admet d'autre instrument de culture que l’obser- vation, etd’autre guide, dans le travail, que la raison même, qui n’est autre que le fruit de l'expérience. Pour le naturaliste qui s’interdit à lui-même l'entrée dans le champ de l'imagination, parce qu'il ne se confie qu'aux faits qu’il peut observer, non-seule- ment il examine {out ce qui l’environne, distingue, caractérise et classe tous les objets qu’il aperçoit, et signale tout ce qui lui paraît pouvoir être utile à ses semblables; mais, en outre, il considère la nature elle-même, épie sa marche, étudie ses lois, ses actes, ses moyens, et s'efforce de la connaître. Enfin, con- templant la très-pelite portion de l'univers qu'il aperçoit, il se fait une simple idée de son existence, sans entreprendre de savoir ou de déterminer ce qui compose son ensemble; et comparant ensuite cet univers physique à la nature, à cette puissance tou- jours active qui produit tant de choses, tant de phé- nomènes admirables, il remarque que l’un et l’autre jouissent seuls d’une stabilité qui parait être abso- lue, et conçoit qu'elle doit l'être. Ayant déterminé ce que peut être la nature, ainsi que le seul point de vue sous lequel nous puissions la considérer, et ayant montré, dans une digression utile à notre objet, la seule voie qui puisse nous faire acquérir des connaissances positives, je termi- nerai ici cette partie. J'ai dù entrer dans ces détails et donner ces éclair- cissements, parce qu'il me parait qu'ailleurs les idées à cel égard sont vagues, arbitraires el sans solidité ; et parce que, sans ces délerminations, tout ce que j’expose sur l’origine des animaux, sur la for- mation des diverses organisations de ceux qui sont sans vertèbres, sur la source de chaque faculté ani- 100 male et des penchants des êtrés qui sont sensibles et intelligents, en un mot sur la marche de la na- ture et sa manière de procéder dans ses actes, pour- rail paraitre partout le produit de mon imaginalion, quand même mes exposés seraient accompagnés de l'évidence. Avec cette sixième partie, se termine le sujet en- tier de cette Introduction, c’est-à-dire , les considé- rationsrelatives à l'existence des animaux, à la source de cette existence, et à ce qu’ils sont eux-mêmes chacun dans leur espèce. Or, je crois que, sauf peut- être quelques détails à rectifier, cette même Intro- duction renferme, dans le cours des six parties qui la composent, une foule de vérités évidentes, toutes bien liées entre elles, fort utiles à connaître, et qu'il serait difficile de contester avec quelque apparence de raison. INTRODUCTION. Ce serait donc ici que je devrais terminer l'Intro- duction essentielle à mon ouvrage, surtout l'intérêt croissant me paraissant à son plus haut terme dans cette sixième partie. Cependant le besoin des scien- ces zoologiques , l'arbitraire qui règne dans les par- ties de l’art qui y sont nécessaires, et les vacillations perpétuelles qu’entraîne cet arbitraire dans la dis- tribution des objets, et, plus encore, dans les diver- ses sorles de coupes à établir parmi les animaux observés, me forcent d’y ajouter, au moins comme appendice , une septième partie, qui est la suivante. Ainsi, je vais m'occuper, dans cette septième et dernière partie, de la distribution générale des ani- maux, de ses divisions diverses, et spécialement des principes sur lesquels ces objets doivent être fondés, en proposant à leur égard ceux qui me pa- raissent mériter l’assentiment des zoologistes. SEPTIÈME PARTIE. DE LA DISTRIBUTION GÉNÉRALE DES ANIMAUX, DE SES DIVISIONS , ET DES PRINCIPES SUR LESQUELS CES OBJETS DOIVENT ÊTRE FONDÉS. Après les grands sujets qui viennent d'être suc- cessivement trailés, il semble que l'intérêt soil extrêmement affaibli dans la considération des ob- jets qui vont nous occuper dans cette dernière partie, ou plutôt dans cet appendice de l'Introduction. Cet intérêt cependant n’y est point dépourvu d'impor- tance ; car il porte sur des considérations essentiel- les au perfectionnement de la zoologie, et qui sont nécessaires au but de cet ouvrage, pour le com- pléter. Jusqu'ici, en effet, j’ai exposé ce que sont les ani- maux en général, ce qui les caractérise, ce qu'ils doivent à la nature, en un mot ce qu'il m'a paru essentiel de faire remarquer à leur égard. Ces objets, à ce qu’il me semble , n’ont besoin que d'être exa- minés pour être reconnus, et pour cela, il ne s’agit que de rassembler et considérer les faits nombreux qui en établissent le fondement. Ici, je n’ai en vue que ce qui concerne l’art en zoologie ; et à ce sujet, j'ai plusieurs considérations importantes à présenter pour perfectionner cet art, pour le fixer, s'il est possible, et surtout pour le dépouiller de cet arbitraire qui rend ses produits toujours vacillants. Tout art doit avoir ses principes ou ses règles qui dirigent et limitent ses opérations : et l’on sent, en effet, que celui quien manque est encore peu avancé, et qu’il atteint difficilement son but. Or, l’objet de celui dont il est ici question, con- cernant la distribution générale des animaux, le rang de chaque race, celui de chaque genre et de chaque famille, enfin celui de chaque classe dans cette distribution, concernant même la disposition de l’ordre entier, il est indispensable de montrer les opéralions à faire pour le perfectionnement de cette même distribution, et de proposer les principes qui devraient régler ces opérations. En conséquence, pour l'exécution d’une bonne distribution générale des animaux, pour celle d’une suite de divisions à établir dans l’ordre entier, enfin pour la meilleure disposilion à donner à cet ordre, on ne peut se dispenser, à ce que je crois, de fixer la solution des trois questions suivantes : 1re Question : Quelles son iles opérations à faire INTRODUCTION. pour l'exécution d’une bonne distribution des ani- maux, et pour celle d’une suite de divisions néces- saires à établir dans cette distribution ? 2e Question : Quels sont les principes qui doivent nous guider dans ces opérations, afin d’exclure tout arbitraire à leur égard? 3° Question : Quelle disposition faut-il donner à la distribution générale des animaux, pour qu’elle soit conforme à l’ordre de la nature, dans la production de ces êtres? Assurément, Lant que nous laisserons ces trois questions sans examen et sans réponse, et que, ne reconnaissant aucun principe pour régler nos opé- rations, nous procéderons arbitrairement dans la détermination des objets; il existera dans les travaux des zoologistes sur les diverses parties de la distri- bution des animaux, des inversions diverses, pro- posées par chaque auteur, sur les différentes portions de la série, des associations singulières et toujours changeantes entre les objets à placer, en un mot un défaut constant d'accord dans les opérations. Ce désordre, ainsi subsistant, entraverait et même ar- rêterait les progrès de la science, l'empêcherait de se fixer, ei nous priverait des moyens d'étudier la nature dans tout ce qu’elle a fait et qu’elle fait en- core à l'égard des animaux. Examinons d’abord la première question et tà- chons de la résoudre; nous essaierons ensuite de fixer les principes qu'il faut suivre pour atteindre les différents buts dont elle indique les objets. Première question : Quelles sont les opérations à faire pour l’exécution d'une bonne distribution des animaux , et pour celle d’une suite de divisions né- cessaires à établir dans cette distribution? La réponse à cette question, est que les opérations essentielles à faire remplir convenablement les deux objets qu’elle propose, sont les suivantes : 1° Rapprocher les animaux les uns des autres, d’après un principe non arbitraire, de manière à en former une série générale, soit simple, soit ra- meuse ; 20 Partager cette série générale en diverses sortes de coupes, dont les unes seraient subordonnées aux autres; et, pour cet objet, s’assujettir à des prin- cipes de convenances que l’on déterminerait ; 5° Fixer le rang de chaque sorte de coupe, d’a- près un principe général, préalablement établi, sa- Voir : Le rang de chaque coupe primaire dans la sé- rie totale ; ; + ; (1) Ces préceptes sont certainement d’une justesse incontes- table, et il serait utile, pour les progrès futurs de la science, DE LAMARNCK. T, I, 101 Celui des coupes classiques dans chaque coupe primaire ; Celui desordres ou des familles dans leur classe; Celui des genres dans leur famille ; Celui des espèces dans leur genre. L’exécution de ces trois sortes d'opérations est sans contredit indispensable. C’est une chose qui a été bien sentie ; et chaque auteur s'en est plus ou moins occupé, mais toujours arbitrairement, c'est- à-dire , sans l'établissement préalable des principes dignes de l’assentiment général, en un mot, des principes propres à exclure l'arbitraire, et à fixer réellement la science. La première de ces opérations, celle qui a pour objet de rapprocher les animaux les uns des autres, de manière à en former une série générale, est une préparation essentielle qui doit précéder les autres opérations, et sans laquelle on ne saurait les exé- culer. Elle tend d'ailleurs à nous faire découvrir l’ordre même de la nature; ordre qu’il nous importe si fort de reconnaitre. Quoique la nature ait suivi nécessairement un or- dre dans la production des corps vivants, et surtout dans celle des animaux, comme elle a dispersé ces animaux et mélangé leurs races diverses à la sur- face du globe et dans ses eaux liquides, son ordre de formation à leur égard est en quelque sorte dé- figuré, et n’est point apparent. Nous sommes donc obligé, pour parvenir à le découvrir, de chercher quelque moyen qui puisse nous conduire à celte découverte, et de trouver quelques principes soli- des qui nous mettent dans le cas de reconnaitre sans erreur cet ordre que nous cherchons. A cet égard, le pas le plus important a déjà été fait, lorsqu'on a reconnu l'intérêt qu'inspirent les rapports, et la nécessité de parvenir à les connaitre, afin d’y assujellir toutes les parties de nos distribu- tions. Ainsi, nous avons senti que, pour réussir à éla- blir une bonne distribution des animaux, sans que l'arbitraire de l'opinion en affaiblisse nulle part la solidité, il était nécessaire, avant tout, de rappro- cher les animaux les uns des autres, d’après leurs rapports les mieux déterminés; et qu’ensuite l’on pourrait, sans inconvénient, tracer les lignes de sé- paration qui détachent les masses classiques , ainsi que les coupes subordonnées, utiles établir, pourvü que les rapports ne fussent nulle part compromis par la composition et l’ordre de nos diverses cou- pes (1). que tous les zoologistes les adoptassent; mais on est bien loin encore d’avoir atteint à cette unité dans la mise en œuvre des 7 102 Tel est l’état des lumières acquises relativement à l'établissement de nos distributions ; mais il reste beaucoup à faire pour perfectionner nos travaux à ect égard, et pour détruire l'arbitraire qui s’est in- troduit dans les déterminations mêmes de bien des rapports. Il y en a, en effet, de différentes sortes; et comme leur valeur particulière est loin d'être égale partout, on ne saurait l’assigner avec justesse, si l'on n’admet préalablement quelques règles pour arrêter l'arbitraire dans ces déterminations. Afin de remédier au mauvais ordre de choses qui s’est introduit dans les parties de l’art, ordre de cho- ses qui annule nos efforts en faisant sans cesse va- rier nos déterminations des rapports et l'emploi que nous en faisons, il faut d’abord examiner ce que sont réellement les rapports, quelles sont leurs dif- férentes sortes, et quel usage il convient de faire de chacune de celles que nous aurons reconnues. Nous pourrons ensuite déterminer plus aisément les prin- cipes qu’il convient d'établir. On a nommé rapports les traits de ressemblance ou d’analogie que la nature a donnés, soit à diffé- rentes de ses productionss comparées entre elles, soit à diverses parties comparées de ces mêmes pro- ductions ; et c'est à l’aide de l'observation que ces traits se déterminent. Ces mêmes traits sont si nécessaires à connaître, qu'aucune de nos distribulions ne saurait avoir la moindre solidité, si les objets qu’elle embrasse n’y sont rangés suivant la loi qu'ils prescrivent. Mais les rapports sont de différents ordres : il y en a qui sont généraux, d’autres qui le sont moins, et d’autres encore qui sont tout à fait particuliers. On les distingue aussi en ceux qui appartiennent à différents êtres comparés, et en ceux qui ne se rapportent qu’à des parties comparées entre des êtres différents : distinction trop négligée, mais qui est bien importante à faire. Ce n’est pas tout : quoiqu’en général, les rapports appartiennent à la nature, tous ne sont pas les ré- sultats de ses opérations directes à l'égard de ses productions; car, parmiles rapports entre des parties comparées de différents êtres, il s’en trouve très-sou- vent qui ne sont que les produits d’une cause qui à modifié ses opérations directes. Ainsi, les rapports de forme extérieure qui s’observententre les céfacés et les poissons, ne peuvent être attribués qu’au mi- lieu dense qu’habitent ces deux sortes d'animaux, observations. Il est certain que les classifications étant abanden- nées à l'arbitraire, chaque auteur prend son point de départ comme il le veut, et arrive aux conséquences nécessaires de ses prémisses. Celui qui rejette l'enchaïnement des rapports suit une méthode où les groupes placés à la suite les uns des autres, seront cependant isolés et sans lien avec ceux qui pré- cèdent ou qui suivent ; celui qui adoptera la méthode de syn- INTRODUCTION. et non au plan direct des opérations de la nature à leur égard. Il faut doncdistinguer soigneusement les rapports reconnus qui appartiennent aux opérations directes de la nature, dans la composition progressive de l’or- ganisation animale, de ceux pareillement reconnus, qui sont le résultat de l'influence des circonstances d'habitation , ainsi que de celles des habitudes que les différentes races ont été forcées de contracter. Mais ces derniers rapports, qui sont sans doute d’une valeur fort inférieure à celle des premiers, ne sont pas bornés à ne se montrer que dans des parties extérieures; car, on peut prouver que la cause étrangère qui a le pouvoir de modifier les opé- rations directes de la nature, a souvent exercé son influence, tantôt sur tel organe intérieur, et tantôt sur tel autre pareillement interne. Il faudra donc établir quelques règles, non arbitraires, pour la juste appréciation de ces rapports. Ÿ En zoologie, on a établi en principe, que c’est de l'organisalion intérieure que l’on doit emprunter les rapports les plus essentiels à considérer. Ce principe est parfaitement fondé, s’il exprime la prééminence qu'il faut accorder aux considéra- tions générales de l'organisation intérieure, sur celles des parties externes. Mais si, au lieu de le prendre dans ce sens, on l’applique à des cas parti- culiers de son choix, et sans règle préalable, on pourra en abuser , comme on à déjà fait; et l’on donnera arbitrairement aux rapports qu'offrira tel organe ou tel système d'organes intérieur, une préférence sur ceux de tel autre organe intérieur, quoique les rapports de ce dernier puissent être réellement plus importants. Par cette voie, commode à l'arbitraire de l’opinion de chaque auteur, l’on admettra çà et là, dans la distribution, des inver- sions véritablement contraires à l’ordre naturel. C'est un fait que l'observation prouve de toutes parts et que j'ai déjà cité ; savoir : que la cause qui modifie la composition croissante de l’organisation n’a pas seulement agi sur les parties extérieures des animaux, mais qu’elle a aussi opéré des modifica- tions diverses sur leurs parties internes; en sorte que cette cause a fait varier très-irrégulièrement les unes et les autres de ces parties. È Il suit de là qu’il n’est pas vrai que les rapports entre les races, et surtout entre les genres, les famil- les, les ordres, quelquefois même les classes, puis- thèse n'envisagera pas l'ensemble des animaux de la même ma- nière que celui qui procède par l'analyse, etc., etc. Il ne faut donc point s'étonner de la divergence des opinions à l'égard des méthodes, de la diversité de leur résultat final, puisque tes résultats sont nécessairement produits par le point de départ; et nous avons yu que rien n'était plus arbitraire que ce point de départ. INTRODUCTION. sent {oujours se décider convenablement d’après la considération isolée de telle partie intérieure, choi- sie arbitrairement. Je suis, au contraire, très-per- suadé que les rapports dont il s’agit ne peuvent être convenablement déterminés que d’après la considé- ration de l’ensemble de l’organisation intérieure, et, auxiliairement, par celle de certains organes in- térieurs particuliers, que des principes non arbi- traires auront montrés comme plus importants et comme mérilant une préférence sur les autres, dans les rapports qu'ils pourront offrir. Il faut donc nous efforcer de déterminer les prin- cipes dont il s’agit, et ensuite nous y assujellir , si nous voulons anéantir cet arbitraire dans la déter- mination des rapports, qui nuit lant à la fixité de la science. Deuxième question : Quels sont les principes qui doivent nous guider dans ces opérations , afin d’ex- clure tout arbitraire à leur égard ? Certes, ce serait rendre un grand service à la z00- loyie, que de donner une solution convenable de cette question, c’est-à-dire, de déterminer de bons prin- cipes pour régler les différentes opérations citées ci- dessus, et en exclure tout arbitraire. Il ne me convient pas de prononcer moi-même sur la valeur de mes efforts à cet égard; mais j’en vais proposer les résultats avec la confiance qu'ils m'inspirent. Je pense que ce ne peut être que dans la distinc- tion précise de chaque sorte de rapports, et qu’à l'aide d’une détermination motivée et solide de la préférence qu'il faut accorder à telle sorte de rap- ports sur telle autre, que l'on trouvera les principes propres à régler toutes les parties de notre distribu- tion générale des animaux. Il s’agit donc de déterminer les principales sortes de rapports que l’on doit employer pour atteindre le but, et ensuite de fixer la supériorité de valeur que telle sorte doit avoir sur telle autre. Cela posé, je trouve, qu'entre différents animaux comparés, les principales sorLes de rapports que l'on peul rencontrer et qu’il importe de distinguer, sont les suivantes. * Rapports entre des organisations comparées, prises dans l’ensemble de leurs parties. Ces rapports, quoique généraux, se montrent dans différents degrés, selon qu’on les recherche entre des races comparées entre elles, ou entre des masses d’a- (+) I n'est pas douteux, en effet, que les rapports entre les espèces ne soient les premiers et les plus essentiels ; mais ne conviendrait-il pas, avant d'établir ces rapports, de savoir ce que c’est qu'une espèce, et d'en donner une rigoureuse défini- 1035 nimaux de différentes races, comparées les unes aux autres. Il faut donc en distinguer plusieurs sortes. Première sorte de rapports généraux : Cette sorte est celle qui sert à rapprocher immédiatement entre elles les races ou les espèces. Elle estnécessairement la première ; car c’est elle qui fournit le plus grand des rapports entre des animaux comparés qui ne sont pas les mêmes. Or, le zoologiste qui la détermine, considérant Loutes les parties de l’organisation, tant intérieures qu’extérieures, n'admet celte sorte de rapports, que lorsqu'elle présente la différence la moins grande, la moins importante. On sail que des animaux qui se ressemblent par- failement par l’organisation intérieure et par leurs parlies exlernes, ne peuvent être que des individus d’une même espèce. Or, ici, l'on ne considère point le rapport, ces animaux n'offrant aucune distinc- Lion. Mais les animaux qui présentent entre eux une différence saisissable, constante, et à la fois la plus pelile possible, sont rapprochés par le plus grand de tous les rapports, s’ils offrent d’ailleurs une grande ressemblance dans toutes les parties de leur organi- sation intérieure, ainsi que dans la plupart des par- ties externes. Cette sorte de rapports ne nécessite point la con- sidération du degré de composition de l’organisation des animaux ; elle se détermine dans tous les rangs. Elle est si facile à saisir, que chacun la reconnait au premier abord; et c’est en l’employant que les naturalistes ont formé ces petites portions de la série générale des animaux que présentent nos genres, malgré l'arbitraire de leurs limites. Ainsi, dans cette première sorle de rapports, qu’on peut appeler rapports d'espèces, la différence entre les objets comparés est la plus petite possible, et ne se recherche que dans des particularités de la forme ou des parties externes des individus (1). Deuxième sorte de rapports généraux : C’est celle qui embrasse les rapports entre des masses d’ani- maux différents, comparées entre elles. On peut la nommer apport de masses. Pour juger cette sorte de rapports, on ne s'occupe plus essentiellement des particularités de la forme générale , ni de celles des parties externes, mais, seulement ou presque uniquement, de l’organisation intérieure, considérée dans toutes ses parties. C'est elle principalement qui doit fournir les différences qui peuvent distinguer les masses. Cette deuxième sorte de rapports est inférieure tion ? Nous avons vu dans une note précédente que cette défi- nition était encore à faire, et que ses éléments étaient envelop- pés de tant de difficultés que l'on ne pouvait cspérer de longtemps parvenir à la solution de cette question importante. * Î 10% d'un ou plusieurs degrés à la première, dans la quantité de ressemblance entre les objets comparés. C'est elle qui sert à former des familles en rappro- chant des genres les uns des autres; à instituer des ordres ou des sections d'ordre en réunissant plusieurs familles; enfin, à déterminer les coupes classiques qui doivent partager la série générale. Les rapports dont il est question ne peuvent être employés à la détermination du rang des masses dans la série ; mais seulement à former des rappro- chements divers pour établir et distinguer ces mas- ses. De la considération de ces rapports, on doit dé- duire les deux principes suivants : Premier principe : Les rapports généraux de Ja deuxième sorte n’exigent point une ressemblance parfaite dans l’organisation intérieure des animaux comparés ; ils exigent seulement que les masses rap- prochées se ressemblent plus entre elles, sous ce point de vue, qu’elles nele pourraient avec aucune autre. Deuxième principe : Plus les masses comparées sont grandes ou générales , plus l’organisation inté- rieure des animaux, dans ces masses, peut offrir de différence. Ainsi, les familles présentent moins de différence dans l’organisation intérieure des animaux qui les constituent, que n’en offrent les ordres ct surtout les classes. Troisième sorte de rapports généraux : On peut l'appeler rapport de rang, parce qu’elle sert à la dé- termination des rangs dans la série, et qu’en par- tant d’un point fixe de comparaison, elle montre, effectivement, entre les objets comparés, un rapport, grand ou petit, dans la composition et le perfection- nement de l’organisation. En effet, on l’obtient en comparant une organisa- tion quelconque, prise dans l'ensemble de ses par- ties, à une autre organisation donnée, qui est présentée comme point de départ ou point de com- paraison. L'on détermine alors, par la ressemblance plus ou moins grande qui se trouve entre les deux organisations comparées, combien celle que l’on compare, s'éloigne ou se rapproche de celle qui est donnée comme point de comparaison. Nous allons voir que cette sorte de rapports est véritablement la seule qui doive servir à régler les rangs de toutes les coupes qui divisent l'échelle ani- male. S'il s’agit ici de choisir une organisation pour en former un point de comparaison, afin d’en rappro- cher ou d’en éloigner successivement les autres or- ganisations, selon qu'elles ressembleront plus ou moins à celle à laquelle on les rapporte, l’on sent que le choix à faire ne peut tomber que sur Fune ou INTRODUCTION. "2? l’autre extrémité de la série des animaux. Dans ce cas , il n’y a pas à balancer ; l'extrémité la plus con- nue de cette série doit avoir la préférence. Ainsi, en partant de l’organisation la plus compliquée et la plus parfaite, on se dirigera du plus composé vers le plus simple, dans la détermination de tous les rangs , et l’on terminera la série par la plus simple et la plus imparfaite de foutes les organisations ani- males. J'ai déjà fait remarquer que, de toutes les organi- sations, celle de l’homme était véritablement la plus composée, et à la fois la plus perfectionnée dans son ensemble. De là, j'ai élé autorisé à conclure que, plusune organisation animale approche de la sienne, plus elle est composée et avancée vers son perfec- tionnement. Cela étant ainsi, l’organisation de l’homme sera notre point de comparaison et de départ pour juger le rapport prochain ou éloigné de chaque sorte d’or- ganisation animale, avec elle, et pour déterminer, sans arbitraire, le rang que doit occuper, dans la série générale, chacune des coupes qui la divisent. L'organisation citée nous fournira, dans la con- sidération de l’ensemble de ses parties, les moyens de juger du degré de composition et de perfection- nement de chaque organisation animale, prise aussi dans l’ensemble de ses parties. Mais, dans les cas douteux, on fera facilement disparaître l'incertitude et l'embarras, en ayant recours à la quatrième sorte de rapports; aux principes qui concernent la com- paraison de divers organes , considérés séparément ; en un mot, à ceux qui établissent une valeur pré- dominante à certains de ces organes sur celle des autres, Ainsi, notre point de comparaison et de départ étant trouvé, les rangs de toutes les coupes pourront être facilement assignés, à l’aide des principes que nous établissons ci-après. Premier principe : Pour la détermination du rang de chaque masse dans la série, la plus compliquée et la plus perfectionnée des organisalions animales étant prise pour point fixe de comparaison, plus une organisation animale, considérée dans l’ensemble de ses parties, ressemblera à celle du point de com- paraison, plus aussi elle en sera rapprochée par ses rapports, et réciproquement pour les cas contraires. Second principe : Parmi les organisations dont les plans sont différents de celui qui comprend l’orga- nisation choisie comme point de comparaison, cel- les qui offriront un ou plusieurs systèmes d'organes semblables ou analogues à ceux qui font partie de l'organisation à laquelle on les compare, auront un rang supérieur à celles qui auraient moins de ces organes, Ou qui en manqueraient. À l’aide des trois sortes de rapports ci-dessus indi- INTRODUCTION. qués, el des principes qui s'en déduisent, on déter- minera facilement les distinctions des espèces ct ! celles des masses diverses qu’elles doivent former ; el ensuite l'on décidera , sans arbitraire, le rang de chacune de ces masses dans la série. Dès-lors, la science cessera d’être vacillante dans sa marche. Mais nos efforts seraient incomplets et laisseraient “encore une grande prise à cet arbitraire, si nous wentreprenions de fixer la valeur des rapports par- ticuliers, c'est-à-dire de ceux que l'on obtient par la comparaison d’organes intérieurs particuliers, considérés isolément dans différents animaux. ** Rapports entre des parties semblables ou ana- loques , prises isolément dans l’organisation de différents animaux , et comparées entre elles. La quatrième sorte de rapports n’embrasse que les rapports particuliers entre des parties non modifices. Ainsi, c'est celle qui se tire de la comparaison de parties considérées séparément , el qui, dans le sys- tème d’organisation auquel elles appartiennent, n’'of- frent aucune anomalie réelle. La considération de cette sorte de rapports peut être d’un grand secours pour décider tous les cas douteux, lorsqu'il s’agit de déterminer, entre cer- laines coupes comparées, quelle est celle qui doit avoir une supériorité de rang. Or, ces cas douteux sont ceux où l'ensemble des parties de l’organisation intérieure ne présente, dans les deux organisations comparées, aucun moyen de décider, sans arbitraire, à laquelle de ces deux organisations appartient la supériorité dont il s’agit. C’est particulièrement pour la formation et le pla- cement des ordres, des sections, des familles, et même des genres, dans chaque classe, el par con- séquent pour assigner les rangs de toutes ces coupes inféricures, que l’emploi de cette quatrième sorte de rapports sera utile; car, à l'égard de ces coupes, les principes de la troisième Sorte de rapports sont souvent difliciles à appliquer. Or, c’est ici que l'ar- bitraire s’introduit facilement, et qu’il anéantit la science, en exposant les travaux des naturalistes à une variation continuelle dans la détermination des rapports qui doivent fixer la composition des coupes, et dans celle des rangs à donner à ces mêmes coupes. En effet, comme beaucoup d'animaux, justement rapprochés par des rapports généraux el par les ca- ractères de leur classe, peuvent offrir entre eux des différences remarquables dans certains de leurs or- ganes intérieurs, et néanmoins des ressemblances pareillement remarquables dans leurs autres organes intérieurs, on sent que, pour apprécier le degré 105 existent entre des organes particuliers, il faut avoir recours à quelques principes régulateurs de ces dé-. terminations, afin de ne rien laisser à l'arbitraire, Voici deux principes qui peuvent faire apprécier les rapports qu’on observera entre des organes inté- rieurs particuliers, dans différents animaux com- parés,. Premier principe : Entre deux organes ou syslè- mes d'organes intérieurs, considérés séparément et comparés, celui dont la nature aura fait un emploi plus général, devra avoir sur l’autre une prééminence de valeur dans les rapports qu'il offrira. D'après ce principe, voici l’ordre d'importance qu'il faut attribuer aux organes particuliers que la nature a employés dans l’organisation intérieure des animaux. Les organes de la digestion; Ceux de la respiration ; Ceux du mouvement; Ceux de la génération; Ceux du sentiment; Ceux de la circulation. Ainsi, sous la considération de la plus grande généralité d'emploi des organes particuliers dont la nature à fait usage dans l’organisation intérieure des animaux, on voit que les organes de la digestion sont au premier rang, et que ceux de la circulation occupent le dernier. Voilà donc un ordre de valeur, à l'égard des organes importants que je cite, qui pourra régler, dans les cas douteux, la préférence que mérilera un rapport sur un aulre. Second principe : Entre deux modes différents d’un même organe ou système d'organes, celui des deux qui sera plus analogue au mode employé dans une organisation supérieure en composition et en perfec- lionnement, méritera la préférence sur l’autre, pour les rapports qu’il offrira. ‘Si, par exemple, je veux employer un rapport que m'offrent les organes de la respiration, pour juger de la préférence que peut mériter ce rapport sur celui que m'offriraient d'autres organes, je suis obligé, d’après le principe ci-dessus, d’avoir égard à la considération suivante. Quoique le système d'organes particulier pour la respiration ait une grande généralité d'emploi dans l'organisation animale, puisque, sauf les infusoires et les polypes, tous les autrés animaux possèdent un systèmerespiratoire particulier ; cependant, le mode de ce système n'étant pas le même dans les animaux qui en sont pourvus, je sens que le vrai poumon l'emporte en valeur sur les branchies, que celles-ci ontune valeur plus grande que les trachées aérifères, et que ces dernières sont supérieures, sous le même point de vue, aux /rachées aquifères qu'il ne faut d'importance que peuvent avoir les rapports qui | pas confondre avec les branchies, Alors, je peux juger [ ] ( j > CI Ü 106 si le mode des organes respiratoires, dont je veux employer le rapport, est assez élevé en valeur pour me permettre de lui donner la préférence sur un rapport tiré de quelque autre sorte d'organes. La cinquième sorte de rapports embrasse les rap- ports particuliers entre des parties modifiées. Elle exige donc, dansles parties comparées, la distineLion de ce qui est dù au plan réel de Ja nature, d'avec ce qui appartient aux modifications que ce plan a été forcé d’éprouver par des causes accidentelles. Ainsi, cette sorte de rapports se Lire des parlies qui, considérées séparément dans différents ani- maux, ne sont point dans l’état où elles devraient être suivant le plan d'organisation auquel elles ap- partiennent. En effet, pour juger le degré d'importance qu'il faut accorder à un rapport, et la préférence qu'il doit avoir sur un autre, il n’est point du tout in- différent de distinguer si la forme, l'agrandisse- ment, l’appauvrissement ou même la disparition totale des organes considérés, appartiennent au plan d'organisation des animaux qui en sont le sujet ; ou si l'état de ces organes n’est pas le produit d’une cause modifiante et déterminable, qui a changé, al- téré ou anéanti ce que la nature eût exécuté sans l'influence de cette cause. Par exemple, il eùl été impossible à la nature de donner une tête aux énfusoires, aux polypes, aux ra- diaires, elc.; car l’état de ces corps, le degré de leur organisation, ne le lui permirent pas; et ce n’est effectivement que dans les insectes qu’elle est par- venue à donner au corps animal une véritable tête. Or, comme la nature ne rétrograde point elle- même dans ses opérations, on doit sentir qu’étant arrivée à la formation des insectes, el par conséquent à celle d'une tête, réceptacle des sens particuliers, toutes les organisalions animales, supérieures en composition à celle des #sectes, devront offrir aussi une véritable tête. Cela n’est cependant pas toujours vrai. Bien des annélides, les cirrhipèdes, et beaucoup de mollusques n’ont point de tête distincte. Une cause étrangère à la nature, en un mot, une cause modifiante el déterminable, s'est donc opposée à ce que les animaux cités soient pourvus d’une véritable tête. Tantôt, en effet, celte cause a empêché plus ou moins le développement de cette partie du corps, et tantôt même elle en à opéré l'avortement complet. Nous trouvons la même chose à l'égard des yeux qui appartiennent à des plans d'organisation qui doivent en offrir ; la même chose aussi à l'égard des dents; enfin, la même encore qui a lieu relativement INTRODUCTION. à différentes parties de l’organisation, tant inté- rieures qu’exlérieures, parce qu'une cause modi- fiante, que j'ai signalée, a eu le pouvoir de changer, d’aggrandir, d'appauvrir, et même de faire dispa- raitre les organes que je viens de citer. On sent donc que les rapports que l’on obtien- drait de la considération de ces parties changées ou altérées, seraient d’une valeur fort inférieure à ceux que fourniraient les mêmes parties, se trouvant ce qu’elles doivent être dans le plan d'organisation où la nature est parvenue. De celte considération ré- sulle le principe suivan£. Principe : Tout ce qu'a fait directement Ja na- ture, devant avoir une prééminence de valeur sur ce qui n’est que le produit d’une cause fortuite qui a modifié son ouvrage, on donnera, dans le choix d’un rapport à employer, la préférence à tout or- gane ou système d'organes qui se trouvera ce qu'il doit être dans le plan d'organisation dont il fait partie, sur l'organe ou le système d'organes dont l'état ou l’existence résullerait d’une cause modi- fiante, étrangère à la nature. Dans le cas où les deux organes différents entre lesquels un choix est à faire, se trouveraient l’un et l’autre changés ou altérés par une cause modifiante, on donnera la préférence à celui des deux dont les changements ou les altérations l’éloigneront moins de l’état où il devait être dans le plan d'organisation auquel il appartient. Telles sont les cinq sortes de rapports qu’il im- porte de distinguer, si l’on veut obtenir des prin- cipes qui interdisent l’arbitraire dans la détermina- tion des vrais rapports et de leur valeur. Voici le tableau résumé de ces principes. TABLEAU DES PRINCIPES POUR LA DÉTERMINATION DES RAPPORTS, SELON LEURS DIFFÉRENTES SORTES. (Première sorte : rapports d’espèces.) Premier principe : Dans quelque rang que ce soit de l'échelle animale, le plus grand des rapports entre des animaux différents est celui qui sert à rapprocher immédiatement les races entre elles. Ce rapport exige, dans les animaux rapprochés, une grande ressemblance dans leur organisation inté- rieure ; les différences principales qui distinguent ces animaux devant se trouver dans des particula- rilés de leur forme, de leur taille ou de leurs parties externes (1). (1) I'aurait peut-être fallu ajouter que dans chaque espèce les organes de la génération, chez ceux des animaux qui les possèdent, présentent toujours des différences notables, et assez faciles à apprécier. INTRODUCTION. (Deuxième sorte : rapports de masses.) Second principe : Les rapports qui servent à for- mer des masses et à les distinguer, ne doivent se tirer que de l’ensemble des parties qui composent l’organisation intérieure. Ils n’exigent jamais une ressemblance parfaite dans l’organisation intérieure des animaux de ces masses; mais seulement que les masses rapprochées se ressemblent plus entre elles qu’à aucune autre par l’organisation intérieure des animaux qu’elles embrassent. Troisième principe : Plus les masses comparées sont grandes ou générales, plus l’organisation inté- rieure des animaux de ces masses doit offrir de dif- férence. (Zroisième sorte : rapports de rangs.) Quatrième principe : La plus compliquée et la plus perfectionnée des organisations animales étant prise pour point fixe de comparaison, plus une or- ganisation animale, considérée dans l’ensemble de ses parties, ressemblera à celle du point de compa- raison, plus elle en sera rapprochée par ses rap- poris, el vice vers. Cinquième principe : Parmi les organisations dont les plans sont différents de celui de l’organisation choisie pour point fixe de comparaison, celles qui offriront un ou plusieurs systèmes d'organes sem- blables ou analogues à ceux qui se trouvent dans l'organisation à laquelle on les compare, auront un rang supérieur à celles qui auraient moins de ces organes, Ou qui en manqueraient. (Quatrième sorte : rapports entre des parties consi- dérées séparément, el qu'aucune cause particu- lière n'a modifiées.) Sixième principe : Entre deux organes ou sys- tèmes d'organes intérieurs considérés séparément et comparés, celui dont la nature aura fait un em- ploi plus général, devra avoir sur l’autre une préé- minence de valeur dans les rapports qu'il offrira. Sous ce point de vue, l’ordre d'importance qu’il faut attribuer aux organes intérieurs est le suivant : Les organes de la digestion; Ceux de la respiration ; Ceux du mouvement ; Ceux de la génération ; Ceux du sentiment ; Ceux de la circulation. Septième principe : Entre deux modes différents d’un même système d'organes, celui des deux qui 107 sera plus analogue au mode déjà employé dans une organisation supérieure en composition et en per- fectionnement, méritera la préférence sur l’autre, pour les rapports qu’il offrira. (Cinquième sorte : rapports entre des parties consi- dérées séparément, et qu'une cause parliculière a modifiées.) Huitième principe : Tout ce qu'a fait ‘directe- ment la nature, devant avoir une prééminence de valeur sur ce qui n’est que le produit d’une cause fortuite qui a modifié son ouvrage, on donnera, dans le choix d’un rapport à employer, la préférence à Lout organe ou système d'organes, qui se trouvera ce qu’il doit être suivant le plan d'organisation dont l’état ou l'existence résulterait d’une cause modi- fiante étrangère à la nature. Dans le cas où les deux organes différents, entre lesquels un choix est à faire, se trouveraient l’un et l’autre changés ou altérés par une cause modi- fiante, on donnera la préférence à celui des deux dont les changements ou les altérations l’éloigne- ront moins de l’état où il devait être dans le plan d'organisation auquel il appartient. Les huit principes régulateurs que je viens de proposer, me paraissent à l'abri de toute objection raisonnable, et les seuls propres à remplir l'objet pour lequel je les destine. 1ls fourniront les moyens d'établir sans arbitraire un ordre de valeur parmi les rapports qui doivent servir à former la distribu- ion, fixer les rangs des objets, et faciliter les lignes de séparation à établir pour linstitution la plus convenable des genres, des familles, des ordres, des classes, et des coupes primaires parmi les ani- maux. En. détruisant l'arbitraire qui anéantit les pro- grès des sciences naturelles, puisque cet arbitraire fait varier sans cesse les résultats des efforts que l'on fait pour les perfectionner , ces principes don- neront, si on les admet, une uniformité de plan très-nécessaire aux travaux dans lesquels on s’occu- pera de ces objets; et alors, notre distribution des animaux se perfectionnera de plus en plus; nos connaissances dans l'étude des lois et de la marche de la nature, à l'égard de ses productions, y gagne- ront infiniment ; et les sciences z00/ogiques, parti- culièrement, en obtiendront une solidité qu'elles n'ont pas encore. Il restera un peu d’arbitraire dans la détermina- tion du rang respectif des espèces dans leurs genres, et quelquefois même de celui des genres dans leurs familles; parce que les principes régu- lateurs proposés ne sont facilement applicables qu'à l'égard des différences remarquables dans les traits 108 de l'organisation intérieure. Mais l'expérience dans l'étude de la nature et un sentiment de convenance que je ne saurais définir, achèveront de détruire, dans le zoologiste, celte dernière retraite de l’arbi- traire. Troisième question : Quelle disposition faut-il donner à la distribution générale des animaux, pour qu'elle soit conforme à l’ordre de Ja nature dans la production de ces êtres ? Pour résoudre cette question, il s’agit encore ici de trouver quelque principe pris dans la nature même, afin de pouvoir s’y conformer; car, si l’on a déterminé la distribution générale des animaux d’après la progression qui existe dans la composi- tion de l’organisation animale, il semble que l’on puisse, dans cette progression, procéder avec au- tant de raison du plus composé vers le plus simple, que du plus simple vers le plus composé. Cela n’est cependant pas fondé; el la nature, consultée dans l’ordre de ses opérations à l'égard des animaux, nous indique le principe suivant, qui ne nous permet à ce sujet aucun arbitraire (1). La nature, n’opérant rien que gradueilement, et par cela inême n'ayant pu produire les ani- maux que successivement, a évidemment pro- cédé, dans cette production, du plus simple vers le plus composé. Si, comme j'en suis convaincu, l’on doit recon- nailre que, dans tout ce qu’elle fait, la nature n’opère que graduellement, et que, si c’est elle qui a pro- duit les animaux, elle n’a pu donner l'existence à leurs races diverses que successivement, il est évi- dent que, dans cette production, elle a passé pro- gressivement du plus simple au plus composé. On doit done disposer la distribulion générale des ani- maux d'après celle considération, afin d'imiler l’or- dre que la nature a suivi. J'ai, en cffet, montré, dans ma Philosophie zo0- logique (vol. 1, p. 269), que, pour rendre la distri- bution générale des animaux conforme à l'ordre qu’a suivi la nature en produisant loules les races qui existent, il fallait procéder du plus simple vers le plus composé, c’est-à-dire qu'il était nécessaire de INTRODUCTION. commencer cette distribution par les plus imparfaits des animaux, et les plus simples en organisation, afin de la terminer par les plus parfails, par ceux qui ont l’organisalion la plus composée. Cet ordre est le seul qui soit naturel, instructif pour nous, favorable à nos études de Ja nature, et qui puisse, en outre, nous faire connaître la marche de cette dernière, ses moyens et les lois qui régis- sent ses opérations à leur égard, Par cette disposition, et ayant préalablement as- sujetti partout la distribution des objets à l’ordre des rapports, et formé les coupes classiques, nous rendons la connaissance des progrès dans la compo- sition de l’organisation plus facile à saisir, et nous nous mettons dans le cas d’apercevoir plus facile- ment, soit les causes de ces progrès, soil celles qui les modifient ou les interrompent çà et là. (Phil. zool., vol. 1, p. 1592 à 155.) On trouvera probablement moins agréable et moins conforme à nos goûts, de présenter en têle du règne animal, des animaux très-imparfaits, à peine perceptibles, presque sans consistance dans leurs parties, et dont les facultés sont extrêmement bor- nées; au lieu d'y voir les animaux les plus avancés dans la composition et le perfectionnement de l’or- ganisalion, ceux qui ont le plus de facultés, le plus de moyens pour varier leurs actions, en un mot le plus d'intelligence ; et comme ces derniers sont ceux qu'on à le plus observés et le mieux étudiés, on pourra même regarder comme plus raisonnable de procéder, à l'égard des animaux, du plus connu vers ce qui l’est le moins, que de suivre une route opposée. Cependant, comme dans toute chose il faut con- sidérer la fin qu'on se propose, et les moyens qui peuvent conduire au but, je crois qu'il est facile de démontrer que l'ordre généralement établi par l’u- sage dans la distribution des animaux, esL précisé- ment celui qui nous éloigne le plus du but qu'il nous importe d'atteindre ; que c’est celui qui est le moins favorable à notre instruction; en un mot, celui qui oppose le plus d'obstacles à ce que nous saisissions le plan, l'ordre et les moyens qu’emploie la nature dans ses opéralious à l'égard des animaux. Dans l'examen et l'étude même que l’on fait de ces_ (1) Nous devons faire observer que ce qui précède se ratla- che à deux sortes de choses, qu'il faut bien distinguer : à Pana- tomie comparée , et à l'art de la méthode. L’anatomie comparée, comme l'indique son nom, est une science toute de comparaison; on prend le Lÿpe le plus parfait de l'organisation , et lon vient comparer les autres organisations pour savoir ce qui leur man- que. Si l'anatomie comparée doit donner aussi des moyens de classification pour les animaux, il faut, pour être conséquent à ses principes, que l’arrangement PÉRposé procède du composé vers le sunple c’est-à-dire, par synthèse; mais si la méthode ést un art indépendant de l'anatomie comparée, puisant dans celle science comme dans toutes les autres, ses éléments et ses principes, s’il se réduit rationnellement à un moyen artificiel de mettre de l'ordre dans les faits soumis à l'observation, dès- lors il deviendra rationnel de faire des efforts pour que l’ordre méthodique se rapproche le plus possible de l’ordre naturel et représente la marche de la nature dans la création successive des êtres: la méthode d'analyse devra donc être préférée comme la plus propre à faire comprendre comment les animaux sem- bleut dériver les uns des autres, et comment les rapports na- turels les enchaînent. INTRODUCTION. corps vivants, s’il n’était question que de les distin- guer les uns des autres par les caractères de leur forme extérieure, et si l’on ne devait considérer leurs diverses facultés que comme de simples objets d’amu- sement, c’est-à-dire des objets propres à piquer notre curiosité dans nos loisirs, mais qui ne sauraient ex- citer en nous le désir d’en rechercher el d’en appro- fondir les causes, je conviens que l’ordre de distri- bution dont je viens de parler serait celui qui devrait le moins nous plaire, quoiqu'il soit le plus naturel. Dans ce cas, il serait aussi fort inutile de s'occuper de rechercher les rapports parmi les animaux, el d'étudier leur organisation intérieure, Or, tous les naturalistes conviennent maintenant de l'importance des rapports, et de la nécessité d'y avoir égard dans nos associations et dans nos distri- butions des productions de la nature. D’où vient donc celte importance des rapports, et pourquoi recon- naissons-nous la nécessité d’y avoir égard dans nos distributions, si ce n’est parce qu'ils nous condui- sent réellement à la connaissance de ce qu'a fait la nalure; parce que, n’élant pas notre ouvrage, nous ne pouvons les changer à notre gré; parce que ce sont eux qui nous forcent de rapprocher les uns des autres certains des objets qu’ils concernent et d’en écarter d'autres plus ou moins; enfin, parce qu'ils nous font sentir indirectement que, dans ses pro- ductions, la nature a un ordre particulier et déter- minable qu’il nous importe de reconnaitre et de suivre dans nos études. Lorsque des rapports reconnus, parmi les aui- maux, ont fixé le rang de ces êtres, quel est le zoolo- giste qui voudrait arbitrairement les placer ailleurs? Quel est celui qui voudrait ranger les chauves-souris dans la classe des oiseaux, parce qu'elles planent dans les airs; les phoques ou les baleines parmi les pois- sons, parce que le milieu dense qu'habitent ces ani- maux leur donne quelque analogie de forme entre eux ; enfin, les sèches avec les polypes, parce qu'elles ont aussi des espèces de bras autour de leur bouche! Puisque les rapports reconnus nous entraînent, el donnent à celles de nos distributions qui s’y con- forment, une solidité à l'abri des varialions de nos opinions, nous sentons donc qu'il y a pour nous un véritable intérêt à établir nos distributions le plus conformément qu’il nous est possible à l’ordre même de la nature, alin qu’elles le représentent elle fassent mieux connaitre. Maintenant, si nous trouvons qu’il soit de quelque utilité pour nous d’éludier Ja nature, de connaitre son ordre particulier, de le représenter dans nos dis- tributions, ne devons-nous pas commencer comme elle en procédant du plus simple vers le plus com- posé; car, où assurément elle n’a rien opéré, ou, si les animaux font partie de ses productions, elle n’a 109 point commencé par les plus composés et les plus parfaits. Ainsi, l’ordre de distribution que j'ai proposé à l'égard des animaux, que je viens de motiver, dont je fais usage depuis plusieurs années dans mes lecons au Muséum, et dont l’on trouve l'exposition dans ma Philosophie zoologique (vol. 1, p. 269), devient indispensable, et ne peut être suppléé par aucun autre. Il établit d'ailleurs cette conformité entre la z00- logie et la botanique, que, de part et d’autre, la mé- thode employée comme naturelle, présentera une distribution dans laquelle on doit procéder du plus simple vers le plus composé. Distribution générale des animaux, partagée en coupes primaires et en coupes classiques. La disposition à donner à l’ordre des animaux étant arrêlée, si nous parcourons et si nous examinons Ja distribution entière de Lous ces corps vivants, rangés conformément à leurs rapports et aux principes cités ci-dessus, nous remarquons Ja possibilité, l'utilité méme de diviser leur série générale, en deux coupes principales, qui comprennent chacune un certain nombre de classes. En effet, ces deux coupes sontsingulièrement dis- tinguées l’une de l’autre, en ce que la première, qui est la plus nombreuse et qui comprend les animaux les plus imparfaits, embrasse une série d'animaux qui tous sont dépourvus de colonne vertébrale, et qui présentent par masses des plans d'organisation si différents les uns des autres, qu’on peut dire qu’ils n'ont de commun entre eux que la possession de la vice animale. Tandis que ceux de la seconde coupe, parmi lesquels se trouvent les animaux les plus par- faits, possèdent toute une colonne vertébrale, base d’un véritable squelette, el sont formés à peu près sur un même plan d'organisation; mais qui est, néanmoins, plus ou moins avancé, perfectionné et modifié, selon le rang des classes comprises dans celte coupe. Dans mon premier cours de zoologie au iuséum d'histoire naturelle, je donnai aux animaux de la première coupe le nom d'animaux sans vertèbres ; el, par opposition, je nommai animaux vertébrés ceux de la seconde. Je n’ai pas becoin de dire que c’est parmi ces der- niers (les animaux vertébrés) que se trouvenL ceux dont l'organisation approche le plus de celle de lomme ; ceux qui ont effectivement l’organisation la plus composée, la plus compliquée en organes par- ticuliers ; ceux, enfin, qui offrent parmi eux le plus haut degré d'animalisation et le plus grand perfec- tionnement dans les facultés du premier ordre où 110 INTRODUCTION. la nature ait pu arriver dans les animaux. T'ous ces animaux sont, en effet, munis d’un squelette articulé, plus ou moins complet, dont la colonne vertébrale, partout existante, fait essentiellement la base. Par cette division, d’une part, je délachais, pour ainsi dire, et je mettais mieux en évidence les «ni- maux vertébrés, dont le plan général d'organisation est commun avec celui de l’organisalion de l’homme ; et, de l’autre part, j'en séparais l'énorme série des animaux sans vertèbres qui, loin d'être formés sur un plan commun d'organisation, offrent entre eux des systèmes d'organes très-différents les uns des autres. La distinction des animaux vertébrés d'avec les animaux sans vertèbres est sans doute très-bonne, importante même ; mais elle ne me paraît pas suflire au besoin de la science, et ne montre pas ce que la nature elle-même indique à l'égard des nombreux animaux sans vertèbres. En effet, comme les deux coupes qui résultent de cette distinction sont très-inégales, puisque les ver- tébrés embrassent à peine un dixième des animaux connus, j'ai pensé depuis, qu'il serail avantageux pour l'étude, et même conforme à l'indication de la nature, de partager en deux coupes principales les animaux sans vertèbres eux-mêmes. En conséquence, remarquant que, parmi ces der- niers, les uns, en très-grand nombre, avaient tous les organes du mouvement attachés sous la peau, et offraient symétriquement, dans leur forme, des par- ties paires sur deux rangs opposés, Landis que rien de semblable n'avait lieu dans les autres; je proposai dans mon cours de zoologie, en mai 18192, de distin- guer ces deux sortes d'animaux comme constituant deux coupes naturelles parmi les invertébrés. Par ce moyen, l'échelle animale se trouvera par- tagée naturellement en trois coupes primaires, su- périeures aux coupes classiques. Les animaux ver- tébrés fournissent la première de ces trois coupes, et les animaux sans vertèbres donnent la deuxième et la troisième, ou inversement. Ces divisions seront instructives, commodes pour l'étude, et faciliteront le placement, dans la mémoire, des objets qu’elles embrassent. Il ne s’agissait donc plus que d’assigner à chacune de ces trois coupes une dénomination comparative, renfermant une idée importante relativement aux animaux qui s’y rapportent. C’est ce que j’ai fait, en considérant, dans ces mêmes animaux, l'exclusion ou la possession des facultés les plus éminentes dont la nature animale puisse être douée ; savoir : le sen- timent et l'intelligence. En considérant encore attentivement les objets sur lesquels j'avais à prononcer, je fus bientôt con- vaincu que ce n’élait pas seulement par des diffé- rences de forme et de situation des parties, que les animaux de chacune des deux coupes qui divisent les invertébrés, sont distingués les uns des autres; car, ils le sont aussi singulièrement par Ja nature des facultés qui leur sont propres. En effet, les uns ne sauraient jouir de la faculté de sentir, puisqu'ils ne possèdent point le système d'organes particulier qui seul peut donner lieu à cette faculté; et les mouvements qu’ils exécutent attestent effectivement qu'ils ne se meuvent que par leur érritabilité excilée par des causes externes. Les autres, au contraire, possédant tous un sys- tème nerveux assez avancé dans sa composition pour produire en eux le sentiment, l'observalion de leurs mouvements et de leurs habitudes prouve qu’ils en jouissent réellement, et qu'ils se meuvent très- souvent par des excitalions internes, qui proviennent des émotions de leur sentiment intérieur. Les premiers sont donc des animaux apathiques ; tandis que les seconds sont véritablement des ani- maux sensibles. Voilà, pour les animaux sans vertèbres, un par- lage fortement tracé, et qui donne lieu parmi eux à deux coupes très-distinctes; d'autant plus que cha- cune de ces coupes est caractérisée par des différences de forme et de situation des parties dans les animaux qui en dépendent. Ce n’est pas tout : si, parmi les animaux sans vertèbres, il y en a quantité qui jouissent de la fa- culté de sentir, on peut prouver par l'observation des faits relaLifs à leurs actions habituelles, qu'aucun d’eux ne possède des facultés d’intelligence. En effet, on n’en a vu aucun varier arbitrairement ses actions; on n’en a vu aucun parvenir au but où il tend dans chaque besoin, par des actions diffé- rentes de celles auxquelles les individus de sa race sont généralement habitués. Tous, effectivement, dans chaque race, font constamment, de la même manière, les actions qui satisfont à leurs besoins et qui servent à leur conservation, ou à leur reproduc- tion. 11 n’ont donc pas la faculté de combiner des idées, de penser, d'exécuter des actes d'intelligence. Or, il n’en est pas de même des animaux verté- brés; ceux-ci, non-seulement sont généralement sensibles; mais, en outre, on a des preuves par l’ob- servation, que, parmi ces animaux, beaucoup d’entre eux peuvent à propos varier leurs actions; qu'ils ont des idées conservables; qu’ils combinent ces idées; qu’ils ont des songes pendant leur sommeil ; qu’ils comparent, jugent, inventent des moyens; qu'ils sont susceptibles d'éprouver de la joie, de la tristesse, de la crainte, de la colère, de l'envie, de l'attachement, de la haine, etc. ; el qu’en un mo, ils sont doués de facultés d'intelligence. Si ces facullés n'ont pas été observées positivement dans tous les INTRODUCTION. animaux vertébrés, néanmoins, comme leur plan d'organisation est à peu près le même dans tous, quoique plus ou moins avancé dans son développe- ment et son perfectionnement, on est tout à fait au- torisé à leur attribuer à tous l'intelligence, mais dans différents degrés. Jai donc été fondé à partager les animaux en trois grandes coupes, de la manière suivante : DISTRIBUTION GÉNÉRALE ET DIVISIONS PRIMAIRES DES ANIMAUX. ANIMAUX SANS VERTÈBRES. ANIMAUX APATHIQUES. 1. LES INFUSOIRES, 2. LES POLYPES,. 3. LES RADIAIRES. 4. LES VERS. (ÉPIZOAIRES.) Ils ne sentent point, et ne se meuvent que par leur irri- tabilité excitée. Caract. Point de cerveau, ni de masse médullaire allon- gée, point de sens; formes variées; rarement des arlicu- lations. ANIMAUX SENSIBLES. 5. LES INSECTES. 6. LES ARACINIDES. 7. LES CRUSTACÉS. 8. LES ANNÉLIDES. 9. LES CIRRIMIPÈDES, 0. LES MOLLUSQUES, Ils sentent, mais n'obtiennent de leurs sensations que des perceptions des objets, espèces d'idées simples qu’ils ne peuvent combiner entre elles pour en obtenir des com- plexes. Caract. Point de colonne vertébrale; un cerveau et le plus souvent une masse médullaire allongée ; quelques sens distincts ; les organes du mouyement attachés sous la peau ; forme symétrique par des parties paires. ANIMAUX VERTÉBRÉS. ANIMAUX INTELLIGENTS. 11: LE5 POISSONS, 12. LES REPTITES, 15. LES OISEAUX. 14, LES MAMMIFÈRES, Is sentent; acquièrent des idées conservahles; exécu- tent des opérations entre ces idées, qui leur en fournis- sent d’autres; et sont intelligents dans différents degrés. 111 Caract. Une colonne vertébrale ; un cerveau et une moelle épinière ; des sens distincts; les organes du mou- vement fixés sur les parties d’un squelette intérieur; forme symétrique par des parties paires. L'ordre que l'on voit dans le tableau qui vient d’être exposé, me parait représenter le plus possi- ble celui de la composition croissante de l’organi- sation des animaux, celui qui doit régler leur dis- tribution en une série générale, celui même qui indique, à très-peu près dans son ensemble, la marche qu'a suivie la nature en donnant l'existence aux différentes races de ces êtres. Passons maintenant à l'exposition des animaux sans vertèbres, et particulièrement à celle de leurs classes, de leurs ordres, de leurs familles , de leurs genres el des principales de leurs espèces, en citant ce qui peut intéresser à leur égard. SUPPLÉMENT A la distribution générale des Animaux , concer- nant l’ordre réel de formation relatif à ces êtres. D’après des observations récentes, faites par MM. Savigny, Lesueur et Desmarets, sur des ani- maux que l’on avait regardés la plupart comme des polypes, je me vois obligé de former une nouvelle coupe qui me semble ne pouvoir faire partie d’au- cune des classes déjà établies dans le règne animal. La considération de cette nouvelle coupe, que je place provisoirement après les radiaires, mais qui ne paraît pas en être une continuation ou un dérivé, m'a fait sentir la nécessité de distinguer la série unique et simple que nous sommes forcés de former pour faciliter nos études des animaux, de l’ordre réel ou effectif de la production de ces êtres, ordre assujetti à des causes qui ont modifié sa simplicité. Si la série simple qui doit constituer notre dis- tribulion générale des animaux, se compose d’une suile de masses disposées suivant la progression qui a lieu dans la composition des différentes orga- nisations animales, alors elle présentera l’ordre même de la nature, c’est-à-dire celui que la na- ture eùt exécuté, si des causes accidentelles n’eus- sent modifié ses opéralions. Ainsi, lorsque nous aurons perfectionné cette série, et que nous l’aurons convenablement divisée, elle nous offrira la seule méthode naturelle dont il nous convienne de faire usage. Cependant cette série simple n’est réellement pas en tout conforme à l’ordre dans lequel la na- ture a produit les différents animaux ; car cet ordre 112 est loin d’être simple ; 1l est rameux et paraît même composé de plusieurs séries distinctes. J'ai exposé (p. 111) la distribution générale des animaux, offrant une série unique et simple, telle que celle que nous sommes contraints d'employer. Je n'ai rien à y changer, sauf peut-être à augmenter le nombre des classes; mais j'y ajoute, après les radiaires , la nouvelle coupe en question, qui em- brasse ce que je nomme les ascidiens. Ici, je me borne à présenter l’ordre effectif de la production des animaux, tel qu’il me paraît être, et que j'appelle ordre de formation. Mais, avant tout, je dois montrer que cet ordre de formation n’est pas illusoire, et qu'il est clairement indiqué par les rapports, conséquemment par la nature elle-même. k Jusqu'à ce jour, il me semble que les naturalis- tes n’ont vu dans les rapports entre les objets, que des moyens de rapprocher ces objets à raison de la grandeur de ces rapports, et de former avec ces mêmes objets rapprochés, diverses portions de série qu’ensuite ils disposèrent entre elles, d’après les rapports plus ou moins grands qu'ils aperçurent entre ces portions ou ces masses particulières. Il est résulté de leur travail à cet égard, qu'une série générale composée de toutes ces portions ou séries particulières, plus ou moins convenablement placées, fut établie. Or, en exéculant celte distri- bution, les naturalistes furent conduits à ne pou- voir placér aux deux extrémités de la série, que les objets les plus disparates, en un mot les plus éloignés entre eux sous la considération de Ja com- posilion et du perfectionnement de l'organisation de ces êlres. Quoique simple et facile à saisir, la conséquence de cette nécessité paraît néanmoïns n’avoir pas élé aperçue; car les naluralisies ne virent dans leur distribution qu’un ordre fondé sur les rapports; et cependant elle leur présentait en outre un ordre de conformation de la plus grande évidence. Un pas de plus restait donc à faire : e’était le plus important, celui même qui pouvait le plus nous éclairer sur les opérations de la nature. Il s'agissait seulement de reconnaitre que les porlions de la série générale que forment les objets convenable- ment rapprochés par icurs rapports, ne sont clles- mêmes que des portions de l’ordre de conformation à l'égard de ces objets. Ce pas est franchi; l’ordre de la formation suc- cessive des différents animaux ne saurait être maintenant contesté ; il faudra bien qu'on le recon- naisse. Mais cet ordre n’est point simple et n’a pu l'être; des causes accidentelles l'ont nécessairement mo- INTRODUCTION. latéraux qu'on est forcé d'y reconnaitre, et méme celle de sa division au moins en deux séries parti- culières, attestent qu'il a été fortement assujelli à l'influence de causes modifiantes qui l'ont amené à l'état où nous l'observons. Je puis effectivement faire voir que l'ordre de la production des animaux fut d’abord unique, formant une série munie de quelquesrameaux, et qu’ensuile, dès qu'un certain nombre d'animaux eurent recu l'existence, des circonstances particulières donnè- rent lieu à la formation d’une autre série, aussi subrameuse et bien caractérisée. L'ordre de la pro- duction dont il s'agit se trouva donc divisé en deux séries séparées, ayant chacune quelques rameaux simples. Peut-être en existe-t-il encore quelques autres ; mais je pense que les deux séries que je vais signaler peuvent suffire à l'explication de ce qui nous est maintenant connu à l'égard des ani- maux. Pour faire concevoir à quoi peut tenir ce singu- lier ordre de choses, je dirai que je regarde comme une vérilé de fait que, lorsque la nature opère dans des circonstances diverses ou sur des matériaux de nature dissemblable, ses produits sont nécessaire- ment différents. Déjà j'ai fait remarquer qu’en formant des corps vivants, elle a eu occasion d’opérer sur des maté- riaux de deux natures différentes ; ce qui l’a forcée, avec les uns, de n'inslituer que des végétaux, landis que, avec les autres, elle a pu former des animaux. Or, en donnant l'existence au règne animal, on voit qu’elle a nécessairement commencé par la série des infusoir'es qui amène de suite tous les polypes ; que là, cette séric, après avoir fourni le rameau latéral des radiaires, se continue en amenant les ascidiens, ensuite les acéphales, que l'on peut con- sidérer comme une coupe classique, enfin, les mol- lusques bornés à ceux qui ont une tête, si toutefois les céphalopodes ne méritent pas encore d'être séparés classiquement. , On voil aussi que, assez longtemps après l'insti- tution des infusoires et des polypes, elle a com- mencé l’élablissement d’une série nouvelle ( celle des vers ), à l'aide de matériaux particuliers qui se sont trouvés dans l'intérieur d'animaux déjà exis- tlants, et qu'avèc ces malériaux elle a formé des générations spontanées qui sont la source des vers intestins, parmi lesquels certains peul-êlre, passés au Gehors, ont pu amener les vers extérieurs. En effet, la grande disparilé d'organisation qu’offrent entre eux les animaux qui appartiennent à la classe des vers, atleste , comme je l’ai dit, que les plus imparfaits de ces animaux sont dus à des générations spontanées, et que des vers consliluent difié cà et là. En effet, la considération des rameaux | réellement une série particulière, postérieure en INTRODUCTION. origine à celle que les infusoires ont commencée. J'avais déjà reconnu et annoncé cette branche ou série particulière que les vers me paraissent former, lorsque M. Latreille, me faisant part de ses réflexions à cet égard, me dit qu’il était persuadé que c'était de cette même branche que proveraient les épizoai- res, les insectes, etc. Ainsi, fortifié de l'opinion de ce savant, que je partage, je regarde l'ordre de la production des ani- maux comme formé de deux séries distinctes. Ces deux séries diffèrent tellement entre elles, que, parmi les animaux que chacune d’elles em- brasse, lorsque le système nerveux se trouve établi 115 et un peu avancé, on voit, dans chaque série, que son mode est tout à fait différent.’ En effet, dans la série que commencent les infu- soires et qui se termine par les mollusques, le sys- tème nerveux n'offre nulle partun cordon médullaire ganglionné où noueux dans sa longueur, tandis que l'autre série qui commence par les vers, présente, partout où le système nerveux est capable de don- ner lieu au sentiment, un cordon médullaire noueux cu ganglionné dans sa longueur (1). Ainsi, je soumets à la méditation des zoologistes, l’ordre présumé de la formation des animaux, tel que l’exprime le lableau suivant : AS ORDRE présumé de la formation des Animaux, offrant 2 séries séparées, subrameuses. Re. OS Infusoires, ER Polypes. —— nm, ec , Radiaires. Ascidiens, Animaux apathiques. Acéphales, Mollusques, Id. sensibles. Id. intelligents De quelque manière que l’on s’y prenne, je suis persuadé que jamais on ne parviendra, dans la série (1) Il nous semble qu'il n'existe qu'un moyen de déterminer définitivement la limite des coupes primordiales à faire dans les \ 10 SÉRIE DES ANIMAUX INARTICULÉS. 20 SÉRIE DES ANIMAUX ARTICULÉS. Épizoaires. Insectes. un. tn) Annélides, Arachnides. 2 Crustacés. en. te Cirrhipèdes. Poissons, Reptiles, Oiseaux. Mammifères. simple qui doit constituer notre distribution géné- rale des animaux, à offrir partout, entre les masses DER EE PRES PURE BE TOUR PERS STE animaux : ce moyen, le système nerveux le fournit, et ce qui est remarquable, il permet les divisions dichotomiques, si 114 distinguées, des transitions vraiment naturelles, et par suite, à conserver, dans Lous les rangs, les rap- ports qui résultent de l’ordre de la production de ces êtres. Ainsi, notre série simple n’offrira toujours que des positions inlerrompues et inégales de cet ordre, entre lesquelles nous intercalerons d’autres portions hors de rang, en choisissant celles que le degré de composition de l’organisation des animaux qu’elles embrassent rendra moins disparates. Il est évident que ces portions intercalées ne peuvent être que hors de rang, et doivent former des anomalies dans la série simple, si elles appartiennent, soit à un rameau latéral, soit à une série particulière. Il serait effectivement difficile le lier les crustacés aux annélides par une transition vraiment nuancée ; et cependant les annélides ont dû être placées après les crustacées dans la série simple de notre distri- bution générale. On sent donc que, dans la série en question, les annélides, quoique bien placées, sont hors de rang, et l’on peut présumer qu’elles pro- viennent originairement des vers. Après les épizoaires, les insectes, qui semblent en provenir, ne se lient point par une transition sans lacune, soit aux arachnides, même par celles qui sont antennifères et hexapodes, soit aux crus- | tacés. On voit là deux branches dont la source se perd dans une espèce d’hiatus. D'une part, les podures, les forbicines, et ensuite les myriapodes paraissent conduire aux cloportides. caprellines, elc., et offrir l’origine des crustacés, dans la série desquels les exfomostracés forment un petit rameau latéral. De l’autre part, les parasites hexapodes, tels que les poux et les ricins, semblent mener aux picno- gonides et aux acaridies, ensuite aux phalangides, aux scorpionides, enfin aux arachnides fileuses. Cette série alors n’a plus de suite, et nous paraît | constituer un rameau latéral, dont la source avoi- sine celle des crustacés, sans offrir avec ceux-ci un point de réunion connu, ni même avec les insectes. Enfin, les crustacés conduisent aux cirrhipèdes par d'assez grands rapports, mais sans transition véritable. C’est là que se termine la série des ani- | maux articulés, et qui ne commencent à l’être con- stamment que lorsque le système nerveux est assez avancé pour offrir un cordon médullaire ganglionné dans sa longueur. Relativement à l’autre série, elle paraît très na- simples et si faciles à comprendre. En prenant les seuls animaux invertébrés, nous en trouvons : 1° sans système nerveux ap- parent ; 2° avec un système nerveux apparent. Ces derniers se sous-divisent (a) en ceux dont le système nerveux est en an- neau , au-dessus des organes digestifs; (6) ceux qui ont le sys- tème nerveux linéaire au-dessous du système digestif. Si nous voulons opposer les animaux invertébrés qui ont un système INTRODUCTION. turelle, moins rameuse et n’embrasse aucun animal muni de parties articulées. Je crois qu'elle doit être divisée en un plus grand nombre de coupes classi- ques ; car non-seulement il en faut une pour les as- cidiens, et une autre pour les acéphales ; mais je pense même qu'il convient de séparer des nollusques les céphalopodes, à cause des traits particuliers de leur forme et de leur organisation. Les céphalopodes termineraient donc la série des animaux inarticulés, laissant à l'écart les hétéropodes qui son encore trop peu connus. Voilà tout ce que j'apercois à l'égard de l’ordre de production des animaux sans vertèbres. Maintenant, comment lier ces animaux aux ver- tébrés par une véritable transition? Certes cette transition n’est pas encore connue. J'ai soupconné que les hétéropodes pourraient un jour l’offrir, si nous parvenions à en connaître d’autres que je sup- pose exister. Ces problèmes sans doute resteront encore long- témps sans solution ; mais déjà nous pouvons penser que, dans sa production des différents animaux, la nature n’a pas exécuté une série unique et simple. Quelque grandes que soient ces difficullés tenant à quantité d'observations qui nous manquent encore, et quelles que soient les irrégularités inévitables de notre série simple, les considérations qui peuvent naître de ces objets n’intéressent nullement le prin- cipe de la production successive des différents ani- maux. En effet, ce principe consiste en ce qu'après les générations spontanées qui ont commencé chaque série particulière, les animaux sont ensuite tous provenus les uns des autres. Or, quoique les lois qui ont dirigé cette production soient partout et in-. variablement les mêmes, les circonstances diverses dans lesquelles la nature a opéré pendant le cours de son travail, ont nécessairement amené des anomalies dans la simplicité de l’échelle résultante de toutes ses opérations. Nous devons donc travailler à la compositon et au perfectionnement de deux tableaux différents ; savoir : à L'un offrant la série simple dont nous devons faire usage dans nos ouvrages et dans nos cours; pour caractériser, distinguer et faire connaitre les animaux observés ; série que nous fonderons en gé- néral sur la progression qui a lieu dans la composi- nerveux aux animaux vertébrés , nous trouvons dans les premiers un seul système nerveux ganglionaire, et seulement sous cette forme , et dans les seconds deux systèmes nerveux bien dis- tincts, le ganglionaire et le cérébro-spinal. En admettant comme fondées les observations qui précèdent, l'arrangement méthodique proposé par Toner subirait des changements assez notables, INTRODUCTION. tion des différentes organisations animales, les con- sidérant chacune dans l’ensemble de leurs parties, et nous aidant des préceptes que j’ai proposés. L'autre présentant les séries particulières avec leurs rameaux simples, que la nature parait avoir formées en produisant les différents animaux qui existent actuellement, Ce second tableau, dépouillé des erreurs qui peu- vent s'être glissées dans celui que je viens d'offrir, sera sans doute utile pour notre instruction, éclai- cira quantité d'objets que nous ne pouvous saisir que par son moyen, et, dans le règne animal, avan- 115 cera probablement nos connaissances de la nature. Si l'étude de cette dernière peut obtenir quelque intérêt de notre part, j'ai lieu de penser que ce qui vient d'être exposé ne sera pas sans importance. Nota. La nécessité d'opérer carrément par l’im- pression, ne permeltant nullement l'obliquité qu'il eùt fallu donner aux lignes indicatrices des branches latérales des séries, afin de montrer leur point de départ, l’idée que j'ai voulu rendre par le Tableau, se trouve un peu défigurée : mais le discours me pa- rait suppléer à ce défaut, et la rétablir (1). (x) De toutes les classifications générales qui furent propo- sées jusqu'en 1815, époque de la publication du premier volume dés animaux sans vertèbres, celle de Lamarck est certaine- ment la plus rationnelle et la plus philosophique. Quoique quel- ques esprits très-élevés aient voulu jeter quelque défaveur sur les travaux de Lamarck , en présentant comme une simple spé- culation de l'imagination, toute cette belle introduction qui sert de corollaire et de base solide au système de classification, bien des zoologistes commencent à comprendre toute la valeur de ces cousidérations générales, et apercevant, comme La- marck, l'ordre suivi par la nature dans la création des ani- maux, reviennent de plüs en plus à ses idées en cherchant à en améliorer les applications. Lamarck avait bien senti que l'arrangement linéaire des ani- maux ne pouvait être suivi dans une méthode naturelle, et ne devait être employé que dans la distribution matérielle d'un livre dans lequel il est impossible d'exposer plusieurs choses à la fois : mais que pour bien représenter les rapports il fallait admettre des embranchements, soit depuis le point de départ, soit sur une tige commune : il a rejeté l’idée d’une tige com- mune; mais il a admis celle de deux embranchements princi- paux pour les animaux invertébrés. Ces deux embranchements sont susceptibles d’être sous-divisés latéralement ; et maintenant ce que l'observation servira à décider, c’est le point de départ de ces sous-divisions et leurs rapports avec l'embranchement principal. Quelques zoologistes ont pensé , et M. Dugès est du nombre, qu était plus convenable de former pour deux grandes parties es animaux, deux cercles fermés et contigus dans un point déterminé ; nous ne pensons pas que cetté manière d'envisa- ger les rapports soit préférable à celle de Lamarck; car, pour tourner dans un cercle en prenant un point de départ ration- nel, tels que les animaux les plus simples si on procède par l'analyse, ou les plus composés si l'on préfère la synthèse, il faut supposer dans le premier cas un accroissement progressif jus que un maximum, et un décroissement également progressif epuis ce maximum jusqu'au point de départ. Malgré tout ce que d'ingénieux cette nouvelle matière d'envisager les rapports es animaux, nous lui trouvons le grave défaut de ne pas satis- faire, comme les embranchements de divers degrés, aux exi- gences de la classification rationnelle. Au reste, ce que La- marck a dit à l'appui de sa méthode dans les pages qui précèdent, suffit pour convaincre de sa justesse et de sa supériorité sur toutes les autres, sans que nous ayons besoin de corroborer son opinion par la nôtre. Nous croyons néanmoins que plusieurs perfectionnements peuvent être apportés dans les sous-divi- sions, déjà dans une note nous avons fait pressentir sur quelles bases ils pouvaient s'appuyer. —"“—» ç ——— (! \ 44 f fé d s h + à Den x a Peer ra ne 4 LA Fr AY SAP ME y OCR CS x RUE PLAT DAS RUN NO HP ENT HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX SANS VERTEBRES. POINT DE COLONNE VERTÉBRALE; POINT DE VÉRITABLE SQUELETTE, Les animaux sans vertèbres sont ceux qui sont dépourvus de colonne vertébrale (1), c'est-à-dire, qui n’ont pas intérieurement cette colonne dorsale, presque toujours osseuse, composée d’une suite de pièces articulées ; colonne qui se termine à son ex- trémité antérieure par la tête de l'animal, à l'autre extrémité par sa queue, et qui fait la base de tout véritable squelette. Par cette définition, les animaux sans vertèbres sont neltement distingués des animaux vertébrés; mais, quoiqu'ils paraissent former une coupe par- ticulière, sous ce point de vue, leur ensemble néan- moins présente un assemblage d'objets dont les masses sont très-disparates entre elles (2). En effet, quant à la forme et à l’organisation in- térieure, qu'y a-1-il de commun entre un infusoire et un énsecle, entre un ver el un crustacé? en un mot, quelle étrange dissemblance ne trouve-t-on pas entre un polype el une arächnide, entre celle- ci el un »0l/lusque ? (1) Plusieurs zoologistes ont cru pouvoir retrouver l’analogue d’une colonne vertébrale dans la portion centrale du squelette tégumentaire des crustacés, etc ; mais pour adopter cette ma- nière de voir, il faudrait modifier la définition que l'on donne ordinairement des vertèbres, et cette innovation ne serait peut-être pas sans inconvénient pour la zoologie aussi bien que pour l'anatomie. On lira néanmoins avec intérêt ce qui a été écril à ce sujet par M. Geoffroy-Saint-Hilaire (Lrois mémoires sur l'organisation des insectes, insérés dans le journal com- plémentaire du Dictionnaire des Sciences médicales, 1820), par M. Ampère (Considéralions philosophiques sur la détermi- nation du système solide et du système nerveux des animaux DE LAMANKCK, T, 1, Si l'ensemble des animaux sans vertèbres pré- sente, dans ses masses déplacées et mises arbitrai- rement en comparaison, des assemblages disparates, l'on sera forcé de convenir qu’en rapprochant les objets d'après leurs véritables rapports, et qu’en dis- tribuant les masses classiques dans l’ordre progres- sif de la composition de l'organisation de ces ani- maux, alors on trouvera moins d’irrégularilé dans leur série, quoique, de distance en distance, les sys- tèmes d'organisation soient singulièrement chan- gés, et puissent rarement se lier chacun les uns aux autres par de véritables nuances. Telle est, je crois, l’idée la plus juste que l’on doive se former des animaux sans vertèbres. Ils composent une immense série d’animaux divers (5), au moins neuf fois plus nombreuse que celle de tous les vertébrés réunis, et dont probablement nous ne connaissons pas même la moitié des êtres qui la forment. Ces animaux, originaires des eaux, vivent encore la plupart dans leur sein : aussi c'est parmi eux que se trouvent les plus petits, les plus frêles, les plus imparfaits et les plus simples en organisation, articulés. Annales des sciences naturelles, tome 2), etc. E, (2) Les animaux sans vertèbres, en effet, ne forment pas un groupe naturel, mais constituent plusieurs séries bien distinc- tes de groupes qui diffèrent entre eux autant qu'eux-mêmes diffèrent des animaux vertébrés. E. (3) nous paraît impossible de ranger les animaux sans ver- tèbres en une seule série naturelle: ils en forment au moins deux qui sont à peu près parallèles gl’une composée des infu- soires rotateurs, des helminthes, des annélides, des cirrhi- pèdes, des crustacés, des myriapodes, des insectes et des arach- nides; l'autre de la plupart des infusoires polygastriques , des polypes, des acalèphes, des tuniciers etdes mollusques. E, ÿ 118 comme c'est parmi les vertébrés qu'on observe les plus parfaits des animaux. Sans doute, le volume ou la taille-n’a point de rapport essentiel avec la nature de l'organisation des différents êtres vivants. Cependant, il n’en est pas moins très-vrai que les plus imparfaits des animaux connus en sont aussi les plus petils : ce qui est éga- lement vrai à l'égard des végétaux. Des trois coupes primaires, qui partagent l'échelle animale entière (1), les animaux sans vertèbres era- brassent les deux premières ; savoir : Les animaux apathiques ; Les animaux sensibles. C’est donc à la troisième coupe, à celle des verté- brés dont le plan unique d'organisation est plus ou moins avancé en perfectionnement selon les classes, qu'appartiennent les animaux intelligents. En con- quence, je vais partager mon exposilion des ani- maux sans vertèbres en deux parties : l’une relative aux animaux apathiques, et l’autre aux animaux sensibles. Ainsi, d’après l’ordre que nous devons suivre, exposons d'abord les animaux apathiques, leurs classes, leurs familles, leurs genres, comme objets de la première partie; nous terminerons par l’expo- sition des animaux sensibles, dont nous présente- rons pareillement les classes, les familles et les genres, et qui complétera la deuxième partie; nous indiquerons de part et d'autre les espèces les mieux déterminées à notre Connaissance. (Les divisions dont il est ici question ne nous paraissent pas naturelles, et nous semblent reposer même sur des idées fausses. Ainsi qu’on a pu le voir dans l'Introduction, Lamarck pose en principe que toute faculté dépend de l’existence d’un instru- ment ou organe dont elle est l’apanage : cela est incontestable ; mais, sans l’énoncer aussi formelle- ment, notre auteur va plus loin; il admet que la même fonction ne peut être exercée que par le même organe, et que l’absence d'un de ces instruments entraîne nécessairement la cessation des actes exé- cutés par lui, lorsqu'il existe. C’est ainsi que, voyant le cerveau être le siège des fonctions intellectuelles, il conclut de son absence chez les animaux infé- ———— — (1) Voyez-en le tableau à la fin dela 7° partie de l'introduc- tion, page 119. (Note de Lamarck.) ANIMAUX SANS VERTÈBRES. rieurs Ja non-existence de toute espèce de travail intellectuel , et que voyant les nerfs être des orga- nes indispensables à la perception des sensations chez un bien plus grand nombre d'animaux encore, il arguë de l'absence de ces cordons médullaires pour prouver que la sensibilité n'existe pas chez les êtres dépourvus d’un système nerveux. Or, ce raisonnement me parait être un cercle vicieux, et les résultats auxquels il mène me semblent être en contradiction directe avec les données fournies par l'observation directe aussi bien que par l’ana- logie. Que dirait-on , si un physiologiste, ayant ap- pris que chez l’homme et tous les autres mammi- fères, chez les oiseaux et les reptiles, la respiration ne peut s'effectuer que dans l’intérieur des pou- mons, concluait que les poissons, les crustacés, les insectes, etc., ne respirent point parce qu'ils sont dépourvus de ces organes ; ou même s’il prétendait que cette fonction ne peut s'exercer que là où il existe soit des poumons, soit des trachées ou des branchies, et que la surface générale du corps ne pouvant jamais suppléer à ces organes, les animaux dépourvus d'organes spéciaux de respiration, sont sans action sur l'air atmosphérique? Les défauts d’un raisonnement pareil deviennent également palpables lorsqu'on l’applique aux phénomènes de la locomotion , de la génération, etc., etc.; et tout dans la nature semble prouver que des parties di- verses peuvent jusqu’à un certain point, en se mo- difiant, se suppléer les unes les autres et servir aux mêmes usages. En serait-il autrement pour les fa- cultés intellectuelles et pour la sensibilité? rien n'autorise à le croire, el l’analogie doit au con- traire nous faire penser que la sensibilité, par exemple, existe déjà chez des êtres qui n’ont pas encore d'instruments spéciaux pour sentir; de même que la reproduction a lieu chez des animaux qui n'ont pas encore des organes spéciaux de généra- tion. C’est en assignant à chaque grande fonction un instrument particulier , que la nature commence à perfectionner les êtres ; de même que c’est en loca- lisant de plus en plus les divers actes dont chaque fonction se compose, ou, en d’autres mots, par une division de travail toujours croissant, que les di- verses facultés se perfectionnent à leur tour. Voyez l'article Organisation, Nerfs, etc. du Dictionnaire classique d'histoire naturelle, et mes Æléments de Zoologie). E. PREMIÈRE PARTIE. ANIMAUX APATHIQUES (1). Point de forme symétrique par des parties paires bisériales, ou seulement sur deux côtés opposés ; aucun sens particulier pour la sensation ; ni moelle longitudinale, ni cerveau ; point de véritable sque- lelte (2). Le caractère le plus apparent des animaux apa- thiques est de ne point offrir encore cette forme symétrique de parties paires dont les animaux des autres coupes présentent presque tous des exemples; parties paires si prononcées dans l’organisation de l’homme, quoique toutes les intérieures ne soient pas dans ce cas; parties paires, enfin, qui sont lou- jours bisériales lorsqu'elles se répètent, ou seulement sur deux côtés opposés. Ici, il n’y a jamais de parties paires dans cetorüre; car lorsqu'on rencontre des parties semblables, elles sont rayonnantes ou disposées en rond, et non sur deux côtés opposés. La nature tendant à la production des animaux les plus parfaits, en qui cette forme symétrique de parties paires ou bisériales est extrêmement remar- quable, la employée dans le plus grand nombre des animaux, parce qu’eile est la plus favorable au mou- vement de progression en avant. Mais elle n’a pu l’établir dans les animaux apathiques; d’abord, parce que la trop faible consistance de leurs parties ne le lui permettait pas et laissait aux fluides expansifs de l'extérieur trop d'influence sur la forme générale (1) Cette division correspond à peu près à l'embranchement des zoophyles où animaux rayonnés, de la méthode de M. Cuvier (Voy. le Règne animal distribué d'après son orga- nisalion.). Dans la classification de M. Blainville, les animaux apethiques de Lamarck forment deux sous-règnes, savoir : les actinozoaires où A. rayonnés, et les amorphozoaires ou A. amorphes. (Voyez De l'organisation des animaux, ou Principes d'anatomie comparée, t. 1.) E. (2) Ainsi que nous le verrons par la suite, cette définition n'est pas rigoureusement applicable à (ous les animaux dont ce groupe se compose, E. de ces animaux; ensuite, parce que le mouvement progressif en avant ne leur est point nécessaire. Les animaux apathiques furent très-impropre- ment appelés zoophytes : ils ne tiennent rien de la nature végétale, et tous généralement sont complé- tement des animaux ; ce que je crois avoir prouvé (5). La dénomination d'animaux rayonnés ne leur convient pas plus que la précédente; car elle ne peut s'appliquer qu'à une partie d’entre eux, et il s’en trouve beaucoup parmi eux qui n’ont absolument rien de la forme rayonnante. Tous les apathiques manquent de têle, sont dé- pourvus de sens extérieurs; et parmi ceux, en petit nombre, en qui l’on a observé quelques nerfs, on ne trouve jamais cet appareil nerveux, qui est essentiel à la production du sentiment. Ce sont donc des ani- maux véritablement privés de la faculté de sentir (4). Étant dépourvus du sentiment, n'ayant pas même celui de leur existence, c’est-à-dire ce sentiment in- lérieur que des besoins sentis peuvent émouvoir, ces animaux ne se meuvent que par leur érritabilité excitée, que par des causes excilantes qui leur vien- nent du dehors. Aussi ai-je montré que leurs besoins, très-bornés, n’exigent point qu'ils aient d’autres fa- cultés, qu'ils dirigent eux-mêmes aucun de leurs mouvements; ce qui leur est nécessaire se trouvant toujours à leur portée. Les animaux apathiques embrassent les quatre premières classes du règne animal (5), savoir : (3) En conservant à ces animaux le nom de zoophytes, M. Cu- vier n'a en aucune façon entendu qu'ils participent de la na- ture des végétaux, mais seulement que souvent ils en rappel- lent les formes. è (4) loyez la note de la page 127. E: (5) C'est probablement par une erreur d'impression que le nombre de ecs classes n'est porté qu'à quatre ; en effet, l'auteur divise les animaux apathiques en cinq classes , savoir: 10 les infusoires ; 2° les polypes ; 8° les radiaires ; 4° les tuniciers ; et 5o les vers. E. 8g* 120 4° Les infusoires; 90 Les polypes; 5° Les radiaires ; 4° Les vers. (Les épizoaires.) Exposons successivement les caractères de cha- cune de ces classes, ainsi que ceux des animaux qui s’y rapportent. [ Presque tous les naturalistes s'accordent à ras- sembler dans une grande division du règne animal, les animaux les plus simples el dont la forme est ordinairement plus ou moins rayonnée ; mais ilssont loin d'être d'accord sur les limites qu’il convient d’assigner à ce groupe, el cette divergence d'opinion ne doit pas nous élonner quand nous réfléchissons aux principes divers, qui peuvent également servir de guide dans la distribution méthodique des êtres. En effet, on peut suivre, dans celte classification, deux marches très-différentes qui chacune ont leurs avantages ct leurs inconvénients : on peut, en pre- nant pour règle le principe de la subordinalion des caractères, si bien développé par un de nos plus grands naturalistes, établir les divisions successives de la hiérarchie méthodologique, d’abord sur les modifications que présentent les grands appareils de l'économie, puis sur les différences qui se montrent entre des parties dont le rôle est ordinairement d’une importance plus minime; ou bien on peut chercher à ranger ces êtres en aulant de groupes principaux qu'il y a de séries bien reconnaissables, formées par la dégradation ou la simplification de plus en plus grande de chaque type d'organisation. Or, les limites à assigner au groupe des animaux apathiques ou rayonnés ou zoophytes (peu importe le nom qu'on leur donne), varient suivant que l’on adopte l’une ou l’autre de ces méthodes. En suivant la première que l’on pourrait appeler une #néthode naturelle physiologique, il faudra réunir dans la même grande division tous les animaux qui se ressemblent par un certain degré de simplicité d’organisalion, tandis (1) La division des infusoires, telle que Muller l'avait éta- blie, était évidemment composée d'éléments trop hétérogènes pour pouvoir prendre place dans une classification naturelle : aussi, est-ce avec raison que Lamarck en proposa la réforme, et que ce zoologiste distribua dans des classes différentes les animäalcules dont l’organisation lui paraissait la plus simple , et ceux dont la structure est la plus compliquée ; mais l’état peu avancé de cette partie de la science ne lui permit pas d'établir sa méthode sur des bases solides, et presque tous les caractères qu'il assigna à ses infusoires ne leur sont plus applicables. En effet, les observations récentes de M. Ehrenberg nous ont appris que ces animalcules ne sont pas dépourvus d'organes intérieurs constants et déterminables, el qu'ils ont une ouver- ture distincte qui, d'après ses fonctions, doit être considérée comme une bouche ; il est aussi à noter que la plupart de ces êtres sont loin d'être po/ymorphes, et leur petitesse, comme Lamarck le dit lui-même, n'est pas un caractère qui puisse les faire distinguer. ANIMAUX APATHIQUES. qu’en suivant la seconde méthode qui nous paraît être éminemment zoologique, on ne s'arrêtera pas à ces similitudes dans le degré de la division du tra- vail physiologique, el on rattachera aux séries plus élevées dans l'échelle des êtres les différents animaux inférieurs qui semblent être les premières ébauches, ou si l’on aime mieux, les dégradations de chacun de ces types d'organisation, et qui rappellent par leur conformalion les états transitoires par lesquels les premiers passent avant que d'arriver à l’état adulte. Dans le premier cas, on laissera dans ce sous-règne les vers intestinaux et les planaires qui se lient d'une manière si intime aux annélides, les lernées, qu'aucune limite bien tranchée ne sépare des crustacés et certains polypes qui ont les rapports les plus intimes avec les ascidies, lesquels, par l'en- semble de leur organisation, se rapprochent des mollusques; dans le second cas, au contraire, on ré- duira ce groupe aux animaux très-simples, et en général rayonnés, qui semblent conduire vers les acalèphes et les échynodermes. Quoi qu’on fasse, on ne peut, dans l’état actuel de la science, adopter sans modifications les divisions établies ici parmi les animaux apathiques de La- marck. La classe des polypes renferme, comme nous le verrons bientôt, des éléments très-hétérogènes; et il en est de même de celles des radiaires et des vers.] E. CLASSE PREMIÈRE. LES INFUSOIRES. (Infusoria.) (1). Animaux microscopiques, gélatineux, transpa- rents, polymorphes, contractiles. Point de bouchedistincte ; aucun organeintérieur constant, détlerminable; génération fissipare, sub- gemmipare. En se fondant sur une connaissance plus exacte des choses, M. Ehrenberg divise les infusoires de Muller, en deux classes, savoir : 1° Les poiygastriques. Animalcules pourvus d’un certain nombre de vési= cules cœcales tenant lieu d’estomacs , isolés ou réunis par un tube intestinal : fissipares. 2° Les rotateurs. Animaleules pourvus d'un intestin simple et analogue à celui des animaux articulés, ne se reproduisant point par scission, mais par des œufs, el portant des organes rolateurs, La classe des polygastriques correspond à peu près à celle des infusoires de el et se distingue parfaitement de celle de rotateurs : mais elle nous paraît moins nettement sépa- rée d'un grand nombre de polypes qui établissent le passage des vorticelles jusqu'aux flustres, E. INFUSOIRES, Animalcula microscopica, gelatinosa, hialina, po- lymorpha, contractilia, Os distinctum nullum. Organa specialia interna determinabiliaque nulla. Generatio fissipara, sub- gemmipara. Onservarions. Je ne rapporte à cette classe d’ani- maux que ceux des infusoires de Muller qui n’ont point de bouche, et qui conséquemment sont dé- pourvus de sac alimentaire, c'est-à-dire de cet or- gane digestif qui s'ouvre nécessairement au-dehors par une bouche au moins. Ainsi, c'est avec celte coupe circonscrile par le défaut de bouche dans les animaux qui en sont le sujet, que je forme la première classe du règne ani- mal. Elle comprend les animaux les plus petits, les plus imparfaits, les plus simples en organisation, en un mot ceux qui possèdent le moins de facultés. Ces animaux n'ayant point de bouche, point de sac alimentaire, n’ont point de digestion à exécuter, [Q) Jusqu'en ces derniers temps, tous les naturalistes s'ac- cordaient à regarder les animalcules, dont il est ici question, comme étant formés d'une espèce de gelée vivante et dépour- vue de tout organe intérieur : mais, ainsi que nous l’avons déjà dit, les beaux travaux de M. Ehrenberg outentièrement changé les idées à cet épard. En mettant en suspension dans l'eau où vivaient des infusoires de l’indigo parfaitement pur, du car- min el autres substances colorantes insolubles, cet habile obser- valeur a vu ces petits êtres se colorer de la même matière, mais non pas uniformément, ainsi que cela ce serail fait par une imbibition générale dont toutes les parties de leur corps auraient été le siége ; la matière colorante était Loujours circon- surile dans des points déterminés du corps, et renfermée dans de petites cavilés, qui d'après leurs foncuons doivent nécessai- rement être regardées comme des estomacs. Par ce procédé si simple, il a pu constater aussi l'existence d'une bouche ordi- nairement garnie de cils, et, dans bien des cas, d’un anus dis- ünct. La disposition de cet appareil digestif varie chez les diffcrents nfusoires : tantôL il n'existe point d'intestin : Loutes les vési= cules stomacales naissent isolément d'une bouche commune, et in y a poiut d'anus ; Lantôt les vésicules stomacales sont grou- pées autour d’un intestin distinet, qui lui-même est circulaire, de facon à naître et à se terminer au même point par une ou- verture extérieure, qui ést en même temps la bouche ct l'anus ; d’autres fois l'intestin, avec lequel communiquent toutes les vésicules stomacales, parcourt en ligne droite toute la lon- gueur du corps de l'animal, et se termine par une bouche et un anus distincts situés aux deux extrémités du corps ; enfin, d’autres fois l'intestin, au lieu d'occuper ainsi l'axe du corps, se porte en serpentant de l’extrénuté antérieure à l'extrémité postérieure du corps, el présente, du reste, la même disposi- üion que dans le type précédent. M. Ehreuberg désigne ces modifications par les noms suivants, dont l'étymologie indique assez la significalion : 1° Anentare. 2° Enterodela Ortocæla. Cyclocæla. Cumpylocæla. Le nombre des vésicules stomacales logées dans l'intérieur du corps de ces petits êtres est souvent mmmense; dans quel- ques espèces, M. Ebhreuberg en a compté deux cents : lors- qu'elles sont vides elles sont impercepübles à cause de leur lransparence , el lorsqu'elles souL remplies d'eau on peut faci- lém, nt les prendre pour des œufs, erreur qui parail avoir. été commise par quelques zoologistes ; enfin lorsqu'eiles sont rem- pliés d'aliments solides, elles affectent une forme sphérique el paraissent loujours isolées, car l'intestin qui les réuuil se se rétrécit el devient transparent aussitèt qu'il cesse de conte- nir des matières opaques. Ces pelites cavilés sont très-exten- sibles, et lorsque l'animalcule est vorace, elles se remplissent souvent d’autres infusoires assez gros à proportion; quand lune d'elles se remplit beaucoup, elle se distend tellement qu'elle empêche les aliments de pénétrer dans les autres; aussi, le 121 et ne se nourrissent que par les absorptions de leurs pores extérieurs. et par imbibition interne (1). Ainsi, leur organisation, qui est la plus simple de toutes celles qu'offre le règne animal, présente par son ca- ractère un degré particulier qui les distingue émi- nemment de tous les autres animaux. Je me suis assuré qu'il en existe de semblables, car j'en ai observé moi-même plusieurs; et quand méme il n'en existerait qu'un pelit nombre, j'en eusse fait une classe à part, d’après la considération du caractère éminent qui les distingue. Cette classe néanmoins embrasse évidemment la plus grande partie des infusoires de Muller; elle doit être né- cessairement la première, puisqu'elle nous présente l'organisation animale dans son premier degré. L'organisation des énfusoires, eL tout ce qui con- cerne leur manière d'être, de vivre, de se mouvoir, de se régénérer, elc., sont des objets plus impor- Lanls à considérer que les distinctions qu'on a pu établir parmi eux. En effet, sans cetle curiosité philosophique, sans le besoin même que nous avons de connaitre la na- nombre de ces estomacs semble-t-il augmenter à mesure qu'ils se remplissent plus également et qu'ils paraissent plus petits : la position de anus se décèle par les déjections. 11 parait que les taches qu'on a souvent ob-ervées chez divers infusoires , el qu'on a considérées comme caractéristiques d’es- pèces distinctes, ne sout souvent que des différences dépen- dantes de l'état de réplétion de ses vésicules et de la nature des aliments contenus dans leur intérieur. Outre l'appareil nutritif, 1l existe dans l'intérieur du corps, chez quelques infusoires polygastriques, une masse cellulaire que l'animaleule rejette par l'anus, et que M. Ehrenberg con- sidère comme un ovaire. Sous le rapport de leur organisation extérieure, les infusoires polygastriques présentent de grandes différences; les uns sont nus, les autres sont pourvus dune enveloppe protectrice que l'on a appelée cuirasse (lorica), el qui affecte la forme d’un écusson (enveloppe ronde ou ovale, lisse sur ses bords ct ne recouvrant que le dos de l'animal comme le ferait un bouclier), d'une coque (enveloppe membraneuse ou gélatineuse en forme de cloche ou de cylindre, quelquefois conique, fermée à son extrémité inférieure ou postérieure , ouverte du cùlé opposé, et dans l'intérieur de laquelle Fanimal peut se retirer compléte- ment) : d'un manteau (lunique gélatineuse qui paraît être la cou- che externe de la masse du corps , laquelle, à un certaim àge, se transforme en quelque sorte en jeunés, qui restent d'abord ren- fermées dans cette enveloppe, mais à la fin s'en échappent par suite de sa rupture ) ; ou d'une cuirasse bivalve qui devient dis- tincte lorsqu'on divise transversalement l’animalcule. Ces petits êtres présentent rarementune lèle distincte, et la portion céphalique de leur corps ne se détermine ordinaire meut que par la position d'autres orj;anes; quelquefois il existe une espèce de queue formée par un simple prolongement du ven- tre. La bouche est souvent bilobée, et il existe chez ces ani- maleules des appendices extérieurs très-variés. M. Ehrenberg les distingue par les noms de prolongements variables, de soies , de cils, de crochets, de styles, etc Les prolongements variables (processus variabiles) sont des espèces de sacs herniaires formés par le relächement d'une partie de l'enveloppe tégumentaire, tandis que le reste se con- tracte avec force ; leur apparitiun détermine ces changements de forme si variées qui ont fail comparer quelques infusoires à des êtres protéens. Les soies (sezæ, sont des appendices droits ét roides qui n'exéculent aucun mouvement bien apparent. Les cils (ele) sont de petits appendices filifonmes qui décri vent des mouvements rolaloires ét qui sont quelquefois placés autour de la bouche seulement, d'autres fois distribués par sé- ries sur toute la surface du corps. Les erorhets (uncimi) sont des appendices courts, Lantôt roides , Lantèt flexibles, qui res- semblent à dés soies de cochon, qui ne servent pas à produire des mouvements de rotation, mais à la préhension et à l'action de grimper; quelquefois, on en voit à la lèvre inférieure ; d'autres fois à la face ventrale du corps où ils tiennent lieu de pieds. Enfin les RE (styli) sont des espèces de soïes épaisses , droites et très-mobiles, mais incapables d'exécuter des mouve- ments de rotation. E, 122 ture dans tout ce qu'elle produit, dans tout ce qu’elle exécute ; en un mot, sans l’imporlance pour nous de savoir jusqu’à quel point la vie animale peut être réduite et exister encore, sans doute l'étude des in- fusotres nous présenterait bien peu d'intérêt, et ce serait fort mal débuter dans l'exposition du règne animal, que de placer de pareils objets en tête de ce règne, Mais plusieurs considérations importantes se réu- nissent pour que nous donnions la plus grande at- tention au fait de l'existence de ces étonnants ani- maux, ainsi qu'à celui de l’état singulier de leur organisalion et de leur manière d'exister. Ces êtres, dont l'animalité paraît à peine croyable, et que l’on peut en quelque sorte regarder comme des ébauches de la nature animale, sont d’une peti- tesse extraordinaire. Leur corps n’a presque point de consistance, et paraît pour ainsi dire sans parties. Ce sont cependant des animaux nombreux en indi- vidus et en races diverses, qui peuplent toutes les eaux, et qui se retrouvent les mêmes dans tous les pays du monde, mais seulement dans les circon- stances qui leur permettent d'exister; ce sont des animaux qui la plupart disparaissent dans les abais- sements de température, qui reparaissent et se mul- tiplient rapidement dans ses élévations ; enfin, ce sont des animaux dont l'existence et l’état renver- sent toutes les idées que nous nous étions formées de la nature animale. Parmi les merveilles sans nombre que la nature offre de toutes parts à nos observations, la plus élon- nante peut-être, c’est de voir la vie animale pou- voir exister dans des corps aussi frêles el aussi sim- ples que ceux qui constiluent les animaux de cette classe, et surtout de son premier ordre. En effet, les énfusoires, considérés dans ceux dont j'assigne le caractère classique, nous présentent l’or- ganisalion animale dépourvue de tout organe par- uiculier intérieur, constant et déterminable, réduite à n'offrir qu'une masse de tissu cellulaire variée, extrêmement petite, frêle, presque sans consistance, el cependant vivante et très-irritable. Ainsi, non-seulement ces singuliers animaux n’ont point de têle, point d’yeux (1), point de muscles, point de vaisseaux, point de nerfs; mais ils n’ont même aucun organe particulier déterminable, soit pour la respiration, soit pour la généralion, soit, enfin, pour la digestion. Aussi, ce ne sont que des corpuscules extraordinairement petits, nus, gélali- neux; ce ne sont que des points vivants. Cependant, retrouver la vie animale dans des corps aussi frêles el aussi simples que ceux dont il est ques- tion, est une considération tellement étonnante, que d’après les idées que l’on s'était formées de la vie, considérée dans les animaux les plus parfaits, plu- sieurs personnes n’ont pas osé croire à la réalité de ce fait, et qu'il y en a même qui l'ont inconsidé- rément nié. On a effectivement beaucoup écrit pour contester l’animalité de ces corpuscules mouvants; mais on est maintenant forcé de céder à la raison qui s’appuie (1) M. Ehrenberg considère comme étant des yeux les points colorés que l'on remarque chez plusieurs infusoires, no- tamment dans le genre microglena (Ehr.) de la famille des monadines, dans le genre lagenula (Ehr.) de la famille des ANIMAUX APATHIQUES. 0 sur des faits décisifs, Or, ces faits attestent non-seu- lement que les corpuseules dont il s’agit sont des corps vivants, puisqu'ils en ont les qualités essen- ticlles, et qu'en effet ils se régénèrent et se mullti- plient eux-mêmes; mais en outre que ce sont de vé- ritables animaux, puisqu'ils sont irritables, qu’ils se meuvent, et qu’ils exécutent des mouvements subits qu'ils peuvent répéter de suite plusieurs fois. D'ailleurs, comment reconnaitre, comme on le fait, l'animalité des polypes, sans admettre celle des vorticelles ? comment convenir de Ja nature animale des vorticelles, et refuser la même nature aux wrcéo- laires? et si l’on reconnait les urcéolaires pour des animaux, comment contester la nature animale des trichocerques, des cercaires, des trichodes, et ensuite de tous les autres énfusoires? Les rapports les plus grands lient évidemment tous ces animaux les uns aux autres par une gradalion nuancée depuis les plus simples et les plus imparfaits d’entre eux, tels quelesmonades, jusqu'aux polypes les mieux connus. Ne pouvant plus nier la nature animale des infu- soires, on a essayé de contester la simplicité de leur organisation; tant on lient à conserver les idées qu’on s’est inconsidérément formées de la vie, en suppo- sant qu’elle ne peut exister dans un corps qu'avec la complication de cette multitude d'organes parti- culiers dont celle des animaux les plus parfaits nous offre des exemples. Mais, au lieu de supposer, contre l'évidence, que tous les organes que l’on trouve dans les animaux les plus parfaits, et dont on n’apercoit plus le moin- dre veslige dans les plus imparfaits, existent néan- moins dans tous, c’est-à-dire dans les uns et les autres ; 1l est bien plus simple et plus conforme à la raison de reconnaitre que non-seulement la nature n’a pu établir ces organes spéciaux dans des corps gélatineux aussi frêles que les énfusoires, mais même qu’elle n’a pas eu besoin de le faire. Effectivement, la moindre réflexion suffit pour nous faire sentir que, dans des animaux aussi impar- faits, la nature n’a pu avoir en vue que d'y instituer seulement la vie, et que toute autre faculté que celles qui en résultent généralement leur serait fort inu- tile. Il serait en effet très-inutile à une monade, à une volvoce, à un prolée, etc., d’avoir des organes qui lui servissent à changer de lieu, et d’autres qui soient propres à lui faire discerner les objets ; n'ayant d'autre action à exécuter pour conserver sa vie, que celle d’absorber par ses pores les matières que l’eau qui l’environne lui présente sans cesse parlout, et que celle de faire des mouvements qui facilitent cette absorption. Aussi peut-on assurer que partout où une fonction organique n’est pas nécessaire, l'organe particulier qui peut l’exéculer n'existe point. (Philos. zool., vol. 1, p. 205 et suiv.) ù Si les énfusoires sont de tous les animaux ceux qui ont le moins de facultés, ce sont aussi ceux qui ont le moins de besoins. Ils n’ont pas une seule fa- culté particulière; ils n’ont pas non plus un seul besoin particulier. Vivre pendant un temps limité, et reproduire d’autres individus semblables à eux; cryptomonadines, dans les genres euglena (Ehr.), amblyophis (Ebr.) et distigma (Ebr.), de la famille des astasiens, dans le genre eudorina (Ehr.) de la famille des péridiniens, et le genre ophryoglena (Ebr.) de la famille des kolpodiées, E. INFUSOIRES, là se borne tout ce qui leur est propre, les mouve- ments qu'on leur voit exécuter étant le produit de causes hors d'eux. Ces animaux n’ont donc aucun besoin des organes particuliers que l’on observe dans les autres. Il est évident que si l’on veut sayoir en quoi con- siste la vie animale la plus réduite, c’est uniquement en considérant les énfusoïres, et surtout ceux du premier ordre, qu’on y pourra parvenir; c’est en étudiant sans prévention tout ce qui concerne des animaux aussi imparfaits et aussi simples en orga- nisalion que ceux dont il s'agit, qu’on pourra se former une idée juste de ce qu’exige la vie animale dans ces petits corps, ei des facultés qu'elle peut leur donner. On verra que les facultés des infusoires les plus simples se réduisent à celles qui sont communes à tous les corps vivants, et en outre à celle qui résulte de leur nature animale, à l’irritabilité ; mais on verra en même Lemps que, comme aucune de ces facultés n’exige d’organe particulier pour sa production, il n’y en a effectivement aucun. A la vérité, dans un assez grand nombre d’infu- soires, surtout dans ceux du deuxième ordre, on aperçoit des parties intérieures locales qui paraissent dissemblables, quelquefois même mouvantes, Mais ces parties, dont on peut dire Lout ce qu’on veut, ne peuvent être que des modifications plus ou moins grandes du tissu intérieur de ces corps, que des voies qui préparent la multiplication des individus, que des gemmes reproducteurs dans différents états de développement. Ces animaux ne possédant pas encore le premier organe particulier que la nature ait créé dans l’or- ganisalion animale, celui de la digestion, ne sau- raient avoir sans doute aucun de ceux qu'elle a éla- blis postérieurement à celui-ci. Ces frêles êtres, étant les seuls qui n’aient point de digestion à exécuter pour se nourrir, ressemblent en cela aux végétaux qui ne vivent que par des absorp- tions, el dont les mouvements vitaux ne s’opèrent aussi que par des excilalions de l'extérieur. Mais les infusoires sont irrilables et contractiles ; or ces ca- ractères indiquent leur nature animale, et les dis- linguent essentiellement des végétaux. Quelque simple que soit l’organisation des énfu- soires, on distingue déjà parmi eux quelques degrés de moins grande simplicité, selon les ordres et les genres. En effet, le propre de la durée de la vie dans un corps animal étant de le forufier graduellement, d'augmenter peu à peu la consistance de ses parties, el de tendre à en composer l'organisation; bientôt ce corpsse fortifiera et s’animalisera davantage ; son organisalion deviendra moins simple; et, après s'être multiplié et reproduit bien des fois, il offrira dans sa consistance, sa Laille, sa forme particulière et ses parues, des différences de plus en plus grandes et assujellies aux circonstances variées qui auront agi (x) Introduction, p. 22. (Fluides subtils.) (Note de Lamarck..) (2) Dans l'état actuel de la science, il nous semble impossi- ble d'admettre que les mouvements des infusoires ne sont pro- duils que par des agents extérieurs, et ne sont pas déterminés, comme ceux de tous les autres animaux, par une cause ou force intérieure ; sous ce rapport ils ne différent en rien des po- 125 sur lui. Tel est effectivement ce qu'attestent, de la manière la plus évidente, l'observation des infusoires et leur connexion nuancée avec les polypes. Ces petits corps gélatineux, qui nagent ou se meu- vent dans les eaux qui les contiennent, et où ils ne paraissent qur des points mouvants, ne possèdent assurément point en eux-mêmes la puissance qui les anime et les fait mouvoir. Cette puissance, qui provient des milieux environnants, leur est étran- gère; mais ils offrent en eux l’ordre de choses qui permet à cette même puissance d’exciter dans ces animalcules les diverses sortes de mouvements qu’on leur observe (1). Si cette source où les mouvements vitaux puisent la force qui les fait s'exécuter est incontestable à l'égard des végétaux, elle l'est assurément aussi re- lativement aux animaux imparfaits qui composent les premières classes du règne animal; et, pour un grand nombre de ces animaux, elle l’est en outre des mouvements particuliers de leur corps. Voilà ce dont maintenant il n’est plus raisonnablement possible de douter, et ce qui, comme vérité, est à l'abri de tout ce que le temps pourra produire. Outre leur extrême contraculité qui les fait chan- ger de forme d’un instant à l’autre, certains infu- soires exécutent dans l’eau des mouvements assez lents, tandis que d’autres en offrent de très-vifs. Ces mouvements, qui en général sont variés à raison de la forme de ces corps, sont Lantôt de rotation sur eux-mêmes, comme lorsque ces pelils corps sont sphériques, tantôt ondulatoires où oscillatoires, comme lorsque ces corps sont allongés, et tantôt dé- crivent des lignes concentriques ou spirales, comme lorsque ces mêmes corps sont aplalis. Je le répèle : la vivacité de ces mouvements ne saurait provenir d’une force organique capable d’en produire de semblables : on sent assez que dans d'aussi frêles corps une pareille force ne saurait exis- Ler. Cette vivacité des mouvements résulte donc né- cessairement de l'extrême peitesse des corps dont il s'agit, ces petits corps cédant aux conflits d’agita- tion que les fluides sublils environnants leur font éprouver en s’y précipitant et s'en exhalant sans cesse. Or, d'une part, la forme générale de chacun de ces corpuscules animés contribue à l'espèce de mouvement que les fluides subtils ambiants leur font subir, et de l’autre part, les routes particulières que se sont frayées ces fluides subtils en traversant l’in- térieur de ces petits corps, y concourent aussi de leur côlé (2). En observantles mouvements qu’exécutent les #n- [usoires dans les eaux, ces mouvements ont paru s'accélérer ou se ralentir et quelquelois même s’in- terrompre au gré de l'animal : chaque espèce a semblé jouir d’une sorte d'instinet ; enfin, l'on s’est imaginé qu'ils évitaient les obstacles et fuyaient ce qui peut leur nuire. Ce sont-là réellement des erreurs de jugement et les suites des préventions auxquelles nous nous ——— —_—…—…"—…—…—— lypes, de certains acalèphes, etc., dans la structure desquels on ne découvre pas de fibres musculaires, mais dont les mou- vements sont tout aussi spontanés que ceux d'une huitre, etc. Quant à la théorie physico-physiologique sur laquelle reposent les vues hypothétiques de notre auteur, il nous parait inutile de nous y arréLer. E, 124 ANIMAUX APATHIQUES. sommes livrés. Qui ne sait que l’on croit facilenient ce que l'on s'est persuadé devoir être? Ces animaux sont le jouet de toutes les impres- sions qu'ils éprouvent et qui les agitent. Les causes qui les fontmouvoir sontelles-mêmes susceptibles de variations dans leurs influences. D'ailleurs, si dans un mouvement de Lournoiement ou d’oscillation , un infusoire semble éviter un corps du voisinage, les émanations continuelles de ce corps(1)suffisent pour repousser l’animalcule dans son mouvement, et pour opérer mécaniquement l'effet observé, sans qu'au- cune prévoyance ou qu'aucune détermination de l'animal y ait la moindre part. D’après ce qui vient d’être exposé, on voit que les infusoires sont, parmi les animaux, ce que sont les algues parmi les végétaux ; que, de part et d'autre, ce sont les corps vivants les plus imparfaits, eux qui ont l’organisation la plus simple, et que c’est parmi eux surtout que la nature opère, encore de part el d'autre, des générations directes. On trouve les infusoires dans les eaux douces et surtout dans celles qui sont croupissantes ; c’est plus parliculièrement dans les infusions des substances végétales ou animales qu’on les rencontre; enfin, on en trouve aussi dans les eaux marines. Ces animal- cules semblent n'avoir point de patrie particulière, puisqu'on les retrouve les mêmes dans toutes les parlies du monde (2), mais seulement dans les cir- constances où ils peuvent se former. Trop près encore de leur origine, ils n’ont pas eu le temps de recevoir de la différence des climats, des situations et des habitudes, les modifications qui assujellissent les autres animaux à vivre dans des régions et des localités particulières. Les infusoires n'ont pas, comme les autres ani- maux, une forme générale qui soit particulière à ceux de leur classe, el qui puisse servir à les carac- tériser; ils ne sauraient lavoir, parce que la trop faible consistance de leur corps ne le permet pas, et qu'ils sont plus ou moins complétement assujettis à l'influence des pressions environnantes. Aussi, quoique les différents infusoires nous pré- sentent toules sortes de formes, que souvent même les individus d'une même espèce changent de forme sous nos yeux d’un instant à l’autre, les plus im- parfaits de ces animaux étant plus frêles et plus for- tement assujellis que les autres aux influences de l’eau qui presse également sur tous les points de leur corps, sont nécessairement sphériques ou d’une forme qui en approche. Ceux qui en proviennent ensuite, et qui acquièrent progressivement plus de consistance dans leurs par- lies, sont moins soumis aux pressions du milieu dans lequel ils vivent, s'éloignent graduellement de celte forme simple et première à laquelle les plus impar- faits ne peuvent se soustraire, el en obtiennent de particulières qui sont relatives à l’élat où leur orga- nisalion est parvenue. (x) Relativement aux fluides subtils qui se meuvent presque sans cesse dans les milieux environnants, la diversité dés corps qui en reçoivent et en transmettent les effleuves, apporte né- cessairement des différences dans ces effleuves, dans leur direc- tion, leur abondance, leur interruption , etc. (N. de Lamarck ) (2) Les recherches récentes de M. Ehrenberg, sur la distri- bution géographique des infusoires, montrent qu'il en est au- Ce n’est réellement que dans les polypes que la nature a réussi à donner aux animaux une forme générale, relative à leur organisation. sur laquelle les pressions environnantes n'ont plus ou presque plus d'influence, et qui peut servir à les caractériser. Partout ensuite, la diversité des formes tient à l'état de lorganisalion et au produit des habitudes des animaux en qui on la considère. S Une considération qu'il importe de ne pas perdre de vue, c’est que le caractère essentiel des énfusoires ne réside nullement dans l'extrême pelitesse de ces animaux, mais dans la simplicité de leur organisa- tion. Ce n'est pas dans cette classe seule que l’on ob- serve des animaux extrêémement pelits; dans Îles quatre classes qui suivent, et principalement dans les crustacés, l'on connait des animaux d’une peti- tesse si considérable qu'ils échappent à la vue simple. Gr, comme ces animaux sont aqualiques, miero- scopiques et la plupart transparents, il est probable qu’on en rapporte plusieurs à la classe des infusoires, quoiqu'ils appartiennent réellement à d'autres clas- ses. En observant quelques-uns des traits de leur organisalion.on s’en auloriserait alors pour déclarer celle des infusoires plus composée qu’elle ne l’est véritablement; ce qui a déjà été fait. Il suffira de replacer dans leur classe convenable les animaux que leur extrême pelitesse aurait, par erreur, fait ranger parini les infusoires. Rien n'est plus digne de notre admiration et n’est plus propre à nous éclairer sur la marche de la na- ture dans sa production des animaux, que la ma- nière dout les infusoires se multiplient, c’est-à-dire, que le mode qu’emploie la nature pour reproduire des animaux en qui aucun système d’organés par- ticuliers pour la génération ne peut encore exister. Elle atteint son but en employant des divisions grandes ou petites de leur corps, selon que sa forme les exige. Pour ceux dont le corps est sphérique, elle ne peut guère se servir que de petites portions de ce corps qui naissent de l’intérieur, et se font jour par des décbirures; et pour ceux dont le corps est aplati ou déprimé, elleemploiecommunément des scissions de leur corps, scissions qui s’opèrent sur sa longueur ou sur sa largeur selon les espèces. On voit d'abord paraitre sur le corps de l’animal- cule, une ligne longitudinale ou traversale; et quel- que Lemps après, il se forme une échancrure à l’une des extrémités de celte ligne, quelquelois aux deux bouts. L'échancrure s'agrandit insensiblement, el à la fin les deux moiliés se séparent el prennent bientôt la forme même de l'individu entier. Ces nouveaux individus vivent quelque temps sous leur forme na- turelle, et à leur tour se mulliplient de même par une scission de leur corps (5). A cel égard, j'ai fait remarquer, dans ma Phïlo- sophie zoologique (vol. 2, p. 120 et 150), que la trement. Aïnsi , les deux tiers du nombre total ües animalcules observés par ce voyageur, en Arabie el en Afrique, ne se re- trouvent pas en Europe. (Voyez {es Mémoires de l'Académie de Berlin pour 1836). E° (3) Ce mode de reproduction est l'un des caractères tes plus importants du groupe naturel formé par les mfusvires infé- rieurs où animalcules polygastriques. INFUSOIRES. mulliplication des individus par scissions et celle par gemumules externes ou internes, n'élaient réel- lement que des modifications d’un même mode; qu’au fond. ce n’est qu'une suite d'extensions et de séparations de parties, lorsque l'accroissement a at- teint son terme; et qu'entin, ce mode n'exigeant point d'embryon préalablement formé, et consé- quemment aucun acte de fécondation, n’a besoin pour s’exécuter d'aucun organe spécial. C’est ce même mode de multiplication par exten- sion et séparation de parties, qui prouve que, dans son principe, la faculté de reproduction prend réel- lement sa source dans un excédant de la nutrition qui, au terme du développement de l'individu, n’a pu être employé à l'accroissement général; ex- cédant qui s'isole alors en un ou plusieurs corps particuliers, et finit par se séparer de l'individu (1). On sent que, selon l’organisation très simple ou com- pliquée en qui on le considère, cet excédant peut se passer, ou a besoin de certaine préparation pour pouvoir être reproduetil. La fécondation opère cette préparation dans ceux en qui elle est nécessaire. Cette considération, el bien d’autres que j'ai in- diquées, montrent de quelle importance il est pour le physiologiste, de ne point se borner, dans ses étu- des, à l’examen de l’organisation de l'homme et des animaux les plus, parfaits; et d'observer, en outre, l’organisation des différents animaux sans vertèbres, eL particulièrement celle des plus imparfaits de ces animaux. Les énfusoires, quoique la plupart renouvelés sans cesse dans les temps etles lieux favorables à leur pro- duction, sont néanmoins les plus anciens des ani- maux. Cependant la connaissance de ces animaux est le résultat d'une découverte assez moderne, puis- qu'elle est du siècle dernier ; et, comme l’a dit Bru- guière, ce n’est assurément pas la moins piquante. Ces pelils animaux exigent des observations mi- croscopiques très-délicates, une patience presque sans bornes pour reconnaitre les faits qu'ils nous présentent, enfin, un esprit libre ou dégagé de pré- venLion, afin de ne voir en eux que ce qui y est vé- rilablement. Lorsqu'on manque de loisirs ou de moyens pour les observer soi-nème, il faut, pour s’en procurer la notion, consulter les ouvrages de Lewwenhoeck, qui en fil la découverte; d’Othon-Frédéric Muller, qui en observa un très grand nombre el en décrivit beaucoup de genres et d'espèces; en un mot, ceux de Ledermuller, de Backer, de Roësel, de Schranck, de Spallanzani, elc., qui en observèrent séparément différentes espèces. Mais O.-F. Muller est celui qui les à le plus étudiés, les a décrits et figurés avec exaclilude, el à qui l'on est véritablement redevable de celte partie de la zoologie Lout à fait inconnue des anciens. L'existence des infusoires ct l’état réel de leur or- ganisalion et de leurs facultés sont les seuls objets qui puissent nous intéresser à leur égard. Aussi ce n'est que philosophiquement et comme des objets de première importauce à considérer dans l'étude de (1 Des expériences curieuses de M. Ehrenberg s'accordent jusqu'à un certain point avec les opinions de Lamarcek ; elles moutrent combien la privalion où l'abondance des aliments exerce d'influence sur la reproduction des infusoires. (7’oyez 125 la nature, que nous devons nous en occuper. Il importe donc très-peu qu'aux connaissances ac- tuelles sur les animaux de cette classe, l'on ajoute celle de 100 ou de 1000 infusoires nouvellement ob- servés ; que l'on augmente, soit la liste des genres, soit celle des espèces. C’est d'après celte considéra- lion que je me suis un peu élendu sur ce qui les concerne en général, ct sur ce qu'il nous importe de remarquer à leur égard ; mais dans l'exposition qui va suivre, je ne m'occuperai que des coupes prin- cipales à établir parmi eux, et je me bornerai à la cilation de quelques espèces, pour exemple, d’après Muller. DIVISION DES INFUSOIRES. Les observations faites sur ces animalcules, nous apprennent que les uns sont nus ou à très-peu près, c'est-à-dire dépourvus d'organes ou d’appendices ex- térieurs ; landis que les autres offrent des parties saillantes au dehors, comme des poils bien apparents, des espèces de cornes, ou une queue. En conséquence, imitant à peu près la distribu- tion de Bruguière, je partage les infusvires en deux ordres, savoir : 1° En infusoires nus; 99 En infusoires appendiculés. Celte distribution, qui n’est pas toujours exempte d'équivoque ou d'embarras, m'a paru néanmoins d'autant plus utile, qu’il est évident que les infu- soires nus sont plus imparfaits que les autres; que c’est surtout parmi eux que se trouvent les plus petits, les plus frêles, les plus simples de tous les animaux connus. TABLEAU DES INFUSOIRES. ORDRE Ie. INFUSOIRES NUS. Ils sont dépourvus d’appendices extérieurs. Ire secriox. — Corps ÉPaIs. Monade. Volvoce. Protée. Enchélide. Vibrion. son second mémoire dans les Mémoires de l' Aradémie de Ber- lin. pour 1831, et imprimé à part, format in-folio, Berlin , 1831 ; il en a été donné une traduction dans les 4nnales des Sciences naturelles, 2e série. Zooloyie, tome I.) 126 AN Ile secrion. — Cons MEMBRANEUX, aplali ou concaye. Gone. Cyclide. Paraméce. Kolpode. Bursaire. ORDRE II. INFUSOIRES APPENDICULÉS. Ils ont, à l'extérieur, des parties toujours saïllan- tes, comme des poils, des sortes de cornes, ou une queue. Tricode. } ï L Point de queue. Kérone. q Cercaire. }Une queue. Furcocerque. [Depuis la publication de l’Æistoire des animaux sans vertèbres, MM. Bory-Saint-Vincent et Ehren- berg se sont successivement occupés de la classifica- tion des infusoires, et y ont apporté de grands chan- gements. La méthode du premier de ces naturalistes se trouve exposée dans des ouvrages qui se trouvent entre les mains de la plupart de nos lecteurs (le Dictionnaire classique d'histoire naturelle et l'Ency- clopédie rnéthodique) : nous pouvons, par conséquent, nous dispenser d’en parler ; mais celle de M. Ehren- berg n'étant encore que très-peu connue, et étant aussi ce qu’on à fait de plus récent à ce sujet, nous paraît mériter d’être exposée ici avec quelques détails. Cet habile zoologiste, fondant sa méthode, non sur la forme extérieure de ces êtres, mais sur leur mode d'organisation, établit parmi les animaux in- férieurs une classe qui correspond à peu près à celle des infusoires de Lamarck, et qui porte le nom de PHYTOZOAIRES POLYGASTRIQUES. . Les caractères de cette classe sont les suivants : animaux sans vertèbres, apodes, ayant quelquefois une queue, nageurs, ayant très-souvent des cils vibratiles ou rotateurs épars ; point de cœur, des vais- seaux extrêmement lénus, réticulés, hyalins et dé- pourvus d’un mouvement propre; ayant souvent des yeux rudimentaires formés par du pigment rouge, et indiquant un système nerveux non apparent; ayantune bouche nue ou couronnée de cils vibraliles, MAUX APATHIQUES. et communiquant avec plusieurs ventricules non réunis par un intestin (chez les anenthérés), ou bien secontinuant avec un tube alimentaire polygastrique (chez les entérodélés); le pharynx apparent et en général sans armature; point de branchies; les or- ganes de la génération filiformes, réliculés et granu- eux; point d'organe mâle distinct; enfin, se repro- duisant par des divisions spontanées, Les polygastriques se subdivisent en deux légions, savoir : I. Les Avenrnérés (4nenthera), ayant la bouche en communication avec plusieurs ventricules, et n'ayant ni anus ni tube intestinal. II. Les Enr£ronétés (Æntherodela), ayant un tube intestinal distinct, polygastrique, et terminé par une bouche et par un anus. Chacun de ces groupes se divise en deux séries parallèles formées, l’une par les polygastriques dont le corps n’est point cuirassé, l’autre par ceux dont le corps est cuirassé. Ier LÉGION. — anNENTRÉRÉS (Anenthera). Les Anevrmérés nus et cuirassés se subdivisent en trois secLions, savoir : 1. Les Gyuniques (Gymnica), ayant le corps dé- pourvu de cils, la bouche tantôt ciliée, tantôt pue et point de prolongements pseudo-pédi- formes. 9. Les ÉPITRIQUES (Epitrica), ayant le corps cilié ou garni de soies, la bouche tantôt ciliée, tantôt nue, et point de prolongements pseudo- pédiformes. 5. Les Pseuporontens (Pseudopodia), ayant le corps pourvu de prolongements pédiformes variables. La distribution de ces animalcules en familles et en genres, repose sur les caractères suivants : ORDRE DES GYMNIQUES (Gymnica). 1. Gyuwiques nus (Gymnica nuda). re FAMILLE, Monanines (Monadina). G. Monomorphes (dont le corps a une forme stable et n’est pas protéen), se reproduisant a lieu sponta- nément par une division transversale simple. A. Point de queue. a. Point d'yeux. a* Bouche tronquée terminale et dirigée en avant lors des mouvements nalatoires. INFUSOIRES. a*-+ individus solitaires, jamais réunis en groupes. G. Monas. a ++ Individus solitaires dans lejeune âge, puis amoncelés en las désagré- gables, enfin redevenant libres. G. Uvella. a +++ Individus solitaires dans le jeune âge, se divisant crucialement et se résolvant en une sorte d’amas d'individus. G. Polytoma. a'* Bouche droite, tronquée et dirigée en divers sens lors des mouvements de nala- tion et de tournoiement de l'animal. G. Doxococcus. a*** Bouche oblique, sans bords et bilobée, G. Chilomonas. aa. Un œil unique rouge. G. Microglena. B. Une queue. b. Corps cylindrique. . G. Bodo. bb. Corps anguleux. G. Urocentrum. 20 FAMILLE. VIBRIONIENS (Ÿ’ibrionia). G. Allongés, monomorphes (ne se gonflant pas, mais se fléchissant seulement par la contraction), se divisant transversalement et spontanément en beau- coup de parties; bouche terminale? A. Corps filiforme, cylindrique, se courbant par ondes. G. Vibrio. B. Corps filiforme, rigide et en spirale; se roulant en se mouvant. b. La spirale roulée en cercle. G. Spirodiscus. bb. La spire en hélice. G. Spirillum. C. Corps oblong, fusiforme ou filiforme, n'étant ni évidemment ondulé, ni roulé en cercle, ni en spirale. G. Bacterium. 3e FAMILLE. ASTASIENS (4s/asida). G. Allongés, devenant phymorphes par la contrac- tion, souvent cylindriques ou fusiformes, se divisant spontanément dans le sens longitudinal, ou oblique- ment. A. Point de vestiges d'ycux. G. Aslasia. B. Des yeux rudimentaires bien distincts. b. Un seul œil. b* Corps pourvu d’une queue. G. Euglena. b** Corps dépourvu de queue. G. Amblyophis. bb, Deux yeux. G. Distigma. 2. GxmNIQUES cumassés (Gymnica loricata). 1re FAMILLE. CnxPTOMONADINES (Cryplomonadina). Enveloppe membraneuse, subglobuleuse et ovale. A. Simples. a. Point d’yeux. a* Bouche ciliée. G. Cryptomonas. a** Bouche nue. G. Gyges. aa. Ayant un œil rouge. G. Lagenula. B. Composés ou se reproduisant par des divisions internes. G. Pandorina. 20 FAMILLE. CLOSTÉRINES (Closterina). Enveloppe allongée et arrondie lorsqu’elle est à l'état rigide, se séparant spontanément en deux ou quatre parties par des divisions transversales , ou- verle aux deux bouls. G. Closterium. ORDRE DES ÉPITRIQUES (Æpitricha). 115 ÉPITRIQUES nus (ÆEpitricha nuda). FAMILLE UNIQUE. CYCLIDINES (Cyclidina). À. Corps garni de cils vibratiles. a. Les cils-distribués par rangées simples, lon- gitudinales et circulaires. G. Cyclidium. aa. Cils épars partout. G. Pantotrichum. B. Corps dépourvu de cils, mais garnis de soies non vibratiles (les cils de la bouche non com- pris). G. Chœætomonas. 2. ÉPrTIQUES currassés (Æpitricha loricata). FAMILLE UNIQUE, PÉRIDINIENS (Peridinæa). A. Simples. G. Peridinium. 128 B. Composés, se reproduisant par des divisions extérieures el la rupture de l'enveloppe. b. Point d'ycux. b* Enveloppe comprimée (quadrangulaire), G. Gonium. b** Enveloppe globuleuse. b*" + Ciliés. G. Volvox. b** ++ Tentaculés. G. Sphærosira. bb. Oculés. G. Eudorina. ORDRE DES PSEUDOPODIENS (Pseudopodia ). 1. Pseunoropiens nus (Pseudopodia nuda). FAMILLE UNIQUE. AMOEBIENS (4mæbæa). G. Amœba. 2, PsEUDOPODIENS cutRASSÉS (Pseudopodia loricata). Îre FAMILLE. BACILLARIENS (Bacillaria). Enveloppe se divisant spontanément avec l'animal (bivalve, bi-ailée ou quadrangulaire). À. Libres, jamais fixes. a. Solilaires ou bien agglomérés. a” Enveloppe plus longue que large. G. Navicula. a** Enveloppe plus large que longue. G. Enastrum. aa. Réunis en formes de rubans polymorphes; les individus conservant quelques mouve- ments libres, sans se détacher; cuirasse éga- lement épaisse partout et prismatique. G. Bacillaria. aaa. Réunis en faisceaux et non polymorphes, ensuite désunis, G. Fragilaria. aaaa. Réunis en éventail, sans pieds; cuirasse plus épaisse en avant qu'en arrière. G. Exilaria. B. Fixes dans le jeune âge, ensuite libres. b. Sessiles. G. Synedra. bb. Pédiculés, souvent dichotomes, par ramifi- calion; corps rétréci inféricurement, cunéi- forme. G, Gomphonema. bbb. Pédiculés, souvent dichotomes ; corps ré- tréci à ses deux extrémités, subfusiforme. G. Cocconema. bbbb. Pédiculés, réunis en éventail, et souvent dichotomes. G. Echinella. ANIMAUX APATHIQUES. 2e FAMILLE. ARCELLINIENS (4rcillina). Enveloppe non divisée. A. Enveloppe urcéolée, G. Difflugia. B. Enveloppe scutelliforme. G. Arcella. Ile LÉGION. — ENTÉRODÉLÉS (Enterodela). Ce groupe, composé, comme nous l'avons déjà dit des polygastriques, ayant un intestin commun, et une bouche distincte de l'anus. se divise, de même que le précédent, en deux ordres, les nus et les cui- rassés, qui, à leur lour, se subdivisent en quatre seclions, savoir : 1° Les Anorisrnes (4nopistha), qui ont la bou- che et l’anus contigus; 9e Les ÉNANTIOTRÈTES (Enantiotrela), qui ont la bouche et l'anus terminaux et opposés, et se divisent transversalement. 3° Les Arorrères (4/lotrela), qui ont également la bouche ou l'anus terminaux, mais se re- produisent par des divisions spontanées, lon- giludinales el transverses. 4 Les Karorrères (Kalotreta), qui n'ont ni la bouche ni l'anus terminaux, et se divisent comme dans le groupe précédent. Voici le tableau de leur distribution en familles et en genres. ORDRE DES ANOPISTHES NUS (4nopistha nuda). FAMILLE UNIQUE. VORTICELLINES (Ÿ’orlicellina). A. Corps pédicellé, fixé, ensuite détaché, devenant souvent dichotome. a. Pédicule se contractant en spirale, simple ou rameaux. a” Pédicule solide, le muscle intérieur peu distinct. G. Vorticella. a** Tubulaire, le muscle intérieur souvent distinct, devenant arborescent par les di- visions spontanées de l'animal. ù a*"* Animalcules d’un même groupe simi- laire. G. Carchesium. a*** Les animalcules dissemblables sur le même arbuscule. G. Zoocladium. aa. Pédicule ne se contraclant pas en spirale, rigide, sans Luyau intérieur, simple ou ra- meux. G. Epistylis. INFUSOIRES. B. Corps non pédiculé ct libre. b. Cils disposés en une couronne simple. G. Trichodina. . bb. Cils disposés en une couronne spirale con- duisaut à la bouche. G. Slentor. ORDRE DES ANOPISTHES CUIRASSÉS (Anopis- tha loricata). FAMILLE UNIQUE. OPHRYDINES (Ophrydina). A. Corps entouré de gélatine et point pédicellé. G. Ophrydium. B. Corps renfermé dans une gaine membraneuse. b. Pédicellés. b" Gaine sessile. G. Tintinnus. b"* Gaine pédicellée. G. Cothurnia. bb. Non pédicellés. G. Vaginicola. ORDRE DES ÉNANTIOTRÈTES NUS (Ænantio- trela nuda). FAMILLE UNIQUE. ENCHELINES (Enchelina). À. Bouche terminale droite, obluse, généralement garnie de cils; divisions spontanées trans- versales. a. Corps ni cilié ni garni de soies. a* Simples. G. Enchelys, a** Doubles. G. Disoma, aa. Corps pourvu de cils vibratiles. G. Holophrya. aaa. Corps garni de soies non vibratiles. aaa* Subglobuleux. G, Actinophrys. aaa** Disciforme. G. Trichodiscus. B. Bouche terminale, mais oblique, souvent ci- liée. b. Corps non cilié. b* Point de prolongement en forme de tête et de cou (l'extrémité antérieure peu ou point alténuée). G. Trichoda. b** Un prolongement en forme de Lèle el de cou. G. Lacrymaria. bb, Corps cilié. G, Leucophrys. 129 ORDRE DES ÉNANTIOTRÈTES CUIRASSÉS (Enantiotreta loricata). FAMILLE UNIQUE. COLÉPIENS (Co/epiana). Enveloppe ovalaire ou cylindrique. G. Coleps. ORDRE DES ALLOTRÈTES NUS (4lotreta nuda). re FAMILLE. TRACHELINES (7'rachelina). Bouche inférieure; anus terminal. A. Bouche non armée, a. Point de cercle de cils distinct sur le front. a* Lèvre supérieure ou front allongé, cylin- drique ou déprimé, et se prolongeant en forme de trompe étroite. G. Trachelius. a** Lèvre supérieure courte, déprimée et di- latée obliquement. G. Loxodes. a*** Lèvre supérieure comprimée, subca- rénée ou renflée, point rétrécie. G. Bursaria. aa. Front garni d’un anneau de cils. G. Phialina. B. Bouche garnie de crochets. G. Glaucoma. 2e FAMILLE. OPHRYOCERCINES (Ophryocercina). Anus inférieur, bouche terminale. G. Ophryocercus. ORDRE DES ALLOTRÈTES CUIRASSÉS (4tlotreta loricala). FAMILLE UNIQUE. ASPIDISCINES (4spidiscina). Bouche inférieure, anus terminal. G. Aspidisca. ORDRE DES KATOTRÈTES NUS (Katotreta nuda). Are FAMILLE. Kozropiexs (Ko/poda). Corps glabre ou bien cilié, inerme. A. Sans yeux. a. Une trompe courte et rétractile. a" Corps cilié en partie seulement. G. Kolpouda. a** Corps cilié obliquement partout. G. Paramicium. aa. Point de trompe. aa* Front et queue rétrécis. G. Amphileptus. 150 aa** Front oblong, queue rétrécie. G. Uroleptus. B. Pourvus d’yeux. G. Ophryoglena. 20 FAMILLE. OXYTRICHINES (Oxytrichina). Corps cilié et soyeux, ou armé de styles ou de crochets. A. Corps garni de soies; point de styles ou de crochets. G. Oxytricha. B. Des crochets, point de styles. G. Kerona. C. Des styles, point de crochets. G. Urostyla. D. Des styles et des crochets. G. Stylonichia. ORDRE DES KATOTRÈTES CUIRASSÉS (Kato- treta loricata). FAMILLE EuPLOTIENS (Æuplota). Corps armé de crochets, dos écussonné. À. Tête point distincte. ÆEuplotes. B. Tête séparée du corps par un rétrécissement. G. Discocephalus.] ORDRE- PREMIER. INFUSOIRES NUS. Corps très-simple, microscopique, dépourvu d’or- ganes où d’appendices extérieurs, et paraissant ho- moyène. Les infusoires nus sont des animalcules très- simples, infiniment petits, la plupart transparents, dépourvus, au moins en apparence, d’appendices extérieurs, comme de poils, de cils, de sorte de cornes ou d'une queue, et qui ne paraissent, sous l'œil armé, que des points animés ou mouvants (1). Ces animalcules, et surtout parmi eux ceux qui ont le corps globuleux ou sphérique, offrent ce qu'il y a de plus-simple dans le règne animal, c’est-à-dire, les plus faibles ébauches de l’organisation. Si on laisse quelque temps de l'eau exposée à la (1) Un grand nombre des animalcules rangés par Lamarck dans cette division sont loin d'avoir les caractères qu'il y as- ANIMAUX APATHIQUES. chaleur de l'air ou du soleil, et surtout de l’eau dans laquelle des matières animales ou végétales ont été infusées, ont y voit bientôt paraître de ces infusoires ; mais on ne peut en général les apercevoir qu’avec le secours du microscope. Malgré leurs mouvements singuliers, on pourrait douter que ces petits corps, surtout ceux qui sont sphériques et punctiformes, fussent réellement des animaux; si, de proche en proche, ces animalcules de plus en plus développés ou animalisés, ne con- duisaient, presque sans lacune, aux infusoires ap- pendiculés, ceux-ci aux polypes ciliés, enfin, ces derniers aux polypes à rayons. Ainsi, ce fait bien reconnu ne peut laisser aucun doute raisonnable sur la nature animale de ces singuliers corps. Comme ces animaux n’intéressent que sous des points de vue philosophiques, je me suis permis de réduire un peu le nombre des genres établis parmi eux par Muller, dans l’intention d’en rendre l'étude plus facile. Je partage les infusoires nus en deux sections, de la manière suivante : Ire Secriox. — Corps épais. Ile Secrion. — Corps membraneux. PREMIÈRE SECTION. CORPS ÉPAIS. Il a une épaisseur perceptible, qui l’éloigne de l’état membraneux. MONADE. (Monas.) Corps extrêmement petit, très-simple, transpa- rent, en forme de point. Corpus minimum, simplicissimwm, hyalinum, punctiforme. Osservarioxs. Les n0nades sont les plus petits, les plus imparfaits et les plus simples de tous les animaux connus; elles sont plus petites encore que les volvoces, et on n’a supposé leur animalité que parce que ce sont des corpuscules mouvants, et que leur analogie avec les volvoces est évidente. Assurèment les #0onades n'ont ni bouche, ni sac alimentaire, ni organe spécial quelconque; aussi est-il probable qu’elles ne vivent que par absorption signe. Des cils à l'entour de la bouche sont très-communs; d'autrès fois il existe une espèce de trompe, etc, E, INFUSOIRES, — MONADES. et par une imbibition continuelle. Ce ne sont que des points vivants, n'ayant aucune forme propre, car leur forme globuleuse résulte de la pression du liquide dans lequel elles vivent. Ces animalcules, véritables ébauches de l’anima- lité, se forment etse trouvent, lorsqu'il fait un peu chaud, dans les eaux {ranquilles ou croupissantes, soit douces, soit marines, dans les infusions végé- tales et animales, plus rarement dans l'eau pure. La première espèce est réellement le terme où l'observation microscopique ait pu atteindre. [Les observations de M. Ehrenberg montrent que chez ces animalcules il existe de quatre à six cavités intérieures qui reçoivent les matières alimentaires dont ces êtres se nourrissent. Leur bouche parait être entourée d’une couronne formée par une vingtaine de cils. Ce naturaliste définit ce genre de la manière sui- vante : A. Polygastriques, anenthérés, gymniques, nus, monomorphes, se reproduisant nas scission trans- versale, dépourvus de queue et d’yeux, ayant la bouche tronquée, terminale et occupant la partie du corps qui est dirigée en avant pendant la natation, enfin étant toujours solilaires.] ESPÈCES. 1. Monade terme. Monas termo, M. gelatinosa ; corpore minimo subinconspicuo. Mull. Inf. t. f. 1. Encycl. pl. 1. f. 1. La fig. citée représente une goutte d’eau considérable- ment grossie et remplie de M. termes en nombre in- calculable. [Ebhrenberg. Acad. de Berlin. 1830. pl. 1. fig. 1. Bory. Encycl. Zooph. p. 548.] H. dans les infusions animales et végétales, 2, Monade atome. Monas atomus. M. albida, punclo variabili instructa. Mull. Inf.t. 1. f, 2, 3. Encycl. pl. 1.f.2.a, b. H. dans l'eau de mer gardée. [Suivant M, Ehrenberg , cette espèce serait la même que le M. lens, mais observé au moment où les poches gas- triques sont remplies de matières alimentaires. Ehr. 1er Mém, Op. cit. pl. 1. fig. 2.] (1) M. Bory-Saint-Vincent a établi, sous le nom d’Opnraar- MOPLANIDE, Ophthalmoplanis (Encyel. méth. Zoophytes, p. 583), un genre nouveau composé des monades, dans l'intérieur des- quelles on distingue un point comme chez le M. ocellus; mais il résulte des observations de M. Ehrenberg, que la présence ou l'absence de cétte espèce de tache, dépend de l'état de plé- nitude ou de vacuilé des cavités gastriques, de façon que le même animal peut présenter tour à Lour les caracières d'une monade proprement dite ou d’un ophthalmoplanide. E. (2) MM. Bory-Saint-Vincent et Ebrenberg ont successive- ment restreint les limites du genre Vorvox ; ce dernier natura- liste y range les polygastriques de la légion des anenthérés, de l'ordre des cuirassés et de la section des épitriques, qui se reproduisent par des divisions intérieures et la rupture de Ven veloppe du corps de la mère dans laquelle les petits sont d'abord renfermés comme dans une coque, dont l'enveloppe est globuleuse et dont le corps est garni de cils. I y rapporte le #. globator de Muller et deux espèces nouvelles. Le genre Srnornosnia, du même auteur, se distingue du 5. Monade point. Monas punctum. M. nigra, subcylindrica. Mull, Inf, t. 1. f. 4. Encycl. pl. r. f. 3. [Bory. Op. cit. p. 550.] H. dans les infusions de la pulpe de poire. 4, Monade œil. Monas ocellus (1). M. hyalina, puncto centrali notata. Mall Inf. t. 1.f. 7, 8. Encycl. pl. 1.f. 4. a, b. H. dans l'eau des fossés où croissent les conferves. 5. Monade lente. Monas lens. M. ovoidea, hyalina. Mull. Inf, t. 1.9 à 11. Encycl.pl.r.f.5,a,b,c. [Bory. Op. cit. p.550. Ebrenberg et Hemprich, Symbolæ physicæ. Phytozoa. pl. 1. fig. 1.] ; H. dans toute sorte d'eau, Ces monades paraissent se mul- tiplier par scission. 6. Monade luisante. Monas mica. M. circulo notala. Mull. Inf.t. r.f. 14, 15. Encycl. pl. 1.6.a, b, [Ehrenb. 2e Mém. p. 53.] H. dans les eaux les plus pures. Ces corpuscules varient sous l'œil de la forme sphérique à l'ovale; tantôt ils oscillent, et tantôt ils tournent sur eux-mêmes. 7. Monade tranquille. Aonas tranquilla. M. ovala hyalina, margine nigra. Mull. Inf. t. 1. f. 18. Encycl. pl. 1. f. 7. H. dans l’urine gardée. 8. Monade poussière. Monas pulvisculus. M. hyalina, margine virente. Mull. Inf. t, 1. f. 5, 6. Encycl. pl. 1. f. 9.a, c. [Enchelys monadina. Bory. Op. cit. p. 318. et Monas pulviuseulus. Bory. Op. cit. p. 549 (double emploi). EMonas pulviusculus. Ehrenb. 2e Mém. p. 57.] H. dans l’eau des marais. vozvoce. (Volyox.) Corps très-pelit, très-simple, transparent, sphé- rique ou ovoïde, tournant sur lui-même comme sur un axe (2). ——————————…………— précédent par la disposition des cils qui sont plus longs et ten- taculiforme. Une espèce Sphærosira volvox. Ehr. (2° Mém., page 74.) ie Le genre Euvorixa (Ehrenb.) se compose des Anenthérés, épitriques cuirassés ayant un mode de reproduelion analogue aux précédents, mais pourvus d'un point oculiforme. Le corps de ces infusoires consiste en une sphère transparente, géla- tineuse, garnie de cils, dans l'intérieur de laquelle sont ren- fermés un certain nombre de petits de même forme, colorés en vert et présentant un point oculiforme rond et d’un beau rouge. M. Ehrenberg n'en décrit qu'une espèce, qu il nomme Eudo- rina elegans (ac Mém., p. 58, pl. 2, fig. 10). Cet animaleule paraît avoir été souvent confondu avec le Folvox morum, Muller, et le Zolvox globator, du même auteur. Enfin, M Ehrenberg donne le nom de Perimiux aux Anen- thérés épitriques cuirassés qui ne se reproduisent pas comme les précédents et comme les gones, mais sont toujours simples. 1 place dans ce genre trois espèces nouvelles et le Trichoda cincta, Muller, (Ehr., 2° Mém., p. 74.) E, 152 Corpus minimum, simplicissimum, pellucidum , sphæricum, circà axim rolatorium. Onsenvarions. La plupart des volvoces sont trop petites pour qu’on puisse les apercevoir à la vue simple, et une seule espèce connue fait exception à cet égard. Leur corps très-simple et peu changeant de figure, nous parait les rapprocher davantage des monades que les prolées, car il ne s'offre à nous que sous l'aspect d'une très-pelile masse gélatineuse, transparente, sphérique, et qui, dans ses mouve- ments, prend souvent une forme ovoïde. Ces petits corps tournent sur eux-mêmes comme sur un axe; les uns avec lenteur, les autres avec une vitesse qu'ils semblent varier à leur gré; mais ce n’est qu'une illusion; et 1l est probable que les va- riations dans la vitesse de leur rotation ne dépendent pas d’eux. Dans plusieurs, le corps paraît composé de glo- bules nombreux, quelquefois mouvants et réunis dans une masse commune. Or, il y a lieu de croire que ces globules sont des gemmules qui régénèrent ou multiplient l'individu, en sortant par une déchi- ‘rure de son corps : la volvoce globuleuse est de ce nombre. Muller a pensé qu'il y avait ici lieu de former deux genres; savoir : les volvoces à parties intérieures uniformes, et celles dont l'intérieur offre un amas de globules particuliers. On trouve les volvoces dans les eaux douces, soil des marais, soit des fontaines; dans des infusions végétales ; dans l’eau de mer. ESPÈCES. * Intérieur du corps paraissant simple et homo- gène. 1. Volvoce point. 7’olvox punctum. F. sphæricus, nigricans ; centro puncto lucido. (1) M. Bory-Saint-Vincent, à qui l'on doit de nombreuses recherches sur les infusoires , a établi, sous le nom de Gxcës, une division générique destinée à recevoir les animalcules sans poils ni cirrhes, dont le corps ovoïde est entouré d’un anneau transparent el ressemble assez à celui d’une volvoce qui serait contenu dans une vésicule transparente, dont il n'atteindrait pas les bords Ce groupe correspond à peu près à la famille des Criptomonadiens de M. Ehrenberg, laquelle comprend les A. polygastriques , anenthérés, cuirassés et gymniques, dont le co:ps est renfermé dans une enveloppe membraneuse subglo- buleuse et ovale. Ce groupe se subdivise, comme nous l'avons déjà dit en quatre genres, savoir : 10 Le G. Cnypromonas , comprenant les cryptomonadiens simples et dépourvus d'yeux, dont la bouche est ciliée (toutes les espèces connues sont colorées ordinairement en vert ou en brun); 20 Le G. Gycès, comprenant les cryptomonadiens simples et dépourvus d’yeux , dont la bouche est nue ; 3 Le G. Lacenura, comprenant les cryplomonadiens simples et ocellés (ayant un œil unique rouge). Exemple : Lagenula enchiora, Ehrenberg, 2° Mém., p-63,pl.,fig 8. 4e Le G. Pan riNA, comprenant les cryplomonadiens com posés, ou se reproduisant (comme les volvoces, les eudo- rines, etc.) par des divisions intéricures. Ce genre, dont l'établissement est dà à M. Bory, est très remarquable, en ce que les espèces de bourgeons reproducteurs se déve- loppeut dans l'intérieur de l'animal, et qu'à une certaine époque, le corps de celui-ci ressemble à une simple poche remplie d’animalcules vivants. ANIMAUX APATHIQUES. Mull. Inf. €. 3. f. x, 2. Encycl. pl. r.f.r.a, b. [ Monas punctum. Bory. Op. cit. p.550.] H. dans l’eau de mer fétide, 2, Volvoce grain. Volvox granulum. TV. sphæricus, viridis ; periphærià hyalin4. Mull. Inf, 1. 3. f. 3. Encycl. pl. 1 f. 2. [Gyges viridis. Bory-Saint-Vincent. Encycl. Zooph. p- 449 (1).] H. dans l'eau des marais, 3. Volvoce globule. Folvox globulus. TV. globosus, posticè subobscurus. Mull. Inf. t. 3 F 4. Encycl. pl. 1. f. 3.a, b. [ Doxococcus globolus. Ehrenb. 2e Mém. p. 63 (2).] ** Intérieur du corps offrant des corpuscules par- ticuliers. 4. Volvoce pilule. 7olvox pilula. F. sphæricus ; interaneis immobilibus virescentibus. Mull. Inf. t. 8. f. 5. Encycl.pl. 1. f. 4. [ Bory. Op. cit. p. 818.] H. dans les eaux les plus pures, où croît le Lemna minor. 5. Volvoce grésil. J’olvox grandinella. F. sphæricus, opacus ; interaneis immobilibus. Mull. Inf. t. 3.6, 7. Encycl. pl. 1. f. 7. H. dans les eaux douces. 6. Volvoce sociale. 7’olvox socialis. F. sphæricus; moleculis crystallinis, æqualibus, dis- tantibus. Mull. Inf. €. 3. f. 8, 9. Encycl. pl. 1. f. 8. a, b. [ Uvella rosacea. Bory. Op. cit. p. 767 (3).] H. dans l'eau des rivières. 7. Volvoce sphérule. Vo/vox sphærula. F. sphæricus ; moleculis similaribus rotundis. Exemple : Z’olvox morum, Muller, Inf., (ab. 3, Gg. 14 — 16, et Encycl. pl. 1, fig. 10; Pandorina mora, Bory , Op. cit., p. 600, et Ehrenberg, 2° Mém., p. 63. E (2) M. Ebrenberg range cette espèce dans son genre Doxo- coccus, qui se compose des A. polygastriques , anenthérés, nus, monomorphes, dont la reproduction s'effectue par simple divi- sion transversale (ou monadines), qui n'ont ni queue, ni yeux; enfin dont la bouche est tantôt antérieure, Lanlôt postérieure” ou latérale pendant la natation, car ils se roulent alors en tous sens. Ils sont ronds ct généralement opaques. E: (3) Le genre Uvezra a été créé par M. Bory-Saint-Vincent pour recevoir les animalcules microscopiques qui ont le corps simple et sphérique comme les monades, mais qui se réunissent en groupes ayant la forme de petites masses globuleuses, sans que les divers individus ainsi agrégés, soient réuuis par une membrane commune M Ehrenberg adopte cette division en la définissant de la marière suivante : A. polygastriques, anenthérés, nus, gymniques, de la fa- mille des monadines, qui n ont ni queue, ni yeux. dont la bou- che est tronquée et terminale, et dont les individus; solitaires dans le jeune âge, se réunissent ensuile en groupes désagré- ables, et plus tard redeviennent libres Cet auteur y rapporte le vo/vozx uva, Muller, Op., cit. (ab. 3, fig 17-21 (Encycl., pl. 2, fig. 11—15), ou zvella virescens de M. Bory. Op. cit, p 567; uvella chamæmorus, Bory, Op. cit., p. 566 et quelques espèces nouvelles. Le genre Porvrouus de MM Quoy et Gaimard paraît avoir de l’analogie avec le genre uvelle. Ces naturalistes ont donné ce nom à de petits animaux hyalins et gélatineux de forme rhom- INFUSOIRES. © Mull. Inf. t. 3. f. 10. Encyel. pl. 1. f. 5. H dans l'eau des étangs, en automne. 8. Volvoce globuleuse. o!vox globator. F.sphæricus, membranaceus ; globulis sparsis. [Pandorina Leuwenhoeckii. Bory. Op. cit. p. 600. Polvoz globator. Ehrenb 2° Mém. p. 57. Hemp. et Ehrenb. Symbolæ physicæ. Phylozo@. tab. 1. fig. 46.] Mull. Inf, t. 3.f. 12, 13. Encycl. pl. 1. f. 9.a, b. H. dans les eaux stagnantes. On l'aperçoit à la vue sim- le. Etc. b RS PROTÉE. (Proteus.) Corps très-petit, très-simple, transparent, de forme changcante, diversement lobé instantané- ment. Corpus minimum, simplicissimum, pellucidum , mulabile, instantaneo molu variè lobatuin. [Le nom de Proreus élant déjà employé en zoolo- gie, pour désigner d’autres animaux, M. Bory-Saint- Vincent a donné aux infusoires dont il est question celui d'amse qui, avec un léger changement, a été adopté par M. Ehrenberg. Ce dernier naturaliste a constaté l'existence de cavités stomacales isolées et éparses dans l'intérieur du corps de ces animalcules. Les poches cœcales sont susceptibles d’une disten- sion extrême; M. Ehrenberg a figuré des amæbes diffluents, qui s'étaient nourris de navicules, et dans l'intérieur du corps desquels on aperçoit de ces in- fusoires dont la longueur est très-considérable. Ce genre est le seul dont se compose, dans l'état actuel de la science, la famille des ancnthérés, pseudo- podes nus, comprenant les polygastriques anenthé- rés, dont le corps est nu et pourvu de prolongements pédiformes variables. On trouve, dans les Mémoires de l’Académie de Turin, un travail descriptif très- considérable sur ces animaux par M. Losana; maisil ne nous parail pas avoir élé fait avec assez de cri- tique pour être réellement utile à la science.] Ogservariows. Les protées sont plus fortement con- tractiles que les monades et les volvoces; consé- hoïdale, qu'ils ont souvent trouvés solitaires , mais qui se ren- contrent aussi même en masse ovalaire, de la grosseur d’un petit œuf, [ls n'en ont fait connaître qu'une seule espèce, le Polytomus lamunon. Quoy et Gaim. Annales des sciences na- turelles , 1. 6,p. 87, pl 2, fig. 12 et 13. Dans son tableau des infusoires, M. Ehrenberg donne aussi le nom de Pouvrowes, E. à une division de la famille des mona- dines; mais il ne dit pas si c'est du genre établi par MM. Quoy et Gaimard qu'il entend parler. Hi y place les monadines qui, solitaires dans le jeune âge, se changent par des divisions cru- ciales spontanées en une sorte de baie formée d'un amas d'in- dividus, Il ne rapporte à ce genre qu'une espèce, le Polytomus uvella, E. (2° Mém., p. 63). Le genre Cuisowoxas , du même auteur, se compose aussi de monadines anoures dépourvues d'yeux ; mais, chez ces animal- cules, l bouche au lieu d'être terminale, est oblique, sans DE LAMARCK, T, 1, 155 quemment, ils sont déjà plus animalisés. Leur corps très-peLit, gélatineux, etovale ou oblong, passe, d'un instant à l'autre, d'une forme simple el unie, à une forme sinuée, lobée, presque rameuse; et jamais il ne se présente une minule de suite sous la même forme. La première espèce de ce genre, que Roësel a le premier fait connaitre, est si singulière, relativement à ses changements de forme, qu’on l'a comparée à une goutte d’eau jetée sur de l'huile. CM. Ehrenberg a observé la manière dont ce phé- nomène s'opère; une parlie des Léguments du corps se relâche pendant que le reste se contracte avec force, et les viscères ainsi poussés contre la partie non contraclée, la distendent et la transforment en un sac où appendice creux de forme variable, dont ils occupent eux-mêmes la cavité. Souvent toute la substance granulaire, renfermée dans le corps ainsi que les estomacs et les matières alimentaires y contenues, sont de la sorte poussés dans un prolon- gemcent qui, par son mode de formation, peut être comparé à une hernie. Chez les protées (ou amibes) ces prolongements peuvent se former dans toutes les parties de la surface du corps.] Dans les protées, ainsi que dans les monades et les véritables volvoces, aucune trace d'organe par- ticulier quelconque n’est perceptible, el sans doute il n'en existe réellement aucun. Les protées vivent dans l'eau douce et dans l’eau de mer; on n’en connait encore que deux espèces. ESPÈCES. 1. Protée rameux. Proleus difiluens. P. in ramulos diffluens. Roës. Ins 3. t. 101. fig. A. T. Mull. t. 2. f. 1 à 12. Encycl. pli.f.ra,b,c,d,e,f,g,h,i,k,l,m. [Amiba divergens. Bory. Dict. classique. €. 1. p. 261. Amæba d'ffluens. Ehrenberg. Acad. de Berlin, 1830, pl. :. fig. 5.] Se trouve dans l’eau des marais. 2, Protée tenace. Proteus tenax (1). P. in spiculum diffluens. Mull. t. 2. f. 13 à 18. Encycl. pl. r. f. 2. (a, b, c, d, e, f.) Se trouve dans l’eau de rivière et dans l'eau de mer. bords et bilabiée ; leur corps estun peu allongé (2° Mém., p.64.) Enfin, le genre Microccena (Ehrenberg, 2° Mém., p 61) se compose des monadines qui, de même que les précédents, n'ofrent point de prolongement cauilal, mais qui se distinguent par l'existence d'un point oculiforme de couleur rouge; leur corps est tantôt arrondi, Lantôt ovalaire. On en connaît deux espèces : le Microglena monadina (Ehrenberg, 2° Mém., p. 64, pl.1, fig. v).et le Microglena volvocinu (Ehrenb., loc. cit., pl. 1, fig: 2). (1) M. Ehrenberg pense que cette espèce pourrait bien appar- tenir à son genre Disriema, quise compose des polygastriques anenthérés, nus, gymniques , qui ont le corps allongé, devien- nent polymorphes par la contraction, se divisent spontanément dans le sens longitudinal ou oblique, n’ont pas de queue et sont pourvus de deux yeux. (2° Mém., p. 72.) K, 9 154 s ANIMAUX APATHIQUES. ENCHÉLIDE, (Enchelis.) Corps très-petit, très-simple, oblong, cylindracé, de forme un peu changeante. Corpus minimum, sümplicissimum, oblonqum vel cylindraceum, subvariabile. Osservarions. Il n’y a point de limites positives et tranchées entre les enchélides et les vibrions; et j'aurais pu, sans inconvénient bien important, con- tinuer de réunir ces animalcules en un seul genre. Cependant les enchélides sont en quelque sorte grosses et courtes, comparativement aux vibrions, qui ont le corps grêle et allongé. Les enchélides d’ail- leurs varient souvent un peu de forme dans leurs mouvements, et semblent plus voisines des protées, sous cette considération, que les infusoires auxquels le nom de vibrion peut convenir. Enfin, l’on a lieu de penser que, quoique on ait pu commettre quelque erreur à leur égard, la plupart des animalcules qu’on a rangés parmi les enchélides sont de véritables in- fusoires; tandis qu’il est probabie qu’il n’en est pas ainsi des vibrions. [Les observations récentes de M. Ehrenberg mon- trént qu'il existe de grandes différences entre les enchélides et les vibrions, les cyclides, etc.; car les premiers sont pourvus d’un canal intestinal qui s’é- tend en ligne droite d’une extrémilé du corps à l’autre, et autour duquel sont groupées les appen- dices stomacales qui, chez les derniers, paraissent être isolées etcommuniquent directement au-dehors par une ouverture commune. Chez les enchélides il existe par conséquent une bouche et un anus dis- tincts ; la première de ces ouvertures, placée à l’ex- trémité tronquée du corps, est entourée d’un cercle de petits cils; la seconde, située à l'extrémité op- posée, devient distincte lors de la sortie des matières fécales. (Voyez Mém. de l’Acad. de Berlin, 1850, pl. 2, fig. 1; et Annales des sciences naturelles, 2e série, Zool., L. 1, pl. 5, fig. 10—12.) Dans la méthode de M. Ehrenberg ces animaux prennent place dans la légion des polygastriques en- térodélés, division des énantiotrètes nus (caractérisée par la position de la bouche et de l’anus, et la re- production au moyen de divisions transversales), laquelle ne se compose que d’une seule famille, celle des Encnéripes. Les caractères assignés par ce naturaliste au genre enchélide sont les suivants : Bouche terminale droite; corps ni cilié, ni garni de soies, et simple.] ESPÈCES. 1. Enchélide poupée. Enchelis pupa. Æ. lageniformis seu ovata, anticè allenuala, posticè crassior quadruplo ferè longior quâm lala. Mull. Inf, tab, 25. fig, 25, 26. Encyel. pl. 2. fig. àr. Bory. Op. cit. p. 320, Ehrenb. Mém. de Berlin, 1830. pl. 2. fig. 1, et Ann. des Se. nat, 2e série. Zool. t. 1. pl. 5. [Quelquefois cet enchélide ovale a des infusoires d’une di- mension si considérable, que lui-même devient presque globuleux. M. Ehrenberg pense qu'il ne diffère pas de l'Enchelys farcimen, Muller. Inf. tab. 5. fig. 7 et 8. Encycl. pl. 2. fig. 29, que M. Bory-Saint-Vincent range dans son genre pupella.] 9, Enchélide verte. Enchelis viridis. E. subeylindrica , anticè oblique truncata. Mull. Inf. t. 4. f. 1. Encycl. pl. 2.f. 1. H. dans l’eau gardée plusieurs semaines. 5. Enchélide ponctuée. Ænchelis punctifera. E. subeylindrica, viridis, anticè oblusa, posticè acumi- nala. Mull. Inf. €. 4. f. 2, 3. Encycel. pl. 2. f. 2. [ Bory-Saint-Vincent. Op. cit. p.319.] H. dans l’eau des marais. [M. Ehrenberg pense que cette espèce pourrait bien appar- tenir à son genre Distigma (2° mém. p. 17).) 4. Enchélide ovule. Enchelis ovulum. E. cylindrico-ovata, hyalina, longitudinaliter sub- plicata. Mull. Inf£, t. 4. f.9 — 11. Encycl. pl. 2.f. 3. a,b,c. [Bory-Saint-Vincent. Op. cit. p. 321.] H. dans l’eau gardée quelques jours. SE Enchélide paresseuse. Enchelis deses. E. viridis, cylindrica , subacuminata , gelatinosa, Muil. Inf. t. 4. f. 4,5. Encycl. pl. 2.f. 4. a, b. H. dans l’infusion de la lenticule. [M. Ehrenberg range cette espèce dans le genre #70nas. 2e Mém. p. 59.] 6. Enchélide anneau. ÆEnchelis similis. Æ. obovata, opaca, margine pellucida ; interaneis mol- libus. Mull. Inf. t. 4. f. 6. Encycl. pl. 2. f. 5. [ Gyges encheloïdes. Bory-Saint-Vincent. Encycl. p. 449.] H. dans l’eau conservée plusieurs mois. 7. Enchélide tardive. Enchelis serotina. ÆE. ovalo-cylindracea ; interaneis immobilibus. Mull. Inf. t. 4.f. 7. Encycl. pl. 2. f. 6. [Bory. Op. cit. p. 318.] H. dans l’eau des marais gardée. 8. Enchélide nébuleuse. Enchelis nebulosa. E. ovato-cylindracea ; interaneis manifeslis mobilibus. Mull. In£, t. 4. f. 8. Encycl. pl. 2. £. 7. [Bory. Op. cit. p. 318. Ehrenb. 2e Mém. p. 1o1.] H. dans l’eau gardée. 9. Enchélide semence. ÆEnchelis seminulum. ÆE. cylindracea, æqualis. Mull. Jnf. t. 4. f. 13, 14. Encycl. pl. 2. £ 8. a, b, LBory. Op. cit, p. 320.] H: dans l'eau conservée plusieurs jours. e INFUSOIRES, — VIBRIONS. 10. Enchélide poire. Ænchelis pyrum. E. inversè conica, posticè hyalina. Mull. Inf, €. 4. f. 12. Encycl. pl. 2. f. rt. [Enchelis lagenula. Bory. Op. cit. p. 320.] H. dans l’eau longtemps gardée. Observ. L'Enchelis fritillus de Muller (t. 4. f. 22, 23) semble appartenir au genre bursaire. [M. Ehrenberg place à côté des enchélides, dans la famille dont ces derniers animalcules constituent le type, un infusoire très-singulier qu’il a découvert dans la mer Rouge, et dont le corps glabre et ter- miné antérieurement par une bouche droite, est profondément bifurqué à sa partie postérieure. Get animalcule ne peut être une paramécie, une loxode ou une trachélie, dont le corps se serait divisé spon- tanément, car sa bouche est terminale, et chez les infusoires qui se reproduisent par des divisions lon- gitudinales, cette ouverture est latérale ou infé- rieure, tandis que chez ceux où elle est terminale, ces divisions se font transversalement. Ce genre, qui porte le nom de Disoxra, Homp. ot Ehrenb., est caractérisé de la manière suivante : A. polygastrique, entérodélé, énantiotrète nu, dont la bouche est terminale droite, et dont le corps est double et ne porte ni cils, ni soies. Esp. Disoma vacillans, H. et Ebr., Symb. phys. phytoz., Lab. 5, fig. 5. Son corps esthyalin, étroit, à lobes filiformes, réunis seulement à la tête.] L VIBRION. (Vibrio.) Corps très-petit, très-simple, cylindrique, pro- longé. < Corpus minimum, simplicissimum, cylindricum, elongatum. Ozservarrons. Les vibrions sont des animalcules microscopiques, à corps cylindrique, grêle, pro- longé, ne variant presque point dans sa forme. Ceux de ces animalcules qui ont le corps très- simple, sans bouche, sans tube alimentaire, en un mot sans aucun organe particulier, sont de vérita- bles infusoires et appartiennent réellement à ce genre : j'en ai vu moi-même dans ce cas. Mais il est probable que, parmi les espèces nom- * breuses que l’on a comprises dans ce même genre, plusieurs ont une organisation moins simple que les infusoires, ne sont point réellement des vibrions, et qu’on ne s’est uniquement fondé que sur la pelitesse de ces animalcules pour les classer et les rapporter au genre dont il s’agit. Le vibrion-anguille, par exemple, que Zruguière ne regarde que comme une variélé du brio aceti, offre, à ce qu’on prétend, une bouche munie de deux lèvres, et un tube alimentaire distinct. S'il en est 155 ainsi, cet animalcule doit être rapporté à Ja classe des vers, quelque petit qu’il soit, et non à celle des infusoires. On a lieu de présumer que d’autres pré- tendus vibrions sont dans le même cas, Quoi qu'il en soit, j'en ai vu qui assurément n'avaient point de bouche, et parmi eux j'en ai distingué qui offraient l'apparence d’une cavité intérieure, tantôt simple et oblongue, tantôt divisée en deux ; mais cette cavité ne s’ouvrait point au-dehors, [Nous verrons par la suite qu’effectivement plu- sieurs des animaux désignés d’après la forme géné- rale de leur corps, sous le nom de vibrion, appar- tiennent à d’autres groupes. M. Ebrenberg réserve le nom de vrerio aux A. polygastriques anenthérés, nus, gymniques, allon- gés, monomorphes, dont le corps est filiforme, cy- lindrique et ne décrivant que des ondes, lors de sa contraction. Les vibrioniens dont le corps également filiforme est rigide et se contourne en spirale, forment, dans la méthode de ce naturaliste, les genres Srrronrseus ot Srinrzzum, Le genre Srrropiseus (Ehrenb., 2° Mém., p. 68) est caractérisé par la manière avoue ver po sum uurv en cercle, tandis que chez les Srrrizzun il s’enroule en hélice. Le genre Bacrertuw (Ehrenb., 2 Mém., p. 69) se compose des vibrioniens dont le corps est oblong, fusiforme ou filiforme, mais jamais distinctement ondulé, ni enroulé. Le genre Crosrerrun de Nitzsch (Ehrenb.,2°Mém., p. 66) a beaucoup d’analogie avec les vibrioniens, mais se compose des A. polygastriques anenthérés, gymniques, cuirassés, dont l'enveloppe est allongée, cylindrique, ouverte aux deux bouts, et se divise spontanément en deux ou quatre parties par des sections transversales. M. Ehrenberg y range plu- sieurs espèces nouvelles, ainsi que le 7tbrio lunula de Muller, que M. Bory-Saint-Vincent avait placé dans son genre Lunuuwe (Encycl. p. 500).] On voit souvent à l’œil nu le vibrion-anguille, et même le vibrion du vinaigre, qui porte aussi le nom d’anguille du vinaigre : leurs mouvements sont ver- miculaires. La gelée, dit-on, ne les fait point périr ; mais ils ne résistent point à l’évaporalion, à moins que quelques poussières ne les mettent à l'abri du ‘ contact de l'air. On trouve les vibrions dans plusieurs infusions végétales et animales, dans les caux douces, et quel- quelois dans l’eau de mer conservée. ESPÈCES. 4. Vibrion lincole. Z’ibrio lineola. F, linearis, minulissimus. Mull, Inf, t. 6. À x, Encycl, pl. 3, £, 2. 92* [Ehrenberg , 2° Mém., p. 67.] H. dans les infusions végétales. C'est un des infusoires les plus peits. 9, Vibrion ridé. ibrio rugula. T. linearis, flexuosus. Mull Inf. t. 6.F. ». Encycl. pl. 3,f. 3.a,b. [Ehrenb. ae Mém. p. 67.] H. dans l’infusion des mouches. 3. Vibrion baguette. J’ibrio baccillus. F. linearis, æqualis, ulrinque D'uncalus. [Bory.Op cit. p. 775. Ehrenb. 2e Mém. p. 67.] Mull. Inf. t. 6.F. 3 Encycl. pl. 3. f.4.a,b. H. dans l'eau gardée. 4. Vibrion ondoyant. 7ibrio undula. F. filiformis, fl:œuosus. Mull. Inf t. 6. f.4,5,6. Encycl. pl. 3.f. 5 —7. [Spirillum undula. Ehrenb. 2° Mém. p. 68.] (1) H. dans l'infusion gardée de la lenticule. Tantôt ils na- gent, eltantèL ils se réunissent en pelotons sur un rameau de conferve. AC A UN SR (1) Le genre Sririvrun renferme les vibrioniens, dont le corps est rigide et roulé en hélice. E (2) Les bacillaires sont des êtres très-singuliers, qui parais- sent tenir autant du végétal que de l'animal; ce sont de petites James linéaires et rigides, des espèces de baguettes animées qui ne peuvent fléchir leur corps et qui ne se meuvent que par balancement et par glissement. fs ont la plus grande ressem- blance avee certains produits du règne végétal que l'on range parmi les algues ct ont, depuis quelques années, beaucoup oceupé les naturalistes. Du reste, 1 règne, à leur éyard, les opinions les plus divergentes : suivant les uns, ce seraicnl des êtres qui, animaux d'abord, devi. ndraicnt ensuite des plantes ; suivant d'autres, leur réunion, ainsi que l'agrégation de divers autres infusoires, donnerait naissance à des productions phy- tuiïdes, telles que le conferua camoides, ele. 1 est aussi des auteurs qui regardent les bacillaires comme appartenant entiè- rement au règne végétal; enfin, suivant l’observateur le plus récent qui se suit occupé de ce sujer, M. Ehrenberg, les bacil- lairus, doués de vie, seraient bien des animaux, €L Lous Ceux qui sont réellement immobiles ne seraient que des individus morts. L'espace nous manquerait pour exposer en détail et discuter loules ces opinions, ou même pour énumérer les faits curieux dout la connaissance est due aux auteurs de ces hypo- thèses ; et nou, nous bornerons à indiquer les principaux cerits consacrés à ce sujel, savoir : la Description des ecreaires el des bacillairés, par Nitzsch, publiée en 1817; divers articles de l’Eneyclopédie méthodique et du Dictionnaire classique d'histoire naturelle, par M Bory-Saint-Vincent; un Mémoire sur les némazoones, par M. Gaillon, dans les Méin. de la So- ciélé d'émulation de Rouen: l’article Némazoones du Diction. des sciences naturelles, par M. De Blainville, et les Obse: va- tions de M. Ehrenberg dans les Mém de l'Académie de Berlin et dans les Annales des sciences naturelles, 1834. Ces animaux forment un groupe assez nombreux. Dans la classiication de M. Bury-Saint- Vincent 11 sont réunis dans la famille des bacillariées, qui se subdivise en cinq genres. sa- voir : les la illaires, les Cchinelles, les navicules, les lunulines et les styllaniés M Ehreuberg adopte cette famille, mais en y assignauL de nouvelles liniles. Dans sa méthode, elle se com- pose des polygastriques anenthérés, pscudopodes, cuirassés, dont l'enveloppe se divise spontanément avec l'animal. Le genre Bacisvaria, établi d'abord par Muller, puis réuni par cé naturaliste au genre vibrio , dont il diffère considérable- ment, se compose d'êtres très-singuliers, qui sont quelquefois solitaires, mais dont le corps linéaire et cylindrique ou légère- ment comprimé, se colle pour ainsi dire côte à côte à quelque autre individu de même espèce, ou s’y joint par ses extréini- tés, de tacon à former des séries où des filaments diversement brisés, où bien des agglomérations rayonnantes. Lorsqu'on les observe ainsi réuuis, on les voit exécuter des mouvements anguleux et rapides par lesquels ils s'éloignent les uns des ANIMAUX APATHIQUES. 5. Vibrion spiral. Pibrio spirillum. FT. filiformis ; ambagibus in anqulum acutum tornalis. Mull. Inf.t.6 f. 9 Encycl. pl. 3. f.8. [ Spirillum volutans. Ehrenb. 2e Mém. p. 68.] H. dans l'infusion du laitron des champs. G. Vibrion vermet. 7’ibrio vermiculus. B. cylindracrus, gelatinus , Lorluosus. Mull. Inf. t. 6. f 10, 11. Encycl. pl. 3. f. x. [Pupella annulans. Bory. Op. cit. p. 664.] H. dans l’eau des marais. 7. Vibrion inteslin. brio intestinum. T. gelatinosus, Leres, anticè angustalus. Mull. Inf. €. 6.F. 12 — 15. Encycl. pl. 3. f. 10 —13. [ Pupella clavata. Bory. Op. cit. p. 664.] H. dans l’eau des marais. 8. Vibrion biponctuëé. Vibrio bipunctatus. F. linearis, œæqualis ; utrâäque exlremilale truncalé ; globulis binis mediis. [Bacillaria bipunctata. Bory. Op. cit. p. 136 (2).] autres ou se juxta-posent, mais dont on ne comprend pas le mécanisme, el, à ce phénomène, succède tout à coup l’inertie la plus complète. M. Ehrenberg définit ce genre de la manière suivante : G. Bacrrcarra, Bacillariens libres. qui ne se fixent pas et qui sont réunis entre eux de facon à former des rubans poly- morphes et à conserver quelque mobilité sans se détacher ; enfin dont l'enveloppe est quadrangulaire, bivalve longitu- dinalement, et persistant après la mort, Espèces B. Clroparræ, Hemprich et Ehrenb., Sym- bolæ physicæ phytozoæ, pl. 8. fig. 2 À B. Plolemæi, Hemp. et Elenb. Loc. cit., pl. 3. 1. ‘a flosceulosa, Ebrenb., 2° Mém., p. 84, Diatoma vulyaris, Agarth, etc. Le genre Navicura a été établi par M. Bory pour recevoir les bacillariées qui ont la forme d’une navette et qui, pendant une parte de leur existence, sont privés de mouvement el vivent fixés par un prolongement filiforme et extrêmement Lénu qui naît d'une de leurs extrémités. M. Ehrenberg y range les ba- cillariens libres, jamais fixés, qui sont solitaires ou bien agglo- mérés et qui ont une enveloppe plus longue que large. Espèces. N. siymoidea, Hem. et Ehr. Symb. phys. pbyt., pl 2, fig. 6. Û N. interrupta, Hem. et Ehrenb., Loc. cit., pl. 3, fig. 7, etc., etc. Le genre Eucasrrum de M. Ehrenberg se distingue du pré- cédent par l'enveloppe , qui est plus large que longue. Espèce. E. rata, Ehrenb. (2: Mém., p. 82), etc. Le genre Fracicrarra de Lyngbye, rangé par M. Bory parmi ses arthro:liées, doit prendre place, suivant M. Ehreuberg, dan; la famille des bacillariées, à côté des hacillaires, et se composer des anima!cules de ectte famille qui, de même que les précédents, ne sont jamais fixés, maïs qui se réunissenL en faisceaux et non en groupes, polymorphes, et se désunissent ensuile. Espèces. F. bipunctata, Hem. et Ehr., Symb. phys. phye.,. pl.2,fig ri. f. d'aphthalma, H et Ebrenb., Op. cit., pl. 3, fig. 4. F. multipunctata, Hem. et Ebreub., Op. cit., pl. 2, fig. 12" Le genre Exiraria (Lyngbye) se compose, dans la méthode INFUSOIRES. — GONES, Mall. Inf,. €. 7 f. 1. Encycl. pl. 3. f. 14, H. dans l'eau de mer gardée. 9. Vibrion triponctué. Y’ibrio tripunctatus. F. linearis, utrinque attenuatus, globulis tribus ; extre- mis minoribus. : Mull. Inf €. 7. f. 2. Encycl. pl. 8. f. 15. [Navicula tripunctata. Bory. Op. cit. p. 563.] H. en automne, dans les fossés inondés. 10. Vibrion porte-pieu. Vibrio paxillifer. La linearis, [lavescens ; paleis gregariis mullifarium ordinalis. Mull. Inf.t. 7. f. 3— 7. Encycl. pl. 3. f. 16 —20. [ Bacillaria Mulleri. Bory. Op. cit. p. 137. B. paradoza. Muller, Ehrenb. 2° Mém. p. 83.] H. dans l'ulve dilatée. Etc. DEUXIÈME SECTION. CORPS MEMBRANEUX. Il est presque sans épaisseur, soit aplalti, soit concave, Les animalcules compris dans cette section pa- raissent£ être réellement des infusoires. Leur corps est très simple, membrancux, le plus souvent aplali, concave dans un pelit nombre; il n'offre aucun or- gane particulier perceptible, et il est probable qu’il n’y en existe récllement point, Posséder une forme constante, différente de celle qui est sphérique, ovoïde ou oblongue, c’est, dans les infusoires qui la présentent, la preuve d’un pro- grès acquis dans la consistance des parties de ces corpuscules. Effectivement, sans un affermissement obtenu dans ces parties, la pression du liquide en- vironnant se fùt opposée à l'acquisition et à la con- servalion de cette forme qui, elle-même, a pris sa source dans la nalure des mouvements que les ani- de M. Ebrenberg, des bacillariés qui diffèrent des précédents en ce qu'ils sont réunis en étoiles : ils sont flabelhiformes et apodes. Le gerne Syxenra, de M Ebrenberg, comprend les bacilla- riés sessiles et qui, dans le jeune àge, sont fixés. #. ulna, Ehrenb., 2° Mém., p. 87. — Bacillariaulna, Nitzsch , etc. Le genre Gonrnonewa, Agarth, doit aussi, suivant M. Ebren- berg, prendre place dans la famille des bacillariées, et avoir pour caractère distinctif d'être fixé dans le jeune âge, pédi- culé, et d'avoir le corps rétréci postérieurement et cunéi- forme. Le genre Coccowewa , de M. Ehrenberg, diffère du précé- 157 malcules qui l’offrent exécutent dans l’eau. L'orga- nisalion de ces infusoires n’en est pas moins encore très-simple, quoique ces petits corps soient un peu moins frêles que ceux de la première section. Voici les genres qui se rapportent à celle seconde section du premier ordre. GONE. ‘(Gonium.) Corps très-pelit, très-simple, aplati, court, angu- leux. Corpus minimum , simplicissimum, complana- tum , breve, angulatum. Ogservarioxs. Les gones et les cyclides sont les plus.simples des infusoires aplatis. Leur corps est courL, plat, membraneux et en quelque sorle sans épaisseur. Il est anguleux dans son pourtour dans les gones ; Llandis qu’il est orbiculaire ou ovale dans les cyclides. Quelques espèces de gones paraissent composées de plusieurs corps joints ensemble par une mem- brane commune qui les réunit ou les enveloppe. Ce n'est probablement tantôt que l'apparence es mailles aperçues.de leur tissu cellulaire, comme dans la gone pectorale, el lantot que celle des lignes préparées pour les scissions qui doivent les multiplier, comme dans la gone coussinet. Leur mouvement est oscillatoire. [M. Ehrenberg assigne à ce genre les caractères suivants : A. polygastriques, anenthérés, cuirassés, épitri- ques, composés, se reproduisant par des divisions intérieures et la rupture de l'enveloppe, dépourvus d'yeux et renfermés dans unc enveloppe comprimée, quadrangulaire. Il la range à côlé des volvoces, 2e Mém., p. 75.] ESPÈCES. 1. Gone pectorale. Gonium pectorale. G quadrangulare . pellucidum ; globulis sedecim. Mull. Iuf. t. 16. f, 9 — 11. Encycl. pl. 7.f. 1—3. dent, en ce que le corps est rétréci à ses deux extrémités et subréniforme. Enfin , le genre Ecurnerra, Lyngbye, appartient aussi à cette famille d'infusoires polygastriques el diffère des précédents en ce qu'il est pédiculé, flabelliforme et réuni en rayons. Espèce. Z. splendida, Hemp. et Ehrenb., Symb. phys., pl. 3. fig. 5. Ilest à noter que la structure de tous ces êtres n’est encore que très-imparfaitement connue. M. Ehrenberg n'a donné encore aucune observation précise relativement mème à l'exis- tence d'une cavité digestive dans l'intéricur de leur corps; et dans l'état actuel de la science il serait difficile de se pronouccr sur leur nature, FE, 158 [ Pectoralina hebraica. Bory. Op. cit. p. 605. Gonium pectorale. Ehrenb. 2e mém. p. 75.] H. dans les eaux pures. 9, Gone coussinet. Gonium pulvinatum. G. quadrangulare, opacum, torosum. Mull. Jnf, t. 16. f. 12 — 15. Encycl. pl. 7. f. 4. — 9. H. dans l'eau des fumiers. . Gone ridée. Gonium corrugatuin. Ci G. subquadrangulure, albidum, ruga longitudinal nolalum. Mull. Inf. €. 16. f. 16. Encycl. pl. 7. f. 8. [Paramæcium oriziformis. Bory. Op. cit. p. 6or.] H. dans diverses infusions, particulièrement dans celle de la poire. US Gone rectangle. Gonium rectangulum. G. rectanqulare ; dorso arcualo. Mull. Inf, £. 16. F, 17. Encycl. pl. 7. f. 9. H. fréquemment dans les eaux pures [M. Bory-Saint-Vincent considère cette espèce comme ne devant pas être distinguée de la suivante , et comme de- vant se rapporter au genre kolpode. Op. cit. p. 436.] 5. Gone obtusangle. Gonïum oblusanqulum. G. oblusangulare ; dorso arcuato. Mull. Inf. t. 16. f. 18. Encycl. pl. 7. f. 10. H. avec le précédent , mais rarement. CYCLIDE. (Cyclidium.) Corps très-petit, très-simple, transparent, aplati, orbiculaire ou ovale. Corpus minimum, simplicissimum, pellucidum, complanatum, orbiculare vel ovatum. Ozservarions. Les cyclides sont rapprochés des gones par leur corps court et aplati; mais ils Lien- nent davantage aux paramèces, semblent même n'être que des paramèces raccourcies, et n’en diffè- rent point par leur organisation. En effet, les cyclides ont le corps court, orbiculaire ou ovale, tandis que le corps des paramèces est allongé, plusieurs fois plus long que large; mais, dans les uns comme dans les autres, le corps est très-simple, aplati, membraneux. Le mouvement des cyclides est oscillatoire, circu- Jaire ou demi-circulaire, plus ou moins interrompu, lent ou vif selon les espèces. [Dans la méthode de M. Ehrenberg le genre Gy- CLIDIUM se compose des A. polygastriques, anenthérés, aus, épigastriques, dont le corps est garni de soies rétractiles, distribuées par rangées simples, longi- tudinales ou circulaires. Le genre Panrorrreux, du même auteur, diffère du précédent en ce que les cils dont la surface du corps est garnie, sont épars partout; il se compose de plusieurs espèces nouvelles décrites par M. Ehren- berg. (2e Mém., p. 75.) ANIMAUX APATHIQUES. Enfin le genre Cuogromonas se compose des eycli- diens, dont la surface du corps n’est pas garnie de cils, mais dont tout le dos est pourvu de soies, c’est- à-dire d’appendices droites et roides, qui n’exécutent aucuns mouvements analogues à ceux qui caracté- risent les cils. M. Ehrenberg en décrit deux espèces. (2e Mém., p. 77.)] ESPÈCES. 1. Cyclide bulle. Cyclidium bulla. ? C. orbiculare, kyalinum. Mull. Inf.t. 11. f. 1. Encycl. pl. 5.f, 1. [Monas bulla. Bory. Op. cit. p. 350.1 H. dans l'infusion du foin. 9. Cyclide millet. Cyclidium milium. C. ellipticum, cryslallinum. Mull. nf, €. 11. f. 2, 3. Encycl. pl. 5. f. 2, 3. H. dans l'infusion de diverses plantes. . Cyclide flottante. Cyclidium fluitans. Qt C. ovale, crystallinum. Mull. Inf. t. x1. f. 4,5. Encycl. pl. 5. f.4. 5. [Gyges translucida. Bory. Op. cit. p. 449.] H. dans l’eau de mer corrompue. 4. Cyclide glaucome. Cyclidium glaucoma. C. ovatum ; interraneis ægrè conspicuis. Mull. Inf. t. 11.f.6 —8,. pl. 5. f. 6 —8. [Ehrenb. rer Mém. (Acad. de Berlin, 1830.) pl. r. fig. 4. — 2e Mém. p. 74.] H. dans l'eau gardée pendant l'hiver. Sd . Cyclide noirâtre. Cyclidium nigricans. C. oblongiusculum ; margine nigricante. Mull. Inf. t. 11. f. 9, vo. Encycl. pl. 5. f. 9 — 10. [ Bory. Op. cit. p. 234.] H. dans l’infusion de la lenticule. G. Cyclide rostré. Cyclidium rostratum. C. ovale, pellucidum, posticè subacutum. Mull. Inf. t, x1. f. 11, 12. Encyel.pl. 5. f. r1, 12. [ Bursaria rostrata. Bory. Op. cit. p. 16r.] H. dans une infusion végétale. 7. Cyclide pepin. Cyclidium nucleus. C. ovale, poslicè acuminatum. Mull. Inf. €. 11. f. 13. Encycl. pl. 5.f. 13. [Bory. Op. cit. p. 234.] H. rarement dans les infusions végétales. 8. Cyclide diaphane. Cyclidium hyalinum. C. ovatum, posticè acutum. Mull. Inf. t. 11. f. 14. Encycl. pl. 5. f. 14. [Bory. Op. cit. p.234.] H. dans l'infusion dela clavaire coralloïde. Etc. INFUSOIRES. — KOLPODES. PARAMÈCE. (Paramecium.) Corps très-petit, simple, transparent, membra- neux, oblong. Corpus minimum, simplex, pellucidum, mem- branaceum, oblongum. Osservarions. Les paramèces ne sont, en quelque sorte, que des cyclides allongés, plus développés, un peu plus animalisés. Le corps de ces animalcules est membraneux, aplali, quelquefois cylindracé, al- Jlongé, obtus à ses extrémités, en général très-peu sinueux el sans angles. Il paraît varier de forme d’un instant à l’autre, selon les positions qu’il prend par rapport à l'œil de l'observateur. C’est en observant ces infusoires qu’on a reconnu, d’une manière positive, leur multiplication par scis- sion, c’est-à-dire par division de leur corps, soit longitudinale, soit transverse; et l’on sait mainte- nant que ce fait remarquable ne leur est point du tout particulier. Il est même probable que ce mode singulier de multiplication est celui de la plupart des infusoires, quoique plusieurs paraissent se re- produire par des corpuscules (des gemmules) in- ternes, qui se font jour au-dehers par des déchi- rures. Les paramèces ne nous offrent que de très-petites lames allongées, vivantes, animalisées. Elles sont à peine distinctes des kolpodes ; néanmoins elles sont moins sinueuses, moins anguleuses, moins irrégu- lières. Leurs mouvements sont en général lents, vagues, ou oscillatoires. [M. Ehrenberg a constaté que, chez les paramèces, il existe un tube alimentaire conduisant à de nom- breuses cavités stomacales et s’ouvrant au-dehors par une bouche et un anus qui ne sont situés ni l’un ni l’autre aux extrémités du corps; sous ce rapport, ils se rapprochent des kolpodes; ils sont également pourvus d’une petite trompe rétractile et inerme; mais ici les deux ouvertures sont plus éloignées l’une de l’autre, et la surface du corps est couverte de cils disposés obliquement par rangées.] ESPÈCES. 1. Paramèce aurélie. Paramecium aurelia. P. compressum, a medio ad apicemuniplicatum, posticè acutum. Mull. Inf. t. 12. f. 1 — 14. Encycl. pl. 5. f, 1—12. [Bory. Op. cit, p. 6or. Ehrenb. 2e Mém. p. 114. ] H. dans l'eau des fossés où croît la lenticule, 3. Paramèce chrysalide. Paramecium chrysalis. P.cylindraceum, versüs anticè plicatum, posticè ob- tusum. Mull. Inf. t. 12. f, 15 — 20. Encycl, pl. 6.f. 1.—5. H. en automne , dans l'eau de mer. [Ebrenb. 1er mém, Acad. de Berlin, 1830, pl. 4. fig. 2. — 2. Mém. p. 114.] 159 [ Paramèce arabe. Parameciwm siniaticum. P. valdè complanatum , utrinque rotundalum, carina anlica longitudinali obliqua. Hemp. et Ehrenb. Symb. Phys. phyt. tab. 2. fig. 5. 5. Paramèce rusée. Paramecium versutum. P. cylindraceum, posticè incrassatum, utrâque extre- milate oblusum. Mull. Inf.t. 12. f, 21— 24. Eucycl. pl. 6. f:6—9. H. dans les fossés marécageux. 4. Paramèce œuvée. Paramecium oviferum. P. depressum ; intüs bullis ovalibus. Mull. Inf. £. 12, f, 25 — 27. Encycl. pl. 6.f, 10 — 12. [ Kolpode ovifare. Bory. Op. cit. p. 477.] H. dans les marais. 5. Paramèce bordée. Paramecium marginatum. P. depressum , elliplicum griseum ; margine hyalino. Mull. Inf. t. 12.f. 28 — 29. Encycl. pl. 6. f. 13—14. [Gyges lithunatus. Bory. Op. cit. p.449. ] H. dans l’eau des marais. KOLPODE. (Kolpoda.) Corps très-petit, très-simple, aplati, oblong, si- nueux, irrégulier, transparent. Corpus minimum , simplicissèmum, pellucidum , oblongum , complanatum , sinuosum, irregulare. Orservarions. De même que les paramèces ne sont guère que des cyclides allongés, de même aussi les kolpodes ne sont en quelque sorte que des paramèces siaueuses, irrégulières, plus variées dans leur forme. Ainsi les Xolpodes, quoique étant encore des in- fusoires très-simples, sont un peu plus avancés en animalisation que les paramèces, puisqu'ils sont plus sinueux, plus irréguliers, plus variés, et que leur forme est moins assujettie aux influences de la pres- sion du milieu dans lequel ils habitent. Les espèces observées sont nombreuses : quelques- unes des moins irrégulières, qui vont être citées les premières, seraient aussi bien nommées paramèces que kolpodes. Les mouvements de ces infusoires sont en général lents, vagues, ou oscillatoires. [M. Ehrenberg réserve le nom de kolpodes aux À. polygastriques, entérodélés nus, qui n’ont ni la bouche, ni l'anus terminaux, qui ont la face ventrale du corps ciliée, et sont pourvus d’une trompe courte et rétractile. Il en sépare plusieurs des espèces in- diquées ci-dessous pour les ranger dans les genres trachélius et loxodes, qui s'éloignent des kolpodes par un caractère très-important, savoir, la position de leur anus, qui est terminal. D’après de nouvelles observations de ce naturaliste (1854), il paraitrait que la bouche des kolpodes est en outre armée de dents. 140 M. Losana a inséré dans les mémoires de l'Aca- démie de Turin un travail descriptif très-étendu sur ces animalcules; mais les raisons que nous avons déjà indiquées en parlant de ses observations sur les protées nous empêchent d’en parler ici.] E. ESPÈCES. 1. Kolpodelame. Ko!poda lamella. K. elongata, membranacea, anticè curvata. Mull. Inf. t. 13. f. 1—5. Encycl. pl. 6. f. 1— 3. [Trachelius lamella. Ehrenb. 2° mém. p. 107.] (1) H. dans l'eau, mais rarement. 2. Kolpode poulette. Ko/poda gallinula. K. oblonga ; dorso antico membranaceo hyalino. Mull. Inf. t. 13. f. 6. Encycl, pl. 6. F. 4. [Enchelis gallinula. Bory. Op. cit. p. 321.] H. dans l'eau de mer corrompue. 3. Kolpode bec. Ko/poda rostrum. K. oblonga ; anticè uncinala. Mull. Inf. €. 13. f. 7, 8. Encycl. pl. 6. f. 5, 6. [Loxodes rostrum Ehrenb. 2e Mém. p. 108. ] (2) H. dans les eaux où croît la lenticule. &. Kolpode botte. Kolpoda ocrea. X. elongala, membranacea, apice allenuata, basi in angulum reclum pro:luelæ. Mull. Inf t. 13. f.9 10. Encycl pl. 6. f, 7.8. [ Anuiba ochrea. Bory. Op. cit. 46.] H. dans les eaux stagnantes. 5. Kolpode mucronce. Ko/poda mucronata. K. dilata , membranacea, anticè angustala, altero mar- gine incisa. . Mull. Inf.t. 13. f, vr. 12. Encycl. pl. 6. f. 9. 10. [Bory . Op. cit. p. 456 ] H. dans l’infusion de l’ulue linze. — (1) Le genre Tracmerrus, établi par Schrank, comprend, dans la méthode de M. Ehrenberg, les A. polygastrigues enté- rodélés de la section des allotrètes, qui ont l’anus (erminal, la bouche inféricure et intime, et le front allongé, cylindrique ou déprimé, el se prolongeant en forme de trompe étroite. Le corps de ces animalcules est souvent cilié, et sa forme varie. M. Ehrenberg y range l’espèce mentionnée ci-dessus, ainsi que Le Trachelius anas, Ehrenb., 1°" Mém., Acad. de Ber- lin, 1830, pl. 4, fig. 5. Trichoda anas, Muller, pl. 27, fig 14,15. — Encycl., pl. 14, fig. 11 et 12.— Bory, Op. cit., p. 749. Le Trachelius fallaæ. Schr. Ehrenb., 2e Mém., p. 107. V'ibriofaliaæ, Muller, Inf.— Enc. pl. 5, fig. 16 —18. Dans la méthode de M. Ehrenberg ce genre donne son nom à une famille qui contient aussi les genres loxodes, les bur- saires, les phialines ct les glaucomes. Le genre Gzaucoma, Ehrenb., se distingue de tous les autres trachéliens, par l'existence de crochets qui garnissent l'ouverture buccale et paraissent répresenter une lèvre infé- rieure. La forme générale de leur corps les rapproche un peu des kolpodes, mais ils n’ont de cils qu’à l'extrémité antérieure du corps. M. Ehrenberg n’en décrit qu'une seule espèce. Le Glaucoma sciriillans, Ehrenb., 17 Mém., Acad. de Berlin, 1830. pl. 4, fig. 1. — 2° Mém., p. 112. ANIMAUX APATHIQUES. 6. Kolpode triquètre. Ko/poda triquetra. K. obovala, depressa ; allero margine retuso. Mull. nf. t. 13. f. 13-15, Encycl. pl. 6. f. 11—13. H. dans l’eau de mer. 7. Kolpode striée. Kolpoda siriala. K. oblonga, subarcuata, depressa, candida, anticè acuminala, poslicè rolundatla. Mull. Inf. t. 13. F.16, 19. Encycl. pl. 6. f. 14, 15. H. en abondance, dans l’eau de mer. 8. Kolpode noyau. Kolpoda nucleus. K. ovala, verlice aculo, dorso convexo. Muill. Inf. t. 13. f. 18. Encycl. pl. 6. f. 16. [Enchelis eycloides. Bory. Op. cit. p. 32r.] H. dans l'infusion des semences du chanvre. 9. Kolpode pintade. Kolpoda meleagris. X. plicalilis depressa , apice uncinata, margine antico crenulata, posticè obtusa. Mull. Inf. t. 14. F. 1— 6, ett. 15. f, 1—5. Encycl. pl. 6. f. 17—27. [Amphileptus meleagris. Ehrenb. 2* mém. p. 115. ] (3) H. dans l'eau où croît la lenticule. Animalcules allongés , très-irréguliers et très-variables. 10. Kolpode coucou. Kolpoda cuculus. K. ovala, ventricosa , infrà apicem incisa. Mull. Inf. €. 14. f. 79-14. Encycl. pl. 7. F. 1—9. H. danses infusions végétales, et dans celle du foin fétide. 11. Kolpode crénelée. Kolpoda assimilis. K. depressa, non plicatilis, apice uncinalo, margine antico ad medium usque crenulalo, poslicè dilatalo aculiusculo. Mull. Inf. L. 15. f. 6. Encycl. pl: 6. f, 28. [Kolpode crenulata. Bory. Op. cit. p. 475.] H. dans l'eau de mer, Etc. —_—_—_—_—_—————————…—…—…—…— …—…—_——————————…—— Le genre Opurvocerca, de M. Ehrenberg, se rapproche des trachéliens par la disposition du canal alimentaire qui, par un des bouts, s'ouvre à la face ventrale, et par l’autre, à l'extré- milé du corps; mais ici, c'est la bouche et non l'anus, qui est terminale, et l'ouverture efférente est inférieure. Esp. Ophryocerca ovum, Ehrenb., 2 Mém., p. 112. (2) Le genre Loxoves, de M. Ehrenberg, appartient à la même famille que le genre trachélius, dont il se distingue par la forme de la lèvre supérieure, qui est courte, déprimée et remarquablement large et ciliée. De même que les précédents, les loxodes n'ont pas la bouche armée de crochets el ne portent pas sur le front un cercle de cils. Parmi les espèces que ce na- turaliste y rapporle nous citerons : Le Loxodes cuculus, Ehrenb., rer Mém., Acad. de Berlin, 1830, pl. 4, fig. 3 ; et 2e Mém., p. 109. — Kol- poda cuculus, Muller. Encycl. pl. 7. fig. 8-12. Le L. ruculio, Ehrenb., 2€ Mém., p. 109. — Ko/poda cu- culio, Muiler, Inf., pl. 15, fig 17-19. — Encycl., pl. 7. fig. 17-19. — Bursaria cuculio, Bory, Op. cit. p: 160. E: (3) Le genre Awrmirerrus de M. Ehrenberg, se compose des infusoires qui, avec le même mode d'organisation que les kol- podes , s’en distinguent par l'absence d’une trompe, et ont le frout et la queue rétrécis. Ce naturaliste y range le Fibrio anser de Muller, le Paramæcium fasciole, de Muller, etc. INFUSOIRES APPENDICULÉS. BURSAIRE. (Bursaria,) Corps très-simple, membraneux, concave. Corpus simplicissimuin, membranaceum, con- cavum. Osservariows. Les bursaires sont des infusoires à corps mince, comme membraneux, ainsi que ceux des quatre genres précédents, el qui se font remar- quer par leur forme concave d'un côté, imitant soit une bourse, soit un bateau, etc.; elles ont peu de vivacité dans leurs mouvements, el on prétend que ces mouvements sont irréguliers, de manière que lorsqu'elles parcourent une ligne spirale de droite à gauche, et qu’elles s'élèvent dans l’eau, elles se meu- vent avec assez de vilesse; mais quand elles revien- nent ou redescendent, elles ne vont qu'avec lenteur; ce que l’on attribue à l'influence de leur forme. On trouve des bursaires dans les eaux douces et stagnantes, et dans l’eau de mer; on n’en connait encore que peu d'espèces, parmi lesquelles la pre- mière est visible à l'œil nu. [Il paraît, d’après les observations récentes de M. Ehrenberg, que les bursaires ont, de même que les ioxodes, les trachélies, etc., un tube intestinal garni d'appendices cœcales, qui s'ouvre antériceure- ment à la face inférieure du corps, et postérieure- ment à son extrémilé; la bouche elle-même, dé- pourvue de cils ou de crochets, el point de cercle de cils sur le front; du reste, ils se distinguent de ces deux genres par la disposition de la lèvre supérieure qui esl comprimée, subcarénée ou renflée et point rétrécie; le corps de ces inlusoires est en grande parlie poilu.] ESPÈCES. 1. Bursaire troncatelle. Bursaria truncatella. B. {ollicularis, apice truncato. Ehreub. 2 Mém. p. 110. Mull. nf. L. 17. f. 1—4. Encycl. pl. 8. f. 1—4. [Bory. Op cit. p. 160.] H. dans l’eau des fossés. 9, Bursaire bullée. Bursaria bullina. B. cymbæformis, anticè labiata. Mull. Inf. t. 17. f. 5 — 8. Encycl. pl. 8. f. 5— 8. [Bory. Op. cit. p. 160.] H. dans l'eau de mer. 5. Bursaire repliée. Bursaria duplella. B. elliptica, marginibus inflexis. Mull. Inf. €. 13.6 13. 14. Encycl. pl. 8. f, 12,13. [Bo:y. Op. cit. p. 160.] H. dans lus eaux vu croit la lenticule. 4. Bursaire globuleuse. Bursaria globina. B. spærica , utrinque obscurata ; medio pellucentissimo. Muil. Inft. 19.6, 15 — 19. Encyel. pl, 8. f, 14—16. H. dans l'eau de la mer gardée. 141 M. Bory pense que cette espèce devra se rapporter au YuP. q P PP genre Vozvoce. Op. cit. p. 219.] 5. Bursaire hirondeau. Bursaria hirundinella. B. utrinque laciniala ; extremilatibus productis. Mull.Inf. €. 19. f. 9—12. Encycl. pl. 8. f. 9 —u1. [ Hirundinella quauricuspis. Bory. Op. cit. p. 456.] H. dans l'eau des marais. ORDRE DEUXIÈME. INFUSOIRES APPENDICULÉS. Ilsont, àl’extérieur, des parliestoujours saïllantes, comme des poils, des espèces de cornes, ou une queue. Les infusoires sont encore très-pelits, gélatineux, transparents, diversiformes : ils sont, malgré cela, moins imparfails et moins simples que ceux du pre- mier ordre, puisqu'ils ont constamment des parties saillantes à l'extérieur, comme des poils très-appa- rents, des espèces de cornes ou une queue. Au lieu d'être les produits de générations sponta- nées comme les premiers des infusoires nus, on ne saurœt douter qu'ils ne proviennent des infusoires du premier ordre, et que leur état et leur forme ne soient le résultat de quelques progrès obtenus dans la tendance à composer l’organisalion que la vie possède el exécule, à mesure qu’elle se transmet dans les individus qui se succèdent. Déjà, en eux, l'animalisation est un peu plus avan- cée, plus caractérisée ; le corps moins simple dans ses parties, moins changeant sous les yeux de l’ob- servateur; les fluides essentiels contenus, et le tissu vivant qui les contient sont probablement un peu plus composés que dans les infusoires nus; el, quoi- qu'ils ne possèdent encore intérieurement aucun organe spécial pour des fonctions particulières, ils sont Loul à fait sur le point d’en obtenir, el même à cel égard, on a pu déjà se tromper sur plusieurs. Les infusoires appendiculés, de mème que ceux du premier ordre, n'ont aucun organe particulier pour se régénérer : la plupart se multiplient par une scission naturelle de leur corps, et plusieurs néan- moins se reproduisent par des gemmes inlérieurs, c’est-à-dire par des corpuscules oviformes qui pro- bablement se font jour au-dehors par des déchirures. Il paraît, par les nombreuses espèces déjà connues et publiées, que les inlusoires de cet ordre sont bien plus nombreux dans la nature que les infusoires nus. Cela doit être ainsi, d’après les principes que je me suis cru fondé à établir. En effet, dans les-infusoires nus, l'origine encore trop récente des races qui proviennent de celles, en 142 petit nombre, qui furent générées spontanément, n’a permis à la durée de la, vie et aux circonstances qui ont influé sur ces races, qu’une diversité peu considérable. Mais, à mesure que la durée de la vie, que sa transmission dans les individus qui se sont succédé en se multipliant, et que les circonstances ont eu plus de temps pour exercer leurs influences, les races se sont diversifiées de plus en plus et sont devenues plus nombreuses. Cet ordre de choses, qu'il est facile de reconnaître pour celui même de la nature, nous fait sentir pour- quoi les énfusoires sont bien moins diversifiés ct moins nombreux que les polypes. Effectivement, quoique nous ne connaissions pas probablement tous les infusoires, et que nous connaissions bien moins encore tous les polypes, ce qui est déjà connu de part et d'autre indique que la diversité des polypes est considérablement plus grande que celle des jn- fusoires. Aussi les polypes sont plus éloignés de leur origine que les infusoires. Malgré cela, les énfusoires appendiculés sont déjà très-variés entre eux; néanmoins ils présentent dans leurs caractères des moyens si peu favorables pour les diviser nettement en différentes coupes, que les genres qu'on a établis parmi eux, sont, quoiqu'en petit nombre, très-imparfaitement limités. Dans le genre tricode (#richoda) de Muller, il ya déjà quelques animaux qui commencent à offrir l’é- bauche d’une bouche, et par conséquent d’un organe digestif commencé. Or, d’après notre caractère clas-" sique, ces animaux doivent être rapportés à la classe suivante. TRICODE. (Trichoda.) Corps très-petit, transparent, diversiforme, sans queue particulière, garni de poils mous, soit partout, soit sur quelque partie de sa surface. Corpus minimum, pellucidum, diversiforme, ecaudatum, undiquè vel in superficiei parte pilis mollibus ciliatum. Orservarions. J'appelle éricode, les infusoires qui manquent de queue, c’est-à-dire qui n’ont point pos- térieurement ce prolongement particulier qui mérite le nom de queue, et qui sont munis, soit partout, soit sur quelque partie de leur surface, de poils mous, qui les font paraître velus ou ciliés. Cesinfusoires se composent de tous les leucophres de Muller et de la plus grande partie de ses #richoda. Je les distingue de ceux que je nomme férones, parce qu’ils n'ont pas, comme ces derniers, des poils longs et cirrheux, ou des poils roides, rares et cor- niformes. Les tricodes el les kérones ainsi déterminées, sont sans contredit moins avancées en animalisation que les infusoires qui sont terminés postérieurement par ANIMAUX APATIHIQUES. une queue particulière; elles doivent donc se trouver avant eux dans l’échelle animale. [Le genre Tricons établi par Muller et adopté par M. Bory, qui en distingue les leucophres, se com- pose, dans la méthode de M. Ehrenberg, des enché- lidiens (ou les polygastriques entérodélés, énantio- trètes nus), dont la bouche est terminale et oblique; le corps glabre, peu ou point alténué en ayant, ne présentant pas de prolongement en forme de têle et de cou, et se reproduisant par une division spontanée transversale. Le genre Lacriwarorra de M. Bory-Saint-Vincent, se place, dans la méthode de M. Ehrenberg, à côté des tricodes, dont il se distingue par l’existence d’un prolongement en forme de tête et de cou, que le tube intestinal traverse sans donner naissance à des appendices cœcales. Enfin, le genre Leucoruris, de Muller, termine la série des enchélidéens, et diffère de tous les autres ayant aussi la bouche oblique, par les cils qui sont répandus sur toute la surface du corps. C’est dans ce dernier genre que M. Ehrenberg a pu observer de la manière la plus distincte, la mo- dification particulière du canal intestinal, qu'il dé- signe sous le nom de campylocæla. Ce tube autour duquel naissent tous les cœcums stomacaux, se pro- longe d'une extrémité du corps à l’autre, mais au lieu d’être en ligne droite comme chez les enchélides, il est disposé en spirale. (7oyez le premier mémoire de M. Ehrenberg, Acad. de Berlin, 1850, pl. 2, fig. 2, et.Ann. des Sc. Nat. 2° sér. t. 2. Zool. pl. 5, fig. 14.) E.] ESPÈCES. (A.) Corps garni de cils sur toute sa surface. (Leucophres de Mull.) 1. Tricode conspirateur. 7richoda conflictor. T. sphærica , subopaca ; interaneis mobilibus. Mull. Inf. t. 21. f. 1, 2. Encycl. pl. ro. f. r, 2. [ Leucophra conflictor. Bory. Op. cit. p. 486.1 H. dans l’eau des fumiers. 9, -Tricode mamelle. 7richoda mamilla. T. sphærica, opaca ; papillé exsertili. Mull. Inf. t. 21. f. 3—5. Encycl. pl. 10. f. 3 —5. [Leucophra mamilla. Bory. Op. cit. p. 486. H. dans l'eau des marais. . Tricode verdâtre. 7richoda viridescens. Qt T. cylindracea, opaca, posticè crassior. Mull. Inf. t. »r.f. 6— 8. Encycl. pl. 10. f. 6—8. [ Leucophra viridescens. Bory. Op. cit. p. 487.] H. dans l’eau de mer. CSI . Tricode verte. 7richoda viridis. T, ovalis, opaca, INFUSOIRES. — TRICODES. Mull, Inf. t. 21. £. 9 —x1. Encycl. pl. 10. f.9 —15. [Leucophra viridis. Bory. Op. cit. p.487.] H. dans l’eau des rivages. : 14. Tricode turbinée. 7richoda turbinata. T. inversè conica , subopaca. Mull. Inf, t. 22. f, 8, 9. Encycl. pl. 1. f. 1, 2. [ Leucophra turbinata. Bory. Op. cit, p. 485.1 H. dans l’eau de mer corrompue. ZX 5. Tricode posthume. 7richoda posthuma. T. globularis, opaca , nigricans ; reticulo pellucenti. Mull. Inf. t. 21. f. 13. Encycl. pl. 10. f. 13. 5. Tricode aiguë. Tric ula. [Leucophra posthuma. Bory. Op. cit. p. 486.] do rcode eue "7e Po GErtE H: dans l'eau de mer corrompue. T. ovata , teres, apice acuto, mutabilis, flavicans.\ Ë ñ ï Mull. Inf. €. 22. f. 10 —12. Encycl. pl. 11. f 3—5. G. Tricode dorée. Trichoda aurea. En On MEET T. ovalis, fulva , uträque extremitate æquali obtusa. H. dans l'eau de mer, parmi les ulves. Mull. Inf. €. 21. f. 14. Encyel. pl. 10. f. 14. : , : DEaconire dr LOUE Fr FU 16. Tricode marquée. 7richoda notata. H: dans l'eau de mer. T. ovala , teres, anticè punclo atro notata. : : : Mull, Inf. €. 22. f. 13 —16. Encycl. pl. rr.f. 6— 9. . . Trichoda pertusa. CE 7. Tricode PERCÉE Cr Leucophra notata. Bory. Op. cit. p.487. 2 y: Op. cit. p. 487 T. ovalis, gelatinosa, apice truncato obtusa , allero la- A. dans l'eau de mer. Lere suffossa. À ; : Mull. Inf. t. ar. f. 15, 16. Encycl. pl. 10. f. 15. 16. 17. Tricode blanche. 7richoda candida. Leucophra fossulata. Bory. Op. cit. p. 487. : ne poreQp agit pr ABTEl T. oblonga, hyalina, alter& extremitate altenuala, cur- ; vala. 8. Tricode disloquée. Zrichoda fracta. Mull. Inf, t. 22. f. 19. Encycl. pl. 11. f. 10. eritricha candida. Bory. Op. cit. p.019. [ Peritricha candida. Bory. Op. cit. p. 615.] T. elongata, sinualo-angulata, subdepressa. H. dans les infusions marines. Mull. Jof. €, 21. f. 19, 18. Encycl. pl. 10. f. 17, 18. ; [Leucophra fracta. Bory. Op. cit. p. 488.] 18. Tricode signalée. Trichoda signata. H. dans les fossés inondés. T. oblonga, subdepressa ; margine nigricante. 9, Tricode dilatée. Zrichoda dilatata. Mull. Inf. t. 22. f. 18, 19. Encycl. pl. 11. f. 11, 12. [Peritricha signata. Bory. Op. cit. p. 615.] T. complanata, mutabilis ; marginibus sinuatis. H. dans l'eau de mer, et n’est point rare. Mull. Inf. t, 21. f. 19 — 21. Encycel. pl. 10. f. 19—21. [Leucophra dilatata. Bory. Op. cit. 488.7 19. Tricode trigone. 7richoda trigona. H. dans l’eau de mer. Cet animalcule serait un kolpode s'il n'était cilié. T. crassa, obtusa, angulata, flava. à Muil. Inf. t. 22. f. 20, 21. Encycl. pl. 11. f. 22, 23. 10. Tricode élincelante. 7richoda scintillans. [ Leucophra trigona. Bory. Op. cit. p. 487.] n H, dans l'eau des marais. T. ovalis, teres , opaca , viridis. Mull. Inf. t. 22. f, 1. Encycl. pl. 10. f. 22. 20. Tricode fluide. Trichoda fluide. H. dans les eaux stagnantes, On doute si ce n’est pas une volvoce. T. subreniformis, ventricosa, variabilis. : ans à FRE Mull. Zool. dan. 2. t. 73. f. 1— 6. Encycl. pl. 11. f. 24—29. 11. Tricode vésiculifère. Trichoda vesiculifera. [ Leucophra fluida. Bory. Op. cit. p. 488. T. ovata ; interaneis vesicularibus pellucentibus. pencop rit fige 5 RUE: 4 MÉR: Re 106] Muil. Inf. t. 22. f, à, 3. Encycl. pl. 10. f, 23, 24. "dans FEARUE "à MONS COMMAUE: € infusi igétales. : : Me is 91. Tricode versante. 7richoda fluxa. 12. Tricode globifère. 7richoda globifera. ro ere T.ovato-oblonga , crystallina ; globulis tribus serialibus. Mull: Zool. dan. 2.t.75.f. 7—10. Encrel pl. 11. f. 30—35. Mull. Inf. €. 22. f, 4. Encycel. pl. 10. f. 25. [Leucophra fluxa. Bory. Op. cit. p. 487.] [ Leucophra globifera. Bory. Op. cit. p. 486.] H. avec le précédent. H. dans les fossés inondés, os . Tricode cornue. 7richoda cornuta. 15, Tricode pustuleuse. Zrichoda pustulata. T. inversè conica, viridis, opaca. T!. ovato-oblonga, posticè obliquè truncata. Mull, Inf, €. 22. f. 5— 7. Encycl. pl. 10. f. 26 — 28. [Leucophra pustulata, Bory. Op. cit. p.466.] H. dans les marais. Mull. Inf. L. 22. f, 22 — 26. Encycl. pl. 11. f, 36 — 39. [ Dicerratella triangularis. Bory. Op. cit p. 250. Monostyla cornuta. Ehrenb. 2° Mém. p.230 (1).] H. dans l'eau des marais. (1) L'organisation des infusoires dont M. Ehrenberg a formé le genre Moxosrxca, s'éloigne beaucoup de celle des leucophres et des tricodes : ces animalcules ne sont pas polygastriques, mais sont pourvus d'un canal digestif simple, ouvert à ses deux extrémités et renflé à sa partie antérieure en une grande ca- vité pharyngienne globulaire. Leur bouche est armée de deux 144 (B.) Corps velu sur quelque partie de sa surface. (La plupart des trichodes de Muller.) [ 23. Tricode éthiopienne. Trichoda ethiopica. T.ovata, oblonga , dorso convexa, ventre complanata. poslicè acuta, hyalina. Hemprick et Ehrenberg Symb, Phys. phyt. pl. 1. fig. 10. H. parmi les conferves à Dongala.] [ 24. Tricode lybienne. Tricoda nasamonum. T. cylindrica , utrinque rotundata ; hyalina, oris rima elongata. Hemp. et Ehrenb, Phys. phyt. pl. 2. fig. 10. Etc.] 25. Tricode grésil. 7richoda grandinella. T. sphærica, pellucida , supernè crinita. Mull. Inf. t. 23. f. 1— 3. Encycl. pl. 12. f. 1--3. [Trichodina grandinella. Ehrenb. 2e Mém. p. 97.] (1) H. dans l'eau pure et dans les iafusions végétales. 26. Tricode comète. Zrichoda comela. T. sphærica, anticè comala ; globulo posticè appendente. Mull. nf. t. 23. f. 4, 5. Encycl. pl. 132. f.4, 5. [Bory. Op. cit: p. 747.] H. dans l'eau très-pure. 27. Tricode grenade. Z'richoda granata. T. sphærica, centro opaco, periphæria crinila. Mull. Inf.t. 23. f. 6. 5. Encycl. pl. 12. f. 6, 7. [Peritricha granata. Bory. Op. cit. p. 614.] H. dans les eaux recouvertes par la lenticule. 28. Tricode toupie. Zrichoda trochus. T. subpiriformis, pellucida, utrinque crinita. Mull.Inf. t. 23. f. 8, 9. Encycl. pl. 12. f. 8, 9. [Ophrydia trochus. Bory, Op. cil. p. 583.] H. dans les marais, avec la leuticule. 29 Tricode télard. Zrichoda gyrinus. T. ovalis, teres, crystallina, anticè crinita. Muil. Inf. t. 23. F. 10 —12. Encycl. pl. 12. f. ro —12. [ Ophrydia gyrinus. Bory. Op. cit. p. 583.] H. dans l'eau de mer. 50. Tricode solaire. 7richoda solaris. T. sphæroidea, periphæria crinita. Mull. Inf. t. 23. f, 15. Encycl. pl. 12.f. 16. [Peritricha medusa. Bory. Op. cit. p. 613.] H. dans les infusions marines. mandibules terminées chacune par une seule dent aiguë; leur corps est renfermé dans une enveloppe déprimée et oviforme, et se termine par une queue non divisée, pourvue à son cxlré- milé d'une fossette qui semble remplir la fonction d'une ven- touse; enfin, ils portent antérieurement un pont oculaire et un appareil rotatcur composé de plusieurs cercles de cils. Dans la méthode de M. Ehrenberg. le genre monostyla prend place daus la classe des rotateurs, division des Polytrocha loricala (voyez le volume suivant) Le Cercaria hirta (Muller, Inf. pl. 19. fg. 17, 18. — Encyc. pl. 9. fig. 17, 18), que M. Bory-Saint-Vincent a rangé avec le ANIMAUX APATHIQUES. 51. Tricode bombe. 7richoda bomba. . T. ventrosa, mutabilis ; anticè pilis sparsis. Mull. Inf. t. 28. f. 17 — 20. Encycl. pl. 12. F, 17—20. [ Bory. Op. cit. p. 747.] H. dans les eaux des marais. 32. Tricode palette. 7richoda orbis. T. suborbicularis, anticè emarginata, crinila. Mull. Inf.t. 23. f. ar. Encycl. pl. 12.f, ar. [Bory. Op. cit. p. 749.] H. dans les eaux douces. Tricode urne, 7richoda urnula. ot SA T. urceolaris, anlicè crinila. Mull. Inf. t. 24. [ 1, 2. Encycl. pl. 12. f. 22, 23. [Bory. Op. cit. p.749.] H. dans l’eau où croît la lenticule. 54. Tricode amphore. 7richoda diota. T. urceolaris, anticè anguslata, ora apicis ulrinque crinila. Mull. Inf. t. 24. f,3, 4. Encycl. pl. 12. f 24, 25. [ Ophrydia lagenulata. Bory Op. cit. p. 582.] H. dans l'eau des fossés où croit la lenticule. 55. Tricode hérissée. 7richoda horrida. T. subconica, anticè laliuscula, truncala , posticè ob- tusa , selis deflexis. Mull. If. t. 24. f.5. Encycl. pl. 12. f. 26. H. daus l’eau de la moule. Tricode urinale. 7richoda urinarium. ca GD T. ovalo-oblonga, rostro brevissimo crinilo. Mull. Inf. t. 24. F. 6. Encycl. pl. 12. F. 27. [ Bury. Op. cit. p. 749 j H. dans l'infusion du foin. 57. Tricode croissante. 7richoda semiluna. T. semi-orbicularis, anticè sublüs crinila. Mull. Inf. t. 24. f. 7, 8. Encycl. pl. 12.f. 28, 29. { Bory. Op. cit. p. 749.] H. dans l’infusiou de la lenticule. O1 C9 Tricode teigne. 7richoda tinea. T. clavata, anticè crinila, posticè incrassala. Mull. Inf. t. 24. f. 11, 12. Encycl. pl. 12. f. 32, 33. [ Bory. Op. cit. p. 548.] H. dans l'infusion du foin. Tricode noire. Trichoda nigra. T. ovalis, compressa, anlicè lalior crinita. Trichoda cornuta dans son genre Dicerratella diffère beau- coup de ce dernier. Suivant M. Ehrenberg, c’est un animal- cule polygastrique, entérodélé, cuirassé. Dans sa méthoile de classincation, le genre Courrs de Nitzsch renferme tous les infusoires connus qui présentent ces trois caractères. L’enve- loppe des coleps est une espèce de coque formée par des pièces raugées par files, et dans les intervalles desquelles on voit des raugées des cils. E. (1) Le genre Trrcnonina de M. Ehrenberg.est une division de la famille des vorticelliens comprenant les espèces dont le corps n’est point pédicellé et qui sont libres. c Mull. Inf. €. 24. f. 13—15. Encycl. pl. 12. f. 34—36. [Bory. Op. cit. p. 749.] H. dans l'eau de mer. 40. Tricode pubère. Trichoda pubes. T. ovato-oblonga , gibba, anticè depressa. Mull. Inf, t 24. f 16—18. Encycl. pl. 12. f. 37, 39. [Bory. Op. cit. p. 749.] H. dans l’eau des marais. 41. Tricode flocon. 7richoda floccus. T. membranacea, anticè subconica , posticè papillis tri- bus crinitis. Mull. Inf. t. 24. F, 19—a21. Encycl. pl. 12. f. 4o—42. [ Trinella pacha. Bory. Op. cit. p. 753.] H. dans l'eau des fossés. 42. Tricode échancrée. Zrichoda sinuata. T. oblonga, depressa, allero margine sinualo crinila, poslice oblusa. Muil. Inf. t. 24. f. 22. Encycl. pl. 12. f. 43. Tricode hâtive. 7richoda præceps. T.membranacea, sublunata , medio protuberante, mar- F gine inferiore crinita Mull. Inf. £. 24. 23—25. Emcycl. pl. 12. F 44—46. [Oxitricha variabilis. Bory. Op. cit. p. 597.] H. dans l’eau des marais. CS 6 Tricode protée. 7richoda proteus. T. ovalis, posticè oblusa ; collo elongato, retractili; apice crinilo. Mull. Jnf. t. 25 À 1—5. Encycl. pl. 13. £ 1 —5, [Phialina protrus. Bory. Op. cit. p.617. (1)] H. dans l’eau des rivières. 45. Tricode versalile. Trichoda versatilis. T. oblonga, posticè acuminala ; collo retractili, infra apicem crinilo. Mull. Inf. t. 25. f 6—r0. Encycl. pl. 13. f. 6—10. [{ Phialine versatilis. Bory. Op. cit. p. 617.] H. dans l'eau de mer. 46. Tricode bossue. 7richoda gibba. T. oblonga, dorso gibbera, ventre excavala, anticè ciliala ; extremilatibus chtusis. Mull. Inf, t 25. F. 16—20. Encycl. pl. 13. f. t1—15. [Ozitricha gibbosa. Bory. Op. cit. p. 596.] H. dans l'eau des rivages. 47. Tricode enceinte. Trichoda fœta. T. oblonga, dorso protuberante, anticè ciliala ; extre- milatibus obtusis. Mull, Loft. 25. . r1—195. Encyel. pl, 13.f. 16—20. [ Bory. Op. cit. p. 748.] H. dans l'eau de mer. (1) Le genre Prramxa a été établi par M Bory-Saint-Vincent, pour recevoir les trichodes de Muller et quelques autres ant- malcules, qui se reconnaissent facilement par leur corps glabre et par l'existence d'un faisceau de cils isolé:, et disposé sur un bouton céphalique, qu'un rétrécissement en forme de cou rend très-sensible. Cette division a été adoptée par M. Ehren- berg, qui la place à coté des bursaires dans la famille des tra- INFUSOIRES. — TRICODES. 145 48. Tricode bâillante. 7richoda patens. T. teres, elongaté , anticè foveatà ; fove& marginibus crinilis. Mull. Inf, t. 26. F. 1, 2. Encycl. pl. 13. f. 21, 22. [Kondyliostoma limacinia. Bory. Op. cit. p. 478.1 H. dans l’eau de mer. Sa fossette antérieure serait-elle une bouche commencée ? 49. Tricode fendue. 7richoda patula. T. subovata, ventricosa, anticè canaliculata ; apice et canaliculo crinito. Mull. Inf. L. 26. F. 3—5. Encycl. pl. 13. f. 23— 5. [Leucophrys patula. Ehrenb. 1er Mém. (Acad. de Ber- lin, 1820) pl. 2. fig. 2.—2e Mém. p. 105.] H. dansles infusions marines et dans l'eau derivière gardée. Etc. [C'est aux dépens des tricodes de Muller, que M. Ehrenberg a établi plusieurs genres dont les noms ont déjà été mentionnés dans le tableau que nous avons donné de sa méthode. Le genre Asrinisca de cet auteur comprend les A. polygastriques entérodélés de la section des allo- trèles (ayant la bouche et l'anus terminaux comme chez les enchélidiens, mais se reproduisant par des divisions spontanées, longitudinales el transversa- les), qui sont Quirassés. Il y rapporte le Trichoda lynceus, Muller. Le genre Ox1TRIQUE établi par M. Bory-Saint-Vin- cent, se compose aussi, en majeure partie, de tri- codes de Muller, et se fait distinguer par la forme arrondie du corps, et l'existence de cils disposés en deux faisceaux distincts ou sur deux séries. M. Ehrenberg a adopté ce genre et l’a choisi comme Lype de la seconde famille de ses katotrètes nues (n'ayant ni la bouche, ni l'anus terminaux) caracté- risée par un corps cilié el soyeux ou armé de styles ou de crochets. Les oxitriques diffèrent des autres gen- res composant ce groupe par l'absence de styles et de crochets; leur corps est simplement cilié el soyeux. 1. Oxitrique pellionelle. Oxitricha pellionella. O. oblongata, angusta, compressa, oblusa , anticè ci- liata , posticè selosa. Bory. Op. cit. p. 595. Ehrenb. 2e Mém. p.118. Trichoda pellionella. Muller. Inf. pl. 31. fig. 21. Encycl, pl. 16. fg. 31. 2. Oxitrique lièvre. Oxitricha lepus. O. ovata, compressiuscula, anticè ciliata, posticè se- losa, pellucida. chélines de la section des allotrètes nus, ordre de entérodélés, Il y rapporte les deux espèces suivantes : 19 Phralina vermicularis. Ehr. 2° Mém., p. 111 — PA. hirudinoïdes. Bory. Op. cit. p. 617 — Trichoda vermi- cularis. Muller, In£. pl. 28. fig. 1 — 4 — Encycl. pl. 14. fig 27 — 0. »0 Phialina viridis. Ehr. 2° Mém. pl. 618. E, 116 Bory. Op. cit. p. 594. Ehrenberg. 2° Mém. p. 118. Kerona lepus. Muller. Inf. pl. 34. fig. 5—8. Encycl. pl. 18. fig. 17—20. Etc. Le genre Acnnwornrys de M. Ehrenberg renferme certaines Tricodes de Muller, dont le corps esl garni d’appendices droites, roides et très-longues, qui, n’exécutant pas de mouvements vibratiles, sont dé- signées par cet auteur sous le nom de sojes. Ce petit groupese place dans la famille des enché- lidiens et a pour caractère : bouche terminale droite, corps subglobuleux et garni de soies. Esp. 1° 4ctinophrys sol. Ehrenb. 2e Mém. p.102 et 1e Mém., Acad. de Berlin 1850, pl. 9, fig. 4. Trichoda sol, Muller, Inf. pl. 95, fig. 15—15.—Encycl. pl. 12, fig. 15—15. Peritricha sol, Bory, Op. cit. p. 614. 90 Actinophrys difformis. Ebr. 2° Mém. p. 102. Le genre Trrcnonrsous du rnéme auteur diffère du précédent par la forme du corps qui ressemble à un disque; mais qui, du reste est également pourvu de soies. Esp. Zrichodiscus sol, Ebr. Se Mém. p. 105. Le genre Hororurya de M. Ehrenberg renferme aussi des leucophres de Muller, et se compose des enchélidéens dont la bouche est terminale et droite comme dans le genre enchélide, etc., et dont le corps est garni de cils vibratiles. Esp. Holophrya ovum. Ehr. 2° Mém. p. 102. Holophrya coleps. Ehr. Loc. cit. Holophrya ambiqua. Ehr. loc. cit. Trichoda ambigua. Muller, pl. 27, fig. 11—16. Encycl. pl. 15, fig. 1—5. Oxitricha ambiqua. Bory, Op. cit. p. 596. M. Ehrenberg range aussi quelques espèces de trichodes de Muller dans son genre Urozerrus, divi- sion de l’ordre des katotrètes nus, famille des kolpo- dées, dans laquelle il n’existe pas de trompe comme chez les kolpodes; le front est obtus et le corps se termine par une queue rétrécie. Ce naturaliste y place, 40 Le Trichoda musculus, Muller.—Encycl. pl. 15, fig. 28—50. 90 Le Trichoda piscis, Muller, pl. 51, fig. 1—4. —Encycl. pl. 16, fig. 2—5.—Bory, Op. cit. p. 745, etc. Enfin, les Ornryorena, que M. Ehrenberg range à côté du genre uroleptas, dans la famille des kol- podées, ressemblent un peu aux leucophres par la forme générale et par les cils dont toute la surface ANIMAUX APATHIQUES, du corps est recouverte; mais la bouche, au lieu d’être terminale, est inférieure comme l'anus. Le caractère le plus saillant par lequel ces infusoires se distinguent des autres kôlpodées, est l'existence d’un point oculiforme vers la partie antérieure de leur corps. Esp. [Ophryoglena flavicans. Ehr. 2 Mém., p. 117, pl. 2, fig. 9. KÉRONE. (Kerona.) Corps très-petit, diversiforme, sans queue parti- culière, garni de cirrhes rares, ou de poils roïdes et corniformes sur quelque partie de sa surface. Corpus minimum, diversiforme, ecaudatuin, quâ- dam superficiei parle cirrhatum aut aculeis corni- formibus munitum. Opservarrows. Les Xérones dont il s’agit ici se com- posent des kérones de Muller, et de ses himantopes : les uns et les autres de €es infusoires ont entre eux les plus grands rapports, et ne diffèrent que parce que dans les kérones de Muller, le corps est muni de poils roides, qui semblent des espèces de piquants corniformes; tandis que dans ses Aimantopes, les cirrhes sont des poils longs, rares et flexibles. Ces infusoires pourraient, sans inconvénient, être réunis aux éricodes, d'autant plus que parmi les tricodes mêmes de Muller, plusieurs espèces ont des poils, soit corniformes, soit cirrheux. Cependant, comme les tricodes réduites au ca- ractère plus précis que nous leur assignons, sont encore malgré cela très-nombreuses, on peut en distinguer sous la dénomination de kérones, loutes les espèces qui offrent des poils en piquants corni- formes, ou des filets écartés, longs, flexibles et cir- rheux. [ D’après les observations de M. Ebrenberg, il pa- raîtrait que chez les kérones les cœcums stomacaux sont groupés autour d’un inteslin, ayant deux ou- vertures distinctes, mais n’étant situées, ni l’une ni l’autre à l'extrémité du corps. Leur reproduction s’ef- fectue à l’aide de divisions spontanées, longitudinales et transversales. Enfin, leur corps cilié et garni de soies présente encore à sa face ventrale des crochets, qui semblent tenir lieu de pieds. L’existence de ces appendices et l’absence de styles distingue le genre kérone, tel que M. Ehrenberg le circonscrit, des autres infusoires de la famille des oxytrichéens, dans laquelle il prend place. E.] ESPÈCES. 1. Kérone râteau. Kerona rastellum. K. orbicularis, membranacea, hine angulala, altera pagina serie triplici corniculata. INFUSOIRES: — CERCAIRES. 2 Mull. Inf. t. 33. f. 1, 2. Encycl. pl. 17. £. 1, 2. [Tribulina rastellum. Bory. Op. cit. p. 527.] H. dans l'eau de rivière et dans celle de mer. 2, Kérone carrée. Kerona lyncaster. K. subquadrata, rostro obtuso, disco corniculis mican- tibus. Mull. Zool. dan. 2. t. 9. f. 3. Encycl. pl. 17. f. 3à 6. [Bory. Op. cit. p. 470.] Se trouve dans l’eau de mer longtemps gardée. 3. Kérone masquée. Kerona histrio. K. ovato-oblonga, anticè corniculis nigris punctiformi- bus, posticè pinnulis longitudinalibus instructa. Mull. Inf. t. 33. F. 3, 4. Encycl. pl. 17. F. 7, 8. [Stylonichia histrio. Ehrenb. 2° Mém. p. 120. (1)] Se trouve dans les rivières parmi les conferves. 4. Kérone cypris. Kerona cypris. X. obuersè ovata, anticè crinila, corniculis mucronala, posticè crinita, allero margine sinuala. Mull. Inf. t. 33. f. 5,6. Encycl. pl. 17. f. 7, 8. [Bory. Op. cit. p. 471.] H. dans les eaux douces, parmi la lenticule. 8, Kérone sébile. Kerona haustrum. K. orbicularis, medio corniculata, anticè membranacea crinila , poslicè selosa. Mull. Inf. t.33.f, 7—11. Encycl. pl. 17. Ê. r1—15. [Bory. Op. cit. p. 472.] H. dans l'eau de mer. 6. Kérone soucoupe. Kerona haustellum. K. orbicularis, medio corniculata, anticè membranacea, ciliata , poslicè mulica. Mull. Inf. . 33. f. 12, 13. Encycl. pl. 17. f. 16, r7. [Bory. Op. cit. p. 472.] H. dans les eaux douces, parmi la lenticule, 7. Kérone patelle. Kerona patella. K. univalvis, suborbiculata, anticè emarginata corni- culala, posticè selis flexilibus pendulis. Mull. Inf. t. 33. f. 14—18. Encycl. pl. 18. f. 1—5. [£Euplotes patella. Ehrenb. 2° Mém. p. 118 (2).] H. dans l'eau des marais. 8. Kérone crible. Kerona vannus. K, ovalis, subdepressa ; margine altero flexo, opposilo (1) Le genre Sryronyema de M. Ehrenb. diffère du genre kérone et des autres oxytrichéens par l'existence simultanée de crochets et de styles ; ces derniers appendices sont placés à la partie postérieure du corps et forment des cènes larges à leur base, déliés à leur sommet et incapables d'exécuter des mouvements de rotation, mais cependant bien mobiles; on voit souvent l’animal s'appuyer sur ses styles, etil semble s'en servir comme d'un organe de tact. M. Ebrenberg rapporte à ce genre l'espèce citée ci-dessus etle kerona militus, Muller. Le genre Urosrxza du même auteur se fait aussi remarquer par l'existence de styles à la partie postérieure du corps; il prend place à côté du précédent dans la famille des oxytri- chéens, mais ne présente point de crochets. M. Ehrenberg n'en décrit qu'une seule espèce qu'il nomme U, grandis. (Ehrenb. 2e Mém., p.119.) (2) Le genre Evrrores de M. Ebrenberg comprend les infu- soires, qui avec l'organisation générale des kérones ont le dos éeussonné, mais n'ont pas de tête distincte; on leur voit des cils, LS EN ciliato ; corniculis anticis selisque posticis. Mull. Inf. t. 33. f. 19, 20. Encycl. pl. 18. f. 6, 7. H. dans l’eau de mer. Etc. CERCAIRE, (Cercaria.) Corps très-petit, transparent, diversiforme, muni d’une queue particulière très-simple. Corpus minimum, pellucidum, diversiforme ; caud& speciali simplicissimd. Oxsservarrons. Quoique les cercaires soient en gé- néral dépourvues de poils ou de cils, et qu’elles sem- blent venir naturellement après les bursaires, elles sont plus.avancées en animalisation que les tricodes, et leur queue particulière les rapproche évidemment des furcocerques, des tricocerques, des ratules et des vaginicoles. Mais les vraies cercaires n’ont point de bouche, non plus que les furcocerques : ce sont donc les derniers genres des infusoires, Les cercaires sont des infusoires très-petits, mi- croscopiques, gélatineux, transparents, qui vivent la plupart dans les eaux des marais et dans les eaux courantes. Quelques espèces néanmoins se trouvent dans les infusions animales et végétales, et d’autres dans l’eau de mer. La plupart ont un mouvement circulaire très-rapide. Ici, comme dans le genre suivant, l’on est exposé, d’après Ja petitesse extrême des individus, à rap- porter à la classe des infusoires, des animaux qui, par leur organisation, appartiennent à d’autres points de l'échelle animale. Une bouche, quoique d’abord inaperçue et con- séquemment l’ébauche d’un sac alimentaire, peut exister dans certains de ces animaux, et dès-lors ils appartiennent au premier ordre des polypes; mais des yeux, comme on en a supposé dans certaines cercaires, cela est impossible. Avant de dire que le fait lui-même vaut mieux que le raisonnement, il faut : 1° constater que les points que l’on a pris pour des yeux, en sont réelle- ment, et qu'ils ont chacun un nerf optique qui se rend à une masse médulaire, centre de rapport pour des sensations ; 2 il faut ensuite établir positivement que dés animalcules réellement pourvus d’yeux, sont néanmoins, par leur organisation, de la même classe que les autres infusoires. des soies, des styles et des crochets. M. Ehrenberg rapporte aussi à ce genre le Trichoda Charon de Muller, Inf. pl. 32. fig. 12 — 20. Encycel. pl. 15. fig. 6— 14, que M. Bory-Saint- Vincent range dans son genre Plæsconia. (Encycl. p. 929.) Le genre Discocepmarus (Ebrenberg) se distingue du précé- dent en ce que la tête est séparée du dos par un rétrécisse- ment. M. Ehrenberg ne mentionne qu'une seule espèce qu'il a observée dans la Mer Rouge et qu'il nomme Discocephalus rotatorius (Himp. et Ehrenb., Symb. phys. phytoz., pl. 3. fig. 8.) C'est un petit animal hyalin, oblong et un peu com- primé, dont la tête est plus étroite que le corps, et dont la face ventrale est garnie de quatre paires de cils. Par la forme géné- rale de son corps, on pourrait le prendre pour quelque jeune animal de la famille des caliges. EL pour lui assigner une place définitive dans la série zoologique, peut-être faudra-t-il l'étudier d'une manière plus approfondie que les savants voyageurs à qui on en doit la découverte ne paraissent l'avoir fait, E. 148 [Les recherches de MM. Nitzsch, Bacr ct Ebren- berg, montrent queles animalcules réunis par Muller sous le nom de cercaires, présentent entre eux les différences les plus grandes : les uns sont des poly- gastriques, d’autres des rotateurs, d’autres encore des planaires, et plusieurs ont, avec les fascioles ou ditomes, l’analogie Ja plus grande. On voit chez ceux-ci à la face ventrale, deux ventouses dont une antérieure et l'autre placée vers le milieu du corps, un canal qui, d’abord unique, se divise bientôt en deux branches, comme le canal intestinal des dito- mes, des organes qui paraissent être des ovaires et même des vaisseaux. En traitant des vers nous au- rons l’occasion de revenir sur ces singuliers animaux qui, dans une classification naturelle, ne peuvent certainement rester à la place que Lamarck ct la plu- part des zoologistes de son époque leur assignaient. Il nous parait probable qu’on à aussi confondu sous cetle dénomination les jeunes ascidies composées, lorsqu'elles sont sous leur première forme.] ESPÈCES. 1. Cercaire têtard. Cercaria gyrinus. C. rotundata ; caudà acuminalà. Muill. Inf. t. 18. f. 1. Encyel. pl. 8. f, 1. [Bory. Op. cit. p. 190.] H. dans les infusions animales, , 2. Cercaire bossue. Cercaria gibba. C. subovala, convexa, anticè subacuta ; caudà tereti. Mull. Inf. t. 18. F. 2. Encycl. pl. 8. F. 2. [Bory Op. cit. p. 190.] H. dans l'infusion des jungermanes. 3. Cercaire agitée. Cercaria inquieta. C. mulabilis, convexa ; caudà lœvi. (1) Le genre Hisrrionezce établi par M. Bory-Saint-Vincent comprend dans la méthode de ce savant, les cercariées dont le corps estovale, oblong, contractile, polymorphe, aminci anté- rieurement , avec des rudiments d'yeux ou d'organe buccal, et Ja queue implantée à la partie la plus obluse du corps. La plu- part de ces animaleules, sinon tous, paraissent avoir trois yeux, deux ventouses ventrales, un Lube digestif bifurqué; en un mot tous les caractères organiques les plus importants des di- tomes. (f’oyez Hemprich et Ebrenb., Symb. physicæ, phylo- z@a.) (2) Le genre Urocenrru établi par Nitzch, renferme, dans Ja méthode de M. Ehrenberg , les monadines munies d’une queue et ayant le corps anguleux. Le genre Bono de ce dernier naturaliste (Ehrenb., 2° Mém., p 65) est très-voisin du précédent, dontil ne diffère que par ja forme du corps, qui est arrondi ou allongé. (3) M. Bory-Saint-Vincent a établi le genre VireuziNA pour recevoir les cercairesde Muller, dont le corps est oblond , mem- braneux, aminci par sa partie postérieure en une très-pclite queue fléchie en virgule sur l’un des côtés de l'animal, qui lui- même est très-comprimé. (4) Le genre Eucuena de M. Ehrenberg se compose des A. po- lygastriques, qui se rapprochent des monadines par l’absence d’un tube intestinal, d’une enveloppe de cils répandus sur la surface du corps, et de prolongements pseudopédiformes va- riables, qui ont le corps allongé comme les vibrioniens ; mais qui deviennent polymorphes par la contraction de certaines parties, etse reproduisent par des divisions longitudinales ou obliques; ANIMAUX APATHIQUES. Mull. nf, t. 18.f, 3—7. Encycel. pl. 8. f. 3—7. [ Histrionella inquieta. Bory. Op. cit. p. 45; (1).] H. dans l’eau de mer. Quoique sans organes intérieurs, elle a, dit-on, des yeux et une bouche, Si cela est, ce n'est point un infusoire. 4. Cercaire lenticule. Cercaria lemna. C. mutabilis, subdepressa ; caud@ annulatä. Muil Inf, £. 18.f. 8.—12, Encycl. pl. €. f. 8—12. [Histrionella annulicauda. Bory. Op. cit. p. 457.1 H. dans les marais. On lui croit aussiune bouche et des yeux, 5. Cercaire toupie. Cercaria turbo. C. globulosa, medio coarctala ; caud& unisetä. Mull. In. t. 18. 8, 13—16. Encycl pl. 8.f. 13—16. [ Turbinella. Bory. Op. cit. p. 560. [ Urocentrum turbo. Khrenb. 2° Mém. p. 66 (2).] H. dans les ruisseaux. On lui soupconne encore des yeux. 6. Cercaire pleuronecte. Cercaria pleuronectes. C. orbicularis, membranacea ; caudà uniselé. Muill. Inf. t. 19. f. 19—21. Encycl. pl. 10. f. 1 —8. [ Wirgulina pleuronectes. Bory. Op. cit. p. 58r (3). [Euglena pleuronectes. Ehrenb. 1e Mém. Acad, de Ber- lin, 1830. pl. 6. fig. 5(:)] H. dans l’eau longtemps gardée. 7. Cercaire trépied. Cercaria tripos. C:. sublrianqularis, brachiis deflexis, caudé recté. Mull. In£. £. 19. F. 22. Encycl. pl. 10. £ 4. [ Tripos Mulleri. Bory. Op. cit. p. 753.] H. dans l’eau de mer. 8. Cercaire tenace. Cercaria tenax. C. membranacea, anticè crassiuscula truncata ; caudä& triplo breviore. Mull. Inf. t. 20. f. 1. Encycl. pl. 10. f. 5. * [irgulina pirenula. Bory. Op. cit. p.781.] Se trouve dans l’infusion du tartre des dents. enfin, qui se distinguent des autres infusoires que présente celte série de caractères, et qui con«tituent la familles des as- tasiens par l'existence d'un seul œil et d'un prolongement caudal. M. Ebrenberg y range l'espèce indiquée ci-dessus, plus: Le Circaria viridis, Muller, Furcorerca viridis, Lamk. L'Enchelys sanguinea. Nées Goldfuss. Le f’ibrio acus, Muller t.8. fig. 9. 10. Encycl. loc. cit. pl. 4. fig. 8. Lacrimaloria avus. Bory. Encycl. p. 479. Euglena acus. Ehrenb M. Mém. pl. 1 fig. 3. L’Evglena sanquinea, Ehrenb. Loc. cit. pl. 1. fig. 4. L'Euglena pyreim, Ehrenb. Loe. cit. pl. 1. fig. 5. L’Eug'ena longicauda. Ehrenb. Loc. cit. pl. 1. fg. 6. Le genre Axsryopnis du même auteur ne diffère du précé- dent que par l'absence d'un prolongement caudal ; le corps des amblyophis est aplati, arrondi postérieurement ; leur bou- che est terminale et ciliée, et leur œil unique rouge et très- gros. M. Ehrenberg n'y rapporte qu'une seule espèce. L'Aamblyophis viridis. Ehrenb. ae p. 72. pl. 2. fig. 9. Le genre Disriewa , Ehrenberg, dont il a déjà été question, se distingue des deux précédents par l'existence de deux points oculiformes. Enfin , le genre Asrasra de M. Ehrenberg comprend les aslasiens qui ne présentent pas de vestiges d’yeux. Ce na- turaliste décrit plusieurs espèces nouvelles d'astasies, et pense qu'il faudra peut-être rapporter à cette division le Paramæcium | oceanicum de Chamisso et Eysenhardt, INFUSOIRES. — FURCOCERQUES. 9. Cercaire cyclide. Cercaria cyclidium. C. ovalis, posticè subemarginata , caudà exsertili, Mull. Inf. t. 20. f. à. Encycl. pl 10 Ê. 6. [ Firgulina brevicaucla. Bory. Op. cit. p.781.] H. dans les eaux les plus pures. 10. Cercaire disque. Cercaria discus. C. orbicularis ; caudà curvatà. Mull. Inf. t. 20. 8, 3. Encycl. pl. 10. f. 7. CP rgulina disceus. Bory. Op. cit. p. 781.] H. dans les eaux des marais. 11. Cercaire lunaire. Cercaria lunaris. C. arcuala, teres, apice crinila ; caudà cirral& inflexà. Trichoda. Mull. Inf. t. 29. f. 1—3. Encycl. pl. 15. fu —13. CRastulus lunaris, Bory. Op. cit. p. 667. Ehrenb. 2° Mém. p. 139 (1).] H. dans les eaux où croit la lenticule. [C'est à côté des cercaires, que la plupart des zoologistes rangent des êtres extrêmement singuliers qui paraissent jouer, dans la fécondation, le rôle principal, et qui sont désignés sous les noms d'ani- malcules spermaliques ou de Zoosperues. Les mou- vements vifs eL variés que ces êtres exécutent ne peuvent guère laisser de doute sur leur nature ani- male, et les expériences de Spallanzani, mais surtout celles de MM. Prevost ct Dumas tendent à prouver que c’est à leur présence dans la liqueur spermatique que cette humeur doil ses propriétés fécondantes. Ces animalcules manquent dans les humeurs qui se trouvent dans les testicules des très-jeunes animaux et de ceux qui sont devenus impolents par l’âge; mais on a constaté leur existence chez les mâles adultes d'un nombre extrémèment considérable d'animaux, non-seulement parmi les verlébrés, mais aussi parmi les mollusques et les insectes. Leurs dimensions varient beaucoup suivant les espèces; on leur distingue toujours une extrémité antérieure renflée (Lantôt circulaire, lantôL ovalaire), et une espèce de queue plus où moins filiforime et souvent extrémement longue; mais on ne sait rien sur leur organisalion intérieure. — Voyez Nouvelle Théorie de la Génération par MM. Prevostet Dumas; Annales des Sciences Naturelles, t. 1; l'article Zoosperme de l'Encyclopédie méthodique, Aist. nat. des Zoophy- tes et du Diclionnaïre classique d’Hist. nat. par M. Bory-Saint-Vincent, etc. E.] FURCOCERQUE. (Furcocerca.) Corps très petit, transparent, rarement cilié, muni d’une queue diphylle ou bicuspidée. (1) Le genre Rasrurus, établi par Lamarck et adopté par MM. Bory et Ehrenberg, appartient à la classe des rotateurs , qui correspond à peu près à l'ordre des polypes ciliés de La- marck (%oyez le volume suivant.) 1 (2) Le genre lcuravoium de M, Ehrenberg appartient à la classe DE LAMARCK, T, 1, 149 Corpus minimum, pellucidum, rard ciliatum ; caudà diphyllà vel furcaté. Osservarrons. On est ici sur la limite de la classe des infusoires, et conséquemment plus exposé à se tromper sur la non existence de la bouche, que dans les genres précédents. Cependant il ne me parait pas douteux qu'il y ait des infusoires à queuc diphylle ou fourchue, qui n'aient point encore de véritable bouche, et que le genre furcocerque ne doive être élabli pour eux. Des observations ultérieures déci- deronL à l'égard des espèces qui sont dans ce cas, et feronL reporter les autres parmi les tricocerques. Ainsi les f'urcocerques, qui ne sont qu’un démem- brement du genre cercaria de Muller. me paraissent devoir en être distinguées sous plusieurs considéra- tions, et Lerminer la ciasse des infusoires ou astomes. Je vais décrire les espèces que j'y rapporte provisoi- rement. [La plupart des animalcules rangés par Lamarck dans son genre furcocerque, ont une organisation très-différente de celle de la plupart des infusoires dont il vient d'être question; au lieu d'avoir une multitude de petites poches gastriques, ils ont un estomac simple, et un canal intestinal analogue à celui des animaux articulés. Aussi, M. Ehrenberg les place-t-il dans la classe des rotateurs, dont nous aurons l’occasion d'exposer plus tard les caractères el la classification.] ESPÈCES. 1. Furcocerque podure. Furcocerca podura. F. cylindracea, posticè acuminata, caudà suffissé. Mull, Inf.t.19 f. 1—5. Encycl. pl. 9. f. 1. 5. [Bory. Op. cit. p. 424.] ‘ [lchthydium podura. Ehrenb. 2e Mém. p. 122 (2).] H. dans les marais où croît la lenticule. Probablement la queue ne paraît simple que lorsque ces branches sont réunies. 2, Furcocerque verte. Furcocerca viridis. F. cylindracea, mutabilis, posticè acuminata, fissa. Mull. Inf. €. 19. F. 6—13. Encycl. pl.9 F. 6—13. [Raphanella urbica. Bory. Op. cit. p.665. ] [£uylena vridis. Ehrenb. 1°° Mém. (Acad, de Berlin, 1830. pl. 6. fig. 3.)] H. dans les eaux stagnantes des fossés, 3. Furcocerque bourse. Furcocerca crumena. F. cylindraceo-ventricos&, anticè obliquè truncata, caudà lineari-bicuspidatà. Mull. Inf, L. 20. F. 4—6. Encycl. pl. 9. f. 19—21. [ Leiodina crumena. Bory. Op. cit. p. 484. — Morren, des rotateurs. Ces animaleules ont un canal digestif droit et sim= ple ; leur pharynx est très-allongé; ils sont dépourvus de man- dibules; leur corps est oblong ; uni et glabre ; ils ont une queue bifurquée très-courte; enfin, ils ont autour de la bouche un cercle complet et unique de cils, 10 150 Annales des sciences naturelles. L. 21. p. 121, pl. 3. fig. 1 (1).] H. dans l’infusion de l’ulve linze. 4. Furcocerque catelle. Fwrcocerca calellus. LE, ériparlila, caudà bisetà. Mall. Inf. t, 20. f. 10, 11. Encycl. pl. 9. f. 22, 23. [ Cephalodella catellus. Bory. Op. cit. p. 527.] H. dans l’eau des marais. 5. Furcocerque catelline. Furcocerca catellina. FL, tripartila ; caudé bicuspidatà. Mull. Inf. t. 20. f. 12, 13. Encycl. pl. 9. f. 24, 25, { Cephalodella catellina. Bory. Op. cit. p. 527.] [Diglena catellina. Ehrenb. 2e Mém. p. 137. (2)] H, dans l'eau des fossés où croît la lenticule. 6. Furcocerque loup. Furcocerca lupus. F. cylindrica, elongata, torosa ; cauda spinis duabus. Mull. Inf. t. 20. f. 14—17. Encycl, pl. 9.f. 26—29. [Cephalodella lupus. Bory. Op. cit. p. 527.1 [ Cycloglena lupus. Ehrenb. 2° Mém. p. 141 (3).] H. dans les eaux stagnantes. 7. Furcocerque orbiculaire. Furcocerca orbis. F. orbicularis ; set& caudali, duplici, longissimà. Mull. Inf. €. 20, f. 7. Encycl. pl. ro f. 8. [ Trichocerca orbis. Bory. Op. cit. p. 746.] H. dans les eaux stagnantes. 8. Furcocerque lune. Furcocerca luna. F. orbicularis ; caudà spinis binis, linaribus, brevibus. Mull. Inf. t. 20. f. 8, 9. Encycl. pl. 10. f. 0, 10. [ Trichorcerea luna. Cory. Op. cit. p. 746.] [Euchlanis luna. Ehrenb. 2° Mém. p. 131 (4).] H. dans les eaux stagnantes. Voilà, quant à présent, où se réduisent nos prin- cipales connaissances sur les infusoires, lesquelles se bornent au caractère classique que je leur assigne, ce que l’on a pu savoir de plus essentiel à leur égard, et les genres les plus convenables qu’il a été possible d'établir parmi eux. } Muller, qui a tant contribué à faire connaitre ces singuliers animaux, n’a considéré en général que leur extrême petitesse pour circonscrire la coupe particulière qu'ils paraissent former dans l'échelle (x) Cet animaleule appartient probablement à la classe des rotateurs, (7’oyez les notes du genre tricocerque.) (2) Le genre Dicrexa de M. Ehrenberg appartient à la classe des rotateurs. Le pharynx de ces infusoires est volumineux et armé antérieurement de deux mandibules simples à une seule dent ; à cette cavité succède un canal étroit qui bientôt se di- late et paraît avoir dans son intérieur une structure glandu- laire; six prolongements cœcals raissent de cette portion élar- gie de l'intestin , mais ne reçoivent pas directement les aliments dans leur intérieur, comme chez les infusoires polygastriques, et sont probablement des organes sécréteurs ; eefin, la portion postérieure du canal digestif se rétrécit de nouveau. (Z’oyez Ehrenb., 2e Mém. pl. 3. fig. 10, et Annales des Sciences Natu- relles, 2e série Zool. €. 1, pl. 12, fig. 6.) Le corps est nu, ter- miné postérieurement par une queue bifurquée et pourvue antérieurement de plusieurs petits organes rotateurs disposés HISTOIRE DES POLYPES. animale : il y réunissait en conséquence ceux qui ont antérieurement un ou deux organes rotatoires, tels que les urcéolaires et les vorticelles. Je pense, au contraire, que partout, dans le règne animal, les rapports et les coupes classiques ne doi- vent être déterminés que d’après l’état de l’organi- sation, ct non d’après Ja taille des individus; et si, par le placement de ma ligne de séparation classique, je sépare les rotifères des infusoires, je m'y crois autorisé en ce que les rotifères ne sont pas essentiel- lement des infusoires, qu'aucune ne résulle de génération spontanée, que dans toutes, la bouche et le tube alimentaire sont clairement reconnus, et qu’enfin la bouche des rotifères, comme celle des polypes, est constamment munie d'organes extéricurs propres à amener dans cette bouche les corpuscules qui peuvent servir à la nutrition de ces animaux; ce qui n’en est pas ainsi dans les infusoires (5). Si j'ai pu trouver des motifs raisonnables pour rapprocher les rotifères des polypes, tandis que Muller en a cru trouver pour les comprendre parmi les infusoires, il résulte de cette différence de clas- sification, où néanmoins les rangs reconnus ne sont nullement changés, que les rotifères font évidem- ment le passage des infusoires aux polypes, et que les derniers infusoires tiennent de très-près aux ro- tifères, comme les derniers rotifères, tiennent de très-près aux autres polypes. Les infusoires, même les plus imparfaits, sont donc tous véritablement des animaux, puisque de proche en proche ils sont liés les uns aux autres par des rapports évidents, et qu’ils conduisent, sans la- cune, aux po/ypes qui sont bien reconnus pour ap- partenir au règne animal. CLASSE SECONDE, LES POZYPES. (Polypi.) Animaux gélatineux, à corps allongé, contractile, n'ayant aucun autre viscère intérieur qu’un canal alimentaire, à une seule ouverture. EE —— ———————.—————————— en cercle; enfin ces animalcules présentent sur le front deux points oculiformes. (3) Le genre Cxcrocrexa de M. Ehrenberg appartient à la même famille que le genre Diglena, mais présente plusieurs yeux disposés en un cerele sur le cou; la queue est bifur- quée. E: (4) Le genre Eucuranis, Ehrenberg, appartient également à la classe des rotateurs; la disposition des organes rotateurs rapproche ces animaleules des Ratules , des Diglènes, etc. ; mais ils ont le corps cuirassé; leur queue est bifurquée et très-lon- gue, leur cuirasse déprimée et uniforme; enfin ils ont un seul point oculiforme. . (5) Les observations récentes de M. Ehrenberg confirment pleinement l'opinion de Lamarck, relativement à la nécessité de ne plus confondre dans une même classe {ous les infusoires de Muller (7’oyez p. 120.) E. HISTOIRE DES POLYPES. Bouche distincte, lerminale, soit munie de cils mouvants, soit entourée de tentacules ou de lobes en rayons. Aucun organe particulier connu pourle sentiment, la respiration, la fécondation. Reproduction par des gemmes tantôt extérieurs, tantôt internes, quelquefois amoncelés. La plupart adhèrent les uns aux autres, communi- quent ensemble, et forment des animaux composés. Animalia gelatinosa, oblonga ; corpore contractili ; interaneis nullis extrà canalem alimentarium uni- forum. Os distinctum, terminale, vel cilits motatoriis prœditum , vel tentaculis aut lobis radiantibus cinc- tum. Organa specialia sensûs, respirationtis, fecunda- tionisque nulla aut ignota. Reproductio gemmis modù externis, modd internis, interdim acervatis. Pleraque, ex individuis pluribus simul cohæren- tibus, animalia composita sistunt. Onservarions. — Les polypes, circonscrits d’après les caractères qui viennent d’être exposés, paraissent nous offrir une des plus grandes classes du règne animal; c’est du moins l’une des plus curieuses dans l'état d'organisation et les produits singuliers des animaux qui la composent; l’une des plus nom- breuses et des plus diversifiées en espèces; enfin, c’est, après les infusoires, celle qui comprend les animaux les plus simples en organisation et par suite les plus imparfaits. En effet, en suivant l’ordre indiqué par la con- nexion des rapports qu’offrent entre eux les animaux, et remontant l’échelle animale depuis ceux de ces êtres qui sont les plus imparfaits, après les infusoires, on arrive nécessairement aux polypes, c’est-à-dire à cette belle et grande classe du règne animal, qui forme la seconde division des animaux apathiques. On a vu dans les infusoires des animaleules infi- niment petits, frêles, presque sans consistance, sans forme particulière à leur classe, sans organe spécial intérieur, constant et déterminable, enfin, sans bouche et par suite sans organe particulier pour la digestion. He Eu Ici, dans les polypes, l’imperfection et la simpli- cité de l’organisation, quoique très-éminentes en- ‘core, sont moins grandes que dans les infusoires ; l’organisation a fait évidemment quelques progrès dans sa composition ; et déjà la nature a obtenu une forme constamment régulière pour les animaux de cette classe, ainsi qu'un organe particulier intérieur et très-déterminable, qui est devenu nécessaire à leur existence. Tous les polypes, effectivement, sont munis d’un organe spécial pour la digestion, c’est-à-dire, d’un sac alimentaire propre à recevoir, contenir et digérer les matières dont ils se nourrissent, et d’une bouche qui est l'entrée ou l'ouverture de ce sac et qui sert à la fois d’anus. Or, cet organe digestif, ici encore fort imparfait, ne manque nulle part dans les poly- pes, et, dorénavant, on le retrouvera dans tous les 151 animaux des classes suivantes, avec plus ou moins de complication ou de perfectionnement, selon le Système d'organisation dont il fera partie. Que lon se représente un petit corps allongé, gé- latineux , transparent, ayant à son extrémité supé- rieure une ouverture (une bouche) garnie, soit de cils mouvants, soit d’un organe cilié et rotatoire, soit de tentacules ou lobes en rayons, cette ouverture étant l’unique orifice au-dehors d’un tube intérieur ; que l’on se figure ensuite que, sauf les gemmes qui sont quelquefois ramassés et contenus dans une poche ou dans une vessie séparable, entre ce tube destiné à la digestion des aliments et la peau même de l’animal, il n’y a, dans loute la longueur de ce corps, aucun organe ÉpErIAL distinct, soit pour le sentiment, soit pour la respiration, soit pour la fé- condation, mais seulement un üssu cellulaire dans lequel se meuvent avec lenteur.les fluides nourri- ciers ; et alors on aura l’idée d’un po/ype. Cette idée que nous nous sommes formée du po- lype, a pris sa source dans la connaissance que nous avons des Aydres; or, ceux-ci sont des polypes dont l’organisation, bien des fois examinée, ne laisse aucun doute sur son caractère. Depuis, un grand nombre des animaux qui habitent ce corps particu- lier auquel on a donné le nom de polypier, ayant paru analogues aux hydres, on les a généralement considérés comme des polypes. Que, par méprise et par des apparences externes, l'on ait rangé, parmi les polypes, des animaux dont l'organisation intérieure s’éloignerait par une com- position plus grande, de celle que je viens d'indi- quer; on sent assez que cela est possible, et qu’alors il suffira de reconnaitre et de bien constater cette organisalion, pour reporter ces animaux au rang qu'ils doivent occuper dans l’échelle. Là, sans doute, des rapports avecles avoisinan(s confirmerontlerang qui leur appartient. Cela a déjà eu lieu à l'égard de bien des animaux que l’on rapportait les uns aux énfusoires, les autres aux polypes, les autres aux radiaires, les autres en- core aux vers, et il est probable qu'à ces égards tous les redressements nécessaires ne sont pas terminés. A l’aide de ces moyens, tout rentrera dans l’ordre, et notre distribution des animaux se perfectionnera de plus en plus. À la vérité, quoique les efforts pour opérer de nouvelles reclificalions dans la méthode naturelle soient fort avantageux à la science, ils sont à craindre lorsqu'ils sont exécutés sur des animaux très-petits, gélatineux, transparents, et dans lesquels il est très- difficile de distinguer clairement ce qui s’y trouve. La raison de ce danger provient de ce que bien des naturalistes, s'étant persuadé qu'il n’y a aucun ordre graduel de composition parmi les différentes orga- nisations des animaux, croient pouvoir retrouver à peu près partout la même composition organique. Or, les petils animaux dont je viens de parler peu- vent leur offrir, dans des linéoles, des points plus obscurs, en un mot dans des parties à peine dis- tinctes, un champ favorable à des déterminalions hasardées, à des attributions de fonctions qui ne s'élayent que sur des supposilious d’analogie. Il est donc prudent de ne point admettre précipitamment, comme posilives, les déterminations qu'ils peuvent alors présenter, 10* Après avoir exposé ce qui parait caractériser es- sentiellement les pol/ypes, je crois devoir ajouter en- core les considérations suivantes, parce qu’elles sont propres à les faire entièrement connaitre, Effectivement. si, pour compléter l'idée que l'on doit se former d’un po/ype, l'on se représente en outre, que le petit corps vivant dont j'ai parlé est, en général, lellement régénéralif dans ses parties que, coupé en diverses porlions, chacune d'elles pourra continuer de vivre en restant dans l'eau. re- prendra la forme et la taille de l'individu dont elle provient, et en consliluera un particulier; on sentira que ce fait observé montre que tous les points du corps en question jouissent d’une vie indépendante, et que conséquemment l'organisation de ce corps doit être extrémement simple. En effet, le sac alimentaire, constituant une çe- conde surface absorbante, n'est ici qu'auxiliaire pour fournir la nutrition à Lous les points vivants, les po- lypes avoisinant de très-près des animaux (les infu- soires) qui ne vivent que par l'absorption de leur surface extérieure. Ainsi, la portion séparée de leur corps pourra vivre d’abord à la manière des infusoi- res, ctrétablir, en se développant, la seconde surface absorbante qui appartient à leur nature. Une orga- nisalion plus compliquée ne saurait certainement remplir ces conditions. Enfin, une dernière considération achèvera de faire connaitre les animaux dont il s'agit : elle con- siste dans un fait singulier dont on ne trouve guërc d'exemple dans le règne animal que parmi eux, et qui s’observe effectivement dans le plus grand nom- bre de ces animaux. Plusieurs po/ypes de la même espèce adhèrent les uns aux autres, soil par des appendices latéraux, soit par leur extrémité postérieure; communiquent entre eux par ces moyens; digèrent en commun les malières nutrilives dont chacun d’eux s’est emparé ; en un mot, participent à une vie commune, sans cesser de jouir d’une vie indépendante dans tous les points de leur corps. Ils forment donc véritablement des animaux composés[ Voyez l’Introduction, p.28]. Lorsque je traiterai des polypes à polypier, je don- nerai quelques délails sur certains de ces animaux composés. Ainsi, quoique les polypes soient, après les infu- soires, les animaux les plus simples eu les plus im- parfaits de la nature, ils ont déjà des organes parti- culiers et des facultés dont fes l ages en général, ne jouissent pas, puisqu'ils peuvent digérer “des ali- ments, qu'ils ont un organe spécial pour celte fonc- tion, et qu'ils peuvent. former des animaux com- posés. Quelles que soient les variations de grandeur, de forme, de proportion de parties, de nudité ou d’ap- pendices externes, que l'on puisse observer parmi les polypes, il n’en est pas moins vrai pour moi. que le corps gélalineux, allongé, et presque toujours régulier des vrais polypes, n'offre intérieurement aucun autre organe, pour une fonction particulière, qu’un canal alimentaire simple ou composé, n'ayant qu’une seule ouverture au-dehors, qui est la bouche. On pourra supposer dans ce corps Lout ce que l’on voudra, el, comme je l'ai dit, les altribulions arbi- traires seront alors d'autant plus à l'abri des contes- lations que les parties qui en sont le sujet seront HISTOIRE DES POLYPES. moins dans le cas de pouvoir être reconnues pour ce qu'elles sont réellement. A ces égards, je me guide par l’observalion de la nature. qui n'appren( que tous les animaux ne sont point organisés de la même manière; qu'il y a entre l'organisation des uns et celle des autres une énorme disparité; qu’elle les a produits successivement et nou Lous à la fois; et qu'enfin, dans cette production, elle n'a pu compliquer leur organisation que gra- duellement, en commencant par la plus simple, et terminant par la plus composée et la plus perfec- tionnée sous Lous les rapports. La connaissance de cette vérité me suffit; je reconnais le véritable rang des polypes, comme celui des infusoires; j'aperçois les rapports qui les lient les uns aux autres, ainsi que ceux qui lient les familles entre elles; enfin, je conçois les limites que la nature n’a pu franchir dans la composition de l'organisation de ces animaux, d’après celles que je découvre dans ceux des classes supérieures. Je puis donc dire positivement, à l’e- gard des po/ypes, comme à celui de bien d’autres, ce que la nature n’a pas pu faire. Tous les polypes sont gemmipares; ils n’ont point d’organe fécondateur dont la fonction soit suscep- tible d'être constatée par aucune observation directe. Tous les individus, sans exceplion, produisent des gemmes qui varient dans leur situalion et leur nombre selon les familles. Dans les vorticelles, les hydres, les corynes, elc., ces gemmes naissent à l'extérieur et à nu; dans les sertulaires el autres genres voisins, ils naissent encore à l'extérieur, et sont enfermés dans des sacs vésiculeux ; dans d’au- tres ensuite, ces gemmes se forment à l’intérieur, dans le canal alimentaire, soil isolés et susceptibles d'être rejetés par la bouche après leur séparation, soil amoncelés dans un sac vésiculeux, et peuvent s'évacucr par la même issue. Dans ce dernier cas, on peul prendre le sac qui les contient ainsi que ces corpuscules reproducLifs, pour un ovaire; mais alors il faut que l'on constate que chaque corpuscule ren- ferme sous une enveloppe qui doit s'ouvrir, un embryon que la fécondation seule peut rendre propre à posséder la vie. Tant que l’on n’aura point constaté ce fait, je regarderai ces corpuscules comme des gemmes et non comme des œufs. Les polypes ne sont plus réduits, comme les in- fusoires, à se nourrir uniquement par les absorplions qu’exétutent leurs pores extérieurs, puisqu'ils ont un organe parliculier pour recevoir et digérer des aliments concrets; mais leur tissu cellulaire absorbe autour de leur tubealimentaire les matières qui sont digérées. Effectivement, ce tissu cellulaire est com- posé de vésicules qui communiquent entre elles, et dans lesquelles les fluides nourriciers se meuvent continuellement et avec lenteur, ces vésicules ou utricules ayant la faculté de pomper et de transpirer. C'est donc dans les pol/ypes, que nous voyons, pour la première fois, deux surfaces absorbantes dans le corps animal : l’une extérieure et qui sert encore; l'autre intérieure, comme dans le reste des animaux connus : mais celle-ci, dans les polypes, parait n'être qu'auxiliaire et non indispensable, puisque des por- Lions séparées de leur corps peuvent vivre saus elle, jusqu’à ce qu'elles l'aient rétablie: ce qui n’a plus heu à l'égard des animaux des classes supérieures. Ainsi, le corps des polypes, lrès-régénératf dans HISTOIRE DES POLYPES. toutes ses parlies, et possédant une vie indépendante dans chaque portion de sa masse, Lient encore de très-près aux infusoires par sa nature. el néanmoins possède, pour les progrès de son animalisation, un moyen nouveau qui les lui assure. L'on peut donc dire que les po/ypes sont des ani- maux moins imparfails, moins simples en organisa- lion, et plus avancés en animalisalion que les infu- soires. . Cependant ces animaux sont encore beaucoup plus Imparfails que ceux des classes qui vont suivre; car, non-seulement ils n'ont point de tête, point d'yeux, point de sens quelconques ; mais en outre, On ne trouve en eux ni circulation, ni organes par- liculiers, soil pour la respiration, soit pour la fé- condalion, soit pour le mouvement des parlies ; en un mot, on ne leur connait ni cerveau, ni nerfs quelconques. La substance de leur corps est en quelque sorte homogène ; el comme elle est consti- luée par un tissu cellulaire gélalineux el irritable, dans lequel les fluides essentiels à la viene se meu- vent qu'avec lenteur, le mouvement lent de ces fluides n'y saurait encore tracer des canaux, et y favoriser la formation de nouveaux organes parlicu- liers. Philos. zool. vol. 2, p. 46. J'ai assez montré, dans mes lecons et dans ma Philosophie zoologique [vol. 1, p. 2053. que ce serait très-graluitement, contre toutes les apparences, et contre la raison, qu'on supposerait aux animaux dont il est question, la possession, quoïqu’en pelit, de tous les organes spéciaux qui composent l’orga- nisalion des animaux les plus parfaits: et qu'on le ferait dans l'intention de leur attribuer surtout la faculté de sentir, et celle de se mouvoir volontaire- ment. Ces facultés ne leur sont nullement néces- saires, ils vivent très-bien sans les posséder, n’en ont aucun besoin, et dans l'état de faiblesse où sc trouvent leur organisation et les parties de leur Corps, Loul autre organe particulier que le digestif ne leur serait d'aucun usage, el nesaurait exister. D'après ce que je viens d'exposer, il est évident que les polypes ne jouissent pas plus du sentiment que les inlusoires, puisque les uns et les autressont Yérilablement dépourvus de nerfs, el qu'après eux, les animaux qui offrent les premiers vestiges de nerfs, n’en obliennent pas encore la faculté de sen- tir, mais seulement celle des mouvements muscu- laires. Phil. zool. vol. 2, p.215 et suiv. Les polypes ne possèdent donc aucun sens quel- conque; el conséquemment ils n’ont pas même le sens général du toucher, dont les actes ne s'opèrent que par la voie des nerfs. Mais comme ces animaux sont extrêmement irrilables, les corps extérieurs, en agissant sur eux, excitent en eux des mouveinents que, par erreur, l’on a pris pour des indices de sen- salions éprouvées. Ainsi, lorsque la lumière les frappe, où que le bruit fait parvenir jusqu'à eux les ébranlements de la matière environnante qui le cause, leur corps recoit des impressions que suivent des mouvements qui les désignent ; mais il n’en est pas moins Lrès-vrai que ces animaux ne sentent, ni ne voient, ni n'entendent. Parmi les impressions diverses que les polypes peuvent éprouver de la part des corps extérieurs qui agissent sur eux, celles qu'ils recoivent de la lu- mière favorisent singulièrement leurs mouvements 153 vilaux, leur transpiration, et leur sont très-avanta- geuses, Aussi ces animaux se dirigent-ils alors, sans mouvements subits, mais lentement, vers les lieux, ou vers le côté d'où vient la lumière; ec ils le font sans choix, sans volonté, mais par une néces- silé, c’est-à-dire par une cause physique qui les y entraine. La même chose arrive aux végélaux, quoi- que plus lentement encore. Philos. zoo1. vol. 1, p. 206. J'ai établi dans ma Philosophie zoologique [vol.1, p. 207], démontré dans mes lecons depuis bien des années, el je prouverai en traitant des polypes à poly- pier, qu'il west point du tout convenable de donner aux polypes le nom de zoophytes, qui veut dire ant- maux-plantes ; parce que ce sont uniquement elcom- plétement des animaux ; que leur corps n'est pas plus végélatif que celui de l'insecte ou de tout autre ani- mal ; qu'ils ont des facultés généralement exclusives aux plantes, commecelle d'être véritablement irrita- bles, c’est-à-dire, d'exécuter des mouvementssubits à Loutes les excilalions qui les provoquent, et celle de digérer; el qu'enfin leur nature est parfaitement distincte de celle de la plante. Outre les facultés qui sont généralement le propre de la vie et qui sont communes à lous les corps vi- vants, si l'on trouve dans des animaux des facultés particulières tout à fail analogues aux facultés par- Liculières de certaines plantes, ou n’en doit point inférer que ces animaux soient des plantes, où que ces plantes soient des animaux ; de part et d'autre , la nature animale el la nature végétale sont Loujours distinctes. Ainsi, quantité d'animaux se régénèrent par les suites d’un acte üe fécondation que des or- ganes sexuels produisent, et quantité de végétaux se reproduisent aussi par celle voie : les premiers n'en sont pas moins d’une nature très-différente de celle des seconds. De même, quanlilé d'animaux ne se régénèrent que par des bourgeons ; quantité de vé- gélaux sont encore dans le même cas : il n'y a pasde raison pour Lirer de ce second fait une autre consé- quence que du premier. Les polypes sont les premiers animaux qui aient la facullé de se former des enveloppes fixées, plus au moins solides, el dans lesquelles ils habitent. Or, ces enveloppes, que je nomme leur polypier, résul- tent évidemment d’une transsudation de leur corps, en un mot d'une excrélion, par cerlains pores de leur peau, de malières assez composées pour for- mer, par leur rapprochement, le corps concret, plus ou moins solide el Lout à l'ail inorganique, qui con- slilue leur polypier (1). Qu'annonce celte faculté du plus grand nombre des polypes, si ce n'est qu’en eux l’animalisation est bien plus avancée qu'elle ne lestdans les infusoires , puisque ceux-ci ne sauraient opérer une Lranssuda- uion capable d'un pareil produil? Si ceux qui termi- nent la classe, comme Ics po/ypes floltants, perdent celle facullé, c’est parce que. plus avancés encore en animalisation, le mode de leur Organisation Com mence à changer, el prépare celui des Xadiaires. UE (1) Dans beaucoup de cas le polypier n’est autre chose que les téguments de la partie basilaire du corps des polypesdans les« ques se sont déposés des cristaux ou des spicules de carbonato e chaux ; d'autres lois le polypier est extéricur et se moule en quelque sorte sur le corps de l'animal, 154 L'histoire particulière des polypes est une des parties des sciences naturelles les plus curieuses et qui offrent les considérations les plus intéressantes. C’est surtout celle des polypes à polypier qui doit le plus nous intéresser, tant par la singulière di- versilé de cette enveloppe, partout inorganique, que par la matière dont la nature la progressivement solidifiée, et par celle pareillement progressive dont elle s’est ensuite servie pour la faire disparaitre. Mais l’histoire particulière de ces polypes est encore peu avancée, parce que l’on a trop négligé l'étude du polypier, et que, ne présumant pas qu’il fût lui- même capable de nous éclairer sur la forme des polypes qui y ont donné lieu, on n’a cherché en lui que des distinctions à établir. Les polypes à polypier, improprement et obstiné- ment appelés zoophytes, autrefois pris pour des vé- gétaux, regardés ensuite commeles points de réunion entre le règne animal et Je règne végétal, et égale- ment méconnus sous ces deux points du vue diffé- rents, se rencontrent dans presque tous les climats. Ils sont néanmoins beaucoup plus abondants dans les mers de la zone torride que dans les eaux glacées des pôles. Si ce ne sont pas eux qui génèrent ou produisent la plus grande partie de la matière calcaire qui existe, ce sonteux du moins qui la recueillent prin- cipalement, la rassemblent et en font des dépôts im- menses. Ils contribuent, dans les climats chauds, plus puissamment qu'ailleurs, aux changements des côtes, à accroître les inégalités du fond des mers, et à modifier sans cesse l’état de la surface du globe. Tantôt, en effet, ils bouchent l'entrée d’une rade en y élevant des récifs, c’est-à-dire des digues impénétrables aux vaisseaux; tantôt ils achèvent la clôture d’un port; et tantôt enfin ils élèvent au mi- lieu des vastes plaines de l'Océan, des îles dont ils étendent continuellement la circonférence et la grandeur. Ces frêles animaux se multiplient avec une faci- lité, une promplitude et une abondance si grandes, que la place qu'ils tiennent dans la nature par leur nombre, est en quelque sorte immense, et vraisem- blablement de beaucoup supérieure à celle de tous les autres animaux réunis. L'histoire naturelle des polypes est donc vérita- blement liée à l’histoire physique de notre globe. Aussi j'ai prouvé dans différents de mes ouvrages et dans mes leçons, qu’outre les influences à cet égard des mollusques et des annélides testacés, c’est prin- cipalement aux générations successivement entassées des polypes à polypier pierreux, que sont dus ces bancs énormes de craie et ces montagnes calcaires qu’on trouve en si grande quantité sur toute la sur- face du globe ; c’est du moins auxabondants produits de ces polypes qu'il faut attribuer la plus grande partie du calcaire marin, qui se trouve dans les régions sèches ou découvertes de la terre, et que quelques naturalistes distinguent de celui qu'ils nomment calcaire d’eau douce qu'ils y trouvent aussi. Ainsi, ces animaux, quoique des plus imparfaits, sont des plus nombreux dans la nature; et si leur nombre ne l'emporte pas en diversité d’espèces sur celui de tous les autres animaux réunis, il l'emporte probablement par la quantité des individus : leur HISTOIRE DES POLYPES. multiplicité dans les mers, surtout des climats chauds, étant immense, inconcevable. Sauf peut- être la classe des insectes, qui est aussi très-nom- breuse, toutes les autres classes du règne animal sont petites comparativement à celle qui comprend les polypes. D’après ce qui vient d’être exposé, on peut donc dire que ce sont les polypes qui, de tous les ani- maux, ont le plus d'influence pour constituer la croûte extérieure du globe dans l’état où nous la voyons. Après les infusoires, les polypes sont les animaux les plus anciens de la nature; car, dans cette bran- che, elle n’a pu donner l'existence à une organisa- tion plus composée, qu'après avoir amené celle qui constitue leur nature, en un mot qu'après avoir préparé en eux les moyens d'arriver à la formation des Radiaïres, et à celle des Ascidiens. Que de monuments, en effet, attestent l’ancien- neté d’existence des polypes sur presque tous les points de la surface du globe, et la continuité de leurs travaux dans les mers depuis les premiers temps ! j On peut juger, d’après ces considérations, com- bien l’étude des animaux de cette classe est intéres- sante sous le rapport de l’histoire naturelle, et sous celui de la philosophie. J'aurais pu diviser la classe des polypes en deux ordres, renfermant dans le premier ceux qui ont à la bouche des cils, soit vibratiles, soit rotatoires, et dans le second tous les polypes tentaculés ; mais les deux coupes que je viens de citer son,trop iné- gales. Ainsi, je partage la classe des polypes en quatre ordres très-distincts, dont le premier offre des ani- maux non tentaculés, mais qui ont la bouche munie de cils vibratiles ou d'organes ciliés et rotatoires qui agitent ou font tourbillonner l’eau. Les trois autres ordres embrassent des animaux tentaculés, c’est-à- dire qui ont autour de la bouche des tentacules disposés en rayons; tentacules qui, en général, peuvent arrêter la proie, mais qui ne font point tour- billonner l’eau. Voici le tableau et les caractères des quatre ordres qui divisent les polypes. DIVISION DES POLYPES. OnorE Ier. Porypes cirrés. (Polypi ciliati.) Polypes non tentaculés, mais ayant près de leur bouche ou à son orifice, des cils vibratiles, ou des organes ciliés et rotatoires qui agitent ou font tour- billonner l’eau. Ire Section. — Les Vibratiles. Ils ont près de la bouche des cils qui se meuvent en vibra- tions interrompues. Ile Secrron. — Les Rotifères. Ils ont un ou deux organes ciliés et rolatoires à l'entrée de leur bouche. POLYPES CILIÉS. 155 OnorE Ile. Poryres nus, (Polypi denudati.) Polypes tentaculés, ne $e formant point d’enve- Joppe ou de polypier, et fixés, soit constamment, soit spontanément. Onvre IIIe. Poryres À poryriER. (Polypi vaginati.) Polypes tentaculés, constamment fixés dans un polypier inorganique qui les enveloppe, et formant, en général, des animaux composés. Ire Division. Polypiers ou fourreaux d’une seule substance. 1° Polypiers fluviatiles ; 90 Polypiers vaginiformes ; 9° Polypiers à réseau; 4° Polypiers foraminés ; 5° Polypiers lamellifères. Ile Division. Polypiers de deux substances sépa- rées, Lrès-distinctes. 6° Polypiers corticifères ; 7° Polypiers empâtés. OnrorE IVe, PorypEs FLOTTANTS. ( Po/ypi natantes.) Polypes tentaculés, ne formant point de polypier, et réunis à un corps libre, commun, charnu, vivant et axigère. Le corps commun de la plupart flotte et semble nager dans les eaux. [Les animaux réunis par Lamarck, dans la classe des polypes, sont loin d’avoir tous le mode d’or- ganisation qu’il leur suppose. La plupart d’entre eux se distinguent, il est vrai, par l’existence d’une seule ouverture digestive, communiquant avec une grande cavité abdominale, par la forme allongée de leur corps et par la manière dont ils se fixent au sol, soit pour toujours, soit temporairement ; mais chez d’autres, la cavité digestive prend la forme d’un canal ouvert à ses deux extrémités, et il en est où l'on trouve non-seulement des organes spéciaux de reproduction, mais aussi des muscles distincts, et même un système nerveux; enfin, chez d’autres encore l’animalité est douteuse et il n’existe rien qui ressemble au corps d’un polype ordinaire. Si lon fait abstraction des êtres qui vraisembla- blement appartiennent au règne végétal plutôt qu'au règne animal (les corallines par exemple) et que l’on sépare aussi, des polypes de Lamarck, les éponges, les spongilles et un grand nombre de ses alcyons, on voit que la plupart des animaux rangés dans cette classe, se rapportent à (rois types principaux d'organisation, L'une de ces formes appartient évi- demment au grand embranchement des animaux articulés et se rencontre chez les furculaires, les brachions, etc. ; un autre mode de structure, qui se reconnaît déjà chez certains polypes voisins des vorticilles, et qui se voit chez les polypières à réseau, conduit par des gradations successives, vers la structure propre aux tuniciers et aux mollusques ; enfin, le troisième type qui nous est offert par la grande majorité des polypes, conduit par des com- plications successives depuis les hydres jusqu'aux radiaires. C’est à ce dernier groupe seulement que peuvent s'appliquer avec justesse la plupart des remarques de notre auteur, et il serait peut-être mieux de rejeter de la classe des polypes tous les animaux dont la structure ne peut se rapporter à ce Lype. Cette division serait encore très-nombreuse et se partagerait naturellement en deux sections princi- pales, suivant que le corps de l'animal ne présente qu’une cavité simple, s’ouvrant directement au-de- hors par la bouche, comme chez les hydres, les sertulaires, etc., ou bien qu'entre l'ouverture buc- cale et cette cavité abdominale, il existe un tube alimentaire distinct, entouré de canaux verticaux et donnant insertion à des organes intestiniformes particuliers, comme chez les gorgones, le corail, les lobulaires, etc. Quant aux ordres établis par Lamarck dans cette classe, ils nous paraissent nécessiter également des modifications importantes, ainsi que nous le verrons par la suite. ] E. ORDRE PREMIER. POLYPES CILIÉS. Bouche munie de cils mouvants ou d'organes ciliés et gyratoires, qui agitent ow font tourbillonner l’eau, mais qui n’arrétent jamais la proie. Les polypes ciliés sont si petits, que Muller ne les a point séparés de sa division des infusoires ; mais, ayant une bouche distincte, je crois qu’il convient de les rapporter à la classe des polypes, dont ils for- meront le premier ordre. Cette opération ne change que la ligne de démarcation classique, et n'interver- tit point le rang de ces animaux dans la série des rapports. Quoique très-petits, gélatineux et transparents, ces animaux néanmoins offrent en eux le produit | d’une animalisalion plus avancée que celle des infu- soires appendiculés, et un nouvel état de choses qui les en distingue. En cffet, outre leur analogie générale avec les in- fusoires du second ordre, tous sont munis d'un or- gane digeslif, au moins ébauché; tous ont une bouche distincte, qui ne laisse aucune incertitude sur son usage; enfin, presque Lous ont près de la bouche, ou à son orifice, soit des cils qui se meuvent en vibralions interrompues, soil un ou deux organes ciliés, formés en cercle ou en portion de cercle, qu’ils font rentrer ou saillir comme spontanément, el tour- ner avec une grande vilcsse. De part el d'autre, les mouvementsde ces organes agitent l’eau ou la font tourbillonner, et pressent son entrée dans la bouche. Voilà donc déjà l'établis- sement d'organes particuliers qui exécutent une fonction utile à la digestion, puisque, par le moyen de ces cils mouvants, ces animaux excitent dans l'eau un tourbillonnement ou uneagitalion qui atlire dans leur bouche les corpuscules ou lesanimalcules dont ils se nourrissent. Ainsi, la nature n'ayant encore pu donner à ces polypes les moyens de saisir leur proie, elle les a munis de ceux qui peuvent l’attirer et l’amener dans leur organe digestif; et voilà une première aclion particulière dont aucun infusoire n'offre d'exemple. Parmi les polypes ciliés, les premiers genres com- prennent des animaux vagabonds, non fixés, el qui ne diffèrent des infusoires appendiculés, que parce que leur bouche estdistincte. Mais les autres cilifères, tels que les vorticel- les, clc., sont encore plus avancés en animalisalion ; car, outre qu’ils sont plus gros, puisqu'en général on les aperçoit à la vue simple, la plupart sont fixés, soit spontanément, soit constamment, et dans un grand nombre, ils sontramifiés comme des plantes, formant déjà des animaux composés. Ils se lient évidemment, par ce fait remarquable à divers po- lypes nus, et aux po/ypes à polypier, qui sont si nom- breux dans la nature. Les po/ypes ciliés font donc récllement le passage entre les infusoires et les polypes à rayons : ils tiennent aux premiers par les rapports des furcu- laires, des tricocerques et des ratules, avec les fur- cocerques el les cercaires ; et ils se lient avec les seconds, par les rapports que les vorticelles et les tubicolaires ont, d'une part avec les Aydres, el de l’autre avec les cristatelles, les plumatelles, elc. Malgré ces considérations, les po/ypes ciliés sont éminemment distingués des infusoires : 1° par leur bouche distincte et terminale ; 2 par les cils mou- vants, ou les organes ciliés el rolaloires qui accom- pagnent celte bouche; 5° par l'analogie de leur forme générale, malgré la diversilé de celles de leurs races ; 4° enfin, parce qu’ils sont les premiers HISTOIRE DES POLYPES. qui offrent parmi eux des animaux véritablement composés, tels que la plupart des vorticelles. Réunis aux polypes par les rapports les plus pro- chains et par le caractère de la classe, les polypes ciliés forment un ordre particulier très-distinct, puisqu'ils sont les seuls polypes qui n'aient point autour de la bouche des tentacules disposés en rayons el propres à saisir la proie. Ces polypes se multiplient, pendant les temps de chaleur, par des scissions naturelles de leur corps, et aussi par des gemmes qui souvent restent adhérents et ramifient l'animal. Mais, lorsque les temps froids arriven£, ils produisent des gemmes ou bourgeons oviformes qui se délachent, se conservent dans l'eau pendant l'hiver, etqui, au printemps, donnent nais- sance à de nouvelles générations; ce qui prouve que la gemmalion n'est que le système de scission modifié. Les polypes ciliés vivent, les uns dans les eaux douces el stagnantes, etc’est le plus grand nombre ; les autres habitent dans les eaux marines qui sont mélangées avec de l’eau douce. On à observé el bien constaté que des polypes de cet ordre, étant desséchés promplement, et consé- quemment sans vie active, pouvaient étre conservés pendant longtemps dans cet état de dessiccation, et néanmoins qu'ilsreprenaientensuite les mouvements de la vie, lorsqu'on les remettait dans l'eau. Le rotifère de Spallanzani, qui est une furculaire (furcularia rediviva, N.), est célèbre par la propriété qu'il a fail voir le premier, de pouvoir rester dessé- ché et sans mouvement pendant des années entières, et de reprendre la vie aussitôt qu'il est de nouveau humecté. Il est probable que les autres urcéolaires, les autres rolifères, et même tous les infusoires, jouis- sent de cette même faculté. Quoique l’on connaisse déjà un assez grand nom- bre de polypes ciliés, on n’a encore établi parmi eux qu’un pelit nombre de genres. Je crois cependant devoir partager cet ordre en deux sections qui com- prennent huit genres; et je pense que des obser- vations ultérieures feront sentir la nécessité d’y en ajouter encore quelques autres. DIVISION DES POLYPES CILIÉS. IreSecriow. Les Vibratiles. Des cils près de la bouche, qui se meuvent en vibrations interrompues. Ratule. ER Tricocerque. Vaginicole, POLYPES CILIÉS. Ile Secrron. Les Rotifères. Ün ou deux organes ciliés et rotatoires à l'orifice de la bouche. Folliculine. Brachion. Furculaire, Urcéolaire. Vorlicelle. Tubicolaire. [La classe des polypes ciliés de Lamarck renferme quelques espèces qui établissent le passage entre les infusoires polygastriques cet les flustres; plusieurs de ses voricclles sont dans ce cas; mais la grande majorilé des animaleules dont se compose celte di- vision, conslitue un groupe naturel qui conduit vers la grande série des animaux articulés, eLcor- respond à peu près à la classe des PHYTOZOAIRES RO- TATEURS de M. Ebrenberg. Les recherches récentes de cet habile observateur nous ont appris que la structure de ces petits êtres est bien pius compliquée qu'on ne le pensait. Ila constaté qu’ils sont pourvus d’un canal intestinal droit et Lerminé par deux ori- fices distincts; la partie antérieure de ce tube est ordinairement simple, et constitue un pharynx plus ou moins globuleux, armé de mächoirces latérales ; souvent on distingue aussi un estomac, el quelque- fois une sorte cloaque. Près de la bouche se trouvent des organes citiés particuliers, dont la disposition varie, et dont les mouvements sont rolaloires. Ce savant a découvert aussi, chez plusieurs d’entre eux, un vaisseau dorsal donnantnaissance à des branches latérales, des points oculiformes colorés par un pig- men rouge, des organes qui paraissenL être des gan- glions nerveux, ainsi qu'un appareil de la généralion d’une structure très-compliquée; enfin ces animal- cules ne sont pas fissipares comme les polygastri- ques, mais se reproduisent par des œufs. M. Éhrenberg divise cette classe, comme celle des phytozoaires polygastriques, en deux séries parallè- les, suivant que le corps est nu, ou renfermé dans une espèce de coque en gaine (lorica), el il établit dans chacun de ces ordres quatre sections fondées sur la disposition des cils qui entourent la bouche. Pour donner une idée complèle de l'ensemble de cette classification, nous reproduirons ici le tableau synoptique que l’auteur en à donné; mais, dans un manuel du genre de celui-ci, nous ne pouvons expo- ser toutes les observalions intéressantes que ce sa- vant a faites sur les petits êtres qui nous occupent, et nous nous bornerons à renvoyer, pour plus de détails, aux mémoires qu’il a publiés dans le recueil de l'académie de Berlin, et qui ont été traduits en francais dans nos Annales des Sciences naturelles (2° série, tomes I et Il), 157 PHYTOZOAIRES ROTATEURS (?. rotatoria.) 9e ordre. ROTATEURS CUI= RASSÉs. Loricata. 1er Ordre. ROTATEURS NUS. Nuda. 1re Section. Moworroques. Monotrocha. Couronne de cils simple et entière, point variable. MonOTROQUES CUIRASSÉS, Loricala monotrocha. Moxorrnoques nus. Nuda monotrocha. 17e FAMILLE ICUTHYDYNA:. 17€ FAMILLE OECISTINA, A. Point d'yeux. a. Corps glabre. a* Queue non bifurquée, tronquée et flexible. G.Plyqura. A. Enveloppe de chaque indi- vidu (urcéolée ). Deux yeux frontaux (ransi- séparée loires. G. OËtistes. B. Une enveloppe commune pour plusieurs deux yeux persistants , placés sur l'occiput. G. Conochilus. a** Queue bifurquée et très- courte. G. Ichthydium. aa. Face dorsale du corps garnie de soies. G. Chætonotus. individus ; B. Deux yeux (queue non bi- furquée). G. Glenophora. 9e Section. ScmizoTROQUES. Schizotrocha. Couronne de cils simple, divisée par lambeaux d'une manière variable. SCHIZUTROQUES CUIRASSÉS. Loricata schizotrocha. SCHIZOTROQUES Nus. Vuda schizotrocha. 1'€ FAMILLE MEGALOTROCHA: 1T€ FAMILLE. FLOSCULARIA. A. Un œil unique (queue sim- A. Pointd'yeux (enveloppe du ple). corps gélatineuse). a. Organe rotatcur bilobé ou quadrilobé,. G. Lacinularia. G. Microcodon. aa. Organe rotateur multifide. aa* Organe rotateur à 5 di- visions; mandibules den- tées. G. Slephanoceros. aa** Organe rotateur à 6 ou à 8 divisions; mandibules non dentées. G. Floscularia. B. Deux yeux qui s'effacent B. Deux yeux, s'effaçant avec avec l’âge. l'âge (enveloppe du corps G. Megalotrocha. membraneuse etgranuleuse;: organe rolateur bilobé ou quadrilobé ;. G. Melicerta. 5e Section. Poryrroques. Polytrocha. Plusieurs petites couronnes de cils. PoLYTOQUES CUIRASSÉS, Loricala Polytrocha. PozyrRoques nus. Nuda Polytrocha. 1T€ FAMILLE. HYDATINA, 17€ FAMILLE. EUCHLANIDOTA, A, Point d’yeux. A. Point d'ycux. 158 a. Mandibules dentées. G, Hydatina,. aa, Mandibules non dentées. aa Bouche droite terminale. G. Enteroplea. aa* Bouche oblique, inférieure. G. Pleurotrocha. B. Un œil unique. db, OEil frontal, queue bifur- quée. G. Eurcularia. bb. OEil dorsal. bb* Queue simple, garnie de soies. G. Monocerca,. &b** Queue bifurquée. db** + Cils frontaux similai- res. G. Notommata, 6b**+ Cils frontaux non si- milaires. 6b**++ Des cils avec des styles. G. Synchæta. bb**"ft > > Des cils et des crochets. G. Scaridium. bbb, OEil placé sur l’occiput ; point de queue ; des cils de chaque côté du men- ton. G. Polyarthra. C. Deux yeux. e. Yeux frontaux. c* Queue bifurquée. G. Diglena. c** Queue simple (front garni de deux cirrhes). Gi Thriarthra. cc. Yeux dorsaux. cc* Queue simple. G. Raltulus. ce** Queue bifurquée. G. Distemma. D. Trois yeux. d. Un @il dorsal et deux fron- taux. G. Eosphora. dd. Les trois Yeux dorsaux. G. Norops. E. Plusieurs yeux. e. Yeux disposés en un cer- cle unique sur le cou. G. Cycloglena. ee. Yeux réunis en deux groupes cervicaux. G. Theorus. HISTOIRE DES POLYPES. &. Cuirasse déprimée (queue bifurquée). G. Lepadella. aa. Cuirasse comprimée. aa” Queue simple. G. Monura. aa" Queue bifurquée. G, Colurus. B. Un seul œil. b. Cuirasse déprimée. b* Queue simple. G. Monostyla. b** Queue bifurquée. G. Euchlanis. bb. Cuirasse gonflée ou angu- leuse, bb" Queue soyeuse etsimple. G. Masligocercaæ. db** Queue bifurquée ou tri- furquée, &b**f Point de cornicule. G. Salpina. &b**ff Corniculée. G. Dinocharis. C. Deux yeux (frontaux). e. Tête nue. G. Melopidia. cc. Tête encapuchonnée. G. Stephanops. D. Quatre yeux frontanx. G. Squamella. 4e section. ZYGoTROQUES. Zygotrocha. Deux petites couronnes de cils. ZyGorRoqQues nus. Nuda Zygotrocha. 1'€ FAMILLE PHILODINÆA. = A. Point d'yeux. a. Queue bifurquée et cornicu- ZXGOTROQUES CUIRASSÉS, Loricata Zygotrocha. 1'C FAMILLE. BRACHIONÆA, A. Point d’yeux. G. Noteus. lée (une trompe frontale). B, Un seul œil. G. Callidina. b. Point de queue. aa. Queue bifurquée; non cor- GC. Anuræd. niculée. bb. Queue bifurquée, flexible. aa” Roues céphaliques por= G. Brachionus. tées sur des bras frontaux très-longs (point de pro- longement frontal en forme de trompe). G. Hydrias, aa*" Roues céphaliques sessi- les et latérales (point de prolongement frontal). G, Typllina. B. Deux yeux. b. Yeux frontaux. b" Queue bifurquée et por- tant deux paires de cornes d'où il résulte que la queue présente six pointes); un prolongement probosci- dien frontal. C. Deux yeux (frontaux). G. Plerodina, G. Rotifer. b** Queue trifide et garnie d'une seule paire de corni- cules (ayant par consé- quent 5 pointes) ; un pro- longement frontal. G. Actinurus. b*** Queue bifurquée et sans cornicules ( simplement fourchue) point de pro- longement frontal. G. Monolabis. 6b. Yeux dorsaux. (Queue bifurquée et por- tant deux paires de cornicu- les; un prolongement fron- tal.) G. Philodina. Lo —hs— PREMIÈRE SECTION. Des cils près de la bouche, qui se meuvent en vibrations interrompues. LES VIBRATILES. Les petits animaux qui composent cette section, sont les plus imparfaits de tous les polypes, ceux qui avoisinent le plus les infusoires appendiculés, et qui s’en distinguent le moins par leur forme gé- nérale, mais que leur bouche reconnue autorise à en séparer. Ces animalcules, gélatineux et transparents, sont tous libres, et ont le corps allongé. Aucun d’eux n'offre à l’orifice de la bouche des organes rotatoires, comme ceux de la 2e section, mais seulement des cils qui se meuvent en vibrations interrompues, et qui agitent l’eau. Je les ai partagés en trois genres, qui sont les suivants, TRICOCERQUE. RATULE. (Rattulus.) Corps très-petit, oblong, tronqué ou obtus anté- rieurement ; bouche distincte; queue très-simple. Corpus minimum, oblongum, anticè oblusum vel truncatum ; os distincium ; cauda simplicissima. [Les caractères assignés au genre Ratule par M. Ehrenberg sont les suivants : Phytozoaires rotaleurs nus, polytroques, ayant deux yeux placés sur le dos, et une queue simple, terminée par une petite ventouse. E.] Ozservarions. — Je n’établis ce genre, sur deux espèces déjà déterminées, que parce qu’il doit être préparé pour recevoir, suit de nouvelles espèces en- core inconnues, soit certaines Cercaires en qui des observations ultérieures feraient connaitre positive- ment une bouche. ESPÈCES. 1. Ratule cariné. Rattulus carinatus. R. oblongus, carinatus, anlicè crinilus ; caudà& seli- formi, longissimà. Trichoda rattus. Mull. inf. t. 29. f. 5—7. Encycl. pl, 15. f. 15—17. * Monocerca rattus. Ehrenberg, Mémoire sur les infu- soires, inséré dans le recueil des Mém. de Berlin, 1831, p.130; ejusdem Symb. phys. phytoz. tab. 11. fig. 16. (1) H. dans l’eau des fossés. 9, Ratule clou. Rattulus clavus. R, anticè rotundalus, crinilus , poslicè acuminato-cau- datus. Trichoda clavus. Muil. inf. t. 29. f. 16—18. Encycl. pl. 15. f. 23. * Rattulus cercarioides.Bory. Encyclop.Zoophytes. p.667. H. dans les marécages. Dans cet animalcule, l’existence de la bouche n’est encore que supposée. TRICOCERQUE. (Trichocerca.) Corps très-petit, ovale ou oblong, tronqué anté- rieurement; bouche rétractile, subciliée; queue fourchue, quelquefois articulée. Corpus minimum, oblongum, anticè truncatum ; os retractile, subciliatum ; cauda furcata, interdüm articulata. (1) Dans la méthode de M. Ehrenberg , le genre Movocenca, se compose des Phytozoaires rotateurs qui ont à l'extrémité an- térieure du corps plusieurs petits organes ciliés, rotateurs, qui ne sont pas enveloppés dans une gaine, qui ont sur le dos un point oculiforme et dont la queue est longue, sétacée et in- divise. On ne connaît pas bien l'organisation de la Ratule clou; mais d’après sa forme générale, il est probable qu'elle ne devra pas être placée dans la même division générique que la Ratule carinée, (2) Le genre Leronina fondé par M. Bory-Saint-Vincent pour recevoir des tricocerques et des furcoccrques dont le corps est renfermé dans une gaîne musculeuse, la bouche dépourvue de 159 Onservarions.— Les fricocerques ressemblent aux furcocerques par la queue dontleur corps est terminé; mais leur bouche est manifeste, et leur cavité ali- mentaire parait ébauchée. Ainsi, j'ai du les séparer des infusoires, et les réunir aux polypes ciliés. Ils se rapprochent en effet beaucoup des rotifères, puis- qu'ils ont avec les furculaires des rapports très- marqués; ce sont donc, avec les ratules, les plus imparfaits des polypes ciliés. [ Les éricocerques de Lamarck présentent tous le mode d'organisation caractéristique de la division des Rotateurs polytroques de M. Ehrenberg, mais diffèrent beaucoup entre eux: les uns sont cuirassés, les autres nus, et les recherches de ce naturaliste ainsi que celles de MM. Bory-Saint-VincentetMorren, les ont fait diviser en plusieurs genres. M. Bory ne conserve le nom de 7Yicocerques, qu'aux espèces dont le corps est renfermé dans un fourreau très- museculeux, et dont la queue est articulée et munie de cinq appendices, savoir, deux latéraux et un terminal. E.] Les animalcules dont il s’agit vivent dans l’eau des marais. On n’en connaît qu’un petit nombre d’es- pèces. ESPÈCES. * Queue non articulée. 1. Tricocerque vermiculaire, 7richocerca vermicu- laris. T. cylindrica, annulata; proboscide exsertili; caud& spina duplici. Cercaria vermicularis. Mull. inf. t. 20. f.18—20. Ency- clop. pl. 9. f. 30—3. * Leiodina vermicularis. Bory. Op. cit. p. 484. (2) * Dekiniavermicularis, Morren. Annales des se, nat, t. 21. p- 141. pl. 3. fig. 6. H. dans les ruisseaux où croit la lenticule. Point de cils apparents à la bouche. 2, Tricocerque porte-pince. 7richocerca forcipata. T. cylindrica, rugosa ; proboscide forcipata exsertili ; caudà bicuspidatà. Cercaria forcipata. Mull. inf. t 20, f. 21— 23. Encycl. pl. 9. £. 33—35. *“ Leiodina forcipala. Bory. Op. cit. p. 484. * Dekinia forcipata.Morren. Annales des sc. natur. €. 21. p- 136, pl. 3. fig. 3. * Distemma [orcipata. Ehrenb. 2° mém. p. 139. (3) H. dans l'eau des marais. cils et la queue bifide, a été réformé par M. Morren, mais né- cessiterait encore une nouvelle révision, car la structure des espèces que l'on y range n’est pas suffisamment connue pour que l'on puisse déterminer les rapports naturels de ces petits êtres. Le genre Dexia de M. Morren diffère principalement de ses Leiodina par l'existence de cils vibratiles bien distincts autour de l'ouverture orale, On y remarque aussi une sorte de trompe protractile, armée de deux pinces mobiles. (3) M. Ehrenberg donne le nom de Disremara aux Rotateurs polytroques nus qui sont pourvus de deux points oculiformes dorsaux et d'une queue bifurquée. 160 ** Queue longue, articulée, 5. Tricocerque longuc-queue. Trichocerca longi- cauda. T. eylindrica, anticè truncata et crinita ; caud4 long4 biarticulaté ; bisetà. Trichoda longicauda. Mull. inf. t. 31. f. 8—10. Ency- clop. pl. 16. F. 9—r1. * Furcularia longicauda. Bory. Op. cit. p. 427. * Scuridium longicaude. Ehrenb. 2° mém. sur les infu- soires, p. 136. (1) H. dans les marais. 4. Tricocerque gobelct. 7'richocerca pocillum. T. oblonga, anticè truncala, crinila ; caudä quinque arliculalà , biseta. Trichoda pocillum. Mull. inf. t. 29. f. g—12. Encycl. pl. 15.f. 19—22. * Dinocharis pocillum. Ehrenb. 2° mém. p. 135. (2) H. dans les marais. VAGINICOLE. (Vaginicola.) Corps très-pelit, ovale ou oblong, cilié antérieu- rement, muni d’une queue, et renfermé dans un fourreau transparent, non fixé. Corpus minimum, ovatum vel oblongum, anticè ciliatum, poslicè caudatum, folliculo hyalino inclu- sun. OBSERVATIONS. — Pruguière avait déjà pensé que les animalcules dont il s’agil ici, et que Muller a placés parmi ses tricodes, devaient former un genre particulier. Effectivement, dans la supposition que ces animaleules soient des infusoires, ils sont néan- moins très-distingués des autres et surtout des tri- codes par le fourreau mince et transparent qui les enveloppe; mais il parait qu'ils ont réellement une bouche, et même elle n’est point douteuse dans Ja première espèce. Les vaginicoles forment une transition des vibra- tiles aux rolifères, par les folliculines. [Les vaginicoles sont loin d’avoir une organisation analogue à celle de la plupart des autres animalcules rangés par Lamarck dans sa division des vibratiles; ils appartiennent à la classe des polygastriques (V. p. 129), et sont pourvus d’un inlestin re- courbé, entouré de vésicules stomacales, et se Ler- minent par une bouche el un anus distincts, mais contigus. M. Ehrenberg ne range dans ce genre que les espèces dont la gaine est membraneuse et dont le corps n'est pas pédicellé. E.] (1) Le genre Scarimium de M. Ehrenberg diffère du précé- dent par l'existence d'un seul œil dorsal; le front est garni de cils et de deux crochets qui tiennent lieu de lèvre supérieure. (2) Les Divocnaris ont comme les précédents plusieurs pelites HISTOIRE DES POLYPES. ESPÈCES. 1. Vaginicolc locataire, Yaginicola inquilina. F. folliculo cylindrico hyalino ; pedicello intrà follicu- lum retortili. Trichoila inquilina. Mull. zool, dan. v. 1. 1. 9. f. 2. En- cyclop. pl. 16. f 14—x13. * Bory. Encycl. Zooph. p. 768. H. dans l'eau de mer. 2. Vaginicole propriétaire. Vaginicola ingenita. F. folliculo depresso, basi latiore ; animalculo, subin- fiundibuliformi, posticè in caudam non exsertam atte- nualo. Trichoda ingenita. Mull. inf. t, 31. f, 13 —15, Encyclop. pl. 16.F 18—20. * Bory. Op. cit. p. 768. H. dans l’eau de mer. 5. Vaginicole inné. ’aginicola innata. 7. folliculo cylindrico ; caudé extrà folliculum exserté. Trichoda innata. Mull. inf. t. 31. f. 16—19. Encyclop. pl. 16. F. 21—24. H. dans l'eau de la mer. —2— DEUXIÈME SECTION. Un ou plusieurs organes en forme de cercle, ciliés et rotatoires à l’entrée de la bouche. LES ROTIFÈRES. En arrivant à cette deuxième section, les progrès dans l'animalisalion sont si marqués, que tous les doutes sur le caractère classique cessent compléte- ment à l'égard de ces animaux. Effectivement, tous les rotifères ont une bouche éminemment distincte, quoique contractile; elleest même tellement ample, qu'il semble que la nature ait fait de grands efforts pour commencer l'organe digestif par cette ouver- ture essentielle à l'introduction d'aliments. Cette bouche n’est point munie de cils simple- ment vibratiles, comme dans les polypes de la pre- mière section; mais elle offre à son orifice un organe en forme de roue, cilié et rotaloire, qui parail sou- vent double, qui présente quelquelois trois ou quatre portions de cercle, et qui Lourne ou oscille avec une grande vitesse. C’est cet organe singulier qui carac- térise les rotifères dont il est question (5). couronnes de cils, un seul œil, et la queue bifurquée ou trifur- quée; mais leur corps, au lieu d'être nu, est renfermé dans une enveloppe renflée, flexible sur les bords. (3) C'est une illusion d'optique qui donne à cet organe l'ap= BRACHION. En cffet, beaucoup de rotifères semblent avoir à l'entrée de leur bouche une paire de roues dentées qu'ils font tourner rapidement; mais en observant plus allentivement, on s'aperçoit. selon les observa- tions de M. Dutrochet, que ce que l’on prenait pour deux roues, n’est réellement qu’un seul organe plié de manière à présenter la figure du chiffre 8 ainsi renversé œ. Quelquefois, ou selon les espèces, la roue Lotale se plie en trois ou quatre roues partielles. Il y a donc lieu de croire que dans tous les rotifères, il n'y a qu'un seul organe rotatoire. Cette roueelle-même n'est qu'un cordon circulaire qui, par des zigzags fréquents forme une multitude d'angles saillants et aigus, qui imilent des dents ciliformes. Un axe très-fin, ramifié supérieurement en autant de branches que la roue peut présenter de lobes, soutient celte roue et lui communique ses mouve- ments. L’organe très-contractile rentre au fond de la bouche, ou en sort comme au gré de l'animal. La bouche très-ample de ces polypes présente un pavillon tantôtcampanulé, tantôt infundibuliforme, qui est très-contraclile, mais qui ne participe nulle- ment aux mouvements de son organe rotaloire. [Aujourd'hui que la structure intime de ces ani- maux est mieux connue, celle division ne peut guère être conservée, du moins avec les limites que notre auteur y assigne; car, ainsi que nous l'avons déjà dit, il faudra en retirer la plupart des vorticelles. E.] FOLLICULINE. (Folliculina.) Corpscontraclile, oblong, renfermé dans un four- reau transparent. Bouche terminale, ample, munie d'organes ciliés et rotatoires. Corpus contractile, oblonqum , folliculo pellucido inclusum. Os terminale, amplum, ciliis rolalorits instructum. Ogservarions. — Les folliculines sont aux urcéo- laires ce que les vaginicoles sont aux tricocerques el aux tricodes : de part et d'autre, ce sont des ani- malcules renfermés dans un fourreau transparent, et qui rarement sont fixés sur des corps étrangers ; mais les folliculines sont des rotilères, landis que les vaginicoles, d’après ce qu’on en sait, paraissent à peine distinctes des infusoires, parence d'une roue qui tourne; il n'exécute dans la réalité aucun mouvement semblable, mais les cils vibratiles dont ses bords sont garnis, décrivent chacun, avec une rapidité extrème, des cercles dans le même sens; lorsque ces petits appendices sont posés sur une longue ligne droite, comme sur les ten- tacules des Austres, ils produisent alors l'effet d'une rangée de perles qui roulerait de la base de l'organe vers son extré- mité , et lorsqu'ils forment un cercle, ils ressemblent à une roue qui tourne, Quelques naturalistes ont pensé que les mou- 161 D'après ces considérations, l’on sent que les folli- culines doivent venir immédiatement après les va- ginicoles ; qu'elles doivent commencer les rotifères, et qu’elles conduisent aux brachions qui eux-mêmes, se lient évidemment aux furculaires. ESPÈCES. 1. Folliculine ampoule. Follicwjina ampulla. Æ. {olliculo ampullaceo, pellucido, capite bilobo. Porticella ampulla. Mull. inf. t. 4o. f. 4—7. Encyclop. pl: 21. f. 5—8. * Bory. Encyclop. Zooph. p. 417. H. dans l’eau de mer, 2. Folliculine engainée. Folliculina vaginata. F. folliculo subeylindrico, prælongo, hyalino ; animal- culo brevi, caudato, anticè truncato. Porticella vayinata. Mull. inf. t. 44. f. 12—13. Encycl. pl. 23. f. 32. * Vaginicola vorticella. Bory. Op. cit. p. 768. H. dans l'eau de mer. 5. Folliculine adhérente. Folliculina folliculata. F. folliculo cylindraceo hyalino adhærente; animal- culo oblongo. Porticella folliculata. Brug. n° 33. Trouvée attachée à la queue du cyclope pygmée. BRACHION. (Brachionus.) Corps libre, contraclile, presque ovale, couvert, au moins en parlie, par une gaine transparente, roide, clypéacée ou capsulaire, et muni antérieure- ment d’un ou deux organes ciliés et rolaloires. Corpus liberum , contractile, subovatum, vagin& capsulari pellucidä rigidulâque vestilum, vel squamä clypeiformi partim oblectum ; organo ciliato rotato- rio unico vel gemino ad orem. Osservarioxs. — Si l'on ne s’est point fail illusion par des attributions arbitraires à l'égard des parties des brachions, l'organisation de ces animaux serait beaucoup plus avancée en composition que ne l'est celle des polypes ct des vraisrotifères. Dans ce cas, l’on serait fondé à les regarder comme des crustacés microscopiques qui, sous certains rapports , avoisi- neraicnt les daphnics. En cffel. on a attribué une tête aux brachions, et, à leur bouche, deux màchoires longitudinales, qui vements vibratoires que l'on apercoit si souvent à la surface de divers animalcules aquatiques, ne dépendent d'aucun appen- dice filiforme, mais tiennent seulement à des courants déter- minés dans l'eau ambiante par les membranes vivantes; mais dans les cas dont nous venons de parler, cette dernière opinion ne peut être soutenue , car on voil souvent les cils en question droits et immobiles, puis lout à coup se mettre en action et produire l'apparence singulière dont nous venons de parler. 162 s'ouvrent et se ferment, quoiqu'à des intervalles peu réglés. On assure qu'ils sont ovipares ; que leurs œufs, après que l'animal les a évacués, restent suspendus entre la base du test ou de lécaille qui les couvre, et l'origine de la queue, ce qui leur donne un nou- veau rapport avec les crustacés. Ces considérations s'opposeraient donc à ce qu’on puisse regarder les brachions comme des polypes, si elles étaient fondées; car, malgré leurs organes rotaloires, on ne pourrait considérer ces animaux comme étant du même ordre que les wrcéolaires, les vorticelles, etc. ; mais probablement ces mêmes con- sidérations ne portent que sur des illusions produi- tes par la petitesse des parties, qui ne permet pas de les examiner suffisamment, et à la fois par l’opi- nion qui suppose inconsidérément que, dans les animaux, il n'y a point de limites essentielles à existence des différents organes connus. Il me paraît vraisemblable que si, malgré l’im- perfection de l’organisation des polypes ciliés, la nature a pu, dans les animaux de cet ordre, former la gaine transparente des vaginicoles, et ensuite donner lieu à celle des folliculines, elle à pu aussi, sans avoir besoin d’une organisation beaucoup plus composée, former l’écaille transparente, soit capsu- laire, soit clypéacée, des brachions. Pourquoi, d’ailleurs, trouve-t-on des rapports si remarquables entre les brachions munis d’une queue et les f'urcu- laires ? \ Quant à la tête attribuée aux brachions, c’est à peu près la même chose que celle pareillement attribuée aux vers. D’après ces exemples, on voit qu’on ne s’est nullement rendu compte de l’idée que l’on doit attacher à la partie d’un animal qui mérite le nom de tête. j On saitque des mâchoires exigent l’existence d'un système musculaire pour pouvoir agir, et que ce système ne peut lui-même exister sans les nerfs pro- pres à mettre en action les muscles qui le compo- sent. Que de conditions à remplir avant de pouvoir donner le nom de #âchoires à des parties observées dans la bouche d’un animal (1)! Il en est de même des œufs : on sait en effet que chacun d’eux contient un embryon qui ne peut vivre ou recevoir la vie qu'après avoir élé fécondé, et qui exige conséquemment, dans les animaux qui pro- duisent ces œufs, l'existence d'organes sexuels, soit réunis, soit séparés, pour que, par le concours de ces organes, sa fécondation puisse être opérée. Enfin, on sait que ce même embryon ne peut acquérir les développements qui doivent le transformer en indi- vidu semblable à ceux de son espèce, sans sortir des enveloppes qui le retiennent; et qu'il ne peut en sortir el s’en débarrasser, qu'après les avoir déchi- (1) M. Ehrenberg a constaté l’existence de mâchoires chez tous les Rotateurs, à l'exception des genres Ickthydium, Chæ- tonotus, et Enteroplea. 11 existe dans la disposition de ces organes deux modifications principales : tantôt les màchoires ont la forme d'une simple tige cornée, coudée, implantée dans l'une des masses musculaires du pharynx par sa base, et ter- minée par une ou plusieurs dents dirigées contre celles du côté opposé ; d’autres fois chaque mâchoire, enclavée dans la masse musculaire , a la forme d'un étrier ou d’un are tendu sur lequel Jes dents sont disposées comme le seraient des flèches prêtes à partir. M. Ehrenberg donne le nom de Gymnogomphia aux Rotateurs qui présentent le premier de ces modes d’organisa- HISTOIRE DES POLYPES. rées et rompues. Que de conditions encore à rem- plir avant de pouvoir donner le nom d'œufs à des corpuscules reproductifs observés (2) ! Probablement on ne s’est nullement occupé de ces considérations, lorsque, dans des animaux très-imparfaits, l’on a déterminé, d’après de simples apparences, les fonc- tions de parties dont on ignorait la nature. Les bo- tanistes ont fait, à l'égard des plantes cryptogames, ce que les zoologistes ont fait à l'égard des infusoi- res et des polypes. Si les brachions appartiennent àl’ordre de polypes rotifères, ce que je -présume fortement, ils n’ont point de tête, point de sens particuliers, point de mâchoires véritables, point de muscles, et ne se régénèrent point par des œufs , mais par des gemmes oviformes qui peuvent être amoncelés dans un lieu particulier, et même renfermés dans une bourse commune, comme on en voit dansles sertulaires, etc. Les brachions sont très-variés dans leur forme; et ils la rendent souvent bizarre par les suites des contractions qu’ils font subir, comme à leur gré, à certaines parties de leur corps. Quelques-uns sont dépourvus de queue , et paraïs- sent devoir constituer un genre particulier; mais la plupart ont postérieurement une queue simple, ou qui est fourchue, comme dans les furculaires. La gaine transparente et plus ou moins complète qui enveloppe les brachions, a élé, à cause de sa roideur , comparée assez improprement à un est; et alors on a distingué ce test en univalve, bivalve et capsulaire, selon sa forme dans les espèces. Le test qu'on nomme wnivalve, ne couvre que le dos de l'animal, et n'offre qu’une seule pièce. Celui qu’on dit être bivalve, est composé de deux pièces jointes ensemble sur toute la longueur du dos. Enfin , le test qu’on nomme capsulaire est d’une seule pièce comme le testunivalve, mais cette pièce enveloppe tout le corps de l’animal à l'exception de sa partie antérieure où se trouve une ouverture pour le passage de l'organe rotatoire. Les brachions vivent dans les eaux douces et dans l’eau de mer : une seule espèce (le Br. crochet) vit indifféremment dans l’eau salée et dans celle des marais. [Dans la méthode de M. Ebrenberg, la famille des BRAGHIONIENS se compose de tous les rolateurs cuirassés, pourvus de deux couronnes de cils vibra- tiles; elle se divise en quatre genres , savoir : les Brachions, les Anures , les Notés et les Ptérodines. Le genre Bracuion renferme les espèces pourvues d’un œil unique (rouge) et d’une queue bifurquée et flexible. Il en résulte que les espèces rangées par Lamarck dans les deux premières sections de son genre Bra- chion s’en trouvent aujourd'hui exclues, et que tion, et les divise en Monogomphia (lorsqu'il n'y a pour chaque mâchoire qu'une seule dent) , et en Po/ygomphia (lorsque ces organes sont terminés par plusieurs dents). Les rotateurs, qui sont pourvus des mâchoires compliquées et en grande partie cachées, dont nous ayons parlé en second lieu, sont appelés Desmogomphia, et divisés en Zygogomphia ou rotateurs à deux dents, et en Lochogomphia ou rotateurs à plusieurs dents. Les brachions présentent ce dernier mode QUES (2) Comme nous l'avons déjà dit, un grand nombre de rota- teurs se reproduisent au moyen de véritables œufs, ainsi que s'en sont assurés MM, Ehrenberg, Wagner, etc. E, BRACHION. même la plupart de celles citées par cet auteur dans sa troisième division, se trouvent réparlies dans d’autres groupes génériques. Les brachions propre- ment dits ont le test déprimé et enveloppant la par- tie moyenne du corps sans engainer ni la tête ni la queue; leur front est garni de trois lobes bordés de styles immobiles qu’au premier abord on pourrait prendre pour des divisions des organes rotateurs ; leur bouche est armée de deux mâchoires terminées par plusieurs dents libres; le pharynx est gros et suivi d'un court œsophage qui s'ouvre dans un eslo- mac très-long ; à cette dernière cavité succède un gros intestin qui est dilaté en forme de vessie ou de cloaque, et qui s'ouvre sur la ligne médiane du corps , au-dessus de la racine de la queue ; de chaque côté de l'estomac on remarque deux organes pédi- culés et d'apparence glandulaire ; enfin on distingue aussi à travers les téguments l'appareil de la géné- ration dont la structure est assez compliquée, des fibres musculaires, etc. M. Ehrenberg a figuré avec soin toutes ces parties chez lebrachionus urceolaris (V. son troisième Mém. sur les infusoires, pl. 1x, fig. 2. el Annales des Scienc. nat. 2 série Zool. t. 5. pl. 15. fig. G.) ESPÈCES. $. Point de queue. 1. Brachion strié. Prachionus striatus. B.univalvis, lesla ovala, striala, apice sexdentata, basi integra ecaudata. Mull. inf. t. 47. f. 1—3. Encycl. pl. 27. f. 1—3. * Anourella lyra. Bory. Encyclop. zooph. p. 540. * Anuræa striata. Ehrenb.Mém. de Berlin.183r.p.144 (1). " Brachionus striatus. Blainville. Manuel d’actinologie. pl. 9. fig. 3. H. dans l’eau de mer. 2, Brachion écaille. Brachionus squamula, B. univalvis, testa orbiculari, apice truncata quadri- dentata, basi integra ecaudata. Mull. inf. t. 47. f. 4—5. Encycl. pl. 27. 8, 4—9. * Anourelle luth. Bory. Op. cit. p. 540. * Anuræa squamula. Ehrenb. loc. cit. H. dans l’eau des marais. 3. Brachion bêche. Brachionus bipalium. B. univalvis, testa oblonga inflexa, apice decem-den- lala, basi integra ecaudala. Mull. inf, t. 48.f. 3—5. Encycl. pl. 27.f. 10— 12, * Anourella pandurina. Bory. Op. cit. p, 540. H, dans l’eau de mer. : (1) M. Bory-Saint-Vincent a donné le nom d’Anourella aux animaux microscopiques dont le corps est protégé par un véri- table test capsulaire denté en avant, dépourvus de queue ou d'appendice postérieur et munis antérieurement d'un à trois faisceaux de cils vibratiles. Dans la méthode de M. Ehrenberg, le genre Anuræa comprend les rotateurs cuirassés, pourvus de deux couronnes de cils, d'un seul œil et dépourvus de queue ; c'est ce dernier caractère qui les distingue des brachions; la disposition du front et des mâchoires est la mêmé que chez ces derniers. E. (2) C’est seulement d’après la forme du test, dont l'extrémité postérieure est armée d’appendices prolongés en cornes op- posées, que M, Bory caractérise son genre Kerarezra, E, 165 4. Brachion pelle. Brachionus pala. B. univalvis , Lesta oblonga, infernè excavata quadri- dentata, basiintegra ecaudata. Mull, inf. €. 48. f. 1.—2. Encycl. pl. 27. f. 8—9. * Anourella cithara. Bory. Op. cit. p. 540. E. dans l'eau des marais. 5. Brachion carré. Brachionus quadratus. B. capsularis, testa quadrangula, apice bidentata, basi bicorni , cauda nulla. Muil. inf. €. 49. f. r2—13, Encycel, pl. 28. f. 17 —18. * Keratella quadrata. Bory. Op. cit. p. 469. (2) H. dans l’eau des marais, $$. Queue simple et nue. 6. Brachion cornet. Zrachionus passus. B. capsularis, Lesta cylindracea ; fronlis cirris binis pendulis, seläque caudali unicà. Mall. inf. t. 49. f. 14—16. Encycl. pl. 28. f. 14—16. (* N'appartient certainement pas à cette division.) H. dans les bourbiers les plus sales. 7. Brachion gibecière, Brachionus tmpressus. B. capsularis, testa quadrangula , apice integra , basi oblus emarginata , cauda fleœuosa. Mull, inf, €. 5o. f. 12—14. Encycl. pl. 18. f. r9—ar. * Siliquella bursa pastoris, Bory. Op. cit. p. 684. (3) H, dans les eaux stagnantes. 8. Brachion patène. Prachionus patina. B. univalvis ; testa orbiculari integrä ; cauda mutica. Muil. inf. t. 48. f. 6—10. Encycl. pl, 27. f. 13—17. * Proboskidia patina. Bory. Op. cit. p. 657. * Plerodina patina. Ehrenb. Mém. de Berlin, 1831. p. 147. (4) H. dans les eaux stagnantes. 9, Brachion bouclier. Brachionus clypeatus. B. univalvis, lesla oblonga, apice emarginata, basi integra, cauda mutica. Muil. inf. t. 48, f. 1e—14, Encycl. pl. 27. f. 18—2r, * Testudinella clypeata. Bory. Op. cit. p, 738. * Pterodina clypeala. Ehrenb. Mém, de Berlin, 1831. p: 147. H. dans l’eau de mer. (S$. Queue terminée par deux pointes ou deux sotes. 10. Brachion lamellé. Brachionus lamellaris. B. univalvis ; leslä producté, apice integr4, basi tri- corni, caudà bipili. (3) Le genre Srriouerra, de M. Bory-Saint-Vincent, a pour caractères : corps muni antérieurement de deux couronnes , de cils vibratiles, garni d’un test capsulaire , urcéolé mutique antérieurement, arrondi et sub-bilobé postérieurement où il est perforé pour donner passage à une queue subulée et pee ment simple. E. (4) Le genre Prenonina , de M. Ehrenberg, se compose des Brachionides pourvus de deux yeux frontaux; le test de ces animalcules est déprimé et flexible sur les bords, la queue pré- sente à son extrémité une fossette en forme de ventouse ; enfin les mächoires sont armées de deux dents enclavées, disposition qui se rencontre chez les rotifères, etc. , mais qui n’existe chez aucun autre rotateur à deux roues dont le corps est cuirassé, E, 164 Mull. inf. t. 47. f. 8— 11. Encycl. pl. 27. f. 22—05, * Lepadella lamellaris. Bory Op. cit. p. 484. * Stephanops lamellaris. Ehrenb. Mém. de Berlin, 1831. p.137 (1) H. dans l’eau des marais. 11. Brachion patelle. Brachionus patella. B. univalvis ; testa ovala, apice bidentata, basi emar- ginata , cauda biseta. Mull. inf. €. 48. f. 15— 19. Encycl. pl. 27. f. 26—30, * Lepadella patella. Bory. Op. cit. p. 38 et 485, * Brachionus patella. Blaïnv. op. cit. p.164. pl. 9. fig. 5. H. dans l'eau des marais, 12. Brachion bractée. Brachionus bractea. B. univaluis; lestà suborbiculari, apice lunal&, basi inlegrà ; cauda spinà duplici. Mull. inf. t. 49. F. 6—7. Encyel. pl. 27. f. 31—32. * Squamella limulina. Bory. Op. cit. p. 697. *Squamella bractea. Ehrenb. Mém. de Berlin. 183r. pe 141. (2). “ Brachionus bractea. Blainv. op. cit. pl. 9. fig. 4. H.... 15. Brachion plissé. Brachionus plicatilis. B. univalvis; esta oblonga, apice crenulata, basi emarginata; caudà longà bicuspi. Mull. inf. t. 50. f. 18, Encycl. pl. 27.f. 33—4o. * Tricalama plicatilis. Bory. Op. cit. p. 538. * Brachionus plicatilis. Blainv. op. cit. p.164. pl. 9. fig. 2. H. dans l'eau de mer. 14. Brachion ovale. Brachionus ovalis. B. bivalvis ; testa depressa, apice emarginata, basi incisa ; cauda cirro dupliei. Mull. inf. t. 49. f 1—3. Encycl. pl. 28. f. 1—3. * Mytilna lepidura. Bory. Op. cit. p. 539 et 56r. * Lepadella ovalis. Ehrenb: 1er mém. Acad. de Berlin. 1830). pl. 7. fig. 4. (3). H. parmi les conferves des marais. 