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A | éCroisteme Edition, REVUE ET AUGMENTÉE- DE NOTES PRÉSENTANT LES FAITS NOUVEAUX DONT LA SCIENCE S’EST ENRICHIE JUSQU’A CE JOUR; TAR MM. G P DESHAYES ET H. MILNE-EDW ARDS. TOME DEUXIÈME. 24-0664 Bruxelles. MELINE, CANS ET COMPAGNIE. LIBRAIRIE, IMPRIMERIE ET FONDERIE. Aer 2 daedis ve ‘su dr, vi Ar earac) se À nat CORNE CS Gin adit W34 à ah sais À , AUS HAL tt miaertpe és Rues Lin HAADE PtTe PA GC TD MEN D Ée QU du ts r & CENHE HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX SANS VERTEBRES. HISTOIRE DES INSECTES. ORDRE PREMIER. — LES APTÈRES. Gafne bivalve, à pièces articulées, renfermant un suçoir. Corps écailleux, à corseletnon distinct. Point d'ailes ni de balanciers dans les deux sexes. Le premier ordre des insectes doit comprendre les animaux les plus imparfaits de la classe; et, en effet, ceux que j'y rapporte me paraissent tout à fait dans ce cas. Leur larve est du nombre de celles qui sont les plus simples; et, dans les deux sexes, les insectes parfaits n’ont jamais d'ailes, non parce qu’elles sont avortées, mais parce que la nature n’a pas encore eu les moyens de les en pourvoir. Ces animaux sont des insectes, puisqu'ils subis- sent des métamorphoses, et je leur ai donné le nom d’aptères, parce qu’ils le sont essentiellement. Une gaine bivalve, dont les pièces sont articulées, constitue le caractère très-particulier des animaux de cet ordre. En effet, aucun autre insecte n'offre un caractère semblable. Ainsi, les aplères ne sont point caractérisés par leur défaut d'ailes ; car, dans presque tous les autres ordres, l’on connait des insectes qui, par avorte- ment, n'ont point d'ailes, et sont alors aptères; mais ils le sont parce que, parmi les suceurs, ce DE LAMARCK, T, I, sont les seuls qui aient une gaine bivalve articulée, renfermant le sucoir. Comme ils forment une sorte de transition à la première famille des diptères, qui comprend des insectes dont le bec est pareille- ment une gaine bivalve, mais inarticulée, leur rang est convenablement déterminé à l'entrée de la classe. Voici le seul genre connu que je rapporte à cet ordre. PUCE. (Pulex.) Deux antennes courtes, filiformes, à quatre arti- cles. Bec en forme de trompe, recourbé vers la poi- trine, composé de deux valves triarticulées, for- mant une gaine qui enveloppe un sucoir de deux soies. Deux écailles ovales à la base du bec. Corps ovale, un peu comprimé, écailleux : les pattes postérieures plus longues, propres à sauter. Larve vermiforme, apode, hispide, munie de deux petites épines à la queue. . Antennæ duæ, breves, quadriarticulatæ. Rostrum proboscidiforme, sub peclore inflexum, bivalve : val- vis triarticulatis. Haustellum bisetosum. Squamulæ duæ ad originem rostri. Larva vermiformis, apoda, hispida : spinulis duabus ad caudam. Onservarions. On voit par cet exposé que la puce offre des caractères tellement particuliers, que quand même cet insecte acquerrait des ailes, on ne 1 6 HISTOIRE DES INSECTES. pourrait le rapporter convenablement à aucun des ordres reconnus dans la classe. Effectivement, tous les entomologistes convien- nent que ce genre doit constituer un ordre séparé. Ce fut le sentiment de Degeer; c’est aussi celui de Latreille. La puce tient beaucoup aux diptères par la méta- morphose; car sa larve est apode, et sa nymphe inactive est renfermée dans une coque; mais son bec en forme de trompe est éminemment articulé, et rien de semblable ne se montre dans les diptères. La considération des articulations du bec de la puce a paru à plusieurs entomologistes, la rapprocher des hémiptères. Mais un bec bivalve ne se rencontre dans aucun hémiptère, etla métamorphose d’ailleurs est très-différente. ESPÈCES. 1. Puce ordinaire. Pulex irritans. P. aler, roslro corpore breviore. Pulex irritans. Lin. Geoffr. Ins. 2. p.616. n° 1. tab. 20. f. 4. Fabric. Ins. 4. p. 209. n°1. Habite en Europe. Parasite de l'homme et de plusieurs mammifères. Le mâle est plus petit que la femelle. La force de la puce est très-remarquable. 9, Puce à bande. Pulex fasciatus. P. alter, setis in annulum digestis fasciatus ; rostro ccr- pore breviore. P. fasciatus. Bosc. Bullet. des Sc. n° 44. p. 156. Habite en Europe, sur la taupe, le rat, le lérot (#yoxus nitel@, Li). Sa bande, de soïes très-serrées et très-noi- res, est à la partie supérieure du second anneau, sur le verte. 5. Puce pénétrante. Pulex penetrans. P. minimus, viæ saltalorius; rostro corporis longiludine. Pulex penelrans. Lin. Fabr. ibid, n° 2. La chique. Catesb. Carol. 3. t. 10. f. 3. Habite l'Amérique méridionale. Elle s'insinue sous la peau et dans la chair des pieds de l'homme, et cause des dou- leurs insupportables. Elle attaque aussi les singes, les chiens, etc. ORDRE DEUXIÈME. LES DIPTÈRES. Deux valves labiales ou une seule sans articula- tion, imitant, soit un bec à pièces rapprochées ow écartées , soit une trompe inarticulée, et servant de gaine à un sugçoir ; deux palpes à la base de la gaîne dans un grand nombre. Deux ailes découvertes, nues, membraneuses, veinées, quelquefois plissées en rayons, Deux balan- ciers dans la plupart. Larve apode. Nymple le plus souvent inactive et dans wne coque [chrysalide]. Opservarrons. En suivant la progression dans le perfectionnement de l’organisation des insectes, on voit que les dipières doivent constituer le second ordre de la classe, parce que ce sont les premiers insectes qui offrent un corselet distinct de la tête et de l'abdomen, caractère qui distingue là grande généralité des insectes, et que ceux du premier or- dre ne nous ont pas encore présenté. Ce sont aussi ceux qui, après les aptères, offrent le moins de parties pour la locomotion, puisqu'ils n'ont que deux ailes, et qu'après eux tous les autres insectes en ont ou en doivent avoir quatre, soit toutes les quatre servant au vol, soit seulement les deux inférieures. Les avortements n’apportent aucune exceplion à cette règle générale : on a des preuves que ceux que l’on observe dans presque tous les ordres de cette classe, ainsi que je l’ai dit, ne sont que des parties qui manquent, comme les sexes dans les neutres, et comme les ailes ou une partie des ailes dans ceux qui doivent en avoir, et qui ne manquent que parce qu'elles n’ont pu se développer. fl suffit que l’on soit fondé à reconnaître que ce n’est point par avor- tement que les aptères manquent d'ailes, et que les diptères n’en ont que deux. Il est si vrai qu'après les aptères, les dipières sont les insectes les moins avancés ou perfectionnés, qu'ils sont des suceurs dans leur premier comme dans leur dernier état, et que leur larve est entière- ment dépourvue de pattes. Elle ressemble à un ver; et lorsqu'on ne la connait point, il faut attendre sa métamorphose pour reconnaitre qu’elle n’est réel- lement point un ver. Enfin, comme la dernière fa- mille des diptères doit être un peu plus avancée en développement d’organes, on trouve dans les larves des insectes de cette famille [les tipulaires], des éléments fort imparfaits de pattes ébauchées, en quelque sorte de fausses pattes. Les diptères, étant des premiers insectes, foni nécessairement partie de ceux dont la bouche n’est propre qu'à pomper quelque liquide, et manque d'instruments pour broyer ou ronger des aliments concrets. Leur bouche doit donc présenter un su- coir, et, dans les insectes suceurs, ce sucoir ne sau- rait être d’une seule pièce, quoiqu'il paraisse quel- quefois n’en avoir qu'une. Il importe de considérer que les premiers insectes étant les moins parfaits, les moins avancés en déve- loppement de parties, leur bouche ne fait que com- mencer le plan de la bouche compliquée du plus grand nombre des insectes, et qu’elle n'offre encore que quelques pièces préparées pour former par la suite la bouche des insectes broyeurs. Dans les aptères, les deux valves de la trompe sont des pièces qui ailleurs formeront la lèvre inférieure, comme les deux soies du suçoir formeront des mâchoires dans d’autres insectes. Aucune pièce n’y existe donc encore pour former des mandibules. Dans les dipières, la première et la deuxième fa- mille sont encore dans le cas des aptères ; deux val- ves sont aussi des pièces préparées pour une lèvre inférieure, et ensuite elles se réuniront pour former une gaine univalve. En effet, la trompe univalve des autres diptères n’est que la réunion des deux valves DIPTÈRES. è des premiers insectes. Quant au suçoir des d'ptères, il est, dans les coriaces et les muscides, de deux pièces seulement, soit réunies, soit distinctes. Ce n'est que dans les syrphies qu'il commence à offrir quatre pièces ; et alors deux de ces pièces sont pré- parées pour devenir des mâchoires, et les deux au- tres pourront ailleurs former des mandibales. Ainsi, l’on voit une gradation évidente dans le nombre et le développement des parties qui doivent former la bouche des insectes en général. En conséquence, après les coriaces et les rhipi- doptères, la bouche des diptères offre un suçoir, d’abord de deux pièces, réunies ou distinctes, en- suite de quatre pièces, plus loin de cinq ou six; et cesucoir se renferme toujours dans la rainure d’une gaine non articulée qui constitue leur trompe. Cette gaine, qui forme la trompe des dipières, et qui, dans les hémiptères, formera leur bec, est une pièce préparée pour devenir une lèvre inférieure dans les insectes broyeurs. On peut regarder l’ordre des diptères comme un de ceux qui sont les plus naturels et les mieux ca- ractérisés parmi les insectes; car et ordre est for- tement distingué de tous les autref tant par la bouche que par les ailes des insectes qui le com nent. Aïnsi que dans les aptèr es, la métamorpl 3 diptères est de la première sorte; c'est-à-dire dé-celle que je nomme générale. Leurs larves, en effet, ne présentent aucune des parties que doit avoir l'in- secte parfait, et leur première transformation les réduit en chrysalides. Mais, dans cet ordre même, les caractères de la métamorphose commencent déjà à offrir des modifications, puisque dans un grand nombre d’entre eux la chrysalide est roide, un peu dure même, opaque, tout à fait inactive ; tandis que dans d'autres, quoique pareillement inactive, elle montre quelques parties de l’insecte parfait; et que, dans d’autres encore, elle est véritablement active. La chrysalide des diptères est donc tantôt roide, tantôt molle, selon les races, et néanmoins ne cesse point d’appartenir à la métamorphose générale la plus grande de toutes. Les diptères diffèrent de tous les autres insectes, en ce qu'ils n’ont que deux ailes, sans que ce soient les suites d’aucun avortement, et ces ailes sont nues, membraneuses, veinées, étendues, jamais cachées sous des élytres. Outre ces deux aïles, on remarque enccre, dans la plupart, deux petites pièces mobiles, consistant chacune en un petit filet terminé par un bouton ar- rondi. Ces pièces sont placées un peu au-dessous de l'origine des ailes, et semblent tenir lieu des deux autres ailes qui manquent. On a donné à ces pièces le nom de balanciers [halteres], comme si elles servaient aux mêmes usages que les balanciers des danseurs de corde. Indépendarament des ailes et des balanciers, beaucoup de diptères sont encore pourvus de deux autres petites pièces minces, membraneuses, élar- gies, en forme de cuiller. Ces pièces, non mobiles, sont placées au-dessus des balanciers qu’elles cachent entièrement ou en partie. On leur a donné le nom de cuillerons [ squamulæ], à cause de leur forme. La plupart des cuillerons ressemblent chacun au commencement d’une aile qui aurait été tronquée près du corselet. La bouche des diptères est, en général, une | | Î Se trompe univalve, jamais articulée, et dont la figure varie dans les différents genres. Cette trompe, dont les bords sont relevés en dessus, est comme creusée en gouLtière à sa partie supérieure, et sert de gaine à un sucoir composé de deux à six filets très-déliés, que l’insecte plonge dans la peau des animaux, dans les fleurs, ou dans le tissu des plantes, pour en sucer les liquides qui peuvent le nourrir. Elle est tantôt droite, tantôt coudée, tantôt plus ou moins rétrac- tile, et a souvent son extrémité élargie, bifide, comme bilabiée. La tête des dipières est munie de deux antennes, ordinairement fort courles et composées de quel- ques articles peu distincts. Les deux yeux à réseau de ces insectes sont très-grands et occupent la ma- jeure partie de Ja tête. Outre ces grands yeux, on voit encore, dans la plupart des diptères, deux ou trois petits yeux lisses, placés au sommet de la tête. Le corselet est grand, plus ou moins arrondi, et souvent terminé par une espèce d'écusson qui y adhère. Antérieurement, il est séparé de la tête par un petit étranglement, et à sa partie postérieure les deux ailes sont attachées un peu latéralement. L'abdomen est ordinairement conique, plus ou moins allongé, composé de plusieurs anneaux dis- tincts. Enfin, la larve des diptères est une espèce de ver mou, sans pattes, et dont la tête n’est point écail- leuse. Comme les diptères sont très-diversifiés et offrent des races extrêmement nombreuses, j'ai dù, pour distribuer et diviser convenablement ces insectes, non-seulement consulter les ouvrages de M. Latreille, mais lui emprunter même la plupart des-caractères qu'il assigne à ses différentes coupes parmi ces ani- maux. Néanmoins, pour conserver la simplicité de la méthode, je me suis efforcé de réduire le nombre des coupes, et surtout celui des genres, partout où: j'ai cru pouvoir le faire. En conséquence, je partage les diptères en neuf familles de la manière suivante. DIVISION DES DIPTÈRES. re Secrion. Deux valves distinctes, inarticulées, soit rapprochées en forme de bec et servant de gaïne à un suçoir, soit écartées et sans suçoir apparent. Les coriaces. Les rhipidoptères. Ile Secrion. Une seule valve inarticulée, conformée en trompe, el renfermant un sucotr dans une gouttière de sa partie supérieure. * Trompe entièrement retirée dans l'inaction, quelquefois jamais appa- rente. Les muscides. Les syrphies. Les stratiomides, 1* ÿ HISTOIRE DES INSECTES. ; ** Trompe toujours saillante, soit entière- ment, soit en partie. 6 Trois articles aux antennes, dont le dernier est quelquefois annelé. (1) Trompe coudée ; suçoir de deux soies, Les conopsaires. (2) Trompe non coudée ; sucoir de quatre à six soies. +- Point de grandes lèvres à la trompe, et le troisième article des antennes jamais annelé, Les bombyliers. +4 Deux grandes lèvres à la trompe, ou le troisième article des antennes annelé. Les tabaniens. $$ Six articles ou davantage aux antennes. Les tipulaires. PREMIÈRE SECTION. Deux valves distinctes, inarticulées , soit rappro- chées en forme de bec et renfermant un sucoir, soit écartées et sans sucoir apparent. Cette section embrasse deux familles très-dis- tinctes, presque isolées, peu nombreuses en races connues , et auxquelles se rapportent des insectes suceurs, tous parasites, soit hématophages, soit carnassiers : ces familles sont les deux suivantes : les coriaces et les rhipidoptères. LES CORIACES. Deux valves inarticulées, rapprochées en forme de bec, ét servant de gaîne à un suçoir. Insectes hématophages, les uns aptères, les autres munis de deux ailes. Point de balanciers dans la plupart. Larves apodes. Osservarions. Les coriaces, ainsi nommés par M. Latreille, parce que la peau de leur corps paraît seulement coriace, Liennent de très-près aux aptères par l'imperfection ou le peu de développement de la plupart de leurs organes, et par la gaine bivalve qui contient leur sucoir. Ces insectes, la plupart encore aptères, ont des yeux souvent peu distincts, des an- tennes presque obsolètes, constituées chacune par un petit tubercule inarticulé, velu ou sétifère, et en général manquent de balanciers. Leur corselet se distingue à peine de leur tête. La famille des cortaces est encore peu nombreuse en races connues. Elle a été formée aux dépens du genre hippobosca de Linnée, et d’une espèce de son genre pediculus. Les insectes de cette famille sont parasites des mammifères et des oiseaux. Je les di- vise en trois genres, qui sont les suivants. NYCTÉRIBIE. (Nycteribia.) Antennes très-petites, constituées chacune par un tubercule subovale et sétigère, et insérées anté- rieurement près du bord interne des yeux. Bec bivalve, renfermant un sucoir. Tête confon- due avec le corselet. Point d'ailes; point de balan- ciers. ) Métamorphose inconnue, cachée. Antennæ minimæ, è tuberculo subovato immerso et setigero constantes, anti cè ad oculorum marginemn internum insertæ. Rostrum bivalve, inarticulatum, haustellum in- cludens. Caput cum trunco coalitum. Alæ et hal teres nullæ. Metamorphosis ignota, abscondita. Ossenvarions, Les nyctéribies, rapportées au genre pediculus par Linnée, et à celui de l’hippo- bosque par Voigt, constituentun genre très-distinct, établi par M. Latreille. Or, ce genre parait devoir être compris parmi les diptères, quoique les insectes qui s’y rapportent n'aient jamais d'ailes, parce que leur bouche offre les caractères des autres coriaces. I y aurait lieu de croire qu’ils ne subissent au- cune métamorphose, si des observations de Réau- mur ne nous apprenaient, d’après l’hippobosque du cheval, que la métamorphose peut s’exéculer dans l’œuf même. On doit regarder les nyctéribies comme des in- sectes très-imparfaits. Elles n’ont ni aïles, ni balan- ciers, ni cuillerons, et n’ont que des yeux peu dis- tincts. Leur corps est brun, velu, et a l'aspect d’une araignée, à cause des pattes longues et arquées dont il est muni. Ces pattes sont au nombre de six. ESPÈCE. 1. Nyctéribie d'Europe. Nycteribia vespertilionis. Latr. 4 Pediculus vespertilionis. Lin. Acarus vespertilionis. Gmel. Nyct. vespertilionis, Act. Soc. Lin. vol. 11. p. 11. t.3. f. 5—6. Habite sur les chauves-souris de nos climats. M. Lalreille en possède une autre espèce de l'Inde. M. Olivier, sous le nom de Nyctéribie biarticulée, en cite une autre qui se trouve sur la chauve-souris fer à cheval. Encycl. p. 400. MÉLOPHAGE. (Melophagus.) Antennes constituées chacune par un tubercule inarticulé, sétifère. Valves du bec plus longues que la tête, Les yeux peu distincts. Point d'ailes, RHIPIDOPTÈRES. 9 Antennœ perparvæ, tuberculo setifero constantes. Rostrumvalvis capite longioribus.Oculivix distincti, Alæ nulle. Osservarrons. Les nélophages ont tant de rap- ports avec les hippobosques que Linnée ne les en a point séparés. Nous suivrons cependant M. Latreille en adoptant ce genre, parce que ces insectes sem- blent faire la transition des nyctéribies aux hippo- bosques. Ils sont encore fort imparfaits. puisque leurs yeux sont peu distincts, et qu'ils n'ont point d'ailes. Voici la seule espèce connue de ce genre. ESPÈCE. 1. Mélophage des moutons. Melophagus ovinus. Latr. M. capite thorace pedibusque ferrugineis. Hippobosca ovina. Lin. Cet insecte se tient caché dans la laine des moutons. Il est de couleur rougeätre, et habite en Europe. HIPPOROSQUE. (Hippobosca.) Antennes courtes, tuberculiformes, reçues dans -des fossettes ; à tubercule, soit velu, soit muni d’une soie dorsale. Bec avancé, bivalve ; à sucoir de deux soies réu- nies. Les yeux très-distincts. Deux ailes horizontales. Antennæ breves, tuberculiformes, in fossulis in- sertæ ; tuberculo hirsutlo, vel setigero. Bostrum bivalve, productum ; haustello setis dua- bus coalitis composito. Oculi aistinctissimi. Alæ duæ horizontales. Osservarrons. Les Aippobosques ont, comme les insectes des genres précédents, le corps aplati, cou- vert d’une peau coriace. Leur tête petite, leur cor- selet court, leur abdomen plat, arrondi ou ovale, et leurs pattes étalées leur donnent une apparence d'araignée; ce qui les a fait nommer vulgairement mouches-araignées. Elles ont deux ailes horizontales, un peu croisées, plus longues que l'abdomen. Les hippobosques de M. Zatreille manquent de petits yeux lisses ; ses ornithomyies en sont presque Loutes pourvues : celles-ci se trouvent sur les oiseaux. Notre genre hippobosque n’est qu'un démembre- ment du genre Lippobosca de Linnée, et n'en com- prend que les espèces qui ont des ailes. Nous n’en connaissons encore qu'un petit nombre. ESPÈCES. 1. Hippobosque du cheval. Hippobosca equina. H. antennarum tuberculo setà dorsali instructo; ocellis nullis. Hippobosca equina. Lin. Fab. Latr, Degeer. Mém, 6. pl. 16, f. 1—»0. Panz. Faun. ins. fase. 7. Lab. 23. Habite, Europe, et attaque les chevaux avec obstina- tion. Elle est brune, à corselet varié de jaune et de blanc. Selon Réaumur, la femelle pond une véritable nymphe au lieu d'un œuf. 2. Hippobosque de l'hirondelle. Æippobosca hirun- dinis. À. antennarum tubereulo hirsuto; ocellis dislinctis; cor- pore flavescente; alis apice aculis. Hippobosca hirundinis. Lin. Ornithomyia hirundinis. Latr. (B) var. ocellis subnullis. Panz. Faun. ins. fase. 7. {. 24. Habite en Europe, dans les nids des hirondelles. 5. Hippobosque verte. Hippobosca viridis. H. corpore virescente; thorace suprà nigro; alis subova- libus. Hippobosca avicularia. Fab. Ornithomyiaviridis. Latr. Hist. nat. des crust, et des ins. vol. 14. p.402. tab. 110. F, 9. Habite en Europe, sur différents oiseaux. 4. Hippobosque australe. Æippobosca australasiæ. H. fusca ; alis magnis subovalis ; proboscide brevissim ; ocellis distinctis. Hippobosca australasiæ. Fab. Syst. antl. p. 337. Ornithomyia australasiæ. Latr. Habite les îles de l'océan austral, l'Ile-de-France. Elle est grande , eta un peu plus de six lignes de longueur depuis la tête jusqu’au bout des ailes. LES RHIPIDOPTÈRES. Deux valves labiales , maxilliformes , linéaires , très-étroites, croisées, ayant chacune une palpe à leur base. Sucçoir nul, avorté. Antennes ayant deux ou trois articulations à leur base, et bifides dans leur partie supérieure. Deux ailes découvertes, nues, membraneuses, plis- sées en rayons longitudinalement. Deux écailles li- néaires, cochléariformes, insérées près de l’origine des pattes antérieures. Point de balanciers. Un écus- son. Larve apode. Chrysalide [coque immobile]. Osservarioxs. M. Xirby, savant zoologiste an- glais, a nouvellement établi, avec le petit nombre d'insectes connus dont il est ici question, un nou- vel ordre'auquel il a donné le nom de strepsiptères [élytres Lors]. Il à pris pour des élytres, les deux écailies coriaces et fort petites qui s’insèrent près de la hanche des deux pattes antérieures. Mais j'en ai jugé autrement, ainsi que l'avait déjà fait M. La- treille ; car jamais les élytres n’ont des points d’at- tache semblables à ceux des deux écailles dont il s’agit. Les leurs sont toujours immédiatement au- dessus de ceux des ailes, et elles recouvrent ces ailes en tout ou en partie. Ainsi, non-seulement j'ai cru qu'il était plus con- venable de donner à ces insectes le nom commun de rhipidoptères [ailes en éventail], mais j'ai pensé 10 HISTOIRE DES INSECTES. qu'ils ne devaient pas constituer un ordre particu- lier, puisqu'ils offrent les caractères principaux qui distinguent les diptères. ; IL est certain que la bouche de ces insectes, quant à ses parties distinctes, parait ne ressembler ni à celle des diptères, ni à celle des insectes des autres ordres; ce qui a dù tromper M. Kirby; car elle n'offre ni mandibules véritables, ni suçoir utile. En effet, la bouche des rhipidoptères présente seu- lement deux pièces étroites, linéaires, croisées, ayant chacune une palpe à leur base. M. Kirby a pris ces pièces pour des mandibules : elles seraient plu- tôtdes mâchoires, puisqu’ellesont chacuneune palpe. Mais, en étudiant les rapports de ces insectes avec ceux des diptères qui les avoisinent le plus, je re- connais que ces pièces ne sont que les parties d’une lèvre inférieure qui a aussi ses palpes. En effet, si l’on considère que la bouche des di- plères secompose d’une gaine renfermant un sucçoir ; que cette gaine est d’abord bivalve, comme dans les aptères et les diptères coriaces; et qu’ensuite elle devient univalve par la réunion de ses deux pièces, comme dans le plus grand nombre des di- ptères, on sera convaincu que cette gaine est le véri- table produit d’une lèvre inférieure ou d’une partie qui la représente. Alors on sentira que, dans les rhipidoptères dont il s’agit, la bouche n'offre qu’une gaine sans suçoir, et que cette gaine n’est qu’une lèvre inférieure partagée en deux pièces ayant cha- cune leur propre palpe. Les rhipidoptères, parvenus à l’état parfait, n’ont probablement aucun autre acte à exécuter que ce- lui qui concerne leur reproduction; et alors ils ne prennent aucune nourriture. Dans ce cas, leur bouche, qui devait offrir les instruments propres à composer un sucoir, est restée sans développement, et le suçoir est avorté. Sa gaine seule s'offre encore; mais elle est en quelque sorte altérée par un défaut d'emploi, et présente deux pièces distinctes, étroites, linéaires, qui ne sont assurément pas des mandi- bules, et que l’on doit plutôt considérer comme les parties d’une lèvre inférieure munie de ses palpes, que comme des mâchoires. Ce sont donc des in- sectes suceurs, car ils le sont dans leur élat de larve; et parvenus à l’état parfait, leur bouche sans emploi n’offre plus que des parties modifiées. Si, comme je le pense, les rhipidoptères sont des diptères véritables, je conviens qu'ils offrent des singularités assez remarquables; car ils n’ont point de balanciers, et la plication de leurs ailes parait leur être particulière. Mais les balanciers ne sont point essentiels aux diptères, comme le prouvent les diptères coriaces, et si la plication des ailes était un caractère assez important pour exiger la fonda- tion Me ordre, il en faudrait ailleurs établir en- core de nouveaux. Diverses considérations nous montrent que les rhipidoptères appartiennent réellement aux di- ptères par leurs rapports. Ils n’ont que deux ailes sans élytres, leur larve est apode, et leur chrysalide est une coque immobile qui parait se former de la peau même de l'animal. Leurs yeux, portés sur des pédicules courts et épais, trouvent des exemples analogues dans certains diptères. Les deux ou trois articulations de la base de leurs antennes sont dans le même cas, et la bifurcation de ces antennes me parait le produil d'une pièce correspondante à la soie latérale des antennes de la plupart des mus- cides. Enfin, les larves de certains diptères vivent dans le corps d’autres insectes, comme celles des rhipidoptères vivent dans le corps des polystes [fa- mille de guêpes], ou dans celui des andrennes. On ne connait encore que deux genres qui se rap- portent à cette famille : ce sont les suivants. XÉNOS, (Xenos.) Antennes triarticulées à leur base, et partagées en deux branches allongées, grêles, semi-cylindri- ques, égales, l'une et l’autre sans articulations. Antenne basi triarticulatæ , bipartitæ; ramis elongatis, semileretibus, utrisque exarliculatis sy- metricis. Ogservarions. Les æénos sont de petits insectes parasites des polystes d'Europe et d'Amérique. Leurs ailes déployées sont larges, arrondies, à plis rayon- nants. Les deux branches de leurs antennes sont égales et sans articulations. On connaît deux espèces de ce genre. ESPÈCES. 