HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS ou W _ P , ICHTHYOLOGIË GENERALE TOME SECOND HISTOIBE NATURELLE DES POISSONS ou ICHTHYOLOGIE GENERALE PAR AUG. DUMÉRIL Membre de l'Institut PROFESSEUR-ADMINISTRATEUR AU MUSÉUM d'HIS-TOIRR NATURELLE DE PARIS. OUVRAGE ACCOMPAGNÉ DE PLANCHES TOME SECOND GANOÏDES, DÎPNÉS, LOPHOBRANCHES. PARIS LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET RUE HAUTEFEUILLE, 12. 1870 HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS Ile SOUS-CLASSE. GANOÏDES" J'ai fait connaître (t. I, p. 268-275) la classification des pois- sons proposée par M. Agassiz, et j'ai exposé les motifs qui l'ont porté à prendre la structure des écailles comme point de dé- part pour l'arrangement méthodique des espèces fossiles et vi- vantes. J'ai, en même temps, indiqué les caractères principaux assignés par lui à ses divisions primordiales. Il est donc inu- tile de revenir sur ces détails, et je dois seulement m'occuper de son groupe des Ganoïdes. Il y avait reconnu d'abord 15 familles déjà énumérées (t. I, p. 274, note 1), et j'ai fait observer combien, par la justesse de ses vues et par l'importance des travaux préparatoires de sa classification, il avait éveillé l'attention des zoologistes sur les principes de la classification des poissons. Aussi, n'est-il pas surprenant que ses travaux en aient provoqué d'autres sur le même sujet. (1) De Yûtvo;, éclat, à cause de l'aspect brillant des écailles de plusieurs des poissons de ce groupe, lesquelles semblent couvertes d'une couche d'émail. —Voyez (p. 12), à la suite de la discussion des faits sur lesquels est fondé l'établissement de la sous-classe des Ganoïdes, l'énoncé des ca- ractères de cette sous-classe. Poissons. Tome II. \ jt» rx ,<— ï n ^ 2 GANOIDES. J. Millier, le premier, a soumis à une étude approfondie les divisions proposées par M. Agassiz, et s'est particulièrement attaché à l'examen des poissons rapportés par ce zoologiste à l'ordre des Ganoïdes (1). Il faut d'abord noter qu'une partie des objections de J. Mill- ier contre la délimitation trop large du groupe doit être laissée de côté depuis que M. Agassiz, dans sa classification de 1857 (t. I de cette Hist. nat. des pois., p. 275), en a éloigné les Lé- pidosiréniens (2), les Tétragonurides et les Macrourides. Ele- vant la division des Ganoïdes au rang de classe et des groupes de familles au rang d'ordres, ceux qu'il admet sont au nombre de trois : 1 Cœlacanthes, 2 Acipensérides , 3 Sauroïdes. Il y rat- tache, avec doute, les Siluroïdes, les Plectognathes et les Lo- phobranches. Les Siluroïdes, malgré l'écaillure des Loricaires et la res- semblance de ces derniers avec VAcipenser [Sturio] platyrhijn- chus, Rafinesque, type du genre Scaphirhynchus , Heckel, tien- nent, comme Millier le fait remarquer, par trop de caractères aux Malacoptérygiens abdominaux pour pouvoir en être détachés. M. Vogt, il est vrai {Observât, sur la classificat. des poiss.^ in : Ann. se. nat., Zool. 3^ série, t. IV, p. 54 et suiv.), a insisté sur la convenance de ranger, parmi les Ganoïdes, la famille des Siluroïdes. Il s'appuie, pour soutenir son opinion, sur l'a- nalogie établie, dit-il, entre ceux-ci et les Esturgeons, par la diminution du nombre des pièces operculaires et par la simpli- fication de l'appareil suspenseur de la mâchoire inférieure. La discussion de cette assimilation m'entraînerait trop loin, car elle exigerait une détermination préalable des pièces dont l'appareil suspenseur se compose, et ce n'est pas ici le lieu de traiter une question incidente dont l'examen trouvera naturel- lement sa place dans l'histoire des Siluroïdes (3). Je la laisse (1) Uebe7' den Bau und die Urcnzen der Gatmden und iiber das natiir- liche System der Fische [Abhandl. Kônigl. Akad. Wissenschaflen , Berlin [1844], 1846, p. H7-216, 6 pi.). — Le même mémoire, moins développe, sans pi., se trouve in : Archiv fur Nalurgesch., Erichson, 1843, 1. 1, p. 91- 141, et trad. par Yogt in : Ann. se. nat.. Zoologie, 3« série, 1843, t. IV, p. 5- 53, suivi di Observai, par le traducteur, p. 33-68, pi. 9, fig. 1-4. (2) En faisant riiistoire de ces poissons, je montrerai comment, malgré leurs analogies avec les Ganoïdes, ils doivent former une sous-classe dis- tincte. (3) On connaîtra alors de nouveaux types de cette famille et de beau- coup d'autres non encore décrits, mais que M. Agassiz vient de trouver durant un grand voyage récent (1865-1866) dans le bassin de TAmazone CARACTERES. 6 de côté d'autant plus volontiers, que, d'accord avec la plupart des zoologistes, je ne trouve pas, chez les Siluroïdes, les ca- ractères essentiels des Ganoïdes. Quant aux Plectognathes, dont quelques-uns seulement, tels que les Ostracions, les Balistes et les Diodons, sembleraient peut-être appartenir aux Ganoïdes par leur revêtement exté- rieur, ils ont, contrairement à ces derniers, une vessie nata- toire close, e*t sont, en oirtre, privés de catopes ou nageoires ventrales. Enfin, les Lophobranches offrent, dans toute leur organisa- tion, des particularités qui, malgré l'aspect de leurs téguments, motivent leur classement dans un groupe séparé. M. Vogt [loc. cit. p. 63) est d'accord avec J. Mûller, et leur opinion est celle de presque tous les zoologistes, sur la néces- sité de séparer de la sous-classe, les Plectognathes et les Lo- phobranches. Quoique l'aspect et la structure si remarquables des écailles émailléesdes Lépidostées et des Polyptères justifient la dénomi- nation qui sert à désigner les Ganoïdes, l'écaillure n'est pas le caractère essentiel du groupe. Elle peut se présenter sous des ap- parences diverses ou môme faire défaut, de sorte qu'il y a des Ganoïdes nus : tel est le Polyodonte ou Spatulaire. Il fallait donc chercher ailleurs d'autres traits distinctifs. C'est ce qui a été fait par J. Mûller, dans son Mémoire déjà cité [Ueber den Bau... Ganoiden., etc.), et par d'autres naturalistes, dont les travaux se trouvent exposés dans les pages suivantes. Les caractères anatomiques des Ganoïdes sont tirés de cer- taines particularités très-notables de l'organisation. Les pois- sons chez lesquels on les a observées forment, en raison même de leurs analogies de structure, un groupe composé de familles qu'on n'avait pas encore réunies avant l'époque où M. Agassiz d'abord, puis J. Millier, ont appelé l'attention sur la conve- nance d'un rapprochement admis aujourd'hui par presque tous les zoologistes On doit donc considérer comme formant la sous-classe des Ganoïdes les familles suivantes qui ont, les unes, un squelette cartilagineux, les autres, un squelette osseux. (Agassiz, Lettres datées de Ega, 22 sept. 1865, de Manaos, 25 nov. 1865, et de Para, 12 mars 1866 dans les Arm. se. nat., Zoul., série V, t. IV, ii. 382, et t. V, p. 226 et 300). 4 GANOIDES. Ordre I. CHONDROSTÉS OU GHONDRICHTHES (1). Fam. i. Sturoniens on Acipenséridés. 2. Spatulariés ou Polyodontidés. Ordre II. HOLOSTÉS ou OSTICHTHES. Fam. 3. Lépidostéidés. 4, Polijptéridés. 5. Amiadés. Les preuves de la légitimité de ce classement sont fournies par l'examen : 1° Du cœur et surtout du bulbe artériel; 2° Des organes de la respiration ; 3° De la vessie natatoire ; 4" Du tube digestif; 5" Des organes sexuels ; 6° De l'encéphale et surtout de la disposition des nerfs opti- ques à leur sortie du cerveau. Nous verrons ensuite (p. 12) par l'énoncé des caractères de la sous-classe des Ganoïdes, comment elle se distingue des différentes divisions de la classe des Poissons. 1° Le cœur^ contrairement à ce qui a lieu chez les autres poissons à branchies protégées par un opercule, est surmonté d'un bulbe artériel musculeux analogue à celui des Plagios- tomes (2). Il est constitué chez tous les Ganoïdes, comme chez ces derniers, et même chez les Holocéphales, par des fibres striées (Leydig, Lehrbr. Histologie, p. 410, oi^i se trouve con- signé le même fait relativement au Lepidosiren et aux Batra- ciens). (1) Voy., pour Tétymologie de ce mot proposé par mon père, t. I, p. 5, note 4. A la p. 81 de son Ichthyolugie analytique (Mém. Ac. se, t. XXVII), il explique l'emploi qu'il a fait du mot ostichtiies, tiré de octtsov, os, et lyjibç, poisson. Pour désigner les osseux^ J. Miiller fait usage du mot Holostei, utilisant ainsi le nom du genre Holosteus (de ôXoç, tout, entier, et baiim, os) appliqué par M. Agassiz à un poisson de la famille des Esoces. Pour les cartilagineux, il se sert d'une dénomination générique attribuée par le même zoologiste à un Esturgeon, celle de Chondronteus (de xôvôpoç, carti- lage, et ôffTEov), dont il a fait Chondrostei. (2) Les Holocéphales ou Cliimères munis d'opercules qui sont, H est vrai, membraneux et très-peu développés, sembleraient faire exception à la règle générale, mais, en réalité, il n'en est pas ainsi, car leur bulbe à deux rangs de replis valvulaires a peu de libres musculaires (voy. t. I de cet ouvr., p. lOOet 67G). CARACTÈRES. 5 Le bulbe des Amies est moins musculeux, cependant il peut être comparé à celui des précédents, en ce que sa base est en- tourée par une ceinture musculaire. Dans le reste de son éten- due, il présente la même teinte grise que chez les poissons os- seux, et il a la même structure. Le bulbe porte, à sa face interne, plusieurs rangées de val- vules comparables à celles des Plagiostomes (voy. 1. 1, p. 189- 191) (1). Leur nombre varie chez les différents Ganoïdes : H valvules sur 2 rangs (6 au rang antér. et 5 au rang poster.), au niveau de la collerette musculaire extérieure, et, en avant, « 2 forts rideaux musculaires composés chacun d'une lamelle en forme de lan- gue, qui est attachée, par sa base, à la lisière de la collerette et dont les deux côtés sont fixés aux parois du bulbe par une saillie assez prononcée. Une quantité de fils tendineux partent de l'extrémité an- térieure de ces rideaux charnus réunis dans deux lisières plus épais- ses qui sont attachées en forme de croissant » (Vogt. loc. cit., Ami. se. nal., "à^ série, t. IV, p. 60, pi. 9, fig.2), d'après une Amie du Mu- séum d'histoire naturelle préparée par J. Miiller; M. Franque [Amiœ calvœ anatorn. descr., etc., 1847, p. 10,fig. 10) en a compté 10 seulement, non compris les 2 grands replis valvulaires dont il vient d'être question; 12 sur 3 rangs horizontaux composés chacun de 4 valvules : Aci- penser slurio; quelquefois, comme Hunter l'a constaté {Calai, com- parât, anat. Collège of Surgeons, t. II, p. 38, préparât. 908), il y a 5 valvules au rang antérieur; 15 sur 4 rangs horizontaux : Acip. ruthenus , disposées ainsi : 3 sur le rang le plus rapproché de l'origine du bulbe, 4 sur le 2^^ rang, S sur le plus antérieur ; puis, à une petite distance en avant, 3 au com- mencement de l'artère [Koelreuter Observât, splanchn. ad Acip. ru- theni anat. spectantes in : Novi Commentarii Acad. scient, imper. Petropolit., 1772, t. XVI, pi. XIV, fig. 5, explication de la pi., p. 523); 12 sur 4 rangs longitudinaux composés, chacun de 3 valvules : Po- lyodon foliuin (J. Mull., Ueher den Bau und die Grenj^enGanoïd. in : Abh. i/cad. Berlin [1844] 1846, p. 215), dansl'explicat. des fig. 3 et 3* représentant le cœur et le bulbe de l'espèce, mais ce dernier non ou- vert. 27 sur 3 rangs longitudinaux composés chacun de 9 valvules [Po- lypterus bichir). Les antérieures sont les plus grandes ; de minces cor- (1) C'est précisément l'absence de fibres musculaires sur le bulbe arté- riel qui s'oppose à ce que, malgré leurs valvules, on rapproche les Buty- rins des Ganoïdes (Stannius, Handb. der Zoot., Fische, 2" édit., 1854, p. 233, et Franque, Amiœ calvœ anat,, 1837, p. 11). 6 GANOÏDES. dons fibreux constituant des sortes de frein se portent, dans cliaque rang, du bord libre d'une valvule à la partie inférieure de la valvule qui précède, et établissent une solidarité d'action pour tous les replis valvulaires du bulbe. Entre les d séries complètes de valvules, ajoute J. Mûller, qui a décrit cette curieuse disposition {loc. cit., p. 14, trad. Vogt, et Uber den Ban und die Gren%en der Gan., in : Abhandlung. Akad. Wissensch. Berlin, 1846, p. 126, pi. II, fig. 3), il y a encore 3 autres séries longitudinales, dont les valvules sont moins nombreuses et moins grandes ; les séries incomplètes sont placées de manière à s'in- tercaler entre les séries complètes, et, par conséquent, il y a six séries longitudinales, qui seraient, en tout, composées de S4 valvules, si toutes étaient développées au même point; mais, par suite du dé- veloppement incomplet des séries complémentaires, on ne trouve que 4S valvules environ. 40 sur 5 rangs longitudinaux comprenant chacun 8 valvules réu- nies, comme celles du Polyptère, par des cordons fibreux : Lepidos- teus osseus, vel senii-radiatus, Agass. (Mûller, loc. cil. in : Abhandl. Akad., Berlin, 1844 [1846], p. 126, pi. II, fig. 2). 72 valvules sur 8 rangs longitudinaux à 9 valvules chacun; 4 de ces rangs à grandes valvules et 4 autres interposés à ceux-ci, composés de valvules plus petites et incomplètes; quelques-unes même man- quent, de sorte qu'il n'y en a que S4 à 60: Lepidosteus bison, Dekay, vel Lepid. osseus, Agassiz (Miill., loc. cit. in : Abhandl. Akad., Ber- lin [1844], 1846, p. 214, explicat. de la fig. 2 et 2% pi. V. Dans les autres familles que M. Agassiz a considérées, mais avec doute (classification de 1857), comme appartenant au groupe des Ganoïdes (Siluroïdes, Plectognathes, Lophobran- ches), il n'y a que 2 valvules au bulbe. Le mémoire déjà cité de J. ]\Iûller, contient la liste de 35 familles de poissons osseux dont 48 genres examinés soit par lui, soit par Walbaum, Cu- vier, Tiedemann et IMeckel, ont seulement 2 valvules. 2" Quelques Ganoïdes (Esturgeons, Scaphirhynque, Lépidos- tées) possèdent un organe supplémentaire de la respiration qui ne se rencontre jamais chez les poissons osseux ordinaires et dont nous avons trouvé Tanalogue dans la demi-branchie an- térieure des Plagiostomes (t. I, p. 200). Ces Ganoïdes ont, à la face interne de l'opercule, une branchie accessoire où vient passer du sang noir apporté par une des divisions de l'artère branchiale et destiné à y subir le phénomène de l'hématose. A sa sortie, il est amené dans le torrent de la circulation arté- rielle par un vaisseau que reçoit la première artère épibran- chiale. La branchie accessoire ou operculaire manque chez l'Amie, chez le Polyodon et chez le Polyptère; mais le second CARACTÈRES. 7 est si voisin des Esturgeons et le troisième des Lépidostées, qu'ils ne peuvent point être écartés de ces derniers. Leur séparation est d'autant plus impossible, que le Polyo- don et le Polyptère étant, l'un et l'autre, pourvus d'un évent comme les Sturioniens, à l'exception du Scaphirhynque, ils se trouvent, par là même, éloignés des poissons osseux où jamais révent n'existe. Il manque également chez les Lépidostées (1) et les Amies. Sa présence , pas plus que celle de la branchie operculaire, ne constitue donc un caractère général et essen- tiel. J'en dirai autant d'un autre organe que possèdent les Estur- geons, les Spatulaires et les Lépidostées, mais que le Polyp- tère et l'Amie n'ont point. Sa structure et la disposition de son système vasculaire dénotent une relation évidente avec la fonc- tion de la respiration. Je veux parler de l'organe signalé d'a- bord par Broussonnet sous le nom de pseudobranchis (2), et qui, fixé aux parois de la cavité respiratoire, chez un assez grand nombre de poissons osseux, occupe la région antérieure de révent chez les Plagiostomes (t. I, p. 211) (3). lia été étu- dié, avec beaucoup de soin, par Meckel sur un grand nombre d'espèces , et nommé par lui demi-branchie ou branchie acces- soire [Anat. comp., trad. fr., t. X, p. 216 et suiv., § 48-51). Cependant , si ce dernier nom est conservé de préférence à la branchie operculaire h laquelle il convient à cause de son rôle physiologique, puisqu'elle est destinée à augmenter l'étendue des surfaces où l'hématose s'accomplit, doit-on adopter, avec J. Millier, la dénomination de fausse branchie ou de bran- chiale, pour désigner l'organe que Broussonnet a, le premier, signalé à l'attention des anatomistes? Suivant le professeur de Berlin, cet organe consiste en une (1) Peut-être, suivant la supposition de J. Millier, l'évent existe-t-il chez les Lépidostées à l'état fœtal, comme il se rencontre, durant la même pé- riode, chez les Carchariens où il manque à l'âge adulte (Miill. loc. cit., Ann. Se. nat., 3e série, t. IV, p. 20). (2) Il en a parlé, pour la première fois, en 1782, dans la Décade I de l'ou- vrage commencé sous ce titre : Ichthyologia sistens piscium descriptiones et icônes. Il y a donné quelques détails sur les dimensions des pseudo-bran- chies et sur la position qu'elles occupent chez quatre poissons; mais son Mém. pour servir à l'histoire de la respiration des Poiss. {Mém. Acad. se, Paris, 1785, p. 182 et 183) en contient une description détaillée. (3) Chez les Scymnus cependant, selon la remarque de J. Miiller [lot. cit. Ann. Se. nat., S« série, t. IV, p. 20), la branchiole ne persiste pas au-delà du terme de la vie fœtale. 8 GANOÏDES. sorte de réseau vasculaire {rete mirabUe) que traverse du sang artérialisé, qui s'y perfectionne encore avant de pénétrer dans l'artère ophthalraique. J'ai donné un résumé (t. I, p. 211-214) des objections de M. Hyrll contre cette opinion, fondées sur les résultats de l'étude qu'il a faite de la branchie de l'évent chez les Plagiostomes. Je me borne, par conséquent, à rappeler qu'il considère la bran- chiole comme recevant, non pas le sang artériel destiné à l'œil, mais le sang veineux qui en revient. Des observations semblables dues à M. Rud. Demme, sont consignées dans un travail publié en 1860 [Bas artérielle Ge- fdsssystem von Acipenser ruthenus). Il résulte de sa description détaillée, et avec figures, de la très-petite branchie accessoire de l'évent (1) (p. 14-19, §4, pi. I et III), qu'elle a pour fonction de revivifier le sang rapporté de l'œil par la veine ophthalmique qui constitue le vaisseau afférent de cette branchie dont le vaisseau efférent chargé du sang hématose se jette dans la veine de la branchie operculaire. Ici, comme dans les recher- ches de M. Hyrtl, la démonstration a été complétée par la dé- couverte d'une artère ophthalmique émanée de la carotide cé- rébrale. De là, résulte que, contrairement à l'opinion émise par J. Mûller sur la différence de rôles attribuée à ces organes vas- culaires, il y a, chez les Esturgeons, deux branchies acces- soires, mais non pas une branchie accessoire ou respiratoire et une fausse branchie ou branchiole traversée par du sang ar- tériel destiné à l'œil. En est-il de même pour la branchiole du Lépidostée décrite et représentée par J. Mûller [Ueber denBau, etc., in : Abhandl. Akad. Wissenschaft. [1844], 1846, p. 133, pi. II, fig. 1). Je n'ai pas été à même de faire des recherches sur ce sujet et il n'a rien été publié, à ce que je sache, qui s'y rapporte ; mais le rôle physiologique de la branchiole s'expliquant bien mieux si elle constitue un organe de respiration plutôt qu'une sorte de ré- seau vasculaire, je suis porté à penser qu'elle a pour fonction, comme chez les Raies et comme chez les Esturgeons, de modi- fier le sang veineux à son retour de l'œil. Le tableau suivant résume les différences que présentent les Ganoïdes relativement aux organes dont il vient d'être question. (1) L'évent du Sterlet a échappé à M. R. Demme. Il est fort petit, mais cependant il ne manque pas. — Le Scaphirliynque n'a pas d'évent. CARACTÈRES. 9 4 Branchie operculaire, branchiole, évent Esturgeon. 2 — — — sans évent. . . Lépidostée. 3 — — sans branchiole, sans évent. Scaphirhynque. •i Pas de branchie opercul., branchiole et évent. Spatulaire. 5 pas de branchiole, évent. Polyptère. 6 — sans évent. Amie. 3° La vessie natatoire ne manque à aucun Ganoïde, et tou- jours, elle est munie d'un conduit aérophore. Tantôt, elle constitue un simple sac (Esturgeons, Scaphirhynque et Spatu- laire). Tantôt, au contraire, elle a une structure beaucoup plus compliquée. Les diiférences qu'elle présente sous ce rap- port, ainsi que dans sa conformation générale, et dans la dis- position du canal qui la met en communication avec l'air extérieur, exigent une description particulière pour chacun des groupes dont la sous-classe se compose. La constance de sa présence et sa communication avec l'ex- térieur sont donc les seuls faits nécessaires à rappeler dans des considérations générales sur les Ganoïdes dont quelques- uns, en raison de la structure celluleuse de la vessie natatoire, semblent être munis d'organes pulmonaires. 4" Les Esturgeons, les Spatulaires, les Polyptères ont une valvule spirale de l'intestin, comme les Plagiostomes. La des- cription du tube digestif que j'ai donnée (t. I, p. 153 et 154) me dispense de revenir sur ce sujet. La valvule est beaucoup moins développée chez les Lépidostées et chez l'Amie (Franque, Amiœ calvœ anat. descr., p. 11, fig. 4, d) que chez les autres Ganoïdes. Elle ne s'y trouve, pour ainsi dire, qu'en rudiment. 5° Les organes génitaux offrent, chez les Ganoïdes, une dis- position tout-à-fait remarquable : il y a communication entre ces organes et ceux qui reçoivent l'urine à sa sortie des reins. Dans l'Esturgeon, Baër l'a constaté en 1819 [Zweiter Bericlit anatom. Anstalt zu Kœnisberg, p. 40 et addition à la Physiol. Burdach, tr. fr. Jourdan, t. I, p. 287), il y a un conduit défé- rent séparé du testicule, commençant, de même quel'oviducte, par un orifice libre infundibuliforme, et se terminant dans l'uretère, Rathke, le premier [Beitràge zur Geschichte der Thierwelt, t. II, p. 125), comme il le fait remarquer dans une addition à la Physiol. de Burdach, tr. fr. Jourdan, t. I, p. 219, a décrit la connexion qui, analogue h celle qu'on voit sur le mâle, a lieu, chez la femelle, entre les oviductes et les uretères. Dans chacun de ces derniers organes, s'ouvre, à peu près vers la 10 GANOÏDES. portion moyenne de la cavité abdominale, un entonnoir formé, en grande partie, par le péritoine, et son orifice, dans l'uretère, est garni d'une valvule disposée de manière à permettre le passage de la cavité abdominale dans ce conduit, mais à s'op- poser au mouvement en sens inverse. A l'époque du frai, les entonnoirs se tuméfient considérablement, ainsi que la portion des uretères située derrière eux, et reçoivent alors les œufs qui sont tombés des ovaires dans la cavité abdominale. A ces observations de Baër et de Rathke, J. Millier en a ajouté une autre. Elle est relative à la fermeture complète des entonnoirs hors le temps de la reproduction. Ce sont alors, dit le professeur de Berlin, de véritables culs-de-sac dont l'ou- verture n'a lieu qu'à l'époque du frai. Une grande femelle, avec des entonnoirs fermés, qui fut prise, en été, dans l'Oder, n'avait, dans l'ovaire, que de très-petits ovules visibles seule- ment à la loupe [Mém. s?ir les Ganoïdes et sur la classificat. natur. des poiss., trad. Vogt in : Ann. se. nat. ZooL, 3^ série, t. IV, p. 23). M. Leydig [Anatom.-histolog. Untersuch. Fische, p. 33) sur un Acip. Naccarii cf, long seulement de 1 pied 1/2 (0"\408), a trouvé l'entonnoir que forme le canal déférent et qui s'abouche dans l'uretère fermé à son extrémité postérieure tant à droite qu'à gauche, comme il s'en est assuré par l'insufflation; mais il suppose, avec J. Millier, que l'occlusion n'est pas constante. M. Hyrtl a fait, de cette question d'anatomie, l'objet d'un travail spécial [Uebeî' den Zusanimenhang der Geschlechts-und Earnwerkzeuge bei den Ganoiden, in : Denkschr. Akademie Wien, 1854, t. VIII, avec pL). Il a confirmé, pour les Sturio- niens, sur les espèces dites Acip. brevirostris et ruthenus et Scaphirhynchus platyrhynchus, l'exactitude des faits signalés parles anatomistes que je viens de nommer; mais, contrai- rement à MûUer, il a obtenu, par le passage d'une goutte de mercure, la preuve que l'ouverture de l'oviducte dans l'uretère, quoique très-fine, reste toujours béante. Il a décrit (p. 1-4 du tirage à part) et représenté pi. 1, fig. 1, la communication des oviductes du Spatularia [Polyodon foliurn] avec les prolongements de la vessie urinaire qui se réunissent pour former un sac médian. Les oviductes, au-delà des entonnoirs, se rétrécissant beaucoup, pénètrent dans l'épaisseur des parois des cornes vésicales et s'ouvrent à leur intérieur. Chez le mâle (pi. 1, fig. 2), chaque canal déférent, après avoir formé l'enlonnûir où est reçu le sperme, pénètre dans la corne vésicale CARACTÈRES. H correspondante, et, après un certain trajet, se divise. L'une des bran- ches de la bifurcation offre, à son extrémité, une petite ouverture, mais l'autre est fermée. Cette observation rectifie, par conséquent, ce que A.Wagner, dans sa description, d'ailleurs exacte, des organes génitaux {De Spatularium anatome, Berlin, 1848) a dit (p. 13 et 14) du défaut de communication, à certaines époques de l'année, entre les uretères et les organes génitaux (voy. la pi. de Wagner, fig. 5). - ■ Les oviducles du Lepidost. osseus (Hyrtl, loc. cit., p. b, pi. II, fig. 1) sont reçus comme dans un étui par les prolongements antérieurs de la vessie, et se terminent dans la partie élargie de ces prolongements, avant qu'ils se réunissent en une poche médiane. L'extrémité des oviductes n'est pas la même des deux côtés. A gauche, il y a deux petits diverticules aveugles entre lesquels se voit le bout de l'oviducte percé d'un trou. A droite^ le diverticule est unique, et perforé comme l'oviducte lui-même. Dans le Polypteyms bichir (Hyrtl, loc. cil., p. 6, pi. III, fig. i), les oviductes ont une ouverture en entonnoir semblable à celle de l'Es- turgeon, et, de même que chez les Sturioniens et les Lépidostées, la communication entre les organes génitaux et urinaires existe, mais la disposition est inverse. Il n'y a pas de vessie bicorne; du bord ex- terne de chaque rein sort un uretère d'un petit diamètre qui se réu- nit vers la région postérieure de l'abdomen, à celui du côté opposé pour former un urèthre court et étroit, qui a son ouverture dans la portion terminale et moyenne des oviductes formée par la jonction de ces organes. Ce sont eux, par conséquent, qui reçoivent les uretères au lieu d'être reçus par ces derniers. Enfin, VAmie (Hyrtl, loc. cil., p. 7, pi. III, fig. 2) a de larges ovi- ductes qui s'ouvrent séparément, par un vaste orifice, dans les deux lobes inégaux d'une grande vessie non prolongée comme celle des Sturioniens et des Lépidostées. Près de l'orifice vésical de l'oviducte, se voit celui de l'uretère. Cette description, M. Hyrtl le fait remar- quer, modifie un peu le passage de la dissertation de M. Franque [Anal. Ami'je calvœ) relatif (p. 7) à la communication des organes génitaux et urinaires. Chez tous les Ganoïdes, l'ouverture extérieure du système uro-génital se voit derrière l'orifice anal dont elle est distincte. Tous ont, de chaque côté de l'anus, un pore abdominal extrê- mement petit, surtout chez le Polyptère et chez l'Amie (Hyrtl, loc. cit. pi. I, II et III). Ces pores constituent une analogie avec les Plagiostomes (t. I, p. 158-159 où j'ai signalé la commu- nication du péritoine avec l'extérieur au moyen des pores anaux). 12 GANOÏDES. J'ajoute comme complément des observations sur les organes génitaux des Ganoïdes que M. Leydig {Anatom.-histolog. Un- tersuch. Fische, und Rept., p. 33) a trouvé, à la surface interne de l'entonnoir, dans les deux sexes, chez VAcip. Naccarii, des cellules d'épithélium à cils vibratiles. Chez la femelle, il a vu cet épithélium à la paroi antérieure du ventre, sur le bord de l'ovaire et à l'entour de l'oviducle. Les cils vibratiles en sont très-longs et très-épais. 6° Uencéphale offre, dans chacun des groupes de la sous- classe des Ganoïdes, certaines particularités dont l'indication appartient h l'histoire spéciale des divers groupes ; mais il im- porte de signaler, en ce moment, que chez tous, même chez ceux dont l'encéphale s'éloigne le moins du type des pois- sons osseux, comme les Polyptères, Lépidostées et Amies, il y a réunion des nerfs optiques en un chiasma. Les faits qui précèdent peuvent être résumés dans les termes suivants. Caractères des Ganoïdes. — Poissons à squelette cartila- gineux ou osseux, à bulbe artériel entouré de fibres muscu- laires et muni de plusieurs séries de valvules; à nerfs optiques non croisés et ne passant pas librement l'un au-dessus de l'autre, mais réunis en un chiasma ; à branchies libres recou- vertes par un opercule ; à valvule intestinale spiroïde ; à organes génitaux communiquant avec ceux qui reçoivent l'urine à sa sortie des reins ; à vessie natatoire simple ou celluleuse, pourvue d'un conduit aérophore ; à catopes situés à la région abdominale. Tels sont les caractères propres à tous les Ganoïdes. Il convient d'y joindre les suivants : Téguments tantôt recouverts de squames osseuses quel- quefois brillantes comme si elles étaient protégées par une couche d'émail, ou d'écaillés ordinaires, tantôt nus; queue, le plus souvent, hétérocerque; nageoires impaires protégées, chez un certain nombre, par des fulcrcs ; chez quelques-uns, des branchies operculaires, des branchioles et des évents qui man- quent chez d'autres. Après avoir exposé les motifs sur lesquels est fondée la réunion, dans la sous-classe des Ganoïdes, des familles des Sturioniens, des Spatulariées, des Lépidostées, des Polyptères et des Amies, je dois faire connaître le rang qui leur était as- signé avant l'établissement de cette sous-classe, celui que leur attribuent encore les zoologistes placés à un autre point de vue CLASSIFICAT10^S. 13 que M. Agassiz et J. Mûller, et enfin, les classifications les plus récentes. Souvent, dans cette revue, je me borne à renvoyer à la partie du tome I du présent ouvrage (p. 265-308) relative aux arran- gements proposés depuis 1828, époque où Cuvier a consacré à l'histoire de Ticfithyologie le premier volume de son Hist. natur. des Poiss. En exposant les travaux de taxonomie con- cernant la classe tout entière, je ne devais pas-remonter en deçà de la limite où Cuvier s'est arrêté, mais il ne peut plus en être de même quand je dois rappeler des distributions partielles dont Cuvier n'avait point à faire mention. 1815. Rafinesque [Analyse de la nature ou Tabl. de l'univers et des corps organisés^ p. 81) a divisé les poissons en 2 sous-classes : l Holobranchia, II Ateleosia {àxiln^, àxà^eto?, impar- fait). Dans la dernière, il forme, sous le nom de Eltropomia (cor- ruption sans doute du mot Eleuthéropomes proposé par mon père en 1806, un ordre ainsi caractérisé: «Branchies dépourvues de mem- brane branchiale et munies seulement d'un opercule. » — L'ordre renferme une famille unique (p. 92), celle de?, Pomanchia (nù>\t.oi., oper- cule, ayxo;, fente) partagée en 2 sous-familles : \'^ Slemoptygia, '^genres, Sternoptyx QiMelanictis ; '2,'^Stîiriona, 3 genres, Polypterus, Acipenser, Pegasus. Je cite cette division pour ne point laisser des lacunes, mais on voit combien est hétérogène la réunion des poissons qui forment la famille des Pomanchia, les deux premiers genres qu'elle renferme étant voisins des Scopèles. 1825. Dans les Familles naturelles du règne anim., Latreille met en tête de la section I [Anomaux) l'ordre des Sturioniens composé de deux familles : I Gymnorhynques [Esturgeons) , II Phyllorhynques [Polyodons) . Les Polyptères, les Lépidostées et les Amies constituent, avec les Erythrins etles Vastrès, la tribu des Armiceps dans la famille des Clupéides (p. 120). 1829. M. Swainson [Nat.hist.Fish. Arnph. Rept., t. II, p. 322), place, dans son 3*^ ordre : Cartilagines, parmi les cinq familles dont l'ordre se compose (Voy. notre t. I, p. 277), celle des Prio7iidœ ayant pour type le Polyodon , et celle des Stiirionidœ fondée pour le genre Acipenser. Quant aux Lépidostées ., il les laisse près des Esoces (t. II, p. 297). Le prince Ch. .Bonaparte avait d'abord considéré [Syst. Ichthyolog., 1839, puis, Prodromus System ichth., 1840, p. 7) l'ordre des Esturgeons divisé en 2 familles : Polyodontidœ et 14 GANOÏDES. Acipenseridœ , comme formant, dans la sous -classe de ses Pomatobranches, une section particulière [Micrognathi). — A l'ordre des Ganoïdes, au milieu des familles- des Loricaires, des Silures , des Télragonures et des Macroures, il rapportait celle des Lepidostées [Lepidosteidce] partagée en 2 sous-famil- les : Lepidosteini oX Polypier ini. — En 1850 [Conspeclus syste- matis ichtkiologiœ, Leyde, in-folio), généralisant ce qu il avait fait déjà pour les 'espèces de nos mers en 1846 [Calai, metod. pesci europ., p. 20-22), il sort de la sous-classe des Pomato- branches, et pour les ériger en une sous-classe [Epibranchii).,\es Ganoïdes qui y constituent une section unique (Voy. notre t. I, p. 295) d'où sont éliminés les Silures, les Loricaires, les Tétragonures et Macroures. Celte section unique comprend 2 ordres : a. Sturiones divisés en 2 familles : 4 Polyodontidce ; ^Aeipenseridœ; h. Lepidostei:Q famillesrl Lepisosteidœ , 2 Polypteridœ, 3 Amiidce; et des familles renfermant uniquement des espèces fossiles : A Sau- rodontidœ, 5 Pycnotonlidœ, 6 Cœlacanthidce. 1839. M. Guichenot [Magas. de zoologie)., acceptant la famille des Lépidostéides établie par le prince, en a donné une mono- graphie où il a remplacé le nom qui précède par celui de Ostéo- somes. Il l'a placée « comme une ramification à la suite des Clupéoïdes, donnant naissance au\ Esoces de Cuvier, ou Sia- gonotes de Duméril dont elle ne peut faire partie, dit-il, à cause des caractères qui lui sont propres. » 1851. M. Gray [List srpecim. fish. brit. Mus., Part. I, Chon- dropterygii) divise ainsi les poissons cartilagineux : 1 Chondroplerygii = l*"'' sous ordre Eieutheropomi — Seclio A. Sluriona, Fam. l Acipenseridœ, Fam. II Polyodontidce. — Sectio B. Chimeria, Fam. Chimeridœ. = 2" sous-ordre Trematopnea renfer- mant les Plagiostomes et les Cyclostomes. 1854. M. Stannius, en tète du volume où il traite des pois- sons [Handbuchder Zooiomie), 2'^édit.,aplacé une classification. La sous-classe des Ganoïdes, qui est la quatrième est partagée, comme J. MûUer l'a proposé, en deux ordres : I CuoNDROSTEi. — II HoLOSTEi, mais aux familles que ce dernier y a rangées il ajoute celle des Amies. 1856. Mon père n'a point accepté le groupe des Ganoïdes. Les poissons qui y sont rangés par les zoologistes rattachés aux idées de M. Agassiz et de Muller, font partie de 3 famille différentes dans son Ichthyologie analytique. s CLASSIFICATIONS. iS 1« Les Esturgeons, en raison de la structure de leur squelello, ap- partiennent à la sous-classe des Chondrostichthes ou Chondroslés (voy. notre t. I, p. 209) et sont rangés, ainsi que les Spatulaires, dans la famille des Hypostomatcs caractérisés par la situation de la bouche au-dessous du museau. Cette famille comprend, en outre, les Chi- mères et les Pégases {Ichth. analyt. p. 155). Je dois rappeler, parce qu'il s'agit d'un progrès dans la clas- sification des poissons, que mon père, en 1806 [ZooL analyt., p. 105), a, le premier, démontré la nécessité de séparer les Es- turgeons des Chironectes, des Baudroies et des Balistes auprès desquels Lacépède les avait laissés. En raison du peu de déve- loppement de l'appareil operculaire, il considéra les genres Acipensère, Polyodon et Pégase comme les types de la famille des Eleuthéropomes , dont le nom rappelle que l'opercule est libre par suite du peu de développement de la membrane oper- culaire, et de l'absence des rayons branchiostèges. 2" Comme poissons osseux abdominaux, les Lépidostées et les Po- lyptèrcs ont rang dans la famille des Ofislhoptères [loc. cit., p. 430- 34). 3° Les Amies font partie de la famille des Scutocéphales. Ces poissons appartiennent à l'ordre des Opisthopodes [Id., p. 490). 1859. M. Van der Hoeven [Handboek der Dierkimde, II, p. 262) adopte les divisions de J. MûUer (voy. notre t. I, p. 297); mais il crée, pour la section, le nom de Ganolepidoti, ci\\ change les dénominations des 2 ordres ainsi : l. Sturiones {Chondrostei, MûU.); Fam. 1, Sturiov.es : genre Aci- penser (2 s.-genr., Scaphirhynchus, Acipeuser); Fam, 2, Spatulariœ : genre Spatularia, Shaw. IL Ganolepidoti {Holostei, Mull.); Fam. Sauroidei, Agass. : genres Lepidosteus, Polypterus, Amia. 1859. MM. P. Gervais et Van Beneden [Zoologie médicale, t. I, p. 233) divisent ainsi leur sous-classe des Ganoïdes : Rhombifères ou Ganoïdes proprement dits, comprenant les 2 familles suivantes : 1 Lépisostéidés, 2 Polyptéridés. Sturioniens divisés en 2 familles : 1 Acipenséridés, 2 Polyodon- lidés. Les Amies, genre intermédiaire, disent-ils, aux poissons rhom- bifères et aux poissons écailleux, forment leur famille des Amia- dés (1). (1) A l'exposé des diverses classifications de la classe entière des poissons que j'ai présenté, dans le tome I, il faut joindre, comme se rapportant à 16 GAMOIDES. 1861. M. Th. Gill [Catal. fi,sh. east. coast N. Amer, front Greenland to Georgia, p. 21) considère les Ganoïdes comme formant une sous-classe qu'il par- tage eu i ordres : I. Holostei, i. Millier, formant 2 divisions : 4 Rhomboganoïdei (Lépidostées et Polyptères) ; 2 Cycloganoîdei (Amiae). II. Placoganoidei, Rich. Owen, ou Ganoïdes cuirassés, propres aux terrains les plus anciens , à squelette entièrement cartilagineux ou à corde dorsale persistante, caractérisés par cette particularité que la tête et la portion antérieure du corps étaient enveloppés dans une ar- mure épaisse et compacte; la partie postérieure, au contraire, était couverte de plaques comparativement petites et de formes diverses. m. Chondrostei, Muller. 1 Slurionidœ (Chondrostei loricati); 2 Polyodontidœ (Chondrostei nudi). IV. Dipnoi,i. MiiW., Lepidosirenoidei. 1862. M. R. Kner {Compendium der zooL, p. 211) admet, dans l'ordre des Ganoïdes, 4 familles : Acipenserini, Polypterini, Lepidosteini, Amiœ. la page 306 de ce tome I, renoncé suivant de la classification de MM. Ger- vais et Van Beneden [Zoologie médicale, 1859, 1. 1, p. 233). CLASSE DES POISSONS. Sous-classes. Ordres. , „, . . 11 Sélaciens. I. Plagiostomes L ^, . . . (2 Chimenens. 11. Ganoïdes 111. Téléostéens. IV. Cyclostomes , 3 Rhombifères ou Ganoïdes proprement dits. 14 Sturioniens. /5 Squamodermes, l6 Lépidosirènes. \7 Silures. Sous-ordres. /Acantboptérygiens. JAbdominaux. jSubbrachiens. (Apodes. SGymnodontes. Balistes. ICoffres. (Lopbobranches. 9 Lampètres. 10 Bianchiostomes. CLASSIFICATIONS. 17 1862. M. Kaup {Eine neiie Art von Spatularia in : Tros- chel Archiv fur Naturgeschichte, t. I, p. 278) sépare les Lé- pidoslées, les Polyptères et les Amies, qui sont pour lui de vrais Ganoïdes, des Esturgeons et des Spatulariées, et il rap- proche ces derniers des Chimères. Il considère ces 3 groupes comme les types de 3 sous-familles qui, par leur réunion, con- stituent sa seconde famille des Sélaciens qu'il nomme famille des Spatîilaridœ. Prenant ici, comme guide, son système ordinaire de classifi- cation fondé, pour les grandes divisions (1), sur le groupement naturel selon le nombre 5, développé dans son mémoire relatif aux oiseaux de la famille des Falconidés {Einige Worte ueber das Quinarsystem in : Troschel Archiv fur Naturgesch.^ 1849, t. I, p. 237), M. Kaup s'exprime ainsi : La 2^ famille des Sélaciens [Spatularidœ] comprend ou doit com- - prendre S sous-familles : I ellejnancjue. Il Spatularinae. III Acipense- rinse, IV elle manque. V Chimerinse. 1865. M. Brandt, dans ces dernières années, s'est occupé, de nouveau, de la classification des Ganoïdes en étendant ses re- cherches aux espèces fossiles, afin d'établir leurs rapports na- turels avec les espèces de notre monde actuel. Son travail ne m'est pas connu. En mai 1865, cependant, il en a donné une analyse très-sommaire dans les Mélanges biologiques tirés du Bull, de l'Acad. impér. de St-Pétersbourg, t. V, p. 138-141 [Bericht iiber den ersten Theil meiner Beitrdge zur Kenntniss der Entivickelungstufen der Ganoïden Fischformen). Il y parle d'un tableau de sa classification qu'il a donné dans son mémoire dont les premières feuilles seulement étaient alors imprimées et qui ne sont point parvenues à ma connaissance. 1866. M. Richard Owen faisant entrer les espèces, fossiles dans sa classification (2), divise l'ordre des Ganoïdes en 2 sous- ordres : (1) Bien que je sois convaincu, dit-il {loc. cit., p. 281), que ies Sélaciens représentent seulement 5 types principaux du règne animal, et qu'il ne peut exister que 5 grandes divisions dans cet ordre, cependant j'ai, depuis ,' longtemps, abandonné la croyance que le nombre 5 soit dominant dans i, les petites divisions. "^ (2) On the anatomy of vertébrales, 1866^ t. I, p. 7-18. Il y a un peu mo- difié son ancienne classification {Lectures on the comparât, anat., Fish., 1846). J'ai indiqué les coupes principales de ce premier arrangement mé- thodique (t. I, p. 291); mais pour compléter mon analyse des classifica- Poissons. Tome II. 2 18 GANOÏDES. Sous-ORDRE I. Lepidoganoidei, Fam. I. Salamandroidei, Ex. : Le- pidosteus, Polyplerus. ~ Fam. II. Pycnodontidœ. Ex. : Pycnodus. — Fam, 3 Lepidoidei. Ex. : Dapedius. — Fam. 4 Leptclepidée. Ex. : Lep- tolepis. — Fam. 5 Acanthodei. Ex. : Acanthodes. — Fam. 6 Dipte- ridœ. Ex. : Dipterus. — Fam. 7 Cœlacanlhi. Ex. : Cœlacanthus. — Fam. 8 Holoptychidœ. Ex. : Holoptychius. Sous-ORDRE II. Placoganoidei. Fam. 1, Sturionidœ. Ex. : Sturio. — Fam. 2, Ûstracostei. Ex. : Pterichthys. Le tablea* suivant fait connaître la classification que j'a- dopte, ]■ >v^,- . :'Jo t-A i's. ■ .9 i-h-.C (fi tSlfixf l-*» y' a >-./. , Division de la sous-claise des Ganoïdes en 2 ordres et 5 familles. Ordres. Familles. ià écussons 1 Acipenséridés. ■ nus 2 Polyodontidés. /émaillées; na-|unique 3 Lépidostéidés. \ geoiredorsalel osseux; écailles/ (multiple 4 Polyptéridés. Il Holostés. I (non émaillées 5 Amtadés, lions postérieures à 1828, époque oii Cuvier a écrit l'histoire de l'ichthyo- logie, je dois faire connaître les changements opérés par l'auteur. Les vertébrés à température variable, dits à sang froid, forment un vaste groupe HEMATOCRYA comprenant 5 sous-classes : Sub-class. I Dermopteri, Ord. I Cirrostomi, Ord. II Cyclostomi. Sub-class. II Teleostomi (téXo;, téXeoc, fin, achèvement, axo[>.a. bouche, parce que la bouche, mimie de deux lèvres, l'une supérieure et l'autre inférieure, est complète, et aussi en raison de sa position, à l'extrémité terminale de la tête). Ord. III Malacopteri, sub-ord. 1 Apodes, 2 Abdomi- nales, 3 Pharyngognathi (Scomberesocidae). — Ord. IV Anacanthini (Ophi- didœ, Gadidas, Pleuronectidae). — Ord. V Acanthopteri, sub-ord. 1 Pha- ryngognathi, 2 Acanthopteri veri. — Ord. VI Plectognathi, sub-ord. 1 Scle- rodermi (Balistini), 2 Apleuri (Ostraciontidœ, Gymnodontidae). — Ord. VII Lophobranchii. — Ord. VIII. Ganoidei (voyez, ci-dessus, l'arrangement mé- thodique des poissons compris dans le dernier ordre). Sub-class. III Plagiostomi. Ord. IX Holocephali. — ■ Ord. X Plagiostomi sub-ord. I Cestraphori (xeçipa, dard, tpépw, je porte) ayant, pour types, les genres Hybodus et Cestracion, Cuv. [Heterodontus, Biainv.]; II Selachii; III Batides. — Ord. XI (ordre formant transition) Protopteri. Sub-class. IV DiPNOA. Batraciens vivants et fossiles. Sub-class. V MoNOPNOA. Reptiles vivants et fossiles. Ile SOUS.CLASSE. GANOÏDES 1er ORDRE. CHONDROSTÉS ou CHONDRICHTHES (') Caractères. — Ganoïdes à squelette cartilagineux compre- nant deux familles [Acipenséridés et Polyodontidés) qui offrent, dans leur conformation générale, des analogies assez mar- quées, mais sont distinguées cependant Tune de l'autre par des caractères extrêmement tranchés. I (2). PREMIÈRE FAMILLE. STURIONÏENS, ESTURGEONS ou ACIPENSÉRIDÉS. STURIONES (3), ACIPENSERIDI. Caractères. — Poissons à forme de Squale; à queue hétéro- cerque; corps revêtu de scutelles épineuses de forme et de grandeur variables, plus ou moins protégé par des écussons osseux disposés en rangées régulières qui sont presque tou- jours au nombre de cinq ; bouclier sus-céphalique constitué par des plaques osseuses; bouche complètement privée de dents, protractile, placée au-dessous du museau qui, souvent, est prolongé en pointe, et porte toujours, à sa face inférieure, deux paires de barbillons ; deux branchies accessoires (bran- chie operculaire et branchie de Tévent ou branchiole); pan- créas glandulaire ; vessie natatoire grande et simple, commu- niquant avec la portion cardiaque de l'estomac. (1) Cet ordre comprend, à l'exception des Chimères précédemment étu- diées sous le nom de Holocéphales dans la sous-classe des Elasmobranches (t. I, p. 663), l'ordre des Sturioniens ou Chondroptérygiens à branchies libres de Cuvier [Règne anim., 2« édit.^ t. II, p. 378). (2) Les chiffres romains placés au-devant des familles indiquent leur ordre sériai dans la sous-classe des Ganoïdes. (3) Esturgeon est tiré de sturgio qui, comme sturio de la latinité du moyen-âge, provient de slor (grand, long), ancien mot des langues sep- 20 GAISOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. L'énoncé qui suit des particularités les plus importantes de l'organisation des Sturioniens complète l'ensemble des carac- tères de la famille. FONCTIONS DE LA VIE DE RELATION. I. MOTILITÉ. Les Sturioniens sont doués d'une grande puissance de lo- comotion. Elle est rendue évidente par leurs habitudes de poissons anadromes, obligés de lutter contre de très- forts courants quand ils quittent la mer pour remonter dans les fleuves à l'époque du frai. Leur charpente intérieure, comme celle des Plagiostomes et particulièrement celle des Squales, offre, au système musculaire, de solides points d'appui. SQUELETTE. Le premier fait à noter dans l'étude des organes passifs du mouvement, c'est la prédominance du tissu cartilagineux ; de là, résulte une première différence avec les Plagiostomes, où le revêtement osseux de ce tissu est beaucoup plus considérable. Une autre dissemblance se trouve dans le grand développe- ment du squelette extérieur ou cutané chez les Esturgeons. tentrionales encore employé par les peuples du nord pour désigner les poissons dont il s'agit ici. On ne peut pas supposer, avec Charleton, que sturio vient de ce que la forme du museau aurait été comparée à une proue de navire a-ztipa. (Onomasticon zoicon, 1668, p. 152). Les Italiens, imités plus tard par les Grecs, ont dit Acipenser et Acipensis : « Nomen italicum quod Grœci scripiores seriores imitati sunt (Schneider, Artedi, Synonymia piscium, p. 124). — Acipenser a-t-il pour étymologie «CMS pennarwm, à cause de l'acuité des nageoires ; ou bien, contrairement à l'opinion de Schneider, aurait-il une origine grecque : ây-iç, pointe, dard, et TCVTE, cinq, à cause de la quintuple rangée d'écussons pointus? M. Rou- lin est porté à admettre cette seconde explication. Rondelet a fait observer avec raison que le mot doit être écrit sans redou- blement de la lettre c, car dans des vers de Lucilius et de Martial que je cite pins loin en parlant de l'emploi alimentaire de la chair des Esturgeons, la mesure serait altérée si les deux premières syllabes du mot acipenser n'é- taient pas brèves. Il y a eu, par conséquent, erreur de la part des gram- mairiens (jui pensent que nccipenser vient de accipiendo, quàd fréquenter accipientur, puisque, ajoule-t-il, c'est un poisson rare. On ne peut pas admettre uqmpenser. MOTILITÉ. SQUELETTE. COLONNE VERTÉBRALE. 21 I. COLONNE VERTÉBRALE. A peine est-il permis de donner ce nom à Taxe contrai du squelette. SU venia verbo, dit Kner en employant cette expres- sion {Ueber den Flossenbau der Fische in : Sitzungsb. Akad., Wien, t. XLI, p. 818). Les vertèbres ne sont représentées que par les pièces qui en dépendent, puisque leur corps manque et se trouve remplacé par la corde dorsale ou notochorde. C'est un cordon arrondi et d'une consistance gélatineuse analogue à celle du corps vitré de l'œil, mais rendu plus ferme par ses enveloppes. L'état permanent de l'axe central du rachis , comme J. Mûller l'a fait observer {Vergl. Anat. Myxin., Ost. und Myol. in : Abhandl. Akad. Berlin [1834], 1836, p. 160), est tout-à-fait semblable à celui que cet axe présente chez les fœtus de poissons osseux. C'est là, une différence très-notable entre les Esturgeons et les Plagiostomes (Voy. notre 1. 1, p. 17). Aux détails si précis dus à J. Millier [loc. cit., p. 138 et suiv., pi. IX, fig. 1, coupe de la corde dors, de la Myx. gîutinosa), touchant la structure de la corde dorsale, il convient de joindre un résumé des observations faites par M. Leydig sur celle de l'Esturgeon [Anat.-histolog. Untersuch. ueber Fische und Rept.^ § 5, p. 3). Il en a représenté une coupe sous un fort grossis- sement (pi. I, fig. 4). On voit, au centre, les grandes cellules transparentes et à noyau de la matière gélatineuse caracté- ristique de la corde dans toute la série animale. Il est difficile de dire si, comme M. Raph. Molin le suppose [Sullo scheletro deWAcip. nithenus in : Sitzungsber. Akad. Wien, 1851, t. VII, p. 363), elle est parcourue, dans toute sa longueur, par un petit canal central. A la circonférence, se trouve, selon la remarque de M. Leydig [loc. cit.), une première gaîne très-mince cons- tituée par des cellules beaucoup plus petites que celles de la substance hyaline. Elle forme comme une ligne de démarcation entre cette substance et la couche fibreuse bien plus épaisse, qui est, elle-même , entourée par une membrane à fibres élas- tiques, distincte, à cause de son aspect blanchâtre, de la couche fibreuse qu'elle enveloppe. La corde dorsale, à son extrémité antérieure, se termine en pointe et pénètre dans l'intérieur du crâne. On voit très-bien cette disposition sur la fig. 5, pi. E, du t. II des Poiss. foss. de M. Agassiz, où la tige peut être suivie jusqu'au renflement in- férieur et médian de l'encéphale ou hypophyse. Par consé- 22 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. quent, il n'y a pas d'articulalion mobile entre la colonne ver- tébrale et le crâne, dont la base cartilagineuse est continue. En arrière, la corde dorsale se termine également en pointe à rextrémilé de la queue (Agass., loc. et tab. cit., fig. 1). C'est donc un axe central sans division (1) ; mais à des inter- valles réguliers et rapprochés, des pièces saillantes se dévelop- pant sur l'axe comme sur des corps de vertèbres, il semble, au premier abord, qu'il existe une série de pièces vertébrales placées les unes à la suite des autres. Cette supposition paraît d'autant plus fondée, qu'on voit, à la face inférieure de la corde, des enfoncements transversaux réguliers qui pourraient être pris pour l'indication d'espaces intervertébraux. M. Mayer [Ueber die Ch. dors, bei den Fisch. in : Troschel Arch. fur Naturgesch., 1865, p. 342) admet que la gaîne con- tenant, chez les Petromyzon, le Petr. Planeri en particulier, et chez VAcip. ruthenus, de minces plaques de consistance car- tilagineuse, quadrangulaires, placées les unes à la suite des autres, mais distinctes, elles représentent les rudiments délicats de corps de vertèbres renforcés par les pièces latérales que je décris ci-après. Sur la corde dorsale, se développent des arcs supérieurs et inférieurs réunis en anneaux et fournissant, chacun, par des prolongemenis de leur base, des revêtements latéraux k la tige médiane. Les branches de l'arc supérieur ou neurapophyses constituent le fond, les parois latérales et le toit du canal spinal dont la fermeture, on haut, se fait soit par la convergence des pièces latérales, soit par l'intermédiaire d'une petite pièce cartilagi- neuse médiane. Du prolongement des arcs, résulte la formation, (1) La corde dorsale constitue un mets particulier dit, en Russie, vésiga. On l'enlève aussitôt après la mort de l'animal et on la fait sécher à l'air pour qu'elle puisse être conservée. Elle représente alors une lanière peu volumineuse; on en réunit un certain nombre formant une sorte de grosse corde qu'on plie dans le milieu de sa longueur et dont on maintient rap- prochés les brins qui la composent en enroulant autour de la corde une autre de ces tiges desséchées employée comme lien. On vend de 3 à4 rou- bles, dit Pallas {Voyage dans plusieurs provinces de Vemp. de Russie et dans l'Asie septentr., trad. fr., t. II, p. 129), c'est-à-dire 12 à 16 fr. le millier de vésigas. On en trouve à acheter à Paris, et sous ce nom. Par l'ébullition dans l'eau, elle se transforme en une gélatine liquide employée comme bouillon pour la confection des potages, et elle est recherchée par les Russes qui habitent notre ville. Moins difficiles, les Ostiaks, peuple de la Sibérie voisin de l'Obi et de l'Iénisséi, mangent crue la vésiga (Pallas, loc. cit., t. V, p. 134). MOTILITE. SQUELETTE. CRANE. 23 au-dessus du canal spinal, d'un second canal plus petit où est logé un ligament longitudinal élastique. Chaque moitié latérale de l'arc consiste en une portion car- tilagineuse qui est la lame de la vertèbre. Les demi-arcs supérieurs, ainsi que le revêtement latéral du segment supérieur de la corde dorsale , ne sont que des pro- longements de cette lame. Comme chez les Plagiostomes (t. I, p. 17 et 48), il y a des pièces supplémentaires placées entre les arcs ou cartilages cruraux. Ce sont des cartilages intercruraux destinés à compléter l'étui protecteur de la moelle épinière. Ils ne laissent entre eux" et les cruraux que les ouvertures de sortie pour les nerfs rachidiens. M. Stannius les a représentées {Das peripher. Nervensyst. der Fische, 1849, pi. IV, fig, 3). Les arcs inférieurs ou hœmapophyses forment une partie des parois et du plafond du canal destiné à loger l'aorte, en même temps que, par un prolongement dirigé en haut, ils constituent la portion inférieure du revêtement latéral de la corde dorsale, dont la face inférieure porte un ligament élastique destiné à compléter le plafond du canal aortique. Il est évident, selon la remarque de M. Leydig [Anat.-histolog. Untersuch. Rept. und Fische, p. 5, § 6), que ces ligaments élastiques longitudinaux, comme les membranes de même nature interposées aux diver- ses pièces de la colonne vertébrale, doivent donner à tout le rachis une élasticité destinée à venir en aide à l'action des muscles. Sur les parois du canal aortique se développent, pour le compléter, des cartilages intercalaires analogues à ceux du canal spinal. A la région caudale, le canal artériel est super- posé à un autre petit canal o.û la veine est reçue, et qui, ouvert à sa paroi inférieure jusqu'au niveau de la nageoire caudale, se ferme, à partir de ce point, par l'adjonction de pièces mé- dianes auxquelles se fixent les rayons de la nageoire. Enfin, sur les pièces qui couvrent, en dehors, le segment la- téral et inférieur de la corde dorsale , se voient des prolonge- ments cartilagineux comparables aux apophyses transverses. Elles servent de point d'appui aux côtes dont la partie moyenne est seule recouverte d'une couche osseuse. IL CRANE. Le ci'âne est une boîte cartilagineuse formée par une seule pièce complète ou offrant, suivant les espèces, une lacune à la région occipitale au-dessus de la moelle allongée. M. Stannius 24 GANOÏUES CHONDROSTÉS. ACIPENSERIDES. {Handb. Zoot., Fische, 2« édit., p. 50, § 26) la trouve chez VAcip. sturio, tandis que ni Mûller, ni Brandt, ne l'ont observée sur VAcip. ruthenus. Une semblable différence difficile à expli- quer a été constatée sur les deux espèces qui ont servi aux recherches de M. Leydig [Anat.-hist. Unters., p. 1, § 1) : la lacune constante chez VAc. nasus, manque chez VAc. Naccarii. La configuration du crâne diffère un peu selon les espèces: elle est indiquée par M. Kittary (Rech. anat. sur les poiss. du g. Acip. in : Bull. Soc. imp. nat., Moscou, 1850, t. XXIII, pi. VI, fig. I-VII). Voy. aussi, pour la représentation d'une coupe ver- ticale, Agassiz, Poissons foss. t. II, pi; E, fig. 5. Le museau est tantôt allongé et pointu, tantôt, au contraire, court et mousse, mais toujours proportionnellement un peu plus long dans le jeune âge qu'à l'état adulte. Derrière la base du mu- seau, le crâne se rétrécit au niveau de la région frontale, tandis qu'il est plus large en arrière ; puis devient un peu plus étroit au devant des ailes, variables en longueur, de la région mas- toïdienne. Sa cavité plus grande, comme chez les autres pois- sons, que ne l'exigerait le volume de l'encéphale, renferme une masse pulpeuse que M. Leydig rattache au système lympha- tique. Je reviens sur ce sujet en décrivant le cœur. Sa face inférieure est revêtue par une grande pièce osseuse [pièce basilaire) résultant de l'ossification de la portion super- ficielle du cartilage. On en trouve des représentations sous di- vers aspects. Ainsi, M. de Baer [Ueber das àussere und innere Skelet in Meckel's Archiv, 1826, pi. V, fig. 7, a, è, c) a montré sa région antérieure et, eh particulier, son prolongement en avant à travers le cartilage crânien. La pièce basilaire est, dit-il (p. 370), le sphénoïde. Il n'y trouve, ajoute-t-il, aucun caractère des os cutanés, et l'assimile, par conséquent, aux véritables os; mais on reste, avec l'anatomiste allemand, dans l'ignorance de la cause à laquelle on pourrait attribuer une si prompte ossification dans un crâne qui se maintient longtemps dans un état presque tout à fait cartilagineux. Il est vrai que le sphénoïde arrive généralement de bonne heure à l'état osseux. On voit la plaque basilaire, par la face inférieure, sur la pi. E, fig. 4, Acip. ruthenus, Agassiz, t. II, liist. poiss. foss. J. MùUer [Vergleich. Anat. Myxin., Ost. undMyol. in : Ab- handl. Kôn. Akad. Wissensch. Berlin [1834], 1836, pi. IX, fig. 10, Acip. ruihen.) a représenté, dans toute son étendue, sur une vue de profil du crâne et du commencement de la co- lonne vertébrale, la même portion ossifiée, et dans l'explication MOTILITÉ. SQUELETTE. CRANE. 25 de la fig., p. 338 et 339, il la nomme simplement os basilaire. Dans le texte, il dit (p. 191) que cette ossification représente la réunion du sphénoïde et de l'occipital , et il la compare à la pièce basilaire des Petromyzons et des Myxines. On la voit, en-dessus et en-dessous, sur la pi. VI, fig. VIII et IX, Acip. schypa et fig. X, Acip. huso, Kittary [Bulletin Soc. imp. natur. Moscou, 1850). Elle y porte le nom de bouclier sphénoïdal. Il la considère cependant comme étant un véritable sphénoïde et non comme une pièce analogue aux boucliers des régions supérieures et latérales de la tête (p. 433). Enfin, M. Raph. Molin [Sullo scheletro deW Acip. ruthenus in : Sitzimgsber. Akacl. Wissensch. Wien, 1851, t. VII) a donné (pi. XV) deux figures de la môme portion osseuse sous le nom d'os ÔMCcaZ proposé par M. Agassiz, Tune d'après la face infé- rieure, et l'autre d'après le profil. La portion moyenne, ou le corps du sphénoïde, a un centre d'où parlent quelques rayons. En arrière, il se bifurque; ses prolonge- ments étendus de chaque côté du rachis, en laissent à découvert la région moyenne, et ils vont jusqu'à la 5*^ ou 6*^ côte qui, avec les 4 ou 5 premières, se fixent chacune à une petite apophyse transversale cartilagineuse développée sur la branche de la bifurcation. Les sui- vantes sont en rapport avec des apophyses de la colonne vertébrale. A droite et à gauche du centre, partent les ailes latérales; elles se dirigent un peu obliquement de bas en haut et de dedans en dehors. En raison de la position qu'elles occupent, on peut les nommer ailes temporales. En avant, il y a une paire de prolongements; ce sont les ailes an- térieures qui, vers leur extrémité, se trouvent comprises entre la base cartilagineuse du crâne et les cartilages du palais. Dans le petit in- tervalle des deux ailes, se trouve placée la portion de l'os basi- laire qui traverse le cartilage crânien, puis vient se montrer à la face inférieure du museau, et qui peut être considérée, conformément â l'opinion de J. Mûller (p. 339, explicat. de la figure 10, pi. IX, loc. cit.), comme étant l'os vomer. M. Kittary lui donne le nom d'apophyse styloïde du sphénoïde. Outre ces pièces osseuses, il y en a d'autres sur lesquelles M. Molin a appelé l'attention {loc. cit., p. 368] et qu'il a représentées fig. I et H. Il y en a 3 paires. L'une est à la région nasale et s'étend jusqu'à la limite de la cavité où est logée la narine, et de la cavîté oculaire à laquelle appartient la S** paire; la 3" paire enfin, est à la région auri- culaire et se prolonge du bord postérieur de l'aile temporale jusqu'au commencement du rachis. Ces pièces osseuses sont comme les points de départ de l'ossification qui, se développant avec l'âge, finit par arriver presque à recouvrir d'une couche mince de tissu osseux, une 26 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPËNSÉRIDÉS. grande partie du crâne, sans que cependant il y ait jamais des sutures entre les diverses portions osseuses : c'est, suivant l'expression de M, Leydig [Anat. histol. Unlersuch. Rept. und Fische, p. 3, § 4), une sorte de placage osseux. J, Millier [loc, cit. in : Abhandl. Akad. Wissensch. Berlin [1834], 1836, p. 193) a dressé une liste des modifications suc- cessives de la substance même du crâne, dans la série des vertébrés, depuis l'état fœtal des animaux supérieurs jusqu'à rétat sous lequel il se présente quand il est complètement os- sifié. Sur cette liste, les Esturgeons, en raison de l'ossification de la couche externe de la base du crâne, sont placés après les Chimères et les Plagioslomes, dont la boîte crânienne est par- tout cartilagineuse et ne subit jamais une véritable transfor- mation osseuse. Dans sa trame, se déposent, il est vrai, des grains osseux plus ou moins abondants (voy. notre 1. 1, p. 26) ; mais il y a, entre cette sorte de mosaïque osseuse et le tissu os- seux d'apparence fibreuse de la base du crâne des Esturgeons, une différence importante, en raison de l'analogie de celte der- nière ossification et de celle du crâne des poissons ordinaires. M. Nardo l'a bien fait remarquer [Osservaz. anat. comparât, suir intima strutt. cartil. Condrot. [Mem. Instit. veneto, 184S] dernière page). Aussi, l'Esturgeon, sur la liste de J. Mûller, précède-t-il le Brochet où toute la couche superficielle s'ossifie et où les ossifications présentent les sutures habituelles aux os du crâne. Le Brochet est suivi du groupe qui renferme, avec les autres poissons, le reste des animaux vertébrés. Au niveau de la base du museau, il y a deux prolongements frontaux qui, dirigés en dehors, forment cloison entre les ca- vités nasales et oculaires. III. MACHOIRES. Plus en arrière, l'appareil suspenseur des mâchoires part de la base du crâne. M. Agassiz [loc. cit. t. I, pi. K, fig. 3) l'a repré- senté; mais il est figuré, d'une façon plus nette, par J. Mùller {loc. cit., Abhandl. Akad. Berlin [1834], 1836, pi. IX, fig. 10). Il est formé, selon l'indication de ce dernier (p. 209), par trois pièces, La supérieure, qui est la plus développée, est Osseuse et fixée au crâne par l'interriiédiaire d'une courte apophyse cartilagineuse; à l'extrémité opposée de la pièce osseuse, on voit un segment de même texture que l'apophyse, suivi d'un troisième qui est également un cartilage. Gelui-ci supporte l'appareil maxillaire et il est en contact MOTILITÉ. SQUELETTE. MACHOIRES. 27 avec l'os hyoïde. Fixée ainsi « sur deux balanciers latéraux qui em- brassent la cavité buccale, la bouche peut être lancée en avant et re- tirée par les muscles qui s'y attachent » (Agass., Poiss. foss., t. II, p. 279). L'examen du squelette laisse voir la disposition que je viens de dé- crire, et si l'attention de M. Stannius n'avait été appelée sur ce point par ses recherches relatives à l'ossification, on n'aurait pas supposé que le suspensoriuîn ne se compose que de deux pièces. Le segment osseux décrit par J. Mûller comme distinct de l'apophyse et de la pièce cartilagineuse située au-dessous de lui, est simplement, dit-il [Handb. Zoot., Fische, 2'= éd., p. SI, note 2), une partie ossifiée d'une grande pièce restée cartilagineuse à ses deux extrémités, lesquelles seraient, en haut, la petite apophyse fixée au crâne, et, en bas, ce que J. Millier nomme la première pièce cartilagineuse. Par consé- quent, le dernier segment compté, par le professeur de Berlin, comme étant le troisième, serait le second. M. Molin n'admet également que deux pièces dans la composition du suspensorium [Sullo Scheletro Acip. ruthenus in : Silzungsber. Akad. ,Vfien, 4831, p. 373). C'est un même noyau cartilagineux, dit-il, qui forme et la petite apop.hyse supérieure, et la portion recouverte d'une couche osseuse, ainsi que la portion cartilagineuse dont cette dernière est suivie. Quoi qu'il en soit, l'appareil suspenseur, si on le compare à celui des poissons osseux, représente, d'après les détermina- tions de Cuvier [Leç. an. comp., S'^ éd., t. 4, 1"''' partie, p. 163), 1° dans la région fixée au crâne, l'os temporal, 2° le jugal dans celle qui supporte les mâchoires (J. Mûll., loc. cit.). Les mâchoires s'articulent sur cet appareil suspenseur. La mâchoire supérieure se compose de deux cartilages {maxillaires proprement dits) allongés, en forme de lame, un p&u arqués, recou- verts de tissu osseux, réunis l'un à l'autre sur la ligne médiane et fixés au suspensorium par leur extrémité externe et postérieure. Il faut avoir recours à la description de J. Millier [loc. cit.., p. 210, pi. IX, fig. 11 A et B et p. 339, expl. de la fig.) pour bien saisir la disposition un peu compliquée du palais, et diffi- cile à étudier par suite du dessèchement du squelette. On n'y retrouve plus, en effet, que des traces des pièces cartilagi- neuses dont l'existence a échappé aux anatomistes qui l'avaient précédé. Les cartilages représentant les os ptérygoîdiens, dont un seul est resté bien apparent dans un squelette que j'ai sous les yeux, sont deux plaques minces, non ossifiées, larges, triangulaires, réunies sur la ligne médiane, appuyées, en dehors, par leur • angle externe 28 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. émoussé sur le suspensorium, et en avant, où elles s'arrondissent, sur les lames maxillaires. Au-dessous de ces cartilages, il y a une paire de plaques os- seuses {os palatins) réunies de même sur la ligne médiane et de forme presque semblable, si ce n'est que leur bord antérieur présente une échancrure, d'où résulte que l'angle antérieur et interne accolé à celui de l'autre pièce se prolonge en une pointe médiane. C'est au niveau de l'échancrure de chacune des pièces ossifiées que se voient, par leur face inférieure, les cartilages représentant les os ptérygoï- diens. Sur le bord externe de chaque pièce palatine, se trouve une petite tige ossifiée [inter-maxillaire) appuyée, en avant, sur le maxillaire. Tout-à-fait en dehors, on voit une autre petite tige qu'on peut nom- mer, avec J. Mùller, pièce du coin de la bouche. Elle réunit les plaques cartilagineuses au suspensorium, car elle va, du bord ter- minal de ces plaques, à l'extrémité postérieure et externe des maxil- laires. Enfin, il y a, à la suite des pièces osseuses du palais, et enclavé dans l'échancrure de leur bord postérieur, un cartilage impair ar- rondi en arrière, et qui forme voûte au-dessus du pharynx. Je le trouve encore à l'état cartilagineux sur un Acipenser sturio long de 0'".80; mais on peut se demander, comme le fait M. Molin [Sullo schel. Ac. ruth., loc. cit., p. 374), si c'est un cartilage permanent, car il l'a vu d'autant moins développé, que les animaux observés étaient plus âgés. La mâchoire inférieure est très-simple. Elle se compose de deux demi-arcs cartilagineux revêtus par une couche osseuse, réunis sur la ligne médiane, et articulés, à leur extrémité externe et postérieure, avec l'appareil suspenseur. L'absence absolue de dents sur les pièces maxillaires est un des caractères essentiels des Esturgeons. IV. NAGEOIRES. A. Nageoires paires antérieures : pectorales oupleuropes. — La ceinture scapulaire est suspendue au crâne comme chez les poissons osseux. Elle se compose de pièces que Ton pourrait essayer de rapporter aux os qui, d'ordinaire, forment chaque moitié de la ceinture et dont les dénominations varient suivant la comparaison que l'on fait de chacune de ces pièces à celles de l'épaule des autres animaux vertébrés. Une semblable assimilation est difficile et, en réalité, sans grande importance chez les Sturioniens à cause de la simpli- fication de cette portion du squelette. Il est préférable de MOTILITÉ. SQUELETTE. NAGEOIRES. 29 considérer, avec M. Molin [SiUlo schel. Acip. ruth., loc. cit., p. 374, pi. I, fig. V), la ceinture comme constituée, de chaque côté, par deux cartilages réunis en dessous au niveau de la ligne médiane oii l'on voit une pièce ossifiée impaire. Elle est placée entre les cartilages dits claviculaires, et, par là même, elle a reçu le nom de sternum, mais à tort, ainsi que M. Stan- nius le fait observer [Eandb. Zoot., Fische, 2" éd., p. 91, note 4). Chaque moitié de la ceÏHture est composée de deux pièces intime- ment réunies, qui semblent en former une seule. L'interne ou la plus grande est en parallélogramme et s'étend en une large expansion concave en avant, interposée, comme une cloi- son, à la cavité branchiale et à celle du tronc. La pièce externe unie à la précédente est triangulaire, son sommet est en avant. En arrière et un peu en dedans, elle présente de petites cavités articulaires pour les pièces qui servent de supports aux rayons. M. Molin {loc. cit., pi. I, fig. V) a représenté cette portion de la nageoire. Extérieurement aux cartilages des pleuropes, se trouvent, de chaque côté, les trois plaques osseuses cutanées de l'épaule dites plaques scapulaires et qui sont comprises dans la des- cription que je donne plus loin des pièces du squelette cutané. Le premier rayon, ou le plus extérieur, s'articule directe- ment sur le cartilage externe. Il est le plus volumineux et d'une consistance osseuse ; cependant il est strié dans toute sa lon- gueur et résulte de la réunion de plusieurs rayons tins, très- serrés les uns contre les autres, comme on le voit bien à son extrémité libre. Les autres rayons des pleuropes, de même que ceux de toutes les nageoires des Esturgeons, sont articulés et consistent en de nombreux segments placés bout à bout, et le plus sou- vent ramifiés à leur extrémité, tous hérissés de petites épines sur les deux faces et rudes au toucher. Chaque rayon, comme cela est ordinaire pour les nageoires à rayons articulés, est formé de deux moitiés latérales dont on voit bien la réunion sur la ligne médiane de son bord antérieur, particulièrement chez les grands individus. B. Nageoires paires postérieures ou catopes. — Toujours pla- cées à la région ventrale, comme chez tous les Ganoïdes, ces nageoires sont d'une grande simplicité. Elles sont suspendues à deux pièces cartilagineuses peu considé- rables, de forme triangulaire, qui méritent à peine le nom de cein- 30 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. ture pelvienne, en raison de leur peu de volume, et parce qu'elles n'ont pas de connexion immédiate avec la colonne vertébrale. Ces cartilages reçoivent l'extrémité postérieure des supports des rayons qui, généralement, ne sont pas nombreux. C. La dorsale ou épiptère et Vanale ou hypoptère sont fixées à l'axe central par de petites tiges coniques interposées aux prolongements épineux des vertèbres auxquels les tiges sont unies par un ligament longitudinal. Sur la base de ces petits cônes, sont articulés les supports des rayons. Les supports ont la forme de colonnettes un peu aplaties et élargies à leurs extrémités. Ceux des rayons de la caudale ou uroptère sont di- rectement fixés h la colonne vertébrale sans le secours des pièces intermédiaires qu'on trouve à la dorsale et à l'anale, La rangée des fulcres des nageoires est toujours unique et médiane. Peut-être, selon la remarque de M. Kner {Ueber den Flossenbau der Fische in : Sit^ungsb. Akad. Wien, t. XLI, p. 818), ne sont-ils que des os cutanés modifiés. Structure intime du squelette. — Il est formé, de même que celui des Holocéphales, par du cartilage hyalin (t. I, p. 47). Le tissu, comme M. Leydig l'a indiqué [Anat.-hist. Untersuch. etc., p. 1, § 2), offre des différences suivant l'âge des animaux sur lesquels on l'étudié. On ne trouve pas, en effet, chez les jeunes sujets, dans les canaux dont le cartilage du museau est creusé, une substance blanche, graisseuse, qui se rencontre, au contraire, en abondance, à une époque plus avancée de la vie où les canaux, d'ailleurs, ont pris beaucoup plus de dévelop- pement. Les parois de ces cavités ont des vaisseaux capillaires. Les canaux n'ont pas été vus par Valenciennes [Rech. sur la struct. du tissu élément, des cartil.., in : Archives Mus. d'hist. nat., t. V, p. 510, pi. XXII, fig. V), car il a étudié le cartilage du crâne, et, dès la base du museau, ils commencent à s'effacer et offrent l'apparence de lignes fines. Sur beaucoup de points et particulièrement si le cartilage a peu d'épaisseur, ils man- quent; mais nulle part, ils ne sont aussi abondants et nette- ment visibles que dans la région rostrale. Valenciennes n'a représenté que les cellules dont la forme, au reste, est loin d'être constante. Quant à l'ossification de la couche la plus superficielle de certains cartilages, j'en ai parlé plus haut (p. 24-26) et n'ai point à y revenir ici. En terminant l'étude du squelette, je dois mentionner, comme fait lié i\ la structure générale des Esturgeons, la légèreté de MOTILITÉ. SYSTÈME MUSCULAIRE. 31 leur charpente intérieure, non-seulement en raison du poids moindre du tissu cartilagineux comparé au tissu osseux, mais aussi, par suite de l'existence de cavités plus ou moins grandes dans les diverses parties de cette charpente. Les pièces qui servent de supports aux rayons des nageoires impaires, les apophyses épineuses et même les côtes sont creuses. Une sem- blable disposition, comme M. Kner le fait observer {Ueber den Flossenbau der Fische, in: Sitzungsb. Ak. Wien,t. XLI, p. 818, note), est aussi importante pour les poissons que Test la va- cuité des os chez les oiseaux, et elle est surtout nécessaire pour les espèces à squelette cutané lourd. Les Esturgeons ne sont pas les seuls poissons où il y ait opposition entre le poids du squelette et celui de Tenveloppe extérieure. Elle se retrouve chez les Lophobranches, les Am- phisiles, les Ostracions, etc. Lorsque le tissu osseux, au con- traire, est très-développé, ajoute M. Kner, la pesanteur spéci- fique est diminuée soit par la porosité et la forme bi-concave des vertèbres, soit par les cavités que présentent les os du crâne, ou bien encore par la présence d'une vessie natatoire. SYSTÈME MUSCULAIRE. Les Esturgeons, comme tous les poissons anadromes, sont douésd'unegrandepuissance musculaire. Ilsont,eneffet,souvent à lutter contre des courants très-rapides lorsque, sortant des mers ou des grands lacs où ils vivent d'ordinaire, ils remontent les fleuves et même leurs affluents, et quelquefois à des dis- tances considérables. Je donne, plus loin, des détails sur ce sujet, en parlant de la reproduction. La force qu'ils peuvent déployer se manifeste encore dans d'autres circonstances. Ainsi, les grands individus sont redou- tables par la violence de leurs coups de queue capables, dit-on, de causer des fractures aux pêcheurs, quand l'animal est pris ou jeté sur le pont. Aussi, ont-ils la précaution d'entraîner obliquement vers le rivage le filet où il est renfermé et en lui tenant la tête hors de l'eau; dans cette position, il ne tarde guère à ne plus opposer de résistance. Il est à ma connaissance, dit M. Couch [Hist. fish. brit. is- lands, t. I, p. 158), qu'un Esturgeon était devenu complètement incapable de se défendre, quoique maintenu immergé à une profondeur de plusieurs brasses, après qu'il se fut débarrassé d'une notable quantité d'air. 32 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. Comme les Salmonoïdes, les Esturgeons s'élancent hors de Feau à une assez grande hauteur. Dans les rivières qu'ils encombrent en mai, juin et juillet, « c'est une chose étonnante, quoique très-commune, ditCatesby [Nat. hist. Carolina, etc., éd. angl. et fr. 1771, 1. 1, p. XXXIII), de voir ces gros poissons s'élever en l'air, et, malgré leur volume, sauter au-dessus de la surface, à la hauteur de plu- sieurs verges : ce qu'ils font le corps droit, mais ils retombent sur le côté. Dans des soirées tranquilles, on entend, très-dis- tinctement, le bruit de leurs chutes réitérées. » Le même natu- raliste ajoute qu'il est d>angereux de passer dans les endroits profonds oi^i les attire, en grand nombre, la nourriture abon- dante qu'ils y trouvent, plusieurs bateaux ayant été renversés par la chute d'un seul Esturgeon. Pennant [Supplément to the arctic zoologij, 1787, p. 106) donne, sur ce sujet, de semblables détails. Entre le système musculaire des poissons osseux et celui des Esturgeons, relativement à sa disposition générale, il y a beau- coup d'analogie, je n'ai donc pas à m'arrcter sur ce sujet. Je dois cependant mentionner la différence très-notable que présentent les muscles considérés comme chair alimentaire, quand on les compare à ceux des autres poissons. Cette chair, en effet, est beaucoup plus compacte. Elle est grasse, et sa sa- veur, qui est très-fine et agréable, surtout quand elle provient de la petite espèce des mers et des fleuves d'Europe, dite Sterlet [Acip. ruthenus), n'est pas la même dans toutes les parties du corps. Aussi, Albert-le-Grand a-t-il pu dire, avec raison [De auimalibus ; Operum, t. Vl,lib. XXIV, éd. Lugduni, 1651, p. 654, De husone) que la chair mangée fraîche ressemble à celle du veau ou à celle du porc, selon qu'elle appartient à la région dorsale, ou à la face ventrale ; le mâle est préférable à la femelle. La digestion n'en est pas toujours très-facile, en raison de la graisse qu'elle contient (1). Quoi qu'il en soit, elle entre, pour une part notable, dans les ressources alimen- taires des populations voisines des eaux où l'on pêche ces pois- (1) Avec la graisse de l'Esturgeon, on fait, dans les contrées septentrio- nales, une excellente huile à brûler. La diirérence de nourriture donne, dit-on, à la graisse et à la chair des Esturgeons des qualités particulières que les pêcheurs du nord savent bien distinguer, car, dit Sonnini [Hist. Poiss., t. IV, p. 3i8, note 1), on nomme, en Norwègc Esturgeon maqnereaUy celui qui s'est nourri de ma- quereaux; Esturgeon hareng, celui dont les harengs ont fait la pâture, etc. MOTILITÉ. SYSTÈME MUSCULAIRE. 33 sons. On préfère les individus pris dans les fleuves à ceux qu'on pêche en mer, et, selon Pallas (Foy., tr. fr., t. III, p. 457), on vend ces derniers dix pour cent de moins que les autres. Ce n'est pas seulement dans les temps modernes qu'ils sont es- timés comme aliment : ils furent, k une certaine époque, en très-grand honneur à Rome (1). La chair ne se mange pas seulement fraîche, on lui fait subir (1) Athénée le rappelle (Deipnosophistos, lib. VII, p. 220, ligne 23, trad. latine de Daléchamp). « Archestrate, cet homme qui a mené la vie d'un Sardanapale, parlant du chien de mer des environs de Rhodes, pense que c'est le môme poisson que celui que les Romains appellent acipenser, et que l'on sert couronné de guirlandes, au son des flûtes, ceux qui le servent ayant aussi des couronnes » (trad. Lefebvre de Villebrune, t. III, p. 63). « Envoyez l'Esturgeon aux tables impériales, dit Martial, et qu'un moi'- ceau si rare soit l'ornement du repas des Dieux. » Ad pallatinas acipensem mittite mensas Âmbrosia ornent munera rara dapes. (Epigr., lib. VIII, XCI). Dans son indignation contre les vices de Rome, Cicéron a dit : Si quem tuorum affectum mœrore videris, huic acipenserem potius quam aliquem socraticum libellura dabis. (Tuscul. lib. III, cap. 18). Le héraut ou crieur public Gallonius, dont le nom s'est conservé à cause d'une sorte de célébrité que lui tirent ses habitudes de gastronomie, paraît avoir été le premier, dans l'ancienne Rome, à vanter les qualités de la chair de l'Esturgeon. Trois vers du satirique Lucilius relatifs à ce person- nage sont cités par Cicéron (De finibus bonorum et malorum, lib. Il, 24 : 0 Publius, ô gouffre de Gallonius, que tu me semblés à plaindre, tu as beau charger ta table de squilles et d'esturgeons énormes, tu n'as, de ta vie, goûté un bon repas. 0 Publi, 0 gurges Galloni, es homo miser, inquit. Coenasti in vitam nunquam bene, cum omnia in ista Consumis in squillâ, atque acipensere cum decumano. Le héraut fut raillé d'abord. « Il n'y a pas si longtemps que la table de Gallonius fut réputée infâme parce qu'il y avait paru un esturgeon : Haud ita pridem mensa Galloni prœcTDnis erat acipensere Infamis (Horace, Sat. 2, vers, il, lib. II). Il fut cependant bientôt imité et dépassé, comme on vient de le voir ; mais l'engouement dont ce poisson fut l'objet ne persista pas : Apud antiquos piscium nobilissimus habitus acipenser... Nullo in honore est, quod quidem miror, quum sit rarus inventu. (Pline, Natur. hist., lib. IX, XXVII, 1. 1, p. 369, éd. Littré). De nos jours, on a dit dans un recueil périodique (Le Gourmet) : « Rare et cher, l'esturgeon est un poisson royal. On le sert à la broche, piqué d'anchois et d'anguilles, arrosé d'une marinade liée au moyen d'un coulis d'écrevisses. C'est le rôti du vendredi saint. » Poissons. Tome II. 3 34 GANOÏDES CHONUnoSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. diverses préparations pour la conserver. Je ne puis au reste, entrer dans de plus longs détails sur ce sujet qui a été traité par Hipp. Cloquet dans la Faune des médecins^ t. V, p. 93-116 : Acip. ruthenus, sturio et huso. La vessie aérienne ou vessie natatoire qui contribue, pour une certaine part, aux mouvements du poisson, doit être étu- diée à la suite des organes de la locomotion. C'est un grand sac membraneux simple et allongé. A sa ré- gion antérieure, elle s'ouvre, à la paroi dorsale de la portion cardiaque de i'estomac, par un canal aérophore large, court, à peine distinct de la vessie elle-même. Craigie {On the anatomical peculiarities of the Sturgeon [Ac. sturio] in: Mem. Werner. Soc. for 1826-31, t. VI, 1832, pi. IX, fig. 2) a représenté Forifice de la vessie et il a décrit la disposition de l'anneau musculaire qu'on y remarque et celle de sa frange papillaire qui n'est visible, ii cause de sa direc- tion, que dans l'intérieur de la vessie. C'est une sorte de sphincter destiné, sans doute, à s'opposer h la pénétration des aliments dans le sac à air, et h faciliter ou à empêcher soit l'entrée, soit la sortie des gaz. On voit aussi l'ouverture de communication sur la pi. XIV du mémoire d'Alessandrini {Descr. paner., etc.: Novi Comment. Instit. Bononiens., 1836, t. II). Berlak [Sijmbola ad anat. ves. natat. piscium., 1834) a décrit, p. 26, et montré, fig. 13, l'organe d'après VAcip. sturio, avec le large tube à air. La vessie natatoire est une sorte de vaste appendice du tube digestif. Elle en a les fibres musculaires non striées qui, dans le lieu où elle communique avec l'estomac, sont plus nombreuses et y forment le sphincter dont je viens de parler. La membrane péritonéale, qui fournit l'enveloppe extérieure, a, quelquefois, une teinte noirâtre. La couche interne ou membrane muqueuse, beaucoup plus épaisse que les deux précédentes, constitue le tissu propre de l'organe. Bien qu'elle participe de la nature des membranes muqueuses par son épilhélium, elle offre cependant les carac- tères d'un tissu fibreux. Elle a un aspect satiné ; elle est épaisse, et l'examen microscopique démontre qu'elle est formée par de petites fibres ayant la forme soit d'aiguilles, soit de fuseaux. A sa surface intérieure, elle est revêtue, chez les Acip. Nac- carii et Nardoi, par un épilhélium à cils vibratiles, suivant la remarque de M- Leydig {Anat.-fiistolog. Untersuch. Fische... 1853, § 33, p. 29). Il est probable que lorsqu'on examinera 1i MOTILITÉ. VESSIE NATATOIRE. 35 l'intérieur de la vessie natatoire d'autres espèces du môme groupe avant les altérations promptement produites par la mort, on y trouvera une semblable disposition. Aussi, peut-être, devrait-on considérer le caractère tiré de ce fait comme pro- pre aux Ganoïdes, puisqu'on ne voit rien de semblable dans le reste de la classe des Poissons. Dès l'arrivée du conduit pneu- matique dans l'estomac, l'épithélium vibratile cesse, car il n'y a, dans le tube digestif, que l'épithélium h cylindres. Je n'ai pointa discuter, à l'occasion de la vessie natatoire des Slu- rioniens, le rôle de cet organe, je ne puis cependant pas laisser échapper l'occasion qui se présente ici de mentionner le résultat d'ex- périences faites, en novembre 1865, à la Faculté des sciences de Poi- tiers, par M. le docteur Ed. Gouriet, quand il soumit au visa du doyen, la thèse {Rech. expériment. sur la locomot. des Poiss.) qu'il y a soutenue le 12 avril 1866. (La portion de la thèse relative à la vessie natatoire est reproduite dans les Ann. se. nat. ZooL, série V, t. VI, p. 369.) Ses expériences ont pour conséquence de modifier l'opinion trop généralement adoptée depuis Borelli, malgré des observations qui ne semblaient pas être d'accord avec la doctrine émise par le célèbre iotro-mathématicien. Cette doctrine est que la vessie est un organe essentiel à la locomotion, destiné à mettre l'animal en équilibre avec le liquide et servant à favoriser son ascension ou sa descente, sui- vant qu'elle est abandonnée à elle-même ou comprimée. M. Gouriet a vu tous les poissons d'eau douce auxquels il avait enlevé la vessie natatoire, et il en a opéré un assez grand nombre, d'espèces variées, se mouvoir avec la plus grande facilité dans tous les sens, aussi bien de bas en haut que de haut en bas, et se tenir fréquemment en sta- tion à la surface même où le jeu des nageoires et les ondulations du corps suffisaient à les maintenir longtemps. Il a conclu des faits observés par lui, que la vessie aérienne est simplement un organe adjuvant de la natation. Son volume, il est vrai, varie à chaque instant dans les mouvements de déplacement du fond vers la surface, et de celle-ci vers le fond; mais, ajoule-t-il, le poisson n'a pas besoin de se charger de ce soin : c'est la hauteur va- riable de l'eau qui accomplit cet office. Presque à la même époque, M. le docteur Monoyer, agrégé à la Faculté de médecine de Strasbourg, combattait, par la voie de l'ex- périmentation, dans une note lue le 10 avril 1866, devant la réu- nion des Sociétés gavantes à Paris, l'opinion généralement admise sur le rôle de la vessie natatoire. Son mémoire ayant pour titre Rech. expériment. sur l'équilibre et la locomot. chez les Poiss., a paru dans les Ann. des se. natur., Zool., série V, 1866, t. VI, p. S-13. On y re- marque, parmi les six propositions dont il est le développement, les 4*^ et 5^ plus particulièrement relatives aux fonctions de la vessie 36 GANOÏDES CHOINDUOSTÉS. ACIPEISSERIDÉS. aérienne pendant la locomotion et conçues en ces termes : Non-seu- lement elle ne contribue pas à rendre stable l'équilibre des poissons, en allégeant leur région dorsale, mais encore elle est un obstacle à la stabilité de leur équilibre, car elle allège la région abdominale. Les poissons ne montent ni ne descendent à la manière des ludions, c'est-à-dire par les variations seules de leur poids spécifique. Ces mouvements (nous venons de voir que M. Gouriet les a trouvés indé- pendants du jeu des gaz de la vessie natatoire) s'opèrent, dit M. Mo- noyer, par le changement de position du centre de gravité soit en avant, soit en arrière du centre de poussée, changement qui est dû au déplacement en sens contraire de la masse gazeuse contenue dans la vessie, et qui a pour effet de faire basculer la tète du poisson en haut ou en bas, et la queue dans la direction opposée. Les nageoires se chargent alors de sa progression dans la direction nouvelle qu'a prise l'axe du corps. On voit, par les citations qui précèdent, que les deux physiolo- gistes comprenant ce qu'il y a d'imparfait dans la théorie de Borelli, l'ont étudiée avec fruit au point de vue expérimental. M. Gouriet tend presque à la renverser, et M. Monoyer, sans aller aussi loin, la modifie profondément (1). La vessie natatoire des Sturioniens est un objet important de commerce à cause de VichthyocoUe qu'elle fournit. On estime surtoutcelle du Sterlet qui est la meilleure, dit Pallas [Voyages, tr. fr. t. I, p. 247). Après avoir bien lavé l'organe, on le re- tourne, puis on le fait sécher. On détache alors facilement la membrane interne, la seule qu'on utilise, qui est d'un blanc argenté et comme satinée. Après un court séjour dans un lieu un peu humide, on peut la rouler et la façonner en forme de serpent ou de cœur. Ainsi modelées, les vessies sont pendues à l'ombre, afin qu'elles perdent toute leui- humidité (Pallas, Foî/., t. II, p.J29). La vessie natatoire du béliouga [Acip. huso) est coupée, dans le sens de la longueur, en bandes qu'on étend sur de grandes (l) Pour compléter l'énoncé des études nouvelles sur la vessie natatoire, je dois rap|)eicr, mais sans pouvoir entrer dans aucun détail, parce que je m'éloignerais trop de mon sujet ; 1" les expériences de M. le docteur Arm. Moreau, sur l'air qu'elle renferme et sur les conditions dans les- quelles, au gré de l'expérimentateur, la composition des gaz peut être modifiée {Comptes-rendus de i'Acad. des se, 1863, t. LYII, p. 37 et 816; 1864, t. LVIIl, p. 219, et 1863, t. LX, p. 405); 2" Les travaux de M. le professeur Dufossé, de Marseille, qui, par de très- nombreuses vivisections, s'est elVoieé de déterminer le rôle de la vessie natatoire dans la production des sons (C. rend. Ac. des se, 1858, t. XLVI, p. .352, et t. XLYII, j». 916; 1862, t. LIV, p. 393, et enfin, 1866, t. LXIl, p. 978). MOTILITÉ. VESSIE NATATOIRE. 37 pièces d'écorce d'arbre et qu'on fait sécher un peu au soleil. Le feuillet interne étant détaché, on le roule, et les cylindres ainsi formés sont foulés dans un tonneau oîi ils restent pen- dant un jour ; puis on les coupe par bandes larges, mais courtes. Une vessie fournit vingt-quatre de ces bandes qui sont ensuite pliées en triangle (Id., Ici. t. III, p. 4o5). La préparation de l'ichthyocolle, que la Russie exporte en quantités considérables, n'a presque pas varié depuis la fin du siècle dernier (1768-1774), époque des Voyages de Pallas dans plusieurs provinces de V empire de Russie et dans l'Asie septen- trionale. Le t. I (Irad. fr.), p. 247 et le t. I des Nouveaux Voijages du même naturaliste dans la Russie méridionale (trad. fr.) contiennent, sur l'ichthyocolle et sur le commerce auquel elle donne lieu, des détails résumés par Sonnini {Hist. nat. des Poiss., t. IV, p. 368). On la reçoit sous la forme de feuilles, c'est celle qui a été coupée en bandes courtes et larges, ou en lyre, dénomination par laquelle on désigne la forme en cœur donnée, dit Pallas, aux vessies roulées en cylindres. La Russie, quoique fournissant la meilleure ichlhyocolle, ne pour- rait livrer toute celle dont l'industrie fait usage. On en prépare de très-grandes quantités sur les côtes de l'Inde avec la vessie natatoire de différents poissons, mais particulièrement de Siluroïdes. En 1839 [Ann. ofnat. hist. by Jardine, t. III), M. Cantor [On the product. isin- glass from ind. fish., p. 399) et M. M'Cleland (On isingl. Pohjnemus sele, p. 401); puis, en 1843 (/owrw. nal. /lisL, Calcutta, t. III), MM. For- bes, Royle, M'Cleland et E. O'Reiley (p. 76, 137, 287 et 289), ont fourni de nombreux renseignements sur la préparation et le commerce de cette marchandise. Dans l'Amérique du Sud , au Brésil et à la Guyane, la vessie natatoire de divers Siluroïdes confondus sous la dénomination commune de Machoirans, fournit une colle qui est un produit industriel important. La vessie des Otolilhes et autres Sciènes des Etats-Unis sert au même usage. Ce n'est pas seulement cet organe qu'on emploie : les Lapons utili- sent, dans le même but, la peau de la Perche, et Lacépède [Hist. Poiss., t. I, p. 430 et t. IV, p. 409) appelle l'attention « sur la facilité avec laquelle on peut convertir en excellente colle, non-seulement la vessie natatoire, mais les membranes de tous les poissons tant de mer que d'eau douce. » Déjà, en 1744, Klein [Missus IV, p. IS) avait parlé de l'opinion émise par différents naturalistes sur l'avantage qu'il y aurait à se servir de la peau ou de la chair de plusieurs poissons pour en ob- tenir de richlhyocoUe. 38 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENS'ÉRIDÉS. II. SENSIBILITE. Dans Fétude de la fonction de la sensibilité, je n'ai à m'oc- cuper ici que des organes qui président à son accomplissement, c'est-à-dire du système nerveux et en particulier de l'axe céré- bro-spinal, puis des organes des sens. SYSTÈME NERVEUX. L'encéphale de l'Esturgeon a un très-petit volume. Ainsi, chez un Acip. sturio du poids de 21 kilogr., cet organe ne pe- sait que 2 grammes. Il a été, pour M. Stannius, l'objet d'un exa- men spécial [Ueber den Bau des Gehirnes des Stôrs in : Millier Archiv fiir Anat., 1843, p. 36-44, pi. III). En 1848, M. Busch {DeSelachor. et Ganoïd. encephalo) a décrit, p. 40-42 et repré- senté (pi. I, fig. 7 et 8) le cerveau de VAcip. sturio. Dans l'Atlas encore inédit d'un mémoire de MM. Philipeaux et Vulpian sur l'Anat. comp. du syst. nerveux et que j'ai déjà cité (t.I, p. 66 et suiv.), ces anatomistes ont figuré, en-dessus et en-dessous, l'en- céphale et l'origine de la moelle épinière du même poisson. Leurs dessins ont été reproduits surl'ATLAS qui accompagne le présent volume, pi. 20, fig. 1 et 2. M. Vulpian {Leçons sur la physiologie génér. et comp. du syst. nerv. faites au Mus. d'hist. natur. et rédigées par M. Brémond, 1866) a rapidement indi- qué (p. 822) les parties dont l'organe se co-mpose. J'accepte, comme je l'ai fait pour les Plagiostomes, les déterminations auxquelles ont été amenés MM. Philipeaux et Vulpian par leurs recherches comparatives sur les différentes classes d'animaux vertébrés. Afin de n'avoir pas à donner une description détaillée, je renvoie à l'explication des fig. 1 et 2 de la pi. 20 de I'Atlas où chacune des parties de l'encéphale est désignée par le même signe, chiffre ou lettre, que celui qui lui a été attribué sur les différentes figures de la pi. 2. Par la comparaison de la structure de l'encéphale de l'Esturgeon, avec celle du môme organe chez les espèces représentées sur la pi. 2, et en se reportant au texte du t. i, p. G6-73, on acquiert taci- lement la preuve que, sous bien des rapports, le cerveau des Sturio- niens pourrait former la transition entre l'encéphale des poissons osseux et celui des Plagiostomes. Ainsi, comme M. Vulpian le fait observer : « les lobules olfactifs sont rapprochés du cerveau propre- SENSIBILITÉ. SYSTÈME NERVEUX. 39 ment dit, de même que chez beaucoup de poissons osseux ; les lobes cérébraux, au lieu d'être tout-à-fait disjoints, et reliés seulement l'un à l'autre par une commissure blanche et grêle sont réunis dans une grande partie de leurs faces latérales juxtaposées, mais ne sont cependant pas entièrement confondus en un seul renflement comme ils le sont chez les Sélaciens. — Les lobes optiques ou tubercules bi- jumeaux contiennent, dans leur cavité, des renflements analogues aux tubercules médians que présente la cavité des lobes optiques chez les poissons osseux; mais ces renflements, qui se continuent en arrière avec le cervelet, ne paraissent pas recevoir, par leur base, comme chez les osseux, un faisceau particulier, émané de l'isthme de l'encé- phale. — Le cervelet^ qui fait suite aux lobes optiques, est certaine- ment la partie la plus modifiée chez l'Esturgeon. Ce que beaucoup d'auteurs décrivent comme étant le cervelet chez ce poisson, n'est autre chose qu'une pelote de graisse traversée par quelques fibres nerveuses. Lorsqu'on a enlevé cet amas graisseux, on reconnaît que le cervelet n'existe pour ainsi dire pas; il n'est représenté que par de petits mamelons de substance nerveuse grise supportés par des prolongements transversaux des renflements la-téro-postérieurs de la moelle allongée ; on ne trouve leurs analogues que sur les Sélaciens, car chez ceux-ci, au-dessous du véritable cervelet, on aperçoit de petits mamelons reliés de même aux lames latérales de substanee grise de la moelle allongée, et accolés aussi sur la ligne médiane. » M. Rich. Owen qui a reproduit {Anat. of vertébrales : Fish. and. RepL, t. I, p. 274, fig. 273) le dessin de l'encéphale de l'Esturgeon donné par M. Busch {loc. cit.) appelle l'attention sur le peu de déve- loppement du cervelet qui vient d'être signalé, cet organe conservant, comme chez le Polyptère et aussi comme chez les Cyclostomes, sa forme embryonnaire primitive, c'est-à-dire de simple commissure ou pli transversal. La moelle épinière., outre son étroite fissure médiane anté- rieure et son sillon postérieur plus profond, comme chez les autres poissons, ne présente, de chaque côté, qu'une faible im- pression longitudinale, tandis que, chez certains poissons os- seux, il y a un enfoncement beaucoup plus considérable. Au commencement de la région caudale, là où le cordon mé- dullaire se continue le long du lobe supérieur de la queue, on trouve un petit renflement qui manque chez les Squales, bien qu'ils soient également hétérocerques ; il n'est donc pas en rapport, chez l'Esturgeon, avec le développement de la force que la queue doit déployer pendant la natation ; il semble se trouver sur ce point par suite de la diminution du canal ver- tébral au-delà de ce petit élargissement ganglionaire. En ce qui concerne les wer/s encéphaliques, je n'ai rien à 40 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. ajouter à ce qui est contenu dans Texplication des fig. 1 et 2 de la pi. 20 de T Atlas. ORGANES DES SENS. L'étude de ces organes exige quelques développements et particulièrement celle du sens du toucher, dont il convient de parler d'abord. SENS DU TOUCHER. On peut considérer comme organes propres à permettre aux Esturgeons d'éprouver quelques sensations tactiles, les barbil- lons qu'ils portent à la région inférieure du museau. Toujours au nombre de quatre et disposés symétriquement sur un plan presque horizontal, ils forment deux paires situées l'une d'un côté, l'autre du côté opposé du prolongement cartilagineux qui occupe la région rostrale médiane. Ils ne sont pas toujours de la même longueur dans chaque paire. Chez les espèces à museau court, ils sont insérés plus près de son extrémité que du bord antérieur de l'enfoncement buc- cal où la bouche rentre quand l'animal n'en utilise pas la pro- tractilité dans le but de saisir sa proie. Si, au contraire, le museau est long, leur insertion est plus éloignée de sa pointe que de la région buccale. Chez d'autres h museau ni très-long, ni très-court, ils sont, k peu près, à égale dislance des deux points que je viens d'indiquer. Tantôt, ils atteignent ou dé- passent la lèvre antérieure, et tantôt en restent éloignés. La forme des barbillons offre des différences, o. Chez certaines espèces, ils sont simples, un peu aplatis à leur base, arrondis dans le reste de leur étendue et effilés à leur extré- mité — b. Chez quelques-unes, ils sont plats et munis, sur leur bord interne, de petits prolongements qui les font paraître comme frangés (Atlas, pi. 17, fig. 4, et pi. 19, fig. 2). — c. Chez d'autres enfin, ils sont en forme de ruban et élargis par un rebord membraneux et mince, sur les deux côtés ou sur un seul (Atlas, pi. 17, fig. 5 et 6). Peut-être, les papilles caliciformes de la membrane mu- queuse de la bouche que je décris en parlant des organes de la digestion sont-elles propres à recevoir des sensations tactiles. La peau est presque complètement couverte, soit par des écussons osseux, soit par les scutelles qui leur sont interposées. Ces pièces dures sont, plus loin, l'objet d'une étude particulière. SENSIBILITÉ. SENS DU TOUCHER. 41 Elle est revêtue d'un épidémie à cellules muqueuses sem- blables à celles de Tépiderme des poissons osseux, et qui manquent chez les Plagiostomes dont Tépiderme, comme M. Leydigl'a noté {Beitr. mikroskojj. Anat. Rochen und Haie, p. 79 et Anat.-histolog. Untersuch. Fische, p. 34), a des cellules identiques à cellers de Tépithélium du pharynx. C'est Tépi- derme muqueux sans cesse renouvelé qui protège les téguments contre l'action destructive de l'eau. Le même anatomiste [loc. cit.) a donné, sur la structure du derme des Esturgeons, des détails qui démontrent son analo- gie avec celui des poissons à squelette osseux. Le système de coloration est très-simple. Le dos et la région supérieure des flancs ont une teinte brunâtre qui, chez cer- taines espèces, tourne au vert, tandis que, chez d'autres, il est un peu rougeâtre. Le bas des flancs et le ventre, toujours beau- coup plus clairs et quelquefois môme presque blancs, ont sou- vent de beaux reflets argentés, mais l'uniformité de couleur se trouve rompue, chez diverses espèces, par la présence de taches noires sur le dos, et à la base des nageoires qui, alors, sont semées de gouttelettes noires répandues également sur les flancs et sur la tête. Les taches noires, au reste, sont une sorte de livrée, mais non constante, du jeune âge. Il peut y avoir absence des couleurs habituelles remplacées par une teinte jaunâtre, et disparition du pigment des yeux qui semblent rouges. C'est là, un véritable albinisme que M. Brandt a observé et qu'il a figuré, ainsi qu'une variété gris jaunâtre [Ueber Albinismus und abiueichende Farbenspielart der Sterlàd in : Bull, phys.-mathem. Acad. St-Petersb., 1851, t. IX, p. 13, pi. : Ac ruth. var. leucotica., fig. 1, et Ac. ruth. var. (jrisescens., fig. 2.) Les canaux cutanés offrent une disposition assez analogue à celle qu'ils présentent chez les Plagiostomes et lesHolocéphales (t. I, p. 80-84 et 678-680). Les Sturioniens, en eflot, ont un système de canaux qui sont une dépendance de la ligne latérale, et qu'on pourrait, comme je l'ai fait en parlant des Squales et des Raies, nommer tubes centraux, puis un système de petites cavités qui sont, en quelque sorte, l'équivalent des tubes muqueux â ampoules des Elasmobranches. 1° Les tubes centraux formant le grand système des canaux fournis par le canal de la ligne latérale, ont été décrits chez les Acip. nasus et Naccarii, par M. Leydig [Anatom.-histolog . Untersuch. Fische, p.H). 42 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. Le canal de la ligne latérale parvenu à la tête se termine par une division dichotomique. a. Une de ses branches passe transversalement au-dessus de l'oc- ciput et se réunit à la branche correspondante du côté opposé. b. L'autre branche plus longue continue à marcher dans la direc- tion de l'œil ; arrivée à son angle postérieur, elle se bifurque. aa. Le rameau supérieur contourne l'œil et traverse le pli cutané qui, par son passage au-dessus de la cavité nasale, sépare, l'une de l'autre, la narine postérieure et l'antérieure; puis, il s'ouvre à la sur- face cutanée par de très-petits orifices. bb. Le rameau inférieur, après s'être avancé jusqu'à l'œil, se dirige vers l'angle de la bouche; de là, il gagne, en serpentant, l'extrémité ros- trale et entoure, dans son trajet, par l'une de ses sinuosités, la base du barbillon externe. A la face inférieure et à la pointe du museau, il y a plusieurs ouvertures. Quant à celles de la face supérieure qui doit en présenter aussi, il est impossible de donner, à leur égard, des in- dications satisfaisantes, le revêtement osseux du crâne chez toutes les espèces, et du museau chez presque toutes, n'en permettant pas la recherche. Tout le système du canal latéral a des supports osseux. Sur les flancs, les supports sont les boucliers latéraux; au-devant de ces der- niers, ce sont les plaques de la ceinture scapulaire, puis celles de la région suscéphalique; et même, dans la bride cutanée qui forme pont au-dessus des narines, il y a une petite pièce osseuse où passe l'une des branches. A la face inférieure du museau, les appuis sont logés dans un tissu fibro-muqueux. Cette sorte de charpente osseuse oîi se trouvent des corpuscules osseux est représentée par M. Leydig (Anat.- histolog. etc., pi. 1, fig. 2, a). Elle consiste soit en des sortes de gout- tières, soit, sur d'autres points, en des canaux complets, mais per- forés de distance en distance, et dans lesquels des filets nerveux pénè- trent. Sur la figure citée, on les voit entrer et former, de chaque côté de l'ouverture qui leur livre passage, un petit renflement longitudi- nal. Presque toujours, en face de chacune de ces ouvertures, il y en a une autre plus grande. 2» Les tubes muqueux à ampoules, si remarquables chez les Holo- céphales ou Chimères, mais surtout chez les Plagiostomes, sont, ici, bien plus simples. Ils sont réduits à de petits culs-de-sacs fort courts, très-nombreux, logés dans le tissu connectif sous-cutané et fibro-mu- queux de la face inférieure du museau. Ils s'y ouvrent par des pores au milieu des lacunes de forme et de grandeur diverses que consti- tuent les nombreuses plicatures de la peau de cette région (Atlas, pi. 19, fig. 2 el2a). Comme chez les Raies et les Squales, ils ont des ampoules qui re- çoivent les extrémités d'un plus ou moins grand nombre de tubes en forme de cœcum. A chacune des ampoules, qui est remplie par une matière de consistance gélatineuse, se rend un filet nerveux. SENSIBILITÉ. SENS DU TOUCHER. 43 Outre l'appareil sous-cutané de la face inférieure du museau, on trouve de petits amas des tubes en culs-de-sac sur différents points de la région suscéphalique, oîi ils s'ouvrent également par des pores. Ainsi, il y en a, de chaque côté, un petit groupe entre les centres des plaques pariétales et temporales, et qui croise leur suture ; au-dessus de l'œil, au niveau et au-devant de la suture des frontales antérieure et postérieure (Atl.,p1. 46, fig. 1,2, 3,et pi. 17,fig. 1). Quelques-uns, enfin, se voient sur les côtés du museau, au-dessous de l'œil et sur l'opercule. M. Leydig [Anat.-histol. etc., ^p. iS) fait remarquer, avec raison, que les Sturioniens, au point de vue oii nous sommes placés en ce moment, semblent tenir le milieu entre les Pla- giostomes et les poissons osseux. Pour ce qui concerne les canaux de la ligne latérale, le trajet est à peu près le même que chez les osseux, mais généralement avec un diamètre moindre, et les troncs nerveux n'en sont pas considérables. Quant aux tubes de la seconde classe ou tubes muqueux, ils ne se rencontrent jamais chez les poissons osseux, et quoique l'on puisse dire, pour indiquer la différence entre les Plagios- tomes et les Esturgeons, que les premiers ont des tubes muqueux et des ampoules, et les derniers des ampoules seule- ment, une différence très-notable avec les poissons ordinaires résulte néanmoins de la présence de l'appareil qui vient d'être décrit. Les plaques osseuses du crâne., les écussons des séries longi- tudinales du tronc et les scutelles épineuses offrent un exemple frappant du développement du squelette cutané qu'on peut, avec M, Rich. Owen, nommer exo-squelette., par opposition au véritable squelette ou endo-squelette (1). Les nombreuses plaques osseuses dont les téguments sont revêtus deviennent, pour le poisson, une armure suffisamment protectrice contre les chocs de l'eau, des pièces de bois formant (1) « L'Esturgeon, a dit Pline (lib. IX, XXVII, 1), est le seul poisson qui ait (disposition contraire à la nage) les écailles tournées vers la tête (trad. Littré), unus omnium squnmis ad os versis, contra quam in nando meant. » Cuvier, dans ses notes à la Zoologie de Pline, trad. Ajasson de Grandsagne, éd. Panckoucke, t. Il, p. 171, fait observer que la disposition des plaques du tronc qui n'empiètent point les unes sur les autres et ne s'imbriquent pas comme les écailles de la plupart des poissons ayant été mal décrite par le premier observateur, peut avoir donné lieu à une ex- pression si inexacte. Aucun poisson, ajoute-t-il, n'offre le caractère énoncé par Pline. 44 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. barrages, ou des pierres et des rochers sur lesquels il peut être précipité en cherchant sa nourriture au fond des eaux. Cette dure enveloppe pare aux inconvénients qui auraient pu résulter du défaut d'ossification du crâne et des autres parties du squelette interne. En même temps, et M. Rich. Owen en fait la remarque [Lect. comp. anat., Fish., 1846, p. 148), le poids de l'armure cutanée exige que la charpente intérieure ait toute la légèreté compatible avec son élasticité et avec le rôle qu'elle joue comme soutien et point d'appui du système musculaire. Les différences dans la forme, l'a-rrangement et le nombre des pièces osseuses de la région sus-céphalique fournissent, comme M. Agassiz le fait observer [Poiss. foss., t. II, p. 279), une « preuve certaine que ces plaques, quoique soudées assez intimement sur la face extérieure du cartilage crânien, n'appar- tiennent pourtant pas au système des os du crâne, mais sont des dépendances de la peau, et que ce serait, par conséquent, peine perdue que de vouloir les ramener au type des os du crâne en général. » Entre les Sturioniens et les Crocodiles, il y a de frappantes analogies relativement aux écussons du tronc. Parmi les pois- sons, les Loricaires, armés comme le Scaphirhynque, et les Silures cuirassés ont un squelette cutané comparable, jusqu'à un certain point, à celui des Esturgeons. Quant aux espèces à écailles émaillées tels que les Polyptères, les Lépidostées et la série nombreuse des espèces fossiles qui s'en rapprochaient, je n'ai point à revenir sur leurs caractères tirés du revêtement extérieur, et d'après lesquds M. Agassiz a réuni, sous le nom de Ganoïdes ces différents poissons, car j'ai déjà discuté, à deux reprises, la valeur des caractères du groupe tirés de l'écaillure (t. I, p. 271 et 272, et t. Il, p. 3). Je dois donc, ici, m'occuper seulement des pièces dures qui protègent la tête et le corps des Sturioniens. Les plaques céphaliques enveloppent le crâne. M. Modeste Kittary a bien expliqué les divers modes d'union des boucliers entre eux {Rech. anat. sur les poiss. du genre Acip. in : Bullet. Soc. impér. natur. Moscou, 1850, t. XXIII, p. 409). a Ils sont réunis très-fortement l'un à l'autre des trois manières suivantes : ou un bouclier couvre par son bord celui de l'autre bou- clier et donne ainsi la commissure squameuse; ou deux boucliers se réunissent par des dents et forment la commissure sagittale; ou, enfin, SENSIBILITÉ. SENS DU TOUCHER. 45 le bord ou le bout d'un bouclier entre dans le bord de l'autre bou- clier qui, alors, est divisé en deux lames. On peut nommer vaginale cette commissure. Outre ces trois modes de réunions, il y en a encore un quatrième très-remarquable, qui est commun à tous les boucliers pris ensemble, et que nous appellerons commissure entrelacée, parce qu'ils s'entrelacent les uns avec les autres, c'est-à-dire que l'un d'eux est tantôt couvert par l'autre, et tantôt couvre de même l'autre bou- clier, puis il est couvert de nouveau, etc. » Il convient, pour la description, de les désigner, d'après la place qu'ils occupent, sous des noms tirés de leur position. Sur la ligne médiane, à la région postérieure, il y a la plaque oc- cipitale supérieure (Atlas, pi. 15, fig. l,a) (1), ainsi nommée par Fitzinger et Heckel [Monogr. Darstell. Gattung Acip. in : Ann. Wien. Mus., 1836, p. 265), et dite par M. Kittary {loc. cit., p. 424) bouclier interpariétal. De ces deux dénominations, j'adopte la première. Sa forme est, en général, celle d'un triangle rarement équilaléral, le plus souvent isocèle et à sommet plus ou moins prolongé, à angles laté- raux souvent arrondis; chez certaines espèces, elle représente presque un fer de hallebarde. Dans quelques cas rares, il y a, sur sa longueur, une division médiane. Je la trouve ainsi séparée, mais en deux por- tions inégales sur un Acip. sturio. Par son bord postérieur, elle est en contact avec la première pièce de la série des écussons dorsaux : celle-ci peut être nommée plaque nuchale (Atl., pi. 15, fig. 1, b); elle semble appartenir au casque suscéphalique, se trouvant enclavée en partie, mais quelquefois dans une très-petite étendue (Atl., pi. 15, fig. 4 et i^J. 16, fig. 2) entre les plaques de la paire la plus postérieure. Ces dernières sont les mastoïdiennes (Atl., pi. 15, fig. 1, c). Elles sont un peu obliques de haut en bas et de dedans en dehors; leur centre de radiation tout-à-fait excentrique est voisin du bord externe. En dessous, elles présentent une apophyse assez considérable, plate, presque verticale, dont les plus grandes dimensions sont dans le sens longitudinal et servent à fixer la plaque à la face antérieure de l'aile mastoïdienne du crâne. Par le bord antérieur, elles s'unissent aux. plaques temporales, quand elles n'en sont pas séparées par une pla- que intermédiaire (Atlas, pi. 17, fig. 3 et pi. 18, fig. 1,3 et 4 a;) dont la présence est loin d'être constante et qui ne porte pas de nom particulier. En outre, les mastoïdiennes s'articulent en dedans avec l'occipitale supérieure et les pariétales. Par la portion antérieure de leur bord externe, elles limitent, en haut, la cavité branchiale, et par (1) Par la comparaison de la fig. 1, pi. 15, où chaque plaque de la région supérieure de la tête est indiquée par une lettre, avec les autres fig. de cette même pi., et avec celles des pi. 16, 17, 18 et 19, il est facile de saisir les ressemblances ou les différences que les pièces du bouclier suscéphalique présentent suivant les espèces. 46 GANOÏDES CHOISDROSTÈS. ACIPENSÉRIDÉS. la portion postérieure de ce même bord, elles sont unies à la plaque sus-scapulaire décrite plus loin. Les pariétales (ATL.,pl. 15, fig. 4, d), que Yarrell nomme aussi plaques coronales, sont un peu écartées en arrière pour loger le pro- longement angulaire de l'occipitale supérieure; elles se réunissent ensuite sur la ligne médiane, excepté chez les jeunes sujets où, quel- quefois, on y voit un espace membraneux, sorte de fontanelle al- longée et étroite. Elles sont plus grandes que tous les autres bou- cliers. Dans les descriptions [Die Siisswasserfische dstr. Mon., 18S8), MM. Heck, et Kner les désignent comme frontales postérieures; mais ce dernier nom appartient à l'écusson qui, avec la frontale antérieure, forme le bord supérieur de l'orbite (voy. plus loin la description de ces frontales). Au bord externe des pariétales, est fixée la plaque temporale (Atl., pi. 15, fig. 1, e). Elle constitue la plus grande partie du contour su- périeur de la cavité branchiale. Le bord postérieur de la temporale, avec celui de la pariétale, forme une sorte d'échancrure qui s'arti- cule avec le bord antérieur et interne de la mastoïdienne. Au-devant des temporales et des pariétales, il y a, de chaque côté, une frontale principale (Atl., pi. 15, fig. 1, f) oblique de dehors en dedans, parce qu'elle laisse, en arrière, entre elle et celle du côté opposé, un intervalle assez considérable que remplit l'extrémité an- térieure plus ou moins allongée des pariétales au-delà desquelles chaque frontale se porte vers la ligne médiane. Tantôt, elles s'y réu- nissent (Atl., pi. 15, fig. A, pi. 16, fig. 2, pi. 17, fig. 2, pi. 18, fig. 2) ; tantôt, au contraire, et c'est le cas le plus ordinaire, elles restent un peu éloignées l'une de l'autre. Dans leur écartement, il y a une plaque impaire de forme et de grandeur variables : c'eslVethmoïdale (Atl., pi. 15, fig. 1, g) parfois désignée comme frontale moyenne. De tous les boucliers suscéphali- ques^ celui-ci est le plus irrégulier. Chez certaines espèces, il est remplacé par deux ou trois petites plaques (pi. 16, fig. 1 et 4 et pi. 18, fig. 1), et M. Kittary dit en parlant des espèces de la mer Cas- pienne où ces plaques se voient, qu'il y a, dans l'interstice des froii- tales principales, des boucliers frontaux accessoires [toc. cit., p. 411). Cependant sur les figures I, V et IX de sa pi. VII, on voit la plaque ethmoïdale. Il me semble donc convenable de lui donner, avec Heckel et Fitzinger, le nom par lequel je la désigne ici et que moti- vent sa position et son intercalation entre les frontales principales. Si celles-ci se rejoignent par leur bord interne, elle manque, à moins que l'on ne considère comme ethmoïdale, et non comme rostrale, une plaque médiane qui, alors, se voit quelquelois au-devant de la suture des frontales principales (Atl., pi, 15, fig. 2 et pi. 16, fig. 2). Par le bord externe, les frontales principales s'unissent à deux pla- ques plus petites qui, articulées bout à bout, constituent le bord su- périeur de l'orbite. SENSIBILITÉ. SENS DU TOUCHER. 47 L'une est la frontale antérieure (Atl., pi. 15, fig. l, et pi. 19, fig. i,h) dont le centre forme une saillie toujours assez proéminente ou bosse frontale. Là, se produit une inflexion d'où résulte la division de la plaque en une portion supérieure horizontale et une portion externe et inférieure souvent très-courte. L'autre est la frontale poster, (pi. 15^ fig. 1 et pi. 19, fig. 1, i) ; fixée en avant, à l'antérieure, elle s'unit, par son extrémité opposée, à la temporale, et, par la portion terminale de son bord externe, à la post-orbitaire (Atl., pi. 19, fig. 'ï,j) qui, plus haute que large, des- cend presque verticalement pour rejoindre la sous-orbitaire (pi. 19, fig. 1, k) et forme, en partie, le bord antérieur de la cavité branchiale. La sous-orbitaire représente un triangle à sommet inférieur tantôt court, tantôt un peu prolongé en bas et en dedans. Son bord pos- térieur complète, avec la posl-orbitaire, la limite de la cavité des branchies; son bord supérieur est au-dessous de l'œil ; l'inférieur, de longueur variable, se dirige vers les plaques latérales du rostre, sans arriver toujours à les rejoindre. Au-devant de la frontale principale et de la frontale antériei>re, il y a une petite plaque allongée : c'est la nasale (Atl., pi. 1,^, fig. 1 et pi. 19, fig. 1, /). Elle forme le bord supérieur de la portion antérieure de la fosse orbito-nasale où sont logées les narines. Le museau est revêtu de plaques r astrales (Atl., pi. 15, fig. 1, m). Celles qui touchent en dehors, aux nasales, en arrière aux frontales principales et àl'ethmoïdale ont souvent des contours réguliers. Pour les autres rostralcs (Atl., pi. 17, fig. 1 et 2), il n'en est plus de même, et, quelquefois, elles semblent ne former qu'une seule pièce. Celles des côtés du museau sont, d'ordinaire, plus distinctes, et il n'est pas rare qu'elles représentent des étoiles à rayons allongés (Atl,, pi. 19, fig. 1,«). En dessous, sur la ligne médiane, le museau porte des boucliers osseux recouvrant le prolongement antérieur de la pièce sphénoï- dale qu'on peut considérer, ainsi que je l'ai dit (p. 25), comme l'os vomer. Ce sont donc des écussons vomériens. M. Kittary les a dé- crits et dessinés [loc. cit., p. 439, pi. VI, fig. XI et XII. sous le nom de boucliers ethmoïdes. Ils sont, le plus souvent, aussi granuleux et épineux que les autres plaques cutanées. Quelquefois, ils présentent chacun une protubérance médiane, et comme ils sont placés les uns à la suite des autres, se recouvrant mutuellement un peu, le dessous du museau porte alors une^série longitudinale de tubercules (Atl., pi. 19, fig. 2, o). Dans d'autres espèces, ils sont plats et à peine rugueux. L'ensemble des plaques cutanées de la tête est complété par celles delà ceinture cartilagineuse qui supporte les nageoires pectorales : D'abord la sus-sca;)M/aire (pi. 15, fig. 1 et pi. 19, fig. ■ï,p) qui, plus haute que large, s'articule, par son bord supérieur, avec la portion postérieure du bord externe de la mastoïdienne. Elle a souvent une 48 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. petite crête horizontale semblable à celle des écussons latéraux. Di- rigée un peu obliquement de haut en bas, et d'avant en arrière, elle forme, par son bord antérieur, la région supérieure du bord posté- rieur de la cavité branchiale. En bas, elle s'articule, par un bord obli- que, avec la. scapulaire. Celle-ci (Atl., pi. 19, fig. 1, q) est formée de deux parties. La supérieure, plus haute que large, complète le bord postérieur de la cavité des branchies; puis arrivée au niveau du bord inférieur de la cavité, elle se replie à angle droit, concourant ainsi à la formation de la région externe de ce bord. Elle se continue hori- zontalement en arrière, sous la forme d'un triangle qui a sa base en avant, précisément au niveau du changement de direction de la pla- que; le sommet est aigu et postérieur; le bord externe est libre, et le bord interne uni au bord externe de la plus grande des trois plaques de l'épaule. Celte dernière est dite plaque coracoïdienne par les uns et plaque claviculaire (Atl., pi. 19, fig. 2, r) par les autres, en raison de son contact avec la large expansion osseuse, considérée comme formée par la clavicule et qui constitue la cloison de la cavité branchiale; il serait préférable de la nommer simplement plaque pectorale. Elle représente un triangle isocèle à so,mmet dirigé en arrière, et dont le côté interne, qui est le plus long, touche, par son angle anté- rieur, l'angle correspondant de l'autre plaque. Sa base, oblique d'avant en arrière, forme la plus grande partie du bord inférieur de la cavité branchiale. Son bord externe s'unit au côté interne de la plaque sca- pulaire. Elle est parcourue par une crête longitudinale semblable à celle des écussons ventraux. Les deux plaques circonscrivent, à la région pectorale, par suite de leur écartement, un espace cutané an- gulaire à sommet antérieur. Toutes les plaques sus-céphaliques, lisses à leur face infé- rieure qui est en rapport avec la boîte crânienne, présentent, en dessus, un tout autre aspect. Elles ont un centre quelquefois excentrique d'où partent des rayons tantôt très-apparents, tantôt presque effacés sous les tubercules dont chacun de ces rayons est composé. Souvent, le centre qui est plus ou moins proéminent, est surmonté dans le très-jeune âge, ainsi que les tubercules, d'une épine; mais peu à peu, elle s'émousseettend k disparaître avec les années. La forme des boucliers céphaliques n'est pas toujours exac- tement semblable chez tous les représentants d'un même groupe spécifique. On a, par conséquent, discuté la valeur des carac- tères tirés de leur conformation; mais on a été beaucoup trop loin, quand on a dit qu'il n'est pas possible d'établir une dis- tinction spécifique sur leur forme et leur arrangement mutuel. Leur dissemblance, cependant, n'est pas telle qu'il n'y ait SENSIBILITÉ, SENS DU TOUCHER. 49 néeessité de faire entrer leur description dans l'histoire de chaque espèce. La base du crâne porte une grande pièce osseuse déjà décrite (p. 24), plaque buccale de M. Agassiz, prolongée sur chacun des côtés de la face inférieure de la colonne vertébrale. Elle a été quelquefois rapportée au système des os cutanés du crâne ; mais il est plus conforme aux analogies de la considérer comme une dépendance du squelette interne. Les émssons do7'saux, dont le premier est désigné sous le nom de plaque nuchale, sont nettement délimités sur le plus grand nombre des Esturgeons. Chez quelques-uns, au contraire [Huso lœvis, rosariuyn, serotinus), ils semblent manquer. On ne peut pas alors les compter, car on ne trouve plus, sur la ligne médiane, çà et là, que des granulations osseuses. Quand il en est ainsi, les écussons latéraux et les ventraux sont égale- ment effacés. On a supposé que leur disparition devait être attribuée à la vieillesse des sujets. Ainsi, Linné a dit [Syst. nat., 12* éd., t. I, p. 404, Acip. huso [Huso ichthyocolla]] : Cor- poris ossea tuberculasenioribus evanescunt. M.Kiriland, après avoir établi une espèce particulière sous la dénomination signi- ficative de Acipenser nudiis, l'a regardée plus tard comme fondée sur une modification de Y Acip. rubicundus due à Tâge [Descr. fish. OItio, Baston Journ. nat. hist., 1843-44, t. IV, p. 303); mais je pense qu'il ne faut pas généraliser l'observa- tion faite sur VAcip. huso, puisqu'on trouve les écussons par- faitement développés sur des sujets dont la taille est le double au moins de celle des exemplaires que je connais des espèces qui viennent d'être nommées, et puisqu'un Esturgeon, plus petit que les Acip. lœvis, etc., n'a, sur certains points, que des ves- tiges de pièces ventrales {Huso atelaspis, A. Dum.), il faut donc admettre l'absence des grandes plaques osseuses du tronc parmi ' les caractères de certaines espèces. Les écussons dorsaux consistent en une pièce osseuse tectiforme, dont l'angle rentrant reçoit la saillie du dos. Les deux portions laté- rales dont la réunion forme la crête sont moins obliques, dans le jeune âge, qu'elles ne le deviennent plus tard, et, en même temps, la carène n'est plus aussi saillante. Elle est fréquemment armée d'une épine, quelquefois précédée et suivie de petites dentelures. Chez beaucoup d'Esturgeons, l'épine part du milieu de la carène qui, ayant sa plus grande élévation sur ce point, s'incline vers le bas en avant et en arrière. Chez d'autres, au contraire, la carène a, dans toute sa longueur, une direction oblique : son extrémité postérieure plus haute Poissons. Tome H. 4 50 GANOÏDES CHOINDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. que l'autre se termine en une pointe épineuse, et la plaque est échan- crée en arrière. Une différence si notable sert de moyen de distinction et permet de séparer les Sturioniens en deux groupes (Mésocentres et Opisthocentres) comprenant chacun un nombre très-inégal d'es- pèces, la première disposition étant beaucoup plus fréquente que la seconde (Atl., pi. 19, fig. i, v, et 20, fig. 3). La portion de l'écusson saillante au-dessus des téguments et qui est la plus considérable, est parcourue, du centre à la circonférence, par des radiations. Ces dernières ne restent pas toujours très-dis- tinctes, parce qu'elles sont formées par de petites saillies épineuses qui, souvent, s'unissent aux saillies soit de l'une, soit des deux ra- diations collatérales. Aussi, la surface de l'écusson offre-t-elle un aspect vermiculé qui serait très-analogue à celui que présentent les os des Tortues molles dites Trionyx, s'ils n'étaient dépourvus d'épines qui rendent les écussons des Sturioniens fort rudes quand elles sont très-proéminentes. Au-devant de la portion rugueuse, et derrière quelquefois^, une petite portion lisse de la pièce osseuse est cachée dans l'épaisseur de la peau, et si l'antérieure pénètre sous l'écusson qui précède, un contact s'établit entre les divers segments de la série dorsale. Dans ce cas, tantôt la portion granuleuse de chaque plaque touche celle qu'elle précède et celle dont elle est suivie ; tantôt, les plaques restent éloignées. Chez plusieurs espèces, un intervalle assez grand les sé- pare, et, presque toujours, l'écartement augmente à la région posté- rieure du dos. A la base de la nageoire dorsale, il y a une plaque généralement plus petite que le dernier écusson, et derrière la nageoire, on voit très-fréquemment, sur la ligne médiane, un ou plusieurs écussons quelquefois disposés par paires. Le cloaque et la nageoire anale sont ordinairement suivis de plaques fort analogues aux supérieures. Quand les plaques de la région caudale prennent un plus grand développement et s'unissent aux écussons latéraux, de façon à con- stituer une sorte de gaîne osseuse, d'autres particularités distinctives venant se joindre à celle-là, on a affaire au type d'un genre tout-à-fait distinct : le Scaphirhynque. Le nombre des écussons dorsaux n'est pas absolument cons- tant dans une même espèce, et il peut y en avoir quatre en plus ou en moins chez des sujets d'un même groupe spécifique, comme le Lioniscus glaber en fournit un exemple. C'est là, au reste, un cas rare. Les limites de la variabilité sont, d'ordi- naire, moins étendues, et comme on ne s'est pas, jusqu'ici, suffisamment attaché à l'étude des dissemblances que présen- tent entre eux les Esturgean-s, dont les espèces sont en plus grand nombre qu'on ne l'avait supposé , on a trop facilement admis , k ce que je crois , l'identité d'individus où le nombre SENSIBILITÉ. SENS DU TOUCHER. 51 des écussons n'est pas le même, et qui offrent, en outre, cer- tains autres caractères distinctifs trop négligés. Les écussons latéraux (Atl., pi. 15, fig. l,ftet pi. 19, fig.l, 0 sont quelquefois presque effacés et réduits chacun à une petite pièce osseuse ; leur nombre échappe alors à une numération précise, mais ce sont des exceptions. Presque constamment, de chaque côté du tronc, au niveau de la ligne latérale plus ou moins apparente, et à partir de la plaque sus-scapulaire jusqu'à l'origine de la nageoire caudale, il y a une série d'écussons. Souvent, ils sont en nombre inégal à droite et à gauche, l'une des rangées ayant une ou deux pièces de plus que Tautre. Leur forme générale est quelquefois rhomboïdalc, mais plus habi- tuellement, ils représentent une sorte de triangle irrégulier. La base, oblique d'avant en arrière,, est antérieure; quelquefois, elle porte une petite échancrure médiane. Les deux autres côtés forment un angle postérieur; ou bien ils se réunissent de manière à décrire une courbe parfois un peu entaillée au milieu. Les angles supérieur et inférieur sont dissemblables; le supérieur est, chez la plupart des espèces, plus effilé que l'inférieur. La forme change suivant la position que les écussons occupent dans la série. Le premier est plus petit que le deuxième, mais à partir de celui-ci, ils présentent d'abord une aug- mentation, puis une diminution en longueur et en hauteur. Ils sont parcourus, sur la ligne médiane, d'avant en arrière, par une crête ou peu élevée ou très-saillante, tantôt non épineuse, tantôt surmontée d'une forte épine dirigée en arrière. La surface des écussons est radiée et vermiculée; chacune des sail- lies de la vermiculation, de même que sur les dorsaux, est surmontée par une ou plusieurs épines. Les écussons ventraux situés sur deux rangées parallèles entre la base des nageoires pectorales et des ventrales, sont réduits à un très-petit volume chez quelques Esturgeons, ou manquent sur divers points de la région abdominale. Il n'y en a plus aucune trace chez VAcip. rubicundus de Lesueur,ni chez les espèces qui, selon ce naturaliste, seraient de simples varié- tés du précédent : tel est en particulier VAcip. ohiensis conservé dans les collections du muséum. Aussi, Rafinesque avait-il tiré, de la nudité du ventre, le caractère fondamental de son genre Sterletus [IchtJt. ohiensis, p. 80-82) , et il y rapportait quatre espèces : les deux que je viens de nommer, puis Acip. serotinus Qimacrostomus; mais le défaut de plaques ventrales est rare. Leur nombre n'est pas toujours le même des deux côtés, et de même que pour les dorsaux et les latéraux, il n'est pas ab- solument invariable dans une même espèce. 82 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. Leur forme, quand elle est régulière, rappelle, jusqu'à un certain point, celle d'un cœur de carte à jouer. La carène médiane, quelque- fois très-saillante et surmontée d'une épine dirigée en arrière, ou, d'autres fois, presque nulle et non épineuse, partage, le plus souvent, la plaque en deux portions inégales, l'une externe plus grande, l'autre interne et plus petite. Presque toute leur surface est semblable à celle des dorsaux et des latéraux, car elle est radiée et couverte de petites saillies épineuses. En arrière, il y a une portion nue et anguleuse ; si elle est longue, les écussons se touchent, mais ils restent écartés lorsqu'elle est courte. Les saillies et les vermiculations de toutes les grandes pla- ques de la tête et du tronc, qui manquent sur les points cachés dans l'épaisseur de la peau ou placés en contact avec les pla- ques voisines, n'ont pas l'éclat de la couverture des scutelles des Lépidostées et des Polyptères. La couche de la substance ganoïde, sorte d'émail, si développée chez ces derniers, est, ici, très-mince. M. Agassiz l'a montrée sur une coupe {Poiss. foss., Atlas, t. I, pi. H, fig. 22). La surface interne des plaques est parfaitement lisse. On y voit des lignes concentriques analogues à celles de l'intérieur des coquilles. Elles ne sont pas dues à la superposition succes- sive de couches produisant, comme pour l'enveloppe dure des Mollusques, l'accroissement des dimensions. En réalité, ces lignes concentriques, comme M. Williamson Ta indiqué et figuré sur la coupe verticale de la moitié inférieure d'un écus- son latéral [On microsc. struct. seules.... Gan. and Plac. fishes., in : Philos. Trans., 1849, part. II, p. 448, pi. XLI, fig. 11), ré- sultent de ce que chacune des nombreuses lames qui consti- tuent la portion inférieure de la plaque, change de direction et forme un angle très-aigu en se portant en haut et en dedans. Cette explication me paraît applicable seulement aux écussons latéraux, et non à ceux des autres régions. A la face interne des plaques, il y a des orifices de diverses dimensions, mais toujours très-fins. Ils livrent passage à des vaisseaux et à des nerfs. C'est surtout dans l'angle rentrant des écussons du tronc, que se voient les trous dont les moins pe- tits sont voisins du point correspondant au centre. Quelques- uns perforent toute la plaque et viennent s'ouvrir à l'extérieur; mais d'autres ne vont pas au-delà du tissu osseux et ne tra- versent pas la substance ganoïde. Quand on examine , par transparence, un écusson devant une vive lumière, on voit une multitude de très-fins canaux extrêmement serrés les uns con- SENSIBILITÉ. SENS DU TOUCHER. S3 tre les autres vers le centre , et s'épanouissant en éventail à mesure qu'ils approchent des bords. Les trous et les canalicules se voient également sur les écus- sons céphaliques. Dans toutes les pièces du squelette cutané, le microscope démontre une extrême multiplicité des canaux parcourus par des vaisseaux capillaires et connus sous le nom de canaux de Havers. On y trouve aussi des corpuscules osseux abondants, représentés sur la pi. H, fig. 22, 1. 1 des Poiss. foss. de M. Agassiz. Les écussons des flancs sont perforés d'avant en arrière sous la crête, et offrent ainsi une cavité tubulaire destinée, de même que chez les poissons osseux, à loger le canal de la ligne laté- rale, qui trouve une semblable protection non-seulement aux plaques crâniennes qu'il traverse dans son trajet, mais jusque dans la séparation des deux oritices de chaque narine, sorte de pont cutané où est contenu un petit canal osseux (Voy. p. 42). Entre les cinq rangées longitudinales des écussons du dos, des flancs et du ventre, la peau est rendue rude par de nom- breuses scutelles généralement petites, mais quelquefois assez grandes. Elles se présentent sous un aspect difterent suivant les espèces. Chez les unes, elles sont en forme de petites plaques peclinées, à dénis dirigées en arrière et entremêlées de plaques plus grandes dont la configuration est semblable [Lionisci [L. glaber], Atlas, pi. 17, fig. 7). Chez d'autres, des plaques étoilées sont entremêlées à des plaques en forme de peigne dont elles dépassent beaucoup les dimensions [Helopes [H. stellalus]). D'autres, encore, n'ont que des plaques en étoiles circulaires ou de forme variable, mais toutes munies d'un centre d'où partent des rayons couverts par de petites proéminences épineuses très-rappro- chées entre elles. Quelquefois, les étoiles les plus grandes forment, au-dessus des écussons latéraux, une rangée longitudinale courte et peu régulière {Antacei,X-ïL.,Tp\. 15, fig. 1 b, pi. 18, fig. 1 a-Âa). Le revêtement cutané est plus simple chez beaucoup d'espèces. Tantôt, il se compose de granulations formées par de petites squames osseuses à épine terminale peu développée et disposées en quinconce. La peau alors n'est pas très-rude au toucher [Acipen- i>eres, Acip. sturio, pi. 17, fig. 10). Tantôt, et c'est la disposition la plus fréquente, toutes les scutelles sont de petites épines osseuses acérées [Husones, Atl., pi. 13> fig. 2è, 36, 4b et pi. 17, fig. 8 et 9), et souvent groupées de telle façon qu'elles représentent de petites rosaces. 84 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. Chez les individus âgés, toutes les aspérités des téguments s'émoussent et quelquefois alors, les épines ainsi usées et réu- nies par groupes où elles sont en nombre variable, forment des tubercules dont la surface un peu bosselée porte, çà et là, d.£uO£po;, libre, et 7iw|xa, oper- cule), dont il a, plus tard, modifié la composition (voy. plus haut, p. 14); mais le terme par lequel il désignait les Estur- geons et les Spatulaires offre l'avantage de rappeler le carac- . tère essentiel de l'appareil de la respiration. La communication entre la bouche et la cavité respiratoire se fait au moyen de cinq fentes branchiales. La première est entre l'hyoïde et la branchie operculaire d'une part, et, de l'autre, le premier arc branchial ; la deuxième fente est entre le premier et le deuxième arc, et ainsi de suite ; enfin, la cin- quième et dernière est entre le quatrième arc et les pièces car- tilagineuses qui représentent les os pharyngiens inférieurs. La fermettfre des fentes est complétée, quand les arcs se rap- prochent, par des prolongements effilés qui garnissent le bord concave des arcs. Les quatre arcs branchiaux sont fixés inférieurement, par leur extrémité interne, sur la pièce médiane dite copula, en raison du rôle qu'elle joue comme moyen de réunion des arcs. Elle supporte aussi, en avant, le bout interne de chacune des branches de l'hyoïde et, en arrière, celui des cartilages qui représentent les os pharyngiens. 74 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. Telle est la disposition que je constate sur TEsturg. ordinaire {Àc. sturio). Elle est représentée par M. Briihl [Anfang^grûnde vergl. Anat., pi. 13, fig. 2). Chez le Sterlet, l'os hyoïde et les trois premiers arcs branchiaux se fixent à la pièce médiane, mais la Â^ paire d'arcs et les os pharyn- giens ne sont réunis à leur extrémité inférieure que par des liga- ments. M. Molin, qui a donné une description des trois premiers arcs des branchies, de l'hyoïde et de la tige impaire qui leur sert de soutien inférieur (Sullo scheletro dell'Ac. ruth. in : Sitzungsber. Akad. Wien, 1851, t. VII, p. 370-373), les a représentés (pi. XV, fig. IV). La grande différence entre les branchies des Chimères et celles des Esturgeons, consiste en ce qu'il n'y a plus, ici, une cloison interposée, dans toute leur hauteur, aux deux séries de lamelles membraneuses et vasculaires que porte chacun des arcs (t. I, p. 197 et 208). Cependant, il y a beaucoup moins d'indépendance de ces lamelles que chez les autres poissons à branchies libres. Lereboullet [Anat. comp. appar. respir.^ Dissert, inaug. , 1838, p. 133) en adonné une description succincte d'après ses propres recherches sur ce sujet et celles de Duvernoy ; mais ce dernier (Anw. sc.nat.,Zoo\., 2''série, 1839,t. VI,p.76-82, pi. 5, fig. 1-3 et Leç. anat. comp. Cuvier, t. VII, 1840, p. 329-335) a fait connaître, d'une façon beaucoup plus complète, la dispo- sition anatomique dont il s'agit, et qui est comme une sorte d'exagération de celle que l'on connaît chez le Congre, le Sau- mon et le poisson-lune [Orihragoriscus mola). Les deux séries parallèles des lames branchiales de chacun des arcs, ont, dans leur intervalle, sur les 2/3 ou les 3/4 de leur hauteur, un diaphragme composé : 1" d'une cloison fibro-élastique ; elle enveloppe et assujettit les lames en leur fournissant une gaîne ; au niveau du dernier tiers ou du dernier quart de chaque paire de lames, elle se bifurque et se continue, par ses deux branches, en s'amincissant beaucoup, jusqu'à leur extrémité libre ; 2" de deux séries de muscles. ' • o Les uns, les plus longs, dits muscles de la rangée basilaire, par- tent de la convexité de l'arc branchial. C'est une série unique de fais- ceaux lombricoïdes terminés, au niveau de la réunion de son 1/3 moyen avec le 1/3 inférieur, par des tendons qui se perdent dans la cloison en se subdivisant. Ils n'ont aucun rapport de nombre ni d'at- tache directe avec les lames branchiales sur lesquelles ils n'exer- cent une action que par l'intermédiaire de la cloison. b Les autres [muscles marginaux) sont beaucoup plus nombreux SÉCRÉTIONS. 78 et plus courts que les précédents ; ils commencent avec le dernier tiers de la cloison dont le tissu sert d'attache à leur tendon supérieur et à l'inférieur qui se divise et s'épanouit vers le bord libre de cette cloison. Outre cette série de muscles marginaux , il y en a une autre de muscles encore plus petits et dont les tendons d'origine et de ter- minaison naissent de la cloison et s'y perdent en s'unissant aux ten- dons des muscles basilaires. Tous ces muscles , en quelque sorte enfouis dans le tissu cellulo- fibreux de la cloison diaphragmatique, semblent aboutir, les uns et les autres, par leurs tendons, à un tendon commun médian qui se voit près du bord libre du diaphragme entre les deux séries de lames, et qui, se divisant, se prolonge sur le bord correspondant de la partie libre et flottante de chaqu-e lame. L'appareil contractile exerce donc une action d'ensemble sur la partie flottante des lames dont l'agitation et le déplacement facilitent le contact des surfaces vasculaires avec le liquide ambiant. Le développement extraordinaire du système musculaire du diaphragme branchial, dit avec raison Duvernoy, doit com- penser certaines imperfections du mécanisme des organes res- piratoires des Sturioniens résultant de l'état rudimentaire de la membrane branchiostège et de l'absence de ses rayons, ainsi que du peu de mobilité de l'opercule. IV. SÉCRÉTIONS. Les organes glandulaires annexés au tube digestif ayant été déjà étudiés, je n'ai à m'occuper que des organes sécréteurs de l'urine. Les reins, de forme allongée, sont placés, de chaque côté de la tige centrale, dans toute l'étendue de la cavité de ventre. Ceux de la Spatulaire, très-analogues aux reins des Esturgeons, ont été décrits et figurés par M. Hyrtl [Ueber den Zusammen- hang Geschlechts-und Harmverkzeuge Gan. in : Denkschr. Akad. Wissensch. Wien [1854] 1855, t. VIII, p. 3, pi. I, fig. 1). Le repli péritonéal qui passe au devant de ces glandes n'est pas toujours coloré, mais il offre quelquefois une teinte assez tran- chée. Ainsi, M. Leydig {Anat.-liistolog. Untersuch. Fische, p. 33) l'a trouvé d'un vert doré chez YAcip. nasus, tandis que, chez VAcip. Naccarii^ il n'est pas ainsi coloré. Il a étudié la structure des reins et a vu les canalicules urinaires qui constituent la partie la plus considérable du parenchyme décrire 76 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. des contours très-multipliés; quelques-uns, mais ce sont les plus vo- lumineux, ont plus de 0™.001 de diamètre. Les glomérules sont très-nombreux, d'une extrême petitesse et logés dans l'intérieur des canalicules qui forment des anses dont le sommet présente un renflement arrondi où le glomérule est contenu. Cette disposition est conforme à celle que M. Leydig a observée chez les autres poissons et chez les Reptiles. Aussi conclut-il , contrairement à l'opinion de différents observateurs, que les canalicules ne se ter- minent pas en cul-de-sac. Les uretères, placés sur le bord externe des reins vers leur extrémité postérieure, reçoivent, dans leur trajet, des conduits urinaires. Ils sont contractiles : leurs parois ont des fibres mus- culaires qui sont lisses. S'élargissant vers l'extrémité inférieure et se réunissant, le plus souvent, en une poche unique, ils constituent un réservoir ou une sorte de vessie bicorne. Pour tout ce qui concerne le mode de relation entre les or- ganes génitaux et urinaires, et leur terminaison dans le cloa- que, je crois devoir renvoyer à ce que j'ai dit, sur ce sujet (p. 9-11), dans rénumération des caractères généraux des Ga- noïdes. FONCTION DE LA GENERATION. REPRODUCTION. Les Sturioniens diffèrent beaucoup, par leur mode de repro- duction, des Chimères auprès desquelles on les avait longtemps laissés. Ils n'ont, en effet, ni leurs appendices génitaux exté- rieurs, ni leurs organes génitaux internes compliqués (t. I, p. 680-683). Ils ressemblent bien plus aux poissons osseux; mais en raison du mode de réunion des canaux séminifères et des oviductes avec les organes urinaires, ils sont très-ana- logues aux autres Ganoïdes (voy. p. 9-11 oîi j'ai présenté des détails suffisants sur les organes eux-mêmes). Semblables à la plupart des poissons de la famille des Sal- monoïdes et aux Moses, les Esturgeons, anadromes (1) comme (t) Contrairement à ce que font les Anadromes (de ava, en arrière, et Spo[jLoç, course), les Anguilles descendent des rivières et vont à la mer pour s'y reproduire. Schonevelde (Ichthyologia ducat, slesvici, 1624, p. 14, De anguilla) paraît être le premier qui, pour exprimer cette diEFérence, ait dit qu'elles sont catadromes (xa-ra, en bas, et Spofxo;, course). REPRODUCTION. ANADROMISME. 77 ces derniers, quittent, à l'époque du frai, les mers oîi ils vivent pour pénétrer dans les golfes ou dans les fleuves qui s'y jet- tent, et s'ils habitent de grands lacs, ils remontent le cours des eaux tributaires de ces lacs (1). Pallas dit, en parlant de l'Esturgeon nommé Ac. stellatiis {Voy. trad. fr. Gauthier Lapeyronie, t. VIII, Append., p. 98) : Cette espèce habite la mer Caspienne et remonte, au mois de mai, par grandes troupes, dans les fleuves. Il dit encore (t. III, p. 443) : Le vrai Esturgeon {Ac. sturio. Est. ordin, ou commun) remonte directement dans les fleuves et n'entre jamais dans les golfes; c'est la raison pour laquelle on n'en prend avec les bielouga [Ac. huso] que dans les villages établis à l'embouchure du Volga ou sur le fleuve même. Il est si rare, ajoute Pallas, d'en pêcher dans les golfes, que le pêcheur qui en prend un dans son filet, le garde pour lui. C'est surtout dans les descriptions des différentes espèces [Zoographia rosso-asialica., Anifii. monocardia, p. 83-109), que ce zoologiste a décrit les longs voyages accomplis chaque année par les Esturgeons. De la mer Caspienne, de la mer Noire, de la mer d'Azof, du lac Aral et des autres grands lacs de la Russie qui, autrefois, communiquaient avec la mer Caspienne et la mer Noire, ils remontent dans les fleuves, souvent à de grandes distances des embouchures. Les détails donnés sur les pêches par Pallas dans les pas- sages de ses Voyages que je viens de citer et dans d'autres disséminés au milieu de nombreux renseignements de toute nature, démontrent les précieux avantages de la pêche des Esturgeons pour les peuples des diff'érentes parties de la Rus- sie traversées par des fleuves dont l'exploitation est habilement conduite. Ainsi, les bandes sont quelquefois tellement serrées qu'un seul des Vatagas ou villages de pêcheurs qui s'établissent au bord des fleuves, à l'époque où le poisson passe, peut prendre, pendant les quinze jours que dure la montée, jusqu'à seize ou vingt mille Sterlets [Acip. ruthenus), mais la moitié seulement de ce nombre, quand les vents ne sont pas favorables (Pallas, Voy. tr. fr., t. III, p. 442). Les mêmes habitudes sont observées dans l'Amérique du (1) Dans mon cours de 1863, au Muséum, je me suis particulièrement attaché à l'étude des poissons voyageurs et j'ai résumé les leçons relatives à ce sujet pour VAnmiaire scientifique publié par M. Dehérain, 5"^ année, 1866, p. 217-247. 78 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. Nord, et Catesby en a fait mention [Nat. hist. Carolina, t. 1, Account ofCar. p. XXXIII). Aux approches du printemps, dit-il, les Esturgeons quittent le fond de la mer et entrent dans les rivières, montant lentement vers les endroits élevés pour y pondre leurs œufs, et les rivières sont remplies de ces pois- sons. Les grands lacs des régions septentrionales de l'Amérique du Nord contiennent beaucoup d'espèces, dont l'ascension dans les rivières a lieu au printemps, quand les glaces se rompent et que les eaux des lacs deviennent vaseuses. Quel- ques renseignements ont été donnés sur ce sujet par Richardson [Fauna bor.-amer., Fishes^ p. 279). La pêche n'y est pas pra- tiquée comme en Russie et l'on est, bien loin, par conséquent, dans ces contrées, de tirer, d'une si abondante population au moment où elle émigré, les profits considérables qu'elle procure aux habitants de l'ancien monde. Chaque année, les fleuves qui ont leur embouchure dans la Baltique, la mer du Nord et la Manche, reçoiv&nt les Esturgeons et les rendent aux eaux salées après l'accomplissement de l'acte de la fécondation. Ils habitent les eaux de l'hémisphère boréal ; mais au-dessous de la Manche , ils sont moins abon- dants le long des côtes d'Europe. Cependant, il y en a dans l'Océan ; et la Méditerranée, ainsi que l'Adriatique, sont habi- tées par des espèces qu'on rencontre, au milieu des eaux douces, à certains moments de l'année. Ils s'engagent quelquefois dans les affluents des fleuves et y remontent très-haut. On en a pris dans la Moselle , à Sierck , au-dessus de Metz, près de la frontière du Luxembourg (Holan- dre. Faune de la Moselle, 1836, p. 262). Je me souviens, dit Sonnini [Hist. nat. poiss.., t. IV, p. 343), d'en avoir vu pêcher un à Pont-à-Mousson, à cinq lieues de Nancy (1). Dans la Loire, on a pris un individu, pesant 40 kilog., aux Ponts-de-Cé, près Angers, en 1810 (Millet, Faune de Maine-et-Loire, t. II, p. 701). Les œufs sont fort abondants. Pallas , par le procédé des (1) Au reste, ce n'est pas de l'Esturgeon, comme le croyait Paul Jove [De romanis piscibus, cap. IV, feuille C 2 éd. d'Anvers, 1522), qu'il est question dans les vers 135-144 d'Ausone (Mosella) : Nunc pecus aequoreum celebrabere magne silure Cuvier l'a bien démontré dans ses notes sur Pline (lib. IX, 17 éd. Lemaire, curante Ajasson de Gransagne, note 4, p. 37, et Zoologie de Pline, trad. par le même, t. II, note, p. 159). I REPRODUCTION. ANADROMISME. 79 pesées (1), en a estimé trois millions: Chez une femelle de l'Est. ordinaire (Ac.sturio), prise, en 1800, dans la Seine, à Neuilly, près Paris, les ovaires en contenaient 1,467,856. Avec les œufs , on fait le Caviar (du grec vulgaire xayiap qui a la même signification). Ce condiment si apprécié des Russes et qu'on exporte en très-grande quantité, surtout en Allema- gne, en Grèce et en Italie, est une salaison dont la saveur acre et piquante, et l'odeur légèrement ammoniacale, sont peu agréables pour ceux qui n'en ont pas l'habitude; mais on s'y accoutume assez aisément, et elle devient l'accompagnement obligé d'un grand nombre de mets, comme la sauce aux anchois chez certains peuples septentrionaux. Il y a quatre manières principales de préparer le caviar et dont Pallas {Voyages, tr. fr., t. III, p. 4S2) a donné la description. Le soin avec lequel les œufs sont d'abord salés, puis foulés et débarrassés de l'excès de sel produit une telle différence dans la qualité que le prix du caviar en sac, très-préféré aux autres sortes, se paie une fois plus cher. Pressé, par petites quantités, dans des sacs de toile, il est bien mieux dépouillé de ses impuretés et desséché. Hipp. Cloquet {Faune des médecins, t. III, p. 408-417) a publié, sur ce sujet, un article inté- ressant où il énumère les caviars fabriqués avec des œufs de différentes espèces de poissons. Il y discute, en même temps, les inconvénients que présente l'usage habituel d'une substance si fortement imprégnée de sel. On manque de renseignements sur les diverses phases du développement des jeunes animaux qui descendent à la mer pour ne remonter que plus tard, dans les eaux douces, à l'é- poque oîi, devenus aptes à se reproduire, ils vont chercher au milieu des eaux vives et courantes des fleuves et des rivières, les conditions nécessaires à l'accomplissement de l'acte de la génération. On n'a pas de données précises sur la marche de la crois- sance qui doit se prolonger beaucoup, à en juger par la très- grande taille à laquelle peuvent parvenir ces poissons qui sont doH.iés d'une remarquable longévité. Comme exemple du volume énorme auquel les Esturgeons (1) Le poids de la masse des œufs étant connu, il devient facile d'en es- timer le nombre. On compte ceux qui composent une très-petite quantité exactement pesée, et l'on multiplie le nombre trouvé par le chiffre du poids total. Si, dans 1/2 gramme, il y a, comme je l'ai récemment constaté sur un Grondin (Trigla gurnardus, Linn.), 670 œufs, ou 1340 dans un gramme, la masse pesant 2012 grammes, j'en ai conclu qu'elle renfermait 2,696,080 œufs. A- 80 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. peuvent parvenir, je citerai celui de 2,310 livres, péché, au rapport de Pallas [Voyages, tr. fr., t. III, p. 450), en 1769, près de Bogatoi-Koultouk. Il avait 7 aunes 1/2 de long (8'".93). Cer- taines espèces, le Sterlet en particulier [Acip. ruthenus), n'ar- rivent jamais à de grandes dimensions. Les très-gros individus sont rares dans les collections. Les plus grands que le Muséum possède , et qui proviennent de Tocéan Atlantique, soit des côtes européennes, soit des côtes américaines, ont près de 2 mètres ou même davantage. C'est parce qu'ils vivent très-longtemps que ces poissons peuvent devenir aussi grands (1). Je dois à l'obligeance de M, le professeur W. Peters, de Berlin, la connaissance d'un fait authentique. Il a dernièrement visité, m'a-t-il écrit en août 1866, un lac d'eau douce en Poraé- ranie, nommé Gôrland-See, oîi il a vu de très-vieux Sterlets [Acip. ruthenus) qui ont été transportés dans ce lac par ordre de Frédéric-le-Grand. En faisant remonter leur translation seulement aux derniers temps de la vie du roi , qui est mort en 1786, les survivants auraient aujourd'hui 80 ans. M. de Baer a assuré à M. Peters que le Hausen [Acip. huso) atteint l'âge de 2 à 300 ans. L'expérience que ce dernier me fait connaître est très-inté- ressante, car elle fournit, au moins pour ce cas en particulier, la preuve que, par suite de l'impossibilité de se déplacer, les Sterlets du Gôrland-See ne se sont pas reproduits. Cependant, une femelle de 0'".92, pesant 7 kilog., examinée, au mois de mai, par M. Peters, avait des œufs bien développés, et un mâle de 0"'.83 et de 4 kilog., avait des spermatozoïdes arrivés à tout leur développement. De cette observation, il ne faudrait peut- être pas encore conclure d'une manière définitive au défaut (1) Il est peut-être permis de supposer avec M. Blanchard [C.