15. Brachion tricorne. Brachionus tripos. B. bivaluis ; Lesla ventrosa, apice mutica, basi tricorne; cauda spinà duplici. Mull. inf. t. 49. f. 4—5. Encycl. pl. 28. f.4—5. —————————— (1) Le genre Srepmaxors, Ehrenb , diffère considérablement des précédents, ainsi que des brachions proprement dits ; car ici, les cils vibratiles, au lieu de former deux couronnes dis- ünctes, sont divisés en plusieurs groupes, disposition qui est caractéristique de la section des Polytroqnes. 11 existe dans ce genre deux yeux frontaux. el la tête est encapuchonnée. E. (2) Dans la méthode de M. Ehrenberg , le genre Souanezra, établi par M. Bory-Saint-Vincent, prend place à côté des Ste- phanops et se compose des rotateurs cuirassés polytroques ayant quatre yeux frontaux. E. (3) M. Bory-Saint-Vinrent a donné le nom de Leraverce aux microscopiques dont le corps, pourvu de cils vibratiles disposés en faisceaux el de deux roues distinctes, esL protégé par un test en forme de carapace suhovalaire et dentée ou échancrée en avant ou en arrière, enfin dont la queue est hifide : mais ce naturaliste a lui-même reconnu que ce groupe était un peu ar- ciel , et M. Ehrenberg , en l'adoptant, en a modifié les ca- ractères. Dans sa méthode les Lepadelles sont des rotateurs cuira és pulytroques, dépourvus d’yeux, dont la cuirasse est déprimée « t la queue bifurquée. La bouche de ces animaleules est armée de deux mâchoires Lerminées chacune par une seule dent libre et allongée, disposition qui est rare chez les rotateurs Cuirassés, HISTOIRE DES POLYPES. * Mytilina lymnadia. Bory. Op. cit. p. 539 et 567. H. dans l’eau des marais. 16. Brachion denté. Brachionus dentatus. B. bivaluis ; Lesla arcuata, apice et basi utrinque den- Lata ; cauda spinà duplici. Mull. inf. t. 49. f. 10—11. Encycl. pl. 28. F. 6—7. * Mytilina cytherea. Bory Op. cit. p. 539 et 56r. H. dans les eaux stagnantes, les mares, 17. Brachion armé. Brachionus mucronatus. B. bivaluis ; testa subquadrala, apice et basi utrinque mucronala, cauda spinà duplici. Muill. inf. €. 49. f. 8—9. Encycl pl. 28. F. 8—0. * Mytilina cypridina. Bory. Op. cit. p. 561. *Salpina mucronata. Ehrenb. Mém. de Berlin. 1831, p- 133. (4) H. dans les marais, FURCULAIRE. (Furcularia.) Corps libre, contractile, oblong, muni d'une queue courte ou allongée. terminée par deux pointes ou par deux soies. Bouche pourvue d'un ou deux organes ciliès et rolaloires, Corpus contractile, liberum, oblongum, posticè caudatuwm ; caudà brevi vel elongatä, bicuspidatä aut diphyllà. Organum unicum vel geminum, cilia- tum el rotalorium ad orem. Orservarions. — Les furculaires rappellent, par leur forme et leur aspect, les furcocerques et les tricocerques, et ne Liennent aux vorticelles que par les organes ciliés el rotaloires dont leur bouche est munie. Il est donc convenable de ne point les con- fondre dans le même genre avec les vorticelles, celles-ci n'élant pas uniquement caractérisées par leurs organes rolatoires; sans quoi les brachions devraient y être parcillement reunis. Si l’on considère l'extrémité postérieure bicuspi- dée ou diphylle des furculaires, on ne les confondra Les genres Movocerca et Corurus, de M. Ehrenberg, se rap- prochent beaucoup des Lepadelles ; ce sont aussi des rotateurs cuirassés polytroques dépourvus d’yeux ; mais leur test , au lieu d'être déprimé de haut en bas, est comprimé latéralement , ce qui a Fail croire, mais à Lort, à Muller et à quelques autres naturalistes, qu'il était réellement conformé comme une petite coquille bivalve. Chez les Monocères la queue est simple, al- longée et terminée par une fosselte remplissant les fonctions de ventouse, ainsi que nous l'avons déjà vu chiz les Ptérodines, tandis que dans le genre Colurus la queue est bifurquée. E. (4) M. Bory-Saint-Vincent a donné le nom de Myruines à des microscopiques cuirassés dont les cils vibratiles, disposés en faisceaux , ne forment jamais deux couronnes distinctes, et dont le test est bivalve. Le genre Sacrinx, de M. Ehrenberg, comprend les rotateurs cuirassés polytroques pourvus d'un seul œil, d'une cuirasse quadrangulaire ; d’une queue bifurquée et dépourvue de cor- nicules. Le nombre des dents, dont les màchoires de ces ani- maleules sont armées, varie suivant les espèces, mais leur dis- position est du reste la même que chez les Brachions proprement dits ,etc. E. FURCULAIRE. point non plus avec les wrcéolaires, puisque ces dernières ont le corps simple postérieurement. Elles ont même, par leur queue, plus de rapports avec ceux des branchions qui en sont munis, que les urcéolaires et les vorticelles. [Cette division correspond à peu près à l’ordre des rotateurs nus de M. Ehrenberg, mais dans l’état actuel de la science ne peut plus être conservée; nous y trouverons en effet des animalcules qui non- seulement appartiendront à des genres bien distincts, mais qui devront même être rapportés à des familles différentes. M. Ebrenberg réserve le nom de Fuwrcularia pour les rolatoires nus polytroques ayant un seul œil situé sur le front, et une queue bifurquée. E.] ESPÈCES. 1. Furculaire larve, Furcularia larva. T. cylindrica; apertur& lunat&, spinis caudalibus binis. Porticella larva. Mull. inf. t. 40. f. 1 — 3. Encycl. pl. 21. f. g— 1x. * Bory. Op. cit. p. 425. * Cette espèce appartient probablement à la famille des Hydatines de M. Ehrenberg. H. dans l’eau de mer. a (1) Le genre xorommara, de M. Ehrenberg, se compose des rotateurs nus ayant un seul œil situé sur le dos, la queue bifur- quée et les cils frontaux similaires. On doit à cet habile natura- liste des observations du plus haut intérêt sur le mode d’orga- nisation de plusieurs espèces de ce genre. Leur corps, de forme ovalaire, se termine antérieurement par une couronne circulaire de cils vibratiles disposés ordinairement en huit groupes, et portés sur autant de petiles masses arrondies, d'apparence musculaire; l'ouverture buccale, située vers le milieu de ce cercle, conduit à un pharynx gros et arrondi qui est armé de deux mâchoires latérales, formées chacune d'une pièce cornée ; coudée et terminée par un nombre variable de dents. Au pharynx succède un æsophage long et rétréci qui s'ouvre dans un estomac très-large et garni latéralement d'ap- pendices dont la disposition varie suivant les espèces. Le canal digestif se rétrécit ensuite plus ou moins brusquement, et va se terminer au dehors au-dessus de l'origine de la queue. L'ap- pareil de la génération estégalement assez compliqué, et pré- sente à peu près la même disposition que dans le genre Hyda- tine, si ce n'est que l'ovaire ne porte pas deux cornes. On distingue aussi des vaisseaux transversaux, des faisceaux mus- culaires en assez grand nombre, et un appareil particulier qui paraît être composé d’espèces de branchies intérieures; cafin M. Ebrenberg a constaté aussi l'existence d’un système nerveux composé de plusieurs ganglions et de filets très-dé- liés dont l'un va se terminer au point oculiforme , de couleur rouge, qui se voit sur la partie antérieure de la face dorsale du corps. M. Ehrenberg a donné aussi d'excellentes figures de plusieurs espèces nouvelles de ce genre, savoir ;: 10 Notommata centrura, Ehrenb. 3 Mém., pl. 9, fig. 1; et Annales des sciences naturelles, 2e série zoologique, L. 3, pl. 13, fig. 5. 20 Notommata collaris, Ehrenb, op. cit., pl. 9, fig. 2. 30 Notommala clavulata, Ehrenb. op. cit., pl. 10, fig. 1; et Ann, des scienc. nat.,t. 3, pl. 13, fig. 3 et4. Le genre sxxcuæra , Ehrenb., a beaucoup d'analogie avec le genre Notommata; il se compose aussi d'Hydatiniens ayant un œil dorsal médian et une queue bifurquée , mais la disposition des appendices est différente ; il existe des styles (espèces de soies très-mobiles, mais ne pouvant exécuter des mouvements rotaloires), aussi bien que des cils vibratiles au front, et les organes rotateurs ne forment pas un cercle complet autour de la bouche. L'intestin est simple et les mâchoires nues. À Exemple. Synchæta pectinata, Ehrenb., 3° Mém., pl. 10, . 3. 0 &, Le genre uvoamma , de M, Ehrenberg , est très-yoisin du DE LAMARCK, T, I, 165 2. Furculaire capitée. Furcuiaria succotata. T. inversè conica; apertur& lunatä ; trunco posticè bi- dentalo; caudà elongatà diphyllà. “ Bory. Op. cit. p. 426. Vorticella succolata. Mull, inf. t. 40, f, 8 — 12. Ency- clop. pl. 21. f. 12 — 16. H. dans l'eau de mer. 5. Furculaire oriculée. Furcularia aurita. T. cylindrico-ventrosa ; aperturé mutic4; ciliis utrinque rotantibus; caudà articulatà diphyllà, Bory. Op. cit. p. 426, Porticella aurita, Mull. inf. t. 4r. f. 1 — 3. Encycl, pi. 21. f, 17. — 19. Notommata aurita. Ehrenb. Mém. de Berlin, 1831. p.13r.(r) H. dans les eaux stagnantes où croit la lenticule. 4. Furculaire hérissée. Furceularia senta. F: inversè conica ; apertur& spinos@ integré ; caudt brevi bicuspi. Porticella senta. Mull. inf. t, 4r. f 8 — 14. Encycl. pl. 22, fr —7. * Hydatina senta. Ehrenb, 1er Mém. pl. 8; Ann des se. nat. 2esérie. zool.t. 1. pl, 1. fig. 16— 20; etSymb. Phys. pl. 6. fig. 1. (2) H. dans les eaux stagnantes où croît Ja lenticule. TE précédent, mais s’en distingue par l'absence du point oculiforme; caractère qui existe aussi dans les genres Enteroplea et Pleuro- trocha , mais chez ceux-ci les mandibules ne sont Ipas dentées comme chez les Hydatines. C'est sur l’Aydatina senta que M. Ehrenberg a fait ses premières observations relatives à l’or- ganisation intérieure des infusoires, et il a donné dans les Mémoires de l'Académie de Berlin (1830), une anatomie com- plète de cet animalcule , travail qui a été publié aussi, par traduction, dans les Annales dessciences naturelles, 2e série, L, 1. Le corps de l'kydatina senta est formé par une membrane double et diaphane dont l'extéricure est nue, molle ct simple, et dont l'extérieure donne attache à 4 paires de muscles qui se dirigent en rayonnant de la partie moyenne du dos et du ven- tre vers les deux extrémités du corps; à l'extrémité antérieure on voit aussi un nombre considérable (17) d'espèces de gaines musculaires qui servent à mettre en mouvement les cils vibra= tiles placés en cercle autour de la bouche. On distingue aussi neuf lignes transversales qui semblent diviser le corps en au- tant d’apneaux, et qui, au premier abord, pourraient être pris pour des muscles, mais M. Ehrenberg a constaté que ce sont des vaisseaux qui communiquent avec un canal délié, étendu le long de la ligne médiane du dos; il ajoute aussi que la cir- culation et les pulsations d'un cœur, que Corti croyait avoir observé chez les rotifères, n’ont rien de commun avec l'appa- reil vasculaire, et appartiennent au canal digestif; ils sont produits soit par le pharynx, soit par le canal conduisant de la bouche à cet organe. L’orifice buceal se trouve à la partie antérieure du corps, au centre des organes rotateurs , et di- rigé un peu vers le ventre; il est armé de deux mächoires ter- minées par six dents nues. Le pharyÿnx est gros et globuleux, et se continue avec un œsophage court et étroit qui s'ouvre dans un estomac dilaté, lequel se rétrécit peu à peu et se termine par un intestin s'ouvrant postérieurement dans une espèce de cloaque dont l'orifice extérieur se voit sur le dos de l'animal à une distance assez considérable de son extrémité postérieure. De chaque côté du pharynxil existe aussi un corps Fate d'apparence glandulaire, qui paraît appartenir aussi à l'appareil digestif. Tous ces animalcules sont évidem- ment hermaphrodites. Avant la fécondation l'ovaire est cordi- forme, mais lorsque les œuls se développent, il se partage en deux grosses cornes ; il entoure le milieu du tube digestifet se termine par un conduit mince et diaphane qui débouche avec le tube intestinal dans le cloaque. L'appareil mâle consiste en deux organes testiculaires qui commencent près de l'extrémité céphalique, et qui parcourent en serpentant les deux côtés du corps pour se terminer devaut l'orihce de l'oyiducte dans le 11 166 5. Furculaire frangée. Furcularia lacinulata. TL. inversè conica; aperlurd quadrilobalà ; setis binis caudalibus. Porticella lacinulata. Mull. inf, t. 42. f. à — 5. Encycl. pl. 22, f. 8— 12. * L'urcularia lobata. Bory. op. cit. p. 425. * Nolommala lacinulata. Ehrenb. Mém. de Berlin. 183r. p.194. H. dans les eaux les plus pures. 6. Furculaire étranglée. Furcularia constricta. T. elliplico-ventricosa ; apertur& inlegrà ; caud& an- nulatä, diphyllà. Porticella constricta. Mull. inf. t. 42. f. 6 — 7. Encycl. pl. 22. f. 13 — 14. H. dans les eaux stagnantes, 7. Furculaire robin. Furcularia togata. TZ. subquadrata ; apertur4 integrä ; spinis caudalibus binis plerumque unitis. Vorticella togata. Mull. inf. t. 42. f. 8. Encycl. pl. 22. f. 15. H. dans les eaux stagnantes. 8. Furculaire longue soie. Furcularia longiseta. F. elongata, compressa ; selis caudalibus binis longis- Sms. * Bory. op. cit. p. 425. V'orticella longiseta. Mull. inf. t. 42.f. 9-10. Encycl. pl. 22.f. 16 — 17. * Nolommatæ longiseta. Ehrenb. Mém. de Berlin. 183r. p. 134. H. dans les eaux. 9. Furculaire révivifiable. Furcularia rediviva. F.cylindrica ; spiculo collari ; caudà longä quadricuspi. Porticella rotatoria. Mull. inf. t. 42. f. 11 — 16. Encyel. pl. 22.f. 18-23. Spallanz. op 2. t. 4.f. 3-5, *Esechielina mulleri. Bory. op. cit. p. 536. * Rotifer vulgaris. Ehrenb. 1e mém. Acad, de Berl. 1830. pl. 7. fig. 2. (r) * Furcularia rediviva. Blainville. Manuel d'actin. pl. 9. fig. 6. H. dans les eaux douces, dans l'eau de mer et dans les gouttières des toits où l’eau séjourne de temps à autre. col d'une poche musculaire qui semble remplir les fonctions d'un réservoir spermatique. Les œufs de lAydatina senta sont elliptiques et leur enveloppe se fend après la ponte pour laisser échapper le petit. Enfin M. Ehrenberg décrit aussi chez ces animalcules des organes qu'il considère comme étant des gan- glions nerveux. Le genre esopmora, de M. Ehrenberg, a la plus grande ana- logie avec les Hydatines; seulement ces animalcules, au lieu d’avoir un seul point oculiforme situé au-dessus du pharynx, en ont trois, deux autres étant situés sur le bord du front. Exemple : Esophora najas, Ehrenb., 1° mém., pl. 7, fig. ur. Le genre enreropzeA , Ehr. , se rapproche au contraire des Hydatines par l’absence de tout point oculiforme, et s'en dis- tingue par des màchoires non dentées. E: (1) Dans la classification de M. Ehrenberg , le genre romrèRE se compose des rolateurs nus ayant deux couronnes de cils, deux yeux frontaux et la queue bifurquée,, et pourvus de deux paires de cornes, d’où il résulte que cette partie présenté six pointes. Ces animalcules ont le corps allongé et portent sur le front un prolongement proboscidien , la bouche est située entre les organes rotateurs près d'un bord antérieur et inférieur, les HISTOIRE DES POLYPES. C'est le rotifère que Spallanzani a rendu célèbre par ses observations. . 10. Furculaire fourchue. Furcularia furcata. F, cylindrica; aperturë integrä; caud& longiuseul& bifidé. Porticella furcata. Mull. inf. p. 299. Encycl. pl. 22. f. 24-27, é Ledermullero. H. communément dans l'eau. 11. Furculaire chauve. Zurcularia canicula. F. cylindracea, apertur4 muticä; caudà brevi articulat& bicuspi. Porticella canicula.Mull. inf. t. 42. f, 21, Encycl. pl. 22. f. 28. H. lieu natal inconnu. 12. Furculaire plicatile. Furcularia catulus. F. cylindracea, plicata ; apertur& mulicä ; caudà per- brevireflexä bicuspi. * Bory. op. cit. p. 426. Porticella catulus. Mull. inf. t. 42. f, 17-20. Encycl. p.22. f. 29-32. H. dans les eaux marécageuses, 15. Furculaire chatte. Furcularia felis. F. cylindracea ; apertur& mutic&, anticè angulat& ; spi- nis caudalibus binis. Porticella felis. Mull. inf.t. 43. f. 1-5. Encycl. pl. 23. f. 1-5. Notommala felis. Ehrenb. Mém. de Berlin. 183r. p« 133. H. dans l'eau où croît la lenticule. URCÉOLAIRE. (Urceolaria.) Corps libre, contractile, urcéolé, quelquefois allongé, sans queue et sans pédoncule. Bouche ter- minale, dilatée, garnie de cils rotatoires. Corpus liberum, contractile, urceolatum, interdm elongatum , absque caudà et pedunculo. Os termi- nale, dilatatum , ciliis rotatoriis donatumn. mâchoires se composent d’une portion basilaire, ayant la forme d'un étrier , et deux dents logées dans son intérieur, enfin le canal digestif se rétrécit beaucoup en arrière du pharynx. Les petits naissent vivants. Dans le genre Pmronina , Ehrenb., les yeux, au lieu d'être placés près du bord frontal , sont situés assez loin en arrière, sur le dos; la queue est aussi bifurquée et pourvue de deux paires de cornicules, et le front armé d’une trompe. Exemple : Philodina Erythrophthalma, Ehrenb., prem. mém. (acad. de Berlin. 1830), pl. vu, fig. 2. Dans le genre xoozarts du même auteur, les yeux sont pla- cés comme chez les Rotifères , et la queue est bifarquée, mais simplement fourchue, et ne porte pas de cornicules; il n'ÿ a pas non plus de prolongement frontal. de Enfin dans le genre Txeauwa, Ehrenb,, il n’y a point d'yeux et les organes rotateurs ne sont pas portés sur des prolonge- mens protractiles. Exemple : Typhlina viridis, Hemp. et Ehrenb., Symb. phys., Phytozoa. pl. 1, fig. 17 a. Tous ces infusoires sont très-voisins du genre Rotifère, et présentent aussi deux couronnes de cils rotateurs, E. URCÉOLAIRE. OBSERVATIONS. — Les wrcéolaires tiennent plus des vorlicelles que les furculaires, et néanmoins il est facile de les en distinguer , puisqu'ils n’ont ni queue ni pédoncule, et que la plupart sont oblus posté- rieurement el en général fort courts. Ce sont les plus petits des rotifères , et ils semblent n'être en quelque sorte que des tricodes plus animalisés qui ont obtena une bouche et des cils tournants. Ces animaux microscopiques sont vagabonds , se fixent rarement par leur extrémité postérieure. On les voit en général nager dans l'eau, souvent avec beaucoup de célérité eLen tournant. Ils font rentrer intérieurement ou sortir, comme à leur gré, les organes ciliés et rolaloires qu'ils ont antérieure- ment ; et lorsque ces organes sont sortis, ils les font tourner avec une grande vitesse. Non-seulement les wrcéolaires sont distingués des vorticelles par leur défaut de queue ou de pédoncule; mais ils en différent en outre en ce que leur partie supérieure n'offre point un renflement subit et ca- pituliforme, comme on l’observe dans presque Loutes les vorticelles. Les furculaires, qui ont une queue diphylle ou bicuspidée, et les folliculines, qui ont une gaine enveloppante, ne sauraient se confondre avec les urcéolaires; Muller nous parait avoir eu tort de réunir Lous ces animaux dans le même genre. [M. Bory-Saint-Vincent a cru devoir diviser ce groupe en plusieurs genres , savoir : les Myrthines, les Rinelles, les Urcéolaires, les Slentorines ; La- marck y avait effectivement rassemblé des espèces très-dissemblables, mais d’après les observations récentes de M. Ehrenberg, il paraitrait que plusieurs de ces divisions ne peuvent être conservées, car suivant ce naturaliste, elles ne correspondraient qu'à des états transitoires des jeunes Vorlicelles. Il a étudié el figuré avec soin les transformations que la 7. convallaria éprouve pendant son développe- ment, soit qu’elle naisse par un bourgeon, soit qu’elle se forme par la division du corps d’un indi- vidu adulte, et il a fait voir qu’en effet les jeunes présentent alors successivement diverses formes que l'on regardait comme propres aux Urcéolaires, aux Kerobalanes, aux Rinelles, aux Criterines et au genre Ecclissa. (V.le premier mémoire de M. Ehren- berg sur les infusoires, académie de Berlin, 1850, pl. 5.) E.] ESPÈCES. 1. Urcéolaire verte. Urceolaria viridis. U. cylindracea, uniformis, opaca, viridis. (1) M. Bory-Saint-Vincent, dans son grand travail sur les microcospiques , a établi sous le nom de srenronixa un genre particulier pour les animaleules non cuirassés dont le corps évidé antérieurement, alténué en pointe postérieurement, prend la forme d'un entonnoir où d'un cornet à bouquin, et dont l'ouverture buccale est garnie de cils vibratiles qui ne sont pas disposés en roue. D'après les recherches plus récentes de M. Ehrenber , il paraîtrait que les Stentorines ou Stentors présentent le même mode d'organisation de l'appareil digestif 167 Vorticella viridis, Mull. inf, £. 35, f. 1. Encyel. pl. 19. f. 1-3. * Plagiotricha viridis. Bory. op. cit. p. 623. H. dans les eaux les plus pures. 2. Urcéolaire sphéroïde. Urceolaria sphæroïicea. U. cylindrico-globosa, uniformis, opaca. Porticella sphæroidea. Mull. inf, t. 35, f, 2-4. Encycl. pl. 19.f. 4-5. * Trichoda sphæroïdea. Bory. op. cit. p. 747. H. Dans l’eau gardée avec de la lenticulé. 9. Urcéolaire ceinte. Urceolaria cincta. U. trapeziformis, nigro-viridis, opaca. Vorticella cincta. Mull. inf. t, 35. f. 5-6. a, b. Encycl. pl. 19. f. 6-9. H. dans les eaux marécageuses. 4. Urcéolaire lunulée. Urceolaria lunifera. U. viridis, lunata; medio margine postico mucronalo. Porticella lunifera. Mull. inf. t. 35. f. 5-8. Encycl. pl. 19. f. 10-17. * Plagiotricha Phæbe. Bory. op. cit. p. 625. H. dans l'eau de mer. 5. Urcéolaire bourse. Urceolaria bursata. U. viridis; apertur& truncatà, in centro papillatà. Porticella bursata. Mull. inf, t. 35. f. 9-12. Encycl, pl. 59. f. 12-19. H. dans l’eau de mer. 6. Urcéolaire variable. Urceolaria varia. U. cylindrica, truncata, variabilis, opaca, nigricans. Vorticella varia.Mull. inf. t. 35. f, 12-15.Encycl, pl. 19. f. 16-18. * Urceolaria nigrina. Bory. op. cit, p, 769. H. dans les eaux où croît la lenticule. 7. Urcéolaire crachoir. Urceolaria sputarium. U. ventrosa ; aperturà orbiculari dilatat&, ciliis longis raris excentricis munild. * Bory. op. cit, p.765. Porticella sputarium. Mall. inf, €. 35. f. 16-17. Encycl. pl. 19. f. 19-20. H. Das l’eau où croît la lenticule. 8. Urcéolaire polymorphe. Urceolariu polymorpha. U. viridis opaca varia ; puslulis serialis. Porticella polymorpha. Mull. inf. 1.36, f. 1-13. Encycl. pl. 19.f. 21-33. * Stentorina polymorpha. Bory. op. cit. p. 698. * Stentor polymorphus. Ehrenb. 2° mém. p. 99. (x). H, Dans l'eau de rivière. que les Vorticelles; aussi les a-t-il rangés également dans la division des Polygastriques nus, anopisthes, famille des vorti- cellines, caractérisés par la contiguïlé de la houcheetde l'anus ; ils se distinguent de la plupart des vorticellaires en ce qu'ils ne sont point portés sur un pédoncule et sont aussi caractérisés par la disposition des cils dont leur bord antérieur est garni, car ces appendices au lieu de former un cercle simple, sont disposés en une spirale conduisant à la bouche, , E. ss 168 HISTOIRE DES POLYPES. 9. Urcéolaire multiforme. Urceolaria multiformis. 10. 11. > Q ù 14. 16. U. viridis opaca variabilis ; vesiculis sparsis, P'orticella multiformis. Mull. inf. t. 86. f. 14-23. Encycl. pl. 19. f. 34-45. * Stentorina multiformis. Bory. Op. cit. p. 698. H. dans la mer, sur les rivages. Urcéolaire noire. Urceolaria nigra. U. trochiformis, nigra. Porticella nigra. Mull. inf, t, 37. f. 1-4. Encycl. pl. 19- f. 44-47. *“ Stentorinainfundibulum. Bory. Op. cit. p. 697. * Stentor niger. Ehrenb. 2e mém. p. 100. H. Dans l’eau des fossés où croît lalenticule, Urcéolaire coqueluchon. Urceolaria cucullus. U. elongata, teres ; apertur& obliquè truncatà. Porticella cucullus. Mull.inf. t. 37. f. 5-8. Encycl. pl, 20. f, 1-4. * Stentorina cucullus. Bory. Op. cit. p.698. H. dans l’eau de mer. Urcéolaire utriculée. Urceolaria utriculata. U. viridis, ventricosa, productilis, anticè truncala. * Bory. Op. cit. p. 765. Porticella utriculata. Mull. inf. t. 37. f. 9-10. Encycl. pl. 20 f. 5-6. H. dans l’eau de mer. Urcéolaire bottine. Urceolaria ocreata. U. subcubica, infrà angulum oblusum producta. * Bory.Op.cit. p. 766. F'orticella ocreata. Mull. inf. t, 37. f. 11. Encycl. pl. 20. f. 7. - H. dans l'eau de rivière. Urcéolaire jambarde. Urceolaria valga. U. cubica, infrà divaricala. * Borÿ. Op. cit. p. 766. Porticella valga. Mull. inf, t. 37, f. 12. Encycl. pl. 20. f. 8. H. dans les eaux des marais. . Urcéolaire mamelonnée. Urceolaria papillaris. U. ventricosa, anticè truncala ; papillé posticé et late- rali hyaliné. * Bory. Op. cit. p. 766. Forticella papillaris. Mull. inf. t. 37. f. 13. Encycl. pl. 20. f. 9. H. dans les marais où croit la conferve luisante. Urcéolaire sac. Urceolaria sacculus. U. cylindracea; apertur& patulà; margine reflexo. Bory. Op. cit. p. 763. Porticella sacculus. Mull. inf, t. 37. f. 14-17. Encycl. pl. 20. f. 10-13. H. dans les eaux marécageuses. ——_—_— eee, {1) D'après M. Ehrenberg, cette espèce ne serait que l'un des états transitoires des jeunes vorticelles. (V. son prem. mém.) (2) Le genre vicuomma, Ehr., appartient à la famille des 17. Urccolaire cirrheuse, Urceolaria cirrhata. U. ventricosa; aperlur& sinualä ; cirrho ulrinque ven- trali. P'orticella cirrhata. Mull. inf, t, 37. f. 18-19. Encyel. pl. 20 f. 14-15. * Kerobalana Mulleri, Bory. Encyclop. p. 469. (1) H. dans l’eau des fossés. > ce Urcéolaire appendiculée. Urceolaria nasuta. U. cylindracea, craleris medio mucrone prominente. Porticella nasuta. Mull. inf. t. 37. f. 20-24. Encycl. pl. 20. F. 16-20. H. dans les eaux douces, parmi les lenticules. 19. Urcéolaire étoile. Urceolaria stellina. U. orbicularis, disco moleculari, peripherià ciliatà. Porticella stellina. Mull. inf. t.38.f. x-2. Encycl. pl. 20. f. 21-22. Trichodina stellina. Ehrenb. 2° mém. p.98. (2) H. lieu incertain. 90. Urcéolaire tasse. Urceolaria discinu. U. orbicularis ; margine cilialo ; subtüs convexo-ansatà. Bory. Op. cit. p.764. Porticella discina. Mull. inf. t. 38. f. 3-5. Encycl. pl. 20. f. 23-25. H. dans l’eau de mer. 19 _ Urcéolaire gobelet. Urceolaria scyphina. U. crateriformis, crystallina, medio sphærula opaca. * Bory. Op. cit. p. 763. FPorticella seyphina. Mull. inf. t. 38. f. 6-8. Encycl. pl. 20. f. 26-28. H. dans les eaux où croîtlalenticule. 99. Urcéolaire cornet. Urceolaria fritillina. U. cylindrica, vacua, apice truncata ; ciliis prælongis. * Bory. Op. cit. p. 763. Porticella fritillina. Mull. inf. t. 38. f. 11-13. Encycl. pl. 20.f. 31-35. H. dans l’eau de mer gardée. 95. Urccolaire troncatelle. Urceolaria truncatella. U. cylindrica, differta, apice truncata ; ciliis brevius- culis. * Bory. Op. cit. p. 765. P'orlicella truncatella. Mull, inf. t. 38. f. 14-15. Encycl. pl. 20. f. 34-35. H. dansles eaux où croît lalenticule. 24. Urcéolaire armée. Urceolaria hamata. U. Turbæformis, cava; margine aperluræ aculeis ri- gidis cincto. *“ Bory. op. cit. p. 764. Porticella hamata. Mull. inf. t. 39.f. 1-6. Encycl. pl. 20. f. 39-44. H. lieu inconnu. ———_—_————————————————————————————————————— Vorticellines, et, de même que les Stentors, n’a pas le corps pédiculé ; on le distingue de ces derniers par la disposition des cils qui forment une couronne simple, au lieu d’être placée sur une ligne contournée en spirale. E. VORTICELLE. 25, Urcéolaire godet. Urceolaria crateriformis. U. Subquadrata ; ciliorum fasciculis binis, altero postice. * Bory. Op. cit. p. 764. Vorticella craleriformis. Mull. inf. . 39. f. 7-13. Encycl. pl. 20. f. 45-51. H. dans les eaux marécageuses. 26. Urcéolaire versatile. Urceolaria versatilis. U. elongala, spiculiformis, mox urceolaris. PVorticella versatilis. Mull. inf. t. 39.f. 14-17. Encycl. pl. 21.f. 1-4. * Ophrydia nasuta. Bory.Encyclop. p. 583. * Ophydium versatile. Ehrenb. 2e mém. p. 91. (1) H. dans les eaux marécageuses. VORTICELLE, (Vorticella.) Corpsnu, pédonculé, contractile , se fixant spon- tanément ou constamment par sa base, et ayant l'extrémité supérieure renflée, terminée par une bouche ample, garnie de cils rotatoires. Corpus nudum, pedunculatum, contractile, cor- poribus alienis basi spontè vel constanter adhærens ; extremitate superiore turgid&, capitulum truncatum simulante. Apertura terminalis, ampla, crateri- [ormis , ciliis rotatoriis instructa. OBSERVATIONS. — Comparativement aux parties diverses que l’on observe dans les brachions, les vorticelles paraissent avoir une organisation bien plus simple; et cependant, c'est parmi elles que l’on trouve les premiers exemples d'animaux composés d'animaux constamment fixés par leur base , enfin, d'animaux très-voisins des polypes par leurs rap- ports. Les vorticelles ressemblent aux bydres, à beaucoup d’égards; mais au lieu d’avoir autour de leur bouche des tentacules disposés en rayons , doués de mouve- ments lents, et qui ne font jamais tourbillonner l’eau, elles ont sur les bords de leur bouche des cils ou deux touffes de cils opposées l’une à l’autre, et aux- quelles elles communiquent un mouvement d’oscil- lation rotatoire , qui s'exécute avec une vilesse inex- primable. Ces petits animaux nous présentent des corps nus, extrêmement contracliles, la plupart très-trans- parents, pédonculés, fixés constamment ou sponta- nément par leur pédoncule sur différents corps solides ; et par leur extrémité supérieure, ressem- {1) Le genre opsnynte a été établi par M. Bory-Saint-Vin- cent, pour recevoir quelques microscopiques dont le corps arrondi , cylindracé ou turbiné, porte à sa partie antérieure deux faisceaux de cils opposés, comme chez les urcéolaires , mais qui ne sont pas creusés en forme de godets. M. Ehrenberg en a fait le type de sa famille des ophrydines qui comprend les polygastriques cuirassés, entérodélés, dont la bouche et l'anus SouL contigus ; il range dans cette division les Vaginicoles dont il a déjà été question (page 160), et les genres Tintinnus, Co- thurnia et Ophrydium. Ce dernier est caractérisé de la manière suivante : Corps entouré de gélatine et point pédicellé, D'après 169 blant, en quelque sorte, à des fleurs monopétales. Ces polypes sont si petits, qu’un amas entigr ne parait à l’œil nu quecomme une tache de moisissure. Les vorlicelles les plus grandes sont rameuses , c’est-à-dire, ont leur pédoncule diversement divisé , et constituent des animaux composés d'individus réunis, qui participent à une vie commune. Elles sont constamment fixées sur les corps où elles vivent, et Tremblay leur donnait le nom de po/ypes à pa- naches où de polypes à bouquet. Ces vorticelles paraissent d’une sensibilité exquise , tant elles sont irritables , et se contractent dès que l’on touche l’eau qui les contient. Les vorticelles solitaires ou à pédoncules simples sont en général plus petites que les premières , et la plupart ne sont fixées que spontanément, c’est-à- dire, ont la faculté de se déplacer. Quelques vorticelles sont presque sessiles ; et d’au- tres ont leur pédoncule filiforme, assez long; et toutes sont remarquables par l’extrémité supérieure de leur corps qui est renflée, tronquée, terminée par une ouverture ample, qui ressemble presque à une fleur de Muguet. (Convallaria.) La plupart des vorticelles se multiplient par sec- tions ou scissions naturelles : on les voil se séparer en deux portions , dont une reste en place, et l’autre va constituer un nouvel animal à peu de distance. S'il fait chaud , la nouvelle vorticelle se divise elle- même en deux, au bout de peu d’heures, et donne ainsi naissance à un nouvel individu; en sorte que dans les temps chauds, l’on concoit avec quelle ra- pidité se fait la multiplication de ces animaux. Il n’en n’est pas de même lorsque les froids com- mencent à se faire sentir; alors les vorticelles produisent des bourgeons oviformes, qu’on a effec- üivement pris pour des œufs, qui se conservent dans l’eau pendant l'hiver, et qui, au printemps, donnent naissance à de nouvelles générations. Les vorticelles vivent dans les eaux douces et stagnantes ; on prétend néanmoins qu’il y en a quel- ques espèces qui vivent dans la mer (2). Il faut les chercher , dans nos climats, depuis le mois de mai jusqu’en août, sur les racines des lenticules (Zemma), sur les tiges des plantes mortes, sur le Lest des co- quillages , etc. On en connait un assez grand nombre d'espèces qu’il faut diviser ainsi qu’il suit : 1° Les vorticelles simples, qui ne se fixent que spontanément , ou Lemporairement ; 99 Les vorticelles composées, dont le pédicule se ramifie, et qui sont constamment fixées. [En étudiant, conjointement avec M. Audouin, les polypes quise trouvent sur les côtes de la Manche, nous avons constaté que, dans plusieurs vorticelles, M. Ehrenberg , les autres espèces , rangées dans ce genre par M. Bory, ne seraient que de jeunes vorticelles. Dans le genre rivrixnus , le corps est pédicellé et pourvu d'une gaine membraneuse, sessile et ouverte à une seule extrémité, et dans laquelle il peut se retirer en entier. Dans le genre coruurnia, la gaine est également membra- neuse, mais est pédicellée, E. (2) Plusieurs espèces sont assez communes sur les côtes de la Manche; on les trouve d'ordinaire fixées sur des plantes marines. E. 170 il existe au fond d’une première cavité, plus ou moins profonde, un canal intestinal recourbé sur lui-même et communiquant au dehors par deux ouvertures, dont l’une remplit les fonctions de bouche, l’autre celles d’un anus. (Voy. Résumé des recherches des animaux sans vertèbres faites en 1828 aux îles Chausay, par MM. Audouin ct Milne Edwards, Ann. des sciences nat., L.15, p. 5). Quelque temps après M. Ebrenberg est arrivé à un résultat analogue en poursuivant ; sur les vorlicelles d’eau douce, ses belles observations sur la structure inté- rieure des infusoires : il a vu que chez toutes les Vorticellines, il existe un canal digestif recourbé sur lui-même, s’ouvrant au dehors par une bouche et un anus distincts, mais contigus et communi- quant avec un grand nombre de vésicules cœcales. Ce mode d'organisation diffère peu de celui de quel- ques autres polypes, el nous parait conduire vers celui qui est propre aux flustres, aux eschares, etc., lesquels, à leur tour, établissent le passage entre les précédents etles ascidies composés. Nous sommes par conséquent porté à croire que tous ces animaux devraient être rassemblés en une seule série et être considérés comme la dégradation du type des mol- lusques. Quoi qu’il en soit, le genre Vorticelle, tel que Lamarck l'avait déjà circonscrit ; renferme encore des espèces très-dissemblables entre elles, et a été subdivisé par les auteurs plus récents. M. Ehrenberg réserve ce nom aux infusoires polygastriques nus qui présentent le mode d’organisalion que nous venons d'indiquer , el qui ont le corps porté sur un pédon- cule, mince, solide et susceptible de se contracter en spirale. E.; ESPÈCES. $ Vorticelles simples. 1. Vorticelle trompette. J’orticella stentorea. T.caudata, elongala, tubæformis ; limbo anticè ciliato. Mull. inf. €. 43. f. 6-12. Encycl. pl. 23. f. 6-12. * Stentorina stentorea. Bory.: Encyclop. p. 699. * Stentor Mulleri. Ehrenb. 2e mém. sur les infusoires. P: 99: H. dans les eaux stagnantes. 9. Vorlicelle sociale. Z’orticella socialis. F. caudata, aggregata, clavata ; disco obliquo. Mull. inf. t. 43. f, 13-15, Encycl. pl. 23 f. 13-15. (1) Les polypes, dont se compose le genre wecarorrooue Bory), appartiennent à la classe des Rotateurs, et ont beau- coup d’analogie avec les Tubicolaires dont il sera question bientôt, seulemement leur corps est Loujours nu ; de même que ces derniers, ils sont pourvus d'une couronne simple de cils vibratils divisée en lobes et leur corps se termine par un pé- HISTOIRE DES POLYPES. [* Suivant M. Ehrenberg, cette espèce ne scrait que le jeune âge de la suivante.] H. dans les marais. 5. Vorticelle flosculeuse, V’orticella flosculosa. T_. caudala, aggregata, oblongo-ovata ; disco dilatato pellucido. Mull. inf. t, 43. f. 16-20. Encycl. pl. 23. f. 16-20. * Megalotrocha socialis. Bory. Encycl. p. 536. (1). H. dans les marais, sur les plantes aquatiques. 4. Vorticelle citrine. ’orticella citrina. T. simplex, mulliformis ; orificio contractili; pedunceulo brevi. Mull. inf. t. 44. f. 1-5, Encycl. pl. 23.f. 21-27. * Bory. op. cit. p. 784. * Ehrenb. 1er mém. (acad. de Berlin, 1830) pl. 5, fig. 1. et 2€ mém.p. 91. H. dans les eaux stagnantes. 5. Vorlicelle tuberculeuse. Z’orticel!a tuberosa. F. simplex, turbinala, apice biluberculata. Mull. inf. £. 44. f. 8-9. Encycl. pl. 23.f. 28-29. * J'olverella astoma. Bony. op. cit. p. 782. H. dans les eaux marécageuses. 6. Vorticelle calice. Forticella ringens. TV. simplex, obovata ; pedunculo minimo ; orificio con- tractil. Mull. inf. €. 44. f. 10. Encycl. pl. 23. f, 30. * Bory. op. cit. p.784. H. sur les naïades. 7. Vorticelle inclinée. Vorticella inclinans. F. simplex, deflexa ; pedunculo brevi ; capitulo retrac- dite. Mail. inf. t. 44. f 11. Encycl. pl. f. 3r. * Convallarina nicolianina. Bory. op. cit. p. 207. H. sur les naïades. 8. Vorticelle urnule. V’orticella cyathina. TV. simplex, crateriformis ; pedunculo retortili. Mull. inf. n°. 339. Zool. dan. t. 35. f. 1. Encycl. pl. 24. f. 1-5. * Bory.op. cit. p. 785. H. dans l'eau de mer longtemps gardée. 9. Vorticelle gobulaire. 7’orticella globularia. F.. simplex, sphærica ; pedunculo retortili, Muill. inf. t. 44. f. 14. Encycl. pl. 21. Ê 6. * Convallarina globularis. Bory. op. cit. p. 207. H. sur des animaux aquatiques. 10. Vorticelle puante. Vorticella putrina. F.simplex, apice retractili ; pedunculo rigido. Mull. Zool. dan. t. 35. f. 2. Encycl. pl. 24. f. 9-11. doncule ou queue simple et annelé ; dans le jeune âge ils ont deux points oculiformes qui disparaissent par la suite ; enfin leur bouche est armée de dents nombreuses et serrées. M. Ehrenberg a donné une belle figure d'une espèce nou- velle de ce genre , le Megalotrocha alba, dans ses Symbolæ physicæ (Phytozou, tab. vr, fig. 5). E, VORTICELLE. * Convallarina putrina. Bory. op. cit, n° 207. H. dans l'eau de mer corrompue. 11. Vorticelle parasol. V’orticella patellina. F. simplex, palinæformis ; pedunculo relortili. Mull. Zool, dan. L. 35. f. 3. Encycl. pl. 24. f. 12-17. * Bory. op. cit.p. 785. H. dans l’eau de mer longtemps gardée. 12. Vorticelle hémisphérique. Vorticella lunaris. . V. simplex, hemisphærica ; pedunculo retortili, Mull. inf. t. 44. f. 15. Encycel. pl. 24. f. 18. * Bory. op. cit. p. 785. H, dans les eaux stagnantes avec la lenticule. 13. Vorticelle muguet. Vorticella convallaria. T. simpleæ, campanulata ; pedunculo retortili. Mull. inf, t. 44. f. 16. Encycl. pl. 24. f. 19. * Convallarina Convallaria. Bory. op. cit. p.208. * 7. Convallaria. Ehrenb. 1er mém, (acad. de Berlin.) pl. 5, et 2e mém. p. g2. H. dans les eaux douces et salées. 14. Vorticelle nutante, J’orticella nutans, F. simplex, turbinata, nutans; pedunculo retortili. Mull. inf. t, 44. f. 19. Encycl. pl. 24. f. 20. * Convallarina nutans. Bory. op. cil. p. 207. * Bpistylis nutans. Ebrenb. 2° mém, p. 96. (1) H. dans les eaux douces et salées. 15. Vorticelle nébuleuse. Vorticella nebulifera. T_. simplex, ovala ; pedunculo cire medium reflexili. Mull. inf. €. 45. f, 1. Encycl. pl. 24. f. 21. *Bory. op. cit. p.785 * Carchesium nebuliferum. Ehrenb, 2° mém. p. 93. (2) H. dans la mer Baltique , sur la conferve polymorphe. 16. Vorticelle annelée. Zorticella annularis. F. simplex, truncata ; pedunculo rigido, apiceretortili. Mull. inf. t. 45. F, 2-3. Encycl. pl. 24, f. 23- 24,7 * Convallarina annularis. Bory. op, cit. p. 208. H. sur les coquilles fluviatiles. 17. Vorticelle baic. Vorticella acinosa. F.simplex, globosa ; granis nigricantibus ; pedunculo rigido. Mall. inf. t. 45. f. 4. Encycl. pl. 24. f. 22. * Bory. op. cit. p. 784. H. dans les eaux stagnantes. 18. Vorticelle pelotonnée. Vorticella fusciculata. F. simplex, viridis, campanulata; margine reflexo; pedunculo retortili. Mull. inf, &, 45. f. 5-6, Encycl. pl. 24. F. 25-26, (1) Le genre grisrris, Ehrenb., comprend les Vorticellines dont le pédoncule est rigide, sans tuyau intérieur, et ne se con- tracte pas en spirale comme chez les vorticelles, ete. E. (2) M. Ehrenberg a donné le nom de cancuesium à une divi- sion de la famille des Vorticellines qui diffère de celle des vor- ticelles proprement dites, en ce que le pédoncule est tubulaire, présente soyvent un muscle intérieur distinct et devient arbo- rescent par les divisions spontanées de l'animal, Cette disposi- 171 Convallana viridis. Bory. op. cit. p. 208. * Carchesium fascieulatum. Ehrenb. 3° mém, p. 93. H. sur les conferves des rivières, au printemps. 19. Vorticelle citriforme. Zorticella hians. F. simplez ; citriformis ; peduneulo brevi retortili. Mull. inf. t.45.f. 7, Encycl. pl. 24. f. 29. *“ Convallarina bilobata. Bory. op. cit. p. 207. H. dans le résidu de diverses infusions. $ÿ Jorticelles composées. Vorlicelle conjugale. Vorticella pyraria. TV. composila, inversè conica ; pedunculo ramoso. Mull. inf, & 46. f. 1-4. Encyel. pl. 25. £ 1-4. * Dendrella geminella. Bory.op. cit. p. 243. H. souvent sur les tiges du cératophylle, Lie) = Vorticelle rose de Jéricho. Forticella anastalica. F. composita, oblonga, obliquè truncata ; pedunculo squamoso rigido. Mull. inf, t 46. f, 5. Encyel.pl. 25.f,. 5 * Digitalina anastatica. Bory. op. cit. p. 253. * Epistylis anastatica, Ehrenb. 2° mém. p. 96. H. fixée sur les animaux et surles plantes fluviatiles. 29, Vorticelle digitale. Forticella digitalis. F. composita, cylindrica, cristallina, apice truncatæ et fissa ; pedunculo fistuloso ramoso. Mull. inf, £. 46. f. 6. Encycl.pl. 25. F.6. * Digitalina simplex. Bory. op. cit. p. 252. -* Fpistylis digitalis. Ehrenb. 2° mém. p. 96. H. sur le Cyclope à quatre cornes. 25. Vorticelle polypine. Vorticella polypina. T. composita, ovalo-truncala ; pedunculo reflexilira- mosissimo . Mull. inf, t.46.f. 5-9. Encycel, pl. 25. f, 7-0. * Bory. op. cit. p. F8 * Carchesium polypinum. Ehrenb. 2e mém, p. 94. H. dans la mer Baltique, sur le fucus noduleux. 19 UD Vorticelle œuvée. Porticella ovifera. TV. composila, truncala, inversè conica, pedunculo ri- gido fistuloso ramoso ; ramulis oviferis conglome- rantibus. Brug. Encycl. pl. 25. f. 10-15. é Spallanzanio. * Zoothamnia ovifera. Bory. op. cit. p. 817. H. dans les eaux douces, slagnantes. 95. Vorticelle en grappe. forticella racemosa, V.composila, pedunculo rigido ; pedicellis ramosissimis longis. Mull. inf, t. 46. f. 10-17. Encycl. pl. 25, f. 16-17. tion est commune aux genres Carchesium et Zoocladium ; mais chez les premiers, tous les individus, réunis sur un même pied , sont semblables entre eux, tandis que chez les derniers, on trouve sur le même arbuscule des animaux dissemblables ; chez le Z. niveum, par exemple, les polypes réunis à l'extré- nité des rameaux, sont allongés et plus petits que ceux fixés à la tige, lesquels sont globuleux, (Voy. Symbolæ physicæ, Pluytozoa, Lab. 3. fig. 6.) E, * Dendrella Mullerii. Bory. op. cit. p. 245. H. dans les eaux stagnantes et dansles ruisseaux, Vorticelle en ombelle. Forticella wnbellaria. T. composila, globosa ; pedunculo subumbellato, Roës.ins, 3, t, 100. Encycl. pl. 26. f, 1-7. * Bory. op. cit. p.787. H. dans les eaux stagnantes, 27. Vorticelle operculaire. V’orticella opercularia. PF. composita ; pedunculo subarticulato ramosissimo : capitulis oblongo-ovatis operculum ciliatum exseren- dibus. Roës, ins. 3.t.98. f. 5-6. Encycl. pl. 26. f. 7-8. * Operculina Roëselii, Bory. op. cit. p. 577. (1) IT. dans les étangs. 28. Vorticelle berberine. Vorticella berberina. #7. composila, oblongo-ovata ; pedicellis supernè dila- datis, Roës. ins. 3. t. 99. f. 3-10. Encycl. pl. 26. f. 10-17. * Dendrella berberina. Bory. op. cit, p. 244. H. dans les ruisseaux et les fontaines. [Parmi les Vorticelles marines que nous avons eu l’occasion d'étudier sur nos côtes, il en est une qui, sans différer , par sa forme générale, des autres po- lypes de cette famille, nous paraît devoir constituer un genre distinct à cause de la manière dont sa pédi- cule estengainée, tandis que les branches polypifères restent toujours à découvert. Nous le désignerons sous le nom de VorrICELLIDE, et nous y assignerons les caractères suivants : + GENRE. VORTICELLIDE, V’orticellida. Vorticellaires pédiculées, réunies en arbuscules et portées sur une tige commune, dont la portion supérieure se contracte en spirale, et dont la base rentre dans unegaine cylindrique, rigide, droite, un peu évasée au sommet, et fixée par sa base. OBSERVATIONS. — Le corps de ces polypes est al- longé et presque en forme de cornet ; leur extrémité antérieure est tronquée ettrès-contractile, mais ses bords ne se renversent pas en dehors comme chez un grand nombre de vorticellines ; leur pédoncule est filiforme et donne naissance, par ses divisions, à des rameaux plus ou moins nombreux qui sem- blent partir d’une tige principale dont la base se continue avec la gaîne basilaire ; dans les moments d'extension, celle tige et ses diverses branches sont presque droites, mais souvent on la voilse recourber en spirale el se contracter au point de ramener tous les polypes les uns contre les autres en une seule (1) Cette Vorticellaire est renfermée dans une coque pédi- culée, et me parait devoir se rapprocher du genre Cothurnia de M. Ehrenberg. E. HISTOIRE DES POLYPEE. masse sphérique qui surmonte la gaine, comme le ferait la pomme d’une canne. Quant à cette gaine, elle ne recoit que la portion inférieure de la tige commune ; les polypes eux-mêmes n'y rentrent ja- mais, el par conséquent, cegenre établit, à certains égards, le passage entre les Vorticellaires et certains polygastriques cuirassés, dont la structure est ana- logue. Ce polype que nous avons observé de concert avec M. Audouin, se trouve aux iles Chausay. E.] TUBICOLAIRE. (Tubicolaria.) Corps contractile, oblong, contenu dans un tube fixé sur des corps aquatiques. Bouche terminale infundibuliforme, munie d’un organe rétractile, cilié et rotatoire. Corpus oblongum, contractile, tubo corporibus aquulicis affixo inclusum. Os terminale, infundibuliforme, organo ciliato retractili rotatorioque instructum. OBSERVATIONS. — Les tubicolaires sont des rotifères qui habitent dans des tubes fixés sur des corps étrangers. Elles vivent dans les eaux douces et sta- gnantes. On les distingue des vaginicoles qui, quoi- que fixées dans leur fourreau, emportent leurs en- veloppes avec elles et sont errantes dans le sein des eaux. Sous certains rapports, les #xbicolaires semblent se rapprocher de tubulaires d’eau douce, que j'ai nommées plumatelles ; mais les premières sont des rotifères, tandis que les plumatelles sont des polypes à rayons. L’enveloppe fixée destubicolaires parait le résultat d’une transsudation de l'animal , laquelle souvent agglutine et incorpore des corpuscules étrangers, comme des grains de sable ou des parcelles de plantes. Schæffer, par son polype à fleur, avait fait connai- tre la principale espèce de ce genre. Depuis, des détails intéressants sur la même espèce ont été four- nis par M. Dutrochet, médecin à Château-Renaud ; et il a observé. comme Schæffer, deux filets opposés et tentaculaires sous l'organe rotatoire, ainsi que deux corpuscules saillants et rapprochés plus bas. (foyez les Annales du Mus., vol. 19, pag. 555 ct SUEv.) Les tubicolaires nous paraissent devoir terminer les rotifères, et offrir la première ébauche d’un polypier ; mais l'animal, au lieu d’être adhérent au fond de son tube, parait s’y fixer lui-même à l’aide de deux petites pointes qui Lerminent son corps pos- térieurement, M. Dutrochet attribue à ces rolifères des yeux pédonculés, un anus, etc., et prétend qu'il faut les ranger dans le voisinage des mollusques (2). Ces (2) Les organes que M. Dutrochet a considérés comme étant des yeux pédonculés, paraissent être de simples appendices contractiles mayant aucun rapport avec la vision ; M. Ebrenberg FLOSCULAIRE. attributions nous paraissent analogues à celles qui ont été faites à l’égard des brachions. Le vrai, selon nous, est que la nature et l’usage des parties ‘observées ne sont ici déterminés que par des sup- positions dans lesquelles les lois et les moyens de ja nature n’ont été nullement considérés. On peut manquer de moyens pour déterminer la nature et l'usage de certaines parties de l’organisation dans certains corps vivants, et en avoir assez, néanmoins, pour savoir positivement ce que ces parties ne sont pas. [Le genre Tubicolaire, de Lamarck, parait corres- pondre à peu près au genre merrcerrA de M. Ehren- berg. Ce groupe se compose des rotateurs cuirassés dont l'organe vibratile est formé d’une couronne simple de cils, et est divisé en deux ou en quatre lobes, dont la gaîne est membraneuse et granu- leuse et dont les jeunes sont pourvus de deux points certuce rouges qui disparaissent par les progrès de l’âge. E.] ESPÈCES. 1. Tubicolaire quadrilobée. ubicolariaquadriloba. T. tubo spadiceo ; organo rotatorio quadrilobo; lobis inæqualibus. Rotifère quadricireulaire, Dutrochet, Annales, vol. 19. pl. 18.f. 1-8. Polype à fleur. Schoeff. insect, 1. p. 333. tab, 1. f. 1-10. H. dans l'eau douce, sur les racines de la renoncule aqua- tique. 2. Tubicolaire blanche. Z'ubicolaria alba. T. tubo albido ; organo rotalorio latere inclinato, sub- sinualo. Rotifère à tube blanc. Dutroch. ann. vol. 19. pl. 18. f.9.et 10. H. dans les eaux douces. 5. Tubicolaire confervicole. T'ubicolaria confervi- cola. T. tubo frustulis confervarum oblecto ; organo rotatorio indiviso. Rotifère confervicole. Dutroch. ann. vol, 19. pl. 18. f. 11. H. dans l'eau douce, sur les conferves. Obser. Les rotifères suivants sont peut-être de très-petites es- pèces de tubicolaires; sinon, ils appartiennent à un genre particulier que l'on a négligé d'établir. Porticella limacina. Mull. inf, p. 275. t. 38. f. 16. Porticella fraæinina. Mull. inf. p.276, t.38. f. 17. Porticella cratægaria. Mull. inf. p.277. t. 38. 18. + Genre Lacrwuramme. Lacinularia. Ocken. Animaux rotateurs, pourvus d’une couronne sim- les désigne sous le nom d'éperon (ca/car), et en a rencontré de semblables chez plusieurs Rotateurs; quant à l'existence d'un anus et d’une organisation assez compliquée, M, Dutrochet 175 ple de cils divisés en deux ou en quatre lobes; point d’yeux, le corps renfermé dans une masse gé- latineuse. onservarions. — Ces polypes ont beaucoup d’ana- losie avec les tubicolaires, mais, par leur forme générale, ils se rapprochent davantage des vorlicel- les, car leur corpsovalaire et dilaté antérieurement, est porté sur un long pédoncule ou queue simple et annelée qui s'enfonce dans une masse gélalineuse d'où sortent un grand nombre de ces animaux; ils peuvent aussi s’y retirer en entier, et c’est dans sa substance que se déposent les œufs pondus par les polypes adultes. Le bord antérieur du corps estpro- fondément échancré de manière à former 2 ou 4 grands lobes, et est garni, dans toute sa longueur, d'unerangéede cils vibratiles. Exemple: Lacinulariæ socialis, L. Hemp. et Ehrenb. Symb. phys. Phytozoa. tab. 6, fig. 4. + Genre Froscuraire. Floscularia. Animaux rotaleurs, pourvus d’une couronne simple de cils profondément divisés en six ou huit lobules ; renfermé dans une gaine cylindrique, dé- pourvus d’yeux, et armée de mâchoires dentées. ogservarions. — Les flosculaires ont le corps ova- laire et terminé par un long pédoncule ou queue annelée qui les fixe au fond d’une gaine cylindrique de consistance gélatineuse; l'extrémité antérieure de leur corps est évasée et bordée par 6 ou 8 fais- ceaux de longs cils disposés en couronne et séparés entre eux par de grandes échancrures. On ne leur voit pas d’yeux, mais chez les jeunes, encore ren- fermés dans l'œuf, on distingue deux points ocu- liformes rouges. Exemple : Æloscularia ornat«. Ehrenberg (5° mémoire sur les infusoires, pl. 8, fig. 2). + Genre Srérnanocère. Stephanoceros. Ehrenb. Animaux rotateurs, logés dans une gaîne cylindri- que, et portant à l'extrémité antérieure de leur corps une couronne formée de cinq appendices ou Lenta- cules ciliés. ogservarioxs. — Ces polypes sont extrêmement remarquables, car par la forme générale de leur corps, leur pédoncule articulé, leur gaine cylindri- que, et leur structure interne, ils ressemblent beaucoup aux précédents, maisils se distinguent du premier coup d'œil par les cinq appendices tentacu- liformes qui bordent l'extrémité antérieure de leurs corps, qui portent des faisceaux de petits cils dans toute leur longueur, et qui ressemblent, par leur forme et par leurs mouvements, aux tentacules des Sertulaires, des Klustres, etc. Exemple: Stephanoce- ros Zichornii. Ehrenberg (5° mémoire sur les infu- soires. tab. xr, fig. 1). —————_—_—_—_—_—— avait entièrement raison de les signaler, car ces animaux ont à peu près la même structure que les Rotifères, E. 174 ORDRE DEUXIÈME. POLYPES NUS. (Polypi denudati.) Polypes tentaculés, ne formant poïnt de polypier, très-diversifiés dans la forme, le nombre et la situa- tion de leurs tentacules : ils sont fixés, soit constam- ment, soit spontanément. OBSERVATIONS. — Je ne rapporte à cette division qu'un petit nombre de polypes connus, desquels même j'écarte considérablement les actinies, que je regarde comme de véritables radiaires ; et je me trouve forcé de former un ordre particulier avec ces polypes nus, parce qu'ils ne sauraient être convena- blement placés dans aucun des trois autres ordres de la classe. Les tentacules n’agitent point et ne font point tourbillonner l’eau; elles servent, en général, à ar- rêler la proie et à l’amener à la bouche. On ne peut confondre ces animaux avec les poly- pes à polypier, puisqu'ils sont nus; et on ne les con- fondra pas non plus avec les polypes flottants, parce qu’ils sont fixés, soit constamment, soil spontané- ment par leur base, et que leur sac alimentaire est toujours simple. Ici, le volume des animaux est augmenté : on les voit assez facilement à la vue simple ; et, quoique la considération du volume ne soit d'aucune valeur pour juger du perfectionnement des animaux, on peut remarquer néanmoins qu'à l'avenir l'échelle n’en présenter a qu'un petitnombre que nous ne puis- sions voir qu'avec l'œil armé. Ici encore, commence la série des polypes tenta- culés, de ceux dont les tentacules, presque loujours disposées en rayons autour de la bouche, peuvent se mouvoir indépendamment les unes des autres, c’est-à-dire, ne sont plus bornées à des mouvements communs. Ici enfin, les animaux nous offrent un progrès remarquable dans le perfectionnement des parties, puisque les tentacules ne sont plus restreintes à faire mouvoir l’eau, et qu’elles exécutent une fonction nouvelle. En effet, elles ont, en général, la faculté d’arrêter la proie, de la saisir, el même de l’amener à la bouche. Ainsi, dorénavant, tous les polypes ne nous offri- ront autour de la bouche que des tentacules en rayons, plus ou moins préhensiles, et diversifiées dans leur nombre, leur forme, leur grandeur, etc, Les polypes nus vivent les uns dans la mer, les autres dans les eaux douces el slagnantes. On prétend en avoir observé en ltalie une espèce qui vit dans les champignons voisins des eaux. Ce fait, pour moi, est diflicile à croire. Les polypes de cet ordre sont tous fixés par leur base sur des corps aquatiques ; plusieurs néanmoins peuvent se déplacer, changer de lieu et aller se fixer ailleurs. Lorsque ces animaux se déplacent ou se meuvent, ce ne peut être par le résultat d'aucun acte de vo- Jonté, suite d’un jugement qui discerne, choisit et se détermine: mais c’est toujours par des excita- HISTOIRE DES POLYPES. tions sur leurs parties irritables, et par des impres- sions reçues qui les forcent de se diriger vers les lieux les plus favorables à l'entretien de leur vitalité, Ainsi, la lumière, animant leurs mouvements vilaux, leur est avantageuse ; et l’on voit ceux qui peuvent se déplacer, se diriger constamment vers les lieux où ils en recoivent les impressions. Comme nous ne connaissons encore que fort peu les polypes rharins, il n’y a que quatre genres de polypes nus, dont nous ayons connaissance; les aclinies, d’après ce qu’on a dit de leur organisation, devant être séparées des polypes. Ces polypes nus nous paraissent former une branche isolée, qui naît à la suite des vorticelles; tandis qu’une autre branche, naissant pareillement près des vorticelles, com- mence et continue la nombreuse série des polypes à polypier. Voici les quatre genres qui constituent l’ordre des polypes nus : Hydre. Corine, Pédicellaire. Zoanthe. [Cette division est tout à fait artificielle : les zoan- thes sont, pour ainsi dire, des actinies, tandis que les hydres ont la plus grande analogie avce les ser- tulairés; dans une classification naturelle, il fau- drait placer celles-ci à l’extrémitié de la série formée par ces derniers polypes, par les gorgones, etc., et ranger les zoanthes à la tête de cette longue chaine, après les caryophyllées, les astrées, etc. Quant aux pédicellaires, on ignore leur mode d'organisation et, par conséquent, on ne peut se former une opinion sur leurs rapports naturels.] E. HYDRE, (Hydra.) Corps oblong, linéaire ou en cône renversé, se ré- trécissant inférieurement, se fixant spontanément par sa base, gélatineux et transparent. Bouche terminale, garnie d’un rang de tentacules cirrheuses. Corpus oblongum, lineare S. obversè conicum, tn- fernè attenuatum, basi spontè se affigens, gelatino- sum et hyalinum. Os terminale, tentaculis cirrhatis et uniseriatis cinclum. OBSERVATIONS. — De tous les polypes, les Aydres sont à peu près les mieux connus, ceux qui ont été le plus observés, et qui nous ont éclairés positive- menL sur lanature particulière des polypes en géné- ral. Ce sont, en effet, des animaux très-singuliers et très-curicux par leur mavière d’être, par les facultés éminemment régénératives de toutes les portions de leur corps, enfin, par leur mode de reproduction. On les connait vulgairement sous le nom de po- lypes à bras ou de polypes d’eau douce. HYDRE. La plupart des hydres, en effet, vivent dans l’eau douce, et ce sont ces polypes singuliers que 7rem- blay a découverts, et a si bien fait connaître. Leur découverte fit dans le temps beaucoup de sensation, parce qu’elle procura la connaissance des faits rela- tifs à là reproduction de ces animaux, etaux facultés régénéralives de toutes les portions de leur corps; faits qu’on ne soupconnait nullement pouvoir exister dans aucun animal. ù Ces faits nous apprirent qu'il n’est point vrai que tout animal provienne d’un œuf, et conséquemment d’une génération sexuelle; car tout œuf contient un embryon qui a exigé une fécondation sexuelle pour être capable de donner naissance à un nouvel indi- vidu, ét cet embryon est forcé de rompre les enve- loppes qui le renferment pour opérer tous ses dé- yeloppements. On sait assez maintenant que rien de tout cela n’a lieu à l'égard du bourgeon d’une hydre. Le corps des Aydres est gélatineux, diaphane, li- néaire-cylindrique ou en cône renversé et atténué en pointeinférieurement. Il se fixe spontanément par sa base sur différents corps. Son extrémité supé- rieure présente un bouche évasée, servant à la fois d'anus, et qui est entourée de six à douze tentacules filiformes ou sélacés, cirrheux, quelquefois très- longs. Ce corps n’est qu’une espèce de sac allongé, dont les parois sont formées d’un tissu cellulaire ou utri- culaire, gélatineux et absorbant. En effet, toute sa substance, élant vue au microscope, n'offre qu'une mullitude de petits grains, qui ne sont autre chose que les utricules qui la composent, et non des or- ganes particuliers, comme on l’a supposé. . On sait que les Aydres se multiplient par bour- geons à la manière de la plupart des végétaux, et que ces bourgeons, pour acquérir leur développe- ment, n’ont aucune enveloppe particulière à rompre, et qu'ils ne font que s'étendre pour prendre gra- duellement la forme de l’hydre dont ils proviennent. Ils naissent latéralement sur le corps de l’Aydre comme une branche sur un tronc, et s’en séparent promptement ou tardivement, selon l'époque de la saison où ils se sont formés. Ceux qui naissent.en automme se détachent bientôt sans se développer en hydre, tombent et se conservent dans l’eau pen- dant l’hiver; mais ceux qui naissent auparavant ne se séparent que lardivement, en poussent eux- mêmes d'autres de la même manière après s'être développés, et alors l'animal se ramifie comme un végétal. Tous ces polypes, encore adhérents à leur mère et les uns aux autres, se nourrissent en com- mun ; en sorte que la proie que chacun d’eux sai- sil et avale, se digère el prolite à tous les polypes. Quant à la formation de ces bourgeons, el ensuite à leur développement, voici ce que l’on observe. On voit paraitre d'abord sur le corps de l’hydre une petite excroissance latérale qui bientôt prend la forme d'un bouton. Si la saison n’est pas trop avancée, ce bouton, au lieu de se détacher et de tomber sans développement, s’allonge peu à peu, s'amincit ou se rétrécit vers sa base, enfin, s'ouvre et pousse des bras en rayons à son extrémité. 11 estconuu que si l'on retranche une partie quel- conque d’une Aydre, elle repousse bientôt, Si l'on coupe l’hydre en deux dans quelque sens que ce 175 soit, chaque moitié redevient une hydre entière. IL en sera de même des plus petites parties du corps de ces polypes que l’on pourra couper : en deux jours, chacune d’elles formera une hydre complète, Tremblay dit avoir retourné un de ces polypes, comme on retourne un gant, sans qu'il ait cessé de vivre et de faire ses fonclions animales. Ces polypes vivent de naïdes, de monocles, et d’autres petits animaux aquatiques qu'ils saisissent avec leurs tentacules. Ils sont sensibles au bruit, et recherchent les impressions de la lumière qui est favorable à l’acti- vilé de leurs mouvements vitaux; mais si tous les points de leur corps sont susceptibles d’être affectés par ces impressions, ils n'en reçoivent pas de sen- salions réelles. [Ainsi que l’observe M. de Blainville, la distinc- tion des espèces de ce genre est assez difficile et ne paraît pas être encore suffisamment assurée ; nous craindrions par conséquent d'augmenter la confu- sion qui règne déjà dans cette partie de l’actinolo- gie, en rapportant aux espèces mentionnées par l'auteur, les anciennes figures que lui-même a né- gligé de citer, el nous nous bornerons à renvoyer nos lecteurs, pour plus de détails relativement à la synonymie , à l’article Po/ype, publié par M. Bory- Saint-Vincent, dans l'Encyclopédie méthodique (Hist, nat. des Zoophytes). E. ESPÈCES. 1. Hydre verte. Hydra viridis, L. H.viridissima ; tentaculis subdenis corpore brevioribus. Trembl. polyp. à. t. 1. f, 1. Roës. ins. polÿp. t. 88-89. Encycl. pl. 66. f. r.à8. * Polype vert. Cuvier. Rég. anim. 2e édit. t. 3. p, 95. * Bory. Encyclop. vers. p. 633. * Hydra viridis, Blainville. Manuel d'actinologie. p. 494. pl. 85. fig. 1. * Ehrenb. Mém. sur les polypes de la mer Rouge (in 4° Berlin, 1834.) p. 67. H. les eaux douces, sous les feuilles des plantes aquati- ques. Elle est pelite, a 8 ou 10 tentacules. 9, Hydre commune. Æydra grisea. L. H.tentaculis longioribussubseptenis ; corpore lutescente. Ellis. act. angl. 57. t. 19. Trembl. pol. 1. L. 1. f. 2. Encycl. pl. 67. * Polypus briareus. Bory. op. cit. p. 634. H. les eaux douces. Ses tentacules varient dans leur nombre et leur longeur. 5. Hydre brune. Aydra fusca. l. H. Lentaculis suboctonis, longissimis, albidis. Trembl. pol. 1. t. 1. f. 3. 4. Ellis. coral. pl. 28. Gg. C. Roës. ins. 3. t. 84-85-87. Encycl. pl. 69. Ê. 1 à 8. * Polypus megalochirus. Bory. op. cit. p. 635, H. les eaux douces. Elle est d’un brun grisätre, et a ses tentacules capillacées et extrêmement longues. 4. Hydre pâle. Æydra pallens. H. tentaculis subsenis, mediocribus. 176 Roës, ins. t. 76-77. Encycl. pl. 68. * Polypus Isochirus. Bory. op. cit. p. 634. H. les eaux stagnantes, et estrare. 8. Hydre gélatineuse, Z/ydra gelatinosa. H. minuta cylindrica, lactea ; tentaculis duodecim cor- pore brevioribus. Muill. Zool. dan. 3. p. 25. t. 95. f. 1-2. * M. Ehrenberg pense que ce polype n'appartient pas à ce genre, mais devrait être rapproché des alyconelles. H. la mer du Nord et se trouve attachée sous les fucus. 6. Hydre jaune. Æydra lutea. H. lulea : capitulo magno, tentaculis subtrigenis brevis- simis cireumcinclo. Bosc. hist. nat. des vers, vol. 2. p. 236. pl. 22.f. ». H. l'Océan atlantique. Attachée au fucus natans. * Ce polype n'est certainement pas une hydre, et me pa- raît devoir être rapporté à un genre nouveau, que je proposerais d'établir sous le nom de Lusie. (1) 7. Hydre corynaire. Æydra corynaria. H. alba; capilulo magno , tentaculis senis brevibus et glandulosis basi cincto. Bosc. hist. des vers, {. 2. p. 226. pl. 22. f. 3. H. l'Océan atlant. sur les fucus. * Ce polype n’est certainement pas une hydre, mais il n’est pas suffisamment connu pour qu’on puisse lui assigner une place dans une classification naturelle. CORINE. (Coryne.) Corps charnu, pédiculé, terminé au sommet par un renflement en massue vésiculeuse. Massue garnie de tentacules éparses. Bouche ter- minale. à Corpus carnosum , pediculatum; apice calvato- vesiculosum. Clava tentaculis sparsis, Os terminale. OBSERVATIONS. — Quoique très-rapprochées des hy- dres par leurs rapports, les corines en sont forte- ment distinguées par la massue vésiculeuse qui les termine, et par leurs tentacules éparses sur celle massue. Elles n’ont pas dans leur pédicule la roi- deur particulière qu’on observe dans celui des pé- dicellaires. Leur bouche, qui est très-apparente et terminale, a un mouvement de contraction et de dilatation remarquable. Ces polypes sont souvent composés et par suite plus ou moins rameux. Ils produisent des bourgeons (x) Je désigne sous le nom de usie (Lusia), des polypes nus, pédiculés , qui, par leur forme générale, se rapprochent un peu de certaines vorticelles, mais qui ont le bord antérieur du corps garni d'une couronne de tentacules ciliées, et qui, par Jeur organisation intérieure, se rapprochent beaucoup des flustres. L'espèce qui m'a servi de type pour l'établissement de ce genre, se trouve fixée sur les plantes marines aux îles Chau- say, où M. Audouin et moi l'avons observé. En 1828, nous l’a- vons fait connaître à l'Académie des sciences, et depuis lors un HISTOIRE DES POLYPES. graniformes qui restent quelque temps attachés au bas de la vésicule qui les termine. On connait six espèces de corines, que l'on trouve fixées sur différents corps marins. M. Bosc en a dé- couvert trois espèces nouvelles, sur des fucus dans la haute mer. Hist. nat, des vers, vol. 2, pl, 22. [Tous les polypes, désignés par Lamarck et ses prédécesseurs, sous le nom de Corines, n’ont pas le corps et le pédoncule nus et mous comme chez la Corine écailleuse qui est le type du genre; il en est qui sont pourvus d’une gaine membraneuse, ra- meuse et en forme de tube; cette disposition, qui avait déjà été entrevue par Gaertner et par M. de Blainville, a été constatée récemment par M. Sars, et ce dernier naturaliste a établi, sous le nom de Stipula, une nouvelle division générique pour rece- voir les polypes qui la présentent. M, Ehrenberg a adopté ce genre en le désignant sous le nom nou- veau de Syncoryna. E.] ESPÈCES. 1. Corine écailleuse. Coryne squamata. C. peduneulis simplicibus, elav4 ovato-oblongé, basi gemmifera ; Lentacutis selaceis. Hydra squamata. Mull. Zool. dan. t. 4. Encycl. pl. 69. f. 10-11. H. l'océan Boréal. +92. Corine hérissée. Coryne aculeata. C. priori simillima, trilinearis, flavicans, papilloso- aculeata. Wagner. Isis. 1833. Ehrenberg. Mém. sur les Polypes de la mer Rouge. p. 70. H..... 5. Corine multicorne. Coryne multicornis. C.pedunculis simplicibus brevibus clavä oblong& termi- nalis ; Lentaculis numerosis subcirralis. Encyel. pl. 69. f, 12-13. Forsk. anim.p. 151. et Ie. t.26. fig. B.b. * M. Ebrenberg pense que cette espèce ne diffère pas de la C. écailleuse, H. au fond de la mer, entre des fucus. + 4. Corine rameuse. Coryne ramosa. C. pallio tubuloso, ramuloso; clavä cylindricä filamen- tis apice nodiferis obsit&, basi gemmiferd ; nigricans; semipollicaris. observateur, très-habile , M. Lister , a eu l’occasion d'étudier, sur les côtes de l'Angleterre, un autre polype très-voisin du nôtre; il l’a figuré, mais sans y attacher aucun nom (Trans. of the phil., soc., 1834, tab. x11, fig. 6). C’est probablement à ce groupe qu'il faudrait aussi rapporter le polype représenté par Ellis, dans son ouvrage sur les corallines, pl. 38, fig. E, F. Dans un des prochains cahiers des Annales des sciences naltu- relles, je donnerai une description détaillée de ces polypes. PÉDICELLAIRE. Chamisso et Eysenhardt. Acta phys. med, nat. cur. v. x. tab. xxx. fig. 3. Syncoryna Chamissonis.Ehrenberg.Mém. sur les polypes de la mer Rouge. p. 71. Cette espèce, très-voisine de la précédente, ne paraît pas devoir être confondue avec celle dècrite par Sars sous le même nom spécifique. (1) H. la Manche. 5, Corine glanduleuse. Coryne glandulosa. C. filiformis subramosa ; clavä ovaté ; tentaculis brevi- bus, apice globosis. Tubularia Coryna. Gmel. n° 13. Pall. Spicileg. zool. 10. t.4. f. 8. E neycl. pl. 69. f. 15-16. * Coryna glandulosa. Blan. Manuel d’actinol. pl. 471. pl. 85. fig. 3. * Syncoryna pusilla. Ehrenberg. Mémoire sur les polypes de la mer Rouge p. 70. H. l'Océan, sur les fucus, les sertulaires. 6. Corine amphore. Coryne amphora. C. pediculo brevissimo; clav& oblongo-turbinaté maximû ; tentaculis numerosis, apice globosis. Bosc. hist. des vers, 2. p. 240. pl. 22. f, 6. * Ce polype diffère beaucoup des corines, et me paraît devoir se rapporter à un autre genre. H. l'Océan atlant. sur les fucus. 7. Corine sétifère. Coryne setifera. C. calvis oblongis, sessilibus, fuscis; tentaculis selaceis, ereclis. Bosc. hist. de vers, 2. p. 250. pl. 22. f, 7. * Cette espèce n’est connue que par une très-mauvaise figure de Bosc, et il serait difficile de se former une opi- nion sur sa nature, mais il est fort douteux que ce soit une Corine, et il faudrait peut-être la rapprocher du genre Acrochordium de M. Mayen. H. surles fucus natans. 8. Corine prolifique. Coryne prolifica. C. pedunculis subsimplicibus prælongis ; capitulis elon- gatis : tentaculis brevibus’ globuliferis ; globis inæqua libus. Bosc. hist. des vers, 2. p. 239, pl. 22. f. 8. H. l'Océa atlant. sur lesfucus, (Voyez Clava parasilica. Gmel. syst. nat. 5. p. 3131.) * Cette espèce pourrait bien être lamême quela €. glan- dulosa, observée à une époque de l’année ou des bour- geons reproducteurs se développent sur le renflement céphalique; du reste la figure d'après laquelle nous en parlons, est trop mauvaise pour que nous puissions avoir une opinion arrêtée à cet égard. PÉDICELLAIRE. (Pedicellaria.) Corps fixé, constitué par un pédicule roide, qui se termine au sommet par un renflement en massue ou en tête. (1) Le Synchoryna ramosa. Eh. (Stipula ramosa. S.) a deux pouces de long; il est hyalin; ses branches sont contractées 177 Massue garnie d’écailles ou de barbes rayon- nantes. Bouche terminale. Corpus pediculo rigido fivum , apice clavato-ca- pilatum ; clavé squamis aut aristis radiantibus ter- minalà. Os terminale. OBSERVATIONS. — Ce genre laisse en quelque sorte de l'incertitude sur son caractère de polype nu, et sur sa véritable famille. En effet, les pédicellaires ont le corps grèle, roide, un peu dur et nullement contractile; ce qui est très-singulier, et semble indiquer que ce que l’on prend pour leur corps n’est réellement qu’un four- reau qui contient le polype : c’est au moins une peau durcie par des particules calcaires qui s’y sont déposées. Ce corps est terminé au sommet par un renfle- ment en massue ou en tête, ce qui fait paraitre le polype pédiculé. Selon les espèces, le renflement terminal est tan- tôt presque nu, tantôt garni de lobes aristés, ou d’écailles rayonnantes ; et dans le milieu se trouve une ouverture terminale, qui est la bouche du po- lype, ou peut-être seulement l’orifice de son four- reau. [ La plupart des naturalistes ne partagent pas l'opinion de l’auteur sur les pédicellaires de Muller, et doutent de leur animalité; c’est un point à éclair- cir par de nouvelles observations. ] E. ESPÈCES. 1. Pédicellaire globifère. Pedicellaria globifera. P.capitulosphærico, pedunculo, nudo sextuplo longiore. Mull. Zool, dan. t. tab. 16.f. 1-5. Encycl. pl. 66. f, r. Se trouve sur un oursin dans la mer du Nord. 2, Pédicellaire triphylle. Pedicellaria triphylla. P.rubens; colloflexuoso, pedicellato; capituum trilobum terminalo ; lobis brevibus subovatis. Mull. Zool. dau. 1. t. 16.f. 6 à 9. Encycl. pl. 66. f. 2. Setrouve sur un oursin dans la mer du Nord. 5. Pédicellaire trident. Pedicellaria tridens. P. capitulo trilobo ; lobis aristatis, collo tereti longio- ribus. Mull. Zool. dan. 1. t. 16. f. 10 à 15. Encycl. pl. 66, f. 3. * M. de Blainville, dict. des s. nat. actinozoaires, pl, 57. fig. 4. Habite sur un oursin dans la mer du Nord. 4. Pédicellaire rotifère. Pedicellaria rotifera. P. capitulo pellato, quadrilobo , rotam dentatam refe- rente ; pedicello nudo. Je l'ai observé sur un oursin de nos mers; il s'en trouvait plusieurs entre ses épines. Le pédicule, long de trois li- gnes, roïde et un peu dur, soutient, à son extrémité, a ———————————_—__—_—_—, à leur base et ses capitules sont peu allongées avec les Bour- geons épars à leur surface, Elle habite la mer de la Norvège, 178 un plateau orbiculaire, horizontal, dentelé, divisé en quatre lobes, ayant une ouverture au centre, “M. de Blainville pense que le pédicellaire rotifère de La- marck n’est autre chose que les cirrhes tentaculaires de l'oursin, sur lequel ce naturaliste l'avait observé. (Dict. des science, nat.t, 38. p. 207. ZOANTHE. (Zoantha.) Corps charnu, subeylindrique, grêle inférieure- ment, épaissi en massue à son sommet, et fixé con- stamment par sa base, le long d'un tube charnu et rampant, qui lui donne naissance, Bouche terminale, entourée de tentacules en rayons et rétracliles. Corpora carnosa, subcylindrica, infernè gracilia, apice elevata, basi tubo repenti carnoso et prolifero adhærentia. Os terminale, tentaculis radiatis retractilibus cinctum. OBSERVATION. — On doit séparer des actinies, non les espèces qui ont le corps aminci inférieurement, comme le dit A. Cuvier de ses zoanthes [tableau des animaux, p. 655]; mais seulement celles dont les individus sont constamment fixés par leur base, le long d’un tube rampant qui les produit, et par lequel ils communiquent les uns avec les autres. Ce caractère indique, pour les animaux qui sont dans ce cas, un mode particulier d'existence, et probable- ment des particularités d'organisation que ne pos- sèdent point les actinies. Les zoanthes paraissent avoisiner les actinies par leurs rapports; car leur bouche, leurs tentacules et leurs corps charnu sont à peu près les mêmes. Ce- pendant les zoanthes constituent des animaux com- posés qui participent à une vie commune, et ne sauraient se déplacer : pourquoi ne seraient-ils pas des polypes? [Ces animaux ont la ressemblance le plus grande avec les actinies, et ne peuvent en être éloignés dans une méthode naturelle; leur structure intérieure a été étudiée par M. Lesueur.] E. ESPÈCES. 1. Zoanthe d’Ellis. Zoantha Ellisii. Bose, Z. corporibus tubæformibus è tubo pendulis. (* tenta- culis filiformibus.) Aclinia sociata. Ellis. act. angl. 57. t. 19. f. 1-2. Soland. el El, tab. x. f. 1-2. Encycl. pl. 70. f, x. Hydra sociata. Gmel. * Lamoroux. Expos. méthod. des polypiers, pl.r. f. x et 2. * Z. sociala ? Lesueur. acad. de Philadelphie, t. 1. p.176. * Ehrenberg. Mém. sur les polypes de la mer Rouge; p. 45. Habite dans les mers d'Amérique. Les individus attachés à leur tube, pendent aux voütes des cavités des ro- chers. Ne connaissant point leur organisation inté- rieure, leur rang est encore un problème pour moi. HISTOIRE DES POLYPES. # 9. Zoanthe de Solander. Z, Solanderi. Lesueur. Z. corporibus clavatibus, flavis rubidis, disco fusco, tentaculis 60, brevibus. Lesueur. loc. cit. p. 177. tab. 8.f. 1. Blainville, Manuel d'actinologie , p. 329. pl. 50. f, 2. Habite les côtes d'Amérique. Ÿ 5. Zoanthe de Bertholet. Z. Bertholetii. Ehrenb. Z. corporis subcylindrici, tentaculis clavis, stoltonibus reliculati. Savigny, Égypte. Polypes, pl. 1r. f. 3. Polythoa Bertholeti. Audouin , explication des planches de M. Savigny, dans le grand ouvrage sur l'Égypte. Zoanthe Bertholetii. Ehrenb. Polypes de la mer Rouge, p.46. Habite la mer Rouge. * Ajoutez Z. dubia. Lesueur, loc. cit. p. 177. “M. Cuvier place dans ce genre d’autres polyÿpes charnus qui, au lieu de s'élever d'une tige rampante, naissent d'uneexpansion lamelliforme et qui constituent le genre Mamilifère de Lesueur ; ces animaux se rapprochent encore plus que les précédents des actinies,et par con- séquent, nous renverrons au yolume suivant ce que nous aurons à en dire; c’est aussi à côté des actinies que doivent prendre place les genres Polythoa, Cortici- fera, etc. ORDRE TROISIÈME. POLYPES A POLYPIER. (Polypi vaginati.) Polypes tentaculés, constamment fixés dans un polypier inorganique qui les enveloppe, et formant, en général, des animaux composés. Les polypes à polypier présentent la plus grande des coupes que l’on puisse former parmi les polypes, coupe que l’on peut considérer comme un ordre particulier, très-naturel dans l’ensemble des objets qu'il embrasse, parce que ces objets sont évidem- ment liés les uns aux autres par les plus grands rapports. Cette coupe néanmoins comprend une énorme quantité d'animaux divers, dont nous n’a- vons encore observé qu'un petit nombre, les autres ne nous étant connus que par le po/ypier inorga- nique et infiniment diversifié qui les enveloppe. Mais ce polypier, varié comme les races qui le pro- duisent, nous montre lui-même les rapports que ces races ont entre elles, et il suffit pour nous faire connaitre combien il est convenable de les com- prendre toutes dans le même ordre, quoique cet ordre soit divisible en sections et familles nom- breuses. Ici, nos études des animaux commencent à sortir de l'obscurité qui enveloppe encore les connaissarices POLYPES À POLYPIER. que nous avons pu nous procurer sur les éxfusoires, et même sur les premiers genres des polypes ciliés ; car la plupart des polypes à polypier que nous avons pu observer, nous ont appris que ces animaux sont très-voisins des Aydres, par la simplicité de leur organisation, et que l'organisation est en eux si clairement déterminable, qu'elle prête moins à l'ar- bitraire des suppositions et de l'opinion que celle même des infusoires. Ainsi, les difficultés qui re- tardent tant nos connaissances à l'égard des polypes de cet ordre, proviennent principalement du peu d'occasion que nous avons de lesobserver, la plupart vivant daus les mers des climats chauds ; elles pro- viennent encore de la nécessité où l’on est de les étudier dans le lieu même qu’ils habitent, c’est-à-dire dans le sein même du liquide dans lequel ils vivent ; enfin, elles proviennent du peu d'attention que nous avons donnée à la nature du polypier, ne l'ayant considéré que pour en oblenir des moyens de dis- tinclion. Les polypes à polypier sont des animaux en gé- néral analogues aux hydres, sous le rapport de leur forme principale et de la simplicité de leur organi- sation. Ils sont délicats, gélatineux, transparents, très-contractiles, et tous généralement fixés dans le polypier qui les enveloppe, et qu'ils forment par une transsudation de leurs corps (1). Ils en augmentent sans cesse l'étendue et la masse à mesure qu'ils se multiplient, c’est-à-dire par les générations des in- dividus qui se succèdent continuellement. Ges polypes, en général, groupés ou agglomérés plusieurs ensemble, communiquent entre eux par leur base, participent à une vie commune, à l’en- tretien de laquelle chaque polype contribue de son côté, el constituent véritablement des animaux com- posés. Quoique ces animaux aient presque tous des ten- tacules non articulés, disposés en rayons autour de leur bouche, et le plus souvent sur une seule rangée, ils n’offrent aucune partie rayonnante dans leur intérieur; ils y sont probablement aussi simples en organisation que les hydres, et n’y présentent guère d'autre organe que leur sac alimentaire, qui les traverse longitudinalement, ce qui les distingue des radiaires (2). Leurs tentacules, tantôt simples, tantôt dentés ou ciliés, au nombre de 5, de 8, ou plus nombreux encore, leur servent comme des sortes de bras, à arrêter et même à amener la proie ou leurs corpus- (1) Souvent le polypier n'est pasgne simple transsudation de malière calcaire ou cornée qui se moule à la surface extérieure ou intérieure de l'animal, mais bien l'enveloppe tégumentaire de ces êtres qui se durcit par le dépôt de carbonate de chaux dans la profondeur de la substance. E. (2) Cette simplicité d'organisation se rencontre effectivement T 179 cules qui en tiennent lieu. Ces bras saisissent in- distinctement el sans choix tous les corps qu'ils rencontrent, et les polypes, après avoir ayalé ces corps, les rejettent s'ils n’ont pu les digérer, ou ils en rejeltent les débris qui n’ont pu servir à leur autrilion commune. La nature ayant produit les polypes ciliés, dont les plus composés sont les rotifères , a pu facilement, à l’aide de ces derniers, amener l'existence des po- lypes tentaculés, ou à rayons (5). En effet, quoique les rolifères soient très-distincts des polypes Lenta- culés, les rapports qui les lient les uns aux autres sont tellement remarquables, qu’on sent qu'il n'y avait qu’un pas à faire pour changer les cils rota- toires de la bouche en tentacules, dont les mouve- ments ne font plus tourbillonner l’eau, mais de- viennent propres à arrêter la proie et à l’amener dans l'organe digestif. Les polypes à polypier sont contenus dans les loges ou cellules du polypier, presque toujours commun, qu'ils ont formé ; et quoiqu'ils adhèrent les uns aux autres postérieurement, chaque polype est presque toujours isolé antérieurement dans sa cellule parti- culière. Leur polypier, tantôt simplement mem- braneux, tantôt corné et encore flexible, et tantôt en partie ou tout à fail pierreux, est sans cesse. augmenté en étendue eten masse par les générations successives des individus. Ces polypes produisent des gemmes qu’ils déposent diversement, selon les races , sur les bords de leurs cellules, soit à nu, soit à des vésicules particulières, ou qu’il laissent tomber sur les corps voisins. Très- souvent, les gemmes dont il s'agit ne se séparent point du polype qui les a produits, et ne font, en se développant, qu'augmenter le nombre des ani- maux particuliers agglomérés, et adhérents, qui vivent en commun. Il en résulte que le polypier qui les contient s'augmente peu à peu, s'étendant, tan- tôt en croùle qui recouvre les corps marins sur les- quels il est fixé , et tantôt en masse relevée, diver- sement lobée, ramilice ou dendroïde, selon les espèces. Le polypier dont il s’agit offre, soit à sa surface, soit le long de ses lobes ou de ses rameaux, soit en- fin à leur extrémité, des cellules très-distinctes, dans chacune desquelles se trouve la partie antérieure d’un polype que termine une bouche entourée de tentacules en rayons. Quant aux polypiers [po/yparia], j'ai établi dans dans toute la grande famille qui a pour type les sertulaires, et qui se lie aux hydres et aux corines ; mais chez les autres po- lypes, la structure intérieure est plus compliquée, ainsi que nous le verrons en traitant des flustres, des lobulaires. E. (3) On sait aujourd'hui que les Rotfères ont au contraire une organisation plus compliquée que les polypes tentaculés, E, 180 mes démonstrations, et d’après l’examen-des pièces, que ce sont des corps non organisés, non vivants, et qui ne font nullement partie du corps des ani- maux qu'ils contiennent (1). Ils sont constitués par Ja réunion ou l’amoncellement varié des cellules des polypes. Les uns sont de substance entièrement ou partiellement pierreuse et calcaire ; les autres sont de matière cornée ; et d’autres encore sont simple- ment membraneux , quelquefois même presque uniquement gélatineux. Ils présentent, comme je l'ai dit, des masses diver- sement ramifiées ou dendroïdes, quelquefois simple- ment crustacées ou foliacées ,fou seulement réticu- laires. La plupart de ces polypiers sont fixés sur des corps solides et marins, et souvent les uns sur les autres. Ceux qui sont libres et simplement gisant sur le sable, sont, comparativement aux premiers, en très-petit nombre. Les cellules de ces polypiers sont tantôt courtes, tantôt plus ou moins longues, tubuleuses, à orifices réguliers ou irréguliers, ou à parois intérieures, soit simples, soit striées longitudinalement, soit enfin lamellées en étoile. Nous sommes réduits à ne posséder que ces poly- piers dans nos collections , pour les étudier compa- rativement, afin de nous former une idée de la diversité des genres et des espèces des polypes qui les ont formés ; parce qu’il est impossible de con- server les animaux qui les habitent, ces animaux périssant , séchant et disparaissant dès que leur po- lypier est hors de l’eau (2). Mais il en est de ces polypiers comme des coquilles à l'égard des mol- lusques qui les ont formées; des polypes parfaite- ment semblables, c’est-à-dire, de la même espèce, ne peuvent former des polypiers qui diffèrent de leur caractère essentiel; et des polypes d'espèces diffé- rentes ne peuvent habiter des polypiers parfaitement semblables (5). Pendant longtemps, les naturalistes prirent pour des plantes marines les diverses masses polypifères et plus ou moins rameuses qui appartiennent aux animaux de cetordre. Tournefortmême y fut trompé comme lesautres, eten fit mention parmi ses genres de plantes , dans ses éléments de botanique, et dans ses Znstitutiones rei herbariæ ; ce qui lui donna lieu de former les neuf derniers genres de sa 17° classe. (x) Cette opinion nous paraît inadmissible pour un grand nombre de polypes tels que les flustres, les cornulaires, les Jobulaires, etc. E. (2) En plaçant les polypes dans de l'alcool il est souvent pos- sible de les conserver de manière à ce qu'ilsrestent tout à fait reconnaissables , et il serait à désirer que les naturalistes voya- geurs voulussent bien enrichir nos musées de préparations sem- blables; MM, Quoy et Gaimard en ont rapporté beaucoup HISTOIRE DES POLYPES. [Acetabulum, Corallina,Corallum, Madrepora, Litho- phyton, Tubularia, Spongia, Eschara, Alcyônium.] Ce ne fut qu’en 1727 que Peyssonnel découvrit que les coraux constituaient les habitations d’un grand nombre de petits animaux qui ne pouvaient vivre ailleurs. Tremblay élendit en quelque sorte cette découverte, en faisant connaître les polypes d’eau douce, tels que les vorticelles, plusieurs hydres, etc.; et Ellis, excité par les observations très-curieuses de Tremblay, découvrit enfin les ani- maux analogues qui habitent les Sertulaires, les Escures, les Gorgones , etc.; ce qui conduisit bien- {dt à la connaissance de ceux qui habitent les Ma- drépores , les Millépores, etc. Ainsi jusqu'à Tournefort inclusivement, les po- lypiers ayant été pris pour des plantes marines, la découverte de Peyssonnel fit changer totalement l'opinion des naturalistes ; et Réaumur, Bernard de Jussieu, Donati, Ellis, elc., reconnurent et prouvèrent que, malgré la configuration rameuse de la plupart, tous les polypiers n'étaient généra- lement que des habitations d’une multitude de petits animaux vivant ensemble, et que ces polypiers avaient élé formés par ces petits animaux , qui en augmentaient sans cesse l’étendue en s’y multi- pliant. On était enfin parvenu à connaître la vérité rela- tivement à la nature de ces objets intéressants, lors- que Linné, et ensuite Pallas, considérant de nou- veau la configuration rameuse de la plupart des polypiers, la gemmation des polypes à la manière des plantes, et croyant reconnaitre dans différents polypiers une écorce et des racines , introduisirent une nouvelle erreur à leur égard. En effet, Linné et Pallas, prenant un terme moyen entre l'opinion ancienne qui considérait les polypiers comme des productions purement végé- tales, et l'opinion nouvelle de leur temps, qui plaçait ces objets parmi les productions uniquement animales, se persuadèrent que les objets dont il s’agit participaient de la nature de l'animal et de celle de la plante. En conséquence, ils donnèrent à ces mêmes objets le nom de zoophytes, qui veut dire animaux-plantes, et ils les regardèrent effective- ment comme des animaux végélants, fleurissants, croissants sous les formes et à peu près par les mêmes voies que les plantes, et un mot, comme ous ont recueillis pendant leur voyage à bord Re labe. . (3) Cela est incontestableg mais des différences en apparence légères dans la forme des polypiers paraïssent coïncider quelque- fois avec des différences très-grandes dans le mode d’organisa- tion des animaux, et par conséquent la considération du polypier seul peut conduire à des rapprochements très-erronnés. E, POLYPES A POLYPIER. des êtres dont la nature participe en partie de celle de la plante et de celle de l'animal. Comme il s’agit ici d’une erreur importante pour les progrès de la zoologie et de l’histoire naturelle; comme ensuite nos connaissances actuelles sur la véritable nature des animaux et sur celle des végé- taux, nous mettent maintenant en état de recon- naître cette erreur, et par conséquent de la détruire; enfin, comme je puis présenter des observations qui sont décisives à cet égard, j'invite mes lecteurs à donner à cette discussion toute l’attention possible, afin qu’ils puissent savoir positivement à quoi s’en tenir sur cet objet. Je puis assurer et prouver qu'il n’y a rien, dans les prétendus zoophytes les mieux ramifiés, qui tienne de la configuration extérieure. Tout y est animal ou production animale (1). Le polypier est tout à fait distinct des animaux qu'il contient, comme le guêpier l'est des guêpes qui l’habitent ; il leur est de même toujours et tout à fait extérieur, ce que je vais prouver dans l’in- stant; et quelles que soient la configuration de ce polypier et sa consistance, il n’offre, dans sa nature, qu'une production véritablement animale, ce que l’analyse atteste, el ce que constate sa structure, qui n'offre aucune trace d'organisation. Quant aux polypes qui habitent ce polypier, ce sont évidemment et uniquement des animaux, puis- qu’ils jouissent de la faculté d’exécuter des mouve- ments subits aux provocations des causes extérieu- res, qu'ils sont éminemment irritables, et qu'ils ont une bouche et un sac alimentaire très-distincts. Par le moyen de leurs espèces de bras, ils arrêtent la nourriture qui leur est nécessaire, la saisissent, la retiennent, l’avalent, en digèrent les parties qui en sont susceplibles, et rejettent ensuite tout ce qui ne leur convient pas. Ces facultés et ces caractères sont assurément propres et exclusifs aux animaux. Les polypes dont il s’agit sont renfermés chacun dans une petite cellule du polypier qu’ils ont formé par une transsudation de leur corps; et, quoiqu'ils soient individuellement isolés dans leurs cellules, ils communiquent ensemble par leur partie posté- rieure, au moins dans la plupart des races. Jamais ces polypes ne sortent de leurs cellules ; mais élant très-contractiles, tantôt il font saillir l'extrémité antérieure de leur corps où est leur bouche, et tantôt ils la font rentrer dans leurs cellules. (1) IL est cependant un grand nombre de ces êtres dont l'ani- malité est si douteuse que les naturalistes ne savent réellement dans quel règne il faudrait les placer ; ces êtres ambigus sem- blent même établir le passage entre les animaux les plus sim- ples et des végétaux inférieurs, et la ligne naturelle de démarca- tion est bien difficile à établir, Mais, du reste, en employant le DE LAMARCK, T, I, 181 Puisque le polypier est un objet si important pour l'étude et la connaissance des polypes qui le for- ment, et surtout pour décider la question de savoir si ce corps est organisé ou non, examinons sa for- mation et sa structure. Structure et formation du polypier. Selon les faits que je citerai dans l'instant, l’on verra que c’est par des dépôts successifs de matières qui transsudent du corps des polypes, que se forme, toujours à l’extérieur de ces animaux, le polypier qui les enveloppe, et que c’est par des additions pareillement successives des nouvelles générations de ces mêmes polypes, qu’ils en augmentent pres- que sans cesse le volume. Lorsque le polypier est simplement membraneux ou corné, il est alors éminemment flexible. Dans ce cas, il présente, soit des expansions allongées, gré- les, simples ou rameuses, et qui ressemblent à des plantes, soit des expansions crustacées, lobées ou foliiformes. Sa configuration extérieure, entière- ment végétale, a dû facilement tromper sur sa na- ture. S’il forme des tiges grêles et phytoïdes, ce poly- pier flexible est alors, soit fistuleux, soit constitué par un axe plein et central, avec une pulpe ou une croûte enveloppante. On distingue donc deux sortes de ces polypiers phytoïdes et flexibles ; savoir: le polypier fistuleux, dont le centre vide est occupé par les corps des polypes, et le polypier axifère, dont les polypes ne se trouvent que dans la pulpe corticiforme qui recouvre l'axe plein et central. Voyons ce qui a lieu dans l’un et l’autre cas. Lorsque le polypier est fistuleux , il renferme alors, dans sa cavité centrale, les corps des polypes qui, quoique distincts les uns des autres, commu- piquent réellement entre eux; et chaque polype à néanmoins une issue particulière pour faire saillir au-dehors sa partie antérieure, c’est-à-dire sa bouche et ses tentacules rayonnantes. Ainsi, le polypier fistuleux est une enveloppe tout à fait extérieure, dans laquelle les polypes sont renfermés , et l'examen de cette enveloppe montre qu’elle est entièrement inorganique. Il ya, par conséquent, sur ce polypier, autant d'issues ou d’ouvertures particulières, qu’il y a de polypes qui vivent dans son intérieur. Toutes ces issues sont les entrées des loges ou cellules que l'on —————_——_—_—_———_—____——— ———" —————]__]——————— mot Zoophyte pour désigner les animaux radiaires, les auteurs modernes n’entendent pas établir que ces animaux sont ana- logues aux plantes par leur nature intime, mais bien qu'ils leur ressemblent souvent par leur forme et par certaines par- ticularités dans leur manière de vivre, E. 182 observe effectivement, tantôt sur le côté de ces tiges fistuleuses et de leurs rameaux, et Lantôt seulement aux extrémilés de ces parties. La nombreuse famille des sertulaires présente des exemples de ces polypiers fistuleux, et l’on peut s'assurer, en les examinant, que les polypes qu'ils contiennent sont tout à fait intérieurs; qu'ils n’y adhèrent pas plus qu’une amphitrile n'adhère au fourreau qu’elle s’est formé (1); qu’il n’y a aucune communication immédiale entre ces polypes et leur polypier, et qu’enfin la substance de celui-ci, mem- braneuse ou cornée el transparente, est parfaitement continue dans ses parties, el n'offre point le moindre vestige d'organisation, pas plus que le tube d’une serpule, le fourreau d’un täret, ou la coquille d’une hélice. En outre, on peut encore assurer, d’après J’exa- men des objets, que tout polypier quelconque est toujours extérieur à l'animal, toujours inorganique, toujours sans communication intime avec lui, quoi- qu'il y adhère; que tantôt le polypier forme, autour du corps des polypes, une enveloppe simple (les polypiers vaginiformes , à réseau foraminé, elc.), et tantôt une enveloppe compliquée ou divisée la- téralement (les polypiers lamellifères). Considérons maintenant les polypiers corticifères, et voyons si, lorsque ces polypiers rameux et phy- toïdes sont pleins, au lieu d'être fistuleux, et pré- sentent un axe central avec un encroülement qui enveloppe cel axe, voyons, dis-je, si ces polypiers sont plus organisés que les précédents, s'ils com- muniquent plus avec les polypes, et s’ils fournissent aux partisans des animaux-plantes un seul motif raisonnable pour persister dans leur opinion. En examinant ce polypier, on voit d’abord qu'il est constitué par deux sorles de matières, dont l’une, assez homogène, occupe le centre, y forme un axe longitudinal ; et l’autre, plus hétérogène, se trouve à la circonférence, et y forme un encroûte- ment corliciforme, qui enveloppe l’axe de toutes parts. Si nous examinons l’axe séparément, nous obser- vons d’abord qu’il est Lantôt tout à fait corné, tan- tt en partie corné et en partie pierreux, et Lantôt tout à fait pierreux. Nous voyons ensuile que cet axe, toujours strié longitudinalement à sa surface, n’est nullement organisé; que sa substance est continue, n’a aucune cavilé, aucun pore quelcon- que; et nous avons des moyens de nous assurer, non-seulement qu’il ne contient jamais les polypes, (x) Les sertulaires adhèrent d’une manière intime au fond de chaque cellule , et il y a lieu de croire que, même chez ces po- lypes, la gaîne n’est pas un simple dépôt de matière transsudée HISTOIRE DES POLYPES. mais, en outre, qu'aucune de leurs parties ne saurait pénétrer dans sa masse, en un mot, däns son inlté- rieur. Cependant, comme là nature varie partout ses moyens pour les approprier aux plus petites diffé- rences des organisations, considérons la nature et l'état de plusieurs de ces axes. Dans le Corail, où l'axe du polypier est tout à fait pierreux, cet axe cst tellement plein, solide, sans cavité quelconque, que sa cassure présente partout la même continuité de parties que celle d’un bâton de cire d'Espagne. Dans les polypiers dont l’axe central est en partie pierreux et en partie corné, comme dans l’Zsis ip- puris, les portions cornées de l’axe présentent en- core une substance continue sans cavité quelcon- que. Dans les Antipates, où l'axe central est tout à fait corné , là substance homogène de cet axe est encore pleine, solide, et serait parlout continue, si elle n'offrait quelquefois des couches concentriques ré- sultant des dépôts postérieurement formés par les nouvelles générations de polypes qui ont accru son diamètre. Mais, de l'extérieur de cet axe, l’obser- vation constate qu’il n’y a aucun point de commu- nicalion à son intérieur, à celui d'aucune couche, pas même par les extrémités du polypier. Enfin , dans les Gorgones, où l’axe central du po- lypier est encore corné, mais très-flexible, parce que les dépôts de matière transsudée qui ont donné lieu à cet axe élaient plus mélangés de malière gé- lalineuse que dans les Antipates ; outre les couches concentriques, on voit souvent, au centre de l'axe même, l'apparence d'un vide, en un mot, d’une espèce de canal longitudinal. C’en est assez pour que les partisans des animaux-plantes se persua- dent trouver ici des preuves de quelque organisa- tion dans le polypier. Mais nous allons voir que rien à cet égard n’est fondé, qu'il n’y a réellement point de vide, point de cavilé, point de canal dans le centre de l'axe; qu’en outre, de l’extérieur de cet axe, où se trouvent les polypes, il n’y a aucun point de communication pour eux avec sa prétendue cavité centrale. En effet, si l’on choisit une de ces Gorgones des- séchées qui offrent alors, dans le centre de leur axe, l'apparence d’une cavité longitudinale, et qu'on examine d’abord son empâtement sur la pierre ou sur d’autres corps solides, on se convaincra que cet empâtement n'offre aucune issue au prétendu comme celui que forment les coquilles, mais un état particulier de la membrane tégumentaire générale, analogue à ce qui se voit chez les crustacés et les insectes, * POLYPES À POLYPIER. canal de l’axe. Si, ensuite, on examine les extrémi- tés bien entières des rameaux de la gorgone, on verra, après avoir enlevé, ayec précaution, l’en- croùlement qui termine ces rameaux, qu'il n'y a encore aucune issue pour le canal de l'axe, et que ce n’est qu’en rompant cet axe que l’on peut trouver l'apparence dont il s’agit. À quoi donc tient cette apparence? le voici : Les polypes des Gorgones déposent par leur transsudalion un mélange de matière cornée et de malière gélatineuse; ce dont on ne saurait douter, puisque l’axe est corné, el que l’encroùlement qui l'enveloppe se compose de matière gélatineuse’et de malière comme terreuse mélangées, dont les par- ties cornées sont exclues. Or, à mesure que les particules cornées se rap- prochent, pour former, par leur aggrégation, la masse solide qui constitue l’axe, une portion de la malière gélalineuse transsudée (et c’est la moinüre) se trouve enveloppée el retenue au centre de l’axe, tandis que le reste est repoussé au-dehors , el y con- court à la formation de l’encroùlement. Il y a donc alors dans l’axe une ligne centrale et longitudinale, de matière gélalineuse, qui complète le plein de cet axe, mais qui n'est point cornée, ou qui ne l'est que partiellement. Ainsi, il n’y a point là de vide, ni de véritable canal; mais dans ces poly- piers desséchés, le retrait qu'a subi la matière géla- tineuse du centre de l'axe, par sa dessiccation, doit offrir alors, dans Pintérieur de l'axe, l'apparence d’une cavité, d’un canal, mais sans issue au-dehors; ce qui a lieu effectivement. Maintenant que nous avons considéré la struc- ture et la formation de l'axe dans les polypiers à en- croùtement, examinons l’encroùtement lui-même qui enveloppe cet axe. D'abord, nous voyons que ce même encroüle- ment est la seule partie du polypier qui nous pré- sente, dans son épaisseur, les cellules des poly- pes (1). Bientôt après, l’observalion nous montre que les polypes de ce polypier se trouvent uniquement contenus dans cette croûte corticiforme; car, devant communiquer les uns avec les autres , au moins par (1) Les expériences de Cavolini s'accordent très-bien avec l'opinion de Lämarek, touchant la nature de l'axe central des polypes corticifères; c'est évidemment dans la plupart des cas, sinon toujours, un simple dépôt de matières sécrétées par la surface interne de la portion corticale du polypier; mais des observations récentes prouvent qu'il en est out autrement pour cette dernière partie. La couche corticale du corail, des gorgones , etc., est réellement la membrane tégumentaire des polypes qui ici devient très-épaisse et commune à tous les indi- vidus d'un même pied; loin d'être inorganique comme le pen- sait Lamarck , elle est le siége de la reproduction gemmipare, à l'aide de laquelle le polypier s'accroît. Quant à sa nature intime, et à son mode d'organisation, la croûte corticale de ces 185 leur parlie postérieure, et leur corps ne pouvant pénétrer dans l'axe central, puisque sa surface ex- térieure n’est nullement perforée, ce corps, après avoir traversé sa cellule, se courbe nécessairement en arrivant à l'axe, et se prolonge ensuite le long de sa surface jusqu’à ce qu'il se soit réuni à celui d’un autre polype. Or, la partie du corps de chaque polype , qui se trouve placée entre l'axe et la croûte du polypier, et qui y fait ses mouvements d’allon- gement et de contraction presque continuels, a dù laisser à la superficie de l'axe, des traces de sa pré- sence; et c’est effectivement ce que les stries longi- tudinales de cette superficie attestent (9). Quant à la substance de l’encroùtement qui con- Lient les cellules et les polypes , on voit que c’est un mélange de matière gélalineuse et de malière comme Lerreuse, qui forme une masse encroülante, en quel- que sorte charnue dans l’état frais, et qui, dans l'état sec, devient plus ou moins friable, Au lieu d'attribuer au polype différentes sortes d’excrélions séparées qui exigcraient des organes particuliers, il est probable que la matière excrétée par ce polype, et qui sert à la formation de son po- lypier, est alors un mélange liquide de matière cornée, de matière gélalineuse, et de particules ter reuses. Aussilôt après son évacualion, les parties de ce mélange tendent à se rapprocher et à se concré- ter ; l’aflinité, réunissant les matières de même na- ture, anéantit le mélange ; et, comme plus dense, la malière cornée est rejetée au centre, tandis que la matière gélatino-terreuse est fixée à la circonfé- rence. Ainsi, à l'égard des polypiers qui ont un axe solide ou plein, et un encroùlement comme pulpeux et moins dense qui l'enveloppe, ces deux sortes de parlies du polÿpier ne sont devenues distinctes et séparées que parce que l’aflinité a opéré leur sépa- ralion, et a fixé le lieu qu’elles devaient occuper à l'instant où les matières se rapprochaient pour se concréler. L’axe solide qui occupe le centre de ces polypiers est évidemment constitué par une substance conti- nue, sans organisation quelconque, sans cellulosités, et dont les cassures sont lisses et comme vitreuses, polypes ne diffère pas de la masse charnue qui constitue les lobulaires, etc, il E. (2) Dans les polypiers corticifères , le mode d'union entre les polypes réunis en une seule masse , n'est pas celui que suppose l'auteur; ces pelits animaux ne se joignent point par l'extré- milé postérieure de leur corps, ét ne se retirent pas entre l'axe ct la couche corticale. La cavité abdominale de chaque polype se dirige perpendiculairement à l'axe solide, et se ter- miné en cul-de sac avant que d'arriver à sa surlace, et'sa por- tion tégumentaire seule s'élargit latéralement de manière à se continuer avec le Lissu des polypes voisins. Quant aux stries que l'on remarqué à la surface de l'axe du polypier , ils correspon- dent à des lignes saillantes, et à des canaux creusés dans la portion corticale, E, 12* A 184 ce que constate surtout l'examen du Corail. On y voit clairement que le corps des polypes n’y a jamais pénétré ; et comme le corps de chaque polype s’est étendu seulement sur la surface extérieure de cet axe et y a laissé son empreinte, cette surface est striée longiludinalement sous sa croûte. Ce même axe est donc le résultat de matières déposées, aggré- gées successivement après leur dépuration, et ne s’est point formée par #n{us-susceplion, puisque aucune trace de vaisseaux n’interrompt la continuité de sa substance. De même, la croûte gélalino-terreuse qui recou- vre l'axe dont il vient d’être question est encore le résultat de matières excrétées et déposées, mais d’une autre sorte que celles de l'axe : elle ne lient rien de l'organisation, soit vasculaire, soit cellu- laire (1); car ce n’est que dans son état de dessèche- ment qu’elle est poreuse, et, sous aucune considé- ration, elle ne peut être comparée à une écorce végétale, C’est uniquement dans cette croûte enveloppante que se trouvent les polypes, el qu’ils communiquent entre eux par leur partie postérieure; aussi con- serve-t-elle dans son dessèchement les cellules qui contenaient les individus. Les polypes de ces polypiers ont le corps très- simple, sans appendices latéraux, et s’ils adhèrent les uns aux autres, ce n’est que par leur extrémité postérieure. L’axe de leur polypier, ainsi que la croûte quile recouvre, sont donc tout à fait extérieurs aux polypes; or, nous verrons dans l'instant qu’il en est de même à l'égard des polypiers pierreux. Loin que les polypes à polypier soient des ani- maux assez imparfaits pour pouvoir être considérés comme intermédiaires entre les animaux et les vé- gétaux, ils sont, au contraire, bien plus avancés en animalisation que les énfusoires, puisqu'ils sont ca- pables de transsuder une matière assez composée pour pouvoir donner lieu à l’axe corné du polypieret à la croûte gélatino-terreuse qui enveloppe cet axe. Or, ils n’ont pas pris probablement une telle matière toute formée dans les aliments dont ils font usage. Relativement aux polypiers tout à fait pierreux, qui n’ont ni axe central ni croûte recouvrante, et qui, conséquemment, n’offrent qu’une seule substance solide, sans flexibilité remarquable, ces polypiers sont souvent très-poreux, et souvent encore leurs cellules sont cohérentes les unes aux autres; en sorte que beaucoup parmi eux semblent ne présen- (1) La couche corticale se compose d’un tissu gélatineux dans les mailles duquel se sont sépess des cristaux irréguliers, et plus ou moins granuleux de carbonate de chaux; mais elle est organisée et vivante, et on y trouve même un lacis très-com- pliqué de vaisseaux à l’aide desquels les divers polypes d'un HISTOIRE DES POLYPES. ter chacun qu’une masse dans laquelle le polypier et les polypessont confondus, Lepolypier lui-même, dans les masses agglomérées, recouvert au-dehors par une chair animale, vivante et irritable, semble alors intérieur aux animaux, et s'être formé comme eux par la voie de l’organisation. Il n’en est cepen- dant rien; ce polypier, comme les autres, est réel- lement extérieur aux animaux qui l’ont produit, et toutes ses parties, attentivement examinées, sont parfaitement inorganiques. Son état et l’apparence qu’il a d’être intérieur aux polypes dans les races citées, tiennent à la forme particulière de ces poly- pes; ce que je vais ici simplement exposer, et ce que j'espère démontrer en traitant des polypiers la- mellifères. Les polypes qui forment ces polypiers lamelli- fères, quoique aussi simples en organisalion interne que les autres polypes à polypier, n’ont point le corps isolé et simple au-dehors, comme ceux dont je viens de faire mention. En effet, l'étude de leur polypier montre, d’une manière évidente, que ces polypes ont des appendices latéraux et lacuneux : en sorte que s’ils adhèrent les uns aux autres par leur extré- mité postérieure, on est forcé de reconnaitre qu'ils adhèrent aussi entre eux par ces appendices latéraux de leur corps. On conçoit de là qu’en adhérant ainsi les uns aux autres par tant de points, tous les polypes d’un de ces polypiers ne forment qu’une masse com- mune partout très-lacuneuse. Or, comme, entre les corps de chacun d’eux et les appendices lacuneux par lesquels ils se tiennent latéralement, il existe une multitude de vides qui communiquent tous entre eux, ces animaux déposent dans ces vides les matières de leur polypier. Dès-lors, ces matières déposées se rapprochent, s'agerègent, se concrètent, se solidifient, et constituent les parties et les lames pierreuses du polypier solide dont il est question. Ainsi, quoique les nombreux polypes d’un Madré- pore, d’une Astrée, d’une Méandrine, etc., adhèrent ensemble, et même enveloppentleur polypier, rem- plissant de leur chair gélatineuse les interstices de ses parties, le polypier néanmoins leur est vérita- blement extérieur, et toutes ses parties quelconques sont les résultats de matières excrélées, déposées hors du corps de chacun de ces animaux : le poly- pier n’a donc pas élé formé par intus-susception. La même chose arrive à la coquille des balanites, des coronules et des tubicinelles, dont les parties remplissent les lacunes du corps de l’animal, sans même pied communiquent entre eux. (Voyez mes recherches sur les polypes, présentées à l'Académie des sciences, le 6 fé- vrier 1835 ; ce travail paraîtra dans un des prochains cahiers des Annales des sciences naturelles.) E. POLYPES À POLYPIER. qu'on puisse dire que cette coquille soit une partie végélante, comme on l’a dit des polypiers. Un naturaliste des plus distingués, qui a fait faire à la zoologie de grands progrès par ses recherches, s'exprime ainsi dans l’un de ses ouvrages : « La partie dure, ou du moins la croûte qui revêt les polypes, paraïl faire partie de leur corps, et croi- tre avec eux par éntus-susception ; en sorte que les branches qui naissent cà et là du tronc, dans les espèces qui ne restent pas simples, sontde véritables végétalions, et non des additions que les habitants construiraient contre celles qui existaient déjà. C’est donc assez justement que les animaux dont il est question ont élé nommés Zoophytes ou animaux- plantes. La partie solide a pris, par une expression figurée, le nom de tige, eL la tête des polypes, ou plutôt leur partie mobile, pourvue de tentacules, * celui de fleur, » — (Cuvier, Tableau élémentaire d’Hist. nat., p. 665.) Rien de tout cela n'est fondé; ce dont il est facile de se convaincre en examinant attentivement la structure des polypiers (1). Les faits bien constatés altestent que les polypes à po/ypier sont aux Æydres ce que les Mollusques testacés sont aux Mollusques nus. De part et d'autre, ceux qui ont des enveloppes solides les forment par des excrétions de leur corps, et ces enveloppes ne croissent pas comme eux par intus-susceplion ; elles sontinorganiques ettoujours complétement exlérieures aux animaux qu'elles contiennent. Mais le savant que je viens de citer, mayant pas eu le temps sans doute d'examiner lui- même les objets, s’en est rapporté à l'opinion de Linné el de Pallas : achevous cette discussion. Ce qu'on a pris pour des racines dans certains polypiers n’a, de cet organe des végélaux, que la simple apparence. Ces fausses racines ne sont point organisées, ne sont nullement perforées, et ne pom- pent aucun suc pour les transmettre dans l'intérieur du polypier. Ce ne sont que les premiers dépôts de matières excrétées par des polypes, nouvellement tombées sur des corps étrangers ; dépôts d’abord étalés en expansions cruslacées qui se fixent, mais qui, bientôt après, par le rapprochement des nou- veaux polypes générés par les premiers, se réunis- senten un ou plusieurs troncs sur lesquels ces po- lypes vivent en commun, se multipliant les unssur les autres. (1) En étudiant surle vivant, et non sur la dépouille desséchée, la manière dont les polypiers croissent, on voit que pour un grand nombre de ces animaux, sinon pour tous, l'opinion de Cuvier est préférable à celle de Lamarck ; lors de la formation des bourgeons reproducteurs , c'est même dans la portion tégu- mentaire des poiypes que le développement du jeune individu commence ; on voit son tissu s'accroître dans un point déter- miné par extension et non par additions de couches nouvelles; 185 Chaque polype néanmoins a sa partie antérieure enfermée dans sa propre cellule. Ces expansions en empâtement, rarement divisées enramificalions radiciformes, se trouvent appliquées latéralement sur les corps étrangers sur lesquels elles ont été formées; elles sont, comme le poly- pier, sans organisation dans leurintérieur, ne servent qu'à fixer ce polypier, et ne sont nullement propres à pomper aucun suc pour la nourriture de l'animal. Le polype, en effet, reçoit ses aliments unique- ment par la bouche, et ne les prend jamais par son polypier : il n’avait donc pas besoin de racines, et n’en a réellement pas. Ce qu'il y a de bien remarquable dansles Polypes à polypier, c’est que tous, ou au moins la plupart, constituent des animaux composés, qui vivent et se nourrissenten commun, adhérantles uns aux autres, et communiquant tous ensemble. Le premier exemple de ce singulier élat de choses parmi les animaux s’est montré dans les Forticelles rameuses, qui appartiennent au premier ordre des Polypes. Nous avons ensuite retrouvé le même état de choses parmi les Polypes du second ordre, dans les Hydres et les Corines; enfin, nous le rencontrons encore, et plus fortement employé, dans tous ou presque tous les Polypes à polypier, ainsi que dans tous les Polypes flottants. A l'égard de l'hypothèse par laquelle on prétend qu'un embryon contient en raccourci toutes les par- ties que doil avoir l'individu, et même Lousles indi- vidus qui peuvent en provenir, il est évident que cette hypothèse, si elle était fondée, ne serait appli- cable qu'aux êtres vivants simples, et non à ceux qui sont composés d'individus réunis, qui se mulliplient par des régénérations successives. Ainsi, il n’est pas vrai que le gemma d'une Astrée, d’ane Méandrine, contienne en raccourci tous les individus qui doivent se générer successivement à la suite du premier individu que ce gemma lout à fait développé a produit. Il ne l’est pas non plus que l'embryon d’un gland de chêne puisse contenir en raccourci toutes les parties d’un gland de chêne, parce que ces parties ne se sont formées qu’à la suite des générations successives des individus annuels qui ont vécu sur le corps commun, constitué par le tronc et les branches de cet arbre. Voy. lZntroduc- tion (2). ce n'est que plus tard que le petit polype se montre; or, pour s’accroître de la sorte, il faut nécessairement que ce lissu soit vivant etse nourrisse. “e (2) Lesnombreux travaux sur l'embryogénie, publiés en France et en Allemagne depuis l'époque à laquelle Lamarck écrivait, tendent tous à renverser la théorie de la préexistence des ger- mes que notre auteur combat ici : aujourd’hui la théorie do l'épigénèse est généralement adoptée. E, 186 De la forme particulière de chaque polypier. La flexibilité ou la solidité d’un polypier quelcon- que est sans doute le résultat de la nature de sa substance, soit membraneuse, soit cornée, soit pier- reuse ; mais, quant à sa forme générale, ilestévident qu’elle tient, dans le plus grand nombre, au mode particulier dont les gemmes de chaque race sont produits ou sont déposés. En effet, tous les Polypes à polypier produisent des gemmes ou bourgeons, qui tantôt naissent et se développent sans se séparer de leur mère, et Lanlôt sont déposés sur les bords des cellules ou sont reje- tés au-dehors et tombent sur les corps voisins. On sait qu'en se développant ces gemmes deviennent des Polypes semblables à ceux dont ils proviennent. Or, on peut faire voir que, selon le mode dont les gemmes sont disposés en naissant, et selon celui dont ils sont déposés, la forme ou la figure générale du polypier en résulte nécessairement. Les gemmes reproductifs et oviformes des Polypes qui ont un polypier tubuleux au lieu d'être à nu, comme dans les Zydres, sont enfermés dans une espèce de vessie ouverte à son sommet ou d’un côté. Cette vessie se détache et tombe avec eux, dans ceux qui ne doivent point conserver leur adhé- rence (1). Celte même vessie n’est point une enveloppe complète qui doit se rompre pour laisser sortir un embryon quela fécondation a rendu propre à possé- der la vie; mais c’est un jeune fourreau, soit parti- culier à un bourgeon, soit commun à plusieurs. Lorsqu'il est commun à plusieurs, il se détache et tombe, à une certaine époque, avec les bourgeons qu'il contient, etces bourgeons, qui ont chacun leur fourreau particulier, se développent en nouveaux individus. Ces vessies gemmifères, que l’on a obser- vées dans les Plumatelles et dans les T'ubulaires, naissent de l’intérieur, s'en détachent et sont reje- tées au dehors. Dans les Sertulaires, elc., elles se forment à l’extérieur, et restent assez longtemps adhérentes au polypier commun. On les a prises pour des ovaires, parce qu’on a supposé inconsidé- rément qu’elles renfermaient des œufs. La forme même du Polype contribue de son côté à la configuration générale du polypier; car les Po- lypes fort allongés donnent nécessairement lieu à des cellules tubuleuses, proportionnellement lon- gues. Mais ce qui influe principalement sur la forme générale du plus grand nombre des polypiers, c’est (1) D'après les trayaux récents de M. Lister sur le développe- ment des Sertulariées, et d'après quelques observations que nous avons eu l'occasion de faire sur le même sujet, nous som- HISTOIRE DES POLYPES. la manière particulière aux races, dont les gemmes sont disposés lorsqu'ils conservent leur adhérence, ou sont disposés lorsqu'ils se détachent. En effet, les gemmes non accumulés sur les cel- lules, mais toujours disposés à côté d’elles au-dehors et dans tous les sens , sur le support commun, don- nent lieu à la configuration des polypiers crustacés, c'est-à-dire, élalés en croùte, qui couvre les corps voisins. Si les gemmes sont jetés régulièrement sur deux points opposés du bord des cellules , ils donneront au polypier , en pullulant successivement , une forme aplatie, soit flabelliforme s’il y a isolement dans les gemmes, soit foliiforme s’il y a contiguité dans ces gemmes. Si, au contraire, les gemmes sont disposés sans régularité sur le bord des cellules, tantôt d'un côté et tantôt de l’autre, ils donneront lieu, par leur pullulation successive, à un polypier composé de ramifications éparses. On conçoit de là tous les cas qui peuvent avoir lieu à raison du nombre et de la situation (les gemmes disposés , à raison de la régularité ou de l’irrégularité de leur disposition, soit sur le bord des anciennes cel- lules, soit sur leur côté, soit sur leur support com- mun, enfin à raison de la forme même des polypes qui se développent de chaque gemme. Ces considérations suflisent pour faire apercevoir la cause de la diversité infinie des formes des poly- piers ; celle de la disposition régulière ou vague de leurs ramifications ; celle de leur épaisseur, leur finesse, leur élégance, leur multiplicité; celle , en- fin, de leur cohérence ou de leur continuité plus ou moins interrompue. . Les Polypes à polypier ont, comme les Mollusques testacés, des pores excrétoires par le moyen des- quels ils rejettent et fillrent des sucs superflus ou excrémentitiels, et qui, hors de l'animal, prennent une consistance quelconque, relative à leur nature. Ces sucs, en effet, par le rapprochement, l’agslu- tination ou l'agrégation de leurs particules les plus solides, se transforment, après leur sortie de l’ani- mal, en une matière simplement gélatineuse ou membraneuse dans les uns, cornée dans les autres, et tout à fait pierreuse dans d’autres encore. C’est tantôt tout à fait à l’extérieur des Polypes à corps simples, quese forment ces dépôts de matières excrétoires qui, bientôt après, se concrètent ou se solidifient ; et tantôt ces dépôts s’effectuent dans les lacunes qui existent entre les corps de beaucoup de Polypes agglomérés, et les appendices extérieurs de mes porté à croire que la vésicule dont il est ici question ne tombe pas, mais laisse sortir les gemmes contenus dans son in- térieur, puis se flétrit et est absorbée. E, POLYPES À POLYPIER. ces corps, comme dans les polypiers lamellifères. La nature, qui ne fait rien que graduellement , a formé d'abord les polypiers les plus fréles, les plus éminemment flexibles ; mais d’une seule substance presque entièrement animale, et y a admis peu à peu des particules étrangères, sans en former un corps séparé. Ainsi, elle produisit, dans cet ordre, les polypiers gélatineux , ensuite les polypiers mem- braneux, enfin les polypiers cornés; et y ajoutant de plus en plus des particules crétacées, elle a en- suite progressivement solidifié les polypiers qu’elle continuait de produire, et les a amenés à l’état tout à fait pierreux. Jusque-là chacun de ces polypiers n’offrit qu’une seule sorte de substance, soil uniquement animale, soit consituéce par un mélange de matière animale et de matière crétacée (1); mais à mesure que l’ani- malisation fil des progrès parmi les Polypes de cet ordre, la nature composa le polypier de deux sub- stances distinctes et séparées. Alors elle ramollit graduellement cette enveloppe, en faisant dominer de plus en plus la malière animale sur Ja matière crélacée, fit disparaitre celle-ci, et termina insen- siblement l'existence du polypier, après l'avoir amené à l’état gélatineux le plus fugace. Le polypier ne se montra plus ensuile nulle part ; les Polypes du dernier ordre de la classe n'offrirent qu'un corps commun à nu à l'extérieur, et dans les classes sui- vantes la nature passa à des animaux isolés, dont les organes devinrent de plus en plus nombreux et composés eux-mêmes. Cet ordre de choses me paraft être celui qu’a né- cessairement suivi la nature, et c’est aussi celui que je présente dans le rang que j’assigne aux sept sec- tions qui partagent les Polypes à polypier. Ainsi, je divise les Polvpes à polypier en sept sections ou familles , de la manière suivante : $. Polypiers d’une seule substance. Iro Secrion. — Polypiers fluviatiles. Ile Secrion. — Polypiers vaginiformes,. IIIe Secriov. — Polypiers à réseau. IVe Secriox. — Polypiers foraminés. Ve Secriox. — Polypiers lamellifères. $. Polypiers de deux substances séparées. Vie Secrron. — Polypiers corticifères. Vile Secriox. — Polypiers empâtés. (x) Nous ne pouvons partager en tous points l'opinion de notre auteur à ce sujet ; dans les Sertulariées aussi bien que dans les Gorgones, le polypier se compose de deux substances dont l'une est plus où moins cornée, l’autre plus ou moins pulpeuse ; 187 [Lorsque Lamarck adopta cette classification des Polypes, la science ne possédait que des notions très- incomplètes sur le mode d'organisation de ces petits êtres, et aujourd'hui, que leur structure est mieux connue, on a vu la nécessité de les ranger d’une manière différente dans le catalogue méthodique du règne animal. Les observations intéressantes de M. Grant sur les Éponges, dont nous avons vérifié l'exactitude, ont prouvé que ces êtres ne sont pas, comme on le disait, la demeure de Polypes sembla- bles à ceux des Alcyons, et que même ils ne présen- tent rien qui puisse être comparé au corps d’un Polype ; on ne pouvait donc les laisser dans la même classe, et aujourd’hui la plupart des naturalistes s'accordent à les séparer. Du reste, M. de Blain- ville l'avait déjà fait depuis longtemps, car dans sa Méthode, les Spongiaires prennent place dans la division des Amorphozoaires. En 1898 (dans un travail fait en commun avec M. Audouin), nous avons constaté que chez les Flus- tres le canal alimentaire , au lieu d’être droit, et à une seule ouverture, comme chez les Sertulaires, les Lobulaires. ete., est recourbé sur lui-même, et se termine par une bouche el un anus-distincts, mais rapprochés l’un de l’autre à l'extrémité anté- rieure du corps; nous avons par conséquent pro- posé aux zoologistes de séparer ces animaux pour en former une famille distincte. (Résumé des re- cherches faites aux iles Chaussay. Ann. des sciences naturelles, 1resérie, t. 15.) Cette innovation ne fut pas adoptée par Cuvier dans la seconde édition de son Æègne animal, ni par M. de Blainville dans son Manuel d’actinologie. Mais M. Ehrenberg (sans avoir connaissance, à ce qu'il parait, de notre tra- vail) vient de suivre une marche analogue. Il divise la classe des Polypes en deux groupes principaux qu'il désigne sousles noms de Antozoa et de Bryozoa : les premiers sont ceux dont la cavité digestive ne présente qu'une seule ouverture, et dont le corps est (en général) garni intérieurement de lamelles radiées; les seconds, ceux dont le canal digesLif est complet, et s'ouvre au-dchors par une bouche et un anus distincts. Les BryozoarRes s’éloignent beaucoup par leur organisation du type propre aux animaux radiés en général , et établissent le passage vers les Tuniciers. On doit rapporter à ce groupe les Vorticelles, les Alcyonelles, probablement les Cristatelles , les Cel- laires, les Sérialaires et les Polypes à réseau de Lamarck. En traitant de ces divers genres, nous seulement, chez les premiers la substance molle se trouve ca- chée dans l'intérieur du tube formé par la substance dure, tandis que, dans les polypiers corticifères, c’est le contraire. 188 reviendrons sur l’organisation de ces animaux. La division des AwrozoaïRes comprend non-seule- ment tousles Polypes à polypier de Lamarck, moins les Spongiaires, les Corallines, etc., les polypes à réseau, les Alcyonelles, elc.; mais aussi les Zoanthes, les Actinies et les autres animaux voisins de ces derniers. Chez tous ces polypes, le corps est terminé antérieurement par une couronne de tentacules au milieu de laquelle se trouve l'ouverture unique de Ja cavité digestive ; mais la structure de cette cavité et la disposition de ces tentacules varient beaucoup, et pour que celte parlie de la classification du règne animal soit naturelle, c’est-à-dire, soit la représen- tation des principales modifications de structure que présentent ces êtres, il nous parait convenable de les diviser en trois familles , savoir : 1° Les Serrurariens , dont la bouche s'ouvre di- rectement dans la grande cavité abdominale tubi- forme , sur la paroi interne de laquelle on ne dis- tingue pas de lamelles longitudinales saillantes (remplissant les fonctions d’ovaires), ni de corps intesliniformes (organes biliaires?). Dans ce groupe, les tentacules sont nombreux, en général longs , et très-irrégulièrement ciliés; nous y rangeons les Hydres, les Corines, les Campanulaires, les Sertu- laires, les Plumulaires , etc. 20 Les Arcyonrews, dont la bouche s’ouvre dans un tube vertical à parois distinctes, communiquant avec la grande cavité abdominale sur la paroi interne de laquelle se trouvent huit lamelles saillantes (qui remplissent les fonctions d’ovaires) et le même nom- bre de corps intestiniformes , d'apparence glandu- laire. Dans cette famille, les tentacules sont en gé- néral au nombre de huit, et sont garnis de chaque côté d’une rangée de cils gros et courts; elle se compose des Polypes corticifères, des Polypes lu- bifères et des Polypes flottants de Lamarck. 9° Les ZoanraïRes, dont la bouche est également séparée de la cavité abdominale par un canal plusou moins long, dont cette cavité est garnie intérieure- ment d’un très-grand nombre de lamelles ou de replis longitudinaux, et dont les tentacules sont simples et très-nombreux. Dans celte famille, déjà élablie par M. de Blainville, prennent place les Actinies , les Zoanthes et les Polypes lamellifères de Lamarck. E.] PREMIÈRE SECTION. POLYPIERS FLUVIATILES. Polypiers, soit libres, isolés et flottants dans les eaux , soit fixés et glomérulés en masses celluleuses HISTOIRE DES POLYPES. sur les corps aquatiques ; composés d’une seule sorte de substance. Polypes à tentacules nombreux, ne complétant point le cercle autour de la bouche. Onsenvarions. — La connaissance de plusieurs polypiers très-singuliers, et celle des rapports qui se trouvent entre les Polypes de plusieurs de ces polypiers, m'ont forcé de les réunir en un groupe séparé pour en former une section particulière. Les Polypes qui forment ces polypiers n’habitent que dans les eaux douces , et principalement dans celles qui sont vives, fluviales. ; Des quatre genres que je rapporte à cette section, le premier seul estencore trop imparfaitement connu pour assurer soit la famille , soit même la classe à laquelle il appartient. Il semble néanmoins tenir au second par l'habitude qu'ont les animalcules des deux genres d’errer dans les eaux. Les deux derniers genres, offrant un polypier glomérulé et fixé sur les corps aquatiques , onLélé associés avec des polypiers marins de la section des ernpälés. Cependant la nature de ces polypiers, éludiée avec sein, et de ceux de leurs Polypes qui ont été observés, m’a paru s’opposer à celte association; c’est pourquoi je les en ai distingués, etméme considérablement éloignés. Voici les quatre genres qui composent celte sec- tion. [1] Polypiers libres , flottants dans les eaux : Difflugie. Cristatelle. [2] Polypiers fixés sur les corps aquatiques : Spongille. Alcyonelle. DIFFLUGIE. (Difflugia.) Corps très-petit, gélalineux, contractile, enfermé dans un fourreau testacéiforme. Partie antérieure sortant du fourreau , et étendant irrégulièrement 1 à 10 bras tentaculaires, inégaux et rétrac- tiles. Fourreau ovale ou subspiral , tronqué et ouvert à sa basse, agglutinant souvent des grains de sable x à sa surface externe. Corpus minimum , gelatinosum , contractile, va- gina testaceiformi inclusum. Corporis pars antica extrà vaginam exiliens , et brachia plura [1 — 10] tentaculariainæqualiaretractiliaquevarièporrigens. Vagina obovata vel subspiralis, basi truncata et aperta, externa superficie arenulosa sæpè aggluti- nans. OgservarTions. — D'après les observations que M. Leclerc a récemment présentées à l’Institut, la Diffltugie est un animal microscopique encore très- CRISTATELLE, imparfaitement connu, et déjà très-singulier par ceux de ses caractères qu’on a pu apercevoir. Cet animalcule, dont les plus grandes dimensions n’excèdent pas un dixième deligne, parait contenu dans un fourreau, probablement membraneux, mais qui a la forme d’un test, étant un peu en spi- rale supérieurement , et tronqué à sa base. Lorsque ce fourreau s’est recouvert de grains de sable agglu- tinés , sa forme spirale ne paraît plus, et alors il présente une masse ovoïde, dont l'ouverture est à l'extrémité tronquée. C’est de cette ouverture que l’on voit sortir, avec une diffluence singulière, des bras tentaculaires, inégaux, d’un blanc de lait, variant irrégulièrement depuis un jusqu’à dix. La bouche de cet animalcule n’a pas été observée. Il est probable néanmoins qu’elle existe, et qu’elle se trouve à la partie antérieure du corps, au centre des points d’où les bras tentaculaires se déploient. Connaissant encore trop peu les caractères de ce petit animal, on ne peut prononcer sur la classe à laquelle il appartient réellement. Je remarquerai seulement que son mode d’être n’est point du tout celui des infusoires. Il ne parait guère s’en rappro- cher que par sa taille; mais bien d'autres sont dans le même cas. On sait qu’à l'égard de l’état de l’or- ganisalion, la aille est d’une médiocre importance ; elle l’est moins encore quela consistance des parties. Comme la Difflugie mérite d’être signalée et pro- posée aux nouvelles recherches des observateurs , jes Ja range provisoirement parmi les Polypes, et je considère son fourreau comme son polypier. [Ce Polype n’est que très-imparfaitement connu et ne serait, suivant M. Raspail, qu’un jeune Alcyo- nelle encore imparfaitement développé, état dans lequel cet animal aurait aussi été décrit et figuré par Muller , sous le nom de Leucophra heteroclita. (Zoy. Mém. de la Soc. d’hist. nat. de Paris. t. 4. p- 98.) M. Ebrenberg range ce genre parmi les Poly- gastriques anenthérés.] (Foy. t. 1, p. 565). E. ESPÈCE. 1. Difflugie protéiforme. Difflugia protæiformis. Difflugia. Leclerc, mém. mss. (* Mémoires du Muséum, t. 2. p. 474. pl. 17, et Isis 1819. p. 980. pl. 7. C. fig. 1-5.) * Encyclopédie méthodique. Atlas des vers, mollus- ques, etc. pl. 472. fig. 1. * Schweïgger Handbuch der Naturgeschichte. p. 404. * Blainville. Manuel d’actinologie, p. 492. pl. 85. fig. 5, et Atlas. du Dict. des sciences nat. Zoophytes, pl. 53. fig. 5. *“ Ehrenberg, 2e Mém. sur les Infusoires (in-fol). p. 90. Habite en Europe, dans les eaux douces, peuplées de plan- tes aquatiques , entre lesquelles l'animal se meut avec lenteur. j * Ajoutez Difflugia oblonga, Ehrenberg, loc. cit.; et Difflugia accuminata, ejusdem loc. cit., espèces dont on n’a pas encore publié de figures. GRISTATELLE, (Crislatella.) Polypiers globuliformes, gélatineux, libres, à su- 189 perficie chargée de tubercules courts, épars, poly- pifères. Du sommet de chaque tubercule sort un polype, dont l'extrémité se divise en deux branches rétrac- tiles, arquées, garnies de tentacules disposés en dents de peigne. Bouche située au point de réunion des deux bran- ches tentaculaires. Polyparii globuliformes , gelatinosi, non affixi, vagantes ; tuberculis brevibus separalis sparsis po- lypiferis. Ex apice cujusque tuberculi polypum exseritur extremitate divisum in duos ramos retractiles, arcua- tos, tentaculis unilaleralibus pectinatos. Os in axillé ramorum. Onservarions. — Les polypes que Rogsez nous à fait connaitre, et dontle genre Créstatelle a été formé, sont des polypes composés très-singuliers et qui sem- blent à peine appartenir à l’ordre des polypes à po- lypier. Ils nous présentent un très-petit corps globuleux, gélatineux, jaunâtre et muni de quelques tubercules courts et épars. Ces pelits corps sont libres, nagent ou se déplacent dans les eaux, et semblent ainsi se mouvoir à l’aide des deux branches tentaculaires de chacun de leurs polypes. Ces polypes avoisinent considérablement les vor- ticelles, et cependant ne sont plus réellement des ro- tifères. Effectivement, sans posséder un organe unique- ment rotaloire à leur bouche, les cristatelles ÿ en présentent un qui est moyen entre celui des rolifè- res et les tentacules en rayons des autres polypes , et surtout des pluwmatelles, avec lesquelles on sent qu’elles ont déjà des rapports. Ce qui appuie cette considération, c’est que, si les deux branches pec- tinées des cristatelles représentent les deux demi- cercles ciliés des rotifères, elles ne se bornent point aux mêmes fonctions; car ces parties peuvent se contracter et se mouvoir indépendamment les unes des autres, et n’ont que des mouvements semi-rota- toires. Le corps globuleux et commun des cristatelles a une enveloppe mince, submembraneuse et transpa- rente qui en forme le polypier, et qui fournit à chaque tubercule de ce corps un tube très-court qui est la cellule de chaque polype. Cette considération indique les rapports des cristatelles avec les pluma- telles, dont le polypier tubuleux est bien connu. Elle _montre que les cristatelles, ainsi que la difflugie, “offrent réellement les ébauches ou les plus impar- faits des polypiers, et en même temps la singulière particularité d’avoir un polypier libre , qui nage avecelles. Mais une observation qui me fut communiquée par le docteur 7’ah!, célèbre professeur de botani- que à Copenhague, m'apprit que, d’après un natu- raliste allemand nommé Lichtenstein, les polypes de Roësel, qui constituent nos cristatelles, sortaient de ces productions particulières connues sous le nom d'éponges fluviatiles , qu'ils avaient probablement formées. 190 Ne connaissant pas l'ouvrage de Zichtenstein , et trouvant dans le faitsingulier qu'il énonce de gran- des difficultés que je ne puis résoudre, je m'en tiens, pour les crislalelles, à ce que nous apprend Roësel. On ne connaît encore qu’une seule espèce de cris- fatelles, qui est celle que Roësel a observée. [D'après les observations de M. Raspail, il parai- trait que les cristatelles, de même que les difflu- gies, elc., ne sont que de jeunes alcyonelles; en traitant de ce genre, nous indiquerons les faits sur lesquels celte opinion est fondée. ] E, ESPÈCE. 1. Cristatelle vagabonde. Cristatella vagans. Roës. Ins. 3. p. 559. tab. 97. * Cristatella mucedo. Cuvier. Règne anim. 1re éd. t. 4. p. 2.et 2e éd. €. 3. p. 296. * C. Fagans Schweigger. Handbuchder naturgeschichte, p. 425. * Lamouroux. Encycl. méthod. Zooph. p. 226. * Blainville. Man. d’actirologie, p. 489. pl. 85. fig. 7, et Atlas du Dict. des se. pl. 57. fig. 7. Habite dans les eaux douces soit vives, soit stagnantes. SPONGILLE. (Spongilla.) Polypier fixé, polymorphe, d’une seule sorte de substance, à masse irrégulière, lacuneuse et cellu- Jleuse, constiluée par des lames membraneuses , subpilifères, formant des cellules inégales, diffuses et sans ordre. Des grains libres et gélatineux dans les cellules. Polypes inconnus. Polyparium firum, homogeneum, poly morphum, mass irregulari lacunosé et cellulosé constitutunr, cellulæ inœæquales imperfectæ, diffusæ, inordinatæ, laminis membranaceis, subpiliferis composite. Granula plurima gelatinosa non affixa in cellulis. Polypt ignoti. [Masses polymorphes, fixes, spongieuses, dépour- vues de polypes et composées de globules vertes, empätant des faisceaux de spicules réunis de ma- nière à former des cellules irrégulières et incom- plètes dans lesquelles se trouvent des grains sphé- riques, libres et remplis de granules.] E. Omservarions. — Sous le nom de Spongille, je comprends ces corps singuliers, spongilormes, cel- luleux, pilifères et verdâtres, que l'on trouve fixés dans les caux douces et vives, sur les pierres et autres corps solides , et que l'on connait depuis longtemps sous les noms de Spongia fluviatilis, Spongia lacustris, elc. Ces corps ne me paraissent point appartenir au genre des éponges marines, malgré l’analogie appa- HISTOIRE DES POLYPES. rente que leur donne leur forme avec les éponges. Effectivement , ces mêmes corps, mollasses dans l'état frais, et très-fragiles dans l’état sec, ne se composent point de deux substances distinctes, sa- voir : de fibres cornées, enlacées ou croisées, Lenaces et plus ou moins empâtées d’une pulpe gélatino- terreuse, comme les éponges marines; d’ailleurs, tous contiennent dans leurs cavernosités ou cellules une multitude de petits grains gélalineux, jaunâ- tres, et qui m'ont paru libres, tandis que rien de semblable n’a encore été observé dans les véritables éponges. Les petits grains observés dans les spongilles, seraicnt-ils des gemmes propres à produire les cris- tatelles, comme l'observation de Lichtenstein sem- ble l'indiquer ? On a cherché à constater en France l'observation de Lichtenstein, et l'on n’a point réussi (1). En effet l'on n'a assuré n'avoir vu aucune cristatelle sortir des spongilles ou y rentrer ; et cependant l'on a observé des cristatelles nageant dans les eaux qui contenaient les spongilles. Ainsi, les polypes des spongilles ne sont pas encore connus. Malgré l'analogie des formes des spongilles avec les éponges, il n'est pas encore conslalé que ces corps fluviatiles soient des productions animales ; on peut néanmoins les présumer telles d’après les apparences et d’après les grains gélatineux qu'ils contiennent. Comme ces spongilles constituent un genre très- distinct, je les rapporte ici provisoirement , étant persuadé que si ce sont des productions d'animaux, elles appartiennent à des polypes et probablement à des polypes de cetle seclion. On en trouve quelquelois qui sont adhérentes à des alcyonelles, et mélangées avec elles. [C’est à tort que notre auteur regarde les spon- gilles comme étant formées d’une seule substance ; lorsqu'on étudie leur tissu au microscope, on voit qu'il se compose d’une masse molle et celluleuse, formée de globules et soutenue par un grand nom- bre de spicules solides, qui s’entre-croisent par fais- ceaux et remplissent les fonctions d'une espèce de charpente intérieure. M. Raspail a constaté que ces spicules sont des cristaux de silice. Sous ce rapport, comme sous beaucoup d’autres, les spongilles ont la plus grande analogie avec diverses éponges. À cerlaines époques, on trouve aussi dans leur inté- rieur des corps sphériques jaunâtres , et assez con- sistants, dont la surface ne paraît pas adhérer avec les parties voisines, et dont l’intérieur est rempli de globules d’une pelitesse extrême. Suivant MM. Ras- pail, Link, etc., ces corps seraient des ovules ou gemmes; M. Dutrochet les regarde comme étant des espèces de réservoirs de matière nutritive des- tinée à servir au développement de la spongille et à sa reproduction; mais M. Grant pense que ces ———— —— (r) C'est accidentellement que des Cristatelles se trouvent quelquefois dans des Spongilles. E. ALCYONELLE. singuliers êtres se multiplient par de petits globules hyalins et blancs, doués de mouvements spontanés. Ces deux derniers naturalistes ont observé aussi l'existence de courants qui s’échappent de la surface de la spongille par des oscules, de la même manière que cela se voit chez les éponges. D'après ce que nous venons de dire de la struc- ture et des fonctions des spongilles, on voit que nos connaissances à cet égard sont encore bien incom- plètes. On peut affirmer que ces êtres ne présentent pas de véritables polypes, comme Lamarck paraît le supposer ; mais il est plus difficile de se prononcer sur leur nature, et plusieurs auteurs récents, parmi lesquels nous citerons MM. Gray, Dutrochet et Link les rangent dans le règne végétal. Ce genre a été primitivement établi par Oken sous le nom de Z'upha, et a été désigné par La- mouroux sous celui d'Ephydatie, antérieurement à Ja publication de l'ouvrage de Lamarck ; mais le nom de spongille, employé par ce dernier naturaliste, est généralement adopté. ] E. ESPÈCES. 1. Spongille pulvinée. Spongilla pulrinata. Sp. subincrustans, sessilis, crassa, convexa, sublobala; osculis majusculis, sparsis. Mus. n° Habite dans les rivières, près des moulins, sur les pierres, aux environs de Saint-Quentin. (M. de F'ieuville.) Elle forme des masses sessiles, irrégulières, épaisses, con- vexes, un peu lubées, et ne se ramiñe point. Elle est (rès-po- reuse , lacuneuse, verdätre dans l'état frais , et n'a de fibres qu'à sa surface. Ce peut être le Spongia fluviatilis de Pallas, Zooph. n° 231; mais je n'ai vu aucun individu se ramifier. *MM. Eudes Delonchamps et de Blainville réunissent cette espèce à la suivante. 2, Spongille friable. Spongilla friabilis. Sp. sessilis, convexa, obsolelè lobulata , intüs fibrosa, fibris longitudinalibus, ramuloso-cancellatis. Spongia friabilis. Esper. Suppl. tab. 62. Ephidatia friabilis. Lamouroux. Hist. des polypiers flexi- bles. p. 6, et Exposition méthod. des genres de poly- piers, p. 28. * Delonchamps. Encyel. méthod. Zoophytes, p. 324. * Spongilla friabilis. Schweïgger. Handbuch der Natur- geschichte , p. 42r. * Grant. Edimb. Phil. Journ. Vol. 14. p. 270. * Blainville. Man. d’actinologie. p. 534. * Halichondria fluvialilis. Fleming. Brit. anim. p. 524, Habite dans les étangs. Elle est granifère, et n’a presque point de parenchyme entre ses fibres. 3. Spongille rameuse. Spongilla ramosa. Sp. sessilis, ramis elongatis sublerelibus inæqualibus, lobulatis. Spongia lacustris, Esper. 2. tab. 23, (1) (r) Lamouroux et M. de Blainville regardent le Spongia la- custris comme formant une espèce disuncte. 191 B. Ladem, massis digilatis ramulosis. Spongia. Pluk. Alm. t. 112.f.3. an Esper. 2. L. 23 4. T. Eadem , ramis gracilibus ramulosis. * Ephydatia fluviatilis. Lamouroux, Hist, des polypiers. p. 6. * Delonchamps. op. cit. p. 324. *“ Spongilla ramosa. Dutrochet. Annales des se. nat. pre- mière série t. 15. p. 202. “Raspail. Expériences de chimie microscopique ; Mém. de la soc. d'hist. nat. de Paris. t. 4. p. 205. pl. 2r. * Spongilla fluviatilis. Blainville. op. cit. p. 534. pl. 92. fig. 6. Habite dans les étangs , les lacs d'eau douce. Elle n'est point rare, se ramifie constamment, et parait distincte des deux précédentes. ALCYONELLE. (Alcionella.) Polypier fixé, encroütant ; à masse épaisse, con- vexe et irrégulière ; conslilué par une seule sorte de substance , et composé de l'agrégation de tubes verlicaux , subpentagones, ouverts à leur sommet, Polypes à corps allongé, cylindrique, offrant à leur extrémité supérieure quinze à vingt tentacules droits, disposés, autour de la bouche, en un cercle incomplet d’un côté. Polyparium fixvum, incrustans, in massam homo- geneam, crassain, Convexam et irreqularem exten- sum, tubis verticalibus aggregatis membranaceis apice hiantibus et subpentagonis composilum. Polypi elongati, cylindrici; tentaculis, circà orem, 15 ad :0 ,erectis, fasciculum turbinatum vel infundibuliformemn , uno latere imperfectum com- ponentibus. Ossenvarions. — [’4/cyonelle est un polypier qui ne tient de l’Aléyon qu’une apparence de masse, mais qui n'offre nullement dans sa composition deux sortes de substances distinctes, comme des fibres cornées et empâlées par une pulpe qui les enveloppe ou les recouvre; ce qui est le propre des vrais Alcyons. Ici le Polypier n’est qu’une masse de tubes serrés les uns contre les autres, et dont la substance parait identique. Ces tubes sont un peu irréguliers, à Ca- vilé cylindrique, obscurément pentagones à l’ou- verlure. Les Polypes font sortir, à l'entrée des tubes, leurs tentacules qui se montrent par faisceaux un peu ouverts en entonnoir. Ces tentacules n’oscillent point, paraissent immobiles, mais rentrent dans le tube dès qu'on les touche. Je ne connais qu’une seule espèce de ce genre, et que Bruguière avait déjà décrite. Elle m'a été com- muniquée, dans l’état frais, par Palisolt de Beau- vois, membre de l’Institut, qui l’a recueillie dans l'étang de Plessis-Piquet, près de Paris. [On doit à M. Raspail des observations très-inté- ressantes sur la structure et la physiologie de l’Alcyonelle. Il a constaté que ces Polypes ont une bouche et un anus distincts, situés à l'extrémité 192 antérieure du corps, et communiquant avec une cavité digestive enfermée dans une espèce de gaine formée par la membrane tégumentaire de l'animal. Sous ce rapport, les Alcyonelles paraissent se rap- procher des Flustres ; mais ils en diffèrent par leur mode de reproduction ; car les bourgeons peuvent se développer sur toutes les parties libres de la sur- face externe du corps, et il en résulte des agrégats de Polypes dont les gaines communiquent par leur base. Les ovules ou gemmes se forment dans la partie inférieure de l'espèce de tube que constitue cette gaine. En suivant le développement de l’Alcyonelle, M. Raspail a observé des états dans lesquels ce Po- lype ressemble exactement aux infusoires décrits par Muller, sous les noms de ZLeucophra hetero- clila, et de Zrichoda floccus, à la Difflugie de Le- clerc, au Polype à panache de Erembley, au Pluma- telle de Lamarck, à la Tubulaire rampante de Muller, et à la Cristatelle ; aussi, d’après ce natura- liste, toules ces espèces ne seraient-elles que de jeunes Alcyonelles. Il nous paraît en effet proba- ble que ces Polypes, observés à des périodes di- verses de leur développement, ont été pris pour des animaux différents et décrits sous des noms parti- culiers. Mais il serait possible aussi que les formes transitoires de l’Alcyonelle décrites par M. Raspail se rencontrassent d’une manière permanente chez d’autres Polypes, et par conséquent, on ne peut encore rayer des catalogues zoologiques la longue suite d'espèces mentionnées ci-dessus.] E. ESPÈCE. 1. Alcyonelle des étangs. A/cyonella stagnarum. Alcyonium fluviatile. Brug. Dict. p. 24. n° 10. * Lamouroux. Hist. des polypiers flex. p. 354. * Alcyonella stagnarum. Lamouroux. Expos. méth. des Polyp. 71 et Encycl. méthod.de Zooph. p. 88. * Schweigger. Handbuch der Naturgeschichte. p. 423. * Aleyonella fluviatilis. Raspail. Mém. de la soc. d'hist. nat. de Paris. . 4.p. 75. pl. 12 à 15. * Blainville. Manuel d'actinologie. p. 491. pl. 85. fig. 8. Habite dans les étangs et dans les eaux de fontaine , aux environs de Paris. PREMIÈRE SECTION. POLYPIERS VAGINIFORMES. Polypier d’une seule substance, & tiges grêles, fistuleuses, membraneuses ou cornées, flexibles, phytoïdes ; contenant les Polypes dans leur intérieur. La section des polypiers vaginiformes est très-na- HISTOIRE DES POLYPES. turelle; elle peut être considérée comme une grande et belle famille de Polypes que l’on ne saurait écar- ter les uns des autres. Les polypiers dont il s’agit offrent, en général, des productions allongées, gréles, cauliformes, flexibles, transparentes, rarement simples, le plus souvent ramifiées très-finement, et qui représentent des plantes très-délicates. Ces productions sont fis- tuleuses, ainsi que leurs rameaux, inorganiques, d’une substance presque loujours cornée, et con- tiennent les Polypes ou le corps commun auquel les Polypes se réunissent par leur partie postérieure; mais la partie antérieure de chaque Polype rentre et sort, soit par l'extrémité ouverte des tiges et des rameaux du polypier, soit par des ouvertures laté- rales qui présentent comme autant de cellules par- ticulières. Ces ouvertures latérales sont, le plus souvent, saillantes au-dehors, et imitent de petits calices, plus ou moins en saillie, le long des tiges et des rameaux de ces polypiers. Ces mêmes polypiers ne sont plus grêles et plus délicats que les polypiers glomérulés, que parce qu'ils ne sont point ramassés, et que leurs parties ne sont point resserrées en paquet dense; mais ils sont plus animalisés dans leur substance, puis- que cette substance est évidemment cornée dans la plupart, tandis que celle des polypiers glomérulés ne l’est nullement. Les Polypes contenus dans les polypiers vagini- formes communiquant les uns aux autres par leur partie postérieure, donnent probablement lieu à l'existence d’un corps commun, vivant, très-fréle, et dont la vie est indépendante de celle des indi- vidus qu’elle anime. On est, en effet, autorisé à croire que les tubes de ces polypiers sont remplis par un corps gélatineux (1), vivant, plus durable que les individus qu'il produit, périssant peu à peu par une extrémité, et s’accroissant en même temps par l’autre. Or, c’est à ce corps commun que chaque Polype est adhérent par son extrémité postérieure. À mesure que les Polypes qui adhèrent se multi- plient par des gemmations qui ne se séparent point, le corps commun s’oblitère et se dessèche progres- sivement dans sa partie inférieure; mais il continue de vivre dans le reste de son étendue, s’accroissant même dans sa parlie supérieure, en développant sans cesse de nouveaux individus. Ainsi, nourris- sant tous les Polypes et en produisant continuelle- ment de nouveaux, ce corps vivant et médullaire accroit ou agrandit successivement le polypier, (1) Il existe effectivement dans l'intérieur du tube un paren- chyme vivant dont le centre est occupé par un canal qui com munique avec la bouche de ces Polypes et qui est le siége de courants plus ou moins rapides. POLYPIERS VAGINIFORMES. multiplie ses ramificalions, et produit périodique- ment, outre les gemmes isolés non séparables, ces bourses ou vessies particulières qui en contiennent d’autres, et qui, en se délachant et tombant sur les corps voisins, vont multiplier le polypier. Il résulte de cet ordre de choses, qu’à mesure que le polypier vieillit par la continuité de nou- velles générations de Polypes qui s'y succèdent, les tiges de certains d’entre eux se remplissent d’abord inférieurement de matière cornée, et ensuite s’é- paississent presque entièrement, deviennent comme frutiqueuses, plus roides et plus dures ; mais leurs sommités et surtout leurs ramifications restent fis- tuleuses. | J'ai dit que le corps commun des Polypes de ces polypiers produisait successivement deux sortes de gemmes : les uns non séparables, et qui multiplient les Polypes du même polypier; les autres qui doivent s'en séparer et donner lieu à d’autres polypiers de la même espèce. Ces derniers naissent ordinairement ramassés plusieurs ensemble, comme en paquet ou en petite grappe, et sont renfermés dans des bourses ou vessies parliculières que l’on observe en certain temps sur les tiges, les rameaux ou dans les aisselles de ces polypiers. Ces bourses gemmifères se déta- chent et tombent au temps de leur perfectionnement complet, et donnent lieu à de nouveaux polypiers fixés sur les corps marins du voisinage, à mesure que les Polypes se développent et se multiplient. [Pour rendre cette famille parfaitement naturelle, il suffirait d’en retirer un petit nombre de genres sur l’organisation de plusieurs desquels on n’est pas fixé, mais que l’on sait n’avoir que peu de rapports avec la plupart des Polypes dont il est ici question; ainsi réformée elle correspondrait à peu près à la famille des polypiers membraneux, phytoïdes ou Sertulariées, de M. de Blainville, et prendrait place dans l’ordre naturel des SERTULARIENS. (07. p.186.) L'organisation de ces animaux a la plus grande analogie avec celle des Hydres et des Corines, dont ils ne paraissent guère différer que par l'existence d’une gaine de consistance cornée, formée par une membrane tégumentaire vivante, mais plus ou moins durcie. Ils se composent essentiellement d’une cavité tubiforme dont la tunique interne, d’une texture molle et délicate, se termine antérieurement par une espèce de trompe protractile percée par l'ouverture buccale et entourée d’un cercle de tentacules garnis de petits cils très-courts, épars et non vibratiles; la tunique externe, ordinairement de consistance semi- cornée et articulée, s'élargit en général à son extré- mité antérieure, pour former une sorte de cellule dans laquelle se retire la portion Lerminale et con- tractile du Polype. La disposition des tentacules dont nous venons de parler varie un peu suivant les 195 genres, et leur nombre varie avec l’âge. La bouche communique avec la cavité tubulaire qui occupe l'axe de la portion mobile du Polype, et qui règne aussi dans toute la longueur de l'espèce de pédon- cule formée par la portion immobile et tubiforme de son corps. Cette cavité est le siége de courants irréguliers, et se continue dans les branches laté- rales ee par le développement de nouveaux Polypes sur la tige mère. La famille des Serrurarrées ainsi circonscrite comprendrait les genres Sertulaire, Campanulaire, Plumulaire, Antennulaire, etc. Les Cornulaires, que Lamarck place dans celte division appartiennent à la famille des Alcyoniens, et il en est probablement de même des Tubulaires; les Cellaires, les Angui- naires, et probablement les Sérialaires et les Plu- matelles sont des Bryozoaires ; et quant aux Acéta- bules, aux Dichotomaires, etc., ils nous paraissent devoir être exclus de la classe des Polypes.]' E. Comme les polypiers vaginiformes, d’abord très- frêles et presque membraneux dans les premiers genres, deviennent ensuite cornés dans les suivants, et bientôt après acquièrent un enduit calcaire qui augmente leur consistance etles rend un peu fragiles, ces considérations nous autorisent à les ranger cet les diviser de la manière suivante. DIVISION DES POLYPIERS VAGINIFORMES. * Polypiers nus, non vernissés ni encroûtés à l’ex- térieur. [1] Cellules terminales. Plumatelle. Tubulaire. Cornulaire. Campanulaire. [2] Cellules latérales. Sertulaire. Antennulaire. Plumulaire. Sérialaire. ** Polypiers vernissés ow légèrement encroûtés à l'extérieur. Tulipaire. Cellaire. Anguinaire. Dichotomaire. Tibiane. Acétabule. Polyphyse, 194 PLUMATELLE. (Plumatella.) Polypier fixé par sa base, grêle, tubuleux, rameux, submembraneux, ayant les extrémités des tiges et des rameaux Lerminées chacune par un Polype. Polypes à bouche rétractile, munie de tentacules ciliés, disposés sur un seul rang, et dépourvus de bourrelet à leur origine. Polyparium basi afjivum, gracile, tubulosum, ramosum, subinehbranaceurn, caulium ramulo- ruinque ex apicibus singularibus polypum exserens. Polypi ore relractili, téntaculis ciliatis uniserialis et annulo destitutis. OgservarTrons. — Depuis Roësel et Schæffer, qui ont observé et fait connaitre des Tubulaires d’eau douce, M. Zaucher a observé avec beaucoup de dé- tails, dans les eaux du Rhône et dans quelques eaux stagnantes et douces, deux espèces de Tubaulairés d’eau douce, dont une paraît nouvelle. Il résulte de toutes les observations qui font con- naître ces Tubulaires d'eau douce, que ces Polypes doivent être distingués, comme genre, des Tubu- laires marines. Ces polypes paraissent très-voisins des Cristatelles par leurs tentacules, et ils le sont aussi des 4/cyo- nelles, qui n’en diffèrent que parce que les tubes de chaque Polype sont agrégés el réunis en masse. En considérant le panache plumeux que forment les tentacules de ces Polypes, nous leur avons assigné le nom de Plumatelle pour désigner leur genre. Dans les Plumatelles, il n’y a point de bourrelet visible à l’origine des tentacules, et ces tentacules sont, en général, pourvus de cils, soil verticillés, soit disposés en plume ; caractères que n’offrent point les Polypes des Tubulaires. D'ailleurs, les Pluma- telles peuvent rentrer dans leur tube, et y retirer entièrement leurs tentacules : faculté que n’ont point les Tubulaires. (Voyez le Bulletin des sciences, n° 81, p. 157. Les gemmes reproduclifs et oviformes des Plu- matelles sont enveloppés chacun dans une membrane en forme de vessie, qui s'ouvre sans se déchirer. Ils naissent de l’intérieur, et sortent entre les tentacules par la bouche du Polype. Les tubes, plus ou moins rameux, qui constituent le polypier des Plumatelles, sont membraneux, frêles et très-délicats. [La science réclame de nouvelles observations sur ces Polypes; ainsi que nous l'avons déjà dit, M. Ras- pail les considère comme des Alcyonelles.] E. ESPÈCES. 1. Plumatelle à panache. Plumatella cristata. PI. stirpe brevi, ramosé, subpalmatà ; tentaculorum serie campanulalà, lunatà. Polype à panache. Trembley. Polyp: 3. pl. ro. f. 8-9. Tubularia reptans. Blumenb. Natur. p. 440. n° 1. * Vaucher. Bulletin de la Soc. philomatique. n° 81. an xx. * Naisa replans. Lamouroux. Hist. des Polypes flex. p. 228, ct Expos. mélhod. des Polyp. p. 16, pl. 68. fig. Set 4. HISTOIRE DES POLYPES. “ Delonchamps. Encyclop. Zooph. p. 562. * Plumatella cristätà. Schweïgger. Händbuch. p. 424. * Blainville. Dict. des scienc. nat, tom. 42. p. 12; et Ma- nuel. d'actin. p. 490. Se trouve dans l’eau des étangs. 9, Plumatelle campanulée. Plumatella campanulata. PI. stirpe alternalim ramosà ; tentaculorum serie cam- panulatà, lunatà, cristatà. Roësel. Ins. 3. p. 447. & 73. 75. Encycl. pl. 472. fig. 4. Tubularia campanulata. Gmel. Syst. nat. VI. p. 383%. * Cuvier. Rég. anim. are éd, t. 4. p.72, ct 2e éd, t. 3, p'299° * Naisa campanulata.Lamouroux. Hist. des Polyp.p. 224. * Delonchamps. Encyclôp. Zooph. p. 562. * Plumatella campanulata. Schweig. op. cit. p. 424. * Blainville. Dict. des scienc. nat. t. 42. p. 12; et Manuel d’actin. p. 490. pl. 85. fig. 6. Se trouve dans les eaux douces et stagnantes, fixée sous la lenticule. Elle est très-voisine de la précédente par ses rapports. 5. Plumatelle rampante. Plumatella repens. Pl.stirpe ramos4, filiformi, repente ; lentaculis subfas- ciculatis, verticillato cilialis; gemmarum vesiculis elongatis. Tubularia repens. Gmel. Syst. nat. VI. p. 3835. Schæff. Armop. 1754. €. 1. f. 1. 2. Vaucher. Bullet. des se. an x1t. 3. pl. XIX. f. 1.5. * Plumatella repens. Bosc. Vers. t. 3. p. 80. * Cuvier. Règne animal, 2e éd. t. 3. p. 299. * Naïsa repens. Lamouroux. Polyÿp. flex. p. 223 et Expos. méthod. des Polÿp. p. 16. pl. 68. fig. 2. * Delonchamps. Encyclop. p. 561. * Plumatella reptans. Blainville. Dict. des scienc. nat. t. 42. p. 123 et Man. d’actin. p. 490. * Fleming. British animals, p. 552. Se trouve dans les eaux douces, sous les feuilles du né- nuphar. 4, Plumatelle lucifuge. Plumatella lucifuga. PL, stinpe ramosà, filiformi repente; tentaculis subfas- ciculalis, verticillalo-ciliatis, aquam agitantibus ; gemmarum vesiculis suborbiculatis complanatis. Tubularia lucifuga. Vauch. Bullet. des sc. 3. pl. 19. f. 6. 10. +* Cuvier, Rég. anim, 1re éd. t, 4. p. 72, et 2e éd. t. 3. p. 299- * Naisa lucifuga. Lamouroux. Polypes flex. p. 224. pl. 6. fig. 5. * Delonchamps. Encyclop. p. 562. * Plumatella lucifuga. Blainville. Dict. des scienc. nat. t. 42. p.12; et Manuel. d’actin. p. 490. Se trouve dans les eaux douces, sous les pierres. TUBULAIRE. (Tubularia.) Polypier fixé par sa base, grêle , tubuleux, simple ou rameux , corné ; ayant les extrémités des tiges et des rameaux terminées chacune par un Polype. Polype à bouche munie de deux rangs de tenta- cules nus, non rétractiles, et pourvus d’un bour- relel à leur origine. TUBULAIRE. Polyparium basi affixvum, gracile, tubulosum , corneum , simplex vel ramosum, caulium ramulo- rumaque apicibus singularibus polypum exserens. Polypi ore tentaculis nudis, biserialis, non retrac- tilibus , sublüs annulo instructis. Ozservarions. — Les Z'ubulaires sont des Polypes marins, très-voisins, par leurs rapports, des Plu- matelles, mais qui en sont bien distincts, et qui forment évidemment le passage des Plumatelles aux Sertulaïres. Leur polypier, constamment fixé par sa base , consiste en Lubes gréles, simples ou raméux, cornés, flexibles , lisses , réunis plusieurs ensemble, €L dont l'extrémité supérieure de chaque Lige et de chaque rameau se termine par un Polype. Ce poly- pier diffère de celui des Sertulaires en ce qu'il n'est point denté sur les côtés par des cellules saillantes et caliciformes. Ainsi, les Polypes des Zubulaires sont constam- ment terminaux, el ils se distinguent de ceux des Plumatelles en ce que leurs £entacules, nus et dis- posés sur deux rangs, ne peuvent point rentrer en- tièremeñt dans le tube ou fourreau du Polype, et qu'ils ont à leur origine une espèce de collec. Les tentacules des Tubulaires sont ordinairement nombreux et l’on remarque que ceux du rang ex- térieur ou inférieur sont ouverts et rayonnants, Lan dis que ceux du rang intérieur ou supérieur sont relevés en faisccau , el représentent en quelque sorte le pistil d’une fleur. Les gemmes reproductifs et oviformes des T'ubu- laires sont enveloppés chacun dans une membrane en forme de vessie, naissent de l'intérieur, et sortent entre les tenlacules inférieurs et le tube. On prétend que les Polypes des Z’ubulaires sont peu contracliles. Il se peut que l’intensité de leur irrilabilité soit dans un degré inférieur à celui des autres Polÿpes; mais ils sont irritables ou ont des parties irritables, sans quoi ces êtres ne seraient point des animaux. Il ne peut y avoir d'exception à cet égard. [ D'après quelques observations récentes faites par M. Lister, il paraitrait probable que la structure intérieure de ces Polypes se rapproche beaucoup de celle des Cornulaires, des Lobulaires, etc.; ce na- turaliste a en effet aperçu dans la cavité abdominale tubiforme de la Z'ubularia indivisa , des stries Jon- gitudinales qui semblent être analogues aux replis ovifères des Alcyoniens, parties qui n'existent pas chez les Polypes de la famille des Sertularicées. M. Ebrenberg divise ce pelil groupe en deux genres: le premier , auquel il conserve le nom de 7'ubularia , comprend les espèces à tubes simples; le second, qu'il nomme Æudendriwm , se compose des espèces rameuses,. | E, ESPÈCES. 1. Tubulaire chalumeau. Z'ubularia indivisa. T, tubulis aggregatis, simplicibus , sursüm leviler dila- lalis, basi allenualis implexis. 195 Ellis. Corall, p. 31. t. 16. fig. C. et Act. angl. 48. t. 17. [ig. D. Tubularia indivisa. Lin. * Tubularia calamaris. Pallas. Elen. zooph. p. 2. n° 38. * Tubularia indivisa. Lamouroux. Polyp.flex. p. 230; et Expos. méth. des polyp. p. 17. * Delonchamps, Encycel. zoeph. p. 757. * Fleming. British animals. p. 512. Tubulaire chalumeau. Blainv. Man. d'actin. p. 450; et Dict. des se. nat. t. 56. p. 28. * Tubularia indivisa. Lister. Trans. philos. 1834. p. 366, tab. 8. fig. 1. * Tubularia calamaris. Ehrenberg. Mém. sur les Poly- pes de la mer Rouge. p. 71. Se trouve dans l'Océan européen et dans la Méditerranée. T 1. Tubulaire couronnée. Z'ubularia coronata. T. sesquipollicaris rosea, tubulis erectis, simplicibus Lorluosis 1/2 lin. crassa, prole fœconda racemosa, intus l&æle rubra. Abildgaard. Muller. Zool. danica. vol. 4. p. 25. tab. 14r. Ebrenberg. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. p. gr. Habite les mers du Nord. 2. Tubulaire trachée. Z'ubularia larynx. Sol. T. tubulis simplicibus aggregatis, hinc indè annuloso rugosis, infernè allenuatis. Soland. et Ellis. Corall. pô. Ellis. Corall. t. 16. fig. b. et Act. angl. 48. t. 19. fig. C. Tubularia muscoïdes. Lin. Esper. Tub. suppl. t.4 et 4. 4. * Lamouroux. Polyp. flex. p. 230. * Fleming’ Brit, anim. p. 552. * Blainville. Man. d’acun. p. 470; et Dict. des scienc. nat. t. 56. p. 29. * Eudendrium bryoides. Ehrenberg. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. p.72. Se trouve dans l'Océan européen, Ses tubes sont vermi- formes. 5. Tubulaire rameuse. 7'ubularia ramosa. T. tubudis ramosis, aæillis ramulorum contortis. Sol. Ellis. Corall. (ab. 16.//g. &. et tab. 17. fig. a A. Soland. et Ellis, ne 3. Tub. ramosa. Lin. * Lamouroux. Poly. flex. p. 231. Ce naturaliste distingue de la T. ramosa, figurée par Ellis, pl. 15, l'espèce re- présentée par le même auteur pl. 16. /ig. 4, et men- tionnée par Pallas (Elec. Zooph. p. 34) ; il désigne cette dernière sous le nom de T. trichoïdes.) * Fléming. Brit. anim. p. 552. * Blainville. Man. d'act. p. 450; et Dict, dés science, nat. t. 56. p. 29. * Eudendrium ramosum. Ehrenberg. Mém. sur les Poly- pes de la mer Rouge. p. 72. Se trouve dans l'Océan européen. 4. Tubulaire splachne. Tubularia splachnea. T. culmis, capillaribus simplicissimis ; pell& terminali lœvi membranaceä. Esper. Suppl. tubul, t. 8. Habite la Méditerranée. Elle semble du même genre que l'Acétabule; mais son plateau membraneux n’est point composé de cellules tubuleuses et rayonnantes, Polypes inconnus. * Suivant M. de Blainville, ce prétendu Tubulaire ne se- rait qu'un byssus de moule. 196 + 5. Tubulaire à anneaux. Zubularia annulala. T. tubulis simplicibus, annulalis, pennæ corvinæ cras- silie. Lamour. Polyp. flex. p. 229. n° 366, pl. 7. fi. 4. Delonch. Encyel. zooph. p. 757. Blainv. Dict. des sc. nat. t. 56. p. 29. Trouvé sur les'côtes de fa Catalogne. D'après M. de Blain- ville, ce prétendu polypier ne serait qu'un tube d’An- nélide ( Voy. son Manuel d’actinologie, p. 240.) + 6. Tubulaire pygmée. Z'ubularia prgmeæa. T, tubis solitarüsannulatis, paululüm flexuosis, parum ramosis ; ramis brevibus. Lamour. Polyp. flex. p. 232. n° 372. Delonch. Encycel. zooph. p. 758. n° 8. Blainv. Man, d'act. p. 47r. et Dict. des se. nat. t, 576. P: 29. + Ajoutez : L’Eudendrium splendidum. Ehrenb. (Mém. sur les Po- lyp. de la mer Rouge). p.72 ; et peut-être le Tubularia Ayalina etle T. caliculata de M. Risso (fist. nat. de l'Europe mérid. t. 5. p. 308); mais ces deux dernières espèces sont trop imparfaitement connues pour qu'on puisse se former une opinion sur leur nature. Observ. La tubularia magnifica (Act. soc. Linn. vol. 5.) est, dans notre système , rangée parmi les Amphitrites. * Les Tubularia fistulosa (Esper. tub. pl. 11), T. subu- lata (Esper. pl. 12). T. angulosa (Esp. pl. 13), T. com- pressa (Esp. pl. 14), T. bullata (Esp. pl. 15), T. cla- thrata (Esper. pl. 16), T. triquetra (Esper. pl. 18), T. clavata (Esp. 22) , T. cochleæformis (pl. 28),etc., sont des amas d'œufs de Mollusques. CORNULAIRE. (Cornularia.) Polypier fixé par sa base, corné ; à tiges simples, infundibuliformes, redressées, contenant chacune un Polype. Polypes solitaires, terminaux; à bouche munie de huit tentacules pinnés , disposés sur un seul rang. Polyparium basi affixvum, corneum; surculis Simplicibus, infundibuliformibus, erectiusculis, po- lypum unicum singulis continentibus. Polypi solitarii, terminales ; ore tentaculis octo dentato-pinnatis, uniserialibus. Orservarions. — Les polypes de ce genre ne peuvent être associés aux Tubulaires dont la bouche est environnée de tentacules nombreux, disposés sur deux rangs. La rangée unique et le petit nombre de leurs tentacules les rapprochent de ceux des Ser- tulaires et des genres avoisinants. Les Cornulaires ne Sont pas probablement des Polypes simples, car il parait que leurs jets com- muniquent ensemble, à leur base, par un tube ram- pant dont Cavolini représente une portion. Ces jets, dans l’espèce connue, sont cornés , jau- nâtres, ridés transversalement et comme par an- neaux, et vont en s’élargissant insensiblement vers Jeur sommet, d’où sort le Polype qu'ils contiennent. HISTOIRE DES POLYPES. [La structure des Cornulaires a la plus grande analogie avec celle des Lobulaires, et, dans une classification naturelle, il faudrait nécessairement les rapprocher. La bouche de ces Polypes commu- nique avec un canal vertical qui est ouvert à ses deux extrémités et qui est suspendu à la partie su- périeure de la cavité abdominale. Huit cloisons verticales s'étendent des parois de ce tube à celles de la cavité où il est logé, et constituent ainsi huit canaux qui se rendent de cette dernière cavité dans les tentacules ; inférieurement ces cloisons se con- tinuent , sous la forme de replis membraneux, sur les parois de la cavité abdominale, et logent, dans leur épaisseur , huit corps filiformes et très-flexueux qui naissent du tube alimentaire ; la portion cornée ou basilaire du Polype est traversée par un lacis vasculaire et doit principalement sa consistance à des spicules calcaires dont sa substance est hérissée ; c’est celle partie spongieuse qui se continue avec les prolongements radiciformes, el y donne nais- sance aux germes reproducteurs. ] E. ESPÈCE. 1. Cornulaire ridée. Cornularia rugosa. Tubularia cornucopiæ. Pallas El. zooph. p. 80, n° 37. Cavol. Pol. mar. p. 250. t. 9. f. 1. 12. Esper. Suppl. tab. XX VII. f. 3. : *Lamouroux. Polyp. flex. p. 229. pl. 7. fig. 5. Très-mau- vaise fig. * Cornularia rugosa. Lamouroux. Exp. méth. des Polyp. P- 17. p. 78. fig. 4; et Encycl. Zooph. p. 219. * Cornularia cornucopiæ. Cuvier. Règne anim. 2° éd. t. 3. p. 300. * Schweïgger. Handbuch der naturgeschichte. p. 425. * Cornularia rugosa. Blainy. Man. d’actin. p. 499. pl. 82. fig. 4;et Tubularia cornucopiæ. Ejusdemop. cit. p.470. Se trouve dans la Méditerranée. + Le Polype décrit par M. Lesson , sous le nom de Zoanrme Des Morrusoues (Zoantha thalassanthos. Less. Voy. de la Co- quille. Zooph. pl. 1. fig. 2), paraît devoir se placer dans le genre Cornulaire; la portion basilaire des Polypes est clavi- forme , striée longitudinalement , et fixée sur une tige com- mune grêle etrampante; enfin, la portion molle se termine par huit tentacules filiformes et pennés. * MM. Quoy et Gaimard ont donné le nom de Cornulaires à plu- sieurs Polypes qui ne peuvent être rangés dans ce genre, et dont nous aurons occasion de parler en traitant des Polypes tubi- fères. CAMPANULAIRE. (Campanularia.) Polypier phytoïde, filiforme, sarmenteux, corné; à tiges fistuleuses, simples ou rameuses. Calyces campanulés, dentés sur les bords, soute- nus par des pédoncules longs et tortillés. Polyparium phytoïdeum, filiforme, sarmentosum, corneum; surculis tubulosis, simplicibus autramosis. CAMPANULAIRES. Calyces campanulati, margine dentati, peduncu- lis elongatis contortisque elevati. [Polypes de la famille des Sertulariens terminés par une couronne simple de tentacules irrégulière- ment subciliés, entourant une bouche proboscidi- forme simple, et se retirant dans des cellules cam- panuliformes portées sur des pédoncules Jongs et grêles qui naissent directement d’une souche ram- pante ou d’une tige dressée dont ils ne diffèrent pas sensiblement, et dont ils semblent être de simples prolongements ou branches. E.] OBSERVATIONS. — Les Campanulaires ontsans doute de grands rapports avec les Sertularia de Linné ; ce qui fait qu’on les a confondues parmi les espèces rapportées en ce genre; mais elles s’en distinguent éminemment, n'ayant point leur tige ni ses rameaux dentés latéralement par des calices sessiles et en saillies. Les calices ou cellules des Campanulaires sont, au contraire, soutenus par des pédoncules la- téraux, souveni assez longs, el Lortillés, surtout vers leur base. Les calices de ces Polypiers sont, d’ailleurs, un peu grands, campanulés, dentelés en leur bord, et polypifères. l Enfin, on voit naître sur ces Polypiers des vési- cules gemmifères, axillaires, ovales-tubuleuses, plus * ou moins tronquées à leur sommet. [Ce genre, établi à peu près à la même époque par Lamarck sous le nom de Campanulaire, et par La- mouroux sous le nom de C/ytie, se lie d’une ma- nière intime avec les Sertlulaires, dont ce dernier naturaliste a formé son genre Laomédée ; chez tous, les cellules sont pédicellées et la tige est ordinaire- ment rameuse; la longueur du pédicelle, compara- tivement à celle de la cellule, ne suffit pas toujours pour les distinguer; il en est de même de-la nature rampanie ou non volubile de la tige, et, dans l’état actuel des choses, la limite entre ces deux groupes nous parail un peu arbitraire, au point que nous ne pouvons trouver aucune raison suffisante pour éloi- gner des Campanulaires ceriaines Laomédées de Lamouroux (le L. Lairi, par exemple); mais ce- pendant nous sommes loin de penser qu’il soit op- portun de réunir dans un seul genre ous ces Polypes, car ils offrent deux types d'organisation bien dis- lincts. Ce qui nous parait caractériser surlout les Campanulaires, est la manière dont le pédicelle de leurs cellules s’unit à la tige commune; ces pédi- celles, ordinairement très-longs, se continuent sans interruption avec la tige qui les porte, ei semblent en être de simples prolongements plutôt que des ap- pendices. Chez les Laomédées, au contraire, la tige commune présenie, de distance à distance, une es- pèce de large dentelure ou de troncon de branche, de la surface supérieure de laquelle naît le pédon- cule de la cellule correspondante; ce pédoncule, DE LAMARCK. T, 1, 197 grêle et en général três-court, paraît comme im- planté sur la tige, et ne peut être considéré comme en étant un simple prolongement; enfin la Lige, au lieu d’être tubulaire et simple ou annelée, comme chez les premiers, présente des traces plus ou moins distinctes d’une articulation au-dessus elau-dessous de l’origine de chaque pédoncule polypilère. Il est aussi à noier que les dentelures du bord de la cel- lule, indiquées par Lamarck comme caractéristi- ques, n’existent pas dans toutes les espèces. Les Polypes de ce genre oni la plus grande ana- logie avec ceux des Sertulaires; ils portent anté- rieurement une couronne simple de longs tentacules, irrégulièrement ciliés tout avtour et en nombre variable ; au milieu de l’espèce d’entonnoir lisse qui supporte ces tentacules, se trouve une saillie consi- dérable, perforée à son sommet par la bouche; la forme de celie partie change beaucoup. En général, elle ressemble à une boule pédonculée, mais d’au- tres fois elle s’'avance comme une trompe cylindri- que, ou s'évase en forme d’entonnoir sans jamais être garni d’appendices Lentaculiformes. Le corps du Polype s’élargit un peu vers le fond de la cellule qui le loge et y adhère, mais se continue au-delà dans l’axede son pédoncule et dans latige commune où il se confond avec la poriion analogue des autres Polypes du même Polypier. Cette porüion inférieure du Polype est creusée dans toute sa longueur d’un canal central dans lequel se voit une liqueur en mouvement, eL.ce canal communique supérieure- ment avec l'estomac (ou cavité postbuccale) de animal ; maisil paraîtrait cependant que l’ouverture par laquelle cette communication s'établit est ordi- nairement contractée, car, en général, le liquide qui monte et descend alternativement dans la tige, s’arrêle au-dessous de la cellule terminale, E.] ESPÈCES. 1. Campanulaire verlicillée. Campanularia verti- cillata. C.stirpe altern4 ramosé ;ramis summitatibusque pedun- culiferis ;pedunculis verticillatis cellul& unicä (* den- ticulatà) terminatis ; (* ovariis ovalis). Ellis. Corall. p. 23. tab. 13. fig. a. A. Sertularia verticillata. Linn. * Clytia verticillata. Lamouroux Polyÿp. flex. 202. Ency- clop. Zooph. p. 20r. “ Laomedea verticillata. Blainville, Man, d'actin, p, 475. pl. 84. fig. 3. Habite dans l'Océan européen, 2, Campanulaire grimpante. Campanularia volu= bilis. C. stirpe volubili subramosé ; pedunculis alternis longis cellulà unicâ (* denticulalàä) terminalis; vesiculis ovalis subrugosis. 13 198 HISTOIRE DES POLYPES. Ellis, Corall. tab, 14. f, 21. 4. 4. Soland, et Ellis, tab, 4. 1i9. e, [, E. Fr Sertularia volubilis. Lin. * Esper. Zooph. Sert. pl. 30. * Sertularia uniflora. Pallas. Elen. Zooph. p. 115. * Clythia volubilis. Lamouroux Pol. flex. p. 202, Expos. méthod. des Polyp. p. 13. pl. 4. fig. e, f. £. F, et En- cyclop. Zooph. p. 203. * Campanularia volubilis. Schweïgger. op. cit. p. 425. * Blainv. Man. d'actinol. p. 472. pl. 84. fig. 2. Habite dans l'Océan, autour des fucus, etc. 3. Campanulaire oblique. Campanularia syringa. C. stirpe volubili ; pedunculis alternis brevibus, cellulà oblongä et obliquè truncalà terminatis. Ellis. Corall, t. 14. fig. b. B. Sertularia syringa. Lin. * Clythia syringa.Lamouroux Polyp. flex. p.202; Encycl. P. 202. * Campanularia syringa. Blainv. op. cit. p. 472. Habite dans l'Océan européen. 4. Campanulaire dichotome. Campanularia dicho- toma. C. stirpe filiformi longé (simplici), ramosé, subdicho- tom&; pedunculis annulosis, calyce campanulato terminatis ; vesiculis obovatis axillaribus. Ellis. Corall. p. 37. t. 12. n° 18. fig. a, c. 4, C. (“et pl.38. fig. 4, B, C.) Sertularia dichotoma. Lin. * Madrepora plantæformis ; Lœfling. Mém. de l’Acad. de Stockholm. 1552. pl. 3. fig. 5. 10. * Sertularia longissima. Pallas. Elenchus Zoophytorum. P: 119. * Boddardt Lyst. der Plant-dieren. pl. 5. fg. 2. * Sertularia geniculata. Muller. Zool. danica. t. 3. p.61. pl. r17. fig. 1.4. * Laomedea dichotoma. Lamouroux Polyp. flex. p. 207. * Delonchamps. Encycl. Zooph. p. 482. * Blainville. Manuel d'actinol. p. 374. * Campanularia dichotoma. Lister. Transactions of the Philosoph. society, 1834. tab. IX, et X. * Meyen. Nov. act. Acad. naturæ curiosorum. V, 17. sup. P: 193. tab. XXX. * Monopyxis geniculata. Ehrenberg. Mém. sur les Polyp. de lamer Rouge. p. 73. Habite dans l'Océan septentrional et la Méditerranée. * La Sertulaire , décrite et figurée sous le nom de S. di- choloma par Cavolini (Mém. per servire alla Slor. de’ Polipi. marini. p.194. tab. 7.fig. 5.8) , et par M. Delle Chiaje (Animali senza vertebre del regno di Napoli, t. 4. p.196 et 146. pl.63 fig. 7, 18, 19), me paraît être une espèce distincte de la précédente ; elle y ressemble par le port, par la disposition de la tige et la forme des cellules polypifères, mais les vésicules gemmifères, au lieu d'être allongées et assez semblables à une de nos bouteilles ordinaires qui serait renversée, sont beau- coup plus courtes, plus grosses, et ont presque la forme d’une boule largement tronquée au sommet. Cette es- pèce se trouve aussi sur les côtes de la Manche. E. + 5. Campanulaire de Cavolini. Campanularia Ca- volinit. C: stirpe longiusculo simplici, flexuoso, ad ramos an- nuloso, ramost, subdichotomé ; pedunculis annulosis calyce campanulalo términatis ; calycis margineinte- gro; vesiculis aæillaribus ovalis collo truncato ter- minalis. Sertularia geniculata. Cavolini. Polyp. mar. p. 20h, tab. 8. fig. 1. 4. Delle Chiaje. op. cit. p. 143. pl 64. fig. 22. 24 et 28. Habite la baie de Naples et les côtes de la Provence, Cétte espèce est très-voisine de la C. dichotome , dont elle se distingue principalement par la forme des vésicules gem- mifères qui ressemblent un peu à des vases antiques. + 6. Campanulaire de Fleming. Canpanularia Fle- mingiè. C. stirpe crasso, ex plurinis tubulis facto, ad ramos subnodoso ;pedunculis annulosis brevibus calyce cam- panulalo terminatis ; calycis margine integro : vesi- culis obovalis axillaribus. Sert. gelatinosa. Fleming. Edinb. philos. Journal. vol. 2, p.84. et Philos. of zool. t. 1. pl. 5. fig. 3. Campanularia gelalinosa. Flem. Brit. anim. p. 549. Habite les côtes d’Angleterre. M. Fleming pense que cette espèce est la même que le Sert. gelatinosa de Pallas; mais cela ne nous paraît pas probable, car il faudrait admettre que Pallas aurait pris les extrémités des ten- tacules pour des dentelures marginales de la cellule po- lypifère. + 7. Campanulaire gélalineuse. Companularia ge- latinosa. C. stirpe ex plurimis tubulis facto, ramosissim&, ramis decomposilis divaricatis, sparsis ; calycialis campa- nulatis, margine eleganter crenati. Pallas. Elen. Zooph, p. 116. Lin. Gmel. Syst. nat, p. 3851. n° 5r. Laomedea gelatinosa. Lamour. Polyp. flex. p. 208. Delonch. Encycl. zooph. p. 482. Habite les côtes de la Belgique. Espèce très-voisine de Ja C. dichotome, dont elle diffère cependant par sa tige composée et ses cellules dentelées. + 8. Campanulaire à grappes. Campanularia ra- cemosa. C, stirpe reclà, tereti, ramosä ; pedunculis calcium longis; calycibus campanulatis, margine dentlalo; vesiculis racemosis, ramis subarcuatis. Sert. racemosa. Cavolini Polypi marini. p. 160. pl. 6. fig. 1.4. Lamouroux Polyp. flex. p. 196. Delonchamps Encyel. pl. 683. Blainv. Manuel d’actinol. p. 480. Delle Chiaje. Anim. senza vert. di Napoli. t. 4. p. 142. pl. 63. fig. 4 et 26. * Eudendrium racemosum. Ehrenberg. Mém. sur les Polypes de la mer Rouge. p. 72. Habite la Méditerranée. Cette espèce et les deux précé- dentes établissent le passage entre les Campanulaires et les Laomédées. + Campanulaire olivätre. Campanularia olivacea. C. ramosa; cellulis margine integro, dessiccatione eroso ; pedicellis prælongis, unilis simplicibus, rarè contortis, rarè contraclis ; ovariis aculis. Clytia olivacea, Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 13. pl. 67. fig. 1. et2. et Encycl. méth. Zooph. p. 202. Laomedea olivacea. Blainv. Manuel d’actinologie. p* 475: Cette espèce est très-voisine de la C, verticillée, et pré- SERTULAIRES. sente, comme elle, un caractère remarquable dans sa tige complexe. : Habite le banc de Terre-Neuve: + 8 Campanulaire urnigère. Campanularia urni- gera. C. caile [leæuoso, stolonifero ; cellulis longè pedun- culatis, globosis, truncatis; ovariis ovoideis ; ore mi- nuto, prælongo, truncato. Clytia urnigera. Lamour. Polyp. flex. p. 203. pl. 5. fig. 6. et Encycl. zooph. p. 202. Campanularia urnigera. Blainv. op. cit. p. 473. Habite sur les Hydrophytes de l'Australasie. + 9, Campanulaire ondulée: Campanularia undu- lata. C. ramosissima, stolonifera ; cellulis margine integro, longè pedunculatis ; pedunculis undulatis; ovaris ovato-lanceolatis. Clytia undulata. Lamour. Encycl. zooph. p. 262. Quoy et Gaymard. Voy. de l’Uranie. pl. 94. fig. 5. Voisine de l'espèce précédente. Habite les plantes marines du port Jackson. + 10. Campanulaire à grandes cellules. Campanu- laria macrocylhara. C. reptans, caule simplici, cellulis magnis campanula- tis, solitariüs, raris, ore marginalo quadridentato, pedunculo tortili. Clytia macrocythara. Lamour. Encycl. Zoopn. p. 202. Quoy et Gaymard, Voyage de l'Uranie. pl. 93. fig. 4 et 5. Camp. macrocythara. Blainv. op. cit. p. 473. Habite sur le Zostera antarctica, sur les côtes de l'Austra- lasie. + 11: Campanulaire de Lair. Campanularia Lairit. C. cellulis sparsis, divaricatis, longè pedunculatis, margine integro. Laodicea Lairii. Lamour. Polyp. flex. p. 207; Expos. méth. des Polyp. p. 14, pl. 67. fig. 3. Delonch. Encycl. Zooph. p. 482. Habite les mers d'Australasie. + Ajoutez : * Tubularia cycloides. Quoy et Gaymard. Voyage de l’Uranie. pl. 95. fig. 6. 8; espèce très-voisine de la Campanulaire dichotome; mais qui, si la figure qu’on en a donnée est exacte, serait remarquable par l’ex- trême brièveté des tentacules de ses Polypes ; * Campanularia major. Meyen. Nov. act. acad. na- turæ curiosorum. Vol. 16. Suppl. p. 196. pl. 32, fig. 1.4. Espèce qui se rapproche aussi de la C. dichotome, mais s’en distingue facilement par la grandeur des cellules et leur forme plus évasée, par la brièveté des pédoncu- les qui sont divisés, dans toute leur longueur, en un petit nombre d'anneaux, et par l'absence de divisions annulaires sur la tige. Elle habite les côtes du Brésil; * Campanularia brasiliensis. Ejusdem. op. cit. pl. 32. fig. 5, qui ne parait différer de la C. dichotome que par la forme des vésicules gemmifères et la brièveté des tentacules. [M. Meyen vient de fonder, sous le nom de Srur- CuLARIA un genre de Serlulariées comprenant deux espèces nouvelles qui ont beaucoup de rapports avec 199 les Campanulaires à tige rampante, dont il ne fau- drait peut-être pas les distinguer ; du reste ces Po- lypes sont remarquables par la grandeur et la forme de leurs vésicules gemmifères. ( Voy. le Silicularia rosea, Meyen, op. cit. pl. 55, fig. 1-11; et le S. gra- cilis, M, op. cit. pl. 35, fig. 12 et 15.) E.] SERTULAIRE, (Sertularia.) Polypier phytoïde, corné : à tiges gréles , fistu- leuses , simples ou rameuses, et garnies, ainsi que leurs rameaux, de cellules dentiformes, séparées et latérales. Cellules caliciformes, saillantes comme des dents, sessiles ou subpédiculées,et disposées sur deux rangs opposés, ou éparses. Vésicules gemmifères , plus grosses que les ca- lices. Polyparium phytoïdeum, corneum : surculis gra- cilibus, tubulosis, simplicibus aut ramosis, ad latera dentatim celluliferis. Cellulæ calyciformes, distinctæ , dentatim pro- minulæ , sessiles vel subpedicellatæ, bifariæ vel sparsæ. Vesiculæ gemmiferæ, calycibus majores. [ Polypes dela famille des Sertulariens, terminées par une couronne simple de tentacules irrégulière- ment subciliés, entourant une bouche proboscidi- forme, simple et se retirant dans des cellules plus ou moins évasées , non pédiculées et disposées sur deux rangs, sur le tronc ou les branches d’une tige commune , fistuleuse, grêle, simple ou rameuse. E.] Onservarions. — Les Sertulaires constituent un très-beau genre parmi les Polypiers flexibles, non pierreux. Ce genre est nombreux en espèces, mal- gré les réductions qu’il a été convenable de lui faire subir. Ces polypiers ressemblent, en général, à de pe- tites plantes fort jolies et très-délicates, qui seraient dépourvues de feuilles, ou dont les feuilles seraient extrémementpetites, etdentiformes. Leur substance est d’une nature cornée; plongée dans le vinaigre, elle n’y offre aucune effervescence. Les tiges des Sertulaires, sont en général, trans- parentes , fistuleuses, très-menues, et la plupart finement ramifiées à la manière des plantes. Elles paraissent dentées dans leur longueur, où au moins dans celle de leurs rameaux, par les cellules sail- lantes, caliciformes, séparées et latérales dont elles sont garnies. Ces cellules sont petites, nombreuses, tantôt opposées les unes aux autres, et LantôL aller- nes; elles sont disposées, soit sur deux rangs oppo- sés, soit d’une manière éparse. Elles varient dans leur forme, selon les espèces, et de chacune d’elles 15* 200 sort un Polype presque semblable à une Hydre. Outre les cellules en forme de dents dont les ti- ges et les rameaux des Ser/ulaires sont garnis, on trouve encore , dans certaines saisons de l’année, sur les ramifications de ces Polypiers, des vésicules particulières qui servent à la multiplication de leurs Poiypes. Ces vésicules contiennent des bourgeons qui paraissent disposés en peliles grappes, et que l'on prend pour des œufs. On trouve les Sertulaires adhérentes aux rochers, aux coquilles, aux fucus et autres corps marins sur lesquels elles forment ordinairement des touffes d’une extrême finesse, el souvent irès-élégantes. [ La conformation des polypes est essentiellement la même dans les Sertulaires et les Campanulaires; et sous le rapport du mode de groupement de ces animaux et de la disposition des cellules, il existe entre ces deux genresun passage presque insensible ; aussi les limites qu’on leur assigne sont-elles néces- sairementun peuarbitraires. Nous pensons qu’il fau- drait conserver le nom deSertulaires seulement aux espèces dont les cellules sont sessiles et réunies dans une division intermédiaire entre ce genre et les Campanulaires, celles dont les cellules polypifères tiennent à leur tige commune par un court pédon- cule, ou du moins ne s’y implantent que par un prolongement étroit de leur base qui simule un pé- doncule; cette dernière division correspondrait à peu près au genre Laomënée de Lamouroux et il pourra en conserver le nom. Elle se distingue des Campanulaires non-seulement par la brièveté du pédoncule des cellules, mais par leur mode d’union avec la tige dont ils naissent; chez les Campanulai- res, ces pédoncules semblent être un simple pro- longemeni de ceite Lige, dont ïls ne diffèrent pas sensiblement, tandis que chez les Laomédées ces parties sont bien distinctes, et le pédoncule semble s'être implanté sur une troncature latérale de la. tige. Lamouroux a circonscrit encore davantage le genre Sertulaire, car il en sépare, sous le nom Dy- namÈèNE , les espèces dont les cellules sont disposées par paires régulièrement opposées, ei il ne conserve ! lenom deSertulaire qu’à celles doni les cellules sont alternes. La plupart des auteurs ont adopté cette clas- sification, mais il esi essentiel de noier que les ca- racières d’après lesquels on a fondé ces deux genres peuveni varier dans les diverses parties d'un même Polypier; il existe en effet plusieurs espèces dont certaines branches offrent la disposition propre aux dynamènes de Lamouroux, et d’autres celles de ses Seriulaires propremeni dites. E.] (1) [Cette division correspond à peu près au genre LAOMEDEË (Laomedea) de Lamouroux, circonscrit, comme nous l'avons indiqué ci-dessus, et comprenant les Polypes de la famille des Sertulariées Lerminées par une couronne simple de tentacules irréqulièrement subciliés, entourant une bouche proboscidi- HISTOIRE DES POLYPES. ESPÈCES. $ Cellules subpédicellées. (1) 1. Sertulaire anlipate. Sertularia antipathes. S°. stirpe dur&, rigid&, ramoso-paniculatà ; ramis pin- natis ; pinnulis subcelaceis celluliferis ; cellulis pedi- cellatis. * Laomedea antipathes. Lamouroux. Polyp. flex.{p, 206. pl. 6. fig. 1. a. B. “ Delonchamps. Encyclop. Zooph. p. 48r. *“ Blainville. Manuel d’actinologie, p. 474. Mus. n°. Habite les mers Australes ou de la Nouvelle-Hollande. Péron et Lesueur. Aspect dendroïde , d'un gris noir- tre , et ressemblant presque à un antipale, Hauteur, douze à quinze centimètres. 9, Sertulaire lâche. Sertularia laxa. S. alternè ramosa ; ramis simplicibus ; calycibus aller- nis, remotis , tubulosis truncatis pedicellatis. Sertularia fruticosa. Esper. Suppl. (* Sertularia) tab. 34. * Laomedea Sauvagii. Lamouroux. Polyp. flex. p. 206. * Delonchamps. Encyclop. Zooph. p. 481. * Laomedea frulicosa. Blainv. op. cit. p. 474. Habite... Ma collection. Ses tiges sont transparentes, jaunâtres , munies de rameaux alternes, simples, fli- formes. Hauteur, deux décimètres et plus. + Ajoutez : * La Serruratre RAmPANTE. Serlularia replans. (Laome- dea reptans. Lamouroux. Expos. méthod. des Polyp. p- 14. pl. 67. fig. 4. — Delonchamps , Encyclop. p. 483, Campanularia reptans, Blainville, op. cit. p. 473), dont la tige est rampante , très-grêle , et divisée par une ar- ticulation au-dessus de l’origine de chaque prolonge- ment latéral, donnant naissance aux pédoncules poly- pifères; ces prolongements ressemblent à un troncon de cylindre très-couri; les pédoncules qui en partent sont très-petits, coniques et composés d'un seul article; en- fin les capsules sont semi-elliptiques et à bords entiers. Cette espèce habite les côtes de l’Australasie. La SErTuLArRE ARTICULÉE. Sert. articulala (Laome- dea articulata, Quoy et Gaymard. Voy. de l'Uranie, pl. 9r. fig. 5), dont la tige subgéniculée porte à chaque coudure un petit pédoncule contourné, d’où naît une grande cellule allongée, presque cylindrique et termi- née par un bord entier. * La Sexruraire PRourÈRE. Sert. prolifera.(Campanula- ria prolifera. Meyen. op. cit. p. 198. pl. 33), dont la tige présente de chaque côté de grandes dentelures triangulaires, qui alternent entre elles sans laisser d'in- tervalle, et portent à leur bord supérieur un pédon- cule gros, cylindrique et articulé, terminé par une cel- lule campanuliforme; cette espèce, très-remarquable, habite les côtes du Chili. * C'est aussi à ce groupe que doivent se rapporter la Ser- tulaire géniculée dont il sera question plus bas. (Voyez n° 10.) Et plusieurs espèces nouvelles que je me propose de publier incessamment dans les Annales des sciences naturelles. « forme, simple, et rentrant dans des cellules campanuliformes portées sur des pédoncules très-courts, qui, à leur tour, s’insèrent sur des troncalures situées de chaque côté des branches ou du tronc d'une tige commune dressée, E] SERTULAIRES. 201 ($ cellules sessiles, (1) 5. Sertulaire pectinée. Sertularia pectinata. S. pinnata; pinnulis crebris alternis filiformibus; denti- culis suboppositis tubulosis arcualis ; vesiculis angu- latis, apice quadridentatis. B. eadem; pinnulis brevioribus. Sert. pinaster. Soland. et Ellis. p. 55. tab. 6. fig. 6. B. * Dynamena pinaster. Lamour. Polyp. flex. p. 177; Expos. méth. des Polyp. p. 12. pl. 6. fig. 6. B. etEncyclop. p. 288. * Blainv. op. cit. p. 483. Habite l'Océan des Grandes-Indes. Sonnerat. Ma collec- tion. Elle est d’un noir rougeàtre, à jets simples, large- ment pinnés et pectinés. Hauteur, 12 centimètres. * Dans cette espèce, les cellules ne sont pas régulière- ment.opposées partout ; sur les branches supérieures, elles sont presque alternes ; de façon que des portions différentes du même polypier présentent les caractères des deux genres Sertulaire et Dynamène établis par Lamouroux, dans cette division des Sert. de Lamarck. 4. Sertulaire sapinette. Sertularia abietina. 5. alternatim pinnala ; denticulis suboppositis, ovato- tubulosis; vesiculis ovalibus. Sertularia abietina, Lin. Solan. et Ellis. p. 36. Ellis Corall. t, 1. n° 2. fig. 6. B. Esper. Suppl. 2 tab. r. * Pallas. Elen. Zooph. p. 133. * Lamour. Polyp. flex, p. 186. et Expos. méth. des Polyp. P- 12. * Delonch. op. cit. p. 680. * Cuvier. Règ. anim, 2e éd. t. 3. p. 301. * Schweïgger. op. cit. p. 427. * Blainv. op. cit. p. 480. * Dynamena abietina. Fleming. Brit. anim. p. 543. Habite les mers d'Europe. Ma collection, Espèce très-con- nue, elle est souvent chargée de la Spirorbe-perle. 5. Sertulaire millefeuille, Sertularia millefolium. S. sureulis eleganter pinnalis; pinnulis brevibus disti- chis; denticulis subalternis tubulosis; vesiculis bicor- nibus. Mus, n°. * Sertularia scandens ? Lamour. Poly. flex. p. 189, (1) Cette division se compose principalement des Sertulaires proprement dites et des Dynamènes de Lamouroux, et si l’on ne conserve pas ces groupes comme des genres, on pourra au moins se servir avec avantage des caractères que fournit la disposition alterne ou opposée des cellules pour établir, parmi les Sertulaires, des divisions propres à en faciliter les détermi- nations spécifiques. Les Sert. à cellules alternes sont la S. sapinette (n° 4), la S. mille feuille (n° 5), la S. polyzone (n° 7), la S. divergente (n° 8), la S. cupressine (n° 10), la S. filicule (n° 15), la S. distante (n° 24), la S. tridentée (n° 25), la S. luisante (n° 26), la S. arbrisseau (ne 27), la S. de Gay (n° 28), la S. de Gaudi- chaud (n° 29), laS. unilatérale (n° 30), laS. de Templeton (nv 31). Les Sert. à cellules subalternes sont la S. pectinée (ne 31), . la S. lycopode (ne 6), la S. argentée (n° 9). La Dynamène sertu- _laroïde de Lamouroux (Polyp. flex. p. 299. et Encycl. p. 289.), devra probablement se rapporter aussi à cette division. Les Sert. à cellules opposées sont : la S. operculée (no rt), la S. scie (n° 12), la S. rosacée (n° 13), la S. naine (n° 14), la S. ciliée (n° 23), la S. tubiforme (n° 33), la S. Pelagique (n° 34), la S, tamarisque (n° 35), la S. divergente (n° 36), la S. de Lamarck (n° 37), la S. turbinée (n° 38), la S. distique (no 39), la S. à courtes cellules (ne 40), la S, d'Evans (n° 41), et la S. oblique (n° 43), et les espèces suivantes. * Delonchamps. Encycl. Zooph. p. 681. * Blainville. op. cit. p. 481. Habite les mers Australes ou celles de la Nouvelle-Hollande. Péron et Lesueur. Cette espèce semble être arbores- cenie, ses jets nombreux étant disposés alternativement le long d'unetige roide et dure, qui paraît lui appartenir, et qui lui est étrangère. Ces mêmes jets sont élégamment pinnés, comme dans la Sert. filicula de Solander, p.57, et ressemblent à des rameaux latéraux et ouverts. 6. Sertulaire lycopode. Serlularia lycopodium. S. surculis numerosis filiformibus elongatis in plano pinnalis; pinnis anqustis proliferis ; pinnulis creber- rimis brevibus; dentibus suboppositis; vesiculis ovalis bidentatis. * Serlularia elongata. Lamour. Polyp. flex. p. 189. pl. 5. fg.3. * Delonch. Encycl. Zooph. p. 681. * Blainv. op. cit. p. 48r. Mus. n°. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le- sueur. C’est une espèce très-remarquable, ei qui res- semble à certains Lycopodes par son aspect. Ses jets filiformes ressemblent à des plumes étroites, allongées, planes , prolifères vers leur sommet. Les calices denti- formes sont très-petits. Longueur, douze à quinze cen- timètres. * Cette espèce est très-remarquable aussi par la forme des vésicules gemmifères et les épines qui garnissent le bord et l'ouverture des cellules. De même que la Ser- tulaire pectinée, elle établit le passage entre les Dyna- mènes et les Sertulaires de Lamouroux; car les cellules sont disposées par paires plutôt qu’alternes; celles d'un côté n'étant que de fort peu plus élevées que celles de l’autre côté. 7. Sertulaire polyzone. Sertularia polyzonias. (2) S. pumila, sparsè ramosa ; ramis subflexuosis ; denti- culis alternis ovalo-conicis; vesiculis obovalis trans- versè rugosis. Sertularia polyzonias. Lin. Soland. et Ell. p. 37. Ellis corall. t. 2. n° 3. fig. a. b. A. B. Esper. suppl. 2. tab. 6. * Sertularia ericoides. Pallas, Elen. Zooph. p. 129. * Sertularia Polyzonias. Lamour. Polyp. flex. p. 190. (2) [On a confondu sous ce nom deux espèces de Seriulaires bien distinctes, figurées l'une et l’autre sur la même planche et sous le même numéro dans l'ouvrage d’Ellis sur les Coral- lines. Celle à laquelle nous croyons devoir conserver le nom de S polyzonias, est représentée par cet auteur, fig. a, À, pl. 2, et fig. 1, A, pl. 38, et par Cavolini (op. cit. pl. 8, fig. 12 et 13). La seconde espèce, que je désigncrai sous le nom de Serru- LAIRE D'Evus, S. Zllisii (Ellis, op. cit. pl. 2, fig. B, 6), se distingue de la précédente par sa tige géniculée, ses cellules un peu yentrues, mais à peine rétrécies vers le bout, à large ouverture et à bords bien distinctement quadridentés; enfin par ses vésicules dont l'ouverture, au lieu d'avoir un bord en- ticr, est quadridentée. La Sertularia polyzonias d'Esper (Sertul., tab. 6) me paraît appartenir à la première de ces espèces à raison de la forme de ses cellules ; mais cependant les vésicules gemmifères sem- blent avoir l'ouverture dentelée, comme dans la seconde. Cet auteur y rapporte avec raison comme synonyme le #. Ericoides de Vallas ; mais cependant il fgure plus loin (pl: xu), sous ce même nom et avec celte même citation, une autre es- pèce de Sertulaire qui a également les vésieules gemmifères , annelées, et qui, par la forme des cellules, se rapproche de la Sertularia Ellisii. E.] HISTOIRE DES POLYPES. * Delonch. op. cit. p. 68r. * Fleming. Brit, anim. p. 542. * Blain. op. cit. p. 480. Habite les mers d'Europe. Ma collection. Taille petite ou moyenne ; rameaux aliernes, rares; {cellules dentifor- mes, alternes, distantes. 8. Sertulaire divergente. Sertularia divaricata. S, humilis, fuscata, ramoso-divaricata ; cellulis cam- panulatis, alternis, remoliusculis. * Sertularia rigida ? Lamour. Polyp. flex, p. 190. * Delonch. Encycl. Zooph. p. 68r. * Blainv. op. cit. p. 481. Mus no. Habite les mers Australes. Péron et Lesueur. Elle forme un petit buisson lâche, d'un brun noirâtre, à ramifica- tions divergentes, rigidules. Hauteur, 3 centimètres. 9. Sertulaire argentée. Sertularia argentea. 10. 11. S. ramis compositis elongato-caudatis; ramulis allernis confertis paniculatis ; denticulis suboppositis appres- sis mucronalis ; vesiculis ovalibus. Sertularia argentea. Lin. Soland. et Ell, p. 38. EIL. coral. t. 2. n° 4. Esper. suppl. 2 t. 27. fig. mala. * Lamouroux. Polyp. flex. p. 192. * Delonchamps. op. cit. p. 682. * Cuvier. Règne animal. 2e éd. €. 3. p. 301. * Blainville, op. cit. p. 480. * Dynamena argentea. Klem. Brit. anim. p. 544. Mus. n°. Habite les mers d'Europe et d'Amérique. Ma collection. Elle se divise, dès sa base, en branches allongées, cau- diformes, atténuées en pointe à leur extrémité, et gar- nies latéralement de rameaux paniculés, serrés les uns contre les autres. Les cellules dentiformes sont oblon- gues, presque opposées, brillantes, resserrées contre leurs rameaux, mucronées à leur angle extérieur. Lon- gueur, 18 à 20 cenlimètres. Sertulaire cupressine. Sertularia cupressina. S. ramis compositis, elongalis; ramulis alternis divisis, denticulis subopposilis, obliquè truncatis subdivari- calis ; vesiculis obovalis. Sertularia cupressina. Lin. Soland et Ell, p. 38. Ellis corall. t. 3. n° 5. fig. a. 4. Esper. suppl. 2 t, 3. * Pallas. Elenc. Zooph. p. 14r. * Lamour. Polyp. flex. p. 192. * Delonch. Encycl. Zooph. p. 682. * Cuvier. Règne anim. 2e éd. t. 3. p. 301. * Blainv. op. cit. p. 480. * Dynamena cupressina. Flem. Brit. anim, p. 543. Habite les mers d'Europe. Ma collection. Cette Sertulaire se distingue plus de la précédente par son aspect que par des caractères essentiels. Elle est moins grande. Sertulaire operculée. Sertularia operculata. 1. capillacea, ramosissima ; surculis capillaribus præ- (») Si la figure donnée par Esper est exacte, elle me paraît devoir se rapporter à une espèce distincte de la Sertularia pumila d'Ellis et de Lamarck. Dans cette dernière, chaque segment de tige, portant une paire de cellules, est simple et sans articulations ; enfin les vésicules gemmifères sont lisses , comme on peut le voir dans les figures d’Ellis et de M. Lister, | 12. 15. 14. longis allernè-ramosis ; denticulis oppositis angulo mucronalis; vesiculis obovatis operculalis. Sertularia operculata. Lin, Soland. et Ell. p, 39. Ellis corall. {. 3. n° 6, Esper suppl, 2. t. 4. * Sertularia usneoides. Pallas. op. cit. p. 132. * Dynamena operculata. Lamour. Polyp. flex. p. 176. Exp. méth. des Polyp. p. 12. et Encycl. Zooph. p. 288. * Cuvier. Règne anim. 2e éd. t. 3. p. 301. * Fleming. op. cit. p. 544. *“ Blainville. op. cit. p. 483. pl. 83. fig. 5. Mus. n°. Habite les mers d'Europe et d'Amérique. Ma collection. Espèce très-distincte et bien connue. Ses touffes capil- lacées et très-fines, sont fort amples. Longueur, 2 déci- mètres et plus. Sertulaire scie. Sertularia serra. S. humilis, capillacea, subfastigiata ; surculis capilla- ribus dicholomo-ramosis, aculè serralis: cellulis oppositis, mucronalis. ; * Dynamena serra. Blainy. op. cit. p. 484. Habite l'Océan, sur l'Anatife lisse. Ma collection. Elle se rapproche de la Sertulaire naine, n° 14; mais elle est plus fine, à jets capillacés et dichotomes, et à cellules petites, très-aiguës. Hauteur, 4 centimètres. Sertulaire rosacée. Sertularia rosacea. S. allernè ramosa ; denticulis opposilis tubulosis trun- catis; vesiculis coronalo-spinosis. Sertularia rosacea. Lin. Soland. et Ell. p. 39. Ellis. Act. angl. vol. 48. t. 23, f. 5. et Corall. t, 4. Sert. nigellastrum. Pall. Zooph. p. 129. Esper. Suppl. 2 t. 20. * Dynamena rosacea. Lamour. Polyp. flex. p. 178. et Encycel. p. 289. * Cuvier. Règn. anim. 2e éd, t. 3. p. 301. * Fleming. op. cit. p. 544. * Blainville. op. cit. p. 484. Habite l'Océan européen, la Méditerranée. Ma collection, Elle est grêle, rameuse , et n'a que 6 ou 7 centimètres de longueur. Sertulaire naine. Sertularia pumila. S. surculis numerosis, tenellis, simplicibus et ramosis ; denticulis opposilis mucronatis recurvalis ; vesiculis ovalis. ! Sertularia pumila. Lin. Soland et El. p. 40. Ellis act. angl. vol, 48. t. 23. f. 6 et vol. 57. t. 19, F. xr. et corall. L. 5. n° 8. fig. a. A. Esper. suppl. 2. t. 10. (1). * Dynamena pumila. Lamouroux. Polyp. flex. p. 179. et Encyel. p. 290. * Cuvier. Règne anim. 2° éd. t. 3, p. 3or. * Fleming. op. cit. p. 544. : * Blainville. op. cit. p. 484. - * Sertularia pumila. Lister. Trans. of the phil. soc. 1834. tab. 8. fig. 3. Habite l'Océan européen, sur des fucus. Ma collection. et comme je m'en suis assuré par l'examen des échantillons conservés dans la collection de Lamarck, au Muséum d'Histoire naturelle. Dans la figure d’Esper , il existe entre chaque seg- ment polypifère de la tige un petit anneau distinct; chaque segment est divisé inférieurement en trois lobes, et les vésicules gemmifères sont annelées. 1 Er SERTULAITRES. > 205 Ses jets sont nombreux , délicats; les uns simples, les autres un peu rameux. Longueur, 3 centimètres. 15. Sertulaire filicule. Serbularia filicula. 18. surculis flexuosis, ramoso-pinnalis; pinnis ex anqu- lis alternis; denticulis suballernis ovato-acutis; vesi- culis obovatis. Sertularia filicula. Soland. et El. p. 57. tab. 6. fig. c. et C. I. * Lamour. Polyp. flex. p. 188. et Expos. méth. des Polyÿp. p- 12. pl. 6. fig. e. C. * Delonchamps. op. cit. p. 680. * Cuvier. Règn. anim. 2éd. t. 3. p. 307. * Fleming. op. cit. p. 544. Habite sur les côtes d'Angleterre. Ma collection. Cette Sertulaire est frêle, délicate, à jets filiformes, fléchis en zigzag, pinnés, un peu rameux. Longueur, 4 à 6 centimètres. 16. Serlulaire halécine. Sertularia halecina. S. ramoso-pinnata, rigidula; ramulis alternis subulato- setaceis; denticulis alternis remotis tubulosis articu- latis; vesiculis ovalibus. Sert. halecina. Lin. Soland. et EIl. p. 46. Ellis corall. t. 10. et act. angl. vol.48. £. 17. fig E. F. G. Esper. suppl. 2. L. 21. * Halecium halecinum. Oken; Schweigger Handbuch der naturgeschichte, p. 426. * Thoa halecina. Lamouroux. Polyp. flex. p. 211; Expos. méthod, p. 14. (1). * Delonch. Encycl. zooph. p. 742. * Blainv. op. cit. p. 458. pl. 84. fig. 4. * Sert. halecina. Flem. Brit. anim. p. 5/42. Mus. n°. Habite les mers d'Europe. Ma collection. Elle estrameuse, pinnée, et a un peu de roiïdeur dansses Liges et ses ra- meaux. Inférieurement, ses tiges sont composées de tubes réunis, entortillés et entremélés, Longueur , 8 à 10 centimètres. 17. Sertulaire épineuse. Serlularia spinosa. 5, surculis filiformibus elongatis ramosis; ramis latera- libus paniculatis, subfleæuosis, ad apices spinulosis ; denticulis alternis obsolelis distantibus. Ser. spinosa. Lin. Soland. et Ell. p.48. Ellis corall. t. XI. n° 17. fig. b. B. C. D. Esper. suppl. 2. €. 28. * Sert. sericea. Pallas, Elench. Zooph. p. 114. * Laomedea spinosa. Lamour. Polyp. flex. p, 208. * Delonch. op. cit. p. 482. * Blainv. op. cit. p. 474. * Sert. spinosa. Schweizger. op. cit. p. 427. * Valkeria spinosa. Fleming. Brit, anim, p. 551 (2). Habite les mers d'Europe. Ma collection. Celle-ci est frêle allongée, quelquefois volubile, à ramifications latérales courtes, divisées, paniculées, subépineuses. Longueur 18 centimètres. 18. Sertulaire confervoïde. Sertularia confervæfor- mis. S. sureulis gracilibus elongatis, alternè ramosis; ramis divisis subpaniculatis setaceis ; denticulis obsoletis ; vesiculis ventricosis. Sert. confervæformis. Esper. suppl. 2. t. 33. Habite l'Océan européen. Ma collection. Elle est assez fine, très-rameuse, à denticules rares. Longueur, 10 à 12 centimètres. 19. Sertulaire géniculée. Sertularia geniculata. S. pumila; surculis tenellis flexuosis geniculalis; denti- culis allernis calycciformibus ; vesiculis axillaribus , ovalis, collo truncalo Lerminalis. Sert. geniculala. Lin. Soland. et El. p. 49. Ellis act. ang. vol. 48. t. 22. f. r et corall. t, 12. n° 19. 6. B. * Pallas. Elench. Zooph. p. 117. * Laomedea geniculata. Lamour. Polyp. flex. p. 208. * Delonch. Encyel. zooph. p. 482. * Blainv. op. cit. p. 474. * Campanularia geniculata. Flem. Brit. anim. p. 548. * Le nom de Sertulaire géniculée a été donné à plusieurs espèces distinctes de la famille des Sertulariées, aussi règne-t-il beaucoup de confusion dans la synonymie de ces Polypiers. L'espèce d'Ellis (pl. tr. n° 19. b. B.), à laquelle on doit conserver ce nom, me paraît apparte- nir au genre Laomédée; mais du reste, elle n’est qu'im- parfaitement connue ; car dans l'individu figuré par (1) Le genre Tnoée (TAoa), établi par Lamouroux et adopté par M. de Blainville, se compose de Sertulariées qui ont beaucoup d'analogie avec certaines Campanulaires , mais qui paraissent manquer de cellules pour loger les Polypes ; ceux-ci sont sail- Jlants à l'extrémité des ramuscules analogues aux pédicelles des cellules des Campanulaires, et ne semblent pas pouvoir se reti- rer dans le dernier article de leur pédoncule, qui n’est pas plus grand ni plus évasé que les précédents. Mais il serait bien possible que cette particularité apparente ne füt pas réelle , et que la cellule polypifère, petite et transparente , eùL échappé à l'observation. La disposition des ovaires est la même que chez les Sertulaires proprement dites et les Campanulaires. Voici, du reste, les caractères que Lamouroux assigne à ce genre : « Polypier phythoïde, rameux; tige formée de tubes nom- « breux, entrelacés; cellules presque nulles ; ovaires irrégu- « lièrement ovoïdes; polypes saillants, » Lamouroux rapporte à cette division générique une seconde espèce, sous le nom TAoa Savignyi (Tubularia ramea, Pallas ; Eclen. , p. 83 ; Thoa Savigny ; Lamouroux, Polyp. flex. pl. 6, fig. 2, el Expos. méthod. pl. 67, fig. 5 et 6) ; mais, comme l'ob- serve avec raison M. de Blainville, ce Polype est trop impar- faitement connu, et les figures qu'on en a données sont trop mauvaises pour qu'il soit possible de se former une opinion arrêtée sur ses rapports naturels. C’est probablement ici que devra prendre place la Sertularia muricala (Ellis et Sol. Zooph. 59, pl. 7, fig. 3; Esper. Sert. pl. 31. Laomedea muricata, Lamouroux; Expos. méthod, p.14, pl.7, fig. 3 et 4), quésemble établir un passage entre les Thoées et les Tubulaires. E. (2) M. Fleming a établi, sous le nom de Varkente, V’alke- ria, une nouvelle division générique pour recevoir cette espèce et quelques autres Polypes dont les cellules sont oviformes et fixées par une base étroite sur une tige mince, et dont les tentacules , au nombre de huit, sont régulièrement ciliées. Ce genre nous paraît devoir être adopté, en modifiant légèrement les caractères qu'on y a assignés. Ces Polypes se rapprochent beaucoup des Sérialaires , tant par leur forme générale que par leur organisation intérieure , aussi ne doivent-ils pas rester en- üers dans la famille des Sutulariées. Le naturaliste que nous venons de citer range dans le genre Valkerie la Sertuluire épineuse , n° :7, qui se distingue par sa structure de la tige principale du Polypier, laquelle est com- posée de plusieurs tubes agglutinés ; la Sertulaire ovifère (Grappe coralline Ellis , Coral. p. 43, pl. 15, fig. C. D. ; Were. acinaria, Pallas, op. cit., p. 125 ; Sert. uva, Gmelin , p. 3854 ; Clytia uva, Lamouroux, Polyp. flex. p. 203, el Encyclop. p. 205; ’alkeria uva, Fleming, op. cit. p. 551), dont la tige est simple et rampante et les ovaires ovalaires rétrécis supé- rieurement ; et la Sertularia cuscuta (Ellis, pl. 14, fig. C; Muller, Zool. danica, t. 3. p. 60. pl. 119, fig. 1-3 ; Falkeria cuscuta, Fleming, Wern. mem. t. 4, pl. 15, fig. 2), dont la tige donne naissance à des branches subverticellées, et dont . les cellules sont en général disposées par paires opposées. E. 204 Ellis, les cellules polypifères n'existaient pas ; on voit seulement la tige, les pédoncules des cellules, et les vésieules gemmifères. ] Habite les mers d'Europe. Ma collection. Ses jets, très- frêles, filiformes, la plupart simples, tantôt rampent sur les fucus, et tantôt y sont en saillie. 20. Sertulaire ridée. Sertularia rugosa. S, minima ; denticulis alternis subclavatis transversè rugosis ; vesiculis ovalo-ventricosis, rugosissimis, tri- dentalis. Sert. rugosa. Lin. Soland. et El]. p. 52. Ellis corall. t. 15. n° 23. fig. a. 4, Esper. suppl. 2. t. XI. * Pallas. Elench. Zooph. p. 126. * Clytia rugosa. Polyp. flex. p. 204. et Encycl, zooph. p- 203. * Sert. rugosa. Flem, Brit. anim. p. 542. * Campanularia rugosa. Blainv. op. cit. p. 473. * Cette espèce n’est que très-imparfaitement connue, mais doit probablement être rapportée au genre Laomédée ou Campanulaire. Les parties qu'Ellis considère comme les cellules polypifères, me paraissent être seulement des vésicules gemmifères dont le développement n’est pas terminé.] Habite les mers d'Europe. Ma collection. Les cellules en saillie sont un peu en fuseau ou presque en massue; les vésicules, plus renflées, semblent en provenir. 91. Sertulaire quadridentée, Sertularia quadriden- tata. > S. minima, repens ; surculis simplicibus articulatis, no- dosis; denticulis quaternis opposilis ventricosis ; arli- culis basi contorlis. Sert. quadridentata. Soland. et Ell. p. 57. t. 5. fig. g. G. Esper. suppl. 2. £. 32. * Pasythea quadridentata (1). Lamour. Polyp. flex. p: 156. pl. 3. fig. 8; Expos. méth. des Polyp. p. 9.p!. 5. fig. g. G. * Delonch. Encycel. p. 603. * Tuliparia quadridentata. Blainv. op. cit. p.485. Habite l'Océan d'Afrique , et près de l'ile de l’Ascension, sur des fucus, Ma collection. Sertulaire bicuspidée. Seréularia bicuspidaia. S. minima, ramosa, nodulifera; denticulis oppositis aculis. se Hawite. ma collection, sur un fucus. Espèce extrême- ment petite, comme nodulifère, rameuse. Les petits nœuds, bien séparés, sont formés de deux cellules op- posées, à pointes divergentes en dehors. Longueur, 12 millimètres. 25. Sertulaire ciliée. Sertularia ciliata. S. minima, dichotomo-ramosa : denticulis crebris, sparsis, turbinatis, calyciformibus, margine cilialis. * Dynamena barbata. Lamour. Polyp. flex. p. 178; et Encycl. zooph. p. 289. *Blainv. op. cit. p. 484. —— (1) Le genre Pasxrmée (Pasythea) de Lamouroux comprend les Tulipaires de Lamarck et l'espèce de Sertulaire dont il est ici question, Polypes qui paraissent différer beaucoup entre eux ; aussi ne peut-on l'adopter tel que le premier de ces natura- listes l'avait établi, mais nous croyons qu'il ne faudrait pas le rejeter complétement, et qu'il serait convenable de conserver HISTOIRE DES POLYPES. Habite... Ma collection, Cette espèce et la précédente m'ont été communiquées par M. Lamouroux. Longueur, a centimètres. + 94. Sertulaire distante. Sertularia distans. S. cellulis campanulalis, distantibus, gibbosis; mar- gine dentalo ; ore strict, Lamour. Polyp. flex. p. 191. Delonch. Encycl. p. 681. Habite l’Australasie. + 95. Sertulaire tridentée. Sertularia trideniata. S. cellulis ad marginem tridenlalis. Lamour. Polyp. flex. pl. 187. Delonch. Encycl. p. 680. Habite l'Australasie. Tige droite, simple, pinnée; pin- nules divergentes. + 26. Scrtulaire luisante. Sertularia splendens. $. caule ramoso, articulato; cellulis tridentalis ; ova- rüs sublerelibus. Lamour. Polyp. flex. p. 191. Delonch. Encycl. p.681. Habite la baie de Cadix. Grandeur, 2 à 4 centimètres; deux cellules presque alternes à chaque articulation de la tige; cellules presque cylindriques ; la dent de leur bord extérieur est beaucoup plus longue que les laté- rales. + 27. Sertulaire arbrisseau. Sertularia arbuscula. S!. cellulis minutis, campanulatis, gibbosis ; ore integro. Lamour. Polyp. flex. p. 191. Delonch. Encycl. p. 68r. Blainv. Manuel d'actinol. p. 481. Habite les mers de l’Australasie. Tige grosse, courte, rameuse dès sa base ; rameaux et ramuscules courts et épars; ovaires oyoïdes allongés, avec une petite ou- verlure au sommet. + 28. Sertulaire de Gay. Sertularia Gay. S. caule tereti, scabro , parüm ramoso ; ramis sparsis divergentibus, subpinnatis ; ramulis subsimplicibus, allternis, inæqualiter elongatis; cellulis gibbosis , subinflexis, margine quadridentato. Lamour. Expos. incih. des Polyp. p. 12. pl. 66. fig. 8. 9. Delonch. Encycl. Zoopn. p. 682. Habite les côtes de la Mancue. + 29. Sertulaire de Gaudichaud. Sertularia Gau- dichaudit. S. arbusculata, ramis ramulisque capillaceis gracili- bus, alternis; cellulis distantibus ; ore quadriden- tato; ovariis subpedicellatis transversè rugosis. Quoy et Gaymard. Voyage de l'Uranie. pl. 90. fig. 5. Delonch. Encycl. zooph. p. 682. Habite les côtes des îles Malouires. Cette espèce paraît être très-voisine de la Seré. ericoides d’Esper (Sert. sous ce nom une division générique qui comprendrait les Ser- tulariées dont les cellules, sessiles et régulièrement opposées, sont disposées par groupes de deux paires le long d'une tige articulée, Ainsi circonscrit, le genre Pasythée ne comprendrait qu’une seule espèce connue (le P. quadridenté), et prendrait place à côté du genre Dynamène. « SERTULAIRES. pl. 12.), dont elle se distingue cependant par l'espace considérable qui sépare les cellules, et par q'elque différence dans la forme des vésicules. + 50. Sertulaire unilatérale. Sertulariaunilateralis. S.pumila, flexuosa, inæqualiter teres, parüm ramosa; articulis longiusculis ; cellulis ad unam faciem con- versis ; ovaris ovalis, pedicellatis. Quoy et Gaym. Voyage de l’Urasie, pl. 90, fig. 2. 3. Delouch. Euryel. p. 682. Habite les côtes des îles Malouines, + 51. Sertulaire de Templeton. Sertulariw Tem- pletoni. #. pumila, subramosa, cellulis productis tubulatis ; ovariis pedicellalis ovatis summilati aculeatis. Fleïn. Edinb. Phil. jouru. £. 2. p.88. et Brit, anin. p. 543. Habite les côtes d'Angleierre. 52. Seriulaire crisioïde. Sertularia crisioide. 5. pumila, cornea ; ramulis articulatis translucentibus ; cellulis ore dentato elongatis, ad caulem alternis, suboppositis ad ramos. Dynamena crisioides. Quoy. e: Gaym. Voyage de l'Ura- uie. pl. 90. fig. 12. Lamou. Eucycl. zoopn. p. 291. Habite les côtes des îles Molluques. Ceite espèce est re- marquahle en ce que, par la position de; cellules, elle établit un passage entre les Sert. à cellules alieries et les Sert. dynamènes, et, par leur ‘orme, elle se rap- proche ua per des Crisies. + 55. Sertulaire tubiforme. Sertularia tubiformis. S. pinnata; pinnis siplicibus alternis ; cellulis tubi- formibus paululèm arcualis, ore integro; articulis conoïdeis elongatis. Dynamena tubiformis. Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 12. pl. 66. fig. 6 et 7. et Encycl. zooph. p. 289. Blainv. op. cit. p. 885. Habice su: les hydrophytes de l'Australasie. + 34. Scriulaire pélagique. Sertularia pelagica. 5. ramosa, flexuosa ; ramis alternis ; cellulis tubulosis, margine horizontali. Bosc. vers. à. 3. p. 102. pl. 29, fi. 3. Dynamena pelagica. Lamour. Polyp. flex. p. 181. En- cycl.p. 29r. Blainv. vers, p. 484. Habite sur: le fucus natans, + 55. Sertulaire tamarisque. Sertularia tamarisca. S, alternatim ramosa ; cellulis tubulosis, longis proe- minentibus, crenalis ; ovariis ovalo truncatis biden- tatis, ore tubuloso, Ellis. corall. p. 19. pl. 1.fig.1.a. 4. Ellis. et Soland. p. 36. Pallas. Elench. Zooph. p. 129. Lamour. Polyp. flex. p. 188. Delonch. Encycl. p. 680. Dynamena tamarisca. Blainv. op. cit. p. 483. Flem. Brit. anim. p. 543. Habite les mers d'Europe. + 56. Serlulaire divergente. Sertularia divergens. S. forte flexuosa; ramis divaricatis alternis; cellulis avatis, margine subdentato. 205 Dynamena divergens. Lamour. Polÿp. flex. p.1 80. pl.5. fix. 2.; Encycl. zoo:h. p. 290. Blainv. op. cit. p.484. Hab:te les côtes de l'Australasie. + 57. Sertulaire Lamouroux. Sertularie Lamowrou- si, S.pygmæa, diaphana ; cellulis distantibus , oreintegro. Dynamena distans. Lemour. Polyp. flex. p. 180. pl. 5. fig. 1. Encycl. p. 290. Savigny. Écypte, Polyp. pl. 14, fig. 2. Blainv. op. cit. p. 484. Habite sur les fucus de l'Océan atlantique, etc. M. Au- douin a rapporié, avec uu point ce doute, à 1 Dyna- mena distans &e Lamouroux, l'espèce figurée par M. Savigiy, dan: le srand ouvrage sur l'Égyue (Polyp. pl. 14. fig. 2). Elle parait effectivement sen rapprocher par la distance qui sépare les cel'ules et le rélrécisse- ment de la ice cellulifère à la base de chaque article ; mais, si la caraciérisiique donnée pa: Lamouroux est exacie , elle se cislivgue .e la D. distans par la forme de l'ouverture des ce!iules qui, au lieu d’être entière, es. bidentée. + 58. Sertulaire turbinée. Seriularia turbinata. S. surculosa, pumila ; cellulis paululüm elongatis, ore dilatato, margine integro. Dynamena turbinata. Laïour. Polyp. flex. p. 180. et Ercycl. p. 290. Habite l'Ausiralas.e. + 59. Sertulaire distique. Sertularia disticha. S. pumila, caule simplici, cellulis sublriangularibus , extremilale incurvalà. Sertulaire distique. Bose. vers. t. 3. p. 10r. pl. 29. fig. 2. Dynamena disticha. Lamour. Polyp. flex. p. 18r. ei En- cycl.zcoph. p. 290. Dysamea.……. Savigny. Égypte. Polyp. pl. 14. fig. 2. (Dynamena disticha. Auouin. Expl. des pl. de M. Sa- vigny.) Dynamena disticha. Blainv. op. cit. p. 484. Habite sur les fucus de l'Atlantique et des côtes d'Egypte. + 40. Scrtulaire à courtes cellules. Sertularia bre- vicella. S. parüm ramosa, dicholoma, capillacea rigida, cel- lulis distantibus, vix exsertis, oculo nudo invisibili- bus, ore bidentalo. Lamour. Encycl. zooph. p. 288. Habice les îles Malouines. + 41. Serlulaire d’Evans. Sertularia Evansii. S.ramosa ; ramis cellulisque brevibus opposilis ; ovariis ramosis, lobatis oppositis, ex lubulo reptanti enas- centibus. Sol. et Ellis. p. 58. Dynamena Evansii. Lamour. Polyp. flex. p. 117. et En- cycl. p. 289. Flem. Brit. anim. p. 545. Blainv. op. cit. p. 484. Habite les cètes d'Angleterre. + 42. Sertulaire oblique. Sertularia obliqua. #. simplex , erecta, cellulis ovatis, paululèm arcuatis, ore subuerlicali. 206 Dynamena obliqua. Lamour. Polyp. flex. p. 179. Encyel. P. 290. Blainv. op. cit. p. 484. Habite lAustralasie. Ressemble à la D. nacre par son port. * Ajoutez : la Sertularia picta (Sertulaire proprement dite) et la Sertularia indivisa (Dynamène), espèces nouvellement décrites, par M. Meyen, dans les Mé- moires des Curieux de la Nature de Bonn. (T. 16. suppl. 1. pl. 34.) ; la Sertularia nigra de Pallas (Elen. Zooph. p. 135; Lamouroux. Polyp. flex. p. 196; Delon- champs. Encyclop. p.683.) qui est parfaitement connve et ne paraîf pas être confondue avec le Dynamena nigra de MM. Jameson ( Wern. mém.) et Fleming (Brit. anim. p. 545.), et plusieurs auires espèces incompléte- ment décrites ou mal figurées par Baster (opus. subs.), Pallas, M. Risco, etc. ANTENNULAIRE. (Antennularia.) Polypier phytoïde, corné; à tiges fistuleuses, simples ou rameuses, articulées, et munies de ra- muscules piliformes. Les ramuscules verticillés, garnis d’un seul côté de dents saillantes, caliciformes et polypifères. Polyparium phytoideum, corneum ; surculis tu- bulosis simplicibus aut ramosis, articulatis, ra- musculis piliformibus circumvallatis. Ramusculis verticillatis, dentibus prominulis, secundis calyci- formibus et polypiferis instructis. Ozservarions. — Les Antennulaires sont très- remarquables en ce qu’elles portent des filets ou ramuscules verticillés, qui sont les seules parties de ces Polypiers sur lesquelles se trouvent les cellules ou dents caliciformes d’où sortent les Polypes. Elles soni en cela très-distinguées des Sertulaires, puisque leurs calices polypifères ne se lrouveni que sur ces filets piliformes, et que ces mêmes filets sont verti- cillés aux articulations du Polypier, tandis que dans les Sertulairés, les cellules saillantes et caliciformes viennent le long des tiges mêmes et de leursrameaux. Les cellules dentiformes des Antennulaires sont fort pelites; et comme elles sont disposées d’un seul côté sur les filets verticillés qui les portent, elles offrent, par cette disposition, un rapport avec les Plumulaires. Aux aisselles des verticilles naissent des vésicules gemmifères, ovales, pédicellées, qu'on n’observe que dans la saison favorable à leur développement. ESPÈCES. 1. Antennulaire simple. Antennularia indivisa. A. surculis fasciculatis, simplicibus, prælongis ; setulis verlicillorum brevibus. Sertularia antennina. Lin. Ellis corall. t. 9. fig. a. Pluk. t. 48. f. 6. * Pallas Élen. Zooph. p. 146. * Nemertesia anlennina. Lamouroux.Polyp. flex. p. 163; Expos. méth. des Polyp. p. 10. * Delonchamps. Encyclop. Zooph. p. 566. HISTOIRE DES POLYPES. *“ Antennularia indivisa. Schweigger. op. cit. p. 42, * Blainv. Manuel d’actinol. p. 486. pl. 83. fig. 3. * Antennularia antennina. Fleming. Brit. anim, p. 46. Habite dans l'Océan. 9, Antennulaire rameuse. Antennularia ramosa. A. surculis ramosis ; selulis verticillorum longis capil- liformibus. Sertularia antennina, B. Ellis corall, t. 9. n° 14. b. act, angl. 48, €. 22. * Nemertesia ramosa. Lamouroux. Polyp. flex. p. 164. * Delonchamps. op. cit. p.566. * Blainville. op. cit. p. 486. Habite dans l'Océan. 3. Antennulaire de Janin. Antennularia Janini. A. caulibus parèm ramosis, verticillis distantibus, seliculis longissimis. Nemertesia Janini. Lamouroux. Polyp. flex, p. 163. pl. 4. fig. 3. Expos. méthod. des Polyp. p. xx. pl. 66. fig. 2.5. Delonchamps. op. cit. p. 566. Blainville. op. cit. p. 486. Habite la baie de Cadix. [Lamouroux a établi sous le nom de Cymonocée (Cymodocea) un genre voisin des Antennulaires, mais qui nous parait être trop peu connu pour être adopté dans l’état actuel de la science. Cette division comprend, dans le système de ce naturaliste : « les Polypiers phyloïdes à cellules cylindriques plus ou moins longues, filiformes, allernes ou opposées, portées sur une tige fistuleuse annelée inférieure- ment, unie dans la partie supérieure dans la majeure parie des espèces, et sans cloison intérieure. » Nous n'avons pas eu l’occasion d’étudier ces Polypiers par nous-même; mais, à en juger par les figures que Lamouroux en a publiées, nous sommes porté à croire qu'il a rassemblé dans ce genre des espèces irès-dissemblables, et qu'il a pris pour des particu- lariiés caractéristiques des dispositions dépendantes seulement de la mutilation des échantillons qu'il avait observés. En effet les cellules cylindriques filiformes dont il parle nous paraissent être non pas des cellules polypifères, mais simplement le pédon- cule de ces cellules, lesquelles auraient élé détruites ou détachées par quelque accident, élat dans lequel on rencontre souvent diverses Sertulariées. Lamou- roux décrit quaire espèces de ce genre. 1° La Cyxmopocée cHevELuE (Cymodocea comata. Lamouroux, Expos. méthod. des Polyp. p.15. pl. 67, fig. 19, 15, 14; Encyclop. p. 256; — Blainyille op. cii. p. 487), qui se trouve dans la Manche et res- semble assez à une Antennulaire par sa lige droite et garnie de ramifications verticillées et articulées; mais chacune de ces articulations, au lieu de porter une cellule sessile, comme chez ces derniers, donne naissance à un prolongement cylindrique qui, sui- PLUMULAIRES. vant Lamouroux, serait une cellule polypifère, mais qui ressemble davantage à un pédoncule de cellule semblable à ceux de certaines Campanulaires. 90 La CymopocéE RAMEUSE (Cyrnodocea ramosa, La- mouroux. Polyp. flex. p. 216, pl. 7, fig. 13; Blainv. op. cit. p. 487), doni la Lige, annelée dans presque toute sa longueur, porte à chaque anneau deux ap- pendices qui alternent d’anneau en anneau, el qui, suivant Lamouroux, sont des cellules polypifères. Cette espèce habite la mer des Antilles. 3° La Cymonocée ANNELÉE (Cymodocea annulata. Lamouroux, Expos. méthod. des Polyp. p. 15, pl. 67, fig. 10, 11, et Encyclop. p. 256), dont la tige, égale en grosseur à une plume de corbeau, est simple, roide et articulée; chaque article est annelé et porte deux petits appendices opposés, qui, suivant Lamouroux lui-même, ne sont peut-être que des débris de cellules. 3° La Cywopocée siwece (Cymodocea simplex, La- mouroux,Polyp.flex. p.216, pl.7,fig. 2, el Encyclop. p- 257 ; — Blainville, op. cit. p. 487, pl. 81, fig. 4), qui, d’après M. Fleming, ne serait autre chose que la Campanulaire dichotome mutilée (brit. anim. p. 548), mais nous paraït être plutôt une espèce de Laomédée dont les cellules campanuliformes seraient tombées. E.] PLUMULAIRE. (Plumularia.) Polypier phytoïde et corné; à tiges grêles, fistu- leuses, simples ou rameuses, garnies de ramilles calicifères. Calices saillants, dentiformes, subaxil- laires, disposés d'un seul côté sur les ramilles. Vésicules gemmifères, subpédiculées. Polyparium phytoïideum, corneum; surculis tu- bulosis gracilibus, simplicibus aut ramosis, ramulis calyciferis instructis. Calyces prominuli, secundi, dentiformes, subaxillares. Vesiculæ gemmiferæ subpedunculatæ. Ogseryarions. — Les Plumulaires sont tellement voisines, par leurs rapports, des Sertulaires, que si ces dernières n'étaient pas aussi nombreuses en es- pèces qu’elles le sont, il ne serait peul-être pas con- venable de les en séparer. Quoi qu'il en soit, les Polypiers dont il s’agit se distinguent facilement des Sertulaires par la disposition des cellules ou dents caliciformes qui toutes sont rangées d’un seul côté Je long des ramilles. On reconnait même, au premier aspect, la plupart des P/umulaires, en ce que leurs ramilles sont, en général, disposées comme les barbes d’une plume. D'ailleurs, plusieurs espèces se réunissant d’une manière évidente sous le carac- tère cilé, indiquent l'existence d’un groupe parti- culier, qu’il est utile de considérer comme un genre, puisqu'il est très-distinct. Chaque calice naît dans l’aisselle d’un appendice 207 étroit, bractéiforme, tantôt plus court, tantôt plus long que le calice même. [L'organisation des Plumulaires est essentielle- ment la même que celle des Sertulaires, mais on a rangé parmi ces polypes quelques espèces d’une structure très-différente dont il devient nécessaire de les séparer. Ce genre ne doit se composer que des Sertulariées dont l'ouverture buccale est entourée d’une couronne simple de tentacules et dont l’agré- galion des individus donne naissance à un polypier présentant les caractères indiqués par Lamarck. E.] Voici les principales espèces de ce genre : ESPÈCES. 1. Plumulaire myriophylle. Plumularia myrio- phyllum. PL. sureulis inarticulatis pinnalis ; pinnulis alternis, longis, arcuatis, confertis, secundis ; cellulis trun- catis, basi stipulalis, unilateralibus. Sert. myriophyllum. Lin. Soland, et Ell. p. 44. Esper. suppl. 2. £. 5. Ellis corall. :. 8. * Aglaophenia myriophylla. Lamouroux. Polyp. flex. p- 168. ei Encycl. zooph. p. 17. * Cuyier. Règne anim. 2° éd. €. 3, p. 3or. * Plumularia myriophylla. Blainville. Manuel d’actinolo- gie. p- 477. * Fleming. British anim. p. 547. Habite l'Océan européen et la Méditerranée. Ma collec- tion. Ses jets, nus inférieurement, striés et pinnés, s'élèvent à quinze ou dix-huit centimètres. Les pinnules sont longues, filiformes, arquées, sur deux rangées unilatérales. Je n’ai pas encore vu ses yessies gemmi- fères. * Il existe beaucoup de confusion dans la synonymie de cetie Plumulaire; la figure qu'Esper en a donnée ap- partient évidemment à une espèce différente de celle observée antérieurement par Ellis, et se rapproche davantage de la Plum. brachiée; car les cellules sont courtes et à bords crénelés, tandis que dans la figure d'Ellis, elles sont très-allongées et terminées par un bord droit. Enfin le Sert. myriophyllum, de M. Delle Chiaje (op. cit. t.4. pl. 63, fig. 2 ei 13.), me paraît être une espèce distincte des précédentes ; car les cellules, au lieu d'être sessiles et adhérentes dans touie leur lon- gucu: à la branche qui les porte, sont fixées par leur base seulement et libres latéralement. Enfin la figure donnée par M. Savigny dans l'ouvrage sur l'Égypte (Po- lypes, pl. 14. fig. 3), ct rapportée avec doute par M. Au- douin à la Plumularia Myriophylla, en cest encore une espèce distincte. ] 9. Plumulaire à godet. Plumularia urceolifera. PL, surculis simplicibus, articulatis, pinnatis ; pinnis bi- fariis secundis; vesiculis urceolaltis truncatis brevi- bus sessilibus. Habite... l'Océan indien. Ma collection. Son aspect la rapproche de la précédente; mais ses tiges, cylindri- ques, et d’un brun noirätre, sont articulées ; ses vessies courtes, urcéolées et nombreuses, sont sessiles sur le rachis; entre les pinnules. Longueur, 2 décimètres. * Les cellules polypifères sont très-courtes, leur bord pré- 208 sente en dehors deux petites dents, et leur dent basi- laire est obtuse et à peine saillante, 8. Plumulaire en faux. Plumularia falcata. Pl. surculis ramosis flexuosis ; ramis allernis pinnatis; cellulis tubulosis, truncatis, secundis, subimbricatis. Sert. falcata. Lin. Soland. et Ell. p. 42. Esper. suppl. 2. t. 2. D Ellis corall. t. 7. n° 11. fig. a. 4. “ Pallas. op. cit. p. 144. “ Aglaophenia falcata. Lamour, Polyp. flex, p. 174, et Encycl. p. 20. “Sert. falcata. Schweigger. op. cit, p. 427. *“ Plumul. falcata. Flem. op. cit, p. 546. * Blainv. op. cit. p. 477. Habite les mers d'Europe. Ma collection. Outre que ses jets sont plus grêles et bien plus rameux que dans les deux précédenies, ses pinnules sont plus courtes, et leurs cellules sont plus serrées. “ Cette espèce ne doit pas appartenir au genre Plumulaire, mais se rapproche des Sérialaires. + 4. Plumulaire à crête. Plumularia cristata. PI. laxè ramosa, subdichotoma ; ramis pinnalis rec- tiusculis ; rachi lævigala ; cellulis campanulatis se- cundis ; vesiculis cristalis. Sert. pluma. Lin. Soland. et EIl. p. 43. Esper. Suppl. 2. €. 9. Ellis. Corall. &. 7. n° 12. fig. 6. B. * Pallas. Elen. Zooph. p. 149. “ Cavolini. Polypi marini. p. 210. pl. 8. fig. 5. 6.( Il serait possible que cette figure se repportät à l'espèce sui- vante). “ Aglaophenia pluma. Lamour. Polyp. flex. p. 169. Expos. méch. des Polyp. p. 11. et Encycl. p. 17. * Plumul. pluma. Fleming. Brit. anim. p. 546. * Bla nv. Man. d’actin. p. 477. * Sert. pluma ? Delle Chiaje. Anim. senza. vert, di Napoli. t. 4. p. 145. pl. 63. fig. 1 et 72. Habite les mers d'Europe. Ma collection. Cette espèce ne tient à la suivante que par ses vésicules en crêles ; mais elle en est très-distincte. “ La Plumul. pennatula. Flem. (Brit. anim. p. 546), me paraît être un double emploi de l'espèce précédente ; on ne peut la rapporter àla P. pennatula de Lamarck, ni à la P. myriophyllum comme l’a fait Lamouroux. (Encycel. p. 17.) “ Lamouroux réunit à cette espèce la Sertularia echinata de Pallas. (Elen. Zooph. p. 152. n° 94.) 5. Plumulaire crochue. Plumularia uncinata. PI. volubilis, ramosa, subpañniculata ; ramis pinnatis falcato-uncinatis ; rachi denticulis scabris ; pinnulis scabris ; vesiculis cristalis. (1) Le Sertularia pennata de Cavolini (Polypi marini, p. 134, pl. 5, fig. 1-5) diffère en effet beaucoup de l'espèce de Plumu- laire dont il est ici question, et forme le type d’un genre par- ticulier , établi par M. Goldfuss sous le nom de Penxarra; les Polypes se terminent par une couronne de tentacules sembla- bles à ceux des Sertulaires ; mais la trompe qu'ils entourent, au lieu d'être simple , est garnie de petits tentacules épars, el le pédoncule polypifère est à peine évasé à son extrémité , de façon que les tentacules ne peuvent pas rentrer dans la cellule incomplète dont ils naissent. On voit que, sous ces rapports, ces Polypes se rapprochent un peu des Tubulaires, mais on ne HISTOIRE DES POLYPES. Sert. pennaria. Esper. Suppl. 2. t. 25. * Aglaophenia pennaria. Lamour. Polyp. flex. p. 167, et Encycl: p. 16. Habite... la Méditerranée, Ma collection. Elle est volu- bile, s’entortille autour des fucus, et a ses rameaux plus penniformes et plus élégants que dans l'espèce qui pré- cède. La Sert. pennaria de Gmelin , figurée dans Cayo- lini, tab. 5. fig. 1,6, paraît différer de celle-ci (x). * Cette espèce diffère aussi de la précédente par le nom- bre des deutelures marginales des cellules ; elle a été très-bien fisurée par M. Savigny dans le grand ouvrage sur l'Égypte. (Polypes, pl. 14. fig. 4.) 6. Plumulaire échinulée. Plumularia echinulata. PI, nana; surculis subsimplicibus pinnalis ; pinnis aller- nis ; denticulis secundis hispidulis ; vesiculis cristalo- serralis. * Blainv. op. cit. p. 477. Habite l'Océan européen. Ma collection. Je le dois à M. Deschamps. Elle est petite comme la Plum. sétacée ; mais elle en est très-distincte, 7. Plumulaire bipinnée. Plumnularia bipinnata. PI, surculis ramosis bipinnatis ; pinnis pinnulisque bi- fariis confertis ; vesiculis tereli-ovatis, subscabris. * Aglaophenia cupressina. Lamour. Polyp. flex. p. 169. et Encycl. p. 16. * Plumul. cupressina. Blainv. op. cit. p. 478. et Plumul. bipinnata. ejusdem loc. cit. Habite l'Océan indien. Sonnerat. Ma collection. Cette es- pèce à l’aspect d’un Lycopode ou d'une Fougère. Ses jets soutiennent quelques rameaux alternes, courbés, bipinnés, et à pinnules serrées les unes contre les autres. Celles qui portent les cellules sont très-couries. Les vé- sicules sont nombreuses, cerclées , échinulées. Couleur brune ; longueur, 15 à 20 centimètres. 8. Plumulaire anguleuse. P/umularia angulosa. Pl. stirpe flexuosé, basinudà ; ramis allernis , subcom- pressis, pinnalis ; pinnis bifariis secundis appressis. Mus. n°. B. var. stirpe longissimä. Mus. n°. * Aglaophenia angulosa. Lamour. Polyp. flex. p. 166, et Encycl. Zooph. p. 15. * Plumul. angulosa. Blaïinv. op. cit. p. 478. Habite les mers Australes. Péron ei Lesueur. Cette Plu- mulaire est remarquable par sa tige droite, fléchie en zigzags fréquents, non divisée, mais munie de rameaux alternes, ouveris ou ascendants, pinnés et quelquefois presque bipinnés. Les pinnules sont courtes et serrées. Leurs cellules sont unilatérales et ont une petite épine à leur base. La variété B. offre dans ce genre la tige la plus allongée peut les confondre avec ces derniers, à cause de leur disposition en série régulière sur le bord supérieur de rameaux simples qui, à leur tour, naissent d'une tige commune, dressée ct simple. M. Delle Chiaje a également figuré ce Sertularié, mais moins bien que son prédécesseur Cavolini, et en le confondant avec le Plumularia uncinata (Voyez Memorie su La sloria e nolomia degli animali senza vertebre del regno di Napoli, vol. 1v, p. 145, pl. 63, fig. 3.) M. Ehrenberg mentionne cette espèce sous le nom de Pennaria Cavolinü. (Mém. sur les Po- lypes de la mer Rouge, 50 70.) PLUMULAIRES, que l'on connaisse ; cette tige a environ six décimètres de longueur, Ses rameaux latéraux sont d’une longueur gu médiocre. 9. Plumulaire brachiée. Plumularia brachiata. Pl. stirpe recl&, basi nudä ; ramis opposito-geminalis, longis pinnatis patentibus ; pinnulis tenuibus brevius- culis bifariis subappressis ; vesiculis cylindraceis. * Aglaophenia crucialis. Lamour. Polyp. flex. p. 165. et Encycl. p. 17. * Plumularia brachiata, et Plumul, crucialis. Blainville. op. cit. p. 478. Mus. n°. Hab:te les mers Australes. Péron et Lesueur. La singula- rité frappante de cette espèce est d'avoir les rameaux opposés, non sur les côtés de la tige, mais sur des points communs de cette tige; en sorte que ces rameaux sont véritablement géminés. Ces mêmes rameaux sont très- ouverts, viennent par paires écarlées, et ce sont les inférieurs qui sont les plus longs. Les vésicules sont allongées, cylindracées, cerclées, hérissées sur leurs cercles. Hauteur, 25 à 30 centimètres, 10. Plumulaire frangée. Plumularia fimbriata. PI. stirpe ramisque pinnalo-fimbrialis; ramis allernis bifariis patentibus ; pinnulis creberrimis cili{ormibus. * Blainv. op. cit. p.478. Mus. n°. Habite les mers Australes. Péron et Lesueur. Elle est moins grande que celle qui précède, et a ses rameaux alternes plus fréquents , et ses pinnules ciliiformes plus ouvertes. Ses vésicules sont à peu près les mêmes. 11. Plumulaire scabre. Plumularia scabra. PI. surculis infernè nudis muricalo-scabris ; supernè ramoso-cymosis; ramis divisis pinnalis ascendenti- bus ; cellulis minulissimis. * Blainy. op. cit. p. 478. Mus. n°. Habite les mers Australes. Péron et Lesueur. Le port particulier de cette espèce la distingue éminemment. Ses tiges nues, scabres, ramifiées en cime vers leur sommet ; ses pinnules très-fines, serrées et ascendantes ; enûn, ses cellules mutiques et extrêmement pelites, la caractérisent. Hauteur, 12 centimètres. 12. Plumulaire pinnée. Plumularia pinnata. Pl. humilis, sureulis simplicibus pinnatis subarticula- dis; pinnis alternis laxiusculis; denticulis semi-campa- nulalis secundis ; vesiculis ovalis ore coronalis. Sert. pinnata. Soland. et Ell. p. 46. Ellis. Corall. tab. XI. F. 16. a. 4. * Sert. setacea. Pallas. Elen. Zooph. p. 148. * Aglaophenia pinnala. Lamour. Polyp. flex. p. 172. Encycl. p. 19. * Plumul. pinnata. Blainv. op. cit. p. 477- Habite lescôtes de France et d'Angleterre , dans la Manche. Ma collection. Elle s'élève à peine à 4 ou 5 centimètres. 15. Plumulaire sillonnée. Plumularia sulcata. PL. stirpe ramoso sulcato ; ramis erectis ; ramulis late- ralibus distantibus subpinnatis; uno latere celluliferis. * Blainv. op. cit. p.478. Mus, no, Habite les mers Australes, Péron et Lesueur, Cette espèce 209 est maigre, lâche dans toutes ses parties. Sa tige et ses branches offrent des sillons ascendants el ondés. Hau- teur, 15 ou 16 centimètres, 14. Plumulaire filamenteuse. Plumularia filamen- tosa. PL. surculis numerosis, filiformibus, ereclis, ramosis ; ramis apice pinnalis spicæformibus ; pinnulis secundis brevibus. Mus. n°. B. var. surculis filamentosis longissimis. Mus. n°. * Blainv. op. cit. p. 478. Habite les mers Australes. Péron et Lesueur. Elle forme une touffe de jets filiformes, noirätre ou brune, comme spicifère, et haute d'environ 12 centimètres. La variété B. offre des jets beaucoup plus longs et plus frêles. Les pinnules des épis sont courtes , serrées, Plumulaire pennatule. Plumularia pennatula. PL. filiformis, tenella, pinnata ; pinnis crebris, ascen- dentibus, appressis ; articulatis ; cellulis secundis, campanulatis, slipulà corniformi suffultis, purpu- reis. Mus. n°. Sert. pennatula. Soland. et Ell. p. 56. €. 7. f. v. 2. “ Aglaophenia pennatula. Lamour. Polyp. flex. p. 168. Expos. méth. des Polyp. p. 11. pl. 7. fig. 1. et 2. En- cycl. Zooph. p. 17. * Plumul. pennatula. Blainville. op. cit. p. 478. Habite l'Océan ind'en, la côte occidentale de la Nouvelle- Hollande. Péron et Lesueur. Espèce petite, délicate, fort jolie, et comme sanguinolente ou teinte de pour- pre. Ses jets naissent sur des filets tubuleux , rampants, entortillés et radiciformes. Ils sont nus inférieurement, et portent deux rangées de pinnules articulées, ascen- dantes, courbées, resserrées. Les cellules sont unila- térales, campanulées, subdentées, ct sessiles dans l'aisselle d’une stipule. Hauteur, 5 à 8 centimètres, 16. Plumulaire élégante. Plumularia elegans. PL. ramosa ; surculis ramisque pinnatis ; pinnulis aller- nis, dislichis setaceis patentibus ; denticulis secundis campanulalis spinul@ , suffultis. Mus. n°. Habite... Elle semble se rapprocher de la Sert. frute- scens. Soland. et Ell. p. 55. t. 6. fig. a. A.; mais ses pinnules sont plus longues, plus lâches, plus ouvertes, et offrent, toutes ensemble, la forme élégante d’une plume à barbes séparées. Ma collection. 17. Plumulaire sétacée. Plumularia setacea. PL. simplex, pinnala; pinnis allérnis subinceurvatis ; denticulis obsoletis remotissimis secundis ; vesiculis oblongis axillaribus. Sert. setacea. Soland, et El. p. 47, Ellis. corall. t. 38. f. 4. Shaw Miscellan. 2. t, 71. * Aglaophenia setacea. Lamour, Polyp. flex. p. 191, En- cycl. p. 18. * Plumul. setacea. Blainv. op. cit. p. 477. * Flem. op. cit. p.547. Habite les mers d'Europe. Ma collection. C'est la plus pe- * tite des espèces de ce genre. Ses jets pinnés et à pin- nules lâches, très-ouvertes, n’ont guère plus de 2 cen- timètres de longueur, 210 T 18. Plumulaire frutescente. Plumularia frute- scens, Pl. ramosa, lubulosa, pinnata; pinnulis selaceis, alternis, arrectis ; cellulis cylindrico-campanulatis. Sert. frutescens. Soland. et El, p. 55. pl. 6: fig. 1. et pl. 9. fig. 12. Aÿlaophenia frulescens. Lamour. Polyp. flex. p. 173. Expos, méth. des Polyp. p. 11. tab. 6. fig. a, ec pl. 9. fig. 1, 2 Encycl. p. 19. Flem. op. cit. p. 547. Plumul, fratescens. Blainv. op. cit. p. 477: Habite les côtes de l'Angleterre. + 19. Plumulaire en épi. Plumularia spicata. PL. caule erecto, paululüm cretaceo; ramis allernis, rectis, numerosis, spicalis. Aglaophenia spicala. Lamour, Polyp: flex. p. 166, et Encyel. Zooph. p. 15. Plumul. spicata. Blainv. op. cit: p. 478: Habite l'Océan indien. Les cellules campanulées, dit La- mouroux, semblent renfermées dans un calice, à cause de la forme de l'appendicé inférieur. Ÿ 20. Plumulaire flexueuse. Plumularia fleruosa. PL. caule flexuoso et ramoso; ramis pinnulisque recur- valis ; cellulis dentatis. Aglaophenia flexuosa. Lamour. Polyp. flex. p. 167, et Encycl. p. 16. Plumul. flexuosa. Blainv. op. cit. p. 478. Habite la mer des Indes. 21. Plumulaire arquée. Plumularia arcuata. Pl. ramosa, dichotoma ; ramis parum numerosis, ar- cualis ; cellulis canaliculatis. Aglaophenia arcuata. Lamour. Polyp. flex. p. 167. pl. 4. fig. 4, et Encycl. p. 16. Habite la mer des Antilles. Les cellules sont placées entre deux appendices; l'inférieur forme un coude avec deux dents opposées, placées dans l'angle de la courbure ; le supérieur est très-court. Ÿ 22. Plumulaire pélagique. Plumularia pelagica. PI. caule simplici; cellulis ovatis ; ore minuto ; ovariis ovalis, lævibus. Aglaophenia pelagica. Lamour. Polyp. flex. p. 170, et Encycl. p. 18. \ Se trouve sur les feuilles du Fucus natans. Ressemble beaucoup à la Plumul. plume. + 25. Plumulaire de Gaymard. P/umularià Gay- mardi. PL. pennata, articulata ; pinnulis forte articulatis ; cel- lulis brevibus campanulatis ; ore lalo ; ovariis elon- gatis, lævibus, acutis. Aglaophenia Gaymardi. Lamour. Encycl. Zooph. p. :8. Quoy et Gaymard. Voyage de l'Uranie, pl. 95, fig. get ro. Se trouve sur les grandes Hydrophytes du cap de Bonne- Espérance. Les cellules ont une large ouverture ronde avec un appendice court et aigu à leur base. T 24. Plumulaire spécieuse. Plumularia speciosa. PI. pinnata, rigida; pinnis subsecundis incurvis, cel- lulis campanulalo-effusis, dentatis, stipulaceis. HISTOIRE DES POLYPES. Sert. speciosa. Pallas. Elen, Zooph. p. 152. Bosc. vers. t. 3. p. 94. Aglaophenia speciosa. Lamour. Polyp. flex. p. 170, et Encycel. p. 18. Plumul. speciosæ. Blaïinv. op. cit. p.478. Habite les côtes de l'ile Ceylan. + 25. Plumulaire gélatineuse. Plumularia gelati- nosa. PI. pinnulis approximalis, alternis; cellilis minutis inappendiculatis. Aglaophenia glutinosa. Lamour, Polÿp. flex. p. 171, et Encycel. p. 18. Plumul. gelatinosa. Blainv. op. cit. p. 478. Se trouve dans les mers des Indes, et de l’Australasie, Ÿ 26. Plumulaire délicate. Plumularia gracilis. PL. simplex, pinnala ; cellulis minulissimis, distanti- bus, inappendiculatis. Aglaophenia gracilis. Lamour. Polyp. flex. p. 171, et Encycl. p. 18. Plumul. gracilis. Blainv. op. cit. p. 479. Se trouve dans l'Océan indien. 27. Plumulairesecondaire. Plumularia secundaria. PL. minima, alba ; stirpe incurvä ; cellulis campanula- tis ; ovariis axillaribus. Sert. secundaria. Cavol. Polypi mar. p. 226. pl 8. fig. 15. et 16. Aglaophenia secundaria. Lamour. Polyp. flex. p. 29r. et Encycl. p. 19. Plumul. secundaria. Blainv. op. cit. p.477. Sert. secundaria, Delle Chiaje. Anim. senza vert, di Napoli. t. 4. pl. 63. fig. 8. et 20. Habite les côtes de Naples. + 28. Plumulairehypnoïde. Plumularia hypnoïdes. Pl. ramosa , ramis pinnatis ; pinnulis creberrimis ; cel- lulis campanulatis, dentalis, rostratis. Sert. hypnoides. Pallas. Ellen. Zooph. p. 155. Aglaoph. hiypnoides. Lamour. Polyp. flex. p. 173 ; Ency- clop. p. 19. Plumul. kypnoïdes. Blainv. op. cit. p. 479. Se trouve sur les côtes de l'ile Ceylan. + 29. Plumulaire amathioïde. Plumularia ama- thioides. PI. caule ramoso ; cellulis simplicibus ovato-elongatis, 3-6 agglomeratis, sed distinclis; ovariüs pyrifor- mibus. Aglaophenia amathioides. Lamour. Polyp. flex. p. 173. et Encycl. p. 20. Plumul. amathioides. Blainv. op. cit. p. 478. Se trouve dans la baie de Cadix. M. Fleming a décrit, sous le nom de Plumularia bullata (Mém. de la Soc. Wernerienne de Londres. t. 5. pl. 9), une espèce nouvelle qui a été trouvée par le capitaine Parry, dans le détroit de Hudson , et qui est très-remarquable par ses gros- ses vésicules, d’où naissent des filaments radiciformes et des branches dentelées qui, à leur tour, portent d'aütres yésicu- les ; les dentelures des branches et de la tige sont disposées sur un seul rang et portent chacune un article qui paraît être une cellule polypifère, urcéolée. SÉRIALAIRES. SÉRIALAIRE, (Serialaria.) Polypier phytoïde et corné ; à tiges gréles , fistu- leuses , rameuses , garnies de loges cylindracées, saillantes, parallèles, cohérentes sérialement, dis- posées soil par masses séparées, soil en spirale con- tinue. Polyparium phytoïdeum, corneum ; surculis gra- cilibus, fistulosis, ramosis, calyciferis. Calyces cy- lindracei, prominuli, paralleli, seriatim cohœæren- tes, in massas distinclas vel in spiram continuam dispositi. Onsenvarions.—Les Sérialaires, quoique voisines des Sertulaires par leurs rapports, constituent un genre particulier bien distinct, et facile à recon- naître par la disposition des cellules des Polypes. Dans ce genre, les cellules, au lieu d’être séparées les unes des autres, et de représenter , le long des jets et des rameaux , des dents , soil opposées, soit alternes , sont tubuleuses, sont parallèles et cohé- rentes plusieurs ensemble, tantôt par rangées sé- parées et diverses, dans certaines espèces, el Lan- tôt ne formant qu'une rangée non interrompue, qui tourne en spirale autour des Liges el des rameaux dans d’autres espèces. Dans les espèces dont les rangées de cellules for- ment des masses séparées , on est Lenté de prendre chaque rangée pour des vésicules gemmifères pro- pres à reproduire ces Polypes. [Ces Polypes diffèrent beaucoup des Sertulaires, des Campanulaires et des Plumulaires , et me pa- raissent avoir le même mode d'organisation que les Cellaires et les Flustres. Les tentacules sont garnis de chaque côté d’une série linéaire de pelits cils vi- bratiles, et la bouche s'ouvre dans un tube alimen- {aire qui se recourbe sur lui-même, et revient se terminer sur le côté externe de l’espèce de vesli- bule qui porte les tentacules. Les Sérialaires appar- tiennent, par conséquent, à la division des Bryo- ZOaires, E.] ESPÈCES. $ Cellules cohérentes par masses séparées. 1. Sérialaire lendigère. Serialaria lendigera. S. ramosissima , diffusa ; ramis filiformibus articulatis subdichotomis ; cellularum seriis distinctis ; calycibus sensirn brevioribus. Sert. lendigera. Lin. Esper. Suppl. 2. t.9. Ellis. Corall. £. 15. n° 24. fig. b. B. * Pallas. Ellen. Zooph. p. 124. * Ser. lendinosa.Cavol. Polÿpimar. p. 229. pl. 9, fig. 1.2. * Amathia lendigera. Lamour. Polyp. flex. p.159. Expos, méthod. p. 10. et Encycl. méth. Zooph. p. 43. * Serialaria lendigera. Schweigger. Handbuch der na- turgeschichte, p. 426. * Cuvier. Règne anim. 2e éd. t, 3. p. 307. * Fléming. Brit. anim. p. 547. * Sert. lendigera. Delle Chiaje. Anim. senza vert, di Na- poli. t. 4. p. 146. pl, 63, fig. 6. et 16, 211 Habite les mers d'Europe. Ma collection. Elle est très- fine , très-rameuse , à ramifications presque capillacées. 2, Sérialaire cornue. Serialaria cornuta. S. ramosissima, arliculata, subcrispa, ramis aller- nis ; ramulis secundis incurvis ; cellularum seriis dis- linctis ; ultimis exlremilale biselis. “ Amathia cornuta. Lamour. Polyp. flex, p. 159. pl. 4. fig. 2. et Encycl. Zooph, p. 43. Mus. n°, Habite... l'Ocean asiatique. Je la crois du yoyage de MM. Lesueur et Péron. Elle est un peu plus forte et moins capillacée que la précédente , à extrémités cour- bées et comme frisées. 9 a. Sérialaire unilatérale, Serialaria unilatera- lis. S. ramosissima ; ramis eleganter arcualis ; conglomera- tionibus cellularum approximatis unilateralibus. Amathia unilateralis. Lamour. Polÿp. flex. p. 160. Ex- pos. méthod. des Polyp. p. 10. pl. 66. fig. 1 et 2. Encycl. méthod. Zooph. p.43. s Habite les côtes de la Méditerranée. M. de Blainville pense que cette espèce est une véritable Plumulaire (Manuel, p. 476). Mais cette opinion nous parait tout à fait inadmissible. T 20. Sérialaire alterne. Serialaria alternata. 5. ramosissima ; conglomerationibus cellularum alter- nalis, approæimalissimis, subcohærentibus ; cellulis numerosis subæqualibus. Amathia alternata. Lamour. Polyp. flex. p. 160. Expos. méth. des Polyp.p. 10. pl. 65. &g. 18 et 19. Encycl.p. 44. Habite la mer des Antilles, + 2c. Scrialaire entassée. Serialaria acervata. S.pumila, parum ramosa, subdichotoma ; ramis capil- laceis, Lenuissimis ; cellulis subsejunctis, in massam distinclam distantemque congregatis. Amathia acervata. Lamour. Encycl. p. 45, Serial. acervata. Blainv. op. cit. p. 476. Habite la mer du Japon. Les groupes de cellules, éloignés les uns des autres d'un millimètre au moins, sont com- posés de près de vingt cellules entassées sans ordre autour des tiges, et isolées dans la majeure partie de leur longueur. 2, d. Sérialaire chapelet. Serialaria precatoriai S. cespitosa, ramosissima ; ramis elongalis, ramosis, Lenuissimis ; conglomeralionibus cellularum ovalibus, distinclis, precaloriis ; cellulis subsejunctis, aliquo- lies unilaleralibus. Amathia precatoria. Lamour. Encycl. p. 45. Serial. precatoria, Blainv. op. cit. p. 456. Trouvée sur les côtes de Bretagne. T 2e. Sérialaire à demi contournée. Serialaria semi-convoluta, S. ramosa, capillacea ; ramis sparsis ; conglomeratio- nibus cellularum longissimis, distinctis, convolutis vel semi-convolulis. Amathia semi-convolutæ. Lamour. Encycl. Zooph. p. 44. Habite la Méditerranée. Cette espèce établit le passage entre les deux divisions du genre Sérialaire; les tiges et les ramifications sont filiformes ou capillacées, et les groupes de cellules sont très-distincts quoique rappro- chés ; les cellules sont toutes de la même longueur. $$ Cellules cohérentes par masses continues, spirales. 5. Sérialaire convolute. Serialaria convolula. S!. stirpe alternatim ramosä ; ramis simplicibus filifor- mibus ; cellulis cohærentibus in spiram continua, anguslam ,ramos involventem. * Amathia spiralis. Lamour. Polyÿp. flex. p. 161. pl. 4. fig. 2. Expos. méth. des Polÿp. p. 10. pl. 65, fig. 16 et 17. et Encycl. p. 44. * Serial. convoluta. Schweigger. op. cit. p. 426. * Serial. spiralis. Blainy. op. cit. p. 476. Mus. n°. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le- sueur. Ma collection. Sa tige, longue de quinze à dix- huit centimètres, soutient des rameaux ellernes, sim- ples, filiformes, entourés d'une spirale étroite et grimpanie que forment les cellules cohérentes en série continue. 4, Sérialaire crépue. Serialaria crispa. S. stirpe ramoso-paniculaté ; cellulis cohærentibus in spiram plicatocrispam , subfimbriatam. * Amathia convoluta. Lamour. Polyp. flex. p. 169, et Encycl. p. 44. * Serial. convoluta. Biainv. op. cit. p. 476. Mus. n°. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le- sueur. Ma collection. Celle-ci est un peu moins grande que celle qui précède ; elle est rameuse, paniculée , et a sa spirale moins régulière, moins étroite, plissée, presque frangée, et quelquefois interrompue. ’ Les Polypes dont MM. Quoy et Gaymard ont formé le genre Dépare, Dedalæa, ont beaucoup d’analogie avec les Sérialaires, ils naissent par groupes dis- üncts d’une tige rampante qui se ramifie ei s’ana- stomose; chaque groupe se compose de deux rangées latérales de Polypes entassés les uns sur les auires; ces Polypes onL une enveloppe tégumentaire assez consislante, mais membraneuse et transparente, qui conslitue une espèce de cellule oviforme fixée par sa base et livrant passage par son extrémité aux teniacules ei à la portion antérieure du canal di- gestif, lequel se recourbe sur lui-même pour former une anse, et s'ouvre au boul par ur anus distinct situé près de la base du prolongement tenlaculifère. Ces Polypes sont, comme on le voit , des Bryozoai- res, ei ils se rapprochent beaucoup des Valkeries de M. Fleming. L’espèce qui a servi à l'établissement de ce genre a élé désignée sous le nom de Dépare DE Maurice, Dedalæa mauritiana, Quoy et Gaymard (Voyage de J’Uranie, t. 4, p. 290.Zooph. pl. 26, fig. 1 el2; Blain- ville, Man. d’actin. p. 495). Les naturalistes qui l'ont découvert en ayant déposé un nombre consi- HISTOIRE DES POLYPES. dérable dans les collections du muséum , j'ai pu, grâce à l'obligeance de M. Valenciennes, en faire l'anatomie. $S Polypiers vernissés où légèrement encroûtés à l'extérieur. Ces Polypiers sont enduits d’un encroùtement ex- trêmement mince, le plus souvent luisani comme un vernis, et qui les rend en quelque sorte lapides- cents. Le peu d'épaisseur de leur encroûtement ne permet pas qu’il contienne seul les cellules des Po- lypes, comme cela arrive aux Polypiers cortici- fères. Certains d’enire eux sont même si singuliers , qu'ils n’offrent extérieurement aucune cellule appa- rente. Voici les principaux genres qui se rapportent à cette 2e division des polypiers vaginiformes. TULIPAIRE. (Lirioz0a.) Polypier phytoïde, lapidescent; à tiges tubuleu- ses, arliculées, adhérentes à un tube rampant. Cellules allongées, pédicellées, fasciculées trois à trois ; à faisceaux opposés, situé au sommet des ar- ticulaiions. Polyparium phrtoïdeum, lapideum, caulibus tu- bulosis, articulatis, tubo repentè adhærentibus. Cellulæ oblongæ , pedicellatæ , fasciculatim terne ; fasciculis ex apicibus articulorum. Osservarions.—Le Polypier singulier et assez élé- gani doni il s’agit ici ne peut appartenir au genre des Serlulaires, étant lapidesceni , et ayant ses cellules fasciculées trois à trois; l’on ne saurait non plus le réunir convenablemeni à celui des Cellulaires, puis- que ses cellules ne sont ni adnées ou décurrentes par leur partie inférieure, ni incruslées à la surface des Liges. Il faut donc en former un genre particu- lier, comme l’a déjà fait M. Lamouroux, dans un mémoire qui n’est pas encore publié. [ On ne connaît pas les Polypes dont la gaîne té- gumeniaire a servi pour l’établissement de ce genre, mais d’après la forme des cellules nous sommes porié à croire que ces animaux doivent se rapprocher des Sérialaires et des Cellaires plutôt que des Sertu- lariées. E.] Voici la citation de la seule espèce connue qui appartienne à ce genre. ESPÈCE. 1. Tulipaire des Antilles. Liriozoa caribæa. T. lapidea, subdiaphana, articulis clavatis ; cellula- rum fasciculis opposilis, et terminalibus. CELLAIRE. Cellaria tulipifera. Soland. et El. n° 15, tab. 5. fig. a. 4. * Pasythea tulipifera. Lamour. Polyp. flex. p. 155. pl. 3. fig. 7. Expos. méth. des Polÿp. p. 9. pl. 5. fig. a. 4. * Tulipaire tulipif ère. Blainv. Manuel. d’actinol. p. 185. pl. 83. fig. 1. Habite l’océan des Antilles. CELLAIRE. (Cellaria.) Polypier phytoïde, à tiges tubuleuses, rameuses, subarticulées, cornées, luisantes, lapidescentes. Cellules sériales, soit concaténées, soit adnées ou incrustées à la surface du polypier. Vessies gemmifères nulles, ou constituées par des bulles qui se trouvent sur certaines espèces. Polyparium phytoideum ; surculis ramosis, tu- bulosis, subarticulatis, corneis, nitidis, lapidescen- tibus. Cellulæ seriales, vel concatenatæ , vel adnatæ , plus minusve incrustatæ ad superficiem polypari. Vesiculæ gemmiferæ nullæ, nisi bullæ quæ in nonnullis speciebus extant. OnservaTIoNs. — C’est avec raison que l’on a sé- paré les cellaires des serlulaires que Linné confon- dait dans le même genre. Ces jolis polypiers en sont éminemment distingués, non-seulement par leur as- pect luisant ainsi que par lenduit particulier qui les couvre , et qui, comme ferait un vernis, les fait paraître brillants et lapidescents; mais ils en diffè- rent en outre par leurs cellules non entièrement li- bres sur les côtés des tiges, comme celles des ser- tulaires. En effet, les cellules des cellaires sont, tantôt incrustées et presque sans saillie à la surface des tiges et des rameaux, et tantôt adnées au polypier; elles sont décurrentes par leur base , quoique leur partie supérieure soit rejetée en dehors et plus ou moins saillante. Ces polypiers ressemblent à de petites plantes extrêmement déliées, à ramifications subarticulées, souvent très-fines. Ils présentent de petites touffes brillantes et fort jolies. On distingue aisément les cellaires des corallines, en ce que, dans celles-ci , les cellules des polypes ne s’apercoivent point au simple aspect, tandis que celles des cellaires sont toujours perceptibles. On peut partager les cellaires en deux groupes, soit comme section d’un même genre, soit comme formant deux genres particuliers, en distinguant celles dont les cellules sont incrustées et presque sans saillie, de celles dont la partie supérieure des cellules est saillante au dehors. [Les polypes dont cette division générique se com- pose diffèrent beaucoup des sertulaires,des plumulai- res, etc.,etsonttrès-voisins des flustres et des autres polypiers à réseaux. La cellule dans laquelle chacun de ces petits animaux est en quelque sorte logé, n’est pas une simple exsudation calcaire comparable à la coquille d’un mollusque , mais l'enveloppe tégu- DR LAMANCK, T. I. 215 mentaire du polype encroûté de carbonate de chaux et se continuant avec l'appareil digestif. Cet appa- reil se compose d’une première cavité, analogue jusqu’à un certain point au sac respiratoire des as cidies, dont l’ouverture extérieure est garnie d’une couronne simple de longs tentacules bordés latéra : lement d’une rangée de cils vibratiles; d’un tube alimentaire qui communique avec le fond de cette cavité et présente bientôt un renflement stomacal ; enfin, d’un intestin faisant suite à l’estomac, se re- courbant sur lui-même et se terminant par une ou- verture anale, distincte , située près de la surface externe de la première cavité dont il a déjà été question; on remarque aussi au bas de l’anse formée par l'intestin, un organe particulier qui pourrait bien être un ovaire destiné à produire des gemmes reproducteurs. Des faisceaux musculaires entourent aussi la portion antérieure du canal digestif et vont se fixer sur la face interne de l'enveloppe tégumen- taire, dans laquelle ils font rentrer par leur con- traction la partie tentaculifère de l’animal. Quant à la conformation de cette enveloppe ou cellule et au mode d’agrégation des polypes entre eux, on trouve dans cette division des différences très- grandes, et on s’en est servi pour subdiviser les cellaires de notre auteur en plusieurs genres dis- tincts. Dans la méthode de Lamouroux, le genre cellaire ne comprend que les espèces dont les cellules po- lypifères sont éparses sur toute la surface d’un po- lypier carlilagino-pierreux, cylindrique, articulé et rameux; on y range les trois premières espèces dé- crites par Lamarck ; ce sont , de tous les animaux de celle famille, ceux qui se rapprochent le plus des flustres et des eschares. Les autres cellaires de Lamaick ont été répartis en plusieurs genres sur les limites desquels les auteurs ne s'accordent pas, et pour les classer d’une manière naturelle, il est nécessaire d’en faire l’ob- jet d’une étude approfondie. Nous nous proposons de publier sous peu, dans les Annales des sciences naturelles , les observations que nous aurons faites sur leur organisation et leurs affinités. E.] ESPÈCES. 1. Cellaire salicorne. Cellaria salicornia. C. dichotoma, articulata ; articulis eylindricis, cellu- lis rhombeis oblectis. Cellaria farciminoides. Soland. et El. p. 16. Tubularia fistulosa. Lin. Ellis. Corall, t, 23, Esper. Suppl. 2. t. 2. * Cellaria salicornia. Pallas. Elen. Zooph. p. Gr. no 21, * Boddaert. Lyst. der plant-dieren, etc. p. 76. pl. 3. fig. r. * Salicornaria salicornia. Cuv. Règ. anim, r. éd, € 4. p: 75. 14 * Salicornia dlchatoma. Schweigger. Handbuch der na- turgeschichte, p. 428. * Cellaria salicornia. Lamour. Polyp. flex. p. 127. Expos. méthod. des Polyp. p. 5. et Encycl. Zooph. p. 178. * Farcimia fistulosa. Flem. Brit. anim, p. 534. * Cellariasalicornia, Blainv.Man.d'act.p.455.pl.77.fg.1. * Savigny, Égypte. Polypes. pl. 6. fig. 9. Mus. n°. Habite l’océan européen ct la Méditerranée. Ma collec- tion. Espèce bien connue; ses articulations sont un peu fusiformes. l 9, Cellaire céréoïde. Cellaria cereoïdes. C. ramosa, articulata ; articulis subeylindricis ; cellu- lis apice obliquatis : subprominulis. Cellaria cereoides. Soland. et El. p. 26. t. 5. fig. &. B. C. D. E. * Cellaria opuntioides. Pallas. Elin, Zooph. p. 67. * Sert. cereoides et S. opuntioides. Gmel. Lin.Syst, nat. p- 3862 ct 3863. * Cellaria cereoïides. Lamour. Polyp. flex. p. 127. Expos. méthod. des Polyp. p. 5. pl. 5. fig. 6. ct Encycl. Zooph. p. 178. * Delle Chiaje, Anim. senza vertebre di Napoli. t. 3, p, 45. pl. 48. fig. 83. 85. * Blainv. op. cit. p. 455. pl. 75. fig. 7. Habite la Méditerranée, sur les côtes de Barbarie. Ma collection. * Suivant M. Delle Chiaje, le Polype de la Cellaire céréoïde est pourvu d'une couronne de douze tentacules, du centre de laquelle s'élève une trompe rétractile. Dans les autres espèces de ce genre, et même de cette famille, nous n'avons vu rien de semblable, et nous doutons de l'exactitude de V’observation. E. 5. Cellaire délicate. Cellaria tenella. €. dicholomo-ramosissima, diffusa, articulala ; arti- culis filiformibus ; apicibus cellularum subprominulis. Mus. n°. Habite... les mers australes? du voyage de MM. Péron et Lesueur. Elle est frêle, délicate, très-fine, à ramifi- cations dichotomes, et tient à la précédente par ses rapports. 4. Cellaire filifère. Cellaria filifera. €. ramosissima , dichotoma, flabellata ; ramulis subsca- bris, ad lalera filiferis; cellulis minimis distichis imbricalis subprominulis. B. var. ramulis depressis, nudiusculis. (1) Le genre Canda de Lamouroux se compose de Cellariées dont les cellules, non saillantes, réunies et alternes, sont pla- cées sur une seule face de rameaux réunis par de petites fibres latérales et horizontales, et formant par leur ensemble un Po- lypier frondescent, flabelliforme , dichotome. Cette division a été adoptée par M. de Blainville, qui a eu l’occasion d'observer l'individu décrit par Lamouroux ét conservé dans le musée de Caen; mais cet échantillon était probablement altéré par la dessiccation, car ni lun ni l’autre de ces naturalistes n'indi- quent la conformation de l'ouverture des cellules ; on ignore également la disposition des vésicules gemmifères ; du reste les Canda sont évidemment très-voisins des Acamarchis. E. (2) Les caractères assignés par Lamouroux à son genre Ca- gerée, Caberea, sont les suivants : « Polypier frondescent cylin- drique ou peu comprimé; cellules sur une seule face, face opposée sillunnée; sillon longitudinal droit et penné. » M. de Blainville, qui a examiné les espèces décrites par cet auteur, assure que ce sillon n'est qu'une disposition de ces tubes radi- ciformes, mais que ces petits Polypes sont remarquables par la manière dont les cellules sont empilées obliquement sur une HISTOIRE DES POLYPES. * Canda arachnoïdes. Lamour. Polyp. flex. p. 132. pl. 2. fig. 6. Expos. méth. des Polyp. p. 5. pl. 64. fig. 19. 22. et Encycl. p. 164. (r) “ Blainv. Man. d’act. p.457. pl. 79. fig. 2. , Mus, n°. Habite l'océan asiatique austral, Péron et Lesueur. Ma collection, Ses jets, très-divisés et flabelliformes, n'ont que 3 centimètres de longueur. La variété B. n’est pres- que point filifère. 5. Cellaire barbue. Cellaria barbata. C. dichotoma, erecla, setis articulatis barbala ; ra- mulis terelibus subsquarrosis ; cellulis subprominulis uniselis. * Caberca dichotoma ? Lamour. Expos. méthod. des Polyp. pl. 64. fig. 17, 18, et Encyclop. p. 163, (2) * Blainv. op. cit. p. 457. pl. 97. fig. 4. Mus. n°, Habite l’océan asiatique? du voyage de MM. Péron et Lesueur. Ma collection. Elle est très-fragile, à barbes longues, ascendantes. * Cette espèce diffère beaucoup des précédentes : Les loges polypifères sont tubiformes et réunies en quatre stries lon- gitudinales qui sont intimement unies entre elles, et con- stituent un cylindre sur la surface duquel les ouvertures des cellules sont un peu saillantes et sont disposées d'une manière alterne ; immédiatement au-dessous de chacune de ces ouvertures, il naît-une soie très-longue, et chaque cy- lindre porte à son extrémité deux cylindres semblables. M. de Blainville a réuni , avec un point de doute, cette es- pèce avec la Caberea dichotoma de Lamouroux; mais d'après les caractères qu'il assigne à cette division, ce rap- prochement ne nous paraît pas motivé. 6. Cellaire loriculée. Cellaria loriculata. C. articulata, ramosissima: cellulis opposilis, subcu- neatis, adnalis, obliquè truncatis. © Ellis corall. t. 21. n° 7. /ig. b. B. Sert. loriculata. Lin. Esper. suppl. 2.t. 24. * Cellaria loriculata. Pallas. Elen. Zooph. p. 64. * Crisa loriculata. Lamour. Polyp. flex. p. 140. “ Loricaria europæa. Ejusdem. Expos. méth. des Polyp. p.7- * Loricula loricata. Cuvier, Règ. anim. 2° éd. t. 3. p. 303. * Notamia loriculata. Fleming, op. cit. p. 54r. * Gemicellaria loriculata. Blainv. op. cit. p. 46r. pl. 78. fig. 4. (3) Habite l’océan européen. Ma collection. Longueur, sept à face seulement du Polypier qu’elles forment , et par la manière dont elles sont soutenues par un faisceau de tubes radiciformes occupant la face opposée ou dorsale du Polypier. Lamouroux a décrit deux espèces de ce genre; 1° ia Caberea dichotoma Lamouroux (Polyp. flex. p. 130, pl. 2. fig. 5; expos. méthod. des Polyp. p. 5. pl. 64. 6g. 17 et 18, et Encyclop. p. 162 ; Blain- ville, Manuel d’actin. p. 457. pl. 77. fig. 4). 2° La Caberea pin- nata, Lamouroux (Polyp.plex. p. 130, et Encyclop. p. 162; Blainv. loc. cit.). M. de Blainville assure aussi que la figure donnée par Lamouroux de la Caberée dichotomeest tout à fait inexacte, et que la Caberea pinnata de la collection de Lamou- roux est toute différente de la G. dichotome (manuel, p.458). E. (6) La division générique établie par Lamouroux sous le nom de Loricaria , et appelée ensuite Notamia par M. Fleming, et Gemicellaria par M. de Biamwille (son nom primitif ayant déjà été employé en ichthyologie) se distingue facilement par la disposition des cellules Polypifères, qui sont ovales, à ouverture vblique subterminale , réunies deux à deux par le dos , et for- mant ainsi les articulations d’un Polypier phytoïde dichotome adhérant par des fibrilles radiciformes. M. dé Blainville pense CELLAIRE. huit centimètres. Les oscules des cellules sont latérales un peu au-dessous de leur sommet. 7. Cellaire caténulée. Cellaria catenulata. C. ramosissima, subcespilosa, crispa ; ramulis arlicu- latis, concatenatis, apice convolutis ; cellulis ovalibus nilidis, superimposilis, hinc depressis. Mus. n°. B. var. fusca; ramulis reclioribus. Mus. n°. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, Péron et Le- sueur. Espèce remarquable, très-élégante , offrant des touffes très-rameuses, luisantes, argentées, blondes, roussätres et comme frisées par l'enroulement de ses petites ramifications, Les cellules sont ovoïdes, subtur- binées, comme dentées à l'ouverture, convexes d’un côté, un peu déprimées de l’autre, Insérées les unes au- dessus des autres, elles donnent aux rameaux l'aspect de petites chaînes. La variété B. est rembrunie, et n’est point frisée. Hauteur, 6 à 9 centimètres, * Cette espèce , très-remarquable , présente les mêmes carac- tères génériques que les Polypiers figurés par M. Savigny sous le nom de Catenaires, que M. de Blainville a changé en celui de Catenicelle. (1) ‘ 8. Cellaire en scie. Cellaria serrata, C. ramosissima, subcrispa; ramis dicholomis, apice digitato-palmatis, ramulis serralis; articulis com- pressis, aculanqulis, hine concavis. Mus. n°. ÿ Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le- sueur. Cette espèce se rapproche tellement de la pré- cédente par ses rapports, qu’à son aspect je la prenais d'abord pour une de ses variétés. Cependant ses arti- culations, tout à fait aplaties, minces, concaves d’un côté , convexes de l'autre, et ses ramuscules éminem- ment en scie des deux côtés, l’en distinguent fortement, que ce genre passe aux Sertulaires de la division des Dyna- mènes, et mérite à peine d'être conservé (Manuel d’actin. p.461). Nous ne partageons pas cette opinion, et nous sommes porté à croire que les Polypes dont il est ici question , au lieu de ressembler aux Sertulaires, doivent avoir une structure ana- logue à celle des Flustres ; du reste, ces animaux n'ont pas encore été décrits. Lamouroux a fait connaître une seconde espèce de Gemicel- laire très-voisine de la précédente, mais qui s'en distingue par l'absence du bourrelet, qui, chez celle-ci, entoure l'ouverture des cellules; c'est le Loricaria americana, Lamouroux (Expos. méthod. des Polÿp. p. 7. pl. 65. fg. 8 et 9). Le Polypier figuré par M. Savigny, sous le nom générique de Gemellaire (Égypte. Polyp. pl. 15. fig. 4), et désigné par M. Au- douin sous le nom de Loricarit Lyypliaca (\ud. explie. dés pl. de M, Savigny), paraît être aussi une espèce distincte des précédentes, Le Gemicellaire boursette de M. de Blainville (op. cit. p. 46r) estune véritable Sertulaire de la division de Dynamènes. (Voy. P: 217, n° 19.) E. (r) Les caractères que M. de Blainville assigne au genre Ca- TENtCELLE sont les suivants : « Cellules cornées, ovales, à orifice non terminal, marginé, naissant l’une de l’autre et bout à bout ou transversalement, et formant une sorte de réseau ou de chaine appliquée ou adhérente à la surface des corps marins ; » mais celte définition, qui est exactement la même que celle du genre Hippothoë de Lamouroux , ne convient pas à toutes les espèces que le premier de ces naturalistes y range ; car l’une d'elles, la Catenicelle de Savigny, Blainy., loin d'être appli- uée ou adhérente à la surface des corps marins, s'élève en orme de pelit arbrisseau touffu, tandis que la Cutenicelle di- vergente, Blainv., qui est le type du genre Hippothoé, est un Polypier encroûtant. Nous pensons done qu'il conviendrait de modifier les caractères assignés au genre Catenicelle de ma- 215 Elle forme des touffes très-garnies, un peu crépues, grisâtres ou blondes, hautes de 5 à 6 centimètres. Les cellules paraissent adnées dans le côté concave des ramuscules. 9. Ecllaire dentelée, Cellaria denticulata. C. tenella, ramosa , dichotoma, albo-nitida ; surculis ramisque filiformibus, ad latera denticulatis ; cellu- lis bifariam imbricatis, apice prominulis. Habite l’océan d'Europe, sur les côtes de France. Ma collection. Elle parait avoir des rapports avec la cel- laire céréoïde ; mais elle est très-frêle, et éminemment dentelée sur les cètés par les pointes saillantes des cel- lules. Hauteur, deux à trois centimètres, = “Cette espèce a beaucoup de rapports avec les Cerisies de M. de Blainville. Les cellules tubulaires sont dirigées à droite et à gauche des branches du Polypier, et anticipent beau- coup les unes sur les autres, de façon à donner à ces bran- ches uuc largeur assez considérable. 10. Cellaire pectinifère. Cellaria pectinifera. €. minima, ramosa, ramis ramulisque pinnalis, pinnis uno latere pectinatis brevissimis. Habite... Ma collection. Communiquée par M. Lamou- rouæ. Sonaspéct singulier et étranger me fait présumer qu'elle provient du voyage de MM. Péron et Lesueur. 11. Cellaire pectinée. Cellaria pectinata. C. sureulis ramosis, pinnalo-pectinalis ; pinnis alternis, linearibus, distantibus, patentissimis, bifariam den- Lalis ; vesiculis ovato-truncalis, plicatis, coslatis. * Idia pristis. Lamour. Polyp. flex. p. 199. pl. 5. fig. 5, et Expos. méth. des Polÿp. p. 1r. pl. 66. fig. 10, 13. * Sert. prislis. Schweigger. op. cit. p. 426. * Idia pristis. Blainv. op. cit. p. 483. pl. 84. fig. 1. Mus. n°, nière à les distinguer des Hippothoés , et à y faire entrer seule- ment les Polypiers fixés par leurs bases, et dont les cellules, de forme plus ou moins ovalaire à ouverture étroite et laté- rale, naissent les unes des autres et forment des séries li- néaires isolées et dressées, qui se divisent en branches et simulent ainsi un arbuscule Lie ou moins rameux. Ce genre, ainsi circonscrit, comprendra : 1° le Cellaria catenulata de Lamarck (no 7); 2° le Cellaria vesiculosa du même (ne 20); 30 la Catenicelle de Savigny (Catenaria Savigny, Egypte, Po- lype, pl. 13. fig. 1; Lucratea contei, Audouin, Expl. des pl. de l'Égypte; Catericella Savigny, Blainv. Man. d'actin, p. 462. pl. 58. fig. 1); et 4° la Menipea hyalea, Lamouroux (Polyp. flex. p. 146. pl. 3. fig. 1 ; Blainv. op. cit. p. 463. 79. fig. 1). On pourrait peut-être y rapporter aussi l'Eucratea Cordierii, Audouin, figuré par M. Savigny dans l'ouvrage de l'Egypte (Polyp. pl. 13. fg. 3). Mais cependant ce Polype présente un caractère très-particulier dans sa tige, formée d'articles sans ouverture qui semblent être des cellules avortées. Les Catenicelles sont très-voisines des Eucratées et des Gemi- cellaires. Les Hirrornoés de Lamouroux diffèrent des Catenicelles en ce qu'elles sont rampantes et adhérentes aux corps sous-marins par la face postérieure des cellules, qui sont fusiformes. Î L'espèce (ype de ce genre est l'Hiprornoé nivencenre (Hippo- thoa ergat , Lamouroux, Expos. méthod. des Polyp. p. 8a. pl. 80. fig. 15 et 16 ; et Encyclop. p. 455), dont les celitules, en forme de Fuseau ou de navette , présentent sur leur face supé- rieure, près de leur sommet, une ouverture ronde, très-pelite. M. Fleming donne le nom d'Aippolhoa catenularia (Brit. anim. p. 224), à une espèce des côtes d'Angleterre qu'il croit étre le Tubipora catenularia de M. Jameson (Mern. Mém. t. 1. p. 561), et qui diffère de l'A. divergens de Lamouroux par la forme des cellules qui sont plus grosses et plus larges à leur extrémité antérieure; leur ouverture est ovale et un peu Épaiss E e et élevée sur les bords, ce 1i* 216 Habite l'océan asiatique austral. Péron et Lesueur. Cette cellaire a un aspect tout à fait particulier qui peut aisé- ment la faire reconnaître, Ses jets, tantôt simples et élégamment peclinés, tantôt soutenant quantité de rameaux alternes, pareïllement pectinés, sont remar-. quables par leurs ramilles ou pinnules linéaires , (rès- ouvertes, écartéesentre elles, et dentées des deux côtés comme l'os terminal du pristis ou poisson-scie. Les dents de ces pinnules paraissent être l'extrémité sail- lante et pointue des cellules tubuleuses et décurrentes de ce polypier. Les vessies gemmifères sont ovales- tronquées, plissées et striées sur les côtés. Longueur, 5 à 8 centimètres. Ma collection. (1) 12. Cellaire operculée. Cellaria operculata. C. ramosissima , striala ; ramis pinnato-pectinalis ; pin- nis allernis, linearibus, distantibus, patentissimis, bi- fariam denticulatis ; vesiculis lævibus, ovatis, trun- calis, operculatis. Mus. n°. Habite... Je la crois du voyage de MM. Péron et Lesueur. Cette Cellaire n’est peut-être qu'une variété de la pré- cédente : cependant ses vessies gemmifères sont si différentes ; et, d'ailleurs, moins élégante et plus dif- fuse, les dents latérales de ses pinnules étant très-peti- tes , il paraît convenable de la distinguer. 15. Cellaire ivoire. Cellaria eburnea. C. ramis arliculatis patulis ; cellulis alternis, tubulosis, decurrentibus, supernè obliquis, prominulis, trun- calis. Sertularia eburnea. Lin. Esper. suppl. 2. t. 18. Ellis. Corall. €. 21. n° 6. fig. a. 4. * Cellaire ivoire. Brug. Encycl. méth. vers. p.452. * Cellaria eburnea. Pallas. op. cit. p. 95. * Sert. d'ivoria.Cavol.Polyp.mar.p. 240. pl.o.fig.5.6.7. * Crisia eburnea. Lamour. Polyp. flex. p. 138. et Encycl. p. 224. (2) * Blainv. op. cit. p. 460. pl. 58. fig. 3. Habite les mers d'Europe. Ma collection. Elle est très- délicate, et n’a que 2 à 3 centimètres de longueur. 14. Cellaire thuia. Cellaria thuia. C:. stirpe rigid&, flexuosä , supernè paniculatà ; ramu- (1) Dans une note fixée à un échantillon de la Cellaria pec- tinala dans la collection de Lamarck, ce savant l'indique comme synonymie de l’{dia pristis, et l’examen que j'en ai fait confirme cette opinion en tant qu’on peut juger du Polypier de Lamouroux par la mauvaise figure que cet auteur en a donnée. M. de Blainville avait déjà reconnu que la description et la figure de l’Jdia pristis étaient l’une et l'autre incomplètes et fautives, et il regardait ce Polypier comme une véritable Sertulaire à cellules plus serrées , plus saillantes sur les côtés, et alternes ainsi que les rameaux. Ne connaissant pas la structure des Polypes, nous ne pouvons nous prononcer sur la place que ces animaux doivent occuper dans la méthode naturelle , mais nous croyons qu'on devra les rapprocher des Biseriaires ;la Cellaria pectinata de la collection de Lamarck a en effet la plus grande analogie avec la Sertularia lichenatrum figurée par Esper. (Voy. ci-après, n. 15.) S (2) Le genre Crise , tel qu'il a été fondé par Lamouroux, comprenait tous les Cellariées dont les cellules sont à peine saillantes et ont l'ouverture sur la même face du Polypier phytoïde et dichotome ou rameux qu’elles forment par leur réunion; mais les limites en ont été beaucoup resserrées par MM. Fleming et de Blainville. Ces naturalistes n'y laissent que les espèces dont les cellules, terminées par une ouverture tubu- Jaire et saillante , sont disposées sur deux rangs alternes ; ainsi circonscrit, ce genre a beaucoup d'affinité avec les Tubalipares HISTOIRE DES POLYPES. lis alternis, dichotomis ; denticulis distichis, appres- sis, allernis. Sert. thuia. Soland. et Ell. p. 41. Esper. suppl. 2. €, 23, Ellis corall. t. 5. n° 9. fig. b. B. * Othon Fabricius, Fauna Groen, p. 444. * Sert. thuia. Pallas. Elen. Zooph. p. 140. * Boddaert. Syst. der plant-dieren. pl. 5. fig. 3, * Lamour. Polyp. flex. p. 193. * Thuiaria thuia. Fleming. Brit. anim. p. 545. * Biseriaria thuia. Blainv. Man. d’actinol. p. 482. (3) Habite les mers d'Europe. Ma collection. Sa tige est dure, opaque, flexueuse. Ses rameaux sont transparents, moins pinnés que dans la Cellaire lonchite. 15. Cellaire lonchite. Cellaria lonchitis. C. pinnala, articulata; denticulis alternis, distichis, ap- pressis ; vesiculis ovalis, operculatis. Sert. lonchitis. Soland. et Ell. p. 42. * Ellis corall. pl. 6. n° 10. Sert. lichenastrum. Lin. Esper. suppl. 2. t. 35. * Pallas. Elen. Zooph. p. 138. “ Lamour. Polyp. flex. p. 194. * Delonch. Encycl. Zooph. p. 683. * Thuiaria articulata. Klem. Brit. anim. p. 5/5. * Biseriaria articulata. Blainv. op. cit. p. 482. Habite la mer des Indes, etc. Je n’ai point vu cette es- pèce. Voyez Sert. articulata. Esper. suppl. 2. tab. 8. On a probablement confondu ici deux espèces; celle figurée par Ellis, sous le nom de Lonchilis, paraît être le S. articulala, de Pallas et d'Esper, le S. lichenas- trum de Lamouroux, et habite les côtes del’Angleterre. Le S, lichenastrum de Pallas et d'Esper en diffère notablement. Du reste, on ne connaît les Polypes ni de l’une ni de l’autre. # 16. Cellaire ciliée. Cellaria ciliata. C. ramosissima, dichotoma, subserrata ; cellulis alter- nis, infernè adnatis, supernè obliquis et prominulis ; ore patulo ciliato. Cellaria ciliata. Soland. et Ell. p. 24. Sert. ciliata. Lin. Esper. suppl. 2. t. 14. * Othon Fabricius, Fauna Groen. p. 446. de Lamarck ; il est à ce genre ce que les Cellaires proprement dites sont aux Eschares. On range dans le petit groupe des Crisies la Cellaria eburnea (n. 13), et une espèce nouvelle qui a été décrite par M. Fleming sous le nom de Crisia luxata (British animals, p. 540), et qui ne diffère guère de la précé- dente que par un peu plus de largeur et d'épaisseur des bran- ches , par ses cellules plus courtes , plus rapprochées et à ou- verlures moins élevées, par la couleur noire des articulations et par les anneaux de même couleur qui se remarquent sur les racines tubiformes. Le Cellaria denticulata de Lamarck devrait aussi prendre place dans ce genre. Enfin le Polype figuré par M. Lister sous le nom de Tibiane (Philos. Trans. 1834. pl. 12. fig. 5) me pa- raît devoir se rapprocher des Crisies. E. (3) Le genre Tuurarra de M. Fleming ou BiserratRe de M. de Blainville a pour caractères : des cellules sessiles, non sail- Jantes, appliquées et placées à la file, sur deux rangs, le long des rameaux et ramuscules d'un Polypier phytoïde corné, fixé par des filaments radiciformes. On ne connaît pas le mode de conformation des Polypes, par conséquent il serait difficile d'indiquer avec précision leurs affinités naturelles, mais il est probable qu'ils se rapprochent des Sertulaires plutôt que des Cellariées. Les naturalistes que nous venons de citer rangent aussi dans ce genre la Cellaire lonchite (n. 15). E. CELLAIRE. 217 Ellis corall. t. 30, n° 5. fig. d. D. “ Pallas. Elen. Zooph. p. 74. * Crisia ciliata. Lamour. Polyp. flex. p. 139, et Encycl. Zooph. p. 225. “ Cellularia reptans. Flem. op. cit. p. 540. “ Bicellaria ciliata. Blainv. op. cit. p. 459. (x) Habite les mers d'Europe. Ma collection. Elle est très- rameuse, verdâtre presque comme un Hypnum, à ra- mifications grêles, en scie spinuleuse. Longueur, 3 à 4 centimètres. 17, Cellaire cornue. Cellaria cornuta. C. ramosa, articulata; cellulis tubulosis curvatis, altera suprà alleram ; set& ad osculum longissimà. Sert. cornuta. Lin. Esper. suppl. 2. t, 19. Ellis. corall. t. ar. n° fig, ce. C. * Esper. pl. 19. f. 1. Cellaria falcata. Pallas. op. cit. p. 76. *“ Eucralea cornula. Lamour. Polyp. flex. p. 149. Expos. méthod. des Polyp. p. 8. et Encycl. p. 378. (2) * Flem. op. cit. p. 541. * Unicellaria cornuta. Blainv. op. cit. p. 46. Habite les mers d'Europe. 18. Cellaire multicorne. Cellaria chelata. C. ramosa; cellulis corniformibus, uno latere ramulo- rum adnalis ; ore marginalo. Sert. loricata. Lin. Esper. suppl. 2. t, 29. Ellis corall. €. 22. fig. 9. 6. B. *“ Cellaria chelata. Pallas Elen. Zooph. p. 77. * Eucralea chelata. Lamour. Polyp. flex. p. 149. pl. 3. fig. 5. Expos. méthod. des Polyp. p. 8. pl. 65. fig. 10. et Encycl. p. 378. * Eucratea loricala. Flem. op. cit. p. 54r. * Unicellaria chelata. Blain. op. cit. p. 461. pl. 77. fig. 2. Habite les côtes d'Angleterre, sur les fucus. (1) Le genre Cerrurarra de M. Fleming ou Bicecrarta de Blainville se compose des Cellariées dont les cellules, peu ou point saillantes , sont disposées sur deux rangs alternes , s’ou- vrent du même côté et constituent par leur réunion un Polypier crétacé phytoïde, dichotome, fixé par des filaments radicifor- mes. Ce qui le distingue principalement des Crisies est le mode de terminaison des cellules, qui, au lieu de se prolonger en forme de tube, ne sont libres que par une petite portion du bord de leurs ouvertures, qui est très-oblique d’arrière en avant. On range dans ce genre la Cellaria Ciliata (n. 16), la C. plumosa (n. 21), la €. seruposa (n. 25), la C. reptans (n. 24), et plusieurs Polypiers figurés par M. Savigny, dans le grand ouvrage sur l'Égypte, mais encore non décrites (Voy. Polyp. pl. 11). Cependant il est à noter que ces divers Polypiers diffe- rent beaucoup entre eux et pourraient être reportés en deux divisions génériques distinctes. Nous pensons qu'il conviendrait de réserver le nom de Bicellaires aux espèces dont les cellules sont très-évasées comnre dans la €. Cilhiata. Les Polypes des Bicellaires ont la même structure interne que celle des Cellaires paAprement dites, de Flustres , etc. Celles dont les cellules ont a forme d’un carré long se rapprochent des Acamarchis. C'est probablement dans le voisinage des Bicellaires que doit être rangé un petit genre établi par M. Fleming aux dépens du genre Crisia de Lamouroux, et nommé Tricezvaine, Pricel- laria ; il se compose de Cellariées dont les cellules, à ouverture ovale et terminale, sont disposées sur trois rangs pour former les articulations d'un Polypier phytoïde dichotome fixé par des fibules radiculaires ; on y range : 10 Cellaria ternata, Ellis et Sol. pe 30. (Crisia Lernala. Lamouroux. Polyp- flex. p. 242. Tricellaria ternata, Kleming. Brit, anim. p. 450, Blainville. “us cit. p. 458.) 2° La Tricellaria tricythra , Blainville. op. cit. p. 458. Crisia tricythra, Lamouroux. Polyp. flex. p. 142. pl. 3.fig. 3. E. (2) M. Lamouroux a désigné sous le nom d’Eucratea, une division générique comprenant les Polypiers phytoïdes articulés, dont chaque articulation est formée d'une seule cellule simple, arquée, à ouverture oblique et dont chacune de ces cellules, + 18 bis, Cellaire appendiculéc. Cellaria appen- diculata. C. ramosa, articulata ; cellulis tubulosis, curvalis, al- Lera supra alleram ; setà juxta cellulam adhærente et longiore. Eucralea appendiculata. Lamour. Expos. méth. des Polÿp. p. 8. pl. 65. fig. 11. et Encycl. Zooph. p. 378. Unicellaria appendiculata. Blainv. op. cit. p.462. Trouvée sur le banc de Terre-Neuve. Cette espèce, très- voisine des deux précédentes, mais surtout de la C. cor- nue, se distingue par ses cellules en forme de cornet à bouquin, et par l’appendice filiforme qui part de la base de la cellule, y adhère dans toute sa longueur et la dépasse de beaucoup. 19. Cellaire bursifère. Cellaria bursaria. C. ramosa, articulata ; cellulis oppositis, pellucidis, carinalis ; lubulo adnato subclavato auctis. Soland. et EI, p. 25. Sert. bursaria. Lin. Ellis corall. t. 22. n° 6. fig. a. A. * Dynamena bursaria, Lamour. Polÿp. flex. p. 179. En- cycl. p. 289. * Gemicellaria bursaria. Blainv. op. cit. p.461.et Dyna- mena bursaria. ejusdem. loc. cit. p. 483. (Double emploi.) Habite les côtes d'Angleterre. (* Cette espèce paraît être une Sertulaire de la division des Dynamènes.) 20. Cellaire vésiculeuse. Cellaria vesiculosa. C. tenella ramosa, articulata; articulis subglobosis, vesiculosis, subbicarinatis, pellucidis, purpureo-punc- tatis. Vorticella polipina ? Esper. suppl. 2. t. 1. Mus. n°. Habite... Elle parait avoir beaucoup de rapport avec en forme de cornet, donne naissance près de son extrémité supérieure à une autre cellule à base très-étroite. Ce genre, très-remarquable, a beaucoup d'analogie avec les Bicellaires, dont il se distingue du reste très-facilement par la disposition des cellules en séries simples. Mais il avoisine surtout le genre Catenicelle dont il ne diffère que par la disposition de l'ouver- ture des cellules. Le genre Eucratée comprend, outre l'espèce indiquée ci-dessus (n. 17), le Cellaria chelata (n. 18), le Cel- laria appendiculata (n.18 a), et une espèce nouvelle figurée par M. Savigny dans l'ouvrage de l'Egypte (Polypes, pl. 13. fig.2), et désignée par M. Audouin, sous le nom d’£ucratea Lafontii. M. de Blainville réunit dans son genre Unicercaire les Eu- cratées de Lamouroux et le genre Laroëa du mème auteur ; mais les caractères qu'il y assigne ne nous paraissent pas être applicables à ce dernier, car on voit dans la figure du La/æa cornuta (Lamouroux , Expos. méthod. des Polyp. pl. 65. fig. 12 et 14), que les cellules sont éparses tout autour d'une tige commune cylindrique. Lamouroux caractérise son genre La/æa de la manière suivante : Polypier phytoïde rameux ; tige fistu- leuse, cylindrique, cellules éparses, allongées, en forme de cornet à bouquin. Il n'en décrit qu'une espèce, La L. cornutæ (op. cit. p. 8. pl. 65. fig. 12-14 ; Éncyclop. p. 480. Unicellaria Lafoyi, Blainville, Manuel d'actin. p. 462. pl. 58. fig. 7), qui a élé trouvée sur le banc de Terre-Neuve. Le genre Azecro de Lamouroux est également très-voisin des Eucratées, mais les cellules , au lieu d'être très-atténuées infé- rieurement, sont d'un diamètre presque égal dans toute leur longueur et séparées entre elles par une cloison. Il a été établi d'après un Polypier fossile adhérent et rampant qui se trouve dans le calcaire Jurassique supérieur de Caen, et qui a &t6 nommé Alecto dichotome (Lamouroux, Expos. méthod. des Polyp. p. 84. pl. 81. fig. 12, 13 et 14; et Encyclop. p. 4r. Fle- ming, Brit, anim. p. 534.— Blainville, Manuel d'acuin. p. 464. pl: 65. fig. 2.) M. de Blainville a donné le nom d'A4lecto ramea (Man. d'act. >. 464. pl. 78. fig. 6), à une seconde espèce qui se trouve à état fossile dans la craie de Meudon. E 218 l'espèce précédente ; cependant ses articulalions , qui semblent formées de deux cellules réunies, sont en- flées, vésiculeuses, et non aplaties comme dans Ja cel- lairé bursifère. Ses ramifications ressemblent à des portions de chapelet. Longueur, quatre centimètres ou environ, La figure citée d'Esper. ne présente point la Z’orticella polypine de Linné, mais un polypier presque sembla- ble à notre Cellaire vésiculeuse. (* Cette espèce appar- tient à la division des Catenicelles, 707. p. 215). 91. Cellaire plumeuse. Cellaria plumosa. C, cellulis unilateralibus, allernis, extrorsüm acutis ; ramis dichotomis, ereclis, fastigiatis, Soland, et EI, no 1. Ellis corall. €. 18. Sert. fastigiata. Lin. * Cellularia plumosa. Pallas. op. cit. p. 66. * Sert. fastigiata? Cavol. op. cit. p. 237. pl. 9. fig. 3.4. * Crisia plumosa. Lamour, Polyp. flex. p. 103. et Encycl. p. 226. * Cellularia fastigiata. Flem. op. cit. p. 539. “ Bicellaria fastigiata. Blainv, op, cit. p. 459. Habite les mers d'Angleterre. * Cette espèce se rapproche des 4camarchis de Lamou- roux. 29. Cellaire néritine. Cellaria neritina. C. ramosa, dichotoma, ferruginea; ramis uno latere cellulosis; cellulis extrorsûm mucronalis; vesiculis keliciformibus ; cellulis interjectis. Ellis corall. €. 19. Sert. neritina. Lin. * Cellaria nerilina. Pallas. Elen. Zooph. p. 69. * Cellularia nerilina. Brug. Encycl. vers. p. 449. * Esper. tab, 13. fig. 1. 2. 3. * Acamarchis neritina. Lamour. Polyp. flex. p. 135. pl. 3. fig. 2. Expos. méthod. des Polyp. p. 6, et Encyclop. Zooph. p.2. (1) * Cellularia nerilina. Flem. Brit. anim. p. 539. * Acamarchis neritina.Blainv: op. cit. p.459. pl. 77. fig. 3. B. eadem, minor, ramosissima, flabellata, plumbea. * Acamarchis dentala. Lamour. Polyp. flex. p. 135. pl. 3. fig. 3. Expos. méth. p. 6. pl. 65. fig. r. 3, et Encycl. p.2: * Blainv. op. cit. p. 459. Habite sur les côtes d'Amérique. La variété B. vient des mers de la Nouvelle-Hollande. Péron. Cellaire aviculaire. Cellaria avicularia. lee] C1 C. ramosa , articulata, nilida ; cellulis alternis bisetis; ore avium capilum instar galealo. Ellis corall: t. 20. fig. a. A. Sert. avicularia. Lin. * Celluria avicularia. Pallas. Elen. Zooph. p. 68. * Boddaert, Syst, der Plant-dieren p. 84. pl. 8. fig. 5. (x) Le genre Acamarems de Lamouroux comprend Jes Cella- riées dont les cellules ayant toutes leurs ouvertures dirigées du même côté, sont unies entre elles, disposées sur deux rangs alternes, terminées par une ou deux pointes latérales, et sur- montées d'une vésicule gemmifère en forme de coque ou de coquille. Ces Poiypes, comme on le voit, ne diffèrent que fort peu des Bicellaires (p. 217, note). Ils sont aussi très-voisins du genre Canda (Lamouroux) , dont il a déjà été question p. 214, aote ; leur structure intérieure est la même que celle des Flus- tres. M. Savigny a figuré plusieurs espèces qui n’ont pas encore HISTOIRE DES POLYPES. * Crisia avicularia. Lamour, Polyp. flex. p. 141, et En- cycl. Zooph. p. 225. * Zilustra avicularis. Fleming. Brit. anim. p. 536. * Blainville. Man. d'actin. p. 457. Habite dans les mers d'Europe, où elle est commune, * Cette espèce, très-voisine de la précédente, est remar- quable par les organes singuliers qui sont fixés à la par- tie latérale de la plupart des cellules , et qui ressemblent un peu à une tête d'oiseau; pendant la vie, ces organes exécutent continuellement des mouvements de flexion et d'extension ; on rencontre des appendices semblables sur plusieurs autres Cellariées. 94%, Cellaire rampante. Cellaria reptans. €. repens, dicholoma, articulata ; cellulis alternis, uni- lateralibus ; osculis bisetis. Soland. et EI, n° 4. Ellis corall. t. 20. n° 3. fig. b. B. Sert. reptans. Lin. * Cellaria reptans. Pallas. op. cil. p. 73. *“ Flem. Brit. anim. p. 540. + Crisia replans. Lamour. Polyp. flex. p. 140. *“ Bicellaria reptans. Blainy. op. cit. p. 459. Habite les mers d'Europe. 95. Cellaire raboteuse. Cellaria scruposa. C. repens, ramosa, uno latere cellulosa ; cellulis aller- nis, extrorsüm anqulatis. Ellis corall. t. 20. n°4. fig. e. C. Sert. scruposa. Linn. Cellaria scruposa. Pallas. op. cit. p. 72. * Esper. Zooph.p. 13. fig. 1. 2.3. * Bose. vers. t. 3, p. 110. pl. 29. fig. 7. * Crisia scruposa. Lamour. Polyp. flex. p. 139. et Encycl. p. 229. - * Bicellaria scruposa. Blainv. op. cit. p. 459. Habite dans les mers d'Europe. 96. Cellaire nattée. Cellaria texta. C. sureulis semi-teretibus, ereclis, dichotomis, rariter pilosis, uno latere bifariam textis ; altero celluloso. Ma collection. Habite dans l'Océan asiatique austral. Péron et Lesueur. * Cette espèce se rapproche beaucoup des Acamarchis, mais elle présente plusieurs rangées de eellules sur la même branche. . Cellaire cirreuse. Cellaria cirrata. to E C. articulala, ramosa, dicholoma , incurvala; arlicu- dis subciliatis, ovalo-truncalis, uno latere planis, cel- luliferis. * * Cellaria crispa. Pallas. op. cit. p. 7r. “Sert. crispa et 5. cirrata. Gmel. Syst. nat. p.3860, n° 68, et 3862, n° 74. * Tubularia crispa. Esper. pl. 7. fig. 1.3. * Menipea cirrata. Lamour. Polyp. flex. p. 145. et Expos. méthod. des Polyp. p. 7. pl. 4. fig. d. D. (2) se So (voyez le grand ouvrage sur l'Égypte, Polypes pl. 12). (2) Le genre Ménrrée (Menipea, Lamouroux), est un démem- brement des Cellaires, remarquable par la disposition des cel- lules polypifères, qui ont toutes leurs ouvertures dirigées du même côlé, et sont (à ce que l’on assure) réunies plusieurs ensemble en masses concaténées qui à leur tour forment un Polypier rameux, articulé. Outre les deux espèces mentionnées ci-dessus (n. 27 et 28.) Lamouroux rapporte à ce genre: 19 La MénipËs peroronxée (M. floccosa, Lamouroux, Polyp. ANGUINAIRE. * Delonch. Encycl. Zooph. p. 514. * Blainv. op. cit. p. 460. Habite dans les mers de l’Inde. Elle varie ; à articulations non ciliées. Ma collection. ; 98. Cellaire éventail, Cellaria flabellum. C. ramosa, dichotoma, articulata; articulis subcunei- {ormibus , uno latere cellulosis. Soland. et Ell. p. 28. n° 16, tab. 4. fig. e. C. * Sert. flabellum. Gmel. Lin. Syst. nat. p. 3862. n° 73. * Menipea flabellum. Lamour. Polyp. flex. p, 146. et Expos. méCh. des Polyp. p. 7. pl. 4. fig. e. €. “ Delonch. Encycl. op. cit. p.515, . * Blainv. op. cit. p. 463. Habite dans l'Océan. [Le genre VincurainE, J’incularia, de M. Defrance, qui correspond au genre Glauconome de M. Gold- fuss, a la plus grande analogie avec les Cellaires proprement dites, ou Salicornaires (Cuv.). La com- position de ces polypiers fossiles est essentiellement la même, mais comme on n’en trouve que des frag- ments très-petits, on ne sait pas si les cylindres ré- sultant de la soudure d’un certain nombre de ran- gées longitudinales de cellules sont articulés ou non; dans ce dernier cas, on devra conserver cette divi- sion générique; mais nous pensons que, dans le cas contraire, il n’y aurait aucune raison suflisante pour la distinguer des Cellaires proprement dites. On connaît quatre espèces de Vinculaires, savoir : 10 La VincuraiRE FRAGILE (Vincularia fragilis, De- france, Dict. des Sc. nat.t.58, p. 214, pl. 45, fig. 5; Blainville, Manuel, p. 454; Glauconome tetragona Munster, Goldfuss, Petref. p. 100, pl. 56, fig. 7) qui a quatre faces formées chacune par une rangée de cellules hexagonales, et qui a été trouvée dans le calcaire grossier de la Westphalie avec les espèces suivantes, 90 La VincurAIRE nEXAGONE (Glauconome hexa- gona. Munster; Goldfuss, op. cit. p. 101, pl. 56, fig. 8; Fincularia hexagona, Blainv. loc. cit.) qui présente six faces également formées chacune d’une rangée de cellules ovalaires et alternées. 5° La ViNGULATRE RHOMBIFÈRE (V’éncul, rhombifera, Glauconome rhoïnbifera. Munster, Goldfuss, Petref. p. 100, pl. 56, fig. 6; J'incularia rhombifera, Blainy. loc, cit.) qui est subeylindrique et présente un nom- bre considérable de rangées alternées de cellules elliptiques. 4° La VINCULAIRE MARGINÉE (Glauconome margi- flex. p. 146; et Encyclop. p.515; Cellaria [loccosa, Pallas Elen, p. 70), dont les articulations subcunéiformes sont légère- ment dentelées sur les bords, et les cellules ovales et placées sur deux rangs. Ellé habite l'Océan Indien. 29 La Méxrrée urace (Menipea hyalæa, Lamouroux, Polyp. flex. p. 146. pl. 8. fig. 1; Blainville, op: cit. p. 463. pl. 59. 219 nata. Munster, Goldfuss, Petref. p. 100, pl. 56; fig. 5. V’incularia marginata. Blainv. loc. cit.) qui diffère de la précédente par des cellules hexagonales et quelquefois aussi larges que longues. Le polypier fossile dont Hi. Defrance a formé le genre Inrricatre, Zntricaria, parait également se rapprocher des Cellaires proprement dites, surtout de la C. Salicorne. Mais il a aussi des rapports avec certains Rétépores. Il se compose de cellules hexa- gonales à bords relevés qui couvrent toute la sur- face d’un polypier assez solide, fistuleux intérieures ment, et composé d’un nombre considérable de rameaux cylindriques, non articulés et anastomosés irrégulièrement. On n’en a décrit qu’une seule es- pèce : l'INTRICAIRE DE BAYEUx, ntricaria Bajacencis (Defr. Dict. des Sc. nat. t. 25, p. 546 et pl. 46, fig. 1, sous Je nom d’Intricaire d'Ellis; Lamouroux, Ency- clop. p. 465; Blainville, Man. d’actin. p. 456) qui a été découvert par M, de Gerville dans le dépar- tement de la Manche. E.] ANGUINAIRE. (Anguinaria.) Polypier phytoïde, rampant, grêle, fistuleux. Cel- lules droites, filiformes, tubuleuses, distantes, un peu en massue, à ouvertures placées latéralement au-dessous de leur sommet. Polyparium phyloideum, repens, gracile, fistulo- sum. Cellulæ erectæ, distantes, filiformes, subcla- vatæ, tubulosæ, lateraliter infrà apicem aperte. [Polypes dont l’ouverture buccale est terminée par une couronne de longs tenlacules régulièrement ciliés sur les bords, dont la structure intérieure pa- rait être analogue à celle des Cellaires et dont la portion terminale se relire dans une gaine tubi- forme, subclaviforme, fendue au sommet et fixée par sa base sur une souche rampante. E.] Onservarions, — Il n’est pas possible de ranger convenablement l'Anguinaire, ni parmi les Sertu- laires, ni parmi les Gellaires, tant elle en diffère par le caractère de ses cellules. En conséquence, après lavoir examinée moi-même, j'ai pensé qu'il était nécessaire d'en former un genre particulier, quoi- qu’il n’ait encore qu’une espèce, si le Polype de Ca- \ Big. 4), qui ne nous paraît pas avoir les caractères assignés par Lamouroux à son genre Ménipée, car chaque articulation ne semble être formée que d'une seule cellule, comme chez les Gitenicelles, disposition qui du reste a été indiquée par M. de Blainville comme étant propre à tous ces Polypes. E. 220 volini (Cav. pol. 5, p. 221, lab. 8, f. 11) n'en est pas une seconde. L’Anguinaire présente des jets très-grêles, fili- formes, un peu dilatés par espaces, fistuleux, subla- pidescents, rampants ou grimpants, et attachés le long des rameaux de certains Fucus. Il s'élève de ces jets des cellules distantes, épar- ses, filiformes, un peu en massue et spatulées au sommet, au-dessous duquel est une ouverture ellip- tique et latérale. Ces cellules font paraître les jets comme pinnés irrégulièrement, et ont l’aspect de rameaux simples ou un peu courts. [Jusqu'en ces derniers temps on ne connaissait que la gaîne tégumentaire de ces Polypes ; mais un observateur habile dont nous avons déjà eu l’occa- sion de citer les travaux, M. Lister, vient d’en pu- blier une bonne figure dessinée d’après le vivant, et de constater l’analogie de structure qui existe entre ces animaux et les Cellaires, les Flustres, etc. Guidé par la forme extérieure des Anguinaires, et ignorant encore leur véritable nature, M. Meyen a cru pouvoir rapprocher ces Polypes de son genre Acrocordium (1) et les placer avec ce groupe dans une classe qu'il propose d'établir sous le nom de Polypozoa agastrica; mais les observalions récentes de M. Lister prouvent que la structure des Angui- -naires n’est pas du tout telle que M. Meyen la sup- posait. E.] ESPÈCE. 1. Anguinaire spatulée. Anguinaria spatulata. Ellis. Corall. L. 22. n° 11. fig. c. C. D. Sertularia anquina. Lin. Cellaria anquina. Soland. et EI. no 12. Esper. suppl. t. 16. * Cellularia anguinea. Pallas. Elen. Zooph. p. 78. * Ætea anguina. Lamour. Polyp. flex. p. 153. pl. 3. f. 6. Expos. méth. des Polyp. p. 9. pl. 65. f. 5. et Encycl. P- 12. * Anguinaria spatulata. Schweigger. Handbuch. p. 425. * Anguinaria anquina. Fleming. Brit. anim. p. 542. * Cuvier. Règne anim. 2e éd. t. 3. p. 30. * Blainville. Man. d'actinol. p. 467. * Lister. Trans. ofthe Philos. Soc. 1834. pl. 12. f. 4. Habite dans les mers d'Europe. Ma collection. DICHOTOMAIRE. (Dichotomaria.) Polypier phytoïde, à tiges tubuleuses, subarti- culées, dichotomes, enduites d’un encroûtement calcaire. Cellules des Polypes non apparentes. Polyparium phytoideum ; caulibus tubulosis, sub- (1) M. Meyen a donné le nom d’Acroconniux à des animaux polypiformes qui consistent en un tube rampant , d'apparence cornée, ramifiés latéralement, terminés par un corps en massue dont la surface est couverte de courts tentacules renflés et arrondis au bout; ces corps ne présentent, suivant lui, aucune trace de bouche ni de cavité digestive, proprement dite ; mais HISTOIRE DES POLYPES. articulalis, dichotomis, cruslé calcareä indutis. Cel- lulæ polyporum nullæ. Onsenvarions. — Les Dichotomaïres ont beaucoup embarrassé les zoologistes qui ont essayé de les rap- porter à des genres connus; aussi les uns en ont fait des Tubulaires , et d’autres les ont rangées parmi les Corallines. Quoique les Polypes de ces Polypiers ne soient nullement connus, leur encroù- tement calcaire les distingue éminemment des Tu- bulaires, et leurs tiges fistuleuses les éloignent évi- demment des Corallines; il est donc nécessaire de les considérer comme constituant un genre parti- culier que nous croyons convenablement placé dans celle division. Les Dichotomaïres de la première section sont éminemment tubuleuses, et articulées ou subarti- culées. On remarque qu’il n’y a point d'ouverture à l'extrémité des rameaux, sauf les fractures ; que, conséquemment, les Polypes ne sortent point par ces extrémités. Cette particularité les distingue de tous les autres vaginicoles. Quant aux Dichotomaires de la deuxième section, et dont M. Lamouroux forme ses Liagores, je crois qu’on peut, en effet, les distinguer, n'étant point articulées, et paraissant souvent non tubuleuses. Je présume néanmoins qu’elles sont fistuleuses, et que la compression a pu rendre ainsi leurs tiges et leurs rameaux comme aplatis. Ces Dichotomaires inarliculées ont été regardées comme des Fucus lichénoïdes. Je pense, malgré cela, que ce sont des Polypiers, et comme elles pa- raissent avoir beaucoup de rapports avec celles de la première section, je ne les en séparerai pas pro- visoirement. [Il existe encore une grande incertitude sur Ja nature des Dichotomaires, des Corallines, etc.; on ne découvre chez ces êtres aucune trace de Polypes, et tout porte à croire qu’ils n’appartiennent même pas au règne animal, mais devront prendre place parmi les végétaux; car lorsque, par l’action de l’acide hydrochlorique, on les dépouille du dépôt calcaire dont ils sont encroûtés, on voit que leur tissu se compose de vésicules analogues aux cellules du parenchyme des plantes et ne ressemblant à rien de ce qui se rencontre chez les animaux. Cavolini, Spallanzani, Olivi et plusieurs autres naturalistes avaient déjà émis l'opinion que ces corps étaient réellement des végétaux plutôt que de véritables Polypiers; Schweigger, dans un travail plus récent, a apporté de nouveaux arguments à l’appui de cette manière de voir, ct dernièrement encore, un bota- niste habile de Berlin, M. Link, a publié de nouvel- les observations tendant toutes à prouver que les dans leur intérieur on distingue un liquide en mouvement. On n'en connait qu'une espèce trouvée par M. Meyen sur des tiges de fucus natans et appelée par ce voyageur Acrocordium album (Nov. act. Acad. Cæsareæ Leopold. Carol, naturæ curio- sorum, vol, vi. supplém. tab. xxvin. Gg. 8). E. DICHOTOMAIRE. 2: Dichotomaires, de même que les Corallines, etc., sont des Algues. Les Dichotomaires de la première section, celles dont Lamouroux a formé son genre Galaxaura, sont très-ramifiées, et dans l’état frais, elles ont, d’après M. Link, les articulations rondes, tandis que par la dessiccation ces parties se présentent aplaties, creuses et traversées par des membranes irrégulières; leurs deux faces, l’externe et l’interne, sont recouvertes d’une couche calcaire qui n'existe pas dans les premiers temps de la vie; vues sous la loupe, on y remarque des trous disséminées irré- gulièrement, souvent très-rapprochés les uns des autres, qui, selon le naturaliste que nous citons ici, servent peut-être à la sortie de la semence, comme dans les Fucus. Lorsque le dépôt calcaire est enlevé au moyen de l'acide hydrochlorique, on voit distinctement, avec un fort grossissement, que tout le corps du végétal est composé de lamelles entrelacées sur lesquelles se trouvent de grandes cellules vésiculeuses ; enfin ces lamelles elles-mêmes paraissent se terminer par des cellules vésiculeuses, et lorsqu'on n’enlève pas complétement la matière calcaire on voit que les cellules en sont presque entièrement remplies. Le genre ZLiagore, de Lamouroux, établi aux dé- pens des Dichotomaires de la seconde section, se distingue des précédents par l’absence d’articula- tions. Le tronc de ces êtres est ramifié et recouvert de chaux; le Z. complanata, la seule espèce observée par M. Link, est comprimé et à branches vertes d’un côté, calcaires de l’autre; lorsqu'on met ces branches dans l’acide hydrochlorique pendant plu- sieurs jours, on parvient à diviser toute la substance en grandes cellules vésiculeuses qui , sous le micro- scope, paraissent être lâächement réunies entre elles par une membrane. Si on n’enlève qu'une partie du dépôt calcaire et qu’on examine aussitôt la branche, on trouve une membrane dont le bord est recouvert de vésicules et dont la surface est parsemée de petits amas de carbonate de chaux. (Voy. Schweigger Beobachtungen auf naturhistorischen Reisen, 19, ct Link, Mémoires de l’Acad. de Berlin 1851, et An- nales des Sciences naturelles, 2 série, Botanique, t. 11, p. 521.) E.] ESPÈCES. $. Dichotomaires tubuleuses, subarticulées (1). 1. Dichotomaire fragile. Dichotomaria fragilis. D. ramosissima, dichotoma, subfastigiata ; articulis cylindricis : ullimis apice subcompressis. (1) Cette division, comme nous l'avons déjà dit, correspond au genre Galaxaura de Lamouroux, rangé par cetauteur dans l'ordre des Corallinées, divisions des Polypiers flexibles (ou non entièrement pierreux, à substance calcaire mêlée avec la substance animale ou la recouvrant et toujours apparente), et caractérisé do la manière suivante : « Polypier phytoïde, di- Le Me Tubularia fragilis ? Gmel. p. 3832. Corallina tubulosa ? Pall. Zooph. p.430. Tubularia umbellata ? Esper. suppl. 2. t. 17. Mus. n° Habite les mers d'Amérique. Ma collection. Elle présente des touffes extrêmement garnies, très-rameuses, dicho- tomes, en cime corymbiforme, blanches ou d'un vert blanchâtre. Longueur, six à neuf décimètres. (* Suivant Lamouroux, cette espèce ne devrait pas êlre distinguée de la Dich. ridée, n° 3.) 2, Dichotomaire obtuse. Dichotomaria oblusata. D. corymboso-ramosa, dichotoma, arliculata; articulis oblongo-ovatis, subvesiculosis, exsiccatione compres- sis. Corallina obtusata. Soland. et Ell. p. 112. t. 22. f. 2. Tubularia oblusata. Esper. suppl. 2. tab. 5. *“ Galaxaura oblusata.Lamour. Expos. méth. des Polyp. p.21. pl. 22. f. 2, etEncycl. Zooph. p.428. “ Cuvier. Règne anim. 2e éd. £. 3. p. 307. * Blainville. Man. d’actinologie, p. 154. Habite sur les côtes des îles Bahama. Ma collection. Elle est blanchâtre, très-rameuse , dichotome, et en cime corymbiforme, comme la précédente ; mais ses ramifi- cations sont plus grosses, à articulations renflées, comme vésiculeuses. 5. Dichotomaire ridée. Dichotomaria rugosa. D. ramosa, dicholomo-cymosa ; articulis cylindricis, annulato-rugulosis, subcontinuis, apicibus compressis. Corallina rugosa. Soland. et EI. 1. 115.6. 22. f. 3. Tubularia fragilis. Esper. suppl. 2. t, 3. Tubularia dichotoma. Esper. suppl. 2. t. 6. (2) * Galazaura rugosa. Lamour. Expos. méth, des Polÿp. p- 21.pl. 22. f. 3, et Encycl. p. 429. “ Blainv. op. cit. p.554. Habite les mers d'Amérique, les côtes de la Jamaïque. Ma collection. L'on a pris ses synonymes pour ceux de la Dich. fragile, dont il paraît qu'on n’a pas encore donné de bonnes figures. 4, Dichotomaire lapidescente. Dichotomaria lapi- descens. D. ramosa, dichotomo-fastigiata, subarticulata, fusco- virens; articulis cylindricis, induralis, Lomentoso-his- pidis. Corallina lapidescens. Soland. et EI. p. 112. t. 21. fig. g.ettab. 22. Ê. 9. Mus. n° * Galaxaura lapidescens. Lamour, Expos. méth. des Po- lyp. p. 21. pl. 2. f. 9 et 22. Encycl. p. 429. * Blainv. op. cit. p. 555. Habite les cotes de Ténériffe. Le Dru. Ma collection. Celle-ci forme des touffes d’un brun verdätre, avec des placesblanchâtres ,etsemble lapidescente par laroïdeur de ses ramifcations. Un duvet tomenteux, presque his- pide, recouvre ses parties et les colore. Là où le duvet manque, les parties sont blanches. Longueur, six cen- timètres, ——————— "À chotome , articulé, quelquefois biarticulé ; cellules toujours in- visibles. » va (2) Lamouroux fait remarquer que le Tubularia dichotoma d'Esper, est une variété de la D. rugosa dont il a fait, à tort, une espèce distinete sous le nom de Galaxzaura annulata. Voy. Encyclop.Zooph. p. 429. E. 222 + 4a. Dichotomaire oblongue. Dichotomaria oblon- gala. D. dichotoma, articulis oblongis, teretibus, dessiccatione compressis ; corlice rubido. Corallina oblongata. Sol. et Ellis. p. x14. pl. 22.f. x. Galaxaura oblongata. Lamouroux. Polyp. flex. p. 262; Expos. méthod. des Polyp. p. 20. pl. 22. fig. 1; et En- cyclop. Zooph. p. 428. Blainville. op. cit. p. 554. Habite les Antilles. + 4b. Dichotomaire ombellée. Dichotomaria wmbel- lala. D. dichotoma, ramis corymbosis ; articulis longissimis. Tubularia umbellata. Esper. Zooph. Tubul. tab. 17. Galaxaura umbellata. Lamouroux. Polyp. flex. p. 263 ; — etEncyclop. p. 426. Blainville. op. cit. p. 554. Habite les Antilles. + 4c. Dichotomaire cylindrique. Dichotomaria cy- lindrica. D: dichotoma, articulis eylindricis, subæqualibus, læ- vibus. Corallina cylindrica. Sol. et Ellis, p. 114. tab. 22. fig. 4. Galaxaura cylindrica. Lamouroux. Expos. méthod. des Polÿp. p. 22.pl. 22. fig. 4 ; et Encyclop. p. 429. Habiteles mers des Antilles. T 4d. Dichotomaire endurcie. Dichotomaria indw- rata. 4 D. dichotoma, ramis subcontinuis , terelibus, lævibus, divaricatis, apice bifurcatis. Corallina indurata. Sol. et Ellis. p. 116. tab. 22. fig. 7. Galaxaura indurata. Lamouroux. Expos. méthod. des Polyp. p.22. pl. 22. fig. 7; Encyclop. p. 430. Blainville. op. cit. p.555. Habite sur les côtes des îles de Bahama. + 4e. Dicholomaire janioïde. Dichotomuaria ja- nioides. D. dichotoma caulibus cespitosis, ramis filiformibus, paululèm articulatis. Galaxaura janioides, Lamouroux. Polyp. flex. p. 265 ; Encyclop. p. 430. Blainville. op. cit. p.555. Habite les mers de l’Australasie. + 4f. Dichotomaire lichénoïde. Dichotomaria liche- noïdes. D, dichotoma, intricata, ramis continuis, rugosiusculis, terelibus, dessiccatione supernè complanatis. Corallina lichenoides. Sol. et Ellis. p. 116. tab. 22. fig. 8. Lin. Gmelin. p. 384r. Galaxaura lichenoides. Lamouroux. Expos. méthod. des Polyp. p. 22. pl. 22. fig. 8. Blainville. op. cit. p. 555. Habite les côtes des îles de Bahama. ($. Dichotomaires lichénoïdes, non articulées. 5. Dichotomaire alterne, Dichotomaria alterna. D.ramosa, canescens ; rariis ramulisque cylindricis : ramulis alternis sensim breviaribus. HISTOIRE DES POLYPES. Liagora canescens. Lamouroux. mss. * Liagora albicans. Lamouroux. Polyp. flex. p. 240. pl.7-fig 7- * Schweigger. Handbuch, p. 438. * Delonchamps. Encyclop. p. 490. * Blainville, Manuel d’actinol. p. 560. Habite les mers des climats chauds (* des Indes). Ma col- lection. D’après un morceau communiqué par M. La- mouroux. 6. Dichotomaire bordée, Dichotomaria marginata. D. dichotoma-ramosa, corymbosa, albida ; ramis com- planalis, margine involutis : ullimis brevissimis ob- lusis. Corallina marginata. Soland. et EI. p. 115. tab. 22.f.8. * Galaxaura marginata. Lamouroux. Expos. méthod, des Polyp. p.21. pl. 22. fig. 6; et Encyclop. p.429. * Blainville. op cit. p. 555. Habite sur les côtes de Bahama. Ma collection. Ses rami- figations sont aplaties, et leurs bords sont relevés, presque roulés en dedans, ce qui les fait paraître cana- liculés, 7. Dichotomaire fruticuleuse. Dichotomaria fruti- culosa. D. ramosa, dichotomo-corymbosa ; ramis Lerelibus rigi- dulis : ultimis brevissimis, subaculis. Corallina fruticulosa. Soland. et EI. p. 116. tab. 22. * Galazaura fruticulosa. Lamouroux.Expos.méthod. des Polyp.p. 22. pl. 22. fig. 5 ; et Encyclop. p./30. * Dichotomaria fruticulosa. Blainville. op. cit. p. 558. B. var. ramis gracilioribus ; ramulis ultimis subulatis. Habite , sur les côtes des îles Bahama , l'Océan atlantique. Ses ramifications sont grêles, cylindriques, rigidules, blanches, rembrunies aux extrémités. Longueur, six ou sept centimètres. Ma collection. 8. Dichotomaire usnéale, Dichotomaria usnealis. D. ramosissima, dichotoma, diffusa, incana ; ramis fili- formibus, perangustis, complanalis ; apicibus alle- dis. Ma collection. * Blainville. op. cit. p. 559. Habite... Elle offre des touffes très-fines, très-rameuses, diffuses , à ramifications aplaties, fort étroites et blan- châtres. Longueur, six à huit centimètres. 9. Dichotomaire féniculacée. Dichotomaria fœni- culacea. D. ramosissima, diffusa, viridula ; ramis plano-conca- vis ; ramulis brevibus, subalternis, apice acutis. * Liagora {æniculacea. Blainville. Manuel d’actin. p.559. Ma collection. Habite... Elle est petite, verdâtre ou grisâtre, et semble avoir des rapports avec la Corallina liehenoïdes de Soland et Ell., p. 116. t. 22. f, 8. (* Voy. plus haut, n° 4f.). Longueur, quatre ou cinq centimètres. 