1. Xénos de Rossi. Xenos Rossit. X. ater, antennis ramis compressis, larsis fuscis. Kirby. Act. Soc. Linn. vol. 11. p, 116. Habite in vespa gallicä. 1. Xénos de Peck. Xenos Peckit. X. nigro-fuscus, anlennis ramis semileretibus dilutiori= bus, albo-punctatis, ano pallido, pedibus luridis;Lar- sis fuscis. Kirby. Act. Soc. Linn. vol. 11. p. 116. tab. 8. et tab. 9. Habite in polyste fuscal&. Fabr. Amérique sept. STYLOPS. (Stylops.) Antennes biarticulées à leur base, partagées en deux branches allongées, comprimées, inégales, et dont la supérieure est articulée. Antennæ basi biarticulatæ , bipartitæ : ramis compressis, inæqualibus ; superiori articulato. Osservarrons. Les séylops ont des antennes four- chues comme les xénos, mais leurs branches sont inégales, et la plus grande ou la supérieure est arti- culée. On n’en connaît qu’une espèce. ESPÈCE. 1. Stylops de la mélitte. Séylops melittæ. Kirby. Act. Soc. Linn: val: 11 p. 112. Hub. larva in corpore melillarum (des andrénnes). MUSCIDES. , 11 DEUXIÈME SECTION. Trompe univalve renfermant le sucoir dans une gouttière de sa partie supérieure. Après les coriaces et les rhipidoptères, tous les autres diptères appartiennent à cette deuxième sec- tion ; car, sauf l’œstre dont la trompe n’est jamais apparente, tous les insectes de cette division, au lieu d’un bec bivalve, ont une trompe univalve, inarticulée, en général terminée par deux lèvres, et qui renferme le sucoir dans une gouttière de sa partie supérieure. Il faut partager cette section de la manière suivante : * Trompe entièrement retirée dans l'inaction, quel quefois jamais apparente. (1) Dernier article des antennes sans anneaux apparents. (a) Suçoir de deux soies. ——# è— LES MUSCIDES. Elles ont des antennes trés-courtes, de 9 ou 5 «r- ticles, dont le dernier est le plus grand. Port de la mouche commune. La famille des muscides, instituée par M, Latreille, a élé ainsi nommée parce qu'elle comprend le genre musoa de Linnée, que l'on a partagé en plusieurs genres distincts, mais que les rapports forcent de réunir dans Ja même famille, Le caractère de cette famille est d’avoir une trompe entièrement retirée dans l’inaction, quel- quefois jamais apparente; le sucoir composé seule- ment de 2 ou 5 soies, mais point de 4 comme dans les syrphies ; et des antennes courtes, à 2 ou 5 ar- ticles, dont le dernier est sans anneaux, ce qui les distingue des stratiomides, Les muscides sont extrêmement nombreuses, au moins quant à l'énorme quantité d'espèces qu'elles présentent. Leurs nymphes, comme dans les co- riaces, sont inactives, à coque opaque, el nemon- trent aucune partie de l'insecte parfait, Considérant l'intérêt qu'on a de ménager la sim- plicité de la méthode, je ne diviserai cette famille qu'en huit genres, les analysant de la manière sui- vante, DIVISION DES MUSCIDES. (a) Trompe jamais apparente. OEstre. (aa) Trompe apparente, surtout dans l'action. (b) Les yeux sessiles. (c) Antennes sétigères. (d) Ailes écartées. (1) Cuillerons grands, couvrant entièrement ou en grande partie les balanciers. Mouche. (2) Cuillerons petits, laissant à découvert la majeure partie des balanciers. Téphrite. (dd) Ailes couchées, (1) Antennes plus courtes que la tête. Myode. (2) Antennes aussi longues ou plus longues que la tête, Macrocère. (cc) Antennes non sétigères, Scénopine. (bb) Les yeux pédiculés. Diopsis. Achias. OESTRE. (OEstrus.) Antennes courtes, composées chacune d’un glo- bule subtriarticulé, muni d’une soie latérale, Point de trompe apparente; trois tubercules à la place de la bouche. Forme et aspect des grosses mouches. Antennæ breves, globula subtriarticulato com- positæ ; selà laterali. Proboscis nulla perspicua ; ore tuberculis tribus obtecto. Habilus nuscarum domesticarum. Ogservarions. Les antennes très-courles, qui res- semblent chacune à un bouton sétifère, etla trompe, en apparence tout à fait nulle, distinguent suffisam- ment l’œstre des autres muscides, et même de tous les autres genres de diptères. On a présumé que, quoique non apparente, la trompe de l'œstre exis- {ait néanmoins, mais qu'elle rentre tellement dès que l’insecte n’en fait pas usage, qu'il n’en reste plus l'apparence. Selon M, Latreille, deux des tu- bercules de la bouche sont des rudiments de palpes, et le troisième en est un de la trompe, Les æstres ressemblent à de grosses mouches. Ils ont la tête arrondie, transverse, vésiculeuse en de- vant, munie de deux yeux à réseau et de trois pe- tits yeux lisses. Leur corps est un peu velu, porte deux ailes couchées et deux balanciers assez sail- lants. On voit deux pelotes aux tarses de leurs pattes. Leurs larves ressemblent à des vers courts, cylindriques, cannelés, souvent garnis de cercles 12 HISTOIRE DES INSECTES, de soies courtes, couchées ct dirigées en arrière. C’est dans le corps des grands mammifères vi- vants qu'on peut trouver les larves des œæstres. Les unes vivent dans le fondement, les intestins, et même dans l'estomac des chevaux; d’autres dans les cavités du nez des bœufs et des moutons; d’au- tres enfin sous la peau des bœufs, etc. Ces larves sont sans pattes et ont à leur partie postérieure deux grands stigmates dont chacun présente souvent plu- sieurs ouvertures. La larve ayant pris Loute sa croissance dans l’ani- mal où elle vit, en sort pour se métamorphoser, se laisse tomber à terre, s'enfonce sous quelque pierre, et s’y change en nymphe. L'œstre, devenu insecte parfait, vit peu sous cette dernière forme; peut-être ne prend-il plus de nour- rilure, ce qui peut influer sur l'état de sa bouche; aussi ne tarde-t-il pas à s’accoupler et à déposer ses œufs dans les lieux convenables pour la nourriture de ses petits. ESPÈCES. 4, OEstre du cheval. OEstrus equi. Fab. OË. alis albidis, fascia punctisque duobus nigris, abdomine Lolo ferrugineo. Fab. OEstrus equi. Oliv. Dict. n° 6. OEstrus bovis. Lin. OEstrus vituli, Fab. OËstrus hæmorrhoidalis. Gmel. p. 2810. Habite en France, en Angleterre , en Italie, etc. La fe- melle dépose ses œufs sur les épaules et les jambes du cheval qui, en se léchant, fait éclore ces œufs et transporte les larves dans son estomac, où elles se nourrissent. 2, OEstre du bœuf. OEstrus bovis. Fab. OË. alis immaculatis fuscis, thorace flavo : fascia ni- gra ; abdomine basi albo, apice fulvo. OËstrus bovis. Oliv. Dict. n° 3. Réaumur. Ins. 4. p. 503. pl. 38. f. 7. 3. Habite en Europe et principalement en France. Sa larve vit sous la peau des bœufs. 9. OEstre hémorrhoïdal, OEstrus hæmorrhoidalis. Lin. OËE. alis immaculatis, thorace nigro, scutello pallido, abdomine nigro, basi albido, apice fulvo. Fab. OEstrus hæmorrhoidalis. Oliv. Dict. n° 7. OEstrus bovis. Gmel. p. 2809. Habite en Europe. La femelle dépose ses œufs sur les lèvres des chevaux, et les larves vivent dans son esto- mac. 4, OEstre vétérinaire. O£strus veterinus. OË. ferrugineus, alis immaculatis; lateribus thoracis abdominisque basi pilis albis. Clark. Trans. of the Linn. Soc. 5. p. 328. t. 23. f. 18—10. OËstrus veterinus. Fab. OEstrus nasalis. Linn. OEstrus velerinus. Oliv. Dict. n° 8. Habite en Europe. Sa larve vit dans l'estomac et les in- testins des chevaux. On croit que c’est à cette espèce qu'il faut rapporter l'habitude de déposer ses œufs sur le bord de l'anus des chevaux, 5. OEstre du mouton. O£strus ovis, OËE. alis pellucidis, basi punctatis; abdomine albo ni- groque versicolore. OEstrus ovis. Lin. Oliv. Dict. n° 17. Clark. Act. Soc. Linn. 3. p.329. f. 32. f. 16.—19. Geoff. 2. p. 456. no 2,16, 19. f, r. Habite en Europe, etc. La femelle dépose ses œufs sur le bord des narines des moutons. La larve vit dans les sinus frontaux et maxillaires de ces animaux. Etc. MOUCHE. (Musca.) Antennes à palette sétigère. Trompe charnue, à orifice bilabié, Sucoir de deux soies réunies. Deux palpes insérées sur la trompe. Ailes écartées. Cuillerons cachant les balanciers. Antennæ articulo ullimo subspatulato setigero. Proboscis carnosa, apice bilabiata ; haustello subbi- seto. Palpi duo ad basim proboscidis. Alœ divaricatæ. Halteres squamis obtecti. Ogservarions. Je rapporte à ce genre toutes les muscides dont les antennes, à palette sétigère, sont composées de deux ou trois articles ; dont la trompe, rétractile en entier, contient un suçoir de deux soies ; et qui ont les yeux sessiles, les ailes écartées, et les cuillerons cachant les balanciers. Malgré les réductions qu’entrainent ces carac- tères, le genre mouche est encore nombreux en es- pèces, et il-serait peut-être utile de le réduire da- vantage si des caractères faciles à saisir en offraient la possibilité. Les mouches sont des insectes des plus communs, que l’on rencontre partout, dans les maisons, dans les champs et les bois. Elles volent avec légèreté et rapidité, et la plupart font entendre en volant un bourdonnement monotone. Celles que l’on voit dans les maisons, et qui y sont surtout très-abondantes pendant l’élé, sont souvent très-incommodes , et même importunes. Elles se posent partout, sur les viandes, sur les ma- tières sucrées, sur les fruits, sur les aliments de tout genre, et les sucent avec leur trompe. Elle sa- lissent les boiseries, les glaces, les dorures sur les- quelles elles déposent leurs excréments. Les mouches ont des antennes courtes, composées de deux ou trois articles, dont le premier ou les deux premiers sont fort petits, et dont le dernier est allongé en palette, avec une soie latérale, tantôt simple , tantôt plumeuse. La trompe de ces insectes est rétractile en entier, comme charnue, bilabiée à son extrémité; elle cache dansun replide sa partiesupérieure un suçoir qui n’a que deux soies, et qui les a probablement toutes deux, quoiqu'il paraisse n’en avoir qu'une. C’est avec cette trompe molle, et par le moyen du suçoir qui est recu dans sa cannelure, que l'animal pompe les sucs dont il se nourrit. Les larves des »2ouches ressemblent à des vers mous, blanchätres, sans pattes, et dont la tête est pareïllement molle. Leur bouche est un sucoir ac- MUSCIDES. 15 compagné de deux crochets qui servent à déchirer ou diviser les matières que la larve doit sucer. Elles vivent, les unes sur les plantes, dans l’intérieur des fruits, dans le parenchyme des feuilles qu'elles mi- nent , elc. ; les autres dans les chairs des animaux morts et dans d’autres matières en partie pourries ; les autres encore dans les excréments de l'hommeet des animaux. On sait combien l’on a de peine, pendant l'été, à préserver la viande des mouches bleues qu’on nomme musca vomitoria; elles y déposent leurs œufs, et c'est de ces œufs qu'éclosent ces vers blancs qu'on voit sur la viande qui commence à se corrompre. D’autres larves semblables, mais plus petites, vivent dans le fromage qui commence à se gâter (»wsca putris, Fab.) : ces larves ont la faculté de sauter. Les larves des A7. cœæsar, M. cadaverina, M. mor- tuorum, vivent dans les cadavres. La larve de la mouche commune (M. domestica) vit dans la fiente du cheval. Enfin il y en a qui vivent dans le corps des chenilles dont elles dévorent les parties internes (£chinomye, Latr.). L'une des mouches les plus incommodes, est la mouche météorique (Oliv., Dict. n° 79) qui parait vers le milieu de l'été; elle vole en troupes nom- breuses autour de la tête des chevaux et des bêtes à cornes, et tâche d’entrer dans leurs yeux, dans leurs oreilles, pour se nourrir de l'humeur qui s'y trouve. Elle se jette aussi dans les yeux de l'homme. Le nombre des espèces de mouches connues s’élevant déjà à plusieurs centaines , il faut tâcher de diviser le genre qui les comprend par un carac- tère facile à reconnaitre comme celui d’avoir : La soie des antennes, simple. La soie des antennes, velue ou plumeuse. Mais ici je ne citerai que quelques espèces qui appartiennent aux genres #usca, echinomyia, ocy- plera, phasia, etc., de M. Latreille. ESPÈCES. 1. Mouche ventre-bleu. Musca vomitoria. L. M. thorace nigro; abdomine cæruleo-nitente; fronte fuluä. Linn. M. chrysocephala. Degeer. Ins. 6. p. 60. n°5. Réaum. Ins. 4. tab. 24. f. 13— 15. La mouche bleue de la viande. Geoff. 2.p. 524. n° 59. Habite en Europe. Elle est grosse et très-commune. 9, Mouche vert-doré. Musca cœæsar. Lin. M. antennis plumalis, pilosa, viridi-nitens ; pedibus niqris. Réaum. Ins. 4. t. 8. f. 1.ett.19.f,8. La mouche dorée commune. Geoff. 2. p. 522. n° 53, Habite en Europe. Sa larve vit sur les cadavres. 5. Mouche carnassière. Musca carnaria. Lin. M. antennis plumatis; pilosa, nigra; thorace lineis pallidioribus ; ablomine nitido tessellato. Roes. Ins. 2. muse. t. 9. f. 10. La grande mouche, etc. Geoff. Ins. 2. p. 527. n° 65. Habite en Europe. Grosse mouche, fort commune. 4. Mouche domestique. Musca domestica. Lin. M. antennis plumatis ; thorace linealo ; abdomine tes- sellato, subtüs pallido. Fab. 4. p.315, Degeer. Ins. 6. p. 52. n° 10. tab. 4. f. 5—6, La mouche commune. Geoff. 2. p. 528. n° 66. Habite en Europe. Elle est très-commune dans les mai- sons. Sa larve vit dans le fumier du cheval. J'en ai vu qui vécurent dans le corps de la chenille du psi (noce. Psi), qui s'y changèrent en chrysalide, d'où sortit la mouche domestique; du moins je ne la reconnus pas pour la musca larvarum. La chenille , que je nourris- sais, périt avant sa transformation. 5. Mouche latérale. Musca lateralis. Fab. M. nigra; antennis selaris; abdominis lateribus basi sanquineis, Fab, 4. p. 328. Degeer. Ins. 6, p. 28. n° 7. tab. 1. f. 9. Paz. Faun. fase. 7. tab. 22. Ocyptera lateralis. Latr. Gen. Crust, et Ins, 4. p. 344. Habite en Allemagne. 6. Mouche brassicaire. Musca brassicaria. Fab. M. nigra; antennis selariis; abdomine cylindrico : seq- mento secundo tertioque rufis. Fab. 4. p. 327. Degeer. Ins. 6.p. 1. f. 12—14: Panz. Faun. fase. 20. t. 20. Ocyptera brassicaria. Latr. Habite en Europe. Sa larve vit dans les racines du chou. 7. Mouche arrondie. Musca rotundata. Lin. M. antennis selariis ; thorace lineato ; abdomine subro- tundo ferrugineo , lineä longitudinali punctorum ni- grorum. Fab. 4. p. 325. Tachina. Fab. Degeer. Ins. 6. p.28. pl. 1.f. 11. Panz. Faun. fase. 20. {. 19. Ocyptera. Latr. Habite en Europe. 8. Mouche géante. Musca grossa. Lin. M. nigra, pilosa ; antennis setariis ; alis basi ferrugi- neis. Linn. Degeer. Ins, 6. p.21.pl.1.f. r. Echinomyia grossa. Latr. Geoff. 2. p. 495. n° 5. Habite en Europe. Sa larve vit dans le fumier des bœufs. 9. Mouche sauvage. Musca fera. M. antennis selaris; thorace nigro ; abdominis tereti- bus testaceo-diaphanis. Musca fera. Lin. Fab. 4. p. 324. Harris. Ins. angl. tab. 9. f. 2. Geoff. 2. p. 509. n° 33. Echinomyia fera. Latr. Habite en Europe, dans les bois et les prés. 10. Mouche subcoléoptrée. Musca subcoleoptrata. M. thorace nigro; alis cinereis : vittis duabus fuscis repandis. Conops subcoleoptratus. Linn. Thereva subroleoptrata. Fab. Suppl. p.360. Panz. Faun. fase. 54. tab. 13—14. Phasia «ubcoleoptrata. Latr. Habite en Europe. 11. Mouche ailes épaisses. Musca crassipennis. M. thorace flavescente ; alis disco albido : puncto dis- linclo nigro. 14 HISTOIRE DES INSECTES. Thereva crassipennis. Fab. Suppl. p. 560. Panz. Faun. fase, 74. tab, 15. Phasia. Latr, Habite en Europe. 12. Mouche flancs fauves. Musca afjinis. M. thoracis lateribus fulvis ; abdomine atro : lateribus Les'aceis. Thereva afjinis. Fab. Suppl. p. 567. Panz. Faun. fase. 74. tab. 16, Phasia. Latr. Habite en France, etc. 15. Mouche nébuleuse. Musca nebulosa. M. atra, nitida, pilosa; thorace basi slriato; alis fusco-nebulosis: antennis selariis. Thereva obesa. Fab. Suppl. p. 56r. Panz. Faun. fasc. 56. tab. 20. Phasia. Latr. Habite en Allemagne, en Italie. Etc. Voyez, pour les ocyptères de M. Latreille que je réunis ici, l'Encyclopédie, p. 4. TÉPHRITE. (Tephritis.) Antennes courtes, distantes, sétigères. Trompe plus ou moins saillante, à sucoir de deux soies. Ailes écartées, vibrantes. Cuillerons petits. Antennæ breves, remotæ, setigeræ. Proboscis plus iinusve exserta. Alæ divaricatæ, vibratiles. Squamæ halterum parvulte. Ogservarions. Sous le nom de téphrite, je réunis les téphrites, les platystomes et les micropèzes de HI. Latreille, ces muscides ayant les ailes écartées comme les mouches , mais les cuillerons petits, lais- sant à nu la majeure partie des balanciers. Dans ces insectes, l'abdomen des femelles est terminé par une pointe. ESPÈCES. 1. Téphrite solsticiale. Tephritis solstitialis. T. antennis selariis ; alis albis : fasciis quatuor con- neæis nigris; scutello flavo. Musea solstitialis. Linn. Fab. 4. p. 359. Geoff. 2.p. 499. n° 14. Habite en Europe, sur les fleurs des chardons. 2, Téphrite du chardon. Zephritis cardui. T. nigra ; antennis selaris ; alis albis ; fascia flexuosa [usca. Musca cardui. Linn.Fab.4.p. 359. Geoff. 2. p. 496. n°8. Habite les chardons et y produit des gales. 3. Téphrite vibrante. Tephritis vibrans. T. antennis selarüs : alis Ayalinis apice nigris; capile rubro. Musca vibrans, Linn, Fab, p. 3br. Geoff. 2, p. 494. n° 4. Habite en Europe, sur les arbustes, Elle élève et abaisse continuellement ses ailes. 4. Téphrite cynipsée, Tephritis cynipsea. T. antennis selariis ; alis apice puncto laterali nigro; abdomine cylindrico. Musea cynipsea. Fab. 4. p. 357, Linn. Micropezu. Latr. Habite en Europe , sur les fleurs. Espèce fort petite. Etc. MYODE. ( Myoda.) Antennes sétigères, plus courtes que la tête. Trompe à orifice bilabié, à sucoir de deux soies, Les yeux sessiles. Port des mouches. Aïles couchées, se recouvrant l’une l’autre plus ou moins complétement, Antenne setiferæ, capite breviores. Proboscis ori- ficio bilabiato et haustello bisetoso. Oculi sessiles. Habitus muscarum. Alæ incumbentes, non diva- ricatæ. Ogservarrons. Je rapporte sous ce nom particulier, toutes les muscides à antennes sétigères plus cour- tes que la tête, à yeux sessiles, à trompe dont l'o- rifice est comme bilabié, et dont les ailes ne sont point divergentes. Ainsi, les #y0des diffèrent des mouches et des téphrites en ce que leurs ailes sont couchées, l’une recouvrant l’autre plus ou moins complétement. On les distingue des macrocères par leurs antennes plus courtes que la tête ; de la scéno- pine par leurs antennes sétigères ; enfin des diop- sis, etc., parce que leurs yeux sont sessiles. Rien n’empéchera, pour l'étude des détails, qu'on ne sous-divise ce genre, et qu'on ne retrouve dans son cadre, les lipses , les anthomies, les scatophages, et les oscines de M. Latreille. J'en vais citer quelques espèces qui appartiennent à ces sous-divisions. ESPÈCES. 1. Myoûe tentaculaire. Hyoda tentaculata. M. nigra-cinerea ; fronte flavescente ; abdomine albo- maculalo. Lipse tentaculata. Latr. Gen. Crust. et Ins. 4. p. 347. et vol. 1. tab. 15. f. 9. Habite aux environs de Paris, sur le bord des mares. 2, Myode pluviale. Myoda pluvialis. M. antennis setariis, cinerea ; thorace maculis quinque rigris; abdomine maculis obsoletis. Musca pluvialis. Linn. Fab, 4, p. 329. Geoff. 2. p. 529. n° 68. Anthomyia. Latr. Gen. Crust.et Ins. 4, p. 346. Habite en Europe. 5. Myode stercoraire. Ayoda stercoraria. M.grisea, hirla ; antennis setarüs; «lis punclo obseuro. Blusca stercoraria. Liun. Fab. 4. p. 345. MUSCIDES. 15 Geoff. 2. p. 530. no 69. Scatophaga. Latr. Gen, Crust. et Ins. 4, p. 558. Habite en Europe. Elle est jaunâtre ou roussätre ; com- mune sur les ordures, &, Myode scybalaire. Myoda scybalaria. M. hirla rufo-ferruginea ; antennis selariüs ; alis flaves- centibus ; punclo obscuriore. Musco scybalaria. Linn. Fab, ibid. Scatophaga. Latr. Habite en Europe, sur les ordures. Elle ressemble à la précédente; mais elle est une fois plus grosse. 5. Myode élégante, Ayoda elegans. M. cinerea, antennis selariis; verlice sanquineo; abdo- mine fasciis quinque nigris ; alis maculalis. Musca formosa. Panz. Faun, fase. 59. 1. 21. Oscinis. Latr. Gen. Crust. et Ins. 4. p. 35r. Habite en France, en Autriche, etc., sur les arbres, 6, Myode transparente. Hyoda hyalina. M. nigra, antennis selariis; alis hkyalinis nigro-macula- dis. Musca hyalina.Panz, Faun. fase. 60, tab, 24. Oscinis. Latr. Habite en Autriche. 7. Myode rayée. Myoda lineala. M. sublüs flava, suprà nigra; lineis thoracis scutello- que flavis. Musca lineala. Fab. 4.p. 356. Oscinis lineata. Latr. Habite en Europe sur les fleurs, 8. Myode de l'olivier. Myoda olee. M. antennis selariis ; thorace cinerascente ; abdomine conico, ferrugineo : lateribus atro-maculalis. Musca oleæ. Fab. 4. p.349. Oscinis. Latr. Habite l'Europe australe, Sa larve vit dans les fruits de l'olivier. Etc. MACROCÈRE. (Macrocera.) Antennes triarticulées, sétigères, aussi longues ou plus longues que la tête. Ailes couchées. Cuillerons petits. Antenne triarticulateæ, setigeræ, longitudine capi- lis vel capile elongiores. Alcæ incumbentes. Squamc halterum parvulæ. Osservarions. Les macrocères ont les ailes cou- chées commeles myodes, et sont en cela distinguées des mouches et des téphrites dont les ailes sont écar- tées ou divergentes, Mais les macrocères diffèrent des myodes par leurs antennes aussi longues ou plus longues que la tête. Sous cette coupe générique, je réunis les loxocères , les sépédons, les tétanocères de M. Latreille. Des sous-divisions du genre peuvent =. suflire pour les indiquer. ESPÈCES. 4. Macrocère ichneumonée. Macrocera ichneumo- nea. M. elongata, atra; antennis selariüs ; thorace poslico rufo lineolis duabus nigris ; pedibus flavis. Musca aristata. Panz. Faun. fase. 73. Lab. 21. Loxocera ichneumonea. Latr. p. 356. Habite aux environs de Paris. 9, Macrocère des marais. Macrocera palustris. M. nigra; anlennis elongatis selariis ; pedibus rufis : posticis elongalis. Syrphus sphegeus. Fab. 4. p. 298. Musca rufipes. Panz. Faun. fase. 60. £, 23, Sepedon palustris, Latr, 4. p. 350. Habite en France, etc., dans les marais. 5. Macrocère réticulée. Macrocera reticulata. M. cinereo-rufescens ; antennis subplumatis ; alis lineo- lis fuscis, subdecussatis. Tetanocera reticulata. Latr. Gen. Crust. etIns. 4. p. 350. Habite en Europe, dans les lieux marécageux. Etc. SCÉNOPINE. (Scenopinus.) Antennes de trois articles, dont le dernier allongé, cylindrique, comprimé, sans soie latérale. Ailes couchées; balanciers nus; pattes courtes. Antenne triarticulatæ ; articulo ultimo elongato , tereti-compresso, absque selé. Alæ incumbentes ; halteres nudi; pedes breves. Osservarions. Ilest si général, dans les muscides, de voir les antennes munies d'une soie latérale, que les insectes dont il s’agit ici méritent d’être distin- gués comme genre, puisque leurs antennes ne sont point sétigères , et que cependant ce sont de vérita- bles muscides. Ainsi, nous avons du adopter le genre scénopine de M. Latreille, parce que son caractère distinctif peut être facilement saisi. ESPÈCE. 1, Scénopine des fenêtres. Scenopinus fenestralis. Latr. Nemotelus fenestralis. Degeer. Schell. t. 13. Musca fenestralis. L. Habite en Europe. On la rencontre fréquemment sur les vitres des fenêtres. Sa marche est lente, Ou la prend avec facilité. piopsrs. ( Diopsis.) Antennes très-petites, triarticulées, insérées sous les yeux au sommet des pédoncules qui les soutien- nent; à troisième article séligère à la base, Tête tri 16 HISTOIRE DES INSECTES. gone, ayant supérieurement et antérieurement deux prolongements cylindriques, très-longs, divergents, qui portent les yeux et les antennes à leur sommet. Trompe des mouches. Corps allongé. Ailes écartées? Antenne minime , triarticulalæ , sub oculis, il- lorum pedunculorum apici inserlæ ; articulo tertio ad basim setigero. Caput trigonum, lateribus supe- riset anticis processibus duobus longissimis, cylin- dricis, divaricatis, apice oculiferis et antenniferis. Proboscis muscarum. Corpus elongatum. Alæ divaricatcæ ? Ogservarrons. Les diopsis sont les insectes les plus singuliers de la famille des muscides. Leurs yeux portés à l'extrémité de longs pédoncules qui naissent des côtés supérieurs de la tête, semblent terminer des cornes latérales, et sont, pour les insectes, ce que sont ceux des podophthalmes pour les crustacés. Le corps des diopsis est allongé ; leur corselet est épineux postérieurement; les ailes paraissent écar- tées ou relevées, et les balanciers sont nus. Les diopsis vivent dans les Indes orientales, l'A- frique. Linnée n’en a connu qu'une espèce. ESPÈCE. 1. Diopsis ichneumonée. Diopsis ichneumonea. Lin. Fuesl. Archiv. tab. 6. Latr. Hist. des Crust. et Ins. vol. 14. pl. 112. f. 6 et 7. Habite l'Afrique, les côtes de la Guinée. Quatre épines derrière le corselet. ACHIAS. (Achias.) Antennes insérées sur le front, couchées, triarti- culées; à troisième article allongé, cylindrique. Les yeux portés sur les pédoncules plus longs que la tête. Deux palpes filiformes, insérées à la base de la trompe. Corselet plane. Ailes plus longues que l’ab- domen. Antennæ fronti insertæ, incumbentes, triarticu- latæ ; articulo tertio elongato, cylindrico. Oculi por- recti, utrinque pedunculo capite longiori insidentes. Palpi duo fiiformes, ad basim proboscidis inserti. Thorax planus. Alæ abdomine longiores. Ozservariows. Le genre achias, établi par Fabri- cius , est encore très-peu connu. Il paraît se distin- guer principalement des diopsis, parce que les an- tennes s’insèrent sur le front de l’insecte, et non sur les pédoncules qui portent les yeux. ESPÈCE. 