-rendus Âc. se, 1867, t. LXIV, p. 538, note à roccasion d'un crabe gigantesque du Japon acquis par le Mus. d'iiist. nat.) que la croissance se continue, mais avec une extrême lenteur, durant toute la vie chez les animaux autres que les Mammif., les Ois. et les Insectes. Notons cependant, comme je l'ai fait observer eu parlant des grands Crocodiliens de la ménagerie et des col- lections du Mus. (2'' Notice sur la Ménag. des Rept. : Arch. Mus., 1861, t. X, p. -446), que le développement en grosseur chez les individus qui devien- nent âgés, l'emporte de beaucoup sur leur allongement. De là, résulte à cause de la nécessité de tenir compte des deux modes de développement, qu'il est très-difficile, si ce n'est même impossible, de calculer, d'après leur accroissement, l'âge de ces Reptiles et des animaux dont l'existence se pro- longe beaucoup. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 81 absolu de reproduction chez des Esturgeons retenus au milieu d'espaces clos, puisque des expériences accomplies en France et en Suède montrent que des Salmonoïdes placés dans des con- ditions analogues, se sont cependant reproduits dans des lacs fermés [BulL Soc. d'acclimat.^ 1859, p. 2ob, compte-rendu des expériences de M. Coste dans Tétang de Saint-Cucufa, près Paris; voyez, en outre, le même Bidlelin, 1863, p. 261, 332, 1864, p. 374, 375, et L. Soubeiran, Rapp., sur l'exposition de Bergen [Bull. Soc. d'acdim., 1866, p. 194). Certains changements dus à l'âge surviennent chez les Estur- geons à mesure qu'ils vieillissent. Ainsi, le museau perd un peu de sa longueur proportionnelle, ce qu'il est facile de cons- tater quand on a, sous les yeux, des sujets d'âge différent ap- partenant à une même espèce. Les écussons cutanés subissent quelques modifications, comme je l'ai dit (p. 54), en décrivant l'armure cutanée des flancs et du dos. Néanmoins, des ressem- blances nombreuses restent dans la conformation générale du prolongement rostral et dans tout l'ensemble de l'animal; elles suffisent pour la détermination des espèces. On a souvent admis la possibilité de changements qui, en réalité, dénotent des difi'érences spécifiques, et l'on a ainsi mé- connu des divisions naturelles et très -réelles dans le groupe si nombreux des Sturionicns. J'en ai acquis la certitude par l'examen attentif de la riche collection d'Esturgeons des côtes orientale et occidentale de l'Amérique du Nord, appartenant au musée de Cambridge (Massachusetts), et dont le Muséum a reçu communication par l'obligeante entremise de MM. Louis et Alex. Agassiz. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE.- Les Esturgeons sont habitants de la zuno tempérée et sur- tout de ses régions froides, quoiqu'ils ne semblent pas s'é- tendre, si ce n'est exceptionnellement, jusqu'aux eaux polaires; dans les portions les plus chaudes de celte zone, ils ne sont pas en aussi grand nombre. Les vastes lacs salés situés ii l'est de la Méditerranée et qui constituent les mers intérieures dites mers Noire, d'Azof et Caspienne, sont leur principale demeure dans l'ancien monde, ou du meins c'est là que les espèces se rencontrent en plus grande abondance. Chaque espèce s'étend au loin, car au mo- Poissons. Tome II. 2. 1744. Acip. capite complanato, scahro, in roslrum albicans, cras- sum, prominens et acutum desinente, Klein , Missus IV, Hist. pisc. promovendœ, p. 14. 17S2-SG. Béluga, Gmelin, Reise, durch Rusla7ul, t. IH, p. 240. 1736. Acip. corpore tuberculis obsito ; rostro obluso; oris diametro roatri longitudinem superante, Kramcr, Elench. veyet. et animal, per Aiislriam observ., p. 383. 1767. Ac. béluga, seu Albula, Forster, Specim, hist. nat. Volgensis {Philos. Trans., t. LVII, p. 334). 1771-1780. Ac. hiiso, Lepechin, Reise, etc., t, I, p. 138, pi. XI, fig. 1,2. 1771-1776. Id., Pallas, Voy. dijf. prov. Russ., t. I, p. 233, t. III, p. 442, etpassim. \112. Huso, Acip. rostro obtusissimo oris diametro longitudine ce- denle; cirri ori propioribus , Guldenstaedl, Novi Comment. Ac. se. Petropolit., t. XVI, p. 332, — 1783. Ac. huso, Bloch, Hist. poiss., éd. fr. fol., t. IV, p. 86, pi. 129, copiée par Bonnaterre, Encycl. méthod., pi. 20, fig. 31, par Meidinger, Icônes pisc. Austriœ indigen., Decuria V, pi. XLIX, et par Shaw, Gêner, zool., t. V, pars II, pi. 139, p. 373, Isinglass, et 1801, Id., Bloch, Systema posth. edente Schneider, p. 348, n" 3. — 1787. Id., Ichthyocolle, espèce d'Acipe, Haiiy, Poiss. Encyclop., p. 210. — 1798. Id., Lacépède, Hist. Poiss., t. I, p. 422. — 1798. Id., Schrank, Fauna boïca, t. I, pars II, p. 306, n° 278. — 1811 [1831]. Id., Pallas, Zoographia rosso-asiatica, t. III, p. 86. — 1817, Id., Cuv., R. an., i'' éd., t. II, p, 142, et 2« éd., t. II, p. 380. — 1819. Id., Hipp. Cloquct, Dict. se. natur., éd. Levrault, t. XV, p. 383; et 1824. Id., Id., Faune des médecins, t. V, p. 110. — 1830. Id., Reisinger, Spécimen ichthiologiœ. Ilungariœ, p. 91. — 1831. Id., Eichwald, Zool. specialis Rossiœ et Poloniœ, t. III, p. 66. — 1832. Id., MénétriéSj Catal. objets :wol. recueillis dans un voy. au Caucase, p. 79. — 1832-1842. Id., Ch. Bonap., Icon. fauna ital., Pesc, sans paginât. — 1833. Id., Brandi et Ratzeburg, Medizin. %ool., t. II, p. 3, et Nachtriige, p. 3i9, pi. 1, fig. 1, très-jeune individu de O^.OO, gr. nat., etD, F, tête en dessus et en dessous; E plaques osseuses et scu- telles amplifiées; pi. la, 1/8 gr. nat. d'un sujet del™.36; A,B,C;D,E, thenis, et dont on trouve des copies dans Gesner, De aquatil., p. 30, ad. 1(320, Francf., Aldrov., De pisc, p. 364, cap. II. C'est probablement ici qu'il faut signaler, malgré ses incorrections, la fig. donnée par Gesner (ffuio, seu Aniaceus, De a quai U., p. h"!, édit. Francf. 1620, copiée et agrandie par Aldrov. {Huso Gesneri, De pisc, p. 534) et reproduite par Willughb., tab. P 7, fig. 1, puis par Jonston [De pisc-, pi. ÏXY.flg. 3). GENRE ACIPENSER (HUSO), 1. 93 tèle, barbillon, plaque dorsale et scutelles cutanées. — 1834. Id., Lovetsky, Diagn. pisc. ad genus Acip. pertinent. {Nouv. Mém. Soc. imp. nat. Moscou, t. III, p. 2o8, pi. XV, fig. \, \b. — i83o. Id., Fit- zinger et Heckel, Monogr. darstellung Gatt. Acipenser [Ann. Wien. Mus., p. 320, pi. XXVII, fig. 7 et XXVIII, fig. 1-2, excl. synonym. en partie, voyez ci-dessus, note 1. — 1840. Id., Nordmann, Fauna pontica, Demidoff, Voy. Russ. mérid. et Crimée, t. III, p. 347). — 1842. Id., Fleming, Brit anim., 2*^ cdit., p. 173, où est émise la sup- position que le poisson signalé en 1GG7 par Merret {Pinax rerum natur. hritann., p. 188) était probablement Ac. huso. 1846. Huso ichthyocolla, Ch. Bonap., Catal. pesci europr, p. 22. 1851. Ac. huso, Gray, List specim. fish. brit. Mus., p. 17. — 18o5. Id., Niisson, Skandin. Fau7ia,Fiskarna,^. 704. — 1856. Id., Kcssler, Zu Ichth. sii Dwestl. Hicsslands in : Bull. Soc. imp. nat., Moscou, t. XXIX, p. 390. — 1856. Id., Tchihatchef, Poiss. du Don, du Dnêpre, du Dnestre, du Boug et duDanuhc [C. rendus, Ac se, t. XLH, p. 412); trouvé dans ces fleuves, exe. dans le Boug. — 1858. Id., Heckel et Kner, Die Stissumsserfische ostreichs. Mon., p. 365, figure. — 1862. Id., Couch, Fish. brit. islands, t. I, p. 163, fig. XXXVI, dans la sup- position que peut-être, l'espèce se trouve dans les eaux de la Grande- Bretagne. 1863. Id., Siebold, Siissivasserfische Mitteleuropa, p. 36i. — 186i. /(/., y^ateckiego, Mater, do Fauny ichth. Polski II; System, prxeglad ryb Krajoivich, \arso\ie, p. 91. Car.vctères (i). — Ligne du dos un peu convexe, dont la plus grande hauteur (0"'.14) est contenue 8 fois à peine dans la longueur totale; tète mesurant, jusqu'à rextrémité posté- rieure de l'occipitale supérieure, 0"'.;28 presque égale à i/o'' de tout l'animal, faiblement oblique, à dépression médiane à peu près nulle, museau pointu, ne portant, chez l'adulte, aucune plaque osseuse, cartilagineux et translucide, plus court que n'est large la bouche dont l'orifice occupe toute l'étendue transversale de la base de la région rostrale (2) ; intervalle (1) D'après un Esturgeon long de 1™. 13 adressé en communication au Musée de Paris par celui de Milan et un peu plus court que le sujet de 1™.36, réduit à 1/8, figuré par M. Braadt , dont le dessin se rapporte très-bien au spécimen décrit ci-dessus. — J'indique, plus loin, les diflé- rences que présente un individu plus jeune, de 0"'.G7. (:2) Chez aucun autre Esturgeon, la bouche n'a une telle amplitude; de là, se lire le caractère essentiellement distinctif de l'espèce, alors même que le museau, comme chez l'individu, non encore adulte, qui sert à la présente description, l'emporte un peu sur les dimensions de la fente buc- cale. Il faut ajouter, comme caractères propres aux jeunes animaux, i" que leur museau n'est pas translucide parce qu'il est recouvert de petites 94 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. entre les saillies orbitaires antérieures toujours moindre que la distance comprise entre ces saillies et Textrémité du mu- seau; lèvres lisses, l'inférieure largement divisée au milieu; barbillons ronds à la base, aplatis à l'extrémité, insérés plus loin de la pointe du museau que de la bouche dont ils dépas- sent le bord antérieur; centre des temporales plus reculé que celui des pariétales ; centres des mastoïdiennes beaucoup plus éloignés entre eux que ne le sont les centres des frontales an- térieures ; 12 écussons dorsaux sans compter la petite plaque de répiplère; 14 suivant Lepechin et même quelquefois 15; 43 latéraux petits, et môme 55-60, dit-on; les ventraux presque effacés et ordinairement au nombre de 9-12. Les plaques suscéplialiques sont peu développées, mal délimitées et à rayons iaiblcment indiqués. L'occipitale super, presque confondue, sur ses bords, avec les pa- riétales, pénètre entre les pariétales par une portion triangulaire, qui n'est pas plus longue qu'elle n'est large à sa hase, et ne s'étend pas jusqu'au niveau de leur centre;, les frontales principales sont réunies sur la ligne médiane, ou bien, si elles restent écartées, il n'y a ni cth- moïdale, ni rostralcs; les frontales antérieures elles-mêmes manquent presque complètement. La nuchale, petite, reste écartée, en avant, de V'occipitale, et laté- ralement, dos mastoïdiennes et des sus-scapulalres qui ont peu de largeur, et décrivent, par leur bord poster., une courbe elliptique dont la concavité est tournée en arrière. Les écuss. dors, presque en contact mutuel (le 2"= reste éloigné de la plaque nuchale) sont plus longs que larges, et plus étroits en avant qu'en arrière, leurs radiations sont peu marquées ; leur crête est mousse sans épine (représentée ainsi par MM. Brandt et Ratzeburg, elle est épineuse sur la pL de MM. Filzinger et Ilcckel). Les latéraux petits, assez irréguliers, ne sont plus, vers l'extré- mité du tronc, que de petites plaques osseuses; leur crête est peu apparente. La plupart des écussons ventraux manquent; ils ne sont plus représentés, sur 3 ou 4 points, que par quelques incrustations os- seuses mal délimitées. Le revêtement cutané figuré par MM. Br. et Ratz. {Mcdizin. Zool, t. II, pi. la, E), se compose de scutelles épineuses, de grandeur iné- plaques osseuses peu distinctes entre elles qui disparaissent avec l'âge et no se voient déjà plus sur le spécimen que je décris ; 2» qu'il est plus long proportionnellement à sa largeur entre les saillies orbitaires; cette dernière, chez le sujet que je décris, est de O'^-OoS, et la longueur de O^.IOT. La différence entre ces deux dimensions, quoique moins marquée à un âge plus avancé, persiste toujours. GENRE ACIPENSER (HUSO), 1. 95 gale, mais généralement fort petites, triangulaires, à pointe unique ou double. En outre, sur la 1/2 antér. du tronc, de chaque côté, et à une certaine distance au-dessous de la rangée des écuss. dors., il y a une série régulière de scutelles beaucoup plus grandes que les épines cutanées. Leur forme est variable. Quelques-unes, mais surtout les dernières, sont presque stelliformes, mais irrégulièrement radiées et sans un centre bien nettement indiqué. La plupart consistent en une barre osseuse transversale, longue de 0'".00i à 0™.006, offrant, à chaque extrémité, un petit élargissement ramifié, et chaque bran- che se termine par une bifurcation qui entoure un porc cutané. Je compte, à droite comme à gauche, une vingtaine de ces scutelles (Atl., pi. 20, fig. 3. Ces grandes pièces n'ont pas été représentées in : Mediz. ZooL] P. 2 fois 1/2 aussi longues que larges,* à bord externe un peu con- vexe, à bord poster, oblique, non échancrécs, prolongées, dans toute leur étendue, au-dessous des 10 premiers écuss. latéraux, et égales ci l'intervalle compris entre l'angle super, de la narine poster, et l'ex- trémité de la plaque nuchale. V. à base plus longue que le 4« écuss. dors., commençant au-des- sous du 21*^ écuss. latéral et étendues un peu au-delà du commence- ment de la D. Celle-ci, plus basse qu'elle n'est longue, à base 2 fois 1/2 au moins aussi étendue que le front est large, commence au- dessus du 25*-' écuss. latéral. A. commençant au-djssous du 30" écusson et atteignant et dépas- sant même un peu, par son extrémité pointue, l'origine du lobe in- fér. de la C, dont le lobe supérieur, large et effilé, est égal à la dis- tance qui sépare l'extrémité rostrale du milieu de la plaque nuchale; son échancrure est assez profonde et un peu angulaire. P. 34, V. 27, D. 5G, A. 26, C. 38/90 et au-delà. La couleur des régions supérieures est un gris cendré tirant sur le brun ; le museau est jaune, et le dessous du corps blanchâtre. L'animal peut arriver, dit-on, à une taille de G mètres, et peser 1,500 kilogrammes (Cuvier, R. an., 2*^ éd., t. II, p. 380). Cependant Pallasqui parle de 25 empans (l'empan = 0'". 243), c'est-à-dire 5"". 97, n'estime pas le poids au-delà de 45 pounds que son traducteur dit être équivalents à 1480 livres (voy. t. 1, p. 233). Le Muséum possède un Esturgeon long de 0™.67, rapporté du Bosphore par M. Virlet d'Aouste et qui fournit un remarquable exemple 1° des différences que présentent des individus étu- diés à des époques diverses de la vie, mais appartenant i\ une même espèce, 2" de la constance de certains caractères d'une valeur spécifique incontestable (1). (1) Valenciennes, à qui roccasion d'étudier le grand Ichthyocolle ne s'était pas offerte, puisque le cabinet d'histoire naturelle de Paris ne pos- 96 GAMOÏDES CHONDROSTëS. ACIPENSÉRIDÉS. La différence la plus frappante consiste dans l'aspect général de tous les écussons qui, sur le dos et sur les flancs, sont en recouvre- ment mutuel, fortement radiés, portent une crête, ainsi qu'une épine, et ne semblent point, tant est parfait encore leur état d'intégrité, devoir, plus tard, s'effacer et disparaître en partie. La forme n'en est pas absolument identique à celle des écussons du sujet décrit plus haut. Cependant, les dissemblances sont uniquement dues à ce que l'animal est plus jeune; on en acquiert la certitude par un examen attentif de leur configuration. Le museau n'est pas transparent; mais déjà, une partie des plaques rostralcs manquent : il n'y en a plus que sur la région médiane supé- rieure et la plaque sous-rostrale persiste encore. 1° Outre l'étendue considérable de la fente buccale que dépassent les barbillons, et qui, chez les deux sujets, est sensiblement égale aux 3/4 de la longueur de la base de la nageoire dorsale ; il faut noter comme similitudes: — 2° la forme des mastoïdiennes; en raison de leur peu de largeur, elles constituent ensemble, avec le bord postérieur de l'occipitale supérieure, une sorte de fer à cheval dans la concavité duquel la plaque nuchale reste isolée latéralement des mastoïdiennes qui, d'ordinaire, sont en contact avec elle; — 3" les petites scutelles interposées entre les grandes plaques sont plus épineuses, mais ne diffèrent pas autrement des pièces cutanées de l'autre sujet, et l'on voit, sur la région des flancs, des scutelles plus grandes assez ana- logues, si ce n'est qu'elles sont à peine éiar.jàes aux extrémités, à celles que montre IAtlas, pi. 20, fig. 3; — 4° la forme des plaques pectorales, car relativement à leur longueur, elles sont étroites; — 5" on trouve le même rapport entre la distance des centres des fron- tales antérieures et celle des centres des mastoïdiennes; de plus, il y a concordance parfaite dans la position relative des centres des pariétales et des temporales ; — G" la longueur de la base de l'A. est égale, chez l'un comme chez l'autre, aux 3/5 de l'étendue de la plaque pectorale; — 7° les rayons des nageoires, sans être exactement en même nombre, ne dépassent pas les limites étroites d'une variabilité qu'il est difficile de ne pas admettre dans une môme espèce dont on a plus d'un exemplaire sous les yeux. Voici les nombres du spécimen du Bosphore : P. 33, V. 30, D. 61, A. 32, C. 40/100 et au-delà. Les détails qui précèdent donnent, il me semble, la preuve que les espèces, malgré certaines différences ducs à Tàge^ restent cependant bien caractérisées, quand on s'attache, pour la détermination, aux particularités dislinctives sur lesquelles il n'a pas de prise. sède que le spécimen du Bosphore dont il est ici question, avait nommé ce dernier Acip. Tournefurtii, Val. MSS. Il se fondait sur la ressemblance de cet Esturgeon avec une ligure dont la bibliothèque de rétablissement possède un décalque, portant, de sa main : « dessin très-probablement fait par Aubriet pendant son voyage avec Tournefort. » GENRE ACIPENSER (HUSO), 2. 97 2, AciPENSER (HuSO) FlTZINGERII, Val. MSS. Atlas, pi. 20, fig. 4, Aa, tête et Q" écusson dorsal. Caractères (1). — Ligne du dos presque horizontale, dont la plus grande élévation (0"\0o) au niveau des S*" et 6" écuss. dorsaux est contenue 8 fois 1/2 dans l'étendue totale; tète me- surant, jusqu'au bord terminal de l'occipitale supérieure, 0,09 et dépassant à peine 1/5 de la longueur de l'animal, à dépres- sion médiane large et bien apparente bordée par des crêtes mousses, très-peu oblique; museau horizontal, médiocrement allongé, assez plat, en forme de spatule mousse à son bout antérieur, large, entre les centres des frontales antérieures, de 0,030, et, de ces saillies à l'extrémité, long de 0,048, à plaque médiane inférieure large et faiblement rugueuse ; lèvres lisses, l'inférieure largement divisée au milieu ; barbillons aplatis, un peu plus éloignés de l'extrémité du museau que de l'enfon- cement buccal dont ils n'atteignent pas le bord antérieur; centres des temporales et des pariétales presque sur le môme niveau ; distance égale entre les centres des frontales anté- rieures et ceux des mastoïdiennes ; 11 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère; 26-30 latéraux; 10-11 ventraux. Toutes les plaques suscéphaliques ont leurs sutures très-serrées, de sorte que leurs limites sont peu distinctes. L'occipitale supérieure pénètre, entre les iiariétalcs, jusqu'au-devant de leur centre; une cthmoïdale petite et mal délimitée les sépare en avant, ainsi que les frontales principales qui se rejoignent au-devant de cette dernière; les nasales cl les rostrales sont presque confondues par leurs bords et semblent former, en quelque sorte, à tout le museau une enve- loppe solide d'une seule pièce. La nuchale, à peine plus longue que large, s'articule, par un bord en angle obtus, avec l'occipitale, et son bord poster, décrit une courbe très-ouverte; son centre fort saillant est à peine épineux. Les écuss. dors., placés en contact mutuel, ont des radiations très- marquées et une épine peu proéminente. Les 2 qui suivent la nu- chale sont plus petits que celle-ci et que le i" qui est lui-même moins grand que le 5*^, dont la long, l'emporte sur sa haut.; les trois suivants deviennent successivement plus courts et, enfin, les 3 der- niers ont la même étendue que le 5'-, avec des dimensions verticales moindres. — La D. est suivie de 2 paires d'écussons. (1) D'après un spécimen long de O'^AS, envoyé de Russie au Muséum, par S. A. L la grande duchesse Hélène. Cuvier {Hist. Poiss., 1. 1, p. 268 et t. VII, p. VIII) a parlé des utiles présents de cette princesse. Puissons. Tome IL 7 98 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. Les latéraux à radiations bien prononcées, à crête saillante, sur- montée d'une courte épine, sont presque en contact mutuel. Leur bord poster, est convexe; l'antér., légèrement concave dans le com- mencement de la série, devient ensuite rectiligne; les extrémités su- périeure et inférieure sont peu effilées. Les venir, inégaux en grandeur et fort rapprochés entre eux, ont des radiations très-prononcées et une forte crête à épine courte. Derrière le cloaque, il y a un grand écusson précédant la plaque de l'A. qui a, comme la D., de chaque côté de sa base, de petites pla- ques suivies de 2 paires d'écussons plus grands. Les sculelles cutanées, à la région du tronc entre les écuss. mé- dians et latér.j sont grandes, le plus souvent de forme circulaire, toutes couvertes de petites épines dont la centrale est la plus haute, et se présentent ainsi avec une forme en rosace (1). Leur nombre dimi- nuant peu à peu, il n'y a plus sur les faces latérales du tronc, comme sur toute la région inférieure, que des épines simples. Nageoires. — P. arrondies à leur bord poster., d'une larg. égale aux 2/3 de leur long., qui est la même que celle de l'intervalle com- pris entre l'angle super, de la narine poster, et le bord terminal de l'occipitale; elles atteignent le bord poster, du 5*= écuss. latéral. V. courtes, commençant au-dessous, l'une du 13^ écuss. latér., l'autre du IS», et placées, dans toute leur étendue, sous 3 écussons. D. aussi longue que haute, à bord poster, semi-lunaire, à angle super, arrondi, correspondant à 4 écuss. latér. (17-20), à base égale à l'intervalle des centres des frontales antérieures. A. à bord terminal à peine oblique, commençant au-dessous du SO" écuss. latér. d'un côté, et du 18« de l'autre, n'atteignant pas le premier rayon du lobe infér. de la C. dont le tobe super. (0".086) est égal à la distance qui sépare le bout du museau du centre de l'oc- cipitale supérieure, P. 35, V. 30, D. 42, A. 27, C. 23/89. La coloration est brunâtre en dessus et blanc jaunâtre en dessous. 3. AciPEïN'SER (Huso) Dijciss.E (2), A. Dum. Atlas, pi. 20, fig. 5 et 5a, tête et 6*= écusson dorsal. Caractères. — Ligne du dos un peu convexe, dont la plus grande hauteur (0,005), au niveau du 6® écusson, est un peu moins de 1/8'' de l'animal entier; tête oblique, à dépression (1) On voit assez souvent chez les Est. des scutelles ainsi conformées qui, malgré quelque analogie avec les plaques étoilées en diffèrent cependant, de la façon la plus raaoifeste, par l'absence d'un centre servant de point de départ à des rayons dirigés vers la circonférence. Voy. FAtlas. (2) Espèce dédiée à S. A. I. la grande duchesse Hélène, qui a envoyé de Russie l'individu type, long de O^.iS. GENRE ACIPENSER (HUSO), 3. 99 médiane assez profonde, bordée par des crêtes saillantes, me- surant 0'".09, de la pointe rostrale au bord terminal de l'occi- pitale supérieure, et dépassant à peine un cinquième de l'é- tendue totale; museau horizontal, à bords latéraux presque verticaux, légèrement convexe en dessus, un peu effilé, à sommet mousse, revêtu, à sa face inférieure, par une plaque non saillante, rugueuse; large de 0"'.028 entre les centres des frontales antérieures, et long, de ces centres à son extrémité, de 0"\0o3 ; lèvres lisses, l'inférieure largement divisée au mi- lieu; barbillons plats et simples, situés à 0"\005 plus loin du bout du museau que de la bouche et n'atteignant pas le bord antérieur de l'enfoncement buccal; centres des temporales et des pariétales situés presque sur le même niveau ; centres des mastoïdiennes séparés par un espace égal à l'intervalle de ceux des frontales antérieures; 10 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiplère ; 28-29 latéraux; 9 ventraux. L'occipitale super, se prolonge, par une portion en forme de feuille de myrte, entre les pariétales jusqu'au-devant de leurs centres; celles-ci ne sont pas complètement réunies sur la ligne médiane non plus que les frontales principales, qui ont entre elles, au-devant de leurs centres, une ethmoïdale assez large ; les rostrales sont nom- breuses, allongées, irrégulières et couvrent complètement les régions supérieure et latérales du museau. La nuchale, à carène sans épine, plus longue que la base de l'A., est beaucoup plus large en arrière qu'en avant, où elle a la lorme d'un triangle, dont le sommet pointu pénètre dans une échancrure du bord poster, de l'occipitale qui, dans sa portion non angulaire, offre de petites dimensions. Les écuss. dorsaux à bords latér. arrondis sont en contact mu- tuel et plus longs que hauts ; le 4" l'emporte un peu par son étendue, sur celle de la base de l'A.; ils ont des radiations bien prononcées, une carène tranchante et une épine très-courte. A partir du milieu de la base de la D. jusqu'à la C, il y a G ou 7 paires d'écussons épineux ; les 4 paires derrière la nageoire sont les plus volumineuses. Les latéraux, à radiations bien manifestes et à épine plus forte que celle des écuss. dors., ne sont pas toul-à-fait en contact mutuel; les S"^-?" sont à peine 2 fois aussi hauts que longs ; le bord postérieur d'abord très-convexe, devient anguleux vers la fin de la série. Les ventraux ont une épine semblable à celle des dorsaux. Derrière le cloaque, se trouve une paire de très-petits écuss. suivis d'un écuss. plus grand, précédant la plaque d'origine de l'A., et qui semble formé par la soudure de 2 pièces primitivement isolées, car on voit, sur une même ligne transversale, 2 centres. iOO GANOÏDES CHON'DROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. Le long de la base de FA., jusqu'à la plaque d'origine de la C, il y a 4 ou 5 paires de petits écussons. Le revêtement cutané se compose de scutelles de volume variable à (^pine unique ou à épines multiples, au milieu desquelles on en voit quelques-unes seulement en rosaces moins bien délimitées et beaucoup moins nombreuses que chez l'espèce dite Ac. {Huso) Nehelce. Nageoires. — P. plus de 1 fois i/2 aussi longues que larges, à bord poster, arrondi, étendues d'un côté, jusqu'à la fin du-i'^écuss. lalér., et de l'autre, jusqu'au commencem. du 6'-", égales à l'espace compris entre l'angle super, de la narine poster, et l'angle antér. de la nuchale. V. quadrilatérales n'atteignant pas l'origine de la D., placées, dans toute leur étendue, au-dessous de 3 écusson latéraux (l-i-lG). D. à base plus courte de 0".002 que le front n'est large (1) et un peu plus haute que cette base n'est longue, à bord super, échancré, commençant au-dessus du '18'^ écusson latéral. A. dépassant à peine, par sa base, l'extrémité de celle de la D.,à bord poster, oblique et s'étendantun peu au-delà du commencement de la plaque d'origine de la C, dont le lobe super, long de 0"'.088, égale l'espace compris entre l'extrémité roslralc et le centre de l'oc- cipitale supérieure. P. 38, V. 33, D. 38, A. 20, C. 22/100. Teinle générale, en dessus, d'un brun rougeâtre; le bas des flancs et le ventre presque blancs. L'égalité de taille entre les types de la présente espèce et de VAc. [Huso) Filzmgerii permet de saisir facilement les différences qui les distinguent. Elles résident surtout dans la conformation du museau (compar. les fig. 4 et 5 de la pi. 20 de I'Atl.). La tête a la même lon- gueur, mais chez le //. ducissœ, le front, entre les centres des fron- tales antérieures, a O^^-OOS de moins, et le museau, à partir de ces centres jusqu'à son extrémité, O'".00o de plus; au milieu de son étendue, entre ces deux points, 0"'.002 de moins en largeur, puis enfin 0'".002 de moins mesuré à O^.Ol de son extrémité. La face, à partir du bord antérieur de la cavité branchiale, l'emporte de O^.OOi, 4. AciPE>'SER (Huso) Nehel/E (2), A. Dum. Atlas, pi. 20, fig. 6 et 6a, tôle et 6« écusson dorsal. Caractères. — Ligne du dos presque horizontale, dont la plus grande hauteur (0'".05b) est contenue près de 9 fois dans ii I (1) Le tableau de la p. 90 signale, à tort, chez cette espèce et les deux il suivantes, la base de la D. comme plus longue que le front n'est large. (2) Anagramme latinisé du nom de la grande duchesse Hélène, qui a en- voyé de Russie, l'individu type, long de 0™.485. Valenciennes a déjà nommé un Esturgeon Acip. Heknœ, M S S. GENRE ACIPENSER (HUSO), 4. 401 retendue totale ; tête médiocrement oblique, mesurant, jusqu'à rextrémité postérieure de Toccipitale supérieure, O'".i0o, com- prise 4 fois 1/2 dans la longueur de tout l'animal, h dépression médiane prononcée, bordée par des crêtes assez saillantes ; museau horizontal, k bords latéraux presque verticaux, plan en dessus, terminé en pointe, muni, en dessous, d'une plaque rugueuse, mais non saillante; large de 0'".033 entre les cen- tres des frontales antérieures, et long, de ces centres à son ex- trémité, de 0"\0o7 ; lèvres lisses, l'inférieure largement divisée au milieu ; barbillons courts, k peine plus éloignés de la pointe rostrale que de l'enfoncement buccal dont ils sont loin d'at- teindre le bord antérieur; centres des temporales et des parié- tales au même niveau ; ceux des mastoïdiennes séparés par un intervalle qui a 0'".003 de moins que l'espace mesuré entre les centres des frontales antérieures ; 12 écussons dorsaux, non compris celui de Tépiptère; 29-30 latéraux; 11-13 ventraux. L'occipitale super, à centre saillant, mais non épineux, pénètre, par une portion ovalairc assez élargie, entre les pariétales qui ne sont pas complètement réunies sur la ligna médiane, de même que les frontales principales entre lesquelles on ne voit pas de plaque eth- moïdale; les roslrales sont nombreuses, allongées et de forme irrégu- lière. Toutes les plaques suscéphaliques sont rugueuses et unies entre elles par des sutures fort serrées. La plaque nuchale entre, par une pointe médiane et acérée dans une étroite écliancrure de l'occipitale et, de chaque côté, elle présente une petite concavité où est reçue la portion convexe du bord poster, de la plaque précédente. Les écussons du dos sont en contact mutuel, fortement radiés et rugueux; tous plus longs que hauts, surmontés d'une carène tran- chante, à épine médiane courte, très-acérée, derrière laquelle la crête est dentelée. Le i" est plus court que la base de l'A. Les latér. radiés et rugueux comme les dorsaux, ont une crête épi- neuse semblable à celle de ces derniers ; le bord poster, est très-con- vexe, l'antér. presque rectiligne ; les angles en sont peu effilés, et les 5^-7^ à peine 2 fois aussi hauts que longs. Les ventraux ont une crête tranchante et une épine acérée; leurs rugosités sont très-saillantes. De chaque côté du cloaque, il y a un petit écusson suivi d'un autre plus grand et précédant un large écusson à épine peu saillante, placé au-devant de la plaque d'origine de l'A., qui est bordée par plusieurs paires de petites plaques dont la série est continuée, au- delà de celte nageoire, par une paire d'écussons moins pet!,'s, derrière lesquels est une pièce médiane plus grande, touchant, par son bord post., la plaque d'origine du lobe infér. de la C. 102 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. Le revêtement cutané se compose de scutelles assez volumineuses terminées tantôt par une seule épine, tantôt par plusieurs, et entre- mêlées, surtout à la région antér. du tronc, entre les écuss. dors, et les latér., de scutelles beaucoup plus grandes, en forme de rosaces, qui disparaissent au-delà de la première moitié du corps, et man- quent sur le bas des flancs et à la région ventrale. Nageoires. — P. arrondies, à peine 2 fois aussi longues que larges, se terminant au niveau du 5«^ écuss. latér. et un peu moindres que l'es- pace compris entre l'angle super, de la narine poster, et le centre de l'occipitale supérieure. V. quadrilatérales, courtes, n'atteignant pas tout-à-fait l'origine de la 13., placées au-dessous de 3 écuss. latér. (l-i-lG). D. à base plus courte de 0'".008 que le front n'est large et un peu plus haute que cette base n'est longue, à bord super, échancré, com- mençant au-dessus du 18« écuss. latér. et prolongée, dans toute son étendue, jusqu'à la fin du 21^. A. dépassant de près de la 1/2 de la long, de sa base, l'extrémité de celle de la D., à bord poster, oblique et n'atteignant pas le com- mencement de la plaque d'origine de la C, dont le lobe super, long de 0"\10, n'égale pas tout-à-fait l'espace mesuré entre la pointe ros- Irale et le bord poster, de l'occipitale supérieure. P. 38, V. 27, D. 37, A. 29, C. 21/90. Teinte générale d'un brun rougeàtre plus clair en dessous. La très-petite différence -de taille entre les 2 espèces précédentes et celle-ci qui mesure seulement 0™.055 en plus, rend très-évidentes les dissemblances qui l'en éloignent, alors môme qu'on se borne à la comparaison des têtes, Atl., pi. 20, fig. 4, S et 6. 5. ACIPENSER (HUSO) PODAPOS (1), A. Duiii. Caractères. — Ligne du dos presque horizontale ; la plus grande hauteur du corps (0"\045) n'égalant pas tout-à-fait 1/9" de tout l'animal ; tète longue, jusqu'au bord de roccipitale su- périeure, de 0'".096, comprise un peu plus de 4 fois dans Té- tendue totale; à dépression médiane assez profonde, bordée par des crêtes saillantes ; faiblement oblique ; museau horizon- tal, légèrement convexe en dessus, à bords latéraux verticaux, (1) lïoûaTiô;, De quel pays? dénomination qui rappelle que j'ignore l'o- rigine de l'espèce dont les collections du Muséum renferment, depuis un grand nombre d'années, mais sans indication de provenance, les 2 types, parfaitement semblables entre eux, mesurant^ l'un 0°>.39o, l'autre 0°i.390. Je les laisse parmi les Esturgeons européens, car s'ils provenaient des collections de Lesueur ou de Milbert, on en trouverait, selon toute proba- bilité, l'indication sur l'étiquette comme pour les individus américains rapportés par ces voyageurs naturalistes. GENRE ACIPENSER (lIUSO), 5. 103 à plaque médiane inférieure étroite, rugueuse et saillante; ef- filé, terminé à Textrémité, non en pointe, mais par un bord rec- tiligne; large de 0'".025 entre les centres des frontales, et long, h partir de ce point, de 0"\0S1 ; lèvres lisses, l'inférieure lar- gement divisée au milieu; barbillons simples, aplatis, plus éloignés de l'extrémité rostrale que de l'enfoncement buccal dont ils n'atteignent pas le bord antérieur; centres des parié- tales et des temporales situés au même niveau; centres des mastoïdiennes séparés par un intervalle égal h la distance des centres des frontales antérieures ; 9 écussons dorsaux chez l'un des sujets, 10 chez l'autre, non compris la plaque d'origine de la D.; 27-28 et 29-30 latéraux; 9 et 10 ventraux. L'occipitale super, pénètre par une portion assez large, terminée en pointe non effilée, entre les pariétales dont elle ne dépasse pas les cen- tres; celles-ci, réunies dans presque toute leur étendue, sont séparées, en avant, par un petit intervalle membraneux prolongé entre les fron- tales principales, qui ne se louchent pas sur la ligne médiane, et re- çoivent, vers le bout antérieur de leur écartement, l'extrémité de 2 grandes rostrales très-distinctes, que précèdent, sur les régions super, et latér. du museau, d'autres plaques nombreuses allongées, à limi- tes assez bien tracées. Il n'y a pas de véritable plaque ethmoïdale, mais quelques granulations en occupent la place. La nucliale, dont la long, est presque égale à sa plus grande larg., est arrondie en arrière. La 1/2 antér. des bords latér. est oblique de dehors en dedans; le bord antérieur, assez large, pénètre, par un petit prolongement médian, dans l'échancrure de l'occipitale su- périeure. Elle a la même longueur que la base de l'A. Les écuss. dorsaux placés un peu en recouvrement, plus longs que hauts, à bords latéraux arrondis ou légèrement anguleux, ont de fines et nombreuses radiations, une croie tranchante et une épine courte. La D. est suivie de 3 paires d'écussons épineux. Les latéraux sont volumineux ; les b^-T" sont à peine 2 fois aussi hauts que longs ; leur épine saillante, fortement recourbée en ar- rière, mais non acérée est suivie, sur la crête, de petites dentelures semblables à celles que porte la crête des dorsaux et les ventraux. Ceux-ci, à l'exception des deux premiers, n'ont pas d'épine; leur crête est seulement très-bombée et tranchante sur le milieu de sa longueur. Il y a, derrière le cloaque, 2 paires d'écussons chez un sujet et une seule chez l'autre où la 2^ est remplacée par une plaque médiane. Il y en a 5 paires entre l'origine de l'A. et celle de la C. Les scutelles cutanées simples pour la plupart, à la région poster, des flancs et sur le ventre, ont, aux régions antér., des pointes multiples, au nombre de 3, formant un petit rang sur chaque scu- 104 GANOÏDES CHONOROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. telle qui est étroite et allongée. On en trouve cependant qui ont des pointes plus nombreuses, et sont disposées en rosaces. Nageoires. — P. à bord poster, oblique, mais arrondies à leur ex- trémité, à peine une fois 1/2 aussi longues que larges, étendues jus- qu'au commencem. du G"^ écuss. latér. et égales à l'espace qui sépare l'angle super, de la narine poster, du bord terminal de l'occipitale supérieure. V. à bord poster, un peu arrondi, placées au-dessous de 3 écuss. latér. (yt-lG) et n'atteignant pas l'origine de la D. D. à base plus courte de 0'".003 que le front n'est large, à bord super, échancré, située au-dessus de 4 écuss. latéraux. A. dépassant à peine, par sa base, l'extrémité de celle de la D., correspondant, par toute sa long., à 6 écuss. latér. et n'atteignant pas les premiers rayons du lobe infér. de la C, dont le super., long de 0™.09, est égal à l'intervalle mesuré entre l'extrémité rostrale et le centre de l'occipitale supérieure. P. 38, V. 27, D. 39, A. 24, C. 23/90. Teinte générale d'un blanc jaunâtre qui devait être argenté pen- dant la vie, et sur lequel tranche la couleur brun rougeâtre des écus- sons. — Les eaux de l'Amérique du Nord sont habitées par un grand nombre d'espèces. Elles font partie, les unes, du sous-genre Antaceus, les autres, du sous-genre Huso. Ces dernières, et il y en a 36, sont décrites ci-après. Le Muséum, sur ce nombre, en possède 18; les 18 autres appartiennent au musée de Cambridge (Massachusetts), d'oîi M. Agassiz les a adressées en communication, et on les a dessinées pour la bibliothèque du Muséum ; d'après les indications contenues dans chaque description, les figures peuvent y être consultées. Les dessins représentant les espèces du sous-genre Huso sont inédits, mais ceux qui se rapportent au sous-genre A7itaceus sont publiés dans le tome III des Nouvelles Ardiives du Muséum, pi. 11- IG. Pour la construction du tableau synoptique, je n'ai pris comme notes distinctives que les caractères sur lesquels l'âge paraît devoir être sans influence. — J'ai opposé, une seule fois, les dimensions en longueur du museau à la largeur du front {n°- 18, 20, 22, 3G); mais chez le A" de ces Esturgeons {Ac. [Huso] microrhyncJtus), le rostre est déjà si court avant l'état adulte, que sa brièveté devient un ca- ractère essentiel. Chez les 3 autres, si, à l'époque du développement complet, il ne l'emporte plus sur cette largeur, du moins y aura-l-il, très-probablement, égalité. Le front est toujours mesuré entre les centres des plaques fron- tales antérieures, c'est-à-dire sur leur ])oint le plus saillant. Les espèces à museau long sont décrites les premières. GENRE ACIPENSER (lIUSO). lOS ap inï^jodraaj 'duifuoi su[d BjBSJop Hi ap 9sEq :saiBâaui iuojj iip JU03JEI yi aiBSJop ï^ ap astq t;[ ap JuanSuo^ 106 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. 6. ACIPENSER (HUSO) OXYRHYNCHUS. Acip. oxyrh.^ Mitchill, Fish. N -York^ Trans. litt. and philos. Soc, 1814, t. I, p. 462. 1818, Ac. oxyrh., Lesueur, Several spec. chondr. fish. N. Amer. {Trans. amer, philos. Soc. new Séries, l. I, p. 394), descript. beaucoup moins incomplète que celle de Mitchill, mais insuffisante. — 1829. Id., Cuv., R. an., 2'-' éd., t. II, p. 380, note. — Id., Brandt et Ralze- burg, MediZ'in. ZooL, t. II, p. 3, division des Helopes et p. 28, note. — 1834. Id., Lovetzky, Diatjn. pisc. ad genus Acip. pertinent. {Nouv. Mém. Soc. imp. nat. Moscou, t. III, p. 2S7), divis. des Helopes. — 1836. /d., Fitz. et Heck. Monogr. Darstell. Gattung Acip. {Ann. Wien. iVMS.,p.269, placé, à tort, dans leur groupe des Acipenseres). — 1839. '?Id., Storer, Report fishes of Massachusetts, p. 178. — 1842. Id., Dekay, Fauna N.-York, Fish., p. 34G, pi. 58, fig. 189. — 1851. Id., Gray, List. fish. hrit. Mus., Chondr., p. 8. — 1861. Id., Gill, Cat. fish. east. coast N.-Amer. from Greenland to Georgia, p. 58. Caractères (1). — Ligne du dos presque horizontale dont la plus grande hauteur, au niveau des 5" et G*" écussons dorsaux est contenue de 8 à 9 fois dans les dimensions totales; tète un peu oblique jusqu'aux narines ; museau plat et mince, à peu près horizontal, dont l'extrémité très-rétrécie a, en travers, plus de 1/5" de la largeur du front (1/6" chez les jeunes où elle est en pointe mousse); tête, jusqu'au bord terminal de l'occipitale supérieure, comprise 5 fois 1/2 (5 fois, 4,4, chez les petits indi- vidus) dans toute la longueur de l'animal (2) ; un peu moins large entre les centres des frontales antérieures, qu'elle n'est longue h partir de ce point jusqu'à l'extrémité rostrale (1 fois moins large sur les petits exemplaires); bouche très-petite; lèvre inférieure largement divisée ; barbillons simples, insérés à égale distance de l'extrémité du museau et du bord antérieur (1) D'après 3 Individus longs, le 1", de 2'". 36, en tenant compte d'une mutilation de la queue de 0".04 environ, pris dans le lac Erié par Lesueur, et les 2 autres dus au même voyageur, longs de 0"'.49 et de 0™.37 prove- nant, celui-ci, de Philadelphie, et celui-là des Etats-Unis sans indication précise d'origine. Le dernier a été nommé par Valenciennes Acip. oxy- rhynchus avec renvoi à la descr. de Lesueur. Le spécimen de O'n.37 se rap- porte à la même espèce. Je signale, dans la description, les différences que présentent les 2 jeunes individus comparés à celui de grande taille. (2) Lesueur, qui ne mentionne pas la taille de l'Est, type de sa descr., dit : le corps (sans la tète à ce qu'il faut supposer) est le quadruple de la longueur de cette dernière; le rapport chez nos 3 sujets, du plus grand au plus petit, est, en mesurant ainsi, de 4 1/2, 4 et 3 1/2. GENRE ACIPENSER (HUSO), 6. 107 de renfoncement buccal (dont ils sont un peu plus près que de la pointe du rostre dans le jeune Tige); centres des temporales antérieurs aux centres des pariétales; 10 écussons dorsaux, non compris celui de Fépiptère; 23, 27, 26-29 latéraux, 9 et 9-10 ventraux. La pointe de l'occipitale super, ne se prolonge pas jusqu'au niveau des centres des pariétales (1). Entre les frontales principales qui ne se touchent pas sur la ligne médiane, il y a une ethmoïdale Irès- étroile et allongée dont la pointe se place entre 2 rostrales. Le dessus de la tête présente un enfoncement médian assez pro- noncé. La nuchale, bien plus large en arrière qu'en avant, est beaucoup plus grande que les deux plaques suivantes qui sont les plus petites de la série dorsale, dont les écussons, en contact mutuel, sont, à partir du 4'', notablement plus longs que larges; le -i^, cependant, est plus court que la base de l'A.; ils sont assez régulièrement ovalaires. Derrière la D., il y a 2 ou 3 paires d'écussons. Les latéraux ont leurs angles super, et infér. peu prolongés et leur bord poster, est convexe ou en angle très-obtus; leur forme est lourde. Le 5'^ aune haut, double de sa long., mais les suivants subis- sent une diminution graduelle dans leurs dimensions verticales. Les ventraux sont pointus à leur extrémité, un peu en recouvre- ment et très-analogues, par leur forme, aux dorsaux. Le cloaque est suivi d'un ou de deux écuss. plus ou moins réunis sur la ligne médiane par leur bord int., et derrière l'A., il y a un écusson. Le revêtement cutané se compose de scutelles tantôt isolées, tantôt, et c'est le plus grand nombre, disposées en plaques de dimensions diverses ayant, les unes, l'apparence de rosaces, les autres une forme variable. Chez le spécimen de S"". 36, toutes les épines du jeune âge ont disparu; au niveau des scutelles composées, il n'y a plus que des surfaces un peu saillantes séparées par des cavités : d'où résulte une différence d'aspect quand on les compare à celles des petits individus, où l'on retrouve cependant la même disposition générale. Nageoires. — P. petites, atteignant à peine ou ne dépassant pas le 5^ écuss. latéral, égales en long, à rinlervalle de la pointe rostrale au centre de la frontale postérieure ou post-oculaire chez le sujet de 2™. 36, et de cette même pointe au centre de la frontale antérieure, chez les 2 autres. D. commençant au-dessus du \6° ou 17^ écuss. latér., égale, par (1) Telle est la disposition des plaques chez les 2 petits individus ; mais chez le grand, les pariétales ont leur centre plus en arrière que chez ces derniers; elles sont d'inégale longueur; par suite, il y a aussi inégalité dans les dimensions des frontales principales ; de plus, la pointe de l'occi- pitale se prolonge, en avant, jusqu'au bout antérieur des pariétales. 108 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. la long, de sa base, sur le spécimen de 0"'.49, à la larg. du front; celte larg. est un peu moindre chez le grand individu, par suite de l'exagération de la dépression médiane de la tête due au dessèche- ment, et chez le sujet de 0'".37, il y a une différence de 0'".004 pro- venant de la même cause; origine de la base des V. au-dessous du 14« ou du 13* écussonj celle de la base de l'A., au-dessous du 49% l'extrémité de celle-ci n'atteignant pas l'origine du lobe infér. de la C, dont le super, est égal à l'intervalle qui sépare la pointe rostrale du centre de l'occipit. super.; chez les jeunes sujets, la queue est pro- porlionnellemenl plus longue, malgré l'allongement plus considé- rable du rostre, son lobe super, représente, par ses dimensions, la distance du bout du museau au centre de la nuchale. Sujets de P. V. D. A. C. 2">.3(i 25-28 2i 35 24 17/80. Û'".49 25-30 22 30 23 22/72. 0'".37 28 20 35 20 18/75- 80. « La couleur du dos est d'un vert olive jaunâtre; la partie infér. des écuss. latér. blanchâtre, ainsi que le ventre; une tache noire entre chacun des écussons dorsaux » (Lesueur). Je ne trouve pas ces taches sur le- grand individu. 7. AciPENSER (Huso) CoPEi (1), A. Dum. Caractères. — Ligne du dos un peu convexe; hauteur du corps, au niveau du S*" écusson (0'".038), comprises fois dans les dimensions totales; tête longue, jusqu'au bord antérieur de la plaque nuchale, de 0'".078, et égale à 1/4 environ de tout l'animal, peu oblique, à dépression médiane assez prononcée, bordée par des crêtes mousses ; museau allongé, plat et terminé en pointe, portant, au milieu de sa région inférieure, des pla- ques osseuses disposées par paires et très-rudes; distance entre les centres des frontales antérieures, 0"'.024, longueur du museau, de ces saillies à son extrémité, 0"\043; lèvre infé- rieure largement divisée au milieu; barbillons plats, insérés pins loin de l'extrémité rostrale que du bord antérieur de l'en- foncement buccal; centres des temporales et des pariétales au même niveau ; centres des frontales antér. plus écartés entre eux que ne le sont les centres des mastoïdiennes; 9 écussons dorsaux, non compris la plaque de la dorsale, laquelle est (1) Espèce dédiée au professeur Edw. D. Cope de Philadelphie, et décrite d'après un spécimen de 0'".304 pris, à ce que M. Agassiz suppose, dans le Haut-Missouri et envoyé en communication par le musée de Cambridge (Mass.). — CoUccl. de dessins de la Bibl. du Muséum, I. GENRE ACIPENSER (lIUSO), 7. 109 précédée d'une paire de petits écussons; 27-28 latéraux; 9-10 ventraux. L'occipitale supérieure courte dans sa portion élargie, pénètre, par un long prolongement, entre les pariétales, jusqu'au niveau de leur centre; ces dernières se touchant sur la ligne médiane, mais dans une petite étendue, offrent, en avant, un écartement assez considé- rable où est logée la 1/2 postérieure de l'éthmoïdale qui, par sa 1/2 antérieure, maintient écartées les frontales principales; elle est pré- cédée par 3 rostrales placées entre les nasales; des rostrales longues et étroites couvrent le devant du museau. La nuchale, presque aussi longue que large, a une carène épineuse. Les écussons dorsaux, assez régulièrement ovalaires, portent une forte épine; les i^, 5'', 6" et 7*^ sont moins larges et moins hauts que longs, et le A"^ est plus long que la base de l'A. Derrière la D., il y a 3 paires d'écussons. Les écussons latéraux à bord postérieur convexe, à bord antérieur non échancré, n'ont pas beaucoup d'élévation; la hauteur du 5" est double de sa longueur; ils ont une épine, ainsi que les ventraux. Le cloaque est suivi d'une paire d'écussons, puis d'un médian, qui précède la plaque d'origine de l'A.; au-delà de celte nageoire, on voit une paire d'écussons placés devant un écusson impair. Le revêtement cutané consiste en scutelles épineuses isolées et en petites plaques de grandeur et de forme diverses, armées d'épines d'inégale longueur, dirigées en arrière. Toutes les scutelles restent un peu écartées les unes des autres. L'œil est elliptique; entre son bord antérieur et la pointe rostrale, la distance égale celle qui sépare ce bord du centre de la nuchale. Nageoires. — P. d'une longueur presque double de leur largeur, à angle terminal un peu mousse, égales à l'intervalle comjji-is entre l'angle supérieur de la narine postérieure et le centre de l'occipitale. V. à base plus courte que le A^ écusson dorsal, à peu près rectan- gulaires, situées, dans toute leur étendue, au-dessous des écussons latéraux 14 et 15. D. égale, par sa base, à la largeur du front entre les centres des frontales antérieures, à bord supérieur écliancré, à bord antérieur un peu courbe, placée au-dessus des écuss. latér. 18-21 et 19-22. A. plus longue que les V, et un peu cffilce à son extrémité, mais n'atteignant pas la C, dont le lobe supérieur mesurant 0'".061 égale la distance du bout du museau au centre de la plaque temporale. P. 39, V. 26, D. 40, A. 23, C. (un peu mutilée). La teinte générale est un brun jaunâtre. 110 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ÂCIPENSÉRIDÉS. 8. AciPENSER (Huso) GiLLii, A. Dum. Atlas, pi. 15, fig. 2, 2 a et 2/>, tête, 5« écusson latéral et scutelles. Caractères (1). — Ligne du dos un peu convexe, dont la plus grande hauteur (0"\0b6) au niveau du 5*^ écusson est com- prise 8 fois 1/2 environ dans la longueur de l'animal ; tète à dépression médiane assez prononcée et bordée par des crêtes mousses, oblique entre la plaque nuchale et les narines au- devant desquelles le museau à plaque inférieure rugueuse, se prolonge et forme la pointe; tète, jusqu'au bord terminal de l'occipitale supérieure, longue de O"',!!?, contenue 4 fois dans les dimensions totales ; large de 0"".034 au niveau du bord antérieur des orbites, sur le centre des frontales antérieures; museau, à partir de ce point, long de O^.OGO; lèvres lisses, l'inférieure largement interrompue au milieu ; barbillons aplatis, simples, de longueur égale, n'atteignant pas le bord antérieur de l'enfoncement buccal dont leur insertion est séparée par un intervalle un peu moindre que la distance comprise entre cette insertion et la pointe rostrale ; centres des temporales aussi éloignés entre eux que le sont les centres des plaques pectora- les, et un peu antérieurs aux centres des pariétales; ceux des mastoïdiennes moins écartés l'un de l'autre que les centres des frontales antérieures ; 8 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère; 25-26 latéraux ; 8-9 ventraux. Occipitale super, à prolongement mousse n'atteignant pas le centre des pariétales qui se réunissent au milieu; mais au-devant d'elles et entre les frontales principales séparées par un petit intervalle mem- braneux , il n'y a pas de plaque clhmoïdale ; une rostrale moyenne longue et étroite se prolonge en arrière et occupe le tiers antérieur de l'espace membraneux que je viens de signaler. La nuchale est aussi longue que largo; les écuss. dorsaux sont vo- lumineux, tous en contact et même un peu en recouvrement; du 3« au 7«, leur épine est suivie d'une ou deux autres plus basses et moins fortes; leur hauteur, sur la plupart, égale environ les 2/3 de la lon- gueur; les bords antér. et poster, en sont presque droits ; les latéraux forment un angle mousse au niveau de la réunion de leur portion an- tér. et poster, qui sont obliques en sens inverse; le A" est plus long que la hase de l'A. (1) D'après un individu inscrit sous le nom du naturaliste américain, M. Théodore Giil, et envoyé en communication par le musée de Cambridge (Mass.), où l'on n'a pas indiqué son origine. Il est long de 0'".47-i. Çollect. de dessins de la Bibl. du Muséum, II. GENRE ACIPENSER (HUSO), 8, 9. 111 Il y a 3 OU 4 écuss. de chaque côté et vers la fin de la base de la D., qui est suivie d'un grand écuss. ; on en voit un également derrière les V. et 2 derrière l'A. Les écuss. latér. très-volumineux ont, vers le milieu de la série, une hauteur double de leur long. Le ^^ est, juste, une fois moins long que l'opercule; ils sont tous en contact et même un peu en recouvrem.; ils diminuent de grandeur avec régularité^ et conservent leur forme presque jusqu'au-delà des nageoires impaires. Les écuss. ventr. sont semblables, pour la forme, aux dorsaux. La peau est couverte de fines scutelles pointues, isolées, entre- mêlées d'un certain nombre de petites plaques à pointes multiples et acérées; quelques-unes des plaques ont une forme de rosace. Nageoires. — P. pointues à leur extrémité , étendues jusqu'au 6'^ écuss. latéral et d'une long, égale à l'intervalle de l'extrémité du museau au centre des frontales principales. D. commençant au-dessus du bord antér. du 19"' écuss. latér. et pro- longée jusqu'au-dessus du 23"; abord terminal assez fortement échan- cré, et à angle super, un peu aigu; à base plus courte que le front n'est lar£îe. V. courtes, situées au-dessous de 3 écuss. (13-45). A. pointue, commençant au niveau du bord terminal du 18", éten- due jusqu'au milieu du 22«, et atteignant presque le 1*='' rayon de la C. dont le lobe super, assez effilé a les mêmes dimensions que l'espace mesuré entre la pointe rostrale et le commencement de la nuchale. P. 35-37. V. 26. D. 3'4. A. 26. C. 21/90-100. Teinte (jénérale d'un gris olivâtre foncé en dessus et d'un gris cen- dré clair en dessous. 9. AciPENSER (HuSO) CARBONARIUS. Adp. Carbon., Agass., Fish., Lake superior, p. 271, pi. 5, Caractères (1). — Ligne du dos proportionnellement très- élevée et très-convexe depuis rocciput jusqu'au bord antérieur de la dorsale, et sa plus grande hauteur, 0"'.05o au niveau du 5" écusson dorsal, égale à 1/7^ de l'étendue totale; tète mesu- rant, jusqu'au bord terminal de l'occipitale supérieure, 0'".084, et contenue un peu moins de 4 fois 1/2 dans la longueur de l'animal (2), oblique relativement au point culminant du dos, à dépression médiane peu profonde, bordée par les deux petites carènes des pariétales et des frontales principales ; museau al- (1) La description est faite d'après le spécimen unique du nausée de Cam- bridge, TYPE, long de 0"'.370, envoyé en communication au Muséum. (2) M. Agassiz dit 3 fois l/:2, prenant pour limite, le bout de la nuchale. 112 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. longé et effilé en triangle à sommet aigu , légèrement relevé à partir des narines, à bords latéraux rejetés en dehors et amincis; distance entre les centres des frontales antérieures, 0™, 025, moindre que la longueur du museau qui, de ces saillies à son extrémité, est de 0°>.048 ; face, du bord antérieur de la cavité branchiale au bout du museau, égale à Tespace compris entre ce bord et le centre du S'^ écusson dorsal; lèvres lisses, rinférieure largement divisée au milieu; barbillons aplatis, à bord interne membraneux, insérés à peu près au même niveau, moins près de l'extrémité du rostre que du bord antérieur de l'enfoncement buccal dont ils sont séparés par un intervalle un peu plus considérable que la 1/2 de leur longueur ; centre des temporales à peine plus en arrière que le centre des pariétales; centres des frontales antérieures à peine plus rapprochés entre eux que ne le sont les centres des mastoïdiennes; 12 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère ; 32-33 latéraux; 7-8 ventraux. L'occipitale super., de petites dimensions, se place, par son pro- longement antér., entre les pariétales dont la réunion médiane n'est pas intime; en avant, dans un très-petit écartement, elles reçoivent le bout poster, de l'ethmoïdale qui, avec l'extrémité poster, de 2 ros- trales, tient écartées l'une de l'autre les frontales principales. Les pla- ques de l'extrémité du museau sont nombreuses, étroites et allongées. Toutes ces plaques sont radiées et couvertes de fines granulations. La nuchalc où commence la carône épineuse de la ligne dorsale est à peu près cordiforme comme les écussons suivants qui sont légère- ment imbriqués, aussi larges que longs et couverts de radiations gra- nuleuses; le ■4'^ a la même long, que la base de l'A. Derrière l'épiptère, il y a 2 ])laques Tune au-devant de l'autre. Les écuss. lalér. sont irrégulièrement oblongs; le bord antér. est concave, le poster, convexe; ils portent une carène et une épine quel- quefois bifurquée. Les ventraux, de forme analogue à celle des dorsaux, mais plus ar- rondis, quoique non circulaires, ont une forte carène épineuse et des radiations très-apparentes. Au-delà du cloaque , une grande plaque à épine précède celle do l'anale, qui est suivie d'une plaque beaucoup plus petite. Le revêtement cutané se compose de scutelles, les unes simples ne portant qu'une épine, les autres beaucoup plus grandes et munies de 3 à 10 épines. On en compte 8 à 10 entourées de scutelles simples dans O^'-Ol carré. L'œil est elliptique, la distance entre son bord antér. et Textrém. rostrale est égale à celle qui sépare ce bord du centre de la nuchale. Nageoires. — P. un peu plus de 2 fois aussi longues que larges, à GENRE ACIPENSER (HUSO), 10. il3 bord extér. presque droit, réuni, par un angle mousse, au bord poster, qui est oblique et forme un arc en rejoignant le bord int. ; prolon- gées, la droite jusqu'au bord poster, du 5'" écuss. latér., et la gauche jusqu'au même bord du 6*^, longues de O^.OiS et égales à l'espace com- pris entre l'angle super, de la narine poster, et la base de l'épine de la nuchale. V. proportionnellement plus courtes encore que les P., à bord pos- ter, oblique, non échancré, placées, dans toute leur étendue, au-des- sous des écuss. latér. 16-18 d'un côté, et 17-19 de l'autre. D. à peine moins haute que sa base n'est longue, laquelle mesure 0™.025 comme le front entre les centres des frontales antér. ; à bord poster, légèrement échancré, à angle infér. plus effilé que le super., commençant au-dessus du 20'' écuss. latér. gauche et du 21*= droit. A. dépassant à peine, en arrière, la fin de la base de la D. ; sem- blable, pour la forme, aux V., mais plus longue, à bord poster, plus oblique; n'atteignant pas le 1" rayon de la C. dont le lobe super, effilé et un peu recourbé à son extrémité libre, long de 0"'.O8O, est égal à l'intervalle compris entre le bout du museau et le centre de l'occipitale super. La nageoire est faiblement échancrée; le lobe infé- rieur n'atteint pas la 1/2 de la long, du super. P. 35, V. 27, D. 37, A. 27, C. 28/60 et au-delà. Couleur d'un brun jaunâtre sur la 1/2 super, du corps, et d'un jaune clair sur les flancs et le ventre. Une tache de la long, de 6 écussons latéraux, d'un noir profond et en forme de rectangle allongé, remplit, de chaque côté, l'espace compris entre les écuss. dors, et les latér. dont la 1/2 super, est noire. Une 2«= paire de taches noires occupe la même position sur les côtés delà D. dont elles couvrent la base. D'au- tres petites taches de teinte semblable se voient sur chaque région latérale et sur les nageoires. Les régions infér. sont unicolores. Si M. Agassiz avait connu la description et surtout la figure de l'espèce suivante, données par Lesueur en 1819, il ne serait pas resté, relativement à la non-idcntilé des deux espèces, dans le doute où le laissait le premier texte trop vague du naturaliste français. 10. ACIPENSER (HuSO) (1) MACULOSUS. 4818. Acipens.maculosus, Lesueur, Descr. Chondr. fish. N. Amer. : Trans. Americ. philosoph. Soc. Philad. new séries, t. I, p. 393, et Mém. Mus. d'hist. nat. 1819, t. V, p. 156, pi. 17, très-bonne (2). (1) C'est uniquement d'après l'indication donnée d'abord par Lesueur {Philosoph. Trans.), puis par Rafinesque {Ichlh. ohiens.), sur la forme des plaques dorsales dont l'épine, ont-ils dit, se dirige en arrière, que MM. Fit- zinger et Heckei, qui n'ont vu ni l'espèce, ni la ligure publiée par Le- sueur, ont rangé, mais à tort, cet Esturgeon dans le groupe des Acipenseres. (2) Figure inconnue des zoologistes qui ont tous mentionné cet Estur- geon, mais sans la citer. Poissons. Tome 11. 8 114 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. ISW.Acip. {Sturio).maculosus, Rafin., Ichth. ohiens., p. 79. —1829. M., Cuv., R. anim.,'^'' édit., t. II, p. 380, note. — 1833. Acip. [Helops) macuL, Brandtet Ratzeburg, Medizin. ZooL, t. II, p. 28, note. — 1834. Id., Lovetzky, Diagri. pisc. ad genus Acip. pertinent. : Nouv. Mém. soc. impér. natur. Moscou, t. III, p. 2S7. 1836. Acip. {Acip.)maculosus, ¥ï\z.Ueck. ,Monogr. darstellung Gatt. Acip. Ann. Wien. Mus., p. 285. — 1842. 7d., Dekay, Faun. N.-York, Fish., p. 347, extra-limital. — 1851. Id., Gray, Fish. brit. Mus., Chon- dropt., p. 8. Caractères (1). — Ligne du dos presque horizontale, dont la plus grande élévation (0'".045) au niveau du 5" écusson, est contenue 7 fois 1/2 environ dans l'étendue totale; tête mesu- rant, jusqu'au bord terminal de l'occipitale supérieure, 0'".084, et comprise un peu au-delà de 4 fois dans la longueur de l'ani- mal; à dépression médiane bien apparente, bordée par les crêtes des pariétales et des frontales principales ; assez oblique jusqu'aux narines ; museau horizontal, allongé, triangulaire, convexe en dessus, à bords latéraux très-obliquement rejetés en dehors , à sommet arrondi; entre les centres des frontales antérieures, 0".024, et de ces saillies à l'extrémité du museau, 0'".043; lèvres lisses, l'inférieure largement divisée au milieu; barbillons aplatis, à bord interne membraneux , insérés plus loin de l'extrémité du rostre que du bord antérieur de l'enfon- cement buccal dont ils restent assez éloignés; centres des tem- porales séparés par un intervalle égal à la distance des centres des plaques pectorales et situés plus en arrière que ceux des pariétales; entre les centres des frontales antérieures et des mastoïdiennes, l'espace est le même; 10 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère ; 31-32 latéraux; 7 ventraux (12 et 14 dorsaux; 33-35 latéraux, 10 ventraux, Lesueur). L'occipitale super., par son prolongement antér., pénètre presque jusqu'au niveau du centre dès pariétales qui sont soudées sur la ligne médiane, si ce n'est en avant où elles s'écartent pour recevoir le bout poster, de l'elhmoïdale dont l'antérieur est enclavé entre 2 roslralcs engagées, en arrière, dans l'intervalle des frontales principales main- tenues ainsi écartées. Les autres plaques du rostre sont étroites et (1) Individu long de O^i.SSO, pris à BufFalo (lac Erié) et adressé en com- munication au Muséum par le musée de Cambridge (Mass.). CûUect. de dessins de la Biblioth. du Muséum, III. Je relève, à la suite de la description, les différences entre la présente espèce et VAc. cnrbonarius, Agass.; elles sont d'autant plus faciles à saisir que les deux sujets qui sont sous mes yeux ont, à 0'^.02 près, la même taille. GENRE ACIPENSER (HUSO), 10. 115 allongées. Toutes les pièces sus-céphaliques sont couvertes de très- fines granulations. La nuchale sur laquelle commence la carène épineuse du dos a son bord poster, horizontal ; ses bords latéraux obliques continuent tout à fait la direction du bord poster, des mastoïdiennes. Les écuss. dors, placés un peu en recouvrement, sont comprimés et leur carène tranchante porte une épine pointue. La hauteur des mé- dians est égale à leur longueur; le 4<" est aussi long que la base de l'A., et le 5<= bien plus court que la distance des centres des plaques pectorales. Derrière la D., il y a 2 plaques impaires suivies d'une paire d'écuss. Les écuss. latér. sont en contact mutuel. Le bord poster, est con- vexe, avec une petite échancrure médiane ; l'antér. est presque rec- tiligne, non échancré. La carène a une épine assez fortement recour- bée en arrière. — Les ventraux sont carénés et sans épine. Derrière le cloaque, il y a une grande plaque ; une autre, de même forme, mais plus petite, suit l'A. Le revêlement cutané se compose de scutelles terminées , soit par une seule épine, soit par plusieurs. L'œil est elliptique; entre son bord antér. et l'extrémité rostrale, il y a la môme distance que celle qui sépare ce bord du commence- ment de la nuchale. Nageoires. — P. 1 fois 1/2 aussi longues que larges, à bord externe convexe dans son dernier 1/3, se réunissant, par un angle mousse, au bord poster. ; celui-ci est oblique et forme une courbe très-ouverte dans le point où il se confond avec le bord interne (jui est court; étendues jusqu'au G'' écuss. latér., et égales cà l'intervalle comi)ris entre l'angle super, de la narine et le bord antér. de la nuchale. V. courtes, à bord poster, oblique, non échancré, placées au-des- sous des écuss. latér. 14-18 d'un côté, et 13-19 de l'autre. D. à base plus courte que le front n'est large entre les centres des frontales antér., et à bord poster, échancré. A. à bord poster, plus oblique que celui des V. et n'atteignant pas la C. dont le lobe super, est égal à l'intervalle de l'extrémité du rostre au centre de l'occipitale super. La nageoire est à peine échancréo, le lobe infér. qui est haut, court et non anguleux, se réunit au lobe super, par un bord presque vertical. P. 50, V. 29, D. 50, A. 30, C. 23/100 et au-delà. Couleur d'un brun verdàtre plus clair sur les flancs et sur le ventre que sur le dos. Une tache noire de la longueur de 4 écussons latéraux- environ, du côté gauche , entre ces écussons dont elle couvre la 1/2 super., et les dorsaux; elle manque du côté opposé. A droite et à gau- che, il y a une tache de même teinte au-dessous de toute la long, de la dorsale dont elle couvre la base. D'autres taches noires irrégu- licres sont semées sur toutes les régions super, et latérales, du bout 116 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. du museau à rcxlrémilé de la queue et sur les nageoires, de sorte que ranimai semble ponctué; en dessous, il est unicolore. A part la teinte génér. qui n'est pas la même, le système de colora- tion offre une grande analogie avec celui de VAc. {Huso) carbonarius dont la tache du milieu du dos est cependant plus longue et se voit de chaque côté du tronc. Par l'examen comparatif des 2 individus qui sont devant moi , et quand on les rapproche des figures des Acip. carbonarius , Agass. {Lake super., Fish., pi. 5), et Ac. inaculosus, Lesueur, Mém. Mus., t. V, pi. 17), on saisit facilement les différences suivantes. — Chez le maculos., le dos est moins convexe. — La tête a la même étendue et, par conséquent, une long, proportionnelle plus considérable, puisque le sujet mesure 0'".33 et non 0'".37. — La dépression mé- diane de la tête est plus profonde et bordée par des crêtes plus sail- lantes. — Le museau est un peu moins allongé, plus large, terminé par un angle arrondi et non effilé. — L'occipitale super, s'enfonce plus profondément entre les pariétales. — Les écuss. dorsaux ont plus de hauteur relativement à leur longueur, et, par suite, le bord latéral étant moins arrondi, ils ne sont pas cordiformes. — Les latér. sont plus allongés, et leur épine est en crochet. — Les P. plus arrondies ont plus de larg. — La queue moins effilée, moins échancrée, a le lobe infér. plus court. 11. AciPENSER (Huso) MiTCHiLLii, A. Dum. Caractères (1). — Ligne du dos un peu convexe, dont la plus grande hauteur, au niveau du 5" écusson, est comprise près de 9 fois dans la longueur de Tanimal; tôle à dépression médiane assez profonde et bordée par des crêtes un peu sail- lantes; longue, de la pointe du museau au bord terminal de Toccipilale supérieure, de 0"'.093, contenue près de 5 fois dans rétendue totale; assez oblique à partir de la nuchale; museau horizontal, à plaque médiane inférieure saillante et rugueuse; un peu convexe en dessus, mince dans sa moitié antérieure, large, au niveau des centres des frontales antérieures, de 0'".029, et long, de ces centres à son extrémité qui est pointue, de 0"'.048; lèvres lisses, l'inférieure largement divisée au mi- lieu; barbillons simples, aplatis à leur base; insérés un peu plus loin du bout du museau que de renfoncement buccal dont ils n'atteignent pas le bord antérieur; centres des pariétales postérieurs à ceux des temporales qui sont séparées, par de grandes plaques surnuméraires, des mastoïdiennes dont les (1) D'après un sujet long de 0"'.4ti, rapporté de New-York par Milbert. L'espèce est dédiée au naturaliste américain, Samuel L. Mitchill. GENRE ACIPENSER (hUSO), 11. 117 centres sont moins éloignés entre eux que ne le sont les cen- tres des frontales antérieures; ceux des plaques pectorales sé- parés l'un de l'autre par un intervalle égal à la longueur du o" écusson dorsal; 10 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère; 27-28 latéraux; 9-10 ventraux. L'occipitale super, est large en arrière et à bord poster, presque horizontal, avec une petite entaille médiane qui reçoit une saillie de la nuclude ; sa portion anlér. se prolonge en une pointe effdée entre les pariétales, jusqu'au-devant de leurs centres ; entre celles-ci, il y a un espace membraneux étroit sur lequel on voit, entre les centres des frontales principales, une ethmoïdale étroite cl à peine formée, précédée de 2 rostrales dont l'une, celle du côté gauche, se porte en arrière plus loin que l'autre, de sorte que les pariétales avec les- quelles leur bout postérieur est en contact, ont une longueur iné- gale. Les autres rostrales ont, comme les précédentes, leurs limites bien marquées. Toutes les plaques sus-céphaliques ont de fines ra- diations. La nuchale, aussi longue que large, est horizontale en avant; ses bords latéraux sont obliques d'avant en arrière et de dehors en de- dans, et rectilignes, mais réunis, par des angles mousses, au bord poster, qui est transversal. Les écuss. dors., à partir du 4», sont sem- blables pour la forme à l'écuss. nuchal, mais plus comprimés. Tous ont une crête, avec une épine à peine saillante. Le 4« a la même long, que la base de l'A. La D. est suivie de 3 paires de petits écussons. Les latér. ont leur extrémité super, un peu plus effilée que l'infér.; leur carène est saillante comme celle des ventraux, mais ils n'ont, les uns et les autres, qu'une très-courte épine. Au-delà du cloaque, puis derrière l'A., il y a une paire de petites plaques suivies d'une plus grande qui semble formée par la réunion, sur la ligne médiane, de deux plaques. Le revêtement cutané se compose de scutelles dont la forme est irrégulière; quelques-unes cependant sont en rosaces; toutes sup- portent un certain nombre d'épines très-acérées. La distance entre le bout du museau et le bord antér. de l'œil est égale à l'intervalle qui sépare ce bord de l'extrémité poster, de l'occi- pitale supérieure. Nageoires. — P. 2 fois aussi longues que larges, prolongées jus- qu'au 6" écusson latér., égales à l'espace compris entre l'angle super, de la narine poster, et le bord antér. de la nuchale. V. quadrilatérales, placées sous 3 écuss. latér. (15-17). D. à base plus courte que le front n'est large, à bord super, échan- cré, placée au-dessus de 4 écuss. latér. (18-21). A. dépassant à peine, par sa base, celle de la D., commençant au dessous du 20'-' écuss. latér. et n'atteignant pas, par son extrémité, le 118 GANOÏOES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. lobe infér. de la C, dont le lobe super, est égal à l'étendue comprise entre la pointe rostrale et le bord poster, de la nuchale. P. 37, V. 26, D. 38, A. 26, C. 23/80. Couleur d'un brun jaunâtre. 12. AciPENSER (Huso) Rauchii, a. Dum. Caractères (1). — Ligne du dos un peu oblique d'avant en ar- rière h partir des 4*" et 5*-' écussons médians où se trouve la plus grande hauteur du tronc (0'".037) qui est contenue 8 fois et 2/3 dans la longueur totale ; tête mesurant, jusqu'au bord terminal de l'occipitale supérieure, 0"'.079, sensiblement égale au quart de l'animal, oblique depuis la nuchale jusqu'aux narines, h dé- pression médiane assez profonde, à limites latérales peu pro- noncées; museau horizontal, aplati, allongé, terminé en un angle aigu; entre les frontales antérieures, sur leur centre, 0'".026, et, de ces centres h l'extrémité rostrale, 0'".039; lèvres lisses, l'inférieure largement divisée au milieu; barbillons plats, insérés plus loin de la pointe du museau que du bord anté- rieur de l'enfoncement buccal qui n'est pas atteint par leur extrémité libre, et dont la largeur est un peu diminuée, par suite du développement de la portion inférieure des plaques sous-orbitaires dirigées en dedans et faisant saillie sur les coins de la bouche ; centre des temporales plus reculé que celui des pariétales ; centres des mastoïdiennes séparés par le môme intervalle que les centres des frontales antérieures ; 15 écussons dorsaux, 36-38 latéraux, 9-10 ventraux. L'occipitale super, pénètre entre les pariétales par une portion aiguë, peu prolongée, presque confondue avec celles-ci qui sont très- intimement soudées, si ce n'est en avant où leur écartement reçoit le bout poster, d'une ethmoïdale ovalaire, située entre les frontales prin- cipales et logée, par son extrémité antér., entre deux rostrales régu- lières, allongées, réunies sur la ligne médiane, et que bordent et précèdent d'autres plaques étroites. Toutes les sutures des plaques sus-céphaliques sont très-serrées. La nuchale, dont la longueur n'égale que la 1/2 de celle de la plaque pectorale, et qui est plus large que longue, a une arête tranchante avec une épine courte. Les écuss. dorsaux, placés un peu en recouvrement mutuel, sont (i) Individu long de 0'».32, pris dans la rivière Osage (Missouri) par le docteur Rauch et adressé en communication au Muséum par le musée de Cambridge (Mass.). — Collect. de dessins de la Bibl. du Muséum, lY. GENRE ACIPENSER (HUSO), 12. 119 de forme régulière, arrondis de chaque côté, très-nettement radiés, surmontés d'une carène élevée à épine médiane précédée et suivie de petites dentelures. Les premiers, jusqu'au 7% sont plus larges que longs; le 4*^ est plus court que la base de l'A. Derrière la D., il y a 3 paires de plaques. Les écussons latéraux se touchent entre eux; leur forme est régu- lière; ils ont peu de long, relativement à leur haut.; ils portent, en avant et en arrière, une petite échanerure et une épine. Les ventraux ont une carène saillante et une épine acérée. Un grand écuss. épineux précède la plaque d'origine de l'A. qui, elle-même, est suivie d'une paire de petites plaques placées au-devant d'un large écusson médian. La peau est presque complètement couverte de scutelles triangu- laires à pointe acérée, isolées, non réunies en groupe. L'œil est à peine elliptique ; entre son bord anlér. et l'extrémité rostrale, il y a une distance égale à celle qui sépare ce bord de la ligne de jonction de l'ocdipilale super, avec la nuchale. Nageoires. — P. plus de 2 fois aussi longues que larges, à bord ext. un peu courbe; son extrémité se réunit, par un angle mousse, au bord postérieur; celui-ci est oblique et forme, avec le bord int., un angle tout-à-fait arrondi ; elles s'étendent jusqu'au bord poster. du 7e écusson latéral et leur long, est égale à l'intervalle qui sépare du centre de la nuchale, l'angle super, de la narine postérieure. V. plus longues, au niveau de leur base, que le 5<= écuss. dorsal; à bord poster, oblique, étendues, dans toute leur long., au-dessous des écussons latér. 17-22. D. à bord poster, peu échancré, à bord antér. légèrement courbe, terminé par un angle mousse, placée au-dessus des écussons 21-20 à droite et 23-28 à gauche; à base plus courte que le front n'est large. A. commençant au-dessous du milieu de la base de la D. et dépas- sant un peu cette base en arrière, à bord poster, oblique, à angle terminal mousse et atteignant à peine le bord antér. de la plaque d'origine de la C. dont le lobe super, assez effilé, long de 0'".070, est égal à l'espace compris entre le bout du rostre et l'extrém. antérieure de l'occipitale supérieure. P. 45, V. 29, D. 41, A. 28, C. 27/60. Teinte générale d'un brun verdâtre; des taches noires. La plus grande se voit du côté gauche, sur le dos, entre les séries super, et latér. d'écuss.; elles correspondent aux dorsaux 6-11. De l'autre côté, au même niveau, la tache est plus petite; il y en a une plus petite, à droite et à gauche, le long de la base de la D. et un certain nombre sur toutes les nageoires. 120 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. 13. AciPENSER (Huso) RicHARDsoNii (1), A. Dum. Caractères (2). — Ligne du dos presque horizontale, à partir du 2*^ écusson dorsal où se trouve la plus grande hauteur (O^.OGS) qui est i/9 environ de toute la longueur; tête longue, jusqu'au bord terminal de Toccipitale supérieure, de 0"'.122 et contenue presque 5 fois dans l'étendue totale, oblique, offrant, au milieu, un enfoncement assez profond et à crêtes latérales faiblement saillantes; museau presque horizontal, prolongé en triangle à sommet effilé et pointu, convexe en dessus et à faces latérales faiblement obliques en dehors, séparées de la supérieure par deux petites arêtes qui sont les prolongements des crêtes syn- cipitales ; face, jusqu'au bord antérieur de la cavité orbitaire, contenue 7,3 fois dans les dimensions totales; entre les centres des frontales antérieures, 0"'.035 ; de ces saillies à l'extrémité rostrale, 0'".060; lèvres lisses, l'inférieure largement divisée au milieu; barbillons plats, à bord membraneux, insérés au même niveau, et plus loin du bout du museau que de l'enfon- cement buccal dont ils atteignent le bord antérieur ; centres des temporales un peu moins en avant que les centres des pa- riétales ; centres des mastoïdiennes plus éloignés entre eux que ne le sont les centres des frontales antérieures ; distance entre les centres des plaques pectorales moindre que l'intervalle des centres des frontales antér.; li écussons dorsaux, non com- pris celui de la base de l'épiptère; 31 latéraux; 8 ventraux. L'occipitale super, pénètre, par un angle à sommet obtus, entre les pariétales qui, au-delà du léger écartement destiné à loger ce pro- longement assez court, sont soudées par une suture à peine visible; elles présentent, en avant, une écbancrure scnii-lunaire et très-peu profonde où se place, par son bout postérieur, une petite ethmoïdale que précède une rostrale médiane allongée et qui, avec la précédente, tient éloignées l'une de l'autre les frontales principales; les bords du museau portent de grandes plaques irrégulièrement étoilées; dans le reste de son étendue, il est couvert de lignes granulées sans déli- mitation de plaques. La nuchale à bord poster, droit est sans saillie médiane, et à bords latéraux arrondis. (1) En mémoire des beaux travaux du zoologiste éminent qui a décrit [Fauna boreali-americana , Fish., p. 311, pi. 97, fig. 1) un Esturgeon {Aci- penscr rupertianvs) très-analogue à celui-ci; mais ils sont distincts l'un de l'autre par plusieurs caractères spécifiques. (2) Individu péché par M. Lamare-Picquot, dans le Haut-Mississipi et ap- partenant au Muséum. Il est long de 0"'.59. GENRE ACIPENSER (hUSO), 13. 121 La crête médiane, très-peu prononcée sur l'occipitale, l'est davan- tage sur la nuchale, mais plus encore sur le 2*^ écusson dorsal. Tous portent une épine longue et très-acérée. Leur forme est presque cir- culaire, si ce n'est vers la fin de la série où les 3 derniers ont leurs bords latéraux anguleux. Ils sont en contact mutuel et leur surface très-vermiculée, surtout au pourtour, semble à peine radiée. Entre la dorsale et la plaque d'origine de la caudale, il y a un écusson incomplètement divisé, suivi d'un autre plus grand. Les écuss. latér. grands, en triangle à bord antér. rectiligne, à bord poster, régulièrement convexe, quelquefois un peu échancré au milieu, sont presque tous en contact; cependant entre plusieurs de ceux qui ne se touchent pas, il y a une petite épine de même forme que l'épine des écussons qui est longue et très-acérée. Le 5* est un peu plus de 2 fois aussi haut que long. Les écuss. ventr. ont une haute carène et une épine très-saillante, dont le bord antér. est courbe et fortement strié en travers. Il y a, au-devant de la plaque d'origine de l'A., un grand écusson épineux et un autre derrière cette nageoire. Le revêtement cutané se compose de scutellcs simples à pointe dirigée en arrière; on en compte 80 environ dans 0"'.0I carré. L'œil est presque rond. Entre son bord antér. et le bout du mu- seau, puis entre ce bord et l'extrémité poster, de l'occipitale super., l'intervalle est le même. Nageoires. — P. étroites et assez allongées, étendues jusqu'au bord terminal du S** écusson latéral, presque égales à l'espace compris entre l'angle super, de la narine poster, et le centre de la nuchale. V. à bord poster, un peu oblique placées, dans toute leur étendue, au-dessous des écussons 15-19; leur base est contenue moins de 2 fois dans la long, de la plaque pectorale. D. commençant au-dessus du 18' écuss. latér. et prolongée au-delà du 23', à bord poster, concave et à angle super, allongé; sa base, un peu plus longue que le front n'est large, est égale à la longueur de la plaque pectorale. A. égale, par la long, de sa base, à celle du 4'' écuss. du dos, de même forme que la D., mais à bord poster, oblique et à angle terminal plus prolongé, n'atteignant cependant pas le 1'''' rayon du lobe infér. de la C, dont le lobe super, presque droit, long et très-effilé, est à peine moindre que la distance du bout du museau au centre de la nuchale. P. 48, V. 29, D. 35, A. 25, C. 31/76. Teinte générale d'un brun verdàtre. Des divers Esturgeons américains décrits ou figurés par les zoolo- gistes, aucun ne ressemble plus à celui-ci que VAcip. ruperlianus. Cependant, outre les différences indiquées dans le tableau synoptique et dans les descriptions, on constate facilement, en raison de la si- 122 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. militude presque parfaite de taille, des dissemblances entre les deux individus que j'ai sous les yeux. Ainsi, chez VAcip. [Huso] Richards., 1° les épines des 5 séries d'écuss. ont plus de long, et sont plus robustes; 2" les écussons du dos sont plus ovalaires, et les S^, 6^ et 7", pour ne parler que du milieu de la rangée, sont plus longs que larges; c'est le contraire chez le ^. rupert.; 3<» les centres des plaques pectorales sont beaucoup plus rapprochés entre eux que ne le sont les centres des temporales; chez le //. rupert,, l'intervalle est presque le môme; 4" les P. sont plus grandes : on en a la preuve en comparant, sur chaque sujet, leur longueur, de la narine sup'ér. à la région poster, de la tête. 14. AciPENSER (Huso) AisAsiMos (1), A. Dum. Caractères (2). — Ligne du dos légèrement oblique ; hauteur du corps égaie à 4/9 environ de la longueur totale ; tète longue, jusqu'au bord antérieur de la plaque nuchale, de 0"M29 et contenue presque 5 fois dans l'étendue totale ; médiocrement oblique, portant, au milieu, une dépression large et très-bien limitée par des crêtes prolongées, du centre de l'occipitale supérieure, jusque sur le milieu du museau qui, un peu al- longé, épais, convexe en dessus et en dessous au-devant des barbillons, se termine par un angle mousse, fortement relevé, de sorte que les bords inférieurs décrivent une courbe à con- cavité tournée en haut ; pièce cartilagineuse médiane volumi- neuse, protégée par une plaque osseuse dont la face inférieure est tranchante; distance entre les centres des frontales anté- rieures, 0'".043; longueur du museau, de ces saillies à son extrémité, O'".0o9; lèvre inférieure largement divisée au milieu; barbillons plats, à bord interne membraneux, insérés au même niveau, mais les externes plus longs atteignant seuls le bord antérieur de l'enfoncement buccal dont leur base est un peu plus éloignée qu'elle ne Test de Textrémité rostrale ; centre des temporales plus reculé que le centre des pariétales ; intervalle égal entre les centres des mastoïdiennes et ceux des frontales antérieures; 13 écussons dorsaux non compris la plaque de la dorsale ; 38-40 latéraux, 9-10 ventraux. L'occipitale super., dont le centre est peu proéminent, pénètre par (1) A'và'7iiAoç, camus, recourbé, retroussé, à cause de la forme du museau qui se relève un peu à la pointe. (2) Individu long de O'n.Gi pris dans le Missouri, à St-Louis, et adressé en communication au Muséum par le musée de Cambridge (Mass.). Collection de dessins de la Bill, du Muséum, V. GENRE ACIPENSER (HUSO), 14. 123 sa portion antérieure qui est courte entre les pariétales disjointes à leur extrémité, pour recevoir le bout postérieur de l'ethmoïdale prolongée entre les frontales principales; celles-ci, dans leur écarte- ment, logent l'extrémité d'une paire de rostrales allongées et étroites. Toutes les sutures des plaques sus-céphaliques sont très-serrées et ont de fines radiations. La nuchale, beaucoup plus étendue dans le sens transversal que dans le sens opposé, a une long, contenue plus de 2 fois dans celle de la plaque pectorale ; sa carène est saillante et son bord poster, droit. Les écuss. dorsaux portent une épine quelquefois suivie de deux autres plus courtes; ils se recouvrent à peine; les 2<= et 3<' sont les plus courts, leur larg. restant presque la même que celle des sui- vants; leur bord postérieur, droit d'abord, devient oblique d'arrière en avant à la fin de la série; ils ne sont pas très-comprimés; la carène cependant est assez saillante; les 3*^-7* sont plus larges que longs. Derrière la D., il y a une paire de petits écussons suivis de 2 mé- dians plus grands. Les écuss. latér., un peu irréguliers, ont le bord poster, courbe et l'antér. presque droit, l'angle super, plus effilé que Fiijfér. et une ca- rène épineuse. Les ventraux, de môme grandeur depuis le premier jusqu'au der- nier, sont carénés et ont une petite épine. Entre le cloaque et la pla- que de l'hypoptère, il y a un grand écusson à surface plane, et la na- geoire est suivie de 2 plaques médianes et d'une paire de plaques plus petites. Le revêlement cutané se compose d'un très-grand nombre de pe- tites sculelles épineuses de forme et de grandeur variables, dont les moins petites sont assez régulièrement triangulaires, à sommet di- rigé en arrière. On compte une vingtaine environ de ces petites pla- ques dans 0'". 01 carré. L'œil est elliptique; entre son bord antér. et l'extrémité du mu- seau, il y a une distance égale à celle qui sépare ce bord du milieu de la portion angulaire de l'occipitale située entre les pariétales. Nageoires. — P. plus de 2 fois aussi longues que larges, à bord ext. légèrement courbe, à bord int. réuni, par un angle tout-à-fait mousse, au bord poster, qui est oblique, à angle terminal peu effilé; égales, par leur étendue, à l'espace compris entre l'angle super, de la narine poster, et le centre de la nuchale. V. l'emportant, par la long, de leur base, sur la long, du S*' écuss. dors.; à bord ext, courbe, double de Tint.; à bord poster, à peine échancré, oblique ; à angles non prolongés, placées, dans toute leur étendue, au-dessous des écussons 17-22. D. à base un peu plus courte que le front n'est large au niveau des centres des front, antér.; abord antér. courbe, réuni par un angle non effilé, au bord poster, qui est échancré; angle infér. un peu plus aigu que le super.; correspondant aux écussons 23-30. 124 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. A. à base plus longue que le 4''écuss. dors., et contenue 1 fois 1/2 dans la plaque pectorale, commençant au-dessous du milieu de la base de la D. qu'elle dépasse à peine en arrière. Elle est longue, à bord jjostér. très-oblique, à angle terminal effilé, mais n'atteignant pas jusqu'au 1" rayon du lobe infér. de la C. dont le super, allongé et falciforme mesurant, non compris son écusson, 0"'.135, égale l'in- tervalle qui sépare le bout du museau du centre de l'occipitale super. La nageoire a une échancrure profonde, mais non angulaire. P. 47, V. 30, D. 40, A. 27, C. 40, 85. Couleur brun verdàtre peu foncée; région infér. blanc jaunâtre, 15. AciPEissER (Huso) PARANASiMOS (1), A. Dum. Caractères (2). — Ligne du dos non convexe, dont la plus grande hauteur (0"'.060) est presque égale à 1/9 de la longueur totale; tête longue, jusqu'au bord antérieur de la plaque nu- chale, deO"M30 et contenue à peine 4 fois dans l'étendue totale; oblique, portant, au milieu, une dépression peu profonde, bordée par des crêtes mousses ; museau allongé, un peu relevé au bout, à plan médian supérieur plat, séparé, de chaque côté, par une crêle très-peu saillante, des plans latéraux qui sont obliques; plane en-dessous; à cartilage médian saillant; entre les centres des frontales, 0"\038, et longueur du museau, de ces centres à son extrémité, 0"\059; lèvres lisses, l'inférieure largement divisée au milieu; barbillons aplatis, les externes un peu plus longs que les internes, atteignant seuls le bord anté- rieur de l'enfoncement buccal dont leur base n'est pas plus éloignée qu'elle ne Test de l'extrémité du museau ; centres des temporales et des pariétales sur le même niveau; centres des mastoïdiennes moins écartés que ceux des frontales antérieures ; 15 écussons dorsaux (3), non compris la plaque de la dorsale; 36-37 latéraux; 9-10 ventraux. L'occipitale super, semble divisée en 2 portions, 1" l'une, poster., mal délimitée en avant, se termine, en arrière, par une épine semblable à (1) De Ttafià, préposition qui marque la proximité, et àvâoifjioî, afin de rappeler la ressemblance entre l'espèce actuelle et la précédente. Après la description oii l'on voit déjà les analogies et les différences, je signale les dissemblances les plus importantes. (2) Individu long de 0'".53, pris à Huntsville (Alabama, Etats-Unis), et adressé en communication au Muséum par le musée de Cambridge (Mass.). Collection de dessins de la BUA. du Muséum, VI. (3) On en compterait 16, si, d'après la particularité que présente l'occi- pitale, on admettait qu'il y a 2 nuchales. GENRE ACIPENSER (hUSO), IS. 425 celle des écuss. du dos, et simule, en quelque sorte, une 1™ nuchale beaucoup plus petite que la véritable qui la suit; 2° l'autre, anté- rieure, semblable à l'occipitale ordinaire, surmontée d'une crête moins saillante et non épineuse, pénètre, par un angle peu allongé, entre les pariétales qui, très-inlimement unies sur la ligne médiane, se séparent dans une courte étendue, en avant, pour recevoir l'eth- moïdale prolongée entre les frontales principales que celte plaque et une rostrale située au-devant de la précédente tiennent écartées. Les plaques du museau sont peu distinctes entre elles; de fines radiations les couvrent, ainsi que les plaques suscéplialiques. La nuchale très-échancrée en avant pour recevoir l'angle saillant de la portion poster, de l'occipitale, est large et se porte en dehors jusqu'au sommet du i''^ écusson latéral; ce dernier touche, par son angle super., l'extrémité terminale de la mastoïdienne. Les écussons dorsaux à crête surmontée d'une forte épine, se re- couvrent mutuellement et se touchent, sur une partie de leur haut., par les bords antér. et poster., (jui sont verticaux dans la 1/2 super.; ils augmentent de larg. à partir du 2*^^ jusqu'au 7'', puis diminuent un peu, du 9*^ au 13''; tous sont plus larges que longs et le A^ en parti- culier est plus court que la base de l'A., mais le 5" est aussi long que la base des V. Ils sont irrégulièrement arrondis ou môme un peu anguleux par leurs extrémités latérales que touche presque le bout super, des latéraux plus étroit et plus allongé que le bout infér. qui descend presque jusqu'aux écussons ventraux; ces derniers sont vo- lumineux et ont, comme les latéraux, une crête à épine acérée. Derrière la D., les V. et l'A., il y a une grande plaque épineuse. Les 5 rangées d'écuss. laissent, entre elles, peu d'espaces nus; là, où la peau n'est pas écussonnée, elle est recouverte de sculellcs qui sont de petites plaques de forme cl de grandeur variables, armées de plusieurs épines triangulaires. L'œil est elliptique; entre son bord antér. et l'extrémité du mu- seau, il y a une distance égale à celle qui sépare ce bord du centre de l'occipitale. Nageoires. — P. à bord int. réuni par un angle mousse au bord poster, qui est oblique, à angle terminal poinlu, presque 2 fois J/2 aussi longues que larges, prolongées jusqu'au bord iioslér. du 7« écuss. latér. et d'une étendue égale h l'espace compris entre l'angle super, de la narine poster, et la base de l'épine de la portion poster. de l'occipitale. V. à bord poster, peu échancré, s'étendant, dans toute leur lon- gueur, au-dessous des écussons 17-21. D. à base plus courte que le front n'est large entre les centres des frontales antér., à bord antér. un peu courbe, réuni, par un angle aigu, mais non prolongé, au bord poster, qui est échancré; à angle infér, semblable au super, et le dépassant en arrière; placée, à partir de 126 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. son origine jusqu'à son extrémité, au-dessus des écussons 24-29 d'un côté, et 22-27 de l'autre. Anale partant non pas au-dessous du milieu de la base de la D., mais un peu plus loin de son commencement que de sa fin qu'elle dé- passe; longue, à angle pointu, se portant jusqu'au l'"'' rayon du lobe in- fér. de la C. dont le lobe super, allongé, courbe, effilé (un peu tronqué sur le spécimen type), mesurant, non compris son écusson, 0'".105, égale rintervalle qui sépare le bout du museau du centre de l'occi- pitale. La nageoire a une échancrure profonde, mais non angulaire. P. 41, V. 29, D. 35, A. 24, C. 29?/88. La couleur est un brun verdâtre un peu clair, jaunâtre en dessous. — La tête a la même long, que celle de VAcipenser [Huso] ana- simos, bien que l'étendue totale soit de 0'".'11 moins considérable, ce qui tient à ce que le museau est proportionnellement plus long, puisqu'il a0'".0o9 cbez l'une et l'autre espèces; par suite, la base des barbillons est à égale distance du bord antér. de l'enfoncement buccal et de l'extrémité rostrale et non pas plus rapprochée de cette der- nière que de la bouche ; le bout du museau moins épais est, en ou- tre, moins relevé et porte, en dessous, des scutelles osseuses qui manquent chez VAcipeiiser [Hiiso) anasimos. La disposition de l'occipitale supérieure et la profonde échancrure du bord antér. de la nuchale sont des traits distinctifs du parana- simos. J'en dirai autant des dimensions de tous les écussons qui couvrent presque complètement le tronc de ce dernier. 16. ACIPENSER (Huso) ANTHRACINUS (1), A. Dum. Atlas, pi. 45, fig. 4, 4fl, Ab, tête, 5*^ écusson latéral et scutelles. Caractères (2). — Ligne du dos presque horizontale, dont la plus grande hauteur, au niveau du 5"^ écusson dorsal, est contenue 8 fois 1/2 environ dans l'étendue totale; tête assez oblique dans la région syncipitale, mais relevée et devenant horizontale au-devant des narines, comprise, du bord terminal de l'occipitale supérieure à l'extrémité du rostre, 4 fois 1/2 dans toute la longueur, à sillon médian profond, bordé par des crêtes peu saillantes; museau allongé et pointu; dislance entre les centres des frontales antérieures, égale à la moitié de la (1) Nom spécifique tiré de la présence des, taches noires. (2) D'après 2 individus de 0«i.515 et O'n.445, du lac Erié (collect. Laraarc- Picquot), appartenant au Muséum. Les dimensions de la tête, relativement à la longueur du tronc et à celle de la queue, puis le rapport proportion- nel du museau et des nag. pector. sont presque les mêmes chez les 2 sujets. GENRE ACirENSER (HUSO), 16. 127 longueur mesurée de ces saillies à Textrémité du rostre ; lèvres lisses; Finférieure largement divisée au milieu; barbillons plats, à bord interne membraneux, insérés presque à égale distance de l'extrémité du museau et du bord antérieur de l'enfoncement buccal dont ils restent assez éloignés; centres des temporales et des pariétales au même niveau; centres des mastoïdiennes plus écartés entre eux que ne le sont les centres des frontales antérieures, qui sont séparés par un intervalle égal k celui des centres des plaques pectorales; 11 écussons dorsaux non compris celui de Tépiptère; 34-35 et 37-38 laté- raux; 8-9 ventraux. L'occipitale super, pénètre, par une portion angulaire peu effilée, entre les pariétales, dont la suture médiane très-serrée, se continue chez le sujet de 0'°.Slo avec celle des frontales principales qui, au- devant de leurs centres seulement, s'écartent pour recevoir l'elhmoï- dale, tandis que cette dernière, chez l'autre spécimen, maintient écartées les pariétales à leur extrémité antér. et les frontales princi- pales; il y a des rostrales étroites sur le museau dont les côtés sont revêtus de plaques étoilées. Toutes les sutures sont très-serrées. La nuchale presque confondue, en avant, avec l'occipit. super, est plus relevée que celle-ci qui manque de crête. Les écuss. dors, placés un peu en recouvrement, à crête bien pro- noncée, surmontée d'une épine qui n'est pas très-longue, ont le bord poster, droit et les bords latéraux courbes ; le 4'' a la même long, que la base de l'A. Derrière la D., il y a un écuss. médian suivi de quelques plaques irrégulières qui précèdent celle de la C. Les écuss. latér. à angle super, plus effilé que l'autre, à bord antér. presque rcctiligne, ont une crête basse cl une épine courte; le 5" est un peu plus de 2 fois aussi haut que long. Tous ces écuss. et les dor- saux ont de nombreuses et fines radiations. Les écuss. ventraux, plus fortement radiés, ont une crête très-sail- lante à épine courte et même presque effacée sur quelques-uns. Un large écuss. médian est situé entre le cloaque et l'A. qui est suivie d'un écuss. de même forme, mais plus petit. Le revêlement cutané se compose de sculelles épineuses, les unes isolées, les autres groupées et Irès-rapprochées entre elles. L'œil est elliptique; de son bord antér. à l'extrém. rostr., il y a une dislance égale ou à peine inférieure à celle qui sépare ce bord du pied de l'épine de la nuchale. Nageoires {i). — P. à bord ext. légèrement convexe, à angle poster, un peu effilé, étendues au-dessous des 6 premiers écuss. latér., à (i) Toutes les nageoires n'étant pas complètement intactes chez les deux mdividus, jesuis forcé d'omettre quelques détails. 128 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. peine plus considérables que l'intervalle entre l'angle super, de la narine poster, et le bord anlér. de la nuchale. V. à bord poster, oblique et à angles pointus, placées, dans toute leur étendue, au-dessous de S écuss. latér. et ayant leur base conte- nue moins de 2 fois dans la long, des plaques pectorales. D. commençant presque immédiatement derrière la fin des V.; sa base, un peu plus longue que le front n'est large au niveau des cen- tres des frontales antér., est à peine dépassée par celle de l'A. qui commence au-dessous de sa partie moyenne, et n'atteint pas le 1'^'' rayon de la C. dont le lobe super, long de 0™.098, chez le plus grand des deux sujets, en tenant compte d'une petite mutilation, égale l'espace qui sépare le bout du museau de l'extrém. antér. de l'occipi- tale supérieure (1). P. 35, V. 25-27, D. 34-39, A. 24, C. 30/80. Teinle générale d'un brun rougeâtre. Sur chaque flanc, une grande tache noire irrigulière, commençant derrière l'extrémité terminale des pleuropes et d'étendue différente sur les deux sujets; une tache également noire de chaque côté de la base de la D; en outre, sur di- vers points du corps et sur les nageoires, de nombreux points noirs. 17. ACIPENSER (HUSO) RUPERTIANUS. Acip. rupertianus, Rupert Land Sturgeon, Richardson, 1836, Fauna bor. Amer. (Fish.), p. 311, pi, 97, fig. 1, a, b, c). 1773. Acip. ruthenus major, Forster, Philosoph. Trans., t. LXIII, p. 149. 1842. Acip. rupert., Dekay, Nat. hist. ofN.-York, Fish., p. 347, 1850? Id., Agass., Lake super., Fish., p. 277. — 1851. Id., Gray, List specim. fish. brit. Mtis., Chondr., p. 9, sujet donné par Richards. Caractères (2). — Ligne du dos un peu convexe, dont la plus grande hauteur (0,07) au niveau du 5'^ écusson dorsal, est moins du 1/7 de la longueur de l'animal ; tête peu oblique, à dé- pression médiane assez large et peu profonde ; longue, jusqu'à l'extrémité postérieure de roccipitale supérieure, de 0'".114 et contenue plus de 4 fois '1/2 dans l'étendue totale; musgau allongé et pointu, plan en dessus, à bords latéraux à peine obliques ; distance entre les centres des frontales antérieures presque (1) Si, comme les proportions l'indiquent, la queue a, chez le jeune sujet, 0™.085, elle est presque dans le même rapport de longueur avec la tête, que chez l'autre spécimen. (2) D'après un spécimen de Qn'-.SS environ, en tenant compte d'une petite mutilation de l'extrémité du lobe caudal supérieur, qui ne doit pas être de plus de 0"'.0:2. Il fait partie des collections recueillies par M. Lamare- Picquot dans le Haut-Mississipi ou dans le lac Erié. GENRE ACIPEISSER (HUSO), 17. 129 de 4/3 moindre que la longueur qui, de ces saillies à l'extré- mité rostrale, est de 0,0S6 (1) ; face, à partir du bord antérieur de la cavité branchiale, presque égale à Tintervalle compris entre ce bord et le centre du S»" écusson dorsal (2) ; barbillons aplatis (3), insérés plus loin du bout du museau que du bord antérieur de renfoncement buccal; centre des temporales plus en arrière que le centre des pariétales; centres des mastoïdien- nes plus écartés que ne le sont les centres des frontales anté- rieures ; plaques pectorales plus courtes que l'intervalle des centres des temporales ; 13 écussons dorsaux, non compris celui de répiptère ; 30-31 latéraux; 9-10 ventraux. L'occipitale super, moins relevée que la nucliale, se réunit au bord antér. concave de celle-ci, par la convexité de son bord poster., où se voit un enfoncement qui reçoit une saillie médiane de l'autre pla- que. Sa portion antér., en angle aigu, pénètre entre les pariétales sans arriver jusqu'au niveau de leur centre. Au-devant d'elles, entre les frontales principales, est intercalée une ellimoïdale étroite, allon- gée, précédée d'une grande rostrale; les autres plaques du museau, à l'exception des latérales dont la forme ctoilée est très-manifeste, ont des limites à peine distinctes. Les radiations du casque sont partout finement granulées. La nuchale a une carène épineuse. Les autres écuss. dorsaux sur- montés d'une épine plus forte, ont leurs bords latéraux arrondis. Us sont un peu en recouvrement. Les 5", 6" et 7*= sont plus larges que longs, et le S»-' est à peine contenu deux fois dans la long, de la plaque pectorale. Je renvoie pour leur forme et celle des latéraux à la figure donnée par Richardson. J'en dirais autant pour les ventraux si, au lieu d'être un peu enfoncés à leur centre, ils n'étaient, contrairement à ses indications, munis d'une petite épine. La D. est suivie de 2 écuss. médians : le 1" plus grand que le 2^ ; derrière le cloaque, comme derrière l'A., il y a une grande plaque radiée à centre non épineux. La peau est recouverte de scutellcs épineuses, les unes isolées, et ce sont les plus nombreuses, les autres groupées en petits amas. (1) Conformément au dire de Richardson, l" l'intervalle entre les na- rines est égal à la moitié de la longueur du museau mesuré entre sa pointe et les narines; 2" le bord antérieur de l'orbite est juste au milieu de l'es- pace qui sépare l'extrém. rostr. et le commencement du U" écuss. du dos- (2) Sur la pi. de Richardson, la longueur comparative de la face mesurée entre les mêmes limites est moindre, parce que le sujet figuré ne présente pas une anomalie comme celui du Muséum, où le 2*^ écusson est beaucoup plus petit que les l^f et 3«. (3) Le dessèchement ne me permet pas de constater la présence, à leur face Int., d'une double série de nombreuses petites papilles granuliformes. Poissons. Tome IL U 130 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. L'œil est elliptique ; de son bord antér. au bout du museau et de ce bord à la fin de la plaque occipitale, il y a la même distance. Nageoires. — Elles sont toutes un peu mutilées; on voit cependant encore qu'elles ont dû avoir beaucoup de ressemblance, pour la forme générale et les dimensions, avec celles de l'individu figuré par Ri- chardson. La base de la D. a une long, égale à la larg. du front me- suré entre les centres des frontales antér.; la base de l'A. est un peu plus longue que le 4» écusson dorsal. P. 34, V. 30, D. 35, A. 25, C. 24/80 (1). Couleur générale d'un brun verdâtre plus clair en dessous. La ressemblance entre cet Est. et l'espèce à laquelle je le rapporte est telle qu'il ne peut rester aucun doute sur leur identité. 18. AciPENSER (Huso) Kennicottii, a. Dum. Atlas, pi. 15, fig. 3, 3a, 3b, tête, 5« écusson latéral et scutelles. Caractères (2). — Ligne du dos presque horizontale, dont la plus grande hauteur (0™.065, au niveau des 5^ et 6*^ écussons dorsaux), est 1/8 environ de la longueur totale ; tête à dépression médiane assez prononcée, obliquement dirigée de la plaque nuchalejusqu aux narines au-devant desquelles le museau, qui est plan et mince, se prolonge horizontalement et se termine en pointe; longue de 0'". 115 entre le bout rostral et le bord terminal de l'occipitale supérieure, et comprise un peu moins de 4 fois 1/2 dans les dimensions totales; large de 0'".031 entre les centres des frontales antérieures ; museau, à partir de ce point, long de 0^.059, revêtu, en dessous, d'une plaque médiane forte et rugueuse; lèvres lisses; l'inférieure largement inter- rompue au milieu; barbillons aplatis, simples, de longueur égale, n'atteignant pas le bord antérieur de l'enfoncement buccal dont leur insertion est moins éloignée qu'elle ne l'est de la pointe rostrale ; centre des temporales à peine plus en avant que le centre des pariétales; centres des mastoïdiennes un peu moins éloignés entre eux que ne le sont les centres des fronta- (1) Les chiffres sont un peu inférieurs à ceux que Richardson a donnés, mais avec une différence de 5 à 6 au plus, et l'on sait qu'il n'y a pas tou- jours similitude absolue des nombres chez tous les individus d'une même espèce. — J'en dois dire autant de la série des écussons latéraux qui n'en comprend, sur le spécimen du Muséum, que 30-31 au lieu de 35. (2) D'après un individu long de O^.oSo pris dans les eaux de la Virginie (James River), envoyé en communication par le musée de Cambridge (Mass.). Je dédie l'espèce au naturaliste des Etats-Unis, M. Rob. Kennicott. Collection de dessins de la Bibl. du Muséum, VH. GEINRE ACIPENSEU (llUSO), 18. 131 les antérieures ; 10 écussons dorsaux, non compris celui de la na- geoire du dos; 32-33 latéraux; 10-11 ventraux. Les frontales principales ne se louchant pas, et l'ethmoïdale man- quant, un espace membraneux se voit entre elles, mais la portion antérieure de cet espace est couverte par le bout de deux plaques rostrales. La nuchale 1 fois 1/2 aussi longue que le 2*^ écusson dorsal, est hexagonale; ses bords antér. et poster, sont droits et les latéraux formés de deux portions légèrement obliques en sens inverse, se réu- nissent en un angle très-ouvert. La portion prolongée de l'occipitale super, qui pénètre entre les pariétales sans arriver jusqu'au niveau de leur centre, est ovalaire ; du centre de l'occipitale, part, de chaque côté, une crèle courbe dont la concavité est tournée en avant; à ce centre, commence la crête dorsale déjà beaucoup plus haute sur la nuchale, et très-prononcée sur le dos où tous les écussons ont une épine; ils sont en contact; les bords antér. et poster, rectilignes changent de direction en se portant en bas, et leur réunion se fait par un angle très-oblus qui, sur les derniers, s'efface complètement; le i" est plus long que la base de l'A. Il y a 2 écussons de chaque côlé et vers la fin de la base de la dorsale qui est suivie d'un écusson au-delà duquel se trouve une paire de plaques plus petites bordant l'origine du premier fulcre de la C. Les écuss. latér. sont presque en contact mutuel et non en recou- vrement. La haut, du 5'^ dépasse le double de sa long. Leur épine est acérée, mais courte ; elle est semblable sur les écuss. venir, qui ne se touchent pas les uns les autres. L'ouverture cloacale est entre deux paires de plaques d'inégale grandeur séparées par un écuss. médian de la plaque de l'A., qui est suivie de 2 écuss. dont le 2*^ atteint la base de la C. L'œil est elliptique; entre son bord antérieur et l'extrémilé ros- trale, la distance est la même que celle qui sépare ce bord du bord antér. de la nuchale. Le revêtement cutané se compose de petites plaques de forme et de grandeur diverses dont la surface est couverte d'épines en nombre variable; entre les plaques, il y a des scutelles isolées et pointues. Nageoires. — P. à bord ext. légèrement convexe, à bord poslér. oblique réuni à l'interne par un angle arrondi, un peu plus de 2 fois aussi longues que larges, prolongées jusqu'au bord antér. du 6*^ écuss. latér.; leur long, est égale à l'intervalle compris entre l'angle super, de la narine poster, et le centre de l'occipitale supérieure. D. à base plus longue de 0'".00i que le front n'est large entre les centres des frontales antér.; à bord poster, assez échancré et à angle super, peu aigu, commençant au-dessus du 22« écuss. latér. et cor- respondant à 6 écuss., et les V. à i, du 16*-' au 19'=. A. à base égale à la J/2 de la long, de la plaque pectorale, à bord 132 GANOÏDES CHOiNDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. poster, peu oblique, placée, dans toute son étendue, au-dessous de G écuss., c*l n'atteignant pas le 1" rayon de la C, dont le lobe super, très-effilé est égal à l'intervalle compris entre la pointe rostralc et le centre de l'occipitale supérieure ; la nageoire est médiocrement échancrée. P. 46, V. 30, D. 44, A. 26, C. 24/90. Teinte générale d'un brun verdâtre, plus claire en dessous. 19. AciPENSER (Huso) GiRARDi (1), A. Dum. Caractères. — Ligne du dos un peu convexe, dont la plus grande hauteur, au niveau des 4*^ eto'' écussons dorsaux est con- tenue plus de 7 fois et demie dans la longueur de l'animal ; tête oblique, longue, jusqu'au bord poster, de l'occipitale supé- rieure, de 0'".069 et comprise 4 fois 1/3 dans l'étendue totale; creusée d'un sillon médian assez profond dont les limites sont les crêtes saillantes des pariétales et des frontales principales; museau médiocrement allongé, convexe au-devant des narines, aplati dans sa moitié antérieure, à angle terminal pointu ; large, entre les centres des frontales antérieures, de 0'".023 et long, decepointàson extrémité, de0"'.036; lèvres lisses, l'inférieure assez largement divisée au milieu ; barbillons aplatis, à bord externe un peu plissé, n'atteignant pas le bord antérieur de l'enfoncement buccal dont leur insertion n'est pas aussi éloi- gnée que du bout du museau ; centres des temporales à peine antérieurs aux centres des pariétales, et plus éloignés entre eux que ne le sont les centres des plaques pectorales; ceux des mastoïdiennes un peu moins distants l'un de l'autre que ne le sont les centres des frontales antérieures; 9 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère; 27-28 latéraux; 7-9 ventraux. L'occipitale super, pénètre, par une portion courte et bifurquée, entre les pariétales que sépare, dans leur moitié anlér., un petit inter- valle membraneux; au-devant d'elles, se voit l'ethmoïdale interposée aux frontales principales qui bordent^ en outre, dans leur interstice, une rostrale allongée ; celle-ci, antérieure à l'ethmoïdale, est précédée, elle-même, de plaques de même lorme, mais plus courtes, et disposées sans réîïularité. La nuchale est un peu plus large que longue et hexagonale. (1) Je dédie l'espèce à M. le docteur CIi. Girard, qui a tant contribué, avec M. Baird, à faire connaître les Reptiles et les Poissons des Etats-Unis. Elle est décrite d'après un individu long de Om.SOO pris au Havre de Grâce, dans l'état de Maryland (Etats-Unis), et adressé en communication par le ni usée de Cambridge (Mass.). — Collect. dessins Bibl. du Muséum, VIII. GENRE ACIPENSER (HUSO), 19, 20. 133 La crôte dorsale basse à son origine, sur la plaque occipitale su- périeure, devient plus saillante et épineuse à partir du deuxième écusson dorsal. Les écussons, placés un peu en recouvrement, sont plus étroits dans leur 1/2 antér. qu'ils ne le sont au milieu où se fait, de chaque côté, la réunion, en un angle mousse, du bord antér. oblique d'avant en arrière et du poster, qui l'est en sens inverse; les deux derniers écus- sons ont une forme ovalaire. Entre la D. et la C, il y a 6 petits écuss. en 2 rangs; dans l'inter- valle qui sépare ceux de la 3" paire, est logée la plaque d'origine de la C; de petites plaques bordent, de chaque côté, la base de la D. Les écuss. latér. en forme de triangle, à bord poster, légèrement courbe, ont une petite crête surmontée par une épine ; le 5" est i fois moins long que l'opercule. Les écuss. ventr. portent une carène épineuse bien prononcée. Entre le cloaque et la plaque de l'A., il y a 2 paires d'écussons. Les téguments sont couverts de scuteilcs, les unes terminées par une seule épine; les autres par 2 ou 3 petites pointes acérées. L'œil est elliptique; la distance entre son bord antér. et l'extrém. rostrale est égale à celle qui sépare ce bord de la ligne de suture de l'occipitale super, et de la nuchale. Nageoires. — P. arrondies et dont la larg. l'emporte un peu sur les 2/3 de leur long, se prolongeant jusqu'à la fin du S'= écuss. latér. droit et du G" au côté gauche, longues de 0'".032 et égales à la dis- tance comprise entre l'angle super, de la narine poster, et la base du prolongement antér. de l'occipitale. V. à bord poster, droit, sans angles saillants, placées, dans toute leur étendue, au-dessous des écuss. latér. 13-18 du côté droit et IG- 19 du côté gauche. D. à base plus courte que le front n'est large au niveau des centres des frontales antér. ; à bord super, échancrc, un peu convexe en avant, située au-dessus des écuss. 18-22 et 19-23. A. à base plus courte que le i" écuss. dors.; oblique en arrière, terminée par un angle infér. à peine prolongé, qui n'atteint pas l'ex- trémité du 1'='' rayon de la C, dont le lobe super. (0'".0G6) jjresque rectiligne, assez effilé, est égal à l'intervalle du bout du museau au centre de l'occipitale super. La nageoire peu échancrée. P. 38, V. 29, D. H, A. 2S, C. 22/100. Couleur d'un brun jaunâtre plus clair sur les flancs et en dessous. 20. AciPENSER (Huso) MACRORHiNUs, A. Dum. Caractères (1). — Ligne du dos non convexe; hauteur du (1) D'après un individu à museau prolongé et effilé, adressé de New- York par Milbert et long de 0°\M. — De !J.a-/.(;ô;, long, et ph, nez. 134 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDES. corps au niveau du 4'" écusson dorsal (0,058), égale à 1/9 environ de rétendue totale; tète fortement oblique à partir de Foccipi- tale supérieure, mais au devant des narines, le museau devient horizontal; longue, jusqu'au bord terminal de Toccipitale supé- rieure, de O^.llO, comprise près de 4,9 fois dans toute la lon- gueur de l'animal, à sillon étroit, assez profond, bordé par des crêtes latérales saillantes; museau allongé et effilé, à peine arrondi à l'extrémité, plat en dessus, à bords latéraux peu élevés et presque verticaux; face, à partir du bord antérieur de la cavité branchiale (0'".073), comprise 7 fois 1/2 environ dans les dimensions totales; distance entre les centres des frontales antérieures, à peu près égale à 1/2 de l'espace qui sépare ces saillies de l'extrémité du rostre (1); lèvres lisses, l'inférieure largement divisée au milieu; barbillons plats, insérés un peu plus loin du bout du museau que du bord antérieur de l'enfon- cement buccal; centres des pariétales et des temporales au même niveau; centres des mastoïdiennes plus éloignés entre eux que ne le sont les centres des frontales antérieures; 10 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère; 23-24 laté- raux; 8-9 ventraux. L'occipitale super, pénètre, par une portion large à sa base et poin- tue, entre les pariétales jusqu'au niveau de leur centre; elles lais- sent, au milieu, en avant, un espace étroit et membraneux, pro- longé, sur la ligne médiane, entre les frontales principales ; il n'y a pas d'ethmoïdale, mais à l'extrémité antér. de l'espace intermédiaire aux frontales, une rostrale pénètre par son bout poster. Sur les côtés du museau, on voit de grandes plaques étoilées. Toutes les pièces de l'armure céphalique sont profondément ciselées et unies les unes aux autres par des sutures très-serrées. La nuchale est aussi large que longue ; comme les plaques de la tête, elle est très-intimement unie à celles qui l'entourent. Sa crête plus saillante que celle de l'occipitale super, n'a pas d'épine. Les écuss. dors, fortement comprimés sont en recouvrement et se touchent presque par leur portion granuleuse et radiée ; la long, du i» l'emporte sur celle de la base de l'A. ; leur bord antér. est droit et leurs bords latér. sont assez régulièrement courbes ; leur crête est saillante, mais n'a une épine que sur les 2 derniers. L'extrémité de la D. est bordée par une paire de plaques suivies d'une autre paire. Les écuss. latér. sont peu élevés et ont de grandes dimensions en longueur; le 5*^ n'est pas tout à fait 2 fois aussi iiaut que long.; leur (1) Sans un petit rétrécissement dû au dessèchement et au montage, le front serait un peu plus large, et le sillon moins profond. GENRE ACIPEÎSSER (HUSO), 21. 135 bord poster, décrit une courbe qui, au commencement de la série, est beaucoup plus fermée qu'elle ne l'est sur les derniers. Le bord antér. oblique est à peine échancré au milieu. La crête est saillante, mais sans épine. Les ventraux ont une carène non épineuse. Tous les écussons ont de fortes granulations. Le cloaque est suivi de 2 paires de plaques; derrière l'A., il y en a 3 paires de plus petites. La peau est recouverte de scutelles dont la forme et la grandeur varient, de môme' que le nombre de leurs épines; quelques-unes ont une forme de rosace ; elles sont très-acérées. Dans 0"\01 carré , on compte 5 à 6 grandes scutelles et 10 environ à épine simple, double ou triple. L'œil est elliptique; entre son bord antér. et la pointe du museau, puis entre ce bord et le centre de la temporale , la distance est la même. Nageoires. — P. à bord ext. presque droit , à angle poster, assez effilé, s'étendant jusqu'au bord poster, du A^ écuss. latér., longues de O^.OeS, égales à l'intervalle compris entre l'angle super, de la narine poster, et l'angle antér. de la sus-scapulaire. V. placées au-dessous des écuss. 11-13, se terminant à peu près au-dessous du commencement de la plaque d'origine de la D. dont la base, qui est plus longue que le front n'est large au niveau des cen- tres des frontales antér., surmonte les écuss. 16-17 et une partie du 18'", et se termine presque juste au-dessus de la fin de celle de l'A., cette dernière n'atteint pas les 1'^''^ rayons du lobe infér. de la C, qui a une échancrure assez profonde; son lobe super, long, en tenant compte de sa petite mutilation, de O^.llO, est égal à la dis- tance du bout du rostre au bord poster, de l'occipitale. P. 32, V. 22, D. 32, A. 20, C. 21/80. 21. ACIPENSER (HuSO) MEGALÂSPIS, A. Dum. Caractères (1). — Ligne du dos à peu près horizontale ; la plus grande hauteur du tronc, au niveau du G"" écusson dorsal (0'".09) est contenue au-delà de 7 fois 1/2 dans la longueur to- tale ; tête peu oblique, à dépression médiane presque nulle, longue, jusqu'à Textrémité de l'occipitale supérieure, de 0^.138, comprise un peu plus de 4,9 fois dans l'étendue totale; museau convexe en dessus, à bords obliques et arrondis, épais à son extrémité qui forme un angle aigu, et porte, à la face inférieure, (1) Individu de 0^.68, pris à Burlington (Vermont), lac Champlain, com- muniqué au musée de Paris par celui de Cambridge (Mass.). — (AsyaXoî, grand, acmi;, bouclier. — Collect. dessins Bibl. du Muséum, IX. 136 GANOÏDES CnONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. sur la ligne médiane, une plaque osseuse terminée postérieu- rement en pointe; entre les centres des frontales antérieures 0™.042, et longueur du museau, de ces saillies à son sommet, 0"\068; lèvres lisses, Finférieurc largement fendue au milieu; barbillons peu volumineux, plats, à bord interne plissé, très- eflilés, mais n'atteignant cependant pas le bord antérieur de l'enfoncement buccal, dont leur insertion est plus éloignée qu'elle ne l'est de l'extrémité rostrale; centre des temporales un peu plus en arrière que le centre des pariétales ; ceux des mastoïdiennes un peu moins espacés entre eux que les centres des frontales antérieures, qui sont séparés par un intervalle plus grand que l'écartement des centres des plaques pecto- rales; 12 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère; 34-36 latéraux ; 9-10 ventraux. L'occipitale super, pénètre par un angle très-peu prolongé entre les pariétales qui, exactement rapprochées sur la ligne médiane, s'écartent à leur extrémité antér. pour recevoir le bout d'une large ethmoïdale engagée, dans le reste de son étendue, entre les fron- tales principales tenues ainsi éloignées l'une de l'autre. Les plaques du rostre, comme celles de la région sus-céphalique, ont de fines radiations et des sutures très-serrées. La nuchale a son bord poster, droit comme celui des autres écus- sons dorsaux qui, placés un peu en recouvrement, ont une forte carène épineuse ; ils sont grands, aussi hauts que longs, et les 9 premiers plus courts qu'ils ne sont larges; le ■4'= égale en long, la base de l'A.; arrondis à leurs bords antér. et latéral, ils restent rectilignes en ar- rière. De chaque côté de la base de l'épiptère, il y a une rangée de scu- telles circulaires très-apparentes. Entre cette nageoire et la C, on voit une grande plaque sans épine. Les écuss. latér. à carène épineuse placés presque en contact mu- tuel, ont des dimensions verticales telles que plusieurs et, en parti- culier le 5% ont une hauteur triple de leur long. Les écuss. ventr. se font remarquer par leur volume; leur épine est acérée. Derrière le cloaque, un écusson semblable aux ventr. précède la plaque de l'hypoptère. Le revêlement cutané se compose de scutelles disposées, avec une certaine régularité, en rangées obliques ; les plus volumineuses ont jusqu'à 20 pointes épineuses et au-delà; les autres plus petites et de volume variable en ont un nombre moins considérable. Dans O'^.Ol carré, on compte, des premières, 6 ou 8, et un nombre variable des autres; elles sont fort rapprochées entre elles, de sorte que la peau est très-rude. L'œil est elliptique. Entre son bord antér. et l'extrémité rostrale. GEN'RE ACIPENSER (HUSO), 22. 437 il y a une distance égale à celle qui sépare ce bord du centre de Foc- cipitale. Nageoires. — P. à angles inl. et poster, arrondis, moins de 2 fois aussi longues que larges, prolongées jusqu'au S* écusson latéral, presque égales à l'intervalle coatipris entre l'angle super, de la narine poster, et le bord antér. de la nuchale. V. à bord poster, peu oblique, à peine échancré ; à bord ext. double en long, de Tint.; à angles mousses, étendues, dans toute leur long., au-dessous des écussons 16-21. Leur base est contenue 1 fois 1/2 dans la long, de la plaque pectorale. D. l'emportant de 0"'.004 sur la larg. du front au niveau des centres des frontales antér. par la long, de sa base qui est égale à la long, des plaques pectorales; à bord poster, peu échancré; placée, dans toute son étendue, au-dessus des écussons 2i-31 d'un côté et 22-29 de l'autre. A. commençant au-dessous du milieu de la base de la D. et cessant juste au-dessous de l'extrémité de celle-ci; atteignant presque le bout de la plaque du lobe inférieur de la C. dont le supérieur assez effilé est à peu près égal à l'intervalle qui sépare le bout du museau de l'extrémité antér. de l'occipitale super. La nageoire a une échancrure arrondie, peu profonde. P. 47, V. 30, D. 36, A. 23, C. 30/100. Couleur d'un brun foncé en dessus, jaunâtre en dessous, avec quel- ques petites taches noires moins volumineuses encore sur les na- geoires où elles sont en plus grand nombre. 22. AciPENSER (Huso) MiLBERTi, A. Dum. Caractères (l), — Ligne du dos un peu relevée au niveau (1) D'après 2 sujets du musée de Paris : 1'^ l'un mesurant 0"'.93, si l'on tient compte d'une mutilation de la queue de O^-OS environ et rapporté de New-York par Miibert; 2" l'autre, également envoyé de cette ville par le même voyageur, long de l'".?!, en supposant intact le lobe supérieur de la C. qui a perdu à peu près 0">'.03. La Bibliothèque du Muséum pos- sède, dans une collection de dessins exécutés par Yalenciennes, 2 ligures faites d'après ces Esturgeons. L'une, de grandeur naturelle, représente la tète du plus petit vue par-dessus, et, en marge, il a écrit Acip. ov.ijrhyn- chus. La seconde, réduite de 1/2, est la copie de la tête du spécimen de 1"'.71, et porte, pour indication, Acip. Milberti. Malgré cette différence de dénomination, je considère les deux individus comme appartenant à la même espèce. Le museau est proportionnellement plus court chez le grand spécimen, mais à part cette différence due à l'âge, la ressemblance la plus frappante se constate quand on étudie, sur l'un et sur l'autre, les carac- tères indiqués au tableau synoptique, et, de plus, la forme des écussons de la tête et des séries longitudinales du tronc, ainsi que des scutelles cutanées. Je trouve, d'ailleurs, des différences notables entre le sujet de 0™.93 et VAcipenser {Huso) oxyrhynchus . 138 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. du 5* écusson où se trouve la hauteur la plus considérable du tronc, qui est comprise 8 fois environ dans la longueur de tout ranimai et 10 fois chez le spécimen le moins grand ; tête forte- ment oblique jusqu'au-devant des narines où le museau devient horizontal, contenue, quand on la mesure jusqu'au bord ter- minal de l'occipitale supérieure, 5 fois, ou près de 5 fois chez le jeune, dans l'étendue totale, à enfoncement médian assez profond bordé par des crêtes mousses; museau à plaque mé- diane inférieure peu rugueuse, arrondi au bout, plat en dessus, à bords' latéraux verticaux; distance des centres des frontales an- térieures plus courte de 0"'.015 environ que l'espace intermé- diaire à ces saillies et à l'extrémité rostrale, lequel l'emporte presque de 1/3 sur cette largeur chez le spécimen de 0"'.93; une plaque supplémentaire, de chaque coté, entre le bord antérieur de la mastoïdienne et le bord postérieur de la temporale et de la pariétale; lèvres lisses, l'inférieure largement divisée au milieu; barbillons plats, insérés à égale distance de l'extré- milé du rostre et du bord antérieur de l'enfoncement buccal ; centres des pariétales plus reculés que ceux des temporales ; 10 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère; 29.-30 latéraux; 9-10 ventraux. L'occipitale super., par suite d'une anomalie tout-à-fait exception- nelle, est irrégulièrement divisée en 2 portions latérales d'inégale dimension, et son prolongement anlér. est presque nul. Les pariélales réunies, dans toute leur étendue, sur la ligne médiane, se prolongent jusqu'à la portion élargie des frontales principales qui, sur ce point, sont en contact l'une avec l'autre, puis s'écartent pour loger le bout postérieur d'une grande rostrale, précédée par d'autres plaques de forme irrégulière. Chez le sujet de 0'".93, l'occipitale super, non divisée, pénètre par une portion ovalaire, peu effilée, entre les pariétales dont elle atteint à peine les centres; la disposition des autres plaques est tout-à-fait analogue à celle que je viens de décrire, si ce n'est qu'il y a, sur la ligne médiane, un espace membraneux et que, par conséquent, un petit intervalle reste entre les plaques. La nuchale est presque aussi large que longue; son bord poster, décrit une courbe qui se continue, en avant, avec le bord externe des mastoïdiennes; sa crête assez saillante n'a pas d'épine. Les écuss. dorsaux peu comprimés et très-grands, chez l'un comme chez l'autre sujet, ont une forme parfaitement identique, malgré la différence de taille. Le bord antér. en est droit; les bords latéraux sont formés de 2 portions, l'une antér. et l'autre poster, plus courte, obliques en sens inverse et réunies par un angle mousse ; ils se touchent par GENRE ACIPENSER (hUSO), 23. io9 leurs prolongements antér. et poster.; le 4*' est plus long que la base de l'anale; leur crête saillante n'a une épine que sur les derniers; ils sont couverts de nombreuses radiations vermiculées. Derrière la D., il y a 3 paires de plaques. Les écuss. lalér. ont de grandes dimensions; la haut, du 5* est presque triple de sa longueur; leur angle super, est plus effilé que l'infér., la carène n'a une épine que dans le jeune âge. Les ventraux sont grands, cordiformes et à carène mousse. Le cloaque est suivi d'une paire d'écuss. qui précède la plaque d'origine de l'A. que suit une paire de plaques. Chez le jeune, les plaques proportionnellement moins grandes forment 2 paires sur chacun des points que je viens d'indiquer. Le revêtement cutané est constitué par des plaques de formes et de dimensions diverses, dont les plus grandes ont, dans un sens ou dans l'autre, 0'".01 environ; elles sont couvertes de lignes sinueuses n'offrant aucune aspérité, séparées par de petits enfoncements qui sont les intervalles des proéminences maintenant usées, mais encore en partie intactes chez le sujet plus jeune, où, par conséquent, sur des plaques surmontées de saillies, on voit à peine les enfoncements in- termédiaires aux aspérités. Nageoires. — P. s'étendant jusqu'au G« ou 7" écusson latéral, égales à l'intervalle compris entre l'angle super, de la narine poster, et le centre de la plaque temporale et un peu plus longues chez le jeune. V. quadrilatérales, se terminant au niveau du commencement de la plaque de la D. dont la base dépasse deO^'.Ol la largeur du front. A. à base contenue moins de 2 fois dans la long, de la plaque pec- torale, non prolongée jusqu'au lobe infér. de la C. dont le lobe super, est aussi long que l'espace mesuré entre le bout du museau et l'ex- trémité poster, de l'une des pariétales. P. 35, V. 23, D. 40, A. 23, C. lG/80 mutilée. Teinte générale d'un brun verdâtre peu foncé. 23. AciPENSER (Huso) Lamarii, a. Dum. Caractères (1). — Ligne du dos un peu montante jusqu'au 4^ écusson dorsal où est la plus grande hauteur (0'".065) qui est contenue 9 lois et I/o dans la longueur totale, puis descendant obliquement de ce point à l'origine de la queue, sans décrire de courbe ; tête longue, jusqu'au bord postérieur de l'occipitale supérieure, de 0™.120 et égale à 1/5 de tout l'animal, à sillon médian bordé par les crêtes peu saillantes des pariétales et des (1) D'après un individu pris dans le Haut-Mississipi ou dans le lac Erié par M. Lamare-Picquot, et long de Qm.bSS ou de Qii.eOO, en tenant compte d'une petite mutilation de la queue. 140 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. frontales principales; museau large, déprimé, assez allongé, en triangle à sommet aigu ; distance entre les centres des frontales antérieures, 0'".038 ; de ces saillies à la pointe antérieure, 0™.0S4; lèvres lisses, l'inférieure très-largement fendue au milieu ; barbillons plats, à bord membraneux, insérés plus près de l'extrémité rostrale que de la bouche ; centre des tempo- rales moins en avant que le centre des pariétales; centres des mastoïdiennes et centres des plaques pectorales un peu plus rapprochés entre eux que ne le sont les centres des frontales antérieures; 13 écussons dorsaux, non compris celui de l'épip- tère ; 37-38 latéraux ; 8-9 ventraux. L'occipitale super, pénètre, par un angle assez effilé, mais peu pro- longé, entre les pariétales qui, intimement unies sur la ligne médiane, s'écartent un peu en avant pour loger i'exlrém. poster, et aiguë d'une petite clhmoïdale précédée par une rostrale qui s'étend jusqu'au-de- vant des narines super, et tient ainsi écartées de la ligne médiane les frontales principales; les roslrales, comme les autres plaques sus-céphaliques ont leurs sutures à peine apparentes. La nuchale embrasse, par un bord anlér. concave, le bord poster. 1/2 circulaire de l'occipitale super. ; en arrière, elle est légèrement ondulée et pointue au milieu; sa proéminence est moins élevée que celle des autres écussons qui ont une épine courte, particulièrement au commencement de la rangée. La portion antér. de chaque bord latér. des écuss. dors, est fortement oblique d'avant en arrière, et réunie à la portion postérieure presque aussi oblique, mais en sens inverse, par un angle mousse. Tous les écuss. dors, se touchent. Derrière la D., il y a une plaque radiée sans épine. Les écuss. latér. non en contact mutuel sont très-rapprochés. Les angles super, et infér. sont pointus. Le 5*^ est un peu plus de 2 fois aussi haut que long. Leur crête porte une courte épine. Les écussons ventraux sont grands et à crête non épineuse. Le cloaque est suivi d'un grand écusson; un autre plus petit est situé entre l'A. et la plaque d'origine de la C. Le revêtement cutané se compose de scutelles pointues, les unes simples et triangulaires, les autres constituant des plaques de forme irrégulière, à pointes multiples et variables en nombre. Dans O^'.Ol carré, on compte 8 à 40 des dernières et une vingtaine des premières. L'œil est elliptique; de son bord antér. à l'extrémité rostrale, il y a un intervalle à peine plus considérable que celui qui sépare ce bord de la pointe antér. de l'occipitale. Nageoires. — P. à bord ext. un peu convexe, surtout dans sa 4/2 poster., à angle terminal pointu et à bord poster, très-oblique réuni, par un angle arrondi au bord int. qui est fort court; prolongées jusqu'au 7"* écuss. latér., et égales à l'espace compris entre l'angle super, de la narine poster, et le bord terminal de la nuchale. GENRE ACIPENSER (HUSO), 24, 141 V. quadrilatérales dont la base est contenue moins de 2 fois dans la long, de la plaque pectorale, placées sous les écuss. latér. 16-20 d'un côté et 17-21 de l'autre, n'arrivant pas tout-à-fail, par leur ex- trémité, au-dessous de l'origine de la D. qui correspond aux écuss. 23-29 et dont la base l'emporte sur la larg. du front au niveau des centres des frontales anlér. et sur la long, de la plaque pectorale. A. assez effilée, égale, par la long, de sa base, à la long, du 4^ écuss. dorsal, commençant au-dessous du milieu de la base de la D. qu'elle dépasse un peu par l'extrémité de sa propre base ; non prolongée jus- qu'à l'origine de la C. dont le lobe super, a une étendue égale à l'in- tervalle du bout du museau au centre de l'occipitale supérieure. P. 40, V. 29, D. 32, A. 23, C. 26/80 environ. La teinte générale est un brun verdâtre plus clair en dessous. — Comme différences spécifiques avec les Est. dits Ac. {II.) Ri- chardsonii et rupcriianus, qui ont presque la môme taille et lui ressemblent, mais dont le museau et la face ont plus de longueur, il faut noter, outre les divers caractères indiqués sur le tableau sy- noptique (p. 105), la différence de l'intervalle des centres des mas- toïdiennes comparé à celui des centres des frontales antérieures; le nombre des écuss. dors, et latér. n'est pas le même, et leurs épines sont plus longues et plus acérées chez le //. Tdch. où ils sont beaucoup plus couverts de vermiculations. Les scutelles ne sont pas semblables, et enfin, le nombre des rayons des P. n'est pas le même dans les 3 espèces. 24. AciPENSER (Huso) ATELASPis, A. Dum. Caractères (1). — Ligne du dos un peu relevée au niveau des2*'et3''écussons dorsaux où sa hauteur (0'".09) est contenue 8 fois environ dans retendue totale; tète longue, jusqu'au bord terminal de l'occipitale supérieure, de 0".lo, comprise pres- que 5 fois dans toute la longueur de l'animal; assez oblique, à très-faible dépression médiane et tout-à-fait plane entre les yeux.; museau en angle aigu, mais non efllilé, à peine convexe en dessus, à bords latéraux fort obliques, mais deve- nant presque verticaux dans leur moitié inférieure, d'oîi résulte une hauteur assez notable du rostre à son extrémité libre qui est garnie, en dessous, d'une plaque osseuse large et non épi- neuse; distance entre les centres des frontales antérieures, (1) D'après un individu long de O'^.TS, pris dans la rivière Saskatchevan (Nouv.-Bretagne, Et.-Unis), adressé en communication au musée de Paris par le musée de Cambridge (Mass.). Le nom est tiré de l'irrégularité de forme et du peu de développement des écussons ventraux et latéraux (aieX-r,;, imparfait, et aa;ti;, bouclier). — Collcct. dessins Bibl. Mus., X, 142 GANOÏDES CIIONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. 0".05, et, de ces saillies à la pointe du museau, 0'".06; lèvres lisses, rinférieure largement divisée au milieu; barbillons aplatis, à bord interne plissé et comme frangé, insérés plus près de la pointe du museau que de renfoncement buccal dont ils n'atteignent pas le bord antérieur; centres des temporales et des pariétales situés sur le même niveau; ceux des mastoï- diennes aussi éloignés entre eux que le sont les centres des frontales antérieures; 13 écussons dorsaux, non compris la plaque de Tépiptère; 28-34 latéraux, dont les 15 derniers consistent en de très-petites plaques carénées et épineuses, sans prolongements supérieur et inférieur; 10 ventraux fort peu développés, surtout du côté droit. L'occipitale super, qui est presque plane, pénètre, par un angle court, entre les pariétales dont le centre est proéminent, mais elles ne portent pas de carène; elles ne s'écartent l'une de l'autre, en avant, que dans une très-petite étendue pour recevoir l'angle poster, de l'ethmoïdale allongée, dont l'angle antér. pénètre dans un enfonce- ment du bout poster, d'une grande roslrale médiane qui, avec la plaque précédente, maintient éloignées les frontales principales; la portion antér. de la rostrale est logée entre les nasales et une paire de rostrales régulières, placée au-devant d'elles; sur les côtés, il y a d'autres rostrales plus petites; toutes les plaques du museau sont disposées avec plus de régularité qu'à l'ordinaire. La nuchale, à bord postérieur presque transversal, est surmontée d'une Crète qui est plus forte sur les écussons suivants dont l'épine est robuste et acérée. Tous ont des radiations centrales et des rugo- sités bien apparentes; ils sont en contact mutuel; leur angle latéral, d'abord arrondi, s'allonge à mesure qu'ils occupent une position plus reculée, et, en même temps, les dimensions diminuent assez notable- ment, mais le dernier est plus grand que le pénultième ; le 4*^ est un peu plus court que la base de l'A. Derrière l'épiptère, il y a 2 écussons impairs non épineux. Les latéraux sont séparés par des intervalles assez notables ; à partir du iA" ou du 15^, ils diminuent beaucoup de hauteur; les angles super, et infér. s'émoussant se conlondent avec les sculelles culauécs, de sorte que les 15 ou 20 derniers très-mal délimités, ne représentent plus qu'une pièce osseuse irrégulière à crête épineuse. Les écuss. ventraux tendent également à se confondre avec les téguments, à ce point même que, du côté droit, plusieurs ne sont plus représentés que par une épine; du côté opposé, ils sont plus appa- rents et moins irréguliers. Entre le cloaque et la plaque d'origine de l'A., il y a un grand écuss., et la nageoire est suivie d'une plaque plus petite. Le revêtement cutané se compose de scutcUes épineuses, les unes GENRE ACIPENSER (HUSO), 25. 143 petites à 1, 2 ou 3 pointes, d'autres, en moins grand nombre, plus volumineuses à 8 ou 10 pointes. On compte, de ces dernières, 3 ou 4 dans 0".01 carré et 30 environ des petites. L'œil est elliptique. De son bord antér. au bout du museau, la distance est un peu plus grande que celle qui sépare ce bord du centre des pariétales. Nageoires. — P. 2 fois aussi longues que larges, à bord ext. courbe réuni, par un angle non eflllé, au bord poster, qui est fortement oblique et se joint au bord int. en formant un angle arrondi. Elles vont, jusqu'au bord poster, l'une, du 6« écuss. lalér., l'autre, du 8^. Leur long. (0™.112) est égale à l'intervalle de l'angle super, de la narine poster, au centre de la nuchale. V. à bord externe un peu convexe, près de 2 fois 1/2 aussi long que l'interne, à bord postérieur très-oblique, non échancré cl à angles poster, et int. mousses, commençant, la droite, au-dessous du bord poster, du lo'= écusson latéral, la gauche, au-dessous du 18^ et cor- respondant, dans toute leur étendue, à G écussons. D. à base un peu plus longue que le front n'est large au niveau des centres des frontales antér.; à bord antér. convexe, à bord super, échancré et à angles mousses, commençant, non compris son écusson d'origine, avant la fin des V., au-delà du 22*^ écuss. latér. gauche et au-dessus du iS" du côté droit. A. commençant plus en arrière que le milieu de la base de la D. et se terminant presque au même niveau ; très-analogue, pour la forme, aux V., elle dépasse les premiers rayons du lobe infcr. de la C. dont le lobe supérieur long de O'^.-iyS, non compris son écuss. d'origine, égale l'espace compris entre le bout du museau et le bord postérieur de l'occipitale supérieure. P. 43, V. 17, D. 36, A. 22, C. 25/75 à 80. Teinte générale d'un brun rougeâtre plus clair en dessous. 28. AciPENSER (Huso) Rafinesquii, a. Dum. Caractères (1). — Dos à peine oblique, dont la plus grande hauteur est comprise 8 fois environ dans les dimensions totales ; tète longue, jusqu'au bord terminal de l'occipitale supérieure, de 0'".139, presque égale à 1/5 de tout l'animal, médiocrement oblique, à dépression médiane large et très-peu profonde, bordée par les crêtes ; museau épais, terminé en angle mousse et légèrement relevé à son extrémité où se réunissent les crêtes des frontales principales, qui en limitent la face médiane et (l) D'après un individu pris dans l'Ohio et adressé en communication par le musée de Cambridge (Mass.). — Je donne le nom de Rafinesque à cette espèce, non décrite dans son Ichlh. ohiensis. — Collect. dess. BibL Mus., XL 144 GAN'OÏDES CIIONDROSTÉS. ACIPENSÉFxIDÉS. supérieure, la séparant ainsi des faces latérales dont l'élévation est assez considérable et l'obliquité peu prononcée; distance entre les centres des frontales antérieures, 0'".047; longueur du museau, de ces saillies îi son extrémité, 0"".056; lèvres lisses, l'inférieure divisée sur la ligne médiane; barbillons plats, à membrane latérale large et plissée, insérés plus près du bout du museau que de l'enfoncement buccal dont ils attei- gnent le bord antérieur par leur extrémité Irés-ellilée ; centres des temporales et des })ariétales, au même niveau ; ceux des mastoïdiennes un peu vioins éloignés entre eux que ne le sont les centres des frontales antérieures; l(î écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère ; 36-38 latéraux ; 7-8 ventraux. L'occipitale super, ne pénètre pas loin entre les pariiHalcs qui sont réunies, par une suture serrée, dans toute leur étendue, excepté en avant où elles s'écarlent pour recevoir rexlréniité poster, d'une grande clhnioïdale qui est un peu rélrécic au milieu, cl tient éloignées l'une de l'autre les frontales principales. L'cthnioïdale, sur la ligne médiane, est précédée par une grande rostralc; de chaque côté de celle-ci, la plaque nasale plus allongée porte une petite crête qui est la conti- nuation do celle de la frontale principale et forme la limite du plan supérieur et médian du nuiseau. Les autres rostrales, petites et nom- breuses, sont réunies par des sutures peu apparentes. La nuchale, ;\ bord poster, transversal, est presque 2 fois aussi large que longue. Les écuss. dors., semblables pour la forme ù la nuchale, sont en recouvrement; leur crête n'est ni très-saillante, ni épineuse; les bords antér. et poster, sont droits, mais l'anlérieur change bientôt de direction cl se i)orte oMii[ueincnt en arriére pour aller rejointire le bord postérieur qui, hii-niêmc, prend une obliquité en sens opposé et forme, avec le précédent, un angle assez prononcé. Les 5", 0" et 7" sont beaucoup plus larges que longs, le i" est plus court que la base de l'A., et le 5^' mesuré d'avant en arrière n'est guère que 1/3 de la longueur de la plaque pectorale. Entre l'épiptère et la plaque d'origine de l'uroptère, il y a 2 écuss. impairs dont le l" est beaucoup plus pctu que l'autre. Les écuss. latéraux, généralement grands, sont en contact mutuel et de forme très-régulière, assez efiilés à leurs extrémités super, et infér. et à angle poster, de moins en moins prononcé dans les 2/3 poster, du corps. Ils ont une crête peu saillante, non épineuse. Les écussons ventraux sont grands cl sans épine. L'espace qui sépare le cloaque de la plaque de l'hypoptère, est recouvert jtar un itelit écusson, suivi d'un autre semblable, pour la forme et la grandeur, aux ventraux; entre la nageoire cl l'écusson du lobe infér. de l'uroptère, il y a2 écussons impairs. GENRE ACIPENSER (llUSO), 26. 145 Le revêtomenl cutané se compose de scutclles d'inégale grandeur, qui, le plus souvent, ont la forme de petites plaques irrégulières dont le bord libre et la surface portent des épines triangulaires en nombre variable. On compte 30 h 35 de ces scutelles dans On^.Ol carré. L'œil est légèrement elliptique. Entre son bord antér. et l'extrémité rostralc, il y a une distance à peine plus considérable que celle qui sépare ce bord du centre de la pariétale. Nageoires. — P. 2 fois aussi longues que larges, à bord interne réuni, par un angle mousse, au poster, qui est fortement oblique et forme, par sa jonction avec le bord externe, un angle aigu, mais non effilé, prolongées jusqu'au milieu du 7« écusson latéral; et égales en étendue à l'espace compris entre l'angle super, de la narine poster, et le centre de la nuchale. V. à bord cxt. un peu arrondi, plus de 2 fois aussi long que le bord int., abord poster, presque droit, commençant au-dessous du 48" écuss. latéral et prolongée jusqu'au 23*. D. à base aussi longue que l'intervalle des frontales antér. au niveau de leur centre; à bord super, très-peu écban(;ré, h bord antér. faiblement convexe; commençant au-dessus du milieu du 24" écus- son latéral et placée au-dessus de 6 écuss. A. dépassant un peu, par sa base, la fin de celle de la D.; à bord antérieur 3 fois plus long que le postérieur, à bord terminal très- oblique, réuni à l'antérieur par un angle aigu, jjrolongé jusqu'au l*"" rayon de la C, dont le lobe super, falciiorme et assez effilé, long de O'^.iyO, est égal à l'intervalle qui sépare le bout du museau du centre de la nuehalc. P. 48, V. 31, D. 46, A. 28, C. 20/80. Couleur d'un brun verdâtre plus clair en dessous. 26. AciPENSER (Huso) Bairdii (1), A. Dum. Caractères. — Ligne du dos convexe, dont la plus grande hauteur, au 5'' écusson, dépasse à peine 1/7 de la longueur de l'animal; tête assez oblique, longue, jusqu'au bord terminal de roccipitale supérieure, de G'". 110 el contenue 4 fois 2/3 dans l'étendue totale, ollVaiil un enfoncement peu profond, mais large entre les crêtes mousses des pariétales el des frontales ]»rincipales; museau médiocrement allongé, convexe, h bords latéraux presque perpendiculaires, à angle antérieur émoussé, large au-devant des yeux, entre les centres des frontales an- (1) Ainsi nommé en l'honneur de M. le professeur Spencer F. Baird, et décrit d'après un spécimen de ()™.ri:20 pris au Ilùvre de Grâce (Maryland, Et.-Unis), et envoyé en communication par le musée de Cambridge (Mass.). CoUect. de dessins de la Bill, du Muséum, XII. Poisions. Tome II. 10 146 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. térieures, de O-^-OSS et long de 0'".049 à partir de ce point jusqu'à l'extrémité rostrale; lèvres lisses, l'inférieure assez largement divisée au milieu ; barbillons grêles, simples, un peu aplatis, n'atteignant pas le bord antérieur de l'enfonce- ment buccal, insérés presque à égale distance, et de ce bord et du bout du rostre ; centres des temporales un peu plus en arrière que ceux des pariétales ; centres des mastoïdiennes moins éloignés entre eux que ne le sont les centres des fron- tales antérieures ; 10 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère; 25-26 latéraux; 7-8 ventraux. L'occipitale supérieure étroite en arrière, pénètre, par un angle assez court et émoussé, entre les pariétales qui se soudent sur la ligne médiane; l'ethmoïdale placée dans l'écartement de leur extrémité antérieure, sépare les frontales principales. Le museau est couvert de plaques longues et étroites. La nuchale, à peine plus large que longue, a son bord poster, droit; la crête dorsale n'est pas très-prononcée jusqu'au 4« écuss.; il n'y a une épine que sur les 6 derniers où elle est suivie de petites dentelures. Ils sont un peu en recouvrement et subissent une aug- mentation graduelle de volume fort prononcée du 2^ au S^ et une di- minution très-marquée, mais sans changement notable de forme, du 6^ au 10*2. Le 4"^ est plus long que la base de l'A. Leur bord infér. se compose de 2 portions de grandeur variable suivant la place de cha- que écuss., l'une antér., oblique d'avant en arrière, l'autre poster., oblique en sens inverse et se réunissant en un angle'mousse, La D. et la plaque d'origine de la C. sont séparées par un grand écuss. qui n'a point de crête ni d'épine. Les écuss. latér. à peu près triangulaires, à bord poster, arrondi, à angles émoussés, ont une crête et une petite épine. La long, du 5** est contenue près de 3 fois dans celle de l'opercule. Les écuss. ventr. sont volumineux et fortement carénés ; les der- niers ont une épine. Derrière le cloaque, il y a deux grandes plaques impaires non épi- neuses, plus larges que longues; l'A. est suivie d'uri écusson. Les scutelles cutanées sont, les unes, terminées par une épine uni- que, les autres, en forme de plaques irrégulières à pointes multi- ples. L'œil est elliptique. Entre son bord antér. et le bout du museau, l'intervalle est égal à celui qui sépare ce bord du centre de l'occipi- tale supérieure. Nageoires. — P. plus de 2 fois aussi longues que larges, à angle terminal pointu et à bord poster, peu oblique, égales à la dislance de l'angle super, de la narine poster, au bord poster, de l'occipitale. V. légèrement échancrées en arrière; à angle ext. un peu saillant, placées, dans toute leur étendue, au-dessous des écuss. 