10. Dichotomaire divariquée. Dichotomaria diva- ricata. D.ramosissima, dicholomo-corymbosa, incano-viridula; ramis divaricalis, continuis, partim teretibus, parlim compressis et canaliculalis ; apicibus aculis. * Blainville. Manuel d'actin. p. 558. Mus. n° TIBIANE. 22 Habite... la Méditerranée ? Ma collection. Elle est d'un blanc verdätre, lichénoïde ou féniculacée, à ramifica- tions divergentes, en partie cylindracées, et en partie aplaties et en canal. Le Muséum en possède une variété qui provient de l'herbier de Z'aillant, dont presque toutes les ramifications sont comprimées, 11. Dichotomaire corniculée, Dichotomaria corni- culata. D. ramosissima, diffusa, implexæa, incano-viridula ; ra- mis Lenuibus, teretibus, subcontinuis ; apicibus furca- Lis, corniculalis. - Corallina mollior albida, cortice gypseo, corniculata; Lippii. n° 83, ex herb. Faillantii. Mus. n° a Liagoraversicolor. Lamouroux.mss. (*Polyp. flex. p. 237; et Exp. méthod. des Polyp. p. 18.) * Lamouroux distingue deux variétés de cette espèce, sa- voir : * Var, À. Ramis sparsis. “ Fucus lichenoides. Desfontaines. Flora. atlant, t, 2. P. 427. * Turner. Hist. Fuc, n° 118. *“ Fucus viscidus. Forskael, Flor. Egypt. Arab. p. 193. * Var.B. Ramis compressis dichotomis, [lexibilibus. * Fucus lichenoides. Esper. Icones. Fucor. p. 102. tab. 50. * Gmelin. Hist. Fucor. p. 120. tab. 8. f. 1 et 2. * Liagora complanata. Agard. 1 “Link, Annales des Sc. nat. 2esérie botanique. t.2. p. 324. * Liagora versicolor. Blainville. Manuel d'actin. ol. p- 559. Habite la Méditerranée ; les côtes du Levant, de l'Égypte. Ma collection. Elle se rapproche, par la forme de ses parties, de la Dichot. fruticuleuse ; mais elle est plus molle, à ramifications plus fines, très-rameuses, mêlées, diffuses, et forme des touffes très-garnies, vertes et blanchâtres. 12. Dichotomaire de Madagascar. Dichotomaria ramo-SpOngIA D. alba, ramoso-dichotoma ; ramis subcarnosis, com- pressis, apice obtusis. * Blainville, op. cit, p. 559. Mus. n° Habite les côtes de Madagascar. Elle était dans l'herbier de Vaillant, sous le nom de Ramo-spongia de Madagas- car. Longueur, cinq centimètres. + 15, Dichotomaire céranoïde. Dichotomaria cera- noides. D. caule dichotomo ; dichotomis numerosis approxæima- tis ; extremitalibus bifurcatis. Liagora ceranoides. Lamouroux. Polyp. flex. p. 239. Delonchamps. Encyclop. Zoop. p. 490. Dichotomaria ceramoides. Blainville. Manuel d’actin. p. 559. Habite sur les côtes de l'ile Saint-Thomas. Rameuse, de la grosseur d'un poil de sanglier. Grandeur, deux pouces. * 14. Dichotomaire orangée. Dicholomaria au- rantiaca. D. ramosa, ramis numerosis, sparsis, leviter spinosis ; colore aurantio. Liagora aurantiaca. Lamouroux, Polyp. flex. p. 239. Delonchamps. op, cit. p. 490. QT Blainville. Manuel d'actin. p. 560, Habite la Méditerranée, + 18. Dichotomaire physcioïde, Dicholomaria Phy- scioides, D. ramosa, lœvis ; ramis sparsis, parüm numerosis ; colore bruneo. Liagora physcioides. Lamouroux. Polyp. flex. p. 239. Delonchamps. Encyclop. Zooph. p.490. Blainville, Manuel d'actinol. p. 559. Habite la Méditerranée. + 16. Dichotomaire farineuse. Dichotomaria fari- nosa. D. caule ramoso, subspinoso ; colore olivaceo pulveru- lento. Liagora farinosa.Lamouroux. Polyp. flex. p. 240. Delonchamps. op. cit. 490. Blainville. Manuel] d'actinol. p. 560. Habite la mer Rouge. + 17. Dichotomaire étalée. Dichotomaria distenta. D. caule tereliusculo, filiformi , æquali, gelatinoso, ra- mosissimo ; ramis ramulisque distentis, apicibus fur- calis. Liagora distenta. Lamouroux, Polyp. flex. p, 240; et Expos. méthod, des Polyp. p. 18. Delonchamps. Encyclop. p. 490. Blainville. Manuel d’actinol. p.560, Habite la baie de Cadix. + 18. Dichotomaire articulée. Dichotomaria arli- culata. D. caule ramisque terelibus, sparsis ; cortice crasso, ‘dessiccatione diversè articulalo. Liagoræarticulata. Lamouroux. Expos. méthod, des Po- lyp. p: 19: tab. 68. fig. 9. Delonchamps. Encyclop. p. 490. Habite l'ile de Bourbon, TIBIANE, (Tibiana.) Polypier fixé, tubuleux, membraneux ou corné, légèrement encroüté à l'extérieur, perforé sur les côtés, à ouvertures allernes, amples, un peu sail lantes. Polyparium fivum, tubulosum, membranaceum aut corneum, extùs crustula calcarea vel furfura- cea indutum, ad latera perforatum; osculis allernis amplis, subprominulis. Onservarions. — Ce nouveau genre, auquel j'avais d'abord donné le nom de Sacculine, ne connaissant alors que l'espèce singulière à tube rameux, parait avoir des rapports avec les Tubulaires. Mais ces tu- bes sont perforés latéralement comme certaines flütes. Leurs ouvertures sont alternes, terminent tantôt des angles, tantôt des saillies Lurbinées, sac- ciformes, et ressemblent à des cellules,sans fond. Ainsi, quoique nous ne connaissions pas encore 224 Jes Polypes de la Tibiane, nous savons qu'ils com- muniquent ensemble dans le tube membraneux ou un peu corné qui les contient, [On ignore encore la structure des Polypes qui paraissent devoir habiter l’intérieur de ces tubes ; M. de Blainville pense que chaque coude est formé par une cellule, mais il n’a pas eu l’occasion de s’as- surer s’il existe effectivement des cloisons intérieu- res qui diviseraient la cavité de ces tubes en autant de loges particulières. L'extrémité inférieure du Polypier est fixée par des radicules. E.] ESPÈCES, 1. Tibiane rameuse. Z'ibiana ramosa. T. tubo membranaceo subflexuoso, supernè ramoso albo; cellulis prominulis sacciformibus. “ Lamouroux. Polyp flex, p. 219. *Schweigger. Beobachtungen auf naturhistorischen Rei- sen. pl. 6. fig. 56; Handbuch, p. 425. * Delonchamps. Encyclop. Zooph. p. 743. * Blainville. Manuel d’actinologie, p. 469. Mus n° Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le- sueur. 2. Tibiane fasciculée. Tibiana fasciculata. T. tubis plurimis, infernè coalitis, supernè distinctis, Îlexuoso-angulatis ; osculis ad basim angulorum. * Lamouroux. Polÿp. flex. p. 219. pl. 7. fig. 5; et Expos. méthod. des Polyp. p. 16. pl. 68. fig. 1. *Schwecigger. Beobachtungen. pl. 6. fig. 55; et Handbuch. p. 425. “Delonchamps. Encyclop. p. 743. * Blainville. Manuel d’actinologie, p. 469. pl. 81. fig. 2. Mus. n° Habite... De la Collect. stathoudérienne. Elle est plus petite que la précédente. ACGÉTABULE. (Acetabulum.) Polypier fungoïde, enduit d’un encroûtement cal- caire; à Lige simple, filiforme, fistuleuse , termi- née par un plateau orbiculaire, enfoncé au centre. Plateau ayant des stries rayonnantes en dessus et en dessous, perforé dans le bord (1), et composé de tubes réunis orbiculairement. Polyparium fungoides, crustà calcare4 indutum; slipite simplici, filiformi, fistuloso ; pelté terminali orbiculatä, centroque supernè excavato. Tubuli numerosi, orbiculatim coaliti, peltam utrinquè radiatim striatam, et margine perforatam constituunt. 6 D (1) Ainsi que l’observe Cuvier, il n’existe pas d'ouverture à l'extrémité de ces tubes. E. HISTOIRE DES POLYPES. Les Acétabules appartiennent évidemment à Ja division des Polypiers vaginiformes, et constituent un genre particulier , singulièrement distinct. Ces Polypiers ressemblent à de petits champi- gnons blanchâtres, dont le pédicule, filiforme, très- grêle, long et tubuleux, soutient un petit plateau orbiculaire, presque cyathiforme. Ce plateau est formé par une rangée de tubes réunis, dont les ou- vertures se trouvent dans le bord, Ces tubes sont-ils les loges de différents individus qui communiqueraient entre eux dans le tube du pé- dicule ; ou, selon ce que l’on peut présumer des ob- servations de Donati, n’y a-t-il qu'un seul animal dans le Polypier, dont les tentacules , nombreux et d’une extrême finesse, ont des issues dans l’excava- tion centrale du plateau ? [On n’est pas encore fixé sur la nature des Acéta- bules ; M. Schweigger pense que ces êtres singuliers appartiennent au règne végétal, et M. Link les range parmi les Algues ; cette opinion parait en effet très- probable, mais pour l’élablir complétement il fau- drait faire de nouvelles observations sur la structure etle mode de reproduction des Aeétabules. Quoi qu’il en soit, il est bien certain que ces êtres ne res- semblent en rien aux Sertulariées ou aux Cellaires avec lesquels ils sont associés ici. E.] ESPÈCES. 1. Acétabule méditerranéen. Acetabulum mediter- Traneur. A. peltarum margine regulari recto ; culmis ereclis. Acetabulum marinum. Tournef. Inst. R. herb. t. 318. Callopilophorum. Donat. Adr. p. 28. t. 3. Tubularia acetabulum. Gmel. * Corallina androsace. Pallas. Elen. Zooph. p. 430. * Corallina acetabulo. Cavolini, Polyp. mar. p. 254. “ Olivia androsacea. Bertholoni. Variorum Italiæ planta- rum. Déc, 3. p.117. * Acelabularia medilerranea. Lamouroux. Polyp. flex. P. 249. * Acetabularia integra. Ejusdem. Expos. méthod. des Polyp. p. 19; et Encyclop. Zooph. p. 6. * Acetabulum mediterraneum. Schweigger. Handbuch, p- 438. * Delle Chiaje. Anim. senza vertebrediNapoli. t. 1. p. 64. fig. 16 et 18. “ Cuvier. Règne animal. 2e édit. t. 3. p. 308. “Blainville. Manuel d’actinol. p. 556. pl. 66. fig. 3. “Link. Annales des Sciences naturelles. 2e série. Botani- que. t. 2. p. 325. Habite dans la Méditerranée, sur les pierres, etc. 2, Acélabule des Antilles. Acetabulum caribœum. A. peltarum margine subcrispo, replicato ; culmis præ- longis. Brown. Jam. 74. t. 4o. fig. 4. Tubularia acetabulum. Esper. Tubul. pl. 1. * Acetabulum crenulata. Lamouroux. flex. p. 249. pl. 8. fig. 1; Expos. méthod. des Polyp. flex, p. 20. pl. 69. fig. 1 ; et Encyclop. p. 6. POLYPIERS A RÉSEAU. * Acelabulum caribæum. Blainville. op. cit. p. 556. Habite dans l'océan des Antilles. Ma collection. Elle est un peu plus grande que celle qui précède; le bord de l'ombrelle est presque crénelé. Ÿ 3. Acétabule à petit godet. Acetabulum caliculus. A.pumila, peltà caliculiforme, margine crenalo. Lamouroux. Encyclop. Zooph, p. 7. Quoy et Gaymard. Voyage de l'Uranie. Zool, pl. 90. fig. 6. et 7. Blainville. op. cit. p. 556. Trouvé dans la baie des Chiens-Marins par MM. Quoy et Gaymard, ; LI POLYPHYSE. (Polyphysa.) Polypier fungoïde, enduit d’un encroûtement cal- caire ; à tige simple , filiforme, fistuleuse, terminée par un amas de cellules bulloïdes. Cellules vésiculeuses, inégales, ramassées en tête. Polyparium fungoides, crust calcare4 indutum; stipile simplici, filiformi, fistuloso, cellulis bullæ- formibus terminato. Cellulæ vesiculares, inæquales, in capitulum con- gestæ. Osservarions. — La Polyphyse dont il s’agit res- semble tellement aux Acétabules par son port, que j'ai été tenté de la réunir à leur genre. Mais au lieu d’un plateau orbiculaire, rayonné en dessus et en dessous, l’on voit au sommet de chaque tige de la Polyphyse un amas de petites vessies subglobuleuses, bien séparées en tête terminale. Cette forme et cette disposition des cellules de la Polyphyse me parais- sent si particulières, que je crois devoir distinguer ce Polypier comme formant un genre séparé mais voisin des Acétabules. [Les Polyphyses devront probablement suivre les Acétabules et être rangées avec les Corallines dans le règne végétal. E.] ESPÈCES. 1. Polyphyse australe. Polyphysa australis. P. culmis numerosis erectis fasciculatis; capitulis inæ- qualibus terminalibus. * l'ucus peniculus. Dawson-Turner. Fuci icones De- scrip. etc. t. 4. p.77, pl. 228. fig. a. c. * Polyphysa aspergilosa.Lamouroux. Polyp. flex. p. 252. pl. 8. fig. 2; et Expos. méthod. des Polÿp. p. 20. pl.69. fig. 2. 6. * Cuvyier. Règne animal. se édit. t. 3. p. 309. * Delonchamps. Encyclop. Zooph. p. 649. * Polyphysa australis. Schweigger. Handbuch, p. 438. * Blainville. Manuel d'actin. p. 557. Mus. n° Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, sur une Z’énus. Péron et Lesueur. Elle est blanche comme les Acéta- bules. Ses tiges, fliformes et fistuleuses , n'ont que quatre centimètres de longueur. Les vessiés paraissent 295 turbinées, rétrécies vers leur base, arrondies À leur sommet. Ÿ 2. Polyphyse rougeâtre. Po/yphysa rubescens. P. vesiculis globosis rubescentibus, solitariis, peduncu- latis. Physidrum rubescens. Raffinesque Schamaltz. Car. di alcune nov. gen. e sp. di Anim. Sic. P-97. pl. 20. fig.r1. Polyphysa rubescens. Delle Chiaje. Anim, senza vert, di Nap. t.2,p. 71. Blainville. Manuel d'actin, p. 557. Habite les côtes de Sicile : fixée sur des coquilles, —4— TROISIÈME SECTION. POLYPIERS À RÉSEAU. Polypiers lapidescents » Subpierreux, à expansions crustacées ou frondescentes > Sans Compacilé inté- rieure. Cellules petites, courtes ou peu profondes , tantôt sériales, tantôt confuses, et, en général, disposées en réseau à la surface des expansions , Ow sur les Corps marins. OgsERVATIONS. — Les Polypiers à réseau appar- tiennent à une famille de Polypes très-voisine de celle qui précède, par ses rapports , et qui se lie na- turellement avec la suivante sous les mêmes consi- dérations. Elle est, malgré cela , bien distinguée de l'une et de l’autre par la forme et par la consistance des Polypiers qui s’y rapportent, et sans doute par les Polypes eux-mêmes. Ici, le Polypier ne forme plus de tige fistuleuse 5 comme ceux de la section précédente. Ce Polypier, lapidescent ou subpierreux , tantôt offre des expan- sions cruslacées, c’est-à-dire qui s'étendent en forme de croûte mince sur les corps marins ; {antôt consti- tue des expansions aplaties, frondescentes, simples, ou se divisant en lobes ou en lanières ; et tantôt ses expansions aplalies sont portées sur une Lige pleine, comme articulée. Dans tous les cas les cellules sont petites, sessiles, rarement diffuses, le plus souvent sériales ou dispo- sées en réseau à la surface des expansions, soit sur une seule de leurs faces, soit sur les deux faces op- posées. Ces cellules sont courtes, subtubuleuses , droites ou obliques, tantôt contiguës et disposées par rangées régulières ou d’une manière diffuse, et tantôt sont isolées ou écartées les unes des autres. Leur ouverture terminale est un orifice tantôt or- biculaire, régulier, simple, et tantôt ellipsoïde, subtrigone et irrégulier, à bord souvent denté ou cilié. Quelquefois cet orifice est en partie fermé par un tympan ou diaphragme operculaire. Malgré tant de particularités diverses, on recon- naît que la section des Polypiers à réseau embrasse une famille très-naturelle, qui conduit aux Polypiers foraminés. C’est surtout parmi les différents genres de cette 226 section que l'on voit en quelque sorte s’accroitre progressivement la consistance du Polypier, lequel devient de plus en plus solide et presque tout à fait pierreux à mesure que l’on avance dans la section. Aussi, les premiers genres de cette famille n’offrent- ils que des Polypiers minces, délicats, lapidescents et flexibles ; tandis que les derniers en présentent de plus solides et de plus pierreux, quoique sans compacité intérieure. En examinant la substance de ces différents Polypiers, on voit que la matière cré- tacée l'emporte progressivement en abondance sur la matière membraneuse ou animale; ct, quoique encore flexibles, surtout au moment où on les sort de l’eau , ils deviennent ensuite de plus en plus roi- des, cassants, et même plusieurs sont déjà en grande partie pierreux. Assez souvent il arrive que les expansions de ces Polypiers sont divisées en ramificalions ou en Ja- nières qui s’anastomosent entre elles avec des répé- titions fréquentes. Ilen résulte que le Polypier offre lui-même une véritable réticulation, ou qu'il est percé à jour par une mullitude d'ouvertures sem- blables et en forme de fenêtres. Il paraît que les Polypes de ces Polypiers ne com- muniquent point les uns avec les autres, n’ont point de corps commun, distinct de celui des individus, ct ne constituent point des animaux composés. Ils ont le corps court ou peu allongé, puisque leurs cellules sont peu profondes, et que les expansions de leur Polypier ont, en général, peu d'épaisseur. [Les Polypiers à réseau se lient de Ja manière la plus étroite avec les Cellaires de Lamarck, et c’est avec raison que M. de Blainville les réunit dans une même famille. La structure des Polypes est tout à fait la même que chez les Cellaires proprement dites, les Acamarchis, etc., comme nous le verrons en parlant des Flustres. E.] Voici les genres que je rapporte à cette section, parmi lesquels les derniers font évidemment une transition aux Polypiers foraminés. [Eamarck divise ses Polypicrs à réseau en dix gen- res, Savoir : Les Flustres. Les Tubulipores. Les Discopores. Les Cellepores. Les Eschares. Les Adéones. Les Rétépores. Les Alvéolites. Les Ocellaires. Les Dactylopores.] FLUSTRE. (Flustra.) Polypier submembraneux, flexible, lapidescent , frondescent ou en croûte mince; constitué par des (1) Notre auteur paraît avoir confondu ici l’espèce de cadre entourant une portion plus ou moins considérable de la paroi antérieure de la cellule, avec l'ouverture par laquelle saillent HISTOIRE DES POLYPES. cellules contiguës, adhérentes, disposées par rangées nombreuses, soit sur un seul plan, soit sur deux plans opposés. Cellules sessiles, courtes, obliques ; à ouverture terminale, irrégulière, souvent dentée ou cilite sur le bord (1). Polyparium submembranaceum, flexile , lapides- cens, frondescens aut in cruslam tenuem expan- sum, cellularum seriebus numerosis uno vel utroque latere disposilis quasi contextum. Cellulæ sessiles conliquæ, adhærentes, breves, obliquateæ ; ore terminali ,subringente, in nonnullis dentato vel ciliato. 77 Opservarions. — Les Flustres, auxquelles on don- nait autrefois le nom d’Æschares, viennent tantôten croûte mince, à la surface de différents Corps ma- rins, sur lesquels elles forment un réseau délicat et alvéolaire, et tantôt leurs cellules, s'appuyant les unes contre les autres, soit sur deux plans opposés, soit sur un seul plan, forment des expansions apla- ties, foliacées, constituées, tantôt par le support membraneux et septifère des cloisons , et tantôt par la cohérence seule des cellules. Ainsi, les cellules des Flustres ne s’amoncellent point confusément les unes sur les autres; mais, disposées par séries régulières et subquinconciales, elles forment des croûtes minces et transparentes, quelquefois des verticilles, et plus souvent des espè- ces de feuilles plus ou moins lobées ou découpées. Elles sont rarement perpendiculaires au plan de po- sition. Chaque cellule contient un Polype hydriforme, mais qui a nécessairement le corps court. On a observé sur les cellules des Ælustres , de pe- tites bulles qui paraissent être les vésicules gemmi- fères de ces Polypes. Ces bulles, après s'être déta- chées, tombent sans doute sur le plan de position à côté des autres cellules ; car, dans ce genre, les cellulesne s’amoncellentpointles unes sur les autres. Il est même probable que chaque Polype ne produit qu’une seule fois sa bulle gemmifère, et qu'il périt ensuite. De là, on peut penser qu'il n’y a que les Polypes voisins des bords d’une expansion qui soient vivants. Les Flustres n'étant point des Polypiers fistuleux, sont, en cela, très-distinguées des Polypiers vagi- niformes. Elles commencent la forme particulière des Polypiers à réseau, qui deviennent graduelle- ment plus pierreux. [Les Polypes dont il est ici question n'étaient que très-imparfaitement connus lorsque Lamarck publia cet ouvrage, et on ignorait combien-est grande la similitude qui se remarque entre ces animaux et les Cellaires. En 1898, M. Audouin et nous, ayons con- staté l'existence d’une ouverture anale située près de l'extrémité orale du corps des Flustres, et nous les tentacules du Polype ; celle-ci est d'une forme lrès-régu- lière, semi-circulaire , et ne présente jamais de dentelures, tandis que le cadre dont nous venons de parler en offre souvent. FLUSTRE. 297 avons signalé l’analogie qui existe entre leur struc- ture et celle des Ascidies composées; vers la même époque M. Grant a décrit aussi la disposition géné- rale de leur cavité intestinale, mais sans parler du point qui nous semble être le plus important, sa- voir : la double ouverture de ce canal; enfin, l’an- née dernière, M. Lister a pleinement confirmé nos premières observations , et nous avons nous-même constaté quelques faits nouveaux touchant le mode d'organisation de ces animaux. La cellule que lon considère généralement comme une sorte de coque extérieure et inorganique , n’est autre chose qu’une portion des tégumogts de l'animal, qui, dans la ma- jeure partie de son étendue, est encroûté de carbo- nate de chaux, mais qui se continue sans inlerrup- tion avec la membrane externe de la portion molle et rétractile des Polypes. On peut comparer celte tunique externe, ou manteau, à un doigt de gant dont la base tronquée serait entourée par des tenta- cules et pourrait rentrer dans la portion terminale, qui serait devenue inflexible par le dépôt de quel- que substance dure dans les mailles de son Lissu ; le point de jonction de la portion rétractile et de la por- tion inflexible constitue, lorsque l'animal est con- tracté, une ouverture appelée d'ordinaire la bouche de la cellule, et présente une sorte de lèvre mobile, ou plutôt un petit repli valvulaire , de consistance cornée, que l’on nomme opercule; deux faisceaux musculaires se fixent à la face interne de cette val- yule, et l’abaissent lorsque l’animal rentre en entier dans la portion inférieure de son sac tégumentaire, à laquelle les muscles en question s’insèrent par leur extrémité inférieure. Le canal digestif est sus- pendu dans la cavité formée par ce sac ; son ouver- ture orale est très-évasée el entourée d’un certain * nombre de longs tentacules garnis latéralement d’une rangée de cils vibratiles. Au-dessous de cette couronnetentaculaire, le canal alimentaire a la forme d’une espèce de poche cylindrique à parois ordinai- rement froncées, et comparable au sac branchial des Ascidies; du fond de cette cavité, que l’on peut appeler pharyngienne, descend un intestin étroit, qui bientôt se renfle pour former un estomac souvent globuleux, puis forme une anse à laquelle estcomme suspendu un appendice cœcal gros et court, puis se dirige vers l’extrémité orale de l'animal, et se ter- mine par une ouverture étroite sur le côté de la gaîne tentaculaire derrière le sac pharyngien. Ce mode d'organisation se retrouve, du reste, chez les Cellaires, les Eschares, les Rélépores, etc., et ce n’est guère que d’après la conformation des céllules et leur mode d’agrégation que l’on peut éta- blir des distinctions entre ces divers genres. Notre auteur, comme on l’a vu, prend pour base princi- pale de sa division entre les Flustres et les Eschares la consistance membraneuse, ou la texture pierreuse du Polypier ; mais, comme on passe par des degrés intermédiaires de l’un de ces états à l’autre, la li- mile ne peut être qu'arbitraire, et ce caractère, du reste, nous semble d’une médiocre importance ; il nous paraitrait préférable d’avoir plutôt égard à la structure des cellules, marche qui a élé suivie par M. de Blainville, Ce naturaliste a élé conduit ainsi à modifier les limites des genres Flustre et Eschare, et à établir sous le nom de Membranipore une troi- sième division générique ; mais les caractères qu'il y assigne ne nous paraissent pas avoir toule la pré- cision désirable ; voici comment il s'exprime à cet égard : Genre Flustre, « loges complètes, distinctes, très-plates, formées par un rebord plus épais, plus résistant, serlissant une partie membraneuse dans lâäquelle est percée l’ouverture subterminale et trans- verse, se disposant régulièrement et en quinconce, de manière à former un Polypier. membraneux, flexible, étalé en croùte, non limité ou relevé en expansions frondescentes, fixées par des fibules ra- diculaires. » Genre Membranipore, « cellules dis- tinctes dans leur bord, non saillantes, fermées à leur face supérieure par une membrane fort mince, très-fugace, dans laquelle est percée l'ouverture, formant par leur réunion une sorte de Polypier membraneux non circonscrit, s’élalant en lame à la surface des corpsmarins.» Genre Eschare , « cellules nonsaillantes, nondistinctesà l'extérieur, àouverture circulaire enfoncée, poriforme, operculée, formant par leur réunion régulière en quinconce un Polypier calcaire, chartacé, friable, poreux, diversiforme, » D'après ces définitions on voit que le caractère principal des Eschares consisterait dans la forme arrondie de l’ouverture des cellules et dans l'absence de traces extérieures indicatives des limites respec- tives des cellules; or, comme je me propose de le montrer plus au long dans une autre occasion, cette disposition n'arrive que dans l’extrême vieillesse de ces animaux, et ne se voit pas dans les jeunes ra- meaux du Polypier. Quant à la distinction des Flus- tres et des Membranipores, il suffit de comparer les deux définilions rapportées ci-dessus pour voir com- bien elle repose sur des différences difficiles à bien saisir. Il nous parait donc nécessaire de chercher d’autres caractères pour nous servir de guide dans la distribution méthodique de ces êtres. Dans un travail que nous préparons sur la classi- fication des Polypes basée sur l'anatomie, nous avons pris pour type du genre Flustre proprement dite la Flustre foliacée qui est une des espèces les plus anciennement connues et la première dont on a observé les animaux : les cellules de cette espèce sont juxta-posées et ne se recouvrent pas; leur péri- phérie est occupée par une espèce de cadre ou de 228 rebord souvent saillant, qui s’unit intimement à celui des cellules voisines; leur paroi antérieure est formée par une lame mince, de consistance semi- cornée dans laquelle est percée l'ouverture destinée à livrer passage aux tentacules de l’animal; cette ouverture est semi-lunaire, un peu épaissie vers les bords; enfin sa lèvre inférieure qui s’avance en demi-cercle, et qui est mise en mouvement par des muscles particuliers, se continue avec la portion de Ja paroi de la cellule située au-dessous, sans qu’on observe dans ce point aucun changement de texture. Un assez grand nombre d’autres espèces présen- tent aussi tous ces caractères et devront se grouper autour de la Flustre foliacée pour former le genre Flustre proprement dit. D'autres espèces auxquelles on pourra conserver le nom générique de Membranipore déjà employé par M. de Blainville, différent des Flustres propre- ment dites par l’ossification complète de la portion marginale des cellules, tandis qu’une partie plus ou moins considérable de leur surface antérieure est tout à fait membraneuse; chez nos Flustres au contraire la portion marginale et saillante des cellu- les ne diffère guère de la partie centrale que par son épaisseur, mais non par sa lexture. Du reste la dis- position de l'ouverture est la même et le bord adhé- rent de sa lèvre inférieure ne se distingue pas des parties voisines de la paroi antérieure de la cellule. Ce mode d'organisation nous a été offert par une espèce bien connue sur nos côtes rangée jusqu'ici parmi les Flustres par tous les naturalistes sous le nom de Flustre dentée. Elle se retrouve aussi dans la Flustre pileuse, la Flustre à dents épaisses, le discopore petits-rets , etc. Une troisième modification nous est présentée par les espèces dont les parois des cellules devien- nent calcaires jusqu’au pourtour de l’ouverture ser- vant au passage des tentacules. Ici on ne voit pas d'élévation marginale autour de ces loges; leur sur- face antérieure est bombée: et ladifférence de texture qui se remarque entre la lèvre inférieure et semi- circulaire de l'ouverture et les parties situées im- médiatement au-dessous, donnent à celte lèvre l'apparence d’un opercule qui serait enchâssé dans un trou plus ou moins rond, et masque, pour ainsi dire, la disposition véritable de cette ouverture; celle-ci conserve bien dans la réalité sa forme semi- lunaire et ne consiste que dans la fente comprise entré les deux lèvres, mais elle semble occuper tout l’espace rempli par la lèvre inférieure et encadrer cette valvule mobile. Du reste cette ouverture est toujours beaucoup plus étroite que la cellule, et les cellules, couchées parallèlement à la surface du Po- lypier, sont simplement juxta-posées ou ne se recou- rent qu’à peine, et ne sont libres dans aucun point HISTOIRE DES POLYPES. de leur contour. L’Eschara vulgaris de Moll peut être prise pour type de cette division générique que nous désignerons sous le nom d’Escharine. Le passage entre nos Escharines et les Cellépores de Lamarck est Ctabli par d’autres espèces de la même famille, qui constituent le genre Cellépore tel que Lamouroux l’admettait, et qui pourront être désignées sous le nom d’Escharoïdes. Ces Poly- piers ne diffèrent guère des Escharines par leur con- formation individuelle, si ce n’est que leur ouverture est plus terminale et en général beaucoup plus grande; mais ce qui les en distingue c’est leur posi- tion et leur mode d’agrégation ; en effet les cellules, disposées avec peu de régularité, sont très-obliques, par rapport à la surface du Polypier , se recouvrent en partie les unes les autres, et sont libres sur les bords vers leur extrémité antérieure. Cependant elles ne forment qu’une seule couche et ne croissent pas les unes au-dessus des autres comme cela a lieu chez les Cellépores de Lamarck. Les Discopores se rapprochent aussi beaucoup des Escharines; maisles parois des cellules s’épaississent au point d’effacer les traces extérieures de leur union et de transformer le Polypier en une lame continue dont la surface est à peine sillonnée. Enfin les Eschares, avec celte même tendance à lépaississement dans les parois des cellules, pré- sentent toujours deux plans de loges adossées les unes aux autres et se correspondant exactement , tandis que lorsque chez les Flustres ou les Membranipores, il se forme une double couche semblable ,-les cel- lules, ainsi adossées, n’ont entre elles aucun rap- port constant et déterminé. Il y aurait encore quelques autres divisions géné- riques à établir parmi les Polypes rangés jusqu'ici sous les noms de Flustre, d’Eschare ou de Discopore; dans quelques espèces les cellules présentent dans leurintérieur une cloison transversaleincomplète qui n'existe pas d'ordinaire, et qui correspond proba- blement à quelque modification dans la structure des parlies molles; mais ne connaissant pas encore les animaux de ces Eschariens, ce serait peut-être pré- maturé que d’en former un genre nouveau. Dureste nous nous contenterons d'indiquer ici les réformes dont il vient d’être question , sans cher- cher à y plier la méthode de Lamarck; nous ne pourrions le faire sans bouleverser toute cette par- tie de l'ouvrage que nous devons nous borner à an- noler. E.1 ESPÈCES. $. Expansions foliacées, relevées, non encroütantes. 1. Flustre foliacée. Flustra foliacea. Fi. foliacea, ramosa, inciso-lobata, utrinquè cellulosa; lobis cuneiformibus, apice rotundatis. FLUSTRE, * Porus Cervinus. De Jussieu. Mémoires de l'Acad, des . Sciences. 1742. pl. x. fig. 3. F1. foliacea. Lin. Esper. suppl. 2. t. 1. Ellis corall. t. 27. fig. a. 4. B. C. E. Eschara foliacea. Pall. Zooph. p. 52. * Othon Fabricius. Fauna REMEREIEE p. 436. De Moll. £. 2. f. 7. * F1, foliacea. Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 3. pl. 2. fig. 8. * Schweigger. Handbuch. p. 430. * Grant. Edinburgh philos. Journal. v. 3. p. 107. * Fleming. British. anim. p. 535. “ Cuvier, Règne anim. 2e éd. t. 3, p. 304. *“ Blamvy. Man. d’actinologie. p. 450. pl. 75. fig. 1. Mus. n°. Habite les mers d'Europe. Espèce grande, commune et bien connue. Le bord des cellules est muni de quatre ou cinq épines courtes. Ma collection. * Voyez ce qui a été dit ci-dessus relativement à la structure de cette espèce, qui est le type du genre des Flustres proprement dites (p. 49). 2. Flustre tronquée. Flustra truncata. F1. foliacea, dichotoma ; laciniis linearibus truncatis ; basi tubulis radiciformibus. El. truncata. Lin. Esper. suppl. t. 2. f. 3. (* Cette figure, qui est très-mauvaise, pourrait bien ne pas se rapporter à l'espèce représentée par Ellis, car les cellules, au lieu d’être en quinconce, sont disposées par rangées transversales alternes.) Ellis. Corall. t. 28. /ig. a. A. B. Eschara securifrons. Pall. Zooph. p. 56. * Lamour. Polyp. flex. p. 103; et Encycl. p. 409. * Risso. Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. 5. p. 334. * Grant. loc, cit. * Fleming. Brit. anim. p, 535. “ Cuvier. Loc. cit, * Blainy. Op. cit. p. 450. Ma collection. Habite les mers d'Europe. Elle est plus petite et à décou- pures plus étroites que celle qui précède. Les deux côtés sont cellulifères. * Cette espèce, qui a évidemment beaucoup d’analogie avec la suivante, se rapporte aussi à la division des Flustres proprement dites ; mais deyra êtrerangée dans une section différente de celle comprenant la Flustre fo- liacée, à raison de la forme des cellules. 3. Tlustre bombycine. Ælustra bombycina. F1. frondescens ; frondibus obtusis, dichotomis et tri- chotomis, conferlis, radicantibus, uno tantèm stralo cellulosis. Soland. et Ell. p. 14. tab. 4. fig. b. B. B!. Ellis. Corall. tab. 38, f. 8. 6ona. Eschara papyracea. Pall. Zooph. p.56. Tlustra papyracea, Esper. Suppl. 2. €. 2. (Suivant La- mouroux, cette figure se rapporterait plutôt à la F. frondiculeuse.) Ma collection. Habite les mers d'Europe et celles d'Amérique, Elle vient en touffe diffuse, et n'est guère plus grande que celle qui précède, Les cellules sont mutiques, à ouvertures étroites en croissant. * Lamouroux remarque avec raison que notre auteur confond ici deux espèces bien distinctes ; savoir : 10 La Flustra bombycina, ayant les caractères indiqués ci-dessus. (Ellis et Soland. pl, 4. fig. 6. B. B!.— Lin. Gmel. Syst. nat. p. 3828. n°9. Lamouroux. Expos. méth. DE LAMANCK, T, I. 299 des Polÿp. p. 3. pl. 4. fig. 6. B. B!. et Encyclop. p.410.) 20 La Flustra papyracea, dont les cellules ont la forme d’un carré long et sont disposées sur deux rangs. (FL. papyracea. Sol. et Ell. p. 13. — Ellis. Corall. pl. 38. fig. 8 P. O.— FI. chartacea. Lin. Gmel. Syst. nat. p: 3828, n° 7. — Lamouroux. Polyp. flex. p. 104. et Encycl. p. 410.— Risso. Hist. nat. de l’'Eur. mérid. t, 5, p-533.— F1. papyracea.Fleming. Brit. anim. p. 535.— — Blainville, Manuel d’actin. p. 45r. — Lister. Phil. Trans. 1834. pl. 12. fig. 3.) Du reste ces deux espèces appartiennent au genre Flustre proprement dite, tel que nous avons proposé de res- treindre ce groupe. + 5a. Flustre frondiculeuse. Ælustra frondiculosa. T1. frondescens ; frondibus obtusis trichotomis confertis uno tantum stralo cellulosis. Scba. Thes. t. 3.p. 96. fig. 6. Eschara frondiculosa. Pallas. Elen. zooph. p. 55. n° 17. Flustra frondiculosa. Lamour. Polyp. flex. 105. n° 200. et Encyclop. p. 411. n° 26, Habite la mer des Indes. Les cellules sont oblongues, presque rhomboïdales. * Lamouroux pense que cette espèce pourrait bien ap- partenir à son genre Phéruse, et il fait remarquer que la F. Papyracea d'Esper (Flustra, tab. 2) y ressemble beaucoup, tandis qu’elle diffère considérablement de celle figurée par Ellis. Cette espèce n’est que très-im- parfaitement connue, mais paraît devoir appartenir à la division des Flustres proprement dites. La + 56. Flustre pyriforme. Ælustra pyriformis. F. foliacea, dichotoma, apicibus truncatis, cellulis PY- rifoFmibus, infernè acutis. Lamour. Polyp. flex. p. 103. pl. r. fig. 4.et Encycl. p. 409, Blainv. Man. d’actin. p. 451. Habite les mers de l’Autralasie; les cellules forment deux lames appliquées l’une contre l'autre, et ont, suivant Lamouroux, une ouverture ronde à leur sommet. 4. Flustre voile. Flustra carbassea. Fl. foliacea, dichotoma, cespitosa; laciniis lineari- cuneatis, oblusis ; cellulis uno strato dispositis. Flustra carbassea. Soland. et EI. p. 14. €. 3. 6-7. * Lamouroux. Polÿp. flex. p. 104. Expos. méth. des Polyp. pl. 4. p. 3. fig. 6. et 7. et Encyclop, p. 4ro. * Fleming. Brit. anim. p. 595. B. var. laciniis longis linearibus raris truncatis. Ma collection. Habite sur les côtes de l'Écosse. Cette espèce vient aussi en touffe et offre des expansions foliacées , allongées, dichotomes, étroites, quelquefois en forme de cornes de daim, comme dans la variété B. Les cellules sont oblongues-ovales, à ouvertures petites, non en croissant. (" Lamarck se trompe lorsqu'il dit que l'ouverture des cellules n’est pas en croissant, elle a cette forme et ne présente rien de remarquable; à la base de chaque cellule on voit un gros tubercule saillant et pyramidal. Du reste cette espèce se rapproche de la + 4 a. Flustre comprimée. Ælustra impressa. F1. lapidescens, membranacea ; lamellis simplicibus cu- mulatis; cellulis serialis subrhombæis, longiusculis, obliquè impressis. Moli. Eschara. p. 51. n° 5. pl. 2, fig. 9. Lamour, Polyp. flex. p, 107. n° 205, et Encycl. p. 412. n° 30. 15 “Yabite.…. Les cellules, disposées sur un seul plan, sont couvertes de granulations à la surface supérieure, ct entourées d'une bordure élevée et filiforme, formant un r et, au-dessus, on remarque de chaque cèté un trou au général simple; la bouche est semi-cireulaire ; arrondi. Nous ne connaissons cette espèce que par la fig. que Moll en a donnée; mais nous n'hésitons pas à la ranger dans la division des Flustres proprement dites, ÿ. lustre lobes-étroits. Flustra angustiloba. Il. foliacea ; frondibus dichotomis peranqustis lincari- bus, uno latere cellulosis ; cellulis graniferis. Ellis. corall. tab. 38. fig. * Crisea flustroides. Lamour. Polyp. flex. p. 14r. Habite les mers d'Europe. Ma collection. Elle est petite, délicate, dichotome, à découpures très-étroites et li- néaires. Les cellules, sur un seul côté de ses expansions, sont éminemment granifères. [* La plupart des auteurs regardent cette espèce comme étant une simple variété de la Cellaria avicularia, mais c'est avec raison que Lamarck l’en distingue; elle en est très-voisine, et présente, comme celte dernière, des appendices latéraux en forme de tête d'oiseau, mais | en diffère par la forme des cellules. Du reste, on doit nécessairement les ranger dans la même division géné- rique, et par la streture des cellules, elles se distinguent des Flustres proprement dites. G. Elustre spongiforme. Ælustra spongiformis. | Fl.ramosa, spongiosa; lobis cuneiformibus oblusis ; cel- Lulis oblongis, erustä porosé oblectis, apice perlusis, Elustra frondosa ? Esper. supp. 2. t. 8. Habite... Ma collection. Cette espèce s'éloigne de toutes les autres par son tissu; et cependant elle appartient évidemment au genre des Flustres. Elle se ramifie et offre des lobes aplatis, cunéiformes, obtus, spongieux, et moins minces que dans les espèces qui précèdent. Hauteur, 4 ou 5 centimètres. à + 6 a. Flusire céranoïde. Ælustra ceranoïdes. FI. floridescens, dichotoma, apicibus bifidis ; extremi- tatibus oblusis; cellulis elongaiis, ore sublineari; marginibus contortis. Lamour. Polyp. flex. p. 103. et Encycl. p. 4ro. Habite les mers de l’Australasie. + 6 b. Flustre pierreuse. Ælustra petræa. F1. foliacca, flabelliformis, prolifera; apicibus rotundis; cellulis alternis papilliferis. Lamour. Polyp. flex. p. 105. et Encycl. p. 410, Habite sur les hydrophytes de la Nouvelle-Hollande. Cette espèce, dit Lamouroux, est très-voisine des Eschares de Lamarck. ($. Expansions encroûtantes ou enveloppantes, ra- rement libres. 7. Flustre toile de mer, Ælustra telacza. El. incrustans, telamaraneosam æmulans ; cellulis filis decussantibus conditis, oblongo-quadrangulis; ore subnudo. An Elustra membranacea ? Lin. Mus. n°. Habite l'Océan d'Europe, sur des ulva, des fucus à larges fouilles. Elle sétend, comme une toile mince, sur les HISTOIRE DES POLYPES. feuilles des plantes marines, et n'offre, dans ses restes, qu'un réseau fin, à mailles oblongues, quadrangulaires, Cette espèce appartient au groupe des Flustres propre- ment dites. + 7 a. Flustre déprimée, Flustra depressa. TL. crustacea, lapidescens, unilamellata ; cellulis ova- libus, alternis, horizontalibus, subtilissimè puncla- tis, flavis, transversè, æqualiler divisis; osculo semilunari, valuula fuscescente clauso. Eschara depressa. Moll. Eschara. p. 69. n°18. pl. 4. fig. 21. Flustra depressa. Lamour. Polyp. flex. p. 115. n° 228; Encyel. p. 415. n° 48. Habite la mer Adriatique. Chaque cellule est entourée d'une bordure mince et distincte de celle des cellules voisines. Cette espèce paraît devoir appartenir à la di- vision des Flustres proprement dites. + 7 b. Flustre mamillaire. Flustra mamillaris. El. incrustans ; cellulis subplanis ; ore bimammealo ; mamillis obtusis, lateralibus ; colore bruneo. Lamour. Polyp. flex. p. 110. pl. r. g. 6. Encycl. p.412. Trouvée sur des zostères de l'Australasie. Cellule carrée, formée par unemembrane très-mince, et à ouverture ar- rondie (?)..Appartient au genre Flustre proprement dite. 8. Flustre dentée. Flustra dentata. El. incrustans, inlerdüm subfrondescens, lapidescens nilida ; cellulis ore elliptico multidentato, rardpili- fero. Flustra dentata. Soland. et El. p. 15. Ellis. corall. t, 29. fig. D. D'. Act. angl. 48. tab. 22. f. 4. D. An Llustra lineata ? Esper. suppl. 2. t. 6. * Muller Zool. Dan. t. 3. p. 24. pl. 95. fig. ret 2. B. * Lamour. Polyp. flex. p. 109, et Encyel. zooph. p. 406. Mus. n°, Habite les mers d'Europe, sur des fucus, ou enyelop- pant leurs tiges. Elle n’est pas rare. Ma collection. (*M. Fleming pense que la F. dentata n'est autre chose que la F. pilosa, dont le long poil médian manque. Ces deux espèces se ressemblent en effet beaucoup, mais elles nous paraissent cependant être distinctes.) L'une et l’autre appartiennent à la division des Membra- nipores. 9. Flustre dents épaisses. Ælustra crassidentata, El. crustacea, lapidescens, glabra ; cellulis ovalibus : margine brevi crasso paucidentalo, Mon cabinet. Habite la mer de la Guyane , sur un fucus, Cette espèce est très-distinete de la précédente. Les cellules ont le bord épais, muni de deux ou quatre dents courtes, épaisses et obtuses (* Elle appartient au genre Membranipore.) 10. Flustre pileuse. Flustra pilosa. FL incrustans aut subfrondescens , variè divisa; cellu- larum ore dentato pilifero. Flustra pilosa. Lin. Soland. et Ell. p. 18. Ellis. corail, t. 3r. Esper. suppl. 2. €. 4. Eschara pilosa. (* Par. Læflingiana et Ellisiana.) de Moll. Monogr. p. 37. t. 1. À. 5. * Flustra pilosa. Lamour. Polyp. flex. p. 105. et Encycl. p.4ur. FLUSTRE. * Fleming. Brit, anim. p. 535. * Blainv. Manuel d'actinol. p. 450. * Lister. Phil, trans. 1834, pl. 12. fig. 2. Mus, n°, Habite les mers d'Europe, sur les fucus, etc, Cette es- pèce est quelquefois très-velue, presque {omenteuse. Parmi les cellules , on en apercoit dont l'ouverture est en partie fermée par un diäphragme mince. Les bords de cette ouverture ont de très-petites dents, dont une ou deux se terminent en poil fort long (Voy. le n° 8.) +10 a4.Flustre membraneuse. Ælustramembranacea. F1. plano foliacea , indivisa, adnata ; cellulis quadran- gulis oblongis, membranä hyalin& teclis, margine calcareo cinctis. Muller. Zool. Dan. Prod. n° 3054. et Zoologia Danie. t, 3, p- 63. pl. 117. fig. 1 et2. Othon Fabricius. Fauna Groenlandica. p.433. Lamour, Polyp. flex. p. 107. et Encycl. p. 412. Elustra unicornis. Fleming. Brit. anim. p. 536. Membranipora unicornis. Blainv. Man. d'actinol. p. 447. et Flustra membranacea ejusdem. Op. cit. p. 450. (Double emploi.) Habite sur les hydrophytes de la mer Baltique. On remar- que, au milieu du bord inférieur de l'espèce de cadre _ crétacé qui sépare les cellules, une petite dent dirigée en avant. Cette espèce paraît devoir rentrer dans la division des Membranipores. - +100. Flustre ériophore. Ælustra eriophora. FL. incrustans, cellulis minutis, imbricatis, alternis, pi- liferis ; pilis densisinæqualibus, cum longioribusraris. Lamour. Polyp. flex. p. 110. pl. 1. fig. 5. et Encycl. p. 407. Trouvée sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. Les cel- lules de cette espèce de Flustre sont petites et presque semi-cylindriques ; Lamouroux dit qu’elles sont termi- nées par une grande ouverlure ronde, bordée de poils; mais d’après l'inspection de la figure qu’il en a donnée, nous sommes porté à croire que l’espace vide en ques- tion est plutôt la portion occupée par la membrane dans laquelle l’ouverture, livrant passage aux tenta- cules du Polype, se trouve percée. Dans ce cas elle prendra place dans le genre Membranipore. 7 100. Flustre à seize dents. Flustra sedecimdentata. F1. crustacea, sublapidescens (polius spongiosa ?) uni- lamellata ; cellulis subturbinatis, sive obversè coni- cis, suballernis, parüm elevatis; osculo marginato patulo, longitudinaliter ovali obliquo, sedecies den- talo, membranulé clauso, ÆEschara sedecimdentata. Moll. Ese, p. 62. n° 13. pl. 3. fig. 16. Cellepora sedecimdentata. Lamour. Polyp. flex. p. 93. n° 185, et Encycl. p. 183. n° 17. : Habite la Méditerranée ; ce que Moll appelle l'ouverture des cellules est l'espèce de cadre formé par la portion calcaire de la paroi antérieure, qui s’avance plus que chez la plupart des Membranipores dont on ne doit ce- pendant pas éloigner cette espèce; les cellules sont granuleuses, a —————————_—_—_—_—_—_—_—— (1) Le genre Évrerne de Lamouroux se distingue des véri- tables Flustres et des autres groupes génériques dont il a été question ci-dessus. (Voy. p. 228) par la disposition des cellules, qui sont placées par rangées transversales sur deux plans op- posés, de façon à composer un Polypier phytoïde subrameux vertieillé. Ces cellules sont composées de deux substances d'une portion périphérique qui a la forme d’un large cornet tronqué 251 Ÿ 10 4. Flusire hispide. Ælustra hispida. TI. frondescens, spongiosa ; frondibus ramosis, kine muricalis, liqulis hispidissimis. Eschara hispida. Pallas. Elen. z00ph. p. 49. n° 14. Flustra hispida, Lin. Gmel. p. 8829. no 15. Lamour, Polyp. flex. p. 105. n° 20r. et Encycl. p. 4rr. n° 27. Habite la Méditerrance, Cette espèce n’est celluleuse que d'un côté. Elle ne paraît pas devoir être confondue avec la Flustra hispida de MM. Jameson et Fleming (Ja- meson Wern. mem. t. 1. p. 563. Fleming. Brit. anim. p. 537). Cette dernière espèce qui appartient au genre Flustre proprement dite, est incrustante et de consis- tance charnue ; les cellules sont terminées par une es- pèce de bordure anguleuse, serlissant une portion centrale saillante et ovoïde; leur ouverture est resser- rée et semi-lunaire; leur sommet est armé de deux appendices spiniformes; enfin les Polypes ont de 20 à 30 tentacules, Ÿ 10e. Flustre triacanthe. Ælustra triacantha. Tl. incrustans, cellulis ovato-rotundatis, 2-spinis su- pernè lateralibus, 1-infernè. Lamour. Polyp. flex. p. ro9. et Encycl. p. 407. Trouvée sur des Hydrophytes de la Nouvelle-Hollande, Nous ne pouvons juger d’après cette courte description si la F. (riacanthe appartient au genre Flustre propre- ment dite ou à quelque autre division de la même famille. +10 7. Flustre épineuse, Ælustra acanthina. Fl. cellulis planis, concavis, line prominente ciliaté, limilatis ; cilis seu aculeis radiantibus rigidis graci- libus fragilissimis. Quoy et Gaymard. Voy, de l’'Uranie. pl. 89. f. r et », Lamouroux. Encycl. Zooph. p. 414. Trouvée aux îles Malouines, sur des coquilles. Cette es- pèce nous parait appartenir au genre Membranipore. 11. Flustre verticillée. Ælustra verticillata. Fl. adnata, sæpè frondescens; frondibus linearibus subcompressis: cellulis turbinatis dentato-ciliatis, annulalim digestis. Elustra verticillata. Soland, et Ell. p. 15. t. 4. fig. a. 4. Sertularia verticillata. Esper. suppl. 2. t. 26. De Moll. Monogr. tab. 2. f. 6. (* Eschara pilosa, varie- tas Reaumuriana:) * Electra verticillata. Lamour. Polyp. flex. p. 121. pl. 2. fig. 2. Expos. méth. des Polyp. p. 4. pl. 4. fig a. A. et Encycl. zooph. p. 316 (x). * Schweïgger. Handbuch. p. 427. “ Cuvier. Règne animal. 2e éd. t. 3. P- 303. * Risso. Hist. nat. de l'Eur. mérid. €. 5. p. 316. * Blainv. Manuel d’actinol. p. 449. et Zlustra verticillata ejusdem. op. cit. p. 450. Mus. n°. Habite les mers d'Europe. Celle-ci, quoique voisine de la précédente (n° 10) par ses rapports, en est très-dis- ————_——— et garni de longs cils sur le bord, et d'une portion membraneuse qui occupe l’espace vide laissé par la portion cornée et décrit ordinairement comme étant l'ouverture de la cellule. C'est dans cette portion memhraneuse que se trouve l'ouverture semi-circulaire par laquelle passent les tentacules du Polype; la lèvre inférieure de cette ouverture constitue une espèce d'opercule, E, 15* 252 tincte, surtout par la disposition et la forme de ses cellules. Elle n’est point rare. La Flustra tomentosa, Muller, (Zool. Dan. t. 3. p. 24. pl. 99. fig. r et 2; Lamour. Polyp. flex. p. 106. et En- cycl. p. 4rr.) est trop'imparfaitement connue pour que l’on puisse avoir une opinion arrêtée sur ses véritables caractères; suivant Muller, ses cellules sont à peine visibles et sa consistance est molle, Lamouroux demande si ce ne serait pas une variété de la F. pilosa ; cela ne nous paraît guère probable. Espèces fossiles dont le genre paraît douteux. — Flustre mosaïque. Flustra tessellata. TI. incrustans, seplis anticè rotundalis ; cellulis su- pernè depressis ; ore subrolundo exiquo. FI. mosaïque. Desmarets et Lesueur. Bull. des sc. 1814. p. 53. pl. 3. f.2. * Lamour. Polyp. flex. p. 133. Encycl. p. 412. * Blainv. Man. d’act, p. 45r. Habite... sur les corps fossiles, tels que les Oursins, les Bélemnites, des environs de Paris. (* Trouvée aussi dans la craie de Boulogne.) — Flustre en réseau. Flustra reticulata. F1. frondescens crassiuscula; frondibus utrinque cel- luliferis ; cellulis ovato-elongatis; seplis prominulis ; ore subtransverso. F1. en réseau. Desmarets et Lesueur. Bull. des se. 1814. p. 53. pl. 2. f.4. * Lamour. Polyp. flex. p. 113. et Encycl. p. 413. * Blainv. op. cit. p. 452. Habite... les sables des environs de Valognes, avec les Baculites, les Bélemnites, etc. — Flustre carrée. Ælustra quadrata. TT, incrustans, radiata ; cellulis quadratis vel paral- lelogrammibus. FI. à cellules carrées. Desmarets et Lesueur. Bull. des sc. 1814. p. 53. pl. 2. f. 10. * Lamour. Polyÿp. flex. p. 109. et Encycl. zooph. p. 408. * Blainv. op. cit. p. 451. Habite... sur un moule int. de coquille bivalve (* La- mouroux a fait connaître une variété récente qui, sui- vant ce naturaliste, ne paraît différer en rien de celle qu’en trouve à l'état fossile.) — Flustre épaisse. Flustra crassa. FL. incrustans, crassa; septis prominulis supernè de- pressis ; cellulis brevibus ; ore amplo lunato. FI. épaisse. Desmarets et Lesueur. Bull. des sc, 1814 p. 53. pl. 2. f. 1. * Lamour. Polyp. flex. p. 112. et Encycl. p. 412. * Blainv. op. cit. p. 452. Habite... sur une Huitre fossile de Grignon, etc. — Flustre crétacée. Flustra cretacea. FI. incrustans; crassa ; cellulis ovalo-oblongis. FI. crétacée. Desmarets et Lesueur. Bull. des se, 1814. p. 53. n°6. pl. 2. f. 3. * Lamour. Polyp. flex. p. 113. et Encycl. p. 408. Habite. sur un murex fossile des environs de Plaisance, — Flustre utriculaire. Ælustra utricularis. El. incrustans ; cellulis obovalis depressiuseulis, pos- ticè latioribus ; ore parvulo anteriori. HISTOIRE DES POLYPES. F1. utriculaire. Desmarels el Lesucur. Bull. des se. 1814. p.54. pl.2. f. 8. * Lamour. Polyp. flex. p. 114, et Encycl. p. 413. * Blainv, op. cit. p. 452. Habite. sur les Oursins fossiles de la craie. (* Env, de Paris.) + Flustre bifurquée. Flustra bifurcata. T1. foliacea ; fronde dichotomä, apicibus bifurcalis trun- catis ; cellulis hexagonalibus, ore rotundato. Desmarets et Lesueur. Bull, de la soc. Philom. 1814 .t. 4. p. 58. pl. 2. fig. 6. * Lamour. Polyp. flex. p. 114; et Encycl. p. 409. Trouvé dans le calcaire à Cérithes de Grignon. Ÿ Elustre mince. Flustra gracilis. Fl. incrustans, cellulis planis hexagonalibus latere mar- ginalis quincuncialibus ; ostiolis semicireularibus. Cellepora gracilis. Goldfuss. petrefacta. p. 102. n° 13. pl. 36. F. 13. Trouvée dans les amasde fragments de coquilles etde Po- lypiers dans la craie et le calcaire grossier près de Nantes. + Flustre tissée. Flustra contexta. F. incrustans, cellulis ore ovali inermi. Goldfuss. petref. p. 32. pl. 2. fig. 10. Fossile du Brabant. + Elustre lancéolée. Flustra lanceolata. Fl. crustaceo-frondescens, fronde lineari-lanceolata obtusa ; cellularum vealium seriebus divergentibus vel rectis. ; Goldfuss petref. p. 104. pl. 37. fig. 2. Fossile du calcaire compacte (de transition?); trouvé dans le Groningue. + Elustre mince. Flustra gracilis. El. incrustans ; cellulis planis hexagonalibus latere mar- ginatis, quincuncialibus ; ostiolis semicircularibus. Cellepora gracilis. Goldfuss. petref. p. 102. pl.36. fig. 13. Fossile de la formalion crétacée et du calcaire grossier des environs de Nantes. [Les Polypiers à réseau dont nous avons proposé ci-dessus de former le genre EscnARINE (voy. p. 298), établissent en quelque sorte le passage entre les Flustres de Lamarck et ses Discopores , tandis que d’un autre côté ils se lient aux Escharoïdes et par l'intermédiaire de ceux-ci aux Cellépores. Ce groupe peut être caractérisé de la manière suivante : Genre Escnarine. Æscharina. Polypier lamelleux, plus ou moins lapidescent, ordinairement adhérent, composé de cellules cou- chécs horizontalement sur un même plan,ne serecou- vran(t que peu ou point et disposées régulièrement. Cellules bombées, distinctes entre elles, sans rebord marginal, ayant les parois crustacées sertissant im- médiatement la lèvre inférieure de l'ouverture de ESCHARINE. manière à donner à cette lèvre l'aspect d’un opercule. Les espèces que nous rassemblons dans celte di- vision ont été jusqu'ici dispersées, à peu près arbi- trairement, dans les genres Flustres- et Cellépore, mais elles ont entre elles une ressemblance très- grande et forment un groupe très-naturel, La con- formation des cellules ne permet pas deles confondre avec les Flustres proprement dites, les Membrani- pores, et les Électres chez lesquels la lèvre inférieure se continuant par sa base avec la portion membra- neuse de la paroi autour de la cellule, ne s’en dis- tingue pas, et ne constitue pas un véritable opercule comme cela a lieu chez les Escharines, les Eschares, les Discopores, etc. La disposition de ces loges, dont les limites respectives restent toujours reconnais- sables à l'extérieur , distingue aussi les Escharines des Discopores et même des Eschares. Ce genre est moins neltement séparé du groupe que nous dési- gnons sous le nom d'Escharoïde, mais nous parait néanmoins en être distingué à raison de la direction des cellules, de leur forme et de leurs rapports qui ne sont pas les mêmes dans ces deux divisions; dans les Escharines ces loges sont couchées parallè- lement à la surface générale du polypier, et ne sont que peu ou point imbriquées; leur ouverture est étroite et latérale plutôt que terminale et elles for- ment des séries linéaires rayonnantes très-régulières, tandis que chez les Escharoïdes les cellules sont placées très-obliquement, empilées les unes sur les autres et disposées d’une manière très-irrégulière ; enfin leur ouverture est plulôt terminale et dirigée dans la direction de leur axe que latérale comme chezles Flustres proprement dites, les Eschares, les Escharines, etc. ESPÈCES. 1. Escharine vulgaire. Zscharina vulgaris. Æ. cruslacea, lapidescens, unilamellata ; cellulis ova- libus convexis, sublævibus, alternis; oseulo semi- orbiculari, labio inferiori fisso ; foraminibus duobus secundariis. ÆEschara vulgaris. Moll. Esc. p. 55. n° 8. pl. 3. fig. 10. Cellepora vulgaris. Lamour. Polyp. flex. p. 94. n° 187, et Encycl. p. 184. n° 19. Flustre..... Savigny. Égypte. Polypes. pl. 9. fig. 2. ÆElustra Dutertrei, Audouin. Explication des planches de M. Savigny. Habite la Méditerranée ; souvent les deux trous latéraux livrent passage à un appendice piliforme, et quelque- fois il existe quatre ou six dents sur le bord supérieur de l'ouverture. Cette espèce, que Lamouroux range parmi les Cellépores, se rapproche des Flustres de La- marck plus que de ses Céllepores et peut être prise pour type de la nouvelle division générique que nous propo- sons d'établir sous le nom d'Escharine. 2, Escharine pallasienne. Escharina pallasiana. Æ. crustacea, lapidescens, unilamellata ; cellulis ova- 258 libus parum conveæis, punclatis; oseulo supra orbi- culari et infra transversè oblongo ad utrumque latus coarclalo. Eschara pallasiana. Moll. Esc. p. 57. n° 10. pl. 3. fig. 18. Cellepora pallasiana. Lamour. Polyp. flex. p. 94, n°189. Encyclop. p. 184. n° 21. Se trouve dans la Méditerranée. On remarque au-des- sous de la lèvre inférieure une ouverture médiane et plus bas, sur le cèté, un appendice piliforme dirigé obliquement en bas. 5. Escharine à bouche arrondie. Æscharina cyclo- stoma. £. crustacea, lapidescens, unilamellata, cellulis ova- libus, convexis, allernis minutim punclatis; osculo orbiculari, inlegro et (mox uno, mox duobus) fora- minibus secundariis.…. Llustra eyclostoma. Moll. Esc. p. 54. n° 9. pl. 3. fig. 12. Cellepora cyclostoma. Lamour. Polyp. flex. p.94. n° 108. et Encycl. p. 184. Habite sur les productions marines, dans la Méditerranée, 4. Escharine percée, Æscharina pertusa. E. incrustans ; cellulis globosis, ore minulo rotundato. Esper. op. cit. Cellep. pl. 10. Lamour. Polyp. flex. p. 89. n° 173. et Encycl. p. 182. n° 6, Recouvre de ses plaques rondeset éparses les Hydrophytes des mers d'Europe. Paraît être très-voisine de la £. cy- clostoma. 5. Escharine radiée. Æscharina radiala. E. crustacea, lapidescens, unilamellala ; cellulis sub- ovalibus, subradialis, granulatis, subconvexis ; os- culo semi-orbiculari sæpè 4 vel 6 dentata. Eschara radiata. Moll. Esch. p. 63. pl. 4. fig. 17. Cellepora radiata. Lamour. Polyp. flex. p. 92. n° 183. et Encyclop. p. 183. Se trouve en plaques arrondies, dans la Méditerranée. La Flustre figurée par M. Savigny dans la neuvième pl. des Polypes de l'Égypte, sous le n° 12, et nommée Flustra Pouillelii par M. Audouin, me parait se rap- porter à cette espèce. 6. Escharine bornienne. Escharina borniana. £. crustacea, lapidescens, lamellis simplicibus, inc indè accumulatis, crispalo undulatis ; cellulis ovali- bus, convexis , alternis ; majusculis, transparentibus, rotundis eminentiis, osculosubquadrato,ovali, utrin- que coarclato,membranulà subtililer punctatà clauso. Moll. op. cit. p. 58. n° 11. pl. 3. fig. 14. Lamour. Polyÿp. flex. p.95. n° 190. et Encyel.p. 184. n° 22. Habite la Méditerranée. 7. Escharine otto-mullérienne, Æscharina otto- mulleriana. E. crustacea, lapidescens , unilamellata plana ; cellulis ovalibus allernis, parüm convexis, eminentiis majus- culis convexis, confertis, non transparentibus ; osculo longiusculo, supra laxiore, membranulé lævi clauso. Eschara otto-mulleriana. Moll. Esc. p. 60. n° 12. pl. 3. fig.15. Cellepora otlo-mulleriana. Lamour. Encyel. p.184. n° 23. Habite la Méditerranée. Lamouroux pense que cette es- pèce et la précédente devront fèrmer un genre dis- tinct. 254 x 8. Escharine à diadème. Æscharina diademata. L. incrustans, cellulis ovalibus ; ore supernè rotundato, longè cilialo; 7 ad 8 radiantibus fragilissimis, ni- grescentibus, rard integris. Quoy et Gaym. Voy. de l’Ur. pl. 89. f. 3.6. Lamour. Encycl. p.407. Trouvée aux îles Malouines. Les cellules sont courtes, renflées et couvertes de très-petites granulations. Sou- vent l'on voit, sur un de leurs côtés, un trou ou un pe- üt tube dirigé en avant; mais, suivant Lamouroux, cette disposition n’existerait que là où il n'y a point de vési- cules gemmifères. 9. Escharine margarilifère. Æscharina margari- tifera. £. cellulis approximalis, tuberculosis ; tubereulo pro- minente, obluso, vitreo seu margarilaceo, infernè radialo. Quoy et Gaymard. Voy. de l'Uranie. pl. 92. fig. 7 et 8. Trouvée aux îles Malouines. Cellules très-saillantes, por- tant à leur partie inférieure un tubercule très-saillant du pourtour duquel partent des stries rayonnantes; ouverture oyalaire ou transverse. 10. Escharine granuleuse. Æscharina granulosa. E. incruslans, cellulis ovato-elongatis, ore minulo ; ovariis ovalo-rotundatis sublobosis, acutè granulosis. Lamour. Encycl. p. 407. Trouvée en plaques arrondies sur des plantes marines aux îles Malouines et au cap de Bonne-Espérance par MM. Quoy et Gaymard. 11. Escharine globifère. Æscharina globifera. ÆE. incrustans, cellulis minulis, ovalo-elongatis, lævi- bus; ovariis sphæricis, prominentibus. Quoy et Gaym. Voy. de l'Uranie. pl. 89. fig. 9 et 10. Lamour. Encycl. p. 408. Touvée aux iles Malouines. 12. Escharine gentille. Zscharina pulchella. E. incrustans, cellulis minutis, reqularibus, subspar- sis, ovalo-elongatis, subteretibus ; ore rotundo, mar- gine crasso. Quoy et Gaym. Voy. de l’Uranie. pl. 92. fig. 5 et 6. Lamour. Encycl. p.414. Trouvée sur des coquilles aux îles Malouines. Cette espèce paraît être très-voisine du Æ£. globifera, seulement les vésicules gemmifères (ou ovaires) sont beaucoup moins développées, moins larges et moins saillantes. La surface des cellules est lisse et entière- ment crétacée. 15. Escharine à petits sillons. Æscharina sulcata. Æ. incrustans , cellulis ovalo-elongatis, transversè sul- eulatis ; ovariis globulosis, inæqualibus, lucidis. Quoy et Gaym. Voy. de l'Uranie. pl. 92. fig. 3 et 4. Lamour. Encycel. p. 408. Trouvée aux îles Malouines. Les cellules sans ovaires, dit Lamouroux, semblent différer de celles qui en sont pourvues ; les premières placées à la circonférence sont aplaties ou peusaillantes , leur forme estun ovale allongé un peu pointu inférieurement ; leur ouverture est ronde et moyenne et leur surface marquée de légers sillons transverses et réguliers. Les cellules à ovaires, presque HISTOIRE DES POLYPES. gntièrement eachées par des vésicules, sont globuleu- ses, très-saillantes et inégales; leur ouverture ést plus grande, et leur surface unie et luisante. 14. Escharine à collier. Æscharinda torquala. Z. orbicularis, radians, cellulis subdistantibus , longè ovalibus; superficie granulosa ; ore rotundato, mar- gine lœvi. Quoy et Gaym. Voy. de l'Uranie. pl. 89. fig. 7 et8. Lamour. Encycel. p. 407. Trouvée auxiles Malouines. 15. Escharine perlée, Escharina perlaceu. E. incrustans, cellulis subcylindraceis, ore orbiculato marginalo , luberculato-perlaceis. Cellepora perlacea. Delle Chiaje. Anim. seuza vert. di Nap. t.3,p. 37. pl. 34. fig. 4et 6. Blainville. Man. d’actinol. p.444. Habite la Méditerranée, 16. Escharine de Macry. Escharina Macry: E. incrustans, lamellata, cellulis subcompressis , luber- culalis, aperturà& semilunari, operculo corneo com- munilis. Cellepora Macry. Delle Chiaje, Anim, senza vert. di Nap. t. 3. p.38. pl. 84. fig. 9 et 10. Habite la Méditerranée. 17. Escharine imbriquée. Escharina imbricata. E. incrustans lapidea, 1 lamellata, cellulis rhomboideo- squamosis imbricalis, apertur& denticulalo-cyathi- {ormi. Cellepora imbricala. Delle Chiaje. Anim. senza vert. di Nap: t.3.p. 37. pl. 34. fig. 11 et 12. Blainy. Man. d’actinol. p. 444. Habite la Méditerranée. 18. Escharine de Ronchi. ÆEscharina Ronchi. E. incrustans, 2 lamellata ; cellulis ovalis subcompres- sis apice incurvalis, imbricalisve ; aperlurä denticu- lato-cyathiformi. Cellepora Ronchi. Delle Chiaje. Anim. senza vert. di Nap. t. 3.p. 38. pl. 34. fig. 19 et 20. Habite la Méditerranée. C’est avec beaucoup de doute que nous rapportons cette espèce à notre genre Es- charine, < 19. Escharine ondulée. Escharina ondulata. E, incruslans, cellulis elongatis, supernè undulatis ; ore minimo rotundato : ovariis globulosis, lævibus, ore arcualo. Lamour. Encycl. p. 413. Trouvée sur des plantes marines aux îles Malouines par MM. Quoy et Gaymard. 20. Escharine perlifère. Escharina baccata. E. incrustans , cellulis elongatis gibbosis ; ore parvulo. Lamour. Polyp. flex. p. 108. Trouvée sur des Hydrophytes à la Nouvelle-Hollande et aux Antilles. 91. Escharine à gibecière. Escharina marsupiata. E. incrustans, cellulis distantibus quincuncialibus , eminentibus, labiatis vel marsupüformibus ; superficie ESCHARINE. porosé lucid@inter cellulas ; poris inregularibus , mar- ginalis. | Quoy et Gaym. Voy. de l'Uranie. pl. 95. fig. 1 et2. Lamour. Encycl. p. 414. Trouvée près des îles Malouines. N'ayant pas eu l'occa- sion d'observer cette espèce nous-même, nous ayons dû rapporter textuellement les caractères que Lamouroux y a assignés ; mais d’après l'inspection des figures citées ci-dessus nous sommes persuadé que les parties décri- tes par ce naturaliste comme étant les cellules polypi- fères sont les vésicules gemmifères, et la partie poreuse qu'il croît placée entre ces cellules est formée par la paroi de ces cellules elles-mêmes. 29, Escharine à petit nid, Escharina nidulata. E. incrustans , cellulis sporlæformibus vel nidulalis, dislantibus , superficie lævi. Quoy et Gaym. Voy. de l'Uranie. pl. 95. fig. 4 et 5. Lamour. Encycel. p. 414. Trouyée près des îles Malouines. Ici encore nous croyons que Lamouroux a pris les vésicules pour les cellules polypifères, et que l'espace granulé qu'il décrit comme les séparant, est formé par les parois antérieures des véritables cellules. 25. Escharine à pelit vase. Æscharina vasculata. Æ, cellulis paululüm distantibus , simplicibus, vasculi- {ormibus; superficie tuberculosä; oréroltundato magno. Quoÿ et Gaym. Voy. de l'Uranie. pl. 9x. f. 6 et 7. Lamour. Encycl. p.414. Trouvée près des îles Malouines. Lamouroux dit que l'in- tervalle entre les cellules est lisse et uni, et qu'il y a au dessous de chaque cellule un petit trou allongé dont on ignore la destination; mais-il se pourrait que les parties saïllantes considérées par ce naturaliste comme des cellules, ne fussent que les vésicules développées au point de couvrir presque en entier la cellule voi- sine, et que le trou dont il vient d'être question füt placé à la paroi externe de la cellule véritable, comme on en voit dans plusieurs espèces. 24, Escharine à masque. Escharina personata. £. cellulis palalo depresso, perimetro pertuso; aper- turä ringente. Elustra personata. Delle Chiaje. Anim. senza vert, di Nap. t. 3. p. 39. n° 17. pl. 54, fig. 18 et 19. Habite la Mediterranée. 95. Escharineconcentrique. Escharinaconcentrica. LL. incrustans, cellulis in lineas flexuosas concentricas; ore minulo irregulariter rotundato. Lamour. Polyp. flex. p. 108. et Encyel. p. 406. Trouvée sur les fucus de l’Australasie. 96, Escharine (?) tubuleuse. Æscharina tubulosa. E. incrustans , cellulis simplicibus, ovalibus, eminen- Libus ; ore marginalo subpentayono. Llustra tubulosa. Bosc. vers. 3. p. 118. pl. 5. fig. 2. Lamouroux. Polyp. flex. p. 108. et Eucycl. p. 406. Trouvée sur le fucus natans entre les deux tropiques. 97. Escharine à plusieurs dents. Æscharina multi- dentata. ÆE. incrustans, cellulis latis ovalo-rotundalis, ore mul- tidentalo ; dentibus lonyis inæqualibus. 235 Lamour. Polyp. flex, p. 110; et Encycl. p. 407. Trouvée sur des Hydrophytes de la Nouvelle-Hollande. 98. Escharine à une dent. Zscharina wnidentata. E. incrustans, cellulis imbricalis, Lerelibus, serialis; ore magno, unidenlüto. Lamour. Polyp. flex. p.111; et Encycl. p. 407. Trouvée sur des Hydrophytes de la Nouvelle-Hollande. Les cellules sont cylindriques, longues et larges, avec une ouverture (ou espace membraneux) qui en occupe toute la largeur. Parmi les Polypiers figurés par M. Savigny dans le grand ouvrage sur l'Égypte, mais dont la descrip- tion n’a pas élé publiée, il s’en trouve un assez grand nombre quiappartiennent à notre genre Escharine. Ces espèces ont été désignées sous les noms suivants dans l'explication sommaire que M.Audouin a donnée des planches de M. Savigny. Cellepora J'acotini. Aud. Sav. Egypt. Polyp: pl. 7: fig. 8. Cellepora Persevalii. Aud. Say. Op. cit. pl. 7. fig. 9. Cellepora Raïgii. Aud. Sav. Op. cit. pl. 7. fig. 10. Tlustra Cecilii. Aud. Sav. Op. cit. pl. 8. fig. 3. Elustra Duboisii. Aud. Sav. Op. cit. pl. 8. fig. 4. Cellepora Malusii. Aud. Sav. Op. cit. pl. 8. fig. 8. Elustra Legentilii. Aud, Sav. Op. cit. pl. 9. fig. x. Flustra Leperei. Aud. Sav. Op. cit. pl. 9. fig. 3. Tlustra Marcelii. Aud. Sav. Op. cit. pl. 9. fig. 4. Jlustra Genisü. Aud. Sav. Op. cit. pl. 9. fig. 5. Flustra Coronata. Bory. Sav. Op. cit. pl. 9. fig. 6. Flustra Ombracula. Bory. Sav. Op. cit. pl. 9. fig. 7. Flustra Balzaci. Aud. Sav. Op. cit. pl. 9. fig. 8. Llustra Jaubertii. Aud. Sav. Op. cit. pl. 9. fig. 9. Elustra Nouelii. Aud. Sav. Op. cit. pl. 9. fig. 10. Elushra Bouchardii. Aud. Sav. Op. cit. pl. 9. fig. 1r. Flustra Pouilletii, Aud. Sav. Op. cit. pl. 9. fig. 12. Ilustra Becquerelii. Aud. Sav. Op. cit. pl. 9. fig. 13. © Elustra Montferandii. Aud. Sav. Op. cit. pl. 9. fig. 14. Elustra Gayii. Aud. Sav. Op. cit. pl. 10. fig. 2. Elustra Poissonii. Aud. Sav. Op. cit. pl. 10. fig. 5. Flustra.….… Sav. Op. cit. pl. 10! fig. 7. [Lamouroux a proposé d’élablir sous le nom de More une nouvelle division générique comprenant deux polypes très-remarquables, décrits par Moll comme des Eschares, et qui nous paraissent élablir le passage entre les Flustres et les Eucratées, les cellules dont ils sont formés étant presque libres ou pédoncellées, et réunies les unes aux autres par un seul point de leur bord. . Lapremière de ces espècesest la Flustre patellaire (£schara patellaria. Moll. Esch. p. 68. pl. 4. fig. 20); elle est encroütante, pierreuse et composée de cel- lules ovales, horizontales, planes ct légèrement gra- nulées supérieurement, convexes inférieurement , entourées d’une petite bordure unie qui, dans cinq ou six points de sa circonférence, se soude directe- ment ou par l'intermédiaire d’uu prolongement avec 256 la cellule voisine, dont l’ouverture est semi-circu- laire et fermée par une membrane. La seconde espèce est la Klustre aplatie (Zschara planula. Moll. op. cit. p. 67. pl. 4. fig. 9) qui est également encroûtante et celluleuse, mais aplatie, à bords contournés et fermés par une membrane. Ces cellules sont surmontées d’une vésicule gem- milère, globuleuse et lisse; enfin, elles laissent en- tre elles de grands espaces vides. Le polypier figuré par M. Savigny dans le grand ouvrage sur l'Égypte (Polyp. pl. 10. fig. 6) et dé- signé par M.Audouin sous le nom de Zlustra Bron- gnartit offre aussi le caractère distinctif des Mollies, car les cellules ovoïdes et horizontales ne se touchent pas et ne sont unies entre elles que par une espèce de réseau ; du reste cette espèce diffère des précé- dentes aussi par la forme des cellules dont la face supérieure est lisse et bombée et par la disposition deleur ouverture dont la lèvre inférieure se prolonge en une sorte de corne médiane. Enfin on devra probablement y rapporter aussi le Cellepora Folineæ de M. Delle Chiaje (Anim. senza vert. di Nap. t. 5 p. 59. fig. 29 et 50) dont les cel- lules urcéolées et terminées par une ouverture ellip- tique, armée d’une dent médiane et de six épines, présentent de chaque côté un long prolongement triangulaire et sont très-éloignées entre elles. [C’est aussi à la suite du genre Flustre que parais- sent devoir prendre place les genres Elzérine et Phéruse de Lamouroux dont les polypes sont, du reste , encore inconnus et dont même les cellules n’ont été décrites et figurées que d’une manière très- incomplète. f Genre Erzérine. Æ/zerina. Cellules grandes, éparses, presque point saillan- tes, à ouverture ovale, formant par leur réunion un polypier frondescent, dichotome, cylindrique; non articulé. Onsenvarions. — M. de Blainville a constaté que les cellules des Elzérines sont très-molles , ovales allongées, subhexagonales, rebordées, avec un tym- pan membraneux dans lequel est percée l'ouverture, qui est sigmoïde ; elles se réunissent circulairement en quincçonce, et ne diffèrent que très-peu des flus- tres. ESPÈCES. Elzérine de Blainville. Ælserina Elainvilli. E. frondescens, dichotoma , teres ; cellulis subexserlis , sparsis. Lamour, Polyp. lex. p. 123, n° 233. pl. 2. fig. 3; Expos. HISTOIRE DES POLYPES. à méth. des Polyp. p. 8. pl. 64. f 15 et 16; Encycl, Zooph. P- 917. Schwecigger. Handbuch. p. 430. Blainv. Man. d’act. p. 453. pl. 80. f. 2. Habite l'Australasie. M. Risso a décrit sous les noms de Élzerina venusta (Hist. nat. de l’Europe mérid. t. 5, p. 319. n° 35) et de Llze- rina mutabilis (Op. cit. p. 320. n° 36), deux polypiers qu'il croit nouveaux et qu'il regarde comme apparte- nant à ce genre. Mais à moins d'avoir eu l'occasion de les observer, il serait difficile de les distinguer où de se former une opinion arrêtée sur leur place naturelle. Il en est du reste de même pour la plupart des Zoophytes mentionnés par ce naturaliste, ce qui nous à empêché d’en parler ici. + Genre Puéruse. Pherusa,. Polypes inconnus, contenus dans des cellules ova- les, terminées par une ouverture irrégulière , sail- lante et tubuleuse, réunies par séries obliques sur un seul plan , et formant un Polypier frondescent , membraneux et très-flexible. Orsenvarrons. — Cette petite division générique établie par Lamouroux paraît établir le passage en- tre les Flustres et les Tubipores. Les cellules sont en effet tubuleuses et saillantes dans leur partie supérieure comme chez ces derniers, tandis quedans leur partie inférieure elles sont comprimées, larges et soudées entre elles, comme chez les Flustres. La face dorsale du Polypier est plane, luisante et mar- quée de nervures correspondantes aux cloisons in- tercellulaires, ESPÈCES. Phéruse tubuleuse. Pherusa tubulosa. . P. adnatä, membranaceä ; cellulis simplicibus, ovalo oblongis ; osculis tubulosis erectis. Flustra tubulosa. El. et Soland. p. 17- n° 11. Esper. op. cit. Flustre. pl. 9. Pherusa tubulosa. Lamour. Polyp. flex. p. 119. n° 23. pl. 2. fig. 1. et Expos. méth. des Polyp. p. 3. pl. 64. Fran Delonch. Encyel. Zooph. p. 616. Blainv. Man. d’actin. p. 453. pl. 80. fig. Trouvée dans les mers de l'Amérique, de la Chine, etc. M. Risso mentionne cette espèce comme se trouvant sur les côtes de Nice (Hist. de l'Europe mérid. t. 5. p- 316); mais ce qu'il en ditest insuffisant pour le faire reconnaitre , et comme ilindique en synonymie la fig. 10. pl. 9, de Cavolini, qui se rapporte à la Flustra papy- racea, je pense qu'il s'est mépris dans sa détermina- tion. ; E. TUBULIPORE. (Tubulipora.) Polypier parasite ou encroütant; à cellules sub- membraneuses, ramassées , falciculées ou sériales , et en grande partie libres. TUBULIPORE. Cellules allongées, tubuleuses ; à ouverture orbi- culée, régulière, rarement dentée. Polyparium parasiticum, vel incrustans ; cellulis submembranaceis, confertis, fasciculatis vel seria- libus, ad latera disjunctis. Cellulæ oblongæ , tubulosæ ; ore orbiculato, regu- lari, rard dentato. Onservarrons. — Les Tubulipores sont de très- petits Polypiers qui semblent se rapprocher des Cel- lépores, mais qui sont beaucoup plus fréles, et qu'il en faut distinguer, parce que leurs cellules sont allongées, tubuleuses, libres, c’est-à-dire sont désunies et n’ont entre elles aucune adhérence sur les côtés, et que leur ouverture est ronde, régulière. Les cellules des Zubulibores, quoique en grande partie libres, sontramassées, fasciculées, verticillées, et quelquefois disposées par rangées lâches, Elles forment sur les fucus, les corallines, ete., des amas divers et fort petits ; elles sont soutenues par une base en croûte très-mince et qui a peu d’étendue, Leur ouverture est rarement resserrée. On ne peut ranger ces petits Polypiers parmi les Flustres, qui ont toujours leurs cellules adhérentes, avec un orifice à bords inégaux, plus ou moins rin- gent, et qui, par leur disposition, présentent or- dinairement un réseau régulier. Ce ne sont point non plus des Cellépores, puisque ces Polypiers sont. à peine lapidescents, et que leurs cellules sont libres, allongées, peu ou presque point ventrues. Enfin, ce sont encore moins des Millépores, ceux-ci étant des Polypiers tout à fait pierreux. [ On ne connait pas encore la structure des Polypes qui appartiennent à ce genre, mais d’après la dis- position du Polypier, il est probable qu’elle doit se rapprocher de celle des Cellaires, des Sérialaires, et surtout de la Cellaria eburnea, dont on a fait le genre Crisie. ] E. ESPÈCES. 1. Tubulipore transverse. 7ubulipora transversa. T. cellulis tubulosis, serialiter coalitis ; seriebus lrans- versis ; Cruslà repenle. Millepora tubulosa. Soland. et El. p. 136. Ellis. Corall. t. 27. fig. e. E. Planch. Conch. chap. 25. tab. 18, fig. n. N. Mus. n°, , * Millepora liliacea. Pallas. Elen. Zooph. p. 248. * Tubulipora serpens. Lin. Syst. nat. n° 3. p. 3754. * Lamouroux. Expos. méth. des Polyp. p. 1. pl. 64. fig. 1. * Delonchamps. Encycl. Zooph. p. 759. * Tubulipora serpens. Fleming. Brit. anim. p. 529. * Tubulipora transversa. Blainville. Dict. des sc, nat. t. 56. p.33. Man. d’actinol. p.424. Habite la Méditerranée, sur des fucus, etc. Ma collection. Ce Polypier, très-petit, rampe et se ramifie un peu sur les corps marins, et a sa face supérieure tubulifère. Ses tubes sont droits, courts, disposés par rangées trans- verses, et réunis entre eux dans leur partie inférieure, 9, Tubulipore frangé. Zubulipora fimbria. T. cellulis tubulosis, longis, distinctis, longitudinaliter seriatis; crusté repente, subramosä. 257 Cellepora ramulosa. Gmel. p. 3791. Esper. vol. 1. (* Cellepora) t. 5. * Delonch. Encycl.p. 759- * Blainv. Dict. des Sc. nat. t. 26. p. 33. Mus. n° = Habite la Méditerranée, l'Océan d'Europe et de l'Inde, sur des fucus, ete. Ma collection tient beacoup à l'espèce précédente par ses rapports ; mais ses tubes sont plus longs, plus libres, et forment plutôt des franges longi- tudinales que des rangées transverses. 3. Tubulipore orbiculé, Zubulipora orbiculus. T. subincrustans; cellulis tubulosis in orbiculum Lemi- sphæricum aggregatis; osculo subdentato. Orbiculus. Seba. mus, 3.t, 100. f. 7. Madrep. verrucaria. Esper, xl. 1. t. 17. fig. B. C. * Tubulipora orbiculus. Delonch. Encycl. p. 759. * Blainv. Dict. des Se. nat. t. 56. p. 33; et Man. d'act. p.424. Habite la Méditerranée , l'Océan d'Europe, sur des fucus. Ma collection. Cette espèce offre des amas orbiculaires et convexes de tubes droits, libres et distincts dansleur moitié supérieure, etdont l'orifice esttantôt muni d’une à trois dents, et tantôt n'en présente aucune. (*A en juger par la figure d’Ésper, cette espèce se rapporte- rait à notre genre Escharoïde.) 4. Tubulipore foraminulé, Tubulipora foraminu- lata. T. incrustans ; tubulis creberrimis coalitis, radiatim in- clinalis, ad latera foraminulosis; ore mulico. * Delonch. Op. cit. p. 759. * Blainv. Dict. des Se. nat. t. 56. p. 33. pl. 4o.f. 3, Man. d’act. p. 425. pl. 62. fig. 3. Mus. n° Habite la Méditerranée, etc., sur le Relepora cellulosa. Espèce voisine de la précédente, par sa disposition en plaques suborbiculaires et encroütantes; mais très-sin- gulière en ce que ses tubes, cohérents les uns auxautres. inclinés et divergents de tous côtés comme des rayons, sont foraminulés latéralement, et offrent quelquefois des côtestransverses et latérales, ou des cils lorsque les tubes sont usés latéralement. 5. Tubulipore patène. Tubulipora patina. T. crusté tenui, suborbiculalà ; concav&, indivis@, su- pernè strialà ; disco tubulis aggregalis el infernè coa- litis obtecto. Millepora verrucaria. Soland. et Ell. p. 137. Madrep.verrucaria. Esper. vol. 1. t. 17. fig. A. Lin. Pall. zooph. p. 280. * Tubulipora patina. Delonch. op. cit, p.759. * Blainv. Dict. des sc. nat. t. 56. p. 33; et Man, d'actin. p.425. Habite la Méditerranée, etc., sur des fucus. Ma collection. Il présente une expansion crustacée, mince, presque orbiculaire, concave en dessus comme une soucoupe, et dont le disque est occupé par une masse de tubes réunis inférieurement. Cette patène est de la largeur ” de l'ongle du petit doigt. Ses bords sont ondés, souvent irréguliers, à limbe intérieur, strié. * Ce polypier ne présente pas la disposition qui semble devoir être liée d'une manière nécessaire à la structure des Polypes de la famille qui nous occupe ici. Dans les très-jeunes individus, il a la forme d'une petite capsule évasée dont le fond est occupé par une sorte de réseau 238 calcaire dont les mailles constituent des cellules peu ré- gulières, et dont la surface présente des élévations rayonnantes. Dans les individus plus développés, cette masse centrale s'élève davantage, et les interstices, dont nous venons de parler, deviennent des tubes qui des- cendent jusqu’au fond du polypier, mais sont toujours dépassés de beaucoup par la bordure dé la capsule, celle-ci est striée longitudinalement, et nous ne com- prenons pas comment elle pourrait exister, sile polypier n'était constitué que par des Polypes semblables à ceux des Flustres, etc. (1) 6. Tubulipore patellé. Tubulipora patellata. T. turbinalo-explanata, orbiculata; margine laciniis fim- briato; disco tubulis confertis, contortis, clausis dif- formibus. * Delonch. op. cit. p'759. * Blainv. Dict. des se. nat. t. 56. p. 34, et Man. d’act. p. 425. Habite lesmersdelaNouvelle-Hollande. Péronet Lesucur. Mon cabinet. Ce polypier n’est pas plus large que celui qui précède, et semble s'en rapprocher à plusieurs égards. Il est cependant si singulier, que l'on peut en- core douter de son véritable genre. Les tubes de son disque ressemblent aux serpents d’une tête de Méduse, Il est lapidescent. * Les tubes, dont Lamarck parle ici, ne méritent pas ce nom, Car ils ne sont pas ouverts à leur extrémité; ce sont de simples prolongements irrégulièrement rayon- nants; et nous sommes persuadé que lorsque l'animal de ce polypier sera connu, on trouvera que ce n'est pas ici la place qu'il doit occuper dans une méthode naturelle. 7. Tubulipore annulaire. Z'ubulipora annularis. T. incrustans ; cellulis subclavato-cylindricis, annula- Lim digeslis ; osculo biverrucoso. ÆEschara annularis. Pall. zooph. p. 48. n° 13. De Moll. Monog. de Eschara. p. 36. tab. 1. £. 4. * Blainv. Dict. des sc. nat. t. 56. p. 34. Habite la mer de l’Inde et du cap de Bonne-Espérance, sur des fucus. Je ne le connais que par les ouvrages cités, + C’est au genre Tubulipore de Lamarck que nous pa- raissent devoir se rapporter les polypiers dont M. Savi- gny a donné detrès-belles figures dans le grand ouvrage de l'Égypte ( Polypes, pl. 6. fig. 4. 5. et 6.), et dont M. Audouin a proposé de former un genre nouveau sous le nom de Proboscina. (Explication des planches de l'Égypte.) [ Le genre Osëzxe de Lamouroux ne diffère que fort peu des Tubulipores ; il ne parait s’en distin- guer que par la disposition piriforme du polypier résultant de l’agglutination des cellules. Voici, du reste, les caractères qu’il y assigne. (1) Le petit Polypier figuré par M. Savigny dans l'ouvrage sur l'Egypte (Polypes. pl. 6. g. 3) et désigné par M, Audouin, sous le nom de Melobesia radiata (Explic. des pl. de M. Savi- gay), a la plus grande analogie avec l’espèce dont il vient d'être question. Quant aux Melobésies de Lamouroux leur nature nous paraît problématique et il est à présumer que cel auteur a HISTOIRE DES POLYPES. + GENRE OBÉLIE, Obelia. Polypier encroütant, subpiriforme, presque demi- cylindrique; surface couverte de petits points et de tubes redressés, presque épars au sommet, en- suite rapprochés en lignes transversales, régulières ou irrégulières; un sillon longitudinal semble les partager en deux parties égales. Il est à noter que le nom d’Obélie a été employé aussi par Péron ct Lesueur, pour désigner l’un des genres établi par ces deux naturalistes dans la fa- mille des Médusaires et adoptés par Lamarck, ESPÈCES. Obélie tubulifère. Obelia tubulifera. O, incrustans, lubulifera ; tubulis ereclis ad extremita- tem subsparsis, deindè in lineas transversales ap- proximalis. Lamour. Expos. méth. des Polyp. p.8r. pl. 80. fig. 7et8. Delonch. Encycl. p. 575. Blainville. Man. d’actin. p. 424. Habite la Méditerranée. Le genre Rupuze, établi par M. Defrance pour recevoir un petit fossile trouvé dans le calcaire de Hauteville, parait devoir se rapprocher des Tubu- lipores , dont il ne faudrait peut-être pas le séparer. Ce naturaliste a donné, à la seule espèce connue, le nom de Rubula Soldanii (Def. Dict. des sc. nat. t. 46. p. 596. pl. 44. fig: 2. Blainy. Man. d'act. p. 426. pl. 66. fig. 2.) E. DISCOPORE. ( Discopora. } Polypier subcrustacé, aplati, étendu en lame discoïde, ondée, lapidescente ; à surface supérieure cellulifère. Cellules nombreuses, petites, courtes, contiguës, favéolaires, régulièrement disposées par rangées subquinconciales ; à ouverture non resserrée. Polyparium subcrustaceum, complanatum, in laminam discoideam, undatam et lapidescentem extensum ; superné superficie celluliferà. Cellulæ numerosæ, parvæ, breves, favosæ, conti- que, seriebus regularibus vel in quincunces dispo- sitæ; ore non constricto. rassemblé sous le même nom générique des corps n'ayant de commun que l’aspect général. L'Obélie rayonnante de MM. Quoy et Gaymard (Voyage de l'Uranie. pl, 89. fig. 12) est aussi très-voisine des deux espèces dont il vient d’être question. DISCOPORE. Ozsenvarions, — Les Discopores, moins flexibles, plus lapidescents et plus fragiles que les Flustres , à cellules plus immergées et moins libres que dans les Tubulipores, sont des Polypiers qui avoisinent les Cellépores, et avec lesquels néanmoins on ne doit pas les confondre. Plus disciformes que les Cellépores, et n'offrant presque jamais comme eux des expansions lobées, convolutes et diversement rameuses, les Discopores s’en distinguent en ce que leurs cellules ne sont jamais confuses, mais sont rangées régulièrement en quinconce, ou par séries imitant , en quel- que sorte, celles d’un gâteau d'abeilles.” [ Notre auteur a rangé dans son genre Discopore des Polypiers qui diffèrent beaucoup entre eux, et qui ne paraissent se ressembler que lorsqu'on les examine très-superficiellement. Les uns ne peuvent évidemment être séparés deses Flustres, et d’autres se rapprochent du genre Eschare; mais il en est d’autres encore qui se distinguent assez de tous les types voisins pour pouvoir constituer une division générique. Ces espèces, auxquelles on devra con- server le nom de Discopore, n’ont pas les cellules distinctes,extérieurement comme chez les Flustres, mais tellement encroûtées de matière calcaire, que la surface libre du Polypier ne présente que de faibles ondulations dans les lignes correspondantes à leur soudure, et que la position de ces loges n’est guère indiquée que par leur ouverture. Ces ouvertures, qui sont percées directement dans l'espèce de disque pierreux formé par les cellules ainsi confondues, sont du reste disposées régulièrement en quinconce, et occupent toutes la même surface du Polypier; du reste, elles sont garnies d’un opercule semi- corné, semblable à celui des Eschares, et leur forme varie avec l’âge. Il est également essentiel de noter que les cellules nesontrangées que sur un seul plan, disposition qui les distingue des Cellépores de Lamarck. On ne connaît pas les Polypes des Disco- pores, mais il est probable que leur structure est analogue à celle des Flustres , etc.] E, ESPÈCES. 1. Discopore verruqueux. Déscopora verrucosa. D. cruslacea, lamelliformis, suborbiculata, undata ; cellulis obliquis subquineuncialibus ; fauce hinc sub- dentato. Cellepora verrucosa. Lin. Esper. vol. 1, t, 2. * Discopora verrucosa. Lamour. Expos. méth. des Po- lyp. p. 42. et Encycl. zoopb. p. 254 *Schweïigger. Handbuch. p. 431. * Blainy. Mao, d’actinol. p. 446. B. var, cellulis fuuce edentulo. ("Ce Polype, que Lamarck regarde comme une simple va- riété, nous paraît constituer une espèce distincte, facile à reconnaître par la forme del'ouverture des cellules et par les pores dout leur surface supérieure cst criblée.) Mus, n° 239 Habite la Méditerranée, l'Océan européen et indien. Mon cabinet. Il forme des lames suborbiculaires, crustacées, ondées, assez minces, cassantes, et en partie fixées sur des corps marins. Lescellules s'ouvrent uniquement à la surface supérieure de ces lames; elles sont quincon- ciales, inclinées obliquement , à ouverture peu resser- rée, et leur bord en devant offre une dent conique, quelquefois accompagnée de deux autres plus petites. Largeur, 3 à 4 centimètres; couleur fauve ou blanchtre. “Le Polypier que Lamarck décrit ici, et que l’on voit dans la collection du Muséum, ne me paraît pas être l'espèce figurée par Esper (t, 1. Cellul. tab, 2) sous le nom de Cellepora verrucosa. L'ouverture dés cellules présente en dessous une grosse dent, ou plutôt une espèce de lèvre inférieure très-saillante , qui en occupe toute la largeur, et qui se termine par deux tubercules inégaux; dans les cellules nouvellement formées, cette grosse dent n'existe pas encore, et l'ouverture, au lieu d'être très-enfoncée, est à fleur de la surface du Polype; on y remarque alors sur le bord antérieur de petites granu- lations qui disparaissent par la suite, et en arrière une série de petites dentelures qui, pour la plupart, se per- dent dansles progrès de l’âge, ou, du moins, sont cachées par le prolongement labial dont il a déjà été question. Dans cet état, les cellulesressemblent davantage à celles figurées par Esper, mais elles sont bien moins distinctes, et ne présentent pas inférieurement les stries rayon- nantes qu’on remarque dans la planche de cet auteur. 2, Discopore réliculaire, Discopora reticularis. D. crustacea, lamelliformis, Lenuis, undala, subconvo- luta; cellulis superficialibus, faveolalis, contiquis, in retem disposilis; ore mulico, subovali, “ Lamour Encycl. p. 254. Mus. n° Habite. .…. Cette espèce constitue, comme la précédente, une expansion en lame mince, suborbiculaire, ondée, quelquefois contournée. Cette lame, très-fragile, pré- sente à sa surface supérieure un réseau régulier, formé par des cellules en fossettes arrondies et superficielles. Elle est en grande partie libre, et n'est fixée que par une portion de sa surface inférieure. (* Cette espèce ne paraît pas devoir rester dans le genre Discopore ; elle se rapproche davantage des Membrani- pores, mais s’en distingue par l'existence d'une cloison transversale qui divise intérieurement chaque cellule en deux parties.) 5. Discopore fornicin. Discopora fornicina. D. crustacea lamelliformis, audnata ; cellulis seriatis, contiquis suborbiculatis ; labio superiori fornicato, prominulo. * Lamour. Encycl. p. 254. * Blainv. Man. d’actin. p. 4/6. Mus. n° Écre conf. cum Escharä forniculosé. Pallas, zooph. p. 47. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le- sueur, Celui-ci présente encore une lame crustacée, suborbiculaire, en partie fixée sur des corps marins, et cellulifères à sa face supérieure. Mais il est très-distinct par ses cellules dont le bord supérieur est le seul appa- rent, et s’avance en voûte ou en arcade saillante. L'en- semble de toutes ces arcades a un aspect singulier. * Ce joli Polypier ne présente presque aucun des caractè- res les plus essentiels du genre Discopore tels que nous les avons indiqués. Les cellules sont formées : 1° parune sorte de cadre calcaire, qui en haut, au-dessus de la 240 bouche, est saillant et arrondi, tandis qu'en bas il de- vient à peine distinct; 2° par une membrane mince et poreuse qui remplit cette espèce de cadre, et qui pré- sente en avant une ouverture semi-lunaire pour laisser passer les tentacules de l'animal. Le Polypier figuré par M. Savigny dans l'ouvrage de l'Egypte (Polyp.pl.ro.fig.8), et désigné par M. Audouin sous le nom de Zlustra La- treillii, se rapproche beaucoup de cette espèce. 4. Discopore crible. Discopora cribrum. D. crustacea lamelliformis, alba; supernà superficie fo- raminibus distantibus pertus&. * Lamour. Encyck p. 454. “Blainv. Man. d’act. p. 446. Mus. n° .….. an Plustra arenosa? Soland. et EIL. p. 17. Habite... Cette espèce fait, en quelque sorte, douter de son genre lorsqu'on la regarde en dessus; mais, en des- sous, l’on distingue facilement, par la transparence de la lame, les cellules contiguës et sériales de ce Disco- pore, dont il n'ya qu'une parlie qui s'ouvre à sa super- ficie. Les ouvertures de ces cellules ne sont que des troncatures qui les coupent obliquement, et ne laissent aucun bord en saillie. 11 en résulte que la face supé- rieure de la lame est perforée comme un crible. Lar- geur de la lame, 4 à 5 cent. * La Flustra arenaria que Lamarck croit pouvoir rappor- ter à cette espèce n’est pas un Polypier, mais un amas d'œufs de Mollusques qui, suivant M. Hogg, appartien- nent à la Neretina glaucina (Voy. les Mém. de la soc. Linn, de Londres. t. 14. pl. 9. fig. 1. 2.) 5. Discopore räpe. Discopora scobinata. D. lamelliformis, undata, convoluto-tubulosa, extàs cellulifera ; cellulisprominulis quincuncialibus distan- tibus. *“ Lamour. Encycl. p. 255. * Blainv. Man. d’act. p. 446. Mus. n° Habite... Je crois qu’il provient, ainsi que le précédent, du voyage de Baudin. La surface extérieure de celui- ci ressemble à celle d’une petite râpe par la petite sail- lie des cellules, qui sént tubuleuses, distantes les unes des autres et quinconciales. La lame que forme cette es- pèce est contournée ou roulée en cornet, et, d’ailleurs, elle est mince et fragile comme dans les espèces précé- dentes. * Ce Polypier, qui est un véritable Discopore, est très-re- marquable par l’appendice en forme de corne située à peu de distance de l’ouverture de chaque cellule, et laissant dans son point d'insertion, lorsqu'ils’est détaché, une ouverture triangulaire. 6. Discopore petits-rets. Discopora reticulum. D. incrustans, alba ; filis calcariis cancellatim anasto- mosantibus. Millepora reticulum. Gmel. p. 3588. Esper. vol. 1. p. 205, tab. 11. * Discopora reticulum. Lamour. Encycl. p. 255. * Membranipora reticulum. Blainv. Man. d'act. p. 447. Mus. n° Habite la Méditerranée, l'Océan atlantique, sur des fucus, des coquilles. Cette espèce forme rarement une lame li- breou en partie libre, comme celles qui précèdent; mais elle s'étend et s'applique comme une croûte à la surface des corps marins. Elle est fort petite, blanche, tout à fait HISTOIRE DES POLYPES. rétiforme, et les mailles de son réseau sont de véritables cellules dont le fond, très-mince et membraneux, ne pa- raît point dans le Polypier jeune, mais ensuite devient très-apparent. Les côtes de ces mailles ou cellules pren- nent aussi une certaine épaisseur dans le Polypiercom- plétement formé. Étendue, 3 à 6 millim. Mon cabinet. (* Ce Polypier, qui ne peut évidemment rester dans le genre Discopore, a la plus grande analogie avec la Flus- tra crassidentata de Lamarck; ilne s'en distingue guère que par le peu d'épaisseur du cadre des cellules et des tubercules dont eur pourtour est hérissé.) 7. Discopore coriace. Déscopora coriacea. D. lamelliformis , rotundato-lobata , tenuissima, pellu- cida; cellulis seriatis prostralis apice pertusis. Flustra coriacea. Esper. supp. 2. tab. 7. * Discopora coriacea. Lamour. Encycl. p. 255. * Blaiuv. Man, d’act. p. 4,6. Habite... Il est mince et transparent comme une pelure d'oignon, et n'est fixé qu'en partie sur les corps marins. Ce qui le rend très-remarquable, c’est que la lame qu'il constitue est composée de cellules tubuleuses, sériales, couchées, et qui s'ouvrent à leur sommet par un porc. (* M. de Blainville pense que cette espèce appartient au genre Flustre.) 8. Discopore arénulé. Discopora arenulata. D. lamelliformis, undata, subpellucida; cellulis parvu- lis seriatis obliquis apice semi-clausis ; ore semi-ro- tundo. * Discopora arenulata. Lamour. Encyel. p. 255. * Blainv. Man. d’act. p. 446. Mon cabinet. Habite... 11 présente une lame libre, arrondie, ondée, assez transparente, dont la surface supérieure est ornée de cellules quinconciales, mutiques. Ces cellules sont inclinées, comme enfoncées obliquement, et se ter- minent par une ouverture demi-ronde. (“ Suivant M. de Blainville, cette espèce serait aussi une Flustre.) 9, Discopore rude. Déscopora scabra. D. lamelliformis, undata , cellulosa, tuberculis apice [oratis asperata ; cellulis ovalibus, quincuncialibus. * Lamour. Encycl. p. 255. * Blainv. Mau. d’act. p. 446. Mon cabinet. Habite... Cette espèce est distincte du Discopore verru- queux par ses cellules plus petites, ovales, dont les bords ou les interstices portent de petits tubercules éle- vés, écartés et percés au sommet comme des tubes. ? 10. Discopore muriqué. Déscopora muricata. D. cellularum superficie continuatà, echinalo-spinulosé, aperturà semi-lunari. Cellepora muricala. Delle Chiaje. Anim. senza vert. di Nap. t. 3. p. 38. pl. 35. fig. ro. Se trouve sur des fucus dans la Méditerranée. + 11, Discopore à rostre, Discopora rostrata. D. cellulis continuis complanatis, ore dentibus quatuor quorum superior longè rostralus. Cellepora rostrata. Delle Chiaje. Anim, senza vert. di Nap. t. 3. p. 39. pl. 34. fig. 21 et 22. Habite la-Méditerranée. CELLÉPORE. + Æspèces fossiles. Ÿ 12, Discopore cruslulent. Discopora crustu- lerta. D. incrustans, etplanata; cellulis immersis; subquincun- cialibus ovalibus difformibus minimis. i Cellepora crustulenta. Goldfuss. op. cit. t, 1. p.27. pl. 9. fig. 6. ÆEschara crustulenta. Blainv. Man. d'actinol. p. 429. Même localité. + 13. Discopore hippocrepse. Discopora hippo- Crepsis« D. incrustans ; cellulis superficie planis, marqine semi- cireularicinetis;ostiolisterminalibus transversis semi- lunaribus. Cellepora hippocrepsis. Goldfuss. op. cit. t. 1. p.26. pl.9. fig. 3. Montagne Saint-Pierre. + 14. Discopore orné. Discopora ornata. D. explanata, simplex, crassa ; cellulis obliquè subdi- vergentibus quincuncialibus;ostiolissemi-circularibus, labio superiori annulo, inferiori aslerisco dimidiato prominulis cinclis. Cellepora ornata. Goldfuss. Petrefacta. t. 1. p, 26. pl. 9. fig. 1. Montagne Saint-Pierre, + 15. Discopore annelé. Discopora annulata. D. incrustans ; cellulis quincuncialibus immersis ; oslio- lis subovalibus prominulis. Cellepora annulata. Goldfuss. Petref. p. rot. pl. 36. fig. 11. Trouvé dans les couches marneuses de la formation du calcaire grossier dans la Westphalie, Se rapproche dela Berenicea diluviana de Lamouroux. Ÿ 16. Discopore voile. Discopora velamen. D. incrustans, explanata; cellulis contiquis, ostiolis aperlis subovalibus margine tumidulo annularis cinc- Lis. Cellepora velamen. Goldfuss. op. cit.t.1.p.26.pl.0.fig. 4. Montagne Saint-Pierre. Il est probable que cette espèce serapprochait par sa structure du Discopore petits-rets ; aussi le rapportons-nous à ce genre plutôt qu'à aucune autre division établie par Lamarck , mais nous pensons que ce n'est pas ici sa place naturelle, et qu'elle devra rentrer dans le genre Membranipore. + 17. Discopore denté. Discopora dentata. D. explanata, incrustans; cellulis verticalibus contiquis apertis hexagonis; ostiolis non constrictis, quadriden- tatis. Cellepora dentata. Goldfuss. op. cit.t. 1. p.27.pl.0. fig. 5. Membranipora dentata. Blainv. Man. d’actinol. p. 447. Même localité. T 18. Discopore biponctué. Discopora bipunctata. D. explanata, incrustans ; cellulis ovatis contiquis ver- ticalibus apertis basi apiceque transversim bipunc- talis; ostiolis ovalibus marginatis. Cellepora bipunctata. Goldfuss, op. cit, €. 1, p. 27. pl. 9. fig. 7. 241 Membranipora bipunetata. Blainy. Man, d'actin. p. 447. Même localité. + 19. Discopore antique. Discopora antiqua. D. incrustans, explanata; cellulis ovatis contiquis ver- ticalibus apertis longitudinaliter impresso-bipuncta- dis; ostiolis ovalibus. Cellepora antiqua. Goldfuss, op. cit. t. 1. p. 27. pl. 9. fig. 8. Membranipora antique. Blainv. op. cit. p. 447. Calcaire de transition de l’Eifel. + 20. Discopore hexagonal. Discopora hexagona- lis. D. incrustans ; cellulis superficie planis margine hexa- gono elevato cinctis, ostiolis orbicularibus centralis. Cellepora hexagonalis. Goldfuss. op. cit. p. 102. pl. 36. fig. 16. Trouvé dans la sable ferrugineux de la formation du cal- caire grossier des montagnes de la Bavière orientale. Ce fossile, à en juger par la figure et la description que M, Goldfuss en a données, diffère beaucoup des Dis- copores ordinaires, des Cellépores, des Eschares ou des Flustres, et nous paraît devoir en être séparé. CELLÉPORE, ( Cellepora. }) Polypier presque pierreux, poreux intérieure- ment, étendu en croûte ou relevé et frondescent ; à expansions aplaties, lobées ou rameuses , subcon- volutes, non flexibles; à surface externe, cellulifère, Cellules urcéolées , submembraneuses, ventrues, un peu saillantes , contiguës, confuses ; à ouverture resserrée. Polypariumsublapideum,intus porosum,in crus- tam expansum, aut surrectum et frondescens; fron- dibus complanatis, lobatis vel ramosis, subconvo- Lutis : extern& superficie ex cellulis uno strato coa- ditis contextà. Cellulæ urceolatæ, ventricosæ, submembranaceæ, exserentes, confusæ; ore constricto. Orservariows. — Les Cellépores ont été confondus par quelques naturalistes avec les Millépores, et par d’autres avec les Flustres. Ils sont cependant réelle- ment distincts des uns et des autres. Ces Polypierg sont moins pierreux et surtout moins compactes in- térieurement que les Millépores, et leurs cellules sont toujours saillantes, quoique plus ou moins. Ils ne sont-point flexibles comme les Flustres, mais roides et cassants; et leurs cellules, en général, confuses, urcéolées, à orifice resserré, les en dis- tinguent. C'est des Discopores que les Cellépores se rappro- chent le plus; et c’est ensuite avec les Eschares et les Rétépores qu'ils ont des rapports les plus pro- chains. On sent qu'ils tiennent déjà de très-près aux Polypiers tout à fait pierreux. En effet, les expansions des Cellépores sont pier- reuses, mais avec un mélange de matière animale 942 qui les rend assez molles et flexibles dans les eaux. Néanmoins elles deviennent roides et très-fragiles lorsqu'elles sont exposées à l'air, et elles sont très- poreuses dans leur épaisseur, Les Cellépores encroûtent ou enveloppent diffé- rents corps marins sur lesquels ils sont fixés. Quelques-uns néanmoins forment des expansions relevées , aplaties, frondescentes, contournées ou convolutes, sinueuses , plus ou moins rameuses. [Les Polypiers que Lamarck rassemble ici sous le nom de Cellépores, sont très-remarquables par le mode d'agrégation de leurs cellules; ces cellules, plus ou moins ellipsoïdes et presque verticales, sont à peine distinctes extérieurement, et s'amoncellent les unes sur les autres sans suivre aucun ordre ré- gulier. Il en résulte que la surface du Polypier est très-inégale, et que ce corps, au lieu d’être formé d’une seule couche de cellules comme dans les Dis- copores, ou de couches adossées comme les Eschares, en présente plusieurs qui, toutes dirigées dans le même sens, se recouvrent et peuvent acquérir ainsi une épaisseur considérable. La plupart des auteurs qui ont écrit sur ce sujet, depuis Lamarck, ne paraissent pas avoir bien connu les Polypiers dont il parle ici, et ont rangé dans le genre Cellépore un grand nombre d'espèces qui en diffèrent notablement et qui semblent établir le pas- sage entre ces Polypiers,les Discopores etles Flustres, Ces Polypiers ont en effet les cellules ordinairement ovoïdes et à ouverture plus ou moins resserrée, mais elles sont parfaitement distinctes à l'extérieur, simplement imbriquées et disposées sur un seulplan comme chez la plupart des Flustres, seulement avec moins de régularité. On devra en former par la suite un groupe distinct que nous proposerons de dési- gner sous le nom d’Escharoïde (1); mais afin de ne pas multiplier sans nécessité absolue les innovations, nous nous bornerons ici à les ranger dans une divi- sion particulière du genre Cellépore. Quant à la structure intérieure de tous ces Polypes, elle semble ne différer en rien d’essentiel de ce que nous avons déjà vu chez les Flustres. E,] ESPÈCES. * (. Æspèces dont les cellules sont très-confuses et amoncelées sur plusieurs couches superposées (2). 1. Cellépore ponce. Cellepora pumicosa. C. incrustans, aut explanatione convoluta, tubulosa, ramosa, externà superficie cellulis confusis, ventri- cosis et mucronatis scabrà. (1) Voy. p. 228. (2) Cette division correspond au genre Cellépore tel que La- marck l'a établi, HISTOIRE DES POLYPES. Millepora pumicosa. Soland et Ell, p. 135. Ellis. Corall. tab. 27. fig. f. F. (tab. 30. fig. D.) Borlas, Cornwall. £. 24. f. 7.8. * Pallas Elenc. Zooph. p. 254. no 157. “ Cellepora pumicosa. Lamour. Polyp. flex, p. 91. n° 180. et Encyel. p. 183. : * Blainv. Man. d’actinologie, p. 443. Mus. n°, Habite l'Océan européen, la Méditerranée. Mon cabinet, Espèce commune, polymorphe, rarement épaisse, très- fragile, à surface hérissée par les cellules. On la ren- contre dans différentes mers, 2, Cellépore épais. Cellepora incrassata. C. ramosa lobala , intüs cellulosa ; ramis crassis lere- tibus fraclis ; cellulis confusis, ovalis, mulicis. Marsil. hist. t. 2.f, 150. 15r. An Cellepora leprosa. Esper. vol. 1. t, 4. * Blainv. Man. d'actinol. p. 443. Mus. n°. Habite la Méditerranée. Mon cabinet. 11 forme des expan- sions épaisses, pleines, comme pierreuses, mais cel- luleuses intérieurement, cylindracées, lobées ou ra- meuses. Les cellules de la superficie sont les seules polypifères; elles sont confuses, très-inégales, mais mutiques à leur orifice, MM. Péron et Lesueur en ont rapporté de Timor une variété qui s'étale en plaque irrégulière, bosselée et ondée en dessus. 5. Cellépore olive. Cellepora oliva. C. simplex, cylindraceo-turbinata ; emtremitate cras- siore truncatä, fove& terminatä ; cellulis confusis muticis. * Blainv. Man. d’actinol. p. 443. Mus. n°. - Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le- sueur. Celui-ci est remarquable par sa forme presque régulière ; car il ressemble à une olive ou à un gland hors de sa cupule. Il est un peu cerclé transversale- ment, etson gros bout offre une fossette orbiculaire. Longueur, 3 centimètres. 4. Cellépore oculé. Cellepora oculata. C. incrustans, ramosissima , subeespilosa ; ramis spar- sim oculalis ; cellulis confusis echinatis. * Blainv. Man. d’actinol. p. 443. Mus. n°. Habite l'océan Austral. Péron et Lesueur. Ce polypier enveloppe des tiges de gorgone, de fucus, ete., et de sa coûte s'élèvent des ramifications cylindriques, sub- dichotomes , qui forment de petites touffes arrondies et assez élégantes. Toutes ces ramifications sont percées çà et là de trous ronds, comme dans certaines épon- ges. Étendue , quatre à cinq centimètres. 5. Cellépore endive. CeZlepora endivia. C.complanata, lobato-foliacea, subplicata, variè con- torta ; cellulis confusis subglobosis ; ore mutico. Mus. n°, Habite l'océan Austral. Péron et Lesueur. Mon cabinet. Celui-ci forme des expansions un peu épaisses, comme pierreuses, aplaties, lobées, foliacées, plissées, et di- versement contournées. Les celiules sont confuses, mutiques, comme entremélées de duvet pulvériforme. Étendue, quatre à sept centimètres. CELLÉPORE, 245 6. Cellépore à crêtes. Cellepora cristata. C.incrustans, mulliloba ; lobis verticalibus rotundatis, compressis, carinalis, subspiralibus, utroque latere echinatis, * Blainv. Man. d’actinol, p. 443. Mus. n°. Habite l’océan Austral. Péron et Lesueur. Cette espèce semble perfoliée par lestiges des plantes marines qu’elle enveloppe; et, comme ses lobes sont verticaux, arron- dis, comprimés, carénés et en crêtes, ils ressemblent presque aux pas d'une vis de pressoir. Ses crêtes sont hérissées des deux côtés, et n’ont que quelques milli- mètres de hauteur. 7. Cellépore spongite. Cellepora spongites. C. basi incrustans ; explanationibus è crust& surgenti- bus tubuloso-turbinalis, ramosis ; variè coalescenti- bus ; cellulis serialis ; osculo suborbiculari. Millepora spongites. Soland. et Ell. p. 132. Porus anguinus, etc. Gualt. Ind. post. tab, 70. Eschara spongites. Pall. zooph. p. 45. De Moll. t. 1. f.3, Cellepora spongites. Lin. Esper. vol. 1. t. 3. B. eadem ? humilior, tenuior, subcrispa. Seba. mus. 3, tab, 100, F. 12. Soland. et EIl. tab. 41. f. 3. * Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 2. pl. 41. fig. 3. * Schweigger. Handbuch. p. 43r. * Eschara spongites. Blainv. Man. d'actinol, p. 429. * Cellepora spongites. Delle Chiaje. Anim. senza vert. di Nap.t. 3. p. 37. pl. 35. fig. Mus. n°. Habite la Méditerranée, et sa variété , la mer des Indes, Ma collection, Sa base est une plaque qui recouvre les pierres, etc. Il s'en élève des expansions tubuleuses, turbinées, irrégulières, diversement divisées et coa- lescentes. Les cellules sont sériales, toujours un peu ventrues, et ont leur ouverture le plus souvent orbien- laire, quelquefois semi-orbiculaire. Cetle espèce devient assez grande. Elle est mollasse ou un peu flexible sous l'eau , pendant la vie des Polypes. + 8. Cellépore rameux. Cellepora rumulosa. €. dichotoma, fasciculata ;ramulis teretibus, oblusis ; tubis confertissimis cylindricis. Muller, Prod. n° 3049. Lin, Gmel. Syst. nat, p. 3791.n0 1. Lamour, Polyp. flex. p. 88. n° 169. Blainy. Dict. des Se, nat. t. 7. p. 554. Se trouve dans les mers du Nord; cette espèce n’est con- nue que par le peu de mots que Muller en a dits, et pourrait bien ne pas devoir prendre place ici. # ($. Æspèces dont les cellules sont rangées sur un seul plan et sont libres ou du moins bien distinc- tes dans une grande partie de leur longueur. (Genre Escharoïde E. Voyez p. 227.) + 9. Cellépore ovoïde. Cellepora ovoïdea. C. incrustans; cellulis ovatis, ore pumilo rotundo. Lamour. Polyp. flex. p. 89. no 272. pl. 1. fig. x. Expos. méth. des Polyp. p. 2. pl. 64. fig. 4. 5, et Encycl. p. 182. Plainv. Man. d’actin. p.444. Delle Chiaje. Anim. senza vert. di Nap. t. 3. p. 88. pl. 34. fig. 33 (?). Originaire de la Nouyelle-Hollande. Surface des cellules lisse. + 10. Cellépore tuberculé. Cellepora tuberculata. C. cellulis ventricosis, ponè apicem tuberculo 4 quetro, aperturä cyathiformi. Delle Chiaje. Anim. senza vert. di Napoli, t, 3. p. 38. pl. 34. fig. 23. 24. Habite la Méditerranée. T 11. Cellépore rouge. Cellepora coccinea. C. incruslala, coccinea; cellulis urceolatis punctatis, ore dente unico brevi supero. Abilgard-Muller. Zoologia Danica, t. 4. p. 30, pl. 146. fig. x et 2. & Lamour. Polyp. flex, p. 92. n° 181, et Encycl. p. 183. Berenicea coccinea. Johnston, Edinb, Phil. journ, t, 13. p: 222. Fleming. Brit, anim. p. 533. Blainy. Man. d’actin. p. 445, Habite les mers du Nord, + 12. Cellépore brillant, Cellepora nitida, C. cellulis subeylindricis, pellucidis annulatis ; ore sim- plici terminali. Othon Fabricius. Fauna Groenlandica. p. 435, n° 443. Lin. Gmel. Syst. nat. p. 3792. n° 7. Lamour. Polyp. flex. p. 88. n° 170. Encycl. p. 18r. Blainville. Dict. des se. nat. £. 7. p, 355. Berenicea nilida. Flem. Brit. anim, p. 533. Blainville. Man, d’actin. p. 4/45. Habite les mers du Nord. + 14. Cellépore labié. Cellepora labiata. €. subverticillata ; cellulis ovoideis, radiatis seu ver- ticillalis, imbricatis ; ore labiato. Lamour. Polyp. flex. p. 89. n° 174. pl. 1. fig. 2; Expos. méth. des Polyp. p. 2. pl. 64. fig. 6. 9; Encycl. p. 182. n° 7. Delle Chiaje. Anim. senza vert, di Napoli. t.,3. p.39. pl. 34. fig. 13. 14. (Nous doutons beaucoup que cette espèce, qui habite la Méditerranée, soit la même que celle de PAustralasie décrite par Lamouroux.) Trouvée sur des Sertulariées de l’Anstralasie. Les cellu- les sont disposées de manière à rayonner ou à s'imbri- quer, suivant le corps auquelelles adhèrent, et forment de petites roses ou des yerticilles; leur ouverture est grande, latérale et a deux lèvres dont la supérieure est en voûte, l'inférieure courte et redressée. + 15. Cellépore de Mangneville. Cellepora Mangne- villana. C. incruslans, subverticillata; cellulis ovatis, super- ficie verrucosä, ore magno. Lamour. Polyp. flex, p. 89. n° 195. pl. 1. fig. 3; Expos. méth, des Polyp. p. 2. pl. 64. f. 2. 3; et Encycl. p. 182. Delle Chiaje. Anim. senza vert. di Napoli. €. 2. p. 38. pl. 24. f. 34 et 35. Cuvier, Règne anim, 2e édit, t, 3, p. 304. Blainv. Man. d’actin, p. 444. Habite la Méditerranée. + 16. Cellépore caliciforme, Cellepora caliciformis. C. cellulis ovoideis ; superficie paululüm rugosà ; ore magna supero dentato. 244 Lamour. Polyp. flex. p.93. n° 182; et Encycl. p, 183. n° 14. Habite la baie de Cadix: par son facies, dit Lamouroux, cette espèce ressemble au Cellépore de Mangneville, + 47. Cellépore sillonné, Cellepora sulcata. C. cellulis recurvatis, eminentibus, sulcalis ; ore ro- tundo. Lamour. Polyp. flex. p. 88, n° 171; Encycl, Zooph. p. 182. Trouvé à la Nouvelle-Hollande. + 18, Cellépore bipointu. Cellepora bimucronata. C. crustacea lapidescens, unilamellata ; cellulis oblongo subovalibus, punctalis transversè rudiler seriatis ; oseulo in apice suborbiculari, oppositè bimucronato. Eschara bimucronata. Moll. p. 65. n° 15. pl. 3. f. 18. Cellepora bimucronata. Lamour. Polyp. flex, p. 93. n° 186; et Encycl. p. 184. Blainv. Dict. des Sc. nat. 1. 7. p. 356. Habite la Méditerranée, Remarquable par la forme utricu- laire des cellules. + 19. Cellépore ailé. Cellepora alata. C. verticellata; cellulis verticillatis, ventricosis, lale- raliter alatis ; ore rotundo tuberculoso. Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 2. pl. 64. fig. 10. 11; Encycl. p.183. n° 12. Habite l’Australasie. Cellules gibbeuses; ouverture ronde avec un tubercule très-gros et moniliforme de chaque côté. + Ajoutez un assez grand nombre d'espèces qui ont été re- présentées d’une manière admirable dans les planches de l'ouvrage de l'Égypte par M. Savigny, mais qui n'ont pas encore été décrites. Voy. Polyp. pl. 7. fig. 1, 2, 8, 4,5,6,7etr. pl. 8. fig. 1, 5, 7 et9; et pl. 10, fig. 3 et 4. Espèces que je n’ai point vues. — Cellépore transparent. Cellepora hyalina. C. reptans, subincrustans, cellulis serialis ovato-oblon- gis diaphanis ; ore obliquo simplici. Cavol. Pol. p. 242. t. 9. f. 8.9. Esper. vol. 1. tab. r. (* Ce polypier diffère beaucoup de celui figuré par Cavolini ,et ne paraît pas devoir appar- tenir à Ja même espèce.) à * Lamour. Polyp. flex. p. 87. et Encycl. p. 181. * Cuvier. Règne anim. 2e édit. t. 3. p. 304. Habite l'Océan... sur des fucus. Il faudra peut-être le ranger parmi les Tubulipores. (* Nous n’avons pas eu l'occasion d'observer cette espèce; mais d’après ce que les auteurs en disent, elle nous paraît appartenir au genre Escharine plutôt que de se rapporter au genre Cellépore.) Espèces fossiles. — Cellépore mégastome. Cellepora megastoma. C. incrustans, cellulis irregulariter acervatis, obovatis, distinclissimis ; ore amplo. Cellép. mégastome. Desmarets et Lesueur. Bull. des Sc. p. 54. pl. 2; f. 5. * Lamour. Polyp. flex. p. 90. n° 177; et Encycl. p. 182. n° 9. HISTOIRE DES POLYPES. * Cuvier. Règne anim, 9e édit, £, 3, p. 304, Habite... sur les corps fossiles de la craie des environs de Paris. 5 — Cellépore globuleux. Cellepora globulosa. C. incrustans ; cellulis globulosis distinclis; ore trans- verso. Cellép. globuleux. Desmarets et Lesueur. Bull. des Sc. p. 54. pl. 2. f.7. ” Lamour. Polyp. flex. p. 90. n° 178; et Encycl, p. 182. n° 10, Cuvier, loc, cit, Habite... sur les fossiles de Ja craie. T Cellépore orbiculaire. Cellepora orbiculata. LC, incrustans ; orbicularis ; cellulis à centro radiantibus ; osliolis obliquis, prominulis ovalibus. Goldfuss. Petrefacta. €. 1. p. 28. pl. 12. f. 2. Calcaire jurassique, à Streitberg. +-Cellépore escharoïde. Cellepora escharoïdes. C. incrustans seu lamellosa ; cellulis irregularibus cre- bris immersis ; ostiolis annularibus, prominulis. Goldf. op. cit. t. 1. p. 28. pl. 12. f.3. De la Marne argileuse de la Westphalie, + Cellépore urcéolé. Cellepora urceolaris. C. incrustans; cellulis serialis imbricatis, contiquis ovalo-oblongis ; ore infra-apicali orbiculari mutico. Celleporæ hyalinæ similis, differt autem magnitu- dine duplo majori et cellularum ore mutico. Cellepora urceolata. Goldf. op. cit. p. 26. pl. 9. f. 2, Même gisement que l'espèce précédente. + Cellépore tristome. Cellepora tristoma. C. incrustans; cellulis ovalibus, radiantibus imbrica- tis; ostiolo terminali orbiculari; binis (vel singulo) minoribus lateralibus. Goldf, op. cit. p.102. pl. 36.f. r2. Se trouve avec la précédente. + Cellépore pustuleux. Cellepora pustulosa. C. incrustans ; cellulis ovato-oblongis, quincuncialibus imbricatis hine indè vesicula clausa vel ostiola nota- dis ; ore orbiculari. Goldf, op. cit. p. 102. pl. 36.f. 15. Se trouve avec les précédentes. Cette espèce nous paraît devoir appartenir à la division des Escharines. + Cellépore hérissé. Cellepora echinata. C. repens, ramosa; cellulis tubulosis, ostiolis orbicula- ribus erectis. Goldf. op. cit. p. 102. n° 14. pl. 36. £. 14. Trouvé dans le sable marneux, à Astrupp. L {Lamouroux a donné le nom de Bérénice a des Polypiers quiressemblent beaucoup à ces Cellépores, mais qui s’en distinguent par des cellules distantes les unes des autres, particularité qui les rapproche de ses Mollies (Voy. p. 255.) M. Fleming a modifié les caractères de ce genre, de manière à devoir en ESCHARE. exclure les espèces pour lesquelles on l’avait primi- tivement établi, et à rendre les limites qui les sé- parent des Discopores très-vagues; enfin, M. de Blainville, tout en adoptant à peu près les carac- {ères assignés par Lamouroux, y range les espices que M. Fleming y avait rapportées, et qui cepen- dant ne présentent pas les particularités d’organisa- Lion en question. Voici du reste ce que Lamouroux en dit: Ÿ BÉRÉNICE. (Berenicea. ) Polypier encroütant, très-mince, formant des taches arrondies, composé d’une membrane cré- {acée couverte de très-petits points et de cellules saillantes, ovoïdes ou piriformes, séparées et dis- tantes les unes des autres, éparses ou presque rayonnantes; ouverture petite, ronde, située près de l'extrémité de la cellule, ESPÈCES. 1. Bérénice saillante. Perenicea proeminens. B. cellulis in parte suprà proeminentibus. Lamour. Expos. méth. des Polyp. Suppl, p. 80. pl. 80. f. x et 2; Encycl. Zooph. p. 140. n° 2. Blainv. Man. d’actin. p. 445. pl. 71. f. 6. Habite la Méditerranée ; forme des taches blanches pres- que rondes sur des Hydrophytes. 2, Bérénice annelée, Berenicea annulata. B. cellulis ovalibus annulatis. Lamour. Expos. méth. des Polyp. Suppl. p. 8r. pl. 80. f. 5 et6; Encycl. p. 140. n° 3. Blainy. Man, d'act. p. 445. Habite la Méditerranée , sur les mêmes Hydrophytes que la précédente ; plus épaisse. 3. Bérénice urcéolée, Perenicea urceolata. B. cellulis ovato-ventricosis punctatis distinetis ; aper- turû lineari. : Cellepora urceolata. Delle Chiaje. Anim, senza vert, di Napoli. t. 3. p. 39. pl. 33.f. 8 ct 9. Habite la Méditerranée. Espèce fossile. 4, Bérénice du déluge. Berenicea deluviana. B. fossilis ; cellulis piriformibus ; ore polyposo, gran- diusculo. Lamour. Expos. méth, des Polyp. p. 81. pl. 80. f. 3 et4; Encycl. p. 140. n° 1. Blainv. Man. d’act, p. 445. pl. 65. f. 4. Trouvée sur les Tubercules et autres productions mari- nes du calcaire polypier des environs de Caeu. LegenreSrrropnore,Sptrophora,de M.de Blainville parait être aussi très-voisin des Cellépores ; il com- DE LAMARCK, T, I. 215 prend quelques Polypiers fossiles diversiformes et adhérents , composés de couches superposées de cel- lules, et hérissés en dessus de tubercules épineux entre lesquels se trouvent les cellules poriformes. M. Blainville y rapporte le Ceriopora mitra Goldf. (petref. p. 59. pl. 50. fig. 15; Blainville Manuel p. 416. pl, 70. fig. 5) et deux espèces encore iné- dites. ESCHARE, ( Eschara. ) Polypier presque pierreux, non flexible, à ex- pansions aplaties, lamelliformes, minces, fragiles, très-poreuses intérieurement, entières ou divisées. Cellules des Polypes disposées en quinconce sur les deux faces du polypier. Polyparium Sublapideum ; explanationibus rigi- dulis, lamelliformibus, tenuibus, fragilibus, intùs porosissimis, inlegris aut divisis, Polyporum cellulæ quincunciales, in uträque superficie polyparii, Onsenvarions.— Les Æschares sont distingués des Cellépores et des Rétépores, parce que les deux sur- faces de leurs expansions sont également garnies de cellules; tandis que dans les Cellépores et les Rétépores, les cellules ne se trouvent que sur une de leurs surfaces. 4 Ces Polypiers présentent des expansions aplaties, minces, lamelliformes, non flexibles, mais fragiles, très-poreuses intérieurement, c’est-à-dire dans leur épaisseur, tantôt entières, diversement contournées ou anastomosées, et tantôt divisées en lanières ra- meuses. Les cellules dont les deux surfaces de ces expan- sions sont garnies, sont petites, presque superdi- cielles et régulièrement disposées en quinconce. Les Æschares, bien moins pierreux que les Mil- lépores , puisque leur substance est partout très-po- reuse intérieurement, ont dü en être séparés, ainsi que les Cellépores, les Rétépores, etc., pour former autant de genres particuliers. Pallas et M. le baron de Moll les ont mal à propos confondus avec les Flustres, qui sont des Polypiers flexibles, dont les cellules ont une forme très-différente. [L'organisation de ces Polypes est essentiellement la même que celle des Flustres, des Escharines, etc., et ils ne sont caractérisés que par leur disposition sur deux plans régulièrement adossés et le mode de croissance des parois de leurs cellules, qui, d’abord distinctes des cellules voisines et bombées, ne tardent pas à devenir plates et à se confondre entièrement avec les parties voisines ; les bords de l'ouverture deces loges s’épaississent en même temps et par les progrès de l’âge, celle-ci change de forme, et au lieu d’étresaillante, devient tout à fait enfoncée au-dessous de la surface générale du Polypier. E.] 16 246 HISTOIRE DES ESPÈCES. 4. Eschare bouffant. Æschara foliacea. E. lamellosa, conglomerala; laminis plurimis variè flezæuosis et coalescentibus; poris quincuncialibus in- derslitio separatis. Millepora foliacea. Soland. et EIL. p. 133. n°6. Ellis corall. £. 30. fig. æ&. A. B. C. Lschara fascialis. Pall. Zooph. p. 42. De Moll. £. 1. f. 2. Cellepora lamellosa. Esper. vol. 1. t,6. * Eschara foliacea. Lamouroux. Expos. méth, des Po- lyp. p. 40. Encyclop. zooph. p. 374. * Schweïgger. Handbuch der naturgeschichte. p. 43r. * Cuvier. Règne anim. 2e édit, t, 3. p. 316. * Blainv. Man. d’actin. p. 428. pl. 95. fig. 3. * Eschara retiformis. Fleming. Brit. anim. p.537. Mus. n°. Habite l'Océan européen. Mon cabinet. Ce-polypier forme de grosses masses comme enflées, caverneuses, légères et fragiles. Ses pores sont fort petits, arrondis, sé- parés, 9, Eschare cartacé. Eschara chartacea. ÆE. complanata, subsimplex ; laminis perpaucis, mag- nis, undaloflexuosis, coalescentibus; poris conti- guis, quadralis. * Lamouroux. Encyclop. p.374. n° 2. * Blainv. Man. d’actin. p. 429. Mus, n°. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le- sueur. Ses expansions présentent un petit nombre de lames, grandes, ondées, coalescentes, légères, fragi- les, et qui ressemblent à des pièces de carton réunies angulairement. Pores très-grands. * Cette espèce me paraît se rapprocher des Flustres plu- tùt que des Eschares ; les cellules sont à peine calcaires et les deux plans dont le Polypier est formé, sont sim- plement juxtaposés, sans être soudés entre eux, et sans qu'il y ait aucun rapport constant entre les cellu- les adossées. 5. Eschare croisé. £Zschara decussata. ÆE. complanala, lamellosa ; laminis tenuibus, inlegris, undatis, variè decussantibus; poris minulis subpro- minulis. * Lamouroux, Encyclop. p. 374. * Blainv. Man. d’actin. p. 429. Mus. n°. Habite l'Océan austral. Péron et Lesueur. Ses cellules sont un peu saillantes, presque comme celles des Cellé- pores. Sa taille et sa forme sont à peu près les mêmes que celles du Millepora agariciformis. } * Cette espèce se rapproche de l'Eschare foliacé par son aspect général, mais s'en distingue par la forme des cellules. 4. Eschare à bandelettes. ÆZschara fascialis. E, plano-compressa, ramosissima ; ramis tænialibus, angustis, flexuosis, variè coalitis, subelathratis ; po- ris impressis. Millepora fascialis. Lin. Eschara fascialis. de Moll. t. 1. f. 1. Millepora tænialis. Soland. et Ell. p. 133. Ellis. corall. t. 30./ig.0. Bonan-mus. Besl. t. 286, f, 13. POLYPES. 5. 6. To Marsil. hist, t. 33, f, 160. n° 1-3. * Lschara fascialis. Pallas. Elen. Zooph. p. 42. n° q. var. À. *“ Lamouroux. Encyclop. p. 375. n° 4. * Blainv. Man, d’actin. p. 428. * Fleming. Brit, anim, p. 581, ® Mus. n°. Habite la Méditerranée. Il forme des touffes larges, élé- gantes, très-divisées et subcancellées par l’anastomose des bandelettes et de leurs divisions. Pores non saillants. Mon cabinet. Eschare cervicorne, ÆZschara cervicornis. ZE, ramosissima, subcompressa; ramis peranguslis, poris prominulis, sublubulosis. Millepora cervicornis. Soland. et EI. p. 134. n°8. Marsil. hist. t, 32. f. 152. An Millepora aspera? Lin. * Eschara cervicornis. Lamouroux. Encyclop. p. 374. * Blainv. Man. d'actin. p.428. * Cellepora cervicornis. Fleming. Brit. anim. p. 532. Mon cabinet, Habite la Méditerranée. 11 forme des touffes assez fines, très-divisées, fort jolies. Le Millepora aspera, Esper. suppl. 1.t. 18, n’appartient point à cette espèce. * Lamouroux a trouvé dans le calcaire à polypiers des environs de Caen , un Eschare fossile qui a la plus grande analogie avec celui-ci, et doit être considéré , d’après ce naturaliste, comme appartenant à la même espèce. Eschare grêle. Æschara gracilis. Æ. ramosa, subdichotoma, gracilis, cylindracea; ra- mis obsoletè compressis; poris vix prominulis. Millepora tenella. Esper. suppl. 1. €. 20. * Eschara gracilis. Lamouroux. Encyclop. p.375. * Blainv. Man. d’actin. p. 428. Mon cabinet. Habite... Quoique très-voisin du précédent par ses rap- ports, il constitue une espèce distincte. Sa lige et ses rameaux sont cylindracés, obscurément comprimés, et offrent des pores tantôt superficiels, tantôt un peu saillants , plus rapprochés entre eux vers le sommet que ceux de la base de ce polypier. (* Lamouroux est d'opinion que cette espèce devrait ap- partenir au genre Millépore; mais elle ne diffère que très-peu de la précédente, tant par son port que par la structure de ses cellules.) Eschare lichénoïde. ÆZschara lichenoïides. ÆE. cespilosa, ramosissima; ramulis complanatis loba- tis obtusis; poris superficialibus asperulalis. Seba. mus. 3. t. 100. f. 10. * Lamouroux. Encyclop. p. 375. “ Cuvier. Règne anim. 2e éd, t. 3. p. 316. * Blainv. Man. d'actin. p. 428. Mus. n°. Habite l'Océan indien. Péron et Lesueur. Il constitue de très-petites touffes lichéniformes, élégamment décou- pées et lobées ; ses ramifications sont tortueuses. Ils'en trouve à ramifications coalescentes. C'est une espèce différente de celle qui suit, Couleur, blanchâtre. Eschare lobulé. Zschara lobulata. ÆE. nana, subramosa, compressa, palmato-lobata ; lo- bis apice dilatatis, obtusis ; superficiebus utrisque granulalo-asperalis. ESCHARE. * Lamouroux. Encyclop. p. 375. * Blainv. Man, d’actin. p. 428. Mus. no. -Habitelesmers dela Nouvelle-Hollande, Péron etLesueur. Sa base enveloppe et encroûte les tiges des plantes marines, etc., et il s'en élève des expansions aplaties, subrameuses, lobées, palmées, élargies et obtuses à leur sommet. Ces expansions n'ont qu'un à quatre cen- timètres de hauteur. Leur couleur est d’un cendré violâtre ou bleuätre. 9. Eschare petite râpe. £chara scobinula. 10. al, 12. Æ. lamelliformis, ovato-rotundata, undata, sublobata; cellulis creberrimis, obliquè prominulis. * Lamouroux. Encyclop. p. 375, n°9. * Mesenteripora scobinula. Blainv, Man. d’actin, p. 432. Mus. n°. Habite... D'une base encroûtante et médiocre s'élève un lobe lamelliforme , ovoïde, arrondi, ondé, et dont les deux surfaces sont hérissées par da saillie des cellules. Ces cellules sont très-petites, serrées , quinconciales, - Elles ressemblent un peu à celles des cellépores. Eschare porite. Zschara porites. E. lamellosa, undato-lobata ; lobis rotundatis ; cellulis superficialibus in reticulum dispositis; margine den- ticulato. * Lamouroux. Encyclop. p. 376. n° 10. Mus, n°. Habite... Il est petit, et offre des lames assez minces, ondées, contournées diversement, arrondies en crête. Les deux surfaces de ces lames sont garnies de cellules enréseau comme dans le Cellepora reticularis, et l’on voit de petites dents sur le bord des cellules. Eschare encroûütant. Zschara incrustans. E. incrustans, deformis, rard lobata ; poris impressis, distinctis ; quincuncialibus. * Lamouroux. Encyclop. p. 376. ne 17. Mus. n°. Habite... Cette espèce provient du voyage de Baudin. Elle encroûte les tiges et branches des plantes marines, et leur donne l'aspect d'incrustations calcaires. Eschare lobé. Zschara lobata, Æ. lobata, incrustans ; lamellis simplicibus, marginibus undalis vel lobatis; cellulis subradialis, subpirifor- mibus, paululüm prominentibus ; ore infernè emargi- nalo. * Lamouroux. Expos. méth, des Polyp. p. 40. pl. 72. fig. 9-12. . * Cuvier. Règne anim. 2° édit, t. 3. p. 316. Trouvé sur le Fucus nodosus à Terre-Neuve. Les cellules sont séparées par des lignes profondes et ponctuées. + Ajoutez : > Le Cellepora palmata de M.Fleming (Brit. anim. p. 532), dont les cellules sont armées d’une dent et le polype arrondi, maiss'élargissant et devenant comprimé presque immédiatement, Le Cellepora ramulosa, du même (op. cit. p. 532), dont les branches sont dichotomes, rondes et confluentes, et les cellules saïllantes et armées d'une dent. Le Cellepora levis, du même (op. cit. p. 532), dont les branchessont dichotomes et cylindriques, et l'ouverture des cellules lisse et déprimée. 247 *(, Æspèces fossiles. T Eschare cyclostome. Zschara cyclostoma. L. explanala; simplex ; laminis tenuibus integris ; os- tiolis quincuncialibus orbiculalis ; interstiliis angustis longitudinalibus elevatioribus coslæformibus. Goldfuss. Petrefacta Germaniæ. t, 1. p. 23. pl. 8. fig. 9. Bancs crétacéo-sablonneux de la montagne Saint-Pierre. Ÿ 14. Eschare piriforme.Æschara piriformis. £. explanata; simplez; cellulis piriformibus quincun- cialibus ; semiclausis; ostiolis semicircularibus; inler= sliliis anguslis, decussantibus carinalis. Faujas. Mont. Saint-Pierre, p.202. pl. 39. fig. 6.7 Goldfuss. Petrefacta. t. 1. p. 24. pl. 9. fig. 10. Montagne Saint-Pierre. 5. Jschare stigmatophore, Æschara stigmato- phora. LE. explanata, simplex, cellulis quincuncialibus, in superficie ovato-truncalis, semiclausis, sulcocinctis, osculis semicircularibus. Goldfuss. Petrefacta. t. 1. p. 24. pl. 9. fig. r1. Même localité. + 16. Eschare sexangulaire, Eschara sevangularis. E. lamellosa, explanata, simplex; cellulis suborbicu - latis, margine tenui hexagono cinctis semiclausis ; ostiolis semicireularibus. Faujas. Montagne Saint-Pierre, p. 201. pl. 39. fig. 4. Goldfuss. Petrefacta. p. 24. pl. 9. fig. 12. Même localité. + 17. Eschare à grillage, ZEschara cancellata. LE. flabelliformis, simplex, crassiuseula, cellulis obova- lisimbricatisseriatis lineis elevalis cancellatimcinclis, osculis excentricis orbiculatis minutis. © Goldfuss. Petrefact. p. 24. pl. 8. fig. 13. Même localité. + 18. Eschare arachnoïde. ÆZschara arachnoïdea. E. flabelliformis, simplex; cellulis ovatis longitudina- liter serialis rete lineolarum elevaltarum inductis, oseulis lateralibus orbiculatis marginatis alternalim relis lineolis imposilis. Faujas. Op. cit. p. 203. pl. 39. fig, 8. Goldfuss. Petrefacta, p. 24. pl. 8. fig. 14. Même localité. + 19. Eschare dichotome. Zschara dichotoma. E. ramosa, dichotoma, compressa, ramis angustis ; ce. lulis quincuncialibus suborbiculatis in ambitu sub: hexagonis sulco cinctis semiclausis, osliolis semicir- cularibus. Goldfuss. Op. eit, p. 25. pl. 8. fig. 15. Mème localité. + 90. Eschare strié. Æschara striata. L.ramosa, furcata compressa sublilissimè striata; ramis anguslis; cellulis quincuncialibus ambilu su- perficiali obsoleto, ostiolis punctiformibus. Goldfuss. Op. cit, p. 25. pl. 8. fg. 16. Même localité. 16* 248 + 21. Eschare filograne, Æschara filograna. LE. ramosa, dichotoma, compressa; ramis anguslis; cellulis distiche divergentibus orbiculatis, punctorum minimorum coron& rhomboïdali cinctis, ostiolis punc- tiformibus. Goldfuss. Op. cit. p. 25. pl.8. fig. 17. Même localité. + 99, Eschare distique. Æschara disticha. £E. ramosa, dichotoma compressa; cellulis verrucoso- prominulis distichè divergentibus, orificiis punctifor- mibus subduplicalis. Goldfuss. Op. cit. p. 25. pl. 30. fig. 8. Craie de Meudon. + 25. Eschare substrié. Zschara substriata. E. ramosa, furcata, compressa ; cellulis quincunciali- bus, orificiis orbicularibus armulo appendiculato cinctis. Goldfuss. Op. cit. p. ror. pl. 36. fig. 9. Couches marneuses de la formation du calcaire grossier de la Westphalie. + 94, Eschare celléporacé. Æschara celleporacea. E;ramosa, furcata, compressa; cellulis ovalis sine ordine dispositis ; orificiis orbicularibus. Goldfuss. Op. cit. p. or. pl. 36. fig. 10. Se trouve avecla précédente. ADÉONE. (Adeona.) Polypier presque pierreux, caulescent, frondes- cent ou flabelliforme. Tige subarticulée, à articulations comme encroù- tées, obseurément granuleuses ; à expansions folia- cées ou flabellées, couvertes de cellules sur les deux faces. Cellules très-petites, serrées, sériales ou en quin- conce; à oscule rond. Polyparium sublapideum, caulescens, frondescens aut flabelliforme. 1 Caulis subarticulatus ; articulis crusté superfi- ciali indutis, obsoletè granulosis; explanationibus foliiformibus vel flabellatis, in utrâque superficie celluliferis. Cellulæ minimæ, contiguæ, sertales, quincun- ciales, osculo rotundo pertusæ. Onsenvarrons. — Les 4déones sont des Polypiers tellement voisins des Eschares par leurs rapports, genre , si la tige très-singulière des 4déones ne les distinguait pas considérablement des Eschares. Les Adéones tiennent aussi beaucoup des Rété- pores, et même l’Adéone crible est fenestrée comme le Rétépore manchette de mer (Refepora cellulosa), mais les expansions des Adéones offrent des cellules sur les deux faces, ce qui n’a pas lieu dans les Ré- tépores. ! J'ai adopté le nom générique 4deona, donné par HISTOIRE DES POLYPES. M. Lamouroux à l'une des espèces de ce genre; mais je ne puis partager son opinion en plaçant l'Adeona dans la famille des Isis, qui sont de vé- ritables corticifères. Il s’en est, sans doute, laissé imposer par la tige singulière des Adéones, ne con- sidérant pas que leurs expansions et leurs cellules sont parfaitement analogues à celles des Eschares. Ces cellules ne sont point immergées dans un en- croûtement partout distinct de l’axe qu’il enveloppe comme dans les Isis. C’est seulement sur la Lige de l'Adéone que des cellules anciennes et presque ef- facées, forment, par leur contiguité, Fespèce de croûte annulaire et granuleuse, qui fait paraitre la tige articulée. Cette tige semble se perdre dans l'ex- pansion aplatie qui la termine, ou dans celles qui en émanent latéralement, Elle y forme quelques nervures peu saillantes. ESPÈCES. 1. Adéone folüfère, 4deona folüfera. A. caule subramoso, frondifero ; frondibus lacinialo- palmalis ; lobis oblongis, subacutis, inæqualibus. Frondiculina. Ext. du C. de z00l. p. 25. * Adeona foliana. Lamour. Polyp. flex. p. 482. n° 624; Expos. méth. des Polyp. p. 40; Encyel. p.11. * Adeona follicolina. Cuv. Règ. anim. 2e éd. £. 3. p.317. * Adeona foliüfera. Schweig. Beobachtungen auf natur- historischen Reisen. pl. 2. f. 5. — Handbuch. p. 453. * Blainv. Man..d'act. p. 431. pl. 76. f. 2. Mus. n°. Habite les mers de la Nouvellc-Hollande. Péron et Le- sueur. Ce beau polypier ressemble entièrement à un - arbuste, portant des feuilles alternes, découpées à peu près comme celles du Cratæqus azerola. Ses ex- pansions foliiformes conservent en partie l’apparence d’une neryure qui n’est que l'extrémité couverte d’une ramification de la tige. Elles ont d’ailleurs la structure de celles des Eschares. 9, Adéone erible. 4deona cribriformis. A. caule subsimplici, supernè in laminam flabellatam, proliferam et fenestratam explanato. Adeona. Lamour. Nouv. bull. des Sc. n° 63. p. 188. n° 4o. * Adeona grisea. Lamour. Polyp. flex. p. 481. n° 622. pl. 19.f. 2. Expos. méth. des Polyÿp. p. 40. pl. 70. f. 5. Encycel. p. 11. * Cuv. Règ. anim. 2e éd. t. 8. p. 317. * Adeona cribriformis. Schweigger.Beobachtungen. pl. 2. fig. 5. *Blainv. Man. d'act. p. 431. Mus. n°. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, côte du sud-est. Péron et Lesueur. Au premier aspect, ce polypier paraît devoir être distingué à VD AE a | du précédent, comme constituant un genre particulier, tant il ’ P G P > L qu’on serait autorisé à les réunir dans le même | en diffère par la forme de ses expansions. Effectivement sa tige soutient une lame flabelliforme, obronde, assez grande, bordée de crénelures tronquées, et percée à jour dans son disque, à Ja manière d'un crible, par quantité de trous ronds, assez lar- ges. Cette lame est prolifère, en ce que, souvent, il s'en élève d'autres semblables de son disque même. Malgré cette forme singulière des expansions de cette Adéone, et dont on a un exemple dans le Retepora cellulosa, les cel- lules de ce polypier sont tout à fait du même ordre que celles de la première espèce. RÉTÉPORE. 249 Au reste, celle forme de crible ou de réseau à jour, n’est que le résultat de bandelettes régulièrement anastomosées. + 5. Adéone allongée. 4deona elongata. A. caule tortuoso, longissimo, aliquoties ramoso ; [ronde ovalo-elongato; osculis ovoideis. Lamour. Polyp. flex. p. 48r. n° 623. Blainv. Man. d’act. p. 431. Habite la Nouvelle-Hollande. RÉTÉPORE. (Retepora.) Polypier pierreux, poreux intérieurement , à ex- pansions aplaties, minces, fragiles, composées de rameaux quelquefois libres, le plus souvent ana- stomosés en réseau ou en filet. Cellules des polypes disposées d’un seul côté, à la surface supérieure ou interne du polypier. Polyparium lapidewm, intüs porosum ; explana- tionibus tenuisculis, fragilibus, vel in ramos libe- ros, vel in reliculum præstantibus. Cellulæ polyporum unilaterales, ad supernam vel internam superficiem polyparii pertusæ. OnsErvATIOoNS. — Quoique pierreux, les Aétépores ont leur substance bien moins solide que celle des Millépores; car elle est celluleuse ou poreuse inté- rieurement, et d’une structure analogue à celle des Eschares, des Adéones, des Cellépores, ete. Ces polypiers présentent des expansions en général aplaties, minces, fragiles, tantôt frondiculées, tantôt réliculées ou percées en crible, enfin, diversement contournées et unies entre elles. Celles qui sont réticulées paraissent composées de rameaux anasto- mosés sous cette forme. En général, ces Polypiers sont délicats, fragiles, assez élégants et ne présentent que des masses peu considérables. On a observé à leur égard, comme à celui des Eschares et des Cellépores, que tant qu’ils sont dans l'eau avec leurs Polypes vivants, leur partie supé- rieure est mollasse et flexible; mais en les sortant ® de l’eau, tout le Polypier s’affermit, se solidifie et devient cassant, Les Rétépores se distinguent des Adéones et des Eschares, en ce qu'ils n’ont leurs cellules polypifères que sur une seule des faces de leurs expansions. Ils ne sont point encroütants comme les Cellépores. [ Lamarck à réuni ici des Polypiers à cellules semblables à celles des Eschares et d’autres compo- sès de tubes. Les premiers, qui forment le genre Rétépore proprement dit, ont la plus grande analo- gicavecles Eschares tant par la structure des parties molles que par celle de leurs cellules, dont l’ouver- * ture est également garnie d’un opercule, E.] (:) Le genre Frowniron» Frondipora, Blainv. a été établi par Lamouroux sous le nom de Krusensternia, en l'honneur du voyageur Krusenstern; son principal caractère consistant à ESPÈCES, 1. Rétépore réticulé. Retepora reticulata. R. explanalionibus clathratis undato-convolutis; in- ternà superficie verrucos4@ porosissim@. Millepora reticulata. Lin. Soland. et Ell. p. 138. Esp. vol. r. Millep. tab. 2. Marsil. hist.t. 34. f. 165, 166. * Cuvier. Règn. anim. 2° éd, t. 3. p. 316. * Krusenslernia verrucosa. Lamour. Expos, méth. des Polyp. p. 41. pl. 26. £ 5. et pl. 74. F. 10, 13; Encyel. p- 478. * Frondipora verrucosa. Blainv. Man. d'act. p. 406. (1) Mus. n°. Habite la Méditerranée. Mon cabinet, Ce Rétépore pré- sente des expansions grossièrement treillissées, irrégu- lièrement contournées en cornet ou en coupe, et qui ont une de leurs surfaces lisse, tandis que l'autre est très-poreuse et verruqueuse. * M. de Blainville pense que l'espèce figurée par Lamou- roux et provenant des mers du Kamtchatka, est dis- tincte de celle de la Méditerranée. 2, Rétépore dentelle de mer. Retepora cellulosa. R. explanationibus submembranaceis , tenuibus, reticu- latim fenestralis, turbinalis, undato-crispis, basi subtubulosis; internä& superficie porosé. Millepora cellulosa. Lin. Esp. vol. 1.t,r. Retepora. Ellis. Corall, t. 25./f. d. D. F. Rumph. Amb. 6. t. 87. f. 5. Soland. et Eil. t. 26. f. 2. Knorr. Delic. tab. A. IL. f. 3. Manchette de Neptune. Daubent, ic. t. 23. *“ Millepora cellulosa. Cavolini, Polypi marini. p. 64. pl. 3.f. 12 et 13. * Millepora relepora. Pallas. Elen. Zooph. p. 243. “ Retepora cellulosa. Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 4x. pl. 26.F. 2. *“ Delonchamps. Encycl. Zooph. p. 669. * Cuvier, Règn. anim. 2e éd. £. 3. p.316. * Schweigger. Handb. p. 43r. * Blainville. Man. d’actin. p. 433. pl. 76. fr. * Johnston, London Magaz. of nat. hist. vol. 7. p. 639. fig. 69. Mus. n°. Habite la Méditerranée et l'Océan indien. Mon cabinet. Ce Rétépore est élégant, délicat, presque membrancux, et remarquable par les trous elliptiques dont ses expan- sions sont régulièrement percées. MM. Péronet Lesusur en ont rapporté des mersde l'Inde, des variétés fort jolies. 11 y en a de couleur pourpre; parmi celles qui sont d'un blanc fauve, les unes sont en entonnoir simple; d'autres sont turbinées ct prolifères intérieurement ; d'autres, plus petites, sont (ubuleuses, et même à tubes rameux et dichotomes. (* Ces Rétépo- res doivent constituer des espèces distincies. La fg. de Rumph, citée par Lamarck , paraît devoir se rappor- ter à l’une d'elles.) 5. Rétépore frondiculé. Xetepora frondiculata. BR. tamosissima; ramis polychotomis, subflabellatis ; avoir les cellules contiguës , alvéoliformes, groupées à la face interne , ou vers l'extrémité des rameaux anastomosés , flabel- liformes etstriés en travers à la face non cellulifère. 250 intern& superficie poris prominulis scabrà ; extern& levi, fissuris lineatà. Millepora lichenoïdes. Lin. Soland, et El. t, 26, fr. *“ Pallas. Elen. Zooph. p. 145. Millepora tubipora. Soland. et Ell. p. 139. Esper. vol. 1. tab, 5. Millep. EI. Corall. €. 55. fig. b. B. Seba. Mus. 3. t. 100, f. 4, 5, 6. *“ Hornera frondiculata. Lamour. Expos. méth, des Po- lypes.p. 4r. pl. 74. f. 7,9. et pl. 26. f. r; Encycl, Zooph. p. 460. AU. pl. 480. f. 4. (x) “Blainville, Man. d’actin. p. 419. Mus. n°. Habite la Méditerranée. Mon cabinet. Ce Rétépore est dendroïde , finement ramifié, très-délicat et fort joli. Ses ramifications sont flabelliformes , irrégulièrement contournées, scabres, et sub-épineuses en leur face interne; lisses en leur face extérieure avec des linéoles qui ressemblent à des fissures. Hauteur, cinq à sept centimètres. 4, Rétépore versipalme. Retepora versipalma. ÆR. nana, ramosissima ; ramis ramuloso-palmatis ; pal- mis brevibus variè versis; inlern@ superficie poris prominulis scabré ; externà sublævigatà. * Delonch. Encycel. Zooph. p. 669. “ Hornera versipalma, Blainv. Man. d'act. p. 419. Mus. n°. Habite les mers Australes. Péron et Lesueur. Cette es- pèce, beaucoup plus petite que la précédente, est néanmoins plus grande que celle qui suit, et semble tenir à l’une et à l’autre par ses rapports, sans cesser d’en être distincte réciproquement. Le dos de ses rami- fications n'offre point de linéoles en forme de fissures comme dans le Rétépore frondiculé. Étendue, 3 à 4 centim. Nous sommes porté à croire que ce Polype ne doit pas être rangé dans le genre Hornère, ainsi que le veut M. de Blainville ; il nous paraît se rapprocher davantage des vrais Rétépores. 5. Rétépore rayonnant. Refepora radians. R. pumila ; ramis è basi radiatim divaricatis patentis- simis, dichotomo-ramulosis ; latere superiore spinis serialibus muricato. * Hornera radiata. Blainv. Man. d’act. p. 419. Mus. n°. = Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, Péron et Le- @) Lamouroux a établi, sous le nom de Hornère, Hornera, une nouvelle division générique pour ce Polypier qui, en effet, diffère considérablement des Rétépores, et se rapproche même davantage des Tubulipores, car il se compose d’une multitude de cellules tubiformes à ouverture terminale et arrondie ; mais ces tubes, au lieu d'être agglutinés par leur base seulement, et de n'affecter entre eux aucun ordre régulier , sont intime- ment soudés ensemble dans toute leur longueur , et sont tous dirigés du même côté de façon à former un polypier très-ra- meux dont une seule surface est garnie de BLESs Sur les bords des branches, l'extrémité de ces cellules tubiformes est beaucoup plus saillante que sur le plein , et il en résulte que le Polypier paraît denticulé latéralement. On connaît aussi des Polypiers fossiles qui présentent la dis- position caractéristique des Hornères, et qui ont été trouvés sur des coquilles dans des couches du calcaire coquillier grossier. Tels sont : La Horxère nirporyre, Hornera hippolyta, Defr. (Dict. des Se. nat. t. 21, p. 432. pl. 46. fig. 3. Blainv. Man. d’act. p. 419. pl. 68. fig. 3) dont la tige, poreuse et arrondie, n’a que la gros- seur d’un fil moyen, et se subdivise en 15 ou 16 rameaux ; l’une HISTOIRE DES POLYPES. sueur. Celle espèce, très-petite et fort jolie, tient à la précédente par ses rapports; mais au lieu de s'élever en ramifications droites, elle s'étale élégamment en une étoile rameuse, épineuse et celluleuse en sa sur- face supérieure. Diamètre, 2 à 4 centimètres ; couleur rougeâtre ou bleuâtre. “ Ce joli petit polypier se rapproche des Hornères de La- mouroux; ses branches prismatiques paraissent for- mées de longs tubes soudés entre eux, et portent, sur leur bord antérieur, une série de cellules tubiformes très-saillantes et dirigées alternativement à droite et à gauche. 6. Rétépore frustulé, Zetepora frustulata. R. frustulis explanatis, fenestratis, uno latere poriferis. “ Defrance. Dict, des Sc, nat.t. 45. p. 282. “ Delonch. Encycl. Zooph. p. 669. “ Blain. Man. d'act. p. 434. Habite, Fossile des environs d’Angers, commu- niqué par M. Ménard. Mon cabinet. On ne le trouve qu'en petits morceaux. 7. Rétépore ambigu. Retepora ambiqua. R. membranacea, concava, irregularis, reliculalim fenestratä ; intern& superficie poris magnis quincun- cialibus ; etternè gibbosulàä , tenuissimè porosà. * Delonch. Encycl. Zooph. p. 669. Mus. n°. Habite. . . . Provient du voyage de MM: Péron et Le- sueur. Ce Rétépore est percé en crible comme l'espèce précédente, et comme la deuxième espèce d'Adéone, et il paraît qu'il n’a point de tige. Ses ouvertures en crible sont beaucoup plus grandes et plus arrondies que celles du Rétépore dentelle de mer. Ce qui le rend très-re- marquable, c’est que le côté extérieur de ses expan- sions est bosselé , et très-finement poreux. Des grains loviformes se trouvent en grand nombre sur sa surface intérieure, en certains temps , et contiennent probable- ment les gemmes reproducteurs des Polypes. + 8 Rétépore fendillé. Refepora vibicata. R. subeyathiformis, reliculata, maculis rhombeïs ; ra- mificalionibus supernè poris sparsis ünpressis, in- fernè vibicibus transversis. L Goldfuss, Petref. p. 103. pl. 36. fig. 18. Fossile des couches marneuses de la formation des cal- caires grossiers de la Westphalie. Cette espèce se rapproche beaucoup du Retepora cellulosa. des surfaces du Polypier est garnie de cellules rondes et proé- minentes ; l’autre est sillonnée longitudinalement. Trouvée à Grignon (dép. de Seine-et-Oise) et à Hauteville( Manche). La H. crépue. Hornera crispa, Defr. (loc. cit.) qui ne paraît différer de la précédente que par la saillie des cellules tubi- formes , et qui a été trouvée à Orglandes (Manche). La H. écécanre. Hornera eleqans, Defr. (loc. cit.), dont l’une des surfaces de la tige arrondie est couverte de cellules grandes, serrées et disposées par rangées obliques, l’autre lisse et garnie de quelques légères carènes obliques. Trouvée à Hauteviile. La H. opuvria. Hornera opuntia, Defr. (loc. cit.), dont la tige est aplatie, la face postérieure lisse, et l’antérieure garnie de cellules rondes, proéminentes et disposées en lignes paral- lèles. (Même localité.) La H. ravonvanre. Hornera radians, Defr. (loc. cit.), dont la tige s'étale en une étoile divisée en 15 ou 16 rameaux iné- gaux, et dont la surface externe présente des cellules arrondies de deux grandeurs, et dont la surface opposée est légèrement striée en long. Trouvée dans la falunière de Laugnan, près de Bordeaux. RÉTÉPORE, 9. Rétépore à fenétre. Retepora fenestrata. R. membranacea, infundibuliformis, reticulalim fenes- trala, externâ superficie glabrà, internd undique porosä. Goldf. Petref. p. 30. pl. 30. f. 9. Fossile des couches crétacées supérieures , à Cléom , près Nantes. Cette espèce appartient bien certainement à la division des Rétépores proprement dits. + 10. Rétéporecyathiforme. Retepora cyathiformis, R. cyathiformis, crassiuscula, reliculalo-fenestrata , maculis irregularibus ovalibus. Goldf. Petref, p. 28. pl. 9, £ 11. Blainville, Man. d'act. p.434. Fossile trouvé près d'Arles. Ÿ 11. Rétépore antique. Retepora antiqua. R. explanala, tenuis, reticulatim fenestrata, maculis ovalibus obliquè quincuncialibus. Goldf. Petref. p. 28. pl. 9. f. 10. Blainv. Man. d’act. p. 434. Fossile du calcaire de transition d'Eifel. T 12. Rétépore distique. Retepora disticha. R. ramosa (?), ramulis subdichotomis ; poris alternis lateris obliquè vel transversim seriatis distichis tubu- losis. Goldf. Petref. p. 29. pl. 9. f. 15. Tdmonea disticha. Blainv. M. d'actin. p. 420. (1) Fossile de la craie de la montagne Saint-Pierre. Cette espèce parail appartenir au genre Idmonea ; mais parmi leS fragments figurés par M. Goldfuss, il s'en trouve qui ont un caractère différent; ceux désignés par les let- tres a et b se rapprochent beaucoup du Retepora radians de Lamarck (n° 5.) Ÿ 15. Rétépore grillé. Retepora cancellata. R. clathrata ; ramificationibus transversis teretibus, longitudinibus sublüs compresso-subcarinatis, poro- rum seriebus transversis ad latera interiora dispo- silis. Goldfuss. Petref. p. 103. pl. 36. fig. 17. Fossile de la craie de Maestricht. Cette espèce paraît ap- partenir au genre Idmonea de Lamouroux. + 14. Rétépore ancien. Retepora prisca. R. explanala, latere superiore reticulatim fenestrata (1) Le genre [nwonés, Idmonea , de Lamouroux, a beaucoup d’analogie avec les Hornères , dont il ne paraît même différer ue par la disposition des cellules tubiformes , lesquelles, au lieu d’être disposées par stries longitudinales, alternes (ou en quinconce), sont placées par rangées transversales ; elles n’oc- cupent aussi qu'une seule face du Polypier dont la face opposée est légèrement cannelée, M. de Blainville mentionne une espèce de ce genre, l'I. vi- rescens, De Haan, qui est vivante et a été rapportée du Japon par M, Siebold, mais on n’en a publié jusqu'ici ni la descrip- tion ni la figure. Toutes les autres Idmonées sont fossiles. L'espèce qui a servi de type pour l'établissement de ce genre , est : L'In, riquèrre, Zd, triquetra, Lamour. (Expos. méth. des Polyp. p.80. pl. 79. fig. 13, 15.— Defr. Dict. des Sc. nat. t. 22. p. 564. pl. 46. fig. 2. — Blainv. Man. d'act, p. 420. ); c'est un Polypier divisé en rameaux contournés etcourbés, età trois faces, dont deux de ces côtés sont couverts de cellules saillantes, co- niques ‘et disposées en lignes transversales, parallèles , et dont 251 maculis subquincuncialibus, inferiore longitudinaliter costata. Goldfuss. Petref. p. 103. pl. 26. fig. 19. ” Fossile du calcaire de transition d'Eifel. Cette espèce est très-remarquable et paraît se rapprocher des Hornères plus que des Rétépores proprement dits, mais pourra bien n'appartenir ni à l'un ni à l'autre de ces genres. Les espaces situés entre les mailles dans le sens du grand diamètre de celles-ci, sont très-larges, mais n'offrent pas de cellules apparentes, tandis que les cètes flexueuses longitudinales en présentent une double série, + 15. Rétépore treillissé. Retepora clathrata. R. clathrata, cyalhiformis, ramificalionibus internè carinalis porisque crebris minulis ad carinæ lalera impressis, maculis rhombeis. Goldf. Petref. p. 29. pl. 9. f. 12. Fossile de la montagne Saint-Pierre, près Maestricht, Nous doutons beaucoup que cette espèce soit un Rété- pore. [Le Retepora lichenoides Goldfuss ( Petref. p. 29. pl. 9. fig. 15) ne nous paraît pas appartenir à ce genre, mais devra peut-être prendre place dans une nouvelle division générique ; car les ouvertures très-petites, circulaires, sans rebords saillants, et disposées par séries transversales que l’on y remar- que, n’occupent que les parties latérales de l’une des faces des rameaux gros et trapus du Polypier. Le Retepora truncata du même auteur (op. cit. p. 29. pl. 9. fig. 14), que M. de Blainville range dans le genre Idmonée, nous semble (out à fait différent des Polypiers dont l’histoire vient de nous occuper. Le fragment de branche, d’après lequel la description et la figure citées ont été faites, pré- sente, il est vrai, de chaque côté une série de pro- longements cylindriques ; mais ces prolongements, au lieu de se composer d'une série transversale de petites cellules tubiformes, paraissent seulement criblés de pores irréguliers. Ces deux espèces se trouvent à l’état fossile dans les carrières de la montagne Saint-Pierre, près de Maestricht. M. Defrance rapporte aussi au genre Rétépore, l’autre face est légèrement canaliculée. Elle a été trouvée dans le calcaire à Polypier des environs de Caen. L'In, À Écuurons. Jd. gradata, Defr. (Dict. des Se. nat. t. 22, p. 565. pl. 46 fig. 5), est très-voisine de l'espèce précédente dont elle ne paraît guère différer que par moins de longueur dans ses branches (ce qui ne semble pas devoir être considéré comme un caractère spécifique), et la position un peu oblique des rangées transversales de cellules qui forment un peu le V. Elle a été trouvée à Hauteville (Manche.) L'Id. conve ne cerr, Id. coronopus, Defr. (op. cit. t. 22. p. 565) a les cellules rhomboïdales_et disposées en rangées op- posées sur une des surfaces du Polypier, où la réunion de ces rangées forme une sorte de crête. Du calcaire tertiaire des environs de Paris. Le genre Cricorone, de M. de Blainville, doit prendre place à côté des Idmonées ; mais comme c’est un démembrement du genre Sériatopore de Lamarck , nous n'en parlerons qu'en trai- tant de ce dernier groupe. 259 mais avec un point de doute, plusieurs autres Poly- piers fossiles; savoir : le Retepora Ellisium (op. cit. p. 285), trouvé à Orglandes dans le département de la Manche, dans un terrain analogue à celui de la montagne Saint-Picrre. Il présente, dit cet auteur, une expansion plate, percée de trous arrondis, ana- stomosés en réseau , et qui diffèrent de ceux du R. frustulata ; les pores sont très-peu apparents sur la surface qui en est couverte, et celle de dessous en est dépourvue. Le Retepora ameliana Defr. (loc. cit.), qui a des rapports avec celui représenté par Faujas de Saint- Fond. (Hist. nat. de la montagne de Saint-Pierre, pl. 59. fig. 5.) Le Retepora? Antiquissima Defr. (loc. cit.), qui, trouvé dans le marbre ancien de Valognes, est très- remarquable, dit M. Defrance, en ce que l’une des surfaces est anastomosée en réseau à petites mailles, tandis que l’autre, qui est celle qui paraît dépourvue de pores, est divisée en rameaux bifurqués. Le Retepora? Ramosa. Defr. (op. cit. p. 285. — Faujas de St.-Fond. montagne St.-Pierre. pl. 55. fig. 5 et 6), dont les tiges sont garnies latéralement d’une dentelure composée de rameaux courts. (D’a- près la figure citée, ce fossile ne paraît avoir aucune analogie avec les Rétépores.) Le Retepora? Solanderi Defr. (op. cit. p. 284). Polypier rameux et un peu aplati, dont la surface non celluleuse est couverte de petites lignes longi- tudinales. M. Risso a également donné les noms de Refepora Solanderti et R. Ellisia à deux espèces vivantes, qu’il a observées dans la Méditerranée, et qu'il croit nouvelles (Voy. Hist. nat. de l'Europe Mérid. t. 5. p.544). Cet auteur a décrit plusieurs autres espèces de Rétépores, mais d’une manière trop succincte et trop vague pour suppléer au défaut de bonnes figures. M. de Blainville s’est assuré que les Lrcnénorores de M. Defrance sont des Polypes très-voisins des Rétépores, et il pense même que ce ne sont peut-être que des jeunes individus du Retepora reticulata. Il a observé une espèce qui vit dans la Méditerranée, mais ne l’a pas encore décrite. Voici les caractères qu’il assigne à ce genre. + Genre Licnénorore. Lichenopora. Animaux inconnus, contenus dans des cellules poriformes assez grandes, quelquefois subglobuleu- ses,subpolygones, serréesetirréguliérement éparses à la surface interne seulement d’un Polypier cal- caire fixé, orbiculaire, cupuliforme, et tout à fait lisse en dehors, HISTOIRE DES POLYPES. M. Defrance a décrit trois espèces de Lichénopores fossiles, savoir : 1° Le Licnénorore Tur»INÉ, Lichenopora turbinata (Defr. Dict. des se. nat, t, 26. p. 257. pl. 4. fig. 46), qui a la forme d’un verre à patte, est lisse extérieu- rement etsurles bords, et présente des pores larges et rapprochés. 20 Le Licaévorore créré. Lichenopora crispa (Ejusdem loc. cit.), qui s'attache par toute sa sur- face inférieure, et a sa surface supérieure couverte de petites aspérités formées par le prolongement des pores. Ces deux espèces ont été trouvées dans les falunières de Hauteville et d’Orglandes (Manche). 5° Le Licnénorore pes crAIEs. L. Cretacea Defr. (loc. cit.), qui forme de jolies rosaces sur les corps qu’on rencontre dans la craie, et qui ne présente pas de pores sur les petites crêtes dont il est garni. Craie de Meudon et de Maestricht. E.] ALVÉOLITE, (Alveolites.) Polypier pierreux, soit encroûtant, soit en masse libre, formé de couches nombreuses, concentri- ques, qui se recouvrent les unes les autres. Couches composées chacune d’une réunion de cellules tubuleuses, alvéolaires, prismatiques, un peu courtes, contiguës et parallèles, et offrant un réseau à l'extérieur. Polyparium lapideum, vel incrustans, vel in massam liberam, à tabulis plurimis concentricis n- vicem sese involventibus compositum. Tabulæ ex cellulis tubulosis, alveolatis, prisma- ticis, breviusculis, contiquis et parallelis formateæ , extüs reticulatim concatenatæ. Osservarions. — Les polypes qui forment les Alvéolites paraissent avoir le corps moins allongé que ceux qui produisent les Tubipores, et même que ceux des Faÿosites, puisqu'ils donnent lieu à des loges un peu courtes, dont la réunion forme des couches enveloppantes qui, souvent, se recouvrent les unes les autres. Ces loges constituent des tubes prismatiques, courts, parallèles, contigus les uns aux autres; et les couches qu'elles forment par leur réunion sont enveloppantes ou recouvrantes, et constituent des masses, soit allongées, soit subglobuleuses ou hémi- sphériques, plus ou moins considérables. Les Alvéolites ont beaucoup de rapports avec les Favosites; ce sont, de part et d'autre, des Polypiers p'erreux; néanmoins les Alvéolites, ayant leur sub- stance bien moins compacte, ou plus poreuse inté- rieurement que celle des Favosites, doivent encore faire partie des Polypiers à réseau. La plupart des Alvéolites ne sont encore connues que dans l'état fosile. ALVÉOLITE. 233 ESPÈCES. 1, Alvéolite escharoïde, 4/veolites escharoïdes. -A. subglobosa ; superficie cellulis rhombeïs reticulaté ; cellularum margine biporoso. “ Lamour. Encycl. Zooph. p. 42. *“ Blainv. Man. d'act. p. 404. Habite. . . . . Fossile des environs de Dusseldorf. Mon cabinet. Masse subglobuleuse, irrégulière, de la gros- seur d'une pomme moyenne, composée de couches assez minces, nombreuses, qui s’enveloppent les unes les autres. 2, Alvéolite suborhiculaire. Alveolites suborbicu- laris, A. hemisphærica ; superficie cellulis obliquis subimbri- calis per/oralà. * Lamour. Encycel. p. 42. *“ Eschariles spongites. Schlot. p. 245. “ Calamopora spongites. Var. tuberosa Goldf. Petref. p. 80. pl. 28.f. r. * Alvcolites suborbicularis. Blainv. Man. d’act. p- 404. Habite. . . . . Fossile des environs de Dusseldorf. Mon cabinet. Les masses de celle-ci sont assez grandes, co#- vexes ct presque turbinées d’un côté, aplaties et même un peu concaves de l'autre, hémisphériques, irrégu- lières et composées de différentes couches assez épais- ses, dont les intérieures sont les moins grandes, Les tubes qui, par leur réunion, forment ces couches, sont très-inclinés, 3. Alvéolite madréporacée. A/veolites madrepora- cea. LA A. tereli-oblonga, subramosa, superficie reliculatim alveolata. Guett. Mém. 3. pl. 56. f. 2. * Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 46. pl. 71. f. 6, 8. “ Madreporites cornigerus. Schlotheim. Petrefacten- kunde. p. 363. * Calamopora polymorpha. Far. Tuberosa-ramosa. Goldf, op. cit. p.79. pl. 27. f. 8. * Alveolites madreporaceæ. Blainy. Man. d'act. p. 405. pl. 65. fig. 2. Habite... Fossile des environs de Dax. Mon cabinet. Cette alvéolite a l'aspect d’un Madrépore allongé, roulé, fos- sile, à cellules non saillantes comme dans le Madrep. poriles; mais l'examen de son intérieur présente de grandes différences, et montre que sa masse n'est qu’un composé de cellules tubuleuses, pentagones et hexa- gones, par couches superposées. x * M. Goldfuss regarde ce polypier comme une simple variété de son Calamopora polymorpha, espèce à la- quelle il rapporte quatre autres variétés, savoir : — Var. Tuberosa, tubis majoribus et elongatis, Golaf. loc. cit. pl. 27. f. 2;— Far. Ramoso-divaricata, tubis obconicis. Goldf. loc. cit. pl. 27. f. 4. (l'ongite infun- dibuliforme. Guet. 1. 3. pl. 9.f. 12; Milleporites celle- poratus. Schlot. loc, cit. p. 365; Escharit. et Cellula- rit. Tilesius Naturhist, Abhand. Cassel. tab. 6.f. 1 et 2). — Var. gracilis, ramis gracilibus elongatis. Golf. loc. cit. pl. 27. £. 5. (Madreporites. Schroter. Einlei- tung. 3. p. 472. pl. 8. f. 6; Milleporites polyforatus. Schrot. p. 365.) M. de Blainville pense, au contraire, que ces prétendues variétés doivent constituer autant d'espèces distinctes, 4. Alvéolite encroùtante, Alveolites incrustans. A, corpora marina incruslans ; superficie reticulalim alveolaià ; cellulis verticalibus inæqualibus, prisma- dicis confertis. * Lamour, Eucycel. p. 42: Mu. n°. Habite... Elle enveloppe et encroûte des corps marins. tels que des Madrépores, des Gorgones, ete.; et son encroûtement se compose d'une seule couche de tubes serrés. À l'extéricur, sa surface présente un réseau assez fin de mailles petites, inégales, pentagones ou hexagones. + 5. Alvéolite tubiporacée. Alveolites lubiporacea. A. tuberoso-subeylindracea, ostiolis majusculis orbi- culato-subhexagonis æqualibus inordinatis approzi- malis. Ceriopora tubiporacea. Goldf. Petref. p. 35. pl. 10. f. 13. Alveolites tubiporacea. Blainv. Man. d'act. p. Fossile de la montagne Saint-Pierre, près Maestricht, + 6. Alvéolite infundibuliforme, 4/veolites infuh- dibuliformis. A. tuberosa, tubis exlüs prismaticis, inlüs cylindraceïs, dissepimentis infundibuliformibus, e siphone proliferis poris communicantibus serialis alternis. Calamopora infundibulifera. Goldf. Petref. p.78. pl. 27. 1050 Alveolites infundibuliformis. Blainv. Man. d'act. p. 404. Calcaire de transition de l'Eifel et du voisinage de Bens- berg. + 7, Alvéolite milléporacée. A/veolites millepora- cea. A. cylindrica, ramoso-furcata, truncata, ostiolis quin- cuncialibus majuseulis orbiculalis approximatis. Ceriopora milleporacea. Goldf. Petref. p. 34.pl. 10. f, 10. Alveolites milleporacea. Blainv. Man. d’act, p. 405. Fossile de la montagne Saint-Pierre. + 8. Alvéolite en massue. 4/veolites clavata. A.clavata, poris inordinatis subangulatis subæqualibus parvis conferlis. Ceriopora clavata. Goldf. Petref. p. 36. pl. ro, f. 15. Alveolites clavata. Blaiav. Mau. d’act, p.404. Fossile des montagnes calcaires des environs de Thurn. + M. de Blainville rapporte aussi à ce genre le Ceriopora gracilis de M. Goldfuss (Petref. p. 35. pl. 10. f. r1.), et le Ceriopora madreporacea, du même (loc. cit. pl. 10. f 12.); mais ces deux espèces nous paraissent différer beaucoup des véritables Alvéolites, et M. de Blainville lui-même mentionne une seconde fois l'une d'elles comme devant rentrer dans son genre Pustulo- pore. M. Goldfuss rapproche aussi des Alvéolites de Lamarck, dans son genre Cériopora, plusieurs autres fossiles dont la structure est tout à fait différente. Enfin, M. Risso a mentionné, sous le nom d'Aluéolite cellulaire, un polypier qui vit dans la Méditerranée et qui, d’après cet auteur, serait une nouvelle espèce vivante d'Alvéolite, (Hist. nat, de l'Eur. mérid.t. 5.) [Le genre Péracre, établi par Lamouroux, paraft, d’après les observations de M, de Blainville, avoir 254 beaucoup d'analogie avec les Alvéolites dont il dif- fère, en ce que le Polypier est libre, et a les cellules placées sur les bords de lames disposées radiaire- ment à sa face supérieure. Ce naturaliste s’est assuré que les caractères assignés à ce genre, par son fon- dateur, sont inexacts, et il le définit de la manière suivante. + Genre PéLaGre. Pelagia. « Animaux inconnus, contenus dans des cellules subpolygonales , serrées, irrégulières, occupant le bord convexe de lames ou crêtes verticales, nom- breuses , disposées radiairement, et constituant un Polypier calcaire, libre, fongiforme, excavé, et lamellifère en dessus, convexe, pédicellé et radié circulairement en dessous. » On ne connaît qu’une espèce de ce genre : c’est la Péracre pouczier. ?. Clypeata Lamouroux. (Expos. Méthod. des Polyp. p. 78. pl. 79. fig. 5, 7 ; Defrance. Dict. des se. nat. t. 58. p. 279. pl. 41. fig. 5 ; De- lonchamps. Encyclop. p. 606; Blainville. Man. d’actin. p. 410. pl. 65. fig. 5 et 69. fig. 5.) Comme l’observe avec raison M. de Blainville, le genre Apsenpeste, 4psendesia de Lamouroux, a été fort mal caractérisé et figuré par cet auteur ; et au lieu de se rapprocher des Méandrines, il est réelle- ment fort voisin des Alvéolites. M. de Blainville définit ainsi ce groupe : « Cellules subpolygonales, petites, fusiformes , irrégulièrement disposées et occupant le bord supérieur et externe de crêtes ondulées, sinueuses, lisses d’un côté, plissées de l’au- tre, constituant un Polypier calcaire, globuleux ou hémisphérique, divergent de la base à la circonfé- rence. » (Man. d’actinol. p. 408.) Outre l’Apsendesia crustata Lamouroux (Expos. Méth. des Polyp. p. 82, pl. 80. fig. 12-14), qui est le type du genre, M. de Blainville mentionne deux espèces, savoir : l’Apsendesia dianthus Blainv. (op. cit. p. 409. pl. 59. fig. 2.) et l’Apsendesia cerebri- formis Ejusdem (loc. cit.). Un échantillon de cette dernière espèce est conservé dans la Collection du Muséum, et se compose d'une multitude de petits tubes parallèles naissant les unes des autres, et sou- dés entre eux, de façon à former d’épaisses lames ou cloisons verticales, contournées sinueusement, et unies de manière à simuler grossièrement les cir- convolutions des hémisphères du cerveau. L'Apsendesia cristata et V4. dianthus sont des fossiles du calcaire à Polypiers des environs de Caen; l'A. cerebriformis provient du calcaire ter- tiaire de l'Anjou. E. HISTOIRE DES POLYPES. OCELLAIRE, (Ocellaria.) Polypier pierreux , aplati en membrane, diverse- ment contourné, subinfundibuliforme, à superficie arénacée, muni de pores sur les deux faces. Pores disposés en quinconce, ayant le centre élevé en un axe solide, Polyparium lapidewm , explanato-membrana- ceum, variè convolutum, subinfundibuliforme ; su- perficie arenace4, utroque latere poros@. Pori quincunciales, cylindrici; centro in axem solidum elevato. Ossenvarrons. — On ne connaît de ce genre de Polypier que deux espèces, l’une et l’autre dansl’état fossile, Elles offrent l'aspect d’un Eschare ou d’un Rété- pore; mais ces Polypiers s’en distinguent particu- lièrement en ce qu’il s'élève de chacun de leurs pores, un axe central, solide, qui atteint jusqu'à l'orifice du pore, et qui y forme une espèce de papille, [M. Delonchamps, qui a eu l’occasion d'étudier plusieurs espèces de ce genre conservées dans le Musée de Caen, s’est assuré que l’axe solide, qui remplit assez ordinairement les trous et qui à été pris pour une partie du Polypier lui-même, n’est que Ja gangue qui s’est moulée dans ces trous et qui s’est cassée au niveau de la surface du Polypier, lorsque celui-ci a été détaché de la masse qui le renfer- mail. E.] ESPÈCES. 1. Ocellaire nue. Ocellaria nuda. O. infundibuliformis, variè expansa et ramosa. Ramond. Voyage au mont Perdu. p. 128. pl. 2. f, 1. et p. 345. Bullet. des sc. p. 177. n° 47. * Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 45. pl. 72. f. 4et5. * Schweiger. Beobachtungen. p. 6. f 59;et Handbuch. p. 437. ' * Delonch. Encycel. Zooph. p. 573. “ Blainv. Man. d’act. p. 430. pl. 76. f. 4. Habite... Setrouve dansla pierre calcaire du mont Perdu, aux Pyrénées. 2, Ocellaire enveloppée. Ocellaria inclusa. ©. conica, silice obvallata. Guett. Mém. 3. pl. 4r. Ramond. Voyage au mont Perdu. pl. 2. f. 2. Bullet. des sc. p. 177. * Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 45. pl. 92. f. x, 8. “ Delonch, op. cit. p.574. * Blainv. loc. cit. Habite... Trouvée en Artois, renfermée dans un étui sili- ceux, moulé sur sa superficie. DACTYLOPORE. (Dactylopore.) Polypier pierreux, libre, cylindracé, un peu en massue et obtus à une extrémité, plus étroit et percé à l’autre. VAGINOPORE. Surface extérieure réticulée, à maïllesrhomboïda- les, à réseau poreux en dehors. Pores très-petits. Polyparium lapideum, liberum, cylindraceo- clavatum, extremitate angustiore perforatum. Externa superficies reticulato-scrobiculata; scro- biculis rhombæis; rete extrorsim poroso. Pori minini. Opsenvarrons. — Le Dactylopore, par son réseau porifère, et par ses mailles distinctes des cellules, semble se rapprocher beaucoup des Rétépores. Ce n’est, malgré cela, qu'une apparence ou qu’un rap- port assez éloigné; car le Dactyloporeestun Polypier libre, simple, sans lobe , sans ramifications, sans frondescence, et qui a une conformation très-parti- culière; tandis que les Rétépores sont des Polypiers fixés, frondescents, lobésourameux, etqui n'ont pas, comme le Dactylopore, une ouverture unique et essentielle au Polypier. Le réseau dont se compose le Dactylopore est double, l'un intérieur et l’autre extérieur , et c’est près de l'ouverture de ce Polypier que ces deux ré- seaux s'unissent. Il était donc nécessaire qu'une entrée particulière donnät issue à l’eau qui va por- ter la nourriture aux Polypes du réseau inté- rieur, [La structure de ce singulier fossile n’est pas exactement celle que notre auteur indique ici. Les Dactylopores n'ont pas deux réseaux, maisles parois du cylindre, constituant le Polypier, sont traversées perpendiculairement à son axe, par un grand nom- bre de trous infundibuliformes, lesquels formenten dehors une sorte de réseau à mailles hexagonales , cet, à l’intérieur, sont disposées par rangées trans- versales ; les branches qui séparent ces trous, pré- sentent, à leur surface extérieure, quelques pores arrondis et très-petits, que M. de Blainville consi- dère comme pouvant être les cellules polypifères. Si cette opinion est exacte , les Dactylopores auraient beaucoup d'analogie avec les Rétépores, mais si ces petits trous sont de simples pores ne servant pas à loger les Polypes, on ne saurait pas trop à quel Polypier vivant comparer ces fossiles. E.] ESPÈCES. 1. Dactylopore cylindracé. Dactylopora cylindra- cea, D Rétéporite. Bose. Journ. de phys. juin 1806. * Reteporiles digitata. Lamour. Expos, méth, des Polyp. p- 44. pl. 72.f.6, 8. * Delonch, Encycel. Zooph. p. 670. * Dactylopora cylindracea. Schweigg. Beobachtungen. pl. 6. f. 57; et Handbuch. p. 428, * Def, Dict. des se, nat. £. 12.p.443.pl, f. * Cuv, Règn, anim. 2e éd, &. 3. p. 320. * Goldf. Petref. p. 40. pl. 12. f. 4. 255 * Blainv. Man. d’act. p. 435. pl. 72. f. 4. Habite... Fossile dans le calcaire tertiaire de Grignon. [Le genre Pozyrrwæe établi par M. Defrance, d’aprèsun petit fossile des terrains tertiaires, paraît devoir prendre place à côté des Dactylopores; il peut être caractérisé de la manière suivante : Genre Porvrrrre. Polytripa. Polypier crétacé, subcylindrique, creux, ouvert aux deux extrémilés, et criblé de pores arrondis, disposés par rangées transversales, peu régulières à la surface externe, mais très-régulières à la face interne. Ossenvarrions. — Lorsqu'on examine à la loupe une coupe longitudinale de ce polypier, on voit que chaque pore de la surface intérieure du cylindre, correspond à deux sillons divergents qui se dirigent vers la face extérieure, et semblent circonscrire des cellules coniques dont le pore correspondant à la surface extérieure, serait l'ouverture, et dont l'intérieure aurait été remplie par un dépôt calcaire. Onne connaît qu’une espèce de cegenre, c’est le Porxrrire ALLONGÉ. P. elongata. Defrance. (Dict. des sc. nat. €. 42. p.453. pl.48. f. 1; Blainv. Man. d'act. p.440. pl. 73. f. 1.) quise trouve dansle calcaire tertiaire de Valognes. Le même naturaliste a donné le nom de VaGino- poRE à un autre genre de Polypiers fossiles, qui se rapproche des précédents, mais qui présente de grandes singularités. M. de Blainville, qui l’a éga- lement observé, le caractérise de la manière sui- vante : + Genre VAGINOPORE. V’aginopora. « Animaux inconnus, contenus dans des cellules assezrégulières, hexagonales, alvéoliformes, à ouver- ture très-petite, arrondie, subcentrale , réunies en quinconce , de manière à former un encroûtement cylindrique autour d’un axe également cylindrique, tubuleux, et formé lui-même de cellules oblongues, disposées en anneaux articulés.» . Onservariows. — Le tubeintérieur de ce singulier polypier est libre et flottant dans l’intérieur du tube extérieur ; ses cellules sont aussi toutes différentes, par leur forme et leur dimension, de celles de la portion superficielle; chacune des premières est assez longue.pour correspondre à l'ouverture interne de 2 ou 5 cellules extérieures. On ne connaît aussi qu'une espèce de ce genre, c'est le Vacinorore rraGire. 7”. fragilis. Defrance. (Dict. des sc. nat. t.56, pl. 47. fig. 3; Blainv. Man. d'act. pl. 72. f. 3.), dont on a trouvé des fragments dans le calcaire grossier de Paris. 256 C’est encore dans le voisinage des Dactylopores que paraît devoir prendre place le fossile dont M. de Munster a formé le genre Covuztna, nom au- quel M. de Blainville a substitué celui de Conipore, Ce dernier naturaliste, qui a examiné le fossile en question dans la Collection de Bonn, caractérise ce genre de la manière suivante : + Genre Conrpore. Conipora. « Animaux inconnus, formant un corps crétacé, obconique piriforme, creux, composé d’une croûte mince, percée de trous poriformes disposés en quin- conce. » Osservarrows.—Ce fossile, dit M. Blainville, res- semble à une figue un peu allongée et cotelée sans qu'il y ait d'ouverture terminale; il’est probable qu’il était fixé par son extrémité alternée. Les parois sont entièrement composées de cellules quadrangulaires assez distinctes, assez régulièrement disposées par séries alternes, transpercées, avec une ouverture extérieure, en général transverse. On n’a découvert jusqu'ici qu’une seule espèce de ce genre; c’est le Conipore srriË. Conipora striala. (Co- nodiclyum striatum. Goldf. Petref. p. 104. pl. 37. f 1; Blainv. op. cit. p. 438. pl. 71. fig. 4.) M. de Blainville rapproche aussi des Dactylopo- res, sous le nom générique de VERTICILLOPORE, un autre fossile de nature problématique, décrit par M. Defrance, sous le nom de 7erticellite d’Ellis (Dict. des Sc. nat. t. 83. p. 5. pl. 44. lig. 1. erti- cillipora cretacea. Blainv. Man. d’act. p. 456), qui paraît être composée de lames infundibuliformes réticulées à leur surface supérieure, empilées les unes dans les autres et laissant au centre un axe creux rempli par le moule du Polypier. Ces natura- listes rapportent également à ce genre le Porite grand chapeau de Guettard (Mem."t, 5, pl, 11. fig. 1 et 2. TS QUATRIÈME SECTION. POLYPIERS FORAMINÉS. Polypiers pierreux , solides, compactes intérieure- ment. Cellules perforées ou tubuleuses, non gar- nies de lames. En arrivant à cette quatrième section, nous trou- vons les Polypiers tout à fait pierreux, solides, et dont la substance entre les cellules est, en général, pleine ou compacte. Quelle énorme différence entre ces Polypiers et ceux des premières sections, dans lesquels la matière HISTOIRE DES POLYPES. membraneuse ou cornée était la seule dominante, et même d'abord la seule existante! En effet, on a vu dans les Polypiers fluviatiles une substance unique- ment membraneuse, et dans les Polypiers vagini- formes des tubes simplement membraneuxou cornés. Ensuite, les Polypiers à réseau ont offert une sub- stance encore cornée mais mélangée de particules pierreuses; en sorte que ces derniers Polypiers, quoique encore flexibles, étaient lapidescents, et of- fraient, de genre en genre, plus de consistance, et une substance de plus en plus pierreuse. Ici, les Polypiers sont des masses solides, non flexibles, tout à fait pierreuses, dans lesquelles la matière membraneuse ou cornée, loin d’être domi- nante, est tellement réduite, qu’elle ne paraitmême plus. La compacité de la substance de la plupart des Polypiers foraminés ne permet pas de croire que tous les polypes vivants qu’ils contiennent, puissent communiquer ensemble. Ainsi, il paraît certain que tous les Polypes à Polypier ne sont pas généralement des animaux composés. Dans la section suivante, tous les Polypiers sont encore tout à fait pierreux; mais, outre que leur substance est lacuneuse et poreuse entre les cellules, ils sont bien distincts de ceux-ci par les lames rayonnantes dont leurs cellules sont garnies. Assurément les Polypes qui transsudent une ma- tière capable de former autour d’eux une enveloppe aussi solide, sont plus avancés en animalisation que: ceux des trois sections précédentes. Dans les Polypiers foraminés, les cellules sont, en général, fort petites, et ne paraissent que des pores à leur ouverture. Elles ne sont point garnies de lames à l’intérieur, et semblent simplement per- forées, n’offrant que des trous subcylindriques, à parois lisses ou quelquefois striées. Par ce caractère des cellules, les Polypiers dont il s’agit serapprochent des Polypiers à réseau; et si, par leur substance tout à fait pierreuse, ils tiennent aux Polypiers lamellifères, ils en sont bien distin- gués par leurs cellules non lamelleuses. Il n'est pas possible d’assigner aucune forme générale aux Polypiers foraminés, parce que ces Polypiers, véritablement multiformes, se présen- tent presque sous autant de formes particulières qu’on en connait d'espèces. Tantôt ils recouvrent ou encroûtent simplement des corps marins, tantôt ils constituent des masses irrégulièrement lobées, plus ou moins finement divisées, et tantôt ils présentent des expansions rameuses ou frondescentes comme des plantes pierreuses. Puisque les cellules des Polypiers foraminés ne sont point garnies delames, on en peut conclure que les Polypes qui ont habité ces cellules n’ont point LUNULITE. leur corps muni d’appendices extérieurs, comme doit l’être celui des Polypes qui forment les Polypiers lamellifères ; car il est évident que la forme des cellules résulte de celle des Polypes qu’elles con- tenaient. On ne connaît que huit genres qui appartiennent à cette section; ce sont les suivants : Ovulite. Lunulite. Orbulite. Distichopore. Millépore, Favosite. Caténipore. Tubipore.* [Cette division est tout à fait artificielle ; parleur organisation les Millépores se rapprochent extrême- ment des Eschares, tandis que les Tubipores et probablement aussi les Favosites et les Caténipores appartiennent à la famille des Zoanthaires. E.] OvULITE. (Ovuliles.) Polypierpierreux, libre, ovuliforme ou cylindracé, creuxintérieurement, souvent percé aux deux bouts. Pores très-pelits, régulièrement disposés à la surface. Polyparium lapideum , liberum , ovuliforme aut cylindraceum, intûs cavum, extremitatibus sœæpius perforatum. Por minutlissimi, ad superficiem examussim dispositi. Ossenvarions. — Les Ovulites sont de petits corps ovoïdes, plus ou moins allongés, quelquefois cylin- dracés, bien réguliers, creux intérieurement, et le plus souvent ouverts ou percés aux deux extrémités. Ces petits corps n’ont que deux à six millimètres de longueur. On les prendrait d’abord pour des coquilles ; mais en les examinant attentivement, on s’'apercoit que leur surface est chargée d’une multitude de pores extrêmement petits , régulièrement disposés les uns à côté des autres : ainsi ce sont des polypiers. Les Ovulites ne sont connues que dans l’état fos- sile; elles sont blanches, fragiles, et se trouvent à Grignon. Tous les individus ne sont pas percés , et l’on a lieu de croire que ceux qui le sontnele doivent u’à des cassures. [M. Schweigger pense que ces petits fossiles pour- raient bien être des articulations de Cellaires, mais cetle opinion n'est pas étayée de preuves suffisantes, eton est incertain sur leur nature, E.] ESPÈCES. 1. Ovulite perle, Ovulites margaritula. O, ovalis ; poris minulissimis. 251 * Encycl. p. 470. fig. 7. * Lamour, Expos. méth. des Polyp. p. 43. pl. 71. fig. 9 et 10. *Schweigg. Beobachtungen, pl. 6.fig. 58. * Delonch. Encycl. Zooph. p. 593. “ Defrance. Dict. des se. nat. t. 37. p. 135. pl, 48. fg. 2. * Goldf. p. Petref. p. 40. pl. 12. fig. 5. * Blainv. Man. d'act. p. 439. pl. 73. fg. 3. Mus. n°, Velin. n° 48.f. 8. Habite... Fossile de Grignon. 2, Ovulite allongée. Ovulites elongata, ©. cylindracea ; alterà extremilate truncatà. Velin, n° 48. fig. 10. Mus. n°. * Lamour. Expos, méth. des Polyp. p. 43. pl. 9r. fig. 11 et 12. .” Defrance. Dict. des se, nat, t. 37, p. 134. pl. 48. fig. 3. “ Delonch. Encycl. p. 593. “Blainv. Man. d’act. p.439. pl. 93. fig. 3. Habite... Fossile de Grignon. + Ajoutez l’'Ovulites globosa Defrance (loc. cit.) petit fossile de la grosseur d’un grain de moutarde dont les deux trous sont à peine visibles; trouvé à Grignon et dans quelques autres localités, LUNULITE. (Lunulites.) Polypier pierreux, libre, orbiculaire, aplati, con- vexe d’un côté, concave de Pautre. Surface convexe, ornée de stries rayonnantes et de pores entre les stries ; des rides ou des sillons di- vergents à la surface concave. Polyparium lapideum , liberum, orbiculare, uno latere convexum, altero concavum. Convexa superficies radiatim striata ; poris inter- stitialibus ; concava rugis aut sulcis divergentibus radiata. Osservarions. — Les Zunulites sont de véritables Polypiers, et paraissent avoir des rapports assez con- sidérables avec les Orbulites. Elles sont, en effet, libres, orbiculaires, et d’un petit volume comme les Orbulites ; mais on les en distingue : 1° par les stries rayonnantes et les sillons divergents de leurs sur- faces ; 2° parce que leurs pores ou cellules polypifè- res ne paraissent que sur leur face convexe. Onne connait ces Polypiers que dans l’état fossile. [Les Lunulites paraissent avoir beaucoup de rap- port avec les Discopores et les autres Polypiers à réseau; aussi M. de Blainville les range-t-il à côté des Flustres. M. Gray en a décrit une espèce récente. E.] ESPÈCES. 1, Lunulite rayonnée, Lunuliles radiata, L. latere concavo, striis radiata, supernè porosa. Velin. n° 49. F, 10. *“ Lamour Expos. méth, des Polyp. p. 44. pl. 73. fig. 5, 8. * Defrance. Dict. des sc. nat, {, 27, p. 360. Atlas. pl, 50, 6g. 5. - 258 * Delonch. Encycl. Zooph. p. 5o1. » Goldf, Petref, p. 41. pl. 12, fig. 6. * Blainv. Man. d'act. p. 449. pl. 75. fig. 5. Habite... Fossile de Grignon et des environs de Magnitt, Mon cabinet. 9, Lunulite urcéolée, Lunulites urceolata. L. cupulæformis ; lalereconvexo clathrato porosissimo. * Cuvier et Brongniart. Descrip. géolog. des environs de Paris. pl. 8. fig. 9. * Defrance, Dict. des sc. nat, t. 27, p, 360. * Lamour. op. cit. pl. 73. fig. 9, 12. * Delonch. Encyel. p. 56r. * Goldf. op. cit. p. 41. pl. 12. fig. 9. * Blainv. Man, d’act, p. 449. Habite... Fossile de Parnes et de Liancour, communiqué par M. Beudant. Il ressemble à une cupule de gland ou à un dé à coudre. + 3. Lunulite d'Owen. Lunilites Owenii. L. suborbiculata , margine denticulata ; suprà convexa, clathralo, porosissima ; infrà concava, radiatim sub- striala, centro rugoso. Gray. Spicil. Zool. p. 18. pl. 6. fig. 2. Habite les côtes d'Afrique. + 4. Lunulite perforée. Lunulites perforatus. L. cupulæformis, utrinque sulcis porosis interstilialibus radiatus ; cellulis orbicularibus, infernè omnind aper- Lis, supernè orificii centralibus pertusis. Goldfuss. Petref. p. 106. pl. 87. fig. 8. Fossile des sables ferrugineux de la formation du calcaire grossier des environs de Cassel. + $. Lunulite rhomhoïdale. ZLunulites rhomboi- dalis, L. suborbicularis, explanatus, infernè sulcis ramosis radiantibus exaratus ; cellulis subrhomboidalibus conltiquis marginatis ; orificiis ovalibus terminalibus. Goldfuss. Petref. p. 105. pl. 37. fig. 7. Fossile de la Meuse locatile. Cette espèce diffère beau- coup des précédentes par la disposition des cellules, qui ressemblent extrêmement à celles des Flustres et des Membranipores; elle a aussi beaucoup d’analogie avec la Lunulite en parasol de M. Defrance (Dict. des se, nat. t. 27. p. 364. pl. 47. fig. 1.) + Ajoutez les éspèces suivantes décrites par M. Defrance, mais non figurées, Lunulites cretacea. Defrance. loc. cit. Fossile trouvé au Péhor (Départ. de la Manche et dans la montagne Saint- Pierre). Lunuliles pinea. Defrance (loc. cit.). Fossile du Piémont. Lunulites Cuvieri Defrance (loc. cit.) Fossile trouvé à Thoringer (Départ. de Maine-et-Loire). Lunuliles conica. Defr. (op. cit.) Fossile dont le gisement est inconnu. ORBULITE. (Orbulites.) Polypier pierreux, libre, orbiculaire, plane ou un peuconcave, poreux des deux côtés ou dans le bord, ressemblant à une Nummulite. HISTOIRE DES POLYPES. Pores très-petits, régulièrement disposés, très- rapprochés, quelquefois à peine apparents. Polyparium lapideum , liberum, orbiculare, pla- num s. concavum, utrinque vel margine porosum , nummulilem referens. Poriminimi, adamussèm dispositi, conferti, inter- dim vix conspicui. Opservarions. — Les Orbulites sont de petits Po- lypiers pierreux; non adhérents, orbiculaires, aplatis comme des pièces de monnaie; quelquefois concaves d’un côté et convexes de l’autre, et poreux, soit à la superficie des deux côtés, soit seulement dans leur bord. Leurs pores sont très-petits, régulièrement disposés, et chacun d’eux semble occuper la maille d’un treillis très-fin. Ils sont souvent encroütés de particules calcaires qui les rendent à peine percep- tibles. On distingue ces Polypiers des Nummulites par leurs pores ouverts à l’extérieur, et parce que ces petites cavités ou cellules ne forment point une ran- gée spirale. Sauf une seule espèce, découverte par M. Sionest, de Lyon, les autres Orbulites ne sont connues que dans l’état fossile. [M. de Blainville pense que les petits corps créta- cés que l’on trouve dans la Méditerranée, et que l’on rapporte à ce genre, pourraient bien ne pas être de véritables Polypiers, mais seulement quelque pièce intérieure qui s’accroit par la circonférence; suivant ce naturaliste, il n’y aurait pas de cellules proprementdites, à moins de regarder comme telles les deux plans de locules qui occupent le bord et qui n'offrent rien de régulier; tout le reste est couvert d’une légère couche crétacée qui ferme les anciens pores. Le nom d'Orbulite étant déjà consacré à un genre de Mollusques, on y a substitué celui d'OrgrrozrTe ou d'OritTuuitE que Lamarck avait d’abord em- ployé. E,] ESPÈCES. 1. Orbulite marginale, Orbulites marginalis. O. utrinque plana ; margine poroso. “ Lamour, Expos. méth. des Polyp. p. 44. “ Delonch. Encycl. Zooph. p. 584. * Blainy. Man. d’act. p. 4rr. Habite les mers d'Europe, sur les corallines, fucus, etc, Sionest. Cette espèce est la seule connue vivante ; elle n'a que 2 millimètres de largeur. Mon cabinet. 2, Orbulite plane. Orbulites complanata. O. tenuis, fragilis, utrinquè plana et porosa. Guett. Mém. 3. p. 434. t. 13. f. 30, 32. “Lamour, Expos. méth. des Polyp. p. 45. pl. 73. fig. 13, 16. “ Delonch. Encycl. p. 584. “Schweigger. Beob. pl. 6. fig, 60. * Orbitulites complanata. Defrance. Dict. des sc, nat, L. 36, p. 294. pl. 47. fig, 2. MILLÉPORE. * Blainv, Man. d'act. p. 411. pl. 72. fig. 2. Habite... Fossile de Grignon où elle est très-commune. Mon cabinet. 5. Orbulite lenticulée, Orbulites lenticulata. ©. lentiformis, supernè convexa, subtüs planiuscula. * Lamour. loc, cit. pl.72. fig. 13, 16. * Delonch, Encycl. p.584. * Def, op. cit. p. 295. * Blainv. Man. d’act. p. 4r1. Habite... Se trouve fossile à la perte du Rhône, près du fort de l'Écluse, à huit lieues de Genève. Elle y forme des masses considérables. M, Brard. Mon cabinet. 4, Orbulite soucoupe. Orbulites concava. O. uno latere convexa, subantiquala ; altero concava. * Delonch. Encycel. p. 585. * Orbitolites concava. Defrance, Loc. cit. Habite... Fossile de la commune de Ballon , département de la Sarthe, à quatre lieues. N. E. du Mans. Commu- niquée par MM. Menard et Desportes. Sa surface convexe offre souvent des cercles concentriques d'ac- croissement. 5. Orbulite macropore. Orbulites macropora. O. complanata, centro depressa; poris utroque lalere majuseulis. * Delonch. Encycl. p. 585. * Orbitolites macropora. Defrance. Dict. des sc. nat. t. 36. p. 295. * Goldf. Petref, p. 41. pl. 12. fig. 8. * Blainv. Man. d’act. p. 4rr. Habite... Fossile de la montagne Saint-Pierre, d'après M. Defrance et de Grignon, suivant M, Goldfuss. Mon cabinet. 6. Orbulite calotte, Orbulites pileolus. ©. uno latere convexa, altero concava ; margine sulco exaralo. “ Delonch. Encycl. p. 585. * Orbitolites pileolus. Def, loc, cit. * Blainv. loc. cit, Habite... Fossile de... Mon cabinet. Ses pores ne sont point apparents. M. Goldfuss a donné le nom de Srowarorore, Stomatopora, à un genre nouveau comprenant un corps fossile sur la nature duquel ils’est élevé beau- coup de doutes. D’après cet auteur, ce serait un Polypier calcaire, hémisphérique ou subglobuleux, composé de couches concentriques d’une substance compacte, et d’un amas fongiforme de petits pores agglomérés; mais suivant M. de Blainville, ce pour- rait bien ne pas être un véritable Polypier. M, Goldfuss n’en décrit qu'une espèce, le STOMATOPORE CONCENTRI- Que. S, concentrica Goldf. (op. cit. p.22. pl. 8. fig. 5; Bourguet. Petref. pl. 6. fig. 52,55 et pl.8. fig.58,59? Knor. Petref, 1. pl. F. 2. fig. 4, 5. et E. 1v. fig. 8? Blainv. Op. cit. p. 415). Si ce fossile est réellement un Polypier, il devrait se placer parmi les Forami- nés de Lamarck. E.] 259 DISTICHOPORE, (Distichopora.) Polypier pierreux, solide, fixé, rameux, un peu comprimé. Pores inégaux , marginaux, disposés sur deux bords opposés, en séries longitudinales et en forme de sutures, Des verrues stelliformes, ramassées par places, à la surface des rameaux. Polypariuin lapideum, solidulum, ramosum, fizum, compressiusculum. Pori inæquales, marginales, longitudinaliter se- riali, suturam disticham mentientes. Verruce stellatæ, ad superficiem ramorum pas- sim acervatæ. Onsenvarions. — Je ne puis résister à la nécessité de séparer des Millépores , le Millepora violacea de Pallas, et d’en former un genre particulier. Ce Po- lypier offre des caractères si singuliers dans Ja forme et la disposition de ses pores polypifères, que, quoiqu'il soit encore la seule espèce connue dans ce cas, il est probable qu’on en découvrira d’autres qui appartiendront au même genre. Par ses caractères, il s'éloigne autant des vrais Millépores queles Rété- pores et les Eschares; mais sa substance est plus solide, on ne peut convenablement le rapporter à aucun des genres connus parmi les Polypiérs pier- reux. [On ne sait encore rien de positif sur la nature de cette singulière production. E,] ESPÈCE. 1, Distichopore violet. Déstichopora violacea. D. ramosa ; ramulis ascendentibus flexuosis, tereticom- pressis. Millepora violacea. Pall. Zooph. p. 258. Soland. et EIl. p. 140. * Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 46. pl. 26. fig. 3. et 4; et Encycl. zooph. p. 256. “Schweigg. Beobachtungen. pl. 6. fig. 61; Handhuch. p: 413. *“ Cuv. Règn. anim. 2e éd. €. 3. p.316. * Blainy. Man. d'act. p. 416. pl. 55. fig: 2. Habite l'Océan des Grandes-Indes et austral, Mon ca- binct. Ÿ M. Michelin a découvert récemment une seconde espèce de Distichopore qui se trouve à l'état fossile, dans le calcaire grossier inférieur des environs de Chaumont (dép. de l'Oise). MILLÉPORE, (Millepora.) Polypier pierreux, solide intérieurement, poly- morphe, rameux ou frondescent, muni de pores simples, non lamelleux. Pores cylindriques, en général très-petits, quel- 260 quefois non apparents, perpendiculaires à l’axe ou aux expansions du Polypier. Polypariuwm lapideunx, intüs solidum, polymor- pluum, ramosum aut frondescens, poris simplicibus non lamellosis terebratum. Pori cylindrici, ut plurimüm minini, énterdim non perspicui, axi vel explanationibus polypari perpendiculares. Onservatrons. — Avant Linné, presque tous les Polypiers pierreux portaient le nom de Madrépores; mais cet habile naturaliste, commençant, ici comme ailleurs, à introduire un ordre convenable dans les distinctions, sépara, sous le nom de MWüil- tépores, les Polypiers pierreux, non tubuleux, qui n'offrent, pour cellules des Polypes, que des pores simples non lamelleux. Néanmoins, cette coupe, déjà utile, n’était pas suffisante, surtout depuis que les découvertes des voyageurs naturalistes se sont plus étendues, et que nos collectionsse sontplusenrichies. Aussi, de même que j'ai cru convenable de diviser en plusieurs genres les Madrépores de Linné, il m'a paru pareïllement nécessaire de partager ses Aüllé- pores en plusieurs genres particuliers. Maintenant, les Millépores réduits et distingués desRétépores, des Eschares, etc., sont des Polypiers pierreux assez solides, dont les rameaux ou les ex- pansions frondescentes sont garnis de pores perpen- diculaires à l'axe des rameaux ou au plan des expan- sions; et ces pores sont, en général, épars vers les sommités du polypier. Ces mêmes pores sont cylindriques ou turbinés, très-petits, quelquefois même peu remarquables et à peine apparents. Ils constituent des cellules qui indiquent que le corps des Polypes qu’elles contenaient est allongé, cylin- drique et extrêmement grêle. Les Millépores nous présentent des masses pier- reuses très-variées dans leur forme selon les espèces. Ce sont tantôt des expansions assez simples, presque crustacées ; tantôt des expansions aplaties, frondes- centes et comme foliacées : tantôt enfin, et plus souvent, ce sont des ramifications phytoïdes ou den- droïdes; en sorte que le caractère de ce genre de Polypier n’emprunte rien de la forme des masses. [La réforme que Lamarck a si bien commencée dans le genre Millépore a été poussée plus loin par ses successeurs : aujourd’hui tousles naturalistes en rejettent les espèces, que notre auteur range dans sa seconde division sous le nom de Vullipores, et M. de Blainville a été même jusqu'à former deux genres aux dépens des Millépores de la première sec- tion. On ne connait pas encore le mode d’organisa- tion de ces divers polypes, mais d’après la disposition de leur dépouille solide on doit croire en effet que leur structure est très-différente ; les uns, auxquels M. de Blainville donne le nom de Myrrarores, ont la plus grande ressemblance avec les Eschares, etc.; ce sont des animaux pourvus de tentacules longs et ciliés, logés dans des cellules dont l'ouverture est garaie d’un opercule; et cesont ces cellu]es qui con- HISTOIRE DES POLYPES. stituent essentiellement le Polypier ; les autres, dont ce savant a formé le genre Pazwrrore , semblent devoir se rapprocher au contraire des Madrépores ; les cellules polypifères, très-petites et éloignées les unes les autres, sont complétement immergées dans la substance pierreuse commune du Polypier; leur ouverture montre des traces de la disposition rayonnée, et la majeure partie du Polypier est com- posée d’un tissu lacuneux qui semble avoir de l’analogie avec celle de la tige de certains Madrépo- res; aussi est-ce à côté de ces derniers que M. de Blainville range cette nouvelle division générique, qui correspond à peu près au genre Millépore, tel que M. Ehrenberg le définit. E.] ESPÈCES. 6 Pores polypifères toujours apparents. 1. Millépore squarreux. Millepora squarrosa. M. compressa, subfoliacea ; frondibus erectis, basi ver- rucosis, utrâque superficie lamellosis ; lamellis lon- gitudinalibus, verticalibus distantibus. * Delonch. Encycl. Zooph. p. 545. * Palmipora squarrosa. Blainv. Man, d’act. p. 391. Mus. n°. Habite... Jele crois des mers del’Amérique. Ce Millépore se rapproche du suivant par ses rapports, et én est extrêmement distinct. Ses expansions aplaties et sub- foliacées sont contournées et ont sur les deux faces des lames longitudinales élevées et un peu distantes, 2. Millépore aplati. Millepora complanata. M. compressa, latissima, lœvis ; lobis erectis, planis, apice divisis, subplicatis, rolundato-truncatis; poris sparsis ; obsoletis. An Moris. hist. 3. sect. 15. t. x0. f. 26. non benè. Sloan. Jam. hist, 1.t. 17. f.7. Frustulum. Knorr. delic. t. A. XI. f. 4. Millep. alcicornis. var. F.Pall. zooph. p. 26r. B. cadem lobis anqustis, elongatis. Esper. vol. 1. t. 8. * Delonch. Encycl. p. 544. “ Palmipora complanata. Blainv. Man. d’act. p. 39r. “ Millepora complanata. Ehrenb. Mém. sur les Polypes de la mer Rouge. p. 124. Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. C’est le plus grand des Millépores connus. Il est élevé, très-large, aplati, composé de lobes foliacés, droits, plissés et légèrement divisés à leur sommet qui est comme tronqué. Quoique ayant des rapports avec le suivant , il en est fortement distinct. Je n’en connais aucune bonne figure. * Cette espèce diffère très-peu de la suivante ; en général cependant, les pores sont plus nombreux et plus rap- prochés, 5. Millépore corne d'élan. Willepora alcicornis. M. lœvis, multifrons; frondibus lacmiato-palmatis, subramosis ; laciniis aculis ; poris sparsis minimis. Millep. alcicornis. Lin. Pall. zooph. p. 260. Esper. vol. 1.t. 5. 7. et Suppl. 1. t. 26. B. eadem frondibus tenuiter divisis, ramosissimis. MILLÉPORE. 261 * Millep. dicholoma 8 Forskal. Deserip. anim, p. 138. * Delonch. Encyel. p. 545. *Schweigg. Handb. p. 413. * Cuv. Règ. anim. 2e éd. t. 3. p.316. * Palmipora alcicornis. Blainv. Man. d'act. p. 391. pl. 58. fig. 2. * Millep. alcicornis. Ehrenb, Mém. sur les Polypes de la mer Rouge. pl. 126. Mus. n°. Habite l'Océan des Antilles. Mon cabinet. Ce Millépore forme des touffes très-élégantes, lâches, à foliations palmées, multifides, écartées, quelquefois divergentes, un peu piquantes aux extrémités. La figure d'Esper, vol, r.t. 9, paraît appartenir à quelque race particulière, qui ne m'est pas encore connue. 4. Millépore rude. Millepora aspera. M. ramosissima, subcompressa ; ramulis brevibus, tu- berculosis et muricalis ; poris hinc fissis prominulis. Esper. suppl. 1. t. 18. Gualt. ind, t. 55. in verso. * Delonch, Encycl. p.546. * Cuv. Règ. anim. 2e éd. t. 3. p.316. * Madrepora aspera. Ehrenb. op. cit. p. 126. Mus. n°. Habite la mer Méditerranée. Il est blanc, à ramifications un peu flabellées, mais sur plusieurs plans, Sa hauteur est d'environ un décimètre. 5. Millépore tronqué. Millepora truncata. M. ramosa, dichotoma, ramis terelibus truncalis ; poris © quincuncialibus operculatis. Soland, et Ell, t. 23. £. 1.8. Millep. truncata. Lin. Esper. vol. 1. t. 4. Marsil. hist. p. 145.t. 32. f. 154. 156. Cavol. Pol. 1. t.3.f. 9. 11.21. ett. 9. f. 7. * Pall. Elen. Zooph. p. 249. * Boddaert. Syst. der Plant-dieren. pl. 8. fig. 4. (très- mauvaise.) *Lamour, Expos. méth. des Polyp. p. 47. pl. 23. fig. 1. * Delonch. Encycl. p. 546. * Cuv. Règ. anim. 2e éd. t. 3. p. 316. * Myriozoon truncatum. Ehrenb. op. cit. p.154. * Delle Chiaje. Anim. senza vert. di Napoli. t, 3, p. 40. pl. 33. fig. 16 et 17. * Myriapora truncala. Blainv. Man. d’actin. p. 427. pl. 471. f. 2. \ Mus. n°. Habite la Méditerranée, Mon cabinet. Il est commun et vient en petits buissons lâches, de trois à cinq pouces de hauteur. Dans l'eau, et pendant la vie des Polypes, il paraît rouge ; alors les pores sont operculés. 6. Millépore tubulifère. Millepora tubulifera. M. ramosa, solida; poris lubulosis sparsis; ramis confluentibus extremo attenuatis, scabris. Pall, Zooph. p- 259. Marsill. hist. €. 3r. Ê. 147. 148. * Delonch. Encycl. p. 546. Habite la Méditerranée. Il est blane, solide, haut de 4 à 5 pouces. Ses rameaux sont coniques, courbés, scabres. 7. Millépore pinné. Millepora pinnata. M. dichotoma erecla; poris tubulosis, pinnulatim di- geslis, Pall. Zooph. p. 247. * Delonch. Encycl. p. 546. DE LAMARCK, T, I, Marsill. Hist. t. 34.f. 167. no 1.3. 5. et f. 168. n° x. 3. Habite la Méditerranée. Il est fort petit, et ne s'élève qu'à environ un pouce de hauteur. 8. Millépore rouge. Milleporarubra. He T8 T8 Ÿ 8 M. minima, sublobata ; poris crebris minulis punclata. Soland, et Ell. p. 137. * Pall. Elen. Zooph. p. 251. Millep. miniacea. Gmel. Esper. vol. 1. t. 17. * Delonch. Encyel. p. 546. * Polytrema corallina; Risso. Hist, nat. de l'Europe mé- rid, t. 5, p. 340. * Polytrema miniacea. Blainv. Man. d’act. p.4ro. pl. 69. fig. 16. Habite l'Océan américain, indien, ete., sur les coraux. Ma collection. * Les Polypes de cette espèce ne sont pas connus, mais on peut néanmoins être certain qu'elle ne pourra rester dans le genre Millépore. Elle est très-connue dans la Méditerranée. + Ajoutez le Millepora platyphylla; le M. porulosa, le M. cavaria et le M. cancellata de M. Ehrenberg, espèces dont on n’a pasencorede figures et qui parais- sent devoir se rapporter au genre Palmipore de M. de Blainville. Le Millepora ovata de M. Delle Chiaje (Anim. senza vert. di Nap. €. 3, p. 44. pl. 33. fig. 18 et 19) me paraît appartenir au genre Escharine, * * Espèces fossiles, a. Millépore comprimé. Millepora compressa, M. ramosa, dichotoma subcompressæ, ramis truncatis, ostiolis inæqualibus sparsis. Goldf. Petref. p. 2r. pl. 8. fig. 3. Fossile trouvé à Maëstricht. b. Millépore madréporacé. Millepora madre- poracea. M. ramosa, compressa; ramis truncalis, osliolis in su= perficie minulis sparsis in summilale truncata majo- ribus biseriatis contiquis. Goldf. Petref. p. 21. pl. 8. fg. 4. Même localité. c. Millépore à grosse tige. Millepora macro- caule. M. fossilis, dendroïdea, ramosa; ramis crassissimis, teretibus, scabris ; poris inæqualibus, sparsis, sæpè glomeratis. Lamour.Expos, méth.des Polyp.suppl. p. 86. pl. 83. fig. 4. Defr. Dict. des se. nat. €, 81. p.83. Calcaire à Polypier des environs de Caen. d, Millépore en corymbe. Mäillepora corym- bosa. M. fossilis, dendroidea, caulescens, ramosa ; ramisnu- merosissimis lævibus, terelibus, sparsis, corymbosis ; poris oculoarmato visibilibus, angulosis, subæqualibus tubulosis; Lubulis radiantibus. Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 87. pl. 83. fig. 8. 0, Defr. Dict. des sc. nat, £, 31. p. 83, Même localité. + Ajoutez plusieurs autres espèces décrites par M. De- 17 france, sous les noms de M. dispar, M. spissa, M. ele- gans et M. antiqua, mais dont on n’a pas encore donné de figures (voy. Dict. des se. nat. €. 31. p. 84); le Millepora gibbertii Mantell. (Geol. of Sussex. p. 106) et plusieurs espèces décrites, mais non figurées par Wablenberg. (Petrificata telluris suecanæ. Nova acta Upsaliensis. t, 4. p. 99.) $ÿ Pores polypifères peu ow point apparents. Nulli- pores. (1) 9. Millépore informe.Millepora informis. M.irreqularis, glomerata, solida; ramulis grossis, bre- vibus, oblusis, subnodosis. Ellis. Corall. t. 25. fig. €. Millep. polymorpha, var. Lin. * Nullipora informis. Delonch. Encyel. p. 57r. * Pocillopora polymorpha. Ehrenb. op. cit. p. 129. Habite différentes mers. Mon cabinet. Sous le nom de Millep. polymorpha, on a confondu différentes races que je crois devoir distinguer. Celui-ci présente un po- lypier informe, à rameaux grossiers, courts, comme noueux , irrégulièrement ramassés, 10. Millépore grappe. Aillepora racemus. M. cespilosa, racemun composilum et densissimum si- mulans ; ramulis inæqualibus apice globiferis. * Nullip. racemus. Delonch. Encycl. p. 57r. Mon cabinet. | Habite les mers de la Guyane? Il vient de la collection de M. Turgot. I forme une grappe dense, très-composée, à rameaux terminés par des tubercules globuleux. 11. Millépore fasciculé. Millepora fasciculata. M. glomerata, densè cymosa; ramis erectis, fascicu- latis, confertis, apice incrassalis, obtusis. A. fasciculus densissimus ; ramis obsoletè divisis. Mus. n°. B. fasciculus cymosus, laxiusculus; ramis polycho- Lomis. * Nullipora fasciculata. Deïonch. op. cit. p. 572. Mus. n°. Habite différentes mers. Ce Millépore est très-distinct de l'espèce précédente. Toutes ses ramifications, serrées en faisceau plus ou moins dense, sont régulièrement nivelées au sommet, en cime ou en masse convexe. 12. Millépore byssoïde. Millepora byssoides. M. glomerata, cespiloso-pulvinata, tenuissimè divisa ; ramulis brevissimis compressis, apice lobatis, sub- verrucosis. A. fasciculus globosus, ramulis mins compressis. Esper. vol. 1. t. 13. Millepora. Seba. thes. 3. €. 116. f. 7. B. fasciculus pulvinatus ovatus vel oblonqus incrus- tans ; ramulis minimis compressis. * Lamour. Expos. méth. des Polyp. p.47. pl. 23. fig.10. 12. * Delonch. loc. cit. * Fleming. Brit, anim. p. 528. (1) Suivant M. Ehrenberg certains Nullipores seraient pour- vus de polypes sans tentacules et se rapprocheraient beaucoup des Pocillopores de Lamarck ; mais il est probable qu'on a sou- HISTOIRE DES POLYPES. An millepora lichenoïdes ? Soland. et Ell, n° 4. tab. 23. f. 10. 12. Habite, la variété À dans la Méditerranée, la variété B sur les côtes de la Manche. Mon cabinet, Cette es- pèce est extrêmement distincte des précédentes. Elle est finement divisée à sa surface, surtout la variété B qui est très-délicate, 15. Millépore cervicorne. Millepora calcarea. M. laxè ramosa, polychotoma, solida ; ramulis gracili- bus, infernè coalescentibus, apice oblusis. * Millep. calcarea. Soland. et EIl, n° r. 1, 23. f. 13. An Séba, mus. 3. t, 108. f, 9. 8. “ Nullipora calcarea. Delonch. Encycl. p. 572. Mus. n°. Habite l'Océan européen, la Méditerranée. Mon cabinet, 14. Millépore agaraciforme. Millepora agaricifor- mis. M. lamellata ; laminis sessilibus, semicircularibus, variè congeslis. Millep. agariciformis. Pall. Zooph. p. 263. * Millep. decussata. Soland. et Ell. £. 23. f. 9. * Millep. agariciformis. Delonch. Encyel. p. 572. * Millep. foliacea ? Risso. op. cit. t. 5, p. * Pocillopora agariciformis. Ehrenb. op. cit. p. 129. Mus. no. Habite l'Océan atlantique, etc. Mon cabinet. + 15. Millépore palmé. Millepora palmata. N.complanata, ramosa, ramis palmatis, superficie nodulosa lævi. Nullipora palmata. Goldf. Petref. p. 20. pl. 8. fig. r. Fossile du midi de la France. + 16. Millépore à grappes. Millepora racemosa. N. cespilosa , ramulis inæqualibus apice incrassato no- dulosis superficie lævi. Nullipora racemosa. Goldf. Petref. p. ar. pl. 8. fg. 3. Fossile de Maëstricht. + Ajoutez le Millepora ramosa Fleming (Brit. anim. p. 529), fossile du calcaire de montagne, dont Parkin- son a donné une figure (Organic remains. vol. 2. pl. 8. fig. 3 et 11). Le genre Cérrorore de M. Goldfuss, tel qu’il a été circonscrit par M. de Blainville, se compose de Polypiers voisins des Millépores dont les cellules rondes forment des couches concentriques et enve- loppantes. Ce dernier naturaliste y assigne les ca- ractères suivants : + Genre Cériororr. Ceriopora. « Cellules poriformes, rondes, serrées, irréguliè- rement éparses, et formant par leur réunion et leur vent confondu avec ces polypiers des Alves encroûtés de carbo- nale de chaux. (Voyez Ehrenberg. Beitrage zur Kenatniss der corallenthiere des Rothen Méeres, p. 129.) E. CHRYSAORE. agglomération en couches concentriques un Polypier calcaire polymorphe, mais le plus souvent globu- leux ou lamelleux. » Cette définition exclut du genre Gériopore plu- sieurs polypiers que M. Goldfuss y avait rangés, et qui se rapportent aux genres Alvéolite, Chry- saore, etc. Toutes les espèces connues sont fossiles. ESPÈCES. 1. Cériopore micropore. Ceriopora micropora. C. tuberosa poris minimis, æqualibus, conspicuis. Gold. Petref. p. 33. pl. 10. fig. 4. Blainv. Man. d’act. p. 413. pl. 70. fig. 2. Craie de Maëstricht, etc. 9. Cériopore verruqueux. Ceriopora verrucosa. C. subglobosa, verrucosa, vertice impresso, poris mini- mis, æqualibus, subinconspicuis. Goldf. Petref. p. 33. pl. 10. fig. 6. Blainv. Man. d’act. p. 413. Calcaire de transition de Bamberg. Il nous paraît bien douteux que ce fossile appartienne au genre dans lequel les zoologistes le placent. 5. Cériopore polymorphe. Ceriopora poly morpha. C. polymorpha, verrucoso-ramulosa ; poris minimis subinconspicuis, verrucis apice perforalis. . Goldf. Petref. p. 34. pl. 10. fig. 7. et pl. 30. fig. à. Blainy. Man. d'act, p. 413. Fossiledescouches marneuses des montagnes anthracifères de la Westphalie. [Les polypiers fossiles décrits par M. Goldfuss sous le nom générique de CErroporA, et remis par M. de Blainville dans son genre Pusruropore, ont de l’analogie avec les Millépores proprement dits, ctétablissent à certains égards le passage entre ceux- ci et les Cériopores et les Alvéolites. Ce petit groupe ne nous paraît pas bien naturel, et nous doutons beaucoup que le Pustulopora Madreporacea par exempleaitune structure semblable au Pustulopora radiciformis : voici du reste les caractères qui ont élé assignés. + Genre Pusrurorore, Pustulopora. « Cellules peu saillantes, pustuleuses ou mame- lonnées, à ouverture ronde, distantes, régulièrement disposées par couches enveloppantes, et constituant par leur réunion intime un Polypier calcaire, cylin- drique digitiforme peu rameux el fixe. » 1. Pustulopore radiciforme. Pustulopora radici- formis. P. subeylindrica (radiciformis), simplex vel ramosa, transuersim rugosa, poris laleralibus sparsis, lermi- nalibus in discum confertis. 965 Cérioporaradiciformis. Goldf. Petref. p. 34. pl. 10. fig.8. Pustulopora radiciformis. Blainv. Man. d'actin. p. 418. Fossile du calcaire jurassique de. 2, Pustulopore pustuleux. Pustulopora pustulos«. Ceriopora pustulosa. Goldf. Petref. p. 37. pl: 11. fig. 3. Pustulopora pustulosa. Blainv. Man. d'actin. p. 418. Fossile de la montagne Saint-Pierre près de Maëstricht. 5. Pustulopore madréporacé. Pustulopora madre- poracea. P. cylindrica, gracilis, dichotoma ; ostiolis quincun- cialibus, verrucoso-prominulis, remotis orbiculalis. Ceriopora madreporacea. Goldf. Petref. p. 85. pl. 10. fig. 12. Pustulopora madreporacea. Blainv. Man. d'aclin. p.418. pl. 70. f. 5. Fossile de la montagne Saint-Pierre. 4. Pustulopore verticillé. Pustulopora verticellata. P. elongata subclavata; verticillis pororum elevatis approtimalis annulala. Ceriopora verticellala. Goldf. Petref, p. 36, pl. tr. fig. 2. Pustulopora verticellata. Blainv. Man. d’actin. p. 418. Fossile de la montagne Saint-Pierre. Cette espèce paraît se rapprocher extrêmement des Cériopores. Le Ceriopora spiralis (Goldf, Petref. p. 36. pl. 11. fig. 2) paraît avoir une structure analogue aux deux pre- mières espèces mentionnées ci-dessus, seulement les bords des ouvertures ne sont pas saillants. [C’est aussi à côté des Millépores que se placent les genres Chrysaore, Hétéropore, Théonée , Téré- bellaire, etc. + Genre Carvsaore. Chrysaora. Polypier rameux, couvert de côtes ou lignes sail- lantes très-finés, se croisant dans tous les sens; cellules poriformes très-petites, rondes, éparses, et situées dans les intervalles des lignes saillantes, jamais sur leur surface. Onservarions. Ce genre, établi par Lamouroux et confondu par M. Goldfuss dans son genre Cério- pore, est très-voisin des Myriopores, dont il se dis- tingue par les côtes saillantes et non cellulifères, dont la surface du polypier est garnie. Toutes les espèces connues ont été trouvées à l’élat fossile dans le calcaire jurassique. 1. Chrysaore épineuse. Chrysaora spinosa. C. simpleæ, subleres ; spinis conicis acutis, numerosis , brevibus aliquoties subramosis; costis [lexuosis diversà directis, irregulariter reticulatis ; poris subinconspi- cuis. Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 83. pl. 8r. f.G et7; et Encyclop. p. 193. Def, Dict. des se. nat, £. 42. p. 392. Ceriopora crispa. Golf, Petref. p. 38. pl. r1, f, 9. 17° 264 Chrysadra spinosa ? Blaing, Man. d’actin. p. 41%. pl. 8x. f. 6et 7. Trouvé aux environs de Caen. 9, Chrysaore corne de daim. Chrysaora damicor- nis. C. ramis numerosis, compressis, subpalmatis, infernè coalescentibus ; costis generaliter longitudinalibus paululüm fleœuosis. Lamour. Expos. méth. des Polyÿp. p.83. pl. 8x, f. 8. 9. Defr, Dict. des se. nat. t. 42. p. 392. pl. f. Ceriopora angulosa? Goldf. op. cit. p. 38, pl. 11. fig. 7. Chrysaora damicornis. Blainv. Man, d'act. p. 414. pl. 64. F2" Environs de Caen, etc. 5. Chrysaorc trigone. Chrysaora trigona. €. ramosa, ramis trigonis, anqulis carinatis lævibus, lateribus porosis ; poris inæqualibus parvis. Ceriopora trigona. Golf. op. cit. p. 37. pl. 11, fig. 6. Chrysaora trigona. Blainv. Man. d'act. p. 414. Des couches de sable marneux du terrain anthraxifère de la Westphalie, 4. Chrysaore striée. Chrysaora striata. C. simplezæ vel ramosa; costis plurimis, longitudinalibus sulcisque punctatis. Ceriopora striata. Goldf. op. cit. p. 37. pl. 171. fig. 5, Chrysaora striala. Blainv. loc. cit. Du calcaire jurassique des montagnes de Bayreuth. 8. Chrysaore faveuse. Chrysaora favosa. C. obovato-clavala, intès excavata, extàs profundè alveolata; alveolis irregularibus ; poris subincon- spicuis. Ceriopora favosa. Goldf, op. cit. p. 38. pl, 11, fig. 10. Chrysaora favosa. Blainv. op. cit. Même gisement, D’après la description très-incomplète que Lamou- roux a donnée de son genre Tirésie, Z'ilesia, cette petite division générique parait être voisine des Millépores et des Chrysaores; il le caractérise de la manière suivante: Polypier pierreux, cylindrique, rameux, verruqueux; pores ou cellules petites, réunies en paquels ou en groupes polymorphes, sail- lants et couvrant en grande partie le Polypier; in- tervalle entre ces groupes lisse et sans pores. La seule espèce connue est la Zilesia distorta, Lamour. (Exp. méth. des Polyp. p. 42. pl. 74. fig. 5 et 6); elle a les ouvertures des cellules parfaitement ron- des, et a élé trouvée dans le calcaire à Polypiers des environs de Caen. ‘ Genre Hérérorore. Heteropora. Polypier calcaire, lobé ou branchu, présentant des cellules rondes, poriformes, complétementémar- HISTOIRE DES POLYPES. gées, assez régulièrement éparses, et de deux sor- tes : les unes étaient bien plus grandes que les autres. Onservariows. Ce genre a été fondé récemment par M. de Blainville aux dépens des Cercopores de M. Goldfuss ; son principal caractère consiste dans la grandeur inégale des ouvertures, dont la surface du polypier est parsemée ; mais il serait bien possi- ble que cette disposition n'ait pas autant d’impor- tance qu’on serait au premier abord portéàle croire, car les petits trous ne sont peut-être pas les ouver- tures d'autant de cellules, mais seulement des pores pratiqués dans les parois des cellules, dont les grands trous seraient les ouvertures ovales, structure dont on voit beaucoup d'exemples parmi les Eschares, les Flustres , etc. ESPÈCES. 1. Hétéropore cryptopore. Æeteropora cryptopora. HI. polymorpha, tuberoso-ramosa ; poris minimis subin- conspicuis inæqualibus. Ceriopora cryptopora. Goldf, Petref. p. 33. pl. 10. fig. 3. Heteropora cryplopora, Blainv. Man. d’act, p. 417. pl. 70. fig. 4. Fossile de la craie de Maëstricht. 2. Hétéropore anomalopore. Æeteropora anomalo- pora. A, polymorpha; poris majoribus subserialis, minoribus subinconspicuis interspersis. Ceriopora anomalopora. Goldf. Petref, p.33. pl. ro. fig. 5. Heteropora anomalopora. Blainv. loc. cit. Même gisement. 5. Hétéropore dichotome. Æeteropora dichotoma. I. ramoso dichotoma ; ramis gracilibus truncatis; po- ris æqualibus quincuncialibus remotiusculis punetis- que minimis interspersis. Ceriopora dichotoma. Goldf. Petref. p. 34. pl. 0. fig. 9. Heteropora dichotoma. Blainy. loc. cit. Même gisement. + 4. Hétéropore en buisson, Æeteropora dume- tosa. H. fossilis, acaulis ; ramis dumetosis subæqualibus nu- merosis, leretibus; extremitatibus subcompressis ro- tundatis bifidis, vel sublobatis vel emarginatis ; poris oculo nudo invisibilibus , inæqualibus. Millep. dumetosa. Lamour. Expos. méth. des Polypes p- 87. pl. 82. fig. 7.8. Delonch. Encycl. p. 547. Calcaire à polypiers de Caen. + Hétéropore conifère. Æeteropora conifera. F. fossilis dendroïdea, ramosa; ramis parüm nu- merosis, subsimplicibus, erassis, teretibus, bifur- calis ; extremitatibus conoïdeis inæqualibus, oblusa- tis, divergentibus ; poris oculo benè armato visibili- bus, rotundatis inæqualibusque. Millep. conifera. Lamour, op, cit, p. 87. pl, 83. fig. 6. 7. Delonch. Op. cit. p. 547. Même gisement. FAVOSITE. [Lamouroux a fondé sous le nom de Tnéoxée {Theone) une nouvelle division générique , pour un fossile qui parait être très-voisin des Millépores, mais dont les cellules à ouverture presque anguleuse sont rassemblées par groupes irréguliers sur les parties saillantes d’un Polypier, ondulé où lobé, mais jamais dans les enfoncements quisont simple- ment lacuneux. On n’en connait qu'une espèce : la Tnéonée cuararTRée, Lamouroux (Exp. méêth. des Polyp. p. 82. pl. 80. fig. 17 et 18 ; Delonch. Encycl. p. 749; Blainv. Man. p. 408), trouvée dans le cal- caire à Polypiers des environs de Caen. Le même naturaliste place aussi à la suite des Millépores son genre TéréreLLatRE, Zerebellaria , dont les cellules tubiformes et disposées en quin- conce, forment par leur réunion un Polypier calcaire dendroïde à rameaux cylindriques et contournés en spirale. Lamouroux en a décrit deux espèces qui se trouvent à l’état fossile dans le calcaire à Polypiers de Caen, savoir : le Zerebellaria ramosissima, La- mouroux (Expos. méth. des Polyp. p. 84. pl. 82. fig.1; Delonch. Encycl. p. 758 ; Blainv. Man. d’act. p. 409. pl. 67. fig. 95), et le Zercbellaria antilope, Lamour. (Loc. cit. pl. 82. fig. 2et5 ; Delonch. loc. cit.; Blainv. loc. cit.); mais M. Delonchamps, qui a eu l’occasion d'étudier les mêmes échantillons, pense qu’elles pourraient bienêtre de simples variétés d’une même espèce. E.] FAVOSITE. (Favosites.) Polypier pierreux, simple, de forme variable, et composé de tubes parallèles, prismatiques, disposés en faisceau, Tubes contigus, pentagones ou hexagones, plus ou moins réguliers, rarement articulés, Polyparium lapideum ; simplex, formé varium , è tubulis parallelis, prismaticis et fasciculatis com- posilum. Tubuli contiqui, 5. s. 6, goni, regulares aut ir- requlares ; rarù articulati. Ossenvarions.—Malgré les rapporls qui paraissent exister entre les Favosites dont il s’agit ici et les Tubipores, les premières néanmoins en sont telle- ment distinguées, qu'on est forcé d’en constituer un genre parliculier. Dans les Favosites, les tubes qui constituent les cellules des Polypes, sont contigus les uns aux au- tres, el non réunis par des diapbragmes transverses, comme dans les Tubipores. Ces tubes sont prisma- tiques , réguliers selon les espèces, plus ou moins longs, et composent, par leur réunion, une masse simple, pierreuse, alvéolée comme les gâteaux de cire que forment les abeilles. Les Favosites connues sont dans l'état fossile; on les. distingue des alvéolites, parce que leur masse 265 n’est point composée de couches concentriques qui s’enveloppent mutuellement, et que leur substance est tout à fait compacte. [ Les tubes des Fayosiles ont des parois communes qui, d'après l’observation de M. Goldfuss , sont per- cées de pores. E.] ESPÈCES, 1. Favosite alvéolée. Favosites alveolata, F. turbinata, irregularis, extüs transversè sulcala ; Lubulis mojuseulis subhexagonis ; pariele internà strial&. Madrepora truncata. Esper. suppl. 2. t. 4. * Lamour. Expos. méth. des Polypes. p. 66. et Encycl. Zooph. p. 388. * Cyathophyllum quadrigeminum ? Goldf. Petref. p. 59. pl. 19. fig. 1. Mon cabinet. Habite... Fossile de... Ce polypier présente une masse turbinée et comme tronquée au sommet. Sa surface, tronquée ou supérieure , offre un plan de cellules pen- tagones et hexagones, inégales , presque contiguës , et qui la font paraitre réticulée. * Cette espèce n’est que très-imparfaitement connue, et si l'on en juge par la figure d'Esper, elle ne devrait pas être placée ici. M. Schweigger la rapporte à son genre Acervulariæ. (Handbuch. p. 418. et421.) 2, Favosite de Gothland. Favosites Gothlandica. Ii. prismis solidis, hexaedris, parallelis, contiquis. Corallium gothlandicum. Lin. Amæn. Acad. 1. p. 106. tab. 4, fig. 27. * Astroïte hémisphérique, Guettard. t. 2. pl. 16. fig. 2. et pl. 45. fig. 1. * Lamour. Expos. méth. des Polypes. p. 66; et Encycl, Zooph. p.588. * Schweigg. Handb. p. 4ar. * Goldf. Petref. p. 78. pl. 26. f. 3. *Blainv. Man, d’act. p. 402. Mon cabinet, et celui de M. Defrance. Habite... Se trouve fossile dans l'ile de Gothland. Les prismes petits, parallèles et réunis comme des prismes de basalte , paraissent, dans des parties cassées de leur masse, offrir des cubes anguleux, remplis de matière pierreuse, et divisés par des cloisons transverses. Est-ce un polypier ? 5. Favosite alvéolaire. Favosites alveolaris. F. tuberosa, tubis utrinque prismalicis subæqualibus rectis, dissepimentis planis confertis ad marginem punctis impressis, poris communicantibus in angulis disposilis. Calamopora alvéolaris. Goldf. p. 77. pl. 26. fig. r. Favosites alveolaris. Blainv. Man. d’act. p. 402. Fossile du calcaire de transition de l’Eifel. 4. Yavosite basaltique. Favosites basallica. L, Luberosa, tubis utrinque prismaticis divergentibus, æqualibus vel minoribus inlerpositis, dissepimentis planis confertis ; poris communicantibus uniserialibus ad latera dispositis. Calamopora basaltica. Goldf. Petref. p.78. pl. 26. fig. 4. Favosites basaltica. Blainv. Man. d'act. p. 402. Fossile trouvé dans le calcaire de transition du Gothland, de l'Eifel et de l'Amérique septentrionale, 266 + 6. Favosite commune, Favosiles communis. TJ, prismis irregularibus, rariler regularibus, hexago- nis vel pentagonis. Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 66. pl. 95. fig. x et 2; et Encycl. p. 388. Fischer. Oryctog. de Moscou. pl. 35. fig. 3 et 4. Fossile dans les derniers terrains de transition et les pre- miers terrains secondaires ; le diamètre des tubes varie de à millimètre à 1 millim, 5". + Ajoutez le l'avosites placenta. Fischer. (op. cit. pl. fig. 1. 2.) et le F, excentrica. Fischer. (op. cit. pl. fig. 5. 6.) * M. Defrance a décrit d'une manière succincte trois au- tres espèces de Favosites, sous le nom de Æ, alcyon. Def. (Dict. des Sc. nat. t. 16. p. 298. pl. 42. fig. 5), F, striata. Def. (loc. cit.) et de F. F'aloniensis. Def. (loc. cit.). M. Fleming en mentionne deux autres, le F. seplosus et le F. depressus. Flem. (Brit. anim. p- 529). Enfin M. de Blainville rapporte aussi à ce genre PEunomia radiata de Lamouroux. (Expos. méth. des Polyp. p. 83. pl. 81. fig. 10. 11. Def. Dict. des Sc. nat. pl. 42. fig. 4; Blainv. Man. d'act. p. 405.) 25, 55 CATÉNIPORE, (Catenipora.) Polypier pierreux , composé de tubes parallèles , insérés dans l'épaisseur de lames verticales anasto- inosées en réseau. Polypariwm lapideum, è tubulis parallelis, in laminas verticales insertis, compositum; laminis in reticulum anastomosantibus. OssenvarTions. — Les polypiers dont il s’agit sont trop particuliers par leurs caractères, pour que je ne les sépare point des Tubipores avec lesquels on les a réunis. On ne les connaît que dans l’état fos- sile, et même, des deux espèces que je rapporte à ce genre, je n'ai vu que la première , qui m'a suffi pour n''assurer de la distinction de cette coupe. Les tubes , insérés dans l’épaisseur des lames, sont les cellules de ces polypiers. [Notre auteur réunit ici deux polypiers qui dif- fèrent beaucoup entre eux, et dont un seulement peut rester dans le genre Caténipore. Les Caténipores ont beaucoup d’analogie avec les Tubipores et appartenaient probablement à des ani- maux de la même famille, c’est-à-dire des Alcyo- niens ; leur principal caractère consiste en ce que les tubes dont ils sont formés, au lieu d’être réunis en masses comme chez les Favosites, sont disposés en séries isolées constituant des espèces de cloisons verticales, E.] ESPÈCES. 4. Caténipore escharoïde. Catenipora escharoides. C. tubulis longis, parallelis, serialis, subdepressis, in laminas anastomosantes conneæis ; osculis ovalibus. Millep. Lin. Amæn. acad. 7. p. 103. tab. 4. F. 20, HISTOIRE DES POLYPES. Kuorr. Petr, 2. tab, EF. IX. fg. 4. (V.fig. 1.3.) Tubipora catenulata. Gmel. p. 3753. * Schroter. Einl. 3. pl. 7. fig. 7. 8. et pl. 0. fig. 8. * Millep. catenulata. Esper.Zooph. foss. pl. 5. fig. r- * Chain corall. Parkinson, Organic remains. L. 2. p. 20: pl. 3. f. 4. 6. * Tubipories catenularis. Schloth. Petref. p.366. * Catenip. escharotdes. Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 65; et Encycl. p. 177. * Goldf. Petref. p. 75-pl. 25. fig. 4. * Blainv. Man. d’act. p. 352. pl. 62. f. 1. * Tubiporites calenularia. Wahlenberg. nov. ac. Upsal. t. 8. p. 99. * Halysites Jacowicki ? Fischer. Oryctog. de Moscou. pl. 38. 6g. 3. Habite... Fossile des rivages de la mer Baltique. Du ca- binet du célèbre artiste M. 'alenciennes. # + 1 a. Caténipore labyrinthique. Catenipora laby- rinthica. C. laminis tubiferis contortis plicalo-anastomosantibus, maculis labyrinthiformibus, tuborum osliolis ovalibus. Knorr. Petref. 11. pt. XI”. fig. 4. Esp. Zooph. foss. pl. 5. fig. 2. Goldfuss: op. cit. p. 75. pl. 25. fig. 5. Blainy. Man. d’actin. pl. 352. Halysites dichotoma. Fischer. op. cit. pl. 38. fig. r. Fossile du calcaire de transition de l'Amérique septen- trionale. ; 2, Caténipore axillaire. Catenipora axillaris. C. tubulis eylindricis, erectis, brevissimis , distantibus, subazillaribus. Millepora. Lin. Amæn. Acad. 1. p. 105. tab. 4. f. 26. Knorr. Petr. 2. tab. F. IX. fig. 1. 2. 3? (pl. VI”. fig. 1) * Millep. liliacea. Pall. Elen. Zooph. p. 248. * Schrot. Einl. 3. p. 18. fig. 8. « Tubiporites serpens. Schloth. Petref. p. 367. * Catenip. axillaris. Lamour. Encycl. p. 177- *“ Aulopora serpens. Goldf. Petref. p- 82. pl. 29. fig. 1. * Blainv, Man. d’act. p. 468. pl. 81. fig. 1. * Alecto serpens. Brongniart. tabl. des ter. p. 430. Habite. Fossile des rives de la mer Baltique. Il semble que, d’après son état fossile, il n’y ait que le bord supé- rieur des lames qui soit en saillie, sous la forme d'une réticulation rampante sur la masse pierreuse du poly- pier. * Le Halysiles attenuala et le H. macrosloma de Fischer (op. cit. pl. 38. fig. 3 et {) ne paraissent différer que fort peu de cette espèce. Le genre Auzovore de M. Goldfuss, auquel appar- tient l'espèce précédente, est très-voisin du genre Alecto de Lamouroux, et semble tenir des Tubuli- pores plus que des Caténipores. Il est caractérisé de la manière suivante : + Genre Aurorore. Aulopora. Tubes calcaires, à ouverture arrondie, et plus ou moins saillante ou relevée, naissant latérale- ment les uns des autres, et formant par leur réu- TUBIPORE. nion un Polypier rampant et réticulé, ou relevé en masse tubuleuse. OgservarTioNs. — Les tubes qui naissent les uns des autres communiquent librement de manière à constituer une espèce de canal ramifié ; mais lors- qu'ils se réunissent en quelque sorte accidentelle- ment, comme cela arrive souvent dans les portions réticulaires de ces Polypes, ils sont simplement sou- dés entre eux. On ne peut donc confondre les Aulo- pores avec les Polypiers composés de cellules tubi- formes naissant les unes des autres, mais non anastomosées, lesquels se rapprochent des Eucra- tées , eL il est par conséquent probable que ces fos- siles diffèrent des Alecto et appartenaient à des Alcyoniens plutôt qu’à des Bryozoaires. Outre l’espèce dont il vient d’être question (le Ca- ténipore axillaire, Lamarck), M. Goldfuss rapporte à ce genre les fossiles suivants : 1. Aulopore tubiforme. 4ulopora tubæformis. A. incrustans, tubulis incurvis alternantibus, è latere medio proliferis ; ostiolis obliquis ampliatis. Goldf. Petref. p. 83. pl. 29. fig. 2. Blainv. Man. d’actin. p. 468. Fossile trouvé dans le calcaire de transition de l'Eifel, 2. Aulopore en épi. Aulopora spicata. A. lubulis strialis, strictis è basi proliferis in spicam ramosam connalis ; ostiolis conformibus obliquis. Goldf. Pctref. p, 83, pl, 29. fig. 3. Blainv. loc. cit. Même localité. ‘ 3. Aulopore conglomérée. Awlopora conglomerata. A. tubulis elongatis, flexuosis, subeylindricis, variè proliferis in glomerulum cespilosum connais ; ostiolis erectis conformibus. Goldf. Petref. p. 83. pl. 29. fig. 4. Blain. loc. cit. Trouvé dans le calcaire polypier de Bamberg. 4. Aulopore comprimée, 4ulopora compressa. A. cruslacea, repens ; Lubulis contiquis, elongalis rec- tiusculis, dichotomo-proliferis ; ostiolis conformibus ascendentibus. Goldf. Petref. p. 84. pl. 38. fig. 17. Blainv. loc. cit. Calcaire oolitique de Bayreuth. E.] TUBIPORE, (Tubipora.) Polypier pierreux , compcsé de tubes cylindri- ques, droits, parallèles, séparés entre eux, mais réunis les uns aux autres par des cloisons externes el transverses. Tubes articulés , communiquant entre eux par les cloisons rayonnantes et poreuses qui les réu- nissent. Polyparium lapideum, e tubulis cylindricis erec- lis, parallelis et separatis compositum ; dissepimen- 267 tis externis et transversis tubulos connectentibus. Tubuli articulali, ad genicula dissepinentis ra- diatis et porosis invicem communicantes. [Polypes pourvus de huit tentacules régulière- ment pinnés sur les bords, ct entourant un disque au milieu duquel se trouve la bouche, n'ayant point d'ouverture anale, et logés dans des tubes calcaires parallèles, etc. ] Ogservarions. — Le Z'ubipore constitue un genre de Polypier si remarquable par son caractère par- ticulier , que l’espèce même qui a servi à l’établir, me parait encore la seule connue qu’on puisse y rapporter. Il forme une masse arrondie, quelquefois fort grosse, et ayant plus d’un pied de diamètre. Gette masse est composée d’une multitude énorme de tubes cylindriques, parallèles, perpendiculaires aù centre de la masse, séparés les uns des autres, mais réunis entre eux par des diaphragmes ou cloisons transverses, poreuses, de même nature que les tu- bes et qui leur sont extérieures. Ces cloisons résul- tent d’une expansion horizontale et rayonnante , qui se forme au sommet des tubes et autour de leur bord, qui les unit les uns aux autres, et qui se change en cloison lorsque ces tubes se sont allongés au-des- sus. Les différents allongements de ces mêmes tu- bes constituent leurs articulations, et à chaque station, ils forment {ous une expansion nouvelle, rayonnante el horizontale autour du bord de leur ouverture. Toute la masse du Polypier, c’est-à-dire, de ses tubes et des diaphragmes qui les réunissent, est d’un rouge vif et éclatant. [Quelques auteurs avaient pensé que ces amas de tubes calcaires n’appartenaient pas à des Polypes, et servaient d'habitation à des Annélides ; mais La- marck ne parlagea pas cette opinion erronée. Au- jourd’hui, non-seulement on sait que ce sont bien véritablement des Polypiers , mais aussi on connait le mode d'organisation des Polypes, et on a pu dé- terminer avec précision leurs rapports naturels. Lamouroux, dans un mémoire inséré dans la par- tie zoologique du voyage de lUranie, a décrit ces Polypes, d’après quelques échantillons conservés dans l'alcool, eLrapportés par MM. Quoy et Gaymard. Enfin, ces derniers naturalistes les ont étudiés de nouveau pendant leur voyage à bord de /’Astrolabe. L'organisation de ces animaux a la plus grande analogie avec celle des Cornulaires et des Lobulai- res. E.] Voici la citation de la seule espèce qui soit con- nue, el qui puisse être rapportée à ce genre. ESPÈCES. 1. Tubipore pourpre. Tubipora musica. L. T. tubis culindricis distinctis ; dissepimentis distantibus. Soland. et Ell. t, 27. Pall, zooph, p, 337. 268 Tubularia. Tournef. inst. t, 3424 Seba. mus. 3, t. 110, f. 8.9. D'Argenv. t. 4. fig. 4. Mus, n°. Habite l'Océan des Indes orientales, la mer Rouge, etc. On le nomme vulgairement l’Orgue de mer. Mon ca- binet. Péron, qui a observé les Polypes de ce beau Polypier, nous a dit, sans détails, qu'ils ont des tentacules fran- gés etd’un beau vert. Ces Polÿpes, a-t-il ajouté, for- ment, au-dessus des flots, de grandes masses semi-glo- buleuses, d'un très-beau vert, et qui semblent autant de pelouses de verdure, reposant sur une roche de corail. * 11 paraîtrait qu'on a confondu , sous le nom de Tubipora musica plusieurs espèces distinctes qui diffèrent, soit par l’arrangement des tubes, soit par la conformation des Polypes. M. Ehrenberg vient d’en décrire trois espèces, et MM. Quoy et Gaymard une quatrième. Voici les caractères que ces naturalistes y assignent, + Tubipore musique. Tubipora musica. T', iripollicaris, lacte purpurea, tubis 172 teniam non explentibus densissimè conferlis, dissepimentis cre- berrimis (animali ignoto). Ehrenb. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. p. 56, Habite... Ÿ Tubipore de Chamisso, Tubipora Chamissonis. T. semipedalis, lacte rubra, tubis 374" latis, densiñs confertis, dissepimentis crebrioribus ; animalis tenta- culis dupliciter pinnatis. Tubipora musica. Chamisso et Eysenhardt. Mém. de l’A- cadémie des Curieux de la Nat. de Bonn. t. X. pl. 33. fig. 3. Quoy et Gaym. Voy. de l'Ur. Zool. pl. 88. Tubipora Chamissonis. Ehrenb. Mém, sur les Polypes de” la mer Rouge. Habite l'Océan indien. + Tubipore de Hemprich. Tubipora Hemprichit. T. subpedalis , semiglobosa, lacte purpurea, tubis 45" crassis laxioribus, dissepimentis latè (3-4!) distan- dibus ; animalis Lentaculis simpliciler pinnatis, cæru- leis aut viridibus. Ehrenb. op. cit. p. 55. Habite la mer Rouge. T Tubipore rouge. Z'ubipora rubeola. T. tubis cylindricis, longis, laxis, rubris, sepimentis separalis. Polypis subrubris, tentaculis radiatis, pectinalis (dupliciter pinnatis). Quoy et Gaym. Voyage de l'Astr, £. 4. p. 257. Zoophytes. pl. 21. fig. 1. 8. Habite la Nouvelle-Hollande. ++ Genre SYRINGOPORE. Syringopore. Polypiers composés de tubes verticaux longs, à ouverture ronde et terminale, éloignés entre eux, mais réunis et communiquant par des prolongements tubulaires transversaux. Les fossiles dont ce groupe se compose, ont beau- coup d’analogice avec les Tubipores, et ont été dési- HISTOIRE DES POLYPES. gnés, par la plupart des auteurs, sous le nom de Tubiporites. Is nous paraissent devoir élre rapportés à la famille des Alcyoniens plutôt qu’à celle des ‘Zoanthaires, dans laquelle M. de Blainville les range. 1. Syringopore verticillé, Syringopora verticillata. S. tubis reclis remolis ; Lubulis connectentibus subverti- cillatis. Goldf. Petref. p. 76. pl. 25. fig. 6. Blainv. Man. d’act. p. 353. pl. 53. fig. 9. Fossile de l'Amérique septentrionale. 2, Syringopore ramuleux. Syringopora ramulosa. 1. gubis subdichotomis, tubulis connectentibus sparsis. Tubipora, Knorr. op. cit. 3. p. 193. tab. suppl. VL fig. r. Tubiporites. Parkinson, Organic remains, t. 2. p: 18. pl. 3. fig. 1. Syringopora ramulosa. Goldf. loc. cit, pl, 25. fg. 7. Blainv. Man. d’act, p. 353. Fossile du calcaire de transition de la Belgique. Le Harmodiles distans de Fischer (Oryetog. de Moscou. pl. 37. fig. 1 et 2) ne paraît pas différer de cette espèce. 5. Syringopore réticulé. Syringopora reticulata. S. tubis subflexuosis, parallelis, vel divergentibus ; tubulis conneclentibus subalternantibus. Tubipora strues. Park. op. cit. p.16. pl. 2. fig. x. Harmodiles parallela. Fischer. Oryctog. pl. 37. fig. 6. Syringopora reticulata. Goldf, loc. cit. pl. 25. fig. 8. Blainv. loc. ci. Même gisement. 4, Syringopore en buisson, SyYringopora Ccœspi- tosa. S.cæspilosa, tubis approzimatis, subflexuosis ; tubulis connectentibus , minimis sparsis. Calanicte globulaire. Guet. op. cit. t. 3. p. 532. t, 2. pl. 66. fig. 4. Syringopora cespitosa. Goldf. loc. cit. pl. 25, fig. 9. Blainv. loc. cit. Calcaire de transition de la Prusse rhénane. 5, Syringopore filiforme. Syringopora filiformis. 5. tubis rutis remolis, filiformibus, tubulis connectenti- bus raris sparsis. Goldf. Petref. p. 113. pl. 38. fg. 16. Calcaire de Grignon. Le genre Microsorèwe, Microsolena , de Lamou- roux parait se rapprocher des Syringopores. Ce na- turaliste le définit de la sorte : « Polypier fossile, pierreux , en masse informe, composée de tubes capillaires, cylindriques, rarement comprimés, parallèles et rapprochés, communiquant entre eux par des ouvertures latérales , situées à des distances égales les unes des autres, et presque du même diamètre que les tubes ». On n’en connaît qu'une espèce, le Microsolena porosa, Lamouroux. (Expos, POLYPIERS LAMELLIFÈRES. méth. des Polyp. p. 65. pl. 74. fig. 24-26). Le Po- lypier figuré sous ce nom par M. Defrance dans l'Atlas du Dictionnaire des Sciences naturelles (Zoph. pl. 49. fig. 5), n'appartient pas à cette es- pèce , et paraît être, d’après M. de Blainville, une véritable Astrée, (Man. d’actin. p. 425.) E. —— st — CINQUIÈME SECTION, POLYPIERS LAMELLIFÈRES. Polypiers pierreux , offrant des étoiles lamelleuses , ou des sillons ondés, garnis de lames, Osservarions, — Les Polypiers lamellifères sont encore des Polypiers tout à fait pierreux; ce sont même ceux de celte nature qui forment les masses les plus considérables, qui ont le plus d'influence sur l’état de la surface de notre globe; enfin ce sont ceux qui sont les plus nombreux et les plus diver- sifiés en espèces. Ces Polypiers solides sont très-remarquables en ce que les cellules qui contenaient les Polypes, présentent Lantôt des étoiles lamelleuses , et tantôt des sillons ondés , irréguliers, prolongés comme des ambulacres, et garnis de lames latérales. Dans ceux qui ont leurs cellules en étoile, les lames de ces cellules sont disposées comme des rayons autour du corps du Polype et en dehors (1); d’où il résulte que les Polypes qui forment les étoiles ont leur corps isolé, petit et paraissant fort court. Dans ceux, au contraire, qui offrent des sillons ondés , les lames de ces sillons sont parallèles entre elles , situées sur deux côtés opposés, et semblent pinnées. Or, les Polypes qui ont produit ces sillons allongés et ondés ,sont , sans doute, soit très-élargis latéralement, soit cohérents les uns aux autres par rangées oblongues et tortueuses. Dansles uns comme dans les autres, le corps des Polypes est garni en dehors de lames charnues, entre lesquelles se for- ment des lames pierreuses qui remplissent les in- tervalles que laissent les premières. Ainsi, il est évident que les Polypes qui ont formé ces Polypiers pierreux et lamellifères, ont le corps à l'extérieur garni d’appendices latéraux et lamel- lifaires (2) : probablement le corps de chaque Po- lype occupe le centre ou le milieu de l'étoile; et comme les sillons ondés que séparent les collines , ne sont eux-mêmes que des étoiles allongées ou des rangées d'étoiles cohérentes et confluentes, les Po- lypes de ces polypiers occupent le milieu de ces sillons, On peut donc assurer que les Polypes des Poly- piers lamellifères ont, à l'extérieur, des parties que (1) Ces rayons ne paraissent pas être extérieurs à l'animal comme le pense notre auteur; mais sont situés dans des replis intérieurs analogues aux replis longitudinaux qu'on voit dans la 269 ne possèdent point ceux des Polypiers foramines, et qu'ils sont en quelque chose plus avancés en anima- lisation. Or, si non-seulement le corps de chaque Polype, mais en outre ses appendices latéraux , ses franges lacuneuses, en un mot, ses lames en étoile, trans- sudent la matière du Polypier, on sent que les in- terstices des corps et des appendices des Polypes devront se remplir de matière qui, après sa sécré- tion, se concrétera et deviendra picrreuse. On sent aussi que toute la porosité du Polypier , que tous les vides conservés dans son intérieur, ainsi que ceux qui se trouvent entre les lames des éloiles et des sil- Jons, enfin que les enfoncements qui se montrent au centre des cellules ou dans le milieu des sillons, ne sont que les résultats de la place qu’occupaient les Polypes et leurs appendices latéraux. Ainsi, du vivant de ces animaux, il ne se trouve aucun vide entre les parties du Polypier; lui-même n’est nulle part à nu ou à découvert, et cependant aucune portion quelconque du Polypier he se trouve nullement dans l'intérieur des Polypes; ce que je vais prouver. Les Polypes dont il s’agit sont des êtres véritable- ment distincts et séparés les uns des autres dans une portion de leur longueur, en un mot, dans celle qui leur est antérieure , quoiqu'’ils puissent commu niquer ensemble postérieurement et adhérer les uns aux autres par leurs appendices latéraux et supé- rieurs. Or, le Polypier remplissant par ses parties les interstices des corps des Polypes, et tous les vides que laissent entre eux les appendices de ces corps se trouvant même recouverts à l'extérieur par la chair mince que fournit l'extrémité antérieure de chaque Polype ; ce Polypier , dis-je, n’est intérieur qu’à la masse commune que forment les Polypes, sans cesser d’être positivement extérieur à chacun d'eux ; ce qui est de la plus grande évidence. J'ajoute qu'il est facile de concevoir , d’après cet exposé, que là masse commune des Polypes, con- sidérée abstraction faite du Polypier , est une masse remplie de vides ou d’interstices différents qui communiquent entre eux ; que de même la masse commune que forme un de ces Polypiers , considérée sans les Polypes, est aussi une masse remplie de vides ou d’interstices différents qui communiquent pareillement entre eux. Ainsi, là connaissance d'un de ces Polypiers peut donner une idée des Polypes qui l'ont formé ; ét si l’on pouvait se procurer celle d'une masse de ces Polypes, on pourrait se faire une idée du Polypier qu'ils peuvent produire. Enfin, l'examen du Polypier et de chacune de ses parties , constate qu'il est lui-même un corps par- faitement inorganique , étranger aux animaux qui l'ont fait exister , et qu’il résulte de matière succes- sivement déposée, qui s’est ensuite concrélée et s0- lidifiée. Si l’on examine , en effet , une lame séparée d’une étoile ou d’un ambulacre, à la transparence on est bientôt convaincu que cette lame, d’une substance continue comme un morceau de verre, est tout à fait inorganique. a ————————————————…—————_——————— cavité abdominale des Polypes de la famille des Aleyoniens, E. (2) Le corps de ces Polypes ne présente jamais d'appendices semblables. E. 270 Il est donc aisé de reconnaitre que, quoique les nombreux Polypes d'un Madrépore, d’une Méan- drine , d’une Astrée , etc., adhèrent ensemble et en- veloppent leur Polypier, s'ils laissent entre eux des- vides, et si leurs appendices laléraux ont des lacu- nes, ils rempliront de matière pierreuse tous les vides qui existent entre eux, formeront ainsi toutes les parties de leur Polypier , n’en laisseront aucune à nu , enrecouvriront même la surface supérieure, et néanmoins ce Polypier leur sera véritablement extérieur, ne sera nullement organisé, et aura été réellement formé par juxta-position: voilà ce qu'il s'agissait de démontrer. Ainsi, ce Polypier ne peut être comparé en rien aux végétaux qui se dévelop- pent et s’accroissent par une organisation intérieure, et par résultats de fonctions vitales. Les Polypiers pierreux dont il s’agit nous offrent des masses très-diversifiées dans leur forme , et con- tenant , outre leur porosité, une multitude de cel- lules diversement amoncelées et disposées selon les genres et les espèces. Ces Polypiers semblent croître , et augmentent , en effet, continuellement en volume, tant qu'ils sont au-dessous du niveau de la mer , par les géné- rations des Polypes qui se succèdent rapidement et perpétuellement. Chaque Polype ne fait par lui-même qu’une très- petite addition au Polypier commun; mais l'énorme multiplication des Polypes dans les mers des climats favorables, et conséquemment les nouvelles géné- rations quisuccèdent promptement aux précédentes, font que ces Polypiers augmentent sans cesse leur volume , forment des bancs sous-marins d’une éten- due illimitée, et ne rencontrent de borne à leur ac- croissement que lorsqu’en dessus ils atteignent la surface des eaux, et latéralement qu'ils arrivent à des climats défavorables aux animaux qui les pro- duisent. Que de considérations importantes ne pourrais-je pas présenter, si je voulais m'arrêter à montrer toute la puissance de cette cause pour modifier et changer perpétuellement les iles, les continents, en un mot, la surface du globe que nous habitons. Je reviens aux Polypiers, puisque c’est leur con- sidération qui nous aide à déterminer l’ordre des rapports parmi les Polypes qui en produisent. Jusqu'à présent tous les Polypiers que nous avons examinés se sont trouvés composés chacun d’une seule sorte de matière; mais nous avons vu ces corps se solidifier progressivement, passer de l’état membraneux à l’élat corné, devenir ensuite lapi- descents, et enfin se terminer par être solides et tout à fait pierreux. C’est en effet dans ce dernier état que nous avons trouvé les Polypiers foraminés e surtout les Polypiers lamellifères dont il est ici question. ; (1) Je doute fort que la matière calcaire que l’on trouve en analysant les eaux marines ou les sels unes tiennent en dis- solution, y soit dans un état propre à former directement des dépôts picrreux. Aucune observation ne me paraît conslater un pareil fait; tandis que la #atière calcaire provenue des animaux , donne lieu , d'une manière bien connue, à des ter- rains calcaires, ainsi qu'à des masses énormes de pierres calcai- res qui s'observent presque partout à la surface de notre globe; et l'on sait que la portion de ces masses qui provient des Po- lypes, n’est pas la moins considérable. HISTOIRE DES POLYPES. Ceux-cioffrent réellement le maximum de la 80- lidité que des Polypiers puissent obtenir. | Très-diversifiés néanmoins dans leur épaisseur et leur forme , plus poreux même que les Polypiers foraminés, les uns présentent des masses tantôt peu divisées, qui recouvrent ou enveloppent les corps marins, tantôt plus isolées , formant des expansions aplaties , lobées ou comme foliscées , et tantôt très- divisées, ramifiées comme des plantes ou des ar- bustes. : Soit que les Polypes des Polypicrs pierreux com- posent eux-mêmes la malière calcaire ou la perfec- tionnent par les actes de leur organisation, soit seulement qu’ils la recueillent dansles eaux marines, il est évident que ces Polypes ont une faculté que ne possèdent pas ceux des deux premières sections de cet ordre, puisqu'ils produisent des Polypicrs tout à fait pierreux (1). Mais, en avançant de plus en plus l’animalisation, la nature doit abandonner le Polypier; et comme elle ne passe jamais brusquement d’un ordre de choses à un autre, nous verrons effectivement cette enveloppe des Polypes changer de nature et d'état dans les deux sections suivantes, perdre par degrés sa solidité, finir par devenir charnue et par se con- fondre avec le corps commun des animaux qui l’ont produite, en un mot, se terminer avec l'ordre des Polypes qui en sont munis. Les Polypiers mous et flexibles doivent donc se trouver les uns au com- mencement de l’ordre, el les autres à la fin. Les Polypes des Polypiers pierreux, et surtout ceux des Polypiers lamellifères sont les moins connus des animaux de celte classe, et ceux qui ont été le moins observés. On n'a encore presque rien écrif, d’après l'observation, sur ces singuliers animaux, si l’onen excepte ceux du Millepora truncata, et ceux du Madrepora arborea dont je fais une Caryophyllie. Mais par des observations générales que m’ont com- muniquées des voyageurs naturalistes, je sais que les Polypes des Polypiers lamellifères sont analogues aux autres Polypes dans tout ce qu’il y a d’essentiel à leur organisation, et que la plupart offrent cela de particulier, qu’ils adhèrent latéralement les uns aux autres, enveloppant totalement le Polypier de leur chair, comme s’il leur était intérieur. J'ai déjà fait voir que les Polypes des Polypiers dont il est ici question, adhèrent les uns aux autres, dans leur partie antérieure, par des appendices la- téraux de leur corps, appendices qui sont lamellifor- mes ; que la transsudation de ces appendices remplit leurs interslices de matière qui, en se concrétant, y forme les lames et autres parties pierreuses du Polypier; qu’enfin l’appendice le plus antérieur du corps de chaque Polype se réunissant horizontale- ment à ceux des Polypes voisins, il en résulte une couche ou membrane gélatineuse qui recouvre en- La véritable origine de ces masses calcaires est reconnaissa- ble lorsqu'elle est encore assez récente pour que les corps qui, par leur amoncellement ou leur entassement, les ont for- mées, y soient conservés entièrement ou en partie. Mais cette origine cesse d’être reconnaissable, lorsque ces mêmes corps ont été détruits , et que leurs molécules séparées et déplacées par les eaux, ont été déposées etagrégées en masses compac- tes. Alors on leur a donné inconsidérément le nom de cal- caire primilif : celui de calcaire ancien eût été, sans contre- dit, préférable. _(Note de Lamarck:.) POLYPIERS LAMELLIFÈRES. üèrement le Polypier au dehors. Or, les observations qui m'ont été communiquées confirment ce fait. On a effectivement observé que, dans la mer, les Polypiers glomérulés dont il s’agit étaient re- couverts d’une chair gélatineuse peu épaisse, sur la- quelle, dans les temps de calme, on apercevait des rosettes de tentacules parsemées à sa surface. Quel- quefois ces rosettes, toujours à huit rayons, parais- saient sessiles sur la chair commune; et d’autres fois, la partie antérieure et exsertile de ces Polypes, s’élançant sous la forme d'un globule pédiculé, s'épanouissait ensuite en une étoile à huit rayons. Le pédicule, strié longitudinalement, offrait les indices des lames latérales de ces Polypes. Imperato, auteur italien, est, à ce qu'il paraït, le premier qui ait dit que les Madrépores, que tout le monde regardait alors comme des végétaux marins, étaient au moins une production moyenne entre les plantes et les animaux. En effet, il observaque leurs cellules, dont la na- ture est véritablement pierreuse, étaient chargées ou couvertes d’une substance membraneuse, ani- male el vivante. Par la suile, Donati et Ellis confirmèrent son opinion, mais donnèrent très-peu de détails sur les animaux mêmes qui produisent et habitent les Ma- drépores. Ce qui résulte de leurs observations, c’est que le corps des Polypes des Madrépores, qu'ils ont vus dans l’état frais ou vivant, est beaucoup plus court que celui des autres Polypes. Un naturaliste qui a eu occasion d'observer les animaux vivants de plusieurs Madrépores, dans ses voyages aux Antilles et à Cayenne, m'a assuré que dans les Madrépores glomérulés, les Astroïtes, les Méandrites, elc., toute la masse du Madrépore lui a paru couverte d’une matière animale et gélatineuse sans discontinuité, comme si c'était un seul animal, et que la superficie de celte masse de matière élait parsemée de rosettes de tentacules correspondantes aux cavités en étoiles du Madrépore. 11 a ajouté que la substance animale dont il vient d’être question ne s'élevait dans son entier épanouissement que d’uneligne, ou un peu plus, au-dessus de la superficie du Madrépore, et qu’au moindre bruit, mouvement ou attouchement, cette substance animale vivante s’affaissait subitement en s'enfonçant dans les po- rosités de ce Polypier; que néanmoins, dans son état d’affaissement, toute la surface du Madrépore n’en élait pas moins couverte d’une substance membraneuse, quoique ayant peu d'épaisseur. Il est clair, d’après cette observation, que tous les Polypes d’un Madrépore sont véritablement cohérents entre eux, et que leur corps, pénétrant jusqu’à une cerlaine ‘profondeur du Polypier, rem- plil, par ses appendices divers, les interstices et la porosilé qu'on y observe. Cetle cohérence, néan- moins, n'empêche pas que chaque étoile n'indique le centre d'habitation d’un Polype particulier; en sorte que les nombreux Polypes d’un Madrépore, d’un Astroïle, etc., ne doivent pas être considérés comme un seul et même animal, mais comme de nombreux individus d’une même espèce, vivants el adhérents ensemble dans le même Polypier. Les nouveaux gemmes qu'ils mulliplient ne se séparent jamais, mais produisent de nouveaux Polypes qui restent adhérents aux autres. 271 Si, malgré ce que j'ai exposé à cet égard, l’on voulaitconsidérer les Polypes réunis d’un Madrépore, d’une Astrée, etc., comme un seul animal à plusieurs bouches, cet animal aurait des qualités qui répu- gnent à la nature de tout corps vivant; car il pos- séderait la faculté de ne jamais mourir, et celle de n'avoir point de bornes à ses développements. Une masse d’Astrées ou de Méandrines, quoique mou- rant peu à peu dans sa base, continue de vivre en dessus el sans terme, lant que l'eau ne lui manque pas. Gelle observation, très-fondée relativement à la partie commune et vivante des Polypiers dont il s’agit, décide la question d’une manière qui me parait sans réplique. [Les animaux dont se compose celle grande di- vision de la classe des Polypes ont la plus grande analogie avec les Actinjes et les Zoanthes. Ceux dont on connail la conformation générale ont tous un corps plus ou moins cylindrique ou aplati, ouvert à l’une des extrémités de son axe par une bouche contractile , creusée d’une grande cavité digestive, terminée en cul-de-sac', et garnie latéralement de nombreux replis longitudinaux qui paraissent être le siége principal du travail reproducteur. En gé- néral, sinon toujours, l’espèce de disque qui entoure la bouche est garni d’appendices tentaculiformes, et la portioninférieure du corps sécrète une matière calcaire qui, en se déposant à sa surface ou dans le tissu de replis formés par les tuniques de la ca- vité abdominale, constituent des loges dans les- quelles la portion terminale du Polype se retire, ou bien une espèce de noyau solide qui lui sert de support. C’est dans les écrits de Cavolini et de MM. Lesueur, de Blainville, Quoy et Gaymard, Ebrenberg, et quelques autres zoologistes de nos jours, qu’on trouve le plus de faits nouveaux con- cernant la forme de ces êtres singuliers qui, du reste, présentent entre eux des différences très- grandes comme nous le verrons par la suile : tantôt ils sont isolés, d’autres fois agrégés en grand nombre de manière à former une véritable commu- naulé. E.] Passons maintenant à la distribution des Polypiers lamellifères, et aux divisions qu'il est nécessaire d'établir parmi eux. DIVISION DES POLYPIERS LAMELLIFÈRES. $ Ztoiles terminales. (1) Cellules cylindriques et parallèles. Styline. Sarcinule. 972 (2) Cellules soit cylindriques, soit turbinées, soit épatées, non parallèles. Caryophyllie. Turbinolie. Cyclolite. Fongie. $S Étoiles latérales ow répandues à la surface. (1) Cellules non circonscrites, comme ébauchées, imparfaites ou confluentes. Pavone. Agarice. Méandrine, Monticulaire. (2) Cellules circonscrites. (a) Expansion seulement stellifère à la surface supérieure, Échinopore. Explanaire. Astrée, (6) Expansions partout stellifères, c'est-à-dire sur toute sur- face libre. Porite. Pocillipore. Madrépore. Sériatopore. Oculine. STYLINE. (Stylina.) (Fascicularia , Extrait du Cours, etc.) Polypier pierreux, formant des masses simples, hérissées en-dessus. Tubes nombreux, cylindriques, fasciculés , réu- nis, contenant des lames rayonnantes et un axe solide : les axes styliformes, saillants hors des tubes. Polyparium lapideum, massas simplices, crassas, Supernè echinatas sistens. Tubuli plurimi cylindrici, fasciculatim aggre- gati, lamellis radiantibus et axe solido farcti : axi- bus styliformibus extra tubos prominentibus. Ozservarions. — Rien assurément n’est plus sin- gulier que la structure de ce Polypier ; en sorte que l’on ne saurait se dispenser de le considérer comme le type d’un genre particulier parmi les Polypiers lamellifères. Les Stylines constituent des masses pierreuses , épaisses, composées de tubes verticaux, cylindri- ques et réunis. Chacun de ces tubes est sans doute Ja cellule d’un Polype ; et néanmoins leur intérieur HISTOIRE DES POLYPES. est rempli de lames rayonnantes autour d’un axe central, plein, solide et cylindrique, qui laisse aux lames très-peu d'espace entre lui et la paroï interne du tube. Cet axe , strié longitudinalement à l’exté- rieur, fait une assez grande saillie hors du tube; ce qui est cause que la surface supérieur du Polypier paraît hérissée d'une multitude de cylindres séparés, tronqués etstyliformes. Je ne connais encore qu’une seule espèce de ce genre. [Les Stylines et les Sarcinules de Lamarck nous paraissent différer très-peu ; en comparant la S/ylina echinulata, la S. microphthalna et la Sarcinula or- ganum de la collection de M. Michelin, nous avons même cru reconnaître dans tous ces Polypiers une structure semblable et pouvoir attribuer à des diffé rences d'âge les variations que les auteurs signalent dans leur conformation. Eneffetles colonnes dont le polypier se compose semblent croître par pousses et changent de caractère au commencement et à la finde chacune de ces espèces d’étages. Elles sont d’abord tubiformes et lamelleuses comme des Astrées, mais bientôtellesseremplissent, s’étalent, etformentainsi une cloison transversale surmontée d’un mamelon central, et dont la forme ressembleun peu à celle d’un chapeau de cardinal; de cette cloison horizontale s'élève un nouveau tube qui, à son tour, éprouve des modificationsanalogues et ainsi de suite, defaçon que le même Polypier présente tantôt les caractères d’une Styline, tantôt ceux d’une Sarcinule. E.] ESPÈCES. 1. Styline échinulée. Séylina echinulata. S. crassa, fasciculata, sessilis, supernè stylis truncatis echinata. *Schweigger. Beobachtungen, pl. 7. fig. 63.—Handhuch, p- 420. * Delonchamps. Encyclop. Zooph. p. 708. * Blainv. Dict. des sc. nat. t. 5r. p. 182. pl. 40. fig. 5. — Man. d’act. p.351. pl. 62. fig. 5. Mus. n°. Habite l'Océan austral. Péron et Lesueur. Elle forme une masse épaisse, dense, composée de tubes verticaux et parallèles, comme dans le Tubipore, la Favosite et la Sarcinule. . Styline conoïde. Séylina conoidea. 1. tubis obconicis subdivergentibus rectis costatis, ostio- lis prominulis, limbo inlerstitiali radiato; lamellis conneclentibus planis. S'arcinula conoidea. Goldfuss. Petref. p.74. pl. 25. fig. 3. Fossile calcaire dont le gisement est inconnu, M. de Blainville réunit cette espèce à la précédente. (Voy. Man. d’act. p. 351.) Si la S. échinulée habite l'Océan austral, comme le dit Lamarck, il nous semble cepen- dant peu probable qu’elle ne soit pas distincte de l’espèce fossile, Ÿ 3. Styline à petits yeux. Séylina microphthalma. 1, tubis reclis divergenlibus remotis costalis radiis ver- COLUMNATRE. tlcalibus senis bisdicholomis et centro tubis radian- tibus ; lamellis connectentibus remotiusculis. Sarcinula microphthalma. Goldfuss. Petrefacta. p.74. pl. 25. fig. 1. Stylina microphthalma. Blainville. Man. d'actin. p. 351. Fossile calcaire de l’Eifel, SARCINULE, (Sarcinula.) Polypier pierreux, libre, formant une masse simple et épaisse, composée de tubes réunis. Tubes nombreux, cylindriques, parallèles, ver- ticaux, réunis en faisceau par des cloisons inter- médiaires et transverses. Deslamesrayonnantes dans l’intérieur des tubes. Polyparium lapideum, liberum; massam sim- plicem , crassam, è tubis coadunatis constitutam , sistens. Tubuli plurimi cylindrici paralleli verticales, fasciculatim aggregati; septisque intermediis et transversis coacti. Lamellæ stellatim radiantes intrà tubos. Onservarrons.—La Sarcinule serait un Tubipore sil’intérieur des tubes n’était garni de lames rayon- nantes en étoile ; elle se distingue de la Styline, en ce que les lames rayonnantes de l’intérieur des tubes ne sont point traversées par un axe central et solide. Ce singulier Polypier présente une masse pier- reuse qui imite un gâteau d'abeilles, paraît n'avoir pas été fixé, etse compose d’une multitude de tubes droits, parallèles, séparésles uns des autres, maisréu- nis ensemble, soit par des cloisons intermédiaires, transverses et nombreuses, soit par une masse non interrompue et celluleuse. Ces tubes sont, en quel- que sorte, disposés comme des tuyaux d’orgue. Ce genre avoisine les Caryophyllies; mais le Po- lypier libre, et le parallélisme de ses tubes, l'en distinguent suflisamment. Je n’en connais encore que deux espèces. ESPÈCES. 1. Sarcinule perforée. Sarcinula perforata. 5, tubis in massam planulatam aggregatis, erec- dis, utrinque perforalis ; internä pariete lamellaso- striaté. * Delonch. Encycl. Zooph. p. 673. * Blainv. Dict. des Se, nat. t. 47. p. 351. pl. 40. fig. 6; Man, d'act. p. 348. pl. 62. fig. 6. Mus. no. Habite l'Océan austral. Péron et Lesueur, Celle espèce ne parait pas fossile. Elle forme d’assez grandes masses pierreuses, aplaties, un peu épaisses, et qui ressem- blent à des gàteaux d'abeilles. Ces masses résultent de l'agrégation de quantité de tubes droits, parallèles, presque contigus ou à interstices pleins, sans interrup- tion. Ces tubes sont percés à jour, par suite ouverts aux .deux bouts et semblent vides; mais leur paroi interne 275 est striéé par des lames longitudinales, rayonnantes et étroites. On en voit néanmoins qui forment l'étoile, et qui sont sur le point de se réunir. Mon cabinet. 2, Sarcinule orgue. Sarcinula organwm. #5, tubis cylindricis erectis, separalis in massam cras- sam aggregalis; seplis exlernis transuersisque tubos connectenlibus. Madrep. organum. Lin. Amæn. acad, 1. t, 4.f. 6. *“ Schweig. Beobacht, pl. 7. fig. 66. Handb. p, 419. * Delonch. Encycl, p. 673. * Cuv. Règne anim. 2e édit. t. 3. p. 515. * Blainy. Man. d’actin. p. 348. * Gold. Petref. p.73. pl. 24. fig. 10. Mus. n°. Habite dans la mer Rouge. Mon cabinet. On la trouve fos- sile sur les côtes de la mer Baltique. Ses tubes, verti- caux etrangés comme des tuyaux d'orgue , sont séparés, mais réunis en masses larges et épaisses, par une ma- tière celluleuse, disposée en cloisons transverses. Ces mêmes tubes ne sont point perforés, c'est-à-dire en par- tie vides, comme dans la première espèce; mais des lames longitudinales, rayonnantes, remplissent leur cavité, et présentent, aux deux extrémités de ces tubes, des étoiles lamelleuses , complètes. * M. de Blainville distingue avec raison les Sarcinules vi- vantes et fossiles, réunies ici sous le nom de #'. orga- num, Il donne à l'espèce vivante le nom de Sarcinula pauci radiala,. + 3. Sarcinule côtelée. Sarcinula costata. S. tubis rectis, divergentibus, longitudinaliter granu- lato-costatis ; lamellis connectentibus convexo-planis. Goldf. Petref. p.73. pl. 24. fig. 11. Blainv. Man. d'actin. p. 3/9. Fossile dont l’origine est inconnue. + M. de Blainville rapporte aussi à ce genre le Madre- pora divergens et le M. chalcidicum de Forskal (Fauna arab. p. 136) , ainsi que les Caryophyllies as- tréenne et musicale de Lamarck et deux espèces nou- velles , mentionnées sous les noms de S, Bougainvilli et5. dubia (Blainv. Man. d'actin. p. 349). Quant à la Sarcinula aulecton et S. astroides de M. Goldfuss (Petref. pl, 24. fig. 12. et pl. 25. fig. 2), elles parais- sent appartenir plutôt à la division des Astrées qu'à celle-ci. [ En suivant le mode de classification adopté par Lamarck, c’est dans le voisinage des Sarcinules que paraissent devoir être rangés les fossiles dési- gnés par Lhwyd et Parkinson, sous le nom de ZLi- thostrotion , et compris dans le genre Columnaire de Goldfuss ; leur structure est lamelleuse à l’inté- rieur, mais, du reste, leur conformation générale les rapproche davantage des Favosites ; ils ont aussi des rapports de structure avec les Astrées. Cette division générique est caractérisée de la manière suivante : + Genre CozunmnaIREe, Columnaria. Polypier pierreux, composé de tubes prismati- ques agrégés, contigus, plus ou moins parallèles, 274 sans communications latérales , lamelleux à l’inté- rieur, et terminés par une loge stelliforme peu profonde et mulliradiée. Opservarions. — Ces Polypiers n’ont encore été trouvés qu’à l’état fossile, el sont très-remarquables par la ressemblance qu’ils présentent avec des masses de colonnes basaltiques. Îls paraissent être propres aux calcaires anciens. Le genre Lithostrotion de M. Fleming est le même que celui établi précédem- ment par M. Goldfuss sous le nom généralement adopté aujourd'hui. M. de Blainville divise les Columnaires en deux groupes, suivant qu'elles présentent un axe central ou en sont dépourvues. ESPÈCES. 1. Columnaire alvéolée. Columnaria alveolata. C. hemisphærica, tubis à basi radiantibus inæqualibus longitudinaliter striatis; lamellis stellarum remotis è centro radiantibus et marginalibus alternis. Goldfuss. Petref. p. 72. pl. 24. fig. 7. Blainville, Man. d’actin. p. 357. Fossile du calcaire de transition de l'Amérique septen- trionale. 9. Columnaire sillonnée. Columnaria sulcata. C. tubis parallelis rectis vel curvis longitudinaliter sul- catis-transversim substrialis; lamellis stellarum è centro radiantibus et marginalibus alternis. Tubularia Lubis hexagonis. Schroter. Einl. 111. p. 494. tab. 9. fig. 5 Columnaria suleata. Goldfuss. Petref p. Blainville. loc. cit. Fossile des environs de Bamberg. Dans l’Æddenda du premier volume de son ouvrage sur les fossiles , M. Gold- fuss rapporte cette espèce à son Cyathophyllum qua- drigeminium, mais il nous paraît confondre sous ce dernier nom des espèces très-distinctes. 72. pl. 24. fig. 9. 5. Columnaire lisse. Columnaria lœvis. C. tubis inæqualibus lœævibus parallelis, lamellis stel- larum è centro radiantibus et marginalibus alternis. Goldfuss. Petref. p. 72. pl. 24. fig. 8. Blainville. loc. cit. Fossile.…. Des environs de Naples? Le fossile figuré par Parkinson (Org. remains. vol. 2. pl. 6. 12 et 13) et désigné par Fleming sous le nom de Li/ho- strotion oblonqum (Brit. anim. p. 508) paraît avoir beaucoup d’analogie avec l'espèce précédente, mais n’est qu'imparfaitement connu. 4. Columnaire striée. Columnaria striata. C. tubis rectis, longitudinaliter strialis, transversim substriatis ; lamellis stellarum axe centrali solido ra- diantibus. Lithostrotion, Lhwyd. Lithophylaci Britannici iconogra- phia. Epist. V. tab. 23, Parkinson. Org. remains. vol. 2. p. 42. pl. 5. fig. 3 et 6. Lithostrotion striatum. Fleming. Brit. anim. p. 508. Columnaria striata. Blainville. Man. d’actin. p. 350. pl. 52. fig. 3. Fossile du calcaire houiller d'Angleterre. + La Columnaria flaviformis, Blainy. (Martin. Derb. pl. 45, Gg. 44; Lithostrotion floriforme, Flem. loc. HISTOIRE DES POLYPES. cit.), paraît être très-voisine de l’espèce précédente dont elle diffère , dit M. Fleming , par sa grandeur, la grosseur plus considérable de l’axe solide des cellules, et la manière dont celui-ci est froncé. Elle se trouve également dans le calcaire houiller de l'Angleterre. Ajoutez le Zithostrotion marginatum, Ylem. (Brit. an. p. 508), fossile du même terrain que les précédents, et qui n’est connu qué par quelques mots que cet auteur en a dits dans son Synopsis des animaux de l’Angleterre. E. CARYOPHYLLIE. (Caryophyllia.) Polypier pierreux, fixé, simple ou rameux; à lige et rameaux subturbinés, striés longitudinalement, el terminés chacun par une cellule lamellée en étoile. Polyparium lapideum, fivum, simplezx vel ramo- sum ; caule ramisque subturbinatis; longitudinaliter striatis, cellul unic@, lamelloso-stellaté, terminatis. Onservarions. — Les Caryophyllies forment un genre bien circonscrit dans ses caractères, et qui m'a paru tellement distingué des Madrépores, que je n’ai nullement balancé à l’établir. Ainsi que les Madrépores, ces Polypiers pierreux ne forment jamais de masses uniquement crustacées ou glomérulées en boule, mais ils s'élèvent en tige, soit simple, soit rameuse, ou forment des touffes. Ce qui les distingue essentiellement des Madrépores, c’est que leurs “cellules polypifères sont véritable- ment terminales, en sorte que l'extrémité de la tige et celle de chaque rameau se trouvent terminées par une seule étoile lamelleuse. Dans quelques espèces, la tige est simple, isolée, et n'offre conséquemment qu’une seule étoile ter minale. Dans d’autres, elle est fasciculée, c’est-à- dire, qu’il naît un grand nombre de ces tiges ensem- ble, rapprochées et commeagglomérées en faisceau, et chacune d’elles est encore terminée par une seule étoile lamelleuse. Enfin, dans beaucoup d’autres, la tige se divise en rameaux, et chaque rameau offre toujours une étoile terminale. Les Oculines se distinguent des Caryophyllies, parce qu’elles ne sont point striées longitudinale ment, et parce que beaucoup de leurs étoiles sont sessiles et latérales. La tige et les rameaux des Caryophyllies sont cy- lindracés, quelquefois turbinés, toujours striés longitudinalement en dehors , et leur étoile termi- nale les fait paraître généralement wronqués à leur extrémité, ce qui les a fait comparer à des œillets. La base de ces Polypiers est toujours fixée et adhérente à des corps marins, même dans les espèces à tige simple, ce qui distingue ces dernières des Turbinolies. Les Polypes qui forment les Caryophytilies ont le corps allongé, muni d’un fourreau appendiculé an- térieurement, ct sont terminés chacun par huit tenlacules plumeux, disposés en rayons. » Donati, qui a observé et décrit le Polype de la Caryophyllie en arbre, n° 11, nous a fait connaître dans ce Polype des particularités bien remarqua- bles , et qui montrent que les Caryophyllies consti- tuent un genre non-seulement très-distinct par le Polypier, mais encore très-singulier par ses Polypes. Ils ont la bouche polygonale, entourée d’appendices qui se terminent en pince de Crabe, et à l’orifice , un Corps à buil rayons oscillatoires que Donati nomme leur têle. La bouche polygonale parait n'être que l’ouver- ture terminale d’un fourreau membraneux, bordée d’appendices rayonnants et en pince. Quant au corps à huit rayons oscillatoires, aperçu à l’orifice de cette ouverture, c’est, selon mot, celui même du Polype; les rayons sont ses tentacules. U [Les animaux, réunis par Lamarck dans son genre Caryophyllie, présentent dans leur mode de conformation des différences assez grandes ; aussi les auteurs plus récents ont-ils senti la nécessité de le subdiviser. M. de Blainville a commencé cette réforme, en prenant pour base de sa classification ce que l’on savait de l’organisation de ces êtres et les caractères fournis par la considération de la structure des loges du Polypier, plutôt que par la disposition de la masse résultant de la réunion des individus agrégés. Cette marche a conduit à de très-bons résullats ; mais les faits ont souvent man- qué à ce savant pour donner à ses définilions l’exac- titude désirable. Ainsi, il nous apprend lui-même que les caractères qu’il assigne à son genre Caryo- phyllie sont tirés de la description que Cavolini a donnée du Madrepora calycularis (Man. d’actin. p. 547), espèce qui cependant, pour M. de Blain- ville, n'est pas une Caryophyllie, et appartient au genre Astrée (Op. cit. p. 567); et ce qu’il dit de l'animal de ses Dendrophyllies, l’un des démembre- ments du genre Caryophyllie de Lamarck, est tiré de la description donnée par Donati qui s’est. évi- demment laissé induire en erreur par quelque circonstance fortuite. Mais néanmoins les innova- tions introduites par ce zoologisle nous paraissent devoir être adoptées en grande partie, et nous pensons qu’il conviendrait de restreindre, comme il le fait, la division générique des CarvorayLures (r) Le genre Anruopnyczum de Schweigger a été adopté par la plupart des auteurs qui l'ont suivi, mais en y assignant des limites et des caractères très-diférents. M. de Blainville le définit de la manière suivante : « Polypier conique ou pyriforme, fixe à sa partie inférieure , élargi, aplati, excavé, et multila- melleux à la supérieure. » Il y range seulement les espèces fos- siles dont les noms suivent : 19 L'Anthophyllum truncatum, Goldfuss (Petr. p. 46. pl. 13. fig. 9; Blainv. Op. cit. p. 340. pl. 5a. fig. 2), qui est en forme de toupie, avec l'étoile orbiculaire plane et réticulée au centre, et les lamelles latérales rudes ,:et qui se trouve dans le calcaire grossier du Valmondois. 20 L'Anthophyllum denticulatum, Goldfuss (op. cit. p. 46, pl. 15. fig. 11; Blainv. loc. cil.), qui est subeylindrique, droit, avec les lamelles latérales libres, dentelées dans toute leur lon- gueur , et alternativement grosses et minces, et qui se trouve CARYOPHYLLIE. 275 aux animaux actiniformes et subcylindriques, pour- vus d’une couronne simple ou double de tentacules entourant la bouche, et saillants à la surface d’é- toiles ou de loges peu profondes garnies en dedans de lames rayonnantes , striées en dehors, et formant un Polypier solide, conique , fixé par sa base et sim- ple, ow à peine agrégé. Le genre Caryophyllie, ainsi circonscrit, a pour type la C. Cyathus, et quelques espèces nouvelles décrites et figurées par MM. Quoy et Gaymard, dans le voyage de l’Astrolabe. Les espèces mention- nées ci-dessous qui ne présentent pas ces caractères constituent les genres Dendrophyllie, etc. Quant aux limites qui séparent les Caryophyllies des Astrées, elles sont encore vagues et arbitraires, mais pour réformer cette partie de la classification natu- relle, il serait nécessaire de connaitre la structure des Polypes eux-mêmes, connaissance dont on manque presque entièrement. E.] ESPÈCES. $ Tiges simples, soit solitaires, soit fasciculées. 1. Caryophyllie gobelet. Caryophyrtilia cyathus. C. stirpe solitari&, clavato-turbinata ; stell& concavé ; centro papilloso. Madrep. cyathus. Soland. et EN. t. 28. f. 7. Madrep. anthophyllum. Esper. 1. t. 24. Planc. €. 18. /ig. M. Marsil. hist. t. 28. f. 128. n° rr. *“ Anthophyllumcyathus. Schweig. Handbuch. p. 417(1). * Caryoph. cyathus. Lamour. Exp. méth. des polyp. p- 45. pl. 28. fig. 7; Encycl, p. 167. * Cuvier. Règne anim. 2e éd.t. 3.p. 313. * Fleming. Brit. anim. p. 508. * Blainv. Man. d’actinol. p. 344. pl. 55. fig. 6. * Cyathina cyathus. Ehrenb. Mém. sur les Polypes de la mer Rouge. p. 76. Mus. n°. Habite la Méditerranée. Mon cabinet. 2. Caryophyllie caliculaire, Caryophyllia calycu- : laris. C. cylindris è crustà fixà surrectis, brevibus, fuscis, stellis excavatis, centro prominulo. dans le calcaire de transition de l'Amérique septentrionale. 30 L'Anthophyllum bicostatum, Goldfuss (loc. cit pl. 13. fig. 12; Blainv. loc. cit.), qui est subeylindrique, subannelé transversalement , et garni de lames perpendiculaires gemmi- nées , du calcaire de transition de l'Eifel. : 4° L’Anthophyllum Guettardi, Defrance (Guettard. Mém. pl 26. fig. 4 et 5; Defr. Dict. des se. nat.) 59 L'Anthophyllum proliferum, Goldfuss (Petref. p. 46. pl. 13. fig. 13; Blainv. Loc. cit.), ne ressemble en rien aux autres espèces de ce genre et ne peuL y rester. Comme l’observe avec raison M. de Blainville, il ne paraît y avoir aucune raison pour séparer des Turbinolies , les fossiles décrits par M. Goldfuss sous les noms d’Anthophyllum obconi- cum, Munster (Goldf, Petref. p. 107. pl. 37. fg. 45), et d'4n- thophyllum sessile, Munster (Goldfuss. Petref, p. 107. pl. 37. fig. 12). 276 HISTOIRE DES POLYPES. Madrep. calycularis. Lin. Esper. 1, €, 16. * Pallas. Elenc. Zooph,. p. 314. Cavolin. Pol. mar. 1. t. 3. f. 1-5. * Anthophyllum calycularis. Schw. Handb. p. 417. * Caryophyllia calycularis. Lamour, Encycel, p. 169. * Cladocora calycularis. Ehrenb, Op. cit. p, 86. Madrepora calycularis. Delle Chiaje. Anim. senza vert. di Nap. t. 2. pl. 19. fig. 7. * Astéroïde jaune. Quoy et Gaymard. Ann, des se, nat. t. 10. pl. 9. B. 1 * Astrea calycularis. Blainy. Man, d’actin. p. 367. * Quoy et Gaymard. Voy. de l'Astrol. t. 4. p. 200. pl, 15. fig. 16. 23, Mus. n°. Habite la Méditerranée. Mon cabinet. * Lamarck paraît avoir confondu ici deux espèces qui, du reste, n'ap- partiennent ni l’une ni l'autre au genre Caryophyllie. Le Madrepora calycularis de Pallas, dont le Muséum du Jardin du roi possède un échantillon, provenant du ca- binet de Vienne, est une véritable Astrée, commune dans la Méditerranée et présentant au centre de chaque cellule une colonne très-saillante; ces loges ont aussi chacune une bordure mince qui est d’abord circulaire et qui, par les progrès de l’âge, devient hexagonale, à cause de ia pression qu’elles exercent lesunes contreles autres. Dans ce Polypier, décrit par Lamarck et con- servé également dans la collection du Muséum, la co- lonne spongieuse qui occupe l'axe est à peine saillante au fond de la loge et on ne distingue pas la bordure mince dont il vient d'être question; les cellules restent toujoursisolées et saillantes. Cette dernière espèce pour= rait bien être la même que celle décrite récemment par M. Lesson, sous le nom de Tubastrée écarlate (1). Les Polypes de la Caryophyllie caliculaire de la Méditer- ranée sont de couleur jaune orangé; leur corps est cy- lindrique et leur bouche est transversale et entourée d'une double couronne de tentacules courts et nom- breux, disposés à peu près comme ceux des Actinies. 3. Caryophyllie tronculaire. Caryophyllia truncu- laris. C. aggreqata ; cylindriscrassis, extüs reticulatis, crustà lamellosä connexis ; stellis margine radiatim striato. * Lamour. Encycel. p. 160. * Blainv. Man. d’actin. p. 345, Mus. n°. Habite... Mon cabinet. Ses cylindres sont des billots courts , épais, fasciculés, munis en dehors de stries lon- giludinales lamelleuses, dont les interstices sont occu- pés par des stries transverses plus petites. 4. Caryophyllie fasciculée. Caryophyllia fascicu- lata. €. cylindris clavalo-turbinatis, longiusculis, à crustä surreclis, divergentibus; stellarum lamellis exsertis. Rumph. amb. 6, t. 87. f. 3. Esper. 1. t, 28. * Madrep. caryophyllites. Pallas. Elenc. Zooph. p. 313. Madrep. fascicularis. Lin. Soland. et El. t. 30. * Caryopkh. fasciculata. Lamour. Exp. méth. des Polyp. p- 48. pl. 30. fig. 1; Encycl. p. 169. * Blainv. Man. d’actin, p. 345. (1) Tubastræa coccinea. Lesson. Voy. aux Indes orientales, par M. Bélanger, Zooph. pl. 1. Les Polypes de cette espèce diffèrent beaucoup de ceux des Astrées ordinaires, par le nom- * Anthophyllum fasciculatum. Schweig. Handb, p. 417. * Caryophyllia fasciculata. Quoy et Gaymard. Voy. de . l'Astrol, t. 4. p. 190. pl. 13. fig. 3.6. * Anthophyllum fasciculare. Ehrenb. Op. cit. p. 89. Mus. n°. Vulg. l'œillet. Habite l'Océan des grandes Indes. Mon cabinet. On la trouve fossile en Europe, Ses cylindres vont en s'élar- gissant vers leur sommet. * Les Polypes de cette espèce de Caryophyllie ,observéspar MM. Quoy et Gaymard, ont le corps rougeätre avec des stries longitudinales, la bouche verte et les tentacules longs, flexibles, cylindriques, obtus, verts à la pointe et rougeàtres dans le reste de leur étendue, Trouvée à Vanikoro, 5. Caryophyllie astréenne. Caryophyllia astreata. C. incrustans, convexa, glomerato-globosa ; cylindris brevissimis, truncatis, è crust@ surrectis ; lamellis stellarum margine eminentioribus. An madrep. musicalis ? Esper. vol. 1. €. 30. f. 1. * Lamour. Encycl. p. 150. * Sarcinula astreata. Blainv. Man. d'actin. p. 348. * Anthophyllum astrealum. Ehrenb. Op. cit. p. 89. Mus. n°. Habite... l'Océan indien? Mon cabinet. Quoique voisine de la suivante par ses rapports, cette Caryophyllie en est très-distincte. Ses cylindres, extrémement courts au- dessus de la croûte commune, ne sont point turbinés comme dans l'espèce n°4, et ne sont point unis ensem- ble par des cloisons lamelleuses transverses, comme dans l'espèce qui suit, mais par un empâtement utri- culaire, partout égal. 6. Caryophyllie musicale. Caryophyllia musicalis. C. ‘eylindris truncatis, distinciis, suprà cruslam pro- minulis, et infrà per membranas transversas el crus- taceas contextis. Madrep. musicalis. Lin. Madrep. organum. Pall. Zooph. p. 317. Madrep. musicalis. Esper. 1. t. 30. f. 2. Guett. Mém. 3. tab. 33. Shaw. Miscell. vol. xr. tab. 414. * Caryoph. musicalis. Lamour. Encycl, p.170, * Sarcinula musicalis. Blainv. Man. d’actin. p. 348. “ Anthophyllum musicalis. Ehrenb. Op. cit. p. 89. Habite l'Océan indien. On la trouve fossile sur les côtes de l'Irlande. Mon cabinet. * 6 a. Caryophyllie solitaire, Caryophytlia solitaria, €. solitaria, teres, brevis truncata; stell& orbiculaté , 15-16 lamellis majoribus denticulatis. Lesueur. Mém. de l'Acad. de Philadelphie. t. x. p. 179. pl. .fig. 10, et Mém. du Mus. t.6. p. 273. pl. 15. fig. 1. Lamour. Encycl. p. 168. Blainy, Man. d’actin. p. 344, Habite les côtes de la Guadeloupe. L'animal est diaphane et pourvu de vingt-deux tentacules courts, épais, et par- semés de taches blanches ; douzede ces appendices sont annelés de rouge à leur extrémité ; l'ouverture buccale est linéaire, et marquée de chaque côté de trois bandes noires. bre et la grandeur des tentacules, dont on ne compte que huit comme chez les Alcyoniens, mais ici ces appendices sont très- allongés et ne présentent aucune trace defranges marginales, E, CARYOPHYLLIE. + 6 b. Caryophyllie géante, Caryophyllia gigantea. C. fossilis, arcuatim conica, longitudinaliter striata, transversim sulcata. Lesueur. Mém. du Mus. t, 6. p. 296. Lamour. Encycl. p. 167. Blainv. Man. d'actin. p. 3/43. Fossile, trouvée à Waren, États-Unis d'Amérique. T 6 c. Caryophyllie cornicule, Caryophyllia corni- cula. C. fossilis simpleæ, corniculata, striata, transversim un- dulata, ad apicem dilatata ; stell& concavé ; lamellis dentatis. Lesueur. Mém. du Mus. t. 6. p. 297. Lamour. Encycl. p. 167. Blainv. Man. d’actin. p. 345. Trouvée sur les bords du lac Érié. + 6 d. Caryophyllie tronquée. Caryophyllia trun- cata. C. fossilis, simplex, teres, supernè plana, ferè truncata, longitudinaliter fortè striata, præcipuè in parte su- perà. Lamour. Exp. méth. des Polyp. p, 85. pl. 78, fig. 5; En- cycl. p. 169. Blainy. Man. d’actin. p. 346. Calcaire à Polypiers de Caen. Ÿ 6e.Caryophyllie allongée. Caryophyilia elongata. C. fossilis, simplex;teres, subfusiformis, truncala, trans- versa, strialo-annulosa , lamellis 72 mamelluliferis: Guett. t. 3. p. 467. pl. 26. fig. 6. Defr. Dict. des se, nat. t. 7. p. 193. Lamour. Encycl. p. 168. Blainv. Man. d’actin.p. 346. Calcaire jurassique de la Lorraine. + 6 f. Caryophylliestriée, Caryophyllia striata. C. fossilis, simplex, elongato-conica, tenuiter striata ; substanti& spongiosä. Defr. Dict. des sc. nat. t. 7. p. 192. Lamour. Encycl.p. 168. Blainv. Man. d’actin. p. 346. Calcaire grossier du Plaisantin. + 6 g. Caryophyllie de Hauteville. Caryophyllia AI- tavillensis. C. fossilis, conica; arcuala, lævis; stellà amplissimä, 60 ferè lamellis. Defr. Dict. des sc. nat. t, 7. p. 192. Lamour. Encycl. p. 169. Blainv. Man. d’actin. p.346. Des falunières de Hauteville, département de la Manche. + 6 h. Caryophyllie de Chaumont. Caryophyllia Calvimontit. €. fossilis, simplex, elongato-conica, striata ; stellé læ- viter umbilicatä, 2 pollicem latà, 60 ferè lamellis al- ternatimmajoribus. Guct. Mém. t. 3. p. 463. pl. 25. fig. x. 5. Caryophyllia truncata. Def. Dict. des se. nat, t.7. p. 193, Caryophylliaæ Calvimontii. Lam. Encycl. p. 168. Fossile des carrières de Chaumont, près de Verdun. - DE LAMABCK, T, 1. 277. $$ Tiges divisées ou rameuses. 7. Caryophyllie en touffe. Caryophyllia flexuosa. C. cylindris ramosis, flexuosis, subcoalescentibus, in fasciculum rotundatum aggregalis. Madrep. flexuosa. Lin. Amœn. acad. 1.p. 96. t. 4. f. 13. Soland. et Ellis. t. 32. f, 1. optima, sed absque descript. Gualt. ind, t. 106, fig. G. Esper. Suppl. 2. petref. t. 6. * Lamour. Exp. méth. des Polyp. p. 49. pl. 32. fig. 1 ; En- cycl. p. 170. * Blainy. Man. d'actin. p.345. “ Cladocora flexuosa. Ehrenb. Op. cit. p. 85. Mon cabinet. Habite. l'océan Indien? Elle est très-distincte de la sui- vante. 8. Caryophyllie en gerbe. Caryophyllia cespitosa. C. cylindris rectis, furcatis, distinctis, in fasciculum ereclum aggregatis. Madrep. cespilosa. Lin. Gualt. ind. t. 61. in verso. Madrep. flexuosa. Soland. et Ell. t. 3r. f. 5.6. Madrep. fascicularis. Esper. 1. t. 29. * Lamour. Exp. méth. des Polyp. p. 49. pl.3r, fig. 5.6 ; Encycl. p. 171. * Blainv. Man. d'action, p. 345. * Anthophyllum cespitosum. Schw. Handb. p. 417. * Cladocora cespitosa. Ehrenb. Op. cit. p. 86. Habite la Méditerranée. Mon cabinet. * M. Goldfuss rapporte à cette espèce la Caryophyllie fos- sile figurée par Guettard, sous le nom de Coralloïde branchue (op. cit. t. 2. pl. 58. fig. 39 et t. 3. pl. 60. fig. 4). C'est le Lithodendron cespitosum de Goldfuss (Petref. p. 44.pl. 13. fig.4). Caryoph. cespitosa. (Blainv. Man. p. 346.) 9. Caryophyllie anthophylle. Caryophyllia antho- phyllum. C. fasciculata ; ramis elongatis, infundibuliformibus, infernè attenuatis, ereclis ; stellarum lamellis inclusis. Madrep. anthophyllites. Soland. et Ell. t, 29. Esper. Suppl. 1. t.72. Anthophyllum saxum. Rumph. Amb. 6. t, 87. f. 4? * Lamour. Exp. méth. des Polyp. p. 49. pl, 29; Encycl. p.172. * Blain. Man. d'actin. p. 344. * Cladocora? Anthophyllum. Ehrenb. Op. cit. p. 85. Habite. l'océan des grandes Indes. Môn cabinet. T 9 a. Caryophyllie dichotome. Caryophyllia di- chotoma. C. cespitosa erecta, subflexuosa, ramis cylindricis, densè striatis, dichotomis ; stellis, orbiculatis, excavatis. Calamile très-branchue. Guett. Mém. t. 3. p.490. pl. 39. fig. 1. Lithodendron dichotomum. Goldf, Petref. p. 44. pl. 13. fig. 3. Caryophyllia dichotoma. Blainv. Man. d’actin, p. 446. Calcaire jurassique des Alpes suisses. 10. Caryophyllie cornigère. Caryophyllia corni- gera. C. laxè ramosa ; ramulis lateralibus elongatis, arcua- dis, infundibuliformibus, ascendentibus. 18 278 11 HISTOIRE DES POLYPES. Madrep. rdmea. vra. Esper, 1. tab. 10. * Lamour. Encyel. p. 172. * Dendrophyllia cornigera. Blainv. Op. cit. p. 354. Mus. n9 Habite. l'océan Indien? Cette espèce bien distincte ne doit pas être confondue avec la suivante. Elle tient beaucoup de la C. anthophylle par ses rameaux. (M. Ehrenberg l'a réunie à l'espèce précédente.) Caryophyllie en arbre. Caryophyllia rameu. C. dendroides, ramosa; ramulis lateralibus, brevibus, inæqualibus, eylindricis. Madrep. ramea. Lin. Soland. et El. t. 38. Tournef. Inst. t. 3/0. Esper. 1.t.9.et.t. 10 À. * Caryophyllia arborea. Lamour. Exp. méth. des Polyp. p. 50. pl. 38; Encycel. p. 171. * Lithodendron rameum. Schweig. Handb. p. 416. * Dendrophyllia ramea. Blainv. Man. d’actin. p. 354. pl. 53. fig. 2. * Oculina ramea. Ehrenb. Op. cit. p. 80. Mus. n° Habite la Méditerranée, le golfe de Venise. Commune dans les collections. Voy. Donali, Hist. nat. de la mer Adr. p. 50. pl. 7. * Cet animal, que j'ai eu l’occasion d'observer sur la côte d'Afrique, ne présente rien de semblable aux appendices en forme de crochets figurés par Donati. + 11 @. Caryophyllieorangée, Caryophyllia auran- 11 tiaca. C, ramis brevibus ovatis, au£ compressis, exlrinsecüs striatis, aureis; stellis excoriatis; polypis aurantiacis brevilentaculatis. Lobophyllia aurea. Quoy et Gaym. Voy. de l'Uranie. €. 4. p. 195. pl. 12. Lobophyllia aurantiaca. Blaïinv, Man. d'act. p.355. Habite. la Nouvelle-Hollande. Cette Caryophyllie, que MM. de Blainville, Quoy et Gaymard rangent dans le genre Lobophyllie du premier, ne présente pas les ca- ractères assignés à cette division, et se rapproche évi- demment des Dendrophyllies du même. fig. 7-11. b. Caryophyllie arbuste. Caryophyllia arbus- cula. C.ramosa; ramis terelibus, flexuosis, striatis, stellis mar- gine denticulatis, 30-35 lamellis alternatim majoribus. Lesueur. Mém. du Muséum. t. 6. p. 2795. pl. 15. fig. 2. Lamour. Encycl. méth. Zooph. p. 171. Habite les côtes de l'île Saint- Thomas. Polype discoïde , acliniforme , à bords garnis de 30 à 32 tentacules coni- ques, aussilongs que le diamètre de l'étoile du Polypier, roux et verts,ayec une tache blanche à l’extrémitéet tu- berculeux. 12. Caryophyllie en cime. Caryophyllia fastigiata. C. erecta, dichotoma, fasligiata; ramis crassis, strialo- angulatis, stellis margine plicatis. (1) M. de Blainville sépare des Caryophyilies, sous le nom de -Lorornxeues, les espèces dont les cellules polypifères sont par- tagées en un grand nombre de sillons par des lamelles tran- chantes, laciniées, et dont les animaux sont pourvus de beau- coup de longs tentacules cylindriques. Ce naturaliste range aussi dans cette division quelques Poly- Madrep. fastigiata. Lin. Pall. zooph. p. 301. Soland. et EIl. t. 33. « Lithodendron fastigiatum. Schweiïg. Handb. p. 416. * Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 50. pl. 33 ; Encycl. D. 172, G Lobophyllia fastigiata. Blainv. Man. d’act, p. 356. Mus. n° 2. Madrep. capilata. Esper. Suppl. 2. t. 81. Seba. Mus. 3.t, 109. f. 1. Esper. Suppl. 1.t. 82. * Ehrenb. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. p.92. Habite les mers de l'Amérique méridionale. 1 Caryophyllie anguleuse, Caryophyllia angu- los«. C. cespilosa; ramis brevibus, ereclis, creberrimis; stellis orbiculato-sinualis, irregularibus. Seba, Mus. 3. t. 109. f. 6. Esper. Vol. r.t.8. Mus. n° 2. Var. stellis margine patulis, echinalis. Seba. Mus. 3. t, 109. f. 2-3. Esper. 1. (.7? 3. Var. limbo stellarum explandlo, sinuato. Esper. 1. t. 25. Seba. Mus. 3. t. 109. f. 4. Knorr. delic. tab. À. TL. £. r. , * Caryoph. angulosa. Lamour. Encycl. p. 173. # Quoy et Gaym. Voy. de l’Uranie. pl. 96. fig. 9. + Lithodendron angulosum. Schweig. Hand. p.416. * Lobophyllia angulosa. Blainv. Man. d’act. p. 355 (1). # Quoy et Gaym. Voy. de l'Astrolabe. t, 4. p. 193. pl. 15. fig. 1.2, * Caryophyllia angulosa. Ehrenb. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. p.gt. Mus. n° Habite les mers d’Amérique. “Il est probable que plusieurs espèces ont été confondues ici sous le même nom. Celle qu'on connaît le mieux , et qui a été décrite par MM. Quoy et Gaymard, a été trou- vée sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. L'animal est d'unbrun-verdâtre avec l'extrémité des tentacules d’un vert vif; ces appendices sont si longs chez les grands individus, disent les naturalistes que nous venons de citer, qu'on peut les saisir à pleine main sans crainte de les voir se contracter et disparaître ; ils adhèrent à la peau comme ceux des Actinies. + 15 a. Caryophyllie glabrescente. Caryophytllia glabrescens. C. bipollicaris, ramis erassilie semipollicaribus, dicho- tomis, aul tricholtomis, extus glabriusculis, stellæ an- gulosæ pollicaris centro profundissimo, lamellis mar- gine integerrimis vel obsoletè dentatis. Chamisso et Eysenh. Nov. act. nat. curios. £.x. Lobophyllia glabrescens. Blainv. Man. d'actin. p. 355. pl. 53. fig. 3. Caryophyllia glabrescens. Ehrenb. Mém. sur les Polyp. dela mer Rouge. p. 92. piers fossiles; savoir : la Meandrina Eeucasiana, Defrance (Dict. des se. nat. t. 29. p. 377) ; la Lobophyllia lobala, Blainy., espèce inédite de la collection deM Michelin, etla Lobophyllia Jouvencensis, Blainv., figurée par Guettard. (Mém, t, 3. pl, 26, fig. 1.) TURBINOLIE. 279 Trouvée à l'ile de Raddak. L'animal est jaune avec de Jongs tentacules claviformes. + 13 6. Caryophyllie en corymbe. Caryophyllia cory mbosa. C. pedalis erecta, dicholoma, fastigiata, stellis termina- dibus, inæqualibus, 1-2 1/2 pollices lalis, subturbina- tis, sæpè compressis et angulosis, lamellis validè den- talis. Madrepora corymbosa. Forsk. Descript. anim. Egypt. p- 137. Lobophyllia corymbosa. Blainv. Man. d'actin. p. 356. Caryophyllia corymbosa.Ebrenb. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. p. 91. Habite. la mer Rouge. L'animal est brunâtre avec le disque jaune et entouré de papilles. 14. Caryophyllie sinueuse. Caryophytllia sinuosa. C. cespilosa; ramis brevibus, supernè dilatato-compres- sis sinuosis ; stellis elongatis, compressis, flexuosis ; echinalissimis. Madrep. angulosa. Soland. et Ell. t. 34. Madrep. cristata. Esper. 1. t. 26. * Caryophyllia sinuosa. Lamour. Exp. des Polyp. p. 50. pl. 34; Encycl. p.173. * Lobophyllia sinuosa. Blainv. Op. cit. p. 356. * Caryophyllia cristata. Ehrenb. Mém. sur les Polyp. de Ja mer Rouge. p. 91. Mus. n° Habite les mers d'Amérique. Quoique voisine de la pré- cédente, cette espèce en paraît constamment distincte. 15, Caryophyllie piquante. Caryophyllia carduus. C.cymosa; ramis crassissimis; sulcato-muricalis; stellis maximis, orbiculatis; lamellis serrato-dentatis. Madrep. carduus. Soland. et El. t. 35. Esper. 1.t.25.f. 2. (et fortèt. 7.) Seba. Mus. 3. t. 108. f. 4. t. 109. f. 5. €. rro. f. 4.etf. 6. litt. A. * Caryophyllia car duus. Lamour. Exp. méth. p. 50. pl. 35; Encycl. p. 193. * Madrep. Savigny. Égypt. pl. 4. fig. 2. * Lobophyllia carduus. Blaïnv. op. cit.-p. 356. * Caryophyllia lacera. Ehrenb. Op. cit. p. 92. Mus. n° Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. Ÿ 16. Caryophyllie grêle. Caryophyllia gracilis. C. fossilis cespitosa, erecta; fasligiala; ramis cylindri- cis gracilibus dicholomis æqualibus confertim stria- dis. Lithodendron gracile. Goldf. Petref. p. 44. pl. 13. fig. 2. Caryophyllia gracilis. Blainv. Man. d'actin. p. 346. Fossile calcaire de la Glauconie sablonneuse (Quader- sandsteine) des environs de Quedlinbourg. + 17. Caryophyllie dichotome. Caryophytlia dicho- toma. C. fossilis, cespilosa, erecta, subflexuosa ; ramis cylin- dricis, densè strialis, dichotomis ; stellis orbiculatis, excavalis. Calamile très-branchue. Guet. Mém. t. 3. p. 490. pl. 39. fg. 1. Lithodendron dicholomum. Goldf, Petref, p. 44. pl. 13. fig. 3. Caryophyllia dichotoma. Blainv. Man. d'actin. p. 346. Fossile du calcaire jurassique de la Souabe. T 18. Caryophyllie plissée. Caryophyllia plicata. C. ramosa , cespilosa ; ramis ereclis, compressis, densè striatis, fastigiatis, bi- veltrifidis; stellis irrequlari- bus, plicatis. Knorr. Petref. (ab. G.n. 26. fig. 1. 0. Lilliodendron plicatum. Goldf. Petref. p. 45. pl. 13. f. 3. Caryophyllia plicata. Blainv. Man. d'actin. p. 346. Fossile des montagnes de Wurtenberg. * 19. Caryophyllie trichotome, Caryophyllia tri- chotoma. €. fossilis, tricholoma, crassa, densè sulcala ; ramis fastigiatis; stellarum lamellis subtilissimè denticula- dis. Lithodendron dichotomum. Golf. Petref. p. 45. pl. 13. fig. 6. Caryophyllia trichotoma. Blainv. Man. d'actin. p. 846. Fossile de la même localité que le précédent. * 20. Caryophyllie cariée. Caryophyllia cariosa. €. crassa, humile deliquescens, strialo-cariosa ; ramis truncatis ; stellarum lamellis irreqularibus. Lithodendron cariosum. Goldf, Petref. p. 45. pl. 13. fig. 7. Caryophyllia cariosa. Blainy. Man. d’actin. p. 346. Fossiledescouches inférieures du calcaire grossier des en- virons de Paris. Ÿ 21. Caryophyllie œillet. Caryophyllia dianthus. C. fasciculata, ramis abbreviatis, obconicis, fastigiatis, transversim regulosis; stellis orbiculatis, excavatis, nonnullis contiquis. Lithodendron dianthus. Goldf, Petref. p. 45. pl. 13. fig. 8. Caryophyllia dianthus. Blainv. Man. d'actin. p. 346. Fossile des montagnes de Wurtemberg. Ajoutez le Caryophyllia fasciculata. Klem. (Parkinson. org. rem. t. 3. pl. 6. fig. 8); le C. duplicata (Martin. Petr. Derb. t. 30.); le €. affinis (Martin. op. cit. pl. 31), fossile du calcaire houiller d'Angleterre ; le €. centralis (Park. t. 3. pl. 4. fig. 15. 16. ; Mantell , Geolog. of Sussex. pl. 16. fig. 2. 4. et Fleming. Brit. an. p. 509) ; fossile de la craie d'Angleterre; le C. pulmo- nea, Lesueur (Mém. du Muséum. t. 6. p. 97). M. Risso a décrit aussi plusieurs Caryophyllées, qu'il considère comme étant des espèces nouvelles (Voyez Hist, nat, de l'Europe méridion, t. 5, p. 852). TURBINOLIE, (Turbinolia.) Polypier pierreux, libre (1), simple, turbiné ou cunéiforme , pointu à sa base, strié longitudinale- ment en dehors, et terminé par une cellule lamellée en étoile, quelquefois oblongue. Polyparium lapideum, liberum , simplex, turbi- (1) Hs ne paraissent pas toujours être libres, E. 18* 280 natum vel cuneiforme, extüs longitudinaliter stria- tum, basi acutum. Cellula unica, terminalis, lamelloso-stellata , interdm oblonga. Ogservartions. — Par leurs rapports, les Twrbino- Liestiennent, d’une part, aux Caryophyllies simples, etde l’autre, aux Fongies. Elles ne sont point fixées comme les Caryophyllies, et leur base se rétrécis- sant en pointe, les distingue suffisamment des Fon- gies. Ce sont des Polypiers simples, libres, peu volu- mineux, turbinés ou cunéiformes , striés longitu- dinalement en dehors, et qui n’ont chacun qu’une seule étoile terminale, dont les lames sont rayon- nantes. Comme ces Polypiers n’ont qu’une seule étoile, qui est terminale et à lamesenrayons, on ne saurait douter que chacun d’eux n'ait été formé par un seul animal. Je ne connais encore que huit espèces de ce genre, et toutes se trouvent dans l’élat fossile. {Les Turbinolies ont la plus grande analogie avec les Caryophyllies; mais elles sont solitaires, et leur Polypier, enveloppé de toutes parts dans le corps du Polype, est libre ou du moins le devient par les progrès de l’âge. MM. Quoy et Gaymard, qui ont observé une espèce vivante, ont constaté que l'animal est actiniforme , et présente autour de la bouche des tentacules assez nombreux. E.] ESPÈCES. + 1e. Turbinolie rouge. Z'urbinolia rubra. T. triangularis, compressa; cuneiformis, stellé oblongä, sublute® et rubr& ; lamellis regularibus inæqualibus. Animale rubro; tentaculis longis, albis, verrucosis. Caryoph.compressa. Blainv. Man. d’actin. p. 344. Turbin.rubra.Quoy et Gaym. Voy. de l'Astr. t. 4.p. 188. pl. 14. fig. 5-9. Habite les mers de la Nouvelle-Zélande. 1. Turbinolie patellée. Turbinolia patellata. T. brevis, turbinato-truncata ; stellà orbiculari plano- concavà; lamellis radiantibus tenuissimis. * Delonch. Encycl. zooph. p. 760. *“ Defr. Dict. des sernat. t. 56. p. gr. * Blainv. Man. d'actin. p. 3/42. Mon cabinet. Habite. fossile des environs du Mans. Ménard, 9. Turbinolie turbinée. T'urbinolia turbinata. T. turbinato-concava, extàs substriata ; stellæ margine reclo; cenlro discoideo. Madrepora turbinata. Lin. Amæn. acad. 1. t. 4. f.2.3.9. * Turbin. turbinata. Lamour. Exp. méth. des Polÿp.p.5r. * Schw. Handb. p. 417. * Delonch. Encycl. p. 760. * Defr. Dict. des sc. nat. t. 56. p. gr. * Cuvier. Règ. anim. 2e édit, t. 3. p. 313. * Cyanthophyllum turbinatum. Goldf. Petref.p. 56. pl. 16. fig. 8. HISTOIRE DES POLYPES. Mon cabinet. Habite. fossile de... (* du calcaire de transition de V'Eifel.) 3. Turbinolie cyathoïde. Turbinolia crathoïdes. T. brevis; stell& maximä; maryine expanso, centro dis- coideo. Madrep. turbinata. Lin. Amœn. acad. 1. t. 4. f, 1. Esper. Suppl. 2. Petref. t, 2. Habite. 4. Turbinolie comprimée. Turbinolia compressa. T. brevis, turbinata, compressa; stellà oblongä; lamellis inœæqualibus, denticulatis. * Lamour. Exp. méth. des Polyp. p. 51. pl. 74. fig. 22 et 23. * Delonch. Encycl, p. 760. * Cuvier. Règ. anim. 2e édit, t, 3, p. 313. * Blainv. Man. d’actin. p. 342. * Turbin. delphina. Defr. Dict. des se. nat. t. 56, p. 92. Mon cabinet. Habite. fossile de. + 4 a. Turbinolie aplatie. Turbinolia compla- nata. T. cyathiformi-complanata, submarginata ; lamellis lateralibus confertis, crenulatis; stellæ linearis flezuo- sis. Goldf. Petref. p. 53. pl. 15. fig. 10. Fossile.. du Midi de la France. M. de Blainville réunit cette espèce à la précédente. (Man. p. 342.) 5. Turbinolie crépue. Tubinolia crispa. T. cuneata, extüs sulcis longitudinalibus crispis exa- rata; stellà oblongé ; lamellis latere asperis. Mon cabinet. * Lamour. Exp. méth. des Polyp. p. 5r. pl. 74. g. 14-19. * Delonch. Encycl. p. 761. “ Cuvier. Règ. anim. 2e édit. t. 3. p. 313. * Cuv. et Brongniart. Ossem. foss. éd. in-80,t, 4. p. 67. pl. P. fig. 4. * Goldf. Petref. p. 53. pl. 15. fig. 7. * Defr. Dict. des sc. nat. t. 56. p. 92. * Blainv, Man. d’actin. p.341. Habite... fossile de Grignon. + 5 a. Turbinolie intermédiaire. Turbinolia inter- media. T. cunealo-compressa, lamellis lateralibus, raris cras- sis, lævibus, in stellà oblongä singulis alternatim dimidialis. Munster. ap. Goldf. Goldf. Petref, p. 108. pl. 37. fig. 19. Fossile des couches arénacées de la formation du calcaire grossier des environs de Cassel. Cette espèce fait le passage de la précédente à la sui- vante. 6. Turbinolie sillonnée. T'urbinolia sulcata. T. cylindraceo-turbinata ; sulcis longitudinalibus eleva- tis, ad interslilia transversè strialis. * Lamour. Exp. méth. des Polyp. p. 51. pl.74. fig. 18.2r. * Cuv. et Brongn. Ossem. foss. éd. in-8°. €. 4. p. 67. pl. P. fig. 3. TURBINOLIE. 281 * Delonch. Encycl. p. 761. * Goldf. Petref, p. 51. pl. 15. fig. 3. *Schw. Handb. p. 417. * Flem. Brit. anim. p. 510. * Defr. Dict, des sc. nat. t. 56. p, 93. * Blainv. Man. d’actin. p. 341. Mon cabinet. Habite. fossile de Grignon. 7. Turbinolie clou. Turbinolia clavus. T. turbinato-clavata, recta, basi acuta ; striis longitu- dinalibus , granulatis, subdentatis. * Delonch. Encycl. p. 761. * Defr. Dict. des sc. nat. t, 56. p. 92. Mon cabinet. Habite... fossile des environs d'Agen. Se trouve aussi près d’Aix-la-Chapelle. x 8. Turbinolie girofle. Turbinolia caryophyllus. T. tereti-turbinata; striis externis , simplicibue. “Delonch, Encycl. p. 76. “ Defr. Dict. des sc. nat. t. 56. p. 92. * Turbinolie girafe. Blainv. Man. d’actin. p. 342. Mon cabinet. Habite. fossile d'Angleterre. Il est cylindrique-turbiné, de la longueur d'un clou de girofle ou un peu plus. Ÿ 9. Turbinolie celtique. Turbinolia celtica. T. fossilis, subcylindrica , longitudinaliter undulata : lamellis octodecim disjunctis, marginibus partim dis- Junctis. Lamour. Exp. méth. des Polyp. p. 85. pl. 78. fig. 7 et 8. Delonch. Encycl. p. 761. Fossile trouvé dans un schiste argileux de transition du Finistère. 10. Turbinolie courbée. Turbinolia cernua. T. compresso-infundibuliformis , cernua ; lamellis late- ralibus remotis, stellæque oblongæ undulatis. Goldf. Petref. p. 53. pl. 15. fig. 8. ; Blainy. Man. d’actin. p. 342, Fossile du Midi de la France. + 11. Turbinolie en coin. Turbinolia cuneata. T. obconico-compressa, lamellis lateralibus obsoletis, stellæ oblongæ remotis, inæqualibus, septo medio lon- gitudinali cancellato conjunctis. Goldf. Petref. p. 53. pl. 15. fig. 9. Blainy. Man. d’actin, p. 3/2. Fossile des Pyrénées. A. var. anceps, sedecimcoslata. Goldf. p. 108. pl. 37. fig. 17. Fossile du Vicentin. + 12. Turbinolie granulée. Turbinolia granulata. T. obconica, basi incurva, lamellis lateralibus granula- tis in stellà orbiculari, singulis alternatim brevissimis. Munster. Goldf. Petref. p. 108, pl. 37. fig. 20. Fossile des couches arénacées de la formation du calcaire grossier des environs de Cassel. Ÿ 15. Turbinolie didyme. Turbinolia didy ma. T. cuneata, sulco medio didyma , lateralibus rugosis, lamellis tenuibus indistinctis, stellæ oblongæ in an- gulum flexæ inæqualibus rectiusculis. Goldf. Petref. p. 54. pl. 15. fig. 11. Blainy. Man. d'actin. p.342. Fossile de la Provence. + 14. Turbinolie mitre. Turbinolia mitrata. T. subcompressa, obconica, basi incurvata ; lamellis crassiusculis, superficie subconnatis, papillosis stellæ ovalæ inæqualibus denticulatis. Goldf. Petref. p. 52. pl. 15. fig. 5. Blainv. Man. d’actin. p. 342. Fossile des environs d’Aix-la-Chapelle. + 15. Turbinolie à douze côtes. Turbinolia duode- cimcostata. T. cuneata, duodecimcostata ; lamellis stellæ ellipticæ duodecim majoribus septenis minoribus interpositis. Goldf, Petref. p. 52. pl. 15. fig. 6. T. à dix côtes. Blainv. Man. d'actin. p. 3/2. Fossile du calcaire subapennin du Plaisantin. + 16. Turbinolic à lignes. Turbinolia lineata. T. obconica, basi incurva, subcompressa, superficie striata granulata, stell ellipticä, lamellis majoribus prominulis singulis alternatim minoribus. Goldf. Petref. p. 108. pl. 37. fig. 18. Fossile du calcaire grossier du Salzberg. + 17. Turbinolie de Konig. T'urbinolia Konigü. T. cylindraceo-turbinata; sulcis longitudinalibus 25 vel 30 elevatis ; stellà orbiculari, margine crenulatà. Mantell. Geol. suscep. p. 85. pl. 19. fig. 22. 28. Bleming. Brit, anim. p. 510. Blainv. Man. d’act. p. 342. Fossile de Ja marne calcaire bleue de l'Angleterre. + 18. Turbinolie elliptique. Turbinolia elliptica. T. obconica , subcompressa; lamellis lateralibus densis granulatis, stellæ inæqualibus. Cuvier et Brongniart. Ossem. foss, édit. in-8. t. 4. p. 67. pl. P. fig. 2. Goldfuss. Petref, p. 52. pl. 15. fg. 4. Defrance. Dict. des sc. nat. t. 56. p.92. Blainville. Man. d’actinol. Fossile du calcaire grossier inférieur des environs de Paris. + Plusieurs autres espèces de Turbinolies ont été décri- tes d’une manière succincte par M. Defrance, mais n’ont pas été figurées, et ne sont connues que d'une manière imparfaite. Telles sont la Turbinolia dispar, Defrance (loc. cit.) , qui a des rapports avec la Turbinolia sul- cata; la Turbinolia Millesiana, Def. (loc. cit.), qui a été trouvée aux environs d'Angers, et qui est com- primée , cunéiforme , et marquée de 24 stries longitu- dinales lisses; la Turbinolia granulosa, Def. (loc. cit.), quiaététrouvée dans le calcaire grossier du département de la Manche, et qui présente tantôt des traces de stries longitudinales ganuleuses, tantdt une surface toute granuleuse ; la Turbinolia Basochesii, Def. (loc. cit.), fossile des environs de Fréjus, qui paraît avoir beau- coup d'analogie avec la Turbinolia complanatæ de Goldfuss (Voyez n° 4 a. p. 280). Ajoutez aussi la Turbinolia dubia, Defr. (Dict. des sc. nat. t. 56, p. 92; Parkinson, Organic remains. pl. 4. fig. 11); la Turbinolia fungitis. (Flem. Brit. anim. p- 510, Fungilis Ure Ruth, pl. 20. fig. 6) ; la ©. conica et quelques autres espèces fossiles figurées par Fischer (Oryetog. de Moscou. pl. 3. fig. 4.5 et6). Enfin on trouve aussi, dans l'Histoire naturelle de l'Europe méridionale, par M. Risso, la description de huit espè- ces de Polypiers, que cet auteur rapporte au genre Turbinolie et considère comme étant nouvelles. M. Goldfuss a établi sous le nom de Drrrocrentum une division générique qui est la même que celle nommée plus récemment Z{abellum par M. Lesson, et quise rapproche extrêmement des Turbinolies, auxquelles M. de Blainville la réunit. Ces Polypiers ont en effet une structure semblable, et le caractère distinctif des Diploctinies ne consiste guère que dans leur compression extrême qui leur donne une forme d’éventail et dans leur pédoncule étroit. La Flabelline pavonine (Ælabellum pavoninum, Lesson. Illust. de zool. 5° liv. pl. 14.) est une es- pèce récente, qui habite les mers de l’Océanie. Le Diploctenium cordatum (Faujas. pl. 55. fig. 5 et 4; Goldfuss. Petref. p. 51 et 107. pl. 15. fig. 1. et pl. 57. fig. 16); et le Diploctenium pluma (Goldf. Petref. p. 51. pl. 15. fig. 25), sont des fossiles de la eraie de Maestricht. {On range à la suite des Turbinolies une petite division générique établie par Lamouroux, sous le nom de Turgiwozorse, Z'urbinolopsis. M. de Blain- ville pense qu’on pourrait même la réunir aux Tur- binolies ou aux Anthophylles ; mais si la figure que Lamouroux en a donnée est exacte, ces Polypiers auraient un caractère très-remarquable ; leur forme générale est la même que celle des Turbinolies; mais les lames rayonnantes qui les forment sont criblées de trous, et réunies, -de distance en dis- tance, par de petites traverses, de facon à former un grand nombre de lubes verticaux qui commu- niquent tous entre eux par des ouvertures latérales. Voici, du reste, les caractères assignés à ce genre par Lamouroux. « Polypier fossile, en forme de cône renversé, et sans point d'attache distinct, surface supérieure plane, marquée de lames rayonnantes réunies en- semble à des intervalles courts et égaux ; ces lames produisent latéralement des stries longitudinales très-flexueuses, dont les angles saillants, en oppo- sition entre eux ct très-souvent réunis, forment des trous rayonnants, irréguliers, el situés en quincon- ces. Ces trous ou lacunes communiquent ensemble par une grande quantité de pores de grandeur iné- gale. » HISTOIRE DES POLYPES. On ne connait qu’une espèce de ce genre : la Turbinolopsis ochracea. (Tamouroux. Exp. mélh. des polyp. p. 85. pl. 82. fig. 4,6; Delonch. Encycl. p.761; Cuv. Règ. anim. 2e éd. €. 3. p. 515; Blainy. Man. d’actin. p. 544. pl. 65. fig. 6.) E.] CyCLOLITE. (Cyclolites.) Polypier pierreux, libre, orbiculaire ou elliptique, convexe et lamelleux en dessus , sublacuneux au centre, aplali en dessous avec des lignes circulaires concentriques. Une seule étoile lamelleuse, occupant la surface supérieure. Les lames très-fines, entières, non hé- rissées. Polyparium lapideurm, liberum, orbiculatum vel ellipticum, supernè convezum et lamelloswm; centro sublacunoso; infern4 superficie plan@, lineis cir- cularibus concentricis exaratà. Stellà unicä lamellosä, supernam superficiem oc- cupante : lamellis tenuissimis, integris, glabris. Ozservarions. — Les Cyclolites , que l’on ne con- nait encore que dans l’état fossile, ont les plus grands rapports avec les Fongies ; mais elles s’en distinguent éminemment par les lignes circulaires concentriques de leur surface inférieure, et par les lames glabres de leur étoile. l’enfoncement du cen- tre de leur étoile est plus ou moins oblong, et man- que dans une espèce. Tout ce que l’on peut présumer relativement aux Polypes dont elles proviennent, c’est que les Cyclo- lites sont chacune le Polypier d’un seul animal, comme dans les Fongies, puisqu'elles ne présentent qu'une seule étoile lamelleuse. [M. Goldfuss réunit les Cyclolites aux Fongies avec lesquelles elles ont en effet beaucoup d’ana- logie. E.] ESPÈCES. 1. Cyclolite numismale. Cyclolites numismalis. C. orbiculata ; supernè stellà lamellos@, convexé ; la- cunû centrali rotundatà. Madrep. porpita. Lin. Esper. suppl. Petref, €. 1. f, 1,3. Guet. Mém. 3. pl. 23. f. 4. 5. * Fungia numismalis. Goldf. Petref. p. 48. pl. 14. fig. 3. * Cyclolites numismalis. Schweïg. Hand. p. 414. * Blainv. Man. d’act. p.335. pl. 51. fig. 1. Habite l'océan Indien. Fossile.. (* du Wurtemberg.). Mon cabinet. Orbiculaire comme une pièce de monnaie, les lignes concentriques de sa face inférieure sont tra- versées par d’autres lignes rayonnantes. 2. Cyclolite hémisphérique. Cyclolites hemisphæ- rica. C.orbiculata, supernèconvexa;lacunû centrali oblongé; stellà tenuissimè lamellosä. FONGIE. Scheétichz. Herb. diluv. t. 13. f. r. * Fungia polymorpha. Goldf. Petref, p. 48. pl. 14. fig. 6 * Cyclolites hemisphærica. Blainv. op. cit. p. 335. Habite... Fossile du Dauphiné. Mon cabinet. Elle est presque une fois plus grande que celle qui LTÉE et plus fortement convexe en dessus. 3, Cyclolite à crêtes. Cyclolites cristata. C. orbiculata, supernè convexa, lamellosa; carinis variis, cristatis, subdecussantibus ; lacun4 nullà. “Blainv. op. cit. p. 335. Habite. Fossile de... Mon cabinet. Espèce extrême- ment distincte par les crêtes diverses de sa surface su- périeure, 4. Cycloliteelliptique, Grclolites elliptica. C.elliptica, supernè convexa, lamellis obsoletis stellata; lacunä centrali elongatä. Guett. Mém. vol. 3. tab. 21. f. 17. 18. * Cuv. Règ. anim. 2e éd. £. 3. p. 313. * Flem. Brit. anim. p. 510, * Blainv. loc. cit. Mus, n°. Vulg, la Cunolite. Habite. Fossile des environs de Perpignan. Mon cabi- net. C'est la plus grande des espèces connues de ce genre. Sa forme ovale ou elliptique lui est particulière. * M. Goldfuss réunit cette espèce à la C. hémisphérique sous le nom de Fungia polymorpha. . + 8. Cyclolite discoïde. Cyclolites discoidea. C. utrinque convexa, lacun& centrali orbiculari, la- mellis cribrosis, æqualibus, crassiusculis, denticulatis, trabeculis transversalibus conspicuis, basi concentricè rugoso-sulcatd. Fungia discoidea. Goldfuss. Petref. p. 50. pl. 14 Cyclolites discoidea. Blainv. Man. d'act. p. 358, Fossile du pays de Saltzhourg. . fig. 9. + 6, Cyclolite cancellée. Cyclolites cancellata. €. hemisphærica ; lacunâ lransversali; lamellis æqua- libus, subremoliusculis, trabeculis conspicuis trans- versalibus connexis ; basi concavä concentricè striatà. Faujas de Saint-Fond. Hist. nat, de la mont, Saint-Pierre. pl. 38. fig.8.9. Fungia cancellata. Goldf. op. cit. p. 48. pl. 14. fig. 5 Cyclolites cancellata. Blainv. loc. cit. Fossile des couches aréno-crétacées de la montagne Saint- Pierre. + 7. Cyclolite semi-radiée. Cyclolites semi-radiata. C. conico-hemisphærica ; lacun& centrali oblongä ; la- mellis granulatis, majoris geminis vel ternis minori- bus interslinctis ; basi concentricè sulcaté. Fungia radiata. Goldf, Petref. p. 49. pl. 14. fig. 8. (Par une erreur typographique, M. Goldfuss donne ce nom à deux espèces.) Cyclolites semiradiata. Blainv. Man. d’act, p. 335. Fossile de l'oolite inférieur de l'Angleterre, + 8 Cyclolite ondulée, Cyrclolites undulata. €, conico-hemisphærica ; lacunä centrali oblongä ; la- mellis crassiusculis, undulatis subæqualibus granu- latis ; basi plant radiato-striat& et concentricè sul- catà. Tungia undulat@, Goldf, Petref, p.49. pl. 14. fig. 7. 283 Cyclolites undulata. Blainv. Man, d’act. p. 335, Fossile du pays de Salzbourg, + 9. Cyclolite radiée. Cyclolites radiata. €, hemisphærica, undique radiatim striata ; lacun& centrali orbiculatà ; lamellis majoribus geminatim in stellam conniventibus minoribus tenuissimis inter- stinctis ; basi planä radiatim et concentricè strial@. TFungia radiata. Goldf. Petref. p. 47. pl. 14. fg. Cyclolites radiata. Blainy. Man. d'act. p. 335. Fossile des couches aréno-crétacées d'Aix-la-Chapelle, [Suivant M. de Blainville, il faudrait rapprocher des Gyclolites le Polypier fossile dont Lamouroux a formé son genre MonrzivaLre, Montlivallia. Les caractères de cette pelite division générique sont un polypier piriforme, ridé transversalement en des- sous, élargi, excavé et lamello-radié en dessus, Le Monruivarrre CaRYoPHYLLIE, M. Caryophyllatæ (Lamouroux. Exp. méth. p. 78. pl. 79. fig. 8.-10; Blainv. Man, d’actin. p. 556. pl. 65. fig. 4; An- thophyllum piriforme, Goldf. Petref. p. 46. pl. 15. fig. 10) se trouve dans le calcaire de Caën, M. De- france en distingue l'espèce figurée par Guettard (Mém. t. 5. pl. 26. fig. 4, 5), et M. de Blainville donne à cette dernière le nom de Montlivaltie de Guettard. (Blainv. Man. d’Actin. p. 556.), mais c’est un double emploi, car un peu plus loin il cite la même figure comme appartenant au genre 4n- thophyllum (Antho. Guettardii, Blainy. op. cit. p. 540.) Le Zoophyte auquel M. Lesson vient de donner le nom de Lirmacrinie DE La NoUVELLE-HOLLANDE Lithactinia Novæ-Hollandiæ. Less. Illust. de zool. pl. 6), parait tenir à la fois des Gyclolites et des Fongies. Le Polype, dit ce voyageur, se compose d’une membrane enveloppant un disque calcaire, ayant à son milieu une grande ouverture orale et portant un grand nombre de gros appendices tenta- culiformes perforés au sommet et correspondant par leur base à de petites lames crénelées dont toute la surface du Polypier est hérissée. E.] FONGIE. (Fongia.) Polypier pierreux, libre, simple, orbiculaire ou oblong , convexe et lamelleux en dessus , avec un enfoncement oblong au centre, concave et raboteux en dessous. Une seule étoile lamelleuse , subprolifère , occu- pant la surface supérieure; à lames dentées ou hé- rissées latéralement. Polyparium lapideum , liberum, simplex, orbi- 284 culatum vel oblongum , supernè conveæum et lamel- Losum, cum lacun& centrali oblongä, infernè conca- œum ct scabrum. Stellà unicé lamellosä , subprolifer& , supernam superficiem occupante : lamellis dentatis aut latere asperis. Onsenvarions. — Presque toutes les espèces de Tongies sont connues dans l’état frais ou marin; et comme chacune d’ellesne présenteréellement qu’une seule étoile complète , laquelle occupe toute la sur- face supérieure du Polypier, il y a lieu de croire que chacun de ces Polypiers a été formé par un seul animal, comme les Turbinolies et les Cyclolites. [Les prévisions de Lamarck ont élé pleinement con- firmées par les observations récentes de MM. Quoy et Gaymard. Ces infatigables voyageurs ont eu l’occasion d'étudier l’animal qui forme les Fongies, et ils ont constaté que chacun de ces Polypiers la- melleux appartient à un seul Polype, dont la struc- ture a beaucoup d’analogie avec celle des Actinies. IL parait que dans certaines espèces la surface du corps de ces êtres singuliers ne présente pas de ten- tacules bien apparents; maïs chez d’autres , elle est toute hérissée de longs et gros tentacules disposés sans ordre , et ne formant pas une couronne comme chez la plupart des Zoanthaires. Au milieu de l’es- pèce de disque occupé par ces appendices, se trouve l'ouverture buccale qui est grande et transversale. Le Polypier est enveloppé par l’animal au-dessous comme en dessus, et au moindre attouchement les tentacules se retirent entre ses lamelles. M. Stutchbury a constaté que dans le jeune âge les Tongies sont fixées aux rochers ou à d’autres corps sous-marins par un pédoncule assez long, dont le diamètre est d’abord presque égal à celui de l'étoile lamelleuse terminale ; dans cet état le Po- lypier ressemble assez à une Caryophyllie. E.] ESPÈCES. 4, Fongie croissant. Fungia semilunata. F. lateribus compressa, extüs striata; limbo arcuato, sulco longitudinali exarato ; pediculo brevi. * Def. Dict. des sc. nat. t. 17. p. 217. * Lamour. Encyel. Zooph. p. 418. * Blainv. Man. d’act. p. 337. Mus. n° Habite. Fossile de. Cette Fongie singulière ressemble à un croissant dont le bord arqué ou arrondi serait en haut, et qui aurait un pédicule court , inséré dans l’é- chancrure de sa base. L'étoile occupe toute la longueur du limbe, et se trouve partagée par un sillon. 2. Fongie comprimée. Fungia compressa. F. cuneala, compressa, lævis, infernè papillosa ; stellà elongatà, angustà, sulco divisé; lamellis inæqua- libus. * Lamour. Encycl, p. 418. HISTOIRE DES TOLYPES. * Blainv. Dict. des se. nat. t. 17. p. 216; Man. d'act. p- 337. pl. 67. f. 4. Mon cabinet. Habite l'océan Indien. Celle-ci est, comme la précédente, comprimée sur les côtes, cunéiforme ; presque flabelli- forme, à bord supérieur arrondi, offrant une étoile allongée , lamelleuse, partagée par un sillon. Ses lames sont inégales, dentelées, échinulées sur leurs faces, Cette Fongie est fort jolie, non fossile, et a sa surface externe légèrement striée en rayons. Elle confirme , par ses rapports, le rang de la première espèce. Hau- teur, vingt-neuf millimètres. 3. Fongie cyclolite. Fungia cyclolites. FE, orbicularis, subelliptica, sublüs concava, tenuissimè radiata; stellà convexà ; lamellis inæqualibus , cre- nulatis, ad latera asperis. * Lamour. Encycl. p.418. + Blainv. Dict. des sc. nat. t. 17. p. 2165 et Man. d'acts p. 337. pl. 51. fig. 2. Mus. n° Habite les mers australes. Péron et Lesueur. Nouvelle espèce fort jolie, l’une des plus petites du genre, et qui serait une Cyclolite si sa face inférieure offrait des cercles concentriques. Elle ressemble, en petit, par son aspect, à la Fongie agariciforme , dont elle est néan- moins très-distincte. Elle est orbiculaire ou un peu elliptique , légèrement concave en dessous, avec des stries fines, rayonnantes. En dessus, elle offre une étoile élevée, très convexe , lamelleuse, ayant au som- met un sinus oblong. 