1. Achias oculé. Achias oculatus. Fabr. Syst. Anti. p. 247. Habite l'ile de Java, Sucoir de quatre soies. LES SYRPHIES. Les syrplies ont la trompe entièrement relirée dans l’inaction , comme les muscides, mais leur su- coirest de quatre soies. Dans les unes, comme dans les autres, le dernier article des antennes n’est point annelé, ce qui les distingue principalement des stra- tiomides. On remarque qu'en général les syrphies sont peu velues, volent rapidement, et qu'alors elles font entendre un bourdonnement plus ou moins consi- dérable. On les trouve pendant la belle saison sur les plantes et sur les fleurs. Leurs larves vivent les unes dans la boue ou dans les latrines, les autres dans les étangs, les mares, etc. Quelques-unes des premières sont munies posté- rieurement d’une longue queue par laquelle elles respirent lorsqu'elles sont enfoncées dans la boue. Voulant toujours suivre mon plan de simplifica- tion, je n’ai divisé la famille des syrphies qu’en sept genres , au lieu de quatorze que l’on trouve dans les ouvrages de M. Latreille ; mais ces genres sont dé- terminés de manière que les coupes de M. Latreille peuvent facilement se retrouver. Voici le tableau de ces divisions. DIVISION DES SYRPHIES. [1] Le devant de la tête avancé en bec, ou offrant uneproéminence au-dessus de la cavité orale. [A] Trompe aussi longue que la tête et le corselet. Rhingie. [B] Trompe beaucoup plus courte que la tête et le corselet,. —+ Antennes beaucoup plus courtes que la tête. Syrphe. —+—+ Antennes aussi longues ou plus longues que la tête. A Antennes ayant une soie latérale. Psare. Chrysotoxe. AA Antennes sans soie latérale, mais terminées par une pointe ou une soie. Cérie. [2] Le devant de la tête non avancé en bec et n’of- frant aucune proéminence au-dessus de la ca- vité orale. Aphrite. Milésie, SYRPHIES. 17 (1) Le devant de la tête avancé en bec, ou offrant une proéminence au-dessus de la cavité orale. RUINGIE. (Rhingia.) Antennes très-courtes, de trois articles, ayant une soie simple et latérale. Le devant de la tête avancé en bec conique. Trompe aussi longue que la tête et le corselet, recue sous le prolongement anté- rieur de la tête. Ailes couchées ; port de la mouche commune. Antennæ brevissime , triarticulatæ ; setà laterali simplici. Pars antica capitis in rostrum conicum porrecta. Proboscis sublinearis, capitis thoracisque longitudine, sub processu rostriformi capitis recepta. Alæ incumbentes. Habitus nuscæ domesticæ. Onservarrons. La rhingie est si remarquable par le prolongement de la partie antérieure de sa tête, qu'on a dü la distinguer comme un genre particu- lier. On lui a donné le nom de mouche à bec; sa larve vit dans les bouses de vaches. On n’en con- nait encore qu’une espèce. ESPÈCE. 1. Rhingie à bec. Rhingia rostrata. Scop. Conops rostrata. Linn. Rhingia rostrata. Fabr. Latr. Panz. Faun. {ns. fase. 87. t. 22. Schell, Dipt. tab. 18. J’olucella.Geoff. Habite en Europe ; rare aux environs de Paris. SYRPHE, (Syrphus.) Antennes plus courtes que la tête, à trois articles et à soie latérale. Une saillie en bec court et obtus au-devant de la tête. Trompe seulement un peu plus Jongue que la tête. Ailes écartées. Antennæ capite breviores , triarticulatæ; setä la- lerali. Processus brevis, obtusus, ad capitis par- tem anticam. Proboscis capite tantim paulù longior. Alæ divaricatæ. Ogservarrows. Les syrphes ont le port et l’aspect des mouches; mais, outre qu’ils en diffèrent par leur sucoir de quatre soies, ils ont le devant de la lêle avancé en bec court et oblus. Leur trompe, quoique beaucoup plus courte que dans la rhingie, est seulement un peu plus longue que la tête. Enfin, leurs antennes triarticulées ont une soie latérale, soit simple, soit plumeuse, qui s’insère en général plutôt sous le troisième article, dans son articula- tion même, que sur le dos de cet article. Sous cette coupe , je réunis les syrphes, les élo- philes, les érisitales , les volucelles et les séricomyes de M, Latreille, ESPÈCES. 1. Syrphe de la Laponie. Syrphus Lapponum. S. tomentosus, niger; sculello ferrugineo ; abdomine cingulis tribus albidis interruplis; antennis plu- malis. Musea Lapponum. Linn. Syrphus Lapponum. Fab. Degeer. Ins. 7. p. 141. pl. 8. f. 14. Sericomyia. Latr. Habite les bois de la Laponie, et près de Paris. 2. Syrphe à bandes. Syrphus inanis. S. antennis plumatis; thorace testaceo ; abdomine pel- lucido ; cingulis duobus nigris. Musca inanis. Linn. Syrphus inanis. Fab. Panz. Faun. fase. 2. tab. 6. Némotèle. Geoff. 2. p. 543. n° 1. t. 18. f. 4. Volucella. Latr. Habite en Europe , sur les fleurs. 5. Syrphe transparent. Syrphus pellucens. S. niger; antennis plumatis ; abdominis segmento primo albo pellucido. Musca pellucens. Lin. Syrphus pellucens. Fab. Polucella. n° 1. Geoff. 2. p. 540. t. 18. f. 3. Panz. Faun. fase. 1. t. 17. Habite en Europe, dans les lieux ombragés. 4. Syrphe cul roux. Syrphus bombylans. S. tomentosus, niger ; abdomine postice rufo ; antennis plumatis. Musca bombylans. Lin. S. bombylans. Fab. Panz. Faun. fase, 8. t. 21. Habite en Europe, dans les bois. 5. Syrphe noir. Syrphus œstraceus. S. niger; scutello albido ; abdominis apice lutescente ; anlennis selariis. Musca æstracea. Linn. $, æstraceus. Fab. Panz. Faun. fasc. 59. t. 13. 5. rupestris. Eristalis. Latr. Habite en Europe. 6. Syrphe apiforme, Syrphus tenax. S. tomentosus; antennis setaris; thorace griseo; ab- domine fusco ; Libiis posticis, compresso-gibbis. Musca tenax. Linn. S. tenax. Fab. Mouche apiforme. Geoff. 2. p. 520. n° 52. Elophilus. Latr. Habite en Europe. Sa larve vit dans les latrines; elle a une queue pour respirer. 7. Syrphe des bois, Syrphus nemorum. S. tomentosus ; antennis selariis ; abdomine atro : cin- gulis tribus albis ; pedibus nigris : geniculis albis. Musca nemorum. Linn. S.nemorum, Fab. Musca.… Geoff. 2. p. 51r. n° 36. Habite en Europe. 8. Syrphe guêpe. Syrphus festivus. Fab. S. nudus ; antennis selariis ; thorace lineis lateralibus ; abdomine cingulis quatuor flavis interruptis. Musca festiva.Linn. 18 HISTOIRE DES INSECTES. Geoff. 2. p. 505. no 7: pl18:f, r. Syrphus. Latr. Habite en Europe. Etc. PSARE. (Psarus.) Antennes de la longueur de la tête, portées sur un pédoncule commun; à troisième article muni d’une soie biarticulée. Un prolongement en bec court à la partie antérieure de la tête, Ailes couchées. Antenn«æ capitis longitudine, pedunculo communi insidentes; articulo tertio seté bidrticulaté instructo. Processus in rostrum brevem ad capilis parleim an- ticam. Alæ incumbentes. Onservarrons. Ce genre est le même que celui qu’a établi M. ZLatreille sous le nom de psare ; il est re- marquable en ce que les antennes sont portées sur un pédoneule commun, et en ce que leur troisième article est muni d’une soie latérale, un peu épaisse, styliforme, biarticulée à sa base. On n’en connait encore que l'espèce suivante. ESPÈCE, 1. Psare abdominal. Psarus abdominalis. Fab. Latr. Hist. nat. des Crust. et des Ins. vol. 14, p. 357. Coqueb. Hlust. Icon. Inst. déc. 3. tab. 23. f. 9. Mouche à antennes réunies. Genf. 2. p. 519. n° 50. Habite aux environs de Paris. CHRYSOTOXE. (Chrysotoxum.) Antennes plus longues que la tête, séparées à leur base, triarticulées, à troisième article muni d’une soie latérale. Une proéminence courte à la partie antérieure de la tête. Ailes écartées. Antenn& capile longiores, basi separatæ, triarti- culatæ ; articulo tertio setà laterali instructo. Pro- Mminentia brevis ad capitis partem anticam. Alæ divaricatæ, Onservarions, Les chrysotoxes diffèrent médio- crement des syrphes; il n’y a guère que la longueur des antennes qui puisse les distinguer. Leur soie latérale s’insère à la base du troisième article. Leur Corps, par ses couleurs, rappelle celui de la guêpe. ESPÈCES. 1. Chrysotoxe à deux bandes. Chrysotoxum bicinc- tum. Ch. nigrum; thoracis lateribus punctis abdomineque cingulis duobus flavis. Mulio bicinctus. Fab. Suppl. p. 567. Schellenb. Dipt. tab, 22. f. ». Habite en Europe, sur les fleurs, 2. Chrysotoxe arqué. Chrysotowum arcuatum. Ch. nigrum; thorace maculis lateralibus, abdomine cingulis quatuor arcuatis flavis. Mulio arcuatus. Fab. Suppl. p. 558. Mouche imitant la guëpe, ete. Geoff, 2. p. 506. Habile en Europe, sur les fleurs, CÉRIE. (Ceria.) Antennes plus longues que la têle, triarticulées, sans soie latérale ; à troisième article mucroné ou terminé par une soie. Un prolongement frontal et en bec plus ou moins saillant. Les ailes le plus souvent écartées. Anñtennæ capite longiores, triarticulatæ, set& la- terali destitutæ; articulo terlio apice nvucronato vel setifero. Processus frontalis rostratus, plus minusve prominulus. Alæ sæpius divaricatæ. Ozservarions. Les antennes des céries, n'ayant point de soie latérale, présentent un caractère qui distingue suffisamment ce genre des autres syrphies. Ce même genre comprend les céries et les callicères de M. Latreille. Dans les premières, le troisième article des antennes est terminé par un stylet; : est terminé par une soie dans les secondes. ESPÈCES. 1. Cérie conopsoïde. Ceria conopsoïides. Latr. C. abdomine atro : segmentis tribus margine flavis. Ceria clavicornis. Fab: Suppl. p. 557. Musca conopsoides. Linn. Syrphus conopseus. Panz. Fase, 44. tab, 20, Habite en Europe, dans les bois. 2. Cérie dorée. Ceria œnea. €. nigra tomentosa, abdomine æneo. Callicera ænea. Meigen. Latr. Panz. Faun. fase. 104. tab. 17. Habite l'Allemagne, la France méridionale. [21 Le devant de la tête non avancé en bec, et n'ayant aucune proérninence au-dessus de la cavité orale. APHRITE. (âphrilis.) Antennes beaucoup plus longues que la tête, triarticulées ; à troisième article en palette conique, sétigère à sa base. Aucun prolongement devant la tête, Ailes couchées. STRATIOMIDES. 19 Antennæ capile multù longiores, triarticulate ; articulo tertio in spatulam conicam figurato, ad basim setigero. Caput anticè non productun. Alœ incumbentes, Osservarions. Ce genre est celui que M. Latreille ainstitué sous le même nom. Il a cela de particulier avec les milésies qui suivent, qu'il comprend des syrphies qui noffrent aucune éminence au-dessus de la cavité orale. ESPÈCE. 1. Aphrite duvet doré. Aphritis auro pubescens. Latr. A. tomentosa, ñigro-ænea ; pedibus flavis. Musca mutabilis. Linn. Mulio mutabilis. Fab. Suppl. p. 558. Stratiomys conica. Panz. Fasc. 12. {. 21. Habite en Europe. MILÉSIE. (Milesia.) Antennés beaucoup plus courtes que la tête, triarticulées ; à troisième article en palette subovale ou subtrigone, et sétigère vers sa base. Aucune proëéminence devant la tête. Ailes couchées. Antennæ capile multù breviores, triarticulateæ ; articulo tertio in spatulam subovatam aut subtri- gonam figurato, versus basim setigero. Caput an- ticè non productum. Alœæ incumbentes. Ogservarions. Sous le nom de mnéésie, je com- prends les milésies et les mérodons de M. Latreille. Ces syrphies ont les ailes couchées, et n'offrent au- cune proéminence frontale, ainsi que les aphrites; mais elles s’en distinguent principalement parce de leurs antennes sont beaucoup plus courtes que a tête. ESPÈCES. 1. Milésie lunulifère, Milesia lunata. M, tomenlosa; thorace cinereo; abdomine arcubus albis, basi rufo apice atro ; [emoribus posticis incras- salis. Syrphus lunatus. Fab, 4.p. 296. Habite en Barbarie. 2. Milésie spinipède. Milesia spinipes. M. tomentosa, abdomine atro : lineolis albis, segmento primo rufo; femoribus posticis dentatis. Syrphus spinipes. Fab. 4. p. 296. Habite en France. 5. Milésie annelée. Milesia annulata. M. tomentosa ; abdomine atro, seymentorum margini- bus albis ; femoribus posticis clavatis dentatis. Syrphus annulatus. Fab. Pauz, fase. 60, t, 11. Habite en Autriche, 4. Milésie mixte, Milesia mixta. M. nudiuscula, nigra; abdominis segmentis secundo tertioque sanguineis ; his quartoque lunulis albis. Syrphus mixtus. Panz. Faun. fase, 60. t, 8. Habite en Autriche. Etc. Dernier article des antennes annelé. LES STRATIOMIDES, Ainsi que les muscides et les syrphies, les sératio- mides ressemblent aux mouches par leur port; leur trompe de même est retirée dans l’inaction, à l’ex- ception des lèvres qui la terminent, etleurs antennes n'ont aussi que trois articles ; mais dans les s/ralio- mides, le dernier article des antennes est annelé, ce qui n’a point lie dans les antennes des muscides et des syrphies. D'ailleurs, ce troisième article des an- tennes ne porte jamais de soic latérale dans les stratiomides. Ces insectes ont tous les ailes couchées, et beau- coup d’entre eux ont leur écusson, ou la partie pos- térieure de leur corselet, armé d’épines ou de poin- tes couchées, dirigées en arrière; ce qui leur a fait donner le nom de #2ouches armées. On les trouve le plus ordinairement dans les lieux aquatiques, au bord des eaux, des mares, des étangs; et, en effet, les larves de la plupart vivent dans l’eau. Ces larves sont allongées, quelquefois un peu apla- ties, vont en grossissant antérieurement, et res- pirent par les stigmates de leur extrémité posté- rieure. Je partage les stratiomides en quatre genres, de la manière suivante. DIVISION DES STRATIOMIDES, [1] Le devant de la tèle arrondi et point avancé en bec, [a] Antennes aussi longues ou plus longues que la tête, sans soie ni stylet au bout. [+] Dernier article des antennes à huit anneaux, Xylophage. [-— Dernier article des antennes à six an- neaux Où Moins. Stratiome. 20 HISTOIRE DES INSECTES. [aa] Antennes plus courtes que la tête ; le dernier article ayant une soie ou un stylet ter- minal. Oxycère. [2] Le devant de la tête avancé en bec. Némotèle. XYLOPHAGE. (Xylophagus.) Antennes aussi longues on plus longues que la tête, sans soie ni stylet au bout; le dernier article à huit anneaux. Le devant de la tête arrondi, et point en bec. Ailes couchées. Antennæ capitis longitudine vel capite longiores, apice nec mucronatæ nec setiferæ; articulo ultièmo octo annulato. Caput anticè rolundatum , non ros- tratum. Alæ incumbentes. Ogservarions. Je rapporte à cette coupe les gen- res xylophage, hermétie et béris de M. Latreille. Ces stratiomides ayant le devant de la tête simple- ment arrondi, leur trompe n’est point retirée sous un museau pointu et avancé en bec. Le troisième article des antennes de nos æylophages est à huit anneaux. Dans les xylophages et les béris de M. Latreille, le troisième article des antennes va en pointe; il est en palette alongée, très-comprimée et étranglée au milieu dans ses herméties. Citons une espèce de chacune de ces trois coupes. ESPÈCES. 1. Xylophage tacheté. Xylophagus maculatus. Meig. X. niger, maculis variis flavis ornatus. Xylophagus ater. Latr. Gen. Crust. et Ins. 1. p. 8. tab. 16. f. 9 —r0. Habite aux environs de Paris, sur l’orme. 2, Xylophage luisant. Xylophagus illucens. ZX. niger; abdominis segmentis pellucidis; tarsis al- bidis. Hermetia illucens. Latr. Gen. Crust. et Ins. 4. p. 271. Habite l'Amérique méridionale, 3. Xylophagetarses noirs. Xy/ophagus nigri-tarsis. ZX. niger ; scutello sexdentato ; abdomine ferrugineo ; tarsis nigris. Beris nigri-tarsis. Latr. Gen. Crust. et ins. 4. p. 373. Stratiomys. Geoff. 2. p. 483. n°8. Stratiomys clavipes. Panz. Fase. 9. t. 19. Habite aux environs de Paris, dans les bois. STRATIOME, (Slratiomys.) Antennes en général plus longues que la tête, sans stylet particulier au bout; le dernier article à cinq ou six anneaux. Point d'avancement en bec de- vant la têle. Aïles couchées. Antennæ ut plurimüm capite longiores, apice stylo peculiari nullo ; ultimo articulo sub sex annu- lato. Caput anticè non rostratum. Alœ incumbentes. Ogservariows. Le genre donc il s’agit ici com- prend les stratiomes, les odontomies et les éphip- pies de M. Latreille. Ces stratiomides ont, comme les xylophages , les antennes aussi longues ou plus longues que la tête, sans soie ou stylet particulier au bout, quoique dans plusieurs elles se terminent insensiblement en soie allongée; mais, dans nos stratiomes, le dernier article des antennes n’a que cinq ou six anneaux, et non huit comme dans les xylophages. ESPÈCES. 1. Siraliome rayé. Stratiomys strigata. Fab, S. sculello bidentalo; abdomine atro : sublüs strigis albis. Latr. Gen. Crust. et Ins. 4. p. 274. Panz. Faun. fase. 12. tab, 20. Habite en Europe. 19 . Stratiome caméléon. Stratiomys chamæleon. #. scutello bidentato, luteo ; abdomine nigro ; fasciis lateralibus luteis. Stratiomys chamæleon.Fabr. Panz. fase. 8. t. 24. Stratiomys. Geoff. 2. p. 479. pl. 17. f. 4. Habite en Europe. Sa larve vit dans l’eau. 5. Stratiome fourchu. Sératiomys furcata. Fab. S. scutello bidentato, nigro ; margine flavo ; abdomine atro : lateribus flavo-maculatis. Odontomyia furcata.Meig. Latr. 4.p. 275. Habite en Allemagne. 4. Stratiomeéphippie. Stratiomys ephippium. Fab. S. scutello bidentato ; thorace rufo, utrinque spinoso. Ephippium thoracium. Latr. 4. p. 276. Panz. Faun. fase. 8. tab. 23. Habite en Europe, dans les bois. . Stratiome hydroléon. Stratiomys hydroleon. Sa S. nigra ; scutello bidentato ; abdomine viridi-nigro, angulato. Musca hydroleon. Linn. Stratiomys hydroleon. Fab. Geolf, Ins. 2. p. 481. n°4. Odontomyia. Latr. Habite en Europe., dans les eaux. Etc. STRATIOMIDES. 91 OZXYCÈRE, (Oxycera.) Antennes plus courtes que la têle ; à troisième ar- ticle terminé par un stylet séliforme ou par une soie particulière. Point d'avancement en bec devant la tête. Ailes couchées, Antennæ capite breviores, articulo tertio stylo se- tiformi vel selà peculiari terminato. Caput anticè non rostratum. Alœæ incumbentes. Ogsenvarrons. Les antennes plus courtes que la tête, ayant leur troisième article terminé par un stylet ou par une soie particulière, c'est-à-dire, qui ne résulte point d’une atténuation insensible de ce troisième article, distinguent nos oxycères des au- tres stratiomides. À ce genre je rapporte les oxy- cères, les sargus et les vappons de M. Zatreïille. L’écusson , ou la partie postérieure du corselet, est épineux dans les oxycères de M. Latreille ; il est mulique dans ses sargus et ses vappons. ESPÈCES. 1. Oxycère hypoléon. Oxycera hypoleon. Meig. 0. scutello bidentato flavo; corpore nigro, flavo varie- galo. Statiomys hypoleon. Fab. 4. p. 267. Stratiomys. n° 6. Geoff. 2. p.481. Panz. Faun. fasc. 1. tab. 14. Habite en Europe. 2, Oxycère cuivreuse. Oxycera cupraria. O. glauco-ænea ; thorace viridi; abdomine oblongo, cupreo. Sargus cuprarius. Fab. Supp. p. 566. Musca. n° 61. Geoff. 2. p. 525. Habite en Europe, sur les fleurs, 5. Oxycère noire. Oxycera atra. ©. nigra ; pedibus pallidis ; alis dimidiato-albis. F'appo ater. Latr. Gen. Crust. et Ins. 4. p. 279. Nemotelus ater. Panz. Faun. fase, 54. tab. 5. Habite en Europe, dans les bois. NÉMOTÈLE. (Nemotelus.) Antennes plus courtes que la tête, insérées sur le bec de sa partie antérieure. Trompe allongée, ren- fermée sous ce bec. Le devant de la tête formant un prolongement pointu et en forme de bec. Ailes couchées. Écusson mutique. Antennæ capite breviores, lateri supero rostri ca- pilis inserlæ. Proboscis elongata, sub capitis rostro vaginata. Caput anticè processu aculo etrostriformi porrectum. Alœ incumbentes. Soutellum multicum, DE LAMARNCK, T, Ile Osservariows. Le genre némotèle, établi par Geof- froi, est adopté par les entomologistes, parce qu'il offre des caractères remarquables. En effet, le pro- longement en forme de bec et antennifère de la partie antérieure de la tête de ces insectes, et la trompe allongée, renfermée sous ce bec, distinguent éminemment ce genre des autres stratiomides. Les némotèles volent peu, paraissent lourdes, et se trouvent ordinairement sur les plantes aquati- ques. Il parait que leurs larves sont encore incon- nues. ESPÈCES. 1. Némotèleuligineuse. Nemotelus uliginosus. Fab, NN. niger; abdomine niveo, apice alro. Panz. Faun. Ins. fase. 46. tab. 2r. Némotèle à bande. Geoff. Ins. 2, pl. 18. £. 4. Habite aux environs de Paris, sur les fleurs dans les lieux aquatiques, 2, Némotèle ponctuée. Nemotelus punctatus. Latr. N. niger ; abdomine lineis tribus punctorum flavescen- lium. NN. punctatus. Fab. 4. p. 271. Coqueb. Illust. Icon. Ins. 3. tab, 23. f, 6. Habite en Barbarie. ** Trompe univalve, toujours saillante, soit en- tièrement, soit en partie. Sous cette division, l’on rapporte quatre familles distinctes, qui embrassent le reste des diptères. Ces familles sont les conopsaires, les bombyliers, les ta- baniens et les tipulaires. Les trois premières de ces familles présentent des rapports assez remarquables avec les muscides, les syrphies et les stratiomides, puisque les unes et les autres n’ont que trois articles à leurs antennes. Néanmoins leur trompe, toujours saillante, les en distingue suffisamment. Parmi les rapports cités , on remarque que la famille des conopsaires a dù être placée la première, car les insectes qui la com- posent se rapprochent des muscides et autres fa- milles précédentes , par la métamorphose. En effet, ces insectes offrent tous des nymphes inactives, à coque opaque, et qui ne montrent aucune partie de l'insecte parfait. Il n’en est pas tout à fait de même des bomby- liers, des tabaniens et des tipulaires; car il parait que, parmi ces diptères, on en a déjà observé qui ont, soit les nymphes actives, soit les nymphes qui montrent des parties de l'insecte parfait. Exami- nons d’abord les trois premières de ces quatre fa- milles. 29 6. Trois articles aux antennes, dont le dernier est quelquefois grenu. LES CONOPSAIRES. Trompe coudée, Suçoir de deux sotes. Les conopsaires sont des diptères éminemment distingués de ceux qui précèdent, non-seulement parce que Jeur trompe est toujours saïllante, mais parce qu’elle est coudée diversement selon les genres, et qu’elle est comme brisée une ou deux fois, et dif- féremment dirigée. Cette trompe, grêle et saillante, n'offre point de dilatation notable à son extrémité, et indique par là un rapport avec les bombyliers; mais dans ceux-ci la trompe n’est point coudée. En général, les conopsaires ont la tête grosse, comme vésiculeuse antérieurement, et la plupart ont l'abdomen allongé, mince à son origine, et ren- flé où en massue à son extrémité. Leur nymphe est inactive et à coque opaque. La plupart de ces in- sectes vivent sur les fleurs. DIVISION DES CONOPSAIRES. [1] Zrompe coudée deux fois, et repliée en arrière. fa Corps allongé, étroit; abdomen en massue. Myope. [b] Corps court; abdomen non en massue,. Bucente. [2] Trompe coudée seulement à sa base, et ensuile dirigée en avant. [a] Corps court; abdomen non en massue, Stomoxe. [b] Corps allongé, étroit ; abdomen en massue. + Antennes plus courtes que là tête. Zodion. “+ + Antennes beaucoup plus longues que la tête. Conops. MYOPE. (Myopa.) Antennes courtes, triarticulées, à troisième article en palette, ayant une soie courte et latérale à sa base. Trompe longue, deux fois coudée, et repliée en arrière. Tête large, subyésiculeuse ; corps allongé, étroit, HISTOIRE DES INSECTES. Antennæ breves, trivrticulatæ ; articulo tertio subspatulato, basi setà laterali brevique instructo. Proboscis longa, basi médioque geniculata, tunc subtüs inflexa. Caput latum, subvesiculosum ; corpus elongatum, anqustlum. Onservarrons. Parmi les conopsaires qui ont la trompe coudée deux fois, les myopes sont remar- quables par leur tête large, comme vésiculeuse, re- vêtue d’une peau blanche qui fait paraître leur front et leur bouche comme masqués. Leurs yeux sont grands, latéraux ; leur trompe est longue, filiforme, coudée à sa base et vers son milieu ; cé qui fait que son extrémité est dirigée en dessous ou en arrière ; enfin, leur corps est allongé, étroit, et l'abdomen se termine en massue. Ces insectes vivent sur les fleurs. ESPÈCES. 1. Myope dorsale. Myopa dorsalis. Fab. M. ferruginea ; thoracis dorso fusco ; abdomine cylin- drico, hamoso ; seymentorum marginibus albis. Schæff. Icon. Ins. t. 49. f.2—3. Panz. Faun. fase. 22. tab, 24, Habite en Europe. 2. Myope ferrugineuse. Myopa ferruginea. Fab. M. ferruginea; abdomine cylindrico, incurvo ; fronte lutescente. Conops ferruginea. Linn. Asile. n° 14. Geoff. 2. p. 473. Habite en Europe , dans les bois. [Si . Myope noire. Myopa atra. Fab. M. abdomine cylindrico, incurvo; corpore dtroz ore albo. Panz. Faun. fasc. 12. tab. 23, Habite en Europe. Etc. BUCENTE, (Bucentes.) Antennes avancées, triarticulées , latéralement sétigères; à troisième article en palette. Trompe coudée deux fois, et ensuite dirigée en dessous. Corps court; abdomen non en massue. Antennæ porrectæ, triarticulatæ, setà laterali instructæ ; articulo tertio subspathulato. Proboscis bigeniculata, tunc subtus inflexa. Corpus breve; abdomine non clavato. Orservarrows. Le genre bwcente, établi par M. La- treille, embrasse des conopsaires qui ont la trompe des myopes, c'est-à-dire, coudée deux fois, d'abord à sa base et ensuite vers son milieu, et qui, après son dernier coude, se replie en dessous ou en ar- rière. Mais les bucentes ont le corps court, l’abdo- men non en massue, et semblent, par leur port, se rapprocher des stomoxes. On ne connait encore que l'espèce suivante, CONOPSAIRES. à 23 ÉSPÉCE. 1. Bucente cendrè. Bucentes cinereus. Latr. Gen. Crust. et Ins. 4. p. 339. Musca geniculata. Degeer. 6. p. 38. pl. 2. f. 19 — 21. Habite aux environs de Paris, dans les prés humides. STOMOXE. (S{omoxis.) Antennes courtes, terminées en palette, et mu- nies d’une soie latérale, plumeuse. Trompe coudée seulement à sa base, et ensuite dirigée en avant. Corps court. Forme et aspect de la mouche do- mestique. é Antennæ breves, spatulà terminatæ ; sel laterali plumosä. Proboscis tenuis, basi tantüm geniculata, tunc anticè porrecta. Corpus breve, Habitus nuscæ domesticæ, Ozservarions. Les s{omoxes ont exactement la forme et l'aspect de nos mouches communes, et leur ressemblent même par leurs antennes ; mais leur trompe, toujours saillante, est coudée à sa base, en- suite dirigée en ayant, et indique que ces insectes font partie de la famille des conopsaires. Leurs antennes sont courtes, rapprochées et insé- rées au milieu du front. Leurs ailes sont couchées ou horizontales, un peu plus longues que l’abdo- men. Ces insectes sont carnassiers, et vivent en suçant le sang des animaux. Il paraît qu'on en connait plu- sieurs espèces ; néanmoins je citerai seulement les deux suivantes. ESPÈCES. 