12-15. GENRE ACIPENSER (HUSO), 27. 147 D. à base plus courte que le front n'est large entre les centres des frontales antér., à bord poster, échancré, située au-dessus desécuss. 16-19 à droite, et 17-20 à gauche. A. commençant au-dessous du 18% à pointe assez effilée étendue jusque sur l'écuss. de la C. dont le lobe super., non compris cet écuss., long de O^.ISO, étroit, effilé, falciforme, égale l'intervalle du centre de la nuchale au bout du museau. P. 36, V. 22-24, D. 29, A. 21, C. 34/71. Couleur d'un brun assez foncé, plus clair en dessous. 27. AciPENSER (Huso) Storeri (1), A. Dum. Caractères. — Ligne du dos presque horizontale; la plus grande hauteur du tronc, au niveau du cinquième écusson dorsal, comprise 8 fois 1/2 environ dans l'étendue totale ; tête oblique, presque plane en dessus, longue, jusqu'à rextrémilé postérieure de l'occipitale supérieure, de 0'".134 et contenue 8 fois 1/2 à peu près dans toute la longueur ; museau peu pro- longé, ■ triangulaire, à sommet mousse, convexe en dessus, à bords obliques ; distance entre les centres des frontales anté- rieures, 0'".049, et longueur du museau, de ces saillies h son extrémité, 0">.0o8 ; lèvre inférieure divisée au milieu ; barbil- lons courts, grêles, aplatis, n'atteignant pas, par leur extrémité qui est effilée, le bord antérieur de l'enfoncement buccal ; centre des temporales plus reculé que le centre des pariétales; centres des mastoïdiennes séparés par un intervalle égal à celui des centres des frontales antérieures ; 10 écussons dorsaux, non compris celui de la dorsale ; 28-30 latéraux ; 7-8 ven- traux. L'occipitale supérieure pénètre, par son prolongement antér. ter- miné en un angle tout-à-fait émoussé, entre les pariétales qui, au- delà, s'unissent intimement ; mais en avant elles s'éloignent, et dans leur écartement, se place une ethmoïdale assez longue, dont l'extré- mité antér. est logée, avec plusieurs rostrales, entre les frontales principales, qui restent ainsi très-écartées l'une de l'autre. Les su- tures des plaques du museau sont fort apparentes, de même que celles des plaques suscéphaliques, si ce n'est entre les pariétales dont la réunion médiane disparaît presque sous de petites lignes rugueuses transversales. (1) Individu long de 0^.77 adressé au Muséum par le musée de Cam- bridge. Je dédie l'espèce au naturaliste de Boston, M. Humphr. Storer, parce que le poisson a été pris dans la baie de cette ville. Collect. de dessins de la Bill, du Muséum, XIII. 148 GANOÏDES CIION'DROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. La nuchale aussi longue que large, dépasse, de la 1/2 de son éten- due, le bord terminal arrondi des mastoïdiennes. Toutes les plaques de la tête ont des radiations très-prononcées. Les écussons dorsaux dont les radiations ont un aspect vermiculé, surtout à leur pourtour, ne se recouvrent pas mutuellement, mais sont en contact, à l'exception des 3 derniers; ils ont une forme ova- laire; le 4" a la même long, que la base de l'A.; leur diamètre longi- tudinal l'emporte de i/i environ sur le diamètre transversal jusque vers le milieu de la série ; au-delà, ils se rétrécissent. Les premiers sont presque plats; sur aucun des suivants, la crête n'est très-saillante; nulle part, même sur le ventre et sur les flancs, elle n'est épineuse. Immédiatement derrière la D., il y a un petit écuss. suivi d'un autre plus grand qui précède la plaque de la C. Les écuss. latér. sont convexes en arrière et le bord antér. presque rectiligne surtout dans la l/S infér., présente, au-dessus de la crête, une petite échancrure; ils ne se touchent les uns les autres qu'à partir du niveau des ventrales; le 5« est un peu plus de 2 fois aussi haut que long. Les écuss. venir, assez grands, ont une carène basse. Il y a, entre l'anus et la plaque de l'A., 2 écuss. impairs : le 1*"' beaucoup plus petit que le 2'^, et un seul derrière l'A. Le revêtement cutané se compose de scutelles assez volumineuses, qui sans offrir une grande régularité, sont cependant, pour le plus grand nombre , composées d'une portion médiane un peu allongée, dentelée, ayant 5 petites saillies pointues; de chaque côté de cette sorte de crête, il y a 2 ou 3 tubercules épineux. Dans 0'".01 carré, on compte environ 20 scutelles à épines multiples. L'œil est elliptique; son bord antér. est à égale distance de l'extré- mité du museau et du bout antér. de l'occipitale supérieure. Nageoires. — P. 2 fois à peine aussi longues que larges, à bord interne droit, réuni par un angle non émoussé au bord postérieur qui est très-oblique, et formant ainsi un triangle isocèle ; étendues jusqu'au bord poster, du 6" écuss. latér. et égales, par leur long., à l'espace compris entre l'angle super, de la narine poster, et le centre de la nuchale. V. à base égale à la 1/2 de la long, de la plaque pectorale; à bord ext. un peu courbe comme celui des P., et 2 fois aussi long que l'in- terne; à bord poster, assez fortement échancré, étendues, dans toute leur long., au-dessous des écuss. 13-18. — D. à bord super, échancré, à bord antér. un peu courbe, à angle poster, et super, plus pointu et un peu plus prolongé en arrière que l'angle infér., étendue au- dessus des écuss. 20-20. Sa base est un peu plus longue que le front n'est large. Base de l'A. commençant avant le milieu de celle de la D. et ne s'étendant pas en arrière tout-à-fait aussi loin que la fin de la base de cette dernière; bord poster, terminé par un angle pointu, qui GENRE ACIPENSER (HUSO), 28. 449 va jusqu'au l" rayon du lobe infér. de la C. dont le super, allongé et falciforme mesure, non compris sa plaque d'origine, O^.IST, et dé- passe un peu l'intervalle compris entre le bout du museau et le centre de la nuchalo. P. 27, V. 19, D. 30, A. 17, C. 30/70. La couleur est un brun foncé, blanchâtre en dessous; les plaques de la tête et les écussons ont une teinte d'un brun verdàtre. 28. AciPENSER (Huso) HoLBROOKii (1), A. Dum. Caractères. — La plus grande hauteur du corps, au niveau de la plaque nuchale, contenue 9 fois et demie dans la longueur totale; tète longue, jusqu'au bord terminal de l'occipitale su- périeure, de O^-llB et comprise 5 fois dans toute l'étendue, mé- diocrement oblique, à dépression médiane large, très-peu pro- fonde, bordée par 2 crêtes mousses; museau peu prolongé, légèrement bombé au-devant des yeux et plane dans sa moitié antérieure qui se termine en un angle arrondi, à bords latéraux presque verticaux; distance entre les centres des frontales anté- rieures, 0"\043, et long, du museau, de ces saillies à son extré- mité, 0'".048 ; lèvres lisses, l'inférieure largement divisée au milieu ; barbillons simples, plats, médiocrement effilés, n'attei- gnant pas le bord antérieur de l'enfoncement buccal dont leur insertion est éloignée par une distance égale à celle qui la sé- pare de l'extrémité rostrale ; centres des pariétales situés au même niveau que les centres des temporales qui se prolongent, par une crête mousse, jusqu'au centre des frontales principales; centres des frontales antérieures éloignés entre eux comme le sont les centres des mastoïdiennes; 11 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère ; 32-33 latéraux; 9-10 ventraux. L'occipitale super, assez relevée à son centre, envoie son prolon- gement antér. entre les pariétales qui s'écartent à peine en avant pour recevoir l'angle poster, de l'ethmoïdale; celle-ci est large et maintient écartées les frontales principales; son angle antérieur très- court est reçu dans l'écartement de deux grandes rostrales précé- dées par de petites plaques irrégulières. Toutes les pièces suscéplia- liques sont fortement radiées. (1) Individu long de 0™.59o, communiqué au Muséum par le musée de Cambridge (Mass.), et représentant une espèce particulière qui provient de Charleston (Caroline du Sud). Je la dédie au professeur Holbrook. Peut- être est-ce celle qu'il a désignée, mais sans la décrire, sous le n» 129 comme esjièce indéterminée {Fauna S. Carolina, p. XIII, Appendix to ihe Report geology S. Carol. by Tuoraey, 18-48. — Coll. dess. Bibl. du Muséum, XIY. 150 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. La nuchale est relevée au centre, sans épine, et à bord poster, ar- rondi. Les écuss. dors, placés en recouvrement ont une crête, mais sans épine; le bord antér. est droit; le bord latér. oblique comme le poster., mais en sens inverse, forme, avec ce dernier, un angle bien prononcé; le A^ a la même long, que la base de l'A.; ils augmentent de grandeur jusqu'au 5% puis subissent une diminution graduelle, excepté le ll*^ ou dernier qui est plus allongé, ovale et à bords plus dentelés que ne le sont les bords des autres écussons. Derrière l'épiplère, il y a un grand écusson elliptique. Les latéraux placés en contact mutuel sont longs proportionnelle- ment à leur hauteur; le 5»^ est à peine 2 fois aussi haut que long. Les écuss. ventr. sont très-grands et presque semblables pour la forme aux dorsaux. — Entre le cloaque et l'écusson de l'anale, il y en a 2, le 2'^ beaucoup plus grand que le 1<^'', et l'A. est suivie d'une plaque large qui précède celle très-allongée de la caudale. Le revêtement cutané se compose de petites scutelles triangulaires, épineuses, isolées, simples pour la plupart, mais dont quelques-unes sont tricuspides. On compte, des unes et des autres, 40 environ dans 0>^.0'1 carré. L'œil est elliptique; la distance entre son bord antér. et l'extré- mité rostrale l'emporte à peine sur l'espace qui sépare ce bord du bout antér. de la pointe de l'occipitale supérieure. Nageoires. — P. 2 fois aussi longues que larges; à bord ext. un peu convexe, réuni, par un angle effilé, au bord poster.; celui-ci, très- légèrement concave, est oblique et forme un angle mousse avec le bord int. qui est rectiligne; étendues jusqu'au 6" écuss. latér., leur long. (O^.OSO) égale l'espace compris entre l'angle super, delà na- rine poster, et le centre de l'occipitale. V. à bord postérieur fortement échancré, commençant au-dessous du bord postérieur du 14« ou du 15^ écusson latéral et prolongées jusqu'à la fin du 17^ Leur base est contenue moins de 2 fois dans la long, de la plaque pectorale. D. à bord antér, un peu convexe, à peine plus haute que sa base n'est longue ; cette dernière l'emportant de O^.OOS sur la larg. du front au niveau des centres des frontales antér.; à bord super, semi- lunaire ; à angles aigus non prolongés, armée, à son origine, d'un grand écusson au-delà duquel elle commence au-dessus du bord poster, du 18'' ou du 19'^ écuss. latér. et prolongée, dans toute son étendue, jusqu'à la fin du 23» d'un côté, et du 24'^ du côté opposé. A. commençant au-dessous de l'origine du dernier 1/3 de la base de la D. que sa propre base, qui est égale à la long, du A" écuss. dors., dépasse un peu ; à bord inférieur convexe, réuni au bord pos- térieur par un angle aigu ; placée, dans toute son étendue, et non compris son écusson d'origine, au-dessous des 22-27" latéraux et at- teignant presque la fin de l'écusson de la C. dont le lobe super, long^ GENRE ACIPENSER (HUSO), 29. ISl à partir de la fin de sa plaque d'origine, de O^.ISS, égale l'espace compris entre le bout du museau et le centre de la nuchale. P. 33, V. 26, D. 36, A. 24, C. 24/78. La couleur noire de cet Esturgeon constituerait un caractère dis- tinctif, si elle n'est pas le résultat du mode de conservation qui a dé- terminé une forte rétraction des téguments. 29. AciPENSER (Huso) LŒVis, Agass., Lake super. ^ 1850, Fishes, p. 267. Atlas, pi. 17, fig. l,la,ib, tête, ligne latérale et scutelles. Caractères (1). — Dos à peu près horizontal; la plus grande hauteur du tronc (0'".18) contenue 8 fois 2/3 dans toute Té- tendue de l'animal; tête presque tout-Ji-fait plate en-dessus, descendant, avec une obliquité peu marquée, de la nuque au bout du museau qui est court et mousse, longue de 0°\31 et comprise cinq fois dans les dimensions totales, large de 0"\108 entre les centres des frontales antérieures, et long, de ces centres à son extrémité, de 0"'.100; lèvres lisses, l'infé- rieure largement interrompue au milieu ; barbillons plats, à bords membraneux, fortement plissés, de longueur semblable, n'atteignant pas le bord antér. de l'enfoncement buccal dont ils sont plus éloignés, par leur insertion, que du bout du museau ; centre des temporales plus antérieur que celui des pariétales ; centres des mastoïdiennes moins éloignés entre eux que ne le sont les centres des frontales antérieures ; écussons dorsaux à peine visibles, et indiqués par 13 petites surfaces granuleuses; les latéraux nuls, remplacés par un cordon granuleux un peu renflé de distance en distance courant sur toute la longueur de la ligne latérale ; les ventraux nuls. Les sutures des plaques de la tête sur la ligne médiane sont très- serrées et fort peu apparentes chez l'adulte. L'occipitale super., dont l'angle antér. est mousse et presque con- fondu avec les plaques environnantes, présente, sur son milieu, une petite proéminence. Les frontales principales sont maintenues écar- tées par l'ethmoïdale et par le bout poster, de 2 rostrales. Les centres des temporales sont séparés par une distance qui est beaucoup moins considérable que l'intervalle de l'évent au bord poster, de la narine super. La nuchale, à bord postérieur droit, ne dépasse pas les mastoï- (1) Individu long de 1^,56, en tenant compte d'une mutilation de la queue de Ow.03 environ. 452 GANOÏDES CIIONDROSTÉS, ACIPENSÉRIDÉS. diennes ; elle offre, au milieu, une saillie formant le prolongement postérieur de celle de l'occipitale. La peau ne porte que de très-petits aiguillons osseux notablement espacés et toujours isolés les uns des autres. L'œil est peu ovalaire. Son bord antér. est à égale distance du bout du museau et du centre de la temporale. Nageoires. — P. à bord interne arrondi dans son 1/3 antérieur et fortement oblique de dedans en dehors sur le reste de son étendue; d'une longueur de O".!? moindre que la distance de O'^.IO qui sé- pare de l'évent le bout du museau. L'origine des V. est à 0"'.25 de celle de l'A., qui commence au- dessous du milieu de la base de la D. que, par sa base, l'A. dépasse un peu. La base de la D. est un peu plus longue que le front n'est large entre les centres des frontales antérieures. C. médiocrement échancrée à son bord poster, et dont le lobe infér. n'est pas atteint par l'extrémité de l'A.; le super, long, de 0™. 23, égale l'espace mesuré entre le bout du museau et l'extrémité antér. de l'oc- cipitale. P. 35, V. 26, D. 36, A. 22, C. 27/78. Teinte générale d'un brun noirâtre, si ce n'est sur la tôte où elle devient d'un brun-rouge. Origine. Le spécimen unique du Muséum est une Ç rapportée du lac Erié par Lamare-Picquot. — Il est parfaitement identique, en ce qui concerne les caractères tirés de la tête, avec un spécimen dont la tête seule a été envoyée en communication par M. Agassiz, et que je suppose être celle du type de son Acip. lœvis, car il ne possède, dit-il, que cette partie de l'animal. Je dois faire observer cependant qu'elle porte pour étiquette d'origine : River Saskalchevan, et que l'espèce est indiquée (Lake stiper.) comme provenant du Pic, l'une des stations sur les bords du lac. Néanmoins, celle lêle me paraît appar- tenir au type de l'Esturg. lisse, à cause de sa frappante ressemblance avec celle du sujet conservé au Musée de Paris, et auquel conviennent presque tous les caractères énumérés dans la description de M. Agassiz. 30. ACIPENSER (HUSO) ROSARIUM, A. Duill. Acipenser rubicundus, Var. I, Lesueur, Trans. amer, philos. Soc, new séries, l. I, p. 389. Atlas, pi. 17, fig. 2, 2a, tête et ligne latérale. Caractères (1). — Ligne du dos à peine saillante, dont la plus (1) D'après un individu long de lm.60, en tenant compte d'une mutila- tion de la queue de 0"'.06, rapporté au Muséum du Haut-Mississipi ou du lac Erié, par M. Lamare-Picquot. — La dénomination rappelle, d'après les expressions mêmes de Lesueur, la comparaison qui peut être faite entre un chapelet et la ligne latérale renflée de distance en distance par un petit amas de grains osseux représentant un écusson. GENRE ACIPENSER (hUSO), 30. 153 grande élévation (0'".20 environ) est 1/8 de la longueur de l'a- nimal; tête tout-à-fait plate, à obliquité peu prononcée, longue, jusqu'au bord terminal de l'occipitale supérieure, de O^.SS, comprise près de six fois dans les dimensions totales; museau court et mousse, large de 0".102 entre les centres des frontales antérieures, et long, de ce point à l'extrémité rostrale, de 0'° .08o ; lèvres lisses, l'inférieure largement divisée au milieu; barbil- lons plats, i\ bord interne couvert de petits tubercules cutanés arrondis très-apparents, et dont un certain nombre se voit sur la moitié interne de leur face postérieure; n'atteignant pas la bouche dont leur insertion est plus éloignée qu'elle ne l'est du bout du museau ; centres des temporales et des pariétales ne se dépassant pas ; centres des mastoïdiennes séparés par un intervalle égal h celui des frontales antérieures ; 12 écussons dorsaux très-peu apparents, surtout les derniers, fort irrégu- liers dans leur forme et dans leur disposition ; 31 latéraux très- peu volumineux et, pour la plupart, indiqués seulement par quelques petits tubercules osseux groupés sans ordre et au milieu desquels s'en trouve un de dimensions un peu plus con- sidérables ; réunis entre eux par la ligne latérale granyleuse et représentant ainsi, à des distances régulières, les gros grains d'un chapelet ; pas d'écussons ventraux, La particularité la plus remarquable du revêtement de la tête con- siste dans la réunion, sur presque toute leur longueur, des deux fron- tales principales dont les radiations internes se prolongent jusqu'à la ligne médiane; si ce n'est tout-à-fait en avant où, dans leur écar- temcnt, se loge la -1/2 postérieure d'une grande plaque impaire qui peut être considérée comme l'ethmoïdale ou comme une rostrale mé- diane. L'occipitale supérieure à peine relevée au milieu, est semi-circu- laire en arrière et à angle antérieur court; il n'y a presque pas de carène sur les pariétales, ni sur les frontales principales. Les centres des temporales sont séparés par une^ distance égale à rinlervalle de l'évent au bord postérieur de la narine supérieure. La nuchalc est mal délimitée. Les interstices cutanés entre les plaques suscépliali- ques sont fort apparents. La peau est couverte de petites scutelles pointues, isolées et très- nombreuses. L'œil est elliptique ; entre son bord antér. et l'extrémité rostrale, la distance est la même que celle qui sépare ce bord du centre de la temporale. Nageoires. -^ P. à bord poster, arrondi, et un peu pointues à leur angle terminal, égales en longueur à la distance comprise entre l'angle 154 GANOÏDES CHONDROSTÉS. AÇIPENSÉRIDÉS. super, de la narine poster, et l'extrémité de la temporale, étendues jusqu'au commencement du 5« écuss. latéral. V. à peu près quadrilatérales, commençant au-dessous du 17« et correspondant jusqu'à leur extrémité, à 4 écuss. d'un côté, et à 3 de l'autre. D. l'emportant, par la longueur de sa base, de 0".008 sur la larg. du front entre les centres des frontales antérieures, commençant au- dessus du 2le et du 23^ écuss. latér. A. à base beaucoup plus courte que celle de la D. et la dépassant un peu en arrière; n'atteignant pas, par son extrémité, les premiers rayons du lobe infér. de la C. dont le lobe super, long de 0™.28, en tenant compte d'une mutilation de 0'".06 environ, est égal à l'étendue de la tête. P. 31, V. 24, D. 30, A. 20, C. 27/78. Couleur d'un brun rougeâtre plus clair en dessous. 31. ACIPENSER (HUSO) PLATYRHINUS (1), A. Duill. Caractères (2). — Ligne du dos h peu près horizontale, dont la plus grande hauteur est contenue environ 10 fois 1/2 dans toute rétendue; tête mesurant, jusqu'au bord postérieur de Toc- cipitale supérieure, O^.SS et presque égale au sixième de lalon- gûeur totale, plane en dessus et sans arêtes pariétales et fron- tales, à peine relevée à sa région postérieure et peu oblique ; museau triangulaire, à sommet mousse, peu épais, élargi au- devant des narines oi^i il est légèrement convexe en dessus, à bords latéraux obliques en dehors; entre les centres des fron- tales antérieures, 0'".085, et longueur du museau, de ces saillies à son extrémité, 0"\092 (3) ; lèvre inférieure largement divisée au milieu; barbillons égaux en longueur aux 3/4 de l'étendue de la fente de la bouche, aplatis, à bord membraneux plissé, in- sérés à peu près à égale distance de l'extrémité rostrale et du bord antérieur de l'enfoncement buccal qu'ils atteignent par leur extrémité très-efiilée ; centres des pariétales et des tempo- rales sur le même niveau ; centres des mastoïdiennes éloignés (1) De TiXaTuç, plat, large, et de plv, nez, à cause de la largeur et du peu d'épaisseur du museau. (2) D'après un individu (f pris dans le Haut-Mississipi ou dans le lac Erié, par M. Lamare-Plcquot, et long de 1™.36. (3) Ces dimensions sont presque identiques à celles du museau de l'Est, dit Huso ohiensis, p. 157, mais chez ce dernier, la forme du museau qui est bien moins large, parce que ses bords ne sont pas rejetés en dehors, et qui est, en même temps, beaucoup plus épais, établit une différence très- notable entre les deux espèces. GENRE ACIPENSER (HUSO), 31. 155 entre eux par un intervalle égal h celui des centres des fron- tales antérieures; 15 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère, et dont les derniers sont mal limités; 42 latéraux; 10 ventraux à peine distincts. L'occipitale super, un peu asymétrique dans ses deux moitiés, pé- nètre, par son extrém. antér., entre les pariétales et atteint presque le niveau de leur centre; celles-ci, réunies sur la ligne médiane, s'écartent en avant pour recevoir le bout poster, et pointu d'une grande etlimoïdale prolongée jusqu'à l'extrémité antér. des frontales principales qu'elle maintient très-écartées l'une de l'autre. Sur le milieu du rostre, entre les nasales, il y a 2 longues rostrales, pré- cédées par 3 autres plus petites. La nuchale, à bord postérieur droit et deux fois aussi large que longue, a ses bords latéraux fortement obliques de dedans en de- hors, et réunis par une suture très-peu serrée, aux mastoïdiennes qu'elle dépasse à peine. Les 2 ou 3 premiers écussons après la nuchale sont plus larges que longs, comme tronqués en avant. Le !'='■ après la nuchale, est un ovale à grand diamètre transversal; les suivants représentent, dans leur portion granuleuse, un triangle à sommet poster. A partir du 6" et du 7'', les contours commencent à être mîil délimités, les granulations se confondent avec les scutelles cutanées. Les 4 derniers ne restent apparents, en quelque sorte, que par la saillie très-peu prononcée de la carène qui, sur toute la série, est basse, mousse et sans épine, ils ne sont pas en contact mu- tuel. Derrière la D., il y a un écusson impair en ovale régulier et très- nettement circonscrit; un autre plus petit précède la plaque de la C. Les latér. offrent un aspect analogue à celui des dorsaux, en ce que leur portion moyenne seule est bien délimitée et ils paraissent moins hauts qu'ils ne le sont en réalité, de petites scutelles en haut, comme en bas, quoique peu nombreuses dessinant, par leur dispo- sition, la forme du contour des angles supérieur et inférieur. Les écuss. ventr. manquent presque complètement; néanmoins, on en voit quelques traces, principalement au-dessous des pectorales et derrière elles. Ce sont des granulations peu saillantes et peu nombreuses dont l'arrangement autour d'un centre à peine proémi- nent rappelle, dans le commencement de la série, la conformation des écussons ventraux. Une petite plaque impaire à contours plus nets se voit derrière le cloaque, et un grand écuss. ovalaire est interposé à l'A. et à laC. Le revêtement cutané se compose de petites scutelles les unes sim- ples, les autres plus volumineuses, de forme irrégulière, à pointes multiples. Toutes ces pointes, qui sont dirigées en arrière, sont émoussées chez le spécimen type de l'espèce. 156 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. L'œil est elliptique, et son bord antér. est à égale distance du bout du museau et de l'angle antér. de l'occipitale supérieure. Nageoires. — P. à bord ext. droit, et à bord poster, fortement oblique et réuni à Tint, par un angle arrondi ; prolongées jusqu'au 6« écusson latéral, égales à l'espace compris entre l'angle super, de la narine poster, et le centre de l'occipitale supérieure. V. quadrilatérales placées au-dessus de 4 écuss. latér., commen- çant au niveau du 17" et se terminant à une certaine distance de l'o- rigine de la D. qui, par sa base, plus longue de O^.OS? que l'inter- valle compris entre les bosses frontales et plus longue aussi que les plaques pectorales, s'étend du 23'= écuss. latér. au 28". A. partant au-dessous du milieu de la base de la D., mais ne dé- passant pas celte base en arrière ; de forme analogue à celle de la D. et n'atteignant point l'origine de la C, dont le grand lobe effilé et long de O^'.^d, est égal à l'étendue de la tête mesurée du bout du rostre au bord poster, de l'occipitale. P. 29, V. 26, D. 39, A. 27, C. 27/83. Couleur d'un brun rougeâtre plus clair en dessous. 32. AciPENSER (Huso) OHiENSis, Acip. [Steiietus] ohiens.^ Rafin. Ichth. ohiensis, 1820, p. 81. •1818. Acip. rubicutidus, Var. II, Lesueur, Descr. several spec. chondr. fish. N. Amer., in : Transact. Amer, philos. Soc., t. I, new séries, p. 390 (1). Caractères (2). — Ligne du dos légèrement oblique depuis la plaque nuchale où est la plus grande hauteur (O-^.IS) qui est contenue 8,9 fois dans l'étendue totale; tête longue, jusqu'au bord poster, de l'occipitale, de 0'".24, étant, à l'animal entier, (1) Je possède un cahier imprimé, dont le texte anglais, in-8<», sans indi- cation de lieu ni de date, est la reproduction textuelle des sept premières pages du mémoire ci-dessus; il se termine à la fin de la description de VAcip. rubicundus, avant la description des variétés. Ce travail est accom- pagné, pour chaque espèce, de gravures exécutées par Lesueur d'après ses propres dessins. On y trouve une réduction coloriée de la pi. XII des Trans. citées dans la synonymie et représentant Ac. rubic. type. Sur la même pi, in-S», le naturaliste a figuré, sans nom, un Esturgeon qui doit être le type de sa Variété II. Je le conclus de la ressemblance avec le spé- cimen du Muséum dont les caractères se rapportent si bien à la courte des- cription de Lesueur et à celle de Rafinesque également trop abrégée, que je n'hésite pas à considérer ce poisson comme étant Acip. ohiensis. (2) D'après un individu long de 1™.34, en tenant compte d'une petite mutilation de la queue de 0«'.03 environ, pris dans la rivière Wabash (In- diana, Etats-Unis), par Lesueur, qui l'a déposé, sans nom, dans les collec- tions du Muséum. GENRE ACIPENSER (hUSO), 32. 157 dans le rapport de 1 à 5,5 presque sans sillon médian ni crêtes sur les temporales et sur les pariétales, très-oblique à partir du centre de ces dernières; museau médiocrement allongé, co- nique, à sommet un peu mousse, plat en dessous ; distance entre les centres des frontales antérieures, 0™. 083, à peine infé- rieure à la longueur du museau prise de ces centres à son extré- mité ; lèvres lisses, l'inférieure largement divisée au milieu ; barbillons aplatis, à bord interne membraneux et plissé, insé- rés beaucoup plus près de Texlrémité rostrale que du bord an- térieur de renfoncement buccal que dépassent à peine les ex- ternes qui partent un peu plus en arrière et dont la longueur est presque égale i\ la largeur de la fente de la bouche ; centres des temporales et des pariétales au même niveau ; centres des mastoïdiennes à peine moins éloignés entre eux que les centres des frontales antérieures; 13 écussons dorsaux non compris celui de Tépiptère ; 36-38 latéraux (14 dorsaux, 34 latéraux, Lesueur) ; pas de ventraux. L'occipitale super, pénètre, par sa portion angulaire peu effilée et légèrement bifurquée en avant, entre les pariétales. Quelques lignes transversales saillantes et séparées par de petits sillons cutanés se voient entre les centres des pariétales et des temporales. A peine écartées en avant, les pariétales reçoivent l'extrémité poster, et arrondie d'une grande etlimoïdale ovalaire, 3 fois environ aussi longue que large, située entre les frontales principales, et, par son bout antér., dans une échancrure arrondie d'une vaste rostrale triangulaire que borde, latéralement, la paire de nasales, non moins longues, mais beaucoup plus étroites ; de petites rostrales précèdent la rostrale principale. La nucliale, presque aussi large que longue, très-relevée sur la ligne médiane, représente un trapèze à bords antérieur et latéraux échancrés. Elle dépasse un peu, en arrière, les mastoïdiennes. • Les écuss. dorsaux, séparés par des intervalles, ont tous une ca- rène qui ne devient bien apparente qu'à partir du 4"-"; elle est i)eu saillante sur les 2 derniers; aucun n'est épineux; le 2'', celui qui suit la nucliale, est en forme de cœur de carte à jouer très-régulier; le 3*= est plus large, et il l'est surtout beaucoup plus que les sui- vants, dont la largeur est bien moindre (jue leur longueur. Entre laD. et la plaque d'origine de la C, il y a 3 écuss.; le 1" et le 3« sont plus petits que le 2<^. Les latéraux, excepté les 6 premiers qui sont un peu moins irrégu- liers, ont des bords mal délimités; au-delà des V., ils sont moins hauts que longs; tous ont de très-petites dimensions verticales. Derrière le cloaque, il y a une paire de petits écuss. suivis d'un médian beaucoup plus grand qui précède la plaque d'origine de l'A. 158 GAN0ÏDE5 CIIONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. Le revêtement cutané se compose de scutelles dont les unes con- sistent simplement en une petite pièce à épine unique dirigée en ar- rière et les autres beaucoup plus grandes en plaques de forme et de grandeur variables, à pourtour irrégulièrement dentelé. L'œil est un peu elliptique; les téguments qui l'entourent ne sont pas nus : ils portent de petites scutelles. Entre son bord antér. et l'extrémité du rostre, il y a la même distance que de ce bord au centre de la temporale. Nageoires. — P. à bord ext. convexe, réuni par un angle presque arrondi au bord poster, qui, fort oblique, forme, dans le point de sa jonction avec le bord interne, un angle mousse; prolongées jus- qu'au milieu du G'' écuss. latér., longues de 0'".165, et égales à l'in- tervalle compris entre l'angle super, de la narine poster', et le centre de l'occipitale supérieure. V. à bord poster, peu oblique, prolongées, dans toute leur étendue, au-dessous des écuss. 18-21 et se terminant au-devant de l'origine de la D. qui, située au-dessus des écuss. 23-27, l'emporte, par la long, de sa base, de O^^-OIS sur la larg. du front entre les centres des frontales antérieures. A. commençant un peu plus loin que le milieu de la base de la D., ne la dépassant pas beaucoup par l'extrémité de sa propre base, et n'atteignant pas le premier rayon de la C. dont le lobe supérieur, long de 0"'. 22, en tenant compte de sa mutilation de 0™.03 environ, égale l'intervalle mesuré entre le bout du museau et le centre de l'oc- cipitale. P. 47, V. 30, D. 39, A. 25, C. 31/70. Teinte générale d'un brun rougeâtre et conforme à la description de Lesueur, qui dit que cet Esturgeon a le même système de colo- ration que VAcip. riibicundus. Le nombre, ainsi que la conformation des écussons dorsaux et la- téraux, la brièveté proportionnelle du museau et la forme peu effilée des pectorales sont des caractères qui éloignent l'Est, ci-dessus décrit de l'espèce dite par Lesueur Acip. riibicundus et que le Muséum ne possède pas. Valcncienncs avait cependant nommé ainsi le spécimen de la collection, parce qu'il n'avait pas eu, sous les yeux, la i)lanche de Lesueur mentionnée plus haut, note 1, et il en a représenté la tête 1/2 grand, nat., avec cette dénomination, sur un dessin conservé à la Bibliothèque du Muséum. 33. ACIPENSER (HUSO) SEROTINUS (i). Acip. [Sterletus] serotimis, Fall Sturgeon, Esturgeon tardif, Ralîn., Ichth. ohiensh, 1820, p. 80. 1836. Ac. serotinus, Filz. et Hcck., Gatt. Acip. : Ann. Mus. Wien, (1) Il remonte dans les fleuves plus tardivement que d'autres espèces : il arrive en juin dans l'Ohio et disparaît en novembre. GENRE ACIPENSER (HUSO), 33. 159 p. 316, comme syn. de Ac. rubicundus. — 1850. Id., Gray, List spe- cini. fish. brit. Mus., Chondr., p. 16, idem (1). Caractères (2). — Ligne du dos à peu près horizontale, dont la plus grande hauteur est contenue un peu au-delà de 9 fois dans toute la longueur de Tanimal; tête mesurant, jusqu'au bord terminal de l'occipitale supérieure, 0'".265, et comprise 8 fois i/3 dans l'étendue totale (3) ; à dépression médiane très- peu profonde, à crêtes presque nulles, offrant une obliquité assez prononcée, de la nuchale à l'extrémité du museau qui est fortement convexe en dessus, triangulaire, à sommet mousse, épais, à plaque médiane inférieure peu considérable et plane; large, entre les centres des frontales antérieures, de 0"'.085 et long, de ces centres h son extrémité, de 0'".101 ; lèvres lisses, l'inférieure largement divisée au milieu; barbillons plats, à bord membraneux, insérés presque h égale distance du bout du museau et de l'enfoncement buccal dont ils atteignent le bord antérieur; centres des temporales un peu postérieurs aux centres des pariétales qui sont séparées chacune de la plaque occipitale supérieure et de la mastoïdienne correspondante par une plaque surnuméraire, intervalle des centres des mastoï- diennes égal à celui des centres des frontales antérieures ; 45 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère (4) ; 34-38 latéraux; pas de ventraux. L'occipitale supérieure, à bord postérieur arrondi, pénètre entre les pariétales, par sa portion angulaire, qui reste très-loin de leur centre. Elles sont réunies dans toute leur étendue, et les frontales principales présentent une longue suture médiane, puis s'écartent un peu pour recevoir une large rostrale et une autre un peu plus ■ (1) Rafinesque n'a pas considéré VAcip. serotinus comme une variété de VAc. rubic. Les. Je rejette l'assimilation de ces deux Esturg. admise par Fitz. et Heck., les 30e et 32^ espèces (Ac. rosarium et ohiensis) étant, à ce que je crois, celles qu'il a désignées comme 2 variétés de VAcip. rubic. (2) D'après un individu, long de ln>.4i, en tenant compte d'une mutila- tion de la queue de 0"'.03, pris dans le Haut-Mississipi ou dans le lac Erié par M. Lamare-Picquot. Malgré l'insufGsance de la description de Rafm., on peut, à ce qu'il me semble, rapporter le poisson décrit ici à l'espèce qu'il a nommée Ac. serotinus. (3) Si Rafinesque a mesuré la tête jusqu'à l'extrémité de l'écusson nu- chal, il a pu dire, comme je le constate en prenant ainsi les dimensions, qu'elle représente 2/9 de toute la longueur. (4) Rafinesque en compte 17, dont 2 derrière la D., c'est-à-dire 15 jusqu'à cette nageoire comme sur notre spécimen où elle est suivie, non de 2, mais de 3 écussons ; il dit environ 30 latéraux. 160 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. petite, bordées par les nasales. Le museau est recouvert, en dessus, de plaques irrégulières et latéralement, il y en a de moindre dimen- sion séparées par des espaces cutanés. La nuchale, 1 fois 1/2 aussi large que longue, à bord poster, con- vexe et embrassant, par son bord anlér. concave, l'occipitale super., est relevée sur la ligne médiane, mais sa crête est mousse. Les écuss. dorsaux longs et très-étroits, sont écartés les uns des autres, et par- ticulièrement les 3 derniers; les 3 ou 4 premiers sont cordiformes et les autres ovalaires. Leur carène bien prononcée est tout-à-fait horizontale et sans épine. Derrière la D., il y a 3 écussons : le 1" et le 3« sont incomplète- ment divisés sur la ligne médiane. Les latéraux, éloignés les uns des autres, ont une forme irrégu- licre; à partir du 10% ils ne consistent plus qu'en une plaque allongée et étroite dont la longueur diminue un peu, mais ils restent très- apparents jusqu'à la fin de la série. A la place des écuss. venir., il y a, de chaque côté, à la région antér., 4 ou 5 petites pièces osseuses presque linéaires, allongées, de forme et de dimensions variables qui, sur la portion poster, du ventre, ne se voient plus. Le cloaque est suivi d'un écuss. impair, et l'A. de deux qui pré- cèdent la plaque du lobe infér. de la C. Le revêtement cutané se compose de scutelles à pointe tantôt mousse, tantôt aiguë, dirigée en arrière. Les unes sont simples, d'au- tres sont doubles, et, à la région antér. du dos, on voit de petites barres transversales, formées par la réunion de 3, 4 ou 5 scutelles, placées sur un même plan transversal ; quelques scutelles sont en forme de rosace. Nageoires. — P. 2 fois aussi longues que larges, à bord poster, très-oblique et à angle terminal un peu efHlé, étendues jusqu'à la fin du 6*= écuss. latér. et égales à l'intervalle compris entre l'angle super, de la narine poster, et le point le plus reculé de la portion triangu- laire de l'occipitale. V. placées, dans toute leur long., au-dessous de 3'écuss. latéraux. D. dépassant de 0'".019, par la long, de sa base, la larg. du front, et l'emportant à peine sur la long, des plaques pectorales. A. longue et efiilée, mais n'atteignant pas l'origine du lobe infér. de la queue, dont le lobe super, long de 0'".20 est égal à l'espace compris entre le bout du museau et la pointe antérieure de l'occi- pitale supérieure. P. 35, V. 29, D. 40, A. 29, C. 30/80. Tei7ite générale brune, beaucoup plus claire en dessous. GENRE ACIPENSER (huSO), 34. 161 34. AciPENSER (Huso) KiRTLANDii (1), A. Dum. Caractères. — Ligne du dos h peu près verticale, offrant, au niveau de la plaque nuchale qui est presque plane, sa plus grande hauteur (0"'.116) contenue 10 fois 1/2 dans toute la lon- gueur; tête faiblement déclive, à dépression médiane large, peu profonde; longue, jusqu'à l'extrémité de la plaque occipitale supérieure, de 0"'.20 et comprise à peine au-delk de 6 fois dans l'étendue totale; museau court, triangulaire, à sommet mousse, convexe en dessus, à bords dirigés presque verticalement en bas ; distance entre les centres des frontales antérieures, 0™ .065, et longueur du museau, de ces saillies à son extrémité, 0™.068 ; lèvres lisses, l'inférieure peu développée, largement divisée au milieu; barbillons aplatis, plissés sur le bord externe, effilés à leur extrémité, insérés au même niveau beaucoup plus près du bout du rostre que de l'enfoncement buccal dont ils atteignent le bord antérieur; centres des temporales assez relevés, mais sans crête, situés au même niveau que les centres des pariétales qui ont la même apparence; ceux des mastoïdiennes plus éloi- gnés entre eux que ne le sont les centres des frontales anté- rieures; 15 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère; 35-37 latéraux; 9-10 ventraux. L'occipitale super., presque tout-à-fait plane, pénètre, par un angle court, entre les pari(;tales; réunies au-delà, elles s'écartent en avant pour recevoir le bout poster, d'une ethmoïdale ovalaire qui sépare les frontales principales dont l'écartcment loge, en outre, et plus antérieurement, 2 rostrales à sutures serrées comme celles des autres pièces du bouclier suscéphalique. La nuchale àbordantér. concave entre, par une petite pointe, dans une échancrure médiane de l'occipitale; sa larg. est double de sa long, et son bord postérieur convexe. Les écussons dors., plutôt vcrniiculés que radiés, n'ont pas leur contour nettement limité, et leur forme, par là même, ne peut pas être bien indiquée; leur crête, médiocrement saillante, n'a pas d'é- pine ; le -i*^ est beaucoup plus court que la base de l'A. Entre la D. et la plaque de la C, il y a 2 écussons non épineux. Les latéraux, de forme assez irrégulière, volumineux dans le com- mencement de la série, diminuent subitement de hauteur, à partir (1) Individu çf péché dans le lac Erié et provenant de la collection de Lamare-Picquot, long de l'n.22, en tenant compte d'une mutilation de la queue de 0".03 environ. Je dédie l'espèce à M. Kirtland, qui a décrit des poissons du lac Erié, mais n'a pas signalé celui-ci. Poissons. Tome II. 11 162 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. du IS^'; leur crête est bien apparente, mais non épineuse; ils ne sont pas en contiguïté. Les écuss. ventr,, irréguliers comme les latér., subissent un chan- gement de forme et, de même que ceux-ci, deviennent plus petits, en s'éloignant de la région céphalique; leur crête est peu saillante et sans épine. Entre le cloaque et la plaque de l'A., il y a 2 écussons; cette nageoire est suivie d'une grande plaque. Le revêtement cutané se compose de scutelles épineuses peu acérées, tantôt isolées, tantôt réunies en groupes de forme variable, composés d'épines à pointe dirigée en arrière, au milieu desquelles s'en trouvent une ou deux plus longues queles autres. Toutes ces pièces osseuses sont disposées sans régularité; sur bien des points, particu- lièrement entre les écussons latéraux, la peau est nue. Là oià il y en a le plus, on compte, dans 0™.01 carré, 2 groupes entourés d'une vingtaine de scutelles moins volumineuses, les unes isolées, les au- tres réunies en groupes beaucoup plus petits. L'œil est elliptique; de son bord antér. à l'extrémité du museau, la distance est à peine moindre que l'intervalle compris entre ce bord et le centre de la plaque pariétale du même côté. Nageoires. — P. un peu plus de 2 fois aussi longues que larges, étendues jusqu'au commencement du G** écusson latéral ; égales à l'espace compris entre l'angle super, de la narine poster, et le centre de l'occipitale. V. peu échancrées en arrière, commençant sous le 16^ écuss. lat. d'un côté et le 18" de l'autre, et, dans toute leur étendue, correspon- dant à 3 écussons. D. à base plus longue de 0°\025 que l'intervalle des centres des frontales antérieures; à bord sui)érieur échancré, commençant au- dessus de la fin du 21« écusson latéral d'un côté et du 23*^ de l'autre, et située au-dessus de 4 écussons. A. dépassant de 4/3 de la longueur de sa base celle de la D.; à angle terminal un peu effilé, n'arrivant pas jusqu'au J'^'' rayon de la C, dont le lobe super., long de 0".20 environ, en comptant la petite portion brisée, est égal à la distance comprise entre l'extrémité du museau et le bord poster, de l'occipitale. P. 39, V. 25, D. 38, C. 32/82 au moins (mutilée). Couleur d'un brun plus clair en dessous. 35. AciPENSER (Huso) Nertiniainus, a. Dum. Caractères (1). — Ligne du dos un peu déclive à partir de la saillie de la plaque nuchale où se mesure la plus grande (1) D'après un individu long de Im.lO pris par M. le docteur Nertin, à Bo- rner (Michigan), aux Etats-Unis, et adressé en communication au Muscum par le musée de Cambridge (Mass.). — Coll. dessins de la Bibl. du Mus., XV. GENRE ACIPENSER (HUSO), 35. 163 hauteur du corps, qui est égale à 1/9 environ de toute la lon- gueur; tète oblique, à dépression médiane large et très-peu profonde ; longue, jusqu'à l'extrémité postérieure de l'occipitale supérieure, de 0".195, et contenue 5 fois 1/2 dans l'étendue totale; museau court, à contour ovalaire épais, un peu convexe en dessus, à bords très-faiblement obliques; distance en- tre les centres des frontales antérieures, 0'".07!2, et longueur du museau, de ces saillies à son extrémité, O^.OGS; lèvres lisses, l'inférieure largement fendue au milieu; barbillons apla- tis, à bord interne plissé, insérés au tiers antér. du museau mesuré dq, son extrémité au bord postérieur de la lèvre supé- rieure, les externes, plus longs, atteignant presque le bord de l'enfoncement buccal; centre des temporales à peine plus en arrière que celui des pariétales; centres des mastoïdiennes moins éloignés entre eux que ne le sont les centres des fron- tales antérieures; 15 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère; 35-37 latéraux; 9-10 ventraux. L'occipitale super., dont le centre est bombé, sans former une crête saillante, a une forte échancrure en arrière pour recevoir le bout antér. de la nuchale; elle pénètre entre les pariétales par sa pointe qui est allongée; au-delà, elles s'unissent, sur la ligne médiane, puis sont écartées, à leur bout antérieur, par une ethmoïdale ovalaire, pro- longée dans l'intervalle des frontales principales que sépare, dans le reste de leur étendue^ une grande plaque rostrale précédée par plu- sieurs autres. La nuchale, aussi large que longue, est un peu saillante sur la ligne médiane. Les écuss. dorsaux, assez régulièrement ovalaires, à radiations plus fines que celles des plaques de la tête, sont séparés les uns des autres par de petits intervalles; leur crête peu saillante est festonnée par de ■courtes dentelures irrégulières, plus apparentes sur la 1/2 poster, que sur l'antér.; la saillie médiane, plus relevée que toutes les autres, ne forme pas une véritable épine. Le 2*= écuss. est plus large que long, mais les suivants ont plus de long, que de larg., le A" est plus court que la base de l'A. Entre la D. et la plaque de la C, il y a 4 écuss. de grandeur et de forme différentes, non épineux. Les latéraux, dont la 1/2 super., dans les premiers, l'emporte de beaucoup sur la 1/2 infér., ont une forme irréguliôre; ils diminuent très-rapidement de volume et ne sont plus vers le 1/3 poster, que de petites plaques plus longues que hautes. Tous portent une crête dentelée comme celle des dorsaux, mais sans épine. Les écuss. vcntr. petits, surtout les derniers, irrégulièrement ova- laires et non épineux, restent fort éloignés les uns des autres. 164 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. Il V a, entre le cloaque et la plaque de l'A., 2 écuss., et 3 entre FA. et la plaque de la C; ils n'ont pas d'épine. Le revêtement cutané se compose de scutelles épineuses, triangu- laires, isolées, de diverses grandeurs, et de scutelles groupées, con- stituant des plaques de forme irrégulière, h pointes multiples. On compte, des unes et des autres, 60 environ dans 0'".01 carré. L'œil est elliptique; de son bord antér. à l'extrémité du museau, il y a une distance moindre que l'intervalle compris entre ce bord et le centre de la plaque pariétale du même côté. Nageoires. — P. à bord int. court et arrondi^ à angle int. tout-à-fait émoussé, abord poster, très-oblique, réuni au bord ext. par un angle peu prononcé; i fois et 3/4 aussi longues que larges, et se prolon- geant jusqu'au bord poster, du 5* écusson latéral ; leur étendue égale l'espace mesuré entre l'angle super, de la narine poster, et le bord terminal de l'occipitale. V. à bord poster, oblique, à angles mousses, étendues, dans toute leur longueur, au-dessous des écussons 15-18. D. à base un peu plus courte que le front n'est large entre les cen- tres des frontales antér., à bord super, échancré, située au-dessus des écuss. 21-27. A. commençant au-dessous de l'origine du dernier tiers de la base de la D. et dépassant cette base d'un tiers de la long, de sa propre insertion ; à bord poster, oblique et à angles émoussés ; l'infér. pro- longé jusqu'au l^"" rayon du lobe infér. de la C, dont le lobe super, large à sa base et médiocrement effilé, mesurant, à partir de l'origine du 1" fulcre, 0" 192, égale l'espace qui sépare le bout du museau de l'angle rentrant du bord poster, de l'occipitale. P. 38, V. 28, D. 42, A. 26, C. 31/105. La couleur est un brun verdàtre ; les régions infér. sont blan- châtres. 36. AciPEiNSER (HUSO) MICRORHYNCHUS, A. DuIH. ?1818. Ac. brevirostrum, Var. II, Les., Descr. several spec. Cliondr. flsh. N. Amer, in : Trans. amer, philosoph. Soc. New Séries, t. I, p. 392. Caractères (1). — Ligne da dos presque horizontale; la plus grande hauteur du tronc, au niveau de la plaque nuchalc, est 1/9 de la longueur totale; tète faiblement oblique, presque toul-à-fait plane entre les crêtes très-peu saillantes des parié- tales et des frontales principales; museau en triangle à som- (1) Individu long de 0™.63S, provenant du port de New- York, et envoyé en communication par le musée de Cambridge (Mass.). De jj-t/po;, petit, f>yy//j:, muscau. — Coll. de dessins de la Bili. du Muséum, XVI. GENRE ACIPENSER (HUSO), 36. 165 met obtus, court, large, entre les centres des frontales anté- rieures, de û'".0-42, et long, à partir des mêmes points, de 0'".040 ; tête mesurant, jusqu'au bord postérieur de l'occipitale supérieure, O^.IO et comprise 6 fois 1/3 dans l'étendue totale; lèvres lisses, l'inférieure largement divisée au milieu ; barbillons simples, aplatis à leur base, atteignant, par leur extrémité très-effilée, le bord antérieur de l'enfoncement buccal, insérés au même niveau, moins près de ce bord que de l'extrémité rostrale ; centres des temporales et des pariétales presque sur le môme niveau; ceux des mastoïdiennes plus éloignés entre eux, de 0'".004 que ne le sont les centres des frontales antérieures ; 10 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère; 27-29 latéraux; 8 ventraux. L'occipitale super, pénètre, par sa portion anlér. qui est plus large en avant qu'à son origine, entre les pariétales; celles-ci réunies, dans toute la long, de leur bord int., sont un peu arrondies antérieure- ment où les entourent les radiations des centres des frontales prin- cipales en venant se rejoindre sur la ligne médiane. Au-devant de cette suture, s'écartant Tune de l'autre, elles logent, dans leur inter- valle, une assez grande ethmoïdale revue, par sa pointe, au niveau des narines super, entre 2 rostrales. Les plaques sus-céplialiques ont de fines granulations et leurs su- tures sont très-serrées. La nuchale, plus longue que large, est ovalaire. Les écuss. dors, se touchent par leurs extrémités, mais ne se re- couvrent pas; une fois plus longs que hauts, et, assez régulièrement ovalaires, ils augmentent de long, jusqu'au lî"; le G'^ est semblable à ce dernier; le 7" se raccourcit et les 3 derniers sont plus petits; le 4® est un peu plus long que la base de l'A. A partir du G*^, leur crête est surmontée d'une épine. Entre la dorsale cl la caudale, il y a un écusson au-devant de la plaque située à la base de cette dernière. Les 8 premiers écussons latéraux, à bord antér. droit à peine échancré et à bord poster, formé de 2 portions réunies au milieu par un angle très-ouvert, ont la forme d'un triangle à angles émous- sés. Au-delà, le bord antér. devient lui-même angulaire, et leur forme est alors celle d'un parallélogramme oblique; ils ont une faible crête épineuse seulement vers la fin de la queue. Les écuss. ventr. ont une crête peu saillante, sans épine. Derrière le cloaque, 2 écussons impairs précèdent la plaque de l'A. qui est suivie d'une plaque. Les scutelles cutanées sont réunies en petits amas dont on compte 25 à 30 dans 0"',01 carré, et chacune se compose de 3 à lO scutelles 166 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. épineuses disposées sans régularité, ou en forme de rosaces; il y a aussi des scutelles à plusieurs pointes. L'oçil est elliptique. La distance entre son bord antérieur et le bout du museau est égale à celle qui sépare le bord super, de la narine antér. du centre de la pariétale. Nageoires. — P. presque 2 fois aussi longues que larges, à bord poster, oblique, réuni à l'interne par un angle émoussé, prolongées jusqu'au milieu du 5® écuss. latér., égalant, par leur étendue, l'inter- valle compris entre le bout du museau et le centre de l'occipitale. V. à angle ext. pointu, à bord terminal un peu échancré; com- mençant au-dessous du IS'^ ou du 13^ écuss. latér. et correspondant, de son origine à son extrémité, h 4 écussons. D. l'emportant de 0'".008, par la long, de sa base, sur la larg. du front mesurée entre les centres des front, antér.; à bord poster, très- échancré, à angles pointus, commençant, à partir de l'origine de sa plaque, au-dessus du IQ'' écuss. lalér. d'un côté, et du 17^ de l'autre, se prolongeant, dans toute son étendue, au-dessus de 7 écussons. A. débutant au-dessous du milieu de la base de la D., à bord poster, échancré et à angle terminal effilé, atteignant le commencement du lobe infér. de la C; celui-ci est effilé de môme que le lobe super., dont la long, est la môme que celle de l'espace compris entre le haut du museau et le centre du 2'= écuss. dors. P. 32, V. 24, D. 38, A. 21, C. 26/86. La couleur est d'un brun jaunâtre, plus clair en dessous. 37. AciPENSER (Huso) Lesueurii, Valenciennes. (Atlas, pi. 16, fig. 1 et 1 a, tête et écusson latéral). Caractères (1). — Ligne du dos presque horizontale, à par- tir de récusson qui suit la plaque nuchale oîi se trouve la plus grande hauteur (0'".090) qui est contenue un peu moins de 9 fois dans toute la longueur de l'animal ; tète large et courte, devenant assez oblique de haut en bas, au niveau du centre des temporales et des pariétales (3), à dépression large et à peine prononcée, non bordée par des crêtes latérales ; longue, jusqu'à l'extrémité postérieure de l'occipitale supérieure, de 0'".125, contenue 6 fois i/3 environ dans l'étendue totale; mu- seau court et pointu, un peu convexe en dessus, à bords laté- raux verticaux ; distance entre les centres des frontales anté- rieures, 0"'.0o égale à la longueur du museau mesuré du même (1) D'après un individu long de 0'".795, rapporté de New-York au Mu- séum par Lesueur, et dont Val. a représenté la tête de gr. nat. sur un dessin appartenant à la Bibl. de l'Etablissement. (2) Beaucoup moins obliquement inclinée que chez ÏAc. (//.) simus. GENRE ACIPENSER (HUSO), 37. 167 point à son extrémité ; face, à partir du bord antérieur de la. cavité branchiale, égale à la distance qui sépare ce bord de l'extrémité postérieure de la mastoïdienne; barbillons aplatis, insérés juste entre le bout du museau et le bord antérieur de renfoncement buccal ; centre des temporales sur le même ni- veau que le centre des pariétales ; centres des mastoïdiennes un peu plus éloignés entre eux que ne le sont les centres des frontales antérieures ; 11 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère ; 25 latéraux ; 7-8 ventraux. L'occipitale super,, un peu saillante à son centre, mais moins que la nuchale, pénètre, par un prolongement court, arrondi au bout, mais sans atteindre le niveau de leurs centres, entre les pariétales qui, intimement unies sur toute leur long., présentent en avant un petit écartement où se loge l'extrémité poster, de 2 plaques suivies d'une 3*^ plus petite, lesquelles, tenant écartées l'une de l'autre les frontales principales, représentent l'elhmoïdale; la troisième plaque a son bout antér. pointu reçu entre 2 grandes rostrales précédées par plusieurs rostrales irrégulières. La nuchale est aussi large que longue; son bord antér. un peu concave, avec une petite saillie médiane, emboîte l'occipitale super.; son bord poster, curviligne se continue presque avec celui des mas- toïdiennes. Les autres écussons dorsaux, à peu près ovalaires, sont couverts de fines radiations granuleuses, et ont une carène tranchante surmontée, sur deux ou trois seulement, d'une très-petite épine; ils se touchent par leurs pointes osseuses cutanées, si ce n'est les der- niers qui restent éloignés les uns des autres. Le 4*^ a la même long, que la base de l'A. Derrière laD., il y a un grand écusson radié. Les écuss. latér., fort écartés entre eux, présentent, çà et là, des grains osseux dans leurs intervalles où se voit bien la ligne latérale. Les premiers ont la forme d'un triangle dont l'angle poster, est . émoussé; les derniers diminuent de hauteur et deviennent oblongs; tous ont une carène peu saillante et manquent d'épine. Les ventraux ont leurs pointes antér. et poster, assez prolongées, avec une carène sans épine. Au-delà du cloaque, on voit une petite plaque médiane suivie d'une autre plus grande^, et derrière l'A., une grande précédée d'une plus petite. Les épines des téguments sont très-analogues, pour la forme, à celles que je décris en parlant de VAc. [lluso] simus; mais, il y en a plus que chez ce dernier : dans O^'.Ol carré, on en compte 20 à 25. L'œil est presque rond et son diamètre est égal à celui de la narine poster. De son bord antér. au bout du museau, la distance est plus grande que celle qui sépare ce bord du centre de la temporale. Nageoires toutes plus ou moins mutilées. Je ne puis pas en donner 168 GANOÏDES CHONDROSTES. ACIPENSERIDES. une description détaillée. La base de l'A. dépasse à peine, en arrière, celle de la D. qui commence au-dessus de la fin du i^" écuss. dorsal, et dont la base l'emporte de 0™.01 sur la largeur du front mesuré entre les frontales antér., et de O^.OOG sur l'intervalle des centres des temporales; base des V. égale à la 1/2 de la long, des plaques pec- torales. ■p. 28? V. 23, D. 31? A. 19, C. 2S? Sur la peau anciennement montée d'après laquelle est faite la des- cription, et malgré l'altération des couleurs, on trouve, avec un fond olivâtre, quelques traces, entre les éçuss. dors, et les latér., de bandes obliques noires. 38. AciPENSER (Huso) Dekayi, a. Dum. Caractères (1). — Ligne du dos presque horizontale, à par- tir de la plaque nuchale où se trouve la plus grande hauteur du tronc qui représente h peu près 1/10 de l'animal ; tète courte, mesurant jusqu'au bord terminal de l'occipitale supérieure, 0'".092, et contenue six fois environ dans l'étendue totale, assez oblique, h dépression médiane presque nulle ; museau court, convexe en dessus, épais, formant un triangle équilaté- ral; distance entre les centres des frontales antérieures (0'". 036) égale à sa longueur mesurée à partir de ces saillies jusqu'à son extrémité; lèvres lisses, l'inférieure largement divisée au milieu; barbillons simples, aplatis, insérés plus près de l'extré- mité du rostre que de l'enfoncement buccal dont ils atteignent le bord antérieur par leur extrémité effilée ; centres des parié- tales un peu plus en avant que les centres des temporales; ceux des mastoïdiennes plus éloignés entre eux que ne le sont les centres des frontales antérieures; 11 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère; 28-29 latéraux; 8-9 ven- traux. L'occipitale super., large, échancrée en arrière pour recevoir la nuchale, se prolonge par. sa portion antér. qui est en triangle régu- lier, entre les pariétales jusqu'à leur centre; après s'être réunies, ces plaques se séparent, en avant, pour recevoir le bout postérieur de l'ethmoïdale qui semble divisée en 2 plaques situées l'une devant l'autre, et dont la 1/2 antér. se loge entre 2 rostrales; ces diverses plaques remplissent l'écartement des frontales principales. La nuchale, en forme de triangle, à bord poster, arrondi et à som- (1) L'espèce nommée en l'honneur de l'auteur de la Faune de New-York, a, pour type, un sujet long de 0"'.560, venant de New-York et adressé en communication au Muséum par le musée de Cambridge (Mass.). Collection de dessins de la Bibliothèque du Muséum, XYIL GENRE ACIPENSER (HUSO), 38. 169 met anlér. pénétrant dans l'échancrure de l'occipitale super,, a une crête très-basse et mousse. Le 2" écuss. dorsal est beaucoup plus petit que la nuchale et que le 3" qui est, lui-même, moins grand que le 4'^ dont la long, égale celle de la base de l'A.; à partir du 5^, les dimensions diminuent graduellement; tous ont leurs bords latéraux composés de 2 por- tions, l'une fortement oblique d'avant en arrière et de haut en bas, l'autre avec une obliquité en sens inverse, et réunies en un angle obtus moins prononcé sur les premiers écussons que sur les suivants. Leur crête qui n'est pas très-saillante porte, à partir du 6^, une épine courte, suivie, sur les médians, près de l'extrémité poster, de l'écusson, d'une autre épine beaucoup plus courte. Après la dorsale, au-devant de la plaque d'origine de la caudale, il y a un écusson ovalaire, sans crête ni épine. Les écuss. latér. sont peu élevés; le ^^ est à peine 1 fois 1/2 aussi haut que long; ils ont tous une forme à peu près triangulaire. Ils ne sont pas en contact mutuel; leur carène a une petite épine. Les écuss. ventr. sont de médiocre grandeur et sans épine. Entre le cloaque et la plaque d'origine de l'anale, il y a un écusson plat, mais semblable, pour la forme, aux dorsaux et un autre plus petit derrière celte nageoire. Le revêtement cutané se compose d'épines triangulaires simples, et d'épines tricuspides, à pointe médiane plus longue que les latérales et dont la base est quelquefois épineuse. On en compte environ 30 grandes et 20 petites dans 0'".01 carré. L'œil est elliptique. Son bord antérieur est à égale distance de l'extrémité rostrale et du bout antérieur de l'occipitale. Nageoires. — P. 2 fois 1/2 aussi longues que larges, à bord externe légèrement courbe, réuni, par un angle aigu, au bord poster, qui est fort oblique, rectiligne et forme un a-ngle très-obtus avec le bord int. Elles s'étendent jusqu'au 5"^ écuss. latér., et leur long, (jui est de 0'".080, est égale à l'intervalle de l'angle super, de la narine poster, au centre de la nuchale. V. à base égale à 1/2 de la long, de la plaque pectorale; à bord poster, faiblement oblique, à peine échancré; commençant au-des- sous du 13^ écuss. latér. et prolongées, dans toute leur étendue, jus- qu'à la fin du 16«. D. à base un peu plus longue que le front n'est large entre les centres des frontales antér. et égale à l'intervalle des centres des temporales ; à bord antér. convexe, commençant au-dessus du bord antér. du 18'^ écuss. latér., et prolongée, dans toute son étendue, jusqu'au 25^ A. commençant au-dessous du milieu de la base de la D. qu'elle dépasse peu en arrière par sa propre base; allongée, à bord poster, très-oblique et à angle terminal effilé, atteignant les premiers rayons du lobe infér. de la C. dont le lobe super, allongé et falciforme me- 170 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. surant, non compris sa plaque d'origine, 0".133, est égal à l'inter- valle qui sépare le bout du museau du centre du 3« écusson dorsal, P. 32, V. 20, D. 31, A. 48, C. 31/70. La couleur est un brun verdâtre en dessus; les régions latérales et inférieure sont d'un blanc argenté, 39, AciPENSER (Huso) BREviRosTRUM, Fltz. et Heck., Gatt. Acip. in : Ann. Wien^ Mus., 1836, p. 313. Acip. brevirostrum, Lesueur, Descr. chondr. fish. N. Amer., in : Trans. amer, philos. Soc, new séries, t. I, p. 390, 1818. 1820. Acip. brevir., Rafin., Ichth. chiens., p. 79 (1). — 1829. Id., Cuv., R. anim., 2'^ éd., t. II, p. 380, note, d'après Lesueur. — 1833. Id., Les., Brandt et Ratzeburg, Medizinische, Zool.,t. II, p. 13, note, pi. I, fig. 2, d'après un sujet de la collect. de Bloch, au Mus. de Berlin identique, par tous ses caractères, à celui du Muséum. 1834. Ac. obtusirostris {brevirostrum ?), Lovetzky, d'après Lesueur, Diagn. Acipenser. {Nouv. Mém. Soc. impér. natur., Moscou, t. III, p. 257). 18-42. Ac. brevir., Dekay, Zool. of N.-York or N.-Y. Faun., Fish., p. 345, d'après Lesueur. — ?184C. Id., Storer, Syn. fish. N. Amer. in : Mem,. Amer. Acad., new séries, t. II, p. 500, courte descript. qui ne désigne aucun Est. à museau court en particulier. — 1851. Id., Gray, List specim. fish. brit. Mus., Chondr., p. 15. — 1861. Id., Gill, Catnl. fish. east. coast N. Amer., p. 58, in : Proceed. Acad. nul. se. Philadelphia. (1) De même que Rafinesque, je ne considère pas comme se rapportant à l'espèce actuelle les variétés brièvement signalées par Lesueur. Je crois re- trouver la3« dans l'espèce que je nomme Ac. (H.) rostellum. Peut-être, deux des espèces à museau très-court et qui prennent ici rang sous les déno- minations de Ac. (H.) Lesuenrii, Val., Dekayi, A. D., microrhynchus, Id., et simus, Val., appartiennent-elles aux !•'« et 2^ variétés; mais l'insuffisance des indications données par Lesueur ne permet de rien préciser à cet égard. — Il n'y a aucun motif de considérer, à l'exemple de Fitz. et Hec- kel, comme synonymes de VAcip. brevir., les espèces non décrites, mais simplement énuraérées par Rafin. {Ichth. ohiens., p. 79) sous les noms de Acip. marginatus, Acip. hudsonius. La multiplicité des types spécifiques d'Esturg. dans l'Amer, sept, est telle, que ce sont peut-être de bonnes es- pèces, mais sur lesquelles il est impossible de se prononcer en l'absence de toute description. — Enfin, on ne peut pas, avec Fitz. et Heckel, ratta- cher à VAcip. brevir., Acip. maculaius, in Canadse fluviis obvius, mentionné par Reisinger dans une note [Specim. ichih. aquar. dulcium Hungariœ, 1830, p. 92. Il a, sans doute, voulu désigner ainsi l'un des Est. du nord de l'Amer, sept, à taches noires (^Acip. maculosus, Les., carbonarius, Agass., antliracinus, A. Dum., ou quelque autre jusqu'ici indéterminé). Peut-être, d'ailleurs, les taches noires sont-elles une livrée du jeune âge? GENRE ACIPENSER (HUSO), 39. 171 Caractères (1). — Ligne du dos tout-à-fait horizontale, offrant sa plus grande hauteur au niveau de la plaque nuchale oi^i elle est de O^.ll environ et, par conséquent, égale à 1/9 de la longueur de l'animal; tête très-peu oblique, à dépression médiane large et superficielle; longue, jusqu'à l'extrémité postérieure de l'occipitale supérieure, de O^.iS et contenue près de 7 fois dans l'étendue totale (2) ; museau épais, très- faiblement convexe en-dessus, à bords latéraux presque droits, fort court, en triangle très-obtus et à sommet mousse; distance entre les centres des frontales antérieures, 0'".065 dépassant de 1/3 environ la longueur du museau qui, de ces saillies à son extrémité, est de 0'".045 (3) ; barbillons plus près du bout du museau que de la fente de la bouche ; plaques su})plér- mentaires, en dedans du bord interne des mastoïdiennes, très- distinctes; centre des temporales à peine plus en arrière que le centre des pariétales; centres des mastoïdiennes plus (1) D'après un sujet que le Muséum, par les soins de Lesueur, a reçu des Etats-Unis, mais sans indication précise d'origine. Il est tout à fait sem- blable à celui de la collection de Bloch décrit et figuré par Brandt et Rat- zeburg comme Acip. brevir., Lesueur, On ne peut pas identifier complè- tement le poisson que j'ai sous les yeux avec l'espèce trop brièvement dé- crite par Lesueur. Cependant comme, malgré de légères différences, la plupart des caractères qu'il énonce conviennent à notre spécimen (voy. la descript. ci-dessus), il n'y a pas de m.otifs suffisants pour ne point accep- ter la détermination des zoologistes allemands. La longueur totale de notre Est. est de i mètre environ, si l'on tient compte d'une petite mutilation du lobe super, de la caudale. Toutes les nageoires sont mutilées. — La Bibliothèque du Muséum possède un dessin de la tète, de grand, natur. fait par Valenciennes. (2) Lesueur, qui ne compte pas la plaque nuchale parmi les écus- sons dorsaux, j'en ai la preuve par la comparaison de sa description de VAc. rubicundus et de la pi. qui l'accompagne, mesure la tête jusqu'au bord postérieur de la nuchale ; elle a, dit-il, chez VAc. brevir., 6 pouces 1/2, mes. angl. (Oiu.lGo). La longueur de l'animal, dit-il encore, est de 2 p. 9 po. (0'".8i0) du bout du museau à la fourche de la queue ; elle est donc presque exactement le quintuple de celle de la tète. C'est ce que je trouve en com- parant l'une à l'autre ces deux dimensions chez notre spécimen. Je suis également d'accord avec Lesueur quand, à son exemple, je mesure^ d'une part, l'intervalle qui sépare le bout du museau de la fin de l'opercule, et, de l'autre, ce qu'il nomme la longueur du corps, c'est-à-dire, je le suppose, l'espace situé entre l'extrémité de la nuchale et celle de la queue. La pre- mière distance est, en effet, ainsi qu'il le dit, 1/5 de la seconde. (3) La différence devient presque nulle (2 pouces 1/3 et 2 po. 1/4, mes. angl., c'est-à-dire 0"'.002) si l'on compare^ comme Lesueur le fait, la dis- tance des yeux et celle qui se trouve entre eux et l'extrémité rostrale, car il faut alors prendre la largeur du front au-dessus du centre des pupilles et, de là, porter la pointe du compas sur le bout du museau. 172 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. éloignés entre eux que ne le sont les centres des frontales antérieures; 8 écussons dorsaux, non compris celui de Tépip- tère (1) ; 25-27 latéraux ; 7 ventraux. L'occipitale super, pénètre par une portion courte, large à sa base et terminée en angle aigu entre les pariétales, qui sont réunies, dans presque toute leur étendue, ne s'écartant qu'à l'extrémité antér. pour recevoir le bout poster, presque arrondi de l'ethmoïdale; celle-ci, plus longue de 1/3 seulement qu'elle n'est large, tient éloignées l'une de l'autre les frontales principales, entre lesquelles se loge une paire de rostrales plus grandes que celles du bout du museau, lesquelles sont nombreuses et à suturej bien apparentes. — Les plaques sus- céphaliques ont des radiations fines et granuleuses. La nuchale est presque 2 fois aussi large que longue. La forme et les différences de dimensions des écussons dorsaux constituent un caractère remarquable. Le 2*^, celui qui suit la nu- chale, est beaucoup plus petit que celle-ci et que le suivant; il a ses bords extér. très-arrondis; le 3'^ plus allongé, mais non pas plus large, est très-rapproché du 2« et écarté du 4% le plus long de tous, car la longueur de ce dernier représente près de 4 fois sa largeur, il est régulièrement ovalaire et écarté du 3'^ par un espace égal à celui qui le sépare du S'"; celui-ci est égal, en long., aux 2/3 du A^ et ova- laire comme lui; les 6", 7'^ et 8« de même forme, mais de moins en moins longs, le dernier n'étant plus que la 1/2 du 4«, restent à une assez grande distance les uns des autres. La carène médiane, sans être très-élevéc, est tranchante, et sans épine. Ils sont tellement cou- verts de petites granulations qu'ils ont un aspect vermiculé. Entre la D. et la C, il y a un écusson. Les latéraux ne sont pas très-grands; les premiers, qui sont les plus volumineux, ont une hauteur double environ de la longueur; les bouts en sont arrondis, ainsi que le bord poster.; à partir du 11" et du 12'-, ils diminuent beaucoup, et les derniers sont réduits à de pe- tites plaques osseuses; des espaces assez considérables les séparent, et, çà et là, se montrent entre eux, de petits grains osseux supplémen- taires. La carène des écussons est tout-à-fait mousse. Les ventraux sont allongés et couverts de vermiculations comme les dors, et les latér., et leur carène est peu saillante (Il y en avait 5 à gauche sur le spécimen de Lesueur, et 3 à droite opposées au centre de celles du coté opposé). Au-delà du cloaque, on voit une- paire de petits écussons, puis un médian plus grand placé au-devant de celui de l'A. qui est suivie d'une plaque précédant une paire de plaques plus petites. (1) Lesueur en mentionne 9; si, comme je l'ai dit, p. 171, note 2, il ne compte pas la nuchale parmi les dorsaux, il indiquerait 2 écussons de plus qu'il n'y en a sur notre spécimen en adoptant son système de numéra- tion. GENRE ACIPENSER (HUSO), 40. 173 Le revêtement cutané se compose de fines scutelles presque partout réunies en petits groupes, dont un assez grand nombre est en forme de rosace; les groupes sont espacés; dans 0'". 01 carré, on en compte une vingtaine, dont 2 ou 3 notablement plus nombreux et en rosace. L'œil qui, par suite de la haut, du museau, est assez éloigné du bord infér., est elliptique. Entre son bord antér. et l'extrémité ros- trale, il y a une distance moindre que celle qui Sépare ce bord du centre de la pariétale. Nageoires. — Leur mutilation ne me permet pas d'en donner une description détaillée, et je dois renvoyer, pour l'étude de leur forme, à la planche de MM. Brandt etRatzeburg. Sur le spécimen du Muséum, comme sur celui qu'ils ont dessiné, la D. commence au-dessus du bord antér. du 16'^ écuss. jatér., et l'A. au-dessous du 18**. Les V. ont leur origine au-dessous du H*. La base de la D. est bien plus longue que le front n'est large entre les centres des frontales antér. et la base de l'A. est égale k la 1/2 de la long, du i^ écusson dorsal. P. 26, V. 22, D. 31, A. 20, C. 16/46? La col-oration de notre spécimen, peut-être"altérée, consiste en un brun jaunâtre sur lequel se détachent quelques maculatures noirâ- tres, mais je ne vois pas les bandes obliques foncées dont parlent MM. Brandt et Ratzeburg, qui ne les ont pas représentées sur leur dessin. 40. AciPENSER (Huso) ROSTELLUM (1), A. Dum. (Atlas, pi. 16, fig. 3, tête, 3a, écusson latéral). ^ ISiS, Acip. brevirostrum, Var. 111, Lesucur, Descr. chondr. fish. N. Amer., in : Trans. amer, philos. Soc, New Séries, t. I, p. 392. Caractères. — Ligne du dos presque horizontale, dont la plus grande hauteur (G". 08) qui se trouve au niveau du b*" écusson dorsal, est contenue 8 fois 1/2 dans toute la longueur de ranimai; tète à peine oblique, à dépression médiane assez profonde et bordée par les crêtes syncipitales, longue, jusqu'à Textrémité de l'occipitale supérieure, de 0"'.110 et comprise un peu plus de 6 fois dans l'étendue totale; museau court, pointu, plat au bout, mais un peu concave entre les narines (2) ; (1) Esturgeon petit-bec, à cause de la brièveté et de l'étroitesse du mu- seau. — La description est faite d'après un individu long de 0"'.68, ancien- nement monté, et que le Muséum a reçu de rAmcr. du Nord (probablement de New-York) par les soins du voyageur naturaliste Milbert. (2) Ces caractères, quand on compare l'individu à VAcip. hrevirosir., sont conformes à ceux que Lesueur signale en disant que la 3" var. a le museau plus allongé, plus étroit, plus concave que le type de l'espèce. 174 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. à bords presque verticaux et très-peu élevés; distance entre les centres des plaques frontales antérieures, O^.OSo, moindre que la longueur du museau qui, de ces saillies à son extrémité, est de 0™.041 ; barbillons aplatis; centre des temporales plus en arrière que le centre des pariétales; centres des mastoïdiennes plus éloignés errtre eux que ne le sont les centres des frontales antérieures; lOécussons dorsaux, non compris celui de Tépip- tère (1) ; 26 latéraux ; 7-8 ventraux. L'occipitale super, pénètre, par une pointe acérée, entre les parié- tales presque jusqu'au niveau de leur centre ; réunies ensuite sur la ligne médiane, elles se séparent de nouveau, en avant, et dans leur écartemcnt, se loge l'extrémité poster, de l'ethmoïdale précédée de deux rostrales régulières; ces 3 plaques tiennent éloignées les fron- tales principales; de petites rostrales nombreuses couvrent le devant du museau, et, sur les côtés, on en voit qui ont la forme d'étoiles. La nuchale a, en "arrière, une larg. double de celle qu'elle pré- sente en avant. Les deux écuss. dors, que la nuchale précède sont plus larges que longs, mais les suivants s'allongent et les 6'' et 7^ sont ovalaires, les derniers ont leurs bords latéraux non en courbe régulière, mais formés de deux portions réunies angulairement. Ils ont une carène tranchante surmontée, chez les derniers, d'une petite épine médiane. La D. est suivie de deux paires d'écussons d'inégale grandeur. Les écuss. latér. , un peu irréguliers, à bord antér. mal délimité, sont éloignés les uns des autres et séparés, sur deux ou trois points, par des plaques surnuméraires. Leur carène est faiblement saillante et non épineuse. Les écuss. ventr. ont une carène mousse, sans épine. Il y a, derrière le' cloaque, des plaques irrégulières, et l'A. est suivie d'un écuss. médian. La peau porte des scutelles épineuses à pointe dirigée en arrière; tantôt, l'épine est unique, tantôt, il y en a plusieurs qui prennent quelquefois la forme d'une rosace ; elles sont espacées, et au nombre de 15-20 dans 0™.01 carré. L'œil est elliptique. De son bord antér. au bout du museau, la dis- tance est à peiire plus considérable que celle qui sépare ce bord du centre de la temporale. Nageoires. — P. à bord ext. droit réuni, par un angle aigu, au bord poster, qui est très-oblique et dont l'angle de jonction avec le (1) Lesueur ne met pas la nuchale parmi les écussons dorsaux, et cependant il en compte un de moins qu'il n'y en a sur notre spécimen, puisqu'il dit 9 en y comprenant celui qui est à la base de la dorsale. Il y en avait 23 latéraux à droite sur son type qui, du côté gauche, portait seulement 11 écussons avec des rudiments de plusieurs autres, entre les latéraux et les ventraux. GEISRE ACIPENSER (HUSO), 41. 175 bord int. est arrondi, atteignant, par leur extrémité, la droite, le 4« écuss. latér,, et la gauche, le 5«, longues de 0'".072 et égales à l'intervalle compris entre l'angle super, de la narine poster, et le centre de l'occipitale supérieure. V. commençant au-dessous des 13« et 14« écuss. latér., et la D. au- dessus des écuss. latér. 19-23 comptés du côté gauche ; sa base, plus longue de O^.Ol? que le front n'est large entre les centres des fron- tales antér., est un peu dépassée, en arrière, par celle de FA. dont la base est égale à la long, du 4"= écusson; elle reste éloignée de l'o- rigine de la C, qui, par son lobe super, courbe, l'emporte de quel- ques millim. sur l'intervalle de la pointe du museau au commence- ment de la nuchale. P. 25, V. 22, D. 35, A. 23, C. 25-30/80-85. Teinte générale d'un brun rougeâtre plus clair en dessous. 41. AciPENSER (HuSO) SIMUS (1), Val. (Atlas, pi. 16, fig. 2, Sa, tête vue en dessus et de profil). Caractères (2). — Ligne du dos présentant un peu d'obliquité à partir du niveau du 2*^ écusson dorsal où se trouve la plus grande hauteur (O^.O?) contenue plus de 9 fois dans toute la longueur de l'animal ; tête extrêmement oblique de haut en bas à partir du centre des pariétales et des temporales, à dépression médiane large, peu profonde, à crêtes latérales mousses, lon- gue, jusqu'à l'extrémité poster, de l'occipitale supérieure, de 0">.115 et comprise près de 6 fois dans l'étendue totale ; museau très-court, rétréci au-devant des narines, à extrémité mousse, fortement incliné en bas, plane en-dessus, à bords latéraux presque verticaux; distance entre les centres des frontales antérieures, 0".047 plus considérable que la longueur du museau qui, de ces saillies à l'extrémité rostralc,;est de O^.OBS, c'est-à-dire égal à la largeur de la bouche; face, à partir du bord antérieur de la cavité branchiale, ne l'emportant pas sur la distance qui sépare ce bord du centre de l'occipitale supé- rieure; barbillons aplatis à bords minces, insérés plus près de la pointe rostrale que de l'enfoncement buccal dont ils attei- gnent à peine le bord antérieur ; centre des temporales un (i) Ce nom rappelle l'aspect singulier de cet Esturgeon qui, ayant le museau très-court et incliné en bas, semble être camus. (2) D'après un individu de l'Amer, sept, sans désignation précise d'ori- gine, déposé dans les collections du Muséum par Lesueur, et long de 0".G8, en tenant compte d'une mutilation de !a queue de 0'°.05 environ. La Bibl. du Mus. possède un dess. de la tète, gr. nat., fait par Valenc. 176 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. peu plus en avant que le centre des pariétales ; centres des mastoïdiennes moins écartés que ne le sont les centres des frontales antérieures; 10 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiplère, 21-23 latéraux; 6-7 ventraux. L'occipitale super, à peine saillante à son centre, pénètre, par un angle peu prolongé entre les pariétales qui, unies dans toute leur longueur, sont en contact, par leur extrémité émoussée, avec les frontales principales dont la jonction a lieu sur la ligne médiane; en avant, elles s'écartent dans une très-petite étendue pour recevoir le bout poster, élargi d'une rostrale moyenne, bordée, de chaque côté, par la nasale, qui est de même long., mais beaucoup plus étroite. Toutes les pièces suscéphaliques ont de fines radiations granulées. La nuchale plus longue que large, reçoit, dans 3 échancrures de son bord antér. , la saillie poster, de l'occipitale et de chacune des mas- toïdiennes; ses bords latéraux obliques décrivent une courbe en se réunissant pour former le bord postérieur; elle dépasse, des 2/3 de son étendue, l'extrémité des mastoïdiennes. Les 2^ et 3*^ écussons sont plus courts que le premier; le 4*^, cependant, ne lui est pas in- férieur en longueur, mais il est plus court que la base de l'anale. Les bords latér, de tous les écussons de la série, à l'exception du 1", forment un angle mousse au niveau de la réunion de leurs portions antér. et poster. Ils ne sont point en contact mutuel et ont une ca- rène mousse. Derrière la D., il y a un grand écusson radié. Les écussons latéraux séparés par de longs intervalles où se voient, sur plusieurs points, de petites plaques surnuméraires. Les écussons normaux sont peu élevés proportionnellement à leur longueur; le 5*^ est à peine 1 fois 1/2 aussi haut que long; leur carène est peu prononcée et il n'y a pas d'épines. Les écuss. ventr. sont oblongs et petits, mais très-bien délimités; leur carène est à peine saillante et non épineuse. Deux grands écussons placés, à la suite l'un de l'autre, derrière le cloaque, précèdent la plaque d'origine de l'A. suivie, elle-même, d'un écusson médian. La peau porte des épines qui, pour la plupart, ont une forme de trèfle, dont la pointe médiane qui représente la tige est poinlue et tournée en arrière. Quelquefois ces petits grains, plus nombreux, forment des rosaces. Dans 0™.01 carré, on en compte 15 à 18. L'œil est elliptique; son bord antérieur esta égale dislance du bout du museau et du centre de la plaque temporale. Nageoires. — P. à bords ext. et int. droits, et à bord poster, forte- ment oblique, n'atteignant pas, par leurextrém., le 4'^ écuss. latér., longues de 0'".080 et égales à l'intervalle compris entre l'angle super, de la narine poster, et le centre de l'occipit. supérieure. V. quadrilalér. commençant, la droite au-delà du 9'= écuss. latér., et la gauche, au-delà du 10^ i GENRE ACIPENSER (HUSO), 42. 177 D. placée à une certaine distance en arrière desV., se trouvant en rapport avec les 13* et 15« écuss. lalér, par l'origine de sa base qui l'emporte de 0'°.008 en longueur, sur la larg. du front mesurée entre les centres des frontales antér. Fin de la base de l'A. plus prolongée en arrière que celle de la D., mais l'extrémité de ses rayons n'attei- gnant point l'origine de la C. Cette dernière, par suite de la muti- lation de l'extrémité de ses lobes, ne peut pas être exactement com- parée à d'autres régions du corps. P. 27, V. 21, D. 33, A. 20, C. ? Couleur d'un brun olivâtre, avec quelques traces, sur les flancs, entre les séries d'écuss., de bandes noirâtres obliques et étroites. — Depuis l'impression des feuilles du présent volume qui contiennent Thistoire des Sturioniens de T Amérique sept, ap- partenant au sous-genre H uso, le Muséum a reçu, du Commis- saire général de la Nouvelle-Ecosse à l'Exposition universelle, M. Honneyman, une belle et intéressante collection de poissons des eaux douces ou des côtes de ce pays. Dans le nombre, se trouve un Esturgeon distinct des espèces déjà décrites. D'après les caractères employés pour la construction du ta- bleau de classification des espèces américaines (p.lOo), il vient prendre rang parmi celles oîi la dorsale est moins étendue à sa base que le front n'est large, où le 4" écuss. dorsal est plus court que la base de l'anale, et dont les 5% G'' et T*-" de la même région sont plus longs que larges. Il arrive ainsi près deVA- cip. [Huso] Nertinianus^ mais s'en éloigne en raison du grand développement des écussons ventraux et des dimensions du museau qui le rapprochent des longirostres. 42. AciPENSER (Huso) HoMNEYMANi, A. Dum. Caractères (1). — Ligne du dos à peu près droite ; la plus grande hauteur du tronc au niveau du 6" écusson dorsal (0'". iOo) contenue 9 fois dans les dimensions totales; tête assez forte- ment oblique jusqu'aux narines, longue, à partir du bord ter- minal de l'occipitale supérieure, de 0"'.194 et représentant près de l/S'^ de la longueur de tout l'animal, à enfoncement mé- dian large et bien prononcé, bordé par des crêtes mousses; museau allongé, pointu, presque horizontal, puis relevé à son extrémité antérieure qui est aplatie, mais épaisse et munie en dessous d'une plaque médiane peu considérable et Ix surface lisse; distance entre les centres des frontales antérieures, (1) Le sujet type est long de 0™.946. Poissons. Tome II. 12 178 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. O^.OôS, longueur du museau, de ces saillies k rextrémilé, O^.ODO; face, à partir du bord antérieur de la cavité bran- chiale, égale à l'intervalle compris entre ce bord et le centre du2* écusson dorsal; barbillons aplatis, insérés à 0".064 du bout du museau et à 0"\ 049 du bord antérieur de renfonce- ment buccal dont leur extrémité reste séparée par un inter- valle de 0".017 ; centres des temporales et des pariétales situés sur le même niveau; ceux des mastoïdiennes moins écartés que ne le sont les centres des frontales antérieures ; 12 écus- sons dorsaux, non compris celui de Tépiptère; 29 latéraux, 9 ventraux. Toutes les plaques sus-céphaliques, à peine radiées, mais très-ver- miculées comme les écussons du tronc, restent un peu éloignées les unes des autres, car leurs interstices cutanés sont assez larges; la portion antér. de l'occipitale super, est confondue avec les pariétales qui ne se touchent pas sur la ligne médiane; dans l'intervalle des frontales principales, il y a deux plaques impaires représentant l'eth- moïdale précédées par de petites roslrales mal délimitées. La nuchale, à peine relevée au centre et non épineuse, envoie un petit ])rolongement antér. dans une échancrure du bord poster, de l'occipitale. Les autres écuss. du dos, surmontés d'une carène épineuse seulement sur les 5 ou 6 derniers, ont. le bord antér. un peu échancré pour recevoir l'extrémité terminale de l'écusson qui précède; les 2 premiers sont plus larges que longs ; mais à partir du 3^, la long, l'emporte un peu sur la largeur; le dernier est presque ovalaire; le ■4^ est plus court que la base de l'anale. — La moitié poster, de la base de la D. est placée entre 2 paires de plaques assez grandes suivies de 2 autres paires de dimensions semblables. Les écuss. latéraux sont volumineux; la portion super, est plus haute et plus effilée que l'infér.; la long, de l'écuss. est comprise près de 2 fois 1/2 dans sa haut, au commencement de la série, puis 2 fois, et ensuite moins de 2 tois. Le bord poster., d'abord convexe, devient anguleux; l'antérieur porte une petite échancrure; la carène faiblement saillante n'a pas d'épine. Les ventraux grands et cordiformes, à extrémité postérieure poin- tue , ont une carène mousse et non épineuse. — Le cloaque est bordé par une paire de plaques suivies d'une grande pièce impaire sans épine offrant, sur la ligne médiane, une trace de suture; l'A. dont la plaque d'origine est très-grande a, derrière elle, un écuss. volumi- neux qui reçoit dans une échancrure de son bord postérieur, l'origine du premier fulcre très-allongé de la C. Le revêtement cutané se compose de plaques de forme variable, assez régulièrement disposées en lignes obliques ; on en compte 12 ou 15 dans 0'".01 carré. Elles supportent de petites épines mousses. L'œil est elliptique; entre son bord antér. elle bout du museau. GENRE ACIPENSER (HUSO), 42. 179 d'une part, et entre son bord poster, et le centre de la nuchale, de l'autre, la distance est la même. Nageoires. — P. 2 fois aussi longues que larges, à bord poster, convexe, réuni à Tint, par un angle mousse, étendues jusqu'au ni- veau du milieu du G'' écuss. latéral. — V. à bord ext. convexe, abord poster, un peu échancré, placées, dans toute leur étendue, au. des- sous de 3 écuss. 1/2 à partir du 14«. — D. à base plus courte que le front n'est large, correspondant, jusqu'à son extrémité, aux écuss. 18-21. — A. dépassant un peu, par l'extrémité de sa base, celle de la base de la D. sous le milieu de laquelle elle commence, et n'attei- gnant pas, par son extrémité, l'origine de la C. dont le lobe super. est égal à la long, de la tête. — Coloration d'un brun verdâtre foncé. P. 44, V. 25, D. 43, A. 25, C. 22/80. — A la suite des espèces que je viens de décrire, j'en men- tionne une autre du Lac supérieur [Acip.rhynchœiis)M. Agassiz en donne la description après celle dite Acip. carbonarius k laquelle il la compare [Lake superior, Fish., p. 276). Le musée de Cambridge en possède un seul exemplaire desséché, de 0'".58 environ, provenant du Saut Sainte-Marie : il n'a pas été envoyé en communication au Muséum. — Voy. Ac. carb., plus haut, p. 111. Il a IG écussons dorsaux plus longs que larges, à bords dentelés; 35 latéraux, allongés, étroits, irrégulièrement triangulaires; 8-9 ven- traux généralement plus irréguliers et plus fortement dentelés que chez YAc. carbon., à forte carène et à épine proéminente. Les P. sont plus longues et plus arrondies à leur angle postérieur. L'A. est aussi plus étroite. — La courbe du dos est plus elliptique. La tête, contenue environ 4 fois dans la long, totale, est plus étroite; le museau est pointu et tronqué. — Pour l'espèce dite par Lesueur Acip. rubicundus [Trans. Amer, philos. Soc. new séries, t. I, p. 388, pi. XII), qui doit appartenir au sous-genre i/zfso, comme Fitz. et Heckel l'ont supposé {Gatt.Acip. Ariii. Wien. Mus., 1836, p. 316) et que je n'ai pas pu décrire parce que le Muséum ne la possède pas, je renvoie à la description originale et à ce que j'ai dit des prétendues variétés de l'espèce : p. 152, Ac. [Huso] rosariiim., p. 156, Ac. [Huso] ohiensis., et p. 159, note 1. M. Agassiz admet que VAc. rubicundus constitue une espèce distincte, non identique à VAcip. maculosus, Les. Il l'a impri- mé en 1854, Notice on a coll.fish. Tenessee river (Alabama) in: Silliman's^ Amer.Journ. séries II, t. XVII, p. 361. L'identité dont il s'agit et qui se trouve contredite par les observations 180 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. de M. Agassiz est acceptée, au contraire, par M. Kirtland (voy. p. 49). A ce que j'ai dit alors, je dois ajouter que selon ce dernier, il faudrait considérer les Ac. serotinus, ohiensis, ma- crostomiis, maciilosus et son propre Ac. nudus comme ne diffé- rant pas du rubicundîis. A l'occasion de cette confusion d'espèces, je ferai observer que les descriptions renfermées dans les pages qui précèdent répondent en partie, je l'espère, au désir exprimé par M. Agas- siz dans le travail cité plus haut (Sillim. Journ. etc.), oîi il dit que le genre Esturgeon réclame une révision complète. — Enfin, pour compléter ce qui est relatif aux espèces amé- ricaines du s. -genre Huso, je dois réparer l'omission que j'ai commise (p. 170) en ne citant pas en tête de la description de l'espèce dite Ac. [Huso) brevirostrum, la fig. 4 de la pi. 16 de I'Atlas qui représente la tête de cet Esturgeon. — Est-ce dans le s.-genre Hiiso ou dans quelque autre que devraient prendre place les Esturgeons des Etats-Unis énu- mérés par Ralinesque [Ichth. ohiens. 1820, p. 79) : Ac. ailanli- cws, Raf. [A. sturio., Mitch.), ^ c. wMncafws, Raf. [ydiV.rubicun- dus, Lesueur), Ac.marginatus, Raf. Ac. hudsonms., Raf.? L'ab- sence de toute description met dans l'impossibilité de se pro- noncer à cet égard. J'en dois dire autant pour deux autres Esturgeons qu'il n'a pas vus. Il donne, d'après un dessin d'Au- dubon, une très-courte diagnose tout à fait insuffisante de celui qu'il nomme Ac.macrosto7nus.h''nuU'e{Ac. lagenaîius)Est. gourde vit, dit-il, dans l'Ohio, et y atteint une taille de près d'un mètre. La tête aurait la forme d'une gourde dont le museau représenterait le goulot {Ichth. ohiensis., p. 86, esp. 109). — Quant à son genre Proceros (irpà, en avant, xÉpa?, corne) dont il dit que la place est parmi les Squales ou les Antacés [Ichth. ohiensis, p. 87), on ne peut que le mentionner; il ne représente aucun des poissons connus. Les caractères génériques sont tirés de l'absence des ventrales, du prolongement du museau en une forte corne, et de la nudité des té- guments, si ce n'est sur la tête qui porte un revêtement osseux. Il y aurait 2 espèces, l'une de TOhio [Pr. maculatus) et l'au- tre du lac Ontario [Pv. vittatus). 5 bis. AciPENSER (Huso) Valencieivinii (1), A, Dum. Caractères. — Ligne du dos presque horizontale; la plus (1) La présente espèce aurait dû prendre place parmi celles du sous- GENRE ACIPENSER (HUSO), 5 BIS. 181 grande hauteur du ironc contcn-ue dans l'étendue totale 8 fois i/3chez le spécimen de 3™ et un peu moins de 10 fois chez l'autre; tête comprise, quand on la mesure jusqu'à l'extrémité de l'occipitale supérieure, 5 fois 1/2 dans toute la longueur de l'animal, moins oblique chez l'adulte que chez le sujet plus jeune, à dépression médiane large, presque superficielle, bor- dée par des crêtes mousses; museau peu allongé, faiblement rétréci vers son extrémité qui est arrondie, à plaque médiane inférieure plate, plus large en avant qu'en arrière oîi elle est effilée; distance entre les centres des frontales antérieures égale chez l'individu le plus âgé, à l'intervalle mesuré entre ces cen- tres et le bord antérieur du museau (0'".24), mais un peu plus courte chez l'autre (0"\12 et 0'".13); bai-billons simples, insérés plus loin de l'extrémité rostrale que de l'enfoncement buccal dont ils n'atteignent pas le bord antérieur par leur pointe ; centre des temporales antérieur à celui des pariétales; centres des mastoïdiennes moins éloignés entre eux que ne le sont les centres des frontales antérieures; 9 écussons dorsaux, non compris celui de l'ôpiptère ; 24-26 et 26-27 latéraux, 8-9 et 10-11 ventraux. L'occipitale super, pénètre, par son prolongement triangul., entre les pariétales et se prolonge jusqu'au niveau de leur centre chez le sujet de l'".57 où l'éthmoïdale est en proportion plus longue que chez l'adulte et maintient écartées, dans toute leur étendue, les fron- tales principales qui, chez l'autre, se touchent presque sur la ligne médiane en avant de leur centre. La nuchale à bord antér. presque droit, avec une petite saillie pour sa jonction avec l'occipitale, à bord poster, arrondi, plus lon- gue que large, n'est emboîtée que dans sa ij-2 antér. entre les mas- toïdiennes. Les autres écuss. dorsaux, à bord antér. à peu près ho- rizontal, abord poster, pointu, envoient, en avant, un prolongement recouvert par l'écuss. qui précède; le dernier, plus long que tous les autres, est presque ovalaire; leur carène est saillante, mais l'épine genre Hiiso qui vivent en Europe (p. 90-10-i), à la suite de la S«. En se reportant au tableau synoptique de la page 90, on voit que, malgré l'é- tendue assez considérable de la fente buccale, le Hus. Val. est du nom- bre de ceux où celte fente est plus courte que le museau n'est large et qu'il est le seul, dans cette division, où la largeur du front dépasse la longueur de la base de la D. — L'espèce a, pour types, 2 individus, l'un pris dans l'Océan aux Sables-d'Olonne et long de 3™, l'autre, de 1™.S7, acheté par Valenciennes au marché de Paris, comme provenant de l'em- bouchure de la Seine. L'identité absolue de ces 2 animaux est une nou- velle preuve de la constance des caractères spécifiques sur laquelle j'ai appelé l'attention, p. 88. i 182 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. en est émoussée. — Derrière la D., il y a 2 ou 3 paires de volumi- neux écussons Irès-rugueux, mais non épineux. Les écuss. latér. sont grands; le S** est deux foisl/2 aussi haut que long ; le bord poster, arrondi au commencement de la série devient de plus en plus anguleux vers la fin; ils ont une carène sans épine. Les écuss. venir, sont volumineux; leur prolongement antér. logé sous l'écuss. qui précède, est pointu ; la carène n'est pas très-saillante. Au-delà du cloaque, puis derrière l'A., il y a 3 paires de plaques semblables à celles qui suivent la D. Le revêtement cutané se compose de grandes scutelles dont l'usure, chez le sujet de 3'", ne permet pas de voir aussi bien la structure que chez l'autre, où elles se présentent, en bien des points, sur la région dorsale, avec une apparence de rosaces due à la disposition régulière des granulations que supportent les saillies de ces plaques; mais leur forme est le plus souvent quadrangulaire. Quelques-unes seulement ont un contour plus ou moins arrondi. Il n'y a pas de centre proémi- nent duquel partent des rayons et, par conséquent, les scutelles ne sont pas stelliformes (1). Nageoires. — P. égales à la distance mesurée entre la narine pos- ter, et le centre de la plaque mastoïdienne, et étendues jusqu'au 5^ écuss. latéral. — V. commençant au-dessous du l-i*^ écuss., finissant au niveau du 47^. — D. plus haute que sa base n'est longue, partant au- dessus du IS*^ écuss., et l'A. au-dessous du 19^, puis se prolongeant, par sa base, un peu au-delà du bout de celle de la D., mais n'attei- gnant pas tout à fait la C. dont le lobe super, égal, chez l'adulte, à l'intervalle qui sépare le bout du museau du centre de l'occipitale super., dépasse cet intervalle chez l'autre spécimen. Couleur d'un brun assez foncé ou verdàtre. II. Sous-Genre. ACIPENSER (2). Caractères. — Scutelles cutanées disposées, le plus habi- tuellement, avec régularité, en quinconce, et se présentant sous la forme de granulations osseuses tantôt presque mousses, tantôt épineuses; barbillons simples; lèvre inférieure large- ment divisée au milieu ou même réduite k un petit repli cutané au niveau de chacun des angles de la bouche. (Voy. p. 89.) (1) J'ai déjà, plus d'une fois, signalé une conformation analogue à celle que j'indique ici, en déorivant des Est. américains du sous-genre Hiiso. (2) C'est le groupe des S/uriones de Fitz. et Heck. compris par eux un peu autrement que par Brandt et Ratzeburg. En acceptant la dénomina- tion que j'emploie à l'exemple du prince Ch. Bonaparte (Catal. pesci europ., 1846, p. 21), je trouve l'avantage de laisser, à l'espèce type du groupe, sa dénomination Linnéenne. GENRE ACIPENSER (ACIPENSER). 183 eo fo *^ «a s- fi I >a» «j "^ a. «Si V5 5Û "« fi t/3 S «Si -Ci »i a ' o • t/î • a> -a • « • o . ^^ VI ci 2 — G ta "3? c ca S s c a s en 4) g a c « rt to • fi s *^ O > " «r "^ !« G Q i^ cr a *- ^ .2 G a -a ^■C o © - en O g g tn G aj ty ri o " G o ^ D G 5" tn "Ô «eu ii tn o ;-i G O ù 05 O El C 0 en "^ C «5 cS en tn" 3 G G cr o o. m ^ G '^ G == ë 3 .J.'C<3 es en G u en (» •«-3 G a cS , bc G 3 D" O) tn a G G 184 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. i. ACIPENSER (AcIPENSEr) STURIO. Ac. stur., Linn., StjsI. nat. 12' éd. 1766, p. 403, et 13' éd. cur. Gmel., 1. 1, pars III, p. 1483, excl. synon. Guldenst. Kramer etvar. ï. — L'Esturgeon ordinaire ou commun (1). Atlas, pi. 17, fig. 10, scutelles. 1554. Silurus, Sturione, Salviani, Hist. aquatil. anim., folio 113, pi. 30, cop. par Willughb. Hist. pisc, pi. P7, fig. 3, p. 329; par Jonston, De pisc, pi. XXIII, fig. 8, p. Hl; par Blasius, Anat. animal., pi. XLIX, fig. 12, p. 259 et 465, et par Pontoppidan, Norv., pi. 22, part. 2, p. 103 (ces 2 dernières copies très-incorrectes). 1738. Acipenser corpore tuberculis spinosis aspero, Artedi, Gênera (1) Il faut laisser les citations suivantes parmi les synonymies sur les- quelles il est impossible de se prononcer avec certitude : Attiius, Pline, Hist. natur., lib. IX, cap. XVII. Pline a évidemment désigné un Esturgeon par ce nom dont l'origine n'est pas indiquée. On en a la preuve par des passages de différents au- teurs cités dans les Comment, sur Pline de Gronovius, 1778, p. 52 /"et dans les Synon. d'Artedi, éd. Schneider, 1789, p. 127; mais personne, ajoute ce dernier, n'a bien défini l'espèce qui, ainsi qu'd le dit à la p. 330, d'après les termes mêmes du comte Ant. Jos. Rezzonico [Desquisitiones, Plin., t. II, p. 109) diffère de Vlchtliyocclle par le développement des écussons : d'oii le nom de Sturione di Cappn que les riverains du Pô donnent au véritable Esturgeon {veriis Sturio). Cette marque distinctive ne suffit cependant pas pour désigner positivement l'espèce, car, comme Cuvier le fait obser- ver (Plin., Hist. anim., ed Ajass. de Grandsagne, lib. IX, p. 39, dernier alinéa de la note 6), le Pô nourrit plusieurs Est. qui offrent des différences spécifiques. 1531. L'Esturgeon, Belon, L'Hist. nul. des csirangespoiss. niarins, fol. 13, fig. et le susdict poiss. de démesurée grand, nourri en la rii\ du Pau et nommé Attiius {Acip. huso jeune?), très-mauvaise fig. — 1553. Sturio et Attiius, Id., De nquatilibus, p. 98-102, copie des fig. précédentes. 1554. Attiius, Rond., De pisc. fluviat., p. 173, fig. cop. par Gesner, De aquatil., éd. Francf., 1620, p. 109, et par Willughb., Hiif. pisc, pi. P7, fig. 2, p. 2il. — Acipenser, Rond., p. 410 (Acip. sturio, jeune?), fig. cop. par Boussuet, De nat. aquatil. Carmen, p. 174. 1554. Sturio, Esturgeon; Créac à Bordeaux; Porcelette, Belon, Nat. et diversité des poiss., p. 89-91. — Attiius, Adano, p. 94, cop. des fig. citées. 1558. Adello du Pau ou Adano ou AdenOj Rond., Hist. ent. des poiss., part. II, p. 127, fig. — Estourgeon, Id., îd., p. 318, copies des fig. citées de l'édit. latine. 1558. Sturio primus et secundus, Gesner, De aquatil., éd. Francf., 1620, p. 6, jeune âge cop. par Aldrov., De pisc, lib. V, ed. 1638, p. 526, sous ce titre : Duo sturionis gênera quorum prius venetiis Morana vocatur. 1613. Attiius verus ex Pado, Aldrovandi, De Pisc, lib. V, ed. 1638, p. 563, fig. incorr., peut-être d'après Ac stur. et Acip. huso, cop. par Jonston, De Pisc, pi. XXYIII, fig. 4, titulus II, cap. I, p. 146, et Ruysch, Th. anim., id. GENRE ACIPENSER (aCIPENSER), 4. 185 pisc, p. 6S, gen. 43 et éd. Walbaum,p. 501 ; Sijnonym., p. 91, en partie, et éd. Schneider, p. 124-129 et 330. 17i4. Acij). cule asperrima, quasi tessellala seriebus tubercul. rigid., Klein, Missus IV, Hist. pisc, promovendœ, p. 12, excl. Ossètre [Ac. Guldenst.), et lAcip. cute et tuberc. lœvioribiis precedenti, etc., Id., p. 13, jeune âge. 174G. Acip. corpore tuberculis spinosis aspero, Linn., Fauna sue- cica, p. 101, n°271, excl. syn. Schonev. et Charleton qui ne signalent aucune esp. en particulier (1) ; et Acip. eiiropœus, Id., 2^ éd., 1761, p. 299, et Acip. sLurio, 3'' éd., 1800, p. 309, n» 15.— 1761. Acip. (ex Artedi, loc. cit.), Seba, Thés., t. III, p. 101, pi. XXIX, fig. 19. 1754. Acipenser (ex Artedi, loc. cit.), Gronovius, Mus. ichth., t. I, p. 60, n" 131, et t. II, p. 42, et 1763. Id., ZoophijL, I, p. 30, n" 140, excl. la note ex Kramer. 1777. Esturgeon, Duhamel, Tr. des pêches, t. III, sect. VIII, pi. I. 1785. Acip. sturio, Bloch, Hist. poiss., éd. fr., ï°, t. IV, p. 89, pi. 88, cop. par Donnât., Encyclop., pi. 9, fig. 29, p. 16, et par Shaw., Gêner, zool., t. V, part. Il, pi. 159, p. 370. — 1801. /(/., Bloch, Syst. posth. edenle Schneider, p. 347, n°l. 1786. Ac. sturio, Môhr, Forsog Island. Naturhist., p. 61, n° 109. 1787. L'Esturgeon, espèce d'Acipe, Haûy, Poiss. Encycl., p. 159. 1794. Ac. sturio, Meidinger, Icônes pisc. Austriœ indigen., Decu- ria V, pi. XLVIII. Peut-être un jeune Ac. st. — 1798. Id., Lacépède, Hist. poiss., t., I, p. 411, pi. 20, fig. 1, jeune âge. — 1802-8. Id., Donovan, Brit. ftsh., t. III, pi. LXV. — 1810. Ac. slurio,K\ss,o, Ichth. Nice, p. 56, et 1826, Hist. nat. Eur. mérid., t. III, p. 166. — 1817. Id., Cuv., /{. an., 1'^ éd., t. II, p. 142, et 2« éd., 1829, t. II, p. 379, et Iconogr., Guérin-Méneville, pi. 67, fig. 1. — 1819. Id., llipp. Clo- quet, Dt'cf. se. nat., éd. Levrault, l. XV, p. 371, pi. 10, Poiss., sous le nom de Grand esturgeon, cop. in : Id., Faune des méd., 1824, t. V, pi. XLVI, p. 93. — 1822 [1825]. Id., Couch, Some particulars natural history fishes Cornwall {Transact. Linn. Soc, p. 92). — 1828. Id., Millet, Faune Maine-et-Loire, t. Il, pi. 700. — 1829. Id., Fabcr, Naturgeschichte Fische Islaiids, p. 46. — 1831. Id., Eicliwald, Zooi. specialis Rossiœ et Poloniœ, t. III, p. 65. — 1832-18i2. Id., Ch. Bouap., Icon. faun. ital., Pesci,sans paginât. — 1833. /(/., Biaudt et Ratzeburg, Medizin. Zool., t. II, p. 17 et Nachtrdge, p. 354, ni. III, fig. 1, et M-S détails de la tête, écaillurc et barbillon. — 1833. Id., G\ogcr, Schlesiens Wirbelthiere Faun.,\). 71. — 1834. Id., Lovclsky, Diagn. pisc. ad genus Acip. pertinent. {Nouv. Mém. Soc imp. natur. Moscou,!. III, p. 261, pi. XVII, fig. 1). — 1836. Fitz. et Heck., Mo- nogr. Darstell. Gatt.: Acip. (^?m.\Vien, Mus., p. 307, pi. XXVII, fig. 8, et pi. XXVIII, fig. 3 et 4), excl. synon. en partie (voy. p. 184, note 1). (1) Il faut en dire autant de 0. MûUer, Zool. dan. Prodr., 1776, p. 39, no 322. 186 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. 4835. Id., Ekstrôm, Fische scheeren von Morkô, trad. allem., Cre- plin, p. 418. — 4835. Id., Jenyns, Manual brit. vert, miim,, p. 493. 4836. Id., Holandre, Faune du département de la Moselle, p. 262. 4839. Id., Parnell, Fish. frithof Fortk: Mem. Werner. Soc, t. VII, p. 403. — 4842. Id., Selys-Longchamps, Faune belge, p. 185. — 4844. Id., Filippi, Cenni pesci d'aqua dolce, p. 6 {Notize natur. Lom- bardia, l. I). — 1846. Id., Monli, Ittiol. provincia e diocesi di Conio^ p. 3. — 1846. Id., Gh. Bonap., Catal. pesci europ., p. 21, n° 89. — 4846. Id., Plucar, Fischplatz %u Triest, p. 8. — 1851. Id., White, List spec. brith. fish. in brit. Mus., p. 121. — 1851. Id. sub nornine Ac. Attilus, Gray, List specim. fish. brit. Mus. (Chondr.), p. 13 et 454. — 4852. Id., Krôyer, Danmark's Fiske, t. III, pars II, p. 747, figure. — 1854. Id., Hamilton, Brit. fish., part. Il, p. 92 in : Jardi- ne's Natur. Libr. — 1855. Id., Nilsson, Skandin. Fauna Fiskarna, p. 699, et in Prodr., 1832, p. 109. — 1856. Id., Tchihalchef, Sur les poiss. du Don, du Dnèpre, du Dnestre, du Boug et du Danube {C. rendus Ac. Se, t. XLII, p. 442), trouvé dans le Danube seule- ment. 1857. Id., Golowatsclioff, Notice sur quelques esp. de poiss. du genre Acip. {Bull. Soc. impér. natur., Moscou, t. XXX, 1^ partie, p. 533). 1858. Id., Jâger, Die Fische der Wetterau {Naturhist. Abhandl. aus Gebiete Wetterau, p. 241). — 4858. Id., Heck. et Kner, Siisswas- serfische ôstreich. Mon., p. 362, fig. — 1859. Id., Yarrell, Brit. fish., 3*^ éd., t. II, p. 442, figure. — 1859. Id., Fritsch, Kritische Verzeichniss Fische Bôhniens (aus dem 8 Jahrg. Zeitschrift « Lotos »), Prague, p. 8, n° 35. — 1859. Id., Van der Hoeven, Eandb. der Dierkunde, t. II, p. 266. — 1861, Id., Canestrini , Catal. pesci golfo di Genova {Arch. per la ZooL, 1. 1, p. 266). — 4862. Id., J. Cx)uch, Fish. brit. islands, 1. 1, pi. XXXV. — 1863. Id., Siebold, Sûssiuasserfische Mitteleuropa, p. 363, — 4864. Id., Malmgren, Kritische Uebersicht Fisch-fauna Finlands (Troschel, Archiv fiir Natur gesch.,i. l,p. 344). — 1864. Id., Wateckiego, Mater, do Faumj ichth. Polski. II : System, przeglad ryb Krajowych, Varsovie, p. 93. — 1866. Id., Steindachner, Ichth. Bericht Span. und Portugal Reise [Sitzungsber. Akad. Wissenschaft., t. LUI), p. 7, tirage à part. — 4866. Id., Perugia, Catal. pesci delV Adriatico, p. 8. — 4866. Id., Blanchard, Les Poiss. d'eau douce de la France, p. 505, avec figure. Caractères (1). — Ligne du dos un peu convexe; sa hau- teur au niveau de l'origine des pectorales comprise 8 fois ou (1) D'après quatorze individus de taille diverse (les plus petits de O^i-lS et 0".18, le plus long de 1™.65 et les autres de dimensions intermédiaires) provenant du marché de Paris, de La Rochelle, de Bordeaux par les soins de M. le profess. Abria, de l'embouchure de la Seine et de Rome. Le musée de Milan a prêté un jeune sujet qui ne portait pas d'indication d'origine. J'ai vu, en outre, un spécimen de Im.QS sur le carreau des Halles, et GENRE ACIPENSER (ACIPENSER), 1. 187 8 fois 1/2 dans la longueur du corps mesurée jusqu'à la four- che de la queue; tête faiblement oblique (elle l'est davan- tage chez les jeunes); enfoncement sus-céphalique médian peu prononcé, à crêtes latérales bien apparentes, mais mous- ses; tête contenue, quand on la mesure jusqu'au bord termi- nal de l'occipitale supérieure, 4 fois 1/2 ou 5 fois, suivant l'âge des sujets, dans toute la longueur; museau un peu effilé vers sa pointe, mais pas très-prolongé, dont la largeur, au niveau des centres des frontales antérieures, est égale aux 4/5 envi- ron de sa longueur entre ces saillies et son extrémité (aux 3/5 seulement dans le jeune âge) ; barbillons insérés plus près du bout du rostre que de l'enfoncement buccal dont ils n'attei- gnent pas tout à fait le bord antérieur; plaque médiane infé- rieure rugueuse; centre des pariétales postérieur au centre des temporales ; intervalle des centres des mastoïdiennes plus petit, si ce n'est chez les très-jeunes sujets, que celui qui sé- pare les centres des frontales antérieures ; 12-13 écussons dor- saux le plus ordinairement, et, par exception, 10, 11 ou 14, non compris celui de l'épiptère; 34-36 latéraux (28 chez le spécimen à 10 écussons dorsaux); 11-13 ventraux (10 chez 2 individus). L'occipitale super,, chez certains sujets, présente une division lon- gitudinale et irrégulière; son prolongement antér., assez large et quelquefois non terminé en pointe, ne va pas, entre les pariétales, jus;^u'au niveau de leur centre; celles-ci, réunies sur la ligne mé- diane, s'écartent en avant pour recevoir l'ethmoïdale qui, tantôt, est unique, tantôt, au contraire, consiste en plusieurs plaques irréguliè- res, le plus ordinairement interposées aux frontales principales, dont le rapprochement sur la ligne médiane, a lieu chez d'autres individus. Les nasales sont séparées par une paire de plaques rostrales allongées que précèdent des plaques irrégulières. La nuchale, de forme variable, est la plus volumineuse des plaques dorsales; les 2" et 3^ senties plus petites et les suivantes subissent graduellement une augmentation régulière jusqu'aux médianes; les 2 ou 3 dernières, ce qui est surtout évident chez les adultes, sont à peu près ovalaires et presque 2 fois aussi longues que larges; toutes en contact mutuel dans le jeune âge, elles sont, plus tard, séparées un autre de S"». 12 monté et destiné à être exposé à la curiosité publique. L'espèce, dit-on, peut arriver jusqu'à S ou 6". de longueur. La Biblioth. du Mus. possède une excellente figure M S. de l'Est, ordi- naire, accompagée d'une descript. également M S. (n^ 4). Elles font partie d'une collection de dessins et de textes envoyée anciennement à Cuvier et à Yalenciennes par M. Fitzinger. 188 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. par des intervalles qui augmentent, en même temps que la taille. La carène médiane assez saillante est surmontée d'une épine per- sistante seulement sur les derniers écussons dans l'âge adulte. — Derrière la D., il y a 2 ou 3 paires de plaques. Les latéraux grands, en losange allongé, à bord poster, légère- ment arrondi vers le milieu de la série, à carène surmontée d'une épine dans la région caudale, offrent un caractère propre à l'espèce et consistant en la présence d'un prolongement pointu du bord antér. logé sous l'écusson qui précède. Les ventraux, analogues pour la forme, aux dorsaux, ont une ca- rène proéminente. — L'A. est précédée de 2 ou 3 paires de plaques et suivie d'une paire unique. Le revêtement cutané se compose de tubercules osseux rudes au toucher, parce qu'ils sont surmontés chacun par une ou plusieurs pointes très-fines, mais ils se présentent sous un aspect granuleux. Ils forment de petits amas composés de quelques tubercules en nom- bre variable et qui ne se touchent pas entre eux. Ces petits amas sont disposés en lignes obliques régulières, formant des quinconces et donnant aux téguments un aspect tout à fait spécial bien représenté sur les pi. de Fitz. et Heck., puis de Heck. et Kner,-mais mieux encore, pi. XVI, fig. 6, du t. III des Nouv. Arch. du Mus., dans mon Prodrome d'une Monogr. du genre Esturgeon et Atlas, pi. 17, fig. 10. Durant les premiers temps de la vie, les téguments, entre les 5 rangées d'écuss., ne portent aucune scutelle. Deux petits individus en fournissent la preuve : l'un de 0'°.12, pris dans l'Elbe et donné par Nitzsch, l'autre, long de 0'".18, envoyé de Bordeaux par M""* Magin, ont reçu de Valenciennes le nom M S. de Acip. lœvissimus. La nu- dité ne tarde pas à disparaître : sur un sujet de O'^.SS pris à La Ro- chelle par d'Orbigny, on voit quelques scutelles simples entre les écuss. du dos et des flancs et, enfin, il y en a partout sur un autre Est. de la même provenance, long de 0'".37. Cependant, sur un spécimen de 0"'.18 et dont l'origine n'est point indiquée, étiqueté, comme les deux derniers dont je viens de parler, Acip. Sebœ, Val., M S., mais que je ne puis pas distinguer de la présente espèce, les scutelles, quoique petites, sont bien visibles. Nageoires. — P. prolongées ordinairement jusqu'au 6"^ écuss. latér. — V. commençant au-dessous du 16« ou 17« écuss. latér. et, par exception, au-dessous du 1^*^, correspondant, sur toute leur étendue, à 4 ou 5 écuss. — D. placée au-dessus de 6 écussons et de 4 seule- ment chez les grands individus. — Base de l'A. terminée au-dessous de la fin de celle de la D. ou la dépassant à peine. P. 34, V. 2S, D. 42, A. 24, C. 25/80. Coloration brunâtre sur le dos et le haut des flancs, les régions in- férieures plus claires, à reflets argentés. La zôiie d'habitation de l'Est, ordinaire est fort étendue. Dans l'O- céan Atlantique, sa principale demeure, il fréquente les côtes de GENRE ACIPENSER (ACIPENSER), 2. 189 France, d'Angleterre, de Norwège et d'Islande ; on le rencontre dans la mer du Nord, dans la Baltique et aussi dans la Méditerranée, mais il ne paraît pas se trouver au-dessous du 35° de latitude nord. A l'é- poque de la remonte, il pénètre plus ou moins loin dans un certain nombre des fleuves que ces mers reçoivent, et ne va pas au-delà du 50° de longitude orientale. La citation, dans la synonymie, des faunes où l'espèce est mentionnée, montre sur combien de points différents elle a été vue entre les limites indiquées. — A Tespèce qui vient d'être décrite [Ac. sturio]^ on doit rapporter la prétendue espèce dite : 1801. Aclp Lichlenstem a, Jiloch, Syst. ichlh. posth. cd. Schneider, p. 348, pi. 69. — 1833, Id., Br. et Ratz., Mediùn. ZooL, t. II, p. 21, note, pi. II, fig. 1, et A B C; puis Nachtrcige, p. 352. — 1834. Id., Lovctzky, Diagn. pisc. ad genus A c. pertinent. [Nouv. Mérn. Soc. im- per, naiur., Moscou, p. 257.) 1836. Ac. s/urw, Var. monstrueuse à épine des écussons extrême- ment développée, Fitz. et Heck., Mo7iogr. Darslell. Gatt. Acip. {Ann. Wien. Mus., p. 308 et 312.) — 1816. Id., Bonap., Catal. pesci europ., p. 21, n" 89. — 1857. Id., ou Var. de Acip. riUheniis, Golowatschow, Not. sur q.q. poiss. du genre Acip. [Bull. Soc. imp. naiur.., Moscou, t. XXX, 2" partie, p. 538.) L'Esturgeon type de cette variété pris à Hambourg, et que Lichten- stein le père a déposé au musée de Berlin, offre la particularité, quoiqu'il soit adulte (sa longueur est de l'".78), d'avoir sur le centre des p'aques temporales, pariétales et scapulaires, ainsi que des écus- sons des cinq rangées du tronc, un robuste aiguillon terminé par une forte pointe recourbée en arrière et égal à 1/3 ou à la 1/2 de la plus grande étendue de la pièce osseuse qui le supporte. Ce poisson représente donc une variété anormale de VAc. sturio, de même que l'espèce dite Ac. Rat%eburgii,Jîv.,c,Oïnme je le dis plus loin, en est une de YAc. {Helops) stellatus. 2. Acipenser (Acipenser) câyennensis (1), A. Dum, Caractères. — Ligne du dos un peu oblique à partir du 5" (1) L'espèce est bien distincte de ses congénères, mais je la présente avec une certaine liésitation sous le nom qui rappelle sa provenance. Il est ce- pendant difficile de supposer une erreur, car, sur le corps même du pois- son envoyé par M. Frère, celui-ci, sans doute, a écrit : de la rivière Oyapok dite la Cayenne. Or, c'est uniquement de Cayenne, que proviennent les animaux, en assez grand nombre, cédés au Muséum par ce collecteur. L'Esturgeon dont il s'agit a donc, selon toule probabilité, la môme origine. J'insiste sur ces détails, parce qu'il y aurait là un exemple d'une ano- malie singulière dans la distribution géographique des Acipenséridés. Serait-ce, au contraire, un individu qui serait venu se perdre acciden- 190 GANOÏDES CHONDROSTES, ACIPENSERIDES. écusson dorsal, où se trouve la plus grande hauteur (O'n.09) qui est 1/8 de toute la longueur; tète fortement oblique à partir de la nuchale jusqu'au museau qui ne se relève qu'à une cer- taine distance au-devant des narines pour devenir horizontal, longue, jusqu'au bord terminal de l'occipitale supérieure, de 0".16, comprise un peu plus de 4 fois 1/2 dans l'étendue totale, à dépression médiane large, très-peu profonde et à bords tout à fait mousses ; museau allongé, à sommet effilé, mais arrondi, légèrement convexe en dessus, h bords latéraux peu élevés et presque verticaux; face, à partir du bord antérieur de la cavité branchiale (O'MO), contenue environ 7 fois 1/2 dans les dimensions de tout l'animal; entre les centres des frontales antérieures, 0'°.048, et de ces centres à l'extrémité du rostre, 0™.075 ; barbillons simples, aplatis, insérés îi peu près à égale distance de l'extrémité du rostre et du bord antérieur de l'en- foncement buccal dont leur extrémité reste un peu éloignée; centre des pariétales postérieur au centre des temporales ; ceux des mastoïdiennes séparés par le même intervalle que les cen- tres des frontales antérieures ; 12 écussons dorsaux, non com- pris celui de l'épiptère; 31 latéraux; 11 ventraux. L'occipitale super, pénètre, par un prolongement assez large et pointu à son extrémité, entre les pariétales. Au-delà, elles sont si in- timement soudées par leur bord interne, puis avec l'ethmoïdale, et celle-ci est tellement réunie aux frontales principales, que toute des- cription de la plaque médiane est impossible. ' On ne dislingue pas non plus les limites des rostrales. Toutes les ra- diations des plaques suscéphaliques sont couvertes de tubercules fins et nombreux. La nuchale à sommet saillant, mais non épineux, forme, en arrière, un angle très-obtus, et s'articule, par un bord un peu concave, avec l'occipitale supérieure. Les deux écuss. dorsaux placés derrière la nuchale sont les plus petits de la série; ils sont, de même que le suivant, plus larges que tellement sur les côtes de Cayenne? Le fait, m'a écrit M. Agassiz, ne lui semblerait pas impossible. — En serait-il donc de même ici que pour VEs- turion absolument indéterminable de Parra (Descripcion di/J'er. piezas hist. nutur., La Havane, 1787, p. 106, pi. 39)? Cet Esturg., cité par M. Gui- chenot [Poiss. in : Ranion de la Sagra, Hist. de Cuba, p. 189) appartiendrait à la Floride, selon M. Poey, Examin, fish. descr. by Parra scientific. named {Prvcet'd. Acad. nat. se, Philad., 1863, p. 180, n» 69). Je reste, par conséquent, dans l'incertitude relativement à la patrie de la présente espèce dont le spécimen type est long de 0"\li, si l'on tient compte d'une petite mutilation de Qii.Oi environ du lobe supérieur de la queue. GENRE ACIPENSER (ACIPENSER), 3. 191 longs; les deux dimensions sont égales sur les 4", 5« et 6«; puis sur les autres, la long, dépasse lalarg. et les 4 ou 5 derniers sont régu- lièrement ovalaires. Leur carène est surmontée d'une épine, à partir du 4«. — La D. est suivie de 3 paires d'écussons. Les latéraux, hauts relativement à leur long., ont les angles super, et infér. effilés jusqu'au 17«, le bord pester, un peu anguleux, l'antér. légèrement échancré au milieu et la carène saillante, mais à épine courte. — Les ventraux à épine plus longue, sont moins rapprochés entre eux à la fin de la série qu'ils ne le sont en avant. — Il y a 2 paires d'écuss. derrière le cloaque et 3 paires de moins grands derrière l'A. Le revêtement cutané se compose de petits tubercules osseux ova- laireSj régulièrement espacés entre eux et disposas en quinconce. Leur saillie est faiblement épineuse, de sorte que les téguments ont peu de rudesse. Nageoires. — P. étroites, ovalaires, à angle poster, pointu, à angle int. tout à fait mousse, prolongées jusqu'au 7"^ écusson latéral, éga- les à la distance comprise entre le bord poster, de l'œil et le centre de la nuchale. — V. commençant au-dessous du 46" latéral et corres- pondant, par toute leur étendue, à 4 écussons. — D. naissant, à partir de l'origine de sa plaque, au-dessus dul9« et du 20*^ écuss. latéral, P. 28, V. 24, D. 40, A. 23, C. 19/63 mutilée. Couleur d'un brun verdâtre uniforme. 3. Acipenser (Acipenser) chiineinsis (1). Acip. chinensis^ Gray, 1832, Illustr. ind. zool. t. II, pi. 98, fig. 5; Ac. sinensh, Proceed. zool Soc, 1834, p. 122 et 1851, List, specim. fisli. Brit. Mus.., Chondr., p. 6. 1836. Acip. (Acip.) sinensis, Fitz. et Heck., Monogr. Darstell. Gat- tung Acip.: Ann. Wien. Mus., p. 275 — ]Si(î. Acip. chiuensis, Ri- chardson, Rep. ichth. Chin. and. Jap., p. 198. (1) En raison de la nudité absolue des téguments entre les rangées d'é- cussons, signalée par M. Gray, et dont le jeune individu que j'ai sous les yeux fournit un exemple remarquable, TEstuigeon décrit ici devrait être placé, si l'on adoptait le classement proposé par ce zoologiste, près de YAcip. glaber, quoique ce dernier, type du sous-genre Lioniscus, dans le groupe des Opisthocentres, ne soit point réellement nu. Tel n'est cependaiit pas le rang à assigner à l'espèce chinoise, car elle appartient à la division des Mésocentres, M. Gray, à la vérité, dit : Carind posticè imidentatâ; mais je constate que si l'épine des écussons dorsaux a la pointe tournée en arrière, elle s'élève sur le centre de la carène, qui, à partir de ce point, présente une double obliquité antérieure et postérieure. Les écussons, en outre, n'ont pas une échancrure à leur bord terminal. Je signale, dans la des- cription, ce qui établit l'identité du spécimen avec le type de l'espèce con- servée au musée britannique. Ce type est représenté de grand, natur. (0™.32) dans les Illustr. de Hardwick, et jusqu'à présent, il est unique dans le musée de Londres (communication de M. Alb. Giinther.) 192 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. Caractères (1). — Ligne du dos faiblement relevée au ni- veau du G*" écusson dorsal où la hauteur (0'".030) est contenue 9 fois 1/3 dans la longueur totale ; tête mesurant, jusqu'au bord terminal de l'occipitale supérieure, 0'".069, et sensiblement égale au 1/4 de Fanimal entier; assez oblique, à dépression mé- diane peuprofonde, et k crêtes pariétales basses; museau long, effilé, en triangle à sommet aigu, un peu convexe en dessus, à bords latéraux verticaux, à plaque médiane inférieure, lisse distance entre les centres des frontales antérieures, 0'".020 longueur du museau, de ces saillies à son extrémité, 0'".040 plaques supplémentaires très-distinctes (2) ; barbillons simples, un peu aplatis ; insérés plus loin de l'extrémité rostrale que du bord antérieur de renfoncement buccal, dont leur extrémité libre est éloignée par une distance égale à leur propre longueur ; centre des pariétales antérieur au centre des temporales; dis- tance semblable entre les centres des mastoïdiennes et ceux des frontales antérieures; 13 écussons dorsaux, 40 latéraux, 14-15 ventraux. L'occipilale super, pénètre, par sa portion angulaire, entre les pariétales, qui sont séparées, ainsi que les frontales principales, par un espace membraneux; rellnnoïdale n'est pas encore développée; en avant, 3 roslrales allongées et parallèles maintiennent récaric- menl des frontales principales. La nuchale n'est pas épineuse; les premiers écuss. dors, sont les plus petits; du milieu de leur crête s'élève une courte épine diri- gée en arrière; les bords antér. et poster, droits dans la plus grande partie de leur étendue, s'arrondissent à l'extrémité inférieure et for- ment, par leur réunion, une courbe régulière. — Derrière la D., il y a 3 paires de petits écussons. Les latéraux, de forme très-régulière, ont les angles super, et infér, effilés; leur crête porte une épine le plus souvent double, et quel- quefois triple; elle est également double sur plusieurs des ventraux. Les détails donnés (p. 188) sur les jeunes Est. ordinaires à téguments lisses nommés par Valencienues Ac. lœvissimus, M S., montrent que ce ca- i"actère peut disparaître avec l'âge. Je dois faire remarquer cependant que notre spécimen de VEst. chinois est plus long que \esAcip. lœviss., et que sur un Est. ordin. de Q^'.^o, on voit déjà des scutelles qui manquent ici complètement. (1) Individu long de 0"'.280 pris en Chine et probablement à Hong-Kong, selon M. Alex. Agassiz, qui Fa fait entrer dans la collection d'Esturgeons communiquée au Muséum par le musée de Cambridge. (2) Chacune de ces plaques semble suivie par une autre plaque dis- tincte de la mastoïdienne, mais c'est la portion antér. de cette dernière non encore soudée avec la portion poster. — Les espaces membraneux qui séparent les plaques sus-céphaliques, sont criblés de pores cutanés. GENRE ACIPENSER (ACIPENSER), 4. 193 La peau est complètement lisse, sans aucune scutelle. Entre le bord antér. de l'œil et l'extrémité roslrale, la distance est égale à celle qui sépare ce bord du centre de la S*' plaque dorsale. Nageoires. — P. 1 fois 2/3 aussi longues que larges, à angles ar- rondis, prolongées jusqu'au bord poster, du 8* écuss. latér., égales à l'intervalle compris entre l'angle super, de la narine poster, et le centre de l'occipitale super. — V. quadrilatérales, à bord poster, rectiligne, étendues, dans toute leur long., du Sl'^au 27*= écuss. latér. D. commençant, non compris sa plaque d'origine, au niveau du 28*. — A. ne dépassant pas, par l'extrémité de sa base, celle de la D., commençant au niveau du dernier 1/3 de celle-ci et atteignant, par son angle infér., le milieu de l'écusson d'origine de la C. dont le lobe super, effilé, long de 0'".067, égale l'intervalle de la pointe du museau au centre de l'occipitale super. P. 37, V. 34, D. 47, A. 30, C. 27/91. Teinte générale brune; flancs et ventre d'un blanc argenté. La nudité des téguments, la direction fortement en arrière des épines des écussons, lesquelles sont doubles sur les latéraux et les ventraux, l'accroissement régulier des dimensions de ceux du dos, à partir du 2'' jusqu'au G'=, la forme du museau ne me laissent aucun doute sur l'identité du sujet que je viens de décrire et du type de l'espèce reconnue par M. Gray. 4. AciPENSER (Acipenser) Dabryanus. a. Dum. (1). 1868. Ac. {Ant.) Dalr., A. Dum., Nouv. Arch., du Mus., Builet., t. IV, pi. IV. Caractères. — Ligne du dos horizontale ; tète assez oblique à partir de la région frontale oh se voit un enfoncement lon- (1) Espèce dédiée à M. le capitaine Dabry, consul de France en Chine. Elle fait partie d'une collection de poissons de ce pays envoyée à la Société impériale d'acclimatation qui Ta donnée au Muséum d'histoire naturelle. Le spécimen type, long de 0™.033, diffère tout-à-fait de l'Esturgeon chinois {Acip. chmensis, Gray), et représente une espèce inconnue, jusqu'à ce jour, des naturalistes, à moins qu'il ne soit l'Est, de Mantchourie (Acip. Mant- churicus, Basilewski); mais en raison de l'insuffisance du texte, il est im- possible d'exprimer, à cet égard, aucune opinion. On n'y trouve, en effet [Ichthyographiu Chinœ borealis, 1832 : Nouv. Mém. Soc. impér. natur., Moscou, 1855, t. X, p. 250), rien qui montre dans quel sous-genre ce poisson doit être placé. Ni la forme, ni le nombre des écussons ne sont indiqués. C'est un Est., est-il dit, à tète allongée, terminée en pointe; il est d'un gris cendré et peut atteindre une taille de 15 à 20 pieds. — On l'aj^ porte gelé à Pékin, de la Mantchourie dont il habite les grands fleuves, ainsi que ceux de la Mongolie. — M. Basilewski admet, comme constituant une variété, des individus de teinte plus claire dont l'abdomen est sans scutelles et dont les pectorales n'ont pas de rayon dur. Poissons. Tome IL 13 194 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. gitudinal médian bien prononcé, h. crêtes latérales saillantes, contenue, quand on la mesure jusqu'au bord postérieur de l'oc- cipitale supérieure, 4 fois 1/3 dans l'étendue totale; museau plat, large et allongé, à pointe antérieure mousse ; distance entre les centres des frontales antérieures, 0". 020, et de ces saillies à son extrémité, 0'".044; plaque rostrale médiane in- férieure large et rude; barbillons grêles, simples, plus éloi- gnés du bout du museau que du bord antérieur de l'enfonce- ment buccal; centre des pariétales antérieur au centre des temporales; centres des frontales antérieures plus rapprochés entre eux que ne le sont les centres des mastoïdiennes ; ces dernières séparées, de chaque côté, des pariétales, mais surtout des temporales, par une plaque supplémentaire à centre fort apparent, et prolongée, par une saillie latérale, jusqu'au bord externe de l'occipitale supérieure; 10 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère; 33 latéraux; 10 ventraux. L'occipitale super., à centre peu saillant et très-rapproché de son bord poster, dont l'échancrure reçoit l'angle antér. proéminent de la nuchalc, pénètre, par sa portion angulaire et effilée, entre les pariétales qui sont encore séparées, comme cela arrive le plus sou- vent chez les jeunes sujets, par un intervalle membraneux, de même que les frontales principales dont l'écartemenl reçoit, en avant, l'ex- trémité poster, de 2 plaques allongées régulières, bien distinctes des nasales dont le contour est de même très-nettement marqué ; au de- vant de cette paire d'écussons médians qui représentent, en quelque sorte, une double plaque etlimoïdale, il y a de nombreuses rostrales à radiations saillantes et couvertes, comme les autres plaques suscé- phaliques, de petites saillies épineuses. Les écuss. du dos sont remarquables par leurs dimensions très- grandes, proportionnellement à la taille du poisson, et, en particu- lier, les 5'' et 6% qui ont une long, de 0™.014 et une haut, de 0"\0t ; le â'^ est le plus petit ; à partir de celui-ci, ils augmentent graduelle- ment; puis au-delà du 6'', ils diminuent peu, à l'exception du 7*^ sur lequel les suivants l'emportent en étendue. Us se touchent, mais ne se recouvrent point. Les radiations en sont très-marquées, et l'épine centrale assez acérée est précédée et suivie de petites dentelures. Deiricre la D., il y a un grand écusson. Les latéraux, volumineux, triangulaires et éloignés les uns des au- tres, ont de fortes radiations formant 2 pointes à l'extrémité super, et 4 ou S à l'infér. qui est un peu moins étroite; leur épine très-acé- ire a la même configuration que celle des écuss. dorsaux et elle est également suivie de dentelures. Les écuss. ventraux, quoiqu'ils aient, comme toujours, moins de volume que les dorsaux, ressemblent beaucoup à ces derniers par GENRE ACIPENSER (aCIPENSER), 5. 195 leurs radiations nombreuses, régulières et très-prononcées, ainsi que par leur épine et les dentelures qu'elle précède; ils sont ovalaires. Au-delà du cloaque, une grande plaque radiée et sans épine pré- cède l'écusson très-considérable de Thypoptère qui est, elle-même, suivie d'une plaque ovalaire fort analogue à la plaque post-anale. Le revêtement cutané se compose de nombreuses squamules à épine simple ou double. Nageoires. — P. 2 fois aussi longues que larges, à bord interne droit, réuni par un angle mousse au bord poster, qui a peu d'obli- quité et forme, avec le bord externe, un angle non prolongé ; éten- dues jusqu'au 1" écusson latéral, et égales seulement à l'intervalle compris entre la narine antér. et le sommet de l'angle de l'occipitale super, logé entre les pariétales. — V. situées, dans toute leur éten- due, au-dessous des écuss. latér. 17-20. D. placée au-dessus des écuss. 23-27. A. située, non compris son écusson, au-dessous des 24'= et 25« la- téraux ; dépassant à peine l'extrémité de la base de la D. par sa pro- pre insertion qui, égale à la distance du bord poster, de l'œil à l'é- vent, est contenue 1 fois 1/2 dans la long, de la base de la D, Lobe super, de la C. très-effilé et égal à l'espace mesuré entre le bord poster, de la narine super, et le centre du 3" écuss. dorsal. P. 28, V. 30, D. 42, A. 30, C. 21/80 et au-delà. Couleur d'un brun foncé sur le dos jusqu'à l'angle super, des écuss. latéraux et tranchant, de la façon la plus marquée, sur la teinte blanc jaunâtre du reste du cor[)s et môme argentée à la face ventrale. Le revêtement squameux des téguments, la forme aplatie et la largeur du museau, la configuration des écussons des 5 rangées constituent des caractères très-différents de ceux de l'Est, chinois [Ac. chinensis, Gray). 5. Acipenser (Acipenser) latirostris. Acipenser latirostris, Parnell, 1837 : Transact. roy. Soc. Edin- burgh. 1840, t. XIV, p. 137, pi. IV, tète, et Fishcs of the frith of Fortfi : Trans. Werner. Soc, 1839, t. VII, p. 405, pi. XXXIX, copie de la planche précédente. — Esturgeon h large nez The broad-nosed Sturgeon. 1846. Acip. latirostris, Bonap. Catal. pesci europ. p. 21, n®. 90. — 1851. Id., Gray, List, specim. fisk. brit. Mus., Chondr., p. 15, — 1851. Id., White, List. spec. brit. fish in brit. Mus., p, 121, — 1854. Id., Hamilton, Brit. Fish., part. II, p. 29;^in : Jardine's Natur. Libr. — 1859. Id., Yarrell, Brit. fish., 3^ éd., t. II, p. 460, fig. ex Parnell. Caractères (1). — Museau élargi, à peine rétréci à son ex- (1) D'après Parnell, qui a décrit un spécimen de 2™. 50 (7 pieds 9 pouces angl.). L'espèce est .inconnue au Muséum. 196 GANOÏDES CHONDROSTES. ACIPENSERIDES. trémité large de 0"'.077 (1) et remportant sur la fente buccale, qui a O^.OeS; entre les yeux, 0"'.125; des orbites à l'extrémité du rostre, O^'.lbS; centres des plaques pariétales notablement plus en arrière que ceux des temporales; entre ces plaques et les mastoïdiennes, une grande plaque supplémentaire de chaque côté, bien délimitée; intervalle des centres des masloï- diennes égal à la distance des centres des frontales antérieures ; 43 écussons dorsaux; 32 latéraux et 15 ventraux (2). Le prolongement do Toccipilale super, est étroit, et, quoique peu allongé, s'étend jusqu'au niveau des centres des pariétales qui sont unies l'une à l'autre sur la ligne médiane et offrent, chacune, en dehors, une grande échancrure où est reçu le bout poster, des fron- tales principales dont l'écarlenient est rempli par une ethmoïdale et une paire de rostrales courtes que précèdent, sur le museau, des plaques petites et nombreuses. Toutes les pièces suscéphaliques sont plus ramassées que celles de VAc. sturio. La nuchale est à peu près ovalaire. L'écusson dorsal qui la suit est presque orbiculaire ; les autres ont la même forme que la nu- chale; ils ont une carène épineuse plus élevée sur les G'^, 7*= et 8" que sur les autres. — Les latéraux, légèrement carénés, sont, comme les précédents, sans épine. Des plaques, au nombre de 4, sont inter- posées à la D. et à la C, et il y en a 3 ou 4 derrière les V. Le revêtement cutané se compose de nombreuses scutelles angu- leuses, entremêlées à de. très-ilnes pointes osseuses. La position des nageoires, dit Parnell , est la même que chez les autres Est., et il ne les décrit pas. Couleur d'un gris olivâtre ; régions inférieures d'un blanc sale. — M. J. Couch [liist. fish. hrll. islands, 18C2, t. I, p. 159) considère l'espèce actuelle comme fondée sur une variété individuelle de ÏAcip. sturio. Les variétés à museau large et à museau étroit, dans leur di- vergence la plus prononcée, diffèrent beaucoup, dit-il, mais l'on trouve, suivant lui, des exemples de formes intermédiaires assez nombreux pour qu'il soit difficile, dans plusieurs cas, d'assigner la véritable place de certains sujeis. Je dois faire observer cependant que sur 4 Est. ordin., de 1"\27 à 1"'.65 du musée de Paris, ni chez ceux de plus grande taille que j'ai signalés (p. 186, note 1), je ne trouve aucune ressemblance, pour la forme du museau, avec le spé- cimen lype de Parnell, long de 2'". 50, et chez lesquels, en raison de leurs dimensions, le rostre devrait déjà présenter quelque élargisse- ment. •* Richardson (Yarrell, BriH fish., 3"^ édit. t. II, p. 461) déclare, d'après l'examen des deux têles vues par Parnell, que l'espèce ne se rapporte (1) Je transforme les mesures anglaises en mesures métriques. (2) Ces nombres sont donnés par Yarrell. GENRE ACIPENSER (aCIPENSER), 6. f97 à aucune de celles qui avaient élé décrites jusqu'alors. Ayant eu sous les yeux un spécimen entier, il a trouvé les écussons du dos construits, dit-il, comme ceux des espèces rapportées aux groupes nommés An- tacei et Sturiones, ce qui, pour me servir de l'expression dont je fais usage, signifie que YAcip. latirostris doit prendre rang parmi les Mé- socentres (voy. p. 89). — M. H. Krôyer a nommé, en 18S3, un Esturgeon 6. Acipenser HOSPiTUs [Stîmpfnudede Stor. ou Est. à museau obtus) Danmark's Fiske, t. III, 2" partie, p. 780. 11 n'en connaît que la tête, ce qui ne permet pas d'assigner au pois- son un rang bien »!éterminé, puisque les caractères fournis par le reste du corps font défaut. Cependant, il a constaté des particularités qui obligent à éloigner l'animal auquel colle lûle a appartenu de l'Est, ordinaire [Acip. [Acip.] sturio), et comme il le compare à l'espèce de Parnell {Acip. latirostris), c'est ici qu'il me semble convenable d'en faire mention. La tête est longue de 16 pouces (0™.42i). M. Krôyer en conclut que les dimensions totales devaient être de 80 pouces (2"". 12). Ce qui frappe le plus, dit-il, c'est l'absence de plaque médiane inférieure à tubercules saillants, le peu de longueur du museau, sa forme obtuse et sa grande largeur, car au-devant de l'ouverture na- sale antérieure, elle égale à peu près l'intervalle compris entre cette ouverture et l'extrémité rostrale, lequel est 1/3 seulement de l'élendue de la tête. En outre, contrairement encore à ce que l'on remarque chez l'Esturgeon ordinaire, le museau n'offre presque pas de rétré- cissement jusqu'à son extrémité, et son diamètre transversal, au-de- vant des barbillons, l'emporte de 6 lignes sur l'espace mesuré entre son bord terminal et le point d'origine de ces appendices cutanés qui sont aplatis et frangés sur les bords. La petitesse des yeux cl la gran- deur des ouvertures nasales, dit-il encore, semblent aussi mériter d'être remarquées. Enfin, il ajoute : les plaques suscéplialiques offrent, quand on les compare à celles de l'Est, ordinaire, des différences bien plus consi- dérables que celles qui peuvent n'être que des variétés individuelles. Ainsi, la plaque nuchale n'a pas de prolongement antérieur, et l'occi- pitale supérieure ne présente pas d'échancrurc en arrière, cette der- nière, courte et large, se prolonge en une sorte de lancette qui est, à la portion élargie, dans le rapport de 3 à 2. Les pariétales et les fron- tales principales ne sont pas en contact sur la ligne médiane, oîi se voit une série de 3 boucliers assez forts, irréguliers et non symétriques. Toutes les pièces de l'armure de la face super, de la tête sont plus allongées et plus grêles que chez l'Est, commun et les radiations en sont beaucoup plus fines. Si l'assimilation de la présente espèce et de VAcip. sturio est im- 19|^ GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. possible, eu est-il de même pour celle dite Acip. latirostris ? Evidem- ment c'est à cette dernière qu'il faut la comparer, à cause de la lar- geur du museau. Cependant, môme en l'absence des caractères autres que ceux de la région céphalique, il est difficile d'admettre l'identité, car la disposition des écussons offre de notables dissemblances. 7. AciPENSER (Acipenser) STURioiDES, Malm. Forhandlingar skandin. Naturforskarnes, ottende Mode, Copenhague, 1860, p. 618. Caractères (1). — Ligne du dos horizontale; la plus grande hauteur du tronc, au-dessus de la racine de la pectorale, égale à 1/10 de la longueur de l'animal, jusqu'à la fourche de la queue, la tète a 1/5 des dimensions totales; extrémité des ven- trales séparée de l'origine de la dorsale par un intervalle égal à leur propre longueur; 11 écussons dorsaux, non compris celui de Tépiplère ; 38 latéraux, 13 ventraux. Les écussons latéraux plus nombreux que ceux de l'Est, ordin. sont moins hauts et moins longs. Les scutelles dorsales très-rapprochées ressemblent à des écailles irrégulières, anguleuses ou arrondies et parfois stelliformes (2), sépa- rées par d'autres scutelles extrêmement petites et ayant l'apparence de points osseux. Les scutelles latérales ressemblent aux précédentes, mais elles sont un peu plus nombreuses et plus saillantes. Le corps est moins gros que celui de l'Est, ordin. (Voyez le tableau synopt., p. 183, note 2.) Les nageoires impaires sont plus écartées entre elles; la D. est plus éloignée des V. (1) L'espèce manque au Muséum, mais j'ai reçu, de M. Malm, des pho- tographies représentant, l'une, le type de l'espèce nouvelle, pris dans le Gœtha, près Gottembourg, long de 1>".1S, l'autre, l'Esturgeon ordinaire soumis à la même réduction. Les analogies, ainsi que les ressemblances, sont fort évidentes. Je donne la traduction de la description très-courte due au naturaliste suédois, et j'y ajoute les indications que fournit l'exanien de l'image pho- tographiée. (2) M. Malm ne rapportant pas l'espèce au sous-genre Antaceus, je la laisse, à son exemple, près de l'Est, ordinaire {Acip. sturio), dont le revê- tement cutané ne diCFère pas de celui de VAc. sturioïdes. J'en trouve la preuve sur la photographie de ce dernier, où ne se voit même aucune plaque stelliforme. GENRE ACIPENSER (aNTACEUS). 199 III, Sous-Genre. ANTACEUS. (1), Fitz. et Heck. Caractères. — Scutelles cutanées stelliformes, c'est-à-dire munies d'un centre d'où partent des rayons tantôt égaux en- tre eux, tantôt inégaux, de sorte que les étoiles ne sont pas toujours réguMères ; barbillons simples; lèvre inférieure large- ment divisée et souvent réduite k deux simples replis cutanés aux angles de la bouche. Le sous-genre Anlaceus est, parmi les Mésocentres, le plus remar- quable par son revêtement cutané où se rencontrent, en très-grand nombre, des plaques ôloilées. Il correspond, dans celte division, au sous-genre Helops du groupe des Opisthocentres (voyez le tableau synoptique de la p. 89). On en connaît, jusqu'à présent, 1i espèces propres à l'Amérique du Nord, et 8 dans l'ancien monde. Parmi ces dernières, 3 appartiennent à l'Europe centrale {Ac. [Ant.] schypa, Gulden&tadtii, Heckelii). Plusieurs espèces remontent le Pô et les différents cours d'eau que reçoit le golfe de Venise [Ac. [Ant.] Nar- doi, nasus, Naccarii). Enfin, il y en a 2 de la Manche [Ac. [Ant.] Yarrellii, Thonipsonii). (1) A'vTaxato;. Athénée {Dei-pnosophistos, lib. III, p. 89 et 99, éd. et trad. lat. Dalechamp, trad. fr. Lefebvre de ViUcbrune, 1. 1, p. 4G4, 405 et 4G6) a mentionné ce mot comme employé par divers écrivains et s'appliquant à quelque poisson de grande taille, peut-être à un Sturionien, dont on faisait des salaisons. Rondelet^ le premier, paraît avoir voulu représenter un Esturgeon dans son § De Antaceo Dorysthenis (Voyez ci-dessus, tin de la note de la p. 91, ce que j'ai dit de ce passage). Pour de plus amples renseignements sur le mot Antaceus, je renvoie à Schneider : édit. d'Œlien, 1789, lib. XIV, cap. XXVI, p. 4G4, note, et à sou édit. d'Arledi : Synonymia, p. 127 et 347. M. Brandt l'emploie comme dénomination générale du groupe des Es- turgeons dans ses mémoires sur les degrés de développement des Ganoïdes, qui n'ont pas encore, à ce que je sache, été livrés à la publicité, mais dont il a donné une analyse dans les Mélanges biologiques tirés du Dullet. ac.ad. se. Saint-Pétersbourg, 1865, t. V, p. 138-141 et 179-185 [Bericht aher den ersten Theil tmd den siveiten Theil seiner Beilràge zur Kenniiiiss der Ent- wickeliingsstîifen der ganoidcn Fischformen). 200 GANOÏDES CIIONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. «s ©1 "S « ce o sa. 00 s ÎO o s Oj I S 8 «Si tn ■Si S a, o Si ta 0) (A w . -3 .52, le museau, de son extrémité au milieu du bord antér. de l'enfoncement buccal, a 0™.043; sa largeur, de l'angle poster, et infér. de la plaque sous-orbitaire au même point du côté opposé, est do 0"i.0-i-4. Chez VAc. Nacc, long de 0™.Sl,ces mêmes mensurations donnent O'i.OiQ et 0,-il. Chez ce dernier, quoique l'animal ait 0"".01 de moins en dimensions totales, le museau est donc plus long, et, en même temps, il est plus étroit. Il en est de même pour VAc. Nacc. long de 0™.58, quand on le compare à l'^c. Nard. de 0™.64. Poissons. Tome 11. 14 210 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. Au niveau des sutures de plusieurs des plaques sus-céphaliques, il y a des pores cutanés, et toutes sont très-nettement radiées. Les écussons du dos, en contact mutuel, sont, à l'exception des trois premiers, un peu plus longs que larges; leurs bords ne sont point arrondis; la carène, qui est peu élevée, a une très-petite épine à partir du 4« ou du 5^. Derrière l'épiptère, le sujet du musée de Vienne porte 3 ou 6 pai- res de très-petites scutelles, remplacées, chez celui du musée de Mi- lan, par 2 plaques médianes dont la 2% plus grande que la l''", est suivie d'une paire de petites plaques. Les écuss. latér. se touchent; leur moitié super, est un peu den- telée en avant et se termine par un angle plus effilé que l'angle in- férieur. La carène assez saillante n'est, en quelque sorte, point épi- neuse. — Les écuss. ventr. sont carénés et épineux. Derrière le cloaque comme derrière l'A., il y a 2 plaques impaires chez le sujet du musée de Vienne et une seule chez l'autre. Le revêtement cutané, entre les écussons, est formé par de petites scutelles simples entremêlées à des plaques étoilées, de forme et de grandeur très-variables, comparativement fort nombreuses sur le spécimen le plus grand. L'œil est elliptique ; de son bord antér. au bout du museau, il y a, chez l'individu de 0"'.58, une distance égale à celle qui sépare ce bord de la région poster, de la temporale un peu au-devant de son union avec la mastoïdienne. Chez celui de 0™.51, la distance est un peu plus grande. (Chez VAcip. Nardoi, la même mensuration ne dé- passe pas le centre de la pariétale.) Nageoires. — P. à bord poster, oblique, mais moins que chez VAc. Nard. et un peu échancré, réuni, par un angle mousse, au bord Int., 1 fois •1/2 environ aussi longues que larges et égales, par leur éten- due, à l'intervalle compris entre l'angle super, de la narine poster, et le centre de l'occipit. super, chez le plus grand spécimen, et le bord terminal de cette plaque chez l'autre. V. quadrilatér., placées au-dessous de 4 ou 5 écussons latér., éten- dues jusqu'au niveau du commencement ou du milieu de la plaque d'origine de la D., dont la haut, est un peu moindre que la long, de sa base qui est au-dessus de 7 ou 8 écuss. latér, A. dépassant très-peu en arrière, par sa base, la fin de celle de la D. et atteignant par son angle poster., qui est moins effilé que dans l'autre espèce, le commencement de la plaque d'origine du lobe infér. delaC. P. AO, V. 26, D. 41, A. 24, C. 28/77. CoM/cur brun noirâtre en dessus; régions infér. et scutelles d'un blanc sale. L'espèce habite l'Adriatique et remonte, en mai, dans le Pô avec ses congénères. En automne, on la prend dans le golfe de Venise. GENRE ACIPENSER (aNTACEUS), 5. 211 5. Acipenser (Antaceus) nasus, Heckel. Stôr-Arten der Lagimen. bei Venedig, in : Reisebericht [Sitziing- ber. math, naturwis. Classe K. Akad., Wien., 1851, p. 551 et 552, pi. XXIII. 1858. Id., Heck. et Kner, Die sûsswasserfische, ostreich. Mon., p. 360, fig. tête en dessus. Caractères(I). — Ligne dudos offrant, auniveaudu l"écus- son dorsal, sa plus grande hauteur qui est 1/9 de toute la lon- gueur de ranimai ; à partir de cet écusson, dos un peu déclive et tête assez oblique, à dépression médiane médiocrement profonde, bordée par des crêtes basses, comprise, quand on la mesure jusqu'à l'extrémité postérieure de l'occipitale supé- rieure, un peu plus de 5 fois dans retendue totale ; museau pas très-allongé, terminé en angle obtus à sommet mousse, formant un triangle équilatéral, si Ton prend pour base une li- gne droite menée, sur toute la largeur du rostre, au-devant de Tangle antérieur des narines supérieures, mais plus long que l'espace compris entre ces narines ; couvert, à la région mé- diane, entre sa pointe et l'écartement antérieur des pariétales, par une grande plaque impaire (2); intervalle des centres des frontales antérieures plus court de O^.OO? que celui qui sépare ces saillies du bout du museau; lèvre antérieure si- nueuse; barbillons simples, insérés plus près de l'extrémité du museau que du bord antérieur de l'enfoncement buccal ; les externes séparés, h leur base, par un intervalle égal à la largeur du front entre les narines supérieures; centre des temporales antérieur au centre des pariétales ; écartement des centres des pectorales moindre que la largeur du front entre les yeux; centres des mastoïdiennes aussi distants entre eux que le sont les centres des frontales antérieures; 13 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère; 39-40 latéraux; 10 ventraux. (1) D'après un spécimen de 0"i.72 pris dans le golfe de Venise et adressé en communication par le musée de Vienne (Autriche). (:2) M. Fr. Steindachner, dans la lettre accompagnant l'envoi en commu- nication des Esturgeons du musée de Vienne, me dit que, suivant lui, la présence de cette plaque est une anomalie et qu'il considère VAc. nasus comme identique aux Ac. Naccarii et Nardoi qui, ajoute-t-il, ne se distin- guent pas spécifiquement. Je trouve, au contraire, comme je cherche à le démontrer dans mes descriptions, des différences manifestes. 212 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. L'occipitale super, forme, en arrière, un angle assez prononcé qui reçoit, dans une courte échancrure médiane, une petite saillie de la nuchale. Sa portion antér., prolongée en un angle peu effilé, s'é- tend entre les pariétales, presque jusqu'au niveau deleur centre. Cel- les-ci ne présentent, à leur extrémité antér., qu'un petit écartement où se loge le bout poster, de la grande plaque médiane déjà signa- lée, qui maintient écartées les frontales principales et les nasales; sur le bout du rostre, elle est bordée par de petites plaques dont elle est séparée par des pores. Toutes les plaques sus-céphaliques ont des radiations très-prononcées et régulières. Les écuss. du dos sont en contact mutuel. Les 6 premiers sont plus larges que longs, les deux dimensions du 7« sont égales, mais à partir du 8^, ils deviennent un peu plus longs que larges; ils sont irrégulièrement dentelés sur les bords; leur carène assez saillante n'est épineuse que sur les deux ou trois derniers. Il y a, derrière l'épiptère, une paire de petites plaques suivies d'une médiane beaucoup plus grande. Les écuss. latér. se touchent; leur carène n'est ni très-saillante ni épineuse; les bords sont dentelés. — Lesveutr,, également den- telés, ont une carène mousse, sans épine. Le cloaque est suivi de 2 écuss. volumineux; ils précèdent la pla- que d'origine de l'A. derrière laquelle il y en a une fort grande, an- tér. à celle de la base de la C. Le revêtement cutané, entre les grands écuss., consiste en une multitude de plaques étoilées de forme et de grandeur variables, mais qui, le plus souvent, sont presque circulaires. L'œil est rond. De son bord antér. au bout du museau, il y a une distance un peu moindre que celle qui sépare ce bord du centre de la mastoïdienne. Cette mensuration dém.ontre que le museau est plus long que celui de VAc. Naccarii, mais surtout de VAc. Nardoi. Nageoires. — P. à bord poster, oblique, réuni à l'interne par un angle arrondi, et à l'externe par un angle pointu, d'une larg. un peu moindre que la 1/2 de leur long., égales, par leur étendue, à l'espace compris entre l'angle super, de la narine poster, et le bord terminal de l'occipitale supérieure. V. quadrilatér., placées au-dessous de 5 écuss. latér., étendues jus- qu'au niveau de l'extrémité de la plaque d'origine de la D., dont la haut, dépasse la long, de sa base qui est au-dessus de 5 écuss. latér. et dont le bord super, est assez fortement échancré. A. dépassant en arrière, par sa base, la fin de celle de la D. à peu près comme dans les 2 espèces précéd. et n'atteignant point, par son extrémité, le 1"" rayon du lobe infér. de la C. dont le super., très-cf- filé, est égal à l'intervalle compris entre le bout du museau et le centre de l'écuss. dors, qui suit la nuchale. P. 36, V. 24, D. 40, A. 24, C. 30/75-80. Couleur brunâtre plus claire sur la tête. GENRE ACIPENSER (aNTACEUS), 6. 