4. Fongie patellaire. Fungia patellaris. FE. orbicularis, sublüs mutica, radiatim striata; stelld planulatà ; lamellis inæqualibus, latere muricalis. Madrepora patella. Soland. et Ell. p. 48: t. 28. f. 1-4. Esper. Suppl. 1. tab. 62.f. 1.6. Rumph. Amb. 6. tab. 88.f. r. * Lamour, Expos. méth. des Polyp. p. 52. pl. 28. f.1.6; Encycl. p. 419. + Blainv. Dict. des sc. nat. t. 17. p. 216; et Man. d'act. p. 337. pl. 51. fig. 2. * Monomyces patella. Ehrenb. op. cit. p. 77- Mus. n° Habite les mers de l'Inde et de la Méditerranée. Mon ca- binet. Elle a quelquefois un pédicule court en dessous. $, Fongie agariciforme. Fungia agariciformis. F. orbicularis, sublüs scabra ; stellä convexä ; lamellis inœæqualibus, denticulatis; majoribus radiorum longi- tudine. Madrep. fungites. Lin. Forsk. Ic. t. 42. Soland. et Ell. p. 149. t. 28. f. 5.6. Seba. Mus. 3. t.1rr. f. 1. Madrep. Esper. 1.t. 1.f.1. * Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 52. pl. 28. 6g. 5.6; Encycl. p.419. *“ Schweig. Handb. p. 414. * Blainv. Dict. des se. nat. t. 17. p. 216, et Man. d’act. p. 337- * Stutchbury. Trans. of. the Linnean Society. v. 16. pl.32. fig. 1. 5. 2. Var. lamellis elatioribus, acutè serralis. Mus. n° Habite la mer Rouge et celle de l'Inde. Mon cabinet. Cette espèce n’est point rare. 6. Fongie bouclier. Fungia scutaria. F. oblongo-elliptica, utrinque planulata ; lamellis inæ- FONGIE. qualibus, undulatis, subintegris, majoribus radio- rum longitudine. Rumph. Amb. 6. t. 88. f. 4. Seba. Mus. 3. t. 112. f. 28, 29. 30. * Lamour. Encyel.p. 419. * Blainville. Man. d’actin. p. 337. Mus. n° Habite les mers de l’Inde. Mon cabinet. Cette espèce fait une sorte de transition à la suivante par ses lames pres- que entières, inégales et ondées, 7. Fongie limace, Fungia limacina. F, oblonga, convexa, sublüs concava et echinata ; stellé elongatà ; lamellis inæqualibus. Madrep. pileus. Vin. Soland. et EI. p. 159. t. 45. Seba. Mus. 3.t. 111. f. 3. 5. Esper. Suppl. 1. €. 63. * Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 52. pl. 45. *“ Blainville. Man. d'act. p. 337. pl. 5r. fig. 3. 2. Var. lobata, subfurcata. Esper. Suppl. 1. t. 13. Mus. n° Habite l'océan des Indes orientales. Mon cabinet. Cette espèce, qu'on nomme vulgairement la Limace de mer, devient très-grande, Elle n’est point rare. 8. Fongie taupe. Fungia talpa. FE. oblonga, subtüs concava et echinata ; lamellis dor- salibus, subserialibus , brevissimis, scabris. Seba. Mus. 3.t. 111. f, 6; et t. 112. f. 31, * Polyphyllia talpa. Blainv. op. cit. p. 339 (1). * Lamour. Encyclop. p. 419. * Agaricia lalpa. Schweig. Handb,. p. 415. Mus. n° Habite l’océan des Indes orientales. Mon cabinet. On la nomme Taupe de mer. Elle est bien distincte de la précédente , et toujours beaucoup plus petite. 9. Fongie bonnet. Fungia pileus. F. hemisphærico-conica, sublàs concava ; lamellis dor- salibus proliferis ; rimä subnullà. Mitra polonica. Rumph. Amb,. 6, €, 88, f. 3. * Lamour. Encyclop. p. 420. Mus. n° 2. Var. oblonga. Mus. n° Habite l'océan des Grandes-Indes, Mon cabinet, Cette Fongie se nomme vulgairement le Bonnet de Neptune; elle n’est nullement dans le cas de se confondre avec la F.limacine, même sa variété oblongue. Ses lames, amoncelées par places, forment des étoiles imparfaites et éparses. Par ses étoiles nombreuses, quoique à peine ébauchées, cette dernière espèce commence la transi- tion aux Pavones. (1) Le genre Porxeaxcria de MM. Quoy et Gaymard est très- remarquable, et s'éloigne beaucoup des Fongies par la confor- mation des animaux. Les Polypes réunis en grand nombre, et complétement confluents par leur circonférence, n'ont pas de tentacules autour de la bouche ; mais présentent sur la masse commune un prolongement tentaculiforme, court et conique , qui correspond à l'extrémité des replis élevés , sous lesquels se trouvent les crêtes du Polypier. Ces appendices ont tous la même direction, et ne rayonnent pas autour de plusieurs cen- {res ; les bouches ne sont pas disposées en série régulière, mais souvent çà et là au fond des dentelures ; enfin , le Polypier re- couvert par cette agrégation d'animaux, est libre, allongé en plaque, un peu convexe en dessus, où il est garni de petites 285 + 10. Fongie actiniforme. Fungia actiniformis. F, lutescens, viridi-radiala; tentaculis longis con- [luentibus, cylindricis, fuscis, apice subluteis. Testa orbicularis, convexa ; in medio elevata, subtus pla- niuscula; regulariter striata ; lamellis subæqualibus lobatis. Quoy et Gaym, Voy. de l'Astrol. t: 4. p. 180. Zooph. pl. 14. fig. 1. 2. Habite la Nouvelle-Hollande, + 11. Fongie à gros tentacules. Fungia crassiten- taculata. F. lutescens, radiata ; tentaculis numerosis, conicis, crassis, apice luteo-virescentibus. Testa orbicularis, planulata, subtus tenuiter striata ; lamellis profun- dis inæqualibus, valdè lobatis. Quoy et Gaymard. Voy. de l’Astrol, t. 4. p. 182, Zooph. pl. 14. fig. 3-4. Habite l'ile Vanikoro. + 12. Fongie coronule., Fungia coronula. FE, orbiculata , suprà convexo-plana ; lacun& centrali infundibuliformi ; lamellisremotis, majoribus minori- busque alternis tuberculis transversalibus connezis, in basi planë confertis bis dichotomis. Goldfuss. Petref. p. 5o. pl. 14. fig. 16. Blainv. Man. d’'actin. p. 338. Fossile du calcaire houiller de la Westphalie. + 15. Fongie lisse. Fungia lœvis. F. placentiformis, undique subtilissimè striata, utrin- que umbilicata ; lamellis æqualibus tenuissimis con- fertis. - Schroter. Einl. 3. p. 506. pl. 9. fig. 7. Goldfuss. Petref. p. 47. pl. 14. fig. 2. Cyclolites lævis. Blainv. Man. d'actin. p. 335. Fossile du calcaire jurassique de la Suisse. + 14, Fongie aplatie. Fungia complanata. F, hemisphærica, lamellis tenuissimis ; stellà oblongä ; basi concavä. Knorr. Mém. t, 3. tab. E. 3. fig. 6-7. Defrance. Dic. des Sc. nat. t. 17. p. 217. Blainv. Man. d'actin. p. 353. Gisement? + Ajoutez la Fungia titiculatæ, Def. (loc. cit.) qui, sui- vant M. Defrance, ne diffère de la précédente que parce que les lames, au lieu de se terminer au bord, se continuent jusqu'au centre inférieur qui n’est pas concave. La Fungia paumotensis , Stutchbury (Trans. of the. Lin, soc. v. 16. pl. 32. fig. 6.), etc. crêtes lamelleuses, minces, denticulées, saillantes, transverses et sans disposition stelliforme , un peu concave et hérissé de tu- bercules en dessous, L'espèce dont MM. Quoy et Gaymard ont observé les animaux, a été décrite par ces naturalistes sous le nom de Porxpuxtea Bassin, Polyphyllia pelvis (Voy. de l'Astrolabe. 1, 4. p. 185. pl. 20. fig. 8-10); ils la rapportent avec doute à la Fungia talpa de Lamarck; mais M. de Blainville, qui a comparé ces Poly- piers, pense que ce sont deux espèces distinctes. MM. Quoy et Gaymard citent aussi en synonymie la Lithactinie de la Nou- velle-Hollande de M. Lesson (Voy. p. 283); mais la conforma- tion des Polypes paraît être très-di férente, E. 286 Suivant M. de Blainville, il faudrait aussi rapporter à ce genre la Cyathophylla mactra, Goldf. (Petref, p. 56. pl. 16. fig. 6). Enfin M. Risso décrit sous les noms de Tungia lenticularis (Ris. Hist, nat. de l'Eur, mérid. t. 3. p. 558. pl. 9. f. 53) et de l'ungia agaricoïdes (Risso. loc. cit. pl. 9. fig. 52), deux Polypicrs fossiles qu'il regarde comme étant des espèces nouvelles de Fongies. PAVONE, (Pavonia.) Polypier pierreux , fixé, frondescent; à lobes apla- tis, subfoliacés, droits ou ascendants; ayant les deux surfaces garnies de sillons ou de rides stelli- fères. Étoiles lamelleuses , sériales, sessiles, plus ou moins imparfaites, ï Polyparium lapideuin, fivum, frondescens ; lobis complanalis, subfoliaceis, erectis vel ascendentibus ; utroque latere sulcis aut rugis stelliferis. Stellæ lamellosæ, seriales, sessiles, subimperfectæ. Osservarions. — Lés Pavones et les Agarices ont entre elles de très-grands rapports : ce sont des Po- lypiers munis de rides ou de sillons stellifères, qui commencent à donner l’idée des Méandrines. Mais ces Polypiers sont frondescents, et leurs étoiles, quoique irrégulières ou imparfailes, sont encore distinctes. Malgré les rapports qui se trouvent entre les Pa- vones el les Agarices, ces deux genres néanmoins sont bien distingués. En effet, dans les Pavones, les deux surfaces des expansions foliacées sont con- stamment munies de rides ou sillons stellifères; tan- dis que, dans les Agarices, il n’y à qu’une seule surface qui ait de semblables sillons. Les éloiles des Pavones, quoique lamelleuses, ne sont point circonscrites et sont souvent tellement imparfaites qu’elles ne présentent que des trous ou des enfoncements lamelleux, et un peu irréguliers. Elles sont toutes sessiles et placées dans les sillons. ESPÈCES. 1, Pavone agaricite. Pavonia agaricites. P. frondibus brevibus, crassis, semi-rolundis, diffusis ; rugis stelliferis, acutis, transuersis, flexuosis. Madrep. agariciles. Lin. Pall. Zooph. p. 287. Soland. et El. €. 63. Esper. vol. 1. t. 20. * Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 57. pl. 63. * Delonchamps. Encyel. p. 604. * Blainv. Dict. des se. nat. t. 58, p. 167. Mus. n° (i) M. de Blainville a séparé avec raison des Pavones de Lamarck, l'espèce décrite ci-dessus : c’est le type de son genre Trinacoruysue, Tridacophyllia ; ces animaux, d’une taille considérable, ressemblent beaucoup à des Actinies, mais leur bouche est légèrement tuberculée et ne présente pas de trace HISTOIRE DES POLYPES. Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet, Ses expansions foliacées sont diffuses et ne s’allongent jamais comme dans l'espèce qui suit. 9, Pavone à crêtes. Pavonia cristata. P. frondibus oblongis, erectis lobatis ; lobis rotundatis, crislalis ; rugis transversis, sinuosis, oblusis , slelli- feris. * Delonchamps. Encycl. p. 604. * Ehrenberg, Mém. sur les Polypes de la mer Rouge. p.104. Mus. n° An Knorr. Delic. p. 25. tab. A. X.f. 7. Habite les mers d'Amérique, Mon cabinet, Cette espèce, qui paraît jusqu’à présent non décrite , devient grande et forme de belles touffes foliacées, à crêtes nom- breuses. 3. Payone laitue, Pavonia lactuca. P. frondibus tenuissimis, subplicalis, laciniosis, lamel- loso-strialis ; slellis magnis, irregularibus. Madrep. lactuca. Pall. Zooph. p. 389. Soland. et Ell, tab. 44. Esper. Suppl. 1 t. 33. A. B. Seba. Mus. 3. t. 89. f. 10. * Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 604. * Delonchamps. Encycl. p. 604. * Schweig. Hand. p. 414. * Tridacophyllia lactuca. Blainville. Man, d’actin. p, 362. pl. 56. fig. 1 (x). ë * Quoy et Gaymard. Voy. de l’Astrol. t. 4. p. 221. pl. 18. fig. 1. * Manicium lactuca. Ebhrenberg. op. cit. p. 108. Habite l'océan américain? (* l'Océanie) Mon cabinet. Espèce très-belle, très-curieuse et bien connue. 4. Pavone bolétiforme. Pavonia boletiformis. re frondibus erectis, planulalis, undatis, cristalis ; stellis serialibus imperfectis, centro impressis. Madrep. eristata. Soland et Ell. p. 158. t. 31.f, 3, 4. Madrep. boletiformis. Esper. Suppl. 1. t. 56. Mus. n° ù * Lamouroux. Expos. méth. des Polypes. p. 53, pl. 5r. fig. 3 et 4. - * Delonchamps. Encycl. p. 604. * Blainv. Diet, des se, nat. t. 38. p. 168 ; et Man. d’actin. p. 355. * Ehrenberg. op. cit. p. 105. 2, eadem? fronde unicä, indivisé, flabellatä. Mus. n°. Habite l'océan Indien et Austral., Mon cabinet. Ses lames longitudinales sont élevées et bien apparentes, + 4 a. Pavone cactus. Pavonia cactus. P. quadripollicaris et semipedalis erecta, lobata ; lobis [oliaceis, crispalis, margine rotundatis, crenulatis, sæpè excisis, collibus non omnind obsolelis, stellula- rum semilinearium seriebus sulco levi conjunctis, sub- de tentacules ; ils sont confluents, très-déprimés, élargis et épa- nouis sur les bords, finement déchiquetés à la circonférence et logés chacun dans une sorte de cellule profonde, irrégu- lière, foliacée sur les bords et seulement réunie aux cellules voisines, sans se confondre avec elles. E. AGARICE. concentricis ; lamellis subtilioribus, quam in priori, arenoso asperis, obsoletè denticulatis. Madrepora cactus. Forskal. Descrip. anim. p. 134. Pavonia cactus. Ehrenberg. Mém. sur les Polypes de la mer Rouge. p. 105. Habite la mer Rouge. L'animal est de couleur verdâtre et dépourvu de tentacules, #, Pavone divergente, Pavonia divaricata. P, frondibus erectis, lobatis, flexuoso-divaricatis, angularibus ; lamellis laxis ; stellis difformibus, * Delonchamps. Encycl. p. 605. * Blainville. Man. d'actin. p.365, Mus. n° Habite l'océan Indien. Mon cabinet. Quoique voisine de la précédente par ses rapports, cette Pavone en est fortement et constamment distincte. Elle forme des touffes arrondies, à foliations confuses, multangulaires, divergentes, ayant le bord aigu. 6. Pavone plissée, Pavonia plicata. P. frondibus erectis, lobatis , flexuoso-plicatis ; lamel- lis minimis, arenulosis, confertis ; $tellis minutis. Madrep. contiqua. Esper. Suppl. 1. t. 66. * Delonchamps. Encycl. p. 605. * Blainville. op. cit. p. 365. Mus. n° Habite l'océan indien. Mon cabinet. Elle est très-différente des deux espèces qui précèdent, par ses lames presque “imperceptibles, serrées , arénacées. Ses éloiles sont petites, presque analogues à celles des Porites, et sem- blent par rangées làches et longitudinales. Elle vient aussi en Louffe. 7. Pavone obtusangle. Pavonia obtusangula. P. frondibus erectis, flexuoso-plicatis, multilobatis, oblusis ; lamellis perparvis extremitatibus coalescen- tibus ; stellis superficialibus. * Delonch. Encycl. p. 605. * Blainv. op. cit. p.365. * ? Ehrenb, op. cit. p. 105. Mus, n° Habite... probablement l'océan des Grandes-Indes, Mon cabinet. C'est une espèce tranchée , un peu plus petite que les trois précédentes, et qui forme des touffes arrondies et denses. Ses foliations plissées, multilobées et très-obtuses , sont très-remarquables. Leurs lames sont petites, réunies à leurs extrémités. 8. Pavone frondifère. Pavonia frondifera. P. erecta, divisa, ramoso-lobata ; lobis explanatis, foliformibus, ovalis, undalo-plicalis, acutè striatis. * Delonch. Encycl. p. 605. * Blainv. Man. d'actin. p. 365. Mus. n°. Habite les mers australes, Péron et Lesueur. Cette Pa- vone semble avoir des rapports avec l'Agarice flabel- line; mais elle est divisée en expansions foliacées, multicarinées et stellifères sur les deux faces, Ses fron- dicules sont droits, diverséement contournés, à stries cariniformes longitudinales, échinés, très-rudes. Hau- teur, quinze centimètres. + 9. Pavone tubéreuse. Pavonia tuberosa. P. frondibus in massam luberosam coalilis, rugis stel- liferis longiludinalibus ; lamellis crassiusculis. 287 Goldfuss. Petref. p. 42. pl. 12. 6g. 9. Blainv. Man. d'actin. p. 366. Fossile de l'Eifel. AGARICE. (Agaricia.) Polypier pierreux , fixé ; à expansions aplaties, subfoliacées , ayant une seule surface garnie de sil- lons ou de rides stellifères. Étoiles lamelleuses, sériales, sessiles, souvent im- parfaites et peu distinctes. Polyparüim lapideum, fivum ; massam explana- tan, subfoliaceam constituens ; supernä superficie tantuminodd sulcis stelliferis exarat&. Stellæ lamellosæ, seriales, sessiles, sæpius mper- fectæ , vix distinctæ. Onsenvarrons. — On ne peut disconvenir que les Agarices n’aient les plus grands rapports avec les Pavones ; car quelquefois leurs expansions se plient de manière que les surfaces inférieures des deux du- plicatures se trouvent appliquées l’une contre lau- tre, et alors il en résulte des productions foliacées ascendantes, qui ont les deux surfaces garnies de sillons stellifères. Néanmoins on retrouve toujours dans ces Polypiers quelques portions qui ne sont point doublées ou pliées en deux, et qui ont alors un côté nu, non stellifère. Ainsi, les Ayarices sont des Polypiers à expansions dilatées, aplaties , lobées , subfoliacées , qui ressem- blent à celles des Pavones, mais qui s’en distinguent en ce qu’elles n’ont de sillons stellifères que sur leur surface supérieure. ESPÈCES. 1. Agarice contournée, 4garicia cucullata. A. explanala ; frondibus basi coalitis, cristalis, sub- convolutis ; rugis transversis, flexuosis, carinatis ; stellis profundis, irregularibus. Madrepora cucullata. Soland. et El. p. 157. tab. 42. Esper. Suppl. 1. tab. 67. * Lamour. Expos. méth. desPolyp. p. 54. et Encycl. p. 12. * Blainv. Man. d'actin. p. 860, pl, 56. fig. 5. Mus. n° Habite. Ses expansions sont nues et finement striées en dessous. Elle devient assez grande; ce n’est qu'alors que ses expansions s'enroulent, 9, Agarice ondée, Agaricia undata, A. frondibus latissimis ; rugarum carinis crassis , ro- tundatis, transversis ; inlerstiliis stellarum elevatis. Madrepora undata. Soland. et Ell. p. 157. tab. 40. Esper. Suppl. 1. t£. 78. “ Agaricia undata. Lamour, Exp. méth. des Polypes. p. 54. pl. 40. et Encycl. p. 13. * Agaricia undata et Pavonia undata, Blainv. Man. d'actin. p. 361 et 365. (Double emploi.) Habite. 5. Agarice ridée. Agaricia rugosa. A. frondibus brevibus, undalo-contortis, rugosissimis ; 283 HISTOIRE DES POLYPES. rugis confertis, elevatis, irregularibus, lamelloso- strialis. * Lamour. Encycl. p. 13. * Blainv. op. cit. p. 361. Mus. n° Habite les mers australes. Péron et Lesueur. Elle est sin- gulièrement ridée en dessus, et ses rides sont élevées, serrées les unes contre les autres, inégales, contour- nées, et {ransversalement striées par de pelites lames, Le dessous de ses expansions est nu, avec des stries fines vers les bords; mais ces expansions se contour- nent et souvent se replient de manière que leur sur- face supérieure est la seule apparente. Les étoiles ne paraissent point. 4. Agarice flabelline. 4garicia ampliata. A, frondibus subflabellatis, longitudinaliter rugosis; rugarum carinis, lamelloso-serratis, asperrimis ; stel- lis rariusculis, imperfectis. < Madrepora ampliata. Soland. et El. p. 157. t. 41. f, 1-2. Mon cabinet. À * Agaricia ampliata. Lamour. Encyel. p. 13. * Schweig. Handb. p. 485. * Agaricia ampliala et Pavonia ampliata. Blainv. op. cit. p. 361 et 365 (double emploi). * Merulina ampliala. Ehren. op. cit. p. 104. 2.var.? Madrep.elephantopus. Pall. Zooph. p. 290. * Agaricia elephantopus. Ehren. op. cit. p. 105. Esper. 1. tab. 18. Habite les mers des Indes. D’après le morceau que je possède et que j’y rapporte, cette espèce est tout à fait distincte de la Pavone frondifère. 5. Agarice papilleuse. Agaricia papillosa. A. frondibus subflabellatis, supernè papillosis ; papil- lis oblusis, asperiusculis, longitudinaliter seriatis. *“ Lamour. Encycl. p. 13. * Montipora papillosa. Blaïinv. Man. d’actin. p. 389. pl. 61.f. 2 (1). Mus. n° Habite les mers australes. Péron et Lesueur. Les papilles sont par rangées serrées et souvent se réunissent plu- sieurs ensemble. Les étoiles sont de petits trous rarius- cules, cachés entre les rides ou les rangées de papilles. 6. Agarice lime. 4garicia lima. A. frondibus flabellatis, subcucullatis ; supernà super- ficie rugis longitudinalibus, angustis, papillosis as- peralà ; papillis exilibus. * Lamour. Encycel. p: 14. * Montipora lima. Blainv. op. cit, p. 389. Mus. n° Habite les mers australes. Péron et Lesueur. Dans cette espèce, les papilles sont très-fines, forment des rangées étroites, serrées et rudes au toucher. Les étoiles sont à peine apparentes. La surface inférieure, quoique nue , offre quelques bosselettes éparses, rares. 7. Agarice explanulée. 4garicia explanulata. A. explanata, partim incrustans ; stellis confertis, in- (1) Le genre Mowrrpore établi par MM. Quoy et Gaymard, et adopté par M. de Blainville, se compose de plusieurs espèces de Porites de Lamarck et de quelques Agarices du même au- teur. Ces naturalistes y assignent les caractères suivants : ani- maux actiniformes courts à 12 tentacules, contenus dans des loges arrondies, enfoncées, régulières, paucicannelées, éparses ter se Implexis ; lamellis medio latioribus et crassio- ribus. Madrep. pileus. Esper. vol. 1. t, 6. synonymis exclusis. * Lamour. Encycl. p. 14. * Schweig. Handb. p. 415, * Blainv. op. cit, p. 361. Mon cabinet. Habite. probablement l'océan indien. Ce polypier n'a aucun rapport avec le Madrep. pileus de Linné, qui est une Fongie. Il tient un peu des Explanaires ; mais ses étoiles non circonscrites lui donnent plus de rap- port avec les Agarices. Sa surface inférieure est nue, légérement striée. + 8. Agarice pourpre. 4garicia purpurea. A. foliacea, incrustans ; frondibus undulatis, margi- nibus aculis ; stellis profundis ; rugis lamellosis ; la- mellis inlegris, denticulatis, alternatim magnis et minulis. Lesueur. Mem. du Muséum. t. 6. p. 276. pl. 15, fig. 2. Lamour. Encyclop. méth. Zooph. p. 14. Blainv. Man. d’actin. p.361. Habite les côtes de l'île Saint-Thomas. Animal à expan- sions gélatineuses, sans tentacules apparents; ouverture centrale allongée, plissée intérieurement, bordée d’un cercle jaune et un peu plus loin par 8 points jaunes desquels naissent des lignes également d’un jaune pâle, se prolongeant jusqu’au rebord. Il ÿ en a d'autres, plus légères, intermédiaires, qui se divisent en 2 ou 3. A chacun de leurs points de division est une täche jaune. La couleur générale est d’un beau pourpre au centre, qui passe à une teinte foncée de terre de Sienne vers les bords de l'animal. T 9. Agarice lobée. 4garicia lobata. A. lobato-complicata, infernè striis concentricis sulcata stellis regularibus, contiquis, impressis, lamelloso-pa- pillosis. Goldfuss. Petref. p. 42. pl. 12. fig. 11. Fossile du calcaire de transition de l’Eifel. + 10. Agarice bolétiforme. 4garicia boletiformis. A. tuberoso-subcontorta, infernè gyroso-plicata, stellis irregularibus confluentibus. Grand agaric. Bourg. Petref, pl. 8. fig. 30. 3r. Kaorr. Petref. 11. tab. F. V. M. n° 55. fig. 1. Agaricia boletiformis. Goldf. Petref. p. 43. pl. 12. fig. 12. Fossile des environs de Soissons. | + 11. Agarice de Swinderen. Agaricia Swinder- niana. - A. frondium strialis, cucullatis, pluribus sibi incum- bentibus, stellulis angulosis, scabris minutis, confer- dis, contiquis, centro excavaiis. Goldfuss. Petref. p. 109. pl. 38. fig. 3. Fossile de Groningue. 12. Agarice granulée, Agaricia granulata. A. explanata, infernè concentrica, undalo-rugosa, à la surface d’un Polypier encroûtant ou glomérulé, et garni de mamelons ou monticules rugueux. L'espèce qui a servi de type à cette division générique est le Montipora verrucosa. (Quoy et Gaymard. Voy. de l’Astr. t. 4. De a pl. 20. fig. 11; Blainy. Man. d'Actin. p. 388. pl. 61. g- 1. MÉANDRINE. stellis sparsis superficialibus ; lamellis granulosis re- ticulatis concurrentibus. Goldf. Petref. p. 109. pl. 38. fig. 4. Fossile du calcaire jurassique du Wurtemberg- + L'Agaricia crassa de M. Goldfuss. (Bourguet. 1. c. pl.7, f. 34.-37 ; Goldf. p. 43. pl. 12. fig. 13) paraît appartenir au genre Astrée. Il en est probablement de même de l'Agaricia rotata du même (Goldf. p. 42. pl. 12. fig. 10); l’un et l’autre de ces fossiles proviennent du calcaire jurassique de la Suisse. MÉANDRINE. (Meandrina.) Polypier pierreux, fixé, formant une masse sim- ple, convexe, hémisphérique ou ramassée en boule. Surface convexe, partout occupée par des ambu- lacres plus ou moins creux, sinueux, garnis de chaque côté de lames transverses, parallèles, qui adhèrent à des crêtes collinaires. Polyparium lapideum , fivum, in massam sim- plicem hemisphæricam vel sphæroideam glomera- tum. ë Convexa superficies ambulacris subexcavatis , re- pandis , sinuosis , utroque latere lamellosis obtecta. Lamellæ transverse et parallelæ , cristis collinari- bus adnatæ. Osservarions. — Les Méandrines forment évi- demment un genre particulier, bien remarquable et facile à distinguer au premier aspect. En effet, au lieu d'étoiles isolées ou circonscrites, on ne voit à la surface de ces Polypiers , que de longs sillons sinueux, plus ou moins creux, irréguliers , et qui ont leurs côtés garnis de lames transverses et pa- rallèles, qui aboutissent à des crêtes collinaires. Ces ambulacres peuvent être comparés à des vallons torlueux, séparés par des collines pareïllement tor- tueuses. Les sillons ou vallons de ces Polypiers ne sont que des étoiles allongées, confluentes latéralement; et c’est dans ces vallons que se trouvent les Polypes qui adhèrent les uns aux autres. Les collines lamel- leuses, au contraire, occupent les interslices de ces rangées tortueuses de Polypes, et les séparent. Ici, les vallons ainsi que les collines ne sont point véritablement circonscrits, quoiqu’ils offrent des interruptions diverses. Mais, dans les Monticulaires, les cônes saillants et les monticules sont générale- ment circonscrits. Les lames qui, de chaque côté, garnissent les collines, sont perpendiculaires à la direction de ces collines et de leurs vallons. Ces lames, le plus sou- vent, sont inégales entre elles , quoique parallèles et dentées en leur bord. Ces Polypiers forment des masses simples, con- vexes, hémisphériques , souvent glomérulées en tête ou en boule, dont le volume est quelquefois considérable. Lorsqu'ils commencent à se former, ils ne con- stituent qu'un corps turbiné, caliciforme, fixé in- féricurement par un pédicule central très-court. 289 Alors'on voit que leur surface supérieure offre seule des sillons sinueux et lamelleux, tandis que leur surface inférieure est nue, à peu près lisse. Les Méandrines vivent dans les mers des climats chauds des Deux-Indes. [Suivant Lesueur, les Polypes des Méandrines (du moins de la M. labyrinthiforme) seraient des ani- maux actiniformes, ayant chacun une grande ou- verture buccale, à bords froncés , et une vingtaine de tentacules disposés, comme chez la plupart des Polypes , en couronne autour du disque oral. Mais d’après les observations plus récentes de MM. Quoy et Gaymard , il paraîtrait que dans d’autres espèces la disposition des tentacules est différente, ce qui pourrait faire douter de l’exactitude de la descrip- lion donnée par leur prédécesseur. Ces naturalistes ont trouvé que les animaux des Méandrines sont réunis par rangées sinueuses au fond des vallons du Polypier , et ne présentent de tentacules que sur les côtés de l'espèce de bande charnue résultant de leur agrégation, les bouches saillantes et lisses sont placées au milieu de ces bandes. Dans l’espace qui sépare ces ouvertures , il n’y a point d’appen- dices tentaculaires ; enfin , l’union des animaux qui vivent dans le même vallon du Polypier est si intime qu'on ne voit aucune trace de leur soudure. Enfin M. Ebrenberg n’a pas vu de tentacules du tout à l’es- pèce qu’il a observée dans la mer Rouge, et qu'il rapporte également à la M. labyrinthiforme. Du reste il est probable que l’on a souvent confondu sous le même nom des espèces très-différentes quant à la structure des animaux, mais ayant de la res- semblance sous le rapport du Polypier. E.] ESPÈCES. 1. Meandrina labyrinthiforme. Meandrina labyrin- thica. M. hemisphærica ; anfractibus longis, tortuosis, basi dilatatis ; collibus simplicibus, subacutis. Madrep. labyrinthica. Lin. Soland. et Ell. t. 46. f. 3. 4. Esper. vol. 1. tab. 3. * Madrepora meandrites. Pallas. Elen. p. 292. * Meandrina labyrinthica. Lamour. Expos. méthod. des Polyp. p. 54. pl. 46. fig. 3 et 4. * Lesueur. Mém. de l’acad. de Philadelphie. t, 1. p. 180. pl. 8. fig. 11. * Delonch. Encycl. p. 507. * Blainv. Dict. des se. nat. t. 29. p. 376; et Man. d'actin. p- 357. pl. 56. fig. 4r. * Madrépore. Savig. Descr. de l'Égypte. Polyp. pl. 5. fig. 4. * Meandrina platygera labyrinthica. Ehrenberg. Mém. sur les Polypes de la mer Rouge. p. 99. Mus. n° 2. var. à masses sublobées. Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. Les lames des sillons sont étroites. * Suivant M. Ehrenberg , les Po- lypes seraient dépourvus de tentacules, 290 HISTOIRE DES POLYPES. 9, Méandrine cérébriforme. Meandrina cerebrifor- mis. M. subsphærica ; anfractibus tortuosis , prælongis ; la- mellis basi dilatatis, denticulatis; collibus trunca- tis, subbicarinatis, ambulacriformibus. * Delonch. Encyel. p. 508. * Quoy et Gaym. Voy. de l'Ur. pl. 96. fig. 8. * Blainy. Man. d’actin. p. 357. Seba. mus. 3. tab. 112, fig. 1-5-6, Gualt. ind, €. 10. et t. 29. in verso. Solan. jam. hist. 1. €. 18. Ê. 5. Shaw. miscell. 4. t. 118. Meandrina platygera cerebriformis. Ebren. op. cit. p: 100. Meandrina cerebriformis. Quoy et Gaym. Voy. de l'As- trol. &. 4. p. 224. Zooph. pl. 18. fig. 2 et 3. Mus. n° Habite les mers d'Amérique. Ce polypier acquiert un très- grand volume. Mon cabinet. (* La bouche des Polypes et la portion de leur corps qui l'entoure immédiatement est bleu ardoisé, tandis que la portion charnue qui re- mue sur les flancs des collines du Polypier est brun chocolat. C'est sur la ligne de séparation de ces deux couleurs que se trouvent les tentacules, dont la forme est conique et la teinte rougeâtre. L'individu observé par MM. Quoy et Gaymard a été trouvé à l'ile Tonga et pourrait bien ne pas appartenir à la même espèce que le Polypier de la mer des Antilles, désigné par les auteurs sous le même nom.) 5. Méandrine dédale. Meandrina dædalea. M. hemisphærica; anfractibus profundis, brevibus; lamellis dentatis, basi laceris ; collibus perpendicu- laribus. Madrep. dædalea. Soland et Ell. tab. 46.f. r. Esper. suppl. 1.t.57. f. 1-3. * Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 55. pl. 46. fig. 1 eta. * Lesueur. loc. cit. pl. 16. fig. 10. * Delonch. Encyel. p. 508. * Blainv. Man. d'actin. p. 357. Mus. n° Habite les mers des Indes orientales. Mon cabinet. 4, Méandrine pectinée. Meandrina pectinata. M. subhemisphærica; anfractibus profundis, angustis; collibus pectinatis ; lamellis lalis remotis subintegris. Madrep. meandrites. Lin. Soland. et Ell. t. 48. £ 1. Gualt. Ind.t. 51. in verso. Seba. 3. t, 111. f.8. Knorr. delic. tab. À. XI.f. v. 2. * Pallas. Elen. Zooph. p. 297. * Meandrina peclinata. Lamour. Expos, méth. des Po- lyp. p- 55. pl. 48. fig. 1. etpl. 51. fig. 1. * Delonch. Encyel. p. 508. pl. 485. fig. 1. * Blainv. Man. d'actin. p. 357. * Manicina peclinata. Ebren. op. cit. p. 102. * Schweïig. Hand. p. 420. Mus. n° « Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. 5. Méandrine aréolée. Meandrina areolata. M, lurbinato-hemisphærica ; anfractibus lalis, ad ex- trema dilalatis; lamellis angustis, denticulatis ; col- libus passim duplicatis. Madrep, areolata, Lin, Soland, et Ell. t. 47. À 4-5. Specimind juniora. Pall. zooph. n° 172. Esper. vol. 1. Madr. t. 5. Rumph, Amb. 6, £. 87.f, 1. Seba. 3. t. 111. f. 9. * Lamour. Expos. méth, p.55. pl. 47, f. 4et5, * Lesueur. op. cit. pl. 16. fig, 114 * Delonch. Encycl. p. 508. * Blainv. Man. d'actin. p. 357: * Manicina areolala. Ehren. op. cit, p. 103. Habite l'océan des Deux-Indes. Mon cabinet. Ce Polypfer est caliciforme dans ses premiers développements. 6, Méandrine crépue. Meandrina crispa. M. turbinato-hemisphærica ; anfractibus latis, ad ex- trema dilatatis, lamelloso-crispis, lamellis serrato- spinulosis. Seba. mus. 3. tab. 108. f. 3 et5. * Delonch. Encycl. p. 508. *“ Blainy. Man. d’actin. p. 357. Mus, n° Habite l'océan Indien? Il ne faut pas la confondre avec la M. aréolée ; les dents des lames étant fort différen- tes. Mon cabinet. 7. Méandrine ondoyante. Meandrina gyrosa. M. hemisphærica, anfractibus longis; latiuseulis ; la- mellis foliaceis, basi latioribus, mulicis; collibus truncatis. Madrep. gyrosa. Soland. et El. t. 5x. f. 2. Esper. suppl. 1. Madr. t. 80. f. 1. Seba. mus. 3. f. 109. f. 9. 10. * Lamour. Exp. méth. des Polyp. p. 55. pl. 51. £. 2, *“ Delonch. Encyel. p. 508. * Blainv. Man. d'actin. p. 357. * Manicina gyrosa. Ehren. Op. cit. p. 102. Habite. Ce Polypier devient grand et fort large. Mon cabinet. 8. Méandrine ondes-étroites. Meandrina phrygia. M. subhemisphærica; anfractibus peranguslis, longis, nunc reclis, nunc tortuosis; lamellis parvis, remo- tiusculis ; collibus perpendicularibus. Madrep. phrygia. Soland. et Ell. €. 48. f. 2. Madrep. filograna. Esper. 1. t. 22. Seba. mus. 3. €. 112. f. 4. * Lamour. Expos. méth. p. 56. pl. 48. fig. 2. *“ Delonch. Encycl. p. 509. pl. 485. fig. 2. * Blainv. Man. d’actin. p. 357. * Meadrina platygera phrygia. Ehrenb. op. cit. p+ 100. Mus. n°. Habite l'océan des Grandes-Indes et la mer Pacifique. Elle n'est point rare dans les collections. Mon cabinet. Elle a quelques rapports avec la M. labyrinthiforme. 9. Méandrine filograne. Aeandrina filogranas M. globosa, subgibbosa ; anfractibus superficialibus, angustissimis, Lortuosis ; lamellis parvis, remolis; collibus filiformibus. Madrep. filograna. Gmel. n° 114. Gualt. ind. t. 97. in verso. *“ Delonch. Encycl. p. 509. “ Blainv. Man. d’actin. p. 358. Mus. n° Habite les mers de l'Inde. Espèce très-distincte, et qui varie , à masses gibbeuses , sublobées, Mon cabinet. MONTICULAIRE. + 10. Méandrine sinueuse. Meadrina sinuosu. M. subhemisphærica aut planiuscula, crassa; anfrac- tibus latis, sinuosis ; lamellis inæqualibus, spaliosis, spinosis. Polypis margine fuscis, intus virescenti- bus ; ore ovali plicato, albido, tentaculis brevissimis. Ellis. et Soland. Zooph. p. 60. ? Lesueur. Mém. du Mus. t. 6. p. 281.4 var. Quoy et Gaym. Voy. de l’Astrol. €. 4. p.227. Zooph. pl. 18. fig. 4 et 5. Habite la Nouvelle-Hollande. + 11. Méandrine lamelline. Meandrina lamellina. M. quadripollicaris, subglobosa ; lamellis denticulatis , dilatatis, cristis obtusis, 2-4" distantibus, 3! allis. Ebren. Mém. sur les Polypes de la mer Rouge. p. 99. Habite la mer Rouge; les Polypes sont semblables à ceux de la M. labyrinth. + 12. Méandrine mince. Meañndrina tenella. M. subglobosa ; anfractibus perangustis longis, nunce reclis, nunc lortuosis, costis anqustis; lamellis re- moliusculis geminis. Goldfuss. Petref. p. 63. pl. 2r. fig. 4. Blainy. Man, d’actin. p. 358. Fossile du calcaire jurassique de Souabe. Ÿ 15. Méandrine de Sæmmering. Meandrina Sœæm- meringii. M. explanala ; anfractibus superficialibus latis longis, nunc reclis nunce flexuosis el ramosis ; collibus simpli- cibus acultis ; lamellis confertis à stellarum serie ra- diantibus. Goldfuss. Petref, p. 109. pl. 38. fig. 1. Fossile du calcaire jurassique du Wurtemberg. Ÿ 14. Méandrine agaricite. Meandrina agaricites. M. explanata ; anfractibus angustis reclis reticulatim conniventibus; collibus simplicibus acutis; lamellis parvis confertis. r Goldfuss. Petref. p. 109. pl. 38. fig. 2. Fossile du calcaire grossier de Salzbourg. + Ajoutez les Meandrina viridis, M. rubra et quelques autres espèces décrites par Lesueur. (Mém. du mus. t. 6. pl. 16),et les M. orbicularis, M. antiqua, M. Lu- casiana, et la M. asteroïdes , espèces fossiles décrites, mais non figurées par M. Defrance (Dict. des sc. nat. t. 29. p.377). Le M. Deluci, Defr. (loc. cit.), paraît être la même que l'espèce figurée par Bourguet (pl. 9. fig. 4). [M. de Blainville a donné le nom générique de Drcruoravrire, Dictuophyllia, à quelques Polypiers fossiles confondus jusqu'alors avec les Méandrines et présentant les caractères suivants : « Loges assez grandes, polygonales, un peu irrégulières, séparées par des cloisons denticulées des deux côtés et for- mant par leur réunion un polypier calcaire en- croûtant, fixé et profondément réticulé à sa surface. » Ce savant y range : 1. La pIGTUOPHYLLIE RÉTICULÉE , . Dictuophyllia reticulata, BI, (Faujas, mont-Saint-Pierre , p, 190. 291 pl. 55, fig. 1; Meandrina reticulata, Goldfuss, p.65. pl. 21. fig. 5; Dictuophyllia reticulata, Blainv. op. cit. p. 560, pl. 55. fig. 4), fossile de la craie de Maestricht. 2, La DricruopaYLLiE HÉMISPHÉRIQUE , D. hemi- sphærica, Blainv.(Manuel, p.560), fossile du calcaire jurassique de la Bourgogne, qui n’est pas encore décrite et se voit dans la collection de M. Mi- chelin, E.] MONTICULAIRE. (Monticularia.) Polypier fixé, pierreux, encroûtant les corps ma- rins, Ou se réunissant, soit en masse subglobuleuse, gibbeuse ou lobée, soit en expansions subfoliacées ; àsurface supérieure hérissée d'étoiles élevées, pyra- midales ou collinaires. Étoiles élevées en cône ou en colline ayant un axe central solide, soit simple, soit dilaté, autour duquel adhèrent des lames rayonnantes. Polyparium lapideum, fixvum, strata incrustans, vel in massam subglobosam , gibbosam aut lobatam conglomeratum, vel in lobos subfoliaceos explana- tum; supernä superficie stellis elevatis, pyramidatis aut collinaribus echinaté. Stellis prominulis, conicis aut colliniformibus; axe solido centrali, simplici vel dilatato, lamellis radiantibus hinc adnatis circumwallato. Opservarions. — Dans les Honticulaires, comme dans les Méandrines, les cônes élevés et les monti- cules sont des parties qui occupent les interstices que les Polypes laissent entre eux, en sorte que c’est dans les vallons mêmes que se trouvent les Polypes, où ils paraissent adhérer les uns aux autres par une espèce de confluence. : Cette considération, que confirme l'examen des Polypiers, à fait sentir les grands rapports qui existent entre les Monticulaires et les Méandrines ; mais dans les Monticulaires, les cônes, ainsi que les monticules, sont isolés, circonscrits; landis que, dans les Méandrines, les collines ne le sont pas. Ainsi, les Wonticulaires constituent un genre par- ticulier, très-distinct des Méandrines, et qui l’est davantage encore des autres genres qui appartien- nent aux Polypiers pierreux lamellifères. Depuis que j'ai établi ce genre dans mes Cours, M. Fischer, demeurant à Moscou, l'a reconnu de son côté, et l’a institué sous le nom d'Zydnophora. Il y a rapporté plusieurs espèces qui ne me sont pas connues. [ Ainsi que l’observe M. Defrance, il est probable qu'on a pris très-souvent pour des Monticulaires fossiles des moules d’Astrées, E.] ESPÈCES. 1, Monticulaire feuille. Monticularia folium. M, explanalo-foliacea, orbiculato-lobala, subconcava ; HISTOIRE DES POLYPES. conulis inæqualibus, in disco minoribus, ad periphe- riam dilatato-compressis ; infernà superficie radiatà. An hydnophora Demidovii ? Fisch, rech. n° r. * Oryctographie de Moscou, pl. 32. * Delonch. Encyel. zooph. p. 556. * Blainv. Dict. des se, nat. t. 32. p. 498. et Man. d'actin. p- 363; pl. 57. f. 1. Mus. n° Habite. probablement l'océan des Grandes-Indes. Très- belle espèce fossile, formant une expansion foliacée, ondée , large, subtrilobée, un peu concave en dessus, à surface inférieure libre, lisse , avec des stries rayon- nantes et légères. 9, Monticulaire lobée. Monticularia lobata. M. conglomerata, supernè gibboso-lobata ; conulis con- fertis, dilatato-compressiss lamellis laæis. * Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 56. * Delonch. Encycl. p. 556. * Blainv. Dict. des se. nat. t. 32. p. 498. et Man. d’act. p. 363. Mon cabinet. Habite. probablement l’océan des Grandes-Indes. Cette Monticulaire , non fossile, ne le cède nullement à la précédente en beauté et en conservation. Elle forme une assez grande masse glomérulée, gibbeuse, forte- ment lobée , fixée par sa base, et qui ne laisse aperce- voir nulle part la face inférieure de-ses expansions. Ses cônes sont des monticules élargis, comprimés , serrés, inégaux, à lames làches, subserrulées. 3. Monticulaire polygonée. Monticularia polygo- nata. M. glomerato-lobata, subramosa; conulis confertis, compressis, inæqualibus ; lamellis serrulatis. * Delonch. Encycl. p. 556. * Blainv. Dict. des se. nat. t. 32. p. 498. et Man, d'act. p- 363. Mon cabinet, Habite. Cette Monticulaire, que m'a communiquée M. Desvaux, est singulièrement différente de l'espèce ci-dessus par sa forme générale, et me paraît. mériter d’en être distinguée. 4. Monticulaire petits cônes. Monticularia micro- conos. M. incrustans ; conulis parvis, confertis, obsoletè com= . pressis ; lamellis serrulatis. Madrep. exesa. Pall. zooph. p. 290. Soland et El. t. 40. fig. 3. Esper. vol. 2. t. 31. f. 3. * La variété figurée sous ce nom par Esper, a été appelée Hydnophora Esperi par Fischer. (Oryct. de Moscou. pl. 34. fig. 4.) Hydnophora Pallasi. Fisch. rech. n° 2. An Guett, mém. 3. pl. 15. f. 6. * Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 56. pl. 40. f. 3. * Delonch. Encycl. p. 556, * Blainv. Man. d’actin. p. 363. * Ehrenb. op. cit. p. 107. * Monticularia exesa. Schweig. Hand. p. 420. Mus. n° Habite l'océan des Grandes-Indes. Péron et Lesueur. Cette espèce couvre et encroûte des corps marins : elle offre à sa surface des cônes petits, serrés, peu élargis, presque égaux. “ M. Goldfuss rapporte le Monticularia microconos Lam. au genre Astrée, mais en excluant les synonymes don- nés par notre auteur (Voy. Petref. p. 63). Ce Polypier est cependant très-distinct de toutes les Astrées et se rapproche davantage par la structure des Stylines que de tout autre genre; il n’en diffère guère que parce que les colonnes centrales sont moins compactes, et que les espèces de traverses horizontales qui s’en déta- chent d’espace en espace, et qui vont se réunir aux par- ties voisines, sont beaucoup plus rapprochées. Quant au fossile décrit sous ce nom, par M. Goldfuss (pl. 2r. fig. 6), c’est bien probablement un moule d’Astrée. 5. Monticulaire méandrine. Monticularia mean- drina. M. incrustans; colliculis compressis, elongatis, flexuo- sis, inæqualibus ; lamellis subserratis. Madrep. exesa. Esper. vol. 1.1. 31. f. 1.2. An hydnophora Esperi? Fisch. rech. n°3. * Delonch. Encycl. p. 557. * Blainv. Man. d’actin. p. 363. Habite. Je ne connais cette espèce que d'après la figure citée d’Esper. Elle paraît plus que les autres se rappro- cher des Méandrines. 6. Monticulaire de Cuvier. Monticularia Cuvieri. M. stellis altissimis ; lamellis numerosis, tenuibus, sub- serratis, parüm incurvis. Hydnophora Cuvieri. Fisch. rech. n° 4.t. 1.f, 2. * Oryctographie de Moscou, pl. 34. fig. 2. An. Guett. mém. 3. t. 4o.f. 1. * Defr. Dict. des se. nat, t. 32. p. 500. Astrea Favjasii. Blainv. Man. d'actin. p. 370. Habite... fossile de Russie. * Ce polypier fossile ne paraît être qu’un moule d'Astrée, M. Goldfussle rapporte à son Astrea geometrica (Pe- tref. p. 67. pl. 22. fig. 11). Mais dans un autre passage de son ouvrage, il cite l'Hydnophora Cuvieri de Fis- cher, comme étant probablement synonyme de son Astrea escharoides (Op. cit. p. 245. pl. 23. fig. 2). Espèce qui paraît bien distincte de la précédente. 7, Monticulaire de Moll. Monticularia Mollii. M. stellis parüm elevatis; lamellis grossis, superiüs obltusis. Hydnophora Molliü. Fisch. rech. ne 5.1. 1.f. 1. * Oryctographie de Moscou, pl. 34. fig. 1. * Defr. Dict. des sc. nat. t. 32. p. 5or. * Blainv. Man. d’actin. p. 363. Habite. fossile de Russie. Elle se trouve en masse arron- die ou globuleuse. * À en juger d’après la figure de Fischer, ce fossile paraî- trait être aussi un moule d’Astrée. 8. Monticulaire de Knorr. Monticularia Knorrii. M. stellis approximatis ; lamellis incurvatis, brevibus. Hydnophora Knorri. Fisch. rech. n°6. Guett. mém. 3. pl. 27. f. 2. 4. Knorr. vers. t. 111.p. 191. pl. suppl. VI. d. 4. Habite... Fossile de. * Ce fossile paraît être un moule d’Astrée. M. de Blain- ville le rapporte à l’Astrea fleæuosa de Goldfuss. (Pe- tref. p. 67- pl. 22.f. 10.) * Blainv. Man, d'actin. p. 364. EXPLANAIRE, 9, Monticulaire de Guettard. Monticularia Guet- tardi. M. stellis elevatis, magnis, elongalis; lamellis incur- valis formam S æmulantibus. Hydnophora Guettardi. Fisch. rech. n° 7. Guett. mém. 3. pl. 64. f. 1.4. 5. Habite... Fossile des environs de l'abbaye de Molème. 10. Monticulaire de Bourguet. Monticularia Bour- gueti. d M. stellis elevatis, conicis ; lamellis basi bifurcatis. Hydnophora Bourqueti. Fisch. rech. n° 8. Guett. mém. 3. pl. 44. f. 5.7. 8. ? Blainy. Man. d’actin. p. 364. Habite. Fossile du même endroit que le précédent. * Ce fossile nous paraît être un moule supérieur d'Astrée plutôt qu'une Monticulaire. Mota. Appartiennent à ce genre, les fossiles figurés dans Bourguet. . PI.IIT. fig. 19, 21, 22 et 23. PI. VIII. F. 4o. PI. IX. f. 4r. PI. X. F. 46. * M. Defrance fait observer que les trois premières figures citées ci-dessus paraissent appartenir à des moules extérieurs d’Astrées; celles n°5 4o et 41 à des Méandri- nes, et celle n° 46 à une Astrée ou une Caryophyllie. * Fischer a donné à des fossiles dont la nature paraît dou- teuse les noms de Hydnophora Henningii. (Op. cit. pl. 34. f. 3), de H. Sternbergii (Oryetographie de Moscou , pl. 34. fig. 3et 5). M. Goldfuss rapporte à cette deruière espèce son Astrea velamentosa (pl. 23. fig. 4). ÉCHINOPORE, (Echinopora.) Polypier pierreux, fixé, aplati et étendu en mem- brane libre, arrondie, folüiforme, finement striée des deux côtés. La surface supérieure chargée de petites papilles, et, en outre, d’orbicules rosacés , convexes, très-hérissés de papilles, percés d’un ou deux trous , recouvrant chacun une étoile lamel- leuse. Étoiles éparses, orbiculaires , couvertes; à lames inégales, presque confuses, saillantes des parois et du fond, et obstruant en partie la cavité. Polyparium lapideum , fixum , complanatum, in membranam rotundatam , liberam et foliiformam expansum , utroque latere tenuissimè striatum. Superna superficies papillis parvulis echinulata , prætereà orbiculis rosaceis, convexis, echinatissimis, poro uno alterove perlusis , slellas obtegentibus prædita. Stellæ sparsæ, orbiculares, oblectæ : lamellis inæqualibus, subconfusis , è fundo parielibusque prominentibus , cavitatem partim obturantibus. Onservarions. — Les Æchinopores sont des Po- lypiers si singuliers, que j'ai eu beaucoup de peine DE LAMARCK. T, 1. 295 à reconnaître qu’ils appartiennent aux Polypiers la- mellifères. Leurs cellules cependant sont véritable- ment lamellifères et en étoile; mais ces cellules, remplies de lames inégales, en partie coalescentes, presque confuses, constituent des étoiles singulières, tout à fait couvertes, et par là méconnaissables. La lame superficielle quiles recouvre, forme sur chaque étoile une bosselette orbiculaire, convexe , très- hérissée, percée d’un ou deux petits trous inégaux. J’eusse rapporté ce Polypicr au genre des Expla- naires, sans l'extrême singularité de ses étoiles : je n’en Connais encore qu'une espèce. [D’après les observations failes par M. de Blain- ville sur le Polypier qui a servi à l'établissement de ce genre, il parait que Lamarck s’est laissé im- poser par des circonstances accidentelles, et que la lame superficielle que cet auteur décrit comme cou- vrant les cellules , n’était autre chose qu’une cou- che de matière animale desséchée; en nettoyant convenablement l'échantillon qui avait servi pour l'établissement de ce genre , M. de Blainville s’est convaincu qu’on devait le ranger parmi les Expla- naires. E.] ESPÈCES. 1. Échinopore à roscttes. Zckinopora rosularia. E. explanato-foliacea, suborbiculata ; supernä super- ficie striis asperis et orbiculis echinatis oblecta ; in- fernâ muticä , striatà. * Schw. Beobacht. p. 7. fig. 64, et Handb. p. 415. * Zchinastrea rosularia. Blainv. Dict. des se. nat.zooph. pl. 36. fig. 2 et Man. d’actin. p. 379. pl. 56. fig. 2. Mus. n° 1 Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, fixé sur lez corps marins, Péron et Lesueur. Mon cabinet. Ses expansions sont ondées, larges d'environ un pied. Elles ne paraissent attachées que vers le centre de leur dis- que inférieur. EXPLANAIRE. (Explanaria.) Polypier pierreux , fixé, développé en membrane libre, foliacée, contournée ou onduleuse, sublobée ; à une seule face stellifère. Étoiles éparses, sessiles, plus ou moins séparées. Polyparium lapideum , fixum, in membranam liberam, foliaceam , undatam aut convolutam et sublobatam expansum : un& superficie stelliferä. Stellæ sparsæ , sessiles , subdistinctæ. Ogservarions. — La constance de ces Polypiers à offrir, dans tous les âges, des expansions foliacées, qui laissent une grande partie de leur surface infé- rieure libre et à découvert, me parait indiquer en eux une coupe particulière qu'il faut distinguer des Astrées. Effectivement, toutes les Astrées, formant des masses encroütantes , ou se réunissant en masse , 19 294 soit hémisphérique, soit globuleuse, et ne laissant voir leur surface inférieure que dans le Polypier très-jeune, sont très-distinctes des Zxplanaires ; celles-ci ne se glomérulant jamais en boule où en masse hémisphérique, et montrant toujours leur face inférieure. Ainsi, les Zxplanaires présentent, à tout âge, dés expansions comme foliacées, développées en mem- brane pierreuse, cet fixées inféricurement par une base courte, en général peu élargie. Ces expansions sont entières ou sublobées, ordinairement contour- nées ou onduleuses, et ne sont stellifères qu’en leur face supérieure. On ne confondra point ces Polypiers avec les Agarices, puisque leurs étoiles sont circonscrites, et ne sont pas immergées dans des rides ou des sillons, [M. de Blainville ayant pris pour base de la clas- sification des Polypes la structure des cellules des Polypes, plutôt que la forme générale des Polypiers, a dù modifier les limites et la définition de ce genre; il y assigne les caractères suivants : « animaux in- connus contenus dans des loges mamelonnées, en forme d'étoiles fortement lamelleuses, assez peu ré- gulières, échinulées, et n’occupant que la face supé- rieure d’un Polypier calcaire libre ou fixé, en forme de grande plaque lobée ou relevée sur les bords, fortement échinulée en dedans et striée, mais non poreuse en dehors. » Ce naturaliste à substitué au nom d'£xplanaire celui d'Échinastrée. E.] ÉSPÈCES. 4. Explanaire entonnoir. Explanaria infundibu- lum. Æ. turbinata, infundibuliformis, interits prolifera. Madrepora crater. Pall. zooph. p. 332. Esper. suppl. 2. t. 86. f. 1. et suppl. r. t. 74. * Explanaria crater. Schw. et Handb. p. 419. * Lamour. Encycl. zooph. p. 385. * Blainv. Dict. des sc. nat. t. 16. p. 8r. À * Gemmipora craler (1). Blainv. Man. d’actin. p. 387. pl. 36. fig. 6 (sous le nom d'Explanaire entonnoir). Mus. n° . Habite l'océan Indien. Mon cabinet. Ce Polypier n’est point strié en dehors, mais finement poreux. 2. Explanaire mésentérine. Zxplanaria mesente- Tina. Æ. variè convolula, contlorla et sinuosa; stellarum intersliliis porosis, arenoso-scabris, Madrepora cinerascens. Soland. et Ell. n° 26. t. 43. Esper. Suppl. 1. t. 68. Gualt. ind. t. 70. * Explanaria cinerascens. Schweig. Handb. p.419. (1) Le genre Gemmieore, Gemmipora (Blainville), se rapproche beaucoup des Madrépores du même auteur, et a pour carac- tères : « loges profondes, cylindriques, cannelées et presque lamelleuses à l’intérieur, saillantes en forme debouton, etéparses assez régulièrement à la surface d'un Polypier calcaire, fixé, HISTOIRE DES POLYPES. * Lamour. Expos. méth. des Polyp, p. 53. pl. 43; et En- cycel. p. 385. * Gemmipora mesenterina. Blainv. Man. d’actin. p. 387. * Lrplanaria cinerascens, Ehrenb. Op. cit. p. 82. Mus, n° Habite l'océan Indien. J'en possède un exemplaire orbi- culaire, ondé et contourné dans ses replis nombreux, mésentériforme, ayant plus d’un demi-mètre de largeur (près de deux pieds) et très-bien conservé. Ses étoiles sont creuses, à lames très-étroites et nombreuses. 5. Explanaire boutonnée. Explanaria gemmacea. £. variè expansa, gibbosula, asperrima } stellis obliquè prominulis acervalis, extüs el ad interstilia lamel- losis ; lamellis dentato-laceris. An madrep. scabrosa ? Soland. ét Ell, p. 156. Madrep. lamellosa ? Esper. Suppl. 1. t. 58. * Lamour. Encyel. p. 385. Mus. n° 2. Var. slellis comosis. Mus. n° Habite. l'océan Indien? Mon cabinét. Cette espèce a ses expansions singulièrement tourmentées, ondées, comme bossues : leur surface supérieure est couverte de cellules saillantes, la plupart obliquement inclinées ét renflées comme des boutons, surtout dans la variété 2 où elles sont fortement hérissées en dehors. Les in- terstices sont striés par des lames très-dentées. * Le Polypier conservé sous ce nom dans la collection du Muséum, et étiqueté de la main de Lamarck, est indubi- tablement une Astrée. 4. Explanaire piquante. Explanaria aspera. £. irrequlariter explanata, asperrima ; stellis magnis, exætàs et ad inlerstilia lamelloso-dentatis ; infernà superficie strialà. - Madrepora aspera. Soland: et Ell. €. 39. * Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 57. pl. 39; et En- cycl. p. 385. *“ Tridacophyllia aspera. Blainv. Man. d’actin. p. 362. Mus. n° Habite... l’océan des Indes orientales. Mon cabinet. Cette espèce avoisine évidemment la précédente par ses rapports ; mais elle en est très-distinete ; ses étoiles sont plus grandes, moins saillantes , plus séparées. Elle est très-rude et même piquante au toucher. 5. Explanaire grimaçante. Zxplanaria ringens. E. sublurbinata, lobata; cellulis irreqularibus, sub- confluentibus, sinuosis, conliquis; marginé crasso convexo. * Lamour. Encycl. p. 386. * Echinaslrea ringens. Blainv. Man. d'actin. p. 358. Mus. n° Habite... Je la crois des mers d'Amérique. Elle est bien remarquable par l'irrégularité de ses cellules, par les lames nombreuses, serrées et dentelées qui en tapis- sent les parois, et par le bord épais, convexe et lamelleux de ces mêmes cellules. Sa surface inférieure est striée. poreux, arborescent ou développé en grande lame plus ou moins ondée et pédiculée. M. de Blainville y range les Explanaires no 1 et 2 de Lamarck, l’Astrea palifera du même (p; 398) et quelques autres espèces. ASTRÉE. 6. Explanaire à crêtes. Explanaria cristala. E.partim incruslans, plicalo-crislata; stellis minimis, sparsis, non prominulis. An Madrep. acerosa? Soland. et Ell, n° 30, * Lamour. Encycl. p. 386. Mus. n° Habite. l'océan austral. Péron et Lesueur. Celte ex- planaire forme des expansions en partie appliquées sur les rochers, et en partie relevées et repliées en crêtes saillantes. Leur surface inférieure est finement arénacée, mais sans stries. # 7. Explanaire de Hemprich. Zxplanaria Hemp- richit, Æ. oclopollicaris, membranacea, explanala, semi- orbicularis, libera, centro affixa, nec stipilata, mar- gine sublobata, slellis 3! latis, tumidis margine involulo, apertura lineam, rarius sesquilineam lata, cum inlersliliis mediis denticulato-asperis et lamel- loso-sulcatis, sulcis lamellisque 12-24. Animal tentaculis destilutum, disco lætè viridi, glabro, pallio fusco. Ehrenb. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. p. 82. Habite la mer Rouge. Ÿ 8. Explanaire alvéolée. Zxplanaria alveolata. E. dimidialo-infundibuliformis, incrustata;cellulis obli- quis subdimidiatis remoliusculis, margine aculo pro- minulis, lamellis raris. Goldf. Petref. p. 110. pl. 38. fig. 6. ÉEchinastrea alveolata. Blainv. Man. d'actin. p. 379. Fossile du calcaire jurassique du Wurtemberg. 9. Explanaire lobée. Explanaria lobata. Æ. irregulariter explanata et lobata ; cellulis excavatis orbicularibus remotis prominulis , ambilu radiato striatis lamellis decem, sinqulis alternatis dimidiatis. Goldf. Petref. p. 110. pl. 38. fig. 5. Astrea lobata. Blainv. Man. d'actin. p.368. Fossile du calcaire jurassique du Wurtemberg. M. de Blainville fait remarquer que cette espèce estune Astrée plutôt qu'une Explanaire. + M. Fleming rapporte aussi à ce genre un Polypier fossile de l’oolite inférieur de l'Angleterre décrit par Parkinson (Organ. rem, 3. pl. 9. fig. 11; Explanaria {lexuosa. Flem. Br. an. p. 510). ASTRÉE. (Astrea.) Polypier pierreux, fixé, encroùtant les corps marins, ou se réunissant en masse hémisphérique ou globuleuse , rarement lobée. Surface supérieure chargée d'étoiles orbiculaires ou subanguleuses, lamelleuses , sessiles. Polyparium lapidewm, fivum, conglomeratum, strata incrustans, vel in massam subglobosam rar lobatam agyregatum. Superna superficies stellis orbiculatis aut suban- gulatis, lamellosis, sessilibus obtecta, 295 Onsenvarrons. — Les Astrées, comme les Expla- naires, n’ont qu'une seule surface stellifère, et, de part et d'autre, les étoiles sont circonscrites. Mais les Astrées sont en général des Polypiers appliqués, encroulant les corps marins, ou conformés en masse subglobuleuse qui ne laisse voir que sa surface su- périeure. Ainsi, les Polypiers dont il s’agit maintenant ne forment point des expansions relevées et dévelop- pées en feuilles libres, comme les Explanaires, et ne présentent point des tiges rameuses, phytoïdes ou dendroïdes, comme les Madrépores, etc. Ils constituent donc un genre particulier bien distinct, assez nombreux en espèces, et facile à reconnaitre au premier aspect. On les connait en général sous le nom d'#stroites ; mais l'usage ayant consacré cette terminaison pour les objets dans l’état fossile, nous avons changé cette dénomination en celle d’strées. La surface supérieure des 4strées est parsemée assez régulièrement d'étoiles circonscrites, orbicu- laires ou subanguleuses, lamelleuses et sessiles, quoique, dans certaines espèces, ces étoiles soient un peu saillantes. Tantôt ces étoiles sont séparées les unes des au- tres, laissant entre elles des interstices; el tantôt elles sont contiguës les unes aux autres, ce qui fournit un moyen de diviser le genre. MM. Quoy et Gaymard , qui ont eu l’occasion d'observer plusieurs espèces d’Astrées à l'état vivant, ont remarqué dans la conformation des parties molles de ces Polypes des différences assez grandes ; les unes ont un corps cylindrique et tubulaire qui fait saillie au dehors de la loge pierreuse correspondante ou y rentre à vo- lonté, et qui se termine par un disque percé au centre par la bouche et bordé tout autour de tenta- cules bien distincts; les autres ont le corps plane et point protractile et ne présentent d'ordinaire que des tentacules rudimentaires. Il existe aussi dans la conformation du Polypier de ces animaux des diffé- rences très-grandes, et nous ne doutons pas que lorsqu'on les aura mieux étudiés, on ne sente la nécessité de les répartir dans plusieurs divisions génériques distinctes. Mais comme on ne connait pas encore la valeur des caractères tirés de ces der- nières différences, qu'on n’a pas constaté de rela- tions entre elles etles différences déjà signalées dans le mode d'organisation des parties molles, on ne peut, dans l’état actuel delascience , réformer cette partie de la classification des Polypes. Pour saisir les rapports naturels qui existent entre les Astrées, il faudrait aussi avoir étudié la structure de leur Polypier à des différents âges, car les loges dont il se compose sont loin d'offrir toujours la même dispo- sition; mais ces observations restent encore à faire. Le manque de données suflisantes pour l'établis- sement d’une classification réellement naturelle de ces zoophytes dont le nombre est très-considérable, a été-très bien senti par M. de Blainville; aussi cena- turaliste s'est-il borné à répartir d’une manière pro- visoire les espèces du genre Astrée en plusieurs pe- tites sections basées uniquement sur la conformation des Polypiers. Voici comment il les divise. A. Astrées à éloiles rondes et souvent disjointes ou non con- tiguës (4stéroiïdes). B, Astrées à étoiles distinctes, inégales, oblongues et plus ou 19* 296 moins diffluentes, formant des massés encroûlantes ou se glo- mérulant (Astrées méandriniformes).. €. Astrées à étoiles circulaires, fort distinctes, saillantes en mamelons et formant des masses encroûtantes (Gemmas- trées). D. Astrées à loges tubuleuses, verticales, plus ou moins dis- tinctes, à ouverture arrondie, à bords peu ou point saillants, et radiées par un nombre médiocre de lamelles complètes (Tubastrées). ZE. Astrées encroûtantes ou se glomérulant, à loges rondes quoique assez serrées, quelquefois un peu déformées, assez peu profondes, à lamelles bien distinctes, tranchantes , com- piètes, se prolongeantsur les bords qui sont arrondis en bour- relet. F. Astrées à loges superficielles ou peu profondes, non mar- ginces, à lamelles nombreuses, très-fines, peu saillantes, par- tant d’un centre excavé et se portant jusqu'à celle d'une autre étoile avec laquelle elles se continuent (Sidérastrées). G. Astrées plus ou moins globuleuses , formées de loges pro- fondes, infundibuliformes, subpolygonales, à parois communes, à bords élevés, multisillonnés et échinulés (Dipsastrées). H. Astrées en masses éparses, composées de cellules tubu- Jeuses, assez serrées pour être polygonales, à bords non saillants, à cavité assez profonde , garnie de lamelles nombreu- ses, remontant le long d'un axe solide plus ou moins saillant (Monlastrées). I. Astrées en masse turbinoïde ou hémisphérique, composée de loges grandes, polygones, évasées, plus ou moins faviformes, multistriées, avec un enfoncement au milieu et plus ou moins évasées à la circonférence (Favastrées). K. Astrées en masses corticiformes, composées de loges in- fundibuliformes polygonales, radio-lamelleuses, prolifères, ou se succédant l'une à l’autre verticalement (Strombastrées). L. Astrées en masses globuliformes ou étalées, composées de Joges plusoumoins coniques et divergentes, serrées, polygonales, irrégulières, à ouverture anguleuse, tranchante sur les bords, plus ou moins saillants, échinulés et pourvus à l'intérieur assez profondément de lamelles stelliformes peu nombreuses (Cellastrées). Plusieurs de ces groupes paraissent être naturels el devront probablement, lorsqu'on connaitra la structure des Polypes qui y appartiennent, consti- tuer des genres distincts ; ainsi les Sidérastrées ne peuvent être confondues avec la plupart des autres espèces de ce grand genre : mais il en est d’autres qui nous paraissent basés sur des caractères moins heureusement choisis; les Astrées méandriniformes, par exemple, nous semblent être dans la réalité ex- trêmement voisines de Sidérastrées ; nous ne voyons pas aussi qu’il y ait des raisons suffisantes pour sé- parer les Gemmastrées , des Tubastrées, etc. E.] ESPÈCES. $ toiles séparées, même dès leur base. 1. Astrée rayonnante. Astrea radiata. A. stellis orbiculatis, concavis, margine elevatis ; la- mellis perangustis; interstiliis sulcato-radiatis. Madrepora radiata. Soland. et Ell. tab. 47. f. 8. * Macrepora astroites var. Pallas. Elen. Zooph. p. 320. * Astrea rad atu. Lamour. Expos. méth. des Polyp. p- 57. pl. 47. fig. 8; et Encyel. p. 132. * Astrea (Tubastrea) radiata. Blainv. Man, d'actin, p. 36%, HISTOIRE DES POLYPES. * Lrplanaria radiata. Ebrenb. Mém. sur les Polgp. de Ja mer Rouge. p. 83. Mus, n° Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. Ses étoiles sont grandes, très-concaves, à lames étroites, et à bords élevés. Elles sont rayonnantes à l'extérieur. 2, Astrée argus. Astrea argus. A. slellis magnis, orbiculalis, mulliradialis; margine elevalo obluso, extüs lamellis denticulatis radiato, Madrepora cavernosa. Esper. Suppl. 1. L. 37. An Madrepora astroites ? Pall. Zooph. p. 320. * Astrea argus. Lamour. Encycl. p. 132. * Astrea (Tubastrea) cavernosa. Blainv. Man. d'actin. p. 368. Mus. n° Habite. les mers d'Amérique. Mon cabinet. Ses étoiles ne sont pas creuses et presque vides, comme celles de la précédente. Elles sont fort grandes, largement rayon- nées à l'extérieur, en sorte que leurs interstices sont remplis par ces rayons externes. On la nomme vulgai- rement le grand Astroïle. 5. Astrée annulaire. Astrea annularis. A, slellis orbiculalis, remoliusculis, margine elevalis exlüs subradiantibus ; interstitiis plano-concavis , radiatis. Madrepora annularis. Soland. et Ell. p. 169. €. 53. f. 1-2. An Seba. mus.3. tab. 112. fe 19 * Astrea annularis. Lamour. Expos. méth. p. 58. pl. 53. fig. 1-2; et Encycl. p. 131. * Astrea (Tubastrea) annularis. Blaïny. Man. d'actin. p. 368. * Quoy et Gaym. Voy. de l'Astr. t. 4. p. 209. pl. 17. fig. 17-18. * Explanaria annularis. Ehrenb. op. cit. p. 84. 2. Var. stellarum fundo tuberculis annulato. Mus. n° Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. Ses étoiles sont une fois plus petites que celles de l'A. argus, canneléesen dehors et moins écartées entre elles. La variété 2 vient de la Nouvelle-Hollande. * Les animaux n’offrent dans leur forme rien de particu- lier ; leur couleur est jaune-verdâtre parsemé de petits points d’un vert métallique. 4. Astrée rotuleuse. 4strea rotulosa. A. Stellis orbiculatis, prominulis, pauci-radiatis ; la- mellis cire marginem ereclis, acutis ; radiis basi spi- nula erecla auctis. Madrepora rotulosa.Soland. et Ell. p. 166. t. 56. Jig. 1-3. Sloan. jam. hist. 1.t. 21.F. 4. Anmadrep. acropora? Esper. Suppl. 1. t. 38. * Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 58. pl. 55. fg. 1-3; et Encyel. p. 138. “ F'avia rotulosa.Ehrenb. Mém. des Polyp. de la mer Rouge. p. 95. Mus. n° Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. Jolie espèce, parfaitement rendue dans les figures citées de l'ouvrage de Solander et Ellis. Elle forme des masses subglo- buleuses, à étoiles assez petites, peu écartées entre elles, et un peu saillantes. 5. Astrée ananas. Astrea ananas. A. slellis subangulatis, inæqualibus, mulliradiatis ; ASTRÉE. 297 marginibus convexis, lamellosis ; lamellis denticulatis, intersliliis concavis. Madrepora ananas. Lin. Soland, et Ell. t. 47. f. 6. * Pallas. Elen, Zooph. p. 32r. Madrep. ananas. Esper. 1. tab. 19. * Astrea ananas. Lamour, Expos. méth. des Polyp. p. 59. pl. 47. fig. 6. * Lesueur, Mém. du mus. t. 6. p. 285. pl. 16. fig. 12. * Schweiïg. Handh. p. 419. * Blainy. Man. d’actin. p. 369. * Favia uva. Ehrenb. Op. cit. p. 94. * Quoy et Gaym. Voy. de l'Astr. t. 4. p. 207. Zooph. pl. 16. fig. 6-7. 2, Madreporauva. Esper. Suppl. 1.t. 43. F'ar.? stellis amplioribus. Mus. n° Habite les mers d'Amérique. Les étoiles sont lamellées en dehors et en dedans, et ont leurs lames dentelées. * Suivant Lesueur, l'animal de cette espèce d’Astrée est dépourvu de tentacules ; sa bouche, ronde et petite, est portée sur un disque charnu élevé en cène, et son corps s'étend sousla forme d'une membrane gélatineuse dans les intervalles que les lamelles du Polypier laissent entre elles. Sa couleur est d’un bleu-rouge, nuancé de violet. MM. Quoy et Gaymard décrivent, sous le même nom, une espèce qui diffère de celle observée par Lesueur, et qui paraît être l'Astrea ananas de Lamarck ; l'animal, disent ces voyageurs, est jaune- verdâtre vers la circonférence, et brunâtre au milieu ; sa bouche est ovalaire et ses tentacules ne sont que de petits tubercules arrondis. 6. Astrée usée. Astrea detrita. A. stellis oblongis, inæqualibus, irreqularibus, immer- sis ; interstiliès lœævibus subdetritis. Madrepora detrita. Esper. Suppl. 1. p. 26. t. 41. * Astrea detrita. Lamour, Encycl. p. 132. “ Aslrea (Meandrina) detrita. Blainv. Man. d’actin. p- 367. Mus. n° Mon oabinet. Habite. 7. Astrée crevassée. Astrea porcata. A. subglobosa; stellis inæqualibus, irregularibus, oblongis, margine elevalis, interstitiis granulalis. Madrepora porcata. Esper. Suppl. 1. t. 71. * Aslrea porcata. Lamour. Encycl p. 132. *“ Astrea (Meandriniforma) porcala.Blainv. Man. d'act. p- 367. * Faviaporcata. Ehrenb. Op. cit. p. 94. Mus. n° Mon cabinet, Habite. 8. Astrée punctifère. 4strea punctifera. A. globosa ; stellis suborbiculatis, inæqualis, cavis, exiquis; intersliliis lævibus, poroso-punctatis. * Lamour. Encyel. p. 132. * Astreopora punctifera. Blainv. Man. d'actin.p. 383 (1). Mon cabinet. ———_—————_—_—_ ———————.— —— (1) Suivant M. de Blainville, les Polypiers dont il a formé son genre Asrréorore, se rapprochent des Madrépores plus que des Astrées ; il définit ce groupe de la manière suivante : « Animaux inconnus, mais très-probablement pourvus d’une seule couronne de douze tentacules contenus dans des loges saillantes, mamelonnées, cannelées ou subradiées intérieure- ment, etirrégulièrement éparses à la surface d'un Polypier cal- Habite la mer de l’[nde. Cette espèce est tout à fait glo- buleuse, ou sphérique comme un petit boulet de canon, et ne montre aucun point de sa surface qui eût été ad- hérent, Ses étoiles sont petites, inégales, non saillantes au-dessus des interstices. ! 9. Astrée mille-yeux. Astrea myriophthalma. A. incrustans; slellis orbiculalis, prominulis, cavis, exlüs echinalis; lamellis internis vix conspicuis ; in- Lersliliis porosissimis. An Madrep. muricata. var? Esper. Suppl. 1. p. 5g. tab. 54. B. F, 2, * Astreopora myriophthalma. Blainv. Man. d'actinol. p- 383. ; Mon cabinet. Habite... Espèce rare, trè$-remarquable, et qui n’a rien de commun avec celles que Linné a réunies sous son Madrepora muricala. Elle forme de larges plaques encroûtantes, très-rudes, inégales et gibbeuses à leur surface. Les cellules sont creuses, sans étoiles, mais à parois striées. 10. Astréc pelits-yeux. 4strea microphthalma. A. stellis exiquis, orbiculatis, prominulis, margine dentatis, extüs strialis ; intersliliis granulatis. * Lamour. Encycl. p. 130. * Blainv. Man. d'actin. p. 370. * L'avia microphthalma ? Ehrenb. Mém. sur les Polypes de la mer Rouge. p. 93. Mus. n° Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le- sueur. Joli petit Polypier glomérulé, qui semble tenir de l’Astrée annulaire, mais à étoiles plus petites et à interstices différents. 11. Astréc pléiade. Astrea pleiades. A. stellis orbiculatis ; marginibus elevatis, subacutis ; intersliliis concavis, lœviusculis ; hine cavernosis. Madrepora pleiades. Soland. et Ell. p. 169. t. 53. f. 7-8. * Asteria pleiades. Lamour. Expos. méth, des Polyp. p. 58. pl. 57. fig. 7 et 8; et Eucycl. zooph. p.131. * Astrea (Tubastrea) pleiades. Blainv. Man. d'actinol. p.368. : Habite les mers de l'Inde. Elle est glomérulée , à étoiles petites, élégantes. 12. Astrée vermoulue. Astrea stellulata. A. stellis orbiculatis, margine elevalis, inlüs cavis, ad parieles strialis, distantibus; interstiliis planiuseulis, arenoso-scabris. Madrepora interstincta ? Esper. suppl. 1.p. 10. tab. 34. An Madrep. stellulata ? Soland. er Ell. p. 165. €. 53. f. 3-4. * Astrea slellulata. Lamour. Expos. méth. des Polyp. p- 58. pl. 53. fig. 3 et 4; Encycl. p.131. * Asleropora stellulata. Blainv. Man. d'actin. p. 383. pl. 60. fig. 4. \ Mon cabinet. caire, extrêmement poreux et échinulé , élargi en membrane, fixée ou glomérulée ». Ce naturaliste ajoute qu'on pourrait sans inconvénient réunir les Astréopores à son genre Gemmi- pora. M y range l’'Astrea punctifera (n° 8); l'A. myrioph- thalma (n° 9); l'A, stellulata (ne 12); etl'4. pulvinaria (n° 15) de Lamarck. 298 Habite. les mers d'Amérique? Ses cellules sont dis- tantes, et presque analogues à celles de notre Pocillo- pore bleu. Elles sont profondes, à peine étoilées, et leurs parois ont des lames étroites qui les font paraître striées, Mais les interstices des étoiles sont ici fort dif- férents de ceux du Pocillopore bleu. (Madrepora in- Lerstineta, Lin.) 15. Astrée oblique. 4strea obliqua. A. explanata, subincrustans; stellis tubulosis, obliquis, extüs scabris, strialis;interslitiis inæqualiter porosis, subexesis. * Lamour. Encycl. p. 130. Mon cabinet. Habite les mers de la Guyane. Elle forme des masses aplaties , comme encroûtantes, à surface presque aré- nacce, parsemée de cellules un peu saillantes, subtu- buleuses, inclinées obliquement. Ces cellules n’ont que cinq ou six lames en étoiles. 14. Astrée palifère. 4strea palifera. A. glomerata, subylobosa , mamillata; stellis cylindri- cis, prominulis, crassis, arenulosis; osculo parvo, intüs dentibus perpaucis radialo. * Gemmipora palifera. Blainv. Op. cit. p. 387. *“ Lamour. Encycl. p. 180. Mon cabinet. Habite les mers australes, Ses masses sont subglobuleuses, gibbeuses, à surface mamelonnée ou tuberculée par la saillie d’une multitude de petits cylindres, courts et épais, serrés, mais séparés, et perforés au sommet. 15. Astrée pulvinaire. 4strea pulvinaria. A.incruslans, undosa, pulvinala; stellis prominulis, conoideis, exlüs echinatis, cavis, intüs strialis ; in- derstiliis subnullis. * Lamour. Encycl. p. 135. * Astreopora pulvinaria. Blainv. Man. d’actin. p. 383. Mus. n° Habite les mers australes. Péron et Lesueur. Cette Astrée semble presque une variété de l'A, mille-yeux : mais ses cellules en dehors sont arrondies, conoïdes, bien séparées à leurs bords, et presque sans interstices à leur base, Elles sont d’ailleurs pareillement hérissées et perforées. Ÿ 15. a. Astrée tubuleuse. Astrea tubulosa. A. semiglobosa, stellis orbiculatis, margine tubuloso- prominulis excavatis, ambitu radiato-striatis, centro columnari lamellis raris, sinqulis alternatim minori- bus. Gold. Petref. p. 112. pl. 38. fig. 15. Astrea (Gemmastrea) tubulosa. Blainv. Man. d’act. p. 368. Fossile du calcaire jurassique du Wurtemberg. 7 15. b. Astrée striée. Astrea striata. A. bulbosa, stellisremotis, orbicularibus, superficialibus circa interstitia radiato-strialis, centro tubereulato ; lamellis sinqulis alternatim dimidiatis. Gold. Petref. p. 111. pl. 38. fig. tr. Astrea (Gemmastrea) striata. Blainy. Man. d'actin. p. 368. Fossile du calcaire grossier de Hallstadt. HISTOIRE DES POLYPES. + 15. c. Astrée bordée. Astrea limbata. A. tuberosa vel ramosa; stellis orbiculalis margine tubuloso prominulis, ambitu radiato strialis lamellis sedecim, singulis allernatim brevissimis. Madrepora limbata, Goldf. Petref. p. 22. pl. 18: fig. 7. Astrea limbata, ejusdem. p. 110. pl. 38. fig. 7. Astrea (Tubastrea) limbata. Blainv. Man. d'act. p. 369. et Branchastrea limbata, ejusdem. op. cit. p. 33r, Fossile de la craie jurassique du Wurtemberg. + 15. d. Astrée caryophylloïde, Astrea caryophyt- loides. A.subhemisphærica, stellis inæqualibus, ovalibus vel oblongis, concavis ; margine aculo prominulis segre- galis, centro papilloso; lamellis denticulatis, per interstilia concurrenlibus. Gold. Petref. p. 66, pl. 22. fig. 7. Fossile du calcaire jurassique de la Souabe, Ÿ 15. e. Astrée à six rayons. Astrea sexradiata. A. disciformis ; stellis seriatis remotis, campanulalo- excavatis; lamellis majoribus sex; centro glabro subprominulo columnari. d Goldf. Petref. p. 71. pl. 24. fig. 5. Fossile du calcaire jurassique de la Souabe. Ÿ 15. f. Astrée géminée. Astrea geminata. A.stellis æqualibus segregalis, orbiculatis;lamellis raris majoribus minoribusque alternis (eclypigeminis) cen- tro columnari, intersliliis radiatis et punclalis. Guettard. Mem. t. 2. pl. 40. fig. 2. et t. 3, p. 49r. Faujas de St.-Fond. Hist. nat. de la mont. St.-Pierre. pl. 30. fig. 1. et 2. Knorr. Petref. tab. 6. c. n° 197. fig. 5. 6. Astroites mamillaris. Schrot. Einl. 111, p. 417. pl. 6. fig. 3. Astrea geminata. Goldfuss. Petref. p. 69. pl. 23. fig. 8. Fosile de la montagne St.-Pierre, près Maestricht, + 15. g. Astrée fayéolée. Astrea faveolata. A. aggregata ; stellis subangulatis, multiradiatis ; pa- rielibus hinc indè sabduplicatis. Madrep. faveolata. Lamouroux. Expos. méthod. des polyp.p. 58. pl. 53. fig. 5 et 6. Encyclop. p. 129. Fossile. T 15. À. Astrée astroïte. Astrea astroites. A. tubis divergentibus vetis vel curvatis, approximatis, costato-strialis, ostiolis prominulis radis sex majo- ribus stellatis ; limbo interstitiali striato; lamellis connectentibus planis. Sarcinula astroiles. Goldf. Petref. p. 73, pl. 24. fig. 11. Astrea (Tubastrea) astroites. Blainv. Man. d'actinol. p. 369. Fossile de la France. Ÿ 15. à. Astrée aulétique. Asérea auleticon. A. tubis subdivergentibus approximatis ; ostiolis pro- minulis amplialis ; ambitu interstitiali lœvi; radis stellarum raris è centro fistuloso radiantibus; la- mellis connectentibus confertis fornicatis. Sarcinula auleticon. Goldf. Petref. p. 74. pl. 25. fig. 2. Astrea (Tubastrea) auleticon.Blainv. Man. d'actin. p.369. Fossile calcaire de la province de Juliers. d ASTRÉE. + 15. k. Astrée élégante. 4strea elegans. A, slellis inæqualibus, ovalibus, segregatis ; lamellis majoribus è centro columnari radiantibus; minoribus marginalibus alternis ; intersliliis porosis. Goldf. p. 69. pl. 23, fig. 6. Heliopora elegans. Blainv. Man. d’actin. p. 393. Fosile de la montagne Saint-Pierre de Maestricht, Cette espèce a de grands rapports avec plusieurs des Pocillo- pores de Lamarck. $$ Ztoiles contiqués. 16. Astrée cardère, 4strea dipsacea. A. conglomerata ; stellis magnis, inæqualibus, anqu- latis; margine lato echinalo; parietibus multila- mellosis ; lamellis serrato-dentatis. Madrep. favosa, Soland, et EIl. p. 167. t. 50. f, r. Seba. thes. 3, t, 112. F. 8. * Asleria dipsacea. Lamour. Expos, méthod, des Polyp. P- 59. pl. 50. fig. 1. *Quoy et Gaym. Voy. de l’Astr. t. 4, p. 210. pl. 17. fig. 1-2. * Ehrenb, Op. cit, “ Astrea (Dipsastrea) dipsacea. Blainv. Man. p. 375. Mus. n° Habite l'océan des Grandes-Indes. Cette Astrée, plus rare que la suivante, s’en rapproche beaucoup, et néanmoins en est très-distincte, Sa masse, convexe ou hémisphérique, offre de grandes étoiles irrégulières, anguleuses, à bord large, hérissé de dents aiguës, et à parois garnies de beaucoup de lames dentelées en scie. * Les Polypes de cette Astrée sont d’une couleur brun- jaunâtre ou gristre, avec le disque oral vert ; le bord du disque est garni de petits tentacules, et la surface du manteau tuberculeuse. + 16. a. Astrée pectinée. Astrea pectinata. A. tripollicaris, subglobosa; stlellis 3-G linearibus: oblongis flexuosis, contiquis, profundis lamellis recta descendentibus, basi dentatis, suprà interstitio dis- Junctis, apice truncalis, asperis. Erenb. Op. cit. p. 96. Habite la mer Rouge. L'animal est brunâtre et semblable à celui de l'espèce précédente. Ÿ 16. b. Astrée de Hemprich. 4strea Hemprichit. A. quadripollicaris, stellulis minus profundis, 5 linea- ribus, inæqualibus, pentagonis aut hexagonis, inter- stiliis acutè cristalis, lamellis validis, denticulatis. Ehrenb. Mém, sur les Polyp. de la mer Rouge. p. 96. Habite la mer Rouge. Les animaux sont d'une couleur brune foncée, et semblables à ceux des espèces précé- dentes. + 16. c. Astrée halicore. Astrea halicora. A. subpedalis, globosa, stellulis minus profundis, 3 192 lin. latis, sæpè pentagonis, lamellis stellarum conti- guarum conlinuis, inlerdüm allernis, interstitio nullo. Madrepora monile. Forsk. Descrip. anim. p. 133. Astrea halicora. Ehrenb. Mém. sur les Polypes de la mer Rouge. p. 97. Habite la mer Rouge, Les animaux sont d'une couleur 299 brun-noirâtre, et semblables à ceux de l'Astrée car- dère. + 16. d. Astrée pentagone. Astrea pentagona. A. semi-qlobosa, 4 172 pollicaris stellis pentagonis et hexagonis, majoribus 4 112"! lalis, contiquis, inæqua- libus, ore dividuo, lamellis basi appendiculatis, appendice columnari; intersliliis anqustis, reliculatis. Madrepora pentagona. Esper. pl. 39. Astrea pentagona. Ehrenb. Mém. sur les Polyp. de la Û mer Rouge. p. 96. Habite? F 16. e. Astréc planulée, Astrea planulata. A. octopollicaris, 2! crassa, clavala aut subramosa , lobata et subglobosa ; stellulis suborbicularibus, con- tiquis, planis nec prominulis, sesquilinearibus et bilinearibus: lamellis alternis, in crisl& obtusiore discretis. Savig. Descript. de l'Égypte. Polyp. pl. 5. fig. 2? Ehrenb. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. p. 95. Habite la mer Rouge, L'animal est de couleur brune avec le disque oral violacé, et des tentacules filiformes et verdâtres disposés sur deux rangs. 17. Astrée alvéolaire, Astrea favosa. A. subglobosa ; stellis majusculis, inæqualibus, angu- latis ; margine subacuto ; parietibus multilamellosis ; lamellis dentatis. An Madrep. favites. Pall. Zooph. 321. Madrep. favosa. Esper. suppl. 1. €. 45. f, 1. Gualt. Ind. t. 19. in verso. * Schweig. Hand, p. 419. * Astrea (Dipsastrea) favosa. Blainv. Man. d'actinol. p. 372. Mus, n° Habite l'océan des Grandes-Indes. Mon cabinet. Elle forme de grosses masses hémisphériques ou subglobu- leuses à étoiles grandes, quoique un peu moins que dans l'espèce ci-dessus. Ces étoiles sont inégales , très-an- guleuses, multilamellées, fort excavées, et donnent à la masse l’aspect d’un gâteau alvéolaire. Leur bord est un peu aigu, et n'est point hérissé. Elles sont, en gé- néral, pentagones. On la trouve fossile en France, près de Givet. 18. Astrée denticulée, Astrea denticulata. A. slellis inæqualibus ; lamellis margine elevatis ; ma- Joribus basi processu auclis ; marginorum inlerslitiis sulco Lenui exaratis. Madrepora denticulata. Soland. et El, p. 166. tab. 49. fr. 2.eadem ? stellis minoribus. * Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 39. pl. 49. fig. 1; Encyclop. p. 130. * Astrea (Dipsastrea) denticulata. Blainv. Man. d'actin. p- 375. * Favia denticulata. Ehren. Mém. sur les Polypes de la mer Rouge. p. 94. Mus. n° : Habite l'océan Indien. Dans cette Astrée, les cellules sont véritablement contiguës, sans interstices à leur base; mais leur bord offre un léger sillon qui les sépare. Les lames rayonnantes sont plus élevées que le bord des cellules ; elles sont alternativement grandes et pe- lites. 500 19. 20. 21. 22. HISTOIRE DES POLYPES. Astrée versipore. Aslreu versipora. A.incrustans, convexa ; slellis inæqualibus, profundis; marginibus sulco separalis ; lamellis suprà marginem elevatis. * Madrepora cavernosa ? Forskal, Anim. Égyp. p. 132. *“ Favia versipora. Ehrenb. Mém. sur les Polypes de la mer Rouge. p. 93. *“ Lamour. Encycl. p. 130. * Astrea (Dipsastrea) versipora. Blainv. Man. p. 373. Mus. n° Habite l’océan Indien. Mon cabinet. Ce n’est presque qu’une variété de la précédente, et cependant son as- pect et la forme de ses étoiles sont fort différents. Ses étoiles sont petites, diversiformes, profondes, à lames étroites et dentelées. Astrée difforme. Astrea deformis. A. stellis majusculis, inæqualibus, irreqularibus, mul- tilamellosis : lamellis supra marginem elevatis ; sulco interstitiali nullo. * Astrea deformis. Lamour. Encycl. p. 129. * Madrépore. Sav. Desc. de l'Égypte, polypes. pl. 5. fig. 3? * Asbrea dipsacea ? Aud. Exp. des pl. de l'Égypte. * Astrea (Dipsastrea) deformis. Blainv. Man. p. 373. * Astrea deformis. Ehren, op. cit. p. 96. Mus. n° Habite... probablement l'océan indien. Celle-ci tient à J'Astrée denticulée par ses lames; mais les bords des cellules ne sont pas plus séparés que dans VA. alvéo- laire. Elle a des cellules, les unes arrondies, les autres subanguleusces, les autres encore oblongues, difformes, Astrée réticulaire. Astrea reticularis. A. subglobosa; stellis angulatis, inæqualibus, diffor- mibus, profundis, centro radiatis ; parielibus subnu- dis ; margine lœvi. Madrep. favosa. Lin. Amœn. acad. 1. t. 4. f. 16. * Lamour. Encycl. p. 128. Mon cabinet. 2. var. parielibus striato-lamellosis. Habite... Quoique cette espèce ait des rapports avec l’Astrée alvéolaire , elle en est bien distincte, par ses étoiles moins grandes, très-irrégulières, et dont le bord est lisse et nullement lamelleux. Les parois mêmes de ces étoiles ne sont lamellées que dans leur partie infé- ricure, Ce Polypier se trouve souvent fossile. Astrée anomale. Astrea abdita. A. conglomerata, lobata; stellis angulatis, palulis; margine aculis, multilamellosis ; lamellis crenulato- dentatis. Madrep. abdita. Soland. et Ell. t. 5o. f. 2. Madrepora favosa. var. 2. Esper. Suppl. 1. t. 45. A f. 2. * Astrea abdita. Lam. Expos. méth. des Polyp. p. 59. pl. 50. fig. 2. * Blainv. Man. d’actin. p. 373. * Quoy et Gaym. Voy. de PAst. t. 4. p. 205. Zooph. pl. 16. EEE .* Ehren. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. p. 97. Mon cabinet. Habite. probablement les mers des Grandes-Indes. Es- pèce très-singulière et bien distincte de l’Astrée al- véolaire par sa forme irrégulière et lobée, ainsi que le bord aigu et tranchant de ses étoiles. Elle forme d’assez grosses masses. “ D'après MM. Quoy et Gaymard, les animaux de cette espèce d’Astrée sont confluents et pourvus de longs tentacules aplatis, lancéolés et un peu bosselés ; leur couleur est jaune. 95. Astrée réseau. Astrea retiformis. A. plano-convexa ; slellis angulatis, reticuli instar co- alitis, concavis; parietibus strialo-lamellosis ; lamel- lis perangustis.- * Lamour. Encycl. p. 128. Mon cabinet. js Habite. Cette Astrée présente à sa surface un réseau tout à fait semblable à celui du Madrepora retepora, Soland. et EN. t. 54. f. 3. 5; mais le Polypier de So- lander est une véritable espèce de Porite. T 25. a. Astrée verte. Astrea viridis. A. globulosa vel ovalis; stellis parvis; compressis, po- lygonis, conicis ; lamellis æqualibus margine rugosis. Polypis tubulosis, prominentibus, strialis, griseis ; tentaculis numerosissimis, viridibus. Quoy et Gaym. Voy. de l'Astrol. t. 4. p. 204. pl. 16. fig. 1-3. Habite l’île de Vanikoro. Cette espèce paraît avoir du rapport avec la précédente, mais ses étoiles sont moins régulières. 24. Astrée héliopore. 4strea heliopora. 25. A. planulata ; stellis orbiculatis, majusculis, multira- diatis, margine separalis lamellis extàs supernèque incrassalis; centro papilloso. * Lamour. Encycl. p. 128. “ Blainv. Man. d'actin. p. 369. Mus. n° Habite les mers australes. Très-belle espèce, à étoiles peu excavées, élégamment rayonnées, et dont les in- terstices des bords sont creusés en sillons. Ses lames sont épaissies et comme calleuses en-dessus, surtout vers le bord de la cellule. Astrée crépue. Astrea crispata. A. incrustans ; stellis suborbiculatis, infundibuliformi- bus, margine separatis, multilamellosis; lamellis denticulatis. * Lamour. Encycl. p. 128. * Blainv. Man, d’actin. p. 370. Mus. n° Habite l’océan Indien. Du voyage de Péronet Lesueur. Elle a des rapports avec la précédente; mais ses étoiles sont plus petites, plus profondes, élégantes, un peu inégales, et comme crépues. Elle ressemble un peu au Madrep. astroiles. Esper. Suppl. 1. tab. 35. Astrée diffluente. Astrea difjluens. A. incrustans, plano-undala; stellis contiquis, inæ- qualibus : diffluentibus, majusculis ; lamellis inte- grès. * Lamour. Encyel. p. 123. * Agaricia diffluens. Blainv. op. cit. p. 36r. * Astreameandrina. Ehrenb. op. cit. p. 98. * Astrea diffluens. Quoy et Gam. Voy. de l'Astrol. €. 4. p-212. pl. 17. fig. 15 et 16. Mus. n° Habite. Du voyage de Péron et Lesueur. Par leur difflucnce, ses étoiles, la plupart, se confondent, sont ASTREE. difformes, serrées néanmoins et donnent l’idée de la formation des Méandrines. 97. Astrée calyculaire. Astrea calycularis. A. glomerata ; superficie reticulata ; cellulis subpenta- gonis, contiquis, calyciformibus, ad parieles strialis : fundo papillis senis substellatis. * Lamour. Encycl. p. 128. * Astrea (Dipsastrea) calycularis. Blainv. Man. d’actin. p. 373. (Cet auteur donne le même nom à la Caryo- phyllie calyculaire. Man. p. 367.) * Goniopora peduncalata, Quoy et Gaym. Voy. de l’As- trol. £. 4. p. 218. pl. 16. fig. 11 (1). Mus. n° Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le- sueur. Les stries des parois de chaque cellule sont un peu saillantes au-dessus du bord, et rendent les bords des cellules dentelés. Cinq ou six papilles s'élèvent du fond de chaque cellule sans atteindre son orifice. 28. Astrée clôturée. Astrea intersepta. A. incruslans, superficie reticulatà ; stellis subanqula- lis; contiquis margine mutico , lineolis notalo ; axe centrali. An Madrep. intersepta ? Esper. suppl. 1.t. 79. * Schweig. Hand, p. 419. * Lamour. Encycl, p. 127. Mon cabinet. 2. var. axe nullo. Mus. n° Habite les mers australes. Cette espèce forme de larges plaques un peu convexes, et offre à sa surface un réseau assez fin, constitué par les bords réunis des cellules. On voit un petit axe au centre de chaque étoile, il manque dans la variété 2, dont les cellules sont un peu plus grandes. 99, Astrée maigrine. 4strea emarciata. A. glomerata, superficie reticulatà; stellis subpenta- gonis, cavis, contiquis ; lamellis perpaucis ab axe separalis. > * Def. Dict. des sc. nat, €. 42. p. 586. * Lamour. Encycl. Zooph. p. 107. * Fisch. Oryctog. de Moscou. pl. 81. fig. 2. * Astrea ( Cellastrea) emarciata. Blainy. Man. d'actin. P. 377. Mus. n° Habite. . . fossile de Grignon, près de Versailles. (*M. de Blainville rapporte à cette espèce l'4strea stylophora. Goldfuss. Petref, p. 71. pl. 24. fig. 4 ; et sans doute l'Astrea hystrix de M. Defrance. Dict. des sc, nat. L. 42. p. 385. Astrée étoilée. Astrea siderea. 30. A. subglobosa ; stellis confertis, subanqulatis, multila- mellosis ; parielibus patulis; centris impressis. Madrep. siderea. Soland. et Ell. p. 168. tab. 49. F. 2. * Astrea siderea. Lamouroux. Expos. méthod. des Polyp. P. 60. pl. 49. fig. 2. et Encycl. * Lesueur. Mém. du Muséum , t, 6. p. 286. pl. 16. fig. 14. (1) Le genre Goniorone de MM, Quoy et Gaymard établit à certains égards le passage entre les Astrées et les Porites; le Polypier a l'aspect général des premiers ; mais leurs loges, nul- lement lamelleuses ou cloitrées, sont très-poreuses et échinu- 501 * Astrea (Siderastrea) siderata. Blainv. Man. d’actin. p- 370. Mon cabinet. Habite. . . Les étoiles ont leurs parois très-ouvertes, multirayonnées, à lames étroites , inégales , dentelées. Leur centre est petit et enfoncé. (Suivant Lesueur, cette espèce est commune aux Antilles, et l'animal, de couleur violette pointillée de blanc au sommet, a la bouche ovale et entourée de deux rangs de courts tentacules.) 51. Astrée galaxée. Astrea galaxea. A. incrustans, subglobosa ; stellis confertis , excavalis, multilamellosis ; lamellis serrulatis : majoribus per- paucis ad centrum impressum exlensis. Madrep. galaxea. Soland. et Ell. p. 168. tab. 47. f. 7. *“ Lesueur. Mém. du Muséum. t. 6. p. 285. pl. 16.fig. 19. * Lamouroux. Encyclop. p. 127. Astrea (Siderastrea) galaxea. Blainville. Man. d'actin. P- 370. Mon cabinet. Habite l'océan Indien, sur le Folula turbinellus de Linné. Elle avoisine la précédente par ses rapports; mais ses étoiles sont plus petites, plus enfoncées. * MM. Quoy et Gaymard rapportent à cette espèce un Polypier dont ils ont observé les animaux sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. Ces’ Polypes, disent-ils, sont confluents et d’un beau vert-pré; ils paraissent pour- vus de tentacules blanchätres. (Voyez : Voyage de l'Astrolabe, t. 4. p. 216. Zooph. pl. 15. fig. 10-14.) + 52. Astrée escharoïde. Astrea escharoïdes. A. stellis contiquis multilamellosis ; lamellis tenuibus, conliquis, hinc rectis parallelis indè flexuosis ; tuber- culis lateralibus cancellatim connexis, è centro tubu- loso radiantibus. Goldf. Petref. p. 68. pl. 23. fig. 2. * Hydnophora Cuvierii? Fisch. Oryctog. de Moscou. p- 134. fig. 2. (voy. ci-dessus la Monticulaire de Cuvier. P- 292.) Astrea (Siderastrea) escharoides. Blainv. Man. d'actin. p: 371. Fossile de la montagne Saint-Pierre de Maestricht. T 55. Astrée microcone. Astrea micrononos. A, incrustans, slellis seriatis obconicis, lamellis conti- guis, subparallelis ; centro reliculato. Goldf. Petref. p. 63. pl. 21. fig. 6. Fossile du calcaire jurassique de Baireuth. 7 54. Astrée grillée. Astrea clathrata. A. stellis mügnis, patellæformi-excavalis, contiquis, multilamellosis; lamellis crassiusculis, è centro plano reticulalo radiantibus, ex parte conlinuis tuberculis lateralibus elathratim connexis. Goldf. Petref. p. 67. pl. 23. fig. 1. Astrea (Siderastrea) clathrata. Blainv. Man. d'actin. P: 371. Fossile de la craie de Maestricht. lées, et les Polypes cylindriques et allongés sont pourvus d’une couronne simple de plus de douze tentacules assez longs. (V. le voy. de l'Æsérolabe. loc. cit. Blainv, Man. d'Actin, p. 395.) E. 302 + 55. Aslrée tissu. Astrea textilis. A. hemisphærica, stellis contiquis concentricè subse- rialis; lamellis raris fleæuosis continuis in disco oblongo , tuberculis lateralibus reliculatim contextis. Gold. Petref. p. 68. pl, 23. fig, 3. : Astrea(Siderastreæ) textilis. Blainv, Man. d’actin, p.37r. Fossile de la craie de Macstricht. + 56. Astrée voile. Astrea velamentosa, A. stellis contiquis, confertis, subseriatis ; lamellis te- nuissimis, continuis line rectis, indè geniculatis in centro irrequlari reticulalim connexis, Gold. Petref. p. 68. pl. 23. fig. 4. Hydnophora Sternbergii? Fisch. Oryctog. de Moscou, pl. 34. f.5. Astrea (Siderastrea) velamentosa. Blainv. Man. d’actin. P: 377. Fossile de la craie de Maestricht. T 57. Astrée agaricite. Astrea agaricites. A. tuberosa, slellis irreqularibus majoribus, minoribus- que contiquis infundibuliformi-excavatis subangulari- bus margine obtusis ; lamellis crenulatis, tubereulis lateralibus inter se junctis à centro radiantibus, aliis rectis, aliis in angulum flexis conniventibus. Gold. Petref. p. 66: pl. 22. fig. 9. Astrea (Siderastrea) agaricites. Blainv. Man. d’actin, p. 370. Fossile trouvé dans le Saltzbourg. T 58. Astrée à crête. 4strea cristata. A. incruslans, stellis subæqualibus, contiquis ; lamellis margine erosis, ad latera granulatis è centro radian- tibus, alis rectis, alis in angulum flexis conniven- tibus. Gold. Petref. p. 66. pl. 22. fig. 8. Astrea (Siderastnea) cristata. Blainv. Man. d'actin. p- 371. Fossile du cacaire jurassique de la Souabe. + 59. Astrée étalée. Astrea explanata. A. explanala, incrustans, stellis contiquis subtetrago- nis; superficialibus ; centro excavato lœvi ; lamellis porosis partim continuis singulis vel pluribus alterna- tim abbreviatis. Gold. Petref. p. 112. pl. 38. fig. 14 et 22. fig. 4. 6. Astrea (Siderastrea) explanata. Blainv. Man. d’actin. p- 270. Fossile du calcaire jurassique du Wurtemberg. + 40. Astrée grêle. Astrea gracilis. A. stellis contiquis subserialibus, lamellis centro annu- lari radiantibus, aliis subrectis et continuis, aliis di- chotomis et infractis, Gold. Petref. p.112. pl. 38. fig. 13. Astrea (Siderastrea) gracilis. Blainy. Man. d’actin. p. 371. Fossile du calcaire jurassique du Wurtemberg. + 41. Astrée oculée. 4strea oculata. A. stellis orbiculatis, excavalo-campanulalis, contiquis: lamellis majoribus, in centro mamillari conniventibus minoribus alternis. Goldfuss. Petref, p. 65. pl. 22. fig. 2. HISTOIRE DES POLYPES. Astrea (Siderastrea) oculata. Blainville, Man, d'actin. p- 371. Fossile du calcaire jurassique du Wurtemberg. + 42. Astrée rosace. Astrea rosacea. A. stellis contiquis ; lamellis raris binis, apice et basi conjunclis. Goldf. Petref. p. 66. pl. 22. fig. 6. Fossile, . , de la Suisse, + 45. Astrée arachnoïde. Astrea arachnoïdes. A. stellis orbiculalis segregatis, margine prominulis, lamellis in centro reliculalis ; interstitiis sublilissimè radiatis ; radiis hincrectis parallelis, illine flexuosis. Astroiles arachnoïdes, Schrot. Einl. 3, p. 459. pl. 19. fig. 3. Faujas. Hist. nat. de la. mont. St.-Pierre, p. 210. pl. 4r. fig. r. Goldfuss. p. 70. pl. 23. fig. 9. Fossile de la craie de Maestricht. L'espèce décrite sous le nom de Madrepora arachnoides, par Parkinson (Organic remains, t, 2. pl. 6. fig, 4; Astrea arachnoi- des, Defrance. Dict. des se. nat. t. 42. p. 382; Fleming. Brit. anim. p. 510), se trouve dans les terrains anciens (oolite) et paraît différer de celle dont il est ioi ques- tion. + 44. Astrée macrophthalme. Astrea macroph- thalma. A. stellis orbiculalis, remotis serialibus, margine sub- prominulis; lamellis crassiusculis, majoribus et mino- ribus allernantibus, ambitu interstitiali radiato, ra- diis crenulalis in anqulum conjunctis. Goldfuss. Petref, p. 70. pl. 24. fig. 2. Astrea(Siderastrea) macrophthalma. Blainville, p.371. Fossile de la craie de Maestricht. + 45. Astrée caverneuse. Astrea cavernosa. A. tuberosa ; stellis conliquis; disco excavato plano, lævi; lamellis crassiusculis sex vel oclo majoribus in discum porreclis. Héliolite ? Guettard. Mém. 2. p. 5ox. pl. 46. fig. 2. Madreporiles cavernosus. Schlotheim. Petref. acten- kunde, p. 358. Astrea alveolata. Goldfuss. Petref. p. 65: pl. 22. fig. 3. Astrea (Siderastrea) cavernosa. Blainville. Man. d'ac- tinol. p. 371. Fossile des montagnes du Wurtemberg. + 46. Astrée réticulaire. 4strea reticularis. A. bulbosa ; stellis angulosis, infundibuliformi-exca- valis, contiquis; marqgine aculo; centro columnari perforato ; lamellis singulis alternatim brevioribus. Gold. Petref. p. 111. pl. 38. fig. 10. Tossile du calcaire grossier de Saltzbourg. + 47. Astrée crénelée. 4strea crenulata. A.hemisphærica; stellis reqularibus, contiquis, patellæ- formi-excavatis; sulco marginali impresso subangu- lato ; lamellis crenulatis; tuberculis lateralibus inter se junclis, aliis reclis in angulum flexis continuis. Goldf. Petref. p. 71. pl. 24. fig. 6. Astrea (Siderastrea) crenulata. Blainv, Man. d’actin. P. 371. [ Fossile du calcaire tertiaire du Plaisantin. ASTRÉE, 503 + 48, Astrée mignonne. Astrea concinna. A. incrustans ; stellis contiquis, orbicularibus, subexca- vais; margine convexo ; centro Luberculato ; lamellis æqualibus, partim continuis. Goldfuss. Petref, p. 64. pl. 22. fig. 1. et p. rar. pl. 38. fig, 8. Fossile du calcaire jurassique du Wurtemberg. + 49. Astrée belle. 4strea formosa. A. bulbosa; stellis suborbicularibus, subexcavatis, con- tiquis ; centro reticulato ; lamellis cuneatis latere mu- ricalis subæqualibus. Goldfuss. Petref. p. 1u1. pl. 22. fig. 1 betre. et pl. 38. fig. 9. Fossile du calcaire grossier de Salzbourg. ‘ #0. Astrée muriquée. Astrea muricata. A. incrustans ; slellis contiquis, angulatis, infundibuli- formi-excavatis; lamellis æqualibus, muricalis;centro papilloso. - Gold. Petref. p. 7r. pl. 24. fig. 3. Astrea (Dipsastrea) muricata. Blainville. Man. d'actin. P: 353. Fossile de la craie de Meudon. + 51. Astrée petite roue. Astrea rotula. A. stellis remotiusculis, seriatis, orbiculatis ; margine prominulo subpentagono ; centro reliculalo; inter- stitiis radiato-lamellosis ; radiis in anqulum flexis. Faujas. Hist. nat. de la mont. St-Pierre. pl. 41. fig. 3. a b. Astrearotula. Goldfuss. Petref.p. 70. pl. 24. fig. 1. Fossile de la craie de Maestricht. + 52. Astrée anguleuse. Astrea angulosa. A.stellis angulosis, segregalis, subserialis, inæqualibus; lamellis majoribueminoribusque alternantibus; centro columnari ; interstitiis glabris. Goldfuss. Petref, p. 69. pl. 23, fig. 7. Fossile de la montagne St.-Pierre près Maestricht. + 55. Astrée pentagonale. 4strea pentagonalis. A. bulbosa , vel incrustans ; stellis confertis subpenta- gonis superficialibus contiquis; margine crenalo ; cen- troprominulo;lamellis singulis alternatim brevissimis. Goldfuss. Petref. p. 112. pl. 38. fig. 12. Fossile du calcaire jurassique des montagnes du Wur- temberg. 4 + 54. Astrée hélianhtoïde. Astrea helianthoïdes. A. slellis contiquis, subpentagonis, infundibuliformi- excavatis, margine aculis ; lamellis reclis, è centro radiantibus crenulatis. Gold. Petref. p. 65. pl. 22. fig. 4. Asteria (Siderastrea) helianthina. Blainv. Man. d’actin. p.371. Fossile du calcaire jurassique de la Suisse. + 55. Astrée confluente. Astrea confluens. A. subhemisphærica, stellis inæqualibus, infundibuli- formi-excavatis, majoribus minoribusque contiquis et confluentibus; margine erecto acuto flexuosis; lamellis crebris tenuibus. Goldfuss. Petref. p. 65. pl. 22. fig. 5. Astrea ( Dipsastrea) confluens. Blainville, Man, d’actin. p. 373. Fossile du calcaire jurassique de la Souabe. + 56. Astrée arrondie. 4strea gyrosa. A. slellis contiquis, integris vel gyroso-confluentibus ; lamellis minimis, centro poroso. Goldfuss. Petref. p. 68. pl. 23. fig. 5. Fossile de la craie de Maestricht. MM. Quoy et Gaymard décrivent sous les noms d'Astrea amboinensis et d’Astrea fusco-viridis deux autres es- pèces à tentacules rudimentaires; mais ayant perdu les Polypiers qui y appartenaient, ils n’ont pu s'assurer si elles ne se rapportaient pas à des espèces déjà décri- tes, (Voyez Voy. de l'Astrolabe, t. 4. p. 213 ct 215. Zooph. pl. 17. fig. 3. 7. et 8.9.) M. Risso a donné les noms d'Astrea mediterranea el d'A. porulosa à deux Polypiers qu'il croit nouveaux (Hist, nat. de l'Europ. mérid. t. 5. p. 359 ct 360). On trouve aussi, dans l'Oryctographie de Moscou par M. Fischer, une courte description et des figures de quelques As- trées fossiles (4. expansa. pl. 31. fig. 1; À. labiata. pl. 3r. fig. 4; 4. excavala, pl. 31. fig. 5); enfin il faut également ajouter à cette liste d'espèces imparfaitément connues un assez grand nombre d'Astrées fossiles dont on trouve des figures dans les ouvrages de Guettard, de Bourguet , etc., et dont M. Defrance a donné des des- criptions plus ou moins détaillées dans le 42e vol, du Dict. des se. nat, + Les espèces suivantes ont les étoiles séparées. Astrea raristella, Defr. op. cit. p. 379 (Knorr. pl. 9r. fig. 1 et 8, et pl. 183. fig. 3 et 6; Bourguet. pl. 4. fig. 4.) des calcaires tertiaires de Dax? Astrea Guettardi. Def, loc. cit. p. 379. (Héliolite Guet- tard, ur. pl. 48. 2.4; Astrea (Montastrea) Guetlardi. Blainv. Man. d’actin. p. 374). Champagne, Astrea cribrum. Def. loc. cit. p. 379 (Guet. ur. pl. 17. fig. 2)? Astrea cylindriea. Def. loc. cit. p. 379 (Guet. 1. pl. 31. fig. 41.42). Astrea Bourguetii. Def. loc, cit. p. 380 (Guet, ur. pl. 45. fig. 4? Bourg. pl. 4. fig. 36). Environs de Dijon. Astrea semisphærica, Def. loc. cit. p. 380 (Astroïte demi- sphérique. Guet. nr. pl. 43. fig. 1). Touraine. Astrea Lucasiana. Def. loc. cit. p. 380 (Guet. 1. pl. 43. fig. 2; Astrea (Gemmastrea) Lucasiana. Blainy. Man. d'actin. p. 367). Astrea stellata. Defr. p. 380 (Guet. p. 36. fig. 2? Bourg. fig. 26). Vicentin. Astrea irregularis. Defr. loc. cit. p. 381 (Guet. pl. 48. fig. 1; Astrea (Cellastrea) irregularis. Blainv. Man. d'actin. p. 377). Du calcaire tertiaire de Dax. Astrea pustulosa. Defr. p. 381 (Knorr. p. 156. fig. 2). -Astrea Ellisiana. Defr. loc. cit. p. 382. Dax? Astreasphærica. Defr. loc. cit. (Bourg. pl. 7. fig. 36). Astrea pulchella. Defr, loc. cit. Orglandes, département de la Manche. Astrea ilalica. Defr. loc, cit. Plaisantin, Astrea aranea. Defr. op. cit. p. 383 (4strea (Favastrea) aranea. Blainv. Man. d’actin. p. 385). Astrea florida. Defr. loc. cit. Dax? Astrea lobata. Defr. op. sit. p. 354 (Guet. pl. 47. fig. 9)? Astrea tubulata. Defr, loc. cit. (Guet. ur. pl.53. fig, 1.3). Environs de Mortagne et de Lisieux. Astrea ameliana. Defr. loc. cit. Calcaire tertiaire dé Grignon, etc. 304 Dans les espèces suivantes les étoiles sont conti- guës : Astrea digitata. Defr. op. cit. p. 386. Environs de Caen, Astrea Delucii. Defr. loc. cit. Mont Saluce près Genève. Astrea concentrica. Defr. loc. cit. (Guet. pl. 20. fig. 2? pl. 25. f. 5. et 62. fig. 3; Astrea (Siderastrea) concen- trica. Blainy. Man. d'act. p. 373). Du calcaire jurassique de Rhétel en Suisse et de Gray en Franche-Comté. Astrea conica. Defr. op. cit. p. 387 (Guet. pl. 63. fig. 2). De Saint-Paul-trois-châteaux. Astrea rustica. Defr. loc. cit. Astrea genevensis. Defr. loc. cit. (4strea (Siderastrea) genevensis. Blainv. Man. d'actin. p. 371). Calcaire ju- rassique du mont Saluce. Astrea cristila. Defr. op. cit. 388. Astrea numisma. Defr. loc. cit. p. 390. [M. Lesauvage a établi, sous le nom de Tnamwas- TERIE, une pelite division générique qui est très- voisine des -Astrées proprement dites, et qui n’a pas été adoptée par la plupart des naturalistes; elle doit renfermer, suivant ce naturaliste, les Polypiers pierreux, dendroïdes, fasciculés, stellifères sur toute leur surface et ayant toutes les tiges marquées derenflements et de rétrécissements alternatifs. Tous ces Polypiers sont fossiles. On en a décrit quatre es- pèces , savoir : 1° La Thamnasterie géante (Thamnasteria gi- gantea), Lesauv. Ann. des Sc. nat. t. 26. p. 529. — Thamnasteria Lamourouxii, ejusdem. Mém. de la Soc. d’hist. nat. de Paris. t. 1. p. 241. pl. 14. — Astrea dendrojdea. Lamour. Encycl. méth. p. 126. — Astrea (Thamnasteria) dendroidea. Blainv. Man. d’Act. p. 572). « Polypier gigantesque, à rameaux simples, pressés, de la grosseur du doigt au plus, couvert d'étoiles superficielles, confuses, à lames arrondies. » Ellese trouve dans le calcaire à polypiers des environs de Caen. 2° La Thamnasterie à petites étoiles (ZA. stellata. Lesauvage. Ann. des Sc. nat. t. 96. p. 550. pl. 12. fig. 2. Astrea ( Thamnasteria) microstella. Blainy. loc. cit.). Semblable à la précédente par la forme et la grosseur des tiges, à surface très-rugueuse, à étoi- les isolées , petites et proéminentes. On la croit dela falaise de Langrune, près Caen. 3° La Thamnasterie de Magneville (Th. Magne- villeana. Lesauv. Ann. des Sc. nat. t. 26. p. 350. pl. 12. fig. 1. 4strea Magnevilleana. Blainy. loc. cit.), dont les rameaux sont de la grosseur du petit doigt , les étoiles petites , non contiguës , faiblement exca- vées, à bord marginé. D’un terrain calcaire d’ori- gine douteuse. . 4° La Thamnasterie digitée (7h. digitata. Lesau- vage. Ann. des Sc. nat. t. 26. p. 550. pl. 12. fig. 5. Astrea digitata. Def. Dict. des Sc. nat. t. 42. p. 586), dont les tiges, de la grosseur d’un tuyau de plume, sont recouvertes d'étoiles excavées, con- HISTOIRE DES POLYPES. tiguës, polygonales, garnies de 24 à 26 rayons: trouvées dans la falaise de Langrune. M. Goldfuss a décrit sous le nom générique de CxATuoPuYLLUM , un grand nombre de Polypiers fos- siles qui tiennent en même temps des Turbinolies et des Astrées, et qui ont été pour la plupart réunis à ces dernières par M. de Blainville. Voici les carac- tères que le premier de ces naturalistes assigne à ce groupe. + Genre. CyATHOPnYLLE. Cyathophyllum. Polypier pierreux, libre ou fixé, formé par une réunion de cylindres composés de cellules évasées et lamelleuses qui naissent les unes au-dessus des autres , tantôt du centre, tantôt du bord supérieur de la cellule précédente. ÿ Cylindres turbinés, solitaires ou agrégés, striés longitudinalement et marqués d’annelures rugueu- ses sur leur face externe. Cellules terminales , éva- sées, peu profondes et formées par des lamelles rayonnantes. Ogservarions. — La plupart des Cyathophylles présentent un caractère remarquable dans la ma- nière dont lesloges évasées des Polypes sesuperposent comme des cornets emboités les uns dans les autres. Dans les autres Polypiers , la colonne pierreuse s'é- lève d'ordinaire par l’addition de nouvelle matière calcaire à son sommet, et dans les interstices des parties déjà formées, ce qui fait supposer que chacune d'elles est le produit d’un même animal, et qu'elles ont été sécrétées d’une manière con- tinue. Ici, au contraire, la séparation entre les divers étages d’une même colonne est si nette qu’on est en droit de présumer que chacun de ces étages est sécrété par un Polype nouveau qui aura pris naissance et se sera développé sur le disque de celui qui à son lour avait formé la loge située au-dessous. Il nous paraît probable du reste, que lorsqu'on aura mieux étudié plusieurs Polypiers rangés actuelle- ment parmi les Astrées, les Caryophyllies et les Turbinolies, etc., il faudra les rapprocher de ce genre. hi Les espèces suivantes sont plus ou moins coni- ques ct se terminent par une grande loge multira- diée régulièrement conique et à bords minces. ESPÈCES. 1. Cyathophylle flexueux. Cyathophyllum flexuo- sum. C. obconico-cylindraceum , elongatum, flexuosum, cel- lul& terminali, infundibuliformi, excavatä, multila- mellosà ; lamellis tenuibus æqualibus. Goldf. Petref. p. 57. pl. 17. fig. 3. Fossile du calcaire de transition de l’Eifel. 2. Cyathophylle vermiculaire, Cyathophyllum ver- miculare. C. subcylindricum, flexuosum ; singulis geniculatis ru- CYATHOPHYLLE. gosis ; cellul& terminali campanulato-excavatd ; la- mellis raris, remolis, æqualibus. Goldf. Petref. p. 58. pl. 17. fig. 4. Fossile du calcaire de transition de l’Eifel. 5. Cyathophylle ocellé, Cyathophyllum dianthus. C. affixum, cespitosum, subeylindricum ; cellulà ter- minali velcampanulato-excavatà, vel truncato è disco et margine proliferà ; lamellis æqualibus, crenulalis. Madrepora truncata. Fougt. Amæn. acad. t. 1. p. 93. tab. 4. fig. 10. £ Fungilæ. Bromel. Lith. tab. 39. Cyathophyllum dianthus. Goldf. Petref. p. 54. pl. 15. fig. 13; et pl. 16. fig. 1. Fossile du calcaire de transition de l'Eifel. 4. Cyathophylle à racines. Cyathophytllum radicans. C. elongatum gracile, cespitosum ; obliquè proliferum ; rugis radiciformibus concrescens ; cellulà Lerminali plicatà (?) Goldf, Petref. p. 55. pl. 16. fig. 2. Fossile du calcaire de transition de l'Eifel, 5. Cyathophylle bordé. Cyathophyllum margina- tum. C. turbinatum, incurvum, radicans ; cellul& terminali campanulalo-excavatä, marginaté ; stellæ lamellis crenulatis, in externo margine numero duplicatis. Goldf. Petref. p. 55. pl. 16. fig. 3. Fossile du calcaire de transition de l'Eifel. 6. Cyathophylle excentrique. Cyathophyllum excen- tricum. C. turbinalo-obconicum, radicans ; cellulis proliferis excentricis ; cellul& terminali patellæformi ; lamellis æqualibus. Goldf. Petref. p. 55. pl. 16. fig. 4. - Fossile du calcaire de transition trouvé près de Dussel- dorf, 7. Cyathophylle céralite. Cyathophyllum ceralitis. C. liberum conoideum, basi incurvum, singulum ; cellulà terminali cupulæformi ; margine erecto; lamellis crebris (40-60), subdenticulatis, subæqualibus. Hippurites ceralites. Schrot. Einl. 111. p. 498. tab. 7. f.5et 6. ; Hipporiten Knorr. Petref. ur. p. 65. tab. F.X. n° 128. Caryophyllide simple. Guet. ur. p. 454. tab. 22. f. 7, IT; 12. Cyathophyllum ceralites. Goldf. Petref. p. 57. pl. 17. fig. 2. Fossile du calcaire de transition de lEifel. M. Goldfuss rapporte à cette espèce le Madrepora turbinata de Linnée (Amæn. acad. 7. tab.7) que Lamarck ne distingue pas de la Turbinolia turbinata ; du reste cette dernière espèce est {rès-voisine de la précédentcet doit prendre place dans la même division générique. 8. Cyathophylle en gerbe. Cyathophyllum cespito- sum. C. cespilosum, conis divergentibus segregalis qualer- nis vel senis è sinqulo proliferis ; cellula terminali campanulatà ; lamellis majoribus minoribusque al- lernis, 505 Calamite striée et C. lisse. Guet. n. tab. 3 et 6. Cyathophyllum cespilosum. Goldf. Petref. p. 60. pl. 19. fig. 2. Fossile du calcaire de transition de l'Eifel. Cette espèce établit à plusieurs égards le passage entre les précé- dentes et les Lithodendrons de M. Goldf. Le fossile figuré par M. Goldfuss sous le nom de Cyatho- phyllum quadrigeminum dans sa planche 19 (fg. 6), me paraît devoir être distingué de celui connu sous le même nom dans le planche 20 (fig. 1), et rapportée sans doute par cet auteur à la Favosite alvéolée; le premier établit le passage vers les Astrées proprement dites. Plusieurs espèces d’Astéries fossiles rangées par M. Goldfuss dans ce genre se rapprochent beaucoup des Astrées, et paraissent devoir former un groupe particulier ; chacun des cônes dont ces Polypiers se composent se termine par une large surface stel- liforme, à peu près plane, dont le centre seulement est déprimé d’une manière abrupte et constitue ainsi une petite loge circulaire. 9. Cyathophylle hypocratériforme. Cyathophyllum hypocrateriforme. C. turbinato-subcylindricum, singulum vel cespitosum; cellul& terminali centro tubuloso ; limbo plano ; ra- diis æqualibus in fundo per paria confluentibus. Goldf. Petref. p. 57. pl. 17. fig. 1. Astrea (Favastrea) hypocrateriformis. Blainv. Man. d’act. p. 375. Fossile du calcaire de transition de l'Eifel. 10. Cyathophylle hélianthoïde. Cyathophyllum he- lianthoïdes. C. solitarium vel cespitosum ; cellulà terminali; mar- gine subreflexo (in cespilosis pentagono) expanso ; centro latè umbilicato ; radis (60-80) geminalis in disco confluentibus. Cyathophyllum helianthoides. Goldf. Petref. p.61. pl. 20. fig. 2. et pl. 21. fig. 1. Astrea (Favastrea) helianthoides. Blainv. Man, d’act. p- 375. Fossile du calcaire de transition de l’Eifel. 11. Cyathophylle hexagonal. Cyathophyllum hexa- gonum. C. cespilosum; conis à singulo pluribus proliferis ra- diantibus coalitis, subfleæuosis rugoso-annulatis; cel- lulis terminalibus campanulato-excavatis contiquis ; limbo reflexo hexagono vel pentagono suturà margi- nato; lamellis æqualibus remotiusculis. Caryophylloïde simple. Guet. 11. pl. 22. fig. 1; et As- troites à éloiles pentagones où hexagones. pl. 53. fig. 2. Madrepora truncala. Park. Org. remains. vol. 2. pl. 5. fig. 3. Cyathophyllum hexagonum. Gold. Petref, p. 6x. pl. 19. fig. 5 et 20. fig. 1. Astrea arachnoides. Defr. Dict. des se. nat. t. 4a. p. 353. Astrea (Favastrea) hexagona. Blainv. Man. d'actin, p- 279. Fossile du calcaire de transition «le l'Eifel, 306 12. Cyathophylle aplati. Cyathophyllum explana- tum. C. turbinalum, incurvum ; cellulé& terminali disco con- cavä, margine explanatà ; lamellis majoribus mino- ribusque allernis. Goldf. Petref. p. 56. pl. 16. fig. 6. Fossile du calcaire de transition des environs de Bensberg. Gyathophylle ananas. Cyathophylluin ananas. = CC C. cespilosum, subhemisphæricum; conis pluribus è singulo radiantibus coalilis inferioribus subflexuo- sis rugoso-annulalis ; cellulis terminalibus contiquis hevagonis ; disco tubuloso ; limbo subplano, sutur& marginalo ; lamellis remotiusculis æqualibus. Madrepora ananas. Lin. Amæn. acad, 1. tab. 4. fig. 8, Park. Org. remains. vol. 2. pl. 5. fig. 1. Acéroularia ballica. Schweig. Handb. p. 418. Cyathophyllum ananas. Goldf. Petref, p. 60: pl. 19, f. 4. Astrea (Favastrea) baltica, Blainv: Man. d'actin: p. 375. Fossile du calcaire de transition de la Suède , de la Bel- gique , etc. Cyathophylle pentagonal. Cyathophyllum pen- tagonum. 14 C.glomeratum; conis coaliis, pluribus è singulo radian- tibus; cellulis terminalibus pentagonis conliquis planis; disco mamillari, lamellis raris æqualibus. Goldf. Petref. p. 6o. pl. 17. fig. 3. Astrea (Tavastrea) pentagona. Man. d'actin. p. 395. Fossile du calcaire de transition de Namur. M. Goldfuss a rangé aussi dans son genre Cyatho- phylle plusieurs autres fossiles qui, par leur forme générale, se rapprochent des espèces que nous avons réunies dans le prernier groupe décrit ci-dessus, mais qui paraissent différer essentiellement des Po- lypiers lamelleux ordinaires, par leur structure ; car au lieu de se composer d’un assemblage tubuleux de lames verticales et rayonnantes , ils offrent dans leur intérieur une sorte de réseau formé par un grand nombre de petites cellules dont la disposition générale n’est qu'imparfaitement rayonnée. Ces Polypiers pourraient bien constituer une division générique particulière; ce sont les espèces suivantes : 15. Cyathophylle vésiculaire. Cyathophyllum vesi- culare. C. sociale, obconico-turbinaltum; cellul& terminali in- fundibuliformi-excavatà ; lamellis denticulatis in ve- siculos confluentibus. Goldf. Petref. p. 58. pl. 17. fig. 5. et pl. 17. fig. 1. Fossile du calcaire de transition de l’Eifel. 16. Cyathophylle second. Cyathophyllum secundum. C. obconicum ; cellulis proliferis, obliquis, hinc margini- bus liberis indè confluentibus ; stellà terminali campa- nulalo-excavatà ; lamellis in vesiculos confluentibus. Goldf. Petref.p. 58. pl. 18. fig. 2. Du calcaire de transition de l'Eifel. HISTOIRE DES POLYPES. 17. Cyathophylle lamelleux, Cyathophyllum lamel- losum. C. subeunealum, compressum, obliquatum ; cellulis pro- liferis discoideis ; terminali patelliformi vesiculosà. Goldf, Petref. p. 58. pl. 18. fig. 3. Du calcaire de transition de l'Eifel, 18. Cyathophylle placentiforme. Cyathophyllum pla- centiforme. C. discoideum, sublus planiusculum, obliquè concen- tricè strictum; cellulé terminali concavo-excavalä vesiculoso-læviuseulà. Goldf, Petref. p. 59. pl. 18. fig. 4. Du calcaire de transition de l’Eifel. 19. Cyathophylle plissé. Cyathophyllum plicatum: C: trochiforme,!cellulis infundibuliformibus, proliferis , radialim plicatis margine liberis ; terminali infundi- buliformi. Goldf. Petref. p. 59. pl: 18. fig. 5. Fossile de la Suède. Le fossile figuré par M. Risso sous le nom de Pocillopore patelliforme, Hist. nat. de l'Eur. mérid. £. 5. pl. 5. p- 160, paraît appartenir à ce groupe et se “approcher du Cyathophylle pentagone de M. Goldfuss (roy. ci- dessus, n° 14). Le genre Srroumropes de M. Goldfuss est très-voi- sin de ses Cyathophylles; la forme générale du Po- lypier est la même que dans la seconde division de - ce genre, mais il présente, dans sa structure, un ca- ractère particulier très-remarquable, car il s’accroit par la superposition de lames infundibuliformes qui naissent de l’axe des cônes et qui, après s'être élevées à une certaine hauteur au-dessus de la lame précé- dente, s’évasent de manière à devenir horizontales et à s'unir aux lames des cônes voisins. On ne con- nait qu’une espèce de ce genre, c’est le Sérombodes pentagonus (Goldf. Petref. p. 62. pl. 21. fig. 5), fossile du calcaire de transition du Drummond-Is- land, dans l'Amérique du nord; M. de Blainville le range dans son genre Astrée, subdivision des Strom- bastrées (voy. p, 296). Le genre BrAncuAsrRéE, Pranchastrea, de M. de Blainville se rapproche aussi des Cyathophylles; il ne renferme qu’une seule espèce fossile, rameuse, cylindrique, à cellules profondes, cylindriques, saillantes et entourées d’une large bordure radiée; c'est le Madrepora limbata. Goldf. (Petref. p. 22. pl. 8. fig. 7), Branchastrea limbata. Blain. (Man. d’Actin. p. 581), provenant du calcaire jurassique de la Souabe. PORITE. PORITE, (Porites.) Polypier pierreux, fixé, rameux ou lobé et obtus; à surface libre, partout stellifère. Étoiles régulières, subcontiguës, superficielles ou excavées; à bords imparfaits ou nuls; à lames filamenteuses, acéreuses ou cuspidées. Polyparium lapideum, fizvum, ramosum vel loba- tum, obtusum ; extern& superficie undique stelli- ferà. ARE Stellæ requiares, subcontiquæ, superficiales aut excavalæ ; margine nullo aut imperfecto; lamellis filamentosis, acerosis vel cuspidatis. Onservarions. — Par leur port, les Porites sem- blent appartenir au genre des Madrépores, et cepen- dant ils tiennent de très-près aux Astrées ; ils parais- sent même n'être que des Astrées rameuses ; mais les étoiles des Porites sont bien différentes de celles des Madrépores, des Astrées, et même des Expla- naires. Elles sont très-singulières, non circonscrites, ou imparfaitement circonscrites. Leurs lames ne sont que des filaments, que des pointes en épingle, soit tuberculeuses, soit cuspidées, et le bord de chaque étoile est denté, échiné, confondu le plus souvent avec les interstices pareillement échinés de cés Polypiers. Les petites pointes qui forment les lames rayonnantes des étoiles partent des parois de chaque étoile sans se réunir au milieu, et d’autres s'élèvent du fond même de l'étoile. Ces mêmes étoiles sont le plus souvent contiguës , superficielles, plus on moins excavées, à bords rarement circonscrits, êt jamais simples. Il suffit d’avoir vu attentivement une étoile de Porite pour ne point la confondre avec celle d’une Astrée, d'un Madrépore, etc. Les Porites varient beaucoup dans leur forme générale; néanmoins, leurs rameaux s'élèvent peu, sont en général dichotomes, à lobes obtus, quelque- fois un peu comprimés sur les côtés. IL y en a même qui sont aplatis en lames, et d’autres qui s’étalent en croûte. Ces Polypiers sont nombreux en espèces, et semblent se rapprocher des Madrépores à étoiles sessiles; mais le caractère de leurs étoiles les dis- . tingue toujours. Leur genre me parait naturel, [Lesueur a constaté que les animaux des Porites sont actiniformes, et portent autour de leur disque oral douze tubercules tentaculiformes, fait qui a été confirmé par MM. Quoy et Gaymard, et par M. de Blainville. Afin de rendre ce groupe plus naturel, M. de Blainville a cru devoir en séparer plusieurs espèces que Lamarck y avait placées. Il en a formé les gen- (1) MM. Quoy et Gaymard ont établi le genre arvéorons, Alveopora, pour des Polypés dont le Polypier ressemble assez à celui des Porites proprement dits, mais dont les parties molles ont une conformation un peu différente, Ces animaux, actinifor- mes comme les précédents, sont pourvus de douze tentacules simples, assez longs, et sont contenus dans des loges profondes alvéoliformes ou polygonales, irrégulières, ni lamelleuses, ni cannelées, mais seulement tuberculées à l'intérieur, et limi- tées par des cloisons perforées ou réticulées, et échinulées à leur bord terminal, 507 res Montipore dont il a déjà été question (p. 288), ct Sideropora, dont nous indiquons plus loin les carac- tères. Sa définition du genre Porite diffère cepen- dant fort peu de celle donnée par notre auteur. E.] ESPÈCE. 1. Porite réticulé. Porites reticulata. P. glomerato-globosa ; stellis angulatis, reliculatim coalilis ; parietibus dentalis, fenestratis; margine ereclo denticulis scabro. Madrepora relepora. Svland. et Ell, p: 166, Lab. 54. M Go GE Mus, n° * Lamour, Expos. méth. des Polyp. p. 60. pl. 54.fig. 3. 5. * Delonch. Encycl. p.65r. “ Porite de Péron. Blainv. Dict, des se, nat. t. 43. pl. 39. fig. 3; et Alveopora retepora ejusdem. Man. d'actin, p. 394. pl. 59. fig. 8 (1). Habite... Mon cabinet. Quoique ce Polypier forme une masse simple, convexe, subglobuleuse, et ait l'aspect d'une Astrée, ses étoiles sont parfaitement celles des Poriles. Ÿ 1. a. Porite dédale. Porites dædalea. P. tripollicaris, glomerato-lobata , spongiosa, mollis, Lota spinulis contexta, valdè fragilis, stéllulis lin. latis, rard paul latioribus aut hexagonis, septis simplicibus sursäm spinulosis (hine lota hispida). Madrepora dædalea. Forskal. Icon. tab. 37. f. B. Madrépore. . . ? Sav. Égyp. Zooph. pl. 3. fig. 4. Alveopora dædalea. Blainv. Man. d’actin. p. 394. Madrepora porites dædalea. Ehrenb. Mém. sur les Po- lypes de la mer Rouge. p. 117. Habite la mer Rouge. Les Polypes sont pourvus de 12 ten- tacules disposés en une seïle série, et portés à l'extré- milé d’une espèce de col cylindrique. Lorsqu'ils sont épanouis , ils sont de couleur rouge-brun ou grisätre mais lorsqu'ils sont contractés, ils paraissent verdâtres. 2, Porite congloméré. Porites conglomerata. P. glomerata, globoso-gibbosa, sublobata ; stellis par- vis, angulatis, contiquis, aceroso-scabris. Madrep. conglomerata. Esper. suppl. 1. t. 59. A. Mus. n° 2. var. nana; ramulis brevissimis, lobalis, subcapi- lalis. - Soland. et Ell. t. 41. fig. 4. Absque descriplione. 3. var. ramosa, subdichotoma. Esper. suppl. 1 t. 59. * Madrepora solida. Forskal. op. cit. p. 131. ‘* Madrepora poriles conglomerala. Ehrenb. op. cit. P: 117. * Lamour, Expos, méth. p. 6o, pl. 4r. fig. 4. Ces naturalistes ont fait connaître deux espèces nouvelles d’Alvéopores qui habitent les côtes de la Nouvelle-Irlande ; savoir : lÆlveopora viridis (Quoy. et Gaym. Voy. de l'4ser. t. 4. p. 240, pl. 20. fig. 1. 4. Blainv. Man. p. 394.) et l'4lveo- pora rubra (Quoy et Gaym. op. cit. tom. 4. pag. 242. pl. 19. fig. 11.14). M. de Blainville rapporte aussi à ce genre le Ma- drepora dædalæa de Forskal (voy. ci-dessus no 1 &.); le Porites reliculata de Lamarck (n° 1); le Pocillopora brevicornis du même ci-après, el quelques espèces encore inédites, * Delonch. Encycl. p.65r. * Blainv. Man. d'actin. p. 396. * Quoyet Gaym. Voy. de l'Ast. t. 4. p. 249. pl. 18. fig. 6.8. Habite. probablement l'océan américain. Mon cabi- net. La forme de ce Porite paraît très-variable; mais le caractère de ses étoiles ne laisse aucun doute sur son genre. Ces étoiles sont plus petites que dans l'espèce n° 1 ; elles sont excavées, contiguës et en réseau, 5. Porite astréoïde. Porites astreoides. P. incrustans, undato-gibbosula; stellis parvis, pro- fundis, contiquis; parielibus lamelloso-striatis, den- ticulalis ; margine scabro. * Lesueur. Mém. du Mus. £. 6. * Delonch. Encyel. p. 651. * Blainv. Man. d’actin. p. 395, pl. 61. fig. 5. Mus. n° Habite l'océan américain. Mon cabinet. Ce Porite forme de larges plaques encroûtantes, ondées et gibbeuses à leur surface. * D'après Lesueur, les animaux de ce Polypier sont d’un beau jaune-soufré, avec les tentacules roux. 4. Porite arénacé. Porites arenacea. P. incrustans, simplicissima ; stellis superficialibus per- parvis, conliquis, subconcavis. An Madrepora arenosa? Lin. Gmel. p. 3766. Esper. suppl. 1. p. 80. tab. 65. * Delonch. Encycl. p. 65r. * Blainv. Man. d'actin. p. 395. * Madrepora Poriles arenacea. Ehrenb. op. cit. p. 119. Mon cabinet. Habite la mer Rouge, l'océan indien, sur le Mytilusmar- garitiferus, l'Avicule à perles. ÿ. Porite clavaire. Porites clavaria. P. dichotomo-ramulosa ; ramulis crassis, subclavatis, obsoletè compressis ; stellis latis, planulatis, conti- guis, superficialibus. Madrepora Porites. Lin. Soland. et El. €. 47. f. 1. Esper. vol. 1. t. 21. Seba. thes. 3. €. 109. f. 11. Porus S!. corallium astroites. .. Moris. Hist. 3. sect. 15. t. 10. fig. 11. * Lamour. Expos. méth. p. 61. pl. 47. fig. x et 2. * Lesueur. t. 6. Mém. du Muséum. p7 289. * Schweig. p. 443. *“ Delonch. Encycl. p. 652. (1) M. de Blainville distingue sous le nom générique de Siné- rorore les Porites de Lamarck, dont les cellules, immergées ou à peine mamelonnées, de forme circulaire, subhexagonale, ont six entailles profondes , une à chaque angle et un axe pis- tilliforme au centre, et sont irrégulièrement éparses à la sur- face d’un Polypier arborescent, palmé et très-finement gra- nulé, mais non poreux. On ne connaît pas les animaux de ces Polypiers , mais le naturaliste que nous venons de citer pense, d’après la structure des cellules, qu'ils ne doivent avoir que six tentacules. Il ÿrapportele Porites scabra (n° 6), le P. elon- gata (n° 7), le À. subdigitata (n° 10), et deux espèces nou- velles qu'il ne décrit pas, mais qu’il désigne sous les noms de S. digitata et de S. palmata. (Man. p. 384.) L'Astrea sexradiata de Goldfuss (v. ci-dessus p. 298. n° 15.6) paraît avoir beaucoup d'analogie avec les Polypiers que nous venons d'énumérer, et se rapproche à son tour de l’Astrea sty- Lopora du même auteur (op. cit. p. 71. pl. 24. fig. 4), laquelle établit le passage entre la première et les Astrées ordinaires. M. de Blainville pense qu'on pourrait aussi rapprocher de ses Sidéropores le Madrepora pistillata d'Esper (Madrép. HISTOIRE DES POLYPES, * Madrépore. . , Savig. Égyp. Polyp. pl. 4. fig. 6. * Porites clavaria. Blainv. Man, d'actin. p. 396. * Madrepora Porites clavaria. Ehrenb. op. cit. p. 117. Mus. n° Habite les mers d'Amérique et de l'Inde. Mon cabinet, 6. Porite scabre. Porites scabra. P. dichotoma-ramulosa ; ramulis subclavatis, obsoletè compressis ; stellis distinclis, prominulis, sexdenta- tis, margine superiore fornicato. Madrep. digitata. Pall. Zooph. p. 326. Soland,. et EI, n° 74. * Porites scabra. Delonch. Encycl. p. 652. * Madrépore. . . Sav. Égyp. Polyp. pl. 4. fig. 3. * Pocillopora Andreossyi. Audouin. Expl. des planches de M. Savigny. *s * Porites scabra. Blainv. Man. d’actin. p. 396; et Side- ropora scabra ejusdem. op. cit. p: 396. (Double em- ploi) (1). * Madrepora Porites digitata. Ehrenb. op. cit. p. 116. Mus. n° Habite l'océan indien. Cette espèce ressemble presque entièrement à la précédente par son port; mais elle en diffère considérablement par ses étoiles. Elles sont sé- parées, saillantes, profondes, à bord supérieur en voûte. 7. Porite allongé. Porites elongata. ; P. ramulosa ; ramulis elongatis, cylindricis, ereclis; stellis distinclis, sexdentalis ; margine superiore sub- prominente. * Delonch. Encycl. p. 653. “ Sideropora elongata. Blainy. Man. d’actin. p. 384. Mus. n° Habite. . . probablement l'océan indien. J'aurais regardé cette espèce comme une variété de la précédente, si son port et ses étoiles à peine saillantes, ne la distin- guaient pas suffisamment. 8. Porite fourchu. Porites furcata. P. cespilosa, multicaulis, dichotomo-ramulosa ; ramis brevibus furcatis ; stellis contiquis , perparvis, exca- valis. An porus albus pumilus ramosior ?... Moris. Hist. 3. sect. 15. tab. r0.f. 12. 2. var. lobis ultimis compressis. Mon cab. *“ Delonch. Encycl. p. 653. * Heliopora furcata. Blainv. Man. d’actin. p. 392 (2). pl. 60) que Schweiïgger a rangé dans son genre Srycorora (Beo- bach. pl. 6. fig. 62, et Handb. p. 414; Blainy. Man. p. 385); provisoirement il conserve cependant ce genre , et y assigne les caractères suivants : « Animaux inconnus contenus dans des loges paucilobées à la circonférence, striées intérieurement avec un axe pisüilliforme au centre, disposées assez irréguliè- rement, et serrées de manière à former un Polypier arbores- cent, lobé ou subpalmé , fixé , poreux et échinulé dans les in- tervalles. » M. Ehrenberg ne distingue pas cette*espèce du Poriles fur- cata de Lamarck. (n° 8.) (2) Les Hérrororss sont des Polypes courts et cylindriques porte d’une couronne simple de quinze à seize tentacules arges, triangulaires, peu longs, et contenus dans des loges cylindriques, immergées, cannelées intérieurement plulèt que lamelleuses, et constituant par leur réunion un Polypier diversiforme, poreux dans les intervalles des cellules. est d'après le Pocillopora cærulæa de Lamarck, queM. de Blain- ville a fondé ce genre nouveau. Il y range aussi plusieurs fossiles tels que l’Astrea porosa Goldf. (Petref. p. 64. PORITE. + Madrepora Porites pistillata. Ehrenb. op. cit. p. 115. Mus. n° Habite. Cette espèce forme des touffes larges, à tiges nombreuses, peu élevées , et à rameaux courts, lobés, obtus, colorés en brun ou en noir par les animaux qui y ont péri. Ses étoiles sont fort petites. S. Porite anguleux. Poriles angulata. 10. ae 2 P. ramis contortis, lobalis, compressis, angulalis; stellis in fossulis immersis : margine denticulis scabro. * Delonch. Encycl. p. 655. * Heliopora anqulosa. Blainv. Man. d'actin. p. 392. Mus. n° Habite l'océan austral. Péron ct Lesueur. Cette espèce estsingulière par son port. Porite subdigité. Porites subdigitata. P. cespilosa, lobalo-ramulosa ; ramis brevibus subdigi- tatis ; stellis sexdentatis ; inlerstiliis prominulis echi- nulalis. * Delonch. Encycl. p. 653. “ Sideropora subdigitata. Blainv. Man. d’actin. p. 384. Habite l'océan des Grandes-Indes ou Austral. Il diffère du précédent par son port, mais il s'en rapproche par ses étoiles. Porite cervine. Porites cervina. P. pumila, gracilis, dicholoma-ramulosa ; stellis dis- tinctis; margine prominulo ciliato. * Delonch. Encycl. p. 653. * Seriatopora cervina. Blainv. Man. d’actin. p. 397. Habite l'océan des Grandes-Indes. Mon cabinet. Il ne s'élève qu'à un pouce ou un peu plus de hauteur, et forme un petit buisson à ramifications grêles, en corne de cerf, un peu en pointe au sommet, Porite verruqueux. Porites verrucosa. P. explanata, undato-gibbosa, verrucifera; stellis immersis, profundis, separalis ; intersliliis porosis, convecis, variis, verrucæformibus. An Madrepora spongiosa ? Soland, et Ellis. n° 49. * P. verrucosa. Delonch. Encyel. p. 653. Mon cabinet. Habite... Très-belle espèce à expansion large, aplatie, onduleuse, bosselée. Les étoiles sont enfoncées, sépa- rées, pocilliformes, à lames rayonnantes et très-petites au fond. Leurs interstices sont poreux, comme écu- meux, convexes, le plus souvent élevés en verrues inégales, quelquefois même assez grandes. Ce Porite est très-différent de celui qui suit. Porite tuberculeux, Porites tuberculosa. P. incrustans, rudis, indivisa; stellis exiquis, ad in- Lerstilia tuberculis, echinalis, prominentibus, colum- nilormibus. * Montipora tuberculosa. Blainv. Man. d'actin, p. 388. Mus. n° Habite... Du voyage de Péron et Lesueur. I] est aisément reconnaissable par les tubercules graniformes ou co- pl. ar. fig. 7); le Millepora subrotunda Lin. (Amœn. acad, 1. pl. 4. fig. 24; Schr. Einl. 11. p. 513, etc. ; Heliopora pyrifor- mis Blainv. Man. p. 392); l'Astrea elegans Goldfuss (v. au- dessus p. 299). et quelques espèces figurées par Guettard. DH LAMARCK, T. I, 14. 15. 16. 509 lumniformes, dont sa surface est parsemée. Ces tuber- cules sont souvent réunis plusieurs ensemble, et for- ment des crêtes ou des collines en différentes places. Étoiles très-petites. Porite aplati. Porites complanalu. P. in laminam partim liberam explanata ; supern& su- perficie subundal& , stelliferà ; stellis exiquis, immar- ginalis. “Blainv. Man. d’actin. p. 396. Mus. n° Habite... Du voyage de Péron ct Lesueur. Comme le Muséum ne possède qu'un fragment presque de la lar- geur de la main, j'ignore si ce fragment appartient à un Polypier à expansions foliacées et relevées, ou s'il dépend d’une seule lame adhérente aux rochers par le centre de sa surface inférieure. Mais ce même frag- ment nous suffit pour constater l’existence d'une espèce bien distincte. Porite rosacé. Porites rosacea. P. convoluta, subinfundibuliformis, rosæ instar lobis foliaceis composita ; stellis exiquis, ad margineminter- slilitque verrucosis. 5 Choanasazea crispata, ete. Gualt. Ind. tab. 42. in verso. Corallium infundibuliforme, etc. Scha. Mus. 3. t. 110, f. 7. Esper. tab. 58. A. * Lamour. Expos, méth. p, 61. pl. 52. *“ Delonch. Encyel. p. 654. 2. an varietas? Madrepora foliosa. Soland, et EIl. tab, », Esper. t. 58. B. * Madrepora monasteriata ? Forskal. * Montipora rosacea, Blainv. Man. d’actin. p. 389 (r). *“ Madrepora Porites foliosa. Ehrenb. op. cit. p. 117. Mus. n° Habite l'océan indien. Mon cabinet. Cette espèce n'est point rare , mais elle est remarquable par la forme de son Polypier. Dans la figure citée de Solander ct Ellis, le bord des étoiles présente un anneau verruqueux; mais les interstices ne paraissent point hérissés de tubercules : c'est peut- être une espèce. Elle ne paraît pas la même que le Madrep. foliosa de Pallas (Zooph. p. 333). Porite écumeux. Porites spumosa. P. lobato-ramosa; ramis brevibus, inæqualibus, cras- sis, obtusis, subcomposilis, tuberculato-gibbosis ; stellis parvis interstiliisque echinulatis. Knorr. delic. tab. À. 1. f. 4. * Delonch. Encycl. p. 654. * Madrépore... Sav. Desc. de l'Égyp. Polyp. pl. 4. fig. 4? * Madrepora abrotanoides. Audouin. Explication des planches de M. Savigny? * Montipora spumosa. Blainv. Man. d’actins p.389. “ Madrepora Porites spongiosa. Ehrenb. op. cit. p. 115. Mus, n° Habite... C'est encore un véritable Porite par le carac- tère de ses étoiles et de leurs interstices, mais bien distinct de tous ceux ci-dessus exposés. eee (Mém. t. 3. pl. 47. Gg. 5 et 6. pl. 47. fig. 3 ct 4, et pl. 47. fig. 7 et 8. Voy.le Man. d'Actin, p. 393.) (1) Voy. page 288. 310 + 17. Porite droit. Poriles recla. P. ramosa ; ramis reclis; subcompressis, apice rolun- dato , obliquo ; divisis, stellis parvis, cavisradiis den- diculatis. Lesueur. Mém. du Muséum. t. 6. pl. 17. fig. 16. Delonch. Encycl, Zooph. p. 65r. Habite les mers des Antilles. Les Polypes sont d’une teinte roussâtre , avec des lignes blanches qui naissent de leur base et remontent entre les tentacules, + 18. Porite étendu. Porites divaricata. P. ramosa; ramis gracilibus, distantibus, subcompres- sis, divaricalis, ad latera incumbentibus , apice bilo- batis. Les. Mém. du Muséum. t. 6. Delonch. Encycl. p. 652. Habite les cètes dela Guadeloupe. Espèce très-voisine de la précédente. + 19. Porite flabelliforme. Porites flabelliformis. P. ramosa; ramis apice flabelliformibus , divergenti- bus, opposilis, horizontaliter emergentibus ; stellis parvis, contiquis, echinalis, pentagonis. Les. Mém. de Muséum. €. 6. Delonch. Encycl. zooph. p. 652. Habite les côtes de la Guadeloupe. * Ajoutez plusieurs espèces nouvelles mentionnées par M. Ehrenberg, mais non figurées (v. Mém. sur les Polypes de la mer Rouge. p. 119.) M. Fleming rapporte aussi à ce genre, sous le nom de Po- riles cellulosa, le fossile figuré par Parkinson (op. cit, IL. pl. 5. fig. 9). POCILLOPORE. ( Pocillopora. ) Polypier picrreux, fixé, phytoide, rameux ou lobé ; à surface garnie de tous côtés de cellules en- foncées , ayant les interstices poreux. Cellules éparses, distinctes, creusées en fossettes, à bord rarement en saillie, et à étoiles peu appa- rentes , leurs lames étant étroites et presque nulles. Polyparium lapideum , fixvum, phytoideum, ra- mosum aut lobatum ; superficie cellulis immersis undique insculptà ; interstitiis porosis. Cellulæ sparsæ, distinciæs excavato-sacoatæ , margine rard prominentes, obsoletè stellatæ; lamel- lis angustis, subnullis. Onservarrons. Les Pocillopores tiennent de si près aux Madrépores, que, d’abord, je ne les en avais pas distingués. Cependant, considérant que leurs cellules sont enfoncées, pocilloformes , à bord ra- rement en saillie, et qu'ils ont par là un aspect par- ticulier, qui ne permet pas de les confondre avec les Madrépores dont les cellules sont cylindriques, tu- buleuses , très-saillantes, j'ai cru devoir les en sé- parer. Les cellules de ces Polypiers présentent des fos- settes plus creuses, plus vides, et fort différentes de HISTOIRE DES POLYPES. celles des Porites ; aussi ces deux genres ne sauraient être confondus. [M. de Blainville a séparé de ce groupe plusieurs des espèces que notre auteur y range, et assigne au genre Pocillopore ainsi circonscrit les caractères sui- yants : Loges petites, peu enfoncées, subpolygo- nales, alvéoliformes, échinulées finement sur les bords et quelquefois même un peu lamelleuses dans leur circonférence, contiguës au sommet, séparées par des interstices granuleux à la base et formant par leur réunion intime un Polypier calcaire fixé, arborescent, d’un tissu assez compacte et non po- reux, mais échinulé ou granulé, E.] ESPÈCES, 1. Pocillopore aigu. Pocillopora acula. P. ramosissima; ramis divisis, atlenualis; ramulis aculis ; stellis crebris, cavis, obsolelè lamellosis. Madrepora damicornis. Soland. et El. p, 170. n° 75. Pall. Zooph. p. 334. var. V. * Delonch. Encycl. Zooph. p. 630. * Blainv. Man. d’actin. p. 398. * Ehrenb. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. p. 127. Mus. n° Habite l'océan indien. Il est constamment distinct du suivant, et semble tenir au Millepora aperta. 2, Pocillopore corne de daim. Pocillopora dami- cornis. P.ramosissima ; ramis sublortuosis, crassiusculis, va- riè divisis ; ramulis brevibus, oblusis, subdilatalis. Madrepora damicornis ? Pall. Zooph. p. 334. var. a. B. Esper. suppl. r.t. 46. et t. 46. A. Gualt. ind, tab. 104. èn verso. Moris. Hist. 3. sect. 15.t. 10. n° 9. * Schweig. Handb. p. 443. * Delonch. Encyel. p. 680. * Blainv. Man. d’actin. p. 398. * Quoy et Gaym. Voy. de l'Astrol. t. 4. p. 244. pl. 20. fig. 5. 7. * Ebhrenb. op. cit. p. 127. 2. var. ramis crassioribus, apice lurgescentibus, lo- balis. Vulg. le chou-fleur. Mus. n° Habite l’océan indien. Il est commun dans les collections, 5. Pocillopore amaranthe. Pocillopora verrucosa. P. ramosissima ; ramis supernè compressis, dilatatis, obtusis; ramulis brevibus, simplicibus, verrucæfor- mibus. Madrepora verrucosa. Soland. et Ell. p. 172. n° 78. An Moris. hist. 3. sect. 15. n°5 11 et 12. * Delonch. Encyel. p. 63r. * Blainv. Man. d’actin. p. 398. * Ebrenb, op. cit. p. 128. Mus. n° Habite l'océan des Grandes-Indes, Mon cabinet. Espèce très-distincte des précédentes par les ramuscules en forme de yerrues, dont ses rameaux épais et courts sont chargés ; mais elle leur ressemble par ses cellules. MADRÉPORE. 4. Pocillopore brévicorne. Pocillopora brevicornis. P. multicaulis, cespitosa; caulibus brevibus, dicho- tomo-ramulosis subcompressis ; stellis cavis, margine denticulatis. * Delonch Encycel. p. 63r. » * Blainy. Man. d'actin. p. 398. Mus. n° Habite l’océan des Grandes-Indes. Péron et Lesueur, Sa base forme un encroûtement duquel s'élève une multi- tude de petites tiges divisées, labées , à peine plus hau- tes qu'un pouce. Les cellules sont creuses, presque nues, à bords et à interstices chargés de points grani- formes. 5. Pocillopore fenestré. Pocillopora fenestrata. P. dichotomo-ramosa; ramis crassis, subgibbosis, ob- tusissimis ; slellis cavis, profundis, subangulatis ; intüs filiferis ; parielibus fenestratis. * Delonch. Encycl. Zooph. p. 631, Mus. n° Habite l'océan austral. Péron et Lesueur. Espèce extré- mement remarquable par son port et le caractère de ses cellules, Elles sont creuses ; assez profondes, conti- guës, -subanguleuses, et à parois criblées de petits trous. De ces parois naissent des filets pierreux qui tiennent lieu de lames, et dont les inférieurs seule- ment se réunissent dans le fond de la cellule. Ce beau Polypier est d'une assez grande taille. *M. de Blainyille pense que cette espèce et la suivante doivent être retirées de la division des Pocillopores et constituer un genre particulier. 6. Pocillopore stigmataire. Pocillopora stigmataria. P.ramosa; ramis cylindricis, apicibus plerisque coa- dunatis ; stellis obliquis, sparsis ; interslilüis rudibus, porosis. Knorr. delic. tab. AX. f, 3. /rustulum. An Madrep. muricata ? Esper. suppl. 1. t. 54. A. f. 7. *“ Delonch. Encycl. p. 631. Mus. n° * Habite. Espèce très-distincte par son port, ses cellules obliques, peu ou point saillantes, et par les interstices raboteux qui les séparent. 7. Pocillopore bleu. Pocillopora cœrulea. P, compressa, frondescens, in lobos erectos el compla- nalos divisa ,intüs cærulea ; poris cylindricis, parie- tibus lamelloso-striatis ; interstiliis scabris, Madrepora interstincta. Soland. et Ell. tab. 56. Esper. suppl. 1. t. 32. Millepora cærulea. Soland. et El. p. 142. t. 12. f. 4. Pall. Zooph. p. 256. Gmel. p. 3783. * Pocillopora cæruleæ. Lamour. Expos. méth, des Polyp. | p.62. pl. 12. fig. 4; et pl. 56. fig. 1. 3. * Delonch. Encycel. p. 63r. * Heliopora cærulea. Blainy. Man. d'actin. p. 392. pl. Gr. £ 3 (1). * Quoy et Gaym. Voy. de l'Ast. t. 4. p. 252. pl. 20. fig. 12. 14. " * Millepora cærulea. Ehrenberg. Mém. sur les Polypes de la mer Rouge. p. 124. Mus. n° oo (1) Voy. page 308. 511 Habite les mers de l'Inde. Mon cabinet. Ce singulier Po- lypier, dont la substance n'offre point de capacité inté- rieure, ne saurait être rangé convenablement parmi les Millépores, Sa surface est parsemée de cellules non saillantes , cylindriques , à parois striées par des lames étroiles qui eussent formé une étoile si elles eussent été plus larges. Les interstices des cellules sont poreux, et remplis de papilles arénacées. Ce Polypier forme d’as- sez grandes masses, grisätres au dehors, mais d'une couleur bleue à l'intérieur. # MM. Quoy et Gaymard ont constaté que les animaux de cette espèce présentent, entre les denticules des cel- lules, 15 à 16 tentaculescourts, aplatis, pointus comme des folioles, et formant un disque autour d'une bou- che centrale, ronde; leur couleur est d'un blanc-jaunà- tre. Dans leur voyage à bord de l’Astrolabe, ces natu- ralistes se sont assurés que les animaux qu'ils avaient d’abord pris pour les Polypes de ce zoophyte et repré- sentés dans le voyage de l'Uranie, pl. 96, étaient des . animaux parasiles qui s'étaient logés dans les interyalles des cellules. + 8, Pocillopore glabre, Pocillopora glabra. P. fossilis compressa, sublobata, cellulis seytiformi- bus, immersis in fundo, obsoletè stellalis ; interstiliüis glabris. Madrepora glabra. Goldfuss. Petref, p. 23. pl. 30. fig. 76 Trouvé à Dax. + M. Defrance a rapporté à ce genre sous le nom de Po- cillopora Solanderi (Dict. des Sc. nat. t, 42. p. 48), un fossile trouvé à Valmondois, mais M. de Blainville doute de l'exactitude de cette détermination. + Le Pocillopora subalpinus de M. Risso (Hist, nat. de l'Europe. mérid. t. 5. pl. 10. fig. 59) paraît être une Astrée. MADRÉPORE. (Madrepora.) Polypier picrreux, fixé, subdendroïde , rameux ; à surface garnie de tous côtés de cellules saillantes ; à interstices poreux. Cellules éparses, distinctes, cylindracées , tubu- leuses, saillantes ; à étoiles presque nulles; à lames très-étroites. Polyparium lapideum, fixum, subdendroideum, ramosum; superficie cellulis prominentibus undi- què muricalà ; interstitiis porosis. Cellule sparsæ; distinclæ, cylindraceæ; tubulosæ; prominentes ; stellis subnullis ; parietis internæ la- mellis perangustis. Onservarroxs. Linné et Pallas donnaient le nom de Madrépores à tous les Polypiers pierreux qui com- posent notre section des Polypiers lamellifères , e£ conséquemment à quantité de Polypiers fort diffé- rents les uns des autres. Cette détermination fut le produit d'un premier apercu, et non celui d’une étude particulière de ces nombreux corps marins. On a agi à cet égard, comme l'on faisait autrefois en donnant le nom de Scarabée à la plupart des Coléo- ptères; mais les entomologistes on senti la nécessité de réduire considérablement ce genre, comme nous 20* 512 avons reconnu celle de réduire le genre des Madré- pores, aux Polypiers lamellifères dendroïdes , dont la surface est hérissée par des cellules saillantes. Les Madrépores, en général, ne forment point de simples encroùtements. el nous n’en connaissons point qui soient non divisés, glomérulés en boule; mais ils constituent des expansions relevées ou as- cendantes, soit lobées ou comme foliacées, soit cau- lescentes et ramifiées comme des plantes ou des arbustes. Leurs lobes ou leurs ramifications offrent partout, à leur surface libre, des cellules éparses , fréquentes, saillantes, obliques, subecylindriques , tubuleuses , et à peine stellifères ; les lames rayon- nantes de leurs paroïs internes étant en général fort étroites. Il résulte de la saillie des cellules que les Madrépores ont leur surface toujours plus ou moins muriquée, ce qui les rend très-reconnaissables. Partout, les interstices qui séparent les cellules présentent une surface finement poreuse ou échinu- lée, et les cellules elles-mêmes sont pareillement échinulées à l'extérieur. Les Polypes des Madrépores vivent en abondance dans les mers des climats chauds, et principale- ment dans celles de la zone torride. Les animaux des Madrépores, observés par MM. Quoy et Gaymard, sont actiniformes , assez courts et pourvus de 12 tentacules simples. E.] ESPÈCES. 1. Madrépore palmé. Madrepora palmata. M. lalissima, complanata, basi convoluta, profundè divisa, utrinque muricata ; ramis laciniato-palmatis. Corallium porosum, latissimum, etc. Sloan. Jam. hist, 1. t. 17. fig. 3. Madrepora muricata, var. Esper. suppl. r. tab. br. Seba. Mus. 3. tab. 113. Esper. suppl. 1. t. 83. * Delonch. Encycl. zooph. p. 503. 5 *Blainv. Man. d’actin. p, 389. * Heteropora palmata. Ehrenberg. Mém. sur les Polypes de la mer Rouge. p. 108. Mus. n° Habite les mers d'Amérique. Grande et belle espèce, ap- pelée vulgairement le char de Neptune. Ses expan- sionssont aplaties, muriquées des deux côtés, convolutes à leur base, profondément divisées, laciniées, presque palmées. 9. Madrépore éventail. Madrepora flabellum. M. explanato-flabellata, erecta ; margine superiore di- viso ramuloso; cellulis subprominulis, inæqualibus. * Delonch. Encycel. p. 503. * Blainv. Man. d’actin. p.390. * Heteropora flabellum. Ehrenb. op. cit, p. 168. Mus. n° à Habite. probablement l'océan américain. Espèce rare, distincte de la précédente, moins grande, droite, tout à fait flabelliforme, non enroulée à sa base. 5. Madrépore en corymbe. Madrepora corymbosa. M. ramosissima, orbiculala; ramis ascendentibus ; ra- mulosis :ramuliscreberrimis, in corymbum latissimum obliquum digestis. Rumph. Amb. 6. tab. 86, f. 2. HISTOIRE DES POLYPES. * Milleporamuricata flavescens. Fovskal. op. cit. p. 137. * Madrepora corymbosa. Delonch. p. 504. * Blainv. Man. d’actin. p. 390. * Heteropora corymbosa. Ehrenb. op. cit. p. 172. Mus. n° Habite l'océan indien, les mers del'Ile-de-France, Péron et Lesueur. Grande et belle espèce, toujours très-dis- tincte, fortement muriquée et commune dans les col- Jections. Ses cellules tubuleuses sont inégales, serrées et striées en dehors. Mon cabinet. 4. Madrépore plantain. Madrepora plantaginea. M. cespilosa; ramis numerosis, ereclis, spicæ/ormibus, subproliferis ; cellulis tubuloso-turbinatis, margine incrassalis, rolundalis. Madrep. muricata, var. Esper. suppl. 1. tab, 54, non benè. Planta marina lapidea. Besl. Mus. £. 28. * Mad. plantaginea. Delonch. p. 504. * Blainv. loc. cit. * Quoy et Gaym. Voy. de l'Ast. t, 4. p.234. Zooph. pl. 19. fig. 3. * Heteropora squarrosa? Ehrenb. op. cit. p. 112. Mus. n° 2. eadem, ramis gracilioribus. vulg. l'épi de ble. Habiteles mers de l'Inde. Espèce très-distincte, à rameaux droits, nombreux, courts, spiciformes, en gerbe ou en touffe. Cellules turbinées , obtuses, en saillie inégale. Ces cellules sont tubuleuses, 5. Madrépore pocillifère. Madrepora pocillifera. M. ramosa ; ramis terelibus, ascendentibus, proliferis, apice perforatis; cellulis confertis, prominulis, cochleariformibus. “Schweig. Handb. p. 443. “ Delonch. Encycl. p. 504. * Blainv. Man. d’actin. p. 390. * Quoy et Gaymard. Voy. de l’Astrol. t. 4. p. 236. pl. 19. fig. 5, et fig. 6-10. *“ Heleropora pocillifera ? Ehrenb. op. cit. p. r10. Mus. n° Habite l'océan des Grandes-Indes ou Austral. Péron et Lesueur. Espèce très-remarquable par la forme des cellules, et par ses rameaux percés à l'extrémité, comme offrant une cellule terminale, grande, profonde et orbi- culée. Les sommités de ce Polypier sont teintes de vio- let ou de lilas dans une variété. Comme les cellules in- férieures sont peu saillantes, ce Polypier semble se rapprocher des Pocillopores. Hauteur, dix à quinze cen- timètres, 6. Madrépore lâche. Madrepora laxa. M. laxè ramosa ; ramis teretibus, undiquè expansis, apice proliferis; cellulis tubulosis, inæqualibus, extàs echinulalis. * Delonch. Encycl. p. 504. * Blainv. Man. d'actin. p. 390. Mus. n° Habite les mers australes. Péron et Lesueur. Ce Madré- pore s'étale plus qu'il ne s'élève, et offre beaucoup de rameaux en touffe lâche. Ces rameaux sontcylindriques, prolifères vers leur sommet, et hérissés de cellules sail- lantes. Hauteur, environ deux décimètres. 7. Madréporeabrotanoïde. Madrepora abrotanoïdes. M. ramosa, erecta; ramis composilis, pyramidato-atte- SÉRIATOPORE. nuatis; ramulis lateralibus brevibus, sparsis, cre- briusculis. Madrepora muricala. Soland. et Ell. £, 57. Gualt. Ind, tab. ante. p. 20. Porus albus, erectior, ramosus, ete. Moris. Hist, 3. sect. 15.4, 10. fig. 3. * Madreporaabrotanoides. Quoy et Gaym. Voy. de l'Ur. pl. 16;et Voy. de l’Astrol, t. 4. p. 232. pl. 19. fig. 1. 2. * Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 63. pl. 57. * Delonch. Encycl. p.504. pl. 487. * Blainy. Man. d’actin. p. 390. * Heteropora abrotanoides. Ebrenb. op. cit. p. 113. Mus n° : Habite l'océan indien. Mon cabinet. Grande et belle espèce, peu commune dansles collections. Elle se divise en bran- ches assez épaisses, la plupart droites, rameuses, et qui se terminent, ainsi que leurs divisions, en pyramides. Ces branches et leurs divisions sont presque partout chargées de ramuseules latéraux extrêmement courts, épars, hérissés de papilles tubuleuses. Hauteur, en- viron quatre décimètres. Entre les papilles tubuleuses, on apercoit des étoiles sessiles où superficielles assez nombreuses. 8. Madréporecorne-de-cerf. Madrepora cervicornis. M.ramosa;ramis subsimplicibus, Leretibus, aculis, cras- sis, variè curvis; papillis stelliferis, brevibus. Corallium album, porosum, maximum , muricalum. Sloan. Jam. Hist. 1. tab. 18.f.8, Seba. Mus. 3. tab. 114. Ê. 1. 2. cadem ramis divisis. Esper. suppl. 1. tab. 49. “ Delonch. Encyel. p. 504. * Blainy. Man. d’actin. p. 390. * Heteropora cervicornis. Ehrenb. op. cit. p. 110. Mus. n° Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. Ce Madrépore et le suivant n'ont pas leurs branches couvertes de ra- museules courts ct nombreux comme le precédent. Ce- lui-ci a des branches simples ou peu divisées, cylindri- ques, épaisses, pointues, scabres, à papilles courtes, sans étoiles superficielles dans les interstices. 9. Madrépore prolifère. Madrepora prolifera. M. ramosa;ramis longis, gracilibus, terelibus, ad apices proliferis; papillis tubulosis, longiusculis. Corallium album, minus muricatum?Sloan. Jam. Hist, 1. t..17. f. 2. Madrepora muricata. Esper. suppl. 1. €. 50. Kuorr. Delic. tab. A. sr. f, 1. * Delonch. Encycel. p. 504. * Blainv. Man. d'actin. p. 390. * Quoy et Gaym. Voy. de l'Astrol. p. 235. pl. 19. fg. 4. * Heteropora prolifera. Ehrenb. op. cit. p. 212. Mus. n° Habite les mers d'Amérique et des Grandes-Indes. Mon cabinet. Cette espèce est fort différente de celle qui pré- cède et des autres citées. Elle forme des toulfes làches, à branches longues, grêles, prolifères au sommet, et chargées de papilles tubuleuses ascendantes, striées en dehors. Espèces fossiles dont le genre paraît douteux. + 10. Madrépore carié. Madrepora cariosa. M. compressiuseula, cellulis immersis inæqualibus, spar- sis, interstiliis poroso-cariosis. ct à Qi Goldf. Petref. p. 22. pl. 8. fg. 8. Blainv. Man. d’actin. p. 300. Fossile... calcaire... France, Ÿ 11. Madrépore palmé. NMadrepora palmala. “M. compressa, palmala ; cellulis remolis immersis, la- mellis raris in centro cancellatim conjunctis, intersti- dis glabris. Goldf. Petref. p. 23. pl. 30. fig. 6. Blainv. Man. d'actin, p. 390. Fossile.… Amérique septentrionale. + 12. Madrépore coalescent. Madrepora coalescens. M. ramosa, ramis tereliusculis coalescentibus, cellula- rum osculis æqualibus subprominulis dentalis. Goldf. Petref. p. 22. pl.8. 6g. 6. Bainv. Man. d’actin, p. 390. Fossile du calcaire ancien de Gothland. + 15. Madrépore bordé. Madrepora limbata. A1. ramosa, ramis subeylindricis, cellularum osculis in ambitu radiato-strialis. Goldf. Petref, p. 22. pl. 8. fig. 7. Fossile des montagnes calcaires de la Souabe. + Ajoutez le Madrepora ornata. Defrance (Dict. des sc. nat. t. 8. p.8), fossile du calcaire tertiaire de Grignon; le M. Solanderi. Defr. (loc. cit.) , du calcaire tertiaire des environs de Meaux ; et le M. Gervwillii, Defr. (loc. cit.), trouvé dans falunière de Hauteville, département de la Manche, SÉRIATOPORE. (Serialopora.) Polypier pierreux, fixé, rameux; à rameaux grêles, subcylindriques. , Cellules perforées , lamelleuses et comme ciliées sur les bords, ct disposées latéralement par séries, soit transverses, soit longitudinales. Polyparium lapideum, fivum, ramosunr; ranis gracilibus, subteretibus. Cellulæ perforatæ, sublamellosæ vel margine ci- liatæ, seriis transversis aut longitudinalibus ordi- natcæ. Onservarions. Les Sériatopores semblent presque appartenir à la section des Polypiers foraminés. Leurs cellules n’offrent point à l’intérieur de lames disposées en étoile, au moins d’une manière appa- rente; mais le bord des cellules est comme cilié par de très-petites lames ou par des pointes presque piliformes. Ces lames, bien apparentes dans la pre- mière espèce, molivent la place que je donne à ce genre. [Cette divison se compose d'éléments très-hétéro- gènes, et, comme l’observe M. de Blainville, ne doit comprendre que la première des trois espèces dé- crites par Lamarck. Celle-ci est un véritable Ma- dréporien, tandis que les deux autres se rappro- chent des Millépores et des Eschares; du reste, Les 514 caractères assignés à ce genre par Lamarck y con- viennent encore après la réforme que nous venons d'indiquer. E.] ESPÈCES, 4. Sériatopore piquant. Serialopora subulala. S, ramosissima, diffusa; ramis allenualo-subulalis ; stellis longitudinaliter serialis ; margine prominulo, cilialo. Madrep. seriata. Pall. Zooph. p. 336. Soland. et EIl. t. 31. f. 1. 2. Millepora lineata. Esper. suppl. 1. t. 19. * Forskal. * Seriatopora subulata, Lamour. Expos, méth, des Po- lyp. p. 61. pl. 31. fig. 1. 2. * Serialopora lineata. Schweig. Handb, p. 443. * Seriatopora subulata. Delonch. Encycl. zooph. p. 678. * Blainv. Man. d'actin. p. 397. * Seriatopora subulata. Ehrenb. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. p. 122. Mus. n° Habite l'océan des Grandes Indes. Mon cabinet. Vulgai- rement le Buisson épineux, 2, Sériatopore annelé. Seriatopora annulata. S. gracilis, laxè ramosa; ramis leretibus, scabris, annu- latis; stellulis prominulis, transversim serialis. * Delonch. Encyel. p. 679. * Cricopora annulata. Blainv. Man. d'actin. p. 42r (x). Mus. n° Habite l'océan austral. Voyage de Péron et Lesueur. Pe- tit Polypier grêle, rameux, de deux à trois pouces de hauteur. * Cette espèce et la suivante ont une structure très-diffé- rente de celle du Sériatopore piquant, et c’est avec raison que M. de Blainville les place dans une autre di- vision générique. Elle se rapproche un peu des Escha- res ramefses par la disposition des cellules, mais pré- sente un caractère très-remarquable dans l'existence d’un tube vide occupantl'axe des branches, 5. Sériatoporenu. Seriatopora nuda. S. gracilis, laxè ramosa ; ramis teretibus, nudis, apice oblusis; poris cellulis impressis, punctiformibus, fans- versim serialis. * Delonch. Encyel. p. 679. * Cricopora nuda. Blainv. loc. cit. Mus. n° j Habite l'océan austral. Péron et Lesueur. Mon cabinet. Même port que le précédent; mais les cellules nonsail- lantes. (1) Le genre Crrcororre, Cricopora, de M. Blainville, corres- pond à peu près au genre Spiropora de Lamouroux, etse rap- proche beaucoup par sa structure des Eschares et des Hornères (v. p. 251). M. de Blainville assigne à ce groupe les caractères suivants : cellules tubuleuses, un peu saillantes, à ouverture circulaire, se disposant en cercles simples, transverses ou obli- ques à la surface d’un Polypier calcaire, peu résistant, rameux, à rameaux cylindriques peu nombreux, arrondis et alvéolés à l'extrémité et intérieurement, Les deux espèces citées ci-dessus sont les seules que l'on connaisse à l’état récent, mais on en possède plusieurs à l’état fossile trouvées pour la plupart dans le calcaire des environs de Uaen. Le Cricopore élégant (Spiropora elegans. Lamouroux. Expos. méth. p. 47. pl. 73. fig. 19-22; — Cricopora elegans. Blainv. Man. d'act. p. 421. pl. 67. fig. 1) est de ce nombre; Lamouroux le décrit comme ayant les cellules disposées en spire autour des rameaux; mais, ainsiquel'aobservé M Defrance, HISTOIRE DES POLYPES. + Ajoutez quatre espèces fossiles décrites d'une manière très-succincte par M. Defrance, mais dont on n'a pas en- core publié de figures, savoir : 19 Le Seriatopora antiqua. Def. (Dict. des se. nat. t. 48. p: 496.) De la craie de Maestricht, 20 Le Seriatopora cretacea. Def, (loc. cit.). De la craie de Meudon. 3° Le Seriatopora Grignonensis. Def. (loc. cit.). Du cal- caire grossier de Grignon. 4° Le Serialopora cribraria. Def, (loc. cit.). De Grignon. OGULINE. (Oculina.) Polypier pierreux, le plus souvent fixé, rameux; dendroïde ; à rameaux lisses, épars, la plupart très- courts, Étoiles : les unes terminales, les autres latérales etsuperficielles. Polyparium lapideum, sœæpius fixvum, ramosum, dendroideum ; ramulis lævibus, sparsis, plerisque brevissimis. Stellæ aliæ terminales, aliæ laterales non pro- minulcæ. Opservarions. Les Oculines semblent tenir de très-près aux Caryophyllies à cause de leurs étoiles terminales. Néanmoins leurs tiges et leurs rameaux ne sont point striés longitudinalement comme dans les Caryophyllies, et la plupart des espèces offrent des étoiles latérales , superficielles ou non sail- lantes (1), indépendamment de celles qui terminent les rameaux. Quoique rameuses et dendroïdes comme les Ma- drépores, les Oculines s’en distinguent facilement en ce que leur substance est solide, presque point poreuse, et que leurs étoiles sont rares ; tandis que, dans les Madrépores , les étoiles-sont serrées et éparses de tous côtés sur les tiges et les rameaux. D'ailleurs , l'analogie qui existe entre les espèces déjà connues, indique évidemment qu’elles forment une coupe particulière, bien distincte. ] En terminant les Polypiers lamellifères par cette coupe, on passe assez bien aux Polypiers corticifères qui sont pierreux comme le corail, et même quel- ques Oculines ont reçu vulgairement le nom de co- rail blanc, quoique ce nom soit fort inconvenable. M. Ehrenberg réunit à ce genre les Caryophyllies dont M. de Blainville a formé le genre des Dendro- ces loges forment de véritables anneaux plus ou moins obliques. Le Cricopora cespilosa. Blainv. (Spiropora cespitosa. La- mour. Expos. méth. des Polyp. p. 86. pl. 82. fig. 11, 12), dont les tiges rameuses, grêles, cylindriques et de grosseur à peu près égale dans toute leur longueur, présentent des pores très- petits disposés en lignes très-obliques. Le Cricopora tetragona. Blanv. (Spiropora tetragona. La- mour, op. cit. p. 85. pl. 82. fig. 9, 10), dont les rameaux sont irrégulièrement tétragones, et les cellules saillantes et disposées en lignes transversales. Le Cricopora capellaris. Blainv. dont Lamouroux n’a fait que mentionner l'existence (op. cit. p. 47). Enfin M. de Blainville rapporte aussi à ce sous-genre le fos- sile de la craie de Maestricht figuré par Faujas (pl. 40. fig. 6). (2) [Les étoiles latérales sont presque toujours plus ou moins saillantes et mamelonnées. E: OCULINE. phyllies. Nous ne pensons pas que cette innovation soil adoptée, mais toujours est-il que les limites entre les Oculines et les Dendrophyllies sont un peu incertaines. ESPÈCES. 1. Oculine vierge: Oculina virginea. ©. ramosissima, subdichotoma, lactea;ramis Lorluosis, coalescentibus ; stellis sparsis, aliis immersis, aliis prominulis; lamellis inclusis. Madrep. virginea. Lin, Pall., Zooph. p. 310. 515 prominulis, echinulatis ; lamellis exsertis, serrulalis; centro papilloso. * Delonch. Encycl. p. 575. * Blainy. Man. d'actin. p. 380. * Oculina varicosa ? Les, Mém. du Mus. t, 6. p. 291. pl: 17. f. 19. Mus. n° Habite l’océan américain, et se trouve sur le sable pres- quesans adhérence à aucun corps solide. Elle forme des touffes libres, diffuses, d'environ {rois pouces de bau- teur. Je l'ai d'abord regardée comme une variété de la précédente. Cette espèce a été rapportée par Mauger. Mon cabinet, Soland. et Ell. t. 36. 4. Oculine axillaire, Oculina axillaris. Esper. vol. 1. t. 15. Seba. Mus. 8, 1. 116. F. a. * Oculina virginea. Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 63. pl. 36. * Delonch. Encycl. p. 574. “ Oculina virginea. Blainv. Man, d'actin. p. 380 et 382. pl. 60. fig. * Oculina virginea. Ehrenb. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. p.78. 2. Madrep. oculala. Lin. Esper. vol. 1. t. 12. Seba. Mus. 3. t. 116. f. x. ©, dichotoma; ramis brevibus, divaricalis ; slellis ter- minalibus et axillaribus. Madrep. axillaris. Soland. et Ell. t. 13. f. 5. An Rumph. Amb. 6. t. 87. f. 3. * Oculina axillaris. Lamour. Expos. méth. des Polyp. p.64. pl. 13. fig. 5. *“Delonch. Encyel. p. 575. * Blainv. Man. d'actin. p. 380. Habite l’océan des Indes orientales. Les étoiles sont tur- binées. Gualt. Ind. p. 24. n° 3. ante tab. 1. 5. Oculine prolifère. Oculina prolifera. Besl. Mus. t, 25, fig. mediana. Mus. no Habite l'océan des Deux-Indes, la Méditerranée, Mon ca- binet. On donne vulgairement le nom de Corail blane à ce Polypier. * M. de Blainville distingue des Oculines proprement dites celles dont les cellules, au lieu d’être multilamellées, ne sont pourvues que de dix lames saillantes et dont les branches anastomosées entre elles ne sont pas striées radiairement par la continuation des lamesdes cellules; il leur donné le nom générique de Dentipore et rap- porte à cette division l'Oculina virginea figurée par Ellis. t. 36, tandis qu'il conserve le nom d’Oculine à la variété arborescente. M. Goldfuss rapporte à l'espèce récente un fossile du cal- cairé grossier des environs de Paris (Lithodendron virgineum., Schweig. Pet. p, 44. p. 13. fig. 3). 2. Oculine hirtelle. Oculina hirtella. ©. ramosissima , dichotoma, diffusa; basi caulescente ; stellis omnibus prominulis, echinulalis ; lamellis ex- serlis. Madrep. hirtella. Pall. Zooph. p. 313. Soland. et EI. £. 37. Petiv. Gaz. t. 56. fig. 8. Esper. vol. 1. t. 14. Ebrenb. op. cit, p. 79. * Oculina hirtella. Lam. Expos. méth. p. 63. pl. 37. * Delonch. Encycl. p. 574. Blainy. Man. d'actin. p. 380. Mus. n° Habite l'océan des Indes orientales. Les lames de ses étoiles sont entières, et la bosselette de chaque étoile est finement striée en dehors. *M. Ehrenberg rapporte cette figure à une espèce nou- velle qu'il nomme Oculina pallens. Ehrenb, op, cit. P: 79: 5. Oculine diffuse, Oculina diffusa. O. ramosissima, dichotoma, diffusa; caule nullo; stellis ©. ramosa, subdichotoma ; stellis lurbinatis ; margine proliferis. Madrep. prolifera. Lin. Pall. Zooph. p.307. Soland et Ell. t. 32. fig. 2. Seba. Mus. 3.t.116.f.3. Esper..vol. 1.t. XI. * Oculina prolifera. Lamour. Expos, méth, p. 64. pl. 32. fig. 2. * Delonch. Encycl. p. 555. Blainv. Man. d’actin. p. 380, * Ebrenb. op. cit. p. 80. Mus. n° Habite la mer de Norwège, selon Pallas. 6. Oculine hérissonnée. Oculina echidnæa. O.ramosa;ramulis lateralibus creberrimis, cylindricis, spiniformibus ; stellis parvis, alis terminalibus, aliis immersis, rariusculis. Madrep. rosea. Esper. vol. 1. t. 15. * Oculina echidnæa. Delonch. Encycl. p.555. * Heteropora echidnæa. Ehrenb. op; cit. p. 111: Mus. n° Habite l'océan des Indes orientales? Espèce rare, très- remarquable par les petits rameaux nombreux dont elle est hérissée latéralement. Ce Polyÿpier est blanc, et n’a point sa surface lisse, mais finement hispidule, Mon cabinet, 7. Oculineinfundibulifère. Oculina infundibulifera. ©. ramosissima, subflabellata; ramulis ullimis minimis, [lexuosis; stellis infundibuliformibus, internè strialis; margine crenulalo. * Delonch. Encycl. p. 575. * Blainv. Man. d’actin. p. 380. Habite. probablement l'océan des Grandes-[ndes. Cette belle Oculine a des rapports avec l'espèce suivante, et s'en rapproche par sa forme presque en éventail ainsi que par les très-petits rameaux en zigzag qui terminent et accompagnent latéralement les plus gros; mais ses étoiles sont plus grandes et fort remarquables. Ce sont 516 de petits entonnoirs crénelés en leur bord, et élégam- ment striés en leurs parois internes, Les gros rameaux et même les petits sont coalescents. 8. Oculine flabelliforme. Oculina flabelliformis. O. ramosissima , flabellata ; ramulis ultimis minimis, brevissimis, crebris, stelliferis; stellis minutis, vi perspicuis. Seba. Mus. 3, tab. 110. f, 10. * Delonch. Encyel. p. 575. * Blainv. Man. d’actin. p. 380. * Oculina gemmascens. Ehrenb, op. cit. p. 79. Mus. n° Habite l'océan des Indes orientales. Espèce grande , très- belle et extrêmement rare. On la prend, au premier aspect, pour un Millépore. Le Madrepora gemmascens, Esper. suppl. 1. p. 60. t. 55, semble avoir quelque rapport avec notre espèce; mais l'exemplaire figuré est fruste et très-incomplet. 9. Oculine rose, Oculina rosea. O.pumila, ramosissima, rosea; ramis altenualis, verru- ciferis ; stellis inæqualiter sparsis ; aliis lateralibus sessilibus; aliis terminalibus. Madrep. rosea. Pall. Zooph. p. 312. Soland. et El. p. 155. Esper. suppl. 1.t. 36. * Oculina rosea. Delonch. Encyel. p.576. * Blainv. Man. d'actin. p. 387. Mus. n° Habite l'océan américain, près de l'ile de Saint-Domingue. Mon cabinet. Ce petit Polypier est fort élégant, un peu flabelliforme, et n’a guère plus de deux pouces de gran- deur. * Ce petit Polypier présente, quant à la position des cel- lules, quelque analogie avec les Distichopores. + Ajoutez l'Oculina Solanderi. Defr. (Dict. des sc. nat. t. 35. p. 355); l'O. Eülisii. Defr. (loc. cit. p.356); et l'O. raristella. Defr. (loc. cit.), fossiles décrits mais non fi- gurés par M. Defrance, la première de ces espèces pro- venant du calcaire grossier des environs de Paris. Le Lithodendron elegans de M. Goldf. (Petref. p. 106. pl. 37. £. 10), fossile du calcaire jurassique de Wurtem- berg, et le Lithodendron granulosum. Gold£. (op. eit. p.107. pl. 87. fig. 12), paraissent appartenir aussi à ce genre. M. de Blainville pense qu'il faudrait ranger encore dans cette famille le genre Coscinorore établi par M. Goldfuss et considéré par ce dernier auteur comme étant voisin des Eschares et des Rétépores. Les Polypiers fossiles réunis sous ce nom générique sont imparfaitement connus et paraissent très-dis- semblables entre eux par leur structure. La plu- part de ces espèces se composant d’un grand nombre de petits tubes parallèles soudés entre eux, termi- nés par de petites loges infundibuliformes ordinai- rement quadrilatères, et forment par leur agréga- tion une masse adhérente, épaisse, et ordinairement cyathoïde; d’après ce mode d'organisation on voit que ce ne peuvent guère être des Eschariens et qu'ils se rapprochent davantage des Favosites ; leurs rapports naturels nous paraissent cependant encore t’ès-obscurs. Voici du reste la liste des espèces qui HISTOIRE DES POLYPES. présentent les caractères dont il vient d’être ques- tion. 1. Coscinopore infundibuliforme. Coscinopora in- fundibuliformis. €. infundibuliformis, fundo perforata, ostiolis quadra- Lis conformibus. Goldf. Petref, p. 30. pl. 9. fig. 16, et pl. 30. fig. 10. Blainv. Man. d'actin. p.387. pl. 60. fig. 3. Fossile dela Westphalie. “ D 2, Coscinopore placenta. Coscinopora placenta. C. discoidea, poris orbiculalis æqualibus, interstiliis le- vibus. Goldf. Petref. p. 31. pl. 9. fig. 18. Blainv. Man. d’actin. p. 386. Fossile du calcaire de transition de l’Eifel? 3. Coscinopore sillonné. Coscinopora sulcata. €. ventricosa, pororum aperturis interioribus rhomboi- deis, exterioribusorbicularibus, suleis longitudinalibus immersis. Goldf. Petref. p. 31. pl. 9. fig. 19. Blainv. Man. d’actin. p.386. : Du calcaire jurassique de la Suisse ? Le Coscinopora madrepora de M. Goldfuss (p. 51. pl. 9. f. 17) paraït avoir une structure très-différente et constituer une couche encroütante dont la sur- face est hérissée de gros Lubercules verruqueux, perforés au sommet, et de granulations occupant l’espace que les tubercules laissent entre eux. Le genre Cnacnizes de M. Fischer parait être très- voisin des Coscinopores; il se compose de quelques corps fossiles composés d’une multitude de tubes très-fins, filiformes, parallèles et terminés par une ouverture ronde. Ce naturaliste en décrit quatre es- pèces sous les noms de : € cylindrica. Fisch. Oryct. de Moscou. pl. 36. fig. 1. €. dilatata. Fisch. op. cit. pl. 36. fig. 2. C. radians. Fisch. op. cit. pl.36. fig. 3. €. jubata. Fisch. op. cit. pl. 36. fig. 4. SIXIÈME SECTION. POLYPIERS CORTICIFÈRES. Polypiers phytoides ou dendroïdes, composés de deux sortes de parties distinctes, savoir : d'un axe central, solide, et d’un encroûtement charnu qui le recouvre et conitent les Polypes. Axe plein, inorganique, soit corné, soit en partie ou tout à fait pierreux. Encroütement polypifère, constituant, lorsqu'il POLYPIERS CORTICIFÈRES. 317 subsiste après la sortie de l'eau, une enveloppe cor- ticiforme, poreuse, plus ow moins friable, celluli- fère. Osservarionws. En arrivant aux Polypiers cortici- fères, on observe un nouvel ordre de choses à l'égard du Polypier, et probablement un nouvel ordre de choses existe pareillement dans l’organisation des Polypes qui ont donné lieu à cette enveloppe deleur corps. Ici, en effet, on trouve un changement singulier dans la structure du Polypier, et l’on ne saurait dou- ter qu'il ne s’en soit opéré un aussi dans l’organisa- tion même des Polypes. A la vérité, ce changement n’est point brusque, et la nature n’en fait jamais de celte sorte dans ses opérations ; mais, quoique s’exé- cutant peu à peu et comme par nuances, ce chan- gement devient bientôt très-remarquable , parce qu'il est effectivement fort grand, et qu'il s’en est sans doute opéré un aussi très-grand dans l’organi- sation des Polypes qui ont formé ce Polypier. En effet, tous les Polypiers jusqu'ici mentionnés, quoique très-variés et progressivement solidifiés jusqu’à parvenir à être entièrement pierreux, ne nous ont offert, dans leur composition, qu’une seule sorte de substance plus ou moins mélangée de par- ticules hétérogènes ; et, dans ces Polypiers, aucun Corps intérieur ne s’est trouvé étranger à l'enveloppe des Polypes. . 11 n’en est pas de même des Polypiers de cette sixième section, ainsi que de ceux de la suivante; car ils vont nous montrer, dans leur structure, deux sortes de parties et de substances bien sépa- rées , très-distinctes, et dont une est constamment étrangère à l'enveloppe des Polypes. De ces deux sortes de parties, l’une, intérieure, constitue l’axe du Polypier, tandis que l’autre, nécessairement ex- terne, forme l’encroùtement corticiforme qui enve- Joppe cet axe. Or, l'une et l’autre de ces parties sont constamment distinctes, et de nature toujours diffé- rente. Quant à l'axe dont je viens de parler, il con- stitue cette partie étrangère à l'enveloppe des Po- lypes; car jamais le corps des Polypes ne pénètre dans son intérieur. Puisque les Polypiers corticifères ont une autre structure, et sont plus composés dans leurs parties que ceux des-cinq premières sections, on est fondé à penser que leurs Polypes sont aussi moins simples dans leur organisation que ceux qui forment ces premiers Polypiers. Ainsi, le rang que nous assi- gnons aux Polypiers corticiferes est conforme à nos principes, et ces Polypiers attestent effectivement les progrès de la nature dans la composition de l’or- ganisation des animaux, et dans leurs produits. Nous verrons que c'est en établissant ce nouvel ordre de choses à l'égard du Polypier, que la nature amène graduellement l’anéantissement de cette enveloppe des Polypes. Si les premiers Polypiers se sont progressivement solidifiés jusqu’à devenir tout à fait pierreux, ceux dont nous allons faire mention perdent graduelle- ment leur solidité, deviennent à mesure plus flexi- bles, plus frêles, et enfin disparaissent et s’anéan- tissent réellement avant la fin de la classe. Û Anciennement, je pensais, comme tous les zoolo- gistes, que les Polypiers flexibles, non pierreux, et que l’on connait en général sous le nom de cérato- phytes, devaient être rapprochés les uns des autres. En conséquence, plaçant d’abord les Polypiers membraneux ou cornés des deux premières sec- tions, je les faisais suivre immédiatement par les Polypiers, la plupart encore flexibles, qui consli- tuent les Corticifères et les Empâtés, et je terminais par les Polypiers solides, tout à fait pierreux. C’est ainsi qu’on voit ces Polypiers distribués dans ma Philosophie zoologique, vol. 1, p. 288. Ayant depuis considéré plus attentivement la na- ture des Polypiers corticifères, je me suis convaincu qu'ils s'éloignaient beaucoup des Polypiers vagini- formes et des Polypiers à réseau; que même les Polypiers tout à fait pierreux se rapprochaient da- vantage de ces derniers, malgré leur solidité et la nature de leur substance. Bientôt, ensuite, me rappelant l'observation qui nous apprend que la nature ne fait jamais une tran- sition brusque d’un objet à un autre qui en est très- différent, j'ai senti que, ne devant pas toujours . conserver le Polypier, elle avait dü le former graduel- , lement, l'amener à son marimum de masse et de solidité, et ensuite l’affaiblir progressivement jus- qu’au point de le faire disparaitre. Ainsi, la nature, parvenue à la formation des Polypiers lamellifères, qui sont les plus solides ct tout à fait pierreux, a commencé, dans les Polypiers corticifères qui les suivent et s’y lient parfaitement, le nouvel ordre de choses qui devait amener l’anéan- tissement du Polypier. On remarque ici, en effet, qu'elle commence à préparer l'anéantissement de celte enveloppe des Polypes, en l'amollissant graduellement, diminuant, pour cela de plus en plus la matière crétacée qui est si abondante dans les Polypiers pierreux, et faisant au contraire dominer progressivement la matière purement animale ; en sorte qu'à la fin de la section suivante [des Polypiers empâtés], le Polypier tout à fait gélatineux finit par se confondre avec la chair même du corps commun des Polypes. Si les Polypiers des cinq premières sections n'of- frent réellement qu'une seule sorte de substance par l'effet du mélange intime des particules plus ou moins diverses qui entrent dans leur composition, tandis que les Polypiers des sixième et septième sections [les Polypiers corticifères et les Polypiers empälés] présentent évidemment deux sortes de parties bien séparées et très-distinctes, il devient évident que, dans les Polypiers corticifères, la na- ture a commencé un nouvel ordre de choses qui amène peu à peu l’anéantissemnt complet du Po- lypier. Suivons en effet ce qui se passe, et nous obtien- drons bientôt les preuves du fondement de ce que je viens d'exposer. La nature devant abandonner le Polypier, puis- qu’elle dut changer même l’organisation des Polypes, afin d'amener l'existence de celle des Radiaires, et étant parvenue, dans les Polypiers des quatrième et cinquième sections, à former les plus solides et les plus pierreuses de ces enveloppes, ne pouvait alors les anéantir brusquement sans contrevenir à ses propres lois. Il lui a donc fallu commencer ici les changements propres à s'en défaire. Aussi, allons- nous voir ces Polypiers à deux substances, d’abord très-solides dans leur axe, perdre progressivement de leur solidité, s’amollir de plus en plus, surabon- 518 der graduellement en matière animale, et finir par se confondre avec la chair gélatineuse du corps commun des Polypes. Si, effectivement, nous suivons cet ordre d’affai- blissement du Polypier, qui conduit à son anéan- tissement complet, nous le verrons commencer et faire des progrès dans ceux de cette sixième section, sans néanmoins offrir nulle part aucun doute sur son existence, aucun embarras pour le reconnaitre, Mais dans les Polypiers empâtés de la septième et dernière section, les progrès vers l’anéantissement du Polypier deviennent tels que, dans les derniers genres, cette enveloppe n’est plus qu'hypothétique, ce qui est vraiment admirable. On sait, par exemple, que les Polypiers cortici- fères présentent généralement un axe central et longitudinal; or, l'on voit d’abord cet axe tout à fait pierreux et inflexible dans le corail qui com- mence le nouvel ordre de choses, et l’encroùtement charnu qui le recouvre n’a encore que peu d’épais- seur. Bientôt après, l’axe central du Polypier se montre, dans les Zsis, en partie pierreux et en partie corné ; ce qui le fait paraître articulé, et commence à rendre le Polypier flexible. Enfin, dans les Anti- pates et les Gorgones, ce même axe est devenu en- tièrement corné, n’a plus rien de pierreux, et la flexibilité du Polypier s'accroît ensuite d’autant plus que l'axe, uniquement corné, diminue lui- même de plus en-plus d'épaisseur à mesure que les races se diversifient. .L’axe dont je viens de parler est plein, inorga- nique, et ne contient jamais les Polypes. Il est par- tout recouvert par une enveloppe charnue, gélati- neuse, plus ou moins remplie ou mélangée de particules terreuses, et qui, dans son dessèchement, devient ferme, poreuse, friable, et constitue une croûte corticiforme, qui est toujours distincte de l'axe. . L'espèce de chair qui enveloppe l’axe de ces Poly- piers est la seule partie qui contienne les Polypes. Aucun d'eux n’a pénétré dans cet axe ; et comme, en se desséchant, cette chair forme autour de l’axe un encroûtement distinct, elle conserve encore les cellules qu'habitaient les Polypes. Ainsi, voilà, pour les Polypiers corticifères, deux parties très-différentes, qui ont leur usage propre, qui tiennent à une formation particulière, et dont nous n'avons pas trouvé d'exemple dans les Poly- piers précédents. L'observation constate que l’axe central de ces Polypiers, quoique offrant quelquefois des couches concentriques, ne fut jamais organisé, n’a contenu ni vaisseaux quelconques, ni aucune portion du corps des Polypes ; qu'il est le résultat de matières excrétées par ces Polypes, matières qui se sont épaissies, condensées, épurées par l’affinité, réunies, juxta-posées successivement, et ont formé, par leur réunion, l'axe central et longitudinal dont il s'agit. Aussi cet axe est-il d’une substance continue, non poreuse, [n’en est pas de même de l’encroutement charnu qui couvre ce même axe. Dans l’état frais, cet en- croûtement consiste en une matière charnue, poly- pifère, dans laquelle les Polypes communiquent entre eux sans la pénétrer, se développent et se régénèrent. Souvent la partie supérieure de leur corps forme, à la surface extérieure dé l’axe, des HISTOIRE DES POLYPES. empreintes qui la rendent striée longitudinalement. En général, les Polypiers corticifères s'élèvent en tige, se ramifient comme des plantes ou des arbus- tes, et leur base dilatée forme un empâtement fixé sur les corps marins ; mais ils ne tiennent du végé- tal qu'une apparence dans leur forme; ce que j'ai déjà prouvé. Quoique fort nombreux en espèces, les Po/ypiers corticifères connus ne nous présentent qu'un petit nombre de genres, et ce sont les suivants : Corail. Mélite. £ Isis, Antipate. Gorgone, Coralline, [ Cette famille, si l’on en retire les Corallines, est très-naturelle et se compose de Polypes qui ont la plus grande analogie de structure avec ceux dont notre auteur a formé son quatrième ordre (les Poly- pes tubifères). Tous ces animaux, qui, dans notre méthode, constituent l’orpre pes Arcyxonrens (Voy. p. 188), ont la portion supérieure du corps libre, cylindrique et terminée par une bouche centrale qu'environnent huit tentacules, larges, aplatis, subulés et garnis sur les côtés d’une rangée de petits appendices cœcaux courts et assez gros. Cette portion cylindrique du corps de l'animal est d’une délicatesse extrême, et se compose de deux tuniques membraneuses très-minces et intimement unies en- re elles; à sa partie inférieure, l’une de ces tuni- ques se continue sans changer d'aspect, l’autre, l’externe, prend au contraire une épaisseur consi- dérable et en s’unissant avec celle des Polypes voi- sins, constitue une portion commune dans laquelle chaque animal en rentrant en lui-même comme un doigt de gant, se retire. Chez la plupart des Aleyo- niens, toute cette portion commune sécrèle du car- bonate de chaux qui se dépose dans les mailles de son tissu sous la forme de granules et de spicules, et y donne plus ou moins de consistance. L’inté- rieur du corps de chaque Polype est creux et occupé par une grande cavité que nous avons désignée sous le nom de cavité abdominale. Cette cavité se pro- longe plus ou moins loin dans la masse commune, formée par la portion basilaire des Polypes et loge dans sa partie supérieure un tube alimentaire, qui nait de la bouche et occupe l'axe du corps : l’extré- mité inférieure de ce tube se trouve d'ordinaire vers la moitié de la portion libre du Polype et pré- sente une ouverture qui la fait communiquer avec la cavité abdominale, et qui paraît être entourée d’un sphincter. Huit cloisons membraneuses, qui naissent du disque oral entre la base des tentacules, descendent autour du canal alimentaire et le fixent dans toute sa longueur aux parois de la cavité ab- dominale dans laquelle il est suspendu ; ces cloisons adhèrent effectivement par leur bord externe aux parois de cette cavité et par leur bord interne à la paroi du tube alimentaire, et elles circonscrivent ainsi huit canaux longitudinaux qui entourent ce même tube et se continuent supérieurement avec l'intérieur des tentacules, tandis que par leur extré- mité inférieure ils communiquent librement avec la portion de la cavité abdominale, située après. Après la terminaison du tube alimentaire ces cloisons se CORAIL, continuent, mais deviennent libres par leur bord interne, et forment sous la paroi de la cavité abdo- minale de simplés replis longitudinaux plus ou moins saillants. Dans leur épaisseur on remarque autour de l'ouverture inférieure du tube alimentaire des organes opaques, de couleur jaunâtre, cylindri- ques et contournés sur eux-mêmes comme les in- testins; ces organes, que l’on a considérés à tort comme des ovaires, adhèrent par leur extrémité supérieure au canal alimentaire et paraissent se perdre à peu de distance au-dessous ; ils ont beau- coup d'analogie avec les vaisseaux biliaires des In- sectes et servent probablement à quelque sécrétion. Enfin il existe aussi sur les parois de la cavité abdo- minale un nombre plus ou moins considérable de pelites ouvertures qui communiquent avec des ca- naux , lesquels se répandent dans toute la portion commune de la société, et y forment par leurs anastomoses fréquentes un réseau très-compliqué. La tunique membraneuse qui tapisse la cavité ab- dominale du Polype se continue dans ces vaisseaux et en constitue les parois. .Tel est le mode général d'organisation des Alcyo- niens. Mais ces Polypes diffèrent entre eux par leur mode de connexion et par la disposition de la partie commune, . Tous se reproduisent par deux modes de généra- tion, par des gemmes et par des bourgeons. Les gemmes se forment dans l'épaisseur de la tunique interne qui tapisse la cavité abdominale, et en gé- géral leur développement n’a lieu que sur le trajet des replis longitudinaux dont nous avons déjà si- gnalé l'existence; ces gemmes en grossissant font saillie dans cette cavité, deviennent pédiculés et finissent par se détacher et tomber dans son inté- rieur; ils ont alors une forme plus ou moins sphé- rique et sont doués de mouvement; ils nagent dans l'eau qui remplit la cavité abdominale et finissent par s'engager dans le canal alimentaire et s’'échap- per au dehors par la bouche de leur mère, de la même manière que cela a lieu pour les Actinies. Les bourgeons reproducteurs se forment en gé- néral dans la portion tégumentaire conimune et pa- raissent naître des prolongements de la tunique in- terne des Polypes que tapisse le réseau vasculaire dont cette portion commune est creusée. En se développant, ces bourgeons font saillie à la surface de cette même partie commune et constituent bien- tôt de nouveaux membres de ces singulières com- munaulés. Quelquefois ces bourgeons naissent immédiate- ment des parois de la cavité abdominale, et alors celle-ci se continue directement avec celle du jeune Polype et se ramifie en quelque sorte par la forma- tion de nouveaux bourgeons. Mais en général les choses se passent comme nous l'avons déjà dit plus haut, et alors les cavités abdominales des divers Polypes ne communiquent entre elles que par l’in- termédiaire du système vasculaire commun, lequel parait communiquer aussi avec le dehors par des pores situés à la surface de la portion basilaire et commune des Polypes. Chez un grand nombre d’Alcyoniens les Polypes sont très-allongés , et leur portion basilaire descend très-loin dans la masse commune, parallèlement à celle des Polypes voisins; par leur réunion ils for- ment alors une masse compacte dont la surface est 319 ornée par Ja portion libre des Polypes et dont l’in- térieur n’est occupé que par la portion basilaire de ces petits animaux ; c’est le cas des Polypes charnus dont il sera question par la suite. D'autres fois la cavité abdominale des Polypes se termine en cul-de-sac à peu de distance de la sur- face de la portion épaissie et commune des tégu- ments des Polypiers. Cette portion commune s'étend alors en longueur et forme tantôt une souche ram- pante (chez les Cornulaires), tantôt une expansion membraneuse encroütante qui adhère aux corps étrangers par sa surface inférieure , tandis que sa surface supérieure se hérisse de nouveaux Polypes (comme chez les Anthélies), tantôt une lame qui s’enroule en cylindre et sécrète, par sa surface infé- rieure devenue interne, une matière cornée ou cal- caire laquelle, en se solidifiant, constitue un axe dendriforme et plus ou moins dur. Quelquefois cet axe solide ne commence à se former que lorsque le Polypier a déjà acquis sa forme cylindrique, alors il n'adhère pas aux corps sous-marins et le Polypier est libre; mais d'ordinaire l'expansion lamelleuse qui le sécrète s'étale d'abord sur le corps étranger avant que de s'élever en tubes rameux, et alors la matière sécrétée s'attache sur ce même corps el constitue la base par laquelle le tronc de l'axe du Polypier se trouve fixé au sol. à Ce dernier mode de développement est celui du Corail, des Gorgones et des autres Alcyoniens que notre auteur a réunis ici dans la section des Poly- piers corticifères et caractérise essentiellement ce groupes E.] coaïr. (Corallium.) Polypier fixé, dendroïde, non articulé, roide , corticifère. Axe caulescent, rameux, pierreux, plein, solide, strié à la surface. ; Encroûtement cortical constitué par une chair molle et polypifère dans l'état frais, et formant, dans sondessèchement , une croûte peu épaisse, po- reuse, rougeâtre , parsemée de cellules. Huit tentacules ciliés et en rayons à la bouche des Polypes. Polyparium fitum , dendroideum, inarticulatum, rigidum.. Axis caulescens, ramosus, lapideus, solidus, ad superficiem striatus. Crusta corticalis in vivo mollis, carnosa, poly- pifera; in sicco indurata, porosa; cellulis sparsis octo valvibus. Tentacula 8 ciliata et radiantia ad orem Polypo- rum. Onsenvarions. Le premier genre de cette section présente un Polypier réellement corticifère, et qui cependant est très-voisin des Polypiers lamellifères et surtout du genre des Oculines par ses rapports (1). (1) Cette analogie est bien moins grande que notre auteur 920 En effet, sauf l’encroûtement cortical qui enve- loppe l'axe du corail, et qui contient exclusivement les Polypes, ce Polypier est tout à fait solide et pierreux, comme ceux de la section précédente; mais sa chair corticiforme et polypifère l'en distin- gue fortement. Comme la nature ne fait ici que commencer le nouvel ordre de choses à, l'égard des Polypiers, qu'elle le commence par un genre qui suit immé- diatement les Polypiers pierreux par ses rapports, l'axe du Corail est solide et tout à fait pierreux,, et la chair qui le recouvre n'a encore que peu d'épais- seur. Cette chair néanmoins suffit pour les cellules qui contiennent la partie antérieure des Polypes ; car leur partie postérieure se prolonge à la surface de l'axe, sous son enveloppe charnue (1). Le Corail n’est point articulé comme les Isis avec lesquelles Zinné l'a confondu; et la nature pier- reuse de son axe ne permet point de le ranger, avec Solander, parmi les Gorgones. Lorsqu'on examine attentivement le Corail, on a les preuves les plus évidentes que les Polypes de ce Polÿpier n’habitent ou ne sont contenus que dans la chair qui recouvre son axe pierreux , et‘qu’au- cunce portion de leur corps ne pénètre dans cet axe. En effet, l’examen de cet axe n'offre qu’une sub- Slance partout continue, solide , pierreuse, et dont la cassure , même dans les individus les plus frais, est lisse, comme vitreuse , et ressemble à celle d’un bâton de cire d’Espagne , à cause de sa couleur rouge. Mais sous l’encroûtement corticiforme de ce Polypier , la surface extérieure de l'axe dont il s’a- gil est finement striée dans sa longueur par les im- pressions que les prolongements postérieurs des Polypes y ont formées. Aussi ces stries sont ondu- leuses comme les corps délicats qui y ont donné lieu. ; Le Corail se trouve fixé par sa base et comme ap- pliqué ou collé sur différents corps marins et im- mergés. On le trouve communément sous les avances des rochers ou autres corps solides qui lui servent de base, et toujours dans une situation ren- versée, et comme pendante. ESPÈCE. 1. Corail rouge. Corallium rubrum. Tsis nobilis. Lin. * Pall. Elench. Zooph. p. Gorgonia nobilis. Soland. et El. t. 13. 2. var. d’un rouge clair et rose. C. var, d'un blanc légèrement teint de rose. * C. rubrum. Cavolini. Memorie per servire alla storia de’ Polipi marini. p. 32. pl. 2. n'avait été porté à le supposer par l'étude du Polypier dépouillé des animaux... E. (1) [C’est à tort que l’auteur suppose que le corps de chaque Polype se prolonge entre la partie corticale du Polypier et l’axe picrreux, et produirait les stries longitudinales qui se remar- quent sur la surface de celui-ci. La partie individuelle des VPolypes est perpendiculaire à l'axe, et leur cavité abdominale se Lermine en cul-de-sac près de la surface interne de la por- tion commune qui constitue l'enveloppe corticale du Polypier, C'est la portion de cette cavité ainsi renfermée dans la portion tégumentaire commune qui constitue ce que l’on nomme or- HISTOIRE DES POLYPES. * Lamour. Polyp. flex. p. 456; Expos. méth. des Polyp. p. 37. pl. 13. fig. 3 et 4 ; et Encycl. zooph. p. 211. * Schweig. Handb. p. 434. *“ Cuv. Règn. anim. 2e édit. €. 3. p. 3rr. * Blainv. Man. d’actin. p. 502. pl. 86. fig.2. * Delle Chiaje. Anim, senza vert, di Nap. v. p. 22, pl. 35, fig. 3. * Corallium nobile. Ehrenb. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. p. 130. Habite la Méditerranée, l'océan des climats chauds (* Ne paraît pas exister ailleurs que dans la Méditerranée.) MÉLITE, (Melitæa.) Polypier fixé, dendroïde, composé d’un axe ar- ticulé , noueux, et d’un encroütement corticiforme persistant. , Axe central, caulescent, rameux, formé d’articu- lations pierreuses, substriées, à entre-nœuds spon- gieux et reuflés. Encroûtement cortical, contenant les Polypes dans l’état frais, mince, cellulifère, et persistant dans l’état sec. Polyparium fivum, dendroidewm, axe articulato, lapideo, nodoso, crustäque corticiformi persistente compositum. Axis centralis caulestens, ramosus ; articulis la pideis substriatis; internodiis spongiosis, turgidis. Crusta corticalis in vivo carnosa, polypifera ; in sicco tenuis cellulosa persistens. Ogservarions. J'emprunte à M. Lamouroux, le nom de Mélite pour un genre qui n’est pas tout à fait le même que le sien, puisqu'il y rapporte une espèce (M. verticillaris) qui appartient évidemment aux Isis, et qu’il ne cite point le principal caractère des Mélites, celui d’avoir les entre-nœuds renflés ou noueux. Néanmoins M. Zamouroux a senti la néces- sité de séparer les Mélites des Isis, et en cela mon sentiment se trouve conforme au sien. Les Mélites ont un port particulier qui les fait reconnaitre au premier aspect; elles ne sont qu’im- parfaitement articulées ; car leur axe est composé de portions pierreuses plus étroites et plus solides, qui sont jointes les unes aux autres par des entre-nœuds encore pierreux, mais plus poreux , comme spon- gieux, et renflés ou nodiformes. Toutes ces parties néanmoins sont unies entre elles presque sans dis- continuité. dinairement la cellule ou la loge du Polype. Les stries en ques- tion n'ont aucun rapport avec ces cavités et correspondent aux troncs principaux du système vasculaire, qui se ramifie dans la portion commune ou corticale , et qui établit une communi- cation entre les divers individus du même Polypier. A la sur- face de cette portion corticale on remarque de petites ouver- tures qui conduisent de ces canaux au dehors, Dans un des prochains cahiers des Annales des sciences naturelles, je me propose de pubiier les recherches anatomiques que j'ai faites sur le mo ent mon voyage à Oran. E. Il n’en est pas de même de nos Zsis : les articu- lations pierreuses de l'axe de ces Polypiers étant jointes entre elles par des entre-nœuds resserrés, jamais nodiformes, et d'une substance principale- ment cornée, Dans toutes les espèces, la chair enveloppante qui contenait les Polypes se conserve sur l’axe dans son dessèchement, et y forme une croûte corticiforme, mince, poreuse et cellulifère. Cette croûte est en général vivement colorée, mais sa couleur varie tellement qu'on n’en saurait obtenir aucun carac- tère distinctif des espèces. L'axe presque entièrement pierreux des Mélites semble indiquer que ces Polypiers doivent faire la transition du Corail à la Cymosaire et aux Isis, comme ces dernières la font aux Antipates et aux Gorgones. Ces Polypiers, ainsi que les Isis, étant fixés par leur base, ayant une forme dendroïde et des rami- fications sans ordre, sont très-distingués des Encri- nes qui constituent des corps libres et flottants. ESPÈCES. 1. Mélite ochracée. Melitæa ochracea. M. subdichotoma , ramosissima , explanala, geniculis nodosis ; ramis ramulisque ereclis, flexuosis liberis. Tsis ochracea. Lin. Soland. et Ell. p. 105. * Pall. Elench. Zooph. p. 230. Esper. 1. tab. 4.et 4 a. Suppl. tab. XI. F. 1. 3. (a) var. purpurea ; ramulis numerosissimis. (b) var. albido-lutea ; ramulis subrarioribus. (c) var. lutea ; osculis purpureis, ad latera seriatis. * Lamour. Polyp. flex. p. 462. * Delonch. Encycel. zooph. p.512. * Schweig. Hand. p. 434. * Cuv. Règn. anim, 2e éd. t.3. p. 312. * Blainv. Man d’actin. p.504. p. 86. * Ebrenb. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. p. 131. * Meyen. Nov. act. acad. C, L. C. nat. curies, v. XVI. suppl, p.168. pl. 29. Mus. n° Mém. du Mus. vol. 1. p.4rr. Habite l’océan indien. Ce Polypier, commun dans les col- lections, varie dans ses couleurs et un peu dans ses di- visions. 2. Mélite rétifère. Melitæa retifera. M. caule crasso, ramoso, ad genicula nodoso ; ramis in plano ramulosis ; ramulis divaricatis, flexuosis, sub- reticulatis, creberrimè verrucosis. Isis aurantia. Esper. suppl, 2. tab. 9. 2. eadem purpurea. 3. eadem lutea, osculis purpureis. * Lamour. Polyp. flex. p.463. * Delonch, Encycl. p. 512. * Blaïnv. Man. d’actin. p. 504. * Ehrenb, Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. p. 13r. Mus. n° Mém. du Mus. p. 412. n°2. Habite l’océan des Grandes-Indes. Péron et Lesueur. Mon cabinet. Cette espèce est fort remarquable par ses palmes rétiformes, ses nombreuses variétés et ses vives couleurs. 5. Mélite textiforme. Melitæa textiformis. M, caule brevi ;nodoso, in flabellum tenuissimun expla- ISIS. 521 nato ; ramulis numerosis, filiformibus, reliculatim coalescentibus ; catenarum annulis elongalis. * Lamour. Polyp. flex. p. 465 ; et Expos. méth, des Po- lypes. p. 38. pl. 71. fig. 5. “ Delonch. Encycl. p. 513. * Blainv. Man. d’actin. p. 504. * Ehrenb. Mém. sur les Polyp..de la mer Rouge, p. 13r. Mus. n° Mém. du Mus. p. 412. n° 3. Habite les mers australes. Péron et Lesueur. 4. Mélite écarlate, Melitæa coccinea. M. pumila, variè ramosa ; ramis gracilibus, tortuosis , divaricatis ;internodiis obsoletis ; verrucis subsparsis, osculiferis. Tsis coccinea. Soland. et El. p. 107. t. 12. f. 5. Esper. vol. 1. tab. 3. A. f. 5. et suppl. 2. tab. X. 2. eadem albida. “ Melitæa Rissoi. Lamour. Polyp. flex. p. 463; et Expos. méth. des Polyp. p. 38. pl. 12. fig. 5. * Delonch. Encycl. p. 512. * Melitæa coccinea. Cuv. Règn. anim. 29 éd, t, 3, p. 312. * Blainv. Man. d'actin. p. 504. * Ehrenb. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. p. 131. Mus. n° Mém. du Mus. p. 413. n°4. Habite l'océan indien , les côtes de l'Ile-de-France, 1815. (Isis.) Polypier fixé, dendroïde, composé d’un axe arti- culé et d’un encroùtement corticiforme non adhé- rent, caduc. Axe central, caulescent, rameux, formé d’articu- lations pierreuses , striées, à entre-nœuds cornés, resserrés. Encroûtement cortical, contenant les Polypes dans l’état frais, caduc en totalité ou en partie dans le Polypier retiré de l’eau. Polyparium fixum, dendroideum, axe articulato crustâque corticiformi non adhærente compositum. Axis centralis caulescens, ramosus ; articulis la- pideis, striatis ; internodiis corneis coarctatis. Crusta corticalis in vivo carnosa polypifera; in Polypario ex aqu& emerso non adhærens, planè vel partim decidua. Orservarions. Les Zsis sont éminemment dis- tinctes des Mélites, avec lesquelles Zinné les réunis- sail, par la nature et la forme de leur axe, et parce que leur chair corticiforme est tellement caduque, qu'on ne voit guère dans les collections que l'axe à nu de ces Polypiers. On peut dire que l’axe des JZsis est en quelque sorte composé de deux substances distinctes; car ses articulations pierreuses et striées, sont réunies entre elles par des entre-nœuds de matière cornée et noirâtre, qui se distinguent des articulations. Ces mêmes entre-næœuds sont toujours resserrés et for- ment des isthmes plus étroits que les articulations ; tandis que, dans les Mélites , ils sont renflés et no- diformes. Par les parties cornées de leur axe, les Zsis an- noncent le voisinage des Antipates et des Gorgones, 529 dans lesquelles l'axe n’a plus rien de pierreux, mais est tout à fait corné. Dans la première espèce seule, les Polypes de l'Isis ont été observés, et l'on sait qu'ils ont huit tenta- cules ; mais il est fort rare de voir ce Polypier muni de son écorce. Nous savons seulement par Ællis que cette écorce est épaisse, et que les oscules des cel- lules ne font point de saillies à sa surface, ESPÈCES. 4. Isis queue de cheval. sis hippuris, I. sparsim ramosa ; cortlice lœvi, crasso, osculifero; axe articulis lapideis, sulcatis, irregularibus : ullimis compressis ; internodiis corneis. Isis hippuris. Lin. Soland. et Ell. p. 105. t. 3. f. 1, 5. Pall. Zooph. p. 233. Esper. 1. tab. 1. 2,3, 3 A. Rumph. Amb. 6. tab. 84. * Lamour. Polyp. flex. p. 476 ; Expos. méth. des Polyp. p- 39. pl. 3. fig. 1-3; et Encycl. Zooph. p.466. * Schweig. Handb. der natur. p. 434. * Cuv. Règn. anim. 2e éd. t. 3. p. 312. * Blainv. Man. d’actin. p. 503. pl. 86. fig. 1. * Ehrenb. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. p. 132. Mus. n° Mém. du Mus. vol. 1. p. 415. n° r. Habite l'océan des Grandes-Indes, Mon cabinet. 9, Isis allongée. Zsis elongata. I. laxè ramosa ; ramis leretibus, elongatis, articulalis, lapideis, strialis; internodiis perangustis; cortice ignolo. Isis elongata. Esper. 1. tab. 6. Seba. Mus. 3. tab, 106. f, 4. * Lamour. Polyp. flex. p. 477; et Encycl. p. 466. * Cuv. Règn. anim. 2e éd. t. 3. p. 312. # Blainv. Man. d'actin. p. 803. Mus. n° Mém. du Mus. p. 415. n°2. Habite. probablement l'océan indien. 5. Isis dichotome, Isis dichotoma. I. ramosa, filiformis, articulata, diffuse ; articulis lapideis, sublævibus ; internodiis peranqustis. Isis dichotoma. Pall, Zooph. p. 229. Esper. 1. tab, 5. Petiv. Gaz. tab. 3. fig, 10. * Mopsea dichotoma (1). Lamour. Polyp. flex. p. 467; et Expos. méth. des Polyp. p. 38. * Isis dichotoma. Schweig. Handb. p. 434, * Delonch, Encyel. p. 558: * Cuv. Règn. anim. 2e éd, t. 3. p.312. * Ehrenb. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. 131. Mus.no Mém. du Mus. p. 415. n°8. e Habite l'océan indien. Espèce très-petite, ne s'élevant qu’à dix ou douze centimètres, 4, Isis encrinule, Zsis encrinula. I,ramosa ; ramis pinnatis et subbipinnatis ; ramulis fili- formibus, papilliferis ; papillis sparsis, ascendenti- bus, (i) Le genre Morsér de Lamouroux ne diffère guère des Isis proprement dites, qu'en,ce que la portion corticale est plus mince ét persistante. M. Ehrenberg, en adoptant cette divi- sion, l'a modifiée et l'a basée sur un caractère plus important, savoir : la structure de l’axe du Polypier. Dans les mopsées les HISTOIRE DES POLYPES. * Mopsea verticillala. Lamour. Polyp. flex. p. 467. pl. 18.fig. 2 ; et Expos. méth. des Polyp. p. 89. *Delonch. Encycl. p. 557. * Cuv. Règn. anim. 2e éd. t. 3. p.312. * Isis dichotoma. Schweig. Handb. p. 434. * Mopsea encrinula. Ehrenb. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. p. 13r. Mus. n°. Mém. du Mus. p.415. n° 4. Habiteles mersde]a Nouvelle-Hollande, Péronet Lesueur. #. Isis coralloïde. Zsis coralloides. I. ramosa, disticho-ramulosa , rubens; ramulis re- motis, breviusculis; cortice papillis, raris, ascen- dentibus. Mus, n, Mém. du Mus. p. 416. n° 5, Habite les mers australes. Péron et Lesueur. Nota. Le genre Cymosaire (Mém. du Mus, vol. 1. p. 467) doit être supprimé, Je le fondai, par erreur, sur la vue d'une portion d'axe à nu, d'une Jsis , dont la base offre un empâtement rameux et en cime ombelliforme, + 6. Isis grêle. Zsis gracilis. I. basi explanata, laciniata; articulis calcareis caulium parüm crassis, ramorum elongatis , translucidis , læ- vibus, albis. Lamour. Polyp. flex, p. 477. pl, 18. fig. 1; et Encycl. zooph. p. 466. Blainv. Man. d’actin. p, 503, Habite la mer des Antilles. + 7. Isis écarlate, Isis erythracea. I. bipollicaris dichotoma, fruticulosa , verrucosa coc- cinea ; articulis cortice obductis, geniculo vix angus- tioribus, ramis in geniculis flexilibus, axis decorticali rubri articulis lapideis tereliusculis, longiludinali- ter sulcatis, geniculis parumper tumidis , cartilagine tenui flexili distentis. Ebrenb. Mém. sur les Polyp. de Ja mer Rouge. p. 13r. Habite la mer Rouge. Les Polypes ont8 tentacules ramu- leux et blancs, et présentent , autour du col, des par- ticules calcaires écarlates, + 8, Isis de Malte. Zsis melitensis. I. articulis lapideis cylindricis striatis, geniculis in- crassatis, juncturä conicä , axi tubuloso. Golfd, Petref. p. 20. pl. 7. fig. 17. Scilla, de corp. marin. tab. 21. fig. 1. Baster. Opus. subs. 1. tab. 6. fig. 9. Knorr. Petref. 111. p. 194. tab. suppl. VI. fg. 6. 7. Scheuchz. Herb. Diluv. tab. 14. fig. x. Blainv. Man. d'actin. p. 503. x Fossile du calcaire tertiaire de la Sicile. + Le fossile décrit par M. Goldfuss sous le nom d’Jsis re- . teporacea. (op. cit. p. 99. pl. 36. fig. 4) ne me paraît pas devoir être rapporté à ce genre; sil appartient réellement à cette famille il faudrait le rapprocher du corail, mais sa texture simple est trop poreuse pour que l’on puisse regarder cette détermination comme certaine. ï —————————————————…————…——————_…————— articles de la tige (compris entre les nœuds), sont calcaires et non ramifères et les nœuds sont cornés et donnent naïssance aux rameaux. Dans les Isis au contraire les articles sont cornés et les nœuds que portent encore les rameaux sont calcaires. E, ANTIPATES. 523 ANTIPATE, (Antipathes.) Polypier fixé, subdendroïde, composé d’un axe central et d’un encroùtement corticiforme très-fu- gace, caduc. Axe épaté et fixé à sa base, caulescent, simple ou rameux, orné, plein, flexible, un peu cassant, or- dinairement hérissé de petites épines. Encroûtement corticiforme, gélatineux , polypi- fère, recouvrant l'axe et ses rameaux pendant la vie des Polypes, mais qui tombe et disparait lorsque le Polypier est retiré de l'eau. f Polypes inconnus. Polyparium fivum, subdendroideum, axe cen- trali crustäque corticiformi evanidé et deciduä com- positum. : Axis basi explanatus et fivus, caulescens, subra- mosus, corneus, solidus, flexilis, subfragilis, spinis exiquis ut plurimüm obsitus. Crusta corticalis gelatinosa, polypifera, in vivo axem ramosque vestiens , in speciminibus ex aqu& emersis evanida. Polypi ignoti. Onservarrons, — Les Antipates sont aux Gorgo- nes, ce que les Éponges sont aux Alcyons, Dans les éponges, la croùte qui recouvre ou empâte les fibres cornées de l'intérieur, n’est qu'une chair gélati- neuse, fugace et qui disparait en grande partie après l'extraction de l'Éponge hors de la mer ; tandis que dans les Alcyons la croûte qui empâte les fibres cornées, est une chair persistante, qui devient ferme et même dure ou coriace en se desséchant,. De même, dans les Antipates, la chair qui enve- loppe l'axe et ses rameaux, est gélatineuse, très- fugace, et disparait presque entièrement sur le Polypier retiré de la mer, tandis que dans les Gor- gones, cette chair persiste et forme sur le Polypier desséché, une croute ferme, poreuse, et souvent d’une assez grande épaisseur. La cause qui a empé- ché de connaitre les Polypes des Éponges, est donc la même que celle qui ne nous a pas permis de con- naître les Polypes des Antipates. De part et d'autre, les Polypes ne peuvent être observés que dans la mer même. Ainsi, la principale différence qui distingue les Antipates des Gorgones consiste en ce que, dans les Antipates, la chair qui contient les Polypes et qui enveloppe l’axe corné du Polypier, est gélatineuse ct tellement caduque, que les Antipates retirés de la mer sont entièrement ou presque entièrement dépouillés de cette chair corticale, et n’offrent plus que l'axe corné, nu et toujours noir de ces Poly- piers ; au lieu que les Gorgones conserventleur chair polypifère; et dans son dessèchement cette chair forme autour de l'axe une croûte poreuse, à la sur- face de laquelle on apercoit les cellules des Polypes. La substance de l'axe des Antipates est cornée comme celle qui forme l'axe des Gorgones; mais, en général, elle est plus compacte, plus dure; elle est même un peu cassante et comme vitreuse. On yoit distinctement que cette substance est le produit d'un dépôt graduellement opéré, qu’elle fut formée par juxta-position, et que l’axe qu'elle constitue ne fut jamais organisé el n’a nullement contenu les Polypes. Les petites épines qu'offre cet axe dans plusieurs espèces, ne sont que de très-petits rameaux que les Polypes ont cessé d’allonger. Ilimporte de ne pas confondre parmi les Antipales, de véritables Gorgones dont l'axe mis à nu, tantôt par la chute accidentelle de l'écorce, et tantôt par l'art, n'offre plus d’encroùtement, Le défaut com- plet des petites pointes spiniformes de l'axe des Antipates, peut servir à faire reconnaitre cette su- percherie, ou cet accident, C'est à tort que dans une publication récente (Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge) M. Ehrenberg place le genre Antipate dans la division des Bryo- zoaires ; l’organisation des Polypes étant essentielle- ment la même que celle des Gorgones, ainsi que l’a constaté M. Gray, il paraitrait seulement que le nombre des tentacules n’est que de six au lieu de huit. (Voy. Proceedings of the zool, society. 1852. p. 41) ESPÈCES. 1. Antipate spiral. Antipathes spiralis. A. simplicissima , scabra, subspiralis, Antipathes spiralis. Soland. et EN, p. gg. t, 19, f, 1. 6, Pall. Zooph. p, 217. Esper. 2. t. 8. Rumph. Amb. 6. tab. 58. fig. C. *“ Lamour. Polÿp. flex. p. 373; Expos. méth, des Polyp. p« 14. pl. 19. fig, 1.6 ; et Encycl. p, 68. * Schweig. Handb. p. 432, *“ Cuv. Règn. anim. 2e éd, t. 3. p. 810. * Corrhipates spiralis. Blainy. Man. d'actin. p. 512. pl. 88, f. 2. Mus. n° 2. var. longissima, undalo-flexuosa. Rumph. Amb. 6. tab. 78, /ig. 4. B. Mus. n°. Mém. du Mus, vol. 1. p.47r.n°r. Habite l'océan indien, les mers de l'Ile-de-France, 2. Antipate lisse. Antipathes glaberrima. A. parcè ramosa, incurvato-flexuosa ; superficie lœvi- gatà ; spinis raris, validis, ramis interdüm anasto- mosantibus. Antipathes glaberrima. Esper. 2. p, 160, tab. 9. Knorr. Delic. tab. A r. fig. 1. Mus. no. Mém. du Mus. p. 471. n° 2. Habite... Cet Antipate, dont on voit des portions frus= tes dans les collections , constitue une espèce particu- lière très-distincte. 3. Antipate à écorce. Antipathes corticata. A. caule parcè ramoso, corticalo, spinis numerosis echinato ; cortice poris nullis. * Lamour, Polyp. flex, p. 374 ; et Encycl, p. 69. Mus. n°. Mém. du Mus. p. 472. n° 3. Habite. l’océan indien, d'après l'espèce d'huîtré dont il est chargé. 4. Antipate déchiré, Antipathes lacerata. A, caule ramoso , spinis echinalo ; ramis sarmentosis, tortuosis, sensim allenualis ; ramulis lateralibus, te- nuibus , sublaceris. * Lamour. Polyp. flex. p. 377; et Encycl. p.70. Mus. n°, Mém. du Mus. p. 472. n° 4. Habite. probablement l'océan indien. ÿ, Antipate pyramidal. Antipathes pyramidata. A. olivaceo-lutescens, nitidula ; caule rigido indiviso ; ramulis lateralibus creberrimis, quaquaversüm spar- sis, in pyramidam disposilis, dichotomis. * Lamour. Polyp. flex. p. 375 ; et Encycl. p. 69. Mus. n°. Mém. du Mus. p. 472. n0 5. Habite. probablement l'océan des Grandes-Indes. (er) . Antipate pectiné. Antipathes pectinatu. A. in plano ramosa, flabellata; ramis compressis, pinnalo-pectinatis ; ramulis filiformi-subulatis, sub- divisis ; spinis raris. Mus. n°. Mém. du Mus. p. 473. n° 6. Habite. C’est encore une espèce très-remarquable , bien distincte , et que je crois inédite. 7. Antipate en balai. Antipathes scoparia. A. ramosa, supernè paniculato-corymbosa ; ramis ra- mulisque teretibus, asperis ; ramulis ullimis, longis, filiformibus, hispidulis, scabris. An Antipathes virgata. Esper. suppl. 2. tab. 14. Antipathes dichotoma ? Pall. Zooph. p. 216. (* Lamour. en fait une espèce distincte, v. Polyp. flex. p. 374.) * Lamour. Polyp. flex. p. 376; et Encycl. p. 70. * Blain. Man. d’actin. p. 510. Marsil. Hist. de la Mer. tab. 21. f. ror. et tab, 4o. f, 179. Mus. n°. Mém. du Mus. p. 473. n° 7. Habite la Méditerranée. 8. Antipate mimoselle. Anfipathes mimosella. A. ramosissima, paniculata, expansa; ramis patenti- bus ; alternis decomposilo-pinnalis ; pinnulis selaceis, distichis, hispidis. An Antipathes ulex ? Soland. et Ell. p. 100. t. 19. Fig.7. 8. (* Suivant Lamouroux celle-ci est une espèce dis- tincte. ) Petit. Gaz. tab. 35. f. 12. (* Lamouroux rapporte celte figure à l'A. myriophylle.) * Lamour. Encycel. p. 7r. Mus. n°. Mém. du Mus. p. 473. n° 8. Habite l'océan des Grandes-Indes, la mer des Philippines, près de l'ile de Luçon. a. Antipate pinnatifide. Antipathes pinna- tifida. A.ramosa, pinnatifida; ramis palentibus, allernis, pinnalifidis ; ramulis ramusculisque echinatis, rec- tis, rigidis, anlicè propectis, distichis vel subsparsis. Lamour. Polyp. flex. p. 377. pl. 14. fig. 4; et Encycl. p.70 Habite la mer des Indes. Cette espèce paraît être très- voisine de la précédente, à laquelle Lamouroux l'avait d’abord réunie. T8 9. Antipate myriophylle. Antipathes myriophylla. A. incurva, ramosissima , in plano paniculala, subtri- pinnata ; pinnulis selaceis, brevibus, creberrimis, scabris. Antipathes myriophylla. Soland, et Ell. €. 19. f. 17. 12. Esper, suppl, 1. tab. 10. 10 ml 4 HISTOIRE DES POLYPES. * Lamour. Polyp. flex. p. 378; Expos. méth. des Polyp, p-. 32. pl. 19. fig. 11 et 12. * Blainv. Man. d'actin. p. 510. pl. 87. fig. 2. Mus. n°. Mém. du Mus, p. 473. n° 9. 2. var. minus incurva; ramulis pluribus uno latere pec- tinalis. Mus. n° Habite l'océan indien, Antipate cyprès. Antipathes cupressus. A. scabra, caudiformis ; ramulis lateralibus, brevibus, sparsis, recurvalis, bipinnalis. Antipathes cupressus. Soland, etEÏl. p. 103. Gorgonia abies, Lin. syst. nat. 61. 12. p. 1290. Antipathes cupressinæ. Pall. Zooph. p. 213. Esper. 2. tab. 3. /ig. mala, et forte suppl. 1. tab. 12. Seba. 3. €. 106. f, 1. * Lamour. Polÿp. flex. p. 380 ; et Encycl. p.72. 2. var. caule supernè diviso. Rumph. Amb, 6. t. 80. f. 2. Mus. n°. Mém. du Mus, p. 474. n° 10. Habite l'océan indien, Mon cabinet. Antipate mélèze. Antipathes larix. A. stirpe simplici, prælongé ; ramulis lateralibus, seta- ceis, longissimis , quaquaversüm sparsis , palentibus. Antipathes larix. Esper. 2. tab. 4. * Lamour. Polyp. flex. p. 376; et Encycl. zooph. p. 70. “ Blainv. Man. d’actin. p. 511. Mus. n°. Mém. du Mus. p.474. n°17. Habite la Méditerranée, dans le golfe de Venise. Mon ca- binet. Antipate fenouil. Antipathes fæniculum. A. ramosissima, laxa ; ramis infernè spinosis, subcom- pressis, ramuloso-paniculalis ; ramulis ullimis sela- ceis, lævigatis. An Antipathes fæniculacea ? Pall. Zooph. p. 207. Rumph. Amb. 6. t. 88. fig. 3? * Lamour. Encyel. p. 71. * Blainv. Man. d’actin. p. 5rr. Mus. n°. Mém. du Mus. p.475. n° 12. Habite. probablement les mers de l'Inde. Cette espèce n’est pas fort grande , et se présente sous la forme d’un petit arbuste en buisson lâche, très-rameux et pani- culé. Antipate éricoïde. Anfipathes ericoides. A. ramosissima, diffusa, subclathrata ; ramis ramulis- que filiformibus, hispidulis, intertexlis, sæpius anas- tomosantibus. An Antipatkhes ericoides ? Pall. Zooph. p. 208. Esper. 2. t. 6. * Lamour, Polyp. flex. p. 381; et Encycl. p. 72. Mus. n°. Mém. du Mus. p. 475. n° 13. Habite. probablement l'océan indien. Antipate rayonnant. Antipathes radians. A. humilis, in plano ramosissima, subspinosa ; ramis divaricato-radiantibus, hinc ramulosis. Anlipathes fœniculacea. Esper. 2. tab. 7. * Pall. Elen, Zooph. p. 207. * Lamour. Polyp. flex. p. 380; Encycl. p. 72. * Blainv. Man. d’actin. p. 5rr. Mus. n°. Mém. du Mus. p.475. n° 14. Habite... la Méditerranée? GORGONE. 15. Antipate treillissé. 4ntipathes clathrata. A.ramosissima , in lalum expansa, intricata ; ramulis coalescentibus, junioribus subselaceis. An Antipathes elathrata ? Pall. Zooph. p.212. Esper. 2. tab, 2. * Lamour. Polyp. flex. p. 382; et Encycl. p. 72. Mus. n°. Mém. du Mus. p. 475. n° 15. Habite. l'océan indien? 16. Antipate éventail. Antipathes flabellum. A. explanata, ramosissima ; ramis striatis, ad latera compressis ; ramulis lateralibus reticulatim anasto- mosantibus, subspinosis. An flabellum marinum planum ? Rumph. Amb. 6. p. 205. tab. 89. Antipathes flabellum. Pall. Zooph. p. 211. Esper. 2. t. 1. * Lamour. Polyp. flex. p. 382; et Encycl. p.73. Mus. n°. Mém. du Mus. p. 476. n° 16. Habite l'océan indien. Grande et belle espèce, tout à fait flabelliforme et réticulée. 17. Antipate ligulé. Antipathes ligulata. A. flabelliformis elathrata ; ramis compressis ; ramulis ligulatis, reticulatim coalescentibus. Antipathes ligulata. Esper. 2. p. 149. t. 5. * Lamour. Polyp. flex. p. 381; et Encycl. p. 72. Mon cabinet. Mém. du Mus. p. 476. n° 17. Habite. Cet Anlipate est moins grand et plus finement réticulé que celui qui précède. + 18. Antipate plumeux. Antipathes pennacea. A. ramosa, subincurva ; pinnulis selaceis, creberri- mis, hispidis. Pall. Elench. Zooph. p. 269. Rumph. Herb. Amb. VI. p. 209. Bosc. vers. t. 3. p. 40. Lamour. Polyp. flex. p. 379; et Encycl. p. 71. Habite l'océan indien. + 19. Antipategrande plume. 4ntipathes eupteridea. A. simplicissima, pinnata ; caule subtriquetro ; pinnu- lis selaceis simplicibus, eleganter incurvis. Lamour. Encycl. p. 7r. Habite les côtes de la Martinique. + 20. Antipate subpinné. Antipathes subpinnata. A. ramosa, pinnala, hispida; pinnulis setaceis, al- ternis ; pinnulis aliis, sed raris, transversè exeunlibus. Sol. et Ellis. Zooph. p. 107. pl. 19. fig. get 10. Lamour. Polyp. flex. p. 359; Expos. méth. des Polyp. p. 32. pl. 19. fig. get 10; et Encycl. p. 72. Blainv. Man. d'actin, p. 5rr. Habite la Méditerranée. Ÿ 21. Antipate de Bosc. Antipathes Bosci. A. flexuosa, ramosa ; ramis divaricalis ; apicibus seta- ceis. Lamour, Polyp. flex. p.375. pl. 14. fig. 5 ; et Encycl.p. 6q. Habite les côtes de la Caroline. Ÿ 22. Antipate alopécuroïde. Antipathes alopecu- roides. A.ramosa ; ramis arclè paniculalis, hispidis, selaceis. DE LAMARCK, T. 1, Gi 19 a Soland. et El. Zooph. p. 102. Lamour. Polyp. flex. p. 375; et Encycl. p. 69. Habite les côtes de la Caroline du Sud. GORGONE. (Gorgonia.) ] Polypier fixé et dendroïde, composé d’un axe central et d’un encroutement corticiforme. Axe épaté et fixé à sa base, caulescent, rameux, substrié en dehors, plein, corné, flexible. Encroûtement recouvrant l'axe et ses rameaux; mou, charnu, et contenant les Polypes dans l’état frais; spongieux, poreux, friable dans son dessé- chement, et parsemé de cellules superficielles ou saillantes. Huit tentacules en rayons à la bouche des Polypes. Polyparium fixum, dendroideum, axe centrali crustäque corticiformi compositum. Axis, basi explanatà fixväque, caulescens, ra- mosus, substriatus, solidus, corneus, flexilis. Crusta corticalis axem ramosque vestiens; în vivo mollis, carnosa, poly pifera ; in sicco spongiosa, porosa, friabilis, oscula cellularum ad superficiem insculpta, vel prominula. T'entacula 8 ados Polyporum. OgservarTions. — Si l’on se représente un axe entièrement corne , flexible , épaté et fixé à sa base, s’élevant comme une tige, se ramifiant ensuite comme un arbuste, s’amincissant graduellement vers son sommet, et recouvert, sur le tronc et sur les branches, d’une chair corticiforme, assez épaisse, molle et polypifère dans l’état frais ; spon- gieuse, poreuse, friable, mais persistante dans son état de desséchement ; offrant alors à sa superficie des cellules éparses ou sériales, on aura une juste idée d’une Gorgone. Les Polypiers dont il s'agit sont donc essentielle- ment composés de deux sortes de substances bien distinctes , savoir : 1° D'un axe qui occupe le centre de la tige et de ses rameaux ; 90 D'une chair enveloppante ou encroütante qui recouvre l’axe dans toute sa longueur. L’axe central des Gorgones est un corpshomogène, d’une nature cornée, parfaitement plein, non or- ganisé, et qui n’a jamais contenu les Polypes ni aucune portion de leurs corps. Il est le résultat d’une sécrétion de leur corps, d’un dépôt qui s’est épuré par le rapprochement vers le centre de par- ties d’une nature tout à fait cornée, et qui s’est opéré par juxtaposition, postérieurement aux ani- maux qui y ont donné lieu. La cassure de cet axe est lisse, comme vitreuse; et si elle offre quelque- fois différentes couches superposées à l'extérieur , c’est parce qu'il s’est accru en épaisseur par de nou- veaux dépôts extérieurs provenus des nouvelles gé- nérations de Polypes qui se sont succédé pendant la formation du Polypicr. Souvent la surface exté- rieure de cet axe conserve les impressions du 21 596 corps des Polypes qui se prolonge le long de cette surface , et alors l'axe est strié en dehors. La chair qui enveloppe l’axe des Gorgones est d’une nature et dans une circonstance bien diffé- rentes de celles de l'axe; car cette chair est la seule partie du Polypier qui contienne les Polypes , et sa nature est évidemment hétérogène, En effet, cette même chair est composée d’un mélange de particules terreuses etde matière animale gélatineuse sécrétées ou exsudées, formant un tout très-distinct du corps même des Polypes. S’il est probable que les Polypes, immergés dans cette chair, adhèrent les uns aux autres par leur partie postérieure , il l’est aussi qu'ils n'adhèrent nullement à cette chair; car on n’en voit aucune trace, et elle ne peut être autre chose que le résultat d’une exsudation de ces ani- maux. En se desséchant, cette chair forme sur l’axe qu’elle enveloppe, une croûte corticiforme , plus ou moins épaisse selon les espèces, poreuse, comme terreuse, et plus ou moins friable. Sa surface pré- sente les ouvertures des cellules qui contenaient les Polypes : elles sont tantôt éparses et tantôt disposées par rangées plus ou moins régulières. La face interne de cette croûte corticiforme mon- tre aussi, comme la surface de l'axe, des stries longitudinales plus ou moins marquées, quine sont que les impressions du corps des Polypes qui se prolongent entre l’axe et la chair enveloppante; et il est facile de s'assurer par l'observation, que le corps d'aucun Polype n’a pénétré dans l’intérieur de l'axe. Ainsi, l'observation constate qu’il n’y a absolu- ment rien de végétal dans les Gorgones, que non- seulement la croûte poreuse de ces Polypiers , mais encore l'axe plein et corné qui la supporte , sont des matières étrangères aux Corps des animaux de ce genre, et que ces matières, bien séparées de ces corps, en sont des productions immédiates. [ Les Gorgones , dont on a étudié l’organisation, ont une structure tout à fait semblable à celle des Polypes du Corail. La consistance et l'épaisseur de la portion corti- cale des Polypes et la disposition des espèces de cel- lules creusées dans son épaisseur varient, et en se fondant sur ces considérations , Lamouroux a séparé du genre Gorgone un assez grand nombre d'espèces dont il a formé les genres Plexaure, Eunicée, Primnoa et Muricée. Ce naturaliste réserve le nom de GorGone aux espèces dont J’axe est cylindrique et la portion corticale crétacée par la dessiceation, mince et unie ou tuberculeuse; ses PrExAUREs ont l'axe comprimé et la portion corticale subéreuse, à surface unie ; ses Eunrcées (1) ont l'axe comprimé et Ja portion corticale subéreuse comme les Plexaures; mais la surface de celle-ci, au lieu d'être unie, est garnie de mamelons polypeux, saillants et épars; (1) H'est à noter que le nom d'Eunice avait déjà été employé par M. Cuvier, pour désigner un genre d’Annélides. (2) Il est même bien probable qu'il existe dans cette longue * HISTOIRE DES POLYPES. ses Muricées ont l’axe cylindrique ou comprimé à l’aisselle des rameaux, la portion corticale d’é- paisseur moyenne et les cellules en forme de mame- lons très-saillants, épais, squammeux et percésd’une ouverture étoilée à huit rayons; enfin ses Primvoas ont les mamelons allongés, piriformes, pendants et squammeux. Ces divisions génériques ont été adoptées par M. de Blainville dans son Manuel d’Ac- tinologie et par M. Ehrenberg dans son travail sur les Polypes de la mer Rouge , mais ce dernier au- teur en modifie des caractères : dans sa méthode le genre Primnoa comprend les Gorgoniens dont les Polypes sont squammeux extérieurement, et le genre Muricea, ceux dont les Polypes sont hérissés de spicules à leur surface externe ; les Zunicées n’ont ni écailles ni spicules saillantes à leur surface, et leurs Polypes yerruqueux pendant la contraction, sont épars et point disposés par séries latérales. Les Plexauwres ont également les Polypes épars, mais complétement rétractiles et point en forme de ver- rues pendant la contraction. Enfin les Gorgones proprement dites ont pour caractère d’avoir les Po- lypes disposés non en séries, mais par bandes la- térales séparées par une ligne ou sillon médian. M. Ehrenberg distingue encore, parmi les Gorgones dè Lamarck, un sixième genre qu’il nomme Pfero- gorgia, et qui se distingue par la disposition sériale régulière des Polypes. E.] Les espèces de Gorgones déjà observées sont très- nombreuses ; mais leurs caractères distinctifs sont encore si imparfaitement déterminés qu'il est sou- vent difficile de les reconnaître , surtout les bonnes figures n'étant encore qu’en petit nombre (2). En conséquence, je vais me borner à la citation de celles que j'ai pu voir, et sur lesquelles je ne donnerai que quelques notes essentielles. _ ESPÈCES. -* Cellules, soit superficielles, soit en saïllies granu- leuses ou tuberculeuses. 1. Gorgone éventail. Gorgonia flabellum. G. ramosissima, flabellatim complanata, reliculata ; ramulès creberrimis, subcompressis, coalescentibus; os- culis minimis sparsis. Gorgonia flabellum. Lin. Soland. et EI. p. 92. n°18. Flabellum Peneris. Ellis. corail. t. 26. fig. A. Esper. 2. tab. 2, 3. et 3 A. * Gorgonia flabellum. Lamour. Polyp. flex. p. 403; et Encyclop. p. 441. 3 * Flem. British. anim. p. 5rr. * Blainv. Man. d’actin. p. 505. liste d'espèces un grand nombre de doubles emplois, et ce genre de Polypes est un de ceux dont la révision approfondie serait la plus nécessaire, E. GORGONE. 527 Mus. n°. Mém. du Mus. vol. 2. p, 59. n° 1. Habite l’océan indien, américain , et la Méditerranée. * Les rameaux de cette Gorgone sont fortement compri- més latéralement et tuberculeux; les oscules ne font aucune saillie à la surface de la couche corticale; ils sont creusés perpendiculairement à cette surface, et sont épars sans laisser d'espace médian lisse, et sans affecter aucune disposition régulière. 2, Gorgone réseau. Gorgonia reticulum. G. ramosissima, flabellatim complanata , reliculata, indivisa ; ramulis teretiusculis, decussatim coalitis, obsoletè granulosis ; cortice rubro. G. reticulum. Pall. Zooph. p. 167; et G. clathrus. p.168. (* Lamour. distingue cette dernière espèce de la pré- cédente. ) An. G. ventalina ? Esper. 2. tab. r. * Lämour. Polyp. p. 405; et Encycl. p. 442. Habite l'océan indien, Mon cabinet. Mém. du Mus. vol. 2. P: 79: n° 2. * Oscules petits, épars partout, mais montrant cependant une tendance à former des rangées longitudinales; point d'espace médian lisse, si ce n'est sur quelques grosses branches dont les Polypes ont commencé à dis- paraître; sur la tige point d'oscules , mais des sillons; un où deux sillons médians sur quelques-unes des pre- mières branches; il n’y a à cet égard rien de régu- licr. 3. Gorgone à filets. Gorgonia verriculata. G.ramosa, flabellata, amplissima'; ramulis divaricatis, reliculalim coalescentibus ; cortice albido ; poris ver- rucæformibus, sparsis. Gorgonia reliculata. Soland. et EIl. t. 17. Gorgonia verriculata.Esper. 2. tab. 35. * Lamour. Polyp. flex. p. 404; Expos. méth. des Polyp. p. 33. pl. 17; et Encycl. p. 442, Mus. n°. Mém. du Mus. vol. 2.p. 80. n° 3, Habite les mers de l'Ile-de-France, l'océan Indien. C'est une des plus grandes espèces de ce genre. 4. Gorgone umbracule. Gorgonia umbraculum. G. ramosissima, flabelliformis, subreticulata ; ramis Lerelibus, granulalis, rubris, creberrimis. Gorgonia umbraculum. Soland. et Ell. p. 80. tab, ro. Seba. Mus. 3.t. 107. n° 6. An Gorgonia granulata ? Esper. 2. tab, 4. Mus. n°. Mém. du Mus. vol. 2. p. 80. n° 4. Habite l’océan des Grandes-Indes, les mers de la Chine. Cossigny fils. * Les rameaux de cette espèce sont un peu aplatis et légè- rement verruqueux : les oscules sont peu distincts et épars; enfin, sur les grosses branches on remarque quelques sillons obliques, qui semblent diviser la couche corticale en bandes assez Jarges; mais sur les ramuscules on ne distingue ni sillons ni espace mé- dian nu. 5. Gorgone raquette, Gorgonia retellum. G. in plano ramasissima, subreliculata ; ramulis late- ralibus, brevibus, subtransversis; cortice albido, granuloso. An Gorgonia furfuracea ? Esper. v. t. 41. * Gorgonia retellum. Lamour. Polyp. flex. p. 406; et Encycl. p.442. " Muricea furfuracea. Ehrenb. op, cit. p. 135. 8. 9. 10. Mus. n°. Mém. du Mus. 2. p. 80. n° 5, Habite. l'océan Indien? Gorgone serrée. Gorgonia stricla. G.ramosissima , flabellata, subreticulata, rubra; ra- mis crebris, striclis; ramulis lateralibus, brevibus, patentioribus ; granulis minimis, creberrimis. An Gorgonia sasappo ? Esper. 2. p.46. (ab. 9. Synony- mis exclusis. Mus. n°. Mém. du Mus. p. 81. n° 6. * Lamour. Polyp. flex. p. 408; et Encyel. p. 443. * Blainv. Habite. Elle a des rapports avec la précédente. Gorgone lâche. Gorgonia laxa. G. lasè ramosa, flabellalim explanata; ramis subde- pressis, lævibus; ramulis crebrès, eurvulis; poris se- rialis, submarginalibus. * Lamour. Polyp. flex. p. 98; et Encycl. p. 44o. Mus, n°. Mém. du Mus.p. 81. n°5. Habite. Celle-ci semble tenir quelque chose de la Gor- gonia patula. Soland. et Ell. p. 88. tab. 15. f. 3. * Les rameaux sont un peu aplatis et ne présentent d'os- cules que sur les parties latérales; ces ouvertures n'y forment pas de saillie, et constituent, de chaque côté de l'axe, plusieurs séries irrégulières, séparées par un es- pace médian, non perforé, qui ne présente du reste aucun sillon médian ; il n'existe aussi point de sillons longitudinaux dans la portion corticale de la tige prin- cipale du Polypier. Gorgone flexueuse. Gorgonia flexuosa. G. ramosissima, flabellata; ramis ramulisque dicho- ! tomo-divaricalis, flexuosis, reticulatim expansis, nodulosis ; carne auranti& , crassiuseul&. An Gorgonia reliculum ? Pall. Zooph. p.167. Esper. suppl. 1. p. 16r. tab. 44. Mus. n°. Mém. du Mus. p. 81. n° 8. . * Lamour. Polyp. flex. p. 898 ; et Encycl. p. 44o. Habite, l'océan Indien ? * Couche corticale très-friable; oscules peu distincts, situés au sommet de tubercules verruqueux épars, Gorgone écarlate. Gorgonia flammea. G. ramosa, complanala-flabellata, pinnata, coccinea ; caule ramisque compressis ; osculis parvis, sparsis, superficialibus. Gorgonia flammea. Soland. et Ell. p. 80. tab. xr. Gorgonia palma. Esper. 2. tab.5. Pall. Zooph. p. 189. * Lamour. Polyp. flex. p. 399; Expos. méth, des Polyp. p- 35. f. 1; et Encycl. p. 440. * Gorgonia palma. Ehreub. op. cit. p. 143. 2. eadem ramulis obsolelè granulatis. Mus. n°. Mém. du Mus. p. 81. n° 9. Habite les mers du cap de Bonne-Espérance, l'océan Indien. * Les oscules sont épars et ne décèlent aucune tendance à une disposition bilatérale ; ils ne font pas saillie à la surface de l'enveloppe corticale, et sont souyent un peu rébordés ; il n'y a point de sillon sur la surface de la couche corlicale, enfin l'axe corné est un peu com- primé. Gorgone piquetée. Gorgonia pelechizans. G. ramosa, flabellala ; ramis compressis, pinnalis ; 21" 11 12. 15. HISTOIRE DES POLYPES. cortice flavo; osculis purpureis, seriatis, submargi- nalibus. Gorgonia petechizans. Pall. Zooph. p. 196. Gmel. p. 3808. Esper. 2. tab. 55. p. 13. Gorgonia abietina. Soland. et El]. p. 95. t. 16. * Gorgonia ceratophyta.Yorsk. Desc. anim.p. . * Gorgonia pelechizans. Lamour. Polyp. flex. p. 398; Expos. méth. des Polyp. p.43. pl. 16; et Encycel.p. 440. * Blainv. Man. d'actin. p. 505. * Ehrenb. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. p. 144. Mus. n°. Mém. du Mus. p. 82. n° 10, Habite l'océan Atlantique et les côtes d’Afrique. Mon ca- binet. Gorgone tuberculée. Gorgonia tuberculata. G. arborescens, ramosa, flabellata , subreticulata ; ra- mulis tortuosis, sæpè coalescentibus ; tuberculis spar- sis, inæqualibus. Gorgonia tuberculata. Esper. 2. tab. 37. f. 2. et fortè fig. x. * Lamour. Polyp. flex. p. 409 ; et Encyel. p. 443. * Blainv. Man. d’actin. p.505. Mus. no. Mém. du Mus. p. 82. n° 11, Habite la Méditerranée, sur les côtes de l'ile de Corse. *“ On voit dans la collection du Muséum un échantillon gi- gantesque de cette espèce de Gorgone, dont le tronc égale la grosseur du bras. Les cellules polypifères ont la forme de verrues grandes, déprimées, en général un peu creusées en fossette au milieu, de grosseur très- inégale et éparses. Gorgone verruqueuse. Gorgonia verrucosa. G. laxè ramosa, flabellata ; ramis teretibus, flexuosis, proliferis, verrucosis ; carne albidà. Gorgonia verrucosa. Lin. Soland. et Ell. p. 89. Seba.Mus. 3. €. 106. n° 3. Esper. 5. t. 16. fig. mala. * Cavolini. Polypi marini. p. 7.pl. 1. * Schweig. Handb. p. 433. * Flem. Brit. anim. p. 512. * Lamour. Polyp. flex. p. 41x; et Encycl. p. 444. * Delle Chiaje. An. senza vert. di Nap. t. 35. p. 27.pl. 33. f- 4 7e Mus. n°. Mém. du Mus. p. 82. n° 12. Habite la Méditerranée, l'océan américain. Mon cabinet. (M. Fleming a constaté que la Gorgone figurée par So- werby sous le nomde G. viminalis (Brit. Mis. pl. 40) ap- partient à cette espèce). Gorgone granifère. Gorgonia granifera. G. in plano ramosissima, flabellata ; ramis ramulisque tenuibus, flexuosis, proliferis, subcoalescentibus, graniferis ; cortice albido. * Lamour. Polyp. flex. p.407; et Encycl. p. 442. Habite l'océan Indien. Envoi de Commerson et de M. Ma- thieu. Mus. n°. Mém. du Mus. p. 83. n° 13. * La Gorgone granifère de Lamarck me paraît être la même que la Gorgone couronnée de Pallas, figurée par Esper ( G. placomus. pl. 33). Les tubercules prolifères sont saillants etont la forme de grains arrondis terminés supérieurement par un cercle dont l'intérieur est oc- cupé par 8 languettes triangulaires, réunies par la pointe. La couche corticale est très-mince, granuleuse 14 et sans sillons distincts. Les branches sont très-rameu- ses et se soudent fréquemment entre elles. Gorgone couronnée. Gorgonia placomus. G. ramosa, flabellatim explanata, rigidula; ramis Leretibus, granuloso-verrucosis ; verrucis creberri- mis, sparsis, subcoronalis. Gorgonia placomus. Pall. Zooph. p. 201. Soland. et Ell. p. 86. Ellis. Corall. tab. 27. fig. a. A. A. 1, 2, 3. Esper. 2. tab, 33, 34. 34. A. Gmel. p. 3799. *“ Lamour. Polyp. flex. p. 409;et Encycl. p, 443. * Flem. p. 512. *Blainy. Man. d'actin. p. 505. 2. var. ramis subcompressis. * Muricea placomus. Ehrenb. Mém. sur les Polypes de la mer Rouge. p.134. Mus. n°. Mém. du Mus.p. 83. n° 14. Habite la Méditerranée. * La Gorgone couronnée de Lamarck ne paraît pas diffé- rer spécifiquement de la verruqueuse. Gorgone amaranthoïde. thoïdes. Gorgonia amaran- G. ramosq , laxa, flabellata ; ramis raris, crassis, te- relibus, oblusis ; verrucis creberrimis, subimbricalis. Mus. n°. Mém. du Mus. n° 15. “Lamour. Polyp. flex. p. 410; et Encycl. p. 444. Habite. Celle-cin’est peut-être qu'une variété de la précé- dente; maiselle en diffère singulièrement par son aspect. Gorgone fourchue. Gorgonia furcata. G. laxè ramosa, dichotoma, humilis; ramis teretibus, raris, variè curvis ; corlice albo, obsoletè verrucoso. An Knorr. Delic. tab. A. 5. f. 1. * Lamour. Polyp. flex. p. 410 ; et Encycl.p. 444. * Blainv. Man. d’act. p. 505. Mus. n°. Mém. du Mus. p.83. n° 16. Habite la Méditerranée? sur un Millepora polymorpha. Gorgone pinnée. Gorgonia pinnata. G.ramosa, pinnata; pinnulis linearibus, distichis, creberrimis ; oseulis in marginibus seriatim disposi- tis ; atibus pinnularum selosis. (a) Cortice purpurascente. Gorgonia setosa. Lin. Esper. 2. tab. 17. Gorgonia acerosa. Pall. Zooph. p. 172. (b) Cortice albido-flavescente. Gorgonia pinnata. Soland. et Ell. p. 87. tab. 14. f. 3. * Pall. Elench. p. 174. Gorgonia acerosa. Esper. 2. tab. 31. * Pall. Elench. p. 172. Gorgonia americana. Gmel. p. 3799. ; (c) Sanguinolenta ; pinnulis longissimis ; Polypis elon- gatis atro-purpureis. * Gorgonia sanquinolenta ? Pall. Elench. p. 175. Mus. n°. Mém. du Mus. p. 84. n° 17. * Gorgonia pinnata. Lamour. Expos. méth. des Polyp. p- 32. pl. 12. fig. 3; et Encycl. p. 440. * Blainy. Man. d’act. p. 505. Habite l’océan des Antilles. Mon cabinet. * Ce Polypier se compose d'une tige principale, des deux côtés de laquelle naissent un grand nombre de bran- ches. L’axe est arrondi et la couche corticale se com- pose d’un certain nombre de colonnes longitudinales, 18. 19. 20. 21. GORGONE, droites, parallèles et intimement unies entre elles : à la partie inférieure de la tige principale, ces cles sont au nombre de 15 à 16et ne présentent pas d'oscules; mais sur les branches et les ramuscules, on n’en compte ordinairement que 2, qui offrent chacune une série longitudinale d'oscules. Il en résulte que là où il existe des oscules, ces ouvertures n'occupent que les côtes ou parties latérales de l’axe et forment de chaque côté une seule rangée séparée de sa congénère par un sillon médian bien distinct. Gorgone gladiée. Gorgonia anceps. G, ramosa, subdichotoma ; ramis cortice complanato gladiatis ; marginibus osculiferis. Gorgonia anceps. Lin. Soland. et Ell. p. 89. n° 15. Pall. Zooph. p. 183. Esper. 2. tab. 7. * Lamour. Polyÿp. flex. p. 395; et Encycl. p. 437. * Flem. p. 512. * Blainv. Man. d’actin. p. 505. * Plerogorgia anceps. Ehrenb. op. cit. p. 145. Mus. n°. Mém. du Mus.p. 84. n° 18. Habite les mers d'Amérique, l'océan Atlantique près des côtes d'Angleterre. * Cette espèce, très-remarquable, diffère beaucoup de toutes les autres. L'axe corné est très-grêle, mais la partie corticale, forte, épaisse, très-comprimée ; elle ‘ ne présente pas de sillon médian, n’est pourvu d'oscules que sur les bords latéraux, qui sont tranchants. Ces ouvertures y forment une série simple , et leur contour n'est pas du tout saillant. Gorgone citrine. Gorgonia citrina. G. humilis, ramosissima ; ramulis cylindraceis, obso- letè depressis, granulalis ; cortice albido-flavescente; osculis prominulis. Gorgonia citrina. Esper. 2. t. 38. Mus. n°. Mém. du Mus. p.84. n° 19. * Lamour. Polÿp. flex. p. 412; et Encycl. p. 444. Habite. l'océan américain? * Couche corticale d'épaisseur moyenne, hérissée de tu- bercules polypifères, arrondis, assez saillants, et percée d'un oscule dirigé très-obliquement en haut. Cette espèce établit à quelques égards le passage entre la G. verruqueuse et la G. faux-antipate. Gorgone rosée. Gorgonia rosea. G. dichotomo-ramosa, in plano expansa; ramis sub- pinnalis ; ramulis lerelibus, inæqualibus, ascenden- libus ; carne roseä ; poris subserialis, oblongis. An Gorgonia ceralophyta. Lin. Pall. Zooph. p. 185. Gorgonia miniacea, Esper. 2. t, 36. *“ Lamour. Polyp. flex. p. 401; et Encycl. p. 44r. Mon cabinet. Mém, du Mus. 2. p. 157. n° 20. Habite la Méditerranée , l'océan Atlantique. * Cette espèce se rapproche beaucoup par sa structure de la Gorgone pinnée ; mais la portion corticale est plus épaisse et plus spongieuse et n’est guère distinctement cannelée que sur les plus grosses branches, Les oscules sont latéraux mais disposés en séries moins régulières, et l’espace médian qui les sépare ne présente sur les rameaux aucun sillon médian distinct. Gorgone à verges. Gorgonia virgulata. G. ramosa, laxissima; ramis terelibus, gracilibus, subsimplivibus, virgalis ; osculis subserialis. 19 a ot 19 Le) Seba, Mus. 3. t. 107. n° 3? An Gorgonia ceratophyta? Esper. 2. t. 19. “Lamour. Polyp. flex. p. 412; et Encycl. p. 444. Mus. n°. Mém. du Mus. 2. p. 157. n° 21, Habite l'océan Atlantique américain. Mon cabinet. * Les oscules prennent par la dessiccation la forme de petites fentes longitudinales non saillantes ; ils sont dis- posés par séries longitudinales assez régulières, mais non pas sur les côtes des branches seulement, comme dans l'espèce précédente; chaque ‘branche en porte plusieurs rangées non symétriques, il n'existe par cor- séquent pas de sillon médian. Gorgone sanguine. Gorgonia sanguinea. G. ramosa ; ramis erectis, gracilibus , Lereli-selaceis ; carne purpured ; osculis oblongis , subseriatis. Mon cabinet. Mém. du Mus. 2, n° 22. * Lamour. Polyp. flex. p. 400 ; et Encycl. p. 44r. * Ehrenb. op. cit. p. 143. Habite. * La structure de cette espèce est très-analogue à celle de la G. rosée (n° 20). La disposition des oscules est encore latérale mais moins régulièrement sériale; l’espace non perforé qui occupe le milieu des branches et sépare les oscules , ne présente de sillon médian bien distinct que dans les rameaux de moyenne grosseur. Gorgone graminée. Gorgonia graminea. G. ramis erectis, subfasciculatis, gracilibus, teretibus, Junceis ; carne albidà ; poris oblongis, sparsis. * Gorgonia viminalis. Pall. Elench. p. 184. * Lamour. Polyp. flex. p. 414 ; Expos. méth. des Polyp. p- 34. pl. 12. fig. 1; et Encycl. p.445. * Plexaura viminalis. Ehrenb. op. cit. p.14r. Mus. n°. L 2. var. subluberculosa. Gorgonia viminalis. var. Esper. 2. tab, XI. A. *“ Gorgonia Bertholonii. Lamour. Polyp. flex. p. 414; et Encyclop. p. 445. Mon cabinet. Mém. du Mus, 2. n° 3. Habite la Méditerranée. Gorgone moniliforme. Gorgonia moniliformis. G. simplezx , filiformis, erecta ; cellulis prominulis , tur- binatis, apice umbilicatis , subsparsis ; carne albidä, membranaceà. Mus. n°. Mém. du Mus. 2. n°24, * Lamour. Polyp. flex. p. 420 : et Encycel. p. 447. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le- sueur. * Couche corticale fort mince, mais hérissée de tubercules polypifères, épars, très-gros et très-saillants, ayant à leur sommet un oseule. Gorgone nodulifère. Gorgonia nodulifera. G. rumoso-paniculata, planulata, ramis ramulisque alternis, noduliferis : carne auranti&, squammulosä; nodulis allernis, albis, subspongiosis. Mus. n°. Mém. du Mus. 2. n° 25, * Lamour. Polyp. flex. p. 416; et Encycl. p. 446. Habite... les mers de la Nouvelle-Hollande? Péron et Lesueur. 26. Gorgone blonde. Gorgonia flavida. G.ramosa, subpinnata, conferto-cespilosa ; ramulis 350 28. 29. 51. HISTOIRE DES POLYPES. Leretibus, numcrosis; carne flavidä; poris crebris, sparsis. Mus. n°. Mém,. du Mus. n° 26. Seba. Mus. 3. €. 107. f. 8. *“ Lamour. Polyp. flex. p. 402; et Encycel. p.441. abite l'océan des Antilles. Mauger. “Couche corticale très-épaisse; oscules un peu oyalaires, très-béants, à bords perpendiculaires, point saillants et épars sur la surface des branches, Gorgone violette. Gorgonia violacea, G. in plano ramosa, pinnala, depressiuscula ; ramulis crebris , cylindraceis, subgranulalis; carne violaceà. Gorgonia violacea. Pall. Zooph. p. 176. Esper. 2. tab. 12. Mus. n°. Mém. du Mus. 3. n° 27: * Pterogordia violacea. Ehrenb. op. cil. p. 146. * Lamour. Polyp. flex. p. 408; et Encyel. p. 445. Habite les mers d'Amérique. Gorgone penchée. Gorgonia homomalla. G. ramosissima; ramis leretibus, dicholomis, ascen- dentibus et subcernuis; corlice crasso; osculis sparsis. Gorgonia homomalla. Esper. 4. t. 29. (a) Cortice fusco-nigrescente. (b) Cortice cinereo-rubente. (c) Cortice cinereo. Mus. n° Mém. du Mus. 2. n°, 2. * Plexaura homomalla. Lamour. Polyp. flex. p. 430. * Delonch. Encycl. p.629. * Blainv. Man. d'actin. p. 609. Habite les mers d'Amérique. Gorgone vermoulue. Gorgonia vermiculata. G,ramosa, dichotoma ; ramis ereclis, longis, terelibus; cortice crasso; osculis superficialibus, rotundatis, creberrimis, sparsis. An Gorgonia suberosa ? Soland. et EI. p. 93: Mon cabinet, 2. eadem humilior et debilior. = Gorgonia porosa. Esper. 2. tab. 10. Mus. n°. Mém. du Mus. 2. n° 29. * Plexaura friabilis? Lamour. Polypes flex. p. 430; et Expos. Méth. des Polyp. p. 35. pl. 18. fig. 3. * Delonch. Encycl. p. 628. * Blainv. Man: d’actin. p. 509. Habite. l'océan indien ? “Lesosculessontirrégulièrementéparssur toutes les parties du Polypier , et ne font aucune saillie. Cette espèce a la plus grande analogie avec la G. multicaude, les os- cules sont cependant plus rapprochés et plus ronds, et la couche corticale paraît être d’une texture plus su- béreuse. Gorgone porte-sillon. Gorgonia sulcifera. G. in plano ramosa, laxa, altissima; ramulis sæpius se- cundis, ascendentibus; cortice tenui luteo-rubente,obso- letè verrucoso ; sulco ad caulemramosque decurrente. An Gorgonia suberosa. Esper. Suppl. 1. €. 49. Mus. n°. Mém. du Mus. 2. n°. 30. * Lamour. Polyp. flex. p. 412. et Encycl. p. 444. Habite l'océan Indien. Gorgone peclinée. Gorgonia pectinata. G. ramis obliquè erectis, pectinalis ; ramulis erebris, secunils ascendéntibus, subgraänulosis; carné rubrd. 19 Seba. Mus. 3. £. 105. f, 1, a Gorgonia pectinata. Gmel. p. 3808. Pall. Elench. Zooph. p. 179. Soland, et Ell, p. 85. Mus. n°. Mém. du Mus. 2. n° 31. * Lamour. Polyp. flex. p. 416 ; et Encÿcl. p.446. Habite l'océan des Moluques. * Oscules occupant le sommet dés mamelons ou verrues, médiocrement saillants, disposés tout autour des bran- ches et ne montrant qu'une faible tendance à un ar- rangement sérial. * Cette espèce se rapproche pat sa strticture de là Gor- gone rosée, La substance corticale est finement cannelée et semble composée d'un certain nombre de colonnes longitudinales comme dans la G. pinnée, mais dont chacune présente ici, même sur le bas de la tige prin- cipale , une série linéaire d’oscules; les sillons qui sépa- rent ces diverses rangées de cellules sont plus distincts que dans aucune autre espèce dont nous ayons eu l’oc- casion d'examiner la structure. À la naissance de chaque branche latérale, les colonnes corticales, sur le trajet desquelles celle-ci est placée, se recourbent en dehors et remontent le long de la face externe, tandis que d’autres colonnes semblables, qui naissent dans l’ais- selle de ce même rameau, remontent le long de la tige comme le faisaient primitivement ceux dont nous venons de parler ou bien suivent la face supérieure de la nouvelle branche. Sur les rameaux terminaux il ya seulement 2 rangées de cellules, une de chaque côté, mais on ne distingue pas de sillon médian. Gorgone sarmenteuse. Gorgonia sarmentosa. G.ramosà, paniculala ; ramis tenuibus, terélibus, sul- calis ; carne lenui, rubescenle ; oseulis subserialis. Mus. n°. Mém. du Mus. n° 32, À 2. eadem cortice lutescente. ‘ Gorgonia sarmentosa. Esper. 2. tab. 21. etSuppl. r.t. 45. * Lamour. Polyp. flex. p. 415 ; et Encycl. p. 445: * Blainv. Man. d’actin. p. 506. Habite la Méditerranée? Cette espèce se rapproche de la G: porte-sillôn par ses rapports. Gorgone blanche. Gorgonia alba. G. ramosa, subcompressa ; ramis subpinnatis, erectis ; ramulis teretibus ; carne candidà ; osculis sparsis. Mus. n°. Mém. du Mus. 2. n° 33. * Lamour. Encycl. p. 445. Habite. Cette Gorgone est petite, et ne parait s'élever qu’à deux décimètres de hauteur. Gorgone jonc. Gorgonia juncea. G. simplicissima, longissima, teres; carne ochraced , subminiat ; osculis crebris, sparsis, subgranulatis. An Gorgoniajuncea. Soland. et Ell. p. 8r. Esper. Suppl, 2. tab. 52. Mus. n°. Mém. du Mus. 2. n° 34. * Lamour. Polÿp. flex. p. 419; et Encycl. p. 447. Habite l'océan américain. “ Oscules ovales , perpendiculaires à l'axe du Polypier, serrés et épars ; à la partie supérieure de la tige, ils sont situés à l'extrémité de petites élévations verru- queuses, saillantes; mais vers le bas, ils ne dépassent guère la surface de la couche cortieale, les verrues qui les portent devenant comme immergées dans celle- ci. L'axe est cylindrique, très-dur ct composé dé coù- chies concentriques bieñ distinctes. GORGONE. 35. Gorgone allongée. Gorgonia elongata. G. longissima, dichotoma ; ramis junceis; cortice ru- bescente ; céllulis papillaribus, erectis, laxissimè im- bricatis. Gorgonia elongalæ. Pall. Zooph, p. 179. Soland. et EIl. p. 96. Esper. Suppl. 2. t. 55. Mon cabinet. Mém. du Mus. 2. n° 35. * Lamour. Polÿp. flex. p. 419 ; et Encycl. p. 446. Habite l'océan Atlantique. Elle est aussi longue que la précédente, et à peu près de la même couleur. + 55 a. Gorgone étalée. Gorgonia patula. G. compressa, tortuosè ramosa, subpinnala, ruberrima; osculis distichis, Subrotündis, halone subalbido in- clusis ; osse subfusco corneo. Sol: et EH: p. 88. pl. 15. fig. 8 et 4. Lamour. Polÿp. flex. p. 399; Expos. méth. des Polyp. p-33. pl. 15. fg. 3 et4; et Encycl: p. 4/0. Habite la Méditerranée, Ÿ 55 b. Gorgone d'Olivièr. Gorgonia Oliviert. G. parûm ramost, teres} ramis paululäm fletuosis ; cellulis minutis linearibus: Gorgonia juncea. Bosc. Vers. t. 3. p. 30. pl. 27. fig. 1. 3. Gorgoñia Olivieri. Lamour. Polyp. flex. p. 400 ; et En- cycl. p. 44r. Habite les mers de l'Amérique septentrionale, Ÿ 95 c. Gorgonie rhizomorphe. Gorgonia rhizo- morpla. G. ramosa, ramis sparsis, élongalis, rhizomorphis ; . cortice bruneo ; osse subcorneo. Lamour, Polÿp. flex. p. 4ot ; ét Encycl. p. 441. Blainv. Man. d'actin. p. 505. Habite les côtes de Biaritz, près Bayonne. f 55 d. Gorgone sasappo. Gorgonia sasappo. G. dichotoma, teres; raïnis divaricatis virqalis ; cor- tice rubro; cellulis undique piloso-muricalis. Pall. Elench. Zooph. p. 188. Esper. t. 2, p. 49. pl. 9. Lamour. Polyp. flex. p. 402; et Encycl. p. 441. Habite l'océan Indien. Ÿ 55e. Gorgone ventilabre. Gorgonia ventilabrum. G.reliculala;ramis compressis; cortice ruberrimo, ver- TuCosO. Pall. Elen. Zooph. p. 165. Gorgonia ventalina. Lin. Gmel. Syst. nat. p. 3808. Lamour. Polyp. flex. p. 404. Gorgonia ventilabrum ejusdem. Encycl.p. 442. Habite l'océan Indien. Ÿ 55 f. Gorgone parasol. Gorgonia wmbella. G. flabelliformis, subreticuldta; ramis creberrimis, te- relibus, divergentibus, carne rubr& verrucosä &bduc- lis. Soland. et EN. p. 80. pl. 10. Lamour. Polÿp. flex. p. 405; Expos. méth, des Polyp. p. 34. pl. 16; et Encycl. p. 442. G. granulata ? Esper. 2. p. 30. pl.4. Habite l'océan Indien. 3351 + 55 g. Gorgonc clathre. Gorgonia clathrus. G. reliculata, lignosa; ramulis terelibus; cortice lœvi; poris simplicibus. Pall. Elen, p. 168. Lamour. Polyp. flex. p. 405 ; et Encycl. p. 442. Patrie inconnue. + 55 k. Gorgone de Richard. Gorgonia Richardi. G. ramosissima, ramis sparsis vel sublateralibus, pau- lulûm flabellatis; Polypis exsertis, octotentaculalis, conoïdeis. Lamour. Polyp. flex. p. 407; et Encycl. p. 443. Habite la mer des Antilles, + 55 à. Gorgone saillante. Gorgonia exserta: G. Leres, sparsè ramosa; ramulis glternis; osculis oclo- valvulis alternis ; Polypis octotentaculalis, exserlis ; carñe squamulis albis vestitä; osse subfusco corneo. Soland. et Ell. p. 87. pl. 15. fig. 1 et 2. Lamour. Polyp. flex. p. 408; Expos. méth: des Polyp. p. 54. pl. 15. fig. t et a; et Encycl. p. 443. Habite les mers d'Amérique. + 35 4. Gorgone cératophyte. Gorgonia cerato- phyta. G. dichotoma; axillis divaricalis; ramis virgalis ascen- dentibus, bisulealis; carne purpured; Polypis niveis octotentaculatis , dislichè sparsis; osse alro corneo suffulto. Soland. et Ell. p. 81. pl. 12. fig. 2.5. Pall. Elen, Zooph. p. 185. Lamour. Polyp.flex. p. 413; Expos. méth. des Polyp. pl. 34. p. 12. fig. 2 et 3; Encycl. p.445. Blainv. Man. d’actin. p. 305. Habite la Méditerranée et la mer des Antilles, + 55 2. Gorgone pustuleuse. Gorgonia pustulosa. G. ramis sparsis ; cellulis pustulosis in duds series sub- laterales disposilis; cortice miniaceo. Lamour. Polyp. flex. p. 415. pl. 15; et Encycl. p.445. Patrie inconnue. + 55 m. Gorgone pourpre. Gorgonia purpurea. G. subdichotoma ; ramis divaricalis, virgalis; corlice violaceo, subverrucoso. Pall. Elen. p. 187. Lamour. Polyp. flex. p. 416; et Encycl. p. 446. Habite les mers d'Amérique. + 55 n. Gorgonce sétacée. Gorgonia setacea. G. simplex, rigidd; cortice calcareo albo, subverrucoso. Pall. Elen. p. 182. Lamour. Polyp. flex. p. 421; et Encycl. p. 447. Habite les mers d'Amérique. + 55 0. Gorgone briarée. Gorgonia briareus. G.subramos«, leres, crassa, basi suprà rupes latè ex- planata; carne internè subalbid&, externè cinered; Polyypis majoribus octotentaculalis, serialis ; osse ex aciculis vitreis purpureis inordinatè sed longitudina- liter compactis composilo. Soland, et EI, p. 93. pl. 14. fig. 1.2. 392 HISTOIRE DES POLYPES, Lamour. Polyp. flex. p. 4a1; Expos. méth. des Polyp. p. 35. pl. 14. fig. r et2; et Encycl, p. 447. Habite les mers d'Amérique. Ÿ 55 p. Gorgone écarlate. Gorgonia coccinea. G. ramosa; ramis brevibus sparsis, cladoniæformibus; corlice coccineo. Lamour. Polyp. flex. p. 423; et Encycl. p. 447. Habite les mers d'Australasie. Ÿ 35 q. Gorgone coralloïde. Gorgonia coralloides. 57. 58. 99, G. lignea, erecta, subdichotoma, difformis; corticeroseo tuberoso; poris verruciformibus stellatis. Pall. Elen. Zooph. p. 193. Esper. t. 2. pl. 32. Lamour. Polyp. flex. p. 423 ; et Encycl. p. 448. Habite la Méditerranée. Gorgone antipate. Gorgonia antipathes. G.paniculalo-ramosa, axe nigro, striato,ramorum ulti- morum setaceo, subcapillaceo; cortice lævi; poris ma- gnis sparsis. Accabaar, S. corallium nigrum.Rumph. Amb. 6. tab. 77. Seba. mus. 3.t, 104. f. 2. Gorgonia antipathes. Esper. 2.tab. 23. 24. Gorgonia antipathes. Pall, zooph. p. 193. Mus. n°. Mém. du Mus. 2. n° 36. * Eunicea antipathes. Lamour. Polyp. flex. p. 434. et Encycl. p. 380. * Ehrenberg. op. cit. p. 135, Habite. l'océan Indien. Mon cabinet. Gorgone dichotome. Gorgonia dichotoma. G. ramisascendentibus, dichotomis; axillis lunatis; cor- tice crasso, lœvi; poris sparsis. Gorgonia dichotoma. Esper. 2. tab. 14. — Mus.n°. Mém. du Mus. 2. n° 37. Habite... l'océan américain. Mon cabinet * Je n'ai eu l’occasion d'examiner qu’un individu en mau- vais état de cette Gorgone , qui m’a paru avoir beau- coup d'analogie avec l’espèce suivante; les oscules pren- nent, par la contraction , la forme de fentes lamellées, nullement saillantes. L’axe corné est sillonné et comme tordu, sans être flexueux, disposition que je n'ai pas remarquée chez l'hétéropore. Gorgone multicaude. Gorgonia multicauda. G. ramosa, dicholoma, crassa ; ramis terelibus, apice obtusis ; cortice crasso ; osculis prominulis, margine crenalis, æquidistantibus. An Gorgonia crassa. Soland. et EI. p. gr. * Plexaura crassa ? Lamour. Polyp. flex. p. 429. Delonchamp. Encycl. p. 628. Mus. n°. Mém.du Mus. 2. n° 38. Habite l'océan américain. Gorgone hétéropore. Gorgonia heteropora. G.ramosa, dicholoma, crassa; ramis eylindricis, raris; cortice crasso poris oblongis, variè silis pertuso. Mon cabinet. Mus. n° 2. var. poris anqustalis, subobluratis. Mon cabinet. Mém. du Mus, 2. n° 39. * Plexaura heteropora. Lamour. Polyp. flex. p.429. * Delonchamps, Encyel. p. 628. * Blainv. Man. d'actinol, p. 509. Habite... Elle a quelques rapports avec la Gorgone ver- moulue, n° 29. * Les différences signalées par Lamarck entre cette espèce et la précédente me paraissent être accidentelles et dé- pendre en majeure partie de la dessiccation; car, dans un échantillon conservé dans l’alcool, j'ai pu étudier les oscules dans leurs divers degrés de contraction, et voir alors sur la même branche des parties semblables en tout à la Gorgone multicaude, et d’autres où ces oscules n'étaient pas du tout saillants et ressemblaient à des fentes fusiformes, comme dans l'échantillon desséché de la Gorgone hétéropore. T 39 a. Gorgone liége. Gorgonia suberosa. G. ramosa , subdichotoma ; ramis longioribus, crassis, teretibus, ascendentibus; carne miniaceä, spongiosä; osculis subslillatis, in quincuncis [erè disposilis; osse pallidè rubro, suberoso. Soland. et EIl. p. 93. Pallas. Elench. p. 191. Esper. £. 2. pl. 30. Plexaura suberosa. Lamour. Polyp. flex. p.430, et En- cycl.'p. 628. Blainv. Man. d’actin. p. 509. pl. 87. fig. 5. Habite les mers des Indes et d'Afrique. Ÿ 59 b. Gorgone olivâtre. Gorgonia olivacea. G. ramosissima; ramis sparsis vel subpinnalis ; cortice olivaceo ; cellulis sparsis, distantibus. Plexaura olivacea. Lamour. Polyp. flex, p.431; et En- cyclop. p. 629. Blainv. Man d’actin. p. 509. Habite les mers d'Amérique. + 99 c. Gorgone flexueuse. Gorgonia flexuosa. G. ramis sparsis, brevioribus, flexuosis ; cellulis spar- sis, distantibus ; cortice transversè sulcato. Plexaura flexuosa. Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 35. pl. 70. fig. 1. 2. Blainv. Man. d'actin. p. 509. Habite les côtes de Cuba. ** Cellules cylindriques ou turbinées, très- saillantes. (Les papillaires. ) 40. Gorgone faux antipate. Gorgonia pseudo-anti- pathes. G. ramosa, dicholoma ; ramis ascendentibus ; axe ad axillas compresso ; cortice crasso , papillis echinato. An Gorgonia muricata ? var. Esper. 2. (ab. 39. * Lamouroux rapporte cette figure à sa Muricea spicifera (mais nous pensons que c’est à tort). * Eunicea pseudo-antipathes. Lamour. Polypes flex. p- 437 ; et Encyclop. p.381. Mus. n° . Mém. du Mus, n° 40. Habite. les mers d'Amérique. * Les tubercules polypifères sont cylindriques et médio- crement saillants; les oscules sont dirigés très-oblique- ment en haut et en dehors, et dépassés par la lèvre externe, qui est très-saillante , et se recourbe en de- dans; la texture de la couche corticale se rapproche un peu de celle de la G. hétéropore. GORGONE. 533 41. Gorgone épi de plantain, Gorgonia plantaginea. | 45. Gorgone muriquée. Gorgonia muricata. 42. G. ramosa, crassa, erecla; ramis Lerelibus, echinulatis;_ corlice spongioso, fusco; cellulis conicis, erectis, creberrimis. An Gorgonia succinea ? Esper. suppl. 1. t. 46. An Soland. et El. tab, 18. £ 2. Mon cabinet. Mém. du Mus. n° 4r. Habite. l'océan américain? Cette espèce est très-distincte de la Gorgone muriquée. (* Elle en a l'aspect, la struc- ture, mais son axe corné est plat.) Gorgone lime. Gorgonia lima. G. ramosa, dichotoma , albida ; papillis exiquis densis- simè confertis ; axe ad axillas compresso. * Tournefort. Mém. de l’Acad. des sciences. 1700. p. 34. pl r. Gorgonia muricata. Esper. 2. tab. 8. * Eunicea limiformis. Lamour. Polyp. flex. p. 436 ; Exp. méthod. des Polyp. p. 36. pl. 18. 6g. 1, et Encyclop. p- 380. Mus. n° . Mém. du Mus, n° 42, Habite l'océan des Antilles. Mon cabinet. * Cette espèce a aussi le port de la précédente ; mais elle s'en distingue facilement par la disposition des oseules. * Lamouroux observe que la Gorgonia mollis d'Olivier (Zool. adriat. p. 233; Bertoloni. Rar. plant. ital. Dec. 3. p- 96; Éunicea mollis. Lamour. pol. flex. p. 436, et Encyclop.p. 381), la Gorgonia succinea d'Esper (Zooph. pl. 46. Eunicea succinea Lamour. Polyp. flex. p. 437. et Encyclop.p. 382. Blainv. Man. p. 507), et la G. limi- formis paraissent être très-rapprochées et ne sont peut- être que de simples variétés de la même espèce. Ÿ 42 a. Gorgone clavaire. Gorgonia clavaria. G. ramosa, crassissima ; ramis terelibus, parüm nume- rosis, clavato-elongatis ; mamillis inæqualibus ; ore magno. Soland. et Ell. Zooph. pl. 18. fig. 2 (Absq. desc.) Eunicea clavaria. Lamour. Polyp. flex. p. 437 ; Expos. méth. des Polyp. p. 36. pl. 18. fig. 2 ; et Encycl. p. 381. Blainv. Man. d’actin. p. 507. Habite la mer des Antilles. + 42 b. Gorgone à gros mamelons. Gorgonia mam- mosa. G. ramosa, subdichotoma; mamillis teretibus , 2-5 milli- metris longis , ore sublobato. Eunicea mammosa. Lamour. Polyp. flex. p. 438 ; Expos. méth. des Polyp. p. 36. pl. 0. fig. 3 ; et Encycl. p. 381. Blainv. Man. d'actin. p. 507. pl. 87. fig. 4. Habite la mer des Antilles, + 42 c. Gorgone calycifère. Gorgonia calyculata. G. dichotoma ; ramulis crassis, arreclis ; papillis trun- catis; carne cinerascente , inlus purpure ; osculis majoribus , calyciformibus ; conferlis, sursüm expec- tantibus ; Polypis octolentaculatis, cirralis ; osse subfusco, corneo. Soland. et Ell. Zooph. p. 95. Eunicea calyculata. Lamouroux. Polyp. flex. p. 438; et Encyclop. p. 381. Blainv. Man. d'actin. p, 507. Patrie inconnue. G. ramosa, subdigitata, humilis, ramis spicæformibus ; cortice papillis cylindricis, confertis et arrectis mu- ricalo. Gorgonia muricala ? Pall. zooph. p. 198. Lithophyton americanum minus album , tuberculis sur- säm spectantibus obsitum. Tournef. inst. p. 574. An Gorgonia muricata ? Esper. suppl. 1. tab. 39. A. Mon cabinet. Mém, du Mus. n° 43. Ë * Schweigger. Hand. p. 433. * Muricea spicifera ? Lamour. Expos. méthod. des Polyp. p.36. pl. 71. fig. r et 2 ; et Encyclop. p. 558. * Blainv. Man. d’actin. p. 509. pl. 88. fig. r. * Ebrenberg. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. p. 134. Habite l'océan des Antilles. * Les cellules constituent des mamelons cylindriques sail- lants dont la longueur dépasse de beaucoup l'épaisseur de l'écorce qui la porte ; ils sont serrés les uns contre les autres, et par la contraction leur ouverture devient oblique et presque bilabiale; enfin leurs parois sont formées de spicules. + 44 a. Gorgone à baguettes. Gorgona virgala. 44. G. ramis sparsis, elongalis seu virgatis, paululèm flexi- bilibus ; cellulis ovalo-elongatis, arrectis, ad basim contractis. Muricea elongata. Lamour. Expos. méthod. des Polyp. p. 37. pl. 71. fig. 3 , 4; et Encyclop. p. 559. Blainy. Man. d'actin. p. 509. Habite les côtes de Cuba. Le nom de Gorgonia elongata étant déjà employé pour une autre espèce, j'ai cru de- voir le changer ici. Gorgone épis làches. Gorgonia laxispica. G. ramosa; ramis spicæformibus, longiusculis, laxè muricalis ; papillis cylindricis, arrectis. Mém. du Mus. 2. n° 44. * Lamour. Encyclop. p.446. Mus. n° Habite. l'océan américain? * Cette espèce, extrêmement voisine de la G. muriquée, s’en distingue par ses mamelons beaucoup plusallongés, à parois plus minces et moins abondamment pourvues de spicules ; leur ouverture devient, par sa contrac- tion, encore plus distinctement bilabiée. Gorgone lépadifère. Gorgonia lepadifera. G. ramosa, dichotoma ; papillis confertis, reflexis, campanulatis, squamosis , subimbricalis. Gorgonia lepadifera. Lin. Soland. et EI. p. 84. tab. 13. f. 1. 2. * Baster. op. sub. p. 130. pl. 19. fig. 1. Gorgonia reseda. Pall. Zooph. p. 204. * Primnoa lepadifera. Lamour. Polyp. flex. p. 442. Expos. méthod. des Polyp. p. 37. pl. 13. fig. 1. 2. * Delonchamps. Encyclop. p. 656. * Fleming. Brit. p. 513. * Blainv. Man. d’actin. p. 4ro, pl. 87. fg. 6. Mus. n° . Mém. du Mus. n° 45, Habite la mer du Nord, sur les côtes de la Norwège. Ses papilles sont toutes réfléchies, et comme imbriquées d'écailles. * C’est avec raison que Lamouroux a séparé cette espèce des Gorgones ordinaires, pour en former un genre dis- tinct. \ 534 46. Gorgone verticillaire, Gorgonia verticillaris, C. ramosa ; ramiis pinnalis , flabellatis ; osculis papilla- ribus, ascendéntibus, incurvalis, verticillatis, Gorgonia verticillaris. Lin. Pall. Zooph. p. 177. Soland. et El. p.83. Ellis. Coral. £. 26. fig. s. L. w. Marsil. His. de la Mer. t. 20. f. 94. 96. Mus. n° Esper. suppl. 1. t. 42. * M. Ehrenberg rapporte éetle figure à son Primnoa [labellum: op. cit. p. 134. Mém. du Mus. n° 46. “ Lamour. Polÿp. flex. p. 417; et Encyclop. p. 446. * Primnoa verticillaris. Ehrenberg. Mém. sur 1és Polyp. de la mer Rouge. p. 133. Habite la Méditerranée. Mon cabinet. * Sur la tige les papilles polypifères n'ont pas une disposi- tion régulière, mais sur les branches elles forment quatre rangées lohgitudinales, et sont disposées par verticilles. 47. Gorgone plume. Gorgonia penna. G. canescens, laxè ramosa ; complanala ; rämis furca- dis, pennaceis ; pinnulis distichis , confertis, filifor- mibus ; cellulis papillaribus , ascendentibus , bifariüs. Mém. du Mus. 2. n° 47. * Lamour. Polÿp. flex. p. 418 ; et Encyclop. p. 446. = Mus. n Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le- sueur. Très-belle et singulière espèce , dont l'aspect est celui d’une grande Sertulaire en plume blanchâtre, Rameaux et pinnules sur un seul plan. Cellules papil- laires et ascendantes , comme dans là Gorgone verticil- laire, mais alternes et distiques. Hauteur, vingt à vingt-cinq centimètres. 48. Gorgone queue de souris. Gorgonia myura. G. simplex, filiformis, caudata, albida; papillis oblon- gis, ascendentibus, incurvatis, subbifariis. Mém. du Mus. 2. n° 48. * Lamour. Polyp. flex. p. 420. et Encyclop. p. 445. Mus. n° Habite. Ses papilles viennent sur deux côtés opposés, par rangées doubles , et dans une disposition alterne, * Couche corticale très-mince , uñ peu froncée ; tuber- cules polypifères, épars, presque pyriformes, avec Voscule situé à leur sommet et dirigé en haut. “La Gorgonia florida des auteurs (Müller. Zool. dan. t. 4. p. 30. pl. 137; Lamouroux. Polyp. flex. p. 422, el Encyclop. p.447; Blainville. Man. d’actin. p. 506) n’ap- parlent certainement pas à cegenre; c’est un Polypier charnu qui se rapproche des Lobulaires. * Espèces fossiles. 49. Gorgone incertaine. Gorgonia dubia. G. ramis dichotomis pinnatis, pinnulis subopposilis, ramis pinnulisque seabris. Goldf. Petref, p. 18. 2. Gorgonia ripisteria. G. ramosissima , flabellatim explanata, reticulala ; ra- HISTOIRE DES POLYPES. mulis subcompressis, coalescehtibus, sublilissimè stria= lis ; corlice granuloso. Goldf. Petrèf. p. 19: 3. Gorgonia bacillaris. G. umbellæformis, radiis simplicibus, profundè trisul- calis; costis didymis, trabeculis lateralibus raris, inter se junclis ; osliolis crebris, serialis, punctiformibus ; cortice folioso, contiquo, granuloso, radios connec- Lente. Goldf. Petref. p. 19. 4, Gorgone infundibüliforime: Gorgonid infundi- buliformis. G. undulalo-infundibuli/ormis, subtilissimè reliculata , ramulis Strialis, maculis ovalibus quincuncialibus. Goldf. Petref. p. 20. Escharites retiformis. Schlot Petref. p. 342. Retepora. Schrot. Vollst. ete. 111. p. 480. tab. 0. fig. s. Gorgonià infundibuliformis. Blainv. Man. d’actin. p. 506. Fossile de la dolomie des monts Ourals, CORAZLLINE. (Corallina.) Polypier fixé, phytoïde, très-rameux , composé d’un axe central ; et d’un encroùtement interrompu. d’espate en espace. Axe filiforme, inarticulé, plein, cartilagineux ou corné, un peu cassant dans l’état sec. Encroütement calcaire , dense, uni à sa surface, sans cellules bien apparentes, interrompu et comme articulé dans sa longueur. Polypes non connus. Polyparium fixvum, phytoideum, ramosissimum, axe centrali crustäque passim interrupl@& composi- tum. Adis fiformis, inarticulatus, solidus, cartilagi- neus aut corneus, exsiccatione subfragilis. Crusta corticalis calcarea, densa, superficie læ- vigat@ , articulatiin interrupta; cellulis subin- COnspicuis. Polypi ignoti. Onservarrons. Les Corallines forment un genre bien singulier, qui a toujours dù embarrasser les na- turalistes dans la détermination de leur rang parmi les autres Polypiers. Comme la plupart constituent des Polypiers frêles, délicats, et assez finement ramifiés, en forme de très-petites plantes, on les à crues voisines dés Po- lypiers vaginiformes, et on les a placées près des Sertulaires. Leurs tiges et leurs branches ne sont cependant point fistuleuses, quoique Ellis leur attribue ce ca- ractère; du moins celles que j'ai examinées m'ont toujours offert un axe corné sans cavité distincte. Ainsi ce sont des Polypiers corticifères, qui ont, comme les Gorgones, un axe plein, recouvert d'un encroütement polypifère ; mais eèt encroùtement est interrompu en articulations. CORALLINE. J'aurais donc découvert le véritable rang des Co- rallines, parmi les Polypiers, en les plaçant à la fin des Corticifèrés, si So/änder, les éloignant des Tu- bulaires , Sertulaires, etc., n'avait déjà eu le sen- timent de leurs rapports; car il les groupe, dans son ouvrage, avec les Corticifères, dans l’ordre suivant : Gorgone, Antipale, Isis, Coralline, et en forme une transition aux Millépores et Madré- pores. Quoique Solander ait convenablement rapproché les Corallines des autres Corticifères, je ne connais point ses motifs pour ce rapprochement, et son ordre est différent du mien. J’ai motivé le rang que j'as- signe aux Corallines, en montrañt, d'une part, que la transition naturelle aux Millépores se fait par les Polypiers à réseau ; et, de l’autre part, que les Co- rallines , comme véritables Corticifères, terminent cette section , et forment une transition évidente aux Polypiers empâtés, par les Pinceaux et les Fla- bellaires. Ainsi la détermination du véritable rang des Corallines m’appartient , et serait probablement consfatée, si l’on pouvait connaitre l'organisation des Polypes qui forment ces Polypiers. La nature ne procédant que par des degrés pres- que insensibles dans ses opérations, n’a commencé à effectuer les fibres multiples des Polypiers empä- tés que dans les Pinceaux et les Flabellaires. Pour y parvenir, il lui a donc fallu atténuer les derniers Polypiers corticifères, et réduire à une grande té- nuilé l’axe qu'elle a rendu si éminent dans les Isis, les Antipates, et les Gorgones; c'est ce qu’elle a exécuté dans les Corallines. Dès lors, en multi- pliant ou divisant cet axe, c’est-à-dire , en le trans- formant en fibres multiples, d’abord simplement parallèles ou fasciculées, ensuite mêlées, croisées et même feutrées , elle a amené les Polypiers empâtés qui eux-mêrnés entraînent l’änéantissement du Po- lypier. û Ainsi, l'axe des Corallines, quoique filiforme et très-fin, est encore entier, plein et continu, comme celui des Gorgones , et ne présente point des fibres nombreuses et distinctes , comme dans les Polypiers empâtés ; mais il est sur le point de se diviser ou de se décomposer, ce qui a lieu dans les Pinceaux et les Flabellaires. L'encroütement de l'axe délicat des Corallinés est interrompu, et comme articulé. Il est assez dense dans l’état sec, parait lisse à sa surface , et n’y offre point, à l’œil nu , les cellules des Polypes, comme ce- lui des Gorgones. Elles y existent néanmoins; mais leur petitesse extrême les fait échapper à la vue. En effet, on prétend que, dans certaines espèces de ce genre, leur encroùtement moins serré laisse voir des pores épars sur toute la surface des articula- tions; on dit même que l’on aperçoit ces pores sur toutes les Corallines vues dans l'état frais. Cela est d'autant plus vraisemblable, que les Polypes ne peu- vent réellement se trouver que dans l’encroùtement corticiforme de ces Polypiers. Les Corallines étant des Polypiers corticifères , considérablement réduits, l’on concoit que leurs Polypes doivent être d'une petitesse extrême; et quoiqu'il soit probable que ces Polypes aient, dans leur organisation, de l'analogie avec ceux des autres Polypiers corticifères, on ne pourra sans doute le constater positivement. Zamouroux dit avoir vu dans la mer des fibrilles saillantes hors de l'encrou- 555 tement, et y rentrer subitement à la moindre agita- tion de l’eau, Ætlis les a vues pareïllement,. Elles paraissent analogues à celles que Donati a vues dans l'Acétabule. Ces fibrilles sont capillacées et d’une ténuité extraordinaire. On peut supposer que cé sont des teéntacules très-atténués, et ici propor- tionnellement plus allongés qu'ailleurs; que leur emploi est seulement de faire arriver l’eau à la bou che du petit Polype qui les soutient. Les Corallines forment en général de jolies touffes ou de petits buissons assez finement ramifiés , sou- vent corymbiformes ; et qui ressemblent beaucoup à des plantes. On vient de voir néanmoins que ce sont réellement des Polypiers; que leurs tiges et leurs ramifications ont un axe filiforme, plein, sub- cartilagineux ou corné ; que cet axe est enveloppe d'un encroutement calcaire, divisé ou interrompu de distance en distance, ce qui le rend éminemment articulé, et augmente la flexibilité des tiges et des ramifications. Quelques espèces même en paraissent toutes noueuses, ce qui fut cause qu'Zmperati leur donna le nom de Nodulaires (Nodulariæ). [Les auteurs ont été pendant longtemps partagés d'opinions sur la nature des Corallines; Lamouroux, ainsi que Lamarck, les considéraient comme de vé- ritables Polypiers ; aujourd’hui, non-seulement on a reconnu que ces êtres singuliers n'avaient point de Polypes ; mais en observant leur structure interne on a démontré que c'est au règne végétal qu'on doit les rapporter, et qu'ils ont la plus grande ressem- blance avec des Algues dont le tissu s’encroüterait de carbonate de chaux (Voy. à ce sujet les recher- ches de Schweigger Beobachtungen auf naturhisto- rischen Reisen , les observations de M. de Blainville, Dict. des Sc: nat. t: 2, p. et Man: d’actinol., p. 545 et les expériences plus récentes de M. Link, Ann, des Sc. nat. 1855, t. 2. Bot. E.] Les Corallines sont très-nombreuses en espèces , nos mers et celles des climats chauds paraissent en contenir abondamment. Leurs touffes, quoique petites en général, sont élégantes, très-diversifiées, variées en coloration, ét font l'ornement de nos col- lections de Polypiers. Je ne citerai que les espèces que j'ai pu voir. Je divise les Corallines en trois sections, dont Lamouroux forme trois genrès. [Il existe dans la collection de Lamarck, que pos- sède maintenant le Muséum, des fragments d’un Polypier très-remarquable par la structure de son axe. Lamarck l’a rapporté, avec un point de doute, à la Gorgonia vertlicillaris, dont il a un peu l'aspect; mais les papilles polypifères sont alternes et beau- coup plus petites, et sa couleur est jaune. L’axe corné de ce petit zoophyte est cylindrique , cannelé et articulé à peu près comme celui des Isis; sur la tige, chaque article porte une paire de branches et est séparé des articles voisins par une espèce de ron- EE delle plus ou moins épaisse ; mais sur les branches l'articulation se fait directement. On ne voit rien de semblable dans l’axe de la Gorgone verticille ou des autres Gorgones, et cette particularité de structure me parait devoir motiver l'établissement d'une nou- velle division générique. E.] ESPÈCES. * Polypier dichotome, à articulations courtes, dila- tées et souvent comprimées supérieurement. 1. Coralline officinale. Corallina officinatis. C:tricholtoma, subviridis ; ramis pinnalis y pinnulis disti- chis, cylindrico-clavatis ; ultimis subcapitatis ; arti- culis, slirpium et ramorumcuneiformibus compressius- culis. Corallina officina lis. Lin. Soland. et El. 118. t. 23. f. 14. 15. Ell. Corall. £. 24. n° 2. fig. a. À, À 1. À 2. B. Br. B.2. Esper. Suppl. 2. t. 3. fig. mala. Mus. n°: Mém. du Mus. vol. 2. 2 var. minor et tenuior, subfastigiala. “Lamour. Polyp. flex. p. 283; et Encycl. p. arr. * Schweïg. Handb. p. 437. * Blainv. Man. d’actin. p. 547. pl. 96. fig. 3. * Link. Ann. des sc. nat. 2e série. bot. p. 326. Habite l’océan européen, la Méditerranée. 2, Coralline lâche. Corallina laxa. C. trichotomo-ramosa, laxa, elongata, subrufa ; ramis supernè pinnalis ; pinnulis brevibus, remotiusculis , cylindricis ; articulis stirpium et ramorum oblongis, tereli-compressis. * Corallina loricata. Blainv. Man. d’actin. p. 547. Mts. n°. Mém. du Mus. vol. 2. Habite l'océan européen, dans la Manche, sur les côtes de France. Elle est d’un rouge livide. (* Suivant Lamour. cette espèce ne serait qu’une variété de la précédente.) 5. Coralline longue-tige. Corallina longicaulis. C. subtrichotoma; surculis prælongis, apice ramisque pinnatis ; articulis creberrimis, stirpium et ramorum tereti-compressis ; ramulorum cylindricis. Confer.cum corallinà loricaté et cum coralliné elongatà. “ Corallina elongata. Blainv. Man. d'actin. p. 547. Ma collection. Mém. du Mus. vol. 2. Habite les mers d'Europe , la Méditerranée. 4. Coralline écailleuse. Corallina squamata. C. subtrichotoma ; ramis pinnatis, apice dilatatis ; ra- mulis anguslis, depressiusculis ; articulatis stirpium el ramorum cuneiformibus, compressis ; ullimis com- planatis, margine acutis. Corallina squamata. Soland. et El. p. 117. Ell. Corall. tab. 24. n° 4. fig. €. C. * Lamour. Polyp. flex. p. 287; et Encycl. p. 214. * Blainv. Man. d’actin. p. 548. * Schweïg. Handb, p. 437. Ma collection. Mém. du Mus. vol. 2. Habite l’océan européen, les côtes d'Angleterre. 5. Coralline sapinette. Corallina abietina. €, rubra, bipinnata ; pinnis pinnulisque confertis, pen- HISTOIRE DES POLYPES. niformibus ; articulis stirpium el pinnarum majuscu- lis, turbinatis, subcompressis. An corallina squamata. Esper. Suppl. 2. tab. 4. Mus. n°. Mém. du Mus. vol. 2. Habite. Couleur d’un rouge sombre ou pourpré. * Suivant Lamouroux ce n’est qu'une variété individuelle de l'espèce précédente. G. Coralline pectinée. Corallina pectinata, C. surculis fasciculatis, erectis, supernè pectinalis, basi nudis ; pinnulis Lereti-subulalis ; articulis cylindricis. * Blainv. Man. d'actin. p. 548. Mus. n°. Mém. du Mus. vol. 2. Habite. . . les mers d'Amérique? Hauteur, quatre cen- timètres. 7. Coralline mille-graine. Corallina millegrana. C. surculis gracilibus, supernè ramosis, subfastigiatis ; ramis erectis, pinnalis ; pinnulis lereti-subulalis ; fer- tilibus graniferis. Mus. n°. Mém. du Mus. vol. 2. Habite l’océan Atlantique , sur les côtes de Ténériffe. Le Dru. 8. Coralline granifère. Corallina granifera. C. trichotomo-ramosa, tenuissima ; ramis subbipinna- tis, lanceolatis ; pinnulis subsetaceisy fertilibus apice vel in ullimé divisur& graniferis. Corallina granifera? Soland. et EI. p. r29.t. 2r./ig. C. C. * Lamour. Polyp. flex. p. 287; Expos. méth. des Polyp. p- 24. pl.21. fig. C; et Encycl. p. 214. *“ Blainv. Man. d’actin. p. 548. Mus. n°. Mém. du Mus. vol. 2. Habite l'océan: Atlantique, la Méditerranée. Elle forme des touffes étalées en rosettes verdâtres et pourprées. 9. Coralline en cyprès. Corallina cupressina. C. humilis, trichotoma, subbipinnata ; ramulis penna- ceis, supernè dilatatis, compressis; pinnis pinnulis- que confertis, distichis. Corallina cupressina. Esper. Suppl. 2. tab. 7. 2. eadem albida, surculis ramisque basi denudatis. *“ Lamour. Polyp. flex. p. 286 ; et Encycl. p. 214. * Blainv. Man. d'actin. p. 548. Mus. n°. Mém. du Mus. vol. 2. Habite l'océan Atlantique , près de Ténériffe. Le Dru. 10. Coralline chapelet. Corallina rosarium. C. elongata, dichotomo-ramosa; surculis ramisque moniliformibus , articulis inferioribus cylindricis, superioribus subcompressis. Corallina rosarium. Soland. et Ell. p. 111. €. 21./5g. À. Corallina.… Sloan. Jam. Hist. 1. tab. 20. f. 3. Cymopolium rosarium. Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 25. pl. 21. fig. r1; et Encycl. p. 237. * Corallium rosarium. Schweig. Handb. p. 437. Ma collection. Mém. du Mus. vol. 2. Habite l'océan des Antilles. Elle est très-blanche. 11. Coralline filicule. Corallina filicula. C. humilis, subtricholoma, compressa, cristata ; ramis ramulisque supernè dilatatis, complanatis ; articulis compressis ; cuneiformibus, anqulato-lobatis, ultimis subpalmalis. Mus. n°. Mém. du Mus. vol. 2. Habite l'océan américain. Mon cabinet. 12. 15. 14. 15. 16. 17. CORALLINE. 951 Coralline en corymbe. Corallina corymbosa. C. dichotomo-ramosa , corymbosa ; articulis inferiori- bus, brevibus, cylindraceis; superioribus cunei[or- mibus, compressiusculis ; ultimis subdigilais. An Corallina palmata. Soland. et El. p. 118. t. 21. fig. a. A. Ma collection. Mém. du Mus. vol. 2. Habite les mers d'Amérique. Elle est un peu plus élevée et moins aplatie que la précédente. Coralline livide. Corallina livida. C. dichotomo-ramosa, supernè pinnalo-paniculata ; articulis ramorum cunealis, compressis, convexius- culis, ad angulos lobiferis. Ma collection. Mém. du Mus. vol. 2. Habite. les mers d'Amérique? Couleur, vert olivacé ou rougeûtre. Coralline plumeuse. Corallina plumosa. C. surculis subramosis, bipinnalis, pennaceis ; articulis vix compressis ; pinnulis brevibus, lenuissimis. Mus. n°. Mém. du Mus. vol. 2. Habite les mers australes. Péron et Lesueur. Coralline rosée. Corallina rosea. C. ramosissima, purpureo-rosea ; ramis subbipinnatis ; pinnis pennaceis ; pinnulis ciliüiformibus ; articulis ra- morum brevibus, creberrimis. Mus. n°. Mém. du Mus. vol. 2. 3. var. crispa, ramis distortis. Habite les mers australes. Péron et Lesueur. Espèce des plus jolies de ce genre. Coralline mucronée, Corallina mucronata. C. ramosa, subdichotoma ; surculis ramisque pinnatis ; infernè subnudis ; pinnulis brevibus, exilibus, acutis; articulis stirpium cunealis. Ma collection. Mém. du Mus. vol. 2. Habite l'océan d'Europe. Coralline corniculée. Corallina corniculata. C. subcapillaris, dichotoma ; ramis pinnalis ; articulis slirpium bicornibus ; ramulorum Leretibus. Corallina corniculata, Soland. et EIl. p. 12r. * Jania corniculata. Lamouroux. Polyÿp. flex. p. 273; et Encyclop. p. 468. El. Corall. tab. 24. n° 6. fig. d. D. Ma collection. Mém. du Mus. vol. 2. Habite les mers d'Europe. ** Polypier capillacé, subdichotome, à articulations 18. cylindriques. Corallineporte-graine. Corallina spermophoros. C. dichotoma, capillaris, muscosa, albida ; ramulis filiformibus ; articulis cylindricis ; divisuris ultimis ad axillas graniferis. Corallina spermophoros. Lin. Soland, et Ell. p. 122. Ellis. Corall. tab. 24. n° 8. /ig. g. G. Esper. Suppl. 2. tab. 10, Mém. du Mus. vol. 2. Habite l'océan européen. Ma collection. * Lamouroux réunit cette espèce à la C, rougetre (n° 20), 19. 20. 21. 22. Coralline floconneuse, Corallina floccosa. C. pumila, tenuissima, dichotomo-ramosissima , nivea ; ramis ramulisque cylindricis, subpulvereis. Mus. n°. Mém. du Mus. vol. 2. Habite. Ses ramifications sont chargées d’aspérités extrêmement petites. Coralline rougeâtre. Corallina rubens. C. dichotoma, capillaris, muscosa ; rumosafiliformibus; articulis cylindricis ; ullimis subelavalis, interdüm bilobis. Corallina rubens. Lin. Soland. et Ell. p. 123. Ellis. Corall. tab. 24, n° 5. fig. e. E. Mus. n°. Mém. du Mus. vol, 2. 2. eadem corymboso-fastigiatæ. * Jania rubens. Lamour. Polyp. flex. p. 271. pl. 9.f. 6.7; Expos. méth. des Polyp. p. 24. pl. 69. fig. 11. 12; et Encycl. p. 468. Habite l'océan européen , la Méditerranée, etc. Ma collec- tion. Elle est très-fine, jolie, et variée dans sa couleur. Coralline à crêtes. Corallina cristata. C. dichotoma, ramosissima, capillaris ; ramulis fasci- culalis, fastigialo-cymosis, cristalis;articulis minimis, terelibus. Corallina cristata. Lin. Soland. et Ell. p. 127. Ellis. Corall. tab, 24. n° 7. fig. f. F. Mus. n°. Mém. du Mus. vol. 2. Habite la Méditerranée, l'océan d'Europe. Ma collection. * Lamouroux réunit cette Coralline à l’espèce précédente, Coralline pourprée. Corallina purpurata. C. cespilosa, subpurpurea, capillaris, subfastigiata ; ramis pinnalis ; arliculis teretibus ; ramulis ullimis, clavatis, subbilobis. Mus. n°. Mém. du Mus. vol. 2. * Jania purpurata. Blainv. Man. d'actin. p. 550. Habite l'océan Atlantique, près de Ténériffe, Le Dru, *#*_ Polypier rameux, dichotome ou verticillé ; à ar- ticulations allongées, séparées, laissant à décou- vert l’axe corné qui les soutient. 23. 24. 25, Coralline gladiée. Corallina anceps. C. dichotoma, ramosissima ; articulis inferioribus tere- tibus : superioribus elongatis, ancipilibus, supernè dilatatis. Mus. n°. Mém. du Mus. vol. 2. * Amplhiroa gaillori. Lamour, Polyp. flex. p. 298; et Encyclop. p. 49. Habite les mers australes ou de la Nouvelle-Hollande. Péron et Lesueur. Coralline éphédrée. Corallina ephedræa. C. dichotomo-ramosissima , laxa ; articulis longis , gracilibus, subleretibus ; ultimis ancipitibus. Mus. n°. Mém. du Mus. vol. 2. Habite. les mers australes ou de la Nouvelle-Hollande ? Péron et Lesueur. * Lamouroux réunit cette Coralline à l'espèce précédente. Coralline cylindrique. Corallina cylindrica. C. dicholoma, ramosissima, debilis, alba; articulis cylindricis, subæqualibus; ramulis apice furcatis, 538 HISTOIRE DES POLYPES. 3 Corallina cylindriea. Soland. et El, p, 114. t, 22, £, 4, Ma collection. Mém. du Mus, vol. 2, Habite les mers d'Amérique. Coralline cuspidée. Corallina cuspidata. C. subletrachotoma, alba; articulis cylindricis ; geni- culis tendinaceis ; ramulis ullimis, aculis. Corallina cuspidata. Soland. et EU. p. 194. t. 21. fig. f. * Amplhiroa cuspidata. Lamour. Polyp. flex. p. 300; Ex- pos. méth. des Polyp. p, 26. pl. 21. fig. f; et Encycl. p. Dr. Ma collection. Mém. du Mus, vol. 2. Habite les mers d'Amérique. Coralline chausse-trape. Corallina tribulus. C. subpentachotoma, ramosissima , diffusa, indurata, muricala ; ramulis ad genicula stellatis, divaricatis ; articulis inferioribus ancipilibus ; superioribus cylin- dricis. Corallina tribulus. Soland. et EIl. p. 124. €. 27. fig. C.+ * Amphiroa tribulus, Lamour. Expos. méth. des Polyp. p.26. pl. 21. fig. e; et Encycl. p. 52. Ma collection. Mém. du Mus. vol. 2. Habite les mers d'Amérique, Coralline interrompue. Corallina interrupta. C. tenuis, ramosissima, diffusa ; ramulis ad genicula binis vel ternis ; articulis interdüm remotis, cylindri- cis, inpluribus gibbosulis. * Amphiroa interrupla. Lamour. Polyp. flex. p. 300; et Encyclop. p. 51. Mus. n°. Mém. du Mus. vol. 2. Habite l’océan Atlantique. Ma collection. Coralline stellifère. Corallina stellifera. C. subpentachotama, ramosissima ; ramis elongatis, laxis, jubatis;ramulis aciculatis, ad genicula stellalis. 2. var. internodiis subcrinilis. S * Amphiroa jubata ? Lamouroux. Polyp. flex. p. 301; et Encyclop. p. 52. Mus. n°. Mém. du Mus. vol. 2. Habite les mers australes ou de la Nouvelle-Hollande. Péron et Lesueur. Coralline charagne. Corallina chara. €. polychotoma; ramis ramulisque ad genicula verti- cillalis, ascendentibus ; articulis cylindricis, uno la- Lere verrucosis. 2. eadem, ramulis gracilioribus, ad genicula fractis, pareiüs verrucosis. ï 3. eadem, ramis filiformibus, fraclis; articulis præ- longis. * Amphiroa charaoides. Lamour. Polyp. flex. p. 301; et Eucyclop. p. 52. F Habite. les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Lesueur. Ma collection. Les deux suivantes n’en sont peut-être encore que des variétés. Coralline rayonnée. Corallina radiata. €. polycholoma, albo-purpurascens, lævigala, verti- cillaris ; ramulis ad genicula radiatis, erectis, sublæ- vibus. Mus. n°. Mém. du Mus. vol. 2. Habiteles mersdelaNouvelle-Hollande, Péronet Lesueur, 32, Coralline gallioïde. Corallina gallioides. C. subpentachotoma, ramosa, candida, fragilissima ; articulis cylindricis ; ramulis inæqualibus, verruco- sis, ad genicula verticillatis. Mus. no Mém. du Mus. vol. 2. Habite les mers australes ou de la Nouvelle-Hollande, Péron et Lesueur. Ajoutez un assez grand nombre d'espèces décrites par Lamouroux. F Re — SEPTIÈME SECTION. POLYPIERS FORAMINÉS. ( Polypiers diversiformes, composés de deux sortes de parties distinctes : ° De fibres nombreuses , cornées, soit fasciculées ou rayonnantes , soit enlacées , croisées ow feu- trées ; 20 D'une pulpe charnue ou gélatineuse , qui re- couvre , enveloppe ow empâle les fibres, contient les Polypes, et prend, en se desséchant, une consistance plus ou moins ferme, coriace ou terreuse. Ogservarrons. — Voici la dernière section de l’or- dre des Polypes à Polypier : celle dans laquelle on voit le Polypier s'anéantir définitivement, se con- fondant à la fin avec le corps commun des Polypes; celle enfin qui fournit une transition évidente des Polypes à Polypier aux Polypes tubifères, et de ceux-ci aux Polypes flottants. Les Polypiers empâtés sont en général épais, très- mous dans l’état frais, et la plupart, en se dessé- chant, prennent une consistance assez ferme , sou- vent même coriace. Ces Polypiers sont formés de deux sortes de par- ties distinctes , savoir : d’une pulpe charnue ou gé- latineuse, qui contient, elle seule, les Polypes ; et de fibres cornées ou cartilagineuses , diversement dis- posées, recouvertes, enveloppées ou empâtées par la pulpe polypifère. Sous le rapport des deux sortes de parties qui les composent, ces Polypiers se rapprochent essentielle- ment de ceux que j'ai nommés corticifères ; mais au lieu d’avoir, comme ces derniers, un axe central, entier et plein, ils ont des fibres multiples, très- grêles, souvent même d’une finesse extrême, d’une substance cornée, et qui ne sont jamais fistuleuses. Ces fibres remplacent l’axe du Polypier, et en sont une véritable dégénérescence par la voie de la divi- sion. Elles sont d’abord en faisceau central et axi- forme ; bientôt après elles se dispersent, s’enlacent, se croisent en réseau, et sont cohérentes dans les points de leur croisement. Ces mêmes fibres ont quelquefois beaucoup de roideur, comme dans cer- taines Éponges ; néanmoins, dans les derniers genres de cette section, elles ont une ténuité si grande qu’à peine sont-elles perceptibles. La pulpe charnue ou gélatineuse qui enveloppe, empâte, ou recouvre les fibres cornées , est plus ou PINCEAU, moins épaisse, selon l’espèce de Polypier dont elle fait partie; et dans ceux de ces Polypiers où elle subsiste après leur sortie de la mer, elle forme, en se desséchant, un encroùtement assez ferme, coriace, poreux , et le plus souvent cellulifère, qui rend évi- dente sa nature de Polypier. Ainsi, les Polypiers empâtés présentent des mas- ses diversiformes , charnues , pulpeuses ou gélati- neuses, et remplies de fibres cornées, plus ou moins fines, dont la disposition varie selon les espèces, C’est dans la substance charnue ou pulpeuse de ces Polypiers, que sont immergés les Polypes, et qu'ils communiquent probablement les uns avec les autres (1). Dans certains de ces Polypiers, comme dans les Alcyons, la pulpe enveloppante est si molle, etrecou- vre des fibres si menues, que, dans l’état frais, elle se confond avec le corps commun des Polypes, Aussi, c’est avec les 4/cyons que le Polypier se termine, et il le fait si insensiblement, qu'il est difficile d’assi- gner le point où il cesse d'exister ; ce qui fut cause qu'on à rangé parmi les Alcyons beaucoup de Poly- pes qui n'y appartenaient point. Dans ceux néan- moins où Ja pulpe enveloppante subsiste en entier après s'être desséchée, il est facile de reconnaitre que cette pulpe est un corps tout à fait étranger aux animaux qu'il a contenus; aussi les cellules des Polypes s'obseryent-elles presque toujours alors, el se distinguent même très-bien (2). On sent que la nature n’a pu produire les Poly- piers empâtés qu'après les Polypiers corticifères ; et que c’est en divisant la matière qui formait l'axe central de ces derniers, en diminuant ensuite de plus en plus la quantité de celte matière transfor- mée en fibres; enfin, en augmentant au contraire la pulpe enveloppante , qu'elle a produit successive- ment les différents Polypiers empâtés. Or, en augmentant la pulpe enveloppante, la ren- dant de plus en plus gélatineuse, presque fluide, et diminuant la matière des fibres, elle a terminé d’une manière insensible le Polypier, et a produit, par une sorte de transition, des corps vivants, communs à beaucoup de Polypes; corps qui n'ont plus de Po- lypiers, mais qui ont encore l'aspect des derniers Polypiers. Les Polypes des Polypiers empâtés ont l'organi- sation au moins aussi avancée que celle des Polypes à Polypiers corticifères, si elle ne l'est même davan- tage encore; car ils participent évidemment au nou- vel ordre de choses qui a commencé dans ces cor- ticifères. Peut-être offrent-ils, comme les Polypes tubifères que M. Savigny vient de nous faire connaître, un corps muni d'une cavité abdominale sous-gastrique, divisée longitudinalement par huit demi-cloisons, et contenant huit intestins, ainsi que six ovaires ou six grappes de gemmules. Peut-être, au moins, ce nouveau mode d'organisation, qui a dù commencer avec les Polypiers corticifères, n’y est-il encore qu'ébauché, et ne se trouve achevé que dans les Po- lypes tubifères et dans les Polypes flottants. S'il en est ainsi, comme cela parait vraisemblable, les Polypes des quatre premières sections des Poly- (1) [I n'existe point de Polypes proprement dits, chez les Spongiaires dont toute cette section se compose, E.] 559 piers seraient fous, comme les ZZydres, à inlestin unique et simple, et à cavité intérieure sans divi- sion ; ceux de la cinquième section commenceraient à offrir une tunique double ; enfin ceux de la sixième et de la septième section seraient à intestins multi- ples , et auraient une cavité abdominale sous-gas- trique, divisée dans sa longueur par huit demi-cloi- sons, espèces de mésentères. Comme je n'ai connu que tard , et pendant l’im- pression de cet ouvrage, les intéressantes observa- tions de M. Savigny , je n'ai pu les annoncer au commencement de la classe des Polypes; mais je vois avec satisfaction qu'elles confirment les rangs que j'avais assignés aux différents animaux de cette classe. Les Polypiers empâlés conservent toujours, en se desséchant, leur forme, et la plupart leur empä- tement. On ne les a encore divisés qu’en un petit nombre de genres, parce qu’en général leurs Poly- pes sont peu connus : voici ces genres. * Polypiers subphytoïdes. Pinceau. Flabellaire. : ** Polypiers polymorphes. Éponge. Téthie. Géodie, Alcyon. PINCEAU. (Penicillus.) Polypier à tige simple, encroütée à l'extérieur , remplie intérieurement de fibres nombreuses, cor- nées, fasciculées, se divisant à son sommet en un faisceau-de rameaux filiformes, dichotomes, arti- culés. Polyparium stirpe simplici, externè incrustato, ëntus fibris corneis, numerosis, fasciculatis longitu- dinaliter farcto. Rami terminales, filiformes, articulati, dichotomi, fastigiati, fasciculatim digesti. Ogservarrons. —Quoiqueles Polypiersconnus sous le nom de Pinceau, aient de grands rapports avec les Corallines, non-seulement leur port et leur as- pect les en distinguent facilement, mais la composi- tion de leur tige est si différente, qu'on doit les con- sidérer comme appartenant à un genre très-parti- culier, et même à une autre section. Ces Polypiers, surtout la première espèce, pré- sentent assez bien la forme d'un Pinceau, et sont composés d’une tige simple, cylindrique, qui ter- (2) [Ces prétendues cellules ne sont que les ouvertures des canaux aquifères, dont la masse des Spongiaires est creusée. E.] s 540 mine un faisceau de rameaux nombreux. Tout le Polypier est recouvert d’un encroûtement calcaire, blanchätre et comme farineux. Dans l’intérieur de la tige, on trouve une multitude de fibres cornées , libres, disposées en faisceau longitudinal. Il semble que la nature, par cette disposition, ait ici com- mencé la division de l'axe simple et central des Co- rallines, des Gorgones, etc., le transformant en un faisceau de fibres longitudinales. Les rameaux qui terminent la tige sont grêles , filiformes, dichotomes, articulés, très-nombreux et disposés en un faisceau quelquefois corymbiforme. ESPÈCES. 1. Pinceau capité. Penicillus capitatus. P.stirpe incruslato lœvi ; ramis fasciculatis, fastigiato- capitatis, dichotomis, articulatis, filiformibus. Corallina penicillus. Lin. Soland. et EIl. t. 25. f. 4. 6. C. penicillus. Pall. Zooph. p.428. Seba. Thes. 1. tab. 1. f. 10. Mus. n°. Ann. du-Mus. vol. 20.p. 299. n°1. * Nesea penicillus. Lamour. Polyp. flex. p. 257 ; et Ex- pos. méth. des Polyp. p. 23. pl. 25. fig. 4. * Delonch. Encycl, p. 568. * Penicillus capitatus. Blainv. Man. d’actin. p. 553. Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. 9. Pinceau annelé. Penicillus annulatus. P. stirpe simplici, membranaceo, annulalim rugoso ; ramis fasciculatis, fastigialis, dichotomis, articulatis. Corallinapeniculum. Soland. et EIl. p. 127. tab. 7. f. 5.8. et tab. 25. fig. 1. Ann. du Mus. 20. p. 299. n° 2. * MNesea annulata. Lamour. Polyp. flex. p. 256 ; et Expos. méth. des Polyp. p. 23. pl. 7. f. 5. 8. et pl. 25..fig. 1. * Delonch. Encycl. p. 569. * Penicillus annulatus. Blainv. Man. d’actin. p. 553. Habite les mers d'Amérique. 5. Pinceau flabellé. Penicillus phœnix. P. stipe simplici, incrustato; fronde oblongä ; ramis undiquè fasciculatis, erumpentibus, complanalo- connais. - Corallina phænir. Soland. et Ell, tab. 25. f. 2. 3. Ann. du Mus. 20, p. 299. n° 3. * Nesea plænix. Lamour. Polyp. flex. p. 256 ; et Expos. méth. des Polyp. p. 22. pl. 25. fig. 2 et 3. * Delonch. Encycl. p. 568. * Penicillus phænix. Blainv. Man. d’actin. p. 553. + Ajoutez le Nesea eriophora. Lamour. Polyp. flex. p- 257, et le Nesea nodulosa ejusdem. Voy. de l'Ur. pl. gr. fig. 8 et. FLABELLAIRE. (Flabellaria.) Polypier caulescent, flabelliforme, encroûté, sou- vent divisé ; à expansions aplaties , subarticulées , prolifères. Tige courte, cylindrique; tissu composé de fibres entrelacées; articulations subréniformes , plus lar- HISTOIRE DES POLYPES. ges que longues, à bord supérieur arrondi, ondé, sublobé. Polyparium caulescens, flabellatum , incrusta- tum, sœæpits divisum : ramis complanatis , subar- ticulatis, proliferis. Stirps brevis, teres ; textura è fibris implexis composila; articulisubreniformes, transversi : mar- gène superiore rotundato, undulato, sublobato. Onsenvarrons. — Quoique avoisinant les Coralli- nes, les Ælabellaires, ainsi que les Pinceaux, appar- tiennent évidemment à la section des Polypiers em- pâtés ; puisque leur tissu, plus ou moins encroûté, est composé d’une multitude de fibres très-petiles , entrelacées , presque feutrées. Leur tige, qui varie en longueur selon les espèces, tantôt soutient des expansions simples, aplaties, flabelliformes, dont les articulations sont réunies; et tantôt se divise en rameaux munis d'articulations distinctes, compri- mées, réniformes, plus larges que longues. Ici, l'on voit le faisceau fibreux et central de la tige des Pinceaux transformé en un tissu de fibres intérieures enlacées et feutrées presque comme dans les Eponges. Dansquelques Flabellaires, et principalement dans celles dont les articulations sont réunies, ces arti- culations aplaties sont minces, presque membra- neuses, et si légèrement encroutées, qu'on est tenté de prendre ces Polypiers pour des végétaux. Il yen a même qui ont entièrement l'aspect de la 7remella ou de l’Ulva pavonia des botanistes. ESPÈCES. -$. Articulations réunies. 1. Flabellaire simple. Flabellaria conglutinata. FE. stirpe simplici, subincrustalo ; rdmis omnibus con- glutinatis ; fronde flabelliformi nudä. Corallina conglutinata. Soland. et El. p. 125. tab. 25 f,7 , Ann. du Mus. vol. 20. p. 301. n° 1. * Udatea conglutinata. Lamour. Polÿp. flex. p. 512; et Exp. méth. des Polyp. p. 28. 23. fig. 7. * Delonch. Encyel. p. 762. Habite les côtes des îles Bahama. Le] . Flabellaire pavone. Flabellaria pavonia. F. stirpe simplici, incrustalo; ramis conglutinatis ; fronde flabelliformi incrustatà , undatä, sublobat4. Corallina flabellum. Soland. et Ell. p. 124. tab. fig. A. B. Esper. Suppl. 2. t. 9. /ig. 4. B. Mus. n°. 2. var. lobata. Soland. et Ell. tab. 24. fig. C. Esper. Supp. 2. t. 9. fig. C. 3. var. profondè incisa. Fucus maritimus, ete. Moris. Hist. 3. sect. 15. t. 8. f, 7. Esper. Suppl. 2. L. 8. Ann, du Mus. 20. p.301. n° 2. * Udatea flabellata. Lamour. Polyp. flex. p. 311. pl: 12. fig. 1 ; Ex. méth. des Polyp. p. 27. pl. 24. fig. A.-D. * Delonch. Encycl. p. 762. Habite les mers d'Amérique. ÉPONGE. 541 $$. Articulations distinctes. 5. Flabellaire grosse-tige. Flabellaria crassicaulis. F. stirpe tereti, crasso, incrustato ;ramis distinctis, ar- ticulatis ; articulis planis, incrustatis, reniformibus. An Soland. et EIl. tab. 24. /ig. D. Mon cabinet. Ann. du Mus. 20. p.301. n° 3. Habite... Cette Flabellaire , par son tissu fibreux, laineux, feutré et tout à fait semblable à celui des Éponges, montre évidemment qu'elle appartient aux Polypiers empâtés, 4. Flabellaire épaissie. Flabellaria incrassata. FE. stirpe brevi ; ramis arliculatis, tricholomis; articulis compressis, incrustatis : inferioribus cunealis ; supe- rioribus reniformibus. Corallina incrassata. Soland. et EIl. p. fig. d, d 1-3. D 1.-6. Mus. n°, Ann. du Mus. 20. p. 303. n°4. * Halimeda incrassata. Lamour. Polyp. flex. p. 307; Expos. méth. des Polyp. p. 26. pl. 20. fig. d 1-3. et D 1-6 ; Encycl. p. 450. * Flabellaria incrassata. Blainv. Man. d’Actin. p. 550. Habite l'océan des Antilles. 111, tab, 20. 5. Flabellaire raquette. Flabellaria tuna. F. slirpe brevi ; ramis articulatis, subtrichotomis ; ar- ticulis compressis, planis, subrotundis, viridulis. Corallina luna. Soland. et Ell. t. 20. /ig. E. Marsil. Hist. de la mer. t. 7. fig: 31. Corallina discoidea. Esper. Suppl. 2. t. 11 Ann. du Mus. n° 5. Halimeda tuna. Lamour. Polyp. flex. p. 309. pl. 11. fig. 8; Expos. méth. des Polÿp. p. 27. pl. 20. /ig. e; Encycl. p. 458. * Flabellaria tuna. Blainv. Man. d’Actin. p. 551. Habite la Méditerranée. Mon cabinet, 6. Flabellaire multicaule. Ælabellaria multicaulis. F, slirpibus pluribus , incrustatis, articulalis, ramosis ; articulis inferioribus, subleretibus : superioribus re- niformibus, planis, inciso-lobatis. Mus. n°. Ann. du Mus. n° 6. * Halimeda multicaulis. Lamour, Polyp. flex. p. 307, et Encyclop. p. 452. . Habite. Cette Flabellaire ressemble presque entière- ment à lasuivante par ses sommités, 7. Flabellaire festonnée. Ælabellaria opuntia. F. stirpe subnullo ; ramis trichotomis, diffusis, articu- latis ; articulis planis , reniformibus , Undalis, incrus- tatis. Corallina opuntia. Lin. Soland. et Ell. t. 20. fig. b, Sloan. Jam. hist. 1.t. 20. f. 2. Corallina. Esper. Suppl. 2. £. r. Mus. n°. Ann. du Mus. n° 9. * Halimeda opuntia. Lamour. Polyp. flex. p. 308 ; Expos. , méth.des Polyp. p. 27. pl. 20. fig. 6; et Encycl. p. 453. “ Flabellaria opuntia. Blainv. Man. d'Actin. p. 551. pl. 65... 4. Mus. n°, Ann. du Mus. n° 7. Habite les mers d'Amérique, Celle-ci est toute blanche, très-rameuse, diffuse , presque sans tige. Son tissu in- térieur , très-distinctement laineux et fibreux, est re- couvert d'un encroûtement calcaire assez épais. DL LAMARCK, T, 1, 4 ÉPONGE. (Spongia.) Polypier polymorphe, fixé ; mou, gélatineux et comme irritable pendant la vie des Polypes ; tenace, flexible, très-poreux et absorbant l’eau dans l’état sec. (Axe.) Fibres nombreuses , cornées, flexibles, enlacées ou en réseau, adhérentes dans les points de leur croisement. (Croûte empâtante.) Pulpe gélatineuse, comme vivante, enveloppant les fibres, contenant les Poly- pes, mais très-fugace, et ne se conservant que par- tiellement dans le Polypier retiré de la mer. Polypes inconnus. * (Nuls.) Polyparium polymorphum, fivum, molle, gelati- nosum et subirritabile in vivo; exsiccatione tenax , lexile, porosissimum, aquam respirans. (4xis.) Fibræ innumeræ, corneæ, flexiles, reticu- latim contextæ et connexe. (Crusta.) Gelatina subviva, fibras vestiens, fuga- cissima, in Polypario è mari emerso partim elapsa, evanida. Polypi ignoti. Osservarions.—L'Æponge est une production na- turelle, que tout le monde connaît par l'usage assez habituel qu'on en fait chez soi; et, cependant, c'est un corps dont la nature est encore bien peu connue, et sur lequel les naturalistes, même les modernes , n'ont pu parvenir à se former une idée juste et claire. Après l'avoir considérée comme intermédiaire entre les végétaux et les animaux, on s'accorde as- sez maintenant à ranger cette production dans le règne animal, mais on pense qu'elle appartient aux plus imparfaits et aux plus simples de tous les ani- maux ; en un mot, que les Éponges offrent effecti- vement le terme de la nature animale, c’est-à-dire, que, dans l'ordre naturel, elles constituent le pre- mier anneau de la chaine que forment les animaux. D'après cela, comment pouvoir considérer les Éponges comme des productions de Polypes, en un mot, comme de véritables Polypiers ? Quelques na-- turalistes néanmoins l'ont soupconné ; mais, jusqu’à ce jour, personne n’en ayant pu apercevoir les Po- lypes, les idées, à l’égard de ces productions sin- gulières , sont restées vacillantes , fort obscures , et l'hypothèse inconsidérée qui attribue ces corps aux plus imparfaits des animaux a prév valu , malgré l'impossibilité évidente que des animaux ,qui seraient plus simples encore que les »10nades, pussent don- ner lieu à des corps aussi composés et aussi tenaces que le sont les Éponges. Si l'observation des animaux qui ont formé les ponges , ne nous fournit rien qui puisse fixer nos idées sur la nature de ces animaux, examinons les corps eux-mêmes qu’ils ont produits ; et voyons si, parmi d’autres productions d'animaux que nous con- naissons mieux, il ne s’en trouve point qui soient réellement rapprochés des Éponges par leurs rap- ports. Ceux qui possèdent, ou qui ont consulté de riches 22 542 HISTOIRE DES POLYPES. collections d’Alcyons et d'Éponges , savent ou ont du remarquer, qu'entre ces deux sortes de corps, les rapports naturels sont si grands, qu’on est sou- ventembarrassé pour déterminer lequel de ces deux genres doit comprendre certaines espèces que les collections nous présentent. De part et d'autre, ce sont des corps marins fixés, légers , diversiformes , et tous composés de deux sortes de substances, savoir : 1° de fibres nombreu- ses, cornes, flexibles, plus où moins fines, quel- quefois à à peine per ceptibles, et divérsement situées, entrelacées, croisées, réliculées ; 2 d’une chair qui empâte ou recouvre ces fibres, qui s’affermit et de- vient comme coriace et terreuse dans son desséche- ment. et qui, dans les espèces, yarie du plus au moins en épaisseur, en quantité, êL lénacité, en po- rosité, etc., elc. Ceux de ces corps dont la pulpe charnue, plus empreinte de parties terreuses, se trouve persistante après leur extraction de la mer, Se desséchent, en prenant une consistance ferme, subéreuse où co- riace, et ont recu le nom d’Æ4/cyons. Ceux au con- traire dont la chair très-gélatineuse, et peu em- preinte de parties terreuses, s’affaisse, s'évanouit et même s'échappe en partie lorsqu'on les retire de la mer, et qui ont des fibres cornées fort gran- des, bien entrelacées , croisées, réticulées et sdhée rentes entre elles, ont été nommés Æponges. Il n’y a donc, de part et d'autre, que du plus ou du moins dans la consistance de la pulpe qui em- pâte les fibres, c’est-à-dire, dans l'intensité du ca- ractère essentiel de ces corps; et ce plus ou ce moins se remarque même entre les espèces de chacun des deux genres dont il s’agit. S'il en est ainsi, et j'en appelle à l'examen desob- jets, parce qu'ils en offrent les preuves les plus évi- dentes; enfin, si l'observation nous apprend que les Alcyons nous présentent de véritables Polypiers, les Polypes de plusieurs Alcyons ayant été observés et figurés , il ne peut donc rester aucun doute que les Éponges ne soient pareillement des productions de Polypes. et même de Polypes qui avoisinent ceux des Alcyons par leurs rapports ; elles ne sont donc pas le produit des plus simples et des plus imparfaits des animaux. Sans doute, en citant les Alcyons, je n’entends pas parler de ces animaux composés, à corps com- mun, gélatineux et sans Polypier, que l’on à con- fondus avec les Alcyons, d’après une apparence ex- térieure ; mais je parle des vrais Alcyons, c’est-à dire de ceux qui ont un Polypier. lequel, dans sa struc- ture, offre des fibres cornées, empâtées d’une pulpe qui se conserve et s’affermit dans son desséchement. Or, ce sont ces corps qui ont avec les Æponges des rapports que l’on ne saurait contester. Qu'on se rappelle maintenant que les Polypes à à Polypier constituent des animaux composés, dont les individus adhèrent les uns aux autres, cCommu- niquent ensemble, participent à une vie commune, et ont un corps commun qui continue de subsister vivant, quoique ces individus, après s'être régéné- rés, périssent et se succèdent rapidement ; alors on sentira que le COTPS g gélatineux et commun des 4/- cyons et des Éponges, et que.les Polypes qui le ter- minent dans tous les points, peuvent remplir toute la porosité de leur Polypier, comme cela arrive au corps commun des Polypes qui forment les 4strées, les Madrépores, etc. On sentira aussi que ce corps commun et celui des Polypes qui y adhèrent, étant très-irritables, doivent se contracter subite- ment au moindre contact des corps étrangers qui les affecte, ce qui a élé effectivement observé (1); qu'enfin, si, dans les Æponges, la chair gélatineuse de ces corps est très-transparente, hyaline , en un mot, sans couleur, les Polypes très-petits de sa sur- face doivent alors échapper à la vue, ce qui estcause que, jusqu’à présent, on ne les a point apereus. D'après ce que je viens d'exposer, toutes les ob- servations, tous les fails connus qui concernent les Éponges , s'expliquent facilement, et fixent incon- testablement nos idées sur l’origine et la nature de ces COrps. On sait que l'Éponge est un corps mou, léger, très-poreux , jaunätre , grisâtre ou blanchâtre, et qui a la faculté de s'imbiber de beaucoup d’eau que l'on en fait sortir en le comprimant. Les anciens, même avant Aristole, avaient pensé que ces corps étaient susceptibles desentiment, parce qu'ils leur avaient remarqué une sorte de frémisse- ment et une contraction particulière lorsqu'on les touche. Ce fait, dont on ne saurait douter, et dont je viens de développer plus haut la cause, a donné lieu à une erreur, et celle-ci à une autre. En effet, les anciens ‘et beaucoup de modérnes , n ayant pas ‘fait attention que la nature a formé, dans le règne animal, beaucoup d'animaux composés , comme elle a fait parmi les végétaux beaucoup de plantes pareïllement composées , Cest-à-dire , qui adhèrentet communiquent ensemble. et participent à une vie commune, ont considéré l'Éponge comme un seul animal. Cette erreur les a conduits à regar- der cet animal commele plus imparfait desanimaux, et comme formant la chaine qui iie le règne animal au règne végélal, par les Algues, etc. (animal ambi- guum, crescens, torpidissimum, ele. Pallas). J'ai assez fait connaître le peu de fondement de ces idées, sur lesquelles je ne reviendrai plus. Il y a des Éponges qui ont beaucoup de roideur dans leur tissu, parce qu'il est composé de fibres cornées fort roides, fortement agglutinées ensemble dans les points de leur croisement , el que plusieurs des espèces qui sont dans ce cas manquent presque entièrement de cette pulpe fugace qui empâtait leurs fibres. Les autres espèces, quoique plus ou moins encroütées, n'offrent point cet encroûtement épais , ferme et terreux qui empâte le tissu Bbreux des AL cyons. Les trous assez grands qu'on voit épars sur di- verses Éponges, ne sont point des cellules de Poly- pes; mais ce sont des trous de communication, qui fournissent une voie commune pour les issues de plusieurs Polypes , et par lesquels l eau leur arrive, Quelquefois certaines excavations qu'on leur observe sont le résultat de corps étrangers autour desquels les Polypes se sont développés, ou des cavernosités uliles à la vie des Polypes qui y on! des issues. De tout ce que je viens d'exposer, d'après un exa- (1) Depuis quelques années, M. Grant et d'autres naturalistes se sont assurés que les Éponges ne présentent aucun indice de sensibilité, E: ÉPONGE. men approfondi des Polypiers dont il est question, il résulte : 1° Qué les Alcyons constituent des Polypiers em- pâtés, dont l’encroütement persiste entièrement après la sortie de l’eau et sa dessiccation , se durcit alors et souvent même conserve encore les cellules des Polypes ; 20 Qué les Éponges sont aussi des Polypiers ém- pâtés, mais dont la pulpe enveloppante, plus molle et presque fluide, est si fugace que, s'échappant en partie lorsqu'on retire le Polypier de la mer, elle conserve rarement les cellules des Polypes et que, dans son desséchement, elle n'offre toujours qu'une masse flexible, très-poreuse, et qui est propre à s'im- biber de beaucoup d'eau. Comme les Polypes des Æponges doivent être ex- trêmement petits, ainsi que le sont sans doute ceux des Flabellaires qui viennent avant, et qu'ils habi- tent dans une pulpe molle, très-fugace, on ne doit donc pas s'étonner de ce qu'ils ne sont pas. encore connus. Leur petitesse et leur transparence en sontles causes, et ce ne pourrait être que dans l’eau même qu'on réussirait à lesapercevoir, si on les y observait avec les précautions nécessaires. La forme générale de chacun de ces Polypicers est si peu importante, et varie tellement dans le genre, que sa considération peut à peine être employée à caractériser des espèces. Cependant on est forcé de s’en servir; mais ce ne doit être qu'après s'être as- suré des différences qu'offre le tissu; différences qui constiluent des caractères solides, mais difficiles à exprimer. Cette diversité dans la forme est si considérable, qu'on peut dire avec fondement que toutes les for- mes observées dans les Polypiers pierreux se retrou- vent presque généralement les mêmes dans les Éponges. En effet, les unes présentent des masses simples, sessiles, plus ou moins épaisses, envéloppantes ou recouvrantes; d’autres sont pédiculées, droites, soit en massue ou en colonne, soit aplaties en éventail ; d’autres sont creuses, soit tubuleuses ou fistuleuses, soit infundibuliformes ou en cratère; d’autres sont divisées en lobes aplatis et foliacés ; d’autres, enfin, sont rameuses. diversement dendroïdes ou en buis- son. Les espèces offrent aussi Loutes les nuances possibles, depuis celles dont toutes les fibres de la surface sont complétement encroutées. jusqu'à celles qui ont toutes leurs fibres à nu, {ant au dehors qu'en dedans. Le genre Éponge étant très-nombreux en espèces, je vais présenter la distinction de celles que j'ai vues , comparées, el dont je puis certifier la détler- mination ; mais, avant Lout, je dois exposer les di- visions qu'il mé paraît convenable d'établir pour faciliter l'étude et la connaissance de ces espèces, DIVISIONS DES ÉPONGES. 