1. Stomoxe piquant, Sfomoxis calcitrans. Fab. St. grisea ; antennis subplumalis ; pedibus atris. Geoff. Ins, 2. p. 539. pl, 18. f. 2. Conops calcitrans. Linn. Habite l'Europe et est commune en automne aux envi- rons de Paris. C'est cette mouche qui pique si doulou- reusement les jambes, surtout lorsqu'il doit pleuvoir. 2, Siomoxe irrilant, Sfomoxis irritans. 151. subpillosa, cinerea ; abdomine nigro maculato. Panz. Faun. Ins. fase. 5. pl. 24. Conops irritans. Linn. Habite l'Europe. Il se porte sur le dos des bestiaux pour les piquer. ZOpION. (Zodion.) Antennes plus courtes que la tête, terminées en massue ovoïde. Trompe coudée à sa basé, et ensuite dirigée en avant. Corps allongé. Ailes couchées. Antennœ capile breviores, in clavain subovatam terminatæ. Proboscistenuis, basi tantiüm geniculata, dein anticè porrecta. Corpus elongalum. Alæ incumbentes, Oservarions. Le zodion semble faire le passage des stomoxes aux conops. Il a le corps plus allongé que les stomoxes, et le troisième article de ses an- tennes ne porte qu'un stylet court sur son dos, au lieu d’une soie plumeuse. Par son corps allongé, le zodion se rapproche des conops ; mais 1l a trois petits yeux lisses, de très- petites palpes, et des antennes courtes, non (ermi- nées en pointe. ESPÈCE. 1. Zodion conopsoïde. Zodion conopsoides. Latr. Gen. Crust. et Ins. vol. 4. p. 337. et vol. ». pl. 15.f. 8. Myopa cinerea, Fab. Habite l'Europe, et se trouve aux environs de Paris, conops. (Conops.) Antennes plus longues que la tête, avancées, triar- ticulées, terminées en massue fusiforme. Trompe allongée, coudée seulement à sa base, et ensuite diri- gée en avant. Tête large; corselet bombé; abdomen allongé, terminé en massue ; point de pelits yeux lisses. Antennœ capite longiores, porrectæ, triarticulatæ, in clavam fusiformem terminatæ. Proboscis elon- gata, basi tantüum geniculata, tunc anticè porrecta. Caput latum ; thorax gibbus; abdomen elonga- tum, posticè clavatum. Ocelli nulli. Ozsenvarions. — Les conops paraissent avoir des rapports avec les asiles ; ce qui a engagé Geoffroi à les réunir. On doit néanmoins les en distinguer, comme l'ont fait Linnée, Fabricius et les autres ento- mologistes, parce que leur trompe est coudée à sa base, et que leur corps est glabre. La têfe des conops est assez grosse, large, dépour- vue de petits yeux lisses. Elle porte des antennes avancées, terminées en fuseau pointu, et qui n’ont pas de soie latérale. La forme et les couleurs de ces insectes peuvent les faire prendre pour des guêpes. On trouve ces insectes sur les fleurs, dans les champs, les jardins et les prairies ; ils volent facile- ment. On ne leur connait point de palpes. ESPÈCES. 1. Conops à aiguillon. Conops aculeata. Fab. €. atra ; abdominis incisuris {horacisque punclis duobus anticis flavis. Conops aculeata. Linn. Gmel. 2893. C. quadrifasciata. Degeer. Ins, 6. p, 261. pl, 15,f, 1. Habite en Europe. 2x 24 HISTOIRE DES INSECTES. 2. Conops flavipède. Conops flavipes. C, nigra , glabra ; abdomine cylindrico : segmentis tri- bus margine flavis. €. flavipes. Linn. Fab. 4. p. 393. Panz. Faun. fase. 73. tab, 21—22, Habite en Europe. 5. Conops rufipède. Conops rufipes. Fab. C. atra, abdomine basi ferrugineo, segmenlorumque marginibus albis ; pedibus ferrugineis. Latr. Hist. nat. des Crust. et des Ins. vol. 14. p. 347. Asilus. n° 14. Geoff, 2. p. 473. Habite en Europe. Etc. ——s— Trompe non coudée : le suçoir de quatre à six soies. (a) Point de grandes lèvres à la trompe , et le troisième article des antennes non annelé. LES BOMBYLIERS. Je réunis, sous ce nom commun et comme fa- mille particulière , des diptères qui paraissent avoi- siner les conopsaires par leurs rapports, mais dont la trompe n'est point coudée, et sert de gaine à un sucoir de plus de deux soies : il y en a ici ordinai- rement quatre. La trompe des bombyliers est grêle, toujours saillante, quelquefois nulle, diversement dirigée selon les genres, et n'offre point de grandes lèvres à son extrémité, comme dans les muscides et les ta- baniens. Le troisième article des antennes n’est ja- mais ici distinctement annelé. Cette famille comprend les empides, les asiliques, les anthraciens , les bombyliers et les vésiculeux de M. Latreille. Ainsi, de ces 5 familles établies par ce savant, je n’en forme qu’une seule pour la facilité et la simplicité de la méthode. Les bombyliers embrassent onze geures que j'a- nalyse de la manière suivante, DIVISION DES BOMBYLIERS. [1] Ailes couchées ; corps allongé, étroit (empides et asiliques, Latr.). (a) Trompe abaissée et perpendiculaire à l’axe du corps. Empis. (b) Trompe avancée dans la direction du corps. >k Antennes plus courtes où à peine plus longues que la tête; ne parlant pas d'un pédoncule commun. Asile, vos Antennes plus longuës que la tête, partant d'un pé- doncule commun. Dioctrie. [2] Ailes écartées ; corps gros, raccourci (bomby- liers, anthraciens et vésiculeux, ZLatr.). (a) Trompe toujours apparente. + Trompe dirigée en avant. — Antennes rapprochées à leur base, Tête plus basse que le corselet. Bombyle. Ploas. — — Antennes écartées à leur base, Sommet de latête au niveau du dos. Anthrace. ++ Trompe, soit abaissée et perpendiculaire , soit dirigée vers la poitrine. — Trompe perpendiculaire. Némestrine. — — Trompe dirigée vers la poitrine. Panops. Cyrte. (b) Trompe nulle ou non apparente. »k Antennes très-petites ; le dernier article sétigère. Acrocère. ok Antennes plus longues que la tête ; le dernier article sans soie. Astomelle. EMPIS. (Empis). Antennes courtes, à deux ou trois articles ; le dernier terminé par une soie ou un stylet. Trompe longue, grêle, perpendiculaire. Deux palpes relevées. Corps allongé; ailes couchées. Antennæ breves, subtriarticulatæ; ultimo setä vel stylo setiformi terminato. Proboscis longa, tenuis, perpendicularis. Palpi erecti, proboscidi non incum- bentes. Corpus elongatum; alæ incumbentes. Ozservarrons. Les empis ont la tête globuleuse, le corps allongé, menu, et les ailes couchées comme les asiles; ils sont pareillement carnassiers et se nourrissent de petits insectes qu'ils saisissent avec leurs pattes antérieures, et qu'ils sucent avec leur trompe, Mais ils ont la trompe perpendiculaire ou BOMBYLIERS. 25 dirigée en bas, au lieu que celle des asiles est avan- cée antérieurement. Les pattes des empis sont assez longues; leurs ailes sont ovales, croisées; l'abdomen du mâle est terminé par une pince écailleuse. Ces insectes sont petits en général, et se trouvent communément sur les arbustes, le long des haies. ESPÈCES. [Antennes triarticulées.] 1. Empis pennipède. Empis pennipes. Fab. E. nigra ; pedibus poslicis , elongalis, pennalis. Sulz. Ins. tab, 21. f. 137. Panz. Faun. fase. 74. tab. 18. Habite en Europe. 2, Empis livide. Empis livida. Fab. E. livida ; thorace lineato ; alis basi pedibusque ferru- gineis. Asilus. n° 18. Gcoff. 2. p. 474. Empis livida. Linn. Gmel. p. 2889. Habite en Europe. 15. Empis parqueté. Empis tessellata. Fab. E. pilosa, cinerea; lhorace linealo ; abdomine tessel- lato. Habite en Barbarie. Desfontaines. [Antennes biarticulées.] 4. Empis mantispe. Empis mantispa. E. flavescens ; abdomine elongalo suprà fusco ; femori- bus anticis elevalis, hispidis. Sicus raptor. Latr. Panz. Faun. fasc. 103. tab. 16. Habite en Europe. 5. Empis cimicoïde. ÆEmpis cimicoides. E.minimus, niger; alis incumbentibus, albis; fasciis dua- bus nigris. Sicus cimicoides. Latr. Musca arrogans. Linn. Habite en Europe. Etc. ASILE, (Asilus.) Antennes courtes, à deux ou trois articles, dont le dernier est fusiforme-subulé. Trompe dirigée en ayant, conique, de la longueur de la tête. Sucoir de quatre soies. Corps allongé, souvent velu antérieurement. Ailes couchées. Antennæ breves, subtriarticulatæ ; articulo ul- timo fusiformi-subulato. Proboscis anticè porrecta, conica, capilis longitudine. Haustellum quadrise- tosum. Corpus elongatum, anticè sæpius villosum, Alæ incumbentes, Orservarrons. Les asiles ont la trompe dirigée en avant comme les bombyles; mais celle des premiers est courte, n'excède pas la longueur de la tête, tandis que celle des seconds est en général longue, gréle, presque sétacée. D'ailleurs, les asiles sont des insectes carnassiers, qui n’emploient leur trompe que pour piquer différents animaux et en sucer le sang; au lieu que les bombyles ne se servent de leur trompe que pour sucer le miel des fleurs. Presque tous ces insectes ont le corps allongé, d'assez grandes pattes; les tarses terminés par deux crochets et deux pelotes, et les ailes couchées. IL faut les prendre avec précaution, parce qu’ils piquent assez bien avec leur trompe. Les asiles incommodent beaucoup les troupeaux dans les prés où ils sont fréquents. Ils font aussi la guerre aux insectes, et les attrapent en volant. Leurs larves vivent dans la terre. Je réunis à ce genre les gonypes de M. Latreille, dont les tarses sont terminés par trois crochets sans pelotes, et son Aybos, dont les antennes n’ont que deux articles. ESPÈCES, 4. Asile crabroniforme. Asilus crabroniformis. L. A. abdomine tomentoso ; anlicè segmenlis tribus nigris, posticè flavo inflexo. Geoff. Ins. 2 p. 468. 3. tab. 17. f. 3, Habite en Europe. 9, Asile roux. Asilus barbarus. A. fronte, thorace pedibusque ferrugineis ; alis flavis : apice margineque tenuiori nigris. Linn. Asilus barbarus. Fab. 4. 377. Coqueb. Illustr. Ic. ins, dec. 3. t. 25. f. 7. # Habite en Afrique. 5. Asile gibbeux. 4silus gibbosus. Linn. A. hirsutus niger, abdomine posticè albo. Laphria gibbosa. Fab. Habite en Europe. 4. Asile ponctué. 4silus punctatus. Linn. A. hirtus, subniger; abdomine punotis albis margina- libus. Dasypogon punctatus. Fab, (/emina.) Panz. Faun. fasç. 45. t, 24. Dasypogon diadema. Fab. (mas.) Panz. ibid. fase. id, tab. 23. Habite en Allemagne. 5, Asile cylindrique. 4silus cylindricus. A. abdomine longissimo ; pedibus tarsis triunguicu- latis. Asilus cylindricus. Degecr. 6. p. 249. pl. 14.f. 13. Gonypes tipuloides. Latr. Habite en Europe. Ses ailes sont plus courtes que l'ab- domen. 6. Asile hybos. Asilus hybos. A. thorace gibboso, fusco; antennis biarticulatis, setd terminalis, Stomozxis asiliformis. Fab. 4. p. 395. Hybos asiliformis. Latr. Habite en Italie, 26 procTR:E. (Dioctria.) Antennes triarticulées, beaucoup plus longues que la tête, portées sur un pédoncule commun; à troisième article cylindracé, terminé par un stylet conique. Trompe des asiles. Corps allongé; abdomen cylindrique; ailes cou- chées. Antennæ triarliculatæ, capile duplà longiores, pedunculo communi insidentes ; articulo tertio cy- lindraceo, stylo conico apicali. Proboscis asilorum. Corpus elongatuin; abdomen cylindricum, alæ incumbentes. Orservarions. Les dioctries avoisinent les asiles par leurs rapports, et ont pareillement leur trompe di- rigée en avant, et les tarses Lerminés par deux pe- lotes. Mais leurs antennes sont presque une fois plus longues que la tête, et sont portées sur un tu- bercule ou pédoncule commun, ce qui les en dis- tingue suffisamment, Ces insectes sont noirs et lui- sants. ESPÈCES. 4. Dioctrie noire. Dioctria ælandica. Fab. D. atra, nuda ; pedibus halleribusque ferrugineis ; alis nigris. = D. ælandica. Latr. Schæff. Icon. ins. tab, 8, f. 14? Habite en Europe, dans les jardins. 2, Dioctrie frontale. Dioctria frontalis. Fab. D. glabra, alra ; fronte argenteà ; pedibus rufis. Meig. Class. und Besch. t. 1. p. 257. tab. 13.f. 14. Asilus rufipes. Degeer. Mém. t. 6. p, 245. pl. 14. f. 2. Habite à Kehl. Dioctrie ailes transparentes. Dioctria hyalipen- nis, Fab. d. D. glabra, atra ; pedibus flavis ; alis hyalinis. Meig. Dipt. 2. p. 555. 2. Habite en Dancmarck. ä. Dioctrie à bandes. Dioctria cincta. D. abdomine nigro ; incisuris albis. Dasypogon cinctus. Meiïg. Class. und Besch. tom. 1. p-252-t. 13. f. 4. Asilus cinctus. Gmel. p. 2899. Habite l'Italie, l'Allemagne. Elle est noire, velue ; à ailes à peine plus longues que l’abdomen. [2] Ailes écartées, corps gros, raccourci. (a) Trompe avancée antérieurement. BOMBYLE. (Bombylus.) Antennes courtes, subfiliformes , rapprochées à leur base, triarticulées; à troisième article plus | HISTOIRE DES INSECTES. grand, pointu. Trompe fort longue, cylindrique, dirigée en avant. Sucoir de quatre soies. Corps court, large, velu. Aïles très-ouvertes, ho- rizontales, , Antennæ breves, subfiliformes, bast approximateæ, triarticulatæ ; articulo tertio majore, acuto. Probos- cis prælonga, cylindrica, anticè porrecta. Haustel- lum setis quatuor. Corpusbreve, latum, sæpius hirsutum aut tomen- tosum. Alæ divaricatæ. Oservarions. Les bombyles ont la trompe dirigée en avant comme les asiles, mais elle est plus longue que la tête. Leur corps est gros, large, presque tou- jours velu ou tomenteux. Leurs ailes sont horizon- tales, très-ouvertes, el non couchées comme dans les asiles. Ces insectes ne sont point carnassiers, mais se nourrissent du miel des fleurs ; eton les voit souvent planer au-dessus d'elles sans s’y poser, et y enfoncer leur trompe. Les bombyles dont il s'agit ici, embrassent les bombyles, les phthiries et les usies de M. ZLatreille. La trompe, dans tous ces insectes, est plus longue que la tête et dirigée en avant. ESPÈCES. 1. Bombyle bichon. Bombylus major. B. alis dimidialo-nigris, sinuatis. Linn. Bombylus major. Linn. Fab. Latr. Geoff. 2. p. 466. n° r. 4silus. Schellenb. Dipt. tab. 34. f. 2. Habite en Europe. 2. Bombyle ponctué. Pombylus medius. Linn. B. alis fusco-punctatis ; corpore flavescente, posticè albo. Linn. PBombylus medius. Lion, Fab. Latr. Degeer. Ins. 6. p. 269. pl. 15. f. 12. Schellenb. tab. 34. f. r. Habite en Europe. 3. Bombyle immaculé. Bombylus minor. B. alis immaculatis ; corpore flavescente, hirto ; pedibus Lestaceis. Linn. Bombylus minor. Linn. Fab. Latr. Schæf. Ie. ins. tab. 112. f. 6. Habite en Europe. 4. Bombyie pygmée. Bombylus pygmœus. B. alis dimidiato punctisque nigris; thorace fusco, basi apiceque albo. Fab. Bombylus pygmæus. Fab. Folucella pygmæa ? Ejusd. Antl. Phtlhiria ? Latr. Habite l'Amérique septentrionale. Etc. PLOAS. (Ploas.) Antennes rapprochées à leur base, triarticulées ; BOMBYLIERS, 91 à troisième article subeonique. Trompe dirigée en avant, jamais plus longue que la tête. Corps court, velu; ailes écartées. Antennæ basi approximatæ, triarliculalæ; tertio articulo subconico. Proboscis anticè porrecta, capite nunquam longior. Corpus breve, villosulum ; alæ divaricatæ. Osservariows. Sous le nom de ploas, je réunis les plous et les cyllénies de M, Latreille. Ces insectes ne se distinguent des bombyles que parce que leur trompe est courte, et n’excède point la longueur de la tête. Par cette trompe courte, les ploas tiennent aux anthraces; mais leurs antennes rapprochées à leur base les en font aisément distinguer. ESPÈCES. 4. Ploas cornes velues. Ploas hirticornis, Latr. PI. virescens, alis albis, immaculatis ; corpore hirto ; rostro abbreviato. Latr. Hist. des Crust. et des Ins. t, 14. p. 300. et Gen. Crust. et Ins. vol. 1. tab. 15. f. 7. Ploas virescens. Fabr. Antl. p. 136. Habite en France, dans les provinces méridionales , en Espagne. 9, Ploas noir. ?loas ater. Latr. PL, niger, fusco-hirsutus ; antennis pilosis ; rostro bre- vissimo. Bombylius maurus. Oliv. Encycl. n° 15. Habite les provinces méridionales de la France. 5. Ploas cyllénie, Ploas cylleni«. Pl. cinereo-pubescens ; pilis nigris sparsis ; alis nigro- maculalis. Cyllenia maculata. Latr, Hist. des Crust. et des Ins. tom, 14. p. 301. et Gen, Crust, et Ins. vol, x. tab, 15. f. 3. Habite aux environs de Bordeaux, sur les fleurs. ANTHRACE, (Anthrax.) Antennes écartées à leur base, de trois articles, le troisième se terminant en alène avec un stylet au bout. Trompe dirigéeen avant, non plus longue que la tête, souvent même plus courte. Palpes retirées dans la cavité de la bouche. Corps court ; ailes écartées. Antennæ basi distantes, triarticulatæ ; articulo tertio subulato, apice stylifero. Proboscis anticè por- recla, capite non longior, sœæpè etiam brevior. Palpi in oris cavitale recepli. Corpus breve ; alæ divaricatæ. Orsenvarions. Les anthraces ont la trompe dirigée en avant comme les bombyles; mais cette trompe n'est jamais plus longue que la tête, et souvent elle est plus courte, peu saiïllante. Ce qui les distingue principalement des bombyles, et surtout de nos ploas, c’est l’écartement de la base ou des points d'insertion des antennes. Ces insectes ont la tèle assez grosse, presque ronde, le corps velu, l'abdomen aplati, le sommet de la tête au niveau du dos, et les ailes écartées. La plupart ressemblent à des mouches; mais leurs an- tennes n'ont point de soie latérale, et leur trompe, quoique peu saillante, est toujours dirigée en avant. Son sucoir est de quatre soies. Je réunis dans ce genre les anthrax et le mullio de M. Latreille : en voici quelques espèces. ESPÈCES. 1. Anthrace morio, Anthrax morio. A. atra, hirla ; alis nigris , apice hyalinis. Musca morio. Linn. Geoff. 2. p. 439. n° 2. Anthraz morio. Fab. 4. p. 257. Panz. Fasc. 32. tab. 18, Habite en Europe, dans les bois, les jardins. Ailes en partie noires, et en parlie transparentes. 2. Anthrace maure. 4nthrax maura, A. atra, hirta, albo-fasciala; alis nigris; margine te- nuiore sinualo hyalino. Anthrax maura. Fab. 4. p. 258. Panz. Fasc. 32. tab. 19. Schæf. Ie. ins. rar. €. 76.f. 8. Habite en Europe, dans les lieux ombragés, les jardins. 5. Anthrace hottentote. Anthrax hottentota. A. flavescens, hirta; alis hyalinis : costà fuscë. Musca hottentota. Linn. Habite en Europe, sur les fleurs. Etc. [b] Trompe, soit perpendiculaire, soit abaissée contre la poitrine, NÉMESTRINE, (Nemestrina.) Antennes fort écartées à leur base, triarticulées ; à dernier article terminé par un filet sétiforme. Trompe perpendiculaire, beaucoup plus longue que la tête. Palpes extérieures. Corps court, velu. Ailes grandes, écartées. Antennæ inter se valdè dissitæ, triarticulatæ ; articulo ultimo conico, stylo seliformi terminato. Proboscis capite mulld longior, 'perpendicularis. Palpi exserti. Corpus breve, hirsutum., Alæ magnæ, divaricatæ. Ogsenvarions. Les némestrines sont très-distini- guées des anthraces par leur trompe perpendi- culaire, c’est-à-dire, dirigée en bas, presque perpen- diculairement à l’axe du corps, comme dans les empis. Cetle trompe est même assez longue, et les palpes sont saillantes au dehors, Ces insectes ont, 28 HISTOIRE DES INSECTES. néanmoins, comme les bombyles, le corps gros, court, velu; les ailes grandes, plus longues que l'abdomen, fort écartées. Leurs tarses ont trois pe- lotes, ESPÈCE. 4. Némestrine réticulée. Nemestrina reticulata , Latr. Latr. Gen. Crust. et Ins. 4. p. 307. et vol, r.t.15. f. 5—6, Habite la Syrie, l'Égypte. PANOPS. (Panops.) Antennes plus longues que la tête, triarticulées ; à troisième article fort allongé, mutique au sommet, Trompe fort longue, abaissée contre la poitrine. Corps court; corselet convexe; ailes écartées ; trois pelotes aux tarses. Antennæ capite longiores ; subcylindricæ, triarti- culatæ, articulo tertio longo, apice mutico. Proboscis longissima, sub pectore inflexa. Corpus breve ; thorax convexus ; alæ divaricatæ; darsi pulvillis tribus. Osservarions. Le panops a le port des bombyles; mais il en est fortement distingué par la longueur et la position de sa trompe. Cette trompe, abaissée contre la poitrine, dépasse l’origine des pattes pos- térieures. Les palpes sont très-pelites, velues ; les cuillerons sont grands. On ne connait encore que deux espèces de ce genre. ESPÈCES. 1. Panops de Baudin. Panops Baudini. Lam. P. niger ; antennis penilüs nigris ; ocellis tuberculo non imposilis. Annales du Mus. d'hist. nat. vol. 3. p. 263. pl. 22.f, 3. Lat. Gen. Crust. et Ins. 4. p. 316. Encycl. p. 710. Habite la Nouvelle-Hollande. Péron et Lesueur. Son corps est long de six lignes, noir, avec un duvet grisâtre. 2, Panops flavipède. Panops flavipes. Latr. P. æneo-niger; antennis basi flavicantibus ; ocellis tu- berculo imposilis. Panops flavipes. Latr. Encycel. p. 710. Habite la Nouvelle-Hollande, Il est de la grandeur du pré- cédent. CYRTE. (Cyrtus.) Antennes très-petites, biarticulées ; le deuxième article terminé par une soie. Trompe longue, abais- sée sur la poitrine, Tête petite; corselet court; ailes un peu écar- tées. Antennæ minime, biarticulatæ ; articulo secundo selà longiuscul& lerminato. Proboscis longa, sub peclore inflexa. Caput parvum ; thorax brevis ; alæ subdivaricatæ. Ogsenvarions. Les cyrtes paraissent se rapprocher du panops par la position de leur trompe dans l'inaction; mais ils s’en distinguent éminemment, ayant des antennes très-petites , biarticulées, insé- rées sur le derrière de la tête et plus courtes qu’elle. ESPÈCE. 1. Cyrte acéphale. Cyrtus acephalus. Latr. C. Latr. Hist. nat. des Crust. et des Ins, vol. 14. p.314. Et Gen. Crust. et [ns. 4. p. 317. Empis acephala. Vill. Entom. Linn. 3. tab. ro. f. 21. Habite en France, dans l’Angoumois. (b) Trompe nulle ou non apparente. ACROCÈRE, (Acrocera.) Antennes très-petiles, biarticulées, à deuxième article terminé par une soie. Trompe non apparente, Tête petite; corps court et large ; abdomen sub- globuleux ; ailes écartées. Antennæ minime, biarticulatæ ; articulo secundo setà terminato. Proboscis inconspicua. Caput minimum ; corpus breve, latum ; abdomen subglobosum ; alæ divaricatæ. Onservarions. Aux acrocères de M. Latreille, je réunis ses ogcodes, les unes et les autres n'ayant que deux articles aux antennes. Il est sans doute singu- lier de trouver dans ce genre, ainsi que dans le sui- vant, des diptères sans trompe apparente, et qui néanmoins ne tiennent nullement aux œæstres par leurs rapports. Probablement, ces insectes, parvenus à l’état parfait, ne prennent plus de nourriture, et alors leur trompe, très-courte, reste cachée dans la cavilé orale, ESPÈCES. 1. Acrocère sanguine. Acrocera sanguinea. Latr. A. abdominesanquineo, punctis dorsalibus nigris. Meig. Meig. Class. und Besch.t, 1. p. 147.t. 8.f. 26. Latr. Gen. Crust.et Ins. 4. p. 318. Habite la France, l’Allemagne. 2, Acrocère globule. A4crocera globulus. Latr. A. subnuda ; thorace nigro ; abdomine globoso, flavo , [usco-fasciato, apice bipunctalo. Panz. Faun. Ins. fase. 86. tab. 20. Habite en Allemagne, sur les fleurs. Corselet noir, sub- globuleux. Abdomen large , enflé , globuleux, jaunâtre. 5. Acrocère renflée. 4crocera gibbosa. Latr. A. fusca tomentosa : abdomine subgloboso atro : cingu- lis quatuor albis. e TABANIENS. : 29 Ogcodes gibbosus. Lat. Gen. Crust. et Ins. 4. p.318. Panz. Faun. Ins. fase. 44. tab. 21. Syrphus. Musca gibbosa. Linn. Habite aux environs de Paris et en Allemagne. ASTOMELLE. (Astomella.) Antennes plus longues que la tête, triarticulées ; le troisième article sans soie. Trompe non apparente. Corps comme dans les acrocères. Antennæ capite longiores, triarticulatæ, articulo tertio setà destituto. Proboscis inconspicua. Corpus acrocerarum. { Osservarrows. Ce genre, seulement indiqué par M. Latreille, est encore inédit. ESPÈCE. 1. Astomelle d'Espagne. 4stomella Hispaniæ. Habite en Espagne. Dufour. 11 est d'un brun noirâtre, avec des bandes jaunes sur l'abdomen. LES TABANIENS. Deux grandes lèvres au bout de la trompe, ou le troi- sième article des antennes distinclement annelé. Les tabaniens ressemblent, en général, à de grosses mouches, ayant de grands yeux à réseau et souvent colorés. Ces insectes avoisinent, par leurs rapports, les bombyliers, et ont, comme eux, une trompe toujours saillante, mais ici, la trompe pré- sente deux grandes lèvres à son extrémité. Dans beaucoup de tabaniens, comme dans les stratiomides, le troisième article des antennes est distinctement annelé, Ces diptères sont la plupart carnassiers : les uns tourmentent les chevaux et les bœufs, les autres vivent en suçant d’autres insectes. On les rencontre le plus ordinairement dans les prés bas et humides, dans le voisinage des bois. Je rapporte à cette famille sept genres que je di- vise de la manière suivante. DIVISION DES TABANIENS, * Dernier article des antennes ayant quatre an- neauzx où davantage. (1) Ailes couchées, Écusson épineux. Cénomie, (2) Aïles écartées. Ecusson mutique. Pangonie. Taon. ** Dernier article des antennes ayant moins de quatre anneaux , et quelquefois n’en ayant point. (1) Ailes écartées. Pachystome, Rhagion. (2) Ailes couchées, Dolichope. Midas. CÉNOMIE. (Cœnomya.) Antennes à peine plus longues que la tête, à trois articlés, dont le dernier est allongé-conique, à 8 an- neaux. Trompe courte, à lèvres grandes, avancées. Corps allongé, ailes couchées, écusson épineux. Antennæ capite vix longiores, triarticulatæ ; arti- culo tertio elongato-conico, octo-annulato. Proboscis brevis, labiis magnis porrectis. Corpus elongatum, alæ incumbentes, scutellum SŒpius SpinOSUM. Orservarions. Les cénomies tiennent aux taba- niens par les deux grandes lèvres de leur trompe ct par le troisième article de leurs antennes distincte- ment annelé. Elles ont le corps allongé, la tête un peu plus étroite que le corselet, les ailes couchées, et dans la plupart l'écusson estmuni postérieurement de deux épines réfléchies. ESPÈCES. 1. Cénomie ferrugineuse. Cœnomya ferruginea. Latr. C. scutello atro, bidentato;abdomine atro : segmento se- cundo terlioque lateribus albis. Sicus ferrugineus. Fab. et Sicus errans ejusd. Panz. Faun. ins. fase. 58. t. 17. Habite en Normandie, en Allemagne. 