213 L'espèce habite le golfe de Venise et le Pô ; on la trouve, en au- tomne, sur le marché de Venise où elle est confondue avec les autres Esturgeons. M. Leydig {Anatoni. histolog. Untersuch. ueber Rept. und Fische 18S3) a noté, dans ses observations faites sur les Est. dits Ac.Naccarii et nasus, des dissemblances qui confirment la distinction établie entre ces deux espèces. J'ai déjà mentionné celle que le crâne présente (voy. plus haut, p, 24). — Les replis muqueux des narines, chez VAc. Nacc, sont d'un noir foncé qui fait défaut chez l'Est, à nez pointu [Ac. riasus) où le centre de ces replis est d'un beau vert doré, manifeste également dans la portion du péritoine placée au-dessous des reins; tandis que chez l'autre, il y a, dans les cavités nasales, seulement quelques points pigmentaires et le reflet métallique manque dans l'enveloppe séreuse des organes sécréteurs de l'urine (p. 7, § 8, et p. 31, § 35). Les appendices pyloriques de l'Est, à nez pointu {Ac. 7iasus) sont plus développés que chez celui à nez mousse {Ac. Naccarii) qui n'en a que 24 environ au lieu de 100 que l'on peut compter chez le pre- mier, dont le mésentère offre partout de grandes lacunes moins nom- breuses chez VAc. Nacc. et nulles même dans le repli mésentérique de son intestin valvulaire (§ 19). Je me borne à ces citations qui ne sont pas les seules qu'on pût relever dans le travail de M. Leydig; mais elles suffisent comme ca- ractères spécifiques distinctifs. 6. AciPENSER (Antaceus) Heckeiji, Fitz. Ac. {Slurio) Heck., Fitz. et Heckel, Monogr. Darsteîl. Gatt. Acip. : Ann. Wien. Mus., 1836, p. 303, pi. XXVI, fig. 4 et pi. XXIX, fig. 11 et 12 (e\cl. la descr. du jeune âge), et Heck. et Kner. Die Sûsswasserfische oslreich. Mon.., 1858, p. 357, avec fig. 1SS5, Galeus Rhodius, a nonnuUis Cops vocatur, Rondelet, Univ. aquatil. hist. pars altéra, p. 176, fig. copiée par Gesner, De aqîiatil., éd. Francf., 1620, p. 611 ; par Aldrov. ed, 1638, Depisc, p. 532; par Jonston, Depisc, pi. XXIV, fig. 1, Rouen, 1768, p. 113 (Ruysch, z'd.) 1788. Acip. sturio yLïnn. Syst. nat.. ed. Gmel, 1. 1, pars II, p. 1484. ■ISW^ Acip.lutescens, Rafin., Ichlh. ohiens., p. 79, pas de doser. 1833. Acip. Heck., Br. et Ratz., Medizin. zooL, t. II, p. 3 et 29, simple citât., excl. Huso IV, Sfwno II, Marsigli qui eslAcip.ruthenus adulte. 1834. Acip. Geckelii {sic), Lovetzky, Diagn. Acip. {Nouv. Mém. Soc. imp. nat. Moscou, t. III, p. 257), simple citation. 1837-42. Acip. Naccarii, Bonap. Faun. ital. excl. la pi. et la partie 214 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. de la descript, qui s'y rapportent et qui appartiennent au vrai Acip. Naccarii, Bonap. •1831. Acip. {Antaceus)Heckelii, Week. , Stôr-ArteM der Lagun.Vene- dig in : Reisebericht {Sitzungber. math.-naturwiss. Classe K. Akad. Wien, p. Soi et 560, pi. XXIV, fig. 3. — 1851. M., Gray, List, specim. fish. hrit. Mus. (Chondr.), p. 12. — 1866. Id., Perugia;, Catal. pesci dell'AdriaticOy p. 8. Caractères (1). — Ligne du dos un peu oblique à partir duS** écusson dorsal ouest la plus grande hauteur du tronc contenue y 8 fois et 2/3 dans les dimensions totales ; tête mesurée jusqu'à l'extrémité de l'occipitale supérieure, comprise 5 fois 1/2 dans la longueur de tout l'animal ; museau k plaque médiane inférieure courte et rugueuse, tout h fait arrondi, plus large entre les centres des frontales antérieures qu'il n'est long de ces centres h l'extrémité et bien plus court que l'intervalle des narines supérieures; lèvre antérieure sinueuse; barbillons simples, insérés beaucoup plus près du bord libre du rostre que de l'enfoncement buccal dont ils n'atteignent pas le bord antérieur ; les externes séparés par un intervalle égal h la lar- geur du front entre les orifices supérieurs des narines ; centre des temporales postérieur à celui des pariétales ; centres des mastoïdiennes plus rapprochés entre eux que ne le sont les centres des frontales antérieures; écartement des centres des plaques pectorales moindre que la largeur du front entre les yeux; le plus souvent, de petites plaques médianes accessoires interposées aux pariétales; 11-12 écussons dorsaux, non com- pris celui de l'épiptère ; 32-35 latéraux, 8-9 ventraux. La pointe de l'occipilale super, se prolonge jusqu'au niveau des centres des pariétales séparées, chez un individu, par quatre plaques étroites que précède l'ethmoïdale qui maintient écartées les fronta- les principales; sur l'autre spécimen, les plaques supplémentaires manquent et les pariétales sont en contact par leur bord interne; les rostrales sont grandes et irrégulières. La nuchale pénètre, par un petit prolongement acéré, dans une (1) J'ai sous les yeux deux sujets péchés dans le Pô, l'un déterminé par Heckel, long de 0"i.468 et donné par lui au Muséum sous le nom de Acip. platycephalus Heck., M S primitivement employé ; l'autre reçu en communi- cation du musée de Vienne et mesurant 0™.493. Le plus grand spécimen vu par Heckel et Kner, ne dépassait pas 1°'.S0. La bibliothèque du Muséum possède une figure M S de l'espèce accom- pagnée d'une description également M S (no3). Elles font partie d'une col- lection de dessins et de textes anciennement envoyée par M. Fitzinger à Cuvier et à Valenciennes. — A Venise, l'espèce porte le nom de Copese. GENRE ACIPENSER (aNTACEUS), 7. 215 échancrure du bord poster, de l'occipitale. Les autres écussons dor- saux, tous en contact mutuel, sont couverts de granulations fines et, par là même, ont peu de rudesse. Derrière la D., il y a une grande plaque. — Les latéraux ont peu d'élévation relativement à leur longueur, le 5" est à peine 2 fois aussi iiautque long. — Les ventraux sont grands; leur épine, comme celle des autres écussons, est courte. L'A, est précédée et suivie de 2 grands écuss. plats, inégaux en volume. Le revêtement cutané se compose de scutelles les unes petites à une ou plusieurs épines, les autres plus grandes, stelliformes et très- nombreuses. Nageoires. —P. larges, un peu arrondies, prolongées jusqu'au 6« écuss. latér. — V. situées, dans toute leur étendue, au-dessous de 4 écuss. à partir du 13" ou .du 16". — D. commençant au-dessus du 20'' ou 21« écuss. latéral; et A. au-dessous du 23'= ou du 24'=, p 41^28 ^44, 32.. 36/80 33 24 36 24 29/70 et au-delà. Ces différences entre les nombres des rayons sur les deux indivi- dus qui servent à ma description sont analogues à celles qu'on trouve dans le texte de Heck. et Kner. Teinte noirâtre en dessus, particulièrement sur la tête; régions in- fér. d'un blanc sale. L'espèce habite le golfe de Venise elle Pô; elle est moins rare que les Ac. Nardoi et Naccarii. — La forme remarquable du museau et sa brièveté ne permettent pas, il me semble, que l'on considèi>e avec M. Golowatschow (Bm//. Soc. imp. natur. Moscou, 1855 (1857), t. XXX, 2« partie, p. 542, Not. sur q.q. poiss. du genre Acip.), cet Est. comme n'étant « autre chose que VAc. Guldenstadlii, Brandi », surtout si l'on compare les individus aux descriptions et fig. données par Heckel. [Stor-artigen, etc. : Beiseber., loc. cit., p. 510, pi. XXIV, fig. 5, cop. par Heck. et Kner : Die Sûssvass., p. 357.) 7. AciPENSER (Antaceus) Yarrellii, a. Dum. Caractères (1). — Ligne du dos légèrement oblique à par- tir du 3^ écusson dorsal où est la plus grande hauteur du tronc (1) Le Muséum possède un Esturgeon long de 1°>.55 péché à l'embou- chure de la Seine et donné par Valenciennes. La tète est identique à celle qui a servi de modèle pour deux vignettes de l'ouvrage deYarrell {Britixh fishes, 2e édition), et reproduites dans la 3" (t. II, p. 438 et459). Richardson a vu, au musée britannique, 2 individus entiers, l'un del"'.4i8 (4 p. 9 p. angl.) pris à Teignmouth, l'autre dans la Tamise et qu'il considère comme appartenant à la même espèce ; il ne la décrit pas et se borne, en la rap- portant, avec raison, au groupe des Antacés, mais sans nom spécifique, à indiquer les particularités du revêtement squameux de la tête. 216 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. (O^'.Sâ) contenue 7 fois dans les dimensions totales; tête me- surée jusqu'à l'extrémité de l'occipitale supérieure (0"'.29), com- prise un peu au-delà de 5 fois dans la longueur de tout l'ani- mal ; plaque rostrale médiane inférieure offrant une carène à son extrémité postérieure, qui se prolonge au-delà des barbil- lons, plate et élargie en forme de spatule en avant où elle n'est que faiblement rugueuse; museau étroit et allongé; en- tre les centres des plaques frontales antérieures, O'^.IO, et de ces centres à son extrémité qui est déprimée et arrondie, O"". 13 ; lèvre antérieure sinueuse ; barbillons simples, insérés au mi- lieu de l'intervalle du bout du museau à la lèvre supérieure et n'arrivant point, par leur extrémité, jusqu'à l'enfoncement buc- cal; écartement des externes à leur base moindre que la lar- geur du front entre les narines supérieures; centres des tem- porales antérieurs à ceux des pariétales; écartement des centres des plaques pectorales moindre que la largeur du front entre les yeux; au-devant des mastoïdiennes, de chaque côté, une plaque supplémentaire; prolongement antérieur de l'occipitale aussi long que les pariétales ; 10 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère; 28-30 latéraux; 10 ventraux. Le caractère le plus remarquable du revêtement sus-céphalique, et parfaitement indiqué sur la planche citée de Yarrell, consiste en une prolongation beaucoup plus considérable que chez aucune autre espèce, de la portion antérieure de l'occipitale supérieure qui forme un triangle à sommet très-aigu, presque triple de la partie large de la plaque, occupant tout l'interstice des pariétales au-devant des- quelles les frontales principales entrent en contact mutuel; puis, contrairement à ce qui se voit sur la tête figurée par Yarrell, elles s'écartent pour loger entre elles une elhmoïdale offrant une trace de suture sur la ligne médiane et précédée par des plaques roslrales de forme et de grandeur diverses et dont les latérales sont séparées, comme Richardson l'a noté, par des espaces cutanés qui se voient également entre quelques-unes des plaques sus-céphaliques. La plaque nuchale, en forme de bouclier pointu en arrière et large en avant, porte, sur son bord antérieur, une saillie médiane et des échancrures latérales qui s'articulent avec un enfoncement et des saillies du bord terminal de l'occipitale super. Les autres écuss. dor- saux vont en augmentant de volume d'avant en arrière, et, à partir du 3*',ilstendentàdevenirovalaires;le 5^, qui cstle plus grand, représente une ellipse régulière dont les diamètres sont de O^.OQ et de O'^-OiS, et égale, en long., aux plaques pectorales ; les suivants se raccour- cissent en conservant la même forme ; le 6*^ dépasse de 1/3 l'étendue de la fente buccale et de la base de l'A, ; l'avant-dernier est moins ré- gulier que les autres; tous se touchent par leurs extrémités, et ont GENRE ACIPENSER (aNTACEUS), 8. 217 une carène dont l'épine est bien apparente dès le 4«; le dernier est suivi d'une paire de petits écussons entourant l'extrémité antér. de la plaque étroite et allongée de la D. que suivent 4 paires d'écuss., puis la plaque effilée de la C. Les latéraux sont grands et représentent des triangles dont l'angle poster, arrondi au commencement de la série devient ensuite de plus en plus saillant, à mesure qu'ils occupent une situation plus reculée; en même temps, leur bord antér. se creuse davantage et leur épine devient plus saillante. Les écuss, ventr. sont grands et ont à peu près la forme d'un rhomboïde à angles antér. et poster, bien prononcés, à carène et à épine faiblement saillantes. — Le cloaque est suivi de 4 paires d'é- cuss., les 2 dernières sont beaucoup plus volumineuses que les au- tres; la plaque de l'A. est grande et ovalaire. — A cette nageoire et à la plaque longue et effilée de la C. sont interposées 2 paires d'é- cuss. qui, comme les précédents, ne sont point épineux. Le revêtement cutané se compose de petites plaques osseuses fort serrées, de configuration et de grandeurs très-diverses; quelques-unes seulement sont circulaires; sur un grand nombre, on trouve, plus ou moins effacée, une disposition stelliforme. Nageoires. — P. 2 fois environ aussi longues que larges, prolon- gées jusqu'au 5" écuss. latéral et égales à l'intervalle mesuré entre le bord antér. de l'œil et le centre de la plaque occipitale super. — V. situées, dans toute leur étendue, au-dessous des écuss. 1-4-J6. — D. plus haute que sa base n'est longue, commençant au-dessus du mi- lieu du 18^ écuss. et se terminant au niveau de l'épine du 22«. — A. commençant au-desscus du 21« écuss. et dépassant delà i/2 de la long, de sa base environ, la fin de celle de la D. et n'atteignant pas tout à fait, par son extrémité, l'origine de la C. dont le lobe su- per, effilé est égal à la distance du bord antér. de l'œil au centre du 2« écuss. dorsal. P. 32, V. 28, D. 40, A. 26, C. 80/90. Cou/ôur d'un brun verdâtre clair sur lequel se détache très-ncite- ment la teinte presque blanche des écussons. 8. AciPENSER (Antaceus) Thompsoni, Richardson. /(/., Yarrell, Brit. fish., 3« édit., 1859, t. II, p. 449, ex Bail [Ac. Thompsoni) in : Thompson, Report of the fauna of Ire- land [Report to the brit. associât, for the advancem. of Science /•orl840, 1841,p. 397. 1842? Acip. slurio, Fleming, Brit. anim., 2« édit., p. 173; l'exem- plaire provenant de son cabinet et déposé au musée britannique, ap- partient, dit Richardson, à la présente espèce. 218 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. Caractères (1). — Tête à dépression médiane, museau long, sur la lêle conservée dans les collections de Paris, de 0°i.21 à partir des centres des frontales antérieures dont l'écartement est de 0'".19, légèrement convexe dans le sens transversal, h plaque médiane inférieure formée par des pièces à surtace rude soudées les unes aux autres ; lèvre antérieure sinueuse; barbillons aplatis, insérés un peu plus près de la pointe du museau que de la bouche qu'ils n'atteignent point par leur extrémité ; écarlement des externes, à leur base, moindre que la largeur du front entre les narines supérieures ; centre des temporales antérieur au centre des pariétales (2) ; distance entre les centres des plaques pectorales moins considérable que la largeur du front entre les yeux; plaque supplémen- taire tantôt confondue avec la mastoïdienne et la temporale, tantôt, au contraire, bien distincte; 11 écussons dorsaux, non compris celui de Tépiptère; 29-32 latéraux; 9-11 ventraux. L'occipitale super., échancrée en arrière pour recevoir une saillie de la nucliale, se prolonge, par sa portion angulaire, entre les pa- riétales, qui, dans toute leur 4/2 anlér., seraient complètement réu- nies, si elles ne s'écartaient en avant pour loger l'extrémité poster, de l'ethmoïdale ; celle-ci, avec 2 pièces intercalaires dont elle est précédée, maintient écartées les frontales principales qui ont, devant elles, des rostralcs de forme irrégulière. Les écuss. dorsaux ont une crête, avec une épine médiane. — Dix (1) Le Muséum ne possède, de cette espèce, qu'une tête à laquelle tien- nent la plaque nuchale et les pectorales. Elle a été envoyée de Brest par M. le Dr Franquet, chirurgien de marine. L'individu avait une longueur de 2 mètres environ. La tête, jusqu'au bord postérieur de l'occipitale, a0"'.61. EUeoEFre une identité complète avec celle de l'Est, figuré par Richardson, et j'y constate les différents caractères que ce naturaliste mentionne en décrivant la région céphalique. — Sa descript. est faite : 1° d'après des portions de 8 individus péchés dans l'estuaire du Forth et appartenant évidemment à la même espèce, en raison de la res- semblance des plaques crâniennes, et se rapportant très-bien à un dessin que Yarrell avait reçu de M. Jon. Couch; 2o d'après 3 exemplaires de Im.Oo environ et de l^'-SO (6 pieds et 3 p. 8 po. 1/2 angl.). Deux ont été péchés dans le même estuaire, et le plus petit provient, sous le nom de Ac. sturio, du musée formé par Fleming. C'est peut-être la présente espèce, comme Richardson le fait observer, qui a reçu, des ichthyologistes anglais, le nom, du reste assez impropre, d'Esturgeon à nez pointu. (2) Chez le sujet de ln>.20 étudié par Richardson, les centres des deux paîires de plaques sont sur le même niveau, ce qui peut provenir, comme il le fait observer, de ce que chez cet individu, la temporale et la plaque supplémentaire étant confondues et ayant un centre unique, celui-ci se trouve un peu plus reculé. GENRE ACIPENSER (ANTâCEIJS), 8. 219 paires environ de plaques étoilées se voient le long de la base de la D. que suivent 2 plaques médianes cordiformes. Entre le cloaque et l'A., il y a3 paires de petites plaques. Le revêtement cutané qui, selon la remarque de Richardson, est celui des espèces du sous-genre Antaceus, se compose de plaques stelliformes entremêlées de grains osseux pointus et fins ; on les voit sur le dos et sur les flancs, et, comme le montre la tête du musée de Paris, au-devant des opercules et au-dessous des yeux. P. 38, V. 27-28, D. 41, A. 25 C. 18-19/?. Ce poisson se distingue de l'Est, ordinaire {Ac. sturio), il est à peine nécessaire de le faire remarquer, par ses scutelles étoilées; il ne faut donc le comparer qu'à l'espèce de la Manche qui vient d'être décrite {Ac. YarrellH). Chez ce dernier, la grande longueur de la portion antér. de l'occipitale, l'aplatissement du museau, un peu brusquement rétréci au-devant des narines; la forme allongée de la plaque nuchale et du premier écuss. du dos établissent des diffé- rences fort tranchées entre les 2 espèces. — Les espèces américaines du sous-genre Antaceus sont, dans l'état actuel de nos connaissances sur la famille des Aci- penséridés, au nombre de quatorze. Deux de ces espèces [Acip. [Ant.] transmontanus, 'Ridmrd&on, et acutirostris., Ayres) me sont inconnues, et je n'ai pas pu, faute de renseignements suffisants, faire figurer la seconde sur le tableau synoptique ci-contre. Parmi les douze autres, il y en a deux qui se trouvent dans les collections du Muséum [Ac. Lecontei et Ealloivellii), et dix appartiennent au musée de Cambridge (Massachusetts, Etats- Unis). Ces dernières ont éternises libéralement à ma disposi- tion par MM. Agassiz. J'ai décrit les espèces américaines dont il s'agit en 1867, dans un Mémoire ayant pour titre : Prodrome d'une monogra- phie des Esturgeons [Nouv. Arch. du Mus., t. III, p. 165-188, pi. 11-16). Je renvoie, dans mes descriptions, à ce travail dont les planches servent, en quelque sorte, de complément h I'Atlas du présent volume. 220 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. «1 o -fc •S «0 S « S Si 1 '«^ ;3 73 ta ' : ^ o en 3 !- tu «J 03 P.T3 3 ÎO'BSSBdop «1 osBq •ES îa 'snossap-tiB 91BUY GENRE ACIPENSER (aNTACEUS), 9. 221 9. AciPENSER (Antaceus) BRACHYRHYNCHUS. Acip. brachyrii., Ayres, Proceed. California Acad.nat. se, Francisco, 1854, t. I, p. 16. Atlas, pi. 17, fig. 3,3a, 3fc, tête, 5^ écusson latéral et scutelles. 1862. Antaceus brachyrh., Gill, Notes on some gênera fish. W. N. America, in : Procecd. Ac. nat. se. Philad., p. 331. 1867. Acip. {Antaceus) brachyrh., A. Dum. Nouv. Arch. Mus., t. III, p. 166, pi. XI, fig. 1,1a, le. Caractères (1). — Ligne du dos h peu près horizontale, con- tinue avec la tête qui est plate entre les yeux et contenue plus de 5 fois 1/2 dans retendue totale ; museau extrêmement court, ne formant presque pas de saillie à son extrémité qui repré- sente une courbe très-ouverte; distance entre les centres des frontales antérieures, l'emportant de plus d'un quart sur celle qui est comprise entre ces saillies et le milieu de son contour (0'".087 et 0™.068 sur la grande tête ; 0"\060 et 0'".049 sur l'au- tre) ; barbillons grêles, arrondis, mais aplatis à leur base, s'c- lendant jusqu'au bord antérieur de l'enfoncement buccal ; insé- rés à la limite dupremier tiers du museau, plus courts que l'ou- verture de la bouche n'est large ; centre des temporales plus re- culé que celui des pariétales; centres des frontales antérieures un peu plus éloignés entre eux que ne le sont les centres des mastoïdiennes ; ces dernières séparées de chaque côté de la pariétale et de la temporale, par une grande plaque supplémen- taire; 13 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère; 39 latéraux; 12-14 ventraux. L'occipitale super, à pointe peu effilée, no se prolonge pas loin entre les pariétales; dans leur écartement anlér. et entre les frontales principales qui ne se touchent pas, est logée rethmoïdale précédée par une grande rostrale moyenne interposée aux nasales. Le bord poster, de la nuchale est en angle très-ouvert. Les écuss. dorsaux en contact mutuel et une fois plus longs que hauts, ont une carène assez relevée et une épine; leur bord antér. est droit et les bords latér., à peine courbes, se réunissent, par un angle mousse, au poster, qui forme un angle plus fermé à la fin de la série qu'il ne l'est au commencement. La long, du S" est contenue plus (1) D'après un individu long de O^-TO, pêche sur les côtes de Californie, et d'après une tête longue de O^.SS à partir du bout du museau jusqu'à l'extrémité de la plaque nuchale, et de même provenance, reçus en com- munication du musée de Cambridge (Massachusetts). 222 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. de deux fois dans celle de la plaque pectorale ; le 6" est plus court que la fente buccale n'est large et moins long que la base de l'A. Derrière la D., il y a 7 paires de scutelles étoilées. Les écuss. lat^r. ont peu de hauteur; leurs bouts sont arrondis; les 15 derniers représentent de petites plaques allongées. Les ventraux sont peu considérables, carénés, non épineux; der- rière le cloaque, mais non derrière l'A., il y a des scutelles étoilées. De semblables scutelles couvrent la peau ; elles sont isolées entre elles et en rangées longitudinales, dont la supérieure, près des écus- sons dorsaux, qui comprend les plus grandes plaques dans sa 4/2 an- tér., est remarquable par sa régularité. En ne comptant pas les plus larges, on en voit 12 à 15 dans O^.Ol carré. Nageoires. — P. à peine plus de 2 fois aussi longues que larges, à bord poster, oblique et à angle un peu pointu, prolongées jusqu'au 7* écuss. latéral ; égales à la distance qui sépare la narine antér. de la fin de l'occipitale. — D. à bord super, échancré, étendue, de l'origine de sa plaque à l'extrémité, au-dessus des écuss. 22-31. — V. situées, dans toute leur longueur, au-dessous des 17-22". — A. dépassant à peine la base de laD. par sa propre insertion qui, un peu plus courte que la distance du milieu de l'œil à l'évent, est contenue moins de deux fois dans les dimensions de la base de la D. De l'origine de cette dernière à celle des V., l'intervalle est moindre que celui qui sépare le commencement de la D. de l'origine de la C. P. 30, V. 29, D, 45, A. 30, C. 23/80. Couleur d'un brun foncé sur le dos, plus clair sur les flancs ; ven- tre blanchâtre. — L'extrême brièveté du museau, la disposition des scutelles et plusieurs autres caractères ne me laissent pas de doute sur l'identité des individus qui ont servi à ma description et de l'espèce sommaire- ment décrite par M. Ayres. L'Esturgeon à museau court se pêche dans les baies de Pablo et de Sau-Francisco, et aux embouchures du Sacramento et du San-Joa- quin. Il pèse parfois 300 livres. Son abondance est telle qu'il pourrait servir à une fabrication très-lucrative de caviar et d'ichthyocollc. 10. ACIPENSER (AlNTACEUS) MEDIROSTRIS. Acip. mcdirostris , Ayres, Proceed. California Acad. nat. se, San-Francisco, 1854, t. I, p. 15. Atlas, pi. 18, fig. A, Aa, ib, tête, 5"= écusson latéral et scutelles. 1856. Acip. medirostris, Girard, Conlrihut. to the ichth.west. coast unit. States from specim. Mus. Smithson. Instit. [Proceed. Ac. nat. se. Philad., p. 137). 1862. A^itaceus medirostris, Gill, Notes on some gênera fish. W. N. Amer. [Proceed. Ac. nat. se. Philad., p. 331). GENRE ACIPENSER (ANÏACEUS), iO. 223 4867. Acip. (Ant.) medirostris, A. Dum. Nouv. Arch. du Muséum, t. m, p. 167, pi. XIII, fig. 2,2a, 2è. Caractères (1). — Ligne du dos un peu oblique à partir du 3<^ écusson dorsal où est la plus grande hauteur, égale à 1/8 environ de la longueur totale ; tête oblique d'arrière en avant, à dépression entre les yeux large et peu profonde; longue, jus- qu'à l'extrémité de l'occipitale supérieure, de 0"'.i35 et conte- nue 5 fois dans l'étendue totale; au-devant de chaque mastoï- dienne, unepetite plaque supplémentaire; museau triangulaire, à angle antérieur mousse, convexe en dessus, à bords latéraux obliques, à plaque médiane inférieure large et h. peine ru- gueuse ; distance entre les centres des frontales antérieures, 0'".049, moindre que la longueur du museau qui, de ces sail- lies à son extrémité, est de O^.OGO; barbillons assez gros, aplatis, s'étendant jusqu'à la lèvre antérieure, insérés au même niveau, un peu plus près du bord antér. de l'enfoncement buccal que du bout du museau; centre des temporales situé à O^.Ol plus en arrière que celui des pariétales; centres des mastoïdiennes plus écartés entre eux que les centres des fron- tales antérieures; 10 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiplère, et dont le dernier, plat et plus petit que le pénul- tième, n'a pas d'aiguillon; 28 latéraux; 10 ventraux. L'occipitale super, pénètre, par une portion qui s'élargit en avant entre les pariétales et se prolonge jusqu'au niveau de leur centre; celles-ci, réunies sur la ligne médiane, se séparent un peu pour loger une très-petite cthmoïdale que les frontales principales entourent à son extrémité antérieure où elles se touchent sur un point seulement ; les plaques rostrales, dont l'une pénètre dans leur écartement, ont des sutures peu serrées. Elles sont, comme les autres plaques sus-cé- phaliques, couvertes de radiations volumineuses et rudes. La nuchale est arrondie en arrière; les autres écuss. dorsaux à granulations très-prononcées, sont plus longs que hauts, assez ré- gulièrement ovalaircs et à crôte saillante à partir du 4'-', surmontée d'une forte épine. — Derrière la D., il y a 2 écuss. qui se suivent. Les 10 ou 12 premiers écuss. lalér. ont les angles super, et infér. pointus, et leur haut, l'emporte de beaucoup sur la long. ; au-delà, les angles s'émoussent, les différences entre les deux dimensions ten- dent à disparaître ; tous ont une forte épine. Celle des écussons ven- traux est également longue et acérée. — Le cloaque est suivi de 5 ou 6 grandes plaques non épineuses antérieures à celle de l'anale. Sur les téguments, il y a des scutelles étoilées; les plus volumi- (1) D'après un sujet de 0".68 rapporté de San Ffancisco, par M. Alex. Agassiz, au musée de Cambridge qui Ta envoyé en coramunication. 224 GAISOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. neuses (On^.005 à O^.OO? de diamètre) offrent dans leur disposition, sur la 1/2 antér. du tronc, une certaine régularité. Elles sont disper- sées au milieu de plaques beaucoup moins grandes et de forme va- riable, qui ne laissent à nu que de petits espaces. Dans 0™.01 carré, on compte environ 12 petites plaques, 1 grande et 2 moyennes. Nageoires. — P. 2 fois aussi longues que larges, à angle poster, mousse, prolongées jusqu'au 6"= écuss. latér. — V. situées au-dessous des écuss. 11-14; — D. correspondant aux écuss. 18-21. A. plus reculée que chez la plupart des Esturg., commençant, non compris son écuss. d'origine, au-dessous de l'extrémité de la base de la D. — Lobe super, de la C. égal à la long, de la tête mesurée jusqu'au bord poster, de l'occipitale. P. 32, V. 27, D. 36, A. 18, C. 19/77. Couleur d'un brun verdâtre; régions inférieures claires. — La position reculée de l'A., relativement à la D., et la longueur ainsi que l'acuité des épines des écussons latéraux sont, avec la struc- ture remarquablement granuleuse des plaques osseuses, les carac- tères distinctifs de l'espèce. — Il n'y a, entre cet individu et le type décrit par M. Ayres, que des différences sans importance. 11. AciPENSER (Antaceus) Caryi, A. Dum. Atlas, pi. 18, fig. 1, la, \b, tête, 5« écusson latéral et sculellcs. 4867. Acip. [Antaceris) Caryi, A. Dum., Nouv. Arch. du Mus. t. III, p. 169, pi. XII, lig. 2, 2a, ^b. Caractères (1). — Ligne du dos horizontale ; la plus grande hauteur du tronc contenue dans la longueur 8 fois 1/2 ; tète à peine oblique, égale, quand on la mesure jusqu'à l'extrémité de l'occipitale supérieure, à 1/5^ environ des dimensions tota- les; presque plane entre les crêtes tout h fait mousses des pa- riétales et des frontales antérieures ; museau court, légèrement bombé, en forme de triangle à sommet un peu mousse, et dont les côtés, longs de 0'°.064 h partir de ce sommet jusqu'au cen- tre des frontales antérieures, l'emportent sur la largeur de sa base qui, prise entre ces centres, aO^.OSS; barbillons grêles, simples, aplatis, courts, laissant entre leur extrémité et la fente buccale une distance presque égale à leur longueur, insérés à lalimite du tiers antérieur du museau; centre des tempora- les plus en arrière que celui des pariétales; centres des fron- tales antérieures plus éloignés entre eux que ne le sont les centres des mastoïdiennes qui ont, entre elles et les pariétales (1) L'individu type, long deO^.81, euvoyé en communication par le musée de Cambridge, a été pris en Californie par M. P.-G. Cary. GENRE ACIPENSER (ANTACEUS), 11. 225 et les temporales, de chaque côté, une plaque surnuméraire; 10 écussons dorsaux; pas d'écusson k la base de Tépiptère; 35-37 latéraux; 9-10 ventraux. L'occipitale super, pénètre par un angle aigu, mais sans arriver jusqu'au niveau de leur centre, dans l'écartemént des pariétales qui, après s'être réunies sur la ligne médiane, se séparent en avant pour recevoir une longue ethmoïdale étroite, irrégulicre, consistant en plu- sieurs pièces, et qui ne remplit pas tout l'intervalle membraneux des frontales principales. Les rostrales ne sont pas ly^unies par leurs bords. La nuchale forme, en arrière, un angle à sommet émoucsé; les au- tres écussons du dos sont ovalaires; ils ont une carène sans épine; les derniers restent plus éloignés entre eux que les premiers ; la long. des médians est triple de leur hauteur ; le 6« est beaucoup plus court que la fente buccale n'est large, et un peu plus long que la base de l'anale; ils portent des radiations fines et régulières. Entre la D. et la C, il y a de très-petites pièces circulaires sur deux rangs parallèles, et entre le cloaque et l'anale, 3 ou 4 petites plaques irrégulièrement disposées, puis derrière celle-ci, quelques scutelles fort peu considérables. Les écussons latéraux petits, sans épine, presque aussi longs que hauts, et séparés les uns des autres, perdent, vers le milieu de la sé- rie, leur forme losangique. — Les ventraux sont peu volumineux, à carène basse, non épineuse. La peau est couverte de scutelles petites, peu saillantes, do-nnant à la peau un aspect comme ponctué; chacune de ces scutelles, dont on compte 25 environ dans O^.Ol carré, présente 1, 2, 3 ou 4 petites pointes mousses. Les plaques étoilées, plus grandes, se suivent, en série régulière, de chaque côté de la ligne médiane du dos, jusque vers la D.; çà et là, sur les flancs, on en voit d'autres. L'œil est un peu elliptique ; son bord antérieur est à égale distance du bout du museau et du sommet du triangle de l'occipitale. Nageoires. — P. plus de 2 fois aussi longues que larges, à angle poster, pointu, prolongées jusqu'au T*- écuss. latér., égales à l'espace compris entre le milieu de l'œil et le centre de la nuchale. D. presque aussi haute que longue, l'emportant, par les dimen- sions de sa base, sur la largeur du front entre les frontales antérieu- res, et située au-dessus des écuss. i8-27. V. correspondant, sur toute leur étendue, aux écussons 15-19, A. dont la base ne dépasse, en arrière^ celle de la D., que de 0'".01 (1/4 environ de sa propre insertion], commençant au-dessous du 25" écusson latér. et atteignant, par son angle postérieur effilé, les 1*" rayons du lobe infér. de la C, dont le super., droit et pointu, égale l'intervalle qui sépare le bout du museau et le centre de l'occipitale super. La nageoire est très-fortement échancrée. P. 36, V. 25, D. 38, A. 25, C. 22/77. Poissons. Tome IL 15 226 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. Couleur d'un brun foncé; sur les flancs, des bandes noires obli- ques d'arrière en avant et dont la largeur est la même que celle des espaces qui les séparent; région ventrale claire. Malgré des analogies assez nombreuses entre cet Esturgeon et celui dit ylc. {Ant.) Ayresii/û y a des dissemblances très-notables. L'aspect des pièces dures de la peau n'est pas le même (Atlas, pi. 18, fig. 4 et 2). La présente espèce n'a point d'épines sur les écuss. dorsaux, ni sur les ventraux qui, ainsi que les latéraux, sont plus petits ; les derniers sont plus espacés entre eux ; l'ethmoïdale, les frontales principales et les rostrales offrent une disposition différente. Ici encore, les pectorales, comparées à la tête, sont un peu plus cour- tes; la situation des D., V. et A., relativement aux écuss. latéraux, n'est pas semblable. Comparée au lobe super, de la queue dont l'étendue est égale chez les deux individus, la tête de VAcip. [Antac) Caryi, est plus longue. Les rayons des P., D. et C. de ce dernier sont moins nombreux. Enfin,- le système de coloration n'est pas le même. 12. AciPENSER (Antaceus) Ayresii, a. Dum. Atlas, pi. 18, fig. 2, 2a, 2/>, tête, 5« écusson latéral et scutelles. 1867. Acip. {Antaceus) Ayresii, A. Dum., Nouv. Arch. du Mus., t. III, p. 171, pi. XII, fig. 1, la, ib, et pi. XVI, fig. 3, le poisson vu en dessous. Caractères (1). — Ligne du dos horizontale ; tête peu obli- qae, à face supérieure tout à fait plane et à crêtes mousses, mesurant,jusqu'à l'extrémité de l'occipitale supérieure, 0".125, et comprise 5 fois 1/2 environ dans les dimensions totales ; museau court, à peine convexe en dessus, formant un triangle équilatéral, l'espace compris entre les centres des frontales antérieures (0"". 049) étant absolument égal à l'intervalle de ces centres au bout du museau qui est en angle obtus, à som- met non émoussé; à plaque médiane inférieure fort rugueuse et très-saillante, surtout à l'extrémité postérieure ; barbillons légèrement aplatis, simples, grêles, courts, insérés à la limite du tiers antérieur du museau, et atteignant, par leur pointe effilée, le bord de l'enfoncement buccal ; centre des temporales plus en arrière (de 0™.004) que celui des pariétales; centres des mastoïdiennes un peu moins éloignés entre eux que ne le sont les centres des frontales antérieures; 10 écussons dorsaux, non compris celui d^ l'épiptère ; 36 latéraux; 9 ventraux. (1) D'après un individu long de 0>n.70, provenant de Californie et adressé en communication au Muséum par le musée de Cambridge. — Je dédie l'es- pèce à M. Ayres qui ne l'a pas signalée parmi celles de la Californie à scu- telles étoilées dont il a donné la description. GENRE ACIPENSER (aNTACEUS), 12. 227 L'angle antér. de l'occipitale, large à sa base et peu pointu, ne pé- nètre pas, dans l'interstice des pariétales, jusqu'à leur centre; Teth- moïdale, reçue dans leur écartement antér., est petite et bordée en avant par la réunion des frontales principales qui, au-delà de leur point de contact, s'écartent pour loger le bout postérieur d'une grande rostrale précédée par d'autres à sutures bien distinctes. La nuchale forme, par son bord terminal, un angle très-obtus à sommet mousse. Les autres écuss. dorsaux, à surface vermiculée, ont une épine forte et acérée. Le 6*= a une étendue égale à celle de la base de l'A. Leur forme est régulièrement ovalaire, et la longueur des médians est un peu plus du double de leur hauteur. Derrière la D., il y a, de chaque côté de la ligne médiane, une ran- gée de 8 petites plaques étoilées, bordant un rang unique d'écuss. plus petits, précédant la plaque étroite et allongée de la C. Entre le cloaque et l'A., on en voit 2 séries latérales, mais compo- sées seulement de 5 écussons chacune. Les écuss. latéraux, presque contigus, forment des losanges dont la hauteur, même celle des plus grands, dépasse d'un tiers à peine la longueur. Ils subissent une dimmution graduelle du 16" au 24^; l'an- gle infér. s'arrondit, et du 25" au dernier, le super, s'émousse égale- ment; ils ont tous une carène très-manifeste, à épine courte. Les 5 ou 6 derniers écussons ventraux portent une épine. La peau est presque entièrement couverte de scutelles étoilées, mousses, de forme et de dimensions diverses; les plus grandes, pres- que circulaires, sont disposées entre les écuss. dorsaux et les latéraux en rangées longitudinales assez régulières, au milieu de très-nom- breuses plaques plus petites. DansO™.01 carré, on compte 5-7 gran- des plaques, et 15-18 petites environ. Sur le bas des tlancs, les scu- telles stelîiformes sont également très-nombreuses. L'œil est un peu elliptique ; entre son bord antér. et le bout du mu- seau, d'une part, et le centre de la plaque pariétale, d'autre part, la distance est la même. Nageoires. — P. 2 fois 1/2 auss*i longues que larges, à angle pos- ter. poiHtu, étendues jusqu'au 8^ écuss. latér., et égales à l'intervalle du bord antér. de l'œil au bord poster, de la sus-scapulaire. D. placée au-dessus des écuss. 20-26; V., dans toute leur étendue, au-dessous de 6 (1-4-19). — Entre l'origine de ces dernières et celle de la D., dislance moindre que de l'origine de cette dernière au com- mencement de la C. A. allongée, pointue, commençant au-dessous du 23'= écusson la- téral; sa base prolongée à O^'.Oi plus loin que celle de la D. et la dé- passant du 1/3 au moins de l'étendue de sa propre insertion qui est un peu plus courte que la distance comprise entre le milieu de l'œil et lèvent * P. 49, V. 30, D. 45, A. 25, C. 21/91. Couleur d'un brun noirâtre, plus clair en dessous. 228 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. 13. AciPENSER (Antaceus) Hallowellii, a. Dum. 1867. Acip. [Antaceus) Hallowellii, A. Dum., Nouv. Arch.duMus., t. III, p. 172. Caractères (1). — Ligne du dos légèrement convexe, dont le point le plus saillant est au niveau du 5'' écusson dorsal où la hauteur (O"". 35) est comprise 7 fois dans retendue totale; tête non oblique, mesurant, jusqu'au bord terminal de l'occi- pitale supérieure, 0™.46, et contenue 5 fois 1/3 dans toute la longueur de l'animal, à enfoncement médian presque nul, bordé par des saillies latérales mousses ; museau peu allongé, rétréci à son sommet et terminé en angle mousse; entre les centres des frontales antérieures, 0'".19; de ces saillies à l'ex- trémité rostrale, 0'". 18; point de plaque intermédiaire à la mastoïdienne et la temporale; barbillons plats, simples, insérés un peu plus près du bout du museau que de l'enfoncement buc- cal dont ils n'atteignent pas le bord antérieur; centres des tem- porales plus en avant que le centre des pariétales; centres des mastoïdiennes moins éloignés entre eux que ne le sont les centres des frontales antérieures ; 9 écussons dorsaux ; 27-28 latéraux; 11 ventraux. L'occipitale super,, par sa portion antér. qui est courte et mousse, pénètre peu entre les pariétales; elles ne présentent, en avant, qji'un petit écartement pour la portion postérieure d'une ethnioïdale , qui est divisée en 2 portions inégales dans le sens de sa long, et maintient éloignées l'une de l'autre, les frontales principales. Les rostrales ont des limites à peine distinctes. La nucliale, en forme d'ellipse régulière, dépasse presque des 2/3 de sa long. Textrém. poster, des mastoïdiennes qui est en angle. La crête ne commence à se montrer que sur l'écuss. dors, qui suit lanu- chale, et elle s'élève progressivement sur les autres; puis, à partir du G", elle diminue; elle est presque nulle sur le 9". Aucun n'a une épine centrale. Le 2"^ est aussi long que large ; les suivants ont moins de larg. que de long., particulièrement ceux du milieu de la série, dont l'extrémité poster, est pointue. Les bords en sont obliques, l'an- tér. d'avant en arrière, le poster, en sens inverse, et ils forment, par leur réunion, un angle latéral mousse, excepté sur les S'' et 6^; ce dernier est égal à la long, de la base de l'A. Derrière la D., il y a trois paires d'écussons. (1) D'après un spécimen de S^.^B, sans indication d'origine ; mais j'ai tout lieu de supposer qu'il a été rapporté de la côte orientale des Etats- Unis. GENRE ACIPENSER (aNTACEUS), 13, 14. 229 Leslatér., à crête bien apparente, ont l'angle super, beaucoup plus effilé que l'inférieur. Les ventraux ressemblent beaucoup aux dorsaux, mais l'angle antér. en est plus saillant; la crête est assez proéminente. Le cloaque est suivi d'un écusson, et l'A. de 3 paires de plaques. Les scutelles cutanées sont toutes en étoiles de forme et de gran- deur diverses. L'œil est elliptique. De son bord antér. au bout du museau, il y a une distance presque égale à celle qui sépare ce bord de l'extrémité poster, de la temporale. Nageoires. — P. triang., à bord ext. courbe réuni, par un angle un peu aigu, au bord poster, qui est médiocrement oblique et non concave; prolongées jusqu'au milieu du 5^ écuss. latér., et presque égales à l'intervalle de l'angle super, de la narine poster, au centre de la mas- toïdienne. — V. au-dessous des écussons lo-17 et D. au-dessus des écuss. 18-21. — A. à base égale à la dislance mesurée du milieu de l'œil à l'évent, située au-dessous des écuss. 49-22, dépassant, du 1/3 de la longueur de sa base, la fin de celle de la D., et n'atteignant pas l'origine du lobe infér. de la C. dont le super., qui a 0™.46, est égal à la longueur de la tête. De la base des V. à la base de la D., même distance que de la base delà D. à celle de la C. P. 32, V. 27, D. 37, A. 27, C. 24/80. Couleur d'un brun jaunâtre. 14. AciPENSER (Antaceus) CINCINNATI, A. Dum. 1867. Acip. (Antaceus) Cincinnati, A. Dum., Nouv. Arch. du Mus., t. III, p. 174, pi. XIV, fig. 2, 2fl, 2b. Caractères (1). — Ligne du dos convexe ; la plus grande hauteur du tronc au niveau des 5*^ et 6*-" écussons dorsaux, con- tenue 7 fois environ dans la longueur totale ; tête oblique, h dépression médiane presque nulle, mesurant, jusqu'à l'extré- mité de l'occipitale supérieure, 0'".122 et comprise près de 5 fois dans rétendue de l'animal; museau h plaque médiane in- férieure étroite, très-peu rugueuse, assez allongé, mais non effilé et à sommet mousse, à bords obliques; entre les cen- tres des frontales antérieures, 0'".039, et de ces saillies à son extrémité, 0"\057 ; barbillons simples, légèrement aplatis, at- teignant presque, par leur extrémité Irès-amincie, le bord anté- rieur de l'enfoncement buccal dont leur insertion est éloignée (1) Individu long de 0™.59 pris dans l'Oliio, à Cincinnati, et envoyé en communication au Muséum par le musée de Cambridge (Massachusetts). 230 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. autant que de rextrémilé rostrale; centres des temporales à peine plus reculés que les centres des pariétales; ceux des mastoïdiennes aussi éloignés entre eux que le sont les centres des frontales antérieures; 12 écussons dorsaux, non compris celui de Tépiptère; 33 latéraux; 9 ventraux. La portion antér. de l'occipitale, large et arrondie à son extrémité, remplit un espace en fer à cheval que laissent entre elles les parié- tales, dont la brièveté est remarquable en ce que, complètement réu- nies en avant et formant un ovale, elles n'arrivent pas tout-à-fait au-dessus du bord poster, des yeux. Elles sont entourées, en avant, par les frontales principales qui s'unissent sur la ligne médiane, puis se séparent pour loger l'ethmoïdale; celle-ci est précédée de deux longues rostrales. La nuchale est presque rectiligne en arrière. Toutes les plaques sus-céphaliques sont finement granulées et ra- diées, et les écussons du tronc offrent le même aspect. Les dorsaux, placés un peu en recouvrement et plus hauts ou aussi hauts que longs, si ce n'est les derniers, ont une crête légèrement dentelée et une épine aiguë; leur bord poster, est presque droit et l'antérieur arrondi. Entre la D. et la plaque de la C, il y a 2 écussons impairs. Les latér., à épine acérée, sont 2 fois aussi hauts que longs. Les ventraux, à crête très-saillante, sont épineux. Au-delà du cloaque, il y a un écusson semblable aux précédents, suivi de la plaque de la C. La peau est couverte de scutelles à deux ou plusieurs peintes entre- mêlées à des plaques étoilées formées par des granulations également épineuses; on compte 8-12 des unes et des autres dansO'^.Ol carré; l'animal est très-rude au toucher. Nageoires. — P. 2 lois aussi longues que larges, à bords int. et poster, et à angle terminal arrondis, prolongées jusqu'au milieu du 6*^ écuss. latér. et égales à la distance comprise entre l'angle super, de la narine poster, et le centre de la nuchale. V. placées, dans toute leur long., au-dessous des écuss. iS-19. La base de la D. est égale à la larg. du front. Entre l'origine de la base des V. et celle de la base de la D., d'une part, puis, d'autre part, entre cette dernière et le commencement de l'insertion de la C, la distance est la môme. A. naissant au-delà du milieu de la base de laD., sous le 23^ écuss. latéral, dépassant cette base en arrière, de lamoitié environ de la long, de sa propre insertion, et atteignant presque, par son extrémité, le 'l*''' rayon du lobe infér. de la C, dont le super, est allongé et eltilé. P. 43, V. 30, D. 38, A. 27, C. 35/86. Couleur d'un brun rougeâtre peu foncé ; régions infér. plus claires. GENRE ACIPENSER (aNTACEUS), 1K. 231 15. AciPENSER (Antaceus) Buffalo, a. Dum. Atlas, pi. 19, fig. 1, tête vue de profil. 1867. Acip. {Antaceus) Buffalo, A. Dum., Nouv. Arch. du Mus., t. III, p. 175, pi. XIV, fig. 1, la, U. Caractères (1). — Ligne du dos à peu près horizontale jus- qu'au niveau des ^^ et 6^ écussons dorsaux où se trouve la plus grande hauteur qui est comprise 7 fois 1/2 dans la lon- gueur totale, puis descendant un peu obliquement de ce point vers la queue; tête oblique, à dépression médiane et à crêtes presque nulles ; museau pointu et assez effilé, convexe en des- sus et dont la face supérieure se continue, sans ligne de démar- cation, avec les faces latérales fortement inclinées en dehors ; distance entre les centres des frontales antérieures, 0'".043, égale aux 2/3 environ de la longueur du museau, qui, de ces saillies à l'extrémité, est de O^.Oô?; barbillons plats, h bord membraneux; les externes plus longs, insérés lesuns et les au- tres au même niveau, h une distance égale de la pointe rostrale et du milieu du bord antérieur de l'enfoncement buccal qu'ils n'atteignent pas; centres des temporales sur la même ligne que les centres des pariétales, ceux des mastoïdiennes aussi éloi- gnés entre eux que le sont les centres des frontales anté- rieures; 13 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère; 36 latéraux ; 10 ventraux. L'occipitale super, a, dans son ensemble, la forme d'un triangle assez régulier, dont le sommet un peu effilé pénètre entre les parié- tales presque jusqu'au niveau de leur centre. Entre les frontales prin- cipales, qui restent éloignées l'une de l'autre, est placée l'ethmoïdale. La nuchale, dont le bord poster, décrit une courbe très-ouverte, est beaucoup plus large en arrière qu'en avant. Les écussons du dos sont un peu en recouvrement; à partir du 4^, chaque bord latéral devient angulaire; au-delà du 9*, ils diminuent graduellement de hauteur. La crête a une courte épine. — Entre la D. et le lobe super, de la C, il y a 2 écuss. impairs. Les latér. ont leurs angles super, et infér. aigus , le bord poster, convexe, l'antér. presque recliligne. Ils sont à peine épineux et les ventraux ne le sont pas. Entre .le cloaque et la plaque d'origine de l'hypoptère, il y a un (1) D'après un sujet long de 0™.665 pris à Buffalo (lac Erié) et communi- qué au Muséum par le musée de Cambridge (Massachusetts). 232 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. écusson de môme forme que les ventraux, mais plus grand, et cette nageoire est suivie d'un écusson. Le revêtement cutané se compose de scutelles étoilées placées au milieu de petites scutelles simples et épineuses. On compte 5 ou 6 des premières et une trentaine des secondes dans 0".0;1 carré. Les pla- ques stelliformes diminuent de volume à partir du 10'^ écusson dor- sal, et môme disparaissent presque. La forme étoilée, moins manifeste- ment distincte que sur d'autres espèces du même groupe, est cependant très-évidente sur bien des points. L'œil est un peu elliptique. De son bord antér. à l'extrémité ros- trale, il y a une distance égale à celle qui sépare ce bord du milieu de la long, de l'occipitale super. Nageoires. — P. dont la larg. est à la long, dans le rapport de 4 à 7, à angles interne et poster, tout-à-fait émoussés, prolongées jus- qu'au bord poster, du 5^ écuss. latéral. V. au-dessous des écussons 16-19 d'un côté, 18-21 de l'autre, et D. au-dessus des écuss. 23-30. — A. commençant au-dessous du mi- lieu de la base de la D., et son insertion terminée juste au même niveau que l'extrémité de cette base, et ne s'étendant pas tout-à-fait jusqu'à la C. dont le lobe super, est étroit et long de 0'".143. P. 44, V. 27, D. 41, A. 24, C. 31/100 et au-delà. Couleur d'un brun verdâtre plus clair en dessous ; un pointillé noir sur toutes les nageoires. 16. AciPENSER (Antaceus) Lecontei, a. Dum. 1867. Acip. [Anlacetis) Lecontei, A. Dum., Nouv. Arch. du Mus., t. III, p. 177, pi. XVI, fig. 1, Ift et 2 (jeune âge). Caractères (1). — Ligne du dos légèrement convexe, dont le point le plus saillant est au niveau du A" écuss. dorsal où la hauteur est contenue plus de 7 fois dans l'étendue totale ; tête peu oblique, comprise à peine au-delà de 5 fois et un peu moins de 5 fois chez le jeune, dans toute la longueur de l'a- nimal ; à sillon médian large et superficiel, bordé par des crêtes mousses; museau médiocrement allongé, à plaque mé- diane inférieure plate et peu rugueuse, à bords latéraux très- obliquement rejetés en dehors, k angle antérieur émoussé, plus pointu chez le sujet de petite taille; distance entre les centres des frontales antérieures, O^.IS; de ces saillies à l'extrémité (1) Espèce dédiée au naturaliste américain, le major Le Conte, et établie sur deux individus de la baie de New-York, l'un, rapporté par le voyageur naturaliste Milbert et long de l'n.91, l'autre, de 011.593, adressé en commu- nication par le musée de Cambridge (Massachusetts). i GENRE ACIPENSER (aNTACEUS), 16. 233 rostrale, 0'^.U{i]; sur le spécimen de 0™. 593, les mômes men- surations donnent 0'"Mi et O^.OoB; plaque supplémentaire au-devant de la mastoïdienne; barbillons plats, plus longs que la fente buccale, qui a de si petites dimensions, que la lon- gueur du 6^ écusson dorsal l'emporte sur la largeur, et insérés presque à égale distance du bout du museau et du commence- ment de renfoncement buccal dont ils n'atteignent pas le bord antérieur; centre des temporales un peu au-devant du centre des pariétales ; ceux des mastoïdiennes moins éloignés entre eux que ne le sont les centres des frontales antérieures; 9 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère; 27-29 laté- raux; 9 ventraux. L'angle antér. de l'occipitale, à sommet aigu, pénètre entre les pa- riétales jusqu'au niveau de leur centre; au-delà, elles sont réunies sur la ligne médiane, puis séparées en avant pour recevoir une partie de l'ethmoïdale qui, se prolongeant entre les frontales principales, les maintient écartées dans presque toute leur étendue; en avant, cepen- dant, ces dernières se réunissent, si ce n'est dans le jeune âge où une grande rostrale leur est interposée, tandis que, chez l'adulte, la rostrale précède le point de jonction. La nuchale emboîte, par les petites saillies et écliancrures de son bord antér., le bord poster, de l'occipitale; elle s'élargit en arrière, et son bord poster, un peu arrondi continue celui des mastoïdiennes; sa saillie n'est pas très-prononcée; la crête dorsale s'élève, peu à peu, jusqu'au S"^ écusson dorsal, puis s'abaisse au-delà. Les écussons dorsaux perdent l'épine qu'on voit dans les premiers temps de la vie, où elle n'est d'ailleurs pas considérable; sur le 6^ et le 7", il en reste cependant une petite trace. Ils sont en contact mu- tuel, mais non en recouvrement. Chacun de leurs bords latéraux se compose de 2 portions, l'une antér., oblique d'avant en arrière et de haut en bas, et l'autre, poster., oblique en sens inverse, formant, par leur réunion, un angle plus mousse chez l'adulte que chez le jeune ; mais chez l'un et l'autre, la forme est identique. Il en faut dire autant des écussons latéraux, qui ne sont j/oint en contact et représentent une sorte de triangle à angles super, ei infér. pointus, à crête peu saillante , non épineuse, même chez le jeune sujet qui manque, comme l'adulte, d'épine sur presque tous les écussons ventraux dont la forme est la môme dans les deux âges. Sur les côtés du cloaque, il y a, l'une au-devant de l'autre, 2 paires d'écussons suivies d'un autre beaucoup plus grand, portant une trace (1) La longueur réelle du museau ne peut pas être mesurée avec une rigoureuse exactitude, à cause du petit retrait que son extrémité a subi ; par la même raison, tout le rostre a éprouvé une certaine déformation. 234 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. de suture médiane qui disparaît avec l'âge et précédant la plaque d'o- rigine de l'A. La grande plaque située entre la D. et la C, semble avoir été, de même, partagée en 2 portions; elle est précédée de plusieurs paires de plaques commençant sur les côtés de la D. Le revêtement cutané se compose de scutelles étoilées de forme et de grandeur variables, séparées par des scutelles plus petites, mais moins nombreuses, à plusieurs pointes et non radiées. L'œil est elliptique. Nageoires. — P. triangulaires, à bord externe presque droit, à angle postérieur aigu, deux fois environ aussi longues que larges et égales à l'intervalle compris entre l'angle supérieur de la narine poster, et le milieu de la portion triangul. de l'occipitale super, qui pénètre en- tre les pariétales, et jusqu'au bord poster, de cette plaque dans le jeune âge. — V. situées sous les écussons 13-lS. Entre leur origine et celle de la D., un peu moins de distance qu'il n'y en a entre le commen- cement de cette dernière et l'origine de la C. D. placée au-dessus des écuss. 18-22. — A. plus haute que la D., naissant un peu en avant du milieu de la base de celle-ci et la dépas- sant à peine en arrière, à bord poster, fortement oblique, à angle poster, et infér. aigu, prolongé jusqu'à la base du l*"" rayon de la C. Adulte P. 31, V. 28, D. 41, A. 27, C. 24/80. Jeune 39, 24, 38, 24, 16/71 déformée. Teinte générale d'un brun jaunâtre plus clair en dessous. 17. AciPENSER (Antaceus) Putnami, a. Dum. 1867. Acip. {A7itaceus) Putnami, A. Dum., Nouv. Arch. du Mus., t. III, p. 178, pi. XIII, fig. 1, la, ib. Caractères (4). — Ligne du dos horizontale; la plus grande hauteur du tronc, au niveau des 3'^ et 4* écussons dorsaux, comprise près de 9 fois dans la longueur de l'animal; tête fai- blement oljlique, à dépression médiane presque nullCi longue, jusqu'à l'extrémité postérieure de l'occipitale supérieure, de 0™.10 et contenue un peu plus de 5 fois dans l'étendue totale; museau court, triangulaire, convexe en dessus, à bords très- obliquement rejetés en dehors, à sommet non effilé, à plaque médiane inférieure non proéminente, mais rugueuse; écarte- ment entre les centres des frontales antérieures, 0".037, et de ces saillies à son extrémité, 0"*. 045; pas de plaques sup- (1) Individu deO™.Sl adressé en communication au Muséum, et rapporté par M. Alex. Agassiz de San-Francisco (Californie) au musée de Cambridge. Je dédie l'espèce au naturaliste M. F. W. Putnam attaché à ce musée. GENRE ACIPENSER (aNTACEUS), 17. 235 plémentaires; barbillons grêles, plats, insérés sur le même niveau, à une distance égale du bout du museau et du bord antérieur de renfoncement buccal qu'ils n'atteignent point par leur extrémité ; centre des temporales à peine plus reculé que le centre des pariétales; centres des mastoïdiennes sépa- rés par le même intervalle que les centres des frontales anté- rieures; 11 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère; 36 latéraux, 11 ventraux. La portion angulaire de l'occipitale supérieure pénètre entre les pariétales,''qui, réunies sur la ligne médiane par une suture très-ser- rée, s'écartent en avant, dans une petite étendue, pour loger l'eth- moïdale; cette dernière, avec 2 courtes rostrales dont elle est pré- cédée, maintient écartées les frontales principales. Les autres plaques du rostre nombreuses ei très-intimement unies par leurs contours, mais bien apparentes, ne s'étendent pas jusqu'aux bords du museau qui sont garnis de petites pièces osseuses irrégulières que séparent des espaces cutanés. — Les radiations des plaques sus-céphaliques et des écuss. dorsaux sont très-régulières et non tuberculeuses; elles représentent de fines vermiculations. La nuchale est arrondie à son bord poster. ; les autres écuss. du dos sont petits; leurs bords forment, de chaque côté, une courbe à peu près régulière ; ils ont une épine fine et acérée. Le 6« est plus court que la fente buccale et que la base de l'A. Entre l'épiptère et la plaque de la caudale, il n'y a pas d'écussons médians, mais de petites plaques étoilées sont disposées par paires. Les latéraux, donllalongueur, même pour les plus grands, égale à peine la moitié de leur hauteur, n'ont cependant pas les angles très- aigus; ils deviennent beaucoup plus bas à partir de l'origine de la D.; leur épine a peu de longueur et d'acuité. Les écuss. ventraux, assez petits et vermiculés comme les dorsaux, ont une courte épine. Au-delà du cloaque, plusieurs plaques très-petites, de forme et de dimensions variables, précèdent l'écusson de l'anale. Le revêtement cutané se compose de petites plaques étoilées â rayons tuberculeux, rudes au toucher, et de scutellcs irrégulières moins grandes. Dans 0"'.01 carré, on compte G ou 8 des premières et une vingtaine des autres. Nageoires — P. à angle int. nul, à bord ext. droit, à angle termi- nal aigu, 2 fois 1/2 aussi longues que larges, étendues jusqu'à la fin du 8'^ écusson latéral, et égales à l'espace compris entre l'angle su- per, de la narine poster, et le centre delà nuchale. V. placées, dans toute leur long., au-dessous des écussons 16-20. De leur origine à celle de la D., moins de distance qu'il n'y en a entre le commencement de cette dernière et l'origine de la C. D. fortement échancréc, située au-dessus des écuss. 21-29. 236 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. A. naissant un peu plus en arrière que le milieu delà base delà D. et dépassant à peine cette base par sa propre insertion, qui est égale à la distance de l'évent au centre de l'oeil ; prolongée, par son angle poster., jusqu'au milieu seulement de l'écusson du lobe infér. de la C. et n'atteignant par conséquent pas le l*"' rayon de cette nageoire dont le lobe super, est effilé et falciforme. P. 34, V. 24, D. 46, A. 22, C. 21/70. Couleur d'un brun foncé sur le dos, jaunâtre sur les flancs; régions inférieures presque blanches. 18. ACIPENSER (AnTACEUS) TRANSMONTAINUS. Acip. [Sterletus) transmont., Columbia river Sturgeon, Richard- son, Fauna boreali-americana, Fish., 1836, p. 278, pi, 97. 4842. Ac. transmont., Dekay, Fauna N. York, Fish., extra-1 imitai, p. 347. — 1846. Id., Storer, Synops. fish. N. Amer {Mem. amer. Acad., new séries, t. II, p. 500. — 1851. Id., Gray, List specim. fish. brit. Mus., Chondr., p. 9, — 1836. Id., Girard, Contrib. to the ichth. west. coast Unit. States from specim. Mus. Smithson. Instit. {Proceed. Acad. natur. sciences, Philad., p. 137). — 1859. Id., Id., Report expier, and surveys for railroad from Mississipi to the pacifie océan, t. X, part. IV, Fish., p. 355. — 1862. Antaceus transmont., Gill, Note on some gênera fish. W. N. Amer. [Proceed. Acad. nat. se, Philad., p. 331). — 1S67. ylc. [Antaceus] transmont., A. Dum., Nouv.Arch. Mus., t. m, p. 180. Caractères (1). — Ligne du dos peu relevée vers la région moyenne ; tête légèrement convexe au sommet, à dépression médiane superficielle, comprise, quand on la mesure jusqu'à l'extrémité de la nuchale, quatre fois et demie dans toute la longueur, brusquement inclinée au-devant des narines ; museau très-déprimé, l'emportant, de quelques millimètres, par sa longueur prise entre la pointe rostrale et les centres des frontales antérieures, sur la largeur du front au niveau de ces centres (il y a égalité, si la mensuration transversale est faite d'une narine à l'autre) ; barbillons simples, insérés au milieu de l'espace qui sépare des orbites le bout du rostre; centre des temporales antérieur au centre des pariétales; 12-14 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère ; 47 laté- raux d'un côté, 42 de l'autre, 9-11 ou 12 ventraux. (1) D'après la description donnée par Richardson, qui a eu sous les yeux deux exemplaires de Om.GQS et de 0">.587 pris au fort Vancouver, dans la rivière de Columbia. Le poisson peut atteindre une taille de 3". 03 (W pieds angl.). Il est inconnu au Muséum. GENRE ACIPENSER (ANTACEUS), 18, 19. 237 La portion anlér. et angul. de l'occipitale super, est courte, et les pariétales sont réunies dans presque toute leur étendue; une petite ethmoïdale et une rostrale médiane beaucoup plus grande sont in- terposées aux frontales principales. La nuchale forme, à son bord poster., un angle très-ouvert; les écussons dorsaux, dont Tanglc latér. est plus mousse à la fin qu'au milieu de la série, ont, particulièrement les derniers, une épine très- aiguc. Le 6" est plus court que la base de l'A. — Les latéraux diminuent beaucoup de volume à la région poster, du tronc. — Les ventraux sont épineux. Le revêtement cutané se compose de petites scutelles éloilées dont la forme et les dimensions varient. Nageoires. — P. étendues jusqu'au 7"= écuss. latéral. — V. au-des- sous des écuss. 17-24. — D. commençant au-dessus du 25* et se ter- minant au niveau du 35". — A. commençant au-dessous du milieu de la base de la D. et dépassant à peine l'extrémité de cette base en arrière; sa propre base moins longue que la distance de l'évent au milieu de l'œil, et contenue plus de 2 fols dans la longueur de l'in- sertion de la D. P. 43, V. 34, D. 52, A. 33, C. 27/86. Couleur d'un gris bleuâtre tirant un peu sur le jaune ; régions in- férieures blanches. 19. Acipenser (Antaceus) Agassizii (1), A. Dum. Atlas, pi. 18, fig. 3, 3a, 3b, tête, S'' écusson latéral et scutelles. 1867. Acip. [Antaceus] Agassizii, A. Dum., Nouv.Arch. du Muséum, t. 111, p. 181, pi. XI, fig. 2, 2a, 2&. Caractères. — Ligne du dos un peu oblique; la plus grande hauteur du tronc, au niveau du 3'' écusson dorsal, contenue plus de 8 fois dans la longueur totale ; tête déclive, à dépression médiane assez prononcée, longue, jusqu'à l'extrémité posté- rieure de l'occipitale supérieure, de 0'".110, et comprise plus de 4 fois 1/2 dans l'étendue totale ; museau triangulaire, h angle antérieur mousse, à bords peu obliques; h plaque inférieure rugueuse, mais sans saillies ; dislance entre les centres des fron- tales antérieures, 0'".038, moindre que la longueur du museau qui, de ces saillies à son extrémité, est de 0'".054; barbillons peu volumineux, simples, légèrement aplatis, insérés au même niveau , atteignant le bord antérieur de l'enfoncement buccal, (1) Individu long de 0".50o, rapporté de San-Francisco (Californie) par M. Alex. Agassiz, à qui je dédie l'espèce, et communiqué au Muséum par le musée de Cambridge (Massachusetts). 238 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. dont leur insertion est plus rapprochée que de l'extrémité ros- trale ; centre des temporales plus en arrière que celui des pa- riétales; centres des mastoïdiennes à peine plus éloignés entre eux que ne le sont les centres des frontales antérieures ; 8 écus- sons dorsaux, non compris celui de l'épiptère; 28-29 latéraux; 10 ventraux. L'angle de roccipitale super, est peu effilé; il pénètre entre les pa- riétales qui, après s'être rapprochées, s'écartent à leur extrémité an- tér. où est logée une petite ellimoïdale interposée en avant, avec 2 rosti-ales dont l'une est beaucoup plus grande que l'autre, aux frontales principales. Chaque mastoïdienne est précédée par une plaque sup- plémentaire. Sur toutes les plaques céphaliques, il y a des granula- tions volumineuses et rudes; leurs sutures sont peu serrées. La nuchale forme, en arrière, un angle obtus à sommet mousse. Les écuss. dorsaux à radiations granuleuses très-prononcées, une fois plus longs que hauts, à bord antérieur oblique, plus allongé que le postérieur qui est courbe, et se réunit à l'autre par un angle mousse; à partir du 4", la crête porte une épine. Le 6"^ est plus long que la base de l'A. et que l'intervalle des centres des frontales antérieures. Entre la D. et la plaque caudale, il y a2 écussons qui se suivent. Les latéraux sont pointus à leurs angles super, et infér. ; la haut, l'emporte de beaucoup sur la long, dans le commencement de la sé- rie; l'épine en est peu proéminente et tout-à-fait semblable à celle des écussons ventraux. — Au-delà du cloaque, il y a 3 plaques non épineuses avant celle de l'A. La peau est couverte de scutelles étoilées à peu près circulaires, disposées sans régularité et trcs-rapprochées les unes des autres; on en compte 3 ou 4 dans 0™.01 carré. Il n'y a, entre elles, que des gra- nulations semblables à celles dont se composent les rayons des gran- des plaques; ce sont, presque partout, des grains sphériques bien distincts les uns des autres, mais quelquefois un peu allongés, et ré- sultant alors de la réunion de deux ou trois grains; tous sont sur- montés d'une petite épine. L'œil est presque rond ; l'intervalle, entre son bord antér. et le bout du museau, est égal à celui qui sépare son bord poster, de l'extrémité terminale de l'occipitale. Nageoires. — P. un peu plus de deux fois aussi longues qne larges, de forme presque ovalaire, égales à la distance comprise entre l'angle super, de la narine poster, et la fin de l'occipitale. V. à bord poster, oblique et non échancré, situées au-dessous des écuss. H-15, et D. au-dessus des écuss. lG-22. Entre le commencement de la base des V. et celui de la base de la D., moins de dislance qu'il n'y en a entre l'origine de cette dernière et le 1^'' rayon de la C. A., non compris son écusson. naissant presque au-dessous du GENRE ACIPENSER (âNTACEUS), 20. 239 milieu de la base de la D., et dépassant, en arrière, cette base de la 1/2 environ de la long, de sa propre insertion; à angle inférieur non émoussé et qui atteint seulement l'origin'e de l'écusson de la C. P. 31, V. 22, D. 41, A. 26, C. 19/79. Couleur d'un gris verdâtre peu foncé. Malgré certaines ressemblances entre Tespèce ici décrite et celle dite Ac. {Ant.) medirostris (n° 10, p. 222) ; voici comment elles se distin- guent : 1"^ Le revêtement tégumentaire n'est pas le même. — 2" VAnt. i(/as5., quoique plus petit, a des écussons dorsaux de même grandeur que ceux de l'autre espèce, — 3° Son A. est moins reculée et de forme différente. — 4° L'échancrure de la C. est beaucoup moins pro- fonde ; son lobe infér. est plus court proportionnel^dment au super. — 5" Le museau est un peu plus long, comparé à la largeur du front. — 6° Enfin, les barbillons sont plus courts. 20. Acipenser (Antaceus) Alexandri, A. Dum. Atlas, pi, 15, fig. 1, ia, ib, tête, 5« écusson latéral et scutelles, 1867. Acip. {Antaceus) Alexandri, A. Dum., Nouv. Arch. du Mus., t, m, p, 183, pi, XV, fig. 1, ia,ib. Caractères (1), — Ligne du dos convexe; au niveau du 5*^ écusson dorsal, la plus grande hauteur du tronc contenue plus de 7 fois dans la longueur totale ; tête oblique, à dépres- sion médiane peu profonde, mais bien prononcée, longue, jusqu'à l'extrémité postérieure de l'occipitale supérieure, de 0'".085 et comprise un peu au-delà de 4 fois dans toute l'éten- due de l'animal; museau effilé, mais à sommet non aigu, à bords latéraux presque verticaux, à plaque inférieure rugueuse, plus saillante en arrière qu'elle ne l'est en avant; large de 0"'.027 entre les centres des frontales antérieures, et long, entre ces saillies et l'extrémité, de 0'°.046; barbillons assez volumineux, les externes insérés un peu plus en arrière que les internes et atteignant seuls le bord antérieur de l'enfoncement buccal, dont leur base est moins éloignée qu'elle ne l'est du bout du rostre ; de petites plaques supplémentaires au-devant des mastoïdien- nes, presque complètement confondues avec les plaques envi- ronnantes ; centre des temporales moins avancé que celui des pariétales; centres des mastoïdiennes plus éloignés entre eux (1) Individu long de 0"'.36 rapporté de Californie par M. Alex. Agassiz à qui je dédie l'espèce communiquée par le musée de Cambridge (Mass.). 240 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. que les centres des frontales antérieures; 10 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère; 27-29 latéraux, 9 ventraux. L'occipitale super, pénètre, par un angle court et mousse, entre les pariétales qui, en arrière, sont séparées, sur la ligne médiane, par de petites plaques; entre les frontales principales est logée l'ethmoïdale. Les rostrales sont étroites et allongées. Toutes les plaques de la tête ont des radiations très-prononcées et granuleuses. La nuchale forme, en arrière, un angle obtus à sommet mousse. Les écussons dorsaux finement radiés sont en contact mutuel, mais non en recouvrement; ils subissent, à l'exception du 2«, le plus petit de tous, une augmentation graduelle de volume jusqu'au 5*-', et de là, jusqu'au dernier, diminuent avec régularité; leur crête, très-pronon- cée, est surmontée, dans toute la rangée, d'une épine fort aiguë. . Entre l'épiptère et la plaque de la C, il y a un écusson épineux entouré de plaques étoilées. Les écuss.latér., très-effilés à leur extrémité super., sont courts dans la 1/2 antér. de la série, relativement à la hauteur; au-delà, les di- mensions verticales diminuent beaucoup ; ils ont un bord rectiligne en avant et arrondi en arrière; la carène est proéminente, l'épine acérée ; celle des écussons ventraux l'est également ; ces derniers augmentent de dimension jusqu'au 6«, qui est plus grand que les 3 derniers. — Entre l'ouverture cloacale et la plaque de l'A., il y a 2 écussons épineux. Le revêtement cutané se compose de scutelles étoilées dont on compte 3 ou 4 dans O^.Ol carré, entourées par des scutelles irrégu- lières et épineuses. Au bas des flancs, de grandes plaques stelliformes sont disposées en une courte rangée sur la 1/2 antér. du tronc. Entre le bord antér. de l'œil et l'extrémité rostrale,la distance égale celle qui sépare ce bord de la fin de l'occipitale. Nageoires. — P. à angle int. nul, presque ovalaires, à bord externe convexe, à angle terminal mousse, un peu plus de 2 fois aussi longues que larges, étendues jusqu'au 6'^ écusson latéral, et égales à l'intervalle compris entre l'angle super, de la narine poster, et le bord terminal de l'occipitale. V. à peu près quadrilatérales; entre leur origine et celle de la D., la distance est égale à l'intervalle compris entre le commencement de cette dernière et le premier rayon de la C. D. à base plus courte que le front n'est large. A. commençant au-delà du milieu de la base de la D. et dépassant cette base des 2/3 de la longueur de sa propre insertion; le lobe super, de la C. l'emportant un peu, par ses dimensions, sur l'espace qui sépare le bout du museau du centre de la temporale.. P. 31, V. 22, D. 29, A. 23, C. 20/53. Couleur d'un brun uniforme loncc , moins sombre sur les régions GENRE ACIPENSER (ANTACEUS), 21 . 241 inférieures; mais, contrairement à ce qu'on remarque chez la plupart des espèces, ces dernières n'ont pas une teinte plus claire. 21. AciPEïssER (Antaceus) oligopeltis (1), A. Dum. Acip. [Antaceus] oligopeltis, A. Dum. Nouv. Arch. du Mus. ^ t. III, p. 184, pi. XV, %. 2, 2a, 26. Caractères (2). — Ligne du dos légèrement oblique, à partir de la plaque nuchale (premier écusson du dos) où est la plus grande hauteur qui est contenue près de dix fois dans la lon- gueur totale; tête oblique jusqu'aux narines, au-devant des- quelles, sans changement brusque de direction, le museau de- vient horizontal; région sus-céphalique faiblement déprimée au milieu ; tête longue, jusqu'à l'extrémité postérieure de l'oc- cipitale supérieure, de 0'".094 et contenue un peu moins de 4 fois dans l'étendue totale; museau presque tout à fait plat, effilé, mais à extrémité mousse, et terminée par une ligne ho- rizontale, garni, en dessus, de petites épines, et, en dessous, de pièces osseuses allongées, un peu épineuses; distance entre les centres des frontales antérieures, O'n.29, beaucoup moindre que la longueur du museau qui, de ces saillies à son extrémité, est de 0'".051 ; barbillons simples, un peu aplatis, à pointe effi- lée atteignant presque le bord antérieur de l'enfoncement buc- cal, dont leur insertion est notablement moins éloignée que du bout du museau; au-devant de chaque mastoïdienne, une pe- tite plaque supplémentaire; centre des temporales situé plus en arrière que celui des pariétales ; centres des mastoïdiennes plus éloignés entre eux que les centres des frontales antérieures ; 8 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère ; 28-30 la- téraux ; 9-10 ventraux. ^ L'occipitale super, pénètre , par sa portion antér. angulaire, entre les pariétales, presque jusqu'au niveau de leur centre; celles-ci réunies incomplètement sur la ligne médiane, s'écartent, et, dans leur intervalle, se loge le bout poster, d'une grande elhmoïdale, pro- longée entre les frontales principales, qui restent éloignées l'une de l'autre, et auxquelles s'interposent, par leur extrémité terminale, des plaques rostrales que précèdent d'autres plaques étroites. (1) En raison du petit nombre d'écussons dorsaux, ô)iyo;, petit, peu, izél'cri, petit bouclier. (2) Individu long de 0™.363 rapporté, par M. Alex. Agassiz, de San-Fran- cisco (Californie) au musée de Cambridge qui l'a adressé en communica- tion au Muséum. Poissons. Tome II. IG 242 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. Toutes les pièces suscéphaliques sont couvertes de granulations épineuses plus acérées sur le museau que partout ailleurs. La nuchale continue , par son bord poster, légèrement courbe, le bord des mastoïdiennes. Les écussons dorsaux à peine entuilés, sont ovalaires, très-compri- més, à crête saillante et à épine robuste, plate et fort aiguë. Le 6^ est plus long que la base de l'A. et égal à l'intervalle des centres des frontales antérieures. — H y a une paire de petites plaques entre le dernic écuss. et celui de la D. qui est suivie de 2 paires de grandes plaques épineuses précédant 2 ou 3 autres paires de pièces osseuses beaucoup plus petites. Les éeuss. latéraux, épineux comme les ventraux, ont le bord pos- térieur convexe et l'antér. faiblement concave; tous sont un peu plus hauts que longs. — Le cloaque est suivi de 7 plaques irrégulière- ment disposées sur 2 rangs et toutes plus petites que l'écuss. de l'A. Les téguments sont revêtus de grandes plaques étoilées, de forme irrégulière, dont le centre porte une assez longue épine ; les premiè- res, de chaque côté, au-dessous des écussons latéraux, ressemblent à ceux-ci par leur conformation, et constituent une deuxième et une troisième rangées longitudinales qui ne s'étendent pas au-delà des ventrales; ces écuss. accessoires sont entourés de scutelles épineuses. Dans 0™. 01 carré, on compte presque trois des premières et plusieurs petites. Les épines que portent chaque grande plaque et les scutelles donnent à toute la surface du corps une rudesse extrême qui aurait justifié, pour cette espèce, la dénomination de spinosissimus , si ce n'était un caractère de jeune âge. Au-dessous de l'œil, on ne voit qu'un très-petit espace cutané, en raison du grand développement de la pièce transversale de la plaque sous-orbilaire dont la portion montante borde exactement, en ar- rière, la cavité de l'orbite. Nageoires. — P. à angle int. effacé, à bord int. oblique, réuni à l'ex- terne par un angle mousse, 2fois 1/2 environ aussi longues que larges, étendues jusqu'au G'' écuss. latéral, égales à l'intervalle compris en- tre l'angle super, de la narine poster, et le bord terminal de l'occi- pitale.— V. situées, dans toute leur long., au-dessous des écussons H-IS d'un côté et 43-17 de l'autre. De leur origine à celle de laD., la distance est moindre que l'intervalle qui sépare le commencement de cette dernière du 1" rayon de la C. D. placée au-dessus des écussons 18-22 d'un côté, 19-24 de l'autre. A. naissant au-dessous du 20" écuss. latér., un peu avant la fin de la base de la D., dépassant la fin de cette base de plus de la 1/2 de la long, de sa propre insertion et n'atteignant pas le 1" rayon du lobe infér. de la C. dont le super, est égal à l'espace qui sépare le bout du museau du centre de la plaque temporale. P. 35, V. 24, D. 37, A. 23, C. 17/70. GENRE AClPEiNSER (ANTACEUS), 22. 243 Couleur d'un brun verdàtre, dont la teinte foncée tranche avec celle plus claire du bas des flancs et du ventre qui sont presque blancs, à reflets argentés. 22. AciPENSER (Antaceus) acutirostris. Acip. acutirostris, Ayres, Proceed. California Acad. nat. se, San-Francisco, 1854, p. 15. 1856. Acip. acutir., Girard, Contribut. to the ichth. west. coast Unit. States from specim. Smithson. Instit. [Proceed. Ac. nat. se. Philad., p. 137). '1862. Antaceus acutir., Gill, Notes on some gênera fish. W. N. Amer. [Proceed. Ac. nat. se. Philad., p. 331). Acip. [Ant.) acutir., A. Dum., Nouv. Arch. Mus., t. III, p. 186. Caractères (1). — Individu long de O^.SS, à lête oblique jus- qu'aux narines oii le museau commence à devenir horizontal, mais sans s'abaisser brusquement au-devant des orifices nasaux comme chez Tespèce dite Acip. trcmsmontanus ; les yeux au mi- lieu de la longueur de la tête, laquelle représente un quart des dimensions totales qui sont sept fois aussi considérables que la hauteur du corps au niveau du 5*^ écusson dorsal; distance des narines à la pointe du museau, 0™.025 ; entre les narines, 0'".014; bord antérieur de la bouche au-dessous des yeux; bar- billons de 0'^.013, insérés au milieu de Tintervalle du bout du museau à la bouche; écussons tous carénés et à pointe dirigée en arrière; 11 dorsaux; 49 latéraux; 11 ventraux d'un côté et 10 de l'autre. « Entre les écussons, sur la peau, de petites scutelles étoilées. » « P.^ V. et A. arrondies; les premières hautes de 0"'.032; dorsale double de l'anale, et se terminant, l'une et l'autre, au même niveau ; lobe supérieur de la G. étroit, fort aigu, égal à la longueur de la tête. » • (1) Traduction de la description donnée par M. Ayres. L'espèce est inconnue au Muséum et n'a pu figurer sur le tableau synop- tique de la p. 220. Parmi les Esturgeons de la Californie adressés en com- munication par le musée de Cambridge (et les collections de Paris n'en ont jamais reçu des côtes occidentales de l'Amérique du Nord), pas un ne porte un aussi grand nombre d'écussons latéraux que celui dont il s'agit ici. Sur 5 espèces, il ne va pas jusqu'à 30. Chez les autres, dont le museau d'ail- leurs est peu prolongé, il n'arrive môme pas à 40. â44 GANOÏDES CHOISDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. GROUPE II. — Opisthocentres (1). Caractères. — Ecussons dorsaux échancrés en arrière, à ca- rène oblique d'avant en arrière et de bas en haut, et terminée par une pointe épineuse qui forme l'extrémité supérieure de réchancrure de Técusson. Voyez, pour la division de ce groupe en 3 sous-genres, le tableau de la page 89. IV. Sous-Genre. STERLETUS (2), Brandt. Caractères. — Scutelles cutanées pectiniformes, c'est-à-dire plus ou moins allongées et étroites, munies, à leur bord posté- rieur, de deux, trois ou plusieurs épines; barbillons à bords le plus habituellement frangés; lèvre inférieure largement di- visée et souvent réduite à deux simples plis cutanés aux angles de la bouche; ecussons latéraux petits et généralement très- nombreux; ecussons ventraux le plus ordinairement peu déve- loppés, et, chez certaines espèces, presque nuls. (1) De ôuKrôev, par derrière, et xévTpov, aiguillon, épine. — Atlas, pi. 19, fig. 1, V Mésocentre, et pi. 20, fig. 8 (indiquée, par erreur, comme fig. 3, à la-p. 50) Opisthocentre. (2) Dénomination empruntée du russe : Sterlet. Elle a été employée d'a- bord, en 1820, par Rafinesque [Ichth. ohiensis, p. 80), comme nom généri- que ; il y rapportait les Esturgeons sans plaques ventrales et, par consé- quent, à 3 rangées d'écussons seulement. M. Brandt s'est servi de ce mot, en 1833, pour désigner un groupe ou sous-genre représenté par le Sterlet (Ac. rulhenus) et l'Est, des îles Alou- tiennes (Ac. aleutensis, Fitz.), in : Medizin. Zoologie, t. II, p. 3. Pour ce dernier, Acip. aleutensis, voisin du Sterlet, mais très-incomplé- tement décrit, qui a été vu seulement par Merk et dont Pallas a parlé d'après les manuscrits de ce zoologiste in : Zoogr. rosso-asiat., t. III, p. 107, Not. 1, je ne puis que renvoyer à ce passage reproduit par MM. Brandt et Ratzeburg : loc. d/.,p.2o, note 2, et par Filz. et Heck. : Monogr...,^^ 285.) Ceux-ci ont choisi le nom de Ac.i\)cnseres pour les Ac. ruthenus, aleu- tensis, Gmelini, et pour quelques autres qui n'appartiennent point au même groupe {Monogr. Darstell. Gatt. Acip. 1836, Ann. Wien. Mus., p. 269). En 1816, le prince Ch. Bonaparte (Caial. pesci europ., p. 21) a élevé la division des Sterlets au rang de genre en y faisant entrer les Ac. ruthenus et Gmelini. GENRE ACIPENSER (STERLETUS). 245 -H G > ce 0 s #^ H..Ù ^ ^ r*-^ ^ ■^ '8 V3 «li lU i- -« S L< %> ? .2 § o en =o 0 Oh Si ce 0 3 ?> 0) -J i< &3 ÎO «o l u PS c « " en _ n c/3 en «3 t3 c3 3 O O en 3 c o "es I en -O) 3 — ^ en -^ r-i^ en O» tri 3 'C riJ en O Sri (U "ëi a cd tri 3 > 3 es tJ va a, 3 en d es a riJ a 3 (O 3 a ri-» en 'S B eS 3 T3 I .es 246 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. 1, AciPENSER (Acipenser) ruthenus (1), Linii., Syst. nat.^ \^' edit., 1766, t. I, p. 403 et éd. Gmel., t. I, p. 1485. — Petit Esturgeon ou Tschetschûga des Russes, ou Sterlet., . Sterled. '^ Atlas, pi. 19, fig. 2, tête vue en dessous; 2 a téguments. 1726. Huso IV, Stiirio II, Marsigli, Danubius pannonico-My siens, t. IV, p. 35, pi. XI, fig. 2 (adulte). — //wso III, Sturio I, Id., t. IV, p. 35, pi. XI, fig. 1 (jeune âge). 1744. Acipenser, n°3, 5 ordinibus ossium in acmnenretro spectans assiirgenlium....; rostro longo, gracili, exterius osse tanquam vagina obducto, Klein, Missiis IV, p. 13, n° 3. 1746. Acip. ordinibus 5 longitudinalibus squamarum ossearum; intermedio ossiculis 15; Sueds Sterlet l, Linn., Faun. suecica, éd. I, p. 102, n° 272, et éd. Retzius, 1800, Ac. ruth., p. 309, n° 16. 1754. Acip. ruthenicus, Linn, Mus. Ad. Frid., t. I, p, 54, tab. 27, fig. 2 et tab. 28, fig. 1. 1765. Acip. ruth., Wulff, Ichth.... regni borussici, p. 17. 1767 (1768). Acip. ruthenus minor, rostro elongato, acuminato, cu- tis scabriuscula, Forster, Specim. hist. natur. volgensis, in : Philos. Tram., t. LVII, part. I, p. 353, n" 11. 1770-84. Der Sterlett, Gmelin, Reise durchRussland %ur untersiich. der drey Natur-Reiche, t. I, p. 142, et t. III, p. 234. 1771. Ac. ruth. Le Sterliad, Lepechin, Itin., t. I, p. 154, pi. IX, fig. 1 et 2. » 1772. Sterleta. Acip. rostro subulato, recto, diametro oris quadrupla (1) Habitat in Ruilieno (Linné). « Il y a lieu de croire, dit Cuvier {Règne animal, S'' édition, t. II, p. 379), que c'est VElops et VAcipenser si célèbre chez les anciens », et il rappelle tout ce qu'ils en ont dit dans une note à l'édit. de Pline, donnée par Ajasson de Grandsagne, collection de Lemaire (t. II, p. 73, note 4; lib. IX, cap. XXVII), etZool. de Pline, trad. Ajass. de Grandsagne, notes du livre IX, p 171, XXVII — 174. C'est donc ici qu'il convient de citer : Plin., Hisi. nat. lib. IX, cap. XXVII, Apud antiquos pisciiim nobilissimus habitus Acipenser.... quidum eum Elopem vacant; ld.,Id., lib. XXII, cap. LIV, Helopi palmam saporis inter pisces niidti dedere. Comment ne s'agirait-il pas, dans ces passages, du Sterlet du Pont-Euxin ou mer Caspienne sur les bords de laquelle, comme le rapporte Pline, Ovide commença son poème resté inachevé des Halieutiques?Par conséquent, il a pu y dire, en parlant de ce poisson (vers. 134) : Tuque peregrinis acipenser nobilis, undis, puisque la préférence des an- ciens pour cette espèce s'est perpétuée jusqu'à nous. Du temps de Pallas, en effet, le Sterlet se vendait quelquefois, à Saint-Pétersbourg et à Moscou, un prix énorme « insano pretio » quand sa taille dépassait deux pieds [Zoogr. Ross.-asiat., Monocardia, p. 104). — Voy. p. 264, note 1. GENRE ACIPENSER (STERLETUS), 1. 247 longiore; cirris vix ori propioribus; labiis integris, Guldenstaedt, Novi Comment. Acad. scient. Petropol., t. XVI, p. 533. 1776. Die naturgeschichte und Verpflanzung des Sterlets, Pallas, Briefe in : Beschaftigungen der Berlin. GesellscJi.. Naturforsch. Freunde^ t. II, p. S32, et Bergius, Briefe in : Id., p. S34. 1786. Acip. ruth., Sterlet, Bloch, /c/ji/t., édit. franc, in f'',3« partie, p. 88, pi. 89 (copiée 1" par Donnât, Encycl. m,éth., 1788, pi. 10, fig. 30 : Le Strelet, p. 16, â" par Shaw, Gêner. %ool., t. V, part. II, 1803, pi. 160, p. 376), et Sxjst. posth., éd. Schneider, 1801, p. 347. — 1798, Id., Lacép. Hist. nat. Poiss., t. I, p. 435. 1811 (1831). ylc.;)2/(;m«îts, Pallas, Zoogr.R.-asi,t.III,p. 102, pi. IS. 1817. Ac. ruth., petit Esturg. ou Sterlet, Cuv. B. anim. !''« édit., t. II, p. 142, 2*^ édit., id., p. 379 (non la pi. 113 de l'édit., illustr. : Ac. stellatus). —1830. Id., Reisinger, S;)ecim. ichth. Hungariœ, p. 90. 1831. Id., Eichwald, Zool. specialis Bosaice et Poloniœ, t. III, p. 66. 1833. Id., Brandt et Ratzb., Mediûn. Zool., t. II, p. 21, pi. II, fig. 2 etD-N et Nachtrdge, p. 353. 1834. Id., Lovetzky, Diagn. pisc. ad genus Acip. pertin. {Nouv. Mém,. Soc. imp. nat. Moscou, t. III, p. 261, pi. XVIII, fig. 2, et Ac. Kamensis, 7d., p. 262, pi. XVI, fig. ^a, "ib, nommé ainsi parce qu'il a été pris dans la Kama, et considéré par Lovetzky comme une variété du Sterlet, mais par Fitz. et Heck. comme un Sterlet âgé. 1836, Acip. ruth., Fitzinger et Heckel, Monograph. Darstellung Gat- tung Acipenser [A^m. Wien. Mus., p. 279, tab. XXVI, fig. 5 et tab. XXX, fig. 15 et 16. 1846. Sierletus ruth., Bonap. Catal. pesci europ., p. 21, n" 87. 1850. Acip. ruthenus, Czernay, Ichth. Beobachlungen gesamm. Reise in dem Charkowschen und anlieg. Gouvern. in : Beitr. zur Fauna Charkowsch. : Bull. Soc. imp. natur. Moscou, t. XXIII, p. 633, dans le Don. — 1851. Id., Gray, List specim. fish brit. Mus. (Chondropt.), p, 7. _ 1852. Id., Krôyer, Danmarks Fiske, t. III, pars II, p. 779, 1855. Id., Nilsson, Skandin. Fauna, Fiskarna, p. 704. 1856. Id., Kessler, Zur Ichth. sildivest. Busslands, Bull. Soc. imp. nat. Moscou, t. XXIX, p. 387, n" 51, et 1857, Nachtrdge ichth. siid- west, etc. [Id., t. XXX, 1^« partie, p. 477, n°48. — 1856. Id., Brandt, Considérations sur les animaux vertébrés de la Sibérie occid. (Ext. du Voij. deTchihatchef dans l'Altaï orient., trad. fr., p. 32, sp. 5. — 1856. Id., Tchihatcbef, Poiss. du Don, du Dnèpre, du Dnestre, du Boug, du Danube [C. rendus Ac. se, t. XLII, p. 442), trouvé dans ces fleuves, exe. dans le Boug. — 1857. Id., Golowatschow, Notice sur.... le genre Acip. {Bull. Soc. impér. natur. Moscou, t. XXX, 2« partie, p, 533), — 1858. Id., Heckel et Kner, Sûsswasserfische, ôstreich.Mon., p. 337, fig. — 1862. Id., Jeitteles, Prodr. faun. vert. Hung. super., p. 68. — 1863. Id., Siebold (C. Th. E. von), Sûssvasserfische von Mit- teleuropa, p. 360. — 1863. Id., Chyzer. (Kornef), Magyar or s%ag...., 248 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. p. ^\,Sôreg Tok. — 1863. Id., Steindachner, Fische ans Theiss-Mûn- dungen in Verhandl. woL-hotan. Gesellsch. y^ien, p, H22. — 1864. Id., Wateckiego, Mater, do fauny ichth. Polski II : System przeglad ryb Krajowych, Varsovie, p. 89. Caractères (1). — La plus grande hauteur du tronc au niveau du 4^ écusson dorsal, égale h. 1/9" environ de toute la longueur; ligne du dos un peu déclive en arrière, à partir de ce point; tête inclinée et subissant une faible obliquité jusqu'aux narines au-devant desquelles le museau devient horizontal ; enfoncement sus-céphalique médian superficiel bordé par des crêtes latérales presque nulles; tête comprise, quand on la mesure jusqu'au bord terminal de Toccipitale su- périeure, un peu moins de 4 fois 1/4 ou 4 fois seulement dans rétendue totale (2) ; museau allongé, pointu, en forme de poin- çon ou d'alêne; distance entre les centres des frontales anté- rieures n'égalant pas tout à fait la moitié de l'intervalle mesuré entre ces centres et le bout du rostre ; barbillons à franges courtes, vers l'extrémité, sur le bord interne, insérés plus loin de l'extrémité du museau que de l'enfoncement buccal dont ils atteignent le bord par leur pointe; les externes séparés, à leur base, par un intervalle moindre que la distance du bord pos- térieur de l'œil à l'évent ; plaque médiane inférieure rugueuse et présentant 3 petites proéminences ; fente de la bouche moins considérable que l'intervalle des narines supérieures; centre des temporales un peu plus rapproché de la pointe rostrale que le centre des pariétales; intervalle des centres des mastoïdiennes égal à celui des centres des frontales antérieures; 12-14 écussons dorsaux, non compris la plaque de Tépiptère (Lepechin, 17), 64-69 latéraux; 13-13 ventraux (jusqu'à 18, Heck. et Kner). (1) D'après 5 sujets dont 2 (c/ et 9) péchés dans le Danube et placés dans les collections par M. le docteur Guyon, correspondant de l'Institut de France, longs de 0"i.480 et de 0™.470; un autre provient du musée de Vienne et a été donné à celui de Paris par l'entremise de Heckel. Sa lon- gueur, en tenant compte d'une petite mutilation de la queue, est de 0™ 375. Le 4« (0"'.29) pris, selon toute probabilité, dans le Danube, a été offert par la commission de la Roumanie après l'exposition de 1867. Le 3'^, d'origine non mentionnée, appartient au musée de Milan qui l'a envoyé en com- munication ; il mesure 0">.360. La Bibliothèque du Muséum renferme une excellente figure M S de l'es- pèce accompagnée d'une description également M S (n° 6). Elle fait partie d'une collection de dessins et de textes envoyée anciennement par M. Filzin- ger à Cuvier et à Valenciennes. (2) Chez l'adulte, elle y est comprise i fois|l/2. GENRE ACIPENSER (STERLETUS), 1. 249 L'occipitale supérieure fortement échancrée en arrière pour rece- voir la saillie médiane de la nuchale, est réduite, dans sa portion élargie, à deux lames étroites obliquement dirigées en arrière et en dehors; chez l'adulte, l'échancrure est moins profonde et la plaque offre plus de volume dans ses régions latérales. La portion antérieure pénètre, jusqu'à une assez petite distance de leur centre, dans l'intervalle des pariétales qui, réunies sur la ligne médiane, s'écartent à leur ex- trémilé antér., et là, se loge une petite plaque médiane suivie d'une autre un peu plus grande, ou une plaque unique dont l'interposition aux frontales principales les maintient séparées. Les limites des pla- ques du rostre ne sont pas distinctes. La nùchale plus grande que les autres écussons du dos, aussi lon- gue que large dans le jeune âge, devient, chez l'adulte, un peu plus large que longue; son bord poster, est presque transversal et dépasse notablement, en arrière, le bord terminal des mastoïdiennes. Les écuss. du dos sont en recouvrement; leur carène est fort sail- lante, surtout celle de la nuchale; elle se relève en arrière et se ter- mine en une épine très-acérée. — Derrière la D., il n'y a point de plaques. Les écuss. latér., fort serrés les uns contre les autres, beaucoup plus hauts que longs, ont leurs extrémités très -effilées et la carène épi- neuse à son extrémité postérieure. Les venir, sont petits, presque triangulaires, à carène et à épine. Le cloaque est suivi de 2 plaques médianes impaires. Le revêtement cutané, entre les écuss., se compose de très-nom- breuses scutclles pcctiniformes qui, pour la plupart, portent 3 den- telures épineuses. Nageoires. — P. à bord int. court, réuni, par un angle mousse, au bord poslér. qui est très-oblique et forme, avec le bord ext., un angle aigu ; à premier rayon presque aussi prolongé que la nageoire; 2 fois aussi longues que larges, étendues jusqu'au 16'-' ou 18" écuss. latéral. V. quadrangul. placées, dans toute leur étendue, sous 8 à 10 écuss. D. située au-dessus de 12 à 13 écussons, à peine dépassée par la fin de celle de l'A. qui se prolonge jusqu'au 1" rayon du lobe infér. de la C. P. V. D. A. C. 25 22 41 23 33/80 Heck. et Kner. 26 23 42 26 mutilée, spécimen du mus. de Par. 34 26 43 26 34/85 » » Milan. Stjstéme de coloration. — Dos d'un gris brunâtre ou d'un jaune- brun allant presque jusqu'au noir; écuss. d'un blanc sale ; nageoires super, grises; V. et A. légèrement rougeâtres; iris jaune, brunâtre inférieurement. La long, proportionnelle du museau, chez les jeunes, semble ici être moindre que chez les autres espèces. — La 9 se distingue par un 250 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. museau plus allongé, plus plat et plus mince et un peu relevé au bout (Brandt, Mediz. ZooL, t. II, pi, II, fig. 2D). La chair du Sterlet (/If. rulhemis) qui dépasse rarement 0". 60, mais qui peut arriver à une taille de 0'".76, est plus savoureuse que celle des grandes espèces et plus estimée (voy. p. 32), de môme que le caviar fabriqué avec ses œufs. Sa vessie natatoire fournit la meilleure ichthyocolle. Le Sterlet est une des espèces les plus largement répandues. Sa résidence principale est la mer Noire d'oîi il remonte dans les fleuves en plus grand nombre et plus loin que les autres espèces, et il y sé- journe plus longtemps. Dans le Danube, il arrive régulièrement jus- qu'à Vienne et assez souvent jusqu'à Lintz. On le pêche même en Bavière (Heck. etKner). Il habite aussi la mer Caspienne, l'Océan arctique et tous les fleuves qui se jettent dans ces mers (Pallas, Lettre de 1776, p. S33; voy. la synonymie). On l'a transporté, de Russie, par les ordres du roi de Suède, Fré- déric 1'='', selon le rapport de Linné (Fauna suecica, p. 102, n" 272), dans le lac Mselarn, et il a été introduit par le roi de Prusse Frédé- ric-le-Grand, dans le lac de Gôrland en Poméranie (Voy. plus haut, p. 80). 2. AcîPENSER (Sterletus) Gmelini. Acip. [Acip.) Gmelini), Fitz. et Ueck. ^Mojiogr.Darstell. Gattung Acip. [Ami. Wisn. Mus., 1836, p. 276, pi. XXV, fig. 2 et pi. XXX, fig. 17 et 18). 1774-1784.. Kostera, Gmelin (S.) Reisedurch Piussland, t. III, p. 239, adulte, et p. 238, jeune âge. 184-0. Acip. Gmel., Nordmann, Fauna pontica, Demidoff, Voy. Rus- sie mérid. el Crimée., t. III, p. 544.. 1846. Sterlelus Gmel., Ch. Bonap., Catal. pesci europ., p. 21 , n° 88. 1851. Ac. Gmel., Gray, List specim. fish. brit. Mus. (Chondr), p. 7. 1856. Id., Kessler, Zur Ichth. SUdwest. Russlands, Bulletin Soc. imp. nat. Moscou, t. XXIX, p. 387, cité, à la fin de l'article relatif au Sterlet [Ac. ruth.), comme simple variété de ce dernier. — 1858. /(/., Heck. etKner, Die Silsswasserfische ôslr. Mon., p. 340, figures. — 1862. Ac. Gmelini, Jeitteles, Prodr. faiin. Hung. super., p. 69. — 1863. Id., Chyzer (Kornel), Macjyarorszag.... Tableau des poiss. d'eau douce de Hongrie, notes et descr. par Heckel, trad. avec comment., p. 2\, Gme- lin Tokja. — 1864. Id., Wateckiego , Mater, do jaxiny ichth. Polsky II : System, przeglad ryb Krajowich, Varsovie, p. 90. Caractères (1). — Ligne du dos un peu voûtée; la plus (1) D'après 2 individus longs de O^-Sô et de 0™.S7, envoyés de Russie, mais sans indication de localité, par S. A. Lia grande-duchesse Hélène. ^_ GENRE ACIPENSER (STERLETUS), 2. ' ' 2S1 grande hauteur du tronc, au niveau du 5® écusson dorsal, con- tenue près de 8 fois dans toute la longueur; tête assez forte- ment oblique à partir de Técusson nuchal, mais devenant hori- zontale, au-devant des narines, à dépression médiane presque nulle; tête comprise, quand on la mesure jusqu'au bord ter- minal de Foccipitale supérieure, 5 fois environ dans l'étendue totale; museau court, triangulaire, large et terminé en pointe mousse; à plaque médiane inférieure cachée dans répaisse.ur de la peau, portant 4 tubercules saillants (1) ; distance entre les centres des frontales antérieures égale aux 2/3 de l'intervalle mesuré entre ces centres et le bout du rostre et égale à la lon- gueur de l'opercule ; barbillons à franges très-développées, les unes simples, les autres offrant des digitations, insérés plus loin de l'extrémité du museau que de l'enfoncement buccal dont ils atteignent le bord par leur pointe; écartemeiit des ex- ternes, à leur base, moindre que la distance du bord postérieur de l'œil àl'évent; fente de la bouch-e moins considérable que l'intervalle des narines supérieures au niveau de leur angle postérieur; centre des temporales un peu plus rapproché du sommet du rostre que le centre des pariétales; intervalle des centres des mastoïdiennes l'emportant sur celui des centres des frontales antérieures; 13 écussons dorsaux, non compris celui de l'épiptère; 66 latéraux, 13 ventraux. Les plaques sus-céphaliques présentent, dans leur disposition mu- tuelle, une assez grande analogie avec ce qui se remarque chez le Sterlet, et les rostrales semblent, de même, tant leur contact est in- time, former, en quelque sorte, une seule pièce, mais les radiations de ces plaques, et particulièrement sur le rostre, sont plus fines que chez le Sterlet dont le museau est beaucoup plus effilé. La nuchale et tous les autres écuss. du dos sont proportionnelle- ment plus grands; elle est, en même temps, proéminente; les ven- traux et les latéraux, comme dans l'autre espèce, restent petits. Le revêtement cutané est composé de scutelles pecliniformes. Les yeux offrent une petite différence dans leurs dimensions : le droit est un peu plus grand que le gauche. Nageoires. — Elles diffèrent de celles du Sterlet, en ce que l'A. a son angle poster, plus aigu, et la C. son lobe super, plus eftilé. Couleur brunâtre en dessus ; les écussons et la région ventrale sont d'un blanc jaunâtre. Cette espèce qui présente presque les mêmes dimensions que le Sterlet, remonte, comme lui, de la mer Noire dans les cours d'eau (1) Ce nombre est indiqué par Fitz. et Heck., ainsi que par Heck. et Kner, mais je n'en trouve que 3, comme chez le Sterlet. 282 GANOlDES CHONDROSTES. ACIPENSERIDES. qui s'y versent. Il ne va pas, dans le Danube, plus loin que Vienne où il est rare. P. 28, V. 28, D. 48, A. 25, C. 41/87. 3, ACIPENSER (StERLETUS) NUDIVENTRIS. Acip. nudiv., Lovetzky, Diagn.pisc. ad genus Acip . pertinentium {Nouv. Mém. Soc. imp. nat. de Moscou, 1834, t. III, p. 260, pi. XV, fig. 2). Schip. Belugie des Russes. 1831. Ac. nu(^ii;.,Eichwal(l, Zool. specialis Rossiœ et Poloniœ, t. III, p. 66, n" 6. - ', Caractères (4). — Ligne du dos presque horizontale ou un peu convexe; la plus grande hauteur du tronc au niveau du 3* ou du 4'' écusson dorsal; tète plate en dessus, assez fortement oblique à partir de la plaque nuchale dont la saillie est conti- nuée par celle de Toccipitale supérieure, contenue, quand on la mesure jusqu'au bord postérieur de cette dernière plaque, 5 fois 1/2 dans la longueur totale ; museau médiocrement al- longé, non rétréci et h angle antérieur mousse; distance entre les centres des frontales antérieures, 0'".035, moindre de 1/5'' environ que la distance comprise entre ces saillies et Textré- mité du rostre dont la face inférieure porte une plaque peu rugueuse, munie de 4 tubercules à faible saillie; barbillons apUitis en arrière dans leur moitié postérieure, insérés juste entre le bout du museau et le bord postérieur de la lèvre infé- rieure et s'étendant jusqu'à Torigine de renfoncement buccal ; les externes séparés, à leur base, par un intervalle égal à la distance du bord postérieur de Tœil àTévent; fente buccale moins considérable que l'espace compris entre les narines supérieures au niveau de leur angle postérieur; centres des (1) D'après un individu long de O^i-SS, envoyé de Russie par S. A. I. la grande-duchesse Hélène. — MM. Fitzinger etHeckei [Monogr. Darstell. Gut- tung Acip. in : Ann. Wien. Mus., 1836, p. 271), puis, à leur exemple, d'au- tres zoologistes (Bonaparte, Catal. pesci europ., p. 20, Gray, List specim. fish. brit. Mus. fChondr.), p. 6) considèrent la présente espèce comme no- minale et établie d'après nn Acip. glaber âgé dont les écussons ventraux se seraient effacés. — Sans discuter de nouveau l'exactitude d'une suppo- sition émise également pour d'autres Esturgeons à ventre nu (Voy. ci- dessus, p. 49 et 88), je ferai observer que le plus long des exemplaires de l'espèce dite Acip. glaber conservés dans les collections du Muséum et dont la taille est de O^-OS, a des écussons ventraux bien plus apparents que ceux de notre spécimen de VAcip. nudiveniris^ qui est cependant beaucoup moins grand et moins volumineux et, par conséquent, plus jeune. GENRE ACIPENSER (STERLETUS), 3. 253 temporales un peu plus en avant que les centres des pariétales ; distance entre les centres des frontales antérieures moindre que l'espace compris entre ceux des mastoïdiennes, mais égale h. la longueur de l'opercule ; 44 écussons dorsaux, non compris celui de répiptère qui est presque nul; 63 latéraux; 13-45 ventraux très-petits, non proéminents, à peine apparents (1). L'occipitale super., courte et un peu saillante, reçoit, en arrière, dans son échancrure, l'extrémité antér. de la nuchale, et pénètre, par un angle mousse, entre les pariétales qui sont unies sur la ligne mé- diane, dans toute leur étendue; au-devant d'elles et entre les fronta- les principales, est placée l'ethmoïdale dont les limites, ainsi que celles des rostrales,sontà peine distinctes. Les écuss. dors., à dimensions peu considérables, ont une carène tranchante, mais basse, dontrépine terminale est séparée du commen- cement delà carène qu'elle précède par un petit intervalle cutané. — Le S" est contenu 2 fois 1/2 dans la long, de la plaque pectorale ; la largeur de la fente buccale Femporle de 1/3 sur l'étendue du 6'' qui égale la 1/2 de la long, de la base de l'A. — Derrière la D., il n'y a point de plaques. Les écuss. latéraux, très-peu volumineux, fort serrés les uns contre les autres, et subissant une diminution graduelle de hauteur d'avant en arrière, ont une carène à faible saillie. — Les ventraux, fort petits, comme je l'ai dit, rapprochés les uns des autres et régulièrement dis- posés, sont rendus apparents par la petite saillie de leur carène mousse. — Entre le cloaque et l'A., et entre celle-ci et la C, il n'y a point de plaques osseuses. Le revêtement cutané se compose de scutelles pectiniformes dont le nombre de dentelures varie entre 2 cl 5 ou G, ou même 7, mais il n'y on a point qui se distinguent d'une façon notable par leurs plus grandes dimensions, contrairement à ce qui a lieu chez l'Est, lisse (/le. [Lioniscus] glaber). Nageoires. — P. presque 2 fois 1/2 aussi longues que larges, à an- gle inl. mousse, à bord poster, fortement oblique, à angle terminal non arrondi, prolongées, dans toute leur étendue, jusqu'au IS*" écuss. latéral, et égales à la distance qui sépare la narine antér. du centre de la plaque nuchale. D. à bord super, à peine échancré, un peu plus longue qu'elle n'est haute, située au-dessus des écuss. 38-50, commençant juste au-dessus de la fin des V. ; dépassant à peine, en arrière, par sa base, la fin de l'insertion de l'A. qui est au-dessous des écuss. 42-i9. De l'origine des V. à celle de la D., l'intervalle est très-notable- (1) Sur le dessin donné par Lovetzky, on ne voit aucun écusson ventral, et, dans son texte, il mentionne 3 rangées seulement d'écussons. La région abdominale, chez l'individu que j'ai sous les yeux, n'est pas absolument nue ; peut-être est-ce une différence due soit au sexe, soit à l'âge. 254 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. ment moindre que celui qui sépare le commencement de cette der- nière de l'origine de la C. qui est très-échancrée ; son lobe super., effilé et pointu, est égal à l'espace mesuré entre le bout du museau et le milieu du 2« écuss. dorsal. P. 25, V. 26, D. U, A. 25, C. 27/76. Couleur gris brunâtre en dessus, jaune en dessous. La ressemblance qui se remarque entre cet Esturg. et la figure de celui que Lo\etzky a nommé nudiventris, et les très-petites dimensions des écuss. ventraux déterminent son classement sous cette dernière dénomination. J'ai dit en quoi il diffère de YAc. [Lioni&cus] glaber. 4. AciPENSER (Sterletus) Lovetzkyi, a, Dum (1), Caractères. — Ligne du dos horizontale ; la plus grande hauteur du tronc, au niveau du sommet de la plaque nuchale, contenue 8 fois 1/2 dans l'étendue totale; tète faiblement obli- que, h enfoncement médian large et peu profond, bordé par de petites crêtes non saillantes, et comprise , quand on la mesure jusqu'au bord postérieur de Foccipitale supérieure, 5 fois 2/3 dans la longueur de Tanimal ; museau court, à som- met un peu mousse, moins large de 0'°.005 à O^.OOô entre les centres des frontales antérieures qu'il n'est long entre ces centres et le bout du rostre, dont la plaque médiane inférieure, presque complètement cachée dans l'épaisseur des téguments, présente cependant une rangée de 3 petits tubercules mous- ses situés au-devant des barbillons qui, aplatis et à courtes franges à l'extrémité du bord externe, n'atteignent pas le bord antérieur de l'enfoncement buccal dont leur insertion est un peu plus rapprochée qu'elle ne Test de l'extrémité rostrale ; écartement des externes, à leur base, moindre que l'intervalle entre le bord postérieur de l'œil et Févent; étendue.de la fente buccale moins considérable que la distance entre les narines supérieures au niveau de leur angle postérieur; opercule plus court que l'espace qui sépare les centres des frontales an- térieures; centres des temporales et des pariétales situés au mêm.e niveau ; centres des mastoïdiennes plus écartés entre eux que ne le sont les centres des frontales antérieures, entre (1) Espèce dédiée au naturaliste russe Lovetzky, fondée sur l'examen comparatif de deux sujets envoyés de Russie par S. A. I. la grande-duchesse Hélène et parfaitement semblables entre eux. L'un a une longueur de 0"'.51, l'autre aurait probablement la môme taille, à en juger par celles des diffé- rentes parties du corps, si une portion de la queue n'avait été enlevée par une section au-devant de sa division en deux lobes. .A^. L'espèce peut dépasser en longueur 2 mètres. La bibliothèque du Muséum renferme une excellente figure M S de l'espèce sous le nom de Acipenser Schypa qu'elle portait, au musée de Vienne, avant la publication de la Monographie de MM. Fitz. et Heckel. La figure est accompagnée d'une description également M S (n" 7) et fait partie d'une collection de dessins et de textes anciennement envoyée àCuvieret àValenciennes parM. Fitzinger. (2) C'est ce qui avait sans doute motivé la dénomination de yéc. turritus M S adoptée autrefois au musée de Vienne. GENRE ACIPENSER (HELOPS). 263 La nuchale, très-relevée au niveau de son épine, s'unit solidement avec roccipitalc super. Les autres écuss. dorsaux, à carène et à épi- nes fort saillantes, sont en recouvrement mutuel. Derrière la D. et derrière le cloaque et l'A., il n'y a point de plaques. Les latéraux, rapprochés les uns des autres, ont, au commencem. de la série, leurs angles sùpér. et infér. effilés; leur carène est épi- neuse. Les ventraux petits, à carène et à épine plus proéminentes dans le jeune âge que chez l'adulte, ont l'angle antér. pointu. Le revêtement cutané est composé de scutelles pectiniformes : les unes étroites, allongées, très-serrées, à 3 ou à 5 dents dirigées en ar- rière, et les autres plus grandes, beaucoup moins nombreuses, épar- ses çà et là, mais formant, sur le dos, de chaque côté des écuss. mé- dians, une série régulière, presque jusqu'au niveau de la D. Nageoires. — P. à rayon osseux très-fort et presque aussi long que les rayons articulés, se prolongent jusqu'au 13" écuss. latér. — V. proportionnellement courtes et étroites, commençant au-dessous du dernier écuss. dorsal. — D. beaucoup moins haute que sa base n'est longue. — A. dépassant à peine, par sa base, l'extrémité de celle de la D., et atteignant, par son extrémité, les premiers rayons de la C, dont le lobe super, est égal à la distance comprise entre le bout du museau et le centre de l'occipitale supérieure. 43 27 50 36 23?/70? queue mutilée. P. 32, V. 29, D. 49, A. 28, C. 38/100 et au-delà. 37 29 53 32 40/90 et au-delà. Chez un jeune sujet, de 0".340, appartenant au musée de Vienne (Autriche), la tête, mesurant 0™.068, n'est contenue que 5 fois dans les dimensions totales. Le museau est un peu plus long que chez l'adulle: entre les frontales antér., il y a 0°'.023, et O^.OSO de leur saillie à l'extrémité rostrale. La présente espèce habite : 1° la mer Noire, d'où elle remonte non- seulement le Danube ainsi que ses affluents, la Save, la Drave, la Theiss, laWaag, mais aussi le Dnieper et le Dniester; 2« la merd'Azof et son vaste tributaire, le Don. Elle ne remonte, dans le Danube, que rarement au-delà de Komorn, ville de Hongrie, célèbre par ses pêches d'Esturgeons, et qui est construite, au confluent de ce fleuve et de la Waag, sur l'île de Schûtt. V. Sous-Genre. HELOPS, Fitz. et Heck (1). Caractères. — Lèvre inférieure largement divisée; barbil- lons non frangés ; scutelles cutanées, pectiniformes, entremêlées de plaques plus grosses et étoilées. (1) "EXXoi];, muet; poisson. Mot employé par Aristote (livre II, XIII), qui désigne ainsi un poisson à 4 branchies simples de chaque côté. Gaza l'a I 264 GAINOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. AciPENSER (Helops) stellatus , Pallas, Reise7i durch versclii&- deneProvinzen desRuss. Reiches 1768-73,t.I,p. 131, et trad. fr. par Gauthier Lapeyronie, 1794, t. I , p. 235 et t. VIII, | ti Append., p. 96, n° 98 (1). — Sewrjucjha et Pestnigha des Russes. 1726. Huso VI, Antaceus rostratus, dit Scherg, Marsigli, Danubius pannonico-Mysicus, t. IV, p. 37, tab. 12, fig. 2. i^ 1744. Acipenser , n° 7 ad similitudinem prœcedentis (scilicet, ^ Ac. Guldenstadtii) stellatus, Klein, Missus IV, p. 14. 17o6. Ac. rostro acuto, corpore tiiberc. spin. aspero, Kramer, Elen- chus veget. et anim. Austr., p. 383, n^S; excl. synon. Gesn., Aldrov., Wilîughb., Ray, Linn. 1768 (1767). Ac. ruth. major, rostro elongato acuminato; ossa figu- ris aster iscorum inscripta, Forster, Specini. hist. natiir. volgensis, in : Philos. Trans., t. LVII, part I, p. 3S3, n" 10. 1772. Seuruga : Ac. rostro spalulato subrecurvo , diametro cris transverso se:ptuplo longiore ; cirris ori propioribus ; labiis integris, Guldenst., Novi Comment. Acad. scient, imper. Petropol., t. XVI, p. 533. 1774. Sewrjugha, Lepechin, Tagebuch ueber eine Reise Russl. Rei- ches, t. l, p. 156, pi. 10, fig. 1 et 2. 1788. Acip. stellatus, Gmelin, Linn., Systema nat., t. I, pars III, p. 1486 (Var. p est Y Acip. Gmelini, Fitz.) — 1708. Id., Lacépôde, Hist. nat. Poiss., t. I, p. 439. — 1801. Id., Schneider, Bloch, Syst. posth., p. 348, n" 5. — 1805. Id. Shaw, Gerier. Zool., t. V, part II, p. 378. 1794. Ae. Hungarorum Sôreg, Grossinger, Univ. hist. Hung., t. III, p. 88. 1811 (1831). Acip. helops. Pal!., Zoogr.rosso-asiat.,l. III, p. 97. — 1819. Id. , Hipp. Cloquet, Dict. se. natur., éd. Levrault, t. XV, p. 394. — 1829. Id., ea; Pallas, Cuv., R. anim., 2'^ édit. t. II, p. 380, et édit. illustr.jpl. 113, sous le nom de Ac. rutlienus (rectif. MS. Valenc.). traduit par Acipenser. On a généralement accepté ce sens (Voy. Artedi, Synon., p. 92 et éd. Schneider, p. 125, pour les indications relatives à ce que différents auteurs anciens ont dit de l'Helops, ainsi que la note sui- vante. — Voy. le tableau de la page 89. (1) Les anciens ont probablement connu cet Esturgeon, mais il est à peu près impossible de savoir quel était, en réalité, le poisson nommé par eux Elops, car, il y avait si peu de fixité dans l'emploi des noms dont ils fai- saient usage, qu'ils ont pu désigner ainsi soit le Sterlet, soit quelque autre espèce d'Esturgeon, comme Cuvier le fait observer (Noies à Pline, liv. IX, chap. XXVII, edit. Lemaire et Ajasson de Grandsagne, t. II, p. 75, ligne 9, col. gauche et Zool. de Pline, trad. Ajass. Grandsagne, t. II, p. 173, note. (Voy. en tête de l'histoire du Sterlet, plus haut, p. 246, note 1). GENRE ACIPENSER (hELOPS). 26S 1830. Acip. stellat, Eeisinger, Specim. ichlh. Hungariœ, p. 92. 1831. Id., Eichwald, Zool. specialis Rossiœ et Poloniœ, t. III, p. 66, n<'3. — 1833. Id. (Gesternter Stôr. Langrûssliger Stdr. Scherg), Brandt et Ratz. Medizin. Zool., t. II, p. 25, pi. III, fig. 3 et G-L, et Nachlrage, p. 351, 352 et 354. — 1834. Id., Lovetzky, Diagn.pi^c. ad geniis Acip. pertinenlium {Nouv. Mém. Soc. impér. nalur. Moscou, t. III, p. 262, pi. XVIII, fig. 1 et p. 263, pi. XIX, fig. 1, très-âgé, sous le nom de Ac. stell. donensis. 1836. Acip. stellatus, Fitz. etHeckel, Monogrnph. Darstellung Gat- tiing A cipenser [A-tm. Wien. Mus., p. 287, lab. XXVI, fig. 6 et tab. XXX, fig. 13 et 14). — Ac. rostratus, Heck. MS., olim. 1846. Helops stellatus, Bonap., Catal. pesci europ., p. 21, n° 86. 1850. Acip. stellatus, Czernay, Ichth. Beobachtungen gesamm. Heise in dem Charkowschen und anlicg. Gouvern. in : Beitr. zur Fauna Charkoxvsch. : Bull. Soc. imp. natur. Moscou, t. XXIII, p. 633; dans le Don. iSM. Acip. stellatus, Gv&Y, List specim. fish. brit. Mus. (Cbondr.), p. 9). — 1855. Id., Nilsson, Skandin. fauna, Fiskarna, p. 704. 1856. Id., Tchihatcbcf, Poiss. du Don, du Dnèpre, du Dnestrc, du Boug, du Danube (C. rendus Ac. se, t. XLIl, p. 442); trouvé dans ces neuves, exe. dans le Boug. — 1856. Id., Kessler, Zur Ichth. siidwest. Busslands [Bull. Soc. imp. 7?ai. Moscou, t. XXIX, p. 388) et 54 du tir. à l)art, n" 52, et 1857 {Nachtrdge Ichlh. sûdwass., Russl., p. 25, n" 49). — 1857. Id., Golowatschoff, Notice sur quelques esp. de poiss. du genre Acip. [Bîdl. Soc. imp. natur. Moscou, t. XXX, 2« partie, p. 533. — 18;)8. Id., Ucckel et Kner, Siisswasserlische ôstreich. Monarchie, p. 343, avec figures. 1862. Id., Kessler, ZooL Beise Schwarz. Meer [Erman's Arch. Wis- sensch. Kunde, t. XXI, p. 113). — 1863. Id., Siebold (C. Th. E. von), Siisserwasserfische von Mitteleuropa , p. 302. — 1803. Id., Chyzer (Korncl), Magyarorszag.... Tableau des poiss. d'eau douce de la Hon- grie, notes et descr. par Heckel, trad. avec comment., p. 21, Csilla- gos, Tok. — 1864. /(/., Wateckiego, Mater, do Fauvij ichlh. l'olski 11 : System, przeglad ryb Krajoiuich, Varsovie, p. 94. Caractères (1). — Ligne du dos légèrement oblique; tête (1) J'ai sous les yeux un spécimen du Danube donné au Muséum par Heckel et long de l">.2o; un autre de la Russie mérid. provenant du Volga, acquis à M. Ed. Verreaux et mesurant l^^.SS; un 3« de 0"'.G3 envoyé d'Odessa par M. Gamba, consul de France, et modèle de la figure 1 (pi. 113 du R.uniin. illustré de Cuvier); il porte rindicatix)n MS de Valenciennes que le nom de Sterlet a été inscrit, à tort, sur la gravure ; un ■4'= de 0".8Sa rapporté du Bosphore, sous le nom turc de Mersin-Baloc, par M. Virlet d'Aoust, et enfin un 5« d'origine inconnue (coUect. Eloffe) ne dépassant pas Qi^.il. — La bibliothèque du Muséum renferme une excellente fig. M S de l'espèce et une description également M S (n° 5) qui font partie d'une 266 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. assez étroite, de même diamètre que le tronc, à enfoncement médian nul ou faiblement prononcé, contenue 4 fois 1/4 envi- ron dans rétendue totale, et 4 fois seulement chez le sujet de 1"\25, un peu pblique et se terminant en un museau très-long, mince, aplati en forme d'épée, à pointe mousse, plus effilé dans le jeune âge que chez les individus plus développés, quintuple des dimensions de la fente buccale, et offrant, entre son extré- mité et les centres des frontales antérieures, une longueur 3 fois ou 3 fois 1/2 aussi considérable que Fintervalle de ces centres; muni, à sa face inférieure, d'une longue plaque médiane, plus large en avant qu'à son extrémité postérieure, plane et se termi- nant en une pointe eftilée un peu en arrière des barbillons, qui sont plus éloignés de la pointe du museau que de l'enfoncement buccal, dont ils n'atteignent pas le bord antérieur; centres des temporales plus reculés que les centres des pariétales ; distance des centres des mastoïdiennes plus grande que celle des centres des frontales antérieures, dont l'intervalle l'emporte sur l'écar- tement des centres des plaques pectorales; 12-16 écuss. dor- saux (12 chez 2sujets, 13, 15et 16, chez les 3 autres); 31-33 la- téraux, 10-11 ventraux. Chez les sujets les plus âgés (1".55 ou l'^.SS), les plaques suscépha- liques sont moins bien délimitées que chez les autres, et les interstices cutanés ont plus d'étendue; chez ces derniers, au contraire, elles sont fort étroitement unies entre elles. L'occipitale super, pénètre, par une portion peu allongée, entre les pariétales qui entourent, en avant, le bout poster, d'une ethmoï- dale étroite, logée dans l'écartement des frontales principales, que précèdent de nombreuses et longues rostrales, à centre bien appa- rent. La nuchale, un peu plus large que longue, se confond presque, en avant, avec l'occipitale super. Les 3 premiers écuss. de la série dor- sale sont plus petits que les suivants. Très-rapprochés dans le jeune âge, ils s'écartent chez les sujets de grande taille ; ils diminuent de vo- lume d'avant en arrière. Leur épine est forte et acérée, comme celle des écuss. latér. et ventraux. Le revêtement cutané se compose d'un mélange : 1*^ de scutelles pectiniformes, plus ou moins étroites et allongées, disposées irrégu- lièrement, et terminées par un nombre variable de pointes; 2" de scutelles en étoiles qui, le plus ordinairement, forment une rangée le collection de dessins et de textes anciennement envoyée à Cuvier et à Va- lenciennes par M. Fitzinger. Il y a de plus, dans le même portefeuille, un très-bon dessin de la tète exécuté par Valenciennes, d'après le sujet péché dans le Volga. GENRE ACIPENSER (hELOPS). 267 long de la région supérieure des flancs. Chez l'Est, du Bosphore, long de 0'".8S5, les plaques stelliformes ont un volume considérable à la région antér. du corps, et constituent, de chaque côté, 3 séries régu- lières : l'une se compose d'écussons logés latéralement entre les écuss. dors., et les deux autres occupent une position semblable, en dehors et en dedans des ventraux; toutes les scutelles en peigne sont très- grandes, et ont de longues dentelures épineuses. Nageoires. — P. plus de 2 fois aussi longues que larges, étendues jusqu'au 6« ou au 7'' écuss. latéral. — V. commençant au-dessous du 16'' ou du 18*', et correspondant à 3 pièces de cette série. — D. à peu près aussi haute que sa base est longue; cdle-ci, non dépassée par la fin de l'insertion de l'A., qui n'atteint pas le 1""' rayon de la C, dont le lobe super, effilé est égal, chez l'adulte (sujet de i".2S) à l'es- pace compris entre le bout du rostre et le bord poster, de l'orbite. P. V. D. A. C. Ac. stell. du Danube, 28, 20, 4S, 2-4, 23/7i. « a d'Odessa, 2i, 23, 37, 22, mutilée. « « du Volga, 27, 28, 53, 30, 39/100 et au-delà. « « du Bosphore, 32, 24, A3, 27, 39/113. « « Origine? 29, 31, 43, 26, mutilée. Les variations de nombres, ici et chez VAc. [Lioniscus] glaber (p. 263), espèces dont la détermination ne peut laisser aucune incer- titude, montrent qu'il ne faut pas, chez les Acipenséridés, attacher une grande importance à la numération des rayons des nageoires. Couleur en dessus, d'un gris bleuâtre, et quelquefois d'un gris de fer, ou olivâtre chez le cf ; régions infér, blanchâtres; écussons os- seux, d'un blanc sale ; barbillons blancs, noirâtres à la pointe. De la mer Noire, l'Est, étoile monte dans le Dnieper, le Dniester et dans le Danube où il ne dépasse pas la Theiss ; de la mer d'Azof, il gagne le Don, et, enfin, de la mer Caspienne, il pénètre dans l'Oural, le Volga, la Kour ou Mikvari et la Terek, et probablement dans d'autres cours d'eau moins considérables, qui alimentent cette mer. Il habite aussi le lac Aral. — Un Esturgeon péché dans le Don a été figuré sous le nom de Acip. donensis, Lovetzky [Diagn. Acip. in : Nouv. Mém. Soc. imp. nat. Moscou, t. III, 1834, p. 263, pi. XIX, fig. \). , Il ne différait de VAc. stell., dit-il, que par une moindre longueur du rostre qui était, en même temps, plus large; et Lovetzky le con- sidère comme une simple variété. Selon Fitz. et Heck. {Monogr. Dar- stell. Gait. Acip. loc. cit., p. 287), c'était un très-vieux individu. Si cependant, on compare au véritable Ac. {Helops)stellatus, l'animal dessiné par Lovetzky, on trouve une telle différence dans la position des V., de la D. et de l'A., qui sont beaucoup plus reculées, et le museau est si court, relativement aux dimensions totales, qu'il semble possible d'admettre une espèce distincte : Ac. (Helops) donensis. 268 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. — A cette dernière, on doit rapporter la prétendue espèce dite : -1833, Acip. Ratzeburgii, Brandt, MedirÂn. ZooL, t. II, Nachtràge, p. 3S1 et 352, pi. I a, fig. 3. Déjà, en 1795, Lepecliin, Nova Acta Acad. Pétrop., t. IX, HisLoire, p. 35, pi. A, avait signalé l'Est, dont il s'agit, comme constituant, selon ses expressions mêmes, Varietas Acip. stellati oppido raro des- cripta. A son opinion, la plupart des zoologistes se sont rattachés : 1836, Acip. stell., monstruosité à épine des écussons extrêmement développée, Fitz. etHeck., Monogr. DarstelL Gatt.Acip. {Ann.Wien. Mus., p. 288 et 291. — 18i6, id. Bonap., Catal. pesci europ., p. 21, n°86, etc., etc. Le caractère sur lequel la distinction spécifique a été établie, con- siste en un développement exagéré et anormal de l'épine des plaques osseuses, particulièrement sur les côtés du museau où il y en a, dont la longueur dépasse 0'".03; quelques écussons du tronc sont bifurques à leur extrémité. Le Muséum ne possède aucun exemplaire offrant une telle anomalie. L'individu type, conservé au musée de St-Pétersbourg, avait une longueur de l'".40, et offrait la plus grande ressemblance avec l'Est. dit 4c. sieUatus, et, comme M. Brandt le fait observer, il doit être placé près de ce dernier, de môme qu'il faut rapprocher de l'Est, ordinaire {Ac. slurio] celui qui, en raison de la longueur de l'épine de ses écussons, a reçu, de Bloch et Schneider, la dénomination spé- cifique de Ac. Lichlensteinii (voy. p. 189). II, Geisre SGAPHIRHYNQUE SCAPHIRHYNCHUS (1), Heckel. Scaph. eine Gattung aus der Ordnung der Chondropterygier mit freien Kiemen [Aim. Wien. Mus. 1835, p. 71). Caractères (2). — Museau large, ovalaire, enferme de pelle, à bords minces et à pointe mousse, faiblement convexe en dessus, plane en dessous; région caudale très-déprimée à partir de la dorsale et de l'anale, et complètement revêtue, sur les faces supérieure et inférieure, de plaques osseuses réunies aux (1) De i7xàî)-/i, canot, esquif, et ç/d-^yoç, bec, à cause de la forme du museau. Mais il est plus exact, comme l'ont fait Rafinesque et Heckel lui-même, de le comparer à une pelle (rostrum palœforme), car c'est surtout par le des- sèchement qu'il semble se creuser, et que ses bords, en s'inclinant en bas, lui donnent, quand l'animal est renversé sur le dos, l'apparence d'une nacelle. (2) Les caractères généraux communs à tous les Acipenséridés sont énon- cés à la page 19. Voy. le tableau de leur division en :2 genres, p. 87. GENRE SCAPHIRHYINCHUS. 269 plaques latérales; lige vertébrale prolongée et terminée par un long filament; nageoire caudale à lobe supérieur presque nul; point d'évents ni de branchie des évents, ou branchiole, mais une paire de branchies operculaires. Les écussons du dos sont un peu déclives en avant, et relevés en arrière où ils se terminent par une pointe faiblement saillante; la queue est très-différente, par sa forme aplatie, du tronc qui est pen- tagonal; elle est cuirassée de toute part, les écussons latéraux étant réunis à ceux du côté opposé, sur les faces supérieure et inférieure, par une série de plaques paires qui, chez l'adulte, se soudent entre elles sur la ligne médiane. Ce genre offre de grandes analogies avec le genre Esturgeon, mais la configuration du museau, la forme aplatie de la queue analogue à celle des Loricaires, le prolongement filiforme de la tige vertébrale, l'absence des évents, constituent des caractères génériques essentiels. L'étude anatomique de ce poisson, par M. G. Brulzer (1839, De sca- phirhynchoRafinescii disquisitiones a7iatomicœ),yyoz, museau, mais non platorhyuchiis, comme Ralinesque l'a écrit. 270 GANOÏDES CHONDROSTÉS. ACIPENSÉRIDÉS. 1835. Scaphirh. Rafinesquii, Heckel, Ann. Wien. Mus., p. 72, pi. VIII. — Id., Fitz. et Heckel, Monogr. Darstell. Gatt. Acip, in : Id., 1836, p. 326. 1838. Acip. platorh., Kirtland , Report %ool. Ohio , p. 196 et in : Fish. Ohio {Boston Journ. nat. hist., 1847, t. V, p. 25, pi. Vlli, fig. 1). 1845. Id., Storer, Stjnops. fish. N. Amer. {Mem. Amer. Acad. neio séries, 1846, t. II, p. 501. 1851. Scaph. cataphracles, Gray, List specim. fish. brit. Mus. (Chondr.), p. 18. 1859. Scaph. plat., Girard, Explorât, and surveys for a railroad from Mississipi to the Pacif. océan, Fish., t. X, p. 357. 1859. Scaph. Ra/in., Van der lloevcn, Handboek der Bierkunde, t. II, p. 266. Sur une planche dessinée et gravée par Lesueur, mais restée iné- dite et que je possède, l'espèce considérée comme nouvelle a été nommée, par ce naturaliste, Ac. rutellus. Caractères. — Tête comprise 3 fois 1/3 dans -la longueur totale, chez Tadulte, et près de 5 fois chez les jeunes; une fois environ moins large derrière les yeux (1), qu'elle n'est longue h partir du même point jusqu'à l'extrémité du museau ; lèvres à huit lobes; barbillons à bords frangés, de longueur inégale, les internes atteignant le bord antérieur de l'enfoncement buc- cal, et les externes s'étendant plus loin que l'ouverture de la bouche; 15-16 écussons dorsaux; 40, et par exception 42, 44 ou 46 latéraux ; 11-13 abdominaux; 7-8 paires de plaques cau- dales moyennes, en dessus comme en dessous; filament de la queue plus long que la nageoire caudale. La tête est recouverte par des plaques en même nombre que chez les autres Slurioniens. Dans le jeune âge, le centre de plusieurs de ces plaques, se termine en une pointe aiguë dirigée en arrière, qui s'émousse pendant le développement, de même que les épines de tous les écussons. Le museau est protégé par de nombreuses plaques al- longées, soudées les unes aux autres, et formant une cuirasse osseuse, mais sur ses bords, et vers l'extrémité poster, de la région suscépha- lique, il y a d'innombrables orifices de pores muqueux; on en voit également au milieu du bord externe des i)ariétales, sur leur ligne de jonction avec les temporales, et sur le bord externe des frontales. Enfin, ils sont en quantité considérable sur toute la face inférieure du museau, si ce n'est au niveau du cartilage rostral médian. (1) C'est-à-dire à l'endroit où les bords du museau se terminent en pointe, un peu plus loin que les yeux. C'est là que les dimensions transversales sont le plus considérables. Ce rapport se constate seulement chez l'adulte, car, dans le jeune âge, le museau est plus large proportionnellement à sa longueur. GENRE POLYODON. 271 Les yeux sont petits et séparés par un intervalle quintuple de leur diamètre longitudinal. P. larges et arrondies, à rayon externe ni aussi robuste ni aussi osseux que chez les Esturgeons. — V. étroites et à angles arrondis. — A. commençant sous le milieu de la D. Les fulcres de la caudale sont très-peu développés; aussi, le lobe super, de la queue manque-t-il presque complètement. Couleur hTnnâtre en dessus, blanchâtre en dessous. Pendant la vie, il y a, sur le dos, de petites taches bleues. Le Muséum possède une série de sujets montés dont la nageoire caudale n'a plus son prolongement filiforme. Le plus long (l'".25), et l'espèce ne paraît pas dépasser beaucoup cette taille, a été pris dans la rivière Wabash (Etat de l'Ohio) par Lesueur. Le filament de la caudale est brisé. Le plus petit, rapporté de la Nouv. -Orléans, par le môme naturaliste, et qui est en parfait état de conservation, est long de O^.SO : De l'extrém. du museau au bord poster, de la plaque occipitale 0"M20 De ce bord à l'origine de la dorsale 0'".i30 Longueur de la dorsale 0'".0i4. De la fin de la dorsale à l'orig. delà caudale O^.OôS Long, du lobe super, delà caudale 0™.071 Filament caudal un peu tronque 0'".072 Les autres Scaphirh., dont la taille est intermédiaire à ces deux ex- trêmes, proviennent, par les soins de Lesueur, de la rivière Wabash et de la Nouvelle-Orléans; d'autres, pris dans le Mississipi, faisaient partie des collections de M. Lamare-Piquot. Le Musée de Cambridge (Mass.) a envoyé, en communication, 3 sujets de la même espèce, mesurant i "'.060,0'". G-iO,0™. 420. Très-commun au printemps et en élé, dans l'Ohio, où il ne va pas au-delà de Piltsbourg, dans le Wabash et le Cumbcrland ; le Scaph. se rencontre par bandes qui disparaissent en août. Il habite égale- ment le Missouri et le Mississipi. IL DEUXIÈME FAMILLE. POLYODONTIDÉS ou SPATULAIRES (1). POLYODONTIDI. Caractères. — Poissons très-analogues, par leur conforma- tion générale, auxAcipenséridés, mais à museau fort prolongé, (t) Voyez p. 18, le tableau de la classification des Ganoïdes. Le premier nom est tiré du caractère fourni par la présence d'une très- grande quantité de petites dents (itoXin;, nombreux, oSôw, dent (Voy. plus 272 GANOÏDES CHONDROSTÉS. POLYODONTIDÉS. à bords membraneux, renfermant, dans leur épaisseur, de nom- breux osselets cutanés, stelliformes; offrant la configuration soit d'une spatule plate dans toute son étendue, arrondie et plus ou moins élargie à son extrémité, soit d'une épée en forme de pyramide triangulaire à sa base et aplatie dans le reste de son étendue ; corps sans grands écussons, mais non dépourvu de petites scutelles qui donnent peu de rudesse à la peau ; point de barbillons; bouche très-grande, en forme de croissant, placée au-dessous du museau, non protractile, garnie de nom- breuses et très-petites dents supportées par la membrane mu- queuse buccale, et placées, les unes, à la mâchoire supérieure et à l'inférieure; les autres, sur les pièces palatines et l'os hyoïde; des évents munis d'une branchie accessoire ou bran- chiole; mais pas de branchie operculaire; membrane de l'oper- cule prolongée en pointe, et à laquelle servent de supports, non seulement l'opercule divisé en plusieurs branches comme un éventail, mais une pièce osseuse qui représente les rayons branchiostéges; vessie natatoire, assez grande et simple, com- muniquant avec la portion cardiaque de l'estomac. En raison des analogies très-nombreuses qui se remarquent entre les poissons de la famille des Poiyodontidés et les Aci- penséridés, je me borne, pour compléter l'énoncé des caractères, à indiquer, en suivant le même ordre que dans l'étude de ces derniers, les particularités de l'organisation qu'il importe de faire connaître. Ainsi, relativement aux fonctions de la vie de re- LATION, et d'abord à la motilité, je rappellerai , en ce qui concerne le squelette, que sa tige centrale ou corde dorsale diffère très-peu de celle des Esturgeons ; mais Cuvier [Siir la mâcli. super, des poiss. : Méni. du Mus.., 1815, t. I, p. 130) a fait observer que les anneaux cartilagineux, placés sur les faces supérieure et inférieure de celte tige (voy. plus haut, p. 22) sont plus minces et moins distincts. Le CRAISE consiste en une boîte cartilagineuse incomplète- ment revêtue par des lames osseuses, dont la disposition et la loin, pour ce qui concerne le système dentaire et les incertitudes des zoo- logistes à ce sujet, dans l'historique de la classification de ces poissons. La seconde dénomination rappelle la forme en spatule du prolonge- ment rostral de l'espèce américaine qui est la plus anciennement connue, mais ne convient pas aussi bien à l'espèce chinoise (Polyondon gladius, von Martens), qui, à l'état adulte, a beaucoup de dents très-courtes. D'ail- leurs, le mot Polyodon, comme désignation générique, a la priorité, ainsi que le terme qui en dérive, et doit, par conséquent, être adopté. FONCTIONS DE LA VIE DE RELATION. 273 forme sont tout autres que chez les Esturgeons (voy. p. 23-26). Elles représentent, jusqu'à un certain point, l'ossification du crâne des poissons osseux. M, Alb. Wagner [Spatularum ana- tom., 1848) les a décrites, p. 9, et figurées sur la pL jointe à son texte. M. Stannius, en a donné une description sommaire Handbîich Anatom. WirbeltJiiere : Fische, 2'' édit., 1854, p. 51, et a cité cette planche. Il est facile, au reste, même à travers les téguments, sur Tune etTautre espèce, de constater l'exactitude des détails donnés par M. Wagner. Ainsi, à la face supérieure, sur la région médiane, il y a deux os que réunit une suture terminée en arrière par une pointe : ce sont les la)7ies pariétales; allongées, étroites et un peu renflées au milieu de leur longueur, elles limitent, en dedans, une lacune oblongue où se voit, vers son milieu, une bandelette cartilagineuse transversale. La bordure externe de cette lacune est formée par deux pièces. — a la postérieure, qui est la plus grande, comparable, par sa situation, au mastoïdien et à l'occipital, est acuminée à son bout terminal, de sorte que l'arrière du crâne porte 3 pointes. — b l'antérieure '^ont l'assimilation est difficile s'articule, avec la précédente, et, en avant, avec une lame étroite et allongée qui peut être nommée 05 nasal ou os orbitaire. Cc\m-c\, avec la pièce antérieure que je viens de décrire, borde, en dehors, une lacune dont la limite interne est le bord ex- terne d'une paire de lames osseuses allongées et étroites représentant les os frontaux qui, à leur bout poster., s'articulent avec les parié- taux et, à l'extrémité opposée, avec la première des paires de lames osseuses constituant la tige médiane du prolongement rostral. Sur ce dernier, se fixent quelques-unes des ossifications stelliformes, déve- loppées dans l'épaisseur des bords cutanés du museau. Les uns oc- cupent la face supérieure et les autres, la lace inférieure de ces replis membraneux, et ils forment, comme l'a dit J. MûUer {Vergl. Anat. V Myx., OsL, in : Abhandl. Akad. Berlin (1834) 1836, p. 229), un ré- seau d'os cutanés. La surface crânienne inférieure a un revêtement osseux superficiel plus simple que chez les Esturgeons : c'est une lame osseuse qui oc- cupe la place du sphénoïde et du vomer. Elle se porte en avant et envoie, en arrière, deux prolongements sur les côtés de l'origine de la corde dorsale. L'appendice si long de l'extrémité antérieure de la tête est donc une dépendance non de l'appareil maxillaire, mais des pièces osseuses du crâne. Le noyau central de cette sorte de bec est, en réalité, formé par un vomer cartilagineux, sur les côtés duquel sont posés des os cutanés stelliformes. La descrip- tion qui précède le prouve, et J. Millier l'a complètement dé- montré [loc. cit., p. 214 et 232). Poissons, Tome IL 18 274 GANOÏDES CHONDROSTÉS. POLYODONTIDÉS. Les MACHOIRES et leur appareil suspenseur, ont été, de la part du même analomiste [loc. cit., p. 214 etsuiv., pl.V, fig. 7), l'objet d'une description dont j'ai pu suivre les principaux dé- tails, et vérifier l'exactitude sur un individu où le dessèchement de la peau laisse voir les pièces dures de la tête, presque aussi bien que si elles étaient à nu. C'est d'après le même sujet, que Valenciennes et M. Behn ont pu notifier à J. Mûller la concor- dance de leurs observations avec les siennes. Le suspensorium ou os carré est formé des mêmes parties que chez l'EsXurgeon, c'est-à-dire de 3 portions : 1" l'une supérieure, longue, qui est osseuse et fixée au crâne par une apophyse cartilagineuse ; 2° une portion cartilagineuse, plaie et courte, à laquelle est attaché l'opercule; 3» une autre pièce cartilagineuse qui sert de supporta l'hyoïde à l'appareil maxillaire supérieur et la mâchoire inférieure. Par suite de l'extrême rareté des Polyodontes dans les collections, on n'a pas eu la possibilité de constater comme M. Stannius, par l'étude des progrès de l'ossification, l'a lait pour les Slurioniens (voy. plus haut, p. 27), si ces 3 pièces ne doivent pas être réduites à 2 seu- lement, c'est-à-dire si l'apophyse cartilagineuse fixée au crâne et la d''^ pièce cartilagineuse inférieure ne sont que les apophyses non ossifiées du long segment osseux. Par conséquent, on n'a pas pu s'assurer non plus si la pièce cartilagineuse comptée par J. Mûller comme étant la 3^ est, en réalité, la seconde. Les 3 pièces dont il s'agit portent, sur la fig. 7 de la pi. V annexée au mémoire de J. Mûller [Vergl. Anat. Myxin., Osl loc. cit.), les lettres d',d,e. La fig. a été reproduite par M. Agassiz [Poiss. foss., t. I, pi. K, fig. 2), et il a accepté d'une manière générale (t. I, p. 133), relativement aux mâchoires, les déterminations du professeur de Berlin. La portion de l'appareil suspenseur, désignée par les lettres que je viens d'indiquer, et à laquelle l'opercule est fixé, repré- sente le temporal d'après les déterminations de Cuvier [Mém. du Mus., 1815, 1. 1, p. 126-128), qui sont également celles de J. Mûller, et le cartilage placé à sa suite (/", pi. citée de J. Mùller) est l'analogue du jugal; il sert d'attache à la mâchoire infé- rieure [g], à l'appareil maxillaire super, et à Tos hyoïde [h, ^, k). Les lettres d', d, e, f, g, correspondent aux lettres m\ M, N, 0, P, de la fig. 10, pi. IX de J. Mûller, relative h l'Esturgeon. Vers l'extrémité postérieure de l'hyoïde, est fixée une pièce osseuse plus longue que large, qui manque aux Acipenséridés; elle est con- tenue dans l'épaisseur de la membrane operculaire et représente, en quelque sorte, les rayons hranchiostèges des autres poissons (/). L'appareil palato-maxillaire est fixé, par son extrémité an- térieure, au crâne; il diffère donc, sous ce rapportât sous quel- FONCTIONS DE LA VIE DE RELATION. 275 ques autres (voyez p. 27 et 28, la description des mâchoires), de celui des Esturgeons si remarquables par la protractilité de la bouche. Cet appareil se compose, chez les Polyodontidés, de 3 paires de pièces allongées et un peu arquées. La paire la plus extérieure et, en même temps, la plus volumineuse, représente les os maxillaires et inter-maxillaires réunis, car ici, ces derniers os ne sont pas distincts et isolés comme chez les Acipensé- ridés (voy. p. 28). Ils se rapprochent, en avant, sur la ligne médiane, sans se confondre; osseux dans presque toute leur étendue, ils of- frent, à leur extrémité postérieure seulement, une apophyse articu- laire non ossifiée au moyen de laquelle ils se relient à la pièce car- • tilagineuse inférieure du suspensoriiim. Avec cette dernière, s'arti- culent aussi les pièces de la seconde paire; celles-ci, entièrement cartilagineuses, à peu près parallèles aux premières et rapprochées sur la ligne médiane en avant, semblent être les analogues des pté- rygoîdiens. Enfin, on peut assimiler aux palatins, les bandes entière- ment osseuses qui forment la 3'^ paire des pièces dont l'appareil de la mâchoire supérieure se compose. Elles sont placées derrière les deux autres et fixées solidement à la face postérieure des cartilages ptérygoïdiens; plus courtes et plus grêles que les précédentes, elles se mettent en contact mutuel à leur bout antérieur, mais ne s'étendent pas, par leur extrémité opposée, jusqu'au cartilage terminal de l'os carré destiné à supporter le maxillaire supérieur et le ptérygoïdien. C'est également sur ce cartilage terminal de l'os carré que vient s'articuler la mâchoire inférieure qui est, comme la supérieure, en forme d'arc très-ouvert. Nageoires. — Elles ont des rayons articulés, comme celles des Esturgeons et portent, les impaires, au bord antérieur, les autres, au bord externe, un. rayon plus dur. Il n'y a de vérita- bles fulcres qu'à l'uroptère, et, chez l'espèce chinoise, ils sont remplacés par de grosses pièces osseuses rhomboïda4es , dont les deux dernières se terminent par une épine acérée; de sorte que les rayons manquent sur le bord supérieur du prolonge- ment caudal de la corde dorsale, et il n'y a qu'un lobe inférieur. Par leur conformation et leur situation respective, les nageoires ressemblent beaucoup à celles des Esturgeons. La ceinture scapûlaire est très-simple; M. Alb. Wagner l'a repré- sentée [loc. cit., figure 2). Elle se compose, de chaque côté, de 3 pièces osseuses, allongées et étroites, presque semblables entre elles par leurs dimensions et leur forme. A la médiane ou la scapûlaire, s'attache un cartilage servant de support aux rayons. En dehors et au- dessus du précédent, se voit le sus-scapulaire fixé, par son extrémité supérieure, à la pièce osseuse du crâne que j'ai signalée plus haut comme étant l'analogue du mastoïdien et du temporal. Enfin, la 3*^ 276 GANOÏDES CHONDROSTES. POLYODONTIDES. portion de la zone osseuse est comparable à la clavicule, et vient se réunir lâchement, sur la ligne médiane, avec celle du côté opposé, en formant un angle aigu. On manque de renseignements sur le mode de locomotion de ces poissons ; mais, d'après la fermeté de leur tissu muscu- laire, qui est très-compact et devient dur par la cuisson, on peut, avec Hildreth [SiWimRn&Americ.journ., 1827, p. 203), supposer qu'ils déploient une grande activité au milieu des eaux. Les mouvements doivent y être facilités par les vastes dimensions de la vessie natatoire. Pour tout ce qui concerne le système nerveux, les recher- ches anatomiques font défaut. Organes des sens. — Quelques indications peuvent être données sur le toucher, la vue et l'olfaction. Le sens du toucher doit être moins développé que chez les Acipenséridés, si Ton considère les barbillons (voy. plus haut, p. 40) comme pouvant procurer à ces derniers certaines sensa- tions tactiles, puisque ces organes manquent aux Polyodontes. Leur prolongement nasal, cependant, n'est peut-être pas uni- quement une arme bien construite, il est vrai, pour fouir le sol du fond des eaux oii ils vivent. Ne semble-t-il pas qu'elle puisse être, en même temps, un instrument d'exploration, comme le museau des Slurioniens? La peau diffère beaucoup de celle de ces derniers, puisque le squelette cutané manque. Aussi, J. Mùller a-t-il distingué, par ce caractère, les Polyodontes, dont il a formé une famille sous le nom de Nuda, réservant celui de Cataphracta pour les Esturgeons. Il ne faudrait cependant pas en conclure que les téguments soient absolument nus. Lesueur, en effet, a dit, avec raison, en parlant de l'espèce américaine [Journ. ac. nat. se. Philad., 1817, t. I, part. II, p. 228) : la peau est plutôt lisse que rude, et couverte de petites scutelles osseuses irrégulières, plus abondantes sur la tête que partout ailleurs. Chez l'espèce chinoise, j'ai constaté une disposition semblable. Le système des canaux cutanés et des tubes membraneux à ampoules (voy. plus haut, p. 41 et 42), qu'il faudrait pouvoir étudier sur des sujets frais, doit peu différer de ce qu'il est chez les Esturgeons. "*■ Ces tubes s'ouvrent au dehors, à la région céphalique et sur les faces supérieure et inférieure du prolongement rostral, par un très-grand nombre de pores réunis en petits groupes qui se rassemblent, çà et là, au nombre de quatre, cinq ou davantage, en laissant entre eux des FONCTIONS DE LA VIE DE NUTRITION. ^77 intervalles étroits. Ils représentent ainsi des sortes de rosaces dis- posées sans ordre, très-rapprochées les unes des autres; de leur ar- rangement résulte un aspect tout particulier des téguments. J'ai donné un dessin de ces rosaces dans le Bullet. des Nouv. Arch. du Mus., t. IV, pi. 22, fig. 2a et 2/). . La ligne latérale est volumineuse; sur toute sa longueur, on aper- çoit des ramifications latérales, ou canaux cutanés qui en sont une dépendance. Les narines n'offrent rien de particulier à noter; très-analo- gues à celles des Esturgeons, elles ont leur ouverture antérieure un peu saillante, àdemi-tubulaire, pourvue d'un petit cartilage spécial, et située plus haut et plus en avant que l'œil qui est im- médiatement précédé par l'orifice nasal postérieur, dont le dia- mètre est moindre, et le rebord non proéminent. On y voit, h l'intérieur, des plis radiés colorés en noir. Les ijeux sont beaucoup plus petits que ceux de l'Esturgeon, particulièrement dans l'espèce chinoise. Ils ont 0"'.006 chez les 2 sujets de cette espèce conservée au Musée de Paris, longs del^.16 etl™.19; ils ne dépassaient même pas 0™.003 sur le type de l'".20, décrit par M. von Martens. Aussi, ce naturaliste, frappé de la singulière disproportion des organes de la vue comparés à la taille de l'animal, émet une supposition qui justifie ce que j'ai dit plus haut, du sens du toucher. Il croit que la sensibilité tactile, très- développée du bec, peut suppléer à l'imperfection du sens de la vue, dont l'usage, d'ailleurs, doit être fort restreint, ajoute-t-il, on raison du défaut de transparence des eaux du Yang-tse-Kiang, qui contient beaucoup d'argile. FONCTIONS DE LA VIE DE NUTRITION. — DiGESTION. — La première particularité à noter, en parlant de I'appareil DIGESTIF, parce qu'elle établit, avec le défaut de protactilité de la bouche, une différence très-notable entre les Acipenséridés et les Polyodontidés , c'est la présence des dents. Je rappelle plus loin, à l'occasion des classifications, que leur adhérence à la membrane muqueuse buccale, aux dépens de laquelle elles se développent, comme chez les autres poissons cartilagineux, a motivé, pour Blainville, le classement du Polyodonte améri- cain, le seul qui fût alors connu, dans la sous-classe desDermo- dontes où il est devenu le type d'un ordre particulier. On trouvera, dans l'histoire de chacune des deux espèces, des indi- cations suffisantes sur la disposition du système dentaire. Je n'ai donc point à m'y arrêter en ce moment. 11 convient, cependant, de rappe- ler que Lacépède en a exagéré l'importance, quand il a dit [Hist. nat. Poiss., t. I, p. 405) : « la mâchoire supérieure est garnie de deux 278 GANOÏDES CHOISDROSTÉS. POLYODONTIDÉS. rangs de dents fortes, serrées et crochues ». Telle est bien leur forme, et elles sont très-rapprocliées les unes des autres, mais elles sont ex- trêmement courtes, et sur des individus de plus de 1 m., elles n'ont pas au-delà de O^.OOl de longueur. Elles servent, probablement, à retenir les petites proies que l'animal trouve, en remuant, avec son arme rostrale, le fond des eaux où il vit. La membrane, muqueuse de la cavité buccale porte des pa- pilles en fort grand nombre. Sur les sujets étudiés parW. Clemens (Silliman's Americ. journ., 1827, t. XII, p. 204), et par Kirtland [Descr. fish. Ohio and tribut, in : Boston journ. nat. hist., 1843-44, t. IV, p. 23), les intestins étaient complètement vides. On ne connaît le mode d'alimentation ni de l'espèce américaine, ni de l'espèce chinoise. La longueur du canal digestif, mesuré dans toute son éten- due, était de 0'".024 chez un petit Polyodonte de 0™.114, mesuré à partir du bout du museau, non compris la feuille, ce qui donne le rapport de 4,8 à 1 (Cuv. Leç. anat. comp., V'" édit., t. III, p. 458; et 2« édit., t. IV, 2« partie, p. 208, où le rapport est indiqué sous une autre forme :: 0,2 : 1). L'intestin, par conséquent, est assez court, et, en effet, il se porte directement en arrière et sans aucun détour entre le pylore et le cloaque. La disposition générale de la cavité digestive est très-analo- gue à celle qu'elle présente chez les Sturioniens, comme on peut s'en assurer d'après le dessin donné par M. Alb. Wagner (/oc. di. fig. 4), et qui est en rapport avec la description de Cuvier [loc. cit.^" édit., p. 162). L'œsophage, dont la face interne a des plis longitudinaux, se continue presque sans trace de démarcation, avec Vestomac dont les parois sont moins épaisses, et dont la membrane muqueuse est presque lisse; néanmoins la distinc- tion est indiquée plus nettement que chez l'Esturgeon, par le développement de la portion cardiaque qui forme un grand cul- de-sac. Se relevant et décrivant une courbe de droite à gauche, elle se termine par une sorte de tube pylorique, court, à parois épaisses, à plis longitudinaux sur sa face interne , et munie, à son extrémité inférieure, d'une valvule constituée par un repli circulaire assez saillant. De la direction suivie par ce second repli de la poche stomacale qui se porte en bas pour se conti- nuer avec l'intestin , il résulte que cette poche fait un tour presque complet h partir de son origine jusqu'au point où com- mence le duodénum [bursa Entiana). Cette région à paroi in- terne un peu celluleuse est en communication, 1" au moyen FONCTIONS DE LA VIE DE NUTRITION. 279 d'ouvertures multiples, avec le faux pancréas constitué par la réunion des appendices pyloriques ; 2° par un oritice où se trouve une papille proéminente, avec le canal cholédoque. Avec le duodénum, se continue Tintestin qui, rétréci durant un court trajet, précède la région valvulaire. Celle-ci, plus volumi- neuse, contient sept tours de spirale, dont les deux derniers moins étendus, comme le montre le dessin de M. Wagner (fig. 4), n'atteignent pas le centre de l'intestin. Enfin, vient la région terminale ou le rectum, dont les parois sont musculeuses. Organes annexes de l'appareil digestif. — Le foie divisé en 2 lobes, dont le droit reçoit, dans une scissure, la vésicule biliaire volumineuse, a été vu, sous un aspect différent, par Duvernoy (Cuvier, L.li), et ce type est le seul sujet du Muséum qui ait de semblables di- mensions. 284 GANOiDES CHONDROSTES. POLYODONTIDES. ments consignés dans le mémoire de ce dernier en 1834. Les dents sont fort peu nombreuses et très-courtes, mais, à l'aide de la loupe, on en constate la présence sur deux ou trois points du maxillaire su- périeur. Elles sont plus apparentes derrière la mâchoire sur l'extré- mité antérieure de l'os palatin. On a ainsi la preuve qu'à une cer- taine époque de la vie, les dents tombent, et que peu à peu elles disparaissent, ce qui est admis par M. F. Sp. Baird [Outlines %ool., p. 238 in : Iconogr. EncycL, 1851, p. 442); ou bien que, par suite du dessèchement nécessaire pour le montage, les petites pièces dentaires se détachent. Enfin, la démonstration de l'identité des genres Polyodonte et Planirostre est complétée par ce fait que les dents forment, chez le Polyodon gladius, des rangées non interrompues, tout à fait sembla- bles à celles des individus de l'espèce des Etats-Unis. Le Muséum possède deux sujets de celte espèce chinoise, conservés dans l'alcool, et longs de I^.SO environ, et analogues, pour la taille, à ceux qui ont été vus par M. von Martens et par M, Kaup. Genre unique. POLYODONTE. POLYODON, Lacép. Caractères. — Ceux de la famille. Il comprend, jusqu'à ce jour, deux espèces seulement dont le caractère distinctif se tire surtout de la forme du prolonge- ment rostral : 1° Polyodon folium, Lacép. du sud des Etats-Unis; 2° Polyodon gladius, von Martens, de la Chine. 1. Polyodon folium, Lacépède. 1798, Hist. nat. Poiss., t. I, p. 402-408, pi. 42, fig. 3. 1774. La spatule (Requin), Mauduit, Journ. Phys. de Rozier, t. IV, p. 384-386, novembre, pi. Il, fig. lA et B. 1777. Bec de Trompette de mer ^ignvt en palette, Duhamel, Traité des pêches, t. III, partie II, suite de la secl. IX, pi. XXVII, fig. 3. 1788. La feuille (chien de mer), Bonnaterre, EncycL 7néth., p. 13, note additionnelle. 1801. Polyod. /b/à«n, Schn., Blochii, Syst. ichth. posth., p. 457, pi. 62, fig. 1, cop. ex Lacépède. 1804. Spatularia reticulata, Shaw, Gêner. ZooL,t. V,p.362,pl. 156, cop. ex Lacép. 1806. Polyod. folium, C. Dum., Zool. analyt^, p. 104 et 105, tableau 64, et 1856, Ichth. anahjt., p. 155. 1817. /rf., Cuv., Pi. rtnm.,lf^éd.,t. II,p. 142; 2e éd., t. Il, p. 380; Iconogr. Guér., Poiss., pi. 67, fig. 2. GENRE POLYODON, 1. 