1° Masses sessiles, simples ou lobées, soit recou- vrantes, soit enveloppantes; 29 Masses subpédiculées ou rétrécies à leur base, simples ou lobées; 3° Masses pédiculées, aplaties ou flabelliformes, sim- ples ou lobées ; 945 4 °Glasses concaves, évasées, cratériformes ou in- fundibuliformes ; 5° Masses tubuleuses ou fistuleuses , non évasées ; 6° Masses foliacées ou divisées en lobes aplatis, folii- formes ; T° Masses rameuses, phytoïdes ou dendroïdes. [La famille des Spongiaires , qui se compose des Éponges , des Téthies , des Géodées et des Alcyons de Lamarck, diffère extrêmement de tous les êtres rangés par notre auteur dans la même classe > et c’est avec raison que M. de Blainville les sépare des Zoophytes pour les placer dans une division parti- culière du règne animal désignée par ce naturaliste sous le nom d’Amorphozoaires. L'organisation et la physiologie des Éponges a été, dans ces dernières années, l’objet de recherches très- importantes, dues en majeure partie à M. Grant, et aujourd'hui on sait, à ne pas en douter , que ces êtres singuliers ne présentent pas de Polypes ni rien qui puisse être comparé aux animaux que nous connaissons. Des observations multipliées et des expériences faites avec un soin extrême, montrent que ces masses amorphes ne présentent non plus aucun trait de sensibilité, et ne sont pas contractiles comme on le supposait. Les oscules qu'on remarque à leur surface ne sont donc pas des cellules polypifères, mais les ouvertu- res de canaux aquifères, creusés dans la substance de ces corps et continuellement traversés par des courants. M. Grant a constaté que les mêmes ou- vertures ne servent pas à l'entrée et à la sortie de l'eau qui circule ainsi dans l’intérieur des Éponges. C’est par les petits pores répandus en grand nombre à la surface de ces corps et déjà remarqués par Ca- volini, que le liquide pénètre dans leur tissu, et c’est par d’autres ouvertures, en général beaucoup plus grandes, que le courant en sens contraire se dirige. La disposition de ces ouvertures varie. Dans la Spongia compressa et dans plusieurs Éponges {u- bulaires, les courants traversent les parois eu ligne droite ; l'eau entre par les pores extérieurs et passe dans la cavilé commune et interne qui est toujours complétement ouverte à son extrémité libre. Dans les espèces qui adhèrent aux rochers dans toute leur étendue, conïme les Spongia papillaris, S. cristata, S. panicea, etc., les choses ne peuvent se passer de même;une seule surface étant libre,doit présenter les ouvertures afférentes etefférentes et souvent ces der- nières affectent alors la forme d'oscules plus ou moins larges. Les Éponges rameuses, telles que la S. oculatæ et la 8. dichotoma sont placées à cet égard à peu près dans les mêmes circonstances, car elles n’ont 92* = 344 qu’une seule surface où sont réunis les pores affé- rents et les orifices excréleurs qui sont peu nom- breux et rangés le long du bord extérieur des bran- ches. Du reste le diamètre et la disposition de ces dernières ouvertures, nommées par M. Grant ôrifi- ces fécaux, varient suivant les espèces. On ignore entièrement la cause déterminante de ces courants dont la force est souvent considérable; les exptriences de M. Grant prouvent qu’ils ne dé- pendent d'aucune disposition particulière ni d’au- cune action des ouvertures dont il vient d’être question, ni des parois des canaux traversés par le liquide. Il est à présumer que ce phénomène lient à quelque effet analogue à l’endosmose. Quoi qu'il en soit, les courants qui sortent ainsi des Éponges entrainent avec eux des malières excrémentitielles solides qui paraissent provenir de la substance de l'Éponge. A l’état frais, les Éponges présentent entre les fibres solides dont leur substance est abondamment pourvue, une matière transparente, molle et même glutineuse dont la proportion varie beaucoup sui- vant les espèces ; examinée à l'œil nu, elle paraît ho- mogène comme de l’albumine, mais vue sous le microscope elle parait composée de granules trans- parents et sphériques, entourés d’un peu de mucus. Cette matière animale , que M. Grant désigne sous le nom de substance parenchymateuse de l’éponge, se trouve dans toutes les parties de la masse, mais plus spécialement dans les espaces que laissent en- tre eux les canaux intérieurs qu’elle tapisse égale- ment. La charpente solide des Éponges se compose d’une espèce de réseau qui sert à soutenir el à pro- téger ce parenchyme délicat; sa conformation varie du reste extrêmement et doit servir de base pour la classification des Spongiaires. Dans quelques espèces telles que les S.communis, usitatissima, lacinulosa, fulva, fistulosa, etc., cette charpente se compose seulement de fibres cylindri- ques, tubulaires, de matière cornée qui s’anasto- mosent fréquemment entre elles. Dans d’autres Éponges telles queles S. compressa, botryoides, coronata, pulverulenta, etc., cette sorte de squelette consiste en spicules calcaires, réunis en gros faisceaux, et disposés à l’entour des canaux in- térieurs, où ils sont retenus par une sorte de ma- ère ligamenteuse ou cartilagineuse, qui persiste après la destruction du parenchyme et la dessicca- tion, et qui paraît manquer dans les Éponges cor- nées. Dans toutes les Éponges calcaires examinées jusqu'ici, on a trouvé des spicules ayant la forme d’épines tri-radiées formant des faisceaux autour des pores, et réunies par la matière enveloppante. Souvent il existe aussi d’autres spicules plus simples et moins complétement immergés, dont une seule HISTOIRE DES POLYPES. extrémité est enfoncée dans la matière molle, tan- dis que l’autre s'élève au-dessus de la surface comme pour défendre l'entrée des pores et des orifices fé- caux. D'autres espèces encore présentent à peu près la même structure que les Éponges calcaires ; mais leurs spicules, au lieu d’être composés de carbo- nate de chaux, sont formés de silice; les Sp. cris- tata , papillaris, tomentosa, panicea, coalita, ocu- lata , dicholoma , stuposa , alcicornis, compacta , fruticosa , parasitica , hispida , infundibuliformis , ventilabrum , hispida , suberica , nodosa, eic., sont dans ce cas. La forme de ces spicules varie, mais il est rare d’en rencontrer de deux sortes différentes sur le même individu , et on ne connait pas d’es- pèces qui en présentent conjointement avec des épines calcaires et des fibres cornées. Enfin il existe aussi des Spongiaires dont l'inté- rieur est hérissé de spicules et dont la surface est garnie d’une couche plus ou moins épaisse de gra- nules siliceux; et d’autres qui au premier abord ne paraissent pas mériter le nom d’Éponges , tant leur tissu, étendu en lames minces, est peu poreux. Les spicules siliceux et calcaires des Éponges sont groupés en gros faisceaux, à l’entour des canaux in- térieurs de ces corps, de manière à garanlir ces pas- sages et à empêcher l'entrée des matières étrangè- res; entre ces canaux ils laissent de petits interstices où se développent les ovules. À l’entrée des pores on aperçoit aussi un réseau très-fin de fils gélali- neux , transparents , incolores et homogènes; dans l'intérieur des canaux on trouve aussi d’autres ré- seaux plus simples , également disposés comme des diaphragmes. Enfin à la base des Éponges fossiles il existe une matière gélatineuse qui les lie aux ro- ches sur lesquelles elles croissent et qui est sembla- ble à la substance molle dont les canaux sont ta- pissés. . M. Grant a fait aussi des observations très-inté- ressantes sur le développement des Éponges. En étudiant pendant l'automne la Spongia panicea, il a vu que les parties qui, pendant l'été, étaient trans- parentes et incolores, présentaient sur presque tous les points des taches d’un jaune opaque visibles à l'œil nu , de forme et de grandeur variables, com- posées de très-pelits granules gélatineux , entourés de la substance parenchymateuse de l'Éponge et lo- gées dans les interstices existant entre les canaux intérieurs. Ces granules jaunes, qui sont les rudi- ments des ovules, n’ont ni cellules ni capsules; ils sont formés par des globules analogues à ceux qui composent la malière parenchymateuse et paraissent s’agrandir par la simple juxtaposition des globules qui les environnent. En grossissant ils deviennent ovales, et à l’époque de leur maturité ils se déta- . EPONGE. chent et sont entrainés au dehors par les courants qui traversent la masse de l'Éponge et sortent par les ouvertures fécales. Ces ovules de forme ovoïde jouissent alors de mouvements spontanés, et portent sur la partie antérieure de leur corps des cils vibra- tiles, de l’action desquels dépend leur faculté loco- motive; mais après deux ou trois jours d’une vie errante, ils se fixent sur quelque corps solide parleur partie postérieure , se hérissent d’épines, cessent bientôt d’agiter leurs cils, et s'étendant de plus en plus constituent de jeunes Éponges qui, lorsqu'elles viennent à se rencontrer, se soudent entre elles de manière à ne laisser aucune trace de leur union. Il est évident que c’est sur la structure intérieure des Spongiaires et la conformation de leur partie solide, plutôt que sur leur forme générale et leur consistance plus ou moins grande, que l’on doit ba- ser la classification de ces êtres singuliers. M. Savigny avait senti la nécessité d'étudier sous ce point de vue les Spongiaires, et il a représenté dans les planches du grand ouvrage sur l'Égypte, la disposition du réseau corné et des spicules qui constituent en quelque sorte la charpente de ces corps; d’après les légendes placées au bas de ces planches , on voit qu'il divisait les Spongiaires en Éponges à réseau, Éponges charnues et Éponges à piquants ; mais la maladie cruelle qui, depuis près de 15 ans a interrompu les travaux de ce savant , ne lui a pas permis de publier les résultats de ses recherches; et ce ne fut que bien plus tard que, prenant pour base de la classification des Spongiai- res les observations de M. Grant, on a tenté d’in- troduire dans cette branche de zoologie une réforme nécessaire. Les faits nous manquent encore pour qu'il soit possible d'étendre cette réforme à toute la famille des Spongiaires; et il est évident que plu- sieurs de ces corps ne peuvent se rapporter à aucun des groupes naturels déjà établis; mais malheureu- sement les échantillons de Spongiaires conservés dans les collections sont en général tellementaltérés par la dessiccation qu’on ne peut se former que des idées très-incomplètes sur leur véritable structure. En prenant pour guide les recherches dont il vient d'être question, M. Fleming a divisé les Éponges et Alcyons de Lamarck en trois genres ; savoir : 1° Le genre Spongia, comprenant les Spongiaires d’un tissu poreux et pourvus d’un squelette cartilagineux, simple ou sans spicules terreux ; 2° le genre Æali- condria , comprenant les espèces également poreu- ses et dont la charpente cartilagineuse est renforcée par des spicules de silice; 5° le genre Grantia , comprenant les espèces également poreuses, mais pourvues de spicules calcaires, M. de Blainville a adopté ces divisions en changeant seulement la dé- nomination des deux derniers groupes qu'il désigne 345 sous les noms plus significatifs de Æaléponge et de Calcéponge. Ces divisions nous paraissent aussi devoir être maintenues , car elles correspondent à des types d'organisation bien distincts; mais nous pensons que, lorsqu'on aura étudié avec plus de soin la structure de ces êtres, on sentira la nécessité de modifier les caractères assignés à ces groupes et de prendre en considération la disposition de la char- pente solide aussi bien que sa nature intime. Le genre Éponge de Lamarck comprend la plu- part des Éponges proprement dites et des Calcépon- ges, ainsi que plusieurs espèces d’une structure très-différente de celle d'aucun des trois types men- tionnés ci-dessus; ses limites devront par consé- quent être considérablement resserrées; et il ne faudra conserver le nom d’Æponges proprement di- tes qu'aux Spongiaires dont le tissu épais et cellu- leux présente à sa surface des pores ou oscules et se compose d’une matière animale molle, soutenue par une multitude de filaments cornés plus ou moins fins, flexibles , anastomosés entre eux, de manière à former dans tous les sens une sorte de réseau ir- régulier et n'offrant ni spicules ni granulations cal- caires ou siliceuses (exemple l'Éponge commune). Un second groupe naturel, très-voisin du précé- dent, nous parait devoir être formé parlesSpongiaires dont le tissu également lacuneux et poreux est sou- tenu par une charpente rigide et d'apparence réti- culée, composée de filaments cornés, simples, roi- des qui paraissent contenir dans leur intérieur un peu de carbonate de chaux, et qui, en s’anastomo- sant entre eux, ne se réunissent pas en faisceaux ou en mèches, et circonscrivent de petites lacunes irré- gulières ou des canaux également irréguliers. Tan- tôt ces Spongiaires constituent des masses tubifor- mes (ex. S. lacunosa et S. vaginalis ); tantôt des rameaux sans cavité intérieure autre que des canaux irréguliers (ex. $. aspergillosa et S. serpentina ); d’autres fois des masses pédiculées traversées par des canaux assez gros (ex. #. penicillosa et S. ri- mosa); d’autres fois encore des masses infundibuli- formes (ex. S. costifera). Une troisième modification de structure qui se remarque parmi les Spongiaires réunis par Lamarck dans son genre Éponge , est celle que présentent le S. bombycina, le S. calyx, etc. La charpente solide de ces espèces est composée de fils rigides ou plutôt de petits cylindres grêles et droits, d'apparence cornée, calcaires, simples , isolés, très-espacés et placés, les uns parallèlement entre eux et perpen- diculairement à la surface de la masse, les autres parallèlement à cette surface et perpendiculaire- ment aux premiers, de chacun desquels ils partent en rayonnant pour se joindre à d’autres baguettes 546 de même nature , de manière à réunir tous ceux-ci entre eux, par de pelites traverses, et à circonscrire ainsi, par une sorte de treillage, de grandes lacunes ou mailles assez régulières, dont la réunion consti- tue des canaux perpendiculaires à la surface de la masse. Il faudra aussi séparer des Éponges proprement dites , les espèces dont le tissu n’est pas spongiaire et constitue des lames minces peu ou point po- reuses. La S. sériata, qui présente cette disposition, nous parait devoir constituer le type d'une division générique particulière; elle est formée par une ma- tière parenchymateuse, d'apparence semi-corrée, qui s'étend en lames assez minces sur un grillage simple, composé de gros filaments cornés, anastonio- sés entre eux de facon à constituer des bandes lon- gitudinales, simples, réunies par des traverses qui, circonscrivent une suite de mailles à peu près car- rées ; la matière parenchymateuse remplit ces mail- les, et il en résulte une grande lame mince, divisée, dont les deux surfaces sont occupées par des dé- pressions quadrangulaires , disposées par séries ré- gulières. Le mode de structure propre à la S. labellulaire {n° 56) se rapproche un peu de celui dont il vient d'être question, mais en diffère encore par des points trop importants pour ne pas nécessiler l’établisse- ment d’une division particulière dans la grande division des Spongiaires. La S. strombolina ne peut non plus se rapporter à aucun des types génériques dont il vient d'être question. En passant en revue les Alcyons de La- marck, nous verrons que ce groupe renferme aussi plusieurs espèces de Spongiaires trop dissemblables per leur organisation pour demeurer dans la même division générique. La distribution méthodique de ces êtres devra donc subir de grands changements; mais les espèces dont la structure intérieure est déjà suffisamment connue, sont en trop petit nombre pour que l’on puisse dès ce moment tenter avec quelque chance de succès la réforme de cette bran- che de la classification naturelle, et dans la crainte d'augmenter la confusion qu'entrainent des synony- mies compliquées , nous croyons qu'en attendant qu'on ait fait sur l'organisation de ces zoophytes un travail général approfondi et comparatif, il est plus sage de s'abstenir de toute tentative de ce genre. Nous nous bornerons donc ici à indiquer les obser- vations faites sur les divers Spongiaires depuis la publication des travaux de Lamarck, et à mention- ner les principaux genres nouveaux établis dans cette famille sans chercher à coordonner ces re- cherches dans un ordre naturel, ni à modifier ces divisions génériques, car, nous le répétons, ce tra- yail serait, dans l'état actuel de la science, tout à fait HISTOIRE DES POLYPES. prématuré et ne pourrait conduire qu'à des résultats incertains. E.] ESPÈCES. 6 I. Masses fossiles, simples ow lobées, soit recau- vrantes, soit enveloppantes. 1. Éponge commune. Spongia communs. Sp. sessilis, subturbinata, rotundata, supernè plano- convexa, mollis, lenax, grossè porosa; superficie lacinulis rariuseulis, foraminibus magnis. An Spongia officinalis ? Lin. ë 1.9p. communis f'usca. L'Éponge brune commune, 2. Sp. communis lulea. L'Éponge blonde commune. 3. Sp. communis aurantia. L'Éponge orangée commune. Aun. du Mus. vol. 20. p. 370. n° t. * Grant. Edinb. Journ. et Aun. des se, nat. €. 11. p. 194. * Achilleum offivinale. Schweiïg. Handb. p. 42r. * Spongia communis. Lamouroux. Polyp. flex. p. 20 ; et Encyclop. p. 332. * Blainv. Man. d’Actin. p.529. pl. 93. fig. 3. Habite la mer Rouge, l'océan indien. Mon cabinet. * La charpente de cette Éponge, qui doit être prise pour type du genre des Éponges proprement dites, se com- pose d'un réseau de filaments cornés très-fins disposés sans ordre, ayant tous à peu près le même diamètre et formant des mèches subrameuses fréquemment anas(o- mosées entre elles, et circonscrivant une mullitude de cavités dont les plus grandes constituent des canaux verticaux ou obliques ahoutissant à la surface de la masse. 2. Éponge peluchée. Spongia lacinulosa. Sp. sessilis, subturbinata , planulata , obsoletè lobata , mollis, Lomentosa, porosissima;. superficie lacinulis creberrimis. Spongia officinalis. Esper. vol. 2. tab. 15. 17. Ann. du Mus 20. p. 370. n°2. * Lamour. Polyp. flex. p. 21 ; et Encycl. p. 332. * Grant. Loc. cit. *Blainv. Man. d’Actin. p. 529. Habite la mer Rouge, l'océan indien. Mon cabinet. d. Éponge sinueuse. Spongia sinuosa. Sp. sessilis, ovala, rigida ; sinubus variis, lacunisque inæqualibus undiquè cavernosa. Spongia sinuosa. Pall. Zooph. 394. Esper. vol. 2. t. 3r. Ann. du Mus. 20. p. 37r. n6 3. * Lamour. Polyp. flex. p. 21; et Encycl. p. 333. Habite l'océan indien. Mon cabinet. 4, Éponge caverneuse. Spongia cavernosa. Sp. sessilis, ovalo-conica, cavernosa , incruslala; su- perficie lobis crebris , erectis, allenualo-acutis, con- fertis. Spongia cavernosa. Pall. Zooph. p. 394. Ann. du Mus. 20. p 371. n° 4. * Lamour. Polyp. flex. p. 21 ; et Encycl. p. 333. Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. £ ve j ; 5. Eponge cariée. Spongia cariosa. Sp. informis, sublobata, rimoso-lacunosæ , cavernosa, fulvo-ferruginea ; foraminibus variis ; fibris inœquaz liler reticulalis. EPONGE. Seba. Thes. 3. tab. 96. F. 5. * Lamour. Polyp. flex. p. 22; et Encycl. p. 333. Ann.du Mus. n° 5. Habite l'océan indien. Mon cabinet. 6. Éponge lichéniforme. Spongia licheniformis. Sp. glomerato-cespitosa, sessilis, asperala ; fibris laxis- simis, cancellatim connexis, lenacibus, subrames- centibus. 1. Sp. licheniformis fuscata. Mus. n°. 2. var. laxior, subpurpurea. Mus. n°. 3. var. pallidè fulva, fibris tenuioribus. Mus. n°. Ann. du Mus. n°6. * Lamour. Polyp. flex. p. 22; et Encycl. p. 333. Habite dans différentes mers, et offre beaucoup de va- riétés. & 7. Éponge barbe. Spongia barba. Sp. sessilis, in massam suberectamet laxissimè reticula- Lam elongata; fibris ramescenlibus parlim crustà conglulinatis; apicibus laceris. Ann, du Mus. 10. p. 372. n°7. * Lamour. Polyp. flex. p. 23 ; et Encycl. p. 333. Habite. la Méditerranée? sur le Spondylus gædero- pus. Mon cabinet. * Composée de filaments cornés très-longs, disposés longi- tudinalement d'une manière irrégulière et ne constituant pas un réseau proprement dit , mais des faisceaux gréles quis'anastomosent entre eux d'une manière très-irrégu- lière et circonscrivent fort incomplétement de grandes lacunes. L 8. Éponge fasciculée. Spongia fasciculata. / Sp. sessilis, ovalo-globosa, fibrosa , rigidula ; fasci- culis fibrosis, ramosis, fasligialim conferlis ; peni- cillis creberrimis ad superficiem. Spongia fasciculalà. Pall. Zooph. p. 38r. Esper. vol. 2. t. 32. Planc. Couch. t. 15. fig. E. Mus. n°. Ann, du Mus. n°8, * Lamour. Polyp. flex. p. 23 ; et Encycl. p. 333. Habite la Méditerranée. 9. Éponge déchirée. Spongia lacera. 10. 1 Sp. sessilis, ovala, pulvinata, intàs clathralo-lacunosa ; lobulis terminalibus, ramescentibus, laceris. Mus. n°. Ann. du Mus. n° 9. * Lamour. Polÿp. flex. p. 23; et Encycl. p. 334. Habite. Elle forme une masse sessile, ovale, convexe, fibreuse , remplie de petites lacunes intérieurement. * Réseau corné, composé de filaments disposés longitudina- lement , s'anastomosant fréquemment et formant des mèches longitudinales parallèles, plusou moinsélargies, qui se réunissent à leur (our pour circonscrire des la- cunes irrégulières. Éponge filamenteuse. Spongia filamentosa. Sp. sessilis, ovala, pulvinata, fibroso-fasciculata, aurea ; fusciculis erectis, creberrimis, distinctis, la- teribus filamentosis. Ann. du Mus, n° 10. * Lamour, Polyp. flex. p. 24 ; et Encycl. p. 334. Mus. n°. 11. 15. 14. 547 2. var. albida ; fasciculis brevissimis. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, à l'ile King. Péron et Lesueur. Eponge alvéolée. Spongia favosa. Sp. sessilis, ovala, pulvinala, citrina ; superficie favis subangulatis, confertis, inæqualibus ; parielibus sub- membranaceis. * Lamour. Polyp. flex. p. 2/4; et Encycl. p. 335. Mus. n°. Ann. du Mus. p.873. n° 11. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, près Pile King. Péron et Lesueur. * Réseau corné , ayant beaucoup d’analogie avec celui de l’Éponge commune, mais composé de filaments cornés beaucoup plus grossiers et formant des cloisons très- minces et irrégulières qui, en se réunissant diverse- ment, circonscrivent de grandes lacunes en communi- cation les unes avec les autres. Éponge celluleuse. Spongia cellulosa. Sp. sessilis, ovata, sublobata, fulva, superficie favosä; favis subangulatis, inæqualibus ; interstiliis pgrieli- busque crassiusculis, porosis. EI. et Soland. tab. 54. £. 1. Spongia cellulosa. Esper. Suppl. 1. tab. 6o. Mus. n°, Ann. du Mus. n° 12. * Lamour. Polyp. flex. p. 24; Expos. méth. des Polyp. p- 29- pl. 54. fig. 1.2; et Encycl. p.335. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, près l’île King. Péron et Lesueur. * Réseau corné, composé de filaments simples assez fins, de grosseur variée et très-élastiques, qui s'anastomo- sent irrégulièrement de manière à former des expansions lamelleuses, subrameuses qui s'unissent pour circonscrire des lacunes assez grandes. Point de spicules. , 6 ; D Eponge cloisonnée. Spongia septosa. Sp. sessilis, multilamellosa ; lamellis suberectis, decus- sanlibus, in favos irregulares connatis; parietibus porosis, subasperis. Mus. n°. Ann. du.Mus. n° 13. * Lamour. Polyp. flex. p. 25; et Encycl. p. 335. Habite les mers australes. Péronet Lesueur. Éponge percée. Spongia fenestrata. Sp. incruslans, rigida, Lonsa , rimis inæqualibus et si- nuosis fenestrata ; fibris reliculatis. Ann. du Mus. p. 374. n° 14. * Lamour. Polyp. flex. p. 25, et Encycl. p. 335. Habite l'océan Indien. Mon cabinet, sur un Trochus. Éponge à gros lobes. Spongia crassiloba. Sp.incruslans, profundè lobata ; lobis erectis, crassis, compressis, conoideis ; poris crebris, submarginali- bus. Mus. n° Aon, du Mus, n° 15. * Lamour. Polyÿp. flex, p. 25; et Encycl. p. 335. Habite. d'une base peu étendue qui encroûte les rochers, s'élèvent plusieurs gros lobes droits, épais, comprimés, presque ovales ou conoïdes, obtus. 16. Éponge planche. Spongia tabula. Sp. plana, oblonga, subindivisa, porosissima ; utroque latere rugis inæqualibus, transversis, supernè oscu- liferis. 348 17. 18. 19. 20. 21. 29, HISTOIRE DES POLYPES. Mus. no, Ann, du Mus, n° 16, * Lamour, Polyp. flex. p. 26 ; et Encycl. p- 336. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, le long des côtes de Leuwin. Péron et Lesueur. Éponge gâteau. Spongia placenta. Sp. obliquè orbiculata, plano-convexa , rigida, porosis- sima ; limbo radiatim sulcato ; foraminibus raris. Mus. n°. Ann, du Mus. n° 17. * Lamour. Polÿp. flex. p. 26; et Encycl. p.336. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, à l'ile King. Péron et Lesueur, Éponge byssoïde. Spongia byssoides. Sp. sessilis, simplex, prostrata, lumida, pellucida ; fibris nudis, laxissimè cancellatis. Mus. n° é” 2. var. massis planulatis. Ann. du Mus. p. 375. n° 18. * Lamour. Polyp. flex. p. 26; et Encycl. p. 336. Habite les mers australes ou de la Nouvelle-Hollande, Péron et Lesueur. Éponge pulvinée. Spongia pulvinata. Sp. sessilis, ovala, pulvinata, rar lobata, fulvo-aurea ; fibris nudis, laxè impleæis. Mus. n° Ann. du Mus. n° 19. * Lamour. Polyÿp. flex. p. 27; et Encycl. p. 336. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, Péron et Le- sueur. Éponge charbonneuse. Spongia carbonaria. Sp. informis, subsolida, nigra, superficie incrustaté ; poris foraminibusque variis, irregularibus. Ann. du Mus. n° 20. * Lamour. Polyp. flex. p. 27; et Encycl. p. 336. Habite les mers d'Amérique, enveloppant de grandes portions du Willepora alcicornis. Mon cabinet. * Surface presque lisse, avec des pores très-petits et quel- ques oscules petits et irréguliers; masse celluleuse pa- raissant formée de couches superposées, parallèles, plus ou moins distantes et composées chacune d'une cloison horizontale très-incomplète, analogue à celle qui occupe la surface de la masse et donnant naissance à une foule de filaments verticaux qui se rendent à la cloison suivante et s'anastomosent entre eux par d'autres fibres horizontales. Ce réseau corné est hérissé de pe- tits spicules siliceux et circonscrits, outre les cellules déjà mentionnées, de grands canaux qui débouchent directement au dehors. Éponge encroûtante. Spongia incrustans. Sp. crustacea, tenuis, fucos obtegens, fibrosa , laxè re- ticulata ; foraminibus sparsis. Mus. n°. Ann. du Mus. n° 21. * Lamour. Polyÿp. flex. p. 27; et Encycl. p. 336. Habite les mers australes. Péron et Lesueur. Éponge fuligineuse. Spongia fuliginosa. Sp. incrustans, fuscata, fuliginosa , fucos obtegens; foraminulis subseriatis. Mus. n°, Ann. du Mus. p. 376. n° 22. Habite. Elle ressemble à un byssus très-court, brun ou noirâtre, fuligineux, qui encroûte les feuilles d'un fucus. $ IT. Masses subpédiculées ou rétrécies à leur base, 25. 27. 28. simples ou lobées. Éponge anguleuse. Spongia angulosa. Sp. erecta, sublurbinata, porosissima; angulis latera- libus inæqualibus, varüs ; foraminibus ad angulorum margines creberrimis, subdistinctis. Mus. n° 2. var. informis, sublobata. Ann. du Mus. 20. p. 376. n° 23. * Lamour. Polyp. flex..p. 31; et Encycl. p. 339. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, près l'île King. Péronet Lesueur. Éponge plurilobée, Spongia pluriloba. Sp. erecta, fisso-lobata, rigidula, tenuissimè porosa ; lobis compresso-planis, variis, obtusis, subtruncatis ; osculis sparsis, distanlibus. Mus. n°. Ann. du Mus. p. 376. n° 24. * Lamour. Polyp. flex. p. 31; et Encycl. p. 339. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande? Péron et Le- sueur. Éponge crevassée. Spongia rimosa. Sp. erecta, elongata, fibrosa, sublanuginosa, rigidula ; superficie rimis longitudinalibus excavatà ; foramini- bus sparsis. 1. Sp. rimosa columnaris. Mus. n° 2. Sp. rimosa subclavata. * Lamour. Polyp. flex. p. 31; et Encycl. p. 339. Ann. du Mus. n° 15. 3 Habite les mers de la Nouvelle-Hollande? Péron et Le- sueur. Éponge à pinceaux. Spongia penicillosa. Sp. substlipitala, erecta, obovalo-clavata, fibrosa ; fibris nudis, laxè contextis; superficie penicillis prominulis, creberrimis. 1. Sp. penicillosa clavata. Mus, n° 2. var. brevior subglobosa. Mus. n° Ann. du Mus. p. 377. n° 36. * Lamour. Polyp. flex. p. 32, et Encycl. p. 340. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le- sueur. * Éponge à réseau corné, dont les filaments sont de gros- seur médiocre et renferment, dans leur substance, un peu de carbonate de chaux, ce qui les rend rigides. Éponge enflée. Spongia turgida. Sp. substipilata, ovato-turgida, erecta aut -obliqua, fibrosa ; fibris nudis, laxè implexis ; foramine termi- nali. 1. Massa erecta, turgido-gibbosa ; foraminibus tribus. Mus. n° * Lamour. Polyp. flex p. 32; et Encycl. p. 340. 2. Massa oviformis, obliqua : foramine unico. Mus. n°. Ann. du Mus. n° 27. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, au port du roi Georges. Péron et Lesueur. Éponge bombycine. Spongia bombycina. Sp. substipitala, erecta, ovalo-ventricosa, supernè EPONGE. ® multiloba ; fibris nudis, laxissimis, ad superficiem hispido-crispis ; foraminibus raris, sublerminalibus. Mus. n° * Lamour. Polyp. flex. p. 33; et Encycl. p. 340. 2. var, minus ventricosa, subcompressa. Mus. n°. Ann. du Mus. p. 378. n° 28. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le- sueur. , 29: Éponge flammule, Spongia flammula. Sp. obsoletè stipilata, erecta, ovata vel ovato-lanceo- lata, laxissimè fibrosa ; fibris nudis : longitudinali- bus, divaricatis, ad apices crispalis. Mus. n°. Ann. du Mus. p. 378. n° 29. * Lamour. Polyp. flex. p. 33; et Encycl.p. 440. 2. var. lurgida, obovala. Habite les mers australes. Péronet Lesueur. 50 Épon ge myrobolan. Spongia myrobolanus. Sp. stipitata, obliquè ovalis, fusco-fulva ; fibris tenuis- simis, densè contexlis, subincrustatis; foraminibus lateralibus. Mus. n°. Ann, du Mus. p. 378. * Lamour. Polyp. flex. p. 34; et Encycl. p. 340. Habite. Cette espèce est petite, portée sur un pédicule un peu grêle; elle présente une masse ovale, légère- ment comprimée. F 51 Éponge pied de lion. Spongia pes leonis. Sp. substipitala, ovalo-rotundata; compressa, mollis, porosissima ; margine superiore foraminoso. Mus. n° Ann. du Mus.p. 379. n° 31. * Lamour. Polyp. flex. p. 34; et Encycl. p. 341. Habite les mers australes. Péron et Lesueur. 32, Éponge patte d’oie. Spongia anatipes. Sp. slipitata, complanata, laxissimè fibrosa : explana- tione subquadrat&, lobatà ; fibris longitudinalibus, eminentioribus. Mus. n° Ann. du Mus, n° 32, * Lamour. Polÿp. flex. p. 34; et Encycl. p. 84r. Habite les mers australes. Péron et Lesueur. $ IIT. Masses pédiculées, aplaties, flabelliformes, simples ou lobées. 33. Éponge palette. Spongia plancella. Sp. subpediculata, plana, ovalo-truncata, tenuissimè porosa ; foraminibus hine creberrimis, versüs basim subserialibus. Mus. n°. Ann. du Mus. p. 379. n° 33. * Lamour. Polyp. flex. p. 36; et Encycl. p. 34. Habite. Cette éponge a la forme d’une palette. 34 Éponge pelle. Spongia pala. Sp. pedata, spatulata, maxima, intüs fibris, densits confertis longitudinaliter lineata ; margine superiore foraminoso; fibris nudis, laxissimè contextis. 2. var. superficie proliferà , lobatà : lobis cylindraceis, subtubulosis, longitudinaliter adnatis. 3. var. spatulà crassiore. 4. var. superficie lacunos&, proliferd. 35 LA] SD 58. 40. 549 Mus. n°. Ann, du Mus. 20. p. 380. *“ Lamour. Polyp. flex. p. 36; et Encycl. p. 342. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, près de l'ile aux Kanguroos. Péron et Lesueur. Éponge flabelliforme. Spongia flabelliformis. Sp. erecta, pediculata, plana, suborbiculata ; fibris rigidis, subincrustatis , elegantissimè reticulalis : strigis superficialibus, undatis ; decussalis in disco. Sp. flabelliformis. Lin. Pall. Zooph, p. 380. Rumph. Amb. 6. t, 80.f.1. Seba. Thes. 3. t. 95. f. 2.4. Esper. vol. 2. t. 13. Mus. n° * Lamour. Polyp. flex. p. 37; et Encycl. p. 342. 2. var. flabello elliptico ; strigis tenuioribus, laxioribus. Mus. n° 3. var. flabello parvo, fibroso, pellucido, utrinque COnvEzxoO. Mus. n°. Ann. du Mus. p. 380. n° 35. Habite l'océan Indien, les mers de la Nouvelle-Hollande. Éponge plume. Spongia pluma. Sp.pediculata , flabellatim dilatata, albida, tenuissimè fibrosa ; fibris nudis, laxissimis. Mus. n°. Ann. du Mus. p. 381. n° 36. * Lamour. Polyp. flex. p. 37; et Encycl. p. 342. Habite les mers australes. Péron et Lesueur. Éponge chardon. Spongia carduus. Sp. pediculata, dilatato-flabellata, incruslata, al- bida ; flabello rotundato, hinc productiore ; utroque latere rugis lamellosis, spinoso-echinalis. Mus. n°. Ann. du Mus. n° 37. * Lamour. Polyp. flex. p. 38; et Encycl. p. 343. Habite les mers australes, Péron et Lesueur. Éponge drapée. Spongia pannea. Sp. pediculata, erecla, flabelliformis, crassa, poro- sissima ; fibris reticulatis ; margine superiore forami- nos0. Mus. n° An Spongia compressa ? Esper. Suppl. 1, p. 200. t. 55. 2. var. crassissima, compressa ? rotunda. ( Lamouroux regarde celte variélé comme étant une espèce parlicu- lière.) Ano. du Mus. p. 381. n° 38. * Lamour. Polyp. flex. p. 38 ; et Encycl. p. 343. Habite. Cette espèce est très-épaisse, aplatie et pédi- culée. Éponge fendillée. Spongia fissurata. Sp. pediculata, plana, flabelliformis, corium expan- sum simulans, sublobata ; superficie fissuris creber- rimis notatà. Mus. n°. Ann. p. 382. n° 39. 2. var. incisa, sublaciniala ; fissuris maÿjoribus el ra- rioribus. * Lamour, Polyÿp. flex. p. 38; et Encycl. p. 343. Habite les mers australes, Péron et Lesueur. Éponge cancellaire. Spongia cancellaria. Sp. humilis, subpediculata, compresso-flabellata, ro- tundala ; ramulis incrustatis, rigidis, coadunato- cancellatis; margine muricato. 550 41. 45. HISTOIRE DES POLYPES. , Mus. n°. Ann. p. 382. n° 40. * Lamour. Polyp. flex. p. 39; et Encycl. p. 343. Habite. Petite Éponge à pédicule court, comprimée, formant un éventail arrondi. Éponge en lyre. Spongia lyrata. pong y q Sp. stipilata, erecta, compresso-flabellata, ex tubulis coadunatis composita ; margine superiore rotundato, foraminoso. Spongia lyrata. Esper. Suppl. 2. p. 41.6. 67. f. r. 2. Ann. du Mus. p. 382. Habite... l'océan Indien? Mon cabinet, provenant de la collection de M. Turgot. Éponge deltoïde. Spongia deltoidea. Sp. erecta, flabellata, supernè truncata, incrustata ; utrâque superficie vermiculis nodosis, cruslaceis, irre- gularibus. Mus. n°. Ann. p. 382. n° 42. * Lamour. Polyp. flex. p. 40; et Encycl. p. 343. Habite. Éponge poêle. Spongia sartaginula. Sp. pediculata, orbicularis, planulata, uno lalere con- cava, altero convexa; gradumsealæ seriebus pluribus obsoletis et asculis subserialis in convexilale. Mus. n° Ann. du Mus. p. 383. * Lamour. Polyp. flex. p. 4o ; et Encycl. p. 344. Habite. Espèce très-singulière, ayant un peu la forme d'une poêle à frire. Éponge appendiculée. Spongia appendiculata. ponge app 9 Sp. subpediculata, oblongo-spatulata, rigidula ; ap- pendicibus digitiformibus, ereclis, oblusis ; superficie porosissimé ; osculis subsecundis. Mus. n° 2. var. texturé lenuiore, vix incruslalà. Ann. du Mus. p. 383. “Lamour. Polyp. flex. p. 40; et Encycel. p. 344. Habite... $ IV. Masses concaves, évasées, cratériformes ow 45. 46. infundibuliformes. Éponge usuelle. Spongia usitatissima. $p. turbinata, tenax, mollis, tomentosa, porosissima, lacinulis scabriuscula, supernè concava ; foraminibus in cavilale subserialis. 2. var. major, crateriformis; foraminibus in sulcos radiatos confluentibus. 3. eadem extàs appendicibus inæqualibus lobata. Mus. n°. Ann. du Mus. 20. p. 383. n° 45. * Lamour. Polyp. flex. p. 41; et Encycel. p. 345. * Grant. Loc. cit. * Blainv. Man. d'actin. p. 529. Habite les mers d'Amérique. Cette espèce, très-distincte de l'Eponge commune, n° 1, fait aussi un objet de commerce, et est employée aux usages domestiques. Éponge tubulifère. Spongia tubulifera. Sp. sessilis, mollis, porosissima ; stellatim lobata; lobis tubuliferis. Mus. n°. Ann. p. 384. n° 46. 47. 48. 49. 50. * Lamour. Polyp. flex. p. 42; et Encycl. p. 346. * Blainv. Man. d'actin. p. 530. Habite. probablement les mers d'Amérique? * Réseau corné, à filaments très-fins et très-élastiques , disposés de même que chez l'espèce suivante. Éponge stellifère. Spongia stellifera. Sp. turbinata, crateriformis, mollis, tomentosa, poro- sissima ; foraminibus in parle cavä sparsis, crebris, stellatis. Mus. n° 3. eadem amplissima, subauriformis. Esper. vol. 2. p. 14. * Lamouroux pense que cette espèce ne diffère point de la Spongia agaricina de Pallas (v. Polyp. flex. p. 27; et Encycl. p. 337). Mus. n°. Ann. p. 384. no 47. * Lamour. Polyp. flex. p. 42; et Encycl. p. 346. * Blainy. Man. d’actin. p. 530. Habite. les mers d'Amérique? Elle est grande, turbi- née , profondément creusée en cralère. Éponge striée. Spongia striata. Sp. turbinala , infundibuliformis, tenuis, incruslala , nigra ; parielibus longitudinaliter strialis ; striis as- peris. Mus. n°. Ann. n° 48. * Lamour. Polyp. flex. p. 42; et Encyel. p. 346. Habite. les mers d'Amérique? + Réseau corné, à filaments très-gros, formant une grande expansionlamelleuse, simple et à grandes mailles carrées, remplies par une substance cornée, compacte, n'ayant que peu ou point de spicules. Se rapproche un peu par sa structure intime du $. sérombolina. Éponge cloche. Spongia campana. Sp. turbinata, campanulata, amplissima, rigidissima ; parielibus lamelloso-reticutatis, mucronibus, asperis, {oraminulatis. Mus. n°. Ann.p. 285. n° 49. * Lamour. Polyp. flex. p.42; et Encycl. p. 346. Habite. probablement les mers d'Amérique, Mon cabi- net, venant de la collection de M, Turgot. Éponge trombe. Spongia tuyrbinata. Sp. anguslo-turbinala, prælonga, infundibuliformis, rigida, incrustala-fibrosa, porosissima ; cavilale monticulis sparsis echinulalà. Mus. n°. Ann. n° 5o. * Lamour. Poiyp. flex. p. 43; et Encycl. p. 346. Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. à É onge creuset. Spongia vasculum. 120 : h ‘ ù rs Sp. lurbinata, infundibuliformis, subrigida, incrustato- fibrosa, porosissima ; margine lanuginoso ; intern4 superficie lævi. Mus. n°. Ann. p. 385. n° 51. * Lamour. Polyp. flex. p. 43 ; et Encycl. p. 347. Habite. Obs. 11 y a tant d'Éponges qui sont infundibuliformes, que je ne vois pas comment”’deyiner quelle est celle que Linné a désignée par son Spongia infundibuliformis. Éponge brassicaire. Spongia brassicata. Sp. incrustala, cyatho expanso conformis, subfoliacea; lobis planis, amplis, in rosam excavatam disposilis ; 55. 57. ÉPONGE. centro cyathi rimuloso; ocellis sparsis, prominulis. Mus. n°. Ann. no 5. * Lamour. Polyp flex. p.43; et Encycl. p. 347. Habite l'océan des Grandes-Indes. k Éponge cyathine. Spongia cyathina. Sp. incrustata, turbinata, cyathiformis; crusté ubiquè rimulis lenuissimè divis@; interstitiis interruplis ; ocellis parvis, sparsis. Mus. n°. Ann. p. 386. n° 53. * Lamour. Polyÿp. flex. p.44; et Encycl. p. 347. Habite les mers australes ou de la Nouvelle-Hollande. Péron et Lesueur. Eponge d'Otahiti. Spongia Othaitica. Sp. parlim incrustata, cyathiformis, subintegra ; crustà grossè rimulosé ; rimulis longitudinalibus ; interstiliis elevatis, asperatis ; ocellis immersis obsolelis. Soland. et El. tab. 59. f. 1. 2, Esper. Suppl. 1. t. 7. fig. 7. 8. Mus. n° 2. eadem inciso-lobata. Soland, et EIl. t. 59. f. 3. Mon cabinet. Ann. p. 386. n° 54. * Lamouroux. Expos. méth. des Polyp. p. 29. pl. 59. fig. 1.3; et Encycl. p. 348. Habite les mers d'Otahiti et celles de la Nouvelle-Hol- lande. Péron et Lesueur. * Réseau corné, composé de filaments anastomosés, assez gros et roides, mais qui ne paraissent pas renfermer dans leur intérieur de carbonate de chaux; les côtes sont formées par ce mème réseau plus condensé que dans le reste de la masse. Éponges porte-côtes. Spongia costifera. Sp. turbinata, cyathiformis, fibrosa, riyida ; costis lon- gitudinalibus, acutis, sublamellosis, crebris. Mus. n°. Ann. du Mus. 20. p. 432. * Lamour. Polyp. flex. p. 44; et Encycel. p. 348. Habite l'océan austral. Péron et Lesueur. Éponge en cuvette. Spongia labellum. Sp. turbinalo-ovata, labelliformis, chartacea, nervis longitudinalibus striala ; interstiliis cancellatis ; mar- gine undato, sublobato. Turg. Mém. inst. pl. 24. fig. C. 2, var. amplior, parielibus undulato-plicatis. Ann. du Mus. p. 432. n° 56. * Lamour. Polyp. flex. p. 45; et Encycl. p. 348. Habite... Mon cabinet, provenant de la collection de M. Turgot. * Le squelette de cette Éponge se compose de tiges ar- rondies et longitudinales, qui s'anastomosent entre elles et présentent un tissu compacte, formé principalement de spicules siliceux, réunis en faisceaux longitudinaux. Le parenchyme qui recouvre ce réseau et en occupe les mailles, est également d'un tissu compacte, renfer- mant un grand nombre de spicules siliceux, grêles et allongés. La surface inférieure est comme grélée, et ne présente pas de pores visibles à l'œil nu; la surface supérieure ne présente pas de mailles carrées comme l'inférieure , et ne paraît pas plus poreuse. Éponge caliciforme, Spongia calyciformis. Sp. substipitala, calycilormis, rigida, Lenuissimè porosa el rimosa. 59, 60. 551 Sp. calyciformis. Esper. Suppl. 1. p. 202. t. 57. 2. var.calyce hinc fisso, subfenestrato. Ann. n° 57. *“ Spongia poci'lum. Mull. Zool. Danica. prod. n° 30gt. * Lamour. Polyp. flex. p. 45; et Encycl. p. 348. Habite les mers du Nord. Mon cabinet, provenant de la collection de M. Turgot. Éponge veineuse. Spongia venosa. Sp. turbinata, cyathiformis, patula, Lenuissima ; expla- nalione incrustal&, venoso-reliculalà, foraminosà. Turg. Mém. instr. pl. 24 fig. G. Mon cabinet. Ann. p.433. n° 58. * Lamour. Polyp. flex. p. 46; et Encycl. p. 438. Habite. l'océan indien ? Éponge corbeille. Spongia sportella. Sp. sublurbinata, sportam vimineam et cyathiformem simulans ; nervis albis, nudis, sublignosis, reliculatim coalescentibus. Planta marina lignosa.… Seba. Thes. 3. t. 95. f. 6. Mus. n°. Ann. du Mus. n° 59. “ Lamour. Polyp. flex. p. 46; et Encycl. p. 349. Habite l'Océan près l'ile de Madagascar. * Cette Spongiaire ne me parail pas être une espèce par- ticulière, mais bien le squelette de la Sp. labellum (n° 56) dépouillée du parenchyme qui en occupait les lacunes et la surface. Éponge bursaire. Spongia bursaria. Sp. bursis cunealis, subcompressis, [labellatim aggrega- Lis; externä superficie Luberculis acuminalis murical&. Mus. n°. Ann. p.433. n° 60. + Lamour. Polyp. flex. p. 46; et Encycl. p. 439. Habite... Mon cabinet. 61. Éponge bilamellée. Spongia bilamellata. 65. Sp. peduta, compressa, flabellata, basi infundibuli- [ormis ; lamellis duabus terminalibus, amplissimis , rectis, parallelis, extùs scrobiculalis. Mus. n°. Ann. n° 61. 3. var. lamellis extüs sublævigatis. * Lamour. Polyp. flex. p. 47, et Encycl. p. 439. Habite l'océan austral. Péron et Lesueur. Éponge calice. Spongia calyx. Sp. stipilata, turbinala, calyciformis, laxè fibrosa, pellucida ; parielibus crassis : internà subgibhosà. Mus. n°. Ann. p. 434. n° 62. * Lamour. Polyp. flex. p. 47; et Encycel. p. 349. Habite les mers de la Nouvelle-Holiande. Péron et Le- sueur. * Réseau corné, d’une grande régularité, composé de fi- laments perpendiculaires à la surface, et donnant nais- sance chacun de distance en distance à 3 filaments latéraux qui les unissent entre eux; il résulte de cette disposition que le réseau constitue en quelque sorte des cloisons circonserivant des lacunes alvéolaires, perpen- diculaires à la surface. Les filaments cornés paraissent être tubulaires ; ils contiennent dans leur intérieur du carbonate de chaux. ù $ V. Masses tubuleuses ou fistuleuses. Éponge lacuneuse. Spongia lacunosa. Sp. tubulosa, simplex, cylindrica, fibrosa, rigida, 64 65 66 68 69 HISTOIRE DES POLYPES. crassissima ; extern& superficie lacunis sinuosis et irregularibus excavald. Mus. n° Ann. 20. p. 434. n° 63, Habite. Cette éponge est lacuneuse en dehors, “ Réseau corné composé de gros filaments anastomosés ayant chacun une ligne centrale obscure. Éponge en trompe. Spongia tubæformis. Sp. subaggregata, tubulosa, incrustalo-fibrosa, longis- sima; Lubis simplicissimis, extüs luberculosis, basi subplicatà. Spongia fistularis. Pall. Zooph. p. 385. Esper. vol. 2. tab. 20.21. Mus. n°. Ann, p. 485. n° 64. * Sloan. Hist. €. 1. p. 62. pl. 24. fig. 1. * Lamour. Polyp. flex. p. 38; et Encycl. p. 35r. Habite les mers d'Amérique. Éponge fistulaire. Spongia fistularis. Sp. aggregata, tubulosa, prælonga , fibrosa ; tubis sim- plicibus, sensim ampliatis ; fibris denudatis, reticu- latis, laxè contextis. Spongia fistularis. Esper. vol. 2. (ab. ar. A. Seba. Thes, 3. t. 95. f. 1? 2. var. tubo breviore, subinfundibuliformi. Mus. n°. Ann. n° 65, * Lamour. Polyp. flex. p. 49; et Encycl. p. 35r. “Scyphia fistularis. Schweig. Handb. p. 422. * Blainv. Man. d’actin. p. 527. Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. Éponge plicifère. Spongia plicifera. Sp. tubulosa, subinfundibuliformis, flexilis, luteo-fulva; exlüs plicis Lortuoso-sinuosis inæqualiler anastomo- santibus,; pariete internà subfavosä. An Seba. Mus. 3. t. 95. f. 7. Mus. n°. Ann. p. 485. n°66. * Lamour. Polyp. flex. p. 49; et Encycl. p.351. Habite. probablement les mers d'Amérique. Mon ca- binet, venant de la collection de M. Turgot. Éponge à fossettes. Spongia scrobiculata. Sp. turbinato-oblonga, infundibuliformis, [lexilis, utrà- que superficie scrobiculis inæqualibus, rotundatis, favosis. Turgot. Mém. instr. pl. 24. fig. F. Ann. 20. p. 436. n° 67. * Lamour. Polÿp. flex. p. 50 ; et Encycl. p. 357. Habite. Mon cabinet. Éponge vaginale. Spongia vaginalis. Sp. aggregata, tubulosa, subcompressa , ferruginea, dura; extern& superficie tuberculis compressis as- per ; foraminibus sparsis. An Sloan. Jam. hist. 1. t. 24.f. r. Turgot. Mém. instr. pl. 24. fig. B. Ann. n° 68. * Lamour. Polÿp. flex. p. 50 ; et Encycl. p. 351. Habite. les mers d'Amérique? Mon cabinet. Éponge digitale. Spongia digitalis. Sp. subaggregata, tubulosa , rigida, albida ; super- ficie lacinulis rigidis muricatà ; foraminibus sparsis. An Sloan. Jam. hist, 1. t. 23, f, 4. Spongia villosa. Pall. p. 392. Mon cabinet, a, var. tubulis elongatis. Rumph. Amb. 6.t, 90. f, 2. Ann. p. 436. n° 69. à * Lamour. Polyp. flex. p. 50; et Encycl. p. 352. Habite l'océan des Deux-Indes. Éponge bullée. Spongia bullata. Sp. ramoso-fastiqiata, tubulosa ; tubulis bullatis, in- [lato-nodosis ; foramine terminali constricto, mar- ginato. Mus. n° 2. var. tubulis diffusis, obsolelè nodosis, fibroso-reti- culalis. Spongia tubulosa. Lin. Esper. Suppl. 1. tab. 54. Mus. n°. Ann. p. 437. n° 50. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, près l'ile aux Kanguroos. Péron et Lesueur. Éponge siphonoïde. Spongia siphonoïides. Sp. tubulosa, mollis, semi-pellucida ; tubulis reclis, 25. 3-fidis, versüs basim sensim altenuatis; fibris reticulalis, læviter incrustatis. Mus. n° 2. var. fibris subnudis. Ann. p. 437. n° 91. * Lamour. Polyp. flex. p. 52; et Encycl. p.352. * Blainv. Man, d’actin. p. 350. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, aux îles Saint- Pierre et Saint-François. Péron et Lesueur. Éponge quenouille. Spongia colus. Sp. stipilata, erecta, clavæformis, tubulosa ; externt superficie lacunosà. 2. var. dilalalo-spatulata ; fibris laxioribus. Mus. n°. Ann. p.437. n° 92. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande , à l'ile aux Kan- guroos. Péron et Lesueur. Éponge tubuleuse. Spongia tubulosa. Sp. lubulosa, ramosa, fibrosa, tenax ; tubulis variè versis, oculatis ; fibris subnudis, reticulatim con- textis. Mon cabinet, Ann. p. 438. 2. var. tubulis subsecundis , arrectis. Spongia tubulosa. Soland. et Ell. p. 188. €. 58. f. 7e *S. fastigiata. Pall. Elen. Zooph. p. 392. * Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 29. pl. 58. fig. 7. *Scyphia tubulosa. Blainv. p. 537. Habite l'océan des Grandes-Indes. * Réseau corné, à filaments grêles. Éponge muricine. Spongia muricina. Sp. tubulosa, subramosa, elongata, tuberculis acutis, undiquè muricata; osculis nullis. Mus. n° 2. var. aculeis minoribus et crebrioribus. Ann. 20. p. 438. n° 74. * Lamour. Polÿp. flex. p. 53; et Encyel. p. 353. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le- sueur. 75. Éponge confédérée. Spongia confæderata. Sp. erecta , crassa, subcompressa ; tubulis pluribus con- nexis, fibris partim incrustatis, laxè reticulatis. 76 71 ÉPONGE. Mus. n°. Ann. n° 75. Seba, Thes, 3. t. 97. f. 2. * Lamour. Polyp. flex. p.53 ; et Encycl. p. 353. Habite... les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Lesueur. Éponge intestinale. Spongia intestinalis. Sp. pluriloba, fibrosa, rigidula, intüs cava ; lobis inæ- qualibus variis, cylindraceis, fistulosis, rimoso-fe- nestratis. An Spongia cavernosa ? Esper. 2. p. 189. tab, 5, Mus. n° Seba. Mus. 3. t.96.F, 2. * Lamour. Polyp. flex. p. 54; et Encycl. p. 353. Aun. 20.p. 439. n° 56. Habite la Méditerranée. Éponge couronnée. Spongia coronata. Sp. simplezx , tubulosa , minima, apice spinulis radiatis coronatà. Soland. et Ell. p. 190. t. 58. f.8. 9. Esper. Suppl. 1. tab. 61. f. 5. 6. Ann. n° 77. “Spongia ciliata? Othon. Fabricius. Fauna groen. p.448. * Sp. coronata. Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 3. pl. 61. fig. 5,6; et Encycl. p. 353. * Montagu. Mém. de la Soc. Lion. de Londres. t, à. p. 88. * Grant, loc, cit. “ Grantia ciliata. Klem. Brit. anim. p. 525. * Calcepongia ciliata. Blainv. Man. d'actin. p. 531. Habite les côtes de l'Angleterre. Espèce très-petite. * M. Grant cite cette espèce parmi celles qui ont des spi- cules calcaires ; elle doit par conséquent se rapporter au genre Calcéponge de M. de Blainville. $ VI. Masses foliacées, ou divisées en lobes aplatis, _ foläformes. 78. Éponge perfoliée. Spongia perfoliata. 79. 80 Sp. caule simplici, erecto, fistuloso, folifero ; lobis foliaceis, rotundatis, basi fenestratis, spiraliter con- fertis. Mus. n° Ann. 20. p. 439. n° 78. * Lamour. Polyp. flex. p. 35; et Encycl. p. 354. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le- . sueur. C’est de toutes les Éponges la plus singulière et la plus remarquable, Éponge pennatule. Spongia pennatula. Sp. stipilata, supernè foliaceo-pinnata ; lobis foliaceis erectis, rotundalo-cunealis, cristatis; superficie poro- sissimé. Mus. n°. Ann. p. 440. n° 79. * Lamour. Polÿp. flex. p. 56; et Encycl. p. 354. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le- sueur. * Réseau corné, composé de filaments longitudinaux assez gros, réunis par des filaments anastomotiques très-irré- guliers et plus minces ; ces filaments sont solidifiés par du carbonate de chaux. Parenchyme hérissé de petits spicules siliceux. Éponge cactiforme. Spongia cactiformis. Sp. frondosa, pediculata, flabellatim ramulosa ; fron- 81 82. 85 84. 86 355 dibus planulatis, rolundato-cunealis, incrustatis, crassiusculis ; uno latere lacunis sparsis notato. Mus. n°, Ann. p. 440. n° 80. “ Lamour. Polyp. flex. p. 56; et Encycl. p. 354. Habite les mers australes. Péron et Lesueur. * Structure analogue à celle de l'espèce précédente. Éponge bouillonnée. Spongia crispata. Sp. explanationibus foliaceis, contortis, bullato-cris- pis, coalescentibus ; Lextur& tenuissimè fibrosä, fo- raminulalà, subpellucida. Mus. n°, Ann. p. 440. n° 8r. * Lamour. Polyp. flex. p. 56; et Encycl. p. 354. Habite les mers australes. Péron et Lesueur. Éponge panache noir. Spongia basta. Sp. substipitata, frondoso-cristalq, fibrosa, nigra ; explanationibus convoluto-crispis, confertis ; fibris nudis, laxè contextis. Spongia basta. Pall, Zooph. p. 379. Esper. vol. 2. p. 244. t. 25. fig. bona. Mon cabinet, Mus. n°. Ann. p. 441. * Lamour. Polyp. flex. p. 57 ;et Encycl. p. 355. Habite l'océan indien. Éponge lamellaire. Spongia lamellaris. Sp. frondosa,, sessilis ; lamellis pluribus, mollibus, erectis, subparallelis, supernè latioribus ; rimis poris- que obsoletis ; fibris tenuissimè contextis. Mus. n° 2. var. laminis incisis, subcrenalis, diffusiuseulis. Mon cabinet. Ann. p. 441. * Lamour. Polyp. flex. p. 57 ; et Encycl. p. 355. Habite les mers australes ou des Grandes-Indes, Péron et Lesueur. * L Éponge lamellifère figurée par MM. Quoy et Gaymard (Voy. de l'Ur.), et décrite par Lamouroux (Encyel. p. 355), a les plus grands rapports avec la S, {amel- laire. Éponge endive. Spongia endivia. Sp. frondosa, mollis; frondiculis numerosis, supernè dilatatis, in rosam disposilis, limbo rotundato crispo ; foraminibus rariuseulis. An Spongia lamellosa. Esper. vol. 2. p. 44. Ann. p. 441. n° 84. * Lamour. Polyp. flex. p. 58 ; et Encycl. p. 355. Habite... Mon cabinet. Éponge polyphylle. Spongia polyphylla. Sp. frondibus pediculatis, erectis, rotundato-cuneatis, lobatis, convoluto-plicatis ; nervis longitudinalibus, uno latere eminentioribus. Mus. n°, Ann. p« 44x. * Lamour. Polyp. flex. p. 59; et Encycl. p. 355. 2. var.frondium margine superiore lacinioso. Spongia frondosa. Pall. Zooph. p. 395. (* Ainsi que l'ob- serve Lamouroux celte citation est un double emploi, voy. n° 91.) Esper. Suppl. 1. t. 5r. Habite l'océan indien. Éponge queue de paon. Spongia pavonia. Sp. slipitata, frondosa ; frondiculis rotundatis, subpro- liferis, incrustalis, tenuibus ; uno latere foraminulato, 954 87. 88. 89. 90. 91. HISTOIRE DES POLYPES. Mus. n° 2. var. hine cruslà radiatim rugos&. Mus. n°. Ann. p. 442. no 86. * Lamour. Polyp. flex. p. 59; et Encycl. p. 356. Habite les mers de la Nouvelle-Ho!lande, Péron et Le- sueur. Éponge scariole. Spongia scarola. Sp. mollis, frondosa, multilamellosa ; lamellis erectis, inciso-lobatis, basi lacunosis, subcostalis, crispis ; Libris Lenuissimè contextis. Mus. n°. Ann. p. 442. n° 85. * Lamour. Polÿp. flex. p. 60; et Encyel. p. 356. Habite les mers australes, Péron et Lesueur. Éponge hétérogène. Spongia heterogene. Sp. sessilis, albida, subfrondosa ; explanationibus ereclis, uñtlato-plicalis , Lubos hince fissos simulanti- bus ; uno latere nervis strialo : altéro apiculis majus- culis muricalo. ? Mus. n°. Ann. p. 442. n° 88. An Sp. aculeata ? Esper. vol. 2. tab. 7. À. * Lamour. Polyp. flex. p. 60; et Encyel. p. 356. Habite. espèce singulière , qui semble former par ses expansions une réunion de tubes tous incomplets. * Lamouroux pense que cette espèce doit être placée , dans la section des Éponges en entonnoir, Éponge tiaroïde. Spongia thiaroides. Sp. erecta, frondosa, molliuscula, hispida; lamellis porosis, supernè lobatis; lobis crebris, angustis, erectis, coronam muricatam æmulantibus. Mus. n°. Ann. p. 443. * Lamour. Polyÿp. flex. p. 357 ; et Encycl. p. 356. Habite. Serait-ce une des variétés du Spongia fibrillosa de Pallas ? Éponge feuille-morte. Spongia xerampelina. Sp. ramosa, frondosa, incrustato-stuposu; frondibus ovatis, inciso-lobatis, nervis longitudinalibus, pro- minulis, reticulatis, poris favagineis. An Sponqia ventilabrum ? Lin. Esper. vol. 2. tab. 12. Seba. Thes. 3. t. 95. f. 8. bona. et forte {. 6. specimen Junius. * Ellis. Phil. trans. vol. 55. p. 289. pl. 11.f.rr. An Spongia striyosa. Pall. Zooph. p. 397. Mus. no , 2, var. laior frondibus profundè lacinialis. Ann. p. 443. n° 90. * Lamour. Polyp. flex. p. 61; et Enéyclop. p. 357. Habite. l'océan américain ? Éponge junipérine. Spongia juniperina. Sp. ramosa, in frondes nervosas, laciniosas fenestra- tasque explanala, superficie scabrosä, foraminulatà. An Spongia frondosa ? Pall. Zooph. p. 395. Esper. Suppl. 1. t.5r. Aus. n° 2. var. thuyæformis : frondibus cancellalo-fenestratis, porosissimis. Mus. n°. Ann. p. 44. n° 91. * Lamour. Polyp. flex. p. 62 ; et Encycl. p. 357. Habite l'océan indien. Mon cabinet. * Tissu très-caverneux , composé d’un réseau corné dont les filaments s’élargisssent beaucoup dans leurs points de 92. 96. soudure et sont entourés d'une multitude de petits spi- cules de silice et de quelques granulations calcaires. Éponge raifort. Spongia raphanus. Sp. frondosa, tomentosa, foraminulala ; frondibus ovalis, inciso-lobatis, rotundatis, rugis longitudina- libus utrinquè sulcatis. Mus. n°, Ann. p.444. n°9. * Lamour. Polyp. flex. p. 63 ; et Encycl. p. 357, Habite les mers australes, Péron et Lesueur. Éponge mésentérine. Spongia mesenterina. Sp. erecta, lamelloso-frondosa; lamellis lalis, cras- siusculis, undato-plicatis, gyratis, apice truncalis ; fibris reliculatis. Mus. n°. Ann. p. 444. n° 93. * Lamour. Polÿp. flex. p. 63 ; et Encycl. p. 357. Habite les mers australes. Péron et Lesueur. Éponge léporine. Spongia leporina. Sp. incrustata , profundè lac'niatà, frondosa ; laciniis planis, tenuibus, oblongis, versüs apicem dilatatis, sublobatis, obtusis. Mus.n°. Ann. p./4/44. n° 94. * Lamour. Polÿp. lex. p. 93; et Encyel. p. 358. Habite les mers australes. Péron ét Lesueur. Éponge découpée. Spongia laciniata. Sp. frondosa, subsessilis, mollis, candida; laminis pluribus erectis, confertis, inciso-lyratis ; superficie subrimosä ; poris sparsis. Seba. Thes. 3. L. 06. f. 6. : Mus. n° Ann. p. 445. n° 95. * Lamour. Polÿp. flex. p. 63; et Encycl. p. 358. Habite l'océan indien. Jolie Éponge foliacée. is Lamouroux observe que celte espece se rapproche beau- coup du Sp. Olhaïticà, et ne doit pas en être éloignée dans une classification naturelle. Éponge frondifère. Spongia frondifera. 5p. subramescens, frondosa, multiloba ; lobis proliferis, rotundalis, incrustatis ; limbo fibris crispis fimbriato; osculis sparsis, substellalis. Turgot; Mém. ins. pl. 24. /ig. E. 2. var. magis deformis, Crustà compacliore. Ann_p. 445. n° 65. * Lamour. Polyp. flex. p. 64; et Encycl. 358. Habite... Mon cabinet, venant de la collection de M. Turgot. Éponge-frangée. Spongia fimbriata. Sp. stipitala , subramescens, frondosa ;frondibus ovalo- subrotundis, incrustatis, poroso-punctatis > limbo fibris crispis fimbrialo. Ann. p. 445. ne 19. “ Lamour. Polyp. flex. p. 64; et Encycel. p. 358. Habite... Mon cabinet, venant de la collection de M. Tur- got. $ VIT. Masses rameuses, phytoïdes ou dendroïdes 98. (Ramifications distinctes.) Éponge arborescente. Spongia arborescens. Sp. ramosa , rigide, tenuissimè porosa ; ramis subcom- ÉPONGE. pressis, apice palmato-digitatis, foraminibus sparsis; subserialis. l Spongia rubens. Pall. Zooph. p. 389. Spongia. Seba. Thes. 3.1. 96. f. 2. * Spongia nodosa. Lin. Gmel. p. 382r. Spongia digituta. Esper. Suppl. 1. t. 50. Specimen ju- nius. Mus. n°, Mon cabinet. Ann. p. 446. * Lamour. Polyp. flex p. 65 : et Encycl. p. 359. 2. var, lobis longioribus, erectis. Spongia lobata. Esper. vol. 2. tab. 46. 3. var. lobis longis, compressis, erectis : margine [ora- minoso. Mus. n° Habite lés mers de l'Amérique. 99. Éponge à verges. Spongia virgultosa. Sp. stipile duro , erecto, ramoso ; ramis sublerelibus, virgalis, erectis, aculiusculis ; superficie panned, Mon cabinet. Ann. p. 446. n° 99. 2. var. ramisflexuosis, divaricatlis. Esper. Suppl. 2. tab. 66. * Lamour. Polyp. flex. p. 66; et Encycl. p. 359. Habite... les mers du nord de l’Europe? 100. Éponge longues-pointes. Spongia longicuspis. Sp. ramosà ; busi ramis clathräto-cowdunatis ; supernè ramulis subcylindricis, erectis, longis, cuspidifor- mibus; superficie lacinulis, squamosis, reliculalis, hispidulis, minimis. Mus. n°. Ann. p. 443. n° 100. * Lamour. Polyp. flex. p. 66; et Encycl. p. 360. Habite les mers australes: Péron et Lesueur. 101. Éponge asperge. Spongia asparaqus. - Sp.'erecta, multicaulis, ramosa; ramis raris, lereti- bus, virgulæformibus, prælonyis, incrustatis ; oscu- lis subseriatis. Mus. n°, Ann. p. 447. n° 107. * Lamour. Polÿp. flex. p. 67 ; et Ency'el. p. 360. Habite les mers de la Nouvelle-Hcllande. Péron et Le- sueur. 102. Éponge dichotome. Spongia dichotoma. Sp. ramosa, caulescens, subdisticha, tenax; ramis di- chotomis , ereclis, tereli-subulalis, (omentosis. Spongia dichotoma. Lin. Soland. et Ell. p. 185. Spongia cervicornis. Pall. Zooph. p. 368. Planc. Conch. t. 1à. Mus. n°. Ann, p.447. n° 102. * Lamour. Polyp. flex. p. 67; et Encycl. p. 360. 2. var. ramis curvalo-lorluosis, sæpè anaslomosan- tibus. Esper. vol. 2. tab. 4. Habite la Méditerranée , la mer de Norwége. 105. Éponge muriquée. Spongia muricata. Sp. suberosa, ramosa ; ramis ereclis, rigidis, divisis, tereti-angulalis, acutis ; fasciculis villosis, undiquè muricalis. : Sp. muricata. Lin. Soland. et Ell. p. 185. Pall. Zooph, p. 389. Spongia stuposa. (* Montagu) Mem, societ. Wern, 2. 1. p.79. pl. 3 et 4. Spongia fruticosa, Esper, vol. 2. t. 10. 955 Mon cabinet. Ann. p. 448. n° 103. * Lamour. Encyel. p. 360. Habite l'océan d’Afrique, les côtes de la Guinée. 104. Éponge hérissonnée. Spongia echidnæa. Sp. larè ramosa, tenax ; ramis cylindricis, caudifor- mibus , papilloso-muricatis ; papillis lineari-spatula- lis, brevibus, confertissimis. Spongia. .. Seba. Thes. 3. L. 99. f. 7. Act. Angl. vol. 55, tab. XI. fig. F. An Spongia muricata ? Esper. vol. 2. t. 3. Mon cabinet. Ann. p. 448. n° 104. * Lamour. Encycl. p. 360. Habite... les cotes d'Afrique? * Le tissu de cette Spongiaire se compose d'une multitude de spicules siliceux qui s'entre-croisent dans tous les sens, et qui sont liés entre eux par une substance gre- nue. Ces spicules sont droits et courts. 105. Éponge vulpine. Spongia vulpina. Sp. erecta, ramosa, rigida, incruslata; ramis caudi- [ormibus, papilloso-echinatis; papillis confertissi- mais, compressis, ramo%o-lobàtis, subélathratis. Müs. n°. Ann. p. 419. n° 105. * Lamour. Polyp. flex. p.69 ; et Encycl. p. 36r. Habite les mers australes, Péron et Lesueur. 106. Éponge porte-épis. Spongia spiculifera. Sp. mullipartita, ramulosa, porosa, foraminulata ; ramulis ereclis; tuberculalo-muric&tis , spicæformi- bus : tuberculis parvis, subeylindricis. Mus. n°. Aon. p. 449. n° 106. 1 Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, près l'île King. Péron et Lesueur. x 107. Éponge carlinoïde. Spongia carlinoïdes. Sp. ramosissima, flabellalo-cymosa, incrustala; ra- mis angulatis, membranaceo-alatis’; laciniis subspi- nosis ; porosilale nullé. Ann. p. 449. n° 107. * Lamour. Polyp. flex. p. 69; et Encycl. p. 36r. Häbite. .. Mon cabinèt, venant de la collection de M, Tur- got. 108. Éponge amaranthine. Spongia ‘amaranthina. Sp. erécla, ramoïa, porosissima ; ramis supernè dila- latis, compressis, diviso-lobatis, longitudinaliter striatis ; osculis crebris. Ann. p.449 n° 108. * Lamour. Polyp. flex. p. 70; et Encycl. p. 36r. Habite. Mon cabinet, provenant de M. Turgot. 109. Éponge en étrille, Spongia strigilata. Sp. stipitata, ramosa, flabellata; ramis planulatis, papilloso-echinatis ; papillis creberrimis, compressis, subseriatis. Annal. 20.p. 450. n° 109. *“ Lamouroux. Polyp. flex. p. 70. et Encyclop. p. 367. Habite... probablement l'océan Indien. Mon cabinet. f, . 110. Eponge nerveuse, Spongia nervosa. Sp. flabellatim ramosa, tenax ; ramis nervosis, subre- Liculatis, versüs apices planulalis, lacinivsis ; altero latere lævioribus. Turgot. Mém, inst. pl. 24. /ig. A4. HISTOIRE DES POLYPES. Ann. p. 450. n° 110. * Lamour. Polyp. flex. p.71; et Encycel. p. 36r. Habite... probablement l’océan Indien. Mon cabinet. 111. Éponge épine de ronce. Spongia rubispina. Sp. flabellalim ramosa, tenax, cruslà coriace& ob- ducta; ramis divisis, subcoalescentibus, undiquè echinatis ; tuberculis crebris, aculis. Ann. p.450. n0 111. * Lamour. Polyp. flex. p. 71 ; et Encyel. p. 362. Habite. Mon cabinet. 112. Éponge sapinette. Spongia abietina. Sp. stipitata, ramosa, patula ; ramis planulatis, in- crustatis, papilloso-echinatis; papillis acutis, filo terminatis. Mus. n°. Ann. p. 450. n° 112. * Lamour. Polyp. flex. p. 71; et Encycl. p. 362. Habite... 115. Éponge allongée. Spongia elongata. Sp. mollis, fibroso-porosa , longissima, cylindracea, subramosa ; raämis raris; fibris nudis, reticulalis. Mus. n°. Ann. p. 45r. n° 113. * Lamour. Polyp. flex. p. 72; et Encycel. p. 362. Habite les mers australes. Péron et Lesueur. 114. Éponge sélagine. Spongia selaginea. Sp. ramosissima, diffusa, rigida; ramis compressis, difformibus, subcoalescentibus , carinalo-asperis ; ca- rinis creberrimis, spinulosis. k Mus. n°. Ann. p. 451. n° 114. * Lamour. Polyp. flex. p. 72; et Encycl. p. 362. Habite. Cette Éponge rappelle l'aspect d’un Lycopo- dium. * Réseau corné, irrégulier, dont les filaments sont larges. Parenchymes composés de filaments très-longs et d’une ténuité extrême, comme feutrés. - 115. Éponge cornes-rudes. Spongia aspericornis. Sp. laxè ramosa, tenax, asperrima ; ramis sublereti- bus, elongatis , undiquè aculeatis. Mus. n° ï 2. var. ramis subcompressis, latioribus. Mus. n°. Ann. 20. p. 451. n° r15. *“ Lamour. Polyp. flex. p. 72; et Encycl. p. 362. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le- sueur. * Tissu extrêmement compacte , sans réseau corné et ne contenant que peu ou point de spicules. La nature de ce corps nous paraît problématique. 116. Éponge hispide. Spongia hispida. Sp. ramosa, deformis, mollis, {oraminulata, lacinu- lis subulatis hispida; ramis subcylindricis, proliferis, coalescentibus. Mus. n°. Ann. p. 452. * Lamour. Polÿp. flex. p.73; et Encycl. p. 362. Habite les mers australes. Péron et Lesueur. 117. Éponge serpentine. Spongia serpentina. Sp. ramosissima, mollis, irregularis, diffusa ; ramis ramulosis, leretibus, difformibus, variè contortlis; osculis sparsis. Mus. n°, Ann. p. 452. 2. var. ramis rectis, subcompressis, obsoletè incrustalis. * Lamour. Polyp. flex. p. 73; et Encycl. p. 363. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, à l'ile King. 118. Éponge oculée. Spongia oculata. Sp. ramosissima, mollis ; ramis ascendentibus , tereti- compressis , 2 s. 3-fidis ;losculis parvis, subbifariis. Sp. oculala. Lin. Soland. et Ell. p. 184. Act. angl. vol. 55.4, 10. fig. B. Seba, Thes. 3. €. 97. f. 5 et 7. Sp. polychotoma. Esper, vol, 2. t. 36. Ann. p. 452. * Lamour. Polÿp. flex. p.73; et Encycl. p.363, * Manon oculatum. Schweig. Handb. p. 422. Habite l'océan européen, les côtes de la Manche. Mon cabinet. (" Spicules siliceux.) 119, Éponge botellifère. Spongia botellifera. Sp. ramosa, lenuissimè porosa, incrustala ; ramis erec- Lis, Luberculatis, bullato-lacunosis, difformibus ; [o- raminibus sparsis. Mus. n° Ann. p.453. * Lamour. Polyp. flex. p. 74 ; et Encycl. p. 363. Habite les mers australes. Péron et Lesueur. 120. Éponge palmée. Spongia palmata. Sp. erecta, compressa , porosissima, ramoso-palmata; ramulis digitiformibus, apice furcatis, subacutis; osculis inordinatis. Sp. palmata. Soland. et El. p. 189. t. 58. f. 6. An. Sp. oculata. Esper. vol. 2. tab. 1. 3. var, ramis longioribus, versüm apicem dilatatis, fur- calo-aculis. Mus. n°. Ann. p. 453. * Lamour. Polyp. flex. p. 75; Expos. méthod. des Polyp. p- 30. pl. 58. fig. 6; et Encycl. p. 363. Habite les mers d'Europe et de l'Inde. Mon cabinet, 121. Éponge laineuse. Spongia lanuginosa. Sp. ramosa, dichotoma, ad divisuras subcompressa ; ramis lerelibus, ereclis ; texlur& è fibris nudis, tenuis- simis, lanuginosis. Sp. lanuginosa. Esper. vol. 2. p. 243. t. 24. Ann. p.453. n° 121. * Lamour. Polyp. flex. p. 75; et Encycl. p. 364. Habite... Mon cabinet. 122. Éponge typhne. Spongia typhina. Sp. ramosa, mollis, fusco-fulva ; ramis teretibus, erec- dis, lanuginosis, fibris ascendentibus, substrialis. An Spongia tupha. Esper. vol. 2. tab. 38. 39. Mus. n°. Ann. p.454. n° 122. * Lamour. Polyp. flex. p. 75 ; et Encycl. p. 364. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, à l'ile King. 1925. Éponge amentifère. Spongia tupha. Sp. ramosa, mollis, fibroso-reticulata, porosissima; ramis cylindraceis, oblusiusculis, amentiformibus. Spongia tupha. Pall. Zooph. p. 398. Typha marina. Marsill. Hist. t. 14. n3 71. AnSpongia stuposa? Esper. vol. 2. t. 4o. Ann. p.454. n° 123. * Lamour. Polyp. flex. p. 76; et Encycl. p. 364. Habite la Méditerranée. Mon cabinet. ot. Ci EPONGE, 124. Éponge porte-voûte. Spongia fornicifera. 151. Éponge bourrée. Spongia stuposa, Sp. planulata, mollis, fibroso-reticulata, ramulosa ; ramulis coalescentibus , clathratim fornicatis , villo- sulis. An Spongia hireina ?...Planc. Conch. app. p. 116. tab. 14. fig. D. Ann. p. 454. n° 124. * Lamour. Polÿp. flex. p. 76 ; et Encycl. p. 364. Habite la Méditerranée. Mon cabinet. * Réseau corné, grossier, avec des spicules très-pelits. 125. Éponge demi-tubuleuse. Spongia semitubulosa. Sp. mollis, ramosissima ; ramulis cylindraceis, tor- Luoso-divaricalis, subcoalescentibus, interdüm f[o- ralo-tubulois. Sp. velaria, ramosa ; ramis implexis. PI. Conch. app. p- 116. tab 14. fig. C. Ann. p. 455. n° 125. * Lamour. Polyp. flex. p. 76; et Encycl. p. 365. Habite la Méditerranée. Mon cabinet. 126. Éponge cornes d’élan. Spongia alcicornis. Sp. cespitosa, mullicaulis, ramosa ; ramis compressis, subdichotomis ; apicibus attenuatis; fibris tenuissi- mis, parlim incruslalis. Sp. alcicornis. Esper. vol. 2. p. 248. n° 28. Mon cabinet. Ann. p. 455. n° 126. * Lamour. Polyp. flex. p. 37; et Encycl. p. 365. Habite. Espèce bien distincte et bien représentée dans la figure citée d'Esper. 197. Éponge cornes-de-daim. Spongia damicornis. Sp. cespilosa, multicaulis, ramosa ; ramis compressis, porosis, uno latere rimosis ; apicibus palmatis. Spongia damicornis. Esper. vol. 2. p. 249. t. 29. Mon cabinet. Ann. p.455. n° 127. * Lamour. Polyp. flex. p. 77; et Encycl. p. 365. * Grant. Loc. cit. Habite. Cette Éponge a beaucoup de rapports avec la précédente (Spicules siliceux). 128. Éponge caudigère, Spongia caudigera. Sp. erecta, planulata, palmato-ramosa ; lobis furca- Lis ; ullimis longissimis, caudiformibus ; fibris laxis- simè reliculalis. Mus. n0. Ann. 20. p. 455. n° 128. * Lamour. Polyp. flex. p. 78; et Encycl. p. 365. Habite l'océan Indien? Péron et Lesueur. * 129. Éponge loricaire. Spongia loricaris. Sp. laxè ramosa, porosa, fulua, alcyonio serpente onusla; ramis subcompressis, raris, elongatis. Mus. n°. Ann. p. 456. * Lamour. Polyp. flex. p. 78; et Encycl. p. 365. * Habite. Du voyage de Péron et Lesueur. 150. Éponge treillissée. Spongia cancellata. Sp. ramosa, flabellata, incrustata; ramis teretibus, flexuosis, cancellatim coalescentibus ; superficie te- nuissimèé reliculata. Mus. n°, Ann. p. 456. n9 130. * Lamour. Polÿp. flex. p. 78; et Encycl. p. 366. Habite... Du voyage de Péron et Lesueur, DE LAMARNCK, T, J, Sp. ramosa, leres, stuposa atque villosa ; ramis bre- vibus, oblusis. Spongia stuposa. Soland. et Ell. p. 186. n° 5. Act. ang. vol. 55. tab. 10. fig. €. Mus. n°. Ann. p. 456. n° 13r. * Lamour. Po!yp. flex. p. 79; et Encycl. p. 366. * Montagu. On British Sponges. Wern. Mém. vol. 2. p.79. pl. 3et 4. * Spongiaramosa.Flem. Brit. anim. Habite les mers d'Europe, les côtes d'Angleterre. 152. Éponge lintéiforme. Spongia linteiformis. Sp. cespilosa, ramosissima ; ramis fasciculalis, coa- litis, compressis ; fibris subcancellatis. Spongia linteiformis ? Esper. suppl. 1. p. 205. t. 58. * Lamour. Polyp. flex. p. 79; et Encycl. p. 366. Mon cabinet. 2. var. ramis submembranaceis, cancellalim coalitis. Mus n°. Ann. 28. p. 456. n° 132. Habite. l'océan Indien? 153. Éponge cancellée. Spongia clathrus. Sp. glomerata, mollis, ramosissima}; ramis cancella= lim coalescentibus, foraminulatis, fibrosis, apici- bus turgidulis, obtusis. Spongia clathrus. Esper. vol. 2. tab. 9. A. Mus. n°. Ann. p. 457. n° 133. * Lamour, Polyp. flex. p. 59; et Encycl. p. 366. Habite. Cette espèce forme une touffe glomérulée, qu i imite une tête de chou-fleur. 154. Éponge enveloppante. Spongia coalita. Sp. basi dilatata, corpora aliena obvolvens, ramosis- sima ; ramis lereli-compressis, ramulosis ; superficie fibris appressis. Spongia coulita. Mull. Zool. dan. vol. p. 7t.t. 120. Spongia lycopodium. Esper. vol. 2. p. 269. t. 43. “Sp. coalita. Lamour. Polyp. flex. p. 80; et Encycl. p- 367. * Montagu. Wern. Mém. vol. 2. p. 80. *“ Flem. Brit. anim. p. 522. Aun. 20. p. 455. n° 134. Habite l'océan boréal, les mers de la Norwége. Mon ca- binet. 155. Éponge fovéolaire. Spongia foveolaria. Sp.ramosa , elongata, nigricans ; ramis coalescentibus, subcylindricis, apice conicis ; superficie foveolis inæ- qualibus, margine asperis. Spongia. Planc. Conch app. c. 31. tab. 13. Ann. 20. p. 457. n° 135. * Lamour. Polyp. flex. p. 80; et Encycl. p. 367. Habite dans la Méditerranée. Mon cabinet. 156. Éponge à longs doigts. Spongia macrodac- tyla. Sp.ramosa, elongata, molliuscula, fulva ; ramis longis, tereli-compressis, altenualis, inæqualibus ; poris cre- berrimis. Mus n°. Ann. p. 458. * Lamour. Polyp. flex. p. 81; et Encycl. p. 367. Habite... probablement l'océan Indien, 25 358 157, Éponge botryoide. Spongia botryoïdes. Sp. tenerrima, ramosa,quasi racemosa : lobulis oblon- go-ovalis, cavis, apicibus apertis. Spongia botryoides. Soland. et El. p. fig. 1.4. Esper. Suppl. 1. {. 61. fig. 1.4. Ann. 20.p. 458, * Grant. Loc. cit. * Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 30. pl. 58. fig. 1.2; et Encycl. p.367. * Spongia complicata. Mont. Wern. Mém. vol. 2. p. 97. pl.9-fig. 2.3. * Grantia botryoides. Flem. Brit. anim. p.525. Habite les côtes d'Angleterre. Mon cabinet. ( Spicules calcaires.) 190, t. 58. 158. Éponge radiciforme, Spongia radiciformis. Sp. ramosa, informis, rigida, nigricans ; ramis Lor- tuosis, dicholomis, apice compressis. Mus. n°. Ann. p. 458. * Lamour. Polyp. flex. p. 8»; et Encycl. p. 367. Habite. Cette Éponge semble encore particulière. Appendice des Éponges. Éponge strobiline, Spongia strobilina. Sp. membranacea, sessilis, in massam conicam, sub- lobatam et echinatam contexla ; cavernis inæqua- libus intüs concamerala. Mus. n°. Habite... la Méditerranée? sur le Chama gryphoides. Espèce très-singulière par sa forme et surtout par sa texture qui est plus membraneuse que fibreuse. Néan- moins, son tissu membraneux est formé de fibres em- pälées réunies. Cette Éponge présente une masse ses- sile, presque simple, conique, imilant assez la forme d’un cène de pin ou de sapin. Sa surface est hérissée de pointes courtes à base élargie ; et son intérieur est divisé en cavernosités irrégulières, par des cloisons inégales, membraneuses, diversement disposées. A l’ex- térieur. de petits trous arrondis, tantôt rares, tantôt rapprochés dans certaines places, fournissent à l’eau des passages pour pénétrer dans l'intérieur. Hauteur, onze à douze centimètres. #* Les lames dont se compose cette Spongiaire sont for- mées de filaments cornés, très-fins et comme feutrés; dans quelques points ces lames sont soutenues par des ramifications cornées résultant de l’agglutination de filaments analogues, mais plus gros. Éponge céranoïde. Spongia ceranoides. Sp. ramosa , rigida, fusca ; ramis cylindraceis, supernè subdigitatis; texturà è fibris arctè implicatis relicu- latà. Conf. cum Spongiä stuposä. Esper. vol. 2. p. 265.t. 4o. * Lamour. Encycl, p. 369. Mus. n°. * Lamour. Polyp. flex. p. 260. Habite. Cette espèce, qu'il faut rapprocher de notre Éponge amentifère, n° 123, est plus roide, plus rem- brunie, et réellement particulière. Elle a un peu le port du Madrepora porites de Linné. Hauteur, un décimètre. : Nota. Voyez dans les Mémoires de la Société W'erné- rienne (vol, 2. partie 1.p. 78), l'indication et les figures HISTOIRE DES POLYPES. de quelques Éponges qui ne sont pas ici mentionnées, ou qui peuvent rectifier les caractères, la synonymie, et les lieux d'habitation de plusieurs de celles que j'ai citées, fi Éponge helvelloïde. Spongia helvelloides. Sp. fossilis, pedicellata, polymorpha , mod infundibu- diformis velcrateriformis marginibus undulatis, modo plana flabellataque. Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 87. pl. 84. fig. 1. 3. Fossile du calcaire à Polypiers de Caen. ti Éponge lagénaire. Spongia lagenaria. p. fossilis, simpleæ, teres, lagenæformis, ad basim subpedicellata, foramine terminali ; pedicelli super- licie lœvi. Lamour. Expos. méth. des Polyp. p.88. pl. 84. fig. 4. Fossile du calcaire à Polypiers de Caen. Tr Éponge pistilliforme. Spongia pistiliformis. Sp. fossilis, ramosa ; ramis simplicibus, leretibus, bre- vibus, capilalis, ad ectremilatem perforatis : fora- mine paululüm umbilicato, margin bus sublaciniatis. Lamour. Expos. méth. des Polyp. p.88 pl. 84. fig 5.6. Même gisement. Cette espèce, comme les 3 suivantes, parait avoir beaucoup d'analogie avec les Scyphies de M. Golüfuss, que nous avons rassemblées dans une première division et notamment avec le S. mamilla- ris, voyez p. 360. T Éponge en cyme. Spongia cymosa. Sp. fossilis, ramosa , pedicellata, cymæ/formis ; ramis numerosis, disjunetis vel junclis ; ramulis simplicibus ovoideis lateraliter adnatis, parüm numerosis ; fo- ramine lerminali. Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 88. pl. 84. fg. 7. Même terrain. qP Éponge en forme de clavaire. Spongia clava- rioides. Sp. fossilis, teres, ramosa; ramis simplicibus, capitalis, læviler flexuosis, undulatis vel contractis; foramine terminali, marginibus laciniatis. Lamour. Expos. méth. des Polyp. pl. 88. p. 84. fig. 8. 10. Même localité. df Éponge mamillifère. Spongia mamillifera. Sp. fossilis, subsessilis, in massam informem el ma- mulliferam explanata ; mamillis vel subexsertis, vel pedic-llatrs, simplicibus vel ramosis, perforatis ; [o- ramine terminali stellalo, unico vel cum {oraminulo proximalo. Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 88. pl. 84. fig. 11. Même gisement. Gi Éponge étoilée. Spongia stellata. Sp. fossilis, pedicellata, simplex, rard prolifera, irre- gulariter subconoidea, supernè convexiuscula, oscu- lata ; osculis irreqularibus, radialim sulcatis, Lamour. Expos. méth. des Polyp. p. 89. pl. 84. fig. 12. 15. Calcaire de Caen. + Ajoutez le Sp. ramosa de M. Mantell (Geol. of Sussex. p.162. pl. 15. 6g. 11), fossile de la craie d'Angleterre ; la Sp. Townsendi du même auteur (op, cit. p, 164. pl. 15. fig. 9), la Sp. labyrinthice (op. cit. p. 165. pl. 15. fig. 7. Sp. hemisphærica. Flem. Brit. anim. p. 526.) et plusieurs espèces de Spongiaires fossiles figurées par M. Phillips pour son ouvrage sur la géologie du York- shire, mais non décrites. [Ainsi que nous l'avons déjà dit, les zoologistes ont établi depuis quelques années dans la famille des Spongiaires un assez grand nombre de divisions génériques, caractérisées d’après la forme générale de ces corps et sans avoir égard à leur structure. Cette marche ne nous parait pas devoir être adoptée, et jusqu'à ce que l’on ait étudié d’une manière com- parative le mode d'organisation de ces êtres, il au- rait été mieux de réunir dans le grand genre des Éponges, toutes les espèces soit récentes, soit fossiles, qui ne présentent aucune particularité de structure bien remarquable. Plusieurs de ces genres nouveaux sont des démembrements du genre Éponge de La- marck, d’autres se rapprochent davantage de ses Alcyons. Les faits nous manquent pour intro- duire dans cette partie de la science une réforme dont le besoin se fait vivement sentir, et afin de ne pas augmenter la confusion qui règne déjà dans l'histoire des Spongiaires, nous nous bornerons à placer ici et à la suite des Alcyons l'indication des groupes qui ont reçu la sanction des auteurs les plus estimés, et la liste des principales espèces nouvelles décrites sous les noms assignés à ces divers genres. M, Schweigger a donné le nom d'AcuiLLEux aux Spongiaires dont le tissu lacuneux est composé de fibres réticulées et dont la surface est recouverte d'une couche gélatineuse, continue, ou ne présente que des pores très-petits ; l'Éponge commune est le type de ce genre qui du reste n’a guère été adopté que par M. Goldfuss. Ce dernier auteur y a rapporté plusieurs Spongiaires fossiles qui ne présentent ni tube ni excavation centrale, et qui paraissent être des éponges proprement dites. En voici la liste. 4. Achillée glomérulée, 4chilleum glomeratum. A. sessile, glomeratum; fibris crassiuseulis ; apicibus subclavatis, cancellatim coalitis. Goldf. Petref. p.r pl. r. fig. #. Montagne Saint-Pierre, près de Maestricht,. 2. Achillée fongiforme. Achilleum fungiforme. A. slipilatum, turbinatum infrà, tuberculosum supra ; rimis cariosis el poris majoribus sparsis; fibris densè conterlis, hispidis. Goldf. Petref, p. 1. pl. 1. fig. 3. Fossile de la craie arénacée des environs de Maestricht. 3. Achillée morille. Achillewm morchella. A. conoideum, cellulosum ; cellulis ovalibus, confluen- tibus ; fibris densè implexis. Goldf, Petref, p. 2. pl. 219. fig. 6. ÉPONGE. 359 4. Achillée tronquée. 4chilleum truncaturn. A. truncalo-ramosum, incruslans ; fibris crassiusculis reticulalis. Goldf. Petref. p.93. pl. 34. fig. 3. Des environs d'Arnesberg. 5. Achillée tubéreuse. Achilleum tuberosum. A. lobato-tuberosum ; foraminibus et rimis undiquè cariosum (fibris densè contextis ?) Goldf. Petref. p. 93. pl. 34. fig. 4. Du calcaire jurassique de Wurtemberg. 6. Achillée à côtes, Achilleum costatum. A. subhemisphæricum, infrà rugosum, suprà coslalum ; coslis & centra radiantibus; fibris crispis laxè contex- dis. Goldf. Petref. p. 94. pl. 34. fig. 7. Du calcaire jurassique de Baireuth. S 1 . Achillée chéirotone. Achilleum cheïrotonum. Æ.compressum, palmato-digilatum, porosum, fibris clathratis. Goldf. Petref. p. r. pl. 29. fig. 5. Cette espèce paraît se rapprocher par sa structure des Éponges que nous avons réunies dans la troisième sub= division mentionnée page 39. Il en est du reste de même pour les espèces suivantes et pour un grand nombre d’autres dispersées dans les genres Manon, Scyphie, etc. 8. Achillée muriquée. Achilleum muricatum. A. subramosum, compressum ; papillis perforatis mu ricalum ; fibris reticulis, crassiusculis. Goldf. Petref. p. 85. pl. 3r. fig. 3. Du calcaire jurassique de Baireuth. 9. Achillée cancellée, Achilleum cancellatum. A. turbinatum ; seriebus foraminum longitudinalibus et transversalibus cancellatum, Goldf. Petref. p. 93. pl. 34. fig. 5. Du calcaire jurassique de Wurtemberg, 10. Achillée cariéce. Achilleum cariosum. A. luberosum, carioso-porosum ; fibris irregulariter cancellatis. Goldf. Petref. p, 94. pl. 34. fig. 6. Du Groningue. Le genre Sevrata, établi par Ocken et adopté par MM. Schweigger, Goldfuss et de Blainville, appar- tient à la division des Éponges de Lamarck, et pour type le $. fistularis, dont il a été question ci- dessus ; on y range les Spongiaires, dont le tissu est entièrement réticulé, et dont la forme générale est celle d’un gros tube cylindrique ou évasé et ter- miné par une grande ouverture; ces caractères ne nous paraissent pas suffisants pour motiver une dis- tinction générique, et leur emploi conduirait à des rapprochements qui ne sont pas naturels. En effet, 25" 560 il parait exister de grandes différences dans la struc- ture des fossiles réunis dans ce groupe par les auteurs, et ici, de même que dans les autres parties de cette famille , une réforme est devenue très- nécessaire. Voici du reste les espèces qui paraissent avoir une organisation semblable à celle de la Sp. fistu- laris, ou du moins qui s’en rapprochent le plus. 1. Scyphie cylindrique. Scyphia cylindrica. S. subcylindrica, vel obconica; fibris crispis, densè con- Leztis; superficie subincrustata ; tubo angusto con- formi. Goldf. Petref. p. 5. pl. 2. fig. 3 et pl. 3. fig. 12, var. ru- gosa. p. 85. pl. 3r. fig. 5. Blainv. loc. cit. Du calcaire jurassique de Baireuth. 1° . Scyphie intermédiaire. Scyphia intermedia. S. suhcylindrica ; cespiloso-ramosa ; fibris crispis, laxè contextlis; tubo mediocri conformi. Goldf. Petref. p. 92. pl. 34. fig. 1. Du calcaire jurassique de Baireuth et de Wurtemberg. Ca . Scyphie de Bronn. Scyphia Bronnüt. Sp. obconica , solitaria vel calcareum ; fibris crispis, in superficie coalescentibus porosis ; tubo mediocri con- formi. Goldf Petref. p. 91. pl. 33. fig. 9. Du calcaire jurassique de Baireuth et de Wurtemberg. 4. Scyphie infundibuliforme. Scyphia infundibuli- formis. Sp. infundibuliformis, fibroso-porosa, fibris crassius- eulis, irregulariter anastomosantibus; tubo amplissimo conformi. Goldf. Petref. p. 12. pl. 5. fig. 2. 5. Scyphie mamillaire. Seyphia mamillaris. S. sessilis, mamillatu ; fibris arctè implicatis, poris cariosis ; tubo anguslo cylindrico. Goldf. Petref. p. 4. pl. 2. fig. 1. 6. Scyphie tétragone. Scyphia tetragona. S. crassiuscula, tetragona, fibris arctè implicatis, poris cariosis substellatis, tubo angusto , cylindrico. Goldf. Petref. p. 4. pl. 2. fig. 2. 7. Scyphie fourchue. Scyphia furcata. 5. cylindrica, bifida; fibris crassiusculis, densè contex- dis; superficie cariosû tenuissimè poroso-rimosà; tubo angusto conformi. Goldf. Petref. p. 5. pl. 2. fig. 6. 8. Scyphie conoïde. Scyphia conoïdea. S. conoidea, crassiuscula, superficie lævi; fibris Le- nuissimis , laxè contextis ; Llubo mediocri conformi. Goldf. Petref. p. 5. pl. 2. fig. 4. 9. Scyphie élégante. Scyphia elegans. S. elongata, obconica ; fibris laxis, elegantissimè ana- stomosantibus, ramosis; tubo anguslo, conformi. Goldf, Petref, p. 5, pl, 2. fig. 5. HISTOIRE DES POLYPES. 10 Scyphie turbinée. Scyphia turbinata. S. turbinata, radialo-scrobiculata ; fibris ramoso-con- textis ; lubo anqusto, subcylindrico. Goldf. Petref. p. 7. pl. 2. fig. 13. Calcaire jurassique à Streilberg, et calcaire de transition à Eifel. 11 Scyphie rugueuse, Scyphia rugosa. S. obconica, infundibuliformis vel patellæformis ; rugis annularibus ; fibris striatis, vuriè decussantibus re- Liculala; tubo conformi mediocri vel etiam amplis- simo. Goldf. Petref. p. 9. pl. 3. fig. 6; et p. 87. pl. 32. fig. s. Blainv. loc. cit. Du calcaire jurassique de Baireuth. 12 Scyphie foraminée. Scyphia foraminosa. S. sessilis, conico-cylindrica, fibroso-porosa; fibris irregularibus, anastomosantibus ; tubo mediocri in- fundibuliformi. Goldf. Petref. p. 85. pl. 31. fig. 4. Blainv. Man. d’actin. p. 538. Marne crétacée de la Westphalie et du calcaire jurassi- que de Baireuth. D'autres Spongiaires fossiles rangées également dans le genre Scyphia des auteurs, se rapprochent des précédents par leur tissu finement et irréguliè- rement réticulé, mais en diffèrent par un caractère qui semble devoir être assez important; ce tissu ré- ticulé, au lieu d’être partout continu, laisse d’es- pace en espace, de grandes lacunes qui correspon- daient probablement à des oscules fécaux et qui, peu éloignées entre elles, sont disposées avec assez de régularité, de manière à donner à la masse l’aspect d’un crible, d’un tamis ou d’un panier à claire-voie. Les premières espèces énumérées ci-après, ressem- blent beaucoup aux précédentes; les autres s’en éloignent davantage, 15. Scyphie cariée. Scyphia cariosa. S. obconica , tenuissimè porosa, foraminibus oblongis ovalibusque fenestrala ; tubo mediocri, conformi. Goldf. Petref. p 7. pl. 2. fig. 14. Blainv. Man. d’actin. p. 538. Montagnes de la Bavière. 14. Scyphie calopore. Scyphia calopora. S. obconoïda ; fibris Lenuissimis, irregulariler cancella- tis, seriebus pororum majorum stelliformium et mi- norum rolundutorum alternis; tubo mediocri, con- formi. Goldf. Petref. p. 5. pl. 2. fig. 7. Blainv. Man. d'actin. p.538. 15. Scyphie seconde. Scyphia secunda. S. subrepnoso-ramosa, ramulis subcapilatis secundis ; fibris lenuissimis, irregulariter cancellatis, {oramini- bus subrotundis ; tubo meudiocri. Goldf. Petref. p. 91. pl. 33. fig. 7. Du calcaire jurassique de Bareuth. EPONGE. 16. Scyphie décorée. Scyphia decorata. S. obconico-cylindrica ; fibris subtilissimis reliculatim, densè contexlis ; foraminibus incrustalis , binis, ernis vel qualernis conjunctis ; tubo amplo conformi. Goldf. Petref. p. 90. pl. 33. fig. 2. Blainv. loc. cit. Du calcaire jurassique de Baireuth. 17. Scyphie psillopore, Scyphia psillopora. Sp. obconica, minutè porosa; foraminibus ovalibus, glabris intrinsecùs incrustatis quincuncialibus ; tubo. Goldf. Petref. p. 9. pl. 3. fig. 4. 18. Scyphie réticulée. Scyphia reticulata. S. infundibuliformis vel piriformis, fibris acutè flexuo- sis anastomosantibus reticulata, foraminibus oblon- go-rhomboideis, regularibus majusculis ; tubo amplis- simo conformi. Goldf. Petref. p. rr. pl. 4. fig. 1. 19. Scyphie dictyote. Scyphia dictyota. S. piriformis vel infundibuliformis ; fibris densè ana- slomosantibus, in reliculum laxum contextis; forami- nibus irregulariter rotundatis, majusculis ; tubo con- formi, amplo. Goldf. Petref. p. 11. pl. 4. fig. 2. Scyphie de Buch. Scyphia Buchii. 5. infundibuliformis ; foraminibus majusculis subrhom- beis fenestrata; fibris crispis densè contextis ; tubo amplissimo, conformi. Goldf. Petref. p. 88. pl. 32.fig. 5. Blainv. Man. d’actin. p. 538, Fossile du calcaire jurassique de la Bavière. 21. Scyphie de Nees, Scyphia Neesit. 5. obconica velinfundibuliformis; foraminibus ovalibus, quincuncialibus pertusa; fibris strictis, laxè contextis, subdecussantibus ; crustà exlernà muricaté, sublilis- simè porosä. Goldf. Petref, p. 93. pl. 34. fig. 2. Du calcaire jurassique de Baireuth. Enfin on a rangé aussi dans le genre Scyphie d’autres Spongiaires fossiles, très-remarquables par la régularité de leur tissu, dont la structure se rap- proche un peu de celle du Spongia striata (voy. p.550). Au lieu d’être formé de filaments irréguliers, contournés sur eux-mêmes, et réunis dans tous les sens pour circonscrire des lames irrégulières et de grandeur très-variée; leur tissu se compose de fila- ments ou de lames, droits, simples, parallèles entre eux, et réunis par des traverses qui les coupent à angle droit, de manière à constituer des mailles car- rées, très-régulières et placées par séries. Tantôt la masse ainsi formée est continue et ne présente, à sa surface, que des dépressions qui la font paraitre composée de colonnes accolées entre elles; d'autres fois elle offre un grand nombre de lacunes osculi- formes, assez grandes et peu distantes, qui sont dis- posées par séries régulières, [#29 19 C1 19 n 27. 261 Scyphie empleure. Seyphia empleura. S. campanulata vel obconica ; costis lalis, longiludina- libus ; fibris tenuissimis, Line cancellutis, indè irrequ- lariter reticulatis ; tubo amplo, conformi. Goldf. Petref. p. 87. pl. 32. fig. 1. Blainv. Man. d’actin. p. 538. Du calcaire jurassique de Baireuth. Scyphie piriforme. Seyphia piriformis. S. piriformis, rugis tribus obsoletis, annularibus cincla; fibris semicireularibus, obliquè decussantibus ; poris subquadratis ; tubo mediocri, subcylindrico. Goldf. Petref. p. 10. pl. 3. fig. 9. Seyphie de Schlotheim. Scyphia Schlotheïmii. S.patellæformis vel infundibuliformis ; fibris longitu- dinalibus parallelis, transversalibus , alternis, con- Junclis ; tubo amplissimo, conformi. Goldf. Petref. p.90.pl. 33. fig. 3. Blainv. op. cit. p. 539. Du calcaire jurassique de Baireuth. Scyphie ponctuée. Scyphia punclata. S. parva, clavata ; poris minimis , conferlis, subseria- tis ; tubo cylindrico , amplo. Goldf. Petref. p. 10. pl. 3, fig. 10. Seyphie de Sternberg. Scyphia Sternbergii. S. infundibuliformis vel piriformis ; fibris subtilissimis, parallelis, cancellalis ; tubo amplo, con/ormi. Goldf. Petref. p. 90. pl. 33. fig. 4. Blainv. op. cit. p. 539. Du calcaire jurassique de Baireuth. Scyphie de Schweigger. Scyphia Schiweigerit. S. infundibuliformis vel patellæformis (?); fibris tenuis- simis retractalis; poris orbicularibus serialis; lubo amplissimo. Goldf. Petref. p. gr. pl. 33. fig. 6. Blainv. loc. cit. Du calcaire jurassique de Baireuth. Scyphie de Munster. Scyphia Munsterie. S. obconica vel infundibuliformis, foraminibus minutis suborbicularibus quincuncialibus elegantissimè seria- tispertusa; fibriscrispis, tenuissimis, densè contextis; tubo amplo , conformi. Goldf. Petref. p. 89. pl. 32. fig. 7. Fossile du calcaire jurassique de la Bavière. Scyphie de Humboldt. Scyphia Humboldtit. S. infundibuliformis vel patellæformis (?) ; fibris rectis, parallelis, decussantibus ; superficie indutà velamine poroso velrimoso, è fibris subtilioribus densè eontexto. Goldf. Petref. p. go. pl. 33. fig. 3. Bluinv. loc. cit. Calcaire jurassique de Baireuth. Scyphie cancellée. Scyphia cancellata. #. subcylindrica vel patellæformis ; seriebus pororum oblongorum, rectis, parallelis, decussantibus ; fibris tenuissimis, subcancellatis, 52 34 51 ù ‘ HISTOIRE DES POLYPES, Goldf, Petref, p. 89. pl. 33, fig. 1. Blainv. loc. cit. Du calcaire jurassique de Baireuth. Scyphie verruqueuse. Seyphia verrucosa, 5. polymorpho-subramosa ; ramis vel sparsis truncatis vel numerosis verrucæ/ormibus ; fibris rectis decus- santibus. Goldf. Petref, p. 7. pl. 2. fig. 11, et p. gr. pl. 33. fig. 8. Du calcaire jurassique de Baireuth. Scyphie voisine. Scyphia propinqua. S. piriformis, solilaria vel cespitosa ; fibris tenuissimis, rectis, decussantibus; foraminibus suborbicularibus subseriatis ; tubo anqusto, vel amplo. Goldf. Petref. p. 89. pl. 32. fig. 8. Blainv. Man. d'actin. p. 538. Du calcaire jurassique de Baireuth. Scyphie tissue. Scyphia texata. 5. infundibuliformis, sulcis lacunisque irreqularique mMmagnis perlusa; fibris arctè decussantibus; tubo amplo conformi obconico. Goldf. Petref. p. 5. pl. 2. fig. ra. Blainv. Man. d'actin. p. 538. Du calcaire jurassique de la Suisse. Scyphie fenestrée. Scyphia fenestrata. 5. subhy/pocrateriformis ; foraminibus oblongis, obliquè serialis fenestrala, tubo añgusto subeylindrico. Goldf. Petref. p. 7. pl. 2. fig. 15. Blainv. loc. cit. Scyphie polyommate. Scyphia polyommata. S, infundibuliformis ; fibris erectis, cancellatis; forami- nibus ovalibus intrinsecüs incrustalis, undiquè fenes- trala ; tubo infundibuliformi amplo. Goldf. Petref. p. 8. pl. 2. fig. 16. Blainv. Man. d'actin. p. 536. Du calcaire jurassique de la Suisse et de Baireuth. Scyphie à côtes. Scyphia costata. S. obconica; costis longitudinalibus, trabeculis trans- versalibus connexis ; poris inæqualibus, punñctiformi- bus, confertis ; tubo mediocri conformi. Goldf. Petref. p. 6. pl. 2. fig. 10. Fossile de ;: L'Alcyonite figurée par Parkinson (Organ. remains. t. 3. pl. xr. fig. 1) parait être très-voisine de cette espèce. Scyphie paradoxale. Seyphia paradoxa. S. obconica vel infundibuliformis ; fibris cancellatis, superficie externà ; costis longitudinalibus trabeculis transversis connexis ; inlernà foraminum ovalium seriebus rectis, parallelis, decussantibus ; tubo con- formi. Goldf. Petref. p. 86. pl. 3r. fig. 6. Blainv. Man. d’actin, p. 538. Du calcaire jurassique de Baireuth, Scyphie striée. Seyphia striata. S. obconica, infundibuliformis vel patellæformis ; cos- Lis ançustis longiludinalibus ; fibris tenuissimis can- cellalis ; tubo amplissimo conformi. at Sa Goldf. Petref, p. 88. pl. 32. fig. 3. Blainv. Mao. d'actin. p. 538. Du calcaire jurassique de Baireuth, Scyphie à petites stries. Scyphia tenuistriata. #5. (infundibuliformis ?) coslis anguslis approximalis, parallelis ; fibris reclis, tenuissimis, decussantibus. Seyphia tenuistriala. Goldf. Petref. p. 9 pl. 3. fig. 7. Calcaire jurassique des montagnes de Baireuth, Scyphie inclinée, Scyphia procumbens. S.procumbens, ramosa, umbellata; ramis ascendentibus cylindricis, umbellatis; foraminum seriebus et fibris subtilissimis parallelis decussantibus ; tubis amplis conformibus. Goldf, Petref. p. 11. Du calcaire jurassique des montagnes de Baireuth. 41. Scyphie parallèle. Scyphia parallela. 45 S. obconico-cylindrica ; scrobi-ulorum seriebus reclis parallelis decussantibus ; velamine reliculoso incrus- lala. Goldf. Petref. p. 8. pl.3. fig. 3. Du calcaire jurassique des montagnes de Baireuth. Scyphie treillissée. Scyphia clathrata. S. obconica; fibris reclis laxis decussantibus ; forami- nibus majusculis subdecussantibus ; tubo amplo con- formi. Goldf. Petref. p. 8. pl. 3. fig- 1. Du calcaire jurassique de Baireuth et du calcaire de transition de l’Eifel. Scyphie oblique. Scyphia obliqua. S. pirilormis, subincurva; costis rugosis, interruplis, longitudinalibus ; foraminibus ovatis, sulcis immersis; Jibris Lenuissimis reclis decussantibus; tubo conformi mediocri. Goldf, Petref, p. 9. pl. 3. fig. 5. Scyphie pertuse. Scyphia pertusa. $. obconica vel elongato-piriformis; fibris reclis, Lenuis- simis, decussantibus ; poris majusculis peneltrantibus obliquè subseriatis ; Lubo mediocri conformi. Goldf. Petref. p. 6. pl. 2. fig. 8. Blainv. loc. cit. Scyphie texturée. Scyphia texturata. #. obconica vel patellæformis ; fibris lenuissimis rectir, decussantibus ; poris orbieularibus, quincuncialibus ; tubo mediocri vel amplissimo. Goldf. op. cit. var. obconica. p. 6. pl. 2. fig. 9, var. pa- Lellæformis. p.88. pl. 32.fg.6. Blainv. Man. d’actin. p. 538. Du calcaire jurassique de Baireuth. Scyphie de Sack. Seyphia Sackii. S. infundibuliformis, foraminum seriebus rectis, paral- lelis, decussantibus perlusa; fibris cancellatis ; lubo amplo conformi. Goldf. Petref. p. 87. pl. 31. fig. 7. Fossile de la marne crétacce de la Westphalie. Les fossiles décrits par M. Goldfuss sous les noms ÉPONGE. de Scyphia articulata (Goldf. p. 9. pl. 3. fig. 8); de Seyphia cellulosa (Goldf. pl. 53. fig. 12), et de Scy- pla milleporacea (pl. 35. fig. 10) ne paraissent pas appartenir à la famille des Spongiaires; à en juger d’après les figures que cet auteur en a données, ils sembleraient se rapprocher davantage des Cellé- pores, M. Mantell a donné le nom générique de Vewret- CULITE, V’entriculiles, à des corps organisés fossiles qui paraissent appartenir à la famiile des Spon- giaires et qui ont beaucoup d’analogie avec certai- nes Scyphies de M. Goldfuss, notamment avec la Scyphia reticulata dont il a été question ci-dessus. 11 définit ce genre de la manière suivante : « Corps en forme de coupe renversée. concave, ayant été doué de la faculté de se contracter et de s'étendre; dont le tissu primitif était spongieux ? ou gélatineux? dont la surface externe est réticulée, et l'interne couverte d'ouvertures ou papilles perforées; et dont là base, non perforée, se prolonge en forme de souche et est attachée à d’autres corps.» Ces carac- - tères comme on le voit, reposent principalement sur la forme générale de ces fossiles et sur leur disposition réticulée, mode d'organisation qui se re- trouve dans plusieurs types différents. Aussi, pour faire adopter le genre Ventriculite, serait-il peut- être nécessaire d'examiner d’une manière plus ap- profondie et plus comparative, la structuré de ces singuliers fossiles. Quoi qu'il en soit, M. Mantell rapporte à ce genre, quatre espèces quil désigne de la manière suivante : 1° P’entriculites radiatus. Mantell. (Ilust. of the Geology of Sussex. p. 168. pl. 10. à 14. Acyonium choroïdes ejusdem. Trans. of the Lin. Soc, vol. xt. p. 401). Fossile de la craie du comté de Sussex en Angleterre. 29 V. alcyonoïdes. Mantell (op cit. p. 176). 5° F”, quadrangularis. Mantell (op. cit. p. 177. pl. 15. fig. 6). 4° P. Benelliæ. Mantell (op. cit. p. 177. pl. 15. Le genre Manox de Schweigger, qui a pour type le Spongia oculata, figuré par Esper etrapporté par Lamarck à la Sp. palmata d'Elis (p.556. n° 120) nous paraît également reposer sur des caractères insuffisants; son fondateur y range les Spongiaires non tubuleuses dont la masse, lacuneuse et réticulée à la surface, est pourvue de grands oscules bien circonscrits. MM. Goldfuss et Blainville ont adopté celle division, et le premier de.ces auteurs y a rangé plusieurs fossiles nouveaux qui, par leur structure, 365 paraissent différer beaucoup entre eux. Les espèces suivantes ont le lissu irrégulièrement réticulé, comme les Scyphies de la première subdivision ; seulement leur surface est d'ordinaire occupée par une couche plus dense, analogue à celle qu'on voit dans beaucoup d'Éponges siliceuses. 1. Manon à tête. Manon capitatum. M. slipilatum, rectum, capilatum capitulo hemisphæ- rico ; osliolis parvis raris, massà carios4, è fibrisin stipilis crassi superficie incrustatisinsummilale nudis. Gold£ Petref. p.2. pl. r. fig. 4. De la crae de Maestricht. 2, Manon tubulifère. Manon lubuliferum. M. cylindrico-elavatum ; fibris crassiusculis intricalis, tubulosraros longitudinales ineludentibus, tubulorum osculis orbicularibus in summitale marginalis. Goldf. Petref p. 2. pl. 1. 6.5. Blainv. Man. d'actin. p. 543. pl. 95. fig. 5. De la craie de Maestricht. 5. Manon pulvinaire. Manon pulvinariwum. M. subsesvile, cylindraceum seu lemisphæricum; lale- ribus incrustatis, summilale convexà, poris mujori- bus stellatim dispositis. Goldf. Petref. p. 2. pl. 1. fig. 6. ct pl. 29. fig. 7. Blainv. loc. cit. De la craie de Maestricht. 4 Manon pézize. Manon peziza. AL cyathoideum vel dimidiatum, subsessile ; intüs libris crispis lacè intricatis porosum, cxtüs fibris reticulalis et ovculis subquincuncialibus incrustatis. Goldf. Petref. p. 8. pl. 1. fig. 7 et 8; pl. 5. fig. 1. et pl. 29. ua: Blainv. loc. cit, 5. Manon crible, Æanon cribrosum. A. incrustans ; fibris impliciter decussantibus ; oseulis maynis rotunulalis serialis incrustalis lævibus. Golf, Petref, p. 3. pl. 1. fg. 10. Du calcaire de transition de l’Eifel. D’autres fossiles rapportés par M. Goldfuss au ‘genre Manon paraissent se rapprocher par Jeur structure du Sp. bombycina (voyez page 548), et du Sp. membranacea d'Esper, etc., ainsi que des Scyphies que nous avons réunies dans la dernière subdivision de ce groupe. Leur charpente solide est formée par des filaments anastomosés entre eux de facon à conslituer des mailles carrées, et à présenter à l'angle de chacune de ces mailles, une élévation qui soulève l'espèce de membrane dont la surface est recouverte, et dans laquelle sont percés de grands oscules ronds. Manon marginé. Manon marginatum. M, polymorphum, in superficie incrustalum, oscülis S04 sinqularibus vel pluribus rotundalis, maryinatis ; fi- bris cancellatis internis laxioribus externè arclè im- plexis. Golf. Petref. p. 94. pl. 34. fig. 9. Du calcaire jurassique de Baireuth. Manon ciselé. Manon impressum. M. auriforme, in superficie incrustalum ; osculis ovatis, immargmalis, subserialibus; fibrisirregulariter decus- santibus. Goldf, Petref. p. 95. pl. 34. fig. 10. Du calcaire jurassique de Baireuth, Le Manon stellatum de Goldfuss (Petref. p. 5. pl. 1. fig. 9) parait se rapprocher du genre Lobulaire plutôt que des Spongiaires. Cel auteur a décrit aussi comme appartenant au genre Manon, sous le nom de Manon favosum (Petref. p. 4. pl. 1. fig. 11), un fossile qu'il a reconnu plus tard appartenir au genre Caryophyllie. M. Quoy et Gayÿmard ont donné le nom d'Alcyon- celle à un corps qui paraît appartenir à la famille des Spongiaires, et qui présente une structure très- remarquable; on peut assigner au genre dont ce Zoophyte est le type, les caractères suivauts : + Genre ArcyonceLLe. A/cyoncellum. Spongiaire, lamelleux, dont la charpente est for- mée de filets très-déliés, accolés les uns aux autres, el entre-croisés de manière à former des mailles nombreuses, arrondies, assez régulières, et sembla- bles à celles d’une dentelle. On ne connait qu'une espèce d’Alcyoncelle qui est très-remarquable par sa beauté, et qui a été rapportée des Moluques par MM. Quoy et Gaymard; elle a la forme d’un panier profond et étroit, dont les parois seraient composées d’un Lissu délicat d’un travail analogue à celui des siéges en rolang, dont les modèles nous viennent de l’Inde. Ces natura- listes lui ont donné le nom de ALCYONCELLE SPÉCIEUX, Alcyoncellum speciosum (Quoy et Gaymard. Voyage de l’Astrolabe, tom. 4. pag. 502. Zooph. pl. 26, fig. 5). E.] TÉTHIE. (Tethya). Polypier tubéreux , subglobuleux, très-fibreux intérieurement ; à fibres subfasciculées, divergentes ou rayonnantes de l'intérieur à la circonférence, et agglutinées entre elles par un peu de pulpe; à.cel- lules dans un encroùtement cortical, quelquefois caduc. Les oscules rarement perceptibles. Polyparium tuberosum, subglobosum, ints fibro- HISTOIRE DES POLYPES. sissimum ; fibris subfasciculatis, ab interiore ad peripheriam divaricalis aut radiantibus, pulpa parcissimà conglutinalis ; cellulis in crusté corticali et interdim deciduä immersis. Oscula rarû perspicua. Onservariow. La structure intérieure des Téfhies, surtout celle de la première espèce, est si différente de celle des Alcyons en général, que j’ai cru devoir distinguer ces Polypiers comme constituant un genre à part. Ils présentent, en effet, une masse subglo- buleuse, très-fibreuse intérieurement, et dont les libres sont longues, fasciculées, divergentes ou rayonnantes de l’intérieur vers la surface externe, Parmi ces fibres divergentes ou rayonnantes, on en voit souvent d'autresentremélées ou croisées; mais, près de la surface externe, il n’y en a plus que de parallèles. Enfin, à cette surface, un encroutement médiocre, plus ou moins caduc, contient les cel- lules des Polypes. Ainsi le caractère des Zéthies est d’avoir à l’inté- rieur des fibres divergentes ou rayonnantes, que le tissu des Alcyons n'offre point, et à la surface un encroûtement cellulifère, comme cortical. Comme l’encroutcinent cellulifère des Téfhies tombe facilement dans ces Polypiers desséchés, et quelquefois disparail entièrement, on apercoil rare- ment les oscules des cellules. (Voyez les Mém. du Mus. d'Hist. nat. vol. 1. p. 69.) [C’est encore à tort que notre auteur suppose les Téthies pourvues de Polypes; de même que les Éponges ordinaires, elles en sont complétement privées et ne se composent que d’une masse paren- chymateuse, soutenue par des spicules diversement disposés et creusée de canaux que Lapisse une mem- brane gélatineuse ; du reste l’organisation de ces Zoophytes parait offrir des différences très-grandes. Dans la Téthie orange on observe des mouvements généraux de contraction extrêmement lents qui ne se voient pas chez les autres Spongiaires. (Voyez Résum. des rech. faites aux iles Chaussey par MM. Audouin et Ldwards. Ann. des se. nat. t. 15. p. 17.) | E.] ESPÈCES. 1. Thétie asbestelle. Tetryu asbestella. T. ingens, turbinalo-caprtata; fibris longissimis el fas- ciculalis densè compacla ; cortice nullo. Mus. n°. Mém. du Mus. 1. p. 70. n°1. * Blainv. Man. d'actin. p. 5/5. Habite l'océan du Brésit, et fut trouvée sur les bords de la rivière de la Plata, vers son embouchure. 2, Téthie caverneuse. Zethya cavernosa. T. globosa, fossis angularibus et inæqualibus extùs excavala ; fibris è centro radiantibus, ad periphe- riam fasciculalis. * Blainv. loc. cit. Mus. n°. Mém. du Mus. 1. p. 70. n° 2. Habite. Cette espèce est globuleuse et de la grosseur du poing. * La structure de cette Spongiaire s'éloigne beaucoup de ALCYON. celle des autres Téthies. C’est une masse caverneuse , formée presque entièrement d'expansions lamelleuses, qui se soudent entre elles, de manière à former les parois de cavités irrégulières et qui sont en général très-minces, mais offrant, dans quelques points, une épaisseur considérable et une texture spongieuse. Au centre de la masse on voit une portion spongieuse, où les spicules rayonnent irréguliérement de manière à cir- conscrire de petites cellules; mais ailleurs ces spicules sont à peu près parallèles, et forment des mèches lon- gitudinales, recouvertes par une membrane parenchy- mateuse assez compacte. 5. Téthie pulvinée. Zethya pulvinata. T. subhemisphærica, depressiuscula; fibris exilibus, als radiantibus, aliis implexis, ad periplheriam fascieulalis et parallelis ; supernà superficie Lomen- tosà. Mus n°. Mém.du Mus. 1. p.71. n° 3. Habite. les mers d'Europe ? 4. Téthie lacuneuse. Zethya lacunata. T. globosa, corticala; fibris centro implexis, versüs peripleriam railiatis et fasciculalis ; lacun@ unicä osculiferà. Mon cabinet. Mém. du Mus. 1. p. 71. n° 4. * Schweig. Beobach. pl. 2. fg. 16, 17. * Blainv loc. cit. Habite... les mers d'Europe? 5. Téthie orange. Zethya lyncurium. T. globosa , subcorticata ; fibris è centro radiantibus ; superficie verrucos@. 1. Fibris radiantibus rectis. Marsill. Hist. marin. t. 14./Îg. 72. 73. Esper. Suppl. 2. t. 19./ig. 3. 2. l'ibris radiantibus, arcuatis, composilis. Dounat. Adr. p. 62. tab. 10. Eper. Suppl. 2.€ 19./ig. 4.5. Mém. du Mus. 1. p.71 n°5. * Alcyonium lyncurium. Lamour. Polyp. flex. p. 343 ; et Encyclop. p. 27. “ Spongia verrucosa. Montagu. Wern. Mém. v. 11. p- 119. pl. 13 fig. 4.6. Téthie. Aud. et M. Edw. Ann. des se. nat. t. 15, p. 17. Tethia sphærica. Flem. Brit anim p. 520. Tethia lyncurium. Blainv. Man. d'actin, p. 544. pl. 91. f. 3. Habite la Méditerranée , la côte d'Afrique. 6. Téthie crâne. Tethya cranium. T: tuberiformis, alba, setosa. Alec. cranium. Mull. Zool. dan. t. 85. fig. 1. Mém. du Mus. 1. p. 71. * Spongia pilosa. Mont. Wern. Mém. v. 11. p. 119. pl. 13. F2 * Tethia cranium. Blainv. loc. cit. Habite les mers de la Norwége. GÉODIE. (Gcodia), Polypier libre, charnu, tubériforme, creux et vide intérieurement, ferme et dur dans l'état sec ; à sur- face extérieure partout poreuse, 56% Des trous plus grands que les pores , rassemblés en une facette latêrale, isolée et orbiculaire, Polyparium liberum, carnosuwm, tuberiforme , in- ts cavum et vacuum, in sicco durum ; exlernä su- perficie undiquè porosà. Foramina poris majora, in are4 unicà, orbiculari et lalerali observata. Orsenvarions. Le Polypier singulier, dont nous formons ici un genre à part, appartient sans doute à la famille des Alcyons, mais il est si particulier, qu’en le réunissant aux Alcyons, l'on augmenterait encore la disparate qui existe déjà entre plusieurs des espèces que l’on rapporle à ce genre. Les Géodies, que l’on peut en eflel comparer à des Géodes marines, sont des corps subglobuleux, creux et vides intérieurement comme de petits bal- lons. Ils sont composés d’une chair qui empâte des fibres extrémement fines, et qui, par le desséche- ment, devient ferme, dure même, et ne conserve que peu d'épaisseur. La surface externe de ces corps est parsemée de pores enfoncés, séparés et épars ; et, en outre, l'on voit en une facette particulière, orbiculaire et laté- rale, un amas de trous plus grands que les pores, qui donnent à cette facette l'aspect d’un crible isolé, et paraissent être les ouvertures des cellules, mais qui ne sont que des issues pour l'entrée de l’eau dans l’intérieur du Polypier. Ainsi, la forme d'une Géode close, et la facette orbiculaire et en crible que l’on observe sur les Géodies, constituent leur caractère générique. Je n'en connais encore qu'une espèce que je crois inédite. [I nous parait probable que les Géodies de La- marck ne sont autre chose que des Spongiaires à croûte siliceuse très-solide dont la masse intérieure aurail été détruite par quelque cause accidentelle ; nous avons en effet trouvé sur les côtes de la Manche des corps ayant tous les caractères de ce genre, moins l'existence de la grande cavité centrale et dont l’intérieur présentait une disposition analogue à celle de la plupart des Spongiaires compactes. E.] ESPÈCE. Géodie bosselée. Geodia gibberosa. G. tuberosa, roltundala, lumoribus tuberculisque inæ- qualibus passim obsita. Mon cabinet, Mém. du Mus. 1.p. 334. * Schweig. Beobach. pl. 3. fig. 18et 19. * Lamour. Encycl. p 435. * Blainv. Man. d'uctin. p. 535. pl. 91. fig. 4. Habite. Je la crois des mers de la Guyane , l'ayant eue à la vente du cabinet de M. Turgot qui fut gouverneur de ce pays. ALCYON. (Alcyon). Polypier polymorphe, mollasse ou charau dans 366 l'état frais, plus ou moins ferme, dur ou coriace dans son desséchement : composé de fibres cornées, très-pelites, entrelacées et empälées par une pulpe persistante. Des oscules le plus souvent apparents, et diver- sement disposés à la surface. Polypes à 8 tentacules dans la plupart. Polyparium polymorphum, molle seu carnosumn în vivo; exsiccalione durum vel coriaceum ; fibris corneis, minimis, mplexis, el pulpé persistente ob- ductis. Oscula ut plurimiüm perspicua, ad Superficie variè disposita. Poly pi tentaculis octo in plurimis. Sous le nom d’A/cyon, il ne s’agit ici que de Po- lypes munis d’ün Polypier empâté, constituant une enveloppe étrangère au corps, soit particulier, soit commun, des Polypes, et non des animaux que l’on a pu confondre parmi les Alcyons, et qui n’ont pas de véritable Polypier. Cela posé, les vrais 4/cyons nous présentent des Polypiers polymorphes, et en général fixés. Dans l'état frais, ils sont mollasses et constitués par une pulpe charnue, souvent un peu transparente, qui recouvre où empâte des fibres cornées, très-fines, diversement enlacées et feutrées. Ces corps s'affermissent promptement lorsqu'ils sont exposés à l'air ; eL comme leur chair est persis- tante, elle devient ferme, dure, coriace, et a un as- pect terreux dans son desséchement. On aperçoit, à la surface de beaucoup d’Alcyons, des oscules divers en grandeur et en disposition, et qui sont les ouvertures des cellules des Polypes. Souvent aussi l’on voit des trous ronds, par lesquels l'eau pénètre pour porter la nourriture aux Polypes plus intérieurs. Il ne faut pas confondre ces trous de communication avec les ouvertures des cellules. Ainsi, les Polypiers des vrais 4/cyons sont essen- tiellement constitués de deux sortes de parties; savoir : 1° D'une chair mollasse, presque gélatineuse et persistante ; * 2 Le fibres cornées très-fines, mélangées, enla- cées et empâtées par la chair qui les enveloppe. .La partie fibreuse qui fait le fond de ces Poly- picrs, et qui est empâtée ou encrouütée par la chair poreuse qui l'enveloppe, se retrouve exactement la même que dans les Æ'ponges, et prouve que les Poly- piers de ces deux genres sont réellement d’une na- ture analogue. Mais dans les 4/cyons, les fibres cor- nées sont en général d’une finesse extrême, et la chair qui les empâte est ici entièrement persistante, c'est-à-dire, se conserve en se desséchant, s’affermit à l'air sur le Polypier retiré de l'eau, et ne fléchit plus sous la pression du doigt. Ce caractère, joint à celui des cellules apparentes dans la plupart des es- pèces, distingue les #/cyons des Éponges ; celles-ci perdant, à leur sortie de l’eau, au moins une partie de la chair presque fluide qui empâtait etrecouvrait leurs fibres, et dans toutes leurs espèces le Polypie sec se trouvant flexible. Dans les uns comme dans les autres, les fibres cornées sont évidemment le résultat de l'axe central des Polypiers corlicifères, qui a été divisé et trans- À HISTOIRE DES POLYPES, formé en fibres nombreuses, diversement enlacées, En effet, rapprochez et réunissez au centre, par la pensée, toutes ces fibres cornées qui, dans les Alcyons et les Éponges, sont dispersées et mélangées dans la pulpe; formez-en un axe allongé et central que vous recouvrirez d’une chair polypifère, sans mélange de fibres; et alors vous aurez le Polypier qui constitue les Gorgones, les Antipates, etc. On sait que les anciens donnaient le nom d’Ylcyon à des productions maritimes de diverses sortes, tel- les que des nids d'oiseau, des tubérosités roulées de racines de zostère, des ovaires de buccin, elc., ete.; mais maintenant on appelle 4/cyons de véritables Polypiers. Ce sont des corps marins de diverses for- mes, mollasses, gélatineux ou charnus dans l’état frais ;: fermes, coriaces, assez durs même dans l’état de desséchement ; mais alors légers, poreux, et su- béreux, présentant souvent diverses cavités dans leur intérieur. Enfin, on S'est assuré que ce sont des Polypiers, puisque dans plusieurs espèces les Polypes ont été observés, el qu'on sait qu'ils ont autour de la bouche des tentacules en rayons, en général au nombre de huit. Les Polypes des Alcyons élant des animaux com- posés, qui adhèrent les uns aux autres, et partici- pent à une vie commune, leur Polypier s’accroil en masse par les nouvelles générations de Polypes qui se succèdent continuellement. Aussi l’on ne doit pas être surpris de voir que, dans cet accroisse- ment, le Polypier serve souvent de nid ou de moule à différents animaux, les recouvrant ou les enve- loppant peu à peu de différentes manières. Très-variés dans leur forme, selon les espèces, les Alcyons présentent des masses tantôt récou- vrantes ou encroütantes, tantôt tubéreuses, arron- dies ou conoïdes, simples ou lobées, et tantôt rami- fiées et dendroïdes. Ainsi leur genre n’emprunte aucun caractère de leur forme. Ils avoisinent tellement les Éponges par leurs rapports, que la limite que nous posons, à l’aide de caractères choisis, pour distinguer ces deux genres, laisse, pour certaines espèces, un arbitraire inévi- table dans nos déterminations à leur égard. La même chose a lieu partout ailleurs, et‘se fait d’au- tant plus sentir, que nous sommes plus riches en objets observés, que nous connaissons mieux leurs rapports naturels, et que nos rapprochements, sous ce point de vue, sont plus perfectionnés. Le genre des 4/cyons parait être fort nombreux en espèces, et même depuis longtemps nos collec- tions en renferment quantité qui sont restées iné- dites; mais nos observations et nos études à leur egard n’ont pas fait beaucoun de progrès. J'ai déjà dit que c’est avec les Polypiers empâtés que se terminait l'existence du Polypier ; que con- séquemment, après cette dernière section des Po- lypes à Polypier, les Polypes, quoique formant en- core des animaux composés, n'avaient plus de Polypier, mais offraient un corps commun vivant, presque semblable, par son aspect, au Polypier des Aleyons, et qui pouvait les faire confondre avec eux. C'est ce qui est arrivé à l'égard de beaucoup d'animaux composés, que l’on à rangés parmi les Alcyons, et qui n’appartiennent, ni à ce genre, ni même à l’ordre qui le comprend. Depuis longtemps je me doutais que, parmi les nombreuses espèces que les auteurs plaçaient dans ALCYON. les Alcyons, beaucoup d'entreelles pouvaient appar- tenir à d’autres genres, peut-être à d’autres ordres ou même à d'autres classes ; mais ne me trouvant pas à portée d'observer sur le vivant un seul de ces corps, je n'ai pu entreprendre presque aucun redresse- ment à cel égard. Nous devons à M. Savigny, zoologiste très-distin- gué, d’avoir opéré les principales rectifications à faire parmi les animaux que l'on rapportait aux Al- cyons et à des genres voisins, en nous faisant con- naître, par des observations exactes el très-déli- cates, la véritable organisation des animaux dont il s’agit. En effet, il est résulté des précieuses observa- tions de ce savant, que certains de ces animaux que l’on nommait, lesuns 4/cyons etles autres Botrytles, n'étaient pas même des Polypes, mais appartenaient à la division des Ascidiens, dont l’organisalion est plus avancée ; que d’autres ensuite, que l’on prenait encore pour des Alcyons, n'avaient plus de Polypier, et devaient constituer, dans la classe des Polypes, un ordre particulier auquel j'ai donné le nom de Polypes tubifères, ordre qui avoisine celui des Po- lypes flottants ; les animaux de l’un et de l’autre pa- raissent avoir une organisation analogue, Ainsi, le genre des A/cyons, maintenant réduit par la séparation de beaucoup de races qui n'y ap- partenaïient pas, se trouve épuré, sinon totaleméut, du moins en grande partie, par les observations im- portantes de M. Savigny. Ce genre néanmoins doit subsister dans la réunion des races en qui un véri- table Polypier empâté se trouvera constaté, et j'en connaisencore un assez grand nombre d'espèces dans lesquelles cette enveloppe inorganique est évidente. On a lieu de penser que l'organisation des Po- lypes des Alcyons est au moins aussi avancée dans Ja composition, que celle des Polypes des Éponges et des Polypiers corticifères ; qu’elle offre de l'ana- logie avec la leur; et que cette organisation appro- che beaucoup de celle des Polypés tubifères, qui viennent après les Polypiers empâtés. [La division des Spongiaires à tissu compacte désignée par Lamarck sous le nom d'Alcyon, com- prend des espèces de structure assez variée, mais qui, pour la plupart, présentent les caractères déjà indiqués comme propres au genre Æalicondria de M. Fleming ; savoir l'existence d'une charpente semi-Cartilagineuse et d'un parenchyme farci de spicules siliceux (voyez p. 548, etc). Ici encore il n’y a pas de Polypes proprement dits. E.] ESPÈCES. * Oscules des cellules apparents sur le Polypier sec. 1. Alcyon guépier de mer. 4{cyontum vesparium. A. ficum, ereclum, maximum , ovalo-oblongum, apice (9 M. Mantell a pris ce Spongiaire pour le type de son genre Cuoanires qui n'est guère caractérisé que par la forme frénérale de la masse et qui ne nous parait pas devoir être adopté; voici du reste, les Spongiaires fossiles que ce savant géologue a fait connaître sous ce nom générique. 1° Choanites subrotundus. Mant. Geol. of Sussex. p. 179. pl. 15. fig. 2, Fossile de la craie de Sussex. F 367 oblusum, inlüs cavernosum ; osculis superficiei loca- liler acervatis. An nidus vesparum marinus ? Rumph. Amb. 6. p. 256. Mém. du Mus vol. r. p.78. n°10. * Lamour. Polyp. flex. p.339; et Encycl. p. 24. Mus. n° Habite. les côtes australes de l'Afrique ou des mers de l'Inde? Mon cabinet. 11 forme de grandes et grosses masses droites, ovales-oblongues, pyramidales , obtuses ou tronquées au sommet. Hauteur, cinq à huit décimè- tres. 2, Alcyon turban. 4lcyonium cidaris. A. fizum, globosum , durum , sinubus lortuosis ercava- Lum ; fossà amplà terminal ; osculis creberrimis, mini- mis, subslellatis. Alcyonium. Donati Adr. p.56. t. 9, Ale. durum, magnum, tortuosis sinubus excavalum. Planch. Conch. éd, 2. p. 44. Mém. du Mus. 1.p. 77. n° 9. * Lamour. Polyp. flex. p. 338 ; et Encycl. p. 24. Mus. n° Habite la Méditerranée. 1l est fort différent de l'4/cyo- nium cydonium. Son volume est plusgros qu'un boulet de vingt-quatre. * Masse fistuleuse, composée de parenchyme et d'un nombre immense de grands spicules qui s’entre-croisent dans tous les sens. Près de la surface se trouve une couche de spicules plus longs, parallèles entre eux, perpendiculaires à cette surface et réunis par faisceaux qui viennent se terminer à la face extérieure d'une croûle mince et compacte, criblée de pores très-petits et d’une structure granuleuse, On remarque à la sur- face quelques grands trous qui ne sont pas des orifices fécaux, mais des espaces laissés par la soudure des ex- pausions crébriformes de l'Aleyon. 5. Alcyon ficiforme. 4/cyonium ficiforme. A. lurbinatum, supernè planulatum ; foueä lerminali, intus favosà. Marsill. Hist. p. 87. t. 16. /ig. 79. Soland. et Ell. £. 59. /ig. 4. Esper. Suppl. 2. t. 10. /ig. 4. 2. var. foveis. 2.s. 3. terminalibus. Mus. n°. Mém. du Mus. vol. 1. p.75. n°1. { “ Spongia ficiformis. Lamour. Polyp. flex. p. 47: et Expos. méth. des Polyp. p. 29. pl. 59. fig. 4. et 4icyo- nium ficus. ejusd Polyp. flex. p. 348. *“ Choanites ficus. Mant. Geol, of Sussex. p. 179 (1). Il rapporte aussi à ce genre les fossiles figurés par Par- kinson. pl. 9. fig. 1,3, 4,6,8,etpl, xr. fig. 8, Habite la Méditerranée. Mon cabinet. * Tissu compacte, creusé de canaux cylindriques et com- posé en majeure partie de petits spicules de silice un peu courbes. 4. Alcyon domuncule. 4/cyonium domuncula. A: tuberiforme, liberum; osculis oblongis, subacer- valis, 2° Choanites flexuosus. Mant. op. cit. pl. 15. fig. x. Fos- sile de la craie de Sussex. 3° Choanites Konigii. Mant. op. cit. pl. 16. fig. 19. ar. (Parck. op. cit, pl. 9. fig. 1). Fossile de la craie de Sussex, 368 ÿ. Alcyonium domuncula. Bullet. des se. n° 46. p. 169. Aleyonium bulbosum ? Esper. Suppl. 2, t. 12. Mus. n°. Mém. du Mus. 1. p.76. n° à. * Oliv. Zool. Adriat, * Spongia domuncula. Lamouroux. Polyp. flex. p. 28; et Encyel. p. 337. Habite la Méditerranée. Mon cabinet, Ses oscules sont pe- tits, oblongs, semés comme par groupes. Alcyon bolétiforme. 4/cyonium boletiforme. A. sessile, simplex, rolundalurm, uno latere planum, aliero convexum ; cellulis sparsis, prominulis, tuber- culiformibus. Mém. du Mus. vol. 1. p. 332. n° 46. * Lamour. Polyp. flex. p. 358; et Encycl. p. 26. Mus. n° Habite... 11 a la forme d'un de ces bolets sessiles que l'on trouve sur les troncs d'arbre. Alcyon alvéolé. 4lcyonium favosum. A. incruslans, tenue; superficie alveolatà ; cellulis latis, contiquis, subpentagonis, brevibus. Mus. n° * Lamour. Encycl, p. 26. Habite les mers australes? Péron et Lesueur. 11 forme une croûle peu épaisse, qui recouvre des corps marins. Sa surface présente un réseau alvéolaire, composé de cellules contiguës, grandes, larges, sans rebord sail- lant. Dans chaque cellule on voit encore le Polype desséché qui la remplit, offrant au milieu une ouverture resserrée , à bord comme plissé, et sans tentacules ap- parents. 7. Alcyon crible. 4/cyonium cribarium. A. latè incrustans, coriaceum, subalbidum; osculis crebris, d'istinetis, subdifformibus. Mém. du Mus. vol. 1. p. 78. no 13. * Lamour. Polÿp. flex. p. 341; Expos. méth. des Polyp. p- 68; et Encycl. p. 27. Mus n° Habite... (“la Manche). Il forme de larges plaques encroû- tantes, blanchätres, criblées d’oscules qui n'ont point de bourrelets et terminent des cellules tubuleuses. Alcyon ocellé. 4lcyontum ocellatum. A. coriaceum, ferrugineum ; ocellis marginatis, promi- nulis, subradiatis, cellulas cylindricas terminantibus. Aleyonium ocellatum. Soland. et Ell. p. 180. t. 1. f. 6. Sloan. Jam. Hist. 1.0. 21. f. 1. 2. var. ocellis retusis. Esper. Suppl. 2. t. 23. Mus. n° Mém. du Mus. vol. 1. p. 79. n° 14. * Polythoa ocellata, Ehrenb. Mém. sur les Polÿp. de la mer Rouge. p. 48. Habite l'océan des Antilles, les côtes de Saint-Domingue , fixé sur les rochers. Alcyon mamelonné. A4lcyonium mamillosum. A. coriaceum, subalbidum ; mamillis convexis, centro cavo, substellato coadunatis. Ale. mamillosum. Soland. et Ell. p. 179. t. 1. f. 4. 5. Sloan. Jam. hist. 1.t. 21. f. 2.3. Mus. n° Mém. du Mus. vol. 1. p. 79. n° 15. Habite les mers d'Amérique. 10. 11. 12. 14. HISTOIRE DES POLYPES. Acyon sinueux. 4lcyoniwm sinuosum. A. lamellatum; lamellis erectis, crassis, Lortuoso-si- nuosis, cercbri anfractus referentibus ; osculis cre- bris, marginalibus. Mém. du Mus. vol. 1. p. 80. n° 17. Mus. n° Habite. La partie supérieure de sa masse offre des lames droites, courtes, épaisses , tortueuses et sinueuses, pi- quetées d'oscules en leur bord terminal. Alcyon plissé. 4!cyonium plicatum. A. latum, orbiculatum, lamelliferum ; lamellis crassis, sinuoso-plicalis, subcristatis; osculis minimis, sparsis. Mém. du Mus. vol. 1. p. 80. n° 18. Mus. n° Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le- sueur. J'en possède une variété difforme, à lames irré- gulièrement relevées, plissées, mésentériformes. Mon cabinet. Alcyon difforme. 4lcyonium distortum. A. deforme, distortum, lobato-angulatum; protuberan Lis irregularibus ; osculis orbiculatis, raris, sparsis. Mém. du Mus. vol. 1. p. 80. n° 19. Seba. Mus. 3. tab. 97. f. 4. 2. idem ? lobis digitiformibus. Alcyonium manus diaboli. Lin. Scba. Mus. 3. t. 97. f. 8. Esper. Suppl. 2. t. 21 et 22. Mon cabinet. Habite... l'océan indien? Il est grand, difforme, à sub- stance ferme , coriace : il varie à lobes allongés , digiti- formes. Le Spongia clavata, Esper. vol. 2. tab. 19, paraît en être unc autre variélé. * Par sa structure, cette dernière ressembie exactement à la Sp. oculata, p: 356. Voy. Schweig. Beob. p. 29. Alcyon trigone. Alcyonium trigonum. A. carnosum, cellulosum, subtrigonum, osculis undiquë nolalum. Mém. du Mus. vol. 1.p. 58. n° r1. Mus. n° Habite. Alcyon cylindrique. 4lcyonium cylindricum. A. teres, albidum, carnoso-spongiosum ; foraminibus majusculis, secundis, remolis. Mém. du Mus. vol. 1. p. 77. n° 7. Mus. n° / Habite. 11 ressemble à un bâton de la grosseur du doigt ou un peu plus, et offre des trous sur une rangée laté- rale. Alcyon coing de mer. 4/cyonium cydonium. A. ovalum, convexum, supernè lacunis irregularibus, raris excavalum ; osculis evanidis, vix perspicuis. .Mém. du Mus. vol. 1. p.77. n° 8. Bonan. Mus. Kirch. p. 287. /iy. mediana. Besl. Mus. t. 23. A/cyonii altera species. Seba. Thes. 3. tab. 99. F. 4. 2. var. dorso non lacunoso. * Lamouroux. Polyp. flex. p. 337 et Encyclop. p. 24. Mus. n° Habite l'océan d'Afrique et celui de l’Inde. La variété 2 & ALCYON. est plus petite, ct a été rapportée par MM. Péron et Lesueur. 16. Alcyon enveloppant. 4lcyonium incrustans. A. sublurbinatum, lobatum, intùs spongioso-fibrosum ; poris parvis confertis, substellatis. Alcyonium incrustans. Esper. supp. 2. p. 4. t. 15. Mém. du Mus. vol. 1. p. 75. n° 6. * Lamouroux. Polyp. flex. p. 470 et Encyclop. p. 25. Mon cabinet. Habite les mers d'Europe. Ses masses sont très-blanches. 17. Alcyon masse. Alcyonium massa. A. subconicum, fulvum, spongiosum; stellis quinque radialis. Ale.massa.Mull. Zool. dan. tab. 81. f. 1. 2. Mém. du Mus. vol. 1. p. 76. n°4. * Lamouroux. Polyp. flex. p. 338. et Encyclop. p. 24. * Massarium massa. Blainville. Man. d'actin. p. 527. * Sympodium massa. Ehrenberg. Mém. sur les Polypes de la mer Rouge. Habite la mer de Norwége. Je cite cette espèce, sous l'autorité de Mulier. Son Alcyonium rubrum (Zool. dan. 3.t. 82. f. 1. 4) paraît être une espèce d’Anthelia de l'ordre des Tubifères. ” Cette espèce n’est pas une Spongiaire, mais appartient à l'ordre des Polypes tubifères de Lamarck. 18. Alcyon diffus. 4/cyonium diffusum. A. ramosissimum, d'ffusum, deforme ; ramis tereli-com- pressis, irreqularibus, coalescentibus; osculis crebris, sparsis ; foraminibus majoribus, raris. Mém. du Mus. vol. 1. p. 152. n° 22. Mus. n° * Lamour. Polyp. flex. p. 345. Habite. 11 tient un peu de l'Alcyon difforme , mais il en est très-distinct. Hauteur, vingt-huit à trente centimè- tres, 19. Alcyon sceptre. 4/cyonium sceptrum. A. elongatum, cylindricum, obsoletè clavatum ; super- ficie tenuissimè porosà, passim foraminosà ; forami- nibus subacervatis. Mus. n° Mém. du Mus. 1. p. 163. n° 23, * Lamour. Polyp flex. p. 345. Habite... Il paraît avoir des rapports avec le Spongia clavata. Esper. vol. 2. p. 226. L. 19; mais l’exemplaire du Muséum n'est point rameux. 20. Alcyon épiphyte. 4lcyonium epiphytum. A. cinereum, arenoso-carnosum, plartulas obvolvens ; osculis prominulis, verrucæformibus. An Alcyonium gorgonoides ? Soland. et Ell. p. 181. t. 9. f. 1-2. Mus. n° Mém. du Mus. 1.p. 163. n° 24. Habite. probablement les mers d'Amérique. 21. Alcyon rampant. Alcyonium repens. A. carnosum, lænialum, repens , undalo-lorluosum ; osculis prominulis, verrucæformibus, subradiatis. Mus. n° Mém. du Mus, 1, p. 163, n° 25. * Lamouroux. Polyp. flex. p. 340. Habite. probablement les mers d'Amérique, Il rampe sur des Eponges sans les envelopper, 22. 24. 26. 569 Altyon ensifère. 4lcyonium ensiferui. A.ereclum, ramosum, punclalo-porosum ; ramis longis, angustis, subcompressis, arcualis, proliferis ; osculis subseriatis. Mus. n° Mém. du Mus. 1. p. 163. n° 26, * Lamour. Polyp. flex. p. 345. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande? Du voyage de Péron et Lesueur. Alcyon papilleux. 4/cyonium papillosum. A. sessile, incrustans, variè lobatum, papillosum, superficie incrustatà ; foraminibus aliis superfiviali- bus, aliis papillas terminantibus ; interstitiis tuber- culato-spinosis, echinulatis. Mus. n° Mém. du Mus. 1. p. 164. n° 27. 2. var. papillis obsoletis ; superficie magis scabrà. Sponyia urens. Soland. et EIl. p. 187. Spongia tomentosa. Lin. Spongia. Ellis, corall. t. 16. fig. d. act. Angl. vol. 55. t. 10./ig A. * Spongia tomentosa. Montagu. Wern. Mém. t. 1. p. 99. * Grant. loc. cit. * Halichondria papillaris. Fleming. Brit. anim. p. 520. Habite l'océan indien. Péron et Lesueur. La variété 2 se trouve dans les mers d'Europe. * Lamarck réunit ici deux espèces très-distinctes. Le Sp. tomentosa des mers d'Europe est une Spongiaire à spicules siliceux, tandis que l'Aleyon papilleux de l'océan indien, décrit ici, est une Spongiaire à réseau corné el à spicules calcaires, Alcyon opuntioïde. 4lcyonium opuntioides. A. substipilalum, ramosum, flabellalum ; ramis com- pressis, inæqualiter dilatatis, obtusis, lobalis, coa- lescentibus ; osculis sparsis, seplosis. An spongia palmala ? Soland et Ell. t. 58. f. 6. (* Cette figure a déjà été citée par Lamarck en synonyme de Spongia palmata, n° 120 p. 356, à laquelle elle res- semble en effet beaucoup.) Mus. no 2. var. elatior, slipitibus pluribus congestis ramosis. Mon cabinet. Mém. du Mus. p.164. n° 28. Habite les mers d'Europe. Cette espèce tient beaucoup de l'Éponge; mais elle est fort encroûtée, ferme, dure et cassante dans l'état sec, et ses fibres, extrêmement petites, sont empâtées, même les intérieures. Alcyon joncoïde. 4{cyonium junceum. A. surculis ramosis, gracilibus, prælongis, tereti-com- pressis, obsolelè incrustalis ; oseulis sparsis, seplosis. Mus. n° Mém. du Mus. p. 165. n° 29. * Lamour. Polÿp. flex. p 346. Habite les mers de Madagascar, près de Foule-Pointe. Poivre. Alcyon feuilles de chêne. Alcyonium querci- num. A. slipilalum, carnosum , planulatum , frondosum ; ex- planationibus sinuato-lobatis, sublaciniatis; osculis parvis, sparsis, superficialibus. Mus. n° Mém. du Mus. p. 165. n° 30. * Lamour. Polyp. flex, p. 346. Habite les mers australes, Péron et Lesueur, 510 HISTOIRR DES POLYPES. 97. Alcyon rosé. Alcyonium asbeslinum. 28. A. carnosum, rigidum, rubrum, digitato-ramosum ; ramis teretiusculis, erectis ; osculis creberrimis, spar- sis. Alc. asbestinum. Pall, Zooph. p. 344. Esper. Suppl. 2. tab. 5. Mus. n° Mém. du Mus.p. 165. n° 3r. Lamour. Polÿp flex. p. 347. Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. Cette espèce, très-distincte , est ferme et roide dans l’état sec, et rou- geâtre à l'intérieur comme en dehors. Ses rameaux sont quelquefois comprimés. * Suivant M. Ehrenberg cette espèce appartiendrait au genre Lobulaire. (7oyez Mém. sur les Polypes de la mer Rouge, p. 59.) Alcyon arbre. Alcyonium arboreum. A. carnoso-suberosum ; stirpe arborescente, laxè ra- mosà ; ramis nodosis, obtusis ; poris papillaribus. Ale. arboreum. Lin. Pall. Zooph. p. 347. * Lamour. Polÿp. flex. p. 335 ; et Encycl. p. 23. Esper. Suppl. 2. tab. r. A. ct tab. v. B. Mus. n° Mém. du Mus. p. 166. no 4. * Lobularia arborea. Ehrenberg. Mém. sur les Polypes de la mer Rouge, p. 59. Habite la mer de Norwége, la mer Blanche et celle de l'Inde. Il s'élève presque à la hauteur d'un homme. * L'organisation de ce Zoophyte est la même que celle des Lobulaires, etc., et par conséquent on ne peut le lais- ser ici. ** Oscules des cellules non apparents sur le Polypier 99, sec, Alcyon compacte. 4lcyonium compactum. A. tuberiforme, globoso-pulvinalum ; superficie lævius- cul. An Ale. bulbosum? Esper. Suppl. 2.t. 13. 2. var. inferné parle subacutà. Alc. tuberosum. Esper. Suppl. 2. t. 13.f. 1.2. 3. Mus. n° Mém. du Mus. p. 176. n° 33. Habite l'océan Atlantique. Mon cabinet. * Tissu compacte, ne présentant que peu de canaux, doux au toucher, et composé d’un amas de spicules siliceux très- fins et assez longs, disposés irrégulière- ment dans tous les sens sans être réunis en faisceaux et entourés d’un parenchyme contenant du carbonate de chaux. 30. Alcyon moelle de mer. 4/cyonium medullare. A. incrustans , irregulare, polymorphum, album , sub- tilissimè reticulatum. Spongia panicea. Pall. Zooph. p. 388. Ellis. Corall. t. 16. fig. d. D. v. (Suivant Lamouroux). 2. var. complanala. Habite l’océan d'Europe, les côtes de la Manche. Mon ca- binet. Il enveloppe la base des plantes marines. Mém. du Mus. n°38. * Spicules de silice. M. Fleming pense que le Sp. flava de Montagu (Wern. Mém. v. 2, p. 115) doit serapporter à cette espèce. Alcyon pain de mer. 4lcyonium paniceum. A. ellipticum, complanatum, album, subtilissimè sero- biculatum ; scrobiculis inæqualibus, QI 1° C1 ES C1 Giq ct CD Mus. n° Mém. du Mus. n° 35. * Esper. Zooph. pl. 18. *Spongia panicea. Lamour. Polÿp. flex. p. 29. et Ency- clop. p. 338. * Grant. Edin, phil. Journ, v. s. pl. 2. f. 4 et Annales des Se. nat. * Halicondria panicea. Fleming. Brit. anim. p. 520. * Halispongia panicea. Blainville. Man. d’actin. p. 532. pl. 93. fig. 5. ! Habite l'océan d'Europe, les côtes de la Manche, Mon ca- binet. (Spicules siliceux.) Alcyon tortue. Alcyonium testudinarium. A. ellipticum, planulalo-convexum, strala obtegens, lenuissimè reticulatum ; carinis pluribus, dorsalibus, subinterruplis, cristalis. Mus. n° Mém. du, Mus. n° 36. An Spongia cristata ? Soland. et Ell. p. 186. act. Angl. vol. 55. t. XI. fig. G. *“ Spongia cristata? Lamour. Polyp. flex, p. 28, et En- cyclop. p. 337. Habite... je crois, les mers d'Europe. * M. Grant a constaté que le Sp. cristata présente des spicules calcaires. Alcyon orbiculé. 4lcyonium orbiculatum. A. compressum , orbiculatumt, crassum ; superficie sub- asperà, porosissimd ; poris inœqualibus. Mus. n° Mém. du Mus. p. 167. n° 37. Habite... Cette espèce présente une masse assez épaisse, orbiculaire, comprimée, très-poreuse, tant à l'intérieur qu’à l'extérieur et d'une consistance ferme, même dure. * La masse orbiculaire conservée sous ce nom dans les collections du Muséum, n’est pas une Spongiaire , mais le corps d'une vertèbre de cétacé usée par le frotte- ment. Alcyon rayonné. 4lcyonium radiatum. A. orbiculatum , suprâ concavum, lœve, plicis ad mar- ginem radialum; disco tuberculis conoideis, subse- nis, prominulo ; infern& superficie convex@, rude- ralà ; coslis fibrosis radiaté. Ale. radiatum. Esper. Suppl. 2. p. 39. tab. 10. Mém. du Mus. n° 38. Habite la Méditerranée. Alcyon porte-pointes. Ælcyonium cuspidife- TUumn. A. sessile, erectum, cavum, in plures lobos supernè fissum ; lobis rectis, prælongis, cuspidiformibus ; su- perficie tenuissimè porocà. Mus. n° Mém. du Mus. n° 39. Habite. Cet Alcyon ressemble à un faisceau de stalactites renversé. Alcyon granuleux. 4/eyonium granulosum. A. hemisphæricum, gelatinosum, semi-pellucidum , subiüs sulcato-lacunosum; superficie lanuginos@ et granulosä. Mus. n° Mém. du Mus. n° 4o. Habite l'océan européen. Je doute de son genre. Alcyon puant. 4/cyonium putridosum. A. ventricoso-globosum , utrinque attenualum, subpi= ALCYON. 571 viforme ; appendiculis raris, fibroso-reticulatis, tu- bulosis ad superficiem. Mus. n° Mém. du Mus. no 4r. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, au port du Roi Georges. Péron et Lesueur. * L'intérieur de cette Spongiaire est occupé par une masse spongieuse, d’une texture très-fine, traversée par des canaux cylindriques assez gros et par de longs filaments grossiers qui, pour la plupart, sont disposés longitudi- nalement et qui existent presque seuls à chaque extré- mité de la masse piriforme, La surface est occupée par plusieurs couches d’un réseau irrégulier, composé de gros filaments analogues; elle et est tantôt encroûtée de grains de sable, tantôt d’une espèce d’enduil spon- gicux. 38. Alcyon bourse. 4cyonium bursa. A. viride, subglobosum, cavum, supernè apertum, papillis creberrimis extàs obsessum ; aperturà orbicu- lari. Alcyonium bursa. Lin. Pallas. Zooph. 352, Marsill. Hist. de la mer. tab. 13. n° 69. Esper. Suppl. 2. L. 8. Mus. n° Mém. du Mus. 1. p.331. n° 42. Habite la Méditerranée , l'océan d'Europe. On prétend que ce corps marin appartient au règne végétal. (* Au- jourd'hui cette opinion est partagée par tous les natu- ralistes.) 89. Alcyon pourpre. 4cyonium purpureum. A. intensè purpureum, complanalum, carnoso-spon- giosum ; superficie læœvi. Mus. n° Mém. du Mus, 1. p. 332. n° 44. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le- sueur. Il paraît propre à la teinture. 40. Alcyon morille. 4lcyonium boletus. A. subslipilalum, clavatum ; intüs fibris ramosis, di- latato-lamellosis, clathratis; superficie incrustat@, porosà, luberculis ruderatä. Mus. n° Mém. du Mus. 1. p. 332. n° 5. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le- sueur. [Schweïigger a établi, aux dépens de la division des Alcyons de Lamarck, un nouveau genre nommé Tracos, et ayant pour type l’4/cyonium incrustans, Larmarck(p. 569), et l’Alcyonium tuberculosum ; les caractères qu'il y assigne sont tirés principalement de la texture dense et fibreuse de ces Spongiaires, et des oscules bien distincts dont leur surface est garnie. C'est encore une division qui ne nous parait pas établie sur des bases suflisantes; toutefois, MM. Goldfuss et Blainville l'ont adoptée, et y rap- portent les espèces fossiles suivantes : 1. Tragos diflorme. 7ragos deforme. T. deforme, distortum, lobis protraclis nodosis, protu- berantiis mamillaribus, singulis osculo orbiculari perlusis. Goldfuss. Petref. p. 12. pl. 5, fig. 3, Blainv. Man. d'actin. p. 54. pl. 05. fig. 3. Fossile de la marne arénacée de la Westphalie. 2. Tragos rugueux, 7ragos rdgosum. T. tuberosum, nodosum, rugis obliquis, annularibus in- crustalum, in verlice porosum. Goldfuss. Petref. p. 12. pl. 5. g. 4. Blainville. Man. d’actin. p. 542. Fossile du même terrain que le précédent. 5. Tragos pisiforme. Tragos pisiforme. T. subglobosum, sessile, fibris densis implexis, ostiolis crebris, minulis, Goldfuss. Petref. p. 12. pl. 5. fig. 5. et pl. 30, fig. r. Blainville. loc. cit. Même gisement. 4. Tragos en tête. Tragos capitatum. T. capilalum, brevissimè pedicellatum, intüs per strata fibrarum concentricè striatum ; superficie sublilissimè granulosà ; ostiolis paucis majoribus. Goldfuss. Petref p. 13. pl. 5. fig. 6. Blainville Man. d’actin. p- 542. Fossile du calcaire de transition de la Prusse. 5. Tragos châtaigne. Tragos hippocastanum. T. subglobosum , sessile, in superficie luberculis muri- catum. Goldfuss. Petref. p. 13.pl. 5. fig. 7. Blainville. Man. d'actin. p. 542. Fossile de la montagne Saint-Pierre près de Maestricht, 6. Tragos pézizoïde. Tragos pezizoïdes. T.turbinatum, infundibuliforme ; superficie scabriuscul@; disco depresso. Goldfuss. Petref. p. 13. pl. 5. fg. 8. Blainville. loc. cit. Fossile du calcaire jurassique des montagnes de Baireuth. 7, Tragos acétabule. Tragos acetabulum. T. cyathiforme, minulim porosum ; foraminibus majus- culis rotundatis undiquè sparsis, infernè æquale. Goldfuss. Petref. p. 13. pl. 5. fg. 9.et pl. 35. fig. 2. Biainville. loc. cit. Fossile du calcaire de transition de l'Eifel. 8. Tragos patelle. 7ragos patella. T. patelliforme, obsoletè porosum, disco concavo sca- briusculo, sublûs concentricè rugosum; foraminibus minulis undiquè sparsis. Goldfuss. Petref. p. 14. pl. 5. fig. 10. etp. 96. pl. 31. fig. à. Blainville. loc. cit. Fossile du calcaire jurassique de la Suisse et du Wurtem- berg. 9. Tragos sphéroïde, 7ragos sphæroïdes. T. Lemisphæricum, substipilatum, supernè lacunosum ; lacunis stellatum rugosis, subläs marginatum. Goldfuss. Petref, p. 14. pl. 5. fig. 1x. Blainville. loc. cit. Fossile du calcaire jurassique du Wurtemberg. Ce corps pourrait bien ne pas appartenir à la famille des Spon- giaires, 10. Tragos étoilé. 7ragos stellatwm. T. sessile, Luberosum, infrà rugis obliquis annularibus incruslalum, suprà fibroso-porosum, protuberantiis mamillaribus sulceis stellatis exaratis. Goldf, Petref. p. 14. pl. 30. fig. 2. Blainville. loc. cit. Fossile de la marne arénacée de la Westphalie, Tragos radié. Zragos radiatuin. T. patellæforme, porosum, infernè rugis inæqualibus , radiantibus, supernè [oraminibus, minutis, sparsis. Goldfuss. Petref. p.96. pl. 35. fig. 3. Fossile du calcaire jurassique de Baireuth. Tragos rugueux. 7Yagos rugosum. T. patellæforme, supernè eæplanatum, fibrosum, fo- raminibus majusculis, remolis, sparsis ; infernè in- crustalum rugis annularibus. Goldfuss. p. 96. pl. 35. fig. 4. Fossile du même terrain. Tragos réticulé. Tragos reticulatum. T. infundibuliforme, è fibris subtilissimè reticulalis conlexlum ; exlüs porosum, intuüs cicalriculis rolun- datis, remotiusculis notatum. Goldfuss. loc. cit. pl. 35. fig. 5. Fossile du même terrain. Tragos verruqueux. 7ragos verrucosum. T. cyathiforme, extüs læve, intüs foraminibus promi- nulis verrucosum. Goldfuss- loc. cit. pl. 35. fig. 6. Fossile du même terrain. Le genre Gnénenvorora de Lamouroux ne diffère pas de quelques-unes des espèces du genre Tragos de Schweigger, décrites par M. Goldfuss. Le natura- liste de Caen pensait que le fossile d’après lequel il l'a établi devait être abité par des Polypes sembla- bles à des Actinies; mais ce corps est évidemment une Spongiaire. Les caractères de cette division, qui a été adoptée par M. de Blainville et réunie par M. Goldfuss au genre Tragos, sont tirés de la dispo- sition infundibuliforme de la masse des oscules ré- pandus à sa surface supérieure, et des rides ou plis rayonnants, qui se remarquent à sa surface infé- rieure; particularités qui se voient aussi dans le Tragos radiatum, le T. rugosum, etc. Lamouroux n’a décrit qu'une seule espèce, savoir le : CHÉNENDOPORE FUNGIFORME. Chenendopora fungiforme. Ch. fossilis, siliceosus, infundibuliformis; poris numero- sis in parte inlern& sparsis ; nervis parallelis, trans- versis plus minusve exlensis ad erternä superficie, membranam irrilabilem contractamque simulans. Lamouroux. Expos. méthod. des Polyp. p. 57. pl. 75. fig. 9 et 10: Blainville. Man. d'actin. p. 542. pl. 64. fig. 1. Fossile du calcaire jurassique supérieur de Caen; dans l'addenda du premier volume de son ouvrage sur les HISTOIRE DES POLYPES, - fossiles , M. Goldfuss rapporte cette espèce à la variété de son Trayos acetabulum, figuré dans la 35e planche, fig. 1. (Voy. ci-dessus.) Lamouroux a établi sous le nom de Lywnorea un genre nouveau d'après un fossile qui parait avoir beaucoup d’analogie avec le Zragos difforme de M. Goldfuss, et qui a été rapporté, par ce dernier naturaliste, d'abord à son genre Cenidium, puis au genre Zragos. Cette Spongiaire constitue de petites masses plus ou moins globuleuses, dont la partie inférieure, en forme de capsule, est fortement ridée, et dont la partie supérieure, en forme de mamelons et lacuneuse, présente presque toujours à son som- met un oscule. Lamouroux la désigne sous le nom de Lymnorea mamillosa (Expos. méth. des Polyp. p. 77, pl. 79 fig. 24; — Delonchamps, Encyclop. p. 505; Defrance, Dict. des Sciences nat. tom. 42, p. 549, pl. 49, fig. 4; — Blainville, Man. d’Actin. p. 541, pl. 74, fig. 4; Cenidium tuberosum Goldfus. Petref. p. 16, pl. 50, fig. 4; Mamillopora proloyæa. Bronn. System der niwelllichen pflanzenthiere, p. 15. pl. 4, fig. 5). Le genre Myrwecruw de M. Goldfuss ne paratt différer, dans la réalité, que fort peu de plusieurs Spongiaires rangées par le même auteur dans le genre Siphonia. I y assigne les caractères suivants: Polypier sessile, subglobuleux, composé de fibres serrées, el traversé par des canaux rameux, irradiés de la base à la circonférence, et pourvu d'un grand trou central à son sommet. On n’en a décrit qu'une espèce, savoir : la É Myrmécie hémisphérique. Myrmecium hemisphæ- ricun. M. hemisphæricum, sessile, acutè marginatum, infr& maryinem lœve, supernè porosum, [oramine verli- cali porisque lacero-steliatis. Goldfuss. Petref. p. 18. pl. 6. fig. 12. Blainville. Man. d’actin. p. 537. Fossile du calcaire jurassique des montagnes de Baireuth. M. de Blainville rapproche des Myrmécies de M. Goldfuss le genre Euvéz, établi par Lamouroux, et rangé à Lort par ce naturaliste à côlé des Alvéo- lites et des-Millépores. Cette division ne contient qu'une seule espèce fossile, l'Eudea clavata (Lamou- : roux. Expos. méth. des Polyp. p. 16. pl. 94 fig. 1-4. Blainv. Man. p. 559. pl. 64. fig. 5) qui est une Spon- giaire réliculée intérieurement, comme glacée en HALLIRHOE. 37 dehors par une couche finement poreuse ; sa forme est claviforme, et son sommet est percé d’un grand oscule, I1 appartient au calcaire jurassique supé- rieur de Caen. Parkinson a donné le nom générique de SrpnonrA à des fossiles qui paraissent appartenir à la famille des Spongiaires et qui se rapprochent des Alcyons de Lamarck par leur tissu dense, mais qui sont ca- ractérisés par de grands canaux longitudinaux, ter- minés par des oscules à leur base aussi bien qu'à leur sommet, et réunis par d’autres canaux trans- versaux plus petits, qui rayonnent du centre vers la circonférence, et se terminent par des ouvertures irrégulières et éparses. La masse ainsi formée pré- sente à sa partie supérieure une surface plane ou une excavation sur laquelle les ostioles sont disposées en lignes rayonnantes plus ou moins régulières. Plusieurs de ces corps ressemblent beaucoup à des Alcyons de Lamarck, mais d’autres pourraient bien appartenir à la famille des Polypiers tubifères, et se rapprocher des Lobulaires. Pour déterminer avec quelque précision leurs rapports naturels, il serait nécessaire d'étudier avec plus de soin qu'on ne l’a fait jusqu'ici leur structure intime. Voici du reste les espèces les mieux connues. 1. Siphonie pyriforme. Siphonia pyriformis. 5. pedicellata , pyriformis, vertice tubulosa, in fundo el in latere tubi cribrosa ; ostiolis superficialibus sparsis, sulcis anqustis ; subfurcatis. Fig. pétr. Guettard. Mém, p. 6. fig. 13. et pl. 4. f. 5. Alcyyonium ficus. Schrot. Enl.3. p. 43r. Fig. formed alcyonite. Parkinson. Org.rem. vol. 3. p. 96. pl. 19. fig. 7. 8 et 12. et pl. 11. fig. 8. Siphonia pyriformis. Goldf. Petref, p. 16. pl. 6. fig. 7. Blainville. Man. d’actin. p. 536. Fossile de Chaumont. 2. Siphonie excavée. Siphonia excavata. 5. libera, globoso-truncata ; are& infundibuliformi. Goldfuss. Petref. p. 17. pl. 6. fig. 8. Blainville. loc. cit. Fossile dont le gisement est inconnu. 3. Siphonie mondée. Siphonia præœmorsa. S. libera, globoso-truncala ; are4 concav orbiculari. Goldfuss. Petref. p. 17. pl. 6. fig.9. Blainville. loc. cit. Gisement inconnu. 4. Siphonie pistil, Siphonia pistillum. #. oblongo-subclavata (sessilis ?) ; apice truncala, ared subplanà. Goldfuss. Petref, p. 17. pl. 6.fig. 10. Blainville. loc. cit. Fossile siliceux, trouvé à Courtagnon. DE LAMARCK, T, f C4 5. Siphonie épaisse. Siphonia incrassata. S. sphærico-depressa, subpedicellata; ostiolis cariosis, lateralibus. j Goldfuss. Petref. p, 17. pl. 3. fig. 5. Blainville. loc. cit. Fossile de la Westphalie. 6. Siphonie cervicorne. Siphonia cervicornis. 5. cylindracea, radicans; are4& tubulosé ; radicibus brevibus truncatis, palmatis. Goldfuss. Petref. p. 18. pl. 6. fig. ur. Blainville. loc. cit. Gisement inconnu. Le fragment figuré sous ce même nom dans la planche 35, fig. 2, paraît différer beaucoup de celui cité ci-dessus. Le fossile dont Lamouroux a formé son genre IEREA se rapproche beaucoup du Siphonia pislil- um de Goldfuss. Voici les caractères qu’il y assigne : Polypier fossile, simple, pyriforme, pédicellé; pédi- cule très-gros, cylindrique, s’évasant en masse ar- rondie, à surface lisse; un peu au-dessus commencent des corps de la grosseur d’une plume de moineau, longs , cylindriques, flexueux, solides, plus nom- breux et plus prononcés à mesure que l’on s'éloigne de la base, et formant la masse de la partie supé- rieure du Polypier : sommet tronqué, présentant la coupe horizontale des corps cylindriques observés à la circonférence. Ce fossile a été trouvé dans la marne bleue des environs de Caen, et porte le nom d’Zerea pyriformis. (Lamouroux, Expos. méth. des Polyp. p. 79. pl. 78. fig. 5. Blainville, Man. d’Actin. p. 544.) Le fossile figuré sous ce non, par M. Defrance (Dict. des Scien. nat. atlas zooph. pl, 49. fig. 9), parait être une espèce différente. Les IHarLrrnofs de Lamouroux ne paraissent dif- férer aussi que fort peu du Siphonia pyriformis de M. Goldfuss. Aussi ce dernier naturaliste les rap- porte-t-il au genre Siphonie. Ce sont des Spongiai- res à tissu compacte, qui affectent la forme de masses simples, pédicellées, plus ou moins sphé- roïdes, avec une grande excavation osculiforme au sommet, et des pores épars sur toute leur surface. Lamouroux décrit deux espèces appartenant à ce genre. 1. Hallirhoë à côtes. Hallirhoa costata. H. fossilis, simplex, pedicellata, sphæroidea, verti- calitercompressa, laleribus costata ; costis prominen- dissimis, crassis, rolundatis, basi parüm striclis; foramine terminali præallo rotundoque ; marginibus diffissis. Alcyonium. Guettard. Mém. 3. pl. 6. f. 6.3. Hallirhoa costata. Lamour. Expos, méthod, des Polyp, p. 72. pl. 58, fig. 1. 24 ST4 Defrance, Dict. des Sc. nat.t, 42. p. Atlas. Zooph.pl. 49. fig. 1. Blainville. Man. d'actin. p. 540. pl, 74. fig. 3. Fossile de la couche de marne bleue de la formation du calcaire jurassique supérieur de Caen, 2, Hallirhoé lycoperdoïde. Æallirhoa lycoperdoïdes. H. Jossilis ; pediculo elongato, terele ; capite subglo- boso inorato ; osculi marginibus integerrimis ; poris sparsis. Lamouroux. Expos. méthod, des Polÿp. p. 72. pl. 58. fig. 2. Du calcaire à Polypiers de Caen. Le genre Hrrrarmus est voisin des Hallirhoës et des Siphonies ; il ne renferme qu'une seule espèce fossile, nommée Æippalimus fungoides (Lamouroux, Expos.,méth. des Polyp. p. 77. pl. 79. fig. 1; de Blainv. Man. d’Actin. p. 540. pl. 65. fig. 9), et ca- ractérisée de la manière suivante : corps fongiforme, porté sur un pédicelle cylindrique, gros et court, et formant supérieurement une ombrelle ou chapeau conique, dont la face inférieure est plane, la face su- périeure parsemée d’enfoncements irréguliers, peu profonds, ainsi que des pores peu distinets etdontle sommet présente un grand oscule. Ce fossile a été dé- couvert dans la marne bleue des falaises du Calvados. M. de Blainville a constaté que c’est aussi à la fa- mille des Spongiaires que doit être rapporté le fos- sile dont M. Goldfuss a formé le genre Cærorrrcnrux : c’est un corps agariciforme, composé de fibres réti- culées, pourvu d’un pédoncule étroit et d’une ombrelle ou chapeau concave et radio-poreux en dessus ; plat et radio-plissé en dessous. Ce corps sin- gulier a été trouvé dans la craie de la Westphalie, et nommé Cœæloptychium agaricoides (Goldfuss. Petref. p. 51. pl. 9. fig. 20; de Blainville, Man. d’Act. p. 555. pl. 95. fig. 7). Le genre Cvewinrum de M. Goldfuss renferme des fossiles assez dissemblables entre eux, mais dont la plupart paraissent se rapprocher beaucoup des Si- phonies. Ce sont des Spongiaires turbinées, sessiles, composées de fibres denses, creusées de canaux horizontaux, divergents du centre vers la circonfé- rence, et qui présentent à leur surface supérieure une excavation plus ou moins tubuleuse, cariée à l'intérieur, et radiée vers les bords. 1. Cnémidie lamelleuse. Cnemidium lamellosum. C. depresso-turbinalum, disco convexiusculo profondè umbilicato, sulcis verlicalibus, profundis , porosis ; interstiliis sublamelliformibus. Fungit. Knorr. Tab. f.8. pl. 58. fig. 5. Goldfuss. Petref. p. 15. Blainville. Man. d’actin. p. 541. pl. 95. fig. 4. Fossile du calcaire jurassique de la Suisse, HISTOIRE DES POLYPES. 9, Cnémidie étoilée. Cnemidium stellatum. ©. turbinalum, verlice lubuloso, sulcis confertis, undu- latis, è vertice radiantibus. Goldfuss. Petref, p. 15. pl. 6. fig. 2. Fossile du calcaire jurassique de la Suisse ; l'échantillon figuré sous le même nom par Goldfuss, dans sa plan- che 30 (fig. 3), paraît avoir une structure très-diffé- rente. 5. Cnémidie striato-ponctuée, Cnemidium striato- punclatum. C. turbinato-infundibuliforme, disco excavatum ; cimis porisque immersis undique strialum. Goldfuss. Petref. p. 15. pl. 6. fig. 3. Fossile du calcaire jurassique de la Suisse. 4. Cnémidie rimuleuse. Cnemidium rimulosum. C. patelliforme ; disco excavalo; sulcis undique relicu- lato-anastomosantibus. Goldfuss. Petref. p. 15. pl. 6. fig. 4. Fossile du calcaire jurassique de la Suisse. M. Goldfuss rapporte à cette espèce l’Alcyonite figurée par Parkin- son (Organic remains. 11. pl. 1. fig. 3). Mais ce rappro- chement nous paraît douteux. 5. Cnémidie mamillaire. Cnemidium mamillare. C. sessile, hemisphæricum, vertice tubuloso, sulcis ra- diantibus, simplicibus ; poris crebris, undique sparsis, angulato-stellatis. Goldfuss. Petref. p. 15. pl. 6. fig. 3. Blainville, Man. d’actin. p. 541. Fossile du calcaire jurassique des montagnes de Bai- reuth. 6. Cnémidie rotule, Cnemidiwm rotula. C. hemisphærico-depressum, placentiforme, sessile; vertice tubuloso ; sulcis radiantibus, subdichotomis, profundis ; poris superficialibus, sparsis, substellatis. Goldfuss. Petref. p. 16. pl. 6. fig. 6. Blainville. Man. d'actin. p. 541. . Fossile du calcaire jurassique de Baireuth. Cnémidie à tête. Cnemidium capilatum. C. stipilato-capitatum; capitulo sulcis cariosis radialo; vertice tubuloso; slipile poroso; poris majoribus, stellatis. Goldfuss. Petref, p. 97. pl. 35. fig. 9. Fossile du calcaire jurassique des montagnes de la Ba- vière. Le Cnemidium astrophorum deGoldfuss (Petref. p. 97. pl. 55. fig. 8) s'éloigne beaucoup des espèces précédentes par ses pores étoilés, et pourrait bien ne pas appartenir à la famille des Spongiaires. Le Cnemidium granulosum du même auteur (op. cit. p. 96. pl. 55. fig. 7) paraît avoir aussi une struc- ture très-différente de celle des espèces précédentes; c'est une masse infundibuliforme , dont la surface est couverte par un réseau moniliforme, à larges mailles irrégulières. On l’a trouvé également dans le calcaire jurassique de la Bavière. Enfin on doit aussi rapprocher des Alcyons quel- POLYPES TUBIFÈRES. 575 ques fossiles trouvés dans le sable vert de l'ile de Wight, par M. Webster, et remarquables par leur forme singulière. (Voy. Trans. of the Geological society of London, 1rc série, v, 2. p.577.) E. ORDRE QUATRIÈME. POLYPES TUBIFÈRES. (Polypi tubiferi.) Polypes réunis sur un corps commun, charnu, vivant, soit simple, soit lobe ou ramifié, et constam- ment fixé par sa base. Point de Polypier au dehors ; point d’axe solide à l’intérieur ; surface entièrement ou en partie chargée d’une multitudes de petits cy- lindtes tubiformes, rarement rétractiles en entier. Bouche terminale; 8 tentacules pectinés; point d’anus ; un estomac; 8 demi-cloisons longitudinales au-dessus de l’estomac; 8 intestins de deux sortes; G paquets de gemmes ressemblant à 6 ovaires. Onsenvarions, — Pendant l'impression de cette partie de l'ouvrage, des observations nouvelles et très-intéressantes, présentées à l'Institut par M. Sa- vigny, concernant les Polypes fixés et flottants, qui ont huit tentacules pectinés, m'ont fait sentir la né- céssité d'établir une nouvelle coupe de Polypes, qui ne se trouve point indiquée dans la division que j'ai donnée des animaux de cette classe. Cette coupe me parait devoir former un ordre particulier; et comme cet ordre doit être placé entre les Polypes à Polypier et les Polypes flottants, il est nécessaire- ment le quatrième de la classe. Les Polypes, dont il est ici question, n’ont point cette enveloppe inorganique à laquelle j'ai donné le nom de Polypier; ils sont réunis et agglomérés sur un corps commun, charnu, organisé et vivant ; enfin ils se montrent à sa surface, surtout la supérieure, sous la forme de petits tubes ou cylindres rarement rétractiles en entier, ce qui m’a engagé à leur don- ner le nom de Polypes tubifères. Je ne puis faire ici qu une simple annonce des Polypes de cetordre, qu’exposer leurs principaux ca- ractères, et qu'indiquer leur rang dans la classe ; la publication du mémoire de M. Savigny devant sup- pléer, lorsqu'elle aura lieu , aux détails intéressants que je ne puis maintenant donner. Les Polypes des Polypiers corticifères et des Po- lypiers empâtés pazaissent, comme je lai dit, avoir une organisation plus avancée et plus composée que celle des Polypes des cinq premières sections. Cette organisation plus composée, non-seulement est con- statée par les observations de M. Savigny dans les Polypes tubifères, mais elle y offre un progrès réel, puisque ces Polypes n'ont plus de Polypier. C’est en effet dans la section des Polypiers empätés ; que cette enveloppe inorganique des Polypes s’est anéantie, comme je l’avais indiqué. Ainsi, quoique les Polypes tubifères aient l'aspect des Alcyons , la masse charnue qui résulte de eur réunion n'offrant plus de fibres cornées , recouver- tes par un encroütement polypifère , ces Polypes n’ont plus de Polypier, et ne doivent plus être con- fondus parmi les Alcyons. Il en est de même de ceux que l’on a reconnus appartenir à la division ou fa- mille des Ascidiens. L'ordre des Polypes tubifères devra donc être placé après les Polypes à Polypier , et venir après les Polypiers empâtés , avant les Po- lypes flottants. Effectivement, ces Polypes tubifères sont éminemment distingués des Polypes flottants, par le défaut d’axe solide à l’intérieur de leur corps commun. Les Polypes tubifères se présentent sous l'aspect d’un corps charnu, subgélatineux, toujours fixé par sa base, plus ou moins convexe, simple, lobé ou un peu ramifié. La surface de ce corps, ou au moins celle de ses parties supérieures, est recouverte d'un nombre infini de petits cylindres tubiformes , mo- biles, percés à leur sommet d’une bouche ronde, suboctogone , environnée de huit grands tentacules peclinés. Considéré dans son organisation, chaque Polype, se compose de plusieurs viscères renfermés dans une espèce de tube ou de fourreau cylindrique , formé de deux tuniques entre lesquelles une sub- stance celluleuse se trouve interposée. La tunique extérieure est mince, un peu coriace, colorée. Après avoir revêtu l'animal particulier, elle concourt avec celle des autres Polypes de la même masse, à enve- lopper le corps commun sans y pénétrer. L’inté- rieure est charnue, un peu tendineuse , et parait quel-- quefois munie de fibres longitudinales et annulaires. Il n’y a point de Polypier proprement dit; mais le corps commun et charnu, qui semble le repré- senter, n’est lui-même que le résultat de tous les fourreaux particuliers des Polypes, liés entre eux par le tissu cellulaire, et que celui des productions vasculaires et autres de la partie inférieure des Po- lypes, le tout recouvert à l’extérieur par les pro= duits de la tunique externe de chaque Polype. La tunique intérieure de chaque animal fournit huit grands plis longitudinaux et convergents , qui sont comme autant de demi-cloisons dans la cavité du Polype, et qui la divisent en huit cavités longi- tudinales, incomplètes, lesquelles correspondent aux buit canaux intérieurs des tentacules. La bouche communique par un court et large œsophage avec l'estomac. Celui-ci, dont la forme est presque cylindrique, parait comme suspendu entre les huit cloisons et les domine : son fond parait muni d’une ouverture. Ïl offre un anneau charnu, recouvert par une membrane transparente qui semble le fermer, et pouvoir s'ouvrir pour laisser le passage libre dans l'abdomen. C'est au pourtour de l'anneau que s’insèrent les intestins qui sont au nombre de huit, Après être un peu remonté sur l’ estomac, chaque intestin s'attache Jongitudinalement à la cloison qui lui correspond et qui fait à son égard l'office de mésentère. Il en suit le bord libre et flottant, et pénètre avec lui dans le corps commun. Les huit intestins d'un Polype semblent de deux sortes, car ils ne se ressemblent pas tous par la forme, ni vraisemblablement par les fonctions (1). Deux d’entre eux descendent distinctement jusqu’au (1) Cette distinction ne me paraît pas fondée, E, 21* 576 fond du corps du Polype, et n'arrivent à aucun ovaire. Les six autres, plus variés dans leur forme, selon les genres, paraissent s'arrêter à six grappes de gemmules oviformes qui imitent six ovaires. Ces ovaires sont toujours placés au-dessus de la partie mobile du Polype, et compris dans le corps commun, quoique rapprochés de sa surface. Ils n'ont ni enveloppe particulière, ni oviductus. Ts consis- tent en corpuscules sphériques. attachés par de pe- tits pédicules au bas des six demi-cloisons qui por- tent les intestins de la deuxième sorte; mais ils n’occupent jamais la portion la plus inférieure de ces six demi-cloisons. Les œufs ou corpuscules dé- tachés peuvent remonter, rentrer dans l'estomac par l'ouverture de l'anneau, et ensuite être évacués par la bouche. Les deux intestins de la première sorte pénètrent dans le corps commun sans se diviser et sans com- muniquer ni entre eux ni avec d’autres. Ceux de la deuxième sorte, au contraire, paraissent produire les ramifications vasculaires que présente quelque- fois la substance du corps commun. M. Savigny pense que l’organisation intérieure des Polypes, des Vérétilles, des Pennatules, etc. , est analogue à celle des Polypes dont il s’agit ici : voici les quatre genres qu'il a établis parmi ces Polypes. ANTHÉLIE. (Anthelia.) Corps commun étendu en plaque mince, presque aplatie, sur les corps marins. Les Polypes non rétractiles, saillants, droits et serrés, occupant la surface du corps commun; 8 tentacules pectinés, Corpus commune in massam tlenuem subcom- planatain, corporibus marinis extensum. Polypi non retractiles, prominuli, erecti, con- ferti, ad superficiem massæ communis. Tentacula octo pectinata. Osservarions. — Les Anthélies rampent et s’é- tendent en plaques minces et charnues, sur les parties planes des corps marins, comme sur la base des Madrépores, des Gorgones , etc. A la surface de ces plaques s'élève une multitude de Polypes droits dont une partie , tubiforme, reste immobile, l’ex- trémilé seule qui soutient les tentacules pouvant se contracter. M. Savigny en reconnait cinq espèces ; mais il ne mentionne que la suivante dans son mémoire. [Aïnsi que nous l'avons déjà dit ailleurs, l’orga- nisation de ces Polypes est essentiellement la même que celle des animaux du Corail, des Gorgones, des Cornulaires, etc. (Voy. p. 187 et 519, etc.; et mes recherches sur l'anatomie des Alcyons, pu- bliées dans les Annales des Sciences naturelles, 2e série. t. 4.) E.] ESPÈCES. 1. Anthélie glauque. Anthelia glauca. A, Polypis viridulis, infernè subventricosis, HISTOIRE DES POLYPES. Anthelia glauca. Savigny. mss. et fig. Habite les côtes de la mer Rouge. La bouche de ces Po lypes, semblable à un point octogone, s'élève souvent en pyramide. * Savigny. Égypte. Polypes. pl. r. fig. 7. “Lamouroux. Expos. méth. des Polyp. p. 70; et Encyclop. p.66. * Blainville. Man. d'actin. p. 524. * Ehrenberg. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. p. 54. Nota. Je présume que l'Alcyonium rubrum, Mull. Zool. dan. 3. p. 2. tab, 82. f. 1.4. est une espèce de ce genre, (M. Ehbrenberg le place dans son genre Sympodium.) T Anthélie engorgée. Anthelia strumosa. A. glauca; Polypis sub ore inflatis, strumosis, pollica- ribus. Ehrenberg. Mém. sur les Polypes de la mer Rouge, p. 54. Habite la mer Rouge. + Anthélie purpuracée. Anthelia purpurascens. A. exlàsè violaceo albicans ; tentaculis intàs violaceo- pupurascentibus ; pinnularum seriebus utrinque ter- nis, pollicaris. Ebhrenberg. op. cit. p. 54. Habite la mer Rouge. M. Ebrenberg rapporte avec un point de doute à cette espèce la fig. 5. de la pl. . des Polypes de M. Savigny. (Descrip. de l'Égypte.) [MM. Quoy et Gaymard ont établi, sous le nom de CrAvuLaIRE, Clavularia, un genre nouveau qui ne nous paraît pas devoir être adopté; car des deux espè- ces que ces auteurs y rapportent, l’une nous semble appartenir au genre Anthélie, l’autre au genre Cornu- laire. Cette dernière est le Clavularia violacea. Quoy et Gaymard (Voyage de l’Astrolabe. t. 4. p. 262. pl. 21. fig. 15.16). La première est leur Clavularia viridis. Quoy et Gaymard. Op. cit. p. 260. pl. 21. fig. 10-12.) M. Ehrenberg a donné te nom de Sywroprux à des Alcyoniens qui ressemblent beaucoup aux Anthé- lies, mais dont les Polypes sont rétractiles et for- ment,ense contractant, des papilles peusaillantes. Il range, dans ce genre nouveau, les espèces suivantes : 1. Sympodie fuligineuse. Sympodium fuliginosum. S. effusum, obducens, bipollicare, fuliginosum; ten- taculis pallidioribus, brevioribus ; Polypis sexlinea- ribus ; radiorum disco trilineari. Ehrenberg. Mém. sur les Polypes de la mer Rouge. p. 61. ? Savigny. Descrip. de l'Égypte. Polyp. pl. 1. fig. 6. Habite la mer Rouge. 2, Sympodie bleue. Sympodium cœruleum. S. effusum, obducens; membranä tubulisque fuligino- sis ; Lentaculis lætè cæruleis, parvis, gracilibus, Ehrenberg. loc. cit. Habite la mer Rouge, XENIE. 3. Sympodie rose. Sympodium roseum. S. obducens, subroseum, varium, roseum; Polypis, pa pilla contracta,parumper prominulis aut obliteralis ; subere à 172— 3! allo; tentaculis albis. Ehrenberg. op. cit. Habite les Antilles. 4. Sympodie coralloïde. Sympodium coralloides. S. corallino-purpureum, obducens, suberosum ; Polypis contractis, non prominulis ; tentaculis flavis. Gorgonia coralloides. Pallas. Esper. t. 32. Sympodium coralloides. Ebhrenb. loc. cit. Se trouve fixée sur des Gorgones. . 5. Sympodie rouge. Sympodium rubrum. S. crustaceum, molle, miniatum; punctis sparsis, sa- turatioribus. Alcyonium rubrum. Muller. Zool. Danica. 3. pl. 82. fig. 1.4. Anthelia rufa. Blainville. Man. d’actin. p. 524. pl. 88. fig. 7. Sympodium rubrum. Ehrenberg. op. cit. f. 62. Habite la mer Rouge. M. Ehrenberg rapporte aussi à ce genre l'Alcyonium massa de Muller dont il a déjà été question (pag. 369 n°17),et le Sympodium cchraceum figuré par Esper, comme des portions de la substance corticale de la Gorgone dichotome (pl. 14). Nous pensons qu'il faudrait aussi y ranger l’4lcyonium tuberculosum de MM. Quoy et Gaymard (Voyage de V’Astrolabe. t. 4. p. 274. pl. 23. fig. 4.5.) E. XÉNIE. (Xenia.) Corps commun, produisant à la surface d’une base rampante, des tiges un peu courtes, épaisses,nues, divisées à leur sommet ; à rameaux courts, polypi- fères à leur extrémité. Polypes non rétractiles, cylindriques, fasciculés, presque en ombelle, et ramassés au sommet des ra- meaux, en têtes globuleuses, comme fleuries ; ayant 8 grands tentacules profondément pectinés. Corpus commune, è basi repente caules crassos breviusculos, nudos, apice divisos emittens ; ramis brevibus apice polypiferis. Polypi non retractiles, cylindrici, fasciculati, subumbellati, ad apices ramorum in capitula globosa subflorida congesti : tentaculis octo magnis profundè pectinatis. Ossenvarions. — La Xénie est, parmi les polypes tubifères, l’un des genres les plus remarquables; le corps communde ces animaux composésressemblant s (x) Dans la légende de la seconde planche des Polypes de l'Égypte, M. Savigny a donné le nom générique de Nephtées à des Polypes qui ne diffèrent que fort peu de ses Ammothées et que, dans le travail dont Lamarck donne ici un extrait , il ne paraît pas en avoir distingués. Le genre Nephtée a été adopté par MM, de Blainville et Ebrenberg. Ce deruier naturaliste y 511 à un végétal à sommités fleuries, et les Polypes de ce corps étant disposés aux extrémités des rameaux presque comme ceux de l'Ombellulaire. Les ombelles dela Xénie, légèrement étagées, rap- prochéesen têtearrondie, colorée, animéeettoujours en mouvement, produisent, dit M. Savigny, un très- bel effet. Elles sont situées au sommet de quelques pédoncules gros et courts, qui ont eux-mêmes une tige commune. M. Savigny ne parle point de la base rampante et fixée, sur laquelle s'élèvent les tiges; mais il la représente dans la figure qu'il donne de la seule espèce qu'il connait. J'en indiquerai une se- conde que je crois appartenir au même genre. ESPÈCES. 1. Xénie bleue. Xenia umbellata. X. Polypis cæruleis, umbellato-capilatis ; tentaculis longis, profundè pectinalis. Xenia umbellata. Savigny. mss. et /ig. * Savigny. Égyp- Polyp. pl. 1. fig. 3. *“ Lamouroux. Expos. méth. des Polyp. p. 69. * Delonchamps. Encyclop. p. 758. * Blainville. Man. d'actin. p. 525. * Ehrenberg. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. p.53. Habite la mer Rouge. Les ombelles sont d'un bleu foncé en dessus, glauques en dessous. Les pinnules des ten- tacules sont gréles, profondes , serrées et disposées sur deux rangs de chaque côté. Cette Xénie est sujette à des tumeurs ou galles occasionnées par la présence d’un entomostracé. T1 a. Xénie brunätre. Xenia fuscescens. X. Polypis fuscescentibus, umbellato-capitatis; tentacu- lorum pinnatorum seriebus ulrique qualernis. Ehrenberg. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. p. 54. Habite la mer Rouge. 2, Xénie pourpre. Xenia purpurea. X. Polypis purpureis, cymosis ; fasciculis Polyporum globosis, numerosissimis ; ramis compressis, divari- calis. Alcyonium floridum. Esper. Suppl. 2. p. 49. tab. 16, Habite. Xenia purpurea. Delonchamps. loc. cit. Nephtea florida. Blainville. Man. d’actin. p. 523. * Ehrenberg. op. cit. p. 60. + Xeénie azurée. Xenia cœrulea. ZX. minor lætècærulea,omnibus partibus gracilior; bra- chis simpliciüs pectinatis; slipite breviore; stirpe pol- licari. Ehrenberg. loc. cit. Habite la mer Rouge. [Cette espèce n'appartient certainement pas au genre Xénie, et se rapproche beaucoup des Neph- tées(1) de M. Savigny. Nous sommes porté à croire range les Alcyoniens dont la base est charnue, et ramuleuse ou lobulée, et dont les Polypes rentrent dans des tubercules armés de spicules. Le type de ce genre est le Zoophyte figuré par M. Savigny dans le grand ouvrage de l'Egypte, Polyp. pl. 2. fig. ». et désigné sous les noms d'#mmothea Chabrol, par M. Audouin (Explie. des pl. de M. Savigny), de Nephtæa wi 918 aussi qu’elle ne diffère pas du zoophyte que M. Les: son vient de décrire comme nouveau sous le nom de Spoggodia celosia (Elust. de zoologie), et que nous avons eu l’occasion d'examiner sur un bel échantil- lon conservé dans l'alcool, appartenant à la collection du Muséum. Ce dernier Alcyonien se compose d’une portion basilaire ou commune membraneuse, dont les branches terminales sont hérissées de longs spi- eules roses qui dépassent de beaucoup la surface, et forment à la base de chaque Polype des faisceaux d’épines. À la base des tentacules on voit aussi, sur la portion terminale ou libre des Polypes, des lignes en chevrons formées par des spicules. Du reste, ces Polypes ne paraissent offrir rien de particulier. E.] AMMOTHÉE. (Ammothea.) Corps commun se divisant en plusieurs tiges cour- tes et rameuses; à derniers rameaux ramassés, OVa- les-conoïdes, en forme de chatons, et partout cou-. verts de Polypes. Polypes non rétractiles, à corps un peu court, et à 8 tentacules pectinés sur les côtés. Corpus commune, caulibus pluribus brevibus et ramosis divisum ; ramulis ultimis congestis, ovato- conotdeis, amentiformibus, undiquè polypiferis. Polypi non retractiles ; corpore breviusculo ; ten- taculis octo ad latera pectinatis. Opservarions. — Les 4nrmothées viennenten tiges rameuses comme les Xénies ; mais elles s’en dis- tinguént éminemment par la disposition de leurs Po- lypes , qui ne sortent point par faisceaux ombellifor- mes ou capituliformes aux extrémités des rameaux. Leurs Polypes, au contraire, sont épars et serrés autour des derniers rameaux, les couvrent partout, et leur donnent l'aspect de chatons fleuris. La partie saillante et non rétractile du corps de ces Polypes est courte, et couronnée de huit tentacules assez grands, pectinés sur les côtés. Les pinnules, au nombre de huit ou neuf par rangée, sont tantôt sur un seul rang de chaque côté et tantôt sur deux ou trois rangs. M. Savigny n’a connu qu'une espèce de ce genre; mais ilest probable qu’on peut y en rapporter quel- ques autres, déjà observées et confondues parmi les Alcyons (1). , ESPÈCES. 4, Ammothée verdâtre. 4mnothea vèrescens. A. caulibus albidis, exquisilè ramosis; Polypis fusco-vi- rescenlibus. nominata, par M. de Blainville (Man. d'Actin. p. 523) et de Nephtæa Savigny, par M. Ehrenberg (Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge, p. 60). E. HISTOIRE DES POLYPES. Ammotlhea virescens. Savigny. mss, et fig. (* Égyp. Po lyp. pl. 2. fig. 6.) : “Lamouroux. Expos. méthod. des Polyp. p. 69; et Encycl. p- 48. *“ Nephlea Cordierii. Audouin. Explic. des planches do M. Savigny. * Ammothea virescens. Blainville. Man. d’Actin. p. 522. “ Ehrenberg. Mém, sur les Polyp. de la mer Rouge. p.59. * Habite les côtes de la mer Rouge. 2. Ammothée phalloïde. 4mmothea phalloïdes. A. subslipilata, supernè divisa ; ramulis brevibus con- glomeratis, lobulatis ; lobulis subylobosis. Alcyonium spengiosum. Esper. Suppl. 2. tab. 3. “ Ammothea phalloides. Lamouroux, Expos. méth. des Polyp. p. 69. et Encyclop. p. 48. Habite les mers Orientales. Ce n’est que par conjecture que je rapporte ici le corps polypifère dont Esper nous a donné la figure, d'après le sec, Il nous paraît rendre le port d'une Ammothée, dont les derniers rameaux po- lypifères et conglomérés, seraient fort courts, et altérés dans leur forme par l'état de dessiccation. 1 5. Ammothée thyrsoïde. 4mmothea thyrsoides. A. basi carnosa, effusa, supra simpliciler carnosa ; ra- mis cylindricis, pollicaribus, ereclis, verrucosis(amen- tiformibus). Ehrenberg. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge, p. 59. Habite la mer Rouge. &. Ammothée imbriquée. 4mnmothea imbricata. A ramosa, rigida, albo-cærulescens; Polypis fascicula- dis pediculatis, subimbricatis, non retractilibus ; Len- taculis minimis oblusis, apice fuscis. Alcyoniumimbricatum. Quoy et Gaÿymard. Voy. de l’As- _ trolabe.t. 4. p. 281. pl. 23. fig. 12. 14. Habite le hayre Carteret de la Nouvelle-Hollande, + 5. Ammothée rameuse. Ammothea ramosa. A. magna, mollis, multiramosa ; stirpe albicanti, fuluo striato; Polypis fuscis, in extremitate ramorum coa- dunatis; tentaculis brevibus, rotundatis. Alcyonium ramosum. Ouoy et Gaymard. Voy. de l'Astro- labe. t. 4. p.275. pl. 23. fig. 8. 11. Habite les côles de la Nouvelle-Guinée. Nous sommes porté à croire qu'il faudrait aussi ranger dans cette division générique l'4lcyonium amico- rum de MM. Quoÿ et Gaymard (Voyage de l'Astrolabe. t.4.p. 276. pl. 22. fig. 13. 15), que M. de Blainyille place dans le genre Nephtée. (Manuel. p. 523.) [J'ai établi sous lenom d’Arcyomne, 4/cyonidia, un nouveau genre composé de Polypes qui établis- sent, à plusieurs égards, le passage entre les Ammo- thées et les Lobulaires. Ils ont à peu près le port des premiers, mais leur portion commune présente un caractère particulier; ear dans sa moitié infé- rieure elle n’est pas rameuse, et sa surface est en- croütée de spicules fusiformes qui y donnent une (1) Nous pensons qu'il faudrait aussi rapporter à ce genre le Lobularia spinosa de M. delle Chiaje (Anim. senza vert. di Napoli. £. 3. p. 18. pl. 32, fig. 3. 6). E. LOBULAIRE. 519 consistance considérable, tandis que sa moitié supé- rieure est rameuse, membraneuse, et extrêmement molle, Cette portion terminale peut aussi rentrer en entier dans la portion basilaire. Le Polype qui forme le type de ce genrese trouve sur les côtes d'Alger et porte le nom d’ArcyonIDE ÉLÉGANTE, Alcyonidia elegans. Milne Edwards. (An- nales des Sciences naturelles , 2° série. Zool. {, 4. p. 525. pl, 12 et 15.) Je suis porté à croire que l4lcyoniwm terminale de MM. Quoy et Gaymard (Voy. de l'Astrol. t. 4. p.282, pl. 25. fig, 15-17) appartient aussi à ce genre. E.] LOBUZLAIRE. (LObularia.) Corps commun, charnu, éleyé sur sa base, rare- ment soutenu sur une tige courte, simple ou muni de lobes variés; à surface garnie de Polypes épars. Polypes entièrement rétractiles, cylindriques, ayant 8 cannelures au dehors, et 8 tentacules pec- tinés. Corpus commune, carnosum, suprà basim eleva- bumn, rar caule brevi suffultum, simplex aut variè lobatum ; superficie Polypis sparsis obsitä. Poly pi penitüs retractiles, cylindrici, extüs octo- striati ; tentaculis octo pectinatis. Ossenvarions. — Le genre des Lobulaires ne pa- rait distingué des vrais Alcyons que parce que les Polypes de ce genre vivent sur un corps commun organisé, qui n’a point de Polypier ; c’est-à-dire qui n'offre point de fibres cornées, empâtées par un en- croûtement inorganique qui contient les Polypes dans son épaisseur. Cette distinction n’est pas tou- jours facile à saisir sur l'inspection des masses con- servées dans les collections ; mais peut-être que les vrais Alcyons n’ont tous que cinq tentacules à leurs Polypes (1); ce caractère constaté établirait une dé- marcalion suflisante pour n’en confondre aucun avecles petits Ascidiens et avecles Polypes tubifères. Je doute néanmoins du fondement de ce caractère. Il est difficile d’obtenir du port des Lobulaires une distinction de toutes leurs espèces, d'avec celles des trois genres précédents. Mais les Polypes des Lobulaires étant rétractiles en entier, distinguent éminemment leur genre. ESPÈCES. 1. Lobulaire digitée. Lobularia digitata. L. sessilis, albido-ferruginea ; gelatinoso-carnosa, lo- bata; lobis crassis, obtusis. Alcyonium digitatum. Lin. Soland, et Ell. p. 175. Ellis. Corall. t. 32. fig. &. À. À, 2. Savigny. mss. ctfg. (1) Les corps désignés par Lamarck , sous le nom d’Alcyons, sont des Spougiaires et n’ont point de Polypes, cp * Alcyonium exos. Spix. Ann. du Muséum. t, 13. p. 45r. pl. 33. “ Alcyonium lobatum. Lamouroux. Polyÿp. flex, p. 336. pl, 12. fig. 4. pl. 13 et pl. 14. fig. r. * Lobularia digitata. Delonchamps. Encyel. p. 498. * Grant. Edinb. jour. of science. v. 8, p.104. “Fleming. Brit. anim. p. 595. * Blainville. Man. d’actin. p. 521. * Ebrenberg. Mém. sur les Polyp. de la mer Rouge. p, 57. Mus. n° Habite l'Océan européen. Ses lobes, au nombre de deux à cinq, sont épais, obtus etun peu digitiformes. L'#{cyo- nium pulmo , Esper. Supp. 2. t. g. semble être une va- riété de cette espèce, représehtée d'après le sec. 2. Lobulaire conoïde, Lobularia conoidea. L.sessilis, indivisa, conoidea, extès flava, intüs rubra, pulposa; Polyporum tentaculis octo ciliato-pectinatis. Alcyonium cydonium. Mull. Zool. dan. 3. p. 1. tab. 81. f. 3. 5. * Lamouroux. Polyp. flex. p. 337. *“ Lobularia conoides. Delonchamps. Encyclop. * Jameson. Wern. Mém. vol. 1. pag. 563. * Cydonium Mulleri. Fleming. Brit. anim. p. 516. Habite la mer du Nord, fixée sur les rochers et les coquil- Jlages. Ses Polypes sont cannelés en dehors avec des ri- des transverses, comme ceux de la précédente, que M. Savigny nous a fait connaître avec beaucoup de détail. * M. Ehrenberg regarde cette Lobulaire comme étant un jeune individu de l'espèce précédente. 5. Lobulaire main-de-ladre. Zobularia palmata. L. coriacea, slipilala, supernè ramoso-palmata; ramu- lis subcompressis; cellulis prominulis papilliformibus. Aleyonium palmalum. Pallas. Zooph. p. 349. Alcyonium exos. Gmel. n° 2. Esper. Suppl. 2. t. 2. Fungus, etc. Barrel. Ic. 1293. n° r et 1294. * Alcyonium palmatum. Lamouroux. Polyp. flex. p. * Lobularia palmata. Delonchamps. Encyclop. p. 498. *“ Lobularia exos. Blainville. Man. d'actin. p.522. pl. 91. fig. 1. * Lobularia palmata. Ehrenberg. Mém. sur les Polypes de la mer Rouge. p. 58. “ Alcyonium palmatum. Milne Edwards. Annales des Sciences naturelles, 2e série. Zool. t. 4. pl. 14 et 15. Mus. n° 2. var. caule elatiore ramoso. Marsill. Hist. mar. tab. 15. f. 74. Habite la Méditerranée. M. Savigny m'ayant assuré que ces Polypes sont rétractiles en entier, je la rapporte ici d’après son sentiment. + 4 Lobulaire pauciflore. Lobularia pauciflora. L. bipollicaris, substipilata, suprà lobata ; lobis com- pressis, oblusis, quadrilinearibus, 172 pollicem ferè al- Lis; superficie sublilissimè areolata, glabra ; Polypis raris, sparsis, fuscis. Ebrenberg. Mém. sur les Polypes de la mer Rouge. p. 58. Habite la mer Rouge. M. Ehrenberg rapporte à cette es- pèce la fig. 8. de la première planche des Polypes de M. Savigny, que M. Audouin a considérée à tort comme étant l'Ammothea virescens. Sav. (Explicat. des plan- ches de M. Savigny. p. 45. édit. in-80.) 5. Lobulaire orangée. Lobularia aurantiaca. L, parva, mollis, ramosa, aurea; ramis oblusis; Polypis # 4 580 LA elongatis, clavatis, albis; lentaculis brevissimis ro- tundatis. Alcyonium auranliacum. Quoy et Gaymard. Voyage de VAstrolabe. t. 4. p. 277. pl. 22. fig. 16. 18. Habite les côtes de la Nouvelle-Zélande. + Ajoutez aussi lA/cyonium slellatum. Milne Edwards (Ann. des Sciences Naturelles, 2e série. Zool. t. 4. pl. 16), espèce de nos côtes qui tend à établir le pas- sage entre les Lobulaires et les Nephtées et qui est de couleur rose. À L'Alcyonium glaucum de MM. Quoy et Gaymard (Voy. de l’Astrolabe. t. 4. p. 270. pl. 22. f. 11. 12) diffère des Lobulaires par la disposition des Polypes qui occupent tous la face supérieure de la masse charnue formée par leur réunion. Ces naturalistes ont rangé dans le genre Cornulaire deux autres espèces d’Alcyoniens qui n’ont aucune aña- logie générique avec les Cornulaires des auteurs, et qui ne diffèrent guère des Lobulaires de Savigny que par leur forme générale non rameuse, par leur consistance moindre et par la forme des granules ovalaires qui pa- raissent remplacer les spicules des Lobulaires. Ce sont le Cornularia mullipennala. Quoy et Gaym. (Voy. de VAstrolabe. €. 4. p. 265. pl. 22. f. r. 4), etle Cornularia subviridis. Quoy et Gaym. (op. cit. p. 266. pl. 22. f. 5. 7). Ces auteurs pensent que cette dernière espèce est la même que celle décrite par M. Lesson, sous le nom d’Actinantha florida.Lesson. (Voy. de la Coquille. pl.3.n1) + 11 nous paraît probable que les Polypes décrits par MM. Quoy et Gaymard sous le nom d’Ælcyonium fleæi- bile. Quoy et Gaym. (Voy. de l’Astrol. t. 4. p. 279. pl. 28. f. 1. 3); d'Ælcyonium flavum. Quoy et Gaym. (op. cit. p. 280. pl. 23. f. 6. 5); d'Alcyorèum flabellum. Quoy et Gaym. (op. cit. p. 273. pl. 23. f. 18. 20); et d’Alcyonium viride. Quoy et Gaym. (op. cit. p. 272. pl. 23. f. 22. 23), devront former une division généri- que intermédiaire entre les Lobulaires, et les Sympo- dies, car leur cavité abdominale ne semble pas devoir se prolonger en forme de tube allongé et vertical comme chez les Lobulaires, et la masse formée par leur réunion est polypifère dès sa base. ORDRE CINQUIÈME. POLYPES FLOTTANTS. (Polypi natantes.) Polypes réunis sur un corps commun, libre, al- longé, charnu, vivant, enveloppant un axe inor- ganique , carlilagineux, presque osseux, quelque- fois pierreux. Des tentacules en rayons autour de la bouche de chaquePolype. Laplupartdeces corpscommuns flot- tent dans les eaux; les autres restent au fond de l’eau , soit sur la vase, soit en partie enfoncés dans le sable. OgservarTions. — Cet ordre termine la classe des Polypes, et embrasse les plus composés et les plus singuliers de ces animaux. Parmi les animaux composés, dont la classe des Polypes nous offre tant d'exemples, les Po/ypes HISTOIRE DES POLYPES. flottants, ainsi que les Polypes tubifères, nous pré- sentent un corps commun, distinct de celui des in- dividus, qui paraît jouir d'une vie particulière, et à laquelle néanmoins celle des individus participe nécessairement. Ce corps commun, bien différent de celui des autres Polypes composés, n’est point enfermé dans un Polypier ou dans les parties d’un Polypier inorganique, quelle que soitsa forme ; mais il présente une massenue, constituée par une chair vi- vante de laquelle sortent quantité de Polypes qui participent à la vie dont jouit cette masse. Au centre de la masse vivante dont il s’agit, se trouve un corps allongé, axiforme, qui n'est point organisé et n'a point été vivant. Ce corps a été produit à l’intérieur de la masse vivante, comme le Polypier l’a été à l'extérieur des Polypes quien sent revétus. L'organisation des Polypes flottants paraît très- voisine de celle des Polypes tubifères; et quoique probablement formée sur le même plan, nous Ja croyons encore plus avancée, Nous aurions réuni ces deux ordres en un seul, si le corps commun des Polypes flottants ne renfermait un axe singulier qu'on ne trouve nullement dans celui des Polypes tubifères. Ainsi, les Polypes flottants, de même que les Polypes tubifères , nous présentent chacun un corps commun vivant, qui subsiste et conserve la vie, quoique les Polypes qui y adhèrent périssent et se renouvellent successivement ; comme le tronc et les branches d’un arbre nous offrent un corps commun vivant qui subsiste et conserve la vie, quoique les bourgeons qui s’y développent et donnent lieu aux individus annuels, passent et se renouvellent cha- que année. (Voyez l'Intr. p. 50, elec.) Quant à l'axe organique que contient le corps commun des Polypes flottants, il nous parait résul- ter de dépôts internes de matière sécrétée, comme le Polypier lui-même résulte de dépôts externes de matières excrélées ou transsudées. Ces matières déposées se solidifient ensuite plus ou moins, selon leur nature, par le rapprochement de leurs parti- cules. Quelquefois elles s’arrangent avec ordre et en se concrétant; souvent même elles se divisent par masses distinctes , et alors l’axe se trouve arti- culé, comme dans les Encrines. A Ta vérité, le corps commun des Polypesflottants, considéré dans son desséchement , présente l'aspect d’un Polypier; mais il n’en a que l'apparence, et l’on peut s'assurer par l'examen que ce corps fut organisé, qu'il ait réellement possédé la vie. Dans les Polypes dont il est question , tout ce qui est exté- rieur est vivant, et ce m'est qu'en leur intérieur que l’on trouve un Corps particulier que la vie n’a- nime point. C’est précisément le contraire de ce qui a lieu dans les Polypes à Polypier. Le corps carli- Jlagineux que l’on trouve dans les Vélelles , les Por- pites, etc., n’est pas sans analogie avec le corps axiforme des Polypes flottants. Selon les observations de M. Cuvier, faites sur une Vérélille, le canal alimentaire de chacun des Polypes de cette Vérétille, est garni de plusieurs cœæcum vasculiformes qui se répandent dans toute la masse charnue, et par lesquels les Polypes commu niquent entre eux (1) Ces cœcum paraissent corres- (1) [ne paraît pas que ce soit par celte voie que la communi- VÉRÉTILLE. 581 pondre aux huit intestins des Polypes tubifères que M. Savigny nous a fait connaître; et nous pensons \ que les Polypes flottants doivent avoir aussi six pa- \quets de gemmes , ressemblant à six ovaires. Comme les corps dont il s’agit se déplacent en flottant dans le sein des eaux, on a pensé que les Polypes réunis dans chacun de ces corps flottants, agissaient ensemble pour effectuer une marche commune, et qu'en conséquence, il fallait qu'il n’y eùt pour eux tous qu'une seule volonté. (Cuv. Anat. comp. v. 4. p. 147.) Ayant de tirer une pareille conséquence, à la- quelle la nature de l'organisation de ces animaux ôte toute vraisemblance et même toute possibilité, il fallait constater le, besoin, pour ces Polypes, d'effectuer une marche commune; il fallait montrer ensuite qu'il leur était nécessaire de se diriger de tel ou tel côté, qu'ils en avaient la faculté, et qu'ils se dirigeaient effectivement ainsi. A cet égard, je pense que de pareils besoins, attribués à ces Polypes, sont des suppositions sans nécessité et tout à fait sans fondement : en voici la raison. Lorsqu'une Pennatule flotte dans les eaux, les Polypes qui la composent se trouvent sans contredit partout exposés à rencontrer, à saisir facilement, et à avaler les corpuscules qui peuvent la nourrir; et jamais ils ne sont dans la nécessité de se diriger vers ces corpuscules pour les atteindre. Les Polypiers fixés n’ont, pour leurs Polypes, ni avantage ni désavantage à ce sujet, sur ces corps flottants ; les uns et les autres trouvent toujours à leur portée les particules qui peuvent les nourrir. Ils sont, à cet égard, dans le casdel’huitre qui, quoi- que fixée sur la roche, ne manque jamais de nour- riture tant qu’elle peut recevoir l’eau de la mer. Quant à ce qui concerne la prétendue marche com- mune de ces Polypes,ilest possible que les Polypes flottants aient dans les eaux des mouvements isochro- nes,analogues à ceux que l’on observedansles adiat- res mollasses. Dès lors, ils auront paru se mouvoir pour exécuter un déplacement, ce qu'on a cru aussi à l'égard des Méduses, et ce qui n’est cependant qu’une illusion, leur mouvementisochrone étant toujours le même, constant et dépendantcomme je l'ai observé. Si les Polypes flottants avaient besoin dese diriger vers les objets qui peuvent les nourrir , il leur fau- drait , soit l'organe de la vue, soit celui de l’odorat, pour apercevoir les corps dont il s’agit, afin de se diriger vers eux; et s'ils possédaient ces organes, les uns voudraient se diriger vers tel objet, tandis que d’autres voudraient s’avancer vers des objets différents. Mais rien de tout cela n’a lieu : les Poly- pes ne se nourrissent que de ce que l’eau leur ap- porte, et parmi eux, ceux qui saisissent une proie, un corpuscule quelconque, n'y réussissent que lorsqu'ils rencontrent ce corpuscule ou cette proie avec leurs tentacules. Peut-être même que leurs ten- tacules ne servent le plus souvent qu’à favoriser l'entrée des corpuscules que l’eau apporte jusqu’à la bouche de ces Polypes. cation entre les divers Polypes s'établit, mais par un système vasculaire commun, semblable à celui dont nous avons signalé l'existence chezles Lobulaires, E Ce que l’on sait déjà sur l’organisation des Po/ypes flottants, nous montre que ces animaux, munis d’un organe digestif moins simple que celui des autres Polypes, se rapprochent plus que les autres des Æa- diaires (1); mais ce sont encore des Polypes : tous ont des tentacules en rayons autour de la bouche, tous forment des animaux composés; et on ne leur connaît ni pores ni tubes particuliers aspirant l’eau. Beaucoup d’entre eux sont phosphorescents et lu- mineux dans l’eau comme les Radiaires mollasses. On ne connait encore qu’un petit nombre de gen- res qui appartiennent à l'ordre des Polypes flottants; mais il est probable qu'il en existe beaucoup d’au- tres qui sont à découvrir, et que cet ordre n'est ni moins nombreux ni moins varié que les précédents. Les genres dontil s’agit sont les suivants : Vérétille. Funiculine. Pennatule. Rénille. Virgulaire. Encrine (2). Ombellulaire. VÉRÉTILLE. (Veretillum.) Corps libre, simple, cylindrique, charnu , poly- pifère dans sa partie supérieure, ayant sa base nue, plus ou moins coriace. Polypes sessiles et épars autour du corps com- mun ; 8 tentacules ciliés à leur bouche. Corpus liberum, simplex, cylindricum, carno- sum, supernè polypiferum ; basi nudà, subcoriace. Polypi sessiles, circû corpus commune sparsti; tentacula 8 ciliata ad orem. Orservarions. — Les genres Vérétille et Funi- culine doivent être distingués des vraies Pennatutes, en ce que les espèces qui s’y rapportent ont une tige simple, sans ailerons ni crêtes polypifères, et que cette tige soutient des Polypes sessiles, épars, et qui en occupent toute la partie supérieure. Les Férétilles sont plus courtes et plus épaisses, en général, que les Funiculines; et elles s'en distin- guent principalement en ce que leurs Polypes sont épars et non par rangées longitudinales. Le corps intérieur et axiforme que l’on observe dans les Polypes flottants, se trouve dans le genre des Z’érétilles ; ce corps est linéaire, solide, comme osseux ; mais dans la Vérélille cynomoire, ilest fort petit, et néanmoins il existe. La chair qui recouvre ce corps ou qui compose latige entière, est molle, ca- verneuse, comme fibreuse, et offre à sa surface extérieure de petits tubercules ou grains épars, d'où sortent les Polypes. (1) Leur structure a la plus grande analogie avec celle des Gorgones, etc. E. (2) Les Encrines appartiennent à la classe des Radiaires. E, ESPÈCES. 1. Vérétille phalloïde, F’eretillum phalloïdes. F. stirpe cylindricä , subelavat&, semi-nud@, supemnè Polypos minulos exerens; ossiculo subulalo. Pennatula phalloides. Vall. Elench. Zooph. p. 378. et Mise. Zool. p. 179. €. 13, F. 5.0. * Veretillum phalloides. Cuv. Règ. Anim, e éd. t, 3. p.419. * Delonchamps. Encyclop. p. 769. “Blainville. Man. d’actin. p. 518. Habite l'océan Indien, vers l'ile d'Amboine. Elle est longue de près de six pouces, cylindrique, nue et un peu amin- cie dans sa partie inférieure , obtuse, ponctuée et de tous côtés polypifère dans sa moitié supérieure. Elle contient un osselet linéaire-subulé et quadrangulaire, 2. Vérétille cynomoire. Feretillum cynomorium. 7. slirpe cylindricé, crassé ; basi nudé, subgranulosä, supernè Polypos majusculos exerens. Pennatula cynomorium. Pall. Elench. Zooph. p. 373. et Misc. Zool. t. 13. f. 1.4, Shaw. Miscellan. 5, t. 170. Ellis. Act. angl. vol. 53. p. 434. €. ar. f. 3. 5. * Delonchamps. Encyclop. p. 760. ns *“Cuvier. Règne animal. 5e éd. €. 3. p. 319. *Rapp. Nova acta Acad. Cæs, Leop. Car. Nat. Curios. t. 14. pl. 38. Mus. n° ) * Blainville. Faune francaise, Zooph. pl. 2. fig, 1 et 2, Man. d’actin. p. 518. pl. 89. fig. 2. Habite la Méditerranée. Elle est plus grosse et plus courte que la précédente, et Pallas dit qu'elle ne contient point d’osselet dans son intérieur. À cet égard, il s'est trompé, car cet osselet s’y trouve, mais il est fort petit. Je l'ai observé dans différents individus. FUNICULINE. (Funiculina.) Corps libre, filiforme, très-simple, très-long , charnu , garni de verrues ou papilles polypifères, disposées par rangées longitudinales. Un axe grêle, corné ou subpierreux au centre. Polypes solitaires sur chaque verrue. Corpus liberum, filiforme, simplicissimum, lon- gissimum verrucis aul papillis polypiferis per se- ries longitudinales instructum. Axis gracilis, cor- neus vel sublapideus, centralis. Polypi solitarii ad quemque papillam. Onsenvarions. —Les Funiculines sont des Polypes flottants, très-voisins des Vérétilles, qui offrent, comme ces dernières, un corps libre, très-simple , n'ayant ni crêtes, ni pinnules polypifères; mais les Funiculines ayant le corps filiforme, grêle et fort (1) Cuvier a donné le nom générique de Pavoxarrss aux Pen- natuliens qui ont le corps allongé et grêle et ne portent de Po- lypes que d’un seul cèlé, où ils sont serrés en quinconce. AL, de Blainville, en adoptant ce genre, ajoute comme caractère HISTOIRE DES POLYPES. long, et les verrues ou papilles qui portent leurs Polypes se trouvant par rangées longitudinales, ces caractères paraissent suffisants pour autoriser leur distinction d'avec les Vérétilles. On avait confondu les espèces de ces deux genres parmi les Pennatules ; et cependant leur défaut de pinnules latérales polypifères ne devait pas le per- mettre; il a dû au moins porter à les en séparer, ce que nous avons fait, ESPÈCES. 1. Funiculine cylindrique. Funiculina cylindrica. F. eres, alba, molliuscula ; papillis bifariis, alternis ; turbinalis, ascendentibus ; axe subcapillari. Pennatulamirabilis. Pall. Zooph. p. 371. Lin. Mus. Reg. t. 19. f. 4. (*Reproduite dans les Transact. Philos. v. 53. pl. 20. fig. 17; Lamarck cite aussi cette figure de Linnée comme étant sa Z’irgularia juncea.) “ Lamouroux. Encyclop. p. 423. * Scripearia mirabilis. Cuvier. Règne anim. 2e édit. t, 3. P- 319. “ Scripearia mirabilis. Ebrenberg. Mem. sur les Polyp. de la mer Rouge. p. 64. Mus. n° Habite... l'océan Américain? Cette espèce, que l’on a confondue par erreur avec le Pennatula mirabilis, présente un corps commun très-simple, fort allongé, cylindrique, grêle, flexible, et ayant l'aspect d'une pe- - üte corde blanche. Ce corps est garni, dans presque toute sa longueur, de verrues ou papilles turbinées, courbées, ascendantes, alternes et disposées sur deux rangées longitudinales. Chaque papillene soutient qu'un Polype ; elle a son sommet obtus, et l’on y voitde petites dents conniventes ou des plis en étoile. “ M. deBlainyille a constaté que le Polypier considéré par Lamarck comme étant le Pennalula mirabilis de Pallas et décrit ici, n'est pas un Pennatulien, mais une Gor- gone (Man. d'actin. p. 515). M. Fleming pense du reste que le P. mirabilis de Palias ne diffère pas du P. zui- rabilis de Linnée et de Muller; mais Cuvier ne partage pas celte opinion, et fait de la première le type de son genre Scripéaire caractérisé de la manière suivante : « Corps très-long et très-grêle et Polypes isolés, rangés alternativement le long des deux côtés, » 2. Funiculine tétragone. Funiculina tetragona. F. stirpe lineari, Letragon&, longissim&, uno latere po- lypiferà. Pennatula anlennina. Soland. et El. p. 63. Pennatula. Boadsch. mar. t. 9. f. 4. Pennatula quadrangularis. Pall. Zooph. p.372. Act. angl. vol. 53, L. 20, f. 8. * Funiculina tetragona. Lamouroux. Encyclop.p. 428. * Pavonaria antennina. Cuvier. Règne anim. 2e édit. €. 3. p- 319 (1). “ Pavonaria quadranqularis. Blainville. Man. d'actin, p: 516. pl. 90. fig. 1. * Ebrenberg. Mém. sur les Polypes de la mer Rouge. p. 54. 3 essentiel que l'osselet est quadrangulaire et les Polypes non rétractiles, ce qui en exclut le Pennatula scripea de Pall. (Elench. Zooph, p. 372) que Cuvier y rangeait. E. PENNATULE. 389 Habite la Méditerranée, Cette espèce n’est pas plus une Pennatule que la précédente ; ni l'une ni l’autre ne sont garnies de pinnules ou de crêtes polypifères. Celle-ci a plus de deux pieds de longueur. Quoique ses Polypes ne viennent que d'un seul côté de la tige, ils sont très- nombreux, très-serrés, et disposés sur trois rangées lon- gitudinales. 3. Funiculine stellifère. Funiculina stellifera. F, stirpe simplici, æquali versüs apicem ; Polypis soli- Lariis, Pennatula stellifera. Mull. Zool dan. t. 56. f. 1. 3. * Ombellularia-stellifera, Blainville. Man. d’actin.p. 513. Habite la mer de Norwége, et vit en partie enfoncée dans le limon. C'est peut-être une Vérétille, mais ses Polypes n'ont que six tentacules. PENNATULE, (Pennatula.) Corps libre, charnu, penniforme , ayant une tige nue inférieurement, ailée dans sa partie supérieure, et contenant un axe cartilagineux ou osseux. Pinnules distiques, oavertes, aplaties, plissées , dentées et polypifères en leur bord supérieur, Polypes ayant des tentacules en rayons. Corpus liberum, carnosum, penniforme, infernè nudurm, supernè pinnatum, axe osseo suffultum. Pinnæ distichæ patentes , complanätæ , plicatæ, margine superiori dentatæ, polypiferæ. Polypi tentaculis radiatis. Osservarrons. — Parmi les conformations singu- lières qu'offrent les diverses sortes de Polypes com- posés connus, on peut citer principalement celle des Pennatules, comme étant une des plus remarquables par sa singularité. Il semble, en effet, que la na- ture, en formant ce corps animal composé, ait voulu copier la forme extérieure d'une plume d'oiseau. La tige des Peanatules est allongée, cylindracée, charnue et irritable dans l’état vivant, coriace lors- qu'elle est desséchée; elle contient intérieurement un axe allongé, non articulé, d’une nature cartila- gineuse ou presque osseuse. Celle tige est nue infé- rieurement, et dans sa partie supérieure elle est gar- nie de deux rangs opposés de Pinnules ouvertes , aplaties, plissées, très-rapprochées, comme im- briquées, et, en général, dentées et polypifères en leur bord supérieur. Les dents, verrues ou papilles du bord des pinnules sont des espèces de calices d’où sortent les Polypes. La plupart des Pennatules répandent, la nuit dans Ja mer, une lumière phosphorique et blanche, qui leur donne beaucoup d'éclat. D’après les observations d’Ellis, on sait que les Pennatules produisent des vésicules dans lesquelles se trouvent des bourgeons oviformes qui s’en sépa- rent et se développent en nouvelles Pennatules. Ces vésicules disparaissent dès que les bourgeons qu’elles contenaient s’en sont détachés. Les rapports des Pennatules avec les Alcyons sont moins grands que ne l'a pensé Pallas. Les Alcyons, moins avancés en organisation que les Pennatules, se forment encore , ainsi que les Eponges, un véri- table Polypier qui les contient, et qui leur est con- séquemment extérieur. Les Pennatules ne sont nul- lement dans ce cas ; elles ont un axe intérieur à leur corps commun, et la composition du canal alimen- taire de chaque Polype, approchant probablement de celle déjà reconnue des Vérétilles, indique que ces Polypes commencent à avoisiner les Radiaires dans leurs rapports. Linnée et Pallas ont gâté et rendu vague le carac- tère des Pennatules, en leur associant, dans le même genre, des Polypes composés, qui, quoique de la même famille, doivent en être distingués comme formant autant de genres particuliers. J'ai com- mencé la réparation de ce tort, en circonscrivant le caractère des Pennatules aux ailerons polypifères et plus ou moins composés de leur tige. ESPÈCES. 1. Pennatule luisante. Pennatula phosphorea. P. slirpe tereli, carnosà, longiuseul&; rachi subtüs pa- pillis scabro; sulco exarato; pinnarum margine, caly- culis denlato-setaceis, peclinalo. Pennatula phosphorea. Lin. Esper. Supp. 2. t. 3. Pennatula britannica. Soland. et EIL. p. 6r. Boadsch. t, 8. f, 5. 2. var. albida. * Cuvier. Règne anim, 2e édit. €. 3. p. 318. *“ Delonchamps. Encyclop. p. 607. * Delle Chiaje. Anim. senza vert. t. 3. pl. 31. f. 15. * Blainville, Man, d'actin. p. 517. * Fleming. Brit. anim, p. 5o7. * Ebrenberg, op. cit. p.66. Mus. n° Habite les mers d'Europe. Ma collection. Cette espèce est commune, pourpre ou rougeàtre, blanchätre dans une variété de taille médiocre, etluit avec beaucoup d'éclat la nuit dans la mer. Son pédicule est assez grêle, non bulbeux, Le rachis entre les ailerons est scabre sur le dos, c'est-à-dire, hérissé de petites papilles éparses. “ Cuvier pense que celte espèce n’est qu'une simple va- riété de lasuivarte. 2, Pennatule granuleuse. Pennatula granulosa. P. stirpe carnosé; rachi dorso dilatato, ad latera gra- nulato, margine pinnarum, calyculis dentato-seta- ceis, peclinalo. Pennatula rubra. Lin. Esper. Supp. 2. {. 2. Pennatula italica. Soland. et Ell, p.61. Boadsch. mar. t. 8. f. 1. 3. 2. var. albida. f * Delonchamps. Encyclop. loc. cit. * Delle Chiaje. op. cit, pl. 31. £, 7. 14. “Blainville, loc. cit. Mus. n° Habite la Méditerranée, Mon cabinet. Elle est moyenne entre la précédente et celle qui suit. Sa couleur est rouge, blanche dans une variété rapportée au Muséum par M. Lalande. Le rachis, entre les pinnules, est large sur le dos, lisse et en canal au milieu, très-gra- nuleux de chaque côté. La couleur, dans ce genre, ne peut pas servir à la distinction des espèces. 5. Pennatule grise. Pennatula grisea. P. stirpe carnost, subbulbosä; rachi dorso lœvi; pinnis 584 limbo tenuiori, subuerrucoso ; nervis pinnarum exsic- catione prominulis, spinæ/ormibus. Pennatula grisea. Esper. Suppl. 2. t.x. * Delonchamps. loc. cit. * Delle Chiaje. Anim. senza vert. di Napoli. t. 3. pl. 31. f. 1,3. Mus. n° Habite la Méditerranée, Lalande. Cette Pennatule a tant de rapports avec la suivante, que peut-être n’en est-elle qu'une variété. Cependant celle-ci a les pinnules moins serrées ct plus minces en leur bord polypifère avec des verrues ou des glandes séparées: Le rachis sur le dos est lisse, large et lancéolé, 4. Pennatule épineuse. Pennatula spinosa. P. stirpe carnosä, bulbos4; rachi dorso lœvi; pinnis margine incrassalo, verrucoso, crispo ; nervis pinna- rum eæsiccalione prominulis, spinæ[ormibus. Pennatula spinosa. Soland. et Ell. p. 62. Pennatula grisea. Lin. Boadsch. mar. t. 9. f. 1. 3. Esper. Supp. 2. t. 1. A. Seba. Mus. 3, t. 16. f. 8. à, b. * Delonchamps. loc. cit. * Pennatula grisea. Blainville. Faune francaise. pl. 1. Man. d'actin. p. 516. pl. 89. f. 1. * Delle Chiaje. op. cit. pl. 31. f. 1. 3. Mus. n° Habite la Méditerranée. Lalande. Celle-ci n'est ni plus ni moins épineuse que la précédente; et l'une et l’autre ne le sont que lorsque, retirées de l'eau, leurs pinnu- les, en se séchant, subissent un retrait qui fait saillir les nervures cartilagineuses et sétacées des plis, Néan- moins celle dont il s’agit ici, a un aspect particulier ; ses pinnules sont nombreuses, serrées , imbriquées , à bord polypifère, épais, charnu, crépu, verruqueux. Cette pennatule est très-brillante dans les eaux pen- dant la nuit. 5. Pennatule argentée. Pennatula argentea. P. angusto-lanceolata, prælonga; stirpe lœvi tereti; pinnis creberrimis, imbricatis, dentatis. Pennatula argentea. Soland. et Ell. p.66. €. 8.f, 1. 3. Esper. Supl. 2. t. 8. Shaw. Miscellan. 4. t. 124. * Delonchamps. loc. cit. * Pennatula grandis. Blainville. Man. d’actin. p. 5r7. Mus. n° Habite l'océan des Grandes-Indes. Cette espèce est fort remarquable par sa forme allongée et par ses pinnules courtes, très-nombreuses. Elle répand la nuit beaucoup de clarté dans la mer. 6. Pennatule flèche. Pennatula sagitta. P. stirpe filiformi; rachi brevi, distichè pennato ; pin- nis filiformibus ; apice nudo. Pennatula sagitta. Lin Amœæn. Acad. 4. tab. 3. F. 13. Soland. et Ell. p. 64. Ellis. act. angl. 53. tab. 20. f. 16. 2. eadem ? rachi longiore, apice dilalal&, subemargi- nalà. Pennalula sagitta. Esper. Supp. 2. tab. 5. Habite. On dit qu'on l'a trouvée ayant sa base enfoncée dans la peau du Lophius histrio. Pallas, doutant de son genre, n'a point voulu mentionner cette espèce. Je ne la cite que pour indiquer les figures publiées par Esper. * Cet animal est une Lernée. HISTOIRE DES POLYPES, RÉNILLE, (Renilla.) Corps libre, aplati, réniforme, pédiculé ; ayant une de ses faces polypifère, et des stries rayon- nantes sur l’autre, Polypes à 6 rayons (1). Corpus liberum, complanatum, reniforme, stipi- tatum ; uno lalere polypifero : altero radiatim striato. 2 Polypitentaculis senis radiati. Ozservarrons. —Si l’on allonge et soude ensemble toutes les pinnules d’une Pennatule, de manière que de leur réunion résulte une plaque verticale, ar- rondie, réniforme, et soutenue sur un pédicule, on aura alors la forme très-particulière denotre Aénille. Cette forme cependant s'éloigne beaucoup de celle des Pennatules ; car, dans la Rénille, l'on ne trouve plus de pinnules séparées, polypifères en leur bord supérieur; mais une seule aile verticale, aplatie, réniforme, ayant une de ses faces couverte de Po- lypes, tandis que l’autre n'offre que des stries fines, serrées el rayonnantes. La nature n'a sûrement point passé à cette forme isolée pour une seule espèce , et probablement l’on en découvrira d’autres très-avoisinantes, qui con- firmeront la convenance de l'établissement de ce genre. ! À Voici la seule espèce connue qui appartienne à ce genre. ESPÈCE. Rénille d'Amérique. Renilla americana. Pennatula reniformis. Soland. et Ell. p. 65. Pall. Zooph. p. 374. Shaw. Miscell. 4. t. 139. Ellis. Act. Angl. vol. 53.t. 19. f. 6. 10. * Delonchamps. Encyclop. p. 668. * Schweigger. Beobachtungen. pl. 2. fig. 10 et 11. * Blainville. Man. d'actin. p. 518. Habite les mers d'Amérique. Couleur rouge. + Ajoutez le Renilla violacea. Quoy et Gaym. Voy. de l'Uranie. pl. 86. fig. 6-8. VIRGULAIRE. (Virgularia.) Corps libre, linéaire ou filiforme, très-long, en- touré en partie de pinnules embrassantes et polypi- fères, et contenant un axe subpierreux. Pinnules nombreuses, petites, distiques, trans- verses , arquées , embrassant ou entourant le rachis, à bord supérieur polypifère. Corpus liberum, lineare vel filiforme, longissi- mum, pinnulis amplexantibus et polypiferis obval- latum ; axe sublapideo. (1) I paraît bien certain que le nombre des tentacules est de 8 comme chez tous les autres Polypes de celte famille, E. ENCRINE. 38 Pinnæ numerosæ, parveæ , distichæ, transverse, arcuatæ, rachidem amplexantes vel obvallantes ; margine superiore polypifero. Ogservarions.—Quoique les 7irgulaires tiennent de très-près aux Pennatules par leurs rapports, elles n'en ont ni la forme générale, ni l'aspect, ni les ha- bitudes , ni le même mode d’existence. On voit les Pennatules flotter vaguement dans les eaux ; tandis que les Virgulaires se trouvent en par- tie enfoncées dans le limon ou dans le sable, leur partie chargée de pinnules s’élevant dans l’eau pour faciliter la nourriture des Polypes. La Pennatule, munie dans sa partie supérieure de pinnules étendues , ouvertes et qui s'écartent de la tige, ressemble à une plume à écrire ou à une flèche ; tandis que la Zirgulaire, offrant un corps gréle, fort allongé, muni de pinnules petites, nom- breuses, transverses , embrassant ou entourant la tige, ressemble plus à une verge ou à une baguette qu’à une plume. ESPÈCES. 1. Virgulaire à ailes lâches, Vérgularia mirabilis. F. stirpe filiformi; rachi distichè pennata; pinnis transversis, arcualis, laxis, margine polypiferis. Pennatula mirabilis. Mull. Zool. dan. p.11. tab. XI. * Delonchamps. Encyclop. p. 780. * Blainville. Man, d’actin. p. 514. pl. 90. fig. 5. Habite la mer dela Norwége, dans les anses des côtes. Cette espèce, observée sur le vivant par Muller, qui en a donné la description et une belle figure, peut être considérée comme très-connue. Or, elle n'a certaine- ment rien de commun avec le Pennatula mirabilis de Pallas que nous possédons au Muséum, et dont j'ai fait la première espèce du genre Funiculine, Quoique voisine du Pennatula juncea, qui fut con- fondue avec le Pennatula mirabilis, cette Virgulaire en paraît très-différente, étant moins longue, à pinnu- les beaucoup plus grandes, plus lâches, et moins nom- breuses. 2. Virgulaire joncoïde. V’irgularia juncea. F. stirpe filiformi, rectà, longissimê ; basi vermiformi, crassiore ; pinnis rugæformibus, obliquè transver- sis, minimis ; creberrimis rachi adpressis. An pennalula mirabilis ? Lin. Soland, et Ell. p. 63. Mus. ad. fr. £. 19. . 4. Ellis. Act. angl. 53. t. 20. fr. 17. Pennatula juncea. Esper. Suppl. 2. t. 4. f. 1. 2. 4.5.6, * Delonchamps. loc. cit. * Cuvier. Règne anim. 2° édit. t. 3. p. 318. * Blainville. Man. d'actin. p. 514. Mus. n° Habite l'océan européen, etc. Rien n’est plus embrouillé et plus difficile à éclaircir que la synonymie de cette espèce. En ayant sous les yeux plusieurs exemplaires en bon état, je vois qu'elle est très-diférente du Pennatula mirabilis de Pallas, qu’elle diffère ainsi de le Pennatula mirabilis de Muller, et qu'elle n'est réellement point la même que le Pennatula juncea de Pallas, qui est néanmoins celle qui s'en approche le plus. La Virgulaire joncoïde a une tige grêle, filiforme, longue de trente à trente-deux centimètres, un peu contournée et épaissie inférieurement. Cette tige est garnie, dans les trois quarts de sa longueur, de rides transverses , très-nombreuses, en demi-anneaux, ser- rées contre le rachis, et qui paraissent disposées sur deux rangées longitudinales. Ces rides, noduleuses en leur bord, sont des pinnules polypifères, très-petites et embrassantes. Elles laissent à nu un côté de la tige dans toute sa longueur. L'osselet pierreux de cette Virgulaire est atténué aux deux bouts. 5. Virgulaire australe. Zirgularia australis. Ê7. osse lapideo, tereli-subulalo ; extremitale crassiore, truncatà. Sagitta marina alba. Rumph. Mus. p. 43. n° 1. et Amb. 6. p. 256. Seba. Mus. 3.t. 114. f. 2. * Delonchamps. Encyclop. p. 781. Mus. n° Habite l'océan des Grandes-Indes. Je ne connais de cette Virgulaire que son axe pierreux, dont le Muséum pos- sède beaucoup d'exemplaires. Cet axe offre une ba- guette cylindrique-subulée, fort longue, blanche, droite, cassante, tronquée à son extrémité la plus épaisse , et qui présente des stries rayonnantes à sa tron- cature. Probablement la tige qui contenait cet axe était gar- nie à l'extérieur de pinnules transverses, semi-annulai- res, scrrées contre le rachis, et analogues à celles de l'espèce ci-dessus : ce sont, en effet, les franges va- riées de rouge , de jaune et de blanc, dont parle Rum- phius. Néanmoins l'axe de cette Lige, étant différent de celui de la Virgulaire joncoïde, autorise à distinguer provisoirement celle-ci. On trouve, dit-on, les baguettes de notre espèce en partie enfoncées dans le sable, dans une situation ver- ticale , et ayant la pointe en bas. Si cela est, Seba s'est trompé en les représentant fixées sur une pierre, la pointe en haut. \ * Cuvier assure que le F'irgularia australis de Lamarck n’est pas différente du Juncea. (Règne anim. 2€ édit. t. 3. p. 318.) ENCRINE, (Encrinus.) Corps libre, allongé, ayant une tige cylindrique ou polyèdre, ramifiée en ombelle à son sommet. Axe intérieur articulé, osseux ou pierreux. Rameaux de l’ombelle chargés de Polypes dispo- sés par rangées. Corpus liberum, elongatum; caule tereti s. polyedro, apice in umbellam ramoso. Axis centralis , osseus vel lapideus, articulatus. Ramiumbellæ Polypis seriatim dispositis onusti. Onsenvarions.— Les Æncrines sont éminemment distinguées des Pennatules et des autres genres de l'ordre des Polypes flottants, par l'axe articulé de leur tige et de leurs rameaux; caractère qui leur est ex- clusivement propre. On ne saurait maintenant douter que ce que l’on nomme, dans les collections, Æncrinites ou Pal- miers marins, ne soit les restes des animaux com- posés dont il s’agit, restes qu'on ne trouve commu- 386 nément que dans l'état fossile, dans les terrains d'ancienne formation, et dont on ne rencontre presque toujours que des individus frustes ou in- complets, où que des parties séparées. La tige des Zncrines offre un axe articulé, Je plus souvent pierreux, et recouvert d’une chair qui parait peu épaisse. Ce sont les articulations pier- reuses de cet axe, que l’on trouve le plus souvent séparées les unes des autres, qui constituent les Pierres étoilées, les Trochiles et les Entroques que l'on voit sous ces noms dans les cabinets d'histoire naturelle, et dont il est fait mention d'une manière fort obscure dans différents ouvrages qui traitent des fossiles. Non-seulement les Æncrines forment un genre particulier, très-distinct des autres Polypes flottants, par leur tige articulée, mais il parait que ce genre est très-nombreux en espèces ; car les colonnes que forment les Zntroques que l’on voit dans les collec- tions , sont très-diversifiées entre elles. Les unes, en effet,sont cylindriques, soitlisses, soittuberculeuses; ! les autres sont anguleuses , à quatre , Ou cinq, ou dix pans, et présentent en outre une multitude de par- ticularités qui distinguent les espèces et montrent qu'elles sont nombreuses. De presque toutes ces espèces, on ne connait que des portions de la colonne pierreuse et articulée, qui constitue leur axe; et toutes ces portions sont dans l’état fossile. On fàt resté dans l'incertitude sur l'origine des Pierres étoilées, des Entroques, etc., qui composent ces colonnes pierreuses, si l'on ne füt parvenu à retirer de la mer une Æncrine vi- vante et complète; et quoique celle-ci, que lon conserve au Muséum, soit une espèce particulière, elle nous a suffisamment éclairés sur la nature et le véritable genre des autres. On a lieu de penser que les Æncrines habitent principalement les grandes profondeurs des mers, et quoique ce soient des corps libres, il parait qu’elles flottent moins dans le sein des eaux, ou du moins qu'elles se rapprochent moins de la surface de la mer que les Pennatules, puisque les occasions de les saisir sont si rares. Les Encrines se rapprochent de, l'Ombellulaire par leur ombelle terminale et polypifère ; mais leur tige et leurs rameaux articulés, enfin la disposition des Polypes qui forment des rangées sur les rameaux de l'ombelle, les en distinguent fortement. ESPÈCES. Â. Encrine tête de Méduse. Encrinus caput Me- dusæ. E. stirpe pentagonä, articulaté, ramis simplicibus verticillatà ; umbellæ radis triparlito- dichotomis. Jsis asteria. Lin. Ellis. Encr. 1764. tab. 13. f. 14. P’orticella. Esper. Suppl. tab. 3. 6. Guett. Act. Paris 1755 (pl. S: 9 et 10). Act. Angl. 52. t. 14. * Palma animal. Parra. Descripeion de diferentes piezas de Historia natural. tab. 70.p. 191. * Pentacrinus caput Medusæ. Miller. Crinoidea. p. 46. cum tab. 1.11. * —Schloth. Nachtr. IT. p. 104. tab. xxx. f. 2. * Encrinus caput Medusæ. Blainville. Man, d'actin. p. 254. HISTOIRE DES POLYPES. Habite l'océan des Antilles. Cette belle Encrine, qui fut longtemps la seule connue qui ne soit pas fossile, a été péchée aux environs de Ja Martinique, et déposée dans le cabinet de madame de Boïs-Jourdain, d’où, après avoir passé dans celui de Joubert, enfin dans le mien, elle se trouve maintenant dans la collection du Muséum, M. Dufresne en a vu une autre à Londres qui , de même, n’est pas fossile. 9. Encrine lis de mer. Æncrinus liliiformis. JL. stirpe tereti, lævigalé, artliculaté ; umbella co= arctata; radiis bipartilis, Lilium lapideum. Ellis. Corall, t. 37. fig: K. Knorr. Petref: 1. t.xr. a, * Schlotheim. Petref. p. 334. * Vorticella rotularis, Esper. Zooph. Vortice, tab, 8, * Lily encrinite. Parkinson. Orig. remains, 11. * Tilesius naturbistorische abhundlungen und Erhauter- gungen besondersdie Petrefacten-kunde. pl. 7. fig. 1.8. * Encriniles moniliformis. Miller. Crin. p. 37. cum tab. *“ Pentacrinus Entrocha. Blainville. Man. d'actin. p. 257. pl. 28. f. 2. (l'auteur confond cette espèce avec le Pen- tacrinus caput Medusæ de Miller qui en est parfaite- ment distinct.) * Encriniles moniliformis. Goldfuss. Petref. p. 177: tab, zur. f, 8 et tab. zv. Habite. Se trouve fossile en Europe, dans les terrains d'ancienne formation. [Depuis la publication de l'ouvrage de Lamarck, les Encrines ont été étudiées avec soin et on s’est assuré que loin d’être des Polypiers rameux, char- gés de séries de Polypes, ces animaux sont des es- pèces d’Astéries ou plutot de Comatules, dont le disque se prolonge inférieurement en une tige arti- culée. ‘Ce n’est donc pas ici, mais dans la classe des Radiaires que ces êtres doivent prendre place. La structure d’une Encrine qui vit sur les côtes de l'Irlande a été examinée par M. Thompson; et MM. Miller, Goldfuss, et quelques autres natura- listes ont décrit un nombre fort considérable d’es- pèces fossiles qui présentent entre elles des diffé- rences assez importantes pour motiver la division de ce groupe en plusieurs genres. M. Miller a proposé de désigner cette famille d'animaux radiaires sous le nom de CRINOIDEA, auquel M. de Blainville a substitué celui d’Astéren- crinides fixes; quelques naturalistes préfèrent celui d’Encrinoïdiens. Quoi qu'il en soit, on peut carac- tériser ce groupe de la manière suivante. F Animaux radiaires ayant le corps régulier, plus au moins bursiforme, pourvu de cinq rayons arti- culés et pinnés, d’une bouche centrale, d’une ca- vité viscérale et d’un anus distinct, et portés sur une tige articulée fixée par sa base. La distinction des genres repose principalement sur la disposition des diverses pièces solides qui se réunissent entre elles pour former l'enveloppe solide” PENTACRINITE. 587 de ces animaux; et, pour introduire de la précision dans les phrases caractéristiques de ces groupes, il a été nécessaire de donner à ces pièces des noms particuliers. La tige est la portion étroite et basilaire qui fixe l'animal au sol ct ressemble à un pédoncule; elle se compose d’une série de disques, nommés quel- quefois des {rochites, qui s’articulent entre elles et présentent dans leur axe un canal central. Souvent celte tige est garnie d’appendices tentaculiformes et articulés qu'on nomme des rayons accessoires. A l'extrémité supérieure de la tige se trouve une espèce de cupule (calyz) qui sert à loger le corps de l'animal , et se compose de plusieurs rangées de pièces juxtaposées. La base de ce réceptacle, formée d'une rangée d'articles dont le nombre varie sui- vant les genres , est désignée par Miller et Goldfuss sous le nom de bassin (pelris); les pièces qui for- ment la partie supérieure de la cupule et qui sup- portent les rayons sont appelées par les mêmes au- teurs les pièces scapulaires (scapulæ), et on nomme pièces costales (costalis) celles situées entre ces deux rangées extrêmes; quand il s’en trouve deux rangées on les distingue en pièces costales primaires (ou in- férieures) el pièces costales secondaires (ou supé- rieures). Les rayons ou bras (brachia) sont les ap- pendices qui couronnent les bords de la cupule; on nomme quelquefois sains les premières divisions des rayons, doigts les divisions secondaires et fenta- cules lesramificalions terminales de ces appendices. On peut diviser cette famille en deux tribus prin- cipales, d’après le mode de réunion des pièces con- stituantes de la cupule, qui tantôt sont articulées entre elles à l’aide d’apophyses transversales per- forées, d’autres fois sont maintenues en contact par une membrane musculaire qui les recouvre. Les Encrinoïdiens qui présentent la première de ces dis- positions et qui sont désignés par Miller sous le nom de Æ. articulata, se rencontrent à l’état vivant et se trouvent à l’état fossile dans le lias, le calcaire ju- rassique et quelques autres terrains secondaires. Les Encrinoïdiens inarticulés sont plus anciens et se trouvent dans les terrains de transition et desédiment inférieur depuis le grès pourpré jusqu'au grès bi- garré. + Genre ruÿrocune. Phytocrinus. Corps régulier, circulaire, recouvert ou entouré d’une sorte de cupule solide, composé d’un bassin indivis, entouré d'une rangée de rayons accessoires, et surmonté de deux rangées de pièces costales et d'une rangée de pièces scapulaires , séparées par 5 pièces costales accessoires. Dix rayons simples, pinnés dans toute leur lon- gueur et placés par paires. Tige cylindrique articulée et sans rayons acccs- soiress Ozservarrons. — La face supérieure de l'espèce de cupule qui renferme le corps de l’animal est garnie de 5 valves semblables à des pétales autour des- quelles s'insèrent les rayons; ces valves sont suscep- tibles de s'écarter ou de se rapprocher de manière à fermer le passage; au-dessous d'elles se trouvent des tentacules mous, mais d’une structure analo- gue à celle des rayons, et au centre de l'espace qu'ils occupent, on voit l'ouverture buccale. Sur les côtés du corps, au-dessous de l'insertion des valves et à la base de l'axe des pièces du bras, il existe une autre ouverture tubulaire et contractile qui est l’a- nus. Enfin la tige , de même que les autres parties solides, est revêtue extérieurement d’une membrane continue délicate et contractile. Dans le jeune âge les rayons n'existent pas encore, ct l'animal res- semble alors à une petite massue fixée par une base élargie et donnant issue par son sommet à quelques tentacules transparents. Par les progrès de l’âge les rayons se ramifient quelquefois. 1. Phylocrine d'Europe. Phytocrinus Europœus. Blain. Pentacrinus Europæus. Thompson. Mem. on the Pent. Europ. (broc. in-4° Corke 1827) pl. 1 et 2. Phytocrinus Europæus. Blainville. Man. d'actin. p. 255. pl. 27. Ê. 1. 8. (d’après les pl. de Thompson.) T GENRE ENCRINE. Æncrinites. (Miller.) Cupule composée de pièces articulées entre elles; bassin de 5 articles alternant avec les 5 pièces cos- tales primaires, qui supportent le même nombre de pièces costales secondaires, surmontées à leur tour par. 5 pièces scapulaires et unies latéralement. Dix rayons portant chacun deux branches tenta- culées. Tige cylindrique, subpentagonale vers le haut, ct traversée par un canal cylindrique. Surfaces arti- culaires des trochites présentant des stries radiaires. Point de rayons accessoires à la tige. Onservarroxs.—Ces Encrinoïdiens ne se trouvent qu'à l’état fossile dans le calcaire coquillier. ESPÈCE. Encrine lis de mer. Æncrinus lilüformis. (Voyez ci-dessus pag. 386.) + GENRE PENTACRINITE, Pentacrinites. (Miller.) Cupule formée de pièces articulées entre elles; 388 bassin de % articles, alternant avec les 5 premières pièces costales ; pièces costales secondaires surmon- tant celles-ci; 5 pièces scapulaires surmontant les pièces costales secondaires et libres latéralement. Dix rayons binaires, se subdivisant en deux bran- ches portant des rameaux tentaculés. Tige pentagonale traversée par un canal cylin- drique; surface articulaire des trochites marquée d’une empreinte pentapétaloïde , entourée de stries rayonnantes. Rayons accessoires de la tige verticellés. , Osservarions. — Ce groupe remarquable d'Encri- noïdiens n’a pas été détruit en entier par les der- nières révolutions du globe; onen trouve une espèce de grande taille dans la mer des Antilles. À l’état fossile, on le rencontre dans le lias et le calcaire ju- rassique. Les caractères assignés par M. de Blainville à son genre Encrine sont applicables à ce genre, tandis que ceux que ce zoologiste indique comme propres au genre Pentacrine appartiennent au genre En- crine de Miller. ESPÈCES. 1. Pentacrinite tête de Meduse. Caput Meduscæ. (Voyez ci-dessus pag. 386). 9. Pentacrinite briarée. Pentacrinites briareus.Mil- ler. P. column acutangulà ; articulis lævibus alternis mi- noribus; areis glenoidalibus angustè lanceolatis; striis marginalibus subtilissimis abbreviatis. Parkinson. Org. remains. II. tab. 7. f. 15. 18. tab. 18. f. 1.3. P. Brilannicus. Schloth. Petref. p. 328 — Nacht. II. pl. 105. tab. xxx. fig. 1. P. Briareus. Miller. Crin. p. 56. cum tab. 1. nr. Blainville. Man. d’actin. p. 257. Goldfuss. Petref. p. 168. tab. 4r. f. 3. a. m. et f. 8. Edwards Allos. Règne animal de Cuvier. Zooph. pl. 7. fig. 1. Lias d'Angleterre, etc. 3. Pentacrinite subangulaire. Pentacrinites suban- guluris. Miller. P. columnà subangulatà ; articulis lævibus alternis mi- noribus ; areis glenoidalibus obovatis. À Parkinson. Org. rem. 11. tab. xurr. F. 48. 51 et 60. Miller, Crin. p. 59. cum tab. r. et x. Schloth. Nachtr. IL. p. 166. tab. xxx, f, 2. Blainv. Man. d'actin. p. 258. Goldfuss. Petref. p. 171.tab. rar. fig. 1. @. 10. Lias de l'Angleterre, du Wurtemberg, etc. 4. Pentacrinite basaltiforme. Pentacrinites basalti- formis. Miller. P. columné acutè quinquangulari, lævi vel granulaté ; articulis æqualibus; areis glenoideis obovalis, an- gustis ; lineis marginalibus grossis remotis, laterali- bus longioribus subarcualis. Parkinson, Org. rem, II, tab, 13, f. 54. HISTOIRE DES POLYPES. Miller. Crin. p.62. cum tab, Blainville. op. cit. p. 258. É Schloth. Nachtr. IL. p. 106, Lab. xxx. f. 3. Goldfuss. Petref, p. 172. tab. zur. f. 2. a. 7. Lias d'Angleterre, ete. 5. Pentacrinite scalaire, Pentacrinites scalaris, Goldf. P. column oblusè quinquangulari vel carinalä, lœvi vel granulatä; articulis subæqualibus; areis gle- noidalibus lanceolatis ; lineis marginalibus grossis, reclis. Parkinson, Org. rem. IL. (ab. 13. f. 57. 64. 66 et tab, 17. f. 6.8, Goldfuss. Petref. p. 173. tab. mr. fig. 3 et tab, vx. f. 10. Se trouve avec les précédentes. 6. Pentacrinite sanglée, Pentacrinites cingulatus. Münster. P.columné obtusè quinquangulari; articulis cost& trans- versa aculé alternè elaliori cinelis; areis glenoidali- busovalibus, marginis lineis grossis, lateralibus mediis elongatis, utrinque concurrentibus. Goldfuss. Petref. p. 174. tab. zur. f. 1. @. L. Calcaire jurassique de Baireuth. 7. Pentacrinite pentagonale. Pentacrinites pentago- nalis, Goldf. UP. columnà subtereli lævi ; arliculis æqualibus ; areis glenoideis cuneiformibus ; lineis marginis lateralibus brevissimis, transversis, subparallelis, apicalibus longioribus divergentibus. Goldf. Petref. p. 175. tab. zur. fig. 2. a. g. Calcaire jurassique; Baireuth, Wurtemberg et France. 8. Pentacrinite monilifère. Pentacrinites monilife- rus. Münster. P. columné oblusè quinquangulari; articulis æquali- bus, annulis granulatis cinclis; areis glenoïdalibus cuneiformi-obovalis ; lineis marginis lateralibus ra- ris, grossis, continuis, transversis, apicalibus diver- gentibus. Goldf. p. 195. tab. zur. f. 3. Lias de Baireuth. 9. Pentacrinite subcannelée. Pentacrinites subsul- catus. Münster. P. columné obtusè quinquangulari, quinquesulcalà ; articulis lœvibus æqualibus ; areis glenoidalibus obo- valis; lineis marginis lateralibus raris, grossis, con- tinuis, transversis, apicalibus divergentibus. Goldf. Petref. p. 175. tab. zur, Ê. 4. a. e. Même localité, 10. Pentacrinitesubeylindrique, Pentacrinites sub- teres. Münster. P. columnä sublereti lœvi; articulis conformibus mar- gine subincrassatis; areis glenoidalibus cuneiformi- bus ; marginis lineis lateralibus subtilissimis, trans- versis, concurrentibus, apicalibus grossis annulum radiatum efjicientibus. Goldf. Petref. p. 156. tab. zur. Ê. 5. a. g. Calcaire jurassique, Baireuth, Wurtemberg. EUGÉNIACRINITE. 589 + Ajoutez P. dubius. Goldf. op.cit. p. 176. tab. wrr. f. 6, et P. priseus. Goldf. p. 16. tab, zur, €. 7. @. 6, T GENRE ArIOCRINITE. Apiocrinites. (Miller.) Cupule formée de pièces articulées entre elles; bassin composé de 5 pièces subcunéiformes: pièces costales inférieures au nombre de 5, alternantes avec les précédentes ; 5 pièces costales supérieures, sur- montant les premières, portant 5 pièces scapulaires. Tige cylindrique ou ovalaire, grossissant vers le sommet et traversée par un canal cylindrique. Rayons accessoires nuls ou épars. Rayons brachiaux au nombre de dix, réunis deux à deux à leur base, mais libres , tentaculés et com- posés d’une seule série d'articles, dans le reste de leur étendue. Osservarrons. Ce genre n’a été trouvé qu’à l’état fossile el dans des terrains supérieurs au lias. La plupart des espèces appartiennent à la forma- tion jurassique. M. Defrance avait, antéricurement au travail de M. Miller, distingué ces Encrinoïdiens sous le nom générique d’Astropoda. ESPÈCES. 1. Apiocrinite rond. Apiocrinites rotundus. A. calyce cum trochitis terminalibus repentè incrassa- dis conlinuo , obconico. Pear Encrinite, Park. Org. rem. t. 2. pl. 16. f. 11. 14. Astropoda elegans. Def. Dict. des se. nat. {. 14. all. pl. 14. fig. 3.3 a. Encrinus Parkinsonii. Schlot. Petref. p. 332. Nach. tab. xxiv. f. 2. a. f. Apiocrinites rotundus. Mill, Crinoidea. p. 18. pl. 1. a. 7. Pear Encrinite, Cumberl. Reliquiæ conservatæ. pl. 1, 6 et 12. Blainv. Man. d'actin. p. 250. Goldf. Petref. p. 18r. tab. zvr. f. R. z. Des couches argileuses moyennes et supérieures de la for- mation jurassique. Allemagne, Alsace et Angleterre. 2. Apiocrinite allongé. Apiocrinites elongatus, A. calyce cum column& trochitis terminalibus sensim incrassalà obconoide& continuo. Mill. op. cit. p. 33. Encrinus orthoceratoides. Schlot. Petref. p. 334. Nachtr. 1. p.g1. tab. 24.f. 1, a.f. Apiocriniles elongatus. Goldf. op. cit. p. 183. Lab. vvr. f.2.a.h. Des couches corallifères supérieures du calcaire jurassique de la Suisse, de l'Alsace et de la Normandie. 3. Apiocrinite rosace. Apiocrinites rosaceus. Æ. calyce campanulato columnæ apice modicè incras- salæ imposilo. Schlot. Nachtr. 11. p. 90. tab. 23. f. 4. Goldf op. cit. p. 183. Lab. Lvr. F. 3, a. t. Calcaire jurassique supérieur, Suisse, Wurtemberg et Alsace. DE LAMARCK, T, !, 4. Apiocrinite nèfle, Aprocriniles mespiliformis. A. calyce cupulæformi, columnæ apice vix incrassatæ imposilo. Encrinites mespili{ormis. Schlot. Petref. p.332. Nachtr. 2. P. 90. tab. 23. fig. 3. a. f. Apiocrinites mespiliformis. Golf, op. cit. p. 184. (ab. Li. fig. 1. A. $, Calcaire jurassique supérieur du Wurtemberg. 5. Apiocrinite de Miller. Apiocrinites Milleri. A. calyce discoideo, obtusè quinquangulari, columnæ apice vir incrassalæ imposilo. Encrinus putus. Schlot. Petref. p- 339. Encrinus Milleri. Schlot, Nachtr. 11. p. 89. tab. 33. f.2.a.f. Apiocrinites Milleri, Goldf. p.185. tab. 57. fig. 2. Calcaire jurassique supérieur du Wurtemberg. 6. Apiocrinite elliptique. Apiocrinites ellipticus. A. calyce cum column& apice sensim incrassat& cylin- dric& vel subclavatà continuo. Bottle Encrinite, Parkinson. op. cit. tab. 13. f. 75 et 76: Strait Encrinile. Park. loc. cit. fig. 34 et 35 (un jeune individu non développé). Staghorn Encrinite. Park loc. cit. fig. 3r. 38. 39 (base de l'Ap. elliptique). Apiocrinites ellipticus. Mill. op. cit. p. 33. pl. ÆEncrinites ellipticus. Schlot. Nachtr. p. 93. tab. 25. pl. 4. Apiocriniles elliplicus. Goldf. op. cit. p. 186. tab. 57: fig. 32. Blainv. Man. p. 259. Craie; Angleterre, Belgique et Westphalie. + Ajoutez A. flezuosus. Golf. op. cit. p. 186. pl. 57. fig. 4; et 4. obconicus. Goldf, op. cit. p. 187. pl. 57. fig. 5. + GENRE EUGÉNIACRINITE. Æugeniacrinites. Cupule formée de pièces articulées entre elles ; bassin formé par le premier article de la tige élar- gie; pièces costales au nombre de 5, quelquefois de 4; pièces scapulaires et rayons inconnus. Tige cylindrique, traversée par un canal central cylindrique, et formée supérieurement par des arti- cles cylindriques, allongés, et élargis vers le haut. Osservariows. Ce genre, encore imparfaitement connu, à été rangé par M. Miller dans une division particulière de ses Crinoïdes, caractérisée par la soudure des pièces basilaires de la cupule avec la tige; mais M. Goldfuss a constaté que leur struc- Lure ne diffère pas essentiellement de celle des autres Encrinoïdiens articulés. On n’a pas trouvé d'Eugé- niacrinites à l'état vivant; à l’état fossile on les rencontre dans le calcaire jurassique. ESPÈCES. 1. Eugéniacrinite caryophyllée. Æugeniacrinites caryophyllatus. Goldfuss. E. calyce erecto, subturbinato, apice infundibuliformi- excavalo, busi plano; columné læœvi, articulorum facie glenoide&, maryine punctatà. 25 390 Caryophyllite. Knorr. pl. 26. fig. 20. Clave encrinite. Vark Org rem. 11. pl. 13. fig. vo. Encrinites caryophyllites. Schlot, Petref. p. 332; Nachtr, p. 86. n. p.19. pl. 26. fig. 5. Lugrniacrinites quinquangularis. Mill, Crin. p. rur. cum lab Goldf. Petref. p. 163. pl. r. fig. 3. a. r. Atlas ‘du Règn. anim. de Cuvier. Zooph. pl. 8. fig. 6. Dans le calcaire jurassique de la Suisse, du Wurtemberg. 2. Eugéniacriniteinclinée. Zugeniacrinites nutans. Goldfuss. Œ. calyce nulante penlagono, subturbinato-depresso utrinqur infundibuliformi-exravato; colum à lævi, trochitarum facie glenoideà margme radiatà. ÆEncrinites caryophylltes. Schlot. Nachtr, 11. p. 102. pl. 8. fig. 6, b. h. Goldf. p. 164 pl 50. fg 4 @.s. Atlas de Règne anim. de Cuv. Zooph. pl. 8 fig. 5. Calcaire jurassique de la Suisse, ete. 3. Eugéniacrinite comprimée. Æugentiacrinites compressus. Goldfuss. à E calyce nutinle. drscoïdeo, utrinque infundibuliformi- excavalo; column& subcompressà lævi vel asperé ; facie tro: h'iarum glenoideà& radial& costalium mar- gine crenalé. Goldf. Petref, p. 164. pl. 5. fig. 5. Calcaire jurassique du Wurtemberg et de Baireuth. &. Eug‘niacrinite pyriorme. Eugenracrinites py- riformis. Münster. Æ culyce pyriform, apicetrunealo, patellæformi-exca- valo , hasi subretuso ; columré tenui. Goldf Petref. p. 165. tab. 1 fig. 6. a. e. Calcaire jurascique de la Suisse et des environs de Vérone 5. Eugéniacrinite moniliforme. Æugeniacrinites moniliformis. Münster. £. culyce..….; columnà monil formi ; facie trochilarum glenoideà , margine radiutà. Schenchzer Natur. 1v. fig. 154. Guldf. Petref. p.165 tab. 1x. fig. 8. a. m. Calcaire jurassique de Baireuth et de la Suisse. 6. Eugéniacrinite de Hofer. Æugeniacrinites Ho- feri. Münster, E. calyce…., column@ moniliformi ; facie trochitarum glenoideà, lœvi, centrum versus nodulis quinque vel pluribus notatà. } Knorr.tab 36 fig.5. 6. Goldf. Petref. p. 166 tab.rx fig.9 «. m. Calcaire jurassique de la Suisse près de Streilberg. % GENRE SsoraNocrINITE. Solanocrinites. (Goldfuss.) Cupule formée de pièces articulées entre elles; bassin de 5 articles; pièces scapulaires et rayons inconnus. Tige très-courte, pentagonale, traversée par un canal pentagonai-et rugueux, radiée à sa base, creusée sur les côtés de peliles cavités articulaires HISTOIRE DES POLYPES. pour les rayons accessoires, et formée de trochytes soudées ensemble. Ogsenvariows. Ce genre, fondé par M. Goldfuss sur quelques fossiles du calcaire jurassique du Wur- temberg, semble établir le passage entre les Penta- crines et les Slellérides libres. ESPÈCES. 1. Solanocrinite à côtes. Solanocrinites costatus. Goldfuss. S.columné turbinaté. longitudinaliter decem vel quin- quedecem costata ; pelu's arliculis linearibus. Goldf, Petref. p. 167. tab. v. f. 7. a. /f. et tab, vr. f, 2. a. b. Calcaire jurassique des montagnes du Wurlemberg. 2. Solanocrinite à fosseties. Solanocrinites scrobi- culatus. Münster. S. col'umn& obconicâ, supernè quinquangulari, infernè subtereti; peluis articulis bnearibus. Scheuchzer Helv: 111. p 328. fig: 167. Goldf Petref. p. 167. tab. r.f 8 a f. Calcaire jurassique près de Streilberg et Thurn. 3. Solanocrinite de Jæger. Solanocrinites Jægeri. Goldfuss. 8. column&. .; pelvis articulis dilatatis, lateraliter con- niven 1bus, basi sulco petaloïleo impressis. Goldf. Petref. p. 168. tab. L, fig. 9.a. ec. Calcaire jurassique de Bayreuth. + GENRE PorÉRIOCRINITE. Poteriocrinites. (Miller.) Cupule semi-arliculée; (?) bassin composé de 5 pièces lamelleuses et pentagonales, surmontées de 5 plaques intercostales, hexagonales, formant une rangée au-dessus des précédentes el allernant avec elles; enfin une troisième rangée de 5 pièces scapu- laires alternant avec les précédentes, 5 rayons. Tige cylindrique, grele. traversée par un canal cylindrique et composee de petites trochÿles, dont les surfaces articulaires offrent des stries rayon- nantes. Rayons accessoires de la tige arrondis et épars. Onservarions. Dans la méthode de M. Miller, ce genre d'Encrinoidiens fossiles forme le Lype d’une division intermédiaire à ses Crinoîdes arti- culés et inarlicuiés. ler, en effet, les pièces qui for- ment la cupule ne s’articulent entre elles que par des saillies transversales, constituant des espèces de sutures, tandis que dans les genres précédents ces mémes pièces sont unies bien plus solidement; en outre dans les genres suivants elles tie sonL unies que par des liens musculaires. Ces fossiles ne se montrent aussi qe dans des terrains de formation antérieure à ceux qui renferment les Encrinoïdiens articulés, CYATHOCRINITE. D'après les observations de M. Phillips, il paraît que les pièces décrites par Miller et autres au- teurs, comme formant le bassin, sont des pièces costales et que le véritable bassin était probable- ment tripartite. Il a égalenient constaté que le canal central est peutagonal el non arrondi comme le pen- sait Miller (1). ESPÈCES. 1. Potériocrinite épais. Poleriocrinites crassus. Miller. P. calyce granulalo; marginibus articulorum striis transversalibus mugnis notatis. Mill. Crin, p. 68. cum tab. Schlot. Nachtr. 11. p 9%. Lab. xxv. fig. 2. Fleming. Brit. anim p 495. Blainv. Man. d'actin. p. 260. - Calcaire de montagne, Angleterre. 2, Potériocrinite grêle. Pofteriocriniles tenus. Miller, P. calyce levi; marginibus articulorum striis minulis notatis ; brachus d dactylis. Mili. Crin. p. 71. cum tab. Schlot. Nachtr p. 94. tab. xxv. fig. 3. Fleming op. cit. Blainv. Man. d'actin, p. 260. Edw. Atlas du Règn anim. Zooph. pl. 7. fig. 4. Calcaire de montagne. + Ajoutez le Poreriocrinus impressus. Phill. op. cit. p. 205. pl. 4 fig. 1. Le P. coneus. Phill pl. 4 fig. 3 7. — P. granulosus. Phill. pl. 4. 6g. 2, 4, 8,9, 10, ete. + GENRE PLarycRINITE. Platycriniles. (Miller) Cupule formée de pièces non articulées entre elles, mais adhérentes par des sulures musculaires ; bassin formé de 5 pièces inégales, patellhiformes et pentagonales; point de pièces costales ; 5 grandes pièces scapulaires ; 5 rayons. 1 Tige comprimée ou pentagonale, traversée par un canal cylindrique. Rayons accessoires de la tige épars et en petit nombre. Osservarioxs. L'absence des pièces costales pla- cées Ürdinairement entre la portion basilaire de la cupule (ou bassin) et la rangée des pièces scapu- laires auxquelles s’insèrent les rayons, donne à ces Encrinoïdes une forme toute particulière. Ces ani- maux se trouvent à l'état fossile dans les calcaires de transition. (1) Le second volume du bel ouvrage de M. Phillips sur la géoloyie du Yorkshire n'étant arrivé à Paris que postérieure- ment à l'impression des feuilles précédentes, uous n'avons pu meutionner les divers Polypiers fossilés nouveaux ou imparfai- (l : 591 ESPÈCES. 1. Platycrinite lisse. Platycrinites lævis. Miller. P. calyce lœvi, basi rotundato ; scapulis elongalis; mambus didactylis ; articulis column& hinc indè spi- nosis; facie glenoïde&, costà medià divisé. Park Org. rem.rt tab 17. F 12. Mill. Crin. p. 74 cum Lab. x et ur. Schlou. Nachtr. 11. p 94 tab. xxv. fig. 4. Cumb Trans. of the Geol soc. v. 5 pl. 5.fig.8. Goldf. Petref, p 188. tab. cvur. fig. 2.@.e. Fleming. Brit. anim. p. 496. Bronn. Lethæa gcogn. pl. 4 fig. 3. Phill. Geol, of Yorskshire. vol. 2. p. 204 pl. 3. fig. 14, 15. Edw. Atlas du Rèsn anim Zosph pl.7 fix. BY Calvaire de transition , de la Belgique et d'Angleterre. 9, Platycrinile rugueux. Plalycriniles rugosus. Miller. P. calyce rugis divergentibus vel nodülis notato, basi pluno; manibux tridactybs, columne articulis læ- vibus, obliquis; fucis gl'enoidet; cost4 med.à divisé. Mill. Crin p.79. cum lab. Sehlot. Nachtr. 11. p. tab 25. fig 6. tab. 26.fg. 1. Blainv Man. d'actin. p. 262. Goldf 189. tab. Lvur. fig 3. Phill. op. cit. p. 204. pl. 3. fig. 20. Calcaire de montagne, Angleterre. 5. Platycrinite déprimé. Platycrinites depressus, Goldfuss. P. calyce lœvi, basi convexo; scapulis transversis; marbus., column& .. Goldf p. 188 tb vvin. fig. 1. 4. 6. Calcaire de transition, Dusseldorf. + Ajoutez Platycrinites ventricosus. Goldf tab. svur. fig. 43 — P. pentangularis. Mill. Crin. p. 83 tab.; — P. tubereulatus. Mill p. 81. tab. Phill. p. 204 pl.3. — P.granulatus. Mill p.82. tab Phil pl 3. fig 16. — P. striatus.Mill. p. 32. tab. - P. microstilus. Phill. p. 204. pl 3 fig. 14. 15. — P. elliptieus. Phil. pl. 3. fig. 19,21. — P. laciniatus. Gilb. Phill. op. cit. pl 3. fig. 18. — P. gigas. Gb. Phill. fig. 22, 23. — P. elongatus. Gilb. Phill. pl. 3. fig. 24. 26.— P. contrac- tus. Gilb. Phil. pl. 3. 6g. 25. + GENRE cyATHocRINITE. Cyathocrinites. (Miller.) Cupule non articulée; bassin patelliforme, com- posé de 5 pièces ; 5 pièces costales dont 4 pentago- nales, et une cinquième hexagonale, intercalée entre les 5 pièces scapulaires; 5 rayons bimanes (ou à 2 divisions primitives). Tige cylindrique ou pentagonale, traversée par un canal cylindrique ou quinquélobé. Rayons accessoires de la tige, nombreux et épars, tement étudiés que ce savant fait connaître, il les rapporte , pour la plupart, aux genres Retepora, Millepora, Calamopora, Syriogopora, Cyathophyllum, Lithodendron et Turbinolia. 25* 592 Onsenvarrows. Ces Encrinoïdes se Lrouvent à l’état fossile dans les calcaires de transition, et ont de l'analogie avec le genre Apiocrinite qui ne se mon- tre que dans des terrains plus récents. ESPÈCES. 1. Cyathocrinite plan. Cyathocrinites planus. Mil- ler. C. calyce plano; column canali tereti vel pentagonali perforalà ; manibus multidactylis. Mill. Crin. p. 85. cum tab. Schlot. Nachtr. 11, p. 98. tab. xxvr. fig. 6. Fleming. Brit. anim. p. 495. Blainv. Man. d'actin. p. 260. Bronn. Lethæa geogn. pl. 4. fig. 6. Calcaire de montagne, Angleterre. 2, Cyathocrinite tuberculeux. Cyathocrinites tu- berculatus. Miller. C. calyce granulato ; columnä canal tereti perforaté ; brachiis auviliaribus sparsis, Mill. Crin. p.88. cum tab. Encrinus armatus. Schlot. Nachtr. 11. p. 98. tab. xxvr. f.5. €. tuberculatus. Goldf. p. 190. tab. cvnur. fig. 6. Blainv. Man. d'actin. p. 260. Atlas du Règn. anim. de Cuv. Zooph. pl. 8. fig. 2. . Calcaire de transition , Angleterre. 5. Cyathocrinite rugueux. Cyathocrinites rugo- sus. Miller. €. calyce castato ; costis interruplis, irregularibus, è basi et costalium centro radiantibus; column canali quinquelobo perforat&. Knorr. Suppl. tab. vir. fig. 5. Park. Org. rem. 11. tab. 15. fig. 4.5. Mill. Crin. p. 89. tab. Encrinus verrucosus. Schlot. Nachtr. p. 98. tab. xxvir. four Tortoise Encrinile. Cumb. Reliquiæ conservatæ. p. 17. pl. 8. n° 34. 38. C. rugosus. Blainv. Man. d’actin. p. 260. Goldf, Petref. 192. tab. mix. fig. 1. Calcaire de montagne. 4. Cyathocrinite géométrique. Cyathocrinites geo- metricus. Miller. C. calyce costalo; costis latis lanceolalis è basi et costalium radiantibus et conniventibus ; columnä… Goldf. Petref. p. 190. tab. Lvrr. fig. 5. Atlas du Règn. anim. Zooph. pl. 8. fig. 3. Calcaire de transition, près de Blankerham. 5. Cyathocrinite pinné. Cyathocriniles pinnatus. Goldf. C. calyce…; columné canali tereti perforat&, brackhiis auxiliaribus dislichis, bifidis. Plumose encrinites. Park. Org. rem. p. 224. Actiniocriniles ? moniliformis. Mill. Crin. p. 116. pl. suppl. fig. 9. C.pinnatus. Goldf. p. 190. tab. rvrur, F. 7. Bronn. Lethæa geogn. pl. 5. fig. 7. Mountain limestone, Angleterre, HISTOIRE DES POLYPES. 6. Cyathocrinite quinquangulaire. Cyathocrinites quinquangularis, Miller. C. calyce plano; columnä pentagon , canali quinque- lobo perforatà ; brachiüis ausiliaribus raris sparsis. Mill. Crin. p. 92. cum tab. Encrinus pentacrinoides. Schlot. Nachtr, 11. p. g9. tab. xxvir. F. 2, *“ Cyathocrinus quinquangularis. Phill. Geol. of York- shire, v. 2. p.206. pl. 3. fig. 80, 3r, 32. Mountain limestone , Angleterre. 7. Cyathocrinite pentagone. Cyathocrinites pen- tagonus. Goldfuss. | C. calyce.…, columnà pentagonä, canali quinquelobo perforatä; brachiis auxiliaribus numerosis, columnæ angulis imposilis. Goldf Petref. p. 192. tab. zx. fig. 2. Terrain diluvien de Groningue. + Ajoutez plusieurs espèces nouvelles, figurées par M. Phillips, dans le 2e vol. de sa Géologie du Yorkshire. + GENRE CARYOCRINITE. Caryocrinites. (Say.) Capsule inarticulée, bassin composé de 4 plaques; six pièces costales et six pièces scapulaires. Tige cylindrique non renflée, traversée par un canal cylindrique; rayons accessoires de la tige, cy- lindriques et épars. Osservarions. Ce genre. établi par M. Say, ren- ferme deux espèces qui diffèrent entre elles par le nombre des pièces interscapulaires et par la formedes pièces costales ; d’après ce naturaliste les rayons ou bras seraient au nombre de six, mais M. de Blain- ville n’en a trouvé que quatre. M. Say regarde ce genre comme intermédiaire entre lesCyathocrinites et les Actinocrinites de Miller. ESPÈCES. 1. Caryocrinite ornée. Caryocrinites ornatus. €. calycis articulis costalibus quatuor pentagonis, duo- busque hexagonis. Say. Journ. of the acad. of Philad. vol. 14. et Zool. Journ. vol.2.p. 311. pl. xr. fig. 1. Blainv. Man. d’actin. p. 263. pl. 27. fig. 5. Fossile trouvé dans l'argile, État de New-York. 2. Caryocrinite cuirassée. Caryocrinites loricatus. C. calycis articulis costalibus quinque pentagonis uni- que hexagono. Say. loc. cit. Blainv. loc. cit. Fossile de la même localité. + GENRE ACTINOCRINITE. ACtinocrinites, (Miller.) Cupule inarticulée; bassin composé de 3 pièces sur lesquelles reposent six pièces intercostales pri- SCYPHOCRINITE. maires, dont & hexagonales ei une pentagonale; 11 pièces costales et intercostales secondaires, sur- montées par les pièces scapulaires qui sont dix rayons bifurqués. Tige cylindrique, traversée par un canal cylin- drique. Rayons accessoires de la tige, épars. Orservarions. Se trouve à l'état fossile dans le calcaire de transition. ESPÈCES. 1. Actinocrinite à trente doigts. Actinocrinites tria- contadacty lus. Miller. A, calycis articulis radiato-costatis ; manibus tridac- Lylis; trochytis vel æqualibus in ambitu planis, vel angustioribus et latioribus alternrs convexis. Neve encrinile. Park. Org. rem. tab. 17. £. 3. Amphora.Cumberland Reliquiæ conservatæ, p. 37. pl. 3. fig. 3. 4. et pl. À. fig. 1. — Ejusdem. Trans. of the Geol. society. vol. 5. pl. 5. fig. 2.7. Encrinus loricatus. Schlot. Petref. p. 338; Nachtr. 11. P: 99- tab. 27. fig. 3. Actinocrinites triacontadactylus. Mill. Crin. p. 95. cum tab. vr. Blainy. Man. d'actin. p. 261. Goldf. Petref. p. 194. tab. zx. f. 6. Phill. Geol. of Yorkshire. vol. 2. p. 206, pl. 4. fig. 16. Atlas du Règn. anim. Zooph. pl. 8. fg. 1. Mountain limestone, Angleterre. 2. Actinocrinite polydactyle, Actinocrinites polydac- tylus. Miller. A. calycis articulis radialo-costatis ; manibus quadri- vel pentadactylis. Mill. Crin. p. 103. cum tab. 11. ÆEncrinus polydactylus.Schlot. Nachtr. 11.p. 100.tab. 27. F. 4. Bronn. Lethæa. pl. 4. fig. 4. Phill. op. cit. p. 206. pl. 4. fig. 17, 18. Mountain limestone, Angleterre. 3, Actinocrinite lisse, Actinocrinites lævis. Miller. A. calyce articulis lœævibus, in margine subplicatis; ma- nibus… trochylis conformibus, in ambilu planis vel convexis aul carinalis. Mill. Crin. p. 105. Encrinus dubius. Schlot. Nachtr. 11. p. 100. tab. xxviur. £ 2. Amphora. Cumb. Reliquiæ conservatæ. p. 36. pl. C. fig. 5. Actinocrinites lævis. Golf, p. 193. tab. rx. f, 3. 4. Aclinocrinite granuleux. Actinocrinites granula- tus. Goldfuss. A. calycis articulis granulatis; manibus… trochylis æqualibus vel majoribus, alternis in ambitu convexis. Goldf. Petref. p. 193. tab. vx. fig. 4. Calcaire de transition, Baireuth, Bonessicæ, + Ajoutez A. lesseracontadactylus. Goldf. (p. 194. tab. x. fig. 5); À. cingulatus. Goldf. (p. 195. tab. zx. £. 7); À. muricatus. Goldf, (p. 195. tab. zx. fig. 8); A,nodulus, Goldf, (p. 195, tab. urx, fig. 9), etc. 595 A. Gilbertsonü. Phill. op. cit. p. 206. pl, 4. fig. 19. — A. tessellatus. Phill. pl. 4. fig. 21. — A. globosus. Phill. pl. 4. fig. 26. 29. + GENRE mérocrinire. Melocrinites. (Goldfuss.) Cupule inarticulée; bassin formé de 4 pièces ; 5 pièces costales primaires, hexagonales, surmontées de 5 pièces costales secondaires, de même forme, entre lesquelles se trouvent 5 pièces intercostales hexagonales ; 5 pièces scapulaires hexagonales ; 5 rayons. Tige cylindrique, traversée par un canal cylin- drique ou quinquélobé. Ogservarions. Les fossiles qui forment ce genre ont beaucoup d’analogie avec les Actinocriniles ; la partie supérieure de la cupule s'élève beaucoup au- dessus desrayons; elle est couverte de plaques penta- gonales et nombreuses ; mais l'ouverture buccale, au lieu d'occuper le sommet de cette élévation, est en général située sur le côté. ESPÈCES. 1. Mélocrinite hiéroglvphique. HMelocriniles hiero- glyphicus. Goldfuss. M. articulis calycis nodulosis. Goldf. Petref. p. 197. tab. 1x. fig. 1. Bronn. Lethæa. pl. 4. fig. 10. Calcaire de transition de l'Eifel. 9, Mélocrinite lisse. Melocrinites lœævis. Goldfuss, M. articulis calycis lævibus. Goldf. Petref. p. 197. tab. 1x. fig. 2. Calcaire de transition des montagnes de Baireuth. 3. Mélocrinite bossu. Helocrinites gibbosus. Gold- fuss. M. articulis calycis gibbis ; ore centrali. Golf. Petref, p. 211. tab. Lxiv. fig. 2. + GENRE SCYPHOCRINITE. Scyphocriniles. Bassin formé de pièces pentagonales; 4 rangées de pièces costales et intercostales subhexagonales. Tige cylindrique, à articles subégaux. Ogservarions. Ce genre, établi par Zenker, a de l’analogie avec le précédent; il appartient également au calcaire de trausilion. On ne connait qu'une espèce. ESPÈCE. 1. Scyphocrinite élégante. Scyphocriniles elegans. Zenker. Betrage zur naturgeschichte des Urwelt, pl. 4. fg. A. D. Bronn. Lethæa geogn. pl. 4. 65. 5. Du calcaire de transition de la Bohême. 594 + Genre rionoonmire. Fhodocrinites. (Miller.) Cupule inarticulée ; bassin formé de 5 artieles; ÿ pièces costales primaires, quadrangulaires et élar- gies inférieurement; 5 pièces coslales secondaires, hexagouales, surmontant les précédentes et séparées entre elles par 5 pièces intercostales septangulaires; rayons bifides. Tige cylindrique ou subpentagonale, traversée par un canal cylindrique ou quinquélobé. Rayons accessoires de la Lige, épars ou verticillés. ESPÈCES. 4. Rhodocrinite vrai. Rhodocrinites verus. Miller. R.columné tereti, canali quinquelobo; radiis glenoida- libus, rectis, profundis. Mill. Crin. p. 106. cum tab. 1. 17. Schlot. 11 p. tor tab. 28. fig. 3. Goldf. Petref. p. 198. tab. 1x. fig. 8. Bronn, Lethæa. pl. 4. fig. 2. Atlas du Règn anim de Cuv.Zooph. pl. 8 fig. 4. Mountain limeslone et transition limestône, Angleterre. 2. Rhodocrinite arrondi. Rhodocrinites gyratus. Goldf. R. column tereti ; canali quinquelobo ; radiis glenoi- dalibus, oblique arcuatis subtilissimis. Go df. Petref. p. 199. tab vx. fig. 4. Calcaire de transitin , Eifel. 3. Rhodocrinitequinquépartite. Rhodocrinites quin- quepartitus. Goldfuss. R. column& subprntagonà ; canali centrali eylindrico canulibus quinis horizontal bus per siqulos articu!os rad'antibus pervio; radiis glenoialibus rectis sube- dissimis. Golf. Petref. p. 199. Lab. 1x fig. 5. Même localité. 4. Rhodocrinile canaliculé. Zhodocrinites canalicu- latus. Goidfuss. R. column& pentagoné , uno latere canaliculatà : canali alimentario didymo ; radüs glenoidalibus inæquali- bus, clavatis. Goldf. Petref. p. 199. tab. zx. f. 6. Calcaire de transition de l'Eifel. 5. Rhodocrinite hérissé. Rhodocrinites echinatus. Schloth. R. columné tereli vel quinquetràä tuberculis echinaté ; canali in singulis artrculis infundibuliformi supernè quinque radiato, infernè tereli; radiis glenoidalibus grossis. Encrinus echinatus. Schlot. Petref. p.331. Rhodocriniles echinatus Goldf Petref, p.199. tab zx.f, 7. Calcaire jurassique, Bavière , Sui.se et Bourgogne. 6. Rhodocrinite crénelé. AÆhodocrinites crenatus. Goldf. R. calycis articulis margine crenatis. Goldf. p. 212. tab. zxiv. fig. 3. Calcaire de transition , Eifel. + Ajoutez R. quinquangularis. Mill, Crin. p. 109. HISTOIRE DES POLYPES. M. Phillips a établi récemment, sous le nom de Grigerrsocrtnus, une nouvelle division générique comprenant quelques Encrinoïdes confondus jus- qu'alors avec les Rhodocrinites et auxquels il a re- connu les caractères suivants : «Cinq pièces basilai- res formant un pentagone; cinq pièces surbasilaires hexagonales, formant un décagone avec cinq angles rentrants d’où sortent 5 pièces costales inférieures heplagonales et 5 pièces costales secondaires hexa- gonales, qui porle:t une pièce scapulaire pentago- nale soutenant d’autres pièces perforées au centre et formant par leur réunion des bras; premières piè- ces intercostales pentagonales. » Il décrit trois es- pèces nouvelles appartenant à ce genre, savoir : Gilbertsocrinus calcaratus. Phillips, Geol. of York- shire, v. 2. p. 207. pl. 4. fig. 22; G. mamillaris. P. op. cit. pl. 4. fig. 25 et le G. bursa. op. cit. pl. 4. fig. 24. 25. + GENRE CUPRESSOCRINITE. Cupressocrinites. (Goldf.) Cupule semi-articulée (?); bassin formé de 5 ar- ticles penlagonaux ; 5 articles coslaux pentagonaux, alternant avec les précédents ; $ pièces scapulaires lincaires. Tige subcylindrique ou tétragonale, traversée par un canal quadrilobé. Rayons accessoires de la Lige épars. Ozseryarions. (e genre. qui a été trouvé à l’élat fossile dans les calcaires de transition, diffère brau- coup des autres Encri..oïdiens, et ressemble à une Asterie pedonculte plutôt qu’à une Comatule portée sur une tige; les rayons, en effeL. au lieu d être ra- imeux, sont simples el triangulaires. ESPÈCES. 1. Cupressocrinite épais. Cupressocrinites crassus Goldf. €. column sublereti; canali quadrilobo ; articulis ma- Joribus mmoribusque subalternis. Goldf. Petref p. 212. tab rxiv. fig. 4. Bronn. Lethæa geogn. pl. 4. fig. 0. Calcaire de transition, Eifel. 2. Cupressocrinite grêle. Cupressocrinites gracilis. Goldf. €. column& obtusè quadrangulari; canali quinato; ar- ticulis æqualibus. Goldf. Petref. p. 213. tab. rxrv. Ê. 5. Même localité. 5. Cupressocrinite marqueté. Cupressocrinites tesse- latus. Goldfuss. €. columné tetragoné ; canali quinato; articulis graci- libus æqualibus. Goldf, Petref. p. 213. Confer. p. 196. tab, 59. fig. ur. OMBELLULAIRE. + GENRE EUCALYPTOCRINITE. Eucalyptocrinites.(Goldr.) Cupule inarticulée; bassin formé de 5 articles recourbés, supportant pièces costales primaires, surmontées de 5 pièces scapulaires ; 5 pièces inter- costales. Dix rayons bifides. Tige nulle. Ogservarions. La partie inférieure de la cupule présente un grand trou circulaire, qui parail avoir servi à l'insertion d'une tige qui ne s'est pas con- servée eLqui probablement n'était pas dure comme chez les Encrinoïdiens ordinaires. ESPÈCE. 1. Eucalyptocrinite rose. Zucalyptocrinites rosa- ceus. Goldf. Goldf. Pctref. p. 214. tab, zxiv. Ê, 9. Ce genre semble établir le passage entre les En- crinoïdes et les Marsurires qui, pour la forme de la cupule, ressemblent beaucoup aux Cyathocrinites, mais n'onL ai tige ni ouverture inférieure, qui per- melteut de eur supposer un pied charnu. Le corps de ces radiaires iossiies a éLé comparé avec raison à une bourse dont les bords porteraieut les rayons ; le LesL soiide ou cupule est composé de graudes pla- ques qui se Louchent par Lous les points de leur cir- coufererce; l’un de ces articles, de forme pentago- male, occupe le centre de la base de la cupule et s'arti- cule avec 5 autres p èces également pentagouales, qui soul surinontées d'une auire raugce de pièces alter- nant avec elles; enfin une troisième rangée de cinq pièces scapulaires, alternant égalernent avec les pre- céderites, supporte les rayons qui. à leur base, au moins, sont simples. La bouche est siluée au milieu des quatre pièces squamifurmes, ESPÈCE. Marsupite ornée. Marsupites ornata. Miller. Mill. Crin. p. 136. cum lab. Schlot. Nachtr. 11. p. 103. tab. xxix. Fr. Park. Org. rem. 11. tab. x. fig 24. Defr. Diet. des Se. nat. atlas. pl. 28. fig. 5. Blainv. Man. d'actin. p. 263. Situtaria trianguliformis. Cumberland. Reliquiæ con- servatæ. p. 21. pl. 7. fig. 30. 32, Craie, Angleterre, M. Phillips a décrit, sous le nom d'Excrvocrinus GoNGAvUS (op. cil. pl. 4. fig. 14. 15), un fossile du calcaire de montagne de Balland, qui doit former le type d'un genre nouveau; vo'ci du reste tout ce que cel auleur en dil: « ouverture pelvienne pentago- nale; arrangement de plaques comme chez l’Encrine; 595 cavité intérieure très-grande.» M. Phillips a aussi donné le nouveau nom générique de SYNBATHOCRINUS à un Encrinoïde dont le bassin parait être ankylosé. (op. cit. p. 206. pl. 4. fig. 12. 15.) M. de Blainville rapproche aussi des Encrinoïdiens le genre Penrremtre de Say ; mais il paraitrait que les fossiles dout ce groupe se compose étaient des sortes d'Oursins pédonculés, plutôt que des Stellé- rides à tige. Nous eu parlerons en traitant des échi- E.] nodermes. OMBELLULAIRE. (Ombellularia. } Corps libre, constitué par une Lise simple, très- longue, polypifère au somme, ayant un axe osseux, inarticuié, Létragone , enveloppe d’une membrane charnue, Polypes très-grands, réunis en ombelle, ayant chacun huit teulacules ciliés. Corpus liberum, stirpe simplici, prælongo, apice polypifero sislens; axe osseo, iuartliculato, tetra- gono, membranäque carnosä vestilo. Polypi maximiterminales, wmbellatim congestiz tentaculis octo ciliatis. Orservarrows. L'Ombellulaire, que je ne connais que par Elhs. appartient évidemment à un genre particulier de la division des Polypes flotlants, et que l'on doit distinguer des Pennatuies. Les Polypes de cel animal composé sont terminaux . et ne nais- sent point sur des crêtes latérales, comme ceux des Penuatules. Il serait plus incouvenable encore d'as- socier l'Omnbellulaire avec les Éncrines, la disposiLion de ses Polypes ct de sou axe inarticulé offrant des différences trop considérables pour permettre une pareille association. Quoiqu'on ait lieu de penser que l'Ombellulaire habite les grandes profondeurs des mers comine les Eucrincs, il paraitqu’elle floiteeL s'éleve davantage daus le sein des eaux; la membrane charaue qui enveloppe l'axe de sa tige, ayaut paru vésiculaire et suscepuible de varier ses gonilements, doit faciliter sa nalalion. On ne connait encore qu’une seule espèce de ce geure : c'est la suivante. ESPÈCE. 1. Ombellulaire du Groënland, Umbellularia groen- landica. O. stirpe longissimä, supernè allenuatä ; Polypis apice in umbhellam congestis. EL. Corall. t. 37. /ig. a, b, e. Pennatula encrinus. Lin. Soland. et El. p. 67. * Cuv. Règn. anim. iconogr. zooph. pl. 24. fig. 5. * Blainv. Man. d'actin. p. 513. pl 90. fig 2. Habite l'océan Boréal, la mer du Groënlaad. Sa tige a jusqu'à six pieds de longueur, 596 CLASSE TROISIÈME. LES RADIAIRES (1). Animaux nus, libres, la plupart vagabonds : à corps en général suborbiculaire, renversé, ayant une disposition rayonnante dans ses parties lant internes qu'externes, el dépourvu de tête, d'ycux, de pattes articulées, Boucheinférieure, simple ou mulliple (2) : organe de la digestion le plus souvent composé. Respiration : Des pores ou des tubes extérieurs, aspirant l’eau. Génération : Des amas de gemmes internes res- semblant à des ovaires. Animalia nuda, libera, pleraque vagantia : Cor- pore ut plurimum suborbiculato, resupinato ; tnlùs exlüsque partibus radiatèm digestis; capite, oculis, membrisque articulatis nullis. Os inferum, simplez aut multiplicatum. Orga- num digestionis, sæpits compositum. Respiratio : Pori vel tubuli externi aquam spi- rantes, Generatio : Gemmarum internarum acerviovaria simulantes. Ogservarions. En sortant de la classe des Po- lypes, on arrive, par une espèce de transition, des Polypes flottants aux Radiaires mollasses, à la troi- sième classe du règne animal, à celle qui comprend les Radiaires. Là, on trouve des animaux très-dis- tingués des Polypes par une forme générale qui est propre à la plupart, et par une silualion comme renversée de leur corps; tous enfin offrent une or- ganisation intérieure plus composée. Ces animaux, qui appartiennent à une branche latérale de la série palurelle, sont encore apathiques, quoique leur organisation soit plus avancée el plus composée que celle des animaux des deux classes précédentes. Ici, l'on observe des formes tout à fait nouvelles, (1) Lorsque nous nous sommes chargés, M. Deshayes et moi, de l’annotation de cette nouvelle édition de l'Histoire des animaux sans verlèbres de Lamarck, nous nous étions par- tagé ce travail de la manière suivante : M. Deshayes devait s'occuper de la révision de l'introduction et de tout ce qui a rapport aux Mollusques, aux Conchifères et aux Echinoder- mes ; moi des Infusoires, des Polypes, des Vers intestinaux, des Annélides, des Arachnides et des Crustacés. Nous nous étions , l’un et l’autre , acquittés presque entièrement de cette tâche , et il ne nous restait guère à revoir que la partie con- sacrée aux Echinodermes, aux Vers intestinaux , etc., lorsque des circonstances imprévues nous forcèrent de suspendre notre travail, M. Deshayes, chargé par le gouvernement de l'explo- ralion zoologique des côtes de l’Algérie, a dû se rendre en Afrique, et des recherches analogues me retiendront encore pendant une grande partie de l'année prochaine sur un autre point du littoral de la Méditerranée : aussi nous avons craint, un instant, d'élre obligés de renvoyer l'impression à une épo- que assez éloignée; mais gràce au concours de deux savants dont les noms sont bien connus de lous les zoologistes, la pu= blication de cel ouvrage ne sera pas interrompue, el ne souf- HISTOIRE DES RADIAIRES. qui se rapportent à un mode assez généralement le même : or, ce mode est la disposition rayonnante des parties tant intérieures qu'extérieures, dans un corps le plus souvent très-raccourci et orbiculaire. Ici encore, au lieu d'un seul organe spécial inté- rieur de premier ordre, comme dans le plus grand nombre des Polypes, on en aperçoit partout au moins deux; savoir : un organe digestif, et un or- gane respiratoire. L'organe digestif, le premier et le plus important de tous les organes spéciaux intérieurs, s’est montré pour la première lois dans les Polypes, et se trouve aussi dans tous les Radiaires; mais, dans la plupart de ceux-ci, il est singulièrement composé. Il y est, en cffet, constitué par un sac alimentaire [ort court, mais augmenté sur les côtés par des appendices ou des cœcum souvent vasculiformes el très-ramifiés. Quoique variant dans sa forme, selon les organisa- ions dont il fait partie, cet organe, une fois formé, ne manquera désormais dans aucun des animaux des classes qui suivent. L'organe respiratoire, le plus important de tous les organes spéciaux intérieurs, après celui de la digestion, est effectivement le second organe du premier ordre que la nature a institué dans les animaux, el il parail qu'elle n'a commencé à l'éla- blir que dans les Radiaires. 11 s'y montre dans des pores ou des Lubes extérieurs qui aspirent l'eau et la transportent intérieurement par des canaux ou des espèces de trachées aquifères. L’organe alors en sépare l’air qui fournit son oxygène au fluide nourricier, el qui, en outre, y forme, dans plu- sieurs, des réservoirs parLiculiers pleins d'air, qui aident lanimal à se soutenir dans le sein ou à la surface des eaux. Or. l'organe respiratoire une fois élabli, se retrouve aussi dans tous les animaux des classes suivantes; imais la nalure varie son mode, élant obligée de l’'accommoder partout aux organi- salions dont il fait essentiellement partie. On peut dire que les Radiaires, en général, ne sonL point, comme les Polypes, des animaux à corps allongé, ayant une bouche supérieure et terminale, le plus souvent fixés dans un polypier, et n'ayant qu'un seul organe spécial du premier ordre, celui de la digestion; mais que ce sont des animaux libres , errants ou vagabonds, plus composés dans leur organisation que les Polypes, ayant une con- frira pas de notre absence. Effectivement, M. F. Dusarnin , à qui l'on doit des recherches pleines d'intérêt sur les Rhizopodes ou prétendus Céphalopodes microscopiques, sur l’organisation des Infusoires et sur un grand nombre d’autres points relatifs à l’histoire des animaux inférieurs, a bien voulu se charger de la révision de la portion de ce volume qui traite des Échino- dermes et des Tuniciers, et M. Norpuanx , dont les belles ob- servations sur les métamorphoses des Lernées, et sur la structure des Vers intestinaux, l'ont placé si haut dans l'estime des zoologistes, a eu l'extrême complaisance de me suppléer dans l'annotation du chapitre consacré aux Z’ers intestinaux. Il me suffira de citer les noms de nos nouveaux collaborateurs pour convaincre d'avance nos lecteurs que l'ouvrage ne pourra que gagner à ce changement , et en l'annonçant nous nous hâlons de remercier publiquement MM. F. Dujardin et Nordmann du concours qu'ils ont bien voulu nous prêter. Nice, décembre 1839. H. MILNE EDW ARDS. (2) Nous dirons plus loin comment on ne peut admettre chez tous ces animaux sans exceplion l’existence d'une bouche, et chez aucun l'existence d'uue bouche multiple. FA HISTOIRE DES RADIAIRES. formation qui leur est, en général, particulière, et se Lenant presque tous dans une posilion comme renversée, leur bouche alors étant toujoursinféieure. . Il n’est personne qui, ayant vu des Polypes, n’en distingue les Radiaires au premier aspect. et s’il est parmi elles des races qui, par leur forme et leur disposition habituelle, s'éloignent un peu des ca- ractères que je viens d’assigner, ce n’est ici, comme ailleurs, qu'au commencement et à la fin de la classe qu’on peut les rencontrer. Aussi, malgré les différences que je viens de citer entre les Radiaires et les Polypes, on doil remar- quer que, depuis les Infusoires jusqu'aux Radiaires inclusivement, les animaux compris dans cette grande série sont tellement liés les uns aux autres par leurs rapports, que les divisions qu'il a fallu établir pour la partager ne sont, en général, que des lignes de séparation artificielles. Après les Ra- diaires, nous verrons que la même chose n’a point lieu, les vers étant en quelque sorte hors de rang. Si la classe des Polypes nous a paru mériter beau- coup d'intérêt sous le rapport de l'étude de l'orga- nisalion, nous allons voir que celle des Radiaires n'en mérite pas moins; car elle nous présente, dans les animaux qu'elle embrasse, des faits d'organisa- tion très-imporlants à considérer, et qui peuvent nous éclairer sur certains moyens employés par la nature, dont l'usage n’était pas même soupconné. Dans l'instant j'essayerai de mettre les preuves de ces moyens en évidence; mais auparavant sui- vons l’ordre des considérations qui les amènent. Jusqu'à présent, les animaux que nous avons considérés ne nous ont encore offert ni tête, ni or- gane de la vue solidement déterminé; ni pattes ar- ticulées, ni celle forme symétrique de parties pai- res, à laquelle la nature doit parvenir pour pouvoir produire les animaux les plus parfails; et à l'inté- rieur, l'organisalion ne nous a pas encore présenté, soit une moelle longitudinale et un cerveau pour le sentiment, soit des artères. des veines et un cœur pour la cérculation des fluides, soit enfin des orga- nes distincts et de deux sortes pour une véritable fécondation sexuelle. L'organisation n'a pas encure pu atteindre à aucun de ces degrés de composilion, à ces points d'animalisation. Cependant, nous avons déjà vu, dans les animaux des deux classes précédentes, l'organisalion com- mencer à se composer d’une manière évidente, el l'animalisalion faire des progrès assez remarquables, Dans les Znfusoires, nous avons pu nous convain- cre que l’organisation est réduite à sa plus grande simplicité, à la plus faible consistance de ses par- ties, et qu'elle n'offre aucun organe spécial inlé- rieur. Aussi est-il facile de sentir que, dans ces animaux, les fluides subtils, excilateurs de la vie et des mouvements du corps, n'ont d'autre voie pour leur invasion que les points extérieurs de ces petits corps animés, Ces fluides sont, en outre, assujellis dans leur action aux influences de l'irré- gularilé de forme, de la grande contractilité de ces frêles corps, el du défaut de consistance el de point d'appui; défaut qui fai varier les formes sans limites. Muis dans les Polypes, la forme générale des animaux élant parvenue à se régulariser, un organe digestif, quoique incomplet, a pu se former, et a offert plus de facilité aux fluides excitateurs pour 597 se précipiter par cette voie dans ces corps souples. Aussi ces fluides commencent-ils à y opérer, par leur expansion, une disposition rayonnante des par- ties, qui s'annonce. en effet, par la situation des tentacules autour de la bouche. Dans les Radiaires, qui viennent ensuite et dont nous allons nous occuper, cette influence des fluides excilateurs se fait bien plus sentir; le volume fort accru de ces corps lui donne plus de moyens, et ses produits y sont aussi plus remarquables. En effet, l'organe digestif des plus mollasses d’entre eux est moins simple, plus composé même que dans les animaux les plus parfaits, au moins sous le rapport de ses divisions: et l'on voit claire- ment que la nature s’en est servie pour y élablir le centre du mouvement des fluides propres de l'ani- mal, jusqu'à ce qu’elle ait pu parvenir à employer des moyens plus puissants pour leur accélération. Voyons jusqu’à quel point ce que je viens d’ex- poser se trouve appuyé par l'observation et par les connaissances maintenant acquises. Lorsqu'on connait, comme à présent, l’expansi- bililé rayonnante du calorique el de l'électricité condensée, que l’on sait que tous les milieux qu'ha- bitent les animaux sont remplis plus ou moins abon- damment de ces fluides pénétrants et expansifs. peut-on méconnaître leur influence dans ceux des animaux dont les parties, n'ayant encore qu'une faible consistance, sont conséquemment très-souples et se plient facilement à l'expansion rayonnante de ces fluides excilateurs ct pénétrants? Si, dans les Polypes, ces mêmes fluides subtils n'ont opéré qu’un effet médiocre, qui ne sent que le très-pelit volume du corps de chaque Polype en a élé la cause? Mais dans les Radiaïres, où le corps de chaque animal est bien plus ample et isolé, ces fluides excitateurs et expansils se précipitant sans cesse dans l'organe digestif de ces animaux, l'ont évidemment modifié, ainsi que le corps lui-méme. Ainsi, sans craindre de rien accorder à l’imagi- nation, puisque ce sont ici les faits qui nous guident, on peut dire que le centre du mouvement des fluides. dans les animaux imparfaits, tels que les Polypes el les Radiaïires, n'existe que dans le canal alimen- taire; que c'est là qu'il a commencé à s'établir ; qu'enfiu c'est par la voie de ce canal que les fluides subtils ambiants pénètrent principalement pour exciter le mouvement dans les fluides essentiels de ces animaux. Quant aux fluides propres des mêmes animaux, leurs mouvements excilés sont encore fort lents dans celles des Aadiaires qui ont le corps gélatineux (les Radiaires mollasses ); aussi ces fluides propres ne s'y meuvent point encore dans des canaux parti- culiers. Ces animaux tiennent donc toul, soit leur activité vitale, soit leurs mouvements particuliers, soil leur forme même, de la puissance des fluides excilateurs. Qui ue sent, par exemple, que l'invasion des fluides excilateurs dans l'organe digestif des Ra- diaires mollasses, en y établissant le ceutre du mou- vement des fluides propres de l'animal, y a aussi excreé une grande influence sur la forme générale de son corps et sur la disposition de ses parties! Qui ne sent encore que, par une suite de la répulsion divergente de ces {luides excitateurs, l'organe di- 398 gestif des ARadiaïres dont il s'agit a dû singulière- ment se composer. et que la forme rayonnaute des parties el du corps même à dü en être nécessaire- ment le résultat? Cette forme et cette disposition obtenues se sont conservées dans un grand nombre de Æadiaires échinodermes ; maïs elles se sont allérées graduclle- ment, parce que la puissance des fluides excitateurs sur celles-ci fut diminuée à raison de l'accroisse- ment dans la consistance de leur corps et de leurs parlies. Ces considérations sont coufirmées par l'état de l’organisation des différentes races de ces Échinodermes. L'influence des fluides excitateurs qui se préci- pilent sans cesse dans les Radiaires mollasses par Ja voic de leur organe digestif. ne s es! point burnée à y établir le centre du mouvement des fluides pro- pres d. l'animal, ni à opérer la forme de sou corps et la disposition de ses parues; elle y à en outre acquis l: pouvoir de produire dans le corps souple de ces animaux les m2owvements isochrones qu'on observe dans lant de Zadiaïres mollisses, et surtoul dans celles qui sout les plus régulières (les Médu- salres ). Dans l'exposition du premier ordre des Radiaires, j'essayerai de montrer la source (le ces singuliers mouvements. Ici. ne voulant pas trop m'étendre, je vais passer à d’autres constlérations. Je me crois fondé à dire que c’est uniqiement aux fadiaires qu'on pouvait donver le nom d'ani- maux rayonnés; ce que j'ai fait dans la denomina- un classique que j'ai assignée à ces animaux. Mais ce nom ne CO vient poinl à ous | $ animaux apa- thiques ; car, dans les Polyjies, il n°y à de rayounant que les tentacules ; el dans les Infusoires. ainsi que dans les Vers, le corps ui les parues ne sont uulle- meut rayounés. Ayant montré que. dans la grande généralité des Rudiaires, le corps est très-raccouirct, suborbicu- laire, rayonnant, et que l'organisation intérieure de ce Corps est moins simple que celle des Polypes, nous n'ajoulerons encore quelques observalions que pour donner de ces animaux l’idée qu'il parait le plus coavenable d'en avoir. Par su:le de la forme des Radiaïres, leur canal alimentaire est en général três-court; mais. outre qu'il est quelquefois divisé dans ses parlies princi- pales, puisqu'il s'en trouve qui out piusieurs bou- ches el plusieurs cstomacs, ce canal est presque toujours augmenté lat: ralement par des appendices ou des espèces de cœcum disposes en rayons, el ces appenilices, qui sout quelquefois très-déliés e£ vaseuliformes, ajoutent aux moyens pour préparer les sucs nourricicrs, el pour les wellre à porlée de recevoir les influences de la respiration. Dans presque toutes les Radiarres, el principale- ment daus les Échinodermes, on ubserve une mul- tilude de tubes, tan ÔL rélractiles, mais que l'animal étend et fait saillir au dehors, el Laulôt Luujours Saillauts, soit sous la forme de filets, soit cunlorines comme des franges diversilormes, ayaut quantilé de pelites ouveriures. Ces Lubes aspireut l’eau (1), ———————_———— - -ÏÎÎ-Î--||---——]—|—"ÎÎÎ"Î"ÎU"Î"Î"Î"Î"——————— (Gi Ces tubes ne présentent point d’orifice béant , et sile li- quide extérieur y pénètre c'est par des poresinvisibles, F. D. HISTOIRE DES RADIAIRES. la conduisent dans l'intérieur du corps, comme leg trachées des insectes conduisent l'air par tout l'in- térieur de l'animal, el dans la plupart cette eau parait revenir dans la bouche d'où elle est rejetée au dehors. Ces tubes, surtout ceux des Radiaires mollasses, sont pour moi de véritables trachées aquifères qui constituent l'organe respiratoire de ces animaux. Dans les Radiaires échinodermes. où les tubes en question sont rétractiles. il n'ya qu'une partie d'entre eux qui sert à la re piration; les autres sont employés à d’autres usages. Le mouvement des fluides propres de l'animal élant encore très peu accéléré da is les Radiaires mollasses, ces fluides ne sont pas contenus dans des canaux, et ne se meuvent encore que dans le paren- chyme gélalineux et cellulaire de leur corps; mais ce mouvement étant sans doute plus énergique dans ls Radiaires échinodermes, en qui le système mus- culaire est déji ébauché, on leur a effectivement observé des vaisseaux qui contiennent leurs fluides propres. Il ne s'ensuit cependant pas que les fluides de cvs animaux sunissent une vérilable circulation. La plupart des végétaux ont aussi des canaux vas- culiformes qui conliennent leurs fluides propres, et néanmoiuis ces flunies ne circulent pas. Aucune Raiiaire ne possède un système nervenx capable de lui donner la facuté de sentir; car aucune n'offre ni cerveau, ni moelle lon situdiuale, ni sens quelconque, et aucuue en effet n'a besoin de jouir d'une pareille faculté. Mais. quoiqu'une grande parte des Radia res soil probablement pourvue de nerls. ce qu'on à lieu de croire à l'égard des Radiaires mollusses, on devait présumer eu trouver dans les Æad aires échinodermes, où l'organ sation est plus av.nrée, el où de verilibles muscles ne sont plus hypoihétiques. On sait que M. Spér a reconnu. dans une Radiaïre échinoderme, des neris qui se rendent à es nodures médulia.res. [la effectivement observé, dans P48- térie rouge, des parties qui paraissent clairement äpparienir à un système nerveux ebauché. Cet habile observateur a vu. sous une inembrane tendineuse que les Léguments recousrenL. un eutre- lacement composé de nodules eu de filets banchâtres. Ces noduies lui ont paru de: ganglions, el il a regardé les hlets blanchätres qui en partent comume de veri- labies nerfs. Un voit jeux de ces nodules à l'entrée de chaque rayon. eL Lous ces noduies communiquent entre eux pur uu filel qui part de l'un el va se fixer à l'autre. £ulin, de chacun d'eux partent quelques filets qui von se rendre à des parties différentes. Ces nerls n’ont pas encore élè reconnus par d’autres observateurs, qui out depuis examiné des Asleries. Neanmoins, 11 est vraiscimblable qu'ils existent déja dans les Radiaires échinodermes. Sans doute, on s'expose à l'erreur, lorsqu'on at- tribue à des parues que l’on ne connuil pas bien des loncuons dout où na poinl la preuve ; jen pourrais Ciler des exemples. Mais, ici. plusieurs consiuéra- Lions Soiiles concourent à conliviner le jugeinent de M. Spix, parce que des muscies recouuus daus les Radiures echinodermes, exigent l'existence de nerfs propres à en exciler Les mouvements. Lu ellet, les Radiaires échinodermes exécutent des mouvemenss de parties qui ne peuvent être RADIAIRES MOLLASSES. uniquement le résultat d'excilationg de l'extérieur. Leurs épines mobiles, les parties dures de leur bouche. etc., sont nécessairement dans ce cas. Leurs mouvements ne peuvent être dus qu'à l’ac- tion de muscles excilés par une influence nerveuse, quoique probablement cette influence soit elle- mêmé provoquée par des excitations du dehors. Cependant M. Spix n'a pu réussir à découvrir des nodules el des filets nerveux dans l'oursin; ce que j'attribue à des dispositions particulières de ces parties, dans les oursins, car je ne doute pas qu'elles n'y existent, Quant aux Radiaïres mollasses, on ne leur con- nail aucun mouvement qui ne puisse élre le pro- duit d'excitations de l'extérieur. Bien inféricures eu animalisation aux Radiaires échinodermes. elles n'ont point de tubes à faire rentrer, point d'épines à mouvoir, point de parlies dures à la bouche pour écraser lesaliments. Elles digèrent, par macéralion, ce quelles engloutissent dans leur estomac, ce, comme les Polypes, elles rejettent ce qu'elles n’ont pu digérer. J'ai dil que l'imperfection du système nerveux de celles des Aadiaires qui ont des nerts, ne parait encore le rendre propre qu'à l’excilalion du mou- Yerment musculaire, et non à la production du sentiment, On a observé effecuvement qu'elles ne paraissent nullement douées de seusibihté , et que l'on coupe un rayou à une Slellériue, sans qu'eile en done aucun signe notable. _‘lousles autnauxue celte classe sontlibres, c’est-à- dire nou lixés, et vivent dans la iner. On n’en cou- nait aucun qui SuiL habitant de l'eau douce. La classe des Radiaires élaut fort nombreuse re- Jaiement aux diverses ra. es qui $ y rapportent, je la divise premairement en deux orures, de la ma- nière sulvanle : Urure ir, — Radiaires mollasses. Urure _e, — Radiaires échinodermes. Expusons successivement les carac ères de ces deux urdres, ainsi que ceux des objeis qu'ils cm- brasseut, [La classe des Radiaires comprend plusieurs types Lellement dissemblables que l'on ne peut rien ajouter de précis aux généralités données ici par Lamarck ; c'est en parlant de chaque division prin- cipale que nous ferons connaitre et les fais nou- VEAUX acquis par la science au sujet de leur orga- Disalion el les principes de classification qui peuvent être adoptés pour chacune de ces divisions, érigée en classe ou en ordre.] ORDRE PREMIER. RADIAIRES MOLLASSES, Le corps gélatineux ; la peau molle et transpa- rente; point de tubes rétractiles sortant par des 599 trous de la peau; point d'anus; point de parties dures à la bouche ; point de cavité inlérieure propre à contenir des organes. Parmi les animaux de cette classe, tous ceux qui appartiennent à l'ordre des Radiaïres mollasses sont évidemment les plus rapprochés des Polypes par leurs rapports; car ce soul encore des animaux gélatineux , transparents et dont les parties n'ont que peu de consistance. On ne leur connait point de nerfs (1), point de vaisseaux pour le mouvement des fluides propres. Tous sont encore dépourvus d'anus. Leur corps n'offre point de cavité propre à contenir des organes : en sorle que leurs organes spéciaux intérieurs sont encore immergés, pour ainsi dire, dans la chair gélatineuse où ils se sont formés. Leurs fluides propres ne se réparent que par l'absorption qu'en fait sans cesse le tissu cellu- laire autour de l'organe digestif, de ses appendices et de ses canaux vasculiformes; aussi, dans €e tissu qui en est imbibé, ces fluides ne se meuvent qu'avec lenteur ets ns vaisseaux particuliers. Enfin ici la bouche est toujours, conime dans les Polypes, dépourvue de parties dures. Cet ordre doit donc être le premier de la classe. puisque les animaux quil comprend doivent, selou l'ordre même de la nalure, venir immédiatement après les Po'ypes. Ce que je vieus de dire est tellement fondé, que le premicr genre des Radiaires moila ses [ies Sté- phanonves]uffie des animaux coniposés el en quel- que soile ambigus culre les Polypes et les Radiai- res. Ces animaux gélatineux sont extrémement nom- breux el diversihés; on en trouve dans loutes les mers, mais plus abondamment dans celles dés climats chauds. Quant à celles de ces Ra- diaires qui vivent dans les climats tempéres et même dans eux qui sout froids. c'est au priotemps et surtoul dans | été qu'elles paraisseuL et qu'il faut les chercher. Leur grande transparence les rend difficiles à apercevoir dans l'eau. Eufin leur substance est si frêle , que lorsque ces animaux sout hors de l'eau, elle se résout promplement en un fluide analugue à l'eau de mer, el semble n'êcre que de l'eau coagu- lée. Aucune Radiaire mollasse ne possédant de sys- Lème nerveux, même en ébauche, aucune, en effet, ne présente de sens paruculier; elles n'en ont nulle- ment besoin. Ainsi uou-seulement elles ne jouissent (1) Nous rapporterons plus loin l'opinion de M. Ehrenberg relativement à l'existence des nerfs dans les Méduses, et ce qu'il nomme des anus chex ces animaux. Quant à l'existence 400 point du sentiment, mais en outre on est fondé à reconnaitre qu'aucun de leurs mouvements ne peut provenir d’une action musculaire, et que les exci- tations qu'elles recoivent de l'extérieur suffisent à l'exécution de leurs mouvements. Cependant M. Péron dil avoir observé, dans certaines Méduses, les apparences de fibres qu'il regarde comme musculaires. Mais, dans les corps organisés, partout où il y a des fibres, il n’y a pas nécessairement de muscles; les végétaux en offrent la preuve; el Lant qu’on n’y trouvera pas en même temps des nerfs partant d’une masse médullaire principale ou de plusieurs de ces masses. je ne re- garderai point ces fibres comme musculaires. D'ailleurs, dans un corps entièrement gélatineux el presque sans consistance, des fibres musculaires manqueraient tellement de point d'appui, qu'il leur serait difficile, pour ne pas dire plus, d’exécuter leurs fonctions : cela me parait incontestable, On peut ajouter qu’on ne connait dans ces animaux aucun mouvement de parlies qui soit indépendant de ceux de tout le corps, quoique la contractilité seule en puisse produire de cette sorte. Si ces animaux digèrent rapidement de petits poissons et autres corps vivants dont ils se nourris- sent, c’est sans doute en dissolvant promplement ces corps, à l’aide de fluides particuliers dont ils les imprègnent; aussi n’ont-ils point de parties dures à la bouche pour les broyer, et ils n’en peuvent avoir, manquant (le muscles pour les mouvoir. Dans presque toutes les Radiaires mollasses , et surtout dans la nombreuse famille des Méduses, on observe, pendant la vie de ces animaux, un #nouve- ment isochrone ou mesuré et constant, qui se fait sentir dans la masse principale de leur corps. On a pensé qu'il leur servait à se déplacer dans les eaux ; mais il est probable qu'il ne sert qu’à faciliter en eux l'exécution des mouvements vitaux. D'abord, on est autorisé à croire que ce mouve- ment régulier ne provient nullement d’une action musculaire : car il faudrait que ces animaux eussent des muscles, et qu’ils eussent aussi un système nerveux assez puissant pour entretenir, pendant la durée de leur vie, sans interruplion et sans fatigue, ce même mouvement, comme le fait le système nerveux des animaux qui ont une circulation sans cesse entretenue par les mouvements du cœur. Ensuite, l’on doit reconnaitre que ce mouvement isochrone des Aadiaires mollasses ne provient pas non plus des suites de la respiralion de ces ani- maux ; Car, après les animaux verlébrés , la nature d'un système vasculaire, elle est aujourd'hui généralement admise dans plusieurs types. HISTOIRE DES RAVIAIRES. n'offre, dans aucun animal, ces mouvements alter- natifs et mesurés d'inspiration et d'expiration du fluide respiré. Ce n’est même que dans les mammi- fères et les oiseaux, que ces mênies mouvements ont une régularité distincte; dans les reptiles et dans les poissons , ils perdent celle régularité et deviennent arbitraires; enfin, dans les animaux sans vertèbres on ne les apercoit plus. Quelle que soit la respiration des Radiaires , elle est extrême- ment lente et s'exécute sans mouvements percep- tibles. Il est bien plus probable que les mouvements iso- chrones des Radiaires mollasses sont, comme je l'ai dit, le produit des excilations de l'extérieur , exci- tations continuellement et régulièrement renouve- lées dans ces animaux ; eLen effet je puis démontrer que ces mouvements résultent des intermittences successives entre les masses des fluides subtils qui pénètrent dans l'intérieur de ces animaux, et celles des mêmes fluides qui s’en échappent après s'être répandues dans toutes leurs parties. On pourrait regarder comme imaginaire de ma part la possibilité de ces alternatives d'immersion et d’émersion de fluides subuüils, dans la masse d'un corps très-souple, à laquelle ils communiquent des mouvements réglés, si le {hermoscope imaginé par Franklin n’offrait un exemple frappant de mouve- ments semblables, produits par les alternatives de pénétration et de dissipation de calorique dans la liqueur de cet instrument. Tous les aus, dans mes lecons sur les Radiaires mollasses, j'en fais l'expérience sous les yeux de mes élèves. Ils sont témoins des alternatives réglées que le calorique qui s'échappe de ma main, produit dans la liqueur du thermoscope, en s'y répandant et en s’exhalant alternativement, de manière que la liqueur de l'instrument, par ses dilatations et ses condensations promptes, successives et régulières, offre des mouvements tout à fait analogues à ceux des Radiaires dont il s’agit. Ce n’est donc pas une idée hasardée sans preuve de possibilité, et même sans l'indice d’une pro- babilité très-grande, que celle de considérer les mouvements isochrones des grandes Radiaires mol- lasses, comme les produits des alternatives de pé- nétration et de dissipation des fluides subtils envi- ronnants , fluides qui se répandent dans ces corps et s’en exhalent par des paroxysmes réglés. Les conditions nécessaires pour que le phéno- mène dont il s'agit puisse s’exécuter, sont au nom- bre de deux : 1° Il faut que le corps animal soit entièrement gélatineux, afin que la grande souplesse de ses par- Lies se prête aux effets des fluides subtils et expan- sifs qui viennent les traverser. Aussi, dans les Ra- RADIAIRES MOLLASSES, diaires échinodermes, n'observe-t-on plus de pareils mouvements : 20 Il faut que le volume du corps animal soit un peu grand, afin que les masses de fluides sublils puissent, dans leur invasion, y produire des effets sensibles. Aussi, dans les Radiaires mollasses d’un petit volume, ces mouvements isochrones ne s’aper- coivent presque point, tandis que dansles grandes, comme les Méduses, ils sont extrêmement remar- quables. Toujours gélatineuses , très-molles et plus ou moins complétement transparentes, les ARadiaires mollasses sont toutes libres, comme errantes el va- gantes dans les mers. En elles, l'organe de la diges- tion ou de la nutrition parait extrèmement compli- qué ou divisé, tantôt par des appendices latéraux, ramifiés et rayonnants, el {antôl par un estomac divisé, et par plusieurs bouches. Les appendices latéraux et rayonnants de leur organe digestif se terminent, vers la circonférence el près de la peau de l'animal, en un réseau vasculeux très-fin qui pa- rail s'anastomoser et se confondre avec les canaux aquifères qui servent à la respiralion. A l'aide de ces canaux ou trachées aquifères, beaucoup de Radiaires mollasses se font des appro- visionnements d'air qu’elles séparent du fluide res- piré, et qui leur servent à se soutenir dans les eaux ou à s'élever à leur surface. Ceux qui observeront suffisamment les Médusai- res se convaincront des rapports nombreux que ces ‘animaux mollasses ont avec les Astéries (les étoiles de mer) quoiqu'ils en soient très-distinets; el ils sentiront la nécessité de ne les point confondre avec les Polypes, mais de les comprendre dans la classe des Aadiaires où ils constituent un ordre particu- lier, bien prononcé. J'insiste donc fortement, contre l'opinion de quel- ques zoologistes modernes, pour ne point confondre parmi les Polypes les animaux qui composent cet ordre de Radiaires; parce qu'ils en sont fortement distingués, que leur organisation est moins simple, et que leur réunion avec les Polypes rendrait très- obscur et mal circonscrit le caractère classique de ces derniers. Les Radiaires mollasses brillent presque toutes pendant la nuit, et surtout dans cerlaius Lemps, d’un éclat phosphorique , très-lumineux. Les gran- des espèces paraissent alors comme des flambeaux qui illuminent le sein des eaux. Malgré leur grande transparence , beaucoup d'espèces sont ornées de couleurs vives, variées, éclatantes, et dont l'intensité s’accroit et diminue d’un instant à l’autre. Ces animaux sont sans doute singulièrement di- versifiés et nombreux dans les mers, et cependant 401 nous n’en connaissons encore qu'un petit nombre de genres. Néanmoins l’on verra qu'avec le seul genre des Méduses de Linné, Péron el Lesueur, à qui l'on est redevable de tant d'observations importantes , faites sur les animaux pendant leurs voyages , ont institué quantité de nouveaux genres, dont ils ont déjà publié les caractères. Voici ma distribution des Radiaires mollasses, et les divisions que j'établis parmi elles. DIVISION DES RADIAIRES MOLLASSES. 1re SECTION. — RADIAIRES ANOMALES. Elles sont , soit irrégulières, soil extraordinaires dans leur forme ; rarement discoïdes , et plusieurs offrent un corps cartilagineux intérieur, ou une ves- sie acrienune , ou une crêle dorsale, qui leur sert de voile. [A] Bouches en nombre indéterminée. Stéphanomie. [B] Bouche unique et centrale. * Corps sans vessie aérienne connue, el sans car- tilage interne. Ceste. Callianire. Béroé, Noctiluque. Lucernaire. ** Corps offrant, soit une vessie aérienne, soitun cartilage interne. Physsophore. Rhizophyse. Physalie. Vélelle. Porpite. Ile SECTION. — RADIAIRES MÉDUSAIRES. Elles sont toutes orbiculaires, régulières ou symé- triques dans leur forme, sans crêle, sans queue dorsale, sans vessie aérienne apparente, et ont un disque sans corps cartilagineux intérieur. * Une seule bouche au disque inférieur de l’om- brelle. Éudore. Phorcynie. Carybdée. Équorée. Callirhoé. Dianée. 402 ** Plusieurs bouches au disque inférieur de l’om- brelle. Éphyre. Obélie. Cassiopée. Aurélie, Céphée. Cyauée, [Tes Radiaires mollasses, en laissant à part les Lucvrnaires el peut-être les Noctiluques. correspon- dent à la classe des Acalèphes d'Eschschollz et de Cuvier qui. de même que Lamarck, les regarde à tort comme des animaux rayonnés, car chez bcau- coup de ces animaux, on ne peul reconnaître une struclure rayounée, souvent même on ny aperçoil rien de symétrique. La place que leur assignent ces naturalistes, ainsi que Lamarck. entre les Échi- nodermes et les Polypes, parait hien toutefois être la véritable. Ce sont des animaux mous, presque gélalineux, pourrus d'organes digest fs et d’orga- nes locomoteurs qui leur permellent de nager libre- ment «dans les eaux de la mer. 1 serait impossible d'en préciser davantage les caractères généraux , parce que celle classe contient des types Lrès-diffé- renls el encore imparfaitement connus , .et surtout parce que. dans ces derniers Lemps , on a annoncé chez plusieurs d'entre eux une organisation très- complexe el très-riche, qui les devrait faire placer plus haul dans l'échelle des êtres, à moins Loutefois qu'on n'accordàl aussi celle même richesse d'orga- nisalion à Lous les auimaux, à parir des Infusoires. Nous exposerons plus loin les idées nouvelles pro- fessécs, au sujet de l'organisation des divers groupes d’Acalèphes, nous devons nous borncr ici à faire connaitre les faits généralement admis. Eschscholtz, qui publia en 1599, à Berlin. un ouvrage d'un grand mérile sur les Acalèphes (System der Acalephen), donne de ces animaux la définition que nous rap- portons plus haut, et reconnail qu’il uous man- que encore pour eux un caractère distinctif precis. 115 diffèrent, dit-il, des Infusoires par la présence des organes digcslifs, des Hydres par leurs organes locomoteurs, et de la classe des Échinodermes , parce que ces derniers ne peuvent nager librement dans les eaux. Les Acalèphes ont des trompes ou des cavités spéciales, dans lesquelles les aliments peu- vent être digérés, mais ils manquent d’un orifice anal, par lequel soient excrétés les résidus de la di- gestion. Ce caractère leur esl commun avec les Polypes el une partie des Échinodermes (les Stellé- rides), mais les autres Échinodermes ont un yérila- ble canal intestinal, HISTOIRE DES RADIAIRES. Les organes locomoteurs sont très: différents dans les divers types de cette classe; mais on doit distinguer d'abord des organes locomoteurs actifs et des organes passifs ; céux-ci, qu'on ne rencontre que dans les Siphonophores. sont, les uns destinés à soutenir l’animal à la surface des eaux, et consis- lent en une seule vessie pleine d’air ou en plusieurs cellules également pleines d'air; les autres servent comme une voile pour recevoir l'impulsion du venL. Les organes actifs, chez les Béroïdes ou chez les Cténophores en général, sont simplement des rangées longiluilinales symétriques de cils ow de lamelles vibratiles dont l'agitation successive ct coutinuclle détermine le transport de l'animal dans les eaux par un mouvement uniforme, ordinaire- ment très-lent: le seul genre Médée peut, en raison de ses cils plus longs. se mouvoir plus vite. L'organe locomoteur des Méduses ou des Disco- phores, en général, est un disque gélatineux ou subcartilagineux, plus ou moins bombé en forme de cloche ou d’omnbrelle, el désigné par ce deruier nom ; l'ombrelle, en se contraclant périodique- ment. chasse ou repousse l’eau qui est en contact avec sa face inférieure, et l'animal se trouve ainsi poussé lui-même dans le sens opposé, Les organes locomotleurs actifs de la plupart des Siphonophores ont quelque rapport avec celui des Méduses, mais ils sont ou doubles dans les Diphyi- des ou multiples dans les Physophorides, et censis- tent en pièces de formes diverses, quelquefois symé- triques, souxenl irrégulières, formées de la même substance que l’ombrelle des Méduses, et suscepti- bles de se contracter de même aussi pour chasser l'eau contenue dans une cavité dont ils sont creusés. Les Physalies et les Vélelles, avec les cavilés rem- plies d'air qui les. souliennent à la surface, otit aussi des membranes dressées en manière de crêle ou de voile qui donnent prise au vent el déterminent le transport de l'animal. Quant aux Porpiles, qui ont seulement des cavités celluleuses remplies d'air, on ne leur connaît point d'autres organes locomoteurs ; mais il nous semble extrêmement probable que tous les appendices lentaculaires de ces animaux, et des Acalèphes en général, sont couverts de cils vibraliles, non point grands et visibles comme ceux des Béroës, mais lout à fait microscopiques comme ceux de certains Infusoires (Paramécie). Les appendices tenlaculaires, qu'on nomme plus spécialement cirrhes ou tentacules dans différents genres, sont ou bien des cordons essentiellement musculaires et rétractiles, sans cils microscopiques à la surface. ou bien ce sont de longues lanières molles, charnues, couvcries de cils, et pouvant se mouvoir et se contourner en divers sens par le seul effet des mouvements de ces cils, où enfin ce sont RADIAIRES ANOMALES. des tubes creux, simples où diversement ramifiés, susceplibles d'extension par l’afflux du liquide qui est poussé daus leur intérieur par certains réser- yvoirs parliculiers ou par des cavités creusées dans Ja masse du corps; puis, se rétractant par un effet de l’élasticité des parois, quand le liquide cessant de les gonfler, retourne occuper l'intérieur du corps ou les reservoirs. Ces Lentacules rameux sont sou- vent chargés d'organes particuliers qu'on a pris mal à propos pour des ovaires. Les organes digestifs diffèrent considérablement aussi dans les differents groupes d'Acaléphes: tan- tôt c'est une vaste cavité centrale, S’ouvrant par une large bouche, chez d'autres (les Diphyides) e est une longue trompe à la base de laquelle se trouvent quelques organes mal connus; chez certaines Mé- duses (Rhizostomides), une infinité de sucçoirs ré- pandus à l'extrémité des bras donnent naissance à des canaux, qui. en se réunissant, consliluent une cavité digesuye creusée daus l'intérieur inème de la masse. Dans ce dernier cas. on avait pris. par er- reur, les quatre cavicés ovariennes pour autant de bouches situées autour du pédoncule de l'orbrelle. Chez les autres Acaléphes, on observe un grand pombre de trompes ou de Sucoir; portant les sucs nutrilifs dans la masse méme ou dans un canal nourricier qui a pu être pris pour un intestin, On voit donc qu'à moins d'appeler bouches les extré- mités des sucoirs, on ne peut admettre l'existence de tuls orifices chez tous les Acalèphes sans excep- tion, nidans aucun cas la multiplicité des bouches. Un système circulaloire a été observé depuis Jongten ps chez les Béroïdes ou Clénophores en gé- néral; plus récemment M. Ehrenberg a prétendu reconnaiire une circulation au moins partielle, dans les Méduses : le méme naturaliste a donné la signi- fication d'yeux ct de nerfs à des parties qui élaienL demeurces iudéterminces: nous en parlerons plus Join. Quant à la reproduction des Acalèphes, clle parail avoir leu seulement par des œufs ou gerines, mais C’est principalement chez les Méduses que le développement de ces œuls a été complétement ob- servé, On a bien vu les Béroés lrès-jeunes, mais on n'a pas suivi le développement des germes; chez les Diphyides, on a pris pour des œufs un amas de très-peliles vésicules observées dans la cavité nata- toire ; chez les Physophorides enfin, on n'a rien vu, jusqu'à présent, de bien précis relativement à la re- production. Eschscholtz divise les Acalèphes en trois ordres, de la manière suivante: Onore 1er, Les Crénornores, Ayant une grande cavité digestive centrale, et pour organes lucomoteurs des rangées longitudina- les externes de cils ou de lamelles vibratiles; l'au- 405 teur y place la famille des Callianirides , celles des Mnémiides et des Béroïdes. Onpre II. Les l'1scoP#oRES. Ayant une grande cavité d'gestive centrale, et pour unique organe locomoteur un disque subcar- tilagineux , en forme de cloche ou d’ombrelle, qui constitue la plus grande partie du corps. Cet ordre est subdivise suivant la présence ou l'absence des germes visibles : 1° En Discophores phanérocarpes, comprenant les familles des Rhizos'omides el des Médusides ; 29 En Discophores cryplocarpes, comprenant les familles des Géryonides, des Océanides, des Équo- rides et des Bérénicides. OnrDRE III. les Sipnonornores. N'ayant pour organes d gestifs que des trompes ou suçuirs sans cavilé digeslive centrale, ct, pour organes locvomoteurs, des pièces subcariilagineuses creuses d’une cavité d'où l'eau est chassee par la co.lraction, ou uue vessie remplie d'air, el sou- vent ces deux sortes d'organes à la fois. Cet ordre comprend les trois familles des Diphyi des, des Physophorides et des Vélellides.] FE, D. PREMIÈRE SECTION. — RADIAIRES ANOMALES. Elles sont, soil irrégulières, soit extraordinaires dans leur forme, rarement discoïdes, el plus eurs offrent un corps cartilagineux intérieur, ow une vessie aérienne, ow une crêle dorsale qui leur sert de voile. Ces Radiaires sont si diversifiées qu'on ne saurait les signaler par un caractère simple, qui les em- - brasse, el cependant aucure d'elles ne peut être con- venablement associée aux Médusaires. Sans changer mon ancienne disposition de leurs genres, je les divise de la manière suivante : : [A part les genres Lucernaire et probablement Noctiluque, les Radiaires anomales correspondent aux Acalèphes cténophores et siphonophores d'Esch- scholtz.] F. D. [A] Bouches en nombre indéterminé (1). Sous cette coupe, à laquelle je ne rapporte qu'un geure, j'indique les Radiaires les plus extraordi- naires connues, en un mot les Radiaires consti- (1) Cette division est basée sur une opinion erronéé, et les Stéphanomies , comme les Fhysophorides auxquels on doit les 404 tuant des animaux composés. Elles ne tiennent rien de la forme rayonnante des autres Radiaires, et cependant elles ont déjà l'essentiel de l'organisation des Radiaires mollasses. Ce ne sont plus des Poly- pes, et l'on doitles placer en tête de la classe, comme avoisinant le plus, sous certains rapports, les Po- lypes flottants. Ilest probable que cette première coupe embrasse un grand nombre d'animaux différents, qui ne sont pas connus. tant par défaut d'observations, que parce que leur grande transparence les rend très- difficiles à apercevoir. C’est à Péron et à Lesueur que nousdevonsle petit nombre de ceux de ces animaux que nous connais- sons, et dont nous n'avons encore qu'une légère idée. Je sais de Lesueur, que parmi ceux qu'il a observés , il y en a de singulièrement allongés , et qui sont composés d'une mullitude de parties qui se séparent lorsqu'on veut s’en saisir. Je pense qu'attribuer à ces longs corps des par- ties pour nager et faire avancer leur masse dans une direction quelconque, est une erreur, parce qu'il y a impossibilité physique à cet égard. Ges corps ne peuvent que flolter et mouvoir leurs par- ties; mais ils ont la faculté de contracter des por- tions de leur longueur, pour entourer et saisir leur proie. En attendant des observations ultérieures sur ces singuliers animaux, voici l'exposé du seul genre que nous rapportons à cetle coupe, STÉPHANOMIE. (Stephanomia.)j Animaux gélalineux, transparents, agrégés, composés , adhérents à un tube commun, et for- mant, par leur réunion , une masse libre, très-lon- gue, flottante, qui imile une guirlande feuillée, garnie de longs filets. À chaque animalcule, des appendices divers, subfoliiformes, un sucoir tubuleux, rétractile ; un ou plusieurs filets simples, longs, tentaculiformes ; des corpuscules en grappes ressemblant à des ovai- res. Animalia gelalinosa, hyalina, aggregata, com- posita , tubo communi adliærentia, massamque liberam, longissimain, natantem sistentia, eamque serlaceam, foliosam, filamentis instructam simu- lantem. réunir, n'ont point de bouches en nombre indéterminé, à moins qu’on ne veuille prendre pour telles les extrémités des suçoirs. F. D. (1) Le genre Aroréme, Apolemia, établi par Eschscholtz (Acal. p. 143) et adopté par M, de Blainville pour la Stepha- HISTOIRE DES RADIAIRES. Singulo animalculo, appendices variæ, subfolia- ceæ; haustellumn tubulosum, retractilez filamentum, vel filamenta plura simplicia, prælonga, tentacu- liformia ; corpuscula racemosa ovaria simulantia. Opservariows. Sur la seule inspection de la figure que Péron et Lesueur ont publiée de la Stéphano- mie dans le premier volume de leur Voyage, j'avais déjà jugé que ce corps singulier et allongé était constitué par des animaux composés, qu'il fallait rapporter à la classe des Radiaires, parmi les Mol- lasses. Ces animaux effectivement ne sont pas sans rapports avec les Physalies, etc. ; mais comme ils paraissent vérilablement composés et parlicipant à une vie commune, j'ai cru devoir les placer en tête de cette classe, pour les faire venir à la suite des Polypes flottants qui terminent la classe précé- dente. Depuis, Lesueur ayant publié une seconde es- pèce avec beaucoup de détails, je vois ma conjec- ture confirmée, et le genre Stephanomia solidement établi. D'après ce que nous ont appris Péron ct Lesueur, le corps, très-frêle, des S{éphanomies est extrême- ment long, et l’on ne peut guère s’en procurer que des portions, telles que celles qu’ils ont repré- sentées. Probablement on en découvrira encore d’autres espèces, el déja Lesueur en annonce quel- ques autres. ESPÈCES. 1. Stéphanomie hérissée. Stephanomia amphi- érilis. St. echinala; appendicibus foliaceis acutis ; tentaculis raris, roseis, 1 Peron et Lesueur. Voyage, vol. 1. p. 45. pl. 29. fig. 5. * Stephanomia amphitritis. Eschsch. Acal. p. 155. * Stephanomia amphitritis. Blainv. Man. d'actin. p. 119. Habite l’océan Atlantique, austral. Elle se montre sous la forme d’une belle guirlande de cristal, couleur d’azur, se promenant à la surface des flots. Elle soulève suc- cessivement ses folioles diaphanes, qui ressemblent à des feuilles de lierre ; ses beaux tentacules couleur de rose s'élendent au loin pour envelopper la proie, et alors des milliers de sucoirs, semblables à de longues sangsues, s'élancent du dessous des folioles qui les ca- chaient, pour la sucer. Voilà ce que nous apprend Péron. 2, Stéphanomie grappe. S'ephanomia uvaria. St. mutica, subcyanea;appendicibus foliaceis rotunda- ris; Lentaculis numerosis, concoloribus. Stephanomia uvaria. Lesueur. Voyage, etc. pl. der- nière. * Apolemia uvaria (1). Eschsch. Acal. p. 143. tab. 13. fig. 2. Apolemia uvaria. Blainv. Man. d’actin. p. 119. pl. 3 fig. v. nomia uvaria Lesueur, a les caractères suivants : a Corps fort « allongé, cylindrique, vermiforme, pourvu en avant (le pièces « carliagineuses natatoires subglobuleuses, disposées sur deux « rangées , après lesquelles vieunent d'autres pièces cartilagi- « neuses solides, en massue, isolées, avec des tentacules STÉPHANOMIE. Habite la Méditerranée et l'océan Atlantique. D’après les détails et la belle fgure que Lesueur a pu- bliés sur cette espèce, il n’y a pas de doute qu'elle ne constitue un animal véritablement composé d'une multitude d'individus qui communiquent entre eux et participent à une vie commune, à l'aide du long tube auquel ils adhèrent. Ainsi, les caractères propres de ces individus, et la vie commune dont ils paraissent jouir, ne permettent pas d’associer les Stéphanomies aux Ascidiens. [Les deux espèces rapportées à ce genre par La- marck d'après Péronet Lesueur, doiventétre classées parmi les Physsophorides d’Eschscholtz, ou Physso- grades de M. de Blainville, et appartiennent réelle- ment à deux genres différents; la première seule, avec quelques autres espèces observées par MM. Lesson et Quoy et Gaimard, doit constituer le genre Stépha- nomie que M. de Blainville caractérise ainsi : « Corps « en général fort allongé, cylindrique, vermiforme, «“ couvert dans toute son étendue, si ce n'est dans « la ligne médiane inférieure, d'organes nalaleurs “ squamcux, pleins et disposés par bandes trans- «“ verses , entre lesquelles sortent, et surtout infé- « rieurement, de longues productions cirrhiformes a très-diversifiées, mélées avec des ovaires : orifi- « ces du canal intestinal terminaux. » Cette carac- téristique tracée dans la persuasion que les Physo- grades sont des Mollusques, doit conséquemment différer de celle que donne Eschschollz qui n'y admet pas d'ovaires, et distingue seulement les Stéphanomies « par leurs tentacules couverts de « rameaux très-rapprochés, el par leurs pièces so- « lides disposées en séries, et laissant entre elles « des fentes pour le passage des tentacules. » N’en pouvant juger lui-même que d’après les dessins de Péron el Lesueur , il ajoute que les pièces cartilagi- neuses nataloires sont encore inconnues, et que ce genre se distingue des Agalma par la disposilion régulière et par l’écartement relatif des écailles. M. de Blainville, de son côté, dit (Man. d’actin. p. 129) s’être assuré, d'après des individus peut- être complets, rapportés par MM. Quoy et Gaimard et d’après les dessins de M. Lesueur , que les Sté- phanomies sont des animaux bilatéraux et parfaite- ment symétriques. Le corps, à peu près cylindrique, présente à la partie inférieure un large sillon mé- dian, ce qui lui donne un contour réniforme; il est en outre entièrement composé de lamelles muscu- laires, posées de champ, libres à leur bord externe, ce qui fait que sa surface est profondément cannelée, M. de Blainville révoque en doute les assertions « simples, garnis de deux rangées de ventouses d'un côté , et a ayant des vésicules allongées et amincies, remplies de liquide « à la base des tentacules, » Eschscholtz, en venant des Açores vers l'Angleterre, put ob- server plusieurs Apolémies vivantes , mais dépouillées de leurs DB LAMARCK, T, 1, 405 de Péron sur la manière dont ces animaux saisis- sent leur proie; le même auteur rapporte à l'espèce de Péron l'espèce décrite sous le même nom par M. Chamisso et qu'Eschscholtz regarde comme une Agalma. Yinserit aussi danscegenre les Stephanomiaæ pediculata, appendiculata et rosacea de M. Lesson, et les Stephanomia triangularis, imbricata,hexacantha et foliacea de MM. Quoy et Gaimard.] F, D. [B] Bouche unique et centrale. Ici, sauf le premier genre qui offre un animal d'une conformation très-singulière, les Radiaires mollasses anomales, qu'embrasse cette coupe, com- mencent à présenter une forme plus rayonnante que celle de la coupe qui précède. Le Cestum même, premier de leur genre, est un animal isolé qui tient à ceux qui viennent ensuite par ses rapports , el qui pe s’en distingue que par l'énorme étendue en lar- geur de son corps peu élevé. Les longs filets fistuleux et tentaculiformes de plusieurs de ces Radiaires ne sont point rétractiles, comme les tubes aspirants ou à ventouses des Stellé- rides et des Échinides; néanmoins ces Radiaires raccourcissent souvent leurs filets tentaculiformes, et même quelques-unes les font presque disparaitre, en les tortillant en spirale ou en tire-bourre, Ce fait observé s'applique aux filets tentaculiformes de toutes les Radiaires mollasses. Jamais ces filets ne rentrent entièrement, laissant à nu les trous de la peau de l'animal , comme ceux des Radiaires échi- nodermes. [Les genres Cestum, Callianira et Béroe de La- marck constituent , avec plusieurs genres analogues découverts depuis, l'ordre des Acalèphes Cténopho- res d’Eschscholiz, caractérisé par une grande cavité digestive centrale et par des organes nalatoires consistant en lamelles ou papilles vibratiles , dispo- sées en quatre ou huit rangées extérieures. Le corps de ces animaux est symétrique, sphérique ou ovoide ou cylindrique ou en forme de ruban; très-mou, facilement décomposable et ne pouvant changer que très-lentement sa forme ordinaire. Au milieu se trouve une grande cavité digestive, s’ou- vrant par une large bouche, dans laquelle s’engouf- frent de petits animaux marins , rencontrés en na- geant par ces Acalèphes. Du fond de cette cavité, en arrière, part un tube étroit ou canal aquifère, des- tiné à conduire au dehors l'eau qui s’engouffre dans l'estomac. On y observe aussi un système vasculaire très-développé, qui généralement consiste en plu- ièces cartilagineuses natatoires ; il ne partageait point du tout Piue de M. Lesueur , qui les prit pour des animaux com- posés. Les suçoirs sont jaunâtres, moitié plus courts et plus minces que les réservoirs de liquide, qui sont d'un rouge de brique, plus ou moins prononcé. FE. D, 26 406 sieurs vaisseaux, partant de l'extrémité postérieure ou du fond de la cavité digestive, pour suivre les rangées de cils. Dans les Callian rides le système vasculaire est plus complexe que dans les Mné- mides, puisque des vaisseaux proviennent aussi des tentacules; mais c'est dans les Béroïdes qu'on l'observe le mieux. On v voit les huil vaisseaux qui suivent les rangées de cils, aboutir à un anneau vasculaire d'où partent d’autres vaisseaux ramiliés sur la surface interne, MM. Audouin et Milne Edwards ont observé dans la Manche le Cydipje pileus (Bôroe. Lamck.). Ils y o L vu une cavité, allant d'un pôle à Piutre et com muuiquaut au dehors, el dans le Liers supérieur de laquelle est contenue el comme suspendue une sorte de tube intestinal droit et cylindrique qui s'ouvre au pô e supérieur el porte de chaque côté deux cordous granuleux (peut-être les ovaires?). Celle cavité est remplie par un liquide en mouve- ment qu'on voit passer dans deux tubes la'éraux, lesquels se divisent bientôt chacun en quatre bran- ches, et parviennent à la surface du corps. en s’ou- vrant dans les canaux longitudinaux qui condui- sent le liquide dans les cils, dont le mouvement est continuel, et qui paraissent être des organes respi- raloires. Enfin, des parties latérales de chacun des huit canaux costaux naissent une iufinilé de petits vaisseaux où sinus transversaux. qui les font com- muniquer entre eux et qui s'enfoncent dans le pa- reuchyme environnant. M. Quoyet Gaïmard. qui ontobservé la cireula- tion dans un grand nombre de Béroïdes , ont décrit plus particulièrement le Beroe elongatus (Voy. de l'Astrolabe, zool., L. 1v, p. 57), qui doit être rap- porté au genre Cydippe; ils ont vu de chaque côté de la cavilé centrale deux organes qu'ils suppose: devoir servir à la digestion. Sur chacune des par- ties lalérales de ces corps existent deux canaux un peu en formeileS, échancrés pour s'accommoder au reuflement du canal central ; el s'ouvrant laiérale- ment vers le tiers supérieur, par deux orifices béants, pour donner issue aux Leutacules ciliés. Ces mêmes naturalistes out exprimé l'opinion que les Béroïies en attendant qu’on reconnaisse eu eux toutes les condilions pour être des Mollusques acé- phales, doivent être considérés comme faisant le passage eutre ces derniers el les Zoophytes. M. de Blainville de son côté en a fait sa classe des Cilio- grades parmi les Mollusques; mais n'ayant pu les observer lui-même. il s'est borné à rapporter ce que Fabricius et Fleming ont dit de leur organisation ; et il a adopté provisoirement les genres d’Esch- schol(z. sauf les genres Médéa et Pandora qu'ii réu- nit aux Bérués, el en y ajoutant les genres 4/cynoe el Ocyroe de M. Rang. HISTOIRE DES RADJAIRES. M. Lesson, se fondant sur ses propres observa- tions et sur celles de MM. Quoy ct Gaimard , Au- douin et Milne Edwards, elc.. prétend aussi « que les Béroïles sont plus voisins des Mollusques acé- phales que des Zoophytes : qu'ils ont les plus grands rapports avec cerlaines espèces d’\scidies transpa- rentes ; qu'enfin 1ls con luisent aux Firoles et Sal- pas, el forment un ordre de Mollusques qu'il sera possible de distinguer un jour. » Il forme de tous les Béroïles réunis à quelques genres équivoques et mal connus une seule famille divisée ainsi : Ire Division: Les CruiogrAYCnEs, ayant le corps ova- laire. symétrique ou transversalel pair. de substance muqueuse, à réseau vasculaire, à lignes dirigées d'un pôle à l'autre el garnies de lamelles nommées cils. ire Tribu : Les Cesres, comprenant les genres Cestumm et Lemniscus, ce dernier ayant été, de son avis même, établi par MM. Quoy et Gaimard sur un fragment de Ceste. £e Tribu : Les CALLIANIRES. comprenant les gen- res Callianira, Polyptera, Mnemia, Calymna, Bu- cephalus, Alcynoe, Axiolima. 5° Tribu : Les Néis, pour le seul genre Néis, Lesson. 4° Tribu : Les Ocvroës, pour le seul genre Ocy- roe. Rang. 5° Tribu : Les Eucraris, comprenant les genres Eucharis et Cydppe, avec deux autres genres dé- membrés de ce dernier : Merlensia el Eschschollzia. 6e Tribu : Les vrais BÉroËs, comprenant les genres Beroe, [dya, Mertea, Pandora, Cydalisa. 7e Tribu : Les BÉROÉS DoUrEux, coniusant aux Diphy les, et comprenant le seul genre Galeolar a. le Division : Les Acrus. qu'il sou conne lui-même d'être des Médusaires, eL auxquels il attribue un corps simple, sacciforme. uni, biluré. de substance muqueuse sans nulle trace de cils. Cette dernière division dont le nom peut donner licu à des équivoques et d'ailleurs implique contra- diction avec le nom de Béroïdes si on le prend avec la signification que lui donne l’auteur, co‘lient une seule tribu, la 8° nommée les BÉérosomes qui com- prend les genres Doliolum, Epomis, Bursarius, Bugainvillea, Noctiluca, Sulculeolaria, Apyendicu- laria et Praia, que M. Lusson n'inscril ious qu'avec un point de doute, el en ajoutant de plus une par- licule interrogalive devant le genre Bugaiivillea qu'il avait précédemment réuai au (yanea et dont M. Brandt a fait (1855) le genre Hippocrene, compris dans la famille des Geryon des. Il «st bien certain d'ailleurs qu'en voulant classer prématuré- ment des êtres ou même des débris d'animaux qui n'oul élé observés qu'à la hâle pendant uue navi- CESTE, gation pénible, on s'exposerait à commettre des erreurs nombreuses. Il vaut donc mieux, pour beaucoup de genres annoncés, attendre des obser- vations plus complètes. Pour le moment, nous in- d'quo:s conime plus sal:sfaisante la classification d'Eschseholtz qui divise les Crévornores en (rois familles, 1° Les CaiLtANIRIDES qui ont une petile caviié slowacale et des tentacules. 2° Les Mnewipes qui ont une pelile cavité stoma- cale. sans lentacules. 5° Les l'Éroïpes qui onl une grande cavité cen- trale tenant lieu de cavité digestive, savoir : FAMILLE DES CALLIANIRIDES, La cavilé stomacale n'occupe qu'un petit espace au milieu du corps et de chaque côté se trouve une cavité tubiforme, s'ouvrant dehors et du fond de laquelle presd naïssance un tentacule très-ext n- sible. Suivant la struc'ure de ces lentacules, ces animaux se classent dans les trois genres suivants : 1. Tentacules simples pourvus de flaments déliés. (a, Coups trè: élar,i latéralement, en forme de ruban. 1. Ceslum. (b) Carps glubuleux ou ovurde 2. Cydype. IL. Tentacules ramifiés, 3. Call anuira.] F. D. * Corps sans ressie aérienne connue, sans cartilage interne, el suns crêle dorsale, CESTE. ((estum.) Corps libre. gélalineux. transparent. très-allongé, borzou:al, aplali sur les cotés. ayant 4 côtes sup- riures, serrées, transver:es, cilices uans touLe leur longreur. Bouche unique. située au bord supérieur, à égale distance de, extrémités du corps. Corpus liberum, gelatinosum, hyalinum, longis- simum, horizon'ale, ad latera complanatum ; cos- tis 4 confertis, transversis : superioribus, secundüm totam longiludinem cilialis. Os unicum, in margine super'ore aperlum, ab ulrâque extremitate corporis æqualiter remolum. Ossexvariows. Le Cesle, on la Ceinture de Vé- nus. (st un geure d'animal très singulier par l'apila- tisse ment de sou corps. sa hauteur verticaie petite el son enorme étendue en largeur. qui lui uoune la forme d'un ruban ires-long, siué horizontalement, ayant ses tranches verticales. Cel aurmal est enlièremenl gélalineux. transpa- : rent. d'un blanc laiteux, avec de lègers reile.s bluuâties. el avec des cils irisés en ses deux burds supericurs. Su eatreme lougueur transversale doit le faire 407 placer à la suite du Sfephanomia , mais dans une autre coupe. Il montre d jà de grands rapports avec les Béroës et les Call'anires. Les els qui garn-sseut ses deux bords supérieurs sont tréscourts, eL.probablement \ibratles. On leur attribue la faculté de servir à la locomotion-de l'animal, sais prendre gaide. d'une part, que le volume et la forme du corps. ainsi que leur petilesse leur en ôtent la possibilité : el de l'autre part. qu'un déplacement sans moyens de direeti n. sans moyens de courir après uue proie. de larreter et de la sai- sir. ne pout êre d'aucune uiiliié à l'animal. Les cesles se déplaceat daus les caux comme une büche flottante s'y deplacerail. Partout où 11 se trouvent, ils y ouliennent tacileuent ce qui peut les nourrir. Les &stes m'ont probabiement à lin érieur qu'un organe digestif. fort augmeule sur les côtés, comme dans les autres Radiairis mollusses, eL des vaisseaux aquilères pour la respiration. En effet. ayant des appeudices latéraux pour la digestion. qui se mon- treuil comme deux lanières contig ës à l'estomac, lesquelies se joignent à des fileis vaseuliforunes. on eut pu voir les 1apporis de ces Canaux avec ceux des autres Radiaires mottasses qui vont former ua reseau vasculaire près de la peau, et niême s'anaslo- moscr avec les Lrachées resp raivires. Parni ls nombreuses découvertes d'animaux marins dont on est redevable a MM, l'éron el Le- sueur, les cesies sont ües plus remarquables. Linoividu qui à servi à faire connaitre le genre, n étail pas enlir, et cependant sa longueur éiait d'un mètre étuen. sa hauteur de huit centimètres, ei sun épaisseur d'un centimetre seulement, [ Aux caractères donnés par Lamarck, il faut ajouter la présence des teutacules cilies, sigualés par Éscnschollz; mais surtoul il faul considérer comme une bouche l'ouverture inferieure près de laquelle s'ouvrent les tubes d'où sortent les tenta- cules, tandis que Lamarck supposail au contraire, d'après M. Lesueur, que la bouche devait être si- Luce au bord supérieur. entre les rangées de lamelles vibratiles, dans un enfoncement où vient aboutir le conduit excréteur.] F, D. ESPÈCES. 1. Geste de Vénus. Cestum Veneris, C. parte cororis medià haud incrassatàâ; margine in- Jeriori sumplici. Lesueur. Nouv. Bullet. Sc. vol. 3. juin 1813. u° 6a. p. 281. pl. 5. * Cuvier. Règne anim. 1 éd. 1v. 60. 2° éd. 1r1. 283. * Esch:choliz. Acal. *Delle Chiaje. Mem. sugl an, s. vert. {. tv. p. 13. Lab. 52, * Biainv. Man. d'act, p. 156. pl. 7 Fu. Habite la Méditerranée, p: 22. aux environs de Nice, + 2. Ceste de Naïade. Cestum naïadis, Esch, Acal. p. 25. pl. 1. fig. 1. C. parte corproris med à later.bus tr'plo crassiori; mar- gine imjeriore membre plcatis tnstructo Habite la mer du sud, prèsde l'équateur — Long. 3 pieds, hauteur 2 pouces 1/2, épaisseur 3 lignes au bord supé- ricur et 4 172 au bord opposé, 26° 408 + cyorppre. (Cydippe.) (Eucharis. Péron.) (1). Animal libre, gélatineux, à corps régulier, globu- leux ou ovoïde, sans prolongements aliformes; pourvu de huil rangées de cils vibratiles , qui le partagent en autant de côtes. Deux cirrhes filiformes ou tentacules simples ciliés, sortant des deux ca- vilés qui s'ouvrent du côté opposé à la bouche. Les cirrhes ou tenlacules sont formés d'une tige tubuleuse sur laquelle s’insèrent des rameaux fins, également tubuleux, qu’on a indiqués mal à propos comme des cils vibratiles. Les espèces de ce genre, primitivement réunies aux Béroés, furent séparées d'abord par M. de Fré- minville.qui malheureusement donna le nom d'Zdya aux espèces nommées d'abord.Beroe par Brown, et laissa ce dernier nom aux espèces dont se compose le genre Cydippe; d'un autre côté Flemming pro- posa pour ce genre le nom de Pleurobranchea : or le nom Zdya ayant été donné par Lamouroux à une Serlulaire, d'un autre côté, le nom de P{eurobran- chea rappelant trop un genre de Mollusques, Esch- chollz a cru devoir créer le nom actuel. T 1. Cydippe globuleuse. Cydippe pileus. (Voyez plus loin pag. 414. Eschs. Acal. p. 24.) €. corpore subgloboso, tentaculis duobus prælongis, al- bidis. : Gronovius. Acta Helvet.1v. p. 36. tab. 4. fig. 1-5. Beroe. Baster. Opusc. subsec. 