9, Cénomie bicolore. Cœnomya bicolor. C. scutello bidentalo; copore ferrugineo; alis flavis. Sicus bicolor. Fab. Suppl. p. 555. Stratiomys macroleon. Panz. Fasc. 9. tab. 20. Habite en Allemagne. PANGONIE. (Pangonia.) Antennes à peine aussi longues que la tête, triar- 50 HISTOIRE DES INSECTES. ticulées, le troisième article à huit anneaux, Trompe un peu longue, grêle, presque pointue, à lèvres ob- solètes. Corps court; ailes écartées, Antennæ capitis vix longitudine, triarticulate ; articulo tertio octo-annulato. Proboscis longiuscula, gracilis, subacula ; labiis obsolelis. Corpus breve ; alæ divaricalæ. Ogsenvarrons. Les pangonies seraient des stratio- mides, si leur trompe, au lieu d’être toujours sail- lante, était retirée dans linaction. Ces diptères sont plutôt moyens entre les tabaniens et les bombyliers. En effet, ils tiennent de très-près aux bombyliers et particulièrement aux bombyles, par leur trompe grêle, un peu avancée, et qui n’a point de grandes lèvres à son extrémité; mais Je dernier article de leurs antennes est distinctement annelé, comme dans la plupart des taons. Ainsi ce genre doit être placé vers l'entrée des tabaniens, à la suite des bombyliers. On en connait plusieurs espèces. ESPÈCES. 4, Pangonie tachée. Pangonia maculata. Fab. P. proboscide longä subporrecté ; abdominis segmento secundo maculà nigrä distincto. Pangonia tabaniformis. Latr. Gen. Crust. et Insect. 1. tab. 15. f, 4. Habite dans le Piémont, la Barbarie. 2, Pangonie tabaniforme. Pangonia tabaniformis. Latr. P. fuscarufo-pubescens; abdominis dorso vitta obsoleta grisea. Latr. Hist, nat des Crust. et des [nsect, t. 14. p. 318. Pangonia marginata. Fab. Bombylius haustellatus. Oliv. Encycl. Habite en Provence. Etc. TAON. (Tabanus.) Antennes plus longues que la tête, triarticulées ; à troisième article annelé, terminé en alêne. Trompe à peine aussi longue que la tête, ayant deux grandes lèvres à son extrémité. Palpes presque aussi longues que la trompe. Ailes écartées, Antennæ capite longiores, triarticulatæ? articulo tertio annulato, subulato. Proboscis capitis vix lon- gitudine, labiis magnis terminata. Palpi proboscidis ferè longitüdine. Alæ divaricatæ. Ogservarions. Je rapporte ici les genrés tabanus, hœinatopota, heptaloma, et chrysops de M. Latreille. Les insectes qu'ils embrassent me semblent assez rapprochés par leurs rapports, pour pouvoir étre réunis dans la même coupe. Ils se distinguent faci- lement des autres tabaniens par leurs antennes et leur trompe. Leur sucoir est en général composé de cinq ou six soies. Les taons ressemblent à de grosses mouches, qui ont de grands yeux, souvent panachés. Ils sont car- nassiers, et incommodent extrémement les chevaux, les bœufs et autres quadrupèdes pendant l'été; ils les piquent de tous côtés, sucent leur sang, et les rendent comme furieux. Dans les grandes espèces, les antennes ont leur troisième article un peu en croissant, et comme muni d’une dent latérale à sa base. ESPÈCES. 1. Taon des bœufs. Tabanus bovinus. T. oculis virescentibus; abdominis dorso maculis albis trigonis longitudinalibus. Tabanus bovinus. Linn. Fab. Latr. Hist, nat. des Crust. et des Insect.t.14.p.323, 4, 111. à bo Geoff. Ins. 2. p.459. n° 1. Habite en Europe, et tourmente les troupeaux pendant l'été. C'est un des plus grands. Le troisième article des antennes est un peu en croissant, ainsi que dans les deux espèces qui suivent. . 9, Taon noir. 7'abanus morio. T. oculis fuscis ; corpore atro; alis obscuris. Tabanus morio. Linn. Fab. Latr. Tabanus.. Geof. Ins. 2. p.461. n° 4. Habite en Europe, en Barbarie. 5, Taon d'automne. Z'abanus autumnalis. T. alis hyalinis ; abdomine fusco , ordini triplici albido maculoso. Tabanus aulumnalis. Linn. Fab. Latr. Tabanus... Geoff. Ins. 2. p. 460, 2. Habite en Europe. 4, Taon aveuglant. Zabanus cœcutiens, T:oculis viridis nigro-pnnetatis; alis maculatis. Tabanus cæculiens. Linn. Fab. Panz. fasc. 13. t. 24. Geo. Ins.2. p. 463. n°8. Chrysops eæculiens. Latr. Habite en Europe. Il a les yeux d’un vert doré, tacheté de noir. 5. Taon pluvial. Tabanus pluvialis. I. oculis fasciis quaternis undatis; alis fusco-punctalis. Tabanus pluvialis. Lin. Fab. Geoff, n° 5. Panz. Fasc. 13. tab. 23. Haæmatopota pluvialis. Latr. Habite en Europe. Etc. PACHYSTOME. (Pachystoma.) Antennes cylindracées, triarticulées, mutiques, divergentes; le troisième article à trois anneaux. Trompe presque de la longueur de la tête, terminée TABANIENS. ; 51 par de grandes lèvres. Palpes de la longueur de la trompe. Ailes écartées. Antenne cylindraceæ, triarticulateæ, muticæ, di- œaricatæ ; arliculo tertio triannulato. Proboscis ca- pitis ferè longitudine, labiis magnis lerminata, Palpi proboscidis longitudine. Ale divaricatæ. 7 Osservariows. Le pachystome se rapproche des rhagions par son sucoir qui n’a que quatre soies, et n'offre au dernier article de ses antennes que trois anneaux, Mais cet insecte est remarquable par ses palpes grandes, comprimées, et par ses antennes mu- tiques, c'est-à-dire sans soie ni stylet au bout, On n’en connait qu’une espèce : sa larve vit sous l'écorce du pin. ESPÈCE. 1. Pachystome syrphoïde, Pachystoma syrphoïdes. Latr. . Rhagio syrphoides. Panz. Faun. Ins, fase, 77.t. 19. Habite en Allemagne. BHAGION, (Rhagio.) Antennes courtes, submoniliformes, à troisième article non annelé, terminé par une soie. Trompe saillante, presque de la longueur de la tête, à lèvres grandes , allongées,. Corpsallongé ; ailes horizontales , écartées. Antennæ breves, submoniliformes, triarticulatæ; articulo terlio non annulato, apice setigero. Probos- cis capite ferè longitudine’; labiis magnis, elongatis, anticè porrectis. Corpus elongatum ; alæ horizontales, divaricatæ. Ozsenvartiows. Notre genre rhagion embrasse ce- lui des rhagionides de M. Zatreille, dont le troisième article des antennes se termine par une soie. Ces diptères ne tiennent aux tabaniens que par les deux grandes lèvres de leur trompe. Leur sucoir n'a que quatre soies; et le troisième article de leurs antennes n’est point distinctement annelé : dans certaines espèces, les palpes sont relevées, et dans d’autres, elles sont avancées. ESPÈCES. 1. Rhagion ver-lion.. Rhagio vermileo. RA. cinereus, abdomine trifariam nigro punclalo; alis immaculatis; thorace maculato. Fab. Musea vermileo. Linn. Réaumur. Act. Paris. 1763. 402. tab. 17. Habite en France. Sa larve vit dans le sable et y creuse un entonnoir , à peu près comme le #y/rmeleon-for- | micaleo, pour y attendre et saisir sa proie, 9, Rhagion bécasse. Rhagio scolopaceus. Rh. cinereus, abdomine flavescente trifariam nigro punclato; alis nebulosis. Fab. Musca scolopacea. Linn. Réaumur. Ins.4. pl. 10. f. 5—6. Panz. Fasc. 86, t, 19. Habite en Europe. 5. Rhagion chevalier. Rhagio tringarius. Rh. cinereus, abdomine flavescente trifariam nigro punctalo ; alis immaculalis ; thorace unicolore. Fab. Musca tringaria. Lion. Habite en Europe, dans les bois, Etc. DOLICHOPE. (Dolichopus.) Antennes ordinairement plus courtes que la tête, {riarticulées , à troisième article non annelé, for- mant avec le second une espèce de palette, munie d’une soie apicale, quelquefois latérale, Trompe courte, à grandes lèvres. Corps oblong ; ailes couchées. Antenne capite plerümque breviores, triarticu- latæ ; articulo tertio non annulato, sæpits cum præ- cedenti patellam formante ; set4 apicali vel laterali. Proboscis brevis ; labiis magnis. Corpus oblongum ; alæ incumbentes. Ozsservarrons. Les dolichopes sont très-voisins des rhag'ons par leurs rapports; ils ont de même le troisième article des antennes non annelé, le sucoir de quatre soies, et deux grandes lèvres à la trompe; mais leurs antennes forment une espèce de palette avec les deux derniers articles, et leurs ailes sont couchées. Leurs palpes sont saillantes. Ces insectes ont le corps oblong, souvent d’un vert ou d’un bleu très-brillant. Linnée ne les a point dis- tingués des mouches. Ce genre peut être partagé en deux divisions ; savoir : - 1° Ceux dont le troisième article des antennes es terminé par une soie; 9o Ceux dont le troisième article des antennes porte une soie vers sa base. ESPÈCES. 1. Dolichope fascié. Dolichopus fasciatus. D.abdomine cinereo, nigro fasciato; pedibus fuscis. Meig. Class. und Besch. 1. p. 310.t. 15.f. 9. Panz. Fasc. 105. t. 20. Habite en Allemagne, dans les prés. 2, Dolichope à crochets, Dolichopus ungulatus. D.viridi-æneus, antennis lalere seligeris; pedibus elon- galis lividis. Musca angulata. Linn, Degeer. Ins. 6. p. 194. pl. 1x. f. 19—20. Habite en Europe, dans les lieux aquatiques, Les bois, 32 HISTOIRE DES INSECTES. 3, Dolichope élégant. Dolichopus elegans. D. ater; abdomine utrinque maculis duabus albis. Calliomya elegans. Meig. Panz. Fasc. 103. tab. 18. Habite en Europe, sur la Berce. 4. Dolichope vert. Dolichopus virens. D. auralo-virens ; antennis setariis ; thorace lineis ni- gris; pedibus longis. Ross. Musca virens. Panz. Fase. 54. tab, 16. Dolichopus virens. Latr. Hist, nat, des Crust., etc, 14. p. 333. Habite en Europe. MipAS, (Mydas.) Antennes de la longueur de la tête ou plus lon- gues, triarticulées, à troisième article portant un stylet au bout. Trompe courte, terminée par un renflement formé par de grandes lèvres. Palpes non saillantes, plus ou moins distinctes. Corps oblong ; ailes couchées. Antennæ capitis longitudine, vel capite longiores; triarticulatæ, articulo tertio apice stylo subincluso vel exserto terminato. Proboscis brevis ; labiis ma- gnis capitulum formantibus. Palpi plus minusve distincti, non prominuli. Corpus oblongum ; alæ incumbentes. Orsenvarions. Sous le nom de midas, je réunis les thérèves et les midas de M. ZLatreille, quoique ces insectes aient des différences qui puissent servir à les distinguer. Ils diffèrent principalement des do- lichopes en ceque leurs palpes, tantôtnon apparentes, et tantôt distinctes, ne sont point saillantes, mais intérieures ou retirées dans la cavité orale. Ceux dont on connait les mœurs, comme les thé- rèves, sont des insectes carnassiers, ESPÈCES. 1. Midas effilé. y das filata. Fab. M. nigra, abdominis lateribus segmenti secundi pellu- cidis. Nemotelus asiloides. Degeer. Mém. t, 6. p.204.t.25.f,6, Habite la Caroline. Bose. 2. Midas plébéien. Mydas plebeia. M. cinereo-hirta, abdominis segmentis margine albis. Bibio plebeia. Fab. Nemotelus hirtus. Degeer. n° 9. Thereva plebeia. Latr. Habite l'Europe, dans les prairies. 3. Midas rustique. Mydas rustica. M. aler, hirtus; thorace cinereo lineato; abdominis segmentis maculis cinereis marginalibus. Bibio rustica. Panz. Fase. 90. t. 21, Thereva. Latr. Habite en Allemagne. Etc. $. Six articles ou plus aux antennes. LES TIPULAIRES. La famille des tipulaires comprend des diptères dont les antennes ont au moins six articles et sou- vent beaucoup plus. Leur trompe, toujours saillante, est tantôt en forme de museau court, tantôt en tuyau fort allongé. Leur corps est ordinairement allongé, étroit; leur corselet souvent est dur, bombé ou bossu ; enfin leurs pattes sont en général fort longues. Ces insectes aimentet fréquentent les lieux humides, frais et ombragés. Les larves des uns vivent dans le sein des eaux, celles des autres vivent dans la terre. Quoique ces insectes suceurs soient encore de vé- ritables diptères, leur métamorphose, toujours gé- nérale néanmoins, présente des modifications même singulières. Il y en a parmi eux dont la larve n’est pas complétement apode, et semble munie de fausses pattes. Leur chrysalide est molle, et loin d’être inactive, elle s’agite et nage presque avec au- tant d’agilité que la larve : tel est le cas des cou- sins. Il y en a d’autres qui se transforment en mo- mies inactives, lesquelles laissent voir, à travers leur peau molle, les parties de linsecte parfait. Comme cette famille est nombreuse et très-variée, qu'on l’a divisée en un grand nombre de genres, j'ai cru pouvoir réduire à seize le nombre de ces genres, afin de conserver à ma méthode la simplicité et la facilité qu'elle a pour but; et je l’ai divisée de la manière suivante. DIVISION DES TIPULAIRES. [1] Antennes submoniliformes ou perfoliées, un peu épaisses, à peine plus longues que la tête. [Corps épais, un peu court.] Bibion. Scathopse. Simulie. [2] Antennes filiformes ow sétacées, plus longues que la tête. [Corps en général allongé et menu.] [A] De petits yeux lisses. Asindule. Céroplate. Mycétophile. Rhyphe. [B] Point de petits yeux lisses. {*} Trompe courte, à peine de la longueur de la tête. — Ailes écartées. Tipule. Cténophore. TIPULAIRES. 39 = — Ailes couchées horizontalement ou en toit. — Antennes velues ou plumeuses. Trichocère. Psychode. Moucheron. = — Antennes ni velues, ni plumeuses. Limonie. Hexatome. (*) Trompe beaucoup plus longue que la tête. — Trompe perpendiculaire. Ailes en toit, Culicoïde. — — Trompe dirigée en avant. Ailes couchées, croisées. Cousin. BIBION. (Bibio.) Antennes épaisses, submoniliformes, perfoliées, à neuf articles lenticulaires. Trompe courte, avan- cée. Deux palpes courbées, aussi longues que les antennes. Trois petits yeux lisses. Tête sessile ; corps oblong, épais. Antennæ crassæ, submoniliformes, perfoliatcæ ; arliculis novem lenticularibus. Proboscis brevis, porrecta. Palpi duo arcuati, antennarum longitu- dine. Ocelli tres. Caput sessile ; corpus oblongum, crassum. Osservarrons. Les antennes très-courtes, épaisses, submoniliformes et à neuf articles, rendent les bi- bions fort remarquables. Ce genre a été confondu avec celui des tipules par Linnée, Fabricius, elc.; mais Geoffroi l'en a séparé avec beaucoup de raison. Les insectes qui le composent en étant très-distin- gués , surtout par leurs antennes , ils ne ressemblent aux tipules que par les parties de la bouche. Ces insectes ont le vol lourd, se rencontrent sur les arbres, et une de leurs espèces paraît de bonne heure au printemps. Ils déposent leurs œufs dans la terre. ESPÈCES. 1. Bibion précoce. Bibio hortulanus. B. niger ; alis albis; margine exleriori nigricanle in masculo : feminæ thorace abdomineque rubro, sub- luteo. Bibio hortulanus. Fourcr. Latr. Oliv. Bibio. n° 3. Geoff. pl. 19. f. 3. vol. 2. Tipula hortulana. Linn. Habite en Europe, au printemps. Le mâle est noir, un peu velu; la femelle est plus grosse, a le corselet rouge et le ventre jaunâtre. 9, Pibion caniculaire. Zibio Joannis. Oliv. B. niger, glaber; alis albis, punclo marginali nigro ; pedibus rufis, Oliv. Tipula Joannis. Linn. Degeer. Mém. f. 12—13. Hirtea Joannis. Fab. Suppl. p. 552. Habite en Europe. 5. Bibion noir. Bibio febrilis. Oliv. B. alter, hirsutus ; alis albis; margine exteriore nigro, in ulroque sexu. Tipula febrilis. Linn. Hirtea febrilis. Fab. Suppl. p. 553. Bibio. Geoff, Ins. 2. p. 570. n° 2. Habite en Europe : commun aux environs de Paris, au printemps. Etc. SCATHOPSE. (Scathops.) Antennes à peine plus longues que la tête, moni- liformes, à onze articles. Palpes très-courtes, Les yeux en croissant. Trois petits yeux lisses. Corps un peu court; ailes couchées. Antennæ capite vix longiores, moniliformes, un- decim articulatæ. Palpi brevissimi. Oculi renifor- mes. Ocelli tres. Corpus breviusculum ; alæ incumbentes. Opservarions. Les scathopses ressemblent à de petites mouches à ailes couchées sur le dos, et tien- nent aux bibions par leurs antennes; mais ces an- tennes sont à onze articles. Leurs palpes sont très- courtes et semblent n'avoir qu’un article. Les larves de ces insectes sont sans pattes : elles vivent dans les latrines. ESPÈCE. 1. Scathopse noir. Scathops nigra. Latr. Scathops albipennis. Fab. Scathops nigra. Geoff. vol. 2. p.545.n0r. Habite en Europe, dans les latrines. Ses ailes sont blan- ches, plus longues que le corps, couchées l’une sur l'autre. Cet insecte est noir, glabre, fort petit. SIMULIE. (Simulium.) Antennes cylindrico-coniques, grenues, à peine pluslonguesque la tête, crochues à l'extrémité, à onze articles, Les yeux lunulés. Point de petits yeux lisses. Corps court et gros. Ailes horizontales. Antennæ cylindrico-conicæ , granosæ, capile vix longiores, apice uncinatæ; articulis undecim. Oculi reniformes. Ocelli nulli. Corpus breve, crassum ; alæ horizontales. Onservarions. M. Latreille, qui a eu occasion d'ob- server les simulies, croit que ces insectes sont du même genre que les moustiques d'Amérique dont la piqure est extrêmement douloureuse, et qu'il ne faut pasles confondre avec les maringouins qui sont de véritables cousins, 54 HISTOIRE DES INSECTES. Les simulies ont le corps gros et court; la tête sessile, presque aussi large que le corselet; les ailes grandes et horizontales ; les pattes fortes et sans épines. $ ESPÈCE. 1, Simulie tête rouge, Simuliwm reptans, Latr. Simulium. Latr. Gen. Crust. et Insect. vol. 4. p. 268. Culex reptans. Linn. Tipula erythrocephala, Degecr, Mém. tome 6, p. 43r. pl. 28.f. 5—6. Bibio erythrocephalus. Oliv. Encycl. Habite en Suède. Cet insecte n'est guère plus grand qu’une puce. ASINDULE. (Asindulum.) Antennes sétacées, plus longues que la tête, à ar- ticles cylindriques, peu distincts. Trompe allongée, en forme de siphon, fléchie sous la poitrine, bifide au sommet. Trois petits yeux lisses, Ailes couchées. Antennæ setaceæ, capite longiores; articulis cy- lindricis, vix distinctis. Proboscis elongata, syphun- culiformis, sub pectore inflexa, apice bifida. Ocelli tres. Alæ incumbentes, Onservarions. L’asindule est une tipulaire fon- gicole, qui se rapproche des mycétophiles par ses rapports, mais qui en est bien distinguée par la lon- gueur de sa trompe, laquelle est abaissée sur la poi- trine et dépasse le corselet. Cet insecte a la lêle orbiculée, les antennes arquées en dehors, les ailes couchées. Sa larve vit dans les champignons. ESPÈCES. 1. Asindule noire. Asindulum nigrum. Latr. A. abdomine fusco-fascialo ;, alis fasciä transversali fuscä. Asindulum nigrum. Latr. Gen. Crust. et Ins. vol. 1. tab, 14. f. 1. et vol. 4. p. 267. Plalyura fasciata. Meigen. 1. tab. 5. f. 22. Habite aux environs de Paris. 2. Asindule ponctuée. 4sindulum punctatum. A. abdomine luteo : punclis dorsalibus [uscis ; alis immaculalis, Platyura punctata. Meigen. 1. p. 10r. Tipula platyura.Fab. Antl. p. 33. Habite en Allemagne. CÉROPLATE, (Ceroplatus.) Antennes plus longues que la tête, subfusiformes, comprimées. Trompe très-courte. Palpes paraissant inarticulées, fort courtes, Trois pelits yeux lisses, Corselet court ; abdomenallongé; ailes couchées. Antennæ capile longiores, subfusiformes, com- pressæ. Proboscis brevissima. Palpi subinarticulati, brevissimi. Ocelli tres. Thorax brevis; abdomen elongatum ; alæ incum- bentes. Ozservarions. Les céroplates sont fort remarqua- bles par la forme de leurs antennes : elles sont allon- gées, presque fusiformes, comprimées, mulliarti- culées, et en forme de râpe ou de lime. Ces insectes ont assez le port des tipules. Leur abdomen est allongé en fuseau ; leur larve vit dans les champi- gnons. ESPÈCES. 1. Céroplate tipuloïde. Ceroplatus tipuloides. Bosc. C. flavescens ; antennis (horace abdomineque nigro- fascialis. Act. de la Soc. d'hist. nat, de Paris, 1. tab. 7. f. 3, Latr. Gen. Crust. et Insect. vol. 4. p. 262. Habite aux environs de Paris. 2. Céroplate noir. Ceroplatus carbonarius. C. ater, abdominis segmentis margine laterali albis. Ceroplatus carbonarius. Fab. Anil, p. 16. Habite dans la Caroline. Bose. MYCÉTOPHILE. (Mycetophila.) . Antennes subsétacées, plus longues que la tête. Palpes subfiliformes , courbées, distinctement arli- culées. Petits yeux lisses écartés, à peine visibles. Ailes couchées. Antennœæ subsetaceæ, capite longiores. Palpi sub- filiformes, distinctè articulati, incurvt. Ocelli re- moti, vix perspicut. Alæ incumbentes. Ozservarions. Les mycétophiles vivent dans les champignons lorsqu'ils sont dans l’état de larve. Ces tipulaires, devenues insectes parfaits, sont re- marquables par l’écartement de leurs petits yeux lisses, dont les latéraux sont placés ; un de chaque côté, derrière chaque œil. Ces yeux sont extrême- ment petits. Ces insectes ont les antennes couchées sur le corselet, la trompe courte; leur larve est tout à fait apode. ESPÈCES. \ 1. Mycétophile à lunules. Hycetophila lunata, Meig. D. lutea ; abdominis segmentis utrinque punclo nigros alis puncto lunaque fuscis. Mycetophila lunata. Latr. Gen. Crust. et Ins.p. 264. Meig. Classif, und Besch. tom. r. p. 90. t. 5, F. 2—3. Sciara lunata, Fab. Antl. p. 58. Habite en Europe dans les bolets, TIPULAIRES. 55 2. Mycétophile ponctué. Hycelophila puncttata. M. lulea ; abdomine serie dorsali punctorum fuscorum ; alis immaculatis. “Meig. 1. p. 91. Sciara striala. Fab. Antl. p. 58. Habite en Allemagne. 8. Mycétophile brun. Mycetophila fuscu. M. nigro-fusco ; halteribus pedibusque luteis; alis im- maculalis cinerascentibus. Meig. 1. p. 91. Habite en Allemagne, dans le nord. RHYPHE. (Rhyphus.) Antennes sétactes, plus longues que la tête; à ar- ticles cylindriques, peu distincts. Trompe avancée, un peu plus courte que la tête. Trois petits yeux lisses, insérés sur un tubercule, Ailes couchées, Antenne setaceæ, capite longiores ; articulis cy- lindricis vix distinctis. Proboscis porrecta, capite paul brevior. Ocelli tres tuberculo communi impo- sili, Alæ incumbentes. Ogservariows. Le rhyphe n'est point fungicole, comme les insectes des genres précédents, et se trouve particulièrement caractérisé par l'insertion des petits yeux lisses sur un tubercule commun. On n’en connait qu'une espèce. ESPÈCE. 1, Rhyphedesfenêtres, Zhyphus fenestrarum. Lalr. Hist. nat. des Crust, et des Ins. 14. p. 297. et Gen, Crust, et Ins. 4. p. 262. Tipula fenestrarum.Scop. Entom. carn, Habite en Europe, dans les maisons, TIPULE. (Tipula.) Antennes filiformes ou subsétacées, simples dans les deux sexes. Trompe courte. Petits yeux lisses nuls. Ailes écartées ; pattes fort longues. Antennœæ filiformes vel subsetaceæ, in utroque sexu simplices, Proboscis brevis. Ocelli nulli. Ale divaricatæ. Pedef prœlongi. Ossenvarions. Je nomme #ipules les insectes de la famille des tipulaires, qui ont les antennes simples dans les deux sexes, la trompe courte, les ailes écar- tées dans l'inaction, et qui manquent de pelits yeux lisses. Ainsi, sous cette dénomination, je comprends les genres que M. Latreille nomme tipule, perdicie, néphrolome, psycoplère, genres qui me paraissent pouvoir se rapporter à la même coupe. Les tipules sontterricoles, au moins quant à leurs larves. Ces larves, en effet, vivent la plupart sous la terre, au pied des arbres, oùelles rongent les racines des plantes. £ Dans l'état parfait, ces insectes ressemblent un peu à des cousins dont les antennes seraient simples et les ailes écartées dans le repos. ESPÈCES. > . Tipule commune. Tpula oleracea. T. alis hyalinis, cost& marginali fuse4. Linn. Tipula oleracea, Linn. Fab. Geoff, Ins. 2. p. 555. n° 3. Degeër. Mém. 6. p. 329. pl. 18. f. 12—13. Habite en Europe, dans les jardins , les prés. . Tipule des prés. Tipula pratensis. 19 T. (horace variegalo, abdomine fusco : lateribus flavo- maculalis ; fronte fulvä. Linn. Tipula pratensis. Linn. Fab. Geoff, n° 2. Habite en Europe, dans les prés. 5. Tipule des rives. T'ipula rivosa. T. alis hyalinis : rivulis fuscis maculäque nive4. Linn. Tipula rivosa. Linn. Fab. Perdicia rivosa. Latr. Gen. Crust. et Ins. 4. p. 255. Habite en Europe , dans les lieux aquatiques. 4. Tipule dorsale. Tipula dorsalis. T. flavescens ; dorso fusco, alis hyalinis ; maculé mar- ginali nigrà. Tipula dorsalis. Fab.4. p. 237. Nephrotoma dorsalis. Meig. 1. tab. 4. f. 8. Latr. Habite en Allemagne, en Italie. 5. Tipule souillée. Z'pula contaminata. T. atra; alis albis; fasciis duabus punctoque nigris. Linn, Tipula contaminata. Linn. Fab. Geof. n° 6. Psychoptera contaminata. Latr. Habite en Europe, dans les lieux humides. s Etc, CTÉNOPHORE. (Ctenophora.) Antennes filiformes, pectinées dans les mâles, en scie dans les femelles. Trompe courte; pelits yeux lisses nuls. Ailes écartées ; pattes fort longues. Antenne filiformes, in masculis pectinatæ, in fe- minis serratæ. Proboscis brevis. Ocelli nulli. Alæ divaricatæ ; pedes prælongi. Onsenvarrons. Ce genre est le même que celui de M. Latreille etde plusieurs autres entomologistes. Il comprend de grandes tipulaires à ailes écartées, et à pattes fort longues, qui ont beaucoup de rapport ayec nos tipules, mais qui en sont très-distinguées 36 HISTOIRE DES INSECTES. par leurs antennes. Leurs larves vivent sous terre, en rongeant les racines des plantes. Les clénophores, comme les tipules, ont, en géné- ral, la tête petite, les antennes longues, le corselet court, renflé ou comme bossu, l'abdomen long et mince, les pattes fines et très-longues, et les balan- ciers très-apparents. La plupart de ces insectes sont panachés de couleurs diverses. ESPÈCES. 1. Cténophore pectinicorne. C{enophora pectinicor- nis. CL. antennis peclinatis, alis macul& nigr& ; abdomine medio-flavo fascialo, apice nigro. Tipula pectinicornis. Linn. Fab. 4. p. 235, Schæff. Ie. tab. 106. f. 5—6. Habite en Europe. Grand et bel insecte panaché de jaune et de noir. 9, Cténophore ichneumonide. Ctenophora atrata. Ct. alis glaucis; puncto marginali corporeque atris; abdominis basi pedibusque rufis. Tipula atrata.Linn. Fab. 4. p. 238. Degeer. Ins. 6. pl. 19.f. ro. Habite en Europe. 5. Cténophore flavéolé. Ctenophora flaveolata. Ct. alis maculà fusc ; abdomine atro ; fasciis sex flavis. Tipula flaveolata. Fab. 4. p.258. Meig. 1. tab. 4. f. 18. Habite en Allemagne. 4. Cténophore bimaculé. C{enophora bimaculata. Ct. alis hyalinis : maculis duabus fuscis; abdominis medio maculalo ferrugineo ; antennis plumosis. Tipula bimaculata. Linn. Fab. 4. p. 240. Habite en Europe, dans les prés. TRICHOCÈRE. (Trichocera.) Antennes filiformes, submoniliformes, velues ou plumeuses. Trompe courte. Ailes couchées horizontalement. Toutes les pattes à distance à peu près égale; les antérieures ne s’in- sérant point près du cou. Antennæ filiformes, submoniliformes, villosæ vel plumosæ. Proboscis brevis. Alæ incumbentes et horizontales. Pedes ali ab aliis subæquè distantes; antici sub capite non in- serti. Osservarrons. Sous le nom de #richocère, jeréunis les cératopogons et les cécidomies de M. Latreille. Ces Lipulaires sont distinguées des cténophores par leurs ailes couchées, des Lanypes par leurs pattes à distance à peu prèségale, et des psychodes par leurs ailes horizontales, e ESPÈCES. 1. Trichocère grosses cuisses. Zrichocera femorata. T. atra, nilida ; femoribus posterioribus clavatis. Ceralopogon femoratus. Meig. 1. p. 28. t. 2. f. 4. Chironomus femoratus. Fab. Antl. p. 45. Habite en Allemagne. 