285 1817. Platirostra edentula, Lesuenv, Journ. Acad. nat.sc, Philad., t. I, p. 227-229, pi. XI. 1820. Polyod. folium et Planirostra edentula {Megarhinus para- doxus M S), Rafin., Ichth. ohiensis, p. 82-84. 1826. Polyod. folium et Plalyr. edentula, H. Cloq. Dict. se. nat., 6(1. Levrau4t, t. XLll, p. 363, pi. 9, fig. 2, et t. XLl, p. 352. — 1827. /(/., {Spoon-bill Stiirgeon or Paddle-fish ofthe Ohio), Mitchill(Sarn. L.), Hildreth (S. P.) et Clemens (J. \V.), Silliman's, Amer. Journ., 1. XII, p. 201-205, pi. 2, fig. 1-4. — 1834 [1836]. Id., J. Muller, Vergleich. Anat. Myxin.... I Osleol. und Myol. : Abhandl. Aliad. Berlin, p. 73-74 et 211-214, et 1844 [1845]. Id., Id., Id., Ueher .... Ganoid., Wieg- mann's, Arch., p. 119, et trad. Vogt, Ann. se. nat., 3« série, t. IV, p. 33. 1839. Polyod. reticulatus, Swainson, Nat. liist. Fish., Amphib., Rept., 1. 1, p. 122, fig. 1, et p. 152, 157, 187, et t. II, p. 322, type de sa fam. des Prionidœ, voy. plus haut, p. 13. 1842. Platirostra edeJitula^Dek&y , Zool.ofN. York or N. Y. Faun., Fish., p. 3i7. 1844. Pol. folium, Kirtland, Descr. fish. Ohio and tribut., in Boston Journ. nat. hist., l. IV, p. 21, pi. II, fig. 1 et la; et Plat, edentula, Id., Id., p. 22. 1846. Platirostra edentula, Storer, Sxjnops. fish. N. Amer, in : Mem. Amer. Acad., new séries, t. II, p. 502. 1851. Polyodon spatula, Gray, List specim. fish. bril.Mus., Chondr., p. 20. 1858. Polyod. fol., Ch. Givavd, Explorât, and surveys for a railroad route front the Mississipi to the Pacif. océan , Fishes, p. 358 (ne se prononce pas sur la distinction à établir entre la présente espèce et le Planirostra edentula qu'il dit ne point connaître. 1859. Spatularia folium, Polyodon folium, Van der Hoeven, Iland- boek der Dierkunde, t. II, p. 267, 2 variétés d'une même espèce. Caractères (1). — Corps allongé, un peu comprimé comme (1) D'après 8 individus : 2 montés, A et B, ont été rapportés de l'Amé- rique du Nord et donnés par Lesueur. Ils ont i'^.ii et i^.Tô, en tenant compte, pour le dernier, d'une petite mutilation de la queue. Un autre grand spécimen, C, dont le donateur est inconnu, déposé dans les collect. par Valenciennes, mesure In^-IB. Parmi les sujets de petite taille, il y a le type de la Spatule de Mauduit, D, long de 0'".li5, et celui du Pol. fo- lium de Lacépède (0"'.36), E. Un sixième de la Nouv.-Orléans, F, acquis depuis quelques années, a O^-ST. Un 7^, G, conservé dans l'alcool comme les 4 précédents, et qui ne porte aucune indication, ne dépasse pas O"". 140. Un 8<^, H, monté chez M. Ed. Veneaux et récemment entré au Muséum, a une long, de O^.SO. Enfin, j'ai sous les yeux une spatule, I, séparée, de Om.ag et une petite lôte munie de son prolongement, provenant de l'ancien cabinet de M. de Jussieu. 286 GANOÏDES CHO^DROSÏÉS. POLYODONTIDÉS. celui des Pol. gladius; la plus grande hauteur du tronc, au niveau de la région postérieure de la tête, contenue 7 à 8 fois dans la longueur totale chez les grands individus, et 9 à 10 fois chez les jeunes ; tête mesurée entre le bout du rostre et Textré- mité terminale, offrant des dimensions proportionnelles, varia- bles selon Tage des sujets, en raison de la différence de lon- gueur du bec; celui-ci, en spatule tantôt très-arrondie, fort large à son extrémité libre, et rappelant tout à fait la forme du bec de l'oiseau dit Spatule, tantôt décrivant, à son bout anté- rieur, une courbe moins ouverte, par suite d'une divergence moindre de ses bords latéraux; sa longueur, à partir de sa base, contenue, dans toute l'étendue de l'animal, 2 fois 4/2 environ chez les très-jeunes sujets, et 3 fois i/2 au moins chez les adultes ; membrane operculaire terminée en angle très-effilé, et atteignant ou dépassant l'extrémité des nageoires pectorales; yeux petits, à diamètre longitudinal, de 0"i.013 sur le sujet de l'^.'lC; dents, chez les jeunes sujets, tout à fait semblables, par leur forme et par leur disposition, à celles de l'espèce chi- noise (1); filaments membraneux du bord concave des arcs bran- chiaux, très-fins, fort nombreux et très-prolongés (0'°.0u3, chez le sujet de 0"'.16) et plus longs que les lames des branchies, qui ont 0".030 sur le point correspondant du bord convexe. Les os cutanés des bords membraneux du bec sont plus nombreux que chez le Pol. gladius, et ils forment des étoiles à rayons moins allongés et moins grêles; des pores cutanés se voient, en abondance, à la tête et aux 2 faces du prolongement rostral où ils se présentent sous le même aspect que dans l'autre espèce; sur les téguments, il y a de très-pctiles sculelles. Nageoires. — P. un peu étroites relativement à leur long; V. cour- tes, se terminant au niveau de l'origine de la D., dont la base est dé- passée par les 3/4 au moins de cellede l'A. qui, un peu échancrée, n'atteint point, par son angle super., le commencement de la C; les deux angles de l'échancrure de cette dernière ne présentent qu'une faible inégalité de longueur. P. 28, V. 41, D. 58,' A. 52, C. 12/77 Individu B. 28 45 60 56 15/90 » A. Le système de coloration a subi une complète altération. Lesueur dit que l'animal qu'il n'a pas vu à l'état frais, est d'un olive rougeâ- ' tre.Mitchill (Silliman's, Amer. Jour., 1827, t. XII, p. 204), dit que le sujet observé par lui était, en dessus, d'une teinte plombée et jau- nâtre en dessous. (1) Voyez la description du Pol. gladius, et, pour ce qui concerne le sys- tème dentaire des adultes, ce que j'en ai dit (p. 277-278). GENRE POLYODON, 2. 287 La taille des plus grands individus étudiés jusqu'à ce jour, ne dé- passe pas l'u.SO. — Le genre Polyodonle est-il représenté dans les eaux douces de l'Amérique du Nord par une seule espèce? Je n'oserais pas l'affirmer, car, tout en laissant de côté la distinction inexacte que Ton a voulu établir, en raison de la présence ou de l'absence des dents, entre le Polyodonte et le Planirostre (voy. ce que j'ai dit à ce sujet, p. 282), ne devrait-on pas tenir compte, peut-être, des dissemblances sui- vantes mentionnées dans la diagnose? 1° Chez plusieurs individus, le bec à bords latéraux assez diver- gents semble proportionnellement plus large que chez d'autres, sur- tout vers son extrémité antérieure qui est arrondie en une courbe régulière, très-ouverte comme le bec de la Spatule. Chez ces mêmes individus, le lobe cutané de l'opercule ne s'étend que jusqu'à l'ex- trémité des pectorales. La fig. donnée par Lesueur et qui est en parfait accord avec sa description, et la fig. jointe au texte de Mauduit re- présentent des Polyodontes ainsi conformés. Les sujets de la collection énumérés plus haut, p. 283, note 1, et désignés par les lettres A, D et H se rapportent à ces deux figures, de même que le bec isolé L 2° Chez d'autres, au contraire, le bec, en forme de feuille allongée, à sommet arrondi, est plus étroit, surtout en avant. A ce caractère, se joint l'allongement considérable du lobe cutané de l'opercule qui s'étend presque jusqu'aux ventrales. Tels sont et l'animal représenté sur la fig. de l'atlas de Lacépèdc copiée par Schneider, Shaw, H. Clo- quet, Swainson, ainsi que celui dessiné par Kirtland, et les exemplaires du Muséum portant les lettres B,C, E, F, G. Ces différences ne se lient pas à celle de l'âge des sujets. Tiendraient-elles au sexe? Il m'est impossible de le dire. Enfin, je dois rappeler la dissemblance que Duvernoy a signalée en parlant du foie (voy. plus haut, p. 279). Si de nouvelles occasions se présentaient d'étudier l'organisation de ces aninlaux très-rares, jusqu'à présent, dans les collections, peut- être arriverait-on à noter d'autres particularités distinctives. 2. PoLYODON GLADius, voii Martens Monatsberichte k. Pruss. Akad. Wisseyisch. Berlin, mai 1861 (1862), p. 476. Atlas, pi. 19, fig. 3 (1). 1862. Spatularia {Polyodon) angustifolium , Kaup, in : Troschel, Archiva fur Nalurgesch., t. I, p. 278 (2). (1) La Bibl. du Muséum possède un dessin fait par M. F. Bocourt d'après le sujet entier de la collection. Les fig. de I'Atlas et des Nouv. Arch. du Mtir- séum en sont des copies réduites. (2) Dans une lettre que M. le professeur Kaup m'a écrite au sujet de ce Ov 288 GANOÏDES CHONDROSTÉS. POLYODONTIDÉS. 1868. Polyod. gladius, A. Dum., Nouv. Arch. du Muséum, t. IV, pi. 22. Caractères (1). — Corps allongé, un peu comprimé; ligne du dos presque horizontale ; la plus grande hauteur du tronc, au niveau de la région postérieure de la tête, ne représentant pas tout à fait 1/11 des dimensions totales; tête longue, lors- qu'on la mesure entre le bout du rostre et l'extrémité terminale de la pièce osseuse postérieure du crâne, de 0'".50 chez un des individus, de 0".53 chez l'autre; et contenue 2 fois 1/3 environ dans toute rétendue de l'animal; prolongement rostral ensi- forme, dont chacun des bords membraneux, à osselets cutanés en étoiles, moins nombreux et plus déliés que chez la Feuille [Pol. folium), va en diminuant graduellement de largeur, de sorte que la portion molle forme, vers la pointe, des rebords cutanés très-étroits; long, à partir du bord postérieur de l'œil qui correspond, à son origine, au-dessus de l'arcade maxillaire supérieure, de O^.SSB, chez le sujet de 1"'.16, et de 0"'.380, chez celui de 1"\19, formant un peu moins de 1/3 de l'animal entier; disposé, à sa base, en une pyramide triangulaire dont la lar- geur, à la face supérieure, dépasse à peine la hauteur mesurée entre cette face et l'angle de réunion des deux faces latérales, lequel constitue, en dessous, une arête saillante; les dimen- sions verticales diminuant peu à peu, le bec devient presque plat dans son 1/3 antérieur; membrane operculaire, terminée en angle aigu, ne dépassant pas la fin de la base des pectora- poisson, il me dit : « Pour moi, il ne reste pas le moindre doute que ma Spatul. angustifolhtm est identique au Pol. gladius, Mart. » C'est par erreur, ajoute-t-il, qu'il a indiqué l'espèce comme japonaise. M. le professeur Handyside, d'Edimbourg, a étudié aussi le Pol. gladius, mais n'a pas encore fait connaître le résultat de ses observations. (1) D'après un sujet entier de 1™.16, adressé du nord de la Chine par M. Eug. Simon à M. le professeur Coste, qui l'a offert au Muséum, et d'après deux tronçons d'un second individu donné par la Société d'acclimatation et provenant d'un envoi de M. Dabry, consul de France en Chine, à Hang Tcheou; il a été pris dans le Yang-Tsee-Kiang ou fleuve bleu. Le tronçon antérieur se termine immédiatement derrière la tête, et le tronçon postérieur commence juste au-devant de la D. La comparaison de ces deux portions de l'animal avec les régions correspondantes de l'autre spécimen, démontre que leur taille était presque la même. C'est à Woosung, ville située sur le confluent du Yang-Tsee-Kiang et de la rivière qui remonte à Shanghaï, que M. von Martens, chez un marchand de poissons, a trouvé confondu dans une même corbeille avec des Cyprins de différente taille, la présente espèce qui, par conséquent, habite les eaux douces comme le Polyodonte américain. GENRE POLYODON, ^2. 289 les; yeux excessivement petits, dont le diamètre longitudinal est de 0°>.006 à peine; bouche large de O^.OTS d'un angle à l'autre; dents très-courtes (0"'.001 environ), à pointe légèrement recourbée en arrière, et très-nombreuses; prolongements du bord concave des arcs branchiaux écartés les uns des autres, et au nombre de 36 sur l'arc le plus externe oîi ils ont 0'".008, seulement; mais diminuant en nombre et en longueur sur les arcs suivants; sur le bord supérieur de la queue, six pièces os- seuses rhomboïdales, placées les unes à la suite des autres comme des fulcres; les S*^ et 4^ sont les plus volumineuses; la 6% terminée par un aiguillon, est suivie d'une épine plus forte qui en précède, elle-même, 2 ou 3 d'un volume moindre. Les dents, à la mâchoire super., sont sur 2 rangs, mais sur un seul à l'infér., et cessent, en haut comme en bas, à une pe- tite distance des angles de la bouche; derrière les dents de la mâchoire supérieure, d'autres beaucoup moins nombreuses, et, en un seul rang, se voient vers l'extrémité interne de la pièce de l'appareil palato-maxillaire qui représente le palatin; d'au- tres, enfin, en multitude, très-serrées et encore moins volumi- neuses, occupent la région postérieure du palais, et, au-delà, de celles de la mâchoire inférieure, le lieu de réunion des arcs branchiaux avec la portion moyenne ou corps de l'os hyoïde {copula). Voy. t. I, p. 202. Les os cutanés contenus dans l'épaisseur des bords membraneux du bec forment des étoiles à rayons allongés cl grêles; entre ces pièces stelliformcs, en dessus comme en dessous, sur la tête et sur la mem- brane operculaire, on voit de très-nombreux pores cutanés, rassem- blés par petits groupes qui, au nombre de 4 ou S, forment, par leur rapprochement, des dessins en rosaces. Les téguments, comnie on peut s'en convaincre sur les points où ils ne sont point usés, sont revêtus de très-petites scutclles à peine saillantes à la surface. Nageoires. — P. 1 fois 1/2 cliviron aussi longues que largos, dé- passant l'extrémité du lobe anguleux de la membrane operculaire de toute la long, de leur bord interne, à bord postérieur droit et à angles bien accusés. — V. courtes, à bord terminal non échancré; leur base se termine presque au niveau de l'origine de la D. que dépasse, ea arrière, de près de 1/2 de sa long., la base de l'A., laquelle commence immédiatement au-delà du cloaque, à peu près au-tlcssous du milieu de l'étendue de celle de la D. Ces 2 nageoires sont à peine entaillées à leur bord postérieur. L'échancrurc de la caudale est assez profonde; la portion terminale de la colonne vertébrale qui est pointue à son bout libre, porte, à son bord inférieur, des rayons, mais à son bord Poissons. Tome IL 19 290 GANOÏDES CHONDROSTÉS. POLYODONTIDÉS. supérieur, de grosses pièces rhomboïdales, et a le double environ de la long, du petit lobe dont l'extrémité est un peu arrondie. P. 33, V. 36, D. 51, A. 55, C. 96, pas de rayons super. Les couleurs des 2 individus que j'ai sous les yeux sont complète- ment effacées: mais, çà et là, on aperçoit encore certains reflets bril- lants. M. von Martens dit : en dessus, l'animal est d'un gris d'ardoise bleuâtre, mais d'un blanc argenté sur les flancs et les régi'ons infé- rieures. La partie moyenne du bec est noirâtre. Sur les côtés du crâne, sur la membrane operculaire, il y a de belles taches brunes qui, réunies par 4 ou par 5, en forme de rosaces, ressemblent aux taches de la panthère (les pores se détachant sur les parties environnantes, en bien des points, par une teinte foncée, l'aspect décrit par le zoo- logiste allemand est dû à la disposition de ces pores). Les nageoires sont toutes, plus ou moins, d'un rouge de chair, mais le bord libre des plcuropes et des catopes est d'un jaune blanchâtre, et celui des nageoires impaires a une teinte grise. L'iris est doré. La forme du bec suffit seule pour distinguer l'une de l'autre les 2 espèces dont l'origine est si différente, A ce double caractère, cependant, on peut ajouter, pour le Po- lyodo7i gladius : i° L'allongement beaucoup moindre de la membrane operculaire; 2° La brièveté et le petit nombre des ratelures du bord concave des arcs branchiaux ; 3° Enfin, la présence, au bord supérieur de la queue, des grosses pièces rhomboïdales qui remplacent les rayons et dont les dernières se terminent en pointe. Ile SOUS-CLASSE. GANOÏDES Ile ORDRE. HOLOSTÉS ou OSTICHTHES(i) Caractères. — Ganoïdes k squelette osseux comprenant trois familles (Lépidosléidés, Polyptéridés, Amiadés) qui, malgré des différences considérables, appartiennent, en raison de la structure de leur charpente intérieure , à un ordre distinct de celui des Chondrostés. III. TROISIÈME FAMILLE. LÉPIDOSTÉIDÉS. LEPIDOSTEIDl (2). Caractères. — Poissons à forme de Brochets, à nageoire caudale terminée, en arrière, par un bord oblique, à dorsale très-reculée opposée k l'anale; corps entièrement revêtu par des rangées régulières d'écaillés osseuses k surface émaillée ; vertèbres articulées par facettes et tètes glénoïdales; tête pro- longée en un museau large et médiocrement allongé ou long, étroit, effilé, toujours armé de dents très-nombreuses, coni- ques, assez longues, fort acérées et entremêlées k des dents plus petites, les unes disposées en séries comme les grandes, (1) Yoy., p. 18, le tableau de la division des Ganoïdes en 2 ordres et y familles, et aux douze premières pages du présent volume pour Fénoncé des caractères de la sous-classe. (2) En 1803, Lacépède [Hist. nat. Poiss., t. V, p. 333) a proposé, pour les poissons à écailles osseuses laissés jusqu'alors auprès des Brochets, le nom de Lepisosteus (XetiIc, tSo;, écaille, et ôcttéov, os); mais en 1843, M. Agassiz a modifié ce nom conformément aux règles de la grammaire {Poiss. foss., t. II, 2e part., p. 1). et depuis cette époque, presque tous les zoologistes disent, avec lui, Lepidosteus, en continuant, avec raison, comme M. Agassiz lui-même l'a proposé, à l'attribuer à Lacépède. Aux Etats-Unis, on désigne les poissons de ce groupe par la dénomination de Gar-pike dont le second mot rappelle leurs ressemblances avec les Esoces ou Brocliets. GANOÏDES HOLOSTES. LEPIDOSTEIDES. et les autres donnant, aux surfaces qu'elles recouvrent, l'aspect d'une râpe; valvule intestinale tout à fait rudimentaire; sur le bord antérieur des nageoires, une double rangée de fulcres; deux branchies accessoires (branchie operculaireetbranchiole); pas d'évents; appendices pyloriques très-nombreux; vessie natatoire celluleuse, communiquant avec l'œsophage par une fente longitudinale de la paroi supérieure de ce conduit. FOWCTIOKB »E LA ViE DE RELATION. — MoTILITÉ. — Les Lépidostés, dit M. Agassiz [Lake superioi\ p. 262), sont les poissons qui nagent avec le plus de vélocité. Ils se lancent comme une flèche à travers les eaux, et la facilité avec laquelle ils franchissent les courants les plus rapides, môme ceux du Niagara, donne la preuve que les chutes de Sainte-Marie ne seraient pas pour eux un obstacle si, par des causes naturelles, ils n'étaient retenus en deçJi des limites de la zone qu'ils oc- cupent et que je fais connaître en parlant de leur distribution géographique. Le môme naturaliste [Proceed. BostofiSoc.nat. hist., 1856, t. VI, p. 48) a vu, en observant de jeunes Lépidos- tés vivants, que, parleurs mouvements et parleurs attitudes, ils offrent des affinités av'cc les Reptiles. Leur épine, dit-il, se montre plus flexible qu'elle ne l'est chez les poissons ordi- naires. Fréquemment, pendant le repos, ils sont plus ou moins infléchis, particulièrement vers la queue. A son grand étonne- ment, mais avec satisfaction, car c'était une preuve nouvelle des rapports que je viens d'indiquer, il a vu, au Niagara, pen- dant son expédition au nord des Etals-Unis [Lake superioi\ p. 261), un Lépidosté vivant mouvoir la tête librement sur le cou. Comme celle d'un Saurien, elle se portait à droite, à gau- che, en haut, et exécutait ainsi des mouvements qui ne peuvent avoir lieu chez aucun autre poisson. La mobilité de la colonne vertébrale est la conséquence du modo d'union des vertèbres entre elles. En effet, au lieu d'être excavées à chacune de leurs extrémités comme chez tous les poissons, elles présentent en avant, et M. Agassiz paraît avoir été le premier à le faire remarquer [Rech , t. II, 2*^ partie, p. 23, pi. B", fig. 10, 11 et 12), « une surface articulaire arron- die, et, en arrière, une véritable cavité glénoïde. » Elles sont donc articulées par énarlhrose, mais au moyen d'une faible saillie et d'un enfoncement peu profond destiné à la recevoir; une fi'appante analogie entre les vertèbres des Lépidostés et celles des reptiles résulte de cette particularité anatomique. FONCTIONS DE LA VIE DE RELATION. 293 Sans m'arrêter à décrire les vertèbres, leurs apophyses trans- verses sur lesquelles les côtes s'articulent et les apophyses épineuses supérieures et les inférieures qui commencent seule- ment au-del'i des côtes, j'appelle l'attention sur le mode de ter- minaison de la colonne vertébrale. J'ai déjà montré (t. I, p. 9 et p. 39-43) comment, par suite des observations de M. Agassiz touchant la direction de l'extrémité du rachis, et qui sont pré- sentées par lui, sous une forme résumée, dans ses Rech. sur les poiss. foss., t. II, 2'" partie, p. 23, dernier alinéa,. différents anatomisles, et particulièrement M. KôWlkev [Ueber das cnde Wirbelsaïile Gan. und einiger Teleostier, 1860), à l'occasion du jubilé du 400^ anniversaire de la fondation de l'Université de Bâle, ont fait de cette question et de la conformation de la na- geoire caudale l'objet d'études spéciales, M. Kolliker a rendu ses descriptions (p. 8-11) très-claires à l'aide de tlgures. Ainsi, pi. III, il a fait voir l'extrémité cartilagineuse de la colonne vertébrale d'un Lépidosté et la manière dont elle se comporte rela- tivement à Turoptère. Elle consiste en une petite tige conique dirigée vers le bord supérieur de la queue où elle n'est protégée que par les fulcres, c'est-à-dire par la peau, si ces derniers ne sont, comme on semble pouvoir l'admettre, que des écailles modifiées, et elle se ter- mine en une pointe fine vers le commencement du dernier tiers de la nageoire. Elle est précédée par six vertèbres incomplètes faisant suile aux vertèbres normales, mais, portant, comme ces dernières, des prolongements inférieurs ou hsemapopliyses qui servent de sup- ports aux rayons articulés. De la direction du cartilage terminal du rachis placé tout en haut de l'uroptère, résulte, en apparence, un défaut presque complet d'hétérocercic dans l'uroptère, quoique, en réalité, tous ses rayons soient au-dessous de l'extrémité de la colonne vertébrale. Relativement à la structure intime du rachis, M. Kolliker s'est livré à des recherches dont il a publié les résultats en 1864 [Weitere BcobacJitungen ïiber die Wirbel ). Quoiqu'il ait eu pour but principal, dans ce mémoire, l'anatomie des Sé- laciens, on y trouve cependant des observations sur celle des Ganoïdes, p. 35-40 et p. 48 ; mais je dépasserais les limites que je dois m'imposer, si je donnais ici l'analyse de ce travail. Le CRANE ou du moins le segment de la région céphalique dont il fait partie et à laquelle les pièces operculaires sont fixées, est presque carré. De cette forme et de celle de la por- tion antérieure de la tête, résulte une assez grande ressem- blance avec les crocodiles ou avec le gavial. M. Agassiz a dit, avec raison, si l'on parle seulement des espèces à rostre efïilé : 294 GANOÏDES HOLOSTÉS. LÉPIDOSTÉIDÉS. la tête ressemble à une massue h base carrée et à manche al- longé ; mais lorsque les mâchoires sont larges, on ne saurait mieux comparer les Lépidostés et, entre autres, la Spatule (L. [Atractosteus] spatula) qu'aux Caïmans nommés Alligator cynocephalus et hicins (Voy. 1' Atlas, pi. 21). C'est de là d'ail- leurs, ainsi que de la conformation du corps et de la situation reculée de la D. et de l'A. opposées l'une à l'autre, qu'est née, à l'époque où leurs caractères de Ganoïdes n'avaient pas encore été mis en lumière , la comparaison avec les Brochets et leur classement auprès de ces derniers. Le crâne offre, jusqu'à un certain point, un aspect analogue à celui du reste du corps, car sa surface estémaillée, mais elle porte aussi des rugosités et des sillons disposés avec une cer- taine régularité. Les os qui entrent dans sa composition ont été décrits par M. Agassiz {Rech.... t. II, 2*^ partie, p. 7-11 et figurés sur son atlas, t. II, pi. B' et B"). Quelques-unes de ses déterminations et en particulier celle des os mastoïdiens sont contestées par M. F. Poey {El Manjuari, XXIV, in Memor. sobre hist. nat., Cuba, 1831, t. I, p. 285-289, n°« 16- 22, pi. 29). Au reste, comme il le fait observer, avec raison (p. 300, n° 16), la différence d'opinions n'est pas aussi grande qu'on pourrait le croire, d'après le nombre d'os (20 environ) sur lesquels portent les divergences, car, ajoute-t-il, « le changement d'un seul entraîne le dérangement de plusieurs; si nous étions d'accord sur le mastoï- dien, le frontal antérieur et sur l'inleropercule, nous le serions sur presque tous. » Je sortirais du cadre que je me suis tracé en exposant ici les déterminations de chacun des deux naturalistes, mais je dois dire qu'il me semble difficile de ne pas considérer comme étant les mastoïdiens les os indiqués par le n° 12 sur les pi. B' et B" de M. Agassiz, et qu'on voit sur les 6 fig. de la pi. M, et sur les fig. 4, 2, 2a de la pi. 22 (Atlas) en dehors des deux pariétaux qui, occu- pant la région médiane, sont visibles seulement sur les fig. 1, 2 et 3, pi. 21 et sur la fig. 2, pi. 22. Les mastoïdiens offrent un petit prolon- gement incliné sur la face latérale du crâne. Je ne trouve pas sur la pi, 29 de M. Poey le n° 4b par lequel il désigne les mêmes os dont il donne la description p. 287, n° -19. Ils sont, dit-il, à l'état cartila- gineux, et occupent l'espace compris entre les grandes ailes du sphé- noïde et l'occipital externe. Quant aux interopercules qui sont également l'objet d'une contes- tation, j'expose en quoi elle consiste, dans la description de l'ap- pareil respiratoire. Rostre. — Un des caractères essentiels des Lépidostés ré- side dans la conformation de la région antérieure de la tête continuée en un museau qui est tantôt large, mais au moins FONCTIONS DE LA VIE DE RELATION. 295 aussi long que la portion de la région céphalique comprise entre le commencement du tronc et l'angle de la bouche; tan- tôt, au contraire, allongé, étroit, mince et constituant une sorte de bec dont la face supérieure n'est pas formée par les mâ- choires seules. A la région moyenne du rostre, et, dans son tiers postérieur en- viron, se trouve le prolongement du sphénoïde principal que cachent, en dessus, les frontaux principaux; ceux-ci, articulés, en arrière, avec les pariétaux et les mastoïdiens, et un peu resserrés au-devant des orbites, présentent ensuite un élargissement dû à la courbure régu- lière et plus ou moins prononcée suivant les espèces, du bord externe de chacun de ces os, lequel reprend ensuite âa direction recliligne, d'où résulte un dessin particulier sur la base du bec. Au-devant de ces frontaux, il y a d'autres os dont la confi.guralion a subi des chan- gements dus à celle du museau ; mais je m'arrête dans leur énumé- ration. (Atlas, pi. 21 et pi. 22.) Pour la compléter, il faudrait discuter la signification de chaque pièce, et je craindrais de ne pas présenter avec assez de clarté, les opinions différentes émises par M. Agassiz et par M. Poey, si je me contentais de les résumer. D'un autre côté, l'espace me fait défaut pour reproduire en entier la discussion. Il est donc préférable de recourir aux textes mêmes où les faits qui lui servent de base sont exposés et éclairés par des figures. Ainsi, je renvoie au § 46, p. 283 du t. I des Mém. de M. Poey : c'est une explication de ses pi. 28 et 29, avec la synonymie de M. Agassiz et aux § 22-27, comme aux p. H (dernier alinéa)-15 et p. 18 (dernier aîinéa)-20, du t. II, 2^^ partie des Rech. sur les poiss. foss., pi. B' et B", puis aux p. 4 et 5 où se trouve résumée, par avance, la détermination des os de la région rostrale. Mâchoires. — J'appelle cependant l'attention, en passant, sur le fait singulier de la décomposition des os qui semblent devoir être considérés comme les maxillaires supérieurs, en une série de pièces allongées, de grandeur variable, articulées boula bout et représentant, en quelque sorte, par leur union mutuelle, un os unique. Elles supportent toutes les dents du bord de la mâchoire, excepté les antérieures (Atlas, pi. 22, fig. 3). Celles-ci appartiennent à de petites pièces osseuses qui doivent être prises alors pour des inter- niaxillaires (voy. plus loin, ce que je dis de ces os, en parlant des narines à propos du sens de l'olfaction), à moins que l'on ne consi- dère comme tels la double série d'os multiples dont je viens de parler. Dans ce cas, les maxillaires seraient fort réduits, car il fau- drait nommer ainsi la baguette osseuse très-grêle placée, de chaque côté, au-devant de la chaîne des sous-orbiiaires, et au-dessous du prolongement antérieur de cette chaîne. On la voit sur la pi. 21 de 296 GANOÏDES HOLOSTÉS. LÉPIDOSTÉIDÉS. I'Atlas, fig. i a, 2a, 3a et sur la pi. 22, fig. 2a. Elle a été également dessinée par M. Agassiz (t. Il, 2"= partie, pi. B', fig. 3, a, b, c). La mâchoire inférieure toujours un peu plus courte que la supérieure, mais offrant, sous ce rapport, des différences spé- cifiques, est généralement assez emboîtée dans la supérieure pour n'être point vue quand on regarde le rostre par sa face supérieure. Elle semble, dans les espèces à museau large, chez le L. spatule, par exemple, avoir plus de largeur que la supé- rieure. Comme M. Agassiz le fait observer, cette apparence tient à ce que, « en ouvrant la gueule, on force les branches de ses côtés à s'éloigner. » Elle est formée d'un plus grand nombre de pièces que celle des autres poissons où, d'ordinaire, on ne distingue que le dentaire au- quel adhèrent les dents et l'articulaire offrant une facette pour l'arti- culation; souvent, il est vrai, l'angle postérieur porte, sous ce dernier, une pièce plus petite que l'angulaire; mais, selon la remarque de Cuvier, Hist. nat. poiss., t. I, p. 3i8, le Lépidoslé est presque le seul poisson où « l'on trouve clairement les mêmes os que dans la mâchoire inférieure des Crococ^iles, des Tortues et des Lézards ». Ces os ont été décrits dans les Rech. sur les poiss. foss., t. I, 2*= partie, p. 20 et 21, et figurés sur les pi. B' et B". Nageoires. — La diagnose des Lépidostés contenant l'indi- cation des caractères essentiels offerts par les nageoires, et ceux de la caudale ayant été énoncés dans la description de l'extrémité terminale du rachis, je n'ai pas à m'arrêter en ce moment à l'étude de ces organes, d'autant plus que leur mode d'union au squelette est celui qu'on trouve chez les poissons osseux. Je dois faire remarquer, avec M. Agassiz [Lake supe- rior, p. 260), que les nageoires paires et spécialement les pec- torales sont beaucoup plus développées que chez bien d'autres poissons. La particularité la plus intéressante à rappeler ici est relative aux fulcres qui, au lieu d'être simples comme chez les Esturgeons, sont doubles (Atlas, pi. 24, tlg. 6, fulcres de Lép., et fig. 5, d'Esturgeon). La fig. 3 (même pi.) montre une cau- dale de Lépid., vue de profil ; les fulcres y sont représentés sur les bords supérieur et inférieur de la nageoire dont le bord pos- térieur doit son obliquité à celle de la terminaison du tronc. Là, comme aux autres nageoires, les rayons sont constitués par de petits segments très-courts et fort nombreux! Relativement au système musculaire, je n'ai aucune particu- larité à signaler; mais pour compléter ce qui concerne la mo- tilité, je dois maintenant parler de la poche à air. FONCTIONS DE LA VIE DE RELATION, 297 Vessie natatoire. — Nous trouvons, dans la famille des Lé- pidostéidés, le premier exemple d'une structure rare : sa sur- face interne est celluleuse; mais on a attaché à ce fait une trop grande importance, quand on a voulu la comparer à une cavité pulmonaire. Forme. — Elle est très-longue et s'étend de l'œsophage jus- que vers l'extrémité postérieure du corps. En avant, elle est légèrement bifurquée et offre deux petits prolongements termi- nés en cul de sac, mais dans tout le reste de son étendue, elle représente une poche allongée, simple à l'extérieur. Chez le L. spatule, M. Valentin l'a vue également un peu bifurquée à son extrémité postérieure [Ueber Organis. Trabeculœ carnées Schwimblase L. spat. in Repertor. 1840, p. 394). Il y a quelques différences spécifiques inutiles h. énumérer. Situation. — Comme chez les autres poissons, elle est placée au-dessous de la colonne vertébrale et au-dessus de l'intestin. Sur toute l'étendue de la face supérieure et de la face ventrale, se trouve une bandelette tendineuse médiane. Quand on ouvre l'œsophage pour chercher son mode de com- munication avec la vessie natatoire, on rencontre, à la région tout à fait antérieure de cette portion du canal digestif, immé- diatement derrière les os pharyngiens supérieurs, et à sa face dorsale, une petite fente, longue de 0'".007, chez un Lepid. os- seus dont la vessie natatoire étudiée par Van der Hoeven avait 0"'.21 [Ueber die zellige Schwimblase Lepidost. in : Miiller's/lr- chiv, 1841, p. 222, pi. X, fig. 4). Cet orifice œsophagien est une glotte conduisant à une partie mem- braneuse qui, h son origine, paraît être carlilagineusc et se continue jusque dans la vessie dont elle L^tablil ainsi la communication avec le tube digestif. La glotte œsophagienne est bordée par 2 saillies triangulaires assez fortes, qui ressemblent beaucoup à des cartilages arylénoïdes (Van der Hoeven, kl., pi. X, fig. G), mais ne conlicnnent cependant pas du tissu cartilagineux. Pour les bien voir, comme le fait observer le professeur de Leyde, il faut détacher une portion de la membrane externe de l'œsophage dans l'épaisseur de laquelle ils sont contenus, car lorsque celle préparation n'a pas été faite, on n'aperçoit que la partie inférieure de ces sortes d'aryténoïdes derrière une petite bandelette transversale [Id., fig. 6). La face interne porte des cellules ou cavités arrondies visi- bles à l'extérieur à travers les parois en plusieurs endroits oiî l'organe rappelle l'apparence que présentent les poumons des grenouilles ou des couleuvres. 298 GANOÏDES HOLOSTÉS. LÉPIDOSTÉIDÉS. En incisant la vessie natatoire dans toute sa longueur, on voit bien les cellules clans chacune desquelles il y a un réseau fin de cellules pariétales. Van der Hoeven a compté 22 grandes cellules environ de chaque côté, et M. Valentin, 31 d'un côté, 33 de l'autre. En même temps que l'incision met à nu cette structure , elle permet de constater la présence de trabécules musculaires très-analogues à ceux du cœur. M. Valentin les a bien décrits {loc. cit., p. 392), et, en 1841, Van der Hoeven les a également étudiés avec soin. Les trabécules sont des faisceaux charnus, à fibres striées en tra- vers, ayant, à leurs 2 extrémités, des fibres tendineuses fixées à la paroi interne de la vessie. Selon J. Mûller [Sur les Gan. et sur la classif. des poiss. in : Ann. se. nat., trad. Vogt, 3* série, t. IV, p. 34), les grandes vacuoles ou cellules ne sont pas formées, comme les ana- tomistes que je viens de citer l'ont supposé, par. les muscles. « C'est plutôt la structure des parois des cellules, dit-il, qui motive la dispo- sition des trames musculaires. Celles-ci, placées entre les cellules, finissent complètement, à une certaine limite, et les aires intermé- diaires n'ont plus de couches musculaires sur leurs mailles. On peut très-bien observer cette terminaison des faisceaux musculaires sur les trames qui en sont couvertes. L'existence des vessies natatoires celluleuses, sans trames musculeuses, dans d'autres poissons, dé- montre aussi la vérité de ce que nous avançons; telles sont la vessie des Erythrinus, celle de quelques Siluroïdes et de VAmia calva. » En définitive, que les grandes cellules aient ou non pour pa- rois les faisceaux charnus, on ne peut méconnaître dans la structure de l'organe, une disposition très-favorable pour la diminution de son volume, lorsque le poisson veut en chasser l'air qui y est contenu, puisque toutes les vacuoles de la sur- face interne communiquent entre elles. La ligne tendineuse médiane supérieure formant le point d'appui principal des tra- bécules charnus, un rétrécissement de la vessie, comme M. Va- lentin le fait observer, doit se produire, de la face ventrale vers la face dorsale ; on peut donc conclure, la glotte œsophagienne, d'ailleurs, n'ayant point de sphincter, que la contraction simul- tanée de tous les éléments de cet appareil musculaire produit nécessairement une évacuation instantanée de la vessie. De la disposition qui vient d'être décrite, résulte une grande ressemblance des cellules de la vessie natatoire avec les cel- lules pulmonaires pariétales. Les mailles du réseau ont, presque toutes, les mêmes dimen- sions, mais sont fort petites. Elles sont, dit M. Hyrtl {Ueber die FONCTIONS DE LA VIE DE RELATION. 299 Schwimblase Lepid. osseus in : Sitzungber. Akad. Wissensc.h., Wien., 1852, t. VIII, p. 71) revêtues d'un epithelium pavimen- teux qui recouvre les faisceaux musculaires et les fibres tendi- neuses. Des injections heureuses poussées jusque dans les dernières divisions des vaisseaux ont permis à cetanatomiste de consta- ter que le système vasculaire n'est nullement celui d'un organe respiratoire. Les artères de la vessie, en effet, naissent en grand nombre de toute la longueur de l'aorte ventrale, et le« veines versent leur sang noir dans celles des reins : il ne se produit donc pas de phénomènes d'hématose dans cet organe. Si la vessie natatoire est sans relation directe avec la fonc- tion de la respiration, faut-il en conclure qu'elle n'admet point dans sa cavité de l'air venant de l'extérieur? Les opinions à cet égard sont divisées relativement auxGanoïdes. M. Hyrtl [Ueber die Schwimblase Lepid. osseus, lac. cit., p. 72) dit que, dans le travail dont la note ici mentionnée est un résumé, il a présenté des remarques propres à faire considérer, sinon comme impos- sible, du moins comme fort improbable la déglutition de l'air, différant ainsi de manière de voir, il le fait remarquer, avec M. Richard Owen. Celui-ci, dans sa dernière édition [On the anat. of vertébrales, 1866, t. I, p. 496), où se trouve la confir- mation des vues émises par lui dans la première, en 1846 [Lect. comparât, anat. and phys. vertebr. animais, 1. 1, p. 274-277), dit que chez les poissons à conduit aérophore petit et à ouverture oblique tel qu'on le trouve dans les Ostichthes (Carpe, An- guille, etc.), il ne sert que comme une sorte de soupape de sûreté destinée, en certaines circonstances, à laisser échapper les gaz du réservoir. Il n'en est pas de même, ajoute-t-il, pour les espèces d'une organisation plus élevée à conduit court et large, c'est-à-dire chez les Ganoïdes et le Lepidosiren, et per- mettant l'entrée de l'air dans la vessie. Cette dernière opinion est celle que M. Poey soutient, parce que, dit-il, la glotte œsophagienne peut livrer passage à l'air extérieur [Memor. sabra la hist. nat. isla Cuba, 1851, 1. 1, Mem. XXIV, § i, p. 278), et que le sang de la vessie peut en recevoir de l'oxygène [ht., p. 438, § 3). L'organe, suivant lui, consti- tuerait, par conséquent, un second appareil respiratoire. Il a fait une observation qu'il considère comme confirmalive de sa supposition {Observ. on diff'er. points nat. hist. Cuba with référence ta ichth. Unit. States :Ann.Lycteum nat. hist. N.York, 1858, t. VI, p. 136). 300 GANOÏDES HOLOSTÉS. LÉPIDOSTÉIDÉS. « Un Lépidoslé placé dans un bassin rempli d'eau y restait en repos tout le jour. La respiration branchiale s'effectuait par un mouvement continuel et à peine visible de la mâchoire inférieure et par un dé- placement un peu plus apparent des opercules : 40 mouvements respiratoires pouvaient être comptés par minute; 8 fois environ ou 12 fois par minute, il venait, à la surface, avaler de l'air, et retournait aussitôt au fond du bassin. Une seconde après, une demi-douzaine de bulles d'air, dont quelques-unes assez grandes, s'échappait par les ouïes. L'air séjourne une seconde ou quelquefois une seconde et demie dans la vessie, et ce temps est probablement suffisant pour l'absorption de l'air, en vue du rôle qu'il est destiné à jouer et pour son rejet. » L'observation de M. Poey semble se rattacher à une particularité signalée par M. Agassiz. En étudiant des Lépidostés vivants [Proceed. Bosl07i Soc. nal. hist., 1856, t. VI, p. 48), il a été étonné de la quan- tité considérable d'air qui s'échappe de leur bouche; mais il n'est point parvenu à savoir, d'une façon satisfaisante, de quelle source proviennent les bulles de gaz qu'on voit s'attacher aux branchies. Elles sont, dit-il, en nombre trop considérable, pour qu'on puisse attribuer leur sortie aux mouvements de déglutition que ces animaux accomplissent sans doute quand ils montent, ce qui a lieu de temps en temps, à la surface de l'eau où ils semblent avaler de l'air. On ne peut pas non plus, ajoute-t-il, supposer une sécrétion gazeuse opérée par les branchies elles-mêmes. Déjà, en 1834, M. Agassiz [Proc. zool. Soc, Lond., l. II, p. 119], en donnant quelqnes détails relatifs aux Lépidostés, avait appelé Tallention sur l'appui que le mode de communica- tion de sa vessie natatoire avec le pharynx apporte à la suppo- sition d'une analogie à établir, chez quelques poissons, entre la poche à air et de véritables poumons. Il y est revenu, dans ses Rech. sur les poiss. foss., t. II, S*" partie, p. 6. Cette analogie rejetée par M. Valentin [loc. cit., p. 396) est ancienne dans la science. Ce n'est pas à 1793 seulement, époque oi^i Fischer écrivit sa dissertation [Versuch neber die Scfnvimblase Fische), qu'il faut en faire remonter l'origine. Si, en effet, ce physiolo- giste l'a admise p. 69, § 9, comme M. Lereboulet l'a rappelé en lui attribuant, mais à tort, le mérite de l'avoir signalée le premier [Auat. comp. appar. respirât., 1838, p. 92 et 94), déjà elle se trouvait exprimée par Hulin (Duhamel, Traité despcdies, t. II, p. 168). Ce dernier avait même été précédé par Rondelet cl par Vii-idet (Voy. Fr. Delaroche, Obs. sur la vess. aér. des poiss. : Ann. du Mus., t. XIV, p. 260, et p. 50, tir. à part). Sensibilité. — Système nerveux. — En 1846, M. Rich. Owen PONCTIONS DE LA VIE DE RELATION. 301 {Lect. compar. anat. andphijdol.^ t. I, Fish., p. 175, fig. 49) a donne un dessin de Vencepliale et de l'origine de la moelle épi- nièreà\\\\ Lép., mais sans indication d'espèce. Il l'a reproduit, en 1866, dans sa 2*^ éd. : On the anat. Vertebr., t. I, p. 275, fig. 174. M. Busch (G.), en 1848, a représenté [De Selachor. et Gan. encephalo, pi. I, fig. 9 et 10) le cerveau et le commence- ment de la tige médullaire de l'espèce diteLe;;. semiradiatus, Agassiz. Ici, comme chez les Sturioniens, ainsi que je l'ai fait remar- quer avec M. Vulpian, p. 38, il y a, jusqu'à un certain point, cl M, Busch en fait l'observation, p. 43, réunion de caractères propres à montrer que les Ganoïdes sont intermédiaires aux Plagioslomes et aux poissons osseux ordinaires. Vu par sa face supérieure, l'encéphale ne paraît pas différer de celui de ces derniers ; le cervelet, quoique petit, est un peu plus développé que chez l'Esturgeon ; il a une forme subelliplique dont le grand diamètre est antéro-postérieur. A la face inférieure, le cerveau ditïère surtout de celui des poissons osseux par le chiasma des nerfs optiques. La disti'ihution des nerfs encéphaliques a clé l'objet d'une étude altenlive pour J. MûUer qui en a montré, d'une façon très- nellc, les résultais [Uebcr den Bau und die Gren%en der Ganoid. in : Abhandl. Akad., Berlin, 4846 (18U), pi. IV, fig. 2 et 3, explicat. des fig., p. 212). Organes des sens. — Le toucher, comme chez les Polyodon- tcs, s'exerce peut-être, mais certainement d'une façon plus im- parfaite encore, par l'extrémité du museau qui, étant un organe de préhension , ne peut pas être bien exactement comparé au boutoir de ces derniers ou à celui des Esturgeons. Ecailles. — Les téguments offrent ici une apparence que nous n'avons point encore constatée parmi les Ganoïdes et qui est l'un des caractères essentiels des Lépidostés et des Polyp- tères. Je veux parler de l'armure d'os cutanés couverts d'émail dont le corps est enveloppé. Elle constitue l'un des traits les plus remarquables de l'organisation de ces poissons, car on ne trouve une semblable écaillure « parmi les poissons vivants que chez eux seuls, tandis que cette disposition, comme M. Agassiz le fait observer [Rech. sur lespoiss. foss., t. II, 2'' partie, p. 28), est la règle chez tous les poissons osseux des terrains antérieurs à la craie. » J'ai dit (t. I, p. 268-275), en présentant une analyse de la classification ichthyologique de M. Agassiz, de quelle inipor- 302 GANOÏDES HOLOSTÉS. LÉPIDOSTÉIDÉS. tance a été, pour lui, la structure des écailles, puisque, en y rattachant d'autres caractères qui s'y lient d'une manière natu- relle, il a trouvé là le point de départ de la division de tous les poissons en 4 grands groupes. Sans revenir sur les larges vues qui l'ont guidé, il me semble cependant nécessaire de rappeler un fait intéressant consigné dans ses Recherches, p. 28 : « Qu'ils eussent la queue symétrique ou que son lobe supérieur se prolongeât considéra- blement en arrière, toujours est-il que tous les poissons osseux qui ont existé avant la grande époque crétacée ou avant l'ap- parition, des premiers Cténoïdes et des premiers Cycloïdes, étaient couverts d'écaillés semblables à celles des Lépidostés et des Bichir de notre époque. » Ces poissons étant confinés, de nos jours, les premiers dans les eaux douces de l'Amérique du Nord, et les seconds dans celles des côtes orientale et occiden- tale de l'Afrique, on en a déduit, relativement à la constitution actuelle de ces régions du globe, quelques conclusions dont je fais mention à la fin de l'histoire de la distribution géogra- phique des Lépidostés. La forme des écailles présente une assez grande uniformité qui a motivé, pour désigner ces poissons, les dénominations de Rhonibifères ou de Rhomboganoïdes (Voy. p. 16), car elles cons- tituent, sur presque toute la surface du tronc, des losanges plus ou moins obliques. Elles ne sont cependant pas toujours par- faitement semblables entre elles. Ainsi, dans une série obli- que, à partir du sommet du dos où la rangée médiane se com- pose d'écaillés presque arrondies et très souvent cordiformes, jusqu'au milieu du ventre, on trouve des différences de confor- mation, mais elles ne sont pas assez tranchées pour modifier l'aspect général de l'écaillure. Voici des exemples de ces dissemblances : 1° Les bords supérieur et inférieur de l'écaillé étant toujours parallèles, si l'un est convexe ou concave, l'autre est concave ou convexe, mais il peut arriver que l'une de ces dispositions se voie au commencement d'une série lon- gitudinale, puis soit remplacée par la disposition inverse au milieu de la série et que, plus loin, jusqu'à l'extrémité de la queue, les deux bords restent parfaitement horizontaux. Tel est un des caractères du Lcpid. osseus ; 2° au niveau de l'insertion des nageoires, les écailles sont irrégulières; 3'' ou bien la surface émaillée est parfaitement lisse sur une région du corps et, sur une autre, couverte snit de radiations, soit de stries plus ou moins prononcées, ou môme elle est bordée par de fines dentelures ; ¥ tantôt, le centre de l'écaille est légèrement saillant, tantôt, il présente une faible dépression. i FONCTIONS DE LA VIE DE RELATION. 303 Mode d'union des écailles les unes aux autres. — Toutes les séries sont en contact, et même les pièces qui les composent sont articulées entre elles, le bord supérieur, portant le plus souvent une saillie ou apophyse montante, comme la nomme M. Agassiz, qui entre dans une fossette du bord inférieur de récaille placée au-dessus d'elle [Rech..., t. II, pi. B, fig. 16-20 d'après le Lep. osseus). Dans d'autres espèces, dit le même na- turaliste, « les écailles sont simplement liées par leurs bords taillés en biseau et empiètent les unes sur les autres (Jrf., fig. 4 el^: Lep. semiradiatus). » Ce mode d'engrenage est protégé par des ligaments, et quoiqu'il soit solide, il ne nuit nulle- ment aux mouvements latéraux du corps, les bords antérieur et postérieur de chaque rangée n'étant point unis aux bords correspondants de la rangée qui précède et de la rangée qui suit. L'adhérence mutuelle des écailles des Lépidostcs est identi- que h. celle qu'on trouve toujours chez les poissons osseux an- térieurs à l'époque de la craie. Structure. — Les pièces de cette sorte de cotte de mailles sont formées par deux substances. La plus superficielle con- siste en une couche d'une substance brillante et d'aspect vitreux. M. Agassiz et J. Millier l'ont nommée émail, mais M. William- son lui a appliqué la dénomination de ganoïne. Il a préféré cette dernière, dit-il [On the micr. struct. scales and derjyial teetli Gan. and Placoid fish. in : Philosoph. Trans., Londres, 1849, part. II, p. 438, note), afin d'éviter la confusion, parce qu'elle diffère un peu de l'émail à structure prismatique qui couvre la dentine des dents des mammifères. En 1859, M. Reissner, de Dorpat [Ueber die Schuppen von Polypt. und Lepid. in : Rei- chert und Du Bois-Reymond , Archiv fiir Anat., p. 2o4-263, pi. V, A, fig. 5), en a étudié de nouveau la structure. Il a con- clu, de l'examen microscopique, se trouvant, sur ce point, en désaccord avec M. Leydig [Histolog. Berner kung en ueber den Polypt. bichir in : Zeitschr. fur wissensch. ZooL, t. V, p. 47), que l'écaillé a une surface véritablement émaillée. Sa matière osseuse a été soumise par les anatomistes dont je viens de parler à des observations suivies. Je ne puis les expo- ser ici ; mais pour faire connaître l'état actuel de nos connais- sances sur cette question d'histologie, il suffit de reproduire le passage suivant de M. Rich. Owen où il donne un résumé très- net des travaux antérieurs avec le résultats de ses propres ob- servations [Anat. of vertebr.., 1866, 1. 1, p. 548, fig. 366). 304 GANOÏDES HOLOSTÉS. LÉPIDOSTÉIUÉS. L'écaillé qui est épaisse, dit-il, est composée de couches ossifiées très-minces, perforées par des tubes verticaux d'un diamètre de 1/8000 de pouce anglais et entre lesquels se voient de nombreuses lacunes ou cellules osseuses; les canaux qui partent de ces tubes, en s'irradiant, communiquent avec une série de canalicules verticaux plus fins encore et ramifiés qui, vus pour la première fois par M. Wil- lanison, ont reçu, de lui, le nom de lépidine [loc. cit., p. 439). Ils ont moins de ramifications et un mode de distribution plus restreint que les autres canaux qui, à cause de leur analogie avec les canaux nour- riciers de la dentine, ont été nommés par M. Rich. Owen canaux plasynatiqucs, leur rôle étant de nourrir l'écaillé et d'entretenir sa vitalité, comme le font sans doute les vaisseaux de la lépidine dans les parties de l'écaillé oîi ils sont limités. Enfin, chez les Lépidostés comme chez les Polyptères auxquels se rapportent également les détails qui précèdent, les écailles sont per- forées de bas en haut dans toute leur épaisseur par quelques tubes un peu plus larges comparables aux canaux vasculaircs de l'os et chargés de porter du sang provenant des vaisseaux cutanés dans le revêtement membraneux très-fin de l'écaillé, qui recouvre celle-ci à partir du petit enfoncement de la peau où elle est logée par sa face profonde. La ligne latérale (Atlas, pi. 24, fig. 7) toujoui's droite, sans courbure, mais un peu relevée en avant, est plus ou moins ap- parente suivant les espèces. Il en est où l'on ne voit, vers Fex- trémité postérieure de l'écaillé, qu'une étroite ouverture. Chez d'autres, au contraire, il y a, sur toute sa longueur, un petit tube assez saillant, ouvert en arrière. Le canal muqueux protégé par les écailles de la ligne latérale se continue et se prolonge sur le crâne. Il y est recouvert par quelques pièces osseuses très-petites placées au-dessus du cer- cle orbitaire. La coloration des téguments est très-simple et plus claire sur les flancs, particulièrement sur les régions inférieures que sur le dos où elle est d'un brun jaunâtre ou verdâtre. A l'éclat qui résulte du jeu de la lumière sur l'enveloppe éraaillée de ces poissons viennent s'ajouter quelquefois, sur le tronc et même sur la tète, des taches noires; elles semblent diminuer avec l'âge, mais manquent rarement sur les nageoires verticales (Atlas, pi. 24, tig. 3, 4 et 6). Dans le jeune âge, comme je l'indique plus loin en exposant les difficultés que peut présenter la détermination des espèces, quand on a sous les yeux des sujets non encore parvenus à tout leur développement, on trouve, sur la ligne médiane du dos, une bande foncée et, quelquefois aussi, une autre sur les flancs. FONCTIONS DE LA VIE DE RELATION. 305 Le sens de l'olfaction a pour siège de petites fosses nasales creusées à l'extrémité antérieure du bec. Il y a là une disposi- tion particulière que je n ai point indiquée d'une manière spé- ciale en parlant du crâne et de la face , puisque j'ai renvoyé pour les discussions nées de l'étude de la tête osseuse aux tra- vaux originaux de M. Agassiz et de M, Poey (Voy. plus haut, p. 294 et 295). Je dois cependant parler ici de la conformation du bout antérieur du rostre. M. Agassiz a bien expliqué [Rech. sur les poiss. foss., t. II, 2" partie, p. 12, dernier alinéa) et montré sur les fig. jointes à son texte, comment les pièces terminales qu'on doit nommer, avec lui, à ce qu'il semble, inlermaxillaires (Voy. p. 9, pi. B", fig. 2 et 3, n'*17), ne paraissent pas à la surface externe du bec, étant couverts par une sorte de capuchon osseux que forment deux paires de petits osselets plats et un moyen. « Le premier de ces os, dit-il (n° 20, pi. B', fig. 1 et 2), touche, par sa face supérieure, aux naseaux et, par sa face inférieure, à l'inter- maxillaire ; sa face antérieure présente 2 échancrures qui répondent aux 2 ouvertures nasales. Ces échancrures se transforment en trous, la supérieure, au moyen d'une pièce â peu près triangulaire qui touche celle de l'autre côté en haut et forme, avec elle, la pointe du museau, n° 20' (pi. B', fig. 2 et 3), l'inférieure, en haut, au moyen de cette môme pièce, et, en bas, au moyen d'une pièce impaire, n" 20" (pi. B', fig. 2 et 3) qui recouvre la face inférieure de la pointe du museau. » « Quelle est la signification de ces os? Il faut avouer, répond-il, qu'il est difficile de leur trouver des analogues. Ce sont ou les na- seaux démembrés en plusieurs pièces, ou bien des os labiaux dont nous trouvons des exemples si frappants dans les poissons de toutes les divisions, et qui remplacent les cartilages mobiles du nez des ani- maux supérieurs. « M. Agassiz ajoute : « Nous préférons admettre cette dernière interprétation, vu qu'il se présente assez de raisons pour rapprocher les ethmoïdes du Lépidosté des véritables naseaux des Crocodiles et des autres reptiles. » Les os nommés ici ethmoïdes, parce (ju'ils paraissent correspondre à ceux que Cuvier a ainsi désignés, ont été représentés [Recher- ches sur les poiss. fossiles, pi. B', fig. 1, et pi. B", fig. 2 et 3) sous le n° 3. Ils forment la continuation du museau dans le môme plan que les frontaux, s'avancent, comme nous venons de le voir en parlant des labiaux, tout près de l'extrémité du rostre et prolongent jusque là, par des arêtes inférieures, la longue gouttière des nerfs olfactifs qui, plus en arrière, est constituée par les carènes dirigées en bas des frontaux et par 2 feuillets du sphénoïde principal minces et plais à leur bord supérieur, appliqué contre ces carènes. Simple d'abord, Poissons. Tome II. 20 306 GANOÏDES HOLOSTES. LEPIDOSTEIDES. et aussi longtemps qu'elle est formée par les 2 gouttières emboîtées des frontaux principaux en haut et du sphénoïde principal en bas, elle se transforme en 2 canaux parallèles, dès que ce dernier os est remplacé par les 2 voniers (os pairs contrairement à ce qui se voit chez les autres poissons). Les 2 canaux séparés sur la ligne médiane par les carènes des 2 vomers s'ouvrent dans la fente nasale (1). Je n'ai aucune considération particulière à présenter sur le sens du goût qui joue, chez les poissons, un rôle si peu impor- tant. Le sens de la vue doit être assez développé, car les yeux ne sont pas petits. Ils sont situés tout à fait de côté sur les parois latérales du crâne, à une très-petite distance en arrière de l'ar- ticulation de la mâchoire inférieure et écartés du bord anté- rieur de l'opercule par un intervalle qui est toujours plus de 1 fois 1/2, mais jamais 3 fois aussi considérable que son dia- mètre horizontal. Cet espace est recouvert par une vingtaine de petits os cutanés de configuration et de dimensions varia- bles ; ils se touchent par leurs bords et forment une sorte de mosaïque (Atlas, pi. 21, fig. la, 2a, 3a, pi. 22, fig. 2a). La chaîne des os sous-orbitaires est remarquable par son grand développement. Elle est, pour l'œil, un cadre complet composé de 8 os un peu variables dans leur configuration suivant les espèces; M. Agassîz l'a très-nettement représentée {Rech...., t. II, ^^ partie, pi. B", fig. 5, f-n). Voy. aussi 1' Atlas, pi. 21, fig. 2 a et 3 o. L'œil ainsi protégé à son pourtour est logé dans une grande cavité orbilaire, mal délimitée en arrière et étendue jusqu'à la racine du bec; les os palatins en forment presque entièrement le plancher, et les frontaux principaux la voûte; ces derniers os que j'ai indiqués (p. 295) comme placés au-devant des pariétaux et des mastoïdiens, ne fournissent pas de pilier antérieur à la voûte. Les osselets supé- (1) « Si, comme le fait observer M. Agassiz [Rech...., t. II, 2" partie, p. 21), on n'avait pas la preuve certaine que ces 2 canaux ne sont pas ouverts dans le palais, et que l'on rencontrât un fragment mutilé d'un bec composé de la même manière que celui d'un Lépidosté, mais où l'on ne pût se convaincre de l'absence d'ouvertures nasales dans la cavité buccale, certes on prendrait ce fragment pour le reste d'un batracien à cavités na- sales «'ouvrant au fond de la gueule et l'on déterminerait les canaux ol- factifs pour de véritables cavités nasales, tant l'analogie est grande, et l'on en trouverait une preuve certaine dans l'existence d'un double vomer qui, comme on sait, ne se trouve que chez les Batraciens; mais il n'en serait plus de même, du moment que l'on connaîtrait le Lépidosté, ou que l'on aurait étudié à fond la structure du Polyptère dans lequel les canaux des nerfs olfactifs présentent encore d'autres particularités très-remar- quables, et il faudrait d'autres preuves que celle d'un double vomer ou d'un canal nasal pour la nature batracienne d'un fossile. » FONCTIONS DE LA VIE DE NUTRITION. 307 rieurs et antérieurs de l'orbite qui s'appuient sur les frontaux en tiennent lieu. Le pilier postérieur est constitué par un petit os plat vertical et triangulaire, intercalé entre le mastoïdien et la grande aile du sphénoïde {frontal postérieur de Cuvier, n" 4, pi. B", fig. 3 de M. Agassiz). La paroi postérieure de la cavité de l'orbite est formée, en partie, par la grande aile du sphénoïde, n" H, fig. 4, pi. B" (Agas- siz) et par l'os que Cuvier nomme Vaile orhitaire, n° 14, fig. 4, Id. C'est par les orifices de ces pièces osseuses et par de petits intervalles laissés libres entre eux, que pénètrent les vaisseaux et les nerfs des- tinés à l'œil et à ses annexes. La cloison interorbitaire membraneuse en avant consiste, dans sa portion postérieure, en une lame osseuse qui est le sphénoïde anté- rieur de Cuvier (n" 15, fig. 2, pi. B", Agassiz). L'organe de Y ouïe est, en partie, enclavé au milieu des os du crâne. Ainsi, la portion postérieure des canaux 1/2 circulaires est reçue dans une excavation de l'os considéré par Cuvier comme étant le rocher et les 2 canaux 1/2 circulaires anté- rieurs, ainsi que le sac du labyrinthe , enveloppé de cartilage, sont logés dans des cavités de la grande aile du sphénoïde. Enfin , les parties antérieures de l'oreille sont recouvertes par le mastoïdien. FONCTIONS DE LA VIE DE NUTRITION. — DiGESTION. — M. Agassiz ayant eu occasion d'observer des Lépidostés vi- vants a vu [Procecd. Boston Soc. nat. hist., 1856, t. VI, p. 48) qu'ils prennent leur nourriture à la manière des reptiles et non comme les autres poissons qui, d'ordinaire, tiennent, pour la recevoir, la bouche largement ouverte et l'avalent aussitôt. Ceux-là, au contraire, s'approchent adroitement de la proie et arrivant sur elle, de côté, la saisissent par une attaque sou- daine ; puis la retiennent entre les mâchoires , la blessent h coups de dents répétés comme les crocodiles et les lézards, s''efforçant ainsi de lui donner la position la plus favorable pour qu'elle puisse être avalée. On la voit avancer dans les organes digestifs par suite des mouvements de déglutition, et distendre peu à peu le corps, ainsi que cela a lieu chez les serpents. Leur voracité est extrême, et Lacépèdc a décrit d'une façon brillante [Hist. nat. poiss., t. V, p. 334), mais avec un peu d'exagération, leurs attaques presque incessantes contre les poissons avec lesquels ils vivent. Système dentaire. — (Pour les mâ'choires, voy. ce que j'en ai dit, p. 295, à propos de la structure du bec). Il se compose de 2 espèces de dents (Atlas, pi. 21 et 22). 308 GANOÏDES HOLOSTES. LÉPIDOSTEIDES. 1» Les unes sont fort petites, supportées par le bord externe des mâchoires, par tous les os qui constituent le plafond de la bouche (vomer double, palatins, sphénoïde), ainsi que par les pharyngiens et par la face interne des maxillaires inférieurs; mais il n'y en a point sur la langue qui , supportée par un os lingual assez allongé, est immobile sur le plancher de la bou- che. Serrées et très-nombreuses, les petites dents n ont point d'alvéoles ni de supports osseux ; elles sont fixées à la surface même des os ; elles semblent être simplement une dépendance de l'émail qui recouvre les pièces osseuses sur lesquelles elles forment râpe. Souvent, il y en a, parmi elles, de moins courtes disposées en rangées longitudinales. 2° Les autres, plus grandes, coniques et acérées, quelquefois sillonnées de stries apparentes, surtout à la base (Atlas, pi. 24, fig. 8), sont alignées en une rangée au pourtour de la mâchoire inférieure, et, à la supérieure, en une série tantôt unique [Le- jndosteus, Atlas, pi. 21, fig. \b, et pi. 22, fig. 2&, QlCylindros- teus, Atl., pi. 21, fig. 2^), tantôt double [Atractosteus, Atl., pi. 21, fig. 3&). M. Agassiz [Rech. sur les poiss. foss., t. II, 2'' partie, p. 25) a dé- crit et représenté pi. B", fig. 9, le singulier mode d'implantation de ces dernières. « Elles reposent, dit-il, dans une gouttière assez pro- fonde, protégée, en dehors, par le bord relevé de la mâchoire, et, en dedans, par une saillie de même nature. » « Dans cette gouttière osseuse qui est assez profonde pour contenir plus de 1/3 de toute la dent, sont, en outre, creusées des alvéoles rondes, mais peu marquées, dans lesquelles les dents reposent sur des supports osseux qui, là oii les dents manquent, comme cela ar- rive souvent, se remarquent au fond des alvéoles, entourés d'une rigole, et présentant une très-belle structure en étoile. Ils sont percés, au centre, d'un trou qui communique avec le canal maxillaire et par lequel les nerfs et les vaisseaux de la dent montent dans la cavité pulpairc; De ce centre, partent, en nombre plus ou moins considé- rable, des rayons étroits là où ils communiquent avec le trou du centre et qui s'élargissent vers la périphérie; ce sont des gouttières creuses qui, sans doute, sont remplies par des prolongements laté- raux de la membrane pulpaire. » La structure intime des dents a été d'abord étudiée par le même naturaliste [loc. cit., t. II, p. 24 et p. 26). Les plus pe- tites disposées en râpe sont uniquement formées d'un émail dur, cassant et demi-transparent. Les autres ont une enveloppe d'érnail, mais sont constituées par de la dentine qui offre un aspect remarquable représenté sur des coupes très -amplifiées FONCTIONS DE LA VIE DE NUTRITION. 309 {loc. cit., t. II, pi. G, fig. 1-6). On y voit des dessins contour- nés résultant du plissement de cette substance. M. Wyman a également étudié la structure intime des dents et en a donné d'élégantes figures (Silliman's American journal , 1843, t. XLy, p. 359-363, pi. V). Frappé de la ressemblance du tissu dentaire avec celui du Labyrinthodonte, il s'est de- mandé si des dents trouvées dans certaines localités et rappor- tées à ce gigantesque batracien fossile , ne provenaient pas de quelque poisson du groupe des Sauroïdes, et il en conclut la difficulté de déterminer la véritable nature de l'animal auquel aurait appartenu une dent isolée et qui , soumise à l'examen microscopique, offrirait la structure remarquable dont il s'agit. La question posée par M. Wyman se rapporte à celle que pourrait soulever la présence de deux vomers et de deux ca- naux à l'extrémité antérieure du bec destinés aux nerfs olfac- tifs (voy. plus haut, p. 306, note 1). La structure de la dentine, au reste, n'est pas toujours la même chez les Lépidostés. En effet, parmi les six moditicalions que sa disposition présente chez les poissons et énumérées par M. Rich. Owen [Anatom. of vertebr., 1866, t. I, p. 378), il y en a deux qui se rencontrent dans la structure du système den- taire des poissons dont il est ici question. Ainsi, au groupe où la dentine est plissée {pUci-dentine), appartient le Lep. oxyurus, et à celui où elle est contournée , comme chez le Labyrintho- donte [labyrinthi-dentine), on peut rapporter l'espèce qu'il nomme Lep. platyrhinus. Ce sont, mais sous une forme plus précise, les conclusions déduites primitivement par M. Agassiz de ses recherches sur ce sujet. Quant .\ leur mode de renouvellement, ce dernier a fait ob- server que , contrairement à ce qui se voit chez beaucoup de Reptiles et de Poissons, le nombre des pièces de l'armure den- taire est variable, attendu que ce n'est pas sous la dent an- cienne, comme cela a lieu, par exemple, chez les Crocodiliens et les Sparoïdes , que la dent de remplacement paraît. Elle se développe entre des dents ou entre des alvéoles où il n'y a plus que le pivot osseux dont j'ai parlé plus haut (p. 308). La cavité alvéolaire et son contenu sont, par là même, resserrés et peu à peu résorbés, puis finissent par disparaître. On trouve, sur certaines mâchoires, des traces manifestes du travail de ré- sorption. Le tube digestif e&l très-simple. L'estomac qui est assez laige et fusiforme se continue, sans ligne de démarcation, avec l'œ- 310 GANOÏDES nOLOSTÉS. LÉPIDOSTÉIDÉS. sophage ; il se porte directement en arrière, et, vers son extré- mité terminale, se replie en un très-court tube pylorique à parois épaisses. La communication entre l'estomac et le duo- dénum se fait au moyen d'une ouverture étroite. A l'origine de l'intestin, s'insèrent les appendices pyloriques. Celui-ci décrit une double courbe, l'une ascendante et l'autre descendante. L'ensemble du canal intestinal a été représenté par Van der Hoeven [Ueber die zellige Schwimblase Lepid. in : MùUer's Ar- chiv, 1841, pi. X), et par M. Jos. Jones [Investigat. chem. and 77 //.?/sio/o^., Washington, 1856, fig. 11, p. 99). La valvule spiroïde de l'intestin est à peine développée, et cependant on peut se demander, avec M. Stannius {Handbuch Zootomie, Fische, 2" édit., 1854, p. 195, note 10), si les trois replis obliques for- més par la membrane muqueuse np doivent pas être considé- rés comme une trace ou un rudiment de la valvule. La même opinion avait été déjà exprimée par M. H. Franque, qui, en 1847, l'avait comparée à celle de l'Amie, dans sa dissertation [Amiœ calvœ Anat., p. 11). La manière de voir de ces anatomistes n'est, au reste, que la confirmation de l'opinion exprimée par J. MûUer, dans un post-scriptum h son mémoire [Ueber den Bau und die Grenzen Gan. iind ueber naturl, Syst. Fischein :Abhandl. Akad. Berlin, 1846 [1844]). A la p. 207, après avoir, dans le cours de son travail (p. 148), mentionné l'absence de la valvule comme l'un des caractères des Lépidostés, il modifie son assertion par suite d'un nouvel examen, et reconnaît qu'elle avait jusqu'a- lors échappé à l'attention. Elle n'est que rudimentaire, dit-il; limitée à la portion de l'intestin qui précède le rectum, elle décrit 3 contours en tire-bouchon; très-peu saillante, enfin, son rôle physiologique, par là même, est nul. Elle ne sert, ajoute-il, qu'à rappeler le plan général des Ganoïdes. Aussi, dans la diagnose placée en tête de l'histoire de la far- mille des Lépidostés, ai-je indiqué la présence d'une valvule tout à fait rudimentaire. Je mentionne, bien que ce soit un caractère commun aux Ganoïdes, la communication entre le péritoine et l'extérieur. M. Hyrtl a vu et étudié les canaux péritonéaux qui s'ouvrent par des orifices pairs sur les côtés de l'anus [Ueber die Schwim- blase Lepid. osseus in : Sitzungber. Akad. Wissensch. Wien., 1852, t. VIII, p. 72). Il a représenté ces orifices sur la pi. II, fig. 2, c, c, jointe à son mémoire [Ueber den zusammenhang Ges- chlechts-Harnwerkzeuge Gan., in : Denkschr. Akad. Wien, 1855. FONCTIONS DE LA VIE DE NUTRITION. 311 Organes annexes de l'appareil digestif. — Le foie est long et ressemble ainsi , par sa conformation , à celui des animaux dont le corps est allongé. Van der Hoeven, sur la pi. que je viens de citer, p. 310, l'a repré- senté fig. 1, et, sur la fig. 4, a montré la vésicule biliaire. La glande est un lobe triacgulaire étendu comme une bande sur toute la face inférieure de l'estomac à laquelle il est fixé. M. Jos. Jones {Investigat. chem. and physiolog., Washington, 1856) en a donné aussi un dessin, p. 99, fig. il, et l'a brièvement décrit, p. 112. Comparé au foie des Plagiostomes, celui des Lépidostés est beau- coup moins volumineux. Le physiologiste américain s'en est assuré par des pesées comparatives de l'organe et de la masse du corps. J'en ai donné les résultats t. I, p. 160. Le pancréas, si Ton peut encore nommer ainsi les appen- dices pyloriques, se voit sur les figures indiquées ci-dessus. Son poids proportionnel est assez considérable, à en juger par les tables annexées au mémoire de M. Jos. Jones {loc. cit., p. 107). Il était, chez une femelle de Lep. osseus, la 193^ partie du poids total du corps, et la 272* chez un sujet dont le sexe n'est point noté, tandis que, chez seize autres poissons ou reptiles carnassiers, il flotte entre le rapport de 1 à 472 et à 1563. Sa pesanteur est en rapport avec la nécessité où se trouvent les Lépidostés d'assimiler la graisse abon- dante des tissus et surtout du foie des poissons dont ils se nourris- sent avec voracité. M. Jones tire, de l'étude du pancréas des Lépidostés, un argument en faveur du rôle assigné par M. Cl. Bernard au suc pancréatique {loc. cit., p. 109, et voy. le i. I du présent ouvrage, p. 105-167). Il est en contact, par la convexité de son bord supérieur, avec le bord inférieur et concave du foie. Il consiste en un grand nombre de tubes en cœcum qui se réunissent pour former plusieurs branches anastomosées elles-mêmes et se terminant en un canal court dont le diamètre est presque égal à celui de l'intestin dans lequel il s'ouvre immédiatement au-delà du pylore. Telle est la description que M. Jos. Jones en donne [loc. cit., p. 99), d'après le Gar-fish des eaux salées de la Géorgie qu'il nomme Lep. osseus. Il ajoute que les conduits de l'organe renferment, surtout après que le poisson a mangé, une ma- tière de consistance crémeuse, véritable émulsion comme l'examen microscopique le démontre, où sont suspendus, dans un liquide trans- parent, d'innombrables petits globules. On s'explique, il le fait ob- server, l'aspect du contenu du pancréas par la situation de ce dernier à l'entrée de l'intestin el par la largeur du canal destiné à établir la communication entre les deux organes, et qui peut laisser pénétrer des aliments dans le pancréas. On a donc ainsi la preuve que le produit de sécrétion des appendices pyloriques jouit des propriétés 312 GANOÏDES HOLOSTÉS. LÉPIDOSTÉIflÉS. émulsives du liquide pancréatique. C'est bien là que se fait le travail propre à permettre l'assimilation de la graisse, car dans l'estomac, on ne voit pas le liquide analogue à de la crème dont il vient d'être question, et, nulle part, on ne le trouve aussi abondant que dans le voisinage du canal pancréatique. Il y a, dans la disposition de l'organe, des différences suivant les espèces. Ainsi, chez le Lépidosté que M. Jos. Jonegi désigne, sans dénomination spécifique, comme Gar-fish des eaux douces habitant les marais de la Géorgie, la structure générale, à la vérité, est la même, mais les tubes en cœcum ont plus de longueur et leurs con- duits sont plus distincts. Jusqu'à présent, on ignore si, outre cet organe qui n'est peut- être qu'un faux pancréas, il y a une véritable glande pancréa- tique comparable à celle que les recherches de MM. Stannius et Brockman ont fait connaître (Voy. plus haut, p. 64), La rate, souvent double, est en contact avec la surface infé- rieure de la masse des appendices pyloriques. Sa forme, qu'elle soit unique ou double, offre des variétés presque individuelles (Voy. pour le résultat des pesées, t. I, p. 168). Sang. — L'analyse en a été faite par M. Jos. Jones [Investi- gat. chem. and physiolog. Washington, 18S6, p. 7). Elle lui a fourni des résultats très-analogues à ceux qu'il a obtenus en étudiant ce liquide chez les Plagiostomes. Les corpuscules n'ont pas été, jusqu'à ce jour, mesurés. Circulation. — J'ai déjà signalé la disposition des valvules du bulbe aortique (p. 6). Il est probable que leur nombre, de même que chez les autres Ganoïdes, varie suivant les espèces; mais on manque de renseignements à cet égard. On en a de complets, au contraire, dus à M. Hyrtl, sur le mode de forma- tion du tronc aortique par les vaisseaux qui ramènent des bran- chies le sang hématose, et sur la distribution, dans les divers organes , des branches artérielles fournies par l'aorte ( Ueber das arteri en-System des Lepid. in : Sitzungber, Akad. Wissensch. Wien., 1852, t. VIII, p. 234-241). Ne pouvant reproduire les descriptions que son Mém. renferme, j'indique seulement une particularité notée par lui, touchant le mode de formation du tronc de l'aorte (p. 23S), et dont M. Milne Edwards [Leç.phys. etanat. comp.^i. III, p. 344, note 1) adonné la traduction dans les termes suivants : « Les 2 vaisseaux efférents des branchies antérieures se réunissent directement entre eux sur la ligne médiane et forment un premier tronc aortique impair qui se dirige en arrière. La paire suivante des FONCTIONS DE LA VIE DE NUTRITION. 313 artères épibranchiales se comporte de même et constitue un 2* tronc aortique; celui-ci se porte en arrière, au-dessous du précédent et s'anastomose bientôt avec lui. Enfin, l'es vaisseaux efférents des 3^ et A" branchies se réunissent, de chaque côté, en un seul tronc qui va se joindre à son congénère, pour former un 3* tronc médian. Ce der- nier est plus gros que le précédient dont il longe la face inférieure, et, après s'être confondu avec lui, il constitue l'aorte dorsale. Il y a, par conséquent, à la base du crâne, 3 vaisseaux médians et impairs superposés, qui se réunissent successivement entre eux, pour con- stituer l'aorte dorsale. » De plus, selon la remarque de J. Mûller, la carotide postérieure est formée par la première racine de l'aorte et l'artère de la vessie natatoire par la dernière (voy. plus haut, p. 299, ce que j'ai dit du système circulatoire de cet organe) avant "la réunion des racines du tronc aortique. Respiration. — La disposition de l'appareil respiratoire est, d'une manière générale, celle des poissons osseux ordinaires. Il y a 4 arcs branchiaux portant chacun 2 rangées de lamelles membraneuses et vasculaires , et le dernier arc est séparé de l'arc pharyngien par une fente semblable aux autres fentes branchiales. J'ai signalé, dans la diagnose, l'absence des évents (voy., en outre, p. 7, note i) et la présence de la branchie operculaire, ainsi que de la branchiole. Elles ont été figurées et représen- tées par J, Muller [Ueber den Bau und die Grenzen Ganoid. und ueher nalurl. Sijst. Fische in : Abhandl. K. Akad. Wissensch. Berlin, 1846 [1844], p. 133, pi, II, fig. 1). Je renvoie à la p. 8, pour ce que j'ai dit relativement à la déter- mination du rôle de ces deux organes chez les Esturgeons, et j'ajoute, comme je l'ai déjà fait observer, p. 8, que si l'on n'a point la preuve qu'on ne puisse pas, avec le professeur de Berlin, considérer la branchiole des Lépidostés comme une fausse branchie, on est cepen- dant plutôt porté, par analogie, à la considérer comme destinée ù revivifier du sang veineux. Vappareil operculaire manque d'interopercule; il est com- posé de 3 pièces : 1-^ l'opercule ; 2° le subopcrcule, un peu plus petit que le premier, réunis l'un à l'autre par une suture obli- que ou transversale; 3° \q préopercule , dont la portion verti- cale est cachée sous les os cutanés qui la recouvrent. Sa por- tion inférieure et horizontale forme tout le bord inférieur de la tête derrière la mâchoire, et se dirige en avant pour venir s'ar- ticuler par une suture très-oblique avec l'extrémité postérieure de la 2'" pièce intercalaire du système temporal [os sijmplectique 314 GANOÏDES HOLOSTÉS, LÉPIDOSTÉIDÉS. de Cuvier) qui applique son bout antérieur sur Vos carré ou ju- (jal. Quant à la première pièce intercalaire de ce même système temporal [os tympanique de Cuvier) elle appuie son extrémité inférieure élargie sur le bord supérieur, i° de la portion la plus reculée du premier os intercalaire, et 2" de la région antérieure du préopercule. L'extrémité supérieure de cette première pièce intercalaire est fixée à un petit cartilage qui lui-même tient au temporal. J. Mùller a donné une représentation de ces différents os [Ueber den Bau.... loc. cit., pi. IV, fig. 1 et 3). M. Agassiz a décrit en détail l'appareil operculaire {Rech. sur les poiss. foss., t. II, 2« partie, p. 16), puis sous une forme résumée, p. 17, les 2 derniers alinéas et p. 18. Il en a donné un dessin, pi. B", fig. S, où se voit, à de légères différences près, la même disposition des pièces que je viens d'énumérer; mais le cartilage interposé 1° au temporal qui est ici représenté avec un volume proportionnel plus considérable que sur le dessin de J. Millier, et 2" à la première des deux pièces intercalaires a été détruit sans doute par la macération, et M. Agassiz ne l'a pas figuré. Les dénominations adoptées par l'un et par l'autre de ces anatomistes montrent qu'ils sont d'accord avec Cuvier sur la signification des diflerents segments de la région dont il s'agit ici. M. F. Poey cependant [El Manjuari XXIV in Mem. kist. nat. Cuba, t. I, p. 285, § 16, n'^ 39, et pi. 29., fig. 5) n'attachant pas la même importance à la composition de l'appareil suspen- seur de la mâchoire inférieure, tient l'os symplectique pour un interopercule. La fermeture de la cavité branchiale est complétée par la membrane branchiostège qui déborde peu, en arrière, l'opercule et le sous-opercule dont le pourtour atteint presque celui de la ceinture scapulaire, mars elle offre assez de développement en avant où elle passe, sans éprouver d'interruption, d'un côté à l'autre. Dans son épaisseur, il y a 3 paires de rayons branchios- tèges ; l'interne est le plus petit ; l'externe a également peu de volume, le médian qui est le plus considérable est large, ar- rondi et, comme le dit M. Agassiz, en forme de sabre. Par son extrémité antérieure, il s'articule avec la 3*^ pièce de l'os hyoïde. Sur les côtés de la tête , entre le cercle orbitaire précédem- ment décrit (p. 306) et les pièces de l'opercule, on voit une sorte de mosaïque formée par des osselets cutanés (^tlas, pi. 21, fig. la, 2a, 3a, et pi. 22, fig. 2a). Leur forme est peu régulière; ils sont au nombre de 20 environ. FONCTIONS DE LA VIE DE NUTRITION. 315 On a supposé que la vessie natatoire peut jouer un certain rôle dans Tactc de la respiration et qu'elle est, en quoique sorte, un organe accessoire des branchies. Je renvoie, pour l'examen de cette hypothèse, à Tarticle consacré à Tétude de ce réservoir h air si remarquable par la structure celluleuse de sa face in- terne (p. 299). Les ORGANES GÉNiTO-URiNAiRES uc paraissent avoir été l'objet d'aucun travail spéciaL depuis la publication du mémoire de M. Hyrtl [Ueber den Zusammenhang der Geschlechts Harmverk- zeuge Gan. in : Denkschr. Akadem. Wien., 18o4, t. VIII, 1855, avec lig.), dont j'ai donné l'analyse p. 10-11, et où se trouve indiquée la disposition des organes dont il s'agit. On ne sait rien de positif sur les produits des organes repro-r ducteurs, mais je ne dois pas omettre de rappeler que M, Giind- lach a informé M. Poey [Mem. hist. natur. Cuba, t. I, p. 438) des propriétés vénéneuses des œufs du Lepid. manjuari. Une poule mourut après en avoir mangé, et, chez un chien, ils dé- terminèrent des vomissements. En exposant plus loin les essais de classifications du groupe des Lépidostés, je signale quelques-unes des dissemblances que l'on constate entre les jeunes sujets et les adultes. On est loin cependant de connaître les phases de leur développement. Il y a lieu de supposer, comme le fait observer [Lake siiperior, p. 262) M. Agassiz, qui a tenté, mais vainement, n'ayant pu se procurer des individus vivants h l'époque du frai, de se livrer à des études embryologiques sur ces poissons, qu'elles éclai- reraient d'une vive lumière l'histoire des faunes ichthyologi- ques dont l'apparition a eu lieu pendant les périodes qui se sont succédé avant l'époque actuelle (Id., Id., p. 34). A l'appui de son opinion, il rappelle la relation étroite qu'on remarque, dans quelque famille que ce soit, entre les divers degrés de (ié- veloppement fœtal des espèces aujourd'hui répandues dans nos eaux et les formes sous lesquelles la même famille a vécu aux différents âges du monde. En outre, de semblables études, ajoute le même naturaliste, amèneraient probablement à savoir comment s'effectue le passage graduel des caractères des pois- sons à ceux des Reptiles, car on doit croire, d'après les notions acquises sur l'embryologie des animaux, que les Lépidostés sont, tout d'abord, de véritables poissons et prennent peu à peu les caractères par lesquels ils se rapprochent des reptiles. Enfin, M. Agassiz pense que l'observation des diverses pé- 316 GANOÏDES HOLOSTÉS. LÉPIDOSTÉIDÉS. riodes du développement des Lépidoslés permettrait de cons- tater d'étroites relations entre eux et les Esturgeons. J'ai déjà, parlé (p. 54) de celles que lui a montrées, durant les premiers temps de la vie, le mode d'apparition des écussons des Sturio- niens et des écailles des Lépidostés. Il s'attend même, dit-il [Proceed. Boston Soc. nat. hist., 1856, t, YI, 1859, p. 63) à ce que l'on trouve, chez ces derniers, à un certain moment de la vie fœtale, la bouche en dessous comme chez les Esturgeons, et même d'autres coïncidences encore dans les formes embryon- naires. Ils n'atteignent pas une aussi grande taille que les Sturio- niens, et ne paraissent guère dépasser 1"\50. DisTRiBUTioiN GÉOGRAPHIQUE. — On rcncontrc les Lépidostés uniquement dans les eaux de l'Amérique du Nord. C'est \h. un fait remarquable et important dans l'histoire de la nature, selon la remarque de M. Agassiz [Lake super., p. 255), car il prouve que l'Amérique a une faune indépendante de celle de l'ancien monde. Les l'olyptères, il est vrai, habitent le Nil et le Sénégal, mais ils n'ont, en réalité, que des rapports éloignés avec les poissons dont il s'agit ici, et forment un groupe distinct parmi les Ganoïdes. Il faut encore, relativement aux premiers, noter, avec le même zoologiste {Collect. fis}i. froni soiUh. bend Tennes- see river in : Silliman's Amer. Journ. 1854, !2* sér., t. XVII, p. 360), qu'on les rencontre, 1" dans toutes les eaux du Sud, à partir de la Floride jusqu'au Texas; 2° dans le Mississipi et dans tous les plus grands affluents de ce fleuve jusqu'à la lati- tude du Lac Supérieur qui , cependant , n'en possède point ; 3° dans tous les grands lacs moins septentrionaux du Canada et dans le St-Laurent. Il y en a aussi dans les rivières et dans les lacs situés à l'ouest de l'état de New-York, et dont les eaux sont reçues par ce fleuve. Ils habitent également celles de la Pe«sylvanie occidentale, tributaires de l'Ohio et celles qui se rendent à l'Atlantique entre la Baie de Chesapeake et la Flo- ride. Dans les états de la nouvelle Angleterre , à l'est du lac Champlain, les Lépidostés manquent, ce qui est d'autant plus étonnant que, en remontant vers le nord, on les retrouve dans le Saint-Laurent déjà signalé comme étant une de leurs sta- tions; en descendant vers le sud, on constate leur présence dans la Delaware. M. Agassiz croyait, en 1850 [Lake super.], qu'ils faisaient défaut à l'ouest des montagnes rocheuses et dans l'Amérique, centrale; mais depuis cette époque, on en a trouvé une espèce DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. CLASSIFICATION. 317 près des côtes du Pacifique, et le Muséum la possède [Lep. tro- picus, Gill.). Enfin, pour achever Ténumération des régions du Nouveau- Monde oii ils vivent, j'ajoute qu'il y en a un à Cuba. Chaque espèce a une zone d'habitation limitée. M. Agassiz, qui a beaucoup étudié ces poissons dont il connaît vingt types spécifiques au moins, mais n'a malheureusement pas publié la monographie promise par lui en '18S4 (Silliman's A7ner. Jour, loc, cit., p. 360), est en mesure d'affirmer que les Lépidostés des états atlantiques du centre et du sud ne sont pas les mêmes que ceux des eaux de l'ouest ou que ceux des lacs du Nord (LaA-eswjyt'r., p. 255-256). En résumé, quoique répandues sur bien des points dans les régions que je viens d'énumérer, les espèces sont rares dans les eaux du monde actuel. De là, résulte un frappant contraste entre la famille des Lépidostéidés et beaucoup d'autres où les divisions spécifiques sont très-multipliées. Si l'on prend, pour exemples, les Percoïdes, les Scombéroïdes, lesGades, etc., et, parmi les habitants des eaux douces, les Cyprins ou les Silures, il devient évident, comme M. Agassiz le fait observer [Lake su- perior,^. 256), que les groupes les plus naturels d'animaux diffèrent largement entre eux par le nombre de leurs espèces. Il ne faut point perdre de vue, au reste, que si les espèces de la grande division des Sauroïdes à laquelle appartiennen^les ' Lépidostéidés, sont peu abondantes dans le monde actuel, elles étaient, au contraire, fort répandues au sein des eaux dont les dépôts ont formé les terrains carbonifères, le nouveau grès rouge, les couches oolilhiques, et l'on en trouve jusque dans la craie et les sédiments tertiaires (Voy. le tableau représen- tant la généalogie de la classe des poiss. (Agassiz, Rcch. sur lespoiss. foss., t. I, p. 170). Les débris de Sauroïdes fossiles dénotent, par la diversité môme des pays où on les rencontre actuellement, combien étaient larges les limites de leur distri- bution géographique aux époques antérieures à la période ac- tuelle, et, particulièrement, durant les époques de la formation des terrains palœozoïques et secondaires. Par conséquent, la famille des Sauroïdes qui, de nos jours, si l'on y rattache les Polyptères, est cantonnée dans l'Amérique du Nord et dans les fleuves des côtes orientale et occidentale de l'Afrique, a eu, durant diverses périodes géologiques, une extension beaucoup plus considérable, puisque les dépôts ci-dessus mentionnés se trouvent non-seulement dans le Nouveau-Monde, mais sur le 318 GANOÏDES HOLOSTÉS. LÈPIDOSTÉIDÉS. vieux continent et jusqu'en Australie. Ce fait, au reste, est une contirmation de Tune des lois de la pateontologie d'après la- i quelle les limites des zones géographiques des faunes ancien- nes étaient plus larges que ne le sont les limites de nos faunes actuelles. Les Lépidostéidés étant exclusivement propres aux fleuves de l'Amérique septentrionale, n'est-on pas en droit d'en con- clure, avec M. Agassiz, que ce pays constituait un vaste con- tinent longtemps avant que les autres parties du globe eussent subi leurs transformations physiques les plus considérables ? En d'autres termes, n'est-il pas permis de croire que l'état de cette contrée n'a pas été très-modifié depuis les temps reculés où vivaient les poissons dont les Lépidostés sont les représen- tants actuels, tandis que sur d'autres points de notre terre, la faune n'est plus la même, par" suite des changements qui s'y sont produits. Classification. — L'analyse des classifications proposées pour les poissons compris aujourd'hui dans la sous-classe des Ganoïdes,{voy. plus haut, p. 12-18), fait connaître tout ce qu'il importe de savoir sur ce sujet relativement aux Lépidostés. On y trouve, en effet, indiquées les phases diverses par lesquelles a passé le classement de ce groupe. Je n'ai donc à m'occuper actuellement que du mode de distribution des espèces rappor- tée^-li l'ancien genre de Lacépède élevé aujourd'hui , avec rai- son, au rang de famille. Le naturaliste français a, le premier, reconnu que le poisson dit, par Linné, Esox osseus, constitue un type générique très- distinct (Voy., pour l'origine du nom et pour l'emploi qu'on en fait maintenant, p. 291, note 2). Jusqu'en 1833, époque de la publication des vues de M. Agassiz sur les Ganoïdes, le genre avait été toujours laissé parmi les poissons osseux abdominaux. En 1820 [Ichth. ohiensis, p. 71-76), Rafinesque, d'après la forme du corps, a partagé le genre en 2 sous-genres : Cylindrosteus à corps cylin- drique ci Atraclosteus à corps fusiforme; mais comme il n'a tenu compte ni de la longueur proportionnelle des mâchoires, ni du sys- tème dentaire, sa division est insuffisante, parce qu'elle ne s'appuie pas sur des caractères essentiels et fondamentaux. En janvier 1843, dans la IS'' livraison de ses Rech. sur les poiss. foss.^ M. Agassiz a signalé et brièvement décrit cinq es- pèces qui peuvent se grouper, dit-il , en 2 sections : DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. CLASSIFICATION. 319 I. La première comprend celles dont « la partie antérieure de la tête et les mâchoires sont très-prolongées, en sorte que l'ouverture de la gueule est beaucoup plus longue que le crâne : 1° L. osseus, Lacépède, 2" L. semiradialus, Ag., 3° L. gracilis, Ag. » II. « La seconde section comprend les espèces dont le museau n'est pas plus long que le crâne et dont la tête est généralement dé- primée et arrondie à son extrémité : 4" L. spatula, Lacép., 5" I, Grayi, Ag, » En décrivant la 4® espèce, M. Agassiz signale une disposi- tion du système dentaire que la 5^ ne présente pas. « Outre les grandes dents coniques dans l'os elhmoïde et le maxillaire su- périeur, et le maxillaire inférieur, il y en a encore de sembla- bles dans le palatin, à son bord interne. » La mâchoire d'en haut a donc 2 rajQgées de grandes dents. Ce caractère aurait pu motiver le classement du L. spatule, Lacép., dans une 3= section. C'est ainsi que M. Ch. Girard l'a compris. Reprenant, pour 2 groupes, les noms imaginés par Rafinesque, et conservant pour le 3° celui que Lacépède a créé, il distingue 3 genres ou sous-genres dans la famille des Lépidostéidés {Explorât, and surveys for a railroad route from Mississ. ta the pacif. océan. Fishes, 1858, t. X, part. IV, p. 350-35i). C'est ce mode de classement que j'adopte pour la distribu- tion des espèces en 3 genres. Voy. le tableau ci-après. Avant d'en commencer la description , je dois rappeler que M. Agassiz a insisté [Fish. of Tennessee river : Silliman's Ame- ric. Journ., 1854, 2« série, t. XVII, p. 360) sur la dilliculté de leur détermination, à cause des changements que l'âge amène. Sur de jeunes Lépidostés, il a fait des observations relatives à la persistance, durant la première période de la vie, de cer- tains caractères embryonnaires [Proceed. Boston Soc. nat. hist., 1856, t. VI, p. 48). Le plus frappant de ces caractères consiste en ce que la colonne vertébrale se continue , à son extrémité terminale, sous la forme d'un filament charnu distinct de la nageoire. J'ai vu, sur un sujet de très-petite taille, cette dispo- sition (Atlas, pi. 24, fig. 4, et, par opposition, fig. 3, adulte). Pour se l'expliquer, il faut remonter aux faits indiqués p. 293, à l'occasion du mode de terminaison du rachis. On est amené h conclure d'une semblable conformation de l'extrémité posté- rieure du corps, comme M. Agassiz le fait observer, que la na- geoire au lieu de terminer la colonne vertébrale, est, en réalité, un appendice de son bord inférieur et, par conséquent, repré- 320 GANOÏDES HOLOSTÉS. LÉPIDOSTÉIDÉS. sente une seconde anale (1). Cette nageoire, ajoute-il, est ani- mée, lorsque l'animal avance lentement, d'nn mouvement vi- bratile involontaire tout à fait distinct de ceux de la queue et tel qu'on le voit chez certains fœtus. Comme exemple d'espèces fondées sur des caractères tran- sitoires, il cite [Fish. Tennessee, Silliman's Americ. Journ. loc. cit.) l'espèce dite par Rafinesque Sarchirus [aà^î, chair, yt\p, main), vittatus in : 3ourn. Ac. nat. se, Philad., 1818, 1. 1, part. II, p. 418, et Ichth. ohiens., 1820, p. 69, XXVI. Ce genre, dit M. Agassiz, doit être rapporté au jeune âge du Lépid. nommé L. oxyurus, car avant l'entier développement, on constate ha- bituellement, outre l'indépendance de l'extrémité de la colonne vertébrale et de sa nageoire, l'absence d'écaillés. Les pectorales, en outre, consistent alors en une membrane qui part d'un tu- bercule charnu (Voy. aussi Ann. se. nat., 5^ série, Zool., 1865, t. III, p. 57). Il faut, de plus, ajoute-t-il, rayer des cadres zoologiques le Lep. lineatus de Zad. Thompson, qui en a donné au Muséum .un exemplaire du lac Champlain. Le poisson est ainsi nommé d'après une particularité non permanente du système de colo- ration du Lepid. huronensis Richardson. Durant les premiers temps de la vie, en effet, il y a habituellement une large bande noire sur la région médiane supérieure du tronc (Voy. p. 304 ce que j'ai dit du système de coloration). Il est souvent difficile de distinguer entre elles les espèces appartenant à un même genre. J'indique plus loin les carac- tères essentiels dont la comparaison, trop souvent négligée par les zoologistes qui ont décrit des Lépidostéidés, fournil seule la preuve de l'identité ou de la dissemblance spécifique des animaux qu'on a sous les yeux. (1) Il est très-remarquable que plusieurs poissons de la période du vieux grès rouge, aient, à l'état adulte, la nageoire caudale conformée presque exactement de même que celle des jeunes Lépidostés, car une semblable structure est, jusqu'à présent, inconnue parmi les poissons du monde ac- tuel (Agass., Lake superior, p. 263, note). GENRE LEPIDOSTEUS. 321 '§- I» co • p co C/2 3 H » Ed co [I] H O H m s: 03 O O H < »-^ 13 0. « ^ u H C3 i-:i -«! ©1 O) b» c> rt • ^^ O o P, 3 O O =1 •~- es tJ3 P- 3 O O 3 03 O 3 « (73 3 S c es 's en I fc^ w 3 p O) co «» 25 c B a ti O co eu I M es O T3 « t. 3 O- ^ S cr o 3 O tn 3 c X 3 T3 c 03 c , O ■< o I o — S ^ O "O 3 .Sa 3 « cr c t/3 ' C ^ o w ^ S- 03 3 r « ^3 « o - o 3 cr c 3 O O c" en C^ .- en S —^ en o O 3 -- c > su ci 3 — U) « en '^ >- S en t- _ c en « .2 3 o: o 3 3 03 tO 3 T3 en ^^ ^ 3 — 03 03 3 ^ g en O « 3 • — 'S 6 « 3 ii en ° S 03 "C — O 3 en 3 bfl o o 3 en 03 .,^ ai 3 ^ cr #« en en o S c 3 C- cn cu i: o o O) 3 O* o • — r^ -3 "" 3 ..j •- c O o T-, en ^ tn 3 -« *, en l> o i^ -ai CO CL, en en o o Q, " a C^ ^ en .-- a> 3 O 3 en 03 O 2 en ^ O 03 — ' ■♦-» ^ /-^ en CS L, -3 S _3 ^ N "- O « >■> ^ O -^ ..^ 3 en ta/3 o3 O t. 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O ^O c/3 ^^ o C3 rj cj) - «H 3 a> b/D T3 — cS o tn -.> « £ o ^3 3 o -* t- ii-3.2 3 2. « 03 ? en^ r- 3 3 2 s « en en t- 3 -ai o 03 « ^ en ^2 £^.> ^3 ,03 .S o en a> sa. -3 3 3 « ~" «-» 3 3 (y eu bA ■3 s « G 3 — 03 c 03 _i 3 ai iï « O > « 3 > = -= S S 2 = - "«^ 03 o -r- t- en a «3 -a -3 3 03 t-. b£) en 3 C a> S « G G en 03 ai XI 3 a^ S E S.:i- 3 S S « t- — 2" "^ ?? « 2 § b/D Cl, tn 03 05 — I o s 03 I o c O "O "•S 'H o "2 sS 3- tn en en t- en 3 -J^ O ^ ■3 3 O O -F^ en _■ en en « en •ai o tn « en o = S? 2 S o s 3 es 3".> •-» 3 G -.n 03 .s -a en G « « ~ ai S o ^ G eu 03 -o Cl. o 3-1 ^ es" 3, fc- en 03 O :_ "" 3- tn o "^ S 00 es 'P - en s- ï; aj O -73 Ni) « -3 t: g a> O r3 "3 ,£5 T3 en aj 3 ^ o aj co ^ G «*H ■^ sn «d t-" s o si s Si fa 00 05 o (M fO s •S o s en o a; a o I o S tu R « O SO CD eu o «o 1» -O a ce > •n I 3 ni S ni 00 o ^ is^i n-i fo tn 3 O m en I 3 a 3 O to to o -a 3 es m ni X5 0) a ce <6 ia C5 T3 IL, Ci oj o a o 60 0) -a o s ni T5 03 73 <1> o o c ci 13 O 60 ci o 00 01' ■ci a es >- S « &fl tja 3 bfl eu 1—» bp -a ^ , , c , • , « , 0 . c 03 03 G ai 0 t/J c/3 3 p2 , "d _-c • 1— t 0 (/5 rs -a TS 3 CJ .1— « 0 ^ S.-â ,„ « 3 'rt 'O S ;: r~ 3 MU 0 . 53-^ tja •" ■S"^ <" 'E. vu 'E. 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[Esox osseus, Linn., Sijst. nat., 12a éd., t. I, p. 516). — Le Caïman, le Gavial. 1803. Lepisosteus gavialis, Lacép., Hist. nat. Poiss., t. V, p. 333. Lepid. osseus, Agass., Rech. sur les Poiss. foss., t. II, part. II, p. 2, pi. A, fig. sup. et inf., pi. B, fig. 15-20 (1). — 1863. Id., Cope, Par- tial Catal. cold-blooded Vertebr. of Michigan [Proc. Acad. nat. se. Philad., p. 87). Caractères (2). — Tête, mesurée jusqu'à son bord postérieur, représentant4 fois 1/4 la largeur juste au-devant des opercules, contenue 3 fois 2/3 dans les dimensions totales, un peu moins de 3 fois entre le bout du museau et la D. et, si on la mesure jusqu'au bout de l'opercule, presque 3 fois du bout du museau à l'origine inférieure de la C., mais ne dépassant pas l'inter- valle des V. à la fin de la base de l'A.; museau plat, h sillons supérieurs très-marqués jusque vers le milieu de sa longueur et subissant, à partir de ce point, un rétrécissement graduel qui n'est pas fort prononcé; h dimensions transversales, au niveau des angles de la bouche, contenues 3 fois 2/3 dans la longueur de la mâchoire supérieure mesurée h partir du môme point, mais 5 fois 3/5 entre le bord postérieur de la tête et son extrémité opposée; 4 fois aus^i large et non 2 fois 1/2 ou 2 fois 3/4 comme chez les congénères, que le bout du bec en dehors des narines postérieures ; diamètre horizontal de l'œil , à peine moindre que 1/3 de l'espace interorbitaire, contenu un peu moins de 2 fois dans l'intervalle qui sépare le bord posté- rieur de l'orbite du bord antérieur de l'opercule, mais juste 4 fois h partir du même point jusqu'à l'extrémité de la pièce operculaire et 15 fois dans la longueur totale du côté de la tête ; (1) La dénomination spécifique employée d'abord par Linné se rapporte à une espèce à long museau du genre Lépidosté proprement dit; mais ni sa description, ni celles des zoologistes qui l'ont suivi jusqu'à M. Agassiz, dont le texte a fourni, pour la première fois, des indications précises, n'ap- prennent à laquelle des nombreuses espèces aujourd'hui connues s'appli- que l'épithète de osseus. Il est inutile, par conséquent, de citer les ouvrages oii ce nom se trouve, sans que l'espèce ainsi désignée soit nettement ca- ractérisée. (2) D'après un individu acquis par le Muséum, il y a plus de 40 ans, à l'époque de la vente du cabinet de Palisot de Beauvois. A en juger par les détails que M. Agassiz donne sur l'écaillure de la présente espèce, ce spé- cimen doit être le type qui a servi à sa description. Il a 1".03, et ne porte aucune indication sur la région des Etats-Unis oii il a été pris. 326 GANOÏDES HOLOSTÉS. LÉPIDOSTÉIDÉS. 58 écailles à la ligne latérale ;V. plus rapprochées des P. (0".05) que de TA., et presque à égale distance du bout du museau et de l'extrémité de la C.; écartement des V. à l'A. compris 3 fois 1/4 entre la pointe rostrale et Torigine inférieure de la C. De la ligne latérale au rang médian du dos, 6 rangées longitudin. d'écaillés; 12 en dessous jusqu'à la ligne médiane infér. ; en tout, -40 rangées dans le 2« anneau oblique au-devant des V.; 49 jusqu'à la I). dont la base se termine à la SS*^ que suivent 5 rangs jusqu'à la C. V. commençant au dS'^, A, au 38^ et cessant au 44* qui est séparé par 44 anneaux de l'origine de la C. Le 1" anneau au-devant de la D. est le l^r avant l'origine infér. de la C et le S'' derrière la fin de l'insertion de l'A. Les écailles, conformément à la description de M. Agassiz, ont « le bord poster, presque droit; le bord super, concave dans les séries antér,, convexe sur le milieu des flancs et droit dans la partie pos- ter, du corps ; le bord infér. qui est parallèle avec lui est donc con- vexe dans la région antér., concave vers le milieu et droit sur la queue. Leur surface légèrement convexe au milieu, présente des rayons peu saillants, il est vrai, mais divergents vers le bord dans tous les sens. Cette granelure est beaucoup plus marquée dans la partie antér. du corps ; dans la 1/2 poster, elles sont complètement lisses, excepté vers la partie infér. de leur bord poster, où l'on dis- tingue encore quelques traces de dentelures. » « Au milieu du dos, elles sont arrondies avec une échancrure semi-lunaire à leur bord postérieur. » La suture operculaire antérieure est plus longue que l'opercule. Couleur d'un brun verdâtre en dessus, plus claire en dessous. P. 11, V. 6, D. 7, A. 8, C. 12. — La seule description qui, après les indications données par M. Agassiz, fournisse des renseignements utiles pour la détermina- tion de l'espèce, celle très-courte de M. Cope (voy. la synon.), est presque complètement d'accord avec la mienne. « Les écailles, dit-il, sur la 1/2 antér. du tronc et même au-delà, sont radiées et quelque peu crénelées et tuberculeuses. — La tête est 3 fois dans l'intervalle du bout du museau à l'origine infér. de la C, — des V. aux P. il y a un peu moins de distance que des V. à l'A. — La suture operculaire antérieure est plus haute que l'opercule n'est long. — Il y a S6 écailles à la ligne latérale. » J'en compte 58 en faisant entrer dans ce nombre les deux derniers rangs un peu irréguliers de l'origine de la caudale. Le front était plus large sur les deux exemplaires qu'il a vus, car l'œil y était contenu de 3 fois 2/3 à 3 fois 5/6. — Un autre Lépid. du Muséum long, comme le précédent, de l^.OS et dont on ignore également l'origine précise, serait rapporté, sans hésitation, à la présente espèce, si, malgré les nombreux traits de res- f I I GENRE LEPIDOSTEUS, 2. 327 semblance entre les deux animaux, on ne devait noter les différences suivantes : 1° Il y a 7 rangées longitudin. d'écaillés au-dessus de la ligne la- térale, 42 au-dessous de la ligne latér. et en tout, 42 dans le 2» an- neau oblique au-devant des V., au lieu de 6, 12 et 40. 2» Les V. commencent à la 19" rangée et non à la 18% d'où résulte, les animaux étant de même taille, que, entre les V. et l'A., il n'y a que 0°».25, tandis que, chez l'autre, il y a 0'».27. 2. Lepidosteus Treculii, A. Dum. Caractères (1 ) . — Tête, mesurée jusqu'à son bord postérieur, 6 fois 1/2 aussi longue qu'elle est large juste au-devant des opercules, comprise un peu moins de 3 fois 1/6 dans les dimen- sions totales, presque 2 fois 1/2 dans l'espace qui sépare le bout du museau de la D., puis, si on la mesure jusqu'à l'extré- mité de l'opercule, près de 2 fois 1/2 entre le commencement du bec et l'origine inférieure de la C, et plus longue que la dis- tance des V. à la fin de la base de l'A.; museau mince^plat, très-grêle, à dimensions transversales, au niveau des angles de la bouche, égales à peu près exactement à 1/9 de la longueur de la mâchoire supérieure mesurée à partir du môme point et à peine moins de 1/12 de la face supérieure de la tête ; diamè- tre horizontal de l'orbite formant un peu moins que les 2/3 de l'espace interorbitaire et de l'intervalle de son bord postérieur au bord antérieur de l'opercule, mais 1/15'= de toute la face la- térale de la tête ; 61 écailles à la ligne latérale ; V. à égale dis- tance des P. et de l'A. et plus rapprochées (0'".05) de l'extré- mité de la C. que de celle du museau; écartement des V. à l'A. compris 4 fois 1/7 entre la pointe rostrale et l'origine inférieure delaC. De la ligne latérale au rang médian du dos, 7 rangées d'écaillés; 12 au-dessous jusqu'à la ligne du milieu de l'abdomen; en tout: 42 rangées dans le 2" anneau oblique au-devant des V.; 53 avantlaD. qui finit à la 57* suivie par 4 rangées; V. commençant à la 22*, A. à la 41« et se terminant à la 48* qui en précède 13 jusqu'à la C. Le l*"* anneau au-devant de la D. est le 1*'' avant l'origine infér. de la C. et le 5* derrière la fin de la base de l'A. Les écailles sont lisses à la région médiane super. ; les premières sont irrégulières et cordiformes du 11* au 24* rang, à l'exception de (1) D'après un spécimen de 0^.62 rapporté de l'état du Mississipi (Etats- Unis) par M.Trécul, qui a placé, dans les collections du Muséum, un assez grand nombre d'espèces intéressantes. 328 GANOÏDES HOLOSTÉS. LÉPIDOSTÉIDES. 2 OU 3; au-delà, elles ont le bord poster, à peine échancré ; les der- nières sont pentagonales. L'opercule est plus long que haut. P. 13, V. 6, D. 7, A. 9, C. 13. Couleur. Brun verdàtre; plus clair en dessous, avec reflets argentés; quelques taches noires à l'extrémité de la queue ; nageoires impaires tachetées de noir. 3. Lepidosteus MiLBERTi, A. Dum. d820. ? Lepid. longirostris, Rafin., Ichth. ohiensis, p. 74. (11 cite : Esox osseus, Mitchill, Americ. monthley Magaz., t. II, p. 321, mais la descript. faite par ce dernier, pas plus que celle qu'il a donnée dans \esTransacl. litter. and philos. Soc, N.-York, i815, t. I, p. Ui; Fish. ofN.-York, ne se rapportent particulièrement aune espèce du genre Lépidosté.) 1836. fid., Richardson, Fauna bor. Americ; Fishes, p. 237. — 1842. ?/d., Dekay, Faun. N.-York, Fish., p. 247, ex. Richardson. 1863. "^Lep. longir., Cope, Partial Calai. Vertebr. Michigan {Proc Ac nat. Se Philad., p. 87). Voy. à la fin de la descript. ci-dessous. Caractères (1). — Tête, mesurée jusqu'à son bord postérieur, presque 6 fois aussi longue qu'elle est large juste au devant des opercules, comprise 3 fois 2/6 dans les dimensions totales, un peu plus de 2 fois 1/2 dans l'espace qui sépare le bout du museau de l'origine de la D., puis, si on la mesure jusqu'à l'extrémité de l'opercule, 2 fois 1/2 entre le commencement du bec et l'origine inférieure de la C, et plus longue que l'inter- valle des V. à la fin de la base de l'A.; museau mince, plat, assez grêle, à dimensions transversales, au niveau des angles delà bouche, contenues 6 fois 1/2 dans la longueur de la mâ- choire supérieure mesurée à partir du même point, et 9 fois 1/3 dans la face supérieure de la tête ; diamètre horizontal de l'or- bite compris 1 fois 3/5 dans l'espace interorbitaire, près de 1 fois 1/2 dans l'intervalle de son bord postérieur au bord an- térieur de l'opercule et 14 fois 1/2 dans toute la face latérale de la tête ; 57 écailles à la ligne latérale ; V. à égale distance des P. et de l'A. et plus rapprochées (0"\05) de l'extrémité de la C. que de celle du museau ; écartenient des V. à l'A. égal à 1/4 de l'espace circonscrit entre la pointe rostrale et l'origine infé- rieure de la C. De la ligne latérale au rang médian du dos, 6 rangées d'écaillés; (1) D'après un sujet de 0«'.6d adressé de New-York au Muséum par le naturaliste voyageur Milbert. GENRE LEPIDOSTEUS, 3 ET 4. 329 11 au-dessous jusqu'à la ligne du milieu de l'abdomen; en tout: 38 rangées dans le '2,^ anneau oblique au-devant des V. ; 49 avant la D. qui finit à la 52* suivie par 5 rangées; V. commençant à la 19% A. à la 39«, puis se terminant à la 46* et en précédant 11 jusqu'à la C. Le 1" anneau au-devant de la D. est le 1«'' avant l'origine infér. de la C. et le 5^ derrière la base de l'A. Les écailles sont un peu rugueuses sur la moitié super, de la région antér. du tronc où celles de la ligne latérale et des rangs immédiate- ment au-dessus et au-dessous d'elle sont rayonnées. Le bord inférieur des écailles de cette même région antér. est très-arrondi. Sur la ligne médiane super., irrégulières d'abord, elles deviennent cordiformes à partir de la 1^ jusqu'à la 11«; à partir de la 12« et au-delà, elles ne sont presque plus échancrées en arrière ; les 7 dernières sont pênla- gonales. — Par quelques-uns de ses caractères, la présente espèce semble se rapprocher du Lep. longirostris, Rafin. Ainsi, conformément à la description de M. Cope : \° la dislance des V. à l'A. est 1/4 de celle qui sépare le bout du museau de l'ori- gine infér. de laC; a» dans cette dernière distance, la tête (mesurée, je suppose, sur toute sa face latérale) y est comprise, non 2 fois 3/4 il est vrai, mais 2 fois 1/2; 3° il y a ^8 écailles à la ligne latérale (son texte dit 57); 3° les écailles sur les rangs antérieurs portent des radiations peu marquées. Il y a donc de petites différences; en outre, l'opercule, au lieu d'ê- tre plus haut que long, offre une inégalité de ses 2 diamètres en sens inverse. Enfin, la situation précise des V. relativement aux P. et à l'A. n'est pas indiquée, et plusieurs autres particularités qu'il importerait de connaître ne sont point signalées. Par ces divers motifs, je ne puis affirmer l'identité des Lepid. Milberli et longirostris. 4. Lepidosteus Harlani, A. Dum. Atlas, pi. 21, fig. 1, la, \b. Caractères (1). — Tête, mesurée jusqu'à son bord postcrieut, sextuple de sa largeur juste au devant des opercules, comprise 3 fois 3/4 dans la longueur totale, presque 2 fois 4/3 du bout du museau à la D., puis, si on la mesure jusqu'à l'extrùmité de l'opercule, un peu moins de 3 fois entre le commencement du bec et l'origine inférieure de la C, et égale à la distance des V. à la fin de la base de l'A.; museau grêle, convexe, à dimen- sions transversales, au niveau des angles de la bouche, dépas- sant un peu i/7 de la longueur de la mâchoire supérieure me- (1) Lépid. de Om.Tô, pris aux Etats-Unis, dans la rivière Wabash (ter- ritoire indien) par Lesueur, qui l'a déposé dans les collections du Mu- séum. 330 f.ANOÏDES HOLOSTÉS. LÉPIDOSTÉIDÉS. surée à partir du même point, contenues 10 fois 2/3 dans la face supérieure de la tète ; diamètre horizontal de l'œil compris 1 fois 4/5 dans l'espace interorbitaire, 1 fois 2/3 dans Tinter- valle du bord postérieur de l'orbite au bord antérieur de l'opercule et 14 fois 2/3 dans la face latérale de toute la tète; 62 écailles à la ligne latérale ; y. plus près des P. que de l'A. (0'".023) et du bout du museau que du bord libre de la C. (0'".02); écartement des V. à l'A. 3 fois 3/5 dans celui de l'ex- trémité du rostre i\ l'origine inférieure de la C. De la ligne latérale au rang médian du dos, 6 rangées longiludin. d'écaflles; 12 au-dessous jusqu'à la ligne médiane infér.: en tout, 40 rangées dans le 2* anneau oblique au-devant des V.; S2 jusqu'à la D. qui finit à la 53* suivie par 7 rangées; V. commençant à la 20«, A. à la 42^ et se terminant à la 48" qui en précède 14 avant la C. Le 1" anneau au-devant de la D. est le 3« avant l'origine infér. de la C. et le5« après la fin de la base de l'A. P. 11, V. 6,D. 7, A. 9, C. 12. Les écailles dos flancs au-dessus de la ligne latérale, à partir du 10* rang au-delà de l'origine des V. sont en losanges à côtés égaux. Le bord inférieur des écailles, si ce n'est dans les premiers rangs, n'est que faiblement convexe. Celles de la ligne dorsale médiane sont ir- régulières. Coloration. — Des taches sur les nageoires impaires et sur la ré- gion caudale où elles ont, en partie, disparu. 5. Lepidosteus Smithii, A. Dura. Caractères (1). ^ — Tète mesurée jusqu'à son bord postérieur 5 fois 1/3 aussi longue qu'elle est large juste au devant des oper- cules, contenue près de 4 fois dans la longueur totale, presque 3 fois 1/6 entre l'extrémité du museau et la D., puis, si on la mesure jusqu'au bout de l'opercule, 3 fois 1/5 environ entre le bout du museau et l'origine inférieure de la G., et plus courte que la distance des V. à latin de la base de l'A.; front offrant une légère convexité en travers et un sillon longitudinal médian peu profond; museau grêle, très-faiblement convexe en dessus, à dimensions transversales, au niveau des angles de la bouche, égales à 1/6 de la longueur de la mâchoire supérieure mesurée à partir du même point, et h 1/9 environ de la face supérieure (1) D'après un spécimen de 0™.71 que Lamare-Piquot a rapporté du Haut- Mississipi, et désigné par le nom de Jérôme, V. C. Smith, qui a écrit une histoire des poissons du Massachusetts, en 1833. GENRE LEPinoSTEUS, 5 ET 6. 331 de la tête; diamètre horizontal de l'œil compris 1 fois 1/2 dans Tespace interorbitaire et entre le bord postérieur de l'orbite et le bord antérieur de l'opercule, formant 1/13 de la face la- térale de toute la tête; 63 écailles à la ligne latérale ; V. plus près des P. (0™. 021) que de l'A., mais presque à égale distance du bout du museau et de la fin de la C; écartement des V. à l'A. 3 fois 1/2 entre l'extrémité du rostre et l'origine inférieure delaC. • De la ligne latérale au rang médian du dos, 6 rangs longitudin. d'é- cailles; 11 au-dessous, jusqu'à la ligne médiane infér. : en tout^ 38 rangées dans le 2^ anneau oblique au-devant des V.; 92 avant la D. qui finit à la 56* que suivent 7 rangées jusqu'à la C; V. commençant à la 21», A. à la 43'^ et étendue jusqu'à la 48" derrière laquelle on compte lo rangées. — Le 1" anneau au-devant de la D. est le 3* avant l'ori- gine infér. de la C. et le 4« après la fin de l'insertion de l'A. Les écailles sont très-peu rugueuses, et celles delà ligne médiane du dos assez régulières, si ce n'est au commencement de la série. P. 12, V. 6, D.8, A. 9, C. 12. Coloration. — Des taches noires sur les côtés, particulièrement en avant et sur les nageoires impaires. La présente espèce ressemble au Lepid. Horatii par un certain nombre de caractères, mais voici leurs différences : \° quoique la taille ne soit pas semblable, il y a, chez ces deux poissons, 0'".44.j du bord poster, de l'opercule à l'origine super, de la C, mais la tête du Lep. Sm. est plus courte, comme le montrent les mensurations comparées, indiquées dans les diagnoses; 2" l'intervalle du bout du museau au bord antér. de l'opercule est égal à celui qui sépare l'ori- gine des V. du commencement de l'A., tandis que le premier de ces intervalles l'emporte sur le second, de 0'".01y, chez le Lep. Horatii, qui a Gl écailles à la ligne latérale au lieu de 63; 3° la forme de la tête n'est pas la même dans les deux espèces. 6. Lepidosteus Ayresii, A. Dum. Caractères (1). — Tête, mesurée jusqu'à son bord posté- rieur, quintuple de sa largeur juste au devant des opercules, égale à 1/4 de la longueur totale, comprise un peu au-delà de 3 fois : 1° entre le bout du museau et la D. et 2", si on la mesure jusqu'à l'extrémité de l'opercule, entre le commence- ment du bec et l'origine inférieure de la C; plus courte que la distance des V. à la fm de la base de l'A.; museau grêle et (1) D'après un spécimen de O'^.lo provenant de la rivière Wabash (ter- ritoire indien) et rapporté des Etats-Unis par Lesueur. 332 GANOÏDES HOLOSTÉS. LÉPIDOSTÉIDÉS. plat, à dimensions transversales, au niveau des angles de la Louche, égales à 1/6 de la longueur de la mâchoire supérieure mesurée à partir du même point, près de 9 fois dans la face supérieure de la tête; diamètre horizontal de l'œil compris 1 fois 4/S dans l'espace interorbitaire, 1 fois 3/5 dans l'inter- valle du bord postérieur de l'orbite au bord antérieur de l'o- percule et 13 fois 2/3 dans la face latérale de toute la tête ; 63 écailles à la ligne latérale ; V. plus rapprochées des P. que de l'A. (O^.Ol), mais juste à égale distance dti bout du museau et du bord libre de la C; écartement des V. à l'A. 3 fois 3/5 dans celui de l'extrémité du rostre à l'origine inférieure de la C. De la ligne latérale au rang médian du dos, 6 rangées longitudin. d'écaillés et 12 au-dessous jusqu'à la ligne médiane infér. : en tout, 40 rangées dans le 2« anneau oblique au devant des V.; 51 précèdent la D. qui finit à la 5S«, suivie par 7 rangées; V. commençant à la 21«, A. à la 42*, terminée à la 48"= qui en précède 14. Le l*"" anneau au-devant de la D. est le S** avant l'origine infér. de la C. et le 5* après la fin de la base de l'A. Les écailles sont lisses ; leur bord infér. est, dans la région antér. du tronc, fortement convexe. P. 10, V. 6, D. 7, A. 8, C. 10. Coloration. — Des taches noires sur les nageoires impaires. 7. Lepidosteus Copei, A. Dum. Caractères (1). — Tête, mesurée jusqu'à son bord posté- rieur, représentant un peu plus de 4 fois 1/2 sa largeur juste au devant des opercules, contenue 4 fois 1/5 dans la longueur to- tale, 3 fois 1/6 entre l'extrémité du museau et laD., puis, si on la mesure jusqu'au bout de l'opercule, 3 fois 1/5 entre le com- mencement du bec et l'origine inférieure de la C, et plus courte que l'intervalle des V. à la fin de la base de l'A.; museau grêle, tout à fait plat en dessus, à dimensions transversales au niveau des angles de la bouche, comprises 5 fois 1/4 dans la longueur de la mâchoire supérieure mesurée à partir du même point, un peu moins de 8 fois dans la face supérieure de la tête ; diamètre horizontal de l'œil 1 fois 2/3 dans l'espace inter- (1) D'après un sujet de 0".69 provenant des collections faites par La- mare-Piquot dans le N. de l'Amer, sept. Le nom de ce poisson est destiné à rappeler les services rendus aux ichthyologistes par M. le professeur Edw. D. Cope qui a précisé mieux qu'on ne l'avait fait avant lui les carac- tères spécifiques des Lépidostés. GENRE LEPIDOSTEUS, 7 ET 8. 333 orbitaire, 1 fois 1/2 entre le bord postérieur de l'orbite et le bord antérieur de l'opercule et 12 fois 1/3 dans la longueur de toute la face latérale de la tête ; 62 écailles (1) à la ligne laté- rale ; V. plus rapprochées (0'".04) des P. que de l'A.; écarte- ment des V. à l'A. 3 fois 1/4 dans celui du bout du museau à l'origine inférieure de la C. De la ligne latérale au rang médian du dos, 7 rangées longitudin. d'écaillés ; 12 au-dessous jusqu'à la ligne médiane infér. : en tout, 42 rangées d'écaillés dans le 2* anneau oblique au-devant des V.; 51 avant la D. qui, terminée à la 54^, est suivie de 7 rangées jusqu'à la C; V. commençant à la 19«, A. à la 42" et cessant à la 46* qui on précède 16. — Le 1^^ anneau au-devant de la D. est le 3* avant l'ori- gine infér. de la C. et le S« après la fin de l'insertion de l'A. (Voy. la note 1 pour l'anomalie du côté droit.) Les écailles sont lisses à l'exception de celles de la région antér. au niveau et un peu au-dessus ou au-dessous de la ligne latérale. Celles du rang dorsal médian sont assez irrégulières, si ce n'est dans les 15 ou 16 dernières rangées avant la D. P. 12, V. 6, D. 8, A. 9, C. 12. Coloration. — Quelques traces de maculatures restent à la région postérieure du tronc ; les nageoires impaires sont tachetées de noir. 8. Lepidosteus huronensis. Lep. huronensis, Richardson, Fauna boreali-americana, Fishes, 1836, p. 237. Northern mailed-fish. Atlas, pi. 22, fig. 2, 2a, 2 ô. 1842. Lepid. lineaius, Zad. Thompson, Hist. of Vermonl, p. 145 (Voy. plus haut, p. 320). 1842. ^Lep. bison, Dekay, Faun. N.-York, Fish., p. 271, pl.XLIII, fig. 139. Selon M. Agass., Fish. Tennessee, in : Silliman's, A^ner. Journ., 1854, 2« série, t. XVII, p. 360, il y a identité avec le Lep. huronensis. 1865. Lep. huron., C&pe, Proceed. Ac. nat. se. Philad., p. 86. Caractères (2). — Tête, mesurée jusqu'à son bord postérieur, (1) Par anomalie, du côté droit, après la 9« rangée d'éoailles, il y en a une supplémentaire qui, avec la précédente, correspond à la même pièce méd. du dos, en sorte que, de ce côté, il y a 63 rangées à la ligne latér.; les V. commencent à la 20«, la D. finit à la 53«, l'A. part de la 43«, cesse à la 47«, précède 15 rangées jusqu'à la C, et le !«■■ anneau au-devant de la D. est le 3* avant l'origine inférieure de la C. et le 4^ après la fin de la base de l'A. (2) D'après 5 individus. Deux ont été envoyés en 1867, comme apparte- 334 GANOÏDES HOLOSTÉS. LÈPIDOSTÉIDÊS. représentant 5 fois ou un peu au-delà de 6 fois, chez les sujets non adultes, sa largeur juste au devant des opercules, ne for- mant pas tout à fait 1/4 de la longueur totale ou le dépassant à peine (chez le sujet de O^.STO, la tête (O^.OTS) est 3 fois 1/2 dans la long, totale), égale environ à 1/3 de l'espace compris entre le bout du rostre et Torigine de la D., puis, si on la me- sure jusqu'à la fin de l'opercule, comprise 3 fois 1/4 ou 3 fois dans l'intervalle qui sépare le commencement du bec et l'origine inférieure de la C, et plus courte que la distance des V. à la fin de la base de l'A.; museau grêle, plat ou très- faiblement convexe en dessus, à dimensions transversales, au niveau des angles de la bouche, contenues 5 fois dans la lon- gueur de la mâchoire supérieure mesurée à partir du même point, mais 8 fois ou 8 fois 1/2 dans la face supérieure de la tête; diamètre horizontal de l'œil compris, chez l'adulte, 3 fois, etl fois 3/4 environ chez les individus moins développés, dans la largeur de l'espace interorbitaire; contenu, chez l'un, 2 fois 1/2 dans l'intervalle du bord postérieur de l'orbite au bord an- térieur de l'opercule, mais, chez les autres, dépassant à peine 1/2 de cet intervalle, et, enfin, égal à 1/18 chez l'adulte et 1/14 ou à 1/15 seulement chez les sujets moins développés, de la longueur totale du côté de la tête (1); 62 ou 63 rangées d'é- cailles à la ligne latérale (6o, Richardson); V. à peine plus rap- prochées de l'extrémité du museau que de celle de la C, et plus près des P. que de l'A.; écartement des V. à l'A. 3 fois 1/2 presque entre le bout du rostre et l'origine inférieure de la C. De la ligne latérale au rang médian du dos, 7 rangées longitudi- nales d'écaillés et 13 au-dessous, jusqu'à la ligne médiane infér. :en tout, 44 rangées dans le S*' anneau oblique au-devant des V. L'adulte, qui a 62 écailles à la ligne latérale, en a 52 jusqu'à la D. nant à la présente espèce, par M. le profess. Edw. D. Cope, de Philadel- pliie, qui, en 1865, en avait vu 14 exemplaires. L'un, intact, a 0™.63. L'autre, à queue mutilée, devait, si on le compare au précédent, mesurer O'".64ou 0'".65. Le 3" a 1™.36, et le 4e,0™. 34. Ces deux derniers, rapportés par Lamare-Piquot, et le premier, viennent du lac Huron ; le 2^ a été pris dans rOhio. Le 5^, du lac Champlain, fut donné par Zadock Thompson, sous le nom de Lep. Uneatus; il ne dépasse pas O'n.27. Le type de l'espèce décrit par Richardson avait 28 po.angl. (0°>.72).— Le musée de Cambridge a envoyé en communication un spécimen de O^.IS dont la C. est représentée Atlas, pi. 24, fig. 4. (1) Ces différences dans le rapport entre l'orbite et les dimensions des parties de la tête auxquelles on le compare, semblent pouvoir s'expliquer par le développement proportionnel plus considérable des yeux dans le jeune âge. GENRE LEPIDOSTEUS, 9. 335 dont la base se termine à la 55« et est suivie, jusqu'à la C, de 7 ran- gées; ses V. commencent au 21*^ rang, l'A. part du 43^ et se termine au iS^, qui en précède 14 jusqu'à la C. Les autres, où la ligne latérale a 63 rangées, présentent, pour les points correspondants à ceux que je viens d'indiquer, les nombres suivants : 53, 57 et 6, puis, pour l'origine et la fin des nageoires infér., 20, 42, 49 et 44. — Le 1" anneau au devant de la D. est le 3« avant l'origine infér. de la C. et le 4<' derrière la fin de l'insertion de l'A. Les écailles que M. Cope dit être lisses, portent cependant, à la ré- gion antér. du tronc, de faibles saillies et de petits enfoncements à leur centre formant des rugosités plus apparentes chez l'adulte que chez les autres. Sur le milieu du dos, elles sont cordiformes, mais à peine échancrées en arrière. L'opercule est plus long que haut, sur les sujets envoyés par M. Cope qui, dans sa description dit le contraire. Chez l'adulte, il y a presque égalité des 2 dimensions. P. 12, V. 6, D. 7 ou 9, A. 9, C. 12. Couleur d'un gris verdâtre clair, passant au blanc sale sur les ré- gions inférieures; nageoires verticales tachetées. Dans le jeune âge, une bande longitudinale noire sur le dos, bien marquée encore chez le spécimen donné au Muséum par Zadock Thompson {Lep. linealus], mais s'effaçant peu à peu, comme on en a la preuve par l'exemp!. de 0'".34, où elle est beaucoup plus étroite et par ceux de 0'".63 et de 0"'.65 où elle manque; quelques taches seulement restent sur les côtés; elles finissent môme par disparaître entièrement. La description de la présente espèce comparée à ce que je dis, plus loin, du Lepid. oxyurus, à la fin de l'histoire du Lepid. louisianensis, montre que, contrairement à la supposition de Kirtland (Fish. Ohio and ils tribut, in Boston Journ. nat. hist., 1844, t. IV, p. 17), il n'y a pas identité entre les Lepid. oxyurus et huronensis. 9. Lepidosteus Lesueurii, A. Dum. Caractères (4). — Tête, mesurée jusqu'à son bord posté- rieur, représentant 6 fois 1/4 sa largeur juste au-devant des opercules, comprise 3 fois 3/5 environ dans la longueur totale, presque 2 fois 4/5 entre l'extrémité du museau et la D., et, si on la mesure jusqu'au bout de l'opercule, moins de 3 fois entre le commencement du bec et l'origine inférieure de laC. et plus longue que la distance des V. à la fin de la base de TA.; mu- seau grêle et plat à sa base, un peu convexe dans sa portion antérieure, à dimensions transversales, au niveau des angles (I) D'après un spécimen de la rivière Wabash (territoire indien) rap- porté par Lesueur. Il est long de O^.Sd. 336 GANOÏDES HOLOSTÉS. LÉPIDOSTÉIDÉS. de la bouche, égales à 1/7 de la longueur de la mâchoire supé- rieure mesurée à partir du même point, et à peine au-delà de 1/10 de la face supérieure de la tête; diamètre horizontal de l'œil égal à la 1/2 de l'espace interorbitaire et de l'intervalle du bord postérieur de l'orbite au bord antérieur de l'opercule, et presque à 1/17 de la face latérale de toute la tête ; 62 écailles à la ligne latérale; V. plus rapprochées (0"\01) des P. que de l'A. et de l'extrémité du rostre (0"\03) que du bord terminal de la C; écartement des V. à l'A., 3 fois 3/4 dans celui du bout du museau à l'origine inférieure de la C. De la ligne latérale au rang médian du dos, 7 rangées longitudin. d'écaillés et 12 au-dessous, jusqu'à la ligne médiane infér. : en tout, 42 rangées dans le 2« anneau au-devant des V.; 52 avant la D. qui, cessant à la 56% est suivie de 6 rangées ; V. commençant à la 21% A. à la 42^ et terminée à la 48% qui en précède 14 jusqu'à la C. Le 1'='' anneau au-devant delà D. est le 3'^ avant l'origine infér. de la C, et le S*' derrière la fin de la base de l'A. Los écailles sont lisses; presque toutes celles de la ligne dorsale médiane ont une échancrure partant d'un petit enfoncement médian. L'opercule est plus long que haut. P. 12, V. 6, D.8, A. 9, C. 12. Coloration. Sur les nageoires verticales, des taches noires, mais point sur le tronc, si ce n'est à l'extrémité de la queue où Ton en voit une de chaque côté. 10. Lepidosteus Elisabeth, A. Dum. Caractères (1) . — Tête, mesurée jusqu'à son bord postérieur, représentant 6 fois 1/3 sa largeur juste au-devant des oper- cules, comprise 3 fois 3/4 dans la longueur totale et un peu au- delà de 2 fois 5/6 entre l'extrémité du museau et la D., puis, si on la mesure jusqu'au bout de l'opercule, 2 fois 8/9 entre le commencement du bec et l'origine inférieure de la C, et plus longue de 0°.01 que la distance des V. à la fin de la base de l'A.; museau plat dans toute son étendue et grêle, dont les di- mensions transversales, au niveau des angles de la bouche, sont 1/7 de la longueur de la mâchoire supérieure mesurée à (1) D'après un spécimen de 0™.77, envoyé en communication par le musée de Cambridge (Mass.) aux Etats-Unis sans aucune indication d'ori- gine. — Son nom est un hommage rendu à M^ue Agassiz, bien connue des naturalistes par ses recherches sur les animaux invertébrés, et en particu- lier par l'ouvrage intitulé Seaside Studies, publié en collaboration avec M. Alex. Agassiz, en 1865. GENRE LEPIDOSTEUS, 10 ET 11. 337 partir du même point, et à peine au-delà de 1/10" delà face supérieure de la tête; diamètre horizontal de Forbite, 1 fois 2/3 dans l'espace interorbitaire, dépassant très-peu la 1/2 de l'intervalle du bord postérieur de l'orbite au bord antérieur de l'opercule, égal à 1/1 5*^ de la face latérale de toute la tête; 64 écailles à la ligne latérale ; V. plus rapprochées (0"\015) des P. que de l'A., et juste kégale distance du bout du museau et du bord terminal de la'C.; écartement des Y. à l'A. 3 fois 4/5 entre l'extrémité rostrale et l'origine inférieure de la G. De la ligne latérale au rang médian du dos, 7 rangées longitudina- les d'écaillés et 13 au-dessous jusqu'à la ligne médiane infér. : en tout, 44 rangées dans le 2"= anneau oblique au-devant des V.; 54 avant la D. qui finit à la 58*^ que suivent 6 rangées; V. commençant à la 21», A. à la 42" et terminée à la 49^ qui en précède 45 jusqu'à la C. — Ecailles lisses. — Le 1'"' anneau au-devant de la D. est le 3^ avant l'origine infér. de la C. et le 5« derrière la fin de la base de l'A. P. 10, V. 6, D. 8, A. 9, C. 12. Coloration. Il y a des taches noires sur toute la longueur des faces latérales du tronc, sur les V., et sur les nageoires impaires. Chez le Lepid. Elisabeth, l'œil est proportionnellement plus grand que chez le Lep. Lesueurii, car il est contenu lo fois au lieu de 17 dans la long, de la face latérale de la téic; il a G4 et non 62 écailles à la ligne latérale; 44 et non 42 rangées dans le 2" anneau au-devant des V.; 54 rangées et non 52 précèdent la D. — Les dents sont un peu moins fortes. 11. Lepidosteus Lamarii, A. Dum. Caractères (1). — Tête, mesurée jusqu'à son bord posté- rieur, presque sextuple de sa largeur juste au-devant des oper- cules, contenue à peine au-delà de 3 fois 1/2 dans la lon- gueur totale, 2 fois 2/3 du bout du museau à la D., puis, si on la mesure jusqu'à l'extrémité de l'opercule, 2 fois 4/o entre le commencement du bec et l'origine inférieure de la C, et dé- passant de 0"\017 l'intervalle des V. à la fin de la base de l'A.; museau plat à sa base, et dans toute son étendue, si ce n'est vers son extrémité antérieure, où. il devient légèrement con- vexe, à dimensions transversales, au niveau des angles de la bouche, comprises 6 fois 1/3 dans l'étendue de la mâchoire supérieure mesurée à partir du même point, et 9 fois 1/2 dans (1) D'après un spécimen de 0»,76, rapporté par Lamare-Piquot du nord de l'Amérique septentrionale. Poissons. Tome II. 22 338 GANOÏDES HOLOSTÉS. LÉPIUOSTÉIDÉS. la face supérieure de la têle; diamètre horizontal de l'œil dé- passant à peine la 1/2 de l'espace interorbitaire et de celui qui sépare le bord postérieur de l'orbite du bord antérieur de l'o- 'percule, et représentant 1/15'' environ de la face latérale de toute la tête; 63 écailles à la ligne latérale; V.plus près des P. (O-^-Olb) que de l'A. et de l'extrémité de la G. [O'^M) que du bout du museau ; écartement des V. g. l'A. presque' 3 fois 4/5 entre l'extrémité du rostre et l'origin© inférieure de la G. De la ligne latérale au rang médian du dos, Orangées longitudin. d'écaillés et 13 au-dessous jusqu'à la ligne médiane infér. : en tout, 42 rangées dans le 2^ anneau oblique au-devant des V.; 51 avant la D. qui se termine à la 55*, suivie par 8 rangées jusqu'à la C; V. com- mençant à la 20*, A. à la 41" et cessant à la 48*=, derrière laquelle on en compte 15. — Le 1*'' anneau au-devant de la D. est le 3* avant l'ori- gine infér. de la C. et le 4* après la fin de la base de l'A. P. 12, V. 6, D. 7, A. 9, C. 12. Coloration. Point détaches sur le tronc; quelques-unes seulement après la D. et l'A. qui sont tachetées de noir, ainsi que la G. et les V. 12. Lepidosteus Glintoisii, A. Dum. Garactéres (1). — Tête, mesurée jusqu'à son bord posté- rieur, représentant 4 fois 4/5 sa largeur juste au-devant des opercules, contenue un peu moins de 3 fois 3/4 dans la lon- gueur totale, 2 fois 4/5 entre l'extrémité du museau et la D., puis, si on la mesure jusqu'au bout de l'opercule, presque 3 fois entre le commencement du bec et l'origine inférieure de la G., et l'emportant sur la distance des V. à la fin de la base de l'A.; museau très-plat à sa base et faiblement convexe dans sa portion antérieure, où il subit un léger élargissement à une petite distance de son extrémité, à dimensions transversales, au niveau des angles de la bouche, formant un 1/5 de la lon- gueur de la mâchoire supérieure, mesurée à partir du môme point, à peine moins de 1/8 de la face supérieure de la tête; diamètre transversal de l'orbite compris 3 fois 1/3 dans l'espace interorbitaire, 2 fois 1/2 entre le bord, postérieur de l'orbite (1) D'après un individu conservé depuis longtemps au Muséum, sans aucune indication d'origine. Toutes les rangées d'écaillés, jusqu'à l'origine de la C, sont conservées, mais cette nageoire manque; en lui supposant, par comparaison avec un Lep. presque de môme taille, une long, de O^.IS, les dimensions totales du type de la présente espèce peuvent être évaluées à 1™.21.— Son nom rappelle le naturaliste américain Clinton (DeWitt), qui a étudié la faune ichthyologique de l'Etat de New-York, en 1815. GENRE LEPIDOSTEUS, 12 ET 13. 339 et le bord antérieur de l'opercule, et égal à 1/17'= de la face la- térale de toute la tête ; 63 écailles à la ligne latérale; V. plus rapprochées (0"'.015 environ) des P. que de l'A.; écartement des V. à l'A. presque 3 fois 1/2 entre le bout du museau et l'origine inférieure de la C. De la ligne latérale au rang médian du dos, 6 rangées, 13 au-des- sous jusqu'à la ligne médiane infér. : en tout, 42 rangées dans le 2" anneau oblique au-devant des V.; 53 avant la D. qui cesse à la 57% que suivent 6 rangées; V. commençant à la 20% A. à la 43« qui, ter- minée à la 48% en précède 15. Le 1" anneau au-devant de la D. est le 3« avant l'origine infér. de la C. etle4<= derrière la fin de l'insertion de l'A. Les écailles portent toutes, sur la longueur, une saillie médiane mousse. Aux environs de la ligne médiane, sur la région antérieure du ti'onc, elles ont des radiations très-prononcées étendues jusqu'aux bords poster, et infér., mais devenant, peu à peu, moins marquées, et finissant par disparaître vers le niveau des V. Sur la ligne mé- diane super., avant le 25« anneau oblique, il y a quelques écailles, plus grandes que les autres, très-échancrées en arrière, fortememt striées sur les bords ; au-delà de ce point, elles prennent un peu plus de régularité, et leur dépression centrale se continue en un sillon jusqu'à l'échancrure postérieure; vers la D., elles se rétrécissent en arrière. — La ligne latérale est peu visible. P. 11, V. 6, D. 8, A. 8, C. ?. Coloration. Les nageoires ne paraissent pas avoir été tachetées. 13. Lepidosteus Troostii, A. Dum. Caractères (1). — Tête, mesurée jusqu'à son bord postérieur, 5 fois 5/6 aussi longue qu'elle est large au-devant des oper- cules, contenue 3 fois 3/4 dans les dimens. totales, 2 fois 5/6 entre la pointe du museau et laD., puis, si on la mesure jus- qu'au bout de l'opercule, à peine moins de 3 fois entre l'ex- trémité du bec et l'origine inférieure de la C, et plus longue que la distance des V. à la fin de la base de l'A.; museau al- longé, plat, surtout dans sa 1/2 antérieure, qui est très-grêle, à dimensions transversales, au niveau des angles delà bouche, égales à 1/6 de la mâchoire supérieure mesurée à partir du même point, à 1/9*^ de la face supérieure de la tête; diamètre horizontal de l'œil 1 fois 1/2 dans l'espace interorbitaire et dans l'intervalle du bord postérieur de l'orbite au bord anté- (1) D'après un sujet de 0™.67, rapporté des Etats-Unis par Lesueur et portant le nom du zoologiste américain G. Troost. 340 GANOÏDES HOLOSTÉS. LÉPIDOSTÉIDÉS. rieur de Topercule, 13 fois, enfin, dans la face latérale de toute la tête; 62 écailles à la ligne latérale; V. plus rapprochées des P. (0"\018) que de TA. et de l'extrémité de la G. (O^.OSO) que du bout du museau ; écartement des V. à l'A. 3 fois 5/6 entre le bout du museau et l'origine inférieure de la G. De la ligne latérale au rang médian du dos, 7 rangées d'écaillés, d2 au-dessous jusqu'à la ligne médiane infér. : en tout, 42 rangées dans le 2*= anneau oblique au-devant des V.; S2 avant la D. qui cesse à la 56^ que suivent 6 rangées jusqu'à la racine de la C; V. commen- çant à partir de la 21e, ^ ^ ja 42^ et cessant à la 48^ qui en précède 14 jusqu'à la C. — Le 1" anneau au-devant de la D. est le 3<= avant l'origine infér. de la C. et le 4'' derrière la fin de l'insertion de l'A. P. 10, V. 6, D. 7, A. 9, C. 12. Coloration. Des taches noires sur les nageoires impaires. 14. Lepidosteus Piquotianus, a. Dum. Cap.actères (1). — Tête, mesurée jusqu'à son bord postérieur, représentant, de 5 fois 2/3 à 6 fois, la largeur du front juste au- devant des opercules, contenue 3 fois 1/2 ou près de 3 fois 4/5 dans la longueur totale, 2 fois 1/2 ou un peu au-delà, entre l'ex- trémité du museau et laD., puis, si on la mesure jusqu'au bout de l'opercule, presque 3 fois entre le commencement du bec et l'origine inférieure de la G., et plus longue que l'intervalle des V. à la fin de la base de l'A.; museau effilé, grêle, légèrement convexe en-dessus, dès sa base, à dimensions transversales,- au niveau des angles de la bouche, comprises 7 fois à 7 fois 1/2 dans l'étendue de la mâchoire supérieure mesurée à partir du même point, et 11 fois dans la face supérieure de la tête; dia- mètre horizontal de l'œil presque égal à la 1/2 de l'espace in- terorbitaire ou dépassant cette 1/2, et renfermé 2 fois ou moins de 2 fois dans l'intervalle du bord postérieur de l'orbite au bord antérieur de l'opercule, et représentant 1/12" ou 1/17^ de la face latérale de toute la tête (2); 63 écailles à la ligne laté- (1) D'après 2 exemplaires rapportés au Muséum par Lamare-Piquot, à la suite de son voyage dans le N. de l'Amer, sept. Le plus grand a été pris dans le lac Erie, et, à en juger d'après leur similitude, l'autre doit avoir la même origine, bien qu'il ne porte pas d'indication spéciale. Ils ont Om.oa et 011.62. Les petites dissemblances de certaines mensurations sont dues à la différence d'âge, mais, pour les caractères essentiels, il y a identité. (2) Le diamètre de l'œil étant presque le même chez les deux individus, son rapport avec la longueur de la tète varie selon la taille de chaque spé- cimen. GENRE LEPIDOSTEUS, 14 ET 15. 341 raie; V. plus rapprochées (O'^^-OSS") des P. que de l'A,, et de l'extrémité de la C. (O^.Ol à 0'".03) que de la pointe du mu- seau ; écartement des V. à l'A, 3 fois 3/4 entre la pointe du rostre et l'origine inférieure de la C. De la ligne latérale au rang médian du dos, 7 rangées longitudin. d'écailles, 13 au-dessous jusqu'à la ligne médiane infér. : en tout, 44 rangées dans le 2« anneau oblique au-devant des V,; S2 avant la D. qui, terminée à la 36®, en précède 7 jusqu'à la C.,-. Y, commen- çant à la 20", A. à la 41", cessant à la 48« et suivie par 15 rangées. Le 1" anneau au-devant de la D, est le 3« avant l'origine infér. de la C, elle 4" derrière la fin de l'insertion de l'A. Les écailles, peu rugueuses, offrent, dans le sens de la long., par- ticulièrement au-dessus de la ligne latérale, un soulèvement, sorte de petite carène mousse, d'où résulte que le tronc semble être muni de carènes longitudinales et parallèles, disposition qui est surtout ma- nifeste chez le plus grand des 2 individus. Beaucoup d'écailles sont légèrement déprimées au centre. Celles de la ligne médiane du dos deviennent régulières et pentagonales à partir de la 15*^ environ, mais surtout au-delà des V. — La ligne latérale est bien apparente. P. 11 oul2,V. 6,D, 7, A. 9, C. 12. Coloration. Point de taches sur le tronc, si ce n'est quelques-unes à la région caudale ; il y en a sur les nageoires impaires et sur les V. 15. Lepidosteus Horatii, A. Dum. Caractères (1). — Tête, mesurée jusqu'à son bord posté- rieur, représentants fois 4/7 sa largeur juste au-devant des opercules, contenue 3 fois 4/5 dans la longueur totale, pres- que 2 fois 4/5 de l'extrémité du museau à la D., puis, si on la mesure jusqu'au bord postérieur de l'opercule, 3 fois entre le commencement du bec et l'origine inférieure de la C, et plus courte que la distance des V. à la fin de la base de l'A.; museau grêle, à face supérieure presque tout-à-fait plane, à dimen- sions transversales, au niveau des angles de la bouche, com- prises 6 fois 1/2 dans la longueur de la mâchoire supérieure mesurée à partir du même point, et 9 fois 3/4 dan's la face su- périeure de la tête ; diamètre horizontal de l'œil 1 fois 2/3 dans l'espace interorbitaire, presque 2 fois, du bord postérieur de (1) D'après un spécimen de 0™.74, provenant des collections faites par Lamare-Piquot dans le N. de l'Amer, sept., et désigné par le nom de M. Horatio R. Storer, qui a décrit les poissons de la Nouv.-Ecosse et du La- brador. J'ai dédié un Esturgeon de la baie de Boston à M. Humphr. D. Storer (voy. p. 147). 342 GANOÏDES HOLOSTÉS. LÉPIDOSTÉIDÉS. l'orbite au bord antérieur de l'opercule, et 14 fois dans la face latérale de toute la tête; 61 écailles à la ligne latérale; V. plus rapprochées des P, (0"'.032)quederA. et du bout du museau (0"'.02) que du bord terminal de la G.; écartement des V. à l'A. 3 fois 1/2 dans celui de l'extrémité du rostre à l'origine infé- rieure de la G. De la ligne latérale au rang médian du dos, 6 rangées longitudin. d'écaillés, 41 au-dessous jusqu'à la ligne médiane infér. : en tout, 38 rangées dans le 2^ anneau oblique au-devant des V.; 51 avant la D. qui finit à la 5S^ que suivent 6 rangées jusqu'à la C; V. commençant à la 20'', A. à la 41" , terminée à la 47", qui en précède 14. Le 1"'' anneau au-devant de la D. est le 4" avant l'origine infér. de la C. et le 4" derrière la fin de l'insertion de l'A. Les écailles des 6 premiers rangs, au voisinage de la ligne latérale, qui est peu apparente dans toute son étendue, ont des radiations serrées et bien prononcées, atteignant les bords poster, et infér. Au- dessus de la ligne latérale et jusque vers la D., elles portent toutes des stries formant des rhomboïdes concentriques. Derrière le bord occipital de la tête, il y a 5 écailles seulement. A la région médiane du dos, elles sont irrégulières jusqu'à la 8"; les 9'^ et 10" sont beau- coup plus larges que longues et en croissant, puis les 6 qui suivent sont cordiformes; les autres offrent peu de régularité dans leur con- formation ; aucune n'est échancrée en arrière. P. 12, V. 6, D. 8, A. 8, C. 12. Coloration. Sur le dos et sur les flancs, de nombreuses taches noires, de forme mal déterminée, plus volumineuses en arrière qu'elles ne le sont en avant, et disposées sur 3 rangs, l'un médian ir- régulier, les 2 autres sur les flancs au-dessus de la ligne latérale ; toutes les nageoires tachetées, à l'exception des P. 16. Lepidosteus Thompsonii, A. Dum. Caractères (1), — Tête, mesurée jusqu'à son bord posté- rieur, représentant 5 fois 4/5 sa largeur juste au-devant des opercules, contenue 3 fois 4/5 dans la longueur totale, presque 3 fois de l'extrémité du museau à la D., puis, si on la mesure jusqu'au bout de l'opercule, 3 fois entre le commencement du bec et l'origine infér. de la G., et moindre que l'intervalle des V. à la tin de la base de l'A.; museau convexe, en dessus, à partir de sa base, subissant, dans son 1/3 antérieur, un certain (1) D'après un spécimen de I^.IO, rapporté par Lamare-Piquot du Haut- Mississipi, et désigné par le nom de Zadoek Thompson, auteur de l'histoire de l'état de Vermont. GENRE LEPIDOSTEUS, 16 ET 17. 343 élargissement, à dimensions transversales, au niveau des angles de la bouche, comprises 4 fois 3/5 dans la longueur de la mâ- choire supérieure mesurée à partir du même point, 7 fois dans la face supérieure de la tête; diamètre horizontal de l'œil 2 fois 4/6 dans l'espace interorbitaire, 2 fois 2/3 entre le bord pos- térieur de l'orbite et le bord antérieur de l'opercule, et consti- tuant plus de 1/17" de la face latérale de toute la tôle ; 63 écail- les à la ligne latérale; V. plus rapprochées (0'°.03) des P. que de l'A. ; écartement des V. à l'A. compris 3 fois 1/2 dans celui du bout du museau à l'origine inférieure de la G. De la ligne latérale au rang médian du dos, 7 rangées longitudin. d'écaillés, 13 au-dessous jusqu'à la ligne médiane infér. : en tout, 44 rangées d'écaillés dans le 2*^ anneau oblique au-devant des V.; 52 avant la D. qui, terminée à la 56«, en précède 7 jusqu'à la C; V. com- mençant à la 20% A. à la 42% cessant à la .48% et suivie par 15 rangées. — Le 1" anneau au-devant de la D. est le 4« avant l'ori- gine infér. de la C. et le 4*= derrière la fin de l'insertion de l'A. Aux environs de la ligne latérale ^ à la région antér. du tronc, les écailles ont des stries nombreuses et très -prononcées, qui divergent vers les bords poster, et infér., et des stries concentriques rappelant, jusqu'à un certain point, l'apparence des aréoles des écailles de la carapace des Chéloniens; mais peu à peu, ces stries s'effacent, et, à partir du milieu de l'intervalle des V. à l'A., on ne les voit plus. La ligne latérale est très-visible, sur chacune de ses écailles, si ce n'est sur quelques-unes; çà et là, on voit une petite fente verticale bien marquée. Celles du rang médian sont assez régulières; dès le 20« an- neau environ, elles portent une dépression centrale suivie d'un sillon. — Les antérieures ont moins de régularité. P. 11, V. 6, D. 8, A. 8, C. 12. Coloration. Des tâches noires sur les nageoires impaires. 17. Lepidosteus louisianensis, a. Dum. Atlas, pi. 22, fig. 3. 1818. ISarchirus vittatus, Rafin. Journ. Ac. nat. se. Philad., t. I, part. II, p. 419, pi. XVII, fig. 2, jeune âge du Lepid. oxyurus, selon M. Agass. (voy. plus haut, p. 320). 1820. "? Lepid. oxyurus, Rafin., lehth. ohiensis,i). 73 et 74. 1842. ?M., Zad. Thompson, Nat. hist., p. 145, in : Hist. of Ver- mont. 1843-44. ILep. oxyur., Kirtland, Fish. Ohio river and its iributa- ries {Boston Journ. nat. /u"sL,t. IV, p.l6, pi. I, fig. 1. — Voy. plus loin, à la fin de la descript. p. 345. 344 GANOÏDES HOLOSTÉS. LÉPIDOSTÉIDÉS. Caractères (1). — Tête, mesurée jusqu'à son bord posté- rieur, presque 5 fois J/3 aussi longue qu'elle est large au- devant des opercules, comprise 3 fois 1/2 environ dans les di- mensions totales, 2 fois 5/7 soit dans l'espace limité parle bout du rostre et par l'origine de la D., soit, si on la mesure jus- qu'au bout de l'opercule, dans l'intervalle qui sépare l'extré- mité du bec de l'origine inférieure de la C; et plus longue, d'après la seconde mensuration, que la distance des V. à la fin de la base de l'A.; museau assez robuste, un peu bombé en dessus, à dimensions transversales, au niveau des angles de la bouche, contenues 5 fois 1/2 dans la longueur de la mâchoire supérieure mesurée à partir du même point, mais près de 8 fois 1/2 dans la face supérieure de la tête; diamètre horizontal de l'œil contenu plus de 3 fois dans l'espace interorbitaire et dans celui qui sépare son bord postérieur du bord antérieur de l'opercule, 5 fois à partir du même point jusqu'au bout de l'opercule , et 19 fois dans la longueur totale du côté de la tête; 64 rangées d'écaillés à la ligne latérale; V. un peu plus près (0'".01) de l'A. que des P., notablement plus éloignées de l'extrémité du museau que de celle de la C; écartement des V. à l'A. presque égal à 1/4 de l'espace du bout du rostre à l'o- rigine intérieure delà C. De la ligne latérale au rang médian du dos, 7 rangées, 42 en des- sous, jusqu'à la ligne médiane infér. : en tout, 42 rangées dans le 2" anneau oblique au-devant des V.; 53 avant la D., dont la base se termine à la 58^, que suivent 6 rangs jusqu'à la C; V. commençant au 22« anneau, A. au 4.3^ et cessant au 49^ séparé, par 13 rangées, de l'origine de la C. Le 1" anneau au-devant de la D. est le 3« avant l'origine infér. de la C, et le 5" en arrière de la fin de l'insertion de l'A. Les écailles, si ce n'est sur les premiers rangs derrière les opercules, sont lisses. A la région anlér. du tronc, au-dessus de la ligne latérale, leur bord inférieur est fortement convexe cl la concavité du supé- rieur est très-prononcée; au niveau des V. et jusqu'à une petite dis- tance au-delà de ces nageoires, les bords en sont un peu sinueux, puis deviennent droits, et, en même temps, l'angle poster, et infér. s'allonge; elles sont toutes légèrement saillantes au centre; presque aucune des pièces de la région médiane du dos n'est écbancrée. L'opercule, aussi haut que long, est à peu près droit à son bord inférieur. P. 12, V. 6, D. 8, A. 9, C. 12. (1) D'après un spécimen de l'".2o, pris à la Nouv.-Orléans, par Le- sueur. GENRE LEPIDOSTEUS. 345 Coloration. Toutes les nageoires impaires ont des taches, mais elles sont moins nombreuses sur l'A. que sur les autres. — Parmi les différentes espèces de la collection du Muséum, aucune ne se rapproche plus que celle-ci du Lepid. oxyurus, Rafin. (voy. plus haut la synonymie). Conformément à deux des indications de M. Cope [Partial Catal. cold-blooded Vertebr. Michigan ïn :Proceed. Acad. nat. se. Philad., 1865, p. 87), il y a 64 écailles à la ligne latérale; l'œil est contenu 3 fois 2/3 dans le front (espace interorbitaire?); mais contrairement à sa troisième et dernière indication, les P. ont 12 rayons, de même que dans la description de Rafin., et non pas 11 seulement. Les V. sont plus rapprochées de l'A. que des P., mais la différence n'est pas aussi considérable que la montre la figure 1 de la pi. I. an- nexée au travail de Kirtland (voy. la synon. p. 3'i3). De plus, la C. et la mâchoire super, n'ont pas les mêmes proportions que sur ie dessin qui, d'accord avec le texte de Rafinesque, représente cette nageoire mesurée à partir de son origine infér., et la mâchoire entre le jjout du rostre et l'angle de la bouche, comme étant, l'une et l'autre, 1/6 de la long, totale. Chez le spécimen du Muséum, la mâchoire super, dépasse à peine 1/5^ des dimensions de tout l'animal, et la C. y est comprise 6 fois 1/2. — Je compte 9 rayons à l'A. et non pas 10 comme Rafin. — Enfin, je ne trouve pas que la conformation de notre individu justifie bien l'assertion de Rafinesque : «c'est une espèce très-distincte en raison de la forme des mâchoires et de la queue. » — Le Lep. louisianensis offre quelque analogie avec le suivant : Lepîd. otarius, Cope, Partial Catal. cold-blooded Vertebr. Michigan [Proc. Ac. nat. se, 1865, p. 87). Ainsi, il y a identité : 1° pour la largeur de la tête à la région tem- porale, juste au-devant des opercules; 2"^ pour le nombre des rayons aux nageoires; 3° pour la position du 1*'' anneau au-devant de laD. relativement à l'orig. infér. de la Cet à la fin de la base de l'A.; 4° pres- que pour le nombre des écailles de la ligne latérale : 61-63, et je compte 64. D'un autre côté, 1° la tête de l'individu que j'ai sous les yeux mesurée soit jusqu'à son bord super., soit jusqu'au bout de l'oper- cule,n'est pas, comme chez le Lep. otarius., comprise 3 lois 1/6 entre le commencement du bec et l'orig. infér. de laC.,M. Cope, d'ailleurs, ne dit pas comment la tête est mesurée. — 2" L'opercule n'offre au- cune inégalité de dimensions en hauteur et en travers, tandis que la descript. de M. Cope le dit plus long que haut. — Enfin, dans cette description, manquent plusieurs indications qui seraient nécessaires pour me permettre de me prononcer d'une façon plus positive sur les résultats de la comparaison entre les Lep. otarius et louisianensis. Au nombre des espèces du musée de Paris, je ne trouve ni le Lepid. gracilis, Agass. [liech. sur les poiss. foss., t. II, part. Il, p. 3), ni le Lepid. leptorhy7ic}i.us, Gir. [Rep. explorât, and surveys for a railroad from Mississipi to thepacif. Océan, 1859, t. X, Fish., p. 351. m 346 GANOÏDES IlOLOSTÉS. LÉPIDOSTÉIDÉS. II. Genre GYLINDROSTÉ. CYLINDROSTEUS (1), Gir. ex Rafin. Caractères, — Museau déprimé, assez large, égal au reste de la tête ou le dépassant un peu en longueur ; un seul rang de grandes dents à Tune et à Fautre mâchoires. La largeur du museau, au niveau des angles de la bouche, est le double ou à peine au-delà du double des dimensions transversales prises en dehors des narines postérieures. La mâchoire supérieure, à partir des commissures, est égale au reste de la face latérale de la tête, si ce n'est dans une espèce [Cijl. platyrh.) où elle est à peine aussi longue et dans une aut^e {Cyl. Casteln.) où elle le dépasse un peu. La tête, mesurée jusqu'à son bord postérieur, est presque quadruple de sa largeur juste au-devant des opercules; cepen- dant, chez le Cyl. platyrh., selon Dekay (respèce est inconnue au musée de Paris), la tête serait seulement le triple de cette largeur. , (1) De y.y),iv5po;,- cylindre, et ôcttéov, os; nom proposé pas Rafinesque {Ichth. ohiensis, p. 72) pour désigner lesLépidostéidés à corps de forme cy- lindrique; mais à ce caractère sans importance, il faut substituer ceux qui se tirent de la conformation des mâchoires et de la disposition du sys- tème dentaire. L'espèce nommée, par Rafinesque, Cylindr. platystomiis est le type du genre. GENRE CYLINDROSTEUS. 347 to s ' • .«e • va « •o» 3 s .