1. p. 124. Lab. 14. fig. 6-7. Slabber. Physik. Belustigung. p.47. tab. 11. fig. 1-2. Polvoz bicaudatus. Lin. Syst. nat. éd. xur. 1325. Beroe pileus. Muller. Zool. Dan. Prodr. n. 2817. Beroe pileus et Beroe lævigatus. Modeer. N. Mém. Ac. Stock. 1790. Medusa pileus. Gmelin. Syst. nat. 3152. n. 14. Scoresby. Arctic Reg. 1. p. 549. pl. 16. fig. 4? Encycl. mé. pl. go. fig. 3-4. Pleurobranchea pileus. Flemming. Brit. Anim. p. 504. n° 67. Beroe pileus. Lamarck. An. s. vert. 1re éd. t. 2. p. 470. Béroé globuleux. Cuv. Règn. anim. are éd. iv. p. 59 2e éd. 111.p 280. Blainv. Man. d'actin. p. 149. pl. 8. fig. 1. Lesson. Ann. de sc. nat. 1836. t. v. 256. Ehrenberg. Akalephen. tab. vin. Mém. acad. Berlin. 1836. Habite la mer du Nord et la Manche. — Larg. 1 pouce. + 2. Cydippe capuchon. Cydippe cucullus. Eschs. Acal. p. 25. C. corpore hemisphærico; tentaculis coccineis. Mertens. Voy. au Spitzherg. p. 131. tab. T. f,g. Beroe pileus. Fabricius. Fauna groenl. 361. Beroe cucullus. Modeer. Nouv. Mém. Acad. de Stock.1790. (:) M. Lesson ne laisse dans le genre Cynirre que deux es- pèces, €. pileus et C. densa. | caractérise ainsi ce genre, qu'il place dans sa tribu des £ucharis : « Corps globuleux ou «ové, laissant traîner derrière lui deux longs tentacules fli- HISTOIRE DES RADIAIRES. Scoreshy. Arctic regions. p. 549. pl. 16. f. 4. Mertensia Scoresbyi. Lesson. Ana. sc. nat. 1836. €, v. p. 354. Habite la mer Glaciale, — Long. 2 pouces. + 3. Cydippe épaisse. Cydippe densa. Eschs. Acal. p. 25. C. corpore ovali; tentaculis coccineis. Berve densa. Forskal. Faun. arab. p. 111. Modeer. Nouv. Mém Acad Stockh. 1790. Habite la Méditerranée. — Grosse comme une noisette, avec des côtes rougeâtres et des tentacules rouges. + 4 Cydippe œuf. Cydippe ovum. Eschs. Acal. p. 25. C. corpore ovalo, compresso; tentaculis sanguineis. Beroe ovum. Fabrice Fauna groen. p. 362. n° 355. Modeer. Nouv. Mém. Acad. Stockh. 1590. Mertensia ouum. Lesson. Ann. Sc. nat. 1836. t. v. p. 254. Habite la baie de Baffin. — Varie de la grosseur d'un œuf de pigeon à celle d'un œuf de cane. Couleur du corps bleuâtre pâle; rangées de lamelles vibratiles de couleurs changeantes très-brillantes ; celles de ces rangées qui correspondent aux côtés étroits, ne s'étendent pas aussi loin que les autres, vers les extrémités. + 5. Cydippe entonnoir. Cydippe infundibulum. Eschs. Acal. p. 26. C. corpore hyalino, breviter ovato; tentaculis albidis. Baster. Opusc. subsec. €. p. 123. tab, 14. f, 5. Gronovius. Acta Helvet. 5. p. 381. Polvoz beroe. Linn. Syst. nat. éd, x1r. p. 1324. Beroe infundibulum. Muller. Faun. Dan. Prod. n° 2816. Modeer. Nouv. Mém. Acad. de Stockh. 1790. Medusa infundibulum. Gmel. Syst. nat. 3152. Encycl. méth. pl. 90. f. 2. Beroe ovatus. Var. Novem costatus. Lamarck. Hist. Anim. s. vert. 3° éd. t. 11. p. 469. Habite la mer du Nord. — Grosse comme un œuf de poule. (Eschscholtz croit que l'indication de neuf rangées de lamelles vibratiles n’est fondée que sur une observation inexacte). + 6. Cydippe elliptique. Cydippe elliptica. Eschs. Acal. p. 26, tab. 2, fig. 1. C. corpore hyalino, elongato, elliptico, parum com- presso; tentaculis albidis. Mertensia elliptica. Lesson. Ann. sc. nat. 1836. t. v. p- 254. Habite la mer du Sud, près de l'équateur. — Long. « 37 pouces, larg. 374 pouces. + 7. Cydippe bipartite. Cydippe dimidiata. Eschs. p.27, tab. 9, fig. 2. C. corpore ovato; cavitate posticà maximé. Beroe biloba. Banks et Solander. 1°r voy. de Cook. Eschscholtzia dimidiata. Lesson. Ann. Sc. nat. 1836. t. v. p. 254. « formes, ciliés sur un des côtés, partant de la base du pôle in- « férieur.» Les Cydippe ovum, Cydippe elliptica et celui qu'il nomme Scoresbyi, sont rangées par lui dans son genre Mentensis (Mertensia), auquel il assigne les caractères CALLIANIRE,. Habite la mer du Sud, entre la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Galles du Sud. Corps long d'un pouce, ovotde dans sa moitié antérieure avec huit rangées de lamelles vibratiles. Sa moitié pos- térieure égale en longueur est lisse en dehors, et con- tient une grande cavité conique. M. Sars, dans son mémoire imprimé à Bergen en 1855, a fait connaître deux nouvelles espèces de ce genre, sous les noms de Cydippe bicolor et Cy- dippe quadricostata. M. Patterson a décrit dans le New philosophical journal d'Édimbourg (1856, vol. 20, p. 26, pl. 1) une nouvelle espèce de Béroé des côtes d'Irlande, qui doit être rapportée au genre Cydippe. L'animal est globuleux ou ovoïde, long de 2 à 7 lignes, trans- parent el sans couleur, exceplé au centre de la ca- vilé stomacale où l'on voit une ligne d'un pourpre foncé. M. Grant prétend avoir observé, dans le Cydippe pileus, un système nerveux très-développé (Trans. zool. soc, 1835, p. 10.) Eschscholtz rapporte aussi à ce genre, mais avec doute, les deux espèces suivantes : + 1. Beroe proteus. Quoy et Gaimard , Voyage de l'Uranie , p. 575, pl. 74, fig. 2. B. ovalo-roseus, sexcostatus; ore abdito. Habite près des Moluques. — Long. 1 pouce. Les tenta- cules n'ont pas été remarqués, mais le caractère de la bouche à peine visible le rapproche des Cydippes. + 2. Beroe albens. Forskal, Fauna arab. p. 111. B. ovalis, nuce coryli duplo major; costis albis; tenta- culis nullis. Habite la Méditerranée et la mer Rouge. — Sa forme se rapproche bien aussi des Cydippes, et l’on pourrait penser que ses tentacules blancs auraient échappé à l'observation. Le Beroe elongatus de MM. Quoy et Gaimard (Voy. de l’Astrolabe, pl. 90, f., 9—14) que M. Les- son veut nommer Beroe Quoyi, doit être rapporté à ce genre, sous le nom de Cydippe elongata. — 11 habite l'océan Allantique, sur la côte d'Afrique. Long. 18 lignes. F, D. CALLIANIBE. (Callianira.) Animal libre, gélatineux, transparent; à corps suivants : « Corps vertical, échancré en bas , comprimé sur « les cètés , formé de globes bordés chacun par une rangée de a cils. Deux longs cirrhes partant du pourtour de la bouche et « sortant sur le côté à l'extrémité inférieure, » Enfin , avec la Cydippe dimidiatu, ü forma son genre Escu- scuorrzir (Eschschollzia), qui a « le corps vertical, obové, « arrondi au sommet , rétréci en bas, largement et circulaire- 409 cylindracé, tubuleux, obtus à ses extrémités, aug- menté sur les clés de deux nageoires opposées, lamelleuses, ciliées en leurs bords. Bouche terminale, supérieure? nue, subirans- verse, Animal liberum, gelatinosum, hyalinum; cor- pore cylindraceo , tubuloso, ulrâque exlremitate obtuso, ad latera pinnis duabus lamellosis et mar- gine ciliatis auclo, Os terminale, superum? nudum, sublransver- sum, La Callianire, que Péron, de retour à Paris, a publiée comme appartenant à la classe des Mol- lusques, quoique les notes qu'il prit sur l'animal vivant, qu'il appelait alors Sophia, el qui me furent communiquées à son arrivée, n'aulorisent nulle- ment cette détermination : celle Callianire, dis je, est pour moi un animal tout à fait congénère du Beroe hexagonus de Bruguière. La simplicité de l'organisation intérieure de cet animal, d'après l'observation même de Péron, in- dique clairement qu’il appartient aux Radiaires mollasses, el qu’il est voisin des Béroës par ses rap- ports. Voici la description originale que fit Péron de son Sophia diploptera, en observant l'animal vivant; description que j'ai extraite de ses manuscrits com- muniqués. Animal gelatinosum, hyalinum, molle, lœvissi- mum, folioso-membranulosum , pinniferum, ele- gans, proteiforme. Corpus cylindrico-tubulosum, utrâque extremi- tate oblusum, interioris organi cujuslibet apparens ullum. Apertura unica anterior, transversa, bila- biata. Lalere ex unoquoque producuntur alæ duæ, membranuloso-gelalinosæ, in duo secedentes foliola amplissima, margine fimbriato-ciliata, ele, Cette description d’un animal gélatineux, qui n'offre, outre le digestif, aucun organe intérieur apparent, el qui a une bouche sans anus, n'indique nullement l’organisation d’un Mollusque. Au con- traire, l'animal, par ses rapports, annonce son voi- sinage des Béroés, et montre qu'il est congénère de l'espèce que Bruguière a nommée B. hexagonus , l'un et l’autre constituant nos Callianires. Les Callianires sont des animaux libres, gélati- neux, mollasses, transparents dans loules leurs parties. Leur corps est verlical dans l’eau, presque « ment ouvert , huit rangées très-courtes de cils, occupant seu- « lement le pèle supérieur , deux cintres droits ciués surle « bord , partant du milieu des côtés. » [Ün doi observer que ce non £schscholtzia a été donné bien antérieurement à une plante de la famille des Papayéra- cées. ] FD. 410 cylindrique. comme tubuleux. obus aux deux ex- trémités. Il est. muni sur les côtes de deux espèces de nageo res opposées. qui se divisent chatune en deux ou trois leuilets membrancux. g'lutineux, verticaux. el fort amples. Ces feuiliels sont très- contractules. bordés die cils. et égalent presque, par leur etendue verticale. la long eur du corps. On peut dire que les deux nageoires lanellifères et cilice- des Calliauires. ne sont que les cô:es cHiices et longilud.nates des Béroës, mais qui. dans les Callianrres, sont très-agranaies en volume el ré- duites eu nombre, où rapprochées el réunies en deux co.ps opposés. Ces animaux n'ont point de rapport, par l'organisation, avec les Mollusques ptéropodes. [ Quoique l'amarck dise p'silivement que sa se- coude espèce marque de cirrhes ou teulacules, Eschscholtz n'en persiste pas moins à caractériser le geure Callianira par la présence de deux Len a- cules rameux; il n'a vu lui-même aucun de ces animaux, mais il se fonde sur l’analogie pour dire que les tentacules contractés ont pu se dérober à l'observation de Pérou et Lesueur (1).] EF. D. ESPÈCES. 1. Callianire triploptère. Callianira triploptera. C. pinnis utroque latere trilamellosis, ciliatis; cirrhis duobus tr'partitis. Berve hexuyonus. Brug. Dict. n° 3. Encyclop. pl. 90. fig. 5-6. ® Cuilainira Slabberi. De Haan. Bijdrag. 1. 2. (1827). P- 150. ° Callian:ra triploptera. Eschs. Acal. p. 28. 9 Blainville. Man d'actin p 101 pl. 7. À 8. ° Lessou. Ann. se. nat. 1556. 1.5 p.240. Habite les mers de Mada;,a-car. 2. Cüllianire diploptère. Catlianira diploptera. C. prums utroque lalere bilameilosis, ciliatis; cirrhis nullis. Sophia d'ploptera. Péron. Mss. : Caianra VPéron et Lesucur. Annales. vol. 15, p. 65. pl à fig. 16. * Deslougeh. Erc. méth. vers L. 11. p. 163. * Cutbanra diplopteru. Eschs Acal. p. »8. ® Cailian-ra d ploptera. Blainv. Man d'aitin. p. 151. Habite les murs équaloria es, voisines de la Nouvelle-Hol- lande. On y en rencontre des troupes nombreuses. 8. Callianire hexaçone. Callianira hexayona. Eschs. Acal. pay. 28. C. corpore hemispharico, s-xangulalo; costis ciliatis o“to. ° Slabber. Phys. Bclustig. p. 28. tab. 7. f. 3, (1) M. Lesson , qui conserve le genre Callianire comme Esch- choltz Pa aduns, le prend pour Lype de sa tribu des Caruran- Ses, qui ,dt-, « sont des Bérocs a corp, vertical, fréqueum- Real aussi haut que large, et dont vs cdtes devieuncnt mès-satilaules et out réunies deux a deux pour former deux trpèces d'ailes bordées d'une double rangée vericale de cils. » æAvecies geures ue, Calynneel Asiotuna d'Eschschoilg HISTOIRE DES RADIAIRES, * Broe heragona. Modcer. N. Mém, acad. de Stock- holm. 1790. * Jura, Oken, Eucyel. méth. pl. 90. f. 6. Habite li mer du Nord, — Large de 3 lignes: de couleur bleu céleste, avec des lobes plus foncés aux extrémités; tentacules rouges, [ A la suile des Cillianires. M. Lesson place la tribu des Nets, qui sont des Callianires ayant le corps plus haut que large, mnce. comprimé, et présentant quatre rangées de cils sur les bords et deux autr.s rangces au nuilieu, lesquelles se soudent au poinl de jonction, Celie tribu compren:l le seul geure Néis el la Seule espèce Mers cordigera (less. Voy.Coq.Zooph., p.105, pl. 15, f. 2), des cù es de la Nouvelle-Galles du Sud. — Son corps, amiuci sur ses deux faces où lailié en coin. obcorde au pôle supérieur el largement ouvert à l’autre extrémilé, est blanc. hy lin, co ivertde vési. ules eutre-croisees de jaune mordoré el de jaunc clair. ] F. D. + FAMILLE DES MNÉMIDES. Les animaux de cette famille, comme Îes Calliani- rides, ont une cavité slomucale , n occupant qu'une petite parie du corps, mais ils s'en distiagu:ut par l'absence des cirrhes où tentacules. Tous ont à la bouche de gran:is lobes. où bien, près de celle ou- verture, des prolongements pourvus de lamelles vi- bratiles et qu'iquelois ces deux sortes d'appenlices se présenient à la lois. De la soul pris, par Ésch- scholtz. les caractères distinclifs des quatre genres dans lesquels il divise celle famille. (1) Avec des prolongements étruits près de la bouche. (A) Avec des rangées de lamelles vibraliles sur le corps. (à) Surface du corps pourvue de papilles, sans grands lobes à la bouthe. 1. Zuchars. (b) Surface du corps unie; avec de grands lobes à la bouche. 2, Mnemia. (B) Sans rangées de lamelles vibratiles sur le corps. 3. Culymna. (11) Sans prolongemi uts étroits à la bouche. 4. Axiolima. et le genre Alcynoe de Rang et un nouveau genre Polyptera, démembré des Mnémies, 1 y place son gunre Bucépaauon, ayaul « le corps pus large que haut, conposé d'uu iube de u forme haslée , irès-cuniractuile, s'ouvrant en hui euire les « deux replis des teuillels supéricurs , par uuë petite Quver- u Luri?, Lerminé +n bas par une ouverlure ;ranlesLercu.aire, « et burdé latéralement par deux porivus meubraueuses élar+ MNÉMIL. A ces genres il faudrait ajouter ou même réunir ceux que M. Raug a élablis sous les noms d’Ocyroe el d'Alcynoe, si vériliblement ces animaux sont dé- pourvus de cirrhes ou tentacules; il nous semble ués-probable d'ailleurs qu'une observation plus exacte des espèces vivantes aménerait la réunion des deux familles des Callianirides et des Mnémides, el surtout uue réduction considérable du nombre des genres. + Eucmanrs. (Eucharis) (1). Corps ovale, b'aucoup plus long que large, un peu com rimé., couvert de papilles, avec huit ran- gécs de lamelles vibratiles. Deux paires d'appen- dices cilies autour de la bouche, A l’extrémilé postérieure du corps se trouve une excavalion profonde en enlonnoir, dans laquele s'ouvre le pelil canal excréteur de l'estomac. Sur chacun des larges côtés de la cavité stomacale allon- gée se trouve un vaisseau finement ramilié ; ces deux vaisseaux se réunissent à l'extrémité pointue de l’es- tomac. el forment autour du canal excréteur un anneau vasculaire étroit d'où p'rlent quatre vais- seaux qui s'élèvent le long des parois de l’excavation enentonnoir jusqu'au bord oùilsse partagent chacun en deux branches. Les huit vaisseaux qui en résul- lenLcourent sous les rangées de lamelles vibratiles. + 1. Euchuris de Ticdemann. ÆEucharis T'iede- manni. Eschs. Acal. p. 50. Tab. 1. fig. 2. Appendcbus qualuor tetragonis brevibus; papillis corporis parvis densis. Blainville, Man d'actin. p. 154. pl. 8. fig. 2. . Lesson. Ann. se, nat. 18436 L. 5. p. 252. Habite l'océan Pacifique seplentrional, à l'est du Japon. — Long. 4 pouces; larg. L 172 pouce. Couleur jaunätre, avec Une Leinte brüue; un point foucé sur chaque la- melie vibratile, + 2. Eucharis mullicorne. £Zucharis mullicornis. Eschs. Acal. p. 51. Appendicibus duobus corpore paulo brevioribus; papil- lis corporis raris,inæqualibus. «gies, garnies à leur terminaison de trois corps denses , épais, a massif et de forme d'oive, — Le bord supérieur est formé a de eux feuilles nunces , garmes sur tour bon d'une rangée a Lransversa e de cils Sur chaque face quatre appendices cy- « lindracés sont implantés à l'extrémité # Ce genre ne con- tient qu'une suleespète rès-communue près de l'ile de Ceylan : Bucrpls on Reynaudi (Calhumra buvephaton Reyu. Ceut. Zoul. de Lesson, p. #4, pi 24, F. A-B). D. (3) M Besson prend ce genre pour type de sa tribu des Eu- cHanis qui sont, ditl, des Cailianvres contractées, de forme ovalarre ou subiéprimce, à 8 ou g rangées verticales de cils s'étendant d'un pôle à l’autre. Leur tube digesuf est formé par deux eutouuoirs réunis par un tube plus étroit; sur lus cdtés 411 Beroa multicornis. Quoy et Gaim. Voy. de l'Uranie, p. 554. pl. 54 Fr. Eucharis mullicornis. Lesson. Ann. sc. nat. 1836. t. 5, p- 253 Habite la Méditerranée. — Long. 2 pouces. Couleur rosée brunâtre. + MNÉMIE. (Mnemia.) Corps lisse, ovale, allongé verticalement , très- comprimé ; les côtés étroits Lerminés par de grands lobes près de la bouche, el les clés larges portant chacun deux longs appeudices en entonno.r insé- rés par leur pointe auprès de la bouche, et munis d'une rangée de lamelles vibratiles; canal excrèteur de l'estomac s'ouvrant dans une excavalion en en- lonuoir. + 1. Mnémie de Schweigzer. AMnemia Schweïggert, Eschs. p. 51, tab. 2. 1, 5, Corpor- ovato, poxtivè mulico. Blainville. Mau. d'actin. p. 152. pl. 8. F. 4. Habite près des côtes du Brésil. — Long. 2 pouces. + 2. Mnémiede Kuhl. Mnemia Kuhliï. Eschs. p. 32. Lab. 2. f. 4. Corpore ovato; styls duobus postivis subulatis. Habite la mer du Sud, près de l'équateur, — Long, 8 ligues. + 5. Mnemie de Chamisso. Mneria Chamissonis. Eschs. p. 32 (2). Corpore elongato, compresso. Callianrae heteroptira Chamisso. N. Act. acad. nat. cur, L. 10,.p. 362.1. 31. F. 3. Polyptera Chamissonis. Lesson. Ann, sc, nat. 1836, L. 5. p: 217. Habite Pucéan Atlantique, près du cap de Bonne-Espé- räuce, — Loug. à pouces. + 4. Mnémice norvégienne, Mnemï'a norveg'ca. Sars. Besk. ov. l’olyp. etc. (Bergen, 1855), p, 32. M. corpore hyalino, oblonyo, compre:so, radis omnibus posticé concurrentibas; appendicihus ciren os 4 lan= ceolatis planis, ciliatis; lobrs corporis maximis. partent deux prolongements cirrhigères. Cette tribu ss compose des geures Lucharis, Cydippe, Mertensia &\ Eschcholiziu, LATE (2:M. Lesson a formé avec celte espèce son g ure Porx- PILRE (Po ypleru), curaciérsé atust: « corp by, trés-fra= e ge, tubaleux, éyhadrique, daté antéreurement : bouche « transverse. Une seu e IE de chaque cdté, grande, lirge, au cstoile, chiée sur chaque bord, à cilstrnés , ailes tntermé- « diaires plus petiiés, au nombre de six, Les qua ré supé- “ricures sont laucécles, soudées au corps par leur bre , a ciiées sur leurs bord, ; les deux ritérieures ont de grauds u rapjoits avec les deux ailes laterales cestvides, €L, come «elles, suul ciiiées, » F. D, 412 CALYMNE. (Calymna.) Corps ovale comprimé plus large que haut, dé- pourvu sur sa surface lisse de rangées de lamelles vibratiles, qui se trouvent seulement sur les quatre appendices étroits, lesquels sont enveloppés par les grands lobes latéraux et dirigent leur extrémité li- bre du côté de la bouche. Le canal excréteur de l'estomac ne se termine pas dans une excavation en entonnoir. 1. Calymne de Treviranus. Calymna Trevirani. Eschs. p. 55. tab. 2, f. 5. Blainville. Man. d’actin. p. 153. pl. 8. f. 3. Habite la mer du Sud, près de l'équateur. — Haut. 2 pouces, larg. 3 178 pouces, épaiss, un peu plus d'un pouce. + AzcyNOË. (Alcynoe.) Rang. Corps gélatineux, transparent, vertical, cylindri- que, avec huit côtes saillantes, ciliées, et terminées en pointe, cachées en partie sous des lobes natatoi- res verlicaux, libres à la base et sur les côtés seule- ment. Ouverture buccale pourvue de quatre ap- pendices ciliés. T 1. Alcynoé vermiculaire. 4/cynoe vermicularis. Rang. Mém. Soc. Hist. nat. Paris, t. iv. p. 166. pl. 19. f. 1—4. Blainville. Man. d’actin. p. 155, pl. 8. £. 5. (M. Delle Chiaje (Mem. sugl. an.s. vert. t. 1v. p. 30. pl. 51) a décrit et figuré, sous le nom d’4lcynoe papillosa, une seconde espèce de ce genre.) AXIOTIME. (Axiolima.) Corps comprimé, plus large que haut, avec deux grands lobes latéraux, munis chacun, vers l’ex- trémité, de deux rangées de lamelles vibratiles , les- quelles rangées se réunissent vers la pointe. Point d’autres appendices autour de la bouche. Au lieu d’estomac on trouve seulement une cavité buccale, + 1. Axiolime de Gaede, Axiotima Gaedei. Eschs. Acal. p. 54. Tab. 2, f. 6. Axia. Eschs. Isis. 1835. Azxiolima Gaïdis. Blainville. Man. d'actin. p. 154. pl. 8. LE Ch Habite la mer du Sud, près de l'équateur. — De la gros- seur d’un œuf de pigeon. + OCvROË. (Ocyroe.) Rang. Corps gélatineux, transparent, vertical, cylindri- que, pourvu supérieurement de deux lobes latéraux | HISTOIRE DES RADIAIRES. musculo-membraneux, bifides, épais, larges, et de deux côtes ciliées charnues, avec deux autres côtes ciliées sur les bords entre les lobes ; ouvertures avec quatre bras également ciliés. + 1. Ocyroé cristalline, Ocyroe crystallina. Rang. Mém. Soc. Hist, nat. de Paris. t. 1v. p. 166, pl. 20. F. 4. ©. hyalina; corpore brachiisque brevibus; brachiis ob- soletè striatis. Blainville, Man. d'actin. p. 155. pl. 8.f. 6, Habite l'océan Atlantique, sous l’équateur, — Long. 3 pouces. + 2. Ocyroé brune. Ocyroe fusca. Rang. L. c, fig. 2, ©. flavo-brune4; lobismazximis,minus crassis,transversè striatis; corpore conico, longiusculo. Habite l’océan Atlantique, près des îles du cap Vert. — Long. 6 à 8 pouces. + 3. Ocyroë tachée. Ocyroe maculala, Rang. 1. c. f. 5. ©. corpore multo majore, longiore, hyalino; lobis ma- Joribus, crassioribus, magis strialis, et duplici ma- culà fusc& notatis. Habite la mer des Antilles. — Long. 10 à 14 pouces. [M. de Blainville regarde ce genre comme très- voisin de la Callianire hexagoue ; mais celle-ci a des tentacules dont sont privées les Ocyroés. M. Lesson en lait sa quatrième tribu des Béroïdes dont les ca- ractères sont d’avoir « le corps vertical, muni de « deux lobes horizontaux, bifurqués , ayant deux a rangées de cils, non plus dans le sens vertical, « mais bien dans une ligne horizontale. »] EF. D. FAMILLE DES BÉROIDES, Eschscholtz n'a placé dans cette famille que les espèces n'ayant point de cavité stomacale particu- lière, mais bien une grande cavité occupant la ma- jeure parlie du corps, el dont le fond seulement sert de cavité digestive. Il y a toujours huit rangées de cils ou lamelles vibratiles à la surface du corps. A l'extrémité fermée du corps, là où l'on ne peut apercevoir le canal excréleur, à cause du défaut de transparence de la masse, on voit deux mamelons saillan(s, également garnis de cils ou de lamelles vi- bratiles. Huil vaisseaux qui prennent leur origine à l'extrémité fermée du corps et se dirigent vers l'extrémité opposée, envoient sur tout leur trajet des ramifications et se terminent dans un anneau vasculaire autour de la grande ouverture. À la face interne du corps, deux gros vaisseaux longi- tudinaux simples, prenant leur origine à l'anneau vasculaire, et se fortifiant par la jonction des rami- fications venues de l'extérieur ramènent tous les BÉROE. liquides à la partie postérieure de la cavité. Le corps a toujours une forme simple sans prolonge- ments et sans tentacules. Eschschollz divise ainsi cette famille en trois genres : (A) Rangées des cils vibratiles à découvert, (a) Cils vibratiles plus courts que les intervalles. 1. Beroe, () Cils vibratiles plus d'une fois aussi longs que leurs intervalles. 2, Medea. (B) Rangées des cils situées dans des sillons où elles peu- vent se renfermer, 3. Pandora.] F, D. BÉROÉ, (Beroe.) Corps libre, gélatineux, transparent, ovale ou globuleux, garni extérieurement de côtes longitu- dinales ciliées. Une ouverture à la base , imitant une bouche. Corpus liberum, gelatinosum, hyalinum, ovale vel globosum : extus costis longitudinalibus ciliatis. Apertura oriformis ad basim corporis. Ogsenvarions. Les Béroés semblent avoir des rapports avec les Pyrosomes ; car, lorsque l’on con- sidère le B. ovale, on croit voir un Pyrosome re- dressé , et il en est de même du B. cylindrique, Mais les Béroës sont des animaux simples, el il n’en est pas ainsi des Pyrosomes. Ces animaux ont plus de rapports avec les Médusaires, et cependant ils en sont trop distincts, par leur conformation générale, pour qu'il soit convenable de les y réunir comme Linné l'avait fait d'abord, et comme ensuite l'a fait Gmelin dans la dernière édition du Systema na- turæ. . L'ouverture inférieure, quelquefois fort grande, des Béroës, est regardée comme la bouche de l’ani- mal. Je soupconne néanmoins qu'elle n’est due qu’à l'extrême concavité du disque inférieur de ces corps et que la vérilable bouche se trouve dans le fonu de celle concavité. Outre les caractères de forme qui distinguent principalement les Béroés, on prétend que ces Ra- diaires ont un mouvement de rotation très-remar- quable, qu’elles imprimeut à leur corps, à l’aide des cils ou cirrhes nombreux dont leurs côtes longitu- dinales sont garnies. Ce mouvement sert à exciter (1) M. Lesson qui, sans tenir compte de l'absence ou dela résence des cirrhes Lentaculaires , met dans le genre Béroë es Béroïdes , qui ont : « le corps arrondi, à rangées de ciis très-rapprochées ; les ouvertures de la bouche et de l'anus très-pelites; la circulation presque nulle », donne pour ca- raclères au geure {dya d'avoir le « corps sacciforme cylin- « dracé, plus haut quo large, mollasse; à rangées de cils 415 ceux de leur intérieur, et non à les faire nager pour courir après une proie, car leur forme n y est nul- lement propre, et partout où ils sont, l’eau leur ap- porte également les corpuscules dont ils se nourris- sent. Toutes les autres Radiaires mollasses sont dans le même cas. Ces animaux ont aussi un mou- vement alternatif de dilatation el de contraction que Bosc a observé. à , : Les Béroés sont très-phosphoriques : ils brillent pendant la nuit comme autant de lumières suspen- dues dans les eaux; et leur clarté est d'autant plus vive que leurs mouvements Sont plus rapides. [ La forme des Béroés, au lieu d'être exactement circulaire, est toujours un peu comprimée, el l'on remarque que les rangées de cils, rapprochées deux à deux, au lieu d’être également espacées, parals- sent former une paire sur chacune des faces larges et des faces étroites. Les rangées longitudinales de cils vibratiles partent de l'extrémité fermée , mais elles n'atteignent pas tout à fait l’autre extrémité ; elles sont forinées de petites rangées transversales de petits cils plus courts que les inter alles séparant ces petites rangées. Le corps est susceptible de changer de forme jusqu’à un certain poiut; quand beaucoup d’aliments se sont engouffrés dans la grande cavité centrale, l'animal en empéche la sor- tie en se resserrant au milieu. Quand, au contraire, il veut expulser le résidu de la nutrition, il peut re- tourner presque entièrement celte cavité. Si on le touche, il resserre le bord de l'ouverture antérieure et devient presque sphérique. ] F. D. ESPÈCES. 1. Béroé cylindrique. Beroe cylindricus. B. oblongo-cylindraceus, verticalis, subocto-costatus ; ore amplo. Beroe macrostomus. Péron et Lesueur. Voyage. 1. pl. 31. fure * Beroe Capensis. Chamisso, N. Act. nat. cur. 10. 361. tab. 30. f. 4. * Idya macrostomus. Freminv. Nouv. bul. phil. 1809. p. 327. f. e. Encycl. méth. Vers.t. 11. p. 141. * Beroe Capensis. Eschs. Acal. p. 37. * Beroe macrostomus. Blainv. Man d'actin. p. 145. * Beroe macrostomus. Lesson. Voyage de la Coq. Zool. pl: 15. f.. * Idya macrostoma. Lesson. Ann. sc. nat. 1836. t. 5. f. 257 (1). Habite l'océan Atlantique austral. Péron et Lesueur. — Sa forme générale est la même que celle du Pyrosome. Tous les vaisseaux sont d’une couleur ferrugineuse. «très-irisées; très-largement ouvert à une extrémité, et « médiocrement à l'autre, » Il place dans ce dernier genre les espèces suivantes : 19 /dya mucrosloma (Beroe cylindricus. Lamk.). 2. J4ya borealis (Idya. Freninville, Bull. Soc. phil. 1809?) 3. /dya Forskaln (Beroe rufescens. Forskal.) 4. Idya ovata (Beroe ovatus, Lawk.) FD 414 2, Béroé ovale. Beroe ovatus, B.ovato-conoideus.suborto-rostntus; orrmazximo,nüdo. Medusa beroë. \inn Syst. nat. xe éd. p. 660. Medusa infiundbulum. Gmel.p.315a. Beroe. Brown. Jam. 38%. p.43. F. 2. Encyel. pl. go. F. 1. Beroe ovara.Exchs. Acal. p. 36. Blainv. Man. d'actin. p 144. Jdya ovata. Les-on. Mem. ann. sc. nat. 1836. (. 5. p. 258. Beror ovatus Dellé Chiaje. Mém. s, an.s. vert. pl. 32. foi (1) et pl. 5. 2. idem, novem-costatus. (Reporlé au genre Cydippe, pe 49). Beroe Bast. op. subs. 3. p. 123. €. 14. F. 5. Euvyel. pl. 90. F ». Habite les inèrs d'Amérique, el sa variété, les mers d'Eu- rope. + 5. Béroë melon. Beroe cucumis. B rudiis omnihus porticè coneurrenbhus, rælüs imma- culata; superfic.e intern&, rubro-punctatà. B ro- curum s. O0. Fabricius. Fauna Groenl. p. 361. Gmélin. Syst. pal. 3152. Modeer. N. mé. acad Stockholm. 1790. Esclisuho tz Acal. p. 36. Sars. Beskrivelser over Polyp. etc. (Bergen, 1835), p. 30. Habite la baie de Batfin. — Long. 3 pouces. + 4 Béroé pounclué. Beroe punctata. B. radis omn bus posticè concurrentibus; eiliis altera ab alter æœjuè «tssitis; emiüs ferruyineo-punctata ; vasis haud coloratis. Chamisso N. act avad. curios. x. p. 361. Lab, 31. f. 1. Eschs Acal. p. 37. tab. 3 f. 1. Habite l'océan Allautique, au nord des Açores. + 5. Béroé jaunâtre. Beroe gilva. B. radiis omnibus concurrent bus; ciliis per paria ap- protumalrss vais ferruy/nêise Esch;ch. Acaï. p. 37. Habite près des côtes du Brésil, — Long. plus de 2 pouces. Couleur d'un jaune brunâtre clair. + 6. Béroé roussâtre. Beroe rufescens. Ovata oblorga; intüs prorsüs varua. Mertusa beroe rufrscens. Forskal. Faun. arab. p. 111. Habite la Méditerranée, — Longucur 5 pouces. + 7. Béroëdle Baster, Beroe Basteri. Lesson. Voy. de la Coq. Zooph. p. 104. pl. 16. f. 1. B. ovutus, hya'inus, nuvem-costatus, membran& nebu- losà vextitus? Habite l'océan Pacifique, sur les côtes du Pérou. + 8. Béruë globuleux. Beroe pileus. B. glohosu:; costs octo, cirrhisque duobus ciliatis, prælonyis. Meiusa prleus. Gmel. p. 3150. Beroe. BasL. op. subs. 3. p. 126.1. 14. F. 6-7. Encycl. pl. gu. f. 3-4. (1) L'espèce ob-ervée par M. Délle Chiaje à Naples n'est probabiement pas la même que celle de Lamarck; aussi HISTOIRE DES RADYIAIRES. Habite la Méditerranée, l'océan Atlantique. I paraît se rapprocher des Noetiluques par ses raporls, (Cette espèce est reportée au penré Cydippe, voy. p. 48) [M. Lesson rapporte encore à ce genre : 1° Le Beroe elongatus Quoy el Gaim. Voy. de l'Astrol. pl. 90. F. 9 — 14), qu'il nomme Beroe Quori, mais, quien raison de ses tentäcüles ou cirrhes ra- meux, doit appartenir au genre Cydippe. 29 Le Beroe elongutus. Risso. Hist. nat. Eur. mér. L. v. pag. 505. 5° Le Beroe albens, Forskal ; el 4° le Beroeroseus. Quoy et Gaim.. qui est une Cydippe comme le pré- cédent. — 5° Le Beroe Scoresbyi (Medusa Scoresby. Arc. Reg. L 1. p. 518. pl. 16.1. 5. — 6° Le Beroe failax (Medusa Scor. 1. c. pl. 16. f. 5). qu'il soup- conne lui même n'être qu'une variété de l'espèce - précédente. Quant au Béroé gurgantua (Voyag. Coq. zooph.. p. 107. pl. 15), On ne peut dire au juste ve que ce peu étre, mais trés-certainemenL ce n’est pas uni Bérué.] F. D. + MÉDÉE. (Medea.) Esch. Ce genre ne diffère essentiellement des vrais Béroés auxquels M. de Biainville le réunit, que par la longueur des cils vibratiles qui doivent drpasser deux lois la longucur des intervalles séparant les peliles rangées transverses (le ces cils. Les rangées longitudinales qui partent de l'extrémité fermée, ne dépassent pas beaucoup la moitié de la longueur du corps qui est comprimé el forme deux très- grosses lèvres, n'ayant pas moins d'un Liers de sa longueur Lolale, de chaque côté de la bouche. Le mouveuent de locomotion est très-vif en raison de la longueur des cils. Comme vs espèces de te genre sont très-peliles, on pourrail supposer que ce ne sunt que de jeunes individus d’un autre geure. + 1. Médée resserréc. Aedea, constricta. M. corpore vasisque albicantibus. Berve constricta. Uhamisso. Nuv. act. acad. nat. cur. t. x. p- 361. tab 31. f. 2. s Medea constructa. Exchs. Acal. p. 38. Hab. le détroit de la Svude. — Corps ovale obtus blan= chätre, loug de 5 lignes. + 2. Médée roussâtre. Medea rufescens. M. corpore rufrsvente, vasis rufo-[errugimeis. Eschscoliz. Acal. p 38. lab. 3. F. 3, Berve rufivasa Blanv. Mau d'actin. p. 145. pl. 8. f. 7. Habite la mer du Sud près de l'équateur. — Longueur a lignes. M. Lesson a-t-il proposé d'en fa re une espèce distincte , Beroë Chiuju (Au. se. ua. 1856 , v. 5. p. 256.). NOCTILUQUE. M. Lesson ajoute au genre Médée deux espèces observées par Scuresby dans les régions arctiques et prises pour des Méduses par ce navigateur. l'une Medea arctica (Medusa Scoresby. Arcl. reg. p. 550. PI. xvr. f. 8), a le corps ovoïdal étranglé près de l'ouverture ; elle est transparente avec des vaisseaux roses. L'autre, AMedéa dubia (Medusa Scorcsb. p. 549. PI. xvr. F. 6. — Medusa Martens. Voy. àâu Splzh. 1, 9, p. 195, pl. P. f. H.), à le corps ovoile avec une cavilé centrale formée de deux cônes opposés et unis par un étroit Canal. Entre les genres Medea et Pandora M. Lesson en place aussi un nouveau: CYDALISE, Cydalisa, qu'il à créé pour l'espèce €. mitræformis qu'il avail pré- cédenment publiée sous le nom de Beroe mitræ- formis (Voyag. de la Coquille. Zool. p. 106. pl. 15, f. 3.), et qui provient des côtes du Pérou. Les carac- {ères du genre sont les suivants : « Corps tronqué cet laryement ouvert à une extré- « mité, finissant en pointe au pôle opposé qui est s« percé de deux petites ouvertures ciliées sur leur « pourtour ; huit rangées verticales de cils simples. » L'espèce décrile a le corps conique à large ouver- ture burdée d'un cercle rose. À PANDORE, (Pandora.) Ce genre, cgalement réuni aux Béroës par M. de Blainville, en diffère parce que ses rangées longi- tudinales de cils soul logces dâns des sillons pour- vus de bords membraueux, el susceptibles de les reuférmer, [1 est en outre distingué par une ran,ée de filaments fins où de tentacules qui formeut une couronue au bord externe de l'ouverture antérieure, tout à lait sur l'anneau vasculaire. Le mouvement de cet auhiual est trés-lent. + 1. Pandure de Flemming. Pandora Flemingii. Eschs. Acal, p. 59. Tab. 2, F. 7. Beroe Flemingii. Blainv. Man. d'actin. p. 145. pl 8.F 7 Lesson. Mem. aun. sc. nat, p. 145, pl. 8. L v. 1536. P- 259. Hibite l'océan Pacifique septentrional du Japon. — Lon- gueur 3 lignes, (M. Lessou a jugé, d'après la figure donnée par Eschscholtz, qu'il existe deux ouvertures à l'extrémité fermée, mais Eschscholiz, quoiqu'ii ait bien marque là doux étoiles, ne dit rien sur leur sigmificatiou.) F. D. NOCTILUQUE, (Nocliluca.) Corps très-pelit, gélatineux, transparent, sub- sphérique, reuilorme dans ses Coutractions, el pa- 415 raissant enveloppé d'une membrane chargée de uervures très fines. Bouche inférie. re, contractile, infundibuliforme, munie d’un lentacule filiforme. Corpus minimum, gelatinosum, hyalinum, sub- sphæricum, in contractionibus reniforme, pellicul@ ven s lenuissim's nervos@ vestilum. Os inferum, contractile, infundibuliforme, ten- taculo filiformi instructum. Onservarioxs. M. Suriray, recherchant, dans le port du Havre. la vau$e de la phosphorescence des eaux de la mer en certaines circonstances, a observé le Noctiuca, la décrit et figure dans un mémoire dont il à fait part à la classe des sercnces de l'Insuitut. I le regarde comme étant la cause, au moins principale, de la phosphorescence de la mer en certains temps. Le ANoctiluca est quelquefois d'une abondance telle qu'il lorme une croute assez épaisse à la suriace de Ivau. Sa forme est spher que; mas dans ses contractions 11 prend quelquetois celle d’un rein; il n'est pas plus gros que la téie d’une petite épragle, el sa diaphanéilé égale celle du cristal. Au mulieu de sa parie iuléricure, on observe une ouverture, de laquelie sort un tenlacule fili- forme, qui parail tubuleux ; el à voté une espèce d'œsuphage en enlonno.r. Dans les contractions, le tenutacule disparait quelquetois. Sou intérieur vfire Souvent de pelils corps ronds, groupés, que M. Suriray preud pour des œuls, et qui ne peuvent êlre que des gemanes reproducteurs. À l'extérieur. on aperçoil des vaisseaux très-lius, ramitiés presque en réseau. Ou sait depuis long emps que la phosphorescence des eaux de la mer est due à des animaux de diverses grandeurs, parnn lesquels 11 y en à de très-pelils et ième micrescupiques. Ce soulces dernicrs, el sur- Lüut les Noctiluques, qui, por leur nombre prodi- SIEUX, rendent, Cu Cérlains Leinps, la incr siigu- hérement lumineuse, OUu ne connait encore qu'une seule espèce de Nocliuque, si les Glèbu (1) de Forskai n'eu virent pas queiques aulres. [Quoique M. Suriray ail encore publié de nou- veaux délils sur Sun Noctiluque (Mag. zoul. 1856), ol Iguure eucure la vérilabe organisation de ce singulier antinal, el couséquemment, la place qu'il doit occuper dans la classiicauiou. M. de Blainville, quile rage provisoirement à la suite dus Diphyudes, dit qu'un peul supposer le téalacuic Leriniie par un SuÇuir, puis li ajoule n'avoir pu déleruiner uu caual lulestinal avec une Ouverlure anale. M. Lessun en fai le zu genre de ses Beruides; mais à la Vérité, ul le place dans Sa division des beruiues acils (C'est-a-dire saus cuis) avec les Rosaceu, et d auires (1) Les Glebu sont simplement des pièces natatoires déta- chcés du geure Lipyopoue, 416 genres qui paraissent ètre plutôt des Diphydes. Précédemment, M. Oken, dans son Traité d'his- toire nat., 1815, l'avait rapproché des Méduses, et celle opinion est peut-être préférable.] F. D. ESPÈCE. 1. Noctiluque miliaire. Noctiluca miliaris, Noctiluca. Suriray. Mém. Magasin de zoologie, 1836, Blainville. Man. d'actin. p. 140. pl. 6. f. 9. Lesson. Mém. ann. se. nat.t. v. p. 268. 1836. Habite l'Océan européen. Le Gleba cité paraît être une seconde espèce, dépourvue de tentacules. LUCERNAIBE, (Lucernaria.) Corps libre, gélatineux, subconique, ayant sa partie supérieure allongée et atlénuée en queue dorsale, terminée par une ventouse : l’inférieure plus ample, plus large; ayant son bord divisé en lobes ou rayons divergents et tentaculifères. Bouche inférieure et centrale. Des tentacules courts, nombreux, globulifères, à l'extrémité de chaque rayon. Corpus liberum, gelatinosum , subconicum ; su- pern& parte in caudam dorsalem elongato atte- nuatà, cotyloque terminatà : infernä ampliore, la- tiore, in lobos aut radios divaricatos et tentaculiferos ad marginem partit. Os inferum et centrale. Tentacula brevia, nume- rosa, globulifera , ad apicem radiorum. OzservarTions. Les Lucernaires sont, en quel- que sorte, des Astéries gélatineuses , dont la partie dorsale est élevée, allongée ct atténuée en queue verticale. L'extrémité supérieure de cette queue offre un oscule que l'on pourrait prendre pour un anus, mais qui paraît n être qu’une ventouse, au moyeu de laquelle l’animal se fixe et se suspend aux fucus ou autres corps marins, Quant à l'extrémité inférieure du même animal, elle est conoïde, élargie orbiculairement, et son bord est divisé, soit en quatre rayons doubles, soil en huitrayons également espacés selon les espèces ; quelquelois même on n’en voit que sepl. Au som- mel de chaque rayon, l’on aperçoit des tentacules nombreux, globulifères , fort courts, mais que l’a- nimal allonge ou replie comme à son gré, et qui paraissent disposés en faisceau. Le globule de cha- que tentacule fait encore l'office de ventouse, et l'animal s’en sert pour saisir sa proie, en ÿ fixant ce globule, et ensuite repliant ses rayons vers la bouche. Celle-ci occupe le centre du disque infé- rieur, quiest un peu concave, et y forme une légère saillie à quatre dents. Les Lucernaires commencent à donner une idée des Médusaires, el néanmoins elles semblent tenir aux Physsophores par leur partie dorsale, prolongée HISTOIRE DES RADIAIRES. verticalement, et par leur base élargie, et lobée ou rayonnée. Leur queue dorsale ne paraît due qu'à un allongement vertical de leur estomac, auquel abou- Lissent des cæœcum qui se prolongent presque jusqu’à l'extrémité des rayons. Des fibres musculaires, pro- bablement animées par quelques fibrilles nerveuses, servent aux mouvements des rayons, el des autres parties de l'animal. O.-F. Muller nous a, le premier, fait connaître le genre des Lucernaires, en publiant l’espèce qu'il nomma L. quadricornis. Depuis, une autre espèce fut découverte, ainsi que quelques-unes de ses va- riétés que l’on crut pouvoir distinguer. Or, celle deuxième espèce ayant été récemment observée par M. Lamouroux, ce zélé naturaliste nous a donné des détails fort intéressants sur l'organisation de ces animaux. Les Lucernaires se nourrissent d'Hydres, de Mo- nocles, de Cloportes marins, elc. ; il parait qu’elles répandent la nuit une lumière phosphorique, comme les Méduses. (Presque tous les naturalistes, depuis Lamarck, ont assigné au genre Lucernaria une lout autre place dans la classification. Cuvier (Règn. anim.) le place dans l'ordre des Polypes charnus, avec les Actinies et les Zoanthes. M. de Blainville (Man. d’act.) le place également en têle de sa famille des Zoanthaires mous ou Actinies, tout en reconnais- sant que ce genre est véritablement bien distinct. M. Ehreuberg, dans son ouvrage sur la classification des Polypes (Die Corallenthiere des Rothen Meeres, 1851), en fait le neuvième genre de sa famille des Actinines. Cependant on doit reconnaître qu'il y a une grande différence entre les tubercules papilli- formes des bras de la Lucernaire, et les tentacules extensibles des Actinies. Peut-être, en raison de leur mode de division quaternaire et de la struc- ture de leurs ovaires, en forme de cordons fraisés comme ceux des Méduses, doit-on les rapprocher davantage de ce dernier type.] F. D. ESPÈCES. 1. Lucernaire à 4 rayons. Lucernaria quadri- cornis. L. corpore infernè dilalalo, subcampanulato ; radiis quatuor bifidis, apice tentaculalis. Lucernaria quadricornis. Mull.Zool. dan. 1. p. 51. t. 39. fig. 1-6. Eucycl. pl. 89. fig. 13-16. Gmel.p. 3151. n° 1. Lucernaria auricula. O. fab. fn. Grocnl. p. 341. 2. eadem? major, limbo subcampanulato. Lucernaria fuscicularis. Flem. Act. soc. wern. 2. p. 248. t. 18. f..r-2. Habite l'Océan boréal, la mer de Norwége, se fixant aux fucus, ete. Ses huit rayons, en parlie réunis par paires, ne paraissent qu'au nombre de quatre qui sont four- chus au sommet. Ils n'ont effectivement à l'intérieur que quatre cœcum (peut-être doubles), au lieu de huit séparés, comme dans l’espèce suivante, LUCERNAIRE. 9. Lacernaire à 8 rayons. Lucernaria octo-radiata. L. corpore infernè campanulato; radiis octo æqualiter distantibus. Lucernaria auricula. O. Mull. Zoo!. dan, 4. p. 35. t. 152. fig. 1-3. Lucernaire campanulée. Lamourouæx. Mém. mss. Lucernaria auricula.Montagu. Act. soc. Linn. 1x. p. 113. t. 7. fig. 5. * Blainville. Man. d’actin. p. 319. pl. 50. f. 4. Habite l'Océan boréal, la Manche. — Cette espèce dif- fère éminemment de la précédente, en ce que son limbe offre huit rayons courts, simples et également espacés. Ils sont pareillement terminés par des tentacules nom-. breux, comme en faisceau, et globulifères. A l'intérieur, elle présente huit cœcum séparés au lieu de quatre. Quelquefois, par avortement, elle n'offre que sept rayons, comme on le voit dans la figure publiée par M. Montagu. 3, Lucernaire campanulé. Lucernaria convolvulus. Johnston, mag. of nat. hist. 1855. p. 59. f. 2. Cette espèce, à laquelle pourrait bien se rapporter la figure donnée par Montagu, diffère de la précédente par la lenteur de ses mouvements et par sa fixité. Elle est campanulée à partir de son pied dont elle est séparée par un étranglement. Habite les côtes d'Angleterre. — Hauteur 1 pouce. Corps offrant, soit une vessie aérienne, soit un car- tilage interne. Cette deuxième division des Radiaires anomales- verlicales est remarquable par les particularités des animaux qu'elle embrasse. En effet, les uns ont une vessie aérienne qui leur sert à se soutenir dans le sein des eaux, el peut-être qu'ils vident ou remplis- sent comme à leur gré; ct les autres ont intéricu- rement un corps carlilagineux qui subsiste après leur destruction. Plusieurs de ces animaux ont leur corps surmonté d’une crête dorsale qui semble leur servir de voile. Voici les genres qui se rapportent à celte division. + [Cette division, en y ajoutantles Stéphanomies (p- 404) et les genres découverts depuis la publica- tion de la première édition de Lamarck, correspond au troisième ordre des Acalèphes de Eschscholtz, celui des Srpnonopuores caractérisé ainsi: « Point « de cavité digestive centrale; mais des sucoirs dis- « tincts. Organes nalateurs consistant en cavités “ particulières creusées dans des pièces cartilagi- «“ neuses ou en une vessie remplie d’air, ou bien en « ces deux sortes d'organes à la fois. » Tandis que dans les Médusaires la forme est toujours régulière el symétrique, ici au contraire ce caractère dispa- raît, et une famille Lout entière se distingue par le défaut de symétrie ; la plupart des autres ont une struciure en apparence très-compliquée, et leur corps mou est entouré de pièces cartilagineuses que le moindre contact peut détacher quoiqu'elles aient crû avec le corps lui-même, et sans qu'elles puis- 417 sent s’y souder de nouveau. De la réunion de ces parties non symétriques résulte un corps en appa- rence régulier et présentant deux côlés opposés ou une disposition rayonnée. Chez aucun de ces ani- maux on ne trouve de cavité digestive centrale, mais les sucs nourriciers sont absorbés par des su- coirs ou des trompes d'où ils se répandent dans le reste du corps. En outre de ces sucoirs, tous les genres possèdent aussi des tentacules, souvent très- extensibles et servant à ces animaux à saisir leur proie. Ces Lentacules sont pourvus dans toute leur longueur de petits organes particuliers servant à les fixer aux corps marins dont ils font leur proie; ce sont ou des mamelons ou de petits filaments sou- vent roulés en tire-bouchon. À la base des tentacu- les on trouve des vésicules ou réservoirs contenant le liquide qui, poussé dans la cavilé de ces Lentacu- les, en détermine l’allongement considérable. Les sucçoirs et les tentacules constituent la partie principale du corps des Siphonophores ; mais il s'y ajoute encore un ou plusieurs organes nalateurs, parmi lesquels on observe une grande diversité. On distingue principalement des vessies remplies d'air destinées à soutenir à la surface des eaux une ex- trémité du corps pendant que l’autre avec ses fila- ments plonge plus profondément ; et des cavilés nalaloires creusées dans des pièces d'une consis- tance gélalineuse ou presque cartilagineuse qui entourent le corps plus mou, et, de même que l'om- brelle des Méduses, déterminent, par leurs contrac- tions et par l'expulsion de l'eau qu’elles contien- nent}, le mouvement de toule la masse. Quelques Siphonophores ont seulement des cavités natatoires, d’autres ont en même temps une vessie, quelques- uns possèdent seulement ce dernier organe ; d’au- tres enfin sont pourvus de cavités aérifères nom- breuses ; d'après cela on peut partager ces animaux en trois familles : 1° Les Diraypes, dont le corps mou, produit une pièce cartilagineuse à une de ses extrémités, et possède en outre une deuxième pièce avec une ca- vilé nataloire, 20 Les Payssopæoripes, dont le corps mou, est pourvu d'une vessie remplie d’air à une de ses ex- trémilés. 5° Les Vérezues, dont le corps contient une coquille (un test) cartilagineuse ou calcaire creusée de nombreuses cellules remplies d’air. Cette classification a beaucoup d'analogie avec celle de Cuvier, qui forme avec les Physsophores et les Diphyes le second ordre de ses Acalèphes, les Hydrostatiques, et qui place immédiatement aupa- ravant les Vélellides à la fin de son ordre des Aca- lèphes simples (Règ. anim. 2e édit, t, a. pag. 183 et suiv.). 418 M. de Blainville. au contraire, classe les Diphyes etles Physsogrades (les lhyssophores) parmi les Mol- lusques et ne laisse parmi le: Zoophyjtes que les Véleltides lormant avec les Méduses sa c'ase des Arachnoderimaires. ] F, D, + FAMILLE DES DIPHYDES. [Les Diphydes inconnues de Lamarck ont été décrites pour la première fois par M. Bory de Saint- Vincent (Voyage aux iles d'Afrique). qui les crut analogues aux Biphores; mais ce fut Cuvier qui le premier, dans son Règne animal. 1817. cria le genre D'phye, que pourtant il ne connut que d'une ma- nière imparlaite. Eschscholtz, en 1825 et 1821, en pul observer dans l'océan Atlantique et la mer du Sud deux nouveaux geures qu’il fil connaître sous les noms d'Aglaia el d'Eudoxia (Isis 1825); en 1826, MM. Quoy et Gaimard en recucillirent un grand nombre près de Gibrallar et créèrent cinq nou- veaux genres qu'ils nommèrent Calpe, Abyla, Cymba, Ennvagonon el Cuborïdes(Ann. Sc. Nat. L x, 1827); plus Lard encore ils firent connaitre le genre Tétragonum, el Oilo décrivit le genre Pyramis. Eschscholl(z, qui avait pu observer lui-même sel espèces de Diphydes. publia, en 1829. son système des Acalèphes. dans lequel 11 réduisit à six le nom- bre des grnres à conserver, en y comprenant le genre Ersæa qu'il venait de créer. Enfin M. de Blainville, dans son Manuel d'actinologic (183). profiant des observations plus récentes de M. Le- sueur, de MM. Quoyÿ et Gaimard et de son élève M. Bolla. qui arrivait d’un voyage aulour du monde, put déliuir celte famille d'uue manière plus com- plèLe. Suivant Eschscholtz, le corps de ces animaux consiste : 1° en deux pièces carlilagineuses, trans- parentes, emboilées l’une dans l'autre. mais se laissant séparer lacilement, el 2% de suçoirs et de teulacules mous. qui tieunent à une des pièces car- tilagineuses, laquelle est siluée en avaul quand l'a- ninal se meul, et doit être nommée l'appareil nour- ricier ou la pièce antérieure, laudis que l’autre pièce, toujours creusée d’une graude cavilé nala- lire, est l'organe nalaieur ou la pièce posté- rieure. L'appareil nourricier a loujours une excavation dans laquelle est recu en lout ou en partie l'organe nalateur, Dans beaucoup de Diphyues il est aussi pourvu d'une cavité uatatoire, Lubiivrme, plus petite que celie de l'organe ualateur. Dans l’excavalion destinée à recevoir, par emboitemeut, la pièce pos- HISTOIRE DES RADIAIRES. térieure, se trouvent aussi les organes digestifs. qui sont intimement soudés à la pièce antérieure. ca- ractère qui n'appartient qu'à celle famille parmi les Siphonophores, et la distingue plus que les au- tres caractères. Les organes digestifs consistent, ou en une seule grosse trompe qui preutl naissance au fond de l'excavation de la pièce antérieure, et de la base de laquelle partent aussi des tentacules fins, ou biens ils consistent en un tube étroit plus ou moins long, sur lequel sont fixés. comme des rameaux. plusieurs suçoirs à une cerlaine distance les uns des autres. et duquel partent également, en s'écarlant , plusieurs tentacules. On voil encore à travers l’epaisseur de la pièce antérieure un organe coloré, ovoïle ou tubiforme, en connexion avec la base de la trompe ou du tube total. C'est le prolon- gement de l'organe digesuif. er il contient le mème liquide au moyen duquel les suçoirs tubilormes et les Lentacules peuvent s'étendre et s'allouser en se goufant. L'organe nalateur ou la pièce posterieure a une structure plus simple : il contient une cavité cylindrique assez longue, qui s'ouvre à l'extrémité libre du corps, else monire entourée le plus sou- vent de plusieurs pointes qui sontles prolongements des augles du corps. Du fond de la cavité on voit des lignes opaques se reudre au point de jonclion avec la pièce antérieure. Ce sont des vaisseaux qui amènent dans la pièce postérieure les sucs nourri- ciers de l'appareil digestif. soil pour l'accroissement de celle pièce, soil pour soumettre les sucs nourri- ciers à l'influence de la respiralion qui s'opère dans celle ca\ilé, sur les parois de laquelle on vuil aussi des vaisseaux. Quilquelois on trouve la cavité nalatoire à moitié remplie par une masse opaque, divisée par une membrane en beaucoup de peliles parties irrégu- lières. Celle masse délayée dans l'eau ne laisse voir qu'une multilule de \ésicules uniformes qu'on peul considérer comme des germes ou corps repro- ducteurs. (V. plus loin, Diphyes regularis.) Le mode de mouvement des Diphydes présente autant de diversité que la structure de ces animaux. Ceux qui ont une grande cavité nalaloire, el dont la pièce antérieure se termine en pointe, nagent très-rapidement. Ce sont tous des animaux d'une grande transparcuce, habitant de preftrence , en grand nombre, loin des rivages, les mers des pays chauds. Les genres de cette famille se partagent pour Eschscholtz en deux divisions, suivaut qu'ils ont seulement une trompe ou un canal nourricier. À. Avec une (rompe. (a) La pièce antérieure sans cavité natatoire. 1 Eudozia, (b) La pièce antérieure avec une cavité na= tatoire prolongée, eu forme de tube libre. s Érsæa. ABYLE, (e) La pièce antérieure avec une cavité na- tatoire, creucée dans sa propre masse. 3 Aglaisma. B. Avec un tube sur lequ:]s'in-èrent comme des rameaux lieau: onp de trompes. (1) Les trompes à découvert. (1) La cavité natatoire de la pièce an- | 4 4byla (abyla, térieure s'ouvrant en dehors, calpe, rosacea?) 2) La cavité natatoire de la pièce anté- (3) di 5 Cymba (cym- ba,enneagonon, cuboïdes.) rieure s'ouvrant dans l'exeavalion destinée à recevoir la pièce posté- ricure. (b) Chacune des (rompes couverte Var une écaille cartilagineuse. 6 Diphyes. MM. Quoy ct Gaimard, en publiant la Zoologie de l'Astrolabe en 1855, ont réuni dans le svul genre Dipliyes lous les genres précédemment éla- blis par eux mêmes, en reconnaissant que tous ces animaux ue diffèrent réellement que par les (armes extérieures, F. D. + eupoxse. (Eudoxia.) Trompe ou tube suceur unique, assez gros, avec des organes forlement colorés à sa base, lesquels paraissent être en partie des ovaires, communi- quant avec la trompe, el en partie des tentacules rélraclés. Pièce carlilagineuse antérieure simp'e et arrondie en arrière, sans cavité nalaloire, el sans excavalion pour recevoir la pièce postérieure qui esl de même grosseur que la première ou plusieurs fois aussi grosse. 1. Eudoxie de Bojanus. Eudoria Bojani. Esch. Acal. p. 125, tab. 12, [. 1. ÆE. parle corporis cav late natalorià instruclà quam al- ter triplo long'ori. ad orificium quadridentatà. Habite l'océan Atlantique au sud de l'équateur. — Lon- gueur 3 lignes. 9, Eudoxie de Eesson. Æudoria Lessonii. Esch. Acal. p. 126, tab. f. 2. E. partibus vartilaginosis corporis longitudine æqua- hibus: parte nutritvà lan eolaté rampres à. Diphyes cueu lus. Quuy et Gaim. Voyez de l’astrol. Zool. p 92 p'.4 F a1-»3. Habite la mer du Sud au nord de l'équateur. — L'ouver- Lure a quaire dents. 3. Eudoxie pyramide. ÆEudozia pyramis. Esch. Acal, p. 127. Æ. partibus corporix arctè unitis, corpus pyramidale detragonum [or mart bus. Pyram s tetragona. Ouo. Nov. act. acad. nat. cur. t. xt. tab 4.6. 2. Pyramis letragona. Blainville. Man. d'actin. p. 136. pl 6 F3 Habite la Méditerranée près de Naples. 419 4. Eudoxie triangulaire. Eudozia triangularis. Esch. Acal. p. 127. Salpa triangularts. Quoy et Gaïmard. Voyage de l'Uranie, p. 5ui. pl 74. f q 10 Habite près de la Nouvelle-Guinée. + ERSÉE. (Er<æa.) Trompe ou tube suceur unique; pièce anlé- rieure pourvue d'une pelile cavilé nataloire, sails lante comme un petit Lube qui se trouve lagé, avee | la trompe. dans la petite excavalion destinée à re- | cevair la pièce postérieure, 1. Ersée de Quoy. Ersæa Quoyi. Esch. Acal, p. 128, Lab. 12. [, 4. Æ. parte nutriliv& corporis lanc-olatà; parte natalori& apice libero; processu membranuceo bilobo. Habite l'océan Atlantique eutre les tropiques. 2, Ersée de Gaimard. Ersœæa Gaïmardi. Esch,. Acal. p. 128, lab. 12, f, 4. E. parte nutritivà corporis latè triangulari; parte na= tator & apice l'bero, alter latere elevatà et truncaté, altero bidentato. Habite l'océan Atlantique entre les tropiques, AGLAISmA. (\glaisma.) Trompe ou tube suceur unique; parlie antérieure du corps, pourvue d'une petile cavilé nalaloire interne. | | 1. Aglaisma de Baer. Aglaïisma Baeri. Esch. | Acal. p. 129, tab. 19, F. 5. A. parte corporis nutrilor & cuboideà; parte natatorià apice libero tr'dentato. Ayloja Baerii. Eschs. Isis. 1825. p. 945 tab 5. Habite l'océan Atlantique entre les tropiques. (Eschseholiz a changé pour le nom actuel celui d'Aglaja qu'il avait proposé d'abord, mais qui était déjà em- ployé en zoologie.) Il suppose que le fragment décrit par MM. Quoy et Gaimard. sous le nom de Tetragonum Belzont (Voy. de l'Uranie, p. 5:9. pl. $0, f. 11). est la pièce nalatoire de celle espèce ou du même genre. + ABYLE. (Ahyla.) Conduit nourricier. muni de plusieurs petits lubes suceurs, l’ièce antérieure du corps, pourvue 420 d'une petite cavité nataloire , creusée à l'intérieur et s'ouvrant au dehors. Ce genre se rapproche déjà beaucoup plus que les précédents du type des Diphyes, en raison de son conduit nourricier, pourvu de trompes nom- breuses. Ses tentacules ont une tige propre, d'où partent comme des rameaux, des filaments minces, pourvus dans leur milieu d’un corps épais, oblong, et se terminant en Lire-bouchon. Le canal nourri- cier avec ses petites trompes, est ainsi tolalement différent des tentacules, ce qui distingue essentiel- lement ce genre des Diphyes, aussi bien que d'avoir les trompes à découvert. Eschscholtz réunit en un seul genre les A4byla et les Calpe de MM. Quoy et Gaimard qui ne different que par la forme de quel ques parties et notamment par la forme de la pièce antérieure; il y réunit aussi comme appendice leur Rosacea, dont ils n'auraient, suivant lui, observé que la pièce antérieure; et enfin, il pense aussi que leur Salpa polymorpha (Voy. de l'Uranie, p. 512, pl. 74) n'est que la pièce antérieure d’un 4byla. MM. Quoy et Gaimard , en décrivant les espèces de ce genre comme de simples espèces de leur genre commun Diphyes, ajoutent à leur caractéristique l'indication des angles de la masse et des dentelures de l'ouverture. 1. Abyle triangulaire. 4byla trigona. Esch. Acal. p. 151. A. parte corporis nulritorià compressä, parallelo- grammä; parte natalorià apice clauso acuminaltà. Abyla trigona. Quoy et Gaimard. Annal. d. sc. nat. t. x. pl. 11. B.f. 1-8. Diphyes abyla. Quoy et Gaïim. Voyez de VAstrol. €. 1v. Zool. p. 87. pl. 4. F. 12-19. Habite près de Gibraltar. 2, Abyle pentagone. 4byla pentagona. Esch. Acal. p. 152. A. parte vorporis nutritorià cuboideä; parte natatorià apice clauso oblusà. Calpe pentagona. Quoy et Gaimard. Annal. d. se. nat. t. x. pl. 2. A. Ê. 1-7. Habite près de Gibraltar. — 1. Rosace de Ceuta. Rosacea Ceutensis. Esch. Acal. p. 152. Æ. parte corporis nutritorià subglobosä, latere unico ad orificium cavitatis natatoriâ truncalà. Quoy et Gaimard. Ann. sc. nat. t. x. pl. 2. Habite près de Gibraltar. 2. Rosace plissée. Rosacea plicata. Esch. Acal. p. 155. R. parte nutritori@ reniformi. Quoy et Gaimard. Ann. sc, nat. tt. x. Habite près de Gibraltar. HISTOIRE DES RADIAIRES. T NACELLE, (Cymba.) Conduit nourricier, muni de plusieurs petits tubes suceurs. Pièce antérieure, pourvue d’une pelite cavité natatoire, saillante comme un petit tube (Eschscholtz, qui n’a pu en juger que d’après les figures publiées par MM. Quoy et Gaimard, se croit fondé à réunir les trois genres Cymba, En- neagonum el Cuboides de ces auteurs). 1. Nacelle sagittée. Cymba sagittata. Eschs. Acal. p. 134. C. parte nutritori& apice libero bifidà; parte natatorié ad cavitalis orificium irregulariter sexdentatà. Quoy et Gaimard. Annal. se. nat, t. x, pl. 2. C, — Blainville Man. d’actin, p, 131. pl. 4. f. 2. Habite près de Gibraltar. 2. Nacelle ennéagone. Cymba enneagonum. Eschs. Acal. p. 134. €. parte nutritori& spinis novem crassis circumdaté ; parte nataloriä minimà. Enneagonum hyalinum. Quoy et Gaïimard. Ann. se. nat. t. x. pl. 2. D. Diphyes enneagona. Quoy et Gaim. Astrol. p. 100. pl.5. f. 1-6. — Blainville. Man. d’actin. p. 133, pl. 4. €. 5. Habite près de Gibraltar. 8. Nacelle cuboïde, Cymba cuboides. Eschs. Acal. p. 155. €. parte nutritorià cuboideë, parielibus concavis; parte natatorià parvâ; apice libero quadridentato. Cuboides. vitreus. Quoy et Gaimard. Ann. sc. nat. t. x. pl. 2.E. Diphyes cuboidea. Quoy et Gaim. Voy. Astrol, p. 98. pl. 5.f.7-17. — Blainville. Man. d'actin. p. 132. pl. 4. f. 6. Habite près de Gibraltar. T DxPHYE. (Diphyes.) Conduit nourricier muni de plusieurs trompes également espacées, qui sont recouvertes par des écailles cartilagineuses. Pièce antérieure du corps pourvue d’une cavité natatoire creusée à l’intérieur et s’ouvrant au dehors. Sur le conduit nourricier, qui prend naissance au fond d’une cavité de la pièce antérieure, se trouvent distribuées, à égales distances, quelques grosses trompes ayant à leur base une couronne de tubercules qu'on peut prendre*pour des cæœcums. A côté de chaque trompe prend naissance un long tentacule extensible, et ces deux parties ensem- ble sont recouvertes par une écaille cartilagineuse , transparente. qui présente une forme differente dans chaque espèce. Chaque tentacule est pourvu de quelques rameaux latéraux terminés par une vési- DIPDHYF. cule allongée, du milieu de laquelle part latérale- ment un court filament (ourné en tire-bourre. 1. Diphye rétrécie. Diphyes angustata. Eschs. Acal. p. 156. tab, 12. f. 6. — (Isis 1825. tab. 5. f. 16.) D. cavitale natatoriä partis nutritorii altero duplo lon- giori; cavilale ductäs nutritori ultrà medium cor- poris protensà. Habite la mer du Sud, près de l'équateur. — Longueur plus d’un pouce. 2. Diphye dissemblable. Diphyes dispar. Eschs. Acal. p. 137. D. cavitatibus natatoriis æqualibus; cavitate ductüs nutrilorii ulträ medium corporis prolensä. Diphyes dispar. Chamisso. N. act. acad. Nat. cur. t. x. p- 565. tab. 32. f. 4. Habite la mer du Sud près de l’équateur. — Longueur un pouce et demi. 3. Diphye campanulifère. Diphyes campanulifera. Eschs. p. 137. D. cavilale nalaloriä partis nataloriæ quam alterä majori; cavilate ducläs nutrilorii antè medium cor- poris desinenti. Diphyes Bory. Quoy et Gaïimard, Ann. sc. nat. t.x. pl. 1. f. 1-7. — Voy. Astr. p. 83. pl. 4. F. 1-6. Diphyes Bory. Blainville. Man. d'actin. p. 135. pl. 5. fx Habite près de Gibraltar. 4. Diphye appendiculée. Diphyes appendiculata. Eschs. Acal, p. 158. tab. 12. f. 7. D. cavitate nalatoriä partis nulriloriæ alter4 ferè duplo majori; cavitale ductus nutritori brevissimé. Habite l'océan Pacifique septentrional. — Longueur 6 lignes. 5. M. Meyen a décrit avec une grande exactitude (Act. ac. nat. cur. t, 16. sup. p. 208. tab. 56) une nouvelle espèce, Diphyes regularis, qui lui a fourni l’occasion de rectifier, sur plusieurs points, l'opinion d'Eschschollz, notamment sur la signification des organes (cœæcum) situés à la base de la trompe, et qu'il a démontrés être réellement des ovaires, ainsi que dans les autres Diphyes. Suivant M. de Blainville (Man. d’actin., p.129) les Dipnypes (Diphydes) , au lieu d’être des Radiaires, sont des Mollusques intermédiaires aux Biphores et aux Physophores; elles se rapprochent des pre- miers , dont l'enveloppe subcartilagineuse est quel- quefois tripartite, en ce que la masse des viscèreg est nucléiforme, qu’elle est contenue en grande partie dans cette enveloppe qui a deux ouvertures, et que c’est par la contraction que s'exécute la loco- motion. Elles se rapprochent, au contraire, des DE LAMARCK, T. 1. 421 Physophores, en ce que leg organes natateurs sont analogues à ceux du genre Diphye, « où le plus pelit est en avant et le plus grand en arrière, l’un et l’autre étant parfaitement bilatéraux. La bou- che est aussi à l'extrémité d’une sorte de trompe ; il y a quelquefois un renflement bulloïde , pleia d'air; enfin le corps est terminé par une produc- tion cirrhigère et peut-être ovifère. » M. de Blainville, d’ailleurs, tout en interprétant d'une manière différente l'organisation des Diphy- des, décrit ces animaux à peu près comme l'a fait, de son côté, Eschscholtz. « Ils ont, suivant lui (I. ç. « p. 125), le corps bilatéral et symétrique, com- « posé d’une masse viscérale très-pelite, nucléi- « forme, et de deux organes nataleurs, creux, « contractiles, subcartilagineux et séreux; l’un « antérieur dans un rapport plus ou moins immé- « diat avec le nucléus qu'il semble envelopper, « l’autre postérieur et fort peu adhérent. Bouche à « l'extrémité d'un estomac proboscidiforme. 4nus « inconnu. Une longue production cirrhiforme et ovigère, sortant de la racine du nucléus et se prolongeant plus ou moins en arrière. » M. de Blainville ajoute plus loin (p. 127), que le corps des Diphyes forme un véritable nuclèus situé à la partie antérieure de la masse totale, et com- posé d’un œsophage proboscidien, à bouche termi- nale, en forme de venlouse, se continuant dans un estomac rempli de granules verts, hépatiques et quelquefois dans un second rempli d'air. On remar- que en outre, dit-il, à la partie inférieure, un autre amas glanduleux, que l'on considèrecomme l'ovaire, et qui est en rapports plus ou moins immédiats avec la production cirrhigère et peut-être ovifère qui se prolonge en arrière. On voit, d'après cela, que c’est dans la significa- tion da tentacule que M. de Blainville s'éloigne le plus de l'opinion d'Eschschollz; celui-ci n’y voit qu'un organe de préhension, el suppose que la masse opaque, remplissant quelquefois la cavité na- taloire , est composée d'œufs ou de germes, landis que M. de Blainville, tout en regardant comme probable l'existence d'un ovaire à la base de l’ap- pareil digestif, appelle encore le tentacule une production ovigère, M. de Blainville, adoptant provisoirement tous les genres élablis avant lui, au nombre de dix-sept, partage les Diphyes en trois divisions, savoir : I. Celles dont la partie antérieure n'a qu’une seule cavité. Comprenant les genres Cucubalus , Quoy et Gaimard (Man. actin. p.150, pl. 6, fig. 1); Cucullus, Quoy el Gaïmard (Man. act. p. 151, pl.6, fig. 2), lequel, dit il, ne diffère du précédent que par la forme des organes nalaleurs , et mérite à peine d’être conservé; C#mba, Quoy et Gaimard 27 429 (Man, actin. p. 131, pl. 4, fig. 2), ne différant encore des précédents que par la forme des organes natateurs; Cuboïdes, Quoy et Gaimard (1, c. p. 139, pl. 4, fig. 6); Enneagona, Quoy et Gaimard (1. c. p. 153, pl. 4, fig. 5); Amphiron, Lesueur (1. c. p. 155, pl. 4, fig. 1), du golfe de Bahama, IT. Celles dont la partie antérieure a deux cavités distinctes. Comprenant les genres Calpe, Quoy el Gaimard (l. c. p. 154, pl. 4, fig. 5); 4byla, Quoy et Gaimard (I. c. p. 154, pl. 4, fig. 4), auquel se rapporte une espèce trouvée par les mêmes natura- listes dans le détroit de Bass, et nommée par eux Bassia quadrilatura; Diphyes, Cuvier (1. c. p. 155, pl. 5, fig. 1), comprenant l'indication de neuf cs- pèces, dont cinq inédites. 1IT. Les espèces douteuses où composées d’une seule parlie. Comprenant les genres Pyramis, Olto U. c. p. 156. pl. 6, fig. 5); Praia, Quoy et Gaimard (. c. p. 157, pl. 6, fig. 4), qu'il soupconne avec raison de n'être que l’organe natateur de quelque Physophore; Tetragona, Quoy et Gaimard (1 c. p.158, pl. 6, fig. 5), qu'il croit formé avec l'organe nalateur postérieur d’une véritable Diphye; Sulcu- learia, Lesueur (1. c. p.158, pl. 6, fig. 5), établi pour trois espèces inédites des côtes de Nice, qui pourraient bien aussi n'être que des pièces nata- toires de Diphyes; Ga/eolaria, Lesueur (I. c. p.159, pl. 6. fig. 7), ayant pour type la G. australis, dont MM. Quoy et Gaimard ont voulu faire le genre Zé- roïde, et paraissant faire en effet le passage des Diphydes aux Béroés; Rosacea, Quoy et Gaimard (. c. p. 140, pl. 6, fig. 8), qu'il suppose être plutôt une Physophore qu'une Diphye; Noctiluca, Suriray (L c. p. 140, pl. 6, fig. 9), el Doliolum, Otto (1. c. p. 142, pl. 6, fig. 10), qu’il croit être un véritable Biphore dont le nucléus aura échappé à l'obser- yation. + FAMILLE DES PHYSOPHORIDES. Cette famille, qui correspond aux genres Stépha- nomie, Physophore, Rhizophyse et Physalie de Lamarck, comprend des animaux dont le corps mou est muni, à une de ses extrémités, d’une ves- sie remplie d'air, et qui en outre, chez la plupart, est entouré de pièces cartilagineuses, pourvues de cavilés natatoires pour plusieurs genres. Elle se distingue surtout des Diphydes, parce que ses organes digeslifs ne sont point intimement unis aux pièces carlilagineuses, et par sa vessie Lermi- nale, pleine d'air, laquelle soutient lanimal à la surface des eaux. L’air peut, dil-on, sortir de cette vessie, el y être introduit de nouveau. À partir de la vessie aérilère, le corps mou se HISTOIRE DES RADIAIRES. continue comme un canal nourricier, pourvu de plusieurs trompes ou sucoirs, et portant aussi un grand nombre de tentacules qui présentent, dans chaque genre, une structure différente. Tantôt ce sont des filaments simples, roulés en tire bouchon ou garnis de sucoirs mamelonnés, tantôt ils por- tent des rameaux déliés, qui peuvent eux-mêmes aussi être simples, ou êlre terminés par un renfle- ment surmonté de deux ou trois pointes. Quelques genres sont distingués par des réservoirs parlicu- liers de liquide à la base des tentacules. Les pièces cartilagineuses transparentes, qui, en nombre variable, entourent le conduit nourricier dans la plupart des Physophorides , sont dans quel- ques genres d’une seule sorte, et dans ce cas en- core ce sont ou des pièces pleines, destinées seule- ment à protéger le corps, ou bien elles sont creu- sées d’une cavité natatoire, et sont des organes de locomotion qui agissent en se contraclant et pour chasser en arrière l’eau qu’elles contiennent. Dans d’autres genres, la partie supérieure, la plus voi- sine de la vessie aérifère est pourvue de pièces creusées d’une cavité natatoire , el toujours dispo- sées sur deux rangs allernes, tandis que le reste du corps est entouré de pièces pleines, de formes très-différentes et irrégulièrement placées. Les pièces nataloires , qui se détachent avec une ex- trême facilité, ont pu être prises souvent pour des animaux particuliers , et ont donné lieu à l’établis- sement des genres Cuneolaria (Eysenhardi) , Ponto- cardia (Lesson) et G{eba (Bruguière et Otto). Eschscholtz divise les Physophorides de la ma- nière suivante en plaçant comme appendice à sa première division le genre Stéphanomie, qui n'est pas encore suffisamment conuu. Première division. Corps entouré de pièces car- tilagineuses, (A) Tentacules avec des ré- servoirs de liquide. (a) Réservoirs de liquide à la base des tentacules. (») Tentacules simples. (2) Tentacules pourvus de rameaux. (b) Réservoirs de liquide à la base des rameaux. (B)Tentacules sans réservoirs de liquide. 1. Apolemia (Stephanomia uva. Les.) ! 2. Physophora. 3. Hippopodius (Protome- dea. Les. Blainy.) (a) Tentacules simples. 4. Rhizophysa. (b) Tentacules pourvus de rameaux. (1) Rameaux n'étant que de simples filaments. 5. Epibulia. (2)Rameaux terminés par des organes parlicu- liers renflés. * Renflement terminal portant deux poin- tes, 6. Agalma. HIPPOPODE. ” Renflement terminal portant trois poin- tes. 7. Athorybia (Rhodophysa. Genre placé comme appendice Blainv.) à cette division. 8. Stephanomia. 29 Division. Corps mou, nu. (a) Vessie aérifère, ronde et simple. (b) Vessie aérifère portant une crête, 9. Discolabe, 10. Physalia. M. de Blainville admet cette même famille sous le nom de Physsogrades; mais il la place parmi les Mollusques. Suivant lui (Man. d'actin., p. 111), ces animaux « ont le corps régulier, symétrique, bila- « téral, charnu, contraclile, souvent fort long, « pourvu d'un canal intestinal complet, avec une « dilatation plus ou moins considérable aérifère; «“ une bouche, un anus, l’un et l’autre terminaux, « et des branchies anomales, en forme de cirrhes « très-longs, très-contracliles, entremélés avec les a ovaires, » La famille des Physogrades cest divisée dans son ouvrage en Lrois groupes, savoir : * Les P. à organe natatoire simple et lamelleux, comprenant le seul genre Physalia. ** Les P. à organes locomoteurs complexes et vésiculeux, qui constituent les genres Physsophora, Diphysa (Quoy et Gaimard), et Rhizsophysa, auquel il réunit le genre Æpibulia Esch. *#* Les P. pourvus de deux sortes d'organes loco- moteurs, les antérieurs creux, les postérieurssolides: ce sont les genres Apolemia Esch., Stéphanomia, Protomedea Les. (Hippopodius Quoy et Gaimard), el Rhodophysa (Athorybia el Discolabe Esch.) Cuvier, dans son Règne animal, admet comme genres principaux les Physalia et Physsophora, et comme genres secondaires par rapport à ces der- niers les Hippopodius, Cupulites , Racemida, Rhi- Zophysa et Slephanomia. HIPPOPODE. (Hippopodius.) Le genre Hirrorone, Æippopodius, élabli par MM. Quoy et Gaimard, qui depuis l'ont réuni aux Stéphanomies, a été adopté par Eschscholtz (Acal. p. 149), qui lui donne pour caractères d'avoir « le « corps non entouré de pièces carlilagineuses pour- « vues d'une cavilé nalaloire en forme de fossette « recouverte par un feuillet; avec des lentacules « rameux, ayant des réservoirs de liquide en forme « de globules à la base des rameaux qui sont fili- « formes et se roulent en hélice, » Il ne place dans ce geure que la seule espèce suivante, dont, suivant lui, le Gleba de | Encyclopédie méthodique est une pièce carlilaginense délachée. 425 1. Hippopode jaune. Hippopodius luteus. Quoy et Gaimard. Ann. sc. nat. t, x, pl. 4 A. Corpore ovato, cylindraceo, hyalino; appendicibus im- bricatis, suborbiculatis; concavis, valvulalis; tenta- culis longis, ovalis, luteis. Stephanomia hippopoda. Quoy et Gaim. Voy. Astrol. Zool. p. 67. pl. 2. F. 13-21. Gleba. Bruguière. Encycl. méth. pl. 89. f. 5. 6. Gleba exesa. Otto. N. acta acad. nat. eur. t, 2. pl. 42. f: 3. Protomedea lutea. Blainy. Man, d’actin. p. 121. pl, 2. ÊT Habite la Méditerranée, Les pièces cartilagineuses liées entre elles for- ment une masse conique, latéralement comprimée, d'un aspect écailleux qui, vue du côté où se pré- sentent les deux séries de pièces cartilagineuses, ressemble à un épillet de certains gramens (Zriza), ou à un chaton de houblon. Les pièces les plus voisines de la vessie natatoire sont les plus petites el les autres sont de plus en plus grandes, ce qui donne au tout sa forme conique. Leur nombre est de huit à neuf, et leur forme rappelle celle d'un sabot de cheval, car elles sont épaisses au bord, et excavées au centre sur leurs deux faces. Mais la moilié interne de la face inférieure est plus forte- ment excavée, et l’on remarque, au bord de la fos- selle qui en résulle, quatre pointes courtes au moyen desquelles les diverses pièces se Liennent entre elles. Sous ces pointes on trouve le feuillet qui recouvre la fossetle, et en fait une cavité nata- toire. Ces pièces cartilagineuses laissent entre elles un canal central, occupé par le conduit nourricier, qu'on peut isoler de ces pièces aussi bien que lesten- lacules qui prennent naissance dans les intervalles, M. de Blainville nomme ce même genre Proro- MEDÉE, Prolomedea, d'après un mémoire inédit de M. Lesueur, qui en a observé trois nouvelles espè- ces, les P. wniformis, P. calcearia et P. notala, dans les mers d'Amérique, Il le caractérise ainsi (Man. d’actin., p. 121) : « Corps libre, flottant, « cylindrique, fistuleux, fort long, pourvu supé- « ricurement d'un assemblage imbriqué sur deux « rangs latéraux alternes, de corps gélalineux, « pleins, hippopodiformes, et dans tout le reste de « sa longueur de productions filamenteuses, cir- « rheuses, diversiformes. Bouche proboscidiforme, « à l'extrémité d’une sorte d'estomac vésiculeux. » Le genre Racémne admis par Cuvier (Règne anim., 2° édit., t. 11, p. 287), d'après M. Delle Chiaje, pour des Acalèphes observées dans la Médi- terranée, a des vésicules globuleuses, petites, gar- nies chacun d'une petile membrane et réunies en une masse ovale, qui se meut par leurs contractions combinées. Le genre Drrayes, Diphysa, élabli par MM. Quoy F TG 424 et Gaimard, est caractérisé ainsi par M. de Blain- ville (Man. d'actin., p. 117), qui a pu l'étudier sur les individus rapportés par ces naturalistes : « Corps « cylindrique allongé, contractile, musculaire, « composé de trois parties, l'antérieure vésicu- « leuse; la moyenne portant à sa partie inférieure « deux organes nalaleurs, Creux, placés l’un devant « autre, en enfin la troisième, la plus longue, « pourvue en-dessus d’une plaque fibrillo-capil- « lacée, et en dessous de productions cirrhiformes ; « bouche terminale; anus? » La seule espèce connue a élé nommée Diphysa singularis, par MM. Quoy et Gaimard, qui l'ont prise pendant le voyage de l’Astrolabe.] F. D. PHYSSOPHORE. (Physsophora.) (1) Corps libre gélatineux, vertical, terminé supé- rieurement par une vessie aérienne. Lobes latéraux distiques, subtrilobés, vésiculeux. Base du corps tronquée, perforée, entourée d’ap- pendices , soit corniformes, soit dilatés en lobes subdivisés et foliiformes. Des filets tentaculaires plus ou moins longs en dessous. Corpus liberum, gelatinosum, verticale, vesic4 aerifer& terminatum. Lobi laterales plures distichi, subtripartiti, vesiculosi. Corporis pars infüna truncata, forata, appendi- cibus corniformibus vel in folia subdivisa dilatatis obvallata. Filamenta tentacularia subtüs, plus minusve longa. Ossenvarions. C'est principalement par la forme et la composition de la base de ces corps que les Physsophores diffèrent des Rhizophyses. Ces aui- maux, conformés, en quelque sorte, comme des pèse-liqueurs, se soutiennent à la surface des eaux, à l’aide de la vessie aérienne qui termine supérieu- rement leur corps. On prétend qu'ils ont la faculté de chasser l'air de leur vessie terminale lorsqu'ils veulent s’enfoncer dans les eaux, et qu'ils peuvent Ja remplir d'air dès qu’ils veulent flotter à la sur- face. Leur bouche parait être l'ouverture observée à la base tronquée de leur corps, ce qui m'indique nullement que les Physsophores soient des animaux composés, comme le pense M. Lesueur. Au reste, l’organisation des Physsophores est en- core peu connue, malgré ce que nous apprend Forskal de l'espèce qu'il a décrite el figurée. [Eschscholtz, non plus que Lamarck, n'avait point vu de Physsophores vivantes; cependant il caractérise ainsi ce genre qui, comme les autres (1) L'orthographe adoptée par Eschscholtz pour le genre Physsophore est préférable à celle de Lamarck, puisqu'elle est HISTOIRE DES RADIAIRES. Physsopborides, a le corps mou, pourvu à une de ses extrémités d’une vessie natatoire remplie d'air : «“ Des tentacules rameux, à rameaux en massue; « des vésicules pleines de liquide, allongées et « amincies, à la base des tentacules; des pièces « cartilagineuses natatoires en deux rangées, pour- « vues d’une cavité interne. » Il diffère du genre Apolemia (voir plus haut page 40%), également pourvu de vésicules allongées et amincies, con- tenant du liquide à la base des tentacules , parce que ces vésicules prennent naissance toutes au même point, et entourent les suçoirs et les tenta- cules cachés derrière elles, et parce que surtout, les tentacules ont beaucoup de pelits rameaux. M. de Blainville, qui rapproche les Physsophorides des Mollusques , décrit ainsi le genre Physsophore : « Corps plus ou moins allongé, cylindroïde, hyda- « tiforme dans sa partie antérieure, pourvu dans « la partie moyenne de deux séries de corps vési- « culeux diversiformes (organes locomoleurs ou « nalatoires), à ouverture régulière, et dans sa « partie postérieure, d’un nombre variable de « cirrhes de forme variable, dont deux beaucoup « plus longs et plus complexes que les autres; bou- « che à l'extrémité de la partie bydatiforme; anus « terminal? organe de la génération? » M. de Blainville dit s'être assuré, sur les échan- tillons rapportés dans l’alcool par MM. Quoy et Gaimard, que la vessie hydrostatique est muscu- laire, et qu’elle est un renflement du canal intesti- nal, avec un orifice ou bouche à son extrémité; ik ajoute que les corps vésiculeux, ou poches contrac- tiles, représentent le pied des Physales, et que les cirrhes sont des branchies.] F. D. ESPÈCES. 1. Physsophore hydrostatique. Physsophora hy- drostatica. Ph. ovalis; vesiculis lateralibus trilobis : plurimis ex- érorsèm apertis; intestino medio, et tentaculis qua- tuor majoribus rubris. Forsk. fig. Ægypt.p. 119. etic. tab. 33. fig. E.e.1.e.s. Encycl. pl. 80. f. 7-9. 3 Modeer. Nouv. mém. acad. Stockh. 1789. * Eschscholtz. Acal. p. 145. * Delle Chiaje. Mem, sugl. an. s. vert. t. 4, pl. 50. “ Blainv. Man. d’act, p. 115. Habite la Méditerranée. 2, Physsophore muzonème. Physsophora muzo- nema. Ph. oblonga, lateribus distichè lobifera; basi ampliors mullifid&, tentaculatà. conforme à 'étymologie , e{ fait connaître que cet animal porte une vessie. He RHIZOPHYSE. Physsophora muzonema. Péron et Lesueur. Voyage. pl. 29. f 4. “ Physsophora muzonema. Esch. Acal. p. 145. * Physsophora muzonema. Blaiav. Man. d’actin. p. 115. pl. 2. Habite l'océan Atlantique. — Longueur 4 pouces. + 3. Physsophore de Forskal. Physsophora Fors- kalii. PR. oblonga; vesiculis lateralibus apertis quatuor; tot- idem tentaculis; basi rubr& oviferà. Quoy et Gaimard. Voyage de l'Uranie. p. 583. pl. 87. f. 6. Eschscholtz. Acad. p. 145. n° 2. (MM. Quoy et Gaimard ont observé, pendant le voyage de l'Astrolabe, quatre autres espèces qu'ils ont nommées : P. alba, P. intermedia, P. australis, P. discoidea (Voy. Astr. p. 53. pl. 1.) M. Lesson (Voy. Coq. p.45. pl. 16. f. 3) en a décrit une autre qu’il nomme PAyssophora disticha. BHIZOPHYSE. (Rhizophysa). Corps libre, transparent, vertical, allongé ou raccourci, terminé supérieurement par une vessie aérienne. Plusieurs lobes latéraux, oblongs ou folii- formes, disposés soit en série, soit en rosette. Une ou plusieurs soies tentaculaires, pendantes en des- sous. Corpus liberum, hyalinum, verticale, elongatum vel abbreviatum, vesic4 aeriferd supernè termina- tum. Lobuli plures laterales, oblongi aut foliifor- mes, in sertem subsecundam aut in rosam dispositi. Seta tentacularis vel setæ plures sublüs pendule. Ogsenvarions. Les singuliers animaux dont il s'agiLici, furent découverts par Forskal qui lesrangea parmi ses Physsophores. Péron, qui probablement, les observa depuis, les sépara des Physsophores, et en constitua le genre Rhizophysa, dont il n’eut pas le temps de publier le caractère. J'ai tâché d'y suppléer, sans connaitre directc- ment ces animaux. Je vois que les Rhizophyses el et les Physsophores ont des caractères communs, savoir : une vessie aérienne qui les termine supé- rieurement, el des lobes latéraux que M. Lesueur regarde comme des organes nalaloires. Mais, au- dessous de ces lobes, la base des Ahizophysa est très-simple ; tandis que celle des Physsophores est élargie, lobée, divisée, très-composée, De là, M, Le- sueur a pensé que chaque Physsophore offrait des animaux réunis. ESPÈCES. 4. Rhizophyse filiforme. Rhisophysa filiformis. À. filiformis; lobis lateralibus, oblongis, pendulis, se- riatis, subsecundis. Physsophora filiformis. Forsk. fig. Ægyp. p. 120. n° 47. etic. tab. 33. fig. F. encycl. p. 89. f. 12. Rhizophysa, Péron et Lesueur, Voyage pl, #9, f. 3, 425 “ Physsophora filiformis. Modeer. Nouv, mém. acad. Stock. 1789. * Delle Chiaje. Mem. sugl. an. s. vert. t. 4. pl. L. f. 3. 5. * Lpibulia filiformis. Eschsch. Acal. p. 148. * Rhizophysa filiformis. Blaiov. Man. d'actin. p. 118. pl. 2.f. 1. Habite la Méditerranée. — Cet animal peut se contracter et se raccourcir presque en une masse subglobuleuse, +9 . Rhizophyse rosacée. Rhizophysa rosacea. R. orbicularis, depresso-conica; lobulis lateralibus, fo- liaceis, in rosam densam imbricatis. Physsophora rosacea Forsk. fig. Ægypt. p. 120. n° 46. eLic. tab. 43. fig. B. b. Encycl. pl. 89. F. 10-11. * Modeer. Nouv mém. acad. de Stockholm. 1789. * Athorybia rosacea. Eschsch. Acal. p. 154. * Rhodophysa rosacea. Blainv. Man. d’actin. p. 123. Habite la Méditerranée. — Largeur, 1 pouce. [Le genre Ruizopnyse, établi par Péron et con- servé par M. de Blainville , a élé augmenté de plu- sieurs espèces par MM. Quoy et Gaimard, qui l'ont défini Lout autrement, en y admettant toutes celles qui ont des organes cartilagineux nalateurs, entre- mêlés avec les tentacules ou filaments sur toute la longueur du corps. Eschschollz a fait, avec les es- pèces de ces derniers naturalistes, ses genres 4{ho- rybia et Discolabe, qui forment le genre Rhodo- physa de M. de Blainville; et de plus, il a séparé du genre de Péron la seule espèce que Lamarck cùt citée, pour en faire son genre Æpibulia, et ne con- server dans le genre Rhizophyse que le Ahizophysa planostoma, de Péron, auquel il ajoute, sous le nom de Rhizophysa Peronii, une espèce nouvelle observée par lui-même dans la mer des Indes. D’a- près cela, Lout en déclarant que le genre Rhizophyse est encore imparfaitement connu, il lui donne pour caractères d'avoir « le corps lerminé supérieure- « ment par une vessie aérifère, entouré dans sa « partie moyenne de pièces cartilagincuses nala- « toires, creusées d’une grande cavité bilobée, et « d’avoir des tentacules simgles, susceptibles de se « rouler en hélice, el sans réservoir de liquide à « leur base. » Ce n’est qu'avec doute qu'il attribue à ce genre les pièces carlilagineuses presque cubi- ques qu'il trouva séparées du corps. + 5. Rhizophyse planostome. Rhizophysa plano- stoma. R. tubulis suctoriis apice cæruleis; tentaculis æqua- libus. Péron et Lesueur. Voyage aux terres australes. pl. 39, f. 3. Eschschol(z. Acal, p. 147. Habite l'océan Atlantique. + 4. Rhizophyse de Péron. Rhizophysa Peroni. Esch. Acal. p. 148, tab. 19, f. 5. R. tubulis suctorüs apice rufo-ferrugineis ; tentaculis superis cæteris majoribus. Habite la mer des Indes au sud de Madagascar,] F. D. 426 + ÉPIBULIE, (Epibulia, ) Esch. Le genre Erreurra a élé établi par Eschscholtz pour quelques Acalèphes très-imparfaitement con- nus; de sorle que, dans l'ignorance où il est de l'existence et de la structure de ses pièces cartilagi- neuses nalaloires, il ne peut le caractériser que par ses lentacules rameux, dont les rameaux sont des filaments simples , et par l'absence de réservoirs de liquide à la base de ces tentacules. Il y place trois espèces, savoir: 1° l’Æpibulia filiformis de la Médi- terranée; 2° une seconde espèce observée par lui dans l'océan Atlantique septentrional, et qui était différemment colorée; elle avait l’ouverture de la cavilé aérienne entourée d'un large anneau et mar- quée de points bruns ; le corps et les sucoirs élaient jaunûtres, el entre ces derniers se trouvaient quatre tentacules roses; 5° la Rhizophysa Chamissonis décrite par Eysenbardt, dans les nouveaux Mémoi- res de l'Académie des curieux de la nature, t. x, p. 416, pl. 55, fig. 3. Elle a le canal central rou- geâtre pâle : deux des individus observés par Eysen- bardt, dans l'océan Pacifique septentrional, avaient, l’un deux, l’autre cinq sucoirs; ils avaient, en ou- tre, deux Lentacules filiformes rouges. Eschscholtz suppose que l'animal observé par Quoy et Gaimard, près des côtes orientales de la Nouvelle-Hollande, et décrit par eux (Voyage de l'Uranie, p. 580, pl. 87, fig. 14,15, 16) sous le nom de Cupulita Boodwich, doit appartenir au même genre Zpibulia qui, dans ce cas, serait pourvu de pièces cartilagi- neuses natatoires , en forme de flacon large et dé- primé, disposées en deux séries. Mais dans la Zoo- logie de l’Astrolabe, MM. Quoy et Gaimard disent eux-mêmes que la Cupulile leur paraît être une Physophore incomplète ou une Sléphanomie à or- ganes creux. | F. D. T AGALWE. ( Agalma.) Esch. Le genre Agalma a été établi par Eschscholtz pour des Acalèphes qu’il put observer complétement sur les côtes du Kamtschatka ; il est caractérisé par a des tentacules pourvus de rameaux renflés en « massue à l’extrémilé et terminés par deux poin- « tes, avec des pièces cartilagineuses nalaloires, « dont les supérieures sont creuses, distiques, et « les inférieures pleines, irrégulières et rappro- « chées, sans ordre. » À l’intérieur de chaque ra- meau des tenlacules, on distingue un canal de couleur foncée tourné en hélice. Les pièces carlila- gineuses creuses forment deux séries à la partie su- périeure au nombre de quinze de chaque côtéet ser- vent au mouvement de l'animal. Elles ont la forme HISTOIRE DES RADIAIRES, d’une large massue aplatie, dont l'extrémité la plus épaisse se rétrécit et présente une ouverture tubu. leuse, et dont le bord tranchant est élargi et a au milieu une profonde échancrure; les deux parties saillantes de ce bord tranchant s'adaptent à celles de la pièce correspondante de la rangée opposée, de telle sorte qu'elles forment ensemble une ouverture centrale servant au passage du canal nutritif, La cavité de ces pièces est tapissée par des vaisseaux qui font penser que ces organes tiennent lieu de branchies. Les plus antérieures de ces pièces diffè- rent des moyennes, parce qu'elles sont plus courtes, plus épaisses, plus bombées, avec une cavité plus grande, prolongée en deux appendices latéraux. Après la série des pièces nataloires creuses se trouve un grand nombre de pièces cartilagineuses solides plus petites et de diverses formes tellement rappro- chées , qu’elles constituent ensemble un tube ser- vant à protéger et à livrer passage aux sucoirs et aux lenlacules : c’est dans la disposition irrégulière de ces pièces solides que git la différence entre les Agalma elles Stephanomia. + 1. Agalme d'Oken. A4galma Olenii. Eschs. Acal, 151, tab. 15. f. 1. Isis 1825. p. 745. tab, 5. A. parlibus natatoris ad cavitatis ostiolum cuneifor- mibus, ad maryinem internum latè excisis. Habite l'océan Pacifique septentrional. — Longueur, 3 pouces. 2. Eschschollz regarde comme pouvant apparte- nir à une deuxième espèce l'animal incomplet, dé- crit par Chamisso sous le nom de Stephanomia AM- phitritis (N. acla acad. nat. cur. x. p. 567. tab, 52. f. 5), et dont les pièces creuses hataloires ont formé pour Eysenhardt un nouveau type nommé, par lui, Cuneolaria incisa (ibid. pag. 569); cette espèce habiterait les mêmes parages. 3. Le même auteur attribue à une troisième es- pèce les pièces creuses natatoires, décrites par M. Lesson sous le nom de Pontocardia cruciata (Mém. soc. d'hisl. nat. de Paris. L. 111. p. 417. pl. 10); elle habite près des Moluques. 4. Enfin Eschscholtz signale aussi comme appar- tenant à une autre espèce d’Agalma une Physsopho- ride prise par lui dans l'océan Atlantique à l’est de Madère ressemblant bien à un A4galma par ses ten- tacules jaunâtres et ses sucoirs rosés, mais privée de ses pièces cartilagineuses ; ses teulacules avaient des rameaux terminés comme pour les autres es- pèces, par des organes pédicellés ou en massue, mais quelques-uns de ces organes avaient une struc- ture différente : c’élait un globule marqué latérale- ment de deux points bleus, el terminé par un long appendice droit, pourvu latéralement d’une rangée de dentelures ou de filaments épais et courts. F. D. PHYSALIE. + ATHORYBIE. ( Athorybia). Esch. Le genre Argorygra a été établi par Eschscholtz d’après les figures de MM. Quoy et Gaimard pour plusieurs Acalèphes observées dans la Méditerranée par ces naluralistes, et décrites par eux sous le nom de Rhizophyses d’abord, et de Stéphanomies plus tard. Il lui donne pour caractère d’avoir « des ten- « tacules pourvus de rameaux renflés à l'extrémité « et terminés par lrois pelites pointes, el des pie- « ces carlilagineuses toutes solides, disposées en a rayonnant autour d’un point. » Avec le RAïzo- physa rosacea de Lamarck (voir p. 425), il range dans ce genre les deux espèces suivantes : + 1, Athorybie hélianthe. Athorybia helidntha. Esch. Acal. p. 155. A. partibus cartilagineis anguslis, utrinquè acuminatis, incurvis, Rhizophysa heliantha. Quoy et Gaimard. Ann. des sc, pat. x. pl. 5, A. Stephanomia helianthus. Id. Voy. Astrol. p. 63, pl. 2, f. 1-6, Rhodophysa heliantha. Blainv. Mém, d’actin. p. 123. pl. 2. f. 3. Vessie natatoire d'un brun rouge, sucoirs rougeâtres avec des cæcums jaunâtres à leur base; tentacules incolores avec les renflements des rameaux brunûtres. Ÿ 2. Athorybie melon. Athorybia melo. Esch. Acal. p. 154. A. partibus cartilagineis lalis, exlüs rugosis, extremi- date superiore rotundalis, intüs appendiculalis, in- fernè acutis. Rhizophysa melo. Quoy et Gaimard. Ann. sc. nat. t. x. pl. 5.c. Stephanomia melo. Quoy et Gaïim. Voy. Astr. p. 65. pl. 2. f. 7-12. Fhodophysa melo. Blainv. Man. d’actin. p. 123. Rameaux renflés, bruns, des tentacules plus longs que dans l'espèce précédente. M. de Blainville établit de son côté ce même genre sous le nom de Raonoruyse, Rhodophysa; mais comme il y réunit à tort le AÆizophysa discoi- dea (Quoy et Gaimard), dont Eschschol!z a l'ait son genre Discolabe, sa caractéristique a dü être un peu différente, d'autant plus que, persuadé que ces animaux appartiennent au Lype des Mollusques ou Malacozoaires, il pense que les dessins de MM. Quoy et Gaimard, donnant à ces animaux une disposition radiaire, ne peuvent être rigoureusement exacts el ont élé faits sous l'influence d’une fausse idée d'ana- logie. Toutefois M. de Blainville convient lui-même que pour le Rhizophysa discoidea, qui est dépour- vue d'organes nataleurs, la disposition des produc- tions ovigères (tentacules) est bien radiaire, et se demande si, dans le cas où le dessin serait exact, cet animal ne formerait pas le passage des Mollusques aux Radiaires, ou si ce serait réellement une Mé- duse voisine des Porpites? Pour cet auteur (Man. 427 d’act. p. 123), les Rhodophyses ont «le corps court, « cylindrique, charnu, renflé supérieurement cn « une vessie aérifère, el pourvu au-dessous d’un « nombre variable de corps gélatineux, pleins, « costiformes, formant une seule série transverse, « et d’un nombre variable de productions filamen- « leuses, diversilormes, une bouche et un anus terminaux, » M. Meyen a formé le nouveau genre AnTaoPnyse avec une espèce de Physophoride de l'océan Pacif- que, dont le corps, pourvu d'une vessie oblongue, est entouré d'organes nalateurs également oblongs verlicillés, entremélés de tentacules rameux, Le genre Discocage, séparé par Eschscholtz des Rhizophyses, s’en distingucrait, en effet, par l'ab- sence Lotale des pièces carlilagineuses qu'on voil au contraire chez tous les autres Physophorides ex- cepté chez les Physalies, si toutefois on ne pouvait supposer qu'à l'état parfait il düt lui-même en posséder aussi, Ses caractères sont d’avoir « une « vessie aérifère ronde, simple, à laquelle tient, « par un long pédoncule, le corps qui est nu, en « forme de disque horizontal el pourvu d’une rangée « d'appendices coniques marginaux. » Ces appen- dices soul composés d'une quantité innombrable de petites pièces discoïdes agglutinées entre elles. Au milieu de la face inférieure du disque se trouvent des tentacules simples, pourvus d'une rangée de sucoirs, et d’ailleurs entourés aussi à leur base de petits corps jaunes qui paraissent être une autre sorte de sucoirs ou des ovaires, + 1. Discolabe de la Méditerranée. Discolabe medi- terranea. Esch. Acal. p. 156. D. appéndicibus marginalibus, disci rosaceis circiter duodenis. Rhizophysa discoïidea. Quoy et Gaim. Ann, des sc. nat. x. pl. 5. B. Physsophora discoidea. Id. Voy. Astrol, p. 59. pl. 1. f. 22-24. Rhodophiysa discoidea. Blainv. Man. d’actin, p. 123. Habite près de Gibraltar. — Longueur, 1 pouce 172, dia- mètre du disque, 5 lignes. (M. de Blainville (Man. d’act. p. 635) veut que le Disco- labe soit une Méduse.) K°D: PHYSALIE, (Physalia). Corps libre, gélatineux, membraneux, irrégulier, ovale, un peu comprimé sur les côtés, vésiculeux intérieurement, ayant une crête sur le dos, et des tentacules divers sous le ventre. Tentacules nombreux, inégaux , et de diverses sories : les uns filiformes, quelquefois très-longs ; les autres plus courts et plus épais. Bouche inférieure, subcentrale, 428 Corpus liberum, gelatinosum, membranosum, irrequlare, ovatum, ad latera subcompressum , intüs vesiculosum ; dorso subcristalo; ventre tenta- culis variis instructo. Tentaculi numerosi, vari inæquales : alii fili- formes interdüm longissimi; al breviores et cras- siores. Os inferum, subcentrale. OnsenvaATioNs. Je rapporte à ce genre l’Holothu- ria physalis de Linné, dont Sloane a publié une assez mauvaise figure, et qui n’est ni une Holothu- rie. ni une Thalide, comme le pensait Bruguière; mais qui est très voisine des Vélelles par ses rap- ports , ainsi que de la nombreuse famille des Mé- dusaires. Cette Radiaire mollasse, que les marins connaïis- sent sous le nom de Gulère ou de Frégate, fait par- tie d'un genre particulier dont on connait déjà plu- sieurs espèces bien distinctes. Sa forme irrégulière , sa crête dorsale, et les tentacules très-longs et pendants qu’elle a sous le ventre, la distinguent éminemment des Vélelles. Par cette même crête, el par son interieur vésicu- leux, elle diffère de toutes les Médusaires connues. La bouche des l'hysalies est inférieure , sans être tout à fait centrale. Les tentacules qui l'avoisinent ou l'environnent, et qui, conséquemunent, sont si- tués et pendants sous le ventre de l'animal , sont nombreux, très-inégaux, et de diverses sortes. Lesuns sont plus courts, plus épais, et paraissent terminés en suçoirs ; les autres sont fort longs, fiti- formes, comme ponelués par la diversité de leurs couleurs locales ; car ils sont vivement colorés de différentes manières, eL-il y en à de rouges, de vio- lels et d’un très-beau bleu. Leur crêtedorsale est aussi très-vivement el agréa- blement variée dans ses couleurs. Les Physalies, ou galères animales, floltent ordi- nairement sur la mer, dans les Lemps calmes et beaux, et ne s’enfoncent dans les eaux que lorsque le temps devient mauvais. Elles s’attachent alors aux corps marins qu'elles rencontrent, par ceux de leurs Lentacules qui sont terminés en sucoirs ou en veutouses. Si l’on marche dessus cet animal, lorsqu'il est à terre, il se crève et rend un bruit semblable à celui d’une vessie de carpe que l’on écrase avec le pied. Lorsqu'on le touche ou qu’on le prend avec la main, il répand une humeur si subtile, si pénétrante, et en même temps si vénéneuse ou Si causlique, qu’elle cause aussitôt une chaleur exiraordinaire, une dé- maiigeaison el même une douleur cuisante, qui dure assez longtemps. On assure que l’apparition des l'hysalies vers les côtes est le présage d’une tempêle prochaine. [Eschschoilz, qui a pu étudier des Physalies vi- vanies, et qui à fait mieux connaître l’organisalion de ces singuliers animaux, les caractérise ainsi : « Corps nu, formé par une vessie oblongue rem- « plie d'air, et portant en dessus une crête plissée « également remlie d'air, et pourvu, à une extré- «“ mitè seulement, de teutacules çt de sucoirs nom- HISTOIRE DES RADIAIRES. «“ breux et de diverses sortes, avec des vésicules « oblongues remplies de liquide à la base des ten- « tacules. » À une des extrémités de la vessie, on remarque un prolongement, également plein d’air, qui ne porte ni sucoirs, ni tentacules , et présente près du bout un petit creux qui s'ouvre pour lais- ser échapper l'air aussitôt que l’on comprime laves- sie, L'extrémité opposée est au contraire garnie de sucoirs d’un seul côté, et présente aussi en dessus un autre creux qui parait être une seconde ouver- ture de la vessie, laquelle se compose d’une double membrane. Les organes de nutrition qui se trouvent en des- sous de la vessie sont des tentacules et des sucoirs (tubes suceurs). Les tentacules de diverses gran- deurs sont isolés ou groupés plusieurs ensemble sur des pédoncules communs, mais toujours simples et formés d'un seul filament rond susceptible de se rouler en tire-bouchon , et portant dans toute sa Jongueur, sur un côté une rangée de mamelons ré- nilormes, et sur l’autre côté une membrane étroite. A la base de chaque tentacule est un réservoir de liquide, oblong et aminci en pointe, adhérent, dans presque loute sa longueur , à la base du tentacule. Les mamelons des tentacules paraissent être les or- ganes sécréteurs du mucus dont le contact produit sur la peau de l’homme une sensation si vive de brülure. Eschscholtz considère les réservoirs de liquide à la base des tentacules, comme ayant quelque analo- gie avec les appendices locomoteurs des Holothu- ries et des Astéries, qui remplissent leurs fonctions en se gonflant d’eau. Il n’admet point la bouche centrale, admise par Lamarck sur la foi de ses de- vanciers, et conteste formellement la signification des prélendus ganglions nerveux, décrits par le doc- teur Blume (Isis, 1819, p. 184), qui aura été trompé par l'apparence des orifices fermés de la vessie. La supposition de l'entrée et de la sortie de l’air dans la vessie, au gré de l’animal, lui paraît également peu probable. En outre des tentacules et des sucoirs , on trouve aussi entre ces organes, à la face inférieure dela vessie, un ou plusieurs faisceaux de filaments couris, que l’on peut prendre pour des corps repro- ducteurs. On y distingue plusieurs parties, savoir : un long filament fermé à l'extrémité, un appendice tubiforme ou en entonnoir, et une petite vésicule à leur base. Ces parties se détachent quand on touche l'animal, comme il arrive pour les corps reproduc- teurs des autres animaux inférieurs, de sorte que Eschscholtz se croit fondé à considérer le long fila- ment comme le réservoir de liquide d'un tentacule non développé; l’appendice en entonnoir , comme un sucoir, et la petile vésicule comme une vessie PHYSALIE. _ aérifère non encore remplie d'air, de sorte que ces trois parties constituent les organes essentiels au développement d'une jeune Physalie. Cuvier, dans son Règne animal (2e éd. t. nr, p. 285), avait insisté sur la simplicité de l’organisation in- térieure des Physalies, qui ne présentent point de système nerveux, ni circulatoire, ni glanduleux, et en avait pris occasion pour contredire l’idée pré- sentée par M. de Blainville que la Physalie pourrait être un Mollusque ; mais M. de Blainville qui d’a- bord (Dict. sc. nat. {. xt) avait rapporté ces ani- maux à la famille des Biphores, est revenu sur celle question dans un mémoire lu à l'Institut en 1828, et plus récemment encore dans son Ma- nuel d’actinologie (pag. 113), et, modifiant sa pre- mière opinion pour aller plus loin encore, il regarde positivement les Physalies comme des Mollusques gastéropodes nageant sûr le dos à la manières des Éolides, des Cavolinies et des Glau- cus. Pour lui, c'est la crête qui est le pied ; les ori- fices habituellement fermés de la vessie sont la bou- che et l'anus; les longs filaments diversiformes (Lentacules et sucoirs des auteurs) sont des bran- chies; et enfin il a reconnu la terminaison des « organes de la génération dans deux orifices fort « rapprochés qui se remarquent au côté gauche du «“ corps, à la racine de la partie proboscidiforme. » Des deux membranes qui composent la vessie, l’une pour lui est la peau, l’autre est l'estomac. Enfin, il croit avoir remarqué une plaque hépatique, des vaisseaux, et un organe central de la circulation. On conçoit que cette question ne peut être dé- sormais éclaircieque par des éludes faites à loisir sur les Physalies vivantes ; pour le moment , nous nous bornons à dire qu’il parait difficile d'admettre qu'un vrai estomac soit, comme la vessie de ces animaux, constamment et exclusivement rempli d'air. ] ESPÈCES. 1. Physalie rougeâtre. Physalia pelagica. Ph. ovata, subtrigona; crist@ dorsali prominente sub- rubellà, venosä. Holothuria physalis. Lin. Amæn. acad. 4. p. 254. t. 3. f. 6. Urtica marina. Sloan. Jam. hist. 1.t. 4. f. 5. Arethusa.. Brown. Jam. p. 356. Medusa caravella. Müller Beschaf. d. Berl. naturf. 2. p. 190. pl. g. F. 2. Medusa caravella. Gmel. Syst. nat. p. 3156. Plysalis pelagica ? Osbeck. it. t. 12. f. 1. * Physsophora physalis. Modeer. N. mém. acad. Stockh. 1789 * Physalis arethusa. Tilesius. Voy. de Krusenstern, 3. ACTE * Physalis arethusa. Chamisso. Voy. pitt. de Choris. Fate * Eysenhardt, N. act. acad, nat. eur. t. x, p. 410. tab. 35. FUN 429 * Thalia. Encycl. méth. pl. 89. * Physalia caravella. Esch. Acal. p. 160. tab. 14.f.7. * Physalia atlantica. Lesson. Voy. de la Coq. zool. p. 36. pl. 4. * Physalis Arethusa. Blainville, Man, d'actin. p. 113. pl. 1. fig. 1. Habite l'océan Atlantique, les mers d'Amérique, le golfe du Mexique. [M. Lesson décrit, sous le nom de PAysalia Azoricum (Voy. de la Coq. Zool. p. 42. pl. 5. f. 4), une espèce qu'il prétend être à la fois l'analogue de la PAysalia pelagiea de Bose et de Chamisso, et la PAysalia utri- culus d'Eschscholtz.] 2, Physalic tuberculeuse. Physalia luberculosa. Ph. irregularis, ovata, obsoletè cristala; extremilale antleriore tuberculis, cæruleis, serialis, confertis. * Physalis pelagica. Osbeck. Voy. aux Indes or. 284. tab. 12. F1. Holothuria physalis. Lin. Amæn. acad, 4. p. 254. tab. 3. f. 6. — Syst. nat. éd. xir. p. 1090. * Physophora physalis. 8. Modeer. N. mém. Acal. Stockh. 1789. ° Physalia pelagica. Bosc. Hist. nat. des vers. 2. p. 166. pl. 19. * Bory Saint-Vincent, Voy. aux Iles d'Afrique. III. p. 188. pl. 54. * Physalis glauca. — Ph. pelagica. — Ph. cornuta. Tilesius. Voy. de Krusenstern. 4. p. 104. * Physalia Osbeckii et pelagica. Eysenhardt. Nov. act. acad. nat. eur, x. p. 421. pl. 35. * Physalia megalista ? Péron et Lesueur. pl. 29. * Physalia pelayica. Eschs. Acal, p. 162. * Lesson. Voy. Coq. Zool. p. 4o. pl. 5, £. ë. * Blaiov. Man, d'actin. p. 113. Habite l'océan Atlantique, les mers d'Amérique. Elle a une rangée de tubercules d’un beau bleu à son extré- mité antérieure, et sur son dos une crêle aiguë, müis médiocre. 5. Physalie bleue. Physalia megalista. Ph. ovata; extremitale anteriore longiore rectà rostri- formi; cristà prominul&, plicatà. Physalia megalista. Péron et Lesueur, Voyage r. pl. 29. re “ Physalis australis. Lesson. Voy. de la Coq. Zooph. p. 38. pl.5.f. 1. Habite l'océan Atlantique austral. (Eschscholiz rapporte avec doute cette espèce de Péron à la Physalia pelayica (P. tuberculosa Lk.) 4. Physalie allongée. Physalia elongata. Ph. oblonga, utrinque acuta, subhorizontalis. James Forbes. Mém. orientaux, vol. 2: p. 200 (Médusc), et vol. 4. fig. Habite... les mers de la Guinée. + 5. Physalie utricule. ?hysalia utriculus. Esch, Acal. p. 165. tab. 144. f. 2. P. tubulis suctoriis omnibus simplicibus; vesicé extre- milate tubulifer& processu carnoso, elongato. Medusa utriculus. Lamartinière. Journ. de Phys, noy. 1787. p. 365. pl. 2. f. 13. 14. Medusa utriculus. Gmélin. Lin. Syst, nat. 3155. Lamartinière. Voyage de La Pérouse. pl. 20. f. 13, 14. Physalis Lamartinieri. Tilesius. Voy. do Krusenstern. . P: 09: 450 Eysenhardt. Nov. act, acad. nat, eur. t, x. p. 4a1. Physalia antarctica. Lesson. Voy. de la Coq. Zooph. p. 39. pl. 5. Habite la mer du Sud entre les tropiques, Elle se distingue par le prolongement charnu en forme de trompe de sa vessie aérifère qui atteint uue longueur de 3 172 pouces. [Eschscholtz a établi, sous le nom de Vérerrr- pes, une troisième famille dans son troisième or- dre des Acalèphes , et y a placé , avec un nouveau genre Rataria , les genres Pelella et Porpita, pour lesquels Cuvier avait déjà (Règn. anim. L. mr, p. 285) apercu la nécessité de faire cette division. M. de Blainville a établi de son côté la même fa- mille sous le nom d'ordre des CiRRHIGRADES, dans sa classe des Arachnodermaires, qui comprend égale- ment les Médusaires ; tandis qu’il reporte avec les Mollusques ou Malacozoaires les autres Acalèphes, tels que les Physsophores, les Béroëés et les Diphyes. Cuvier placait les Vélellides entre les Béroés et les Physalies. Eschscholtz les place à une extrémité de la série des Acalèphes, tandis qu'il place les Cténo- phores, qui comprennent les Béroés, à l'autre ex- trémité. Les Vélellides, suivant Eschscholtz , sont des Acalèphes « sans cavité digeslive centrale, pourvus « de suçoirs, dont un plus grand au centre tient « lieu d'estomac, et enfin sécrétant une coquille « interne, carlilagineuse ou calcaire, celluleuse et « contenant de l'air dans ses cellules, ce qui en fait « un organe nalatoire passif. » Cette coquille est ou d’une seule pièce plate, circulaire , ou composée de deux moiliés formant par leur réunion un corps oblong, tantôt plat, tantôtrelevé en manière decrête. La coquille est entièrement enveloppée par la masse charnue du corps de l’animal, qui forme sur son bord externe une membrane épaisse, et sur tout le reste une couche très-mince. Toute la face infée- rieure est couverte par les organes nutritifs, parmi lesquels on distingue un gros suçoir central, ana- logue à un estomac, et susceptible d’avaler de pe- tits animaux. Dans les genres Vélelle et Porpite, ce sucoir central est entouré d'un grand nombre de suçoirs plus petits, et, au bord et en dessous , on trouve en outre une rangée de tentacules beau- coup moins extensibles el contractiles que dans les Diphydes et les Physsophorides, mais susceptibles seulement de se courber pour venir en contact des corps extérieurs, et, par conséquent, paraissant être des sucoirs. Dans le genre Rataire, on ne trouve que le grand sucçoir , ou estomac central, et les tentacules du bord. MM. Quoy et Gaimard avaient annoncé ( Voy. de Freycinet, p. 587), d'après M. Sander-Rang, que les HISTOIRE DES RADYAIRES. jeunes Vélelles sont toujours pourvues de deux fi- lets bleus, longs de plusieurs pouces , qu’elles per- dent en devenant adultes ; mais Eschschollz révo- que en doute le rapprochement établi entre les Vélelles et les animaux observés par M. Rang; il pense que ces derniers devraient plutôt appartenir à un genre nouveau; Car lui-même il n’a rien vu de tel chez les jeunes Vélelles. Cependant M. Les- son a représenté également avec deux longs filets bleus le jeune âge de la Vélelle mutique. Voici comment Eschscholtz divise les Vélellides : 1, Coquille avec une crête. a) Crête musculeuse et changeant de forme 1 Rataria. b) Crête cartilagineuse immobile 2 Velella, 2. Coquille sans crête 3 Porpila. Cet auteur signale les rapports des deux pre- miers genres avec les Physsophorides, et en particu- lier l’analogie des Rataires avec les Physalies dont la crête celluleuse rappelle la coquille celluleuse remplie d’air des Vélellides ; mais en même lemps il trouve que le genre Porpile se rapproche singu- lièrement des Zoophyles, et surtout du genre Fun- gta, dans lequel on trouve aussi un estomac cen- tral, entouré de nombreux tentacules analogues à des suçoirs, lesquels occupent une seule face du corps, tandis que la face opposée ne présente au- cun organe. Sur ce dernier point, M. de Blainville (Man. d’aclin. p. 505) professe une opinion sembla- ble.] F. D. Ÿ RATAIRE. (Rataria). Genre établi par Eschscholtz pour de très-petits Acalèphes de la famille des Vélellides, que M. de Blainville soupconne avec raison n’être que des dé- grés de développement des Vélelles. Ce genre est caractérisé ainsi : « Corps muni « d’une crêle en dessus; coquille comprimée éle- « vée, avec une membrane musculeuse en forme de « crête siluée longiludinalement sur la coquille; « tentacules ( sucoirs ) seulement au bord. » 11 se distingue essentiellement des Vélelles, parce que la partie horizontale du corps forme uneellipse etnon un quadrilatère allongé, et que la coquille oblongue en occupe le grand diamètre et non la diagonale. Elle est fortement comprimée laléralement , beau- coup plus haute que large et conséquemment elle forme en grande partie le support de la crête ; sur l'angle dièdre qu'elle présente en dessus s'attache une membrane musculaire en forme de feuille dans une position perpendiculaire; ainsi le cartilage constituant la voile des Vélelles manquetotalement ici. VÉLELLE. Il en résulte que la forme de la créte est très- variable, et comme l'animal peut contracter celte membräne musculaire el abaisser la partie saillante de sa coquille, il prend quelquefois une forme plus semblable à celle des Porpites qu'à celle des Vé- lelles, Dans ce dernier cas il flotte à plat sur la mer ; mais, aussitôt qu'il étend sa crête charnue, il chavire sur le côté, el c'est la crête qui vient à la surface de l'eau, de sorte qu'au lieu de lui servir de voile comme celle des Vélelles, elle ne sert qu'à le faire tourner. 1. Rataire cordiforme. ARataria obçordata. Esch. p- 167. täb. 16, £. 1. R. crist4 ovatà obcordatä; corpore albo, margine fusco. Habite l’océan Atlantique septentrional, au 47° lat. — Longueur, 1 ligne. schscholtz pense que les figures données par Forskal pour les jeunes de son Holothuria spirans (Felella limbosa) doivent représenter la Rataire cordilorme, qui d'après cela pourrait atteindre un diamètre de trois lignes. 9, Rataire gobelet. Rataria pocillum. Esch. p. 168. R. cristé ovatà, apice aculâ; corporis margine [usco- crœulescente; lentaculis fusco-cæruleis. Medusa pocillum. Montaigu. Linnean transact. x1. p. 11. tab. 14. F. 4. Aglaura crista. Oken. Naturgeschichte. p, 125, Felella pocillum. Fleming. Brit. anim. p. 500. n° 53. Habite l'océan Atlantique près des cètes d'Angleterre, — Longueur, 3 lignes. 4. Rataire mitrée. Rafaria mitrata: Esch. p. 178. tab. 16. f. 2, R: critl@ triangulari; testà tupern4 parte brunneë; cor- pore flavescente; tubo suctorio medio rubescente; ten- faculis 12; marginalibus cœruleis. Habite l'océan Atlantique près des îles du Cap-Vert, — Longueur, 1 ligne. VÉLELLE, (Velella.) Corps libre, gélalineux extérieurement, cartila- gineux à l’intérieur, elliptique, aplati en dessous, et ayant sur le dos une crête élevée, insérée obli- quement. Bouche inférieure, centrale, un peu saillante. Corpus liberum, extrinsecus gelatinosum, intus cartilagineum, ellipticum , subtüs planulatum ; crislà dorsali prominenhte, obliquè insertà. Os inferum, centrale, subprominulum. Osservarions. Les Vélelles ont été, comme les Porpites, confondues parmi les Meduses par Linné; mais elles en sont biea distinguées par leur inté- 451 rieur qui est cartilagineux et composé de deux plans inégaux, dont l’un s’insère verticalement sur l'autre. En effet, l'un de ces deux plans est inférieur, horizontal, elliptique ou suborbiculaire ; tandis que l'autre est supérieur, vertical et inséré obliquement sur le plan inférieur. Ce plan vertical qui, dans sa base, est de la longueur du corps de l'animal, sou- tient une membrane qui s'élève sur le dos de ce corps comme une crêle. une espèce de voile, ou comme une vessie transparente et pleine d'air. Le corps des Vélelles est aplati en dessous, et au centre de celle lace inférieure , on observe la bou- che, qui tantôt est comme à nu , et Lantôt offre de nombreux tentacules, selon les espèces. Les Vélelles sont phosphoriques, brillent la nuit comme des lumières, et causent des démangeai- sons lorsqu'on les touche. Elles flottent et voguent à la surface des eaux, comme les Porpites, les Phy- salies , etc. Les matelots les font frire et les man- gent, CEschscholtz caractérise ainsi les Vélelles :« Corps « portant en dessus une crête cartilagineuse , en- « tourée d'une membrane musculeuse, et placée « diagonalement sur la coquille : tentacules mar- « ginaux simples. » La coquille est cartilagineuse et non calcaire ; elle est composée de deux moitiés, qui, par leur réunion, forment un corps elliptique, presque plat, un peu bombé en dessus et excavé en dessous. La ligne de jonction des deux parties oc- cupe le petit diamètre de la coquille totale , sur la- quelle on remarque beaucoup de stries concentri- ques, très-écarlées d’un côté, et très-rapprochées les unes des autres au côté opposé, à chaque extrémité. Ces stries proviennent d’un égal nombre de cloisons qui se trouvent entre la plaque inférieure et la pla- que supérieure de la coquille. Une diagonale située dans le plus grand diamètre, partage de nou- veau la diagonale en deux moitiés étroites. Sur cette diagonale est dressé perpendiculairemetit un car- ülage plat, immobile, presque en forme de demi- cercle. Toute la coquille est revêtue d'une mem- brane molle, très-mince; mais, en outre, le bord externe est garni d'une membrane molle assez épaisse , qui se trouve en quelques endroits plus large que dans d’autres, d’où résulle un contour en forme de quadrilatère, dont deux côtés sont plus longs que les deux autres. La coquille occupe une diagonale de ce quadrilatère. A la face inférieure, on remarque au milieu un estomac central, entouré d’un grand nombre de sucoirs courts, et au bord de la coquille, une seule rangée de tentacules sim- ples. ] F. D. ESPÈCES. 1. Vélelle mutique. Pelella mutica. V. oblongo-ovata, subnuda ; margine cilialo; cristé membranacet. 452 HISTOIRE DES Medusa velella. Gmel. p. 3155. Phyllidoce. Brown. Jam. 287. t. 48.f. 1. * Velella mutica. Lesson et Garnot. Voyag. Coquill. zooph. p. 52. p. 6. f. 1.2. Habite l'océan Atlantique. [M. Lesson a représenté (loc. cit. pl. 6. f. 1 E) une jeune Vélelle portant deux longs filaments bleus, et qu'il croit être le jeune âge de cette espèce.] 2, Vélelle à limbe nu. elella limbosa. F.. ovalis, obliquè cristata; tabulà inferiore limbo nudo obvallatä; disco margine tentaculis longis crinito. ‘Holothuria spirans. Forsk. Ægypt. p. 104. n° 15. etic. tab. 26. fig. K. Encycl. pl. 90. f. 1-2. * Holothuria spirans. Gmelin. Syst. nat. 3145, ° Velella tentaculata Bosc. Hist. nat. des Vers. t. 2. p- 199. pl: 19. F, 3.4. * Velella spirans. Eschscholtz. Acaleph. p. 172. n° 5. * Velella limbosa. Blainv. Man. d’actin. p. 304. Habite la Méditerranée. Son disque inférieur est couvert de suçoirs blancs, et bordé de tentacules bleus, longs, filiformes. Au centre de ce disque, la bouche offre une saillie subtubuleuse. — Longueur, 2 pouces. 3. Vélelle scaphidienne. Pelella scaphidia. F. ovalis, obliquè cristal&; crist& dorsali tenuissimd , anqulalä; tabuià inferiore tentaculis cœruleis nume- rosissimis echinal&. Velella scaphidia. Péron et Lesueur. Voyage 1. p. 44. pl. 30. f. 6. Habite l'océan Atlantique austral. Sa crête dorsale est blanchâtre, transparente, extrêmement mince. Toute sa face inférieure est hérissée jusqu'en son bord, de tentacules d’un beau bleu. On la rencontre par mil- liers à la surface des eaux. { Eschscholtz distingue dix espèces de Vélelles dont il a pu observer lui-même huit ou neuf; mais il ne peut préciser à laquelle de ses espèces doivent être rapportées les Vélelles mutique et scaphi- dienne de Larmarck dont les caractères sont trop vagues. M. de Blainville doute que ces dix espèces soient réellement distinctes, on ne peut nier cepen- dant qu'Eschscholtz ne soit de tous les naturalistes celui qui a le plus étudié ces animaux. Il en forme deux divisions : 1° Celles qui, regardées par un de leurs grands côtés, ont la coquille dirigée de l'angle antérieur du côlé gauche, à l'angle postérieur du côté droit. + 1. Velella aurora. Esch. p. 171. 7. limbo testæ integro, cæœruleo punctatä; tesla mem- brand, cœrule&, obductä; limbo cristæ lato, purpureo; tentaculis cœruleis. ; Habite l'océan Pacifique du Nord au 42° lat. N. — Lon- gueur, à pouces. 2. Velella septentrionalis. Esch. p. 171. tab. 15. f. 1. F. limbo testæ integro, ferrugineo punctato, ad mar- ginem internum cœruleo striolato; testà flavescenti; tenlaculis cœruleis. Habite la cète nord-ouest de l'Amérique, au 57° lat, — Longueur, » pouces. RADIAIRES. 3. Velella oblonga. Esch, p. 171. F. limbotestæintegro cæruleo; testà elongat4 angusté, lucidä; cristà vertice truncatä; limbo cristæ cœruleo; tentaculis apice cœruleis. FVelella oblonga. Chamisso. Act. nat. eur. t. 10. p. 364. tab. 32, f. 2. 3e F'elella. Esch. Voy. de Kotzebue autour du monde. 3. P: 200. Velella marginata? Quoy et Gaimard. Voy. p. 586. pl. 86. F, g. Habite la mer du Sud, près de l'équateur. — Longueur, à pouces. + 4. Velella lata. Esch. p. 172. F. limbo testæ lobato, cœruleo; testà latà, flavé; limbo crislæ viridi; tentaculis cæruleis. P'elella lata. Chamisso. Act. nat. eur. t. 10. tab. 32.f, 3. 4° Felella. Esch. Voy. de Kotzebue autour du monde. 3. P:- 200. Habite la moilié septentrionale de l'océan Pacifique, au 360 lat. — Longueur, 2 pouces. + 5. Velella spirans. Esch. p.172 (voy. plus haut.) F. limbo testæ integro, cæruleo; testà albidà in conum elevatä; cristà triangulari, verlice acuminatd; tenta- culis cœruleis. 90 Celles qui, regardées par un des grands côtés, ont la coquille dirigée de l’angle antérieur du côté droit à l’angle postérieur du côté gauche. + 6. Velella caurina. Esch. p. 1753. tab. 15. tab. 2. F. limbo testæ integro, cœruleo punctalo; testé mem- dranä cœruleo punctatä obduüct&; limbo cristæ an- guslo, margine cœruleo punctalo; tenlaculis cæruleis. Habite l'océan Atlantique septentrional, au 469 lat. — Longueur, 2 pouces. + 7. Velella tropica. Esch. p. 174. tab. 15. f. 5. F. limbo Lestæ integro, angusto, cœruleo; testé elon- gatä immaculatä, membran& cœruleo obductä; crist& verlice processu truncalo; tentaculis apice cæœruleis. Habite l'océan Atlantique, sous l’équateur. — Longueur, 3 172 pouces. (Eschschollz remarque que cette espèce a une grande analogie avec la Ÿ. oblonga, maïs sa co- quille a une position différente et elle est aussi dif- féremment colorée. Il soupconne que cette espèce est la même que la 7. scaphidia de Péron.) T 8. Velella pacifica. Esch. p. 174. tab. 15. £. 4. F. limbo testæ integro, membranäque teslam obdu- centi intense cœruleis; cristà triangulari, apice acutà, sulcis transversis; margine parallelis; tentaculis cæ- ruleis. Habite la moitié septentrionale de l'océan Pacifique, au 25° lat. En grandes troupes. — Longueur, 2 pouces. + 9. Velella indica. Esch. p. 175. tab. 18. f. 5. F. limbo testæ maximo, inciso, cœruleo, ferrugineo- punctalo; testä immaculatä, membranâ ferrugineo- punctatä obduct&; tentaculis cœruleis. Habite la mer des Indes, du 30° au 34° lat. S. — Lon- gueur, 1 «7» pouce, PORPITE. + 10. Velella antarctica. Esch. p. 175. F. limbo testæ inciso cæruleo; test immaculatà ; mem- branà cæœruleä obductà; tentaculis apice aurantiacis. Velella sinistra. Chamisso. Act. nat. cur. t. 10. p. 363. tab. 32. f. 1. are F’elella. Esch. Voy. de Kotzebue autour du monde. t. 3. p. 200. Habite au cap de Bonne-Espérance. Eschscholtz parle aussi d’une onzième espèce qu'il aurait incomplétement observée pendant le voyage de Kotzebue, au 50° lat. N. , et qui est in- diquée sous le nom de 2° Vélelle dans la relation de ce voyage. M. Lesson décrit, sous le nom de Velella cyanea (Voy. de la Coq. Zooph. p. 55. pl. 6. f. 5), une espèce de l'océan Pacifique méridional, qui proba- blement doit être l’analogue de quelqu’une des pré- cédentes : elle est longue de 20 lignes, bleue en dessus, jaune en dessous, à bouche blanche entourée de sucoirs jaunes, et avec une bordure d'un bleu foncé, en dehors de la rangée des tentacules qui sont également bleus.] F. D. PORPITE, (Porpila.) Corps libre, orbiculaire, déprimé, gélatineux à l'extérieur , cartilagineux intérieurement , soit nu, soit tentaculifère à la circonférence; à surface su- périeure plane, subtuberculeuse, et ayant des stries en rayons à l’inférieure. Bouche inférieure et centrale. Corpus liberum, orbiculare, depressum, extus gelatinosum, internè cartilagineuwm, ad peripheriam vel nudum, vel tentaculatum ; supern@ superficie plané, subtuberculosé ; infernà radiatim striatà. Os inferum et centrale. Ozservarions. Les Porpites et les Vélelles , étant cartilagineuses à l'intérieur, sont, par ce caractère, très-distinguées des Méduses, parmi lesquelles Linné les avait rangées. Quant à leur forme, les Porpites présentent un corps libre, orbiculaire, presque plane et subtu- berculeux en dessus, un peu convexe en dessous, avec des stries rayonnantes, et souvent avec des papilles, lacérées si Lénues que cette surface en pa- rail couverte et comme chargée d’un duvet fin, très-mou. En général, ces Radiaires ont peu d'organes exlé- rieurs, ou n’en ont que de très-peu saillants, ce qui les fait ressembler à des pièces de monnaie; néanmoins certaines espèces offrent, à leur circon- férence, des tentacules nombreux et assez longs. Leur bouche est au centre de leur face infé- rieure : elle s'ouvre et se ferme presque continuel- lement par des mouvements alternatifs de dilatation et de contraction. 435 Outre les papilles nombreuses et piliformes de la surface inférieure des Porpites, on prétend qu'il s’en trouve trois autour de la bouche qui sont plus grosses que les autres. Les Porpites voguent et flottent à la surface de la mer. Bose, qui en a rencontré en mer, dit qu’elles ont l'apparence d'une de nos pièces de deux francs emportée par les eaux. [Éschscholtz, qui a observé lui-même quatre espèces vivantes de Porpites, leur donne pour ca- ractères génériques d'avoir : « le corps orbiculaire, « inerme en dessus, et des tentacules marginaux « pourvus de trois rangées de glandes ou sucoirs.»Il ajoute que leur coquille celluleuse est formée d’une substance calcaire assez solide et qu'elle est mar- quée en dessus de siries concentriques, croisées par des stries rayonnantes. À sa face inférieure se voient des feuillets rayonnants qui, chez certaines espèces, sont très-saillants et rendent le corps pres- que globuleux. Au milieu se trouve une grande trompe tenant lieu d'estomac, et entourée d’une foule de petits sucoirs, qui couvrent toute la face inférieure, et au bord se trouvent de longs tenta- cules claviformes de diverses longueurs, pourvus de trois rangées de glandes ou sucoirs plus ou moins pédicellés. Cuvier désignait ces derniers organes , sous le nom de tentacules extérieurs, plus longs, munis de petits cils Lerminés chacun par un globule. Au- cun auteur, depuis Lamarck, n’a parlé des trois papilles qu'il supposait être autour de la bouche.] F. D. ESPÈCES. 1. Porpite nue. Porpita nuda (1). P. orbicularis, planulata, subnuda. Medusa porpita. Lin. Amæn. acad. 4. p. 255. t. 3.f. 7.9. * Gmel. Syst. nat. 3153. Encycl. pl. go. £. 3. 5. * Porpita indica. Bose. Hist. nat. des vers.t 2. p. 155. * Porpita umbella. Esch. Acal. (Remarque à la p. 176.) * Porpita vulgaris. Blainv. Man. d’actin. p. 306. Habite l'océan des grandes Indes. Cet animal ressemble à une pièce de monnaie, et pour la forme au Cyclolite numismal (Madrepora porpita Lin.); aussi Linné a pensé qu'il en pouvait être le type; d'autres ont cru qu'il était celui de la Nummulite. 2. Porpite appendiculée. Porpita appendiculata. P. orbicularis, margine appendicibus aucto. Bosc, Hist. des vers. vol. 2. p. 155. pl. 18. f. 5.6. Habite l'océan Atlantique, vers le 4ov de lat. boréale. Elle est blanche, glabre, avec trois appendices bleus sur les bords. L'appendice antérieur est très-large; les deux postérieurs sont plus étroits. .() Eschscholtz, dans son ouvragesur les Acalèphes (p. 176), dit que le Meadusa porpita de Linné, est un individu du M. umbella, privé de ses tentacules. 434 [Eschscholtz (Acal. p. 177) pense que cette espècen'aété établie que sur un individu mutilé, et qu’elle ne peut être conservée, C’est aussi l’opinion de M. de Blain- ville,] F. D. 3, Porpite glandifère. Porpita glandifera. P. cœrulea, radiata: tentaculis disci nudis; radiis tri- fariam glandiferis. Holothuria denudata. Forsk. Ægypt. p. 103. n° 14, et Ic. tab. 26. f. L. 1. Encycl. pl. 90. f, 6. 9. Holothuria nuda. Gmel. p. 3143. * Phyllidoce denudata. Modeer. Nouv. mém. de l'acad. de Stockh. 1790. * Porpita mediterranea. Esch. Acal. p, 177. n° 1. * Porpila glandifera. Blainv. Man. d'actin. p. 307, Habite la Méditerranée, — Largeur, 8 lignes, 4. Porpite chevelue, Porpita gigantea. P.tentaculis ad periphæriam longis, tenuissimis el cæ- ruleis comosa; sublàs suctoriis numerosissimis. Porpita gigantea. Péron et Lesueur. Voyage 1. pl. 3x. f. 6. ° Medusa umbella. Müller. Beschaft der Berl, naturf. 2. p. 295. Lab, 9. f. 23. ; * Medusa umbella. Gmel. Syst. nat. 3156. ° Phyllidoce porpita. Modeer. N. mém. acad. Stock- holm. 1790. p. 192. * Porpita glandifera. Esch. Isis. 1825, * Porpita umbella. Esch. Acal.p. 179. n°4. * Porpita gigantea. Blainv. Man. d’actin. p. 306. pl. 46. Fr. Habite l'océan Atlantique. — Largeur, 8 à 12 lignes. + 5. Porpite ramifère. Porpita ramifera. P tesià& suprà convexà; limbo angustissimo: tentaculis apicè tantum glandulis longè pedunculatis. Esch. Isis. 1825. Acal, p. 178. n° 2. pl. 16. f. 3. Habite la mer du Sud. — Largeur, 1[2 ligne. Ÿ 6. Porpite globuleuse. Porpita globulosa. P. testé globoxä; suprà disco minimo cœæruleo : tenta- culis lateribus Lestæ insertis; glandulis subsessilibus. Esch Isis. 1825. Acal. p. 198. n° 3. pl. 16. F. 4. Habite l'océan Atlantique, près des îles du Cap-Vert, — Largeur, 3 lignes, + 7. Porpite bleue. Porpita cœrulea. P. testà depressä: suprà obscurè cœrule4; radiis denti- culatis; tentaculis clavatis; glandulis subpeduncula- dis. Eschs. Isis. 1825. Acal. p. 179. n°5. pl. 16. f. 5. Habite la mer du Sud, près de l'équateur. — Largeur, 1 pouce. [M. Lesson (Voy. de la Coq. Zooph. p. 58. pl. 7) a décrit et représenté trois espèces qu’il croit nouvelles : ce sont 10 le Porpita chrysocoma, de l'océan Pacifique et de la Nouvelle-Guinée, qui est caractérisée par ses tenta- cules jaunes, et par le bord du disque de cette même couleur; 2° le Porpita atlantica, del'océan Atlantique, bleue en dessus, avec le bord et les tentacules vert bleuâtre, la bouche et les sucoirs blanchätres; 3 le Porpita pacifica, de l’océan Pacifique, près du Pérou; à disque bleu-clair et nacré en dessus, avec les tenta- cules d’un azur clair, chargés de glandes d’un bleu indigo.] F. D. HISTOIRE DES RADIAIRES. DEUXIÈME SÉCTION. RADIAIRES MÉDUSAIRES. Radiaires orbiculaires, gélatineuses, transpa- rentes, lisses, plus ow moins convexes en dessus, aplaties ou concaves en dessous , avec ow sans appendices en saillie. Bouche inférieure, soit simple, soit multiple. Les Radiaires dont il s’agit ici sont régulières ou symétriques dans leur forme, toutes verticales dans leur situation, et aucune ne contient de corps particulier, subsistant après leur destruction, C’est avec le genre Medusa de Linné , partagé en différents genres particuliers , que celte section a été formée. Les diverses races qui apparliennent à ces genres, sont toutes Lellement liées entre elles par leurs rapports, qu'on peut les considérer toutes ensemble comme constituant une grande famille qu’il a été nécessaire de diviser pour en faciliter l'étude, leur nombre étant très-considérable. Il parait en effet, d’après les observations de Péron et Lesueur, que celles des Radiaires que l'on réunissait dans un seul genre sous le nom de Méduses, sont extrêmement nombreuses dans les mers ; el qu'elles sont Lellement diversifiées entre elles, qu'il est réellement nécessaire d'en former . plusieurs genres , afin de pouvoir les éludier et les reconnaitre avec plus de facilité. Ainsi, malgré les caractères qui les distinguent, comme ces Radiaires tiennent les unes aux autres par les rapports les plus évidents, les Médusaires, dorénavant, devront être considérées comme con- slituant une famille naturelle, dans laquelle on dis- tingue plusieurs genres particuliers. Elles offrent toutes un corps libre, gélatineux, transparent , orbiculaire, lisse, plus ou moins con- vexe en dessus, aplati ou concave en dessous, avec ou sans appendices en saillie. Leur bouche, soit simple, soit multiple, est tou- jours placée dans le disque inférieur; et lorsqu'il y en a plusieurs , il parait qu'il n’y a en ni moins de quatre, ni plus de dix. Le plus ordinairement, les Médusaires à plusieurs bouches n'en offrent que quatre. Réaumur donnait aux animaux dont il s'agit, le nom de Gelée de mer, parce qu’en effet, la consis- tance molle et gélalineuse de leur corps, ainsi que sa transparence, leur donnent entièrement l'aspect d’une masse de gelée. En général, la forme de leur corps présente un segment de sphère, dont la convexité est lisse et tournée en haut, et dont le disque inférieur est MÉDUSAIRES. tantôt nu, et tantôt muni d'appendices souvent très-diversifiés. En sorte que les Médusaires tantôt ressemblent à une calotte ou à un disque, et tantôt présentent la forme d’un champignon muni infé- rieurement d’un pédoncule soit simple, soil di- visé. Le corps des Médusaires se résout assez promp- tement en une eau analogue à celle de la mer, et par l'évaporalion ou la cuisson, il se réduit presque à rien. On voit dans son intérieur quelques lignes colo- rées , qui indiquent des organes quelconques, mais que la difficulté de les bien distinguer ne permet pas de reconnaitre ou de déterminer d'une ma- nière exacle et posilive. Aussi l'organisation de ces corps préle-l elle beaucoup à limagination qui y montre tout ce qu’on veut y trouver. Néan- moins, près de leurs bords, on aperçoit des vais- seaux plus mullipliés, et M. Cuvier pense que ce sont des appendices de la cavité alimentaire, Dans des animaux comme les Médusaires, où la cavilé alimentaire, soil simple , soit multiple, est extrémement courte, elle est probablement aug- mentée par une mullitude de cœcums vasculifor- mes, que l'observation a fait connaître dans d’au- tres Radiaires. Néanmoins il est possible que l'on confonde ayec ces appendices de la cavité alimen- taire, les canaux qui appartiennent à l’organe res- piratoire de ces animaux. Il parait même qu'il y a une vérilable connivence entre les uns el les autres. Dans l’eau , les Médusaires se meuvent et se dé- placent avec assez de vitesse; mais, jetées sur la grève, elles y sont aussilôt sans mouvement. J'en ai beaucoup vu dans ce cas ; elles élaient si luisantes que Jeur éclat au soleil m'éblouissait. On sait qu'elleséprouventdes contractions et des expansions alternatives de leurs bords, qu’elles conservent constamment tant qu’elles sont vivantes et dans les eaux : Or, Ces mouvements isochrones, qui se suc- cèdent et se conlinuent sans fatigue pour l'animal, et qu'il ne maitrise point, parce que leur cause est hors de lui, le font, à la vérilé, se déplacer sans cesse dans les eaux, mais sans possibilité de direc- tion , et ils ne lui sont réellement nécessaires que parce qu'ils activent et facilitent ses mouvements yilaux (1). ; Quant à l'observation de M. Péron, qui nous ap- prend que chaque espèce a son habilalion propre, dont elle ne dépasse pas les limites, il n’en résulte (1) Les Méduses prennent une posilion plus ou moins incli- née dans les eaux ÿ par conséquent, les contractions de l'om- breile, au lieu de les faire mouvoir seulement de bas en haut en oscillant, les font avancer dans lé sens où l’ombrelle ést pen- chée ; on ne peut dès lors s'empêcher de supposer que l'ani- 435 aucune autre conséquence, sinon que, lorsqu'un individu d’une espèce qui ne peut vivre que dans tel champ d'habitation, en est entrainé dehors, il péril bientôt; et qu’ainsi l'espèce entière ne pou- vant se conserver que dans les lieux favorables à son existence. continue de s'y multiplier. L'observation citée n'autorise donc nullement à dire que les individus de celle espèce, par des actes de volonté, qui le sont de jugement, comme ceux-ci le sont de pensée, maitrisent et dirigent leurs mouvements, pour ne point quitter l'habita- tion qui leur convient. Les plantes elles-mêmes ont, pour la plupart de leurs espèces, des lieux propres d'habitation; et cependant le transport de leurs graines par le vent, les oiseaux, elc., les met souvent dans le cas de vivre ailleurs; mais elles y périssent si l'art, par degrés et par ses moyens, ne parvient à les conserver, à les acclimater. Les Médusaires paraissent au printemps dans nos climats , el disparaissent dans l'automne. Dans la zone Lorride, on les trouye loujours ; leur mulli- plicalion est prodigieuse. J1 y en a de tellement grandes qu'elles ont plus d'un pied de diamètre, el qu'elles pèsent jusqu’à soixante livres. (7oyez les Annales du Mus. vol. 1%, p- 219.) Lorsqu'on prend les Médusaires, et qu’on les manie pendant un peu de temps, elles excilent dans les mains des démangeaisons plus ou moins cuisantes, Ces démangeaisons, quelquefois assez piquantes , leur ont fait donner le nom d’Orties de mer vagabondes par les anciens naturalistes. Enfin, la plupart de ces Radiaires sont phospho- riques et brillent pendant la nuit, comme autant de globes de feu, suspendus dans les eaux. Telles sont les principales particularités qu'on leur connaissait et qui les concernent en général. Mais il en est d’autres, extrêmement remarquables, qui appartiennent à leur forme, et dont la considé- ration doit servir à distinguer leurs nombreuses races. En effet, les unes n'ont en leur disque inférieur ni pédoncule, ni bras, ni tentacules; d'autres ont des Lentacules, mais sans pédoncule el sans bras; d'autres encore, sans être pédonculées, ont des bras et des tentacules; enfin, d'autres sont pédon« culées, c'est-à-dire qu'elles ont, en dessous, une cs- pèce de tige qui leur donne en quelque sorte la forme d’un champignon. or mal prend cette position inclinée par un effet de sa volonté, en contractant ou en dilatant telle ou telle partie de ses bras et de ses franges munies de cils vibratiles microscopiques ; c'est du moins ce que j'ai bien vu chez les Pélagies. FD , D. 456 MM. Péron et Lesueur, à qui l’on doit ces obser- vations , ont en outre remarqué que les unes n’ont qu'une seule bouche, tandis que les autres en ont plusieurs, depuis quatre jusqu’à dix (1). En faisant usage de toutes les considérations que je viens de citer, ces naturalistes ont divisé les Médusaires en vingt-neuf genres, dont ils ont pu- blié les caractères dans les Annales du Muséum , vol. 14, p. 525. : Je ne sais si l’on sera un jour forcé d'employer ces nombreuses dislinclions génériques; mais, pour le présent , une division plus simple me sem- ble suffire, surtout que les nombreuses Médusaires observées par MM. Péron et Lesueur ne sont pas encore publiées. En conséquence, je vais essayer de réduire à plus de moitié le nombre de ces coupes génériques, en n'employant pour former les genres que les carac- tères les plus faciles à saisir. Je ne donne le nom de fentacules qu'aux filets, courts ou longs, qui bordent le pourtour de l’om- brelle. Quant au pédoncule et aux bras, ces parties, lorsqu'elles existent, se trouvent toujours sous le disque inférieur de l’ombrelle, Tantôt les bras ne sont que les premières divisions de l'extrémité du pédoncule; Lantôt ils naissent autour de sa base; enfin, tantôt on les trouve lorsque le pédoncule n'existe pas. Ainsi, avec ces seuls moyens et la considération du nombre des bouches, je partage la grande fa- mille des Médusaires en treize genres, de la ma- nière suivante : DIVISION DES MÉDUSAIRES. * Une seule bouche au disque inférieur de l’om- brelle. 1. Ombrelle sans pédoncule, sans bras et sans ten- tacules. [a] Point de lobes ou d’appendices au pourtour de l’ombrelle. Eudore. Phorcynie. [b] Des lobes ou des appendices au pourtour de l’ombrelle. Carybdée. 2. Ombrelle sans pédoncule et sans bras, mais gar- nie de tentacules. Équorée. . (x) Ces auteurs ont pris pour des bouches les cavités ova- rennes des Méduses , comme nous l’exposons plus loin, HISTOIRE DES RADIAIRES. 3. Ombrelle sans pédoncule, mais ayant des bras en dessous. Le plus souvent des tentacules au pourtour. Callirhoé, 4. Ombrelle ayant un pédoncule, avec ou sang bras. Point de tentacules au pourtour. Orythie. 7 5. Ombrelle ayant un pédoncule; avec ou sans bras. Des tentacules au pourtour. Dianée, ** Plusieurs bouches au disque inférieur de l’om- brelle. 1. Ombrelle sans pédoncule , sans bras, et sans tentacules. x Éphyre. 2. Ombrelle sans pédoncule, sans bras, mais ten- taculée au pourtour. Obélie. Qt . Ombrelle sans pédoncule , mais garnie de bras en dessous. Point de tentacules au pourtour. Cassiopée. 4. Ombrelle sans pédoncule , mais garnie de bras en dessous. Des tentacules au pourtour. Aurélie. 5. Ombrelle ayant, en dessous, un pédoncule et des bras. Point de tentacules au pourtour. Céphée. 6. Ombrelle ayant en dessous un pédoncule et des bras. Des tentacules à son pourtour. Cyanée. [{ Depuis la publication des travaux de Péron et Lesueur, la science s’est enrichie de nombreuses ob- servations sur les Médusaires, qui ne permettent plus d'admettreles caractères donnés par Lamarckcomme baséssur l’organisation. Les recherches les plus im- portantes sur ce sujet sont celles de MM. Chamisso, et Eysenhardt (1821), de M. Delle Chiaje (1825), de MM. Quoy et Gaimard (1824-1827), d'Eschscholtz qui publia en 1829 son excellent ouvrage sur les Aca- lèphes, de M. Milne Edwards (1855), de M. Sars, de M. Lesson, de M. Ehrenberget enfin de M. Brand. Ce dernier avait déjà publié en 1855 (Actes de l’acad, deSaint-Pétersbourg, p. 1854) une classification ba- seé sur l'organisation micux connue des Méduses, el tout en conservant les familles établies par Esch- scholtz, il les avait coordonnées d’une manière différente. Plus récemment en 1858 , dans les Mé- moires de la même Académie, il vient de publierun travail plus considérable sur les Méduses observées RADIAIRES MÉDUSAIRES. 457 par Mertens, et sur l'organisation des Méduses en général ; c’est dans cet ouvrage que nous puiserons en partie les détails exposés ici comme compié- ment ou comme rectification des descriptions de Lamarck. Les Méduses sont les seules Acalèphes ou Radiai- res mollasses qui présentent, commeles Échinoder- mes, une disposilion régulièrement rayonnée , car les Béroïdes présentent une disposition symétrique plutôt que rayonnée ; mais, tandis que les parties et les divisions du corps des Échinodermes sont le plus souvent au nombre de cinq, celles des Méduses sont au nombre de quatre ou des mulliples de quatre par 2, 4, 8 ou 16, et ce n'est que rarement ou acciden- tellement que d’autres nombres sont observés. Ainsi l’ombrelle se joint à la membrane concave qui, formant la partie inféricure du corps, contient les organes essentiels, se joint, disons-nous, en un bord souvent divisé en lobes ou festons du nombre de 4, 8, 16, etc., simples ou présentant eux-mêmes des dentelures qui portent le nombre Lotal des di- visions à un multiple plus élevé de ces premiers nombres ; dans les échancrures principales pren- nent naissance, chez beaucoup d’espèces , des ten- tacules dont le nombre est par conséquent soumis à la même règle, et vers le sommet des quatre ou huit principales échancrures se voit un petit corps globuleux, coloré , entouré de membranes ou d’or- ganes particuliers, qui fournit un nouvel exemple de l'emploi du nombre 4 ou de ses mulliples , aussi bien que les ovaires qu’on apercoit par transparence, et les bras ou les lobes qui entourent la bouche. La substance de l'ombrelle des Méduses a été considérée d’abord comme une simple gelée , en raison de sa transparence et de sa facile décompo- sition en un liquide qui ne laisse presque pas de résidu après l’évaporation ; depuis elle a été dé- crite par M. Rosenthal (Journal de physiologie de Tiedemann et Treviranus), comme traversée par des membranes aussi fines que l’hyaloïde ; M.Ehren- berg (Müller’s Archiv., 1855) a vu toute la substance gélatineuse parsemée denombreux granules, comme glanduleux, liés entre eux par un réseau délié qu'il suppose vasculaire. L'ombrelle est en outre revêtue d’une peau mince, que Gaede avait déjà décrite dans l'Aurelia aurita comme parsemée de pelils grains visibles à la loupe, et composés eux-mêmes de grains plus petits; M. Eysenhardt, d’un autre côté, n’a pu voir aucune trace d’épiderme sur le corps du Rhi- zostome ; mais M. Rosenthal a bien vu celte mem- brane extérieure, qu'il compare à la membrane hyaloïde de l'œil, et après lui, M. de Blainville, com- parant celle même membrane à une toile d’arai- gnée, a été conduit à nommer 4rachnodermaires la classe qu'il a formée avec les Médusaires et les Vé- DB LAMARCE. T, 1, lellides, M. Ehrenberg a trouvé sur l’ombrelle de l’'Aurelia aurita un épiderme simple, qui recouvre un réseau de mailles hexagones, remplies d’une substance blanchätre, eL porte en dehors des grou- pes nombreux de petits tubercules. Les filaments du réseau ont pu aussi être pris pour des vaisseaux. Les fibres concentriques ou rayonnantes, qu'on apercoit près du bord de l'ombrelle ou autour de la bouche, ont été prises pour des fibres musculaires = on en a supposé d’autres dans l'ombrelle, par ce seul motif qu'on voulait expliquer les contractions de l'animal, sans faire attention que des animaux ou des embryons montrent des contractions dans des parties évidemment homogènes : cependant des fibres contractiles bien réelles, et méritant le nom de fibres musculaires, se trouvent dans les tentacu- les si extensibles du bord de l'ombrelle. La bouche unique et centrale de plusieurs Mé- duses (Médusides, Équorides, Océanides) avait été facilement reconnue depuis longtemps; mais ce que Lamarck prenait pour des bouches multiples, d’a- près Péron et Lesueur, a dû être considéré, avec raison, comme des cavités ovariennes, Les Ahizos- tomides et les Géryonides, auxquelles on attribuait ainsi quatre grandes ouvertures buccales, ont, au lieu de bouches, des suçoirs nombreux à l’extré- mité des ramifications du pédoncule, lequel est creusé d’un canal central représentant la bouche simple des autres Méduses, et auquel viennent aboulir, en se réunissant de proche en proche, les canaux ramifiés, qui ont pris naissance aux petits orilices considérés comme des sucoirs. D’autres Méduses (les Bérénicides), auxquelles Lamarck at- tribuait une bouche centrale, qui n’exisle pas, ont probablement des sucoirs à leur surface inférieure, mais les espèces rapportées à cette famille ont été trop imparfaitement étudiées, pour qu’on puisse af- firmer seulement que ce ne sont pas des animaux mulilés. M. Brandt a basé ses divisions principales de la classe des Méduses sur cette différence dans la structure des organes de manducation , indiquant que certaines Méduses peuvent avaler leur proie en- tière, tandis que d'autres ne peuvent que sucer; et il en forme trois tribus : les Monostomes , les Pa- lysiomes et les Astomes. La bouche des Méduses monostomes est située au centre même de la concavité de la face inférieure des Aurélies, des Équorées, etc.; ou bien elle est à l'extrémité d'un prolongement en forme de trompe, partant comme un pédoncule du centre de la face inférieure de l’ombrelle, Dans ce cas encore on ob- serve des différences , selon que ce pédoncule est formé par la réunion, à leur base, de quatre bras distincts, qui sont très-longs chez les Pélagies; ou bien selon qu'il est tout à fait cylindrique, tubu- 28 458 Jeux, avec ou sans appendices autour de l'orifice terminal. Les bras qui entourent la bouche varient beau- coup dans les différents genres : ils sont simples et tentaculiformes, ou bien ils sont ornés de mem- branes latéraies élégamment festonnées et fraisées qui changent continuellement leur disposition , en raison du mouvement vibratile des cils dont elles sont couvertes. Ils sont souvent , en outre, munis sur leur face convexe de franges ou de membranes fraisées, avec de petites poches dont l'ouverture regarde la face inférieure de l’ombrelle , et qui se dilatent périodiquement pour recevoir le frai. En- fin les bras sont quelquefois aussi, surtout vers leur extrémité, munis de prolongements tentaculiformes. Le pédoncule des Méduses polystomes présente également des variations importantes : il est simple et cylindrique avec ou sans lobes à l’extrémité, ou bien il se divise en quatre ou huit bras volumineux qui sont simples, mais garnis de membranes frai- sées, chez les Rhizostomes, ou divisés en rameaux nombreux chez les Céphées et les Cassiopées. La cavité digestive, à laquelle conduit une sorte d’'œsophage rond ou à quatre angles, est simple, en forme de sac, ou bien elle présente latéralement des prolongements ou des cœcums au nombre de 4, 8, 16, 52, disposés en rayonnant, et qui sont arrondis, ou oblongs, ou triangulaires, ou en spa- tule, ou en cœur, ou bien encore la cavité stoma- cale est mulliple. De l'estomac et de ses prolonge- ments, chez beaucoup de Méduses, partent, en suivant encore la même disposition rayonnante el la même règle, quant au nombre, des canaux mem- braneux simples ou bien plus ou moins ramifiés, dans lesquels on voit se mouvoir, en oscillant, les substances nutritives : c’est pourquoi on les a sou- vent pris pour des vaisseaux. Ces canaux, arrivés au bord de l’ombrelle, se terminent en formant un réseau par leurs anastomoses (chez les Rhizostomes); ou bien ils se prolongent dans les tentacules, ou bien ils forment des sinus particuliers, ou enfin ils s’abouchent dans un canal marginal, qui établit une communication entre tous ces canaux. M. Ehren- berg a vu, chez l’Aurelia aurita, le canal marginal former, à égale distance de deux globules colorés marginaux, un renflement au point où aboulit un canal arrivant de l'estomac sans être divisé. Ce ren- flement, recouvert par un grand lobe marginal, s’ouvrirait au dehors par un orifice d’où cet auteur aurait vu sortir des débris d'animaux microscopi- ques, et qu'il veut, en conséquence, nommer un anus, de sorte que l’Auwrelia aurait huit anus, et ce serail à tort, suivant M. Ehrenberg, qu'on aurait supposé que, chez les Méduses, le même orifice buccal sert à l'excrétion des parties non digérées, HISTOIRE DES RADIAIRES. Quant à nous qui avons fait avaler des Annélides à des Méduses monostomes, et qui avons vu celle proie successivement altérée par la digestion et rejetée en partie par la bouche au bout d’un certain temps, nous pensons qu'il faut attendre des obser- vations plus concluantes pour admettre définitive- ment l'existence de ces anus multiples. Nous croyons que les petits corps microscopiques, tels que les Bacillariées , sont arrivés accidentellement avec l'eau dans les canaux de la Méduse et non point pour servir d’'aliment, d'autant plus que de petits Crustacés vivants ont été observés souvent dans l’estomac des Méduses, où ils avaient cherché volontairement un gite. Les tentacules, qui prennent naissance au bord de l’ombrelle, et le plus souvent dans des échan- crures, sont des cordons charnus simples, creux à l'intérieur. Ils sont remplis d’un liquide qui les fait allonger considérablement en les gonflant, et qui est refoulé dans les canaux de l’ombrelle quand ces tentacules se raccourcissent par l'effet de la con- traction des fibres circulaires et longitudinales, dont ils sont formés. Comme ils communiquent directement avec l'appareil digestif, on a pu leur attribuer des fonctions relalives à la digestion, ct Schweïgger notamment les a considérés comme destinés à sécréter un fluide analogue à la bile. Mais il est beaucoup plus probable que ces organes servent seulement, sinon à arrêter la proie, du moins à là palper et à l’engourdir au moyen de leur contact brülant. Les organes marginaux, dans lesquels M. Ébren- berg a voulu voir récemment des yeux et des bran- chies, avaient élé signalés précédemment par beau- coup de naturalistes. O. F. Muller les décrivait comme présentant un petit tube marqué d’un point noir au sommet, M. de Baer les appelait des petits corps énigmatiques (räthselhafte), M. de Blainville leur donne le nom d’auricules. Beaucoup de Méduses paraissent en être totalement dépourvues, et d’après cela, Eschscholtz crut pouvoir ajouter ce caractère de l'absence des organes ou corpuscules marginaux à celui de l'absence des ovaires pour caractériser sa division des Cryptocarpes; mais plus récemment, on en a observé dans des espèces qui étaient rap- portées à cette même division des Cryptocarpes. Ainsi, M. Milne Edwards les a vus dans la Carybdée marsupiale, et M. Sars les a vus dans sa Zhauman- tias multicirrata. Ces organes dans les Rhizostomes, où nous les avons étudiés, se composent d’un sac membraneux, situé entre deux lobes, au fond d’une échancrure de l’ombrelle, et plissé irrégulièrement, mais ce- pendant de manière à représenter une apparence de digitalions comme l'avait dit M. Milne Edwards. RADIAIRES MEDUSAIRES. Les plis convergent vers le bord externe de l'om- brelle où le sac se termine en un tube membraneux court, dans lequel les corps légers sont entrainés par un courant dirigé vers l'intérieur et qui se divise suivant les plis principaux. À travers la paroi du tube, on apercoit un globule trois fois plus étroit, rougeâlre par réflexion ou noirâtre par transpa- rence, fixé à l'extrémité d’un pédoncule multiple, lequel on ne voit bien lui-même que par transpa- rence. En déchirant la membrane, on peut isoler ce corps globuleux et reconnaitre qu'il est formé de quatre pièces oblongues, supportées latéralement chacune par un pédoncule qui se prolonge en pointe au delà du globule total. Ces pièces par le frotle- ment se détachent du pédoncule, à la manière des carpelles des Ombellifères, c'est-à-dire de bas en haut par rapport au pédoncule, à la pointe duquel elles restent pendantes. On peut, sans doute, en raison du mouvement circulatoire du liquide dans les poches membra- neuses, admettre que ces organes sont le siége d’une sorte de respiration, mais Lant d’autres parties dans les Méduses présentent également un mouvement produit par des cils vibraliles, qu’on aurait tout autant de motifs de leur attribuer aussi des fonc- tions respiratoires. Quant à l’autre signification donnée par M. Ehrenberg aux globules colorés, on ne voit absolument aucun autre motif que la cou- leur rougeâtre pour croire avec lui que ce puissent être des yeux, et bien au contraire, la structure que nous venons de signaler n’a rien absolument de comparable à ce que nous montrent les yeux véri- tables des autres animaux. À la vérilé, M. Ehren- berg indique aussi des ganglions nerveux au voisi- nage de ces prétendus yeux ; mais ce serait faire un cercle vicieux que de s'étayer de la signification de ces prétendus nerfs pour conclure à la vraie signi- fication des yeux, quand on n’a pas d’autres motifs que la détermination hypothétique de ces derniers organes pour appeler nerfs ou ganglions nerveux les parties blanches quelconques que l’on indique en cet endroit. M. Ebrenberg, qui a étudié ces orga- nes énigmatiques dans l’awrelia aurila, les décrit commeé consistant en une petite tête ovale ou cylin- drique jaunâtre, portée par un pédoncule un peu plus mince qui est fixé sur une petite vésicule dans laquelle est logé librement un corps glanduleux jaunâtre ou blanchätre (ganglion nerveux), envoyant deux branches (nerfs optiques) à la petite tête. Au côté dorsal de cette petite tête se trouve un point rouge consistant en un pigment finement granuleux qui recouvre un bulbe (bulbe nerveux). La vésicule de la base contient une quantité variable de cristaux de carbonate de chaux qui avaient déjà été signalés par Gaede et par Rosenthal; mais indiqués mal à 439 propos par ce dernier comme inattaquables par les acides. M. Ehrenberg n'a pas trouvé de pigment dans les Cyanées et les Chrysaores, il n’y a vu que la poche ou vésicule contenant les cristaux et le corps glanduleux. Les ovaires, bien connus chez les Rhizostomides et les Médusides, n’ont point été vus chez un grand nombre d'autres Méduses que, pour celle raison, Eschscholtz place dans la division des Discophores cryplocarpes, tandis qu'il nomme les premières, ses Phanérocarpes ; chez celles-ci on voit sous l’om- brelle, autour de la base des bras, quatre ou huit cavilés assez grandes, s'ouvrant séparément au dehors par des ouvertures qui ont pu étre prises pour des bouches par quelques naturalistes; ces cavités elles-mêmes ont pu être prises avec plus de raison pour des organes respiraloires, car elles ren- ferment des membranes plissées en fraise, ciliées et garnies de tentacules courts ou de cœcums flot- lants, nombreux, ciliés eux-mêmes et qui sont le siége d’un mouvement vibratile continu. C’est dans l'épaisseur de celle membrane plissée que se déve- loppent les œufs qui les gonflent et en forment quatre bourrelets colorés, disposés le plus souvent en croissant, d'où résulte une apparence de croix ou de fleur à quatre pétales, qu'on aperçoit par transparence à travers l'ombrelle. On a supposé sans moiifs concluants que les cœcums ou tentacules de l'ovaire pouvaient remplir les fonctions d'organes mâles; d’un autre côté, M. de Siebold (Froriep's, Notiz 1856, n° 1081, p. 559) prétend avoir observé les deux sexes sépa- rément sur les Méduses. Les mâles, suivant lui, auraient, à la place des ovaires, des organes presque semblables, contenant des zoospermes analogues à ceux des Anodontes et des Mulettes. Mais on peut supposer que ce prélendu testicule, si semblable à un ovaire, était le résultat d’une altération morbide de l'ovaire lui-même. Le développement des Méduses a été particuliè- rement étudié et suivi dans l’Aurelia aurita. Les œufs, quand ils ont atteint leur maturité dans l'ovaire, sont arrondis et revêtus d’une coque lisse, mince et membraneuse. Par l'effet des contractions de l’ombrelle, ils sont chassés hors des ovaires et ils sont reçus dans les sacs membraneux qui bor- dent les bras. Là, ils continuent à grossir et acquiè- rent la faculté de se mouvoir avec une grande viva- cité; puis ils quittent ces poches qu’ils ont gonflées temporairement, Les œufs, dans cette période de leur développement, perdent leur coque, et les jeu- nes, suivant M. Ehrenberg, prennent une des trois formes suivantes : les uns sont globuleux ou ovoïdes, d'une couleur violette pâle, ou ressemblent en pelit à des framboises, d’autres sont discoïdes, également 28° 440 violets et ressemblent à de petites Méduses sans bras et sans cavité digestive, mais la plupart sont cylindriques, oblus aux deux extrémités, d’une couleur brun jaunâtre, longs d’un huitièmede ligne, munis de cils vibratiles comme les précédents, et nageant dans les eaux avec rapidité. M. de Siebold a suivi le développement des mêmes œufs et a pu y reconnaitre d’abord la tache germinative et la vésicule de Purkinje; mais quand ils sont arrivés dans les sacs des bras, la vésicule germinative a disparu, et des changements remar- quables se sont opérés ; le vitellus est divisé par des sillons rayonnants et circulaires ; ce qui produit la forme de framboise observée par M. Ehrenberg. Quand Jes sillons ont atteint leur maximum de développement, il se forme au milieu une cavité, et l'on apercoit, à la surface, les premiers indices du mouvement des cils vibratiles, qui se montrent bientôt partout et déterminent la rotation de la masse. Cependant les œufs ont passé successivement à la forme d’un cylindre arrondi aux deux bouts et ont changé en brun leur couleur violette. M. Sars enfin, ayant étudié le développement des œufs de la même Aurelia aurita, a prétendu récem- ment que l'animal, décrit par lui-même auparavant sous le nom de Sfrobila, n'est pas autre chose que cette Méduse dans le jeune âge. Or, le Strobila res- semble d’abord à un polype fixé par sa base qui est cylindrique, et terminé supérieurement en manière de coupe avec vingt à trente tentacules mobiles de la longueur du corps, et une bouche très-extensible et protractile. Dans une seconde période, le sérobila est comme divisé transversalement par des sillons, dont le nombre s’augmente successivement. Dans une troisième période, chaque segment transverse se prolonge latéralement en huit lobes bifides à l'extrémité, qui correspondent exactement aux lobes des autres segments, dont le plus inférieur se prolonge en un pédoncule qui fixe toute la famille. Dans une quatrième période enfin, les segments se | séparent et deviennent autant d'animaux distincts analogues aux Méduses. On conçoit, d'après cela, que l’histoire des Méduses laisse encore beaucoup à faire. Les familles établies par Eschscholtz paraissant devoir être conservées, nous donnons ici sa classi- fication des Méduses ou Acalèphes discophores. 1re division. DISCOPHORES PHANÉROCARPES. Cordons ovariens visibles. Huit échancrures au bord du disque, dans chacune desquelles est un corpuscule coloré. are famille. RizosromDes, Point de bouche. Bras très-divisés et ramifiés, pourvus de sucoirs. A: Avec huit sacs ovariens. 1. Cassiopée, HISTOIRE DES RADIAIRES. B. Avec quatre sacs ovariens, a. Des bras sans tentacules, 2. Rhizostome. 6. De grands tentacules entre les bras. 3. Céphée. 2° famille. Mévusioes. Une bouche entre les bras. A. Des tentacules. 1. Estomac prolongé par des canaux ramifiés. a. Tentacules au bord et à la face inférieure de l’ombrelle. 4. Sthénonis. 6. Tentacules au bord seulement. 5. Méduse. II. Estomac avec des prolongements en forme de sac, a. Tentacules à la face inférieure de l'ombrelle, 6. Cyanée. b. Tentacules au bord seulement, &. Au nombre de huit. 7. Pélagie. g. Au nombre de vingt-quatre, 8. Chrysaore. B, Sans tentacules et sans bras. 9. Éphyre. 2° division. DISCOPHORES CRYPTOCARPES. Point d’ovaires visibles. Point de corpuscules colorés dans les échancrures du bord de l'ombrelle. are famille. GÉRYONIDES. Un long pédoncule partant du milieu de l'ombrelle en dessous. A, Pédoncule sans bras à sa base, I. Plusieurs cavités stomacales en forme de cœur. 10, Géryonie. Il. Un estomac ou plusieurs, non en forme de cœur. a. Pédoncule divisé en lobes à l'extrémité. &. Prolongements de l'estomac en forme de sac, au con- tour de l’ombrelle. g. Canaux simples au contour de l’ombrelle. 6. Pédoncule simple à l'extré- mité. ce. Pédoncule pourvu à l’extré- mité de bras plumeux. B. Pédoncule portant des bras à sa base. I. Tentacules au bord de l’om- brelle. II. Point de tentacules. 11. Dianée. 19. Linuche. 13. Saphénie. 14. Eirène. 15, Lymnorée. 16. Favonie. 2e famille. Océaxies. Une cavité stomacale peu étendue, s’ouvrant au dehors par un orifice buccal tubiforme; de cette cavité partent de petits canaux qui arrivent jusqu'au bord de l'ombrelle, laquelle est en forme de cloche et beaucoup plus convexe que dans les autres familles. 4 4. Des tentacules au bord de l’om- brelle. I. Point de tentacules à l'intérieur de l’ombrelle. a. Bord de la bouche simple ou lobé. æ. Ombrelle concave en dessous. * Tentacules du bord simples. 1. Des lobes autour de l'ori- fice buccal. 17. Océanie. EUDORE. 2, De longs bras autour de lorifice buccal. ** Tentacules du bord renflés en bulle à leur base. € Ombrelle prolongée en cône par-dessous. 8. Bord de la bouche muni de ten- tacules noueux. II. Des tentacules à l’intérieur de l’ombrelle, B. Point de tentacules au bord de l'om- brelle, 3° famille. Équornves. Cavité stomacale occupant un grand espace au milieu de la face inférieure de l'ombrelle, s’ouvrant au dehors par une large bouche qui ne peut s’allonger en forme de tube, et se prolongeant en canaux étroits ou en sacs élargis jusqu'au bord de l’ombrelle. A. Prolongements de l'estomac en ca- naux étroils. a. Point de cirrhes ou tentacules au bord de la bouche. &, Des tentacules au bord de la bou- che. B. Prolongements de l'estomac larges, en forme de sacs. 18. Callirhoë. 19. Thaumantias. 20. Tima. 21. Cylaeis. 22, Mélicerte. 23, Phorcynie. 24. Équorée. 25. Mésonème. a. Tentacules simples, * Des tentacules entre les prolon- gements de l'estomac. * Des tentacules à la paroi ex- terne des prolongements de l'estomac. 6. Tentacules pourvus de glandes. €. Prolongements de l'estomac, al- longéset triangulaires. 26, Égine. 27. Cunine. 28. Eurybie. 29. Polyxène. 4e famille. Bérénicnes. Point de cavité stomacale, mais des canaux digestifs ramifiés en forme de vaisseaux, recevant la nourriture par un grand nombre de petites ouvertures ou de courts suçoirs. Ombrelle plane. Point de tentacules. Des tentacules au bord. 30. Eudore. 31. Bérénice. M. Brandt, en considérant que plusieurs des Méduses cryplocarpes sont réellement pourvues d'ovaires visibles et d'organes marginaux, et qu'on ne peut supposer une aussi grande différence entre l'organisation des deux divisions d’Eschscholtz, a adopté ses familles, mais les a rangées d’une autre manière en trois tribus, savoir : 1° celle des Monosto- mes, comprenant les familles des Océanides, des Équorides et des Médusides; % celle des Poly- stomes, comprenant les familles des Géryonides et des Rhizostomides; et 5° celle des Astomes, élablie provisoirement, et comme appendice, pour la seule famille des Bérénicides, qui, mieux connue, devra probablement rentrer dans la tribu des Po/ysto- mes, sinon dans une des familles de cetle tribu. 441 Ce mode de classification a beaucoup de rapport avec celui adopté par Cuvier, dans la 2e édition du Règne animal, si ce n’est que, dans ses Aslomes, Cuvier place les Zrmnorées, les Favonies, les Gé- ryonies el les Carybdées. Aux genres établis par Péron et Lesueur, Esch- scholtz a ajouté comme on voit beaucoup de genres nouveaux, M. Lesson, MM. Quoy et Gaimard, et enfin M. Brandt, d'après Mertens, en ont ajouté encore d'autres; nous les mentionnerons plus loin ; mais on doit remarquer que la plupart de ces genres ont été établis sur des animaux incomplé- tement observés, ou incomplels eux-mêmes par suite de quelque mutilation accidentelle. Il faut donc attendre de nouvelles observations pour être fixé sur la classification des Méduses, ] F.D. * Une seule bouche au disque inférieur de l’om- brelle. EUDORE, (Eudora.) Corps libre, orbiculaire, discoïde, sans pédon- cule, sans bras et sans tentacules. Bouche unique, inférieure et centrale. Corpus liberum, orbiculare, discoideum ; pedun- ulo, brachiis, tentaculisque nullis, Os unicum, inferum, centrale. , Ozservarions. Les Æudores se rapprochent en quelque sorte des Porpiles par leur forme générale ; mais outre qu'elles ne sont point carlilagineuses intérieurement, leur organisation est différente, Elles sont principalement distinguées des Éphyres, en cequ'elles n’ont qu'une bouche. Ce sont des corps gélalineux , transparents, éminemment veineux ou vasculeux, et aplatis comme des pièces de monnaie. [Eschscholtz n’accorde point de bouche ni de ca- vité stomacale aux Eudores ; il y admet seulement un canal digestif ramifié comme un système vascu- laire, et recevant les éléments nutritifs par un grand nombre de petites ouvertures, ou peut-être même par des sucoirs courts. M. de Blainville regarde comme un estomac le centre de réunion des qua- tre canaux , et parait croire qu'il doit aussi exister une bouche; d’ailleurs il doute que l'animal ob- servé par Péron et Lesueur ait été complet. ] F. D. ESPÈCE. 1. Eudore onduleuse. Eudora undulosa. Péron. Ann. du Mus, vol. 14. p. 326. Lesueur. Voyage , etc. pl. 1. f. 1. 3. * Eudora undulosa, Eschsch. Acal. p. 120, 442 * Eudort undulosa. Blainv. Man, d'actin. p. 272. pl. 30. f. 1.5. Habite près de la terre de Witt. Corps orbiculaire, aplati, discoïde, nu, rayonné en dessus par des vais- seaux simples, onduleux , et offrant en dessous des vaisseaux polychotomes divergents. [M. Lesson a figuré, dans le Voyage de la Coquille (Zooph. pl.9), deux Méduses qu'ilnomme, l'une Eudora hydropotes, l'autre Eudora discoides ; mais on a lieu de penser, d’après le peu de détails donnés sur leur organisation, que les objets figurés par lui, sont des Mé- duses d’un autre genre , des Équorées , par exemple, qui auraient été mutilées et privées de leurs tenta- cules.] F. D. PHORCYNEE. ( Phorcynia.) Corps transparent, orbiculaire, convexe, rétus et comme tronqué en dessus, concave en dessous ; à bord ou limbe large, obtus, nu et entier. Point de pédoncule, ni de bras, ni de tentacules. Corpus hyalinum, orbiculare, supernè convetum retusum aut truncatum, sublüus concavum ; mar- gine vel limbo lato, obtuso, nudo, integro ; pedun- culo, brachiis tentaculisque nullis. Ouservarions. Les Phorcynies sont principale- ment distinguées des Eudores par leur forme générale, élant convexes en dessus, concaves en dessous, et ayant l'estomac distinct, quelquefois en saillie. Elles ne sont point aussi veineuses que les Eudores, et par leur bord nu, sans appendice quel- conque, elles diffèrent éminemment des Carybdées, J'y réunis les Eulimènes de Péron. [Eschscholtz place le genre Phorcynie dans sa famille des Océanides, et lui donne pour caractère d'a- voir «une cavité stomacale s'ouvrant au dehors par une bouche tubuleuse simple et des canaux étroits et nombreux, dirigés de la cavité centrale vers le bord. » On ne peut s'empêcher de penser, même d’après les dessins de M. Lesueur, que plusieurs des espèces rangées dans ce genre pourraient se rap- porter à des animaux mulilés.] F. D. ESPÈCES, 1. Phorcynie turban, Phorcynia cudonoïdea. P. crassa, supernè lalior, retusa ; limbo magno, ro- tundato ; stomacho prominulo, inversè pyramidato. Phorcynia cudonoidea. Péron. Ann. 14. p. 333. Lesueur. Voy. etc. pl. 5.f. 5 et6. * Eschs. Acal. p. 107. # Blainv. Man. d'actin. p. 273. pl. 31. Habite près de la terre de Witt. Couleur bleuâtre. 2. Phorcynie pétaselle. Phorcynia pelasellu. P. subconica, truncala, hyalina ; margine integerrimo. Phorcynia petasella. Péron. Ann. p. 333. Lesueur. Voy. pl. 6. Ê. x, 2. 3. * Eschscholtz, Acal. p. 107. n° 2. HISTOIRE DES RADIAIRES, * Blainv. Man. d'act, p. 274. Habite près des îles Furneaux. — Forme d'un chapeau rond, 3. Phorcynie istiophore. Phorcynia isliophora, P. supernè convexa; limbo lalo, pendulo; margine integro subcriseo, Phorcynia istiophora.Péron. ibid, 333, Lesueur. Voy. pl. 6. f. 4. * Eschscholtz. Acal. p. 107. * Blainv. Man. d'actin. p. 274. Habite près des îles de Hunter. 4. Phorcynie cyclophylle, Phorcynia cyclophylla. P. supernè conveæo-relusa ; margine integro ; limbo sublüs radialo. Eulimena cyclophylla. Péron. Ann. p. 354. Lcsueur. Voy. pl. 6. F, 6. et, * Eulimena cyclophylla. Blainv. Man. d'actin, p, 274. Habite l'océan Atlantique austral. 5. Phorcynie sphéroïdale, Phorcynia sphæroidalis. P. sphæroidea ; supernè infernèque depressiuseula ; costellis longitudinalibus , minimis ad periphæriam. Eulimena sphæroïidalis. Péron. ibid, Lesueur. Voy. pl. 6.f,5. * Eulimena sphæroidalis. Blainv. Man. d’actin. p. 274. pl. âr. Habite l’océan-Atlantique austral. — Taille petite ; cou- leur hyaline, avec quelques nuances de rouge et de bleu. + 6. Phorcynie croisée. Phorcynia cruciata. P, disco canalibus quatuor albis, crucem referentibus. Medusa cruciata. Linné. Syst. nat. 12e édit, p. 1196, Müller. Prodr. Faun. Dan. 2818. Modeer. Nouv. Mém. Acad. Stockh. 1790. Habite la mer du Nord , sur les côtes de Norwége, (M. Lesson a décrit ( Foy. Coq. p. 130 ) sous le nom d'Eulimena Heliomelra, une espèce de Médusaire, qui doit aussi être rapportée à ce genre.) GABYBDÉE. (Carybdea.) Corps orbiculaire, convexe ou conoïde en dessus, concave en dessous, sans pédoncule, ni bras, ni tentacules, mais ayant des lobes divers à son bord. Corpus hyalinum, orbiculare, supernè converum aut conoideum, sublis cavum; margine lobis variis tinstructo; pedunculo, brachiis tentacu- lisque nullis. Ogsenvarioxs. On distingue facilement les Carybdées des Phorcynies par les appendicés ou les lobes particuliers et divers qui bordent leur limbe. Et, quoique les unes et les autres n’aient ni pédon- cule, ni bras, ni tentacules, la forme générale des Carybdées est déjà plus composée que celle des Phorcynies, et semble annoncer le voisinage des Équorées. On n’en connait encore que deux espèces. . [Eschscholtz rapporte à son genre Océanie Ja ÉQUORÉE, Carybdée marsupiale qu’il n’a point vue. Milne Edwards, qui a eu occasion de l’étudier ayec soin à Naples, regarde, avec raison, les quatre lobes, linéai- res de l’ombrelle comme des tentacules, mais il dé- crit comme des vaisseaux biliaires quatre groupes de cæcums flottants, rameux, situés à la place qu'occu- pent ordinairement les ovaires. En conséquence, il suppose que les quatre organes marginaux pour- raient être des ovaires. Il serait à désirer que cette observation füt répétée en diverses saisons, pour qu’on fût bien assuré que les ovaires ne se déve- loppent pas à cerlaines époques au-dessous des cœcums ramneux, qui seraient alors analogues aux tubes ou tentacules bordant les ovaires dans d’autres Méduses.] F. D, ESPÈCES. 1. Carybdée périphylle. Carybdea periphylla. C. conica umbonata, subläs cava ; limbo lobis folii- formibus aucto. Carybdea periphylla. Péron, Ann. 14. p. 332. Lesueur. Voyage, etc. pl. 5. f. 1.2. 3. * Blainv. Man. d'actin. pl. 295. pl. 31.f, x. Habite l'océan Atlantique équatorial. — Largeur 18 à 2alig. 2. Carybdée marsup'ale. Curybdea marsupialis. €, conoidea crumeniformis ; margine lobis quatuor linearibus distantibus. î Urtica.…. Plancus. Conch. tab. 4. f. 5. Carybdea marsupialis. Péron. Ann. 14. p. 333, Lesueur. Voy. pl. 5. £. 4. Medusa marsupialis. Linn. Syst. nat. 12e éd. 1097. * Brug. Encycl. méth. pl. 92. f. 9. *“ Modeer. Nouv. Mém. acad. Stockh. 1790. * Carybdea marsupialis. Milne Edwards. Ann. sc. nat, t. 28. p.248. pl. 11. 12. * Blainv. Man. d'actin. p. 275 et 282 (Oceania). Oceania marsupialis. Eschs. Acal. p. 101. n° 12, Habite dans la Méditerranée. — Largeur 12 à 15 lig. + 3. Carybdée bicolore. Carybdea bicolor. Quoy et Gaim. Voy. Astrol. zool. p. 295. pl, 25, fig. 15. €. conica, pileiformis, basi dilatata , sublàs cava, fer- ruginea ; limbo sexdecies lobalo ; tentaculis crassis, brevibus , rubro punctatis. Habite l'océan Atlantique entre les îles du cap Vert et la côte d'Afrique, — Hauteur 6 pouces. (1) Le genre Bérénice , établi par Péron et Lesueur , fut fort imparfailéement caractérisé par eux, dans celte seule phrase (Ann. mus. t. 14, p. 326): « Ombrelle-aplatie, polymorphe ; a des vaisseaux ramifiés , garnis d’une multitude de sucoirs. » Car, bien qu'il eût été dit que ce genre était de la division des Méduses agastriques non pédonculées, mais tentaculées, cela ne donnait pas une idée claire des Bérénices; aussi Lamarck crut-il devoir le réunir aux Équorées Eschscholtz (Syst. der Acalephen) reprit ce genre, et le plaça dans sa famille des Bérénicides, la quatrième de ses Discophores eryptocarpes ou sans ovaires visibles , laquelle comprend des animaux sans ca- vité stomacale , mais avec des canaux digestifs , ramifiés, dans lesquels la nourriture pénètre par une foule de petites ouver- 445 + 4. Carybdée bitentaculée. Carybdea bilentacu- lata. Quoy et Gaim.I, c. p.295. pl. 95. fig. 41.5. C. minima , subcordiformi ; limbo dilatata, undulata ; ore oclies fimbrialo ; tentaculis duabus, externis, longis. Habite près d'Amboine. — Couleur variant du blanc au jaune rougeâtre doré ; tentacules rougeâtres à la pointe , verts au milieu, ÉQUORÉE, (Æquorea.) Corps libre, orbiculaire, transparent, sans pé- doncule et sans bras, mais garni de tentacules. Bouche unique, inférieure et centrale. Corpus liberum , orbiculare , hyalinum ; pedun- culo brachiisque nullis; tentaculis ad periphæriam. Os unicum, inferum, centrale. Onsenvarions. Les Æquorées dont il s’agit ici, sont nombreuses en espèces, et peuvent sans doute être divisées elles-mêmes en plusieurs coupes par- ticulières. Mais, comme elles n’ont ni pédoncule ni bras, nous les trouvons en cela tellement remar- quables, qu'il nous a paru suffire d'en former un seul genre. Ce sont des corps orbiculaires , les uns aplatis, les autres plus ou moins convexes en dessus , tenta- culés dans leur pourtour, offrant, soit de petites lames saillantes , soit des espèces de petits suçoirs, soit diverses particularités propres à caractériser les races, où à former des sections parmi elles. Ces corps n’ont qu'une seule bouche dans leur disque infé- rieur, ESPÈCES. £ ; 1. Équorée rose. Æquorea rosea. Æ. orbicularis, planiuscula , rosea ; supernè vasculis, trichotomis et polychotomis ; Lentaculis capillaceis, longissimis el numerosissimis, Cuvieria. Péron et Lesueur. Voy. aux ter. aust. Cuvieria carisochroma.Péron et Lesueur.Voy. At. pl. 30, fig. 2. * Berenice rosea. Eschs. Acal. p. 120. n°. 3, (x). * Berenice rosea. Blainv. Man. d’actin. p. 256. 2, Équorée euchrome. Æquorea euchroma. Æ, subconvexa, vasculosa, vasculis quatuor dorsi cen- tures ou de suçoirs; puis il le distingua des Eudores par cette phrase : « bord de l'ombrelle pourvu de cirrhes allongés. » M. de Blainville (Man. d'actin.), qui adopte aussi ce genre , a rendu sa caractéristique plus complète en disant que « l’orifice a buccal est aussi large que l’excavation de l’ombrelle, au fond « de laquelle des ramifications vaseuliformes aboutissent par « quatre gros troncs en croix à un sinus médian. » Ce genre d'ailleurs, pour ces divers auteurs , ne comprend bien que les mêmes espèces , les trois premières Équorées de Lamarck ; il a reçu le nom de Cuvieria dans le Voyage aux Terres Aüstrales de Péron et Lesueur. d C'est à la famille des Bérénicides que M. Brandt rapporte son nouveau genre S{aurophore fondé sur une espèce incompléte 4Â4 Lro crucem referentibus ; tentaculis capillaceis , lon- gissimis. An Berenix euchromia? Péron. Ann, 14, p. 327. * Berenice euchroma. Eschs, Acal. p. 120. p. 2. “ Derenice euchroma. Blainv. Man, d'actin. p. 277. pl. 32. f. 1. Habite l'océan Atlantique équatorial? — Couleur ver- dâtre. 5. Équorée thalassine, Æquorea thalassina. Æ,.converiuscula, vasculosa ; vaseulis sex majortbus, in dorso centroque depresso permiscuis. Berenix thalassina. Péron. Ann. 14. p. 327. “ Berenice thalassina. Eschs, Acal. p. 120. n° 1. * Berenice thalassina. Blainv. Man. d’actin. p. 276. Habite les côtes de la terre d’Arnheim, — Ce n’est pasla même que l'Équorée viridule , n° 9, 4. Équorée mollicine. Æquorea mollicina. Æ,. orbicularis, depressa ; foveolis tentaculisque bre- vibus duodecim ad periphæriam. Medusa mollicina. Forsk. Ægypt. p. 109. et lc. tab, 33. fig. C. Encycl. pl. 95.f. x. 2. * Modcer. Nouv. mém. acad. Stockh, 1590. Foveolia mollicina. Péron. Ann. 14. p. 34o (1). * Æquorea mollicina. Eschs, Acal. p. 112. n° 13. “ Jovcolia mollicina.Blainy. Man. d’actin. p. 280, p. 33. Habite la Méditerranée, — Largeur 18 lig. ment observée par Mertens; ce genre serait caractérisé par le wmanque de bouche et par la présence d’un grand nombre de bras ou suçoirs (?) disposés en deux séries alternes qui forment une croix à la face inférieure de l'ombrelle qui est convexe , de forme variable et bordée de tentacules nombreux. La S/auro- phora Mertensii (Brandt. Ueber Schirmq. p. 400. tab. 24 et 25) est bleuètre, large de 3 pouces, elle habite l'océan Pacifi- que septentrional. (») Le genre Fovéorre que Eschscholtz n'accepte pas plus que ne l'avait accepté Lamarck, mais que M. de Blainville con- serve, tout en avouant qu'il ne le connaît que d’après des figu- res, et en déclarant qu'il ne paraît pas différer beaucoup des Equorées, fut créé par Péron et Lesueur pour des Méduses gastriques, non pédonculées, tentaculées, ne différant des Equorées que par la présence de « petites fossettes au pourtour «de l’ombrelle. » Ces auteurs y rapportent (Ann. du Mus. t. 14) les cinq espèces suivantes : 1. Foveolia pilearis , de l'Océan. Péron et Lesueur. Ann. du Mus. 14. p. 339. Medusa pilearis. Linn. Syst. nat. 122 édit. p. 1097. Blainv. Man. d'act. p. 280. , Foveolia bunogaster des côtes de Nice. Larg. 9 à 12 ïig. Blainv. Man. d’actin. p. 280, , Foveolia mollicina. Équorée, no 4 de Lamarck. 4, Foveolia diadema de l’oc. Atlant, austral, — Lar- geur 22 lig. 5. Foveolia lineolata des côtes de Nice. Larg, 19 à 18 lig, LP] C4 M. de Blainville caractérise ainsi ce genre (Man. d’actinolog, p. 280) « Corps circulaire plus ou moins élevé , garni dans sa « circonférence d’un cercle peu nombreux de cirrhes tentacu- «laires, en général assez courts , avec des fossettes ou sinus « intermédiaires, excavé en dessous, avec un orifice buccal «central, très-grand, sans pédoncule ni appendices brachi- « dés. » (2) Le genre Mesonena, établi par Eschscholtz dans sa fa- mille des Équorides, c’est-à-dire des Acalèphes discophores cryptocarpes, qui ont une large cavité stomacale entourée de prolongements en forme de canaux , et une bouche grande, ordinairement ouverte , non prolongée en lube, sont caracté- HISTOIRE DES RADIAIRES. 5. Équorée bleuâtre. Æquorea mesonema. ZÆ. orbicularis , depressa ; subtüs fasci@& annulari, la- mellosé, circulo tentaculifero divisà ; tentaculis raris. Medusa.., Forsk. Ægypt. Ice. tab. 28. fig. B, absqua descr. Encycl. pl. 95. f, 4. ZÆquorea mesonema. Péron. Ann. 14, p. 336, Lesueur, Voy. pl. 8. f. 1. * Medusa cœlum-pensile. Modeer. Nouv. mém, Stockh. 1790. “Mesonema cœlum-pensile. n°7. (2) * Æquorea cœlum-pensile. Blainv. Man, d’actin. p. 278. Habite la Méditerranée? — Largeur 3 pouces. Eschs. Acal. p, 112, 6. Équorée forskalienne. Æquorea forskalea. Æ, orbicularis , planiuscula, hyalina ; margine tenta- culis numerosis, prælongis ; subtüs annulo lato, la- melloso. Medusa æquorea. Korsk. p. 110. et Ic. tab, 82. Encycl. pl. 95.f. 3. Æquorea forskalea. Péron. Ann. 14. p. 336. Lesueur. Voyag. tab. 8. f. 2. “ Medusa palina. Modeer. Nouv. mém. Stockh, 1790. “ Æquorea l'orskalea. Eschs. Acal, p. 109. n° 1, “ Æquorea Forskalea. Blainv. Man. d’actin. p. 2772 Habite la Méditerranée et l’océan Atlantique. — Lar- geur 1 pied, risés « par des.cils qui bordent Ja bouche, en même temps que « des tentacules nombreux occupent le bord de l’ombrelle, et « que les canaux partant de l'estomac sont étroits et linéaires. » Ce genre, qui ne diffère réellement des Équorées que par ces cils entourant la bouche et que M. de Blainville n’adopte pas, comprend avec l'espèce indiquée ci-dessus Æquorea meso- nema, une seconde espèce décrite par Eschscholtz, et trois nouvelles espèces de M. Brandt, qui considère comme des . bras les tentacules entourant la bouche, et conséquemment rapporte à ce genre des espèces qui ont ces appendices très- courts. +1. Mesonema abbreviata, Esc. Acal. p.113. tab.11.f.5. M.umbrellà hemisphæricä; ventriculi canalibus 17 brevi- bus ; cirrhis marginalibus numerosis brevissimis. Æquorea abbreviata. Blainv. Man. d’actin. 278. pl. 38. Habite le détroit dela Sonde. — Ombrelle incolore, lar- geur 8. lig. + 2. Mésonème macrodactyle. Mesonema macrodacty- lum. Brandt. über. Schirmq. p. 132. tab. 1v. M. umbrellà hyalin& converiuscul& subiüs inflat@ et 4o 64 ventriculi appendicibus instruct&; brachiüs numerosis brevibus cirea os latè aperium ; tentacu- lis 10-16 marginalibus, longis. Habite l'océan Pacifique près de l'équateur. — Lar- geur 2 à 12 pouces. T3. Mésonème (Zygodactyle) bleuâtre. Mesonema (Zyr- godactyla) cæœrulescens. Brandt. 1. c. p. 124. tab. v. M.umbrellà lenticulari, duplici serie tentaculorum basi cœruleorum marginatà; brachiis 6o lanceolatis un- dulatisque ori circumdatis ; ventriculi appendici- bus 120. Habite l'océan Pacifique septentrional au 35 Jat. Les caractères du sous-genre Zygodactyla sont d’avoir les tentacules marginaux sur deux rangs, avec une rangée de corpuscules cupuliformes qui paraissent être des tentacules non développés. M. Brandt décrit aussi comme pouvant peut-être appar- tenir à ce genre, le Mesonema dubium (Ueber Schirmq. p. 125. tab. 26) observé par Mertens dans Hour Pacifique, à la Conception sur les côtes du ili. . D. ÉQUORÉE. 7. Équorée eurodine. Æquorea eurodina. Æ. hemisphærica , rosea ; limbo radialim linealo ; ten- taculis numerosissimis longissimisque ad periphæ- riam. Æ. eurodina. Péron. Ann, 14. p, 336. Lesueur, Voy. tab. 9. * Eschs. Acal. p. 110. n° 5. Habite au détroit de Bass. 8, Équorée cyanée, Æquorea cyanca. Æ. hemisphærica, ad periphæriam subcoarctata, cœrulea; fasciculis lamellarum subclavatis; tenta- culis capillaceis. Æquorea cyanea. Péron. Ann. 14. p. 337. Lesueur, Voyage. tab. 10.f, 1. 2,3. Eschs. Acal. p. 111. n°6, “ Blainv. Man, d’actin. p. 277. pl. 32. f, 2. Habite les côtes de la terre d'Arnheim, 9, Équorée viridule. Æquorea viridula. 10 11. 12 15 Æ. depressa, centro gibba ; limbo fasciculis lamella- rum annulalim lineato ; tentaculis capillaceis. Æquorea thalassina. Péron. Ann. 14. p. 337. Lesueur. Voy. tab. 10. f. 4. 5. 6, Æquorea thalassina. Eschs. Acal.p. 111. f. 7. Æquorea thalassina.Blainv. Man. d'actin. p. 278. Habite les côtes de la terre d’Arnheim. Équorée stauroglyphe. Æquorea stauroglypha. Æ. subhemisphærica, centro depressa, crucigera ; tentaculis periphæriæ brevissimis. Æquorea stauroglypha. Péron. Ann. 14. p. 337. Lesueur. Voy. tab. 10. f, 7. 8.9. Habite les côtes de la Manche. — Couleur rosée. Lar- geur 12 à 18 lig. Équorée pourprée. Æquorea purpurea. Æ. plana, discoidea, purpurea ; limbo sublüs radialim lamelloso ; lamellis polyphyllis, fasciculatis ; tenta- culis brevibus. Æquorea purpurea. Péron. Ann. 14. p. 337. Lesueur. Voyage. pl. 11. f. 1.2. “ Polyxenia ? Eschs. Acal. p.119 (1). Habite près de la terre d'Endracht. — Il y a vingt-quatre faisceaux de lames. Équorée pleuronote. Æquorea plewronota. Æ. discoidea ; limbo dorsali, costellis radiato; la- mellis per pares fasciculatis ; tentaculis denis, distantibus. Æquorea pleuronota. Péron. Ann. 14. p. 338, Lesueur, Voyage. pl. 11. f. 3.6. * Polyxenia ? Eschs. Acal. p. 119. Habite près de la terre d'Arnheim, — Hyaline, bleuâtre. Équorée allantophore. Æquorea allantophora, Æ, subsphærica, infernè truncata, hyalino-crystal- ina ; sublüs cireulo, corporibus cylindraceis , nume- rosissimis , formalo ; tentaculis brevissimis. (1) Le genre Porxxenta , établi par M. Eschscholtz, dans sa famille des Équorides pour une Méduse qu'il observa près des îles Acores, a pour caractères d'avoir « une cavité stomacale « très-ample, divisée vers la périphérie cn prolongements 14 . 16 17. 445 Æquorea allantophora. Péron. Ann. 14. p. 338. Lesueur. Voyage. pl. 12. f. 5. 9. “ Æquorea allantophora. Eschs. Acal. p. 111. n°8. * Æquorea allantophora. Blainv. Man. d'actin. p. 278. Habite les côtes de la Manche. — Largeur 18 à 27 lig. Équorée onduleuse. Æquorea undulosa. Æ. conoidea, lineis undulosis supernè radiala, rosea; tentaculis longissimis. Æquorea undulosa. Péron. Ann. 14. p. 338. Lesueur. Voyage. pl, 12. f, 1.4. * Eschs. Acal. p.111, n°9. Habite près de la terre d'Arnheim. 4 ’ : . EÉquorée Risso, Æquorea Risso. Æ. planulata, discoidea , hyalino-subrosea, sublüs ra- diata; limbo angusto nudo; tentaculis capillaceis, longissimis. Æquorea Risso, Péron. Ann. 14. p. 338. Lesueur. Voyage. tab. 13.F, 1. 2. * Eschs. Acal. p. 111. n° 10, Habite les côtes de Nice. — Larg. 3 à 4 pouces. Équorée sphéroïdale. Æquorea sphœæroïdalis. Æ. sphæroidea, basi truncata ; umbrellæ margine crenulato, tentaculifero ; tentaculis 31 longiusculis. Æquorea sphæroidalis. Péron. Ann, 14. p. 335. Lesueur. Voyage. pl. 7. f, 1. 2. Habite près de la terre d’Endracht. Équorée amphicurte. Æquorea amphicurta. Æ. hemisphærica, sublüs eminentià centrali, lineis verrucisque annulatim cincla ; tentaculis brevibus. Æquorea amphicurta. Péron. Ann. 14. p. 335. Lesueur. Voyage. pl. 7. f. 3.4. Æquorea bunogaster. Péron. Ann. 14. p. 335. Lesueur. Voyage. pl. 7. F. 5. *“ Eschs. Acal. p. 111. n° 11. Habite près de la terre d’Arnheim , et celle de Witt. Équorée phospériphore. Æquorea phosperi- phora. Æ. depressa, crassa, discoidea ; sublüs eminentià centrali gastric& , annulo lamelloso cinct&, cireulo- que tuberculorum , phosphoricorum ; tentaculis raris , brevibus. Péron. Ann. 14. p.336. Lesueur. Voyage. pl. 7. f. 6, * Æquorea phosphoriphora (erreur typ.) Eschsch. Acal. P« III, n° 12. * Æquorea phospheriphora (erreur typ.) Blainv. Man. d’actin. p. 277. Habite près de la terre d'Arnheim. + 19. Équorée rhodolome, Æquorea rhodoloma. Brandt. Ueber Schirmq. p. 121. tab, 5. f. 1-5. Æ. umbell& convexä, conoide&, cingulo roseo ornatà undè procedunt 3: tentacula , prælonga simul aut « amincis qui s'étendent jusqu’à l'origine des cirrhes ; la mem- «brane de cet estomac est libre et pendante entre ces prolon- « gements, et plissée à l'intérieur. » Il a d’ailleurs les carac- tères communs aux Équorides , d'avoir uue bouche largement 416 vicissim modo pendenti&, modo erecta aut patula ; inferà , concav , 32 appendicibus costatim ornata, Habite l'océan Pacifique aux côtes du Chili. + L'Équorée mitre, Æquorea mitra de M. Lesson. (Voyage Coq. zooph. p. 127. pl.14. f, 5), est re- marquable par sa forme allongée, par ses tenta- cules rouges , et ses ovaires jaunes. [Eschscholtz prend le genre Équorée pour type de sa famille des Équorides, caractérisée par la gran- deur de la cavité stomacale et par une large bouche non susceplible de s’allonger en trompe; il place dans cette famille, outre le genre Équorée et les genres Mésonème et Polyxène qui en sont démem- brés, trois nouveaux genres observés par lui, Ægina, Cunina , et Euribia, qui se distinguent des pre- miers par les prolongements de l’estomac en forme de larges sacs. M. Brandt ajoute à la même famille les genres Stomobrachium et Æginopsis, d'après les dessins et les descriptions de Mertens.] F. D, + ÉGINE, (Ægina.) Eschscholtz. Appendices ou prolongements de l'estomac élar- gis en forme de sacs ; lentacules simples , situés en- tre les appendices de l'estomac el alternant avec eux. M. de Blainville n’admet les Égines que comme un sous-genre des Équorées. T1. Égine citrine, Ægina citrea, Esch. Acal, p. 115. tab. 11. f. 4. Æ. appendicibus ventriculi, extüs bilobis ; cirrhis qua- luor; disco exlüs juxtà cirrhos sulcato. Æquorea citrea. Blainv. Man. d'actin. p- 279. pl. 39. f. r. Habite l'océan Pacifique septentrional, au 34° lat. — Ombrelle épaisse, très-bombée , large de 2 pouces, ayant en dessous quatre sillons d'où partent les tenta- cules. ï + 2. Égine rose. Ægina rosea. Esch. Acal. p. 115. tab. 10. f. 5, Æ. appendicibus ventriculi exlùs integris; cirrhis quiique aut sex. Habite le même lieu. — Ombrelle peu bombée, large de 10 à 12 lig. ouverte et non susceptible de se prolonger en forme de tube, et de manquer d'œufs ou d’ovaires, et de points colorés au bord de l’ombrelle. M. de Blamville n’en fait qu’une division du genre Equorée. Ÿ Polyxenia cyanostylis.Esch. Acal. p.119. tab. 50.f.1. P. tenera, hyalina; appendicibus ventriculi 16-18, et cirrhus cyaneis totidem. Ægquorea cyanoslyla. Blainv. Man. d'actin. p. 278. pl. 39. F. 4. Habite l'océan Atlaulique, près des Acores, — Lar- HISTOIRE DES RADIAIRES. Eschscholtz rapporte, avec doute, au genre Égine les cinq espèces suivantes décrites comme des Équo- rées par MM. Quoy ct Gaimard. + 1. É. cyanogramme. Æ. cyanogrammna. Quoy et Gaim. Voy. de l’Uranie. p. 665. pl. 84. £. 7,8. Æ. subconvexa , margine undulalo cœruleo ; tentaculis marginalibus brevibus. Eschs, Acal. p. 115. Habite les côtes N. O. de la Nouvelle-Hollande, — Largeur plus d'un pouce ; 12 à 20 lentacules, +9, É, grise. Æ. grisea. Quoy et Gaim, Voy. de l'Uranie. p. 665. pl. 84. f, 4, 5, Æ, subconvexa, suprà grisea ; marine inlegro , lenta= culis 12 brevibus ; ore radialo. Eschs. Acal. p. 115. Habite les côtes de la Nouvelle-Hollande. — Largeur plus d'un pouce. + S É, ponctuée, Æ, punctata. Quoy et Gaim. Voy. de l’Uranie. p. 564. pl. 85, f. 4, Æ. planiuscula, hyalina ; ore eminenti, amplo, basi punclato, umbrella marçine undulata; tentaculis bre- vibus, crassis. Eschs. Acal. p. 116. Habite l’océan Pacifique septentrional au 369, entre les îles Sandwich et les Marianes. — Largeur 4 pouces, + 4. É. semi-rosée. Z. semirosea. Quoy et Gaim. Voy. de l'Uranie. p. 564. pl. 84. f. 6. Æ, subconvexa ;umbrella hyalina , margine crenulalo; ore amplo extante ; tentaculis duodecim roseis. Eschs. Acal. p. 116. Habitela Nouvelle-Guinée, — Largeur 2 pouces, + 5. É. chevelue. Z. capillata. Quoy et Gaim. Ann, se, nat, {. x. Æ. disco suprà excavalo ; tentaculis duodecim et pluribus, Habite près de Gibraltar. — Largeur 4lig. F.D. CuninE. (Cunina.) Eschscholtz. Appendices ou prolongements de l’estomac élargis en forme de sac, avec un tentacule partant du bord extérieur de chacun, sous l’ombrelle. M. de Blainville fait également de ce genre un sous- genre des Équorées. geur 3 pouces. L'estomac, qui occupe presque toute l'étendue de l'ombrelle, sert ordinairement de gîte à un grand nombre de petits crustacés : de là le nom du genre , de sou, plusieurs, ë:vos, hôte. M. Eschscholtz rapporte, avec doute, à ce même genre les Æquorea purpurea et pleuronota de Péron et de Lamarck. M. Brandt y ajoute, sous le nom de Po/yxenia flavibrachia, une espèce observée par Mertens dans la mer du Sud entreles côtes du Pérou et les îles Marquises. Elle est caractérisée par ses appendices slomacaux au nombre de 32, ainsi que ses ten- tacules jaunes. CALLIRHOÉ. + 1. Cunine campanulée, Cunina campanulala. Esch. p. 116. tab, 9. f. 2. C. disco campanulalo ; appendicibus ventriculi basi angustioribus et dissitis, apice connivenlibus. Æquorea campanulata, Blainv. Man. d'actin. p.279. Habite l'océan Atlantique. — Ombrelle en forme de cloche, large de plus d’un pouce; parfaitement dia- phane, + 2, Cunine globuleuse. Cunina globosa. Esch. Acal. p. 117. tab. 9. f, 5. C. disco globoso ; appendicibus ventriculiundique dis- silis. Habite la mer du Sud, près de l'équateur. — Ombrelle globuleuse, diaphane, large de 4 lig. + eunyese, (Eurybia.) Eschscholtz, Appendices ou prolongements de l'estomac élargis en forme de sac ; tentacules munis de sucoirs ou glandes à leur face interne et partant du bord de l'ombrelle, + 1. Eurybie naine, Ewrybia exiqua, Esch, Acal, p. 118. lab. 8. f. 5. £. subglobosa, cirrhis quatuor. ŒEurybia exiqua. Blainv. M. d'actin. p. 280. pl. 39. f. 3. Habite la mer du Sud, sous l'équateur, — Ombrelle glo- buleuse , large de 3/4 lig. F. D. sTOmoBRACHiIuM. Brandt, Appendices ou prolongements de l'estomac en forme de canaux; plusieurs lobes ou bras courts autour de la bouche; des tentacules nombreux au bord de l’ombrelle, 1. Stomobrachium lenticulaire, Stomobrachium lenticulare, Brandt, Ueber Schirmquallen. p. 122. tab. 5. f. 6. 7. — Stomobrachiola. Brandt. Prodr. 20. S. disco lenticulari, subtüs concavo; appendicibus ven- triculi 10-12 elongalis, angustis, Habite l'océan Atlantique, à la hauteur des îles Falk- land, en grandes troupes. Les lobes irréguliers indiqués par Mertens autour de la bouche, pourraient faire penser que cette espèce a été mal observée et doit être reportée à une autre fa- mille, F. D, + Écinorsine, (Æginopsis.) Brandt, Appendices ou prolongements de l’estomac élargis en forme de sac, quatre petits bras autour de la bouche, quatre tentacules prenant naissance sur le disque au-dessus des appendices de l'estomac, 447 + 1. Æ. Laurentii. Brandt. Ueber Schirmquallen. p. 127. — Æ. horensis. Brandt. Prodr. p. 22. Æ, disco convexo, supernè quatuor cirrhos depressos emiltente ; ventriculi appendicibus 32 lobatis. Habite le golfe Saint-Laurent. F. D. cALLIBMOÉ. (Callirhoe, ) Corps orbiculaire, transparent, garni de bras en dessous, mais privé de pédoncule. Le plus souvent des tentacules au pourtour, Bou- che unique, inférieure et centrale, Corpus orbiculare, hyalinum, subtis brachiatum; pedunculo nullo. Tentacula sæpius ad periphæriam. Os unicum, inferum, centrale. Onsenvarions. Ce genre est le même que celui qu'ont établi MM. Péron et Lesueur, sauf que j'y admets les espèces qui seraient sans tentacules ; mais on n'en connait encore aucune, Les Callirhoés, comme tous les genres précédents, sont dépourvues de pédoncules ; mais elles ont des bras sous l’ombrelle, ce qui les distingue éminem- ment, [Péron et Lesueur caractérisaient ce genre en lui assignant « quatre ovaires chenillés à la base de « l'estomac. » M, de Blainville conserve ce même caractère, tout en disant avec doute que si, comme Baster l'indique, il n'existe pas de bouche entre les quatre appendices brachidés, on pourrait considé- rer la véritable bouche comme aussi grande que l’excavation de l’ombrelle, et que, dans ce cas, les quatre appendices seraient des ovaires. La caracté- ristique donnée par cet auteur (Man. d’actin. p. 294) est d’ailleurs beaucoup plus complète que celle de Péron, et plus précise que celle de Lamarck, Eschschollz, qui adopte aussi ce genre, le place dans sa famille des Océanides comprenant les Acalèphes discophores cryplocarpes, à disque très-convexe, dont la cavité stomacale , peu étendue, s'ouvre au dehors par un orifice buccal en forme de tube, et se prolonge en canaux étroils jusqu’au bord de l'om- brelle, 1 lui donne pour caractères d'avoir « des « tentacules marginaux, d’être privé de tentacules « sous l’ombrelle qui est excavée, el d’avoir l'ori- « fice buccal pourvu de quatre longs bras, » Il ajoute que ce dernier caractère seul distingue les Callirhoés des Océanies.] F, D. ESPÈCES. 1. Callirhoé micronème. Callirhoe micronema. C. subsphærica ; brachiis quatuor longissimis, latissi- mis ; tenlaculis brevissimis. 448 Callirhoe micronema. Péron, Ana. 14. p. 341. * Eschs. Acal. p. ro1. n° 1. “Blainv. Man. d'actin, p. 295. Habite les côtes N. O. de la Nouvelle-Hollande. — Lar- geur 18 à 22 lig. 2, Callirhoë bastérienne. Callirhoe basteriana. C. orbicularis, plana convexaque; ad marginem tenta- culis longis, inæqualibus; subläs brachiis quatuor aculis. Callirhoe basteriana. Péron. Ann. 14. p. 3/2. Medusa. Bast. Op. subs. 3, p. 35 tab. 5. f, 2, 3. Encycl. pl. 94.f. 4. 5. * Medusa marginata. Modeer, Nouv. mém, Acad. Stock. 1790. * Callirhoe basteriana. Eschs. Acal. p. ro1.n°2. * Callirhoe basteriana. Blainv, Man. d'actin, P. 294. pl. 35. f. 2. Habite les côtes de la Hollande. — Largeur 18 à 22 lig, ORYTRIE, (Orythia.) Corps orbiculaire , transparent, ayant un pédon- cule, avec ou sans bras sous l’ombrelle, Point de tentacules. Bouche unique inférieure et centrale. Corpus orbiculare, hyalinum , sub umbrellé pe- dunculatum, cum vel absque brachis. Tentacula nulla. Os unicum, inferum, centrale. Osservarions. Sous le nom d’Orythie, je réu- nis des Médusaires moins simples dans leur forme générale que celles des genres précédents. Elles offrent toutes, sous leur ombrelle, un pédoncule avec ou sans bras. Le pourtour de leur ombrelle n’est point muni de tentacules; et c’est par ce ca- ractère seul qu’elles diffèrent de nos Dianées. Ces Médusaires sont assez nombreuses en espèces , et se reconnaissent aisément par leur défaut de tenta- cules. Comme elles n’ont qu’une seule bouche, on ne les confondra point avec les Céphées. [Eschschollz a supprimé ce genre, en rapportant ses diverses espèces aux genres Rhizostome, Géryo- nie et Favonie. M. de Blainville le conserve pour les deux premières espèces de Lamarck, et y ajoute l'Orythie jaune de MM. Quoy et Gaimard.] F. D. ESPÈCES. 4. Orythie verte, Oryfhia viridis. ©. hemisphærica, ad periphæriam subangulata ; mar- gine oclodentalo ; pedunculo nudo. (1) Le genre Favoxre , établi par Péron et Lesueur pour des Méduses agastriques pédonculées non tentaculées , mais ayant « des bras garnis de nombreux sucçoirs, et fixés à la base du a pédoncule » , a été conservé par M. Eschscholtz, qui le place dans sa famille des Géryonides , la première des Acalèphes dis- cophores cryptocarpes ou sans ovaires , et lui donne pour ca- ractères d’avoir sous l'ombrelle, qui n’a pas de cirrhes margi- naux , un pédoncule muni de bras à sa base. M. de Blainville, qui l'admet aussi , lui accorde au contraire quatre ovaires, et HISTOIRE DES RADIAIRES. Orythia viridis. Péron, Ann, 14. p. 327. Lesueur. Voyage. pl. 3.f. 1. * Rhizostoma viridis. Eschs. Acal, p. 54, n° 10. “Orythia viridis. Blainv. Man. d’actin. p. 287. pl. 34. f. 2, Habite les côtes de la terre d'Endrachl. — Largeur 18 à 22 lig. 2, Orythie minime. Orythia minima. O. depressa, discoidea ; maculis octo petaliformibus emarginalis nolala ; pedunculo clavato , nudo. Orythia minima. Péron. Ann, 14. p. 328. Lesueur, Voyage. pl. 3. £. 2," Medusa minima. Bast. Op. sub. 2. p. 63. “ Modeer. Nouv, mém. acad. Stockh. 1788. Geryonia minima. Eschs. Acal. p. 87. n° 1. Blainv. Man. d’actin. p. 287. Habite les côtes de la Belgique. — Largeur 4 lig. 5. Orythie octonème. Orythia octonema. ©. hemisphærica , punctulata, crucigera ; brachiis octo bifidis ciliatis, rubris ad basim pedunculi. Favonia octonema. Péron. Ann. 14. p. 328. (r). Lesueur. Voyage. pl. 3. f. 3. “ l'avonia octonema. Blainv. Man. d'actin, p. 290, pl. 40, Habite les côtes de la terre d’Arnheim. 4. Orythie hexanème. Orythia heranema. ©. subhemisphærica, glabra, dorso crucigera ; brachiis sex, filiformibus , indivisis, ciliatis ad basim pedun- culi. Favonia hexanema. Péron. Ann, 14.p. 320. Lesueur. Voyage. pl. 3. f. 4. “ Favonia hexanema. Eschs. Acal. p. 96. “ Favonia hexanema. Blainv. Man. d'actin, p. 290. Habite l'océan Atlantique austral. 5. Orythie tetrachire. Orythia tetrachira. ©. hemisphærica ; pedunculo crasso, brevi, brachiis quatuor lanceolatis terminalo. Medusa persea. Forsk. Ægypt. p. 107. et Ic. tab. 33. f.B. b. ÆEvagora tetrachira. Péron. Ann. 14. p. 343. * Gmelin. Lin. Syst. nat. 3158. “ Modeer. Nouv. mém. acad. Stockh. 1790. “ Rhizostoma persea. Eschs. Acal. p. 5r. n° 2. “ Ocyroe persea. Blainv. Man. d’actin. p. 2gt (2). Habite la Méditerranée. — Largeur 22 à 26 lig. 6. Orythie pourpre. Orythia purpurea. ©. hemisphærica; brachiis octo pediculatis, ad pedi- culos coalilis, supernè cruciatim divaricatis. Melilea purpurea. Péron. Ann. 14. p. 343 (3). *“ Rhizostoma purpurea. Eschs. Acal. p. 53. n°8. “ Melitea purpurea. Blainv. Man. d’actin. p. 195. pl. 25. Habite les côtes de la terre de Witt. le définit comme ayant « le corps hémisphérique , sans cirrhes « ni cils tentaculiformes marginaux , assez excavé en dessous, & et pourvu d’un long prolongement proboscidiforme, ayant à « sa base huit appendices brachidés , garnis de sucoirs radici- « formes. » Ce genre chez les divers auteurs ne comprend que les deux espèces ci-dessus mentionnées : ©. octonema, et O. hexanema. (2) Voir à la page 457, note, pour le genre Ocyroé. ; (3) Le genre Meuée, établi par Péron et Lesueur pour GÉRYONIE, 7. Orythie chevelue. Orythia capillata, O. subcampaniformis , intüs cruce notala ; pedunculo Grevi, brachiis capillaribus fasciculalim terminato. ÆEvagora cupillata, Péron. Ann, 14. p. 343. “ Rhizostoma capillata. Eschs. Acal. p. 54. n° 11. “ Evagora capillata. Blainv. Man. d'actin. p. 296. pl. 35 (1). Habite les côtes de la terre d'Endracht,. + 8 Orythie jaune. Orythia lutea. Quoy et Gai- mard. Ann, sc. nat, t. x. pl, 4. ©. brachiis quatuor dichotomis cotyliferis ; basi in pe- dunculum quadrangularem unilis; disci margine denticulato. Rhizostoma lulea. Eschs. Acal, p. 51. Orythia lutea. Blainv. Man. d’actin. p. 287. Habite au détroit de Gibraltar. — Ombrelle très-con- vexe ; large de 2 pouces. MM. Quoy et Gaimard (Voy. de l’Astrol. zoop. p. 297. pl. 25. fig. 6-10) ont décrit sous le nom d'Orythie inco- lore (Orythia incolor) une espèce qui paraît devoir être reportée au genre Rhizostome. + GÉRYONIE. (Geryonia.) [Le genre Gérxonre fut établi par Péron et Le- sueur pour des Méduses caractérisées par un pé- doncule inséré au milieu de l’ombrelle en dessous, et terminé par une membrane en forme d’enton- noir , du fond de laquelle semblent partir des vais- seaux qui remontent jusqu’à l’ombrelle, Il fut sup- primé par Lamarck qui reporta ses espèces dans les genres Orythie et Dianée. Cuvier le rétablit dans son Règne animal, et Eschscholtz l’adoptant aussi, le caractérisa plus nettement par la multiplicité de ses cavités stomacales (4, 6 ou 8) en forme de cœur , disposées au pourtour de l’'ombrelle ; par ses grands tentacules marginaux en nombre égal, et par son pédoncule présentant un rétrécissement avant l'extrémité, qui est membraneuse et plissée. 11 est le type de la famille des Gérxomnes , que dis- tingue si particulièrement le pédoncule implanté sous l’ombrelle comme celui d’un champignon. Ce cette seule espèce , est placé dans leur division des Méduses monostomes, pédonculées , brachidées, non lentaculées, à côté du genre Évagore, dont il ne diffère que par l'absence des, ovaires, Il est caractérisé ainsi par ces auteurs : « Huit bras a supportés par autant de pédicules , et réunis en une espèce « de croix de Malte; point d'organes intérieurs apparents. » M. de Blainville, qui s'étonne avec raison de ce que Péron ait De ce genre dans la division des Méduses monostomes , en onne ainsi la caractéristique d'après la figure de Lesueur : a Corps circulaire hémisphérique, sans cirrhes tentaculifor- « mes à la circonférence, fortement excavé à l'intérieur , l'ex «a cavation communiquant avec l'extérieur par huit ouvertures, a formées par autant de pédicules d’attache percés au milieu, « d’où naissent huit appendices brachidés fort courts, » C’est avec raison, comme on le voit, que M. Eschscholtz réunit ce genre aux Rhizostomes, _. . D. 449 pédoncule n’est point une trompe traversée par un œsophage; il ne contient que des canaux très-pe- tits et pouvant seulement livrer passage aux sub- stances liquides ou très-divisées absorbées par suc- cion. Avec les genres Géryonia, Dianœa, Lymnorea el Favonia de Péron, qui se trouvaient Lous compris dans le genre Dianæa de Larmarck et dans une partie de son geure Orythia, la famille des Géryo- nides comprend encore les genres Linuche, Saphe- nia et ÆEirene créés par Eschscholtz aux dépens du genre Dianæa de Lamarck. Brandt y ajoute les genres Proboscidactyla et Hippocrene, ce dernier ayant été élabli par Merlens, pour une espèce que M. Lesson a nommée Bugaïnvilleu. Eschscholltz rapporte à son genre Géaxonie les espèces suivantes : 1. G. minima (Orythia minima Lamarck). 9, G. proboscidalis (Dianæa proboscidalis Lamarck), p. 154. 3. Géryonie tétraphylle. Geryonia tetraphylla. G. ventriculis quatuor ovalis , apice rolundatis, trans- versim strialis, viridi costatis; pedunculo atlenualo, apice cyalhigero , viridi marginato. Chamisso. Nouv. Acta. nat. curiosorum, t. x. p. 3574 tab. 27. f, 2. Eschscholtz. Acal. p. 88. Blainv. Man. d’actin. p. 288. pl. 34.f. 3. Habite le détroit de la Sonde, à l’entrée de la mer des Indes. Largeur 9 lig. &. Géryonie bicolore. Geryonia bicolor. Esch. Acal. p. 89. tab. 11. f. 1. G. ventriculis quatuor ovatis, apice rolundalis, punclu- latis, sæpè viridi costatis ; pedunculo altenualo, apice cyathigero sæpè viridi et roseo-maculato. Habtie la côte du Brésil au cap Frio. Espèce très-analogue à la précédente; elle s’en distingue principalement en ce que les estomacs, au lieu d’être finement rayés en travers , sont finement pointillés de blanc. 5. Géryonie rosacée. Geryonia rosacea. Esch. Acal. p. 89. tab. 11. f. 2. G. ventriculis quatuor latis , basi truncatis, apice ro- (1) Le genre Evacora, établi par Péron et Lesueur, pour des Méduses gastriques, monostomes, pédonculées, brachidées, non tentaculées , est caractérisé suivant ces auteurs par « quatre « ovaires formant une espèce de croix ou d’anneau , ce qui «seulement le distingue des Mélitées. » Eschschollz le réunit à ses Rhizostomes, Cuvier le réunit à ses Cyanées, de Blainville Padmet avec doute, en pensant que les ovaires qui le distinguent des Mélitées pourraient devenir plus appa- rents à certaines époques de l’année. Il lui donne pour carac- tères d’avoir « le corps circulaire , hémisphérique ou subcam- «paniforme, sans cils ni cirrhes à la circonférence, assez fai- « Hem excayé en dessous, mais pourvu d'une masse consi- « dérable d’appendices brachidés et pédonculés; ovaires au « nombre de quatre, » Ce genre, pour Péron, ea les Orythia tetrachira et capillata. De Blainville n'y place que celte dernière espèce, et reporte l'autre au genre Ocyroé, 450 tundatis lateribus inter se approtimalis, ros@ceis ; pedunculo attenuato ; apice margine rosaceo. Habite la mer du Sud, près de l'équateur. — Ombrelle hémisphérique. Largeur de 3 lig. 6. Géryonie naine. Geryonia exigqua. Esch. Acal. p. 89. G. ventriculis qualuor cordalis, apice aculis , immacu- latis; pedunculo clavato ; apice membrané quadri- plicatà. Dianæa exiqua. Quoy et Gaim. Ann. Sc. nat. t, x. pl. 6 A. Habite le détroit de Gibraltar. — Largeur 9 lig. FD. + Le genre Prososcrnacryce, établi par M. Brandt pour une espèce observée par Mertens, fait partie de la famille des Gérxonpes; ses caractères sont d'avoir : « le pédoncule entouré à l'extrémité par « des bras simples, allongés, nombreux; tout le « bord de l'ombrelle garni de tentacules nom- « breux, disposés sur un seul rang, fixés sur « aulant de tubercules, et une cavilé digestive « centrale, entourée par quatre prolongements « lancéolés. » 1. Proboscidactyle à tentacules jaunes. P. flavicir- rhata. Brandt. Prodr. p.28. Mém. sur les Médu- ses. p. 154. pl. 19. Habite les côtes du Kamtschatka, — Largeur, 172 ligne. F. D. T Le genre Iiprocrëne , établi par Mertens dans ses manuscrits et publié par M. Brandt, ne com- - prend qu’une seule espèce, décrite d’abord par M. Lesson sous le nom Üe Cyanea Bugainvillit (Voyag. de la Coq. Zooph. pl. n. 14. fig. 5). Plus tard le même naturaliste en a fait le type d’un nou- veau genre, sous le nom de Bugainvillæa maclo- oiana (Ann. sc. nat. 1856. t. 5). Ses caractères sont ainsi indiqués par M. Brandt : « Bouche « prolongée en manière de trompe, et munie de « chaque côté à sa base de deux bras rameux dicho- « tomes, avec quatre faisceaux distincts de tenta- « cules au bord. Une cavité stomacale entourée de « huit prolongements ou appendices allernative- « ment plus petits; de chacun des quatre plus « grands appendices part un vaisseau qui se rend « au bord de l’ombrelle, où il pénètre dans un tu- « bercule cordiforme, sur lequel est fixé le fais- « ceau de tentacules. » (x) Le genre Lywxorér, établi par Péron et Lesueur pour celte seule espèce , était rangé par ces auteurs dans la division des Méduses agastriques pédonculées et tentaculées; ils l'a- Yalent caractérisé ainsi : « des bras bifides, groupés à la base « du pédoncule, et garnis de sucoirs nombreux en forme de « petiles vrilless » Lamarck n’adopta point ce genre; mais } HISTOIRE DES RADIAIRES. La seule espèce, Hippocrene Bugainvillii (Brandt, Prodrom. p. 29. — Mém. sur les Méduses, p. 157) est de la grandeur d’une lentille. Elle a été obser- vée par M. Lesson aux iles Malouines, et par Mer- tens dans la mer de Behring. F. D. DIANÉE, (Diantæa.) Corps orbiculaire, transparent, pédonculé sous l'ombrelle, avec ou sans bras, Des tentacules au pourtour de l’ombrelle. Bouche unique , inférieure et centrale, Corpus orbiculare, hyalinum, sublis peduncu- latuin, cum vel absque brachiis. Tentacula ad marginem umbrellæ. Os unicum , inferum , centrale. Ogservarions. Les Dianées sont des Médusaires encore plus compliquées dans leur forme géné- rale que les Orythies, puisqu'elles ont des tenta- cules au pourtour de leur ombrelle, tandis que les Orythies en sont dépourvues. Comme les Dianées connues sont nombreuses en- espèces, on peut sans doute les diviser en plusieurs tribus, et par suite en plusieurs genres. Cepen- dant, comme ces genres deviendront d'autant plus difficiles à reconnaitre que l’on sera descendu dans plus de détails pour les établir, je crois que la coupe que je présente ici, peut suffire actuellement pour l'étude de ces Médusaires. N'ayant qu’une seule bouche, les Dianées ne sont point dans le cas d’être confondues avec les Cyanées. [ Eschscholtz, en lui donnant pour caractères d’avoir quatre cirrhes marginaux et un pédoncule lerminé par une membrane à six lobes, ne laisse dans ce genre qu’une seule espèce Dianæa exiquaz rapportée par MM. Quoy et Gaimard comme va- riété à leur espèce du même nom, dont Eschscholtz a fait une Géryonie.] F. D, ESPÈCES. 1. Dianée trièdre. Dianæa triedra. D. subhemisphærica, punclato-verrucosa; margine ten- taculis, brevissimis et (enuissèmis : pedunculo longo, trigono ad basim octo-brackhialo. Lymnorea triedra.Péron. Ann. 14. p. 329 (1). Lesueur. Voy. pl. 3. f. 5. * Lymnorea triedra. Eschs. Acal. p. 95. Eschschol(z l'a repris en le plaçant entre les genres Eirene et Favonia dans la famille des Géryonides, et lui donnant pour caractères d’avoir « le pédoncule muni de bras à sa baseet d'avoir des tentacules au bord de l’ombrelle. » M. dé Blainville (Man. d’actinologie , p. 290) ne l'adopte qu'avec restriction, et en observant qu'il ne diffère des Favonies que par l'existence DIANÉE. ® Lymnorea triedra. Blainv. Man. act. p. 291. pl. 40. f. 2. Habite le détroit de Bass. — Couleur bleuâtre; bras courts, bifides, ciliés, rouges. 9. Dianée dinème. Dianœæa dinema. D. minima, subconica; margine tuberculis minimis; len- taculis duobus oppositis; pedunculo subclavato. Geryonia dinema. Péron. Ann. 14. p. 329. Lesueur. Voy. pl. 4. f. 1-2-3. * Saphenia dinema. Eschs. Acal. p. 93 (1). * Campanella dinema. Blainv. Man. actin. p. 286 (2). Habite les côtes de la Manche. (Elle a aussi au bord de l'ombrelle des tentacules plus petits entre les deux grands.) 3. Dianée proboscidale, Dianœa proboscidalis. D. hemisphærica, ad periphæriam hexaphylla; mar- gine, tentaculis sex longissimis; pedunculo longo, proboscidiformi, extremitate margine plicato, * Medusa'proboscidalis. Gmel. Syst. nat. 3158. Geryonia hexaphylla. Péron. Ann. 14. p. 329. Lesueur. Voy. pl. 4. f, 4-5. Medusa proboscidalis.Forsk. Ægypt.p. 108 et Ie. tab, 36, fur * Modeer. N. Mém. acad, Stockh. 1790. Encyel. pl. 93. f. 1. * Geryonia proboscidalis. Esch. Acal. p. 88. n° 2. * Geryonia hexaphylla. Blainy. Man. d’actin. p. 288. *“ Brandt. Ueber. Schirmq. p. 153. pl. xvur. Habite la Méditerranée. — Les tentacules sont plus courts dans celle de Forskal. 4, Dianée phosphorique. Dianœa phosphorica. D. subhemisphærica, pedunculata; tentaculis 33 ad periphæriam. | Oceania phosphorica. Péron. Ann. 14. p. 344. * Oceania phosphorica. Eschs. Acal. p. 97. n° 1. * Oceania phosphorica. Blainv. Man. d’actin. p. 282. pl: 33. F3. Habite les côtes de la Manche, 5, Dianée linéolée. Dianœa lincolata. D. hemisphæroidalis; annulo lineolis composilo versts marginem; lentaculis 120 tenuissimis. Oceania lineolatæ. Péron. Ann. 14. p. 344. * Oceania lineolata. Eschs. Acal. p. 97. n° 2. * Oceania lineolata. Blainv. Man. d’actin. p. 382. Habite la Méditerranée. — Quatre échancrures peu pro- fondes au rebord. des cils tentaculaires du bord de l’ombrelle. Il ajoute aux carac- tères donnés par les précédents auteurs, que le corps est sub- hémisphérique, que les cils tentaculaires sont très-fins , courts et nombreux, et qu'il y a quatre ovaires en croix. FD: (1) Le genre Saphenia, élabli par Eschscholtz, pour la Dia- nœæa dinema, et pour deux autres espèces observées par MM. Quoy et Gaimard, et rapportées par eux au genre Dia- næa, fait partie de la famille des Géryonides, dans la division des Discophores cryplocarpes. M est, comme tous les genres voisins, privé d'ovaires et dé points oculiformes au bord du dis- ue, et possède comme eux un pédoncule allongé en manière e trompe. On ne sait s'il a une ou plusieurs cavités stomacales ; mais il est caractérisé par deux cirrhes marginaux plus longs, et parce que son pédoncule est simple ou non divisé à l’extré- milé. M. de Blainville, qui n'admet pas ce genre, reporte dans une section particulière du genre Geryonia les deux espèces de 451 6. Dianée flavidule, Dianæa flavidula. O. subhemisphærica; margine integerrimo; lentaculis numerosissimis, longissimis, lenuissimis. Oceania flavidula. Péron. Ann. 14. p. 345. * Oceania flavidula. Eschs. Acal. p. 97. n° 3. “ Oceania flavidula. Blainv. Man. d’actin. p. 282. Habite la Méditerranée. — Les organes intérieurs jaunes. 7, Dianée Lesueur. Dianœæa Lesueur. D. conica, apice acula; brachiis quatuor brevissimis, coalilis: tentaculis numerosissimis, longissimis. Oceania Lesueur. Péron. Ann, 14. p. 345. * Oceania Lesueur. Eschs. Acal. p. 98. n° 6, * Oceania Lesueuri. Blainv. Man. d’actin. p. 282. Habite la Méditerranée. — Tentacule d'un jaune d'or. 8. Dianée bonnet. Dianœæa pileata. D. ovato-campanulata, supernè globulo mobili, kyalino; branchiis quatuor brevissimis; marginis tentaculis numerosis, basi fusco-flavis. Oceania pileata. Péron. Ann. 14. p. 345. Medusa pileata. Forsk. Ægyp. p. 110. et Ic. t, 33.f, D. Encycl. pl. 92.f. 11. * Modcer. Nouv. Mém. Acad. Stockh. 1790. * Oceania pileata. Eschs. Acal. p. 98. n°4. * Oceania pileata. Blainv. Man. d'actin. p. 282. Habite la Méditerranée. 9. Dianée diadème. Dianœæa diadema. D. subsphæroïidalis, supernè tuberculo mobili, acuto ; brachiis quatuor brevissimis; margine coarclalo; ten- taculis duobus. Oceania dinema. Péron. Ann. 14. p. 346. * Oceania diadema. Eschs. Acal. p. 98. n°5. ° Oceania dimena. Blainv. Man. d’actin. p. 282. Habite les côtes de la Manche. (Cette espèce, large d’une ligne environ, a l'ombrelle rose, l'estomac et les bras verts; M. Eschscholiz, eu raison du nombre de ses tentacules, moindre que chez les autres espèces, doute qu'elle appartienne réelle- ment au genre Oceania.) 10. Dianée viridule. Dianœæa viridula. D. subcampaniformis; pedunculo proboscideo, pyrami- dali, retractili, brachiis quatuor fimbriatis termi- nalo; tentaculis brevissimis. Oceania viridula. Péron. Ann. 14. p. 346. * Eirene viridula. Eschs. Acal. p. 94. n° 2 (3). * Dianæa viridula. Blainv. Man. d’actin. p. 289. Habite les côtes de la Manche. MM. Quoy et Gaimard, et place la Dianæa dinema dans le genre Campanella de ces auteurs. FE. D. (2) Le genre Campanelle (Campanella), établi par MM. Quoy et Gaimard ( Voyage de l'Astrolabe, zool.), a les caractères sui- vants : « Ombrelle campaniforme pourvue de deux longs «a cirrhes tentaculaires; cavité stomacale libre, terminée par « une dilatation entourée de huit lobes, au fond de laquelle « est un orifice buccal arrondi.» La seule espèce observée par MM. Quoy et Gaimard (Campanella capitulum) dans la mer des Moluques et représentée dans la pl. 184 de leur Voyage, est remarquable en ce que la dilatation stomacale sort de l'om- brelle, ce qui fait paraître les tentacules comm attachés au milieu du corps. La deuxième espèce, Dianaæa dinema Lamk, que M. de Blainville veut y ajouter, n'a pas ce caractère, ct TER elle a des tubereules ou tentacules plus petits entre les deux grands cirrhes, D (3) Le genre Enère , établi par Eschscholtz pour les Dia+ 452 11. Dianée bossue, D'anæa gibbosa. D. subhemisphærica; tuberibus quatuor in dorso; pe- dunculo proboscideo retractili, quadribrachiato; ten- taculis brevissimis. Oceania gibbosa. Péron. Ann. 14. p.346. * Eirene gibbosa. Eschs. Acal. p. 9%. n° 3, *“ Dianæa gibbosa. Blainv. Man. act. p. 289. Habite la Méditerranée, près de Nice. 12 Dianée panopyre. Dianæa panopyra. D. hemisphærica, centro dorsali depressa, verrucosa ; peduneulo quadrifido; tentaculis 8 longissimis. Medusa panopyra. Péron et Lesueur. Voy. pl. 31. f, 2. Pelagia panopyra. Péron. Ann. 14. p. 349. * Pelagia panopyra. Eschs. Acal. p. 73. tab. 6. f. 2. * Pelagia panopyra. Blainv. Man. d’actin. p. 302. * Pelagia panopyra. Lesson. Cent. Zool. pl. 62. * Pelagia panopyra. Brandt. Mém. sur les Méd. p. 146. tab. xiv. f, 1. et xiv. À. Habite l'océan Atlantique équatorial. — Couleur rose. 15. Dianée onguiculée. Dianœa unguiculata,. D. orbicularis, suprà plana, sedecimradiala; margine crenato; brachiis quatuor brevibus lalissimis. Medusa unguiculala. Swartz. N. act. Stock. 1788, 3. tab. 6. a-c, Pelagia ungquiculata. Péron. Ann. 14. p. 349. * Linuche unguiculata. Eschs. Acal. p. 91 (1). * Linuche unguiculata. Blainv. Man. act. p. 289. pl. 37. f. 2. Habite les côtes de la Jamaïque. — Bleutre; des taches brunes à la base du pédoncule. Elle est large de 8 lignes. 14 Dianée cyanelle. Dianœa cyanella. D. subhemisphærica, depressa; pedunculo brevissimo; brachiis quatuor prælongis subalatis. Pelagia cyanella. Péron. Ann. 14. p. 349. Medusa pelagica. Swartz. N. act. Stockh. 1788. t, 5. * Medusa pelagia. Lœffling. Voyag. p. 105. * Medusa pelagia. Lin. Syst. nat. 12° éd. p. 1098. “ Medusa pelagia. Gmel. Syst. nat. p. 3154. * Pelagia noctiluca. Chamisso. Voy. pitt. I. p. 3. tab. 2. * Pelagia cyanella. Eschs. Acal. p.75. tab. 6. f. x. * Pelagia cyanella. Blainv. Man. d'actin. p. 302. pl. 36. Habite l'océan Atlantique septentrional. — Marge de l'om- brelle repliée en dedans, garnie de huit tentacules rouges. 15. Dianée denticulée. Dianæa denticulata. D. hemisphærica; margine denticulato; tentaculis octo Grevibus; brachiis fimbriatis, violaceo-punctulatis. Medusa pelagica. Bosc. Vers. t. 2. p. 140. pl. 17. f. 5. *“ Pelagia denticulata. Péron. Ann. 14. p. 350. næaviridula, D. gibbosa, et D. digitale de Lamarck, et pour la Dianæa endrachtensis de MM. Quoy et Gaimard (Voyage de l’Uranie, p. 566, pl. 84. f. 2), est caractérisé par ses tenta- cules marginaux nombreux, et par son pédoncule portant au sommet des bras franges. Voici les caractères de la dernière espèce : Eirene d’Endrach(. Æirene Endrachtensis, (Dianæa. Q. et G.) E. hemisphæriéa, rosea; cirrhis sex longissimis ; pedun- culo tereti.- Habite la côte occidentale de la Nouvelle-Hollande, — HISTOIRE DES RADIAIRES. * Pelagia cyanella. Eschs, Acal. p. 75, * Pelagia denticulata. Brandt, Mém. sur les Méd, p. 147. tab. 14. f. 2, Habite l'océan Atlantique septentrional, [Eschschol{z réunit cette espèce à la précédente; mais M. Brandt la considère comme distincte, en raison des denselures de son bord.] 16. Dianée digitale. Dianœæa digitala, D. conica; pedunculo elongato, ad exlremilatem bra- chiis filiformibus, fasciculalis penicillato; tentaculis introrsüm uncinalis. * Medusa digitale. O. Fabricius. Fauna Groenl. p. 366. Medusa digitala. Mull. Prod, zool. dan. p. 2824. Melicerta digitale. Péron. Ann. 14. p. 352. * Lirene digitale. Eschs. Acal, p. 95. n° 4. “ Dianæa digitalis. Blainv. Man. d'actin. p. 289. Habite les côtes du Groënland. 17. Dianée campanule. Diunæ campanula. D. orbiculalo-conica; limbo amplialo,-tentaculifero ; infernà facie concavä, cruce cilial& nolalä; pedun- culo subluteo. Medusa campanula. Fabr. Faun. Groenl. p. 366. Melicerla campanula. Péron. Ann. 14. p. 352. “ Modeer. Nouv. Mém. Acad. Stockh. 1590. * Melicertum campanula. Eschs. Acal. p. 105. n° 1. * Melicerla campanula. Blainv. Man, d’actin. p. 284. Habite les côtes du Groënland. 18. Dianée clochette. Dianœa cymbalaroïdes. D. convexo-conoidea; brachiis quatuor subpedicellatis; tentaculis sedecim basi bulbosis. *“ Medusa cymballaroides. S\abb. Nat. tab. 12. F. 1-3. “ Oceania? cymballoidea. Péron et Lesueur. Hist, des Méd. p. 34. *“ Modeer. Nouv. Mém. Acad. Stockh, 1790. Medusa campanella, Shaw. Miscell. vol. 6. t. 196. Encycl. pl. 93. f. 2-4. *“ Thaumantias cymbaloidea. Eschs. Acal. p. 102. * Thaumantias cymbaloidea. Blain. Man. d’actin.p. 285. Habite l'Océan boréal. [M. Lesson a nommé Dianée cérébriforme (Voy. de la Coquille, Zooph. pl. 10) une Méduse qui semblerait plutôt appartenir au genre Cyanée, en raison des fes- tons du tour de l’ombrelle.] FD: T MÉLICERTE. (Melicertum.) Le genre Mécrcerte fut établi par Péron et Le- sueur avec les caractères suivants : « Ombrelle Ombrelle peu convexe, large de 2 pouces, Pédoncule cylindrique aminci vers l'extrémité où il porte trois ou quatre bras longs de quelques lignes. M. de Blainville conserve le nom de Dianæa à ce genre. K D: (1) Le genre Linucue, établi par Eschscholtz (Acaleph. p. 91) pour cette seule espèce qui n’a encore été observée que par Schwartz, est intermédiaire entre les genres Dianæa et Saphe- ria du même auteur, et fait partie comme eux de la famille des Géryonides, dans la division des Discophores cryptocarpes, c’est-à-dire qu’il porte inférieurement un pédoncule de la même consistance gélatineuse que l’ombrelle, et incapable de AGLÂURE. « pourvue de tentacules marginaux; bras très- a nombreux , filiformes, chevelus, formant une « espèce de houppe à l’extrémité du pédoncule. » Ce genre faisait partie chez ces auteurs de la divi- sion des Méduses gastriques monostomes, et com- prenait cinq espèces, savoir: 1° la M. digitale, dont Lamarck et M. de Blainville ont fait une Dianée, et dont Eschschol(z fait une Eirène; 2° la M. campanule; 5° la M. perle, reportée par Esch- scholtz au genre Rhizostome; 4° la M. pleuro- stome ; 5° Ja M. fasciculée, que M. de Blainville laisse dans le genre Mélicerte qu'il caractérise de même, en ajoutant que les tentacules du bord sont ordinairement fort courts et très-peu nom- breux, Eschscholtz, qui prend aussi pour type de son genre Mélicerte la Dianée campanule, le caractérise cependant d'une manière un peu différente. Ce genre, suivant lui, « a l'ombrelle en forme de « cloche, avec une cavité stomacale simple, ayant « son orifice tubiforme et lobé , et quatre canaux à « Ja face interne , revêtus en dessous d’une frange « de tentacules; plusieurs cirrhes marginaux (en « nombre déterminé) de différentes grandeurs. » Ce genre est placé dans la famille des Océanides, où, seul des autres genres, il présente des tenta- cules à la face inférieure du disque, Il comprend quatre espèces , savoir : 1° 2. campanula — (Dianæa, Lamk.). 20 M. campanulatum. Esch. Acal. p. 105. n. 2, M. disco campanulalo, subquadranqulo; cirrhis mar- ginalibus, quadruplici ordine, numerosis, internis, ventriculum cireumdantibus. Medusa campanulata. Chamisso. N. acta nat. curios. x. p. 359. tab, 30. f. 1. Blainv. Man. d’actin. p. 284. pl. 35. fig. 4. Habite la mer du Sud, — La hauteur de l’ombrelle est d’un pouce. 5° M, penicillatum. Esch. Acal. p. 106, n, 5. pl. 8, fig. 4. M. disco campanulato; cirrhis marginalibus duplici or- dine : octo majoribus el 32 minoribus, inlernis a ven- triculo remotis. Aglaura penicillata. Blainv. Man. d’actin. p. 283. pl. 33, A Habite les côtes de la Californie. — Ombrelle haute d'un pouce. 49 M, pusillum. Esch. Acal. p.106. n. 4. M. disco bursæformi; ciliis marginalibus triplici or- dine : octo longissimis et Lotidem brevissimis, sedecim intermediis. livrer passage à des aliments solides. Les caractères de ce genre sont d'avoir « plusieurs cirrhes marginaux, un pédoncule a dilaté au sommet, et huit canaux parlant de ce sommet, DE LAMARCK. T. 1, 455 Actinia pusillæ. Swartz, Nova acta Holm, 1588. (ab. 6. f..2. Habite l'océan Atlantique. — Grande comme une lentille, Eschscholtz ne place qu'avec doute la 4° espèce dans le genre Mélicerte, parce qu'il ignore si elle a en dessous les quatre canaux en croix, revélus d’une frange de tentacules. La première et la troi- sième espèces ont bien réellement les canaux en croix revêtus de tentacules, ce qui est bien diffé- rent du caractère assigné par Péron et Lesueur. Quant à la deuxième espèce, elle n’a présenté qu’une touffe de tentacules nombreux, autour de la bouche, et répondrait mieux par conséquent à l'indication de ces auteurs ; mais cela ne nous sem- ble pas une raison pour dire, comme M. de Blain- ville (Man. d’actin.), que M. Eschschol{z caracté- rise ses Mélicertes de manière à n’être que le genre Aglaura de Péron et Lesueur. T AGLAURE, (Aglaura.) Le genre Aglaura, qui n’est pas même cité par Eschscholtz, fut établi par Péron et Lesueur pour une espèce de ia Méditerranée, A4. hemistoma. Ils le placent à côté du genre Mélicerte , dans la divi- sion des Méduses gastriques monostomes, et lui donnent pour caractère d'avoir « huit organes al- « longés, cylindroïdes, flottant librement dans « l’intérieur de la cavité ombrellaire (Hist. gén. « des Méd., p. 59). » Il se pourrait que les organes cylindroïdes, flottant à l’intérieur et indiqués par Péron, fussent des houppes de tentacules ; mais, puisque aucun genre voisin ne montre d’ovaires, on ne peut admettre que ce soient des ovaires, comme le veut M. de Blainville, qui donne aux Aglaures les caractères suivants : « Corps sphéroïdal, pourvu « de cirrhes marginaux peu nombreux, fortement « excavé en dessous, et contenant, dans cette exca- « vation, une masse proboscidiforme, entourée des « ovaires au nombre de huit, et terminée par « quatre appendices brachidés, très-courts, au mi- « lieu desquels est la bouche. » Aglaure hémistome. 4glaura hemistoma. A. umbellà sphæroideä, hyalinä; margine intàs annu- lalo; cirrhis decem brevibus; brachiis qualuor brevis- simis; organis oclo intüs fluctantibus, luteis. Péron et Lesueur. Hist. gén. des Méd. p. 39. Aglaura henistoma. Blainv. Man. d'actin. p. 283. Habite les côtes de Nice. — Largeur, 3 lignes. —_————————_——————————_—_——__—— « pour se rendre au bord du disque, en se bifurquant et en a émettant des rameaux latéraux. FD: 29 CLÉ THAUMANTIAS. (Thaumantias.) Le genre TnauwanrrAs a élé élabli par Eschscholtz pour des Méduses de la famille des Océanides, qui ont « une cavité stomacale simple, d’où partent « quatre canaux en massue, et qui sont dépourvus « de bras; mais qui possèdent plusieurs cirrhes « marginaux tentaculaires bulbeux à la base. » Leur ombrelle est hémisphérique, surbaissée, con- cave en dessous, où elle présente un orifice buccal simple, prolongé en tube. 1. Zhaumantias cymballoidea. — Dianæa Lamk. n. 18. 2, Thaumantias hemisphærica. Esch. Acal, p.102. Canalibus versus marginem disci clavatis. Medusa hemisphærica. Gronovius. Acta Helv. 4. 38. tab. 4. fig. 7. Medusa hemisphærica. Lin. Syst, nat. éd. 12. p. 1098, Müller. Prod. Faun. Dan. n° 2822. — Zool. Dan. tab. 7. Modeer. Nouv. Mém. Acad. Stockh. 1790. Bruguière. Encycl. méth. pl. 93. f. 8-11. Thaumantias hemisphærica. Blainv, Man. d’actin.p. 285. Habite la mer du Nord, 3. Thaumantias multicirrhata. Sars. Beskrivelser Ov. Polyp. ete. p. 26. (ab. 5. f. 12. T. disco hemisphærico, canalibus in clavam elongatam dilatatis; cirrhis marginalibus ultra 200; ore fim- brialo-laciniato. Habite la mer du Nord. — Largeur, 8 à 12 lignes, 4. Thaumantias ? plana. Sars, 1, c. p. 28: tab. 5, f. 15. T. disco orbiculari-plano, subtus corporibus 4 ovato-ro- tundalis, liberè dependentibus ; ventriculo tubuloso; ore quadrilobalo; cirrhis marginalibus numerosis. Habite la mer du Nord, — Largeur, 3 lignes. OcÉANIE, ( Oceania.) Une grande partie du genre Dianœæa de Lamarck, doit former le genre Oceania, qui a servi de Lype à Ja famille des Océanines d’Eschscholtz, la deuxième de ses Discophores cryptocarpes. Celle famille est caractérisée par « une cavité stomacale peu consi- « dérable, pourvue d’un orifice en tube allongé, « et de laquelle partent des canaux étroits beau- « coup plus longs que le diamètre de l'estomac et « arrivant jusqu’au bord de l’ombrelle qui est en « forme de cloche très-élevée. Elle contient, avec « le genre Océanie de Péron et Lesueur, leurs genres Callirhoë, Mélicerte et Phorcynia ; les genres HISTOIRE DES RADIAIRES. été rétabli, avec raison, par Eschscholtz qui lui donne pour caractères d’avoir : « l'ombrelle con- « vexe en dessus , très-concave en dessous, bordée « de tentacules simples, nombreux, à chacun des- « quels se rendent à l’intérieur des canaux très- « étroits, simples, partant de l'estomac qui est petit « et s'ouvre par une bouche en entonnoir, allongée « et pourvue de petits lobes (ordinairement quatre) « au bord, » Mais cette caractéristique, trop vague, l'a conduit à réunir les Carybdées et peut-être d'autres types encore aux vraies Océanies. Brandt a proposé de diviser ce genre d'après la présence ou l'absence du canal marginal et des sinus de la base des tentacules; il a même formé le genre Rathkia aux dépens des Océanies. M. de Blainville admet aussi ce genre en le carac- térisant ainsi : « Ombrelle pourvue d’un rang de cirrhes tentaculaires variables dans leur forme et leur nombre, fortement excavée en dessous avec une sorte d'estomac libre et suspendu , pourvu de quatre appendices brachidés à sa terminaison, quatre ovaires prolongés jusqu’au bord. » 4. Oceania phosphorica (Dianæa Lamk. n. 4. p. 154). 9, Oceania lineolata (Dianæa Lamk. n, 5. p. 155). 5. Oceania flavidula (Dianæa Lamk. n.6. p.155). &. Oceania pileata (Dianæa Lamk. n. 8. p. 155). #. Oceania diadema (Dianæa Lamk. n. 9. p.155). 6. Oceania Lesueur (Dianæa Lamk. n. 7. p. 155). 7. Oceania conica. Quoy etGaim. Ann. se, nat. t. x. pl°\6- 100 O. ovato-campanulala, supernè acuta; coslis internis quatuor; tentaculis circiler 4o. Esch. Acal. p. 99. Blainv. Man. d’actin. p. 283. Habite près de Gibraltar. — Hauteur, x pouce. 8. Oceania bimorpha. Esch. Acal. p. 99. O. dorso eminenti, sublàs cruce minut@ foraminibus quinque cinetâ; margine ciliato (tentaculato). Medusa bimorpha. Fabric. Faun. Groënl. p. 365. Muller. Prodr. Faun. Dan. n° 2823, Habite la baie de Baffin. 9. Oceania rotunda. Quoy el Gaim. ], € O. globosa, intüs quadriradiata; brachis qualuor bre- vissimis, obtusis; tentaculis marginalibus longis. Esch. Acal. p. 100. Habite la Méditerranée. — Largeur, 1 pouce. 10. Oceania funeraria. Quoy et Gaim. |. ©. = Esch. p. 100. : O. umbellà hemisphærià, crassissim@; brachiis eanall= % busque septenis; tentaculis brevissimis. Habite près de Gibraltar, = Largeur, 1 pouce, Thaumantias, Tima et Cytaeis, d'Eschscholtz, et les genres Circe et Conis de Mertens et Brandt. Le genre Oceania de Péron et Lesueur, réuni par Cuvier aux Cyanées et par Lamarck aux Dianées, a OCÉANIL. 455 41. Oceania cacuminala. Esch, Acal. p. 100. ©. subconico-campanulata; cruce rufescente; tentaculis numerosis, longis. Medusa cacuminata. Modeer. N. Mém. Acad, Stock- holm. 1790. Medusa cruciata? Forskal, Faun. Ægypt. Arab, 110, F.33, Encycl. méth. pl. 93. f. 5-7. Habite la Méditerranée. — Largeur, 6 lignes, 12. Oceania Elumenbachit. Rathke. Isis. 1834. p. 680. O. campanulata; margine integerrimo; tentaculis al, fili- formibus ad periphæriam. Rathkia Blumenbachii. Brandt. Habite la mer Noire, près de Sébastopol. — Elle est phos- phorescente. 13. Oceania ampullacea. Sars, Beskrivels, Ov. Polyp. p. 22. tab. 4. f. 8. ©. ovato-campanulata; supernè appendiculo oblongo conico; ore fimbriès, brevissimis; cirrhis marginalibus usque 24 tenuissimis, corpore sexluplo longioribus. Habite la mer du Nord. — Hauteur, 1 pouce environ. Les individus adultes contiennent beaucoup d'œufs et de jeunes, 14. Oceania octocostata. Sars. 1, ©. p. 24, tab. 4, 19; ©. disco campanulato; ore plicato; brachiis nullis; intüs canalibus 8 clavatis; cirrhis marginalibus 40-60 lon- gissimis. Habite la mer du Nord, — Hauteur, 8 lignes; largeur, 7 lignes. Oceania saltatoria. Sars. 1. c. p. 25. tab. 4, f. 10. ©. disco conico-campanulato (supernè paululèm acumi- nato), hyalino; cirrhis marginalibus longis pallidè rubris ; ventriculo cylindrico, libero, longitudinaliter strialo;ore tubuloso,longo : extremitatequadrilobatà. Habite la mer du Nord. — Hauteur, 2 lignes, 15. 16 Oceania ? tubulosa, Sars, 1. c. p. 25, tab. ©. disco campanulato; ventriculo seu orelibero, longis- simo (corpore duplo longiore), tubuloso,apice clavato; cirrhis marginalibus 4 corpore triplo longioribus; co- tyledonibus instructis. Habite la mer du Nord. — Hauteur, 4 lignes. Cette espèce, par son pédoncule filiforme, se rapproche beaucoup du genre Saphenia. M, Ebrenberg a ajouté au genre Océanie une nouvelle espèce très-petite et phosphorescente , qu'il nomme Oceania microscopica. Le genre Trwa établi par Eschscholtz, pour une seule espèce, Tima flavilabris, observée par lui dans l'océan Atlantique au N. E, des Acores, est caractérisé ainsi : « Ombrelle convexe en dessus et « prolongée à la face inférieure en un cône dont le « sommet est occupé par la cavité stomacale, De « l'estomac, qui est plissé, partent quatre canaux « assez larges, se joignant, par un tube très-petit, « au canal du bord de l'ombrelle, auquel sont fixés « des tentacules marginaux nombreux, » 1. Tima flavilabris. Esch. Acal, p. 103. tab, 8. f, 5. Blainv. Man. d'actin. p. 266. pl, 38. f, 1. Largeur, 3 pouces; cône inférieur saillant de 1 172 pouce, Le genre Gyraers d'Eschscholtz a l’ombrelle très- convexe en dessus, concave en dessous, avec des tentacules marginaux, épais, peu nombreux; la cavilé stomacale prolongée en une trompe qui est bordée à son orifice d’un rang de cirrhes ou tenta- cules fins rétractiles, terminés par une petite tête. 1. Cytaeis teltrastyla, Esch, Acal, p, 104, tab. 8. DER €. disco cylindrico,campanulato; cirrhis quatuor crassis ascendentibus, longitudine disci, Blainv. Man. d’actin, p. 285. pl. 38. f. à, Habite l'océan Atlantique, sous l'équateur, — Hauteur, 172 ligne. 2, Cyiaeis ? octopunctata. Sars. Beskriv. Ov. Polyp. p. 28. tab. 6. f. 14, €. disco conico-campanulato, margine punctis nigris 8, quorum singulum cirrhos marginales 3 longissimos emitlit. Habite la mer du Nord. — Hauteur, x 172 ligne; largeur, 1 ligne; tentacules longs de 4 à 6 lignes, Le genre Crnc établi par Mertens, pour une seule espèce, Circe kamtschatica, observée par lui, près du Kamtschatka, fait partie de la famille des Océanides ; il est caractérisé par les canaux simples, partant de la cavité stomacale pour aboutir à un vaisseau ou canal marginal, duquel partent de nom- breux tentacules marginaux, disposés sur un seul rang par sa bouche bordée par quatre lobes ou bras rudimentaires, et par son estomac entouré de huit prolongements sacciformes. L'espèce décrite (Brandt. Ucber Schirmq. mem. Pétersb., 1858. p. 554. pl. 1) a l'ombrelle campanulée allongée, en pointe mousse au sommet, et bordée de tentacules roses, courts. Sa largeur excède un pouce. F.D. Le genre Coris que distingue son ombrelle, sur- montée d’un appendice conique, a des vaisseaux fins, très-nombreux , partant de l'estomac pour se rendre dans un vaisseau marginal, auquel sont fixés des tentacules marginaux en nombre égal ; sa bouche est entourée de quatre larges lobes frangés et enfin il a une seconde rangée do tentacules élé- 29 456 mentaires. Il fait également partie de la famille des Océanides, et renferme une seule espèce, Conis mitrata (Brandt. Ucber Schirmq. p. 555. tab. 2), très-voisine de l’'Oceania pileata, Péron, qu'on de- vrait peut-être rapporter au même genre. Elle a presque deux pouces de hauteur, son ombrelle est teinte de rose, et ses tentacules ont une tache bleue à la base. Elle habite l'océan Pacifique sep- tentrional au 56° lat. F. D. PÉLAGIE. (Pelagia.) Legenre PÉLAGE, établi par Péron et Lesueur, est conservé par Cuvier qui lui assigne pour caractère d'avoir la bouche prolongée en pédoncule et divisée en bras, mais il lui réunit les Callirhoé et les Hvagores; Eschscholtz circonscrit mieux ce genre en lui attribuant une cavité stomacale ayant seize prolongements sacciformes et huit tentacules mar- ginaux. Il se distingue des Méduses, des Aurélies et des Cyanées qui font également partie de la famille des Médusides, parce que les prolongements sacciformes de l'estomac s'étendent jusqu’au bord de l’ombrelle, et ne donnent point naissance à des canaux ramifiés en forme de vaisseaux, et aussi parce que les tentacules partent du bord même de l’ombrelle. À l’intérieur se trouvent quatre cordons ovariens étroits qui , sur leur bord tourné vers la cavilé stomacale , portent une rangée de tubes ou sucoirs allongés, minces, qui se meuvent librement dans celte cavité et font même quelquelois saillie hors de la bouche. Avec la Pelagia panopyra et la P, cyanellæ, à laquelle il réunit la Pelagia denticulata de Péron, Eschscholtz décrit encore les espèces suivantes. 5. Pélagie jaunâtre. Pelagia flaveola. Esch. Acal. p.76. tab. 6. f. 5. P. flavescens; disco hemisphærico, verrucis magnis elongatis crystallinis densè obsito; brachäs basi dis- crelis; appendicibus ventriculi bifidis. Habite l'océan Pacifique septentrional, au 34° lat. — Lar- geur, 15 lignes. &. Pélagie discoïde. Pelagia discoidea. Esch. Acal. p. 76. tab. 7. f. 1. P. disco complanalo; margine summo tantum inflexo, supra lœvi; brachiis basi discretis; appendicibus ven- triculi parum emarginatis. Habite l'océan Atlantique méridional, près du cap de Bonne-Espérance. — Largeur, 3 pouces. 5. Pélagie noctiluque. Pelagia noctiluca, Esch. 5 q g Acal. p. 77. P. hyalino-rufescens; disco depresso, brunneo-verru- coso; brachiis basi in pedunculum elongatum unilis. HISTOIRE DES RADIAIRES. Medusa noclilucæ. Forskal. Fauna arab. p, 109. Modeer. Nouv. mém. acad. Stockh. 1790. Medusa pelagica. var. 8 noctiluca. Gel. Syst, nat, 3154. Habite la Méditerranée. 6. Pélagie Labiche. Quoy et Gaimard. Voyage de l'Uranie, p. 571. pl. 84. f. 1. P. convexa, verrucosa, griseo-lyyalina; disci margine inlüs strialo; brachiis foliaceis, violaceis; cirrhis rubris. Habite l'océan Pacifique, près de l'équateur. 7. Pélagie phosphorique. Pelagia phosphorea, Au- relia. Lam.(Voyez p. 459). ** Plusieurs bouches dans le disque inférieur de l’ombrelle. ÉPHYRE, ( Ephyra.) Corps orbiculaire , transparent, sans pédoncule, sans bras, sans tentacules. 4 bouches ou davantage au disque inférieur. Corpus orbiculare, hyalinum , pedunculo, bra- chits, tentaculisque destitutum. Ora quatuor vel plura in disco inferiort. Ogservarions. Les Æphyres ont quelque analogie par leur forme avec les Eudores, etc. ,‘elc., et sont parcillement dépourvues de pédoncule, de bras et de tentacules ; mais elles ont plusieurs bouches , et l'estomac plus composé. Les unes sont aplaties comme des pièces de monnaie; les autres sont plus ou moins convexes , à peu près comme les Phorcy- nies. [Eschscholtz, en conservant ce genre Zphyra, lui donne pour caractères d’avoir une bouche sim- ple, et d’être privé de bras et de cirrhes, soit au bord, soit à la partie inférieure du disque.] ESPÈCES. 1. Éphyre simple, Ephyra simpler. E. suborbicularis, discoidea, obsoletè convexa; mar- gine nudo. Medusæ var. Borlas. Corn. p. 257. pl. 25. F. 13-14. Medusa simplex. Pennant, Ephyra simplex. Péron. Ann, 14.p. 354. Habite les côtes de Cornouailles. — Quatre bouches; cou- leur hyaline. [Cuvier et après lui Eschscholtz regardent cette espèce comme établie sur desindividus mutilés de Rhizostome.] 19 5 Éphyre tuberculée. ZEphyra tuberculata. Æ. hemisphærica, purpurea; margine membranulà cre- natä auclo; infern& superficie luberculat&, cruce duplici notatä. Ephyra tuberculata. Péron. Ann. 14. p. 354. * Ephyra tuberculata. Eschsch. Acal, p. 83. * Blainv. Man. d’actin. p. 273. Habite les côtes de la terre de Witt. CASSIOPÉE, 3, Éphyre antarctique, £phyÿra antarctica, E, plana, discoidea, rosea; margine quindecim folio- lis; infern4 superficie tuberculalà. Euriale antarctica. Péron. Ann. 14. p- 354. * Ephyra antarctica. Eschsch. Acal. p. 83. Habite près des îles Furneaux. EME Éphyre à huit lobes. £Zphyra octolobata. E. discoidea, depressa; margine disci lobis octo magnis, apice bifidis. Ephyra octolobata, Eschsch. Acal. p. 84. tab. 8. f. 1. Ephyra octolobata. Blainv. Man. actin. p.273. pl.36. f, 3. Habite l'océan Atlantique, près de l'équateur. Le disque du seul individu observé par Eschscholtz avait à peine une ligne de largeur; il rappelle la forme des Strobila de M. Sars, tellement qu'on serait tenté de croire que ce n’est qu’une jeune Méduse d’un autre genre. M. Templeton (Mag. of. nat. hist. 1836. p. 3or. f. 46) décrit sous le nom d'£phyra hemisphærica une espèce des côtes d'Angleterre, que sa forme paraît devoir éloi- gner des précédentes. Elle est caractérisée ainsi : E. hemisphærica, hyalina, tenuissimè el obsolete ra- diata; ovariis quatuor purpureis, cordiformibus.] OBÉLIE. (Obelia.) Corps orbiculaire, transparent, sans pédoncule et sans bras. Des tentacules au pourtour de l’ombrelle. Un appendice conique à son sommet. 4 bouches. Corpus orbiculare, hyalinum, pedunculo brachiis- que destitutum. Tentacula ad periphæriam umbrel- læ, et appendix conica ad apicem. Ora quatuor. 3 P [1 q OgservarTions. Péron fut contraint de former une coupe particulière pour l’Obélie, que des ten- tacules au pourtour de l’ombrelle ne permettaient pas d'associer aux Éphyres. Quant à l’appendice sus-ombrellaire, ce caractère peut n’appartenir qu’à l'espèce déjà observée. ESPÈCE. 1. Obélie sphéruline. Obelia sphærulina. Slabber. Phys. Belust. p. 40. tab. 9. f, 5-8. Péron. Ann. 14. p.355. Encycl. pl. 92. f, 12-15. * Medusa conifera. Modecr. Nouv. Mém, Acad, de Stockh. 1790. * Blainv. Man. d’actin. p. 281. Habite les côtes de la Hollande. — Taille microscopique. Appendice sus-ombrellaire terminé par un globule, Seize tentacules courts. [Le genre Obélie n'a été établi par Péron que d’après la figure et la description peu complètes données par Slabber, aussi Eschschol(z est-il d'avis (1) M. de Blainville, dans son Manuel d'actinologie, conserve le genre Ocyroe, qu'il caractérise ainsi : corps hémisphérique, 457 que ce doit être une espèce de Rhizophyse voisine de celle dont lui-même a fait le genre Discolabe. M. de Blainville (Man, actin. p. 281) parait éga- lement douter que ce genre soit véritablement bon. M. Templeton a décrit dans le Magazine of natu- ral history 1856, une Méduse vivant dans le même lieu que la précédente, et pourvue également d’un appendice au sommet de l'ombrelle et de tenlacules marginaux, laquelle, mieux observée, devrait sans doute être rapportée au même genre. Cependant M. Templeton en a fait le Lype d'un nouveau genre nommé par lui Priscerorus, et caractérisé ainsi z « Corps hyalin hémisphérique, ayant le sommet « prolongé en un appendice allongé charnu fusi- « forme, et le bord muni de quatre tentacules par- « Lant chacun d’un petit tubercule.» L'espèce observée est Piliscélote vitré. Piliscelotus vitreus. Templeton Mag. of, nat. hist. 1856. p. 502. f. 48. P. hyalinus, campaniformis; tentaculis quatuor è mar- ginà prodeuntibus; umbell& apice product& in longo brunneo appendice, medio inflato.] K°D: CASSIOPÉE, (Cassiopea.) Corps orbiculaire , transparent, muni de bras en dessous. Point de pédoncule; point de tentacules au pourtour. 4 bouches ou davantage au disque inférieur. Corpus orbiculare, hyalinum, sublis brachiatum; pedunculo nullo ; tentaculis ad periphæriam nullis. Ora quatuor vel plura in disco inferiore. Ossenvarions. Les Cassiopées dont il s’agit ici sont celles de Péron, auxquelles je réunis son Ocyroé, qui n’a que quatre bras. Ce sont des Médu- saires à plusieurs bouches, qui ont sous l’ombrelle quatre, huit ou dix bras, el qui manquent de pé- doncule et de tentacules : elles sont tantôt aplaties, Lantôt plus ou moins convexes en dessus. Le nom- bre de leurs bouches parait être en rapport avec celui de leurs bras. Les espèces de ce genre sont assez nombreuses, ESPÈCES. 1, Cassivpée linéolée. Cassiopea lineolata. C. hemisphærica, lincolis 20 divaricatis intüs radiata ; margine subcrenato; brachiis quatuor basi unitis. Ocyroe lineolata. Péron. Ann. 14. p. 355. * Rhizostoma? Eschsch. Acal. p. 54. * Ocyroe lineolata. Blainv. Man. d'actin. p. 294 (1). Habite les côtes de la terre de Witt. festonné à sa circonférence, excavé en dessous; l'excavation communiquant avec l'extérieur par quatre orifices semi-lunai- 458 2, Cassiopéo théophile, Cassiopea theophila. C. hemisphærica , ad periphæriam denlala , Centro arucigera; brachiis octo ramoso-polycholomis, coty- diferis. Cassiopea dieuphila. Péron. Ann, 14. p. 856. « Rhizostoma theophila. Esch. Acal, p. 53, n° 7. « Cassiopea dieuphila. Blainv. Man. d'aclin. p. 292. Habite près des îles de l'Institut, à Ja terre de Witt. — Quatre bouches. 5. Cassiopée Forskal, Cassiopea forskalea. €, orbicularis, depressa, pallidè maculosa, margin crenata; brachiis octo corymbiferis, albidis; cotylis subfoliaceis, # Gmelin. Syst. nat. vr, p. 3157. 30, * Bruguière. Encyÿcl. méth. pl. 97. * Modeer. Nouv. Mém. Acad, Stock. 1790. * Medusa andromeda. Forskal. p. 107. tab, 31. Cassiopea forskalea. Péron. Ann. 14. p.356. ° Cassiopea andromeda. Esch. Acal. p. 43. * Cassiopea andromeda, Tilesius, Nov. act. Acad, nat, eurios, vol. xv. part. 11. p, 266, (ab, xrx-1xx. * Cassiopea forskalea. Blainv. Man. d'actin, p. 292. Habite la mer Rouge, les côtes de l'ile de France, — Huit bouches. &. Cassiopée Borlase. Cassiopea borlasea. C, orbicularis, planulata, margine dentala; brachiis oclo elongalis, perfoliato-lamellosis; oribus octonis semi-lunalis. Cassiopea borlasea. Péron. Ann. 14. p. 357. Urtica marina, octo-pedalis. Borl, Corn. p: 258. tab, 25. £. 16-17. ® Medusa octopus. Var. $. Gmelin, Syst. nat, 3157. * Medusa lunulata. Pennant. British. Zool. 1v. 58. * Cassiopea lunulata. Fleming. Brit. Anim. p. 502. n° 64. « Modeer. Nouv. Mém. Acad. Stockh. 1790. ® Cassiopea lunulata, Esch. Acal. 44. n° 3. “ Cassiopea borlasea. Blainv. Man. act. p. 292. s Cassiopea rhizostomoidea. Tilesius. Nov. act, nat. cur, t. xv. p.274. tab, Lxxr. Habite les côtes de Cornouailles. &, Cassiopée frondescente. Cassiopea frondosa. C. orbicularis planulata, margine decem-lobala; bra- chiis decem ramoso-frondosis; cotyliferis : cotylis pe- dicellalis. Medusa frondosa. Pallas. Spicil. Zool. ro, p. 80. tab, 2, f. 1-3, ® Pallas. Naturgeschichte merkw. Thiere. 10. p. 40. tab, 11. f. 1-3. Encycel. pl. 92. f. 1. Cassiopea Pallas. Péron. Ann. 14. p. 357. * Cassiopea frondosa. Esch. Acal. p.43. n°1. # Cassiopea Pallas. Blainv. Man. d’act. p. 292. « De Chamisso. Nov. act. nat. eur. t, x, p.11: p. 358. # Tilesius: Nov. act. nat. eur. t. xv. p. II. p.278. Habite l’océan des Antilles. — Dix bouches. res, formés par l’altache de quatre appendices brachidés sim- ples, réunis au centre en un prolongement central court et polyèdre.» Îl y comprend, avec l'Ocyroé linéoléc (Cassiopée), l'Ocyroé HISTOIRE DES RADIAIRES. Nota. Ici probablement, l’on devra rapporterle Medusa andromeda. Forsk. p, 107. n° 19 et Ic. t, 3x, Encycl. pl. 91, comme étant une espèce de Cassiopée: Voyez Shaw. Miscel, vol, 8. (ab. 259. (M. Eschscholtz a réuni le Medusa andromeda au Cas- siopea forskalea, comme on l'a vu plus haut.) + G. Cassiopée de Bourbon, Cussiopea borbonica. C. margine disci integro, tenui, maculis albis sublrian- gularibus in orbem positis exornalo; brachiis octo dicholomis, fimbrialis ; capitulis pedunculatis, mi- noribus albis, majoribus violaceis, zonà alb& præ- dilis. Cassiopea borbonica. Delle Chiaje. Mem. sulla storia e notomia degli an,s, vert. 1. tab, 3-4, Rhizostoma borbonica. Esch, Acal. p. 54. n° 12. Cassiopea borbonica. Blainv. Man. d'actin. p. 292. Habite la Méditerranée. + 7. Cassiopée des Canaries, Cassiopea canarien- sis. Tiles, C. umbellé plano-convexé, radial&, margine crenato cæruleo cincel&, sublüs concavé; peduneulo centrali brevissimo, discoideo, octo-brachiato,ovariis 8 circum- dato; brachis 8 majoribus ramosissimis cotyliferis subelavatis, totidemque minoribus, stellæ instar à centro prodeuntibus æquè colyliferis pedunculala. Tilesius. Nov. act. nat. curios. t, xv. p. 285. tab. vxxinr. Habite l'océan Atlantique, près des îles Canaries, = 50n diamètre varie de 3 à 6 pouces. AUBÉLIE, (Aurelia.) Corps orbiculaire, transparent, muni de bras sous l’ombrelle, et de tentacules à son bord, Point de pédoncule. 4 bouches au disque inférieur. Corpus orbiculare, hyalinum, sub umbrell& bra- chiatum, ad periphæriamtentaculatum ; pedunculo nullo. Ora quatuor in disco inferiore. Ogservartions, Les Aurélies manquent de pé- doncule sous leur ombrelle , ainsi que les Cassio- pées ; mais elles s’en distinguent par le pourtour de leur ombrelle, qui est constamment garni de ten- tacules. Elles en diffèrent, en outre, en ce qu’elles n'ont pas plus de quatre bras, ni plus de quatre bouches. : Comme leur genre est le même que celui de Péron, je ne cite point les particularités de détail qui les concernent, parce qu'on les trouvera dans son mémoire imprimé au qualorzième volume des Annales du Muséum. Leurs espèces sont nom- breuses, Jabiée (Cassiopea labiata de Chamisso et Eisenhardt) qu'il a figurée dans l'atlas de son ouvrage, pl. 85, et l'Ocyroé Persée de Forskal, qui est une Oryéhia de Lamarck. Fr AURÉLIE. 459 ESPÈCES, 4. Aurélie Suriray. Adurelia surirea. A, hemisphærica, cœrulescens, margine denticulata; auriculis octo ad periphæriam, lentaculisque nume= rosissimis, brevissimis; brachiis qualernis. Aurelia Suriray. Véron. Ann, 14. p.357. * Blainv. Man. d’actin. p. 293. “ Medusa surirea. Esch. Acal. p. 65: Habite les côtes du Havre. — Quatre bouches, 2, Aurélie campanule. 4urelia campanula, A. cœrulescens, campanulæformis, apice depressa; margine amplialo, denticulalo, tentaculifero ; tenta- culis numerosissimis, brevissimis; brachiis qualérnis. Aurelia campanula, Péron. Ann. 14. p. 358. * Blainv. Man. d'actin. p. 293. * Medusa campanula. Esch, Acal. p. 65. Hahite le Havre. — Quatre bouches, 3. Aurélie rose, Aurélia aurita, A. hémisphærico-depressä, margine tentaculis nume- rosissimis brevissimisque ciliala; brachiis quatuor preælongis, membranis undalo-crispis hine alatis. * Linn. Fauna suecica. éd. 1, n° 1287. éd. 11. h° 2100. Medusa aurita. Mull. Zool. Dan. tab, 56. f. 1-3 et fab. 77. f, 1-5. Prodr, 2820. Gmel. p. 3153. Encycl. pl. 94.f. 1-3. Aurelia rosea. Péron. Ann. 14. p. 358. * Urtica sexta. Aldrovand. Zooph. 1. 1v. 574. * Modeer, Nouv. Mém. Acad, Stockh. 1590. * Medusa cruciata. Baster. Opuse. sub. 1. 123; tab, 14, * Gaede. Médus. p. 12. tab. 1. * De Bacr. Archiv. de Meckel. vur. vol, p. 369. pl. 1v. * Cyanea aurila. Cuv. Règ. an. 3° éd. £. 111, p. 297. * Medusa aurita. Esch. Acal, p.62. * Aurelia aurila. Blainv. Man. d’actin. p. 293. * Ehrenberg. Mém. de l'Acad. de Berlin, 1836. * Sicbold. Froriep. Notiz. 5o. 3. * Sars. Archiv. de Muller. 1337. p. 192 (Strobila). Habite la mer Baltique. — Quatre bouches. 4. Aurélie granuleuse, Aurelia granulata. A. orbicularis, granulosa, maryine Lentaculis numero- sissimis brevissimisque ciliata ; brachis oribusque quaternis. Medusa aurila. Bast. Opusc. subs. 3. p. 123, t. 14.f. 3-4. Aurelia melanopsila.Péron. Ann. 14.p. 358, * Aurelia melanopsila. Blainv. Man. d’act. p. 293. * Medusa granulala. Esch: Acal. p. 65, n°6, Habite la mer du Nord, — Péron la dit très-aplatie. ÿ, Aurélie phosphorique, Aurelia phosphorea. A. convexiuscula, lævis, ad periphæriam fimbriata ; tentaculis octo. Aurelia phosphorea. Péron. Ann, 14: p: 358. Medusa phosphorea. Spallanzani. Voyage en Sicile, £. 4. P: 192. * Pelagia phosphorea. Esch. Acal. p. 78. n°7, * Aurelia phosphorea. Blainv. Man. d'actin. p, 203. Habite le détroit de Messine. 6. Aurélie tyrrhénienne, Aurelia tyrrhena. A. orbicularis convexa, lævigata, rubro maculata; tentaculis longissimis; brachiis oribusque qualernis, Medusa tyrrhena, Gmel. p. 3155. Medusa amaranthea. Macri, del Polm. Mar. p, 19. Aurelia amaranthea. Péron. Ann, 14, p. 359, * Blainv. Man. d’actin. p. 203. * Medusa tyrrhena. Esch. Acal, p. 65, n° 7. Habite la mer de Naples. 7. Aurélie crucigère, Aurelia crucigera, A. hemisphærica, subcampanulata; centro cruce rufes- cenle; lentaculis brevibus, numerosissimis; brachiis 4 rufescentibus. Medusa cruciata. Forsk. Ægypt. p. 110.et Ic.t.33. F. A, Encycl. pl. 93. f. 5-7. Medusa crucigera. Gmel. p. 3158. Aureliarufescens. Péron. Ann. 14. p. 359. * Medusæ cacuminata. Modeer. Nouv. Mém. Acad, Stockh. 1790. * Medusa crucigera. Esch. Acal. p.66. n°8, * Aurelia rufescens. Blainv. Man. d'actin. p. 294. Aurélie radioléc. Aurelia radiolata, Habite la Méditerranée, A. conveæa, purpurascens, lincolis Lenuissimis radiata; brachiis quaternis. Medusæ var. Borl, Corn. p. 257. tab. 29. f, 9-10, Aurelia lineolata. Péron. Ann. 14.p. 359. * Médusa purpurata. Modeer, Nouv. Mém. Acad. Siock- holm, 1590. * Medusa purpurea. Pennant. Brit. Zool. 4. p. 57: * Medusa radiolata. Esch. Acal. p. 66. n°9. * Aurelia purpurea. Blainv. Man. d'act. p. 294. Habite les cètes de Cornouailles. + 9. Aurélie flavidule. Awrelia flavidula. A. umbellà depressà : sublüs crux centralis eminens lævis (nec falciformis nec ciliata); crucem circum- dalis quatuor cavilates orbiculares, marginibus ci- lialis flavis (non punctatis), versès angulum crucis patentes : cilia marginalia etiam flava. Medusa aurita. O. Fabricius, Fauna Groenl. p. 369. n° 356. Aurelia flavidula. Péron et Lesueur, Hist, des Méd. n° 924 Esch. Acal. p. 66. Habite la mer Glaciale. [En caractérisant son genre Méduse (qui répond au genre Aurélie) par « les prolongements de l’estomac en forme « de vaisseaux; et par des tentacules nombreux au bord « de l'ombrelle »; Eschschol{z n'y rapporte avec certi- tude que la Medusa aurita (Aurelia. Lamck) et les deux espèces suivantes.] + 10. Aurélie (Méduse) labiée. Medusa labiata. Esch. Acal, p, 64. M. hemisphærica; brachiis trigonis; appendice basali trigono cuncalim pyramidem quadrilateram proten- sam formantibus. Aurelia labiata. Chamisso, N. act, nat. cur. {. x. p. 358. pl. 28. f. 1. Habite l'océan Pacifique septentrional, sur les côtes de Californie. — Largeur, 1 pied. Les ovaires et les or- ganés digestifs sont teints de violet. + 11. Aurélie (Méduse) globulaire. Medusa globu- laris. Esch, Acal. p. 64, tab, G.f, 4. M. globosa; brachiis trigonis; basi utrinque processu lateraliuncinato. 460 Aurelia globularis, Chamisso, N, act, nat. eur, t, x, 358, pl. 28.F,. 2. Habite l'océan Atlantique septentrional, au nord-est des Acores, — Largeur, 3 pouces, Ombrelle finement poin- tillée de jaune brunâtre, Organes digestifs et tenta- eules marginaux courts, de cette même couleur, Ce n’est qu'avec doute que ce même auteur rap- porte au genre Medusa les Aurelia surirea, A, Campanula, À. granulula, 4, tyrrhena, À, cru- cigera, et 4. radiolata de Lamarck, dont plusieurs cependant pourraient bien n'être que de simples variétés des précédentes. Les trois espèces sui- vantes, décrites par Brandt d’après les observa- tions de Mertens, paraissent bien au contraire réunir les caractères assignés par Eschscholtz, d’au- tant plus que les deux premières au moins sont très-voisines de l’Aurelia aurita. Brandt d'ail- leurs ajoute à la caractéristique de ce genre la présence de « quatre appendices sacciformes à « l’estomac, et de 16 canaux allant de cette cavité à “ un canal ou vaisseau marginal, duquel partent « des tentacules nombreux. » Puis il divise ce genre en deux sous-genres : le premier, Monocras- pedon, comprenant les espèces « à bord simple du « côté ventral et à tentacules sur un seul rang, sans « tentacules rudimentaires » ; le deuxième, Di- plocraspedon , « à bord double du côté ventral, avec « une seule rangée de lentacules parfails et une « autre rangée de Lentacules rudimentaires, allon- « géset vésiculeux. » + 12. Aurélie colpote. 4urelia colpota (Monocras- pedon). Brandt. Ueber Schirmq. p. 570. tab. 9. A. rubescens; brachiis ovalo-lanceolatis, versts basin magis sinualis el indè lobatis. Habite la mer du Sud au 350 latitude S. — Elle n’est peut- être qu'une variété de l'Aurelia aurita. + 15. Aurélie hyaline. Aurelia hyalina (Mono- craspedon). Brandt. I. c. p. 572. tab. 11. A, hyalina ; brachia lanceolata appendicibus tentacu- liformibus, versès marginem instrucla; ventriculi ap- pendices vasculares ramosissimi. Habite près des îles Norfolk et Aleutiennes. + 14 Aurélie bordée. Aurelia limbata (Diplocras- pedon). Brandt. 1. c. p. 572. tab. 10. A. vix cœrulescens, margine brunneo ornat& ; brachia ovalo-lanceolata, appendicibus tentaculiformibus, versûs marginem instrucla; ventriculi appendices vasculares, ramosissimi. Habite les côtes du Kamtschatka.— Larg. 3à 12 pouces. [M. Ebrenberg (Mém. acad. Berlin. 1835) a décrit sous le nom de Medusa (aurelia) stelligera une nouvelle es- pèce de la Méditerranée.] [Eschschol(z en resliluant au genre Aurélie de Péron le nom de Méduse; donné d’abord par Linné, cn à fait le type de sa famille des Mébusines carac- HISTOIRE DES RADIAIRES. térisée par une grande ouverture buccale qui peut admettre une proie volumineuse et entière, et qui est entourée de bras plus simples que ceux des Rhizostomides, et au nombre de quatre, excepté chez les Éphyres qui sont probablement des Médu- ses dans les premières périodes de leur développe- ment. La plupart des Médusides ont aussi des tentacules au bord de l’ombrelle ou à sa face infé- rieure, L’estomac occupe le centre de la face infé- rieure ; il est entouré de prolongements qui se rendent au bord de l’ombrelle, et qui sont ou sac- ciformes ou en forme de vaisseaux ramifiés et anastomosés. Cette famille, pour Eschscholtz, com- prend les genres Sfhenonia, Médusa (Aurélia), Cya- nea, Pélagia, Chrysaora et Éphyre; Brandt y ajoute le genre Phacellophora. Le genre Srnévonie, Sthenonia, établi par Esch- scholtz, fait partie dela famille des Médusides ; il a, comme le genre Méduse, des prolongements en forme de vaisseaux ramifiés autour de l'estomac ; mais il en diffère parce que, en outre des tentacules marginaux qui sont au nombre de 59, il y a huit faisceaux d’autres tentacules très-fins à la face infé- rieure de l’ombrelle, lesquels sont pourvus d’une double rangée de sucçoirs. La seule espèce connue, Sthenonia albida Eschs. Acal. p. 59, tab. 4, est large d’un pied, mince, presque plate et blanchâtre; ses quatre bras sont très-petits, presque cylindri- ques. Elle a été observée sur les cdles du Kamts- chatka.] F. D. [Le genre Pnacerropnore, Phacellophora, établi par Brandt, esl caractérisé par les « seize fais- « ceaux de tentacules, situés entre les échancrures « du bord où ils forment une rangée simple, sur un « sinus en forme d'arc; il a aussi la cavité stoma- « cale simple, entourée seulement de canaux vascu- « laires. » Ce genre se rapproche surtout beaucoup des genres Sthénonia et Cyranea d'Eschscholtz, mais il se distingue du premier par ses bras beaucoup plus développés, par ses tentacules plus courts dé- pourvus de glandes ou sucoirs, et par les canaux de l’estomac autrement divisés et n’aboutissant pas à un vaisseau marginal; et enfin par le manque de tentacules marginaux. Le manque d’appendices sacciformes à l'estomac, le rapproche au contraire des Cyanées. 1. Phacellophore du Kamtschatka (Phacellophora Camtschatica). Brandt. Prodr. p. 25. — Ueber Schirmq. p. 566. tab. 8. Habite près des côtes du Kamtschatka. — Largeur, 3 pieds.] Ke D: CÉPHÉE. CÉPHÉE, (Cephea.) Corps orbiculaire, transparent, ayant en dessous un pédoncule et des bras, Point de tenlacules au pourtour de l’ombrelle. & bouches ou davantage au disque inférieur. Corpus orbiculare, hyalinum, subtüs peduncula- tum et brachideum, Tentacula ad periphæriam umbrelle nulla. Ora quatuor vel plura in disco inferiore. Ozservarions. Parmi les Médusaires à plusieurs bouches, les Céphées sont les premiers qui soient munis en dessous d’un pédoncule. Dans plusieurs, ce pédoncule est court et fort épais, et ce sont les divisions de son extrémité qui constituent les bras de ces Radiaires, Ces bras sont au nombre de huit, tantôt très-composés, polychotomes et entremélés de cirrhes, comme dans les Céphées de Péron, et tantôt simplement bilobés, comme dans ses Rhi- zostomes, que nous réunissons à notre genre. I’ail- leurs, le nom de Khizostome ayant été formé sur une erreur, nous ne croyons pas devoir le conser- ver pour désigner un genre parmi les Médusaires, Les Céphées sont distingués des Orythies et des Dianées, parce qu'ils ont plusieurs bouches; ils n’en ont jamais moins de quatre, ni plus de huit. Enfin, on les distingue des Cyanées, parce qu'ils an privés de tentacules au pourtour de leur om- relle, ESPÈCES. ® Céphées, Péron. 1. Céphée cyclophore. Cephea cyclophora, C. hemisphærica, tuberculata, fusco-rufescens; bra- chiis octo divisis, cotyliferis; stylis inter brachia sub- octonis, prælongis, fililormibus. Medusa cephea. Forsk, Ægypt. p. 108. et Ice, tab. 29. Encycl, p. 92. f. 3. Gmel. p. 8158. Shaw. Mise, 7. t. 224. Cephea cyclophora. Péron. Ann. 14. p. 360. * Modeer. Nouv. Mém, Acad. Stock, 1790. * Eschscholtz. Acal. p. 55. n° r. * Blainv. Man. d’actin, p. 296. Habite la mer Rouge. 2, Céphée polychrome. Cephea polychromu. C. orbicularis; centro supernè prominulo; margine octies diviso; brachiis octo ramosis, villosulis, coty- diferis. Medusa tuberculata, Macri del polm. mar. p. 20. Gmel. p- 3195. Cephea polychroma. Péron, Ann. 14. p.361. * Cephea tuberculata. Esch. Acal. p, 56. n° 2. * Cephea polychroma. Blaïnv. Man, d'actin. p. 296. Habite les côtes de Naples, — Quatre bouches rondes. 5. Céphée ocellé. Cephea ocellata. €. orbicularis, planulata, maculis ocellalis adspersa; margine ampliato, pendulo; brachiis octo villosis, co- tyliferis ; stylis oclonis. Merusa ocellata. Moleer, Act. Nov. Haf, no 31. Cephea ocellata. Véron. Ann. 14. p, 961. * Eschs, Acal. p. 56, n°3, 461 “Blainv. Man, d'actin. p. 296. Habite... &. Céphée brunâtre. Cephea fusca. C. hemisphærica, tuberculata, fusco-nigricans, albo- lineata ; margine dentato; brachiis octo arborescen- tibus, cirrhis longis, filiformibus, intermixlis, Cephea fusca. Péron. Ann. 14. p. 361. * Eschs. Acal. p. 57. n° 4. Habite les côtes de la terre de Witt. 5. Céphée rhizostomoïde. Cephea rhisostomoïdea. C. Lemisphærica, tuberculata, octo radiata; margine pendulo, oclies diviso ; brachiis octo ramosis ; cirrhis longissimis. Medusa octoslyla. Forsk. Ægypt. p.106. etle. t, 30, Encyel. p. 92. f, 4. Gmel. p. 3157. Cephea rhizostomoidea. Péron. Ann. 14. p. 361. * Modeer. Nouv. Mém. Acad. Stock. 1790. * Cephea octostyla. Eschs. Acal. p. 57. n° 5. * Cephea rhizostomoidea. Blainv. Man. d'actin, p. 296. Habite la mer Rouge. + 5. a. Céphée du Cap. Cephea capensis. Quoy et Gaim, Voyage de l'Uranie. Zool. p. 568. pl. 84. fo Bb C. hemisphærica, cæruleo-rubens; margine dentato ; brachiis octo divisis, cotyliferis. Eschs, Acal. p, 58, Habite près du cap de Bonne-Espérance, — Larg, 2 pieds. ** Rhizostomes. Péron, 6. Céphée rhizostome. Cephea rhisostoma. C. hemisphærica, margine purpurascente ; brachiis octo bilobis, maximis, denticuliferis : dentibus uniporis. * Pulmo marinus. Matthiol. Aldrov. Zooph. lib. 4. p. 575. Gelée de mer. Réaumur, Mém, de l’acad, 1710. p. 478. pl. 11. f. 27. 28, Rhizostoma. Cuvier. Journ. de phys. 49. p. 436. — Bull, des se. 2. p. 69. — Règne an. 2e éd, £, 3, p. 278. Rhizostoma Cuvierii. Péron. Ann. 14. p. 362. Lesueur. Voyage. pl. 14. * Macri. Nuove oss, int. la stor. del Polmone marino, 1778. * Eysenhardt, N. act. nat. curios. 10. p. 377. tab, 34. * Medusa pulmo. Gmel. Lin. Syst, nat. p. 3155. “ Medusa octopus. var. 8. Gmel. * Medusa undulata. Pennant. Brit, zool. 4. 58. “ Rhizostoma undulata. Fleming. Brit. anim. p. 502. n° 68. “ Medusa pulmo. Borlase, Nat. hist. Corn. 257. tab, 25. ro * Rhizostoma Cuvieri, Eschs. Acal. p. 45. n° 1. “Blainv. Mao. d’actin, p.297. Habite les côtes de la Manche, — Quatre bouches dans le disque, autour du pédoncule, 7. Céphée d’Aldrovande. Cephea Aldrovandi. C. Lemisphærica, margine cœrulescente ; brachiis octo bilobis : lobis brachiorum acumine brevioribus. Potta marina. Aldrov. Zooph. lib. 4. p.576. Rhizostoma Aldrovandi. Péron, Ann. 14. p. 862. * Blainv. Man. d'act. p. 297. Habite les côtes de Nice, [Eschscholtz réunit cette espèce à la précédente, sous le nom de Ahisostoma Cuvicri.] 462 8. Céphée couronne, Cepheu corona, C. hemisphærica, cruce cœruleà notata ; brachis oclo ramosis, apice bilobis, basi utrinque dentalis. Medusa corona. Forsk. Ægypt, p.107. Gmelin. Syst. nat. 3158. 37. Rhizostoma Torskalii. Péron. Ann. 14. p. 362. * Modeer. Nouv. Mém. Acad. Stock, 1790. Habite la mer Rouge. [M. Lesson a nommé RAizostome croisé une nouvelle es- pèce des côtes du Brésil (Voy. de la Coq. Zooph. pl. r1), caractérisée par ses ovaires de couleur violette formant une ligne contournée en croix, dont les branches sont bifides à l'extrémité, et par ses bras chargés de franges bordées de jaune. Une autre espèce des cdtes de Waigiou représentée dans la même planche sous le nom de Cé- phée des Papous, est remarquable par les changements qu'elle éprouve avec l’âge; son ombrelle est teinte de bleu päle, et ses bras, d'abord bleus et terminés par des tentacules vermiformes,deviennentroses, en massue prismatique, et couverts de tubercules.] F, D. [La famille des Rnizosromies d’Eschscholtz qui a pour type le genre ARhizostoma et comprend en outre les genres Cephea el Cassiopea, a pour carac- tère l'absence totale d'une bouche que dans les autres familles on trouve entre les bras. On n’y voit que des bras très-ramifiés ou plissés pourvus de petites ouvertures nombreuses ou de sucoirs pou- vant conduire à l’estomac les substances absorbées par succion. Tous les animaux de cette famille manquent de tentacules marginaux. Les ARhizo- stoma diffèrent des Cephea, parce qu’ils manquent des tenlacules ou cirrhes qu'on trouve entre les bras de ces derniers. Les uns et les autres diffèrent des Cassiopea , parce qu'ils n'ont que quatre ovaires au lieu de huit ; ce sont d’ailleurs les cavités con- tenant ces ovaires qu’on avait prises pour des bou- ches chez ces animaux. Eschscholiz réunit en une seule espèce les Cephea rhisostoma et Cephae Aldrovandi sous le nom de Rhizostoma Cuvieri. Il admet aussi comme espèces du même genre le Cephea corona, les Orythia tetrachira, O. purpurea, O. viridis, et Orythia capillata de Lamarck, ainsi que son Cassiopea dieuphila et dubitativement son Cassiopea lineolata; puis il y comprend l’'Orythia lutea de Quoy et Gaimard (voyez plus haut page 449) et enfin les espèces suivantes. + 1. Rhizostoma leptopus. Chamisso, N. act. acad. nat. cur, t. x. p. 556. tab. 27, f. 1. R. brachiis discretis, tenuibus, anlè apicem subulatis ; appendice filamentoso. Eschs, Acal. p. 52. Habite la mer du Sud, au nord de l'équateur, près de l'île de Radack. — Largeur, 4 pouces. Ÿ 2 Rhizostoma mosaica. Eschs. Acal, p. 55. R. hemisphærica, glauca, verrucosa; margine cilialo ; brachüs conigeris, punclatis. HISTOIRE DES RADIAIRES, Cephea mosaica. Quoy ct Gaïm: Voy, de l'Uranie. Zool, p. 569. pl..85. f. 3, Habite au port Jackson, — Largeur, 6 poucés, + 5. Rhisosioma perla. Eschs. Acal, p. 55. R. disco campanulato, suprà tuberculato; ore stylo elongalo, apice laciniato munilo. Medusa perla. Modeer, Nouv. Mém. Acad, Stock, 1790. Slabber. Physik. Belustig. 58, pl. 13, f, 1. Encycl. méth. pl. 92. f. 7-8. Habite la mer du Nord, sur les côtes dé Hollande. + 4. Rhizostoma borbonica. Eschs. Acal, p. 54, (Voyez au genre Cussiopea. p. 458.) Brandt avait décrit d'abord dans son Prodrome, sous le nom de Cassiopea Mertensiü, l'espèce sui- vante observée par Mertens, près de l'ile d'Ualan, et qu’il place aujourd'hui dans le sous-genre Poly- clonia, comprenant les Rhizostomes à bras très- ramifiés. + 5. Rhisostoma Mertensii. Brandt.Ueber Schirmq. p. 596. tab. 21-95, R. umbell&, plan; flavo-rüfescente; margine deflexo, lobato; lobis spathulalis; brachiis fuscescentibus ; appendicibus flavo-rufis, cum vesiculis albis, elon- gatis, interspersis. Largeur, 4 à 5 pouces. + 6. Rhizostoma loriferun. Hempr. et Ehr. (Mém. acad. Berl. 1855. p. 260.) R.amethystinum; margine albo,violaceo,latè maculato; brachiis discretis, loriformibus, basi octaedris, apice triquetris, corpusculo cartilaginco, conico, hyalino, glabro terminalis. Habite la mer Rouge, — Largeur, 6 pouces, longueur des bras, 1 pied. CYANÉE. (Cyanea.) Corps orbiculaire, transparent, ayant en dessous un pédoncule et des bras. Des tentacules au pour- tour de l’ombrelle. 4 bouches ou davantage au disque inférieur. Corpus orbiculare, hyalinum, subtus peduncu- latum et brachideuïn, T'entacula ad periphæriam unbrellcæ. Ora quatuor vel plura in disco inferiore. Osservarions. Les Cyanées dont il s’agit ici sont celles de Péron, plus ses Chrysaores, que je n’en sépare pas, supposant, d’après les divisions mêmes de l’auteur, que ces Médusaires ont réelle- ment un pédoncule, des bras et des tentacules, Leur pédoncule est perforé à son centre. Leurs bras, peu distincts et comme chevelus dans ses Cyanées, le sont davantage et ne sont nullement chevelus dans ses Chrysaores. Dans les premières, on observe au centre de l’ombrelle un groupe de vésicules aériennes, et dans les seconds, c’est une grande CYANÉE. cavité aérienne et centrale qui remplace ce groupe de vésicules, Les premières n’ont que quatre bou- ches : les seconds en ont quelquefois davantage. Voici les espèces, assez nombreuses, qui parais- sent pouvoir se rapporter à nos Cyanées, [Eschscholtz donne pour caractères au genre Cyanée d’avoir l'estomac entouré de prolongements sacciformes, et d’avoir, au lieu des tentacules mar- ginaux , huit faisceaux de tentacules fins à la face inférieure de l’ombrelle. Les appendices sacciformes de l'estomac, au nombre de 52, alternativement plus larges, envoient vers le bord de l'ombrelle des prolongements en forme de vaisseaux. Autour de la bouche prennent naissance quatre bras fortement plissés ensemble, mais non soudés en un pédoncule; comme Lamarck l’indique pour ce genre, Des espè- ces de Lamarck, il n’y a que les Cyanea Lamarckit el C. capillata, en réunissant sous ce dernier nom les €, arctica, baltica, borealis e& brilannica, qui doivent rester dans ce genre. Eschschol{z y rapporte également avec doute le C. lusitanica; mais il ajoute comme nouvelles espèces les C. /erruginea Esch, et C, rosea Quoy et Gaim.] ED: ESPÈCES. * Cyanées. Péron. 1. Cyanée bleue. Cyanea Lamarck, €, planulata, sedecimfissa; tentaculis fasciculalis, cæ- ruleis ; orbiculo interno, cæruleo. Ortie de mer. Dicquemare, journal de phys. 1784. déc. p. 451. pl. 1. Cyanea Lamarcki. Péron. Ann. 14. p. 363. * Cyanea Lamarckii. Esth. Acal, p. 71. n°8. ab. 5.f. 2. * Blainv. Man. d'actin. p. 300. Habite les côtes du Havre. — Un groupe de vésicules aéri- fères au centre, 2. Cyanée arctique. Cyanea arctica, C. convexiuscula, inlàs purpurea, crucigera ; fissuris 32 marginalibus ; b'achiis quatuor flabelliformibus. Medusa capillala. Fab. Fauna Groenland. n° 358, p. 364, Cyanca arctica.Péron. Ann. 14. p. 363. “ Cyanea capillata. Esch. Acal, p. 68. Habite les mers du Groënland. 3, Cyanée baltique. Cyanea baltica. C, convexiuscula; margine sedecies emarginalo; tenla- culis fasciculatis, capillaceis; orbiculo interno sedecim radiato. Meédusa capillata. Lin. Reise. West-Gothl. p. 200. tab. 3. f. 3. Fauna suecica. éd, 1. n° 1286. éd, 11, 2108. Gmelin. Lin. Syst. nat. 315%. Cyanea baltica. Péron, Ann. 14. p. 863. *O,F. Muller, Prod. Zool. Dan, 2821. * O. Fabricius, Faun, Groenl, p. 364. * Modeer. Nouv. Mém. Acad. Slock. 1790. * Gaede Medusen. p. 21: tab. 11. * Cyanea capillata. Esch. Acal. p. 68. n° 1, * Cyanca baltica. Blainv. Man. d’actin. p, 300. Habite la mer Baltique. 463 &. Cyanée boréale. Cyanea borealis, C. planulata, fuscescens ; margine sedecies emarginato; brachiis 4 capillaceis; orbiculo interno lineolis notato. Medusa capillata. Bast. Opuse. subs, 2, p, 60. Lab, 5. FAO Cyanea borealis. Péron. Ann. 14. p. 364. * Cyanea capillata. Esch. Acal. p. 68. * Blainv. Man, d’actin. p. 301, Habite la mer du Nord. 5. Cyanée brilannique. Cyanea brilannica. C. subhemispheærica, lineis per pares octo radiata ; fissuris sedecim marginalibus ; appendicibus capil- laceo-crispis. The capillated medusa. Barbut. The gen. verm. p. 79: pl. 9. £. 3. Cyanea britannica. Péron. Ann. 14. p. 364. * Cyanéa capillata. Esch, Acal, p. 68. Habite les côtes du comté de Kent. [M. Eschscholz réunit en une seule espèce, sous le nom de Cyanea capillata, les quatre espèces précédentes. ] 6. Cyanée lusitanique. Cyanea lusitanica. C. orbicularis, convex4, supernè vasculis reticulalà ; [issuris duodecim marginalibus. Cyanca lusilanica. Péron. Ann. 14. p. 364. Medusa capillata. Tilesius. Jarb, Naturg. p. 166-177. Habite les côtes du Portugal. [Eschscholtz (Acal, p. 72) doute de l'existence des douze échancrures du bord.] 6, a. Cyanée ferrugineuse. Cyanea ferruginea. C, disci margine sedecies inciso : incisionibus alternis profundioribus, lobis quadrangularibus extüs incisis ; appendicibus plicatis ventriculi alternis dimidio la- tioribus, ferrugineis, vasa lalissima emittentibus. Cyaneaferruginea. Esch. Acal. p.70. n° 2. (ab. 5. f. 1, Habite l'océan Pacifique septentrional, près du Kamt- schatka. — Son diamètre atteint un pied et demi; l’ombrelle est jaunâtre en dessus. + 6. b. Cyanée rose. Cyanea rosea. €. hemisphærica, verrucosa, rosea; brachiis quatuor cotyliferis; Lentaculis longissimis et numerosissimis. Cyanea rosea. Quoy et Gaimard. Voyage de l'Uranie Zool, p.570. tab. 85, F, 1-2. Esch, Acal, p.72. n°4. Habite près des côtes de la Nouvelle-Hollande. + 6. c. Cyanéede Postels.Cyanea Postelsii. Brandt. Prodr. p. 24, Ueber Schirmq. p. 575. tab. 12, 15 et 15. A. Habite près des îles Norfolk, — Cette belle espèce, large de 3 à 12 pouces et plus, a l'ombrelle déprimée au centre et d’une couleur jaune ferrugineuse, ainsi que les bras et les tentacules, avec un bord bleuâtre, divisé en lobes arrondis, inégaux, séparés par 32 échancrures dont 8 sont plus profondes et les 24 autres beaucoup moindres; les bras élégamment frangés et les tenta- cules nombreux forment une masse dix fois plus consi- dérable que l'ombrelle, + 6. d. Cyanée (Cyaneopis) de Bebring. Cyanea (Graneopsis) Behringiana. Brandt. Prodr. p. 24, — Ucber Schirmq, p. 579, tab. 11, £, 1. Habite près des côtes du Kamischatka,— Cettg espèce, à HISTOIRE DES RADIAIRES. ombrelle jauhâtre, large de 18 lignes environ, est re marquable par huit tentacules très-gros et très-longs, occupant, en dessous de l'ombrelle, le centre d'autant de houppes formées de tentacules très-petits ; c’est ce caractère qui a servi à M. Brandt à l'établissement de son sous-genre Cyaneopsis. [Brandt décrit encore une troisième espèce de Cyanée d’après les croquis de Mertens, comme pouvant appar- tenir à un autre sous-genre Heccaedecomma, qui au- rait des tentacules nombreux fixés à la face inférieure de l'ombrelle, près du bord, sur un canal marginal for- mant un cercle interrompu par les seize organes ou corpuscules marginaux; il nomme cette espèce Cyanea ambiquum.] [Ebrenberg, dans les Mém. acad. Berlin. 1834, a décrit sous le nom de Cyanea helgolandica, une nouvelle espèce de ce genre trouvée dans la mer Baltique, et remarquable par sa phosphorescence.] ** Chrysaores. Péron. 7. Cyanée Lesueur. Cyanea Lesueur. C. rufa; annulo centrali albo; anqulis sedecim albis an- nulum obvallantibus. Chrysaora Lesueur. Péron. Ann. 14. p. 365. * Medusa hysoscella. Lin. Syst, nat. xir. éd. p, 1097. * Gmelin. Syst. nat. 3153. * Modeer. Nouv. Mém. Acad. Stockh. 1790. * Borlase, Natur. Hist. Cornw. p. 26. tab. 25. f. 7-12. “* Medusa fusca et M. tuberculata. Pennant. Brit. Zool. 1v. p.55 * Fleming. Brit. Anim. p. 4gr. n° 59. * Aurelia crenata. Ghamisso. N. act, nat. curios. x. 359. tab. 29. - * Chrysaora hysoscella. Esch. Acal. p. 79. tab. 7. f. 2. * Chrysaora Lesueur et Chr. lutea. Blainv. Man. d’act. P. 299. Habite les côtes du Havre. 8. Cyanée aspilonote. Cyanea aspilonota. C. alba, immaculata; lineis 32 rufis angulos sedecim ad periphæriam formantibus. Chrysaora aspilonota. Péron. Ann. 14. p.365. * Chrysaora hysoscella. Esch. Acal. p. 79. Habite les côtes du Havre. 9. Cyanée cyclonote. Cyanea cyrclonota, C. orbicularis, alba; annulo centrali fusco ; lineis 32 ra- diantibus, anqulos sedecim inversos fiqurantibus. Chrysaora cyclonota. Péron. Ann. 14. p. 365. Urtica marina. Borlase. Hist. nat. of Cornw. p. 256. tab. 25. f. 5-8. * Chrysaora hysoscella. Esch. Acal. p. 59. Habite dans la Manche. Quatre bras écartés. Les ds du bord sont-elles des tentacules? 10. Cyanée pointillée. Cyanea punctulata. C. grisea, rufo-punctulata ; macul& centrali fusco ru- fescente; angulis vel maculis triangularis sedecim versès periphæriam. Chrysaore spilhelmigona. Péron. Ann. 14. p. 365. 2. Chrysaore spilogona. Péron. Ann. 14. p. 365. * Chrysaora hysoscella. Esch. Acal. p.79. Habite Les cotes du Havre. “11. Cyanée pleurophore, Cyanea pleurophora. 12, 16 C. albä; vasculis 83 internis, coslas arcuatas periodicè simulantibus. Chrysaora pleurophora. Péron. Ann. 14. p,. 365. * Chrysaora hysoscella, Esch. Acal, p.59. n° 1. Habite les côtes du Havre, Cyanée méditerranéenne, Cyaneæ mediter- vanca, C. hemisphærica, alba, glabra, striis fulvis radiatà ; brachiis quatuor rubris cruciatim patentibus. Pulmo marinus. Belon. Aquat. lib. 2. p.438. Chrysaora mediterranea. Péron. Ann, 14. p. 366. * Chrysaora mediterranea. Esch. Acal. p. 82. n° 3. “Blainv. Man. d'act. p. 299. Habite la Méditerranée. [M. Eschschol(z (Acal. p. 82) pense que cette espèce est peut-être une variété de la Chrysaora hysoscella.] Cyanée pentastome. Cyanea pentastoma. C. hemisphærica, rufa ; margine fissuris lentaculisque longissimis instructo ; brachiis oribusque quinis. Chrysaora pentastoma. Péron. Ann. 14. p. 366. “ Chrysaora penlastoma. Esch. Acal. p. 82. n° 4. “Blainv. Man. d’actin. p. 299. Habite les côtes de la terre Napoléon. Cyanée hexastome. Cyanea hexastoma. C. roseà; margine albo, dentato; brachiis sex præ- longis fimbriatis, albis. Chrysaora hexastoma. Péron. Ann. 14. p. 366. * Chrysaora hexastoma. Esch. Acal. p. 82. “ Blainv. Man. d’act. p. 299. Habite près de la terre de Diémen.. Cyanée heptanème. Cyanea heptanema. €. orbicularis, kyalino-albida; centro circulifero, extüs lineis fusco-rufis radiato; tentaculis seplem tenuis- simis. Chrysaora heptanema. Péron. Ann. 14. p. 866. * Martens. Voy. au Spitz. 1675. p. 261. * Chrysaora heptanema. Esch. Acal. p. 83. n° 6. * Blainv. Man. d’act. p. 299. Habite les mers du Nord. Cyanée rayonnée. Cyanea macrogona. C. orbicularis, centro granulosé, maculis fuscis ra- diatä; brachiis 4 simplicissimis, patentibus. Chrysaora macrogona. Péron. Ann. 14. p. 366. Medusa var. Borlase. Cornw. p. 257. tab, 25. f. xr-xur. “ Medusa tuberculata. Pennant. Brit. Zool. 1v. p. 58. * Cyanea tuberculala. Fleming. Brit. Anim. n°61. “Esch. Acal. p. 79 (réunie à la Chr. hysoscella.) * Blainv. Mao. d’act. p. 299. Habite les côtes de Cornouailles. + 17. Cyanée aux beaux cheveux. Cyanea ploca- mia. Less, Voy. de la Coquille. Zooph. pl. n. 12. [Lesson a fait connaître sous ce nom une belle espèce des côtes du Pérou, caractérisée par ses 32 tentacules marginaux, jaunes à la base, et d’un rouge vif dans le reste de leur longueur. RADIAIRES ÉCHINODERMES. Le Cyanea Bugainvillii. (Voy. Coq. Zool. pl. n° 14. f. 3) du même auteur, a été depuis nommée par lui-même Bugainvillea, et par Mertens, puis par Brandt, Hippocrene, et placée dans la famille des Géryonides.] [Eschscholz, qui conserve le genre Chrysaora tout en avouant qu’il ne devrait former tout au plus qu'un sous-genre des Pélagies, y rapporte six espè- ces dont plusieurs douteuses, savoir : 1° Chrysaora hysoscella, comprenant comme synonymes ou doubles emplois les Ch. Lesueur, C. aspilonota, C. cyclonota, C. spilhelmigona , C. spilogona, C. pleurophora et C. macrogona de Péron, qui sont les Cyanea Lesueur, C. aspilonola, C, cyclonota, C. punctulata, C. pleurophora, et C, macrogona de Lamarck. 20 Chrysaore lactée. Chrysaora lactea. Esch. Acal. p. 81. tab. 7. f. 5. C. umbell& valdè convexä; disci margine lobis viginti quatuor profundè emarginatis ; cirrhis viginti qua- tuor longis, sedecimque brevissimis. Elle habite près des côtes du Brésil. — Son diamètre est de 2 à 3 pouces. Elle est d’un blanc laiteux, avec une légère teinte purpurine, S°Chrysaora medilerranea Péron, qu'il soupconne n'être encore qu’une variété de la première. 4°, B° et Go Les Ch. pentastoma, Ch. hexastoma et Ch. heptanema, espèces indiquées seulement, d’après Péron. [Brandt , en admettant le genre Chrysaora comme distingué du genre Pelagia par le nombre de ses tentacules seulement , le divise lui-même en trois sous-genres, savoir : les Dodecabostrycha, qui ont 12 tentacules, les Æeccaedecabostrycha, qui en ont 16, et les Polybostrycha, qui en ont 24 ou da- vantage. Il décrit les trois espèces suivantes, d'après Mertens. 7. Chrysaore (Polybostryche) roussätre. Chrysaora (Polybostrycha) helvola. Brandt. Prodr. p. 27. Ucber Schirmq. p. 584. tab, 15. Habite près des îles Aleutiennes. — Ombrelle large de 3 pouces avec 32 échancrures dont 8 plus profondes sont occupées par les organes ou corpuseules marginaux et les 24 autres donnent naissance à autant de tenta- cules fauves, plus foncés, très-longs. 8. Chrysaore (Polybostryche) melanastre. Chry- saora ( Polybostrycha) melanaster. Brandt, Des mêmes lieux.— Cette espèce, large de 5 pou- ces, d’une couleur légèrement bleuâtre, a son om- brelle assez convexe, ornée en dessus de 16 rayons bruns, partant d’un cercle de cette même couleur et correspondant à un égal nombre de lignes plus minces et plus foncées à la face concaye : le bord de 465 l’ombrelle est découpé en 32 lobes spatulés, et porte dans les échancrures 8 corpuscules margi- naux et 24 tentacules bleus. 9. D'après de simples croquis de Mertens, Brandt (Ueber Schirmq. p. 587. tab. 29 et 50) propose de former encore une autre espèce de Chrysaore qu’il nomme lui-même douteuse, Chry- saora dubia, el rapporte, aussi avec doute, au sous- genre Dodecabostrycha. M. Lesson a publié dansle Voyage de la Coquille (Zooph. pl. 31) deux nouvelles espèces de Chrysaores, l'une Chrysaora Gaudichaudiü. Less. des îles Malouines, a 12 tentacules rougeâtres, granuleux, partant de des- sous chaque grand lobe du bord de l'embrelle, et quatre bras en forme de feuille; la couleur de l’ombrelle est gris rougeätre; l’autre, Chrysaora Blossevillii des côtes du Brésil, est jaunâtre, tachetéce régulièrement de fauve sur l'ombrelle, avec quatre bras frangés et 18 (probablement 16) tentacules filiformes simples, ORDRE DEUXIÈME. RADIAIRES ÉCHINODERMES. Peau opaque, coriace ou crustacée , le plus sou- vent tuberculeuse, épineuse même, et en général percée de trous disposés par séries. Des tubes rétractiles aspirant l'eau, et sortant par les trous dont la peau est percée. Une bouche simple, presque toujours située infé- rieurement, et en général armée de parties dures à son orifice. Des vaisseaux pour le transport des fluides pro- pres; une cavilé simple ou divisée, particulière au corps dans la plupart. Onservarions. Ici, comme dans les Radiaires mollasses , toutes les parties du corps de l’animal, tant intérieures qu’extérieures, ont en général une disposition rayonnante, et y montrent mieux en- core le caractère particulier de l’organisation des Radiaires, ainsi que la nécessité de les distinguer comme formant une classe d'animaux qu'on ne saurait confondre avec les Polypes. Les Radiaires échinodermes ont, par leur organi- salion et leur forme, les rapports les plus évidents avec les Radiaires mollasses , et néanmoins elles en sont très-distinguées par les caractères de leur ordre, et par des progrès remarquables dans le perfectionnement de leur organisation. Dans les Radiaires mollasses, les organes inté- rieurs, tels que le sac alimentaire, ses appendices, et le réseau vasculaire, qui paraît en dépendre et communiquer avec les trachées aquifères, sont comme immergés ou enfoncés dans la chair gélati- neuse de ces animaux; et l’on n'apercoit ni cavité particulière du corps, ni membrame quelconque. 466 Rien de semblable ne s'offre plus dans l’intérieur des Radiaires échinodermes. On y distingue nette- ment différents organes particuliers qui ont des membranes propres, et qui flottent dans la cavité du corps. L’on voit même des fibres que l’on peut regarder comme musculaires, depuis que des nerfs, observés dans quelques-uns de ces animaux , auto- risent à leur altribuer une pareille nature. Enfin, on leur a trouvé des vaisseaux particuliers pour le transport de leurs fluides propres, quoique l’on n’ait pu montrer que ces fluides jouissaient d'une véri- table circulation. Outre l'organe alimentaire, l’intérieur de ces animaux nous présente un organe respiratoire cir- conscrit, constitué par des vaisseaux aquifères qui s’abouchent avec les tubes absorbants supérieurs de la peau, et qui, peut-être, communiquent avec l'organe digestif; des grappes de corps reproduc- tifs et graniformes, imitant des ovaires; et dans ceux où le système nerveux a été observé, ce sys- tème est sans cerveau et sans masse médullaire allongée, ce qui indique qu'il n'est propre qu’à l'excitation musculaire. Tous ces organes ont une disposition rayonnante, et sont séparés et bien distincts dans la cavité du corps. À ces caractères qui distinguent éminemment les Radiaires échinodermes, de celles du premier ordre, il faut joindre ceux de leur peau, qui est opaque, coriace ou crustacée, souvent chargée de tubercules spinifères, et, en général, percée de trous pour le passage des tubes rétractiles, qui absorbent l’eau que ces animaux respirent, ou qui servent de ventouses lorsque l’animal a besoin de se fixer. Aucun animal de cet ordre n’est phosphorescent ou lumineux dans l'obscurité comme le sont émi- nemment ceux de l’ordre qui précède ; l’opacité de la peau ne le permet pas (1). Aucun de méme n'offre, dans la masse de son corps, ces mouvements ésochrones ou mesurés, constants pendant la vie, el qui sont si remarqua- bles dans les Radiaires de la famille des Méduses, parce que la consistance et l’état des téguments de ces animaux s’y opposent entièrement. On peut remarquer que, des Radiaires mollasses et surtout de celles qui composent la famille des Méduses, la nature n’a eu qu'un pas à franchir pour parvenir à la production des Radiaires échinoder- mes, et pour passer du Medusa andromeda et du Medusa frondosa à la production des Ophiures, et ensuile à celle des Astéries ou étoiles de mer. Ainsi les races d'animaux qui appartiennent à cet ordre nous offrent encore presque toutes un corps court, orbiculaire, rayonnant par la disposi- tion de ses parties , tant intérieures qu'extérieures. Mais ici, le corps de l'animal est couvert d’une peau opaque, ferme, coriace ou crustacée, percée de trous disposés par séries, et parsemée d’épines articulées ; enfin, par les trous de la peau sortent des tubes absorbants et rétractiles, qui aspirent l’eau comme des sucoirs. (x) On connaît maintenant des Ophiures phosphoriques. o) Cette régénération des parties rompues ou séparées n’a été observée jusqu'à présent que chez les Astéries et les Ophiures parmi les vrais Échinodermes, puisque nous ne pou- HISTOIRE DES RADIAIRES. Que l'on joigne à ces considérations celle qui nous montre que Ces animaux ont presque tous des parties dures à Ja bouche, qui pressent circulaire- ment les corps alimentaires qu'il s’agit d’écraser, et l’on scra convaincu qu’à mesure que la nature diversifie les races d'animaux, elle complique et perfectionne peu à peu leur organisation. Les Radiaires échinodermes ont été confondues par Linné parmi les Mollusques; on sait assez main- tenant combien elles en diffèrent par leur organi- sation intérieure, qui est bien moins composée, moins avancée vers son perfectionnement. Bruguière en a fait un ordre particulier, qu'il a placé entre les Mollusques nus et les Mollusques testacés , laissant les Radiaires mollasses parmi leg Mollusques nus ou sans coquille. D’autres naturalistes, tels que Klein, Muller, etc., ont rangé certaines Radiaires échinodermes, comme les Échinides ou la familles des Oursins, parmi les Mollusques testacés, et ont suivi Linné, en laissant les Astéries parmi les Mollusques sans coquille. On sent assez maintenant combien est grande l’incon- venance de ces prétendus rapports, parce qu'ils ne sont nullement fondés sur les caractères de l’orga- nisation. À la vérité, la peau des Radiaires échinodermes a une consistance plus ou moins ferme, coriace, crustacée, et même presque Lestacée, comme dans les Echinides; mais c'est toujours une peau ou l’une de ses parties, et certes, on ne peut comparer cette partie de la peau avec une coquille, celle-ci étant toujours distincte de la peau de l’animal. D’après tant de motifs, et trouvant dans les dis- tributions reçues tant d’inconvenances et d'irrégu- larités , j’ai donc été autorisé à établir la classe in- téressante et distincte des Radiaires; à y comprendre les Mollasses et les Échinodermes, et à éloigner considérablement celte classe des Mollusques , sans la confondre avec les Polypes; ce que j'ai exécuté dans mes lecons publiques longtemps ayant la pu= blication de mon Système des animaux sans ver- tèbres. ; Les Radiaires échinodermes sont toutes marines, gemmipares internes, el ont la faculté de régénérer les parties de leur corps qui ont été rompues ou séparées (2). Ces parties séparées ont même, sous une condition, la faculté de continuer de vivre iso- lément , et de repousser tout ce qui leur manque pour former un corps semblable à celui dont elles proviennent. Un rayon d’Astérie, emporté avec une partie de la bouche, remplit la condition, vit, et reforme une Astérie complète. Je partage les Radiaires échinodermes en trois familles, savoir : 1, Les Stellérides; 2. Les Échinides ; 5. Les Fistulides. vons rapporter à la même classe les Actinies. Il nous paraît bien positif qu'un Oursin blessé par la rupture de son test ne peut continuer à vivre, et qu'une Holothurie qui a rejeté ses intes- tios en se contractant, vient mourir sur le rivage. F.D. STELLÉRIDES. DIVISION DES RADIAIRES ÉCHINODERMES. Jre Secrion. — LES STELLÉRIDES. Peau non irritable mais mobile. Corps déprimé, à angles ou lobes rayonnants et mobiles. Point d’a- nus (1), Comatule, Euryale. Ophiure. Astérie, Île Srcrion. — LES ÉCHINIDES. Peau intérieure, immobile et solide. Corps non contractile, subglobuleux ou déprimé, sans lobes rayonnants, Un anus distinct de la bouche. Scutelle. Clypéastre. Fibulaire. Échinonée. Galérite, Ananchite. Spatangue, Cassidule, Nucléolite. Oursin. IIIe Section. — Les FisTurines. Peau molle, mobile et irritable. Corps contrac- tile, allongé, cylindracé. Le plus souvent un anus. Aclinie. Holothurie. Fistulaire. Priapule. Siponcle, {L'ordre des Radiaires échinodermes a élé adopté comme ordre ou comme classe par tous les natu- ralistes, mais avec certaines modificalions ; ainsi Cuyier en fait la première classe (les Échinoder- mes) de ses Zoophytes, en y ajoutant les Encrines, qui sont des Comatules portées sur une tige, et quelques vers , voisins des Siponcles, qu’il nomme des Échinodermes sans pieds, et en séparant avec raison les Actinies qui sont des Polypes. M. de Blainville en lui donnant le nom d'Échinodermai- res, en a fait la première classe de ses Aclinozoai- res, qui répond à celle de Cuvier, sauf les Siponcles et les autres Échinodermes sans pieds qu'il reporte dans Ja classe des vers. M. Agassiz a limité tout à fait de même la classe des Échinodermes en n'ÿ admettant que les trois grandes divisions corres- pondantes aux genres Æolothuria, Zchinus et As- (1) La Comatulo seule a un anus tubuleux saillant, 467 terias de Linné, dont il fait des ordres subdivisés eux-mêmes en familles et en genres. Quoique plusieurs types de celte classe présen- tent dans leurs parlies une disposition rayonnée bien remarquable, celte disposition cependant n’est point générale et ne peut fournir un caractère commun; elle fait place à une disposition simple- ment symétrique que M. Agassiz s'est eflorcé de démontrer dans toute la classe. Le même auteur veut assigner pour caractère général aux Radiaires échinodermes, d'avoir des pédicules rétractiles dis- posés en séries entre les segments verticaux de l'enveloppe du corps mais, d’une part, chez cer- taines Holothuries les pédicules rétractiles sont disposés sans ordre, et d'autre part les Comatules qui forment le type de la famille (ordre?) des Cri- noïdes ont, au lieu de ces pédicules contractiles, ct le long des bras seulement, des tentacules char- nus non susceplibles de rentrer à l’intérieur. Peut- être trouverait-on un caractère plus général dans la structure des pièces osseuses qui, plus ou moins développées dans les différents types , sont toujours lacuneuses et non compactes, ni formées de cou- ches superposées. D'ailleurs, on ne voit rien d’absolument analogue quant à l’organisation , entre les animaux des trois ordres limités comme on le fait aujourd'hui, si ce n'est l'hermaphrodisme et la reproduction au moyen d'œufs. Pour y admeltre généralement le système aquifère il faut en séparer au moins les Comatules ; quant à l'appareil digestif, il est essentiellement différent chez les Astéries, où il ne présente qu’une seule ouverture donnant immédiatement dans un grand sac stomacal très-extensible et prolongé en cœcum dans les bras, chez les Échinides et les Ho- lothuries, qui montrent un intestin complet et une bouche garnie d’un appareil mandibulaire, chez les Comatules , où un estomac formant avec le foie une masse lacuneuse , s’ouyre au dehors par deux ouvertures distincles, sans aucune armure den- taire, L'appareil respiratoire, qui se confond avec l'appareil aquifère chez plusieurs, paraît chez d'au- tres entièrement remplacé par des tentacules ou des papilles garnis de cils vibratiles. On a prétendu reconnaitre dans les Astéries d'abord, et dans les Oursins ensuite, l'existence d’un système nerveux, mais véritablement nous n'avons pas plus de certitude sur cette question qu'à l’époque où Cuvier lui-même convenait que ces prétendus nerfs ressemblent tout à fait à du tissu fibreux. l'existence des yeux, annoncée par M. Ehrenberg chez les Asléries, ne repose que sur une circonstance de coloration et sur l’interpréta- tion hasardée des filets blancs pris pour des nerfs.] 468 PREMIÈRE SECTION. LES STELLÉRIDES. Peau coriacée, non tirritable, mais mobile en divers points. Le corps court, déprimé, plus large que long, à angles ou lobes marginaux, rayonnants, plus ow moins nombreux et mobiles. Point d’anus. Les Stellérides composent la première section ou famille des Radiaires échinodermes ; et par leur forme, la mobilité des parties de leur peau, et leur défaut d’anus , elles forment une transition des Ra- diaires mollasses aux Échinides. Elles n’ont pas la peau solide comme les Ra- diaires échinides, mais simplement coriacée, plus épaisse et un peu crustacée en dessus, quelquefois écailleuse, et toujours mobile en différents points. Elles n’ont pas non plus d’épines articulées sur des tubercules solides et immobiles, comme les Échi- nides; mais parmi les Stellérides, celles qui ont des épines les portent sur des mamelons mobiles. Linné rapporta toutes les Stellérides qu’il conuut à un seul genre qu'il nomma Asterias ; l'étude de ces Radiaires a montré depuis, qu'il était néces- saire de les distinguer en plusieurs genres particu- liers, et qu'elles formaient une famille éminem- ment caractérisée parmi les Échinodermes. Le corps des Stellérides étant déprimé, leur sac alimentaire est extrêmement court, et n’a qu’une issue qui est augmentée sur les côlés d’appendices rayonnants, mais seulement dans les Astéries. C’est sur la peau coriace, un peu cruslacée ou écailleuse, des Stellérides, que sont articulées, sur des tubercules mobiles, les épines, en général pe- tites et molles, qu'on observe dans un grand nom- bre de ces Radiaires. Dans beaucoup de Stellérides, et particulière- ment dans les Astéries, on trouve sur le dos, et presque à l'opposé de la bouche, un tubercule court ou un disque réliculé, labyrinthiforme, dont on ne connait pas encore l’usage. Quelques personnes ont prétendu que c'était l'anus, quoique beaucoup d’autres Stellérides n'offrent pas le moindre vestige de ce tubercule. D'autres personnes ont soupconné que ce tubercule poreux fournissait des issues aux corpuscules des ovaires (1). La bouche des Stellérides est toujours au centre des rayons, dans la face inférieure du corps étoilé de l'animal. Elle offre quelquefois cinq osselets (x) Les Astéries seules possèdent ce tubercule que M. de Blainville a nommé tubercule madréporiforme, mais qui est en- core tout autant énigmatique qu’à l'époque de Lamarck, On sait HISTOIRE DES RADIAIRES. 08 fourchus; mais plus ordinairement elle n’est en: tourée que de colonnes de grains durs , en général au nombre de cinq. Je divise les Stellérides en quatre genres, qui me paraissent actuellement suflire pour l'étude et la connaissance de cette famille. Ces genres sont : Les Comatules. Les Euryales. Les Ophiures, Les Astéries, [La section des Stellérides renferme trois types bien distincts, les Astéries, les Ophiures et les Cri- noïdes représentés par les Comatules qui n’ont guère d’autre rapport avec les deux premiers que leur forme étoilée. Il est donc fort difficile sinon impossible de préciser pour cette classe un autre caractère général que celui de la forme qui varie singulièrement elle-même. Les Astéries et les Ophiu- res ont des épines articulées et des pédicules rétrac- tiles de plusieurs sortes, mais ce dernier type pré- sente des écailles sur le dos et sur les rayons; et des pièces osseuses dans l’axe de ces mêmes rayons, ce qui n’a pas lieu chez les Astéries dont les rayons sont creux. Les Comatules n’ont point de pieds rétractiles, ni d’épines, mais seulement des bras articulés, garnis de pinnules alternes, formées elles-mêmes de pièces articulées, nombreuses et portant au côté ventral des tentacules charnus, non rétractiles. Ce dernier type d’ailleurs a un appareil digestif muni de deux ouvertures, et porte ses ovaires à la base des pinnules, tandis que les deux autres ont une vaste cavité stomacale, s’ouvrant en dehors parune bouche très-extensible, et leurs ovai- res sont dans le disque même ou à la base des bras. M. de Blainville divise l’ordre des Stellérides en trois familles, savoir : 1° Les Asrérines, dont le corps est stelliforme. 9° Les Asrérorurnes, dont le corps est disciforme (Ophiura, Euryale). 5° Les AsrérencrinieNs, dont le corps est cupuli- forme (Comatula, Encrinus, elc.). M. Agassiz (Mém. Soc. sc. nat. Neufchatel, 1856) divise cet ordre de la même manière, mais il nomme ses trois familles : 1° Les Asrértes, qui ont à l'organe digestif un seul orifice entouré de sucoirs, mais dépourvu de dents, un tubercule madréporiforme sur le dos entre les deux rayons postérieurs et des sillons profonds, occupés par plusieurs rangées de pédicu- les, allant de la bouche à l’extrémité des bras. seulement qu'il est en connexion à l'intérieur avec un cæcum sinueux et renflé à l'extrémité, tout rempli de copols 0= seux, . D. COMATULE. 20 Les Oraiures, dont le corps forme un disque aplati, distinct et auquel sont annexés des rayons plus ou moins allongés ou même ramiliés, dépour- vus de sillons à leur face inférieure. 5° Les CriNoïpes, ayant au canal intestinal deux orifices séparés quoique très-rapprochés; elles sont, pour la plupart, fixées par la face dorsale au moyen d’un pédicule articulé.] F. D. COMATULE. (Comatula.) Corps orbiculaire, déprimé, rayonné; à rayons de deux sortes : dorsaux el marginaux, tous munis d’articulations calcaires. Rayons dorsaux très-simples, filiformes, cirrheux, pelits, rangés en couronne sur le dos du disque. Rayons marginaux loujours pinnés, beaucoup plus grands que les rayons simples : leurs pinnules inférieures allongées, abaissées en dessous, entou- rant le disque ventral, Bouche inférieure, centrale, isolée, membra- neuse, lubuleuse , saillante (1). Corpus orbiculare, depressum, radiatum; radis ex duobus generibus : dorsalibus et marginalibus; articulis calcareis in omnibus. Radii dorsales simplicissimi; filiformes, cirrhati, parvuli, ad disci dorsum in coronam ordinati. Radii marginales pinnali, s'mplicibus multd majores, ad basim usque sæpiüs partiti : pinnulis inferioribus elongatis, sublus inclinatis, discum ventralem obvallantibus. Os inferum, centrale, membranaceum, tubulo- sum, subprominulum. Ossenvarions. Les Comatules sont éminem- ment distinguées de toutes les autres Stellérides non-seulement parce qu’elles ont deux sortes de rayons disposés comme sur deux rangs, mais en outre. parce que leur bouche est saillante, mem- braneuse, et offre un tube en forme de sac ou de bourse, au centre du disque inférieur. Ces Stellé- rides ont d’ailleurs des habitudes qui leur sont particulières ; ce que nous a appris Péron, et ce que confirme l’ongle crochu et solide, qui termiue leurs rayons dorsaux. Elles doivent donc former un genre séparé des Euryales et des Ophiures , genre que j'énonçai dans mes leçons, sous la dénomina- Uou de Conatule. Efiectivement, les Comatules constituent, parmi les Stellérides, un genre non seulement très-dis- tinct, mais même singulier par ses caractères. Le corps de ces Radiaires est petit, orbiculaire, déprimé en dessus et en dessous, véritablement (1) C'est l'anus que Lamarck désigne ici FORMATER DE LAMARCK,. T, 1, 469 discoïde, éminemment rayonné, et en outre ayant des cirrhes ou des rayons simples, les uns sur le dos du disque; les autres abaissés sous le ventre, en- Lourant la bouche et à quelque distance d'elle. Ces derniers ne sont que les pinnules inférieures des grands rayons, qui sont allongées el abaissées en dessous. Les rayons latéraux, ou grands rayons, sont con- Stamment pinnés, et ont des articulations calcaires, recouvertes, dans le vivant, par une peau mince, transparente, qui disparaît dans les individus des- séchés. Chacune des articulations de ces rayons est épaisse d’un côté et mince de l’autre, Par la dispo- silion de ces articulations entre elles. les côtés épais alternent avec les côtés minces; en sorte que les su- tures des articulations sont obliques et cn zigzag. Chaque articulation soutient une seule pinnule qui s'insère sur son côté épais, el il en résulte que les pinnules sont allernes. Ces pinnules sont linéai- res. subulées, articulées comme les rayons, et moins calcaires. On voit ici le contraire de ce qui a lieu dans les Ophiures; car le disque dorsal des Comatules est beaucoup plus petit que le disque ventral. Il sou- lient une rangée de rayons simples, cirrbeux, ter- minés chacun par un ougle ou un ergot crochu. Le disque inférieur ou ventral offre un plateau orbiculaire, plus large que le dorsal, entouré de rayons simples, cirrheux. Près de la circonférence de ce plateau, on. aperçoit un sillon irrégulière- ment circulaire , qui s'ouvre sur la base des rayons pinnés, et se propage le long de leur face inférieure, ainsi que de celledes pinnules. Ce sillon, néanmoins, ne s'approche point de la bouche, et ne vient point s'y réunir, comme cela a lieu pour la goutlière des rayous dans les Astéries. Au centre du disque inférieur ou ventral des Comatules, la bouche, membraneuse, tubuleuse ou en lorme de sac, fait une saillie plus ou moins con- sidérable suivant les espèces. Ce caractère singu- lier, qu'on ne rencontre jamais dans les Euryales ni daus les Ophiures, semble rapprocher les Coma- tules de certaines Médusaires. Quant aux habitudes particulières des Comata- les, elles consistent en ce que ces Slellérides se servent de leurs rayons simples, dorsaux, pour s'accrocher el se suspendre soil aux fucus, soit aux Polypiers rameux ; là, fixées, elles attendent leur proie, l'arrêtent avec leurs grands rayons prunés , el l'amènent à la bouche avec leurs rayons simples inlerieurs. Les Ophiures et les Euryales, n'ayant point de rayons dorsaux, ne peuvent se suspendre comme les Comatules, mais seulement se trainer sur le Sable ou sur les rochers, ou s’accrocher aux plan- Les marines avec leurs rayons. Le nombre naturel des grands rayons ou rayons pinnés des Comatules est ue cinq; mais, dans cer- laines espèces, ces rayons divises presque jusqu'à leur base, en deux, trois, quatre, el queiquelois cinq branches, soutenues sur un pédicule très-court, paraissent bien plus nombreux. Néanmoins, les divisions de ces rayons ne forment point de dicho- tomie semblable à celle des Euryales, à [Le genre Comatule, nommé d'abord 4lecto, par 30 470 Leach, et Antedon, par de Freminville, diffère considérablement des autres Stellérides et doit être considéré comme le type vivant de la famille des Encrines ou Crinoïdes, dont les débris fossiles sont si abondamment répandus dans les terrains inter- médiaires et secondaires. Ce rapport a été bien senti el formellement exprimé par Cuvier (Règn. anim.) et par M. de Blainville (Man. d’actinologie). Les observalions subséquentes de Meckel sur l'anus des Comatules, de M. Dujardin, sur la structure des bras el sur la position des ovaires, à la base des pinnules, de M. Thompson, sur leur dévelop- pement, et de M. J. Müller, sur leur squelelte, ont confirmé ce rapport, en montrant combien leur organisation diffère de celle des Astéries et des Ophiures. Leur corps est supporté par un système de pièces osseuses intérieures, composé d’un disque penta- gonal, bombé à la face dorsale, où il porte un nom- bre variable de cirrhes articulés, et concave à la face ventrale ou correspondante à la bouche; autour de ce disque s’articulent cinq bras bifides ou ra- mifiés commençant par deux pièces simples, qui concourent à former la cavité viscérale; ces bras sont formés eux-mêmes par une série de pièces arliculées , alternativement plus épaisses d’un côté el portant des pinnules alternes, également articu- lées. Tout ce squelette osseux est revêlu par une couche charnue vivante, qui l’a sécrété; la face inférieure ou ventrale des bras et des pinnules est garnie d’une double rangée de Lentacules charnus, protégés par un double rang de lamelles charnues extérieures el laissant entre eux un sillon occupé par des papilles garnies de cils vibratiles, dont le mouvement détermine dans le liquide des courants, qui, en suivanl l'axe des bras, se rendent à la bou- che et y conduisent les animalcules ou les végétaux miscroscopiques , dont se nourrit la Comatule. La cavité centrale formée par le disque et par la base du bras, est occupée par une masse viscérale, composée d’un: foie ct d’un estomac lacuneux, qui semblent se pénétrer l’un l’autre; elle est envelop- pée par une membrane molle, contenant quelques lames calcaires et lacuneuses, el pourvue de deux ouvertures excentriques, dont l’une, plus près du centre, est la bouche en forme de fossette, à laquelle se rendent les rangées de papilles venant des bras; l'autre, en forme de tube renflé, plus ou moins saillant, musculaire, contractile, à bord festonné et resserré, est l'anus qu'on avait pris à Lort pour un appareil de respiration ou de locomotion. On en voil sortir, quand il se contracte, une pulpe bru- nâtre, dans laquelle on distingue une foule de dé- bris d’auimalcules. C'est au moyen de ses cirrhes dorsaux arliculés, que la Comatule se fixe dans une LISTOIRB DES RADIAIRES. position quelconque aux fucus, en tenant ses bras plus ou moins élalés ou même renversés en arrière, de manière à présenter les formes les plus élégan- tes; quelquelois aussi elle nage librement dans la mer, en agilant alternativement ses bras d'un mou- vement ondulatoire. C’est à la base et le long des pinnules que se dé- veloppent les œufs des Comatules au mois de sep- tembre, dans une cavilé qui se renfle peu à peu, A cette même époque, on voit le bord des rangées de papilles, orné d’une rangée de vésicules sessi- les ou pédicellées, remplies d’un liquide rouge, M. Thompson qui, dans un travail spécial (1827), avait fait connaitre le Pentacrinus europœus (Hi- bernula, Klem. Phytocrinus, Blainv.), observé par lui sur les côtes d'Irlande, a récemment essayé de démontrer (Edinburg new phil. journ.1856. p.295. pl. 2), que cet animal, si semblable d'ailleurs à la Comatule, n’est que le premier âge de la Comatula decacnemos elle-même; mais quoi qu'il ait par ses nouvelles recherches, enrichi de uouveaux faits l'his- toire de ces animaux, cependant son opinion n’a pas encore élé généralement adoptée. Nous avons bien de notre côté observé et dessiné au mois de mai (1855), à Toulon, un petit animal cupuliforme, composé de plusieurs pièces arliculces, pourvu au sommet de tentacules ciliés, et porté par un long pédoncule articulé, nous pensons que c’est une jeune Comatule , mais nous n’en avons pu suivre le développement aussi loin que M. Thompson.] EF. D. ESPÈCES. 1. Comatule solaire. Comatula solaris. €. radiis decem latè pinnatis, dorso planulatis, subtüs sulcatis el carinis transversis, bi[ariäm crenatis. Habite. les mers australes? Grande et très-belle espèce qui provient du voyage de MM. Péron et Lesueur, et qui a l’aspect d'un soleil à rayons larges et élégamment pinnés. Lorsque ses parties sont étendues, elle a au moins un pied de diamètre. 2. Comatule multirayonnée. Comatula multira- diata. C. radis pinnatis basi dichotomo-palmatis, quinque ad decem-fidis, numerosissimis ; pinnulis subappressis ; airrhis dorsalibus, majusculis apice aduncis. Asterias multiradiata ? Lin. Linck. St tab. 22. F. 34. Encycel. pl. 125. f. 3. Seba. Mus. 3. €. 9. f. 3-4. * Com. mulitir. Goldf. Petref. L. 1. p. 202. Lab. vxz.f. a. * Comaster multiradiatus. Agassiz. Mém. soc. sc. nat, Neufch. p. 193. Habite les mers de l’Inde. Celle-ci est, de toutes les Co- matules connues, celie qui a le plus de rayons pinnés ; et quoique, dans leur principe, ces rayons ne soient qu'au nombre de 5, chacun d'eux est divisé presque jusqu'à sa base en 5 à 10, ou quelquefois 12 branches piunées; en sorte qu'on en compte 50 à 60, ou même davantage. COMATULE. 3. Comatule rotalaire. Comatula rotalaria. C. radiis pinnatis basi 2-5 fidis, subuigesimis; pinnulis subläs verlicaliter inclinatis; cirrhis infimis numero- sioribus. Habite. les mers australes? 4, Comatule frangée. Comatula fimbriata. C. radis pinnalis basi 2 ad 5-fidis, gracilibus; articulis margine subcilialis. Petiv. Gaz. tab, 4.f. 6. Stella chinensis. * Miller. Crinoid. fronuispice. Habite... les mers australes suivant Péron et Lesueur. Ses rayons pinnés, à peine longs de 3 pouces, sont plus grêles que dans les précédentes, et au nombre de 13 à 30. Leurs articulations sont un peu ciliées en leurs bords. 11 semble que le Stella barbata de Linckius (St. p. 55. tab. 37. n° 64) ait des rapports avec celte Comatule; mais ses grands rayons ne sont qu'au nombre de dix et paraissent plus gros. Ce serait plutôt son Caput meduxæ cinereum (Linck. St. p. 57. tab. 21. n° 33), s’il ne lui attribuait jusqu'à 60 rayons, B, Comalule carinée. Comnatula carinata. C. radis pinnatis basi bifidis, denis, dorso obsoletè carinalis; arliculis imbricatis ; cirrhis dorsalibus vi- gesimis. An Antedon gorgonia? Freminville. Nouv. bullet. des Sciences. n° 49 p. 3/9. Habite les mers de l'ile de France. Cette espèce a 10 rayons pinnés et 20 griffes ou cirrhes dorsales. 6. Comatule méditerranéenne. Comatula mediter- ranec. C. radiis pinnatis basi bifidis, denis ; pinnulis longius- culis subulatis; cirrhis dorsalibus trigesinis. Encycl. pl. 124. f. 6. Stella (decameros) rosacea. Linck. St. p. 55. tab. 39. F. 66. * Asterias bifida. Pennant. Zool. p. 63. n° 70. * Comatula fimbriata. Miller. Crinoïd. p. 132. f, r. * Comatula rosacea. Blainy. Man. d'actin. p. 248. * Goldfuss. Petrefacten. t. 1. p. 201. tab. xr. Ê, 1. Habite la Méditerranée, etc. Lalande. Celle-ci a 10 rayons pinnés comme la précédente; mais elle est moins grande, à articulations moins serrées, et ses griffes ou cirrhes dorsales sont au nombre de 30. 7. Comatule de l’adéone, Comatula adeonæ. C. radiis pinnalis denis, gracilibus, pennæ-formibus ; pinnulis lanceolatis, subläs complicato-canaliculatis ; cirrhis dorsalibus vigesimis. ® Blainy. Man. d'actin. p. 249. pl. 26. f. 1-5. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péronet Lesueur. On l’a trouvée accrochée à l'Adéone [olüfère. Elle est petite, délicate; elle a 10 rayons pennacés, furt grêles, et trois pouces de diamètre. Ses pinnules sont lancéo- lées, comme pliées en deux, et retirées longitudinale- ment en dessous, 8. Comatule brachiolée. Comatula brachiolata. C. radiis pinnatis subdenis, incrassalis, altenualo- subulatis, breviuseulis; pinnis laæis, suberispis; cirrhis dorsalibus subquindenis. As Aslerias tenella? Retzii, Gmel. p. 3166. Habite. l'océan Atlantique? — Cette Comatule est pres= que aussi pelite que la précédente, mais elle en est très-distincte, 4T1 9. Comatule barbue. Comatula barbata. Stella (decameros) barbata. Linck. Stell. p. 55. tab, 37. f. 64. Ast-rias decameros. Pennant. Brit. Zool. 4. p. 66. tab. 33. f. gr. Asterias peclinata. Adans. Trans. Lino, t. 10. Habite les côtes d'Angleterre, Espèces fossiles. + 1. Comatule pinnée. Comatula pinnata.Goldfuss. Petref, t. 1. p. 205. tab. 71. f, 5. C. brachiis simplicibus tentaculisque æqualibus tetra- gonis elongalis alternis; brachiis auciliaribus, filifor- mibus, longissimis. Ophiurites pennatus. Schlot. Petref. p. 326. tab, 28. f. 1-4. Comatulites mediterraneæformis. Schloth. Nachtr. 11. P. 47: Knorr. tab. x, xxxiv. a. f. 1.1, 1. n° 61. Plerocoma pinnata. Agassiz. Mém. Soc. Se. nat. de Neufchàtel. 1836. p. 193. Decacnemos pennatus. Bronn. Lethæa. p. 273. tab. xvir. f. 17. Fossile du calcaire lithographique de Solenhofen. + 2. Comatule délicate. Comalula tenella. Goldf. Petref. 1. p..204.1t./72:.f, 1. C. brachiüs simplicibus tentaculisque æqualibus oppo- silis; brachiis auviliaribus brevissimis, costis quinque dorsalibus afjixis. Saccocoma tenella. Agassiz. 1. ©. p. 193. Fossile du calcaire lithographique de Solenhofen. + 3. Comatule pectinée. Comatula pectinata. Goldf. Petref. &. r. p. 205. tab. 72, f. 2, C.brachiis simplicibus, Lentaculis brevibus, geminatis à basi, aliisque longissimis, filiformibus, à medio ad apicem usque brachiorum alternis ; brachiis auxilia- ribus brevissimis, costis quinque dorsalibus affixis. Ophiurites filiformis (?). Schloth. Petref. p. 326. Baieri. Oryctogr. Nor. tab. 8. f. 4. — Monum. tab. 7. f. 2-6. Knorr. Suppl. tab. x1. f. 2-9. Asteriaciles pannulatus.Schlot. 1. c. p. 325. Park. Organ. Rem. 113. tab. v. f. 15. Saccocoma pectinata. Agassiz. |. ce. p. 193. Fossile du calcaire lithographique de Solenhofen. + 4. Comatule filiforme. Comatula filiformis. Goldf. Petref. t. 1. p.205. tab. 72: F5: C. brachiis simplicibus, tentaculis brevissimis, germi- nalis aliisque lonyissimis, filiformibus, a basi ad apicem usque brachiorum alternis; brachiis auxilia- ribus brevissimis, costis quinque dursalibus afJixis. Saccoroma filiformis. Agassiz | © p. 193. Fossile du calcaire lithographique de Solenhofen. Ÿ 5? Comaturella Wagneri. Münster. Beitrage zur Petref. 1859, p. 85. tab. 8. f, 2. M. le comte de Münster a décrit sous cette dénomination un petit fossile du calcaire lithographique de Solen- hofen, qui montre seulement dix rayons formés de lon- gues pièces arliculées et saus pianules. 