9, Trichocère noir. Zrichocera communis. T. atra, halteribus niveis , pedibus fuscis. Ceralopogon communis. Meig. 1, p. 27. Chironomus communis. Fab. Antl. p. 44. Habite en Allemagne, sur les fleurs. 5. Trichocère barbicorne. 7richocera barbicornis. T. nigra; alis albis; antlennis plumosis, apice sim- plicibus. Chironomus barbicornis. Fab. Antl. p. 42. Habite en Europe. 4. Trichocère du pin. Trichocera pini. T. nigro-fusca ; antennis longis, nodosis, villosis ; alis ovalis, hirsulis. Cecidomyia pini. Meig. 1. p. 40. Latr. Habite en Europe, dans le nord. Les antennes de cette stipulaire étant noduleuses , on peut la distinguer comme genre. PSYCHODE. (Psychoda.) Antennes filiformes, ou moniliformes, velues, de 14 à 16 articles. Toutes les pattes insérées à égale distance, les antérieures n’étant point près du cou. Ailes en toit incliné. Antenne filiformes, submoniliformes, pilosæ, 14 ad 16 articulalæ. Proboscis brevis. Pedes alii ab aliis æœquèé distantes, antici sub capite non inserti. Alæ deflexæ. Orservarrons. Ici se rapportent les psychodes de Latreille. Ces tipulaires sont distinguées des tanypes par la disposition de leurs pattes, et des trichocères par leurs ailes en toit. ESPÈCES. 1. Psychode des murs. Psychoda phalænoïdes. P. alis deflexis, cinereis, ovalo-lanceolatis, ciliatis. Tipula phalænoiïdes. Linn. Fab. Bibio. Geoff. Ins. 2. p. 572. n° 4. Degeer. Ins. 6. pl. 27. f. 6—x1. Habite en Europe. Commune sur les murs, les fenêtres, Ailes sans taches. 2, Psychode hérissée. Psychoda hirta. P. hirsula; alis deflexis ovatis, ciliatis albo nigro- que tessellatis. Tipula hirta. Linn. Fab. Geoff. 2. p. 552. n° 5. Trichoptera ocellaris, Mesg. Habite en Europe. TIPULAIRES. 51 MOUCHERON. (Tanypus.) Antennes filiformes ou moniliformes, velues ou plumeuses, de 12 à 14 articles. Pattes antérieures insérées sous le cou, à une grande distance des au- tres. Antenne filiformes, submoniliformes , pilosæ vel plumosæ, 12 ad 14-articulatæ. Proboscis brevis. Pedes antici ab aliis remoti, ferè sub capite inserti. Ozservarions. Les moucherons dont il s'agit ici embrassent les tanypes, les corèthres et les chiro- nomes de Latreille. La plupart sont des tipulaires petites , délicates, et qui font partie de celles que l’on a nommées tipules culiciformes. Ces insectes ont la poitrine grande et enflée, l’ab- domen allongé, les ailes conchées, les pattes anté- rieures avancées, fort longues, quelquefois plus lon- gues que les postérieures. Ces petites tipulaires sont si délicates que lorsqu'on les touche, on les écrase. IL y en a qui volent vers la fin du jour en formant de petits nuages qui nous suivent au-dessus de nos têtes. Les larves de ces lanypes vivent dans l’eau ou dans des trous enfoncés sous l’eau. ESPÈCES. 1. Moucheron culiciforme. Tanypus culiciformis. T. fuseus, antennis filiformibus ; maris plumosis ; ab- domine pedibusque griseis ; costis alarum hirlis. Corethra culiciformis. Meig. 1. p.9. Degeer. Ins. 6, p.372. pl. 23. f. 11. Habite dans l’Europe boréale. 2. Moucheron à bosse. Z'anypus gibbus. T. viridis ; thorace gibbo, anticè producto ; alis albis : fascià fuscä. Corethra gibba. Meig. 1. p. 9. Chironomus gibbus. Fab. Antl. p. 14. Habite à Hale, en Saxe. 3. Moucheron à bandes. Z'anypus cinctus. T. lividus ; alis maculis tribus marginalibus nigris; abdomine nigro, albo, annulato. Tipula cineta. Linn. Fab. Chironomus cinctus. Fab. Antl. Habite dans la Suède. 4. Moucheron tacheté. Tanypus maculatus. T. cinereus, nigro-maculalus ; antennis clavatis ; maris plumosis ; alis albidis ; maculis pallidè nigris. Tanypus maculatus. Meig. 1. p.21. Degecer. Ins. 6, pl. 24. f. 15—19. Habite en Europe, dans le nord. 5. Moucheron plumeux. Zanypus plumosus. T. thorace virescente ; alis albis ; puneto fusco ; anten- nis plumosis. Tipula plumosa. Linn. Fab. Tipula. Geof. 2. p. 560. n° 16. Chironomus plumosus. Latr. Habite en Europe, dans les lieux aquatiques, DE LAMARNCK, T, 11, 6. Moucheron motateur. Tanypus motatrix. T. pedibus anticis maximis, molatoriis, annulo albo. Tipula motatrix. Linn. Fab. Tipula. Geoff. 2. p. 562. n° 18. Chironomus motatrix. Meig. Fab. Latr. Habite en Europe, dans les prés humides, les bois. 7. Moucheron latéral, Tanypus lateralis. T. thorace ferrugineo, lateribus albis. Corethra lateralis. Meig. Dipt. 1. p. 8. tab. f. 12. Habite l'Europe boréale. Voyez Chironomus plumicornis. Fab, Antl. p.42. LIMONIE. (Limonia.) Antennes sétacées, submoniliformes, glabres, à 15 ou 16 articles. Trompe courte. Petits yeux lis- ses nuls. Aïles couchées. Antenne setaceæ, submoniliformes, glabræ, 15 vel 16-articulatæ. Proboscis brevis. Ocelli nulli. Alœ incumbentes. Osservarios. Les limonies ont les antennes gla- bres, ce quiles distingue destrois genres précédents; el comme ces antennes ont au moins 15 articles, ce qui les rend presque moniliformes, elles distinguent éminemment ces insectes de l'hexatome. Ces tipu- laires sont terricoles, ont la tête globuleuse, les ailes couchées. ESPÈCES. 1. Limonie hiémale, Limonia hiemalis. L. nigro-fusca ; antennis longis, selaceis ; alis amplissi- mis ; pedibus longissimis. ù Trichocera hiemalis. Meig. Classif, und Besch. 1, t. 3. f. 1—5. Habite dans l'Europe boréale, 2, Limonie peinte. Limonia picta. Meig. L. alis cinereis : annulis maculisque nigris. Tipula picta. Fab. Antl. p. 29. Habite à Hale , en Saxe. 3. Limonie à six points, Limonia sexpunctata. L. alis albis ; punclis tribus marginalibus fuscis : thorace compresso fulvo : line& dorsali nigrd. Meig. Classif, und Besch. r. tab. 3. f, 15. Tipula sexpunctata. Fab. Antl. p. 30. Habite l'Italie et aux environs de Paris. 4. Limonie jaunâtre. Limonia flavescens. L, lutea, antennis fuscis ; alis flavescentibus. Limonia flavescens. Meig. 1. p. 56. Tipula flavescens. Linn. Fab. Habite en Europe, dans les prés. HEXATOME. (Hexatoma.) Antennes subsétactes, glabres, à 6 articles : les 3 58 HISTOIRE DES INSECTES. 4 derniers, cylindriques, fort longs. Point de petits yeux lisses. Aïles couchces. Antennæ subsetaceæ, glabræ, G-articulatæ ; arti- culis quatuor ultimis prœlongis, cylindraceis, Ocelli nulli. Alœæ incumbentes. Onsenvarions. L’hevatome est, de toutes les tipu- laires, celle qui a le moins d'articles à ses an- tennes, ce qui la rend fort remarquable. On ne con- nait de ce genre que l'espèce suivante. ESPÈCE. 1. Hexatome noir. Æevatoma nigra. Le front est bituberculé. Habite aux environs de Paris. COUSIN. (Culex.) Antennes filiformes, velues ou pectinées dans les femelles, plumeuses dans les mâles, plus longues que la tête. Trompe longue, cylindrique ou sétacée, dirigée en avant. Sucoir de cinq pièces. Deux palpes courtes dans les femelles, plus longues et velues dans les mâles. Petits yeux lisses nuls. Tête petite; corselet gibbeux; ailes rabattues, croisées ; pattes très-longues ; larve aquatique. Antennæ setaceæ aut filiformes, èn feminis pilosæ vel pectinatæ, in masculis subplumosæ, capite lon- giores. Proboscis siphunculiformis, longa, cylin- drico-setacea, porrecta. Haustelluwm è setis quinque compositum. Palpi duo, in feminis breves, in mus- culis longiores et villosi. Ocelli null. Alœ incumbentes ; pedes longissimi; truncus gib- bus. Larva aquatica. Ogservarions. Les cousins sont de petits insectes assez connus de tout le monde par le bourdonne- ment incommode qu'ils font entendre pendant la nuit , et plus encore par leur piqure et leur opinià- treté à poursuivre pour piquer. Âu rapport des voyageurs, qui en ont été cruellement tourmentés, ceux de l'Asie, de l'Afrique et de l’Amérique sont bien plus redoutables encore que les nôtres. On les connait dans ces pays sous le nom de #2=aringouins. Leur piqüre met le corps en feu ; leur trompe, au moins le suçoir de cinq soies qu’elle contient, pé- nètre à travers les étoffes les plus serrées. Dans les pays chauds, les habitants, pour s’en garantir, sont souvent obligés de faire des feux et des’envelopper dans des nuages de fumée. Les larves des cousins vivent dans les eaux dor- mantes et croupissantes. Elles sont très-aisées à re- connaitre, parce qu'on les voit presque toujours suspendues à la surface de l’eau, par leur partie pos- térieure, et ayant Ja tête en bas, C’est pour respirer qu’elles viennent ainsi fixer leur extrémilé posté- rieure à la surface de l’eau. Dès qu'on agite l’eau ou même qu'on en approche, on les voit se précipi- ter au fond, avec une grande agilité, en faisant des Zigzags. Le second état du cousin offre une modification très-particulière. Ce n’est ni une chrysalide, ni une momie, ni méme une nymphe; Car alors l'animal nage avec presque autant d’agilité que la larve, et cependant il ne montre pas les parties de l’insecte parfait et ne prend point de nourriture; il vient seulement respirer à la surface de l’eau. Quoique les cousins semblent rapprochés des ti- pules par la forme de leur corps, leur trompe longue, aciculée et dirigée en avant, les en distingue forte- ment. On en connait plusieurs espèces. ESPÈCES. 1. Cousin commun. Culex pipiens. L. C. cinereus ; abdomine annulis fuscis oclo, Line. Culex. Geoff. 2. p. 579. pl. 19. £. 4. Culex pipiens. Fab. Lat., etc. Habite en Europe. Très-commun en automne , dans le voisinage des eaux, les lieux frais. 2. Cousin annelé, Culex annulatus. C. fuscus; abdomine pedibusque albo-annulatis ; alis maculatis. Culex annulatus. Fab. 4. p.400. Habite en Europe, dans le nord. 5. Cousin pulicaire, Culex pulicaris. C. fuscus ; alis albis ; maculis tribus obscuris, Fab. Culex pulicaris. Linn. Fab. 4. p. 402. Culex. n° 2. Geoff. Habite en Europe. Il se trouve dans les bois, dès le prin- temps. Il est plus petit que ie cousin commun, et l’on dit qu'il pique très-fort, Etc. ORDRE TROISIÈME, :LES HÉMIPTÈRES. Une gaïne labiale , univalve, articulée, abuissée ou recourbée sous la poitrine, ressemblant à un bec aigu , et renfermant un sucoir de 4 soies. Point de palpes apparentes. Quatre ailes, dont les deux supérieures sont tan- tôt membraneuses comme les inférieures, et tantôt coriaces , plus où moins crustacées, comme des élytres. Larve hexapode, semblable à linsecte parfait, mais sans ailes. La nymphe, en général, marche et mange. Osservations. Dans le premier ordre des insectes HÉMIPTÈRES. 59 [les aptères], la nature, ne faisant que commencer le plan d'organisation de ces nombreux animaux ; ne put leur donner des ailes ; dans l’ordre qui vient | ensuite [celui des diptères], elle ne put leur donner que deux ailes ; enfin, ce ne fut que dans le troi- sième ordre, celui des hémiptères dont il s’agit maintenant, qu’elle parvint à leur en donner qua- tre ; encore ne put-elle en faire avoir plus de deux aux gallinsectes , première famille de ces hémi- ptères. Désormais, saufles avortements, tous les in- sectes auront quatre ailes , soit toutes quatre ser- vant au vol, soit seulement les deux inférieures. Cette marche, du plus simple au plus composé , est évidemment celle de la nature : on la trouve partout clairement exprimée, malgré la cause con- nue qui l’a modifiée dans ses détails. Ce n’est pas seulement dans la considération des ailes qu'on remarque ici les progrès de cette marche de la nature ; on les observe aussi dans la considéra- tion des parties de la bouche. En effet, quoique le plan de ces parties de la bouche soit le même pour tous les insectes, et doive se composer, en dernier lieu , de deux lèvres, de deux mandibules , de deux mächoires, enfin, de quatre ou six palpes, la nature, dans les insectes des quatre premiers ordres, n’a fait qu'ébaucher ce plan, que préparer les pièces qui peuvent, en subissant des modifications, devenir propres à l’exécuter ; mais, dans ces quatre premiers ordres, elle a approprié les parties de la bouche à la seule fonction de sucer ou de prendre des ali- ments liquides, accommodant ces parties aux be- soins de chaque cas particulier. Ainsi, depuis que nous examinons ces animaux, ous ceux que nous ayons vus ont un sucoir de plu- Sieurs pièces; et ce sucoir, dans l’inaction, est renfermé dans une gaine que la nature a variée dans sa composition et sa forme , selon les besoins, Cette gaine du sucoir représente la lèvre inférieure, ou du moins offre une partie qui, après sa transfor- mation, pourra la constituer. Nous l’avons trouvée bivalve dans les aptères ; elle l’est encore dans les deux premières familles des diptères [les coriaces et les rhipidoptères]; mais dans tous les autres diptères , nous ne l'avons plus trouvée qu'univalve el inarticulée. Enfin , dans les hémiptères dont il est ici question , la gaine du sucoir se retrouve encore, el se montre univalve, comme dans la plupart des diptères, mais elle est ici distinctement articulée, et ce ne sera plus que dans cet ordre que nous l'observerons. Effectivement, la nature se préparant à rendre la bouche des insectes propre à d’autres fonctions, abandonne celte gaine du sucoir dans l’ordre suivant [les lépidoptères] , et laisse ce su- coir à nu jusqu’à ce qu'elle l’ait fait entièrement disparaitre. Quant aux hémiptères dont il s'agit actuellement, la gaine qui contient leur sucoir, se trouvant en général fort allongée et aiguë , a reçu le nom de bec {rostrum), pour la distinguer de celle des diptères, qui ressemble plus à une trompe. Ce bec singulier, articulé, aigu, et abaissé ou recourbé sous la poitrine , est composé de deux à cinq articulations. 11 sert de gaine à un suçoir de quatre pièces, qui sont des soics fines, roides et aiguës. Deux de ces quatre soies sont souvent réu- nies , ce qui fait qu'elles ne paraissent alors qu’au ment un tube grêle que l'insecte introduit dans les vaisseaux des animaux, ou dans le tissu des plantes, pour en extraire les fluides qui peuvent le nourrir. Il y a apparence que les quatre soies fines qui composent le sucoir des hémiptères , sont les pièces destinées à produire les deux mandibules et les deux mächoires des insectes broyeurs , et que la gaine de ce sucoir, qui a ici la forme d’un bec, servira à former la lèvre inférieure de ces animaux. Pour éet objet, la nature n'aura qu’à raccourcir et modifier la forme de ces parties. Dans les insectes à quatre ailes, on a donné le nom d’élytres aux deux ailes supérieures, lors- qu'elles sont coriaces ou crustacées , et qu'elles ne servent pas au vol. Mais, comme tout est nuancé dans les opérations de la nature, on rencontre né- cessairement des cas où l'arbitraire décide à cet égard. Les élytres des Aémiptères différent tellement les uns des autres, et offrent des nuances telles , dans leurs différences , qu'on voit clairement que ces élytres ne sont que des ailes supérieures , plus ou moins utiles au vol. En effet, dans les punaises, une partie de ces élytres est dure, coriace, opaque, et ressemble presque aux élytres se orthoptères ou même des coléoptères ; tandis que 1 ’autre partie est membra- neuse et semblable à à une partie d'aile véritable. Dans les cigales , les pucerons, les psylles, ete. , les élytres sont transparents , et ressemblent à de véritables ailes. Aussi prendrait-on ces hémiptères ; au premier coup d'œil, pour des insectes à quatre ailes , également utiles au vol. Lil résulte de ces considérations, que le caractère le plus remarquable, le plus constant et même le plus important de cet ordre d'insectes, réside dans la forme très-particulière de la bouche de ces ani- maux, et non dans les organes du mouvement, comme leurs ailes. A la vérité, le caractère qu'on emprunterait de la métamorphose reporterait ailleurs ces insectes et les rapprocherait des orthoptères ; mais j'ai fait voir que ce caractère est réellement moins impor- tant que celui de la bouche, puisque des ordres très-naturels, tels que les diptères les névroptè- res, etc., comprennent des insectes qui diffèrent entre eux par la métamorphose. Enfin, le caractère qu'on obtiendrait de la con- sidération des ailes supérieures plus ou moins transformées en élytres, serait encore moins im- portant que la métamorphose, puisque la qualifica- tion d’élytres qu’on donne aux ailes supérieures des psylles, des pucerons ailés et de la plupart des cigales ; est véritablement arbitraire. D'ailleurs, rien n'est plus variable que les ailes des insectes, à cause des avorlements ou des modifications que ces parties sont exposées à subir, selon les habitudes des races. Ce qu'il y a de bien remarquable, c'est que les hémiptères, qui diffèrent en général si fortement des diptères par la métamorphose , y tiennent ce- pendant par la métamorphose même, dans certaines de leurs races. En cffet, dans les cochenilles , qui sont de vérita- bles hémiptères , les mäles n'ont que deux ailes, et la larve de ces mâles se transforme en chrysalide nombre de trois, Ces pièces, en se réunissant, for- | dont la coque est formée par la peau même de 5* 40 MSTOIRE DES INSECTES. l'animal. La larve de l'aleyrode est aussi dans le même cas ; elle se transforme en chrysalide ayant une coque formée par sa propre peau. Les hémiptè- res tiennent donc aux diptères, dans certaines de leurs races, même par la métamorphose. Ainsi, dès que j'eus connu l'importance du sys- ième de nutrition dans les insectes, et par suite celle des caractères de leur bouche; que j'eus con- sidéré les habitudes de ces êtres et la manière dont ils se nourrissent; en un mot, que j’eus suivi en eux Ja marche de la nature, je fus fondé, dans la distri- bution naturelle des insectes , à ne point confondre les suceurs parmi les broyeurs. J’ai donc dù placer les hémiptères après les diptères , et les éloigner des orthoptères , quoique ceux-ci ne subissent aussi qu'une métamorphose partielle. ; En effet, la larve des hémiptères est munie de parties diverses qu’elle conserve les mêmes en pas- sant à l’état de nymphe, et ensuite à celui d’insecte parfait. Ainsi, elle ne subit que la métamorphose RAR Iebe puisque, sans changer de forme , elle ne fait qu'acquérir de nouvelles sortes de parties. Cette larve est effectivement pourvue d'antennes, d’yeux à réseau, d’une bouche semblable à celle de l'insecte parfait, et de six pattes. Quelques espèces, telles que la punaise de lit, la punaise aptère, etc., restent toujours dans l’état de nymphe, quelquefois même dans l’état de larve, n’ont jamais d'ailes, n’acquièrent point de partie nouvelle, ou n'obtiennent que des élytres impar- faits, et cependant peuvent se reproduire. Ces par- tieularités, qui ne changent nullement la nature des rapports, sont dues à des avortements de parties que la continuité des circonstances, qui tiennent à la manière de vivre de ces animaux, a perpétués et rendus habituels. Par des causes semblables , les cochenilles femelles sont aptères et sans élytres. Dans beaucoup d'insectes de cet ordre, on voit un écusson : il est quelquefois fort grand, particu- lièrement dans les cimicides. Le caractère le plus général que l’on puisse em- ployer pour diviser primairement cet ordre, est celui qu'offre l'insertion du bec de l’animal; car, dans les uns, ce bec naît de la partie antérieure et supérieure de la tête, tandis que, dans les autres, il naît de sa partie inférieure , et quelquefois même il ne sortir de la poitrine de l’insecte. D'après cette considération, je partage les Aémi- ptères en deux sections qui comprennent quatre fa- milles très-distinctes. Jre Scrion. HÉMIPTÈRES MENTONALES. Leur bec est mentonal, semble pectoral. et quelquefois Les Gallinsectes, Les Aphidiens. Les Cicadaires. IIe Secrron. HÉMIPTÈRES FRONTALES. Leur bec semble frontal, naissant de la partie antérieure et supérieure de la tête, Les Cimicides, PREMIÈRE SECTION. HÉMIPTÈRES MENTONALES. Le bec paraît naître, soit de la poitrine, entre la première et la deuxième paire de pattes, soit de la partie inférieure de la tête. Cette section embrasse trois familles, savoir : les gallinsectes, les aphidiens et les cicadaires. Ainsi, dans toutes les races qui composent ces familles, le bec de ces insectes parait naître, soit de la poitrine, soit de la partie inférieure de la tête. Par plusieurs particularités remarquables, ces insectes montrent qu'ils forment une espèce de transition de ceux qui n’ont naturellement que deux ailes, à ceux qui en ont quatre. En effet, dans les gallinsectes , il n’y a que les mâles qui soient ailés, et leurs ailes ne sont toujours qu’au nombre de deux et bien transparentes. Les ailes varient aussi quant à leur présence, selon les sexes, dans plusieurs aphidiens; et quoique ceux qui en sont munis en aient quatre, les deux supé- rieures ne ressemblent pas beaucoup à des élytres; elles sont transparentes comme les autres. Ce qui est fort remarquable, c’est que dans la première de ces trois familles, on observe des mé- tamorphoses telles que les mâles ne parviennent à l'état parfait qu’en sortant d’une véritable coque (pupa folliculata), qui est fixée et immobile; et dans la deuxième famille (les aphidiens), on voit des nymphes, quoique sans coque, devenir pareil- lement immobiles pour se métamorphoser; et alors leur peau se fend pour laisser sortir l’insecte par- fait. Ces particularités, très-différentes de ce qui a lieu dans les autres hémiptères, rappellent en quel- que sorte le voisinage des insectes diptères et leurs métamorphoses, * Ces trois familles, assez bien liées les unes aux autres par leurs rapports, offrent néanmoins de bons caractères pour les distinguer. DIVISION DES HÉMIPTÈRES MENTONALES. [1] Un ou deux articles aux tarses. [a] Mâles n'ayant que deux ailes; femelles tou- jours aptères. Les Gallinsectes. —— Cochenille. —— Dorthésie. [b] Individus ailés ayant tous quatre ailes. Les Aphidiense —— Psylle. GALLINSECTES. 41 —— Aleyrode. —— Puceron. —— Thrips. [2] Trois articles aux tarses. Les Cicadaires. [a] Antennes de trois articles ; deux petits yeux lisses. [+-] Antennes insérées entre les yeux ou au- dessous de l’espace qui les sépare. —— Tettigone. —— Cercops. —— Membrace. —— Ætalion. [++] Antennes insérées sous les yeux. [Æ] Antennes de la longueur de la tête au moins, et insérées dans une échancrure des yeux. —— Asiraque. [Antennes beaucoup plus courtes que la tête, et point insérées dans une échancrure des yeux. —— Fulgore. [b] Antennes de six articles; trois petits yeux lisses. —— Cigale. es — LES GALLINSECTES. Mâles n'ayant que deux ailes. Femelles toujours aptères. Un article aux tarses. Les gallinsectes n’ont qu’un seul article et un seul crochet aux tarses, selon Latreille; leur bec paraît pectoral ; et ceux qui ont des ailes n’en ont que deux, et les ont transparentes. Ceux-là même subissent des métamorphoses, dont la première est une coque immobile, de laquelle sort l'individu ailé (le petit mâle) en arrivant à l’état parfait. Ainsi, sous ces rapports, après les insectes essentiellement diptères, l’ordre des hémiptères nous parait devoir commencer par les gallinsectes. Outre que ceux des gallinsectes qui sont ailés n’ont que deux ailes, ils tiennent tellement aux diptères par leurs rapports, qu'on en a observé parmi eux qui sont munis de balanciers. Ce qu'il y a de bien singulier à l'égard de ces in- sectes, c’est que, dans le premier des deux genres qui composent cette famille, les femelles se fixent au moment de la ponte, prennent la plupart la forme d’une petite galle ou d’un pelit bouclier, restent immobiles dans cet état, font passer leurs œufs sous leur corps à mesure qu’elles les pondent, et à la fin ce corps, vide et desséché, forme une couverture qui conserve ou prolège ces gages de leur reproduction. Voici les deux genres qui con- stituent cette famille. COCHENILLE. (CoCcus.) Antennes filiformes (de dix ou onze articles) plus courtes que le corps. Bec pectoral, apparent seule- ment dans les femelles. Deux ailes débordant le corps dans les mâles. Femelles subtomenteuses, aptères, se fixant et pre- nant la forme d’une galle ou d’un bouclier. Les males seuls subissent une transformation dans une coque. Antenne filiformes, corpore breviores ; articulis decem vel undecim. Rostrum peclorale, in feminis modo perspicuum. Masculi alis duabus, magnis, incumbentibus: Feminæ apteræ, sublomentosæ, tempore gravita- tionis in perpeltuum defixæ, gallæ clypeive formam induentes. Metamorphoses masculis tantm pro- priæ, larva in pupam fixam transit. Ozservarions. Les cochenilles ont été partagées en deux genres par plusieurs entomologistes. Ils ont donné le nom de kermès à celles dont les femelles fixées perdent entièrement l'apparence d’insecte, et ils ont nommé cochenilles celles dont les femelles fixées conservent toujours néanmoins la forme d’in- secte, quoique plus ou moins altérée. À ce caractère, ils en ont ajouté quelques autres, mais qui ne sont pas exacts, où qui appartiennent à des insectes de genre différent. Linné, par exemple, attribue quatre ailes aux kermès mâles. Cette erreur ne vient que de ce qu'il ne distingue pas les psylles des kermès, quoique les femelles des psylles ne soient pas aptères et ne se fixent point. Les jeunes cochenilles courent sur les feuilles et les tiges des plantes, et ressemblent presque à de petits cloportes blanchâtres qui n'auraient que six pattes; mais, au bout de quelque temps, la femelle seule se fixe à un endroit de la plante sur laquelle elle vit. Elle reste dans ce même endroit, et y de- vient parfaitement immobile. Enfin son corps se gonfle peu à peu; sa peau se tend, devient lisse, se sèche, et les anneaux s’effacent plus ou moins, selon l'espèce. En un mot, l'animal perd en général la forme et la figure d’un insecte, et ressemble en petit à un bouclier, à un écusson, ou aux galles qu’on trouve sur les arbres. C’est de là qu’on lui a donné le nom de galle-insecte, Il termine sa vie dans cette situation après avoir pondu ses œufs, et son corps desséché leur sert de couverture. Il n’en est pas tout à fait de même de toutes les cochenilles. Dans certaines espèces, les femelles se fixent beaucoup plus lard sur les plantes, et lors- qu'elles sont fixées, elles ne changent point assez de 42 HISTOIRE DES INSECTES. forme pour qu'on ne puisse plusreconnaitrelafigure de l’insecte. Ses anneaux et ses différentes parties paraissent encore, lors même qu'il n’est plus vivant. Les femelles fixées, comme on vient de le dire, tirent leur nourriture du lieu de la plante où elles sont attachées, par le moyen du sucoir de leur bec, qu'elles introduisent dans sa substance. Elles crois- sent dans cet état d’immobilité et changent de peau sans faire aucun mouvement, leur peau se déta- chant et tombant par lambeaux. Elles acquièrent la grosseur d’un grain de poivre ou davantage, À me- sure qu’elles pondent, elles font passer leurs œufs sous leur corps et semblent les couver. Le mâle de cette singulière femelle ne lui res- semble guère que dans les commencements, c’est- à-dire que dans son état de larve. Bientôt après, il se fixe commeelle, devient immobile, ne prend plus de nourriture ni d'accroissement. Sa peau se durcit et se change en une espèce de coque, et l’insecte est transformé en chrysalide. Au bout d’un certain temps, l'animal en sort dans l’état d’insecte parfait, et alors il est très-différent de la femelle. Il est fort petit, muni de deux ailes plus longues que son corps, et de six pattes. Son corps est rougeâtre, souvent couvert d'une poudre blanche, et l'on voit deux filets blancs à sa queue. À peine ce petit mâle est-il insecte parfait, qu’il se sert de ses ailes pour voler vers les femelles. Comme elles sont beaucoup plus grandes que lui, il se promène sur elles, et parvient à les féconder. Telle est l'histoire très-abrégée de ce singulier genre d'insectes, qui comprend un assez grand nom- bre d'espèces que l’on ne connait guère que d’après les femelles, parce que les mâles sont difficiles à rencontrer el à observer. ESPÈCES. 