^ S 5ri •i^ Cth o e<9 «a ■^.i çâ ■«t. ■•^ G »-*i îSs e ^ a. ^ Cî "S, tsi e O s- s^i co i-O o 00 o -s H ^ o 50 (M O» 3 Ci Ci c c3 13 su "^ co oo a> T3 U S C3 "'3 -ai -«) «5 90B} Bi suBp ntîasnui np Ti8![iui np jnaSjBT 348 GANOÏDES HOLOSTES. LEPIDOSTEIDES. pi s « T^ m s 1 rt V t3 -O •E ^a> a. en 00 ©i fO GÎ o^i •r< ^^ iM" ^ i*?^ tn (A t/3 ai 03 M en a cS ^ a a a a 00 00 r- o t^ o a> .3 -fl 60 — H O V9 ■E -U ^ 0 "O (^ g •« S 0 ■S 1 « u •>^ .,_, •43 fl 5si B •a <5i rt J- -^^ rt '^ K « OJ ^ î=î «3 n « a S "« "« n^ t: ^ rt — ce H a, os «a ■< ■< r^ < < ;< 03 as (A c<3 a. a. 1/3 -« es >* h 0) CO 0 tJ ci ci ci ci i2 _rt cJ -2 OJ i2 c a n C a OJ rt cd OS as > > t> > > a rt 03 es ci a cS CO CO ©1 ©1 G^ Sf*: 0 •^ CO 0 «D 0 -* ~? ><* "^ CO ><«< Oi gj •■ •• •• •• •• •• "S*^ «r< CO ~!f CO 0 "^ t, 0 ») id rt _ t» 1 0 a S 1 1 1 *aj rt -O t- t^ r^ 00 «0 r- QJ| •a' a; u ,« a> ©1 c rt 0 Ui K «"S ©1 r^ •^ ©1 0 CO 50 'rt ""^ iO SO CO CO 0 20 in CD a ^" te CO '^ W3 S -S* S sa, ^ a; a. -« e *o» ■is: s s <» ■'^ «^ « « a NI CJ 05 o A, ©1 CO 5.0 CO 00 GENRE CYLINDROSTEUS, 1. 349 1. Cylindrosteus platystomus, Rafin., Ichth. ohiensis^ . . 1820, p. 72 (1). 1838. Lep. plat., Kirlland, Rep. ichth. ohiens., p. 170 et 196. — 1844. Id., Id., Descr. fish. Ohio and Us tribut. : Boston Journ. nat. hist.,t. IV, p. 20, pi. I, fig. 3a, fc.— 1846. ?/^ -< un CQ o se 5J ©^ en eu -S « C es -•^ -S " en nuauuB aÇ np •d sap S3jd snid ■73 S O) !-• a, en S Oc 0) C s s en S eS S (3 a o o a 00 CD 5 « o ^^ "r* es cq -o o C eS en a S8[BJ1U8jV -S S es -^ G ^ s " ^U (O 1> ._. -^ o o:' ,(D '-' Q. en en c3 .■^ rt hJ -« -—X ai .^ u ^-^ cs GENRE ATRACTOSTEUS. 1, 361 1. AtRACTOSTEUS SPATULA (1). Lepid. spatula, Lacép., Hist. Poiss.^ t. V, p. 337, pi. VI, fig. 2. Atlas, pi. 24, fig, 7, écailles de la ligne latérale. 1843. Lepidosteus spatula, Agassiz, Rech. sur les poiss. foss., t. II, part. II, p. 3, note, pî. B, lig. 13, écaille. Caractères (2). — Tête, mesurée jusqu'à son bord posté- rieur, presque triple de sa largeur juste au-devant des oper- cules, comprise un peu moins de 3 fois 1/2 entre le bout du museau et l'origine de la D.; puis, si on la mesure jusqu'à l'extrémité de l'opercule, 3 fois 3/5 environ entre le commen- cement du rostre et l'origine inférieure de la C, et égale à l'intervalle des P. aux V.; museau plat, très-large, à dimen- sions transversales au niveau des angles de la bouche, dépas- sant à peine la 1/2 de la longueur de la mâchoire, presque double de celles qu'il présente en dehors des narines posté- rieures, et égales à 1/4 de la face supérieure de la tête; mâ- choire supérieure dans le rapport, avec le reste du côté de la tête, de 1 àl 1/3; diamètre horizontal de l'œil formant 1/4 de la largeur de l'espace interorbitaire, et moins de 1/3 de l'in- (1) Nom tiré de la forme élargie du museau, mais qui serait applicable à toutes les espèces du genre, et même à plusieurs de celles du genre Cy- lindrosieus ; aussi, les Lépidostéidés à rostre large et plat ont-ils été sou- vent désignés par la dénomination de Spatule, avant qu'on se fût attaché à la recherche des cai'actcres spécifiques. (2) D'après un sujet entré, à une époque déjà fort ancienne, dans les galeries du Muséum, et dont l'A. manque ainsi que la C. qui a été rem- placée par une nageoire fourchue, en bois. Il est resté, durant un grand nombre d'années, le représentant unique dans la collection du genre ^/r«c- tosteus, et il a dû être le type de la Spatule de Lacépède. La figure jointe à son texte est, à la vérité, très-mal exécutée, la tète y est beaucoup trop longue, et, cependant, on a bien la preuve que l'artiste avait sous les yeux un individu sans A. et sans C, car la dernière, telle qu'elle est dessinée, ne ressemble nullement à la nageoire de la queue des Lépidostéidés, et l'A. n'occupe pas sa vraie position. Enfin, Lacépède ayant donné les nom- bre^ des rayons des P. et des V. seulement, je trouve dans cette numéra- tion incomplète, un motif de plus de considérer le sujet dont il s'agit comme étant son Lepid. spatula. Il en a bien décrit le système dentaire, mais a omis beaucoup de détails. Le même animal, à en juger d'après la figure de l'une des écailles donnée par M. Agassiz, est, sans contredit, le spécimen qu'il dit avoir vu au Musée de Paris. La long., jusqu'à l'orig. infér. de la C, est de 1".23. L'espèce devient très-grande; M. Agassiz a vu un exemplaire de 7 p. 1/2 (2"'.42) et au-delà. 362 GANOÏDES HOLOSTÉS. LÉPIDOSTÉIDÉS. tervalle qui sépare le bord postérieur de l'orbite du bord an- térieur de l'opercule, et 1/14*" de la longueur totale du côté de la tête; 59 écailles à la ligne latérale? (son extrémité vers la G. manque); V, plus près de l'origine inférieure de cette dernière que de l'extrérailé du bec (1). De la ligne latérale au rang médian du dos, 10 rangées longiludin. d'écaillés, 19 au-dessous jusqu'au rang du milieu : en tout, 62 ran- gées dans le 2* anneau oblique au-devant desV.; 51 avant la D. dont la base se termine à la 56«;V. commençant à la 18^. Les écailles, d'abord assez régulièrement quadrilatérales et plus hautes que larges, prennent, peu à peu, une forme losangique; les angles antér. et poster, s'allongent, et le dernier devenant aigu, se termine en une sorte d'épine ; le bord postérieur porte des dente- lures en nombre variable, formées par la terminaison de saillies que séparent des sillons très-prononcés et disposés en éventail; il n'y a aucune inégalité de surtace aux bords super, et infér. des écailles qui, à la région antér. du tronc, sur les flancs, offrent, au-devant des stries, de petites rugosités tuberculeuses représentées par M. Agassiz sur la pi. citée à la synonymie. En arrière, où les stries tendent à disparaître, on trouve, au centre de chaque pièce, un petit enfonce- ment irrégulier. M. Agassiz a vu les écailles d'autant plus rugueuses que les sujets sont plus âgés. Sur celui du musée de Paris, elles sont très-épaisses, les saillies fort proéminentes et les sillons profonds. Celles du milieu du dos ont une forme peu régulière. L'opercule est plus haut que long, et à bord inférieur oblique. P. 12, V. 6, A. manque, P. 8, C. manque. Coloration. Les nageoires paraissent n'avoir pas eu de taches. 2. Atractosteus tristœchus (2), Gill, ex Schn., Proceed, Acacl. nat. sc.^ Philad., 1863, p. 173. Atlas, pi. 21, fig. 3, 3a, 3b, tête et dents. 1787. Manjuari,?aTTai,Descr.differ. piez. hist. «a^jp.111, pi. XL, fig. 2. (1) Pai' suite de rabsence de l'A., je ne puis point parler, d'une façon précise, de la position des V. relativement à cette dernière. Cependant, d'a- près des traces qui en sont restées, on voit que les V. devaient être un peu plus près des P. que de l'A., ce qui n'est pas absolum. contraire au texte de Lacép., oiî il est dit : « V. à une distance presque égale de l'A. et des P. » Quant à son dessin, j'ai déjà fait observer que la situation de l'A. n'y est pas exactement indiquée. (2) De Tp£ï; ou Tpïa, trois, et airAyoc,, rang, à cause de la triple rangée de grandes dents : 2 en haut et 1 en bas (caractère des Atractostés). GENRE ATRACTOSTEUS, 2. 363 1801. Esox tristœchus, Schn., Blochii Syst. ichth., p. 395, n°10. 1853. Lep. spatula, Guichenot, Poiss. in : Ram. de la Sagra, Hist. Cuba, p. 162. 1854. Lepidosteus manjuari, Poey, Mem. sobre hist. nat. Cuba, 1. 1, p. 273, 438 et 450, n° 3, pi. 28, 29, 30 et 31, et Ann. Lyc. nat. hist. N. York, 1854, t. VI, p. 133. Caractères. — Tète, mesurée jusqu'à son bord postérieur, 2 fois 3/5 ou 2 fois 5/6 aussi longue qu'elle est large juste au- devant des opercules, comprise à peine au-delà de 4 fois dans les dimensions totales, et 3 fois dans Tintervalle du bout du museau à la D., puis, si on la mesure jusqu'à la fin de l'oper- cule, 3 fois ou un peu moins entre le bout du rostre et l'origine inférieure de la C, et égale à la distance des V. à la tin de la base de l'A.; museau plat, large, à dimensions transver- sales, au niveau des angles de la bouche, presque égales à la 1/2 de la longueur de la mâchoire supérieure mesurée à partir du même point ou la dépassant de quelques millim. seulement, contenues presque exactement 3 fois 1/2 dans la face supé- rieure de la tète et représentant 2 fois 1/4 la largeur de l'ex- trémité rostrale en dehors des narines postérieures; mâchoire supérieure plus courte de 0"\013 à0'".020 que le reste de la face latérale de la tête; diamètre horizontal de l'œil 3 fois ou 3 fois 1/4 dans l'espace interorbitaire, un peu moindre que la 1/2 de l'intervalle du bord postérieur de l'orbite au bord an- térieur de l'opercule; 59 écailles à la ligne latérale; V. à égale distance de l'A. et des P., et juste au milieu de la longueur totale (2). De la ligne latérale au rang médian du dos, 8 rangées longitudin. d'écaillés, 15 au-dessous jusqu'à la ligne médiane infér. : en tout, 50 rangées dans le 2<' anneau oblique au-devant des V. (M. Poey compte 10 et 15, mais sans dire dans quel anneau); 49 jusqu'à la D. terminée à la 54^, suivie de 5 jusqu'à la C; V, commençant à la 17«, A, à la 3S^ et cessant à la 44*^, qui en précède 15 jusqu'à la C. Les écailles quadrilatérales en avant, puis losangiques, sont den- (1) D'après 2 sujets; l'un, de O^.SS, a été donné au Muséum par M. le Df Gundiach, qui l'a retiré, pour en faire présent, de sa belle collection d'ani- maux de Cuba placée, par ses soins, dans le pavillon des Colonies espa- gnoles à l'Exposition universelle de 1867. L'autre, long de 0™.69, ne porte aucune indication d'origine; mais comme il appartient, par tous ses ca- ractères, à la présente espèce, je ne doute pas qu'il n'ait été reçu de Cuba. (2) Ces indications sont conformes à ce que montre le dessin de M. Poey, qui prend, pour point de départ de ses diverses mensurations, le milieu des Y. 364 GANOÏDES HOLOSTÉS. LÉPIDOSTÉIDÉS. liculées à leur bord poster, et ont, au centre, une dépression arbori- forme (Poey); celles de la ligne latérale, qui ont l'angle poster, un peu bifurqué, sont les plus profondément sillonnées et dentelées ainsi que celles de la région antér. du tronc, sur 3 ou 4 rangées, tant au-dessus que au-dessous de la ligne latérale; au-deLà des V., toutes les écailles sont plus lisses; sur la ligne médiane du dos, elles ne sont point échancrées, à l'exceplioa des premières, et quelques- unes sont irrégulièrement hexagonales. L'opercule est notablement moins haut qu'il n'est long au niveau de son bord inférieur. P. 13, V. 6, D. 9, A. 8, C. 12. Ces nombres sont les mêmes que dans la description de M. Poey, si ce n'est pour les P. où il dit 12. Sur l'un des 2 sujets du Muséum, la D. n'a que 8 rayons. Coloration. Teinte générale d'un gris obscur un peu verdâtre, plus clair en dessous; nageoires tachetées; iris foncé (Poey). 3. Atractosteus lucius (1), A. Dum. Caractères (2). — Tête, mesurée jusqu'à son bord posté- rieur, 2 fois 2/5 aussi longue qu'elle est large juste au-devant des opercules, comprise 4 fois 2/o environ dans les diiuensions totales, 3 fois 4/4 dans l'intervalle du bout du museau au com- mencement de la D., puis, si on la mesure jusqu'à la tin de l'opercule, 3 fois 2/7 entre l'extrémité rostrale et l'origine infé- rieure de la C, et plus longue que la distance des P. aux V.; museau plat, large, dont les dimensions transversales, au- dessus des angles de la bouche, sont 2 fois 1/2 celles qu'il présente en dehors des narines postérieures, presque la 1/2 de la mâchoire supérieure mesurée à partir des commissures et contenues à peu près 3 fois 1/2 dans la face supérieure de la tête; diamètre horizontal de l'œil, 3 fois 1/2 dans la largeur de l'espace interorbitaire, 2 fois 1/2 dans l'intervalle du bord postérieur de l'orbite au bord antérieur de l'opercule, et 12 fois 1/2 dans la longueur totale du côté de la tête ; 61 écailles à (1) Ausone (Mosella) a ainsi désigné le brochet, et Linné s'est servi du même terme pour distinguer l'espèce ordinaire de nos eaux ; puis Cuvier l'a appliqué à un Caïman {Alligator lucius). — De tous les Lépidostéidés, ce sont les Atractostés qui, par la forme du museau, ressemblent le plus aux Brochets. (2) D'après 2 sujets. L'un, de lm.41, pris à Tampico (Mexique), a été donné au Muséum par M. Espic. L'autre, de 1™.32, également d'origine mexicaine, appartient à la Faculté des sciences de Paris. GEISRE ATRÂCTOSTEUS, 3. 365 la ligne latérale ;V. plus rapprochées des P. (0'".03) que de l'A. et juste au milieu de la longueur totale. De la ligne latérale au rang médian du dos, 9 rangées longitudin. d'un côté, 10 de l'autre, 19 au-dessous jusqu'à la ligne médiane infér. : en tout, 61 rangées dans le 2« anneau oblique, au-devant des V.; 50 précèdent la D., dont la base se termine à la d6«; suivie de 5 jusqu'à la racine de la C; V. commençant à partir de la 18% A. de le 39*-", et cessant à la 44% qui en précède 17 jusqu'à la C. Les écailles, sur le dos et jusqu'au 2* ou 3" rang au-dessous de la ligne latérale portent toutes, à leur centre, un enfoncement irrégu- lier; sur les flancs, il se prolonge en stries jusqu'au bord poster, de l'écaillé, qui est fortement dentelé dans les 8M5'' rangs, à partir de la ligne médiane du dos; au niveau de l'origine des V., ces stries et dentelures disparaissent presque complètement; de quadrilatérales qu'elles sont dans les 3 ou i premiers anneaux obliques, les écailles des rangées que je viens d'indiquer perdent, peu à peu, cette forme pour prendre celle de rhombes à angle antér. aigu et à bords super, et infér. très-sinueux, représentant chacun une S majuscule allongée. Ces sinuosités donnent aux écailles une apparence toute particulière, qui se retrouve également sous le ventre, où elle ne commence à s'effacer qu'à une petite dist.' au-devant de l'A. La sinuosité infér. des écailles de la ligne latérale et des 3 ou i rangs situés immédiate- ment au-dessous d'elle, porte, jusqu'au niveau des V. environ, une légère proéminence arrondie constituant un petit tubercule vers le milieu du bord infér. de chacune des pièces de ces rangées. Sur la ligne médiane du dos, les écailles ont une forme très-irré- gulière et tendent même, près de la tête et dans quelques anneaux, au-dessus des P. et des V., à se confondre avec les latérales. L'opercule est aussi haut que long; son bord infér., un peu obli- que, est faiblement sinueux. Le 1"='' anneau au-devant de la D. est le 1'='' avant l'orig. infér. de la C. et le 5"= derrière la lin de la base de l'A. P. 14, V. G, D.9, A. 9, C. 12. Coloration. Quelques traces de taches sur les nageoires impaires. Les particularités remarquables de l'écaillure telles qu'elles sont décrites ci-dessus, se voient surtout chez le sujet appartenant au Mu- séum et qui est un peu plus long que l'autre; il doit être certaine- ment beaucoup plus âgé, comme on i)eut le supposer d'après l'épais- seur, la rudesse des écailles, et l'exagération même de leurs carac- tères. On retrouve ceux-ci, mais moins nettement tracés chez le spécimen de l'".32 appartenant à la Fac. des Sciences. Je suis d'au- tant plus porté à considérer les petites différences dans les écailles, comme étant dues seulement à l'âge, qu'il y a identité absolue, chez l'un et l'autre poisson, de tous les caractères spécifiques. Celte iden- tité montre , d'une manière frappante, de môme que celle qui se 366 ganoïdes holostés. lépidostéidés- trouve chez les deux exemplaires de ÏAtract. tristœchus, la cons- tance des caractères chez tous les individus appartenant à une même espèce. 4. Atractosteus ferox, Rafin., IchtJi. ohiensis, 1820, p, 75. ISH. Lepisosteus ferox, Kirtland, Fish. of the Ohio and its tribut. {Boston, Journ. nat. hist., t. IV, p. 18, pL I, fig. 2). Caractères (1). — Tête, mesurée jusqu'à son bord poster., triple de sa largeur juste au-devant des opercules, comprise 4 fois 1/2 dans les dimens. totales et 3 fois 1/4 dans Tinler- valle du bout du museau à Torig. de la D., puis, si on la mesure jusqu'au bord libre de l'opercule, 4 fois dans toute l'étendue de l'animal, comme Kirtland le dit et le représente sur la fig. an- nexée à son texte (2), et près de 3 fois 2/o entre l'extrémité du museau et l'origine inférieure de la C, et plus courte que la distance des V. à la lin de la base de l'A.; museau plat, large, à dimensions transversales, au niveau des angles de la bouche, 2 fois 1/3 aussi considérables que l'est sa largeur en dehors des narines postérieures; un peu moiiïdres que la 1/2 de la lon- gueur de la mâchoire supérieure mesurée à partir des commis- sures, et presque égales à 1/4 de la face supérieure de la tête; diamètre horizontal de l'œil formant 1/4 de l'espace interor- bitaire, 1/3 de l'intervalle qui sépare le bord postérieur de l'orbite du bord antérieur de l'opercule, et, enfin, un peu plus de 1/14'^ de la longueur totale du côté de la tête; 61 rangées d'écaillés à la ligne latérale; V. beaucoup plus rapprochées des P. que de. l'A., et notablement plus près du bout du museau que de l'extrémité de la C. De la ligne latérale au rang médian du dos, 8 rangées longitudin. d'écaillés d'un côté, 9 de l'autre et 17 au-dessous, jusqu'à la ligne médiane infér. : en tout, S5 dans le 2^ anneau au-devant des V.; 50 (1) D'après un sujet de l-^-tS, pris à la Nouvelle-Orléans. L'espèce de- vient beaucoup plus grande, car Rafinesque dit qu'elle arrive à la taille de ■S à 12 p angl. {2™.i5 à S^i-TO), et il a eu, sous les yeux, des mâchoires de 12 à 18 po. angl. (0"\307 à O-^.iGj.dont les plus longues dents étaient hautes de 0'n.012. En raison des dimensions totales et de celles de l'armure den- taire, il a nommé Lep. ferox, ce poisson qui combat avec succès de grands Caïmans. — M Kirtland le considère comme le Requin des eaux douces. Le sujet dessiné par ce dernier avait 5 p. 8 po. {i^.lA). (2) Si la description de ce zoologiste n'était accompagnée d'une fig., elle serait sans utilité, car à l'exception de ce caractère et de celui tiré du nombre des rayons des nageoires, elle est applicable à toutes les espèces du genre Atractosteus. GENRE ATRACTOSTEUS, 4 ET 5. 367 précèdent la D., dont la base, terminée à la 5S*, en a 6 derrière elle, jusqu'à la racine de la C; V, commençant à la 17«, A. à la 40«, ces- sant à la 4b* et suivie de 16 rangs. Le i" anneau au-devant de la base de la D. est le 1" avant l'orig. infér. de la C. et le 5« derrière la tin de la base de TA. P. 13, V. 6, D. 8, A. 8, C. 12. 15, 6, 8, 8 ou 9, 11 (Kirtland). Coloration. Les nageoires impaires ont des taches noires. 5. Atragtosteus tropicus, Gill, Vroceed. Acad. nat. se, Philad., 1863, p. 172. Atlas, pi. 22, fig. 1, lo, Ib, sous le nom de Atract. Bocourti (1). Caractères. — Tête, mesurée jusqu'à son bord postérieur, offrant une longueur triple de sa largeur juste au-devant des opercules, comprise un peu plus de 3 fois 1/3 dans l'intervalle du bout du museau à l'origine de la D., puis, si on la mesure jusqu'au bout de l'opercule, 3 fois 1/2 entre l'extrémité du rostre et l'origine inférieure de la C^et un peu plus longue que la distance des P. aux V.; museau plat, dont les dimen- sions transversales, au niveau des angles de la bouche, n'étant pas tout à fait le double de celles qu'il offre en dehors des narines postérieures, représentent presque la 1/2 de la lon- gueur de la mâchoire supérieure mesurée à partir du même point et sensiblement 1/4 de la face supérieure de la tête; dia- mètre horizontal de l'œil (2) 2 fois 1/2 dans la largeur de Tes- (1) Le poisson qui a servi de modèle pour ce dessin a été pris à l'em- bouchure, dans l'océan Pacifique, du Nagualate, l'une des rivières du Gua- temala, au niveau du H" degré de latitude N. Il provient du voyage à travers l'Amérique centrale entrepris par M. F. Bocourt en sa qualité de membre de la Commission scientifique du Mexique. Considéré d'abord comme type d'une espèce nouvelle, ce Lépidosté ap- partient à celle que M. Gill a signalée, le premier, en décrivant une col- lection ichthyologique faite sur la côte occid. de l'Amer, centrale par le capitaine John M. Dov\\ Pour constater l'identité en tout point de son spé- cimen avec le nôtre, il faut, en suppléant au défaut de certaines indications que ne contient pas le texte du zoologiste américain, mesurer la tête jus- qu'au bord postérieur de l'opercule, et le museau à partir du bord anté- rieur de l'œil. —L'individu unique vu par lui n'avait que 16 po. angl. (0'".il), tandis que le sujet du Muséum est long de O^'.ST. Peut-être cependant la différence de taille sufiirait-elle pour expliquer les petites dissemblances résultant de la comparaison entre notre exemplaire et la description donnée par M. Gill. (2) L'œil est un peu trop petit sur la pi. 22. 36H GANOÏDES HOLOSTÉS. LÉPIDOSTÉIDÉS. pacc interorbitaire, et remportant un peu sur la 1/2 de Tinter- valle du bord postérieur de l'orbite au bord antérieur de l'opercule, et compris 9 fois 1/2 dans la longueur totale du côté de la tète; 54 (M. Gill dit 52) rangées d'écaillés à la ligne la- térale qui est faiblement apparente et tout à fait droite; V. un peu plus rapprochées des P. (0'°.012) que de l'A. et du bout du museau (0™.006) que de l'extrémité de la C. De la ligne latérale au rang- médian du dos, 8 rangées longitudin. d'écaillés, 12 au-dessous jusqu'à la ligne médiane infér. : en tout, M rangées dans le 2^ anneau oblique au-devant des V.; 43 précèdent la D. dont la base se termine à la 49= suivie de 5 jusqu'à la C; V. commençant à la 17'', A. à la 35*^ et se terminant à la 40*^ derrière laquelle il y en a 14. Les écailles presque lisses sont, en avant, plus hautes que longues; à bords super, et infér. concave et convexe, mais rectilignes dès le milieu de l'intervalle des P. aux V. P. -13, V. 6, D. 7, A. 7, C. 11. Couleur glauque au-dessus de la ligne latérale et jaunâtre en des- sous; au-devant de la C, une assez grande tache noire précédée par une autre moins apparente; la C. est obscurément tachetée. A la suite des espèces décrites ci-dessus, je place la suivante, pêchée dans l'élat de Tamaulipas (Mexique), sans avoir pu lui assigner un rang. Je ne trouve pas qu'elle se rapporte à Y A tract, lucius d'origine mexicaine. 11 est vrai que ridentification est rendue difficile par la différence d'âge, puisque le sujet examiné par M. Girard était un jeune long seulement de 9 pouces 1/2 (0™.243). Voici le résumé som- maire de la description : — Atractosteus Berlandieri, Girard, Reports of explorât, and surveys for a rail road from Mississipi to the pacif. Océan, 1859, t. X, p. 353. Tête contenue 3 fois 1/2 dans la longueur totale, mais 3 fois seule- ment jusqu'à la base de la C.; mâchoire infér. un peu plus longue que le reste du côté de la tête; diamètre de l'orbite égal à 1/8 de la face latérale de la tête; V. un peu plus près du bord postérieur de la C. que du bout du museau ; dans un anneau oblique sous les ven- trales, 63 rangées longitudin. d'écaillés (1); à partir du rang dorsal, 9 au-dessus de la ligne latérale, et 21 au-dessous jusqu'à la ligne médiane infér. P. 13, V. 6, D. 9, A. 9, C. 12. (1) Le rang précis de Tanneau dont les écailles ont été comptées n'est pas indiqué, de sorte qu'on ne peut pas comparer, d'une façon exacte, ce nombre au chiirre indiqué pour VAtracL lucius. Il est cependant très- analogue à celui trouvé chez ce dernier. Le jeune animal décrit par M. Gi- rard fournit la preuve que les Atract., dès les premiers temps, peuvent en avoir un nombre considérable. FONCTIONS DE LA VIE DE RELATION. 369 Couleur d'un brun olive grisâtre en dessus, plus clair en dessous; corps unicolore ainsi que les nageoires, à l'exception de la C. qui a des taches peu apparentes. Aux espèces du genre Lépidoslé indiquées, à la p. 345, comme ne se trouvant pas au musée de Paris, il faut ajouter le Lepid. semira- diatus, Agass. (Rech. sur les poiss. foss., t. II, part. II, p. 3, pi. A, fig. du milieu et pi. B, fig. 1-14). IV. QUATRIÈME FAMILLE (1). POLYPTÉRIDÉS. POLYPTERIDI (2). Caractères. — Poissons à corps allongé, comprimé ou cy- lindrique, entièrement revêtu d'écaillés osseuses à. surface émaillée; nageoire caudale, arrondie, entourant le bout de la queue et dont Tanale est très-rapprochée ; pectorales à pédicule charnu et écailleux; ventrales très-reculées ou nulles; dorsale décomposée, simulant une série de nageoires soutenues cha- cune par une forte épine qui porte des rayons articulés atta- chés k sa face postérieure; point de fulcres aux nageoires; tète courte, plate et large; mâchoires non prolongées, munies d'un rang de dents coniques derrière lesquelles il y a des dents en râpe; des évents couverts par une soupape osseuse; point de branchies accessoires, soit branchies opcrculaires, soit bran- chioles; rayons branchiostèges remplacés par une paire de larges plaques osseuses situées entre les branches de la mâ- choire inférieure; appendice pylorique unique ou double; une valvule spiroïde dans l'intestin; vessie natatoire à 2 lobes iné- gaux, réunis, en avant, dans une cavité commune très-courte, qui s'ouvre à la face ventrale de l'œsophage par une fente lon- gitudinale. FONCTIONS DE LA VIE DE RELATION. — MOTILITÉ. — Se- lon les renseignements recueillis en Egypte par Et. Geoffroy Saint-Hilaire sur les Polyptères et par le missionnaire, M. Robb, dans le Vieux-Calabar, sur le Calamoichthys calabaricus (J. Alex. Smith, Trans. roij. Soc. Edimburgh, 186G, t. XXIV, (1) Voy., p. 18, le tableau de la classiQcation des Ganoïdes, et, à la p. 291, les caractères de l'ordre des Holostés ou Ostichthes auquel celte famille appartient. (-2) En 1808, Et. Geoffroy Saint-Hilaire a fait usage du mot Polyplerus {■KoKinxtçjoc,, qui a beaucoup de nageoires) pour désigner le poisson nommé, par les Egyptiens, bichir ou ahoiibchir, parce que, dit-il, son port le ferait prendre pour un serpent. Poissons. Tome II. 24 370 GANOIDES MOLOSTES. POLYPTERIDES. p. 459), ces poissons se tiennent habituellement au fond des eaux, dans la vase. Ils y rampent à la manière des serpents ou, peut-être, comme le suppose le naturaliste français, la pro- gression a-t-elle lieu aussi par une sorte de marche quadrupé- dale comparable, jusqu'à un certain point,à celle des phoques, en raison de la conformation des nageoires paires qui, soute- nues par un pédicule, servent de supports. Chez le Cala- vioichthys, au reste, il ne pourrait pas en être ainsi à cause de Tabsence des ventrales. Il nage comme un serpent et avec beaucoup de rapidité (1). Ces poissons ne viennent vers la sur- face que dans la saison de la reproduction. La COLONNE VERTÉBRALE cst très-analoguc, dans sa structure, à celle des autres poissons. Elle se compose d'un nombre de pièces variables suivant les genres et peut-être chez les espèces d'un même genre. Dans le Pol. bichir, le seul dont je puisse examiner le squelette, j'en compte, de même que M. Agassiz, 67 (SI abdominales, 16 caudales) toutes creusées, à l'exception des 4 ou 5 dernières qui sont presque lisses, d'excavations sur la face inférieure et sur les côtés de leur pièce centrale. M. R. H. Traquair, chez le Calamoichtlujs calabaricus, en a trouvé 4J0 (dOO abdomin., dO caudales), différences qui sont en rapport avec l'allongement plus considérable du tronc et la brièveté de la queue. Chez ce Polyptéridé, comme chez celui d'Egyple, la première vertèbre n'a pas de corps, mais elle supporte la première paire de côtes et elle commence, par ses neuraphophyses, la formation du canal rachi- dien ; chez le Bichir, je ne trouve pas d'apophyse épineuse à cette vertèbre. Dans les suivantes, il y a une particularité signalée par M. Agassiz {Rech.poiss.foss., t. II, p. 46, pi. C) et rendue très-évidente par le déplacement d'avant en arrière que des apophyses épineuses ont subi, eu divers points, dans le squelette placé sous mes yeux: elles sont fixées par une articulation ligamenteuse, mais non soudées au corps de la vertèbre. « C'est une conformation très-singulière, dit-il, (1) Il est même possible, selon M. Eobb (Smith, loc. cit., p. 459 et 460), que le nom de ii^nyang par lequel les naturels du pays désignent le pois- son soit tiré, à cause de la vivacité de ses mouvements dans l'eau ou dans la vase, du verbe nyang-a qui signifie se remuer violemment, se démener, faire des efforts pour atteindi'e un objet vivement convoité. On nomme souvent aussi le poisson Nyang. Or, ce mot est employé quand il s'agit des stipules des feuilles d'une espèce de palmier vinifère dit Mirnho, lesquelles semblables à un ruban étroit restent, chaque année, en se desséchant, fixées à l'arbre, et ont la forme, ainsi que la couleur du Calamoichihys. Il n'est donc pas impossible qu'on lui ait appliqué le nom de ces stipules ou que celles-ci aient reçu leur dénomination en raison d'une certaine analogie avec l'animal. FONCTIONS DE LA VIE DE RELATION. 371 que je n'ai, du reste, observée dans aucun poisson vivant, mais qui se retrouve fréquemment dans les poissons fossiles de l'ordre des Ganoïdes, et qui rapproche ces animaux des Sauriens chez qui les apophyses sont séparées du corps des vertèbres sous la forme d'os en V, comme chez les Crocodiles sous la queue. » Les apophyses transverses, qui manquent à la région caudale, sont soudées au corps des vertèbres et horizontalement dirigées en de- hors. Elles portent, à leur face inférieure, de petites liges osseuses comparables à des arêtes inlermusculaires, inclinées en arrière et en bas, et d'autant plus longues qu'elles se rapprochent davantage de la queue oîi manquent les apophyses. L'insertion de ces pièces qui re- présentent, en quelque sorte, des côtes accessoires a lieu, dans la région antérieure, à la base des apophyses, puis elle devient, peu à peu, plus externe, de sorte que vers le niveau de la 45*^ vertèbre en- viron, elle est presque terminale. Chez le Calamoichlhys, la série de ces côtes inférieures, selon l'ex- pression de M. Traquair, est beaucoup moins développée. Outre leur brièveté, elles manquent sur toute la parue antérieure du rachis, puisqu'elles commencent à partir non de la 2'' côte, mais de la 60*^. Sur l'extrémité des apophyses, s'articulent les vraies côtes. Rentlées à leur bout libre et plus longues vers le milieu du tronc que partout ailleurs, elles se dirigent, sans incurvation, en bas et un peu en de- hors, si ce n'est à l'arrière du tronc où elles commencent à s'infléchir en dedans, vers la région médiane. Les hœmapophyses, apophyses épineuses inférieures ou caudales, car elles manquent à la région dorsale, ne tiennent aux vertèbres, comme les supérieures, que par une articulation. Leur base bifurquée forme l'étui protecteur de l'aorte. L'extrémité du rachis et ses rapports avec la nageoire caudale ont été étudiés par M. Kôlliker [Ueber das Ende Wirbelsai'de Gan.^ 1860, p. 3, pi. ï). Voy.t.I du présent ouvr., p. 9 et 39-43. Celte extrémité reste presque horizontale jusque vers le milieu de la queue, mais cependant avec une certaine inclinaison de bas en haut, d'oîi résulte que son bout terminal tombe sur le 9^ rayon supé- rieur et sur le '13<' ou le Li'^ inférieur : il y a donc hélérocercie, mais moins prononcée que chez les autres Ganoïdes du monde acLuel. Le bout du rachis consiste en une portion cartilagineuse très-ténue qui pénètre entre les moitiés latérales du 9^ rayon et fait suite à la der- nière vertèbre; sa base est recouverte, à la région supérieure, par une petite ossifioation rudimenlaire. Les pièces osseuses servant de supports aux rayons supérieurs de Turoptèrc par une extrémité ren- flée, sont interposés aux apophyses épineuses qui manquent, en dessus, à partir de la i*' avant-dernière vertèbre el de la S*" en des- sous. C'est directement sur les apophyses épineuses, et sans l'inter- médiaire de supports, que sont fixés les rayons inférieurs. 372 GANOÏDES HOLOSTÉS. POLYPTÉRIDÉS. Je n'ai point à m'occupcr ici de la structure intime de la co- lonne vertébrale et de son mode d'ossification, mais des détails sur ce sujet ont été donnés par M. Kôlliker en 1864 [Weitere Beobachtungen ûber die Wirbel , p. 35-40 et 48). La TÊTE est recouverte, si ce n'est sur la mâchoire inférieure, d'un émail semblable k celui des écailles, mais déposé sans régularité, sous forme de petits grains très-rapprochés les uns des autres. Dans sa conformation générale, elle offre de la ressemblance, comme M. Agassiz le fait observer [Rech , t. II, part. II, p. 36), avec la tête des Chéloniens, « à cause des grandes voûtes osseuses que les expansions latérales des os du crâne forment avec ceux de la face. » La région supérieure du crâne représentée sur la pi. C du t. II des Rech. sur les poissons foss., fig. 1, et sur la pi. I de J. Muller {Ueber den Bmi... Gan. : Ahhandl. Akad. Berlin, 1844 (1846), est constituée par deux paires de pièces osseuses. 1° Les os de la paire antérieure longs et plus larges que les autres sont les frontaux principaux de Cuvier. Ils fournissent aux orbites leur paroi supérieure; en arrière, ils portent chacun un petit prolon- gement vertical comparable au frontal postérieur : c'est le pilier pos- térieur de la voûte orbitaire. Un autre prolongement beaucoup plus considérable que le précédent, et dirigé en bas, ferme, en dedans, Torbite de son côté et circonscrit latéralement, avec l'arête verticale correspondante de l'autre frontal, un canal dont le plancher est le sphénoïde principal, et dont les frontaux principaux sont, par leur position horizontale, le plafond. Une coupe verticale à travers les orbites représentée par M. Agassiz [Rech., loc. cit., pi. C, fig. 11 et 12) montre ce canal interposé aux cavités orbitaires : il est destiné aux nerfs olfactils. 2" Derrière les frontaux principaux, il y a 2 os réunis, comme ces derniers, par une suture médiane. Us forment ensemble une sorte de quadrilatère : ce sont les pariétaux de Cuvier prolongés postérieure- ment par une épine qui peut être considérée comme étant le sus- scapulaire, à cause de son union avec le scapulaire, et qui supporte les plaques émaillées de l'occiput. Par son bord externe, le pariétal limite en dedans l'évent que je décris plus loin en parlant du mécanisme de la respiration, et sur lequel s'appliquent deux os cutanés qui, fixés par une suture mobile au bord supérieur du préopercule, constituent une véritable valvule. Au-delà des pariétaux unis en avant aux frontaux principaux et formant, avec ceux-ci, la région supérieure du crâne, se trouvent des pièces émaillées. Elles ne font pas partie de la boîte crânienne : ce sont des os cutanés. 11 y en a d'abord quatre en forme de quadrilatère FONCTIONS DE LA VIE DE RELATION. 373 irrégulier, disposées en une hande horizontale. Celle-ci est limitée en dehors, de chaque côté, par une plaque dont le prolongement postérieur effilé, s'interpose aux pièces osseuses placées en dedans du bord supérieur de l'opercule et à une grande plaque deux fois en- viron aussi longue que large et ayant, pour soutien, l'épine posté- rieure du pariétal signalée plus haut. L'espace intermédiaire aux deux grandes plaques est rempli par des écailles du tronc. La description des autres os cutanés de la tête se rattache à celle de la face et de l'appareil operculaire. 3" En bas et en arrière, le pariétal s'appuie sur un os assez com- pliqué représentant, dans son ensemble, le mastoïdien et le rocher. M. Agassiz qui l'a dessiné (n° 12, fig. 4 et 5 de sa pi. C), le désigne sous le nom de mastoïdien adopté par J. Millier [loc. cit., pi. I, fig. 2, t. ). 40 La région inférieure du crâne (pi. C du t. II des Rech. sur les poissons fossiles, fig. 6) est formée presque complètement par le sphé- noïde qui, dans son ensemble, représente, à peu près, une croix (n" 6). Sa portion postérieure constituant le plancher de la cavité crânienne est un peu étroite; derrière les orbites, ses prolongements latéraux simulent les bras de la croix. Ce sont des ailes triangulaires correspondant aux os nommés grandes ailes; elles se dirigent en haut (iîg. 5, loc. cit., 6), forment, de chaque côté, une portion de la face externe du crâne et vont se rattacher, en arrière, au mastoïdien, en avant, au processus du frontal qui est l'analogue du frontal pos- térieur. Après avoir fourni ces expansions latérales, le sphénoïde se rétrécit de nouveau entre les orbites et se prolonge, en s'arrondissant à son extrémité antérieure, jusqu'au pourtour de la mâchoire. Il occupe la région moyenne du plafond de la bouche, et supiiorte de très-petites dents. La face inférieure de cet os amsi armée étant un peu séparée du corps même de l'os médian serait-elle, en quelque sorte, un vomer presque confondu avec le sphénoïde? Il est difficile de le démontrer, comme M. Agassiz le fait observer, mais si l'on par- venait à en acquérir la certitude, la présence des dents sur cette région du palais se trouverait naturellement expliquée, puisque ce serait un appareil dentaire vomérien peut-être indépendant du sphé- noïde dans le jeune âge. Voy., pour le sphénoïde et le vomer, J. Miill. loc. cit., pi. I, fig. 2, p et q. 5" La région inférieure du crâne est complétée par une petite por- tion triangulaire de l'osbasilaire ou occipital, laquelle remplit l'écar- tement des arêtes postérieures du sphénoïde. Le basilaire présente, en dessous, l'ouverture médiane (J. Miill., loc. cit., r'], qui livre pas- sage à la carotide impaire résultant de la réunion des deux premiers vaisseaux efférents des branchies, et, en arrière, la cavité glénoïdale destinée à s'articuler avec la cavité antérieure de la première vertè- bre. Au-dessous de la surface articulaire, se voit le trou occipital par où passe la moelle épinière (J. Mûll., r). Cet os enfin se porte en haut •; !•-> «o 00 os «<0 o o •2 •g ^ s». •ai «5 «û S «^ s c (-, a s o ci o 1 w 03 3 bO • O, 3 « a a ce « CT3 o s " S -O Ci en en 2 — aj S c I o . •■a > a •§ C/3 nS • ^ X ni rt |i ci S s (O ai "O ■2 3 •s E .-S a "O es ,aj ^^ a, .38 adressé de Charleston (Caroline du Sud) par M. Ravenel. C'est le type. (2) Des deux types, l'un, de O^^-dS, a été rapporté de la Nouvelle-Orléans GENRE AMIA, 10, 11 ET 12. 425 de l'opercule, contenue plus de 3 fois 1/2, mais moins de 4 fois, dans l'intervalle du bout du museau à l'origine inférieure de la C, et moins longue que la distance des P. aux V. qui l'em- porte un peu sur celle de ces dernières à la fin de la base de l'A.; opercule compris plus de 4 fois dans l'étendue latérale de la tête, et plus court que la portion de la face mesurée entre le bout du museau et le bord antérieur de l'œil. P. 18, V. 8, D. 48 et 49, A. 12, C. 20 et 21. Coloration. — On ne trouve plus, par suite [du long séjour de ces animaux dans l'alcool, les particularités signalées par Valenciennes, et dont la plus importante consiste dans la présence, sur chaque écaille, d'une tache bleuâtre, ce qui donne au poisson, dit-il, un re- flet général de cette teinte. La D. est foncée et sans aucune rayure; la C, n'a point de tache noire, mais il y en a de bleuâtres, un peu effacées sur l'A. et les V. qui sont blanchâtres. 12. Amia viridis, Lesueur, MS. 1846, Cuv. et Val., HisL Poiss., t. XIX, p. 421 (1). Caractères. — « Dos et côtés d'un vert foncé olive ; une tache noire, de chaque côté, îi la C; régions inférieures blan- ches ou ocrées. » P. 18, V. 8, D. 50, A. 9, C. 25. « Au sortir de l'eau, quand l'animal est encore couvert de mucus, la couleur verte est brillante et reflète de belles teintes irisées de topaze et d'émeraude. » — De la Nouvelle-Orléans, — En terminant l'histoire des Ganoïdes, je dois mentionner un travail de M. Kner qui n'avait pas encore paru à l'époque oii j'ai rédigé les généralités de l'histoire de cette sous-classe des poissons. Le mémoire a pour titre : Betrachtungen iiber die Ganoide7i, als naturUche Ordnung : Sitzungber. k. Akad. Wis- sensch, Wien, décembre 1866 (1867), t. LIV, p. 519-536. Passant en revue les différentes définitions qui ont été don- nées des poissons Ganoïdes, il s'attache à montrer la nécessité 011 se trouvent les zoologistes d'apporter des restrictions dans l'énoncé des caractères, la plupart de ces derniers n'offrant pas une constance absolue, et, par h\ même, dit-il, manquant de précision. Parmi ces caractères, plusieurs ne leur sont point par M. d'Espainville ; l'autre, long de 0".38, appartient aux collections faites pour le Muséum, par Bosc, dans la Caroline du Sud. (1) Lesueur n'a pas déposé cette espèce dans la collection du Muséum. J'ai dit (p. 417, note 1) que le défaut d'indications précises sur les caractères spécifiques, n'avait pas permis de lui faire prendre rang dans le tableau. 426 GANOÏDES HOLOSTÉS. AMIADÉS. spéciaux. Tels sont, d'après son énumération , les suivants: ouvertures branchiales protégées par des opercules, branchies libres, nageoires à rayons articulés, ventrales situées à la ré- gion abdominale, oviductes commençant par une ouverture infundibuliforme et libre. Il fait observer que diverses particularités de l'organisation peuvent être constatées seulement chez les espèces du monde actuel : la présence de fibres musculaires et de valvules multi- ples, mais en nombre variable, au bulbe artériel, le chiasma des nerfs optiques, la valvule spiroïde de l'intestin, et même, ces derniers caractères, ajoute-t-il, ne sont pas exclusivement propres aux Ganoïdes. Il met aussi en avant les grandes différences du revêtement cutané. Je ne puis pas suivre, pas à pas, son argumentation dont il tire, en terminant, les conclusions que voici : Les Ganoïdes tels qu'on les comprend aujourd'hui ne forment point un tout méthodique et ne peuvent, par conséquent, prendre rang dans une classification naturelle, et y admettre, comme sous-classe ou comme ordre, une semblable réunion de poissons, ce serait se mettre en opposition avec les principes scientifiques d'ap,rès lesquels doit être poursuivie l'étude de l'ichthyologie. Des objections avaient déjà été faites contre le rapproche- ment en un groupe unique des espèces qui , à l'exception des Lépidostés et des Polyptères off"rent, dans l'aspect de leurs té- guments, de si notables différences avec les Ganoïdes rhombi- fères ou Rhomboganoïdes fossiles. Elles étaient tirées de l'im- portance trop grande attachée, disait-on (voy. t.I, p. 285, note) à des caractères fournis par la structure des organes internes, à l'exclusion des caractères extérieurs. Néanmoins, on ne saurait méconnaître la valeur de ceux qu'on trouve dans la disposition si remarquable des nerfs op- tiques, du bulbe artériel et de la valvule intestinale quoiqu'ils se rencontrent, mais avec d'autres particularités essentielle- ment distinctives, chez les Élasmobranches. Enfin, la difficulté de rattacher, d'une façon naturelle, les poissons dont il s'agit à l'une des divisions établies dans la classe est un des motifs, quel que soit le sort ultérieur du groupe des Ganoïdes qui, avant le mémoire de M. Kner, n'avait jamais été aussi vivement attaqué, de suivre, quant à présent du moins, la voie tracée par Agassiz, J. Millier et R. Owen. nie SOUS-CLASSE. (1) DIPNES DIPNOI Caractères. — Poissons anguilliformes, à squelette en partie osseux, en partie cartilagineux, dont la colonne dorsale non ossifiée et non divisée en vertèbres, se réunit, sans interrup- tion, au crâne ; nageoires impaires non séparées, et entourant la queue dont l'extrémité est pointue ; pectorales et ventrales en forme de stylet, très-éloignées les unes des autres ; écailles cycloïdes; cloaque non médian, mais ouvert sur le côté de la ligne du milieu de Tabdomen ; narines doubles, situées en dessous et dont les postérieures débouchent en arrière, d'une façon peu apparente, vers le bord postérieur de la lèvre supé- rieure ; mâchoires sans véritables dents, à proéminences revê- tues d'émail ; ouverture branchiale extérieure unique de cha- que coté et étroite ; appareil operculaire incomplet ; arcs branchiaux non tous pourvus de branchies ; ligne latérale ap- parente; canaux muqueux bien développés sur la tête ; intestin h valvule spiroïde ; cœur à ventricule unique, dont le bulbe ar- (1) Dipnoi, de oùo, deux, qui, dans les mots composés, se transforme en Si et de ■KVQoç, souffle, respiration : dénomination imaginée par J. Miiller {Ueber den Bau und die Grenzen Gan. und iiber naturl. Syst. Fische : Arch. fiir naturgesch., 1845, p. 129). Elle exprime le caractère essentiel de ces poissons organisés pour respirer dans l'eau et dans l'air. En 1821, M. S. F. Leuclcart {Einiges iiber die fischartige Amph. : Isis, \8îil,Bericht,p. 2o9) avait proposé le nom de Dipnoa pour les Batraciens, en raison de leur genre de vie d'abord aquatique, puis terrestre. Il les distinguait ainsi des Reptiles ou Monopnoa, à respiration uniquement pul- monaire. A l'exception de M. Fitzinger {Neue classif. Rept., 1826, p. 3), les Erpétologistes n'ont point adopté ces dénominations, ce qui rend inutile l'emploi du mot Dipnensti employé par M. Haeckel, en 1866, pour dési- gner les Lépidosiréniens. (Voy. p. ilS, note.) — En 1843, J. Miiller (Wiegm. Arch., p. 327) les avait nommés Sirenoidei, pour rappeler leur ressem- blance avec les Batraciens urodèles pérennibranches du genre Siren. — Dans le même but, M. de Castelnau a créé le mot Ichthyosiréniens (Anim. rares ou nouv. Amer. S., Poiss., 185o, p. 104), et Duvernoy celui de Ich- thyo-butraciens {Leç. hist. nat. corps organ., 3*= et 4e fasc. p. 130). — M. Hyrtl {Lepidos. parad. : Abhandl. bohm. Gesellsch. Wissensch., t. III, p. 663, 1843) rappelle qu'il s'était servi du terme de Pneumonichthyi. 428 DIPNÉS. tériel est parcouru par deux replis longitudiiwux saillants, et à oreillette divisée par une cloison musculaire en réseau et in- complète en deux cavités dont la droite reçoit le sang veineux du corps, et la gauche celui en retour de la vessie natatoire celluleuse q.ui joue le rôle de poumon et s'ouvre à la face ven- trale de l'œsophage derrière une pièce cartilagineuse; lobe optique simple ; nerfs optiques réunis en un chiasma ; extré- mité antérieure et libre des oviductes en entonnoir. MoTiLiTÉ. — Les organes de la locomotion sont disposés uniquement pour la vie aquatique et non pour la progression, si ce n'est dans l'eau, quand l'animal, se soulevant au-dessus du fond, avance par une sorte de marche quadrupédale k l'aide de ses membres. Il prend alors la position que M. Ford a re- présentée {Proceed. %ool. Soc, 18S6, pi. XI). Là natation est rapide, grâce à l'énergie des mouvements de la queue, mais elle peut être comparée, comme M. Gray le fait observer (W., p. 342), et comme j'ai pu le remarquer sur les individus conservés en captivité, à celle d'un triton, plus encore qu'à celle d'un poisson. Une partie de la vie, au reste, se passe dans une immobilité presque absolue, car l'instinct des Lépidosirens les entraîne h se cacher, vers la fin du temps des pluies avant la saison sèche, en s'enfouissant dans la vase qui se durcit après la disparition de l'eau et sous l'influence des rayons solaires. Depuis quelques années, on apporte de la Gambie en Europe des mottes de terre d'une grosseur variable, mais qui ne dé- passe pas le volume des deux poings ; elles contiennent toutes un Protoptère. Elles proviennent des rizières , des marais , des étangs ou des rivières qui se dessèchent et dont les eaux sont habitées en abondance par ce poisson. De semblables mottes ont été vues à différentes reprises et plusieurs observa- teurs ont pu étudier, à l'état de vie, les animaux qu'elles con- tenaient. A la ménagerie des reptiles du Muséum d'histoire naturelle, il m'a été donné d'assister aux manœuvres qu'ils exécutent pour se creuser leur demeure souterraine. On connaissait bien l'enveloppe dans laquelle ils sont enfer- més. Dès 1841, Jardine [Ann. and. Magaz. nat. hist., t. VII, p. 25) avait fourni quelques renseignements à ce sujet et re- présenté, d'après Weir, le Lépidos. enroulé dans son cocon en partie détruit. M. Gray [Proceed. zôol. Soc, 1856), en s'aidant FONCTIONS DE LA VIE DE RELATION. MOTILITÉ. 429 des indications transmises par M. Bartlett, a décrit et figuré ce cocon, page 348, et j'ai pu vérifier l'exactitude des détails qu'il a donnés, ainsi que de ceux dus à M. Krauss (Wurtemb. naturw. Jahreshefte, 1864, p. 128 et suiv.). C'est une sorte de poche à parois minces, soulevées çà et là par les saillies du corps de l'animal. Celle que j'ai vue dans son entier avait 0'".12 environ de long et 0™.07 de large. Arrondie vers son gros bout, elle était fermée à l'extrémité opposée par un opercule de O'^.Oi de diamètre, un peu bombé et percé par une petite ouverture centrale. Au plus léger contact de la surface du cocon, ainsi que je l'ai dit dans une communication à l'Académie des Sciences [C. rendus, 1866, t. LXII, p. 97), l'animal poussait une sorte de cri assez fort qui avait été déjà entendu à Dublin par M. Mac-Donnell [The nat. hist. review, 1860, t. VII, p. 96). Le son produit par l'espèce américaine a été comparé par Natterer au miaulement du chat [Ann. Wien. Mms., 1837, p. 170). L'enroulement du Lépidosiren sur lui-même dans son enve- loppe est tel que M. Mac-Donnell l'a représenté [loc. cit., pi. III) avec la queue ramenée au-devant de la tête, mais ne couvrant pas la, bouche par oîi peut pénétrer l'air nécessaire à la respi- ration qui, dans ces conditions particulières d'existence, est exclusivement pulmonaire. A une certaine époque, on avait cru que l'ensevelissement se faisait au milieu de feuilles qui constituaient l'étui protec- teur. Plus tard, on reconnut l'inexactitude de cette supposition. M. Leuckart a émis l'opinion que l'épiderme, en se détachant du corps, fournit les matériaux de l'enveloppe (Paulson, Die Epiderm. Protopt. : Bullet. Ac. se. St.-Petersb., 1864, t. VIII, p. 142). Cependant, comme, jusqu'au moment de la réception à la ménagerie du Muséum de blocs provenant de la Gambie, on n'avait été témoin que de l'apparition de l'animal quand il quitte sa demeure souterraine où jamais on ne l'avait vu péné- trer, on en était réduit à des conjectures sur la nature et le mode de formation de cette sorte de cocon. Deux Lépidosirens revenus à l'état de liberté par suite du ramol- lissement lentement obtenu des mottes où ils étaient logés, donnèrent, après un mois d'existence active dans un aquarium, la preuve que le moment était venu pour eux de chercher, dans la terre molle que l'eau recouvrait, l'abri qui, dans les conditions ordinaires de leur vie, est indispensable durant la saison sèche : agitation, sécrétion abondante de mucus, efforts pour fouir, tout annonçait un irrésistible besoin de trouver un milieu autre que celui où ils étaient plongés. 430 DIPINÉS. Je m'efforçai donc de les placer dans des conditions analogues à celles qu'ils rencontrent lorsque le sol abandonné par les eaux se dessèche et finit par se durcir. L'eau de l'aquarium fut peu à peu enlevée, dès que les animaux eurent creusé la vase. Trois semaines environ s'étaient à peine écoulées et, déjà, la terre durcie formait une masse fendillée sur plusieurs points par la dessiccation. Ce sont ces ouvertures qui permettent l'arrivée d'une petite quantité d'air pour les besoins de la respiration. Au bout de 70 jours, j'explorai le sol et je pus constater que les deux animaux avaient trouvé des conditions favorables pour traverser sans danger la saison de sécheresse artificiellement produite, car ils étaient enveloppés dans des cocons et pleins de vie, comme le prou- vaient leurs mouvements provoqués par le plus léger attouchement. Le cocon est donc un étui protecteur produit par une sécrétion muqueuse. Un des cocons venus de la Gambie et d'apparence abso- lument identique à ceux qui ont été faits dans l'aquarium où il n'y avait que de l'eau et de la terre, n'offrait aucune trace de tissu végétal. Mon confrère, M. le professeur Decaisne, s'en est assuré par l'examen microscopique, et la substance répandait, en brûlant, l'o- deur caractéristique des matières animales soumises à la combustion. La mucosité abondamment sécrétée, j'en ai eu la preuve, recouvre d'abord et agglutine les parties du sol que le Lépidosiren traverse ; aussi les parois du canal souterrain qu'il s'était creusé et qui resta béant, étaient-elles, après la dessiccation, lisses et comme polies; puis, dans le lieu où il s'arrête, la sécrétion devenant plus active en- core, la mucosité se dessèche et acquiert la consistance d'une enve- loppe membraneuse remarquable par sa structure que j'ai décrite à la page précédente. Ainsi, se trouve confirmé et complété par l'ob- servation directe des faits, ce que M. Paulson avait conclu (loc. cit., p. 444) de l'étude de la capsule sous le microscope, et ce que M. R. Owen [Lect. compar. anat., Fish., 1846, t. II, p. 278, et Compar. anat. Vertebr., 1866, t. I, p. 498} a dit, mais sans lui attribuer cependant la formation de cette capsule, de l'épaisse couche de mucus qu'il regarde comme servant, par son abondante sécrétion dans la vase, de revêtement au Protoplère, Squelette. — L'une des particularités remarquables de l'or- ganisation des Dipnés consiste dans l'état d'imperfection du squelette, en ce sens qu'il est en partie cartilagineux et en partie osseux. Les portions ossifiées offrent, chez l'espèce africaine, une teinte verte comme dans l'Orphie [Belone vul- garis). M. Kôlliker [On the differ. types microscop. struct. ske- leton oss. fish. : Proc. roy. Soc. Lond.,1859) a trouvé, sur cette espèce, des corpuscules osseux. La tige centrale du squelette à laquelle convient à peine le nom de colonne vertébrale., à cause de sa structure cartilagi- FONCTIONS DE LA VIE DE RELATION. MOTILITÉ. 431 neuse, consiste en une corde dorsale sans aucune trace de segmentation, et qui supporte, sur son enveloppe fibreuse, des apophyses et des côtes osseuses. M. Hyrtl {Lepidosiren paradoxa, 1845, pi. I, fig. 2) a dessiné une portion de la tige vertébrale oîi l'on voit, vers la face inférieure de sa gaîne, les côtes et des points d'ossification autour de leur insertion. La fig. 4 représente la gaîne ouverte. La corde dorsale contenue dans son intérieur y est libre, et, à la face interne, apparaissent les points où se fixent les côtes qui naissent par une base un peu élargie et les pièces latérales des arcs supérieurs ou neurapophyses. Voy. aussi M'Donnell {Nat. hisL rev., 1860, pi. IV, fig. 3.) Celles-ci, parleur réunion en dessus, servent d'abri protec- teur pour la moelle épinière en formant un canal rachidien. Les arcs inférieurs ou hœmapophyses également ossifiés et qui commencent au-delà du cloaque protègent les vaisseaux à la région caudale. Au-dessus de chaque arc supérieur et au-dessous des infé- rieurs il y a une apophyse surmontée par une épine qui, elle- même, sert de soutien à un porte-rayon, \b. où se trouvent les nageoires impaires. L'arc super, et son apophyse sont représentés par M. Bischoff (Lg- indos.parad., pi. II, fig. 1 et 2; pi. VII, fig. 1 et 2, irad. franc.), et par M. Peters (MûU. Ar^hiv, 1845, pi. Ill, fig. 9 et 9*). Outre les arcs et leurs dépendances, il y a, dans toute la lon- gueur du tronc, jusqu'à Torigine de la queue, des côtes fixées sur les faces latérales de la corde dorsale. Ce sont de petites tiges osseuses courbes, dirigées en dehors et en bas. Elles sont au nombre de 55 paires chez le Lepidosiren paradoxa, et j'en compte, dans l'espèce africaine, 35. On les voit dans les deux figures que je viens de citer. A son extrémité antérieure, la gaîne de la corde dorsale s'unit à la base du crâne qui est constituée par une pièce osseuse subtriangulaire, nommée, par M. Owen, os basi-occi- pito-sphénoïdal [Trans. Linn. Soc, 1838, t. XVIII, p. 333, pi. XXIII, fig. 6, fig. 5 i et XXIV, fig. 2 c). La base de cet os est tournée en avant, son sommet forme une plaque elliptique obliquement dirigée et légèrement déprimée, qui reçoit l'extré- mité antérieure et terminée en pointe de la corde gélatineuse dont l'enveloppe fibreuse est attachée au bord poster, de la dé- pression basi-occipitale et des occipitaux latéraux. Ainsi se fait, sans discontinuité, sans articulation et, par conséquent, sans mobilité, la réunion du crâne et de la corde dorsale. 432 DIPNÉS. Crâne. — Il offre un mélange d'os et de cartilages dont la détermination varie selon les vues des naturalistes qui en ont étudié la structure. Je ne pourrais pas, sans sortir des limites qui me sont imposées, discuter les diff"érentes opinions émises sur cette question purement anatomique. Une grande analogie, au reste, se remarque entre la forme des pièces du crâne chez les individus provenant de l'Amérique du sud ou de l'Afrique. Je renvoie donc aux monographies de MM. Rich. Owen, Peters, Sp. Cobbold et Klein pour le Protoptère, et de MM. Bischoff et Hyrtl pour l'espèce américaine, et aux figures qui accompa- gnent les descriptions. Je dois cependant signaler une des singularités du crâne. Elle consiste en la présence, à sa région supérieure, de deux longues pièces osseuses qui, assez justement comparées à une paire de cornes, constituent le caractère spécial et le plus re- marquable de cette portion du squelette. Elles sont fixées par leur bord antérieur, au moyen de tissu ligamenteux, au premier os de la voûte du crâne, l'éthmoïde, à ce qu'il me semble. En avant, par leur bord interne, elles se réunissent sur la ligne médiane, et, par leur bord externe, elles forment le bord supé- rieur du cerck orbitaire, qui reste incomplet. A leur face in- férieure, se voit une croie longitudinale pour l'insertion du muscle représentant le masseter et le temporal. Elles se pro- longent jusqu'à l'extrémité terminale de la boîte crânienne. Plats, minces, larges en avant, étroits, pointus en arrière et paral- lèles entre eux, ces os, qui surmontent ainsi le crâne, sont-ils des os jugaux (Bischoff) ou des supra-surciliaires (Hyrtl), ou plutôt des fron- taux proprement dits (Sp. Cobbold, On the crantai bones Lepidos. anneclens : Proc %ool. Soc. Lond., 1862, p. 130, pi, XIII, et Klein, Beitrâge %ur Ayiat. Lepidos. annect. : Wurtemb. naturw. Jahreshefte, 1864, p. 139), soit des frontaux antérieurs selon l'opinion de Kostlin rapportée par Klein sans indication bibliographique, soit des fron- taux postérieurs (Rich. Owen), soit, enfin, ceux-ci confondus avec les frontaux proprement dits (Peters). La dernière détermination qui me paraît la plus acceptable, se concilie avec la supposition que la voûte du crâne est formée uniquement par les pariétaux, tandis que celle de M. Rich. Owen, en retrouvant et les frontaux et les pariétaux dans la composition de cette voûte qui est osseuse en dessus, mais cartilagineuse latéralement, ne considère plus les lames osseuses dont il s'agit que comme des frontaux postérieurs, c'est-à-dire comme des pièces en quelque sorte accessoires. Nageoires. — Nageoires paires. — Les P. et les V. consis- tent en un long rayon cartilagineux conique ou un peu aplati, FONCTIONS DE LA VIE DE RELATION. MOTILITÉ. 433 pointu, effilé à rexlrémité et composé de segments articulés bout à bout. Leur longueur proportionnellement plus consi- dérable dans l'espèce américaine varie beaucoup sur des indi- vidus de même taille, suivant que le prolongement est intact ou mutilé. Au bord postérieur des nageoires, et dans une grande portion de leur longueur, il y a un petit repli cutané dont la largeur va en diminuant de la base du membre vers son extrémité. Il est soutenu, dans l'espèce africaine, par un des rayons cartilagineux fins, non segmentés, ne pénétrant point dans le cartilage du rayon principal et beaucoup plus nombreux que les pièces dont ce dernier se compose. On les voit sur les fig. 1 et 2 de la pi. I du mémoire de M. W. Pc- ters, et les fig. 8 ei 8*^ de la planche 111, inonlrcnt d'autres prolonge- ments cartilagineux tertiaires, qui, par leur base bifurquée, emboî- tent les extrémités des rayons secondaires. Quant au mode d'origine des rayons secondaires sur un rayon principal, je dois faire remarquer, avec M. Peters, que les Po- lyptères seuls, avec leur singulière D. (voyez plus haut, p. 375), offrent, sous ce rapport, queU[ue analogie avec les Dipnés. M. Gill [Catalogue fishes eastern cuast N. Amer., 18Gi, p. 17) compare les rayons accessoires à ceux des ventrales du Birg- maceros M'Clelandii, Thompson [Calloptilum mirum, Richard- son : Voyage Sulpimr, Fishes^ p. 95, pi. 46, fig. 6). LesV. portent aussi, îi leur bord infér., 2 séries de rayons accessoires, mais plus courts, et ils ne commencent pas avant la fin du premier tiers de l'appendice. La ceinture scapulaire est extrêmement simple. Elle est formée par une paire de pièces osseuses allongées, un i)cu recourbées, que l'on peut considérer comme représentant chacune le scapulum et le coracoïde ou la clavicule confondus entre eux. Ils se réunissent en bas, sur la ligne médiane, en dessous du péricarde auquel ils envoient quelques libres ligamenteuses. La portion supé- rieure ou scapulaire est un peu élargie et offre une cavité cartilagi- neuse régulière dans laquelle est reçue l'exlrémilé antérieure et ar- rondie du cartilage pectoral. En bout, l'arc scapulaire est suspendu au crâne par l'intermédiaire d'une petite lige osseuse qui y est, elle- même , fixée sur l'occipital latéral et représente le sus-scapulairc (Peters, Mull. Àrch., 1845, pi. 2, fig. 2, ;/, q ; Bisch., pi. II, fig. 4, pi. VII, fig. 3, trad. franc., et R. Owen,pl. XXIll, fig. i, i'). — La réunion des membres antér. au crâne est un caractère propre aux poissons. La ceinture pelvienne consiste en un simple cartilage cruci- forme indépendant de la tige centrale du squelette. Poissons. Tome 11. 28 434 DIPNÉS. Les portions transversales qui sont les bras de la croix légèrement recourbées de bas en haut, sont, jusqu'à un certain point, les analo- gues des os iliaques. A la région antérieure du cartilage, à droite comme à gauche, est creusée une cavité articulaire pour la tête du cartilage du membre abdominal (Bisch.^ pi. Il, fig. 5, pi. VII, fig. 4, trad. franc., et R. Owen, pi. XXIII, fig. 4, y). Nageoires impaires. — La D. et TA. se continuant sans inter- ruption entourent toute Textrémité postérieure du tronc et de la queue à partir du milieu du do.s à peu près jusqu'à l'ouver- ture cloacale. Elles sont formées par un pli cutané peu élevé contenant, dans son épaisseur, une série de rayons comparables à ceux des nageoires paires, mais plus volumineux. Composés chacun de deux portions, l'une droite, l'autre gauche, promplement soudées entre elles, ils sont fixés sur les épines surapophysaires qui surmontent les tiges su- perspinales articulées, par leur extrémité infér., avec les apophyses épineuses des arcs vertébraux supérieurs et des arcs vertébraux infé- rieurs à la région caudale. M. Peters (pi. III, fig. 9) a représenté, sur une coupe verticale de la corde dorsale, un arc vertébral avec ses différentes pièces placées l'une au-dessus de l'autre et la plus élevée avec son rayon à base bifurquée. Elles sont vues de profil sur la fig. 9*, pi. III. Le système musculaire du tronc, comme M. R. Owen le fait obser- ver [Trans. Linn. Soc, 4848, p. 339), présente la simplicité et l'uni- formité caractéristique de la classe des poissons. La ligne latérale de chaque côté, établit la séparation entre la série des muscles dor- saux et celle des muscles du ventre. Cette dernière occupe la place des vrais muscles abdominaux dont on trouve les premières traces chez les Batraciens à respiration pulmonaire et chez les reptiles. Une description très-détaillée des muscles du Lepidos. parad. a été donnée par M. Hyrtl, § III, p. 617-623. Sensibilité. — Système nerveux. — Des dessins de l'encé- phale de l'espèce africaine ont été donnés, en 1845, par M. Pe- ters [Milll. Arcli., 184o, pi. III, fig, 6 et 7, où l'organe est vu par ses faces supérieure et inférieure). En 1846, M. Rich. Owen [Lect. compar. anat. andphysioL, p. 18:2, fig. 54 reproduite en 1866 in : Anal, ofvertebr.^i. I, p. 282, fig. 186) l'a représenté vu de côté. Déjà, en 1838 [Trans. Linn. Soc, pi. 27, fig. 3 et 4), il l'avait montré en dessus et en dessous, une fois plus grand que dans la nature. Ces deux anatomistes, ainsi que Ser- res [Rech. organisât, du Lepidos., descript. du cerveau : C. ren- dus Ac. se. 1863, t. LVII, p. 543), et M. Hyrtl [Lepidos. parad., p. 648, pi. IV, fig. 1) sont d'accord pour la détermination du cervelet et du lobe situé immédiatement au-devant de ce der- FONCTIONS DE LA VIE DE RELATION. nier et qui constitue un lobe optique unique d'où partent les nerfs de même nom. Au-devant de ce lobe et derrière les lobes cérébraux, il y en a un autre de moindre volume, considéré par M. Rich. Owen comme étant la glande pinéale ou conarium. M. Peters le nomme tubercule du S'' ventricule, lequel, dii-\\ [Reise nach Mossamb., p. 1), avec le lobe optique unique et le chiasma des nerfs optiques, complète Tensemble des caractères distinctifs de la masse cérébrale. M. Hyrtl n'admet pas non plus l'existence de la glande pi- néale dans l'espèce américaine (p. 648). -'■' M. R. Owen, pour mettre en évidence les analogies que pré- sente l'encéphale avec celui des Ratraciens urodèles, a fait des- siner le cerveau du Ménopome et du Ménobranche, pi. 27, fig. 5 et 6. Chez ce dernier, le cervelet n'oflire pas plus de dévelop- pement que celui du Lepidosiren. Par ce caractère et par le volume proportionnel du tubercule du S*" ventricule ou de la glande pinéale, suivant la détermination que l'on adopte, les Dipnés se distinguent de la plupart des autres poissons carti- lagineux ou osseux. Sur la pi. IV de M. Hyrtl, fig. 1, on a une représentation des deux premières paires de nerfs rachidiens et des nerfs encéphaliques. Ces derniers s#tau nombre de 4 : les nerfs olfaciifs, optiques, trijumeaux et vagues ; ce sont les seuls qui se détachent par des racines isolées, mais d'autres sont fournis par les â derniers qui offrent chacun, sur leur trajet et non loin du point de départ, un ganglion. Tels sont : une sorte de nerf facial [communicans faciei, dit M. Hyrtl), le glosso- pharyngien, et un récurrent ou hypoglosse. Les nerfs acoustiques, s'ils ne sont pas une dépendance du triju- meau, constitueraient une li" paire de nerfs encéphaliques distincts par leur origine. Les 4 branches principales et le nerf auditif, qui est peut-être plus indépendant chez l'espèce africaine, sont représentés par M. Peters, pi. 3, fig. 6 et 7, ainsi que par M. Rich. Owen, pi. 27, fig. 3 et 4. Organes des sens. — Le toucher n'a point d'organe spécial, à moins que l'on ne considère comme pouvant servir à rece- voir quelques sensations tactiles , soit les prolongements pa- pillaires des lèvres (Hyrtl, pi. II, fig. 3, f, g), soit les membres qui ont si peu d'utilité pour la natation et deviennent, dans certaines circonstances, des supports pour une sorte de mar- che quadrupédale. Le revêtement écailleux des Dipnés est un des caractères qui 436 DIPNÉS. montrent le mieux leurs affinités avec les poissons. M, Bis- chofF, tout en les séparant de ces derniers, a soin de faire ob- server que leurs écailles les distinguent de tous les Batraciens, si ce n'est des Cécilies, et, en conséquence, il approuve le nom de Lepidosiren dû à M. Fitzinger, parce que l'exception offerte par l'animal se trouve ainsi rappelée. De là, il conclut à l'im- propriété de Id dénomination de Amphibia nuda appliquée aux Batraciens (p. 21, et tr. franc., p. 144). Ce ne sont pas de petites pièces perdues dans l'épaisseur des téguments comme celles des Céciloïdes. Ce sont de véritables écailles imbriquées. Leur forme est presque circulaire; elles sont situées sous une cou- che épidermique épaisse, aussi les bords ne paraissent-ils libres que lorsque cette dernière a été enlevée. Le bord antérieur est logé dans un petit enfoncement du chorion. Vues sous un faible grossissement, elles présentent des canaux s'irradiant d'un centre rapproché du bord adhérent; des canaux transverses les réunissent : d'où résulte la formation de lignes concentriques un peu irrégulières. Les mailles constituées par l'entrecroisement des canaux sont plus nombreuses et plus régulières sur l'espèce américaine (Natterer, Lepidos..., pi. X,. fig. 4, 5, 6 reproduites par Bischoff, Lepidos..., pi. I, fig. -4-6 et pi. 6, irad. franc., Hyrll, pi. I, fig. 7 et 8, cop. par M. M'Donncll : Re- view pi. 5, fig. 6), que sur l'espèce africaine (R- Owen, Trans..., pi. 27, fig. 1; Peters, MûU. Arch..., pi. III, fig. 10; M'Dothell, pi. 5, fig. S). Chacune des pièces de l'écaillure est constituée, selon l'observa- tion de M. Hyrtl, par de petites scutelles réunies entre elles par leurs bords. Il en a compté, sur une grande, jusqu'à 120, et 50-60 seulement sur les plus petites. Toutes ces scutelles ont un aspect granulé tenant à la présence de molécules osseuses, dont le nombre et le volume s'augmentent beaucoup vers le bord d'insertion de l'écaillé, au point de donner à celle-ci de la rudesse. Avec une forte loupe et mieux avec un médiocre grossissement microscopique, j'ai parfaitement constaté la présence des tubercules en nombre variable, mais ne dé- passant guère 10, que forme la matière osseuse, dans le voisinage de la portion adhérente de l'écaillé, sur chaque petit compartiment. Au caractère essentiellement ichthyque de l'écaillure telle que je viens de la décrire, s'en joint un autre non moins remar- quable. Ici encore, M. Bischoff qui le signale comme ne se trouvant chez aucun autre reptile, reconnaît qu'il rapproche le Lepidosiren des poissons. Je veux parler de la ligne latérale fort apparente sur tous les individus. Elle est formée par une série de petits pores très-rapprochés les FONCTIONS DE LA VIE DE RELATION. 437 uns des autres, et chaque écaille en porte plusieurs. On la suit jusqu'à l'extrémité de la queue, et, en avant, elle semble se partager en deux canaux cutanés dont l'un situé au-dessus de l'œil et l'autre, au-des- sous, se prolongent jusqu'au bout du museau; l'inférieur donne nais- sance à des rameaux qui se subdivisent et s'anastomosent. La dispo- sition de ces canaux rappelle, comme M. Hyrtl l'indique (p. 6), celle qu'on observe chez les Chimères et que j'ai décrite, dans l'histoire de ces poissons (Holocéphales, t. I, p. G78). L'épiderme de l'espèce africaine a été, de la part de M. 0. Paulson, l'objet d'une étude particulière {Die Epid. Protopt. annectens : Bullet. Ac. 5c., St-Pétersb., 1864, p. 142, avec 1 pi.). J'ai déjà mentionné ce travail en parlant (p. 429) de la formation du cocon au moment où l'animal, avant la saison sèche, s'enfouit dans la vase. Quant à la structure de la membrane, l'anatomiste russe en donne une description faite d'après des préparations microsco- piques facilitées par l'emploi de divers réactifs chimiques, et qu'il a représentées sur ses dessins. Il a pu s'assurer ainsi que l'épiderme qui est passablement épais consiste en 3 couches superposées de cellules à noyau et de confi- guration différente dans chaque couche. Outre les cellules superposées, on en trouve d'autres à noyau, très- grosses, élégamment ramifiées et chargées de pigment. Enfin, entre les cellules, il y a des glandes en forme de bouteille qui s'ouvrent à l'extérieur. M. Paulson suppose qu'elles sécrètent le mucus dont la peau est couverte. Les couleurs ont peu d'éclat. L'espèce découverte par Nalte- rer était, dit-il [Lepidos.parad. Ann. Wien.Mus., 1837, p. 169), d'un gris-brun foncé passant à la couleur olive avec des taches rondes, irrégulières et moins sombres que le fond. La teinte générale est très-analogue chez l'espèce africaine, mais les ta- ches sont brunes ou noires. M. Peters [Reise nach Mossamh.^ p. 4) fait observer que chez les sujets adultes, on ne trouve plus sur les membres les anneaux foncés qu'ils portent dans le jeune âge. Sens de l'olfaction. — Les narines sont logées dans des cap- sules formées par les cartilages nasaux, véritables attributs des poissons et non des Batraciens, qui, situés de chaque côté de l'os intermaxillaire, ont été représentés dans l'espèce améri- caine par MM. Bischofî(pl. II, fig. 1, pi. III, fig. 1 et 4; pi. VII, fig. 1 et 5, trad. franc.) et Hyrtl, pi. I, fig. 1, puis, dans l'autre espèce, par M. Peters (pi. II, fig. 1-4). Ils sont remarquables 438 OITAJa DIPNES. par leur forme en voûle et surloiit par leurs 4 ouvertures laté- rales : d'où résulte, comme M. Bischoffle fait observer, qu'ils ressemblent à la visière rabattue d'un casque. Un prolongement du cartilage dirigé en dessous et dessiné par M. Peters (Miill., Arch., 1845, pi. II, fig. 3 et 4, K' et pi. III, fig. 2) établit la séparation entre la narine antérieure et la postérieurp. La membrane pituitaire qui tapisse l'intérieur des cavités nasales, rappelle, par la disposition de la double série de ses plis transversaux et parallèles (Owen, pi. 27, fig. 2), l'aspect des fosses nasales des Squales ou des Raies. Les 2 orifices de chacune des narines sont situés, comme le montre la fig. 3 de la pi. II de M. Hyrtl c et rf, sous le pli la- bial supérieur. Le premier de ces orifices, rantérieur, est percé presque sur le bord de la lèvre dans le point oii la membrane muqueuse se continue avec le tégument extérieur, et au voisinage des petites dents intermaxil- laires. Par conséquent, on le voit, de chaque côté près de la ligne médiane quand la bouche est à peine entr'ouverte ou même fermée, comme elle l'est durant l'ensevelissement dans le cocon (M'Donnell, Descr. Lepidos. annect. . Nat. hist. revieiu, 1860, pi, III,' fig, 1), et Peters (Mûll. Arch.,.,, pi. III, fig. 1 et 2). Le 2*^ orifice, beaucoup plus grand, arrondi, situé vers le bord adhérent de la lèvre super, près de l'angle de la bouche, s'ouvre ainsi à l'entrée de la cavité buccale. Une disposition de l'organe presque identique se retrouve chez le Protoptère, et M. Peters l'a re- présentée (Mull. Arch., 184S, pi. III, fig. 2, a et iv). Ainsi, contrairement à ce qui a lieu chez les autres poissons, si ce n'est chez les Myxinoïdes où, du fond de la capsule nasale, part un canal naso-palatin passant sous le crâne et terminé dans la bouche à la région palatine, les narines ne constituent pas une cavité indé- pendante de celle de la bouche. Ici, néanmoins, la disposition est beaucoup plus simple, et à cause même de la position de l'ouverture postérieure à l'angle delà bouche et non à la région palatine, il n'y a pas lieu de s'é- tonner de la divergence d'opinions qui s'est produite à ce suje't entre les zoologistes. Dès son premier travail (Traws. Linn. Soc, 1838, t. XVIII, p. 340), M. Rich. Owen a nié la communica- tion des narines avec la cavité buccale, et dans la diagnose de l'ordre des Protoptères [Compar. Anat. and Phys. Vertebr., 1866, t. I, p. 14), il signale, comme l'un des caractères, la si- tuation extra-buccale des narines. Sans attacher à cette particularité plus d'importance qu'elle n'en mérite, puisque la forme en cul-de-sac des fosses nasales FONCTIONS DE LA VIE DE RELATION. 439 ne constitue pas, en réalité, un caractère essentiel des pois- sons, je dois faire remarquer, avecM.M'Donnell [Nat. hist. re- view, 1860, p. 108) que Tair nécessaire à la respiration pul- monaire pendant la saison sèche doit pénétrer par les orifices nasaux antérieurs si bien situés pour le recevoir. De là, il peut arriver très-facilement à la bouche, car selon l'observation du naturaliste irlandais, il est possible, si l'orifice buccal est complètement fermé, de pousser par l'insufflation, à l'aide d'un tube introduit dans l'ouverture antérieure, une certaine quantité d'air que laissent échapper les ouvertures branchiales. Il n'est pas vraisemblable, ajoute-t-il, que, durant l'état d'en- gourdissement, la bouche soit constamment ouverte pour la respiration, puisque le passage est libre à travers les narines, dont l'ouverture postérieure doit agir à la manière d'une val- vule s'opposant, au moment de la fermeture des ouïes, à la sortie de l'air ainsi forcé d'entrer dans la trachée artère. Peut-être même, comme M. Gray le dit [Proc. zool. soc, 1856, p. 344), l'eau traverse-t-elle les narines? Chacun des nerfs olfactifs naît du lobe de même nom dit par M. R. Owen rhinencéphale. Celui-ci, chez un certain nombre de poissons énumérés par cet anatoniiste [Comp. Aiiat., 1800, t. I, p. 297) est placé à Textrémité d'un processus plus ou moins long [crus rhinencephali , Ow.) Irès- près de la cavité nasale où pénètre, par des filets nombreux et courts, le nerf sensoriel. Chez d'autres également cités (même page), et le Lepidosiren est du nombre, le lobe olfactif reste en contiguilé avec l'encéphale; de son extrémité antér., naît le nerf dont la longueur est variable; il se termine par de petites branches destinées à l'organe (Owen, Comp. AiiaL, pi. 186, p. 282 et Trans...., pi. 27, fig. 3 et 4, Peters, Mull. Arch...., pi. III, fig. 6 et 7). Les pi. 2 et 20 de I'Atlas montrent des exemples des différences signalées par l'anatomiste anglais touchant la situation des lobules olfactifs. Sens du goût. — Peut-être, les saveurs peuvent-elles être mieux perçues que chez beaucoup d'autres poissons, car il y a, derrière les plaques dentaires supérieures, de nombreuses pa- pilles au palais (Owen, Trans., p. 341, pi. 24, fig, 2, g) et sur le plancher de la bouche, un repli h surface lisse de la mem- brane muqueuse, suivi de papilles {Ici., pi. 26, fig. 1, b, et Bis- choflf, Lepidos...., pi. V, fig. 1, A; pi. VIII, fig. 1, trad. franc.). C'est une sorte de langue. 440 DIPNÉS. Quant aux prolongements papillaires de la face interne des lèvres, j'ai déjà dit qu'ils servent probablement comme organes de tact. Sens de la vue. — Beaucoup plus petits chez l'espèce améri- caine que chez le Protoptère, où ils ne sont pas grands et plus ou moins couverts par la peau, les yeux n'otfrent, dans leur structure, rien de très-spécial à noter. M. Hyrtl, Lepidos...., p. 655, § 30, en a donné une description dé- taillée. Il les a montrés dans leur enveloppe fibreuse en forme d'entonnoir (pi. IV, fig. 1 a, y), avec le nerf optique p et des bran- ches t, émanées du tri-jumeau dont l'une est le nerf ciliaire et l'au- tre, probablement, un nerf oculo-moteur. Les nerfs optiques ne sont pas simplement croisés, mais réunis dans un chiasma, comme chez les Élasmobranches et les Ganoïdes. Sens de rouie. — Les parties constituantes de Foreille qui sont bien celles d'un poisson, ont, pour enveloppe, une cap- sule cartilagineuse. A son intérieur, il y a trois canaux 1/2 cir- culaires munis de leurs ampoules et s'ouvrant dans le vesti- bule avec lequel communique une plus petite cavité ; l'un et l'autre contiennent des ololithes (Hyrtl, Lepidos...., pi. I, fig. 5). Sur la pi. IV, fig. 1, on voit: i° le nerf acoustique n accompa- gné d'un petit nerf accessoire; 2" le filet do communication m entre le ganglion i du nerf vague et celui du trijumeau q entourant la cap- sule auriculaire cartilagineuse; 3" le vestibule o, avec son sac acces- soire p, enfin, pi. I, fig. 6, les otolithes. Le labyrinthe et les parties dont il se compose, ainsi que la capsule cartilagineuse où il est logé sont représentées par M. R. Owen {Trims...., pi. 27, fig. 3 et 4). FONCTIONS DE LA VIE DE NUTRITION. — DiGESTION. — On ne possède pas de renseignements sur le mode d'alimen- tation des Lépidosirens. On sait seulement et je l'ai, moi-même, constaté durant leur captivité, qu'ils mangent volontiers des vers de terre. M. Krauss [Ueber lebendiger Lungenfische, Pro- topt. annect.:Wurtemb.naturw. Jahreshefte, 1864, p. 131) s'est servi avec succès, pour nourrir l'individu qu'il observait, des petits Crustacés d'eau douce du genre Gammarus. Il lui a vu manger un coléoptère et refuser les poissons très-peu volumi- neux qu'on lui offrait. Il est probable cependant que tous les animaux qui nagent dans la profondeur ou à la surface des eaux et même les racines dures des végétaux, suivant la sup- position de Heckel [Ueber.... Protopt. œthiopicus : Sitzungsber. FONCTIONS DE LA VIE DE NUTRITION. 441 Akad. Wien, 1851, t. VU, p. 689), doivent être recherchés par un poisson dont l'appareil masticateur est si développé. Mâchoire et système dentaire. — Il est impossible de séparer l'étude des dents de celle des os qui les supportent, puisqu'elles ne coilsistent pas en pièces distinctes. La région antérieure et médiane de la face est formée par une pièce osseuse unique, un peu mobile, qui représente les intermaxillaires, et c'est par la même dénomination qu'on doit désigner les deux petites dénis médianes, tout à fait antérieures, coniques et pointues dont cet os est armé. A celle opinion, se range maintenant, avec M. Huxley, M. Peters (Reise nach. Mossamb., p. 4) qui, en 1843, les nommait dénis labiales. Quand on a détaché les deux capsules nasales situées en avant et sur les côtés du museau, on voit que les inler-maxillaires font un peu saillie en avant. Il n'y a pas d'os maxillaires supérieurs proprement dits ou plutôt, ils sont confondus, par suite d'une union intime, avec l'extrémité an- lér. des deux os latéraux de la voûte du palais qui convergent en avanl. Ils forment une pièce palato-maxillaire, comme M. Peters la nomme, si l'on admet, avec lui et avec MM. Bischoff et Hyrll que les deux os dont il s'agit (Peters, Mùll. Arch...., pi. II, fig. 3/i) sont des palatins. C'est, au contraire, une pièce ptérygo-maxillaire, si l'on ac- cepte la détermination de M. Owen {Trans...., p. 335) qui la consi- dère comme formée par les maxillaires, les ptérygoïdiens et les pa- latins. Quoi qu'il en soit, cette pièce est très-singulière par sa confor- mation. La fig. 2 des pi. 3 et 4 de M. Bischoff (pi. 7, fig. 6 de la Irad. franc.) et la fig. 3 de la pi. II de M. Peters (Mùll. Arch....) en donnent une représentation. Elle offre des saillies d'inégale étendue et des sillons intermédiaires; disposées sur 3 rangs, elles se suivent d'ar- rière en avant. La substance dentaire, couverte d'émail, y est si intimement soudée à l'os, qu'il n'y a pas de dents séparées. Les 2 saillies antérieures, et, en même temps, les moins volumi- neuses, réunies sur la ligne médiane représentent, en quelque sorte, 2 dents incisives en forme de pyramide triangulaire, à sommet pointu dirigé en bas et adhérentes en arrière aux saillies du 2^ rang. Celles- ci se prolongent plus en dehors et ont un bord dentaire tranchant avec deux petites proéminences médianes pointues. Les saillies du 3* rang disposées en arc et se dirigeant en dehors, de chaque côté, ont également, à leur portion interne et au niveau de leur affronte- ment, un revêtement semblable à celui des deux autres et représen- tent ainsi, à droite et à gauche,une dent tranchante. Celte grande pièce armée comme je viens de le dire est fixée, au moyen d'un double prolongement latéral dirigé en arrière et en haut, à l'inter-maxillaire et au frontal. La mâchoire inférieure, non moins étrange dans son aspect 442 DIPNÉS. que la pièce au-dessous de laquelle elle est placée, se relie au crâne par une articulation assez compliquée. L'os carré, car c'est le nom le plus convenable pour cette pièce (N. Bisch...., pi. IV, fig. 5 [pi. 7, tîg. d, Irad. franc.] g, g\ Peters, Mùll. Arch...., pi. II, fig. 2 et 3) est osseux à sa partie super.; mais l'infér. qui sert à l'articulation est cartilagineuse et forme un con- dyle régulièrement circulaire, traversé par une saillie interposée à deux petits enfoncements et correspondant à un sillon médian inter- médiaire à deux soulèvements latéraux de la cavité articulaire cartila- gineuse de la mâchoire inférieure. Celle-ci, dans le point où elle cesse d'être verticale pour devenir horizontale, c'est-à-dire dans sa portiQU dentaire, est fortement on- dulée et présente 3 saillies successives d'arrière en avant séparées par 3 enfoncements, où les dents supérieures pénètrent quand la bou- che est fermée. Chacune de ces saillies résultant de l'intlexion à an- gle aigu de l'os est tranchante et couverte d'émail, comme celles de l'autre mâchoire. L'antérieure, la plus haute de toutes, est en forme de cône pointu, les deux suivantes sont en lame tranchante, et la 3" ou dernière est la plus prolongée en dehoi'S. De la disposition de Tarmure puissante des mâchoires aux- quelles s'attachent des muscles volumineux, résulte, pour l'a- nimal, la possibilité de percer, déchirer ou retenir la proie avec les dents pointues du devant, et de la couper avec les autres. Quelque analogie se remarque entre le système dentaire des Dipnés et celui des Chimères ou Holocéphales qui ont été com- parés sous ce rapport aux genres fossiles Cochliodus, Ctenodus et Ceratodus de la famille des Heterodonles (voy. t. I, p. 672, note 2). La substance dentaire du Lépidosiren, étudiée sous le microscope, présente, dit M. R. Owen [Odontography, p. 469, pi. 59), une structure qui ne se rencontre que chez les pois- sons. Pour compléter la description de la cavité buccale et de son orifice antérieur, je dois mentionner les cartilages labiaux qui, comme les cartilages nasaux, constituent, par leur présence, un caractère propre aux poissons et particulièrement aux Élas- mobranches. J'ai déjà discuté (t. I, p. 30-31) et n'ai, par con- séquent, point h y revenir, la valeur qu'il convient d'attribuer à ces pièces accessoires dans la détermination des différentes parties du squelette de la face. Logés dans l'épaisseur des lèvres qui sont deux prolonge- ments cutanés volumineux, les cartilages labiaux servent de supports h ces derniers en les rattachant à la face. FONCTIONS DE LA VIE DE NUTRITION. 443 A la lèvre supérieure, chacun des deux cartilages se dirige en bas et derrière la capsule nasale, puis se divise en 2 branches qui ne se comportent pas tout à fait de même dans la préparation de M. Hyrtl (pi. I, fig. i,h) que dans celle dont M. Bischoffa donné un dessin (pi. IV, fig. 1, 2, 5, K\ K^; pi. 7, fig. i, 5, 6, trad. franc.), ni que chez le sujet ayant servi de modèle pour les fig. 1 et 2 /, V de la pi. II jointe au mém. de M. Peters (Miill. Arch....). Quelles que soient ces petites différences, l'une des branches plus longue que l'autre pénètre dans la lèvre super, et se porte jusque vers la dent intermaxillaire. Le cartilage labial inférieur a son point de départ sur une pièce car- tilagineuse intercalaire développée au bord inférieur de la mâchoire, il fournit 3 prolongements dont le plus interne, de chaque côté, se rapproche, de celui du côté opposé, par sa base, au niveau de la li- gne médiane du maxillaire (Peters, pi. II, fig. 2 et 3, ul—u3; Bis- choff, pi. II, pi. IV, fig. S, R. (pi. 7, fig. 1, trad. franc.), Hyrtl, pi. I, fig. Im. Dans le fond de la cavité buccale, de chaque côté de l'isthme du gosier, se voient les ouvertures branchiales internes. Là oii finit le pharynx et commence l'œsophage, il y a un rétrécissement plus considérable que chez les autres poissons, comme le fait observer M. Rich. Owen [Trans...., p. 342) qui le représente ouvert pi. 23, fig. i c, afin de montrer le repli valvulaire en demi-cercle d destiné à fermer en dessous l'ou- verture pharyngienne. L'œsophage qui est court, et offre, à peu de distance de son origine, sur sa face inférieure, l'orifice du conduit des organes de la respiration pulmonaire, se continue, sans interruption, avec Vestomac. Cet organe ne se distingue pas, à l'extérieur, du canal auquel il fait suite, mais son extrémité terminale est indiquée par un léger étranglement. Il y a sur ce point, une valvule pylorique dont le bord libre dentelé, pénètre dans la première portion de l'intestin qui n'a point d'appendices pylo- riques et oftre , à sa face interne, un grand nombre de plis transversaux et réguliers (Hyrtl, pi. III, fig. 3 et Owen, pi. 26, fig. 2). Au delà, commence la valvule spiroïde tout à fait sem- blable à celle des Ganoïdes et de la plupart des Élasmobran- ches. Les tours qu'elle décrit sont au nombre de 5 ou 7 sui- vant les espèces (mêmes fig. et Owen, pi. 25, fig. 2). Vov. aussi M'Donnell [The nat. hist. review, 1860, pi. VI). Toute la surface interne de l'intestin est couverte par un ré- seau d'aspect glandulaire qui rappelle, com.me M. Hyrtl le fait observer, la disposition offerte par la membrane muqueuse in- testinale de la Chimère et que j'ai signalée 1. 1, p. 674, ou par 444 DiPNés. celle de l'Esturgeon, suivant la remarque de M. R. Owen (voy. plus haut, p. 62). De plus, il y a des surfaces absorbantes qui consistent en de petits enfoncements bien visibles dans le lieu d'insertion du bord adhérent de la valvule en spirale et l'on y aperçoit de fines et nombreuses villosités (Hyrtl, p. 26, pi. III, lig. 4). J'ai déjà indiqué (p. 427) la situation anormale du cloaque en dehors de la ligne médiane et où vient s'ouvrir l'intestin avec les organes génito-urinaires. Gomme M. Peters (Mûll. Arch., 1845, p. 9), j'ai constaté que chez des sujets delà Gam- bie, il se voit à droite, et, chez d'autres, à gauche. Organes annexes du tube digestif. — Le foie est allongé, aplati et situé au côté droit de 1 intestin. La membrane périto- néale qui le recouvre est, chez les individus américains, comme chez ceux de l'Afrique, tachetée de noir. La vésicule biliaire placée sur le milieu environ de la longueur de l'organe s'ouvre à la partie supérieure de l'intestin. M. Richard Owen n'a pas pu étudier l'estomac, en raison d'une destruction presque complète produite, à ce qu'il sup- pose, par l'action du suc gastrique, comme cela a lieu quelque- fois, selon sa remarque, chez les poissons. Aussi, avait-il été naturellement amené à dire que le Lépidosiren n'a ni pancréas ni rate {Trans...., p. 343). C'est, en eft'et,dans l'épaisseur même des parois de la poche stomacale, entre sa couche musculaire et sa membrane séreuse, que se trouve un organe dont le rôle a été diversement interprété. M. Peters (MùU. Arch...., p. 8) l'a considéré d'abord comme étant la rate, puis comme une glande sans canal excréteur dans laquelle entrent des artères et d'où sortent des veines destinées à renforcer la veine porte [Reise nachMossa7nb., p. 5) d'après la description donnée par M. Hyrtl ; mais ce dernier conclut de ses recherches (p. 25, pi. III, fig. 3) qu'il a eu sous les yeux une de ces agglomérations de vais- seaux auxquelles on a donné le nom de réseaux admirables (voy. t. I, p. 183). En 1860, après de nouvelles études faites sur un sujet qui venait de succomber en captivité. M, M'Donnell [Hist. nat.Be- view, p. 100, pi. VI, c) a trouvé, dans cet organe jusqu'alors problématique, une structure glandulaire et un conduit excré- teur ouvert au-dessous de la valvule pylorique très-près de l'o- rifice du canal chodeloque et l'a nommé glande pancréatique. Des recherches ultérieures faites en commun avec le D'' Carte FONCTIONS DE LA VIE DE NUTRITION. 445 lui ont confirmé l'exactitude de sa détermination à laquelle M. R. Owen se rattache dans son dernier ouvrage [Comp. Anat. vertebr., 1866, t. I, p. 432). Le sang offre, par le volume de ses corpuscules, une remar- quable analogie avec le sang des Batraciens urodèles, particu- lièrement de la Sirène et de l'Amphiume. Moins grands, il est vrai, que chez ces derniers, ils l'emportent, par leurs dimen- sions, sur les corpuscules du sang de la grenouille et plus en- core sur ceux de la morue, comme le montrent les fig. 2-4 de lapl. V jointe au texte de M. M'Donnell [Nat. hist. revieiv, 1860. Voy. aussi les dessins comparatifs de M. Gulliver [Proc. zool. Soc, 1862, p. 101). M. Peters a également figuré les cor- puscules du Protoptère et ceux de l'homme, afin de faire ap- précier la différence de volume. (MulL, Arch. 1845, pi. III, fig. 3.) Cœm- et ses dépendances. — Le péricarde consiste en une enveloppe résistante appuyée sur une sorte de diaphragme formé par une couche musculaire provenant des muscles du ventre. Il se trouve ainsi isolé de la cavité abdominale ; de plus, il est fixé par des aponévroses aux pièces scapulaires. Il devient plus épais le long du bulbe artériel et envoie un prolongement de sa face int. sur la paroi antér. du cœur. (Bischoff, pi. V, fig. 5 et pi. VI; trad. franc., Ann. se. nat. ZooL, 2« série, t. XIV, pi. 8, fig. 3, et pi. 9, fig. 3). Le cœur offre, dans sa structure, des particularités intéres- santes en rapport avec le mode complexe de respiration. Elles ont été décrites par différents naturalistes, mais d'une ma- nière toute spéciale par M. Hyrtl sur l'espèce américaine à la suite d'une injection avec de l'acool concentré et d'une immersion de 3 jours dans le même liquide destinées à donner de la fermeté aux tissus (Lepidos. paradoxa : AbhandL k. bôhm. Gesellsch. Wisseiisch., 1845, t. m, § 31, p. G38 et suiv.). Le cœur se compose de plusieurs cavités. Du côté de V oreillette qui peut être considérée comme repré- sentant la cavité auriculaire droite, il y a une poche compa- rable au sinus de Cuvier, où viennent aboutir les veines caves supérieures droite et gauche et l'inférieure (Bischoff, pi. VI, et trad. franc., pi. 9 et 10, fig. 3 et 4, A, B, G). Le sinus E dé- bouche dans l'oreillette par un orifice sans valvule. Sur le côté opposé de l'oreillette qu'on pourrait nommer l'oreillette gauche, s'ouvre la veine pulmonaire. 446 uiPNÉs. Cette cavité du cœur, sans être double, car les deux por- tions dont elle se compose ne sont pas complètement distinctes l'une de l'autre, n'est cependant pas simple comme Foreillelte des poissons ordinaires. On y trouve, en effet, une cloison dont rien, au dehors, même dans l'état de distention de l'or- gane, ne dénonce la présence. Elle a l'aspect d'un tissu en réseau constitué par des trabécules charnus entre lesquels on parvient, de chaque côté, à faire pénétrer une sonde d'une poche dans l'autre. L'ouverture auriculo-ventriculaire est com- mune aux deux poches auriculaires, car le repli ne partage qu'à sa portion postérieure l'oreillette qui, par conséquent, dans ces limites, est simple. Vers le point de communication, les mailles du réseau deviennent plus larges et la cloison se termine par quatre brides réunies ensemble au moyen de la membrane séreuse endocardique et fixées au niveau de l'ori- tice à la cloison incomplète du ventricule. M. Rich. Owsn {Lepidos. amiecteus'.'îrans. Linn. Soc.,i838,t, XVIIl, p. 344, et Compar. Anat. Vert., 48(i6, t. II, 474) dit: l'oreillette est essentiellement simple, mais elle a 2 appendices en forme d'oreilles, l'un à droite, l'autre à gauche. Cette désignation paraît s'appliquer aux deux loges incomplètes dont il vient d'être question et qui, en raison du peu d'étendue de la cloison, sont considérées comme des appendices de la cavité auriculaire. Aussi, M. Peters {Reisenach Mos- iambique) a-t-il pu dire : une comparaison attentive du cœur du Protoptère avec la description du cœur du Lépidos. américain accom- pagnée de fig. et due à M. Hyrtl m'a convaincu de l'absence de dif- férences essentielles dans cet organe (p. 5). Du fond du ventricule s'élève une bride musculaire, sorte de rudiment de cloison; elle vient se fixer à un fibro-cartilage ovalaire qui, vis-à-vis du lieu d'insertion de la cloison venlri- culaire, reçoit des fibres tendineuses provenant du septum de l'oreillette. Ainsi placé entre les deux cavités, ce cartilage, signalé pour la première fois par M. Hyrtl (p. 639), joue, en raison des mouvements qui lui sont imprimés, le rôle d'un piston destiné à empêcher, par son abaissement au moment de la systole ventriculaire, le retour du sang dans l'oreillette. Il ne ferme pas complètement la communication, mais l'espace resté libre est obstrué par une valvule musculaire que M. Bis- choff a mentionnée (p. 17, et 139, trad. franc.) et qui est un prolongement immédiat des faisceaux du ventricule. Placée entre l'orifice auriculo-ventriculaire et l'embouchure de l'ar- tère, elle paraît devoir se replier vers Tune ou l'autre ouver- FONCTIONS DE LA VIE DE NUTRITION. 447 turc durant les contractions alternatives de Toreillette et du ventricule. De ce dernier, part un tronc artériel : le bulbe. Quand on le compare à celui des Elasmobranches et des Ga- noïdes, il offre une différence importante à noter. Ses fibres musculaires, conformément à l'opinion émise par M. Leydig (voy. plus haut, p. 4), sont striées, M. Peters, U cher die sy stem. Stelhmg Lepid. : Monatsber. Akad. Berlin, 1866, p. 12, les avait niées, mais plus tard : Monatsber., 1866, p. 509, il s'est con- vaincu de leur présence. Elles sont beaucoup plus fines que celles du cœur. Le bulbe naît par une ouverture sans valvules transversales, disposition qu'on ne rencontre ni chez les pois- sons, ni chez les amphibies, comme le fait observer M. Hyrtl (p. 641). Ce tronc vasculaire décrit une courbe en S, et, en même temps, en spirale. Sa cavité est divisée par deux replis longitu- dinaux et opposés, fixés par un de leurs bords h. la paroi interne du vaisseau, tandis que l'autre bord est libre. Elles indiquent le commencement de la division du bulbe (Bischoff,pl. VI, fig.4 et trad. franc., pi. 10, fig. 4; Hyrtl, pi. ï, fig. 3), laquelle s'effec- tue, vers sa portion antérieure, par la réunion des deux valvules le long de leurs bords opposés en un seul repli qui forme un arc. Avant de suivre la marche des vaisseaux, il est nécessaire de rappeler la composit, de l'appar. branchial chez l'esp. africaine. De chaque côté, se préseptent 6 arcs branchiaux cartilagineux. La pi. 26 de M. Rich. Owen {Trans.) les montre de iaçon à bien mettre en évidence les particularités propres à chacun d'eux. Le l" porte 1 rangée unique de feuillets membraneux fixés sur la paroi anlér. de la cavité des branchies ; les 2^ et 3"^ en manquent complètement, mais les 4"= et 5'= en ont une double série; le 6"^ se comporte comme le l^"" : sa rangée est simple et adhérente à la paroi poster, de la cavité branchiale. Entre les G arcs, on compte 5 fentes. Elles ne subissent pas une diminution graduelle suivant leur position. La 2^ est la plus consi- dérable et la 5" la plus petite; les 3% 4*^ et f^ décroissantes elles- mêmes sont intermédiaires, pour la grandeur, aux 2 autres. Dans l'espèce américaine, les arcs, au nombre de S seulement, ont, entre eux, 4 fentes plus courtes que les arcs ; leur raccourcissement est régulier à partir du plus anlér. jusqu'au dernier (Hyrtl, pi. IV, fig. 2, §20). Les arcs eux-mêmes offrent une diminution rapide. Le premier et le dernier n'ont point de membranes branchiales, celui-ci, du moins, ne porte qu'un petit nombre de villosités filiformes. Les prolongements membraneux et vasculaires se voient, sur le 2" arc, seulement à son extrémité poster, et même chez l'individu étudié par M. Bischoff, il était complètement nu ; on en trouve, mais en petit nombre, sur toute l'étendue des 3» et 4« arcs. 448 DiPisÉs. Suivant M. Hyrtl (p. 637), tous les arcs, durant les premiers temps de la vie, doivent porter des branchies. Il le suppose d'après cette circonstance que, sur l'exemplaire adulte étudié par M. Bischoff» le 2<^ arc, je viens de le dire, était tout à fait nu, landis que chez le sien plus jeune, comme le prouvait l'état de la colonne vertébrale, il y avait encore quelques vestiges de la branchie à l'extrémité poster, de cet arc. Avec les progrès de l'âge, ajoute-t-il, elles pourraient môme, sans trouble fonctionnel, manquer sur le 3^ arc, et, par conséquent, il attribue un rôle assez peu considérable à la respiration branchiale pour l'oxygénation du sang, d'autant plus que celui qui est apporté aux branchies est déjà mélangé au sang des poumons versé dans la portion gauche de l'oreillette du cœur par la veine pulmonaire. Quanta la distribution des vaisseaux, M. Peters l'a très- nettement indiquée (Mùll. Arcli., p. 4-6), à l'aide d'un dessin (pi. I, fig. 3) qui montre les origines des vaisseaux fournis par le bulbe. Dans l'extrait de son cours au Collège de France [Rev. zoolog., et tirage à part, 1847-51, explic. p. 68), Duver- noy a reproduit celte figure. Chez le Proloplère, on voit naître, de chaque coté de l'arc résultant de la fusion des deux valvules du bulbe, deux troncs, l'un pour la l""^ branchie et pour les deux arcs sans branchies, l'autre, pour les branchies posté- rieures. Chaque vaisseau se divisant immédiatement, 4 artères se portent à droite et autant à gauche. La 1''^ et la 2^ artères émanant du l*''' tronc aortique gagnent les 2^ et 3* arcs sans branchies, et se prolongent jusque sous le crâne où elles se réunissent avec les vaisseaux correspondants du côté opposé pour constituer l'aorte descendante. Avant d'arriver au 2" arc, l'ar- tère qui lui est destinée émet, pour la 1/2 branchie ou première bran- chie, un rameau grêle d'où sort, quand il n'a pas encore atteint les lames membraneuses, la sous-maxillaire, anomalie explicable par ce fait que le sang ainsi dirigé est déjà en partie oxygéné. Du 1*'' tronc aortique ou tronc du 2"= arc branchial, sort, avant sa jonction pour former l'aorte, la carotide postérieure. Le 2*^ tronc aortique (celui du 3*= arc branchial) se réunit sous le crâne, avec l'extrémité du précédent, à la racine de l'aorte qui pro- vient ainsi de 2 troncs, l'un droit, l'autre gauche, anastomosés sur la ligne médiane. De ce 2^ tronc aortique, naît une branche longue et de petit calibre; elle passe au-dessous des téguments et gagne les branchies extérieures. Les 3*= et A^ troncs aortiques vont aux A''- et S« arcs porteurs de branchies, sur lesquelles ils répandent leurs rameaux, et diminuant peu à peu de volume, ils se terminent chacun en un vaisseau cutané prolongé jusqu'aux branchies extérieures ; mais du 4% avant sa termi- lONCTlOÏNS DE LA VIE DE NUTRITION'. 449 naison, émerge l'arlère de la 1/2 branchie poslér., c'est-à-dire du 6* arc branchial. Les veines chargées de ramener le sang hématose commencent sous un petit volume, à l'extrémité infér. des arcs branchiaux et de- viennent de plus en plus fortes en recevant les vaisseaux des lamelles. Sur le dessin déjà cité de M. Peters, les branches efférentes n'étant point ombrées comme les autres, elles se distinguent très-facilement. Celles de la Iji branchie aniér. ne va pas à l'aorte et l'on en voit sortir sous la tête, la carotide anlér.; mais celles des 3 dernières bran- chies qui reçoivent le sang en retour des branchies externes, se réu- nissent, au sortir des organes respiratoires, en un tronc qui s'anas- tomose avec l'aorte. L'artère pulmonaire esi produite par la racine aorlique gau- che, et, arrivée aux poumons, elle se divise pour y pénéti'er. A son origine, M. Peters le fait observer, elle ne ditVère donc pas essentiellement des autres artères du corps qui reçoivent leur sang de l'aorte, et, de là, peut résulter quelque doute sur la question de savoir si les organes considérés comme des sacs pulmonaires sont de vrais poumons, d'autant plus, comme le dit le même naturaliste [lleise nnch Mossamb. p. 5), que, sur les animaux vivants, il a pu à peine apercevoir une différence de couleur entre le sang des veines pulmonaires et celui des veines du corps. Il importe cependant de ne pas perdre de vue, relativement au véritable rôle des organes en question, que : 1" l'artère pulmonaire reçoit le contenu des 2 troncs des arcs sans branchies (Owen, Comp. Anat. 1866, t. I, p. 499), 2" la veine pulmonaire, nous l'avons vu (p. 445), débouche dans la portion gauche de l'oreillette, et 3" sur le trajet des vaisseaux qui lui donnent naissance, on voit se détacher des artères pour différentes parties du corps. Chez le Lepidosiren paradoxa (Hyrtl, pi. IV, fig. 2, § 19), les 1"" et 2" arcs aorliques émergent du bulbe par un tronc commun. Le l"^'" marche le long du 1'^'' arc branchial, mais sans s'y ramifier puisqu'il n'y a point de feuillets membraneux ; dans son trajet, il émet en avant 2 branches : l'artère sublinguale et celle de la branchie acces- soire qui, en raison de sa position en avant et en dehors du l*^'' arc branchial (Voy. Hyrtl, Lepidos. parad., pi. IV, tig. 2, et Bischoff, pi. V, fig. 2; trad. fr., pi. 8, lig. 2), ne semble pas pouvoir être com- parée, comme M. Peters le fait observer {Reise nacli. Mossamb., p. 3, note 2), à la i'^ branchie du Protoplèrc. Elle est l'analogue de la bran- chie accessoire proprement dite ou opcrculaire. Le d*""" arc aortique enfin, se réunit, à son extrémité, avec le 2". Celui-ci, comme le premier, se dirige dans le même sens que l'arc branchial correspondant; il fournit des branches aux muscles de la Poissons. Tome 11. 21» ISO DlPiNÉS. région hyoïdienne et à la membrane muqueuse qui revêt la région pos- ter, de la cavité buccale, et quoiqu'il y ait quelques traces de branchies sur l'extrémité super, du 2*= arc, ce n'est pas de cette artère qu'elles reçoivent le sang, mais du 3*^ arc aortique. Ce dernier, de même que les deux autres, suit la direction d'un arc branchial, c'est-à-dire du 3'' aux lames membraneuses duquel il fournit des vaisseaux, ainsi qu'à celles du i^, par une branche qui se bifurque, et, de plus, il en di- rige une vers les petites villosités filiformes du 5" arc branchial. Il se termine par un vaisseau qui est l'artère pulmonaire; mais auparavant, il envoie un rameau anastomotique au vaisseau résultant de la réunion des l""" et 2^ arcs aortiques. Or, ce vaisseau constituant le tronc de l'aorte, on peut, avec M. Hyrtl, par comparaison avec ce qui a lieu chez d'autres animaux, nommer ducLus Botallii la branche de jonction entre l'aorte et le 3^ arc aortique tout près du point où celui-ci se transforme en artère du poumon. Outre la veine pulmonaire qui ramène à la portion gauche de l'oreillette le sang oxygéné, il y a les veines caves chargées de celui des différentes parties du corps et qui le versent dans l'oreillette droite. Respiration. — Dans la description que je viens de donner de la circulation, j'ai dû nécessairement faire connaître, avec les détails suffisants, la disposition de l'appareil branchial. J'ai pu ainsi présenter un tableau exact de la distribution des vais- seaux fournis parle bulbe artériel, et qui sont destinés, les uns, à porter du sang aux branchies , les autres à participer directement à la formation du tronc aortique. Il me reste donc maintenant, pour compléter l'histoire de la fonction de l'hé- matose, à exposer, relativement à la respiration aquatique, ce qui a pu être omis dans les pages précédentes et à parler de la respiration aérienne. La chambre respiratoire oii se rencontre l'anomalie singu- lière que tous les arcs branchiaux ne sont pas munis de lamel- les membraneuses et oii plusieurs, par conséquent, manquent de l'élément vascidaire, c'est-à-dire de capillaires artériels et veineux, offre un nombre d'orifices internes variable dans l'un et l'autre genres. Chez les individus américains, il y en a 4 (Bischoff, pi. 5, fig. 1 et 2; pi. 8, mômes fig., trad. franc.; Hyrtl, pi. IV, fig. 2). On en trouve 5 dans le Protoptère (Owen, pi, 26, fig. 1 et 2, reproduites in : Compar. anat.vertebr., 1866, 1. 1, p. 475, fig. 312, p. 477, fig. 316; Peters, Mûll. Arcliiv, 1845, pi. 1, fig. 3). Dans cette chambre, d'une capacité médiocre, flottent les appendices en filaments et où se répandent les vaisseaux, ils FOISCTIONS DE LA VIE DE NUTRITIOK. 451 forment des houppes très-peu développées; il n'y a donc pas lieu de s'étonner, et la remarque est de M. Bischotl', p. i6 (p. 187, trad. tVanç.), qu'elles ne soient point chargées seules de l'accomplissement de la fonction respiratoire. Quoique l'appareil corresponde, dans tous ses points essen- tiels, à celui des vrais poissons, il convient cependant de noter, avec M. R. Owen [Trans..., p. 347), la ressemblance des bran- chies, en raison de leur structure filamenteuse, avec les houp- pes des Batraciens pérennibranches. Elles sont au nombre de 4 de chaque côté, comme dans la plupart des espèces h sque- lette osseux, mais par le nombre des arcs et des ouvertures qui les séparent, il y a analogie avec les Cartilagineux. De Ih, ré- sulte, comme le même anatomiste le fait observer, que, mal- gré une tendance des organes de respiration aquatique vers le type batracien, le système des pièces servant de supports au tissu vasculaire présente, d'une façon manifeste et jusqu'ici sans exemple, une diposition intermédiaire, d'une part, à celle des Plagiostomes, et de l'autre, à celle des poissons osseux. A l'extérieur, la chambre respiratoire s'ouvre par une fente presque verticale , qui précède immédiatement les membres antérieurs. Les téguments, au devant de la fente, sont soutenus par deux os qui constituent un appareil operculaire très-incom- plet (Bischoff, pi. III et IV, fig. 2, 3, 4, 5; pi. 7, fig. 1, 6, 7, pi. 9, fig. 1, trad. franc., o,o; Hyrtl, pi. I, fig. 1, kjî)\ (Peters, Mûll. Arcliiv, 1845, pi. II, fig. 2, o, o', le 1" est le préoper- cule, le S*" l'opercule, Id., Reise nach. Mossainb., p. 4). Chez le Protoptère, quand il n'est pas encore arrivé à une très-grande taille, on voit, vers l'angle super, de la fente des ouïes, 3 filaments peu prolongés dont l'inférieur est beaucoup plus court que les autres et sur lesquels M. Jardine [Ann. and Mag. nat. hht., 1841, t. Vîl, p. 24 avec fig.) a, le premier, ap- pelé l'attention, M. Peters, contrairement h ce dernier, les a considérés, avec raison, non comme des membres rudimcn- taires, mais comme des branchies externes. Il les a figurés (Miill., Arch., 1845, pi. I et Reise nach. Mossamb., pi. I), et il en a représenté les petits prolongements vasculaires, tels qu'on les voit sous le microscope (Mûll.. Arch., pi. III, fig. 4 et 5). Les détails donnés plus haut (p. 448), sur la distribution des vaisseaux dans ces organes, ne laissent aucun doute sur leur véritable caractère. M. R. Owen, qui ne les avait pas mention- nés dans son grand mémoire des Trans., en a parlé en 1846 [Lect. comp. anat., Fish., p. 267), et, en 1866 {Anat. vertebr., 452 DIPNES. t. I, p. 486), où les comparant aux branchies extér. de l'évent des Plagiostomes (voy. le t. I du présent ouvr., p. 211), il fait observer qu'ils persistent plus longtemps que chez ces derniers, et qu'ils ont déjà perdu leurs caractères d'appareil vaseulaire et respiratoire, quand ils disparaissent. Je les vois bien développés sur les jeunes sujets, et en constate seulement quelques traces sur un grand spécimen du Nil blanc rapporté par M. d'Arnaud, et long de 0'".485. Sur 7 des 8 exemplaires examinés par eux, MM. M'Donnell et Carte les ont retrouvés. Le premier de ces anatomistes [Re- viewnat. hist., 1860, p. 102), tout en reconnaissant leur ana- logie avec les appendices des fœtus de Plagiostomes, pense que leur longue persistance tend à démontrer les affinités du Proloptère et des Batraciens. L'opinion qui attribue aux prolongements dont il s'agit les fonctions de branchies extérieures, et, par conséquent, transi- toires, a été appuyée par M. Fr. ^le'mdachnev [VorlaufigeMit- theihing 7ieber die ausser. Kiemen-Anhange Protopt. : Ver- handl. zooL-bot. Gesellsch., Wien, 1861, t. XI, p. 366). Sur une série de sujets de taille dilTérenle, il a vu que plus l'ani- mal est avancé dans son développement, plus les prolongements dé- croissent, et enfin, il ne les a plus trouvés sur un spécimen qui avait, dit-il, une longueur de 3 pieds. Il conclut de la lenteur de leur diminution, que le rôle dont ils sont chargés durant la vie embryonnaire doit se continuer au-delà des premiers temps de l'existence. Ce rôle s'accom- plil-il jusqu'au moment de la disparition? Une semblable supposition semble contredite par l'observation de M. Owen que je viens de rappeler touchant la cessation des phénomènes physiologiques avant la résorption. Les branchies extér. doivent-elles, nécessairement, être ré- sorbées? M. Peters les a vues sur de grands exemplaires [Mo- natsber. Akad., Berlin, 1844, p. 412). De plus, il a constaté leur augmentation de volume après que l'animal a atteint la laille (moins de 1/3 de mètre) où il est apte à se reproduire {Monatsber , 1866, p. 13), et il revient sur cette observation {Reise nacli. Mossamb., 1868, p. 4). Si chez des individus âgés, disait-il en 1866, on les trouve diminuées, c'est un état indi- viduel, mais non pas normal, puisque chez un sujet de Û'".50 du musée de Berlin, elles manquent du côté gauche seule- ment. FONCTIONS DE LA VIE DE NUTRITION. 453 On n'a point encore eu l'occasion de voir les branchies exté- rieures chez le Lepidosir. paradoxa; mais on ne peut pas dire si elles existent ou non chez les jeunes individus, car on n'en possède point dans les collections. Selon toute probabilité, elles constituent un caractère général de la sous-classe. Une des plus intéressantes particularités de l'histoire des animaux qu'elle renferme est relative au mode de respiration aérienne dont ils jouissent en même temps que de la respira- tion aquatique et qui a, pour siège, la vessie natatoire cellu- leuse physioiogiquement transformée en organe pulmonaire. A la face inférieure de l'œsophage, comme chez les Polypté- ridés (p. 376), s'ouvre, sur la ligne médiane (ou un peu en dehors de cette ligne, Hyrtl, p. 634), le canal aérophore de la vessie natatoire ou plutôt la trachée-artère par un petit orifice longi- tudinal vers l'extrémité postérieure d'une pièce cartilagineuse que M. R. Owen considère comme un cartilage thyroïde rudi- mentaire, et M. Bischoff comme une épiglotte. C'est une sorte deylotte (Bischoff, pl.V, fig. 1; pi. 8. fig.'l, E,F, trad. franc.; Hyrtl, pi. III, fig. 1 f; R. Owen, pi. 26, fig. 4, ej). Son appareil musculaire a été décrit, d'après l'espèce américaine, par M. Henle [Vergleichend-anat. Beschreibung Kehlkopfs, 1839, p. 4). Il fait observer que le Lépidos. qu'il considère comme un reptile est le seul animal de cette classe qui ait une glotte formée uniquement par du tissu membraneux. L'air chassé des cavités où il est contenu peut, en s'échap- pant à travers l'ouverture de l'œsophage, produire des sons. Je les ai entendus à diverses reprises et ils n'ont point échappé à plusieurs des observateurs qui ont vu des Protoptères vi- vants. La trachée-artère est courte, et, très-près du point où elle traverse la paroi du conduit œsophagien, elle se dilate en une sorte de sac membraneux communiquant, par 2 larges ou- vertures latérales, avec les poumons. Divisés, à leur région an- térieure, en petits lobes dont le nombre et la forme n'ont rien de constant, ces organes offrent, à leur intérieur, une cellulo- sité plus abondante en avant que vers l'extrémité opposée. Comme la vessie natatoire des Lépidostés (p. 297), ils rappel- lent l'apparence des poumons des serpents. (R. Owen, pi. 26, fig. 1 et 2 ; Bischoff, pi. V, fig. 6; pi. 9, fig. 2, trad. franc.; Hyrtl, pi. III, fig. 1 et 2.) Leur couleur est un indice de l'abondante vascularisation dont ils sont le siège. Celle-ci a déjà été décrite (p. 449) quand 454 DIPNÉS. j'ai énuméré les principaux détails relatifs à l'histoire de la cir- culation. Au point de vue physiologique, on ne peut pas comparer les sacs à air des Lépidosiréniens à ceux des Polyptéridés. Chez ceux-ci,.nous l'avons vu (p. 376 et 377), ils constituent une vé- ritable vessie natatoire double et non, comme chez les premiers, des organes destinés à fournir de l'oxygène au sang qui les parcourt. Au point de vue anatomique cependant, et M. R. Owen [Compar. anat. Vertebr., 1866, 1. 1, p. 499) a insisté sur ce détail, il y a homologie. Ainsi, chez les uns et chez les au- tres, pour ne parler que des poches à air, 1" elles sont doubles, et en rapport avec une courte et large trachée-artère ouverte à la face ventrale de l'œsophage, mais elles ne sont pas cellu- leuses chez les Polyptères ; 2" leurs artères naissent des bran- ches dorsales de vaisseaux qui, après avoir suivi le trajet des arcs branchiaux, vont former l'aorte. Chez les Polyptères, tous les arcs portent des branchies et, par conséquent, la totalité des vaisseaux, au sortir de ces arcs, contient uniquement du sang artérialisé, mais chez les Dipnés, il n'y a pas de bran- chies sur les deux arcs auxquels appartiennent les deux troncs aortiques dont la réunion, après qu'ils ont contourné ces arcs, produit, en partie, l'artère pulmonaire, le sang qui en re- vient est donc encore veineux. Il se mélange néanmoins de sang artériel, comme je l'ai dit, p. 450, en parlant de l'artère pulmonaire, car elle ne provient pas directement des deux troncs aortiques des 2* et 3'' arcs branchiaux sans branchies, mais en réalité, elle est fournie par la racine de l'aorte dans le point oi^i les deux vaisseaux s'anastomosent avec les trois der- niers pour former cette racine aortique. L'artère de la vessie natatoire des Polyptères charrie du sang oxygéné, et celle des poumons des Lépidosirens porte du sang qui doit être revivifié, quoiqu'il soit incomplètement veineux; mais l'analogie n'en existe pas moins dans la disposition ana- tomique des organes. Nul doute ne peut rester sur le fait curieux de la présence de branchies et de poumons et de leur usage simultané ou al- ternatif pendant toute la durée de la vie chez les Dipnés (1), (1) On ne saurait méconnaître ici, au point de vue physiologique, une analogie entre ces animaux et les Batraciens pérennibranches. Sous une autre forme, puisque les branchies consistent, chez ceux-ci, en des houp- pes membraneuses et vasculaires saillantes au dehors, ils sont organisés pour une respiration aquatique, malgré la coexistence des poumons. Peut- REPRODUCTION. ' 455 mais je ferai observer que la respiration branchiale et la respi- ration pulmonaire sont assez imparfaites. On en a eu la preuve aux pages 448 et 449 oii j'ai énoncé les doutes émis sur l'é- nergie d'action soit des poumons, soit des branchies. Quoi qu'il en soit, la respiration aérienne suffît seule à entre- tenir la vie, quand l'animal enveloppé dans son cocon est en- foui sous le sol, tandis que la respiration aquatique reprend son activité et contribue principalement k l'hématose au mo- ment du retour des eaux sur les fonds desséchés. Il est donc intéressant de fixer son attention sur une accommodation si remarquable des appareils respiratoires aux diverses circon- stances de la vie des Dipnés. On ne doit cependant pas perdre de vue qu'ils ne sont pas les seuls qui possèdent un organe ac- cessoire pour la respiration aérienne. Ainsi, le Saccobranchus singio a des poches à air indépendantes de la vessie natatoire. Elles peuvent être comparées physiologiquement à des pou- mons, puisqu'elles reçoivent du sang de la dernière division de l'artère branchiale, mais elles sont plutôt une dépendance des branchies, suivant la remarque de M. R. Owen [Cumpar. anat. Vertebr., 1866, t. I, p. 488), qu'elles ne sont les homolo- gues, au point de vue anatomique,des poumons ou de la vessie natatoire qui, d'ailleurs, ne fait point défaut à ce singulier Silu- roïde. Organes génito-urinaîres. — M. R. Owen a représenté ces organes chez un Protoptère 9 [Titans , pi. 27, fig. 7) et M. M'Donnell chez un ^ [The nat. hist. rsview, 1860, pi. 6). Les reins noirâtres, parce qu'une membrane pigmcntairc les re- couvre, de forme presque triangulaire, effilés en avant, plus larges en arrière, versent le produit de leur sécrétion dans un uretère qui, être, il est vrai, est-ce un état transitoire, comme les observations que j'ai faites à la ménagerie des Reptiles du Muséum d'histoire naturelle, en 1863, semblent l'établir relativement aux Axolotls qui, en perdant leurs branchies, ont subi des changements analogues à ceux des autres Batra- ciens urodèles, et se sont transformés en Amblystomes {Nouv. Arch. du Mus., t. II, p. 265-92, pi. 10, et Ann. se. nat. Zool., 'série V, t. VII, p. 229-254, figures. Si de semblables métamorphoses venaient à être constatées chez le Prêtée, le Ménobranche ou la Sirène, le groupe des Batraciens péren- nibranches devrait être rayé des cadres de la Zoologie. En raison de la disposition plus compliquée des branchies des Lépidosiréniens et de la simultanéité constante d'action des deux appareils respiratoires, il n'y a pas lieu de supposer, ce qui d'ailleurs n'a jamais été vu, que l'un des modes suivant lesquels l'hématose s'accomplit, vienne à subsister seul par suite de la disparition de l'autre. 456 niPNÉs. longeant le bord externe cl postérieur de la glande, vient, avec celui du côté opposé, s'aboucher dans la petite cavité résultant de la réu- nion des oviductes qui, elle-même, s'ouvre dans le cloaque. Il y a une petite vessie urinaire avec laquelle les uretères ne communiquent pas directement; elle est, en effet, située un peu au-dessus de leur extrémité terminale et derrière le rectum. Chez le Lepidos. parad. (Hyrtl, pi. 5, 9), les reins, noirs comme dans l'autre espèce, sont moins- allongés et ne commencent point par une pointe effilée. La vessie urinaire est plus volumineuse, et ne re- çoit pas non plus les uretères. Elle se voit aussi derrière la fin de riniestin , caractère anatomique essentiel qui, au point de vue de la classification, neutralise, suivant l'expression de M. Hyrtl, toutes les analo- gies avec les Batraciens et ne permet pas de douter que les Dipnés ne doivent prendre rang parmi les poissons (p. 646). M. Bi&choiï [Lepklos. parad., pi. VII, fig. 4 et 2; pi. X, fig. 5 et 6, irad. fr. 9) a également montré, d'une façon moins com- plète, les organes dont je viens de parler, mais en indiquant, d'une façon très-nette, leur terminaison et celle des'organes génitaux. Chez l'espèce africaine, les glandes chargées de sécréter le sperme très-allongées et effilées en avant, commencent plus près de la région antér. du t^onc que les reins, et forment, à leur terminaison, une sorte de sinus urogénltal semblable à celui de la 9, recevant les ure- tères et s'ouvrant dans le cloaque. Les ovaires représentés sur les pi. citées contiennent à leur intér. où se voient, sur le Protoplôre, de très-fines cloisons, des œufs à divers degrés de développement. Les oviductes, qui sont longs et tortueux, cl munis, à leur région antér., d'un épithélium à cils vibraliles (Peters, Reise nach. Moss., p. 5) commencent par une ouverture en entonnoir très-nettement figurée par M. Hyrtl. Ils sont maintenus, auprès de la capsule des ovaires, dans la plus grande partie de leur étendue; leurs enveloppes s'épaississent au voisinage du cloaque, et l'on y trouve quelques traces d'un appareil glandulaire (Hyrtl, pi. 5, 0). Chez le Protoptère, ils se réunissent pour former un canal muscu- laire assez robuste entre la vessie et les uretères qui s'y ouvrent avec la poche vésicale, et ce canal débouche sur la paroi postérieure du cloaque. Ainsi, dit M. Owen [Traits...., p. 349), les org. 9 du Lépidos. re- lativement, 'l'^ à l'étal sous lequel se présentent les ovaires, par suite du développement partiel ou successif de la masse des œufs qui y sont contenus, et 2° à l'indépendance dos oviductes qui ne font point corps avec les ovaires, présentent un degré de développement aussi remarquable que celui qui caractérise les Plagiostomes (voy. CLASSIFICATIO^'. 457 t. I, p. 237 et 238). La forme allongée des ovaires, au contraire, et le trajet tortueux que les ovidncles décrivent, leur donnent plus de ressemblance avec l'Axoloil, TAmphiumc et la Sirène. M. Hyrll a vu également des œufs d'inégal volume dans les ovaires. Malgré la recherche minutieuse, à laquelle il s'est livré, l'ouverture de la capsule ovarienne par laquelle 1rs œufs doivent en sortir pour tomber dans l'orifice infundibuliform.e de l'oviducle lui a échappé. Classification. — Après avoir exposé , dans les pages qui précèdent, les particularités les plus intéressantes de l'organi- sation des Dipnés, il me reste à faire connaître le rang qui leur a été assigné. On doit la première connaissance de ces animaux au natura- liste Nalterer qui, durant son séjour au Brésil, put s'en pro- curer deux exemplaires qu'il rapporta au musée de Vienne. En sept. 1836, M. Fitzinger communiqua aux naturalistes assemblés en congrès à léna les premières observations aux- quelles avait donné lieu un examen rapide dont il conclut que, malgré la ressemblance extérieure avec les poissons anguilli- formes, il avait sous les yeux des Reptiles. En conséquence, voulant indiquer leur analogie avec les Batraciens urodèles à ouvertures branchiales persistantes et particulièrement avec l'Amphiume, il leur donna le nom de Lepidos. paradoxa (Isis, 1837, p. 379.) Peu de temps après, en 1837 [Ann. Wieti. Mus., t. II, p. 165- 170), Natterer soutint la même opinion qu'il exprima par le titre même de sa dissertation intitulée : Lepidowr.n paradoxa, neue Gattung aus der Fam. fischàhnlichen IXeplilien. Induit en erreur, dit-il, par Taspecl général, il avait d'abord rap- porté à la classe des poissons ces animaux dont la vraie place dans la série zoologique fui pour lui mise hors de doute, ajoute-t-il, quand il eut connaissance des observations de M. Fitzinger dont son travail renferme un exposé. Rien, cependant, ne s'y rencontre qui soit de nature à jus- tifier pleinement cette assertion. En 1840, M. Th. Bischoff ayant obtenu, du musée de Vienne, l'autorisation de faire une anatomie complète de l'un dos deux exemplaires rapportés par Natterer, publia la dissertation à la- quelle j'ai déjà bien souvent renvoyé [Lepidosiren paradoxa. Anatomisch untersucht und beschrieben, 7 pi., et trad. franc., Ann. se. nat. Zool., 2« série, t. XIV, p. 116-159, 5 pi.). Dans ses remarques finales, il dit, avec raison, ne connaître aucun animal qui rapproche autant les deux classes des Rep- 458 DIPNÉS. liles et des Poissons et qui établisse, sous tous les rapports, une transition aussi complète de Tune h l'autre. Il exprime ce- pendant, d'une façon formelle, la persuasion oii il est que le Lepidosiren doit prendre rang parmi les Batraciens. Passant alors en revue les principaux caractères qui, selon lui, démon- trent l'exactitude de son opinion, il attache d'abord trop d'im- portance à la comparaison à faire entre les grandes écailles du Lepidosiren si analogues à celles des poissons cycloïdes, et les petites pièces squameuses des Cécilies. Il signale ensuite comme le rapprochant des poissons : 1° La présence de la ligne latérale et des canaux muqueux dont on ne trouve des traces chez aucun Reptile ; 2° l'état d'imperfection de la tige rachidienne formée par la corde dorsale autour de laquelle se fixent, de même que chez les Cycloslomes, les pièces qui, sans le concours des corps de vertèbres également absents ici, constituent une sorte de colonne vertébrale ; 3" le mode d'union, par continuité immédiate, comme chez les Esturgeons (voy. plus haut, p. 21), entre la corde dorsale et le crâne dans la base duquel elle pénètre sous forme de cône; 4-° l'existence de pièces operculaires; 5" l'absence de tout conduit auditif externe et d'osselets; 6" la présence des carti- lages nasaux et labiaux. Quant à la double ouverture des narines qui fait communi- quer la portion de la cavité buccale située derrière les lèvres, avec l'extérieur, M. Bischoff reconnaît que si la disposition anatomique est semblable i\ celle qu'on trouve chez le Prêtée et la Sirène, il ne faut cependant pas la considérer comme constituant une exception unique dans la classe des Poissons. Cuvier, en effet (Hist. Poiss., t. I, p. 472), signale la ressemblance avec ces mêmes Batraciens que présentent certains Congres étran- gers, où « l'ouverture postérieure des narines donne sous la lèvre. » J'ai rappelé déjà (p. 438) la perforation du palais des Myxinoïdes qui prouve plus manifestement encore que la terminaison en cul-de-sac des cavités nasales, tout en étant un des caractères les plus essen- tiellement distinctifs des |)oissons, n'est cependant pas, comme on l'a dit, celui qui, seul, doive fixer le rang à assigner aux animaux oîi il se rencontre (voy. plus loin, l'opinion de M. R. Owen à cet égard). C'est la, selon la remarque de M. Bischoff, un caractère de transition. Il en est de même, ajoute-t-il, pour les membres qui sont plus analogues à ceux des Poissons qu'à ceux des Am- phibiens, sans offrir une ressemblance parfaite ni avec les uns ni avec les autres. Je dois faire observer que des appendices formés par des seg- CLASSIFICATION. 459 ments placés bout à bout comme dans les rayons mous des nageoires des Malacoptérygiens, et munis, chez^Tespèce africaine, d'une série de rayons accessoires, rappelant ceux qu'on voil sur les épines dor- sales des Polyplères, sont de vrais rudiments de nageoires, et ne peuvent point être assimilés aux appendices même les plus simples des Reptiles. Los recherches anatomiques de M. Bischoff amenèrent, dès 1843, M. Fitzinger à modifier sa première opinion et à déclarer {Syst. Rept., Fasc. I, Amblyglossœ, p. 34, note) que le Lépi- dosiren est réellement le type d'une famille particulière de poissons. C'est au mélange de caractères propres les uns aux Reptiles, les autres aux poissons, qu'est due, pour le dire en passant, la classification proposée par M. M'Donnell dont j'ai plusieurs fois mentionné le travail. Ne trouvant pas quelques-uns de ces caractères sufiisants pour exclure complètement le Lépidosiren soit du premier groupe, soit du second, il l'a considéré comme formant une classe en quelque sorte intermédiaire, qui les unit l'un h l'autre [Descr. Lepidos. anneciens : The natur. fiist. re- view [nov. 18S9], 1860, t. Vil, p. 108). M. J. Reay Greene [On the mulual relations ofthe Cold-bho- ded Vertebràta-.Proc. Linn. Soc. [juin 18G0], t. V, 1861, p. 221- 224) va beaucoup plus loin. Énumérant d'abord tout ce qui, dans l'organisation du Lépidosiren, établit ses affinités avec les poissons, il signale ensuite celles qui semblent le*rattacher aux Batraciens. De cet exposé, il conclut à l'impossibilité de distin- guer l'une de l'autre, sinon d'une façon artificielle, les deux classes auxquelles l'animal semble appartenir, et il propose le nom de Anallantoidea pour celle qui devrait comprendre les Reptiles et les Poissons. La même opinion avait déjà été émise en 1858, par M. Owen, dans des Leçons de paléontologie, dont on trouve un sommaire avec quel- ques développements, in : Ann. and, Magaz. nat. hist. 3^^ sér., t. I, 1858, p. 317-320. 11 y nomme Hœmacrymcs tous les vertébrés à tem- pérature variable réunis en un seul groupe dans lequel, entre les Lé- pidostés et les Polyptères d'une part , qui sont de vrais poiseons , et les Labyrinthodontes d'autre part, qui sont de vrais Reptiles, vien- nent se placer, comme intermédiaires, le Lépidosiren, qui a surtout les caractères ichtliyologiques, et YArchegosaurns , les caractères reptiliens. Ce dernier conduit, des poissons proprement dits, vers le type des Labyrinthodoïdes, et le Lépidosiren vers le type des Batra- ciens pérennibranches. Ils montrent, tous les deux, dit M. Owen, p. 320, combien est artiiicielle la séparation entre les deux prétendues 460 DIPNÉS. classes des Reptiles et des poissons, mais naturelle, au contraire, celle des Hémacnjmes comprenant, dans un seul groupe bien défini, tous les vertébrés à température non constante. La fusion indiquée ici a été adoptée dans sa classification telle qu'il Ta. exposée in : Aiiat. ofvertebr.^ 1866, 1. 1, p. 9-18 où il se sert du nom de Hœmatocnja. Des vues analogues sur la convenance de considérer les ani- maux dont il s'agit ici comme constituant une grande tribu sont exprimées par M. Brandi [Bemerk. ueber die Classif. Ka/t- bliitig. Ruckenmarkthiere : Mém. Ac. se. St-Pélersb.. 1865, t. IX, p. 29, tir. à part). II. propose, pour les désigner, la dé- nomination de Hœmatopsychra. Revenant maintenant aux vues de M. Bischoff, je dois ajou- ter qu'il se prononce, en ce qui concerne l'appareil de la res- piration, d'une façon très-nette et formelle. Les sacs k air con- stituant des poumons, car ils en ont plus la structure que la vessie natatoire des Lépidostés et des Amies en raison de la multiplicité des cellules et de leur plus abondante vasculari- sation, il voit, dans une telle disposition anatomique et dans le peu de développement des branchies, un motif péremptoire de placer le Lépidosiren parmi les Batraciens. C'est également à cause de la structure et du rôle comparatif des organes de la respiration soit aquatique soit aérienne, que M. Vogt, dans sa traduction du Mémoire de J. Millier sur la classificat. des poiss. [Ann.sc.natnr. Zool. 3'' série, 1845, t. IV, p. 31, note 3), et que Duvernoy ont rangé les Lépidosiréniens, parmi les Batraciens. Ils y représentent, suivant ce dernier, une famille particulière, celle des Ichihijoptères ou Ichthyo-Batra- ciens [Leçons sur riiist. nat. des corps organisés, 3*^ et 4*^ fasc. : Rev. zooi., 1847-51, p. 55-69 et 130 du tirage à part). Selon M. Hogg [Exist. branchiœ young Cœciliœ and modificat , classif. Amphib. : Ann. and Mag. nat. hist.., 1841, t. VII, p. 359 et 362), ils y sont le type de la tribu des Fimbribranchia et de la famille des Amphibichthydœ où se trouve, comme genre unique, le Lépidosiren qu'il nomme Amphibichthys. Négligeant les caractères les plus essentiels fournis par le squelette et qui ne peuvent laisser aucune incertitude, comme je le montre plus loin, sur la nécessité de placer le Lépidosi- ren hors de la classe des reptiles, M. Melville, pour prouver qu'ils doivent leur être assimilés, s'est attaché, au contraire, à des détails relatifs à la composition du crâne qui, loin d'être sans importance, il est vrai, sont cependant d'un ordre secon- CLASSIFICATION. 461 daire. J'en dois dire autant de la position des narines et des particularités offertes par les organes de la respiration et de la circulation sur lesquels il s'appuie égaXemeni [On tlie Lepidos. : Report 11 "" meeting brit. assoc. advancem. se, '1847 [1848], Trans. Sect., p. 78). Dans une note annexée au travail de M. M'Donnell [Nat. hist. revieiu, 1860, p. ii0-il2), il présente de nouvelles observations en laveur de son opinion. M. Gray {Proc. zool. Soc, '18S6, p. 344) adopte la même ma- nière de voir, car le Lépidosiren lui paraît, dit-il, se rapprocher beaucoup plus des Batraciens que des Poissons, mais former évidemment, parmi les premiers, un groupe à part. Tous les naturalistes sont d'accord sur l'anomalie singulière que présentent ces animaux en raison du double mode suivant lequel s'accomplissent les phénomènes respiratoires. Il y a quelque divergence seulement sur le degré d'énergie de leur action, mais si l'on se reporte aux détails donnés plus haut touchant l'indispensable nécessité de l'accommodation des or- ganes respiratoires à un double genre de vie, on comprend que, forcément aérien pendant la saison sèche, et aquatique, hors ce temps, l'animal se trouve, par sa structure même, dans les conditions convenables pour supporter, sans inconvénients, un si notable changement d'état. J'ai, d'ailleurs, discuté les questions qui se rattachent à ce sujet, dans l'étude des organes de la respiration (p. 455). A l'occasion des poumons, il est àjidPhe nécessaire d'ajouter qu'il n'y a plus d'intérêt aujourd'hui commeen 18i0, c'est-à-dire avant les recherches de J. MûUcr sur les vessies natatoires celluleuscs (voy. p. 376), de rappeler une particularité qui paraissai!. alors à M. Milne- Edwards [Note sur le Lëpidos. [avec le concours de Bibron] : Ann. se. nat. Zool., 2^ série, t. XIV, p. iOl) n'avoir pas « frappé les zoo- logistes. » Elle est relative à la situation, anormale chez les poissons, de l'ouverture du conduit pneumatopliorc ou plutôt de la trachée-ar- tère non à la face dorsale de l'œsophage, mais sur la face opposée. Chez FErythrin, en effet, elle se montre à la face latérale, et, à l'infé- rieure, chez le Polyptère. Cette ouverture n'est pas une véritable glotte, car elle est membra- neuse, sans cartilage, contrairement à ce qu'on trouve chez tous les Reptiles et tous les Batraciens [p. 4u3). Quand on examine le cœur et les vaisseaux chargés d'y ame- ner et d'en emporter le sang, on trouve, dans l'appareil de la circulation cardiaque, et dans le jeu de son mécanisme, des dissemblances en rapport avec les particularités otlertes 462 ItIî'^'És. par les organes où s'accomplit l'hématose, mais on ne peut y méconnaître de profondes modifications aux caractères anato- miquGs propres aux poissons. Suffisent-elles, avec- celles dont je viens de présenter une rapide énumération, pour que les Dipnés n'entrent pas dans la môme classe que ces derniers? Tel n'est point l'avis de la plupart des zoologistes. M. R. Owen, le premier, a appelé l'attention sur ce point. Il a étudié le Lépidosiren africain appartenant au même groupe et différant du type de l'Amérique du Sud uniquement par des caractères spécifiques et génériques. Pour lui, le principal argument se tire de la structure des narines qui, selon sa manière de voir, ne sont point en com- munication avec la bouche, car il considère la forme des fosses nasales en cul-de-sac comme le seul caractère essentiellement distinctif des poissons. Le Lépidosiren, dit-il (Descr. Lepidos. anneclens, Trans. Linn. soc. avril 1839, t. XVIII, 1838-41, p. 352), est un poisson, non point par ses branchies, ses sacs à air, sa valvule contournée en spirale dans l'intesLin, le défaut d'ossification du squelette, la disposition des or- ganes génitaux, la structure des membres, des organes de la vue et de l'ouïe, mais simplement par ses narines. Par conséquent, en ana- lysant la valeur de chacun des traits essentiels de l'organisation, on arrive, ajoute-t-il, à ce résultat tout-à-fait inattendu que le reptile n'est pas caractérisé par ses poumons, ni le poisson par ses bran- chies, et que la seule différeij^e dislinclive, qui ne souffre point d'ex- ception, se trouve dans l'organe' de l'odorat. Il est, sans contredit, intéressant de voir, par cette citation, comment l'anatomiste anglais apprécie Timportance relative des organes au point de vue de la détermination rigoureuse de la place qu'un animal doit occuper dans la série zoologique ; mais j'ai assez insisté déjà (page 438) sur la disposition des narines, pour qu'il soit inutile de démontrer encore une fois, ce que son assertion combattue, en 1845, par M. Hyrtl [Le- pidos. parad. : Abhandl. buhm Gesellsch. Wisse7isch. t. lîl, X, p. 6b7) a de trop absolu. M. Owen, d'ailleurs, n'a-t-il pas, lui-même, réuni assez de témoignages en faveur de l'opinion si juste qu'il a émise, quand il énumère ainsi les caractères ichthyques de son Lépidosiren et qui sont également ceux de l'espèce de l'Amérique du Sud. Des écailles cycloïdes, des conduits muqueux sous-cutanés, des sortes de nageoires formées chacune par un rayon composé de scg- CLASSIFICATION. 463 ments articulés bout à boul; une tige racliidienne gélatino-cartila- gineuse unie au crâne par toute la surface de Fos occipito-basihire et non par deux condyles, des épines surmontant les neurapophyses et les hœmapophyses, un appareil operculaire, l'arc scapulaire sus- pendu au crâne, une valvule spiroïde dans l'intestin, le rectum situé au-devant de la vessie urinaire, le cœur à 2 cavités [l'oreillette n'ayant qu'une cloison incomplète]^ plusieurs paires d'arcs branchiaux avec des branchies cachées, un organe de l'ouïe simple, consistant en un labyrinthe logé dans un cartilage et pourvu de volumineuses otoli- thes. N'est-ce pas là, disons-le, avec M. Owen, une accumula- tion de preuves que le Lépidosiren est un poisson, et, par leur ensemble, ne remportent-elles pas de beaucoup sur l'argument tiré de la transformation de la vessie "natatoire en poumons où se fait une respiration aérienne? Encore, le rôle physiologique mérite-t-il presque seul d'être mentionné, puisque la cellulosité des sacs Ji air se trouve, mais moins développée, il est vrai, chez d'autres poissons. Ne sait-on pas, enfin, comme M. Milne Edwards le fait observer [Leç. phys. et anat. comp., t. II, p. 366, note), « que la présence ou l'absence de poumons ne peut plus, aujourd'hui, être considérée comme un caractère absolu pour séparer entre elles les deux classes de vertébrés anallantoï- diens : les batraciens et les poissons. » J. Millier, en rendant compte dans la revue annuelle de ses Archives, 1840 du Mémoire de M. II. Owen publié alors par extraits (Proceerf. Linn. Soc, 1839, p. 27-32, trad. franc. : Aiin. se. nat. Zool. 2*^ série, 1839, t. XI, p. 371-378) et de M. Bis- choff, se rangea à l'opinion de l'anatomiste anglais, p. GLXXXI, à cause de la position de l'orifice urogénital derrière celui du rec- tum, et de l'ostéogénésie de la tige centrale du squelette, tout le reste, dit-il, n'ayant qu'une importance secondaire. Dans son travail intitulé : Ueber den Bau.... Gan. und naturl. Syst. Fische : Wiegm. Arch., 1845, p. 118, trad. fr. Vogt : Ann. se. nat., Zool. 3'' série, 1845, t. IV, p. 31, il dit : « Les seuls poissons qui se rapprochent décidément des Reptiles, sont ceux qui ont des branchies et des poumons joints à des narines perforées. Les Lépidosirens sont aux poissons, ce que les Protéides sont aux Amphibiens. » En 1841, Oken [Isis, p. 467) et, en 1845, M. Hyrtl, dans sa dissertation sur le Lepidos. paradoxa, s'appuient particulière- ment, l'un et l'autre, sur les caractères fournis par le système osseux, pour considérer l'animal comme un poisson. 464 DIPNÉS. En 1843, M. Agassiz se prononça dans le même sens {Rech. poiss. foss., t. II, partie II, p. 46). M. Peters, en reprenant avec grand soin Tétude analomique de l'espèce africaine (Mull. Arch.,iSi^, p. 1-14, pi. 1-3), élude à laquelle j'ai souvent renvoyé le lecteur, a conclu comme les naturalistes dont je viens de parler. La structure de la colonne vertébrale, la présence des rayons aux nageoires, des cartilages nasaux et labiaux, de pièces operculaires, d'une ligne latérale, de canaux niuqueux, d'une valvule spirale dans l'intestin, la situation de la vessie derrière le rectum, la simplifica- tion de l'organe de l'ouïe, le petit nombre des nerfs cérébraux et la suspension de la ceinture scapulaire au crâne : tels sont les caractères sur lesquels il se fonde pour admettre le Protoptère dans la classe des poissons. Je les énumère, parce qu'ils complètent, avec tous ceux que j'ai énoncés jus- qu'ici, l'ensemble des preuves suffisantes, il me semble, pour ne laisser aucun doute sur le classement à adopter et qui est, aujourd'hui, généralement admis. C'est la même opinion que mon père avait exprimée en 1854 [Erpétol. génér., t. IX, p. 208-213) où, tout en traitant du Lé- pidos. sous forme d'appendice, il le reconnaît pour un vérita- ble poisson. M. Edvv. Newman [Proc. Linn. Soc, 1856, p. 73) a appelé l'attention : 1" Sur la ressemblance des étroites ouvertures ext. de la cavité branchiale avec celles des Anguilliformes; 2" sur l'analogie que pré- sentent, suivant lui, les 2 petites dents de devant du Lépidos. et les 2 dents antér. d'un poisson de nos cotes {Ecliiodon Drunimondii, W. Thomps.) représentées par Yarrell [Bril. Fish., '3^^ éd., t. I, p. 88); o'^ sur la disposition des nageoires. Il trouve là, avec raison, des motifs pour se ranger à la ma- nière de voir de M. R. Ovven, puis il termine sa courte notice par une conclusion que nous n'avons point à discuter ici. Elle porte sur la nécessité de ne plus admettre la séparation établie entre les poissons osseux et les cartilagineux. M. Milnc Edwards [Leç. phîjsiol. et anat. comp., t. II, 1857, p. 365, note 4), bien qu'il dise que la question des affinités zoologiques n'est pas encore complètement résolue, ajoute ce- pendant : « les arguments en faveur de la nature ichthyologi- que de ce singulier animal semblent prévaloir. « Telle est également la thèse soutenue, en 1861, par M. Gar- lecr [Exam. des princip. dassificat., p. 215-222). CLASSIFICATION. 46o M. Brandt a fourni de bons arguments en faveur de ce mode de classement [Bemerk. iiber die Classif. ; Mëm. Ac. se. St- Pétersb., 1865, t. IX). Sans les reprendre ici, j'en citerai un qui ne doit point être omis. Par la structure de leurs organes de la locomotion , dit il , et il parle des nageoires impaires, comme des nageoires paires, les pois- sons peuvent être distingués des autres animaux vertébrés avec au- tant de raison que les oiseaux qui, par leurs ailes, s'éloignent des Mammifères, des Reptiles et des Batraciens (p. 28). L'admission des Dipnés parmi les poissons une fois accep- tée par tous les motifs que je viens d'énumérer, quel rang con- vient-il de leur y assigner ? Représentent-ils un groupe par- ticulier et indépendant de tout autre, ou bien, au contraire, doit-on les considérer comme se rattachant à l'une des grandes divisions de la classe? Il y a 30 ans, lorsque M. R. Owen, le premier, donna des preuves de la prédominance des caractères ichthyologiques [Proc. Linn. Soc, 1838, trad. fr. Ann. se. nat., Zool., 2" série, t. XI, p. 371 et suiv.), la réunion en un groupe particulier des poissons nommés aujourd'hui Ganoïdes, n'avait pas encore été proposée. On ne considérait pas non plus, dès cette époque, la classe des poissons comme formée par plusieurs sous- classes. Déjà, cependant, le Lépidosiren était, pour lui, le type d'une famille spéciale intermédiaire aux Plagiostomes et aux Malacoptérygiens abdominaux dits Sauroïdes (Polyptères et Lépidostés). Il soutint la même opinion rannéc suivante [Truns. Lin. Soc, t. XVIII). En 1860, dans le plus récent exposé de sa classification des Hcemalocrya, dont j'ai présenté le tabltau p. 17, note 2, il les range à la fin de la 3*^ sous-classe, après les Plagiostomes, et comme ordre de transition, avant la 4'' qui commence par les Ganocéphales, où est compris ïArchegosaurus et se continue par les Batraciens. En 1844, J. Millier (voy. l'analyse de sa classification, t. I, p. 284-290), a élevé les Dipnés au rang de sous-classe interca- lée entre les Téléosliens qui forment la tète de la classe et les Ganoïdes. Pour le prince Ch. Bonaparte (voy. t. I, p. 295), ils forment également une sous-classe, celle des Pneuniobranchii à la suite dos Elasmobranches et avant les Ganoïdes qu'il nomme Epibranchii. Doivent-ils, en effet, être séparés de ces derniers? Poissons. Tome II. 30 466 DIPNÉS. Telle est l'opinion de la plupart des zoologistes de l'époque actuelle (voy. l'analyse des classifications proposées depuis la découverte du Lépidosiren (t. I, p. 284-308, t. II, p. 15, note 1 et p. 415, note 1). Au contraire, ce sont des Ganoïdes, selon M. Gill [Proceed. Acad. nat. se, Philad., 1861, p. 19 et 21), et selon M. Brandt [Bericht iiber ersten Theil rneiner Beitr. zur Kenntniss Entwicke- lungst. ganoid Fischformen [Mél. biolog. tirés du Bull. Acad. se. St. Pétersbourg, 1865, t. X, p. 139). Si l'on compare l'énoncé des caractères des Ganoïdes et des Dipnés (voy. plus haut, p. 12 et 427, et les détails explicatifs, p. 4-12 et 428-457), on trouve sans doute des ressemblances assez frappantes et qui indiquent précisément la convenance de leur classement dans deux groupes très-voisins l'un de l'autre, mais aussi des différences très-notables. Ainsi, 1° La transformation de la vessie natatoire en véritables organes pulmonaires entraînant les modifications les plus no- tables dans le mode suivant lequel la circulation s'accomplit, 2° La structure du cœur et du bulbe artériel, 3° La structure du crâne, 4° La disposition des narines, 5° La conformation des nageoires paires, 6° L'armure toute spéciale des mâchoires rappelant celle des Holocéphales ou Chimères, Constituent un ensemble de caractères absolument propres aux Dipnés el qui motivent le rang distinct qu'on s'accorde gé- néralement à leur assigner dans la classe des poissons. GENRE LÉPIDOSIKÉNE. 467 FAMILLE UNIQUE. LÈPIDOSIRËNIENS. LEPIDOSIRENES. Caractères. — Ceux de la sous-classe. La famille comprend deux genres : • I. Genre LÉPIDOSIRÈNE. LEPIDOSIREN, Filzinger (1). Caractères. — Queue pointue, mais non filiforme à son ex- trémité. P. et V. très-écartées, médiocrement longues, formées par un rayon simple, non articulé, sans rayons accessoires dans le repli cutané de leur bord externe; pas de branchies exté- rieures; yeux très-petits; 5 paires d'arcs branchiaux dont les 3'^ et 4" seulement portent des branchies (2); 4 fentes bran- chiales internes très-courtes et qui diminuent graduellement d'étendue à partir de la 1"'^ ; une branchie accessoire antérieure. Lepidosiren paradoxa, Fitzinger, Isis, 1837, p. 379. 1837. Lepid. parad., Natlerer, Ann. Wien. Mus., t. II, p. 165-170, pi. X, nommé Caramuru par les habitants de Borba. — 1840. Id., Th. Bischoff, pi. I, et trad. fr. Ann. se. nal. ZooL, ^^ série, t. XIV, p. IIG, pi. 6.— 1843. Id., Hyrtl, Al)ha7idL bôhm. Gesellsch. Wis- sensch., t. V, p. 609. — 484S. Id., Heckel, Mull. Archiv, 1845, p. 534. — 1846. ? Minhocâo des Goyannais (Lepidosiren) Aug. St.-Hilaire, C. rendus A c. se. Paris, t. XXIII, p. 1145. 1855. Lepid. parad., Caslelnau, Anim. rares ou nouv. Amer. S., Poiss., p. 104, pi. 50. 1855. Lepid. dissimilis, Id. Id., p. 104. 1860. Lepidos. parad. et Lepidos. dissirnilis, M'Donnell, Nat. hist. review, 1860, pi. IV, fig. 1 et 2. Caractères (3). — Tête contenue 10 à 11 fois dans la lon- (1) De liniç, lôo;, écaille et c-stpriv, sirène, dénomination destinée à rap- peler les analogies avec les Batraciens de ce nom et le caractère essentiel- lement distinctif fourni par le revêtement squameux des téguments. On en attribue, d'ordinaire, l'introduction dans la science à Nalterer; mais dans la communication faite par M. Fitzinger aux naturalistes réunis à léna, en sept. 1836, et insérée dans VIsis, 1837, p. 379, il dit : j'ai nommé cet animal remarquable Lepidosiren paraduTo. Postérieurement à cette publication qu'il mentionne dans son Mémoire (--l'^w. [Vien. ;1/(/v., 1837, t II, p. 165-170,, Natterer, de son côté, s'exprime ainsi : j'ai distingué ce genre sous le nom de Lepidosiren parudoxa. (2) Voy. pour le 2^ arc, l'observation de M. Hyrtl, p. 448. (3) D'après un sujet de O'^.Sb rapporté d'un lac de l'IIcayalo, bassin de 468 DlPiNES. LEPIDOSIREMEWS. gupur totale, 4 fois ou un peu au-delà entre le bout du museau et Torigine de la D,, et 5 fois 8/4 ou 6 fois dans la distance des p. aux V., qui est comprise 1 fois 2/8 environ dans les dimen- sions totales; D. commençant un peu en arrière de la fin du deuxième tiers de l'intervalle des P. aux V. ; 220 à 230 rangées transversales d'écaillés disposées sur 26 à 28 rangs longitudi- naux de chaque coté. P. d'égale long., 0,070 (un peu au-delà de 1/12 de la long, totale, comme sur la pi. de Nallercr, où l'animal entier mesure 0"\C30, avec des P. de 0'".05i). Elles sont, par conséquent, beaucoup plus courtes que chez le Proloptère, Il en est de mémo pour les V.; Tune a 0"\06i, et l'autre, par suite de mutilation, 0".0o8, thez l'individu tig. par Nallerer, le rapport entre les P. et les V. est identique à celui que j'indique ici. Coloration. — Sur un fond gris-brun foncé ou olivâtre, des taches rondes, irrégulières, plus claires, presque aussi grandes que les écailles, très-peu apparentes sur la tête et le milieu du dos. La ligne laiérale et les canaux muqueux se détachent par leur teinte plus foncée et même noirâtre. Taille. — Le plus. grand des deux exemplaires vus par Natterer avait 3 pieds 9 lignes {1 mètre environ), et l'autre 1 p. 10 po. (0"\60 environ). L'individu rapporté par M. de Castelnau aO'^.SS, et la peau conservée au Mus. est un peu moins longue. Habitat. — Durant le séjour de 17 années que Natterer a fait au Brésil, il n'a trouvé que les 2 Lépid. mentionnés, l'un dans un canal du voisinage de Borba, sur le Rio-Madeira,et le second dans un ma- rais sur la rive gauche de l'Amazone, au-dessus de Villanova, dans un endroit que l'on nomme Cararaucu. L'origine précise de la dépouille en mauvais état que j'ai déjà mentionnée, m'est inconnue. Le spécimen rapporté par M. de Castel- nau faisait partie du produit d'une pêche abondante pratiquée dans un lac de la mission de l'IIcayale, communiquant avec le tleuve, comme beaucoup d'autres lacs de celte contrée, à la saison des pluies, et dont les eaux avaient été empoisonnées au moyen du Barbasco (1). Peut-être, ce poisson habite-t-il aussi le lac Feia et celui du Padre l'Amazone, par M. de Castelnau, et type de son Lepidos. dissimilis. A la fin de la description, je donne les motifs de l'assimilation de ce sujet à l'es- pèce plus anciennement connue. Les collections renferment, en outre, une peau en mauvais état. (1) Une description animée de cette pèche se trouve dans V Introduction de M. de Ca^-teinau (p. IV et suiv.). Il y rapporte (p. VIII) les récits qui lui ont été faits sur le Minhocào » ce géant probablement enfanté par l'imagination des Indiens » et qui sont conlirmatifs de ceux que Aug. de Saint-Hilaire a résumés dans les Ç. rendus Ac. se, 1846, t. XXIII, p. 1145- 1147. GENRE PROTOPTÈRE. 