30* 472 (M. Agassiz sépare du genre Comatule la C. mul- tiradiata, pour en faire le type d’un nouveau genre Couasrer, caractérisé par ses bras ramifiés; mais ayant d'ailleurs la même organisation que les Coma- tules. Le même auteur considère les espèces fossiles décrites par M. Goldfuss comme appartenant à des genres différents, savoir : le C. pinnata au genre Prerocoma, caractérisé par ses rayons pinnés, Lelle- ment développés et bifurqués, que le disque parait nul, et les trois autres espèces, C. {enella, peclinala el filiformis, au genre Saccocoma, ayant le disque en forme de poche arrondie, au bord de laquelle sont articulés cinq rayons grêles, bifurqués simple- ment jusque vers leur base et pinnés. M. Agassiz ne voit avec raison dans les genres Gzenorreurres. Goldf. et Ganymena. Gray, que des disques isolés de quelque espèce de Comatule. Le Glenotremites paradoæus est un fossile de la craie, que M. Goldfuss rapproche des Oursins; il présente à sa surface des dépressions perforées que l'on a prises mal à propos pour le lieu d'insertion des piquants; on y voit aussi cinq ouvertures infun- dibuliformes autour de la cavité centrale, et alter- nant avec cinq sillons. Le Ganymeda pulchella de M. Gray est une pièce osseuse provenant d’un animal vivant et trouvée sur les cotes d'Angleterre. Il diffère du Glenotre- mites par l'absence des ouvertures et des sillons autour de la cavité centrale; il montre au sommet un espace déprimé quadrangulaire. ] F. D. + HOLOPE. (Holopus.) M. d'Orbigny a fait connaître dérnièrement sous le nom de Houorvs (Magasin dezoologie, 1857. pl. 5), un nouveau genre de la famille des Crinoïdes, con- séquemment voisin des Comatules, établi sur le squelelle pierreux d’une espèce rapportée par M. Rang de la Martinique où on l'avait pêchée vivante. Il le caractérise ainsi : « Animal fixé au sol par une racine prenant la forme des corps solides sur lesquels elle s'attache; de celte racine ou base pari un pied ou corps entier, court, épais, creux, contenant les viscères, et s'ouvrant en une bouche qui remplit en même lemps les fonctions d'anus, placée dans le fond d'une cavité irrégulière, formée par la réunion de bras dichotomes, épais, pierreux, extéricurement convexes, creusés en goullières en dedans, divisés en arliculalions nombreuses, el munies alternativement, sur leur longueur, de pelits ramules coniques fortement comprimés. » Mais, ou doit le remarquer, l'auteur, n'ayant vu HISTOIRR DES RADIAIRES. que le squelette pierreux, n’a pu former que des conjectures sur la position et la structure des vis- cères. Or, l’analogie aurait dù au contraire faire supposer un anus distinct, comme chez les Coma- tules. L'individu observé, et qu’on à nommé Holopus Rangii avail environ 5 pouces de hauteur. EF. D. EURYALE. (Euryale.) Corps orbiculaire, déprimé, à dos nu; divisé dans sa circonférence en une rangée de rayons allongés, grêles ; dichotomes, très-divisés, cirrheux: les rayons aplatis en dessous, cylindracés sur le dos. Bouche inférieure et centrale. Dix trous allongés, sous le disque et vers son bord. Corpus orbiculare, depressum, dorso nudum, ad periphæriam radiatum ramosissimum ; radiis uni- serialibus, elongatis, gracilibus, dichotomis, cir- rhatis, infrà planulatis. Os inferum, centrale : foramina decem, elongata infrà discum, versus marginem. OrservarTions. Les Euryales, dont Linné ne connut qu’une espèce quil désigna sous le nom d’Aasterias caput Medusæ, sont très-dislingucées des Ophiures et des Comatules, en ce que leurs rayons sont dichotomes et très-divisés. Ces Stellérides, auxquelles Linck donnait le nom d’Astrophyton, ont un aspect très-parliculier, non- seulement à cause de la division singulière de leurs rayons, mais, en outre, parce que ces rayons, fort allongés et cirrheux, ont leurs dernières divisions très-nombreuses, très fines, presque capillaires. Effectivement, les rayons des Euryales, qui par- tent d’un corps ou d’un disque en général très petit, ne sont toujours qu’au nombre de cinq à leur ori- gine; mais ils se bifurquent, dans certaines espèces, un si grand nombre de fois qu'on prétend avoir complé jusqu’à huit mille de leurs branches. On dit en outre que les rayons des Euryales, qui tendent à se recourber tous à la fois en dessous, c'est à dire du côté de la bouche, leur servent à arrêler la proie, et peuvent même l’amener à la bouche par leur manière de se contracter tous ensemble. Cette faculté, qui leur serail commune avec les Comatules, les distinguerait encore des Ophiures. celles-ci ne faisant pas un pareil usage de leurs rayons. Les rayons, pris à leur naïssance, sont d’abord assez gros, mais ils s'atténuent graduellement en- suite, de manière qu'à leur extrémité leurs divisions sont lrès-menues. Ces rayons, cylindracés sur le dos, aplatis en dessous, ne sont jamais pinnés ou” pectinés sur les côtés par des rangées regulières d'épinies ou de papilles, comme dans les Comatules et les Ophiures. À la face inférieure du disque des Euryales, on 4 OPHIURE. voit dix ouvertures oblongues, deux entre chaque rayon, distantes entre elles et de la bouche, et situées assez près du bord. Ces ouvertures servent à donner passage à des organes rétracliles, proba- blement tentaculaires. [Le genre Euryaze, distingué d'abord par Linck sous le nom d'4strophylon, puis nommé Gorgono- céphale par Leach, parait avoir les plus grands rap- ports avec les Ophiures proprement Giles, ou à rayons cylindriques ; il n’en diffère que par ses rayons plus ou moins ramifiés. M. Agassiz a proposé d’en séparer les espèces, telles que l’Z. palmifer, ayant les rayons fourchus à l’extrémilé, pour en former un nouveau genre nommé TRicAsTER. ] ESIÈCES. 1. Euryale verruqueuse. Euryale verrucosum. £. disco lato, supernè costis verrucosis radiato ; ra- diis subtüs planulatis, bifüriam papillosis : papillis minimis, hinc pectinalis, submarginalibus. Astrophyton scutatum. Linck. St. p. 65. tab. 29. N° 48. Knorr. Delic. tab. G. Rumph. Mus. t. 16. Asterias euryale et Asterias caput Medusæ. Gmel. p. 3167. * Asterias arborescens. Penn. Brit. Zool. 4. p. 67. n° 73. * Euryale seulatum. Blainv. Man. d’actin. p. 2/6. Habite la mer des Indes et la mer du Nord. Belle et grande espèce, celle des Euryales connues qui a le disque le plus large, et à la fois l’une des plus remarquables par les verrues graniformes qui se trouvent sur les côtes dorsales de son disque et sur le dos de ses rayons. Ces côtes, au nombre de dix, sont disposées comme des rayons, du centre jusqu’au bord du disque, 9. Euryale à côtes lisses. Euryale costosum. Æ. dorso disci costis decem muticis, per pares digestis, apice truncatis; radüs dicholtomis, ramosissimis, {ransversim rugosis. Astrophyton costosum. Linck. St. p.64. tab. 18 et 19. Encycl. pl. 130. f. 1-2. Seba. Mus. 3. t.9. f. 1. Shaw. Miscellan. 3. t. 103. 2. Var. disco minori. Habite les mers d'Amérique. Cette Euryale, presque aussi grande que la précédente, en est extrêmement distincte; elle n’a jamais son disque aussi large, n'offre point sur ses cèles dorsales ni sur le dos deses rayons, de verrues graniformes, et n'a point le dessous de ses rayons garni de deux rangées longitudinales et margi- nales de papilles pectinées. 3. Euryale rude. Euwryale asperum. E. disco mediocri supernè decem-costato; radiis tu- berculisque acutis, inæqualibus et aculeiformibus, asperalis. Astrophyton. Linck. St. p. 66. tab. 20. f. 32. Seba, Mus, 4. t. 9. f. 2. Encyel. pl. 127. 2. Varielas minor; dorso disci concavo, obsoletè cos- Lalo, submuricato. Habite la mer des Indes. La variété 2 vient du voyage de Péron et Lesueur. Cette espèce est, comme les précédentes, à rayons dichotomes, très-ramiñés, cir- rheux; mais ces rayons sont moins finement divisés, et sont hérissés de dents et de tubercules aculéiformes. 475 4. Euryale muriquée. Euryale muricatum. E. dorso disci convexo, decem-costalo : coslis acu- lealo-muricatis ; radiis dichotomis, cirrhalis dorso lœvibus. Encycl. pl. 128 et 129. Habite. Celle-ci n'est ni moins distincte, ni moins re- marquable que les précédentes. Ses rayons sont allon- gés, inégaux, dichotomes, très-divisés, cirrheux, gla- bres sur le dos. 5. Euryale exiguë. Euryale exiquum. E. perparvum; dorso disti 5-sulcato ; radiis dicho- tomis, sublüs Luberculato-dentatis, supernè muticis, subtilissimè granulatis. Habite …. l'océan Austral? Péron et Lesueur. Espèce bien remarquable par sa petite taille, par le dos de son dis= que, qui n'offre point de côtes rayonnantes, mais seule- ment cinq sillons divergents; enfin par les tubercules dentiformes de la face inférieure de ses rayons. Toutes ses parties étant étendues, son diamètre est à peine de trois pouces (de 6 à 7 centimètres). Couleur blanchâtre. 6. Euryale palmilère. Euryale palmiferum. E. radiis infernè simplicibus, apice dichotomo-palma- dis ; dorso tuberculis biserialibus muricalo. Encycl. pl. 126.F. 1-2. * Tricaster palini[er. Agassiz. Prodr. échin. Mém. Neufch. P: 193. Habite. Cette espèce est la plus singulière et la plus re- marquable de toutes celles du genre. D’un disque petit et orbiculaire, partent 5 rayons simples dans les trois quarts de leur longueur, et qui sont seulement dicho- tomes et comme palmés à leur sommet.Ces rayons, assez épais à leur base, vont en s'atténuant vers leur extré- mité où ils sont menus et cirrheux. Sur leur dos, on voit deux rangées longitudinales de tubercules dont les bases sillonnent transversalement les rayons; et sur le dos du disque, on aperçoit dix côtes rayonnantes, et des tubercules graniformes entre leurs extrémités. OPHIURE, (Ophiura.) Corps orbiculaire, déprimé, à dos nu, ayant dans sa circonférence une rangée de rayons allongés, gréles, cirrbeux, simples, papilleux ou épineux sur les côlés, presque pinués. Face inférieure des rayons aplatie et sans gout- Lière ou canal. Bouche inférieure et centrale. Des trous aux environs de la bouche, Corpus orbiculare, depressum, dorso nudum, ad periphæriam radiatum : radiis uniserialibus, sim- plicibus, elongatis, cirrhatis ; sublüs planulatis, ad latera papillosis vel spinosis, subpinnatis. Os inferum, centrale : foramina plura circà os. OgservarTions. On ne saurait disconvenir que les Ophiures n'aient les plus grands rapports avec les Euryales, surlout les cspèces à rayons convexes sur le dos ; cependant, outre que toutes les Ophiures sont principalement distinguées des Euryales par 474 Jeurs rayons très-simples, elles ne paraissent point avoir les mêmes habiludes, et on neles a point vues contracter tous leurs rayons à la fois, pour amener leur proie à la bouche. Les Ophiures ont en général le corps Lrès-peit, et leurs rayons sont grêles, fort allongés, cirrheux, écailleux et articulés. Ces rayons sont garnis sur deux côtés opposés, soit de papilles courtes, soit d'épines plus où moins ouvertes, disposées par ran- gées transverses. Les rayons qui ont des épines paraissent pectinés sur les côtés. Ces épines ne sont articulées que dans leur base, ce qui les distingue de celles des Comatules. La face inférieure des rayons n'ést ici, comme dans les deux genres précédents, que simplement aplae, et n'offre point une gouttière longitudinale comme dans les Astéries; mais, parmi les Ophiures, plusieurs espèces ont le dos des rayons convexe comme dans les Euryales, landis que beaucoup d’autres ont leurs rayons aplalis sur le dos comme dans les Comatules. Dans les espèces qui n’ont latéralement que des papilles, les rayons pa raissent muliques, el ressem- blent à des queues de lézard ou de serpent. Les Ophiures se servent de leurs rayons comme d'espèces de jambes, elles en accrochent un ou deux à l'endroit vers lequel elles veulent se trainer, et s'avancent en les contraclant par des mouvements d’ondulation. Il ne parait pas qu'elles s'en servent comme les Éuryales pour saisir leur proie et l’amener à la bouche. Des trous pour le passage de tentacules ou de tubes rétracules se trouvent aux environs de la bouche, un ou deux de chaque côté de la base des rayons. On croit qu'il n'y en a point le long des rayons, au moins dans les espèces muliques ou à papilles. Enfin, l'estomac des Ophiures, de même que celui des Euryales et des Comatules, n’est point euvironné de cœcums. (Cuv. Anatom. vol. 4, p. 144.) [Les Ophiures diffèrent essentiellement des Asté- ries parce que leurs bras, au lieu de contenir des viscères comme chez ces deruières, ne sont plus que de simples organes de locomolion, au moyen des- quels on voil souvent ces animaux se mouvoir assez rapidement sur la plage ou dans l'eau près du rivage. Leurs bras, armés d'écailles et de pointes plus ou moins allongées et soutenus par une série de pièces osseuses, occupant leur axe comme les vertèbres d’une queue de lézard, sont d'ailleurs munis de papilles ou de pédicules rétractiles concourant à remplir les fonctions respiratoires. On doit ajouter aussi que le tubercule madréporiforme observé sur les Astéries manque Lolalement chez les Ophiures ; la disposition des organes et des parties extérieures étant après cela tout à fait la même pour les cinq angles ou les cinq bras des Ophiures, on ne voit pas comment leur forme rayonnée pourrait être ramenée à une forme simplement symétrique ainsi que celle des autres Echinodermes. Les ovaires au nombre de dix, formés de petits sacs fusiformes HISTOIRE DES RADIAIRES. portés par un tube ramifié, aboutissent à des ouver- tures qui se trouvent de chaque côté de la base de chaque rayon; la bouche habituellement close et prolongée en cinq fentes, dans la direction des rayons, est armée d’une double rangée de pièces osseuses qui permettent aux Ophiures de broyer leur proie. On n’a rien vu jusqu'à présent chez ces animaux qu’on ail pu prenire pour un système nerveux. On en rencontre souvent dont un ou plu- sieurs bras, accidentellement rompus. sont en yoie de régénération et présentent un prolongement plus mince et plus lisse que la partie restante, comme il arrive aussi à la queue mulilée des lézards. M. de Blainville a divisé les Ophiures d'après la longueur et la disposition des épines, sans tenir compte du caractère employé par Lamarck, de la forme cylindrique ou aplalie des rayons. M. Agassiz divise les Ophiures proprement dites en cinq genres savoir : 1. Opnivra. ayant le disque très-déprimé, les rayons simples, squarmeux, portant des épines très- courtes accolées aux rayons (O0. texturata Lamk. — O. lucertosa Larmk.). 2, OPmiocoma, qui diffère du précédent par de longues épines très-mobiles aux rayons (O. squa- mata Lamk. — O. echinala Lamk. etc.). 5. OPmureLcLa. dont le disque est à peine distinct (il ne comprend que des espèces fossiles : O. cari- nata Münsl. — O. speciosa Münst. — O. milleri Phil. — O. Egertoni Brod.). 4. AcrourA, qui ne diffère des Ophiures que parce que de petites écailles placées sur les côtés des rayons remplacent les épines : les rayons eux- mêmes sont très-grêles (ce genre ne comprend que des espèces fossiles : ©. prisca Münst. — Acroura Agassiz Münst. 1859). 5. Aspipura, ayant la face supérieure du disque recouverte par une étoile de dix plaques, tandis que les rayons, proportionnellement gros, sont en- tourés d’écailles imbriquées (espèce fossile : 4. Lori- cata Goldfuss).] F. D. ESPÈCES. * Rayons arrondis ou convexes sur le dos (1). 1. Ophiure nattée. Ophiura lexturata. Cph. radis tereti-vubulatis, lœævigatis : infern super- ficie squamis trifuriis contextà ; papillis laterum mi- nimis, appressis. Stella lacertosa. Linck. Stell. p. 47. tab. 2. n° 4. (1) [M. de Blainville place les trois espèces suivantes dans sa première division comprenant les Ophiures dunt les épines des | rayons sont (rès-courtes et appliquées, » il y ajoute trois nou- OPHIURE. Encycl. pl. 123. f. 3-3. * Asterias lacertosa. Pennant. Brit. Zool. 4. p. 130. tab. 34. * Opliura bracteata. Fleming. Hist. of Brit. anim. p- 488. n° 29. “ Ophiura texturata. Blainv. Man. d’actin. p. 2/3. * Ophiura aurora. Risso. Eur. mérid. t. v. p. 273. pl. 6. f, 29. * Ophiura bracteata. Johnston. Mag. of, nat. hist. 1835. p 465. f. 4r. 2. Eadem minor albida. Habite les mers d'Europe, l'océan Atlantique. Cette Ophiure, plus petite que celle quisuit, et à rayons peu allongés, est toujours glabre ou mutique, et ses rayons vus en dessous présentent l'aspect de cinq petites tresses. 2. Ophiure lézardelle. Ophiura lacertosa. Oph. radiis elongatis, tereti-subulatis, sublævigatis ; papillis laterum breviuseulis, sæpiusappressis, trans- versim serialis. Stella longicauda.Linck. St. p. 47. tab. xr. n° 17. Planc. Conch. t. 4. F. 4. 2. Eadem radiis fusco vel spadiceo maculatis. Encyck. pl. 122, f. 4. etpl. 123. f. 1. * Ophiura squamata. Risso. Hist. nat. de lEur. mérid. t. v. p. 272. n° 13. el O. Rondeletüi. id. 1. c. p. 273. n° 14. Habite les mers d'Europe, ete. Cette espèce n'est point rare. Ses rayons ressemblent à des queues de lézard, un peu longues, cirrheuses, mutiques, rarement échi- nulées par leurs papilles ouvertes. Dans la variété 2 ils sont panachés d’orangé ou de brun. Le Stella lateribus lunatis, Linck. St. p 48.1. 22. nv 35, appartient évi- demment à celte espèce. 3. Ophiure épaissie. Ophiura incrassata. Oph. disco latiusculo; radiis crassis, elongalis, tereti- subulalis, ac latera spinosis : spinis latitudine radii subæqualibus. Habite. Du voyage de Péron et Lesueur. Belle et assez grande €-pèce, à disque un peu large, subpentagone, ayant cinq plaques presque rhombuïdales autour de la bouche. Ses rayons, épais vers leur base, sont ensuite alténués, allougés, cirrheux, épineux sur les côtés, convexes sur le dos Couleur jaunätre. Le Bellis scolopendrina, Linck. SL, p. 52. L 40. n°57, ressemble à cette Ophiuré par son aspect, mais en pa- rail néanmoins très-dislinct. 4. Ophiure annuleuse, Ophïura annulosa (1). Oph. subfusca ; radiis longis, Lereti-subulatis, ad latera spinosis; spinis annulosis, subappressis ; dorso disci echinuluto. * Blainv. Man. d'actin. p. 244. pl. 24. f. 1-4. Habite. Du voyage de Péron et Lesueur. Espèce bien remarquable par ses épines qui semblent articulées, et par les anneaux colorés et transverses dont elles sont bigarrées Ces mêmes épines sont un peu plus longues que la largeur du rayon qui les porte. La plupart sont couchées sur leur rayon. vellesespèces nommées par lui ©. gigas. 0. breviradiata, O. tri- spiia el l'O brachiata de Montasu (Linn. Transactions, L. 7 p- 84) qui se trouvent dans la mer du Nord.] F.D, 476 5. Ophiure marbrée. Ophiura marmorata. Oph. albo fuscoque variegata; radiis dorso convexis, ad latera spinosis ; spinis latitudine radii breviori- bus; dorso disci decem-lineato. Habite... Du voyage de Péron et Lesueur. Cette espèce semble voisine de lAsterias aculeata de Linné et de Muller; mais elle en est très-distincte, surtout par le caractère de son disque dorsal. ** Rayons aplatis sur le dos, c’est-à-dire en dessus p y conne en dessous. 6. Ophiure hérissée. Ophiura echinata. Oph. nigricans; disco supernè granulalo ; radiis echi- nalo-spinosis; spinis crassis, palentibus, ad latera quadrifariis, latitudine radii sublonyioribus. Stella granulata. Linck. St, p. 5o. tab. 26. n° 43. Encyel. pl. 124. F. 2-3. An Asterias aculeata? Lin. an. Sloan. Jam. t. 2. 244. f. 8-0. * Ophiura granulata. Blainv. Man. d’act. p. 243. * Fleming. Edinb. phil. journ. var. 301. — Brit. anim. 488. * Johnston. Mag. of. nat. hist. 1835. p. 595. F. 67. 2. Var. dorso lævi; spinis lenuioribus. 3. Far. radis versü extremilates magis altenuatis. Asterias nigra. Mull Zovl. Dan. 3. p. 20. L. 93. Habite les mers d'Europe, l'océan des Antilles, l'Atlanti- que, etc. Péron et Lesueur en ont rapporté de leur voyage plusieurs individus et quelques variétés. [il est probable que deux espèces au moins sont confon- dues avec celle-ci ou ses variétés. M. Johnston donne pour caractère à son ©. granulata d’avoir les épines latérales des bras disposées par trois, et d'avoir une écaille cordiforme entre les rayons, à leur base sur la face rénale.] 7. Ophiure scolopendrine. Ophïura scolopeñdrina. Op. disco orbiculato; dorso punctis prominulis scabro; radis longis, echinalo-spinosis; articulis spinisque maculalo-variegatis. Habite l'Océan austral, près de l'ile de France. M. Ma- thieu. Belle et grande espèce, à rayons très hérissés d'épines ouvertes. Les articles des rayons et les épines sont tachetés et bigarrés. La lony;ueur des rayons est de 12 à 15 centimètres. Couleur générale, cendrée, rembrunie ou roussätre, 8. Ophiure longipède. Ophiura longipeda. Oph. dorso disci orbiculali areis decem cuneïformibus sculpto; radis longissimis, echinato-spinosis ; arti- culis perançgustis. Habite l'Océan austral, près de l'ile de France, M. Ma- thieu. Celle-ci est la plus remarquable par l'extrême longueur de ses rayons. Son disque est petit, orbicu- laire, marqué sur le dos par dix facettes cunéiformes , disposées en rosette, Les épines, blauches et ouvertes, ne sont pas plus longues que la largeur de leur rayon, Les rayons ont 25 à 30 centimètres de longueur, et sont très-cirrheux,. (1) M. de Blainville place cette espèce de même que la sui- vante et toutes celles de la deuxième section de Lamarck, dans sa deuxième division comprenant les Opluures « dont les épines des rayons sont longues et non appliquées, » 476 HISTOIRE DES RADIAIRES. 9. Ophiure néréidine. Ophiura nereidina. 10. Oph. cœrulescens; disco minimo, pentagono; radiis longissimis spinoso-ciliatis; articulis angustissimis. Habite les mers australes; Péron et Lesueur. Cette es- pèce n’est pas moins remarquable que celle qui pré- cède, surtout par la petitesse de son disque qui est pentagone et à cinq sillons sur le dos. Les rayons sont déprimés, ciliés par les épines, et ont au moins 15 cen- timètres de longueur. Toutes les parties de cet animal sont bleuâtres. Ophiure ciliaire. Ophiura ciliaris. Oph. radis subplumosis ; spinis ciliiformibus, patulis, latitudine radii longioribus. Aïsterias ciliaris. Lin. Mull. Zool. Dan. Prod, 284r. Stella marina minor, ete. Barrel. Var. 131.t. 1295. f. r. Linck. Stell. tab. 34. f. 56. Penthaphyllum. Linck. Stell. p. 52. t. 37. F. 65. Encycl. pl. 124. F. 4-5? 2. Eadem ? disco latiori, dorso in rosulam insculpto. Habite les mers d'Europe et l'Océan austral. CetteOphiure a ses épines menues comme des poils , assez longues, ouvertes, et qui font paraître les rayons éminemment ciliés ou frangés. Dans les petits individus, les rayons paraissent plumeux. En général, cette espèce est d'une taille médiocre et même petite. 11. Ophiure écailleuse. Ophiura squamata. Oph. disco orbiculato, læviusculo; dorso radiorum squamis latis imbricalo ; spinis latitudine radii bre- vioribus, ad latera quadrifariis. An Aslerias aculeata? Lin. Mull. Zool. Dan. 3. p. 29. t. 99. Habite les mers d'Europe, l'océan Atlantique. Elle est blanchâtre, glabre et plus grande que l'espèce qui précède; ses rayons surtout sont plus larges, bien écail- leux, à écailles du dos entières et transverses. Les écailles du dessous des rayons sont petites et quadran- gulaires. No!a. Le Rosula scolopendroïides, Linck. Stell. p. 52. tab. 26. n° 42 (Encycl. pl. 123. f. 5-7), parait apparte- nir à une espèce particulière, distincte de celle-ci. 12. Ophiure cassante. Ophiura fragilis. Oph. dorso disci spinis muricato; radiis lineari-subula- tis, ad latera echinato-pectinatis ; spinis serrato- asperis. Asterias fragilis. Mull. Zool. Dan. 3. p. 28. t. 98. * Rosula scolopendroides. Linck. Stell. p. 52. t. 26. n. 42. * Encycl. méth. p. 123. f. 6-7. * Oplhiura rosula.Flem. Hist. Brit. anim. p. 489. n. 32. * Ophiura spinulosa. Risso. Hist. nat. Eur. mér. p. 272. n. 12. pl. 6. f. 30. * Borlase. Cornwal. 259. tab. 25. f. 19-24. * Ophiura rosula. Johnst. Mag. of nat. hist. 1836. p. 231. f. 26. Habite l'Océan boréal, la mer de Norwége. Cette Ophiure est pelite, gristre, à rayons linéaires, subulés , bien hérissés d'épines sur les côtés, et à dos imbriqué d'é- cailles en demi-losanges. Le disque est orbiculaire , à dos divisé par dix raies épineuses, dont cinq plus étroi- tes. Les épines sont serrulées. Les rayons ont 5 à 7 cen- timètres de longueur. M. de Blainville indique comme synonyme de cette es- pèce l’Asterias sphærulata de Penvant (British Zool. 15. 14. 15. t.1v), M. Johnston de son côté donne comme synonyme les Asterias pentaphylla, A. varia, A. aculeata, A. hastata, A. /[issa et A. nigra du même auteur (t. 1v. p. 131-133). ESPÈCES QUE JE N'AI POINT VUES. * Ophiure rosulatre, Ophiura rosularia. Oph. disco supernè seloso et in rosulam partilo; radiis ad latera echinatis Rosula scolopendroides. Linck. Stell. p. 52. tab. 26. n. 42. Encycl. pl. 123. f. 6-7. (On doit, comme l'a fait M. de Blaiaville, réunir cette es- pèce à la précédente.] * Ophiure pentagone. Ophiura pentagona. Op. disco regulari pentagono ; radis ad latera hispi- dis : spinis brevibus., Stella regularis. Link. Stell. p. 5r. t. 27. f. 46. Encycl. pl. 123. f. 4-5. [La forme pentagonale du disque tient à l’état de dessic- cation de l'échantillon d'après lequel a été fait le dessin de Linck.] * Ophiure filiforme. Ophiura filiformis. Op. disco squamoso ; aculeis latiludine radi æqua- libus. Asterias filiformis. Mull. Zool. Dan. t. 59. Encycl. p. 122. f. 1-3. * Ophiure tricolore. Ophiura tricolor. Opk. radiis quinque articulis ad latera peclinalis, den- tibus scabris; disco hispido. Asterias tricolor. Mull. Zool. Dan. 3. p. 28. t. 97. * Ophiure lombricale. Ophiura lombricalis. Encycl. pl. 124. f. 1. Seba. Mus. 3. tab. 9. f. 6? * Ophiure porte-pointes. Ophiura cuspidifera. Encycl. pl. 122. f. 5-8. Elle paraît granifère , à cinq rayons subulés, droits, his- pides, tachetés ou panachés. + 19. Ophiure négligée. Ophiura neglecta. Johnst. Mag. of na. hist. 1856, p. 467. f. 42. ©. dorso plano, marginato, supernè imbricato; squamis subæqualibus, lœvibus; squamä majore duplici ad basim cujusque radii, supernè obtecti serie simplici squamarum quudralarum, et lateraliler spinulis lon- gis utrinquè ternis aul qualernis armali. Habite les côtes d’Angleterre. — Largeur du disque, 3 lignes; long. des rayons, 9 lignes. + 20. Ophiure marguerite. Ophiura bellis. Johnst. Mag. of nat. hist. 1855. p. 599. f. 66. ©. dorso squamis rotundis, sejunctis et tuberculis inter- stitialibus adsperso; absque squamis juxtà basim ra- diorum; radii depressi supernè converi, squamis Oua- Lis et luberculis minutis, obtusis, seriatim interpositis oblecti, necnon spinis lateralibus brevioribus armati. Ophiura bellis. Fleming. Brit. anim. 488. Asterias sphærulata. Pennant. Brit. Zool. 1v. 131. pl. 34. Ftai OPHIURE. Turton. Brit. Faun. 141. Asterias aculeata. Stew. Elem, 1. 4ot. Fleming. Edinb. Phil. Jour. vir. 298. Habite les côtes d'Angleterre. — Diamètre du disque, 6 lignes; larg. des rayons, 18 à 24 lignes. Ÿ 21. Ophiure cordifère. Ophiura cordifera. ©. disco suprà squamoso-imbricato, squamis radiis ob- versis duplicalo-pectinatis decem, lateribus lunato et subquinque-cordato ; radiis parum elongatis, se- milerelibus, papillis laterum binis majoribus. Bo:c. Hist. nat. Vers. 2. tab. 16. f. 3. Stella lateribus lunatis. Linck. Stell. f. 48. tab. 22, n.35. Siella marina scolopendroides læœvis. Rumph. Mus. tab, 15, f. C. Asterias cordifera. Delle Chiaje. Mem. an. s. vert. ». P- 358. tab. 20. f. 12. Habite la Méditerranée, à Naples, [M. delle Chiaje décrit dans son ouvrage (1. c. p. 359. tab. 21. f. 7) sous le nom d’Asterias Tenorii, une petite Ophiure à trois branches qu'il n’a trouvée que deux fois dans les trous de l'éponge officinale, mais qu'on pourrait croire fondée sur des individus jeunes et in= complets d'une autre espèce, Plus tard, dans son 3° vol. P: 79, il annonce en avoir trouvé des variétés à get 7 bras , à 4 épines et à disque lobé.] Ÿ 22. Ophiure de Férussac. Ophiura Ferussaci. ©. disco orbiculari 5-lobato, radiis squamulis imbricatis bilobatis; spinulis longissimis g-/ariis. Aslerias Ferussaciü. Delle Chiaje. 1. c. 3. p. 69. tab. 34. OT Habite la Méditerranée, à Naples. ‘ 25. Ophiure de Cuvier. Ophiura Cuvierit. ©. disco orbiculari, subquinque lobato; radis squamulis subimbricalis lrilobatisve, spinis septem-fariis inæ- qgualibus. Aslerias Cuvierü. Delle Chiaje, 1. c. 3, p. 79. tab. 35. f. 17. Habite la Méditerranée, à Naples, Ÿ 24. Ophiure noctiluque. Ophiura noctiluca. Vi- viani. Phosphor. mar. 1805. p. 5. tab. 1. f. 1-2. Habite la Méditerranée. Espèces fossiles. + 1. Ophiure spécieuse. Ophiura speciosa. Mün- ster. O. disco nudo ? brachiis lineari-lanceolatis; scutis infe- rioribus octogonis; Lentaculis ovatis, geminatis; acu- leis subulalis, tri-vel quadrifariis, diametro trans- versali radii longioribus. Goldfuss. Petref, 1. p. 206. tab. 72. . 4. Ophiurella speciosa. Agassiz. Mém. soc. d'hist. nat. Neufchätel. 1836 p. 192. Fossile du calcaire lithographique des montagnes d’Eis- stad , et rarement dans celui de Solenhofen. + 2. Ophiure carénée. Ophiura carinata. Münster. ©. disco nudo; brachiis subulatis; scutis carinatis; ca- rinà dorsali gibbosà ; aculcis acicularibus diametro transversali radii longitudine æqualibus. 477 Goldf. Petref. 1. p. 206. tab, 72. f. 6. Ophiurella carinala. Agassiz. |. c. Fossile du calcaire lithographique de Solenhofen. + 5. Ophiure antique. Ophiura prisca. Münster. ©. disco scutato; brachiis subulatis, subteretibus, bre- vibus inermibus; sculis inferioribus subhexagonis ; tenlaculis ovalibus seriatis. Asteriacites ophiurus. Schlot. Petref. p. 325. tab. 29. f. 6. Opliura prisca. Goldf. Petref. 1. p. 207. tab. 72. f. 7. Acroura prisca. Agassiz. |. €. p. 193. Fossile du muschelkalk de Bayreuth. + 4. Ophiure cuirassée. Ophiura loricata. Goldf, Petref. I. p. 207. Lab. 72. F, 7. ©. disco utrinque scutato; brachiis lanceolatis, subtere- Libus, brevibus, inermibus ; tentaculis.… Asteriacites scutellatus. Blumenb. Spec. Archæol. p. 24. tab. 2.f, 10, V. Albert. die Gebirge d. Wurtemberg. p, 77-87. Ophiura scutellata.Bronn. Lethæa. p. 157. (ab, xr. f. 23. Aspidura loricala. Agassiz. |. €. 193. Fossile du muschelkalk de Wurtemberg. + 5. Ophiure d'Égerton. Oph'ura Egertoni. Bro- derip. Trans. gel. Soc.2. Ser. V. p. 174. pl. 12. f. 5. O. radiis tereti-subulatis ; articulis supernè subtriloba- dis; disco subplano, subpentagono, rotundato. Ophiurella Egertoni. Agassiz. 1. c. Fossile du lias de Lyme Regis. + 6. Ophiure de Miller. Ophiura Milleri. Philips. Geology of Yorkshire. pl. 15. f. 20. Ophiurella Milleri. Agassiz. Mém. soc. sc. nat. Neufch. 192. Fossile du lias de l'Yorkshire. Ÿ 7. Ophiure...…. Ophiura. Williamson. Mag. of nat, hist. 1856. p. 426. f. 64. Cette espèce, trouvée dans la même localité que la pré- cédente, en diffère, parce que la base de chaque rayon est protégée par deux fortes écailles repré-entant en- semble la forme d'un cœur: elle en diffère surtout par l’arrangement des plaques dorsales des rayons qui, dans l'une et l'autre, forment bien trois séries longitudinales ; mais, Landis que dans l’Ophiure de Miller la rangée du milieu est deux fois plus large que les rangées latérales, le contraire a lieu dans celle-ci. + 8. Ophiure d'Agassiz. Ophiura Agassiz. O. brachiüis rotundatis, brachiorum latera squamis ar- cuatis brevibus obtecta ; ventralis faciei squamæ utrinquè emarginaltæ litteræ X formam referentes ; ex ore penlayono versüs maryinem quinque radii bifidi prodeuntes. Acroura Agassiz. Münster. Beitrage zur Petref, 1839. p. 87. tab. xr. F, 2, Fossile du muschelkalk. — Le disque est large de 3 lignes, et les bras larges de 2/3 de ligne doivent avoir eu envi- ron 10 lignes de longueur. — 478 ASTÉRIE. (Aslerias.) Corps suborbiculaire, déprimé, divisé dans sa circonférence en angles, lobes ou rayons disposés en éloiles. Face inférieure des lobes ou des rayons munie d’une gouttière longitudinale, bordée de chaque côté d’épines mobiles, et de trous pour le passage de pieds tubuleux et rétractiles. Bouche inférieure el centrale, dans le point de réunion des sillons inférieurs. Corpus suborbiculare, depressum, ad periphæ- riam stellatèm angulatum, lobatum, vel radiis di- visum. Inferna superficies loborum vel radiorum sulco longitudinali exarata ; marginibus spinis mobili- bus et serialibus instruclis, foraminibusque nume- rosis serialim pertusis. Os inferum, centrale, in commisurä canalium énfimorum. Ogsenvations. On donne vulgairement le nom d'Ætoiles de mer aux animaux de ce genre , parce que leur circonférence offre des angles ou des lobes disposés en rayons divergents, de la même manière qu'on représente une éloile. Leur corps est orbiculaire, déprimé, un peu con- vexe en dessus, aplali en dessous. el couvert d’une peau coriace, plus ou moins granuleuse ou tubercu- leuse. mobile dans tous ses points. Leur face apla- tie ou intérieure présente autant de goutlières lon- giludinales qu'il y à d’angles ou de rayons autour du corps de l’animal. Ces gouttières, régulièrement disposées en étoiles. partent de la bouche qui est placée au centre de leur réunion, ct vont aboutir à l'extrémité des rayons, après les avoir traversés dans leur longueur. Le long ile chaque gouttière, on remarque sur les deux bords plusieurs rangées d'épines courtes. gré- les. mobiles. qui souvent sont si nombreuses, que Réaumur en a compté jusqu’à mille cinq cent vingt pour une même Etoile. Outre ces nombreuses épines, les Astéries on le long et près des bords de chaque goullière, une quantlé infinie de pelits trous pour le passage des tubes rétractiles que l'animal fait sorur lors- qu'il est dans l’eau, el qui, comme autant de petits pieds, lui servent à se fixer, ou à diriger ses mou- vements de déplacement. Ils fout l'oftice de suçoirs mobiles vu de ventouses, et l'animal les fixe au be- soin sur les corps marins pour s'y attacher ou pour se mouvoir. Outre ces pieds tubuleux et contractiles qui gar- nissent inlérieurement les bords ue la goutuère de chaque rayon, le dos des Astéries est muni d’une mullitude de tubes contractites, plus petits encore que les pieds, tubes qui sortent, comme par lais- ceaux. encre les tubercules ou les grains dont la sur- face dorsale est hérissce. Ces peLils tubes sont l'or- gane respiratoire de ces animaux ; et, en ellel, c'esL par leur voie que l’eau est ee dans la cavité uu corps, ou du inoins dans un orgaue particulier et HISTOIRE DES RADIAIRES. vésiculaire qui la recoit, et c’est par la même voie qu'elle en sort, lorsque l'animal contracte sa peau dorsale. (V. Réaumur, Mémoires de l’Académie des sciences, an. 1710.) Ainsi les Astéries inspirent l'eau en dilatant leur peau dorsale, et l’expirent en la contractant. La bouche , située constamment au centre de la face inférieure de l'Astérie, communique presque immédiatement avec l'estomac qui est pareillement au centre et fort court. Cette bouche est armée de cinq fourches osseuses, qui paraissent agir en se resserrant Loutes ensemble sur le centre de l’ouver- lure. Outre ses fonctions directes et essentielles, la bouche sert aussi d’anus, le canal intestinal n'étant qu'un cul-de-sac extrémement court, qu'un esto- mac assez vaste, augmenté latéralement par cinq paires de cœcum allongés et pinnés, qui accroissent les moyens digestifs. Ainsi, il y a dix cœæcum allon- gés et pinnés. deux dans chaque rayon, qui par- tent des côtés de l'estomac , et qui s'étendent dans les trois quarts de la longueur du rayon. Pour donner plus de fermeté à chaque rayon et maintenir les organes intérieurs, la nature. par une sécrélion de matière pierreuse, a produit dans la longueur de chaque rayon un assemblage longilu- dinal de petites pièces pierreuses jointes les unes aux autres, et qui forment par leur disposition une colonne creusée d’un côlé en coulisse. Un a donné, par une fausse analozie, le nom de colonne verté- brale à cet assemblage d'osselets pierreux. Ce west cependant point un organe de mouvement, c'est-à- dire destiné à fournir des points d'appui aux mus- cles. Il ne produit jamais de côtes, el ne «lonne point de gaine à une moelle épinière. Ainsi cet en- chainemer nt de pièces pierreuses , tout à lait analo- gue à celui de l’axe articulé et pierreux des £ncri- nes, n'a rien de comparable à la colonne vertébrale des animaux à vertèbres. Le chyle ou le produit de la digestion, dans les Astéries, parait reçu dans des canaux vasculaires très-déliés, qui naissent des cœcums, où des peits mésentères qui accompagnent ces Ccœæcums. Ces pe- Lits vaisseaux chyleux se réunissent ensuile pour lor- mer dix vaisseaux principaux qui règnenL dans l'é- paisseur et la longueur de chaque mésentère, et vont aboulir à un vaisseau circulaire el commun qui en- toure la bouche. Un autre vaisseau circulaire forme avec le premier, autour de la bouche, un plexus. Il en nait quelques troncs particuliers que nous ne suivrons pas ici, et, en outre, d’autres vaisseaux qui portent le duide nourricier dans la cavité du corps, et probablement dans le voisinage de l'organe respiratoire, où ce fluide va recevoir l'influence de la respiration , pour ètre ensuile reporté vers les points du corps qu'il doit nourrir. Quoiqu'il soil très difficile, peul-êlre même im- possible de suivre la marche du fluide essentiel de l'Astérie, depuis l'instant où il est formé par la di- gestion el absorbé par les plus peuls vaisseaux, jusqu'à celui où il arrive aux parties qu'il nourrit, aucune observalion n'a pu constater que ce fluide subisse une vérilable circulation , que ses portions nvn employées revinsseul au même point d'où elles sout parties. Ainsi, 1l ue faut pas coulonre le transport d'un fluide dans des vaisseaux qui le con- ASTÉRIE. duisent en différents lieux, avec les mouvements d'envoi et ceux de retour qui constituent la circu- Jation. Les Astéries sont sujettes à perdre un ou plusieurs de leurs rayons par divers accidents auxquels elles sont exposées ; mais elles ont la faculté de les règé- nérer. Elles repoussent même avec Lant de promp- titude leurs parties perdues, que dans l’été deux ou trois jours suffisent pour reproduire les rayons qui leur manquen£. Ce qui est bien plus remarquable, c’est que ceux des rayons qui ont été entièrement détachés par quelque accident, repoussent eux-mé- mes à leur origine d’autres petits rayons , el de- viennent une Astérie complète, semblable à celle dont ils proviennent. Une simple portion de rayon détachfe ne jouirait pas de cet avantage. Ces Railiaires jouissent d’une irritabilité exquise dans leurs parties molles intérieures, comme on le voil par la celérite avec laquelle elles retirent leurs pieds à l'approche d'un corps quelconque. et par la contraction de leur peau, lorsqu'on les presse entre les doigts. On peut néanmoins leur couper un rayon, Sans qu’elles offrent aucun signe qui montre qu'elles en soieuL affectées ; ce qui prouve qu'elles ne sont qu'irr ilables, el uon sensibles. La peau supérieure ou du dos des Astéries est, pour l'ordinaire, différemment colorée selon les espèces : elle est rouge dans quelques unes, violette ou bleue dans quelques autres; et, dans d’autres, elle est orangée, jaunâtre, roussâtre, ou de couleur moyenne entre celles-ci. La surface inférieure des Astéries varie moins pour la couleur; elle est ordi- nairement d'un blanc jaunâtre. Les Astérics se nourrissent de vers marins, de pelits crabes, el même de petits coquillages (1). Le genre des Asteries est nombreux en espèces, et très difficile à diviser en sections. On ne peut faire usage pour cet objet de la considération du nombre des angles ou des rayons, sans s’exposer à rompre des rapports, el l’on Sail en outre que dans presque Loutes les espèces le nombre des angles ou des rayons varie dans différents individus, quoique dans des limiles déterminables. Pour faciliter l'étude des espèces, j’emploie une considéralion quelquelois un peu embarrassante ou équivoque, mais qui me parait plus propre à la con- servation des rapports, que celle que l’on trouve dans le nombre des rayons ; la voici: 1° Astéries scutellées : corps à angles, lobes ou rayons courls, el dont la longueur n'excède point celle du diamètre du disque. 2° Astéries rayonnées : corps à rayons allongés , et dont la longueur excède éminemment celle du diamètre du disque. [l'anatomie des Astéries, sans être complétement connue, a cependant fait de notables progrès de- puis Lamarck. C'est surtout le bel ouvrage de Tie- demann sur l'anatomie des Échinodermes (1816) qui (x) On voit souvent des Astéries communes occupées à su- cer un Mollusque encore vivant dans sa coquille, la Mactre li- sor, par exemple; dans ce cas, l'Astérie goufle et fait saillir au 479 a contribué à faire connaître davantage l'organisa- tion de ces animaux. Quelques années plus tard, M. delle Chiaje, dans ses Mémoires sur les animaux sans vertèbres du royaume de Naples, s'occupa de ce même sujet, et il contesla formellement la signification des préten- dus nerfs observés par Spix , el la valeur des expé- riences galvaniques de cet auteur. M. de Blainville, de son côté, déclara en 1854 n'avoir pu s'assurer de l'existence d'un système nerveux dans les Asté- ries. Nous pourrions nous-même ajouter notre té- moignage négalif sur celte question, et cependant Tiedemann, Lout en reconnaissant que des ligaments fibreux ont pu être pris pour des nerfs par ses pré- décesseurs, prétend avoir reconnu un vérilable cor- don nerveux entourant la bouche-et envoyant des rameaux dans les bras. M. Ehrenberg, en 1854, a prélendu reconnaître de véritables yeux chez l’Asterias violacea : ce sont des points d’un rouge vif silués à la face inférieure de l'extrémité des rayons, et auxquels, dit-il, on peut facilement voir aboutir un filet nerveux cou- ranl le long du rayon et renflé à l'extrémité. L'œil ou le point rouge ainsi placé en dessous, se trouve ramené en dessus pour servir à la vision par le re- dressement de l'extrémité du rayon. Le même ob- servaleur a vu une circulation intérieure dans les tubes contractiles du dos, lesquels sont aussi pour- vus de cils vibratiles en dehors. La circulation, chez les Ast'ries, déjà admise et décrite par Tiedemann et par d’autres naturalistes, a été dernièrement l'objet d’un travail de M. Volk-. mann. Suivant cet observateur, il y a dans ces ani- maux trois cercles vasculaires : le premier immé- diatement autour de la bouche; le second , sur les pièces osseuses de l'armure dentaire ; le troisième et le plus considérable fixé sur la paroi dorsale de la cavité intérieure, comme la représenté Tiede- mann, Le cœur, admis aussi par Tiecdemann, est une vésicule membraneuse, allongée, allant du cer- cle vasculaire dorsal au premier cercle entourant la bouche ; il a des fibres musculaires bien visibles ; mais il ne montre point de pulsalions, même dans l'animal vivant. M. Volkmaun suppose néanmoins que le fluide nourricier passe de ce cœur dans le premier cercle vasculaire, et de là dans les branches envoyées par ce cercle à chaque rayon, et dans les rameaux arri- vant à chaque pied ou tentacule dans l’intérieur des- quels ils pénètrent. Ces pieds, en vertu de leur con- dehors sa membrane stomacale qui enveloppe en partie la cuquille et pénètre même entre les vaives. F. D. 480 tractilité, agissent comme autant de cœurs veineux pour faire revenir le sang par des rameaux aboutis- sant à un vaisseau central qui de chaque rayon vient se rendre au deuxième cercle vasculaire, d'où partent de gros troncs de communication qui se rendent au troisième cercle vasculaire. Ce dernier cercle s’abouche de part et d'autre dans le cœur ; et ainsi se trouve complété le circuit. On sait depuis longtemps que les ovaires sont des faisceaux de tubes ovigères très-nombreux , logés dans les angles entre la base des rayons; mais ce n’est que depuis très-peu de temps que M. Sars a fait connaitre des particularités fort curieuses sur le développement de l’Asterias sanguinolenta, qui se montre d’abord sous une forme Lotalement diffé- rente de celle qu’elle doit avoir plus tard. (Voy. la note, p. 487). M. de Blainville a divisé les Astéries en six sec- tions ou sous-genres de cette manière: A. Espèces dont le corps est pentagonal et peu ou point lobé à sa circonférence ; les angles étant fissurés (les OREILLERS) : ex. 4. discoidea Lamk. n. 7 — 4. pentagonula Lamk. n. 9. B. Espèces pentagonales, minces et comme mem- braneuses (genre Palmipes Linck — les Par- MASTÉRIES): ex. 4. mnembranacea Lamk. n. 19. — A, rosacea Lamk. n. 19 — 24. Lamk. n.17, etc. G. Espèces quinquelobées et non articulées à la cir- conférence : ex. 4. minuta Lin. calcar D. Espèces pentagonales et plus ou moins lobées et articulées à leur circonférence (les Scurasré- RIES OU PLATASTÉRIES) : ex. 4. tessellata Lamk. n. 1 — 4. punctata Lamk. n,. 2, etc. E. Espèces profondément divisées en cinq rayons (les PENTASTÉRIES) : ce genre est subdivisé en trois groupes suivant que les rayons sont : — 1° triangulaires déprimés et articulés sur les bords (genre Astropecten Linck; Crenaster Luid.) : ex. 4. arantiaca Lam. n. 51, 4. calci- trapa Lam. n. 52. etc. — 2° Ou que les rayons sont triangulaires assez courts et arrondis en dessus : ex. 4. rubens Lam. — 4. glacia- dis, elc. — 5° Ou que les rayons sont longs, étroils, el souvent rétrécis à leur origine : ex. À. variolata Lamk. n. 56, elc. F. Espèces qui sont divisées en un plus grand nombre de rayons que cinq ou six (les SOLASTÉ- RIES): ex. 4. tenuispina Lamk. n. 27. 4. en- deca Linn. — 4. papposa Linn. — 4. helian- thus Lamk. n. 20, etc. M. Nardo (Isis 1854) a proposé de diviser les As- téries dans les trois genres STELLARIA (4. aranciaca HISTOIRK DES RADIAIRES. — A, calcitrapa) ; — STELLONIA (4. rubens — A. glacialis); — ASTERINA (4. exiqua — A. minula); — AnserorobA (4. #nembranacea — À. rosacea), et — Laivcxia (4. lœvigala — A. variolosa). M. Agassiz plus récemment (Mém. soc. sc. nat. de Neufchäâtel 1856) adoptant en partie les genres établis avant lui, mais sans avoir égard au nombre des rayons, divise les Astéries en neuf genres, sa- voir : 1. Astenras (4stropecten Linck. — Crenaster Luid. — Pentastérie Blainv. — Stellaria Nardo); ayant le corps en étoile, la face supérieure tessel- lée, et les rayons déprimés, bordés de deux rangées de larges plaques portant de petiles épines : ex. A. aranciaca , — A. calcitrapa. 2, Corcaster; Ag. qui diffère du precédent en ce que la cavité in!érieure est circonscrite par des plaques disposées comme celles des Oursins au sommet desquelles on aperçoit une étoile d'ambu- lacres. Ce genre se rapproche donc par son organi- sation de la famille des Crinoïdes , tandis que sa forme est celle des vraies Astéries ; une seule espèce fossile C. Couloni, Ag. 3. Goniasrer; Ag. (Sculastérie ou Platastérie Blainv.) ayant le corps pentagonal, bordé d’une double série de larges plaques qui portent des épi- nes, et la face supérieure noueuse : ex. 4. tessellaba Laimk. — 4. equestris Lin. etc. 4. Oripraster; Ag. à corps en étoile, finement tessellé sur Loule sa surface ; sillons inférieurs très- étroits : ex. Asterias ophidiana Lamk. 8. Livcxra; Nardo à corps en étoile; à rayons tuberculeux et allongès montrant la peau poreuse dans les intervalles des tubercules: ex. 4. variolala Lamk. 6. SreLLonra ; Nardo (Penfastéries en parlie et Solastéries Blainville), ayant le corps en étoile , en- lièrement couvert d'épines plus ou moins saillan- tes: ex. 4. rubens, — A. glacialis, — A.endeca, — A. papposa, — A. helianthus, etc. 7. Asreriwa ; Nardo (4stérie, section C. Blainv.— Pentaceros Linck), dont le corps pentagonal, recou- vert d’écailles pectinées , est bombé à la face supé- rieure , et présente des sillons profonds à la face inférieure : ex. 4. minula. 8. Pacurres; Linck (Palmastérie Blainv.— Anse- ropoda Nardo), à corps pentagonal, très-déprimé, mince, mais membraneux sur ses bords : ex. A. membranacea. 9. Cuzcira; Ag. (Oreiller Blainv.), ayant le corps pentagonal, fendu aux angles, et les téguments granuleux : ex. 4. discoidea.] F. D. ' ASTÉRIE. ESPÈCES. * Corps sculellé. 1. Astérie parquetée. Asterias lessellata (1). A. complanata, pentagona , utrinque lessellata : les- sellis subgranulatis ; margine articulalo. An Aslerias granularis ? Gmel. p. 3164. (A) Tessellis minutissimè granulosis. (A. granularis, Blainville.) Pentagonaster regularis. Linck. St. p. 20. t. 13.f. 22. Encycl. pl. 96. Mull. Zool. Dan. t. 92. Seba. Mus. 3.1.6. F. 5-8.et t. 8. f. 4. (B) Tessellis lœvibus, planulalis. (C) Tessellis convexis subglobosis, graniformibus. Linck. St. t, 24. f. 39. Encycl. pl. 97. f. 1-2. (D) Tessellis dorsi subpapillosis : papillis conico-cus- pidalis. Linck. St. t. 23. f. 37. Encycl. pl. 98. f. 1-2. Seba. Mus, 3. t. 6. f. 9-10. ° Goniaster. Agassiz. Prodr. P: 191. * Blainv. Man. d'actin. p. 238. pl. 23. f. 4. Habite les mers d'Europe , d'Amérique et des grandes Indes. Cette Aslérie est remarquable par sa forme simple, par ses angles courts, par le bourrelet articulé de ses bords, et par les nombreuses variétés qu'elle présente, [On doit reconnaître avec M. de Blainville que la variété A constitue une espèce distincte.] Echin. Mém. Neufch. 2, Astérie ponctuée, Asterias punctata. A. pentagona, inermis, utrinque lessellata : tessellis dorsi sinualo-angulis, punctalis; margine articulato. Habite... les mers australes? Ceite espèce avoisine la précédente par ses rapports, et néanmoins en est très- distincte, 3. Astérie cuspidée. Asterias cuspidata. A. pentagona, inermis, utrinque lessellato-granulata ; angulis porrectis, longis, angustis, cuspidi/ormibus ; margine arliculalo. Habite... les mers australes ? Celle-ci approche aussi de l'Astérie parquetée par ses rapports; mais on l'en distingue au premier aspect par ses angles prolongés en longues pointes comme des cornes droites ou des rayous. 4. Astérie pléiadelle. Asterias pleyadella, A. inermis, pentagona, quinqueloba, utrinque tessel- (1) Les six premières espèces de Lamarck, avec les 12e, 13e, 34°, 15°, 16°, appartiennent à la division des ScurasTÉRiEs ou Prarasréries de M. de Blainville, comprenant « les espèces pentagonales et plus ou moins lobées et articulées à leur cir- conférence, » M. de Blainville rapporte à cette même division les espèces suivantes : 1. a, Astérie oculée. Asterias oculata. Linck, Stell. Mar. tab. 23. f. 11. Pennant. Brit. Zool. tah. 307. F. 56, Habite la mer du Nord et la Manche, 1. b. Astérie de Seba. Asterias Sebæ. Blainy. Seba, Mus. 3. pl. 8. no x, 1, c, Astérie de Linck. Asterias Linckii, Linek, Stell, Mar, tab, 7. n° 8, 481 lata : tessellis omnibus granulatis ; dorso ad inter- stitia tessellarum foraminulato. Habite... les mers australes ? Petite Astérie très-distincte des autres espèces, et néanmoins rapprochée de l’As- térie parquetée par ses rapports. Elle a à peine un pouce de diamètre , et offre cinq lobes coniques assez égaux. Ses bords se composent de deux rangs de pièces granuleuses comme celles de ses parquets, et son dos est piqueté. 5. Astérie ocellifère. Asterias ocellifera. A. inermis, pentagona; angulis porreclis, corniculatis; dorso convexo, orbulis granulatis ocellato. Habite... les mers australes ? Belle espèce bien distincte des précédentes et qui y tient cependant par ses rap- ports. Dans l'état sec, elle n’est plus que blanche ; mais M. Lesueur assure qu'elle était d'un beau rouge, dans l'état frais, G. Astérie vernicine, 4sterias vernicina. A. inermis, penlagona, sublessellata, vernicinà splen- dore undiquè indula ; margine articulato mutico. Habite... les mers australes ? C'est encore une espèce voisine de l’Astérie parquetée par ses rapports, et qu'il faut en distinguer. 7. Astérie discoïde. Asterias discoïdea (2). A.inermis, crassissima, penlagona; angulis brevibus, apice bifidis ; paginä inferiore tessellalo-granulaté. Encycl. pl. 97. f. 3. pl. 98. f. 3. et pl. 99. f. 1. * Culcita. Agassiz. 1. c. * Blainv. Man. d’actin. p. 237. pl. 23. f. 1- Habite... Espèce singulière, très-remarquable , et qui tient à l’Astérie parquetée par ses rapports. Elle est pentagone, presque orbiculaire, à angles forts, et de- vient extrémement épaisse et pesante. Ses angles sont bifides au sommet, par le prolongement des gouttières inférieures jusque sur une partie du dos. Le dessous de cette Astérie est parqueté de pièces finement gra- nuleuses, chargées de grains plus gros. Son dos est convexe, presque lisse, obscurément réticulé par des nervures, et muni de tubercules coniques, petits, groupés par espaces et rares. Cette Astérie a l'aspect d'un gâteau. Diamètre : de 14 à 18 centimètres, 8. Astérie exiguë. Aslerias exigqua (5). A.minima, penlagona, simplicissima ; dorso convexo, minulissimè poroso ; infernà superficie concav4, pa- pillosä. (2) L'Astérie discoïde et l’Astérie pentagonale n° 9 font partie de la division des Orriuzers dé M. de Blainville, com- prenant les espèces« dont le corps est pentagonal et peu ou point fobé à sa circonférence, les angles étant fissurés » A cette même division appartiennent aussi les deux espèces suivantes ; + 7. a. Astérie lune. Asterias luna. Lino. Gmel. Syst. nat. 3160. ne 1. + 7. b. Astérie granulaire. As/erias granularis. Linn, Retzius. Nouv. mém. acad. Siockh. 1783. Gmel. Syst. nat. p. 3169. n° 8. Liock. Sul. Mar. p. 20 tab. 13. F. 22. Cette espècg correspond à la variété A de l'espèce n° 1 de Lamarck. (3) M. de Blainville prend PAstérie exiguë, qu'il nomme Astcrias minuta, pour type de sa troisième division, compre- 482 HISTOIRE DES RADIAIRES. Pentaceros plivatus et concavus. Linck. St. 25. tab. 3. n° 20. Seba. Mus. 3. tab. 5. f. 13-15. Encycl. pl. 100. F 1-3. An Asterias minuta ? Gmel, p. 3164. * Asterias minula. Blainv. Man. d'actin. p. 238, ® Asterina minuta. Nardo. Agassiz. |. e. Habite les mers d'Amérique, ete. — C'est la plus petite des Astéries connues ; elle n’a guère que 1 à 3 centi- mètres de largeur. [M. delle Chiaje (Mem. sugl. an, s, vert, t. 2. p. 355. pl. 18. f. r) rapporte avec doute à l'espèce de Lamarck une petite Astérie qu'il a observée à Naples, et qu'il caractérise par ses écailles dorsales pectinées, épi- neuses, à huit dents, et par ses écailles ventrales à trois dents.] 9. Astérie pentagonule. Aslerias pentagonula. 10. 11. 12. A. inermis, orbiculato-pentayona ; angulis brevibus, reflexis, emaryinatis ; paginæ inferioris canaliculis latis, ad margmes articulato-plicatis. Habite... les mers australes? Cette pièce singulière ne tient nullement à l'Astérie parquetée par ses rapports, et néanmoins elle est aussi simple, presque discoïde, et n'a que cinq angles courts, réfléchis en dessus. Son dos est aplati, non parqueté, couvert de papilles courtes. — Larg., 8 à 10 centimètres. Astérie coussinet. 4sterias pulvillus. A. lubrica, margine integro mutico. Mull. Zool. Dan. 1. p. 19. tab. 19. Encycl. pl. 107. f. 1-3, Habite les mers de Norwège. Je n’ai point vu cette espèce; mais je dois la mentionner ici, parce que son existence n’est point douteuse. [Cette espèce est placée par M. de Blainville dans la division des Palmastéries avec les espèces 17, 18 et 19.] Astérie pénicillaire. 4sterias penicillaris. A. inermis, sublomentosa, dorso convezxa, quinque- loba ; paginä inferiore penicillis confertis, trans- versim serialis rugos&. Linck. SL. p. 31. tab. 34. n° 57? Stella obtusangula. Habite... Cette espèce est à peine scutellée ; elle a 5 lobes sublancéolés, émoussés à leur sommet. Astérie équestre. Asterias equestris. A. pentegona, angulis porrectis; margine articulato : articulis digitato-papilliferis ; dorso mutico, subuer- rucoso , obsoletè reticulato. Pentaceros planus. Linck, St. p. 21. tab. 12. f, 21. et tab. 33. F, 53. pant « les espèces quinquelobées et non articulées à la circon- u férence. » Il rapporte à la même division les espèces sui- vantes : À 8*. Astérie gibbeuse, Asterias gibbosa. Pennant. Brit. Zool. 4. n. 62. Pentaceros gibbus plicatus. Linck. Stell. Mar. 25. f. 3. n° 20. Ÿ 8**. Astérie gentille. Asterias pulchella. Blainy. Faun. fran.—Man,. d’actin. p. 258. pl. 23. f. 5. Habite la Méditerranée. — Précédemment confondue avec l'A, minuta, 15. 14. 15. Encycl. pl. 101 et 102, * Scutasterias. Blainv. Man, d’actin. p. 238, * Goniaster. Agassiz. L c, Habite les mers d'Europe? Elle est marginée, carénée et articulée en son bord; mais ses écailles marginales portent chacune deux à quatre papilles en forme de digitations, et ses angles sont un peu prolongés en cornes lancéolées. Astérie carinifère. Asterias carinifera. A. pentagona : angulis porrectis; margine aculealo; dorso carinis quinque avuleatis muricato. Habite... Cette Astérie ressemble tellement à la précé- dente par son aspect, qu'on pourrait présumer qu’elle n'en est qu’une variété. Cependant, au lieu de papilles digitiformes sur ses scutelles marginales, elle offre une série de piquants simples, et sur son dos on voit cinq côtes tranchantes et spinifères. Astérie oblusangle. Aslerias oblusangula. A. crassa, depressa, quinqueloba ; margine tessellis granulosis articulalo; dorso granis seriatis sublæ- vibus, Habite... Par sa forme générale , elle ressemble à l'As- térie figurée dans l'Encyclopédie (pl. 103); mais ce n’est pas la même, d'après les détails de la figure citée. Cette Astérie est divisée en cinq lobes épais et oblus ; porte sur le dos quelques rangées de grains sphériques, lisses, séparés les uns des autres ; et offre en ses bords des rangées de plaques grauulifères, convexes, pres- que en forme de fraises. — Larg., 15 ou 16 centi- mètres. Astérie réticulée. Asterias reticulata. A. quinqueloba, maxima, crassa ; dorso reticulato, aculeis muricalo, centro turgido. Asterias reticulata. Lin. Linck. St. t. 23 et 24. n° 36. t, 41 et 42. n°92. Seba. Mus. 3. tab. 7 et 8. n°1. Encyl. pl. 100. f. 6. 7. et 8. * Scutasterias. Blainy. Man. d’actin. p. 238. * Goniaster. Agassiz. |. c. 3. Eadem quadrilobata. Mus. t. 15. f. D. Linck. St. t. 31. f. 51. Habite l'Océan des grandes Indes. Cette espèce n'est point rare, devient fort grande, épaisse, à dos réticulé, hérissé de pointes courtes, irrégulièrement renflé au centre. Ses lobes, au nombre de cinq et rarement de quatre ou de six, sont coniques et épineux ou dentés sur les bords. Sa face inférieure est finement granu- leuse, avec des paquets séparés de papilles très-courtes, inégales. Elle acquiert de 20 à 26 centimètres de lar- geur. Astérie couronnée. Asterias nodosa. A. radiis quinque carinalis, aculealo-muricalis ; mar= gine mutico. Asterias nodosa. Lin. Rumph. Mus. tab. 15. f. A. Linck. Tab. 2 et 3. n° 3. tab. 26. f. 41. Encycl. pl. 105. * Scutasterias. Blainv. Man. d’actin, p. 238. * Goniasler. Agassiz. |. c. 2. Eadem ? Linck, St. tab. 25. n° 40. 3. Eudem ? Linck. SL. tab. 7. n° 8. Seba. Mus. 3. tab. » f. 3 Encycl. pl. 106. f. 1. Habite l'Océan des grandes Indes. Cette belle Astérie est ASTÉRIE. fort remarquable par les épines fortes, cuspidiformes ou glandiformes qui couronnent le dos de son disque, et qui règnent le long de ses carènes dorsales. Tantôt ces épinés sont toutes très-droites ou verticales, et tantôt elles sont diversement inclinées. [Les trois espèces suivantes de Lamarck, À. cal- car, 4. membranacea el À. rosacea avec l'asterias pulvillus (n° 10) constituent la division des Pal- mastéries de M. de Blainville (genre Palmipes de Linck) comprenant les espèces pentagonales minces el comme membraneuses.] 17. 18. 19. Astérie éperon. Asterias calcar. A. orbiculuto-angulata, supernè convexæa, vermiculis brevibus Lexturata ; infern& superficie papillis cylin- dricis echnulatà. (a) A4. calrar quinque-angula. (b) 41e. calcar hexagona. (c) Ast. calcar octogona. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande; Port du Roi- Gcorge. On est tenté, à l'aspect des variétés de cette Astérie, de les considérer comme appartenant à trois espèces différentes. Elles offrent effectivement des dif- férences assez remarquables dans leur forme générale ; mais les caractères de leurs surfaces, en dessus et en dessous, sont à peu près les mêmes dans toutes ces variétés. Celte Astérie est rouge-violet, brillante de couleurs ; elle ressemble à une fleur lorsqu'elle est vivante, Astérie palte-d’oie. Asterias membranacea. A. complanata , submembranacea, utrinque luberculis subhisp dis granulosa; angulis quinque amplis, acu- tis; disco dorsali squamoso. Asterias membranacea. Retz. Ins. Nouv. mém. acad. Stock. 1783. Gmel. Syst. nat. p. 3164. Palmipes. Link. SL. p. 29. (ab. 1. n°2, * Palmasterias. Blainv. Man, d'actin. p. 237. pl. 33. f. 2. * Anseropoda. Nardo, * Palmipes. Agassiz. |. ce. Habite la Méditerranée. Celle-ci et la suivante sont ex- traordinaires par leur grand aplatissement et leur peu d'épaisseur. Astérie rosacée, Asterias rosacea. A. complanata, submembranacea, utrinque luberculis minimis et subhispidis granulosa ; lobis oblusis, bre- vissimis ; disco dorsali nudo. Encycl. pl. 69. F. 2-3, 2. Var. lobis senis. 3. Far. tobis quindenis. Habite... Quelque voisine que soit cette Astérie de la précédente par ses rapports, elle me paraît s'en distin- guer constamment par la forme de ses lobes et par le défaut d'écailles au centre et sur les cètés de son disque dorsal. Effectivement, la surface supérieure ou dorsale de l'Astérie rosacée n'offre partout que de petits tuber- cules, tous semblables, qui lui donnent l'aspect d'une peau de chagrin. La variété 3 est fort grande et singulièrement remar- quable, ayant 15 lobes courts, qui la fout ressembler à une rose des vents. [Les quatre espèces suivantes, avec l'Astérie 485 fine-épine, n. 27, l’Astérie sableuse, n. 40, et l'4s- terie du Sénégal, n. 42. consliluent la division des SoLASTERIES de M. de Blainville comprenant « les espèces qui sont divisées en un plus grand nombre de rayons que cinq ou six » mais qui, de l'aveu de l’auteur lui même, est artificielle et comprend des espèces de structure différente. ] £ 20. 21. Astérie hélianthe. Asterias helianthus. A. orbicularis, multiradiata, subiüs concava, papilloso- echinata ; papillis seriatis : dorsalibus brevioribus. Encycl. pl. 108-109. * Solasterias. Blainv. Man. d'actin. p. 242. pl. 23. f. 5. * Stellonia. Nardo. — Agassiz. |. e.' Habite... C'est une des Astéries les plus singulières et les plus curieuses ; elle est orbiculaire, convexe en dessus, concave en dessous, et divisée dans sa circonférence en 30 à 36 rayons étroits, rapprochés, arqués, quelquefois un peu enroulés, et hérissés de petites papilles disposées par ranyées longitudinales. — Sa largeur est de 14 à 16 centimètres, Astérie échinite, Asterias echinites, A. orbicularis multiradiata, spinoso-echinala ; spinis basi lomentosis, subarticulatis : dorsalibus validio- ribus, long'oribus et acutioribus. Soland. et EIL tab. 60 à 62. Encycl. pl. 107. A. B. C. Habite l'Océan des grandes Indes. Cette Astérie n'est ni moins singulière, ni moins curieuse que la précédente, et c'est de toutes les espèces connues celle qui est la plus épineuse. Elle est orbiculaire, discoïde, légèrement convexe en dessus, avec le centre un peu enfoncé; elle est divisée dans sa circonférence, en 16 à 20 rayons assez épais et très-épineux. Toute sa surface supérieure est muriquée comme le dos d’un hérisson. La plupart des épines dorsales ont plus de 2 centimètres de longueur. — La largeur de cette Astérie est de 16 à 22 centi- mètres. 29, Astérie à aigretles. Asterias papposa. A. dorso marginibusque penicillis papposis muricala ; radis subtridenis, lanceolatis. Asterias papposa. Lin. Gmel. p. 3160. Linck. St tab. 17. F, 28. el tab. 32. f. 52. Encycl. pl. 107. f. 4-5. Seba. Mus. 3. t. 8. f. 5. * Solasterias. Blain. Man. d’actin. p. 24. * Stellonia. Nardo. — Agassiz. |. ce. * Asterias papposa. Johnst, Mag. of nat. hist, 1836. p- 474. f. 69. 2. Eadem minor, disco dorsi concavo. Linck. SL. tab. 34. f. 54, Encycl. pl. 107 f. 6-7. Habite l'Océan européen et asiatique. Cette espèce, fort remarquable, n’est point rare ; elle est roussâtre ou ferrugineuse, et a l'aspect d'un petit soleil, à 12 ou 15 rayons lancéolés, moins longs que le diamètre du disque. 95. Astérie dactyloïde. Asterias endeca. A. undiquë aculeis minimis, subpeclinatis aspera; radiis novem lorluosis. Asterias endeca. Lin. Gmel. p. 3162. Linck. St. Lab. 15. f. 26, Lab. 16. F. 26. et tab. 19. f, 27. Encycl, pl, 214. et 115, Rumph, Mus, 4, 15,8F, 484 . * Solasterias Blainv. Man. d’actin. p. 24. * Asterias endeca. Johnston. Mag. of nat. hist. 1836. p. 299. Ê£ 44. * Stellonia. Nardo. — Agassiz. |. c. 2. Eadem railiis octo. Linck. St. t, 14. f, 25. Encycl. pl. 113, f. 5. Habite les mers du Nord. Elle est comme irrégulière, à rayons tortueux, dont le nombre varie de 6 à 9. [M. delle Chiaje pense que c’est une monstruosité de l'A. rubens.] ** Corps rayonné. [Les espèces de cette division, moins l'Astérie-fine épine, n. 27, l'A. sableuse et A. du Sénégal repor- tées avec les Solastéries, sont réunies par M. de Blainville dans la division des PENTASTÉRIES qui comprend «les espèces profondément divisées en cinq rayons,» et qui est elle-même partagée en trois sections savoir : la 1° pour les Astéries à rayons triangulaires déprimés et articulés sur les bords (les Astropecten Linck ou Crenaster Luid) telles que les 4. aranciaca, n. 51,et 4. calcitrapa, n. 52, auxquelles M. de Blainville ajoute les 4. ér- regularis (Linck. p. 26. tab. 6. n. 15), 4. regularis (Linck. p. 16, tab. 8, n. 1}, 4. fèmbriala (Linck. p. 27, tab. 25 el 24 n. 58) et 4. bispinosa Otlo. La deuxième section pour les Astéries « à rayons triangulaires assez courls et arrondis en dessus, » telles que les 4. rubens, n.28, 4. acuminata, n. 55. A. striata, n. 54, 4. glacialis, n. 26, 4. milleporella, n. 55, 4. mullifora, n. 57, auxquelles M. de Blain- ville ajoute les 4. violacea Linn. et 4. spongiosa Fabr. La 5e seclion pour les Astéries « à rayons longs, étroits et souvent rétrécis à leur origine, » telles que les 4. variolata, n. 56, 4. granifera, n. 24, 4. echi- nophora, n. 25, À. bicolor, n. 58, 4. lœvigata, n. 59, 4. cylindrica, n. 41, 4. senegalensis, n. 45, A. subulata, n. 4%, A. clavigera, n. 29 et 4. sepo- sita, n. 50, auxquelles M. de Blainville ajoute les A.reticulata Linck. p. 34. tab. 59. n. 16. 4. phry- giana Linn. et l’Asterias cometa Blainv., espèce dé- tachée de l’Asterias lævigata, et caractérisée par le développement excessif d’un de ses rayous.] 24. Astérie granifère. Asterias granifera. A. radiis quinque subleretibus, reliculato-graniferis : granis mujoribus, pisiformibus. 2. Eadem minor, granis omnibus minimis. Habite... les mers australes. Tout le dos et les côtés de (1) [M. delle Chiaje réunit comme simples variétés à l’A4ste- rias er hnophora de Lamarck, les 4. glacialrs, A. tenuispina, du même auteur, et | 4sterius violacea de Mulier.] Le même auteur ( Mem. sugl. an. vert. t. 1. p. 357, pl. 18. f. 6) a décrit l'espèce suivante que nous pensons n'être qu'une variété de l'Astérie glaciale, d'autant plus que nous-même nous avons observé celle-ci dans la Méditerranée, avec plus de cinq rayons : HISTOIRE DES RADIAIRES. cette Astérie offrent une sorte de réseau à mailles arrondies, dont les bords soutiennent des papilles gra- niformes , subsphériques, lisses comme des perles, les unes fort petites, les autres plus grosses et qui ressem- blent à de petits pois, ou à de petites perles, un peu pédiculées, 95. Astérie échinophore. As{erias echinophora. A. radis quinque subleretibus, undique reticulato- aculeatis ; superficie poris Sparsis perlusà. Pentadactylosaster spinosus. Linck. St. p. 35. tab. 4. n° 7, Encyel. pl 119. f. 2-3. Seba. Mus. 3. tab. 7. F. 4. Petiv. Gaz. t. 16. F, 6. Habite les côtes de la Virginie. Espèce tranchée et très- distincte par ses caractères. Elle est petite, partout hérissée de piquants soutenus par des nervures en réseau. 26. Astérie glaciale. Asferias glacialis (1). A, radiis quinis longis, lorluosis, costato-angulalis ; costis verrucoso-aculeatis, dorsalibus subtribus. (A) A. glacialis cancellata: radiis longissimis, dorso bicostatis ; nervis transversis mulicis. Sol echinatus cancellatus. Linck. St. p. 33. tab. 38 et 39. Encycl. pl. 117. et 118. * Asterias echinophora. Delle Chiaje. 1, c. * Stellonia. Nardo. — Agassiz. I. c. (B) 4. glacialis angulosa : radiis crassis, angulatis, dorso trivostalis, nervis transversis obseletis. Asterias angulosa. Muil. Zool. Dan. 2. p. 1. tab. 4r. Encyel. pl. 119. f. 1. Habite la Méditerranée et l'Océan boréal. Comme on l’a fait, je rapporte à cette espèce deux Astéries qui pré- sentent entre elles d’assez grandes différences, et qui probablement ne sont que des variétés l'une de l'autre. Ce qu'elles ont de commun ensemble, c'est d’avoir 5 rayons anguleux, des épines portées chacune sur une verrue ou un gros renflement, et un petit nombre de côtes dorsales, c’est-à-dire deux ou trois seulement, sans compter les marginales. La variété (4) est la plus grande des Astéries qui me soit connue. Son diamètre, de l'extrémité d'un rayon à celle d'un autre opposé, est d’un demi-mètre (plus d’un pied et demi). Ses rayons sont linéaires, lancéulés, treillissés sur le dos, par le croisement des deux côtes épineuses avec lesnervures mutiques, transverses. Elle vit dans la Méditerranée. La variété (B) est bien moins grande ; à rayons épais, plus anguleux ; à épines portées sur de grosses verrues. Elle v’est point ou presque point treillissée sur le dos de ses rayons. Elle vit dans l'Océan. 27. Astérie fine-épine. As{erias tenuispina. A. radiis subseplenis, anguslis, costalo-spinosis: costis +26. a. aAstérie de Savarès. As{erias Savaresi. Delle Chiaje. A radis 5-9, subteretibus, sœæpius inæqualibus ; suprà payillis verruroso-aculeatis, forisque ovatis, prædi- Us, aculeis apice subcompressis, hinc inde sulcato- retusis; sublüs papillis apice retusis, quadruplici ordine digestis. ASTÉRIE. dorsalibus quinalis ; spinis tenuibus, simplicibus, lon- giusculis, * Asterias echinophora. Delle Chiaje. I. c, * Solasterias. Blainv. Man. d’actin. p. 24. Habite l'Océan européen. Peut-être a-t-on confondu cette espèce avec l’Astérie glaciale, dont elle se rapproche effectivement par ses rapports. Malgré cela, elle en est très-distinete ; car, outre qu'elle a 7 à g rayons étroits, munis de cinq côtes dorsales bien épineuses (les margi- 31. nales non comprises), ses épines menues et un peu longues ne sont pas soutenues par des verrues aussi renflées ou aussi remarquables que celles de l'Astérie glaciale. Sous les rayons, les gouttières sont assez larges. 98, Astérie commune. Asterias rubens, A. radis subquinie , lanceolatis, papilloso-echinatis ; papillis dorsi sparsis el subseriatis. Liock. St. tab. 30. n° 50. Lab. 36. n° 61. tab. 9 et 10. n°19. tab. 14. n° 23, tab. 35. etc. Seba. Mus. 3. tab. 5. f. 3. Encycl. pl. 113. f. 1-2. et pl. 119, f. 3-4. * Blainv. Man. d'actin. p. 239. pl. 22, Act B. # Turton. Brit. faun. 139, *Fleming. Brit. anim. 486. * Asterias rubens. Johnston, Mag. of nat. hist, 1836. p- 144. f. 20. * Stellonia. Nardo. — Agassiz. I. c. Habite les mers d'Europe, Espèce très-commune et si abondante sur nos côtes, qu'on la répand sur les terres en guise d'engrais. [M. delle Chiaje pense que les deux espèces suivantes doivent être réunies à celle-ci.] 29, Astérie clavigère. Asterias clavigera. A. radis quinis longis semi-teretibus undiquè papilli- feris ; papillis aliis minimis creberrimis lœævibusraliis 52. magnis rariusculis, clavalis, granuliferis. Habite... Belle et grande espèce très-distincte, dont je ne connais point l'habitation, et qui me paraît inédite. Elle ressemble par son portau Pentadactilosaster reticu- latus, etc. Linck. St, p. 34. tab. 9 et 10. n° 16 (Encycl. pl. 112. f. 1-2) ; maïs elle n’est pas seulement réticulée, et, outre les petites papilles très-nombreuses dont elle est chargée en dessus, elle en porte de grandes, figurées en massue finement granuleuse. &Et, presque cylindracés, et réticulés sur le dos, avecie petites papilles sur les réticulations, qui les fontparaître pectinées. C'est avec l’As/erias rubens que cette espèce a le plus de rapports; mais ses rayons étroits, à dos bien réticulé, l'en distinguent facilement. On en observe quelques variétés, les unes à rayons courts, les autres à rayons fort allongés et très-aigus, Astérie frangée. Asferias aranciaca. À. disco lato ; radiis quinis depressis, lanceolatis ; dorso pazillis truncatis et echinulatis teclo ; margine arti- culato, aculeisque ciliato. Asterias aranciaca. Lin. Mull. Zool. Dan, 3. p. 3. tab. 83. Astropecten. Linck. St. tab, 5 et 6. f. 5 et 13, tab, 8. f 11-12. tab. 4. f. 14. tab. 29. F, 44, Seba. Mus. 3. tab. 7.f, 2. et tab. 8. f. 6-8, Encyel. pl. 110. f. 1-5. et pl. 117. f. 1-6, # Tiedemann. Anatomie. 1816. tab. 5. 6. 9. 8, 9. * Pentasterias. Blainv. Man. d'actin. p. 239. * Stellaria. Nardo. * Aslerias. Agassiz. 1. ©. * Johnston. Mag. of hist. nat, 1836. p. 299. F. 44, * Delle Chiaje. Mem. s. an.s. vert. t. 2. p. 355. pl. 19. 2. Par. aculeis marginalibus minimis (4. Jonstoni.Delle Chiaje (r). 3. Var. disco perparvo. Habite les mers d'Europe , etc. Belle espèce, fort remar- quable par ses caractères, assez commune dans les col- lections, et qui devient très-grande. Son disque est assez large, un peu moins déprimé en dessous qu'en dessus, et sa circonférence se divise en 5 rayons lan- céolés, marginés et frangés. Les bords partout semblent articulés par le produit des sillons transverses qui les divisent, et la frange qui les borde résulte des épines sériales dont ils sont garnis, Astérie chausse-trape. Asterias calcitrapa. A. disco parvo ; radiis quinis lineari-subulatis ; dorso pazxillis truncatis obleclo; margine arliculato, incrmi. 2. Var. radiis peranguslis. Habite... les mers australes? Cette Astérie tient sans doute beaucoup de la précédente par ses rapports; mais ses rayons allongés, linéaires-subulés et son disque petit, doivent la faire distinguer comme espèce. 50, Astérie réseau-rude, Asterias seposita. 55, Astérie acuminée. Asterias acuminata. A. radiis quinis, angusto-lanceolatis, subteretibus ; dorso reticulato, aculeis perparvis aspero. Asterias seposita. Retzi. Gmel. p. 3262. Pentadactylosaster reliculatus, etc. Linck. St. p. 35. tab, 4. n° 5. Seba. Mus. 3. tab. 7. Ê. 5. “ Pentasterias. Blainv. Man. d’actin. p. 240. * Stellonia. Nardo, — Agassiz. I. e. Habite la Méditerranée, l'Océan curopéen et boréal, Espèce commune, de taille médiocre, à rayons étroits, (1) CM. delle Chiaje (Mem. s. an.s, vert. t. 2. p.356) décrit la variété 2 de Lamarck comme une espèce distincte sous le nom d'Asterias Jonstoni.] Le même auteur décrit l'espèce suivante observée à Naples : ‘ 51. a. Aslérie à cinq épines. Asterias pentacantha. Delle Chiaje. 1. c. pl. 18. f. 3, A. disco, radiis acuminalo-compressis, ac dorso pail- DE LAMARCK, T, 1, A. dorso convexo inermis ; radis quinis, conicis, acu- minatis, longitudinaliter strialis; disco inferiori concavo. Habite... Celle-ci est toute particulière dans la forme et la disposition de ses parties. Elle est de la taille de l’Astérie commune (4. rubens), mais elle est très-différente. Ses rayons sont coniques-pointus, fne- ment papilleux sur le dos avec des stries longitudinales percées de trous. En dessous, elle a 5 gouitières pro- fondes, et un disque très-concave. dis stellatis obtectis ; spinis marqine superiore apo- physium lateralium nullis, inferiore quinque , digi- talo-articulatis ;subtus papilles tubulosis subulatisque quadruplici ordine. Habite la Méditerranée. Cette Astérie ressemble beau- coup à lAsterias aranciasa, et pourrait bien n'en être qu'une variété mal observée. 51 486 54. 95. 56. y 33 HISTOIRE DES RADIAIRES. Obs. Cette espèce est peut-être la même que l'Asterias violacea de Muller (Zool. Dan. 2, t. 46. et Encycl. pl. 116. f. 4 et 5), mais que l'exemplaire desséché du Muséum ne représente plus. Astérie strice. Asterias striata. A. radiis quinis, dorso longitudinaliter striatis, con- vexis, striis spinoso-asperis; pagind inferiore papillis craberrimis echinulatà. Habite les côtes de l'île de France. Cette espèce, bien dis- tincte, est de la taille de l’Astérie commune; elle pré- sente cinq rayons lancéolés, éminemment hérissés de papilles en dessous; mais son dos convexe ressemble à une étrille, et offre des stries longitudinales chargées de petites épines. Couleur rousse. Astérie milléporelle. Asterias milleporella. A. radis quinis, conico-lanceolatis, dorso convezis, undiquè tessellalis : Lessellis planulatis, granulatis, ad interstilia perforatis. Habite... les mers d'Europe ? Elle a de grands rapports avec l'Astérie variolée; cependant elle est toujours beaucoup plus petite, à rayons plus lancéolés, à pièces de ses parquets plus aplaties, et dont tous les interstices sont percés de trous solitaires, — Largeur des plus grandes, 6 à 8 centimètres. Astérie variolée. Astertas variolata. A. radiis quinis vel senis elongatis, subteretibus, dorso Lessellalis Lessellis inæqualibus, convexis, tenuissimè granulatis. Linck. St, tab.x. f. 1.tab,8. f. 10 et tab. 14. f, 24. Encyel. pl. 119. f. 4-5. ® Pentaslerias. Blainy. Man. d’actin. p. 240. * Linckia. Nardo. — Agassiz.]. c. 2. Far. major, tessellis globulosis, graniformibus. Habite... les mers d'Europe ? Cette espèce n’est point rare dans les collections. Elle offre cinq (rarement quatre ou six) rayons allongés, presque cylindriques et atténués en pointe à leur sommet. Son dos est parqueté de pièces suborbiculaires, convexes, inégales, et qui ressemblent à des grains ou boutons de petite vérole. Ces pièces sont quelquefois presque lisses, plus souvent finement granuleuses, et leurs interstices, enfoncés, sont quelquefois perforés, et souvent ne le sont pas. Astérie multifore. Asterias multifora. A. tessellato-granulata , et ad interslilia varia areis mulliforis subfenestrata ; radiis quinis, cylindraceo- conicis. An pentadactylosaster oculatus? Linck, St.p. 35. n° 7. tab. 36. n° 62. Habite... les mers d'Europe ? Espèce de petite taille, qui paraît voisine, par ses rapports, de l’Astérie variolée et de l’Astérie milléporelle ; mais qu'on ne peut confondre avec elles. Elle a 5 et rarement 6 rayons cylindracés, atténués vers leur sommet, et parquetés partout de petites pièces suborbiculaires, convexes, finement gra- nuleuses. Outre ces pièces variolaires, on voit, dans différents de leursinterstices, de petits espaces arrondis, percés chacun de 5 à 8 trous, et qui ressemblent à de petites fenètres. Les gouttières inférieures sont étroites, bordées de papilles extrêmement petites et obtuses. — Larg. 6 à 9 centimètres. Astérie bicolore. Asterias bicolor. A. radiis quinis cylindraccis, rubentibus; papillis albis, Parvis, truncatis, undiquë sparsis, 59. 40. 41. 42, 45. Habite... Petite espèce, n'offrant rien de bien remar- quable, et cependant distincte de toutes celles que je connais. Astérie miliaire, Aslerias læviqata, A. radis elongatis, semicylindricis, crassis, undiquè verrucosis ; verrucis miliaribus, granuliferis : dor- salibus subsparsis; ad paginam inferiorem quin- cuncialibus. Bumph. Mus. (ab: 15.f.E, Grew. Mus. t.8. f. 1-2. Linck. St. tab. 28. f, 47. Encycl. pl. 110. Seba. Mus. 3. tab. 6. f. 13-14. 3. Eadem radis gracilioribus, inæqualibus; paginé inferiore angustiore. Vulg. la Comète. Habite l'Océan indien : la variété 2 se trouve dans la Méditerranée. Cette Astérie est commune dans les collections, et remarquable en ce que, d’un disque fort petit, partent 5 rayons allongés, semi-cylindriques, épais, couverts de petites verrues graniformes et gra- nulifères. Astérie sableuse. Asterias arenata. A. minima; radiis octonis, bifariis, cylindraceo-conicis, papillis exiquis, capiluliferis, undiquè asperatis. Habite... Petite Astérie singulière par la disposition de ses rayons, et qui est distincte, par ses papilles, de toutes celles déjà déterminées. Elle a 8 rayons, quatre d’un côté et autant de l’autre, comme sur deux rangs. Les goutlières inférieures sont un peu grandes, pro- fondes. — Larg., 5 à 7 centimètres. Astérie cylindrique. Asterias cylindrica. A.radiis quinis cylindraceiïs, longitudinaliter costatis ; coslis verrucosis ; papillis exlernis canalium conicis, longiusculis. Habite... les mers australes ? Cette espèce ne paraît pas devenir aussi grande que l’Astérie miliaire, s'en ap- preche par ses rapports, mais en est bien distincte. Elle est presque luisante, d'un orangé roux ou jaunâtre, à 5 rayons cylindracés, munis de 8 côles longitudinales verruqueuses. La gouttière du dessous de chaque rayon est garnie de chaque côté de deux rangées de papilles dont les extérieures sont plus grandes et coniques. — Larg., 10 à 12 centimètres. Astérie du Sénégal. Astertas Senegalensis. A.novem-radiata, dorso mutica, stris decussatis sub= granulata; radiis linearibus supernè canaliculatis. Encyel. pl. 121. Habite l'Océan d'Afrique, les côtes du Sénégal. Belle espèce, très-distincte de toutes celles qui ont été jusqu'à présent observées. Elle a 9 rayons linéaires, atténués en pointe mousse, légèrement excavés en canal sur le dos, où ils sont comme granuleux par des fissures croisées qui entaillent leur superficie. Cette Astérie, brune ou bleuâtre sur le dos, est blanchâtre en sa face inférieure, ayec 9 gouitières profondes, bordées de spinules aplaties. Les deux côlés du dessous de chaque rayon sont comme articulés par des coupures trans- verses et fréquentes. — Diamètre, 2 décimètres ou plus. Astérie ophidienne. Asferias ophidiana. A. radiis quinis longis, dorso cylindricis, transversè rugosis, subdecussatis: canaliculis baseos lalius- culis. ASTÉRIE. ® Pentasterias, Blainv. Man. d’actin. p. 240. « Ophidiaster. Agass. Prodr. Echin. L c. Habite... Grande et singulière espèce, à disque petit, et dont les rayons fort allongés ressemblent à des serpents réunis en étoile. Ces rayons, presque lisses sur le dos, avec des rides transverses et onduleuses, ont chacun en dessous une gouttière large, bordée de papilles très- petites. — Larg., plus d’un pied. 4%. Astérie subulée. Asterias subulata. A. radis quinis peranqustis, tereti-subulalis ; dorso pazxillis truncalis oblecto ; canaliculis basis strictis- simis. Habite... C’est avec l’Astérie miliaire (4. (ævigata) que cette espèce paraît avoir des rapports; mais elle en est très-distincte. Ses rayons sont grêles, eylindrico-su- bulés, tout couverts de papilles tronquées, subquin- conciales. De semblables papilles, mais échinulées, s'observent en dessous et sont aussi régulièrement dis- posées.— Larg., 2 décimètres. Couleur brune en dessus, blanchâtre en dessous, + 45. Astérie violette. Aslerias violacea. A. disco orbiculari, suprà fusco, tuberculis granulatis violaceis ; granula innumera aculeum album e medio prominentem pluribus circulis cingunt ; radii quinque concolores lanceolali, apice rubieundi serie triplici dictorum tuberculorum, paucisque sparsis armantur. Stella marina quinque radiorum holsatica coloris vio- lacei. Kade. ap. Link. St. p. 97. f. 1-9. Stella pentadactyla violacea, Lion. Faun. Suec. p. 513. Linn. Gmel. Syst. nat. p. 3163. Ehrenberg. Mém. acad. Berl. 1835. p. 209. tab, vus, f. xi. Habite la mer Baltique. + 46. Astérie d'Helgoland. Asferias helgolandica. Ehrenberg. Akal. p. 54. A, minima; radiis 4-5 brevibus, obtusis; dorso radiorum lœævi, margine acicularum argutè denticulatarum seriebus duabus armato. Habite la mer Baltique. — Larg., 2 lignes, disque large d’une demi-ligne. — M. Ehrenberg prétend que cette petite Astérie, sur laquelle il a observé également les points rouges oculiformes de l'extrémité des rayons, n’est pas le jeune âge de l'Asterias violacea,très-com- mune dans le même lieu. + 47. Astérie de Johnston. Asterias Johnstoni. Johnston. Mag. of nat. hist. 1856, p. 146. £. 21. A. corpore quadralo, rubro, inter angulos sinualo, plano, supernè papillis et granulis miliaribus con- sperso ; faciem ventralem in quatuor areïs trigonis dividunt qualuor canales tentaculares, duplici serie spinarum fimbriali. (x) Ces Astéries nouvellement écloses ont le corps déprimé, arrondi, muni de quatre appendices ou bras très-courts en mas- sue à l'extrémité antérieure. Quand elles sont un peu dévelop- pées, on peut distinguer à la face supérieure quelques papilles disposées en cinq séries rayonnantes. Ces jeunes Astéries se meuvent lentement, mais uniformément en ligne droite avec leur quatre bras en avant. Leur mouyement est probablement produit par des cils vibratiles ; les bras peuvent d'ailleurs leur servir aussi à se fixer ou à ramper lentement le long des parois. 487 Habite les côtes d'Angleterre, — Larg., 4 à 5 pouces, — Ce pourrait bien n'être qu’une variété de l'Astérie par- quetée, présentant accidentellement quatre angles au lieu de cinq. + 48. Astérie sanguinolente. Asferias sanguëno- lenta. Müll. Prodr. zool. danicæ, 1856. A. suprà sanguinea; radiis apice albis. Lin. Gmel. Syst. nat. p. 3164. n° 25, Sars. Wiegmann's Archiv. 1837. p. 404. Habite la mer de Norwége. C'est cette espèce qui a fourni à M. Sars le sujet de ses curieuses observations sur le développement des Astéries (1). + 49. Astérie ciliaire. æs/erias ciliaris. Philippi. Wiegmann's Arch, 185. p. 194. A. disco parvo, radiisque seplenis elongatis, anquslis, depressis, pazillis truncatis obsitis ; radiis non arli- culalis, margine subläsque spinis numerosissimis lere- dibus armatis. Habite la Méditerranée, Philippi de Cassel a observé aussi sur les côtes de Sicile sept espèces plus ou moins voisines de l'Asterias aranciaca où awrantiaca, et qu'il regarde comme des espèces distinctes. Il les caractérise ainsi : + 1. Asterias Jonstoni. Delle Chiaje. vol, 2. t. 18. p- 2. A .rationediametri disciad longitudinem radii ut1 :1,3; articulis in marginem radiorum circà 30, suprä inermibus, infrà spinä simplici armalis, cæterum lœviusculis. Larg.,à pouces. + 2. Asterias spinulosa. Phil. A. ratione diametri disciad longitudinemradii u£1:3,; articulis in margine radiorum circà 25, omninè spinulosis, infrà spin& simplici armalis, suprà spinà distinct nullà. Larg., à pouces 8 lignes, + 5. Asterias plalyacantha. Phil. A. ratione diametri disci ad longitudinem radii ut 1: 1,4; arliculis in margine radiorum circà 20-14 suprà æquè atque infrà spin& simplici armatis, in- feriore majore lanceolalà. Larg., 3 pouces 9 lignes. + 4. Asterias subinermis, Phil. A. ratione diametri disci ad longitudinem radii ut 1:1,98 3 sinubus inter radios rotundalis ; articulis in Au bout de douze jours, les 5 rayons du corps, qui jusqu'alors était arrondi , commencent à s’accroilre, et après huit autres jours les deux rangées de pieds ou tentacules se sont dévelop- pées sous chaque rayon €L peuvent servir au mouvement de l'animal , en s’allongeant et se contractant tour à tour, et en faisant les fonctions de ventouses ; le mouvement de natation a tout à fait cessé alors; enfin, dans l'espace d’un moïs, les quatre bras primitifs ont disparu complétement, et l'animal, d’abord symétrique ou binaire, est devenu radiaire. 51° 488 margine radiorum circà 70-78, suprèà inermibus, infrà spin@ minim& simplici armalis. Larg., 14 pouces. + B. Asterias aurantiaca, Linn, A, ratione diametri disci ad longitudinem radii ut 1:2,12; articulis in margine radiorum circà 38, suprà spinis parvis 1-2, infrà spinà simplici armatis. Larg., 9 pouces 10 lignes. + 6. Aslerias pentacantha. Delle Chiaje, vol. 2. tab. 18. f. 5. A.ratione diametri disciad longitudinemradii ut 1 : 2,3; articulis in margine radiorum circà 4o, suprà iner- mibus, infrà spinis quinis armalis. Larg., 5 pouces 3 lignes. + 7. Asterias bispinosa. Otto. Nov. act, nat. cur. xt. p. 285. t. 59. A. ralione diametri disci ad longiludinem radi ut 1: 3,1; articulis in maryine radiorum circà 50, suprà æquè, ac infrà spinà longé lanceolatà armatis. Delle Chiaje. Mem. t. 2. p. 355. Gravenhorst. Tergestina. 1831, Larg., 6 pouces 9 lignes. On voit que M. Philippi a pris en considération deux caractères assez variables avec l’âge ou par toute autre cause, savoir le rapport de la longueur des rayons au diamètre du disque, et le nombre des pièces articulaires du bord des rayons. Il est bien probable que plusieurs de ces espèces, comme la bispinosa , sont vraiment distinctes de l’aranciaca; mais une étude comparative des Astéries à diffé- rents âges pourrait seule permettre d’adopter une opinion définitive. M. Charles Desmoulins a décrit dans les Actes de la Société linnéenne de Bordeaux (t. v., 1852), sous le nom d'Asterias minutissima, une très-pelite Astérie, large de 4 lignes environ, qui n’a été trou- vée que deux fois, aux mois de mai et juin, flottant sur des feuilles de zostère dans le bassin d’Arca- chon; mais on ne peut s'empêcher de penser que ce doit être un jeune individu d’une autre espèce de nos côtes, peut-être même de l'Astérie com- mune, en raison de la largeur du sillon inférieur des bras, et du petit nombre des pieds et des tuber- cules proportionnellement. Espèces fossiles. + 1. Astérie lombricale. Asterias lumbricalis, Schloth. Petref. p. 524. A. brachiis subleretibus, subulatis, elongatis, aculea- £is (?); sulco angusto. Knorr. 11. tab. L. n° 43. f, 1-3. Schroter. Einl. 111. tab. 5. f. 2. Goldfuss. Petref. 1. p. 208. tab. 73. f. 1. Bronn. Lethæa. p, 274. Lab. xvnn. f. 18. Fossile du grès du lias de Cebourg et de Bamberg. HISTOIRE DES RADIAIRES. + 2, Astérie lancéolée. 4sterias lanceolata. Goldf. Petref, 1. p. 208. tab. 73. f, 2. A. brachiis elongatis, lanceolatis, basi subdepressis, in dorso carinalis, inermibus; sulco anguslo. Fossile du même lieu. + 3. Astérie obtuse. Asterias obtusa. Goldf. Petref, LC; A. brachiis quinque abbreviatis, depressis, lanceolatis, basi coarctalis, apice oblusis ; assulis marginalibus anguslis. Fossile du muschelkalk de Wurtemberg. — C'est une simple empreinte. T 4. Astérie arénicole. Asterias arenicola. Goldf. Petref. 1. c. f. 4. A.radiis quinque depressis, latè lanceolatis, basi latio- ribus ; assulis marginalibus angustis. Fossile des couches arénacées supérieures de la formation jurassique en Westphalie. + 5. Astérie à 5 lobes. 4sferias quinqueloba. Goldf. 1. c. 209. tab.175. f. 5. A, quinquangularis ; assulis marginalibus in superficie externâ; pentagonis punctatis limbo subtilissimè punctalo cinclis, dorsalibus lobatis, abdominalibus hexagonis. Schulzen. Beitr. der verst. Seesterne. 1760. tab. 2, f. 6(?). Parkinson. Organ. rem. 111. tab, 2. f, 1, Fossile de la craie. + G. Astérie jurassique. 4sterias jurensis. Münster. A. quinquanqularis ; assulis dorsalibus lobatis, aldo- minalibus angulosis, marginalibus in facie externà pentagonis, granulosis, in superficie glenoidali pa- pillosis, sulco et margine lœvi cinctis. Goldfuss. Petref. 1. p.210. tab. 73.f. 6. Goniaster ? jurensis, Agassiz. Mém. soc. sc. nat. Neufch. P- 191. Fossile du calcaire jurassique de Wurtemberg et de Baireuth. + 7. Astérie carrelée. ÆAsferias tabulata. Goldf. ICONE A. assulis discoidalibus angulosis, latis, tenuibus, denti- culatis, in superficie lœvi papillis pluribus pâtellæ- formibus obsitis. Fossile des couches argileuses supérieures du calcaire jurassique de Baireuth. [Cette espèce et les deux suivantes ne sont établies que sur des pièces osseuses détachées, M. Agassix soup- çonne que ce sont des plaques de calices de Crinoïdes inconnus.] + 9. Astérie écussonnée. Asterias scutata. Goldf. ICS: À. assulis discoidalibus angulosis, lalis, tenuibus, eroso- dentalis, centro excavatis. Knorr. Suppl. tab, 1x. h. n. 210. Fossile siliceux des couches supérieures du calcaire juras- sique de Baireuth. + 10. Astérie siellifère, Asterias stellifera. Goldf. 1, c. p. 211. tab. 75. £. 9, A. assulis discoidalibus angulosis, lobatis, stellatim costatis. Fossile du calcaire jurassique de Baireuth, ÉCHINIDES. + 11, Astérie ancienne, Asterias prisca. Goldf. 1. c. p. 211. tab. 74, f.1. A. brachis quinque lanceolatis, inermibus, planis; sulco amplo ; assulis marginalibus latis. Fossile du lias du Wurtemberg, T 12. Astérie de Murchison. Astertas Murchisoni. Williamson. Mag, of nat. hist. 1856. p. 495.f.65. Fossile du lias du Yorkshire. C'est une empreinte fort remarquable d'une Astérie à 18 rayons deux fois plus longs que le disque, obtus à l'extrémité, et garnis laté- ralement de nombreuses épines très-fines, — Sa largeur est de 4 1/2 pouces, + 13. Astérie de Mandelslohe. Asterias Mandel- slohi, Münster. Beitrage zur Petrefact, 1839, p. 86. tab, xr. f. 1. A. corpore stelliformi; radüis 5 planis , utrinquè serie geminà assularum spinas gerentium munitis. Fossile de l'oolithe inférieur. M, Desmoulins a décrit ( Act, soc. Linn. Bord. t. v, 1832), sous le nom d’Asterias poritoides, A. lœvis, et 4. adriatica des osselets isolés d’Asté- ries provenant du terrain tertiaire; il donne aussi les noms d’4. stratifera, A. chilipora, et 4. punc- tulata, à d’autres osselets d'Astéries trouvés dans le terrain crayeux; mais les caractères n’ont pu être pris que de la forme si variable de ces osselets et de l’état de leur surface externe, plus ou moins lisse, plus ou moins pointillée ou granuleuse, et par conséquent, ils ne nous semblent point avoir une assez grande valeur. À Ja vérité l’on pourrait peut-être en dire autant de plusieurs espèces éta- blies par M. Goldfuss et même des deux espèces établies par M. Agassiz sous les noms de Goniaster porosus ct Goniaster Couloni (Mém, soc, sc, nat. de Neufchätel, t. 1. p. 145. pl. 14. f. 19-224), pour quelques pièces osseuses d’Astéries trouvées dans le terrain crayeux, Il est au moins permis de pen- ser que plusieurs des objets étudiés et classés par MM. Desmoulins et Agassiz doivent se rapporter à l’Asterias quinqueloba de Goldfuss, trouvée égale- ment dans la craie. F.D. DEUXIÈME SECTION. LES ÉCHINIDES. Peau intérieure immobile et solide. Corps subglo- buleux ou déprimé, sans lobes rayonnants, non con- tractile. Un anus distinct de la bouche. Les tubercules spinifères sont immobiles comme le test solide de la peau , mais leurs épines peuvent se mouvoir, 489 En comparant aux Stellérides , que nous avons déjà exposées, les Æchinides que nous allons voir, on ne peut, d’après leur caractère énonce, se refu- ser à reconnaître un progrès très-marqué dans l’or- ganisation de ces derniers animaux. Ici (dans les Échinides), pour la première fois, le canal intestinal a deux ouvertures, un anus très- distinct de la bouche : ce n’est plus un sac simple, ou divisé ; c’est un véritable canal ou tube alimen- taire, ouvert aux deux extrémités, Dans les Stellérides, la peau, quoique opaque ct non irritable, n’était que coriace et avait de la mo- bilité dans ses parties. Dans les Æchinides, au contraire, la peau pareil- lement opaque et non irritable, au moins l’inté- rieure, est crustacée, solide, et n’a aucune mobilité dans ses parties. On ne voit à la bouche des Stellérides, tantôt que 5 colonnes granuleuses et angulaires, et tantôt que 5 petites fourches particulières, propres à presser circulairement les corps ou les matières dont ces animaux se nourrissent. Mais à la bouche des Æchinides, on voit souvent un appareil beaucoup plus composé. Il consiste en 5 doubles colonnes aplalies, très-solides, comme os- seuses, striées transversalement, présentant un tranchant dentelé vers le centre ou l’axe de pression, et se terminant antérieurement en une pointe obli- que. Ces 10 lames solides, jointes 2 à 2, sont forti- fiées extérieurement et à leur base, vers le fond de la bouche, par 15 autres pièces pareillement soli- des, mais plus étroites ; en sorte que les 95 pièces de l'appareil dont il s’agit sont disposées de ma- nière à représenter, dans leur assemblage, une Jan- terne en cône renversé, dont la base est dans l’inté- rieur de l'animal, tandis que le sommet pointu se trouve à l'entrée de la bouche où il présente 5 pointes obliques. La disposition de ces pièces et celle des muscles qui peuvent les mouvoir, montrent que les 5 colon- nes doubles el tranchantes ne peuvent avoir qu'un - mouvement commun, qu'aucune d'elles ne saurait avoir des mouvements particuliers, indépendants, et qu’à leur égard il n’est pas encore question de véritables mâchoires, Ces 5 colonnes solides, en se resserrant toutes ensemble sur l’axe de l'ouverture, peuvent écraser les corps alimentaires introduits dans la bouche, mais n’opèrent point une véritable maslication. Ainsi les Radiaires échinides sont plus animali- sées encore que les Stellérides, et ont effectivement une puissance musculaire plus grande : leur cavité propre, qui contient les organes intérieurs, est plus marquée; leur peau interne est un test tout à fait solide, immobile dans tous ses points, et chargé de 490 tubercules pareillement immobiles, sur lesquels s'articulent des épines de diverses formes et gran- deurs selon les espèces. On sait que ces épines se meuvent sur leur articulation, et l’on croit qu’elles le font, la plupart, à l’aide de la peau extérieure qui recouvre le test et enveloppe leur base. En outre, comme la cause qui a donné une forme générale rayonnante aux Radiaires n’a plus ici de pouvoir, cette forme commence à s’altérer dans les Lchinides ; et, en cffet, beaucoup de ces corps sont irréguliers, Après la mort des Échinides, ces animaux per- dent assez facilement les épines que soutenaient les tubercules deleur test; ce test, alors à nu, laisse voir qu'ilest percé, ainsi que sa peau externe, d’une mul- titude de petits trous disposés par séries, el qui donnent issue à des tubes très-contracliles , qui ren- Lrent et sortent comme au gré de l'animal. Ces séries de petits trous forment sur le test de ces Radiaires, des bandeleltes poreuses, toujours disposées par paires ; et ces bandelettes, qui partent deux à deux du sommet du corps, divergent de tous côtés comme desrayons, tantôt se prolongent jusqu’à la bouche, et tantôt sont interrompus avant même d'arriver au bord de l'Échinide. On a donné le nom d’ambulacre, par comparaison avec une allée de jardin, tantôt à l’espace compris entre les deux ban- delettes d’une paire, et tantôt à chaque bandelette elle-même; variation dans la définition du terme employé, qui nuit à l'intelligence des descriptions. Au reste, la considération des ambulacres, les uns complets, comme lorqu'’ils se prolongent du sommet jusqu’à la bouche, les autres bornés, comme ceux qui n’atteignent pas même le bord, est fort utile à employer dans la détermination des genres. Quant aux tubes très-contractiles qui sortent et rentrent par les petits trous dont la peau est percée, il paraît que les uns servent à la respiration de l’a- nimal, et que les autres lui sont utiles pour se fixer et pour se déplacer, leur extrémité faisant l'office de sucoir. Ces derniers sont comme autant de pe- tits pieds qui l’aident dans ses mouvements. Cepen- dant je me suis convaincu par l'observation que les mouvements des épines, dans certaines espèces, contribuent à la locomotion de ces animaux. Linné réunissait toutes les Échinides en un seul genre sous le nom d’Æchinus. Cette réunion n’eut d’autre utilité que de faire remarquer les rapports naturels qui lient entre elles toutes les Échinides. Mais comme les Échinides constituent réellement une grande division dans la classe des Radiaires, d’autres naturalistes, surtout Klein et ensuite Leske, sentirent la nécessité de partager ce grand genre ÆEchinus de Linné en divers genres particuliers ; et à cet égard nous les avons jmilés, en nous efforçant HISTOIRE DES RADIAIRES. néanmoins deréduire le nombre de ces genres, lors- que nous en avons trouvé la possibilité, et d'en cir- conscrire les caractères plus nettement et avec plus de précision. L'on a, comme on sait, de bons moyens pour di- viser les Échinides et caractériser leurs genres, en employant la considération des différentes positions respectives de la bouche et de l'anus de ces Radiai- res, ct en joignant à cette considération celle des ambulacres complets et des ambulacres bornés qui distinguent divers de leurs genres. Une déterminalion précise des genres et des es- pèces parmi les Échinides, m'a paru d'autant plus utile, qu'un grand nombre d'espèces de cette fa- mille ne sont connues que dans l’état fossile, et qu'il importe, tant à l'avancement de la Zoologie qu'à celui de la Géologie, qui considère les débris fossiles des corps vivants, que les caractères de ces nom- breuses races soient enfin déterminés, ainsi que les lieux de leur habitation. Voici l’ordre le plus naturel et le nom des genres que j'ai cru convenable d'établir parmi les Échi- nides, DIVISION DES ÉCHINIDES. [1] Anus sous le bord, daus le disque inférieur, ou dans le bord. * Bouche inférieure toujours centrale. Scutelle, Clypéastre, Ambulacres bornés. Fibulaire. Échinonée, eee Ambulacres complets. ** Bouche inférieure, non centrale , mais rappro- chée du bord. Ananchite., Spatangue. [2] Anus au-dessus du bord; et par conséquent dorsal. (&) Anus dorsal, mais rapproché du bord. Cassidule. Nucléolite. (6) Anus dorsal et vertical; test régulier. Oursin. Cidarite. [Depuis la publication de l'ouvrage de Lamarckla science s'est enrichie de plusieurs faits importants sur l’organisation des Oursins et des Échinides en général, mais c’est particulièrement leur test qui a été l'objet des recherches de M. de Blainville, de ÉCHINIDES. M.-Desmoulins, de M, Agassiz et de plusieurs autres autéurs. On a surtout étudié leurs débris fossiles dont la connaissance est devenue chaque jour plus indispensable aux géologues. Tiedeman, en 1816, fil connaître avec détails l’a- natomie de l’ÆEchinus saxatilis; M. delle Chiaje, en 1825, s’occupa également de l'anatomie des Oursins ét des Spalangues ; il fit connaitre avec exactitude la nature des diverses sortes d’appendices et de tentacules, et prouva que les Pédicellaires de Muller ne sont bien que des organes de ces ani- maux. M. Sars plus récemment acheva de dissiper tous les doutes qui auraient pu demeurer encore sur ces prétendus Pédicellaires. M. Carus avait fait connaître l’existence d’une circulation partielle au- dessous des ambulacres. M, Ehrenberg a ajouté cette autre observation curieuse d'un mouvement vibratile produit à la surface des piquants par les cils microscopiques dont la membrane externe est revêlue. M. van Beneden a bien annoncé la décou- verte d’un système nerveux chez les Oursins , mais ce fait qui d’ailleurs concorderait avec l’existence des nerfs chez les autres Échinodermes , a besoin d’ être constaté par plus d’un naturaliste ; quant à nous, qui n'avons pu apercevoir des nerfs chez aucun animal de cette classe, nous préférons douter encore. On est bien d’accord aujourd'hui pour regarder le test des Oursins comme produit dans l’intérieur même de la peau, et conséquemment , comme tota- lement différent du Lest des Mollusques ; mais on a voulu expliquer sa structure interne et son mode d’accroissement d'une manière qui n’est pas la véri- table. Le fait est que ce Lest présente partout et même dans les piquants une structure lacuneuse ou irrégulièrement poreuse, mais non une structure perpendiculairement fibreuse ou lamellaire ; il est vrai aussi que les pièces du test constamment pé- nétrées par le tissu vivant, dans lequel elles se sont déposées, continuent à s’accroitre par leurs surfa- ces el par leurs bords , en restant toujours poreuses ou lacuneuses au même degré. On se ferait une très-fausse idée de leur structure, si l’on en voulait juger par les fossiles qui ne présentent qu'une chaux carbonatée spathique sans la moindre trace de structure organique interne. Le test desséché des Oursins pris à l'élal vivant est très-léger en rai- son même de sa porosité, tandis que le test des Oursins fossiles doit présenter la densité même du spath calcaire. Les dents seules, chez les Échinides qui en sont pourvus, ont une structure différente; elles sont formées de lames excessivement minces, empilées en quantité innombrable, de manière à former de longs cordons, lesquels se durcissent peu à peu, par la soudure de ces lames , à l'extrémité servant à la manducation; tandis qu’à l’extrémité 491 opposée, ces mêmes cordons sont mous, nacrés ef se terminent en une partie charnue. M. de Blainville avait analysé avec soin la com- position du test des Oursins. M. Desmoulins, suivant la même voie, a fait connaître de la manière la plus complète l’arrangement et la disposition relative des pièces dont ce test se compose. M. de Blainville a fait voir d'abord que le test des Oursins se compose de dix doubles séries verticales de plaques ou assules polygonales, dont cinq pré- sentent des trous pour le passage des tubes rétrac- tiles, ce sont les aires ambulacraires ; et les cinq au- tres, qui sont dépourvues de ces trous, se nomment les aires anambulacraires ou interambulacraires. M. Desmoulins a étendu cette observation à tous les Échinides et a prouvé que chez ceux mêmes, comme certains Spalangues, auxquels on n’attri- buait que quatre ambulacres, la même composition du test peut être constalée, c’est-à-dire que chez tous on peut reconnaitre les dix doubles séries ver- Licales de pièces coronales, Mais si le nombre des séries verticales de ces pièces est invariable, il n’en est pas de même du nombre des pièces qui en- trent dans chaque série. En effet ce nombre s'aug- mente sans cesse avec l'âge, et chez les très-jeunes Oursins , chaque série a pu n’ètre composée que de trois, de deux ou méme d’une seule pièce. Il faut noter cependant que des déviations du type normal peuvent s'observer chez les Échinides, quant au nombre des séries de plaques, quoique beaucoup plus rarement que chez les Astérides. Au sommet ou au point de rencontre des ambu- lacres, on observe dix pièces inégales alternati- vement plus grandes, qui, dans les Oursins, les Échinomètres, les Cidarites et les autres genres voisins, entourent aussi l’anus, mais qui, dans les genres à anus excentrique, se trouvent soudées et plus ou moins foudues en une pièce centrale. Celles de ces pièces apiciales qui correspondent aux aires interambulacraires, sont percées d’un petit trou au- quel aboutit l’oviducte de l'ovaire correspondant, de sorte qu'on a dù supposer que ces trous donnent issue aux œufs , et on les a nommés pour cette rai- Son pores génitaux. Leur nombre normal est de cinq, mais dans les genres à anus excentrique, il est arrivé souvent que la position de l'intestin a dé- terminé l'avortement d’un des ovaires et consé- quemment aussi la disparition du pore génital cor- respondant : c’est ce qu'on observe constamment dans les genres Cassidule, Nucléolite, Galérite, Spa- tangue et Ananchyÿte. On a remarqué que la plus grande de ces pièces apiciales présente souvent chez les Oursins et les Cidarites un renflement poreux et grauulé, comparable au tubercule madréporilorme des Astéries. 492 HISTOIRE DES RADIAIRES. L'armature buccale a été indiquée ou démontrée dans beaucoup de genres pour lesquels on ne l'avait point mentionnée; ainsi M. Desmoulins l'admet dans onze de ses dix-sept genres ou dans 231 espè- ces sur 562. Ce même observateur a signalé une différence à laquelle il accorde peut-être trop d’im- portance, dans la structure des dents des Cidarites et des Oursins. Ceux-ci, dit-il, ainsi que les Échi- nomètres et les Échinocidarites ont chaque dent formée d’une lame plane, arquée dans le sens de sa longueur et sur la ligne médiane de laquelle naît une autre lame posée de champ et plus ou moiris tran- chante, d’où résulte à l'extrémité une pointe #rila- mellaire. Chez les Cidarites, au contraire, les dents sont formées d'une seule lame pliée en gouttière, en sorte que leur pointe est bilamellaire. Or, d'après ce que nous avons dit plus haut sur la structure intime des dents de ces animaux, on conçoit que ces modifications de forme extériére ne peuvent avoir qu’une valeur bien secondaire. M. de Blainville prenant pour caractères, 4° la forme générale du corps, 2° la position de la bou- che, 5° l’armature de cette bouche et 4° la position de l’anus, le nombre des ovaires et de leurs orifices, la nature des piquants et des tubercules qui les portent, ainsi que la disposition des ambulacres, a divisé ainsi les Échinides. 1e Famille : les ÉcHinIDEs EXCENTROSTOMES. Ayant la bouche subterminale sans aucune dent et ou= verte dans une échancrure bilabiée du test. Genres. 1. Spalangus ; 2. Ananchytes. 9e Famille : les É, PARACENTROSTOMES ÉDENTÉS. Ayant la bouche subcentrale, plus antérieure que mé- diane, non armée, et percée dans une échancrure du test, régulière, arrondie. Genres. 5. MNucleolites; 4, Echinoclypeus; 5. Echi- nolampas ; 6, Cassidulus ; T, Fibularia ; 8. Echino- neus. 5° Famille : les E, PARACENTROSTOMES DENTÉS. Ayant la bouche subcentrale, dans une échancrure ré- gulière du test et pourvue de dents. Genres. 9. Æchinocyamus ; 10. Lagana ; 11. Cly- peaster; 12. Echinodiscus (Placentule) ; 13. Scu- tella. 4° Famille : les É. ceNTRosTOuÉS. Ayant la bouche parfaitement centrale, le sommet mé- dian , le corps régulièrement ovale ou circulaire, cou- vert de tubercules et de mamelons, et par conséquent de baguettes de deux sortes et dissemblables ; l'anus variable , ordinairement au milieu du dos. Genres. 14. Galerites;15. Echinometra; 16. Echi- nus (Oursin) ; 17. Cidarites. M. Gray, en 1855 (Philosoph. Magazine), a pro- posé une nouvelle classification des Échinides, et notamment il a créé aux dépens des genres Oursin (£chinus) et Cidarites plusieurs genres nouveaux qu’il a nommés Diadema, Arbaciæ, Sulenia, Astro- pyga. M. Agassiz, adoptant ces genres de M. Gray, dans son prodrome des Échinodermes (Mém. soc. de Neufchâtel, 1856), divise les Échinides en trois fa- milles seulement, I. Les Sraraneues qui ont le corps plus ou moins allongé et gibbeux; la bouche pourvue de mâchoi- res et placée vers l'extrémité antérieure; l'anus vers l'extrémité postérieure, tantôt à la face supérieure du disque , tantôt à sa face inférieure. Leur test est mince, couvert de petils tubercules très-nombreux parmi lesquels on en distingue de plus gros dissé- minés; les piquants sont sélacés et d’inégale gran- deur; lambulacre antérieur est ordinairement moins développé que les autres; ces ambulacres forment tout autour de la bouche des sillons où les trous sont plus gros et d'où sortent des tentacules ra- mifiés comme ceux des Holotburies : il n’y a que qua- tre des plaques oviducales qui soient bien distinctes. Cette famille comprend les genres 1. Disaster Agassiz; 2. Holaster Ag. 5. Ananchytes Lamk. 4. Hemipneustes Ag. 5. Micraster Ag. 6. Spatan- gus; T. Amphidetus Ag. 8, Brissus Klein, et 9. Schisaster; elle correspond entièrement aux deux genres Spatangus et Ananchytes de Lamarck, IT. Les Cuyp£asrres, qui, intermédiaires aux deux autres familles, ont une forme plus généralement cir- culaire que les Spatangus ; ils ont la bouche cen- trale ou subcentrale ; mais leur anus plus ou moins rapproché de la périphérie se trouve tantôt à la face supérieure, tantôt à la face inférieure du disque. Les genres de cette famille sont : 1. Catopyqus Ag.; 2. Pygaster Ag.; 5. Galerites ; 4 Discoidea Klein; 5. Clypeus Klein; 6. Mucteolites Lamk. ; T. Cassidulus Lamk.; 8. ZFibularia Lamk. 5 9. Echinoneus Lamk.; 10. Æchinolampas Gray ; 11. Clypeuster Lamk.; 12. Echinarachnius Leske, Gray ; 15. Scutella Lamk. 11. Les Crparires, dont le caractère leplus marqué est la forme sphéroïde du test qui porte deux espé- ces de piquants , les uns plus grands, portés sur de gros mamelons, les autres plus petits, entourant la base des premiers ou recouvrant les ambulacres. La bouche est centrale à la face inférieure du disque ; l'anus qui lui est diamétralement opposé est situé au sommet du disque, et s'ouvre entre les petites pla- ques qui l'entourent , vis-à-vis et quelquefois assez près de l'aire interambulacraire postérieure. A cette famille appartiennent les genres 1. Cida- ris; 2, Diadema; 5. Astropyga Gray; 4. Salenia SCUTELLE. Gray; 5. Echinometra Breyn; 6. Arbacia Gray; et 7. Echinus (oursin) qui correspondent aux seuls genres Æchinus et Cidarites de Lamarck. Plus récemment, M. Agassiz, dans la première livraison de ses Monographies d’échinodermes, a annoncé l'intention de créer encore beaucoup d'autres genres nouveaux, notamment aux dépens des anciens Cidarites. Ce seront des Acrocidaris, Hemicidaris, Tetragramma, Acropeltis, Pedina, Cyphosoma, Cœlopleurus, etc. On ne pourra se former une idée de la valeur des caractères géné- riques employés par cet auteur qu'après la publica- tion de la suite de cet ouvrage. Mais on doit re- gretter qu’à l'instant où les genres qu’il venait de créer ou de s'approprier, commencaient à êlre gé- néralement admis par les zoologistes el surtout par les géologues, il se soit laissé entrainer, par des vues d'amélioration, à multiplier extraordinairement des coupes dans une famille qui, par l’ensemble et par l’uniformité: de ses caractères, semblait une des moins susceptibles d’être subdivisée ainsi. M. Desmoulins, dans trois Mémoires succes- sifs, fruit d’un travail consciencieux et persévé- rant , a dolé la science d’une excellente synonymie, d’un travail complet sur le test des Échinides, et enfin d’une discussion approfondie de la valeur re- lative des caractères à employer pour la classifica- tion de ces animaux que, malheureusement, il n’a pu étudier vivants , et dont même il n’a étudié que les parties solides. M. Desmoulins prend d'abord en considéralion la position centrale ou excentrique de la bouche et sa forme symétrique, subsymétrique ou non symé- trique. Il partage ainsi les Échinides en quatre groupes dont le premier, de beaucoup plus nom- breux, est subdivisé d'après la présence des supports osseux à l’intérieur , d’après la forme des ambu- lacres, et d’après le nombre des pores génitaux. Voici comment sont distribués ses dix-sept genres. (A) A bouche centrale symétrique, avec un appareil buc- cal osseux complet. À Ayant des supports osseux à l'intérieur et des ambu- lacres bornés. G.— 1. Clypéastre. — 9, Scutelle, — 5. Fibulaire.— 4, Cassidule. +Ÿ Sans supports osseux, mais avec des ambulacres complets, * Ayant 4 pores génitaux ; et l'ouverture anale, non per- pendiculairement opposée à la bouche qui est peu ou point enfoncée. G. — 6. Galérite, — G, Pyrine. ** Ayant 5 pores génitaux, et louverture anale per- pendiculairement opposée à la bouche. G. — 7. Échinomètre. — 8. Oursin.— 9. Échinoci- :darite, — 10. Diadème. — 11, Cidarite, 495 (B) A bouche centrale, non symétrique, sans appareil buccal osseux. G. — 12. Zchinonée. (C) A bouche subcentrale, subsymétrique. G.— 13. Échinolampe. — 14.Nucléolite.— 15. Col lyrile. * (D) À bouche très-excentrique, non symétrique, trans- verse, labiée, sans mâchoire ni dents, G.— 16, Ananchyte.—17. Spatanque. Sans vouloir examiner ici les droits de priorité des divers auteurs que nous venons de citer, et tout en reconnaissant combien les études de M. Des- moulins sont consciencieuses, s’il nous fallait choi- sir dans les nouveaux genres proposés, nous adop- terions ceux de M. Agassiz parce qu'ils ont en leur faveur une sorte de prise de possession résullant de la publicité bien plus grande des écrits de leur auteur,] F, D. SCcUTELLE, (Scutella.) Corps aplali, elliptique ou suborbiculaire , légè- rement convexe en dessus, plane en dessous, à bord mince, presque tranchant, el garni de très-pelites épines. Ambulacres bornés, courts, imitant une fleur à cinq pétales. Bouche inférieure, centrale. Anus entre la bouche et le bord; rarement dans le bord. Corpus complanatum , ellipticum vel suborbicu- lare, supernè convexiusculum , sublüs planum , spinis minimis echinulatum ; margine tenui, sub- acuto. Ambulacra subquina, brevia, circumscripla, flo- rem pentapetalam æmulantia. Os inferum, centrale, Anus intr& os el margi- nem ; rarû in margine. Onservarions. Les Scutelles sont les Échinides les plus aplaties, celles qui ont les plus petites épines, et que l’on peut en quelque sorte considérer comme formant le passage des Astéries aux Échinides. Ce sont des corps un peu irréguliers, suborbicu- laires ou elliptiques, toujours très-déprimés, ayant le bord mince, presque tranchant, le disque supé- rieur légèrement couvexe et l'inférieur tout à fait aplati. La figure de ces Échinides approche de celle d’un écusson ou de celle d’un disque arrondi, lequel est tantôt entier, tantôt percé de trous oblongs et à jour, lantôt entaillé en son bord, et tantôt digité ou denté sur un de ses côtés, On observe sur le vertex de ces Échinides 4 ou 5 pores plus grands que les autres. La bouche est armée de 5 pièces à deux branches, 494 en forme d'A ou d'y renversé, et la face interne de chacune de ces branches est lamelleuse. Des colonnes testacées, verticales et irrégulières, s’observent dans l’intérieur de l'Échinide, entre les deux planchers. [Le genre Scurezze, omis par M. Goldfuss, a été réduit par MM. de Blainville, Gray et Agassiz, qui en ont séparé les Echinarachnius ou Echinodiscus; M. Desmoulins, au contraire, l'a plutôt agraadi, en y faisant rentrer quelques Clypéastres. M. de Blainville, en plaçant ce genre dans la ‘fa- mille des Parancentostromes dentés, le caractérise ainsi : « Corps irrégulièrement circulaire, plus large « en arrière, extrémement déprimé, à bord presque « tranchant, subconvexe en dessus, un peu con- « cave en dessous, couvert d’épines très-pelites, « égales et éparses. Cinq ambulacres bornés, plus « ou moins pétaliformes ; les deux rangées de pores « de chaque branche réunies par des sillons trans- « verses, qui les font paraître striées. Bouche mé- « diane, ronde, pourvue de dents, et vers laquelle « convergent cinq sillons vasculiformes plus ou « moins ramifiés, et quelquefois bifides dès la base. « Anus inférieur et assez éloigné du bord, Quatre « pores génilaux. » Il le divise en six sections. (A) Les espèces dont le disque est perforé. — (B) Celles dont le disque et les bords sont perforés. — (G) Celles dont le bord seul est échancré. — (D) Celles dont le disque et les bords sont entiers. — (E) Celles dont le disque est perforé et le bord multidigité. — (F) Celles enfin dont le disque est imperforé et le bord multiradié, M. Agassiz place les Scutelles dans la famille des Clypéastres et se contente de les caractériser par leur test aplati circulaire, à bords minces, avec l'anus inférieur et les ambulacres semblables à ceux des Clypéastres, mais proportionnellement plus larges. M. Desmoulins qui, prenant ses caractères seule- ment dans la forme elda disposition des parties s0- lides ou osseuses, a été conduit à agrandir les limi- tes du genre Scurezce, le distingue des Clypéastres par la presque égalité des aires ambulacraires et anambulacraires, par la non-concavité de la face inférieure, et par la forme ronde ou en rose de sa bouche. Comme à cet autre genre, d’ailleurs, il lui attribue aussi une bouche centrale symétrique, des supports osseux et des ambulacres bornés. Mais il ne trouve pas un caractère fixe dans la position de l'anus et dans le nombre des pores génilaux.] F.D. ESPÈCES. 1. Scutelle dentée. Scutella dentata. 5. orbicularis, depressa; disco integro; margine posle- riore serralo, HISTOIRE DES RADIAIRES. Lchinus orbiculus. Gmel. p. 3102. Echinodiscus dentatus.Leske apud Klein, p.ar2. tab. 22. f. "EF Eucycl. pl. 151. f. 4, Rumph. Mus. {. 14. f. 1. Breyn. Echin. t. 7. f. 3.4. * Echinus planus. Seba. Mas, t. 3. pl. 15. f. 15, 16, * Echinotrochus decsmdentatus. Van Phélsum. p. 33. ® Scutella dentata.Blainv. Dict. sc. nat, t, 48. p. 226.— Wan. d’actin. p. 220. * Deslongch. Enc. méth. t, s,p. 675. * Agassiz. |. c. p. 188. * Desmoul. Echinid. p. 210. 2, Far. min. (c'est l'espèce suivante 1 @.) Leske apud Klein. tab. 49. f. 6.7. Habite les mers de l'Inde. (* Côte occidentale d'Afrique.) + 1. a. Scutelle radiée. Scutella radiata. #5. circularis, posticè 9o-dentala; ambulacra brevissima, slellatim recta disposita. Scutella dentata. var. b minor, Lamk. Deslengeh. Encyel. t. 2 p. 675. Eucycl. méth. pl. 15r. f. 3. 4. Seutella semisol. Blainv. Dict. sc, nat. t. 48. p.226, Desmoulins. Echinid. p. 220. Scutella radiata.Blainv. Man. d’actin. p. 220. Agassiz. Prodr. I. c. p. 188. Echinodisci sp. 3 minuscula. Seba. Thes. t. 3, pl. 15. 12249-0207 Echinus orbiculus. var. 6. Linn. Gmel. Syst. nat. p. 3192: Habite la côte occidentale d'Afrique et les côtes d’Amé- rique. Cette espèce se distincte surtout de la précédente par ses digitations plus régulières, 2, Scutelle digitée. Scutella digitala. S. orbicularis , depressa ; disco anteriore foraminibus binis vel quaternis pervio; margine posteriore inciso, subpalmato, digitato. (a) Echinus decadaclylos. Gmel. p. 319r. Echinodiscus decies digitatus. Leske apud Kleïn. p.209. tab. 22. fig. À. B. Encycel, pl. 150, f. 5. 6. * Echinus alter planus. Seba. Thes. t. 3. pl. 15. f. 17.18, * Echinodiscus. Gualt. pl. 110. f. H. # Placenta rotula. sp. 1. Klein. 90. pl. 94. pl. 12. f. A. “ Scutella decadactila. Blainv.Dict. sc. nat, t.48. p.227. — Man. d’actin. p. 220. # Desmoul. Echin. p. 222. * Scutella digitata. Deslongch. t. 2. p. 675. * Agassiz. Prodr. Echin. L. c. p. 188. (b) Far. minor. [° Cette variété est une espèce distincte.] Echinus octodactylos. Gmel. p. 3192. Echinodiscus octies digilatus. Leske apud Klein. p. gr1. tab. 22. f. C. D. Encycl. p. 150. f. 3. 4. Habite... Espèce bien singulière par les entailles nom- breuses, inégales et profondes de son bord postérieur, et par les trous de son disque antérieur. Elle est orbi- culaire, très-aplatie, à côté postérieur digité, sub- palmé. + 2. a. Scutelle octodactyle. Scutella octodactyla. Blainv. Dict. sc. nat. t, 48. p.227.— Man. d'aclin. p. 220. S. orbicularis anticè bifora , posticè bipartita, palmis duabus quadrilobatis depressa; ambulacris longiori- bus, non clausis, SCUTELLE, Scutella digitata. var. b minor, Lamk. — Deslongch. Encycl.t. a. p. 675. — Encycl, métb. pl. 150. f. 3. 4. Echinis octodactylos. Lin. Gmel. Syst. nat. p. 3192. Echinodiscus. Gualt. pl. x10.f.F. Placenta rotule. sp. 1. Klein. Gall. p.94. pl. 12. f.B. Echinodiscus octies digitatus. Leske. n°63. p.s11,pl,22. f. C. D. ÆEchinotrochus octodigitatus. Van Phelsum. p. 33, Scutella octodactyla. Agassiz, Prod, 1. e. p. 188. Desmoulins. Echin. p. 222. Elle diffère de la précédente par des ambulacres plus longs, ouverts au bout ; elle est aussi plus petite. 5, Scutelle émarginée. Scutella emarginata. S, orbiculato-elliptica, depressa ; foraminibus sex, quinque marginem allingentibus. Echinodiseus emarginatus. Leske ap. Klein, p. 200. tab. 50. f. 5, 6. Encycl. pl. 150. f. 1.2, * Echinus emarginatus. Lin. Gmel. Syst. nat. p. 3189. * Echinoglycus frondosus. Van Phelsum. p. 34. “ Scutella emarginata. Deslongch. Enc. t. 2.p. 675. * Blainv. Dict, sc. nat. t. 48. p. 224. — Man. d’actin. P: 219. . * Agassiz. Prod. I. c. p. 188. * Desmoul. Echin, p. 222. Habite l'Océan austral et les côtes de l’île de Bourbon. 4. Scutelle à six trous. Scutella sexforis. S. orbicularis, depressa, hinc obsolelè truncata ; fora- minibus sex, oblongis; ano ori vicino. Echinus hexaporus. Gmel. p. 3180. Echinodiscus sexies perforatus.Leske apud Klein. p.199. tab. 5o. f, 3. 4. Encyel. pl. 149. f. 1. 2. Knorr. Delic. tab. D. I. f. 17. Echionanthus. Seba. Mus. 3. tab. 15. f. 7.8. * Echinotrochus perforalus. Van Phelsum. p. 33. * Seutella sexforis. Deslongch. Enc, t. 2. p. 676. * Desmoulins. Echin. p. 224, * Scutella hexapora. Blainv. Man, d’aclin, p. 219. * Agassiz. Prod. |. c. p. 188. Habite l'Océan indien et de l'Amérique, 5, Scutelle à cinq trous. Scutella quinquefora. S. orbiculata, subreniformis depressa ; foraminibus quinque oblongis; ano ori proxzimo. Echinus penlaforus. Gmel. p. 3189. Echinodiseus quinquies perforatus. Leske ap. Klein. p- 197. tab. ar. f. C. D. Seba. Mus. 3 tab. 15, f. 9. 10. Encyel. pl. 149. f. 3. 4. Knorr. Delic. tab. D. I. F. 16. “ Echinodiscus. Gualt. pl. 110.f. E. * Echinoglycus 5-perforatus. Van Phelsum, p. 35. * Oursin pentapore. Bosc. Buf. Déterv. t. 24. p. pl: G 25. f.rr, 12. * Oursin disque. Dargenv. Zoomorph. p. 63. pl. 7. f. c. * Placenta melilla testudinata. Klein, S 83. p.92. pl.11, f, c. Habite... Cette espèce semble n'être qu'une variété de la précédente , mais un peu plus petite et n'ayant que cinq trous. 281. 6, Scutelle à quatre trous. Scutella quadrifora. S. suborbicularis, sinuosa, subbifissa, foraminibus qua- tuor perlusa; ano ori vicina. 495 Echinus tetraporus. Gmelin. p. 3190. Echinodiscus quater perforalus. Leske apud Klein, p- 204. Echionanthus sp. 8. Seba. Mus. 3. tab, 15, f. 5.6. ‘“ÆEncycl. p. 148. * Seutella quadrifora. Deslongch. Enc. t. 2. p. 676. * Desmoulins. Echinid, p. 224. * Scutella tstrapora. Blainv. Man. d’actin. p, 219. * Agassiz. Prodr. |. c. p. 188. Habite... Il semble que cette Échinide ne soit qu'une variété de la Scutelle émarginée, dont seulement deux des trois trous postérieurs atteignent le bord. 7. Scutelle à deux trous. Scutella bifora. S. obtusè trigona, depressa ; foraminibus duobus oblon= gis, ad disci partem posticam ; ano ab ore remolo. Echinis biforis. Gmel. p. 3188. Echinodiseus. Knorr. Delic. tab. D. I. f. 12, Echinoglycus irregularis. Van Phelsum. p. 35. n°15. 2. Far, orbiculata, margine sinualo ; foraminibus bre- vibus, subovalis. Echinodiscus biperforatus. Leske apud Klein. p.196. tab. 21. f. A. B. Encycl. p. 147. f. 7. 8. * Scutella bifora. Deslongch. Enc. t. 2. p. 676. * Blainv. Dict. sc. nat, t. 48. p. 223. — 49. biforis. Man. d’actin. p. 219. * Agassiz. Prodr. I. c. p. 188. * Desmoul. Echinid. p. 226, 3. Far. foraminibus subrotundis. Encycl. pl. 147. f. 5.6. Habite. Le dessous de cette Échinide présente des lignes onduleuses qui partent de la bouche en rayonnant vers les bords, et qui se bifurquent vers leur extrémité. [M. Desmoulins ne conserve le nom de Scutella bifora qu'à la 2° variété de Lamarck , et il fait deux espèces des deux autres variétés, en nommant bilinearifora la première, qui vient des côtes de la Cafrerie, et Scutella biaculata la dernière.] 8. Scutelle double-entaille, Scufella bifissa. #, cordalo-orbiculata , depressa ; latere latiore , inci- suris binis : lobo intermedio prominulo, truncato. Echinus inauritus. Gwel. p. 3190. Echinus. Rumph. Mus. (ab. 14. fg.F. Encyel. p. 152. F. 1. 2, Echionanthus. Seba. Mus. 3 tab. 15. f. 3. 4. * Echinoglycus inauritus. Van Phelsum. p. 34. * Oursin double entaille. Bosc. Buf. Déterv.t. 24. p.281. * Echinodiscus inauritus. Leske. n° 55. p. 202. < Scutella bifissa. Deslongch, Enc. t. 2. p. 676. * Desmoul, Échinid. p. 226. “ Scutella inaurila. Blainv. Man. d’actin. p, 220. * Agassiz. Prodr. Échin. 1. c. p. 188. a. Var. lobo truncalo, ad angulos aurito. Lchinus auritus. Leske apud Klein. p. 202. Echionanthus maximus. Seba. Mus. 3. tab. 15, f. 1.2. Encyel. pl. 151. f, 5. 6. * Echinus auritus. Lin. Gmel. p. 3189. * Lchinoglycus auritus. Van Phelsum. p. 34. * Scutella aurita. Blainv. Man. d'actin, p. 220. * Agassiz. Prodr. I. c. p. 168. Habite l'Océan des grandes Indes. [M. de Blainville et M. Agassiz, d'après Leske et van Phel- sum, font deux espèces des deux variétés principales de la Seutella bifissa de Lamarck ; M. Desmoulins, qui distingue encore une autre varicté de la même es- pèce, ue les sépare point.] ‘“ 496 9. Scutelle lenticulaire. Scutella lenticularis, S. orbicularis, conveæiuscula ; ambulacris quinque bre- vibus, apice jissis ; ano marginali. “ Seutella lenticularis. Deslongch. Enc, t, 2. p. 677» “ Defrance. Dict. se. nat. t. 48. p. 230. * Blainv. Mao. d'actin. p. 220. *“ Desmoul. Échinid. p. 234. * Echinarachnius lenticularis, Gray. * Agassiz. Prodr. |, c. p. 188, Habite... Fossile de Grignon, près de Versailles, 10. Scutelle orbiculaire. Scutella orbicularis, #, cireularis, versès marginem depressa, centro dorsi convexiuscula ; ambulacris ovalo-acutis ; ano intrà os et marginem. Echinus orbicularis. Gmel. p. 3191, Echinodiscus orbicularis, Leske apud Klein, p. 208, tab. 45. F. 6. 7. Breyn. Echin. t. 9. f. 1,2, Echinodiscus. Gualt. Ind. t, 210, f, B, Encycl. p. 149. f. 1. 2. * Scutella orbicularis. Deslongch. Encycel. t, 4. p. 677« * Blainv. Dict. sc, nat. t. 48. p. 228. * Agassiz. Prodr. |. c. p. 188. * Desmoul, Échinid. p. 232. * Lagana orbicularis et Œchinodiseus orbicularis. Blainv. Man. d’actin. p. 215, pl. 18. f, 2. et p. 218. Habite les mers de l'Inde. 11. Scutelle fibulaire. Scutella fibularis, #. orbicularis, depressa, crassiuscula, minima; margine rotundalo; ano intrà os et marginem. An Échiniles fistularis minor ? Lang. Lap. fg. tab. 35. fig. ult. * Echinoneus ovatus, Münst. Goldf. Petref. p. 136, pl. 42. f. 10. * Grateloup. Mém. oursins foss. p. 49. * Seutella fibularis. Veslongch. Encyel. t. 2. p. 677. * Seutella hispana. Defr. Dict. se. nat. t. 48. p.231. * Blainv. Man. d'actin. p. 221. “ Scutella hispanica. Agassiz. Prodr. I. e. p. 188. * Fibularia ovata. Agassiz. Prodr. 1. ©. p. 187. “ Desmoul. Échinid. p. 242. Habite... Fossile “ des terrains tertiaires, Bordeaux, Dax, Avignon, Westphalie, Hesse, Espagne. 12. Scutelle arachnoïde. Scutella placenta, S, orbicularis, complanata, centro dorsi suëprominula; ambulacris quinis, assulatis, apice divaricatis ; ano marginali. Echinarachnius. Leske apud Klein, p. 218. tab. 20. f. A. B. Encycl. p. 143. f, 11. 19. (x) Le genre Ecurwaracunivs, adopté par M. Agassiz d’après M. Gray, avait déjà été nommé ainsi par Leske et par van Phel- sum; il comprendles 4rachnoïdes de Klein,oules Echkinodiseus de M. de Blainville et quelques-uns de ses Lagana, où enfin celles des Scutelles de Lamarck, qui, avec « un disque circu- « laire ou subanguleux, et l'anus marginal, ont les ambulacres « comme ceux des C/ypéastres, dont elles ne diffèrent que par «la forme très-aplatie du test et par ses bords tranchants. » M. Agassiz rapporte à ce genre six espèces, savoir : 1. Echino- diseus lenticularis (Scutella n.9, Lamk.); — ». Echinodiscus placenta (Seutella n. 12, Lamk.) ; — 3. Echinodiscus parma (Seutella n. 13, Lamk.); — 4.E. placunarius (Seutella n. 15, Lamk.); — 5.E. latissimus (Scutella n, 16, Lamk.); — 6, Æ, HISTOIRE DES RADIAIRES. Breyn. Échin. tab. 7, f. 7. 8. Gualt. Ind. tab. 210. f. GG, Echinus placenta. Lin. Gmel. Syst. nat. p. 3195. * Scutella placenta. Deslongch. Encycl. t, 3, p. 677. * Desmoulins. Échinid. p. 228. * Zchinodiscus placenta. Blainv. Man. d’actin, p. 218. * Echinarachnius. Van Phelsum. p. 38. - * Echinarachnius placenta. Gray (1). ® Apassiz. Prodr. I. c. p. 188. Habite l'Océan austral, 13. Scutelle rondache. Scutella parma. S, orbicularis, dorso convexiuscula; ambulacris quinis subovatis, apice disjunctis : sublüs sulcis quinque ra- mosis ; ano marginali. Echinus planus. Rumph. Mus. tab. 14. f. G. * Scutella parma. Deslongch. Enc. méth. t, 2. p. 6774 *“ Desmoul. Échinid. p. 230. * Scutella parma et 5, Rumphii. Blaïnv. Dict, sc. nat. t. 48. p. 226. * Echinodiscus parma et ÆE. Rumphiüi. Blainv. Man. d’act. p. 218. * Eclinarachnius parma. Gray. * Echinarachnius parma et E. Rumphii. Agassiz. | ce. p. 188. Habite l'Océan des Indes. 14. Scutelle ronde. Scutella subrotunda. S. orbicularis, dorso convexiuseula ; ambulacris quinis subovatis, apice coarctatis; ano infrà marginem. Echinodiscus subrotundus. Leske ap. Klein. p. 206. tab. 47. f. 7. Echinus melitensis. Scilla corp. mar. tab. 8. f. 1-3. * Echinus subrotundus. Lin. Gmel. Syst. nat. p. 3191. n° 72. # Parkinson. Org. rem. 111. pl. 3. f. 2. * Blainv. Man. d’actin, p. 220. * Grateloup. Mém. Oursins foss. (Act. soc. lin. Bordeaux. 1836). p. 138, f, 7. * Bronn. Lethæa. p. 138. “ Desmoulins. Échinid. p. 232. Habite. Fossile des environs de Douai, * Bordeaux, Dax, Touraine, Bolsène, Malte, + 14. a, Scutelle de Faujas. Scutella Faujasii. Def. Die. se. nat. t. 48. p. 230. S. explanata subovalis; ambulacris obseuro-abrevialis. Grateloup. Mém. Oursins foss. pl. r. f. 2-3. Bronn. Lethæa. p. 907. tab. 36. F. 8. Fossilede Bordeaux, Douai, Montpellier, Dax, Saint-Paul- Trois-Châteaux , etc. Cette espèce se distingue par la troncature postérieure et par l'anus très-éloigné du bord. (M. Grateloup a décrit sous le nom de Seutella subtetra= Rumphii (cette dernière devant être réunie à la troisième). Ces mêmes espèces, excepté la première, composent le genre Ecmnoniseus où Pracexruze de M. de Blainville, caractérisé ainsi : « Corps arrondi, déprimé, subquinquélobé, un peu conique «en dessus, couvert d'épines très-pelites, comme soyeuses ; « cinq ambulacres rendus divergents par la séparation com- « plète de chaque ligne double de pores. Bouche médiane, « ronde vers laquelle convergent cinq sillons droits et stelli- « formes. » M. de Blainville avec les espèces ci-dessus indiquées com- el dans son genre Placentule la Seutella orbicularis amk,n, 10. CLYPÉASTRE. gon@ (Mém. Gursins foss. p. 37, pl. 1. f. 4) une Scu- telle très-voisine de la Sc. subrotunda ou de la S/ria- tula dont elle n'est peut-être qu'une modification accidentelle, d'autant plus qu’un seul échantillon en a été trouvé. L'espèce suivante, confondue, précédem- ment avec la Sc. subrotunda, paraît au contraire bien réellement distincte. É + 14. 6. Sculelle striatule, Scutella striatula. Mar- cel de Serr. Géogn. terr. tert. p. 186. Se. suborbicularis, complanata, supernè convexius- cula : paginà inferiore vix concavà, quinquesulcatä; sulcis bifurcalis, sinuosis. Scutella subrotunda. Grateloup. Mém.Oursins fosse. p.37. plerefue : Echinus subrotundus. Leske, n° 58, p. 206. pl. 47. f. 7. Seutella striatula. Agass. Prodr. Échin. p. s1. Fossile des terrains tertiaires. Dax, Touraine, Montpellier. 15, Scutelle placunaire. Scutella placunaria, #. elliptica, depressa, anticè latior; ambulacris angus- Lis, linearibus, apice disjunctis; ano margini vicino. * Deslongch. Encycl. 2. p. 678. n° 15. * Echinodiscus placunarius, Blainv.Man. d’actin. p. 218. * Échinarachnius placunarius. Agassiz. 1. c. p. 188. Prodr. p. 21. Habite l'Océan austral. 16 Scutelle large-plaque. Scutella latissima. S, maxima, depressa, elliptica, subpantagona, posticè truncata ; ambulacris oblongo-ovalibus ; ano margini vicino. * Deslongch. Encycl. 2. p.678. n° 16. * Echinodiscus latissimus. Blainv. Man. d’actin, p. 218. * Echinarachnius latissimus. Agissiz. Prodr. p. 21.1. c. p. 185, * Scutella latissima. Desmoul. Échinid. p. 228. n° 14. Habite... l’Océan austral ? C'est la plus grande des es- pèces connues de ce genre. [M. Desmoulins donne pour synonyme de cette espèce la Sculella integre. Brug.— Blainv. — Agassiz.] 17. Scutelle ambigène. Scutella ambigena. S, ovalo-elliptica , dorso convexiuscula ; lateribus sub- sinuosis; ambulacris ovato-oblongis, pulvinatis ; ano margini vicino. Echinanthus humilis, Leske apud Klein. p. 188, tab. 19. f. C D. Encycl. pl. 145. f. 3. 4. Seba. Mus, 3. tab. 15. f, 13, 14. * Scutella ambigena. E. Deslongch. Encyc. 2, p. 678. n° 17. “ Clypeaster ambigenus. Blainv. Dict. sc, nat. t, 48. P-. 299, — Man. d'actin. p. 216, * Desmoul. Échinid. p. 214. * Agassiz. Prodr. Échin, p.10. Mém, soc. Neufch, p. 187. Habite... Celle-ci tient de très-près aux Clypéastres, + 18. Scutelle gibbérule. Scutella gibberula. Marc. de Serr, Geogn. terr. tert. p. 156 (l'auteur écrit S, gibercula.) Sivorbicularis, depressa, supernè partim gibbosa; mar- gine rotundato; ambulacris quinis eleganter subova- Lis brevibusque. Agassiz, Prodr. Échin, 1, c. p. 188. Fossile du terrain tertiaire de la Franco méridionale. 497 + 19. Scutelle de Hauteville. Scutella altavillensis. Defr. Dict. sc. nat. t. 48. p. 251. S. ovato-depressa, crassiuscula, supernè complanata; ambulacris quinis apertis. Blainv. Man, d'actin, p. 221. Agassiz. Prodr. I. c. p. 188. Fossile du terrain tertiaire, Hauteville (Manche).— Long., 7 lig. + 20. Scutelle nummulaire, Scutella nummularia. Defr. Dict, sc. nat. t, 48, p. 251. Blainv. Man. d’actin, p. 221. Agassiz. Prodr. |. c. p. 188. Fossile du terrain tertiaire. Paris; Blaye. — Ressemble à une Nummulite, d'autant plus que les ambulacres ne sont souvent pas marqués. [M. Desmoulins rapporte en outre à ce genre plusieurs espèces faisant partie du genre Echinarachnius, les Clypeaster scutiformis Lamk. n° 4, et Clypeaster la- ganum Lamk. n° 5, et plusieurs espèces inédites.] CLYPÉASTRE, (Clypeasier.) Corps irrégulier, ovale ou elliptique, souvent renflé ou gibbeux, à bord épais ou arrondi, à disque inférieur concave au centre; épines très-petites. Cinq ambulacres bornés, imitant une fleur à cinq pétales. Bouche inférieure, centrale. Anus près du bord ou dans le bord. Corpus trregulare, ovatum aut ellipticum, sæpè turgidum vel gibbosum, spinis minimis echinu- latum ; margine crasso vel rotundalo; centro pa- gin®æ inferioris cCOnCavo. Ambulacra quina, apice subemarginata, florem pentapetalam æmulantia, Os inferum, centrale, Anus propè marginem aut in ips0 margine. Opservarions. Les Clypéastres avoisinent sans doute les Scutelles par leurs rapports ; néanmoins on les en distingue facilement, non-seulement parce que leur corps est, en général, renflé en dessus, que leur forme est elliptique ou ovale dans le plus grand nombre, mais surtout parce que leur bord est épais ou arrondi, et que leur disque inférieur est presque toujours concave au centre. C’est dans la cavité du disque inférieur des Clypéastres qu'est située leur bouche. Ces Échinides, plus épaisses, plus convexes ou plus renflées que les Scutelles, ont plus souvent l'anus dans le bord qu’au-dessous et éloigné du bord, et leur bouche est pareillement armée de b pièces osseuses, cunéiformes, comme bilobées postérieurement, et striées d’un côté par des lames étroiles et transverses. [Le genre Crxpeasrer de Lamarck à élé admis, mais considérablement réduit par les auteurs plus 498 récents, qui ont transféré dans le genre Echino- lampas, une partie de ses espèces et en ont reporté d’autres aux genres Scultella et Lagana. M. de Blainville assigne les caractères suivants à son genre Clypéastre, qui contient encore plusieurs espèces devant être reportées au genre Æchino- lampas et en outre la Scutella ambiqua de Lamarck. « Corps très-déprimé, arrondi et assez épais sur les « bords, quelquefois assez incomplélement orbicu- « laire ou rayonné, élargi vers l'extrémité anale, « composé de plques larges et inégales, couvert « d'épines très-petites, égales, éparses , portées par « de très-pelits Lubercules percés d’un pore. Cinq « ambulacres bornés, pétaloïdes, les deux rangées a de pores de chaque branche réunies par un sillon. « Bouche centrale ou subcentrale au fond d'une « sorte d’entonnoir, formée par cinq rainures et « armée de cinq dents. Anus terminal et marginal. « Cinq pores génitaux. » M. Agassiz le limite convenablement, en le carac- térisant par son test ovale ou presque pentagonal, épais, divisé en compartiments à l’intérieur par des piliers verticaux, avec l’anus inférieur et marginal et les ambulacres formant au sommet une large étoile à branches arrondies. M. Desmoulins ajoute, comme caractères, la con- cavité de la face inférieure, l'inégalité des aires dont les ambulacraires sont les plus larges, la forme pentagonale de la bouche et le nombre cinq des pores génitaux. Suivant ces différents auteurs, la Scutella ambiqua est un Clypéastre, et plusieurs espèces nouvelles viennent également prendre place dans ce genre, qui correspond, ainsi réduit, aux Æchinanthus de M. Gray et en partie à ses Lagana, ou aux Echino- discus et Echinorhodum de van Phelsum.] E. D. ESPÈCES. 1. Clypéastre rosacé. Clypeaster rosaceus, CL. ovato-ellipticus, pentagonus, dorso convezus; mar- gine posteriore reluso ; paginà inferiore concavé ; ambulacris amplissimis. Echinus rosaceus. Lin. 3186. Eckinanthus humilis. Leske apud Klein. p. 185. tab, 17. f. A.et 18.f. B. Encycl. pl. 145. £. 5-6. Seba, Maus. 3. tab, xr, f. 3-3. (+) Cest sur un échantillon rapporté de la côte d'Afrique par M. Rang que M. Desmoulins a établi l'espèce qu'il nomme Clypeaster rang'anus, et qui répond à la deuxième variété du Clypeastea rosaceus de Lamarck.M. Desmoulins, dans son pre- mier mémoire, p, 62 et suiv., pl. E et If, donne une description détaillée de cet Échinide, dans lequel il a pu retrouver en place une parlie des organes intérieurs, üont il a particulièrement étudié l'appareil buccal. Ce Ciypéastre d’un brun foncé est long de plus de 3 pouces et un peu moins large, épais de 10 li- HISTOIRE DES RADIAIRES, Knorr. Delic. tab. D. I. f. 12, “ Echinorhodum. Van Phelsum, p. 38. n° 4, * Clypeaster rosaceus. Deslongch. Encyel. £. 2. p. 199. # Blainv, Dict. sc. nat, t, 9. p. 448. et Man. d’actin. p. 216. * Agassiz. Prodr. échin. 1, c. p. 187. * Desmoulins. Echin. id. p. 212. ». Jar. lineis quinque radiala. * Echinanthus ovalis. Gualt. pl. 110. f. A. Leske ap. Klein. tab. 19. f. A. B. * Echinus planus ellipticus, Seba. Mus, t. 3, pl. 15, f. 11-12. Encycl. pl. 145. f, 1-2. 3. V’ar. assulata. ® (C'est un échantillon altéré.) Habite l'Océan indien et américain. Ce Clypéastre est une espèce bien connue, et très-commune dans les collec- tions, [M. Desmoulins fait de la 2€ variété de Lamarck une espèce qu'il nomme Clypeaster rangianus (1).] 2, Clypéastre élevé. Clypeaster altus. CI. vertice elalo, conoideo; ambulacris longis ; margine brevi, crasso, rotundato. Echinus altus. Gmel. 3187. Echinanthus altus. Leske ap. Klein. p, 189. tab, 53. f. 4. Encycl. pl. 146. f, 1-2, ® Echinites campanulatus. Schloth. Min, Tasch. 1833. vis, 50. — Petref. 1. 323. Scill. Corp. mar. tab. 9. f. 1-2. Knorr. Petref. suppl. tab. 1x. D. f, 1. * Clypeaster altus. Deslongch. Encycl. £. 2. p, 199. * Defrance. Dict. se, nat. t. 9. p. 449. * Blainv. Man. d’actin. p. 216. ° Grateloup. Mém. Oursins, foss. p. 41. “ Agassiz. Prodr. 1. c. p. 187. * Desmoulins. Echio. p. 216. D'Archiac. Mém. soc. géol. 11.p. 192 bis. * Clypeaster grandiflorus. Bronn. Lethæa. p. 903, tab. 36. F. 9. Habite. Fossile d'Italie, * Dax, Corse, Malte, Provence, Allemagne. On ne connaît encore cette espèce que dans l'état fossile. 3. Clypéastre à large bord. C/ypeaster marginatus. CL. vertice convexo, stellifero; ambulacris brevibus, ovato-aculis, margine altenualo, expanso, lalissimo. Scill. Corp. mar. tab. xr. f. inferior. Knorr. Petr. p. 11. tab. E. V. f. 1-2. * Deslongchamps. Encycl. méth. t 3. p. 200. « Detrance. Dict. sc. nat. 1. 9. p. 450, * Blainv. Man. d’actin. p. 216. * Grateloup. Mém. Ours. foss. p. 40. * Agassiz. Prodr. échin. I. c.p. 187, * Desmoulins. Echinid. p. 218. Habite... Fossile du terrain {ertiaire des environs de Dax, Bordeaux, Corse, gnes au centre et de 5 lignes au bord; il a deux sortes d'épines, les unes, aciculaires, vitreuses, longues de 2 lignes environ, les autres, capillaires, excessivement courtes; les ambulacres presque égaux, pétaloïdes, arrondis et parfaitement limités au bout qui est ouvert. L'anus, rond et plus petit que la bouche, est à deux lignes environ au-dessous du bord ; la bouche pen- tagone occupe le centre d'un enfoncement, duquel partent cinq goultières rayonnantes; elle laisse voir cinq dents convergentes presque horizontales. CLYPÉASTRE. 4, Clypéastre scutiforme. Clypeaster scutiformis. Cl. ellipticus, dorso planulatus, submarginatus; ano margini vicino. Echinus planus, seuliformis. Seba. Mus. 3. tab. 15. f. 23-24. Encycel. pl. 147. f. 3-4. * Clypeaster scutiformis. Deslongch. Encycl. méth. £. 2, P- 199. * Blainv. Man, d’actin. p. 216. * Agassiz. Prodr. échin. 1. c. p. 187. “ Scutella clypeastriformis. Blainv. Dict, sc, nat, t, 48. p- 228. “ Desmoulins. Echinid, p. 130, Habite l’Océan indien? 5. Clypéastre beignet. C/ypeaster laganum. CL. orbiculato-ellipticus, obsoletè pentagonus, utrinque planulatus ; ano margini vicino. Echinodiseus laganum. Leske apud Klein, p. 104. tab, 22. f. a-b-c. Rumph. Mus. tab. 14. f. E. Seba. Mus. 3, t. 15. f. 25-26. * Echinodiscus. Gualt. pl. r10. f. c. * Echinus laganum. Lin. Gmel. p. 3190. * Scutella laganum. Blainv. Dict. sc. nat. t. 48. p. 228. * Lagana laganum. Blainv. Man. d’actin. p. 215 (x). * Scutella laganum. Desmoul. Échin. p. 280. * Clypeaster laganum. Deslongch. Encycl. t. 2. p. 199. Habite... Cette espèce est en général plus petite que la précédente et toujours plus orbiculaire, quoique encore elliptique et obscurément pentagone. Elle est aplatie des deux côtés, et néanmoins son bord est plus arrondi que tranchant, 6. Clypéastre excentrique, C/ypeaster excentricus. CL. suborbicularis, depressus, convexiusculus ; ambu- lacris quinque angustis, à verlice excentrico divari- calis ; ano marginali. An echinus orientalis ? etc. Seba, Mus. 3, t, 10, n° 23, f. a-b. Encycl. pl. 144. F. 1-2.\ * Clypeaster excentricus. Deslongch. Encycl. t, 2. p, 200. * Defrance. Dict. sc. nat. t. 9 p.450. * Clypeaster excentricus et Echinolampas excentricus. Blainy. Man. d'actin. p. 209 et p. 216. ® Clypeaster Kleinii. Goldf. Petref. p.133. pl. 42. f. 5. * Clypeaster oviformis. Grateloup. Mém. Ours. p. 46, pl. 1. f. 10. * Echinolampas Kleinii. Desmoulins, Echinid. p. 346, * Agassiz. Prodr. échin. 1. c. p. 187. * Bronn. Lethæa. p. got. (ab. 36, f. 10. Habite... Fossile de Chaumont, 7. Clypéastre oviforme. C/ypeaster oviformis. CI. obovatus, convexus, sublüs planulatus, vertice (1) Le genre Zagana de M. de Blainville est caractérisé ainsi : « Corps déprimé, circulaire ou ovale, un peu convexe «en dessus, concave en dessous, à disque et bords bien entiers, « couvert d'épines semblables et éparses. Cinq ambulacres « réguliers pétaloïdes , ayant les pores de chaque côté réunis « par un sillon, Bouche médiane enfoncée , avec sillons conver- agents, et pourvue de dents. Anus infériour, situé entre la « bouche et le bord, Cinq pores génitaux. » 499 excentrico ; ambulacris quinque anguslis ; Ano mar- ginali. Echinus oviformis. Gmel. p. 3187. Echinanthus ovatus. Leske apud Klein. p, 191. tab. 20. f. c-d. Breyn. Echin. p. 59. tab. 4, 1-2. 2. Far. ad lalera latior. * Echinus sulcatus. Rumph. p. 36. pl. 14. f.3, * Echinorhodum ovatum. Van Phelsum. p. 38. * Clypeaster oviformis. Deslongch. Encycl. t. 3. p. 200, *“ Defrance. Dict. se. nat. £. 9. p. 450. Clypeaster oviformis et Echinolampas oviformis. Blainv. Man. d’actin. p. 209 et 216. ® Clypeaster oviformis et Clypeaster Cuvierii. Grate- loup. Mém. Oursins foss. p. 46, pl. 1. f. 10 et p. 42. pl. 2.f. 22. * Echinolampus oviformis. Desmoulins. Echin, p. 342. Habite les mers australes. Péron et Lesueur. La variété a se trouve fossile dans les vignes aux enyirons du Mans, et m'a été communiquée par M, Ménard. * Fossile du terrain tertiaire : Bordeaux, Dax, Chaumo Montpellier. C2 8. Clypéastre uni. Clypeaster politus. CI. ovatus, inflatus, lœvis ; ambulacris quinque longis, anguslis, apice disjunctis. * Deslongch. Encycl. méth. t. 2. p. 200. *“ Defrance. Dict. se. nat. t. 9. p. 451. * Blainv. Man, d’actin. p. 217. * Echinolampas polita. Agassiz. Prodr. échin. I. p. 187- * Desmoulins. Echin. p. 348. Habite... Fossile de Sienne, rapporté d'Italie par M. Cu- vier. Il est oviforme, enflé, un peu plus gros qu'un œuf ordinaire. [M. Desmoulins réunit à cette espèce le Clypeaster ellip- ticus. Goldf, Petr. p. 135. pl. 42. f. 8.] 9. Clypéastre hémisphérique. Clypeaster hemi- sphæricus. Cl. orbiculatus convexus, semiglobosus ; ambulacris quinque longiusculis, è verlice excentrico radian- tibus; ano marginali. * Echinanthus ovatus. Var. 2. Leske. p. 193. pl. 20. f. a-b. * Echinanthus cordatus. Van Phelsum. p. 38. n° 2. * Zchinus oviformis. Nar. b. Lin. Gmel. Syst. nat. p- 3187. * Clypeaster hemisphæricus. Deslongch, t, 2. p. 201. “ Defrance. Dict. sc. nat. t. 9. p. 450. * Grateloup. Mém. Oursins. foss. p. 44. * Blainv. Man. d’actin. p. 217. * Clypeaster Richardi. Agassiz. Prodr.L. c. p. 187 (d’après Desmarest.) * Echinolampas hemisphæricus, Agassiz, Prodr. 1. c, p: 187. Il comprend deux espèces de forme circulaire, la Seutella or- bicularis (Lamk. n. to) et le Clypeaster laganum (Lamk.n. 5); une troisième espèce de forme ovale, le Lagana ovalis (Cly- peaster reticulatus Desm. Agass.), et une quatrième espèce de forme pentagouale, Lagana decagona Lesson (Blainv. Man. d'actinol. p. 215, pl. 18, f. 3) dont M, Desmoulins veut faire une Scutelle. . 500 * Zchinolampas Richardi. Desmoul. Echin. p.342, Habite. Fossile.. communiqué par M. de Borda. * Espèce vivante de la côte occidentale d'Afrique. Fossile du terrain tertiaire de Bordeaux, Dax, Cassel (Nord), Saint-Paul-Trois-Châteaux, Italie, Montpellier. 10. Clypéastre stellifère. Clypeaster stelliferus. CL. ovatus tumidus ; ambulacris quinque longis, an- gustis, are4 prominulis ; ore transverso, pentagono. An Knorr. Petr. p. 11. tab. E, 116, F, 5. *“ Clypeaster stelliferus. Deslongch. Encycl. €. à, p. 207. * Defrance. Diet. se. nat. t. 9. p. 451. * Blainv. Man. d'actin. p. 217. * Grateloup. Mém. Oursins foss, p. 45. * Clypeaster fornicatus. Goldf. Petref. p. 134. pl. 42. f. 7. * Echinolampas fornicatus, et Ech. stellifera. Agassiz, 1. c. p. 187. * Echinolampas stelliferæ. Desmoulins. Echin. p. 344. Habite. * Fossile du terrain tertiaire, Blaye, Dax, West- phalie. : Ÿ 11. Clypéastre gibbeux. C/ypeaster gibbosus, Marcel de Serres. Géogn. ter. tert. p. 157. Cl. rotundatus, elevatus , vertice convexo prominente ; margine expanso latissimo ; ambulacris in medio amplissimis, cum sulcis distantibus ad marginem tenuiler dispositis. Seutella gibbosa. Risso, Hist. nat, Eur. merid, t. 5, p. 284. Blainv. Man. d’actin, p, 221, Clypeaster Gaimardi. Al. Brongn. Dict. se. nat. t. 54, Agassiz. Prodr. Echin. 1. c. — Desmoulins. Echin. p.216. Fossile du terrain tertiaire de Corse, d'Italie, de Mont- pellier- + 12. Clypéastre scutelle, Clypeaster scutellatus. Marcel de Serres. 1. c. Cl. vertice convexo, stellifero ; ambulacris quinque bre- vibus ovalo-aculis; striis in medio latis, ad marginem tenuiler disposilis; margine imbricalo, expanso, latis- simo. Payinä inferiore concavé, in medio profundè suleatà. Scilla. Corp. mar. pl. 10. f. 2. Echinanthus humilis. Var. foss. Leske. p. 189. Clypeaster scutellatus. Desmoul, Echinid. p. 216, Fossile du terrain tertiaire , Montpellier, Corse. + 15. Clypéastre Tarbellien. C/ypeaster Tarbellia- nus. Grateloup. Mém. Oursins foss. p. 40s. pl. 1. f. 5. Cl. maximus, depressus, subpentagonus ; margine latis- simo, expanso, altenualo ; ambilu sinuoso ; vertice elevalo, convexo, stellifero ; ambulacris convexis, ovalibus ; paginà infer& quinque-suleatà ; sulcis sim- plicibus, profundis; ano submarginali. Echinus. Scilla. Corp. mar. pl. 11. n° à. Clypeaster tarbellianus. Desmoul. 1. c. p. 218. Fossile du terrain tertiaire de Dax. — Long., 5 172 pouces. T 14. Clypéastre de Blumenbach. C/ypeaster Blu- menbachii. Koch et Dunker. Verstein. d. Oolit. p. 37. lab. 1v. f. 1. C. [ere orbicularis, sinuosus, valdè depressus, anticè turgidus; basi plané, inmedio subconcavä, gibberosäs HISTOIRE DES RADIAIRES. areis ambulacrorum planis, gracilibus ; ambulacris parum curvalis, marginem versüs ad se propiüs acce- dentibus, ad basim usque conspicuis; ore subpen- Lagono, ano rotundo, ferè ovato, submarginali. Fossile du terrain jurassique d'Allemagne. + 15. Clypéastre de Hausmann. Clypeaster Haus- manni, Koch et Dunker. 1, €, p. 58. Lab, 1v. f. 3. €. ovato-orbicularis, subpentagonus, valdè depressus, anlicè paulüm convexus;basi subplan&, in medio con- cavä ; areis ambulacrorum latis planis; ambulacris æqualiter curvalis, marginem versüs ad se propiüs accedentibus, ad basim usquè conspicuis ; ano magno elliptico submarginali. Fossile du terrain jurassique d'Allemagne. ol M. Desmoulins ajoute à ce genre plusieurs espè- ces inédites, qu’il nomme CL. Parræ, CI. scillæ, Cl. Martinianus, CI. intermedius et CL. portentosus, toutes fossiles du terrain tertiaire, et dont la der- nière a été indiquée par M. Marcel de Serres, sous le nom de CL. altus. Les autres Clypéastres des auteurs sont reportées au genre Échinolampe. + ÉcæIRoLAmPE£. (Echinolampas.) Gray. Le genre Ecmnorampas de M. Gray est formé aux dépens des C/ypéastres et des Galérites de Lamarck, par M. Agassiz, qui y comprend toutes les espèces « ovales ou circulaires, à bord antérieur, plus ou « moins échancré, ayant la bouche subcentrale, « l'anus marginal inferieur et des ambulacres très- « larges au sommet, où ils forment une étoile dont « les rayons se (ouchent, mais qui deviennent de « plus en plus étroits vers la périphérie. » M. Des- moulins limite ce genre de la même manière, et ajoute à ses caractères d’avoir, comme les Nucléo- lites, « quatre pores génitaux, la bouche pentago- « nale, bordée de cinq protubérances interambu- « lacraires et les ambulacres interrompus. » M. de Blainville qui, comme nous l'avons dit plus haut, laisse dans le genre Clypéastre la plupart des espèces du genre Échinolampe, caractérise ce der- nier d’une manière un peu différente, en lui attri- buant « une bouche ronde, un anus tout à fait mar- « ginal, terminal, et un disque ovale ou circulaire, « déprimé, un peu concave en dessous , arrondi et « élargi en avant, un peu rétréci en arrière. » Aussi n’y comprend-il que quatre espèces : Æ. orien- talis, E. lampas, E, excentricus ( Clypeaster La- marck, n. 6) et Z.oviformis (Clypeaster Lam. n. 7). Voici les espèces d’Zchinolampas admises par MM, Agassiz et Desmoulins. ÉCHINOLAMPE. 1. Echinolampas oviformis. Desmoul. (C/ypeas- ter. Lam. n. 7). 9, Echinolampas hemisphæricus. Agass. E. Ri- chardi. Desmoul. (Clypeaster. Lam. n. 9), 3. Echinolampas stelliferus el Æ. fornicatus. Ag. — Æ. stellifera. Desmoul. (C/ypeaster. Lam. n. 10). 4. Echinolampas Kleinii. Desmoul., Agass. (C/y- peaster. Lam. n. 6), 5. Echinolampas politus. Agass., Desmoul., (C/y- peaster. Lam. n. 8). 6. Echinolampas conoideus ( Galerites, Lam, n. 9). 7. Echinolampas semi-globus (Galerites. Lam. n. 12). 8. Echinolampas ovatus. Desmoul. Ech. Leskei, Agass. (Galerites. Lam. n.11). 9. Echinolampas cylindricus (Galerites. Lam. n. 15). 10. Echinolampas Pouei. Desmoul., Agass, (Ga- lerites. Lam. n. 6). 11. Echinolampas scutiformis. Desmoul. (Gale- rites. Lam. n. 10). 12. Echinolampas excentricus (Galerites, Lam. n. 16). 15. Echinolampas afjinis. Desmoul. Echinid. p. 544. Æ, subconvexus, anticè depressiusculus ; ambilu ovalo- orbicularis; basi subconcavä; areis ambulacrorum anguslis, convexis; ano submarginali, transversali, Clypeaster affinis. Goldf. Petref. p. 134. pl. 42. f. 6. Echinolampas afJinis. Agassiz. Prodr. |. c. p. 187. Fossile du terrain tertiaire du Brabant, de Bordeaux, Dax. 14. Echinolampas pustulata. Desmoul. Echinid. p. 544. Æ. orbicularis, convexa, punctis elevalis, asperis ad- £ spersa. Ambulacris 5 ançgustis, longis; arearum unà sinu longitudinali excavatà. ÆEchinus ov/formis. Lin. Gmel. p. 3187 (var. €.) Echinanthus ovatus, Leske. n° 49. p. 191. pl. 29. F. CD. Echinanthus vertice elatiore. Breyn. Ech. p. 59. pl. 4. Fur. Galerites pustulata. M. de Serres. Géogn. p. 156. Fossile du terrain tertiaire de Montpellier. Elle ressemble au Galerites patella, mais elle est plus petite. à Ce . ÆEchinolampas Cuvierii. Agassiz. Prod. 1. c. p. 187. €. convexus, posticè dorsatus, ambilu ovato; obsolete- pentagono; basi plano-concavä; areis ambulacrorum anguslis, subconvexis; ano longitudinali, marginali, producto. DE LAMANCE, T, I, 501 Clypeaster Cuvierii. Münst. Goldf. Petref. p. 133. pl. 42. f. 2. Echinolampas Cuvierii. Desmoul. Echin. p. 348. Fossile du terrain tertiaire. Bavière, Anvers. 16 ÆEchinolampas Brongniartii. Agassiz. 1. c, Æ. subconvexus, anticè depressus, posticè sublorsatus; ambitu ovali; basi concavä; areis ambulacrorum planis; ano longitudinali, marginali, producto. Clypeaster Brongniartäi. Münst, Goldf, Petr. p. 133. pl. 42. f. 3. Echinolampas Brongniartii, Desmoul. Echin. p. 348. Fossile du terrain tertiaire de Bavière, 17. Echinolampas Linckii. Agassiz, 1, c. ÆE. convexzus, posticè subdorsatus ; ambitu ovali; basi concavä; areis ambulacrorum latis, convexiusculis; ano submarginali. Galerites complanatus. Defr. Dict. sc. nat. t. 18. p. 87, Clypeaster Linckii. Goldf, Petref. p. 133. pl. 42. f. 4. Echinolampas Linckii. Desmoul. Echinid. p- 350, Fossile du terrain tertiaire. Vienne, Italie. — 2 Echinolampas trilobus. Agassiz. 1. c. Desmoul, 1. c. Clypeaster trilobus et Galerites triloba. Defr. Dict. se, nat. t.9. p. 45o et . 18. p.87. Blainv. Man. d'actin. p. 217. Fossile de la craie. Neufchâtel. = a Echinolampas lampas. Blainville. 1. c. p. 209. Desmoul. I. c. ÆEchinonaus lampas. De la Bêche. Trans. soc. géol, Lond. t. 1. pl. 3. f 3. 4.5. Fossile de la craie d'Angleterre. Lyme-Regis, Echinolampas ovum. Desmoul, I. c. ÆE. elliptico-reqularis, suprà convexus, subtüs planus ; ambulacris quinis angustis, à vertice declivi ortis; ore centrali, transverso ; ano infrà marginali, sub ovali, transverso. Gratel, Galerites ovum. Grateloup. Mém, oursins foss, p. 55. pl. 2. f. 5. Fossile de la craie. Dax. Périgord. M. Agassiz rapporte encore à ce genre deux espè- ces nouvelles de la craie de Neufchätel : Echino- lampas produclus et ÆEch. minor; le Clypeaster pentagonalis (Phillips Geol. Yorkshire), et l'Æchi- nolampas Kænigiè de Gray; et M. Desmoulins y ajoute : 10 L’E. Faujasii, fossile de la craie de Maestricht et du Périgord; 2 l'Æ. Francü, fossile du terrain tertiaire de la France méridionale; 5° l'Æ, acuta, de la craie; 4° l'Æ. Bordæ (Galerites de Grateloup) du terrain tertiaire, et 5° l'£. caudata ( Galerites caudatus Calullo) du terrain jurassique, mais il est vraisemblable que beaucoup de ces espèces fossiles, établies d’après des échantillons en mauvais élat, doivent former double emploi. — 53 FIBULAIRE, (Fibularia.) Corps subglobuleux, ovoïde ou orbiculaire, à bord nul ou arrondi, à épines très-petites. Cinq ambulacres bornés, courts et étroits. Bouche inférieure, centrale, L'anus près de la bouche, ou moyen entre la bouche et le bord. Corpus subglobosum , obovatuin aut orbiculare ; margine nullo vel rolundato; spinis minimis. Ambulacra quinque, brevia, angusta, circum- sCriplte Os inferum, centrale; ano ori vicino vel mediano intrà os et marginem. Ogservarions. Les Fibulaires sont les plus petites des Échinides; elles ont en général une forme subglobuleuse ou ovoïde, et se rapprochent singulièrement des Échinonées , étant reuflées et ayant la plupart l'anus très-près de la bouche. Mais elles tiennent aux Clypéastres par leurs ambulacres bornés : ainsi, j'ai du les distinguer des unes et des autres, ce que Leske avait déjà fait sous la dénomination d'Echinocyamus. [Le genre Figucaire, confondu par M. Goldfuss avec les Échinonées, a été bien distingué au con- traire par M. Agassiz qui le caractérise de même que Lamarck. M. Desnoulins lui attribue des ambu- lacres très ouverts au boul, et complète ses carac- tères en disant que les aires ambulacraires sont triples des anambulacraires ; que la bouche, armée de mâchoires, est penlagonalc ou subarrondie, peu ou point enfoncée, et que le test présente à l’inté- rieur des supports osseux, et qu’il y a quatre pores génitaux.] ESPÈCES. 4, Fibulaire trigone. Fibularia trigona. F. exiqua, globoso-trigona; ambulacris brevibus, apice fissis ; ano ori vicino ; lateribus subsulcatis. An Echinus lathyrus ? Gmel. * Echinus faba. Lin. Gmel. Syst. nat. p. 3194. * Echmocryyamus ovalis. Leske. n° 72. p. 216. pl. 37. f. 6. * Van Phelsum, pl. 2. f, 16-20. * Lchinometra selosa. Statius Muller, * Fibularia trigona et Lib. ovalis. Deslongch. 1. c. P: 389-390. * Fibularia trigona. Man. d'act. p. 211. * Desmoulins. Echin, p. 238, Habite... Cette espèce paraît voisine par ses rapports de l'Echinus craniolaris, et des autres Fibulaires repré- sentées dans l’ouvrage de Klein et de Leske. pl. 48, 9, Fibulaire ovule. Fibularia ovulum. F, minima, globoso-ovata, basi subangusla; ambula- cris brevibus, fissis; ano ori vicino. An spalangus pusillus ? Mull. Zool. Dan. 3. p. 18. t, 91. f. 5-6, Fibularia ovulum. Deslongch. Encyel. méth, t 2. p. 380. * Blainv. Man. d'act. p. 11, * Agassiz, L. c. p. 186, HISTOIRE DES RADIAIRES, *“ Desmoulins, Echinid. p. 240. Habite... la mer de Norwége? Espèce très-petite, n'ex- cédant pas la grosseur d’un pois ordinaire. 5. Fibulaire de Tarentie. Fibularia tarentina, F. ovato-elliptica, convexiuscula, sublàs plano-con- cava; ambulacris brevibus, apice disjunctis ; ano ori vicino. * Echinocyamus equinus. Leske. n° 70. p. 215. * Van Phelsum. Oursin. p. 184. pl. 2. f. 6-10. “ Echinus equinus. Lin. Gmel. Syst. nat. p. 3194. * Libularia tarentina. Deslongch. Encycl. méth. €, 2. p. 389. * Blainv. Man. d’actin. p. 211. * Risso. Hist, nat. Europ. mér. t. 5. p. 283. n° 44. * Desmoulins. Echin. p. 236. Habite la Méditerranée dans le golfe de Tarente. Celle- ci, aussi petite que la précédente, n’est point aussi renflée, et a la forme d'un petit œuf un peu aplati en dessus, quoique légèrement convexe, Elle n’est point sillonnée sur les côtés. [M. Marcel de Serres indique une espèce fossile des ter- rains tertiaires de la France méridionale, comme l'ana- logue de celte espèce vivante. ] Ÿ 4. Tibulaire anguleuse. F'ibularia angulosa. F. ovata, subpentagona, ferè applanata, basi angus- talà ; lateribus sulcalis ; ambulacris pulvinatis ; ver- tice centrali. Deslongch. Encycl. méth. t. 2. p. 390. Blainv. Dict se. nat.t. 16. p. 512. Deésmoul. Echin. p. 236. Echinus minutus. Lin. Gmel. Syst. nat. p. 3194. Echinocyamus angulosus. Leske, n° 51.p, 219. Van Phelsum. p. 134. pl. 2. F. 11-19. Echinocyamus minutus. Blainv. Man. d'actin. p. 214, Echinus pusillus ? Flem. Brit. anim. p. 481. Habite l'Océan, côtes de l'Europe. Ÿ 5. Fibulaire inégale. Fibularia inæqualis, F.ovato-oblonga, subpentagona, anticè gibbosa, posticè applanata ; lateribus sulcatis; vertice centrali. Blainv. Die. sc. nat. 1. 16. p. 512. Deslongch. Enc. L. 2. p. 390. Desmoul. Echin. p. 236. Echuinus inæqualis. Lin. Gmel. p. 3191. Echinocyamus inæqualis. Leske. no73. p. 216. Van Phelsum. pl. 2. f. 21-25. [M. Desmoulinsrapporte à cetteespèce les Echinusraninus et bufonius du Syst. nat. L. Gmel. p.3195, qui sont des Eclunocyamus de Leske et de van Phelsum, et que M. de Blainville confond avec le Fibularia angulosa.] + G. Fibulaire cranioiaire. Fibularia craniolaris. F. elliptica, anticè globosa, posticè subpentagona, basë subangustatà ; lateribus sulcatis, petalis pulvinatis; vertice excentrico. Blainv. Dict. se, nat. t. 16. p.512. Deslongch. Encycl. méth, t. 2. p. 389. Encycl. méth. pl. 154. f, 1-5. Agassiz. 1. ©. p. 186. Desmoul. Echin. p. 238. Echinus craniolaris. — E. furcicus et E. vicia, im Gmel. p. 3193. Echinocyamus craniolaris. — E. turcicus, — E, viciæ et £. ovatus. Leske. p. 214-215, Van Phelsum, p. 132, 133, pl. 1. f. 16-35, ÉCHINONÉE. Habite la mer des Indes. — Indiqué comme l'analogue vivant d'une espèce fossile des terrains tertiaires de la France méridionale, + 7. Fibulaire gesse. Fibularia lathyrus. F. ovata; laleribus vix sulcatis, ambulacris pulvinatis; verlice ferè centrali. Blainv. Dict. sc, nat. t. 16. p. 512, Deslongch. Enc. t. 2. p. 390. Encycl. méth. pl. 154. f. 6-10. Desmoul. Echinid. p. 240. Echinus lathyrus. Lin. Gmel. Syst. nat. p. 3194. Echinocyamus lathyrus. Leske. p. 215. pl, 28, f. 1, Van Phelsum. p. 133. pl. 2, f. 1-5. + S. Fibulaire noyau. Fibularia nucleus. L'. globosa, basi angustata, medio applanaté ; late- ribus sulcatis; ambulacris pulvinatis; vertice ex- centrico. Blainv. Dict. sc. nat. t. 16.p. Sr. Desmoul. Echinid. p. 240. Fibularia nucleola. Deslongch. Encycl. méth, Vers. t. 2. p. 289. Encyel. méth. pl. 153. F. 14-28, Echinus nucleus — E, centralis(var.) — E. ervum (var.) Lin. Gmel. p. 3193. Echinocyamus nucleus cerasi — Z, vertice centrali — Æ. ervum. Leske. n° 65. 66. 67. p. 213. pl. 48. f. 2. Van Phelsum. p. 131. n° 1. 2.3. pl. 1. f. 1-15. * 9, Fibulaire écusson. Fibularia scutata. Agass. Me: F, convexo-plana; ambitu ovalo; basi concavä; ambu- lacris elongatis; poris crebris minulis. Echinodiscus laganum. Leske. n° 55. p. 206. Scutella ambiqua. Encycl. méth. pl. 153. f. 3-5. (Nouv. Explic.) Echinoneus seulatus. Münster. Goldf. Petr. p. 136. pl: 42. f. 11. Parkinson. Org. Rem. t.3. pl. 3.f. 8. Fibularia scutata.Desmoul. Echin. p. 242. Fossile des terrains tertiaires. Bordeaux, Languedoc, Westphalie, [M. Desmoulins pense avec raison qu'on y doit réunir le Scutella occilana de MM. Defrance, Blainville et Agassiz.] + 10, Fibulaire gâteau. Fibularia placenta. Agas- siz. 1. c. F. parvula, ovata, convexiuscula, depressa; basi sub- concavä ; ambulacris quinque brevibus, biporosis; poris numerosis, minulis. Desmoul. Echin. p. 242. Echinoneus placenta. Goldf. Petr. p. 136. pl. 42.f. 12. Grateloup. Mém. ours. foss. p. 49. Fossile de la craie. Maestricht, Dax. — Largeur, 4 lignes, Ÿ 11. Fibulaire subglobuleuse. Fibularia subglo- bosa. F. subglobosa, posticè producta; ambilu ovalo; basi convexà, angustaté ; ambulacris brevibus;poris raris, remolis. Desmoulin. Echin. p. 242. Echinoneus subglobosus. Goldf. p. 135. pl. 42. f, 9, Fossile de la craie. Maestricht. [M, Agassiz rapporte encore au genre #Fibulaire le Seu= 505 tella fibularis Lamk. no 11, et le Fibularia suffolcien- sis, fossile d'Angleterre. M. Desmoulins y ajoute plu- sieurs espèces inédites, nommées par lui: F. australis, espèce vivante de la mer du Sud; F. affinis, fossile des terrains tertiaires à Blaye; Æ. suhcaudata, fossile d'Antibes et des Martigues, et le Seutella inflata (De- france. Dict. se. nat. t. 48. p. 230) fossile de Paris, qu'il nomme Fibularia Francii.] ÉCHINONÉE, (Echinoneus.) Corps ovoïde ou orbiculaire, convexe, un peu déprimé. Ambulacres complets, formés de 10sillons qui rayonnent du sommet à la base, Bouche subcentrale. Anus inférieur, oblong, situé près de la bouche. Corpus obovatum aut orbiculare, subdepressum. Arnbulacra sulcis decem radiatim ab apice ad basim inscripla, non interrupla. Os subcentrale, anus inferus, oblongus, ori vici- nus. Osservarions. Les Échinonées constituent évi- demment un genre particulier, qui avoisine les Fibulaires par ses rapports, ainsi que les Galérites, On les distingue des Fibulaires par leurs ambu- lacres complets, qui raÿonnent du sommet à la base, et des Galcrites, parce qu'elles ont l'anus voisin de la bouche. [M. Goldfuss ne comprend dans son genre Échi- nonée que des Fibulaires fossiles; M. Agassiz, au contraire, circonscrit ce genre el le caractérise de même que Lamarck, en le plaçant à côté des Fibu- laires. M. Desmoulins le place entre les Cidariles et les Échinolampes, fort loin des Fibulaires, dans sa section D, caractérisée par la bouche centrale non symétrique, et renfermant le seul genre Échinonée, dont il complète les caractères en lui assignant quatre pores génilaux et des aires anambulacraires triples des ambulacraires. Il est ainsi conduit à en séparer l'Échinonée cyclostome, qu'il reporte dans le genre Galerites,] ESPÈCES. 1. Échinonée cyclostome. ÆEchinoneus cyclosiomus, Æ. ovato-oblonqus, subdepressus, pulvinatus ; vertice poris quinrs ; ore rolundo. Lchinus cyclostomus. Gmel. p. 3183. Echinoneus cyclostomus. Leske ap. Klein. p. 1798, tab. 37. f. 3-4. Encycl. pl. 153. f. 19-20. Rumph. Mus. t, 14. F. D. Breyn. Echin. t. 2. f, 5-6. * Deslongch. Encycl. t. 2. p. 296. * Blainv. Dict, sc. nat, €, 14. p. p.212. * Agassiz, Prodr, échin, (Mém, soc, Neufch. p. 189.) 82* 196. — Man. d'aclin, 504 Galerites echinonca. Desmoul. Echin. p. 246. Habite... l'océan Asiatique? 9, Échinonéc semi-lunaire, ÆEchinoneus semi-lu- naris, ÆE, ovato-oblongus, subdepressus ; verlice poris qua- tuor ; ore oblongo, obliquè transuerso. Echinus. Seba. Mus. 3. tab. 15. f. 37. 2. Idem minor, ano ori remoliore. Echinoneus minor. Leske apud Klein. p. f. 8-9. Encycl. pl. 153. f. 21-22, Seba. Mus. 3. t. 10. f. 7. a-b. * Blainv. Man. d’aclin. p. 212. * Lchinus semi-lunaris. Lin. Gmel. Syst, nat. p. 3184. * Echinoneus semi-lunaris. Deslongch. Encycl. t. 2. p- 296. * Agassiz, 1. c. p. 187. * Desmoul. Echin. p. 3/0. Habite l'océan des Antilles, à Saint-Domingue. 174. t. 49, 5. Échinonce gibbeuse, Æchinoneus gibbosa. ÆE. ovatus, turgidus, irregularis; verlice excentrico, ambulacris undalis ; ore ovali, acuto, obliquè trans- verso. * Deslongeh. Encycl. méth. t. 2. p. 296. * Blainv. Dict. sc. nat. t. 14. p. 196. * Agassiz. |. c. p. 187. * Desmoul. Echin. p. 340. Habite. les mers d'Amérique? Cette espèce est plus grosse et plus irrégulière que les autres connues. GALÉRITE, (Galeriles.) Corps élevé, conoïde ou presque ovale. Ambula- cres complets formés de 10 sillons qui rayonnent par paires du sommet à la base. Bouche inférieure et centrale. Anus dans le bord. Corpus elatum, conoïdeum aut subovale. Ambu- lacra sulcis 10, per paria ab apice ad bastm radia- tm inscripta, non interrupta. Os inferum et centrale. Anus in margine vel änfrà et propè marginem. Orservarions. Les Galérites, dont presque toutes les espèces ne sont connues que dans l’état fossile, constituent un genre particulier et très-distinct. Ce sont des corps à dos élevé, le plus souvent conique ou conoïde, quelquefois presque ovale. Leurs am- bulacres sont complets, et consistent en 5 paires de sillons qui partent du sommet et rayonnent sans in- terruplon jusqu'à la bouche, qui est inférieure et centrale. Les deux rangées de pores qui forment chaque sillon sont presque confondues. L’anus est dans le bord ou contigu au bord en dessous. Cette situation de l'anus distingue les Galérites des Échi- nonées, () Le fossile figuré par Mantell doit constituer une espèce véritable ment distincte, qui se trouve également dans la Cham- pagne €L qui est caractérisée par sa forme en ellipsoïde tronqué à sa base, laquelle est bien moins large proportionnellementque HISTOIRE DES RADIAIRES. [ Plusieurs espèces de Galérites de Lamarck ont été reportées par M. Goldfuss dans le genre C/y- peaster. Un plus grand nombre ont été placées par M. Desmoulins et par M. Agassiz dans le genre Échinolampe, et, de plus, M. Agassiz a formé entiè- rementson genre Discoëidea d'après Klein et M. Gray, aux dépens des Galérites. Quelques autres espèces, suivant les différents auteurs, doivent aussi apparte- nir aux genres Vucleolites, Clypeus où Echinoneus. On conçoit d'après cela, combien la caractéristique de Lamarck doit être modifiée. Suivant M. Agassiz, les vraies Galérites ont «le « disque subcirculaire, les ambulacres étroits, per- « cés de pores assez distants, convergeant unifor- « mément vers le sommet ; la bouche centrale, l’a- « nus marginal etinférieur. » Ils ne different des Discoidea que parce que celles-ci ont les ambulacres larges percés de petits pores très-rapprochés. ML. Des- moulins, qui ne fait pas cette distinction, n’ajoute aux caraclères donnés par Lamarck que la présence de quatre pores génitaux.etla position de l'anus intra- marginal, Ce qui seul distingue ce genre des Pyrina qui l'ont supra-marginal. M. de Blainville, au con- traire, attribue cinq pores génitaux et des ambula- cres étroits mais complets aux Galérites, qui font partie de sa famille des Centrostomes, tandis qu’il reporte le G. albo-galerus dans ses Paracentostro- mes édentés, et en fail une Échinonée ayant quatre pores génitaux et des ambulacres larges.] F, D. ESPÈCES. 1. Galérite conique. Galerites albo-galerus. G. conicus; ambulacris areisque denis; arearum tu- berculis minimis et creberrimis; ano submarginali. Echinus albo-galereus. Gmel. p. 3181. Conulus albo-galereus. Leske apud Klein. p. 162. tab. 13. f. A-B. Encyel. pl. 152. f 5-6. * Conulus albo-galerus (1). Mantell. Géol. Sussex. pl. 17. f. 8. * Parkins, Org. rem. t. 3. pl. 2.f. ro-11. *“ Echinometrite. Bourguet. Petr. p. 99. pl. 53. f. 56. * Galerites albo-galerus. Deslongch. Encycl. méth. t. 2. p.431. * Defrance. Dict. sc. nat. t. 18. p. 86. * Al. Brongniart. Géol. env. Par. p.388. pl. 4. f. 13. * Goldfuss. Petr. p. 127. pl. 40. f. 19. * Grateloup. Mém. Oursins foss. p. 57 (non la figure citée.) * Desmoul. Ecbinid. p. 248. * Echinoneus albo-yalerus. Blainv. Man. d’actin. p. 212. *“ Discoiïdea albo-galera. Agassiz. Prod. I. c. p. 186. * Bronn. Lethæa, p. 614. tab. 29. F. 18. dans l'espèce de Lamarck, comme M. Deshayes nous l'a fait observer sur un échantillon de sa collection. On peut aussi re- marquer que les tubercules spinifères en sont plus petits et plus nombreux, surtout dans les ambulacres, F. D. GALÉRITE, Habite... Fossile dans le terrain crayeux de France et d'Angleterre. 2, Galérite commune. Gulerites vulgaris. G. conoïdeus ; ambulacrorum sulcis denis anguslis ; ambitu subovato ; ano marginal. Echinus vulgaris. Gmel. p. 3182. Echiniles vulgaris. Leske ap. Klein. p. 165. tab. 13. f. C-K? et tab. 14. f. A-K. Encycl. pl. 153. f. 6-7. * Echinoconites hemisphæricus. Breyn. Echin. p. 57. pl. 2. f.3-4. * Galerites vulgaris. Deslongch. Encycl. t. 2. p.431. * Blainv. Man. d’actin. p. 222. * Grateloup. Mém. Oursins foss. p. 55. “ Agassiz. Prod. échin. L. c. p. 186. * Desmoul. Echin p. 250. * Bronn. Lethæa. p. 616. tab. 29, f. 17. * Conulus vulyaris. Parkinson. Org. rem. t. 3. pl. 2. f, 3. * Mantell. Trans. soc. géol. Lond. t. 3, p. 205. Habite. Fossile du terrain crayeux; commun en France et en Allemagne, dans les champs. [L'espèce nommée par M. Goldfuss, G. vulgaris, est dif- férente de celle de Lamarck (Voyez plus loin n° 17 +.] 3. Galérite raccourcie. Galerites abbreviatus. G. conoïideus, obltusus; ambitu suborbiculari ; ambula- cris impressis, subasperis; areis prominulis ; ano infrà marginem. 2. Idem? major; ano oblongo. Leske ap. Klein. p. 166. tab. 4o. F. 1-2, * Echinites vulgaris (Var.) Leske. n° 35. p. 166. pl. 40. f. 2-3. et pl. 13. f. G-H. et pl. 14. f. a-b. * Encycl. méth. pl. 153. f. 8-9 (expl. des pl. Galeriles quinquefasciata.) * Galerites abbreviatus. Deslongch. Encycl, t, 2. p. 432. * Blainv. Man, d'actin. p. 223. * Agassiz. Prod. 1. c. p. 186. * Desmoul. Echin. * Galerites truncala. Defrance. Dict. se. nat. t. 18. p. 87. Habite. Fossile de France et d'Allemagne; terrain crayeux, 4. Galérite à six bandes. Galerites sexfasciatus. G. orbiculatus, convexus ; ambulacris senis ; ano propè marginem. Echinites sexies fascialus. Leske ap. Klein. p. 170. tab. 5o. . 1-2. Encyel. pl. 153. f. 12-13, Echinus sexfasciatus. Gmel. p. 3183. * Galeriles sex/asciatus. Deslongch. Encycl.t. 2, p. 432. * Defrance. Dict. se. nat. t. 18. p.86. * Blainv. Man. actin. p. 223. Habite. Fossile de. [M. Agassiz regarde cette espèce comme une monstruo- sité par excès ; M. Desmoulins en fait une variété du G. vulgaris n° 2.] 5. Galérite fendillée. Galerites fissuratus. G. conoideo-depressus, subhemisphæricus ; ambilu or- biculari; margine fissuris crenato ; sulcis ambulacro- rum denis subcrenatis. * Deslongch. Encycl, méth. t. 2, p, 432, * Desmoul. Echin. p. 256. Habite... Fossile du nord de l'Allemagne; * terrain crayeux; Saint-Paul-trois-Châteaux, Grasse, Castellane. 505 — Dans celte dernière localité, elle est orbiculaire, à dos en cône très-surbaissé; elle semble crénelée grossièrement dans sa circonférence. 6. Galérite hemisphérique, Galerites hemisphæ- TiCus. G. minor, orbicularis, hemisphæricus, sublævigalus ; ambulacris superficialibus biporosis ; ano margini contiquo. An Echinites subuculus? Leske ap. Klein. p. 171. tab. 14. f. L-O. * Galerites hemisphæricus. Deslongch. Encycel. t. 2. p: 432. * Blainv. Man. d'actin. p. 223. * Clypeaster Bouei. Munst. Goldf. Petref. p. 131. pl. 41. f. 7. * its Boueiï. Al. Brongn. Théor. des Lerr. (Dict. sc. nat. 54.) * Echinolampas Bouei. Agassiz. Prodr. I. c. p. 187. * Desmoul. Echin. p. 348.— Catullo. p. 219. Habite. * Fossile du terrain tertiaire de l'Allemagne, — Cette Échinide est très-diférente de la Galérite ro- tulaire. 7. Galérite déprimée. Galeriles depressus. G. suborbicularis, hemisphærico-depressus ; lineis am- bulacrorum decem bipoross ; ano ovali, matimo. Echinus depressus. Gmel. p. 3182. Echinites depressus. Leske. ap. Klein. p. 164. tab. 4o. f. 5-6. Encycl. pl. 152. f. 9-8 (Galerites radiatus. Expl. pl.). * Echiniles orificatus. Schloth. Petref. p. 317. * Galerites depressus. Deslongeh. Encycl. t, 2. p. 432. * Defrance. Dict. sc. nat. t, 18. p. 86. * Goldfuss. Petref. p. 129. pl. 41. f. 3. * Blainv. Man. d’actin. p. 223. * Grateloup. Mém. Oursins foss. p. 56, * Desmoul. Echin. p. 254. * Koch et Dunker. Verstein. d. Oolith. p. 40. tab. 4. f. 2. (Var. Aemisphærica). * Discoidea depressa. Agassiz. Prod. échin. 1. ce. p. 186. Habite. * Fossile du terrain jurassique. Bavière. Suisse , Boulogne, Châlons, 8. Galérite rotulaire. Galerites rotularis. G. orbicularis, hemisphærieus, minimus; areis ambu- lacrorum decem allernè minoribus ; ano suborbicu- lari, ab ore remotiusculo, Echinus subuculus. Gmel. p. 3183. Echinus subuculus. Leske. ap. Klein, p. 191. (ab, 14. f. L-M-N-0. Encycl: pl. 153. f. 14-15. 2. Var. arcis assulatis, el lineis ambulacrorum nume- rosioribus. * Galerites rotularie. Deslongch. Encycl. t. 2. p.435. +* Defrance. Dict. sc. nat. t. 18. p. 86. * Parkinson. Org.rem. t. 3. p. 21. pl. 2. f. 7. * Galerites subuculus. Goldfuss. Petref. p. 129. pl. 4r. F2, +“ Desmoul. Echin. p. 254. * Discoidea rotularis. Agass. Prod. I. c. p. 186. * Discoidea subuculus. Bronn. Lethæa. p. 615. (ab. 29 f. 29. Habite... Fossile du département du Gers; * terrain crayeux. Westphalie, Périgord, Angleterre, etc, — Espèce très-petite, sublenticulaire. B0G HISTOIRE DES RADIAIRES, 9, Galérite conoïde. Galerites conoïdeus. 10 G. maximus, conoideus, assulatus; ambitu suborbicu- lari ; ore in cavo, lransverso, anguiis oblusis ob- vallato. * Galerites conoideus, Deslongch. Encyel. t. 2. p. 433. * Galeriles semi-globus. Grateloup. Mém. Ours, foss. p. 53. pl. 2. f. 4. *Echinolampas conoidea. Desmoul. Echin, p. 344. Habite. Fossile du terrain tertiaire d'Italie. Dax. Galérite sculiforme. Galerites scutiformis. G. ovato-elliplicus, convexus, subassulalus ; vertice excentrico ; interstiliis ambulacrorum lineà flexuosà divisis ; pagin& inferiore subconcavä. An Scilla corp. marin ? Lab. xr. n° 2. fig. superiores. * Zchinoneus seutiformis. Leske, p. 174. * Echinus seuliformis. Lin. Gmel. Syst. nat. p. 3184. * Galerites scutiformis. Deslongch. Encycl. t. 2. p. 433. *“ Defrance. Diet. se. nat. t. 18. p. 86. * Clypeaster excentricus. Grateloup. Oursins foss, p. 47. * Echinolampas sculiformis. Desmoul. Echin. p. 348, Habite. * Fossile du terrain tertiaire. Corse. Saint-Paul- trois-Châteaux. — La forme de cette Galérite ap- proche de celle figurée dans l'ouvrage de Klein, tab, 42. f.2et3. 11. Galérite ovale. Galerites ovalus. 12, G. ovalo-conoideus, ad lalera depressus, assulatus ; ambulacris quinis; inlersliliis ambulacrorum lineä bipartilis. * Galerites ovatus. Deslongch. Encycl. t. 2, p. 433. * Grateloup. Mém. Oursins foss. p. 54. * Clypeaster Leskü.Goldfuss. Petref. p. 132. pl. 42. f, x. * Echinolampas Leskii. Agass. Prod. échin. p. 187. * Echinolampas ovata. Desmoul. Echin. p. 346. Habite. * Fossile de la craie. Périgord, Royan, Maes- tricht. — Elle a la forme générale ét la taille de l'E- chinus ovatus de Gmelin, qui est une Ananchite; mais sa bouche centrale l'en distingue principalement. Galérite demi-globe. Galerites semi-globus. G. orbicularis, hemisphæricus, assulatus; ambulacris quinis, longis, biporosis ; vertice excentrico. Echinocorytes. Leske ap. Klein. p. 170. tab. 42. f. 5. * Echinus conoideus. Lin. Gmel. Syst. nat. p. 3181. ° Echinoclypeus conoideus. Leske. n° 32. p. 159. pl. 43. fe: ® Galerites semi-globus. Deslongch: Encycl. t. 2. p. 433. S Galerites conoideus et Echinoclypeus conoideus. Blainv. Man. d’actin. p. 223 et p. 208. * Galerites conoideus. Al. Brongn. Théor. terr. Dict. sc. nat, t. 54. * Grateloup. Mém. Ours. foss. p. 51. pl. 2. f. 3. * Echinolampas conoideus et Cliypeus conoidenus. Agass. Prod. échin l.c. p. 185 et 186. * Evhinolampas semi-globus. Desmoul. Echin. p. 344. “ Clypeaster conoideus. Goldfuss. Petref. p. 132, p. 41. f. 8 Habite... Fossile du terrain tertiaire de Das, d'Italie, des environs de Plaisance. Espèce grande, Galérile cylindrique. Galerites cylindricus. G. cylindricus, brevis, dorso retusus; ambulacrorum lineis porosis denis; interstiliis assulalis ; ano infero propè marginem. * Galeries cylindricus, Deslongch, Eucyel, t, 2, p. 433. 16 + Clypeaster subeylindrieus. Munst, Goldf, Petr, p, 131, pl. 41. f.6. * Zchinolampas subeylindricus. Agass, Prodr, Ech, 1, c. p. 187. * Zrhinolampas cylindrica. Desmoul, Echinid. p. 346. Habite. Fossile * du terrain tertiaire. Allemagne. Galérite patelle. Galerites patella. G. orbiculatus, depressus, convexiusculus ; sulcis am- bulacrorum eleganter strialis; arearum un4 sinu longitudinali excavatä. Encycl. pl. 143. f. 1. 2. * Deslongch. Encycl. méth. t, 2, p.434. n° 14. +“ Echinolcypeus patella. Blainv. Man. d’actin, p. 208. pl. 15. f. 3. * Nucleolites patella. Defr. Dict. sc. nat. L. 35, p. 213, * Clypeus patella. Agass.l. c. p. 186. * MNucleolites patella. Desmoul. Echinid. p. 354. Habite... Fossile * du terrain jurassique. Boulogne, Lor- raine. Galérite ombrelle. Galerites umbrella. G. hemisphæricus, subläs plano-concavus; sulcis am- bulacrorum angustis, biporosis, substrialis ; arearum un@ sinu longitudinali excavatà. An Echinus sinualus. Gmel, p. 3180. Clypeus sinuatus. Leske apud Klein. p. 157. t. 12. Encyel. pl. 142.f. 7.8. Galerites umbrella. Deslongch. Enc. méth. t. 2. p.434. n° 15. * Echiniles… Mart. Lister, lap. turb, p. 224. pl. 7. f. 27. * Clypeus Plotii et Placenta laganum. sp. 5. Ploti (double emploi). Klein. $ 40. p. 64. pl. 7. et S 88. p. 94. * Clypeus sinuatus. Fleming. Brit. Anim. p. 479. * Parkins, Organ. Rem.t. 3.p. 24. pl. 2.f. 1. * Agassiz. |. c. p. 186. * Echinochypeus umbrella. Blainv. Man. d’actin. p. 208. * MNucleolites umbrella. Defr. Dict, sc. nat, £. 18, p. 87 (Galérite). * Desmoul. Echinid. p. 354: Habite. Fossile de... Cette espèce est presque aussi grande que la précédente. * Du terrain jurassique. Boulogne, Angleterre, Galérite excentrique. Galerites excentricus. G. ovaius, convexo-gibbus;ambulacris qualuor è verlice excentrico orlis; paginé inferiore quinque sulcatà. # Galerites excentricus. Deslongch. Encycl. t, 2. p. 434. * Grateloup. Mém. Ours. foss. p. 53. pl. 2. f. 2. * Echinolampas excentrica. Desmoul. Echin. p. 350. Habite. Fossile.du * terrain tertiaire. Corse, Dax, Pro- vence. — Cette espèce est singulière par le nombre de ses ambulacres, et par son irrégularité. Elle ne le cède point aux précédentes en volume. + 17, Galérite pyramidale. Galerites pyramidalis, G. hemisphærico-conoideus; ambilu ovato-orbiculari; basi convexé ; ano orbiculari infrà marginal. Goldf. Echinites vulyaris. var. Leske. no 85. p. 165. pl. 14. f.c, d. e.f. g.h. Galeriles vulyaris. Goldf. Petr. p. 128. pl. 40. f. 20, Galerites pyramidalis. Desmoul. Echin. p. 248. Fossile de la craie. [M. Desmoulins rapporte à cette espèce, comme modif- cation accidentelle de forme ou comme monstruosité, ‘ le Galerites quadrifasciala (Enc. méth. pl. 158. f. 10, 11, = Blainy, Man. d’actin, p. 222), qui est ANANCHYTE. nommé Echinites quaterfascialus par Leske (n° 36. p- 170. pl. 47. f. 3. 4. 5). C’est aussi l'Echinus quadri- fascialus du Syst. nat. Lin, Gmel. p. 3183.] 18, Galeriles sulcato-radiatus. Goldf. Pelr. p.150, pl. 41. f. 4. G. subhemisphæricus; ambitu orbiculari; basi concavä quinquies sulcatà ; ambulacris viz conspicuis; tuber- culis raris, sparsis; ano orbiculari, infrà marginali producto. Fossile de la craie. Maestricht, + 19, Galeriles subrotundus. Agass. Prodr. 1, c. p. 186. Conulus subrotundus. Mantell. Geol. Sussex, pl. 17. f. 15.18. Fostile de la craie, Lewes (Angleterre). + 20. Galerites Hawkinsü. Desmoul. Echin. p.254. G. hemisphæricus vel cylindraceus ; ambitu suborbicu- lari;basi plan, radiato-canaliculatä; areis ambula- crorum convexis ; tuberculis transversim serialis; ano longitudinali intra os el maryinem. Conulus Hawkinsii. Mantell. Trans. Soc. geol, Lond. 1, 3. p- 20. Galeriles canaliculalus. Golf. Petref. p. 128. pl. 4r. fe2re Discoidea canaliculata. Agassiz. Prod. }. c. p. 184. Fossile de la craie. Hamsey et Guildford (Angleterre). Westphalie, [A ce genre, M. Desmoulins rapporte le Galerites mixtus (Defr. Diet. sc, nat. t. 18, p.87) du terrain crayeux à Saint-Paul-trois-Chäteaux ; le G. echinoneus, qui est l'Echinoneus cyclostomus de Lamarck, et le G. ma- cropygus, qui est une Discoidea de M. Agassiz. — Les G. scutiformis, G. complanatus et G. trilobus Der. sont des Échinolampes, ainsi que les G. hemisphæ- ricus el G. semi-ylobosus de M. de Blainville, les cinq premières de M. Grateloup, et les onze dernières es- pèces de M. Goldfuss. Le G. speciosus, de cet auteur, est reproduit au genre Nucléolite.] F, D, niscounr, (Discoidea.) Le genre Discornza de MM. Gray et Agassiz ne diffère des Galérites que par ses ambulacres plus larges et percés de pelits pores très-rapprochés. II ne contient que des espèces fossiles de la craie et du terrain jurassique, savoir: 1. Discoidea depressa {Galeriles, Lamk. n. 7), 2. Discoidea albo-galera (Galerites, Lamk. n. 1), 5. Discoidea canaliculala ( Galerites. Goldf, v. ci-dessus n, 90.) 4, Dis- coidea rotularis (Galerites, Lamk. n, 8), 5, Discoidea speciosa, Agassiz. Proûr. I, c, p, 186. D. subhemisphærica; ambitu suborbiculari; basi plano- concav ; areis ambulacrorum convexis; luberculis majoribus in dorso raris, in basi transversim seriatis, majoribus inlersparsis. Galerites speciosus, Munst, Goldf, Petref, p, 130, pl, 4. 607 Cidaris angulosa. Leske. p. 93. pl. 42. Nucleolites speciosa. Desmoul. Echinid. p. 206, Fossile du terrain jurassique. Lorraine, Wurtemberg. 6. Discoidea rotula. Agassiz. 1, c. Galerites rotula. A, Brongn. Geol. envir. Paris. p. 399: pl. 9. f. 13] Pyrina rotula. Desmoul. Echin. p. 258. Fossile de la craie. Les Fis, Saint-Paul-trois-Châteaux, 7. Discoidea macropyqa. Agassiz. Foss. cret, Neufch. Mém. soc. Neufch. p. 157. pl. 14, f, 7. 8:19. Galerites macropyga.Desmoul, Echin. p. 256. Fossile de la craie. Suisse, ANANCHYTE, (Ananchy{es.) Corps irrégulier, ovale ou conoïde, garni de tu- bercules spinifères dans l’état vivant. Ambulacres partant d’un sommet simple ou dou ble, et s'étendant sans interruption, soit jusqu'au bord, soit jusqu'à la bouche. Bouche près du bord, labiée, subtransverse, Anus laléral, opposé à la bouche. Corpus irregulare, ovatum vel conoideum, in vivo tuberculis spiniferis obsilum. Ambulacra radiatim è vertice subduplicalo orta, et usque ad marginem vel ad orem exlensa, non interrupla. Os propè marginem, lubiatum, subtransversum, ano laterali oppositum. Osservarioxs. Les Anancbytes ressemblent beau- coup aux Spatangues par leur partie inférieure, car, comme eux, elles ont la bouche laterale, labiée, subtransverse, et l’anus dans le bord opposé à celui de la bouche, Mais les ambulacres des Ananchites sont complets, c'est-à-dire qu'ils partent en rayon- nant soit d’un sommet simple, soit d’un sommet double, et s'étendent jusqu'au bord sans interrup- tion, el souvent même en dessous jusqu’à la bou- che. Ainsi, au lieu de représenter une fleur à 5 pétales, ces ambulacres allongés imitent les cour- roics qui sanglent un corps. Toutes les Ananchytes connues sont dans l'état fossile, ce qui est assez remarquable, tandis que, parmi les Spatangues, on en connail beaucoup dans l’état frais vivant, et beaucoup d’autres dans l’état fossile. 11 est probable que la bouche des Ananchi- Les n’est pas plus armée de pièces solides que celle des Spalangues. [Le genre Ananchyles a élè considérablement réduit par MM. de Blainville, Desmoulins et Agassiz, qui en ont séparé les Collyrites ou Disaster el quel- ques espèces de Spatangues, et l'ont circonscrit plus exactement, en ajoutant à ses caractères l'ab- sence du sillon qu'on obserye au contraire chez les 508 UISTOIRE DES RADIAIRES. Spatangues. M. Agassiz dit en outre que les ambu- Jacres vont en convergeant uniformément vers le sommet où les doubles pores sont très-rapprochés. M. Desmoulins signale aussi la presque égalité des aires, qui sont au contraire très-dissemblables chez les Spatangues, Ce genre, ainsi réduit, ne contient que des espèces fossiles, appartenant presque exclu- sivement à la formation crétacée qu’il caractérise, ] F. D. ESPÈCES. 1. Ananchyte ovale. Ananchytes ovata. A. obovato-conoidea, lœviuscula, assulata; assulis serialibus, subhexagonis ; ano ovalo. Echinocorytes ovatus. Leske apud Klein, p. 178. tab, 53, f. 3. Encycl. pl. 154. F. 13. * Echinites scutatus major. Schloth. Petref. p. 309. * Echinocorys seutatus. Parkins. Org. rem, {. 3. pl, 2, f. 4. * Mantell. Trans. of soc. geol. Lond. t. 3, p. 201. * Echinus ovatus. Lin. Gmel. p. 3185. * Ananchytes ovata. Deslongch. Enc. t. 2. p. 6r. * Defrance. Dict. se, nat. t. 2. suppl. p. 40. * Blainv. Man. d’actin. p. 205. pl. 15. f. 1. * Cuvier et Brongn. Géol. Paris. p. 15 et 390. pl. 5. f, 7. * Goldf. Petref. p. 145. pl. 44. f. 7, * Grateloup. Oursins. foss. p. 59. * Agassiz. Prodr. 1. c. p. 183, — Desmoul. Echin. p. 368. * Bronn. Lethæa. p. 622. tab. 29. f. 22. Habite... Fossile de la craie des environs de Paris. Meudon, Angleterre, Allemagne, Maestricht, Cyply, etc. 9, Ananchyte striée. Ananchytes striata. A. ovalo-rotundata, elala, multistriata; dorso con- vexo, subreluso; striis verticalibus dreisque nume- rosis ; assulis obsoletis. ÆEchinocorytes. Leske apud Klein. p. 176. tab. 42. f. 4. Encycl. pl. 154. f, 11.12. * Echinus seutatus. var. a. Lin, Gmel. p. 3184. * Ananchytes striata. Deslongch, Enc. t, 2. p. 62. * Blainv. Man. d’actin. p. 205. * Goldf. Petref. p. 146, pl. 44. f. 3. a, b, c. * Grateloup. Ours, foss. p. 60. pl. 2. f. 9. * Desmoul. Echinid. p. 370. Habite. Fossile de Picardie, trouvé dans le canal; * ter- rain crayeux. Rouen, Chartres, Reims, Dax, Périgord, Angleterre, Aix-la-Chapelle, Maestricht. 93. Ananchyte bombée. 4nanchytes gibba. A, ovala,elata, dorso ventricosa, relusa; lateribus in- fernè depressis ; interstitiis ambulacrorum lævibus; vertice duplicalo. An Echinocorys scutatus ? Leske apud Klein. p. 175. tab. 15. f. A. B. ÆEchinus sculatus. Gmel, p.3184. * Ananchytes gibba. Deslongch. Enc. t. 2. p. 62, * Blainv. Man. d’actin. p. 205. “ Grateloup. Ours. foss. p. 61. * Agassiz. Prod. Echinid. ]. c, p. 183, * Desmoul. Echinid. p. 372. * Ananchyles striata. var. a (marginala). Goldf. Petref. p- 146. pl. 44.f. 3 d. e.f. Habite. ossile de Normandie, etc. 4. Ananchyte pustuleuse. Ananchytes pustulosa. A. ovalo-conica, versüs ap cem allenuala, lateribus depressa, assulata; ambulacrorum lineis biporosis, per paria disposilis ; verlice impresso, duplicato. Echinocorytes pustulosus. Leske apud Klein. p. 180. tab. 16.f. A.B. Encycl. pl. 154. f. 16, 17. et F. 14. 15. specim junius. * Echinus pustulosus. Lin. Gmel. p. 3185, * Ananchytes pustulosa. Deslongch. Enc. t. 2. p. 62. ° Blainv. Man. d'actin. p. 205. * Grateloup. Ours. foss. p. 63. pl. 2, f. 10, 11. * Desmoul. Echinid. p.372. * Catullo. Saggio d. zool. foss. 1827. p. 220. Habite. Fossile de la craie, Dax, Périgord, Dantzick, Angleterre, [M. Agassiz pense que cette espèce a été établie avec le noyau ou moule intérieur de l'Ananchytes ovata, M. Desmoulins, cependant, dit avoir le fossile complet de Tercis, près de Dax.] 5. Ananchyte bicordée. Ananchytes bicordata. A. obovata, uträque extremilale subsinualä; dorso lævi ; vertice duplicato. Spatangites bicordatus. Leske apud Klein. p. 244, tab, 47. F. 6. Echinus bicordatus. Gmel. p.3199. * Ananchytes bicordata. Deslongch. Enc. t. 2. p.62. * Spatanqus bicordatus. Goldf. Petref. p. 151. pl. 46. f. 6. * Blainv. Man. d’actin. p. 203. * Disaster bicordatus. Agassiz. Prodr. Echin. 1. c. p. 185. * Collyrites bicordata. Desmoul. Echinid. p. 366. Habite. Fossile des environs du Mans (M. Ménard.); * terrain crayeux. Mecklenbourg. 6. Ananchyle carinée. Ananchytes carinata. A. cordata, anticè canaliculata, sinuata; dorsi medio carinato. Spatangites carinatus. Leske apud Klein. p. 245. tab. 5r. f- 219: Echinus carinatus. Gmel. p. 3199. * Echinus paradozus. Schloth. Petref. p. 318. *Encycl. méth. pl. 158. f, r. 2. (Spatanqus cordatus. expl. pl.) * Ananchytes carinata. Deslongch. Encyc. t. 2. p. 63. * Spatangus carinatus. Goldf. Petref, p. 150. pl. 46. f.4. * Blainv. Man. d'aclin. p. 203. “ Spatangus pyriformis? Grateloup. Ours. foss. p. 76. pl. 2.f. 16. * Disaster carinatus. Agassiz. Prodr. l. c. p. 183. * Collyriles carinata. Desmoul. Echinid. p. 366. “ Spalançqus carinalus. Bronn. Lethæa. p. 286. tab. 15. f. 7. Habite... Fossile des environs du Mans (M. Ménard.) ; * calcaire jurassique. Bayreuth, Wurtemberg, Souabe, Suisse. 7. Ananchyte elliptique. Ananchytes elliptica. A.ovato-elliptica, pulvinala, integerrima, subassulata, verticibus duobus remotis. Koorr. Petref. p. 2. tab. E. 111. f, 6. Encycl. pl. 159. f. 13. 14. 15. * Ananchytes elliptica. Deslongch. Encyc. t. 2. p. 63. * Spatangus. Parkins. Org. rem. t. 3. p. 35. pl. 3. f, 3. * Spatangites ovalis. Leske.p. 253. pl. Gr. f, 5. + SPATANGUL. * Echinoneus bivertex. Van Phelsum, p. 32. n° 3. * Mucleotites obesus ? Catullo, Saggio di zool. foss. p. 227. tab. rt. f. B. * MNucleolites excentricus. Munst, Goldf. Petr. p. 140. pl. 49. f. 7. * Disaster ellipticus et D. excentricus, Agassiz. |. c. P-. 183. * Collyrites elliptica. Desmoul. Echin. p. 364. Habite. Fossile des environs du Mans (M. Ménard). * Fossile du terrain jurassique. Bavière, Niort. 8. Ananchyle en cœur. Ananchytes cordata. A, cordalo-conica, assulata; parte anteriore retusé, emarginalà ; ambulacris [ascialis, quadrifuriam po- rosis ; verlice indiviso. Spatangus ananchytis ? Leske apud Klein. p. 243. tab. 53. f. 1. 2. Eacycl. pl. 159. f. get 10. * Echinus ananchytis. Lin. Gmel. p 3199. * Ananchytes cordata. Deslongch. Encyc. t. 2. p. 63. * Catullo. Saggio di zool. foss. p. 220. * Spalangus cordatus. Blainv. Man. d'actin. p. 203. * Spatanqus ananchylis. Desmoul. Echinid. p. 406. Habite. Fossile de . Espèce remarquable, offrant la forme d’un cœur lorsqu'on la regarde en dessous, mais à dos élevé et presque conique. 9, Ananchyte spatangue. Ananchytes spatangus. A.cordata, convexa, subassulata; ambulacris quinis, coloralis, impressis ; carin& postic& sulco exaratà, “ Ananchytes spatangus. Deslongch. Enc. t. 2, p. 63. * Spatangus ananchytes. Blainv. Maa. d'actin. p. 203. * Spatangus ananchytoides. Desmoul. Echin. p. 406. * Ananchytes cordata. Grateloup. Ours. foss. p. 64. pl. 2.f.7. Habite. Fossile de France. Elle tient de très-près, par la forme et la taille, au Spatanqus cor-anquinum ; mais ses cinq ambulacres se continuent jusqu'à la bouche, * Du terrain crayeux, Dax, Périgord, Oxford (Angleterre). 10. Ananchyte demi-globe. Ananchytes semi-globus. A. ovato-hemisphærica; basi planä ; ambulacris an- gustis ; lineis decem biporosis, per paria coarctata disposilis ; vertice indiviso. Echinocorytes minor. Leske ap. Klein. p. 183. (ab. 16. f. C-D. Encycl. pl. 155, f. 3-3, (Ananchyles semi-globosus. Expl. pl.) ÆEchinus minor, Var, 4. papillotus. Gmel. p. 3186. * Ananchytes semi-globus. Deslongch Encyel. t. 2. p.63. * Grateloup. Oursins foss. p. 62. — Desmoul. Echin. p. 374. “ Ananchytes minor. Blainv. Man. d'actin. p. 205. Habite. Fossile de la craie. 11. Ananchyte pilule. 4nanchytes pilula. 12 A. minima, ovato-globosa, sublüs convexiuscula ; ano in summo margine. * Ananchytes pilula. Deslongch. Encycl. p. 64. * Nucleotites cor-avium? Catullo Saggio di Zool, foss. p.226. tab.r. Ê E, * Spatangus pilula. Desmoul. Echin, p. 406. Habite. Fossile des environs de Beauvais, Auanchyle cœur d'oiseau, avium. Ananchytes cor A. subcordata, convera ; ambulacris quinis laxè stria- Lis : quinto obsoleto. 309 An echinus teres? Gmel. p. 3200. Spatangus ovatus ? Leske ap. Klein. p. 252. tab. 49. f. 12-13, Seba. Mus. tab. 15.f. 28-29. * Ananchytes cor avium. Deslongch. Encycl. t, 2. p. 64. * Spatangus cor avium. Desmoul. Echin, p. 412. Habite. Fossile de la craie. Ÿ 15. Ananchyle conique. Ananchytes conoïdea. Goldfuss. Petref, p. 145. pl, 44. f. 2, A. conoidea, elata ; vertice subretuso ; ambitu ovali ; basiad latera carinæ excavat ; poris ambulacrorum raris. Grateloup. Oursins foss, p. 63. pl. 2. f. 8. Desmoul. Echin. p. 370. Fossile de la craie, Dax, Belgique, Boulogne, Angleterre. + 14. Ananchyte hémisphérique. Ananchytes he- misphærica (et Ananchytes pustulosa). Cuv. et Brongn. Geol. Paris. p. 590. pl. 5. f. 8. A. hemisphærica; vertice depresso; ambitu obovato ; basi convexo-planà ; assulis convexis ; suluris 1M= mersis, flemuosis ; poris verlicem versüs remolis (ex nucleo). Echinus semi-globosus. Lin. Gmel. p. 3180. Echino-clypeus hemisphæricus. Leske. n° 30. p. 158. pl. 43 Fur. Blainv. Man. d’actin. p. 208. Echinocorys hemisphaæricus. Mantell. Trans. soc. géol. t. 3. p. 201. Ananchytes hemisphærica et Clypeus hemisphæricus. Agassiz. Prod. 1. c. p. 183 et 186. Grateloup. Oursins foss. p. 62. Desmoul. Echin. p.374. Fossile de la craie. Dax, Joigny, Angleterre. + 15. Ananchyte tuberculeuse. 4nanchytes tuber- culata. Defrance. Dict. sc. nat. t. 2. suppl. p. 41. A. hemisphærica ; vertice depresso; ambitu obovato ; basi convexo-planà ; assulis convexis; suluris im- mersis, flexuosis; poris ambulacrorum verticem versüs remolis. Echinus ovatus. Var. C. Lin. Gmel. p. 3185. Ananchytes suleatus. Goldf. Petref, p. 146. pl. 45. £. 1. Ananchytes tuberculata. Desmoul. Echin. p. 374. Fossile de la craie, Maestricht, Aix-la-Chapelle, Cyply, Italie. + 16. Ananchyle petit-cœur. Ananchytes corcu- lum. Goldf, Petref, p. 147. pl. 45. f. 2. A. hemisphærica, convexa ; ambitu obcordato; basi ad carinæ latera excavatà ; poris ambulacrorum raris. Grateloup. Oursins foss. p.65, Desmoul. Echin, p. 376. Ananchytes concava ? Catullo Saggio di Zool. foss. Fossile dela craie. Dax, Périgord, Westphalie, Angleterre. SPATANGUE, (Spatangus,) Corps irrégulier, ovale ou cordiforme, subgib- beux, garni de très-petites épines, Quatre ou cinq ambulacres bornés et inégaux. 510 Bouche inerme, transverse, labiée, rapprochée du bord. Anus latéral opposé à la bouche, Corpus irrequlare, ovatum vel cordiforme, sub- gibbosum, spinis minimis obtectum, Ambulacra subquina, brevia, inœæqualia, cir- cumscripla, Os inerme, transversum, labialum, margini vicinum. Ano laterali oppositum. Onsenvarions. Parmi les Échinides, les Spatan- gues et les Ananchytes sont les seuls qui aient la bouche latérale, c'est-à-dire rapprochée du bord; dans loutes les autres, la bouche est toujours cen- trale. Outre cette particularité des Spatangues el des Ananchytes d’avoir la bouche latérale et oppo- sée à l'anus, la bouche des Échinides dont il s’agit m'est point armée de pièces solides comme celle des autres Échinides en qui on l’a observée ; ce qui con- slitue un caractère important à considérer dans Ja détermination des rapports parmi les Échinides. Si les Spatangues tiennent aux Ananchyles par les caractères de formeet de situation de la bouche, et par la disposition de l’anus situé dans le bord opposé, ils en sont très-distingués par leur forme générale, et surtout par leurs ambulacres bornés, courts et très-inégaux. Quoique très-voisins par leurs rapports, ces deux genres sont donc éminem- ment distincts l’un de l’autre, Le corps des Spatangues est irrégulier, ovale ou cordiforme, souvent renilé et toujours moins élevé que large. Les ambulacres sont plus ou moins pro- fondément enfoncés, el au nombre de 4 ou de 5. Comme dans la plupart des espèces, l’anus est dans le haut de l'épaisseur du bord ; ces Échinides sem- blent par cette considération faire le passage aux Nucléotites en qui l'anus est au-dessus du bord. Les Spalangues constituent un genre nombreux en espèces, parmi lesquelles beaucoup sont connues dans l'élat frais ou marin, et d’autres ne le sont que dans l’état fossile, le plus souvent siliceux. Les habitudes des Spatangues sont de s’enfoncer dans le sable et d’y vivre à peu près dans l'inaction, cachés, et à l'abri de leurs ennemis. Commeils n’ont point leur bouche armée du pièces dures, ils ne se nourrissent que de corpuscules nutritifs que Veau leur apporte. Leur test ou peau cruslacée est mince el a peu de solidité, [Le genre Spatangue de Lamarck a été conservé tout entier comme l’un des plus naturels, et même augmenté de quelques espèces d'Ananchyles par M. Desmoulins, quile caractérise, ainsi queles Anan- chytes, par sa bouche transverse et labiée, très- excentrique, non symétrique, par sa forme ovalaire et par ses quatre pores génitaux; mais qui le dis- tingue de ce dernier genre par l'inégale largeur de ses aires dont les anambulacraires sont les plus grandes , par ses ambulacres non interrompus, et par la position de l’anus dans une facette margi- nale. Ce même auteur, pour diviser ce genre en sec- tious, a pris en considération une sorte d'impression plus ou moins étendue sur le test et ressemblant en BISTOIRE DES RADIAIRES. quelque sorte à l'impression palléale de certains mollusques, quoique produite par une tout autre cause. Ainsi sa première section comprend les es- pèces (Sp. arcuarius, Sp. crux-Andreæ, etc.) dont l'impression dorsale est située sur le sommet entre les ambulacres; dans la seconde section (Sp. pec- toralis, Sp.carinatus, Sp. ovatus, etc.) l'impression dorsale entoure la portion pétaliforme des ambula- cres. Les espèces loul à fait privées de cetle impres- sion (Sp. purpureus, Sp. subglobosus) forment une troisième section. M. Agassiz, au contraire, a divisé les Spatangues en sept genres, dont plusieurs ne contiennent qu'une ou deux espèces. 11 n’a laissé dans le genre Spatan- gue proprement dit que huit espèces appartenant aux diverses sections de M. Desmoulins, et a carac- térisé ainsi ce genre très-réduit : « Disque cordi- forme; sillon bucco-dorsal assez profond : l’ambu- lacre pair qui s’y trouve est formé de très-pelits pores égaux; les quatre ambulacres pairs sont formés sur la face dorsale de rangées de doubles pores qui, se rapprochant vers le sommet du dis- que et à son pourtour, présentent la forme d’une étoile. Outre les petits piquants qui sont ras sur le dus, il y en a quelques grands, mais très-gréles. » M. de Blainville admet le genre Spatangue comme Lamarck et M. Desmoulins. et le divise en six sec- tions dont plusieurs correspondent aux genres de M. Agassiz,] FE. D. ESPÈCES. * 4 AMBULACRES, 1. Spatangue plastron. Spatangus pectoralis. Sp. ovalo-ellipticus, depressus, mazimus ; ambulacris qualernis ; interstiliis eleyanter granulalis ; assulis elongalis ad marginem. Echinospatagqus. Gualt. Ind. tab. 109. f. B. B, Seba. Mus. 3. tab 14. f. 5-6. fig. optimæ. Encyel. pl. 159. F, 2-3. “ Spatangus pectoralis, Deslongch. Encycl, méth, €, 2. p- 686. ° Desmoul. Echin. p. 380. * Echinus spatagus. (Var.) Lin. Gmel. S. N. p. 3200. ® Brissus magnus. V. Phelsum. p. 39. n° 8. ® Brissus pectoralis. Agass.l. ©. p. 184. Habite la côte occidentale d’Afrique. C'est la plus grande et l'une des plus belles espèces de ce genre; elle est fort différente de celles auxquelles on l'aréunie comme variété, 2. Spatangue ventru, Spatangus ventricosus. Sp. ovatus, inflatus, obsoletè assulatus; ambulacris quaternis oblongis, impressis, eanaliculalis ; tuber= culis majoribus in zigzag posilis. Brissus ventricosus. Leske ap. Klein. p. 29. tab. 36. f. A. Rumph. Mus.t, 14. f.1. An Scill. corp. mar? t. 4.f, 1-2, An Encycl. pl. 158. F, 11? * Echinus spatagus. Var, Lin, Gmel, Syst, N, p. 31994 SPATANGUE, 511 ° Spalanqus maculosus et S. ventricosus. Blainv. Man. d’aclin. p. 208. ® Spatangus ventricosus, Deslongch. Encyel. €. 2. p. 686. L * Spatanqus maculosus. Desmoul. Échin. p, 382. ® Brissus ventricosus. Agass. |. ©. p. 184. Habite l'océan des Antilles, “ la Méditerranée, Cette espèce devient fort grande, et n’est point rare dans les collec- tions. 5. Spatangue cœur de mer. Spatangus purpureus. Sp. cordatus ; ambulacris qualernis, lancrolatis, pla- nis ; luberculis majoribus in zigzag posilis. Echinus purpureus. Lin. Gmel. S. N. p. 3197. Mull. Zool. Dan. tab. 6. — Prod. p. 236. n° 2850. Spatangus purpureus. Leske ap. Klein, p. 235, tab, 43. f. 3-5. et tab. 45. f. 5, Encycl. pl. 157. f. 1-4. Argenv. Conch. pl. 25. F. 3. Pas-de-Poulain. Scilla. Corp. mar.t.11.n01.f,1. ° Echinus lacunosus. Pennant. Brit, Zool. t. 4. p. 69. pl. 35. f, 56. É ® Spatanqus purpureus. Deslongch. Encycl. méth. t, 2, p. 686. “ Blaiov. Man. d'actin. p. 202. pl. 14, f. 1-3. * Desmoul. Echin. p. 388. * Spatanqus meridionalis. Risso. Eur. mérid, t, 5. p.280 (Variété). ° Spatanqus Desmaresti. Münst. Goldf. 1, c, p. 153. pl. 47. f. 4. * Agassiz. |. c. Habite l'océan européen, la mer du Nord, la Méditer- ranée, * Fossile des terrains tertiaires, Sicile, Turin, Saint-Paul- trois-Châteaux. 4, Spatangue ovale, Spatangus ovatus. Sp. ovatus, semi-cylindricus, anticè retusus; ambu- lacris quaternis excavato-canaliculatis, anticis obli- quis. Spatangus brissus unicolor. Leske apud Klein. p. 248. tab. 26. f. B.-C. 2. Idem assulis coloratis maculalus. Encycl. pl. 158. F, 7-8. Seba. Mus. 3. tab. 10. F. 22. * Echinus spatagus. Var. unicolor, Lin. Gmel. Syst, nat, p. 3200. * Spatagus flavescens. Mull. Zool. Dan. Prod. p. 236. * Spatangus ovalus, Deslongch. Eucycl. méth, t. 2. p.686. * Spatanqus unicolor. Blainv. Man. d'actin. p. 203. * Desmoul. Echin. p. 382. * Brissus unicolor. V. Phels. p. 39. n° 7. * Agassiz. l. c. p. 184. Habite... probablement les mers d'Amérique, la mer du Nord? [M: Grateloup a décrit sous le nom de Spatangus ova- tus (Mém. Oursins foss. p. 75) un Nucleus spathique provenant d'une espèce fossile, des terrains tertiaires de Dax, qu'il croit être l'analogue de celle de Lamarck ; M. Desmoulins est plus porté à le rapporter au Sp, co« lombaris.] 5, Spatangue cariné, Spatangus carinalus, Sp. ovalo-inflatus, ad latera turgidulus; ambulacris quaternis : anticis divaricalo-transversis ; are& dor- sali poslicé, carinald, oblusë prominulà, Echino-spatagus, Gualt. Ind. €. 108, F, G. G. Spatagus brissus, latè carinalus. Leske ap, Klein. p. 249. (ab. 48. F. 4-5. Encycl. pl. 148. f. 11. etpl. 159. , 1. Seba. Mus. 3. tab. 14. f. 3-4. 2. Idem assulis coloratis maculatus. * Spatanqus carinatus. Veslongch, Encycel. t, 2. p. 686, Blainv. Man. d’actin. p. 203. Risso. Hist. nat. Eur. mérid, t, 5, p. 279, n°31. * Desmoul. Echin. p. 380. * Oursin spalangus. Bosc. BufÆ. Deterv. Vers, t. 2% p. 282. pl. G. 25. F. G. * Brissus carinalus. Agass. |. ce. Habite l'océan austral, aux îles de France et de Bour- bon, (*) la Méditerranée. Spatangue colombaire, Spatangus columbaris, Sp. ovalis ; vertice retuso ; ambulacris quaternis, bre- viuseulis : poslicis reclis. Echinus..… Sloan. Jam. 2. t. 242, f. 3-4-5, Seba. Mus. 3. tab. 10. F, 19. Encyel. pl. 158. f. 9-10, * Echinus spalaqus. Var. C. nodosus et Var. F. ovalus, Linn. Gmel. Syst. nat. p. 3199-3200. * Spatanqgus brissus. Var, 3. ovalus. Leske. p. 249. pl. 38. F. 4. * Spatangus columbaris. Deslongch. Encycl. méth. L. 2. p- 687. * Blainv. Man. d'actin. p. 203. * Desmoul. Echin. p. 284. * Brissus columbaris. Agass, 1, ©, p.185. Habice l'océan américain, Spatangue comprimé. Spatanqgus compressus,. Sp. minor, ovatus, ad latera compressus, immaculatus; dorso carinato ; ambulacris quaternis, impressis. “ Deslongch. Encycl méth. t, 2. p. 687, “ Desmoul. Echin. p. 385. * Brissus compressus. Agassiz, 1. c, Habite les mers de l’île de France. Spalangue croix de Saint-André. Spatangus crux Andreæ. S. ovatus, depressus ; ambulacris quaternis , lanceola- Lis, obliquè divaricalis ; intersliliis ocellalis. * Deslongch. Encycl. méth. t. 2. p. 687. * Desmoul. Echin. p. 378. * Agassiz. |. c. p. 184. Habite l'océan austral. Espèce très-rapprochée par ses rapports du Spatangue plastron (n° 1), mais beaucoup plus petite, et qui en esttrès-distincte, * Habite la mer Rouge. 9. Spatangue sternale, Spatangus sternalis, S. ovatus, assulatus, maculatus; ambulacris qualer nis; slerno pagincæe inferioris carinalo. * Deslongeh. Encycl. méth. t. 2. p, 687. * Desmoul. Echin. p. 388, ® Brissus sternalis. Agassiz, 1, €, Habite l'océan austral. 10. Spatangue planulé, Spatangus planulatus, S. ellipticus, depressus ; ambulacris quaternis, angus- tis, lanceolatis, obliquè divaricatis; interstiliis sub« ocellatis. * Deslongch, Eucycl, mélh, & 2, p. 687. 512 11 15 HISTOIRE DES RADIAIRES. * Desmoul. Echinid, p. 378. * Agassiz. |. c. p. 184. Habite les mers australes. Cette espèce tient de très-près au Spatangue croix de Saint-André, et néanmoins en est très-distincte. **5 AMBULACRES, Spatangue à goutlière. Spatangus canaliferus. S, cordato-oblonqus, basi posticè gibbus ; ambulacris quinis, impressis, patulis; antico profundiore canali- formi. Spatangus… Leske apud Klein. tab, 27. F. A, Rumph Mus. tab. 14. f. 2, Encycl. pl. 156. f. 3. Scilla. tab. 25. f, 2. * Oursin lacuneux. Bosc. Buff. Déterv. t. 24. p. 282. * Echinus lacunosus. var. & et b. Lin. Gmel. Syst. nat. p. 3196. * Spatangus canaliferus. Deslongch. Encycl. méth. t. ». p-. 688. * Blainv. Man. d’actin. p. 202. * Desmoul. Echin. p.386. * Micraster canaliferus. Agassiz. |. ce. Habite l'océan [ndien, * les mers d'Europe et d'Amérique. Cette espèce est une de celles qui, quoique très-diffé- rentes, ont été confondues en une seule, sous le nom d'Echinus lacunosus. [La même espèce, suivant MM. Marcel de Serres et Des- moulins, se trouve fossile dans les terrains tertiaires de Perpignan, de Malte ct d'Italie.] Spatangue têle-morte. Spatangus Atropos. S. ovato-globosus, gibbus; ambulacris quinis, angusla- Lis, profundè impressis ; antico magis excavalo, sub- Cavernoso. Knorr. Delic. (ab. D. HI. F. 3. Encyel. pl. 155. f. 9-11. An spalangus lacunosus ? Leske apud Klein. tab. 24, X.f. A-B. foss. * Echinospatagus ovatus. Mull. Delic. nat. t. 1. p. 96. pl. D. III. * Spatangus atropos. Deslongch. Enc. méth. t. 2.p, 688. * Blainv. Man. d’actin. p. 202. * Desmoul, Echin. p. 384. * Schizaster Atropos. Agass. |. c. p. 185 (1). Habite l'océan Européen, la Manche. Spatangue arcuaire. Spatangus arcuarius. Sp. cordatus, inflatus, posticè gibbus ; ambulacris qui- nis : lateralibus arcus duplicatos æmulantibus; ore subcentrali. Spatanqus pusillus. Leske apud Klein. p. 230. tab. 24, f. C-D-E. et tab. 38. f. 5. Seba. Mus.3. t. 10. f, 21. A-B. Encycl. pl. 156. f. 7-8. *“ Echinus brissus. Argenv. Conch, tab. 25. f. 1. Knorr. Delic. t. D-I. f 14. * Spatanqus arcuarius, Deslongch. Encycl. t, 2. p. 688. n° 15. (1) Le genre Scmizasrer de M. Agassiz est caractérisé ainsi : « Disque cordiforme, très-élevé en arrière; sillon bucco-dorsal «long et très-profond ; quatre autres sillons au sommet dorsal, «profonds et étroits, où sont cachés les ambuiacres. » Il répond à la section 8 du genre Spatangue de M. de Blainville, et en * Goldfuss, Petref, p. 154. pl, 48. f. 1 (Voyez plus loin, p. 515). * Blainv. Man. d’aclin. p. 201. * Desmoul. Echin.p 378. * Echinus pusilus et Ech. lacunosus, Var. d, €. Lin. Gmel, Syst. nat. p. 3198. * Echinospatagus cordiformis. Breyn. Echin. p. 61. 1,5. © Sabre cordatus. Fleming. Brit. anim. p. 489. * Echinocardium Sebæ. Gray. * Amplidetus Sebæ et Amp. pusillus. Agass. |. c. p. 184, Habite l'océan Atlantique austral, les côtes de Guinée, “les mers d'Europe, Spatangue ponctué. Spatangus punctatus. S.cordatus, convexus, subassulatus, dorso posticè cari- nalus; tuberculis minimis, puncti[ormibus; ambulacris crenulatis. Spatanqus cor anguinum. Leske apud Klein. tab. 23°, f. C. + Échinites corculum. Schloth. Petref. p, 3rr. + Spalangus subrotundus et Sp. tuberculatus, V, Phel- sum p.40. * Echinus cor anguinum. Lin. Gmel. Syst. nat. p. 3195 (Var. a.) ; * Spalangus cor anguinum. Goldf. Petref. p. 157. pl. 48. f. 6 (non Lamarck nec cæt.) * Spatanqus punctatus. Deslongch. Encycl. méth. t, 2. p- 688. + Defrance, Dict. sc. nat.t. 5o. p. 93. * Blaiav. Man. d'actin. p. 204. “ Desmoul. Echin. p. 404. Habite. * Fossile du terrain crayeux. Westphalie, Vé- rone, Périgord, Angleterre. [M. Grateloup (Mém. Ours. foss. p. 69. pl. 1. f. 11) a dé- crit comme fossile de la craie de Dax, sous le nom de Spatanqus punctatus, une espèce différente de celle de Lamarck. M. Desmoulins (Ech. p. 392} la nomme Spatanqus brissoides, d'après Leske, et lui donne pour synonyme le Brissoides cranium. Klein. Echinus bris- soides. Gmel. p. 3200.] Spatangue cœur d’anguille, Spatangus cor an- guinum. Sp. cordatus, subconvexus ; ambulacris quinis, impres- sis, quadrifuriam porosis; poris biserialibus, ultra ambulacra exlensis. Spalanqus cor anguinum. Leske apud Klein. p. 221. tab. 23.f. A. B.C. D. et tab. 45. F. 12. Eocyel. p. 155. f. 4-5-6. Breyn. Echin. tab. 5. f. 5-6. 2. Idem, oblongo cordatus. *“ Spatanqus, etc. Leske apud Klein. p. 225. tab. 23. f.e. f. Encycl. pl. 155. f. 5-8. * Spatangus cor marinum. Parkins. Org. rem. t. 3. pl.3.f. 11, *Echinus cor anguinum. Lin. Gmel. Syst. nat. p. 3295 (Var. b. c.d.e.) partie au genre Echinocardium de van Phelsum et de M. Gray. M Agassiz n’y comprend, avec le Sp. atropos, qu'une seule espèce fossile. Schizaster Studeri. Agass.—Spat. Studeri. Desmoul, p. 412. des terrains tertiaires d'Italie. 16. 17. SPATANGUE. °Spatangus cor anguinum. Deslongch, Encycl. méth. t. 2. p.688. * Defrance. Dict. se. nat. t. 5o, p. 93. * Brongniart. Géol. env. Paris, p. 388, pl, 4. f, 11. * Blainv. Man. d’actin, p. 204. * Grateloup. Mém. échin. foss. p. 69. * Spalangus cor? Bisso. Eur. mérid. t. 5. p. 280. * Micrasler cor angquinum. Agass. 1, ©. p. 184. Habite. Fossile de France, d'Allemagne, etc., dans les champs crétacés, LM. Goldfuss (Petref, p. 156. pl. 48. f, 5) confond cette espèce avec celle qu’il nomme Spatangus testudina- rius, et qui est admise comme espèce distincte par M. Desmoulins (Echin. p. 404) et par M. Agassiz qui la nomme Micrasler cor testudinarium, elle serait ca- ractérisée par sa bouche très-éloignée du bord.] Spatanguc écrasé. Spatangus relusus. Sp. cordiformis, dorso postico elalus, convexus el an- gustior, anticè depressus, canaliculatus ; ambulacris quinis : quinlo in lacun& dorsi. Echinospatagus. Breyn. Echin. tab. 5. f, 3-4. Echinus complanatus. Gmel. Synonymis exclusis. * Echinus quaternatus. Schloth. Petref, *Echinites spatagoides. Scheuchzer. Lith. hel. p. 61. f. 84.— Mus. dil. n° 811, 813, 815. *“ Echinite à 4 rayons divisés. Bourg. Petr, f. 528-530-5335, * Spatangus oblongus. Al. Brongn. Ann. mines. 1821. pl: 7-f. 9. * Spalangus argilaceus. Phil. Géol. Yorkshire. pl. 2, f. 3-4. * Spatanqus complanatus. Blainv. Man. d’actin. p. 204. * Spatangus retusus. Deslongch. Encycl. méth. t, 2. p- 689. * Defrance. Dict, sc, nat. 1. 50.p. 94. * Goldfuss. Petref, p. 149. pl. 46. £, 2. * Grateloup. Mém. oursins. foss. p.71. * Holaster complanatus. Agass. 1, ©. p. 183. — Foss. Neufch. pl. 14. f. 7. Habite... Fossile de France, etc. [11 faut probablement rapporter à cette espèce plusieurs fossiles du terrain crayeux, décrits sous des noms diffé- rents, et notamment le Spatangus chloriteus. Risso, Eur, mérid. pl. 7. f. 40.] .76. pl. 51. Spatangue subglobuleux. Spatangus subglo- bosus. Sp. cordalo-orbiculatus ;utrinque convexus, assulatus; ambulacris quinis, duplicato-biporosis ; ano ovato. Spatanqus subylobosus. Leske apud Klein, p. 240. tab. 54. f, 2-3, Encycl. pl. 157.f. 7-8. *“ Deslongch. Encycl méth. t. 2. p. 689. * Defrance. Dice. se. nat. t. 5o. p. 94. * Blainv. Man. dactin. p. 203. * Goldfuss. Petref. p. 148. pl. 45. F. 4. * Desmoul. Echin. p. 398. * Echinus subglobosus. Lin. Gmel. Syst. nat. p. 3198, * Spatangus cordiformis? Mantell. Géol. Sussex, p. 108, * Holaster subglobosus. Agass. |. c. p. 183. Habite. Fossile de Grignon (2? *), près Versailles. (x) Le genre Hewipxeusres Agassiz, établi sur cette seule es- pèce, Spatangus radialus, est caractérisé par « son disque « cordiforme; son ambulacre antérieur formé de petits pores 18. 19 20. 515 * Fossile de la craie. Angleterre, le Havre, Roucn, Beau- vais, Allemagne, le Hartz. Spatangue bossu. Spatangus gibbus. Sp. cordato-abbrevialus, convexus, subgibbosus, anticè relusus ; verlice elalo; ambulacris quinis, duplicato- biporosis ; ano ovato. Encycl. pl. 156. f. 4-5-6. * Deslongch. Encycl. méth. €. 2. p. 689. * Defrance. Dict, se. nat. t. 50. p. 94. * Blainv. Man. d’actin. p. 204. * Goldfuss. Petref. p. 156. pl. 48. f. 4. * Grateloup. Mém, échin. foss. p. 71. “ Desmoul. Echin. p. 402. * Micraster gibbus. Agass. 1. c. p. 184. Habite... Fossile * du terrain crayeux. Westphalie, Alet, Dax. Spatangue prunelle. Spatengus prunella. Sp. subglobosus, posticè gibbosus ; ambulacris quinis, brevibus, quadrifariam porosis; ano ad aream mar ginalem allissimo. Encycl. pl. 158. f. 3-4. è specimine juniore. * Deslongch.Encycl. méth, €. 2. p. 689. n° 2r, * Defrance. Dict. se. nat. t. 5o, p. 94. * Blainv. Man. d'act. p. 204. * Goldfuss. Petref. n° 17. p. 155. pl. 48. f. 2. * Echinite. Faujas. Mont. Saint-Pierre. * Micraster prunella. Agass. |. c. p. 184. Habite. Fossile de Maestricht. [M.Desmoulins réunit à cette espèce de Lamarck le Spa- tangus bufo. (Brongn. Géol. Par. p. 84 et 389. pl. 5. f. 4), admis comme espèce distincte par MM. Defrance (Dict. se. nat. t. 50. p. 95), de Blainville (Man. d’actin. p. 204), Goldfuss (Petref. p. 154. pl 47. F. 7), Agass. (Micraster bufo. |. c. p. 184), et considéré générale= ment comme un des fossiles les plus répandus dans le terrain de craie qu'il caractérise bien.] Spatangue de Maestricht. Spatangus radiatus. Sp. ovatus, elatus, anticè canaliferus, retusus; ambula- cris quinis : quinlo lacunali, obsoleto. Spatangus striato-radiatus. \eske ap. Klein, p. 234. tab. 25. Encycl. pl. 156 f, 9-10. Echinus radiatus. Gmel. p. 3195. Knorr. Petr. p. 11. pl. E 1v. F, 1-2, * Spatangus radiatus. Deslongeh. Encycl, £. 2. p. 6go. * Defrance. Dict, se. nat. &. 50. p.94. * Blainv. Man. d’actin. p. 204. * Desmoul, Echin. p. 400. * Parkinson. Organ. rem. t. 3. pl. 3.f. 4-5. * Zchinocorys srutatus. Schroet. Einl, L. 4. p.4r. pl. r. * Hemipneustes radiatus, Agass, |. c. p. 183 (1). * Bronn. Lethæa. p. 621. Habite. Fossile de la craie. Euvirons de Maestricht,. [M. Desmoulins pense avec raison que c’est le nucleus de cette espèce fossile, qui a servi à former l’espèce nom- mée Evhinocorytes quaterradiatus par Leske (p. 182. pl. 54. f. 1), Echunus quadriradiatus par Gmelin (Syst. nat. Lin. p. 3186), et Ananchyles quadriradiatus. Blainv. (Man. d’actin. p. 205). «égaux ; ses ambulacres pairs, formés chacun de deux rangées a de doubles pores différentes entre elles, la rangée postérieure « étant beaucoup plus marquée que l'antérieure, » V14 + 921, Spalanguc orné. Spalangus ornalus. De- france. Dict. sc, nat. L. 50. p. 95. Sp. convexo-depressus; canali explanalo ; margine obluso; basi convexiusculé ; tuberculis in dorso ma- Joribus subserialibus. Al. Brongniart. Géol. env. Paris, p. 86 et 389, pl. 5. f. 6, Deslongeh. Encycl. méth. t, 2. p. 687. Goldfuss. Petr. p. 152. pl. 47. f, 2. Grateloup. Mém. oursins foss. p.92. pl. 1. f, 12, et Sp. suborbicularis. p. 73. pl. 2. f, 5, Blainv. Man. d’actin. p. 204. Desmoul. Echin. p. 392. Agass. Prodr. échin. p.184, Fossile de la craie et des terrains tertiaires, à moins qu'on n'ait confondu deux espèces , ce qui paraît fort pro- bable. + 22. Spalangue de Desmarest. Spatangus Desma- restii. Münster. Gold. Petref. p.155. pl. 47. f, 4, 8. fornicatus, carinalus; canali lato; margine obtuso; basi convexo-planà ; tuberculis majoribus, flexuoso- serialis. Agass. Prodr. échin. (Mém. Neufch.-p. 184.) Spatangus purpureus. Desmoul. Échin, p. 396 (Voyez Poe Fossile des terrains tertiaires, Ÿ 25. Spatangue d'Hoffmann. Spatangus Hoff- manni. Goldf. 1. c. p. 152. tab. 47, f. 5. Sp. convexus, earinalus ; sulco lato ; margine aculo; basi subconcavä ; tuberculis in dorso antico magnis. Grateloup. Mém. oursins foss, p, 73. pl. r. f. 13. Agass. 1. ©. p. 184. Desmoul. Échin. p. 398. Fossile des terrains tertiaires. Bordeaux, Biaritz, West- phalie, [M. Agassiz indique, comme appartenant au genre Spa- tangue proprement dit, les S. purpureus (Lam. n° 3), S. meridionalis. Ris. (Lam. n° 3), S$ ovatus (Lam. n° 4), S. crux Andreæ (Lam. n° 8),et S. pla- nuiatus (Lam. n° 10). Les autres espèces de Spatangue publiées par différents auteurs appartiennent aux gen- res Holaster, Micraster, etc.] HOLASTERO Le genre Horaster de M. Agassiz comprend des espèces de Spalangues « à disque coruiforme; avec les ambulacres convergeant uniformément vers un point du sommet, el l'anus supérieur. » Ce sont : 1. Holaster subglobosus.—Spatangus. Lamk.n.17. 2, Holaster complanatus. — Spatangus retusus. Lamk. n. 16. 5, Holaster intermedius. Agass. 1. ec. S. depressiusculus, posticè obliquè truncalus ; canali lato, profundo; ambitu obcordato-ovalo; vertice cen- trali; poris ambulacrorum disjunclis; ore el ano a margine remotis, Goldf, HISTOIRE DES RADIAIRES. Spatanqus intermedius. Munster. Goldfuss, Petref, P- 149. pl: 46. f: 1 Desmoul. Échin. p. 398. Fossile du terrain jurassique, Wurtemberg , Lorraine, 4. Holaster truncatus. Agass, |, ec. H. fornicalus, carinatus, posticè valdè truncatus ; canali lalo subverticali ; ambitu obcordalo-ovato ; verlicibus approzimalis ; poris ambulacrorum dis- Junctis, crebris;'ore el ano à margine remolis, Spatangus truncatus. Goldf, Petref. p, 152. pl. 47. £, 1. Desmoul. Échin. p. 398. Echinus minor. var. c. lœvis. Linn. Gmel. Syst. nat, p. 5156. Zchinocorytes minor. var, 3 lævis, Leske, n°45. pl. 183, pl. 17. Fossile de la craie de Maestricht, ÿ. Holaster suborbicularis. Agass. 1. c, H. fornicato-depressiusculus, subcarinatus, poslicè re= tusus; canali lalo; ambitu obcordato-ovalo; vertice antè centrum; poris ambulacrorum anteriorum dis- Junctis, reliquorum conjuyalis; ore el ano a margine remolis. Guldf. Spatangus suborbicularis. Defr. Dict. sc. nat, t, 50. p 95. Deslongch. Encycl. méth. t. 2. p. 687. Al. Brongn. Géol. env. Paris. p. 84 et 389. pl. 5, , 5, Blainy. Man. d’act. p. 204. Desmoul. Échin. p- 400. Goldf. Petref. n° 3. p. 148. pl. 45. f. 5 (non la 2e espèce du même nom. n° 15). Fossile de la craie. Maestricht, Champagne, Normandie, Lyme-Regis (Angleterre). G. Holasler lœvis. Agass, I, c. H. cordatus, depressus, suprà turgidulus, poslicè trun- catus; ambulacris quinis, elongalis, antico vix im- presso. Spatanqus lævis. Al. Brongn. Géol. env. Paris. p. 97 et 399. pl. 9. f. r2. Deslongch. Encycl. méth. t. 2. p. 68g. Defrance. Dict. sc. nat. t. 50. p. 96. Blainv. Man. d’actin. p. 204. Desmoul. Échin. p. 406. Fossile de la craie. Perte du Rhône, Lyme-Regis (Angles terre). [C'est à tort que M. Marcel de £erres (Géogn. p. 158) in dique cette espèce comme fossile des terrains ter- tiaires.] 7. Holaster granulosus. Agass. 1. c. 5. fornicalus, poxticè retusus ; canali lato, profundo; ambilu obcorlato, latè ovalo; vertice centrali; poris ambulacrorum anteriorum disjunctis, reliquorum conjugatis; ano et ore margini approximatis. Goldf. Spatangus granulosus. Goldf. Petref. p. 148. pl. 45. f.3: Desmoul. Échinid. p. 410. Fossile de la craie. Maestricht. 8. Holasier nodulosus. Agass. 1. c. S. fornicatus, carinatus, posticè truncalus; canali larè in dorso complanato; ambitu cordato, ovalo; vertice centrali; poris ambulacrorum anteriorum dixjunctis, reliquorum conjugalis; ore et ano a maryine subre= mois, Goldf. AMPHIDETES. 515 Spatangus nodulosus. Goldf, Petref. p, 149. PI. 45. f.6 Desmoul. Échin. p. 410. Fossile de la craie. Westphalie, Castellane (Basses-Alpes), Reposoir, près de Genève. 9, Holaster planus. Agass, 1. e. Spatanqus planus. Fleming. Brit. anim. p. 481: Mantell. Géol. Sussex. p. 192. pl. 17. f. 9-21. Blainv. Man. d'actin. p. 204. Desmoul. Échin. p.410. Fossile de la craie. Lewes (Angleterre). 40. Holaster hemisphæricus. Agass. 1. c. Spatangus hemisphæricus. Phillips, Geol, Yorkshire. Desmoul. Échinid. p. 412. Fossile, T AMPHIDETUS. Le genre Awemperus d'Agassiz est caractérisé ainsi : « Disque cordiforme; sillon bucco-dorsal assez « profond dans lequel git l'ambulacré impair qui a est formé de très-pelits pores eLse prolonge entre « les ambulacres antérieurs." Les séries de doubles «“ pores, qui forment les quatre ambulacres pairs, « soul éloignées l’une de l’autre vers le sommet du « disque el vont se rapprochant en forme d'étoile “ vers la périphérie. Les piquants soul fort remar- « quables : les plus grands sont arqués el spatuli- « formes à leur extrémité, les autres sont petits el « ras, » Ce genre correspond à la section À des Spatan- gues de M. de Blainville, comprenant « les espèces dont les ambulacres ne sont pas pélaloïdes et ne forment presque que deux lignes, un peu brisées ou coudées à leur côté interne, et qui ont un sillon antérieur assez prolond , et la bouche assez peu en avant. » M. Agassiz y rapporte trois espèces : une fossile de la craie et deux vivantes que M. Desmoulins veul confondre toutes les trois avec le Spalangus arcuarius de Lamarck, ce sont : 1, Amphidetus Goldfussii, Agass. 1. c. p. 184. A. posticè elatus, gibbosus, truncalus, anticè depres- sus; canali lalo, in dorso subexplanalo; ambilu obcor- dato-ovalo; vertice ponè centrum; ore el ano à mar- gine mazimè remolis, Spatangus arcuarius, Marcel de Serres, Géogn. terr, tert. p. 158. (non Lamarck). Goldf, Petref. p. 154. pl. 48. Desmoul. Echin. p. 390, Fossile des terrains tertiaires du midi de la France et de la craie, 2, Amphidelus Sebæ. Ag. (Æchinocardium Sebæs Gray.) Spatangus. Lam. n. 15, 5, Amphidetus pusillus. Ag. (Spatangus pusillus. Leske.) Lam.? n, 15, LES — Le genre Brissus, adopté par M. Agassiz d’a- près Klein et M. Gray, correspond aux Æchinobris- sus de Breyn et à la section D. du genre Spalangue de M. de Blainville. Il a pour caractères l'absence d'un sillon bueco-dorsal, et la disposition des quatre ambulacres pairs qui sont déprimés et forment au sommet du disque une espèce de croix circonscrile par une ligne sinueuse sans Lubercules ni piquants, tandis que l'ambulacre impair est à peine percep- tible. M. Agassiz comprend dans ce genre, huit espèces, qui sont : Spatangus peclorulis. Lamk, n°1. — S. carinatus. Lamk. n° 5.—$, ventricosus. Lamk, n°2. — S, ovatus. Lamk. n°8. — S. columbaris. Lamk.n°6.—S$. compressus. Lamk.n°7.—S.sterna- lis, Lamk. n° 9. et le Prissus S®llæ, espèce formée avec une variélé du S. ventricosus. Ce genre correspond à peu près à la section B, des Spatangues de M. Desmoulins, caractérisée par une impression dorsale extra-ambulacraire ou en- Lourant la portion pétaloïde des ambulacres. Le genre Micrasrer de M, Agassiz correspond aux Brissoides, de Klein, aux 4mygdala el Ovum de van Phelsum; il comprend les espèces de Spa- langues « à disque cordiforme, qui ont la partie « dorsale des ambulacres très-développée et sub- « éloilée, » Ce sont: 1. Micraster cor anguinum, — Spatangus. Lamk, n. 15. 9 0 Micraster prunella et M. bufo. — Spatanguss Lamk. n. 19, Micraster canaliferus. — Spatangus. Lamk, n. 11, æ 2 ES . Micraster gibbus. — Spatangus. Lamk. n. 18, id . Micraster amygdala. —Nucleolites. Lamk.n, 4. 6. Micraster bucardium, — Spatangus. Goldf, . 24. pl. 49.,f 1. Fossile de la craie. Saint-Paul-trois-Chäteaux, Aix-la-Cha- pel.e , Malte. 7. Micrasler cor testudinarium. — Spatangus. Goldf, n. 22, pl. 48. f, 5. Fossile de la craie. Chälons, Saintonge, Périgord, West- phalie. 8. Micraster Goldfussii, — Spalangus lacunosus, Goldf. n. 26. pl. 49. f. 3. Fossile de la craie. Le Havre, Biaritz, Hartz, Juliers. 9. Micrasler acuminatus. — Spatangus. Goldf. n, 25. pl. 49. f. 2, Fossile du terrain tertiaire. Bordeaux, Dusseldorf, Cassel, 10. Micraster suborbicularis, Spatangus. Goldf, n. 15, pl. 47, f. 5 Fossile du terrain tertiaire. Bavière, 516 CASSIDULE. (Cassidulus.) Corps irrégulier, elliptique, ovale ou subcordi- forme, convexe ou renflé, garni de très-pelites épines. Cinq ambulacres bornés et en étoile, Bouche subcentrale ; anus au-dessus du bord. Corpus irrequlare , ellipticum , ovatum aut sub- cordatum , convezum vel lurgidum, spinis exiquis obsitum. Ainbulacra quinque, stellata, circumscripta. Os inferum, subcentrale. Anus suprà margi- nenr. a Onservarions. Les Cassidules seraient des Cly- péastres, si elles n'avaient l’anus évidemment au- déssus du bord, et par là véritablement dorsal. Ceux . des Spatangues qui ont l’anus élevé dans le bord pourraient être considérés comme ayant Panus au- dessus du bord. Cependant ce serait à Lorl; car, dans ces Spatangues l'anus est situé dans le haut d'une facette marginale, mais n’est pas réellement au-dessus du bord. C'est avec les Nucléotiles que les Cassidules ont le plus de rapports, et peut-être devrail-on les réu- nir en un seul geure. Elles n’en diffèrent effective- ment que par les ambulacres, lesquels sont bornés dans les Cassidules. tandis que dans les Nucléolites ils ne le sont pas. Mais sur les individus fossiles, il n’est pas toujours aisé de déterminer ce caracière des ambulacres. Je ne connais encore qu’un petit nombre d’espè- ces de Cassidules ; en voici la citation. [Le genre Cassidule de-Lamarck a été réuni aux Nucléotites par M. Goldfuss. 11 a été conservé par M. de Blainville qui le déclare évidemment artificiel ; puis il a été plus ou moins modifié par M. Desmou- lins et par M. Agassiz. Ce dernier, le plaçant dans sa famille des C/ypéastres, qui ont la bouche centrale ou subcentrale, lui donne les mêmes caractères que Lamarck, d’avoir «le disque ovale, les ambu- « Jacres pélaloïdes, et l’anus entre le sommet et le « bord postérieur. » Il n'y comprend cependant que des espèces fossiles de la craie et des terrains terliaires. M. Desmoulins le réduit encore davantage, en le caractérisant ainsi, d'après la considération des par- « Lies solides : « Bouche centrale, symétrique ; des « Supports osseux ; des ambulacres bornés ; 4 pores « génitaux ; anus au-dessus du bord; aires presque « égales ; bouche ronde, non enfoncée. » Il n’y com- prend que la dernière espèce de Lamarck, avec le Cassidulus- lenticulatus de Defrance, le C. porpita qui est une Scutella pour M. Agassiz, el quatre autres espèces inédites, en reportant, comme M. Goldfuss, toules les autres espèces au genre Vucléotite. ] FE. D. HISTOIRE DES RADIAIRES. ESPÈCES. 1. Cassidule scutelle. Cassidulus scutella. C. ellipticus , convexus, maximus ; ambulacris quinis, ad latera transversim striatis; ano suprà marginem. * Deslongch. Encycl. méth. t. 2. p. 174. * Blainv Man. d'actin p. 210. —* Knorr. L. 2. tab. E III. * Bourguet. Pétrif. pl. 51. f. 331. 332, * Echinanthites oblonqus. Van Phelsum. pl. 37. * Cassidulus veronensis. Defr, Diet. sc, na. t. 7. p. 226. * Clypeus scutella. Agassiz. |. ©. p. 186. 4 * Nucleotites scutella. Goldf. Petref. p. 144. pl. 43. f. 14, * Desmoul. Échinid. p. 354. Habite. Fossile du terrain tertiaire de l'Italie, dans le Véronais. Grande et belle espèce que l'on ne connaît que dans l’état fossile”, et qui a la forme d’un Gly- péastre. 2. Cassidule australe. Cassidulus australis. C. obovatus, posticè latior, spinis minimis obsilus ; verlice excentrico , prominulo, subcarinato ; ano ovalo {ransuerso. * Blainv. Man, d’actin. p. 210. *“ Encycl."méth. pl. 143. f. 8-10. * Cassidulus Richardi. Deslongch. Encycl. t. 2, p. 174. * Mucleotites -Richardi. Desmoul. Échin. p- 354. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, la baie des Chiens marins. Péron et Lesueur. Elle se trouve aussi dans l’océan des Antilles, près de Spanish-town, où M. Ri- chard l'a recueillie. 5. Cassidule pierre de crabe. Cassidulus lapis- Cancri. C. ovalo-ellipticus, convetus; ambulacris quinis, in stellam dorsalem radiantibus ; ore quinquelobo. Echinites lapis cancri. Leske ap. Klein. p. 256. t. 49. F To te Encyel. pl. 134. F.6. 7. * (Erreur, c’est le C. complana- tus ) Echinus lapis cancri. Gmel. p. 3201. * Deslong: h. Encycl. méth. L. 2. p. 174. * Blainv. Man. d’actin. p. 210. — * Agassiz. I. c. p.186. Echiniles stellatus. Schlotheim. Petref. 1. p. 320. Etkhinite Faujas Mont. Saint-Pierre. pl. 30. f. r. Cassidulus belgicus. Defr. Dict. se. nat. t: 7. p. 227. Cassidulus lapis-cancri. Bronn. Lethæa. p.611. tab, 29, f. 20. * Mucleotites lapis cancri. Goldf. Petref. p. 143. pl. 43. f. 12. * Desmoul. Échinid. p. 356. “ Habite... Fossile de la montagne de Saint-Pierre, à Maestricht. # “ 0 e 4. Cassidule aplatie. Cassidulus complanatus. €. elliplicus, planulatus, assulato-maculosus; assulis serialis è vertire quinqueporo radiantibus ; ambula- cris quinque breviusculis. Deslongeh. Encycl. méth. £. 2. p. 195. * Blainv. Man. d'act p.211. * Agasiz. l.e. p.186. — * Desmoul. Échinid, p. 244, Echinus patellaris. Lin. Gmel. p. 32or. * Evchinites patellaris. Leske. n° 93. p. 256. pl. 53. * Nucieotites palellaris. Golf. Petref p. 139. pl. 43. * Cassidulus unguis. Defr. Dict. se. nat. L. 7. p. 226. * Cassidulus lapis cancri. Encycl, méth. pl. 143.F. 3.4. Habite... Fossile de Grignon, Elle est elliptique, aplatie, « NUCLÉOLITE. : | à peine un peu convexe sur le dos, parquetée, et élé- gamment panachée de taches sériales et rayonnantes. Cette Échinide se rapproche beaucoup de l’'Echinus patellaris. Ÿ 5. Cassidule lenticulaire, Cassidulus lenticularis. Defr. Dict. sc. nat. tà 7. p.297. n. 5. C, pumilus, marginibus lateralibus infernè striatim punctalis. Deslongch. Encycl. t, 2. p. 175. — Blainv. Man. d'actin. p- 211. Fossile du terrain tertiaire de Paris. + 6. Cassidule porpite. Cassidulus porpita. Des- moulins. Échinid, p. 246. Echinodisci spec. n° 4. Seba. Thes. 1.3. pl. 15.f, 21, 22, Encycl. méth. pl. 152 (Scutella porpita). Favanne. Conchyliol. pl. 58.f. B. Scutella porpita. Agassiz. 1. c. p. 188. Fossile du terrain tertiaire de Bordeaux. M. Desmoulins indique aussi comme appartenant à ce genre les espèces suivantes : C.nummulinus. Desmoulins. Foss. de Bordeaux et de Blaye. Foss. de Paris (Mont- mirail). Foss. de Paris (Gri- gnon ). C. æquoreus. Morton. Synops. — Foss. des États- Unis. C. fibularioides id, C, hayesianus id, NUCLÉOLITE, (Nucleolites.) Corps ovale ou cordiforme, un peu irrégulier, convexe. Ambulacres complels, rayonnant du sommet à la base. Bouche subcentrale. Anus au-dessus du bord. Corpus ovalum vel cordatum, cônverum, subir- regulare. É e # 1 rbulacra quinque, è vertice ad busim radia- - tim exlensa, non interrupta. * . É - #. : Os inferumysubcentrale. ANUS SUPT4 MarJinem. Onservarions. Les Mucléoliles, par la situation de l'anus, ressemblent beaucoup aux Cassidules ; (1) Le genre Collyriles de M. Desmoilingcontient quinze espèces, dont douze appartiennent aux quatre genres Micras- ter, Pygaster, Catopyqus et Disaster; mais c’est à ce der- nier surtout, qui seul en renferme neuf,que le genre Collyrites doit correspondre. Comparé aux genres de Goldfuss, il contient cinq Nucléolites et trois Spatangues de cet auteur. Il est caractérisé de même que le genre Nucléolite, si ce n'est que « son vertex est très-excentrique ou divisé ; sa-bouche est ronde, « et ses ambulacres sont complets. » Avec les espèces rappor- tées@t-dessus"comme, synonymes des genres de Lamarck et de M Agassiz, ce genre comprend pour M. Desmoulins les espèces suivautes : o DE LAMANCK, T, 1, 517 mais celles-ci ont des ambulacres incomplets qui leS distinguent, tandis que les ambulacres des Nucléo- lites rayonnent du sommet à la base. Je n'en connais encore que peu d'espèces qui toutes se trouvent dans l’état fossile. [Le genre MNucleolites, dont le nom est généra- lement adopté aujourd'hui, avait d’abord élé nommé Echinobrissus par Breyn; il a éprouvé les plus grandes modifications de la part des différents au- teurs, quant à sa circonscription. Confondu par les auteurs anglais dans le genre Clypeus; séparé en- suite des Cassidules par Lamarck, puis réuni à ce même genre par M. GoJdfuss, qui a porté à 14 le nombre de ses espèces fossiles, il s’est trouvé enfin plus nettement limité par M. de Blainville, qui le caractérisa ainsi : « Corps ovale ou cordilorme, as- « sez convexe en dessus, concave en dessous, avec « un large sillon en arrière; le sommet subcentral, « et cinq ambulacres subpétaloïdes, ouverts à « l’extrémité, et prolongés par autant desillons jus- « qu’à la bouche, qui est subcentrale , antérieure, « et non armée de dents; l'anus supérieur et sub- « central dans le sillon, et quatre pores génitaux, » M. Agassiz, qui conserve aussi le genre Cassi- dule, a réduit considérablement le genre Nucléolite, en formant à ses dépens les genres Catopyqus, Py- gaster, el Clypeus en partie. Il le place dans la famille des Clypéastres, et il lui assigne une forme ovale ou cordiforme, des ambulacres plus marqués au sommet qu’à la périphérie, ne formant cepen- dant pas une étoile, comme dans le genre Cl/ypeus. M. Desmoulins, enfin, a de nouveau réuni aux Nucleolites beaucoup d'espèces de Cassidules, et avec elles, des Galérites de Lamarck, des Clypeus et des Echinoclypeus de divers auteurs, et beaucoup d'espèces nouvelles ou inédites, de manière à en porter le nombre total à trente-deux, et cependant il a reporté dans son genre Collyriles (1) les Nu- cleolites amygdala Lamk., N. granulosus, N. ex- centricus, N; canaliculatus, N. depressus et N. semigtobus. Goddf., et les N. érigonatus, N. cordi- formis, N. convexus, N. obesws de Catullo, qui sont des espèces plus ou moins douteuses. Voici les caractères assignés par M. Desmoulins à son genre Nucléolite : « Forme ovale plus ou 1. Collyriles brissoides. Desmoul, Echinid. p. 564, Brissoides crantum. var. b. elatum. Klein. pl. 19, f. H. Eclunus oliva. “he Gmel:Syst. nat. p. 3201. 2. Collyriles heteroclila. |. e. Nucleolites heteroulita. p.214. s Te Fossile de la craie, Beauvais. 5. Coliyrites Ixigonal. |. c. Nucleolites trigonatus Catullo, Saggio di zool. foss. Fossile du terrain jurassique. Defr. Dict. sc. nat. t, 35. - 518 « moins irrégulière, à sommet submédian ; bouche « subcentrale, subsymétrique, pentagonale, non « labiée, presque toujours antérieure, et compri- « mée d'avant en arrière, bordée de 5 protubéran- « ces interambulacraires ; ambulacres interrompus; « anus supramarginal ou dorsal; quatre pores gé- « nitaux, » F, D. ESPÈCES. 1. Nucléolite écusson. MNucleolites sculata. MN. elliptica subquadrata, convexo-depressa, poslicè latior ; ambulacris quinis completis ; ano dorsali. ÆEchinobrissus. Breyn. Échin. p. 63. tab. 6. f. 1-2, Spatangus depressus. Leske ap. Klein. p. 238. tab, 51. f. 1-2. Encycl. pl. 157. f. 5-6. Echinites. Lang. lap.f. tab. 120. f, 1-2. 3. Var. dorso elatiore, areis assulalis. An Breyÿn. Echin. tab. 6. f. 3? ® Echinus depressus. Schloth. Petref. p. 313. * Nucleolites scutata. Deslongch. Éncycl. t. 2. p. 570. * Defrance. Dict. sc. nat.t. 35. p. 213. ® Nucleolites depressa. Blainv. Man. d'actin. p. 206. pl. 16.f.r. ® Clypeus lobatus. Fleming. Brit. anim. p. 479. ® Mucleoliles scutata. Agass. Prod. Mém. soc. Neufch. p. 186. © Grateloup. Mém Oursins foss. p. 79. 8 Desmoul. Échin. p. 356. ® Nucleolites clunicularis. Bronn. Lethæa. p. 282 (1). Habite. Fossile. Espèce remarquable que l'on & con- fondue, ainsi que sa synonymie, avec le Spatangue écrasé, n° 16. * Du calcaire jurassique? d’Angleterre et de Boulogne, du terrain crayeux de Dax. 3, Nucléolite colombaire, Nucleolites columbaria. N. obovata, turgida, posticè latior; lineis ambula- crorum denis biporosis, substrialis; ore penlayono. * Deslongch. Encycl. méth. t. 2. p. 570. * Echinites pyriformis. Parkins. Org. rem. t. 3, pl. 3. f. 6. * Nucleolites carinatus. Goldf. Petr. p.142. n° 14. pl. 43. f. 11. ° Catopyqus carinatus. Agass, Prod. 1. c. p. 185. * Bronn. Lethæa. p. 613. ® Nucleolites columbaria. Desmoul. Echin. p. 356, Habite. Fossile des environs du Mans. * Du terrain craycux de Westphalie et de Cyply. 5. Nucléolite ovule. Nucleolites ovulum. . NN. ovata, pulvinata ; tuberculis superficialibus sparsis et annulo impresso circumdatis ; lineis ambulacrorum denis, subbiporosis. e Deslongch. Encycl. méth. t. 3. p.570, * ° Defrance. Dict. sc, nat. t. 35. p. 213. * Goldf. Petr. p. 135. pl. 43. f. 2. * Desmoul. Echin. p. 356. } Habite. Fossile, Celle-ci estun peu plus petitequecellequi (1) M. Bronn, dans son Lethæa geognostica , p. 282, réunit en une seule espèce, sous le nom de Mucleolites cluniculeris, HISTOIRE DES RADIAIRES, précède, et n’est pas plus large postérieurement qu'an térieurement. Elle a la forme d'un œuf de moincau. * Du terrain crayeux. %,. Nucléolite amande. Nucleolites amygdala. JV. ovala, gibbosula ; verlice prominenle ; ambulacris quinque peranqustis; ano suprà marginem ; lobo pro- minulo obumbrante. ° Deslongch. Encycl. méth. t. 2. p.570. * Defrance. Dict. sc. nat.t.35.p. 214. * Echinus amygdala. Lin. Gmel. Syst. nat. p. 3201. * Echinus amygdalæformis. Schloth. Petref. p. 319. ® Spalangus amygdala. Goldf. Petr. p. 156. pl. 48.f. 3. * Catullo. Saggio di zool. foss. Pad. 1827. ® Brissoides amygdala. Klein. S 109. pl. 13. f. TK, * Micraster amyqdala. Agass. Prod. 1. c.p. 184. “ Collyrites amygdala. Desmoul. Échin. p. 364. Habite. Fossile des provinces du nord de la France. “ Du terrain crayÿeux. + 5. Nucléolite de Grignon. Nucleolites grignonen- sis. Dict. sc. nat. f. 55. p. 214. Blainv. Man. d’actin. p. 207. Agass. |. c. p. 186. Desmoul. Échin. p. 358. Fossile du terrain tertiaire, Grignon, Gisors, Valognes. — Long. 14 à 15 lignes, bouche très-enfoncée. + G. Nucléolite scrobiculée. Mucleolites scrobicu- lata. Goldf. Petref. p. 158. pl. 45. f. 5. NN. fornicata; ambitu ovato; basi concavo-planä; am- bulacris linearibus: posterioribus rectis elongatis; tu- berculis cireulo amplo cinctis; ano dorsali, margine prominulo. Agass. |. c. 186. Desmoul. Échin. p. 358. Fossile de la craie, Maestricht, + 7 Nucléolite cluniculaire. Nucleolites clunicula- Tige Clypeus clunicularis. Phill. Géol. Yorksh. pl. 7. f. 2. Nucleolites clunicularis. Blainv. Man. d'actin. p. 307: Agass. |. e. p. 186. Desmoul. Échin. p. 358, Bronn. Lethæa. p. 282. Fossile du terrain jurassiqued’Angleterre, + 8 Nucléolite lacuneuse. Mucleolites lacun@Sa. Goldf. Petr. p. 141. pl. 45. f. 8. N. subconvera; ambilu ovato; basi longitudinaliter excavatä; ambulacris in dorso linearibus dimidiatis in areis ambitu subdivergentibus; ano intrà lacunam dorsalem. Favanne. pl. 67.f. G. Bourguet. Petr. pl. 5x. f. 331-332. Agass. L. cp. 186. — Foss. cret. Neufch. (Mém. Neufch. p- 132.) Fossile de la craie, Touraine, Avignon, Antibes, Marti= gues, Royan, Cyply, Suisse, Westphalie, 1° l'espèce ainsi nommée par les auteurs; 2° le N ucleolt leur tata do Lamarck ; et 3° le Nuclcolites planata de Roemere . CLYPEUS. 519 + 9. Nucléolite cordiforme. ANuclcolites cordata. | un Discoïdea (Voyez page 507), el les N. Marmini Goldf. Petref. p. 142. pl. 43. f. 9. N. depressiuscula; ambitu cordato; basi subexcavatä; ambulacris in dorso lineari, lanceolatis rectis in oris ambitu subdivergentibus, ano intra suleum dorsalem. Agass, I. c. p. 186. Desmoul. Échin. p. 360. n° 18. Fossile du terrain crayeux de Westphalie, Ÿ 10. Nucléolite heptagone. Mucleolites heptagona. Grateloup. Mém. oursins foss. p. 80. pl. 2. f. 20. N. ovala, subconvexa, anlicè depressiuscula; ambitu subheptagono ; ambulacris quinis oblongis ad latera transversim striatis; ano dorsali in sulcum excur= rente. Desmoul. Échin. p. 362. n° 24. Fossile du terrain crayeux, Dax. Ÿ 11. Nucléolite bipartite, Mucleolites dinidiata. Agassiz. 1. ©. p. 186. Clypeus dimidiatus. Phill. Géol. Yorksh. p. 127. pl. 3. f. 16. Nucleolites dimidiatæ. Desmoul. Échin. p. 362. n° 25, Fossile de l'oolithe d'Angleterre.— Elle diffère de l'espèce suivante par ses ambulacres plus étroits, ayant les pores non réunis par des sillons. Ÿ 12. Nucléolile de Goldfuss. Mucleolites Goldfus- si. Desmoul. I. c, I. assulata, subconvexa; ambitu quadrangulari; basi excavalä; ambulacris in dorso reclis, lineari-lanceo- latis, in oris ambitu lanceolatis, tuberculis æquali- bus; ano magro, dorsali, in sulcum excurrente. Goldf. MNucleolites scutatus. Goldf, Petr. n° g. p. 140. pl. 43. f. 6. (non Lam.) Bronn. Lethæa. p. 282. (ab. 17. f. 6. Fossile du terrain jurassique, de Suisse et de Lorraine. + 15. Nucléolite aplatie. Mucleolites planata. Roe- mer. Vesteiner. d. Oolith. p. 28. pl. 1. f. 19. NN. subdepressa; ambitu quadrangulari; basi excavatä; ore subquinqueangulari; ambulacris in dorso rectis dinearibus, inmargine et basi obsoletis, poris omnibus disjunclis; ano magno, dorsali, insulcum profundum excurrenle; luberculis æqualibus. Agass. I. ©. p. 186. Desmoul. 1. c. p. 362. n° 31. Fossile du terrain jurassique de l'Allemagne septentrio- nale, T 14. Nucléolite d'Olfers, Mucleolites Olfersü. Agass. Foss. cret. Neutch. (Mém. Neufch, p- 155. pl. 14. f, 2-5.) Desmoul. Échin. p. 362. n° 32. Fossile de la craie de Suisse, elle diffère de la précédente parce qu'elle est proportionnellement plus large, moins rélrécie en avant ét qu'elle présente un ovale plus régulier, Les ambulacres sont plus larges, « M. Desmoulins rapporte aussi à ce genre les Nucleolites Lamarki, el N, lævis de M. Defrance, le Galeriles speciosus Goldf, dont M, Agassiz fait Desmoulins, et M. asterostoma Desmar., qui sont inédites. Les N. castanea et N. depressa de M. Brongniart appartiennent au genre Catopygus de Agassiz, ou Pyrina de Desmoulins. Les Nucleolites excentricus, N. granulosus, N. ca- naliculatus de Goldfuss, sont des Disaster, Agassiz; leN. amygdala, Goldfuss, est un Micrasler, Agass.; le N. depressus est un Pygaster, Agass.; le N. se- miglobus est un Catopyqus Agassiz.; loules ces mêmes espèces de Goldfuss appartiennent au geure Collyrites de M. Desmoulins. + czvreus. Klein, (ÆEchinoclypeus. Lesk. Blainv.) Le genre C/ypeus de Klein a été adopté par M. Agassiz, qui le place dans sa famille des C/y- péastres, lui donne pour caractère d’avoir «le dis- « que circulaire, plus ou moins déprimé ; les am- « bulacres convergeant vers le sommet et vers la « périphérie du disque; l’anus supérieur et margi- « nal.» 11 ne comprend que des espèces fossiles du Jura, de la craie et des terrains tertiaires, et ré- pond au genre Æchinoclypeus de Leske, et M. de Blainville qui lui assigne les caractères suivants : « Corps déprimé ou conique, circulaire ou ova- « laire, assez excavé en dessus, à sommet subcen- « tral avec un sillon en arrière, test formé de a plaques distinctes et couvert de très-petits tu- « bercules égaux. Cinq ambulacres, dorso-margi- « naux, subpétaloïdes ; les doubles rangées de pores « réunies par un sillon transverse, Bouche subcen- « trale un peu antérieure, pentagonale, avec cinq « sillons convergents, ambulacriformes. » Ce genre, nommé aussi Æchinosinus par van Phelsum, a été réuni aux Gulérites par Lamarck; aux Vucléolites par MM. Delrance, Goldfuss et Des- moulins. + 1. Clypeus patella (Galerites patella, Lamk, n. 14). + 9. Clypeus sinualus. Park. (Galeriles wmbrella, Lamk. n. 15). T 3. Clypeus conoïdeus. Agass. (Galerites senui-glo- bus. Lamk. n. 12). 4, Clypeus scutella. Agass. ( Cassidulus sculella. Lamk. n. 1.) T 5. Clypeus emarginatus. Phil. Geol, Yorkshire, pl. 5. f. 18. Agass. 1. c. p. 186. k Nucleolites emarginata. Desmoul. Echin. p. 363. Fossile de l’oolithe d'Angleterre (Malton, Scarborough), nm 29 820 + G. Clypeus orbicularis. Phil. 1, c. pl. 7, f. 5, Agass. L. e. p. 186. Nucleolites orbicularis. Grateloup. Mém. oursins foss, p- 78. pl. 2. f. ar. Desmoul. Échin. p.362. Fossile du terrain crayeux, Dax, Angleterre. + 7. Clypeus Sowerbit. Agass. 1. c. p.186. Nucleolites Sowerbii. Defr. Dict. se. nat. t. 35. p. 213. Desmoul, Échin. p. 358. Echinoclypeus Sowerbii. Blainv. Man. d'actin. p. 208. Fossile du terrain jurassique, Caen, les Vaches-Noires, Angleterre. — Larg. 1 pouce; face inférieure très- concaye, anus très-rapproché du sommet. + 8. Clypous testudinarius. Agass. 1. c. C. fornicatus; ambilu ovalo-pentagono ; basi excavalà ; ambulacris linearibus; ano dorsali, in suleum excur- rente; tuberceulis miliaris approæimalis. Nucleolites testudinarius. Munst. — Goldf. Petr. p. 143. pl. 43. f. 13. Grateloup. Mém. oursins foss. p, 78. Mucleolites Munsteri. Desmoul. Échin. p. 360. Fossile du terrain crayeux, Bayreuth? Ratisbonne, Biaritz ? M. Desmoulins veut conserver le nom de Nueleoliles tes- £udinaria à l'espèce décrite par M. Bronghiart (Mém. sur les terr. du Vicentin. p. 83. pl. 5. f. 15) sous le nom de Cassidulus testudinarius. M. Agassiz inscrit égalc= ment dans ce genre sous le nom de C{ypeus hemisphæ- ricus, d’après Leske, une espèce qui parait être la même que l'Anenchyles hemisphærica (Voyez plus haut, p. 509.) J DISASTER. Agassiz. Le genre Disaster de il. Agassiz fait partie de la famille des Spatangues ayant le corps plus ou moins allongé et gibbeux, la bouche garnie de mâchoires et placée vers l'extrémité antérieure, et l’anus vers l'extrémité postérieure. Il est caractérisé par Ja convergence de l’ambulacre impair et de ceux de la paire antérieure en ua point plus ou moins éloi- gné du point de réunion des deux ambulacres pos- térieurs. 11 ne comprend que des espèces fossiles de la craie et du terrain jurassique rangées par d’au- tres auteurs dans les genres Spatangus, Ananchy- tes et Mucleolites ; ce sont toutes des Collyrites pour M. Desmoulins. 1. Disaster carinatus ( Ananchytes. Lamk. n. 6). 9, Disaster ellipticus et D. excentricus. Agass. I. c. p. 185 (4nanchyles elliptica. Lamk. n. 7). .() M. Desmoulins a formé son genre Pyrina avec la Gale- rites rotula. Al. Brongn.,les Muclcolites depressa et castanea du méme auteur, et quatre autres espèces inédites ou dou- teuses, qui sont ses Pyrina petrocoriensts, P. dubia, P. cas- siduluns, et P, echinonea. Al caractérise ainsi ce geure : HISTOIRE DES RADIAIRES. 5. Disaster bicordatus (Ananchytes. Lamk. n. 6). 4. Disaster granulosus. Agass, |, c. D. fornicatus, posticè obliquè truncalus; ambitu ob- ovalo, basi convexo-plan@; ambulacris posterioribus obsolelis, anterioribus linearibus rectis, elongatis ; tuberculis minimis conferlis majoribus. Nucleolites granulosus. Munst. Goldf. Petr. p. 138. pl. 43. F 4. Collyrites granulosa. Desmoul. Échin. p. 364. Fossile du terrain jurassique de Bavière, de Grasse, de Niort. 5. Disaster canaliculatus. Agass. 1. c. D. subdepressus; ambilu ovalo-orbiculari; ambulacris linearibus è vertice duplici radiantibus : anticis rectis, posticis subarcualis; ano verlici posleriori approxi- malo intrà lacunam dorsalem. Nucleolites canaliculatus. Goldf. Pet. p. 140. pl. 49. f. 8. Collyrites? canaliculata. Desmoul. |. c. p. 366. Mucleolites convexus. Catullo. Saggio di zool. foss, Pad. Fossile du terrain jurassique. Bavière. 6. Disaster capistratus. Agass. |, c. D. convexus, posticè obtusus ; canali erplanalo ; am- bilu obcordato-ovato, verticibus remolis, poris ambu- lacrorum disjunctis crebris;ore à margine remolo; ano marginal. Spatangus capistratus. Goldf. 1, e. p. 151. pl. 46, f, 5. Collyrites capistrata. Desmoul. |. c. p. 366. Fossile du terrain jurassique. Bayreuth, Lorraine. M. Agassiz inscrit aussi dans ce genre trois espè- ces inédites, D. ovalis, D. analis et D. ringens, dont M, Desmoulins fait autant de Collyrites. T CATOPYGUS. Agassiz. Le genre Catopygus, formé par M. Agassiz aux dépens du genre Mucléolite, comprend des espèces toutes fossiles du Jura, de la craie ou des terrains tertiaires ayant « le disque ovale, les ambulacres « convergcant uniformément vers le sommet; l’a- « nus à la face postérieure. » Ces mêmes espèces se trouvent réparties dans les trois genres Collyrites, Pyrina (1) et Nucleolites ; ce sont : 1. Catopyqus carinatus (Nucleolites columbaria. Lamk, n. 2). 9, Catopygus ovulum (Nucleolites ovulum. Lamk. n. 5). 5. Catopygus semiglobus. Agass. ], c. p. 185. C. hemisphærico-depressus; ambilu ovato-orbiculari ; «Bouche centrale symétrique, ronde, peu ou point enfoncée ; « point de supports osseux ; ambulacres complets ; 4 pores géni- « aux ; anus supra-marginal, non perpendiculairement opposé « à la bouche.» OURSIN. basi subexcavalà ; ambulacris linearibus rectis; ano marginali in sulco plano à basi excurrente. Goldf. Nucleolites semiglobus. Munster. Goldf. Petr, p. 139. pl. 49.f.6. Collyrites semiglobus. Desmoul. Échin. p. 368. Fossile du terrain jurassique ? Bavière. 4. Caïopyqus castanea, Agass. 1. c. p. 185. Nucleolites caslanea. Al. Brongn. Géol. Paris. p. 100 et 399. pl. 9. F. 14. Defr. Dict. sc. nat. t. 35. p. 214. Blainv. Man, d'actin. p. 207. Pyrina castanea. Desmoul. Échinid, p. 258. Fossile du terrain erayeux. Les Fis, les Martigues. — Long., 18 lig. Corps ovale, plus large en avant qu’en arrière ; ambulacres bien distincts et striés en travers; anus plus bas que dans les autres espèces, S. Catopygus pyriformis. Agass. |. c. C. fornicatus; posticè subcarinatus ; ambilu obovato ; basi planä; tuberculis æqualibus minimis; ambulacris in dorso subreclis vix distinctis in oris ambitu ellip- dico-convergentibus ; ano submarginali lobo promi- nulo imminente. Goldf. Echinites amygdalæ/ormis. Schloth. Petr. p. 319. Echinites pyrilormis. Leske. n° gr. p. 255. pl. 44. Ê 7. pl. 5r. f, 5-6. Echinus pyriformis. Lin. Gmel. Syst. nat, p. 3201. Echinite. Faujas. Mont, Saint-Pierre. p. 172. pl. do. f.6et8. Nucleolites Bomarii.Defr. Dict. sc. nat. t. 35, p. 214. Blainy. Man. d’act. p. 207. Nucleolites pyriformis. Goldf. Petr. n° 10, p. 141. pl. 43. f. 5. Desmoul. Échin. p. 358. Fossile du terrain crayeux, Maestricht. 6. Catopyqus depressus. Agass. 1. c. Nucleolites depressa. Al. Brongn. Géol. Paris, p. 400. pl.9.f. 17 (non Goldf.) Galeriles ? depressus. Id. 1, c. p, 100. Pyrina depressa. Desmoul. Échin. p. 258. Fossile du terrain crayeux, les Fis, Genève, Angleterre. 7, Catopyqus subcarinatus. Agass. ]. c. p. 185. C. fornicalus, anticè depressus, posticè subcarinalus ; ambitu subhexagono ; basi excavalä; ambulacris in dorso linearibus rectis in oris ambitu clavato-conver- gentibus; tuberculis æqualibus; ano producto in sulcum excurrenle. Nucleolites subcarinata, Goldf. Petref. no 13, p. 142. pl. 43.F. 19. Desmoul. Echin, p. 360. Fossile du terrain tertiaire de Westphalie. 8. Catopyqus obovatus. Agass. Foss. du terrain crélacé. (Mém. soc. Neufch. p. 156.) Fossile de la craie de Suisse, assez semblable au €. ovu- lum, il est beaucoup plus gros; son disque est ovale- arrondi, uniformément bombé en dessus, presque plane en dessous, à bords très-arrondis. — 521 PYGASTER,. Agassiz, Le genre Pygaster, également formé aux dépens du genre Mucléolite, est caractérisé par sa forme circulaire, par ses ambulacres convergeant unifor- mément vers le sommet, et par l'orifice de l'anus grand et situé à la face supérieure du disque. M. Agassiz y rapporte les deux espèces suivantes : 1. Pygaster semisulcatus. Agass, 1. c. p. 185. Clypeus semisuleatus. Phil. Géol. Yorksh. pl. 3. f- 17, Nucleolites semisulcata. Desmoul. Echin. p. 362. Fossile de l’oolithe d'Angleterre (Malton, Scarborough). 9, Pygasler depressus, Agass. 1. c. P. depresso-convezus; ambitu suborbiculari ; bast subercavatä; ambulacris linearibus reclis, divergen- tibus; tuberculis æqualibus, in dorso remotiusculis; ano magno dorsali. Mucleolites depressus. Munst. Goldf. Petr. n° 1. p.137. pl. 43.F, 1. (non Brongn.) Collyrites depressa. Desmoul. Échin. p. 368. Fossile de la craie, de Touraine, de Cyply, près de Mons. ounSEN. (Echinus.) Corps régulier, enflé, orbiculaire, globuleux ou ovale, hérissé ; à peau interne solide, Lestacée, garnie de tubercules imperforés, sur lesquels s’arti- culent des épines mobiles, caduques. Cinq ambulacres complets, bordés chacun de deux bandes multipores, divergentes, et qui s’éten- dent, en rayonnant, du sommet jusqu’à la bouche. Bouche inférieure, centrale, armée de cinq pièces osseuses, surcomposées postérieurement, Anus sus périeur, vertical. Corpus regulare, inflatumn, orbiculato-globosum aut ovale, echinatum ; cute internà solid&, testaceä, tuberculis imperforatis instruci&. Spinæ mobiles suprà tubercula articulatæ, deciduæ. Ambulacra quina completa, è vertice ad os ra- diantia, singulis fascis multiporis binis et diver- gentibus marginatis. Os inferuim , centrale, ossiculis quinque posticè suprà composilis armatum. Anus superus, verti- calis. Osservarions. Jusqu'à présent j'avais circonscrit le genre de l’Oursin par le caractère de l'anus ver- tical, el celte coupe assurément embrassait une série d'objets convenablement rapproches, el très- distincts des autres Échinides. Ayant cependant considéré depuis qu'un grand nombre de ces Our- sins ne pouvaient mouvoir leurs épines qu'à l’aide de leur peau externe qui vient se fixer autour de leur base, les tubercules solides qui portent ces 592 épines n'étant jamais perforés, tandis que beaucoup d'autres paraissent mouvoir leurs épines au moyen d’un cordon musculaire qui traverse les tubercules qui les soutiennent. J'ai cru devoir distinguer ces deux sortes d'Échinides. et en former deux genres particuliers. Il me semble que je suis d'autant plus autorisé à établir celte distinction, que chacun de ces genres est facile à reconnaitre par le seul examen des tubereules du test, et que chaque genre offre d’ailleurs plusieurs particularités propres aux objets qu'il embrasse. Les ambulacres de nos Oursins ac- tuels sont en effet bien moins réguliers que ceux de nos Cidarites ; la plupart des espèces on£ toutes leurs épines subulées, sans troncature au bout, souvent même très-fines et aiguës, ce dont je ne vois aucun exemple parmi celles des Cidarites. La considération de l’anus vertical avait déjà été employée par Zreynius, pour distinguer sous le nom d’Zchinometra, les Échinides qui ont l’anus ainsi disposé. Ce sont donc ces mêmes £chinometra que je divise d’après le caractère principal des tu- bercules qui soutiennent les épines. , Les Oursins constituent . avec les Cidarites, les Echinides les plus perfectionnées. Ils offrent un Corps régulier, enflé, globuleux ou orbiculaire, quelquelois ovale, plus ou moins déprimé selon les espèces, mais rarement aplati en dessus. Leur peau interne est solide, testacée, et peut être plutôl con- sidérée comme l’analogue de cet assemblage de pièces pierreuses qui &ffermit les rayons des Asté- ries, que comme une vérilable peau. Cetle fausse peau interne et solide semble en effet divisée comme par compartiments, et plusieurs naturalistes l'ont à tort regardée comme une coquille mullivalve. Ce même corps Leslacé est chargé de tubercules nom- breux, inégeux en grandeur, solides , immobiles, jamais perforés; et sur ces tubercules des épines mobiles, grandes ou petites, Loujours simples, soit lisses, soit finement granuleuses, sont articulées, et hérissent de tous côtés le corps de l'animal. Ces épines ont à leur base un rétrécissement en gorge courte, surmonté d’un rebord auquel la véritable peau parait se fixer. Les pointes ou épines dont le corps de l'Oursin est hérissé donnent à beaucoup d’espèces l’aspect d’une châlaigne ou du moins de l’enveloppe de ce fruit; ce qui a fait donner aux Oursins le nom de Chütaiynes de mer. Ces pointes ou épines sont plus ou moins longues, grosses ou pointues selon les espèces. Sur le même test, il y en a quelquefois, non-seulement de tailles différentes, mais même de diverses formes, Ce n’est cependant que parmi les Üursins à test ovale qu’on observe cette particu- larité; aussi ces espèces singulières terminent-elles le genre, et annoncent-elles le voisinage des Cida- rites. Les Oursins ont une quantité prodigieuse de tentacules ou petites cornes tubuleuses, simples, terminées en sucçoir, rétractiles, et qu'ils font sorür et rentrer à leur gré par les pores ou petits trous (1) (Entre les épines de l'Oursin se voient aussi des tentacules fos non-rétractiles, mais terminés par une sorte de tenaille à 3 ou 4 branches, qui lui servent également à se fixer aux plantes HISTOIRE DES RADIAIRES. qu'on observe sur leur test, Ces trous sont disposés entre les piquanñts par rangées longitudinales, dou- bles ou triples, régulières ou irrégulières. Enfin ces rangées de trous vont depuis la facette de l'anus jusqu'à la bouche, en divergeant de tous côtés comme des rayons, forment des bandeleltes régu- lières ou irrégulières, et ces bandelettes, toujours au nombre de 10 et disposées par paires, constituent entre elles des compartiments allongés qu'on a nommés ambulacres, en es comparant à des allées de jardin. Plusieurs naturalistes ont confondu les bandelettes elles-mêmes avec les ambulacres, tandis qu’elles n’en sont que les bordures. Ainsi, dans les Oursins et les Cidarites, il y a constamment 10 bandelettes multipores et5 ambulacres; mais dans les Oursins ils ne forment point d’allées régulières comme ceux des Cidarites. Ces ambulacres vont en s'élargissant, et ne se rétrécissenL ensuite qu’en se rapprochant de la bouche. Les tentacules qui sortent par les trous des ban- delettes servent à l'animal à reconnaitre ou sonder le terrain ; ils lui servent aussi à se fixer contre les corps, et peut-être à se déplacer (1). Outre les trous qui forment les bandelettes lon- gitudinales, on en observe cinq isolés qui bordent la facette de l'anus. Peut-être que ces cinq trous donnent passage à des tubes rétractiles qui aspirent l’eau pour l'introduire dans l'organe respiratoire intérieur ; on croit néanmoins que ces trous sont les orifices des cinq ovaires (2). Les tenlacules qui sortent par les trous des ban- delettes peuvent s’allonger assez pour égaler ou même surpasser la longueur des épines, lorsque cette longueur n'est pas très-grande; mais dans les Oursins qui ont de grandes épines, comme dans l'Oursin mamelonné et l’Oursin trigonaire, il n'y a que les tentacules de la partie inférieure de l'animal qui puissent servir à le fixer; car toujoursles épines de sa partie inférieure sont courtes, quoique celles des côtés et quelquefois du dos puissent être très- longues. C’est en partie par le moyen de leurs épines, sur- tout des inférieures, que les Oursins marchent ou se déplacent dans la mer. L'animal les meut à son gré, en tous sens, sur leur articulation. Aussi le mouve- ment de ces animaux Consisle-L-il à tourner sur eux- mêmes, en s’avançant néanmoins dans une direction quelconque; et, quoique ce moyen soil peu favorable à leur mouvement progressif, ce mouvement est encore assez prompt pour qu’il soit un peu difficile de les attraper. La bouche des Oursins offre, sous la forme d’une lanterne eu cône renversé, un appareil très-composé pour une opération utile à la digestion. Elle est en effet armée de 5 osselets dentiformes et obliques, réunis en cercle à son entrée; et ces osselels, se divisant chacun postérieurement en deux branches aplaties, forment un assemblage de 10 colonnes pla- Les eL osseuses qui, jointes 2 à 2, sont fortifiées par marines; on les a décrits comme des Polypes parasites, sous le nom de Pedicellaires. (2)On les nomme généralement aujourd'hui les pores génitaux. OURSIN. 45 autres pièces, et vont former, dans l'intérieur de l'animal, la base du cône que constitue cel asscm- blage de pièces solides. Par le jeu de la membrane et des fibres muscu- Jaires qui environnent et enveloppent ect assem- blage, les pièces dentiformes qui sont à l'entrée de la bouche s'écartent ou se rapprochent toules en- | semble au gré de l'animal, et servent à écraser les pièces dures des corps dont il se nourrit. La bouche inférieure et centrale des Oursins communique immédiatement avec un intestin qui serpente dans la cavité du corps de l'animal , offre divers élargissements comme autant d’estomacs, et va se terminer à l'anus qui est vertical et opposé à la bouche, Le pourtour de la bouche et celui de Janus dans Jes Oursins, sont conslitués par une peau molle susceptible de s'étendre et de se contracter, et par là de resserrer ou d'agrandir l'ouverture, Ainsi, dans les individus desséchés qui ont perdu leurs parties molles et leurs épines, on voit à la place qu'occupait la bouche une ouverture orbiculaire, avec des lobes et des fissures : or, cette ouverture n’est point celle de la bouche, mais celle du lieu que la bouche et ses dépendances occupaient. On observe très-souvent de même une ouverture au sommet du test. qu'on ne doit encore regarder que comme le lieu où l’anus se trouvait. On voi dans l’intérieur des Oursins cinq grands lobes en massue, rouges, granifères, formant comme 5 grappes qui viennent se réunir à l’anus et en di- vergent comme des rayons. Ces lobes ont une chair mollasse, et sont remplis d’une multitude innom- brable de petits grains rouges que l’on prend pour des œufs. Ces mêmes lobes sont des espèces d’ovai- res, et ce sont ceux dont j'ai parlé ci-dessus. On sail que ces corps charnus sont Lrès-bons à manger lorsqu'ils sont cuits, et qu'ils ont un goût approchant de celui de l'Écrevisse (1). Les Oursins sont communs sur les bords de la mer. Il y en a de noirs, de verdâtres, de rouges purpurins ou violets; mais ces couleurs s’altèrent après la mort de l'animal. On prétend que ces animaux présagent la tem- pête; Car alors ils s'éloignent des bords et gagnent le fond. Pendant l'orage, ils se tiennent constam- ment attachés sur différents corps au fond de l’eau, par le moyen de leurs tentacules. Les espèces du genre de l’Oursin sont {rès-nom- breuses, mais fort difficiles à déterminer. Je regrette d’avoir été forcé de supprimer les notes descriplives de celles que je vais citer. ESPÈCES. Test orbiculaire dans son pourtour. 1. Oursin comestible. Echinus esculentus. Ech. hemisphærico-globosus ; fasciis porosis indivisis, obsolelè verrucosis ; spinis brevibus. ÆEchinus esculentus. Lin. Gmel. p. 3168, (1) On les mange le plus souvent crus en Provence, 593 (a) Ech. esculentus subglobosus, spinis violacels, Leske apud Klein. p. 74. tab. 38.f. 1. Encycl pl. 132. f. 1. Seba.Mus. 3. tab. 12. f. 8-9, (b) Idem, spinis albidis. (c) Idem, globoso-elongatus, subviolaceus. An Knorr. Delic. tab. D. f. 1? * Deslongch.-Encycl. méth. t. 2. p. 588. * Desmoul. Échin. p. 278.* Agass. Prodr. I. c. Habite la Méditerranée, l'océan Atlantique, les côtes de l'ile de France, ete. C’est plus particulièrement cette espèce que l’on mange; et quoiqu'elle soit assez com- mune, ses variétés rendent difficile la détermination de ses limites, 9, Oursin ventru. Æchinus ventricosus. Ech. hemisphærico-elatus, ventricosus, granulis seria- libus scaber; fasciis porosis, seriebus triplicibus divisis, ad interstitia verrucosis ; basi puluinat4. Cidaris miliaris. Leske apud Klein. p. 11. tab. 1. f. A-B. Encycel. pl. 132. f. 2-3. Echinus esculentus. Rumph. Mus. tab. 13.f. B-C. # Cidaris esculenta. Leske. n° 1. p. 74. pl. 1.f, A-B. « Lehinus esculentus. Lin. Gmel. p. 3168. * Echinus orientalis esculentus. Seba. Mus. t, 3. pl. 17, f. 4. A-B. e Lchinus ventricosus. Deslongch. Encycl. t. 2. p. 588. *“ Blainv. Dict. sc. nat.L. 37. p.91. * Agass. Prodr. I. c. p. 286. * Desmoul. Échin. p. 286. Habite l'océan des grandes Indes. Cet Oursin devient grand, large, ventru, et est plutôt pulviné qu’aplati en dessous, 5. Oursin granulaire, Æchinus granularis. Ech. hemisphærico-depressus, granulis creberrimis, undique scaber; fasciis porosis, indivisis, verrucosie et irreqularibus ; basi planulatà. # Deslongch. Encycl. méth. t. 2. p. 588. * Echinus hemisphæricus. Lin. Gmel. p. 3170. # Cidaris hemisphærica. Leske. p.90. pl. 2.f.E. * Echinus œæquituberculatus. Blainv, Dict, sc. nat. t. 37. p- 86. * Desmoul. Échin, p. 280. * Echinus brevispinosis. Risso. Hist. nat. Eur, mér. t, 5. P: 277: Habite les côtes occidentales de France. Celui-ci semble avoisiner l'Echinus esculentus, mais il est hémisphé- rique, déprimé, plus éminemment granuleux, etc. [Ce n'est qu'avec doute que M. Desmoulins rapporte les synonymes cités ici, à l'espèce de Lamarck.] 4. Oursin flammule, Æchinus virgatus. E. lemisphærico-elatus, subventricosus, assulatus, violaceo-virgatus ; arearum medio denudato; fasciis porosis, seriebus triplicibus divisis, Echinus flammeus. Gmel. p. 3178. * Cidaris flammea. Leske. n° 22. p.148. pl. 10.f, A. * Encycl. méth. pl. 141. f. 3 (Echinus hura. Expl. pl.). * Echinus virgatus. Deslongch. Encycl. t. 2. p. 588. * Desmoul. Échin. p. 286. * Echinus inflatus (Var.) Blainv. Dict. sc. nat. t. 37, P:91: Habite. Cet Oursin me paraît particulier; il tient de l'Oursin ventru par ses bandelettes poreuses, et de VEchinus sardicus (Oursin enflé) par son parquelage. 4 5. 6. 7 8. Oursin globiforme. Zchinus globiformis. ZE, sphæroideus, assulalus, aurantius aut ruber, tuber- culis albis oculatus; fasciis porosis, subquadriporis. An Echinus sphæra ? Gmel. p. 3169. * Lchinometra. Rondelet. De pise. |. 18. c. 32. p. 58r. ° Lehinus marinus. Mart. Lisier. Conch, Angl. p. 169. pl. 3. f.18, * Lchinus globiformis. Deslongch. Encycl, t. 2. p. 588. * Desmoul. Échin. p. 270. Habite les mers d'Europe. Cette espèce, assez jolie par les couleurs de son test, semble tenir à l’Oursin comes- tible par ses rapports, et néanmoins en est bien dis- tincte, Oursin à bandes. Echinus fasciatus. E. hemisphæricus, subglobosus ; fasciis ambulacrorum quinqueporis indivisis; spinis tenuibus, albis, fas- ciatim disposilis. ° Echinus fasciatus. Deslongch. Encycl. t. 2. p. 588. * Desmoul. Échinid. p. 288. * Echinus ventricosus (var.) Blainv. Dict. sc. nat. t. 37. p- 92. Habite sur les côtes de l’île de France, Oursin calotte. Echinus pileolus. E. orbicularis, convexus, sublès concavus, rubro et viridi albescente variegatus ; fasciis sexæporis ; serie- dus obliquatis ; spinis brevibus. Deslongch. Encycl. méth. t. 2. p. 589. * Blainv. Dict. se. nat. t. 37. p. go. * Agassiz. |.c. — Desmoul. l. c. p. 284. Habite les côtes de l'ile de France. Oursin melon de mer. Echinus melo. £. globoso-conicus, assulatus, ex luteo et rubro varie- gatus et fasciatus ; fasciis porosis, anguslis, flexuo- sis ; pororum paribus transversè binis. Echinometra. Gualt. Ind. tab. 107. f. E (non B.) An Knorr. Delic. tab. D II. f. 1.2? * Deslongch. Encycel. méth.t. 2. p. 589. * Blainv. Mau. d’aclin, p. 226. pl. vo. f. 3. * Risso. Hist. nat. Eur. mérid. t. 5. p. 276. * Agassiz. Prodr. |. c. p. 190. * Desmoulins. Échinid, p. 268. Habite la Méditerranée. Cette espèce, qu'il paraît que Ton a confondue avec l'Echinus sardicus, est la plus grande de toutes celles que je connaisse, et l’une des plus remarquables. 9. Oursin enflé. Echinus sardicus. LL. orbicularis, ventricosus, conoideus, assulatus, luteo- purpurascens; fasciis porosis reclis : pororum pari- dus transversè ternis. Cidaris sardica. Leske apud Klein. p. 146. tab. 9. FAI: Encyel. n.141.f, 1. 0. Seill. Corp. mar. tab. 13. f. 1. * Muller. Zoo!l. Dan. Prodr. n° 2845. * Echinus inflatus. Blainv. Dict. se. nat. t. 37. p.9r. * Echinus sardicus. Lin. Gmel. p. 31758. * Bchinus sardicus. Deslongch. Encycl. t. 3: p. 589. * Risso. Hist. nat. Eur. mér. t. 5, p. 276. * Agassiz. Prodr. I. c. p. 190. * Desmoul. Ecninid. p. 284. Habite la Méditerranée. Cet Oursin ne vient jamais de la taille du précédent, s'en écarte par sa forme générale, 10. 11. 12. 14. HISTOIRE DES RADIAIRES. ' et en diffère en outre par les 10 fascies poreuses de ses ambulacres. Oursin pointu. Echinus aculus. Z. orbiculato-conicus, subpyramidatus, assulatus, ex albo et rubro radialim fasciatus ; verlice subacuto ; areis bifariam verrucosis. #* Deslongeh. Encycl. . 2. p. 589. # Blainv. Man. d’actin. p. 227. # Desmoul. Échin. p. 270. Habite. Cet Oursin me paraît très-distinct de l'Echinus melo et de l’Échinus sardicus. Oursin pentagone. Æchinus pentagonus. E. globoso-depressus, pentagonus, aurantio-fuluus ; faseiïis porosis, seriebus triplicibus divisis, ad inter- stilia verrucosis ; spinis exiquis albidis. “ Cidaris angulosa. Leske. n° 4. p. 92. pl. 2.f. F. * Echinus anqulosus. var. a. Lin. Gmel. p. 3170. * Encycl. méth. p. 133. f.7. (Echinus oblusanqulus. Expl. pl.) * Echinus pentagonus. Deslongch. Encycl. t. 2. p, 539. *Blainv. Dict. sc. nat. t. 37. p, 93. “ Agassiz. Prodr. 1. c. p. 190. * Desmoul. Échinid. p. 288. Habite * l'océan Indien, île Bourbon, — Belle et singulière espèce qui semble tenir aux précédentes par les rap- ports de sa forme. Oursin obtusangle. ÆEchinus obtusangulus. E. hemisphæricus, subpentagonus, subtüs concavus ; ambulacrorum fasciis trifariam porosis; areis su- pernè nudiusculis. Cidaris angulosa. Leske ap. Klein, p. 92. tab. 2. f. F 13. Encycl. pl. 133. f. 9. 2. var. testé pentagonä, depressiore. 3. var. minor, testà orbiculari, multiradialà. * Echinus obtusangulus. Deslongch. Enc.t. 2. p. 589. “ Echinus polyzonalis (var.) Blainv. Dict, sc. nat. t. 37. p.84 * Desmoul. Echinid. p. 276. Habite l'océan des grandes Indes. Les variétés 2 et 3 furent rapportées par MM. Péron et Lesueur. * M. de Blainville regarde cette espèce comme une sim- ple variété de la suivante. Oursin polyzonal. Echinus polyzonalis. E. hemisphærico-depressus, subpentagonus, viridulus; zonis albidis, transversis, radios porosos et albidos decussantibus ; paginé inferiore concavd. Echinometra... Gualt. Ind. tab. 107. f. M. D'Argenv. pl. 25. f. H. ° Echinus (rubello-roseus.) Seba. Mus. t. 3. pl. 11. f. 6. * Cidaris esculenta. var. n° 2. Leske. p. 8r. * Lchinus esculentus. var. b. Lin. Gmel. p. 3169. * Echinus polyzonalis. Deslongch. Enc. t. 2. p. 580. * Desmoul Échinid. p.276. Habite l'océan Indien. Espèce remarquable par sa forme et ses zones blanches sur un fond d'un vert jaunâtre. Oursin maculé. Echinus maculatus. E. hemisphæricus, albidus; maculis luteo-viridulis in zonas transversas dispositis; fasciis porosis, subver- TuCOSIS. * Deslongch. Encycl. méth. t, 2. p. 590. * Blainv. Dict. sc. nat, t. 37. p. 87. 15. 16. 17, 18. OURSIN. * Desmoul. Échin. p. 280. * Echinus esculentus. var. e. Lin. Gmel. p. 3169. *Seba. Mus. t. 3. pl. 11.f.7. * Cidaris escu‘enta. var. n° 3. Leske, p. 81. Habite. l'océan Indien? Cette espèce tient évidemment de très-près à l’Oursin polyzonal. Oursin variolaire. £Echinus variolaris. ÆE. globoso-depressus, fusco-virens, subiùs albido-ru- bellus; areis majoribus, verrucis latis bifariam ornalis. * Echinus chinensis e viridi flavus. t. 3. pl. 11.f. 10. * Cidaris diadema (Var. 1.) Leske. n° 6. p. 104. * Echinus variolaris. Deslongch. Encycl. t. 3, p. 590. Blainv. Dict. se. nat. t. 37. p. go. * Agass, Prodr. échin. l. c. p. 190. * Desmoul. Échin. p. 284. Habite les mers australes. Oursin perlé. Echinus margaritaceus. E. hemisphærico-depressus, assulatus, ruber, verrucis albis eleganter ornatus; arearum majorum verrucis transversim fasciatis. # Deslongch. Encycl. méth. t. 2. p, 589. * Blainv. Man. d'actin. p. 227. * Desmoul. Echin. p. 270. * Echinus violaceus. Seba. Thes. t. 3. pl. 11.f. 8. Habite... les mers australes? La figure de l'£chinus to- reumaticus (Klein et Leske. tab 10. f. D-E.) rend assez bien notre espèce; mais la description ne lui convient pas. Oursin sculpté. Zchinus sculptus. ÆE. orbiculatus, conicus, cinereus; fasciis tessulisque impresso-scu/plis ; verrucis basi crenatis, circulo gra- nuloso cinctis. Echinus toreumaticus. Gmel. p. 3180. * Encycl. méth. pl. 142. (Echinus serialis et E. elegans. Expl.) * Echinus scu/ptus. Deslongch. Encycl. L, 2. p. 590. * Cidaris toreumatica. Klein. Leske. p.155. pl. 10.f.D-E, * Lchinus toreumaticus. Desmoul. Echin. p. 274. Habite l'océan Indien ? Comme cet Oursin est plutôt co- noïde qu'hémisphérique, je doute que ce soit l'Echinus toreumaticus. Oursin piqueté. Echinus punctulatus. £. orbicularis, convexo-conoideus, assulatus, purpu- rascens; assulis punctulatis; fasciis pororum colo- ratis, nudis, biporis; verrucis dorsalibus perpaucis. Echinus nodiformis. Seba. Mus. 3. tab. 10. f. 10. a-b. An Rumph.Mus. tab. 14. f. A? * Echinus punclulatus. Deslongch. Encycl. t. 2. p. 590. *“Blainv. Dict. se. nat. &. 37. p. 75. * Arbacia punctulata. Gray. Zool.soc. Lond. 1835, “ Agass. Prodr. 1. c. p. 190. * Echinocidaris punctulata. Desmoul. Échin. p. 306. Habite l'océan des grandes Indes. Espèce jolie et fort remarquable, à laquelle il faut peut-être rapporter la variété du Cidaris pustulosa de Leske. tab. xt, f. D. Son test est petit, orbiculaire, un peu conoïde, d’un cendré rougeàtre, à 5 paires de bandelettes biporeuses, étroites et purpurines, et à aires interslitiales, parque- tées, finement piquetées ayant de chaque côté une seule rangée de tubercules. Vers la base de ces aires, les tubercules forment 4 et à la fin 6 rangées, Larg., 3 centimètres. œ a 19. Oursin œuf. Echinus ovum. E. elatus, oviformis, fragilissimus, luteo-viridulus ; assulis obsoletis; tuberculis rariusculis, minimis, puneliformibus. * Deslongch. Encyel. t. 2. p. 590. * Desmoul. Échin. p. 274- Habite... les mers de la Nouvelle-Hollande? Péron et Lesueur. 20. Oursin pâle. Echinus pallidus. Æ. globoso-depressus, cinereus, decem-radiatus; fasciis porosis, sexporis, pallidè fulvis; areis elongatissimè verrucosis : verrucis minimis. * Deslongch. Encyel. t. 2. p. 591. * Desmoul. Echin. p. 274. Habite... Larg., 34 millimètres; hauteur, 23. 21. Oursin subanguleux. Æchinws subanqgulosus. £E. hemisphærico-depressus, subanqulosus, viridulus ; fasciis porosis, indivisis, subverrucosis: pororum pa- ribus alternè porrectis. Cidaris angulosa, varielas minor. Leske apud Klein. p- 94: tab. 3.f. A-B. Encycl. pl. 133. f. 5.6. Knorr. Delic tab. D. f. 4-5. Echinus indicus. Seba. Mus. t. 10. f. 20. “ EÉchinus pentagonus minor. Van Phelsum. p. 29. n° 28. * Echinus angulosus. Var. b. Lin. Gmel. p. 3191. * Echinometra. Gualt. pl. 108. f. A. * Echinus subangulosus. Deslongch. Encycl, t. 2. p- 591. * Blainv. Man. d'actin. p. 227. * Desmoul. Echin. p. 270. | Habite... les mers des Indes orientales? 29, Oursin panaché. Echinus variegatus. 19 QU ÆE. orbicularis, hemisphærico-globosus, assulatus ex viridi et albo variegatus ; pororum paribus ad latera fasciarum alternè porrectis ; spinis viridibus. Cidaris variegata. Leske apud Klein, p. 149. tab. 10. f. B-C. Encyel. pl. 14r. £ 4-5. Knorr. Delic. tab. D II. f. 3. * Echinus cœrulescens, flavo radiatus, Seba. Mus. t, 3. pl. 10.f, 13. * Echinus variegatus. Deslongch. Encycel. t, 2. p. 591. * Agass. Prodr. échin. L. c. p. 190. * Desmoul. Échin. P- 276. , 2. Idem valdè depressus ; areis majoribus et minori- bus line flexuosà divisis (Echinus Blainvillii. Des- moul.). Echinometra compressa. Gualt. Ind. tab. 107. f. F. * Echinus variegatus. Lin. Gmel. p. 3179. * Echinus excavatus. Blainv. Man. d'actin. p. 227. Habite les côtes de Saint-Domingue. [M. Desmoulins, d'après M. de Blainville, fait une espèce distincte de la variété 2 de Lamarck ; mais il change le nom spécifique ercavalus qui appartenait déjà à une espèce fossile.] Oursin bleuâtre. Echinus subcœæruleus. Æ. orbicularis, globoso-depressus, assulatus, subcœæru- deus ; fasciis porosis denis albis : pororum seriebus subtriplicibus. " Cidaris esculenta, var. n° 4. Leske, p. 82, 526 25. 26. HISTOIRE DES RADPIAIRES. “ Echinus asculentus. var. d. Lin. Gmel. p. 3169, “ Echinus subeæruleus. Deslongch. Encyel. t. 2. p. 597. * Blainv Dict sc. nat. t. 37. p. 92. * Desmoul. Echinid, p. 288. Habite * les côtes occidentales d'Afrique, les mers aus- trales? Péron et Lesueur. Jolie espèce rapprochée de la précédente par ses rapports, mais qui en est bien distinguée par ses ambulacres et ses couleurs, Oursin pustuleux. Echinus puslulosus, E, hemisphæricus, assulatus, albido-rubellus ; ambula- cris angustis; verrucarum seriebus transversis, versus marginem numero increscentibus. Cidaris pustulosa. Leske apud Klein. p. 150. tab. XI. f. D, * Echinus pustulosus. Lin. Gmel.p. 3170. #Deslongeh. Encyel. t. 2. p. 5gr. * Blainv. Diet. sc. nat. t. 37. p. 95. * Echinocidaris pustulosa. Desmoul, Échin. p. 304 (1). * Arbacia pustulosa. Gray. Zool. soc. Lond. 1835. * Agassiz. Prodr. |. c. p. 190. Habite les côtes du Pérou. Les figures A. B. C, de la planche XI de Klein appartiennent probablement aussi à l'espèce dont il s’agit ici ; mais celle que je cite rend mieux l'individu que j'ai sous les yeux. Oursin négligé. Echinus neglectus. ÆE. hemisphærico-depressus, albidus vel flaveolus; fasciis porosis, flexuosis, biporis, verrucosis ; spinis albidis striatis. An Cidaris hemisphærica ? Leske apud Klein. p. go. tab. 2.f. E. Encyel. pl. 133.f. 3. a. b. Klein et Leske. tab. 38. f. 2. a. 2. a.8. 2. Var. testà flavo-fulvà. * Echinus neglectus. Deslongch. Encyel. t. 2. p. 597. * Echinus lividus. Blainv. Dict. se, nat. t. 37. p. 88 (2). * Desmoul. Échinid. p. 282. Habite l’océan d'Europe, la Manche, près de Saint-Brieux. Cette espèce avoisine l'Oursin miliaire, et néanmoins en est distincte. Oursin miliaire. Echinus miliaris. ÆE. parvulus, hemisphærico-depressus, assulatus, albo rubroque fasciatus ; fasciis porosis, [lexœuosis, verru- cosis ; spinis albido-rubellis. Cidaris miliaris saxatilis. Leske apud Klein. p. 82. tab. 2.f. A. B. C. D. et tab. 58, f. 2. 3. Encycl. tab. 133. f. 1. 2. a. b. Seba. Mus. 3.t. 10. f. 1-4. * Echinus saxatilis. Muller. Zool. dan. Prod.p. 235. * Echinus saxatilis, depressus et globosus. Van Phelsum. p. 28. 29. “ Echinometra. Gualt. pl. 107. f. G. H. I. L. N. * Echinus miliaris. Lin. Gmel. p. 3169. * Deslongch Encycl. t. 2. p.592. * Agassiz. Prod. Echin. |, c. p. 190. * Desmoul. Échinid. p. 270. Habite l'océan d'Europe. (x) Le genre Ecunocinaris de M. Desmoulins est regardé par cet auteur lui-même comme synonyme du genre Arbacie, uoiqu'il ne contienne qu'une partie des mêmes espèces ; il dif- ère des Oursins par « sa bouche énorme, pentagonale, à côtés « régulièrement et obtusément sinueux , à angles non fissurés, «et par la largeur de ses aires ambulacraires qui est au moins « triple de celle des autres aires.» Avec les Echinus pustulosus 27. 29, ô1. Oursin rotulaire. Echinus rotularis. £E. parvulus, hemisphærico-depressus; fascïis porosis, reclis, biporis ; Luberculis arearum majorum irrequ- laribus, transversè elongatis, Echinus rotularis. Lang. Lap.f, tab. 35. “ Echinites Loreumaticus. Leske. n° 28. p. 156. pl, 44. fe ® Echinus sulcatus. Golf. Petref. p. 126. pl. 4o. f. 18. * Echinus rotularis. Deslongch. Enc, t. 2. p. 592. * Defr. Dict. sc. nat. t. 37. p. 101. * Desmoul. Échinid. p. 294. * Arbacia sulcata. Agassiz. Prodr. 1. c. p. 23. Habite... “ Fossile du terrain jurassique des environs de Vendôme, de Toul, Bayreuth, Westphalie. Oursin livide. Echinus lividus. ÆE. hemisphærico-depressus ; fasciis porosis, flexuosis; subverrucosis ; spinis acicularibus, longiusculie, striatis livido-fuluis. * Echinus miliaris. Var. b. Basteri et Echinus saxatilis, Lin. Gmel. p. 3170 et p. 3171. 2 “ Cidaris saxalilis. Var. 2. Basteri. Leske. p. 87-89. pl. 49. “ Echinus lividus. Deslongch. Encycl. t. 2, p.592. * Agass. Prodr. I, c. p. 190. * Echinus saxatilis. Tiedemann. Anatom. * Baster. Opusce. subsec. £. 3. p. s1r. pl. 11. F. 1-8, * Carduus marinus. Van Phelsum.p. 18. n° 16. “ Echinus lividus et E. neglectus. Blaïnv. Dict. sc. nat, t. 37. p. 88. * Desmoul. Echin. p. 282. Habite l'Océan et la Méditerranée, près de Marseille, (Lalande). — Cette espèce est fort commune, ne de- vient jamais aussi grande que l'Oursin comestible, et a des épines plus longues et aciculées. Son test est orbi- culaire. Oursin tuberculé. Echinus tuberculatus. ÆE. semi-globosus, basi planus; fascis porosis, verru- cosis, subsexporis; arearum linea mediä, impressä, flexuosä; luberculis mamillatis. ® Deslongch. Encycl. t. 1. p. 592. * Blainv. Dict. sc. nat. t. 37. p. 90, # Desmoul. Échin. p. 284. ° Habite les mers australes. Oursin bigranulaire. Echinus bigranularis. ÆE, hemisphærico-depressus ; fasciis porosis, subnudis, quadriporis ; tuberculorum majorum seriebus undi- què binis. * Deslongch. Encycl. méth. t. 3, p. 592. ° Desmoul. Echin. p. 290. Habite... Fossile…. Oursin sablé. ÆZchinus arenatus, E. hemisphæricus ; fasciis porosis, subquadriporis; tuberculis majoribus, perparvis + aliis arenulatis. * Deslongch. Encycl. €. 2. p. 592. et punctulatus de Lamarck, qui sont en effet des Arbacia de M.Agassiz, M. Desmoulins comprend seulement les Echinuslo- culalus, E.stellatus, E. æquituberculatus et E. Dufresnii de M. de Blainville. (Dict. sc. uat. t. 37, p.75-:6.) (2) M. de Blainville et, après lui, M. Desmoulins ont réuni cette espèce à l'Oursin livide n° 28. OURSIN. * Desmoul. Echin. p. 292. Habite... Fossile… Le test est hémisphérique, un peu pentagone. Largeur, 3 centimètres. [2] Test ovale ou elliptique (* Echinometra) (1). 52, Oursin forte-épine. Echinus lucunter. L. E. hemisphærico-ovatus ; basi puluinalus ; verrucarum majorum ad areas seriebus duplicatis ; spinis conico- subulalis. Cidaris lucunter. Leske apud Klein. p. f. c-e-d-f. Encycl. pl. 134. f. 3-4-7. Seba. Mus. 3. tab. 10. f. 16-18. et tab. xr, f, 11, Breyn. Échin. tab. 1. f. 6. An Sloan. Jam. 2.t. 244.f. 1? Klein et Leske. tab. 20. F. A-B. 2. Var. spinis albido-viridulis. * Echinometra. Gualt. pl. 107. f. C. # Echinus lucunter. Var. a. b. Lin. Gmel, p. 3156. * Deslongch. Encyel. t. 2. p. 592. * Blainv. Dict. sc. nat. 1. 37. p. 95. * Echinometra lucunter. Gray. Soc, zool. Lond. *Blainv. Man. d’actin. p. 225 (2). *Agass. Prodr. 1. c. p. 189. * Desmoul. Échin. p. 260. Habite les mers de l'Inde, les côtes de l’île de France. 109. tab. 4, 55. Oursin artichaut, Echinus atratlus. E. hemisphærico-ovalis, depressus, violaceo-niger; spinis dorsalibus imbricalis, brevissimis, oblusissimis; ad periphæriam subspatulatis. Echinus atratus. Lin. Gmel. p. 3177. Cidaris violacea, Leske apud Klein, p. 117. tab, 47. fra; Encycl. pl. 140. f. 1-4. Cidaris fenestrata. Klein et Leske. p. 117. Lab. 4. f. A-B. D’Argenv. tab. 25. f. G. * Echinus niger. Rumpb. p.31. n° 3. * Echinus atratus, Deslongch. Encycl. t, 2. p. 592. * Blainv. Dict. se, nat. t. 37, p. 96. ® Echinometra atra. Blainv. Man. d'actin. p. 225. pl. 20. f. r. “ Agass. Prodr. 1. c. p. 189. * Desmoul. Echin. p. 262. * Ech. (Colobocentrotus) Leskii. Brandt. Prodr. Habite l'océan Indien. 54, Oursin mamelonné. Zchinus mamillatus. E. hemisphærico-ovalis; fasciis porosis, flexuosis; areis verrucoso-mamillalis; spinis periphæriæ oblon- gis, crassis, subclavatis, apice subtrigonis. Echinometra… Rumph. Mus. L. 13. f. 1-2, Cidaris mamillala. Leske apud Klein. p. 121. tab. G. tab. 34. (Spinæ) et tab. 39. f, 1. Encycl. pl. 138. (x) Cette seconde section des Oursins de Lamarck répond au genre Evhinometra de MM. Gray, de Blainville, Agassiz et Desmoulins, qui ne diffère véritablement des Oursins propre- ment dits que par la forme du test, ovale et un peu arquée en dessous, el par les piquants généralement de forme singulière. M. Agassiz n'y admet, d'après M. de Blainville, que des espèces vivantes. En outre des espèces de Lamarck, et des quatre espèces précédemment con ondues avec l'£. lucunter ; ce sont les E, Leschenaultii, E, Maugei, E. Quoyü, E, pedifera, et 627 Echinometra orientalis. Seba, Mus. 3. tab. 13, f. 1-2. ° Echinus mamillatus. (Var. a. b.c.) Lin. Gmel, p. 3175, * Deslongch. Encycl. t. 2. p. 593. * Blainv. Dict. sc. nat. t. 37. p. 97. * Echinometra ovalis. Gualt. pl. 108. f. B. *“ Breyn. Echin.p. 56. pl. 1. f.5. * Echinometra rubra. Van Phelsum. p. 30. n° 7-8. * Echinometra mamillata. Blainv. Man. d'actin. p. 225. * Agass, Prodr. L. c. p. 189. * Desmoul. Échin. p. 264. * Ech. (Heterocentrotus) mamillatus. Brandt. Prodr. Habite l’océan des Indes orientales, la mer Rouge, etc, Très-belle espèce remarquable par ses baguettes digi- tiformes, et par les gros tubercules de son test. . al So Oursin trigonaire. Echinus trigonarius. E. hemisphærico-ovalis; fasciis porosis, flexuosis ; tuberculis mamillatis ; spinis longis, trigonis, sensim attenualis, oblusis. Cidaris mamillata. Far. 4. Leske apud Klein. p. 124. Seba. Mus. 3. tab. 13, f, 4. Argenv. pl. 25. f. A. Encycl. pl. 139. €. 2. mala, * Echinometra. Gualter. pl. 108. f. 6. * Van Phelsum p. 30. n° 12. * Echinus mamillatus. Var. e. Lin. Gmel. p. 3176. ° Echinus trigonarius. Deslongch. t. 2. p. 593. * Blainv. Dicc. sc. nat. t. 37. p. 98. * Echinometra trigonaria. Blainv. Man. d’actin. p, 225. * Desmoul. Echin. p. 266. * Agass. Prodr. |. c. p. 180. * Lch. (Heterocentrotus) trigonarius. Brandt. Prodr, 2. Idem? major; spinis pluribus longissimis, supernè altenualo-subulatis (M. Desmoulins rapporie avec doute cette variété à son Echinometra pugionifera.) Habite la mer du Sud, la Méditerranée? Quelque rap- port qu'ait cet Oursin avec le précédent, il en est constamment et facilement distinct. + 56. Oursin excavé. Echinus excavatus. Leske. Klein. p.95. lab. 44. f, 54. E, hemisphærico-depressus, subpentagonus, areis alu- Laceis, omnibus bifariam verrucosis, Goldf. Petr. p. 124. pl. 40. f. 12. Linn. Gmel. Syst. nat. p. 3171. Echinus Brongniarti. Defr. Dict. sc. nat, t, 35. p. 102, Fossile du terrain jurassique, Regensbourg, Souabe, Ÿ 57. Oursin rayé. Æchinus lineatus. Goldf. Petr. p. 124. pl. 40. f. 11. E. hemisphærico-depressus, subassulatus, verrucis ma- millaribus, arearum minorum bifariis, majorum qua- drifariis,versus basim duplicalis, circulo granulorum cinclis. Echinus lineatus. Agass. Prodr. 1, ec. Desmoul. Échin. p. 292. Fossile du terrain jurassique, Ardennes, Bavière, Suisse, ÆE. carinata. M. Desmoulins en compte encore plusieurs autres, la plupart inédites, et inscrit les £. lucunter, E, atrala, et E. mamillala, comme se trouvant aussi à l’état fossile. (2) Suivant M. de Blaïnville, dont l'opinion est adoptée par MM. Agassiz et Desmoulins, on a confondu avec l'EcA nus lu- cunter plusieurs espèces qui doivent être distinguées sous les noms de Echinometra Mathæi, E, acufera, £. oblonga, et £, lobala, 528 + 58. Oursin radié. Echinus radiatus. Hœningh. Goldfuss Petref, p. 124. pl. 40. f. 15. ÆE. hemisphæricus, assulatus, granulosus; areis omni- bus bifariam verrucosis; ambulacris rectis. Arbacia radiata. Agass. Prodr. |. c. Fossile de la craie, Périgord, Cassis (Provence), West- phalie. + 39. Oursin nain. Æchinus pusillus. Münst. Goldf. Petref. p. 125. pl. 40. f. 14. EE. hemisphæricus, alutaceus; areis omnibus bifariam verrucosis; ambulacris suhflexuosis. Grateloup. Oursins foss. p. 83. Arbacia pusilla. Agass. Prodr. 1. ce. p° 190. Fossile du terrain tertiaire, Bordeaux, Dax, Westphalie. Ÿ 40. Oursin chagriné. Echinus alutaceus. Goldf. Petref. p. 125. pl. 40. f. 15. Æ. hemisphæricus, granulosus; granulis serialis quin- cuncialibus majoribus minoribusque alternis; ambu- lacris rectis. Arbacia alutacea. Agass. Prodr. |. c. Fossile de la craie de Westphalie. — M. Grateloup indique aussi celte espèce comme se trouvant dans le terrain tertiaire, à Dax. T 41. Oursin granuleux. ÆEchinus granulosus. Münst. Goldf. Petref. p. 125. tab. 49, f. 8. Æ. hemisphæricus, granulosus; ambitu orbiculari; areis majoribus lineä impressà divisis; granulis æqualibus transversim serialis. Arbacia granulosa. Agass. Prodr. 1, c. — Fossiles du terrain crétacé de Neufchäiel, 1. c. p. 142. Echinus granulosus. Grateloup. Oursins foss. p.82. Fossile de la craie, Dax, Bavière, Suisse, T 42. Oursinnoduleux. Zchinusnodulosus. Münst, Gold. Petref. p. 195. pl. 40. f. 16. a. b. ÆE. hemisphæricus, nodulosus; ambitu subpentagono ; areis majoribus line impressé divisis;nodulis æqua- libus seriatis, baseos crassioribus Arbacia nodulosa. Agass. Prodr. l. c. Fossile du terrain jurassique, Bayreuth, Stolberg. + 45. Oursin hiéroglyphique. Echinus hieroglyphi- cus. Goldf. I. c. p. 126. pl. 40. f. 17. E. hemisphærico-depressus; areis minoribus bifariam verrucosis, majoribus in dorso analiypticis in margine el basi mamilliferis. Bronn. Letliæa, p. 279. tab. 17. f. 4. Bourguet. Per. pl. 51. f. 377. Knorr. Petr. pl. E. IL. f. 3. Arbacia hieroglyphica. Agass. Prodr. échin. 1. c. £Echinus hieroglyphicus. Desmoul. Échin. p. 292. Fossile du terrain jurassique, Lorraine, Champagne, Bavière. + 4%. Oursin de Miller. Echinus Milleri. Defr. Æ. hemisphærico-depressus; verrucis arearum bifuriis granulis in ambitu confertis; äreis majoribus tuber- culorum seriebus binis marginalibus abbreviatis. Cidarites granulosus. Goldf. Petref. p. 122. pl. 40. f. 9. Echinus Milleri. Grateloup. Oursins foss. p. 82, Desmoul. Échin. p.294. HISTOIRE DES RADIAIRES. Diadema granulosum et Echinus Milleri, Agass, Prodr. 1. C, Fossile de la craie, Dax, Montolieu, Normandie, Sain- tonge, Périgord, Maestricht, Suisse, Westphalie, Oxford, [M. Desmoulins rapporte comme synonyme de cette espèce : 1° le Cidaris rupestris. Var. Leske, n. 11, p. 125; 2% comme établie d’après un noyau spathique , le Cidaris asterizans. Klein, — Leske, n. 20, p. 141, pl. 8, f. E. — ÆEchinus asterizans. Linn. Gmel. p. 5178. — Cidarites stel- lulifera, Encycl. méth., pl. 140 (Expl. pl.) — Agassiz. Prodr. 1. c.; 5° comme établi d'après un noyau siliceux, le Cidaris corollaris, Klein. — Leske, n. 20, p. 141, pl. 8, f. DE. — Æchinus coronalis. Var. d. Lin. Gmel., p. 5178 ; 4 enfin d'après des individus plus jeunes, les Discoides subuculus. Var. d. et Cidaris variolata. Sp. 2 de Klein, et l’'Echinites ovarius. Leske, n. 7, p. 105.] + 45. Oursin cerclé. Echinus circinatus. Lin. Gmel. p. 5174. E. hemisphærico-depressus; verrucis in areis elevalis ambulacrorum biserialis, arearum majorum quadri- serialis; horum ambitu granulis confertis cincto- Cidarites variolaris. Goldf. p. 123. pl. 4o. f. 9. Echinus tuberculatus. Defr. Dict. sc. naL. t. 37. p. 102. Cidarites circinatus. Leske. n° 17. p. 119. pl. 45. Ê. 10. Echinus circinatus. Desmoul. Échin p. 298. Fossile de la craie, Périgord, Saintonge, Martigues, Westphalie, Oxfordshire, Russie, + 46. Oursin de Buch. Echinus Buchii. Steininger. Mém. soc. géol. France. t. 1. p.549. pl. 21. £ 2. E. hemisphæricus; ambulacris elevatis; areis majo- ribus, line& impress&, à vertice ad os radianti, medio divisis ; tuberculis omibus parvis æqualibus. Fossile du terrain tertiaire? Eifel. — Larg., 5 lignes et demie. + 47. Oursin collier. Echinus monilis. Defr. Dict. sc. nat. t. 57. p. 100. Fossile des faluns de Touraine, Doué, Vedennes, Sicile. [M. Desmoulins ajoute au genre Oursin plusieurs espèces inédites des Lerrains tertiaires de la Gironde, et d’après Faujas (pl. 50. f. 9 — 11) trois espèces de la craie de Maestricht. Il cite aussi les deux espèces Æ. fenestratus el E. Droebachiensis , d'après Gmelin , et enfin, d’a- près MM. Defrance, Philips et autres, quelques espèces admises aussi par M. Agassiz. Nous indiquons plus loin celles qui font partie du genre Salenia. — M. Dujardin (Mém. soc. géol., t. 2., p. 220) a décrit sous le nom d’Æchinus turonensis une espèce bien distincte, de la craie de Touraine. — M. Brandt, dans son Prodrome des animaux CIDARITE. observés par Mertens (Acad. Pélersb. 1855), à indi- qué trois nouvelles espèces qu’il rapporte à autant de sous-genres établis par lui-même dans le genre Oursin, auquel il réunit les Échinomètres, savoir : 1° un genre Strongylocentrotus, caractérisé par ses piquants subulés, qui ne diffèrent entre eux que par la grandeur. T 48. Echinus chlorocentrotus. Supposé provenir de l'ile Sitcha, large de 12 à 18 lignes, subglobuleux, déprimé, vert ou vio- lacé, avec des épines courtes, vertes, dont la longueur varie d’une demi-ligne à 4 lignes. 2° Un sous-genre Æeterocentrotus, qui a le corps transverse; les piquants entourant l’anus triangu- laires, tronqués au sommet pour la plupart, les autres d'une forme différente, savoir : les latéraux plus grands, égalant en longueur le diamètre du corps; ceux qui entourent la bouche également grands, oblongs spatulés ; enfin, des piquants très- pelits, souvent tronqués, entourent la base des grands. T 49. Echinus carinatus. Brandt. — Lesson. — Blainville. Dict. sc. nat., t. 57. — ÆEchinometra carinata. Blainv, Man. d’actinol. Habite les côtes des îles Carolines. T 50. Echinus Postelsi. Des iles Bonin. Espèce établie seulement d’après un dessin, M. Brandt rapporte à ce même sous-genre les Echinus trigonarius el Æ. mamillatus Lamk. 5° Un sous-genre Colobocentrotus, ayant les pi- quants de la région anale et des côtés du corps égaux, courls, amincis à la base, renflés, élargis au sommet , tronqués, anguleux et serrés, et les piquants du bord latéral obiongs ou spatulés, apla- tis, presque deux fois plus longs que les autres, et portés par des Llubercules plus grands. + 51. Æchinus Mertensii. Des iles Bonin. M. Brandt rapporte également à ce sous-genreles ÆEchinus Leskii (E. atratus Lamk.) — ÆEchinus Quoyi(ÆEchinometra Quoyi Blainville. Man. d’act.) — Zchinus pedifer (Echinometra pedifera. Blain, Man. d'aci.) ED. CIDARITE, (Cidarites.) Corpsrégulier, sphéroïde ou orbiculaire-déprimé, très-hérissé; à peau interne solide, testacée ou crustacée, garnie de tubercules perforés au sommet, sur lesquels s’articulent des épines mobiles, cadu- ques , dont les plus grandes sont bacilliformes, 529 Cinq ambulacres complets, qui s'étendent en rayonnant du sommet jusqu’à la bouche, et bordés chacun de deux bandes mullipores, presque paral- lèles. Bouche inférieure, centrale, armée de cinq pièces osseuses, surcomposées postérieurement. Anus su- périeur vertical. Corpus requlare, sphæroideum aut orbiculato- depressum , echinalissimum; cule intern& solid&, testace vel cruslaceé , tuberculis apice foratis in- struclä. Spinæ mobiles, deciduæ , supra tubercula articulatæ : majoribus bacciliformibus. Ambulacra quina, completa, è vertice ad os radiantia : singulis fasciis mulliporis binis sub- parallelis marginantibus. Os inferum, centrale, ossiculis quinque posticè supra composilis armalum. Anus superusverticalis. Ozservartions. Sans doute les Cidariles sont très-voisines des Oursins par leurs rapports. Comme eux, elles ont l'anus vertical, cinq ambulacres complets et dix bandeleltes mullipores qui, deux à deux, bordent chaque ambulacre. Ces Échinides néanmoins sont très-distinctes des Oursins, non- seulement par leur aspect particulier , les caractè- res de leurs ambulacres et de leurs épines; mais en outre par une particularilé très-remarquable de leur organisation, Ici, en eflet, la nature emploie un moyen parti- culier et nouveau pour mouvoir les épines, souvent fort longnes, dout ces animaux sont hérissés. Elle a percé de part en part le test et les gros Lubercules solides dont il est chargé, ce qu'elle n’a fait nulle part dans les autres Échinides; et, au moyen d’un cordonnet musculaire, qui traverse le test ct le tu- bercule qui y correspond, elle exécute, avec ou sans l’aide de la peau, les mouvements dont ces épines doivent jouir. Ainsi les Lubercules du test des Cidarites, surtout les principaux, étant constamment perforés, ce que Pinspection de leur sommet montre facilement, offrent une distinetion tranchée qui les sépare des Oursins eL de toutes les autres Échinides. Les Cidariles d’ailleurs se font toutes remarquer par leurs ambulacres plus étroits que ceux des Oursins, plus réguliers, plus semblables à des allées de jardin ; les baudelettes poreuses qui les bordent élant plus rapprochées et moins divergentes. Elles se lonL aussi remarquer par plusieurs sortes d’épi- nes : les unes graudes , soit bacillaires , tronquées au bout, soit en massue ou digitilormes ; les autres forL petites, fort nombreuses, d’une forme difré- rente de celle des bacillaires, et qui recouvrent les ambulacres , ou qui souvent entourent la base des grandes épines , leur formant une collerette courte et vaginitorme. Enlin, aucune Cidarite connue n'a loules ses épines aciculaires, comme on le voit dans la plupart des Oursins et dans Loutes les autres Échinides. On distingue parmi les Cidarites deux groupes particuliers , qui semblent deux familles assez re- marquables. Le premier embrasse les vrais Tur- 550 bans ; dans le second sont renfermés les Diadèmes. Les uns et les autres ont les tubercules du test per- forés, et néanmoins fournissent dans le genre deux sections bien distinctes. J'en vais citer les espèces qui me sont connues, et ailleurs j'en donnerai la description. [Le caractère de la perforalion des tubercules du test des Cidarites, quoique assez général , n’a point l'importance que lui donne Lamarck, et surtout il n'a point la signification que notre auteur lui attribue. En effet, bien loin de servir au pas- sage d’un cordonnet musculaire, les trous des tu- bercules ne traversent pas entièrement le test, comme l’a bien remarqué M. de Blainville ; et les piquants sont mus simplement par la peau qui revêt tout l’extérieur du test. La présence de plusieurs sortes de piquants est un caractère beaucoup plus important. Mais cependant on a dù diviser les Cida- rites de Lamarck en plusieurs genres, et ses deux sections ont dù d’abord constituer deux genres dis- * tincts, le premier conservant le nom de Cidarite, et le second nommé Diadème par M. Gray qui, avec la seule espèce C. radiata, a formé en outre son genre Asrrory@a. M. Agassiz, en adoptant d’abord les genres de M. Gray, a annoncé dernièrement l’é- tablissement de quelques genres nouveaux aux dé- pens des Cidarites; mais il n’a point encore fait connaître leurs caractères. M. Goldfuss a conservé le genre de Lamarck tout entier, en l’augmentant même de plusieurs espèces qui doivent constituer le genre Salenia. Voici comment M. Agassiz (Prodr. Echin.—Mem. soc. se. nat, Neufch. 1556) caractérise les Cidarites proprement dites : « Ambulacres étroits, couverts de petits piquants u comprimés; aires interambulacraires larges, cha- « cune de leurs plaques n'étant surmontée que d’un w gros tubercule perforé portant un grand pi- « quant, et autour duquel il y en a plusieurs pe- « Lits. » M. Desmoulins, qui circonscrit ce genre de la même manière, le définit aussi à peu près de même, en ajoutant toutefois que l'anus est au moins aussi grand que la bouche, laquelle n’est jamais fissurée en son bord, comme celle des Diadèmes. On voit d’après cela que ces auteurs n’ont point tenu compte des caractères donnés par Lamarck à ses Turbans, d’avoir les ambulacres ondés et le test subsphé- roïde. ] EF, D, (i) On a confondu avec l'espèce de Lamarckune autre espèce e la mer du Nord qui, comme le fait M. Desmoulins, doit être distinguée sous le nom de Cidarites paprllata que lui avait donné Fleming (British anim, p. 477); c'est l'Æchinus cidaris HISTOIRE DES RADIAIRES. ESPÈCES, [1] Test enflé, subsphéroïde, à ambulacres ondés. Les plus peliles épines en lanquelles; les unes distiques , recouvrant les ambulacres, les autres entourant la base des grandes épinese [ Les Turgaws. | 1. Cidarite impériale. Cidariles dmperialis (1). C. subylobosa, utrinque depressa; ambulacris spinisque minoribus purpureo-violaceis; spinis majoribus cylin- draceis, subventricosis, apice striatis, albo annulatis. Echinometra altera digitata. Seba. Mus. 3. tab.13. F. 3. [2] F’arietas major? Seha. Mus. 3. tab. 13. f. 12. Cidaris papillata major Leske ap. Klein, p. 126, t. 7. fig. A. Encyel. pl. 136. F. 8. Knorr. Delic. tab. D. f. 2. d’Argenv. pl. 25. fig. E. « Echinus cidaris. Van Lin. Syst. nat, p. 1108, * Cidarites imperialis. Deslongch. Encycl. t. 2. p. 194. # Blainv. Dict. sc. nat. £. 9. p. 199.— Man. d’actin. p. 23. # Agass. Prodr. 1. c. — Desmoul. Echinid. p. 318. Habite la mer Rouge, la Méditerranée. Cette belle Échi- nide a été confondue avec l’Echinus mamillatus, quoiqu'elle soit extrêmement différente, que son test soit orbiculaire , qu'elle soit de la division des vrais Turbans , et que conséquemment ses gros tubercules soient perforés. Son test, dépourvu d'épines, existe de- puis longtemps dans les collections ; mais un exem- plaire complet, ayant toutes ses épines, se trouve dans celle du Muséum. 9, Cidarite pistillaire, Cidarites pistillaris. C. subglobosa, ulrinque depressa; spinis majoribus fusiformi-subulatis, granulalo-asperis , collo-sulea- tis : apice obluso. Encyct. p. 137. Deslongch. Encycl. 2. p. 194. À Agass. Prodr. l. e. — Desmoul. Échinid, I. c. Habite les côtes de l'ile de France. M. Mathieu. Cette Cidarite, fort remarquable, montre combien lon a eu tort de considérer tous les Turbans comme apparte- pant à une seule espèce. Les aspérités de ses grandes épines sont subsériales, 5. Cidarite porc-épic. Cidarites hystris. C. subglobosa , utrinque depressa ; areis majoribus line flexuos& divisis ; spinis majorum tuberculorum longissimis , striatis, ad series quinalis. Echinometra. Gualt. Ind. tab. 108. fig. D. Cidaris papillata. Var. 3. Leske apud Klein. p. 129. t.7. fig. B-C. Encycl. pl. 136. f. 6-7. Scilla Corp. mar. t. 22, Bonan. Recr. 2. p. 92. f. 17-18. — Favan. Coach, pl. 56. f. CI. An cidaris ? Klein et Leske. t. 39. f. a. # Cidaris papillata minor. Van Phelsum. p. 29, pl, 3. f. 1-3. “ Echinometra circinala. Gualt. pl. 108. f, D. var. du Syst. nat. Lin, Gmelin, p. 3195, ou l'Echinus cidaris var. de Sowerby (Brit. mus, pl. 44), Cidaris papillala var., Leske, pl. 7. f B. Ceute espèce est représentée (pl, 136 Ê. 6-7) dans l'Encyclopédie méthodique, CIDARITE, ° Cidarites hystrix. Deslongch. t. 2. p. 194. # Blaïnv. Dict. sc. nat. t. 9. p. 199.—Man. d’actin. p. 231, pl: 20. f. 5. * Risso. Eur. mér. t. 5. p. 278. n° 28. * Agass. Prodr. |. c. — Desmoul. Echinid. p. 320. Habite l'océan d'Europe, la Méditerranée En général, le corps est petil proportionnellement à la longueur des grandes épines. Pour la figure de l'une d'elles, voyez Klein et Leske. t, 32. fig. L. 4, Cidarite bâtons-rudes. Cidarites baculosa. C. subylobosa, utrinque depressasz; spinis majoribus subterelibus, tuberculato-asperis, apice truncalis, collo guttatis : spinarum tuberculis inæqualissimis. * Deslongch. Encycl. méth. t. 2. p. 195. * Agass. Prodr. Échin, L. e. — Desmoul. Échin. I. c. Habite les côtes de l'île Bourbon. Sonnerat. Le collet de ses grandes épines est tacheté de pourpre , et n'est point sillonné comme dans l'espèce n° 2. 6. Cidarite bec-de-grue, Cidarites geranioides. €. globoso-depressa ; spinis majoribus fusiformi-subu- latis, multanqulis, substriatis, ad series novenis. Echinometra singularissima. Seba. Mus, 3. t. 23. f. 8. Encycl. pl. 136. f. 1. * Deslongch Encycl. t. 2. p. 195. * Agass. Prodr. I. c. — Desmoul. Échinid. I. c. Habite les mers des Indes orientales. Les stries longitu- dinales de ses grandes épines sont lisses. 6, Cidarite tribuloïde. Cidarile tribuloides, C. globoso-depressa; spinis majoribus Lereli-atlenua- Lis, apice subplicatis, obtusis, ad series oclonis. Echinometra. Rumph. Mus. t. 13. f. 3-4. Cidaris pap. Var. Leske ap. Klein. t. 37. f. 3. Knorr delic. t. D. 111. f. 5. * Echinus tribulus. Van Phelsum. p. 137. n° 34. * Echinometra circinata. Gualt. pl. 108. f E. * Echinometra minor (Amboinensis). Seba, Mus, t, 3. pl. 13. f. 11. * Encycl. méth. pl. 136. F. 4-5. « Cidarites tribuloides. Deslongch. Encycl. t. 2. p. 195. * Blainv. Dict. sc. nat. t. 9. p. 200. * Agass. Prod. Échin. |, c. * Desmoul. Echinid. p. 322. [2] Eadem? major ; spinis aliquot brevibus, clavalo- capilalis, circa verlicem. Habite l'Océan indien. Elle n’est point rare dans les col- lections. Au Muséum , l'on voit un individu incomplet ayant sur le dos une épine courte , en massue ovale, qui tient encore. Les derniers tubercules correspon- dants sont à nu. Les autres épines sont comme dans l'espèce, 7. Cidarite porte-quille. Cidarites metularia. C. globoso-depressa ; spinis majoribus eylindricis, granulatis, subtruncalis ; apice crenis coronalo. Echinomelra muscosa amboinensis. Seba. Mus, 3, L, 13. f. 10. Encycl. pl. 134. f. 8. — Klein et Leske. t. 39. f. 4. * Echinus saxatilis. Var. b, Lin. Gmel. p. 3171. * Cidarites metularia. Deslongch. Encycl, t. 2. p.195, * Blainv. Man. d'actin. p. 232. * Agass. Prodr. échin. 1. c, p, 189, * Desmoul, Échinid, p. 324, 531 [2] Eadem minor, spinis brevioribus. Seba. Mus. 3. t. 13. f. 11. Habite l’océan des grandes Indes, les côtes de l'ile de France, celles de Saint-Domingue. Elle est voisine de la précédente mais distincte. 8. Cidarite verticillée. Cidarites verticillala. C. globoso-depressa ; spinis majoribus eylindraceis, truncalis, subgranulatis, nodosis; angulis compres- sis, ad nodos verticillatis. Encyel. pl. 136. F. 2-3. — Favann. pl. 80. f, L. * Deslongch. Encycl, t. 2. p. 195. * Blainv. Dict.sc. nat. L. 9. p. 200. * Agass. Prodr. Échin. |. c. p- 189. * Desmoul. Échinid. p. 324. Habite... Cette Cidarite n'est pas une des moins singu- lières de son genre. Sa taille est médiocre. Ses grandes épines ne sont que des bâtonnets tri ou quadrinodu- laires, longs de 3 centimètres, offrant huit ou dix angles à chaque nœud, 9, Cidarite porte-trompette. Cidarites tubaria. €, subglobosa ; spinis majoribus subviolaceis, tubereu- lato-asperis, apice truncatis : dorsalibus aliquot brevioribus, apice dilatatis, subpellalis, tubæ[or- mibus. * Deslongch. Encycl. t. 2. p. 196. * Agassiz. Prodr. |. e. — Desmoul. I. ce, Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Je n'ai vu de cette espèce que le test et les épines séparées. Son tests présente, entre les deux rangs de gros tubercules qui séparent les ambulacres, des enfoncements singuliers et profonds. 10. Cidarite biépineuse. Cidarites bispinosa. C. subglobosa ; spinis majoribus albis, subulalis, tri- fariam aculeatis : dorsalibus aliquot apice subpel- datis ; pellà rubr&, inæquali, margine serratà. * Deslonch. Encyel. t. 2.1. ce. * Agassiz. Prodr. 1. c.— Desmoul. I. c. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, Je n'ai vu de cette espèce que des épines séparées. 11. Cidarite annulifère. Cidarites annulifera. C. subglobosa; spinis majoribus longis, Lereli-subulatis, asperulatis, albo purpureoque annulalis : dorsalibus aliquot brevioribus, apice truncatis. * Deslongch. Encycl. t. 2. |. c. ® Agassiz. Prodr. 1. c.— Desmoul. |. €, Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, près de l’île des Kanguroos. Je n'ai vu encore de celle-ci que les épines séparées. L'existence de ces trois dernières espèces n'en est pas moins certaine. Nota. D'autres Cidarites, de la division des Turbans, ne m'étant connues que par des fgures publiées, j'en supprime la citation. “ — M. Brandt, dans son Prodrome des animaux observés par Mertens (Acad. Pétersb.), indique, d’après des dessins, une nouvelle espèce de Cidarite qu'il nomme , à la vérité, Cidarites dubia, et qu'il place dans son sous-genre Phyllacanthus, avec les C. imperialis Lamk. n.1. — €. hystrix L, n. 5.— | C: geranioides L, n, 5, — Et C, pastillaris L, n, 2, 532 HISTOIRE DES RADIAIRES. [2] Z'est orbiculaïre , déprimé. Ambulacres droits. Les épines la plupart ou le plus souvent fistu- leuses. [Les DranÈmes ]. 12, Cidarite grand-hérisson. Cidarites spinosissima. 15. 14. 15. C. grandis, sphæroideo-depressa, spinosa setiferaque; spinis numerosissimis, prælongis, tereli-subulatis, fis- tulosis, longitudinaliter striatis, scabris, fusco-vio- laceis. * Deslongch. Encycl. t. 2. p. 308. * Diadema spinosissimum. Agassiz. Prod. échin, 1, c. p. 189. * Desmoul. Échinid. p. 308. Habite. Celle-ci tient aux deux suivantes par ses rap- ports; mais elle est beaucoup plus grande, unicolore, et horriblement hérissée de longues épines. Cidarite porte-chaume. Cidarites calamaria. C. sphæroideo-depressa, spinosa et setifera ; spinis gracilibus, teretibus, fistulosis, transversim striato- scabris, albo et viridi-fusco fasciatis. Echinus calamarius. Pall. Spicil. zool. 10. p. 31, t, 2. f. 4-8. Cidaris caïamaris. Leske apud Klein, p.115. t.45.f. 1-4. Encycl. pl. 134. f.9-11. * Echinus calamarius. Lin. Gmel. p. 3173. “ Cidarites calamaris. Deslongch. Encycl.t. 2. p. 196. * Blainv. Man. d’actin. p. 231. * Diadema calamarium. Graÿ.— Agassiz. Prod. 1. c. * Desmoul. Echinid. p. 308. Habite les mers de l’Inde. Espèce remarquable et même élégante, par ses épines fistuleuses, tronquées et anne- lées. Elle a, comme les avoisinantes, des soies fines, fragiles et verdâtres entre ses épines. Cidarite subulaire. Cidarites subularis. C. sphæroideo-depressa, spinosa et setifera;spinis gra- cilibus, tereti-subulatis, fistulosis, longitudinaliter striato-scabris, albo et fusco annulatis. * Deslongch. Encyel. t. 2. 1. c. ® Diadema subulare. Agassiz. Prodr, 1. ce. * Desmoul. Échinid. p. 308. Habite les cô'es de l'ile de France. Par son élégance et ses épines annelées, cette Cidarite semble tenir de très- près à la précédente ; mais elle en est très-distinete. Ses épines non tronquées la rapprochent davantage de la Cidarite grand-hérisson , n° 12. Cidarite diadème. Cidarite diadema. C. hemisphærico-depressa ; ambulacris quinis, angus- Lis medio bifariam verrucosis ; spinis longis, selosis, subfistulosis, scabris. Echinometra setosa. Leske apud Klein. p. 100. tab. 37. fr: Encycl. pl. 133. f. ro. Knorr. Delic. tab. D IL. f. 1. 2. Echinus diadema. Lin. Gmel.p. 3173. (except. la 4° var.) * Echinometra selosa et Diadema Turcarum. Rumph. pl. 13. n° 5. et pl.14.f. B. * Cidarites diadema. Deslongch. t. 3. p. 197. (1) Le genre Asrropyca de M. Gray et de M. Agassiz ne contient que cette seule espèce 4. radiata; il est caractérisé par son «a test déprimé, avec des ambulacres larges et conyer- 16. 17 18. 19. * Blainv. Dict. sc, nat. L, 9, p. 100. et Man. d'act. p.23r. pl. 20.f.6. * Diadema Turcarum. Vesmoul. Échinid. p. 308. Habite l'océan des grandes Indes. Espèce distincte dont on n'a d'abord connu que le test dépourvu de ses épines. Cidarite crénulaire. Cidarites crenularis. C. subglobosa ; tuberculis arearum majorum bifariis, magnis, circà papillam crenulatis. Bourg. Pétrif. t. 52. F, 344-347-3482? * Lchinites globulatus. Schloth. Petref. p. 314. * Échinites. Mart. Lister. Lap. p. 221. pl. 7. f.2r. * Parkins. Organ. rem. t. 3. pl. 1. f. 6. * Cidarites crenularis. Deslongch. Enc. €. 2. p, 197. * Defr. Dict. se. nat. t. 9. p. 201. * Goldf. Petref. p. 122. pl. 40. F. 6. * Grateloup. Oursins foss. p. 85. * Agassiz. Prodr. échinid. I. c. p. 189. * Roemer. Verstein. p. 25. * Diadema crenulare. Desmoul. Échin, p. 312. Habite. Fossile de la Suisse. * Fossile du terrain jurassique d'Allemagne et du terrain crétacé de France (Dax) et d'Angleterre. Cidarite faux-diadème. Cidarites pseudo-dia- dema. C. Lemisphærico-depressa ; fasciis porosis, rectis, bi- poris ; seriebus tuberculorum majorum in areis omni- bus binis. Habite. Fossile de... [M. Desmoulins nomme Diadema Lamarckii une espèce qu'il soupconne d’être l'analogue de celle-ci.] Cidarite pulvinée. Cidarites pulvinata. C. orbicularis, convexo-depressa ; ambulacris quinque ad latera viridulis, stellam magnam simulantibus; fasciis porosis, flexuosis, biporis. 3 * Deslongch. Encycl. t. 2. p. 197. * Diadema pulvinatum. Agassiz. Prodr. 1. c. p. 189. * Desmoul. Échinid. p. 312. Habite... probablement les mers de l'Asie. Cette espèce paraît moyenne entre la précédente et celle qui suit. Largeur, un décimètre. Cidarite rayonnée. Cidarites radiata. C. orbicularis, latissima , complanata , crassiuscula ; areis ambulacrorum elevato-costutis; fasciis porosis subquadriporis. Cidaris radiata. Leske apud Klein. p. 116. tab. 44. f. 1. Seba. Mus. 3. tab. 14. F. v. 2. Encyol. pl. 140. f, 5.6. * Echinus radiatus. Lin. Gmel. p. 3184. * Cometa magna. Van Phelsum. p. 29. p. 36. * Cidarites radiata. Veslongch. Encyel. t. 2. p. 197. * Blainv. Dict. sc. nat. {. 9. p. 200.— Man. d'actin. p. 292. pl. 20. f. 7. - * Astropyga radiala. Gray. Zool. soc. Lond. 1835 (1), * Agassiz. Prodr l.c.p 189. * Diadema radiatum. Desmoul. Échin. p. 312. Habite les côtes de l’Asie. Espèce rare, grande, et d'au- « geant uniformément vers le sommet des plaques oviducales atrès-longues, lancéolées, et plusieurs rangées verticales de « piquants sur les aires interambulacraires. » CIDARITE, tant plus remarquable, qu'elle rappelle la fgure des Astéries placentiformes. Son test est peu slide. Lar- geur, 13 à 14 centimètres. Espèces fossiles. + 1. Cidarite très-grande. Cidarites maxima.Münst. Goldf. Petref. p. 116. pl. 59. f. 1. C. subglobosa, nodulis, ambulacrorum biserialibus, ver- rucarum limbis approximatis, ellipticis, superficiali- bus; aculeis majoribus,subclindraceis, rugosis, muri- calis ; ambulacris subrectis ; verrucis mamillaribus 8-10 in singulis seriebus; circulo glenoideo radiato. Fossile du terrain jurassique, Bayreuth. + 2. Cidarite royale. Ciduriles regalis. Goldf. Petref. p.116. pl. 59. f. 2. C. subglobosa; ambulacris subnudis, verrucarum limbis approzimatis orbicularibus, hemisphæricis ; ambula- cris reclis;verrucis mamillaribus 8-9 in singulis serie- bus; cireulo glenoideo lævi. Agass. Prodr. |. ce. Desmoul. Échin. p. 328. Fossile de la craie, Maestricht. Ÿ 5. Cidarite de Blumenbach. Cidariles Blumen- bachii. Münst. Goldf. Petref. p. 117. pl. 59. f, 5. C. depresso-globosa ; nodulis ambulacrorum bis-bise- rialibus; verrucarum limbis ellipticis, approximatis, excavalis; aculeis majoribus,subeylindraceis, granu- loso vel muricalo-costatis ; ambulacris flexuosis; verrucis mamillaribus 6-7 in singulis seriebus ; cir- culo glenoideo radiato. Cidarites florigemma. Phill. Géol, York. p, 127. pl. 111. f. 12. Cidaris elongata. Rœmer. Verstein. d. Oolith. Cidaris Blumenbachii et C. florigemma, Agassiz. Prodr. lc : Fossile du lias; Lyme Regis (Angleterre), du terrain juras- sique, Verdun, Besançon, Suisse , Bavière. + 4 Cidarite noble. Cidarites nobilis.Münst. Goldf. Petref. p. 117. pl. 59. f. 4. C. depresso-globosa ; nodulis ambulacrorum bis-trise- rialibus ; verrucarum limbis suborbicularibus, super- ficialibus, remolis; aculeis majoribus, longissimis, muricalis leretibus vel compressis vel angulosis ; ambulacris flexuosis; verrucis mamillaribus 5-6 in singulis seriebus ; circulo glenoideo radiato. Agass. Prodr. L, c. Desmoul. Échin. 1. c. Cidarites imperialis, Catullo Saggio di zool, foss. ? Fossile du terrain jurassique, Bayreuth. + 5. Cidarile élégante. Cidarites elegans. Münst, Goldf. Petref. p. 118. pl. 59. f. 5. C. depresso-globosa; nodulis ambulacrorum biseriali- bus; limbis verrucarum orbicularibus, superficialibus, remotiusculis, margine crenalo cinclis; aculeis sub- clavatis, subcostalo-muricatis, apice truncalo-echina- tis; ambulacris flexuosis ; verrucis mamillaribus 5-G in singulis seriebus; circulo glenoideo radiato, DE LAMARCK, T, 1 535 Agassiz. Prodr. |, c. Desmoul. Échin. p. 330. Bronn. Lethæa. p. 278, Fossile du terrain jurassique, Bayreuth. Ÿ 6, Cidarite monilifère. Cidarites monilifera, Goldf, Petref. p. 118. pl. 59. f. 6, C. depressa ; nodulis ambulacrorum bis-triserialibus; verrucarum limbis ovalo-orbicularibus, subexcavatis, granulorum coronû cinctis ; ambulacris flexuosis ; verrucis mamillaribus 4-6 in singulis seriebus; cireulo glenoideo lævi. Knorr., Petr. t. 2. pl. E. II, 1re espèce de Cidarite foss. Defr, Dict. sc. nat, t. 9. Agass. Prodr. I, ce, Desmoul. Échin. 1, e. Fossile du terrain jurassique, Besançon, Suisse, et du ter- rain crélacé, Saintonge, Périgord, Champagne , Maes- tricht, Dantzick, Messine , Malte. Ÿ 7. Cidarite bordée, Cidarites marginata, Goldf. Petref. p. 118. pl. 59. f. 7. C. subglobosa; utrinque depressa ; nodulis in ambula- crorum medio bis-triserialibus ; verrucarum limbis orbicularibus, approzimatis, margine elevalo granu- loso-cinclis; aculeis brevibus, cylindraceis, muricato- costalis, apice truncalis; ambulacris flezuosis; ver- rucis mamillaribus 4-6 in singulis seriebus ; circulo glenoideo lœvi. Echinus cidaris. Var. b. Lin. Gmel. p. 3195. Cidaris papillata. Var. Leske. n° 19. p. 133. pl.4r.f. 4. Cidaris cretosa. Parkinson, Org. remains. £, 3, pl. 1. F. 11, Agass. Prodr. I. e. Desmoul. Échin. p. 330. Fossile du terrain jurassique, Bavière, Souabe, du terrain de craie, Rouen, Oxford, Sussex. + 8. Cidarile couronnée. Cidarites coronata. Goldf. Petref. p. 119. pl. 59. C, depressa; nodulis ambulacrorum bis-biserialibus ; verrucarum limbis orbicularibus, approximalis, gra- nulorum coronû cinclis; aculeis clavalis, costalis ; costis granulalis, apice lævibus; pediculis longis, læ- vibus ; ambulacris flexuosis ; verrucis mamillaribus 3-4 in singulis seriebus; circulo glenoideo majorum radialo, minorum lævi. Echinus coronatus. Schloth. Petr. p. 313. Echinus cidaris. Var. ce. Lin. Gmel. p. 3155. Cidlaris mamillata, Sp. 2. (foss.) Klein, pl. 4.f. B. Knorr. Petr. pl. E. no 12. f. 4-5, — PI. E. VI. n° 120. Cidaris papillata. Var. Leske. n° 19. p. 133. pl. 7. f. D. Bourguet. Petr,. pl. 53. f. 351-353, Parkinson, Org. rem. t.3, pl. 1. Ê. 9. Agass. Prodr. 1, c. Desmoul. Échio. 1. e, Fossile du terrain jurassique , Bavière, Wurtemberg, Suisse, + 9. Cidarite alliée. Cidarites propinqua. Münst, Goldf. Petref. p. 119, pl. 40. f. 1. C. depressa; nodulis ambulacrorum biserialibus; ver- rucarum limbis orbicularibus, subcontiquis, granulo- 54 554 rum coront cinclis: aculeis clavalis, tuberculatis ; pediculis brevibus, nodulosis. Ambulacrts flexuosis; verrucis mamillaribus 3-4 in singulis seriebus; cir- culo ylenoideo majorum radiato, minorum lævi, Parkins. Org. rem. L. 3. p. 45. Cidaris papillata. Var. spinis claviculalis. Yeske. n° 19. p.134. pl. 46. F 2.38. Lehinus cidaris. Var. d. Lin, Gmel. p. 3155. Cidaris propinqua. Agass. 1. c.— Desmoul. Échinid. 1. c. Fossile du terrain jurassique. Bayreuth, + 10. Cidarite vésiculeuse. Cidariles vesiculosa. Goldf. Petref. p. 120. pl. 40. fig. 2. C. ambulacrorum nodulis bis-triserialibus; verrucarum limbis orbicularibus, remotis; inlerstiliis vesiculosis; circulo glenoideo lœvi : aculeis elongatis, fusiformi- bus, costatis, apice perforatis, Lecke ap. Klein, tab. xxxrr. F. L. M. Parkins. Org. rem. nr. pl. iv. Stokes. Transact. géol. soc. 1828. ur. 406. pl. 45. f, 16. Agass. Prodr. échin. 1. e. — Desmoul. Échinid, |. ce. Bronn, Lethæa. p.605. tab. xxrx. f. 16. Fossile de la craie. Touraine, Westphalie, Neufchätel, Russie. + VU. Cidarite glandifère. Cidarites glandifera. Goldf. Petref. p. 120. pl. 40. f. 5. C... aculeis subovalis, costato-granulosis ; pediculis brevibus, strialis. Favan. pl. 67. f. B. — Bourguet. Pétrif. pl. 54. f. 862- 363. Parkins. Organ. rem. t. 3. pl. 4. f. vr. Scheuchz. Mus. diluv. n° 873. — Oryct. helvét. p. 320. f. 40. Claviculæ glandariæ. Leske. De acul. p. 269. pl. 52. pl: 32. Bronn. Lethæa. p. 278. tab. xvir. F, 5. Agass. Prodr. |. ce. — Desmoul. Échinid. p. 334. Fossile du terrain jurassique. Angoulême , Besancon, Suisse, Bavière, Wurtemberg, Angleterre, Nice. [On ne connait de celte espèce que ses piquants qui sont très-remarquables par leur forme en olive, couverts de cètes granuleuses. On les nommait autrefois Pierres Judaiques.] T 12. Cidarite à pointes muriquées. Cidarites nu- ricata, Rœmer. Verstein, p. 26. tab. 1. f. 22. C. aculeis elongatis, cylindraceo-subulatis, muricalis, subtilissimè granulosis ; peliolis brevibus, lœvigatis. Fossile du terrain jurassique de l'Allemagne septen- trionale. + 15. Cidarite à pointes poncluées. Cidarites punc- tata. Rœmer. I, c. p. 26. Lab. 1. f. 15. C. aculeis cylindraceo-subulatis, longitudinaliter densè costulalo-punclatis; peliolis elongatis, lævibus. Fossile du terrain jurassique de l'Allemagne septentrio- nale. + 14. Cidarite à pointes épineuses. Cidarites spi- nuiosa. Rœmer. |. ce. tab. 4. f. 16. C: acule s elongatis, cylindraceis, spinulosis, long'tuiti- naliler rugosis; petiolis brevibus. lævigatis. HISTOIRE DES RADIAIRES. Fossile du terrain jurassique de l'Allemagne septentrio= na'e, + 15. Cidarile à pointes allongtes. Cidariles elon- gata, Rœmer. [. c. tab, 1. f, 14. C. aculeis elongatis, subcylindraceis, costalis, apice truncalis; coslis granuloso-muricalis; inlerstiliis sub- Lilissimè granulosis ; peliolis brevibus lœvibus. Fossile du terrain jurassique de l'Allemagne scptentrio- pale, Les quatre espèces précédentes sont établies, ainsi que la C. glandifère, sur la connaissance seule des pi- quants. + 16. Cidarite de Hoffmann. Cidarites Hoffmanmni. Rœmer. Verslein, p.25. tab, 1. f. 16. C. subyloboso-depressa ; ambulacris flexuosis, con- vexiusculis; nodulis ambulacrorum biserialibus, basi granulis interposilis ; limbis verrucarum orbieula- rium in areis majoribus approzimalis, longitudina- liter granulorum lineâ undulat& divisis ; ano scutis reliculatim conveæis obvallato. Aculeis lævibus su- bulalis. Salenia Hoffmanni. Agassiz. Prodr. I. c. Hemicidaris. Agassiz. Monogr. Échinod. Echinus Hoffmanni. Desmoul. Échinid. 