1. Cochenille du Mexique. Coccus cacti. L. €. ovalis, subdepressus, transversè rugosus, albo- pulverulentus. Coceus cacti coccinelliferi. Linn. Fab. Traité de la culture du nopal, etc. Thiéry de Menonv., p. 383. Habite au Mexique, sur le cactier nopal. Cette cochenille est un des insectes les plus précieux par le grand usage qu'on en fait dans la teinture, et par la belle couleur écarlate et le beau pourpre qu'il nous donne. L’insecte qui les fournit est un peu déprimé, ridé, et couvert par une poudre blanche qui ne le cache point, 2. Cochenille sylvestre. Coccus tomentosus. C. parvulus, subglobosus , tomento denso candidoque obteclus. Cochenille sylvestre. Thiéry, Traité du nopal et de la cochenille , p. 347. Habite à l'Ile-de-France et dans les climats chauds de l'Amérique. Elle est une fois plus petite que la précé- dente, et couverte d'un duvet cotonneux très-blanc, qui cache entièrement son corps. Elle donne une aussi belle couleur que la première espèce, mais en moindre quantité. Cet insecte, apporté de l'Ile-de-France, a vécu dans les serres du Muséum. 5. Cochenille de l’orme. Coccus ulini. L. C. sphæricus, fuscus, bacciformis. ? Coccus ulmi campestris. Linn. Fab. Geoff. Ins. 1. p. 5o7. n° 8. Habite sur l'orme, Latreiïlle, qui en a observé le mâle, dit que son corselet a deux espèces de balanciers, comme les diptères. ES . Cochenille du figuicr. Coccus ficus caricæ. €, ovalus, conveæus, cinereus : dorso cireulo radiala [usco. Coccus ficus caricæ. Oliv. Encyel. n° 2. Habite au midi de l'Europe , sur le figuier commun. 5. Cochenille du pêcher. Coccus persicæ. C. oblongus, ferrugineus. Coccus persicæ, Fab. 4, p. 222. Geoff. 1. p. 506. n° 4. pl. ro. f. 4. Habite en Europe, sur le pêcher. 6. Cochenille des orangers. Coccus hesperidum. €. lybernaculorum , oblongo-ovatus, fuscus ; corpore posticè emarginalo. Oliv. Coccus hesperidum. Linn. Fab. Oliv. : Geoff. no 2, Habite en Europe, sur les orangers, les citronniers. 7. Cochenille des serres. Coccus adonidum. C. ovalus; corpore ru/o, albo, pulverulenta. Oliv. Coccus adonidum. Linn. Fab. Oliv. Geoff. 1.p. 5r1.n°r. Habite. On la dit étrangère à l'Europe ; elle s'est natu- ralisée dans nos serres. Etc. DORTHÉSIE. (Dorthesia.) Antennes subsétacées , à huit articles dans les fe- melles. Mâles munis de deux ailes, et ayant l'abdomen terminé par de longs filets. Femelles aptères, couvertes de faisceaux coton- neux, ne se fixant point, mais agissant avant et après la ponte. Antennœæ subsetacecæ, in feminis octo-articulatæ, Masculi dipteri, abdomine valdè setoso. Feminæ apteræ, fasciculis lamelloso-tomentosis obtectæ, antè et post parlum vagantes. Osservarrows. La dorthésie était rangée parmi les cochenilles; mais plusieurs particularités qui la con- cernent, et surtout celle de ne se point fixer, ayant été observées par M. Dorthès, on l’en a depuis sé- parée, et on l’a distinguée comme un genre parti- culier de la même famille. ESPÈCE. 1. Dorthésie de l’euphorbe, Dorthesia characias. Bosc. Journ. de phys. fév. 178%. p. 1—3, (ab, 1.f. 2.3.4. APHIDIENS. 45 Panz. Faun, Ins. fas, 35. t. 21. Coccus characias. Oliv. Dict. Habite dans les provinces méridionales de la France, sur différents euphorbes, LES APHIDIENS. Quatre ailes dans les individus ailes, tarses à deux articles et en général à deux crochets. Les aphidiens sont de très-petits insectes, qui vivent de sucs des végétaux. Ils tiennent de très-près aux gallinsectes par leurs rapports; mais, parmi eux, tous ceux des individus qui sont ailés ont qua- tre ailes, et ces ailes, en général transparentes , se ressemblent tellement entreelles, que ce n’est qu’ar- bitrairement qu'on donne aux deux supérieures le nom d’élytres. Dans le premier des quatre genres qui appartien- nent à cette famille, le bec de l'insecte parait en- .core pectoral, comme dans les gallinsectes, mais dans les autres, il est plutôt mentonal que pectoral. On a donné le nom d’aphidiens aux insectes de cette famille, parce que, parmi eux, le genre le plus connu et le plus nombreux en espèces est celui du puceron, en latin aphis. Cette famille embrasse - quatre genres, qui sont les suivants, PSYLLE, (Psylla.) Antennes subsétacées, à 10 ou 11 articles, dont le dernier terminé par deux poils. Bec court, sub- perpendiculaire, pectoral. Les mâles et les femelles aïlés ; les ailes transpa- rentes et en toit; deux articles aux tarses; pattes propres à sauter. Antennæ subsetaceæ, articulis decem vel unde- cim : apicalr bisetoso. Rostrum breve, subperpendi- culare, pectorale. Masculi et femincæ alati:alis quatuor pellucidis, deflexis ; pedes saltatorii, tarst articulis duobus. OgservarTions. Linné et Fabricius, considérant que le bec des psylles paraît naître de la poitrine, c’est-à-dire entre la première et la deuxième paire de pattes, les ont réunies aux kermès, qui font par- tie de nos cochenilles; mais les psylles, soit males , soit femelles, ont quatre ailes; au lieu que, dans les cochenilles, les mâles seuls en ont deux, et les femelles n’en ont point. D'ailleurs, les femelles des psylles ne se fixent jamais , ce qui est très-différent dans les cochenilles. Ces insectes ont recu le nom de psylle (psylla), à cause de leur faculté de sauter comme les puces. Ils ont beaucoup de ressemblance avec les pucerons, et vivent comme eux du suc des plantes, Ils altèrent aussi la forme des feuilles et des autres parties des plantes qu'ils piquent; enfin, ils rendent par l'anus une matière sucrée, La larve des psylles a six pattes, marche assez lentement, et ressemble à l’'insecte parfait qui n’au- rait point d'ailes; dans l’état de nymphe, ces insec- tes ont deux moignons aplatis qui renferment les ailes, et lorsque ces nymphes veulent se métamor- phoser, elles restent immobiles sous quelques feuil- les; alors leur peau se fend sur la tête et le corselet, et l’insecte en sort avec ses ailes. ESPÈCES. Le . Psylle du figuier. Psylla ficus, P. fusca ; antennis crassis, pilosis, alarum nervis fus- cis, G. Kermes ficus. Linn. Fab. Psylla. n° 1. Geoff. p. 484. t. 0. f. 2. Habite en Europe, sur le figuier. 2, Psylle de l'aune. Psylla alni. Latr. P. viridi-flavescens ; thoracis seygmento antico, sculello, elylrorum nervis viridibus, Lat. Gen. Crust, et Ins. 3. P: 169. Psylle de l’aune. Geof. 1. p.486. Habite en Europe, sur l’aune , le bouleau, 5. Psylle des joncs. Psylla juncorum. P. rubens jantennis infra medium incrassatis. Livia juncorum. Lat. Gen. Crust. et Ins. 3. p. 170. Habite aux environs de Paris, sur le jonc articulé, Les an- tennes sont plus grosses inférieurement que dans les autres psylles. 4, Psylle du buis. Psylla buxi. P. viridis; antennis setaceis; alis fusco-flavescenti- bus. G. Psylla. Geoff. 1, p.485, n°2, Kermes buxi. Linn. Fab. Habite sur le buis, dans des feuilles concaves formant des espèces de boutons creux, aux extrémités des bran- ches. ALEYRODE. (Aleyrodes.) Antennes filiformes , à peine plus longues que la tête, à six articles. Trompe courte. Les yeux parta- gés en deux. Corps court, farineux. Quatre ailes ovales, pres- que égales, en toit écrasé, Nymphe inactive et dans une coque. Antenne filiformes, capite vix longiores, sex ar- ticulatæ. Rostrum breve. Oculi bipartiti, Corpus breve, farinoso-tomentosum. Alæ qua- tuor, ovales, subæquales, latè deflexæ, Pupa quies- cens, folliculata. Onsenvarions. L'insecte qui constitue ce genre avait été pris pour un Jépidoptère, à cause de la 44 poussière farineuse dont il est chargé, principale- ment sur lecorps. Mais M. Latreille, considérant Ja nature de sa bouche, qui est un véritable bec à trois articulations, quoique peu distinctes, le reporta dans son véritable ordre, et en constitua le genre aleyrode, dont il s’agit ici. Geoffroy avait déjà remarqué que ce qu’on prenait pour une trompe ou une langue dans cet insecte, ne se roulait point en spirale, que cette partie était plate et restait droite; mais il n’attachait pas à la bouche toute l'importance qui lui appartient. Ainsi, l'aleyrode est un genre de la famille des aphidiens, voisin des psylles etdes pucerons, offrant quatre ailes dans les deux sexes, et dont les tarses ont deux articles. Si son corps est couvert d’une poussière farineuse , il tient par ce rapport aux gal- linsecies et à plusieurs aphidiens; mais ses ailes ne sont presque point farineuses, et débordent son corps de moitié. ESPÈCE. 1. Aleyrode de l’éclaire. 4leyrodes chelidonii. Latr. Tinea proletella. Linn. Phalène culiciforme de l’éclaire. Geoff. 2. p. 172. Aleyrode. Lat. Hist. des Crust. et des Ins. 12, p. 347, et Gen. Crust. et Ins. 3. p. 174. Habite en Europe, sur la chélidoine , quelquefois sur le chou. L’insecte n’a qu'un quart de ligne de longueur, PUCERON: (Aphis.) Antennes sétacées, plus longues que le corselet, à sept articles. Bec allongé, subperpendiculaire ou pen- ché. Quatre ailes inégales, plus longues que le corps, transparentes, disposées en toit. Individus mâles ou femelles, tantôt ailés, tantôt aptères, les femelles principalement. L’abdomen terminé par deux peti- tes cornes. Antennæ setaceæ, thorace longiores, septem-arti- culatæ. Rostrum elongatum , subperpendiculare vel nutlans. Alæ quatuor, inæquales, corpore longiores, pel- Lucidæ, deflexæ. Individua mascula aut feminea mod alata, modù aptera, feminæ præsertim. Ab- domen corniculis duobus versus apicem instructum. Osservarrons. Il y a peu d'insectes aussi communs et plus connus en général que les pucerons. On en trouve sur un grand nombre de plantes, presque tou- jours en société ou amassés par quantités considéra- bles. Les deux tubercules ou espèces de petites cor- nes qu'ils ont presque à l'extrémité de l'abdomen, les font reconnaître au premier aspect. Leur corps est gros, court, massif et lourd : ils ne marchent qu'avec peine. Beaucoup de ces insectes restent très- longtemps comme immobiles sur les tiges et les feuilles des plantes, ou quelquefois cachés sous ces mêmes feuilles, qu’ils ont courbées ou figurées en calotte ou en vessie par leur piqüre. Les ailes de ceux qui en ont sont grandes, plus longues que le HISTOIRE DES INSECTES. corps, transparentes, et disposées en toit aigu. Leur bec estlong, plus ou moins abaissé, et paraît pren- dre son origine entre les pattes de la première paire, mais il part de la partie inférieure de la tête. Le puceron, quoique très-commun, est cependant un des insectes qui offrent, pour le naturaliste, les singularités les plus remarquables. Dans la même espèce, on trouve des individus à l’état parfait qui sont ailés, tels que les mäles, et des femelles au même état qui sont ailées, tandis que d’autres sont sans ailes. Dans une saison de l’année, les femelles produisent des petits vivants, et dans une autre, elles pondent des œufs: elles sont si fécondes qu’elles produisent quinze à vingt petits par jour. Enfin, ce qui est le plus étonnant, c’est que les pucerons fé- condent leur femelle pour plusieurs générations successives, selon les observations de ÆRéaumur, Bonnet et Lyonnet. Plusieurs espèces de pucerons sont couvertes d’une poudre blanche, quelquefois même d’un duvet co- tonneux et blanc, comme dans différents gallinsec- tes. On connaît plus de cinquante espèces de ce genre; onles désigne par les noms des végétaux sur lesquels elles vivent. Voici la citation de quelques-unes d’en- tre elles. ESPÈCES. 1. Puceron de l’orme. 4phis wi. A. ferrugineus, albo-tomentosus, cylindricus; abdo- minis corniculis obsoletis. Aphis ulmi. Linn. Fab. Geoff. 1. p.494. no 1. Habite sur l'orme. Il vit dans une vessie attachée aux feuilles de cet arbre. 2. Puceron du sureau. A4phis sambuci. A. atro-cœruleus, posticè obtusus ; corniculis longius- culis. Aphis sambuci. Linn. Fab. Geof. n° 3, Habite sur les jeunes branches du sureau, souvent en quantité considérable. 5. Puceron du tremble. 4phis tremulæ. A. abdomine virescente : corniculis nullis. Aphis populi. Linn. Fab. Habite sur le peuplier tremble, renfermé dans des feuilles pliées et formant une vessie. 4. Puceron du rosier. 4phis rosæ. A. viridis ; antennis apice corniculisque nigris. Aphis rosæ. Linn. Fab. Habite sur Je rosier. 5. Puceron du tilleul. 4phis tiliæ. A. elongatus, virescens ; alis, antennis, pedibusque nigro-punclatis. Aphis tiliæ.Linn. Fab. Geoff. n° 5. Habite sur le tilleul d'Europe. Etc. THRIPS, (Thrips.) Antennes filiformes, de la longueur du corselet, CICADAIRES, : 45 à huit articles. Bec très-petit, à peine apparent. Deux palpes. Corps allongé, étroit; ailes linéaires, horizonta- les; deux articles aux tarses, dont le dernier est vésiculeux, sans crochets. Antennæ filiformes, thoracis longitudine, octo- arliculatæ. Rostrum minimum, vix perspicuum. Palpi duo. Corpus elongatum, angustum, depressum. Ale lineares, horizontales. Tarsi biarticulati; articulo ultimo vesiculoso, exunguiculato. Ogservarions. Les {hrips paraissent convenable- ment rapportés à la famille des aphidiens par M. La- treille ; néanmoins, il faut les placer à la fin, parce qu’ils commencent à s’en éloigner, n’offrant plus la lenteur des mouvements, ni le duvet subcotonneux ou farineux, ni les ailes en toit des aphidiens et des gallinsectes. Les insectes de ce genre sont les plus petits de tous les hémiptères; quelques-uns même échappent presque à la vue; aussi est-il difficile de bien dis- tinguer leurs caractères. À la place de leur bouche, on ne voit, selon Geoffroy, qu’une petite fente longitudinale au-des- sous de la tête, dans laquelle le bec de l'animal, qui naîtde la partie inférieure de la tête, se trouve caché. À la base du bec, il y a deux palpes très-petites : ca- ractère étrange pour des hémiptères, et qui semble tenir un peu des diptères. Les thrips courent assez vite et même sautent un peu; ils vivent dans les fleurs et sous les écorces, et c’est dans ces derniers endroits qu’on rencontre leur larve. ESPÈCE. 1. Thrips noir. Z'hrips physapus. Linn. T. nigra, pilosa ; alis albis immaculatis. Thrips noir des fleurs. Geoff. 1. p. 385. Degeer. Mém. t, 3.p. 6. pl. 1. £ r. Habite en Europe. Il esttrès-agile, Ses ailes sont frangées sur les bords. LES CICADAIRES. Élytres, soit membraneux, soit crustacés, à peu près de même consistance partout. Trois arti- cles aux tarses. Les hémiptères dont il s'agit, composent une fa- mille très-naturelle et nombreuse, qui tient en quel- que sorte le milieu entre les farinacés , tels que les gallinsectes et les aphidiens, et la grande famille des cimicides. Les cicadaires sont remarquables par leurs an- tennes courtes, presque cachées , insérées entre les yeux, ou sous les yeux, et qui n’ont jamais plus de 5 ou G arlicles, Leurs élytres sont lantôt transpa- rents et semblables aux ailes, et tantôt crustacés, plus ou moins opaques et colorés. Ces insectes ne vivent que des sucs des végétaux, qu'ils pompent à l’aide du sucoir de leur bec. Ce bec parait naître de la tête, à sa partie inférieure. Il est cylindrique, droit, triarticulé , et appliqué le long de la poitrine, lorsque l’insecte n’en fait point usage. Cette famille comprend sept genres, que l'on peut diviser de la manière suivante. DIVISION DES CICADAIRES. [1] Antennes à trois articles; deux pelits yeux lisses. (Cicadaires muettes.) [a] Antennes insérées entre les yeux, ou au-dessous de l’espace compris entre les yeux. (Cicadelles.) [-] Antennes insérées entre les yeux. + Écusson apparent, et point caché par le corselet. X Corselet transversal, tronqué en ligne trans- verse postérieurement. — Tettigone. X X Corselet non transversal, et à bord posté- rieur prolongé, subanguleux. — Cercope. + Écusson non apparent; il est nul ou caché par l'extrémité postérieure du corselet. — Membrace. [+] Antennes subpectorales, ouinsérées au-des- sous de l’espacecompris entre les yeux. — Ætalion. [b] Antennes insérées sous les yeux. (Fu/gorelles.) — Asiraque. — Fulgore. [2] Antennes-à six articles ; trois petits yeux lisses. (Cicadaires chanteuses.) — Cigale. —s + — Antennes à trois articles. Deux petits yeux lisses. CICADAIRES MUETTES. Les cicadaires muelles sont les plus petites, les 46 HISTOIRE DES INSECTES. plusdiversifites, et les plus nombreuses de la famille. Elles ne chantent point, c’est-à-dire ne font point entendre ce bruit connu, qui est particulier aux vraies cigales, et qu'on nomme leur chant. La plu- part des cicadaires muettes sont des sauteuses; elles ont les ailes supérieures coriaces, le plus souvent opaques et colorées comme des élytres. Comme leur grande diversité rend fort difficile l’é- tablissement des divisions qu’il faut employer pour les faire connaître , aucun caractère ne me parait meilleur que celui de l'insertion des antennes, em- ployé par M. Latreille. Ainsi , il convient de les dis- tinguer d’abord en deux coupes principales, de la manière suivante: 1° Celles qui ont les antennes insérées entre les yeux, ou au-dessous de l’espace compris entre les yeux. (Les Cicadelles. Latr.) Tettigone. . Cercope. Membrace. ÆEtalion. 2o Celles qui ont les antennes insérées sous les yeux. (Les Fulgorelles, Latr.) Asiraque. Fulgore. TETTIGONE. (Tettigonia.) Antennes courtes, subulées, triarticulées et in- sérées entre les yeux. Deux petits yeux lisses. Corselet transversal, plus large que long, à bord postérieur transverse, non prolongé. Un écusson distinct. Pattes propres à sauter dans plusieurs. Antennæ breves, subulatæ, triarticulatæ, intra oculos insertæ. Ocelli duo. Thorax transversus, lalior quûm longior; margine postico transversim recto. Scutellum distinctum. Pedes saltatorii in pluribus. Ogservarions. Sous le nom de feftigone, je com- prends des cicadaires muettes » en général fort pe- tites , qui ont les antennes insérées ‘entre les yeux, sous le rebord de la tête et seulement deux petits yeux lisses. Elles sont très-distinctes des vraies ci- gales, qui ont cinq ou six articles aux antennes et trois petits yeux lisses. Elles le sont aussi des fulgo- res, en ce que les antennes de celles-ci s’insèrent sous les yeux. Mais les cicadaires muettes sont très-nombreuses et fort diversifiées; elles varient singulièrement dans la forme de leur tête, de leur chaperon, et de leur corselet, ce qui a donné lieu à quantité de genres, selon le choix desparties considérées par les auteurs. Leurs ailes supéricures sont opaques, colorées et ressemblent à des élytres. Ici, je me joins à M. Latreille, en donnant le nom de tettigone aux cicadaires muettes qui ont les antennes insérées entre les yeux, et dont le corselet transversal est beaucoup plus large que long. Le bord postérieur de ce corselet est droit et paraît tronqué. Il est terminé par un écusson à peu près triangulaire. Ces insectes sont petits, la plupart sauteurs , à ailes supérieures opaques et colorées. On les trouve parmi les herbes. ESPÈCES. 1. Tettigone boucher. Tettigonia lanio. T. viridis, capile thoraceque carneis. Jassus lanio. Fab. Panz. Faun. Ins. fasc, 6.f. 23, et fase. 32. f. 10. Habite en Europe. 2. Tettigone double-tache. Tettigonia hæmorrhoa. T. nigra ; thorace maculis duabus sanguineis. Cicada hæmorrhoa. Panz. Fasc. 61, f, 16. Habite en Autriche. 5. Tettigone verte. T'eftigonia viridis. T. elytris viridibus, capite flavo ; punclis nigris. Cicada viridis. Linn. Fab. Panz. Fasc. 32. f, 9. Habite en Europe sur les plantes. Etc. CERCOPE. (Cercopis.) Antennes de trois articles, insérées entre les yeux; le dernier article subulé. Deux petits yeux lisses. Corselet non transversal, plus ou moins prolongé postérieurement en angle, soit pointu, soit tron- qué. Un écusson. Antennæ triarticulatæ , intrà oculos insertæ; articulo ultimo subulato. Ocelli duo. Thorax non transversus, posticè plus minusve porrectus in angulumn acutum vel truncalwm. Scu- tellum distinctum. OsservarTions. Les cercopes tiennent de très-près aux tettigones, etne s’en distinguent guère que par le corselet non transversal, plutot plus long que large, en sorte qu’on pourrait les ÿ réunir. Celles dont le corselet n’est point dilaté sur les côtés, sont les cercopes de A. Latreille, tandis que celles dont les côtés du corselet sont dilatés , consti- tuent son genre lèdre. Les ailes supérieures ou élytres des cercopes sont encore opaques et colorées. ESPÈCES. 1. Cercope sanguinolente. Cercopis sanguinolenta. Fab. C. atra ; elylris maculis duabus fusciaque sanquineis. CICADAIRES. 41 Cicada sanguinolenta. Linn. La cigale à Laches rouges. Geoff, 1, p. 418, pl.8,f,5, Panz. Faun. Ins. fase, 33, f. 10. Habite en France, etc., dans les bois, 2, Cercope à oreilles. Cercopis aurita. C. thorace biaurilo; capitis clypeo anticè rotundato. Cicada auritla. Linn. Ledra aurila. Fab. Lat. La cigale grand-diable. Geoff. 1. p. 422.pl. 9.f. r. Panz. Faun. Ins. fasc. 50. f. 18. Habite en France , etc., sur le chêne. 3. Cercope écumeuse? Cercopis spumaria ? C. fusca ; elytris fascià duplici, transversd, interrup tà, albidä. Cigale n° 2. Geoffroi. 1. p. 415. Habite aux environs de Paris, La larve rend par l'anus une liqueur écumeuse, qui ressemble à une masse de salive, et se tient cachée sous cette écume, MEMBRACE. (Membracis.) Antennes courtes, subulées, à trois articles, et insérées entre les yeux. Deux petits yeux lisses. Corselet non transversal, gibbeux, prolongé posté- rieurement , souvent dilaté antérieurement ou sur les côtés, et cachant l’écusson ou en tenant lieu. Antennæ breves, subulatæ, triarticulatæ, intrà oculos insertæ. Ocelli duo. Thorax non transversus, gibbosus, posticè por- rectus, anticè aut ex utroque latere dilatatus. Scu- tellum nullum vel obtectum. Osservarioxs. Les membraces dont il est question sontles mêmes que celles ainsi nommées par M. La- treille. Leur corselet, quoique très-varié selon les races , n’est point transversal; mais il est plus ou moins prolongé postérieurement, et ne laisse voir aucun éçusson, Ce corselet est souvent bossu, ca- riné, comprimé sur les côtés, et dilaté, soit anté- rieurement, soit latéralement. Ces cicadaires sont fort nombreuses en espèces, et font partie de celles que Geoffroi nomme proci- gales, Elles sont petites, souvent sauteuses, à ailes supérieures opaques , colorées et semblables à des élytres. Elles avoisinent les cercopes, mais leur écusson est nul ou non apparent, On les trouve dans les herbes des prés, des jardins, etc, ESPÈCES, 1. Membrace cornue., Membracis cornuta. Fab, M. thorace bicorni subnigro, posteriùs subulato, longi- tudine abdominis. Cicada cornuta. Linn. Geoff. 1. p. 423. ne 18. t.9. f. 2. Le petit-diable. Panz. Fase, 5o. f. 19. Habite en Europe. 2, Membrace du genèt. Membracis genistæ, Fab. M. thorace inermi fusco, posticè produclo, abdomine dimidio breviore. Geoff. 1. p. 424. n° 19. Le demi-diable. Panz. Fasc. 50. f. 20. Habite en France, etc., sur le genèt. 5. Membrace épineuse. Wembracis spinosa. Fab. M. thorace tricorni, posticè produclo, longitudine ala- rum. Stoll. Cicad, tab. 21. f. 116. Habite dans les Indes. Etc. ÆTALION, (Ætalion.) Larn. Antennes insérées au-dessous de l’espace compris entre les yeux, c’est-à-dire rapprochées de la poi- trine. Tête rétuse; ailes couchées , horizontales. Antennæ sub spatio inter oculos interposito in- serlæ, ad pectus admotæ. Caput retusum; alæ incumbentes, horizontales. Osservarions. La position tout à fait particulière des antennes distingue l’œtalion de toutes les autres cicadaires. On n’en connaît encore qu’une espèce ; elle a les élytres opaques et colorés, ESPÈCE. 1. Ætalion réticulé. Ztalion reticulatum. Æt. griseum ; thoracis lineä albà ; elytris albo-reticu- latis. Cicada reticulata. Linn. Gmel. p. 2098. Telligonia reticulata. Fab. Lystrareticulata. Fab. Degeer. Ins. 3. p. 227. tab. 23, f. 15—16. Habite l'Amérique méridionale. Mus. Voyez la Zoologie de M. de Humboldt. Antennes insérées immédiatement sous les yeux. Cette division comprend des cicadaires muet- tes, nombreuses et très-variées , qui sont singuliè- rement remarquables par l'insertion de leurs an- tennes. Ce sont les fulgorelles de M, Latreille; nous les partageons seulement en deux genres, ASIRAQUE. (Asiraca.) Antennes de trois articles, aussi longues ou plus longues que la tête, etinsérées dans une échancrure inférieure des yeux, Élytres coriaces, le plus souvent opaques et co- lorés. Anteunæ triarticulatæ, capitis longiludine vel 48 HISTOIRE DES INSECTES. capite longiores , in oculorum sinu infero insertæ. Elytra coriacea, sæpits opaca, colorata. Onservarions. Sous ce nom, je réunis les asira- ques et les delphax de M. Latreille. Ce sont encore des cicadaires muettes, pour la plupart petites, et à élytres coriaces , plus ou moins colorés ; mais qui se rapprochent des fulgores, ayant leurs antennes insérées sous les yeux. Elles s’en distinguent en ce qu'ici l'insertion des antennes se fait dans une échancrure inférieure des yeux, tandis que, dans les fulgores, cette insertion se fait sans échancrure distincte, ESPÈCES. 