469 Arandas et le Rio de Piloes dans la province de Goyaz, si l'animal gigantesque connu dans le pays par des récits évidemment fabuleux, sous le nom de Minkocâo, et qui se tenant au fond des eaux, y en- traîne, dit-on, les chevaux et les bêtes à cornes, est le Lepidosiren (voy. la synonymie). Le Lepidosiren est tellement rare, dit Natterer {loc. cit., p. d70), que tous les habitants de Borba vinrent à lui pour voir cet animal, qui, inconnu de presque tous, n'avait jamois été péché par ceux de Cararaucu. M. Sclater {Proc. zool. Soc, 1866, p. 34) a appelé l'attention sur la grande rareté en Europe de cet animal, dont on ne connaît que 3 exemplaires [A, si l'on peut compter la peau en mauvais état con- servée au Muséum). M. Bâtes, voyageur anglais, qui, pendant trois ans, a fait de cons- tantes recherches, au Brésil, pour y trouver ce poisson, ne l'y a point rencontré, et a informé M. Sclater que beaucoup de pêcheurs du pays auxquels il a montré un dessin représentant l'animal, ont déclaré qu'on le prend occasionnellement dans la vase du fond des grands lacs, lorsque, à l'époque des sécheresses, on cherche à y harponner le Pirarecu {Sudis gigas). Ils le nomment Tambaki-Mboya. M. Bâtes dit que le Lepidos. semble être continé dans les grands lacs voisins des rivières Tapajos et Madeira. La distinction établie par M. de Castelnau entre le Lepid. parad. et le Lepid. dissimilis, ne me paraît pas jusiifiée par la comparaison très- attentive que j'ai faite du sujet rapporté par lui et de la tig. donnée par Natterer et reproduite par M. Bischoff. Les dimensions proportion- nelles des diverses parties du corps et des mcm1)res sont identiques. Les dents iniermaxillaires ne sontpoint parallèles entre elles, mais un peu divergentes, et les dents des mâchoires offrent le même aspect. La forme de la tête et les canaux muqueux ne sont pas exactement représentés sur la pi. jointe au texte du voyageur français, car sur l'animal, je ne trouve aucune différence avec le Lepid. parad. Quant au système de coloration, qui est altéré par le séjour dans l'alcool, il est d'une teinte uniforme; mais le centre de chaque écaille est plus clair'que son pourtour, on peut donc considérer cette différence de nuances comme constituant les taches indiquées plus haut, d'après Natterer. II. Genre PROTOPTÈRE. PROTOPTEUUS (1), R. Owen, Proceed. Linn. Soc, 1839, p. 27. Caractères. — Queue tout à fait filiforme à son extrémité; (1) De iTpw-ro;, premier, et de TtTcpôv, rame, nageoire, par allusion à l'état rudimentalre des membres. En 1841 [Ann. and Mag. nat. hist., t. VII, p. 339, note), M. J. Hogg a proposé, pour l'espèce africaine, le nom de Profomelus (upwxo; et [xs'Xo?, 470 DIPNES. PROTOPTERUS. P.etV. très-longues (1), formées par un rayon composé de seg- ments placés bout à bout et supportant, au bord externe, dans une partie de leur étendue, des rayons nombreux et très-fins qui soutiennent le repli cutané des nageoires ; au-dessus de chaque membre antérieur, trois appendices branchiaux cuta- nés (2) ; yeux petits ; 6 paires d'arcs branchiaux : la l'"'' et la Q" munies d'une série unique de branchies, les ¥ et 5'' d'une double série, mais elles manquent sur les 2'^ et 3*; 5 fentes branchiales internes dont l'étendue est variable suivant la position qu'elles occupent; pas de branchie accessoire anté- rieure. Les membres, malgré quelques différences en rapport avec la taille des individus, sont toujours, même chez les plus grands, moins écartés entre eux que chez le Lepidosiren, où l'éloignement des V. aux P. est beaucoup plus considérable que celui qui sépare les premières de l'extrémité de la queue. — La teinte verte des parties osseuses du squelette ne se voit que chez le Protoptère. Protopterus annectens, R, Owen. 1839, Proceed. Linn. Soc, p. 32, et Trans. Linn. Soc, t. XVIII, p. 332, pi. 23-27, et Anat. vertebr., t. I, p. 152, fig. 100. 1837. Prot. anguilliformis (3), R. Owen, MS. Catal.tnus. collège of Surgeons. 1841. Prot. annectens. Jardine, Remarks on the struct. and habits [Ann. and Mag. nat. hist., t. VII, p. 21, avec fig. de détails). 1844. Prot. intermedius, reprod. de !a pi. de R. Owen. PI. du Suppl. Dict. se. nat., éd. LevrauU, Amph., pi. 2. 1844. Rhinocryptis amphibia, Peters, Bericht Akad. Wissench., Berlin, p. 414. membre). — M. Peters, lorsque, le premier, il démontra les différences gé- nériques qui distinguent de l'espèce découverte au Brésil par Natterer, celle qu'il a trouvée dans le Mozambique, créa le nom de Rhinocryptis, plv, pivôç, nez, et y.punrTO;, caché [Monatsber . Akad. Berlin, 1844. p. 41-4), au- quel il substitue, lui-même, aujourd'hui, le nom donné par M. Owen, parce qu'il est généralement employé. (1) Leur longueur est très-variable suivant les sujets, parce qu'il est rare qu'elles soient entières. Dans leur état d'intégrité, elles se terminent par une pointe très-eCTilée. (2) Sont-ils permanents ou transitoires? J'ai exposé (p. 452) les faits re- latifs à cette question. Quoi qu'il en soit, ils constituent un caractère géné- rique : on ne les a point encore vus chez le Lepidosiren. (3) Ce nom cité par M. Owen {Trans.. ., p. 332) a, pour lui, la priorité, mais l'antre est presque exclusivement le seul dont on fasse usage. GENRE PROTOPTÈRE. 471 1845. Lepidos. annectens, Peters, Mûller's, Archiv, p. 1-12, pi. I- III, où est établie, p. 11, l'identité avec le Rhinocryptis amphibia. ISril. fProloplerus œthiopicus, Heckel, Ueber eine neueFisch. spe- cies aus den lueissen-Nil [Sitzungsber. Akad. Wissensch., Wien.) t. VII, p. 683-689. 1855. Lepidos. annect., Caslelnau [Anim. nouv. ou rares. Amer. S., Poiss., p. 104. 1855. ^Lepidos. Arnaudii, Id., Id., p. 105. 1855, Lepidos. tobal, Adanson, Id., Id., p. 105. 1856. Lepidos. annectens, Gray, Proc. x-ool. Soc, 1856, p. 342, pi. XI, Rept., individu observé vivant au Palais de Cristal. — 1860. On the mud-fish of the Nile {"fLepid. ann.), Gray, Ann. and Mag. nat. hisL, 3tii ser., t. V, p. 70. — 1860, Id., M'Donnell, The nat. hisl. re- view, t. VII, p. 94, et p. 109, pi. 3 et 5-6. — 1865. Id., Hartmann, Nalurgesch. medicin. Skizze der Nilkmder, p. 201. 1868. Protopt. anguilliformis, Peters, Naturwiss. lieise nach Mos- sambique, Flussfische, p. 3, pi. I, fig. 1. Caractères (1). — Tête contenue 7 à 8 fois dans la longueur totale (2), 2 fois à 2 fois 4/2 entre le bout du museau et l'ori- gine de la D,, et près de 3 fois ou un peu au-delà dans l'inter- valle des P. aux V. qui est presque 1/3 de tout l'animal; D. commençant au milieu environ de l'écartement des deux paires de nageoires, mais un peu plus rapprochée de la première que de la seconde; 100 rangées transversales d'écaillés ou même davantage, disposées sur 14 à 16 rangs longitudinaux de cha- que côté. Les proportions des parties extér. varient, jusqu'à un certain point, avec l'âge. Les mesures données par M. Peters le prouvent, et celles que j'ai prises m'ont fourni le même résultat, mais moins frappant, (1) Le Muséum possède 8 individus reçus de la Gambie dans des mottes de terre durcies. Le moins petit (0"i.40) a servi pour la préparation d'un •squelette. Les autres ont de 0".20 à 0">.30; plusieurs ont vécu à la ména- gerie des Reptiles; il y en a 2 encore enveloppés dans leur cocon. Les col- lections renferment, en outre, un spécimen de la côte de Zanzibar pris par M. A. Grandidier, et une peau desséchée, plus longue (0™.56), dont un seul côté est intact, et où les membres manquent. Elle a été rapportée du Sénégal, sous le nom de Tobal, par Adanson {Lep. Tobal, Cast.). Elle ne paraît pas offrir des différences spécifiques. M. d'Arnaud (voy., sur son voyage, p. 394, note 2) a déposé au Mus. un sujet de O'n.483 (Lep. Arnaudii, Cast.). J'indique, dans la description, les petites dissemblances que l'animal présente quand on le compare aux au- tres exemplaires. (2) Par exception, 6 fois 1/2 chez un individu de 0n>.22, et 9 fois chez un autre de 0'». 162, appartenant, l'un et l'autre, au Musée de Berlin. 472 DIPNÉS. PROTOPTERUS. parce que je n'ai pas sous les yeux des individus arrivés au môme t'tat de développement. Il y a aussi des différences individuelles, car le sujet du Nil Blanc, qui appartient évidemment à la présente espèce, a les na- geoires paires plus éloignées entre elles (0™.03) qu'elles ne le sont chez un Protoptère de Gambie de la même taille (O^.^SS) conservé au musée de Berlin. Par suite de mutilations fréquentes, les membres ont des dimen- sions variables. Chez le spécimen du Nil Blanc déjà cité, les P. sont comprises 3 fois seulement entre les deux extrémités de l'animal, et, sur un exemplaire de 0"'.220, elles étaient encore plus longues (0'".105, Peters). Les V., quand elles sont entières, ont presque les mêmes dimensions que les P. ■Coloralion. — En dessus, d'un vert olive avec de nombreuses ta- ches irrégulières brunes ou noires; régions inférieures violacées et unicolores; nageoires paires d'une teinte uniforme chez les vieux in- dividus, mais à anneaux foncés chez les jeunes. Us sont encore très- marqués sur le sujet du Nil Blanc où le dos et les flancs portent des lignes étroites et claires, formant les contours des mailles d'un ré- seau très-irrégulier. Taille. — Si, comme il y a tout lieu de le supposer, le sujet du Nil Blanc {Pr. œlhiojticus, Heckel) appartient à la présente espèce, celle- ci peut atteindre des dimensions semblables à celle du Lepidosiren, car le naturaliste de Vienne dit que son spécimen avait 3 pieds 2 pouces; les plus longs des Musées de Berlin et de Paris mesurent 0"\67 et 0'".4.8S. Habitat. — Afr. occid. : Gambie, Sénégal, Niger; Afr. orient. : Zambèze (Quellimane, Boror, Tette), Nil Blanc et embouchure du Nil (Gray, Ami. and Mag.nal. hist., 1860, t. V, p. 70), mais M. M'Donnell {Nat. hist. review, 1860, p. 9i) suppose qu'il est question non point du Delta, mais du lieu de réunion du Nil supérieur ou Nil Blanc avec le Nil moven. IVe SOUS.CLASSE. (1) LOPHOBRANCHES Caractères. — Poissons de petite taille, h squelette osseux, à corps allongé et étroit, revêtu, au lieu d'écaillés, de petits écussons minces, disposés autour du tronc et de la queue en anneaux plus ou moins nombreux, tous pourvus de saillies d'où résulte une forme polygonale ; queue sans nageoire cau- dale et préhensile chez plusieurs; museau, chez les uns, aplati, prolongé au-devant de la bouche qui s'ouvre sous sa base, mais chez les autres, tubuleux, et à l'extrémité antérieure du- quel sont les os des mâchoires circonscrivant la fente de la bouche qui est petite et presque verticale; jamais de dents; nageoires, dans le plus grand nombre, peu développées, à rayons simples ou articulés; V. et C. manquant souvent et même quelquefois les P.; branchies en houppes et formées de feuillets supportes p.ar des pédicules courts et arrondis, disposés en double série sur les arcs; opercules tixés à la ceinture sca- pulaire par une membrane que soutiennent, de chaque côté, 2 ou 3 rayons branchiostèges, et ne laissant libre qu'une courte et étroite ouverture pour la sortie de l'eau ; vessie natatoire sans canal aérophore ; œufs des espèces dont on connaît le mode de reproduction portés par le mâle, à partir du moment de la ponte jusqu'à leur éclosion, soit dans une poche sous- caudale ou sous-ventrale, soit simplement sous le ventre. MoTiLiTÉ. — Le mode de locomotion est intéressant à étu- dier, parce qu'il présente des particularités propres à ces pois- sons. Il faut d'abord signaler la singulière faculté dont sont douées les espèces de la soùs-famille des Hippocampinés, mais surtout celles du genre Hippocampe, et les Syngnathes égale- (1) Aôço;, crête, houppe, ppâ^j^ia, branchies, dénomination tirée de la conformation tout à fait exceptionnelle des organes respiratoires et in- troduite dans la nomenclature ichthyologique, en 1817, par Cuvier {Règne anim., 1« éd., t. II, p. 155). 474 LOPHOBRANCHES. ment sans C, particulièrement les Nerophis, d'enrouler leur queue autour des corps qui offrent une cerlainc résistance. Souvent, plusieurs individus se groupent autour d'un même appui et restent ainsi pendant un temps assez long épiant les petites proies qui passent à leur portée, mais conservant une immobilité presque complète et ayant, suivant la remarque de Lyonnet, a un air sérieux, pensif et réfléchi » qu'il attribue à l'indépendance des mouvements des yeux, ce qui lui a fait supposer « non sans quelque raison que l'ani- mal peut fixer son attention en même temps sur deux objets à la fois, quoique fort écartés l'un de l'autre » [Sur le cheval marin : Rech. sur l'anat. et les mélam. des ins., publiées en 1832 par de Haan, p. 368). Quelquefois même, ils forment un groupe en s'attachant les uns aux autres ou se fixent au corps des poissons près desquels ils se trou- vent. Quant à leur mode de natation, il a été observé attentive- ment par M. Leckenby [Ann. and Mag. nat. Iiist., 1858, t. II, p. 416), et par M. Weinland, qui, après avoir donné une note sur ce sujet, en 1858 [Proceed. Boston Soc. nat. hist.., t. VI, p. 346), y est revenu, avec plus de détails en 1861 [Zool. Gart., p. 199). Il a fait observer que les Syngnathes, contrairement à ce qui a lieu chez les autres poissons dont la progression se fait au moyen des mouvements de latéralité de la queue, avancent sans imprimer aucune inflexion au corps. En raison de sa gra- cilité et du peu de développement de l'uroptère, la queue ne peut jouer efîîcacement le rôle d'un aviron. La nageoire dor- sale détermine une ondulation très-manifeste de l'eau, et, de la sorte, se trouve produit le déplacement. Évidemment, dit M. Weinland, les vibrations ondulatoires de la dorsale agis- sent comme l'hélice d'un bateau à vapeur, les déplacements successifs des différentes parties de la nageoire dans le sens de sa longueur pouvant être comparés à une portion des mou- vements en spirale de cet appareil de locomotion. Des observations analogues, relativement au mode de nata- tion, avaient été faites déjà par Heckel sur le petit poisson dit Umbra Krameri., et furent répétées sur les Lépidostés par M. Weinland qui suppose qu'il doit en être de même pour les Polyptères. Ce jeu de la dorsale se comprend lorsqu'on étudie l'action de ses muscles, comme M. Kner l'a fait en 1855. [Verhandl. Zool. — Botan. Vereins, Wien, t. V, p. 57.) Il a reconnu que le mouvement ondulatoire très-rapide qui rappelle celui des Rotifères est dû à la mobilité indépendante des rayons. Sous FONCTIONS DE LA VIE DE RELATION. 475 les muscles superficiels longitudinaux, il a trouvé les muscles propres des rayons à peine isolés les uns des autres et presque tous parallèles, ce qui est d'autant plus remarquable, dit-il, que les longues pièces osseuses qui supportent les rayons sont, dans le squelette des Syng- nathes, disposés au nombre de 3 à 5 au-dessus de chaque vertèbre, comme les touches d'un éventail; suivant la long, de la D., il y a plus ou moins de vertèbres surmontées par ces tiges divergentes que Schneider a représentées (Artedi, Synon. pisc, pi. II, fig. 22). Les muscles se terminent à la base des rayons par des tendons grêles. Chez les Hippocampes, les porte-rayons sont, au contraire, presque parallèles, les antérieurs et les postérieurs sont seuls un peu diver- gents et ils s'appuient sur les apophyses épineuses divisées supérieu- rement de chacune des vertèbres qui sont en rapport avec la nageoire. Terminés à leur partie supérieure par autant de tendons qu'il y a de rayons, leurs muscles propres se réunissent en fascicules qui corres- pondent à chacune des vertèbres situées sous l'épiptère. ha. vessie natatoire n'a pas de coTiduit pneumalophore. Elle est vasculaire. M. Em, Moreau en a récemment étudié le corps rouge situé àj'exlrém. anlér. de Torg., et signalé par Retzius [Syngn. Akad. HanclL, Stock., 1833, p. 155). Par sa résonnance, elle augmente les sons résultant de la contraction des muscles du tronc, coniine M. Dufossé l'a con- staté chez l'Hippocampe dans de nouvelles observations encore inédites sur les bruits que les poissons font entendre. Les nageoires, à l'exception de la dorsale qui est double chez les Solénostomes sont, en général, petites. Les pectorales lon- gues et larges chez les Pégases, courtes dans les autres groupes, manquent k certains Syngnathes (Nérophinés). Les ventrales, très-développées chez les Solénostomes, et réduites à l'état de simples filaments dans les Pégases, font défaut k tous les Syngnathoïdes. LesHippocampinés, les Stigmatophores, l'Até- lure, parmi les Syngnatihinés et les Nérophinés n'ont point de caudale ; elle est, d'ailleurs, très-réduite chez les autres, si ce n'est dans le genre Leptoichthys. Le squelette ne diffère en rien d'essentiel de celui des pois- sons osseux. C\i\\eT [Hist. nat. Poiss., t. I, p. 295-296) Fabien établi en parlant de ceux que l'on nomme les fibro-cartilagi- neux dont le caractère se tire de ce que la matière calcaire (phosph. de chaux) se dépose moins abondamment dans la trame cartilagineuse où elle forme des fibres. De là, résulte, comme il le dit encore, « que le tissu de l'os ne devient pas aussi dur et ne prend point l'homogénéité caractéristique des os de certains poissons osseux. >> J. Mûller exprime une opi- 476 LOPHOBRANCHES. nion semblable [Ueberdie Gano'id : Arch. naturgesch., 1844, p. 135 et Irad. fr. Ann. se. nat. Zool.^ 3^ série, t. IV, p. 47). On ne trouve point, il est vrai, de corpuscules osseux dans leur squelette (KôUiker, Differ. types microsc. struct. skelet. oss. fish. : Proc. roy. Soc, 1859, p. 660 et 662) ; mais l'absence de ces corpuscules est caractéristique de beaucoup d'autres pois- sons, et, en particulier, de presque tous les Acanthoptérygiens, qui sont au nombre de ceux dont la charpente osseuse est le plus solidement organisée. J'ai déjà parlé du développement des pièces disposées en éventail et qui supportent les rayons de la D. chez les Syngn. et qui, dans les Hipp. s'élèvent sans présenter la même diver- gence. Je mentionne, en outre, comme caractère de ces pois- sons, le défaut d'appendices costaux. Le système musculaire est très-peu développé ; aussi, les Lo- phobr. sont-ils au nombre de ceux qui n'ayant presque pas de chair ne servent point à l'alimentation. Seinsibilité. — Relativement nu système nerveux central, je dois mentionner le mém. de Gottsche [Vergleich. Anat. GeJiirns Gràtenfische : J. MûU. Arch., 1835, p. 244-294 et 433-486) où, dans la descript. des difïér. parties de l'encéphale, sont donnés, çà et là, quelques détails sur celui du Syngn. acus représenté vu en dessus et en dessous dans les tig. 15 et 16 de la pi. ÏV. Je rappelle, en outre, que Girgensohn [Anat. und Phys. Fisch. Nervensyst. § 66 : Miim. sav. étr. Acad., St-Pelersb., 1846, t. V, p. 567) a placé les Syngn. dans le groupe des Poiss. qu'il rapproche entre eux en raison d'une concordance dans le peu de développement des organes nerveux centraux et des or- ganes d'assimilation. Organes des sens. — Le toucher est peu développé à cause de l'armure dure de toute la surface extérieure qu'on a quelque- fois comparée, mais à tort, à celle des Ganoïdes cuirassés. On ne peut pas considérer comme destinés à faire éprouver des sensations tactiles les filaments cutanés de la tête et du tronc. L'enveloppe extérieure est une sorte de cotte de maille for- mée d'un grand nombre de pièces polygonales qui n'élant pas intimement unies les unes aux autres, comme celles des Ostra- cions, permettentune certaine mobilité, soit de la queue seule- ment (Pégases), soit des différentes régions du corps (Hippo- campes et Syngnathes). KONCTIONS UE LA VIE UE RELATION. 477 Chez les premiers dont M. R. Owen a représenté le dermosque- lette {Anat. vertebr., 1866, t. I, p. 195, fig. 124), toutes les pièces dures, à l'exception des mâchoires, font partie de ce squelette cutané. Ce sont, indépendamment des anneaux du tronc et de la queue, le rostre, les plaques dans lesquelles les yeux sont placés, les plaques des opercules et celle qui, sur la ligne médiane, leur est interposée et supporte les arcs branchiaux, la zone transversale qui soutient les pectorales et les parois résistantes de la poche d'incubation des mâles. L'étui protecteur forme des anneaux composés, sur le tronc, de segments au nombre de 7, mais de 4 seulement à la queue. M. Peters [Reise nac/i mossambique, p. i04) les a bien indiqués tels qu'ils sont dans les Syngnathes proprement dits. Ce sont 1" 2 latéraux supérieurs qui, se réunissant sur le dos, re- vêtent les parties latérales supérieures du tronc; — 20 2 latéraux pro- prement dits : ils longent le milieu des flancs; ~ 3« 2 latéraux infé- rieurs situés le long du bas de la région latérale et le long du ventre ; — A°i ventral médian. I! y a, en outre, des ann. intermédiaires dont les segments, au nombre de 7 comme dans les précédents, alternent avec ceux-ci : sa- voir, l°-un im|)air au milieu du dos; — 2" et 3° 2 sur chaque flanc; — ■4° 2 à la région ventrale. Enlie les anneaux à i segments de la queue, se trouvent aussi des anneaux formés par des segments secondaires. Les différences que ces derniers présentent dans leur forme, sont quelquefois utiles à signaler dans les descriptions des espèces. L'enveloppe tégumentaire est, à l'état frais, recouverte par un épidémie qui masque, jusqu'à un certain point, les scutel- les polygonales. Chez quelques espèces, il y a des filaments cutanés suppor- tés par les épines de la tête ou du ti'onc, et dont le développe- ment est considérable dans les genres Haiiichthys et Plu/llop- teryx. Chez d'autres, on voit de petites saillies verruqueuses sur plusieurs poinls du corps, et, en particulier, sous le mu- seau. Les couleurs ne sont jamais très-vives; mais sur une teinte verte ou brunâtre, apparaissent, et quelquefois en nombre im- mense, des points jaunes ou noirs isolés ou dont la réunion constitue, çà et lu, et surtout à la région céphalique, des li- gnes ponctuées; ou bien, il y a soit des marbrures soit des bandes transversales plus claires que le fond. Les opercules tan- tôt seuls, tantôt en môme temps que d'autres parties du corps, offrent des retlels métalliques argentés ou dorés. Sur les organes des sens, je n'ai point de détails particuliers 478 LOPHOBKANCHES. à mentionner. Je rappelle seulement Tindépendance, chez les Hippocampes, des yeux qui peuvent, de même que chez les Caméléons, comme je Tai dit, p. 474, être, au même instant, dirigés chacun dans une direction absolument différente de celle qui est imprimée par la contraction musculaire à l'œil du côté opposé. J'ajoute que la capsule de la sclérotique, au lieu d'être constituée par du tissu osseux, est cartilagineuse, ainsi que la capsule qui contient l'appareil auditif. C'est une ressem- blance, d'une part, entre les Lophobranches, et les poissons à squelette également demi-osseux, tels que les Plectognathes et les Baudroies, et d'autre part, les véritables Chondrichthes. Sa structure microscopique a été étudiée par M. Langhans [Unter- such. Sderot. Fische : Zeitschr. fur wiss. ZooL, 1865, t. XV, p. 300). Digestion. — L'extrême exiguité de l'ouverture de la bouche s'oppose à ce que des aliments un peu volumineux y pénètrent. Les Lophobranches se nourrissent des animaux invertébrés très-petits que la mer contient en abondance, et probablement ils avalent beaucoup d'œufs de poissons et des détritus de ma- tière animale. Le bord maxillaire supérieur est uniquement constitué, comme chez un très-grand nombre de poissons, par les inlermaxillaires placés au- devant des maxillaires supérieurs qui dépassent les premiers en ar- rière et en dehors. Les petits maxillaires inférieurs, privés de dents comme les supérieurs, forment un arc dont la courbure est la même et s'articulent, de chaque côté, avec le jugal (quadrato-jugal). Très- prolongé chez tous les Lophobranches autres que les Pégases, cet os entre dans la composition du museau lubulaire constitué également par l'ethmoïde, le vomer et le nasal, ainsi que par les sous- et in- teropercules soudés entre eux. La préhension des aliments que semble devoir rendre diffi- cile la petitesse de l'orifice buccal est facilitée par un méca- nisme particulier que M, Corrigan a étudié [The natural hist. review, 1860, p. 33-36 et 365, fig. 1, 2 et 3) et qui explique comment peut s'effectuer l'agrandissement de la bouche. Lors- que, dans un aquarium, on observe un Syngnathe ou un Hip- pocampe, on voit, en effet, au moment où il va saisir une petite proie, les mâchoires s'écarter beaucoup plus que dans les sim- ples mouvements nécessaires pour la déglutition de l'eau qui doit servir h la respiration. L'abaissement de la mâchoire inférieure résulte du jeu de la i)iècc KOiNC^'lOINS 1)E LA ME DE ]NUTRlT10^. 479 antérieure de l'appareil hyoïdien : elle porle un prolongement four- chu à sa base constitué par 2 petites tiges osseuses qui, réunies en un angle dirigé en avant, sont logées dans un enfoncement trian- gulaire sous la base du museau. De chacune des deux portions de cette pièce osseuse part un liga- ment; avec celui du côté opposé, il remplit l'ouverture inférieure du museau et va se fixer à la mâchoire inférieure. A la face postérieure et inférieure de la pièce triangulaire viennent s'insérer des fibres mus- culaires dont la contraction triomphe de la tension des ligaments par lesquels elle est retenue dans la cavité où elle reste ordinairement cachée, l'abaissent et la tirent en arrière; exerçant, en même temps, une traction sur les ligaments antérieurs, ils entraînent ainsi, forcé- ment, la mâchoire inférieure : d'où résulte l'ampliation de la bouche. Au moment où la contraction musculaire cesse, l'élasticité des liga- ments ramène aussitôt en haut et en avant la pièce osseuse, et l'orifice buccal se rétrécit. On en détermine l'agrandissement sur l'animal vi- vant, et même après la mort, comme je m'en suis assuré, si l'alcool n'a pas trop durci les tissus, en suppléant à l'action des muscles par l'abaissement de la pièce osseuse à l'aide d'une pointe. Celles 'explication de l'agrandissement de la bouche dont Relzius a dit quelques mots [Anat...Syngn. Vet. Akad. Handl.,Slock., 1833, p. 152), est acceptée par M. W. Andrews [Nat. hisl. review, 1860, p, 399). Le canal intestinal est simple et sans appendices pyloriques. Rathke [Ueber Mangel Gekroses bei Syngn. ophidion : Meck. Arch., 1830, p. 439) y a, le premier, constaté l'absence du mé- sentère, mais chez les Hippocampes dits brevirostris et guttu- latus, il y en a un entre les portions repliées de Tintestin; il a peu d'étendue (Em. Moreau). Le mésentère existe bien chez l'embryon, mais se résorbe peu à peu, dit-il, et il s'explique ainsi comment, par une résorption partielle, cette membrane, chez, les Pleuronectes, a des ouvertures nombreuses et de formes diverses. Le même anatomiste a appelé l'attention sur l'absence, dans les deux sexes, de prolongements péritonéaux pour les organes de la génération. Circulation. — Lecœwet l'origine desvaiss. qui partent du bulbe artér. sont figurés parTiedemann [Sonderbare Kiemenbild. Nadël/isch. : Meck. Arch., 1816, t. II, pi. II, fig. 8). L'organe, dit-il, p. 111, enveloppé dans son péricarde est séparé de la cavité des branchies par une cloison membraneuse. L'oreillette est vaste, et peii musculeuse; le ventricule est plus petit, mais les muscles de ses parois sont plus développés. Il en sort le bulbe (à 2 valvules comme chez les autres poiss. osseux), et l'artère dont il est l'origine pénètre entre les masses branchiales et envoie, de chaque côté, 4 rameaux qui se divisent dans les lamelles des lobules. Respiuatioin. — La première indication relative à la structure 480 LOPHOBRANCHES. des branchies est due à Pallas [SpiciL, VIII, p. 33). Il men- tionne 4 paires d'arcs peu recourbés qui servent, dit-il, de supports à de courtes branchies disposées en 2 rangs sur cha- que arc et se présentant sous Taspecl d'épaisses villosités ou de papilles. Telle est à peu près, en etfel, l'aspect offert par la petite masse branchiale quand on la met à découvert par l'a- blation de l'opercule (Atlas, pi. 25, tig. o). En iSlG, Tiedemann iSonderbare Kiemenbild. Nadëlfisch. : Meck., Deuf.sch. ArcJt. PhijsioL, t. H, p. 110, pi. II, fig. 7 et 8) a donné quelques détails plus étendus sur l'apparence singulière de ces or- ganes qu'il a figurés en position et sur la présence des lames mem- braneuses dont ils se composent; mais il n'en a pas étudié la struc- ture. Déjà, au reste, Cuvier et Duvernoy [Leç. anat. comp., l""*" éd., -180o, t. IV, p. 33:2), avaient fourni une bonne description co.T^ipiétéc et rectifiée en quelques points par Duvernoy dans la 2^ édit., t. VII, p. 189-191. Ils ont démontré que la structure des branchies n'est pas essentiellement différente de celle des poissons ordinaires. Rallike l'a bien établi aussi en 1832 [Anal. Vntersuch.Kicmenappara!. Wirbelth., p. .^iO et 51, pi. IV, tig. 2, A et B), et en '183o : Beitr. faim:'Krym (Mém. sav. étr. Acad. St-Pétersb., t. III, p. 312). Voy. aussi Relzius [Sijngn. : Akad. HandL, Stock., J833, pi. V, fig. 4-7). Les tiges qui servent de support aux lamelles membraneu- ses et vasculaires sont très-courtes, et constituent, sur chacun des arcs, un double rang dont les lamelles réunies, paraissant former, en quelque sorte, des panaches, sont alternatifs. La brièveté et la largeur de ces panaches sont dues à la dis- position de la membrane branchiale dont les plis très-larges augmentent d'étendue de la base à la pointe des supports, et, d'après les termes mêmes du résumé de M. Milne Edwards [Leç.phys. et anat. comp., t. II, p. 235, note 2), « comme ces plis contournent les bords de la tige pour se rejoindre presque de chaque côté, il en résuite que la lame a la forme d'une mas- sue ou d'un cône renversé. « Il serait donc inexact de décrire les branchies comme for- mant des faisceaux ou des houppes semblables aux branchies externes des Batraciens ou de certains poissons, tels que les Protoplères ou les Polyptères. Elles ont, en réalité, comme Rathke le fait observer [Faiin. der Krijm : Mém. sav. étr. Ac. St-Pétersb., 1835, t. III, p. 112), la môme organisation que chez les autres poissons, seulement, elles sont plus épaisses en proportion de leur longueur, et, par suite, il y a moins de lamelles. REPRODUCTION, 481 L'appareil operculaire, quoique simple dans sa composition, offre une grande étendue, et il est complété par la membrane branchiostège qui, soutenue par 2 ou 3 rayons seulement de chaque côté, se réunit à la ceinture scapulaire et ne laisse li- bre qu'une très-petite ouverture pour le passage de l'eau. Situé latéralement au-devant de l'insertion de la P. chez les Pégases dont l'opercule large el plat occupe la région inférieure, cet orifice se voit en dessus, chez les autres Lophobranches, près de l'occiput. Le préopercule manque, mais l'opercule long et large, plus ou moins bombé, forme, avec la membrane la paroi externe de la cavité des branchies; le sous-opercule et l'interopercule sou- dés entre eux contribuent, par leur prolongation antérieure, k la formation du museau. Dans ses Leçons sur la physiol. comp. de la respiration^ M. Paul Bert, au milieu de beaucoup d'observations sur le nombre des mouvements respiratoires des poissons faites par lui ou par M. A. Lafont, en a cité qui sont relatives à 2 Lopho- branches (p. 395). En octobre, par une tempérât, de 13", à l'état de repos, un Syngn. et un Hippoc. exécutaient 34 et 33 mouvements respiral, par minute, mais seulement 21 el 20 en janvier, par 8". L'abaissement de la tem- pérature, comme il l'a remarqué pour d'autres espèces, exerce donc une influence manifcslc. Quoique, généralement, dans un même groupe, la respiration soit d'autant plus fréquente que la taille est plus petite, ce n'est pas un fait constant. Les Lophobranches offrent un exemple remarquable de celle déviation de la règle habituelle, car dans les mêmes condi- tions de température, des poissons plus grands, une Plie, un Rouget, une Raie donnaieni les nombres 61, 60 et 50. Quand l'eau sort des cavités branchiales, elle est lancée à une certaine distance, comme Lyonnetl'a montré sur les des- sins élégants qu'il a joints à sa note sur le Cheval marin [Rech. sur Vanat. et les métaînorph. de différ. esp. d'insectes, publiées en 1832 seulement, p. 3G5, pi. 38). C'est sans doute à cette pro- jection et au jeu des P., que doivent être attribués les mouve- ments circulaires 'des fines particules du sable et des corps légers en suspension, analogues à ceux qui sont produits par les Rotifères et observés par Lichtenstein [Virbelbeivegung ,der Kiemen Syîign. hippoc. : Wiegm. Arch., 1836, t. I, p. 128)". Reproduction. — Une des questions les plus intéressantes de l'histoire des Lophobranches est celle de lu protection des œufs, Poissons. Tome II. 31 482 LOPHOBRANCHES. depuis le moment de la ponte jusqu'à l'éclosion, par l'un des parents qui les conserve dans une poche sous-caudale ou sous- ventrale (comparée par Pallas à la poche des Marsupiaux : Spi- cileg. VIIÎ, p. 32), ou les porte simplement fixés à la région abdominale, sans que nulle enveloppe les recouvre. Beaucoup de naturalistes se sont occupés d'un si singulier mode de trans- port des œufs que l'on pourrait nommer incubation en modifiant un peu le sens habituel de ce mot. Ekslrôm [Die Fische Scheer. Morkô, trad. allem. Creplin, 1835, p. 127-131) a donné un his- torique des opinions émises sur la génération de ces poissons, à partir d'Arislote jusqu'à l'époque oîi lui-même a écrit. Je ne puis reproduire ici son intéressant résumé, mais il en résulte la preuve de l'ignorance oîi l'on était du sexe du poisson incubateur avant que lui-même eût étudié la question. C'est Ekstrôm, en effet, qui, le premier, a reconnu que les œufs sont portés par les mâles, et, en outre, que chez les espè- ces munies d'une poche sous-caudale, les jeunes viennent s'y réfugier (p. 132, note). Des doutes cependant restèrent encore dans quelques esprits, et, en raison de ces incertitudes dont il a donné un récit, M. de Siebold s'est livré à des recherches spéciales sur le même sujet [Ueber die GescJilechtsiverkzeuge Syngn. und Hippoc. : Erichson's Arch., 1842, t. XV, p. 292- 299). Elles eurent, en ce qui concerne les Syngn, et les Hip- poc, un résultat confirmatif de celles d'Ekstrôm, de Retzius, de Rapp et de Yarrell qui a cité Walcott, 1785, M. S. sur le sexe des sujets porteurs des œufs [Brit. flsh., 3^ éd., t. 2, p. 402): Pour connaître toutes les divergences d'opinions des zoologistes qui ont travaillé après Ekstrôm, il faut recourir au mémoire de Sie- bold que je viens de citer et où se trouve complétée (p. 292-294) la revue donnée par le naturaliste suédois. Chez les individus à poche, il a constaté la présence de la liqueur spermatique où le microscope lui a montré des vésicules transparentes contenant de fins granules, fort différentes , par leur forme, des spermatozoïdes des poissons cartilagineux les plus élevés, tels cfue les Elasmobranches (voy. t. I, p.231),€l plue analogues à ceux des poissons osseux chez lesquels ils sont globuliformes; mais comme ces vésicules ne présentaient pas la moindre trace de l'appendice très -fin caractéristique des sperma- tozoïdes de ces derniers, et comme leur volume était proportionnel- lement considérable, il a été amené à penser qu'il avait sous les yeux les globules prologéniques dont le contenu, au moment de la fécon- dation, fournil les spermatozoïdes (Lallemand en a représenté un de la Raie {Ann. se. nat., 2"= série, Zool., t. XV, pi. 10, fig. 9). L'égalité de volume de ces corps, que ne présentent jamais les œufs, REPRODUCTION. 483 avait déjà frappé Ralhke dans l'examen des organes génitaux d'un Syngnathe qu'il croyait être une femelle. Enfin, la nature du contenu des organes génitaux d'individus sans poche n'a pu laisser aucun doute à M. de Siebold sur le sexe des ani- maux. Ces organes, où il n'y avait point de liquide spermatique, ren- fermaient des œufs reconnaissables à leur couleur jaune rougeàtre, à leur volume et à leur inégalité de diamètre. Pour compléter les indications qui précèdent, je signale les détails sur les org. génit. des 2 sexes et sur la poche des cT dus h Relzius {Anat. Sijngn. : Akad., Stock., 1833, p. 147-151, pL V, fig. 1^3). M. W. Andrews a été témoin du passage des œufs, au mo- ment de la ponte du Sj/ngn. tijphle dans la poche sous-caudale du mâle [Nat. hist. review, 1860, p. 398). Dans une eau peu profonde où à la marée basse, on voit quelque- fois, dit-il, les Syngnathes par paires, côte à côte, dans une apparente immobilité, sur une pierre ou sur un rocher. A ce moment, les œufs non encore arrivés à maturité sont abandonnés par la femelle ; le mâle les reçoit dans la poche dont il a le pouvoir d'écarter les parois, et les fixe à l'intérieur de la cavité à l'aide d'une sécrétion albumino- glutineuse. A mesure que le développement se fait, les capsules où les œufs sont reçus s'agrandissent et forment des dépressions hémi- sphériques. Quand il est achevé , le sac est forcément ouvert pour laisser passer les jeunes animaux. Chez les Nérophis, les œufs sont fixés sous le ventre à l'aide d'une sécrétion de même nature que colle de la poche des autres espèces. Pendant un temps de calme et au moment favorable de la marée, on les voit réunis par paires, l'un contre l'autre et attachés aux zoostères par l'enroulement de la queue. A ce moment, la ponte a lieu et elle est immédiatement suivie de l'agglutination des œufs. Leur adhé- rence et leur arrangement sont facilités par la forme de l'abdomen qui est plus déprimé et aplati chez le mâle que chez la femelle où il présente une carène. La vascularisation de la poche, comme Cavolini l'a d'abord fait observer, est très-abondante et contribue à la nutrition des fœtus qui, complètement enfermés, ne reçoivent point le contact de Teau. Les parois des cellules dans lesquelles ils sont contenus diminuent peu à peu d'épaisseur jusqu'au moment où ils s'échappent au dehors. Cette diminution, et même la dispari- tion partielle assez prompte des membranes intercellulaires , sont-elles simplement le résultat de la pression exercée par l'augmentation du volume des embryons, selon la remarque de M. Gunther (1868 liecordzool. littérat. pour 1867, p. 178), ou bien, comme Duvernoy l'a supposé (article Ovologie, Dict. d'Or- 484 LOPHOBRANCHES. bigny, t. IX, p. 284) et comme Ta dit de nouveau le Révér. Lockwood {Americ.naturalist,\SQl, t. I, p. 225), servent-elles à la nourriture des jeunes? — On trouve des traces des alvéo- les soit dans la poche d'incubation, soit à la surface ventrale, pendant un temps assez long après l'éclosion, puis elles finis- sent par disparaître. Les parois du sac alors se rapprochent jusqu'au temps de la ponte suivante. Quant au développement des germes, il a été étudié sur le Syngn. [Nerophis] ophidion, d'abord par Cavolini [Mem. sulla generaz. pesci, 4789 et trad. allem. par Zimmermann, 1792, p. 176-192, pi. III). Il a été ensuite l'objet d'un examen très- approfondi de la part de M. de Quatrefages [Mém. sur les em- bryons des Syngn. [Syngn. ophidion] : Ann. se. nat. Zool., 2*^ série, 1842, t. XVIII, pi. 6 bis et 7). En 1843, M. O.-G. Costa en a repris l'étude sur la même espèce [Rendi conti delV Ac. se. Napoli, t. II, p. 197-204). Ces travaux dont je ne puis pas don- ner ici une analyse, faute d'espace, fournissent de nombreux détails sur l'embryogénie des Syngnathes. B. Fr. Fries ayant eu l'occasion de voir, dans un aquarium, l'éclosion des œufs que portait, sous le ventre, un Nerophis lombriciforme, a constaté que les jeunes se présentent sous un autre aspect que les parents. Ils ont, en effet, les P. qui manquent à ceux-ci et elles sont ani- mées des mouvements vibratoires les plus rapides ; la queue, comme chez les têtards de Batraciens, ou chez les Anguilles, est entourée, dans toute sa longueur, en dessus et en dessous, d'une membrane ou nageoire; une membrane semblable règne entre la D. et le milieu de l'espace qui la sépare de la nuque. De plus, les opercules, très-développés, au lieu d"adhérer à l'anneau scapulaire par une membrane branchiostège ne laissant qu'une petite ouverture en haut, de chaque côté, pour la sortie de l'eau, sont parfaitement libres. Cet état devait certainement se modifier, puisque, chez le Nerophis plus développé, les opercules sont fixés et il n'a ni P., ni C. ; mais la mort des jeunes animaux survenue le 7<^ jour après l'éclosion, n'a pas per- mis d'observer les phases successives de la croissance et la dispari- tion de si curieuses particularités transitoires de l'organisation. Pen- dant les premiers temps de la vie, la tête est plus volumineuse que chez l'adulte. Tous les détails que je viens de rappeler sont très-net- tement représentés par von Wright sur la pi. IV du recueil de mé- moires de Fries, intitulé : Ichtinjolog. Bidrag, 1*"* Afdelning. 1838, et accompagnant sa note : Metamorphos., anmarkt hus Lilla Hafs)iâlen [Synyn. lumbricif), p. 59-6S. M. de Quatrefages, dans son Mém. sur les embr. des Syngn. CLASSIFICATION. 485 {Ann. se. nat. Zoo!., série II, 1842, t. XVIII) déjà mentionné, a parlé des P. transitoires du Nerophis ophidion (p. 196). II les a montrées pi, 6 bis, fig. 4 et pi. 7, fig. 2 [3]. Sans connaître les observations de Fries, il se demande si ces organes dans lesquels il n'a aperçu aucune trace de circulation et qui, par conséquent, n'ont aucune relation avec les phénomènes respiratoires, « n'existeraient que temporairement chez le fœtus pour disparaître plus tard. » Classification. — Dans l'exposé des classifications des pois- sons (t. I, p. 265-308), on trouve indiqué le rang que les zoo- logistes ont assigné au groupe des Lophobranches. Pour Cu- vier, dès 1817 [R. anim. i^'^ édit., t. II, p. 155), ils constituaient un ordre parmi les poissons osseux. Depuis cette époque, leur position dans la classe avarié. Ainsi, en 1833, et dans sa der- nière classification (1857), M. Agassiz les a considérés comme appartenant à son ordre des Ganoïdes qu'il a élevé plus tard au rang de classe (voy. t. I, p. 275 et note). En 1868, il a, de nouveau, appelé l'attention sur le même sujet [A journey in Brazil, p. 239, note). Il s'appuie sur ce fait que les Loricaires ou Goniodonles sont, suivant lui, des Ganoïdes. Or, les Péga- ses, dit-il, qui offrent des affinités avec les Loricaires ont été rangés par tous les zoologistes, si ce n'est par G. Duméril, au nombre des Lophobranches oii se rencontre un mode de pro- tection des œuts et même des jeunes comparable, jusqu'à un certain point, à ce qu'il a observé chez les Loricaires; donc les Lophobranches, en raison de ces analogies, doivent, suivant celte manière devoir, prendre place, comme ceux-ci, parmi les Ganoïdes. J'ai énoncé (p. 4-12) les véritables caractères de ceux-ci, en m'appuyant sur les observations de J. Millier. Ils montrent qu'on ne peut leur adjoindre ni les Siluroïdes, ni les Lopho- branches. Cette impossibilité se trouve confirmée par les détails dans lesquels je viens d'entrer en passant en revue les princi- paux traits de l'organisation de ces derniers. La structure de l'enveloppe cutanée, seule particularité qui semblerait pouvoir permettre de les rapprocher des Ganoïdes cuirassés dont ils diffèrent cependant beaucoup sous ce rap- port, a été prise en considération par mon père. Il a nommé, en effet, Ostéodermes (Zool. analyt., 1806, p. 108 et 109), les Plectognathes et les Syngnathes consliluant sa 1^ famille de Poissons, et qui, en 1816, sont devenus les Crusloderm&s de Blainville {Prodr. nouv. classif. règne anim. : Bull, se, p. 112). Cette famille. 486 LOPHOBRANCHES. élevée au rang d'ordre par MM. Gervais elVan Beneden {Zool. mêd., 1859, t. I, p. 279-283), comprend, dans leur distribution, 4 sous- ordres : i. Gymnodonies, Balistes, Coffres et Lophobranches. 1810. Rafinesque {Indice d'iUiol. sicil, p. 36) a établi un ordre {Signalidi) où il a fait entrer les genres Typhle, SiphosLoma, Hippo- campus, dont il avait donné la diagnose [Caratteri alcu7ii nuov, gê- ner., 1810, p. 18) et les genres Syngnathus et Nerophis [CaraiU, Ap- pend., p. 57, gen. X et XI). « 1815. Modifiant sa première classificat. [Anal, de la nat.), p. 90, il a composé, daiPS son ordre III Gastropia (Abdominaux) et dans sa 20^ fam. : Siphostomia, une 2"= sous-famille : Aulostomia, comprenant les genres Aulostomus, Lacép., Fistnlaria, Linn., Solenostoma, R. (Lacép.), Macrorhxjnchui, Lacép. et Centriscus, Linn. Dans son ordre IV, Apodia, son 1" sous -ordre Osteodermia ainsi caractérisé : « Peau cuirassée, couverte d'écaillés osseuses ou de grains durs, » renferme une fam., la 21*, Aphyostoma « à corps allongé, an- guleux ou cylindrique, à bouche au bout d'un museau tubuleux » où il fait figurer les genres suivants : 1" Syng7ialhus, Raf. ; 2" Typhli- nus, R.; 3° Siphostoma, R.; 4*^ Hippocampus, R.; ^^ Phyllophorus,?i.; 6" Homolenus, R.; 7° Nerophis, R. Comme mon père , il a séparé le genre Pegasus des précédents et l'a placé dans son ordre VI [EUropomia] et dans la 2^ sous-fam. : Stu- rionia, delà fam. des Pomanchia (voy, plus haut, p. 13). 1817. Cuvier, je l'ai déjà dit, "a, le premier, tiré le caractère es- sentiel des poissons qui nous occupent de la structure des branchies, et leur a donné le nom de Lophobranches. Il y rapporte les genres Syngn., Hippoc, Solenost. et Pegasus [R. an., !''<' éd., t. II, p. 155). Conservant le même arrangcm. en 1829, dans la 2® éd., t. II, p. 361 - 364, il s'est borné à y énumérer un plus grand nombre d'espèces. 1825. Latreille {Fam. du règne anim., p. 116), a partagé l'ordre des Lophobranches en 2 fam. : 1, Hypostomides (G. Pégase), 2. Prostomi- des : 0. V. très-grandes : genre Solénostome, b pas de V. : genres Hip- pocampe et Syngnathe. 1839 (1829, par erreur, p. 13). Swainson a réuni, dans la fam. des Syngnathidés, les genres, Pegas., Hippoc, dont il a rapproché le genre Phyllopteryx, S\v., Solenost. et Syngn. Il y a introduit, en outre, pour les espèces dites œquorsiis, lumbriciformis et ophidion, le genre Aciis, dont il a emprunté le nom à Willughb., et y a créé le genre Solegna- thus (sic) : Nat. hist. fish. Amphib. Rept., p. 195 et 331-333. 1839. Le prince Ch. Bonaparte a séparé, avec raison, les Lophobr. des autres poiss. beaucoup plus complètement qu'on ne l'avait encore fait, lorsque, en 1839 [Syst. ichth; Conspect. fam. et subfam. : Mém. soc. se. nat. Ncuchatel, t. Il), il les considéra comme types d'une sous- classe qu'il a conservée dans tous ses travaux ultérieurs de classifica- tion. 1845. J. MûWer {Ueber die Ganoid. :W:egm.,Arcli., p. i31,irad. : CLASSIFICATION. 487 Ann. se. nat., ZooL, série III, l. IV, p. 49) place les Lophobr. à la fin de la s. classe des poiss. oss. (Telcostei ) où ils forment le 6* et der- nier ordre comprenant une seule famille. d850. Hollard se rattachant aux vues de M. Agassiz, touchant les analogies des Lophobranches avec les Ganoïdes, a présenté des con- sidérations sur leur revêtement cutané, et il en a tiré la conclusion qu'ils doivent être rapprochés des Slurionides {C. rend. Ac. se, t. XXXI, p. 564-S66). J'ai dit plus haut comment les dissemblances d'organisation s'opposent à un tel classement. 18o6. Mon père, dans son Ichthyologie analytique (Mém. Ac, 5C„ t. XXVII), a maintenu la séparation que, dès 4806 {Zool. analyt.), il avait établie entre les Pégases et les autres Lophobr. Il a placé les premiers dans sa famille des Hypostomates , à côté des Esturgeons (p. 155) auxquels ils ressemblent par la position de la bouche au-des- sous et à la base d'un long museau et dont l'analogie extérieure avec ces derniers se tire du revêtement cutané. On ne peut méconnaître, en effet, ces relations, mais si les carac- tères essentiels propres aux Ganoïdes, tels qu'on les comprend de- puis les travaux de J. Millier, doivent l'emporter sur des caractères d'un ordre secondaire, il semble préférable de ne pas y introduire les Pégases et de les placer, comme représentant un ordre particulier et une famille distincte, à la tête des Lophobranches. Parmi ceux-ci qui ne comprennent que les Syngnathes et les Hip- pocampes, VIclith. analyt. (p. 166-171), admet plusieurs genres, d'a- près la présence ou l'absence de certaines nageoires. 1859. Pour M. Caneslrini, les Aulostomidés ou Fistularidés qui, dans sa manière de voir, constituent un sous-ordre parmi les Té- léostiens ou poissons osseux, comprennent 2 familles : 1, Lophobran- chii, 2, Aulostomi {Ueber die Stellung Aulost. in Syst. : Verhandl. zool.-botan. Gesellsck. Wien, t. IX, p. 75-77). Si, comme il le fait observer avec raison, ces poissons se ressemblent pour la plupart en raison du prolongement de la face formant u.n rostre tubuliforme à l'extrémité duquel se trouvent les mâchoires, et par quelques autres caractères secondaires, il y a, entre les deux groupes, indépendam- ment de la disposition des branchies, de notables différences, surtout quand on rattache les Pégases à la sous-classe des Lophobranches. 1836. M. Kaup a publié le premier ouvrage systématique et descrip- tif qui ait été donné sur les poissons dont il s'agit [Catal. Lophobr. flsh. brit. Mus.]. Ayant visité la plupart des principaux musées d'Eu- rope, il a pu comparer entre elles un grand nombre d'espèces. De cette révision générale est résultée pour lui la preuve de différences génériques manifestes. Une analyse de son système de classification serait inutile ici, car, h l'exemple des zoologistes qui, à partir de sa publi- cation, ont eu à faire connaître des Lophobranches nouveaux, 488 LOPHOBRANCHES. je suis la marche qu'il a tracée, à quelques exceptions près, trouvant ainsi l'avantage d'altérer le moins possible l'unifor- mité de synonymie établie par lui dans les musées dont il a étudié et nommé les espèces. Un assez grand nombre, il est vrai, a été laissé de côté par lui, en raison, a-t-il dit {Préface, p. 4), du défaut de précision des détails descriptifs donnés par les naturalistes qui, antérieurement à lui, et surtout à une épo- que plus ancienne, ont parlé de celles qu'il n'a pas vues. J'ai pu combler une partie de ces lacunes, surtout pour les espèces indiennes décrites par M. Bleeker qui, en 1859 {Enu- meratio pisc. Arch. ind.), a adopté les divisions de M. Kaup, et a eu l'obligeance de mettre à ma disposition la série des des- sins inédits repiésentant toutes les espèces signalées par lui dans ses nombreux mémoires. La collection du Musée de Paris très-riche, malgré ses lacu- nes, a été soumise, comme je l'ai fait pour les autres sous- classes dont l'histoire se trouve déjà dans le présent ouvrage, à une révision complète. Je me suis ainsi efforcé de ne rien né- gliger d'essentiel dans les descriptions de poissons souvent «i analogues entre eux, qu'on ne pourrait pas les distinguer spé- cifiquement sans une précision dans l'indication des caractères qui ne semble pas minutieuse quand on a appris à reconnaître l'indispensable nécessité de certains détails descriptifs (1). (1) Dans l'exposé des diverses classifications des Lophobranches, je n'ai pas cité Planander, car iî les réunit aux Anguilliformes. Je dois cependant rappeler qu'il a nommé Enchelnres (de sy/cXu;, anguille) les poissons ainsi groupés [Animadversiones in classem piscium, Lund, 1803, p. 19). IVe SOUS-CLASSE. LOPHOBRANCHES Ordre I. HYPOSTOMIDÉS (1), Latreille. Caractères. — Bouche protractile située sous la base du museau qui se prolonge en un rostre de forme et de longueur variables. — (Voy. Ordre II, p. 495.) I. Famille unique. PÉGASÏDÉS. PEGASIDjE. Caractères. — Corps court, déprimé, plus large que la queue et dont les 3 anneaux sont séparés entre eux par des arêtes plus ou moins saillantes, souvent surmontées, sur leurs points de jonction avec les crêtes longitudinales, de tubercules ou d'épines; P. très larges, à rayons simples; V. réduites à un seul prolongement formé par un rayon à articulations très- nombreuses, qui porte un petit repli membraneux; D. unique, à rayons articulés, ainsi que TA. et la C. Cavités branchiales s'ouvrant chacune vers l'extrémité des opercules qui sont larges et plats, près de la racine des P. par un orifice étroit, et d'un prolongement dentelé, un peu re- courbé, de Tanneau pectoral ; D. et A. opposées, situées à la base de la queue dont la forme est tétragonale. Division de la famille en deux genres. (presque égale en longueur au tronc. ... 1 . Pegastis. Queue | (beaucoup plus longue que le tronc. ... 2. Parnpegasus. I. Genre PÉGASE. PEGASUS (2), Linn., Syst. mit., 12^ éd., p. 418. Caractères. — Corps très-ramassé, i!i divisions fort saillan- (1) De ûTiô, sous, et axôtj.'y., (jxojAato;, bouche. Le présent groupe fait partie de la famille des Hypostomates, C. Dum., Ichth analyt., 1836, p. 135. Pour M. Bleeker, les Pégases forment la série des Katostomi. M. S. (2) Par allusion, en raison du grand développement des P., au coursier ailé de la fable. 490 LOPHOBRANCHES. PÉGASIDÉS. tes, dépassant à peine en longueur l'étendue de la queue ; mu- seau très-large à sa base qui se confond avec la tête, un peu élargi à son extrémité libre qui, dans une espèce, porte plu- sieurs rangées de dentelures. Division du genre Pegasus en 2 espèces. (tubercules droits, coniques et mousses. . . 1. draco. épines pointues, dirigées en arrière 2. laternarius. Corps àj 1. Pegasus draco, Linn. 1766. Sijst. nat., 12a éd., 1. 1, p. 418, et 1788, Id., éd. Gmelin, t. I, pars III, p. 1458 excl. part, synon, 1763. Cataphractus corpore tetragono, brevi,scabro, Gronov., Zoo- phyi., pars I, p. llS, n° 356, pi. XII, fig. 2 et 3 (mus. trop pointu). 1707. Pegasus draconis, Bloch, Hist. Poiss., i" partie, p. 60, pi. J09, fig. 1 et 2, copiées par Bonnaierre, 1788. £?iCî/d.,pl.22, fig. 77, p. 32. — 1800, Id., Lacép., Hist. Poiss., t. 11^ p. 78, pi. 2, fig. 3. -~ 1825. Id., H, Cloq. Dict. se. nat., éd. Levrault, t. XXXVIII, p. 225, pi. 9, fig. 1. — 1829. Id., Cuv. R. an., t. II, p. 364, et Icon., pi. 65, 3, 3a. 1846.? Peg. latiroslris, Richardson, Ichth. Chin. and Jap. : Brit. assoc. advancem se,, 1845, p, 203. 1853. Peg. draconis, Blkr, Bijdr. Kenn. troskieuw, vissch. ind. arch. : Verhand. Batav. Gen. Wetensch., t. XXV, p. 27 et 1859, Enu- merat. pisc. arch. ind., p. 190, n° 2030. — 1856. Id., Kp, Cal. Loph. p. 5, pi. I, fig. 3. — 1864. Eurypegasus drac.,là\kr, Poiss. Cerani. Caractères. — Largeur du corps, au niveau de la base des P., 2 fois 1/2 à 3 fois dans la longueur totale; celte dernière triple de l'étendue de la tète qui est le double de celle du ros- tre chez l'adulte où il est élargi, dans ses 2/3 antérieurs, sous forme de feuille à bout arrondi et à bords sillonnés en travers et épineux, muni, en dessus, de 2 carènes longitudinales fine- ment dentelées, très-rugueux en dessous, mais sans carènes ; des tubercules volumineux, mousses, non dirigés en arrière, sur Tune et l'autre arête proéminente qui limitent le sillon mé- dian très-profond du tronc, et sur celle qui borde en dehors chaque sillon latéral, et que croisent 3 carènes transversales circonscrivant des enfoncements en forme de quadrilatères ; des tubercules semblables en dessus, de chaque côté du ver- tex ; entre l'ouverture branchiale et l'œil, 2 tubercules de même apparence qui se suivent, et 2 autres en dessous, très-rappro- chés derrière la bouche ; bord sus-orbilaire saillant et fort GENRE PEGASUS, 1 ET 2. 491 rugueux, mais non tranchant, ni épineux ; queue à 11 anneaux, tétragonale, égale, sans sa nageoire, k la longueur de la tête; sur ses bords, et, çà et là, sur ses faces latérales, des tubercu- les tranchants, un peu épineux, et un, en dessus, vers le bord terminal du dernier anneau. — P, 10, V. 1, D..5, A. 5, C. 8. La larg. du corps relativement à sa long., la forte proéminence des carènes du tronc qui limitent de profonds enfoncements, la gros- seur et la forme hémisphér. des tubercules, l'extrême rudesse de toutes les pièces du revêtement extér., les dimensions des P. qui éga- lent presque la long, de la lôte, sont les caractères essentiels. Coloration. — Les exempl. du Mus. sont décolorés, mais on voittrès- hicn encore, en dessus, des lignes foncées circonscrivant les mailles étroites d'un réseau qui, pendant la vie, se détache sur un fond rosé, dit M. Bleeker, mais qu'un dessin inédit communiqué par lui repré- sente vert; nag. lacheiées de brun; P. bordées de jaune ou de blanc. llabiUU. — 3 exempl. au Mus., (île de la Réunion, Chine et orig. inconnue); le dernier, qui est le plus long, a 0"'.08-i; tête, Û"'.026 (ro.'Hre, O^-.Ol^, œil, 0"'.005, rég. poslocul., 0'".008) ; tronc, 0"'.020; queue, 0'".038; larg. au niveau de la base des P., U"'.(t28. 2. PeGASUS LATERNARIUS, CuV. 1829,Rè.012, queue 0™.025); larg. au niveau de la base des P., 0,019. Cette larg. proportionn. plus considér. est la seule différ. un peu import, que présentent les mcnsurat. comparatives entre les individus qui paraiss. être de sexe différent. IL Genre PARAPÉGASE. PABAPEGASUS, Blkr, MS. Caractères. — Formes assez élancées ; queue déprimée, à anneaux presque confondus entre eux vers son extrémité posté- rieure, et l'emportant de beaucoup sur l'étendue du tronc dont les carènes sont presque nulles et ne portent, ainsi que celles de la tête, ni tubercules, ni épines; museau effilé, plus ou moins allongé, dentelé sur les bords et beaucoup plus étroit, dès la base, que la tête. Division du genre Parapegasus en 2 espèces Museau en forme /d'épée étroite et allongée 1. natans. (de poignard court et très-acéré. . . 2. lancifer. genre' PARAPEGASUS, 1. 493 4. Parapegasus NATANs, Blkr, MS. 1776. Peg. natans et Peg. volans, Linn., Syst. nat., 12=^ éd., 1. 1, p. 418, 1788, Id., éd. Gmelin, t. I, pars III, p. 14S9. 1718. Kleine Draekje, Pisciculus amholnem. volans, Ruysch, Thea- trum anitri., t. I, p. 12, pi. VII, fig. 2 et 3. ilM. Zee Draekje, Dragon de mer. Renard, Hist. nal. des curio- sités de la mer des Indes, t. II, pi. XII, fig. S2. 1763. Cataphractus corpore oblongo plagioplateo ; capile lœvi; rostro elongato, spatulœformi, antice truncalo, Gronov., ZoophylL, p. 115, n" 357, pi. XI, fig. 2 et 3. 1767. Peg. natans, Bl., Hist. Poiss., ¥ partie, p. 62, pi. 121, fig. 3 et 4, où les dents des bords du rostre manquent, cop. par Donnât., Encycl., pi. 22, fig. 78 (La Spatule). — 1800. Id. [Id.], Lacép., Hist. Poiss., t. Il, p. 85, où il est dit, à tort : museau non dentelé sur les côtés. — 1801. Id., Schn., Bl. Syst., p. 45-i, pi. 107, fig. 2. 18i3-45. Peg. natans {et volans?). Richards., Voy. Sulphur, Fish, p. 118, pi. 50, fig. 5-7 (natans), 8-10 [volans]. 1852. Peg. prislis, Blkr, Diagn. Beschr. vischsort. Sumatra : Na~ tuur. Tijdsclir. nederl. indië, t. III, p. 606. 1853. Peg. nat., Id., Bijdr. Troskieutu. Vissch. ind. Arch. : Verhan- del. Batav. Gen., Wetensch., t. XXV, p. 28. 1854. Cataphractus anceps, Gronov., Catal. [Brit. Mus.), p. 144. 1856. Peg. nat., Kaup., Catal. Lophobr., p. 4, cxcl. fig. 2, pi. I, (P. lancijer). — 1859. Peg. nat., Blkr, Enumeratio pisc. arch. ind., p. 190, n°2031. — 1861. Id., Kaup, Trosch., Arch., t. I, p. 116. Caractères. — Largeur du corps, à la base des P., 6 à7 fois dans la longueur totale ; celle-ci un peu plus du triple de l'é- tendue de la tête où il n'y a pas de tubercules et dont le rostre qui en forme les 2/3, est aplati, allongé, en épéc ou plutôt en spatule, par suite d'un léger élargissement de son extrémité antérieure qui est mousse, armé, sur ses bords, de nombreu- ses et fines dentelures à pointe dirigée en arrière, et dépassant de 1/3 environ la largeur du tronc à la base des P.; sur le corps, point de tubercules ni de carènes, ni de sillons intermédiaires; bord sus-oculaire à peine saillant; queue comprimée, plus large que haute, égale, sans nageoire, à la longueur de la tête et du tronc, à 11 anneaux : 7, à partir de la base, bien distincts les uns des autres, à arête supérieure et inférieure mousse et for- mant une petite carène saillante qui s'efface peu h peu au-delà de ces premiers anneaux oîi ne se voient point d'épines, les 4 derniers presque confondus entre eux; sur l'anneau terminal, 494 LOPHOBRANCHES. PARAPEGASUS, 2. une double épine assez forte, avec une pointe dirigée en arrière et l'autre en avant; sur les 2 qui le précèdent, près de leur bord antérieur, une épine peu saillante. — P. 10, V. 1, D. 5, A. 5, G. 8. Coloration. — De très-nombr. points foncés sur le tronc qui est d'un brun verdâtrc, sur les bords du rostre, sur les P., la D. et la C; ré- gions infér. plus claires, sans taches (dessin inédit communiqué par M. Bleeker). Habitat. — Mer des Indes. Au Muséum, i exemplaire de l'île de Nias donné par ce naturaliste. Il a 0™.091 ; tête, entière 0"\02y (rostre, 011.017); queue, 0'".0.4'2 sans la C, qui a 0'".008. Largeur, au niveau de la base des P., O^.Olâ. Un autre sujet, de la mer des Indes. 2. Parapegasus lancifer. 1861. Pegasus lancifer., Kaup, Trosch., Archiv fur naturgesch.., t. I, p. 116. 1856. Peg. natans, Kaup, pi. I, fig. 2 in : Catal. Lop'nobr., où l'exempl. du Muséum qui a servi de modèle pour ce dessin est consi- déré, p. 4, comme Ç du Peg. natans. Caractères. — « Museau trè.s-court, en forme de poignard à dentelures fort peii saillantes, égal à peu près à 1/3 de la lar- geur (lu corps à la base des P., laquelle est 1/5 environ de la longueur totale; des 12 anneaux de la queue, les 6 derniers réunis en une seule pièce (d'où le nom spécifique) et ne pou- vant être comptés que par le nombre des épines latérales ; les 2 arêtes qui limitent l'enfoncement médian peu prononcé du dos ne se continuant que jusqu'au 6" anneau de la queue où cessent leurs petites saillies tuberculeuses. » (Kaup). L'exempl. du Mus. mentionné à la synonym. a le bout du bec brisé, et je ne puis rien dire de ses dimens. proporlionn., mais en raison de sa gracilité, je pense qu'il devait être court; la brièveté de celte région signalée par M. Kaup est un caract. tout à fait distinctif. J'en dois dire autant de la larg. du corps : dans l'exempl. placé sous mes yeux et qui est peut-être une $, elle est seulement un peu plus de 4 fois dans l'intervalle du bord anlér. de l'œil à la fin de la queue, et non pas au-delà de .1 fois comme chez le Parapeg. nat.; la petitesse des dentelures du rostre, les saillies beaucoup plus manifestes du tronc et de la queue, et la proérnin. rugueuse de l'exlrém. antér. du rebord surciliaire, sont des particularités que je constate; mais je ne trouve en quelque sorte pas de différ. avec le Peg. natans dans la forme de la queue, ni dans l'aspect de ses ann. postérieurs. Le spécim. vu par M. Kaup à Hambourg est de Manille, et celui du Musée de Paris est de Java : Leschcnault. SOLÉNOSTOMIDÉS. 495 Ordre II. PROSTOMIDÉS (l), Latreille. Caractères.— Bouche petite, fendue presque verticalement, située à Textrémité d'un museau en forme de tube plus ou moins long. — (Voy. Ordre I, p. 489.) Ventrales Division de l'ordre en 2 familles. très-développées ; dorsale double. . 1. Solenostomidés. (nulles; dorsale unique 2. Syngnathidés. II. PREMIÈRE FAMILLE- SOLÉNOSTOMIDÉS. SOLENOSTOMIDM (2) Caractères. — Corps comprimé, peu allongé, à stries trans- versales en nombre variable suivant les espèces, et portant, de chaque côté, 3 stries longitudinales plus ou moins saillantes ; région ventrale beaucoup moins haute que la portion anté- rieure qui supporte, en dessus, la \'"' D., en dessous, la base des V. et que celle oîi s'insèrent la 2"^ D. et TA. ; 2 D. dont la 2% ainsi que TA. qui lui est opposée et que les P., sont peu déve- loppées; l""*" D., C. et V. longues; ces dernières situées au-delà des P. et, chez certains sujets, complètement libres de toute adhérence avec le tronc, mais chez d'autres, au contraire, fixées aux téguments du corps par leur bord interne et formant ainsi, pour les œufs, une poche dont l'ouverture inférieure est limitée, de chaque côté, par le bord externe de ces nageoires plus ou moins rapprochées l'une de l'autre selon que la poche est pleine ou vide. L'état de dessiccation des 5 exemplaires du Mus. ne me permet pas d'en déterminer le sexe, mais selon M. Kaup, la disposit. marsu- piale se rencontre sur leo", comme chez les autres Lophobr. M. Giin- ther dit que tous les individus de Zanzibar examinés par lui et par M. Playfair avaient une poche ventrale et qu'elle n'est pas l'apanage exclusif de l'un des sexes, car ils n'ont vu que des 9 dont les ovi- (1) De TCfio, en av.ant, et TTojj.a, atofxaTo;, bouche. — M. Bleeker, MS, pro- pose le nom de Hyperostomi qui rappelle que la bouche s'ouvre en dessus. (2) Sa)Xiîv,tube, et (jTÔ(j.a, bouche, Klein (il/mM5 IV, 1744, p. 23-28, pi. IV- VI) a décrit et figuré des Syngnathes sous le nom de Solenosiomus qui conviendrait à tout le groupe, mais qui, employé dans le texte de Séba, t. III, 1761, p. 106, pour l'espèce type de la présente famille, a été appliqué par Lacépèdc, comme dénomination générique, au poisson dit Fistularia parudoxa, Pallas. — Rafin. {Anal, de la nat., 1815) a dit Solenostoma. 496 LOPHOBKÂNCHES. GENRE SOLEISOSTOMUS. ductes, ea même temps que la poche, contenaient des œufs. Leur ob- serv. est confirmative de celle de Pallas qui , n'ayant eu à sa dispo- sition qu'un spécimen dont il mentionne Tarrangem. des ventrales en forme de sac [Spicil. VIII, p. 34) dit, p. 3d, avoir trouvé dans l'ovaire des œufs de la grosseur d'un grain de pavot desséché. Genre unique. SOLÉNOSTOME. SOLENOSTOMUS, Lacép. Caractères. — Museau allongé, à carène inférieure munie de petits prolongeraents cutanés ; à bord supérieur mince, tran- chant, sur la région postérieure duquel viennent se terminer, au-dessus des narines, et en se réunissant, les crêtes de Foc- ciput plus ou moins épineuses et qui, passant sur le bord su- périeur des orbites, limitent une surface triangulaire, à som- met antérieur et un peu creuse, muni, vers sa région moyenne, de chaque côté de la crête, d'une petite épine conique; une ou plusieurs autres moins saillantes sur le bord infér. de Tor- bite. V. disposées tantôt en poche marsupiale , tantôt libres à 7 ou 8 rayons; l'"'' D., b, 2« D. et A. tout à fait semblables l'une à l'autre, beaucoup plus basses et à rayons plus nombreux; C. généralement terminée en pointe et longue; P. courtes, larges et- arrondies; an- neaux à épines; les anlér. l'emportant, par leurs dimens., sur les poster.; les plus grands de tous sont les 3 ann. situés dans l'inter- valle de la tête à l'insertion des Y.; les rayons de toutes les na- geoires non articulés. Dans la descript. des espèces , le museau est mesuré à partir du bord antér. de l'œil et la haut, du tronc prise, dans sa port, la plus élevée, de la base de la 1'''' D. à celle des V. Division du genre Solenostormis en 4 espèces. ^ . /3 fois 1/2 ou 4 foisl sans taches foncées (1) l. jmradoxus. «rtl apeme; u. . -j^ ^^^j^^^/égaleàlahaut. du tronc, rtol jjjjjp^gg » ouladépassantàpeine. 1. cyano'pterus. §3] ',beaucoupplushaute(2) 3. Bleekerii. ^ tel rt g "— \5 fois environ; 2^ D. et A. éloignées de la C. . . . 4. brachyurus. (1) En raison de la persistance des taches de la D. chez des individus conservés dans les collections depuis plus de 40 ans, je me crois autorisé à signaler ces taches ou leur absence comme un caractère distinctif. (2) Abaissée, elle se prolonge jusqu'à la lin de la 2^ D.; chez le S. cya- nopt., elle n'en atteint que l'origine. GENRE SOLENOSTOMUS, 4, 2, 3 ET 4. 497 i. SOLENOSTOMUS PARADOXUS, Lacép. 1803. Hist. Poiss., t. V, p. 361. 1761 ? Solenostonius varius rostro serrato, pinnis dors, et venir, prœlongis, Seba, Tlies., t. III, p. 106, pi. 34, fig. 4. 1770. Fistularia paradoxa, Pallas, Spicil. %ool., VIII, p. 32, pi. IV, fig. 6, copiée par Bonnat., Encyclop., pi. 71, fig. 29, p. 172.— 1788. Id., Gmel. Linn., Syst. nat., 1. 1, p. 1388, ex Pallas. 1801. Id., Schn., Bl. Syst. posth., p. 114, pi. 30, fig. 2. 1835. Id., Liénard, 6'= Rapp. ann. Soc. hist. nat. Maurice, p. 30. 1846? Id., K]cha.rds,on, Report ichth. China and Japon, p. 203 (1). 1854. M., Bikr, Ichth. faun. Amboina : Natuur. Tijdschr. Nederl. Indië, t. VI, p. 506, excl. les synon., voy.; Sol. cyanopterus. — Id., Id., Enumeratio pisc. arch. ind., p. 190, n" 2029. Caractères. — C. terminée en pointe, contenue 3 fois ou un peu plus de 3 fois 1/2 dans la longueur totale; V. égales aux 3/4 des dimensions de la tête et dépassant celles du museau; 1"''-" D. plus haute que le corps qui a plus d'élévation chez le (f que chez la 9 ; 2^ D. et A. rapprochées de la C; 30 ou 31 an- neaux épineux au tronc— 9 P. 25, V. 7, D. 5 et 18, A. 18, C. 16. d 27, 8. Coloration. — Les deux exempl. du Muséum ont une teinte brune. « Corps, V^ D., V. et C. d'un brun violacé, avec de petites bandes et des taches d'un rouge jaunàlrs qui portent de fines stries argen- tées ou des lignes ponctuées à éclat métallique, disposées en séries transv. sur la tète, le tronc et les V., mais longiiudin. sur la I'** D. et répandues sans ordre sur la C; P., 2'' D. et A. rosées. » Blkr, dont un dess. inédit représente ces diverses particularités. Habitat. — Amboine (Pallas et Blkr), Chine (Rich.); .105), mer des Indes : Bosc. 2. SoLENOSTOMUS CYANOPTERUS, Blkr. 1859. Enumeratio pisc. Archipel, ind.., p. 190, n" 2028. 1852, Solen. paradoxum, Blkr : Natuurk. Tijd. ned. Ind., t. III, p. 308 et 80 tir. à part. — 1853. Id., Id., Bijdr. Kenn. troskieuw. Vissck. ind. arch. : Verhandel.Batav. Gen., t. XXV, p. 29 (excl. dans les 2 dcscr. toutes les synon.). — 1866. Id., Playfair et Gûnth., Fish. Zaïizibar, p. 137, pi. XX, fig. 2 et 3. Caractères. — C. terminée en pointe, contenue plus de 3 (1) Toutes ces synon. sont un peu douteuses, maintenant que l'on con- naît plusieurs espèces. Poissons. Tome II. 32 498 LOPHOBRANCHES. SOLÉNOSTOMIDÉS. fois dans la longueur totale ; et presque égale à celle de la têle ; V. remportant à peine, par leur étendue, sur la d/2 de cette dernière ou égales h ses 2/3, et plus courtes que le museau qui représente 1/3 des dimens. totales, la queue non comprise, et gagnant ou dépassant un peu le commencement de TA.; 1''^ D. presque égale à la haut, du tronc, se prolongeant, lorsqu'elle est abaissée, jusqu'à Torig. de la 2*^ D.; celle-ci et l'A. rappro- chées de la G.; 26 anneaux épineux au tronc. — P. 25, V. 7, D. 5 et 16, A. 16, G. 20. Coloration. — Teinte génér. rosée, ponctuée de noir partout, si ce n'est sur les P., la 2« D. et l'A.; entre les 4'='' etSTayons de lal"D., une tache d'un bleu foncé allongée, et une autre semblable entre les 2^ et 3" rayons ; V. et C. bordées de violet foncé. — A Zanzibar, outre cette variété, il y en a une autre avec les mêmes taches, mais brune. Habitat. — Les 3 indiv. décrits par M. Blkr, longs de O^.OSS et 0"M'H ont été pris dans la mer, à l'île Wahai et au nord de l'île Ce- ram. M. Playfair a trouvé l'esp. à Zanzibar. Le Mus. a reçu de la N*'"^ Guinée, par les soins de Quoy et Gaimard. un (f de 0™.093 et une 9 de 0'".072. Us se rapportent très-bien, si ce n'est pour le nombre des rayons, à la descrip. et à un dess. inédit de M. Bleeker. 3. SoLENOSTOMUS Bleekerii, A. Dum. Garactères. — c. terminée en pointe, contenue 3 fois envi- ron dans la longueur totale, un peu plus longue que la tète; V. dépassant, de près de 1/5, les dimensions du museau; l'*^ D. plus de 1 fois 1/2 aussi haute que le tronc, et atteignant la fin de la 2" D. qui, ainsi que l'A., est rapprochée de la G.; 30 anneaux épineux au tronc. — P. 26, V. 7, D. 5 et 18, A. 18, G. 20. Coloration semblable à celle du S. cijanopt. dont cette espèce se (lisiingue par les dimens. beaucoup plus considér. de la l""^ D. et des V., ainsi que par le nombre des ann. du tronc. Habitat. — 9 de 0™.120 (île Maurice : expédit. Duperrey). 4. SoLENOSTOMUS BRACHYURUS, Blkr. 1855. Nat. Tijdschr. ned. Ind., t. VIII, Zesde Bijdr. Kennis ichth. Faun. Ambuin., p. 433, et tir. h part, p. 43. 1839. Sol.brach., Blkv, Enumcr.pisc. archip. ind., p. 190, n° 2027. Garactères. — C. obtuse, ari'ondie, contenue o fois environ dans la longueur totale; V. notablement plus courtes que le uujseau ; l''' D. beaucoup plus haute que le tronc; 2'' D. et A. SYNGNATHIDÉS. 499 éloignées de la C. par un intervalle égal à retendue de leur base ; 30 ann. au tronc; sur les carènes, des épines bifurquées. Coloration. — Sur le corps et les nag., une belle teinte d'un rose jaunâtre ; sur la tête et sur le tronc, de petites bandes transvers, in- terrompues, d'un magnifique rouge de carmin; sur la \^^ D., les V. et la C, des taches allongées de la même couleur. Habitat. — 2 exempl. de 0™.051 et de O'^.OSS pris dans la mer, à Amboine. — Inconnu au Mus. — Fig. inéd. commun, par M. Bleeker. III. Deuxième famille. SYNGNATHIDÉS. SYNGNATHWJSii), Bonap. Caractères. — Corps plus ou moins allongé ; tronc hepta- gonal ou hexagonal; queue quadrangulaire, quelquefois peu différente du tronc par ses dimensions verticales et transver- sales, et d'autres fois beaucoup moins haute; la très-petite ou- verture de la cavité branchiale située au niveau de l'extrémité postérieure de l'opercule, tout à fait en dessus, près de l'occi- put ; pas de V.; D. unique ; A. très-courte à 3 ou 4 rayons et paraissant même quelquefois manquer; presque toujours une C. et des P. qui ont peu de longueur; œufs le plus habituelle- ment reçus, au moment de la ponte et conservés jusqu'à l'éclo- sion, dans une poche sous-caudale ou située sous le tronc ou bien simplement disposés, sous la région abdominale, en ran- gées régulières. Division de la famille des Syngnathidés en 4 sous-familles. ine manquant ja-i sans C, préhensile 1. Hippocampini. mais; queue. .• (àC.,nonprehensile; po-Ma queue. . 2. Syngnathini. che pour les œufs sousl Ile tronc. . 3. Dorvramphini. nulles; C. manquant le plus souv. ; pas de poche. . 4. Neuophini. Si, en raison de la difliculté qu'on peut éprouver à distin- guer les 2" et 3" sous-familles, puisque le caractère fourni par le mode de protection des œufs manque chez les 9 , on n'accepte pas la division qui précède, il faut considérer ces 2 familles comme n'en formant qu'une seule. (1) D'après le genre Syngnathus, Artedi, aw, avec, et yvâôo-j mâchoire. Ce sont les os de la face et non les mâchoires qui forment le tube rostral. 500 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDES. HIPPOCAMPIINES. < I ai O ai es ce fi, e & & a > -S O O co g a> i=5 1^ ^, ■ ^ t, (U o c fi a o t- o — o ^ « 'S ♦i .-T o ;=! g o o 3 fi T O -^ *^ — I ce o t^ to g fi s c ^ s -O) o • S S c -a s- « P-'O 3 O 03 fi ^ OJ O ca c/3 '^ M ^^ 3 S! o QJ -eu - fi .2 c fi o -a =o Ci te o O U2 3 B. S -«; o o eu a >• as H o. o B 0^ a> >• S H a o ai câ 9 Z O p: H Z u o ■< (3^ a < Z O o z iJ O td as O O ai H Ol < o E •-. 03 r- "^ '^ -fi 1= O OUOJ) îuojiuApi^aun rt 03 c C cC ai Ol ai aj o C c8 S-. V3J -O t. 03 m o* es 03 O -= -^ -a c C3 O en C S3 Ol O C o c a> o a « c a os -a a .2- es > 1—* -o Ol es a o a o a cS -a O S o ** tn O s c ■a o s? t: ri. ■« -S o o g ta Xi > 3 to S I Ci o .§; o .S 3 O) p 'o c -â S a sagiib '■ as suom 3iuiod ç saynoô to Cl s o 1 (ô) onoj-nipiiiBq a p a. '■'Cil «j tn . o re c .9 'c P< M P o:» S bû a o 3 o • >^ rt a; Cl. :3 t-rH f/j tH a) s P -^j ^^ a;. g'p p o > o n3 o a P § p bou a p a iiBdBiim ; sagmiBJ UOU là S3JBJ u'o S|UU sanEjno sjnaui -aSno^ojd ! i- no £ JUS aaniTS •(! GENRE HIPPOCAMPUS. 503 o a o t. s a X « C S « O O "!-< m o G. « X2 05 rt 1^ C3 o .1: o S •'-' S. 3 s s. Q. 'C O o 3 ce -o a> 03 s ° T3 a ^^ a ^ r- en o Ti <î< « o ^*^ ^ c a ce 3 O 03 a S D >■ 03 S 1 a 3 es 1 3 a •S» 3> ce o Q. 135 3 en 'û C 3 s 3 ■03 O e» O o S 3 ■a en 03 ■a _3 en 3 ce a o a . *tZ ^ ci O o o Q- ce >► -a P ^^ . .V~ O «3 3 'S ce S 3 ■o 3 t- _ce ce ce .^ =; b(J _s-. « ■a 5 c •ce S lî" en C c t« ce G. — _ce T3 s «35 ce t3 c .^j 05 s M) C -a C C 1 (/■ a ai ■*-» ;CD G 3 ce Xi S ce N S ce •M u ce c a. ce 03 'â '3 a 1 o SI 1 •5 C 3 p 5d 03 -a 03 en 3 03 O 03 a 03 -^ ^ s a: S §i cr 504 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. HIPPOCAMPINÉS. I. Espèces à II anneaux au tronc. Voy. le tableau, p. 502. 1. Hippocampus brevirostris, Cuv. 1829, R. anim., t. ÏI, p. 363, Iconogr. R. an., pi. 65, fîg. 2 (1). 1686. Hippocampus, Willughb., Hisl. pisc, p. 157 (pas de carac- tères spécif.), pi. i 25, fig. 3. 1846. H. brev., Ch. Bonaparte, Cat. met. pesci Europ., p. 89, 1856. Id., Kaup, Cat. Loph. fish, p. 7. — 1859. Id., Yarrell, Brit. fish., 3* éd., t. (I, p-. 394-399, figures excellentes. Caractères. — Hauteur du tronc 7 à 8 fois dans l'étendue totale, 9 fois chez les jeunes, beaucoup moindre, au niveau du 7*^ anneau, que la distance du bout du museau à l'épine de la ceinture scapulaire située au-devant de la P.; tête égale à la longueur des 8 derniers anneaux du tronc, contenue de 4 fois 1/2 à 5 fois 1/3 dans Tintervalle de Tocciput au bout de la queue; rostre très-court, double; ou à peine au-delà, du dia- mètre de l'œil, un peu moindre que la portion postoculaire de la tête; couronne occipitale peu élevée, mais à face supé- rieure assez large, limitée par b tubercules saillants : 2 en avant, 3 en arrière dont le médian se réunit à la crête occipitale, et précédée par 2 petites proéminences placées Tune au-devant de l'autre ; épines sus-orbitaires et temporales très-dévelop- pées; au-devant des yeux, pas d'épine frontale, mais une crête basse et tranchante; tubercules postérieurs des 2% 5% 8*" et 11^ anneaux du tronc et ceux des 4% 6% 8% 10% 12% 14^ de la queue plus hauts que les autres; souvent, sur les épines de la tête et des anneaux du corps et de la queue, de petits prolongements cutanés non rameux; anneaux, 11 et^.6 ; 10^ et 11* du tronc et le 1" caudal très-relevés et supportant, avec la 2" de la queue, la D., dont la hauteur est semblable ou presque égale à la longueur du museau mesuré entre son extrémité et le bord an- tér. de la narine (caractère qui n'est pas constant). P. 15, D. 17, A. (fei 9, 4. Couleur d'un vert brunâtre; points blancs et noirs, nombreux et quelques bandes brunes courtes. (1) Quand une fig. n'accompagne pas le texte des zoolog. qui ont parlé du Syngn. hippucampus comme habitant nos côtes, on ne peut rapporter leur descript. à aucune espèce en particulier. Je citerai comme exemples : — 1553, Hippoc, Belon, De aquatilibus, p. 444.— 1738, Syngnathus Hippoc. awtorum, Artedi, Gênera pisc. _, p. 1, etc. i GENRE HIPPOCAMPUS, 1, 1 BIS, 2. 505 Habitat.— Océan, Manche, Méditerr. Exempl. du Mus. : La Rochelle : d'Orbigny, Granville : MM. Milne Edwards et Audouin; Espagne : Tcil- leux et, en particulier, St-Sébastien : M. de Quairefages; Algérie : M. Guichenot. On a trouvé l'espèce sur différ. points de la côte d'An- gleterre et d'Irlande (Yarrell) , mais il ne paraît pas qu'elle remonte beaucoup plus haut, car M. Krôyer [Danmark's Fiske, t. III, 2^ partie, p. 728) dit que ni lui, ni les autres natural. du nord ne croient à sa présence sur les côtes du Danemark ou de la Norvège. Le plus grand (9 de La Rochelle : d'Orbigny) a G'". 133 ; (f d'Alg. : M. Guichenot long, de O'n.113 ; tête 0"'.020 (ros\re O^.OOS, œil C^.OOS, part. postocul.0».009); tronc0'».030; queue C^.GGS; D. C^-OIO; haut, du tronc O^.OIS. — A la suite de l'espèce que je viens de décrire, je place la suivante qui manque au Mus.; ses caractères ne sont pas indiqués d'une façon suffisante pour qu'elle puisse prendre rang dans le tableau. ibis. HipPoc.\MPUS JAPOisicus, Kaup. 1856, Cat. Loph. fish. brit. Mus., p. 7, pi. I, fig. 5 9, 5a cT. 1842. Hipp. brevirostris , Schleg., Faun. japon., Pisc, p. 274, (partim) ex Kp. Caractères. — Hauteur du corps, au 7« anneau, égale h Y'm- tcrvalle dubout du museau h l'épine de la ceinture scapulaire; D. haute. Coloration non indiquée; sur laD., 2 bandes noires. Habitat. — Mers du .lapon. M. Kaup a vu, à Leyde, les indiv. re- cueillis par Siebold et dont il rapporte à la prés. csp. 5 jeunes sujets (2 lT, 3 9) et un autre plus grand qui n'a pas, comme les précédents, l'épine la plus basse de la ceint, scapul. fourchue. Cet H., dit M. Kaup, ressemble beaucoup au brevir. par la brièveté du museau, mais la haut, du corps est comparativement plus consi- dér.. que chez des exempl. de même taille de l'autre espèce. 2. Hippocampus melanospilos, Blkr. 1855, Vijfde Bijdr. ichth. faiina Amboina : Natuiirk. Tijdschr. nederl. Indië, t. VI, p. 505, dess. inéd. en communication. Caractères. — Hauteur du corps 7 fois 1/2 environ dans l'é- tendue totale; tête 4 fois 1/4 entre l'occiput et le bout de la queue ; rostre plus court que la portion postoculaire de la tête; couronne occipitale t\ 5 ou 6 tubercules; épines sus-orbitaires coniques et basses; anneaux, 11 et 36; D., sur les 2 derniers du tronc et le 1" caudal. — P. 17, D. 18, A. 4. l 506 LOPHOBRAISCHES. SYNGNATHIDÉS. HIPPOCAMPINÉS. Couleur d'un vert orangé; des taches d'un brun noirâtre petites, au nombre de 3 ou de 5, de l'un et de l'autre côté de la tête; 4 plus grandes sur chaque face l-atér. du tronc; 2 ou 3 sous la queue; une grande en dessus, non loin de la D. qui a 2 bandes longitudinales. Habitat. — Spécim. unique des côtes d'Amboine de 0'".H2. Inconnu au Muséum. On distingue surtout cet H. à ses taches noirâtres arrondies sur le corps et très-apparentes sur le ventre. 3. Hippocampus cameleopardalis, Bianconi. 1858, Specim. zool. mosamb., fasc. X, p. 223, pi. I, fig. 3. 185S. Hipp. cornes, Peters, Monatsber. Akad., Berlin, p. 464, ex Peters, Id., 1868, p. 276, note 1. 1866. Hipp. subcoronatus, Giinth. : Playfair et Gùnth., Fish. Zan- zibar, p. 139, pi. XX, tig. 4 (Peters, Monatsber. Akad., Berlin, 1868, p. 276, note!). Caractères. — « Proéminence occipitale longue, à som- met tronqué, polygonal; angles du dos lisses; queue à 5 ou 6 épines obtuses, lisse à sa région postérieure. » Coloration. « Teinte brune, plus claire en dessous ; de chaque côté de la couronne, une tache noire; sur l'angle du dos, à droite et à gauche, 3 taches semblables. » Les fig. montrent une couronne haute et des épines susorbil. très- saillantes, un peu recourbées en arrière, ainsi que des épines rele- vées sur le bord super, des 3 ann. qui support, la D. — Côte de Mo- zambique. — Inconnu au Mus. 4. Hippocampus kuda, Blkr. 1853, Bijdrage Kennis troskieuw. Visschen Ind. Arch. : Verhand. Batav. Geji. Wetensch., t. XXV, p. 26, dess. inédit envoyé en communication. 18S2. Hipp. moluccensis, ei Hipp. tœniopterus, B\kr. Bijdr Vis- ch. Amb. : Nat. Tijdschr. ned. Ind., t. III, p. 305 et 206 (voy. Blkr, Hipp. Kuda, Enum. pisc. arch. ind., p. 189, n° 2021. Caractères. — Hauteur du corps 6 fois à 6 fois 1/2 dans l'é- tendue totale; tête égale à la longueur des 8 derniers anneaux du tronc et dont l'œil est presque 1/7, contenue 3 fois 1/2 à 3 fois 3/4 entre l'occiput et le bout de la queue; rostre 2 fois 1/2 aussi long que l'œil, égal ou presque égal à la portion posto- ciilaire de la tête (1) ; couronne occipitale basse, à 5 tuber- (1) M. Blkr, dans sadescript. de VH. iœniopterus (\oy. la synon.), le dit GENRE HIPPOCAMPUS, 3, 4 ET 5, 507 Cilles mousses dont les bords sont un peu rudes, sans proémi- nence, en quelque sorte, au-devant d'elle; pas d'épine frontale, mais une petite saillie; épines de la tête el de l'anneau thora- cique courtes et obtuses ; tubercules du dos et de la queue non saillants ; sur quelques-uns, ainsi que sur la couronne et sous le museau, de petits prolongements cutanés ; opercules fortement striés ; anneaux, 11 et 36 ; D. égale à la longueur du rostre, située sur les 10^ et 1 1'^ anneaux du tronc, sur le 1"^'' cau- dal et, en partie, sur le 2^ — P. 16, D. 17, A. 4. Couleur brunâtre; de nombr. points noirs et jaunes, les premiers presque nuls sur la queue, les autres formant des lignes interrom- pues sur les côtés de la tête; une bande noire longitudin. sur la D. Habitat. — Archip. ind. et Singapour. — Inconnu au Muséum. Les proportions du museau constituent un des caraci. di^linclifs, car l'csp. est du nombre de celles de l'Inde où le museau est un peu plus court que la port, postocul. de la tête. 5. Hippocampus ramulosus, Leach. 1814, Zool. Miscellan., ilhistr. Npdder, t. I, p. 105, pi. 47. 1821. Hipp. filarnentosus, H. Cloquet, AU. Dict. se. nat., éd. Le- vrault, Poiss.,p\. YII, fig. 1.-4837(1811). Ilipp.ram., Lowe, Tra?is. zool. Soc, t. II, p. 192. — 1853. Ici., Pelers, Trosch., Ârch., p. 277. — 1856. Id., Kaup, Loph., p. 10, pi. I, fig. 6a et Qb, tête. . Caractères. — Hauteur du tronc 6 fois 1/2 à 7 fois 1/3 dans l'étendue totale ; tête aussi longue que les 9 ou 10 derniers ann. du tronc, 4 fois ou 4 fois 1/2 entre l'occiput et le bout de la queue; rostre un peu plus de 2 fois aussi long que l'œil, à peine moindre que la portion postocul. de la tête ; couronne occipitale assez proéminente, s'élevant dans la direction du front, creuse à sa face antérieure, à angles moins saillants chez les d' que chez les $ dont le front porte un tubercule épineux; en arrière, elle se continue, sans interruption, avec la crête occipitale; épines céphaliques et scapulaires saillantes, mais moins chez les o'' que chez les 9; tubercules postérieurs et la- téraux des 2% 4®, 7'' et 11" anneaux du tronc et les tubercules postérieurs des 4% 8' et 12« de la queue plus proéminents que les autres qui, sur le tronc, sont tous assez saillants ; anneaux, 11 et 33-36 ; presque tous les tubercules, si ce n'est sur le der- nier 1/3 de la queue et à la région ventrale, à prolongements contenu 2 fois 1/2 ou 2 fois 3/4 dans la long, de la tête, rapport conforme à ce que montre la fig. inédite de VH. kuda. 508 LOPHOBRÂINCHES. SYNGNÂTHIDES , HIPPOCAMPINÉS. cutanés plus ou moins ramifiés, plus longs que les tubercules eux-mêmes et peut-être plus développés à certaines époques de la vie (Kaup). — P. 16, D. 17, A. 3. — H. antiquus, Risso? Couleur brunâtre après la mort, « mais dont le pinceau ne peut rendre ni rélégance ni la beauté qu'elle présente durant la vie; l'é- clat de l'œil qui brille comme une pierre précieuse ne peut pas être reproduit par la peinture « (Lowe d'après un individu observé vivant). Sur les sujets dans l'alcool, une multitude de petites lignes ponc- tuées, d'un blanc jaunâtre, représentées noires à tort par Leach; for- mant les sinuosités les plus variées, elles circonscriv. des espaces bruns de formes diverses. Habitat. — Au Mus., 6 individus secs des Canaries : Webb et Ber- thelot (2 cf et i 9 dontl porte encore quelques prolongera, cutanés); I c/ et 2 9 (1 tr(''s-jeune et une autre à append. flottants sur la tête et le tronc) d'Algérie : M. Deshayes. Le plus grand cxempl. (c/'des Canaries) : Om.100; tête 0'".020 (rostre à 0"'.008, œil, 0^.003, rég. postocuiaire 0'".009); tronc 0"i.022; queue O^.OriS; haut, du tronc O"). 01 5; 1 9 de l'ile Maurice ( Quoy et Gaimard) de OJSd, à appendices ramifiés très-développés, mais dont les proportions ne sont pas tout à fait les mêmes que chez les autres, parce que le tronc est un peu plus haut et la tête un peu plus courte. 6. Hippocampus punctulatus (1), Guichenot. 1853, Poissons, p. 174, pi. V, fig. 2, in : Ramon de la Sagra, Hist. de l'Ile de Cuba. '18S6-58. H. pimctuL, F. Poey, Mem. sobre la Hist. nat. isla d-e Cuba, t. Il, p. 362, Caballito de la mar. — 4867. /(/., Knor, Fische Abtheilung III, p. 390, in : Reise ôsterreich. Fregatte Novara. Caractères. — Hauteur du corps, dans l'étendue totale, à peine au-delà de 5 fois chez Tune des 2 9 types, 6 fois 1/2 chez l'autre; tête égale à la long, des 7 ou 8 dern. ann. du tronc, contenue 3 fois 1/2 à 4 fois entre l'occiput et le bout de la queue; rostre égal à la port, postocul. de la tète ou même un peu plus court; couronne occipit. presque nulle, à tubercules tout à fait mousses, ainsi que les épines de la tête ; les susorbit. non-divisées, tubercules du tronc et de la queue peu élevés ; point de saillies verruqueuses sur les téguments; anneaux, II et 34 ou 36; D. égale au rostre ou à peine plus courte, située sur 2 ann. du tronc, le 1" caudal et, en partie, sur le 2^ P. 15, D. 18, A. 4. (1) DiCFérent de ÏH. pimcfulalus Kp., qui, ne pouvant garder ce nom, est décrit fp. 516) comme H. Kaupii. GENRE HIPPOCAMPUS, 6 ET 7. 509 Couleur. — La descript. donnée par M. Kner est presque, en tout points conforme à ce que montre le spécim. le moins décoloré du Mus. Ainsi, sur un fond verdâtre, il y a, au-dessus des P., sur le dos, une bande transvers, formée par une marbrure jaunâtre, prolongée en pointe jusque vers l'occiput, une autre, qui n'est pas constante, sur le 3"^ anneau, et une plus large un peu au-devant de la D., 3 ou 4 sur la queue; toutes entremêlées de taches foncées de la même teinte que le corps; de très-nombr. petits points jaunes à fine bordure noire sur le dos et toute la queue. Habitat. — Les 2 9 types, presque de même taille, viennent de Cuba : M. Ramon de la Sagra. La plus grande a 0">.n5; têle 0'".034 (museau O-^.OIS, œil 0"'.004, port, poslocul. 0™.015); tronc O^.OSi; queue 0'".087; D. O-^.Oli; hauteur du tronc 0"'.027. — Le cT décrit p^- M. Kner a été pris à Rio-Janeiro. Entre VH. puncl. et l'ff. longirostris qui sont presque de même orig. et offrent entre eux certaines ressemblances, il y a cependant des caract. distinctifs très-nets. Le principal se tire de la brièveté proporlionn. du museuu de 1'//. yunct. : chez les 2 9 du Mus., quand on compare sa long, à la plus grande haut, du tronc, on voit que, à partir du bord dorsal, elle atteint seulement le milieu du 2*^ pan de la face latér. du tronc; sur les 9 de l'autre espèce, au contraire, elle arrive jusqu'au bord inl'ér. de ce pan. En outre, le museau est égal à la région postocul. de la têle ou à peine plus court; mais toujours, chez 1'//. longir., il la dépasse et l'emporte sur l'étendue de la base de la D. qui, chez VH. punct., a les mômes dimens. que le mus. Pour les dissembl. du syst. de colorât., voy. les descriptions. 7. Hippocampus guttulatus, Cuv., 1829, R. an., II, 363. '1086. ? Hipp., Willughb., Hist. pisc, pi. i, 23, fig. 5. 1742.? Craijraciûn, Hipp., Klein, Miss. III, pi. I, fig. 10. 1783. Sijngnathus hipp., Bloch, pi. 109, fig, 3. ■ 1826.? H. rosaceus, Ribso, Hist. nal. Eur. mérid., t. Ill, p. 184. 1830. H. gutliiL, Guich., Poiss., p. 120: Explor. scient. Alg. 1836. Id., Kaup, Cat. Loph. fish. brit. Mus., p. 9, pi. IV, fig. 3. 1803. Hipp., Coucli, Fish. brit. isl., t. IV, p. 363, pi. 241, spécim. de la Méditerr,, dit, à tort, H. brevirostris. 1866. //. guttulatus, Playfair et Giinther, Fish. Zanzibar, p. 139. Caractères. — Hauteur du tronc 7 à 8 lois dans retendue totale et 8 fois 1/2 à 9 fois chez les jeunes; tête égale à la lon- gueur des 9 ou, par exception, des 8 derniers anneaux du tronc, et dont l'œil est 1/6 ou 1/5, contenue 4 fois ou 4 fois 1/2 entre Toccip. et le bout de la queue; rostre égal à la port, postocul. de la tête qui, sur 3 sujets cependant, remporte do 510 LOPHOBRANCHES. SYNGrSATHIDÉS. HIPPOGAMPINÉS. O^.OOl; couronne occipitale très-analogue à celle de VH. brevir., mais, le plus souvent, à face supérieure carrée, limitée par 4 tu- bercules, ou quelquefois par 5, précédée par une proéminence tantôt simple, tantôt épineuse au-devant des yeux; épine du front très-saillante, ainsi que les céphaliques et les scapulai- res qui sont comprimées; souvent, sur celles du tronc, qui quelquefois, de distance en distance, sont plus longues, de petits prolongements cutanés non rameux; anneaux, 11 et38- 39; 10'' et 11* du tronc supportant, avec les l"'' et 2" de la queue, la D. qui est bien moins haute que le museau n'est long. — P. 17. D. 18, A. [çf et 9) 4. Couleur génér. d'un brun verdàlre; de très-nombr. points jauges de vol. inégal, plus petits sur la rég. caudale que sur le tronc et sur la tête, entremêlés de fines bandes interrompues, de la môme teinte, les unes, transvers., occupant le milieu des ann. du corps, les autres, longitudin., les opercules; D. bordée de noir. — Les cxempl. de Nice sont sembl. à ceux des autres localités. Habitat — Médit.; Toulon : M. Kienor; Nice : M. Coste et Savigny qui en a rapporté aussi de Naples; Sicile : Pibron; Algérie : MM. Gui- chenot el Lucas; Iviça : Fr. Delaroche ; Smyrne; mer Noire (baie de Streliska) : Bureau de la Malle. — M. Kaup signale des indiv. reçus à Beilin de Maurice, du Brésil, et, à Londres, de la Gambie. Spécim. c/de Sicile rO"'. 130; lête0"'.024 (rostre 0".010, œilO^.OOi, port, postocul. 0"\010); tronc 0"'.036; queue 0"\070; B. 0°\010; haut, du tronc G'". 017. La taille arrive à pm.lâo ou 0".162, La brièveté moindre du museau est le caract. distinct, de Pesp. comparée à VH. brevir.; de plus, les épines de la tête et du tronc sont plus développées, el la frontale, au-devant des yeux, ne se voit pas chez l'autre Hippocampe. 8. Hippocampus Deanei, A. Dura. 1857, Rept. et Poiss. de l'Afr. occid. : Arch. Mus., t. X, p. 243. Caractères. — Hauteur du tronc 8 fois 1/5 dans l'étendue totale; bord inférieur saillant; tète égale à la longueur des 8 derniers anneaux du tronc, et contenue h peine au-delà de 5 fois entre l'occiput et le bout de la queue; rostre subcylindri- que, égal à la portion postocul. de la tête; couronne occipitale peu élevée, plane en dessus, terminée en arrière, par 3 dente- lures arrondies et portant, à sa base, en avant, 4 petits tuber- cules moubses; épines de la tète et de la ceinture scapulaire courtes, arrondies au bout et à surface chagrinée ; point de lambeaux cutanés ; anneaux, 11 et 36, tous à tubercules mous- GENRE HIPPOCAMPUS, 8 ET 9. 511 ses et peu saillants; D. au-dessus des 2 derniers anneaux du tronc et des 2 premiers de la queue dont la longueur est triple de celle du tronc. — P. 16, D, 17, A. 3. Couleur brunâtre ; une innombrable quantité de petits points blancs. Habitat. — çf de Sierra-Leone ; don au Mus. du D'' Deane. — Long, totale, 0"'.25i; tête, Q'^Ml (rostre 0'°.017, œil ()'".007, port, posto- cul. 0^.017); tronc 0'".052; queue O'MGl; liaïU. du tronc, 0". 031. 9. Hippocampus fuscus, Rûppell. 1835, Neue Wirbelthiere faun. Abyss. Fisch. roth. meer., p. 143, pi. 33, fig. 3. 1856.? Hipp. LichlensteiniU Kp, Cat. Loph. fish, p. 8. Caractères. — Hauteur du tronc 8 fois dans retendue to- tale (cf); tête 'égale h la longueur des 8 derniers anneaux du tronc, contenue 4 fois 1/2 et un peu au-delà entre Tocciput et le bout de la queue ; rostre à bord super, mousse, égal à la portion postoculaire de la tête, et, quand on le mesure à partir de la base de l'épine nasale, à 1/3 de la tête; couronne occipitale peu élevée, portant, à son sommet, 4 petites surfaces légèrement creuses, terminées par des bords un peu saillants', rugueux ; l'antérieure et la postérieure sont les moins petites, et l'angle terminal de la dernière se ]irolonge en une crête tranchante ; épines céphaliques et scapulaires courtes et mous- ses ; angles des anneaux à peine saillants ; de petites protubé- rances verruqueuses de la peau sur la tête, le tronc et la queue; anneaux, 11 et 36; D. sur 2 du tronc et lel'"" de la queue dont la long, est triple de celle du corps. — D. 16, P. 15, A.? Couleur brunâtre; une petite tache noire au niveau de la réunion des anneaux, de chaque côté de la face dorsale. Je ne vois pas les bandes plus claires de la queue signalées par M. Kaup. Habitat. Au Mus. : 1 cf de Suez : M. Léon Vaillant. Long. : 0"'.080 ; tête, 0"".016 (rostre 0™.006, œil 0"'.00i, port, postocul. Qm.OOG); tronc O^.OIS; queue O-^.OSe; haut, du tronc, 0™.010. La présente espèce, M. Kûppell le fait observer, a beaucoup de rapports avec VH. brevirostris de la Méditerr., mais l'absence de fila- ments cutanés sur la tête et la présence de petits tuberc. verruq. sur le corps, ainsi que les différ. dans les nombres des rayons, sont des caract. de i'JÎ. fuscus qui l'éloignent de l'autre. Il n'est pas possible non plus d'admettre, avec M. l'elcrs (ïrosch., Archiv, 1853, p. 277), l'identité entre les H. fuscus et ramulosus. 8l!2 LOPHOBRAiNCHES. SYNGNATHIDÉS. HIPPOCAMPINÉS. 10. Hippocampus comes, Cantor. 1850, Catal. malayan fish : Journ. asiat. soc. Bengal, t. XVIII, \>. 1371, pi. XI, fig. 2. 1856. Hipp. comes, Blkr, Beschr. vischsoort Manado en Makassar : Actasoc. scient, indo-neerland., t. I, p. 80. — 1856. Id., Kaup, Cal. Loph. fish, p. 10. — 186S. Id., Day, Fish. Cochin (coast Malabar) : Proc. Zool. Soc., p. 315. Caractères. — Hauteur du tronc égale à la longueur de ses 7 ou 8 derniers anneaux, comprise 7 fois 1/2 (cT) et 8 fois 1/2 (9) dans l'étendue totale; tête 4 fois ou 4 fois 1/2 entre l'occiput et le bout delà queue ; rostre égal ou presque égal à la port, post- ocul. de la tête; couronne occipit. assez proéminente, à tuber- cules terminaux rudes sur les bords, et dont les 2 latéraux posté- rieurs sont les plus écartés, précédée par une carène au-devant de laquelle il y a quelquefois une épine; celle du nez au-de- vant des yeux courte ou remplacée par une petite crête ; épines de la tête à pointe mousse (l); quelques tubercules du dos et de la queue plus élevés que les autres, mais toujours plus chez les jeunes que chez les adultes; anneaux, 11 et 34-36; D. sur les 10'^ et 11*" du tronc, sur le 1" et sur le commencement du 2^ de la queue dont la longueur est à peine le double de celle du tronc. — P. lo, D. 17, A. 4. Couleur d'un brun verdâtre; presque toujours, des points noirs plus ou moins nombreux et une multitude de points jaunâtres formant, le plus souvent, des lignes interrompues sur la tête; D. unicolore ou à bande noirâtre unique ou double. Habitat. — Ile Maurice : Dussumier, Quoy et Gaimard, qui l'ont aussi rapporté d'Amboine où il a été pris également par Lesson et Garnol; Trinkomali : Reynaud; rade de Cananor (côte de Malabar); baie de Manille : Porte; Cochinchine : Busseuil; Chine. — 9 de Ca- nanor : Long, totale ; 0"M58; tête, 0™.029 (rostre O^.OIS, œil O^.OOi, région poslocul. 0'".012); tronc, 0'". 045; queue, 0'".08-4; haut, du tronc, Qm.OlS. Le caractère qui distingue cet H. des autres esp. ind. se lire des dimens. du rostre qui est presque égal à la portion postocul., comme le montrent la pi. de M. Cantor et un dess. inédit communiqué par M. Blkr. En raison des variât, individuelles ou dues à l'âge que su- (1) « Les épines de toutes les parties saillantes sont surmontées par des tuberc. ovales ou arrondis » (Cantor). Je ne les vois sur aucun des échan- tillons du Mus., et je crois, comme M. Kaup, que leur présence est une exception chez le type unique décrit par le zoologiste anglais. GENRE HIPPOCAMPUS, 10-12. M3 bissent les épines et la couronne, et de celles du syst. de colorât., il faut s'attacher aux différ. dans la long, proportionn. du museau. 11, Hippocampus loevicaudatus, Kaup. 1856, Cat. Loph. fish brit. Mus., p. 16, pi. II, fig. 2. Caractères. — Hauteur du tronc à peine au-delà de 6 fois dans l'étendue totale; tête égale à la longueur des 8 derniers anneaux du tronc, sextuple de l'œil et contenue 5 fois 1/6 en- tre l'occiput et le bout de la queue; rostre formant les 3/4 de la portion postocul. de la tête ; couronne occipitale continuant la direction de la région du Iront, h angles latéraux et supé- rieurs peu saillants, à surface terminale en rhombe et légère- ment creuse ; épine frontale presque nulle, les céphaliques et scapulaires bien apparentes, mais à pointe mousse; sur le bord inférieur du museau, de petits prolongements cutanés; (je ne trouve pas ceux de la tête et de la rég. antér. du tronc dessi- nés par M. Kaup); de nombreuses et très-petites proéminen- ces verruqueuses sur les téguments; anneaux, 11 et 35; D. sur 5 anneaux (le 9* du tronc en partie, les lO'' et 11^ et les 2 pre- miers de la queue), le tableau (p. 502) indique, par erreur, 2anneaux. — P. 15, D. 18, A. 3. Couleur brunâtre; une multitude de très-petits points jaunâtres cerclés de noir, presque effacés sur le tronc, plus appar. sur la queue et sur la tête où se voient, derrière les yeux, des traits jaunâtres rayonnant jusque vers le bord antér. de l'opercule qui porte quel- ques traces de raies transvers, brunes; sur la D., 2 bandes foncées. Habitat. — Aniér. sept. A Vienne, un seul spécimen (f à poche marsup. Irès-distendue par les œufs. De la même contrée^ sans indi- cat. spéciale, provient le çf du Mus. à poche aussi fort volumin., non mentionné dans le Catal. de M. Kaup, mais étiqueté par lui. — Long., O'n.160; tête, 0".026 (rostre 0^.009, œil 0">.00i, port, postocul., 0".013) ; tronc, 0'n.04;2; queue, 0"'.092; haut, du tronc, O-^.OSe. 12. HiPPOCAMPus Bicuspip, Kaup. 1856, Cat. Loph. fish brit. Mus., p. 13, pi. III, fig. 1, tête. Caractères. — Hauteur du tronc égale à la longueur de ses 4 derniers anneaux, comprise 10 fois 1/2 dans l'étendue totale ; bord inférieur épineux; longueur de la tête moins de 5 fois entre l'occiput et l'extrémité de la queue ; rostre comprimé, sextuple de l'œil, 1 fois 1/2 aussi long que la portion poslocu- laire de la tête; couronne occipitale peu élevée, à 2 pointes Poissons. Tome 11. 33 B14 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. HIPPOCAMPINÉS. dirigées en arrière, suivie de 2 saillies basses et précédée d'une épine verticale à sommet fourchu : d'où le nom spécifique; épine sus-orbitaire très-saillante, et, au-devant des yeux, 2 pe- tites épines frontales qui se suivent et dont Tantérieure est très-courte; épines céphaliques et scapulaires bien apparentes; pas de lambeaux cutanés ; anneaux, 11 et 37; D. sur les 3 der- niers anneaux du tronc et le 1" caudal. — P. 15 ou 16, D.17, A.? Couleur jaunâtre et d'un brun foncé sur le dos et la queue ; 2 bandes brunes transvers, sur le museau. Habitat. — Très-jeune 9 au Muséum, île de Corée : Rang, O^.OôS; tête, 0'".0I1 (rostre a 0"\006, œil O^.OOl, port, poslocul. 0".004); tronc, 0'°.020; queue, 0°^032 ; D., 0°'.003; haut, du tronc, O-^.OOe. Bien que la saillie des épines puisse diminuer avec l'âge, la forme de la couronne et le rapport de la D. avec les ann. du tronc et de la queue distinguent bien la prés. esp. de VH. Deanei de Sierra Leone. 13. Hippocampus hystrix, Kaup. 1856, Catal. Lophobr. fish brit. Mus.^ p. 17, pi. II, fig. 5. i8 . Hipp. hystrix, Guichenot, Faune ichth., Append. aux Notes sur l'île de la Réunion par Maillard, p. 30, n" 283. — 1866. Id., Play- fairet Giinth., Fish. Zanùbar, p. 139. Caractères. — Hauteur du tronc un peu au-delà de 10 fois 1/2 {(f) ou presque 12 fois (?) dans l'étendue totale ; bord in- fér. dentelé chez le 1" ou tranchant (9) ; tête égale à la long, des 10 dern. ann. du tronc, 3 fois à 3 fois 1/2 entre l'occip. et le bout de la queue ; rostre mince, comprimé, allongé, presque double de la portion postoculaire de la tête ; couronne occipi- tale médiocrement élevée, à base comprimée et dont l'élargis- sement supérieur a 5 épines divergentes (9) ou 4 (c/), séparées par un tubercule mousse d'une longue épine frontale; anneaux 11 et 36 ou 37; D. sur les 2 derniers du tronc et les 2 premiers de la queue dont la fin est moins épineuse que sa base. Epines de la tête et de l'ann. thoracique longues et acérées, ainsi que toutes celles du tronc et de la queue, et surtout les 1''% 4«, l*^ et H« dorsales, les4«, 6«, 8^ et H« caudales. — P. 16, D. 48, A.? Couleur d'un brun jaunâtre. — Habitat. A Leyde, 9 du Japon ; au Mus. un cf du même pays (0'".138) et 1 9 de Tile de la Réunion : Maillard, O'n.142; tête, 0m.034 (museau O^.OIQ, œil O-^.OOS, port pos- tocui. O'".0i0); tronc 0"\0-40; queue, 0'".068; D., 0'".008; haut, du tronc, 0"\012. — M. Playfair a trouvé l'espèce à Zanzibar. La long, du mus. et de toutes les épines est le caract. distinctif. GENRE HIPPOCAMPUS, 13-15. 815 14. Hippocampus mannulus, Cantor. 1850, Catal. Malmj. fish. : Journ. asiatic Soc, Calcutta, t. XVIII, p. 1370, pi. XI, fig. 1. 4856. Hipp. mannulus, Kaup, Cat. Loph. fish, p. 14. — 1866, Id., Playfair et Gûnther, Fish. Zanzibar, p. 438. Caractères. — Hauteur du tronc égale à la longueur de ses 7 ou 8 derniers anneaux, comprise 8 fois 1/2 à 8 fois 2/3 dans l'étendue totale; bord infér. assez tranchant; tête 4 fois 1/3 ou près de 5 fois entre l'occiput et le bout de la queue; rostre dé- passant un peu la portion postocul. de la tête; 3 fois aussi long que haut; sur l'occiput, un tubercule mousse, suivi d'un autre également peu élevé portant, à son bord postérieur, 3 petites dentelures et 2 autres à l'antérieur moins proéminentes, de sorte que la couronne est à peine saillante ; épine sus-orbilaire lé- gèrement recourbée en arrière, comme celles de la région in- férieure du 1" anneau, pas de crête, ni d'épine nasale; point de prolongements cutanés ; anneaux, 11 et 37-38, à tubercules peu saillants ; D. sur les 2 derniers du tronc, sur le 1" caudal et empiétant un peu sur le 2% aussi longue que le museau; poche du (f s'étendant jusqu'au 8^ — P. 16, D. 19, A. 4. Coloration « Jeune âge, 0™.092 : gris brunâtre pâle; flancs et queue en dessous, d'un jaune clair; sujet plus âgé, 0'".i28 : jaune d'ocre peu foncé; D. avec 2 séries longitudin. de points noirâtres; iris d'un gris bleuâtre argenté » (Cantor). — Chez l'un des exempl. du Mus., on voit, sur le dos et autour de la queue, les larges ann. brunâtres indiqués par M. Kaup, mais sans points noirs. Habitat. — Les 2 types de M. Cantor provenaient de Pinang. Le plus grand des 2 sujets du Mus. ne porte pas d'indicat. d'orig. ; il a 0'».430; tête, 0'".023 (rostre 0'".010, œil 0«'.004, port, postocul. 0°>.009); tronc, O-^.OST; queue, Om.O"4; haut, du tronc, O^.OIS. L'autre, de 0m.H2 (Macao:Eyd. et Souleyet), offre les mêmes pro- portions. C'est aussi de la Chine que les Musées ont reçu l'espèce. M. Playfair l'a trouvée à Zanzibar. — La faible proéminence de la couronne est le principal caractère distinctif. 15. Hippocampus algiricus, Kaup, 1856, Cat. Loph. fish^ p. 13. Caractères. — Hauteur du tronc 8 fois 1/2 dans l'étendue totale; égale, chez la 9, à la distance du bout du museau au bord postoculaire; tête 4 fois entre l'occiput et l'extrémité de la queue, égale à la longueur des 7 derniers ann.; rostre égal M6 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. HIPPOCAMPINÉS. à la distance du bord préocul. au bord de l'anneau des P., l'emportant presque de 1/4 de sa propre longueur sur la por- tion postoculaire de la tête; couronne occipitale médiocrement proéminente, faisant suite à une crête non épineuse, à face antérieure large et un peu sinueuse sur son bord libre, plane en dessus et terminée, en arrière, par 3 tubercules mousses, séparée du tubercule médian du 1" anneau du tronc; épines de la tête pas très-saillantes ; tubercules du tronc mousses et tous de même volume; anneaux, 11 et 36 ; D. ne dépassant en quelque sorte pas les 3/4 de la long, du rostre, située sur le 1" caudal, le dernier du tronc et un peu l'avant-dernier, ce qui a pu faire dire à M. Kaup qu'un seul des ann. du corps la supporte. — P.?, D. 18, A.?. Couleur brune ; une multitude de petites taches d'un blanc jaunâtre disposées assez régulièrement en lignes transvers, ponctuées. Habitat. — Le type unique est 1 9, rapportée d'Algérie au Mus. par M. Guichenot, ayant, dit M. Kaup, 5 pouces, mais, en réalité, 0™.213; tête 0".041 (mus. 0™.019, œil 0".O06, port, postocul. O-^-OlG), tronc Om.Oôâ, queue O'-.IIO, D. 0-.015, haut, du tronc 0^.025. Les 2 esp. les plus voisines sont les H. longirostris et Kaupii, mais ce dernier s'en distingue en ce que, \° c'est le 8^ anneau qui a le plus de haut., tandis que ce sont les 7<^ et 10'' chez VH. algir.; 2° la D. s'étend sur les 2 premiers ann. de la queue. Chez VH. longir., Ç, le 8" anneau du tronc est le plus élevé et sa haut, égale la long, des 5 dern. du tronc; ses parties molles portent de petites proéminences verruqueuses nulles chez YH. algiricus. 16. Hippocampus Kaupii, A. Dum. H.punctulatus, Kaup, 1856, Cat. Loph. fish. brit. Mus.., p. 14, pi. II, fig. 1 (1). 1866. //. punctulatus, Playfair et Gûnth., Fish. Zanzibar, p. d39. Caractères. — Hauteur du corps égale, chez les 9, à la dis- tance du bord postoculaire au bout du museau dont la lon- gueur est celle de l'intervalle du bord préoculaire au bord an- térieur de l'anneau qui porte les P.; chez la 9, le 8^ anneau du tronc (qui est le plus haut) a une élévation égale à la lon- gueur des 6 derniers du tronc ; 2 des anneaux qui supportent la D, appartiennent à la région caudale. (1) En 1833, M. Guiclienot {Poiss. de Cuba, p. 174, pi. V, fig. 2) a décrit H. fundulatus, non mentionné par M. Kaup, qui parait l'avoir confondu, au Mus. de Paris, avec VH. longirostris, dont il est très-diftër. Voy. p. 509. GENRE HIPPOCAMPUS, 16 ET 17. 517 Couleur « d'un brun noirâtre ponctué de blanc; sur les opercules, des taches noires et des raies fermées par des points blancs. » L'espèce est inconnue au Mus. et décrite d'après le texte de M. Kaup, qui dit : « Elle ressemble beaucoup à VHipp. longiroslris, mais s'en distingue en ce que, 1° ie museau est plus court, 2° la tête, au niveau de l'épine la plus infér. de l'anneau qui supporte les P., est un peu plus haute, 3" le contour infér. du tronc est plus proéminent, tandis que dans VHipp. longir. il n'y a pas cette saillie, les 7^ et 10" ann. offrant presque la même élévation. » L'orig. du type (9 du Mus, de Leyde) n'est pas indiquée. 17. Hippocampus Nov^ Hollandi^, Steindachner. 1866, Zur Fischfauna Port Jackson in Austral. : Sitzungsber. Akad. Wien, tirage à part, p. 53, pi. I, fig. 2. 1790. Hippocampus,'Wh\le, Voy. New south Wales, fig. àlap. 264. Caractères. — Hauteur du tronc presque égale à la lon- gueur de ses 5 derniers anneaux, moindre que la distance du bout du museau au bord postoculaire, comprise près de 8 fois dans l'étendue totale ; bord infér. peu saillant; tête 3 fois 5/7 entre Toccip, et le bout de la queue ; rostre plus long de 1/3 que la portion postoculaire de la tête ; couronne occipitale assez h pic, à base comprimée et à 7 prolongements aigus : 2 en avant, 3 en arrière et 2 au milieu, tous, à Texception dn médian postérieur, dirigés en dehors ; une épine susorbitaire et une médiane au-devant des yeux; des 3 épines scapulaires les 2 plus antérieures réunies à la base ont leurs pointes diver- gentes ; point de lambeaux cutanés; 11 anneaux sur le tronc, 33 à la queue dont les tubercules sont épineux ; D. placée au- dessus de 2 du tronc et du 1" caudal. — P. 15, D. 16, A.?. Coloration. — L'exempl. du Mus. ne présente plus de traces, par suite de la destruction de l'épiderme, des particularités suivantes : « Teinte générale grise ou brunâtre, avec des taches blanches très- petites et des points noirs un peu plus volumineux, quelquefois dis- posés en lignes réticulées sur tout le corps; carène du front blanchâ- tre, ventre jaunâtre, V. noires, D. à bandes foncées » (Steindachner). Habitat. — Port Jackson (Nouv. Galles du S., Australie). M. Stein- dachner a vu 2 cf et 2 9, et il a représenté, de grand, nat., le plus long et le plus court. De Sidney (Nouv. Galles du S.), le Mus. a reçu, par M. J. Verreaux,une 9 de O^^.lOb; tête entière 0m.03o (rostre 0°i.017, œil O-^.OOe, port, postocul. 0".012); tronc O^.OiS; queue 0'n,082, haut, du tronc 0".020. A part le syst. de colorât, disparu sur l'exempl. du Muséum, ce- 518 LOPIIOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. HIPPOCAMPINÉS. lui-ci se rapporte complètement à la descript. et aux fig. de l'espèce qui est caractérisée surtout par la situation à pic de la couronne oc- cipit., par son élévation et par la proémin. de ses dentelures. 18. HippoGAMPus LONGiROSTRis, Cuv., 1829, R. an., t. II, p. 363. 1686. Hippoc, WiWngVih., pi. i 25, fig. 4. — 1855. Hipp. longir., Castelnau, Anim. rares... Amer, sud, Poiss., p. 96. — 1856. Id., Kaup, Cat. Loph. fish brit. Mus., p. 12, pi, III, fig. 2 cf et 2a 9. Caractères. — Hauteur du tronc moindre chez les 9, que la distance du bout du museau au bord postoculaire, comprise, dans l'étendue totale, 7 fois, par exception 8 fois 2/3 chez une des ? de la collection ; tête égale à la longueur des 8 derniers anneaux du tronc, contenue 4 fois entre Tocciput et le bout de la queue; rostre l'emportant de 1/4 environ de son étendue sur la portion postocul. de la tête; couronne occipitale peu proéminente dont les tubercules, à angles nombreux plus ou moins saillants en avant et en dehors et à arêtes quelquefois dentelées, circonscrivent une surface un peu creuse ; immédia- tement au-devant de la couronne, une très-petite protubérance mousse ; crête nuchale tranchante; toutes les épines de la tête courtes ; souvent, la sus-oculaire bifurquée ; tubercules du tronc et de la queue très-peu élevés chez l'adulte, et tous presque de même hauteur; de nombreuses petites saillies verruqueuses sur les téguments; anneaux, 11 et 36; D. sur les 2 derniers anneaux du tronc, sur le 1''" et à peine sur le 2^ de la queue. — P. 16-17, D. 18, A. 3-4. Couleur d'un brun verdâtre; de nombr. petites taches brunes et rondes, entourées par des lignes ponctuées claires, d'où résulte une sorte de marbrure génér. et irrégulière. Habitat. — Brésil (Rio-Janeiro : Quoy et Gaimard, Bahia : le comte F. de Castelnau); Sainte-Lucie : Bonnecour; Guadeloupe : Alex. Ri- cord; Martinique : Plée et CI. Richard. Un (f rapporté par ce der- nier a 0m.i75; tête O-^.Oae (rostre 0"\0n, œil O^.OOS, port, postocul. 0".014); tronc 0«.050; queue 0^.089; D. O-^.Oli; haut, du tronc •0".025. Une 9 due à Cl. Rich. a le tronc proportionnellement moins haut; quoique décolorée, elle a des taches brunes. — Le Muséum, en outre, possède 2 9 (Alexandre Ricord) de Cuba et du Port-au- Prince (Haïti), et une 3" de la Martinique : Keraudren, qui ont un syst. de colorât, différ. : il n'y a plus ni taches brunes, ni lignes blan- ches pointillées. Au niveau des 8« et 9^ ann. du tronc, et des 4% 8"^ et 42« de la queue, en dessus et sur le haut des flancs, se voient des ta- GENRE HIPPOCAMPUS, 18 ET 18 BIS. 519 chcs plus ou moins effacées marbrées de blanc. A part ces dissem- blances, il y a identité parfaite dans la long, proportionn. du museau dans la forme de la couronne, et chez 2 de ces individus, les épines susorbit. sont bifurquées (Variété de VH. longirostris). 18 bis. Hippocampus rhynchomacer (1), A. Dura. 1856, H, cornes (partim), Kaup, Cat. Lophobr. fish., p. 10, pi. IV, fig. 1. Caractères. — Hauteur du corps 8 à 9 fois 5/6 (9) ou 7 à 8 fois [cf) dans l'étendue totale ; tête égale à la long, des 8 ou 9 derniers ann. du tronc, contenue 3 fois 1/2 à 4 fois entre l'occip. et le bout de la queue; rostre plus long que la port, postocul. et égal k l'intervalle du bord préocul. à l'occiput ou môme le dépassant un peu; couronne occipitale proéminente à 5 ou 6 tubercules bien séparés, si ce n'est chez un sujet (orig, ?) de O^.SOS : H. cornes, corona monstrosa, Kp. : Muséum ; les 2 anté- rieurs limitant une surface légèrement creuse, précédée d'une éminence dont le bord antérieur porte, le plus souvent, une épine ; au-devant des yeux, épine nasale courte ou môme nulle ; celles des tubercules du dos, mais surtout de la queue, plus ou moins saillantes (tout à fait mousses chez un très-grand in- dividu de Chine) (Kaup, pi. IV, fig, 1) ; celles de la tète parfois ornées de petits prolongements cutanés (9 Singapour, M. Fon- tanier : Kaup, pi. I, fig. 4); anneaux, 11 et 34-33 ou par ex- cept., 38-39; D. plus courte que le museau, placée sur les 2 der- niers anneaux du tronc, le 1"'' et un peu le 2" de la queue. P.17-18, D., 17-18, A. 4. Coloration analogue à celle de 17/. cornes: de nombr. points noirs, et des jaunes plus nombr. encore souvent en lignes sur la tôle. Habitat. — Merdes Indes? sans indicat. précise d'orig. : Leguillou, Hombron et Jacquinot, qui en ont rapporté de Singapour, d'où cet H. a été envoyé aussi par M. Fonlanier; Chine et Cochinchine. Le plus grand sujet ( 9 de Chine) a C^-aO^^i; tête, Oni.062 (rostre O^.Oai, œil Om.008, port, postocul. 0'".023); tronc, 0m,102: queue, 0™.031; D.,0«'.022; haut, du tronc, O-^-O-SO. —cf^ (envoi de M. Place) a 0«'.200; tête, 0™.038 (rostre, O^.OIS, œil, O™. 003, port, postocul., O^.OOIS); tronc, 0-^.032; queue, O-^.llO; haut, du tronc, O-". 029. Parmi les esp. ind., VH. rhy7ichomacer est une de celles dont le museau est le plus long, et, sous ce rapport, se rapproche des H. manadensis et kampylotrachelos, mais les 12 ann. du troue, chez ces derniers, constituent une des princip. différ. spécifiques. (1) De pYxo':, bec, museau, et (xaxpo;, grand. 520 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. HIPPOCAMPINÉS. II. Espèces à 10 anneaux au trono. Voy. le tableau, p. 303. 19. Hippocampus coronatus, Schlegel. 1842, Faunajaponica, Pisces, p. 274, pi. CXX, fig. 7. 1856. Hipp. coron. Kaup, Cat. Loph., p. 16, pi. IV, fig. % tête. Caractères. — Couronne occipitale très-saillante, terminée par 4 apophyses en forme de lames, dont les 2 postérieures sont beaucoup plus développées que les antérieures, et aussi élevée que le museau est long, d'où résulte que, du bout du rostre à l'occiput, les dimensions l'emportent de très-peu, chez les adul- tes, sur la hauteur totale de la tête ; au lO*" et dernier ann. du tronc, de chaque côté de la D., épines postérieures longues, dirigées en dehors et plus prolongées que celles des 2" et 4* anneaux du tronc et des 3% 9% 13'' et IS*" de la queue. Couleur jaunâtre, marbréede brun foncé; le dos bordé de noir. Habitat. — Japon ; S sujets à Leyde. — Inconnu à Paris et à Lon- dres. — L'élévation de la couronne et la haut, des épines du lO'^ ann. distinguent cet H. de tous les autres. 20. Hippocampus borboniensis, A. Dum. 1856, E. cornes (partim), Kp, Cat. Loph., p. 11. Caractères. — Hauteur du corps 8 fois 2/3 dans l'étendue totale ; tête égale à la longueur des 9 derniers anneaux du tronc, 8 fois environ aussi longue que l'œil, comprise 4 fois presque entre l'occiput et le bout de la queue; rostre un peu plus long que la portion postoculaire de la tête, mais pas tout à fait égal à l'intervalle de l'occiput au bord antérieur de Wml ; couronne occipitale peu proémin., rejetée en arrière, à 5 tuberc. mousses, rudes sur les bords, précédée par une crête basse et par une très-courte épine frontale ; celles de la tête et de l'ann. pectoral courtes, obtuses; ann., 10 et 34 ; D. sur les 9% 10^ du tronc, sur le 1" caudal et un peu sur le 2'. P. 15, D. 16, A. 4. Couleur d'un brun verdâtre, avec points et marbrures jaunâtres; lignes interrompues, de même nuance, sur la tête. Habitat. — Spécim. (f unique de la Réunion au Mus. : Obi,130; tête, O'^.OTI (rostre 0"'.013, œil 0'°.004, port, poslocul. O-n.OIO); tronc, O'^-OSo; queue, O^'.OeS; D., O-^.OIO; haut, du tronc, 0'».01S. GENRE HIPPOCAMPUS, 19-22. 521 21. Hippocampus Mohpjikei, Blkr. 1853, Bijdrage ichth. Fauna Japon : Verhand. Akad. Arasterd., t. I, p. 16, fig. 2, et 1859, Enum. pisc. Archip., p. 265. 1842 ? Hipp. brevirostris , Schleg., Faun. japon. Pisc, p. 274 (par- tim) ex Blkr et Kp. — 4836. Hipp. Mohnikei, Kaup, Cat. Loph. fish., p, 8. — 1866. Id., Playfair et Gùnth., Fish. Zanzibar, p. 139.' Caractères. — Hauteur du tronc 6 fois dans l'étendue to- tale; bord inférieur du ventre un peu saillant; tête égale à la longueur des 8 derniers anneaux du tronc, quintuple de Toeil et égale à 1/5 de l'intervalle de Toccipul au IdouI de la queue; rostre un peu plus que double de l'œil, plus court que la por- tion postoculaire de la tète; sur l'occiput, un tubercule com- primé ; 1 seul tubercule conique au-dessus de l'œil ; anneaux, 10-11 et 34-35, sans prolongements cutanés ; sur les crêtes dor- sales, 2 tubercules coniques plus longs que les autres ; D, aussi • haute que le museau est long. — P. 12 ou 13, D. 13, A. ? Couleur sombre; sur les faces super, et latérales de la queue, S-8 larges bandes blanches, et une noirâtre sur les 7^ et 8* ann. du tronc (Kaup); D. verdâlre, avec 2 raies longiludin. foncées. Habitat. — Le q", type unique de M. Bleeker, long de 0'».06, a été pris dans la mer, près de l'île Kaminoseki. La Ç du Japon : Siebold, vue par M. Kaup à Leyde, a 10 ann. au tronc et 0"'.0o7 de la couronne occipii. au bout de la queue. La saillie nasale, dil-il, est plus proémin. que chez les H. brevirostris el japonicus, et le corps comparativem. plus haut que chez le 1"; ce n'est pas sur les mêmes ann. du tronc que se voient les tubercules plus saillants : ici, ils appartiennent aux 2% 4% 7^ et 10^ et aux 3% 8"^ et 12-^ de la queue (compar. avec VH. brevir.). — Les bandes blanches de la queue, vues sur les 2 sexes, constituent un caract. distinctif. — Inconnu au Mus. de Paris. 21 bis. HipPOCAMPus rreviceps, Pcters. 1869, Monatsber. Akad., Berlin, p, 710. Caractères. — Rostre 1 fois 1/2 aussi long que l'œil, et, mesuré jusqu'au bord postocul., égal à la distance de l'œil à la P.; saillies de la tête semblables à celles de VH. cornes; éle- vât, de la protubér. occipit. égale en relief à la haut, du milieu du mus., à 5 petites émin. termin. à peine renflées ; sur l'oper- cule, des irradiations ; ann., 10 au tronc (1", 3% 5% 9^ et 10*^ à émin. dorso-lalér. plus saillantes que sur les autres); 40-41 à la queue (5« et 8« plus proémin.), ainsi que le 1" qui l'emporte 522 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. HIPPOCAMPINÉS. sur tous les ann. par son élévation; D. sur 2 du tronc, 1 de la queue : 19 rayons. Couleur d'un gris-brun ; de nombr. points blancs cerclés de noir qui sont, pour la plupart, disposés en lignes Iransvers.; sur la tôle, des ocelles semblables ou des points noirs; 2 bandes longitudin. noires sur la D. qui a de petits prolongera, de même teinte. Habitat. — Adélaïde (Austr. mérid.). — Inconnu au Muséum. — Par erreur, la présente espèce ne figure pas au tabl., p. 503. III. Espèces à 12 aoneaux au tronc. Voy. le tableau, p. 503. 22. Hippocampus polyt^enia, Blkr. 1854, Bijdr. ichth. fauna Floris : Natuurk. Tijdschr. Nederl. indië, t. VI, p. 338, et Enumeratio fisc. arch. ind., p. 189, n° 2024, dessin inédit envoyé en communication. Caractères. — Hauteur du tronc 7 fois environ dans reten- due totale; tête sextuple de l'œil, contenue à peu près 4 fois 1/2 entre l'occiput et le bout de la queue ; rostre comprimé, plus court que la portion postoculaire de la tête ; couronne oc- cipitale h 5 ou 6 tubercules; ann., 12 et 34-35, à angles poster, plus ou moins saillants ; D. sur 3 du tronc et le 1" caudal. Couleur jaunâtre ; des bandes brunes transvers, (tête : 2, tronc, 4, queue : 6 ou 7). — Habitat. — Spécim. unique, de O^'.ilô, pris sur les côtes de Larantuka. — Inconnu au Mus. L'espèce semble être distincte de celle que Valentyn représente {hid. Amb., t. III, fig. 60 et 130), car chez cette dernière, il y a seu- lement 2 bandes foncées. Inconnue jusqu'à présent, celle-ci devient, pour M. Blkr, Hipp. Valentyni {Enumer., p. 189, n" 2026). 23. Hippocampus marginalis, Kp, ex Eeck., Cat. Loph. -p. 15. Caractères. — « Sur le tronc, 12 anneaux, les 3 derniers portent la D. »; museau court; la plus grande haut, du corps égale à la dist. de la couronne occipit. à i'extrém. du museau. » Coloration. — « Sur la tête et le museau, des taches blanches; sur les opercules, des lignes noires ; sur le tronc, jusqu'au 7" anneau, et sur le ventre, des raies noires longitudin., et transvers, du 8« au I2«.» Habitat. — « Mexique; 1 9 à Vienne. — Inconnu à Paris. De l'espèce mexicaine [H. fascicularis), cet H. se distingue par le nombre des ann. qui l'éloigné de beaucoup de ses congénères, par la situât, de la D. et par un peu pius de brièveté du museau. » GENRE HIPPOCAMPUS, 23-26. 523 24. Hippocampus hudsoinius, Dekay. 1842, New-York Fauna, Fish, p. 322, pi. LUI, fig. 174. 1788. Sea-horse of N. York, Schoepf. Beschreibung..., t. VIII, p. 194. ?1815. Syngn. hippoc. Mitchill, Trans. liter. and philos. Soc. N. York, t. I, p. 475. ?1839. H. brevir., Storer, Rep. Fish. Massachusetts, p. 167 (excl. syn. Yarrell). 18... H. hudson.,ld., Syn. fish. N. Amer. Mem., amer. Ac. newser., t. II, p. 491.— 1861. Id., Gill, Cat. fish. east. coast N. Amer.: Proc. Ac. nat. se, Philad., p. S8. Caractères. — Tête un peu plus longue que le corps n'est haut ; rostre représentant 1 fois 1/2 à peine le diamètre de l'œil, moindre que la portion postocul. de la tête; couronne occipit. à 5 pointes terminales ; un court tubercule à la base de la mâ- choire en dessus et réuni, par une crête, de chaque côté, à répine susorbitaire; ann., 12 et 22; D. sur 2 du tronc, 2 de la queue. — P. 15, D. 18, A. 3. Couleur d'un brun clair; opercules à reflets métalliques. Habitat. — Côte orient, de FAmér. du Nord. — Inconnu au Muséum. 25. HippocÂMPUs MANADENsis, Blkr. 1856, Beschr Visschsoort. Manado en Makassar: Acta soc. scient, indo-neerl.. Batavia, 1. 1, p. 79, et Enumer. fisc. arch. ind., p. 189, n° 2022, dess. inéd. en communication. Caractères. — Hauteur du corps 7 fois environ entre l'occi- put et le bout de la queue; dans le même intervalle, tête com- prise h. peu près 4 fois 3/5, et sextuple de l'œil ; rostre plus long que la portion postoculaire, et à peine moindre que l'inter- valle du bord préoculaire h l'orifice branchial ; couronne occi- pitale à 4 tubercules; épines des orbites coniques; anneaux, 12 et 37-38; D. sur les 2 derniers du tronc et les 2 premiers de la queue. — P. 17, D. 20, A. 4. Couleur brune; sur tout le corps et particulièrement sur la tête, des points clairs; sur la D., 3 bandes longitudin. brunes. Habitat. — Manado, i spécim. pris dans la mer, de Om.lSô : tête, O-^.ÛSS; de l'occip. à l'extrém. caudale^ 0'".104. — Inconnu au Mu- séum. 524 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. HIPPOCAMPINÉS. 26. Hippocampus kampylotrachelos (1), Blkr. iSM.Overzigt ichth. faun. Sumatra: Nat. Tijdschr. Nederl. Ind., t, VII, p. 107; tir. à part, p. 59, et Enumer. pisc. arch. ind., p. 189, n° 2020, dess. inéd. en communication. Caractères. — Hauteur du tronc 7 fois 1/2 dans l'étendue totale; lête 4 fois environ entre l'occiput et l'extrémité de la queue, et représentant 6 à 7 fois le diamètre de l'œil ; rostre allongé, comprimé, beaucoup plus long que la portion postocu- laire de la tête ; petite couronne occipitale à 4 tubercules; épine susorbilaire aiguë; point d'épine nasale; opercules à stries nombreuses et bien apparentes; ann., 12 et 37-38 ; D. sur les 11« et 12« du tronc et 2 de la queue. — P. 17, D. 20, A. 4.' Couleur un peu sombre; queue brunâtre dans sa port, poster.; nag. rosées; à la base de la D., une bande noirâtre et, au-dessus, 2 séries longitudin. de petites taches foncées. — Habitat. — Côtes de Priaman (Sumatra) : 9 unique de 0'".094. — Inconnu au Mus. Le museau est plus long que chez les autres csp. ind.; par là même, VH. kamp. se rapproche surtout des H. rhynchomacer et ma7inulus. Comme chez ce dernier, la couronne est très-peu proéminente et l'é- pine nasale manque, mais celles de ia lête ne sont pas recourbées en arrière ; le museau remporte davantage sur les dimens. de la rég. postocul., et il est plus long que la lête ii'esl haute entre l'épine Iho- racique infér. et le sommet de la couronne, tandis qu'il est à peine égal à celte haut, chez VH. mann. ; enfin, il y a ici 12 ann. au tronc, et la D. occupe toute la long, du 2» caudal. 27. Hippocampus abdominalis, Lesson. 1828, Mém. Soc. hist. nat., t. IV, p. 411, Kioré, Nouv. Zél. 1830. Hipp. abdominalis, Lesson, Voy. autour du monde, comm. Duperrey, ZooL, t. 2, part. 1, p. 423. — 1835. Id., Blkr, Eenige Vissch. Van Diemen. :Akad. Wetenschappen., Amsterdam, p. 28, fig. 4, et Enu- meralio piscium Archip. ind., p. 265, n" 243. — 1836. Id., Kaup, Cat. Lophobr.fish., brit. Mus. p. 17. pi. III, tig. 3, tête. Caractères. — Hauteur du tronc égale à la longueur de ses 8 ou 9 derniers anneaux, comprise 7 fois à 7 fois 1/2 dans Té- tendue totale (2) ; bord infér. du tronc saillant et caréné ; lon- (1) De iit.a.[i.TvJloç, recourbé, et xpàxriXo;, cou, à cause delà forme que pré- sente la courbe de la région antér. du tronc, ce qui donne au poisson une physionomie un peu différ. de celle de ses congénères. (2) Sur un sujet de 0».333, haut de 0,037, 6 fois à peine. GENRE HIPPOCAMPUS, 27 ET 28. 525 gueur de la tête égale à 7 fois 1/2 ou 8 fois 1/2 le diamètre de l'œil et contenue 7 fois 1/3 à 8 fois 1/3 entre l'occiput et le bout de la queue ; rostre non comprimé, subcylindrique, propor- tionnellement assez court, presque égal à la portion postocu- laire de la tète; sur l'occiput, un prolongement obtus, com- primé et caréné à son bord postérieur ; au-dessus de chaque orbite, un tubercule conique avec un prolongement cutané plus long que l'œil ; un 2'' médian, au-devant du tubercule de l'occiput qui en porte 2; quelquefois 1 sur chaque tubercule temporal ; anneaux, 12 et 49, carénés et à tubercules peu saillants, si ce n'est sur un sujet de la Nouv.-Zélande sembla- ble aux autres par tous ses caractères, D. partant du 9^ ou lO*" ann. du tronc et finissant sur le 3*^ de la queue; poche du cf s'étendant jusqu'au 5' ou au 7^ — P. 17, D. 27-29, A. 4. Coloration. — Un jaune orangé; sur la queue, 8 ou 9 ann, bruns très-larges, dont le milieu porte un gros point plus foncé; entre les ann., des gouttelettes noirâtres; sur toute la léte, de petites taches rondes semblables et d'autres plus grandes sur la rég. anlér. du tronc; iris jaune, traverse par une bande noire; sur la D., des points abon- dants et une bande de même teinte que le reste de la maculature ; prolongements cutanés de la tête annelés de brun. Habitat. — L'esp. a été rapportée de la N.-Zélande au Mus. par Lesson, llombron et Jacquinot et Arnoux; par J. Verreaux, des côtes de l'Australie. M. Blecker l'a décrite el figurée d'après des indiv. de Hobarl-Town (Van Diemen). Enfin, le Mus. en a un exempl. de Java : Fontanier. — Le plus grand a Om.335; tôle, O-^.OiS (rostre 0'".018, œil 0^.005, port, poslocul. 0"'.O20); tronc, Om.080; queue, 0'". 212 ; haut, du tronc, 0"'.057, et sur le sujet de Java, 0"'.037, la long, to- tale étant de 0'".2S0. — L'élévation du tronc en carène à son bord infér., le grand nombre des anneaux de la queue et des rayons de la D. constituent les caractères essentiels. — Les 3 espèces suivantes, de TAmér. septentr., inconnues au Muséum, n'ont pas pu prendre place sur le tableau. — HippocAMPUo iNGENS, Girard, 1859. Reports explor. and surveys for a raiiroad from Mississipi river to thepacif. Océan, 1853-5G, l. X, p. 342. Caractèues. — Tête double du museau, sextuple de l'œil et com- prise, 6 fois dans l'étendue totale, 2 fois dans celle du tronc, 3 fois dans celle de la queue; museau triple de l'œil; couronne occipit. subpenlagonale, à 5 tubercules obtus, presque horizontaux, constituant quelquefois autour de sa face super, des bords finement dentelés, précédée par une ou plusieurs protubér. mousses ; au-dessus des or- bites, un tubercule fourchu ou une proémin. à crénelures; crête na- 526 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. HIPPOCAMPINES. sale basse, également crénelée ; épines temporales simples non diri- gées en haut ; anneaux 12 et 38. Couleur d'un noir olivâtre ou tirant sur le jaune; taches d'un brun marron foncé; partout, de très-nombr. points blanchâtres, disposés en lignes radiées près des yeux et en bandes ondulées irrégul. sur les côtés de la tête. .Habitat. — San Diego (Californie); 5 exempl.; O'^.W. — Hippocampus fascicularis, Kp, ex Heck., 18S6. Cat. Loph.,fish. brit. Mus., p. 15. Caractères. — « Museau plus long que celui de VH. brevirostris ; proéminence nasale plus aiguë; D. moins haute. » Coloration. — « Teinte génér. noire; nombr. points blancs qui, sur les opercules, forment 10-12 raies; entre la ligne latér. et le bord infér. du ventre, des bandes blanches irrégul. prolongées jusqu'au 1^ ann.; à partir du 8* jusqu'à l'anus, entre cliaque paire d'ann., une ligne foncée transversale couverte et comme marbrée par de petites marques blanches. » — Habitat. — « Mexique ; 1 cT à Vienne. » — Hippocampus gracilis, Gill, 1862. Synops. Lophobr. West. N. Amer. : Proc. Ac. nat. se. Philad., p. 282. Caractères. — « Corps très-étroit, dont la haut, contenue 4 fois 1/2 dans la long, de la queue, est égale à l'intervalle du bord postoculaire au bout du museau qui, dans sa portion préoculaire, représente 1/2 de l'étendue de la tête ; celle-ci formant un peu plus de 1/6 des di- mens. totales; épines sus-orbit. et nasale presque égales entre elles et mousses, de même que les temporales qui sont passablement gran- des; couronne occipit. assez élevée; angles des ann. tuberculeux. » Couleur « pourpre très-foncée; ça et là, des points peu apparents de teinte plus claire; nag. sans taches. » — Habitat. — 9 unique du cap San Lucas (Basse Californie). — Le caract. essentiel est la gra- cilité du corps analogue à celle de VAcentronure (Gill). • — Il est impossible d'assigner aucun rang à l'esp. que M. Basilewski a nommée H. chinensis, sans mentionner aucun caract. spécifique. II. Gejire ACENTRONURE. ACENTRONURA, Kaup. 1856, Catal. Lophobr. fish. brit. Mus.., p. 18. Caractères. — Point de protubérances ou de saillies sur la queue et sur le tronc qui est heptagonal et dont le dos se continue, sans interruption, avec la face supérieure de la ré- gion caudale, les anneaux qui supportent la D. n'offrant pas de proéminences ; extrémité de la queue préhensile; tète ne for- mant pas un angle avec le tronc, sans couronne sur l'occiput où se voit une crête tranchante ; point d'épines autour de l'or- GENRES ACENTRONURA ET GASTROTOKEUS. 527 bite, ni sur l'ann. pectoral; chez les cf, poche sous-caud. pour les œufs (a, privatif, xivTpov, épine, oùpà, queue). (Voy. p. 500.) Quoique ce poisson, comme M. Schlegel le fait observer, ait plutôt la physionomie d'un Hipp. que d'un Syngn., il y a, dans l'absence de saillie au niveau de la D., de prolubér. sur les ann. et de couronne occipit., un ensemble de caract suffisant pour le faire considérer comme type d'un genre particulier. ACENTRONURA GRACILLIMA, Kp, 1856. Cat. Lopk., p. IS. 1842. H. gracUL, Schleg. Faun.jap., Pisces, 274, pi. CXX, fig. 6. Caractères. — Hauteur du tronc, au niveau de la base des P., égale à la longueur du museau qui est 2 fois 2/3 dans celle de la têto. dont retendue est comprise 2 fois 1/4 dans le tronc où Ton compte 13 anneaux; queue à 42 ou 45 anneaux, 2 fois aussi longue que l'intervalle des P. à l'anus ; D. à 17 rayons, située sur les 2 derniers anneaux du tronc et les 2 premiers de la queue, haute comme la base de cette dernière, égale en long, à la dist. de Texlrém. du mus. au bord postocul.; A. très-petite. Couleur d'un brun jaunâtre; traces, chez les çf , de bandes trans- versales ponctuées. — Habitat. — Japon. A Leyde, 4 9 : plusieurs sont pleines, et 2 q^ avec des œufs dans la poche sous-caudale. Long.: G"". 08 environ. — Inconnu au Mus. III. Genre GASTROTOQUE. GASTROTOKEUS, Heck. Caractères. — Tête allongée, à front concave, un peu rele- vée à la région occipitale, mais sans couronne et non suivie d'une plaque nuchale, située dans la même direction que le tronc qui, à région ventrale très-élargie et à dos étroit, a ses faces latérales, un peu concaves comme la supérieure, inclinées en dehors et réunies au plan inférieur par un bord tranchant : d'où résulte une forme en tétragone ; queue h. 6 pans dans sa première portion, puis à 4 derrière la D., h extrémité effilée et préhensile ; anneaux de l'enveloppe tégumentaire sans tuber- cules, ni épines, mais à surface fortement striée, non réunis par des lames intercalaires; saillies épin. sur les orbites seule- ment; D. dans un sillon, sur 10 ou 11 ann. de la queue (ya^t^p, Ya<7Tpàç, ventre, xoxeuç, qui engendre). (Voy. p. 500.) Par suite de l'absence de la plaque nuchale, il y a, derrière l'occi- put, une surf, cutanée qui précède l'ann. thoracique au-devant du- quel se trouve, de chaque côté, l'ouverture branchiale que soutient 1/2 anneau osseux; sur le ventre, une double carène très-peu sail- 528 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. HIPPOCAMPI^ÉS. lante prolongée sous l'origine de la queue. Les rf port, les œufs sous le ventre, comme les Nerophis, et disposés en 6 ou 8 rangées. Gastrotokeus BiAcuLEATUS, Heckel. (1724) 1773. Ikan Pisau ja7ig mera , Valentyn, Abhandl.... Am- boùia...., i. III, p. 500, n° 481. — 1744. Solenostomus, n° S, Klein, Missus IV, Hist. fisc. nat. promovendœ, p. 26, pi. IV, fig. 2. 1754. Bouaya, Renard, Poiss. Ecrevisses..., t. I, fol. 12, fig. 73. 1785. Syngn biaculeatus,'B\., Alkjem. Naturgesch. Fische, pi. 121, fig. 2, cop. Donnât. 1788. EncycL, pi. 22, fig. 76 : VEpine double, ei 1801, M., Bloch., Syst. posLh. éd. Schn., p. 515, n" 6, pi. 107. 1788. Sxjngn. lelragonus, Gmel., Linn., Syst. nat., 13a éd., p. 1453. — 1800. Id., Lacép., Hi&t. nat. Poiss., t. II, p. 46. 1804. Syngn. biacul., Shaw, Gêner. %ool., t. V, part, II, p. 453, 1821. Hipp. tetr.C\oqnel,Dict. se. waf.,ed. Levrault, t. XXI, p. 179. 1846. Syngn. biacul. , Richardson, Ichth. Chin. and Jap. : Brit. as- sociât, advencem. se. for 1845, p. 202. 1851. Syngnathoides Blochii, Blkr, Ichth. faun. , Banda : f^at. Tijdschr. Nederl. ind., t. II, p. 259. 1853. Solenognathus B/oc/t/z, Blkr, Bijdr. troskiemv. Vissch. ind. Arch. : Verhand. Batav. Gen. Wetensch., t. XXV, p. 24. 1855. Syngn. biacul., Bianconi, Specim. zool. Mozanib., p. 222. 1855. Gast. biacul., PcLers, Uebersicht Mossamb. fische : Trosch. Archiv., 1. 1, p. 277. — 1856. ld.,Kaup,Loph.,\i. 19.— 1859. Id., Blkr, Enum., p. 189, 2018, dess. inéd. en communication. 1866. Syngn. biacul., Playfair et Giinlli., Fish. Zanzibar, p. 139. Caractères. — Hauieur du corps 20 à 22 fois dans retendue totale ; tronc 2 fois aussi large que le dos vers le milieu du ventre, où il est presque le double de sa propre hauteur; tête 5 à 6 fois dans la longueur totale; rostre comprimé, 5 à 6 fois aussi long que haut, et presque double de la portion post- oculaire de la tête; sur l'occiput, 3 saillies obtuses dirigées en arrière ; sur le bord susorbitaire, une épine plus forte, dont la pointe est tournée dans le même sens ; anneaux du tronc, 16; queue un peu plus longue que le tronc, mais plus courte que le tronc et la tête réunis, à 40-55 anneaux, les 25 ou 30 premiers très-distincts, les autres beaucoup plus petits, à limites peu marquées ; tous les anneaux striés en travers et sans tubercu- les ni épines; D plus basse que le corps, commençant au-des- sus ou à peine au-devant de l'anus et finissant sur le 9" ou 10^ anneau caudal ; de petits tubercules cutanés autour de l'ouver- ture anale. — P. 21-23, D. 40-45, A. 4. GENRE SOLENOGNATHUS, 1, 2 ET 3. 529 Couleur en dessus d'un rose violacé, rayé et marbré de vert; ventre d'un rose jaunâtre, varié de blanc; le plus souv., des points bruns sur les bords de Tabdomen, au niveau de la réunion des ann. (dessin inédit communiqué par M. Bleeker). Habitat. — Côtes de presque toutes les îles de Farch. indien. — Au Muséum : Amboine : Quoy et Gaimard ; Nias : M. Blkr ; Chine : Monseign. Perny; mer Rouge; Zanzibar : M. A. Grandidier; Madag. : L. Rousseau, l'amiral Cloué, Un grand exempl. a0".22o; tête, 0". 040 (rostre 0'".023, œil 0".005, rcg. postocul. 0^.012); tronc, 0".090; queue, 0™.095; larg. du tronc, 0™.020; sa haut., O-^.Oll. IV. Genre* SOLÉNOGNATHE. SOLENOGNATHUS. 1839, Swains., Nat. hist. fish., t. II, p. 195 et 333. Caractères. — Corps comprimé, presque hexagonal, en rai- son du peu d'élévation de la carène de la ligne latérale qui, au niveau du bout de la D., se réunit au bord supérieur de la queue, celle-ci quadrangulaire et préhensile ; pièces intermé- diaires aux anneaux, ovalaires et couvertes de sillons et de li- gnes saillantes ; occiput sans couronne, mais armé d'une épine et suivi d'une plaque nuchale proéminente ; de nombreuses épines sur la tête et sur le museau qui, plus long que la rég. postocul., en est même le double dans une espèce; D. sur 9 ou 10 ann. du tronc et le 1"' caudal, logée dans un sillon à bords relevés. — On ne sait rien sur le mode de reproduct. (iwXr-v, ri^oc„ tuyau, YvâOo?, mâch. S\v., h tort, dit Solegnathiis). 1. SOLENOGNATHUS POLYPRION, Blkr. 1853, Bijdr. Kenn. troskieuw. Vissch. ind. Arch. : Verhand. Batav. Gen. Wetejisch., t. XXV, p. 25. 1859. Sol. polypr., Blkr, Enum. pisc. Arch. ind., 263, n» 245. Caractères. — Hauteur du tronc 18 à 19 fois dans l'étendue totale chez les individus qui n'ont pas 0'".30 et 15 à 16 fois chez ceux de 0™.40 à 0°\45; tète 6 fois 1/2 à 7 fois ou un peu au-delà dans cette môme étendue et 8 ou 9 fois aussi longue que l'œil; museau comprimé, un peu plus du double de la portion post- oculaire de la tête; toute la région céphalique rugueuse ; sur l'occiput et la nuque, des épines dentelées, ainsi que sur le pour- tour de l'orbite où elles forment 3 groupes dont le supérieur est le plus considérable, puis sur la base du bec, sur sa face supérieure comme sur les bords de l'inférieure, et elles sont Poissons. Tome II. 34 530 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIOES. HIPPOCAMPINES. disposées en rangées longitudinales ; anneaux, 26-27 et 55-60 ; D. sur 10 de la queue et le 1" du tronc. — P. 24, D. 43, A. 4. Couleur. — Les individus secs sont décolorés, ainsi qu'un autre de 0m.408 dans l'alcool : tête, 0".055 (rostre O-^.OSl, œil 0'°.006, rég. postocul. 0'°.015); tronc, O-^-lôS; queue, 0™.188; haut., àl'ann. pec- toral et à l'anus, O-^-Olb, et dans le point le plus élevé, 0^.023. Habitai. — Au Mus., S spécim. chinois ; les plus grands, à museau mutilé, devaient avoir 0".47 ou 48, le moins long a0'".40; un sujet de Maurice a O-^-SS. 2. SOLENOGNATHUS HaRDWICKIÏ, Sw., Nttt. Ust. fish.., II, 195 et 333. 1832. Syngn. Hardw., Gray, Illustr. ind. Zool. from the coll. Har- dw., t. I, pi. 89, fig. 3. — 1832. Hippocampus Hardiu., Voigt, trad. Cuv., R. anim., t. II. — 1846. Id., Richards. Ichth. Chin. and Jap., p. 202. Caractères. — Hauteur du tronc 10 fois 2/3 dans l'étendue totale, et tête 6 fois 1/2, représentant 8 fois le diam. de l'œil; museau près de 5 fois aussi long que haut, l'emportant un peu sur la longueur de la portion postoculaire de la tête. Tels sont les caract. que l'examen de la pi. citée permet d'indiquer, à défaut de sujets indiens au Mus. Si le dessin est exact, il montre de notables différ. avec la précéd. esp. pour la haut, du tronc bien plus considér. ici, relativem. à sa long, et aux petites dimens. du rostre, quand on le compare à la rég. postocul. de la tête. On est donc porté à considérer, avec M. Bleeker, le Solen. polyprion comme distinct de celui-ci qu'il paraît connaître seulement par la fig. des Illustr. — M. Kaup, dans sa descript. très-courte qui ne contient aucune men- suration, confond les 2 espèces sous le titre de Solen. Hardwickii, n'ayant pu, dit-il, les distinguer l'une de l'autre {Cal...., p. 20, note). 3. Solenognathus lettiensis, Blkr. 1860, Twaalfde Bijdr... Vischfatm. Amb., p. 3, dess. inéd. en communication. Caractères. — Corps comprimé, plus haut que large comme dans les autres espèces du genre, beaucoup moins élevé dans sa première 1/2 que dans la seconde dont la haut, est 15 à 16 fois dans l'étendue totale qui est sextuple environ de la tête, celle-ci formant un angle obtus avec le tronc et représentant 7 fois le diam. de l'œil; museau double de la rég. postocul.; ann., 22 ou 23 et 50-51; D. sur la fin du dernier du tronc et GENRE HALIICHTHYS. 531 sur les 10 premiers de la queue dont les dimens. sont presque égales à celles du tronc. — P. 26-27, D. 35-36, A. 4. Sur le vertex et le front, des scabrosités, mais pas de carènes; sur l'occiput et les bords susorbitaires, des tubercules rudes qui se con- tinuent le long de la face super, du mus. où se voit, au-devant des yeux, un tubercule osseux conique; sur l'operc, des rugosités dis- posées sous forme de lignes radiées; toutes les plaques rugueuses et striées, à angles peu prononcés. Couleur sombre légèrement orangée; sur le dos, chaque ann. a une tache noire, et la queue porte 7 à 8 bandes transvers, noires, mal dé- limitées. Habitat. — Côtes de Letti (Amboine); spécim. unique de 0'".312, inconnu au Muséum. V. Genre HALIICHTHE. HALIICHTHYS, Gray. 1859, Proceed. zoolog. Soc, part. XXVII, p. 38, pi. VII. Caractères. — Corps hexagonal ou presque heptagonal à cause d'une très-petite crête médiane inférieure ; queue qua- drangulaire à faces latérales un peu concaves; museau très-al- longé, grêle et h quatre pans, armé en dessus, et de chaque côté, d'une épine ; sur les plaques de la tête, du tronc et de la queue, des épines plus ou moins allongées, dont beaucoup ont un ap- pendice cutané long et étroit ; D. sur une petite élevât, du tronc et du commencem. de la queue; C. nulle ou très-rudimentaire. On ne sait rien sur le mode de reproduction (aXç, àXô;, mer, ix^ù;, poisson). Haliichthys TiENiopHORA, Gray, Proc. zool. Soc, loc. cit. ■186S. Hal. tœniophora, Gunth., Proc. %ool. Soc, p. 327. Caractères. — Tête comprimée, épineuse, à saillie centrale haute, arquée et armée d'épines qui ont chacune, au-devant de leur base, un appendice filiforme, allongé et étroit; 2 grandes épines recourbées sur les crêtes susorbitaires ; et 2 au-dessous des yeux, épine frontale à très-long prolongement sur son bord antérieur ; d'autres très-fortes sur les opercules et la nuque ; 19 anneaux au tronc tous épineux et portant, de distance en dis- tance, des prolongements cutanés, 45 anneaux h la queue ; D. au-dessus de l'anus. Couleur noire en dessus, plus claire en dessous; 3 taches noires 532 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. HIPPOCAMPINÉS. éloignées les unes des autres sur le corps, et des bandes noires sous la queue à sa base (d'après un spécim. sec à Londres : port Freyci- net, baie du Requin, Australie occid.). — Inconnu au Muséum. VI. Genre PHYLLOPTÉRYGE. PHYLLOPTERYX, Swns. 1839, Nat. hist. fish., t. II, p. 332. Caractères. — Corps fort comprimé, très-haut et très-arqué dans ses régions moyenne et postérieure, mais beaucoup moins élevé à sa région antérieure qui représente ainsi une sorte de cou ; face dorsale et surtout la ventrale étroites ; queue longue, tétragonale et bien plus basse que le tronc qui est heptagonal ; des épines osseuses plates, dentelées, les unes, à pointe bifur- quée, portant, à leur extrémité, des prolongements cutanés en foraie, soit de feuilles, soit de bandelettes étroites et allongées; les autres pointues sans appendices ; tête épineuse ou même à crête osseuse; museau allongé; ligne latérale continue avec le bord caudal inférieur; sur le dernier anneau du tronc et sur les premiers de la queue, ou seulement sur ceux-ci, une éléva- tion où est située la D. qui est accompagnée, jusqu'à son ori- gine, par les bords supérieurs de la queue dont l'extrémité est légèrement préhensile. 1. Phyllopteryx foliatus, Swains., Nat. hist. fish., loc. cit. 1804. Syngnathus foliatus, Sliaw, Gêner. %ool., t. V, part. II, p. 456, pi. 180. — 1804. Syngn. tœniolatus, Lacép.^ Ann. Mus., t. IV, p. 203 et 211, pi. 58, fig. 3, à mus. trop court et incorrecte pour le nombre des épines. — 1829. Hippoc. foliatus, Cu\., R. an., 2*= éd., t. II, p. 363. — 1865. Ph. fol., Gùnlh., Proc. Zool. Soc, p. 327, pi. XIV ex Bauer. Caractères. — Tronc 3 fois plus élevé qu'à sa région anté- rieure, dans sa région moyenne dont le bord dorsal décrit une courbe régulière et dont l'inférieur est convexe au commence- ment de la portion haute, pais concave et présente de nouveau une convexité vers la région anale; anneau pectoral plus large que les anneaux qui le suivent, surmonté en dessus par une lon- gue épine à prolongement cutané et offrant, en dessous, une surface rhomboïdale qui, de chaque côté, porte 4 épines; sur l'occiput, une épine comprimée haute, une paire d'épines très- près de la face supérieure du dos, là oii il est le plus convexe, une au niveau de la convexité antérieure de la région centrale et trois sur la queue, toutes surmontées de lambeaux cutanés GENRE PHYLLOPTERYX, 1 ET 2. 533 en forme de feuilles ovalaires ; d'autres plus petites, sans pro- longements, à l'origine et le long de la D,, au-devant du cloa- que, et, enfin, le long de la ligne latérale, sur les sutures des anneaux, une série de petites épines qui se prolonge sur le bord supérieur de la queue ; bords de la face ventrale également épi- neux ; museau très-allongé et comprimé ; épines susorbitaires dirigées en arrière et fort acérées ; 17 anneaux au tronc, 35 à la queue dont les 6 ou 7 premiers et le dernier du tronc portent laD.— P.20, D. 30, A. 24. Coloration. — Sur tout le corps, un pointillé jaunâtre extrêmement abondant; des bandes claires transvers, sur la 1/2 infér, delà région antér. du tronc; lambeaux cutanés rouges (voy. la fig. coloriée d'a- près le dessin de Bauer : Gûnth., loc. cit. h la synon.). Habitat. — Australie ; 4 individus au Mus., l'un en mauvais état et sec, donné par Leach, a probablement servi de modèle pour le des- sin incorrect de Lacép.; un grand spécim., dont la queue est un peu mutilée, devait avoir de 0™.3G à 0™.38, un 3^ plus petit sans tête, un 4« bien complet a 0^.275; tête, O'^-OSQ (mjiseau 0^.043, œil 0«>.005, port, postocul. Ora.Oll); tronc, O-'.OOS; queue, 0m,123; D., 0™.030; la plus gr. haut, du tronc, 0'".031 ; son épaiss., 0^.011. 2. Phyllopteryx eques, Giinther. 1865, Proceed. zool. Soc, p. 327, pi. XV. Caractères. — Tronc comprimé, h. région dorsale fortement convexe et offrant, h sa région inférieure, en avant et en arrière d'une convexité, une profonde échancrure ; épines très-nom- breuses. Il y en a de 3 sortes : 1° les unes très-fortes, aplaties et à pointe fourchue, portent de longues bandes cutanées étroites et effilées à l'exlrém. qui est le plus souvent bifide : 1 paire à la région moyenne du dos, 1 sur chacune des 3 proémin. du ventre; 2" d'autres fort longues, comprimées, un peu flexibles, sans appendices cutanés, dis- posées par paires sur les parties supérieures du tronc et en une seule série sur la ligne médiane du ventre ; 3° de petites épines courtes et coniques en une rangée unique le long de la ligne médiane des flancs et des bords latéraux de la face abdominale; une paire de semblables petits aiguillons à la rég. infér. du Tann. pectoral dont la supérieure porte, dans son milieu, une épine à prolongem. cutané; il y en a une sur l'occiput, à bandelettes multiples. On compte 5 paires de ces mêmes épines à filam. sur la queue, dont la forme est tétragonale; museau moins prolongé que dans l'autre espèce , égal à la dist. du bord préocul. à l'extrém. poster, de la nuque, et armé d'une paire 534 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. HIPPOCAMPINÉS. de petites épines vers le milieu de son bord supérieur, de 2 barbil- lons à la mâchoire inférieure et de 2 bandes cutanées en dessous; au-devant des yeux , il y a une petite épine précédée par une haute crête osseuse, le bord susorbitaire est épineux. ~ P. 20, D. 37, tout entière sur les anneaux de la queue. Couleur presque entièrement effacée par suite du dessèchement. Habitat. — Australie mérid. — Inconnu au muséum. Deuxième sous-famille. STIVGniATHIKÉS. SYNGNATHINh Kaup (1). Caractères, — Queue presque toujours à nageoire caudale et non préhensile; des P., une D. et une A.; dans tous les genres dont le mode de reproduction est connu, une poche sous-caudale chez les cf destinée à recevoir les œufs s'ouvrant, pour leur sortie, dans toute sa longueur. Si, à cause de la difficulté de rapporter une espèce à la présente sous-famille ou à la suivante, quand on n'a sous les yeux que des 9» on rejette la séparation d'après la situation de la poche des œufs des Syngnathinés et des Doryramphinés, il faut modifier ainsi la diagnose : Une poche sous-caudale ou sous-ventrale pour recevoir les œufs. (1) La dénomination est due au prince Ch. Bonaparte, mais il n'a pas délimité la sous-famille de la même manière que M. Kaup. GENRE HALICAMPUS. 535 s te! co -se es (N i;j ^ -« co S >^ 8 tas 8 e • • ^ S^ Co -s; o fS^ ^ Si, •«-o .< i <0 S: e §- -J V3 «o 00 05 O S s co 'M co o co O a; 13 c;> a o ■.-» -a c c 00 03 O Ti ^ m o o a o 3 co co o a S t-, O a w o eu o CL, c 3 o CJ I C! O o !3 fcJD a o > O C! O o 2 •- cg 13 13^ 0 cri a X ;3 o o .S Oh o o en C O o c o a !3 si o •« t- Oh P- 3 en S> ai en O es Xi •QBi opasBqB[ snos ^9191 Bl 9p pupsip U9iq en C a o o C o T tn en I o S ^ =i o "* s. tn C El C o ^" o o <:> a .- ^ '<^ «S "43 t, C &. O o nu9sniu tp np in[oo ç 9(qBiqui9S a I eo "«5 a, S o o en G O •b -r r 13 o a> 13 s .006. Le museau est plus long que celui du Tr. serr., mais plus court que celui du longiroslris. 4. TRACHYRHAMPHUS CULTRIROSTRIS, Petei'S. 1869, Monatsber. Akad. Wissensch., Berlin, p. 710. Caractères. — Hauteur du corps 50 fois dans retendue totale, où est comprise un peu moins de 12 fois la tête qui est 3 fois 2/3 dans le tronc ; rostre plus court de la 1/2 du dia- mètre de l'œil que le reste de la tête ; anneaux, 24 et 43; les 2 premiers formant l'anneau pectoral soudés l'un à l'autre ; carène latérale interrompue au niveau du dernier ann. du tronc, mais elle paraît de nouveau sur l'ann. anal et se réunit h la carène caudale inférieure; carène du dos prolongée jus- qu'à l'extrémité du 2® caudal, et, au-dessus d'elle, la carène caudale supérieure se continue jusqu'à l'avant-dernier a-nn. du tronc ; D. à peu près les 2/3 de la long, de la tête, sur 3 ann. du tronc et 2 de la queue. — P. 17, D. 28, A. 4, C. 9. Couleur d'un gris-brun avec 2 bandes transvers, brunes cl larges, séparées entre elles par 3 ou -4 ann.; opercules à reflets argentés. — De Siam probablement : 1 spécim. de 0™.135; tête, O^.lli, museau, Qn'.OOS; tronc, 0'°.416, queue, O-n-OSl; haut, du tronc, 0^.0027. III. Genre ICHTHYO CAMPE. ICHTHYOCAMPUS, Kp. 1856, Cat. Loph. fish brit. Mus., p. 29. Caractères. — Dos concave dont les bords supérieurs se réunissent, sans changement de direction, avec ceux de la queue dont le volume presque semblable à celui du tronc di- minue rapidement vers son extrémité qui est terminée par une très-petite C; tête peu prolongée, museau court, comprimé, à bord supérieur tranchant; opercules plus hauts que longs, un peu renflés, à surface chagrinée comme celle de la tête ; orif. anal au-dessous du commencement de l'orig. de la D. ou à peine en avant (t^Qu?, poisson, et xatiuvi, chenille). — Tabl., p. 535. 