1. e. Fossile du terrain jurassique de l’Allemagne septentrio- nale. M. Agassiz , qui d'abord en avait fait une espèce de Salé- aie, annonce plus récemment devoir en former un nouveau genre sous le nom d'Hemicidaris. + 17. Cidarile hémisphérique. Cidariles hemisphæ- rica. Rœmer. 1. c. p. 25. C. Rhemisphærico-depressa ; ambulacris planis, rectis; nodulis ambulacroruwn biserialibus, basi granulis in- Lerpositis; limbis verrucarum subovalium in areis majoribus approtimalis, longitudinaliter granulo- rum line4 undulal& divisis; ano scutis connexis ob- vallato ? Salenia hemisphærica. Agass. Prodr. 1. c. (non Salenia. Monogr.) Echinus hemisphæriceus. Desmoul. Échinid. L c. Fossile du terrain jurassique de l’Allemagne septentrio- nale. M. Agassiz n’a point continué à regarder cette espèce comme une Salénie : ce sera peut-être aussi un Hemi- cidaris. — Le genre Dravëne de M. Gray correspond à la 2e section des Cidarites de Lamarck, moins la dernière espèce dont cel auteur a fait son genre Astropyga. M. Agassiz qui adopte les genres de M. Gray, etquirapportemême le Diadema crenulare avec les vraies Cidariles, caractérise ainsi les Dia- dèmes : « Test plus ou moins déprimé; ambulacres « larges, convergeant uniformément vers le som- « met. Les piquants sont souvent tubuleux; les « tubercules des plaques ambulacraires, quoique « également perforés, sont plus pelits e1 plus nom- « breux que dans les Cidarites. » SALE M. Desmoulins, qui conserve au contraire toute ! la 2e section de Lamarck dans son genre Diadème, le distingue des Cidarites proprement dites, par « ses « aires ambulacraires lancéolées, tuberculeuses « comme les anambulacraires; et par son anus « beaucoup plus graud que la bouche qui est ordi- « nairement fissurée en son bord. » Ce genre comprend surtout beaucoup d'espèces fossiles des terrains jurassique et crélacé, Espèces fossiles. Ÿ 1. Diadème subanguleux. Diadema subangu- lare. D. hemisphærico-depressum; tubereulis arearum om- nium bifariam granulorum circulo cinctis; areis am- bulacrorum elevalo-costalis. lanceolalis, verrucosis; poris opposilis sejunctis ; fasciis porosis in medio biporis versès extremitales quadriporis. Goldf, Cidarites subangularis. Goldfuss. Petr. p. 122! pl. 4o. f. 8. Diadema subangulare. Agassiz, Prodr.]. c. — Desmou- lins. Échinid. p. 312. Rœmer. Verstein. Oolith. p. 26. tab. r. f. 20. Fossile du terrain jurassique. Lorraine, Wurtemberg, Bayreuth. Ambulacrorum areis T 2. Diadème variolaire. Diadema variolare. D. hemisphærico-depressum; fasciis porosis, rectis, bi- poris; verrucis in areis omnibus biseriatis. Cidarites variolaris. Al. Brogn, Géol. env. Paris. pl, 5. FAQ: Grateloup, Mém. oursins foss, p. 86. Diadema variolare. Agass. |. ce. — Desmoul. l. ec, Fossile de la craie. Dax, le Havre, Amiens, Tours, Lyme Regis Lewes (Angleterre). + 5. Diadème orné. Diadema ornatum. D. hemisphærico-depressum ; verrucis in areis ele- valis, ambulacrorum biseriatis ; line& granulorum [lexuosû interjectà ; arearum majorum quinquese- rialis; seriebus Lernis minoribus, granulis confertis cinctis ; circulo glenoïdeo radiato. Cidariles ornatus. Goldfuss. Petref. p. 123, pl. 4o. f. 10. Diadema ornatum. Agass. Foss. terr. crétacé Neufch. 1. c. p.139. Desmoul, Échinid. p. 914. Fossile de la craie, Westphalie, Neufchätel (Suisse), et du terrain jurassique. Ÿ 4 Diadèmerotulaire. Diadema rotulare. Agassiz. Foss. terr, crélacé Neufch. 1. ce. 159, tab. 14. f. 10-12. Bourguet. Pétrif. p. 76. pl. 51. f, 336, 337, 329. et pl. 52. F. 340. 345. 346. Fossile du terrain crétacé. [M. Agassiz distingue principalement cctte espèce de la précédente à laquelle elle ressemble beaucoup par ses aires ambulacraires de moitié plus étroites que les in- terambulacraires.] 535 NIE, + 5. Diadème mamelonneé. Diadema mamillatum. D. depressum; tuberculis arearum omnibus bifariis subæqualibus, numerosis, granulorum lineä divisis. Agassiz. Prodr. échin, |. e. — Desmoul. Echinid. p, 316. Cidaris mamillana. Ræœmer, Verstein. Oolith. p, 26. tab. IL £ 7. Fossile du terrain jurassique de l'Allemagne septentrio- pale, Au nombre des Diadèmes fossiles, M. Agassiz comple aussi le Cidaris granulosa.Goldl.(voyez Echi- nus milleri, p. 528.) Le Cidaris Bechei de Broderip, le Cidaris vagans de Phillips , et deux espèces iné- dites du terrain jurassique qu’il nomme D. trans- versum el D. hemisphæricum. M. Desmoulins y ajoute le Cidaris Kæœnigii de Brong. (Æchinus Konigii, Mantell Gcol. suss. p.189).—Le D. Kleinii (Cidarites saxatilis Brongn. — Echinus saxatilis, Parkins. Org. rem., t. nr, f, 4.). Le Diadema Lamarcki, qu'il croit être le même que le Cidarites pseudodiadema de Lamarck, et, enfin, quatre espèces non décrites. M. Leymerie a figuré dans les Mémoires de la société géologique de France, vol. 117, pl. 24, f. 1-5-4, trois nouvelles espèces fossiles du terrain secondaire des environs de Lyon, qu'il nomme Diadema seriale, D, globulus et D. minimum. SALÉNIE, (Salenia.) 244 Le genre Salenia, établi en 1855 (Proc. of the zool, soc. Lond.), par M. Gray, semble d’abord parfaitement caractérisé par les grandes plaques anguleuses et articulées entre elles qui entourent Panus, et par la posilion un peu excentrique de l'anus, cependant on voit ce caractère diminuer peu à peu, dans des espèces qui se rapprochent de plus en plus des vrais Oursins et dont M. Agassiz a fini par former un genre distinct, M. Desmoulins a laissé les Salénies dans une seclion particulière de son genre Oursin, lout en reconnaissant que le genre de M. Gray mériterait d’être adopté. M. Goldfuss les a laissées parmi ses Cidarites. M. Agassiz, adoptant d’abord le genre Salénie dans son Prodrome (Mém. soc. sc. nat. Neufchâtel, p. 189) dit « qu'il ressemble au genre « Cidaris, par la disposition des plaques interam- « bulacraires, lesquelles ne portent qu'un gros « mamelon, dont le sommet n’est pas perforé; a mais qu’au lieu de pelites plaques mobiles au- « tour de l'anus, il a de grands écussons articulés « par leurs bords et des plaques oviducules , égale- « ment (rès-grandes. » Plus récemment M. Agas- siz, en publiaut la première livraison de ses Mono- 1. 21 556 graphies d'Échinodermes, qui comprend seulement les Sulénies, a divisé ce genre en quatre ; savoir : 1° le genre SALENIA proprement dit (S. personala. — S, scripla., — S, petalifera. — S. geometrica.— S. saxigera. — S. gibba. — S, trigonala. —S. stel- lulata. — S. areolata). — 2° Le genre Gowiopyeus (G. pellatus, — G. intricalus. — G. Menardi. — G. heteropyqus. — G. globosus. — G. major). — 5° Le genre PeLrastes (2, pulchellus. — P, mar- ginalis). —.4° Le genre Goniopnonus (G. lunula- tus, — G, apiculatus). Toutes les espèces sont fossiles du terrain de craie, elles se ressemblent beaucoup et ne diffèrent génériquement que par la forme des pièces ovidu- cales, forme que nous ne pouvons croire, comme l’auteur, aussi invariable et d’une aussi grande im- porlance. 1. Salénie scutigère. Salenia scutigera. Gray. S. depressa; nodulis ambulacrorum biserialibus; limbis verrucarum in areis majoribus, remolis, granulis con- fertis cinctis. Ambulacrorum areis lanceolatis, ver- rucosis; poris opposilis sejunclis fusciis biporosis. Faujas. Mont. Saint-Pierre. pl. 132. pl. 30. f. 5. Parkinson. Organ. rem. t, 3. pl. 1. f. 12. 13. ÆEchinus petaliferus. Desmarest. — Defr. Dict. sc. nat. t. 37. p. 101. Blainv. Man. d’actin. p. 229. Desmoul. Échinid. p. 302. Cidariles scutiger. Munst, — Goldf, p. 121. pl. 49. F. 4. Agassiz. Prodr. échin. |. ce. Salenia areolata. Bronn. Lethæa, p. 609. tab. xxix, f. 15. Tossile de la craie. Touraine, Normandie , le Mans, Saintonge, Périgord, Martigues, Ciply, Bavière. TROISIÈME SECTION. LES FISTULIDES. Peau molle, mobile et irrilable. Corps allongé, cylindracé, mollasse, très-contrac- tile. Les animaux de cette section appartiennent encore à la classe des Radiaires, el lerminent effec- tivement l’ordre des Radiaires échinodermes. Leur peau en général est opaque, le plus souvent coriace, irritable néanmoins; et dans plusieurs elle est hé- rissée de tubercules et de tubes rétractiles, Mais ces animaux doivent nécessairement se trouver près de la limite supérieure de la classe, puisque leur organisation est plus avancée en composilion que celle des Radiaires mollasses, peut-être plus encore que celle des Échinides, et qu'ils s'éloignent des autres Radiaires par leur forme générale, beau- HISTOIRE DES RADIAIRES. coup n'offrant plus dans leurs parties inlérieures celte disposition rayonnante qui caractérise la grande généralité des Radiaires. Les Fistulides ont le corps plus ou moins allongé, cylindracé, mou, fortement contraclile, el semblent, par cetle forme générale, annoncer en quelque sorte une transition naturelle de la classe des Radiaires à celle des vers. Je ne crois pas néanmoiïns qu'il y ail une véritable nuance entre les animaux de ces deux classes; je pense, au contraire, que les Radiaires terminent une branche isolée, qui a commencé aux Jnfusoires, et que les vers en composent une autre. Des Radiaires fistulides possèdent à peu près (ous les progrès acquis jusqu’à elles dans la composition de l'organisation. Toutes ont différents organes in- térieurs, très-distincts, et en général floltants dans la cavilé du corps; Loules aspirent l’eau pour leur respiralion, soit par des pores, soit par des Lubes souvent rétracliles ; toutes encore offrent des fibres qui paräissent musculaires, enfin loutes présentent des organes particuliers pour la reproduction, quoique l’on ne puisse en trouver qui soient fécon- dateurs. Mais ces Fistulides n'ont, pas plus que les autres Radiaires, soit une têle, soit un cerveau et une moelle longitudinale, soit des yeux ou autres sens particuliers. Elles sont donc privées de même de la faculté de sentir, et ce sont toujours des ani- maux apathiques. Tout indique, en outre, qu’elles ne se régénèrent point par la voie d’une fécondation sexuelle, mais que ce sont des gemmipares internes, dont les cor- puscules reproduclifs et oviformes, conslituent des amas en forme de grappes, qui ressemblent à des ovaires. Quoique les organes intérieurs des Fistulides puissent offrir un mode et une disposition qui leur soient particuliers, ces animaux ne sont peut-être pas si éloignés de nos Z'uniciers qu'on pourrait le croire; car probablement, la distance par les rap- ports entre les Æolothuries et les Ascidies, n’est pas aussi grande qu’on l'a pensé, et de part et d'autre, l'état d'avancement de l’organisation n’est pas ex- trêmement différent. Ces corps charnus, très-con- tractiles et à peau coriacée, offrent sans doute entre eux des particularités dans la forme el la disposition des organes qui les distinguent, mais, selon moi, ne sont point sans rapports. Les Z'uniciers, dont une partie avait été confondue avec les Polypes, peuvent donc être placés, sans inconvenance cho- quante, après la classe des Radiaires. Toutes les Fistulides connues vivent dans la mer, près de ses bords. On n’en distingue encore qu’un très-pelitnombre de genres, quisemblentappartenir à trois coupes ou divisions particulières; et même ACTINIE. les deux derniers de ces genres ne paraissent presque plus tenir par leurs caractères à la classe où on les rapporte : voici les genres qui composent la section des Fistulides. Actinie € Fistulides tentaculées. Holothurie. Fistulides Lentaculées Fistulaire. Priapule. s Fistulides nues. Siponele. [Cette section des Fistulides est tout à fait arlifi- cielle et les genres qu'elle renferme ont dù étre reportés par les naturalistes dans des classes dif férentes ; ainsi, tandis que les Hololhuries et les Fistulaires qu’on eùt pu laisser en un seul genre, sont de véritables Échinodermes, les Aclinies sont des Polypes analogues à ceux qui produisent les Polypiers lamellifères, et les Priapules et Siponcles pourraient être rapprochées des vers, proprement dits.] ACTINIE, (Aclinia.) Corps cylindracé, charnu, simple, très-contrac- tile, fixé par sa base, et ayant la facullé de se dé- placer. Bouche terminale, bordée d'un ou plusieurs rangs de tentacules en rayons, se fermant et dispa- raissant par la contraction, et ressemblant à une fleur dans son épanouissement. Corpus cylindraceum, carnosum , contractile, basi spontè se afjigens. Os terminale, dilatabile et retractile, tentaculis numerosis uni vel pluriseriatis radialim cinclum , in expansione florem referens. simplex , Osservarrons. Les Actinies, que Linné avait ran- gées parmi les Mollusques, en sont fort éloignées par leur organisation, et sont plutôt des Radiaires. Elles semblent tenir aux Polypes, et surtout aux Hydres, par plusieurs considérations ; et néanmoins, d’après ce qui a élé observé sur leur organisalion intérieure, il parait que ce sont réellement des Ra- diaires d’une famille particulière qui avoisine celle des Holothuries. 11 suffit en effet de remarquer que leur corps n’est point gélatineux, et que leur intérieur offre des organes particuliers que l’on chercherait en vain dans les Hydres et mème dans les autres Polypes, pour sentir que, malgré l'apparence , elles Liennent davantage aux ÆAadiaïres fistulides qu'à aucune autre famille d'animaux, Quoique les Aclinies soient fortement distinctes des Holothuries, elles ont néanmoins avec ces der- nières des rapports réels, puisque le célèbre Pallas a rangé parmi les Actinies une Holothurie véritable { Holothuria doliolum). 537 Les Actinies sont fixées, par l'aplatissement de leur base, sur les rochers , sur le sable ou sur d'au- tres corps marins, presque à fleur d’eau ; de manière que, par suite des oscillations de la surface des eaux, elles sont très-souvent exposées au contact de l'air : mais comme elles peuvent se déplacer et aller se fixer ailleurs, ce sont véritablement des animaux libres. Le corps de ces animaux est oblong, cylindracé, charnu, très-contractile, s’allonge sous la forme d’un siphon ou d'un tube, et se raccourcit dans ses contractions , de manière à prendre la forme d’un bulbe globuleux ou ovale. L'extrémité supé- rieure de ce corps est lerminée par un aplatisse- ment orbiculaire, au centre duquel est la bouche de l'animal, et Lout autour sont placés, sur un seul ou plusieurs rangs, des tentacules nombreux disposés en rayons. On dit que l'extrémité de ces tentacules est munie d'un pore qui agit comme une ventouse en saisissant une proie : on dit plus, on prétend que ces tentacules sont des prolongements fistuleux qui aspirent l'eau et la rejettent. La partie supérieure des Actinies, ainsi ornée de tentacules, a, lorsqu'elle est épanouie , l'apparence d'une fleur ; ce qui a fait donner à ces animaux le nom d’Anémones de mer, Les anciens les nommaient Orties de mer fixes, pour les distinguer des Médu- ses, qu'ils appelaient Orties de mer vagabondes. La rosette de tentacules de ces animaux imite d'autant plus une fleur dont les pétales seraient ouverts, qu’elle est en général brillante de diverses couleurs, et le plus souvent colorée de rouge ou de pourpre, ou chargée de taches verdâtres sur un fond pourpré. Quelquefois cette roselle est parta- gée en lobes rayonnants et hérissés de petits tenta- cules. L'intérieur des Aclinies offre un sac alimentaire fort large dont l'ouverture est supérieure et termi- nale. Ce sac, dont l'estomac très-ample occupe le fond, est tellement contraclile, que quelquelois il sort presque en entier, en se renversant en dehors, ce qui a été aussi observé dans les Holothuries. Des muscles aplatis, longiludinaux et parallèles entou- rent le sac alimentaire. Plusieurs nodules ou gan- glions nerveux d’où partent des filets, sont placés au-dessous de l'estomac, et ont élé vus par M. Spix. Le même savant a pareillement remarqué quatre corps particuliers qu’il nomme des ovaires, et qui sont formés de tuyaux cohérents remplis de petits grains. Ces corps sont situés entre l'estomac et les muscles, ayant chacun un canal qui se dirige en bas, se courbe, se réunit à d’autres, et vient aboulir par une issue commune dans la base de l'estomac. Rien de semblable assurément n'a été observé dans aucun polype. Les Aclinies, non-seulement sont très-contractiles, mais elles ont une faculté régénérative Lout aussi granile que celle des Polypes. Si l’on coupe une Actinie en différents morceaux, l'on prétend que chaque pièce vit séparément, se développe et forme autant d’Actinies nouvelles. Est-il bien certain que le succès de ces expériences ne soil pas conditionnel, comme celui des rayons que l'on coupe aux Astéries, et que l’on a vus vivre ensuite séparément et former une éloile entière? Lorsque le temps est doux, calme, et qu'il fait b38 du soleil, on voit dans les baies, les anses, les si- nuosités des rochers, et particulièrement dans les lieux où l’eau a peu de profondeur, les Actinies s'épanouir comme des fleurs à la surface des eaux. Mais au moindre sujet de trouble ou de danger PORT l'animal, ces fleurs disparaissent subitement ; l'Ac- tinie referme ses (entacules en les repliant sur sa bouche ; tout son corps se contracte promptement, se raccourcil d’une manière remarquable, ct l’ex- trémité supérieure rentre et s'enfonce dans la masse raccourcie du corps comme dans un fourreau. Ce mouvement s’exécule avec beaucoup de célérité, et s’observe tout à fait de même dans les Holothu- ries. On sait que ces animaux sont sensibles aux im- pressions de la lumière, qu'ils en sont avantageuse- ment affectés lorsqu'elle n’est pas trop forte, mais qu’ils en sont incommodés lorsqu'elle est trop vive. On à aussi remarqué, non-seulement qu’ils sont en- core sensibles au bruit, mais en outre qu'ils le sont à l'approche d'un corps qui ne les touche pas. Tous ces faits résullent de leur grande irritabililé, et ne sont nullement des preuves qu'ils éprouvent des sensations. Les Aclinies font leur nourriture ordinaire de Chevreltes, de pelits Crabes, et de Méduses bien plus grosses qu’elles. Elles les saisissent avec leurs tentacules, les gardent dans leur estomac pendant dix ou douze heures, et rejettent ensuile par leur bouche les genie qu’elles n’ont pu digérer. Quel- quelois les grandes Actinies avalent les petites, ou les individus d’une plus pelile espèce; mais, après les avoir gardés quelque temps dans leur estomac, elles les rendent en vic, n'ayant pu les digérer ni même les altérer. On peut se servir des Actinies en quelque sorle comme d’un baromètre, lorsqu'on est à portée de les observer ; car selon qu’elles sont plus ou moins épanouies ou contraclées sans causes accidentelles , elles présagent un temps plus ou moins orageux, une mer plus où moins agilée, ou bien un temps serein el une mer très-calme. On a observé que les indications que fournissent à cet égard les Aclinies étaient presque aussi sûres que celles du baromè- tre, et qu’elles les devancaieatl dans bien des cas. Les Actinies ont, comme les hydres, la facullé de détacher leur base , de changer de lieu , et d’al- ler se fixer ailleurs. Les Actinies se multiplient par des geminesinter- nes qu'elles rejettent par leur bouche, comme au- tant de pelits vivants. Elles se reproduisent en outre quelquelois par des gemines qui percent la- téraleiment le corps de leur mère , et d’auires fois par des déchirements naturels à d'une partie des li- gaments de leur base, Géchirements qui s’opèren! par la contraction de ces parties. Dicquemare, qui a découvert cette faculté des Actinies, les multi- pliait à son gré, en coupant avec un bistouri la base de ces animaux , ou quelques parties de cette base. D'après ces observations, on doit reconnaitre que, dans les animaux très-imparfaits, la nalure emploie, comme elle l'a fait dans les végéluux, plusieurs moyens différents pour la reproduction et la mulliplication de ces étres. Mais dans les animaux plus parfaits, elle est réduite à l'emploi d’un seul moyen pour leur reproduction. HISTOIRE DES RADIAIRES. Les Actinies n'ont pas de mauvaises qualités : on en mange certaines espèces dans le Levant, dans l'Italie, “et même sur les côtes de France qui bor- dent la Méditerranée. Leur chair est assez délicate, d'un goùt et d’une odeur analogue à ceux des Crus- tacés. Elle peut offrir aux habitants des côtes une ressource dans des temps de disette, [Une appréciation plus juste de leurs caractères a dù faire passer les Actinies de la classe des Échi- nodermes dans celle des Polypes, dont elles sont un des types les mieux connus. Leur histoire s’est enrichie de plusieurs faits importants ; cependant, au lieu de les élever dans la série animale, on les a, au contraire , fait descendre beaucoup. En effet, tout en reconnaissant qu'elles ne sont formées que d'une peau charnuce qui, après avoir formé le disque ou la base ct la surface extérieure, se replie en de- dans pour consliluer une cavité digestive incom- plète , on a reconnu aussi qu’elles sont Loul à fait dépourvues du système nerveux que Spix avait voulu y reconnaître, et d’un système circulatoire. La cavité digestive , qu’on pourrait également ou aussi peu nommer bouche ou estomac, est un sac sans fond, qui ne se trouve fermé par en bas qu’en vertu de la contraction des parois , et qui peut se retourner presque complétement en dehors. Du disque servant de support à l'animal partent en rayonnant des cloisons membraneuses ou fibreu- ses qui se prolongent en montant à l'intérieur le long des parois de l'enveloppe extérieure, jusqu’au bord , qui est garni d’un ou de plusieurs rangs de tentacules. C’est entre ces cloisons et sur ces cloi- sons mêmes que se trouvent les ovaires , en forme de cordons minces intesliniformes , repliés et con- tournés un grand nombre de fois, et garnis de cils vibratiles qui déterminent un mouvement conti- nuel dans Ja masse , ou un mouvement particulier de gyration dans les parties détachées. Un mouvement de cils vibratiles a lieu aussi à la paroi intérieure des Lentacules, et produit dans ces organes une circulation apparente. On peut suppo- ser que c’est par le moyen de ces cils que s'effectue la respiration. M. Wagner a annoncé récemment avoir trouvé entre les ovaires des testicules remplis de zoosper- mes chez les Actinies; mais on pourrait désirer quelques observations de plus sur ce sujet. Le genre Actinie, augmenté d’un nombre consi- dérable d'espèces nouvelles et même de formes toul à fait inattendues , par suite des derniers voya- ges de circumnavigation, a du former une famille à laquelle on a réuni mal à propos, suivant nous, le genre Lucernaire. M. Leuckart , dans le Voyage de Rüppell en Afrique (1826), avait déjà créé lesgenres Thalassianthe et Discosome. M. Rapp, en 1829, ACTINIE, dans un travail important sur les Polypes, et sur les Actinies en parliculicr, fil mieux connaitre les rapports de ces animaux, dont il décrit 25 espèces, Cuvier, dans la dernière édition du Règne animal, les placa dans le premier ordre de ses Polypes. M. de Blainville, dans l’article Zoophyte du Dic- tionnaire des sciences naturelles, 1850, lequel parul séparément en 1854, comme manuel d’actinologie, présenta le premier une classification plus complète de la famille des Actinies, dans laquelle il créa les genres nouveaux Actinolobe et Actinocère, en même temps qu'il admit les genres de M. Leuckart, le genre Moschate de M. Renicri, le genre Aclinecte de M. Lesueur , les genres Aclinodendre et Acti- nérie de MA. Quoy et Gaimard, el le genre Métridie de M. Oken. Son genre Actinie, quoique beaucoup réduit par la séparation de ces genres, contient en- core 57 espèces cilées d’après différents auteurs, et cependant il ne connaissait point alors celles qu'ont publiées depuis MM. Ehrenberg, Lesson, Brandt, etc. Les deux premiers genres de M. de Blainville (Moschate et Actinecte) contiennent des espèces flottant librement dans les eaux, et diffèrent principalement par la forme, qui est très-allongée pour les Moschates, et presque globuleuse pour les Actinectes, Son troisième genre , Discosome, est caractérisé par sa forme très-déprimée et ses tenta- cules très-courts ct formés de petits tubercules. Les 4, 5°, Ge et 7e genres, Actinodendre, Métri- die, Thalassianthe et Actineria ont des lentacules ramifiés ou pinnés; mais ils se distinguent parce que ces tentacules sont très-grands, peu nombreux, à rameaux allernes, en massue granuleuse chez les Actinodendres ; ils sont plus nombreux, plus petits, ramifiés et pinnés chez les Thalassiantbes ; ils sont très-fins et comme lanugineux, réunis en masses fusiformes chez l'Aclinerie; enfin ils sont seulement en partie pinnés chez les Métridies. Les Actinolobes sont caractérisés par la forme lobéc de leur disque supérieur qui est couvert de tenlacules courts; les Actinocères ont le corps cylindrique, allongé , élargi aux deux extrémités, el un seul rang de tentacules. Les Aclinies proprement dites , enfin, comprennent toutes les espèces qui ne ren- trent point dans quelqu'un des autres genres , c’est-à-dire ayant le corps cylindrique assez court, el les tentacules simples, nombreux et sur plusieurs rangs. — M. Ehrenberg (1854) a publié dans les Mé- moires de l'académie de Berlin pour 1852 une clas- sification des Polypes anthozoaires, dont la première famille est celle des Acrinines, faisant partie des Zoocoraux polyactiniés ou à plus de 12 rayons, et caractérisée ainsi : « Corps entièrement mou, sub- coriace , libre, rampant et nageant, non adhérent 539 au sol, sulitaire , ovipare ou vivipare, rarement gemmipare, ne se divisant jamais spontanément. » Une première division ne présente pas de sucoirs sur le disque. 1. — S'il n’y a point non plus de pores latéraux, el si Lous les tentacules sont simples (perforés?), oblongs ou filiformes , on a le genre AcrintE, qui se partage en quatre sous-genres, suivant la grandeur relalive des tentacules, savoir : 1° les 4. isacmaea, dont tous les tentacules sont égaux, el qui forment eux-mêmes deux tribus : celles qui ont des tenta- cules très-nombreux et très-petits (répondant au genre Discosoma Leuckart), et celles dont les Lentacules sont grands eL moins nombreux (les Urticina); 2 les 4. enlacmaea, dont les tentacules les plus intérieurs sont les plus forts, ct dont les extérieurs deviennent plus petits près du bord; 5° les 4. mesacmaea, dont les tentacules moyens sont les plus forts, les internes et les externes étant plus petits; mais suivant l’auteur, on ne connait pag encore d'espèces de ce sous-genre ; 4° les 4. ectac- maea, dont les tentacules externes sont les plus fors. II. — Si les tentacules sont tous ou en partie di- visés ou palmés en même temps que les pores laté- raux manquent, on a le genre Merrtoium d'Oken, qui répond aux Actinéries de Quoy el Gaimard. IT, — Si tous les tentacules sont arborescents, les intérieurs étant les plus forts avec des pinnules en massuc creusées d’une fossette au sommet, on a le genre Mecaracris, qui est également dépourvu de pores latéraux. IV. — Siles tentacules moyens sont seuls arbo- rescents et plus forts, tandis que les tentacules externes ct internes sont simplement peclinés ct plus petits, on a le genre TnarassrAnTuE de Leuc- kart, admis avec doute par M. Ebrenberg. V. — S'il y a des pores latéraux donnant accès ct sortie à l’eau, les tentacules n'étant pas percés ?, on a le genre CriBrtNA, — Une deuxième division présente des suçoirs particuliers sur le disque. VI. — Si les tentacules sont simples, portant latéralement des groupes de vésicules qui les font paraîlre rameux , on a le genre AGTINODENDRON, VII. — Si les lentacules externes et internes sont composés, pectinés ct plus pelits, tandis que les tentacules moyens sont plus forts, surcomposés et chargés de vésicules ou sucoirs au sommet, onale genre EprcLADrA. VIII. —Enfin, si les Lenlacules en parlie simples, en parlie mullifides, sont entremélés de groupes distincts de sucoirs, on a le genre H£reroDacrYLA, — M. Brandt, dans le Prodrome des animaux observés par Mertens (Mém. acad, St, Pétersbourg) 540 a donné beaucoup plus d'extension au système de M. Ehrenberg, en considérant comme deux familles distinctes, sous les noms d’Actinines et de Cribri- nacées d’une part les quatre premiers genres, et d'autre part le genre Cribrina, et en donnant des dénominations particulières aux genres qu'il élablit d'après le nombre des rangées de tentacules, et qu'il subdivise ensuite, comme le fait M. Ebrenberg pour ses Actinies, d'après la grandeur relative des diverses rangées de tentacules. Il a aussi employé un autre caractère pour diviser les Cribrinacées, en distinguant celles qui ont les tentacules en sérics rayonnantes. — M. Lesson, dans la Zoologie du Voyage de la Coquille , divise les Actinies en huit tribus , dont les trois premières ont l'enveloppe extérieure dure et subcartilagineuse ; ce sont : 1° Les 4. holothuriées, comprenant les genres Actinecte ou Minyas, Sarcophinanthe (1), Lucer- naire, Moschate? et Actineria ? 99 Les 4, corticifères. 3° Les 4. zoanthaïres. Les cinq autres tribus ont l'enveloppe extérieure molle et charnue; ce sont : 4. Les 4. multifides, comprenant les genres Acti- nodendron, Metridium, Thalassianthus. 5. Les 4. sarcodermes, pour le seul genre 4cti- nia, divisé en deux races : les vraies Aclinics , et les Actinocères. 6. Les 4. discosomes, pour le genre Discosoma. 7. Les 4. en veniouses, pour le genre Lagena. S. Les 4. euménides, pour le genre Zwmenides (£. ophiseocoma.— Voy. Coq., pl. 1, fig. 1, p. 81). Nous pensons queles divisions basées sur le nom- bre et sur la grandeur relative des tenlacules ne peuvent être solidement établies, puisque ces orga- nes sont essentiellement variables aux diverses épo- ques du développement des Actinies. Il n’en est pas de même de la présence des pores latéraux ou des suçoirs, qui ont pu servir à caractériser conve- nablement des genres. On a également trouvé de bons caractères dans les tentacules pinnés, ou pec- tinés et arborescents ; mais la forme plus ou moins longée, le contour plus ou moins lobé, sont aussi des caractères très-variables. On sera donc réduit pendant longtemps encore à laisser dans le genre Âclinie un grand nombre d'espèces en attendant que de nouveaux caractères aient élé découverts. Quant à la perforation des tentacules, que M. Rapp (1) M. Lesson rapporte à son genre Sarcophinanthius deux espèces, dont la première S. Sertum, ayant en dehors des tenta- eulés palmés et à l'intérieur des tentacules vésiculeux en mas- sue pourrait, suivant M. Ehrenberg, constituer un genre voisin des Hétérolactyles ct qui serait nommé Lropala, tandis que HISTOIRE DES RADIAIRES. admet formellement et que M. Éhrenberg admet avec doute pour les Actinies en la rejetant aussi avec doute pour les Cribrines , elle nous paraît égale- ment douteuse dans tous les cas. ] FD. ESPÈCES. 1. Actinie rousse. Aclinia rufa. A. semi-ovalis, læviuscula ; cirrhis pallidis. Mull. Zool, dan. p. 75. t. 23. f, 1-5. — Gmel. p. 3131 (2). Brug. n° 1. Encyel. pl. 71. f. 6 à 10. “ Rapp. Uber. die Polypen. p. 53. Habité l'Océan européen et la Méditerranée. L'espèce suivante, décrite par M. Gravenhorst (Fergestina), p. 127, se rapproche beaucoup de l'Aclinic rousse. 1. a. Actinie tachetée, Actinia adspersa. A. ochracea; lineolis transversalibus; punclis macu- lisque parvis irregularibus , brunneis ; lenlaculis cinereis. Habite la mer Adriatique. 2. Actinie cornes-épaisses. Aclinia crassicornise A. substriala; cirrhis crassis, conico-elongatis. Aclinia felina. Lin. Brug. n° 4. “ Actinia (isacmaea) crassicornis? Ehr. Corall. d. Rothcenmeeres. Bast. subs. tab. 13. f. 1. act. — Stock. 1767. €. 4. f. 4-5. Aclinia. Gmel. n° 2. / Habite l'Océan européen et la Méditerranée. 5. Actinie plumeuse. Actinia plumosa. A. tentaculis parvis; disco margine penicillis cir- rhalo. Mull. Zool. dan. 3. p. 12. t. 88. F. 1-2. * Aclinia plumosa. Gmel. 3132. n°3. Act. nidros. 5. p. 425. €, 5. — Actinia. Brug. n° 2. * Melridium plumosum. Oken. t. 1. p. 349. * Metridium plumosa. Blainv. Man. act. p. 321. * Cribrina plumosa. Ehr. Corall. d. Rothenmecres, p- 41. Habite les mers d'Europe. 4. Actinie écarlate. Actinia coccinea. Mull. A. albo rubroque varia; tentaculis cylindricis, annu- latis. Brug. n° 5. Muil. Zool. dan. tab, 63, f. 1 à 3. — Encycl. pl. 72. fx à 3. Habite l'océan de la Norwège. 5. Actinie œillet de mer. 4ctinia judaica. A. cylèndrica, lævis, truncata ; præputio internè un- dulalo lævi. Urtica … Planc. Conch. tab. 43. f. 6. Actinie, Brug. n° 6. Habite la Méditerranée. Pautre, S. papillosa, paraît avoir été établie d'après une es- pèce de Cribrine. (2) L’Actima equina citée ici par Lamarck ne se rapporte pas à cette espèce; mais bien à l’Actinie rouge n° 12. Ne de: ACTINIE. 6. Aclinie veuve. Actinia viduata. Mull. A. grisea ; strigis longiludinalibus cirrhisque albis. Mull. Zool. dan. t. 63. F. 6-7-8. Encyel. pl. 72. £. 4-5. Urtica cinerea Rond. Aldrov. Zooph. p. 565. * Act. (Isacmaea) viduala. Ehr. Corall. p. 34. Habite les mers d'Europe. [Elle ne diffère presque de l'espèce suivante que par le nombre deux fois plus considérable de scs bandes brunes (24) ] 7. Actinie anguleuse. Actinia effæta (1). A. subeylindrica ; coslis perpendicularibus, angulatis. Brug. n° 8. Bast. subs, 1. t. 14. f. 2. Encycl. pl. 74.f. 1. * Actinia effæta.Linné. * Actinia effæta. Rapp. Ueber die Polypen. 1829. p. 54. tab. II. f, 2. * Actinia effæta. Gravenhorst, Tergestina, p.136. * Cribrina effæta. Ehr. Die Corall. d. Rothenmeeres. * Actinie brune. Cuvicr. Règ. anim. ae éd. t. 3. p. 292. Habite l'Océan européen. [Elle est gris jaunâtre avec des bandes obseures; ses tentacules sont aussi tachetés de brun.] [Cette espèce est une de celles qui en se contractant font jaillir de l’eau par les ventouses dont leur peau est garnie, — Elle se tient souvent fixée sur des coquilles.] 8. Actinie ridée. Actinia senilis (Voy. Cribrina). 9. 10. A, subcylindrica, transversè rugosa. Aclinia senilis. L. Syst. nal. p. 1088. Bast. subs, tab. 13. f, 2. (2?)°". Act. Soc. Linn. vol. 5. p. 9. An. Mull. Zool. dan. tab. 88. f. 4? “ Actinia digilata. Muil. Zool. dan. CXXXIHII. * Actinia holsatica. Mull. Zool. dan. CXXXIX. * Actinia coriacea. Spix. Ann. Mus. £. 13. * Actinie coriace. Cuv. Règ. an. t. IL. p. 291. Aclinia verrucosa. Penn. Brit. Zool. 4. p. 49. Actinia crassicornis. Adams. Linn. Trans. 3. p. 252. Actinia equina. Sowerb. Brit. mus. tab. 4. * Cribrina coriacea. Ehr. Corall. d. Rothenmeeres. p- 40. * Actinia coriacea. Lesson. Ilustr, zool. p. 54. Habite les mers d'Europe. « “ Actinie onduleuse. Actinia undata. Mull. A. conica, pallida ; striis duplicatis, rugosis, fuluis. Muil. Zool. dan. tab. 63. F, 4.5. Encycl. pl. 72. F. G. Actine. Brug. n° 9. * Actinia undata. Rapp. Ucber die Polypen. p. 54. Habite l'Océan de Norwège. [Cette espèce paraît bien devoir être réunie à l'Actinia effæta, n° 5.] Actinie sillonnée. Actinia sulcata. Pen, (Voy. Act, verte, n° 15) A. castanea, longitudinaliler sulcata ; tentaculis lon- gis, liliformibus. Brug. n° 10. (1) M: Gravenhorst doute de l'exactitude des synonymes de Boster et de Linné, Mais des différences dans la coloration et 11 15. Gærin, Trans, phil. 1764, €, 1, f. 1. A. B, Encycl. pl. 58. f. 1. 2, Actinia cereus. Soland, et Ellis. n° 1. * Actinia cereus, Turton. Brit. Faun. 131, (non Rapp)) * Hydra cereus. Lin. Gmel. p. 3867. » “ Aclinia (Enlacmaea) cereus. Ebr. d. Corall. d. Ro thenm. * Aclinocereus sulcatus. Blainv. Man. d'actin. p. 327. Habite sur les côtes de Angleterre. [M. Gravenhorst réunit cette espèce et la suivante à l'Actinia viridis, n° 13.] Aclinie géant, Actinia gigas. (Voy. Act. verte. n° 15). A. limbo plicato, planiusculo; tentaculis virescentibus. Brug. n° 11, Priapus giganteus. Forsk. Anim. deser. p. 100. n° 8. * Actinia gigas. Bosc. Hist. nat. des vers. IL. p. 219. * Aclinia gigantea. Rapp. |. c. p. 56. * Actinia (Isacmaea) gigantea. Ehr. Corall. p. 32. Habite la mer Rouge. [M. Gravenhorst (Tergestina. p. 117) prétend que cette espèce doit être réunie, comme simple variété, à l’Ac- linia viridis, n° 13.] Actinie rouge. Actinia rubra. A. longiludinaliter striata ; glandulis marginalibus albis ; tentaculis corpore brevioribus. Brug. n° 12. Priapus ruber. Forsk. Anim. Descr. p. 101. n° 10. et Icon. tab. 27. litt, A. Encycel. pl. 72. f. 7. * Aclinia equina. Lin. “ Hydra mesembryanthemum.Gærtn. Phil. trans. vol. 52. * Actinie pourpre. Cuv. Règne anim. t. 3. p. 292. * Actinia hemisphærica. Pennant. Brit. zool. 4. 60. “ Actinia mesembryanthemum. Ellis. Solander.—Turton. Brit. Faun. p. 131. Aclinia mesembryanthemum. Rapp. Ueber die Po- lypen. Actinia maculata. Adams. Lin. trans. 5. p. 8. * Priapus ruber. Baster. Op. subsec. tab. xur. , 1. * Forskal. Anim. descr. p. 101. et Icon. tab. 27. * Aclinia senilis. Fabricius. Voy. en Norwège. “ Actinia crassicornis. Muller, — Gmel, — Oken. * Aclinia rubra. Gravenhorst. Tergestina. 1831, p. 119. “ Actinia (Entacmaea) mesembryanthemum. Ehrenb. d. Corall. d. Rothenmeeres. Habite dans la Méditerranée. [Les tentacules sont quelquefois plus longs que le corps.] 0] Actinie verte, Actinia viridis, A. lœvis subcylindrica ; glandulis marginalibus viren- tibus; tentaculis, corpore longioribus. Brug. n° 13. Priapus viridis. Forsk, Anim. deser. p. 102. n° 11. et Icon. t. 27. litt. B-b. Encycl. pl. 52. f.8. 9. * Actinia viridis. Lin. Gmel. p. 3134. n° 15. *“ Gravenhorst, Tergestina. 1831. p. 119. * Blainv. Man. d’actin. p. 325. pl. 47. €. 1-4. “ Aclinia cereus. Rapp. Ueber die Polyp. p. 56, tab, 1x. f. 3. * Anemonia edulis. Risso. Hist. nat. Eur, mér. t. 5. p. 189. dans le nombre des bandes ne des espèces d’Actinies. peuvent suffire pour distinguer 16. 3170 18. HISTOIRE bien mieux caractérisée par la phrase suivante : « 4. vi- ridis aut olivacea ; tentaculorum apicibus violaceis; corpore subtililer suleato; disco haud contractili, » C'est celle que l'on mange en Provence sous le nom d'Orties ou Artiques. Aclinie tachetée. Actinia maculata. A. cylindrica, basi dilalata ; labiis Lentaculis. Brug. n° 14. Priapus polypus. Forsk, Anim, descript. p. 102. n° 12, et Icon. €, 27. f. C. Encycel. pl. 72. f. 10. * Actinia priapus. Gmel. p. 3134, n° 16. * Cribrina polypus. Hempr, et Ebr. Corall. des Rothen- meeres. p. 40. Habite dans la mer Rouge. [M. Rapp, dans son ouvrage Ueber die Polypen, cile à tort cette espèce comme anonyme de l’Aetinia effæta.] M. Ehrenberg dit avoir vu cette espèce changer de peau; il la caractérise de cette manière : « C. semipollicaris, conico-cylindrica, contracla, membranacea orbicu- laris, dilutè violacea, lineis longitudinalibus rufis picla; tentaculis filiformibus, subularis plurimis, pal- tidè rufescentibus, obsolelè annu/atis; pororum albo- rum serie propè marginem pedis ; oris are4 albà, in pentagono rufo. Actinie blanche, Actinia alba. A. gelatinosa, hyalina; tentaculis parvis, papillifor- mibus. Brug. n° 15. Priapus albus. Forsk. Anim. descript. p. 101. n° 9. Habite la mer Rouge. Aclinie cavernate. Actinia cavernata. B. (Voy. Act. senilis. n° 8). A. oblonga, striata, pallida ; tentaculis brevibus, sub- æqualibus. Actinia cavernata. Bosc. Hist. des vers. 2. p. 221. pl. 21. Aa *“ Rapp. l. c. p. 60. Habile les côtes de la Caroline, dans les cavités des pierres, etc. Actinie réclinée, Actinia reclinata. B. A. pullida ; ore ad periphæriam violaceo ; tentaculis inæqualibus, corpore longioribus, reclinatis. Actinia reclinala. Bosc. Hist, des vers. 2. p. 221. pl. 21. F3 * Rapp. L. €. p. 60. Habite l'océan Atlantique, sur des fucus. Actinie pédonculée. 4ctinia pedunculata. Pen. A. cylindrica, rubra, verrucosa; lenlaculis brevibus variegatis. Brug. n° 16. Hydra calyciflora. Gærtn. Trans. phil. 1:6r. tab. 16. f. A. B,C. Encycl. pl, 71. f. 4. (1) Le genre Arctinolobe a été établi par M. de Blainville pour des espèces qui devront probablement rester dans le genre Cri- brine : il a pour type l’Actiuie pentapétale (Lam. n. 22), et est caractérisé ainsi (Man. d’actinol. p. 322) : « Corps déprimé, très-élargi à sa base et plus ou moins lobé à son disque buccal, Habite la Méditerranée. Cette espèce à corps frès-mou est RADIAIRES. 19. Actinia bellis. Soland. et Ellis, Cor. p. 2, n° 2, * Actinia bellis. Rapp. Ueber die Polypen, p. 5o, tab. 1, f, 1. 2. * Actinia bellis, Gravenhorst. Tergestina, 1831, p. 130. « Cereus, Oken. — Cribrina. Ehrenb. [. c. p. 4r. * Aclinocereus pedunculatus. Blainv. Man. p: 327. Habite les côtes d'Angleterre ct la Méditerranée. M. Gravenhorst caractérise ainsi celte espèce :« À. ochra- cea aut flava ai vitlis obscurioribus; disco extlerné verrucis albis qullalo; tentaculis diversicoloribus. » C'est une des espèces retenant à leur surface de petites pierres ou des coquilles au moyen des ventouses dont elles sont pourvues. d’actin, Actinie écailleuse. Actinia squamosa. B. A. cylindrica, elongata, squamosa, lutea ; maculis fu- siformibus, confertis. Brug. n° 17. Habite sur les côtes de Madagascar, près de Foulepointe. A. cilindrica, rubra, glandulosa; ore appendiculalo, extrorsüm tentaculalo. Brug. n° 18. Hydra verrucosa. Gærtn. Trans, phil. 1561. L. x. f. 4. litt. À. B. Encycl. pl. 70. f. 4. A. gemmacea. Soland. et Ellis. pl. 3. n° 3, “ Cribrina verrucosa. Ehrenb. d. Corall. d. Rothenmee- res, p. 40. Habite les côtes d'Angleterre. 20. Aclinie glanduleuse. 4cintia verrucosa. (Voyez 21. 19 me Cribrina). Aclinie quadrangulaire. Aetinia quadrangu- laris. A. telrayona, longitudinaliter sulcala ; tenlaculis pe- dicellatis. Brug. n° 19. * Rapp. Ucber die Polypen. p. 59. Habite les côtes de Madagascar. [E!le est d’un rouge pâle, avec les tentacules d’un rouge vif.] Actinie pentapétale, Actinia pentapetala. Pen. A. disco quinquelobo ; tentaculis serialis, eciquis ; osculo elevato, striato. Aclinia dianthus. Ellis. Trans. phil. 1975, t, 19.f. 8. Actinia pentapetala. Brug. n° 20. “ Baster. Opusc. subsec. p. 121. tab. x. f. 2. “ Actinolobæ dianthus. Blainv. Man. d’actin. p. 8322. pl. 49. f. 3 (1). * Aclinia plumosa. Rapp. Ueber die Polyp. p. 55. tab. rar. fr. * Cribrina. Ehrenb. Corallenth. p. 4r. Habite sur les côtes d'Angleterre. [La face supérieure sur laquelle sont fixés les tentacules a le bord sinueux et comme lobé; les tentacules sont très-courts, extraordinairement nombreux, les plus intérieurs sont coniques, le corps est cylindrique, jaune brunâtre, lisse, mais percé de trous par lesquels jaillit l’eau contenue à l’intérieur.] couvert de tentacules très-courts et presque tuberculeux. » M. de Blainville rapporte également à ce genrel’Aetinia nodosæ de Fabricius, Fauna Groculand., p. 350. — Lin. Gmel. p. 3133, n° 11. F. D. 95. Aclinie astère, Actinia aster. A. crassa, carnosa, subcylindrica, lævis, truncata, Lentaculis radiala, Aclinia aster, Ellis. Trans, phil, 57. €. 19. f, 8. Encyel. pl. 51.f, 3, * Hydra aster. Lin. Gmel. p. 3868. * Rapp. Ueber die Polÿp. p. 60. “ Actinocereus aster. Blainv. Man. d'actin. p. 378. Habite les mers de l'Amérique. Aclinie anémone, Actinia anemone. A. carnosa complanala ; disco subhexagono, tentaculis plurimis cinelo. Soland. et Ellis. Cor. p. 6. n° 7, Actinia anemone. Ellis, Trans, phil. 57.t, 19. F, 4-5. Encycl, pl. 70. f. 5-6. * Rapp. Ucber die Polÿp. p. 60. Habite l'océan Américain, 25, Aclinie hélianthe, Actinia helianthus. A. carnosa, complanala, hypocrateriformis ; disco rolundo tentaculis plurimis prædito. Soland. et Ellis. Cor. p. 6. no 6, Act. helianthus. Ellis. Trans. phil, 57.t, 19.f, 6-7. Encyel, pl. 71. f, 1-2. * Rapp. Ucber die Polyp. p. 60. Habite l'océan Américain. i 26. Aclinie lapis. Actinia (isacmaea) tapetum H. et Ebrenb. Corallenth. p. 52. A. disco Lapeliformi, tenlaculis brevissimis velutino ; pede cylindrico et clavato, vario, flavicante-carneo, subpellucido; tentaculis papilliformibus cinereis. Priapus albus. Forskal? — Actinia. Savigny. Egypt. tab. 1.f. 2. Discosoma nummiforme (1). Leuckart. Ruppell's Reise. tab. 1. f. a-b-c. Blainv. Man. d'actin. p. 320. pl. 48. F, 3. Habite la mer Rouge. —Larg., 2 pouces. + 97, Actinie brevitentaculée. Actinia (isacmaea) brevicirrhata. Ehrenb. Corail, p. 32 (2). A, tentaculis paulo longioribus, brevissimis, tenuissi- mis; mins [requentibus villosa, sesquipollicaris. Habite la Méditerranée, M. Ehrenberg cite avec doute comme synonyme de celte espèce l'Actinia brevitentaculata, Risso (Eur. mérid. t. v.p. 285.) + 28. Actinie érythrosome. Actinia ( isacmaea ) erythrosoma, H. et Ehrenb. Corallenth. p. 53. A. depressior; tentaculis crassis, oblusis, brevioribus, non apertè slriatis; pallio lœvi; corpore et disco rubris; ore albo; tentaculis viridibus, apice rubris. Habite la mer Rouge. — Larg. 6 pouces, (1) Le genre Discosome, établi par M. Leuckart pour cette seule espèce, qu'il n'a vue que conservée dans l'alcool, et par conséquent contractée et déforméc, a été adopté par M. de Blainville, qui propose, pour l’uniformité de la nomenclature, de le nommer Actinodiseus, et le caractérise ainsi : « Corps très-déprimé, circulaire, très-mince, élargi en disque à ses deux ACTINLE. 00 51 CA + 29. Aclinie papilleuse. 4ctinia (isacmaea) papil- losa, Ehrenb. Corallenth, p. 55. A. depressior, rubra; tenlaculis crassis, brevioribus ; pallio exlüs undique papilloso; papillis non per/fo- ralis. Habite le mer de Norwège.— Larg. 3 pouces, + 50. Actinie crystalline. Actinia (isacmaea) crys- tallina H. et Ehrenb. 1. ce. A. elongata, cylindrica, 3-4 pollicaris; disco parvo, eæpanso, rard semipollicari, hyalino, pellucido, lamellis et ovariis translucentibus substriato; ore fla- vicanle. Habite la Méditerrante, entre Alexandrie et Rosette, Cette espèce se trouve rarement fixée, mais le plus sou- vent elle nage librement; dans ce dernier cas, son pied, au lieu d’être élargi, se contracte et forme une vessie. C'est cette observation qui a conduit M. Ehrenberg à supprimer le genre Anemonia de Risso (répondant en partie aux genres Moschale el Actinecle), comme établi sur un caractère non permanent. + 91. Aclinie de Cléopâtre. Actinia (isacmaea) Cleopatræ. H. el Ehrenb. 1, c. p. 54. A.pusilla, elongata, clavata, g-linearis, disco 3-lirea- ris ; lenlaculis paucis, parvis, filiformibus. Habite la Méditerranée, avec la précédente, + 952, Aclinieeuchlore. 4ctinia(isacmaea)euchlora. H. et Ehrenb. 1. c. A. subpollicaris, depressior, extüs pallidè rubella, punclis lætè viridibus varia, propè marginem tola viridis ; margine crenalo, albido ; tentaculorum serie {erè quadruplici, viridium, filiformium, apice viola- ceorum. Habite la mer Rouge. + 55. Aclinic adhérente. Aclinia (entacmaea) adhæ- rens. H. et Ehrenb. 1. c. p. 54. A. depressior, exlüs glabra, expansa sesquipedalis, contracla 6 pollicaris; lentaculis raris, subacutis, longissimis (3 p. longis), triplici aut quadruplici serie, crassilie 1 172-2 linearum; papillarum serie marginali null&. Color pallii flavicans, tentaculorum ylaucus, areæ disci sanguineus, alis totus flavescens; areæ radis et tentaculorum, apice virentium, fusciis fuscis. Habite la mer Rouge. + 54. Aclinie hélianthe. 4ctinia (entacmaea) he- lianthus. H. et Ebrenb. |. c. p. 55. A. depressior, exlüs glabra, expansa, semipedalis, tentaculorum breviorum, graciliorum (4 lin. lat.), oblusissimorum, serie triplici; pallium intensè et pal- lidè roseo-variegatum; tentaculis albidis, fusco-an- extrémités, et pourvu dans toute sa surface buccale d'une quan- üté de petits tubercules disposés en rayons, avec la bouche très-petile et très-mamelonnée au centre. » M. Ehrenberg, qui l'a observé vivant, prétend que c'est une Actuie proprement dite, à corps lagéniforme et protéiforme, avec des tentacules très-petits el très-nombreux, F. D. ia HISTOIRE DES RADIAIRES. nulalis: disco medio lœvi brunneo, lineis latis, albis, radiatim varieyalo. Habite la mer Rouge. Cette espèce est différente de l'Actinie hélianthe de Lamk. n° 25, et devrait porter un autre nom. + 53. Actinie quadricolore. Actinia quadricolor. Rüppell et Leuckart, N. Wirbellose Thiere des R. M. tab. 1. . 5. A. tentaculis brevioribus et in are& sparsis, rufescen- tibus;margine lato superiore pallii papilloso; papillis non perforalis, virescentibus; pede extès glabro, rubro. Actinia (entacmaea) quadricolor. Ebr. Corall. p. 35. Habite la mer Rouge, dans la partie méridionale, T 36. Actinie crépue. Actinia (entacmaea) crispa. H. et Ebr. I. c. p. 56. A. depressior, extàs glabra, expansa pedalis; tentacu- lis in Loto disco sparsis, internis, longissimis, 3 lin. longis, in spiram involutis, acutè conicis, exlernis sensim mullo brevioribus ; fascià sub margine papil- losä, externä, flavido-carne; disco [usco-radialo ; tentaculis è cinereo fuscescentibus. Habite la mer Rouge. + 57. Actinie roselte. Actinia (entacmaea) rosula. Ebr. 1. c. p. 57. A. depressior, parva, expansa semipollicaris; tentacu- lorum erassorum, oblusiorum, serie 2-3 plici; papillis marginis nultis; disco nudo, albo. Habite la mer de Norwège. — Ce pourrait bien ètre le jeune âge d'une autre espèce. + 58. Actinie érythrée. Actinia (entacmaea) ery- thraea. H. el Ebrenb. I. c. p. 57. A. subpollicaris, unicolor, conica, subcylindrica; tenta- culorum subacutorum serie triplici, internä validiore. Habite la mer Rouge. + 59. Actinie de Forskal. Actinia (entacmaea) Forskalii. H. et Ebr. I. c. p. 57. A. cylindrica et subclavata, extensa bipollicaris; disco semipollicari; tentaculorum brevium serie duplici ; color sub tunic4 mucosä fuscescente nunc ochraceus, nunc læté cinnabarinus; disco rubro aut ochraceo, albo varieyato; tentaculis obscuriàs fasciatis, copori concoloribus. Mairepora turbinata ? Niebuhr ap. Forskal. tab. 27. Actinia. Savign. Egypt. Polyp. tab. 1. f. 1? Habite la Méditerranée, très-commun à Alexandrie. + 40. Actinie parée. Actinia (enfucmaea) decora. H. et Ehbr. |. c. A. cylindrica, sesquipollicaris; sub lunicä mucosä fuscä color coccineus; disco aurantiaco, coccineo-adsperso; tentaculis parvis, appressis, coccineis, fiiformibus, marginem vix superantibus. Habite la mer Rouge. + 41. Actinie olivâtre. dc/inia (entacmaea) olivacea. H. et Ehr. I. c. p. 58. A. semipollicaris, eylindrica, olivacea; tentaculorum filiformium, acutorum, pallentium, seriebus tribus. Habite la mer Rouge. + 42, Actinie blanche, Aclinia (entacmaeu) can- dida. Muller. Zool. dan. tab. 115.—Linn, Gmel, p. 5155. Ebrenb. Corall, p. 58. A. depressior, pollicaris ; tentaculorum filiformium ordine exteriore simplici, ordine allero inlerno pa- pilliformi; colore candido. Habite la mer de Norwège. + 45. Actinie globulifère. Actinia (entacmaea) glo- bulifera. H. et Ehrenb. I. c. p. 59. A. lateritia; corpore cylindrico, subpollicari; tenta- culis brevibus, apice globuliferis, serie multiplici, externis majoribus. Habite la mer Rouge, près de l'île de Ras-Kafil. — Il est probable que plusieurs des espèces ci-des- sus mentionnées d’après M. Ehrenberg, doivent for- mer double emploi avec celles des autres auteurs; il est beaucoup plus probable encore que les espèces qu'il a décrites sous le nom d'A. simplex, 4. stellula, A. subfusca et 4. pulchella, d'après de très-petits échantillons, larges de quelques lignes et présen- {ant seulement un seul rang de tentacules , doivent être considérées comme le jeune âge de quelques espèces plus grandes. —L\'Actinia (entacmaea) gracilis. H. et Ehr. l.c. p. 56, parait bien être la même que l’Actinia viridis dont M. Ebrenberg indique le synonyme avec doute. — M. Risso a indiqué (Eur. mérid., t. V. p. 285), comme vivant dans la Méditerranée près de Nice, treize espèces d'Aclinies, qui sont les 4. effæta, A.rufa, À. glandulosa, V Anemonia edulis qui est l'Actinia cereus. Rapp. l’4. brevicirrhata, l’4. co- rallina, d'après Rondelet, laquelle est peut-être l’4 rubra. Ehrenb. , el sept espèces qu'il croit nou- velles et qu’il nomme 4. violacea, 4. concentrica, A. picta, A. striata, 4. alba et Anemonia vagans. 1. c. p. 288. Assurément ces espèces n’ont point échappé aux recherches de M. Rapp, et des autres observateurs ; elles doivent donc se rapporter à quelques autres espèces décrites d’Actinies ou de Cribrines, ou même être réunies plusieurs ensemble quand elles ne diffèrent que par la couleur, mais faute de figures, on ne peut en établir exactement la syno= nymie. — M. Delle Chiaje (Mem. an. senza vert., t. 2 et {. 5) a de son côté observé à Naples huit espèces dont trois lui ont paru nouvelles, une quatrième, déjà décrite par Rondelet, appartient au genre Cribrine. Des trois nouvelles, l’une qu'il nomme A. hyalina est évidemment un très-jeune individu de quelque autre espèce, n'ayant encore qu'un seul rang de tentacules , les deux autres sont : T 44. Aclinie orangée. Actinia aurantiaca. Delle Chiaje. L. 2. tab. xxx. f. 95, et t, 5. p. 75. A. villis longitudinalibus, albis, aurantiacis, alternan- libus; tentaculis lætè virentibus mulliseriatis confer- Lis, extremitale rubris. Habite le golfe de Naples où on la prend rarement dans les filets. + 45. Actinie de Carus. Actinia Cari. Delle Chiaje, t. 2. tab, xvrr. f, 2. A. lævissima, caslanea; villis orbicularibus, paral- lelis, fusci-coloris, æquè ac tentaculis corpore bre- vioribus, triseriatis subulatisque; tuberculis albis pPedunculatis, circà interiorem disci superioris lim- bum positis (Delle Chiaje). —M. Lesueur, pendant son séjour en Amérique, afait connaître dans les Transactions de l’académie des sciences naturelles de Philadelphie, beaucoup d'espèces d’Actinies observées par lui sur les côtes des Etats-Unis ou dans les Antilles, et qu'on peut croire nouvelles ; plusieurs appartiennent au genre Cribrine ; nous citons ici quelques-unes des vraies Actinies. Ÿ 45, Aclinie hyaline. Actinia hyalina. Lesueur. Trans. Acad, nat, sc. Philad. 1. 1. 1817. p. 170. A. hyalina, mollis, longitudinaliter lineata; tentaculis corpore longioribus, rubris, annulatim verrucosis, Habite J'océan Atlantique, sur les fucus. T 46. Aclinie rave. Actinia rapiformis. Lesueur, IE 1@ A. carnosa, contraclione admodüm mutabilis, et sæpiüs napiformis; tentaculis brevibus, cylindricis, æœqualibus, in quadruplici serie dispositis. Habite sur les côtes des États-Unis. Enfoncée dans le sable. 47. Actinie bordée, Actinia marginala. Lesueur. Joe. A. tenlaculis brevibus, æqualibus, 8-9 seriebus, dispo- silis in disco plicalo 10-12 lobato. Habite la baie de Boston, dans les cavités des rochers, entre les fucus.— La couleur du disque est celle de la terre de Sienne brûlée ; le diamètre est d’un pouce et demi. T 48. Aclinie soleil. 4ctinia solifera. Lesueur..]. c. p. 175. A, valdè elongata, cylindrica, contractilis, mollis, longitudinaliter striata, rubescens ; ore lato, plcato, fasci& flavà duplici ornato; tentacula longissima, inæqualia, acula, versüs marginem paulo minora, in 5 aut 6 seriebus disposita, maculis albis semispira- libus ornata. Habite les côtes de la Guadeloupe sur de vieilles coquilles. — Long. 4 pouces; larg., 9 à 10 lignes. T 49, Actinie annelée. Actinia annulata. Lesueur. les A, diaphana tubulosa, (onga, è contractione polymor CES ET CR ACTINIE, 545 pha; tentaculis in 8-9 cireulis disposilis, albis, 6-8 versès centrum longissimis, cæleris versüs marginem minoribus. j Habite les côtes des Barbades entre les madrépores. — Long., 2 à 3 pouces, largeur, 2 à 3 lignes. — MM. Quoy et Gaimard ont fait connaître dans le Voyage de l’Astrolabe un grand nombre d'Acti- nies qu'on peut bien croire entièrement nouvelles en raison de la différence du lieu d'habitation ; ce sont : T 50. Actinie magnifique. Actinia magnifica. Quoy et Gaim. Voy. Astrol. Zooph. p.140. pl. 9. f. 1. A. maxima, ovalis; margine basique dilatatis; cor- pore splendidè rubro ; tentaculis cylindricis, obtusis, apice rubicundis. Habite près de l'ile Vanikoro. — Larg., 7 à 8 pouces. + 81. Actinie aurore. Aclinia aurora. Quoy et Gaim. I. c. p. 141. pl. 12. f, 1-5. A.cylindrica, basi aurantiaca, longitrorsüm substriata; tentaculisnodosis, luteo-roseis, duodecim intàs limbum dispersis; ore subflavo, radiato. Var. tentaculis virescentibus apice roseis; disco viridi lineato. Habite les côtes de la Nouvelle-Irlande, — Larg., 3 pou- ces. f 52. Actinie violette. Actinia amethystina, Quoy et Gaim. I. c. p. 140. pl. 12. f. 5, Æ, cylindrica, medio constricta; basi virescente, vio- laceo punctato ; tentaculis numerosissimis, brevibus, obtusis, violaceis ; ore citrino. Habite les côtes de la Nouvelle-Irlande. — Larg., 2 pou- ces, + 55. Actinie à globules. Acfinia globulosa. Quoy ct Gaim, 1. c. p. 145. p. 9. f. 4. A. minima, hemisphærica, rosea, striala; tentaculis albis, apice globosis ; ore prominenti, subrubro. Habite les côtes de la Nouvelle-Hollande, — 2 à 3 lignes. C'est probablement un jeune individu d'une autre espèce, + 54. Aclinie brun-rouge. Actinia fusco-rubra. Quoy et Gaim. 1. c. 144. pl. 11. f. 7. A. cylindrica, basi transversim striala, granulosa, rubro-fuscescente ; Lentaculis gracilibus, roseis, sub- rubro annulatis; disco striato, maculis albis senis nolalo ; ore rubro, cæruleo circumdato. Var. corpore lutescente longitudinaliter sanquineo- lineato, basi punctato. Habite près d'Amboine.— Larg. 18 lignes, hauteur à pou- ces. + 55. Actinie piquelée. Actinia punctulata. Quoy et Gaim. p. 145. pl. 12. f. 8-9, A. parva, cylindracea, fusco-violacea, striata, albo- Ppunctala; lentaculis virescentibus, annulatis; ore viridi, Habite sur les côtes de Van Diemen,—Haut,, a pouces, OT TAN UE COR HISTOIRE DES RADIAIRES, 546 + #6. Actinie pélagienne. Aclinia pelagica. Quoy et Gaim. I. c. p. 146. pl. 11. f, 10, A. minima, cordiformis, sub/lava; tentaculis inæqua- libus, longis, [usco punctatis;ore violaceo circumdato. Habite l'océan Atlantique, sur des fucus.— Larg, 4 à 5 lig. étendu, Les auteurs soupçonnent eux-mêmes que ce pourrait bien n'être que le jeune âge d’une autre Actinie. + 57. Actinie vase. Actinia vas. Quoy et Gaim. 1, ce. p. 147. pl. 12. f. G. A.cylindrica, ventricosa, longilrorsüm transversimque fusco striata ; disco basique aurantiacis; tentaculis minimis, oblusis, fusco et viridi variegatis. Habite près de Vanikoro.— Larg. 18 lignes. + 58. Actinierouge et blanche. Actinia rubro-alba. Quoy et Gaim, L. c. p. 148. pl. 10. f. 5. A. minima cylindrica, alba; lentaculis aurantiacis, paululüm longis, uniseriatis. Habite au cap de Bonne-Espérance.— Larg. 4 à 5 lignes. + 89, Aclinie de Dorey. Aclinia doreensis. Quoy el Gaim. 1. c. p. 149. pl. 19. f. 7. A. cylindrica, basi aurea; margine luteo punclato; tentaculis raris, corpore longioribus , CTGSSiS, subre- clinatis, fuscis apice flavis; ore albido. Habite les côtes de la Nouvelle-Guinée.— Haut., plus de 2 pouces. + 60. Aclinie azur. dctinia cœrulea. Quoy et Gaim. 1. c. p. 157. pl. 9. f. 2. A. matima ; basi cylindrica, limbo valdè dilatata et undulata, gibbosa, tuberculala, fulva; tentaculis minimis, numerosis, apice cœruleis ; ore luleo. Habite près de Vanikoro. — Larg., j à 8 pouces. + 61. Actinie verdâtre. Actinia virescens. Quoy et Gaim. 1, c. p. 158. pl. 9. f. 5. A. parva, basi eylindrica, rosea, rubro striata ; disco dilatalo, undulato, desuper subrubro, strialo, tenta- culis minimis, numerosis, luleo-virescentibus. Habite près de Vanikoro. + 62. Actinie de Tonga. Actinia Tungana. Quoy et Gaim. L c. p. 165. A. parva, conica, alba, stricta, rubro el fusco macu- lata ; tentaculis minimis, subflavis, basi fuscis. Habite près des iles des Amis. — Haut. 1 pouce. + 65. Aclinie striée. Actinia striata. Quoy et Gaim. 1. c. p. 164. A. parva, cylindrica, elongala, pallida, cœruleo, subrubro-striata; tentaculis numerosis, acutis, flavi- cantibus ; ore lutescente. Habite les côLes de la Nouvelle-Zélande.—Haut. 6 lignes. + 64. Aclinie mamillaire. Actinia mamillaris. Quoy et Gaim. 1. c. p. 164. A. parva, rosea , tubereulis subaureis ordinatis tecta ; basi subtüs rosacea, rubro radiata; tentaculis brevi- Bus cinereis, apice rubentibus. Habite près de l'ile de l'Ascension, — Haut,, 18 lignes. Be + 65, Actinie à pelits Lentacules. Actin'a parviten- ticulata. Guoy el Gaim. I. c. p. 165, A, vasiformis, basi candida ; disco patulo, undulato, margine glanduloso ; Lentaculis numerosis , brevibus, truncatis, luleo-virescentibus ; ore roseo-violaceo. Aclinia brevilentaculata. Blain. Man. d'actin. Habite les côtes de la Nouvelle-rlande, — Larg., 2 pou- ces. + 66. Actinie des Papous. Actinia papuana. Quoy et Gaim. I. c. p. 165. A. corbiformis, basi candida, flammis luteis ornata; disco margine undulalo, viridi, albo punctato; tentaculis brevibus, acutis, basi crassis, luteo el vio- laceo variegalis ; ore rubente, margine viridi. Habite les côtes de la Nouvelle-Guinée.— Haut., plus de 2 pouces. + 67. Aclinie cannelée. Actinia strigaba. Quoy et Gaim. I. c. p. 166. A. cylindrica, virescente, longitudinaliter plicata; limbo denticulato; tentaculis conicis, luteis, viridi maculalis ; ore flavo viridique variegato. Habite près de l'ile de France, — Haut., 2 pouces. — MM. Quoy et Gaimard ont aussi décrit deux très-petiles Actinies 4. clavus de la Nouvelle-Hol- lande, et 4. gracilis de l'ile de France, qui sont au moins douteuses ; la première est très-probable- ment un jeune âge; l’autre, épaisse seulement de1/2 ligne etlongue de 4 lignes, devrait peut-être former le type d’un nouveau genre. — On en pourrait dire autant de l'espèce établie par M. Sars sous le nom d’Actiniaprolifera, pour un petit Zoophyte des côtes de Norwège, à corps allongé cylindrique, rougetre, prolifère à sa base, long de 1 1/2 ligne, épais de 1/2 ligne, et pourvu de 16 tentacules filiformes non rétractiles de la longueur du corps (Beskrivelser. ov. Polyp. 1855. p. 11. tab. 2. f. 6). —M. Lesson, dans le Voyage de la Coquille, a dé- crit et figuré les espèces suivantes : 1° 4. sanctæ Catherinæ (1, c. f. 5); 2° 4. peruviana (p. 75. f. 5); 5° À. novæ Hybernie (p. 77. pl. 5. f. 1); 4° 4. bi- color (p.78. pl. 5. f. 5); 5° 4. vagans (p. 80. pl. 5. f. 7); 6° 4. nivea (p. 81. pl. 5. f. 8), rapportées par M. Ehrenberg à la tribu des Zsacmaeæ, les A. Stæ-Helenæ (p. 74. pl. 2. f. 1), et Eumenides ophiseocoma (p. 81. pl. 1. f. 1.), qui sont des En- tacmaea ; l'A. chilensis (p. 76. pl. 2. f.5), qui est une Entacmaea; \'Actinia picta (p.80. pl. 5. f. 6), qui, selon le même auteur, pourrait être le Lype d'un nouveau genre qu’on nommerait 4nactis ; et enfin les 4. capensis (p. 76. pl. 2. f. 4), et 4. dubia (p. 77. pl. 2. f. 6), et trois espèces appartenant au genre Cribrine. Le genre Cribrina, établi par M. Ehrenberg, comprend les Actinies pourvucs de pores latéraux par lesquels elles peuvent aspirer l’eau ou faire jail- lir au dehors l’eau dont elles sont remplies. Au moyen de ces mêmes ouvertures, elles peuvent aussi retenir à leur surface des fragments de coquilles, de petites pierres et d’autres corps étrangers qui leur forment une sorte d'enveloppe protectrice, Les Cribrines peuventêtre conservées longtemps vivantes dans l’eau de mer, mais à mesure que celte eau s’altère , on les voit changer de forme, s’allonger quelquefois d’une manière extraordinaire, ct res- sembler alors à ce que M. Renieri a décrit sous le nom de Moschate (1), ou bien gonfler leur pied de manière à ressembler aux Actinectes ou Miniades. M. Ehrenberg inscrit dans son genre Cribrina les espèces suivantes : Ÿ CRIBRINE. (Cribrina.) 1. Cribrine verruqueuse. Cribrina verrucosa (Ac- tinia. Lam. n° 20.) C. cylindrico-conica, luteola, basi rubra, extàs ver- rucarum porosarum seriebus longitudinalibus; crebris insignis; lentaculis albidis, obscuriüs fasciatis. Éhr. Corall. p. 4o. Habite les côtes de l'Angleterre et de la Méditerranée. 9, Cribrine coriace. Cribrina coriacea ( Actinia. Lam. n° 8.) C. cylindrico-conica, obscurè rubra aut viridi varia ; disco tentaculisque cærulescentibus, rubro variüs; pallio poroso. Ehr.l. c. 5. Cribrine épuisée. Cribrina effœta.( Actinia. Lam, n°7). €. conico-cylindrica, cinerascens, fusco-adspersa aut læniala; pororum [ascià prope basin; lentaculis albicantibus, rubro sublilissimè adspersis. Ebr. |. c. 4. Cribrine polype. Cribrina polypus ( Actinia. Lam, n°14). 5. Cribrine plumeuse. Cribrina plumosa (Aclinia. n°22). 6. Cribrine marguerite. Cribrina bellis ( Actinia Lam. n° 18). 7. Cribrine filiforme. Cribrina filiformis. C, tenella, densè viridis, supernè poris instrucla ex quibis dissilit aqua ; tentaculis longis, filiformibus, dilutè viridibus. (x) Le genre Moschate, proposé par M. Renieri, a été adopté par M. de Blainville, qui le caractérise ainsi : « Corps cylindro- conique, allongé, alténué à l'extrémité non buccale, élargi en une sorte de disque à l'autre. Bouche assez petite, linéaire, transverse, au milieu de tentacules de deux sortes, le rang ex- terne bien plus long que l'interne. » Cet auteur (Man. d'actin ) a représenté pl. 48, fig.r, l'espèce qui lui sert de (ype, Moschata rhododactyla de la Méditerranée et de la mer Adriatique, Il CRIBRINE, 541 Actinia filiformis. Rapp. Ucher. die Polypen. p. 53. tab. LIT. F, 2. 3. Habite les côtes de Norwège près de Bergen, 8. Cribrine diaphance. Cribrina diaphana. C. flavo-rubescens, subdiaphana, decussalim lenuiter striala; poris instructa ex quibus dissilit aqua; tentaculis brevibus, conicis, flavescentibus. Rapp. Actinit nudata. Martens. Voyage à Venise. Il. p, 525. Actinia diaphana. Rapp. |. e. p.57. Habite la mer Adriatique à Venise. 9. Cribrine mantelée. Cribrina palliala. Ehr. Co- rallenth. p. 41. A. mollis, complanata, alba, pur'pureo-maculata, aperiuram lestarum molluscorum univalvium, si à paguris habitantur, instar annuli plus minusve com- pleti, cingens, disci irregularis margine elongato, denuissimo, ubi testæ adglutinatur, molli, sed in parte liber&, firmiore subcornet ; ore infero, sub payuri abdomine silo, tentaculorum brevium seriebus quatuor instructo. (Ulto.) Medusa palliata. Bohadsch.Zooph. €. 11.6, 1. Aclinia carciniopados. Olto. Act. nat. eur. t. II. p. 288, tab. 40. Aclinia carciniopados. Rapp. Ucher die Polyp. p. 58. Aletinia picta. Risso. Eur. mérid. t. V. p. 266. Actinia parasita. Dugès. Ann. se. nat. t. VI, 1836. p. 93? Habite la Méditerranée à Naples. — Elle est constamment fixée sur des coquilles habitées par des Pagures, 10. Cribrine glanduleuse. Cribrina glandulosa. Ebr. Corallenth, 1. c. A. parva, subcylindrica, disco orbiculari sordidè [lavescens, glandulis mullis rubris, seriebus longitu- diralibus dispositis, obsita; tentaculis pluribus bre- vibus, crassis. Actinia glandulosa. Otto. Act. nat. curios. t. Il, p. 293. Habite la Méditerranée près de Nice. — C’est peut-être une variété de l'Actinic ridée (n° S), quoique l'auteur prétende s'être assuré du contraire. M. Gravenhorst (Zergestina. p.141) décrit, sous le nom d’Actinie changeaule, une espèce qui a aussi les plus grands rapports avec lPActinie ridée, n° 5, et avec les Actinie veuve, n° 6, 4. cavernale, n° 16 ct 4. glanduleuse n° 20 ; lesquelles doivent, probablement étre réunies en une seule espèce de Cribriue : 11. Cribrine changeante, Cribrina mutabilis. A. brunnea aut picea, albo-purctata, punetis sœæpis seriatim disposilis, rariüs in lineas confluentibus ; ajoute aussi, pag. 318, que cet animal, presque vermiforme, ressemble un peu à une Holothurie, et vit flottant et libre dans la mer, et qu'il est couvert d'un grand nombre de corps adhé- rents. C’est ainsi du moins qu'il l'a vu conservé dans l'alcool à Turin. On ne peut s'empêcher d'après cela de penser que c'est l'Actinie pédonculée (Cribrina bellis) ou quelque espèce voi- sine qui à servi à l'établissement de ce geure. Telle est aussi l'opinion de M. Ehrenberg. Ye: D: É S tentaculis violuceo alboque nebulosis, brunneo= punclalis, Habite la mer Adriatique. C’est aussi à ce genre que doivent être rappor- tées : 1° L’Actinia papillosa. Lesson. Voy. Coquille. p. 5. f. 2. 90 J'Actinia macloviana. Lesson. 1. c. —p. 79. pl. 5. f. 4. 5° L'Actinia ocellata. Lesson. 1. c. — p. 79. pl. 5. f. 5. + ACTINECTE. (Actinecta.) — Minyas. Cuv. Le genre Actinecte correspond au genre Minyas de Cuvier qui le plaçait dans ses Échinodermes sans pieds, à côté des Priapules ; il a été établi par M. Lesueur et adopté par M. de Blainville qui le caractérise ainsi : « Aclinies libres à corps court plus ou moins globuleux, côtelé, pourvu à une extrémité d'une sorte de cavité aérienne, et à l’au- tre d'un disque couvert d’un grand nombre de ten- tacules très-courts, souvent lobé, et percé dans son centre par la bouche. » Cuvier, d'après l'examen des animaux conservés dans l’alcool, avait considéré comme un anus la cavité produite par la contraction, au centre du pied; mais M. Lesueur et plus récem- ment M. Quoy ont reconnu sur les animaux vivants, que les Actinectes ou Minyas sont de véritables Ac- tinies pourvues d’une seule ouverture buccale et sans anus. M. de Blainville a confirmé ce rapport, et M. Ehrenberg a même prétendu qu’on devait laisser les espèces d’Aclinectes dans les genres 4c- tinia et Cribrina. Il esl bien certain que beaucoup d’Actinies proprement dites, comme l’Actinia viri- dis, peuvent, surtout dans le jeune âge, être libres et floltantes, et que leur pied, alors gonflé, peut paraître un organe nataleur; mais M. Lesueur a décrit le pied des Actinectes, comme formé de pe- tits vaisseaux aérifères , réunies en un disque blanc nacré, et M. Quoy compare celte parlie au disque des Porpites. Il paraît que plusieurs des espèces observées sont munies, comme les Cribrina , d’ou- vertures latérales faisant les fonctions de suçoirs. 1. Aclinecte olivâtre. Actinecta olivacea. Lesueur. Journ. acad. of nat.sc. Philadelph. t. 1. 1817. tab. 7, f, 1-5, A. 22-coslala; coslis angulatim plicatis, tuberculis sucloris instruclis ; tentaculis radiatim circà os dis- positis, versüs centrum minoribus simplicibus, versûs marginem trilobis et multilobis. Blainy. Man. d'actin. p. 319. pl. 48. f, 2. Habite les mers d'Amérique, près des Barbades, 2, Actinecte outre-mer. Aclinecla ulkra-marinu, Lesueur. |. c. f. 4-7, A. exquisilè cœrulea, 20-costata, tuberculis longitudi- naliter serialis, quasi moniliformibus, instrucla; ten- taculis brevibus. Minyas cyanea. Cuvier. Règne anim, 1re édit, t,1y. p.24: — 2e édit. t.un, p.241. pl. xv. f. 8. Habite l'océan Atlantique, au 36v lat. 3. Aclinecte jaune, Aclinecta flava. Lesueur. |. c. f. 8-9. A. cidariformis, flava; disco albo, conico, apice rubes- cenle; sulcis numerosis et anquslis ; Luberculis suc- toriis ; tentaculis longiusculis, diaphanis, apertis. Habite l'océan Atlantique, au 34° lat. S, 4. Actinecte tuberculeuse. Actinecta tuberculosa. Quoy et Gaim. Astrolabe, p. 139, pl. 11. f. 5-6. A. turriculata, mollis, subrubra, tuberculis ovalibus, striatis, ordinalis, ornala ; tentaculis brevibus sub- luteis; ore rubenti. Habite le détroit de Bass. — Diam., 2 à 6 pouces. 5. Aclinecle verte. Acéinecta viridula. Quoy et Gaim. Astrolabe. p. 161. pl. 15. f.15-21. A. discoidea aut elongata, viridi, costata; costis tu- berculatis, tentaculatis ; basiradial&, aeriferà; ore plicato. Habite le grand Océan, entre la Nouvelle-Zélande et les îles des Amis. T ACTINÉRIE, (Actineria.) Le genre Actinérie a été établi par MM. Quoy et Gaimard pour des Actiniaires à corps court cylin- drique, pourvu dans tout son disque supérieur de tentacules très-petits , villeux, lanugineux, rami- fiés et réunis en petiles masses fusiformes et radiai- res. Il correspond au genre WMefridium établi par M. Oken pour l’Actinia plumosa de Müller , qui ce- pendant n’en a point les caractères et doit rester dans le genre Cribrina. M. de Blainville conserve les deux genres en même temps; M. Ehrenberg adopte le nom Wetridium pour l'espèce de MM. Quoy et Gaimard, et pour une autre espèce que lui- même a observée avec M. Hemprich dans la mer Rouge, et cependant il en exclut celle qui a servi de type à M. Oken. 1. Actinérie rhodostome. Actineria rhodostoma. A. 3-h pollicaris, depressior; pallio cinerascente carneo ; disco olivaceo; ore roseo; tentaculis flavo- brunneis, in disco sparsis palmatis; marginalibus simplicibus, brevibus (3 lin. longis). H. et Ehr. Metridium rhodostomum. Ehrenb. Corallenthiere. p. 89. Habite la mer Rouge, près de Tor, — Elle se contracte lentement. “ Li] THALASSIANTIE. / 2, Actinérie villeuse. Actineria villosa. Quoy et Gaimard. Voy. Astrol. Zooph. p.156. pl. f. 1-2. A, maxima, cylindrica, transversim plicala, qgriseo- violacea; lentaculis brevibus, ovato-planis, desuper villosisy infra tuberculatis. Habite prés de l'ile dé Tonga. — Larg., 4 à 5 pouces. ACTINODENDRE. (Aclinodendron.) Ce genre, bien distinet des autres Actiniaires , a élé élabli par MM. Quoy et Gaimard, qui lui don- nent por caractère d'avoir des tentacu!és ar borkes- cents disposés sur un ou sur deux rangs Autour fe disque buccal. Ces tentacules très- longsprésentent sur toute leur longueur, des masses’ alternes tubercules granuleux. M. Ehrenberg dfail connaitr une nouvelle espèce d'Actinodendre’beaucoup DL pelite de la mer Rouge, et en même temps il a inè, diqué des caractères génériques un peu différents : suivant lui, les tentacules sontsimples, mais munis de vésicules latérales fascicul£es qui les font parai- tre rameux ; peut-être devra-t-on diviser plus tard ce genre mieux Connu, F ] 1, Actinodendre arboreséente, Actinodendron ar- boreum. A. maximum; corpore subcylindrico , brevi, margine undulato, virescenti, basi fusco-maculalo; disco lutescente, lunulis radiatis fuscis notalo ; tentaculis longissimis, crassis, ramosis, Luberculalis, longitror- sum strialis. Blainville, Man. d’actin. p. 320. Habite les cètes de la Nouvelle-Guinée.—Haut,, plus d'un pied. L’eau qu'elle absorbe acquiert la propriété de produire une sensation de brülure sur la peau, 2, Actinodendre alcyonoïde. Actinodendron alcyo- noïdeum., Quoy et Gaim. Astr, p. 154. pl. 10. f. 1-2. A. maximum, cylindricum, basi longitrorsum, rubes- cente striatum; disco viridi, punctis viridibus nolato; tentaculis longis, crassis, repandis, transversim is lateralibus racemosis, viridibus. e de Tonga.—Larg., plus d'un pied. strialis, ram Habite près de 5. Actinodendre calmar. Actinodendron loligo. Hemprich et Ehrenberg (Mém. acad. Berlin. 1352). A. sesquipollicare” depres$ius ; pallio albido; tenta- culis viwlaceis, simplicibus : serie duplici au triplici, extern& validiore ; intüs patellis suctorifs [ascicu- latim sparsis, flavis instructis. Habite la mer Rouge. + THALASSIANTRUE, (Thalassianthus.) Le genre Z'halassianthe, admis par Cuvyier (Règ. DE LAMARCK, T, 1. 549 anim. t. ur. p. 295) et par M. de Blainville (Man. d’actin. p. 521) d’après M. Leuckart qui l'a établi dans le Voyage de Ruppell, a beaucoup de rapports avec les Aclinodendres; cependant ses tentacules, au licu d'avoir des rameaux renflés et tuberculeux, sont beaucoup plus courts et plus nOMHLEUX; et sonL divisés en rameaux pinnés. re PA Thalassianthe astre. Zhalassidntiius aster, Leuckart Ruppells Reise: ts. f. 5. Blainv: Man. dâctin. p. 321, pl. 49, 6g. v. Habite la mer Rouge. y. Ehrenberg admet ce genre avec restriction en Soupconnant qu'il aurait été établi sur un échanlil- lon mal conservé de son genre Errcrania, lequel, établi aussi sur une espèce de la mer Rouge, est caraclérisé par les suçoirs dont son disque est pourvu et par ses tenlacules composés, dont les internes et les externes sont plus petits, pectinés, et dont les intermédiaires plus forts sont surcompo- sés et portent en dehors des vésicules au sommet, Voici comment MM. Hemprich et Ehrenberg ca- ractérisent l'espèce qui leur sert de Lype. Épicladie à tentacules carrés, Æpicladia quadran- gula, £. tripollicaris, depressior, cinerascens; disco violaceo, mulliradialo ; Lentaculis minoribus et majorum TA= mulis violaceis; quadrupl'ici tentaculorwn serie: mediis duabus bicompositis externa et intima sim- plicibus, singulis his quadranqulis, quater pectinatis; Rami lentaculorum medii majores, dorso apice 8-11 vesicas ovalas faveolatas consociatas gerunt (Ehrenb. Coralenth. p. 42), Habite la mer Rouge. Les mêmes auteurs ont établi le genre Héréro- DACTYLE avec une autre espèce de la mer Rouge que M. Ehrenberg (Il. c.) dédie à M. Hemprich. Ce genre est caractérisé par des amas distincts de vési- cules servant de sucoirs, entremélées avec des ten- tacules de deux sortes, les uns simples, les autres multifides. Hétérodactyle de Hemprich. Heterodactyla Hem- prichii. H. pedalis, depressior; disco brevissimè cirrhoso-ten- taculato; pallio discoque flavo-carneis, puncetis rubris, sublilissimè adspersis, tentaculis lœtè flavis, albis aut brunneis, vesicularum purpurearum acervis mar- ginalibus. (Ehren. I. c. p. 39.) —C'eslaussi dans le voisinage des T'halassianthes que doit être placé le genre M£caLacris des mêmes auteurs, caractérisé par ses Lentacules Lous arbores- cents, et dont les internes sont plus forts, avec leurs rameaux ou pinrwules en massue et creusés d’une fosselte à l'extrémité. La seule espèce obser- .. 55 560 vée vit dans la mer Rouge; elle est nommée par M. Ebrenberg (I. c. p. 59) : Mégalactis de Hemprich. Megalactis Hemprichii. M. subpedalis, depressior; pallio albido; disco lateritio et cinereo nebuloso; tentaculis carneis, fruticulosis, validissimis 20, decem internis validioribus, ramulis clavatis apice foveolatis. HOLOTHURIE. (Holothuria.) Corps libre, cylindrique, épais, mollasse, très- contractile, à peau coriace, lé plus souvent papil- leuse. ? Bouche terminale, entourée dé téntacules divisés latéralement, subrameux ou pinnés. 5 dents cal- caires à la bouche. Anus à l'extrémité postérieure. Corpus liberum, cylindricum, crassum, molle, percontractile; cute coriaceä, sæpius papillosé. Os terminale, tentaculis lateraliler incisis, sub- ramosis, aut pinnatis cinctum. Dentes 5 calcarii ad orern. Anus in extremilate posteriori, Osservarions. Les Æolothuries sont des Radiaires libres, qu'on trouve communément sur les bords de la mer, parmi les ordures qu'elle rejette. Elles sont consliluées par un corps Cylindracé, épais, mol- lasse, ayant une peau un peu dure où coriace, mo- bile, plus ou moins hérissée de tubercules ou pa- pilles . que l'animal fait rentrer ou sortir comme à son gré. Outre ces papilles, on observe dans cerlaines espèces des Lubes rétractiles que l’Holothurie fait aussi sorlir ou rentrer dans cerlaines circonstances, qui paraissent aspirer l’eau, el qui lui servent comme autant de suçoirs pour s’allacher aux corps marins, lorsque l'animal a besoin de se fixer mo- meéntanément. D’autres, qui manquent de ces tu- bes, ont des trous autour de la bouche qui y parais- sent suppléer. Enfin, plusieurs espèces ont leurs papilles disposées par rangées longitudinales, et rappellent encore, par ce caractère, les ambulacres des Oursins. Les Holothuries n’ont de parties rayonnantes que les tentacules qui sont autour de leur bouche; car les organes intérieurs de ces animaux ne paraissent nullement offrir celte disposition des parties qui caractérise les autres Radiaires. Sous ce rapport, elles sont plus près de la limite de la classe que les Actinies mêmes. Cependant, beaucoup parmi elles présentent surleur peau des Lubercules el des tubes contracliles, comme la plupart des Radiaires échi- nodermes. Le corps de l'Holothurie est perforé aux deux bouts : il présente à son extrémilé antérieure un aplatissement dont le centre est occupé par la bou che. Celle-ci, qui est armée de cinq denis calcaires, est entourée circulairement de tentacules divisés ou incisés latéralement, rameux, pinnés ou dentés, irès-variés selon les espèces. L'ouverture postérieure du corps, non-seulement HISTOIRE DES RADIAIRES. donne issue aux excréments, mais en outre lance souvent l’eau qui se trouvait dans le corps, et qui en sort comme d’un siphon. Les Holothuries sont très-contracliles : elles font rentrer facilement et complélement tous leurs or- ganes extérieurs, tels que leurs tentacules, leur bouche même, leurs papilles et leurs Lubes aspira- loires. Ces animaux changent tellement de figure par ces contractions, qu'ils ne sont plus reconnais- sables, et ne présentent que des masses informes, Gemmiparesinternes, il parait qu'ils rejeltenL des gemmules déjà en partie développés; ce qui, ayant été observé, a fait dire que ces animaux étaient vivipares. [La division établie par Lamarck dans le genre Holothurie de Linné, en Holothuries proprement dites et en Fistulaires, d’après la forme rameuse ou peltte des tenlacules, ne peut être conservée; mais cependant la nécessité de diviser un genre si nom- breux s'est fait sentir depuis longlemps, et l'on a dû chercher pour ces animaux des caractères dis- tineuifs qu'on a trouvés dans la présence et la dispo- silion des pieds, dans les organes respiratoires, dans la forme générale du corps et dans le degré de consistance des léguments, elc. Déjà précédemment M. Oken avait séparé des Holothuries les genres Thyone, Subunculus et Psolus. Cuvier, dans le Règne animal, proposa de diviser les Holothuries en six tribus, pour lesquelles il ne proposa point de noms génériques ; mais qui répon- dent aux genres Psolus, Cuvieria, Holothuria, Cucumaria et Thyonez; ce sont : 1° celles dont tous les pieds sont situés dans le milieu du dessous du corps qui forme un disque plus mou; 29 celles dont la face inférieure est tout à fait plate et molle, garnie d’une infinité de pieds, el la face supérieure bombée, soutenue même par des écailles osseuses ; 5° celles dont le corps est cartilagineux , aplati ho- rizontalement , tranchant aux bords; la bouche et les pieds à la face inférieure ; 4° celles dont le corps est cylindrique , diversement hérissé en dessus et tout garni de pieds en dessous ; 5° celles dont les pieds sont distribués en cinq séffes ; 6° celles dont le corps est également garni de pieds Lout aulour. —M. de Blainville, dans l’article Zoophytes du Dic- tionnaire des sciences naturelles, et dans son Manuel d’actinologie , a adopté les cinq genres suivants : 1. Cuvieria à corps aplali, avec suçoirs (pieds) en dessous. 2. Holothuria à corps subprismalique, à suçoirs inférieurs. 5. Thyone à corps fusiforme, à sucoirs épars. 4. Fislularia à corps vermiforme, à Lentacules pinnés. 5. Cucumaria à corps subpentagonal, à suçoirs ambulacriformes, HOLOTHRURIE. — Eschscholtz avait créé deux nouveaux genres, Chirodala et Synapta, el M. Goldfuss avait changé en celui de Pentacta le nom de Cucumaria. — M. G. F. Jaeger (1855), dans une dissertalion sur les Holothuries , créa encore trois genres nou- veaux : Mülleria, Bohadschia et Trepang, et divisa de la manière suivante la famille des Holothuries, à laquelle il réunit les Minyas que nous avons con- sidérées comme des Actinies (Voy. pag. 548), el en donnant le nom de sous-genres aux divisions princi- pales , et le nom de tribus aux genres. ler sous-genre Cucumarra, présentant plus que les autres une forme radiaire. 1re tribu. Minyas. 2e tribu. Pentacta, à corps cylindrique ou ovale- allongé ; pieds disposés en 5-6 rangées longitudina- les; tentacules pinnés ou rameux. Ile sous-genre TiEDEMANrIA , sans organes respi- raloires, et dont le corps cylindrique ne montre aucune différence entre le dos et le ventre. 1re tribu. Synapta, à corps vermilorme, avec une peau mince et des Lenlacules grands, le plus souvent pinnalifides. 2e tribu. Chérodota, à corps vermiforme, avec la peau un peu plus épaisse que celle des Synapta, pourvus de verrues ou de pieds très-peu nombreux. Tentacules un peu allongés, digités à l'extrémité. Ille sous-genre. HozoTauriA, avec des organes respiraloires , un dos et un ventre dislincts. 1% tribu. Mulleria, à dos convexe, ventre plane el peau coriace, avec 20 tentacules pellés , disposés en un double cercle, et l'anus armé de cinq dents servant à l'insertion des muscles longitudinaux. 2e tribu. Bohadschia, différant des Mülleria par la forme rayonnée de l'anus, 3° tribu, Cuvieria, ayant le corps plane en des- «sous, mou et muni de pieds innombrables, et le dos convexe el armé d’écailles osseuses. 4° tribu. Psolus, ayant le dos convexe, dur, le ventre plane, et des lentacules non peltés; et sus- ceptible deffelever en rampant les deux exlrémilés du corps. 5° tribu. Holothuria, à corps subcylindrique, arrondi aux extrémités, avec la bouche un peu in- férieure et l'anus rond; vingt tenlacules peltés, assez courls, allernes sur deux rangs. Des pieds tubuleux , rétractiles, Lerminés par un disque con- cave, très-nombreux à la face inférieure et épars sur le dos, : 6° tribu. Trepang, à corps subcylindrique, avec la bouche antérieure , entourée de 10-20 tentacules pellés. M. Jaeger lui-même considère ce dernier genre comme douteux. — M. Agassiz, dans son prodrome des Échino- 551 dermes (Mém. Neufchâlel, 1856, et Ann. des Sc. nat. 2e série, t. 7, p. 257), ajoule aux genres de M. Jaeger le genre Zhyone de M. Oken , lequel, dit-il, ne diffère des Chirodota qu'en ce que tout le corps est couvert de papilles rétractiles. Voici l'ordre dans lequel il dispose ces genres: 1. Syn- apla, 2. Chirodota, 3. Thyone, 4. Trepang, 5. Holothuria, 6. Mülleria, T. Bohadschia, 8. Cu- vieria, 9. Psolus, 10. Pentacta , 11. Minyas. — MM. Quoy et Gaimard, en décrivant un grand nombre d'Holothuries nouvelles dans le Voyage de l'Astrolabe, ont voulu rétablir le genre Fistulaire; mais ils lui ont donné une signification loute con- traire de celle que lui donnait Lamarck. — M. Brandtenfin, dans le Prodromus descrip- tionis animalium à Mertensi obs. 1855, a pré- senté une nouvelle classification beaucoup plus détaillée que Loutes les précédentes, el comprenant dix-sept genres, subdivisés p ur la plupart en sous- genres, désignés les uns et les autres par des noms qu'on trouvera souvent bien difficiles à retenir. D'après la présence ou l'absence des picds, il forme d’abord deux divisions principales, les Pédi- culées et les Apodes. Suivant que les picds sont ou ne sont pas semblables, il divise ainsi les Pédi- culées. A. Les Homoïopodes, ayant tous les pieds égaux. a) Les Dendropneumones, ayant des organes respiratoires arborescents, libres ou soudés. * Celles qui ont les pieds disposés en cinq ran- gées longitudinales, le corps cylindrique, aminci aux deux extrémités (Penlacta, Cucumaria). er genre. CLaropacryLa. Organes respiraloires libres, (entacules pinnés el rameux. 9e genre. Dacryiora. Organes respiraloires li- bres , tentacules digités ou pinnatifides, ou simple- ment pinnés. 5° genre. Asrinocuim. Organes respiratoires fixés par un mésentère, tentacules pellés. #* Celles qui ont les pieds épars sans ordre sur tout le corps. 4° genre. Sroranrpus. Corps cylindrique, égal, arrondi aux deux extrémités; 20 Lentacules pellés. ** Celles qui ont des pieds à la face inférieure seulement, laquelle est plane et présente lrois ran- gées de ces pieds , les tentacules étant rameux. be genre. Psozus , à peau molle ridée. 6e genre. Cuvrerta. Peau recouverte en dessus d'écailles calcaires imbriquées. b) Les Apneumones, sans organes respiratoires. Te genre. Oncinorases. Corps très-allongé, cylin- drique, muni de crochets sur toute sa surlace; pieds très-développés , occupant cinq bandes paral- lèles, également écarlées, tentacules oblongs li- néaires, ss PH] 552 B, Les Æétéropodes, ayant deux sortes de pieds, les uns cylindriques, dilatés au sommet, sortant par des pores silués à la face inféricure seulement, les autres sur le dos en forme de tubes sortant du sommet d'autant de papilles coniques; organes res- piraloires arborescents. * Celles à picds de la face ventrale en séries, 8° genre. Sricnorcs. Picds de la face ventrale en trois rangées; disques lerminaux des tentacules circulaires et également fendus au bord. Se genre. Divroreriperis. Pieds en cinq doubles rangées allernes à la partie antérieure et moyenne de la face ventrale, mais sans ordre à la partie pos- térieure. ** Celles dont tous les picds sont épars ; à tenta- cules peliés. 16e genre. Horornurra. Corps ou allongé ou cy- lindrique, ou à ventre plus ou moins plane; anus rond, inerme. 11e genre. Ronanscura. Même forme ; anus iierme en éloilc. 12e genre. Muurerra. Même forme; anus armé de cinq dents, servant à l’inscrlion des muscles longi- ludinaux. 15e genre. Trepanc. Corps cylindrique ; 6-8 Len- lacules peltés. ** Tentacules rameux. 1%° genre. Cravozages. Corps allongé, convexe, riticulé el verruqueux en dessus, plane en dessous; 26 tenlacules. : il. Les Holothuries apodes ou sans pieds se par- agent en deux sections, suivant la présence ou l’ab- sence des organes respiratoires. A4. Les Pncumophores, ayant des organes respi- raioires. 15° genre. Liosoua. Corps cylindrique, convexe, peu allongé; 12 tentacules pe!tés; organes respira- toires à cinq divisions suharborescentes. 16° genre. Cairioora. Corps glabre, cylindrique, vermiforme ; 15-2Ù tenlacules cylindriques à la base et terminés par un disque glabre pourvu de tenta- cules plus pelits. Point d'organe respiratoire ra- meux ; mais à sa place des corpuseules cylindriques ordinairement divisés au sommet, et fixés au mé- sentère. B. Les Apneumones , sans organes respiratoires. 172 genre, Synarra. Corps allongé, vermiforme, pourçu à sa surlace de petits bamecons pour se fixer. Tentlacules siinplement pinnés. . (G) Le genre Molpadie de Cuvier, à en juger d'après les échantillons conservés au cabinet d'anatomie comparée du Mu- sou, diffère peul-êire encore mins des Holothuries que ne l'a di M Blainville, le premier, car nous avons peine à croire qu'il By at pas des rangées de pu ds, comme chez les Pentacta. HISTOIRE DES RADIAIRES. — M. Blainville, dans un supplément (1836) à son Manuel d'aclinologie, profitant des travaux de M. Jacger et de M. Brandt, a perfectionné de la ma- nière suivante sa classification des Holothuries , en continuant à donner aux pieds le nom de sucoirs. À, Les H. vermiformes (G. Fistularia) dont le corps est allongé ,- mou, vermiforme, à suçoirs tentaculaires fort petits ou même nuls, comprenant comme Sous-genres les Synapta et Chirodota Eschsch., et le G. Oncinolabes Brandt. B. Les H. ascidiformes (G. Psolus) dont le corps est au contraire court, coriace, convexe en dessus, aplali en dessous, avec les orifices supérieurs plutôt que terminaux (Cuvieria — Psolus). C. Les Holothuries ordinaires ou Veretilliformes (G. Holothuria), dontle corps est assez allongé, assez mou, subcylindrique, ct couvert partout de sucoirs tentaculiformes, dont les inférieurs sont les plus longs (comprenant comme sous-genres les Holothu- ria, Bohadschia, Mülleria). D. Les Holothuries, dont le corps est plus ou moins allongé, les sucoirs Lenlaculaires inferieurs plus longs que les supérieurs, et disposés par séries longitudinales en nombre déterminé (Stichopus Brandt. — Diploperideris Brandt). E. Les H. cucumiformes, dont le corps est assez peu allongé, plus ou moins fusiforme, pentagonal, avec les sucoirs tentaculiformes formant cinq am- bulacres, un sur chaque angle (Liosoma — Clado- dactylus — Dactylota BrandL.) F. Les A. siponculiformes, ayant le corps plus ou moins brusquemeul atténué en arrière, de forme pentagonale assez peu prononcée, sans ambulacres ni suçoirs? et dont les Lentacules sont simples, courts, cylindriques, comme dans les Actinies (Molpadia Cuvier) (1). F. D. ESPÈCES, 1. Holothurie feuillée. Holothuria frondosa. H. tentaculis frondosis, corpore lœvi. @ ©. Fabric. Faun. Groenl. p. 353. Gunner. Act. Stock. 1767. pl. [V.f 1-2. Encycl. pl. 85. f. 7-8. * Linn. Gmel. Syst. nat p. 3138. ne 1. * Pentacta. Abildg. Zool. dan. cvur. ». 2. et exxiv. ° Cuvier. Règ. anim. 2e éd. t. 111. p. 240. # Blainv. Man. d'actin. p. 192. “ Pentacta /rondosa. Jaeger. De Holoth. p. t2. Habite la mer du Nord. — Long,, 1 pied. [Cuvier donne à cette espèce cinq rangées de pieds ou Outre l'espèce citée par Cuvier, Mo/padia holothurioides, qui vit dans l'océan Atlantique, on en ecnnaît une de la Médi- terrance, Molpadia musculus. Risso. Eur, Mérid. t.w. p.299. fig. FD: HOLOTHURIE. papilles; M. de Blainville la place dans sa première division, ce qui ferait supposer qu'elle n’a de pieds qu'en dessous, mais il exprime lui-même un doute à ce sujet, M. Jaeger en fait une Pentacta.] 2, Holothurie phantape. Holothuria phantapus (1). H. tentaculis racemosis ; corpore poslerits altenualo, sublüs punclis scabro. Mull. Zool, dan. t. 112-113. Encycl. pl. 86. f, 1-3. # Linn. Gmel. Syst. nat. p. 3138, e Ascidia eboracemis, Pennant. Brit. 2ool, 4. p. 48. tab. 33. f. 5. * Cuvieria phantapus. Fleming. Brit. anim. 483. * Holothuria phantapus. Cuv. Règn. an. 2° éd. 11. p.239. * Blainv. Man. d'actin, p. 191. pl. 13. f, 1, (1) Le genre Psolus d'Oken a été admis par M Jacger qui le place dans sa division (sous-genre) des Holothuries ayant un dos et un ventre distincts, et le caractérise ainsi : « Dos convexe dur; ventre plane; tentaculesrameux ou simples, non peltés : bouche élanus un peu relevés pendant que l'animal rampe. » M. Brandt le distingue des Cuvieria par sa peau molle, rugueuse, et lui assigne également des pieds disposés en trois rangées à la face ventrale. Avec le Psolus pantapus, ce genre comprend aussi : Psolus appendiculalus. Jæger, 1. ec. p. 21. Corpus ovatum, paululum depressum; eutis coriacea in ventre plano; pedes tubulosi in tres dispos Li linras. Tentacula brevia, viz trifurcala, duodecim. Anus appendice tectus. Holothuria appendiculata, Blainv. Dict. se. nat.t. 21. p. 317. Habite à l'île de France. Jacger place aussi dans ce genre l'Holothuria timama de TT L à RCE LS Lesson (Cent. zol pl. 43) de l'île Waigiou, qui n'a point les pieds disposés en rangées à la face ventrale. (2) Le genre Pentacta (Golilfuss) est caractérisé par la forme du corps cylindrique ou ovale-chlongue, avec des pieils dispo- sés en 5 rangées longitudinales et des tentacules pinnés ou ra- meux M.Jacger, qui l'adopte, le partage en deux sections, sui- vant la forme pentagone ou cylindrique. M Brandten a formé les deux premiers genres de sa division des Pentastichæ, les Cladodactyla et Daetylota, quiontdesorganes respiratoiresar- borescents libres, et diffèrent par la forme des tentacules très- ramifiés dans le premier, digités, ou pinnatifides, ou simple- meut pinnés dans le second. Aux 1. Pentacta penlactes, 2. P. frondosa, 3. P. do- diolum, 4. P. penicillus et 5 P. inlærens qui sont les Holothuries n° 5, n° 1, no 4, n0 50 et n° 6 de Lamarck, il faut ajouter : A. Espèces penlagones. 6, Pentaclascrocea. Jaeger. — Holothuria. Lesson. cent. zoul. p. 153, tab, 52. C/adodactyla. Brandt. |. c. Habite aux îles Malouines. 7. Pentacta Diquemarii. Jacger.— Holothuria Cuv.— La fleurilarde. Dicquemare. Journ. phys. 1778. oct, pl. 1.f.1, — Cladoduc{y/a? brandt. Corpus subtetrayonum, duplex tubereulorum series in angulis duobus inferioribus. Decem tentacula ramosa, uorum duo inferiora breviora sunt. Habite la Manche. B. Æspèces cylindriques. 8. Pentacta lentacula. Jaeger.]. ce, — Forster. — Llainv. Dict. se. nat. t, 21. p. 518. 9, Pentacla lævis. Jacger. — Holothuria. O0. Fabr, Fauv, Grocn. n. 545. — Dactlylola. Brandt. Habite la mer du Nord, 10, Pentacta minuta. Jacger. — Holothuria. O, Fabr. 1. c, 0, 546, — Dactylota Brandt, 555 > Cuvieria phantapus. Johnston, Mag, of nat. lise. 1836. p. 472. f. 86. + Psolus. Oken.— Psolus pantapus. Jaeger. |. ©. p. 3. * Psolus pantapus. Brandt. Prour. |. c. Habite la mer du Nord. — Les pieds de son disque ven- tral sont sur trois rangées, L'enveloppe est presque écailleuse, 3. Holothurie pentacte. Holothuria pentacta (2). H. tentaculis denis pinnalifidis ; corj'ore quinquefa- riam verrucoso. Mull. Zool. dan. t. 31,f.8ett. 108. f. 1-4. Encycl. pl 86. f. 5. * Linn. Gmel Syst. nat, p. 3189. n° 8. * Blainv. Man. d’aclin. p. 195. * P’'entacta pentactes. Jaeger de Holoth. p. 12. * Cladodactyla pentactes ? Brandt. Prodr. L e. 11. Pentacta pellucida. Jaeger. — Holothuria, Müller. Zool. Dan, pl. 155. F. 1. — Dactylola. Branqt. Corpus elongatum, in extremilatibus paululum atte- nuutum, hexagonum, albun, pellucitum; tentacule parva, 12 denhiculata. Habite la mer du Nord. P. (Cladodactyla) miniata. Brandt. Prodr. Habite l'île Sitcha. — Long., 6 pouces. 15. P. (Cladoilactyla) nigricans. Brandt. Prodr. Du même lieu. — Long., 3 pouces. P. (Cladodactyla) albida. Brandt. Prodr. Du même lieu. — Long., 4 pouces. 14. On peut encore rapporter ici, comme plus où moins douteuses, les espèces suivantes : — Holothuria Gart- néri. Blainv. Dict. sc. nat. t. 21. p. 518. — Holothuria Montagui. Fleming. Bril. anim. p. 482. n, 11. — //o/o- thuria Neillii. Fleming. 1. ce. p. 485. n. 12.— Ho/othuria dissimilis. Fleming. }, c. 1.15. — Holothuriacucumis. Risso. Eur. mérid, t, 5. p. 291, — Blainy. Faun, Franc, pl. 1. f. 2: Man. d'ac. pl. 15. fig. 4. M. Delle Cliaje, dans le 3° volume de ses Mémoires, décrit, sous le nom d'Holothuria trtraquetra, une espèce qui doit ap- partenir à cette même division des Lucumaria ; mais ie nombre des rangées de ses pieds et des tenfacules qui les supportent, sil n'est pas le résullat d'une monstruosité, devrait la distin- guer de Loutes ses congénères. Elle a dix tentacules ranifés. Le genre Axpidochir de M. Brandt, placé avec les Pertuctæ dans la division des Pentasuichæ (H. à cinq rangées longriudi- nales de pieds) est caractérisé par ses organes respiratoires ar- bureseents, à cinq divisions, fixés par un mésenière à la face interne des Léguments, el par des tentacules peltés, La seule espèce indiquée par M. Brandt est l'Asp dochir Mertensii de l'ile Sitcha, ayaut le corps allongé, vermiforme, long de 3 pouces, d'une couleur de chair grisätre; il a douze teuta- cules. C'est peut-être à ce genre qu'il faudrait rapporter l'espèce suivante des Antilles : Holtothuria fasciala, Lesueur. Acad, se. pat, Ph, t, 6, p. 159. n. 4. H. sub-fistulosa, mollis; fusciis quinque griseo-cærules centibus, lævibus, nec non quinque tuberculatis, or- nala ; tentaculis 21 brevibus, hyalinis, apice, umbellà radiorum bis-bilurcalorum terminatis. Habite Saint-Barthélemy (aux Antilles). Long., 8 à 10 pou- ces. Dans la mème division des Homoropodes, avec le Pentacta, M. BrandL place son genre Sporad'pus, con:liluant seul une section caractérisée par des pieds nombreux, épars sans ordre sur tout le corps. Le Sporadipus a le corps cylindrique, égal arrondi aux extrémités, avec 20 lentacules peltés. Il contient deux espèces : 12 5p. ualensis de l'ile d'Ualan, long de 6 pouces ayant les tentacules engainés à leur base, el 2° 5p. macutatu des îles Bouin, dont les tentacules ne sont point engainés, @ 4. Holothurie barillet, Holothuria doliolum. Il. tentaculis bipartitis, villoso-granulatis; corpore pen- tagono, quinquefauriam papilloso. Actinia doliolum. Pall. Mise. zool, t. g. ett. ro, Encycl. pl. 86. F. 6-7-8, * Delle Chiaje. Mem. sugl, an. s. vert, 3. p. 51. tab. 35. f, 8. * Blainv. Man, d’actin. p. 193, * Pentacta doliolum. Jaeger. |. ce. p. 12. * Claodactyla? Brandt. Prodr. |. c. Habite la Méditerranée, [M. de Blainville classe cette espèce avec celles dont Lamarck a fait son genre Fistulaire.] 5. Holothurie fuseau. Holothuria fusus. H. tentaculis denis; corpore fusiformi, tomentoso. Mull. Zool. dan. p. 55. t. 10. f. 5-6. Eucyel. pl. 87. f. 5-6. * Linn. Gmel. Syst. nat. p. 3141. n° 13. * Blainv. Man. d'actin. p. 193. * Delle Chiaje. Mem. sugl. an, s, vert. 3. p. 71. tab. 35. TO Habite la mer du Nord, la Manche, la Méditerranée. [Les tentacules sont rameux et le corps est hérissé de pa- pilles et non cotonneux comme l'indique la phrase de Lamarck, M. Delle Chiaje a trouvé dans l’intérieur du corps de cette Holothurie un Helminthe qu'il nomme Tœnia echinorhynca, mais qui ne paraît nullement appartenir au genre Tænia.] F. D. 6. Holothurie inhérente. Holothuria inhœrens. H. tentaculis duodenis; corpore papilloso, serfariam lineato. Mull. Zool, dan. p. 35. t, 31. f. 1-7. Encycl. pl. 87. f. 1-4. * Linn. Gmel. Syst. nat. p. 3141. n° 14. * Delle Chiaje. Mem, sugl. an. s. vert. 3. p. 69. ° Blainv. Man. d'actin. p. 195. ° Chirodota inhærens. Eschscholtz. Zool. atlas. * Pentacta inhærens. Jaeger. |. ce. p. 13. * Dactylota inhærens. Brandt, Prour. 1. e. Habite l'Océan etla Méditerranée, 7. Holothurie glulineuse. Holothuria glutinosa (1). H. tentaculis duodenis, pinnato-dentatis ; corpore pa- pillis minimis, glutinosis undiquè tecto. Tistularia reciprocans. Forsk. Ægypt. p. 121. t. 58. fig. A. Encycl. pl. 87. £ 5. * Holothuria reciprocans. Blainv. Man. d’actin. p. 194. ° Synapta reciprocans. Jaeger. De Holothuriis. p. 15. qui est long d’un pied, de couleur de chair, avec des taches pourpres inégales. : M. Brandt pense que l’Holothurie péruvienne de M. Lesson (Cent. zool. pl. 45) doit être rapportée à ce genre. EF. D. (1) Cette espèce et la suivante, par leur forme méritent bien le nomde F’stularia que leur donne M. de Blainville, beaucoup mieux que les espèces rangées sous ce nom par Lamarck; mais pour éviter les équivoques, nous adopterons le nom de Synapte, Voyez page. 5532. F. D. (2) Le genre Cuvieria créé par Péron, a été caractérisé ainsi par Cuvier (Bègne animal, 2e édit. t. 111. p. 230) « Face infé- rieure tout à fait plate et molle, garnie d'une infinité de pieds et ayant la face supérieure bombée, soutenue par des écailles HISTOIRE DES RADIAIRES. 8. Holothurie à bandes. Holothuria vittata. H. tentaculis duodenis, pinnato-dentalis ; corpore molli laxo, villis albis, fusco-punctatis vario. Fistularia vittata. Forsk. Æyypt. p. 121. L. 37. Gg. EF. Encyel, pl. 87. f. 8-9. * Linn. Gmel. Syst. nat. p. 31/2. n° 19, * Blainv. Man. d'actin. p. 194. pl. 13. F, 3, * Synapta viltata.Jaeger. De Holoth. p. 14. 9. Holothurie écailleuse. Holothuria squamata (2). II. lentaculis oclonis subramosis ; corpore supra scabro, sublüs molli. Mull, Zool. dan. t. 10. f, 1-3. Encyel. pl. 87. L 10-12. Linn. Gmel. Syst. nat. p. 3141. no 51. * Cuvicr, Règn. an. 2e éd. t. 111. p. 239. — Psolus Oken, * Blainv. Man. d'actin. p. 192. * Cuvieria squamata. Jacger. |. e. p. 20. La face inférieure seule est garnie d’une infinité de pieds. 10. Holotburie pinceau. Holothuria penicillus. H. tentaculis racemosis octo; corpore osseo, pentagono. Mull. Zool. dan. 1. p.36, no 11. t. 10. f, 4. Encycel. pl. 86. F. 4. “ Linn. Gmel. Syst. nat. p. 31/41. no 12. * Delle Chiaje. Mem. an. s. vert. 3. p. 70. tab. 35. F. 1-3, * Pentacla penicillus. Jaeger. 1. e. p.13. Habite la Méditerranée à Naples; la mer du Nord, [M. de Blainville avait soupconné, avec raison (Dict. se. nat. 60), que l'espèce de Müller avait été établie sur l'appareil buccal d’une Holothurie, M. Delle Chiaje a confirmé cette opinion en observant l'animal entier du- quel provenait cet appareil dentaire; conséquemment il a dû modifer la caractéristique de Lamarck de cette manière. « H. tentaculis duodenis frondosis inæqua- libus, corpore papillis lubulosis, s] FISTULAIRE (Fistularia). — * Suite du genre Hozoracrte. Corps libre, cylindrique, mollasse, à peau coriace, très-souvent rude, papilleuse. Bouche terminale, entourée de tentacules dilatés en plateau au sommet : à plateau divisé ou denté, Anus à l'extrémité postérieure. Corpus leberum, cylindricum, molle : cute co- riaced , sœæpius asper&@ papillosé. Os terminale, lenlaculis apice dilatato-pellatis osseuses, et percée sur l'avant d’un orifice étoilé qui est la bou- che, et d'où sortent les tentacules; et sur l'arrière d'un trou rond qui est l'aous. » Ce genre contient, avec la Cuvieria squa= mata, une deuxième espèce qui n’est connue que par la figure qu’en a donnée Cuvier (Règn. anim. pl. 15, fig. 9); elle a été rapportée par Péron des mers australes, et se distingue par son enveloppe toute pierreuse. M. Brandt a fait connaitre une nou- velle espèce de l’île Sitcha, dans son Prodrome. 2. Cuvieria silchaensis. Brandt, Dorsum miniatum. Tentacula 10 purpurea, Abdomen albidum. — Long., 18 lignes. Fr HOLOTHURIE. cinctum; pellé lentaculorum divisé, tnciso-den- | tul@. Anus in exlhr'emitale posteriori. Osservarions. Les Z'istulaires, quoique en géné- ral plus tuberculeuses ou papilleuses à l'extérieur que les Holothuries, paraissent néanmoins n’en différer que par la forme particulière des tenlacules qui entourent leur bouche. Mais celle différence est très-remarquable, et m'a paru suffisante pour les distinguer comme constituant un genre à part ; les Holothuries connues étant déjà nombreuses. [Le genre Fistulaire de Lamarck doit être entiè- rement refondu avec son genro Æolothurie, pour être soumis au mode de division que nous avons indiqué ; les espèces suivantes sont donc la suite du genre Iolothurie.] ESPÈCES, 1."Fistulaire [+ Holothurie] élégante. Fistularia [+ AHolothuria] elegans. T. tentaculis viginti apice peltalo-divisis ; corpore pa- pilloso, Holothuria elegans. Mull, Zool. dan. t. 1. f. 1-3. Encycl. pl. 86. F, 9-10. * Lin. Gmel. Syst, rat, p. 3138. n0 10. ® Holoihkuria tremula. Gunner. N. Stockh. 1590. pl. av. F. 3, ° Holothuria elegans. Blainv. Man. d'act. p. 192. * Holothuria eleyans. Jacger. De holoth. p. 22. ® Holothuria elegans. (S.-G. Thelenota.) Brandt. Prodr. lc: Habite la mer du Nord. mém. acad. 9, Fistulaire [+ Holothurie] tubuleuse. Fistularia [+ Æolothuria | tubulosa, F. lentaculis viginti apice pellalo-divisis; corpore prælongo, suprà papilloso, subläs tubulis retracti- libus, Holothuria tremula, L. Soland. et El. t. 8, Encycl. p. 86. f. 12 Forsk. Ægypt. t. 39. fig. À. * Bohadsch. Anim. mar. p. 75. pl. 6-8. * Lin. Gmel. Syst. nat. p. 3138, n° 3. # Tiedeman. Anat. der Rohren holoth, 1816. # Cuvier. Règ. anim. 2° éd, L. 3. p. 239. * Holothuria tubulosa. Elainv. Man. d'actin. p. 292. pl. 12, * Gravenhorst. Tergestina. p. 105. * Holothuria tubulosa. Jaeger, De holoth. p. 20. “ Holothuria tubulosa (S.-G. Thelenota.) Brandt. Vrodr, [. e, Habite la Méditerranée. 5. Fistulaire [+ Holothurie] impaliente, Fistularia [+ Holothuria] impaliens. F. lentaculis viginli apice pell& seplemfid& denticu- Llatis ; corpore riyido verrucoso. Forsk. Ægypt. p. 121. 1. 39. /ig. B. Encyel. pl. 86. £. 11. * Holothuria impatiens. Linn, Gmel. Syst. nat. p. 31/2. no 21, * Blainv. Man, d'action. p. 193. * Trepang impatiens. Jacger. De Loloth. p. 25. 555 « Hololluria impatiens (S.-G. Thelenota ) Brandt. Prour, |. ce. Habite la mer Rouge. 4, Fistulaire [+ Holothurie] limace, L'istularia [+ Hololhuria] mazima. F. tentaculis filiformibus, apice pellato-lacinialis ; corpore rigido, suprà Convezxo, sublüs plano mar- ginalo. ? Forsk. Ægypt. p.121. t. 38. fig. B—b. “ Holothuria mazima. Linn. Gmel. Syst. nat. p. 3142. n° 20, * Blainv. Man. d'actin, p. 193. * Jacger. De holoth. p. 23. Habite la mer Rouge, 5. Fislulaire digitée. Fistularia digilala. F. tentaculis duodenis, apice dentalo-digitatis ; cor- pore nudiusculo, cylindraceo ;papillis minimis, pune= Lformibus. Holothuria digitata. Montagu. Act. Soc. Linn. vol. x. p.22. tab. 4. f. 6. * Mulleria digitata. Flem. Hist. brit. anim p. 48%. * Ho ‘othuria digitata. Blainv. Man. d'actin. p. 194. An holothuria inliærens ? Mull. Zoo!. dan. t. 31. Ê. 1-4. Habite la mer du Nord, [Les Fistularia maxima, F. tubulosa et F. ele- gansapparliennent au genre Holothurie proprement dit, qui formait la deuxième section des Holothu- ries de M. de Blainville, dans son Manuel d’actino- logie, el qui, dans le supplément au même ou- vrage (1836), fail partie de sa troisième section, celle des /Æ. veretilliformes, « ayant le corps assez allongé. assez mou, subcylindrique el couvert, portant des sucoirs tentaculilormes , dont les infé- rieurs sont les plus longs. » Dans la même section se trouventles genres Bohadschia el Mulleria dont il ne diffère que par l'auus largement ouvert, tandis qu'il est plissé dans le premier de ces genres, ct fermé par des dents chez l'autre. M. Jacger, qui, le premier, a séparé, d’après ce seul caractère, ces deux derniers genres des Holothuries, les place tous trois, ainsi que le genre Trepang, qui est fort douteux, dans son troisième groupe ou sous-genre (Holothuria) , ayant des poumons el une face dor- sale distincte de la face centrale : les Æolothuries proprement dites, suivant lui. sont subeylindriques, à dos convexe, quoique moins que chez les Psolus, à extrémités arrondies, avec la bouche ronde, un peu inférieure en avant, et l'anus également rond en arrière; vingl tentacules petits, assez courts, et une double série alterne; des pieds tubuleux, rétractiles, Lerminés en disques concaves , par tout le corps, mais beaucoup plus nombreux à la face ventrale, où ils sont disséminés sans ordre. M. Brandi adopte le genre Holothurie , qu'il ca- raclérise Ce même, et il y fait rentrer, en partie, le genre Trepang. Mais il les divise en deux sous- 556 genres, savoir : 10 les ZAelenola, ayant le dos mamelonné ou verruqueux , par suile du dévelop- pement considérable des pieds dorsaux. Ce sous- genre lui-même formant deux seclions, les Cama- rosomes, qui ont le corps très-allongé, ordinairement cylindrique avec le dos convexe plusou moins garni de mamelons bien développés, et plus rarement ronils, presque quadrangulaires par le développe- ment des pointes dorsales, et les Platysomes qui ont le corps médiocrement allongé, dilaté. 2 Le second sous-genre Microthele a les pieds de la face dorsale peu développés, sortant plus rarement de mamelons peu distinels. Aux Holothuries proprement dites (Fistularia de Lamarck), 1. Holothuria elegans, 2. H. tubulosa, 5. H.marima, il faut ajouter les espèces suivantes: + 4. Holothurie de Colomna. Holothuria Columna. Jacger. p. 22. H. depressa, subcartilaginea ; margine subcarinato, crenulato. Pudendum regale. Fab. Column. xxvr. 1, Holothuria regalis. Cuvier. Règne anim. 1v. p. 239. Habite la Méditerranée. — Long., plus d'un pied, lar- geur, 3 à 4 pouces. Ÿ 5. Holothurie quadrangulaire. Holothuria qua- drangularis, Lesson. Cent. zool. p. 90. pl. 51. f. 1. A. quadrilatera, subcartilaginea, lævissima, glauco- cœrulea; marginibus supernis spinosis; spinarum mucronibus fusco-rubris mollibus, paululum recur- valis ; ventre molli, plaro, innumenris pedibus, bre- vibus, rubro-fuscis sparsis instruclo ; Lentaculis glo- bulosis ciliatis ; ano absque sphunctere. Holothuria (Thelenota camarosoma). Brandt. Prodr. Irc: Habite près de la Nouvelle-Guinée. — Long., 1 pied. + 6. Holothurie andouille. Holothuria hilla. Less. 1. c. p. 226. pl. 79. H. cylindrica, posticè rotundata, dorso rutilo-cinerea, subiüs albida, cinereis circumdata ; corio Lenui membranoso valde extensibili, hamulis ornato papillosis, luteis, albo- cireumeinctis, regulariler disposilis; tentaculis ci- nereo-albidis. Holothuria hilla. Jaeger. |. ce. Habite l'archipel des iles des Amis. — Long., 1 pied. viltis circularibus intensim rutilo- + 7. Holothurie impudique. Holothuria monacaria. Less. I. c. p. 295. pl. 78. H. coriarea, solida, rubro-fusca, namuls armata et papillis circulo albo circumdatis instructa; ventre lœv i mouli, ferrug.neo, duobus vittis longitudina- dibus lucido-luteis ornito: pedibus brevibus, rubro- fuscis prurimis obsilo; tentaculorum peltis rubris pliscatis. Holothuria monacaria. Jacger. 1, c, p.24, HISTOIRE DES RADIAIRES. Holothuria (Thelenota), Brandt, |. c. Habite l’uccan Pacifique, — Long.. 7 pouces. + 8 Holothurie ombrée, Holothuria umbrina. Leuckart. Küppells Reise, ALl. p. 10. tab. 2, 1,02; H. tota flavescens fusca; dorso luberoso; tuberculis nigro punclatis; oris apertur& inferiore; Lentaculis apice cœrulercentibus, dilatato-peltatis. Jieger. De holoth. p, 23. Holothuria (Thelenota camarosoma). Brandt. |. c. Habite la mer Rouge. — Long., 3 pouces. + 9. Holothurie noirâtre. Holothuria fusco-cinerea. Jaeger. |. c. H. coriacea, subcylindrica, posticè latior subinflata , utrinque rolundata, supernè fusco-nigra, sublüs cinerea ad colorem lavandulæ accedens ; ped'bus opacis apice capilalis, luteo-fuscis, in Lolo corpore, sed muliù frequentius ad ventris latera, ex nigris corii perforation bus exsertis. Holothuria (Microthele). Brandt, Prodr. 1. c. Habite l'île Célèbes, — Long., 5 à 6 pouces; épaiss., 1 pouce, + 10. Holothurie noire. Holothuria atra. Jaeger. I c: p.22. H. cylindrica, posticè rotundata, subinflata, Lola atra, decolorans, tota pedibus membranaceis, pellucidis, fusco-capitatis obsita ; cutis extensibilis, Lenuis, sed coriaced. Holothuria (Microthele). Brandt. Prodr. I, c. Habite l'ile Célèbes. — Long., 5 à 7 pouces. Ÿ 11. Holothurie pointillée, Holothuria punctata. Jaeger. I, c. H. subcylindrica, posticè subinflata, rotundata. Venter planiusculus, albilus, punetis minimis fuscis raris. Dorsum intensè fuscum; punclis innumeris minimis fuscis, in lineolas dispositis. Pedes in dorso æquë ac ventre conici membranacei. Holothuria (Microthele). Brandt. Prodr. 1. c. Habite l'ile Célèbes. — Loug., 6 pouces. + 12. Holothurie rude. Holothuria scabra, Jaeger. 1. c. p. 28. H. scabra subcylindrica, utrinquè rotundala, latere subemarginato ; dorso albido, cinereo, cum sulcis et rugis frequentissimis pigmento nigro obductis ; ventre albido nonnunquam rubescente ; pedibus opacis capi- tulo scabro, duro instruclis, conicis. Holothuria (Microthele). Brandt. Prodr. I. c. Habite l'île Célèbes. — Long., 6 à 12 pouces. — Un repli crénelé de la peau entoure les Lentacules, + 15. Holothurie grande. Holothuria (Thelenota) grandis. Brandt. Prodr. |, c. H. supernè fusco-ochracea, paulisper olivascens, in medio et lateribus dorsi eminentiis biseriatis, papil- liformibus pediferis ferè pectinala, in laterum mar- gine et anticè, eminentiis lonyioribus ferè dentata; sublüs plana, [erruginea, pedibus sulphureis apice auranliaceis, numerosivsimis, sparsis, densis in- strucla ; ore et tentaru is ferrugineis. Habite l'archipel des îes Carolines, — Long, 1 à 2 pieds, farg, 4 pouces, HOLOTHURIE, + 14. Holothurie maculée, Holothuria (Microthele) maculata. Brand. |, c. H. supernè mamillis sparsis, parum distinctis obsessa, nigricans, sed maculis magnis albis marmorala, sublüs fusea; tentaculis fuscis; pedibus numerosis- simis, fuscescentibus. Habite à l'ile Guahan (océan Pacifique). — Long. 1 pied, larg. 2 pouces. + 15. Holothurie douteuse. Holothuria ( Micro- thele) dubia. Brandu, |, c. H, supernè fusco-ochracea, cum striis duabus longitu- dinalibus dentativ, albis, parallelis; tentaculis è [us- cescente albitis ; in dico pallidtè fuscescentibus. Habite aux îles Bonin (océan Pacifique). Long. 8 à 9 pouces, + 16. Holothurie tigre. Æolothuria (Microthele) digris. BrandL. |, c. H. oblonga supra convera, luteo-ochracea striisque transversès nigris, tænias interruplas exhibentibus, punctisque minoribus fuscescentibus signata ; sublüs plane albida: pedibus nigricante-albidis, disco lutes- centibus ; lateribus incisis; ore anoque fuscescenti- bus ; tentaculis olivaceis. Habite les îles Uleai dans l'archipel des Carolines. — Long. 15 pouces, larg. 4 pouces, + 17. Holothurie sordide. Holothuria (Microthele) sordida. Brandt, |. c. H. fusco-nigra, in abdomine pallidior; lateribus 3-1 sub- sinualis, in lequmentis valdè incrassalis ; dorso pe- dibus parvis tentaculiformibus obsesso ; pedibus nigri- cantibus, disco albo. Habite à l'ile Lugunor dans l'archipel des Carolines. — Long. 1 pied ; larg. 3-4 pouces. + 18. Holothurie éthiopienne. Holothuria (Micro- thele) Æthiops. BrandL. |. c. H. cylindrica, ulrinque parumper altenuala, tota nigro- fusca, excepto pedum disco albo. Pedes dorsales aculr, frequentissimi, papillis acuminalis similes. Habite à L'ile d'Ualan. — Long. 1 pied, larg. s à 3 pouces, + 19. Holothurie alliée. AÆolothuria (Microthele) afjinis. Brandt. 1. c. Habite l'ile d'Ualan. — Long. 1 pied, larg, 1 à a pouces. — Cette espèce, très-voisine de la précédente, en diffère par un certain reflet bleu violet, ct par la forme de ses tentacules, dont les digitations extérieures sont plus longues que les intérieures. + 90. Holothurie ananas. Holothuria ananas. Quoy elGaimard. Astrolab. Zool. p.110. pl. 6. f. 1-5. H. corpore maximo, subparallelipedo, desuper [o- liaceo, rufo, subiüs rubro, haustellis irroralo; tenla- culis 10, crassis; nee apice ciliatis. Habite à la Nouvelle-Irlande, — Long. à pieds. — C'est à ce genre aussi que peuvent être rap- portées avec plus ou moins de certitude les espèces suivantes ; 557 + 21. Holothurie bandelette, Hololhuria fasciola. Quoy et Gaim. Astrol. p. 150. Habite à la Nouvelle-{rlande. — Long. 1 à 2 pieds, + 22. Holothurie fauve. Holothuria fulva. Quoy et Gaim. 1. c. p. 155. Habite à la Nouvelle-Hollande. — Long. 1 pied. + 25. Holothurie terre de Sienne. Æolothuria sub- rubra. Quoy et Gaim. |. c. p. 156. Habite à l'ile de France. — Long. 12 à 15 pouces, + 24. Holothurie de Radack. Holothuria Radacken- sis. Chamisso et Eysenh. N. act. nat. cur. (, x, pag. 552. tab. 96. que M. Brand soupconne être identique avec son Æolothuria affinis. + 25. Holothurie agglutinée. Holothuria aggluti- nala. Lesueur. Acad. sc. Philadelph. p. 157. H. tubularis mollis, Luberculis distantibus contracti- libus undique sparsis instructa; tentaculis 18 æqua- dibus umbellatim infundibuliformibus, angustis. Habite Saint-Barthélemy (aux Autilles). — Long. 3 à 4 pouces. — Celle espèce s’enveloppe de débris de coquilles el de madrépures qu'elle agglutine par un mucus visqUEUx« + 26. Holothurie obscure. Holothuria obscura. Lesueur. Acad, se. nat. Philadelph, L G. p.156. n. 1. H, tubularis brunea, medio-subinflata ; dorso tuber- culs conicis in\trurlo ; parle inferiore numerosis papillis sucloriis instruclà ; ore 21 tentaculis cylin- dricis umbel'& ramosä lerminalis ornalo; ano pa- pilloso. Habite Saint-Barthélemy (aux Antilles). Long. 6 pouces, larg 9 lignes. + 97. Holothurie triquètre, Holothuria triquetra. Delle Chiaje. Mem. sugl. An. s. vert. 5, p. 71. lab. 55.f. 16. H. tentaculis viginti, apice pellalo-incisis ; corpore triquetro, papillis suprà conicis, sublüs tubulosis, postivè binis elongatis. Habite la Méditerranée. — Enfin, les six espèces prétendues nouvelles que M. Delle Chiaje a observées dans le golfe de Naples. + 28. Æ. Forskali (Mem. An. senza ver- tcbr. 1. p. 19). + 29. 4. Poli (I. c. p. 80. tab. 6. f. 1). + 50. A. Sanctori (1. c. p. 80. Lab. 6. [. 2). + 51. H. Cavolini. (1. c. Lab. 7. f. 1). + 52. Æ. Pe- tagnæ (1. c. Lab. 9, P, 4). + 55. A. Stellati (|. c. tab. 7. f. 3), et que l’on peut bien, comme M. de Blainville, regarder comme de simples variétés de l'Aolothurie tubuleuse. 658 + muorrérre. (Mulleria.) Le genre Mullérie, établi par M. Jacger el adopLé par M. Brandt et par M. Agassiz, ne diffère des Ho- lothuries proprement dites que par les cinq dents entourant son anus et servant à l'insertion des mus- cles longitudinaux : aussi ne doit-on le considérer que comme une division à élablir dans un genre si nombreux en espèces. Il faut observer aussi que ce nom de Mullérie avait déjà été donné à un genre de Mollusques voisin des Éthéries par M. Férussac, el que M. Fleming l'avait même aussi donné à une autre divisivion des Holothuries répondant au genre Thyane, el en parlie au Zrepang de M. Jacger. 4. Mullérie échinile, Mulleria echiniles. Jaeger. De Holoth. p. 17. M. castaneo-fusca, infrà pallidior; in ventre dorso molliore, ubique ex atris corii perforationibus, pro- deunt pedes, quorum capilula opaca disco concavo, cucurbitulæ simili instrucla sunt; ano quinque den- tibus pallidè fuscis, irregularibus, subscabris in- struclo. 1 Habite près de l’île Célèbes. — Long. 4 pouces. 2. Mullcrie Lécanore. Mulleria Lecanora. Jaeger. De iloloth. p. 18. tab. 2. [. 2. M. subeylindrica, anticè paululum altenuata ; dorso: brunneo, obsceurè macululo, ventre albido-cinereo, maculis et annulis imprimis pedum basin circumdan- tibus fusco-cinereis ornato ; lineolis fusco-nigridis in lateribus quadratim dispositis. Habite près de l'île Célèbes. — Long. 1 pied. — Les ta- ches du dos ont l'aspect de certains lichens, et notam- ment de la Lecanora geographica. 5. Mullérie lintolée. Mulleria lineolata. Brandt, Prodr. I. c. Holothuria. Quoy et Gaim. Astrol. p. 136. Habite à l’île Tonga. — Long. 8 à 10 pouces. 4, Mullérie miliaire. Mulleria miliaris, Brandt, Prodr, |. c. Holothuria. Q. et G. I. c. p. 137. Habite à l'ile de Vanikoro. — Long. 6 pouces. $. Mullérie de Guam. Muülleria Guamensis. Brandt. INC: Holothuria.Q. et G. I. c.p. 137. Habite à l'ile de Guam. — Long. 7 pouces. 6. Mullérie de Maurice. Mulleria Mauritiana. Brandt..l. c. Holothuria. Q. et G. I. c. Habite à l'île de France. — Long. 6 à 7 pouces. somavnscute. (Bohadschia.) Ce genre, élabli comme le précédent par M. Jae- ger, diffère aussi peu ou même encore moins des HISTOIRE DES RADIAIRES. vraies Holothurics, car son seul caractère distinctif est dans la forme de l’anus radié ou en étoile à cinq branches, mais sans dents. Il est présumable qu'un nouvel examen, surlout d’après les animaux vi- vants, réduirait à un moindre nombre les cinq espèces décrites par M. Jaeger, d'après des objels conservés dans l'alcool et venant tous du même lieu. 1. Bobadschie marbrée, Bohadschia marmorala, Jacger. De Holoth. p. 18. Habite près de l'ile Célèbes. — Long. 4 à 6 pouces. 2, Bohadschie ocellée. Zohadschia ocellata. Jaeger. 1. c. Du même lieu, — Long. 1 pied, larg. 3 pouces. 5. Bohadschie argus. Bohadschia argus. Jaeger. 1. c. p.19. pl. 2. f. 1. Du même lieu. — Long. 1 pied quand.elle est étendue. CSS . Bohadschie linéolée. Fohadschia lineolala. Jae- ger, 1. c. p. 19. Du même lieu, — Long. 7 pouces. 5. Bohadschie lachée de blanc. Pohadschia albi- gutiala. Jaeger. 1, c. Du même lieu. — Long. 6 pouces. Ÿ TREPANG. (Trepang.) Le genre 7repang, élabli par M. Jaeger, est regardé comme douteux par cet auteur lui-même, qui, le plaçant dans sa division des Holothuries, ne lui assigne que des caractères vagues etimpropres à le distinguer des genres voisins ; c'est, dit-il, d'avoir « le corps subcylindrique, la bouche antérieure, entourée de 10 à 20 tentacules peltés-capités. » C'est à ce genre qu'appartiennent la plupart des espèces qui sont recherchées comme un mels ex- quis par les Chinois et les Malais, et dans les iles de l'Australie. M. Jaeger en à pu déterminer une espèce qu'il nomme Trepang ananas, el qu'il cruit bien n'être qu’une vraie Holothurie; il en a vu un grand nombre d’autres desséchées à la fumée pour être conservées comme aliment et apportées de Cé- lèbes. Des trois autres espèces décrites par Forskal el par M. Lesson, il pense que les deux dernières pourraient se rapprocher des Synaptes. M. Brandt adopte le genre Zrepang, lout en dé- clarant qu'il est établi sur des caracières incertains, et il lui attribue un corps cylindrique; six ou huit tentacules peltés-capités, et des pieds épars à la face ventrale; mais il ne conserve dans ce genre que le Zrepang edulis, el reporte les autres dans les genres Æolothuria et Sporadipus. STICHOPUS. 4. Trepang comestible. 7repang edulis. Jacger. De Holoth. p. 24. T. cylindrica, subrugosa, consistens, sublüs brevibus densis munita pedibus, suprä intense fuliginoso- nigra, lateribus et infra rosacea nigro-punctuta ; ore ovalo, 6-8 fusciculis tentaculorum rotundatorum plumosorum cineto: ano lerminali. Holothuria edulis. Lesson. Cent. zool. p. 125. pl. 46. FA Trepang edulis. Brandt. Prodr. |. c. Habite les côtes des îles Moluques, Philippines et Caroli- nes, et les cètes septentricuales de la Nouvelle-Hol- lande. — Long. 8 pouces. 2. Trepang ananas. Trepang ananas. Jacger.l. c. Holothuria ananas. Brandt. |, c. Habite les côtes de Célèbes. — Long. 7 pouces, larg. 15 lignes, C'est une espèce qu'on sèche à la fumée, 3. Trepang impatiente. Trepang impatiens. Jaeger. 1 c. Fistularia impaliens. Lamarck. 4. Trepang péruvienne. Trepang peruviana, Jae- ger. l C. Mulleria. Fleming. Ho'othuria peruviana. Lesson. Cent. zool. p.124. pl. 46. f. 1. Sporadipus ? Brandt. Prodr. 1. ec. Habite les côtes du Pérou au 120 lat. S.—Long. 6 pouces. Elle est molle, d'une couleur violette magnifique. C'est à côté des Holothuries et des autres genres que nous venons de décrire, qu'il faut placer le genre Cladolabes de M. Brandt, qui s’en distingue par ses tentacules rameux , mais qui, comme eux, fait partie de la division des Æétéropodes sporadi- podes, c'est-à-dire ayant des pieds de deüx sorles épars sans ordre sur la surface du corps. 1l est ca- raclérisé ainsi: « Corps allongé, convexe en dessus, el présentant un réseau en creux entre des verrues déprimées d'où sortent les pieds ; plane en dessous et couvert de pieds très-nombreux, épars, excepté à l'extrémité postérieure qui est conique. VingL ten- tacules, » 1. Cladolabes limaconotos. Brandt. |, c. C. è subolivasrente ochraceus, dorso obscuriore ad brun neum vergente; pedibus sordidè lutescentibus ; ore nigricante. Habite aux îles Bonin. — Long. 8 pouces, larg. 12 à 15 lig. 2, Cladolabes spinosus, Brandt, I, c. Holothuria. Quoy et Gaim. Astrol. p.118. pl. 7. Î. 1-10. Cl.eucumiformis,coriaceus, subruber, laterilus spinosus apice aculus anticè quinque parlilus; tentaculis nonis ramosis, basi fusco-unipunclalis. Hsbite à Sydoey, port Jackson. 559 5. Cladolabes aurea. Brandt. 1, c. Holothuria. Quoy et Gaim. Astrol. pl. 7. p. 120. f. 15-17. CL. mollis, cylindricus, vermiformis, granulosus; len- taculis duoendis, ramosis ; tubulis retractilibus bre- vibus. » Habite près du Cap de Bonne-Espérance.—Long. 2-3 pou- ces. + sricmorus. (Cribrina.) Le genre Slichopus de M. Brandt est le type de la section des Stichopodes , dans la division des Hétéropodes comprenant, avec lui, un second genre Diploperideris, qui est également caractérisé par la disposition en séries longitudinales des pieds de la face ventrale, mais qui a cinq de ces rangées, tandis que les S/ichopus n’en ont que trois; les uns et les autrès ont les tentacules peltés et devraient sans doute être réunis en un seul genre. M. Brandt a fait connaître trois espèces de Stichopus et un Diploperideris, d'après les observations de Mertens. Il a ensuite reporté lui-même à son premier genre sept des Holothuries décrites par MM. Quoy et Gai- mard , dans le Voyage de l'Astrolabe. 1, Slichopus chloronotus. Brandt, de l'ile Lugunor. 9, Stichopus cirenascens. Br., des iles Bonin. 5. Slichopus leucospilola. Br., de l’ile Ualan. 4. Stichopus flammeus. Br., Holothuria. Quoy et Gaimard, I. c. p. 117. pl. 6. f. 5-6. S. corpore parallelipipedo, luteo, virescente, supr& flammis nigris notato ; subtüs tubulis violaceïs serie- bus triplicalis ; lenlaculis 20, tenuiler apicè race- mosis. Habite l'ile de Vanikoro, Œ . Stichopus luteus. Br. Holothuria. Quoy etGaim. 1. c. p. 150. G. Stichopus tuberculosus. B. Holothuria. Quoy et Gaim. |. c. p. 151. 7. Stichopus unituberculatus. Br. Holothuria, Q. el G. I. c. p. 151, S. Slichopus albofasciatus. Br. Holothuria. Q.elG. 1. c..p. 152. 9. Stichopus lucifugus. Br. Holothuria. Q. et G. 1, c. p. 154. 10. Stichopus pentagonus. Br. Holothuria. Q. et G. l, p. 155, Dans le genre Diploperideris, les pieds ne sont en rangées régulières qu'à la partie antérieure, ils sont épars sans ordre à la partie postérieure. Les tentacules sont beaucoup plus divisés que ceux des 560 Stichopus, entourés à leur base par des prolonge- ments particuliers. La seule espèce connue a été décrite par M. Brandt, sous le vom de Diploperide- ris silchaensis, SYNAPTE. (Synapla.) Le genre Synapte, établi par Eschscholtz, a été adopté par M. Jaeger, qui en fait une tribu de son sous-genre Z'edemannia, qui comprend les espèces privees d'organes respiratoires el à corps cylindri- que, sans distinction de dos et de ventre. Cette tribu est un véritable genre caractérisé par une forme très-allongée, vermiforme, avec une peau délicate et des tentacules grands, ordinairement pinnatifides. Au lieu de pieds, les Synaptes ont leur surface couverte de peliles pointes inorganiques, rccourbées en hameçon. Aussi, Eschschollz avait-il caractérisé ces animaux par leur singulière faculté d'adhérer aux corps étrangers, à la manière des têtes de bardane. M. Brandt adopte également ce geure, mais il aperçoit dans la forme des tentacules, dans l’absence des éminences verLicillées à la sur- face de la peau, des motifs pour séparer plusieurs des espèces de M. Jaeger, dans des genres, ou au moins dans des sous-genres parliculiers qu'il nom- mcrail Tiedemannia, Reynodia el Beselia ; il veut, en outre, rapporter à son genre Ocinolabes l'Holo- thuria maculata d'Eschschollz, que cet auteur lui- même avail placée dans son genre Synapta. M. de Blainville, d'accord avec 1. Quoy, laisse les Synaptes dans ses Fistulaires : M. Leuckart avait donné le nom de Zedemannia à l'espèce de la mer Rouge. 1. Synapte océanienne, Synapta oceanica. Jaeger. De Holoth. p. 14. S. intestiniformis, cutis Lenuis pellucida;villis sex mem- branosis, longiludinalibus, inter quas j'acent ir flutio- nes æquales, symetricæ, tuberculiformes. Ore in disco convexo; Lentaculis longis, planis, pectinato- pinnatifidis. Ano rotundo, nudo, lerminali. Holothuria oceanica. Lesson. Cent. zool. p. 99. pl. 35. Synapta oceuniea. Brandt. Prodr, Acad. Pétersb. 1835, Habite les côtes d'Otaïti. — La longueur de cet animal ya jusquà 3 picds, mais elle se réduit à 1 pied par la contraction. Sa couleur est gris roussàtre, avee deux lignes blanches argentées, séparées par une ligne noire sur chacune des bandes membraneuses ; les peiits ha- mecons jaunes dont sa peau est couverte, causent, en s’accrochant à la peau, une sensation intolérable de brûlure. 2. Synaple mamelonnée. Synapta mamillosa. Eschscholtz. Zool. Atlas. H. xr. Lab. x. f, 1. p. 12. S. cutis tenerrima, adhærens, tubulis retractilibus gestitute. Deçem pollicis longa, 6-8 lineas lata; çor- HISTOIRE DES RADIAIRES. pore protuberantüs globosis verticillato, pallidè fusco, viltis transversalibus intensiüs fuscis ornato. Nonnullæ conspiciuntur vittæ, quarum color Lateri- Lius nigris interruplus est quadratis, Jacger. De Holothuriis. p.14. Brandt. Prodr, |. c. 5. Synapte à bandes. Synapla vittata, Jaeger. I. c, Corpus sæpè articulatum, unà serie tuberum transver- salium sequente vittas 5 longitudinales, albas, nigro- punclatas. Tentaculis 15 pectinalo-pinnalifidis, medio [uscis, utrinque pallidis. Tistularia vittata. Forsk. Faun. Ægypt. arab. p. 121. tab. 37. Encycl. pl. 87. f. 8-9. Holothuria vittata. Lamarck. n° 8. Holothuria (Fistularia) vittata. Blaïinv. Man. d’actin. p- 194. pl. 13. f. 3. Tiedemannia viltata. Leuckart, Rüppell's Reise, t, rr. Feurv. Habite la mer Rouge, — Long. 1 pied, diam. 6 lignes. — Elle s'attache aux doigts par le moyen de ses papilles glutineuses. M. Brandt pense que celte espèce eL la suivante en raison du manque d’hameçons, doivent former un genre ou au moins un sous-genre distinct qui conserverait le nom de Tiedemannia. 4. Synaptle glutineuse. Synapta reciprocans. Jae- ger. |. c. S. corpore molli, vicissim hine et indè inflato contrac- tove ad fil: tenuilatem. Tentaculis fuseis 12 et pluri- bus acutis lanceolalis, utrinque dentalis. Fistularia reciprocans. Forskal. Æyypt. p. 121. tab. 38. Ho'othuria glutinosa. Lamarck. n0 7. Habite la mer Rouge près de Suez. — Long. 1 pied. — Tentacules longs d'un pouce. Corps couvert de papilles glulineuses imperceptubles. 5. Synapte de Besel. Synapta Beseli, Jaeger. I, c. p- 15. tab. 1. f. 1. S. inlesliniformis, rubro-fusca, maculis atrofuscis obsita, villas transversas irregulares simulantibus ; circulis mänimis paululum prominentibus, rutilo- albidis, ubique sparsis, in quibus sunt hamuli an- choriformes ; lentaculis 15 pinnatis. Habite près de l'île de Célèbes, G. Synapte maculée, Syzapta maculata. Jaeger. TRC: S. vermiformis, pentagona, mollissima, cute tenui, cæruleo-maculata : maculis irreyularibus, vittis lon- gitudinalibus quinque, luteis, papillosis ; Lentaculis 15 in und serie circa 0$ dispositis, pinnalis ; molus reptans, vermicularis, Holothuria maculata. Chamisso et Eysenh. Act: nat. curios. t. 10 p.352. pl. 25. Habite aux iles Radack.— Long. 3 pieds, épaiss. 1 pouce. M. Brand: croil devoir rapporter celte espèce à son genre Oncinolabes. 7. Synapte radicuse. Synapta radiosa. Jaeger. I. c. 5°. intestiniformis, kinc et indè modo distenta contrac- tave; [ul ginoso-viridis ; zonis el maculis minus intensè coloratis, lineis lats, oparioribus, villas membranaceas internas indicantibus; oris disco ro- tundo, cui circuradetur cirçulus fusco-maculalus, terz CHIRODOTE. tacula 16 (15 forsan?) spathuliformia, ovato- oblonga, ciliata, lutea, albo-maculuta gerens. Holothuria radiosa. Reynaud. Cent. zool. de Lesson. p-58 pl. 15. Habite la côte de Coromandel. — Long. 2 pieds. Sa peau est couverte de petits hamecons susceptibles de s'accrocher fortement aux corp, étrangers, mais ne pro- duisant qu'une faible urticalion sur la main, M. Brandt propose d'en faire un genre ou sous-genre particulier, sous le nom de Reynodia. 8. Synapte de Dorey. Synapta Doreyana (Fistu- laria). Quoy et Gaim. Astrol. p. 12%, pl. 7. f. 11-12. S. longissima, mollis, translucida ; dorso luteo-viridi bilinealo ; tuberculis quaternis seriebus rugosis ; len- taculis quindenis longis et albis. Synapta. Brandt. l. c. Habite les côtes de la Nouvelle-Guinée.—Tentacules uni- formément pinnés. Elle a quelque rapport avec l'H. oceanica. 9, Synapte piquetée. Synapta punclulala (Fistu- laria). Quoy et Gaim. Astrol. p. 125. pl. 7. f. 15-14. Synapta corpore vermiformis, molli, papilloso, luteo- virescenle, punclis nigris irroralo ; Lentaculis quin- denis, fusco reliculatis, Synapta. Brandt. ], c. Habite les côtes de la Nouvelle-Guinée,— Long. 2 pieds. Très-fragile ; tentacules pinnés. — C'est bien encore au genre Synaple que parais- sent devoir êlre rapportées les deux espèces sui- vantes : + 10. Synapte hydriforme. Synapta hydriformis (Holothuria). Lesueur. Acad. sc. nat. Phi- ladelphie. 6. p. 16. n. 7. H. vermiformis, rubra albo-maculata; tentaculis 12 flaccidis, pinnatis; pinnularum paribus sex aut seplem. Habite les côtes de la Guadeloupe. — Long. 2 pouces. — Elle est couverte de très-petits tubereules faisant l'of- fice de sucoirs pour la xer aux divers corps marins. + 11. Synaple verte. Synapta viridis (Hololhuria). Lesueur. l, c. p. 162. n. 8. H, vermiformis, viridis; tentaculis 12, è quibus oclo inteyris, longis ; 6-7 pinnularum paribus munilis, quatuor verd ubsque pinnulis. Habite Saint-Thomas, aux Antilles. — Long. 2 pouces. — Elle est couverte, suivant M. Lesueur, de petits tuber- cules, au moyen desquels elle s'attache aux corps ma- rins; probablement qu'il y a des petites éminences en hameçons comme aux autres Syuaples, + cmiRoDOTE, (Chirodo(a.) Le genre Chirodote, très-voisin des Synaples, et faisant partie comme eux des Fistulaires de M. Quoy et de M. de Blainville, a été établi par Eschscholtz et adopté par M. Jaeger el par M. Brandt. Il est ca- 661 ractérisé ainsi : « Corps cylindrique vermiforme, sans distinction de dos et de ventre; peau mince, quoique plus épaisse que celle des Synaples , sans pieds ; tentacules allongés, cylindriques à la base, pellés el digités à l'extrémité. Point d’organe res- piratoire arborescent, mais à sa place, Ges corps cylindriques plus ou moins divisés au sommet et fixés au mésentère. 1. Chirodote pourpre. Chtrodota purpurea. Jaeger. Je c. C. eximiè purpurea, oclodecim lineas longa, tenuis, cylindrica, (œvissima, valdè contractilis ; Lentaculis 10 in duplici serie, externis longioribus, omnibus pelaloïdeis, pro[undè sex laciriatis, pallide roseis. Holothuria purpurea. Lesson. Cent, zool. p. 155. pl. 52. f. 2. Clirodota purpurea. Brandt, Prodr. |, c. Habite près des îles Malouines, 9, Chirodotc lombric. Chirodota lombricus. Eschsch, Zool. Atlas. H. x. 1. x. f. 4, C. pallidè carnea, vermiformis, 9 poll. longa, 3 lin. crassa, liners quinque punctisque sparsis, albidis, ornata, Tentaculis 11 Jissis, ramis subæqualibus. Chirodota lumbricus. Jaeger. 1, c. Brandt. |, c. Habite près des îles Radack, 3. Chirodole verruqueuse, Chirodota verrucosa, Eschscholtz. Zool, Atl. H, 11. t. x. f. 4, C: tres polices longa, vermiformis, cuti paulum pel- lucida, undique verrucis rubris adhærentibus obsila. In verrucarum intervallis puncta a'bidu. Tentacula novem/ida; ramo apicali cæteris longiore. Chirodota verrucosa. Jaeger. |. e. Brandt. |. c. Habite les côtes N.-0. d'Amérique, à l'île Sitcha, 4. Chirodote discolore. Chirodota discolor. Esch- scholtz. |. c. f. 2, C. quinque pollices longa, digili minimi crassilie. Cor- pus pellucidum, roseum, quinque lineatum, niyro punclatum. Tentacula duodecim majora, tria mi- nora, apice duoderimflda, laciniæ terminales cæ- teris longiores. Culis non adhærens, diaphana , maculis 6 long'tudimalibus roseis. Chirodota discolor. Jaeger. 1. e. Brandt. I. €. Habite. 5. Chirodote roussâtre.CAirodota rufescens. Brandt. Prod. Acad. Pélersb. 1855. p. 259. C. è fuscente-carnea, punctis minimis nigricantibus et striis transversis sal insignibus obsessa; lentaculis Jascentibus, maculis 5 longitudinalibus extrinsecus striarum f[ormam præbentibus, inter quas impres- siones plurimæ , eminentiæque subquadratæ for- mantur, Habite l’océan Pacifique du Nord. Tentacules pinnés seulement à l'extrémité, qui est élar- gie. 6. Chirodote brune, Chirodota fusca ( Fistularia),. Quoy et Gaim. Astrol. p. 126. pl. 8. . 1-4. C. corpore gracili, elongato, lævi, violaceo, fusces- 562 cente, Tentaculis sexderim, palmatis, lacinialis, ru- bris. Habite les côtes de la Nouvelle-Irlande,— Long, 8 à9 pou- ces, 7. Chirodote rougcâtre. Chirodota rubeola (Fistu- laria). Quoy et Gaim. p.128. pl. 8. f. 5-6, C. rorpore crasso, papilloso, rubente ; tentaculis 20, rubescentibus, apice palmatis , laciniosis. Habite les cètes de la Nouvelle-Irlande.—Long.3 pouces. 8. Chirodote déliée. Chirodota tenuis ( F'islularia). Quoy et Gaim. p. 129, pl. 8. f. 7-9, C. corpore gracili, cylindrico, rufescente valdè pa- pilloso; tentaculis 20 subflavis, basi puncto nigro nolalis. Habite les côtes de la Nouvelle-Irlande.—Long. 3 à 4 pou- ces. [ A côté du genre Chirodote, M. Brandt place le nouveau genre Liosoma, qui en diffère par sa forme beaucoup moins allongée , par le nombre (12) tou- jours moindre de ses tentacules, et par la présence d'organes respiratoires quinquéfides, presque arbo- rescents, fixés par un mésenlère aux intervalles séparant les muscles longitudinaux. Ses ovaires sont rameux et s'ouvrent dans un oviducte très- court. La seule espèce connue est le Liosoma sitchaense. Brandt. Prodr. I. c. Corpus ferè' pellucidum, pallidè fuscum, punctis parvis nigris, numerosis, sparsis obsessum. — Long. 18 lignes. Habite à l'ile Sitcha. M. deBlainville place le genre Liosome dans sa cinquième section des Holothuries cucumiformes. F. D.] PRIAPULE, (Priapulus.) Corps allongé, cylindracé, nu , annelé transver- salement, à extrémité antérieure glandiforme, pres- que en massue , striée longitudinalement, rétrac- tile. Bouche terminale, orbiculaire, munie de dents cornes à son orifice. Anus à l'extrémité postlé- rieure. Un filament papillifère sorlant près de l'anus. Corpuselongatum, cylindraceum, nudum, trans- versim annulatum ; anticé parte glandiformi, sub- clavalé , longitudinaliter strial&, retractili. Os terminale, orbiculatum , denticulis corneis orificio armatum. Anus posticè terminalis. Fila- mentuin papilliferum, propè anum prodiens. Ogservarions. Le Priapule a élé rapporté au genre de l'Holothurie; mais il n'en a pont le ca- ractère. [1 n'y Lient plus que par les pelites dents qui sont à l'orifice de sa bouche, HISTOIRE DES RADIAIRES. C'est un corps oblong, cylindracé, mou, trans- parent , rélréci près de sa partie antérieure. Celle-ci ressemble à un gland un peu en massue, muni de strics longitudinales, Elle est terminée par une bouche orbiculaire, dépourvue de (entacules, et est rélractile. Depuis le gland. le corps de l'animal est cylindri- que, va en s'épaississant postérieurement, el paraît annelé en travers. L’anus est à l'extrémité posté- rieure de ce corps, et tout auprès sort un long fila- ment, bérissé de papilles oblongues qui, proba- blement, aspirent l’eau pour la respiration de l'animal. CM. Sars, qui a observé récemment le Priapule sur la côte de Norwège, a reconnu combien cet animal est voisin des Siponcles ; comme eux en effet il à une trompe munie de papilles disposées en quinconce. M. Sars est porté à considérer leur ap- pendice caudiforme comme un organe respira- toire.] ESPÈCE. 4. Priapule à queue. Priapulus caudatus. Holothuria priapus. Lin, Mull. Zool. dan. 3. p. 27.t, 96, fig. inf. Amœn. Acad. 4.p. 255. Habite les fonds vaseux de l'Océan boréal. Il a 3 à 6 pou- ces de longueur. SIPONCLE. (Sipunculus.) Corps allongé, cylindracé, nu, se rétrécissant postérieurement avec un renflement terminal; et ayant antérieurement un col étroit, cylindrique, court el tronqué. : Bouche orbiculaire, terminant le col. Unetrompe cylindrique, finement papilleuse à l'extérieur, ré- traclile, sortant de la bouche. Anus latéral, placé vers l’extrémité antérieure. Corpuselongatum, cylindraceum, nudum, posticè sensim altenuatum :extremitate iumescente ; anticè collo brevi, cylindrico, angusto truncatoque. Os orbiculare, collun terminans. Proboscis cy- lindrica, extüs papillis tenuissimis obsita, relrac- tilis, ex ore protrudit, Anus lateralis, versks extre- mitatem anticam situs. Orsenvarions. Les Siponcles paraissent avoir en- core quelques rapports avec les autres Fistulides, et particulièrement avec les Holothuries ; mais ces rap- ports sont presque hyÿpothétiques , et les animaux dont il s’agit n'offrent plus rien qui rappelle les Radiaires. Il y a longtemps que les Siponcles ont été ob- servés ; car Rondelet en a décrit et figuré deux espèces, BONELLIE. On rencontre ces animaux sur les côtes , parmi les ordures amoncelées et rejetées par les eaux de la mer, ou dans le sable. On dit qu'ils vivent de terre mêlée de détritus d'animaux et de végélaux. Leur canal intestinal, parvenu à l'extrémité pos- férieure, revient sur lui-même, s’enlortillant en tire-bourre, et se Lermine à l'anus, qui esL à la base de la trompe. [Cuvier, dans son Règne animal, a donné les dé- tails suivants sur l’organisalion des Siponcles : « De nombreux vaisseaux paraissent unir l'intestin à l'enveloppe extérieure, et il y a de plus, le long d'un des côtés, un filet qui pourrait être nerveux. Deux longues bourses , situées en avant, ont leurs orifi- ces extérieurs un peu au-dessous de l'anus, et l’on voit quelquefois intérieurement, près de ce dernier orifice, un paquet de vaisseaux branchus qui pour- rait appartenir à la respiralion. » M. Delle Chiaje (Mem. an. s. vert.) prend les deux longues bourses pour des organes respiratoires , il indique des œufs disséminés à la surface de l'intestin, des masses analogues à des foies, adhérentes à l'intestin, el des filets qu'il croit nerveux; il décril particulière- ment avec soin l'appareil circulatoire. Plus récem- ment (Müller’s Archiv. 1857), M. Grube a donné une analomie plus complète du Siponcle, M. Brandt prend le Siponcle pour Lype de sa fa- mille des Siponculacées répondant en partie à l'or- dre des Échinodermes sans pieds de Cuvier, et de- vant comprendre les genres Priapule et Bouellie, M.de Blainville reporte ces animaux avec les vers.] ESPÈCES. 1. Siponcle nu. Sipunculus nudus. 5. epiderme striatä. Gmel. p. 3094. Syrinx. Bohalseh. Anim. mar. p. 93. t, 7. f. 6-7. » Syrinx tessellatus. Rafinesque. Précis. p. 32. ° S'punculus balanaphorus. Velle Chiaje, Mem. anim. 8. Vérl.t. 1. 2° part. p.22. pl.1. = Habite les mers d'Europe sur les côtes, —Long.6 à 8 pou- ces. 2, Siponcle tuniqué, Sipunculus saccalus. S. epiderme laxä. Gmel. p. 3095. Nereis sacculo induta, L. Amæn. Acad. 4. p. 454. L. 3. F2. (2) ar. lumbricuspalloides. Pall, Spicil. zool. 10.p. 12. t. 1.448; Habite les mers de l'Inde et celles de l'Amérique. [Cuvier dit que cette espèce est établie sur un individu de Siponcie nu où l'épiderme s'est détaché. M. Delle Chiaje adopte entièrement ceite opinion. ] 5. Siponcle comestible. Sipunculus edulis. 5. aibido-carneus, cylindricus, subæqualis;extremitale posticà subclavatà: anticà dilatatà, papillosä. Lambricus edulis. Pailas. Spicil, Zuol, 10. p. 10. t. r. ft Habite l'océan des grandes Indes, daps le sable des côtes, On le mange. 565 { Cuvier déclare n'avoir pu voir en quoi celte espèce dif- fère du Siponcle nu de nos côtes; de sorte que, suivant lui, les trois espèces de Lamarck se réduiraient à une seule ; mais en même temps il indique deux petites es- pèces, Sipunculus lavis et Sipuneulus verrucosus, qui percent les pierres et se logent dans leurs cavités. 11 parle aussi dans une note d'une espèce à épiderme velu, et d’une autre à peau loule coriace, qui ne sont pas citées dans les auteurs, et il ajoute que la mer des Indes en produit une de 2 pieds de long. M. Deélle Chiaje, dans ses Mémoires sur les animaux sans vertè- bres de la Méditerranée, décrit l'espèce suivante qu'il croit bien différente du S!. verrucosus de Cuvier. ] F. D. + 4. Siponcle échinorhynque. Sipunculus echi- norhynchus. Delle Chiaje. L 1. p. 155. tab. 10, fig. 8-11. S. proboscide mamillari, zonis parallelis tenuiter fimbriatis, rigidisque exornatä ; ore tentaculis car- tilagineis, uncinatis, in orbem digestis ; caudé sub- globosä, aperturé bilabialä prædità. — Long. 5 pou- ces, + M. Brandt, dans son Prodrome des animaux observés par Mertens (Acad. Petcrsb. 1835), a fait connaitre , d’après ce naturaliste , les deux espèces suivantes, et en indique une troisième comme dou- teuse sous le nom de Sipunculus ambiquus. T 5. Siponcle de Norfolk. Sipunculus norfolcensis. Brandt. Corpus elongalum, è nigricante fuscum, circiler quadri-pollicare, verrucis salis parvis, sparsis, in Lolo corpore æqualibus obsessum. Des côtes sablonneuses de l'ile de Norfolk, + 6. Siponcle àbandelettes. Sipunculus fasciolatus. Brandt. Corpus elongatum, circiler à lin. 1/a longum, anticè fuscescens et in dorso fasciis nonnullis transversis, è nigricante fuscis nolatum , poslicè è nigricanie fuscum, verrucis subreticulalim positis ,in anteriore corporis parle minoribus teclum. Habite à l'île d'Ualan dans l'archipel des Carolines. Ÿ BONELLIE. (Bonellia.) Le genre Bonellie a été établi par M. Rolando pour un animal très-mou el vivant dans la vase où Île sable au fond de la mer. Cuvier l’a caractérisé plus exactement en lui attribuant un corps ovale ler- miné par l'anus, et une trompe formée par une lame repliée, susceptible d'un extrême allongement el fourchue à son extrémité. L'intestin est très-long, plusieurs fois replié; près de l'anus sont deux orga- nes ramifiés servant peut-être à la respiration. Les œufs sont contenus dans un sac oblong, flottant à l'intérieur el s'ouvrant près de la base de la trompe. M. Rolando, qui avait pris la trompe pour une 564 queue et l'anus pour une bouche, a décrit aussi un système vasculaire composé d’un grand nombre de vaisseaux très-fins et de trois troncs longitudinaux, l'un fixé sur l'intestin dans sa moitié antérieure, les deux autres parallèles entre eux et situés très-près de l’autre, à la face interne de l'enveloppe muscu- laire. Ce genre doit naturellement être placé à côté des Siponcles, 1. Donellie verte. Bonellia viridis. Rolando. Mém. Acad. Turin t. xxvr. p. 551. tab. x1v. xv. B. viridis, corpore æquali lœævi; proboscide longé, complanatà; laciniis membranaceis; margine interno obscuriori, undulato, lobato. Habite la Méditerranée, sur les côtes de Sardaigne, à Gênes, à Toulon. Nous avons vu retirer, par ‘un pêcheur de coquillages, dans la rade de Toulon, avec des souches de Zostère, d'une profondeur de deux brasses, un animal que nous supposons être la Bonellie verte. Sa longueur totale, avec la trompe, était presque de deux pieds. 2. Bonellie brunâtre. Bonellia fuliginosa, Rolando. 1. c. p. 552. (ab. xv. f. 4. B. corpore fusiformi tubereulalo ; proboscide et laciniis teretibus apicibus subylobosis. Habite les côtes de Sardaigne. — Long. 5 à 6 pouces. Pour compléter l'énumération des Échinodcrmes sans pieds, il faut dire quelques mots des divers genres admis par Cuvier dans cet ordre. Nous avons déjà vu plus haut que les Myniades sont de vérila- bles Actinies (pag. 548); nous avons placé, d'après M. de Blainville, les Molpadies avec les Holothu- ries. Nous devons dire qu'il n’existe aucune trace du genre Lithoderme, ni dans la collection d’anato- mie comparée du Muséum, ni ailleurs, à moins que ce ne soit quelque Siponcle enveloppé d’un élui de sable agglutiné. Les genres Z'halassème, Echiure el Sternaspis reporiés par M. de Blain- ville avec les Annélides ou Chétopodes, forment pour M. Brandt, une 2e famille à côté des Sipon- culacées ; Cuvier , d’ailleurs , dans la dernière édi- tion du Règne animal, dit avoir reconnu, d’après un nouvel examen, que c’est avec les Échinoder- mes qu'ils doivent être classés. Les Thalassèmes ont le corps ovale ou oblong, et la trompe en forme de lame repliée ou de cuil- leron , mais non fourchue; leur canal intestinal est semblable à celui de la Bonellie; ils ont deux cro- chels placés très en avant. On en comple deux espèces que Cuvier croit devoir êlre réunies : 1° Thalassema Neptuni. Gærtner (Lumbricus tha- lassema. Pallas, Spicil. zool. fasc. x, tab. 1. f. 6). 2° Thalassema mulatorium. Montagu. Transact. linn, xt, v. 26. HISTOIRE DES TUNICIERS. Les Æchiures ne diffèrent des Thalassèmes que par deux rangées desoies roiles qu’ils ont en outre à l'extrémité postérieure. Pallas (Miscell, zoo. xr, 1-6) en a fait connaître une espèce (Lumbricus echiu- rus), assez Commune sur nos côles où les pêcheurs l'emploient comme appât. M. Brandt a fait connaitre, d'après Mertens, une nouvelle espèce d'Échiure qu'il caractérise ainsi : 9. Echiurus sitchaensis. Brandt. Prod. (Acad. Pé- tersb, 1835. p. 262. Corpus circiter tripollicare oblonqum, à subbrunneo olivaceum , obscurius punclatum et transversim slria- tum. Proboscis latiuscula, carnea , transversim purpureo slriata, apice emarginala. Unquiculi an- Lerioris corporis partis el spinulæ poslerioris lutea, Habite les côtes de l'île Sitcha. Le genre S'ernaspis, très-voisin des Échiures, est caractérisé par un disque un peu corné, en- touré de cils qu'on voit sous la partie antérieure. IL a élé établi par M. Otto (Act. nat. cur. t. x. p. 619. pl. 50) sur un ver de la Méditerranée déjà indiqué par Rauzani sous le nom de Z'halassema scutatum. Le Sternaspis thalassemoïdes est long de 2 pou- ces, gros comme le petit doigt; oblus aux deux extrémilés, assez consistant, transversalement strié, ayant les téguments épais et solides comme ceux des Siponcles et des Thalassèmes. EF. D. ———Ssre———— CLASSE QUATRIÈME. LES TUNICIERS. (Tunicata.) Animaux gélatineux ou coriaces, biforés, bitu- niqués , quelquefois isolés, ou rassemblés en grou- pes, plus souvent réunis plusieurs ensemble et formant une masse commune. Le corps oblong , irrégulier , comme divisé inté- rieurement en plusieurs cavilés, point de tête; point de sens distincts ; point de parties paires sem- blables au dehors. Quelques tubercules et filets in- ternes présumés nerveux ; des fibres musculaires; des vaisseaux apparents; le tube alimentaire ouvert aux 2 bouts; des amas de gemmules enveloppés et intérieurs , soit solitaires, soil géminés , ressem- blant à des ovaires. Animalia gelatinosa vel coriacea, biforata, bi- tunicata, interdüm distincta vel subaggregata, sœæpiùs pluribus conjunctèim coalila, massamque communem sistentia. Sub tunicä externà, corpus oblongum, irregu- lare, cavitatibus pluribus intus subdivisum. Caput TUNICIERS. nullum; sensus speciales nulli distincli; partes similes per paria extus nulle. Tubercula filumen- taque aliquot interna, pro nervis desumpta. Fi- brillæ musculares ; vascula conspicua ; tubus alimentarius uträque extremitate foratus. Gem- mularum internarum acervi solitarii vel geminati, membrand vesiculosé vestili, ovaria simulantes. Ogservarions. D'après les observations et les dé- couvertes récentes des zoologistes, je me vois obligé d'établir dans la classification des animaux une nouvelle coupe, dont le rang, dans la série unique et simple que nous sommes forcés d’em- ployer, ne me paraît pas pouvoir être assigné sans rompre des rapports importants, c’est-à-dire, sans écarter les animaux qui constituent celle coupe, de ceux dont ils paraissent se rapprocher davan- tage par leurs rapports. J'ai donné la raison de celte difficulté dans le supplément (p. 111) qui ter- mine l'Introduction à cel ouvrage. La nature, en effet , parait avoir formé au moins deux sérics distinctes dans sa production des animaux; et, pour nos expositions, nous ne pouvons faire usage que d'une série unique, très-simple et générale, qui ne saurait conserver à tous les animaux leurs rapports avec les avoisinants. Ainsi, la coupe dont il est maintenant question, peut être ici bien pla- cée, quant au degré de composition de l'organisa- lion qui est propre aux animaux qu'elle embrasse ; mais elle ne saurait l'être quant aux rapports des animaux de cette coupe, soit avec ceux qui précè- dent, soit avec ceux qui suivent. Les animaux dont il s’agit, et auxquels je donne le nom classique de Tuniciers, sont ceux que l’on a récemment reconnus avoir des rapports avec les Ascidies et les Biphores, par leur organisation inté- rieure. Or, ayant déjà considéré ces derniers comme appartenant à la classe des Mollusques, ceux que l'on vient de découvrir et qui y tiennent par le plan de leur organisation, quoique moins développé, ont lé jugés devoir être pareillement des Mollusques. On doit donc être maintenant fort étonné de voir que des animaux que l’on avait considérés comme des Polypes, se trouvent actuellement liés par des rapports à cerlains autres que l’on a jusqu’à présent rangés parmi les Mollusques. C’est toujours par trop de précipilalion dans nos jugements que nous nous exposons à l’erreur : et, en effet, il me semble que l’on s’est trop hâté de ranger les Ascidies et les Biphores parmi les Mol- lusques, puisqu'on l’a fait longtemps avant d'avoir étudié l’organisation intérieure de ces animaux , et que ce que l’on en sail maintenant est très-posté- rieur à celte détermination. Si, comme je le pense, il est possible de contes- ter ce rang aux Z'uniciers les plus perfectionnés, tels que ceux que je viens de citer, on sera aulo- risé bien plus encore à le contester pour les autres J'uniciers, ceux-ci étant des animaux en général très- -petits, frêles, réunis en corps commun, et paraissant en quelque sorte former des animaux composés. Les uns et les autres d'ailleurs ont un mode d'organisation si parliculier,qu’on ne saurait convenablement les rapporter à aucune des classes déjà établies dans le règne auquelils appart ennent, DE LAMARCK, T, 1, 565 On sait qu'à mesure que l’on examine attentive- ment l’organisation intérieure de ceux des animaux qui n’avaient pas encore été étudiés sous ce rapport, on en (lécouvre quelquefois dont le rang, d' après des apparences externes , avait été mal assigné dans nos distributions générales. Parmi plusieurs autres, je citerai les Annélides, que l’on confondait avec les vers, comme en offrant un exemple remarqua- ble. Or, les Tuniciers réunis sont aussi dans ce cas des Annélides. Ces animaux que l'on prenait pour des Polypes, parce qu'ils sont réunis et qu'ils sont en général gélalineux ct très-pelits, offrent dans leur organisation intérieure, maintenant mieux connue, des rapports évidents avec celle des Asci- dies, et néanmoins en sont très-distincts et même assez éloignés sous des considérations importantes. MM. Lesueur et Desmarest, pour les Pyrosomes, et ensuite M. Savigny, pour les prétendus Alcyons appartenant à mes Botryllides, nous ont fait con- nailre lout ce qui s'apercoit dans l'organisation intérieure de ces singuliers animaux, e ils leur ont altribué de grands rapports avec les Biphores el les Ascidies.1l résulte au moins des observations de ces naturalistes, que les Botryllides ne sont point des Polypes, et que les Pyrosomes ne peuvent être des Radiaires. Or, les rapports de ces différents animaux avec les Ascidies et les Biphores, conjoin- tement à ce que l’on sait de l’organisation de ces derniers, autorisent très-fort à penser , selon moi, qu'aucun de ces animaux n'appartient à la classe des Mollusques. Sans doule ce qui a été apercu, relativement au nombre, à la forme et à l'état des parties intérieures des animaux dont il s’agit, présente des faits posi- üfs, qui enrichissent la science; mais la délermi- nalion des fonctions que l’on attribue aux parties observées de ces animaux, me parait devoir atten- dre du temps la confirmation dont elle peut être susceptible. À cet égard, je crois que l'étude de la nalure, partout comparée dans ses produils , et que la considération de ce qu'elle peut faire dans cha- que cas particulier, pourront seules nous aider à prononcer sans erreur sur la validité de ces déter- minalions. Ce qui me semble dès à présent certain, comme je l'ai dit, c’est que mes Botryllides et quelques autres Alcyons g gélatineux , ne sont point des Poly- pes; qu ils en diffèrent par une organisalion plus avancée ; que ces animaux sont biforés, c'est-à-dire qu'ils ont le tube alimentaire ouvert aux deux bouts, qu'ils offrent quelques parties comme des vaisseaux, quelques tubercules et filets, probablement ner- veux, qui peuvent donner le mouvement à des fibres musculaires, et que vraisemblablement ils possèdent des organes respiraloires. Mais ce que, dans plusieurs de ces animaux, M. Savigny nomme leur Polypier, ne me parail pas en offrir le carac- tère. En effet, j'ai montré dans mes leçons, d'après l'exposition des pièces , que le vrai “Polypier des Polypes qui en sont munis, est un corps parfaile- ment inorganique, dont l'étendue s’'augmente par des appositions externes de matières excrélées propres à sa (formation, el que ce corps est tout à fait étranger aux animaux qu'il renferme. Or, d’après les observations mêmes de M. Savigny, 56 566 ceux des prétendus Aleyons qu'il a observés, et qui par leur réunion forment un corps commun, sou- vent avec une pulpe interposée ou enveloppante, n’offrent point dans cette pulpe un corps réelleinent inorganique, non vivant el Ctranger aux animaux. Ce corps n’a donc du Polypier qu'une fausse appa- rence, On a dit que les animaux gélatineux dont il s’agit élaient très-voisins des Ascidies par leurs rapports, et par suite qu'ils étaient des Mollusques. Qu'ils aient effectivement des rapports avec les Ascidies, cela me parail aussi très-probable, et de là j'ai cru devoir les réunir tous dans la même coupe : mais qu'ils soient des Mollusques, je ne saurais l’admet- tre ; je doute même que les Ascidies et les Biphores en soient réellement, surlout depuis que je crois apercevoir des rapports entre ces atimaux, les Botryllides etles Pyrosomes. Si je refuse d'admettre que ces animaux, même les Ascidies et les Biphores, soient des Mollusques, voici les motifs sur lesquels je me fonde. Je ne regarde pas comme Mollusques les ani- maux dont il s’agit : 1° Parce que leur manière d’être, l’état fixé de la plupart, celui de leurs parties intérieures, en un mot, leur forme singulière, me paraissent fort étrangers à ce que l’on observe dans les vrais Mol- lusques; aucun d'eux n’offrant de parties essentiel- lement paires et symétriques; 20 Parce que leur détermination de Mollusques porte sur des attributions Ge fonclions à des parties souvent difficiles à distinguer, et que l'on ne juge qu'hypothéliquement ; attributions dont le fonde- ment ne pourrail être prouvé; 5° Parce qu’en cousidérant quelques dilatations successives el irrégulières du corps et du tube ali- mentaire de ces animaux, dilatalions qui forment des cavités particulières superposées, dont l’anté- rieure, supposée branchiale, a pour orifice au dehors celui qui sert d'entrée aux aliments, Landis que la bouche vérilable se trouve, dit-on, située au fond de cette cavité antérieure; on voit, dans ces ob- jels, une disposition de parties dont on ne trouve pas un seul exemple dans les vrais Mollusques, même dans les Acéphales, ceux-ci d’ailleurs ayant leurs branchies autrement disposées et conformées ; 4° Parce qu'il est inusité, dans les plans suivis par la nalure, de placer des branchies dans le canal alimentaire même, et que d’ailleurs un treil- lis de nervures qui se croisent à angles droits, for- mant des mailles quadrangula:res, pourrail être plutôt le résultat de fibres musculaires propres à contracter, dans sa longueur et sa largeur, la cavilé prétendue branchiale, que celui de vais- seaux véritablement respiraloires; loul vaisseau ne quittant une direction droite que par une cour- bure (1); 5° Parce que de vérilables branchies ne s’obser- vent clairement que parmi celles des organisations (1) L'opinion que Lamarck combat ici ne peut plus être con- testée aujourd'hui. (2) Les observations encore inédites de M. Milne Edwards prouvent que les Botryllés, de même que les autres Ascidies, oni une véritable circulation, HISTOIRE DES TUNICIERS. animales où la circulation esL établie ; que dans les animaux dont il s'agil, rien n’y est moins prouvé que l'existence d’une véritable circulation, quoiqu'il y ail des vaisseaux nombreux; qu'enfin l’'admettre dans les animalcules des Botrylles, des Pyroso- mes , etc., serait réellement ridicule (2); 6° Parce qu’enfin lon ne peut y montrer positi- vement l’existence d’un cerveau, d'un cœur , d'un foie, d'organes fécondateurs , et qu’à ces égards on est réduit à des conjectures, à des suppositions tout à fait arbitraires, Il se pourrait que les Ascidies et les Piphores, qu'à tort, selon moi, l'on a placés dans la classe des Mollusques, fussent assez écartés des Botrylles ct des Pyrosomes, par une organisation plus déve- loppée, quoique formée presque sur le même plan. On trouve assurément la même chose dans les autres classes d'animaux les plus généralement reconnues; et cependant chacune de ces classes offre. dans la composition de l'organisation des animaux qu’elle embrasse, des limites qu’on ue saurait contester. Dans tous les insectes, les sexes sont non-seulement déterminables, mais bien déter- miués; néanmoins ils ne jouissent pas encore d’une véritable circulation. Or, comment donner aux Tuniciers, en qui des sexes ne sont nullement connus ni probables, pas même lhermaphrodi- tüisme (5), un rang supérieur aux insectes ? Quelque différence qu’il y ait, soit dans la forme, soil dans la disposition des organes, entre les Ascidies, qui sont les Tuniciers les plus développés, et les Holothuries, qui sont des Radiaires fistulides, peut-on dire que l’organisation des premières soit de beaucoup supérieure en composition à celle des secondes ? Pour faire une pareilie asserlion, il faut employer nécessairement des attributions arbitrai- res qu'on né saurail prouver. Oütre que la complication des organes intérieurs de l'Ascidie n’est guère plus grande que celle des organes de l’Holothurie, quel contraste peut-on trouver entre la peau coriace, souvent tuberculeuse el très-contracule de l’un et de l’autre de ces ani- maux, sinon que, dans PAscidie, la tunique est double, et l’extérieure séparée de Fintérieure; tandis que, dans F'Holothurie, l'on n’observe qu'une seule tunique, résultant peut-être de la réunion des deux? Si l'Holothurie a des tentacules rayonnants autour de la bouche, M. Cuvier n'en a-t-il pas ob E.] s INSECTES. ramifie point, et qui n'est qu'une préparation que la nature saura employer pour arriver par la suite à la formation d’un cœur, ct à l'établissement d’une circulation (1). Malgré la réduction qu’il a été nécessaire de faire subir à la classe des Insectes, en n'y comprenant plus les Crustacés et les Arachnides que Linné y associait, cette classe néanmoins est encore la plus étendue et la plus nombreuse de toutes les classes du règne animal. Elle est presque égale en étendue au règne végétal entier, et nous verrons qu’elle est en même temps l’une des plus curieuses et des plus intéressantes par les caractères particuliers des animaux qu'elle comprend, par les faits d’organisa- tion que présentent ces animaux, et par les habi- tudes très-singulières de la plupart de leurs races. Parmi les nombreux objets que je dois ici pré- senter, un de ceux qui doivent le plus fortement fixer notre attention, est assurément la définition des Insectes. Celle dont je vais faire l'exposition est le résultat d’un long examen de tout ce qui s’y rapporte essentiellement, et particulièrement de la nécessité senlie de saisir dans la série des animaux les principaux systèmes d'organisation que la na- ture elle-même nous présente pour tracer les lignes de séparation qui doivent former les classes. De toutes les classes que l’on a établies dans le règne animal, l'une de celles qui sont les mieux caractérisées et les mieux circonscrites est certai- nement celle des Insectes, réduite dans les limites que je lui ai assignées par ma définition. J'ajoute que si le système d'organisation qui donne lieu aux mutations singulières qui caracté- risent les Insectes ne lui élait pas particulier, et permettait que l’on puisse encore y associer d’au- tres animaux, ce serait un tort de le faire; parce que celte classe est extrêmement étendue, et qu'en l’'augmentant on ne fait qu'ajouter aux difficultés d'étudier les objets très-nombreux qu’elle com- prend. Pénétré de celte vérité, j'ai longtemps examiné quel était le moyen le plus convenable, d’après l’é- (x) [Les observations de Carus, de Vagner, de Behn, de Dugès, et de plusieurs autres naturalistes, ont prouvé qu'il existe une espèce de circulation chez les Insectes ; seulement le sang n’est pas renfermé dans un système de canaux semblables aux ar- tères et aux veines des animaux plus élevés en organisation, et circule dans les lacunes que les organes laissent entre eux. Les contractions du vaisseau dorsal mettent ce liquide en mouve- ment et le dirigent vers la tête; il revient vers l'extrémité postérieure du corps par les parties ventrales et latérales du corps, et rentre dans le vaisseau dorsal par des ouvertures garnies de valvules dont la disposition a été étudiée avec beau- coup de soin par M. Strauss-Durkheim (voyez son Anatomie DB LAMARNCK: Y, 6143 tat de nos connaissances, de fixer les limites de celte classe d'animaux intéressants, et surtout d'é- viler, dans Ja détermination de ces limites, de con- fondre parmi les Insectes des animaux que la na- ture elle-même en a évidemment distingués. Pour établir ces limites, je n’ai pas dù m’arrêter à la considération isolée et trop générale d’avoir deg pattes articulées, J'aurais alors associé nécessaire- ment aux Insectes des animaux qui ont un système d'organisation fort différent du leur ; des animaux qui ont des artères et des veines pour le mouve- ment de leurs fluides, et qui toute leur vie ne res- pirent que par des branchies, et non par des tra- chées aériennes, telles qu’elles existent dans tous les Insectes parvenus à l’état parfait. Je n’ai pas dù de même m'en tenir à la conside- ration isolée d’avoir des antennes à la tête; car, en associant par là les Crustacés aux Insectes, je n'au- rais pu y joindre la plupart des Arachnides qui, quoique formant un rameau latéral, sont encore plus voisines des Insectes que les Crustacés, et qui, sans que ce soit l'effet d'aucun avortement , n'ont jamais d'antennes. Il m'a donc fallu considérer cette particularité admirable des véritables Insectes, de subir des métamorphoses éminentes, c’est-à-dire de grandes transformations, ou d'acquérir de nouvelles sortes de parties, et conséquemment de ne pas naître, soit dans l’état qu’ils doivent conserver toute leur vie, soit avec toutes les sortes de parties qu’ils doivent avoir. Celle faculté de ne pas naïtre avec toutes les parties qu’ils doivent acquérir, générale pour tous les Insectes, n'est bien éminente que chez eux, et n'offre ailleurs que quelques exemples analogues et isolés (les Daphnies dans les Crustacés (2), les Grenouilles dans les Reptiles, etc.). Elle dépend, comme nous le verrons, du nouveau mode que la généralion commence en eux ct d'une particularité qui affecte leur organisation au moment où la na- Lure prépare les nouveaux organes qu’exige ce mode. Il en résulte que les Insectes parviennent comparée des animaux articulés). Quelquefois le mouvement circulatoire est aidé par les battements d'un organe muscu- leux particulier situé à la base des pattes (Behn. Ann. des se. nal., 2° série, t. 1v, p. 5).] E.) (2) [Les Crustacés suceurs, et principalement les Lernées, subissent des métamorphoses très-grandes après la naissance, Il en est de même des Cirrhipèdes. Voyez à ce sujet les observa- tions de MM. Thompson, Nordmaon, Burmeister, Martin Saint- Ange (Mémoire sur l'organisation des Cirrhipèdes, Paris, 1835, in-4o, fig.), etc. Quelques Arachnides acquièrent aussi par les progrès de l'âge une nouvelle paire de paltes.] E, A1 646 dans le cours de leur vic à un état particulier très- prononcé. qu’on nomme leur état parfait, et dans lequel seul ils peuvent se reproduire, à moins qu'une cause d’avorlement de parties n’interrompe cel or- dre de choses dans quelques-uns d’entre eux. Maintenant, si, au caractère de subir des méta- morphoses ou d'acquérir de nouvelles sorles de parties, l’on réunit la considération du défaut de système particulier pour la circulation dans ces animaux, on aura dans cette réunion un caractère distinctif et exclusif pour les Insectes, caractère qui ne rencontre aucune véritable exception, qui n'offre aucun exemple dans les autres animaux. et qui, circonscrivant neltement la classe des Insectes, . montre que, malgré leur diversité, le système gé- néral de leur organisation leur est tout à fait par- ticulier. Qu'il y ait des transitions des Insectes à des ani- maux des classes avoisinantes, par la considération - de certaines parties qui se transforment les unes dans les autres, ou dont le nombre des unes aug- mente aux dépens de celui des autres. ou enfin dont cerlaines de ces parties sont supprimées par des avortements constants; ces faits sont intéressants à remarquer, parce qu'ils nous éclairent sur les moyens qu'emploie la nature en variant ses opéra- tions suivant les circonsiances; maïs ils n'affai- blissent nullement les caractères distinctifs que je viens d'exposer et qui circonscrivent éminemment les Insectes. Le fait suivant prouve incontestablement le fon- dement de ce que je viens d'avancer. Les Insectes, dans l’état de larve, c’est-à-dire dans leur état imparfait, offrent entre eux une si grande diversité, Souvent même si peu de rapports, qu'alors les uns n'ont point de pattes, d’autres en ont six, d'autres en ont huit, d’autres douze, d’autres seize, d’autres enfin en ont vingt-deux. Les uns alors ont des antennes et des yeux; les autres en sont totalement dépourvus. Cependant, parvenus à leur état parfait, tous les Insectes, sans exceplion , ont des caractères com- muns, invariables et qui leur sont propres; ils ont tous : .-Six pattes arliculces (ni plus ni moins); Deux antennes el deux yeux à la tête. Or, si Lous les Insectes généralement ont dans leur élat parfait des caractères communs et inva- (x) [Les Arachnides qui respirent au moyen de trachées, tels que les Faucheurs, manquent aussi d'un appareil circulatoire; maisine subissent pas de métamorphoses, el sont pourvus de quatre paires de paltes.] E, ANIMAUX SENSIBLES. riables; si, après avoir offert, dans leur état de larve, de si grandes différences dans le nombre de leurs pattes, dans la présence ou l’absence des yeux ct des antennes, tous se trouvent avoir en dernier lieu six pattes arliculécs, et à la tête deux yeux et deux antennes, c’est une preuve évidente qu'ils consti- tuent un groupe naturel, et conséquemment une classe qui est tellement particulière, qu'en y réu- nissant d’autres animaux, comme les Arachnides et les Crustacés, l’on détruit aussitôt le caractère général et naturel qui les distinguaiL. Parmi les animaux sans vertèbres, ce n’est effec= tivement qu'après les Insectes que le nombre des pattes peut être porlé au delà de six, devenir même indéfini , el que celui des antennes peu être doublé. Ainsi les Insectes sont les seuls animaux articulés qui, manquant de cireulalion (1). ne naissent point sous Ja forme ou avec toutes les sortes de parties qu'ils ont dans l'état parfait : voilà leur defini- tion (2). Cette détermination des caractères essentiels des Insectes, el des limites qui distinguent celte classe d'animaux des aul.es classes qui en sont voisines, me parait à l'épreuve du temps et des lumières, parce qu'elle est indiquée par la nature même qui, par un système parliculier d'organisation, a en quel- que sorte détaché de la série des animaux arliculés, celle classe d'animaux singuliers. J'ai dà présenter cette discussion à l'attention des naturalistes, parce qu'il importe de fixer mos idées sur les vrais caractères des Znsecles; parce qu’il est nécessaire que l’on sache que la définition que j'ai exposée a été longtemps examinée et soumise aux conséquences des lumières acquises sur les In- sectes et sur les autres animaux sans vertèbres; et qu’elle est fondée sur des motifs que tout naturaliste sera toujours forcé de considérer. Maintenant que nous connaissons ce que c’est qu'un /nsecte, que nous avons déterminé les limites de la classe nombreuse que composent ces animaux singuliers, et que nous savons que les Insectes sont des animaux articulés, qui ne naissent point avec toutes les parties qu'ils doivent avoir; qu'ils en ac- quièrent de nouvelles sortes; que parvenus à leur état parfait , ils ont tous six pattes articulées, deux antennes et deux yeux à la têle; qu’enfin ils respi- rent Lous par des stigmates et des trachées, et que dans leurs différents états ils n'ont ni cœur, ni ar- (2) [Aïnsi que nous l’avons déjà dit. la division naturelledes Iosectes n’est pas aussi nettement limitée que le voudraitnotre auteur, et il n'est guère possible d'en exclure certaius ‘hexa= podes qui ne subissent pas de mélamorphoses.] E, INSECTES. tères, ni veines (1); nous allons nous occuper parti- culièrement de ce qu'il y a de plus intéressant à considérer à leur égard. Aux yeux de la plupart des hommes, les Znsectes (dit Olivier) ne sont que des êtres vils, remarquables seulement par leur multiplicité, et le pius souvent par leur imporlunité, leurs dégâts, leur pelitesse, et pour lesquels on conçoit en général du mépris el quelquefois du dégoût. Ce sont, au contraire, pour ceux qui en font une étude particulière. des êtres très-intéressants, qu'on ne saurait lrop observer; parce que, sous un vo- Jume plus petit que celui de beaucoup d'autres ani- maux , ils présentent, soil par les particularités de leur organisation el de leurs métamorphoses, soit par leurs mœurs, leurs habitudes ei les manœuvres admirables de la plupart d’entre eux, des faits sin- guliers, propres à exciter en nous le désir de les connaitre. Relativement à leurs habitudes, les uns marchent comme les quadrupèdes; d’autres volent comme les oiseaux; quelques uns nagent et vivent dans les eaux comme les poissons; enfin, il y en a qui sautent ou se trainent comme les reptiles. Supériorilé des mouvements dans les Insectes, sur ceux de presque tous les autres animaux. Ce qui est bien digne de remarque, c’est que les Insectes doivent à leur système de mouvement toute la supériorité d'action qu'on leur connait, et qui les rend si intéressants à observer; supériorité qui leur donne sur les autres animaux sans vertèbres, de grands avantages dont ceux-ci ne sauraient jouir. À Leur système de sensibilité est encore fort impar- fait, comme je le montrerai tout à l'heure; mais leur système de mouvement a loute la perfection qui peut être obtenue sans le secours d’un squelette intérieur. En effet, leur peau cornée les prive sans doute du sens général du toucher, en sorte que la nature fut obligée de particulariser ce sens en eux, en lé réduisant aux extrémités antérieures des antennes et des palpes; extrémites qui offrent, dans cette par- tie de la peau, des points tellement amincis et déli- cats, qu'ils y obliennent un tact très-fin, en un mot, (2) [Il est exact de dire que les Insectes n'ont ni artères ni veines ; mais il paraît indubitable que leur vaisseau dorsal b'est autre chose qu'une espèce de cœur tubiforme. La struc- ture de cet organe, chez le hanneton, a été étudiée avec soin par M. Strauss (Voyez son Anatomie comparée des animaux articulés).] E. 647 la sensation des objets touchés. Mais cette peau cornée ayant juste la solidilé qui donne aux mus- cles de bons points d'appui, et étant rompue de distance en distance en articulations assez nom- breuses, donne un haut degré de perfection à leur système de mouvement, et facilite la célérité et la diversité Ües actions , selon la modification que ce système a reçue dans chaque race, Si l’on examine la forme générale des Insectes, la première considération qui nous frappe, c'est sans doute celle que tout ici est articulé; savoir : les pattes , les antennes , les palpes, le corps mème de l’animal ; et l’on ne peut qu'être surpris de trou- ver tout à Coup un mode si nouveau, et en même temps si employé, puisqu'il s'étend non-seulement à Lous les Insectes, mais aussi aux Arachnides et aux Crustacés. Ce mode ensuite se retrouve encore dans les Annélides et les Cirrhipèdes, mais en s'y anéantissant graduellement ou par parties. Si, dans les Insectes, la supériorité et surtout la vivacité des mouvements sont dues, d’une part, à la solidité de la peau qui fournit aux muscles des points d'appui suffisants, et de l’autre part, aux parties rompues en arliculations mobiles, pour- quoi, demandera-t-on, ce mode, élant parcillement employé dans les Crustacés, ne donne-t-il pas à ces derniers une égale vivacité de mouvement ? A cela je réponds que, dans les Crustacés qui, en général, vivent habituellement dans l’eau, la célérité des mouvements était moins nécessaire que leur force, et qu’elle eùt d’ailleurs été gênée par la den- silé du fluide environnant (2). Aussi, dans ces nou- velles circonstances, la nature a considérablement épaissi et solidifié la peau de tous ceux des Crusta- cés qui avaient plus besoin d'un grand emploi de forces que d’une célérité de mouvements. Mais les Insectes qui vivent presque générale- ment dans l'air, et à qui la légèreté du corps et la vivacité des mouvements pouvaient être avanta- geuses, nous présentent, à raison des habitudes de leurs races, l'emploi plus ou moins complet des moyens qui peuvent faciliter leur légèreté et leurs mouvements. Ceux, en effet, qui sont les plus vifs et les plus alertes, n’ont précisément dans Pépais- seur et la solidité de leur peau, que le degré suffi- sant pour l’affermissement des allaches musculai- res, et qui nuit le moins à la légèreté de leur corps, (2) (La force développée par un Insecte qui vole dans un milieu aussi rare que l'air, doit être au contraire beaucoup plus considérable que celle dont un animal de même volume, un Crustacé par exemple, aurait besoin pour se soutenir et se mouvoir dans Peau dont la pesanteur spécifique ne s'éloigne que de peu de celle de son corps.] E, A1* 648 Ainsi, les besoins, à raison des habitudes que les circonstances ont fait prendre à chaque race d'Ia- sectes, ont décidé l'épaisseur et la solidité de la peau, ainsi que le nombre plus ou moins grand des articulations des parties de ces animaux. Jetons maintenant un coup d'œil rapide sur les principaux trails de l’organisation intérieure des Insectes, et sur les transformations singulières que Ja plupart de ces animaux subissent, Traits principaux de l’organisation intérieure des Insectes, Sans doute, on neconnaît pas encore parfaitement toutes les particularités qui concernent l’organisa- tion intérieure des Insectes; mais, outre ce que nous avaient déjà appris à cet égard lesrecherchesdes Siwammerdam, des Malpighi, des Lyonnet (1), elc., l'anatomie comparée a fait depuis trente ans des progrès si remarquables, que ce que l’on sait main- tenant d'une manière positive sur l’organisation des Insectes, est plus que suffisant pour confirmer les caractères essentiels de celle organisation et le rang que j'ai assigné à ces animaux (2). Ne devant pas exposer ici les détails de tout ce qui est maintenant bien connu à l'égard de l’orga- nisation des Insectes, mais renvoyer aux sources mêmes dans lesquelles on peut puiser ces détails, je me bornerai à citer quelques-uns des traits prin- cipaux qui caractérisent l’organisation des animaux dont il s’agit, Organes du mouvement des Insectes. g On sait que ce qui affermit le corps des Insectes n’est dù qu’à la consistance plus ou moins dure ou coriace des téguments de ces animaux, qu’à la na- (1) Recherches sur l'anatomie et les métamorphoses de dif- fèrentes espèces d'Insectes, Paris, 1832, 2 vol. in-4°, fg. (2) Voyez, relativement aux différents traits de l’organisa- tion des Insectes, ce qu’en a exposé G. Cuvier dans son Ana- tomie comparée. Depuis la publication de cet ouvrage la science s’est enri- chie d'un grand nombre de travaux importants sur l’anatomie des Insectes. Les organes de la digestion et de la génération ont élé étudiés par Rhamdhor, et d’une manière bien plus gé- nérale encore par M. Léon Dufour (Recherches anatomiques et physiologiques sur les Hémiptères, Paris, 1833, in-4°, avec 59 pl.), et dans divers mémoires insérés dans les Ænnales des sciences nalurelles ; le système tégumentaire de ces animaux a été le sujet de recherches étendues de la partde MM. Audouin et Mac-Leay. (Voyez Annales des sciences naturelles.) La cir- culation du sang a été découverte chez plusieurs Insectes par Carus, et a fourni à M. Bebn l’occasion de faire quelques ob- ser vations intéressantes, La structure des yeux des Insectes a été étudiée avec soin par M. J. Muller (Zur vergleichender physiologie des Gesichts- ANIMAUX SENSIBLES. ture cornée de ces téguments (5); or, c’est à ces mêmes téguments que sont attachés intérieurement les muscles qui font mouvoir leurs parties. Ces muscles sont des paquets de fibres parallèles, molles, transparentes et blanchâtres. Ils sont d'une épaisseur et d’une largeur à peu près égales partout, el s’attachent à la peau par leurs extrémités. Ceux qui servent au mouvement des pattes sont placés dans l’intérieur des arlicles. Cuv. Les muscles des Insectes sont extrémement nom= breux, très-irrilables , et il y en a qui sont d’une petitesse extraordinaire : on en a compté plus de 4,000 dans la chenille. Respiration des Insectes, C’est par la bouche ou par les närines que le fluiderespiratoire péaètre pour opérerla respiration dans tous les animaux vertébrés. Ce fluide entre et sort par ces issues dans ceux de trois de leurs classes, et c’est alors l’air en nature; mais dans les poissons, le fluide respiratoire n’est plus que l’eau; il entre aussi par la bouche et sort ensuile par d’autres voies. Il n’en est pas de même des animaux sans ver- tèbres ; car, dans la plupart de ceux qui respirent, le fluide respiré, soit l'air, soit l’eau, ne pénètre point dans l'organe de la respiration, ou n’arrive point à cet organe par la voie de la bouche de la- nimal. Ainsi les Insectes, comme principalement tous les animaux qui ont des nerfs, respirent nécessai- rement; car on a des preuves que si la respiration, par une cause quelconque, cessait de pouvoir s'o- pérer dans ces animaux, ilsne pourraient conserver leur existence (4). sinnes, Leipzig, 1826, ct Ann. des sc. naë.; xre série, t. 17 cet 18). MM. Herold et Newport ont fait des travaux considéra- bles sur le développement de ces animaux. Enfin, on doit à M. Strauss une anatomie admirable du han- neton, considéré comme type de la classe des Insectes. Un grand nombre d’autres travaux mériteraient aussi d’être cités avec éloge, et on trouve dans un ouvrage récent de M. Lacor- daire un tableau très-bien fait de l'état actuel de nos connais- sances sur l'organisation et les fonctions des Insectes en géné- ral (Voyez son Zntroduction à l'entomologie, 2 volumes in-8o, Paris, 1834 et 1838).] E. (3) [Les recherches de M. Odier ont fait voir que les tégu- ments des Insectes ne sont pas composés d’une matière sem- blable à la corne, mais doivent principalement leur dureté à une substance particulière à laquelle cet auteur a donné le nom de Chitine (Voyez Mém. de la soc. d’hist. nat. de Paris, t.x. p. 29).] E. (4) Voyez les expériences de Spallanzani et de Vauquelin sur les altérations de l’air produites par la vespiration des In- sectes, INSECTES. 1° Sion plonge des Znsectes, surtout lorsqu'ils sont parvenus à Jeur état parfait, au-dessous de la surface de l’eau, il se forme sur les côtés de leur corps, à certaines parties dont nous allons parler et par lesquelles ils respirent, des globules plus légers que l’eau, et qui viennent gagner sa surface; mais ces globules diminuent en nombre et en volume à mesure que l'immersion se prolonge, et les Insectes finissent par être noyés; 2° Si on enduit d’Auële les parties dont je viens de parler, les Insectes périssent inévitablement ; mais si on ne les en couvre pas loutes, ou si l'on en découvre promptement quelqu'une, les Insectes soumis à celte expérience continuent de vivre ou sont rendus à la vie. Dans le premier cas, la mort de ces Insectes ne peut être attribuée qu’à l’inter- ruplion de l'air, que l'huile empêche de s’introduire dans l'organe respiratoire de ces animaux. Dans les deux autres cas, la continuité de la vie et le retour à la vie ne sont évidemment dus qu’à la continuité du cours de l'air ct qu’à son rétablissement. Le long du corps, de chaque côté, sont placées de petites ouvertures que leur forme a fait comparer à des boulonnières, et que les entomologistes on nommées des stigmates. Ces ouvertures forment l'entrée des canaux qui reçoivent l'air et par lesquels il paraît qu'il ressort. Leur nombre varie dans les différentes espèces, mais il est à peu près double de celui des anneaux du corps dans les individus qui on! ces ouvertures disposées comme je viens de le dire, car il y a alors un sligmale de chaque côté sur chaque anneau. Ce- pendant il y a souvent quelques anneaux sur les- quels il n’y a pas de stigmates, et il y a quelquefois des endroits où les stigmates sont doubles. Cela arrive souvent, par exemple, sur le corsclet, qu'on peul envisager comme un anneau ou un double an- neau. Dans plusieurs larves de l’ordre des Diptères, el dans quelques autres larves aquatiques, les slig- males ne sont point disposés de chaque côléle long du corps comme dans les autres, mais ils sont placés vers l'extrémité postérieure de ces larves, el quel- quefois uniquement à celte extrémité :ces sligmates nesont point figurés en boutonnières. Ils se présen- tent sous diverses formes, et souvent ce sont des petits tuyaux respiraloires formant des parties sail- Jantes el variées (1), Les stigmales s'ouvrent chacun à l'entrée d'un .ganal fort court, formé d'anneaux carlilagincux. (1) Les larves des Hydrophiles, des Dytiques, ete. (2) (Voyez, pour plus de détails sur la structure de l'appareil respiratoire des Insectes, Marçe] de Sevres, Strauss ; Léon Du- 649 On donne le nom de bronches à ces pelils canaux, par comparaison avec les bronches des poumons. Ils aboutissent à deux vaisseaux, cartilagineux qui s'élendent, un de chaque côté du corps, d’une extrémité à l'autre. Ces vaisseaux présentent des faisceaux nombreux, d’où naissent des expansions vasculaires, qui se dirigent et se portent à toules les parties du corps, et qui, par leur quantité, forment une portion considérable de la substance des Insectes. On a donné à ces vaisseaux et à leurs expansions le nom de {rachées. À chaque côté d’un anneau, à l’endroit où s'ouvrent les bronches, les trachées forment un plexus plus marqué qu'ailleurs. Ce pleœus résulte d’un enlacement plus considé- rable de vaisseaux aériens dans ces endroits que dans les intervalles des anneaux. Des naturalistes ont considéré les deux séries de plezus comme deux séries de poumons, qui occupent la longueur du corps de ces animaux (2). Les trachées qui servent à la respiration des In- sectes, et les canaux qui donnent entrée à l'air et par lesqueis il sort, étant des vaisseaux cartilagi- neux, On a Cru trouver dans cet organe respiratoire une analogie réelle avec le poumon. Sans doute il y a entre ces deux organes de la respiration quel- que analogie, puisque l’un et l’autre ne sauraient respirer que l'air. Malgré cela, l'organe respiratoire des Insectes n’est certainement pas un powimon ; il en diffère par une mullitude de caractères qu'il n'est pas nécessaire de détailler ; je dirai seulement que les érachées des Insectes, en général, n’ont pas de limites dans le corps de ces animaux; qu'elles s'étendent dans toutes les parties jusqu’au bout des extrémités el de tous leurs appendices quels qu'ils soient. Aussi la masse Lotale des trachées est à celle des autres parties du corps des Insectes bien au- dessus de ec que la masse du poumon est à celle des autres parties du corps des animaux qui ont un pareil organe, ce qui est vrai même à l'égard des oiscaux. Les Insectes admettent donc proportion- nellement plus d'air dans leur intérieur que tous les autres animaux qui le respirent. Nous voyons, d’après ce qui vient d'être dit : 1° que les insectes respirent, quoique sans doute avec lenteur, et qu'ils respirent l'air en nature; 90 qu'ils ne respireut point par la bouche, mais par des ouvertures latérales, placées sur les anneaux de chaque côté; 5° que las organes respiratoires des Insectes ne sont point circonserilts et bornés à aucune partie, mais qu'ils s’élendent à toutes les four, Recherches anatomiques et physiologiques sur les Hémiptères, Paris, 1533, in-49 avec 19 pl.] FE . 650 parties sans exception; 4° qu'à chaque anneau où aboutit le petit canal qui lui transmet l’air, les tra- chées forment un plexus qui, à cause de son volume et de l’enlacement des vaisseaux aérifères, a été regardé comme un poumon particulier, quoiqu'il communique, par la suite des trachées, avec les autres plevus, placés tous, deux à deux, sur chaque anneau, Sysième nerveux des Insectes. Le système nerveux n’est qu’ébauché dans cer- faines Radiaires, ainsi que dans quelques Vers, et n'y paraîl propre qu’à l’excitation des muscles; car il n’y présente encore aucun foyer pour les sensa- tions, et il n’y donne lieu à aucun sens distinct ; mais, dans les Insectes, ce système est assez avancé dans sa composition pour produire en eux Île senti- ment, puisqu'il présente un ensemble de parties qui communiquent entre elles, et un foyer commun où aboutissent les nerfs qui servent aux sensations. Il offre effectivement, dans ces animaux, une masse médullaire longitudinale qui se termine an- térieurement par un pelit cerveau. Celle masse médullaire forme un cordon noueux qui s'étend dans toute la longueur du corps de l'animal, et présenle autant de nœuds ou de ganglions que ce corps a d’articulalions (1). Chaque ganglion fournit des filets nerveux qui vont se rendre aux parties qui en sont voisines, el qui servenL aux mouvements et à la vie de ces parties. Ces mêmes nerfs forment des plexus à l’entrée des stigmates, et peul-être s’en trouve-l-il parmi eux qui remontent jusqu’au foyer commun, et servent aux sensations. Quant au petit cerveau qui lermine antérieure- ment la moelle longitudinale noueuse, il diffère des autres ganglions, constitue un centre de rapport pour le système sensitif, et donne cn effet naissance aux nerfs opliquts, que nous trouvons ici pour la première lois. Aussi déjà le sens de la vue est posi- tivement reconnu dans les Insectes; et probable- (1) [Le nombre de ganglions dont se forme la chaîne médul- laire étendue le long de la ligne médiane centrale varie beau- coup chez les derniers Insectes, mais ce qui varie encore da- vantage c’est le degré d'écartement ou de fusion de ces petites masses nerveuses, ainsi que des cordons interganglionnaires (voyez à ce sujet l'ouvrage de M. Strauss ; l' Anatomie comparée du système nerveux, par M. Serres, t. 2; les recherches de M. Newport insérées dans les Transactions philosophiques pour 1832 et 1834; l'Analomie comparée du système nerveux, par F. Leuret, Paris, 1839, tome 1+r, page 65; et plusieurs Mémoires de M. Léon Dufour). Il existe aussi chez les Insectes un système nerveux situé au dessus du canal intestinal et donnant des branches aux organes de nutrition (voyez J. Muller, Mémoires des cuiieux de la nature, Bonn, t, 14; ANIMAUX SENSIBLES, ment celui de l'odorat s'y trouve pareïllement, soit à l'extrémité des palpes, soit dans les stigmales an- térieurs. La nature étant parvenue à comnoser le système nerveux d’un ensemble de parties avi communi- quent entre elles, au moyen d’une moelle longitu- dinale, noueuse, qui se termine antérieurement par un cerveau, emploie ce mode, non-seulement dans les Znsecies, mais encore dans les Arachnides, les Crustacés, les Annélides et les Cirrhipèdes; etelle ne le change que dansles Conchifères et les Mollusques, où elle se prépare au nouveau plan d'organisation des animaux vertébrés. Dans ceux-ci, à la place d’an cordon médullaire noueux et subventral, terminé par un pelit cerveau simple. elle établit une moelle épinière dorsale, Lerminée antérieuremeut par un cerveau muni de deux hémisphères surajoutés, qui accroissent son volume en raison de leurs déveiop- pements, et qui servent à l'exéculion des agtes d’in- telligence; ainsi, il n'y a, de part et d’autre, qu'un cerveau qui termiie autérieurement, soit une moelle longitudinale noueuse, soil une moelle épinière (2), Il ne faut donc pas, comme on l’a fait il y a en- viron un siècle, considérer les nœuds ou ganglions du cordon médullaire des Znsectes, comme autant de cerveaux particuliers. et leur ensemble, comme une série de cerveaux ; car le cerveau est nécessai- rement unique, et constitue un organe isoié, étant spécialement destiné à contenir le foyer des sensa- Lions, et à produire les nerfs des sens (5). Dans les animaux à vertèbres des derniers rangs, il faut distinguer le cerveau du cervelet et des deux hémisphères réunis qui le recouvrent. Alors on re- contaïtra que, dans ces animaux. le cerveau propre- ment dit a peu d’élendue, qu’il contient le foyer des sensations, et que lui seul donne naissance aux nerfs des sens particuliers; quele cervelet ne paraît avoir d’autres fonctions à exécuter que celles d'animer les viscères et les organes de la génération ; que les deux hémisphères, qui recouvrent le cerveau et forment la principale masse de l’encéphale, consti- Brandt, Annales des Sciences naturelles, Deuxième Série, 5) E. (2) [C'est peut-être à tort que l’on considère généralement les ganglions céphaliques des animaux articulés comme étant les analogues du cerveau chez les animaux vertébrés et la com- paraison entre la chaîue ganglionaire sous-intestinale des pre- miers ét la moelle épinière des seconds est tout à fait inexacte (voyez à ce sujet les ouvrages déjà cités de M. Serres, et de M. Leuret).] E. (3) [L'indépendance des divers centres nerveux est au con- traire portée très-loin chez plusieurs Insectes comme on peutle voir par ies expériences de Treviranus, de M. Wallkcnaer, de Burmeister, ete., dont on trouve le résumé dans l'ouvrage de M. Lacordaire (t, vr, p. 280).] E: INSECTES, tuent l'organe spécial de la pensée, celui qui sert à l'exécution des actes de l'intelligence ; en sorte que ces deux hémisphères ne sont qu'un double appen- dice. en un mot, qu'une parlie paire surajoutée au cerveau; parlie qui n'existe réellement que dans les animanx vertébrés. quoique le petit cerveau des Insectes soit partagé par un sillon, et comme bilobé. Quant à la moelle épinière des vertébrés, on doit la regarder comme la partie du système destinée à meltre les muscles en action , et vivifier les parties ; ce qu'exécule aussi la moelle longitudinale noueuse des Znsecles, etc. Facultés que donne aux Insectes lewr système NETLCUT « Si l’on considère que les Znsectes jouissent d’une supériorité de mouvement que ne possèdent point les autres animaux sans vertèbres. el qu'en même temps ils sont doués d’un sentiment intérieur que chaque besoin peut émouvoir, et qui les fait agir immédiatement, on sentira que ces animaux pos sèdent, en cela, les moyens d'exécuter les manœu- vres admirables qu'on observe dans un grand nombre de leurs races, sans qu'il soit nécessaire de leur attribuer aucune industrie, aucune combi- paison d'idées. Sans doute les Znsectes ont, dans leur système nerveux, un appareil d'organes qui leur donne la faculté de sentir, puisque cet apparcil offre un pelit cerveau qui fournit déjà le sens de la vue, quelques sens particuliers pour le tact, el probablement celui de l’odorat, Mais il paraît qu'ils n’éprouvent, dans leurs sensations externes, que de simples percep- Lions des objets qui les affectent; qu'ils n'exécutent aucune opération entre des idévs, et qu'ils sont seulement entrainés dans loutes leurs actions par les émotions de leur sentiment intérieur, puisqu'ils ne peuvent point varier leurs manœuvres (1). Cela ue pouvait étre autrement, étant les pre- miers animaux en qui le système nerveux com- mence à pouvoir produire le sentiment. Aussi ce système ne peul avoir encore le perfectionnement, c’est-i-dire la complication nécessaire pour leur donner la faculté d'employer des idées. D'ailleurs les Znsectes ne sauraient éprouver que des sensalions très-obscures, car la plupart voient mal avec leurs yeux; la peau cornée de leur corps émousse en cux le sens général du toucher, et ils ne peuvent que palper, à l'aide de leurs antennes el de leurs palpes, les objets qu'ils touchent. Ils (1) [On connaît beaucoup de faits qui ne s'accordent nulle- meul avec l'opinion de Lamarck sur ce point, et qui semblent 651 | s’apercoivent de la présence des corps voisins, mais ils ne sauraient juger de leur forme ; ils distinguent le côté d'où vient la lumière, et même les différentes couleurs, mais ils ne voient que très-obscurément les objets qui les environnent et qu'ils ne palpent point; conséquemment ils n'ont que des perceptions, la plupart confuses. Seulement, l’observalion constale que celles de leurs perceptions qui sont souvent répélées, forment en eux des impressions durables, et leur donnent des idées simples qui se fixent dans leur organe ; en sorte qu’ils en obtiennent cette espèce de 2émoire qui consiste à reconnaitre facilement les objets qui les ont souvent affectés. Avec ces moyens et leur grande facilité de se mouvoir, les Znsectes possèdent tout ce qui leur est nécessaire pour exéculer leurs manœuvres et pour- voir à leurs besoins. Chacun de ces besoins ressentis produit une émotion dans leur sentiment intérieur, qui les avertit el les met en action, sans qu'aucune pensée, aucun jugement ait été nécessaire, Enfin, ces émolions de leur sentiment intérieur les mettant en action, leur font surmonter les obstacles qu'ils rencontrent, en les faisant se détourner de tout ce qui s'oppose à leur Lendance, fuir ce qui leur nuit et rechercher ce qui leur est avantageux. Elles les dirigent donc sans choix dans leurs aclions, ainsi que dans les habitudes auxquelles les individus de chaque race se trouvent depuis longtemps assujeltis, Teiles sont les causes qui produisent Lout ce que nous admirons en eux. Personne n'ayant fait attention que le sentiment intérieur, dans les animaux qui en jouissent, con- stilue une puissance que les émoions de ce senli- ment font agir; el persoune encore ne s'élant aperçu que les émotions dont je parle sout immédiatement excilées par chaque besoin, sans la nécessite de ces déterminations que nous nomimous acles ue volonté, el qui le sont d’inteiligence, puisqu'elles soul Lou- jours la suite d’un jugement; ce que je presente actuellement sur ces ob;ets, d'après mes observa- tions, es si nouveau ct doil paraitre si extraordi- naire, que probablement lou sera encore lougtemps ayaul de le concevoir. Ainsi, je n'eutreprendrai pas de montrer en dé- tail la source des actions diverses des Zusectes, ac- tions toujours les mêines dans les individus de chaque race ; je ne rappellera pas tout ce que l'on a dit relativement aux habitudes de ces animaux, soil daus leur manière de vivre, soit dans celle de se défendre ou de se mettre à l'abri de leurs enne- indiquer chez plusieurs fasectes un travail intellectuel analogue au raisouneuvnt,] E. 652 mis, soil enfin dans la manière de pourvoir à Ja con- servalion de leurs espèces. On à présenté les plus singulières de ces habitudes comme étant des actes d'industrie, et par conséquent de la pensée et de l'intelligence des Znsectes; et, en cela, l’on a vu des merveilles auxquelles, a-t-on dit, l'intelligence hu- maine ne saurait rien comprendre. La nature sans doute est partout également ad- mirable, et assurément elle ne l'est pas plus ici qu'ailleurs. Si les facultés qu’elle tient de son su- prême auteur mérilent notre admiration et notre étude, elle n'offre nulle part rien d’extraordinaire, rien qui ne soit le résultat de la puissance et de l'harmonie de ses lois. Lorsque certains des faits qu’elle nous présente excitent notre surprise ou nous étonnent fortement, c’est une preuve que nous ignorons les lois qui régissent ou qui dirigent ses opérations. Cependant, on a senti que les actions des êtres sentants, c'est-à-dire que celles, non-seulement des Insectes, mais en outre d’un grand nombre d’ani- maux, prenaient leur source dans les actes d’une puissance productrice de ces actions, autre que celle qui donne lieu à la plupart des actions hu- maines. Or, ne connaissant pas cette autre puis- sance, on à imaginé un mot particulier pour la désigner ; et ce mot, auquel on n’altache aucune idée claire, dont chacun interprète le sens à sa ma- nière, ou se contente sans y réfléchir, est celui d'instinct. Néanmoins, quelques physiologistes philosophes ( Cabanis entre autres) ont fait des efforts pour at- tacher au mot instinct, des idées qui pussent s’ac- corder avec les faits ; mais aucun n'a réussi. La distinction des aclions produites immédiate- ment par le sentiment intérieur ému, de celles qui s'exécutent à la suite d’un acte de volonté, lequel suit toujours un jugement, donne seule la solution de cet intéressant problème. Quant aux produits singulièrement remarquables des habitudes , et à la nécessité qu'ils entrainent, pour les animaux, de répéter toujours les mêmes sortes d'actions, dans chaque race, pour en conce- voir la cause essentielle, voici ce qu’il est nécessaire de considérer. L'’habitude d'exercer tel organe ou telle partie du corps, pour satisfaire à des besoins qui renaissent les mêmes, fait que le sentiment intérieur donne au fluide subtil, qu’il déplace lorsque sa puissance s'exerce, une telle facilité à se diriger vers l'organe ou vers la parlie où il a été déjà si souvent em- ployé, et où il s'est tracé des routes libres, que cette habitude se change, pour l'animal, en un penchant qui bientôt le domine, et qui ensuite devient inhé- rent à sa nature, ANIMAUX SENSIBLES. Or comme les besoins, pour les animaux, sont pour chacun: 1° De prendre telle sorte de nourriture, selon l'habitude contractée, lorsqu'ils en éprouvent le be- soin; 90 D’exécuter l’acte de la fécondation, lorsque leur organisation les y sollicite; 5° De fuir la douleur ou le danger qui les émeut; 4° De surmonter les obstacles qui les arrétent; Bo Enfin de rechercher, à la suite des émotions qui les en ayertissent, ce qui leur est avantageux ou agréable; Ils contractent donc, pour saisfaire à ces besoins, diverses sortes d’habitudes qui se transforment en eux en autant de penchants auxquels ils ne peuvent résister. De là, l’origine de leurs actions habituelles et de leurs inclinations particulières, et dont certaines, remarquables par leur singularité, ont été qualifiées d'industries, quoique aucun acte de pensée et de jugement n’y ait eu part. Comme les penchants qu'ont acquis les animaux par les habitudes qu'ils ont été forcés de contrac- ter, ont modifié peu à peu leur organisation inté- rieure, ce qui en a rendu l'exercice très-facile, les modifications acquises dans l’organisation de cha- querace se propagent alors dans celle des nouveaux individus par la génération. En effet, on sait que cette dernière transporte dans ces nouveaux indi- vidus, l’état où se trouvait l’organisation de ceux qui les ont produits. Il en résulle que ces mêmes penchants existent déjà dans les nouveaux individus de chaquerace, avant même qu’ils les aient exercés: en sorle que leurs actions ne sauraient s’exéculer que dans ce scui sens. C’est ainsi que les mêmes habitudes et les mêmes penchants se perpétuent de généralions en généra- tions dans les différents individus des mêmes races d'animaux, et que cet ordre de choses, dans les animaux qui ne sont que sensibles, ne saurait offrir devariations notables, tant qu’il ne survient pas de mutation dans les circonstances essentielles à leur manière de vivre, et qui soit capable de les forcer peu à peu à changer quelques-unes de leurs ac- tions. Revenons à l’objet particulier qui nous occupe, à la citation des principaux traits de l’organisation des Insectes. Du fluide principal des Insectes, Si l’on devait toujours nommer sang ce fluide principal d’un corps vivant, qui fournit aux déve- loppements et aux sécrétions de ce corps, il s'ensui- yrait que les Zasectes auraient un véritable sang; INSECTES, que les Vers, les Radiaires, les Polypes el les Infu- soires en auraient pareillement, enfin que les végétaux mêmes en seraient munis; car dans ces différents corps, il existe un fluide principal, qui fournit à leurs développements, à leur nutrition et à leurs diverses sécrétions, Mais je pense qu'on ne devrait donner le nom de sang qu’au fluide principal des vertébrés, ou au moins qu’à celui qui, contenu dans des artères et des veines, subit une véritable circulation. Il est ordinairement coloré en rouge, comme on le voil dans tous les animaux à verièbres ; dans les Mol- lusques et les Crustacés, il n’a plus qu’une couleur blanchâtre. Cependant comme, dans ce dernier cas, il circule encore dans un système d’arlères et de eines, il est convenable de lui donner encore le nom de sang. Quant aux Znsectes, ils n’ont aucun fluide propre qui soit réellement dans le cas de porter le nom de sang (1). En effet, le fluide des sécrétions chez eux est une sanie blanchâlre qui ne circule point dans des artères et des veines, mais qui est tenue en mouvement par d’autres voies que par celles d'une circulation régulière. Vaisseau dorsal des Insectes. Un long canal ou vaisseau transparent, subissant des dilatations et des contractions ondulatoires et locales qui le partagentinstantanément en segments divers par des étranglements, s’élend immédiate- ment sous la peau du dos, depuis la tête jusqu’à l'extrémité postérieure du corps de l'animal, Ce vaisseau serait le cœur de l'Insecte, s’il se ramifiait à ses extrémités, et s'il y donnail naissance à des vaisseaux artériels el veineux, propres à entretenir une véritable circulation. Mais, quelque soin qu'on ait pris pour l’observer, on ne remarque rien de semblable à son égard. (1) [Le liquide nourricier des Insectes, qui mérite à tous égards le nom de sang, n’est pas en repos comme on le croyait généralement, mais circule dans un système de lacunes. La dé- couverte de cette circulation est due à Carus, et a été faite sur des larves de Névroptères ; le vaisseau dorsal paraît en être le principal agent moteur; mais quelquefois il existe aussi des organes accessoires destinés à des usages analogues. Ainsi, M. Behn a découvert, dans la base des pattes de Notonectes, un appareil valvulaire dontles battements contribuent à imprimer au sang le mouvement dont il est animé (Voyez à ce sujet C. Carus Entdeckung eines einfachen vom Herzen aus be- schleunigten Blutkreislaufes in den Larven netzfluglicher Jnsecten, Leipzig, 1827, in-4°, fg.— Mém. de l'Acad. des cur. de la nat. Bonn, t. 15, — Wagner, Isis. 1832. — Burmeister, Handbuch der Entomologie, t, x. — Behn, Ann. des se.nat., se série; t, 4).] E. 653 Ses extrémités sont fermées, et se terminent sim- plement, sans communiquer par aucun vaisseau distinct avec les autres parties du corps de l’In- secte. Le vaisseau dont il s’agit est situé au-dessous du tégument dorsal qui couvre le corps de l'animal, sous l’amas de graisse qu’on découvre sous ce té- gument, et il s’élend le long du dos, au-dessus des viscères. Les étranglements qui le rétrécissent d'espace en espace, sont ouverts, et établissent un conduit ou passage intérieur de segments en segments (2). Ces segments se dilatent et se contractent allernative- ment les uns après les autres; et l’on remarque, en général, que le mouvement successif des segments commence du côté de la tête, se propage le long du corps , se termine à son extrémité, et recommence aussitôt vers la Lèle pour continuer sans interruplion de la même manière. Quelquefois néanmoins on voil des variations dans les mouvements du fluide contenu dans ce vaisseau dorsal, et on observe qu’il s'écoule dans un sens opposé. Le vaisseau dorsal dont je viens de parler, et qu'il est facile d'observer sur la larve du ver à soie, a été regardé par Malpighi, Swammerdam, Valisneri, Réaumur, et en général par les plus Babiles naturalistes, comme une suite de cœurs qui communiquent les uns avec les autres. Ce n’est cependant ni un cœur, ni une suite de cœurs , puisqu'aucun vaisseau ne part d'aucune de ses extrémités; mais c’est un réservoir élaborateur du fluide principal de l’insecte, qui parait se rem- plir et se vider par absorption et par exsudalion, el c’est à la fois un moyen préparé par la nature pour former un véritable cœur. Organes sécréloires des Insectes. Il n’y a point dans les Insectes de glandes con- (2) [La structure du vaisseau dorsal a été étudiée avec soin par M. Strauss dans le hanneton, par M. Newport dans le Sphinx liqustri, etpar quelques autres avatomistes. Les ouver- tures latérales qu'on y remarque sont garnies de valvules semi-lunaires, disposées de facon à permettre l'entrée du sang, mais à s'opposer à sa sortie; d’autres valvules se trouvent entre les diverses loges, dont la portion postérieure de ce vaisseau se compose, et elles s'opposent au passage du liquide d'avant en arrière. Le sang recu dans l'intérieur du vaisseau dorsal est, par conséquent, poussé vers la tête par les contractions de cet organe. L’extrémité antérieure du vaisseau dorsal est très- grèle et quelquefois se divise en deux, en trois ou même en un plus grand nombre de branches qui sont ouvertes au bout et qui laissent échapper le sang dans les lacunes, situées entre les viscères, les muscles et les téguments.] E. 654 glomérées pour les sécrétions, comme dans les animaux à vertèbres, c'est-à-dire, qu'on ne trouve point de ces masses particulières, plus où moins considérables et compactes, dont le tissu soit com- posé de vaisseaux artériels et veineux, de nerts, de vaisseaux lymphatiques, el de vaisseaux propres qui conduisent le fluide séparé. Mais, en place de ces glandes, on observe des vaisseaux sécréloires de diverses sortes. qui ne sont que des filaments tu- buleux, déliés. simples, et plus ou moins repliés sur eux-mêmes, dont plusieurs se rendent à l'intestin. Ces vaisseaux sécrétoires servent, les uns à la digestion, en versant leur liqueur dans le canal intestinal; les autres à la génération ou à la fécon- dution sexuelle; enfin, les autres sont employés à rassembler certaines liqueurs, soit uliles, soil ex- crémentitielles. Toutes ces matières sécréloires se forment dans le fluide principal de l'animal, c'est-à-dire, dans celui qui résulte de son chyle, qui est essentiel à sa nuirilion cl à la conservation de sa vie, en un mot, dans son sang ou dans ce qui en tient lieu , et elles en sont extrailes par les organes sécrétoires. Canal intestinal. Je ne dirai rien de cet organe essentiel des Insectes, parce qu'il n'offre que des particularités relatives aux ordres, et surloul aux différents états par lesquels passent ces animaux avant de devenir Insectes parfaits. Je ferai seule- menl remarquer que, même dans ceux qui subis- sent les plus grantles translormalions, ce canal, élan nécessaire à la nutrition de l'animal, n’est jamais détruit pour être remplacé par un nouveau ; mais qu'il ne fait que subir dans sa forme, sa longueur. ses renflements et ses étranglements par- ticuliers, des modifications appropriées à chaque éiat de l'Insecie. M. Datrochet prelend que dans certaines larves, telles que celles des abeilles, des guépes, du myriméléon, etc., ce canal n’est poinL terminé par un anus, et qu'il ne l’est que lorsque l'animal est devenu insecte parfait (1). Sexe des Insectes. On ne connaît, parmi presque tous les Insectes , que des mâles el des femelles ; mais parmi quelques- uns d’entre eux qui vivent en société, tels que les abeilles, les mutiles, les fourmis, \gstermites, ele. il y a nou-seulement des mâles et des femelles, mais en- core des mulets ou des neutres. c’est-à-dire, des indi- vidus qui ne jouissent d'aucun sexe, qui ne peuvent (1) [Mémoires pour servir à l'histoire analomique et phuy- sio'ogrque des végétaux et des animaux, Bruxelles, Meline, Cans et Ce, 1837, page 446 et suivantes, ANIMAUX SENSIBLES, s’accoupler et se reproduire, et qui prennent ce- pendant le plus grand soin des œufs et des pelils, Il parait. d’après les observations de Huberet de Latreille, que ces individus qui n'ont aucun sexe ne sont que des femelles imparfaites, c'est-à-dire, dont les organes sexuels n’ont recu aucun dévelop- pement. Nouvelle preuve que des organes très-na- turels à certains animaux. comme faisant partie du plan de leur organisation, peuvent néanmoins n'y avoir aucune existence, par les suites d’un avortement ou d’un défaut de développement. Il n'y a point d'hermaphrodiles parmi les Insec- tes, les parties mâles et les parties femelles se trouvant toujours sur des individus différents, La même chose s’est montrée dans ceux des Zers, où l'où a cru apercevoir les premières ébauches de la génération sexuelle. Ainsi, dans les animaux, ce mode de reproduction n'a point commencé par l'hermaphrodisme. La pro ligieuse fécondité des Insectes étonnerait sans doute, si nous ne cousidérions, en même temps, qu'ils servent de nourriture à la plupart des oiseaux, à plusieurs autres animaux, et quils se détruisent même les uns les autres. On (irait que la nature, attentive aux besoins des êtres vivants, a répandu avec profusion sur le globe, les espèces les plus faibles, celles qui doivent servir à la uour- rilure d'un grand nombre d'autres animaux, landis qu'elle a été plus avare des grandes espèces, de celles surtout qui sout les plus destructives. Les parties qui constituent les sexes dans les Insectes sont ordinairement placées au boul de l'abdomen, et cachées dans l'anus. Il est aisé de s'assurer du sexe d’un Insecte; il faut pour cela lui presser le ventre assez pour faire sorur ces parties ; alors on reconnaitra facilement celles du mâle aux crochets qui les accompagnent, et celles de la femelle à une espèce de Larière qui les ter- mine. Tous les Insectes n’ont pas les partiés de la géné- ralion situées à l'extrémité de leur veutre : dans les Libellules, elles sont placées à l’origine du ventre dans le mâle, et à l'extrémité dans la lemelle. Les Insectes ne vivent ordinairement que quel- ques mois dans leur dernier état, et souvent ils ne subsistent que quelques jours el même quelques heures. Peu après l’accouplement, la plupart des mâles périssent; la femelle ne survit que pour déposer ses œuis, après quoi elle périt à son tour. Mais la propagation des espèces résultant d'une des lois de la nature qui régissent ses opérations, les lusectes qui, nés à la fin de l'été, n’ont pas eu le temps de s'accoupler, passent l'hiver enfermés dans des trous, sous l'écorce des arbres, ou même dans la Lerre; ils n’en sortent qu'au printemps INSECTES, suivant pour salisfaire à la loi commune, et périr ensuile. Tous les Insectes sont ovipares, quoique, dans quelques-uns et dans certains Lemps de l’année , les œufs éclosent dans le corps même de l'animal. En effet, Réaumur et Ch. Bonnet ont observé que les pucerons meétlaient au monde des pelils vivants dans une saison de l'année, Landis qu’ils pondaient des œufs dans une autre. Dès que les femelles sont fécondées, elles cher- chent à déposer leurs œufs dans un endroit conve- nable où les petits en naissant puissent trouver la nourriture dont ils auront besoin. Les Papillons. les Phalènes, etc., placent leurs œufs sur la plante qui doit servir d’aliment aux chenilles; les Libellules relournent aux eaux bourbeuses qu’elles avaient abandonnées depuis quelque temps. On connait les soins que prennent les Abeilles pour leurs petits. Les Sphex et les Ichneumons enfoncent leurs ai- guillons dans le corps des chenilles et des larves de Diptères et de Coléoptères pour y déposer leurs œuls. La plupart des Coléoptères percent le bois le plus dur, d’autres fouillent la terre pour les placer dans la racine des plantes. L'Oëstre suil avec opi- niâtreté le bœuf, le cheval , le mouton, le renne, pour déposer les siens sous la peau, dans les na- seaux et dans les intestins de ces animaux. Ainsi, que de faits curieux l'observation des Insectes ne nous a-t-elle pas fail connaitre! Ceux dont nous allons parler sont encore plus étonnants. Mélamorphoses (1). Je nomme métamorphose celle particularité sin- gulière de l'Insecte de ne pas nailre, soit sous la forme. soit avec toutes les sortes de parties qu'il doil avoir dans son dernier état. En effet. parmi les animaux qui ne jouissent point d’un système de circulation pour leurs fluides. les Insectes sont les seuls qui éprouveni des métamorphoses dans le cours de leur vie. Les métamorphoses que subissent les Insectes sont, pour le naturaliste, l’un des phénomènes les plus singuliers et les plus admirables que l’histoire naturelle puisse nous offrir. Les mutations qu'elles nous présentent sont si remarquables, qu'il sem- ble que les animaux qui subissent les plus gran- des naissent en quelque sorte plusieurs fois. Ces mutations ne sont mème pas toujours bornées aux formes el aux parties extérieures, elles s'éten- (1) [Voyez Recherches sur l'anatomie et les métamorphoses de différentes espèces d'Insectes, par L. L. Lyonet, publiées par M. W, de Haao, Paris, 1832, 2 vol, iu-4e, Gg.] 658 dent souvent aux organes intérieurs les plus impor- tants, comme ceux de la digestion, ele. Cependant nous verrons qu'elles ne sont autre chose que des développements successifs, qu’une suile de mo- dificalions de parties, eufin que la formation de quelques-unes qui n'existaient pas d’abord. Nous verrons aussi que, dans les plus grandes de ces mutations, les développements s'opérent dans deux directions différentes qui se su-cèdent l’une à l’autre, et que la seconde amène des résultats fort différents des produits de la première. Tous les Zasectes se montrent dans différents âges, soil sous plusieurs formes diverses, soil avec dif- férentes sortes de parlies; tous subissent donc des métamorphoses. Cependant, comme ces métamor- phoses varient, selon les races, dans les orüres el dans les familles mêmes, qu’elles sont grandes ou petiles el qu’elles paraissent Lenir à la manière dont les races se nourrissent. il est nécessaire de les distinguer en plusieurs sortes. En conséqu nce, deux sorles principates de métamorphoses me parais- seul devoir être délerminées, ce sont les suivantes : La métamorphose générale, La métamorphose partielle, La métamorphose générale est celle de l'Insecte qui, dans le couis de sa vie, subit des mutations dans sa forme générale et dans Loules ses parties, surtout les extérieures. La forme sous laquelle il nait est differente de celle qu'il acquiert par la suite, et aucune des parties qu'il avail dans son premier élal ne se conserve la même dans son état dernier ou parait. Or, de toutes les métamorphoses, celle-là est la plus grande, quoiqu'elle puisse offrir différents degrés d'intensité. Je remarque que tous les Insectes assujettis à la mélamorphose générale ont, dans leur dernier état, une manière de se nourrir différente de celle du premier, où qu'ils prennent alors uue autre surle de nourriture. Je vois, en outre, que les larves de Lous ces Insectes sont généralement munies d'une peau molle, sauf sur la tête de certaines d'entre elles, et n'onL point d’ycux à réseau. Ces deux particularités sont importantes à consi- dérer, soil pour juger la métamorphose que devront subir les larves ,1s0iL pour saisir la cause mêine des mélamorphoses générales. Dans tout lusecte qui subit une métamorphose générale, l'élat moyen de l'animal entre celui qu'il oblient en naissant el celui où il parvient en dernier lieu, est un état d'immobilité, durant lequel l'animal ne prend aucune nourriture et semble presque morL: j'en parlerai en traitant de la chrysalide, 656 ANIMAUX SENSIBLES. La métamorphose partielle est celle de l’'Insecte qui, dans le cours de sa vie, ne subit point ou presque point de mutation dans sa forme générale, mais seulement acquiert à l'extérieur de nouvelles sortes de parties. Il conserve, dans son dernier élal, les parties qu'il avait en naissant; et lorsque son accroissement est sur le point de se terminer, il en obtient de nouvelles qu’il n'avait pas d’abord. Cette métamorphose est la plus petite, mais c’en est une, puisque l’animal possède, dans son dernier âge, des parties qu’il n’avait pas dans le premier, Ici, au moins pour les Insectes que j'ai observés, je remarque le contraire de ce qui a lieu dans ceux qui sont assujettis à la métamorphose générale. Les Insectes qui ne subissent qu’une métamorphose partielle n’ont pas, dans leur premier état, une manière de se nourrir différente de celle du dernier, et ne prennent point alors une autre sorte de nour- riture. Je vois aussi que la larve de ces Insectes est munie d'yeux à réseau ct d’une peau cornée ou co- riace, comme l’Insecte parfait, ou avec très-peu de différence. Enfin, dans tout Insecte qui ne subit qu’une méta- morphose partielle, Vélat moyen de l'animal, entre celui qu’il obtient en naissant et celui où il parvient en dernier lieu, est toujours un élat d'activité, du- rant lequel l'animal cherche et prend de la nourri- ture, comme avant el après. J’en parlerai en traitant de la 2ymphe. Tous les Insecles se montrant dans différents âges, soit sous des formes diverses, soit avec diffé- rentes sorles de parties, on distingue dans chacun d'eux trois élats différents, savoir : leur premier élat, leur état moyen et celui qu'ils obliennent en dernier lieu. On a donné à ces divers états les noms suivants : Celui de larve aux Insectes qui sont dans leur premier étal ; Celui de chrysalide ou de nymphe à ceux qui sont dans leur état moyen; Celui d’insecte parfait à ceux qui sont parvenus à leur dernier état, Examinons ces (rois sortes d’élats des Insectes ; l'intérêt qu’inspire la connaissance de ces animaux nous porte à exposer quelques détails à cet égard. Premier élat des Insectes. C3 Le premier état des Insectes étant celui qu'ils of- frent après leur naissance, c’est-à-dire dès qu'ils sont sortis de l’œuf, il est à propos de dire un mot des œufs de ces animaux avant de parler de la larve qui doit en sortir, L’œuf (ovwm) est la première voie de génération que la nature emploie, lorsqu'elle cst parvenue à élablir la fécondation sexuelle, Or, comme elle a donné l'existence à un grand nombre d'animaux, avant d’avoir pu former des organes fécondateurs et fécondables, il s’en faut de beaucoup que tous les animaux soient oyipares. Aussi, c’est faute d’avoir étudié les animaux imparfails des trois premières classes que l’on à dit : Omne vivum ex ovo; car les divisions de parties, les gemmes ou bourgeons, en un mot, les corpuscules reproductifs des Znfusoires, des Polypes, des Radiaires, et même de la plupart des Vers, ne contiennent point un embryon qui ait exigé des organcs fécondateurs pour devenir propre à recevoir la vie. Mais, depuis les Insectes jusqu'aux Oiseaux in- clusivement, lous les animaux sont ovipares. Les œuls des Insectes, ainsi que ceux des ani- maux à sang froid n’ont pas besoin d’incubation pour éclore; la chaleur seule de l'atmosphère suffit pour exciter les premiers mouvements de l'embryon et pour le faire éclore, soit plus Lôt, soit plus tard, selon qu’elle a atteint le degré nécessaire, La forme des œufs des Insectes varie dans les différentes espèces ; ils sont globuleux , ovales, al- longés, linéaires, lisses, luisants, argentés ou dorés, quelquelois bleuâtres, quelquefois hérissés de poils. Enfin, ils sont composés d’un liquide interne, sub- stance alimentaire propre à la nourriture et au développement de l’embryon qui y est contenu, et d’une enveloppe externe, constiluée par une tu- nique ou pellicule assez épaisse, ferme, élastique, quelquefois même dure, et qui parait inorganique (1). Indépendamment de leur enveloppe ou tunique propre, la plupart de ces œufs sont recouverts ou cniourés d’auires parties qui les défendent, soit des injures de l'air, soil des oiseaux ou des autres ani- maux qui les détruiraient. Les uns sont cachés sous des espèces de poils serrés que l’Insecte portait au bout du ventre et qu’il a détachés dans le temps de la ponte; les autres sont cachés sous une maiière blanchâtre; ct d’autres sont enfermés dans les al véoles que les Insectes ont formés. Les Cynips déposent leurs œufs dans une galle produite par l'extravasation des sucs de la plante que l’Insecte a piquée; les Boucliers, les Dermestes déposent les leurs dans les cadavres des animaux; des Ichneu- mons, à l’aide de leur tarière, enfoncent les leurs dans le corps des chenilles; les Cousins les rassem- bleni et en forment une masse qui, sous la forme d’une nacelle, voguent sur la surface des eaux; quelques-uns sont porlés au hout de très-longs (1) [Voyez pour plus de détails sur la structure des œufs le grand travail que M. Hérold publie sur la génération des In= sectes.] FE, INSECTES. 657 poils ; d’autres sont cachés dans des feuilles roulées; d'autres sous une matière gluante , etc. Il est utile de bien connaître les endroits où ces œufs sont placés, et comment la plupart sont cachés, afin de s'appliquer à détruire les espèces les plus nuisibles. La larve, La larve (larva) est le premier état des Insectes, c'est-à-dire celui dans lequel ils se trouvent après leur sortie de l’œuf, La forme des larves varie beau- coup ; on leur a donné tantôt le nom de ver (vermis), tantôt celui de larve (/arva), qui signifie masque, et tantôt celui de chenille (eruca), nom que l'on a con- sacré à la larve des Lépidoptères. Parmi les larves des Insectes, les unes ont des pattes, et les autres en sont entièrement dépourvues, ce qui fait ressembler celles-ci à des Vers. Celles qui sont munies de pattes en ont six ou un nombre plus considérable; mais il n’y a que les six pattes qui répondent à celles que doit avoir l’Insecte parfait, qui soient articulées, dures et onguiculées ; les autres sont molles, sans articulations , sans on- gles, et ne sont que de fausses pattes. Parmi les larves qui ont des pattes, celles des Coléoptères ont la peau molle, excepté sur la tête qui est dure ct écailleuse : ces larves vivant la plu- part en rongeant le bois , il leur fallait des mandi- bules plus fortes et des points d'appui plus solides aux muscles qui doivent les mouvoir. Mais les larves de presque tous les Lépidoptères ont la peau molle partout. Quant aux larves qui n'ont point de pattes, comme celles des Diplères et d’un grand nombre des Hyménoptères, elles ont aussi la peau molle partout. Toutes les larves qui n’ont rien de la forme que doitavoir l’Insecte parfait sont tout à fait sans yeux, ou n’ont que des yeux lisses. C’est sous la forme de larve que l’insecte prend tout son accroissement. Aussi la larve est-elle ordi- nairement très-vorace , et elle grossit d’aulant plus promptement que sa nourriture est plus abondante. Mais avant de subir sa première (ransformalion, elle change plusieurs fois de peau. La mue est un changement de peau auquel les larves de tous les Insectes sont assujetlies. Elle ne fait point partie de la métamorphose, et n’est effec- tivement point particulière aux Insectes. C’est tou- jours une espèce de maladie, ou du moins une crise; aussi la larve s’y prépare par une abslinence Lotale. En effet non-seulement elle ne mange pas, mais elle reste presque immobile; ses couleurs deviennent pâles et livides ; elle parait malade et elle doit l'é- tre, puisque souvent elle y périt. Quelques jours après sa dernière mue, la larve subit une transfor- malion et passe à l’état de nymphe ou de chrysa- lide. On croit que les larves de la plupart des Di- ptères et de plusieurs Hyménoptères ne subissent aucune mue avant leur première transformalion. Second élat des Insectes. On a donné le nom de #ymphe ou de chrysalide aux Insectes parvenus à leur second état; et l'on a considéré cet état sous le seul rapport du change- ment qu'éprouvent ces animaux dans cette circon- stance, quelque différence qu'ils offrent alors entre eux. Leur forme, en effet, varie dans ce second état, au moins autant que dans le premier. Toutes les larves jouissent de la faculté d’un mouvement progressif, toutes prennent des aliments et acquièrent Loul l'accroissement dont elles sont susceptibles. 11 n’en est pas de même de tous les Insectes parvenus à leur second élat; car, si les uns ressemblent encore beaucoup à la larve, courent et mangent comme elle, et offrent seulement des parties qu'elle ne possédait pas; les autres, tantôt cachés dans une coque opaque qui n’a point la forme d’un animal, tantôt recouverts par une pelli- cule mince, tantôt même à nu, restent immobiles et ne prennent plus d’aliments. Ces derniers ne: ressemblent alors ni à la larve dont ils proviennent,. ni à l’insecte parfait qui doit en sortir. Enfir. beaucoup d’entre eux paraissent dans un état de mort, Relativement à leur forme et à leur élat, on a divisé les nymphes ou les chrysalides en quatre: sortes différentes ; mais je crois qu’il convient de réduire ces divisions , et de distinguer les Insectes parvenus à leur second état, en trois sortes princi- pales, savoir : 19 En chrysalide ; 29 En momie; 5° En nympbhe. Les deux premières sorles appartiennent à la métamorphose générale, et la troisième résulte de la métamorphose partielle. Je nomme chrysalide tout Insecte qui, parvenu à son second état, est alors tout à fait inactif, ne prend plus de nourriture, et se trouve enfermé’ dans une coque non transparente, qui le cache en- tièrement. Cette coque, ovale ou ovalaire , ne pré- sente point l'apparence d'un animal, elle n'offre: point de bouche, point d’yeux, point d'antennes ;: point de pattes, ct l'animal qui y est contenu s'y trouve dans un état singulier de resserrement sur lui-même. Ainsi, la chrysalide, constamment im- 658 mobile si on ne la touche point, est très-différente de la larve, et ne ressemble pas encore à l'Insecte parfait. Quoique les chrysalides paraissent dans un état de mort, elles sont néanmoins bien vivantes et onL besoin de respirer. Toutes effectivement sont pour- vues de stigmates, et l’air leur est si nécessaire que, dès qu'on les en prive, elles périssent bientôt, La forme des stigmates des chrysalides est quelquefois singulière : au lieu d’être à fleur de la peau, figurés comme des points enfoncés ou comme des espèces de boutonnières, ces sligmates sont quelquefois placés à l'extrémité-de certaines élévalions, el res- semblent à des cornets , à de petiiles cornes, ou à des filets tubuleux. Comme les chrysalides présentent plusieurs va- rialions remarquables , J'en distingue de deux sor- tes, Savoir : La chrysalide à reliefs; La chrysalide en barillet. . La chrysalide à reliefs (chrysalis signata) offre un corps ovale ou ovale oblong, pointu à une extré- mité, oblus à l'autre, et dans lequel l'animal s’est enfermé. Ce corps, n’élant point transparent, ne laisse pas voir les parties déjà formées de l’Insecte parfait, mais en présente plusieurs qui s’y montrent en relief. Il est subanguleux, constitue la coque de cette chrysalide, et, en général, il est étranger à la peau de l'animal. Cette sorte de chrysalide est celle des Léprdontères. Dans les papillons, elle est nue et attachée à quelque mur ou à quelque tronc d'arbre, soit par un fil qui l'entoure comme une ceinture, soit par quelques fils fixés à sa partie postérieure et par lesquels elle est suspendue. Dans la plupart des phalènes ou papillons de nuit, elle est enveloppée dans un cocon de soie d’un tissu plus ou moins serré. Enfin, dans les Sphinx, elle se trouve dans le sein de la terre ou à sa surface, entourée de dif- férents débris liés ensemble par quelques fils. La chrysalide en barillet (chrysalis dolioloïdes) présente un corps un peu dur, ovalaire, en général subcerclé par les restes des anneaux, et sur lequel les parties que doit avoir l'Insecte parfait ne for- ment aucun relief. Ce corps constitue la coque de cette chrysalide, et se trouve toujours formé par la peau même «le l'animal. En effet, la larve qui y doune lieu ne quitte point sa peau lorsqu'elle subit sa Lransformalion; on dit même qu’elle n’est point généralement assnjettie à la mue; mais, lorsqu'elle se Lranslorme, se raccourcissant alors successive- ment, sa peau se durcit par degrés, el finit par former la coque qui contient l'animal. Lorsque l'Insecte veut en sortir, il vuvre à la partie supé- ANIMAUX SENSIBLES, rieure de sa coque, une espèce de porte en forme de calotie qui, souvent, se divise en deux parties. Telle est la chrysalide des Diptères ou du moins du plus grand nombre, car celle des Cousins offre quelques différences dans sa forme. Je nomme momie tout Insecte qui, parvenu à son second état, est tout à fait inaclif, ne prend plus de nourriture, et cependant n’est point enfermé dans une coque qui le cache entièrement. Il est alors, soil recouvert par une pellicule mince, qui liasse apercevoir ses parlies, soil même à nu. Comme la momie présente quelques variations d'état dans les- quelles elle est bien distincte de la chrysalide, j'en distingue de deux sorles, savoir : La moimie resserrée; La momie fausse-nymphe, La momie resserrée (mumia coarctata) appartient à la métamorphose générale, et néanmoins présente une modification qui l’éloigne assez fortement de la chrysalide. L'Insecte qui en offre l'exemple, étant parvenu à son second étal, est alors tout à fait inac- üf, ne prend plus de nourriture, et, s’élant forte- ment raccourci et resserré sur lui-même. se trouve en général recouvert par une pellicule mince, le plus souvent transparente, qui laisse apercevoir ses parties, el qui même les enveloppe séparément. Cette momie est molle, blanchâtre, ne fait aucun mouve- ment, et remue seulement l'abdomen lorsqu'on la touche. Cette transformation est celle des Colévpté- res, des Hyménoptères, etc. Dans la plupart, la pellicule qui recouvre le corps resserré de l’Insecte, laisse voir, par sa ténuité et sa transparence, les parties que doit avoir l'être parfait. Quelquefois néanmoins celte pellicule plus lâche et moins trans- parente approche de la coque en cachant l'animal: mais elle est toujours molle et non rigidule comme la coque d’une chrysalide. La momie fausse-nymphe (#wmia pseudo-nym- pha) fait encore partie de la métamorphose génié- rale ; mais c’est la plus éloignée par sa forme et son état des chrysalides, et même de la momie resser- rée; enfin c’est la plus rapprochée de la nymphe. Cependant elle diffère essentiellement de celle-ci; car la larve n'a aucune des parties que doit avoir l'Insecte parfait; mais seulement des parties qui y sont correspondantes ; el, parvenue au second état de l'Insecte, elle est inactive et ne prend plus de nourriture. Celte momie est nue, médiocrement resserrée ou raccourcie, el en général se fait un fourreau dans lequel elle s’enferme. Gette modifica- tion dursecond état des Insecles est peu employée parmi eux, et trouve des exemples dans les PAry- ganes et quelques autres: Je nomme nymphe(nympha) tout Insecte qui, ne INSECTES. subissant qu'une métamorphose partielle, conserve dans ses deux derniers états les parties qu'il avait en naissant, ne fait qu’acquérir des parlies nou- elles, ct dans sa première mutation ne perd point son activilé et ne cesse point de prendre de la nour- riture, Ainsi, la nymple est le second état des Insectes dont je viens de parler. Elle a les mêmes yeux, les mêmes antennes, les mêmes pattes, el à peu près la même forme et la même peau que la larve, el conserve ces parlies en devenant Insecte parfait. Elle diffère de la larve en ce que celle-ci n’a aucun veslige d'ailes, et que la nymphe en offre l’ébauche. Enfin, cette nymphe se distingue de l'Insecte par- fail, parce que ses ailes ne sont pas encore déve loppées, et qu’elle a seulement des moignons d'ailes plus ou moins grands, selon qu'elle est plus ou moins avancée, Par un défaut de développement des ailes, de- venu habituel dans certaines races de ces Insectes, quelques-uns d’entre eux conservent Loujours leur état de nymphe, s'accouplent et se mulliplient cqmme si c'élaient des Insectes parfaits. La métamorphose partielle est celle des Or- thoplères, des Hémiptères el de beaucoup de Né- vroplères, conséquemment le second état de ces Insectes est celui de nymphe. Quelques personnes donnent à la larve de ces Insectes le nom de demni-larve, parce qu’elle n'offre pas, comme les autres, un corps allongé, vermi- forme et à peau molle, au moins sur le corps. Le pom de larve désignant l'état où se trouve l'Insecte après la sortie de l'œuf, je ne vois pas la nécessité de ce nom particulier. Troisième état des Insectes. Le troisième et dernier état sous lequel se mon- trent les Insectes, est celui auquel on a donné le nom d’Znsecle parfait. Dans ce dernier élat, les Insectes . en général, ont alors, soil uue forme tout à fait differente de celle qu'ils avaient en naissant, soit des parties nouvelles qu'ils ne possédaient point daus leur premier âge. En effet, d’Insectes rampants qu'ils étaient, en général , après leur sortie de l'œuf, ils deviennent, daus leur derwière trans{ormation, Insectes volants, au moins pour la plupart, et ont la faculté de re- produire leur espèce, Cest la période la plus bril- lante de leur vie; ils semblent alors. dit un célébre entomologiste, ne respirer que la gaieté et le plaisir; enfin ils s’y livrent avec tant d'ardeur, qu'épuisés en peu de temps, ils perdent ordinairement la vie avant la naissance de leur postérité. Ce qu'il y a de cerlain à cet égard, c’est que celle période de leur 659 vie est réellement la plus courte, au moins pour la plupart. Hs ont satisfait au vœu de la nature; elle ne s'intéresse plus à leur existence, Sur la cause des mélamorphoses des Insectes. Un des problèmes les plus curieux et les plus intéressants de l'histoire naturelle, mais aussi l’un des plus difficiles à résoudre, c'est de savoir quelle est la cause qui a originairement donné lieu aux mélamorphoses des Insectes. Sans doute, on à de la peine à se persuader que l'on puisse trouver des causes capables d'opérer, dans le cours même de la vie d'un individu, des changements aussi grands que ceux que nous of- frent les grandes métamorphoses des Insectes. Cependant si l’on fait attention, d'une part, à la nature des téguments que les Insectes doivent avoir dans leur état parfail. et de l’autre part, aux chan- gements singuliers qu'éprouven£. en devenant adul- Les, tous les animaux dont la reproduction exige une fécondation sexuclle, il me semble que lon trouvera facilement. dans l'examen de ces deux considéralions réunies, Lout ce que l'on peut désirer pour la solution du problème en question. Par la première considération, je remarque que le propre de lout Insecte parvenu à l’état parlait est d’avoir des léguments cornés. J'en ai déja donné la raison, el j'ai fait voir que les Insectes étant des animaux articulés, et ayant les organes du mouve- ment attachés sous la peau, la nature avail du soli- difier leurs téguments, la plupart devant se mou- voir avec vivacite et célérité, s’élancer même dans le sein de l’air et y volliger. Mais tout être vivant, depuis le premier instant de sa naissance, devant s'accroitre jusqu'à un cer- tain terme de sa vie, el augmenter, par conséquent, les dimensions de son corps et de ses parties, com- ment opérer l'accroissement d’un animal si, dans sa jeunesse même, ses Léguments sont solides el cornes? La nature fut donc obligée, surlout pour ceux des Insectes qui ont, pendant leur état delarve, un accroissement un peu grand à subir, de tenir le corps et les parties de l'animal dans uu grand élat de mollesse, avec une peau seulement mem- braneuse et extensible. C'est aussi ce qu’elle à fait à l'égard des Insectes qui, à la suite de leur premier élat, ont de glandes transformations à subir, comme les Diptères, les Lépidoptères, les Hyméno- ptères, les Coléoptères, dont effectivement les larves ont généralement la peau très molle. Comume la nature n'opère rien que graduellement, elle a préparé peu à peu dans ces larves le nouveau corps el les nouvelles parties que doit avoir l'ani- mal daus sou deruier état, et elle l’a fail en exccu- 660 tant une suite de modifications dans Îles parties déjà existantes du corps de cet animal, à la faveur de la mollesse de ce corps. Or, voilà ce qui concerne la première considération citée : voyons maintenant ce qui appartient à la seconde , et comment la na- ture se débarrassera de ce corps de larve pour don- ner au nouveau corps que le premier contient déjà en ébauche, les derniers développements et la li- berté qu’il doit avoir pour accomplir sa destinée. J'ai déjà dit que tous les animaux qui se régénè- rent sexuellement, que l’homme même, dont la reproduction exige une fécondation sexuelle, su- bissaient des changements singuliers dans leur être, à l’époque où ils devenaient adultes, époque qui avoisine le terme de leur accroissement. On sait qu’à cette époque, ils éprouvent une crise re- marquable qui produit en eux un état vérilable- ment nouveau (1). Comme ce fait est bien connu, examinons sa source et les résultats qu'il peut amener, surtout à l'égard des Insectes. Dans les animaux très-imparfaits qui ne se régé- nèrent point par fécondation, la reproduction des individus n’est qu’un excès de la faculté d’accrois- sement, qui donne lieu à des séparations de parties qui ne font ensuite elles-mêmes que s'étendre pour prendrelaforme del’individu dontelles proviennent: de là sont résultées la régénération par scission et celle par gemmules des Infusoires, des Polypes et des Radiaires. Pour cet ordre de choses, la nature n’a eu besoin d'aucun organe particulier régénéra- teur; et dès qu’un individu a acquis son principal développement, il n’a aucune transformation à su- bir pour se régénérer. Les choses sont bien différentes à l'égard des animaux qui ne se reproduisent que par la voie d’une génération sexuelle. Effectivement, dans les animaux en qui la génération ne s'opère qu’à la suite d’une fécondation, il y a toujours pour eux une mutation quelconque, une transformation grande ou petite à subir à une certaine époque, parce que la nature ne travaille à perfectionner les organes sexuels que lorsque les principaux déve- loppements de l'individu sont opérés. On sait que ce travail de la nature exerce alors une influence réelle sur l’état général de l'individu en qui il s'exécute, qu’il y opère des mutations fort remarquables, et qu'il soumet l'individu à une es- pèce de crise. Or, l'influence de ce travail de la na- ture n'est jamais nulle; elle devient très-grande (1) Parmi les changements connus que les individus subissent à l’époque où ils deviennent adultes, je ne citerai que la voix qui prend alors un caractère tout à fait particulier, qui devient plus forte, plus grave, et qui montra qu'il s’est opéré, dans le ANIMAUX SENSIBLES. dans les animaux dont les parties intérieures sont très-molles, surlout si elle est favorisée par l’en- gourdissement auquel ces animaux peuvent être assujettis. Tel est précisément le cas presque parti- culier des Insectes. Dans le cours de leur vie, ceux de ces animaux qui ont la peau molle et de grandes transformations à subir tombent dans une espèce d’engourdissement plus grand encore que celui qu’ils éprouvent dans leurs mues ; ils perdent toute activité, ne mangent plus, et restent dans celte crise périlleuse, quoique naturelle, pendant un temps assez considérable. Dans cet état, la nature cesse de nourrir les par- lies du vieux corps de larve qui ne doivent plus être conservées. Elles ont rempli leur objet en favorisant les modifications de celles qui ont pré- paré dans la larve les éléments du nouveau corps. Dés lors, le vieux corps s’amaigrit, se resserre et se consume peu à peu, en fournissant à la nutrition du nouveau corps sa propre substance, c'est-à-dire l'espèce de graisse amassée pendant son état de larve. La nature donne donc ici une direction différente à la nutrilion, eten effet, elle ne tend plus qu'à com- pléter le développement d’un nouveau corps et de nouvelles parties. Nous observons à peu près la même chose dans les fleurs des végétaux qui se régénèrent par fécon- dation sexuelle. Le calice ct la corolle de ces fleurs servent d’abord à protéger la préparation des or- ganes essenliels de ces mêmes fleurs (du pislilet des étamines); mais à une certaine époque, ces en- veloppes, qui protégeaient les organes sexuels, de- venant inutiles, nuisant même par la clôture com- plèle qu’elles formaient d’abord, la nature cesse peu à peu de les nourrir, et dirige la nutrition vers les étamines et le pistil qui acquièrent alors leurs derniers développements, tandis que leurs enve- loppes communes s'ouvrent, et que la plupart tom- bent ou se dessèchent. Ainsi, à l'époque de la vie animale où le corps approche du terme de ses développements propres, la nature n’ayant plus d’autre objet à remplir que la régénération de l'individu pour la conservation de l'espèce, travaille alors à compléter le dévelop- pement des organes sexuels qui n'étaient encore qu'ébauchés. Et comme cette opération est grande, qu’elle lui importe pius que la conservation même de l'individu qu'elle ne destine qu’à en produire d’autres, en s’occupant des nouveaux organes , elle corps entier, une mutalion sensible. On sait que d’autres traits de mutation s'observent alors dans l’état physique de l'individu; mais il s'en montre aussi dans sa manière de sentir, daus ses penchants, dans son caractère même, INSECTES. amène pour lui une crise, grande ou petite selon les races ; crise qui, dans les Diptères, les Lépido - pleres , les Hyménoptères, et même dans les Coléo- ptères, est plus grande que dans les autres animaux connus. Celle crise néanmoins se montre générale- ment dans tous les animaux qui se régénèrent sexuellement par des changements remarquables qui s’exécutent alors en cux. Ainsi, la métamorphose des Insectes, qui nous parait si étonnante, parce que nous ne considérons nullement le produit des circonstances que je viens de citer, n’est qu'un fait particulier, tenant à des circonstances parliculières à ces animaux, el qui se rattache évidemment, comme tous les autres faits d’organisalion , aux principes que j'ai ex- posés. L'engourdissement que subissent ces animaux au terme des développements de leur corps, la di- reclion nouvelle que la nature donne à son travail, lorsqu'elle prépare l'individu à pouvoir se repro- duire par la voie des sexes, enfin la nécessité de tenir dans un grand état de mollesse les larves des Insectes qui ont de grandes transformations à subir el d'amener leurs organes intérieurs, pendant l'en- gourdissement cité, à une espèce de fusion : telles sont les causes principales qui paraissent opérer les grandes mélamorphoses des Insectes, et qui ont de- puis longtemps, par une habitude d'exécution, tracé et préparé, dans l'organisation de ces animaux, les voies de ces grands changements. Mais toutes les races d’Insectes ne se trouvent point exactement dans les mêmes circonstances; toutes n’ont point, dans leur état de larve, la peau tout à fait molle ; toutes ne vivent point habituelic- ment de la même manière ; enfin, l'on sait qu'à cet égard, il y a entre elles une grande diversité. Aussi s’en trouve-t-il une considérable dans l'état de l’or- ganisation et dans la nature des métamorphoses des Insectes. En effet, dans la métamorphose partielle, la na- ture n’a point de vieux corps à se débarrasser, mais seulement quelques parties nouvelles à ajouter au corps déjà existant. Ainsi ce corps, n'ayant point de transformation à subir, n’a besoin ni d’un grand état de mollesse ni d’éprouver un engourdissement propre à favoriser une transformation qui n’est pas nécessaire. Il conserve donc de l’activité et le besoin de prendre des aliments jusqu’à la fin de sa vie, et pendant ce Lemps d'activité la nalure développe en lui, lorsqu'il est adulte, les parties nouvelles qu'il doit ayoir, comme insecte, en méme temps que celles qui le rendent capable de se reproduire. Passons maintenant à l'exposition des caractères extérieurs des Insectes et aux principes fondamen- taux de l’entomologie. DR LAMARCK, T, 1. GGT Des caractères généraux et extérieurs des Insectes. Quoique nous ayons déjà fixé définitivement le caractère essentiel des Insectes, nous dirons ici que ce qui distingue ces animaux et qui en doit donner une juste idée, est d’avoir généralement : Dans leur premier élat : 1° Le corps soumis à la mue, c'est-à-dire à des changements de peau, au moins dans presque Lous ; 2° Ce même corps assujetti à des #ulations sin- gulières d'état ou de forme, soit générales, soit partielles, ou susceptible d'acquérir des parties nou- velles dans le dernier âge ; Dans leur dernier état: 5° Le corps composé d’anneaux ou segments transverses, et offrant un corselet distinct de l’ab- domen, quoique plus ou moins séparé de celte partie ; 4° Ce corps et ses membres recouverts d'une peau coriace ou cornée, plus ou moins solide, qui main- tient les parties, donne attache aux muscles, el fa- cilite les mouvements ; 5° Des stigmates ou petites ouveriures latérales, qui servent d'entrée aux trachées aériennes dont toutes les parlies du corps sont munies ; 6° Une bouche plus ou moins compliquée de parties différentes, composée néanmoins sur un plan commun, et dont les parlies et les fonctions varient selon les habitudes des races : 7° Six pattes articulées ; 8° Deux antennes ou pelites cornes mobiles, plus ou moins longues, articulées, placées au devant de la tête ; 9° Deux yeux à réseau, situés sur les côtés de la têle; 10° Enfin, des organes sexuels ne pouvant opérer qu'une seule fécondation dans le cours de la vie. La réunion de ces dix caractères donnant une idée exacte de tous les Znsectes en général, nous allons définir leurs différentes parties extérieures , celles surtout qui servent à caractériser leurs or- dres, leurs genres et même leurs espèces. On distingue dans l’Insecte parfait quatre parties principales, qui sont la tête, le tronc ou le corselet, l'abdomen et les membres. La tête. C’est, dans les Insectes comme dans tous les ani- maux qui en sont munis, la partie antérieure du corps, celle qui contient essentiellement le cerveau, 42 664 celle qui est le siége des sens particuliers, enfin celle qui rassemble les premiers instruments qui servent à prendre où à modifier les aliments. Elle est, dans les Insectes, ovale ou trigone, petite en proportion du reste du corps, ct portée sur un pivot court, sur lequel elle se meut médiocrement. On y observe la bouche, les yeux, les antennes, le front et le vertex : voici quelques détails sur ces objets. La boucie. La bouche, offrant un indice de la manière de vivre et des habitudes des animaux dont il s’agit, présente des caractères dont la considération est très-importante, soit pour la détermination des rapports, soit pour la distinction des ordres et des familles parmi eux. C’est pourquoi nous allons en- trer dans quelques détails pour faire connaître les parties qui la composent ou qui en sont dépendan- tes, et le plan particulier d’après lequel la nature parait lavoir instituée. Indépendamment de ce que beaucoup d'Insectes, dans l’état de larve, présentent une bouche fort dif- férente dans ses parties et ses fonctions, de celle qu'ils acquièrent en parvenant à l’état parfait, on remarque , en considérant généralement les Insec- tes, qu'à peu près une moitié de ces nombreux ani- maux ne se nourrissent, dans l’état parfait, que d'aliments liquides, qu'ils ont alors des parties ap- propriées à cet usage, et sont uniquement des suceurs; tandis que ceux de l’autre moitié sont des broyeurs qui rongent des matières solides ou con- crêtes, ayant à leur bouche des instruments propres à cette fonction. Qui n'eùt pensé, d’après cette ob- servalion, que la bouche des premiers devait être élablie sur un plan très-différent de celui de la bouche des seconds! Cependant il n’en est point ainsi : un seul plan d'organisation paraît appartenir à la classe entière des Insectes, et même à leur bouche; mais là, comme ailleurs, ce plan ne fut établi que graduel- lement. Non-seulement il est modifié selon les be- soins dans les différents Insectes, mais tous n’ont point à leur bouche toutes les parties qui, malgré leurs modifications, appartiennent à ce plan. Sans doute, la nature, selon les circonstances, approprie les parties aux besoins, sans changer ses plans ; elle agrandit ou allonge les unes, atténue ou raccourcit les autres suivant leur emploi; et par- vient, à travers toutes ces variations, à exécuter les plans tracés par ses lois. Mais avant tout, elle ne forme que successivement pour chacun d’eux, les parlies qui doivent les compléter. Le plan de la bouche des Insectes, parvenus à ANIMAUX SENSIBLES. l'état parfait, consiste dans l’établissement de six sorles de parties que la nature forme successive- ment, et qui constituent des instruments qu’elle emploie et approprie aux besoins de ces animaux. Ces six sortes de parties, qui ont été considérées, d’après leur formeet leurs usages, dans les Insectes les plus perfectionnés, tels que les broyeurs, sont les suivantes : 1° Une lèvre inférieure; 20 Des mâchoires ; 9° Des palpes labiales ; 4 Des palpes maxillaires ; 5o Des mandibules ; 6° Une lèvre supérieure. Dans les Znsectes broyeurs, ces six sortes de par- ties se reconnaissent très-bien, soit qu’elles s'y trou- vent toutes, soit que quelques-unes d’entre elles manquent ou soientimperceptibles par avortement; mais, dans la plupart des Jnsectes suceurs, on ne trouve dans la bouche de ces animaux que des piè- ces qui y correspondent, qui sont appropriées à un autre emploi, et que la nature devra modifier pour les amener à leur dernière destination. Il y a donc un plan unique d'instruments pour composer la bouche de tout Insecte parvenu à l'état parfait. Mais ces instruments, dans les premiers Insectes, tels que les suceurs, ne sont que des piè- ces préparées pour devenir par la suile propres à composer la bouchedes Insectes broyeurs. Etcomme la nature les a formés successivement, on ne les trouve pas tous à la fois dans la bouche des premiers Insectes. En effet, les ayant ici présentés dans l'ordre de leur formation, on peut voir que dans les Apières, premier ordre des Insectes, la bouche de ces su- ceurs ne présente que deux sortes de pièces, savoir: les deux valves de la trompe, qui sont des éléments pour former une lèvre inférieure, et les deux pièces du sucoir, qui en sont d’autres pour constituer des mächoires. En vain chercherait-on, dans ces Insec- tes, des pièces qui soient correspondantes aux man- dibules, on n’en trouverait point. Peut-être néan- moins que les palpes labiales sont déjà ébauchées dans les deux écailles qui se trouvent à la base de la trompe de ces Apfères. Dans les premiers Diptères, c’est la même chose que dans les Aptères : il n’y a d’autres pièces que celles qui correspondent à une lèvre inférieure et à des mâchoires. Effectivement, dans la première famille [les Coriaces], les deux valves du bec, non encore réunies, correspondent à une lèvre infé- rieure; et les deux soies distinctes ou réunies du sucoir correspondent aux mâchoires. Les deux valves dont je viens de parler se trou> datation) unstéti PU OR nn à à INSECTES. vent réunies dans les Diplères de la seconde famille, tels que les AMuscides, et y constituent Ja trompe univalve de leur bouche, trompe qui correspond à une lèvre inférieure. Souvent même les deux pal- pes labiales se montrent à la base de cette trompe ; mais le sucoir de ces Insectes n’est encore que de deux soies distinctes ou réunies, et ne représente que des mâchoires. Ce n’est donc que dans les Syr- phies que l’on commence à trouver des pièces qui peuvent correspondre à des mandibules. Nous manquerions encore des preuves propres à établir les développements successifs de celte unité de plan pour la bouche des Insectes, si M. Savigny, par ses observations singulièrement délicates, ne nous les avait récemment fournies (1). Ce nalura- liste, d’une sagacité et d’une patience extraordi- naires dans l’observalion, a prouvé que, dans les Lépidoptères, où l'on ne connaissait guère que la langue spirale et bilamellaire qui, dans leur état parfait, constituent leur sucoir, il y avait réelle- ment deux lèvres (une supérieure et une inférieure), deux mandibules, deux mâchoires et quatre palpes, dont deux maxillaires et deux labiales. Mais, dans ces Insectes parfaits, la nature n'ayant besoin que d’élablir un sucoir, n’emploie que les deux mächoi- res qu’elle développe et allonge en lames linéaires, et laisse sans usage presque toutes les autres par- ties. Ainsi, à l'exception des deux palpes labiales qui étaient déjà connues, quoique la nature de leur support ne le füt point, toutes les autres parties observées dans la bouche de ces Insectes par M. Sa- vigny, sont restées sans usage, sans développement et d’une petitesse extrême, qui les avait fait échap- per à nos observations. Les deux petites palpes maxillaires néanmoins avaient déjà été aperçues par Latreille dans quelques Lépidoptères nocturnes; mais on doit à M. Savigny de nous avoir montré qu'elles existent dans toutes les races de l’ordre. En- fin, par une comparaison suivie des parties déliées de la bouche des Diptères avec celles de la bouche des Insectes broyeurs, dans l’état parfait, M. Savigny nous a fait voir entre elles une analogie si marquée, qu’on ne saurait douter maintenant de cette confor- mité de plan pour la bouche de tous les Insectes, quoique ce plan n'ait pu recevoir son exécution complète que dans la bouche des espèces qui com- posent les derniers ordres de la classe, Ce n’est, en effet, que dans les Æyménoptères, que les mandibules commencent à exécuter leurs fonctions naturelles ; et cependant la plupart de ces Insectes offrent encore, dans leur état parfait, une (x) [Le beau travail de M. Savigny sur la théorie de la bou- che des animaux articulés, a été publié dans le premier fasci- C65 espèce de sucoir. Mais dans les Insectes des ordres suivants, les mâchoires sont raccourcies , le sucoir n'existe plus, ces animaux ne sont plus que des broyeurs , el le plan général de leur bouche a recu son exécution complète. La nature, en donnant l'existence aux premiers Insectes, n'ayant pu d'abord leur donner, dans l’état parfait, la faculté de prendre des aliments solides, inais seulement celle de pomper des liquides, on sent qu’elle a dù débuter par en faire des suceurs, Par la suile, son plan d'organisation pour les Insec- tes ayant recu plus de développement, ses moyens se sont accrus, et elle a pu amener les Insectes par faits à prendre des aliments solides et à être des broyeurs. Il ne lui a point fallu, pour cela, insti- tuer de nouvelles sortes de parties dans la bouche, mais seulement modifier celles qui existaient, et les approprier à de nouveaux usages. Ainsi, la bouche des Insectes, parvenus à l'état parfait, présente six sortes de parlies essentielles, plus ou moins distinctes, lesquelles, malgré la dit- férence de leurs fonctions, appartiennent à un plan uniforme, et sont toutes appropriées aux diverses manières de se nourrir des animaux qui les possè- dent. Ces parties ne se trouvent point toutes à la fois, dans tous les Insectes, et elles n’y sont jamais mé- langées avec d’autres. Elles ne sont pas toujours reconnaissables, tant elles varient dans leur forme et leur grandeur. Maintenant, donnons une définition succincte de chacune de ces parties, au moins de celles connues généralement des entomologistes, et considérons- les successivement, dans l’état de leur dernière destination : 1° La lèvre inférieure (Zabium inferius) est une pièce transversale, mobile, coriace ou membra- neuse, souvent échancrée, velue ou ciliée à son bord antérieur, terminant inférieurementla bouche, et se mouvant de haut en bas ou de bas en haut. Elle sert à la déglutition par ses mouvements , et donne naissance aux palpes labiales. Cette pièce s'appuie sur le menton de l'animal, et ce menton est une pièce dure, non mobile, qui ne fait point partie de la bouche. Dans la plupart des Insectes suceurs, celte lèvre est représentée, d'abord par deux valves distinctes, ensuile par deux valves réu- nies formant, soit une trompe inarticulée, soit un bec articulé. 2° Les mächoires (#axillæ) sont deux pièces minces, presque membraneuses, quelquefois un cule de ses Mémoires sur les animaux sans vertèbres. Paris, 1816, In-8v, fg.] E. 42* 664 peu coriaces, presque toujours ciliées en leur bord interne, et terminées en général par des dentelures assez solides. On les trouve au-dessus de la lèvre inférieure , et au-dessous des mandibules, lorsque celles-ci existent. Leur mouvement s’exécule laté- ralement, et leur consistance est toujours moins solide que celle des mandibules. Elles donnent naissance aux palpes maxillaires. Dans les Insectes suceurs, les mâchoires sont représentées par des soies ou des lames étroites qui forment ou concou- rent à former le sucoir. 5° Les palpes labiales (palpi labiales) sont au nombre de deux seulement : ce sont des filets ar- ticulés, mobiles, et qui ressemblent à de petites antennes. Elles ont leur attache aux parlies latérales de la lèvre inférieure. On les voit facilement dans la bouche de tous les Insectes broyeurs, el néan- moins ces parties existent dans celle de presque tous les autresInsectes. Ces palpes sont les premières que la nature forme. Elles paraissent déjà exister dans les 4ptères. On les reconnait très-bien dans les Muscides où les palpes maxillaires ne se montrent pas encore. Elles n’ont guère plus de deux à cinq arlicles. 4° Les palpes maxillaires (palpi maxillares) sont au nombre de deux ou de quatre, en sorte que dans la bouche d’un Insecte il n’y a jamais plus de six palpes. Ce sont aussi de petits filets articulés et mo- biles ; mais ceux-ci ont leur altache à la partie ex- térieure des mâchoires. Leurs articles sont pareil- lement au nombre de deux à cinq, rarement de six. On les aperçoit aisément dans la bouche des In- secles broyeurs, et même on les reconnait encore dans celle des Zépidoptéres ; mais dans un grand nombre d’Insectes suceurs, il ne peut y avoir que quelques soies du sucoir qui puissent les représen- ter. D'ailleurs, comme la nature les forme posté- rieurement aux palpes labiales, il y a apparence qüe les premières mâchoires formées ou représen- tées, sont encore sans palpes. L'usage des palpes, ainsi que celui des antennes, n’est pas encore bien connu. Ces parties cepen- dant semblent destinées à palper et reconnaitre les aliments, comme les antennes à l’égard des corps extérieurs. On peut même penser que les palpes tiennent lieu de l'organe du goùt, cemme les an- tennes suppléent au sens du toucher, en le particu- larisant à l'extrémité de ces filets de la tête. 5° Les mandibules (#andibulæ), désignées dans quelques ouvrages sous le nom de mâchoires supé- rieures, sont deux pièces dures, fortes, cornées, aiguës, tranchantes ou dentées, placées à la partie latérale et supérieure de la bouche, immédiatement au-dessus des mâchoires et au-dessous de la lèvre supérieure. Elles se meuvent latéralement comme ANIMAUX SENSIBLES. les mâchoires, et ont toujours une consistance plus solide. Elles sont bien apparentes où reconnaissa- bles dans les Insectes qui prennent des aliments solides ; elles sont même plus ou moins fortes, selon la dureté des aliments que prennent ces Insectes : en effet, ceux qui rongent le bois ont les mandi- bules beaucoup plus fortes que ceux qui se nour- rissent de feuilles, et ceux qui vivent de rapine les ont plus allongées et plus saillantes que les autres. Quoique les #andibules soient en général bien apparentes dans les Insectes broyeurs, on les re- trouve dans les Æyménoptères qui ne sont que des demi-suceurs, et on les apercoit encore dans les Lépidoptères ; mais elles y sont très-peliles et sans usage. Elles ne sont plus reconnaissables dans les autres Insectes suceurs, et elles n’y sont représen- tées que par-certaines pièces du suçoir; mais non dans tous, car la nature les a formées postérieure- ment aux mâchoires. 6° La lèvre supérieure ({abrum vel labium supe- rius) est une pièce transversale, membraneuse ou coriace, mince, mobile, placée à la partie antérieure et supérieure de la tête, au-dessus de la bouche à laquelle elle appartient. Celte pièce recouvre en tout ou en partie les mandibules, surtout lorsque la bouche est fermée, se trouvant immédiatement au-dessus d'elles. Formées postérieurement aux aulres parties de la bouche, du moins selon les apparences, ce n'esL guère que dans les Hémiptères qu’elle commence à se montrer. On l'y aperçoit facilement, ainsi que dans beaucoup d’Orthoptères et de Coléoptères. Elie varie pour la grandeur, selon ses usages et les habitudes des races, de manière que, même dans les Coléoptères où elle devrait être toujours appa- rente, elle est si courte dans plusieurs qu’elle pa- rail tout à fait nulle. Celle pièce se meut de haut en bas, comme la lèvre se meut de bas en haut. 11 ne faut pas la confondre avec le chaperon qui est une pièce immobile de la tête. Telles sont les six sortes de parties qui composent en général la bouche des Insectes parvenus à l’état parfait ; parties que je viens de caractériser d'après l'élat où on les observe dans la-bouche des Insectes broyeurs, mais qui, dans la plupart des suceurs, sont déjà représentées par des pièces préparées pour y donner lieu ; parties enfin que je viens d'ex- poser dans l’ordre de leur formation. Quant aux galettes (galeæ), ces parties ne sont point générales, mais particulières à certains Insec- tes broyeurs. Ce sont deux pièces plates, membra- neuses, inarliculées, placées à la partie externe des mächoires des Orthoptères, et qui recouvrent pres- que entièrement la bouche de ces Insectes. Elles INSECTES. sont insérées au dos des mâchoires , entre celles-ci et les palpes maxillaires. Les galettes diffèrent peu de la pièce extérieure des mächoires de beaucoup de Coléoptères ; elles sont seulement plus grandes et plus minces. Ayant exposé la définition des pièces qui compo- sent en général la bouche des Insectes, il me reste à faire celle de certains termes employés dans les ouyrages d’entomologie, pour désigner les différen- tes formes de la bouche des Insectes suceurs ; cette bouche, différemment conformée selon les ordres de ces suceurs, ayantrecu les noms suivants : La trompe. Le bec. La langue. La trompe (proboscis) est le nom qu’on donne à Ja bouche des Diptères où du moins de la plupart, Elle se compose d’une gaine qui renferme un su- coir, La gaine est une pièce allongée, un peu char- nue, subeylindrique, inarticulée, droite ou coudée, quelquefois rétractile et souvent divisée en deux lèvres à son extrémité. En dessus, eelte gaine est creusée en une goultière quelquefois fermée, pour recevoir ou contenir le sucoir. Celui-ci consiste, soit en deux, soit en quatre, soit en cinq ou six soies très-déliées. La gaine qui contient ce sucoir est une partie préparée pour former la lèvre in- férieure des Insectes broyeurs, et les soies du sucoir en sont d’autres qui doivent constituer des mâchoires, des mandibules et quelquefois les palpes maxillaires. Le bec (rostrum) est le nom que l’on donne à la bouche des Hémiptères. La bouche de ces Insectes su- ceurs se compose encore d’une gaine qui est la pièce la plus apparente , et d'un sucoir qui, dans l’inaction, s'y trouve renfermé; mais ici la gaine est articulée el a une forme particulière. C’est une pièce mobile, allongée, terminéeen pointe, divisée en deux ou trois arlicles , et creusée antérieurement ou supéricure- ment en une goullière pour recevoir le sucoir. Cette gaine, articulée et en forme de bec, est abaissée vers la poitrine, lorsque l’Insecte ne prend point d’aliment; c’est encore une partie préparée pour former ailleurs une lèvre inférieure. Quant au sucoir, il consiste en quatre soies très-déliées, dont souvent deux paraissent réunies, et que l’Inseete introduit dans le corps des autres animaux ou dans le tissu des plantes pour en pomper les sucs. Les quatre soies du sucoir sont destinées à devenir ail- leurs des mächoires et des mandibules. Iei, elles sont contenues dans la gouttière de la gaine, par le moyen d'une lèvre supérieure qui se montre dans ces Insectes pour la première fois, el qui, chez eux, est une pièce triangulaire el pointue. 665 La langue enfin (Zingua) est le nom lrès-impropre employé dans les ouvrages d’entomologie, pour désigner la bouche des Zépidoptères. C'est, dans ces Insectes suceurs, une partie grêle, filiforme ou sétacée, plus ou moins longue, composée de la réu- nion de deux lames étroites, et qui est roulée en spirale lorsque l’Insecte n'en fail pas usage. Cette partie grêle, qui est placée entre les deux palpes labiales, constitue le seul instrument employé de la bouche des Zépidoptères. C’est un sucoir nu, c’est- à-dire dépourvu de gaine et destiné à pomper les sucs mielleux dont ces Insectes, parvenus à l’état parfait, se nourrissent, ou au moins ceux qui pren- nent encore de la nourriture. Les deux lames qui composent cet instrument sont linéaires, convexes en dehors, concaves en dedans , finement dentelées sur les bords, et, par leur réunion, forment un cylindre creux qui con- stitue le sucoir dont il s’agit. Ces lames ne sont pas des mâchoires, mais sont, comme les deux pre- mières soices de la érompe et du bec, des pièces pré- parées pour former ailleurs des mâchoires. Aussi leur supportoffre-t-il déjà deux petites palpes maxil- laires, reconnaissables malgré leur petitesse. Ainsi, ce qu'on nomme la langue dans les Lépidoptères, n’est qu’un sucoir nu; parce que la nature, sur le point de changer les fonctions de la bouche des Insectes, a ici cessé de donner une gaine au sucoir; et les pièces de ce sucoir, sur le point d’être trans- formées en mâchoires, sont déjà moins fines que dans les 4ptères, les Diptères et les Hémiptères. Dans les Hyménopteres, les entomologistes don- nent encore le nom de langue (ou de promuscide) à la réunion des deux mâchoires avec la lèvre infé- rieure qu’elles embrassent, pour former une espèce de sucoir. Conclusion. 1] résulte de l'exposé de ces détails, que le nature n’a formé la bouche des Insectes que sur un seul plan qu'elle a successivement établi; mais que, ne pouvant instituer d’abord que des su- çeurs, elle a allongé et atténué les pièces qui en- traient dans ce plan, afin de les approprier aux fonctions qu’elles devaient remplir; qu’ensuite ses moyens s'élant graduellement accrus, elle a peu à peu modifié ces différentes pièces , les a raccour- cies, élargies, et les a fortifiées selon leur emploi, de manière qu'avec les mêmes parties de ce plan, elle a fini par instituer la bouche des Insectes broyeurs qui parait si diflérente de celle des su- ceurs. L'ordre dans lequel je viens de présenter ces dé- lails, ainsi que celui que j’emploie dans ma distri- bution générale des Insectes, me paraissent Jes seuls qui puissent donner une idée juste et claire des variatious de la bouche des différents Insectes, 666 de l’ordre de ces variations, des vrais rapports entre ces nombreux animaux, enfin de la marche des opérations de la nature en les produisant. Nota. On a donné improprement le nom de su- çoir aux pièces essentielles de la trompe des Di- ptères, du bec des Hémiptères el de la langue des Lépidoptères. Ce nom présente une fausse idée de la manière dont les sucs sont portés à la bouche et dans l'estomac. En effet, ce n’est point par une vé- ritable succion que les Insectes suceurs retirent le suc des plantes ou le sang des animaux qu'ils piquent, car ils ne peuvent aspirer l'air par leur bouche, mais seulement par leurs sligmates, qui sont placés aux parties latérales de leur corps. Ce- pendant, puisque ces Insectes pompent réellement les sucs dont il s’agit à l’aide de leur suçoir, on sent qu'ils peuvent suppléer la succion par un moyen mécanique, et c’est sans doute pour cela que leur sucoir est formé de plusieurs pièces. Ainsi les filets du suçoir étant retirés de leur gaine, et introduits ensemble dans la peau d’un animal ou dans le tissu d’une plante, se séparent et s’écartent un peu à leur extrémité pour permettre au liquide extravasé de se présenter à l'ouverture qu'ils y for- ment. Alors leurs extrémités se recourbent sous la petite masse de liquide qu'ils forcent d'entrer, et par une suite de rétrécissements successifs, ils forment une ondulation courante, au moyen de laquelle le liquide est porté de l'extrémité à la base du sucoir et de là dans l'estomac. La trompe ou langue bilamellaire des papillons n’agit que par le même mécanisme. Reprenons maintenant la suite de la description des parties principales que l’on distingue à l'extérieur des Insectes. Les yeux. Tous lesinsectes ont, dansl’état parfait, deux yeux placés à la partie antérieure et latérale de la tête. Ces yeux sont composés, c'est-à-dire semblent formés d’uneréunion de petits yeux lisses et simples, groupés ensemble, en deux masses séparées. Ils paraissent taillés à facettes ou former chacun un joli réseau. Les yeux des Insectes sont nus, sans paupière, sans iris, convexes, sessiles , immobiles et recou- verts d’une substance cornée, luisante et transpa- rente. Outre les deux yeux dont je viens de parler, on distingue très-bien avec une simple loupe, dans la plupart des Insectes, tels que les Hémiptères, les Dipières, etc., deux ou trois points luisantset con- vexes, placés à la partie supérieure de la tête, qui représentent des espèces de petits yeux, et que les naturalistes ont en effet nommés petits yeux lisses. ANIMAUX SENSIBLES. On n’a pas encore de preuves certaines que ces points luisan(s soient de véritables yeux. Ils sont ordinairement placés er triangle , sur la partie su- périeure et un peu postérieure de la tête. Les Co- léoptères en sont dépourvus. Les antennes. Les antennes (antennæ) sont des espèces de cor- nes mobiles, non rétractiles, articulées, plus ou moins longues, diversement conformées, et qui naissent de la partie antérieure et latérale de la tête. Tous les Insectes parvenus à l’état parfait sont munis d'anfennes et en ont constamment et uni- quement deux. Si l’on examine la structure des antennes, on verra que ces petites cornes mobiles sont composées: d’un nombre variable d’articulations ou de petites pièces jointes bout à bout l’une à l’autre, qui com- muniquent ensemble intérieurement par une cavité commune que traverse le nerf qui y aboutit, etque ces articulations sont revêtues à l'extérieur d’une peau coriace plus ou moins dure. Il parait que les antennes sont les principaux organes du tact des Insectes, et que ces parties leur servent à (âter les corps qui pourraient se trouver devant eux et leur nuire, suppléant en cela au peu de perfection de l’organe de la vue de ces animaux. Les antennes semblent avoir de grands rapports avec les tentacules des Mollusques, comme les cor- nes des Limaçons et des animaux à coquille uni- valve; mais les antennes des Insectes sont articu- lées, c’est-à-dire composées d’un nombre plus ou moins grand d'articles ou pièces distinctes, tandis que les tentacules ou cornes des Limaçons et des autres Mollusques sont d’une seule pièce. D'ailleurs les tentacules sont, en général, rétractiles et les antennes ne le sont jamais. Les antennes des Insectes ressemblent, à beau- coup d’égards, aux palpes des mêmes animaux. Mais les premières s’insèrent sur la tête et hors de la bouche, au lieu que les secondes sontréellement des parties de la bouche des Insectes ou qui en sont dépendantes , d’après leur insertion constante et vraisemblablement d’après leur usage. Le sens général du toucher devant être fort émoussé et peut-être nul dans les Insecles à cause de leur peau cornée, j’ai pensé que les antennes pouvaient particulariser ce sens en le réduisant au point qui termine chacune d'elles, et où probable- ment leur peau est très-amincie et amollie. Cepen- dant, comme tous les Insectes ne portent pas constamment leurs antennes en avant lorsqu'ils marchent, au lieu de voir que cela peut tenir à des INSECTES. habitudes particulières qui les en dispensent, on a soupconné qu'elles ne servaient point à täter les corps et qu’elles pouvaient être l’organe de l’odorat. Il ÿ aurait plus lieu de croire, avec M. Duméril, que le sens de l'odorat est placé à l'entrée des tra- chées, dans les stigmates, au moins dans ceux qui sont antérieurs. Au reste, quel que soit l'usage des antennes, il paraît qu’elles ne sont pas absolument nécessaires à la vie de l'animal; puisque, si on les coupe ou s’il les perd par une cause quelconque, il ne paraît pas beaucoup souffrir de leur privation. Les antennes ont souvent des formes singulières et bizarres : quelques-unes sont figurées en peigne, ou en aigrettes, ou en plumes, ou en panache, Celles des mâles diffèrent souvent beaucoup de celles des femelles , el c'est principalement dans les pre- miers qu’elles sont souvent moins simples. On peut regarder les antennes comme une des parties extérieures des Insectes les plus propres à fournir de bons caractères distinctifs, après celles de la bouche; car elles présentent des différences remarquables et peu sujettes à varier. Le front. C’est la partie antérieure et supérieure de la tête, celle qui occupe l’espace qui se trouve entre les yeux et la bouche. Cette partie a recu, dans les Scarabées, le nom de chaperon (c/ypeus), à cause de sa forme. On sait que, dans ces Insectes, cette pièce s’avance au-dessus de la bouche, et souvent la déborde en formant une espèce de bouclier aplati. Il ne faut pas confondre le chaperon avec la lèvre supérieure, puisque le premier est fixe et fait partie de la tête, tandis que la lèvre supérieure est une pièce mobile qui appartient à la bouche. Le vertez. C’est la partie tout à fait supérieure ou verticale de la tête, le lieu où se trouvent ordinairement les petits yeux lisses, Le tronc (1). Le tronc est celte partie moyenne de l'Insecte (1) [Lamarck désigne sous le nom de tronc le (horax des In- sectes, partie qui se compose de trois anneaux que l’on désigne généralement aujourd'hui sous les noms de prothoraz, de mé- sothorax et de métathoraz. Chacun de ces anneaux porte une paire de pattes et peut être considéré comme étant formé de deux anneaux l’un tergal, l’autre sternal, composés à leur tour de pièces médianes et latérales, tantôt bien distinctes, tantôt | Î 667 parfait qui est terminée antérieurement par la têle et postérieurement par l'abdomen. 11 comprend le corselet, la poitrine, l'écusson et le sternuwm. Il est la seule partie qui porte les pieds dans les Insectes parfaits, et qui soutienne les or- ganes servant au vol, On a donné le nom de corselet à la partie supé- rieure et dorsale du tronc, celle qui se trouve entre la tête et l'abdomen. Elle domine la poitrine où s’attachent les pattes. Le corselet est une pièce très-remarquable dans les Coléoptères, les Ortho- ptères et la plupart des Æémiptères. Il fournit d'ex- cellents caractères pour la distinction des espèces et quelquefois des genres, d’après la considéralion de sa forme, de sa substance, de sa surface el de ses côlés. Quant à la poitrine, elle se divise en deux par- ties : l’une antérieure qui donne attache à la pre- mière paire de pattes; et l’autre postérieure qui soutient les deux autres paires. Cette poitrine est la partie du tronc que domine le corselet. On donne le nom d’écusson à une pelite pièce triangulaire qui, dans la plupart des Insectes à étuis, se trouve sur le dos, au milieu du bord postérieur du corselet, entre les deux élytres. L’écusson se distingue facilement dans presque tous les Coléoptéres x sa consistance est la même que celle des élytres. Il est quelquefois si grand dans les punaises qu'il cache entièrement les ailes et qu’il recouvre tout le ventre. On a aussi donné le nom d’écusson à la partie postérieure du corselet des Æyménoptères, des Di- ptères, elc., quoique ces Insectes, qui n’ont point d’élytres, n’aient pas non plus cette pièce écailleuse et particulière qui porte le nom d’écusson dans les Coléoptères. On désigne sous le nom de sternum, la portion du milieu de la poitrine postérieure, celle qui se trouve entre les dernières paires de pattes. Cette pièce est quelquefois terminée en arrière, en une pointe plus ou moins longue et aiguë, comme dans les Dytiques, et en devant, en une pointe mousse assez avancée , comme dans la plupart des Céloines (2), des Buprestes, etc. On a encore varié dans la détermination de la partie que l’on doit considérer comme le sernum des Insectes ; car il y a des auteurs qui donnent ce confondues ensemble. L'étude de ces parties a été singulière- ment facilitée par le travail de M. Audouin que nous avons déjà cité et auquel nous renverrons le lecteur pour plus de détails. (Voyez Annales des sciences naturelles, L. 1.)] E. (2) [Voyez Monographie des cétoines et genres voisins, par MM. H. Gory ct À. Percheron, Paris, 1843, in-8o, fig.1 5. 668 ANIMAUX SENSIBLES. nom à la portion des deux parties de la poitrine qui est intermédiaire aux pattes, c’est-à-dire, qui est située longitudinalement entre les six pattes. Cependant toutes les fois que la partie intermé- diaire et longitudinale de la poitrine offre quelque protubérance ou quelque pièce particulière sail- lante en avant ou en arrière, c’est toujours une pièce située dans l'intervalle qui sépare les quatre pattes postérieures, ou qui ne s'avance que médio- crement entre les deux pattes antérieures. L'’abdomen. L'abdomen, ou le ventre, vient immédiatement après le tronc, c’est-à-dire, après le corselet et la poitrine, termine le corps postérieurement, et se trouve souvent caché sous les ailes de l'Insecte. I contient la plupart des viscères , et dans l’Insecte parfait, il ne porte jamais les pattes. Il est composé d’anneaux ou de segments transverses, dontle nom- bre varie. On voit de chaque côté de ces segments de petites ouvertures nommées stigmates, et ils’en trouve aussi sur les parlies latérales de la poitrine. L'anus, qui est ordinairement placé à sa partie postérieure, renferme, dans presque Lousles insec- tes, les parties de la génération. L’abdomen est souvent terminé par des filets en forme de queue, ou par des appendices , ou enfin par un aiguillon quelquefois rétractile et caché dans l'extrémité de celte partie du corps. Cette queue ou ces appendices ne sont presque jamais communs aux deux sexes. Ces parties servent tantôt, à la femelle, soit de tarière pour percer le bois ou le corps des animaux afin d’y déposer ses œufs, soit d'arme pour attaquer et se défendre, et tantôt, au mâle, de pince, pour accrocher sa femelle et facili- ter l’accouplement. Dans presque tous les Coléoptères , l'abdomen a six anneaux ou segments ; il en a six ou sept dans les Ichneumons, les Abeïlles, etc.; et huit ou neuf dans les Libellules. Les membres ow organes locomoteurs des Insectes. On divise les membres des Insectes en pattes et en ailes : les premières servent à la locomotion sur les corps, et les secondes à celle dans Pair. Les pattes. Quelles que soient les habitudes des Insectes, des pattes, organes de locomotion sur les corps, leur sont nécessaires, pourvu qu'ils ne soient pas fixés. Aussi, tous les Insectes parfaits ont six pattes composées de plusieurs pièces articulées. Les principales pièces qu’on remarque aux pattes: des Insectes, sont la hanche, la cuisse, la jambe et le tarse. La hanche est la pièce qui unit la patte au corps : elle est ordinairement très-courte, mais toujours assez distincte. La cuisse forme la seconde et principale pièce de la patte. Elle est renflée dans quelques espèces d'insectes, el renferme des muscles assez forts pour faire exécuter un saut considérable à la plupart de ces animaux. La jambe est la pièce qui suit el qui tient à la cuisse. Sa forme est ordinairement cylindrique, et souvent elle est armée de poils roides , de piquants ou de dentelures aiguës. Enfin le {arse termine la jambe, et est composé de plusieurs pièces articulées les unes sur les au- tres. On y remarque une, ou deux, ou trois, ou quatre, ou cinq divisions qu'on nomme articles, et jamais un nombre plus considérable, Ces articles ne variant jamais dans leur nombre, et se trouvant constamment en même quantité dans tous les Co- léoptères de la même famille, fournissent un bon caractère pour Ja division de cet ordre, le plus nombreux de tous en sections et en genres. Le dernier article des tarses est armé de deux ou de quatre crochets menus, mais très-forts. Indé- pendamment de ces crochets, on aperçoit encore sous les tarses de la plupart des Insectes, des espè- ces de poils courts et Lrès-serrés, que Geoffroy a comparés à de petites brosses ou pelotes spongieu- ses, qui soutiennent l’Insecte et l’aident à se cram- ponner sur les corps, même sur ceux qui nous pa- raissent lisses et polis. Les ailes. Ces organes locomoteurs dans l'air ne servent qu'aux Insectes dont les habitudes ne les dispensent point du vol. Or, comme ces organes sont dans le plan d'organisation de tout Insecte parfait, depuis les Diptères jusqu'aux Coléoptères inclusivement, ous ceux de ces Insectes qui ont besoin de voler, acquièrent des ailes dans leur der- nier âge; tandis que ces ailes avortent plus ou moins complétement dans les Insectes de presque toutes les familles, lorsque les habitudes qu'ils ont prises les soustraient au besoin de vol. Les organes dont il s’agit sont attachés à la par- tie postérieure et latérale du corselet, et sont au nombre de deux ou de quatre. Les ailes sont mem- braneuses, sèches, élastiques, et parsemées de vei- nes qui forment quelquefois un joli réseau. Les supérieures, lorsqu'il y en a quatre, sont, ou sim- plement membraneuses, comme les inférieures, ou plus ou moins coriaces et différentes de celles-ci. On leur a donné le nom d’é/ytres, qui signifie étui, lorsqu'elles ont de la consistance, qu’elles sont plus coriaces ou plus cornées, qu’elles ne servent point à voler, et qu’elles font l'office d’étuis, en recou- vrant el renfermant , ayant l’action du vol, les ailes propres à cette action. 4 . INSECTES. Les élytres sont durs, coriaces , et presque tou- jours opaques dans les Coléoptères: ils sont demi- membraneux dans les Hémiptlères et dans les Or- thoptères. Dans les Pucerons et quelques Cigales, les élytres sont peu différents des ailes. Ce sont, en effet, des parties vivantes el organisées qui, plus ou moins durcies, servent plus ou moins au vol. Les cuillerons et les balanciers sont des parties saillantes qui semblent tenir quelque chose des or- ganes du vol, et que l’on n’observe que dans les Diptères. Les cuillerons (squamæ) sont deux pièces con- vexes d’un côlé, concaves de l'autre, qui ressem- blent à de petites écailles ayant la forme de cuillers. Ces cuillerons sont placés un peu au-dessous de l'origine ou de l’attache des ailes, un de chaque côté. Ce ne sont peut-être que des ailes ébauchées ou commencantes, les Insectes ailés devant en avoir naturellement quatre, quelles que soient la forme, la grandeur et la consistance de leurs ailes. Au reste, les cuillerons manquent dans certaines espèces, tandis que les autres du même ordre en sont munies, Les balanciers (Aalteres) sont de petits filets mo- biles , très-menus, plus ou moins allongés, et ter- minés par une espèce de bouton arrondi, Ils sont placés sous les cuillerons dans les espèces qui en sont pourvues, ou se trouvent à nu dans celles qui n'ont point de cuillerons. ÿ Passons maintenant à la distribution des Insec- tes, et aux divisions qu'il est nécessaire d'établir parmi eux. Distribution des Insectes. Jusqu'ici, nous nous sommes occupé des Znsec- tes en général, de leur définition, de leur organisa- tion, de leurs singulières métamorphoses , de la source de leurs habitudes, enfin de leurs parties extérieures. Maintenant il s’agit de les distribuer, de les divi- ser pour en faciliter l’étude, en un mot de les dis- tingucr les uns des autres. Les Znsecies, si nombreux, si diversifiés dans leurs caractères, si élégants même et si variés dans leurs couleurs, enfin si singuliers dans leurs actions habituelles , ont tellement intéressé sous ces diffé- rents rapports, que, de Lous les animaux, ce sont ceux qui ont été le plus observés, le plus étudiés, et sur lesquels les travaux des naturalistes se sont le plus exercés. Cependant, jusqu’à ce jour on a toujours varié dans la manière de les distribuer, de les diviser, d'établir leurs genres, et par conséquent dans les méthoues qui ont été successi\ement pro- 669 posées pour les faire connaitre et faciliter leur . étude, A la vérité, nos idées sont à peu près fixées main- tenant sur le caractère général et essentiel des Zn- sectes, et sur le rang qu’il faut leur assigner parmi les autres classes du règne animal ; mais cela ne suffit pas. 11 faut encore établir parmi eux l’ordre le plus conforme à la loi des rapports , et à celle du perfectionnement croissant de l’organisation; en- suile, sans interverlir cet ordre, il faut diviser el sous-diviser leur série de manière qu’à l’aide d'une méthode en quelque sorte simple et fondée sur des caractères faciles à saisir, l’on puisse arriver pres- que sans obstacle jusqu'aux espèces. Tel est le problème à résoudre pour toutes les parties de l’histoire naturelle; et, dans les Insectes, c’est celui qui exige le plus de mesure et de discer- nement dans l'emploi des considérations, et qui par là même présente le plus de difficultés. A l'égard des Znsectes, il parait que les entomolo- gistes se sont en général plus occupés de l’art d’ac- croitre et d'étendre les distinctions, que de l'impor- lance de conserver à la méthode la clarté et la facilité qui peuvent seules la rendre utile, et sur- tout de celle de conserver à la série, la plus grande conformité avec le plan des opérations de la na- Lure. Ceux qui, dans l’art des distinctions, se sont oc- cupés de la formation des genres, n’ont eu presque aucun égard à ce qu’exige la philosophie de la science, el ne se sont nullement mis en peine de s’assujellir à aucune règle, ni à mettre de la mesure dans leur travail. Ils n’ont vu que de petites divi- sions à mulliplier tant qu'ils en trouveraient la possibilité , el qu’une immense nomenclature à étendre. Cet abus de l’une des plus importantes parties de l’art, ne cessera probablement que lors- que la science sera tellement encombrée qu'il ne sera plus possible d’y pénétrer, et qu'il faudra con- sacrer sa vie entière à étudier la stérile nomencla- ture des objets. Parmi les Insectes, la détermination des ordres n’a pas heureusement subi autant d’écarts inconsi- dérés que la formation des genres ; mais on n'est point d'accord sur les principes qui doivent diriger dans cette détermination. Dans les premières distributions, les divisions qui forment les ordres ont été fondées sur la consi- dération des ailes, soit quant à leur présence, leur nombre et les caractères qu’elles offrent, soit quant à leur absence. Ainsi les caractères si importants de la bouche ne furent nullement considérés et cé- dèrent leur prééminence aux organes si variables de la locomotion dans l’air. Les combinaisons arbitraires que celle considé- 670 ration à permises , ont donné lieu à différents sys- tèmes de distribution à l'égard des Insectes, dans lesquels la loi des rapports fut évidemment compro- mise. En effet, Linné, dans sa distribution des Insectes, fonda, uniquement sur la considération des ailes , le caractère de presque tous les ordres. Il en établit sept, qu'il distribua de la manière suivante ; sa- voir : 1. Les Coléoptères ; 2, Les Hémiptères ; 5. Les Lépidoptères ; 4. Les Névroptères ; 5. Les Hyménoptères ; 6. Les Diptères ; 7. Les Aptères. Dans cette distribution , les Insectes suceurs , qui ne prennent que des aliments liquides, sont mélangés parmi les Insectes broyeurs dont les habi- tudes sont très-différentes ; les Orthoptères sont confondus avec les Hémiptères malgré les différen- ces de leur bouche ; enfin, les Aplères embrassent les Arachnides et les Crustacés, ce qui a été imité par presque tous les auteurs qui ont écrit depuis. Je ne développerai point ce système, ni ceux des auteurs les plus célèbres en entomologie, parce que ces systèmes sont bien connus. Je vais donc passer de suite à la méthode que j'emploie dans cet ou- vrage. Méthode employée dans cet ouvrage. La méthode dont il est ici question est la même que celle que je me suis formée depuis longtemps, el que je suis constamment dans mes cours , parce qu’elle me paraît la plus convenable, et qu’elle con- serve mieux qu'aucune aulreles rapports généraux entre les Insectes. Je la suivrai dans un sens inverse de celui dans lequel elle a d’abord été présentée; parce que, pour me conformer à l’ordre de la nature, je dois parcourir l'échelle animale en avançant du plus simple au plus composé. Avant d'exposer le principe qui m'a guidé dans la disposition des ordres , il convient de présenter les considérations suivantes. Les ordres des Insectes, considérés chacun par- tüiculièrement, sont très-naturels , c’est-à-dire, em- brassent des animaux convenablement rapprochés d'après leurs rapports ; aussi ces ordres ont-ils maintenant l’assentiment de tous les entomologis- tes. En effet, aucun entomologiste ne pense à dé- truire l’ordre, soit des Diptères, soit des Lépidoptè- res, ete, ; et ce n’est que dans la disposition de ces ANIMAUX SENSIBLES. ordres entre eux que l'opinion des naturalistes offre des variations arbitraires. Puisque, comme je l’ai dit, la cause de ces varia- tions d'opinion réside dans la question de savoir si la considération de la métamorphose doit l’empor- ter en valeur sur celle des parties de la bouche des Insectes, examinons s’il ya des moyens de résoudre cette question sans arbitraire et sans employer le prestige de l’autorité. Je remarque d’abord que les ordres reconnus parmi les Insectes sont naturels, et que le caractère le plus général de chaque ordre, celui qui esb le moins susceptible de changer de nature, malgré ses modifications dans les espèces, doit être consi- déré comme le plus important, puisque c’est celui qui change le moins et qui caractérise le mieux cet ordre. Or, il est évident que, dans les Insectes, les ca- ractères tirés des parties de la bouche ne changent point de nature dans les ordres, quoiqu'ils y offrent diverses modifications selon les genres. Assurément, la même chose n’a point lieu à l'é- gard des caractères empruntés de la métamorphose; car, non-seulement la métamorphose des Insectes change de nature dans le cours de leur ciasse, mais, en outre, elle en change encore dans le cours de plusieurs ordres, même des plus naturels. Dans les Diptères, la famille des Z'ipulaires, qui comprend les Cousins, etc., est fort différente, par la métamorphose, de celle des AMuscides, etc. Dans les Mévroptères, les différences dans la métamor- phose sont plus grandes encore entre les Insectes de plusieurs familles, comme le prouve la méta- morphose des Libellules comparée à celle des #yr- méléons , et celle des Hémérobins comparés entre eux. Il y en a même de très-remarquables dans les Hyménoptères. Puisqu’il en est ainsi; puisque la métamorphose est variable, même dans les ordres qui sont des as- semblages très-naturels ; puisque enfin les caractè- res généraux tirés des parties de la bouche ne sont point dans le même cas, el que nous verrons que ces parties présentent une gradalion el une nuance presque insensibles dans leur changement de na- ture, ce qui s'accorde avec l’ordre dans lequel la naiure procède ; j'en ai conclu, contre l'opinion de de Geer, d'Olivier et même de Latreille, que pour caractériser les ordres et les disposer entre eux, la considération des parties de la bouche devait avoir une grande prééminence sur celle de la métamor- phose. Ainsi dans ma méthode, les Insectes sont distri- bués en huit ordres qui sont presque les mêmes que ceux d’Ollivier et de Latreille; mais ces ordres sont caractérisés ct rangés d’après la considération INSECTES. des parties de la bouche, en sorte qu'ici (et je le pense pour la première fois) le caractère tiré des ailes n’est joint à celui de la bouche que comme auxiliaire. Il est en effet nécessaire de n’employer la consi- dération des ailes que comme secondaire ; car l’on sait que, dans tous les ordres, les ailes des Insectes sont sujettes à divers avorlements. Or, comme ces avortements sont plus fréquents et surtout plus compleis que ceux qui s’observent dans les parties de la bouche, le caractère des ailes est donc moins certain. D'après ces considérations, dont il sera difficile de contester la valeur et le fondement, la distribu- tion des Insectes que je vais présenter n’offrira, dans les quatre premiers ordres , que des Znsectes suceurs, que ceux qui ne prennent que des aliments liquides , et qui les prennent à l’aide d’un sucoir, tantôt muni d’une gaine, tantôt tout à fait nu, Or, j'observe que c’est imiter la nature et se con- former à sa marche, que de commencer la classe par les Znsecles suceurs, car celle classe, venant après celle des Vers ou des Æpizoaires, qui sont pareillement des suceurs, les mutations sont moins grandes et la transition est évidemment plus natu- relle. Mais si la première moilié des Insectes n'offre que des animaux suceurs, que ceux qui, à la ma- nière des Vers et des Æpizoaires, ne vivent que de liquides, nous verrons que la seconde moitié des Insectes (surtout ceux des trois derniers ordres) nous présentera des animaux plus avancés en moyens, capables de prendre des aliments solides, en un mot, des animaux broyeurs ou rongeurs, et qui ont des mâchoires appropriées à cet usage. Nous remarquerons même que c’est vers le milieu de la série des Insectes que se présentent les pre- mières mandibules utiles, c’est-à-dire les premières mâchoires coupantes ou broyantes qu’on ait ren- contrées dans le règne animal , en remontant la chaîne que forment les animaux, D'après cet exposé, l’on voit que les premiers In- sectes broyeurs (les Hyménoptères) présentent des animaux en parlie broyeurs et en partie suceurs, puisqu'ils ont déjà des mandibules broyantes, et qu’ils offrent, en outre , une espèce de trompe for- mée par des mâchoires encore allongées qui se réunissent avec la lèvre inférieure. Ainsi, depuis les Diptères jusqu'aux Hyméno- ptères inclusivement, les mâchoires, très-allongées, souvent même sélacées et méconnaissables, con- courent à la formation du sucoir ; mais elles com- mencent à se raccourcir dans les Hyménoptères, et après, on les reconnait facilement pour ce qu’elles sont. 6:1 Les Hyménoptères, placés vers le milieu de la classe, présentent donc une transition naturelledes Insectes suceurs aux Insectes broyeurs. Voici l'exposé des huit ordres qui partagent la classe des Insectes, et qui, par leur disposition, les distribuent conformément à la marche delanature. SD —— DISTRIBUTION ET DIVISION DES INSECTES [4] INSECTES SUCEURS. Leur bouche offre un sucoir muni ou dépourvu de gaine. Onpre ]°r. — Les APTÈRES. Bec bivalve, à pièces articulées, servant de gaîne à un sucoir, Jamais d'ailes ni de balanciers dans les deux sexes. OnDRE lo, — Les DiprÈres. Deux valves labiales ou une seule sans articula- tion ; imilant, soit un bec à pièces rapprochées ou écartées, soit une trompe, et servant de gaîne à un sucoir. Deux ailes découvertes, nues, membraneuses , veinées ou plissées. Deux balanciers dans la plu- part. Onpre Ille. — Les Hémirrères. Bec univalve, aigu , articulé, recourbé sous la poitrine, servant de gaîne à un sucoir. Deux ailes croisées sous des élytres mous, demi- membraneux, quelquefois transparents comme les ailes. ORDRE IVe. — Les LÉPIDOPTÈRES. Suçoir nu, de deux pièces, imitant une trompe filiforme, roulée en spirale dans l’inaction. Quatre ailes membraneuses, recouvertes d’une poussière écailleuse, peu adhérente. [B] INSECTES BROYEURS. Leur bouche offre des mandibules utiles, broyantes ou coupantes. Onpre Ve. — Les HxménorrÈres. Deux mandibules broyantes ou coupantes, et une espèce de trompe formée de la réunion de plu- sieurs pièces. Quatre ailes nues, membraneuses, veinées, quel- quefois plissées, inégales. 672 Onpre Vie. — Les NÉVROPTÈRES. Deux mandibules et deux mâchoires pour pren- dre et modifier des aliments concrets. Quatre ailes nues, membraneuses, réliculées. OrDRE VIIe. — Les ORTHOPTÈRES. Deux mandibules, deux mâchoires, et dans la plupart deux galettes. É Deux ailes droites plus ou moins plissées longi- tudinalement, et recouvertes par des élytres mous, presque membraneux. OnoRE VIIIe. — LES COLÉOPTÈRES. Deux mandibules et deux mâchoires. Deux ailes plus ou moins plissées, pliées trans- versalement , et cachées sous des élytres durs et coriaces. Telle est, selon moi, la distribution la plus con- venable qu’il faut établir parmi les différents or- dres des Insectes. J'y tiens fortement, parce qu’elle est conforme à la marche de la nature, qu’elle montre les modifications graduelles des instru- ments de la bouche pour transformer les Insectes suceurs en Insectes rongeurs ou broyeurs, et qu’elle conserve, mieux qu'aucune autre, les rapports re- ANIMAUX SENSIBLES. Jativement à la manière de vivre et de se nourrir de ces animaux. Maintenant je vais passer successivement à l'ex- position de chaque ordre des familles que les ordres embrassent, des genres les plus importants qui se rapportent à ces familles, et sous chaque genre je citerai seulement quelques espèces pour exemple. Mais pour pénétrer avec sürelé dans lesgdétails qui concernent ces différentes sortes de divisions , j'ai senti que je devais consulter et mettre partout à contribution les savants ouvrages de M. Latreille. J'ai effectivement admis dans chaque ordre ses principales divisions, et j'ai parcillement admis un grand nombre des genres qu'il a institués. Partout ici l’on trouvera les coupes formées par Latreille, ainsi que les caractères qu’il leur a assi- gnés ; et lorsque, pour ménager les divisions géné- riques et la multiplicité des noms, j'ai réuni dans mes genres plusieurs des siens, mes cadres néan- moins lui appartiennent; en sorte qu’en divisant ces cadres, quels qu'ils soient , il sera toujours fa cile d'y retrouver les divisions et les coupes géné- riques qu’il a établies. Dans les changements que jai faits à cet égard, je n’ai eu pour but que celui de simplifier la mé- thode et de la rendre d’un usage plus facile. FIN DU TOME PREMIER. TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. AVERTISSEMENT SUR CETTE NOUVELLE ÉDITION. . AVERTISSEMENT DE LAMARCK. « : . INTRODUCTION. D . PREMIÈRE PARTIE. — Des Caratières essentiels des animaux , comparés à ceux des autres corps de notre globe. : : Chapitre Ier. — Des corps ones soit S0- lides ou concrets, soit fluides, en qui le phé- nomène de la vie ne saurait se reproduire, et des caractères essentiels de ces corps. Chapitre IT. — Des corps vivants et de leurs ca- ractères essentiels. Chapitre III. — Des caractères D entcle des vel gétaux. . : 3 Chapitre IF. re animaux en SénéraL, et de leurs caractères essentiels. . c DEUXIÈME PARTIE. — De l'existence dire ee gression dans la composition de l’organisation des animaux, ainsi que dans le nombre et l’émi- nence des facultés qu’ils en obtiennent. . TROISIÈME PARTIE.—Des moyens employés par la nature pour instiluer la vie animale dans un corps, composer ensuile progressivement l’or- ganisation dans différents animaux, et établir en eux divers organes particuliers, qui leur donnent des facultés en rapport avec leurs or- ganes. QUATRIÈME PARTIE. — Des facultés D ces dans les animaux, et toutes considérées comme des phénomènes uniquement organiques. CINQUIÈME PARTIE. — Des penchants, soit des animaux sensibles, soit de l’homme même, con- sidérés dans leur source, et comme TS de l'organisation. : . SIXIÈME PARTIE. — De la Pate ou He la puis- sance, en quelque sorte mécanique, qui a donné Méxisten® aux animaux et qui les a faits né- cessairement ce qu'ils sont, . : SEPTIÈME PARTIE. — De la debbiton ne rale des animaux, de ses divisions et des prin- cipes sur lesquels ces objets doivent être fondés. x Qt 66 90 100 SUPPLÉMENT à la distribution générale des ani- maux, concernant l’ordre réel de formation relatif à ces êtres . 2 : . HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX SANS ere PREMIÈRE PARTIE. — Animaux apathiques. . CLASSE PREMIÈRE.—LES INFUSOIRES. Znfusoria. Ordre premier. INFUSOIRES NUS. Monade. Honas. . : Ë : ; S Volvoce. l’olvox. s Protte. Proteus. : Enchélide. Znchelis. . ; ; : È Vibrion. J’ibrio. ë Gone. Gonium. ; Cyclide. Cyclidium. Paramèce. Paramecium. . Kolpode. Xolpoda. Bursaire. Bursaria. . - G Ordre deuxième. INFUSOIRES PA D CUNLE Tricode. 7richod«. Oxitrique. Oxitricha . Kérone. Kerona. Cercaire. Cercaria. Furcocerque. Furcocerca. CLASSE SECONDE. — POLY PES. Polypi: Ordre premier. POLYPES GILIÉS. VIBRATILES. Ratule. Raltulus. Tricocerque. 7richocerca . Vaginicole. 'aginicola. ROTIFÈRES. Folliculine. Folliculina. Brachion. Brachionus. Fureulaire. Zurcularia. Urcéolaire. Urceolaria. Yorticelle. Z’orticella. : © © Porticellide. Vorticellida. . : È Tubicolaire. 7'ubicolaria. . Lacinulaire. Lacinularia. . Flosculaire. Floscularia. - : 5 ‘ Stéphanocère. Stephanoceros. . . Ordre deuxième. VOLYPES NUS. Pages, 674 Hydre. Zydra. Corine. Coryne. . à Pédicellaire. Pedicellaria. . Zoanthe. Zoantha. : : Ordre troisième. POLYPES A POLYPIER. POLYPIERS FLUVIATILES. Diffllugie. Difflugia. Cristatelle. Cristatella. Spongille. Spongilla. . Alcyonelle. 4/cyonella. POLYPIERS VAGINIFORMES. Plumatelle. Pluwmatella. Tubulaire. Zubularia. Cornulaire, Cornularia. . o É Campanulaire. Campanularia. Siliculaire. Silicularia. . Sertulaire. Sertularia. 0 6 ô Antennulaire. Antennularia. Cymodocée. Cymodocea. Plumulaire. Plumularia. Sérialaire. Serialaria. Dédale. Dedalæa. . 0 Tulipaire. Liriozoa. . 0 Cellaire. Cellaria. . Pinculaire. Vincularia. +. Intricaire. Intricaria. G : 6 Anguinaire. Anguinaria. Dichotomaire. Dichotomaria. Tibiane. Zibiana. ë ô Acétabule. 4Acetabulum. . : . Polyphyse. Polyphysa. POLYPIERS A RÉSEAU. Flustre. Zlustra. ÆEscharine. Escharina. Elzérine. Elzerina. Phéruse. Pheruza. Tubulipore. Z'ubulipora. 5 Obélie. Obelia. . : ; ï Discopore. Discopora. o : Cellépore. Cellepora. . 5 : . Bérénice. Berenicea . Spirophore. Spirophora. . . Eschare. Eschara. . . à Adéone. Adeona. ë Ô 5 Rétépore. Retepora. . Lichénopore. Lichenopora. à : Alvéolite. 4lveolites. . . : ô Pélagie. Pelagia. : 6 ë . Apseudésie. Apseudesia. . 5 : Ocellaire. Ocellaria. . : £ Dactylopore. Dactylopora. 5 c Polytripe. Polytripa . Vaginopore. Yaginopora. Conipore. Conipora. . : Verticillopore. Verticillopora. POLYPIERS FORAMINÉS. . 0 : Ovulite. Ovulites. ë Ô . Lunulite. Zunulites. . ô Orbulite. Orbulites. . : Distichopore. Distichopora. . TABLE DES MATIÈRES. Pages. 174 176 177 178 ib. . 188 INC: 189 190 1101 1192 194 tb. 196 tb. 199 ib.. . 206 où Op é 207 211 9212 19 N NO NO N NN OU © NO RO 9 ee > E e X S À OU NDS D NN + OO k rs [e] CA E* [CR CE ©) = & à D] s = À DS ER Millépore. Millepora. Cériopore. Ceriopora. Pustulopore. Pustulopora . Chrysaore. Chrysaora. T'ilésie. Tilesia. Hétéropore. Heteropora. Théonée. Theone. + Favosite. Favosiles. Caténipore. Catenipora. Aulopore. Aulopora. . Tubipore. 7'ubipora. . Syringopore. $yringopora . Microsolène. Microsolena . POLYPIERS LAMELLIFÈRES. Styline. Stylina. Sarcinule, Sarcinula. Columnaire. Columnaria. . Caryophyllie. Caryophytllia. Turbinolie. Turbinolia. Turbinolopse. Turbinolopsis. Cyclolite. Cyclolites. . Montlivaltie. Montlivallia . Fongie. Fongia. . . Pavone. Pavonia. - Agarice. Agaricit« « Méandrine. Meandrina. Dictuophyilie. Dictuophyllia. Monticulaire. Monthicularia. Échinopore. Echinopora. . Explanaire. Explanaria. . Astrée. Astrea. o Thammnastérie. Thamnasteria. Crathophylle. Gyathophyllum. Strombodes. Strombodes. Branchastrée. Branchastrea. Porite. Porites. . Pocillopore. Pocillopora. Madrépore. Madrepora. Sériatopore. Seriatopora. . Oculine. Oculina. . : Coscinopore. Coscinopora . POoLYPIERS GORTICIFÈRES. Corail. Corallium. © Mélite. Mehtæa. Isis. Zsis. . Ô : d Antipate. Antipathes . : Gorgone. Gorgonia. . Coralline. Corallina. . 5 POLYPIERS FORAMINÉS. Pinceau. Penicillus Flabellaire. /abellaria. Éponge. Spongia. . Achillée. Achilleum. . Scyphie. Scyphia. ; V’entriculite. Ventriculites. Manon. Manon. . - ca Alcyoncelle. Alcyoncellum. Téthie. Zethya. . . : Géodie. Geodia. . Alcyon. 4{cyon. TABLE DES MATIÈRES. Pages. Tragos. Tragos. -. . : : . 571 | l'amnille des Béroïdes. Chénendopore. Doro : ; Ù . 572 | Béroé. Beroe. . Lymmorée. Lymnorea. : ; , : . tb. | Médée. Medea. Myrmécie. Myrmecium. . À : : ib. | Pandore. Pandora. ÆEudée.Eudea. . : : : 3 . £2b. | Noctiluque. Noctiluca. Siphonie. Siphonia. . u . : : . 675 | Lucernaire. Lucernaria. Térée.Ierea. +. o Ê 5 . è . tb. | Famille des Diphyides. Hallirhoë. Hallirhoa . ë 5 : : . tb. | Æudoxie. Eudoxia. Hippalime. Hippalimus. . c C : . 514 | Ersée. Ersæa. Cnémidie. Cnemidium. . : . tb. | Aglaisma. Aglaisma . Ordre quatrième. POLYPES RE, 5 . 575 | Abyle. Abyle. Anthélie. Anthelia. . D : : . . 576 | Nacelle. Cymba. Clavulaire. Glavularia. . © . 3 . tb. | Diphre. Diphyes. Sympodie. Sympodium. . : L 4 . tb. | Famille des Phystontorsies. Xénie. Xenia. 577 | Hippopode. Æippopodius. Ammothée. Amnothea. 578 | Physsophore. PAyssophora. Alcyonide. Aleyonidia. ô = © . 2b. | Rhizophyse. Rhizophysa. Lobulaire, Zobularia. - 579 | Æpibulie. Epibulia. Ordre cinquième. POLYPES FLOTTANTS. 580 | Agalma. Agalma. Vérétille. Feretillum. 581 | Athorybie. Athorybia . Funiculine. Zuniculina. 582 | Physalie. Physalia. Pennatule. Pennatula. A o ; : . 585 | PRalaire. Ralaria. Rénille. Renilla. . . < : : . 584 | Vélelle. Z’elella . Virgulaire. J’irgularia. . ; . à . tb. | Porpite. Porpita. - Encrine. Encrinus. . : ; à : + 985 | RADIAIRES MÉDUSAIRES. 3 Phytocrine. Phytocrinus. . : À u . 587 | Division des Radiaires House ÆEncrinile. Encrinites. : © © 5 . tb. | Eudore. Eudora. Pentacrinile. Pentacrinites. . : 0 . tb. | Phorcynie. Phorcyniu. Apiocrènile. Apiocrinites. . € : : . 389 | Carybdée. Carybdea. . Eugéniacrinile. Eugeniacrinites. : : . àb. | Équorte. Æquorea. . - - Solanocrinite. Solanocrinites. . , : . 590 | Fovéolie. Foveolia. Potériocrinile. Poteriocriniles. . ; 5 . &b. | Mésonème. Mesonema. Platycrinile. Platycrinites. ‘ ; à . 591 | Polyxénie. Polyxenia. Cyathocrinite. Cyathocrinites. . : .—:ib. |MEgine. Ægina. . Caryocrinite. Caryocrinites. ; 6 : . 592 | Cunine. Cunina. Aclinocrinile. Aclinocrinites. . s . àb. | Eurybie. Eurybia. Mélocrinite. Melocrinites. . 6 ï ; . 595 | Séomobrachium Scyphocrinite. Seyphocrinites. . à É . tb. | Æginopside. Æginopsis. Rhodocrinite. Rhodocrinites. . x ! . 594 | Callirhoé. Callirhoe. Gilbertsocrinite. Gilbertsocrinites. ù ip. | Orythie. Orythia. . Cupressocrinite. Cupressocrinites. . . . tb. | Gérryonie.Geryonia. ÆEncalyptocrinite. Encalyptocrinites. : . 595 | Proboscidactrle Marsupite. Marsupites, . à ë l . àib. | Hippocrene. Ombellulaire. Omnbellularia. . : . àb. | Dianée. Dianæa. CLASSE TROISIÈME. — LES RADIAIRES. $ . 596 | Lyrmnorée . RADIAIRES MOLLASSES. : « . 5 . 599 | Æirene Division des Radiaires mollasses, ; < + 401 | Linuche . x Radiaires anomales. , 3 : : : . 405 | Mélicerle. Melicer um Stéphanomie. Sephanomia. 2 : ; . 404 | Aglaure. 4glaura. Famille des Callianirides. , : : . 407 | Thaumantias. 7hawmantias. Ceste.Cestum. . . ; A s à . tb. | Océanie. Oceania. Cydippe. Cydippe. . : : : ; . 408 | Zima. Callianire. Callianira. : é : : . 409 | Crlaeis. Famille des Mnémiides. . : à : . 410 | Circe. Eucharis. Eucharis. . à ‘ ; e . 411 | Conis. s Mnémie. Mnemia. . : : : . . tb: | Pélagie. Pelagias à Calymmne. Calymna. . ‘ ; : ; . 412 | Éphyre. £phyra. Alcynoé. Alcynoe. . ; , ; ‘ . tb. | Obélie. Obelia. ; Axiotime. Axiolima. . : : 5 : . tb. | Cassiopée. Cassiopea. s s Ocyroé. Ocyroe.. : : 7 . ‘ . tb, | Aurélie, Auwrelia. 676 Sthénonie. Sthenonia. Phacellophore. Phacellophora. Céphée. Cephea . Rhizostomides. RONDuEn Cyanée. Cranca. , ô Chrysaore. Chrysaora. . RADIAIRES ÉCHINODERMES. + : Division des Radiaires échinodermes. Stellérides . : : o ô Comatule. Comatula . o 0 Comaster . 0 : 5 ; Holope. Holopus. , . : à Euryale. Euwryale. . d 0 Ophiure. Ophiura. . 5 5 Astérie. Asterias. Scutastéries ou Platastéries. Oreillers. . : Ô : Échinides. : Division des ch ess ô Spatangues. « ô Ê o Clypéastres. 5 à à . 4 Cidariles. . Seutelle. Scutella. 5 Echinarachnius. © d Clypéastre. Clypeaster. : ÆEchinolampe. Échinolampas. . : Fibulaire. Fibularia. . 0 Échinonée. Æchinoneus. . ; S Galérite. Galeriles. . à L à Discoïde. Discoidea. Ananchite. Ananchytes. . : 0 Spatangue. Spalanqus. Holaster. Holaster. . . Amphidetus. Brissus. : 5 Micraster. û 0 Cassidule. Cassidulus. Nucléolite. Nucleolites. . d É Collyrites. . o Clypeus. . : . : . Ê Disaster. - x : £ . Ë Catopyqus. ° . . . Pyrina. : 9 5 : ; Pygaster. + . . : o o Oursin. Echinus. : ÿ Echinocidaris. . 5 s 5 Cidarite. Cidariles. Astropyg«. Diadème. . 5 ; 5 ë 5 Salénie. Salenia. ; a : 5 FISTULIDES. É Actinie. Actinia. : à 5 E Actinolobe. Discosome. À : b : Cribrine. Cribrina. o û Moschate. . . 6 6 5 5 Actinecte. Actinecta. . à ü ) Actinérie. Actineria. . k : Actinodendre. Actinodendron. . : Thalassiantie, Thalassianthus. TABLE DES MATIÈRES. ’ Pages c . 460 , D: 461 462 : ELU: d . A64 . 465 5 . 466 . . À67 . 469 A72 Holothurie. Æolothuria. Molpadie. . Psolus. Pentacta. . o Cuvieria. . 5 Listulaire. Zistularia. Mullérie. Mulleria. Bohadschie. Bohadschia. Trepang. Trepang. Cladolabes. À : Stichopus. Gribina. . : Synaptle. Synapta. S ; Chirodote. Chirodota. 0 : Priapule. Priapulus . Siponcle. Sipunculus. Bonellie. Bonellia. CLASSE QUATRIÈME.— LES TUNICIERS. T'unicata. Division des Tuniciers. TUNICIERS RÉUNIS OU DT, Agrégés. . ; 5 5 : Pulmonelle. Aplidium. Eucèle. Eucælium. . Synoïque. Synoicurn . E Sigilline. Sigillina. . . : Distome. Distomus. . î Diazone. Diazona. - Astrole. Polyclinum . - o Polycline. 0 5 Polycycle. Pa . 6 Botrylle. Botryllus. Pyrosome. Pyrosoma. o a Pyure.Pyura. o TUNICIERS LIBRES OU ASCIDIENS:. Biphore. Salpu. Barillet. Doliolum. Ascidie. Ascidia. Phallusia . 0 5 b Cynthia. . o : è ; Claveline. . Cystingie. CEA È Bolténie. Boltenia. . Bipapillaire. Bipapillaria. . Mammaire. Mammaria. . b CLASSE CINQUIÈME. — LES VERS. J’ermes. VERS INTESTINS. . D Division des Vers. : : : Ordre premier. VERS MOLLASSES . VERS VÉSICULAIRES. . : : Bicorne. Ditrachyceros. Hydatide. Aydatis. . 5 Hydatigère. Hydatigera. . Cysticercus. 6 5 : AcCrostome. û : Cénure. Cœnurus. . : $ Echinocoque. Echinococcus. VERS PLANULAIRES. Tænia. 7œænia. . Fimbriaria. > 0 : © Halysis. . Botryocéphale. donna . Bothridie. Bothridium. Dibothryorhynque. Dibothryor brie Anthrocéphale. Anthrocephalus. Grmnorhynque. Gymnorhynchus. Tricuspidaire. Tricuspidaria. Schizocephalus . Liçule. Liqula. * Linguatule. Linguatula. Polystome. Polystoma. Heteracanthus. . Diplozoon. Octobothriun.. Jexacotyle. Hexabotrium. Hectocotrle. Aspidocotylus. . Notocotylus. Capsala. Aspidogaster. Gyrodactrlus. Planaire. Planaria. T'urbellaria. Dendrocæla. Rhabdocæla. Fasciole. F'asciola. Trématodes. VERS HÉTÉROMORPHES Monostome. Honostoma. Amphistome. Holostomum. Amphistom«. Diplodiscus. Diplostomum. Cercaria. Cephalozoa. Gregarin«. Gérofié. Caryophr TE Tentaculaire. Zetrarhynchus. Tetrarhynchus. Massette. Scolex. Tétragule. Teiragulus. Sagittule. Sagittula. o Ordre deurième. VERS RIGIDULES. Echinorhynque. Zchinorhynchus. Porocéphale. Porocephalus. Liorhynque. Liorlynchus . Cheiracanthus . Lecanocephalus. Ancyracanthus. Heterocheilus. Strongle. Strongrlus. Stephanurus. Cucullan. Cucullanus. Ascaride. Ascaris. Fissule. Fissula. Trichure. Tricephala. T'richosoma. TABLE DES MATIÈRES. Pages. FIN DE LA TABLE DE LARARCKR. T. 1, Physaloptera. Spiroptera. Oxyure. Oxyurus. Amblyura. Anguillula. Phanoglene. Hamulaire. PNR Filaire. Filaria. Tropisurus. Odontobius. Sphœrularia. Trichina spiralis. Dragonneau. Gordius. | Ordre troisième. VERS HISPIDES. Naïde. Naïs. Stylaire. Stylaria. | Tubifex. Z'ubifezx. LES ÉPIZOAIRES. Fviecares Chondracanthe. Condracanthus. Lernée. Lernæa. Entomode. Entomoda. | DEUXIÈME PARTIE. — Animaux MA CLASSE SsIXIÈME. — LES INSECTES. | Supériorité des mouvements dans les insectes sur ceux de presque tous les autres animaux. Traits principaux de l’organisation intérieure des insectes. . | Organes du Oenene des Dectes Respiration des insectes. Système nerveux des insectes. Facultés que donne aux insectes leur système ner- veux. > à Du fluide ne des riens : Û Vaisseau dorsal des insectes. | Organes sécrétoires des insectes. Sexe des insectes. Métamorphoses des ee. Premier état des insectes. La larve. 5 Second état des Dette Troisième état des insectes. Sur la cause des métamorphoses des etes. Des caractères généraux et extérieurs des in- sectes. | La tête. La bouche. . Les yeux. Les antennes. Le front. Le vertex. Le tronc. L'abdomen. : Les membres ou REA Done des in- sectes. | Distribution RENE : Méthode employée dans cet ouvrage. - Distribution et division des insectes. DU TOME PREMIER. 661 ib. 662 666 ib. 667 H/E ib. 668 UE PR NN AE HAUTE à TA IR RER NE IE RAT PATENTS € CCC “Æ << À MMM nes PAMECCE ANT . Ab à US ; LÉ CL M dus CN ce Cu ; Ex E: ŒL« c PR EC EL CE MILES.: QT CRT EC CCC. MT ECC EC ‘ æ 1 “ F< pet 7e CC AC ü «a c M CR PR M SA EN Ce CU CC dr Er CS CCG MM CT CS CL CE CC, cc 2e Fi PC : AE. © M... ue “ "A 5, LL = S: Mgr “is + : pes RL CES G 14 a FX MUR CE + a CE c« Æ< re æÆ RÉCENT «(ER s Ce: CC 4 * ” ee =: EL. CRE € rc F 4 TT La d ; NT € Ka e PA 1 cc . CR - PR < a ee cd a € 1 < 05 dt er «Q : QE, EX ! La CC CLC < LÉ + CCE 1e on é. ce c M € PES ae . : - AT vY YY SAUAS AI V on we ie LE nn. LUVE : NN Re | . Nov AMI EUE LEMAMICENEMES AN AU NUE HE NAS NS | M EN vu CA) M VV VX AN MM) VV LV AY M UV U VUS UEUCE EU MMEEEEe NE UUU UV VUE Muse ' id mr Rs VON ARCS de HUE LX FN ANA NEUTRE AT Caen een UE RARE EMA AE © AK À | 4 LV VV M PORN Y NN APMMNY MY VV] Ÿ NY >) A A "\ nne y 0 LT EMA EU ue va EN GA ES M M LUS MUNVV MW SCT NO AM MERS a MAMMA EE RW + à Le NMV EU OO VENEN UV ER MA SMITHSONIAN INSTITUTION LIBRARIES Il QU 3 9088 01348 9653 AAA VAN