1. Ichthyocampus Belcheri, Kaup. 1856, Cat. Loph. fish brit. Mus., p. 30. — PI. V, fig. 39 MS? 1839. Ichth., Belch., Blkr, Enum. pisc. arch. ind., 168, n^ 1983. Caractères. — Queue une fois 1/2 seulement aussi longue 540 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. SYNGNATHINÉS. que le tronc ; museau ne dépassant pas 1/3 de la longueur de la tête ; ligne latérale prolongée sur 3 ann. au-delà du cloaque; ann., 46 et ?; D. sur le dernier du tronc et les 4 premiers de la queue. — P. 12, D. 22, A. 3, C. 10. Les formes ramassées de la présente esp. en sont le principal caractère; il y a une crête occipito-nuchale, et, sur l'opercule, une trace de crête longitudin. qui le partage en 2 portions inégales. Couleur d'un brun jaunâtre ou noirâtre; quand le tond est assez clair, il y a de petites taches très-nombr. formant 4 ou 5 bandes trans- versales sur le tronc et des lignes longitudin. sur la queue ; les bandes sont marquées par des bords plus clairs que le fond chez les indi- vidus à teinte plus sombre. Habitat. — Chine : Londres; Bornéo : Leyde. — Inconnu à Paris. 2. ICHTHYOCAMPUS POMICERIANUS, Kaup. 1856, Cat. Loph., p. 31, ex Typhlus ponticer., Bibr. MS. 1867. Ichth. fonlicer., Kner, lleise Frecj. Novara, Fische, p. 391. Caractères. — Tronc à carène ventrale saillante, museau égal à l'intervalle de Tangle postérieur de l'orbite au bord ter- minal de l'opercule ; tète chagrinée, à petites proéminences rudes; ann. 15 et 38-40; D. sur les 2''-7* ann. de la queue ; les intermédiaires couvrant presque complètement les faces laté- rales de la queue. — P. 17, D. 24, A. 2, C. 10. Coloratio7i. — Rangée longitudin. de points blancs sur le bord du ventre; 2 rangs de taches noires sous le museau (9 de Macassar). Habitat. — 9 de Macassar à Leyde, cT et 9 d'Assam à Berlin ; 3 (f et 3 9 de Pondichéry : Leschenault, vus par M. Kp au musée de Paris où ils ne se trouvent plus. 3. ICIITHYOCAMPUS CARCE, Kp, Cat. Lopfi., p. 30. 1822. Syngn. carce, Buchan. Ilamilton, Ganget. fisk., p. 13. 4830. Id., Gray, Hardw., Illustr. ind.zool, pi. 6, fig. 1. — 18S3. Id.., Blkr, Naleùng. ichth. Faun. Bengal. en Hindost. : Verhandl. Batav. Gen. kund. Vetensch., t. XXV, p. 461, tir. à part. 1859. Ichth. carce, Blkr, Enumer. pisc. arch. ind., p. 186, n" 4982. Syngn. platygnathus, Kuhl et Van-Hass. MS. Mus. Leyde. Caractères.— Tête 9 fois 1/4 à 9 fois 1/2 dans l'étendue to- tale ; museau 2 lois 1/3 environ dans la longueur de la tête; anneaux, 15-16 et 37-39; D. partant du 2*^ ann. caudal (du l'^'', Kp) et prolongée sur 6 ann.; queue plus de 2 fois aussi longue que le tronc dont la carène ventrale est saillante. GENRE CŒLONOTUS. 541 Couleur d'un brun verdâtre; ventre d'un noir violacé, avec une tache dorée sur chaque plaque de l'un et de l'autre côté de la carène; sous la queue, de petites taches alternes brunes et jaunes; des points noirs sous la tête. Habitai. — Fleuve Hooghly à Calcutta (Blkr, 6 exempl. de O'^Ml —O'^AU). Java, spécim. de Kuhl et Van Hass. vus à Leyde par M. Kp. IV. Genre COELONOTE. COELONOTUS, Peters. 1855, Monatsber. Akad. Berlin, p. 465, et 1868, Reise nach Mossamb., Flussfische^ p. 106. Caractères. — Tronc et queue allongés, concaves en dessus; carènes dorsales et caudales supéro-latérales se réunissant entre elles, comme dans le genre Ichthyocampe, sans change- ment de direction ; queue beaucoup plus longue que le reste du corps {(f à poche sous-caudalc?). — Tabl., p. 535. Quoique le mode de protection des œufs ne soit pas connu, on ne peut pas supposer qu'ils sont simplement déposés et fixés à la rég. vcntr., car contrairement à ce qui a lieu chez le Gastrotokeus et chez les Nérophinés, les dimensions de la queue remportent de beaucoup sur celles du reste du corps. — Ce genre offre de grandes ressem- blances avec le genre Ichthyocampe, mais on ne peut pas les réunir à cause de l'ignorance où l'on est sur la situation de la poche des (f. CcËLONOTus ARGULUS, Pct., Reisc..., p. 106, pi. 20, fig. 4. 1855. S. argus. Pet., Monatsber. Akad. Berlin, p. 465 (non Ri- chardson). Caractères. — Tête 10 fois 1/2 à 11 fois dans l'étendue to- tale, dépassant à peine 1/2 de la long, de la D.; museau égal aux 2/3 du reste de la tête; ann. 17 et 38-39; D. sur 3 du tronc et 8 de la queue dont les dimens. sont 2 fois 1/2 environ celles du tronc; C. plus longue que 1/2 de la tête. — P. 16, D. 42, A. 4, C. 9. Couleur d'un brun cendré; de chaque côté, 2 séries d'ocelles. Habitat. — Eaux douces de l'île Anjoana (Comores). — Inconnu au Muséum. 542 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDES. SYNGNATHINÉS. Ï3 "ba a a a us tn C O s-, C3 « O 3 *■» s ce »— « o 4) es 'O T3 3 es — ^2 o« i3 O O O a .2 ^^ o cS 13 su 3 a. .'^ 8 s. -s s -5 s -à S co 1 «9 os *o »3 sî CT^ ?j 5 1 Si, S .2 s -s 51. -S c^ C ^ J-v ^ ** •^ .*r -- CO ans : ( ï 8p sniom JUS 99Sno|oid }9 ono.i| np iiBennB'jaiiiJ3p-'inBA'B,| ep no joiujap np jnBjJBd -q CO a 3 II a a- P5 M CO • (-H • o >.— ' >» c ' — ' o a °- O ta ^^ eti <-4 en -s ^ «a S. 3 .'155, tête 0™.021 (rostre 0m.013, œil 0^.003, port, postocul. Qm.OOS), tronc 0™.03G, queue 0™.098, D. 0™.01G. Chez 1 çf, la poche est sous 34 ann. de la queue. 13. Syngnatiius acicularis, Jenyns. 1842. Zool. Voy. Beagle; Fish, p. 147, pi. XXVII, tig. 3. Caractères. — Corps très-grêle et comprimé, à carène ven- trale assez saillante; tête 7 fois 1/2 (sur le dessin) 8 fois 1/2 d'après le texte, dans l'étendue totale, l'emportant un peu sur les dimensions de la base de la D.; crête occipitale peu appa- rente ; rostre plus long que la région postoculaire, égal à l'in- tervalle du bord antér. de l'œil à la fin de l'ann. pectoral ; ann.. 552 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. SYNGNATHINÉS. 18 et 52; queue 2 fois 2/3 aussi longue que le tronc; D. sur Tavant-dern. ann. du corps; el 8 de la queue, P. 40? Couleur (dans l'alcool) d'un brun jaunâtre plus clair en dessous. — 1 9 dcO"M47 de Valparaiso : M. Darwin. — Inconnu au Muséum. 14. Syngnathus Delalanuii, Kaup. 1856. Cat. Loph. fish. brit. Mus., p. 45. Typhlus Delalandii, Bibr. MS, musée de Paris. Caractères. — Tête 8 fois environ dans l'étendue totale, à peine plus courte que la D.; museau très-comprimé, presque double de la région postoculaire; ann., 21 et 41; D. partant du dernier du tronc, terminée sur le 9" de la queue, dont la long, est près de 2 fois celle du tronc. — P. 13, D. 39, A. 4, C. 6. Couleur foncée, plus claire au niveau de la réunion des anneaux. Habitat. Cap B.-Espér. : (f à Berlin de 0"".015 environ. Au Mus., 9 : Delalande, longue de 0m.l82, tôle Om.023 (mus. O'n.OlS, coil Om.OOS, port, postocul. Om.OOT); tronc 0«^0o5, queue Om.lOi, D. 0m.024, haut, du tronc 0n-'.008. 15. Syngnathus pœcilgl^emus, Peters. 1868, Monatsbev. Ahad. WissenscJi., Berlin, p. 458. Caractères. — Tête 7 fois 1/2 dans l'étendue totale; plus longue de 1/3 que la D., très-analogue à celle du S. margarit.; museau presque double de la portion postoculaire de la tête; ann. 20 et 49; queue un peu plus de 2 fois 1/2 aussi longue que le tronc; D. partant du dernier du tronc et terminée sur le 6« caudal. — P. 11, D. 28, A. 3, C. 10. Couleur caractérisée par de petites laclios ocellées sur les côtés du corps; il y en a 2 sur chacun des segments des ann. secondaires. Sous la tête et le mus., 2 rangées de points plus foncés que la teinte génér. : d'où le nom spécifique; 1/2 infér. des opère, argentée; 1 9 d' Adélaïde (Australie mérid.), long. ,0-". 157; tête, 0"^021 (mus., 0". 012); tronc, O-n.OSS; queue, 0"\098; D., 0".013. — Inconnu au Muséum. 16. Syngnathus acus. 15o4. Acus Aristolelis secunda spec.. Rondelet, De pisc, p. 229, figure inférieure. ?1686. Acus Aristot. altéra spec. ma/o?', Willough., Hist. pisc. ,iii9. 1738. Syngn. corp. medio heptafj., cauda pinnata, Artedi, Descr. spec, p. 3, n" 3 (où il cite, d'une manière erronée, comme Pries le GENRE SYNGNATHUS, 14-16. 553 fait observer, le n° 2); Id., Id., Synon. pisc, p. 2, n" 3; Id., Id., Gen. pisc, p. i, n° 3 (voy. plus loin les observ. sur ces synon. à la suite de celles qui se rapportent à Artedi dans l'hist. du Siphonost. typhle). 1746. Syngn..., Linn., Faiin. suecica, 1" edil., ?n«' 33o; 1761, 2» edit., ?n° 376, et 1800, 3=» edit., Retz., ?p. 312, n» 20 (voy. plus loin, les observât, à ce sujet dans la synon. du Siphonost. typhle). 1766. Syngn. acus, Linn., Sysi. nat., 12* edit., p. 416 (laminœ corporis tranci 20, caiidœ 43); dans sa synon. relative à .\rledi, il renvoie à l'espèce qui, pour ce dernier, était celle que l'on nomme aujourd'hui Sipho7ioslomus typiile. 1776. Pipe-fish, Pennani, Brit. zoot., t. III, pi. 23, n° 60 et édit. de 1812, t. III, pi. 20, n" 60 (cxcl. le texte dans les 2 éditions). 178o. Syngn. acus, Bloch., lrhthologie,\)\:inchc XCl, fig. 2 et fig. 1 jeune sous le nom de S. lyphle. — 1810. Siphostoma acus, Ratin., Ind. illiol. sicil., p. 36, n» 267, et Caralt., p. 18, XVIII. 1835. S. acus [Great Pipe-fish), Jenyns, Man. brit. vert, anim., p. 484, excluez pari, synonymies. — 1839 [1837. Id., Pries, Ichth. Bidr. Shandin. faun. SUiglel Syngn. : Yet. Akad. Ilandl., p. 27, tir. à part. — 1839. Id., Parncll, Fish. Frith of Forth, p. 39i. — 1839. iS, major, Svvains., Fis/t., p. 333. — 1846-1849. S ip/iosf. actis, Krôycr, Danmark's Fiske, t. IW, p. 692, fig. — ISM. Syngn. acus,Vfhiie,Brit. /ish., p. 42. 1853 [1852]. S. typhle, Malm, Ofvers. Akad. Stock., p. 82-85. (Voy. une noie du même sur un S. acus à 2 queues : 1862, Ann. se. nat., 4« série, t. XVIII, p. 356-358, avec fig.) 1853 [18521. Syngn. acus, Sundevall, Ofvers., etc., p. 85-92. — 185i. Id., llamillon, Brit. fish., p. 275. — 1855. Id., Nilsson, Skandin. faun. : Fisluirn, p. 684. — 1856. Id., Kp, Loph., p. 41. — 1859. Id., Yarrell, Brit. fish., t. II, p. 400 el 405. — 1865. Id, (Greater Pipe- fish), J. Couch, Ilist. fish. brit. isL, t. IV, p. 351, pi. 239. Caractères. — Tête 7 à 8 fois dans retendue totale, un peu plus longue que la D., à crête occipilo-nuchale faiblement dentelée; la nasale assez saillante à bord rugueux, prolongée sur Tespace interorbitaire; museau de i/3 au moins plus long que la portion postoculaire; ann., 19-20 et 42-45; D. partant du dernier ou de Tavant-dernier ann. du tronc et terminée sur le 8* ou 9'' de la queue, dont la long, est environ 2 fois 1/4 celle du tronc. — P. 12, D. 40-41 (43-45 Kp), A. 4. C. 10. Couleur brunâtre; bandes 1/2 annulaires transversales; quelques bandes longitudin. irrégul. sur la queue. — Habitat. — Au Mus., spécim. nombreux de rOcéan atlantique. Le plus long ( 9 de La Ro- chelle : d'Orbigny) : 0^.355, tôte 0«'.044 (mus. 0m.025, oeil 0"'.0Û5, port, postocul. O-^.OLi), tronc 0m.092, queue 0^.219, D. 0^.041. — Je place ;\ la suite du S. acus l'espè/^e suivante : 554 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. SYNGNATHINÉS. Syngnathus rostellatus, Nilsson, 18o5. Skandin. Fisk. 687. I860. Syngn. rostellatus, Cli. Lûtken. Ichth. Notiz. : Naturhist. Foren. Vidensk. Meddelels, Copenhague, p. 18, tir. à part. Caractères. — Tête 40 fois dans l'étendue totale, à carène occi- pito-nucha!e, plus courte que laD. qui est égale à la distance du bout du museau à la racine de la P.; museau 'arrondi, à carène tranchante en dessus, l'emportant un peu sur la longueur de la région postocu- laire de la tête; ann., 16 et 40 environ; « cloaque situé sous le 1/4 antérieur de la D. » — P. 10, D. 34. Couleur brune ou d'un gris foncé, avec des bandes transversales plus sombres; C. à raies brunes en travers. « Taille maximum, S à 6 pouces; poche du (f sous la 1/2 antér. de la queue. » Côtes de Suède et de Danemark. — Inconnu au Muséum. 17. Syngnathus Schlegelii, Kp, Cat. Lophobr., p. 46. 1842. S. lenuirostris, Schl. Faun. japon., 273, pi, CXX, fig. 5. Caractères. — Tète sans saillie h l'occiput, 8 fois 1/2 dans rétendue totale, plus courte de 1/5 que la D., qui est le double du museau; celui-ci grêle, et dépassant de 1/3 environ la lon- gueur de la portion postoculaire de la tête;ann., 19 et 44; D. partant du dernier du tronc, terminée sur le 8*^ de la queue dont la long, dépasse un peu le double de celle du tronc. P. 15, D. 45, A. 2, C. ?. Couleur d'un brun clair, varié de brun plus foncé et passant au blanchâtre sur les parties infér. — Habitat. — Japon. Au Mus., cf et 9 de Chine un peu mutilés; q^ long de 0'»,180 (en restituant l'extrém. tronquée de la queue); tête, Oii.OrQ (mus., 0".0I1, œil, 0^.002, port, postocul., 0'n.006), tronc, O'^.OSl, queue restituée, OnMlO; D. 0-^.020. 18. Syngnathus brachyrhynchus, Kp, Cat. Loph.., 42. 18... Syngn. brachyrh., Guichenot, Faune ichth., p. 30, in : Mail- lard, Notes sur iîle de la Réunion. Caractères. — Tête sextuple de l'œil, et 8 fois 1/2 environ dans l'étendue totale, à peine plus courte que la D.; museau médiocrement comprimé, plus long de 1/3 que la région post- oculaire; ann., 18 et 45; D. partant du dernier ann. du tronc et finissant sur le 9" de la queue dont la long, est plus de 2 fois 1/2 celle du tronc— P. 13, D. 40, A. ? C. ? Couleur brunâtre; IS ou 16 taches plus foncées sur le dos et les flancs, occupant chacune 2 ou 3 anneaux et à intervalles inégaux. GENRE SYNGNATHUS, 17-20. 855 Habitat. — Type unique au Mus., çf (île de la Réunion) de Om.SlO, tête,0'n.037(mus.,0m.019, œil, Qm.OOo, port. postocuL, 0^.013), tronc, O'^.Ol^, queue, 0^.198,0. 0^.0-40; haut, du tronc, Om.OlB; poche sous 24 ou 2S ann. de la queue. 19. Syngnathus Kuhlii, Kp, Cat.Loph., p. 34 (S. variegatiis, K. et V. Hass. M. S.) 1839. Syngn. Kuhlii, Blkr, Emimeratio pise. Arch. ind.y p. 34. Caractères. — Tête près de 8 fois dans la longueur totale, remportant de 1/3 sur les dimensions de la D.; museau triple de rœil, presque égal à lal/2de la tête et l'emportant de 0"\001 sur la portion postoculaire, formant 1/17 de l'étendue totale; ann., 13 et 34; D. partant du dernier du tronc et terminée sur la première moitié du 5'' de la queue ; ventre à carène médiane prononcée. — P. 14, D. 21, A. 2?, C. 10. Couleur brunâtre; 3 rangs de taches noires à la D. (un seul sur le spécim. du Mus.); une marque noire sur le milieu de la queue. Habitat.— iava. Au Mus., çf de 0^.103; tête, 0'n.013 (rostre, Om.OOO, omI, 0ni.002, port, postocul., ()™.00o); tronc, Om.O^o; queue, 0"'.OUu; r>. 0m.009; poche sous 13 ou 14 ann. de la queue. 20. Syngnatiius cyanospilgs, Blkr. 1853. Derde Bijdr. ichth. faun. Banda-eiland. : Nat. Tijdschr. nederl. ind.., t. III, p. 114, et 1859, Emimerat. jnsc. arch. ind., p. 187, n° 1991; dess. inéd. en communication. Caractères. — Tête 8 fois 1/4 dans l'étendue totale, l'em- portant un peu sur les dimensions de la D.; sur la région oc- cipito-nuchale, une crête longitudin. basse, formée par 3 pe- tites crêtes qui se suivent; rostre beaucoup plus long que la rég. postocul., et môme égal k la dist. du bord poster, de l'œil au milieu de la P.; une crête sur toute la longueur de l'opercule; anneaux 12-13 et 35; queue 2 fois 1/2 aussi longue que le tronc; D. partant de la fin du dernier ann. du tronc et terminée sur le 5*^ caudal. Couleur olivâtre; sur le tronc et la 1/2 antér. de la queue, 2 ran- gées longitudin. de taches orangées; sur toutes les parties du corps et sur les D. et C, des points bleus. — P. 14, D. 23, A. 4, C. 10. (f unique de Banda Neira, long de 0>û.l23. — Inconnu au Muséum. 5S6 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. SYNGNATHINÉS. 21. Syngnathus sundaicus, Blkr. 18o3. Bijdr. Kennis troskieuw. vissch. ind. arch. : Verhandel. Bat. Gen. Kunst. Weteiisch., t. XXV, p. 21, et 4859, Enume- rat. pisc. arch. ind., p. 187, n''2004; copie d'un dess. de Hasselt, en communication. Caractères. — Tête sans crêtes, 8 fois 1/2 dans l'étendue totale, quintuple de l'œil, ne l'emportant presque pas sur la long, de la D.; rostre égal à la port, postoculaire de la tête ou à peine plus court; ann., 15 et 31; queue plus du double du corps; D. partant du dernier ann. du tronc, terminée sur le 5^ caudal. —P. ?, D. 21, A. ?, C. 10. Couleurs non indiquées sur le dess. qui représente un spécim. de O^.OGS, pris à Anjer, côte occid. de Java. — Inconnu au Muséum. 22. Syngnathus Dumerilii, Em. Moreau MS. Caractères. — Tête à crêtes peu prononcées, contenue 7 fois environ dans l'étendue totale, un peu plus courte que laD.; museau plus long que la portion postoculaire de la tête :: 8 : 5; ann. 14 et 36-39; D. partant de l'avant-dern. du tronc et terminée sur le 10^ de la queue dont la long, est 2 fois 1/2 celle du tronc. — P. 11-12, D. 34 9-36 ^, A. 3, C. 10. Couleur d'un gris brunâtre en dessus et sur les côtés, blanchâtre en dessous; C. noirâtre; D. sans taches. — //aftiiaf. — Côte du Havre. Au Mus., 2cr dont l'un a O^.IOS; tête, 0'".0]5 (mus., 0'".00S; œil, O-n.OOâ; port, postocul., O-^.OOS); tronc, G-" .025; queue, O-^.OGS; D., 0>n.017. 23. Syngnathus tenuirostris, Rathke. 1837, Beitr.Faun. der Krym: Mém.sav.étr. Acad. St. -Petersb., t. III, p. 313, pi. II, fig. 11 et 12, tête. 1840. Syn(j7i. tenuirostris, Nordmann, Faune pont ique : A. Demi- doff, Voy. Russ. mérid. et Crimée, t. III, p. 541, pi. 32, fig. 2. — 1850. Id., Kp, Cat. Loph. fish. brit. Mus., p. 44. Caractères. — Tête 7 fois ou à peine au-delà dans l'étendue totale, plus longue que la D.; museau comprimé, représentant plus de 2 fois ou 2 fois 1/2 les dimens. de la portion postocu- laire, égal k la distance du bord antérieur de l'œil au milieu du 2« anneau du tronc; ann., 18 et 40-42, D. partant de l'avant- dernier ann. du tronc, terminée sur le 7"^ ou le 8"^ de la queue GENRE SYNGNATHLS, 21-24. 557 dont la long, est un peu moins du double de celle du tronc. P. 13, D. 39-40, A. ?, C. 10. Carènes super, du museau saillantes, et surtout la médiane au de- vant des yeux et entre les narines où elle porte de petites dentelures ; les latérales en continuité chacune avec la crête finement dentelée du bord super, de l'orbite, laquelle se prolonge en arrière jusqu'à l'oc- ciput qui est un peu proémin. et d'où part une ligne également cré- nelée terminée près des yeux ; sur toutes les arêtes des ann. de petites dentelures; poche des cT sous 23 ou 24 anneaux.' Couleur d'un brun rougcàtre clair ; de larges bandes tranvcrs. fon- cées formant 12 ou lo ann.; 1/2 int'ér. de l'operc. argentée; sur la D., de petites taches brunes (2 plus volumin. en arrière, Ralhke). Habitat. — Crimée : voisinage d'Odessa; Adriatique (Kaup). Au Mus., 2 cT de Crimée : Nordmann. Le plus long a O'^.Sir»; tête, Om.OiO (rostre, 0'Q.03I, œil, 0'".00G, port, poslocul., 0'".012); tronc, Om.lOO; queue, 0m.l96; D. 0"i.039; hauteur du tronc, O'u.OM; 1 o'' du. Bosphore : M. Yirlet d'Aouste, long de Oni.248. 24. Syngnathus rldescens, Kisso. 1826. Hist. nat. Eut. mérid., t. III, p. 180. 1829. Sijngn. ferrugineus, Michaelles, his, p. 1013. 1829. Syngn. rubescens , Cuv., /{. an., 2« éd., t. II, p. 3(i2, excl. syn. — 1830. Id., Guichenot, Explor. se. Algérie, Poiss., p. 117, excl. syn. en partie. — 1850. /(/., Kp, Loph., p. 43. — 1805. /.017 (mus., O-'.OOS, œil, 0'°.002,rég. postoc, 0m.Ô07); tronc, 0°'.041 ; queue, 0™.097; D. O'^.OIG; poche du cf sous 18 ann. de la queue. Le Mus. a aussi des échantillons de Naples, de l'Adriatique, de l'Algérie et de Nice. 26. Syngnathls variegatus, Pallas. 1811 (1831). Zoogr. rosso-asiat., t. III, p. 119. 1837. Syngn. variegatus, Rathke, Beitr. Faun.; der Krym : Mém. sav. étr. Acad. St.-Petersb., t. III, p. 31a, pi. II, fig. 7 et 8, tête. — Id., Nordmann, Faune pontique : A. Demidotï, Voy. Russ. mérid. et Crimée, t. III, p. 5M. — 1856. Id., Kp., Cat. Loph. fish., p. 42. Caractères. — Tête 7 fois dans retendue totale, plus longue que laD.; museau comprimé, mais pas autant que dans le S. tenuirostris, dépassant de 1/3 en étendue, la portion postocu- lairc, et égal à la distance du bord antérieur de l'œil à la base de la P. ou au bord postérieur de Tanncau thoracique; ann., 18-19 et 39; D. partant de Textrém. post. de Tavant-dern. ann. du tronc, et terminée au 8'' de la queue dont la long, est moins du double de celle du corps. — P. 14, D. 40, A. 4, C. 10. Tous les angles, et les petites crêtes du museau et de la tête font beaucoup moins saillie que chez le S. tenuir. Les proportions com- parées du museau établissent la différ, entre les 2 espèces. Couleur sombre, variée de bandes plus foncées, très-nombr., moins étendues que chez le S. tenuir. — Habitat. — Crimée (Sébas- topol, Balaklava). cf donné par Nordmann, long de 0'".290; tête, 0».040 (museau, 0"'.02I , œil, 0'\003; port, poslocul., 0".0014); tronc, C^.OSS; queue, O^'.OieS; D. 0°'.034; haut, du tronc, 0'".013. 27. Syngnathus Rousseau, Kp, 1856. Cat. Loph., p. 40. Caractères. — Tète 8 fois dans retendue totale, à peine plus longue que la D.; museau dépassant de 0"\002 la région postoculaire, égal à la distance du bord préoculaire à la fin de Toperculc; ann., 16 et 34; D. (en mauvais état) parlant de l'a- 560 LOPHOBRAT.010o. — In- connu au Muséum. 29. Syngnathus pelagicls, Linn., Syst. nat.., 12^ éd., I, 416. 1787. Sijngn. pela^iais, Trompette du Cap, Bl., Ichth., A^ partie, p. 1, pi. 109, fig. 3. Cop. par Bonnat., Encijcl., pi. 2, fig. 70. (Synon. relat. à la présente espèce fort douteuses, et, pour ce motif, passées sous silence.) Caractères. — Tête 6 fois 1/2 à 7 fois 3/4 dans toute l'éten- due de l'animal, plus longue de 1/4 ou de 1/3 que la D.; mu- seau h 3 petites carènes : 1 médiane et 2 latérales qui partent du bord antérieur des orbites, l'emportant un peu sur la 1/2 des dimensions de la tête et dépassant de 1/3 ou un peu au- delà l'étendue de sa portion postocul., et égal à l'intervalle du bord antér. de l'œil à la racine de la P.; ann., 17 et 33-34; D. sur l'avant-dern. du tronc jusqu'au S*" ou, par exception, au 6« caudal. — P. 13-14, D. 26-27 ou 30, A. 4, C. 10. GENRE SYNGNATHUS, 28-30. 561 Couleur brunâtre; sur chaque ann. , une petite bande verti- cale argentée, bordée de noirâtre, qui cesse au niveau de la région dorsale, tantôt remplacée par une simple tache de même aspect, tantôt très-peu apparente; chez certains sujets, des taches foncées entourant le dos et les flancs, et de long, inégale. Habitat. — L'examen des nombr. spécim. du Mus. démontre l'ex- tension de la zone d'habitation de l'esp. qui, surtout abondante au Brésil, se rencontre aussi à la Martinique, au cap de B.-Espér., à l'île de la Réunion, dans le détroit de Malacca et en Australie. Une 9 prise dans l'Atlant. à 200 lieues de Rio-Janeiro, a O^.dia; tête, Gm.OlT (rostre, Gm.lO, œil, 0">.002, port. postocuL, 0™.003); tronc, 0'".033; queue, 0=".062; D., 0'".013. Une 9 tlu Brésil à mus. dépassant peu la port, postocul. de la tête et plus court que l'intervalle du bord antér. de l'œil à la racine de la P., sans bandes argentées, et un cf d'orig. inconnue, mais sem- blable aux autres individus par les dimens. du mus. avaient été nom- més par Bibrou Symjn. cmonymus, MS. Les opercules et le dessous de la tête ont des bandes violettes. 30. Syngnatiius fasciolatus. 1855. Corijthoichthijs fasciolatus, Kp, MS, Mus. de Paris. 1856. Cor. gastrotœnia, Kp, Cat. Loph. fish. brit. Mus., p. 27 (1). 1859. Cor. fasc , Blkr, Enumer. pisc. arch. ind., p. 186, n° 1986. Caractères. — Tèle 10 fois dans rétendue totale, un peu moindre que la D., dans le rapport de 8 à 10; museau très- court, égal à la région postée, de la tète, triple de l'œil; ann., 17 et 41; queue double du tronc. — P. 16, D. 30, A. ?, C. 10. Crête occipito-nuchale bien distincte, et dont les 3 portions ont le bord super, très-tinement dentelé; de semblables dentelures tout autour des orbites, sur la petite carène qui, du bord sus-ôrbitaire, s'étend jusqu'à l'occiput, et sur celles qu'on voit l'une, au-dessus de l'opercule, l'autre, à sa surface et dirigée d'avant en arrière ; de cha- que côté de la face super, du museau, des épines; sur les bords de tous les ann., mais particulièrement sur ceux de la face dorsale, des dentelures très-courtes et très-serrées; D. partant de la portion poster, de l'avant-dernier ann. du tronc, terminée sur le 5*^ caudal. Couleur brune ; de petites bandes blanches sur la tête et sur les anneaux. Habitai. — Type unique au Mus. : 9 de Java (Kuhl et Van Hasselt). Long, tôt., 0'°.Ô80; tête, 0'".008 (rostre, 0"'.003; œil, O^.OOl ; port, postocul., Ono.OOi); tronc, 0^.024; queue, 0™.048; D., Qm.OlO. (1) La descript. de M. Blkr du Syngn. gtislrolœnia et un dess. inéd. communiqué démontrent l'impossibilité d'en admettre l'identité avec la présente espèce. Voy. p. 546, Syngn. spicifer. Poicsons. Tome U. 36 862 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. SYNGNÂTHINÉS. 31. Syngnatiius abaster, Risso. 1826, Hist. nat. Eur. mérid., t. III, p. 182 (1). 1856. Syngn. abaster, Kaup, Cat. Loph. fish. brit. Mus., p. 39. Caractères. — Tête 9 fois dans l'étendue totale, à peine plus courte que la D.; museau dépassant de 0'°.001 seulement la région postoculaire, égal à la distance du bord antérieur de l'œil au commencement du dernier 1/3 de l'opercule; ann., 16 et 36; D. partant du dernier du corps, et terminée sur le 7^ de la queue dont la long, est 2 fois 1/3 celle du tronc. — P. 13, D. 32-36, A. 3, C. 10. Sur le mus., à partir de l'esp. interorbit., une carène médiane à bord tranchant, avec une petite échancrure vers son extrém, antér. Au-dessus de chaque orbite, une crête saillante, prolongée jus- qu'au-devant des narines et, en arr., jusqu'au-dessus du milieu de l'opercule; une crête occipito-nuchale; toutes les arêtes des ann. et parliculièrcment les super, saillantes ; de sorte que le tronc et la queue sont un peu concaves en dessus; ligne latérale non interrompue. Couleur brunâtre; de nombr. petites taches claires, et quelquefois, en outre, une étroite bande blanche sur chacun de tous les ann. Habitat. — Au Mus., 3 çf ei 4 9 de la Rochelle : d'Orbigny. Le plus long (f a 0'M38; tête, 0»,013 (rostre, 0"'.007; œil, 0'".002; rég. postocul., 0™.006); tronc, 0=".037; queue, 0'".086; D., 0'".016; poche sous 19 anneaux de la queue. 32. Syngnathus Retzii, Blkr. 1886, Beschrijv. vichsoort. Manado en Makassar : Acta. soc. se. ind.-neerland., t. I, p. 76, et 1859, Enumer. pisc. arch. ind., p. 187, n" 1999, dess. inédit en communication. Caractères. — Corps grêle ; tête 7 fois 1/2 à 7 fois 3/4 dans l'étendue totale, à peine plus courte que la D.; vertex faible- ment convexe, à crête médiane très-lDasse; rostre égal à la portion postoculaire de la tête ou à peine plus court; sur l'o- percule, 2 ou 3 crêtes longitudinales divergentes; ann., 17 et 29-30, à segments intermédiaires un peu arrondis; queue ne représentant pas tout à fait le double de la longueur du corps; D. prolongée du dernier ann. du tronc au S*" caudal. (1) Avons-nous réellement sons les yeux le S. abaster de Risso? L'ab- sence d'exemplaires de Nice et rinsuffisance de la descript. originale ne |)ermettent pas de se prononcer à cet égard. Quoi qu'il en soit, les carac- tères de la présente espèce étant bien nets, il y a lieu de l'admettre. GENRE SYNGNATHUS, ol-35. 563 Couleur brun \erdàlrc] desann. plus foncés sur la queue; spécim. de O^.OCO à 0"'.067 : eaux saumâtres de Manado. — Inconnu au Mus. 33. Syngnathus (Corythoichthys) albirostris, Heckel. 18S6, Cat. Loph. fish. brit. Mus.^ p. 25. Caractères. — Museau égal h i/2 de Tintervalle du bord antérieur de Torbite à la base de la P.; une crête interrompue sur la ligne médiane du museau ; anneaux 12 et 29; D. sur les 4 premiers de la queue elle dernier du corps. — P. 12, D. 27, A. 2 ou 3, CIO. Couleur d'un brun jaunâtre; 14 bandes transvers, noirâtres; sur la port. Infor, de l'opercule, des bandes bleues; quelquefois, les pla- ques intercalaires bordées de blanc, et de petites taches blanches. Habitat. — Mexico et Bahia. — Inconnu au Muséum. 3L Syngnathus (Corythoichthys) vittatus, Kaup. 1856, Cat. Loph. fish. brit. Mus., p. 26. Caractères. — Tête sextuple de l'œil, formant l/ll de l'é- tendue totale, presque égale h la D.; museau double de l'œil, égal aux 2/3 de la portion postoculaire de la tête; anneaux, 17 et 35; 27 bandes blanches autour du tronc. — P. en partie détruites, D. 20, A. 3, C. 8. Crête occipito-nuchale fort peu élevée, mais les 3 pièces qui la composent bien distinctes, à bord super, très-faiblement crénelé ; 3 petites carènes : la plus élevée part du bord super, de l'orbite, la moyenne de son bord poster, et se prolongent jusque vers l'occiput; la plus infér. parcourt l'opercule d'avant en arrière; de l'espace in- terorbit., descend sur le museau, mais sans en atteindre l'extrémité, une assez forte crête dentelée; les angles des ann. sont presque lisses. La D. commence sur le dern. ann. du tronc et finit sur le 4*= de la queue, dont la long, n'est pas tout à fait le double de celle du tronc. Couleur brunâtre; d'une extrémité à l'autre, 27 anneaux blancs assez régulièrement espacés, 3 sous le museau, 1 sur l'occiput. Habitat. — Brésil; 9 type unique au Mus. : Delalande, long de 0">.133; tête, 0".0jâ (mus., 0'".00i; œil, 0"'.002; port, postocul., 0'".006); tronc, C^.O-iâ; queue, 0"\079; D., 0'".013. 35. Syngnathus tetrophthalmus, Blkr. 1853, Vijfde Bijdr. Kennis ichth. faun. Kokos-eiland. : Natuur. Tijdschr. nederl. ind., t. XV, p. 467, et \Sod,Enu7nerat. pisc. arch. ind., p. 187, n° 2001 ; dess. inéd. en communication. Caractères. — Tête 10 fois environ dans l'étendue totale, 864 LOPHOBRAISCHES. SYNGNATHIDÉS. SYNGNATHINÉS. contenant h peu près 5 fois 1/2 le diamètre de l'œil, et plus longue, dans le rapport de 6 à S, que la base de la D.; point de crêtes ni de dentelures sur la tête, ni sur le rostre qui n'est pas plus long que la portion postoculaire de la tête; point de crête médiane sur l'opercule; anneaux, 17 et 29, tous striés, ainsi que les lames intermédiaires qui sont de forme ovale, à carènes basses, sans dentelures ni épines; D. partant du 16" ann. du tronc, et terminée au 4'' de la queue; celle-ci, avec sa nag., à peine double du tronc. — P. 15, D. 21, A. 3, C. 10. Couleur. — Sur un fond rosé, des points blancs; sur Topercule, un double anneau blanc bordé de brun, simulant un second œil : d'où le nom spécifique; sur la tête et le rostre, des taches brunes bordées de blanc. — Spécim. unique de 0'".061 des côtes de Nova-Selma. Inconnu au Muséum. 36. Syngnathus Andersomi, Blkr. 1853, Vijfde Bijdr. Kennis ichth. faim. Kokos-eiland. : Natuur. Tijdschr. nedeii. ind., t. XV, p. 465, et 1859, Enumerat. pisc. arch. ind., p. 186, n° 1988; dess. inéd. en communication. Caractères. — Tête 9 fois environ dans l'étendue totale, et plus longue, dans le rapport de 7 à 5, que la base de la D.; point de crêtes ni de dentelures sur les orbites, sur le vertex ni sur le rostre qui n'est pas plus long que la portion postocu- laire de la tête; une petite crête sur le milieu de l'opercule; anneaux 16 et 27-28, à carènes basses sans dentelures ni épines. D. partant du lô*" et dernier ann. du tronc et terminée sur le 4'' de la queue; celle-ci, avec sa nag., un peu plus du double du tronc. P. 14, D. 19-20, A. 3-4, C. 10. Couleur d'un violet noirâtre ; têle à moucbetures blanches ; 3 séries longitudin. réunies en bandes vcrtic. sur les 2% 7» et 12'^ ann. du tronc; sur le dos cl sur la queue, des bandes semblables; C. noirâtre, à bande terminale claire. — Spécim. vu par M. Blkr, de O^.O-iO, des côtes de Nova-Selma. Au Muséum, un sujet de la mer des Indes? O^.OGS; tête, 0"'.007; tronc, G'". 019; queue, 0">.0i2. 37. Syngnatiius CRl^'ITus, Jenyns. 1842, Zool. Voy. Beagle; Fish, p. 148, pi. XXVII, fig. 5. Caractères. —Corps épais, îi angles saillants; tête courte, un peu au-delà de 9 fois (sur le dessin), environ 11 fois (d'a- près le texte) dans l'étendue totale, dépassant très-peu les di- GENRE SYNGNATHUS, 36-38. 865 mensions de la base de la D,; vertex peu élevé ; crête occipito- nuchale distincte; petite crête rostrale prolongée sur l'espace interorbitaire; sur la tête, des filaments fins, très-courts et dont un, en particulier, se voit au-dessus de chaque œil; mu- seau plus court que la portion postoculaire de la tête, dépas- sant à peine la 1/2 de la distance du bord préoculaire à la fin de l'opercule; ann., 16 et 36; queue presque 2 fois 1/2 aussi longue que le tronc; D. partant du dernier ann. du tronc, ter- minée sur le 4'' caudal. — Inconnu au Muséum. Couleur grise; une tache sombre sur l'opercule; les carènes et le ventre foncés. — Bahia, 1 exempl, de O'n.086 : M. Darwin. — Syngnathus BREviROSTRis, Rùpp., 1833, Neue Wirbelth. Faun. Abrjss., Fisch. roth. Meer., p. 144. 1856. CoryLhoichthys brevir., Kp, Cal. Loph. (ish. brit. Mus., p. 28. Caractères. — Tête égale à 1/10 de l'élenduc totale; museau lisse, de même que le vertex et les opercules, très-court (1/3 de la long, de la tête; petite crête occipilo-nuchale; 18 ann. au tronc (Rûppell), 14-lS (Kp); 30 à la queue ; D. partant du dernier ann. du corps, finit sur le 4« caudal. — P. 12, D. 12, A. 3, C. 10. Angles du corps peu saillants; ligne latér. formant un arc là où elle se réunit au bord infér. de la queue. Couleur. — « D'un gris jaunâtre (dans l'alcool); de nombr. points clairs; tous les angles des ann. plus foncés; sur la tête, quelques traits blanchâtres disposés sans régularité » {cf ex Riipp.). « Un autre, o" {ex Kp), a sur le dos des lâches ou des barres jaunâtres, à bord noir, et chacun des ann. à la face ventr. a, sur ses angles, une rangée de points plus clairs que le fond; une petite 9 marquée de blanc porte, sur le dos, 3 bandes transvers, jaunâtres ». Habitat. — Mer Rouge. Le type a 2 pouces 1/2, et la poche est sous les 11 premiers anneaux de la queue. — Inconnu au Muséum. 38. Syngnathus mossambicus, Peters. 1855. Monatsber. Ak., Berlin, p. 465, et 1868, Naturwiss. Reise Mossamb.; Flussfische, p. 104, pi. XX, fig. 3. Caractères. — Tête 7 fois dans retendue totale, contenant 9 fois le diamètre de Toeil, un peu plus longue que la D.; museau égal à la 1/2 des dimensions de la tête, l'emportant un peu sur sa portion postoculaire; ann., 13 et 34; D. partant du dernier du tronc et terminée sur le ¥ de la queue dont la longueur dé- passe légèrement le double de celle du tronc. — P. 14-15, D.2o, A. ?, C. 6-8. Couleur d'un brun olivâtre, avec quelques marques irrégulières 866 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. SYNGNATHINÉS. d'un brun foncé; sur les opercules et sur les côtés de la queue, des points d'un blanc bleuâtre; D. et C. tachetées. Habitat. — Lumbo, côte ouest du Mozambique. — Inconnu au Mus. 39. Syngnathus margaritifer, Peters. 1868, Monatsber. Akad. Wissensch., Berlin, p. 457. Caractères. — Tète presque 8 fois dans l'étendue totale, plus longue de 1/3 environ que la D.; petite crête occipito-nu- chale; crête nasale arrivant jusque dans l'espace inter-orbitaire; crêtes sus-orbitaires prolongées parallèlement sur l'occiput ; museau plus long que la portion postoculaire, et égal à la dist. du bord antérieur de l'orbite à la racine de la P.; ann., 20 et 35-37 ; queue double du tronc; D. partant de Tavant-dernier du corps, terminée sur le A" caudal. — P. 11, D. 12, A. 3, C. 9. Couleur brune ; sur les côtés, des points d'aspect nacré qui, sur le tronc, sont disposés, avec une certaine régularité, en 5 rangs et oc- cupant le centre des ann. principaux et des ann. accessoires; des lignes argentées sur l'opercule; 1 cf et 1 9 de Sidney. Long, totale, O'^Ad^; tête, O'^.OIT (mus., 0™.0095); tronc, O^^.OSO; queue, ()'".079; D., 0"\0115. — Inconnu au Muséum. — Parmi les espèces inconnues au Muséum, dont laD. commence sur le dernier anneau du tronc, mais qui n'ont pas pu prendre rang sur le tableau, faute d'indications suffisantes, il y a : — 1" SvNGNATHus DiMiDiATus, Gill, Proc. Ac. Phil., 1862, p. 284 (S. brevirostris, Gir. : Explorât, for a rail road from Mississipi to the pacif. Océan, Fish., i8o8, p. 34o (nom donné, en 183o, à 2 Syngn. par Ruppell et par Kp, 1856, ex Ilemprich). Caractères. — Tête 8 fois dans la long, totale; museau plus court que la portion postocul. de la tête; D. comprise, chez lecf, 2 fois 1/2 dans la long, du tronc; son extrém. poster, presque à égale dist. du bout du museau et de celui de la C; ann., 18 et 37. — P. 12, D. 30, A. ?, C. dO. — Couleur d'un brun olivâtre; taches plus foncées en dessus; des marques blanchâtres en dessous. — çf unique de San Diego (Californie). — 2° Syngnathus californiensis, Storer, Proceed. Boston Soc. nat. hist., 18-i3, p. 73. — 'IBoi. Sxjngn. grisolineatus, Ayres, Proc. Cali- forn. Ac. nat. se, p. 1 i. — 18b6. "f Syngn. Calif., Girard, Proc. Ac. nat. se, Philad., t. VIII, p. 137, et 18o8, Explorât, and surveys for a rail road from the Mississipi to the pacif. Océan, p. ZU. — 1862. Id., Gill, Proc. Ac. Philad., 1862, p. 283. Caractères. — Tête 7 fois dans la long, totale; museau plus long que la portion postocul. de la tête; D. comprise, chez le o\ 2 fois GENRE SYNGÎ^ATHUS, 39. 867 dans l'étendue du tronc et 2 fois 1/2 chez la Ç ; son extrém. poster, plus près chez le çf et beaucoup plus près chez la 9 du bout de la C. que de celui du museau; ann., 19 et 42. — P. 12-13, D. 38, A. 3, C. 10. — Couleur d'un brun rougeàlre foncé, un peu plus clair sur les flancs qui ont des marques blanchâtres à leur région inférieure; en dessous, un blanc jaunâtre tacheté de brun. — De la Californie. — 3° Syngnathus leptorhynchus, Girard, 18o8, Explorai, pacifie Océan, p. 343. —/(/., Gili, Proc. Ac. Phil., 1862, p. 284. Caractères. — Tête G fois 1/2 dans l'étendue totale (la C. non com- prise); museau plus long que la port, poslocul. de la tête; D. com- prise, chez la $, 3 fois dans l'étendue du tronc; ann., 18 et 41. — P. 10, D. 32, A. 3, C. 10. — Couleur d'un brun jaunâtre; flancs oli- vâtres, tachetés ou rayés de noirâtre; ventre jaunâtre, avec lignes sombres : cf (Calif.). — C'est i\ peu près la même posit., mais sans indication précise, que le commencement de la D. occupe dans les 2 espèces suivantes. — Syngnathus abboti, Gir., Explorât rail road Mississipi to the imcif. Océan, 1858, p. 34G. S. Abb. = S. grisolin., Ayres, et S. calif., Gir., Gill, Proc. Ac. Phil., 18G2, p. 28i. Caractères. — Corps mince et allongé; tête 8 fois environ dans l'étendue totale; mus. plus long que la rég. postocul. de la tête; D. comprise, chez la $, 2 fois 1/3 dans la long, du tronc; ann., 19 et 42. — P. 12, D. 39, A. 3, C. 10. — Couleur, en dessus, d'un brun noi- râtre; sur les côtés de la tête et sur les flancs, de petites marques d'un jaune doré; rég. infér. avec maculatures sombres. 1 9 (Californie). — Syngnathus arundinaceus , Gir., Explorât pacifie Océan, 1858, p. 346. — Id., GUI, Proc. Ae. Phil., 1802, p. 284. Caractères. — Corps grêle comme celui du précédent; tête 7 fois dans l'étendue totale; mus. égal à ia distance du bord antér. de l'œil à la racine de la P.; D. comprise, chez le çf, 2 fois 1/4 dans la long, du tronc; son extrém. poster, à égale disl. du bout du mus. et de celui de la C; ann., 18 et 43. — P. 11-12, D. 34, A. ?, C. 10. — Couleur d'un brun noirâtre ; partie infér. des flancs et ventre marqués de jaune doré, ainsi que les côtés dé la tête; çf Californie. — Syngnathus Temminckii, Kp, Loph., 3G. — Caractères. — Tête = 1/9 de l'étendue totale; mus. = la rég. posloc; ann. 19 et 37; D. à 31 ray. sur 2 du tronc, 7 de la queue, et un peu plus longue que la tête; cf et 9 du cap B.-Espér. : Mus. de Leyde. — Syngnathus brevirostris, Hemprich et Ehrenb., non S. brev., Riipp., Kp, Loph., p. 37. — Trieste : Mus. de Berlin.— D. sur 2 ann. du tronc et 6 de la queue, à 30 ou 31 ray. ég. à la long, de la tête. — Syngnathus Cuvieri, Kp,Lop/i., p. 38. 13 ou 14 ann. au tronc; 2 support, la D. qui a 38 à 41 ray.; 40 ann. à la C. Mers du N. et Méditerr. 568 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. SYNGNATHINES. s; I "45 g S -se CO o o >* "5i (M C/3 Cl. t. O « 3 en a a es Ci I Ci -3 O 3 03 S cr ci r— « 3 3 ^ s ans [bBoui ojquiou no ononb «i op ia ouoji np •uuB sap ans iuB].iod •(( GENRE SYNGNATHUS, 40-41. 569 40. Syngnathus bicoarctatus, Blkr. 1857, Achtste Bijdr. Kennis vischfaun. Amboina : Acta soc. se. indo-neerl., t. II, p. 99, et 1859, Enumerat. fisc. arch. ind.., p. 186, n° 1989; dess. inédit en communication. 18G6. Syngn. Zanzibar ensis,Gnntii., Playfair et Gu.nih,, F ish. Zan- %ibar, p. 140, pi. XX, fig. 3. Caractères. — Corps très-allongé, 45 à 48 fois plus long que haut; tronc plus élevé vers le milieu du ventre que dans ses régions antér. et poster. : d'où le nom spécifique; tète sans dentelures, 11 à 12 fois dans la long, totale, plus longue de 1/3 que la D.; occiput un peu relevé, rugueux, mais sans carène; rostre ne représentant pas tout à fait le double de la portion postoculaire de la tête; une crête sur l'opercule; ann., 22 et 59-63; pièces intermédiaires de forme ovale ou polygonale, granuleuses; carènes des ann. basses et finement crénelées, mais sans épines; queue 2 fois 2/3 aussi longue que le corps; D. sur 3 ann. du tronc (20-22) et terminée sur le 3* de la queue; C. très-petite. — P. 19-20, D. 30, A. 4, C. 7-8. Couleur brune; sur le ventre, des bandelettes bleuâtres; des gout- telettes semblables sous la tête et sous la queue. Amboine (spécitn. unique de M. Blkr de 0'".2d0) et Zan/.ibar, si, comme je n'en doute pas, d'après l'examen des dcscripl. et des fig. (respèce étant inconnue au Mus.), il y a identité entre les S. bicoarc- tatus et Zanzibar émis. Chez ce dernier, la queue est un peu moins longue, mais la silualion et la long, de la D. n'offrent aucune différ.; l'opercule est lisse, mais la forme de la lête et du tronc est identique, et il y a conformité pour l'ensemble du système de coloration. 41. Syngnathus Dekayi, A. Dum. 1842. S]}ngn. fascialus (1), Dekay, Nevj-York Fauna, Fish, p. 31G, pi. LIV, tig. 172?, non Syngn. fasc, Kp, Cat. Loph., p. 4."). Caractères. — Tête à peine au-delà de 8 fois dans l'étendue totale, égale aux 2/3 de la base de la D.; museau subcylindri- que, l'emportant de 1/3 sur la région postoculaire de la tête et un peu plus long que la distance du bord préoculaire ù la fin de l'opercule ; carène infér. du ventre saillante : d'où résulte (1) Dès 1830, Gray a nommé S. fasc. une espèce indienne. Voy. p. 543. Il est impossible de rapporter à aucune esp. de l'Amer, du N. le S. ty- phle, Mitch. Trans. litt. and philos. Soc. N.-Y., 1815, t. I, p. 475. 570 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. SYNGNATHINÉS. une forme franchement heptagonale; anneaux 20 et 34; D. portant sur 5 du corps (16-20) terminée sur le 6^ caudal; queue 1 fois 4/5 aussi longue que le tronc. — P. 15, D. 44, A. ?, C. 8? — Le type unique est une 9, ainsi que l'exemplaire du S. viridescens du Muséum. Une crête occipito-nuchale saillante, divisée en 3 portions distinctes placées à la suite Tune de l'autre ; entre les orbites, une saillie mé- diane qui se continue sur tout le museau, une courte carène opercu- laire; toutes les carènes et, en particulier, celle du ventre saillantes; stries verticales des anneaux très-prononcées. Couleur d'un brun cendré en dessus, d'un gris clair en dessous, avec des reflets dorés ; les sutures des ann. du tronc sont toutes d'une teinte plus foncée; sur la queue, ces traits d'un brun noirâtre étant séparés de 3 en 3 par un espace plus clair, il en résulte l'apparence de bandes plus larges; de chaque côté du museau, une bande longi- tudinale et une sur le haut de l'opercule; aucune tache ni bande sur la D.; la ressemblance entre le spécimen figuré par Dekay et celui du Mus. est aussi complète que possible. Ce dernier, de la Nouv. -Ecosse donné par M. Honeyman, après la publical. du Catal. de M. Kaup, a 0'".262; tête, 0'".Ô32 (mus., 0'".01"; œil, 0'".00i; rég. postocul., Oin-Oll); tronc, 0".083; queue, O^Mi?; D., 0'".046, aussi haute que le tronc. 42. Syngisathus viridescens, Dckay. 1842, New-York F auna, Fish., p. 321, pi. LIV, fig. 176. Caractères. — Tête sextuple de Tceil, contenue 9 lois dans l'étendue totale, plus courte de 1/4 que la D.; museau plus long que la portion postoculaire de la tête et égal à la distance du boi-d antérieur de l'œil à la racine de la P.; crête médiane de la tête et de la nuque faiblement prononcée, celle de l'opercule courte ; et carène ventrale presque nulle; ann. 19-20 et 37 ; queue double ou à peine double du tronc ; D. sur 5 ou 6 ann. du corps (15 à 19 ou 20) et terminée sur le 5'' ou sur le 6'' cau- dal. — P. 14, D. 40, A. 3, G. 6. Couleur : « vert olive foncé en dessus, jaunâtre en dessous, reflets verts et dorés sur les côtés et en dessous » (Dekay). Sur l'un des 2 sujets du Mus., il y a, de dist. en dist., d'étroites bandes brunes. Ils ont été pris au cap Cod (Massachusetts) et adressés par l'Institut. Smithson. sous le nom de S. viridesc; ils se rapportent, pour tous les détails, à la descr. et au dess. de Dekay. — Le plus grand a 0™.18I ; tête, 0"'.021 (mus., 0"'.0H; 0611,0"". 003; port, postocul., 0">. 007); tronc, O-^.Oao; queue, O-^.lOo; D., 0'".026. — On le prend souvent, dans l'Hudson, là où les eaux sont encore un peu saumâtres. — Parmi les Syngn. dont la D. est située de telle façon que le GENRE SYNGNATHUS, 42-44. 571 cloaque est juste au-dessous du milieu de la nageoire, j'ai à citer l'espèce dite : Syngnathus Peckianus, Storer, Report fish. Massachuselts, 1839, p. 163, pi. I, fig. 2, et Mem. amer. Acad., new ser,, 1846, t. II, p. 490 (excl. toutes les synonym.). — Id., Gill, Catal. fish. easl. coast N. Ain., 1861, p. 58. — Id., Id., Synops. fish. of the gulf St-Lawr. and bay of Fundy : Canadian naluralisl, 1863, tir. à part, p. 21. Tête surmontée d'une petite crête occipito-nuchale, et un peu plus courte que la D. à 4S rayons qui est très-basse, et correspond, par son milieu, au cloaque; museau plus long que la rég. poslocul. de la tête, égal à la dist. du bord antér. de l'œil à la racine de la P. — Couleur olive tirant sur le brun ; des barres transvers, plus foncées (13 au-devant de la D.); une ligne noirâtre sur l'opercule partant de l'œil et dirigée en arrière et en haut; une autre sur toute la long, de la face latér. du museau; cf à poche bien développée dont sont sortis 150 jeunes animaux très-petits. — La descript. ne donne aucun autre détail. — Inconnu au Muséum. 43. Syngnathus mento, Blkr. 1856, Beschrijv. vischsoort. Manado en Makassar : Acla soc. se. ind.-neerland., 1. 1, p. 75, et 1859, Enumerat. pisc. arch. ind.., p. 187, n" 1998, dess. inéd. en communication. Caractères. — Corps médiocrement allongé ; tète 5 fois 3/4 dans l'étendue totale, plus courte que la D. dont elle repré- sente presque les 2/3 ; vertex faiblement convexe ; rostre un peu plus court que la région posloculaire de la tête, à angle inférieur de la mâchoire d'en bas légèrement proéminent en une sorte de menton : d'où le nom spécifique ; pas de crête operculaire médiane; ann. 19 et 26, à carènes basses non den- telées; queue seulement un peu plus longue que le tronc dans le rapport de 7 à 5 ; D. sur 12 ann. du tronc (8-19) et terminée sur le 4'' de la queue. Cou/ettr verdâtre, tirant,' à la face infér., sur l'orangé; opère, ar- gentés, sablés de violet; 13 larges bandes environ sur le tronc et la queue, mal délimitées, d'un brun verdâtre. — 2 spécim. de 0'".064 et 0"'.071 des eaux saumâtres de Manado. — Inconnu au Muséum. 44. Syngnathus PLATYRHYNCHus, A. Dum. Caractères. — Tête près de 10 fois dans l'étendue totale, dépassant seulement un peu la 1/2 de la base de la D.; museau court, large et aplati, égal à la port, postocul. de la tête, et un peu plus court que la C; ann, 17 et 37 ; D. sur 11 : 3 du tronc, 572 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. SYNGNATHINÉS. 8 de la queue dont les diraens. sont 2 fois 1/2 celles du tronc. — P. 18, D. 43, A. ?C. 10. Le caractère essentiel se tire de la dépression exceptionnelle du museau dont la larg. est la même que celle de la tête ; il porte, à sa base, en dessus, 2 petites crêtes prolongées sur la rég. interorbitaire et une crête médiane. Couleur d'un brun jaunâtre. — Habitat. — Noukahiva : Hombron et Jacquinot, 9 de 0™.108; tête, 0'".0H (mus., 0".00S; œil, O'^.OOl; port, postocul., 0-^^005); tronc, O^.OSS; queue, O-^.OGO; D., O^-OIQ. 45. Syngnathus flavescens, Kp, 1856. Cat. Loph., p. 35. Caractères. — Museau égal à la 1/2 de la long, de la tête, parcouru en-dessus, jusqu'à la bouche, par une crête ; 12 ann. avant la D. qui est au-dessus de 11 (3 du tronc, 8 de la queue) ; celle-ci a 37 anneaux. L'esp. qui ressemble au S. Agass., s'en dislingue par la présence d'une petite carène sur toute la long, de l'opercule et par la position un peu plus avancée de l'orig. de la D. (voy. p. arJS). — P. 12, D. 37, A. 3, C. 10. — Long, totale, O^.IO environ. — De Tripoli. — Inconnu au Muséum. 46. Syngnathus leiaspis, Blkr. 1853, Bijdr. Kennis troskieuw. Vissch. ind. arch. : Verhandel. Batav. Gen. Kimst. Wetensch., t. XXV, p. 20; 1859, Enum. fisc. arch. ind.., p. 187; dess. inéd. communiqué. Caractères. — Tronc k carène ventrale assez saillante; tête 9 fois 3/4 ou 10 fois 1/3 dans l'étendue totale, 2 fois dans celle de la base de la D.; rostre égal à la rég. postocul. de la tête ou à peine plus court; petite crête occipitale; anneaux, 17 (15 sur le dess.) et 32, à carènes très-peu saillantes : d'où le nom spé- cifique; D. partant du 13« ann. du tronc et terminée au 8*^ de la queue (9^ sur le dess.) dont la longueur est plus du double de celle du tronc. — P. 19-18, D. 53-55, A. 3-4, C. 9. La présente espèce doit prendre rang plus loin, dans le genre Be- mithylacus [H. leiaspis). 47. Syngnathus budi, Blkr. 1856, Beschrijv. vischsooH. Manado en Makassar : Acta soc. se. ind.-neerland., t. I, p. 77, 1859, Eminierat. pisc. arch. ind., p. 186, n" 1990, et dess. inéd. en communication. Caractères. — Corps allongé et grêle ; tête sextuple de l'œil. GENRE SYNGNATHUS, 45-49. 573 9 fois environ dans retendue totale, et moins de 2 fois dans celle de la base de la D.; vertex faiblement convexe, à saillie médiane très-basse; rostre égal à la portion postoculaire de la tête ou à peine plus court; une crête fort peu apparente sur l'opercule; anneaux, 17 et 33, à carènes très-basses; queue, sans la C, 2 fois aussi longue que le tronc; D. basse, partant du 14*^ ou 4^ avant-dernier ann. du tronc et terminée sur le 9^ caudal. — P. 19-20. D. 52-53, A. 3-4, C. 9. Couleur verie; 50 bandelettes environ d'un brun olivâtre; opercules argentés, sablés de brun; sur la D., une bande brune longiludinale. — 7 spécirn. des eaux saumâtrcs de Balavia et de Manado où ce poisson est nommé Uudi, longs de 0'".096 à O^.lOi. — Inconnu au Muséum. 48. SYNG>iATHUS MiLBERTIANUS, A. Dum. 18S6. Synrin. fascialus, Kp, Cat. LopJi., p. Vô, non Syngn. fasc, Dekay IS. Dekuyi},\oy. les descr. de ce dern. (41) et du S. fuscus (50). Caractères. — Tète h peine au-delà de 9 fois dans l'étendue totale, égale aux 5/G de la D.; museau l'emportant de 1/3 sur la région postoculaire de la tête et égal à la distance du bord préoculaire à la fin de l'opercule ; ann., 19 et 38; D. partant du 16'' du tronc, terminée sur le 5'' caudal ; queue juste double du tronc. — P. 15, D. 36, A.?, C. 8. Croie occipilo-nuchale faiblement dentelée, saillante, ainsi que la nasale qui se prolonge sur l'espace interorbilairc; celle de l'opercule courte; les ann. à arêtes vives. Couleur d'un brun jaunâtre clair; i ann. sur le tronc, d'un brun plus foncé, interrompus ù la face ventrale et 8 complets sur la queue; •sur la D., 9 ou 10 barres blanches obliques. Habitat. — 9 unique reçue de N.-York par les soins de Milbert, décrite par 1\I. Kaup comme S. fasc, Dekay, mais la comparais, des descript. données ici cl surtout de cet individu avec celui que le natural. américain a figuré montre les différ. les plus manifestes. Long., 0'».270; tête, 0" .030 (mus., O'».01o; œil, O'".00o; port, postocul., 0"'.6l0); tronc, 0'".081; queue, 0"'.163; D., 0'".036. 49. SYiNGNATiius Verreauxîanus, A. Dum. Caractères. — Tète un peu plus de 7 fois dans l'étendue to- tale, plus longue de 1/3 environ que la base de la D.; museau double de la rég. postocul. de la tête; ann. 20 et 50; D. sur 10 : 3 du tronc, 7 de la queue dont les dimens. sont un peu plus du double de celles du tronc. — P. 14, D. 36, A. ? C. 10. H74 LOPHOBRANCHES. SYINGISATHIDÉS. SYNGNATHINÉS. Point de crête sur le museau ni sur la tête dont l'espace interor- bitaire est tout à fait plane; opercule presque sans crête, mais à stries divergentes. Couleur d'un brun foncé. — Habitat. — Tasmanie : M. J. Verreaux; 9 de O-^.iai; tête, O^.Ol? (mus., O-^.OIO; œil, 0".002; port, postocul., 0'".005); tronc, O-^.OSS; queue, O'n.072; D., O-^.OIS. 50. Syngisathus fuscus, Storer, 1839, Fish. Massach., 1612. Caractères. — Tète à peine au-delà de 7 fois 1/2 dans rétendus totale, dépassant un peu les dimens. de la D.; crête occipito-nuchale saillante, formée de 3 arêtes placées les unes à la suite des autres ; espace interorbitaire creux ; museau à carène longitudinale en dessus, plus long que la région posto- culaire de la tête, dans le rapport de 10 à 6, égal à la distance du bord antérieur de l'œil à la base de la P.; ann. 19 et 38; D. portant sur 4 ann. du tronc (16-19), terminée sur le ^^ caudal; queue presque 2 fois 1/3 aussi longue que le tronc. — P. 15, D. 36, A. ?, C. 8. Couleur d'un brun foncé uniforme, plus clair en dessous; D. sans taches, également moins foncée; C. d'une teinte plus sombre que le reste du corps. Habitat. — 1 9 de Savannah : Harpert (signalé par M. Kaup comme appartenant au S. fasciatus, Dekay) long de 0'".136; tête, 0".018 (mus., 0'".OiO; œil, 0"\002; rég. postocul., 0'".006); tronc, 0'".036; queue, 0^.082; D., 0'".017, plus basse que le tronc. Ce spécim. n'offre que des différences peu import, avec le type ; il a 2 ann. de moins à la queue et l'on trouve P. 15, D. 36, au lieu de 13 et 38. — Les dimens. comparât, de la tête et de la D. et la long, de la queue établissent, ainsi que le syst. de colorât., les différ. entre la présente espèce et la précédente. 51. Syngnathus Bairdiainus, A. Dum. Caractères. — Tête à peine au-delà de 7 fois dans l'étendue totale et l'emportant un peu sur celle de la D.; museau plus long de 1/3 au moins que la portion postoculaire de la tête et égal à rintervalle du bord antérieur de l'œil au milieu du 2'' anneau; crête médiane de la tête et de la nuque faiblement prononcées; celle de l'opercule très-courte ; ann., 17-31; queue I fois 1/2 au moins aussi longue que le tronc et représentant II fois 1/2 la rég. postocul.; D. sur 3 ann. du corps (15-17) et terminée au 6'' caudal. — P. 15, D. 30, A. 3, C. 6. Couleur jaunâtre ; toutes les sutures des ann. marquées, si ce n'est à la face infér., par une ligne brune. GENRE SYNGNATHUS, Ô0-o2. 575 Habitat. — Côte du Mexique, voisine de la Californie; 2 cf dont le plus grand a O-^-lSO; tête, O-^-OlS (museau, O-n-OlO; œil, O^.OOâ; port, postocu!., O'n.006); tronc, 0".042; queue, O-^.OTO; D., 0"".016; poche sous J3 anneaux. 52. Syngnathus Coquerelii, A. Dum. Caractères. — Têle 7 fois 1/2 dans retendue totale, presque sextuple de Toeil, un peu plus longue que la D.; museau près du double de la portion postoculaire de la tête; ann. 17-18 et 32-33; D. sur 3 du tronc et 5 de la queue dont la longueur n'est pas tout h fait le double du tronc et représente 14 fois la rég. postocul. — P. 15, D. 28 ?-33, A. 4, G. 6. Crêle occipit. basse, la rostrale saillante ; espace interorbit. presque plane, carène du ventre assez proéminente. Couleur d'un brun jaunâtre ; les sutures des ann. plus foncées et formant des bandes qui tranchent sur la teinte générale; sur le bas des flancs et des côtés de la queue, de larges bandes argentées. Uabilat. — ç/ et 9 de Madagascar : Ch. Coquerel;o^ de O^.IST; tête, 0™ .017 (mus., 0"'.009; œil, b-n.003; port, postocul. 0'".005); tronc, 0'".039; queue, 0'".071; D,, O'".01o; poche sous 14 ann. de la queue. Des 2 spécim. de Madag., j'en rapproche un autre .007; poche sous 22 ann. La Ç a0'°.221; tète, 0">.039 (mus., 0«'.025; œil, O-^.OOS; port. post- Poissons. Tome II. 37 878 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. SYNGNATHINÉS. ocul., O^.OH); tronc, 0".0S9; queue, 0".123; D., O-^-OSS; haut, du mus., 0«.003, du tronc, 0'".008. 2. SlPHONOSTOMA ROjSDELETII. 1809, Syngn. Rondeletii, Fr. Delaroche, Poiss. des Baléares, Afin. Mus., t. XIII, p. 324, pi. V, fig. 5. 1810.? Syngn. viridis, Risso, /c/ii/i. Nice, p. 6o, et 1826, Hist. nat. Eur. mérid., t. III, p. 179. 1827. Syngn. Rondeletii et S. viridis, Cuv., R. an., t. II, p. 362, note, et fig. sous le nom de S. vir. : Iconogr., Guérin, pi. 6o, fig. 1, la, et R. an. illustré, pi. CXI, fig. 1, sous le nom de S. acus. 1829. Syngn. rhynchœnus, Michaelles, Neue Fisch. Adriat. : Isis, p. 1014, n» 4. 1856. Siph. Rond., Kp, Cat. Loph. lishbrit. Mus., p. 50. Caractères. — Tête, dans l'étendue totale, S fois 1/2 à 5 fois 4/5 chez les plus grands sujets et 6 fois 1/2 à 7 fois chez ceux de taille moindre, plus de 1 fois 1/2 aussi longue que la D.; museau comprimé, représentant plus de 2 fois ou même près de 2 fois 1/2 les dimensions de la région postoculaire de la têîe, beaucoup plus haut que le diamètre de l'œil au devant duquel est creusé, le long des 2/3 postérieurs du rostre envi- ron, un sillon profond bordé en dessus par une ligne saillante ; ann., 19-21 et 34-38; D. sur le dernier du corps et 8 ou 9 de la queue dont les dimen&ions sont 1 fois 1/2 ou 2 fois celles du tronc ; occiput non relevé et espace interorbitaire tout à fait plane. — P. 15-17, D. 33-35, A. 4, C. 10. Couleur « d'un brun verdâtre ; souvent, des lignes transversales noirâtres et étroites qui se font surtout apercevoir sur le museau » (Delaroche). Tel est le syst. de colorai, indiqué par Risso pour sa Variété I [Hist. natur..., t. III, p. 179). Il faut rapporter à la présente espèce son Sy7ig7i. viridis dont il dit : « Une belle couleur verte colore le dos; un jaune-vert doré avec des taches argentées et quelques li- gnes obscures couvrent les flancs et toute la partie infér. (Risso). 1 cf de Nice : Laurillard a O'^.SIO; tête, O-^-OSS (museau, O-^.OSS; œil, 0"'.004; port, postocul., O-^.Oie); tronc, 0n>.085; queue, 0'».170; D., 0'".032; haut, du mus., 0"'.008, du tronc, 0m.009; poche sous 22 ann. de la queue.— 9 de Nice : Savigny,0">.33S; lête,0'n.0S9 (mus., O™. 039, œil, 0". 005; port, postocul., 0'".5l3); tronc, 0'".103; queue, O^.HS; D., 0'".033; haut, du mus., Om.OlO, du tronc, O^.OU. GEISRE SIPHONOSTOMA, 2-4. 579 3. SiPHONOSTOMA PYRoïs, Bonap., 1846, Cat. pesci europ., 90. 1826, SijJign. pijroïs, Risso, Hist. nat. Eur. mérid., III, 180. 1810. Syngn. peiagicus, Risso, Ichth. ISice, p. 63. 1856. Siph. pyro'ls, Kp, Cat. Loph. (ish. hrit. Mus., p. 48. Caractères. — Tête 5 fois 1/2 dans l'élendue totale, plus de 1 fois 1/2 aussi longue que la D.; museau très-élevé, com- pris 1 fois 1/2 dans la longueur de toute la tête, représentant 2 fois 1/4 environ la portion postoculaire ; ann., 20 et 3o; D. sur le dernier du corps et les 8 premiers de la queue dont les dimens. sont 1 fois et 2/3 celles du tronc ; occiput à peine relevé; espace inlerorbitaire plane. — P. 15, D. 33, A. 4, C. 10. Couleur d'un brun verdâtre; de nombr. petites taches blanches argentées sur les faces super, et latér.; en dessous, elles sont plus volumineuses; c'est de l'éclat de ce sysl. de colorât, qu'est tiré le nom spécifique (Tiupôsi;, étincelanl); sur toute la tête, des bandes brunes verticales fines et très-rapprocliées les unes des autres. HabiLaL. — Méditerr. Le Mus. possède une 9 de Nice donnée par le Mus. de Milan. Long, totale, C^.SiT; tête, 0'".046 (mus., O^.OSO; œil, O^.OOS; port, post'ocul., 0'°.013); tronc, 0"'.072; queue, 0".129; D., O-^-OSe; haut, du mus., 0™.008, du corps, O^.OOe. 4. SiPHONOSTOMA ARGE?iTATUM. (1811) i%^\,Sijn(jn. argent. ^VdW^iSjZoogr.rosso-asial.ylW, 120. 4837. Syngn. argentatus, Rathke, Faun der Krym : Mém. sav. étr. Acad., Sl-Pétersb., t. III, p. 316, p!. II, fig. 5 et 6. — 1840. Id., Nord- mann, Fauna pontica : Demidoff, Voy. Russie mérid., t. III, p. 539, Poiss., pi. XXXII, fig. 1. — 1856. Siph. argent., Kp, Lop/i.50. Caractères. — Tète 5 fois ou un peu au-delà dans l'étendue totale, dépassant de 2/7 la long, de la D.; museau formant les 2/3 de toute la tète et le double de la portion postoculaire ; ann. 19 et 33 ; D. sur le dernier du corps et sur les 8 ou 9 pre- miers de la queue dont les dimensions sont 1 fois et 3/4 celles du tronc; occiput h. peine relevé; entre les narines et les yeux qui sont séparés par un intervalle plus grand que d'ordinaire, se voit une petite crête saillante; bords super, du tronc et de la tête légèrement dentelés. — P. 15, D. 42, A. 3, C. 10. Couleur, olivâtre plus eu moins foncée en dessus, plus claire en dessous et à reflets argentés : d'où le nom spécifique. Habitat. — Commun dans tous les parages de la mer Noire; le Mus. 580 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. SYNGNATHIINËS. a reçu une 9, des côtes de Crimée : Nordmann,dc O^.STS; lêle,0'".049 (mus., 0".030; œil, O-^.OOS; port, poslocul., O^.Oie); tronc, O^.OSS; queue, 0'°.144; D., O-n.OSG; haut, du mus., O^.OOe, du corps, 0".008. 5. SiPHONOSTOMA ROTUNDATUM, Bonap., Cttt. pesci eur., 90. 1829, Syngn. rotundatus, Michaelles, î^eue Fisch. Adriat. : Isis, p. 1014. i8S6. Siph. rotund., Kp, Cat. Loph. fish brit. Mus., p. 51. Caractères. — Tête un peu moins de 5 fois dans retendue totale, plus d'une fois 1/2 aussi longue que la D. qui s'appuie surravant-dernicr anneau du covps et sur 7 de la queue dont les dimensions sont à peu prèsl fois 1/2 celles du tronc ; museau triple de la région postoculaire de la tête; ann. 20-33. — P. 16, D. 34, A.? C. 10. Couleur verdàtre? — Habitat. — Trieste : çf de O^.ISO; tête, O^.OST fmus., O-^-OSS; œil, O^.OOi; port, poslocul., 0".008); tronc, 0'".056; queue, 0".087; D., O'^.OSl. VII. Genre LEPTOÏCHTHE. LEPTOICHTHYS, Kaup. 1856, Cat. Loph. fish. brit. Mus., p. 51. Caractères. — Corps fort allongé, sans anneaux intermé- diaires, hexagonal, par suite de l'absence de la carène du ven- tre, dont la surface est plane comme celle du dos, et à arêtes latérales peu prononcées; museau très-long, mince, fort com- primé et en continuité, comme chez les Siphonostomes, avec le plan supérieur de la tête; nageoii-es et particulièrement la C. Irès-développées (Xïtitô;, mince, et lx6y;, poisson). Les grandes dimensions du museau et des nageoires, surtout de la C; la forme du tronc, l'absence des ann. complémentaires, la briè- veté relative de la queue, k ann. peu nombr. et très-allongés sont les caractères remarquables de ce genre. Leptoicuthys fistularius, Kp, Cat. Loph., p. 52. Typldus fistularius, Bibron, MS. Caractères. — Tête près de 8 fois dans l'étendue totale, l'emportant de 1/3 environ sur la longueur de la D.; celle-ci égale au museau qui est presque quadruple de la portion post- oculaire de la tête ; ann. 28 et 33; D. portant snr les 3 derniers I GENRE LEPTONOTUS, i. 581 du tronc et les 6 premiers de la queue dont les dimensions sont peu considérables, car elle est au tronc comme 1 1/4 est à 4 ; C. un peu tronquée, mais représentant cependant 4/2 de la D. ou 4/2 du museau. — P. 24, D. 37, A. 3, C. 40. Le devant de la tête est presque plan, mais elle est un peu relevée à la rc^gion occipitale où se voit une plaque polygorale, anguleuse antérieurem., suivie d'une nuchale allongée et étroite; le museau est surmonté, sur la ligne médiane, par une carène à peine prolongée sur l'espace interorbitaire; les ann. ont des crêtes peu prononcées, et, par suite, le troflc semble être subcylindriquo ; la queue est quadran- gulaire, mais très-amincie vers son extrémité; les ann. sont longs, surtout les derniers de la queue dont la C. a des dimensions tout à fait exce))tionnelles. Couleur d'un brun jaunâtre; une bande noire sur toutes les sutures des ann.; des reflets dorés sous la tête et sur les opercules. Habitat. — Le type unique jusqu'à ce jour au Mus. est un individu sans poche sous-caudale, rapporté du Port du Roi Georges (côte S.-O. de l'Australie) par Quoy et Gaimard. Long, totale, 0".5G3; tête, O^.OTO (museau, 0°'.050; œil,Ô"'.OUG; port, poslocul., 0™.014); tronc, 0'". 248; queue, 0">.245; D., 0™.051; G., 0"'.025 un peu mutilée. VIII. Genre LEPTONOTE. LEPTONOTUS (4), Kp. 4856, Cat. Loph. fish brit. Mus., p. 46. Caractères. — Dos, chez la 9, s'élevant brusquement en ar- rière des P., décrivant une courbe d'autant plus prononcée que l'animal est moins jeune, et d'où résulte une élévation du tronc qui peut être quintuple ou sextuple de sa largeur; sur toute rétendue de cette courbe, on voit encore les 2 bords de la face dorsale, malgré son extrême élroitesse; région abdo- minale tranchante. 1. LEPTONOTUS Blainvilleanus, Kp, Cat. Loph., p. 46. 1837. Syngn. Blainvilleanus, Eyd. et Gcrv., Poiss. du voy. de la Favorite [Mag. %ool.), cl. IV, p. 3, pi. 17. Caractères. — Tête comprise 8 à 9 fois {(f) ou 7 fois à 7 fois 4/2 (9) dans la longueur totale, à peine plus courte que la D. {(f) ou bien un peu plus longue (9) et représentant juste le (1) De It-nzàz, mince, et vwto;, dos, à cause de l'étroitesse de la face dor- sale du tronc. Quoique le caraclère sur lequel le genre est fondé appar- tienne seulement aux 9» il 6='t tellement remarquable que la coupe gé- nérique doit être adoptée. 582 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. SYNGNATHINÉS. double (ou à peine moins) du museau qui l'emporte un peu plus chez les 9 que chez les cf sur la portion posloculaire de la tête;ann. 18-49 et 48-52 (20 et 46 chez un o" des îles Auckland où la D. est sur 3 ann. du tronc et 7 de la queue), tandis que, chez les autres, elle est sur 2 et 8; queue 2 fois 1/3 ou au-delà de 2 fois 1/2 aussi étendue que le tronc dont la haut. (9) est triple ou sextuple de son épaisseur et moins du double chez les cT; ligne latérale décrivant, vers l'extrémité terminale du tronc, une courbe de bas en haut pour aller re- joindre le bord supérieur de la queue ; petite crête occipito- nuchale. — P. 12-15, D. 34-35, A. 3, G. 10. Couleur et Habitat. — Le type de l'espèce {Mag. %ool. Poiss., pi. 17), qui appartient au Mus., est d'un vert brunâtre et semé de nombr. points noirs ocellés de jaunâtre, comme chez plusieurs autres indi- vidus. C'est 1 9 de la mer des Indes, sans queus; la haut, du tronc est à peu près la même que celle d'une 9 du Pérou : M. Dubois, où elle est sextuple de la lai-g.; la long, totale est de 0™.-167; tête, 0™.022 (mus., 0™.0H; œil, 0">.003; porl. postocul., 0™.008); tronc, 0".040; queue, O'".10o; D., 0"\018; haut, du tronc, 0">.018; sa larg., O^'-OOS; 9 de Patagonie : Dupuy, et 9 de l'Océanie? : Leguillou. (f des îles Auckland et les autres ressembl. aux 9 par la courbe de la ligne lalér. 2. Leptonotus semistriatus, Kp, Cat. Loph., p. 48. Caractères. — Ligne latér. interrompue ; museau plus long- que le reste de la tête, égal à la distance du bord antérieur de Tœil à la racine de la P.; ann., 19 et 48 ; D. sur les 3 derniers du tronc et 7 de la queue. — P. 12, D. 38, A. 3, G. 10. Couleur d'un brun jaunâtre; sous la ligne latér., J9 bandes trans- vers, et, au-dessus d'elle, des taches jaunes bordées de noir; haut. du tronc de la 9 type, d'orig. inconnue, et appartenant au Mus. de Londres, un peu plus du triple de la larg. — Manque au Muséum. IX. Genre STIGMATOPHORE. STIGMATOPHORA,K^. 1856, Cat. Loph. fish brit. Mus., p. 52. Caractères. — Pas de nageoire caudale ; dorsale fort longue ; museau très-grêle, allongé, h extrémité antérieure un peu re- levée, double de l'espace compris entre le bord antérieur de l'œil et la fin de l'opercule, se continuant dans le même plan que la tête qui a peu de hauteur; tronc déprimé, plus large que haut; queue à pointe très-eflîlée; à sa face supérieure, l'an- neau pectoral présente une séparation longitudinale. I GENRE STIGMATOPHORA, 1-2. 583 1. Stigmatophora argus, Kp, Cat. Loph., p. 53. 1841. Syngn. argus, Richardson, Austral, fish : Trans. zool. Soc, t. III, p. 183, pi. VII, fig. 2. Caractères. — Tête 6 fois dans retendue totale, représentant les 4/5 de la D. qui est égale à la long, du tronc et repose sur les 10 derniers ann. du corps et les 12 premiers de la queue dont rétendue est triple de celle du tronc; museau 3 fois aussi long que la portion postoculaire de la tête; ann., 20 et 80 en- viron. — P. 13, D. 48-50, A. 3. Couleur. Sur des individus à taches ocellées, le nombre de ces ta- ches n'est pas aussi considérable que Richards, le dit et le figure; sur plusieurs, elles oht disparu et chez d'autres, on ne voit que des taches noires non ocellées peu nonihr. sur chaque anneau. Habitat. — Nouv. -Guinée. Tasmanie : M. J. Verreaux, plusieurs excmi)l.; 1 c/" a O^.lio; lêle, 0'".02i (museau, O-^.OIT; œil, 0".002; port, postocul., 0".00o); tronc, 0"'.03i; queue, 0'".090; D., 0'".031; poche sous 21 ann. de la queue. Il y a, en outre, au Mus., plusieurs spécim. de l'Océanie. 2. Stigmatophora nigra, Kaup, Cat. Loph., p. 53. Caractères. — Tête 6 fois 1/2 dans l'étendue totale, se trou- vant dans le rapport de 17 à 28 avec la D. qui pose sur les 11 derniers anneaux du corps et sur les 6 premiers de la queue dont l'étendue dépasse seulement un peu le double du tronc; museau à peine triple de la portion postoculaire de la tête et ne représentant pas tout à fait le double de l'espace compris entre.le bord antérieur de l'œil et la fin de l'opercule ; ann., 17 et 58. — P. 14, D. 39, A. ?. Sur le museau, une ligne saillante entre l'orbite et la narine au- devant de laquelle il y a un sillon prolongé jusqu'à la bouche; plaque occipitale se terminant en une pointe sur l'espace interorbitaire; une carène sur toute la long, de l'opercule. Couleur brunâtre en dessus, jaunâtre en dessous. Habitat. — 9 unique de Tasmanie: M. J. Verreaux, deO^.MO; tête, 0'°.017 (mus., 0".0H; œil, 0«n.002; port, postocul., OnJ.OOi'; tronc, Om.030; queue, 0".063; D., 0'».028. — Stigmatophora macropterygia, A. Dum. Le Muséum possède un Syngn. qui, malgré la mutilation de la queue, doit être rapporté au genre Stigmatophore en raison de la forme et des dimens. du museau. Les caract. fournis par les mensu- 884 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉ^. SYNGNATHINÉS. rations comparatives des différ. parties de la tête et du tronc le rap- prochent du Stigm. argus. Les très-grandes dimens. de la D. cepen- dant l'en éloignent. Elle est, en effet, proportionnellement, beaucoup plus longue (0".06S) que le tronc qui a O^.OoS; elle n'est pas sup- portée par 22 aun. seulement (iO du tronc, 12 de la queue), mais par 26 (13 du tronc, 13 de la queue), et elle a 68 rayons, au lieu de 48-50. —Type unique de TOcéanie : M. le D"" Arnoux. X. Genre ATELURE. ATELURUS, A. Dum. Caractères. — Pas de nageoire caudale ; dorsale très-courte; museau très-court, beaucoup moins haut que la tête; queue médiocrement longue {àxzir,z, io;, impartait, et oOpa, queue). La brièveté du museau très-distinct du reste de la tête et celle de la D. sont, avec les formes moins effilées, les particularités qui dis- tinguent le présent genre des Stigmatopliores, les seuls qui, comme celui-ci, manquent de C. dans la sous-famille des Syngnathinés. Atelurus Germani, a. Dura. Caractères. — Tête un peu moins de 8 fois dans l'étendue totale; plus longue de 3/8 que la D. qui repose sur les 2 der- niers anneaux du tronc et les 2 premiers de la queue dont les dimensions dépassent un peu le double de celles du tronc; museau très-court, presque cylindrique, tout à fait distinct de la tête, à peine plus long que l'œil, égal h la région postocu- laire de la tête qui représente 2 fois et 2/3 le rostre; ann., 13 et 42. — P. 14, D. 16, A. 4. Bords susorbitaires un peu saillants en dehors et très-relevés; crête occipito-nuchale et bord super, des ann. assez proéminents, ainsi que la carène ventrale. Couleur d'un brun jaunâtre; de dist. en disl., des ann. plus foncés peu écartés sur le tronc et sur la queue; D. à marques noires. Habitat. — Cochincliine, très-petit (f unique : M. Germain, long, totale, 0'».062; tète, 0'".008 (museau, 0'".003; œil, 0n>.002; port, pos- tocul., 0"\003); tronc, 0'n.016; queue, 0'".038; D., 0'".003; poche sous 11 ann. de la queue contenant des œufs où se trouvent des germes. — Genre Dermatostethus, Gill, Proc. Ac. Phil , 1862, p. 283. — Caractèrf.s. — Tronc et queue beaucoup plus robustes que chez les autres Syngn.; plf.quos pectorales à revêtement cutané épais; occiput élevé et caréné. — Derm. punctipinnis, Id., Id., i spécim. : Californie. — Inconnu au Mus. GENRE DORYRHAMPHUS. û8o Troisième sous-famille. DOBTRUAMPHIKÉS. DORYRHAMPHIXl, Kaup. Caractères. — Queue à nageoire caudale et non préhensile; des P., une D. et une A.; souvent, les carènes des écussons dentelées et terminées par une épine dirigée en arrière; dans tous les genres dont le mode de reproduction est connu, une poche abdominale chez les ^, entre l'anneau pectoral et le cloaque, tantôt simplement formée par l'écartement, à droite et à gauche, de la portion ventrale du segment latéral inférieur de chaque anneau du tronc, tantôt complétée par un repli membraneux qui, partant du bord libre des segments vient se réunir k celui du côté opposé, et s'en sépare, ù l'époque de la ponte, pour la sortie des jeunes. J'ai indiqué (p. r>3i, sous-famille des Syngnalhinés) la difficulté qu'on peut éprouver en présence de Ç sanscT pour leur véritable clas- sement. Néanmoins, la poche sous-ventrale ayant été observée sur des individus appartenant à chacun des genres ci-après décrits, on ne peut pas hésiter, en raison de la netteté des caractères génériques, à rapporter à Tune ou à l'autre des divisions de la sous-famille les espèces dont on ne connaît qu'un seul sujet, alors même qu'il n'a pas de poche d'incubation. Division de la sous-famille des Doryrhamphinés en 5 genres. a ibien développés et la^très-épineux 1. Doryrhampfms. complétant; museauj 'sans épi-fnon arqué. . 2. BdonichUii/x. nés; corps Marqué 3. Choeroichlhys. nuls; carèncs(dentelées, à épines; fentes occipit. i. Microphis. des anneaux (ijgjjgg. ^ç^^.^^ corapr.; pas déten- tes occip. :D. double de la tète.. 5. Hcinilhylacus. I. Genre DORYRHAMPHE. DORYRHAMPîIUS, Kp. 1856, Cat. Loph. fish brit. Mus., p. 54. Caractères. — Pas de fissures occipitales ; museau à rangées multiples d'épines; en dessus et latéralement; en dessous, der- rière la mâchoire infér., 1 saillie épineuse de chaque côté de la ligne médiane; les bords de tous les ann,, et particulière- ment les supérieurs et inférieurs non dentelés, mais terminés en arrière par une épine acérée; queue, sans la C, plus courte 586 LOPHOBRAISCHES. SYNGNATHIDÉS. DORYRHAMPHINÉS. que le tronc; ligne latérale formant un arc pour se continuer avec le bord caudal inférieur; poche du cP complétée par 2 re- plis membraneux se réunissant l'un à l'autre, au milieu, pour protéger les œufs (A6pu, lance, pique, et pà[x?oç, bec), DoRYRHAMPHus Excisus, Kp, Loph., p. 54, pi. III, fig. 5. i8S9. Doryr. melanopleura, Blkr, Enum. pisc. arch. ind., p. 188, n° 2010 (olim Syngn. melanopL, Id.,1858), dess. inéd. communiqué. Caractères. — Tête 5 fois dans l'étendue totale, l'emportant de 1/3 environ sur la long, de la D.; museau dépassant à peine la port, postocul. de la tête, à 3 rangs d'épines : 2 latér. et 1 médian oîi elles sont au nombre de 6 (2 ou 3 simples à leur base et divisées à l'extrém. libre) et beaucoup plus fortes, sur- tout chez le ^f ; sur le vertex, 2 rangées cessant au-delà des narines; les 2 petites épines mousses derrière la mâchoire in- férieure moins proémin, chez la 9; entre l'œil et la narine, 3 courtes épines très-rapprochées l'une de l'autre ; face super, de la tête chagrinée, avec une petite crête occipito-nuchale plus basse que les 2 crêtes de l'ann. pectoral; ajin., 18 et 13-14; D. sur 4 du tronc et 3 de la queue dont les dimens. dépassent très-peu celles du tronc — P. 20-21, D. 21-24, A. 4, C. 9-10. Couleur d'un jaune brunâtre; une bande foncée, de chaque côté, à partir du bout du museau; C. jaunâtre, tachetée de noir. . Habitat. — Mer Rouge au Mus. 2 spécim. de Massaua (Egypte), 1 cf de O^.OBi; tête, 0'".013 (mus., O-^-OOG; œil, 0°>.002; port. "posto- cul., O'-'.OOo); tronc, 0'°.023; queue (avec la C), 0">.026; D., O^.OGQ; C, 0'".007; poche contenant des œufs dont quelques-uns renferment un germe. — Un (f décrit par M. Blkr (On^.OeS) de Nova Selma. — DoRYRHAMPHus CALiFORNiENSis, Gill, Proc. Ac. PhU. 1862, 284. — Mus. égal à la 1/2 de la tête, à crête médiane portant 10 dente- lures environ et, de chaque côté, une crête également dentelée, de même que les bords susorbitaires; $ unique. — Inconnu au Mu- séum. II. Genre BÉLONICHTHE. BELONICHTHYS, Peters. 1868, Monatsber. Akad. Wissensch. Berlin, p. 147, et Nalur^ wissensch. Reise nach Mossambique. Flussfîsche., p. 108. Caractères. — Corps allongé, étroit, sans dentelures ni épines; museau non épineux; queue à peine plus longue ou GENRES BELONICHTHYS ET CHOEROICHTHYS. 587 plus courte que le reste du corps; museau non épineux; pas de fissures occipitales; D. allongée, commençant au milieu du tronc; poche d'incubation du cT complétée de chai^ue côté, en dessous, par un repli membraneux qui protège les œufs (BeXôvYi, aiguille, et ly.o-j;, poisson). Belonichthys zambezensis, Peters. 1868, Naturwissensch. Reise nach Mossambique, Flussfische, p. 409, pi. XX, fig. 5. 1832. Synçjn. fluviatilis, Peters (non Kuhl et Van Hasselt), Monats- ber. Alcad., Berlin, p. 68o. — 48oo. S. zambe^., Id., Id., p. 463. Caractères. — Tête 5 fois 1/2 dans l'étendue totale, plus courte de 1/3 que la D.; museau un peu moindre que la ré- gion posloculaire ; ann., 20 et 18-24 ; D. sur 11 du tronc et 4 de la queue dont les dimensions l'emportent de 3/8 sur celles du tronc, mais sont égales à la tète et au tronc réunis. — P. 18-19, D. 66-69, A. 4, C. 9. Petites crôtes susorbilaires et roslrales ; sur l'opercule, de nombr. saillies granuleuses, qui s'écartent de la principale en divergeant; ligne latérale unie, en formant un arc, avec la carène latér. inlér. de la queue. Couleur, en dessus, d'un brun jaunâtre, tout pointillé de noir; des bandes brunes Irôs-élroiles, moins apparentes sur le tronc que sur la queue; rég. infér. et opercules argentés. Habitat. — M. Peters a vu 2 o^ et 2 9 de 0'".i22 à O^.ITS pris l'un dans la riv. de Molumbo près de la côte et les autres dans le Zam- bèze à Telle qui est éloigné de Tembouchure. La 9 unique du Mus. est de Zanzibar : M. Grandidier. Elle a 0">.078; tête, O^.OU (mus., O^.OOG; œil, O^.OOl; port, poslocul., O^.OOT); tronc, 0"°. 025; queue, 0'*'.039; D., 0^.020. III. Genre CHOEROICHTHE. CHOEROICHTHYS, Kaup. 1856, Cat. Loph. fish brit. Mus., p. 55. Caractères. — Pas de fissures occipitales ; corps court, ar- qué, à convexité supérieure ; point d'épines sur le museau, de petites épines sur les carènes des anneaux du corps ; poche d'incubation du cf complétée de chaque côté, en dessous, par un repli membraneux qui protège les œufs (Xoîpeio;, porc, et ixeùç, poisson, h cause de la forme du dos et du museau rap- pelant un peu le groin). 588 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. DORYRHAMPHINÉS. Choeroichthys brachysoma, Rlkr, 1859, Enumer.pisc. arch. ind.,p. 188, p. 2011, dess. inéd, en communicat. ■1855. Syngn. brachysoma, BIkr, Ichth. faun. Balu eiland. : Nat. Tijdschr. nederl. ind.,L VII, p. 327. 1836. Choeroichthys Valen- eienni, Kp, Cal. Loph. fish., p. 55, pi. 3, fig. 6. Caractères. — Tête k peine au-deià de 4 ou 5 fois dans l'é- tendue totale, double de la D.; museau égal au reste de la tôle, mais un peu plus long que sa rég. postocul.;ann,,16(17Blkr) et 18; D. sur 4 du corps (o Blkr) et 1 de la queue dont la long, est, à 0"'.001 près, celle du tronc. — P. 20, D. 22, A. 3 ou 4, C. 8 ou 10. Crôte ocripito-nuchale médiane ; à droite et à gauche de l'occiput, une crête qui, en passant au-dessus des yeux, se prolonge sur le mus. de chaque côté de la ligne médiane et en surmonte une autre située latéralement entre la narine et l'extrémité rostrale; une ligne proémin. sur toute la longueur de l'opercule et quelques-unes obli- ques; toutes ces crêtes, ainsi que celles du tronc el de la queue sont saillantes el à bords finemcnl dentelés. Couleur brunâtre avec une trace de la bande brune signalée et re- présentée par M. Blkr sur la face latér. de la tête; C. brune à bord terminal clair. — Au Muséum o" : île Maurice, Mathieu: 0™.0i6; tête, 0'" .011 (mus., 011.0053; œil, O*". 002; port, poslocul., 0'". 0033; tronc, O^.OiS; queue, O^.OIT; D., 0™.005; 3 autres presque de même taille el i 9 do 0'".03i d'orig. inconnue el à taches ocellées très-ap- parenles. — Le type unique de M. Blkr [çf) a 0'".032. IV. Geinre MICROPHIS. MICROPHIS. Caractères. — De chaque côté de l'occiput, 2 petites sail- lies osseuses bordant un enfoncement oii se trouve une petite fente visible sur les téguments, indépendante de l'ouverture branchiale qui est située un peu plus en dehors, et destinée peut-être à recevoir de l'eau; sur les carènes des anneaux du tronc el de la queue, des dentelures plus ou moins prononcées el dont la dernière sur chaque anneau est, le plus souvent, transformée en une épine dirigée en arrière; chez certaines espèces, on trouve cette épine seule, et il n'y a pas de dente- lures; poche d'incubation formée simplement par l'écartement de la portion latérale inférieure des 2 segments de la région ventrale; point de replis membraneux pour protéger les œufs; ligne latér. arquée pour se continuer avec le bord caudal infér. (piixpôç, petit, et o?i;, serpent). » GENRE MICftOPHIS. 689 S S 2 ■Si 3 S 5 ■^ tO "^ i.'î u A, 05 S (T. B O >-* es (-. 00 o I ce «o .a5 ni p ^ O 'r, a o i 1^ >-* os K I ^ h H s O y 1 ^ a a 1 ^ cl p ■ ^ c 2r >^ %) ~ ^ ^ s >^ — . ^ 3 f-> ~' Ci ô « :d 5 ■■;: o ~ n\ o 3 o 5* T3 O C. «-> a 3 cr 3 3 S 3 "5 S M i;;) T- ?s ro 3 3 o 3 cr Q ni -ffS O "ctf te a o 3 •a c a n! 3 m ^ 3 rt rt C u ;j rt a 5! 3 p ■^ o O "O CO "^ 1 - g • — 'S "" S .!£ 'o a. cï 3 «*-• O O « 3 s nJ cr V ■n .â o u « a. T3 Ç1 ~" o o — 3 cr anâuoi a o 3 'S • <■ en «3 g;) ©1 sjoj t^ ap suiotu taïqnop np suiooi : 9n3uoi tananb'Bi }aouo.n ^I 3 ans Q t jnanSuojjBs a^noî suEp aoinioA oiuaui ep onojx 890 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. DOKYRHAMPHINÉS. Le genre Microphis ne peut pas être accepté tel que M. Kaup l'a établi {Loph., p. 63), selon l'observation de M. Peters {Naturwis- sensch. Reise nach Mossamb., Flussfische, p. 403, note). Il n'est pas exact, en effet, de considérer comme analogue aux Nerophis pour le mode de transport des œufs, le Syncjn. deokhata Hamillon qui a une poche ventrale (voy. plus bas, n" 2, la descript. de cette espèce). Avec M. Peters {loc. cit., noie), et d'après une communicat. écrite reçue de lui, je considère les genres Microphis et Doryichthys comme très-voisins, sinon identiques, car je ne trouve aucun caractère précis qui permette de les distinguer l'un de l'autre. La forme plus franche- ment heptagonale peut-être des Dor. et les dentelures plus prononcées des carènes des ann. ne constituent pas des diffôr. suffisantes. M. Bleeker, ainsi que M. Peters, ayant donné le nom de Microphis à un nombre de Syngn. plus considérable que ne l'est celui des es- pèces auxquelles ils ont appliqué la dénomination de Doryichthys, j'englobe, provisoirement au moins, sous ce second titre générique, afin de ne pas trop changer la nomenclature, tous les Doryrhamphinés qui ne peuvent pas rentrer dans les autres genres de la s. -famille. 1. Microphis heterosoma, Blkr, 1859, Enum. pisc. arch. ind., p. 188, n" 2014, dess. inéd. en communication. iSM. Syngn. heteros., Blkr, Vijfde Bijdr. ichth. Bornéo : Nat. Tijdschr. ned. ind.t t. II, p. 440. — 1853. Id., Id., Bi^dr. Kennis troskieuw. Vissch. ind. arch. : Verhand. Batav. Gen. Wele7isch., t. XXV, p. IS. — 1856. Id. (type d'un genre nouv. sans nom), Kp, Cat. Loph., p. 62. Caractères. — Tronc moins élevé dans sa portion moyenne qu'à ses régions antérieure et postérieure (d'où M. Kp a tiré le caract. générique); tête 5 fois à 5 fois 1/2 dans l'étendue totale, plus longue de I/o à peu près que la D. qui l'emporte de 1/5 sur le museau, ce dernier triple environ de la région postocu- iaire de la tête; ann., 26 et 31-38; D. sur 5 du tronc et 7 ou 8 delà queue dont les dimensions, même sans la C, l'empor- tent de la long, de la rég. postocul. sur celles du tronc. — P. 22 en moyenne ; D. 63-68, A. 4 ?, C. 10? Couleur, en dessus, d'un vert brillant ; jaunâtre ou argentée en dessous; une tache noire latérale sur chacun des segments du tronc. Habitat. — Eaux douces de Sambas (Bornéo occid.). cT et $ longs de O-^.SBo à 0».290. — Inconnu au Musée de Paris. 2. Microphis deokhata, Kp, 1856, Cat. Loph., p. 64. 1822. S. deok., Ilamilton (Buchanan), Fish. Ganges, p. 14. 1830. Id., Id.. Gray, Hardw., lllmtr. ind. %ool., pi. 89, fig. 4, 4a. Caractères. — Tête 7 fois dans l'étendue totale, plus ion- GENRE MICROPHIS, 1-4. 591 gue de toute sa port, postocul. que laD.; museau l'emportant de 1/3 sur le reste de la tête ; ann., 16 et 22 ; D. sur 2 du corps et 4 de la queue dont les dimens. sont presque celles de la tête et du tronc réunis. —P. 15, D. 20, A.?, C. 7 ? Couleur brune; les côtés du ventre, au-dessous de la ligne lalér., élégamment variés de rouge et de bleu; mais, ajoute Hamilton, ces belles teintes disparaissent, et les bords du ventre devienn. jaunes quand ils s'écartent (chez la <$, dit-il, à tort) pour recevoir les œufs (voy. fig. 40 de llardwick représentant la poche ventrale). Habitat. — Bengale. — Inconnu au Muséum. 3. MiCROPHis cuîSCALUS, Kp, 1856, Cat. Loph., p. 64. 1822. S. cunc, Hamilton (Buchanan), Fish. Ganges, p. 12. Typhlus Dussumieri, Bibr. MS. Mus. Paris. — ? 18d3. S. cunc, Blkr, Nalezing. ichth. Beng., p. 162, pi. 3, fig. 3. ?18o9. Microph. cunc, Blkr, Enum. pisc arch. ind., p. 266, n» 248. — 1863. Id., Day, Fish. Malabar, p. 266. Caractères. — Tète 8 fois environ dans retendue totale, égale aux 2/3 de la D.; museau dépassant à peine la long, de la port, postocul. de la tète ; ann., 17 et 28 ; D. sur 3 du tronc et 7 ou 8 de la queue dont les dimensions comparées h celles du tronc sont à peu près dans le rapport de 5 à 3. — P. 20, D. 50-53, A. ? C. 8 ou 9. Une ligne proémin. de chaque côté de Toccip., jusqu'à la narine; sur le milieu de l'opcrc, une crête saillante sans lignes divcrg. Couleur. — Les belles teintes de ver>, et de blanc avec reflets argentés signalées par Hamilton ont disparu sur les exempl. du Mus.; il n'y a plus qu'une colorât, brunâtre, avec des marques plus foncées. Habitat. — G 9 (côte de Malabar : Dussumier) de petite taille. La moins courte a 0"'.097; tête, 0'".012 (mus., O-^.OOG; œil, O^.OOl; port, postocul., 0'".005); tronc, Om.031; queue, O'^.OSi; D., 0™.020. 4. MiCROPHis CAUDATUs, Pctcrs. 1868, Monatsher. Akad.., Berlin, p. 276. Caractères. — Tête 10 fois et un peu au-delà dans l'étendue totale; plus courte de 1/3 environ que la D.; museau aussi long ou un peu plus court que la rég. postocul. de la tète ; ann., 17 et 29-30 ; D. sur 2 (cf) ou sur un seul (9) du tronc et sur 7 de la queue dont les dimens. sont de 1/3 au moins, ou même presque 1 fois plus considérables que celles du tronc et l'emportent de 1/4 environ sur la long, de la tête et du tronc réunis. — P. 19, D. 34-38, A. 3-4, C. 9. 892 LOPHOBRAISCHES. SYNGNAïHiDÉS. DORtRHAMPHINÉS. Carène occipito-nuchale étendue jusque sur l'ann. pectoral ; de pe- tites carènes sur le milieu et les côtés du mus. et une autre sur chaque région susorbit. se réunissant en avant à celle du côté opposé; bords libres des ann. tranchants, mais non dentelés; bords infér. des ann. du ventre se prolongeant, chez le cf, pour former la poche d'in- cubation. — Inconnu au Muséum. Couleur : brun jaunâtre clair; segm. second, rougeâires plus foncés. Habitat. — lie Samar (arch. ind.). — Au Mus. de Berlin, 1 o^ de O-n.lOS; tête, 0"'.010; tronc, 0™.0J8; queue, C^.OGO; h.,0'\OiU. 5. MiCROPHIS DACTYLIOPHOBUS, Blkl". 1859, Ermm.pisc. arch.., 188, dess. inéd. communiqué. 18o3. Syngn. dactyl., Blkr, Diagn. nieuiu. Vissch. Batav. : Nat. Tijdsckr. ned. ind., l. IV, p. 500, — 1853. Id., Id., Bijdr. Kennis troskieuv). Vissch. : Verliand. Bat. Gen. Wetensch., t. XXV, p. 16. Caractères. — Tête 4 fois 1/2 dans l'étendue totale, 2 fois 1/2 aussi longue qne laD.; mus. presque triple de la rég. pos- tocul. de la tête ; ann., 14 et 14 (18 et 20 Blkr) ; D. sur le der- nier du tronc et 3 de la queue (4, Blkr) qui est presque égale au tronc. — P. 21, D. 24 (26 Blkr), A. 4, C. 9. Crête occipit. très-basse; les susorbitaires dentelées, ainsi qu'une petite crête située de chaque côté du vertex en dedans de la précé- dente et cessant au-dessus des narines; sur le museau, 2 carènes dont les petites dentelures sont plus saillantes sur l'extrémité antér. de la médiane que partout ailleurs; bords des ann. lisses, terminés en ar- rière, et particulièrement les super, et infér. par une épine acérée. Couleur jaune, avec de nombreux ann. bruns violacés ^d'où le nom spécifique) : 5 sur le museau, \ sur les ytux, 20-21 sur la tête, le tronc et la queue; C. d'un rouge violacé, avec une tache jaune méd. et une bordure jaune. Habitat. — U. Blkr a vu 2 spécim. de 0™.130 et O'^.Ui pris en mer près de Batavia, — Au Mus., i exemj)!. de la Nouv.-Calédonie : M. Marie, 9 de O-^-OSS; tête, Cn.O^O (mus., 0'".013; œil, 0'".002; port, postocul., 0"'.005); ironc, O'n.035; queue, G°'.033; D., 0"».008. 6. MiCROPHIS JouANi, A. Dum. Caractères. — Tête à peine 4 fois 1/2 dans l'étendue totale, 1 fois et 3/8 aussi longue que la D.; et égale h la 1/2 du tronc ; museau quadruple de la portion postoculaire de la tête et l'emportant un peu sur la D.; ann., 21 et 22 ; cette nageoire pose sur 2 du tronc et 7 de la queue dont les dimens., sans la C, représentent un peu moins de la 1/2 de celles de la tête et du troncréunis. --P. 21,D. 40, A.?, C.?. GENRE MICROPHIS, 0-8. 593 Dentelures des arêtes du tronc et de la queue presque nulles, mais à rextrémilé post. de chaque ann., en dessus et en dessous, une pe- tite épine; crôte occipito-nuchale et celles du vertex et du museau mon dentelées; sur l'operc, 3 crêtes divergentes au-dessous de la médiane. — Couleur brune; des marques plus claires sur le museau. Habitat. — Eaux douces de la Nouv.-Calédonie : M. le capit. de frégate, Jouan ; o^, 0"'.200; tête. O^'.OU (mus., 0".029; œil, O-n.OOi; port, postoc, Qm.Oll;; tronc, O-^.OST; queue, 0'»M9; D., O-^.Oâo. 7. MiCROPiiis BOAJA, Blkr, 1859, Enum. fisc, arch., 188, dess. inéd. en communication. 18o0. Syngn. boaja, Blkr, Bijdr. ichth. faun. Bornéo : NatU7\ Tijdschr. ned. ind., t. I, p. 1G. — \So3. Id., Id., Dijdr. Hennis tros- kieuw. Vissch. ind. arch. : Verh. Bat. Gen. Wetensch., t. XXV, 14. 18j6. Dorijichtlujs spinosus, Kp (ex Syngn. spin., Schleg., Mus. de Leyde), Loph., 37. (Peters, Monatsber. Berl., 18G8, 276.) Caractères. — Tète 4 fois 3/4 i 5 1/2 dans l'étendue totale, plus longue, de toute sa port, poslocul., que la D.; mus, plus du double, mais moins du triple de la rég. postocul.; ann. 23- 2o et 3o-37 (30 par except.) ; D. sur 3 ou 4 du tronc et sur 6 ou 7 de la queue dont les dimens. l'emportent un peu sur celles du corps. — P. 24-26, D. 49-52; A. 4-5, C. 9-10. Crêtes de la tête très-basses; petite crête opcrcul. au-dessous de laquelle il y en a d'autres diverg.; carènes des ann. sans dentelures, mais, à leur extrém. poster., une épine dirigée en arrière. Couleur verdàlre ; sur la tête et le vertex, des taches noires irré- guliôrcs; sur les flancs et à Torig. de la queue, des bandes verticales égales en nombre aux anneaux et qui, bleues pendant la vie, sont, après la mort, d'un blanc argenté; vers la carène dors, super., une ligne foncée qui est parfois transformée en une série de points. Habitat. — M. Blkr a trouvé des cT et 9 dans le fleuve Mussi, Su- matra orient., les eaux douces de Bornéo et autres îles. Il en a donné au Mus. qui en a reçu de Bangkok (Cochinchine) par les soins de M. Bocourt. Le plus grand de ces derniers a 0".3o0; tête,0'°.0G5 (mus,, 0".040; œil, O^.OOb'; port, postocul., 0"'.020); tronc, 0°>.14o; queue, 0'".140 (exception), ordinairem. plus longue que le tronc ;D.,0".044. 8. MicROPiiis PLEURosTiCTus, Pctcrs. 1868, Monatsber. Akad., Berlin, p. 278. Caractères. — Tête 5 fois 1/4 ou 5 fois 1/2 dans l'étendue toi., 1 fois 7/10 aussi longue que la D.; museau presque égal au reste de la tête et l'emportant, par conséquent, sur la région Poissons. Tome II. 38 594 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDES. SYNGNATHINES. postocuL; ann., 17-19 et 22-24; D. sur 2 du tronc et 5 ou 6 de la queue dont les dimens. dépass. celles du tronc, mais sont un peu moindres que la long, du corps et de la tête réunis. P. 19, D. 30, A. 4-5, C. 8. Carène occipito-nuchale prolongée jusqu'à la fin du Q^ ann.; les susorbit. et rostrale, celles des ann. du tronc basses et non dentelées; segments ventraux (cT) formant, de chaque côté, les parois de la poche d'incubation, et réunis (9) en une carène méd. infér. Couleur olivâtre; blanchâtre en dessous; opère, argentés; mus. et dessus de la tête blanchâtres; une bande plus foncée sur toute la région céphalique lalér. à partir de Tcxtrémité rostrale; sur les côtés du tronc de courtes bandes verticales brunes situées entre les segm. des ann. secondaires. — Habitat. — Ile Batu; cf de 0"\092; tête, 0'".017 (mus., 0'>^.008; œil, 0'^003; port, postoc, O-^.OOG); tronc, 0^.032; queue, 0"^.043; D., O-^.OIO. Au Mus., 3 spécim. Luzon : M. Peters. 9. MicROPHis Jagorii, Peters. 1868, Monatsber. AkacL, Berlin, p. 280. Caractères. — Tète 7 fois 1/2 dans l'étendue totale, à peine plus longue que la D. ; mus. dépassant un peu le reste de la tête et, par conséquent, plus long que la rég. postocuL; ann., 21 et 2o ; D. sur 3 du tronc, 6 de la queue dont les dimens. moindres que celle de toute la port, antér. du corps l'emport. de quelques millim. sur le tronc. — P. 20, D. 37, A. 4, C. 9. Carènes céphaliques et ann. du corps semblables à ce qui se voit chez le iV. iplearosl., mais l'occipito-nuchale ne dépasse pas le milieu du 2^ ann. — Couleur jaune brunâtre; segm. latér. des ann. second, d'une teinte rougoâtre claire, à bords plus foncés ; milieu de la C. noir. Habitat. — Ile Samar (arch. ind.): exempl. unique dont le sexe n'est pas indiqué long de 0".146; tête, O-^.OIQ; tronc, G". 061; queue, O^.Oee; D., O-^.OIS. — inconnu au Muséum. 10. MicROPHis Bernsteini, 1867, Doryichthys Bernst., Blkr, 4^ not. faun. ichth. Halma- hera [Arch. neerl., t. II, 1867, p. 398, pi. 21, fig. 2). Caractères. — Tête 7 fois environ dans l'étendue totale, égale à la D. qui commence sur Tav.-dern. ann. du tronc et finit sur le 7'' de la queue dont les dimens., avec la C, l'emportent un peu sur celles du corps ; mus. presque double de la rég. post- ocuL; ann., 22 et 24-25. — P. 20-21, D. 41, A. 3-4, C. 9. Crêtes sus-céphal. et rosir, très-basses ; sous celle de l'operc, d'au- tres diverg.; toutes les carènes du tronc à peu près lisses. GENRE MICROPHIS, 9-12. 595 Couleur d'un vert violacé ; bande brune le long de chaque face latérale. — 9 unique de 0'".212. — Inconnu au Mus. 11. MiCROPHIS MANADENSIS. 1856, Syngn. manad., Blkr, Beschr. Vischsoort. Manado en Makassar : Acta soc. se. indo-neerl., t. I, p. 78. 1859. Doryichthys manad., Blkr, Enum. pisc. arch. ind., p. 188, n° 2006^ dess. inéd. en communicat. sous ce nom. Caractères. — Corps tout entier très-grêle dont l'étendue totale représente 7 fois à peu près celle de la tête qui est égale à la long, de la D.; mus. de 1/3 environ plus long que la port, postocul. delà tête ; ann., 21 et2o; D. sur 4 du tronc, 7 delà queue dont les dimensions, avec la C, remportent un peu sur celles du corps. — P. 18-19, D. 33, A. 3-4, C. 9. Les crêtes de la tête légèrement dentelées, ainsi que les carènes des ann,; sur l'operc, 4 ou 5 crêtes divergentes à petites dentelures. Couleur d'un vert doré; sur la queue, 5 ou G bandes transvers. ^ foncées; C. à points noirs. — Habitat. — 5 ou G excnipî. : eaux sau- màtres de Manado (O'^.OGG à0"'.080). — Inconnu au Muséum. 12. MiCROPHIS PRACiiYURUS, Blkr, 1859, Enum. pisc, 188, dess. inéd. en communicat. sous ce nom. Atlas, pi. 26, fig. 4. 1853. Syngn. brach., Blkr, Bijdr. Kennis troskieuiu. Vissch. ind. arch. : Verhajid. Batav. Gen. Welensch., p. IG. — 185G. Dcryickthys Hasselti, Kp, Cat. Loph., p. 57, excl. S. fluvial., V. Hasselt. — Dor. mille-punctatus, Kp, Loph., 60. Caractères. — Tête 4 fois 3/4 à 5 fois dans l'étendue totale (Blkr); moindre que la 1/2 du tronc; museau 2 fois 1/3 aussi long que la port, postocul. delà tête, égal à la long, de la D.; 22 au tronc, queue mutilée (19-22 Blkr) ; D. sur le dernier du corps et les 8 premiers de la queue (dont les dimens. moindres que celles du tronc, représentent, sans la C, la 1/2 environ de l'étendue de la tête et du tronc réunis (Blkr). — P. 21, D. 40, A.4, C.9. Toutes les arêtes de la tête, mais surtout du tronc à petite* den- telures plus prononcées à l'extrém. poster, des ann. qu'à l'antér. Couleur d'un vert violacé; en dessous et sur les côtés, des points bleus et une bande brune se portant jusqu'au bout du museau. Habitat. — (f an Muséum, de Taïti : Lesson et Garnot, à queue 596 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. SYNGNATHINÉS. brisée immédiatement derrière la D.; cf de l'île de la Réunion d'un brun noirâtre avec quelques traces de points blancs sur les ann. qui limitent la poche ventrale, long de 0'".'142; tête, 0">.028 (mus., O^'.OIS; œil, 0'".002; rég. postocul., 0'".008); tronc, Om.060; queue, 0"'.0o4; D., 0™.018. — Outre ce sujet, M. Kp mentionne, en parlant du Dor. mille-punctalus,2 q^ et 2 9 de Madagascar dont le corps, dit-il, est entièrement blanchâtre et à taches noires sur le ventre, une bande longitudin. interrompue passant au-devant de l'œil; 5 spécim. vus par M. Blkr, deO^.lU àO-MiS; 1 9 à Leyde, de Java. 13. MlCROPHlS DUMERILI. 1856, Doryichthys Biimerili^ Kp, Cat. Loph., p. 60. Caractères. — Tête 5 fois 1/2 dans l'étendue totale, 1 fois 1/4 aussi longue que la D.; mus. double de la port, postocul. de la tète, mais égal à la dist. du bord antér. de Tceil à la ra- cine de la P.; ann. 19 et 23 ; D. sur 2 du tronc et 6 de la queue dont les dimens. ne sont pas tout k fait 1 fois 1/2 celles du corps. — P. 19, D. 39, A. 3, G. 9. Carènes des ann. à dentelures : la dern. plus longue, sous forme d'épine; sur l'operc, 3 carènes diverg. au-dessous de la principale. Couleur d'un brun jaunâtre; de nombr. points foncés. Habitat. — Type au Mus. d'orig. inconnue, long de 0™.088; tête, 0".016 (mus., O'n.OlO; œil, O'^.OOl; port, postocul., 0".005); tronc, O^.OSO; queue, 0'".042; D., 0'".012. 14. MiCROPHIS DEOKHATOIDES. 185... S. deokhat., Blkr, Nat. Tijdschr. ned. ind., t. VII, p. 106. 18S9. Doryichthxjs deokhat., Enum. pisc. arch. ind. ,ld., 188, 2005, dess. inéd. en communicat. sous ce dernier nom. Caractères. — Tête 5 fois 1/2 dans l'étendue totale, presque 2 fois aussi longue que la D.; mus. double de la port, posto- cul.; ann. 17 et 31-35 ; D. sur 1 du tronc et 5 de la queue dont les dimens. ne sont pas tout à fait celles de la tête et du tronc réunis ou, au contraire, les dépassent un peu. — P. 23, D. 31- 33, A. 4, C. 9. Crêtes céphaliques à lines dentelures, ainsi que les carènes des ann. Couleur verdâlre; sur les flancs, 17 bandes transvers, brunes. Habitat. — 4 exempt, dont 1 q^ à poche venir, des eaux douces de Bornéo (Blkr). — Inconnu au Mus. — Malgré certaines analogies avec le Micr. deokhala, il y a des différ. qui ressortent de la comparais, des descriptions. GENRE MICROPHIS, 13-19. 597 18. MiCROPHIS LLNEATUS. S. lineatus, Val. MS. Mus. de Paris. — Typhle d'Orbîgmji, Bibr. MS. Mus. de Paris. — 18o6, Doryichlh. lin., Kp, Loph., p. 59. Caractères. — Tête o à 6 fois dans l'étendue totale, 4 fois 1/3 environ aussi longue que la D.; mus. double de la rég. postocul. de la tète ou un peu au-delà; ann., 19-21 et 20-24 (23-27, Kp) ; D. sur 3 du tronc et 6 ou 7 de la queue dont les dimens. l'emportant de quelques millim. sur celles du corps chez 2 c/" et 1 9 sont un peu moindres chez 2(/. — P. 20, D.40-42(36chezlcy"), A. 3, C. 9. Sur l'occiput, de chaque côté, une ligne proémin. prolongée jus- qu'au-devant de l'orbite; crôtc occipito-nucliale; au-dessous de la crête niéd. de l'operc, 2 ou 3 lignes saillantes; de fines dentelures sur les carènes des ann., mais pas d'épine terminale. Couleur brun jaunâtre ou brun noirâtre; reflets dorés à l'opercule. Habitat. — Au Mus., des sujets de la Guadeloupe : Lherminier ; de Bahia: M. de Castclnau dont I c/'deO'MGS; lèle,()"'.030 (mus.,0'".0l8; œil, 0'".0U4; port, postocul., 0'".008); tronc, O^.OliS; queue, 0'".065;D., 0'».019, et du Mexique, 1 9 (Vera-Cruz) : 0'M15; tête, 0'".021 (mus., 0".0I3; œil, 0"'.003; port, postocul., O^.OUj); tronc, 0'».0i3; queue, 0'°.051; D., 0">.015. 16. MiCROPHIS AL'RONITENS. 1856, Doryichthys auronitens^ Kp, Cat. Loph. fish, p. 59. 18S6?. S. polyacanthus, Blkr, Beschr. Visch. Manado : Acla soc. ind. neerl., t. I, p. 77. — 1859. Micropkis polyac, Id., Enum., 189, n°20l7, dess. inéd. en communicat. sous ce dernier nom. Caractères. — Tête 4 fois dans l'étendue totale, dépassant de 1/3 environ la long, de la D.; mus. double de la rég. posto- cul.; ann., 20 et 23; D. sur 2 du tronc et 7 de la queue dont la long, est la même que celle de la dist. entre le cloaque et le bord préocul. (Elle n'atteint que le milieu de l'operc. sur le dess. de M. Blkr.) — P. 20, D. 41-42, A. 3, C. 9. Corps étroit, allongé, très-rude, à bords dentelés, ainsi que la crête au-dessus des narines; opère, à 2 lignes saill. sous la médiane. Couleur brune; opercules à reflets dorés; 2 raies blanchâtres peu distinctes le long de la ligne latérale. — Habitat. — 9 de Macassar à Leyde de 0'".080 environ. — Inconnu au Muséum, 598 LOPHOBRANCHES. SYNGNÂTHIDÉS. SYNGNATHINÉS. 17, MiCROPHIS FLUVIATILIS. 18S3. Syngn. fluvial., Blkr, ex icône i-n&d. Van Hasselt; Bijdr. Vissch. ind. arch. : Verhand Wetensch., t. XXV, p. 18. 1859. Doryiclithys fluv., Blkr, Enum. pisc. arch. ind., p. 188, n° 2009, dess. inéd. cop. de V. Hass. communiqué sous ce dern. nom. Caractères. — Tête 6 fois 3/4 dans l'étendue totale, plus longue de toute sa port, postocul. que la D.; rostre beaucoup plus long, mais sans en être le double cependant, que la rég. postocul. de la tête ; ann., 18-19 et 32 ; D. sur 3 ou 4 du tronc et 4 ou o de la queue dont les dimens. sont plus de 1 fois 1/2 celles du tronc. — P.?, D. 29, A. 4. Couleur d'un brun verdâtre. — Long, du sujet figuré et pris dans les eaux douces de Batavia : 0'".139. — Inconnu au Muséum. 18. MiCROPHIS PRISTIPELTIS. 1856, Doryichthys pristipeltis, Kp, Cat. Loph. fish^ p. 58. Caractères. — Mus. égal aux 2/3 de la long, de la tête, sans dentelures sur son bord supérieur, mais à petites épines sur ses faces latérales; ann. 20 et 24; D. sur 8 de la queue. Les bords du corps ont de fortes dentelures épineuses; une ligne proémin. derrière chaque orbite et une sur le milieu de l'occiput; bords susorbit. saillants et l'espace qui les sépare un peu enfoncé. Couleur et Habitai non indiqués; 9 à Vienne de 0'".143. Inconnu au Muséum. 19. MiCROPHIS BILINEATUS. 1856, Doryichthys bilineatus^ Kp ex Heck., Loph., p. 56. Caractères. — Mus. égal à la dist. entre le bord préocul. et Textrémité de la P., présentant 2 courbures k son bord super, que surmontent 3 lignes saill.; ann., 17 et 25; D. sur 6 de la queue. — P. 18, D. 33, A. 3, G. 10. Les bords des ann. sans dentelures bien distinctes ; sur les oper- cules, au-dessus et au-dessous de la crête médiane, il y a des lignes saillantes; on en voit également sur la région anlér. de la tête qui est large; 2 lignes proémin. partent de l'orbite; il y en a une sur le milieu de l'occiput. Couleur brune; lâches noires sur le bord super, de laD.; C. noire. Habitai non indiqué; 1 9 au Mus. de Vienne; inconnu à celui de Paris. — Le corps est plus haut et plus large et la queue plus longue que chez les D. aculealus et pristipeltis. GENRE HEMITHYLACUS, 1-3. 599 — Micnopuis Bleekeri, Day, Fish. Malab., 1865, p. 265, fig. de la tête. — Tête 5 fois dans l'êlcndue totale où le mus. est compris 8 fois; ann. 21 et 22; D. sur le dern. du tronc et 8 de la queue dont les dimens. sont un peu moindres que celles du corps. — P. 21, D. 41- 4o, A. 2, C. 9 égale à la 1/2 du mus. Sur les ann., en arrière, une petite épine moins pointue chez le (f que chez la Ç où elle est quel- quefois double de chaque côté. Une ligne latér. rouge ou foncée; mus. barré de brun. — Riv. de Cochin., 0'".20 environ. — MiCROPHis (DoRYiCHTHYs) ACULEATus, Gray, in Kaup, Lopli. 61. Caractères. — Corps à bords dentelés, ainsi que le museau qui dépasse un peu la 1/2 de la longueur de la tête; ann., 20 et 2-4; D. sur 3 du tronc et 5 de la queue. — A Londres, un spécim. d'Egypte (0'".14) en très-mauvais état. — Inconnu au Muséum. MiCROPHis (Doryicuthys) Smithh, a. Dum. — 18Go. Dor. (spec. nov.) J. Alex. Smith, Proc. roy. phys. Soc. Edimb., t. III, p. 227. Caractères. — Ann., 22 et 24 à bords super, finement dentelés et à petite épine en arrière; pas de membrane au-devant de la poche d'incubation; D. sur 3 du tronc et G de la queue; çf unique de la partie basse de la riv. du Vieux Calabar (Air. occid.). Inconnu au Muséum. V. Genre HÉMITHYLAQUE. HEMITHYLACUS, Kp. 1856, Cat. Loph. fish brit. Mus.^ p. 61. Caractères. — Corps comprimé, 2 fois aussi haut que large; dos étroit, légèrement convexe : d'où une certaine ressemblance avec les Leplonotes, un peu creux en raison de la saillie de ses bords lalôr., à crête médiane très-basse, prolongée sur l'oc- ciput; pas de carène operculaire : de simples stries divergentes ; carène ventrale assez saillante (9) ; poche ventrale { ^^«t,„ /mteneur;i ^ g ^^ la queue, ... 1. leiaspis. Ligne later. se contm.i D. sur{ avec le bord caudaL 1 'il, et 5 de la queue. . . 2. Rocaberti. Isupérieur; D. sur 2 ann. du tronc et 8 de la queue 3. Petersii. 1. Hemithylacus leiaspis, Kp, Loph., p. 61. Typhlus Goudotii, Bibr. M. S, Mus. de Paris. — Syngn. microgna- 600 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. NÉROPHINÉS. thus et compressus, Kuhl et Van Hasselt, M. S. — 1833. Syngn. leias- pis, Blkr Caractères. — Voy., p. 572, n° 46 où la présente espèce est décrite comme S. leiaspis. Le Mus. possède les 4 types (9) de Bibr. et de M. Kaup. Leur res- sembl. avec l'individu représenté sur le dess. inédit de M. Blkr. ne laisse aucun doute sur l'identité. — Couleur d'un brun jaunâtre uni- forme. — Habitat. Madagascar : Goudot. — Le plus grand a 0m.l4S; tête, 0". 015 (mus., 0^.007, œil, 0^.002, port, pcstoc, 0m.006), tronc, 0-" .045, queue, O-n. 085, D., 0'",0'2.9, haut, du tronc,0m.008, son épaiss., 0«'.004. 2. Hemithylacus Rocaberti, A. Dum. Caractères. — Tête près de 8 fois dans l'étendue totale, de moitié moindre que la D. qui est très-longue; museau égal à la port, postocul. de la tête; ann., 18 et 25; D. sur 11 du tronc et 5 de la queue dont les diraens. sont 1 fois 3/4 celles du corps; ligne latér. continue avec le bord caudal infér. — P. 19, D.64, A. 4, C. 10. Couleur brune uniforme. — Habitat. Manille : 3 9 (M. Rocaberti de Damelo). La plus grande a 0"'.125; tête, 0".016 (mus., 0"i.0065; œil, 0"'.0U25;port. postoc.^O^.OO"); tronc, 0"'.040; queue, 0'n.069; D., 0"'.032. 3. Hemithylacus Petersii, A. Dum. — Leptonotus, Pet., M.S. Caractères. — Tête 8 fois dans l'étendue totale, égale à la D.; museau 1 fois 1/2 aussi long que la port, postocul. de la tête; ann. 19 et 50; D. sur 2 du corps et 8 de la queue dont les dimens. sont un peu moins du triple du tronc; ligne latérale continue avec le bord caudal super. — P. 15, D. 35, A. ?, C. 9-10. Couleur d'un brun-jaune uniforme. — Habitat. 9 de Puerto-Montt. communiquée par M. W. Peters, qui ne l'a pas décrite et à qui je la dédie, 0™.165; tête, 0'".020 (mus., O'^.OH; œil, 0"».002; port, postoc, 0m.007); tronc, O^'.OSS; queue, O^.IOT; D., O^.OIQ. Quatrième sous-famille. IVÉROPSEIIVÉS. NEROPHim. Caractères. — Angles du tronc et de la queue presque nuls; ni P. ni A.; C rudimentaire ou nulle; corps peu volumineux; queue effilée, grêle et préhensile ; point de poche sous le ventre, GENRE NÉROPHIS. 601 ni sous la queue pour les œufs qui sont déposés en plusieurs rangs à demi-enohalonnés sur la région ventrale, dans de pe- tites cellules ouvertes formées par l'épaississement de la peau qui devient plus vasculaire pendant Tincubation. (V. p. 499.) Ce sont les mâles , comme chez les autres Lophobranches , qui portent les œufs (Pries : Ichth. Bidrag. 1838, i" Afdel, p. 23, et in : Wiegm. Arch. 1838, p. 238,etYarrell,Proc. %ool. Soc, 1834, p. H9). Rathke (MûlI. Arch., 4840, p. 146) a cru, mais à tort, que l'un de ces poissons [Neroph. œquoreus) dont l'abdomen portait des rangées d'œufs, était une Ç. La forme du corps est différ. dans les 2 sexes; il est plus cylindri- que chez celui qui porte les œufs, et l'ouverture anale remarquable par ses nombreuses papilles y est plus rapprochée de la tête, bien que sur les çf comme sur les 9 le nombre des ann. du tronc soit le même; d'où il résulte que leur numération fournil un bon caractère; mais à la queue il est souvent diflicile de les compter. Quelque incertitude reste sur la valeur à assigner comme caract. générique à la présence ou à l'absence de la C, car chez l'espèce dite œquoreus , les individus qui ne portent pas les œufs ont celte nag. qu'on ne trouve point chez les mâles. Pour les espèces nommées an- guineus et martinicensis où elle se rencontre, je ne puis pas être as- suré, en raison du petit nombre d'individus non mutilés conservés dans les collecl. du Muséum, et tous sans œufs à la région abdomin., qu'ils ne sont pas du môme sexe. Cependant, plusieurs des espèces étant représentées par de nombreuses séries de sujets munis d'une C, tous également sans œufs, il est vrai, je propose, provisoirement au moins, la réparlilion générique suivante. Division de la sous-famille des Nérophinés en 3 genres /pas de C 1. Nerophis I pas UC UlCLUUl AUC Sur la queue pas de membrane< (une C 2. Entelurns. [une membrane qui se prolonge sur le tronc. 3. Hymenelomvs. I. Genre NÉROPHIDE. NEROPHIS. Caractères. — Pas de C, ni de membrane le long des ca- rènes dorsale et ventrale, et sur la queue (Nyipô?, qui nage, ôçi;, serpent). Etabli, en 1810, par Rafinesque {Ind. ittiol. sicil., p. 57, n" XI, pour le Syng7i. ophidion, Linn., et pour le N. maculala (esp. indéterm.), ce genre doit être pris dans le sens indiqué ici. Il a la priorité sur le genre Scyphius, Riss., ".202 ; tête, 0">.014 (mus., 0'".006; œil, 0".002; port, postoc, 0'».006); tronc, 0">.OyO; queue, 0">.098 (généralement plus longue); D., G"'. 022. — Des cT ont des œufs à la rég. abdomin. 3. Nerophis (Scyphius) teres, Rathke, Faun. Krym. 1837, Mé7n. sav. étr. Ac. St.-Pétersb., t. IIÏ, p. 319. 1831. ? Nematosoma ophidium,Eich\\a.\d,Zool. specialis, t. III, p. 60. 1840. Se. teres, Nordmann, Faun. pont. : Demidoff, Voy. Russ. mérid., t. III, 342. — 1846. Ner. teres, Bonap., Cat. met., p. 91. — 1856. Id., Kp, Cat. Loph., p. 71. Caractères. — Tête 16 fois environ dans l'étendue totale, dépassant à peine la 1/2 de la long, de laD.; mus. égal h la rég. poslocul. de la tôte, dont le milieu, sur les faces latér., correspond au centre de l'œil; ann. 29 et 70 à 72 d'une gra- 604 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. NÉROPHINÉS. cilité extrême; D. sur 3 du corps, 8 de la queue dont les di- mens. l'emportent de 1/3 environ sur celles du tronc. — D. 38. Corps presque complètement cylindrique, très-grêle; sur l'espace inlerorbitaire, une petite farène se continuant le long du bord super, du museau. — Cou/gîtr jaunâtre; le plus souvent, sur les côtés, de nombr. points noirs très-rapprochés. Habitat. Mer Noire, Odessa : Nordmann. Long., 0™.178; tête, 0^.011 (mus., 0"".00o; œil, 0'".001 ; port, posloc, O^.OOS); troue, O^.OTO; queue, Om.OOT; D., 0-".020. Cette espèce encore plus grêle que le Ner. ophid. s'en distingue par sa gracilité môme et par son syst. de colorât. D'ailleurs, elle semble propre à la mer Noire. 4. Nerophis lumbriciformis, Bonap., 1846, Cat. met.^ p. 91. 1686. Acus lumbr., Willuglib., Hist. fisc, p. 460, XI. 1812. 5. lumbr. (Utile Pipe-fish), Penn., Brit. zool, t. III, p. 187, pi. XXVI, n» 62. 1836 et 1859, 3« édit., S. lumbr., Yarr., Brit. fish., t. II, 420, fig. — 1839 (1837). Id., ¥nes,Ichth. Bidr. Skand. 1" Afdel., p. 38,pl.III, fig. 5 et 6; p. 59 et suiv., pi. IV, et 1838, Wiegm. Arch., p. 249, pi. VI, fig. 5 et 6; p. 251 et suiv., pi. VI, fig. 7 et 8.-1852-53. Ner. lumbr., Kroyer, Danmark's Fiske, t. III, p. 723, fig. ex Yarr. 1854. Acestra (ex Jardine) lumbr., Hamilton, Brit. fish., p. 279. 1855. Scyphius lumbr., Nilsson, Skandin. Fisk., p. 695. 1856. Ner. lumbr., Kp, Loph.,Y>. 69. 4865. Syngn. lumbr., Couch, Fish. brit. isL, IV, 361, pi. 241, 2. Caractères. — Tête 12 à 13 fois dans l'étendue totale, un peu moindre que la D.; museau subcylindrique, un peu relevé à la pointe, plus court que la rég. postocul. et égal, avec l'œil, au reste de la tête, mais ne dépassant pas la hauteur qu'elle présente h l'occiput; avec le tronc, elle forme 1/3 des dimen- sions totales; ann., 18-19 et 50-55; D, sur 2 du tronc et 5 de la queue, 25-26 rayons. Couleur vert olive foncé; sur la tête, des marbrures brunes traver- sées d'avant en arrière par 1 ou 2 lignes jaunes; souvent, des mar- brures sembl. sur le tronc. — Habitat. Côtes de Suède, d'Angleterre et de France. Au Mus. : La Rochelle : D'Orbigny, Saint- Sébastien (Espagne) : M. de Quairefages; sur aucun des sujets qui sont tous de même longueur à peu près, il n'y a des œufs. Un de ceux de La Ro- chelle a 0'n.l23; tête, O-^.OÛO (mus., 0"'.003; œil, 0»-.001; port, post- ée, O^.OOa); tronc, 0>n.030; queue, O-^.OSi; D., 0'".0I4. La brièveté du museau, sa forme un peu recourbée et les petites dimensions du poiss. le distinguent de tous ses copgénères. GENRE ENTELURUS, 1-3. 605 IL Genre ENTELURUS, A. Durn. Caractères. — Une C, au moins dans l'un des deux sexes; pas de membrane le long des carènes dorsale et ventrale, ni sur la queue ('EvxsXr,;, parfait, complet, oOpa, queue). J'ai donné plus haut (p. 601) les motifs qui me paraissent justifier la distinction des esp(>ces à C. de celles qui n'en ont jamais. J'aurais conservé le nom de Pterurus, proposé en 1836 par mon père pour cette coupe générique [Ichlh. analyt. : Mém. Ac. Se, t. XXVII, p. 169), si la même dénomination n'avait été employée, dès 1810, par Rafi- nesque pour un genre du groupe des Anguilles. 1. E.NTELURUS iEQUOREUS. 1766. Syngn. œquoreus, Linn., Syst. nat., 12^ éd., t. I, p. 417. — 1810. ? Id., Risso, Ichtk. Nice, p. 66. — 1811. Id., Montagu, Account rare spec. brit.fish. : Mein. Wern. nat. hist. Soc, p. 85, pi. IV, fig. 1. 1811 (1831). Id., Pallas, Zoogr. rosso-asiat., t. III, p. 121. 1831. Id., Eichwald, Zool. spec, t. III, p. 61. — 1838. S. œq., Jenyns, Man. brit. vert., p. 486. — 1838 (1837). Id., Fries, Iclith. Bidr. 1» Afdel., p. 35, pi. III, lig. 3 et Wiegm. Arch., 1838, t. I, p. 246, pi. VI, fig. 3 (il dit o^ = S. œq., Jcn., Man., p. 486, et S. œq., Yarrell, Bnt. fuh., t. II, p. 333 [p. 409, 3«= éd.]; 9 = S. ophid., Jen., Man., p. 486, et Id., Yarr., Brit. fi&h., t. II, p. 336 [p. 414, Ner. ang., 3« édit.],mais ces 2 dern. citât, se rapport., en réalité, auiVer. anguineus. (Voy. la synonym. de ce dernier.) 1839. S. œquoreus, Parnell, Fish. Fritli of Forth, p. 398. — 1846. Id., Bonap., Cat. met., p. 90. — 1832-33. Id., Kroyer, Danmark's Fiske, t. III, part. II, p. 703-712, fig. ex Yarr. S. ang. et œquor. — 1834. Acestra œquorea, ex Jard., Hamilt., Brit. fish., p. 278. 1833. Scyphius œquor., Nilsson, S/ift/idm. Fiske, p. 692. 1836. Nerophis œquor., Kp, Loph., p. 66. — 1838. S. œquor., Lec- kenby, Ann. and Mag. nat. hist., t. II, p. 416, pi. XII. — 1839. Ner. œquor., Yarr., Brit. fish., 3« édit., t. Il, p. 409. Caractères. — Tête 12 k 13 lois dans l'étendue totale, égale aux 3/5 environ de la D.; museau égal à la rég. postocul. ou la dépassant un peu; ann. 29-30 et 68-70; D. sur 9 ou 10 du tronc et 3 de la queue dont les dimens. sont 1 fois 1/2 ou 1 fois 3/4 celles du corps. — D. 38-40, C. 6. Couleur d'un brun rougeâtre; une série, sur chaque flanc, de pe- tites bandes blanches verticales bordées de noir, en nombre égal à celui des ann., et qui cessent un peu au-delà du commencem. de la queue ; une autre bande semblable, mais plus courte sur chaque ann. 606 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÈS. NÉROPHINÉS. complément. ; des reflets dorés en dessous. — Un sujet, dont les té- gum. du ventre sont lisses, a O^.STS; tête, Om.OâQ (mus,, 0°.013; œil, O-^-OOS; port, postoc., 0°'.013); tronc, O^.ISS ; queue, O-^.aOS; D., 0™.050; un spécim. d'Abbeville : Bâillon, coloré de même; un autre de Granville : Audouin, avec de nombr. petites dépressions à la rég. ventrale; il a 0™. 330. 2. ElSTELURUS ANGUINEUS. Syngn. anguin., Jenyns, Syst. Cat. brit. vert, anim.^ 30. d785. Syngn. ophidion, Bloch, Hist. nat. Poiss., f^, pi. 91, fig. 3. 1804. Id., Shaw, Gêner. ZooL, t. V, part. II, p. 453, pi. 179 {Snake pipe (ish). — 1812. Lesser pipe-fish, Penn., Brit. ZooL, 1. 111, pi. XXVI, n" 61, sans dcscr. (Dans ces fig., la C. manque, mais par l'ensemble des caract., et spécialement la posit. de la D., elles représent. leNer. anguin. et non le Ner. ophidion.) 1833. Syngn. ophid., Jenyns, Man. brit. vert., p. 487, a le premier mentionné la C. — 1839. Syngn. opliid., Parnell, Fish. Frith ofForth, p. 399. — 1846. Syngn. anguin., Bonap., Cat. met., p. 90. — 1854. Acestra anguin. (ex Jard.), Hamilt., Brit. fish., p. 278. — 1856. A'er. anguin., Kp, Loph., p. 63. — 1859. Id., Yarr., Brit. fish., 3" éd., t. II, p. 414, fig. — 1865. Snake pipe-fish, Couch, Fish. brit. isl., t. IV, p. 359, pi. 251, 1. Caractères. — Tête 11-12 fois dans l'étendue totale, égale aux 2/3 de la D.; mus. égal au reste de la tête (un peu plus long, à tort sur le dcss. de Yarr.); ann. 28-29 et 64-65; D. sur 8 du corps et 3 ou 4 de la queue dont la long, est un peu au- delà de 1 fois 1/3 celle du tronc. Corps étroit, à angles très -peu prononcés; queue mince et fort effilée vers sa pointe; pas de carènes sus-céphaliques. — D. 38, C.8. Couleur brune, uniforme, — Habitat. Mers d'Europe. Plusieurs spécim. au Mus.; aucun ne porte des œufs. Le plus long : 0™.225; tête, 0"'.018 (mus. 0"'.009; œil, 0^.002; port, postoc, 0'".007); tronc, 0™.074; queue, 0"i.133; D., O"». 027.— La gracilité et l'uniformité du syst, de colorai, distinguent le iV. ang. du N. œquor. 3. Entelurus martinicensis. Syngn. martin., Bibr. MS, — Ner. martin., Kp, Loph., p, 67, Caractères. — Tête 11 fois 1/2 dans l'étendue totale, égale aux 4/5 de la D.; mus. plus long que la rég. postocul., mais ne remportant pas sur l'espace compris entre le bord anlér. de l'œil et la fin de l'opercule; ann. 28 et 68; D. sur 8 du tronc et GENRE HYMENOLOMUS. 607 3 de la queue dont les dimens. sont un peu plus de 1 fois 1/3 celles du corps. — D. 42, C. 6-8?. Couleur d'un vert olive foncé uniforme. — Habitat. Type unique de la Martinique : Pléc. — En raison de son orig., de son syst. de co- lorât, et de la forme plus effilée du mus., ce Ner. doit être séparé du N. œquor. et il est moins grêle que le Ner. ang. Long, tôt., 0"'.325; tête, 0°>.028 (mus., 0".0U, œiljO-^.OOS, porl. postoc'., 0=".Oll); tronc, 0».Hlj queue, 0"'.186; D., 0'".038. — Entelurus Heckelii, a. Dum {Ner.Heck., Kp, Io])/i., p. "66). Caractères. — Angles des ann. très -peu saill.; corps plus mince que celui de VEntel. anguin.; mus. égal au reste de la tête, caréné, ainsi que le devant de la tête; ann. 28 et G"; D. sur 3 du tronc, 7 de la queue; D. 38-39, C. 5. — Spécim. unique 9 de Bogota, à Vienne, long de 0'".235. — Inconnu au Muséum. — Entelurus Dumerilii {Ner. Dttmer.), Steindachner, Ichth, Noth. VII [Sitz. Akad. Wissensch., Wicn, mai 18C8), p. 38. Caractères. — Mus. égal à la 1/2 de la long, de la tête; ann. 27 et 6S; D. sur 7 du tronc et 3 de la queue dont la long, est presque le double de celle du reste du corps; D. 37, C. G. Couleur. — De nombr. bandes argentées à bordures foncées sur le tronc; 6 spécim. de Bombay (0™.09 à O^.il). — Inconnu au Muséum. III. Genre HYMÉNOLOME. HYMENOLOMUS, A. Dum. Caractères. — Corps grêle, allongé et comprimé, portant, sur le milieu de ses régions supérieure et inférieure, un repli membraneux ; une petite C. (Oij-ôv, membrane, et iw[i.a, bordure). Hymenolomus Richardsonii, a. Dum. 1844-48. Sijngn. hymenolomus, Richards., Iclith. voy. Erebus and Terror, p. 52, pi. 30, fig. 11-13. — 1853. Ner. œquoreus, Casteln., Poiss. Amer, du Sud, p. 96. — 1856. Neroph. hymenol., Kp, Cat. Loph., p. G7. Caractères. — Tête 12 à 13 fois dans l'étendue totale, re- présentant les. 2/3 environ de la D.; mus. remportant de 1/3 sur la rég. postocul.; ann. 30-31 et 60; D. sur 8 ou 9 du corps et 3 de la queue. Les dimens. de celte dern. sont de 1/4 ou 1/3 plus considér. que celles du tronc dont la bordure membran. super, et infér. plus basse en avant qu'elle ne Test vers son extrémité, se termine, en dessus, immédiatemxent avant Torig. de la D. et, en dessous, juste au-devant du cloaque; la mem- 608 LOPHOBRANCHES. SYNGNATHIDÉS. NÉROPHINÉS. brane caudale manque au bord infér., mais en dessus, elle part juste derrière la D., dont elle n'égale pas la haut, à son orig. et, après s'être graduellement abaissée, disparaît un peu avant la fin de la queue. — D. 35-40, C. 6?. Couleur et Habitat. — Le Mus. possède 2 sujets pris dans l'Oc. at- lantique, sans autre indication : M. le contre -amiral Cloué. Ils sont complètement décolorés; l'un d'eux a la queue mutilée, l'autre a 0".260; tête, O-^.OSS (mus., 0".012, œil, 0">.002, port, postoc, O'-.OOS); tronc, O'".10o; queue, O-^.iaS; D., 0°'.032. — DeBahia, M. le comte de Castclnau a envoyé 2 individus identiques pour les proport, et dont le plus long a 0"'.2d5. Ils ont une teinte brunâtre uniforme. — Le type de Richardson venait des îles Falkland. FIN DU TOME SECOND. TABLE mËTHODIQllË DES illATIÈRES Ile SOUS-CLASSE. GANOIDES. Délimitation de la sous-classe par M. Agassiz, 1. — Restrictions apportées à cette délimitation par J. Miiller, 2. — Division de la sous-classe en 2 or- dres, i. — Preuves de la légitimité de l'admission des poissons que com- prennent ces 2 ordres dans la sous-classe des Ganoïdes. Elles sont tirées des caractères anatomiques l» du cœur ei surtout du bulbe artériel, 4. — 2<» des organes de la respiration, 6. — 3° de la vessie natatoire, 9. — 4» du tube digestif, 9. — a» des organes génitaux, 9. — 6» de l'encéphale et du chiasma des nerfs optiques, 12. Caractères des Ganoïdes, 12. Classifications. — Du rang qui était assigné, avant la délimitation de la sous-classc des Ganoïdes, aux poissons qui sont aujourd'hui compris dans cette sous-classe, 13. — Classifications des Ganoïdes, 1 i, 415 et 425. — Clas- sification adoptée, 18. I. ORDRE. Chondrostés ou Chondrichtees. — Caractères, 19. I. Première Famille, Sturiuniens, Esturgeons ou Acipenséridés,S/Mrione5, Aciienseridi. Caractères, 19. Fonctions de la vie de relation. I. MoTiLiTÉ, 20. — Organes du mouvement. Squelette, 20. I. Colonne vertébrale. — Corde dorsale, 21. — Arcs vertébraux super, et iufér., 22. II. Crâne, 23. III. Mâchoires. — Appareil suspenseur des mâch., 26. — Mâch. super., 27. — Mâch. iiifér., 28. IV. Nageoires. — A. Nageoires paires antér. (pectorales ou pleuropes), 28. — B. Nageoires paires poster, (ventrales ou catopes), 29. — C. Nageoires impaires, 30. — Fulcres, 30. Struct. intime du squelette, 30. Système musculaire, 31. — Qualité de la chair des Esturgeons comparée à celle des autres poissons, 32. Vessie natatoire, 34. — Considérât, génér. sur le rôle de cet org., 35. Emploi industriel de la vessie natat. des Esturgeons, 36. II. Sensibilité. Système nerveux [Atlas,Y>^. 20, fig. 1 et 2). Encéphale, 38. Moelle épinière, 39. Organes des sens. — I. Sens du toucher. Barbillons {Atlas, pi. 17, fig. 4-6), 40. — Téguments, système de colorât., 41. — Canaux cutanés {Atlas, pi. 19, fig. 2a). 1° Tubes centraux, 41. — 2» Tubes muqucux, 42. — Pla- ques oss., 43. — Plaques céphaliques {Atlas, pi. 15, fis. I et pi. 46-19;, 44. — Ecussons dorsaux : Mésocentres et Opisthocenires {Allas, pi. 15, fig. 1, V, 19, fig. 1, V, et pi. 20, fig. 8), 49. — Ecuss. latéraux {Atlas^ pi. 15, fig. la, pi. 19, fig. 1/), 51. —Ecuss. ventraux, 51. — Struct. des écuss., 52. Poissons. Tome 11. 39 610 TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES. — Sciitelles cutanées interposées aux séries d'écuss. (Atlas, pi. 17,fig. 7-10, pi. -20, fig. 3 et 7), 53. II. Sens de l'odornf, 34. — III. Sens du goût, 5o. — IV. Sens de la vue, oo. — V. Sens de l'ouïe, 57. Fonctions de la vie de nutrition. I. Digestion. Appareil digestif. Cavité buccale, 38. — Canal intest., 61. — Organes annexes de l'appar. digest. Foie, 63. —Pancréas, 63. — Rate, 65. Sang, 66. II. Circulation. Cœur et ses dépendances, 67. — Vaiss. lymphat., et, en particulier, syst. des vaiss. latéraux, 71. III. Respiration. Appareil branchial et ses dépendances, 72. lY. Sécrétions, 75. Fonction de la génération. Reproduction. Anadromisme, 76. — Œufs et caviar, 78. — Développera., Taille, Longévité, 79. — Changements dus à l'âge, 81. Distribution géographiqîie, 81. Classification des Acipenséridés, 83. Division de la famille des Acipenséridés en 2 genres, 87. I. Genre Esturgeon, Acipenser, Caractères, 87. Tableau de la divis. du genre Acipenser en 2 groupes et 6 s.-genres, 89. Groupe I. Mésocentres. I. S.-genre Huso^ Caractères, 90. Tableau synopt. des esp. européennes du s.-genre Huso, 90 — \.Ac. (f/Mso) ichthyocolla (Allas, pi. 20, fig. 3), 90. — 2. Ac. (//.) Fitzingeri (Atlas, pi. 20, fig. 4,4a), 97. — 3. Ac. (H.) rfwmsœ (Atlas, pi. 20, fig. 5, 3a), 98. — 4. Ac. (H.) Nehelœ (Atlas, pi. 20, fig. 6, 6«), 100. —3. Ac. (f/.) podapos, 102. — obis. Ac. {IL) Vulenciennii, 180. Tableau synoptique des espèces américaines du s.-genre Huso, 103. — 6. Ac. [H.) oxyrhynchus, 106. — 7. Ac. (H.) Copei, 108. — 8. Ac. (//.) Gillii (Atlas, pi. 15, fig. 2, 2a, 26), 110. — 9. Ac. (H.) carhonnrius, 111. — 10. Ac. (H.) maculosus, 113. — 11. Ac. (H.) MitchiUii, 116. — 12. Ac. (H.) Rauckii, 118. — 13 Ac. (//.) Richardsonii, 120. — 14. Ac. (H.) anasimos, 122. — 13. Ac. {H.) par anasimos, i^\. — 16. Ac. (H .) nntkracinus (Atlas, pi. 13, fig. 4, 4a, 46), 126. — 17. .4c. (H) rupertianus, 128. — 18. Ac. (H.) KennicoUii (Atlas, pi. 15, fig. .3, 3a, 36), 130. - 19. Ac. [H.) Girardi, 132. — 20. Ac. [H.) macrorhinus, 133. — 21. Ac. {H.) megalaspis, 133. — 22. Ac. {H.) Mil- berti, 137. — 23. Ac. {H.) Lamarii, 139. — 24. Ac. {H.) atelaspis (Atlas, pi. 17, fig. 4), 141. — 25. Ac. (H.) Eafinesquii , 143. — 26. Ac. [H) Bairdi, 145. — 27. Ac. (H.) Storeri, 147. — 28. Ac. [FI.) Holbrookii, 149. — 29. Ac. (H.) lœvis (Atlas, pi. 17, fig. 1, la, Ib), 151. —30. Ac. (H)rosarium (Atlas, pi. 17, fig. 2, 2rt), 152. — 31. Ac. [H.) platyrhinus, 154. — 32. Ac. [H.) ohiensis, 156. — 33. Ac. (H.) serotinus,\^S. —34. Ac. {II.) Kirtlandii (Atlas, pi. 17, fig. 5), 161. — 35. Ac. {H.) Nertinianus, 162. —36. Ac. (H.) microrhynchus, 164. — 37. Ac. {H ) Lesueurii (Atlas, pi. 16, fig. 1, la), 166. — 38. Ac. {H.) Dekayi, 168. — 39. Ac. (//.) brevirostrum (Atlas, pi. 16, fig. 4, 4a), 170 et 180. — — 40. Ac. (//.) roslellum (Atlas, pi. 16, fig. 3, 3«), 173. — 41. Ac. (//.) simus (Allas, pi. 16, fig. 2, 2a), 175. — 42. Ac. {II.) Honneymani, 177. TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES. 611 Ac. (H) rhynchœus, 179. — Ac. (H) ruiicundus, id. Espèces douteuses : Ac. ailanticus, muricatus, marginatus, hudsonius, macroslomus, lagenariux, 180. Genre douteux : Proceros, 180. — II. S. -genre Acipenser, Caractères, 182. Tableau synopt. des esp. du S. -genre Acipenser, 183. 1. Ac. (Ac.) sturio (Atlas, pi. 17, fig. 10), 18-i. — :2. Ac. {yJc.) cayennensis, 189. — 3. Ac. (^c.) chinensis, 191. — 4. Ac. [Ac] Dabryanus, 193. — o. Ac. {Ac.) latirostris, 195. — 6. Ac. {Ac.) hospilus, 197. — Ac. (Ac.) sturioides, 198. — m. Sous-genre Antaceus, Caractères, 199. Tableau synopt. des esp. europ. du S.-genre Antaceus, 200. I. Ac. (Ant.) srhypa (Atlas, pi. 20, fig. 7), 201. — 2. Ac. {Ant.) Gulden- stadtii, 204. — 3. Ac. (Ant.) Nardoi, 206. — 4. Ac. (Ant.) Naccnrii,'208. — 5. Ac. (.4nt.) nasus, 211. — 6. Ac. (Ant.) He kelii, 213. — 7. Ac. [Ant.) Yar- rellii, 215. — 8. Ac. (Ant.) Thompsoni, 217. Tableau synopt. des esp. améric. du S.-genre Antaceus, 220. 9. Ac. (Ant.) hruchyrhynchus (Atlas, pi. 17, fig. 3, 3a, '6b], 221. — 10. Ac. (Ant.) medirostris (Atlas, pi. 18, fig. 4, 4a, 4fc), 222. — il. Ac. (Ant.) Caryi (Atlas, pi. 18, fig. 1, la, 16), 224. — 12. Ac. (Ant.) Ayresii (Atlas, pi. 18, fig. 2, ^r,, 2i), 226. - 13. Ac. (Ant.) Willowellii, 228. — 14. Ac. (.4nl.) Cin- cinnati, 229 — 15. Ac. (Ant.) Buffah (Atlas, pi. 19, fig. 1), 231. — 16. Ac- (Ant.) Lccontei,'i'A'i. — 17. Ac. (Ant.) Pu/«amo 234. — 18. Ac. \Ant.) trnns- montanus, 236. — 19. Ac. (Ant.) Agassizii (Atlas, pi. 18, fig. 3, 3a, 36), 237. — 20. Ac. (Ant.) Alexnndri (Atlas, pi. 15, fig. 1, la, 16), 239.— 21. Ac. (Ant.) oligopeltis, 241. — 22. Ac. (Ant.) acutirostris, 243. Groupe II. Opïsthocentres. IV. S.-genre Sterletus, Caractères, 244. Tableau synopt. des esp. du S.-genre Sterletus. 245. — 1. Ac. (St.) ru- thenus (Atlas, pi. 19, fig. 2, 2a), 246. — 2. ylc. (St.) Gmelini, 250. - 3. Ac. (St.) nudiventris, 252. — 4. Ac. (St.) Lovetzkyi, 254.-5. Ac (St.) Kankreni, 256. — 6. Ac. (St.) Ilelenœ, 258.-7. Ac. (St.) dauricus, 259. V. (par erreur, IV) S. -genre Lioniscus, Caractères, 261. Ac. (Lion.) glaber (Atlas, pi. 20, fig. 8, pi. 17, fig. 7), 261. VI. (par erreur, V) S.-genre Helops, Caractères, 263. Ac. (//.) stellalus, 264. II. Genre Scaphirhynque, Scaphirhynchus, Caractères, 268. Scaph. platyrhynchus, 269. II. Deuxième famille, Polyodontidés ou Spalulaires, Polyodonlidi. Caractères, 271. Fonctions de la vie de relation. I. MoTiUTÉ, 272. Org. du mouvem. Squelette : I. Corde dorsale, id. — II. Crâne et Rostre, id. — III. Màch. et leur appar. suspenseur, 274. — IV. Nageoires, 275. II. Sensibilité. Organes des sens, 276. Fonctions de la vie de nutrition. Digestion, 277. — Syst. dentaire, id. — Canal intestin., 278. — Org. an- nexes de Tappar. digest., 279. 612 TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES. Circulation, 280. — Respiration, id. — Sécrétions et génération, id. Distribution géographique, 281. Classification des Polyodontidés, id. Genre unique : Polyodon, 284. — 1. Pol. folium, id. — 2. Pol. gladius (Al- las, pi. 19, fig. 3), 287. IL ORDRE. HoLosTÉs ou Ostichthês. — Caraclères, 291. III. Troisième famille, Lépidostéidés, Lcpidosteidi, Caractères, 291. Fonctions de la vie de relation. I. Motilité. Org. du mouvem. Squelette. — I Colonne vertébr., 292.— II Crâne lAllas, pi. 21), 293. — III Rostre (Atlas, pi. 21 et 22), 294. — IV Mâchoires [Aths, pi. 21, tig. la, 2«,3« et pi. 22, fig. 2a, 3), 295. — V Na- geoires (Allas, pi. 24, fig. 3, 3, 6), 296. — VI Syst. musculaire, id. — VII Vessie natatoire, 297. II. Sensibilité. Syst. nerveux, 300. — Org. des sens. Toucher (Revêtem. cutané. Ecailles, 301. — Ligne latérale (Ailas, pi. 24, fig. 7), 304. — Colorât. des tégum., id.) — Olfaction, Narines, 305. — Vue [Atlas, pi. 21, fig. la, 2a, 3a, pi. 22, fig. 2«), 306. — Ouïe, 307. Fonctions de la vie de nutrition. Digestion, 307. Syst. dentaire (Atlas, pi. 21 et 22), id. — Tube digestif, 309. — Org. annexes de l'appar. digest., 311. — Sang, 312. — Circulation, id. — Respiration, 313. — Organes génito-urinaires; Développera., 313. Distribution géographique, 316. Classification des Lépidostéidés, 318. Division de la famille en 3 genres, 321. I. Genre Lepidosteus, Caractères, 322. — Tableau de la division du genre en 17 espèces, 323. — Tableau comparatif des principaux caractères du genre, 324. — 1. Lep. osseus, 323. — 2. Lep. Treculii, 327. — 3. Lep. Mil- berti, 328.-4. Lep. HarUmi (Allas, pi. 21,1 et 19, 4), 329.— 5. Lep. Smitnii, 330. — 6. Lep. Ayresii, 331. — 7. Lep. Copei, 332. — 8. Lep. huro- nemis (Atlas, pi. 22, fig. 2, 2a, 26;, 333. — 9. Lep. Lesueurii, 333.— 10 Lep. EHsafielh, 336. — 11 . Lep. Lamarii^ 337. — 12. Lep. CUnionii, 338.— 13. Lep. Troostii, 339. — 14. Lep. Piquotianus, 340.— 13 Lep. Horalii, 341.— 16. Lep. J/jomsom'i, 342. — 17. Lep. louisianensis (Atlas, pi. 22, fig. 3), 343. Esp. qui n'ont pas pu prendre rang : Lep. oxyurus, olarius, graciiis, lepiorhynchus, 343. II. Genre Cylindrosteus, Caractères, 346. — Tableau de la division du genre en 8 espèce.s, 347. — Tableau comparatif des principaux caract. des esp. du genre, 348. — 1. Cyi.. platystomus, 349.— 2. Cyl. plnlyrbynchus, 330. — 3 Cyl. Agassizii, 351. — 4. Cyl. Rnftnesquii, 332. — 5. Cyl. Zadockii, 353. — 6. Cyl. Castelnaudii (Atlas, pi. 21, fig. 2 et 19, 5), 353. — 7. Cyl. Bartonii, 356. — 8. Cyl. productus^ 337. Esp. qui n'ont pas pu prendre rang : Cyl. laiirostris, id., albus, Grayi, oculatus, 338. III. Genre Alractosteus, Caractères, 339. — Tableau de la divis. du genre en 5 esp., 360. — 1. Atr. spalula (AU., pi. 24, 7, et 19, Q), 361. — 2. ^tr. 'tristœchus (Atlas, pi. 21, fig. 3), 362 —3. Atr. lucius, 364 —4. Atr. ferox, 366. —5. Atr. tropicus (Ali., pi. 22, fig. 1, sous le nom de Atr. Bocourti), 367. TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES. 613 IV. Quatrième famille, Polyptéridés, Polypteridi, Caractères, 369. Fonctions de la vie de relation. MoTiLiTÉ, 369. — Colonne vertébr., 370. — Crâne, 372. — Nageoires, 374 {Allas, pi. 23;. — Vessie natatoire, 376. Sensibilité. Syst. ncrv., 377, — Org. des sens, Toucher (Ecailles, Atlas, pi. 23 et 24), 378. — Olfaction, Narines, 380. — Goût, Langue, 381. — Vue et Ouïe, id. Fonctions de la vie de nutrition. Digestion, 381. — Cavité buccale, mâch. et syst. dentaire, 382. — Tube digest., 383. — Org. annexes du tube digestif, 384. Circulation, id. — Respiration (Branchies, Appar. opercul., Events),jd. Branchies extér. transitoires, 387 et 396. — Org. génito-urinaires, 387. Distribution géographique, 388. Classification des Polyptéridés, 389. I. Genre Polypier us, 391. Tableau de la divis. du genre en 4esp., id. — 1. P. f/ickir [Atlas, pi. 23, fig. 1, 1.7, 1/y), id. — 2. P. Endlicheri [^ll , pi. 23, fig. 3), 393. — 3. P. se- negalus (AIL, pi. 23, fig. 2, 2^, 26) (sous le nom de P. Arnaudii}, 394. — 4. P, palmas, 39G. — P. Lnpradti, 387 et 396. II. Genre Calamoichthys, 397. — Espèce unique, Cal. caUibaricus [AIL, pi. 24, fig. 1, la-la- et fig. 2), id. V. Cinquième famille, Amiadés, Aryiiadœ, Caractères, 398. Fonctions de la vie de relation. MoTiLiTÉ, iOO. — Colonne vertébr., id. — Crâne, 402. — Nageoires, 403. — Vessie natatoire, 403. — Sensibilité. Syst. nerv., AIL, pi. 25, fig. 4, 404. — Org. des sens, Toucher (Ecailles, Syst. de colorât.), ÎOo. — Olfaction, Narines, 406. — Goût, id. — Vue, id. Fonctions de la vie de nutrition. Digestion. Mâch. et syst. dentaire {Allas, pi. 25, fig. 3), 407. — Tube digest., 408. — Org. annexes du tube digest., id. — Circulation, id. — Respiration (Appar. branchial et opercul., Atl., pi. 2o, fig. 1), 410. — One. génito-urinaires, 412. Distribution géographique, id. Classification des Amiadés, 413. Genre unique, Amia, 416. — Tableau de la division du genre en 11 espèces, 417. — i. A. marmorata, 418. — 2. A. ocellicniida, id. — Z. A. Thompsonii, 419. — i. A. ornala, 420. — ^. A. crinina, 421. — G. A. lenii- ginosn, id. — 7. Â. occidentalis, 422. — 8 ^. Piquet li^ AU. — 9. ^4. reti- culattt {Atlas, pi. 25, fig. 1 et 2), id. — 10. A. cinerea, 424. — 11. A. sub- cœrulea, id. — 12. ^. viridis, 425. nie SOUS-CLASSE, DIPNÉS. Caractères, 427. — Fonctions de la vie de relation. — Motilité, 428. Détails sur la formation du cocon où ils s'enferment pour passer une partie de Tannée dans une immobilité complète, id. — Squelette. Colonne vertébr. très-imparf., 430. — Crâne, 432. — Nageoires, id. — Syst. mus- culaire, 434. 614 TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES. Sensibilité. Syst. nerveux, id. — Org. des sens. Toucher (Ecailles, 435. Ligne latérale, 436. Syst. de coloration, 437), — Olfaction, Narines, id. — Goût, 439. — Vue et Ouïe, 440. Fonctions de la vie de nutrition. Digestion, 440. — Mâch. et syst. dentaire, 441. — Cartilages labiaux, 442. — Tube digest., 443. — Org. annexes du tube digest., 444. — Sang, 445. Circulation. Cœur et ses dépendances, 443. — Vaiss. de l'appar. bran- chial, 447. — Respiration, 450. Respir. aquatique, Appar. branchial, id. Branchies externes, 431. Respir. aérienne. Vessie natat. double transformée en poumons, 433. — Org. genito-urinaires, 435. \ Classification des Dipnés. De la place qu'ils doivent occuper parmi les Vertébrés. Discussion des div. opinions émises sur ce sujet. Les Dipnés sont des poissons, 437.— Ils forment, parmi les poiss., une sous-classe, 463. Famille unique, Lépidosiréniens, Lepidosirenes. I. Genre Lepidosiren, Caractères, 467. — Espèce unique, L. pflradoxa,id. — II. Genre Prolopierus, 469. — Espèce unique, Protopt. annedens, 470. IV« SOUS-CLASSE, LOPHOBRANCHES. Caractères, 473. — Fonctions de la vie de relation. — Motilité, id. Vessie natatoire, 473. Nageoires, id. Squelette, id. Syst. musculaire, 476. Sensibilité. Syst. nerveux, id. — Org. des sens. Toucher (Enveloppe tégument., id. Syst. de coloration, 477). — Vue, 478. Fonctions de la vie de nutrition. Digestion, 478. — CiRCUL.^iTioN, 479. — Respiration. Branchies, 480 (Atlas, pi. 23, fig. 3). Appar. opeiculaire, 481. — Reproduction. Protection des œufs (Atlas, pi. 26, lig. 2-3), id. Développement, 484. Classification des Lophobranches, 483. I. ORDRE, Hypostomidés. Caractères, 489. I. Famille unique, Pégasidés, Pegasidœ, Caractères, id. — Tableau de la div. de la fam. en 2 genres, id. — I. Genre Pegasus, Caractères, id. Tableau de la division du genre en 2 espèces, 490. — \. P. draco, id. — 2. P. laternarius (Afl., pi. 26, fig. 1, Ifl, 15), 491. — II. Genre Purapegasus, Caractères, 492.— Tableau de la division du genre en 2 espèces, id. — l.Par. natans, 493. — 2. Par. iancifer, 494. II. ORDRE, Prostoimidés. Caractères, 493. Tableau de la division de l'Ordre en 2 familles, id. II. Première famille, Solénostomidés, Solenostomidœ, Caractères, 493. Genre unique, Solenoslonins, Caractères, 496. — Tableau de la division du genre en 4 espèces, id. — 1. S. paradoxus {Atl.,])\. 26, fig. 2), 497. — 2. S. cyanopierus, id. — 3. S. Bleekerii, 498. — 4. S. hrachyurus, id. III. Deuxième famille, Syngnathidés, Syngnalhidœ, Caractères, 499. — Tableau de la div. de la fam. en 4 sous-familles, id. A. Première S.-famille, Hippocampinés, Hippocampini, Caractères, 500. Tableau de la divis. de la S.-fam. en 6 genres, id. I. Genre Hippocampvs, Caractères, 301. 1" Tableau de la divis. du genre (18 espèces à 11 ann. au tronc), 302. 2e Tableau de la divis. du genre (9 espèces à 10 ou 12 ann. au tronc), 303. TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES. 615 I. Espèces à 11 anneaux au tronc. I. H. brevirosiris, 504. — ibis. H.japonicus, oOo. — 2. H. melanospilos, id. — 3. //. cameleopardalis, 506. -- -4. H. kuda, id. — 5. H. ramulosus, 507. — 6. H. pundulatus, 508. — 7. H. guttulatus, 509. — 8. H. Deanei, 510. — 9. H. fuscus, 511. — 10. H. cornes, b\'2. — 11. //. lœvicaudntus, 513. — 12. H. bicuspis, id. — 13. //. hystrix, 51i. - 14. //. mannulus, 515. — 15. H. ulgiricus, id. — 16. //. Kaupii, 516. — 17. //. novœ HoUnndiœ, 517. — 18. H. longirostris, 518. — iS bis. H. riiynclwmacer, 519. II. Espèces à 10 anneaux au tronc. 19. H. coronatus, 520. — 20. H. horloniensis, id. — 21. i/. Mohnikei,^2l. — 21 6w. H. hreviceps, id. III. Espèces à 12 anneaux au tronc. 22. H. polyfœnia, 522. — 23. //. marginalis, id. — 24. //. hudsonius, 523. — 25. H. iruinudensis, id. — 20. 11. kampijlotruchelos , 524. — 27. H. abdo- minulis, id. H. ingens, 525. — //. fascicularis, 526. //. gracilis, id. //. chinensis, id. II. Genre Acenfronura, 526. — A. oracillinin, .527. III. Genre Gasirotokeus, 52". — G. biaculeatus, 528. IV. Genre Solenognaihus, 529. — 1. S. polyprion, id. — 2. S. Hardwickii, 530. — 3. S. lettiensis, id. V. Genre Haliiclilhys, 531. — //. tœniophora, id. VI. Genre Phyllopteryx, 532. — 1. /J/i. fuUatus, id. — 2. P/t. egwf*, 533. B. Deuxième sous-famille, Syngnathini, 534. Tableau de la division de la sous-famille en 10 genres, 535. I. Genre Halicumpus, 536. — 1. //. Grayi, id. — 2. H. koilumatodon, 537. II. Genre Trachyrhamphus, 537. — Tableau de la division du genre en 4 espèces, id. — 1. Tr. serrattis, 538. —2. Tr. longirostris, id. — 3. 7V« inlcrmcdius, id. — 4. 7'r. cultrii-ostris, 539. III. Genre Ichthyocampus, 539. — 1. /c/i/. dactyLiophurns, 592. — 6. M. Jouani, id. — 7. M. 6of/jW, 393. — 8. Jtf. pleur ost ictus, 503. — 9. M. Jagorii, 594. — 10. M. Bernsteini, id. — H. A/, manadensis, 595. — 12. 7»/. hrachyurus (AIL, pi. 26, fig. 4), 593. — 13. M. Dumerilii, 596. — 14. il/, deokhntoides, id. — 15. M. lintalits, 597. — 16. il/, auronilens, id. — 17. il/, fluviatilis, 598 — 18. il/. prislipeUis, id. — 19. iV/. bilineatus, id. iV/. nieekeri, 599. — J/. (Dor.) oculentus, id. — il/. (Dor.) Smithii, id. V. Genre Hemilhylicus, 599. — Tabl. de ladivis. du genre en 3 esp., id. — 1. //. leiaspis, id. — 2. //. Bocaberti, 600. — 3. ^. Pc.tersii, id. D. Quatrième sous-famille, Nerophini, 600. Tabl. de la divis. de la sous-famille eu 3 genres, 601. I. Genre Nerophis, id. — Tabl. de sa divis. en 4 esp., 602. — l.iV. annu- lalus, id.— 2. N. ophidion, id.— 3. N. teres, 603.— 4. A', lumbricifurmis, 604. II. Genre Enfehirus, 605. — i. E. cequorens, id. — 2. E. anguineuSj 606. — 3. E. martinicensis, id. — E. Heckelii, 607. — E. Dumerilii, id. III. Genre Hymenolomus, 607. — H. Richardsonii, id. FIN DE l..\ T,\BI,E MÉTHODIQUE. TABLE ALPHABÉTIQUE A Pages. abnsfer Syngn 530,562 Ab'>oU — 567 abdominalis Hipp 503, 52i Acanthodes 18 Acanlhoidei 18 Acentronura 526 Acentronurus 500 Acestra 603,604,605.606 arifw/am Syngn 350,551 Acipe 92 Acipenser 20, 8i Acipenseres 85 Acipenscridae 86 Acipenséridés 18,19 Acipenseridi 19 Acipenserini 86 Acipensis 20 aculeatvs Aci[).. .... 85,205 — Microphis 599 Acus 486,575 acMs Syngn 350,532,577 — «/oict/z/a Lepidost 322 acufirostris Ant. Acip. 219,220,213 Adano Eslurg 18i Adello Estiirg 184 Adeno Esturg IKi cethio/ticus Protopt 471 lequorpvs Entelurus 605 Agossizii Ant. Acip. . . . 220,236 — Cylindr 346,351,353 — Syngn 5.^0,5.")8 albiroslris 550,5(!3 alhula Acip 92 fl///M.9 Cylindr 319,358 (deutensis kc'i^ 8^1,85,244 Alexandri Ant. Acip. . . . 220, 239 algiricus Hipp 502,515 Amia 398,416 — (Apogon) 399 Amiadés 18,39s Amia, Sconnber 399 omphtbid Rhin. Protopt. . . . 470 Amphibichthydae 460 Ampliibichthys 460 anaswws Acip 103,122,126 nnceps Parapeg 493 Andersonii Syngn 550,564 Pages. anguilliformis Protopt 470 anguineus Entelurus 606 angustifolium Polyod 287 aunerlens Protopt 470 annulotus Nerophis 602 nnonymus Syngn 561 Antacei.. . *. 86 Antareus 86,89,199 anthracinus Acip 105, 126 Aquipenser 20 argenlntum Siphonost. . . 576,579 argulus Cœlonotus 541 flr.9î« Stigmatoph 583 argyi-ostirtus Syngn.. . . 542,545 Arnauldii Protopt 471 arundmaceus Syngn 567 Oielaspis Acip 105,141 Afelurus 535,584 ntlanticus Acip 180 Atractostpus 318,321,359 Attilus Acip 184,186 aur^.nilens Microphis. . . 589,597 Ayresii Ani. Acip 220,226 — Lepidost 323,331 B Boirdinnux Syngn 568,374 liairdii Ac\p 105,143 /^/r/o/M» Cylindr 316,356 l^flcheri IchUivocampus. . . . 539 Belonichthys. ' 583,586 Heluga Acip 92 lierldudieri Atraclostcus. . . . 368 liernstriniiWicvopWx^.. . . 589,594 l'iaruli'ttlus Gastrotokeus. . . . 528 hichir Polypt 3 Hichir Polypt 391 l'icuurçtatus Syngn. . . . 568,569 bicuspis Hipp.' 502,513 A(7/weafH,ç Microphis. . . . 589,598 bison Lepidost 6,333 lU'iinvilleinms Leplonotas. . . 581 lileekeri Microphis 599 — Solenost 496,498 Bluchii Gastrolokeus 528 boaja Micr 389,593 Rocourti Atractosteus 367 618 TABLE ALPHABETIQUE. Pages. borboniensis Bipp S03,520 Bouoy/i Gastr 528 hrachyrhynclius Ant. Acip. 220,221 — Syngn 530, 5oi brnchysonia Choeroichthys.. . 588 brucliyurus So\enost. . . . 496,498 — Micr 589,595 breviceps Hipp 521 breviroslris Ac.;Svngn. 86,205,567 — Hipp. . . ." 502, 504, 503, 5! 19 — Syngn 530,563 brevirostrum Acip 170 — Acip. Var. II 164 — Id. Id. III 173 burculenlus Syngn 558 budi Syngn 568,572 BufTulo Ant. Acip 220,231 calabaricus C^XaiVa 369,397 Calamoichthys 369,391,397 californienais Syngn 566 — Doryichthys 386 calva Amia 5,421 cameleufardalis Hipp. . . 502,306 canina Amia 417,421 carbonarius Acip.. 105,111,116, 179 cnrce Iciith 840 Caryii Ant. Acip 220,224 Castelnaudii CyWnûv. . 346,347,353 Cataphracta, Esturg.. . . 276,282 ca ta phraci us ScRph. . . . 269,270 Cataphractus, Loph. . . . 490,493 caudalus Micr 589,591 ctn/ennensis Acip 183,189 Chifis, Lepidost.? 322 chilemis Esox, Lepidost. ? . . 322 chmensis kcip 183,191 Choeroichthys 583,387 Chondrichth'es 19 Chondrostés 18,19 cm/7>i7î«/j Ant. Acip. . . . 220,229 cinereu Amia 417,424 Clintonii Lepidost 323,338 Cœlacanthi 18 Cœlacanthidae 14 Cœlacanthus 18 Cœlonotus 335,541 Cœloscolopes 413 Colpesce 91 cornes Hipp. . 502,506,512,519,320 cowpres.vu.'î Hemithylacus.. . . 600 conxpiriUatus Svngn. . 536,542, 5i4 Copei Acip. . '. 103,108 — Lepidost 323,332 copese Acip 214 Copso 91 Coqurrelii Syngn 368,373 coronahis E'\pp 503,320 Corythoichthys 543 Pages. Crayracion, Hipp 509 Creac, Estiirg 184 criniius Syngn 530,564 Criistodermes 483 cidtnrustris Trachyrhamph. 537,5.39 cunadus Micr 589,591 Czwieri, Syngn 567 cyanopteriis Solenost. . . . 496,497 cyunospilos Syngn .... 530, 553 Cyclifères, Ganoïdes 403 Cycliferi 413 Cycloganoidei 16 Cvcloiepidoti 415 Cylindrosleus 321,346 Dabrynnus Acip 183, 193 daclyliophorusWicr. . . . 589,592 Dapediiis ... 18 dauricus Acip. 85, 86, 201, 243, 239 DenneiW\pp 502,510 Dekayii kcip 105, l(i8, 170 — Syngn 508. .369 Delalandii — 530,552 deolihitta Micr 589,590 deoklintoldes W\Q.v 589,596 Dermatosthetus 584 dimidiatus Syngn 566 Dinectus. . ". 83 Dipnés 427 Dipneusti 427 — 415 Dipnoa 427 Dipnoi 427 Dipteridœ 18 Dipterus 18 dissimilis Lepidos. . . 467, 468, 469 d>roH.(7 Syngn 542,545 Dog-fish Atuia 421,423 dune)isis kcip 267 Doryichthys 590 Doryrham'phini 499,585 Doryrhamphus 583 dracn Peg 490 draconis Peg 490 ducissœ kc\p 90 98 ifwmm/iî Syngn 550,536 — Micr 589,596 — Entelurus 607 eden/M^^ Planirostra 282 — Planirostra 283 Efulcri 415 Eleuthéropomes 13 Elisabeth Lepidost. . . . 323,336 Elops, Acip 246 Eltropomia 13 Endlicheri Polypt. 391,393,393,396 TABLE ALPHABÉTIQUE. 619 Pagps. Entelurus 601,605 Epibranchii 13,463 eçi/e.s Phvllopteryx 533 Erpichthys 397 Erpetoichthys 397 Esturgeons ' 19 Est. à mus. obtus 197 — pelle :269 — tardif 158 Esturion 190 europœus Acip 185 excisus Doryrhamph 586 /a5da/M 9 Syngn . . . 542,543,569 — Nerophis 602 fasciculnris mpp. . . 503, 522, r.26 fasciolfilus Syngn 550,561 /e?'0jc Atract.' 30t),3()6 ferrtigineus Syngn 556 feuille Polyod 284 filamentuMis Hipp 507 Fimbribranchia 460 Fistuiaria, Solenost 495 ^.y/M/anM5 Leptoiclith 580 fixtulafus Svngn 550,558 Fitzingerii Acip, . . . 90,97,100 ftavescens Syngn 568,572 (Juviolilis Svngn 587 — Micr.' 589,598 folidtus Phyllopt 532 /b/mm Polyod 5,282,284 Fuicrati 415 fuscus Hipp 502,511 — Syngn 568,574 Galeus rhodius Acip 213 Ganolepidoti 15 Gar-pike, Lepidost 291 Gastrotœnia Syngn. . . . 546,561 Gastrotoi 86 Polyodontini 86 poli/prion Solenogn 529 Poiypléridés 18,869 Polyplerus 18, 391 pdytœnia Hipp 503, 522 Pomanchia 13 puuticermnus Ichth 510 Porçelette Est 181 622 TABLE ALPHABETIQUE. Pagps. PrionidaB 13 pristipelttsWicr 589,398 prLstis Parapeg 493 Proceros 180 pi-oductns Cylindr 346,337 Prolomelus 469 Protopterus 469 Pterichthys 18 puncfipinnis Dermatosthetus. . S8i punctulatus liipp 30^,508 Putnnmi Ant., Acip. . . . 2:20, :23i Pycnodontidae 14,18 Pycnodus 18 Pycnoscolopcs . . , 413 pymœus Sterl., Acip 247 pj/ro«i' Siphonost 376,579 R Rafinesqiiii kcm 103,143 — Cvlindr 346,332 — Scaph 270 ramulosus W\pp.. . . 502,307,311 Hatzchurgii Acip. ... 84, 189, 268 Rauchii kc\p 103,118 Requin des eaux douces, Atract. 366 rettculata kTa\a, 417,423 — Spatula 284 Hetzii Syngn 530, 562 Rhinocryplis 470 Rhombiferi Gan 413 Rhomboganoidei 13 Rhombolepidoti 415 rhynchœnus Syngn 378 rhynchœus Ac\p 179 rhynchoniacer Wipp. ■ . . 319,321 RichardsoniiAcip. 103, 120, 122,141 Piichnrdsonii Hymenolomus.. . 607 roàolo Lepidost 322 Rocaberti Hemithylacus. . 399, 600 flondeletii Siphonost. . . . 376,578 rosiiceus Hlpp 309 rosarhnn Acip. . 105, 132, 139, 179 rostellalus Syngn 534 rostellum Acip. . . . 103, 170, 173 rostrntus — 203, 264 rotundatum Siphonost.. . 376, Rousseau Syngn 350, rubescens — 330, rubicundus Acip. 84, 83, 86, 159, Pa^es. S — Acip. Var. rupertiantis Acip rufelLus Scaph.. rutheniciis Acip. ruihenus — — Sterl. Acip — major — I. II. 580 359 537 179 180 ... 152 . . . 156 105, 128, 141 , . . . 270 ... 246 5, 84, 8S 2«, 245, . . 128, 246 264 Salamandroidei 18 Sarchirus 320,343 Saurodontidae 14 Scaphyrhynchini 86 Scaphyrliynclius 87,268 Schlegelii Syngn 550,534 schijpa Aci p. . . 84, 83, 86, 261 , 262 — Ant., Acip. 199,200,201,204, 203 Scyphius 601 Se6œAcip 188 Semfpopleri 413 femjracif(((/MS- Lepidost. . . . 6,319 semislrialus Lopton 382 senegnlus Polvpt 391,394 serai inus kap.. . 83,103,1.38,180 je/T((^j/.y Trachyramph.. . 537,338 seuruga Acip 264 sewrjugha — 264 Signalidi 486 Aimus Acip.. . . 103,166,170,173 sinensis — 83, 191 Siphonostoma 533, 373 Siphosloma 486,353 Siphostomia 486 Sirenoidei 427 Smithii Lepid. et Micr. 323, 330, 399 snake pipe-lish 606 Solegnathus 486 Soienognalhus. . . . 500,528,529 Solenostomus 496,528 sôreg Acip 264 spatula Lepidost 319 — Atract 360, 361, 363 Spatuiaria 84 spatule Parapeg 493 — Polyod 284 Spatulaires 271 spicifer Syngn. . . . 542, 346, 561 stelluris Acip. . 204 slellatus Acip. . 84, 85, 86, 88, 189, 2li4, 264 Sterletae 84,85 Slerletus 83, 86, 89, 244 Sterliad 246 Sligmalophora 533,562 Stureri Acip 103, 147 Sturgio 19 Sturio II, m 246 — Acip 196 Sturio — 5,19,83,84,86,88,183, 184, 204 — — Var. monstr. . . 189 — - Var. (i 203 Sfurioides Acip 183, 198 Sturione di Cappa 184 Sluriones .... 19,84,85,86,182 Sturionidae 18 Sturioniens 19 ■§i TABLE ALPHABÉTIQUE. 623 Pages. suhcœrulen Amia 417, i^i sufjcoronatus Hipp 506 suuduicus Syngn 550, 55G Syngnathida» 499 Syngnathini 499, 53 1 Svngnathoïdes 528 Syngualhus 486,499,543 Tabuliferi fGan. cuirassés) , tapeinosoma Syngn. . . . tat/iiulaius Phyllopteryx. . , tœniojihora Haliichlhys.. , . tœriiuplerus Hipp Temminrkii, Syngn tenuirosiris Syngn. . 550, i'ere.çNer telragonns Gastr tetrophlhalmns Syngn. . . Thompsunii An'.., Acip. 199, — Lepidost — Amia Tobal, Protopt Tourncfortit \c\p. .... Trachyrhamplius transmontanus Ant , Acip. Treculii Lepidost. . . 322, iristœchus Atract Trompette de mer, Polyod. trupicus Atract. .... Troostii Lepidost Tschetscluiga, Acip. . . . fiirritus Acip Typhle, Loph , . 415 5^42, 5 W . . 532 . . 531 ■ • ^'-'^ , . 567 551, 556 602,603 . . 52S 550, .563 200,217 323, 342 417,419 . . 471 . . 96 535, 537 219, 220, 236 323, 327 360, 362 , . 284 360, .367 323, 339 . 24() . . 2()2 , . 186 Pages. typhle Syngn 553, 569 — Siphonost 576 TyphiinusLoph 486,575 Typhlus — ... 540,545,552 U ù-nyang Calamoichthys. . . . 370 Valenciennii Acip 180 — Chœroichtli 588 Viikntyiu Hipp 522 vfiriegatus Syngn 550, 559 vunus Solenbst 497 VurreuHxmnus Syngn. . . 568, 573 t'iVideicens Syngn 568,570 viiidis Amia 117,425 — Syngn. . 578 viltata Ner 602 vitlutus Proceros 180 — Sarchirus 320,343 — Syngn 550,563 vulans Parapeg 493 Yarrellii Ant., Acip. . 199, 200, 215 Zadockii Cyiindr 346, 353 -ambesensis Belonichthys. . . 587 zanzidarensis Syngn 569 PIN DE LA TABLE ALPHABÉTIQUE. ERRATA ET ADDENDA Pages 9, ligne 10 en remontant : 287, lisez 187. _ 13, _ 9 _ : 18-29, — 1839. — 15, — 20 — : 262, — 264. — 19, — 12 — ajoutez : des évents. — 39,-20 - : 273, lisez 173. — 50, — 6 : fig. 3 : — fig. 8. — 93, - 7 : 347 : — 547. — 93, — 14 : su Dwesil. ... : — sud westl. — 142, — 3 : ajoute? : Atlas, pi. 17, fig. 4. — 193, — 25 : pi. IV, lisez pi. 22. — 246, — 1 : AciPENSER (Acipenser), lisez : Acipenser (Sterletus). — 261, — 9 : IV. Sous-Genre. ... — V. Sous-Genre. — 263, — 37 : V. — ... — VI. — — 288j — 16 : qui correspond, à son origine, lisez : qui correspond à son origine, — 367, — 10 : ajoutez : Lepid.trop., Gùalh., On the fish. centr. Amer. : Trans. zooL Soc, t. VI, p. 490. — 396, — 8 en remontant : Polypterus Lopradci, ajoutez : Voy. Sleindachner, Sitzungber. Akad. Wissensch., t. 69, 1869, 2 pi. — 416, - 1 : (p. 485, lisez : (t. I, p. 485. — 464, — 22 : ajoutez : C. Dumérll a décrit le Lepidosir. sous le nom de Lépidochondre : Ichth. analyt. 1856, p. 183. — 481, — 2 en remontant : ajoutez : Atlas, pi. 26, fig. 2-5. — 485, — 19, en remontant : ajoutez : Allas, pi. 26, fig. 5. — 497, — 2, ajoutez : Atlas, pi. 26, fig. 2. — 499, — 9, en remontant : Doryramphini, lisez : Doryrhamphini. — 502, — 3:2 anneaux, lisez : 5 anneaux. BAR-SUR-SEINE. — IMP. SAILLARD.