1. Asiraque clavicorne. Asiraca clavicornis. Latr. A. fusca; elytris pellucidis, fusco-punctalis; fascià fuscà apicali. Delphax clavicornis. Fab. Coqueb. Illust. Te. dec. 1. tab. 8. f. 7. Habite en France. 2. Asiraque angulicorne. Asiraca angulicornis. Latr. A. antennarum articulis inferioribus ancipitibus. Latr. Gen. Crust. et Insect. 3. p. 167. Habite en Afrique. Palissot de Beauvois. 3. Asiraque transparent. 4siraca pellucida. A. fusca, elytris albo-hyalinis, immaculatis. Delphaxpellucida. Fab. Lat. Coqueb. Illus. Icon. dec. 3. tab. 2r. f. 4. Habite en Europe. Etc. FULGORE. (Fulgora.) Antennes plus courtes que la tête, triarticulées, insérées sous les yeux, non dans une échancrure. Deux petits yeux lisses. Front ou partie antérieure de la tête multiforme, le plus souvent en saillie. Antennœæ capite breviores, triarticulatæ, sub ocu- lis insertæ, non in sinu infero. Ocelli duo. Frons vel pars antica capitis multiformis, sæpius varièprominens. Osservarrons. Ce genre comprend les fulgores et les fettigomètres de M. Latreille. Dans les unes et les autres, les antennes s’insèrent sous les yeux; mais point dans une échancrure de ces organes. On a beaucoup varié dans l'établissement du genre fulgore, ainsi que dans celui des autres genres des cicadaires muettes. L’arbitraire dans le choix des considérations a tellement fait changer les dé- terminations de chaque auteur, qu'ilest maintenant fort difficile de reconnaitre ou desaisir les différents genres qui ont été présentés pour diviser cette fa- mille , qui est cependant très-naturelle. A cet égard, nous avons négligé toutes les parti- eularités qu'offrent le corselet et surtout la partie antérieure de la tête de ces insectes, par ses prolon- gements, ses bosses, ses angles ou ses autres irré- gularités, pour ne considérer, avec M. Latreille, que l'insertion des antennes. Quoique en général plus petites que les cigales, les fulgores sont la plupart plus grandes que les autres cicadaires muettes. Presque toutes Jeurs es- pèces sont exotiques et fort nombreuses. Je n’en citerai que quelques-unes en deux divisions. ESPÈCES. 1. Fulgore porte-lanterne. Æulgora laternaria. Linn. F. fronte rostratà reclà ; alis lividis : posticis ocellatis. Mérian. Surin, tab, 49. Réaum. Ins. 5. £, 20. f. 6. 7. Habite l'Amérique méridionale. On prétend que le pro- longement vésiculeux du front de cette fulgore répand la nuit une lumière vive. C’est peut-être par ce moyen que, dans cette espèce, un sexe attire l'autre. 2, Fulgore dentée. Fulgora serrala. Fab. F. fronte quadrifariè serratà adscendente. Seba. Mus. 4. tab. 77. Ê, 5.6. Habite à Surinam. 5. Fulgore européenne. Fulgora europæa. Fab. F. fronte conicé ; corpore viridi; alis hyalinis reticu- latis. TFulgora europæa. Linn. Panz. Fasc. 20. f. 16. Habite l'Europe australe. 4. Fulgore verdâtre. Fulgora virescens. Panz. F. virescens ; ellris virescenti-hyalinis, immaculatis ; ore maculà fuscà ; pedibus rufis. Panz. Fasc. 61. f. 12. Tettigometra virescens. Lat. Habite en France et en Allemagne. La tête est transverse et n'offre aucun prolongement antérieur. Etc. TS >— Antennes à six articles ; trois petils yeux lisses. CICADAIRES CHANTEUSES. M. Latreille nomme ainsi ces cicadaires, parce que, parmi les espèces connues, celles qui habitent les pays chauds de l’Europe font entendre, dans les temps de chaleur, un bruit continuel qu’on a nommé leur chant. Ces cicadaires sont les plus grandes de la famille, au moins en général, et la plupart ont les ailes supé- rieures transparentes comme les inférieures. Elles ne constituent qu'un seul genre, dont voici les ca- ractères. CIGALE. (Cicada.) Antennes courtes, sélacées, à six articles , insé- CIMICIDES. 19 rées entre les yeux. Trois petits yeux lisses. Bec à trois articles, les deux premiers plus courts que le dernier. Tête rétuse, plus large que longue. Deux oper- cules à la base et en dessous de l'abdomen, recou- vrant l'organe du chant, dans les mâles. Quatre ailes longues , en toit écrasé, le plus souvent trans- parentes. Antenne breves, subulato-setaceæ, sex articulatæ, intrà oculos insertæ. Ocelli tres. Rostrum triarti- culatum ; articulo ullimo longiore. Oculi globosi, prominuli. Caput transversum, retusum. Laminæ du (sive opercula) crustaceæ, suborbiculatæ , ad basim infe- ram abdominis, cavilatem ex utroque latere, et in masculis tympanum musicum includentem ope- rientes. Alæ quatuor longæ, subdeflexæ, ut pluri- mm hyalinæ, nervosæ. Ozservarrows. Les cigales ont, en général, quatre ailes membraneuses, veinées, plus ou moins com- plétement transparentes, et dont les deux supé- rieures, un peu plus fortes, sont considérées comme des élytres ; elles sont plus longues que l’abdomen. Les bouche de cesinsectes présente un bec allongé, aigu, recourbé et appliqué contre lapoitrine, lorsque l’insecte n’en fait pas usage. Ce bec est composé de trois articles, dont les deux premiers sont courts, surtout le second , tandis que le troisième est fort allongé et cylindrique. Il est, en outre, canaliculé à sa partie antérieure ou supérieure. Ce même bec renferme le sucoir, qui est formé de quatre soies très-déliées, mais dont deux sont réunies, et qui partent de la partie antérieure et in- férieure de la tête. La portion du suçoir qui n’est pas renfermée dans la gaine, est recouverte par la lèvre supérieure. Les yeux sont arrondis, presque globuleux, très- saillants , fixés aux parties latérales de la tête. Sur le derrière de la tête, il y a trois petits yeux lisses. La tête est obtuse; le corps court et épais; le corselet large, court, mutique, et ordinairement inégal. Les pattes antérieures ont les cuisses ren- flées et dentelées. On remarque à la base de l'abdomen deux oper- cules ou plaques coriaces, beaucoup plus grands dans les mâles que dans les femelles, et au-dessous desquels se trouve une membrane très-mince, re- couvrant une cavité vésiculaire. C’est l'organe du bruit singulier que font les cigales mâles et qu'on a nommé leur chant. Ces insectes sont fréquents dans les pays chauds exotiques et dans les pays méridionaux de l'Europe. Voici la citation de quelques espèces. ESPÈCES. 1. Cigale du Brésil. Cicada grossa. €. thorace viridi, nigro sublineato ; alis albis : posticis maculà baseos flavä. Tettigonia grossa. Fab. Habite au Brésil. 2. Cigale tibicen. Cicada tibicen. C. capite maculis quatuor nigris ; elytrorum nervis fer- rugineo-fuscis ; scutello emarginato. Tettigonia tibicen. Fab. Cicada libicen. Palissot de Beauvois. Insect. 1. p. 13r. pl. 20.f, 1. Habite à Saint-Domingue. 5. Cigale hématode. Cicada hœæmatodes. C. nigra, abdominis incisuris alarumque nervis sanqui- neis. Teltigonia hæmatodes.Fab. Panz. Fasc. 50. t. 2r. Habite l'Europe australe. 4. Cigale commune. Cicada plebeia. Linn. C. nigra ; thorace variegato; elytris alis abdomineque suprà immaculatis ; operculis magnis. Cicada plebeia. Oliv. Dict. n° 33. Habite la France méridionale. 5. Cigale de l’orne. Cicada orni. C. elytris intrà marginem tenuiorem punctis sex conca- tenalis, anaslomosibusque interioribus fuscis. Oliv. Dict. n° 32. Telligonia orni. Fab. Habite l’Europe australe. Etc. DEUXIÈME SECTION. HÉMIPÈTRES FRONTALES. Le bec naît de la partie antérieure et supérieure de la tête. Aucun caractère connu n’est plus tranché, ni plus remarquable que celui qui distingue les hémiptères de cette section de ceux de la précédente. Les insec- tes qui la composent constituent une grande famille, savoir : .LES CIMICIDES. Élytres en partie ou tout à fait crustacés : lorsqu’ils offrent une portion membraneuse, c’est toujours celle qui les termine. Les cimicides forment une famille nombreuse très-variée et qui nous parait naturelle. Comme d’autres, néanmoins, on peut la partager en plusieurs familles particulières ; ce qu'a fait M. Latreille, en la divisant en cimicides, corisies et hydrocorises. Cette grande famille est remarquable en ce que les élytres sont ici plus différents, plus distincts des ailes, que dans la plupart des autres hémiptères, 60 HISTOIRE DES INSECTES. Ces élytres sont toujours, soit en partie, soit tout à fait, crustacés ; et lorsqu'ils ne le sont qu’en par- tie, leur portion membraneuse est uniquement la supérieure. Ces insectes ont, pour la plupart, un écusson, et en général il est fort remarquable par sa grandeur. Les antennes des cimicides n’ont jamais plus de cinq articles, et, dans le plus grand nombre, elles sont très-apparentes, Parmi ces insectes, ceux qui ont de petits yeux lisses n’en ont jamais que deux. Le segment antérieur du corselet, celui qui porte la première paire de pattes, est le seul découvert, et beaucoup plus grand que le suivant. Ces hémiptères sont des suceurs comme les autres ; mais beaucoup d’entre eux se nourrissent en suçant le sang des ani- maux. On trouve parmi eux desraces dont les indi- vidus manquent d'ailes et n’ont que des élytres ; on en trouve même qui n’ont ni ailes, ni élytres en aucun temps; et en considérant les habitudes et les congénères de ces races, il est aisé de reconnai- tre que ces défauts sont le produit de véritables avortements. Je partage cette famille en quatre coupes princi- pales ou sous-familles; savoir : Cimicides labiales. Cimicides vaginales. Cimicides littorales. Cimicides aquatiques. DIVISION DES CIMICIDES. * Cimicides vivant hors de l’eau. Deux petits yeux lisses [dans les races en qui l’état parfait est distinct de l’état de larve]. [1] Bec de quatre articles, à prendre de Ja nais- sance de fa lèvre supérieure. CIMICIDES LABIALES, Leur lèvre supérieure est longue et fort prolongée au delà du museau. [a] Antennes de cinq articles. Scutellère. Pentatome. [b] Antennes de quatre articles. Corée. Lygée. Myodoque. (2] Bec de deux ou trois articles engainant lalévré supérieure, CIMICIDES VAGINALES, Leur lèvre supérieure est courte et engaïnée dans la rainure du bec. [a] Bec courbé, Réduve. Ploïère. [b] Bec droit. Punaise, Tingis. Arade, Phymate, [5] Bec de deux ou trois articles n’engainant Le) point la lèvre supéricure. CIMICIDES LITTORALES, Leur lèvre supérieure est tout à fait saillante hors de la rainure du bec. Acanthie. Galgule. ** Cimicides vivant sur l’eau ou dans l’eau. Jainais de petits yeux lisses dans l’insecte parfait. CIMICIDES AQUATIQUES, Elles sont distinquées des autres par le défaut de petits yeux lisses et par leur habitation. Hydromètre. Vélie. Gerris. FRanatre. Nèpe. Notonécte. Naucore. Corise. — Bélostome. CIMICIDES LABIALES. Pec de quatre articles, à prendre de la naissance de la lèvre supérieure. Celle-ci est longue et fort prolongée au delà du museau. Deux petits yeux lisses. Toutes les cimicides dont il s'agit vivent hors de l’eau, et en général loin des eaux. Elles ont deux petits yeux lisses dans l’état parfait, et sont remar- quables par leur bec de quatre articles, et par leur lèvre supérieure longue, fort prolongée au delà du CIMICIDES. 51 museau. Dans les unes, les antennes sont de cinq articles, tandis que, dans les autres, elles n’en ont toujours que quatre. On trouve ces insectes dans les champs, les bois, les jardins ; ils se nourrissent en suçant le suc des plantes ou le sang des animaux. On les divise d’a- près le nombre d'articles de leurs antennes. Dans les deux genres qui suivent, les antennes ont cinq articles; elles n’en ont que quatre dans les trois autres. SCUTELLÈRE, (Scutellera.) Antennes filiformes, insérées devant les yeux, plus longues que la tête, à cinq articles. Lèvre su- périeure fort longue. Deux petits yeux lisses. Tête sessile, un peu saillante. Écusson très-grand, recouvrant presque entièrement les élytres. Antenne filiformes, antè aut suprà oculos in- serlæ, capite longiores, arliculis quinque. Labrum prælongum. Ocelli duo. Caput sessile, subproductum. Scutellum maxi- mum, abdomen penitüs ferè obtegens. Osservarrows, Les scutellères ont été jusqu’à pré- sent confondues avec les pentatomes , dont elles se rapprochent effectivement beaucoup; mais leur écusson très-grand, convexe et recouvrant entière- ment ou presque entièrement les élytres, m'a paru offrir une distinction suflisante pour les séparer. Ce genre a été adopté par M. Latreille. ESPÈCES. 1. Scutellère noble. Sçutellera nobilis. 1. oblonga, cœruleo-aurata, nigro-maculala. Cimex nobilis, Linn. Fab, Habite en Asie. 2, Scutellère rayée. Scutellera lineata. . rubra , lineis nigris ornala ; abdomine flavo, nigro- punctalo. Cimex lineatus, Linn. - La punaise siamoise. Gcoff. r. p. 468. Habite en Europe. 5. Scutellère fuligineuse. Scutellera fuliginosa. Latr. 5, scutello fuliginoso : lituris quinque nigris, postica alba. Cimex fuliginosus. Lion. Habite en Europe , parmi les graminées. 4. Scutellère gobuleuse, Scutellera globus. Latr. #. globosa, atra, nitida ; abdominis margine ferru- gineo. Tetyra globus. Fab. Habite l'Europe australe, 5. Scutellère stockère, Scutellera stockerus, Latr. S, ovata, corpore viridi; maculis nigris; abdomine fer- rugineo. Tetyra stockerus. Fab. Habite le Bengale, la Chine, 6. Scutellère marquée. Scutellera signata. Latr. 5. oblonga ; thorace scutelloque cærulescentibus ; ma- Culis sex atris. Tetyra signala. Fab. Habite le Sénégal. Etc. PENTATOME. (Penlatoma.) Antennes filiformes, insérées devant les yeux, plus longues que la tête, à cinq articles. Lèvre su- périeure fort longue. Deux petits yeux lisses. Tête sessile, un peu saillante. Corps déprimé. Écusson laissant à découvert la plus grande partie du dos de l'abdomen. Antenne filiformes, antè aut suprà oculos inser- tæ, capite longiores, articulis quinque. Labrum prælongum, rostro incumbens. Ocelli duo: Caput sessile, subproductum. Corpus depressum. Scutellum abdominis dorsi partem majorem non te- gens. Osservarions. Geoffroy avait partagé son genre punaise en deux grandes divisions, d’après la consi- dération du nombre d'articles des antennes; en sorte que toutes les punaises dont les antennes ont cinq articles composaient sa seconde division ou famille. C'est avec cette division des punaises de Geoffroy qu'Olivier a établi le genre pentatome, que nous avons trouvé convenable de conserver, après en avoir séparé les scutellères. Les pentatomes ont la tête petite, sessile, souvent un peu enfoncée dans le corselet, la moitié antérieure du corselet inclinée en avant; les côtés de ce corselet , souvent anguleux ou comme épineux; le corps dé- primé, ovale ou arrondi; l’écusson triangulaire, quelquefois un peu grand, mais laissant une grande partie de l'abdomen à découvert. Les tarses ont trois articles. Les espèces de ce genre sont pour la plupart car- nassières; elles sucent les chenilles et autresinsectes; leur nombre est assez grand. ; ESPÈCES. 1. Pentatome acuminé. Pentatoma acuminata, P, anticè altenuala, ex albido flavescens, fusco striata ; antennis apice rufis. Cimeæ acuminatus. Linn. La punaise à tète allongée. Geoff. v. p. 472, n° 97. Punaise à museau de rat, Degeer. t. 3. p. 254, pl. 14, f. 12.18. Habite en Europe, parmi les herbes, 59 HISTOIRE DES INSECTES. 9, Pentatome des baies. ?entaloma baccarum. P. subfulva, abdominis margine fusco maculato. Cimex baccarum. Linn. Fab. Geoff. 1. p.466. no 64. Habite en Europe, sur les arbres, souvent sur les groseil- liers. 5. Pentatome vert. Pentatoma prasina. P, viridis, immaculata; antennarum artliculo ullimo rufo ; apice fusco. Cimex prasinus. Linn. Fab. Habite en Europe, dans les bois. Etc. Antennes de quatre articles. CORÉE. (Coræus.) Antennes filiformes, quadriarticulées, le plus souvent renflées à leur extrémité, et insérées au- dessus d’une ligne tirée des yeux à l’origine de la lèvre supérieure. Tête ovale, sessile; corps oblong, déprimé. Antennæ filiformes, quadriarticulatæ ; suprà lineam ab oculis ad labri originem ductam insertæ ; articulo ultimo sæpius crassiore. Caput ovatum, sessile ; corpus oblongum , depres- Sum. Onservarrons. Les corées dont il s'agit ici sont les mêmes que celles de M. Latreille. On peut en dis- tinguer ses néides, comme ayant le corps étroit, filiforme , etc. Toutes ces cimicides ont un écusson assez grand ettriangulaire;les élytres demi-coriaces, plus étroits que l'abdomen; et en général, les deux bords de l'abdomen dilatés dans leur partie moyenne, amin- cis, tranchants, souvent un peu relevés. ESPÈCES. 1. Corée bordée. Corœus marginatus. Latr. C. thorace oblusè spinoso, abdomine marginato acuto, antennis medio rufis. Cimex marginatus. Linn. Punaise à bec. Geoff. 1. p. 446. no or. Habite en Europe, sur les plantes. 9, Corée chasseur. Corœus venator. Fab. C. thorace obtusè spinoso , obseurè griseus, subts fla- vescens ; antennis pedibusque ferrugineis. Cimex. Geoff. n° 22. Habite en France, en Italie. 5. Corée carrée. Corœus quadratus. Fabr. C. thorace obtusè spinoso, suprà fuscus, sublüs-flaves- cens, abdomine quadrato. Wolf. Icon. Cimic. fase. 2. p. 70. tab. 7. f, 67. Habite en Allemagne, en France, ete. 4. Corée folâtre. Corœus nugax. C. griseus, abdominis margine maculalo ; tibiis anlicis femoribusque posticis basi pallidis. Lygœus nugaæ. Kab. Wolf. Icon. Cimic. fase, 1. tab. 3. f. 30. Habite en France , aux environs de Paris. Etc. LYGÉE. (Lygæus.) Antennes filiformes ou subsétacées, quadriarticu- lées, insérées au-dessous d’une ligne tirée des yeux à l'origine de la lèvre supérieure. Tête sessile ou enfoncée, sans cou apparent. Corps ovale ou allongé, déprimé. Antenne filiformes vel subsetaceæ, quadriarticu- latæ, infrà lineam ab oculis ad labri originem duc- tam inserlæ. Caput sessile aut thoraci partim intrusum ; collo non distinclo. Corpus ovatum vel elongatum, depres- sum. Opservarions. Les /ygées dont il s’agit sont des cimicides très-voisines des corées par leurs rapports. Elles n’ont aussi que quatre articles aux antennes , mais l'insertion de ces antennes se fait plus bas, c’est-à-dire au-dessous d’une ligne tirée des yeux à l'origine dela lèvre supérieure. Ces insectes diffèrent des myodoques, en ce qu’ils n’ont point de cou ap- parent. Les miris et les capses de M. Latreille ont des antennes subsétacées, et néanmoins sont ici réunis à notre genre lygée. Ce genre comprend beau- coup d’espèces connues , dont voici la citation des principales. ESPÈCES. 1. Lygée rouge. Lygœus equestris. Fabr. L.rubro nigroque maculatus , alis atris albo maculatis. Wolf. Cimic. fase. 1. p. 24. tab, 3. f 24— 26. Panz. Faun, Ins. fase. 59. f. 19. Cimex equestris. Linn. Habite en Europe. Très-commune. 2. Lygée aptère. Lrgœus apterus. Fab. L. rubro nigroque varius ; elytris rubris : punclis duobus nigris; alis nullis. Cimex apterus. Linn. Habite en Europe. Fort commune. 5. Lygée de la jusquiame. ZLygœus hyoscyami, Fab. L. rubro nigroque varius, alis fuscis immaculatis. Cimex hyoscyami. Linn. Geoff. 1. p. 441. n° 12. Habite en Europe, sur la jusquiame. Etc. MYODOQUE. (Myodocha.) Antennes quadriarliculées, sétacées ou filiformes, CIMICIDES VAGINALES. 55 et insérées au-dessous d’une ligne tirée des yeux à l'origine de la lèvre supérieure. Tête ovale allongée, portée sur un cou. Corselet divisé par une ligne transverse. Antennæ quadriarticulatæ, setaceæ vel fiifor- mes, infrà lineam ab oculis ad labri originem duc- tam insertæ. Caput ovato-elongatum, collo elevatum. Thorax lineä transversà subdivisus. Ogservarrons. C’est ici le même genre que celui qu'a ainsi nommé M. Latreille. Il comprend plu- sieurs espèces qui ont beaucoup de rapports avec les lygées, mais qui s’en distinguent parce que la tête de ces insectes est portée sur un cou très-apparent. Ces insectes sont étrangers à l'Europe. ESPÈCES. 1. Myodoque tipuloïde. Ayodocha tipuloides. M. grisea, femorum apice rubro. Cimex tipuloides. Degeer.Mém. €. 3. p. 354, pl. 35. f. 18. Habite à Surinam. Corps presque linéaire. 2, Myodoque trois-épines. Myodocha tri-spinosa. M. fusca, dorso spinis tribus erectis. Cimez tri-spinosus. Degeer. Ins. 354. tab. 35. f, 19. Habite à Surinam. ‘ Etc, mi — CIMICIDES VAGINALES. Bec de deux ow trois articles, engainant la lèvre supérieure. — Lèvre supérieure courte, engainée. — Deux petits yeux lisses [dans les races dont l'état parfait est distinct de l’élat de larve]. Les cimicides vaginales sont très-distincies des labiales, d’abord, parce que leur bec n’a que deux ou trois articles, à prendre de la naissance de la lèvre supérieure; ensuite, parce que cette lèvre supérieure est courte, qu’elle dépasse à peine le museau, et qu'elle est engainée dans la rainure du bec. Elles ont naturellement deux petits yeux lisses dans l’étabparfait ; mais une de leurs races [la pu- naise des lits], subissant des avortements de parties qui rendent son état parfait non distinct de son état de larve, n’en offre point. Ces cimicides vivent hors de l’eau , et en général, loin des eaux; elles sucent, les unes le sang des animaux , les autres le suc des plantes. Voici les six genres que j'y rapporte. RÉDUVE. (Reduvius.) Antennes sétacées, quadriarticulées, plus longues que la tête. Bec courbé ou arqué. DE LAMARCK, T, II, Tête conique-ovale, le plus souvent séparée par un cou. Corps oblong, quelquefois sublinéaire. Cor- selet inégal , subbilobé. Antenne setaceæ, quadriarticulatæ, capite lon- giores. Rostrum curvum vel arcuatwm. Babrum inclusum. ; Caput conico-ovatum, prominens, sæpius collo exserlo. Corpus oblongum , vel sublineare. Thorax inœqualis , subbilobus. Osservarioxs. Les réduves sont des cimicides car- nassières , à corps allongé, quelquefois presque li- néaire, et, en général, terminé par un cou qui sup- porte la tête. Leurs antennes sont sétacées, un peu longues, quadriarticulées, et insérées au-dessus de la ligne qui va des yeux à la naissance de la lèvre supérieure. Leur corselet est inégal et comme di- visé en deux dans sa longueur. Ces insectes vivent de rapine. Je n’en sépare pas les nabis et les zelus de M. La- treille, quoiqu’ils puissent en être distingués. ESPÈCES. 1. Réduve à masque. Reduvius personatus. Fab. R. antennis apice capillaribus, corpore subvilloso fusco. Cimex personatus. Linn. La punaise mouche. Geoff. r.p. 436. €. 9. f. 3. Panz. Fasc. 88. tab. 22. Habite en Europe, dans les maisons. Cet insecte vole bien, pique fort et a de l'odeur. On prétend que sa larve suce et fait périr les punaises de lit. à 2, Réduve annelée. Reduvius annulatus. Fab. R. antennis apice capillaribus ; corpore nigro, sublüs sangquineo maculato. Cimex annulatus. Linn.Geoff. 1. p.437. n° 5. Panz. Fasc. 88. tab. 23. Habite en Europe , dans les bois. 5. Réduve ensanglantée. Reduvius cruentus. Fab. R. rufus capile pectore abdominisque stris macula- ribus nigris. Schæff. Icon. tab. 5. f, 9. 10. Panz. Fasc. 88. tab. 24. Habite en France et en Allemagne, dans les bois. CS . Réduve stridule. Reduvius stridulus. Fab. R. niger, glaber, elytris rufis : margine tenuiori cine- reo, nigro punclalo. Wolf, Cimic. fase. 3. tab. 119. Habite en France, à terre , dans les champs. . Réduve égyptienne. Reduvius ægyplius. [Sid R. corpore villoso griseo; abdominis marqgine varie- galo. Reduvius ægyptius. Fab. Wolf. Cimic. fase. 2. t. 8, f, 80, Coqueb, I. Ie. 3. tab. or, £ 7. Habite en France, dans les provinces méridionales, 4 54 HISTOIRE DES INSECTES. G. Réduve colère, Aeduvius iracundus. R. niger, thorace abdominisque marginibus rufo-mauu- latis, elytris rufis. Reduvius iracundus. Yab. Habite en France et en Allemagne. Etc, PLOIÈRE, (Ploiaria.) Antennes longues, sétacées, de quatre articles. Bec recourbé en dessous. Corps long et étroit. Pattes antérieures ravisseu- ses, à hanches fort longues. Antennæ longæ, setaceæ, quadriarticulatæ. Ros- drum ad peclus incurvum. Corpus longum, angustum. Pedes antici raptori; coxis valdè elongatis. Orsenvarrows. Les ploières, quoique remarquables par leur corps presque linéaire et leurs pattes très- longues, pourraient être réunies aux réduves, si leurs pattes antérieures ravisseuses, et à hanches fort allongées, ne les en distinguaient. Leur corps vacille et se balance presque continuellement. ESPÈCE. 4. Ploière vagabonde. Ploiara vagabunda. Latr. P. elytris alisque fusco alboque variis, pedibus longis- simis cinereo annulatis. Gerris vagabundus. Fab. Punaise culiciforme. Degcer. Ins. 3. p. 332. pl. 19. f, 1.2, Geoff. 1. p. 465. no 58. Habite en France, etc, , sur les arbres. PUNAISE. (Cimex.) Antennes filiformes-sétacées, quadriarticulées , un peu plus longues que le corselet, insérées devant les yeux. Bec triarticulé, fléchi sur la poitrine, non courbé. Corps ovale, rétréci antérieurement, aplati, à bords latéraux tranchants. Abdomen orbiculé ; élytres quelquefois apparents, très-courts ; ailes nulles. Antenne filiformi-setaceæ, quadriarticulatæ, tho- race paul longiores, antè oculos insertæ. Ros- trum triarticulatum, sub pectore inflexum, rectum. Corpus ovatum, anticè angustius depressum ; Marginibus acutis. Abdomen orbiculatum ; elytra interdüm perspicua, brevissima ; alæ nulle. l OBSERVATIONS. Par les nombreuses distinctions établies, le genre punaise se trouve presque réduit à la seule espèce qu'oneut souhaité ne jamais connai- tre. Mais cette espèce, qui ne doit sonéfat singulier qu’à la circonstance particulière de ses habitudes , semble ne subir presque aucune métamorphose ; et s'il n’était prouvé que ce sont les habitudes qui ont amené la forme et l’état des parties des animaux, on pourrait à peine la ranger parmi les insectes. En effet, immobile et cachée dans sa retraite pendant le jour, elle n’en sort que la nuit pour aller prendre sa nourriture et n’a jamais besoin de voler. Aussi presque toutes les parties qu’elle devait acquérir, pour son état parfait, avortent constamment, même ses petits yeux lisses; elle est cependant une hémi- ptère évidente, une véritable cimicide. J'eusse réuni la punaise dont il s’agit avec les tingis qui suivent, si les habitudes de part et d’au- tre eussent été moins différentes. Comme insecte carnassier, où qui se nourrit du sang qu’il suce, la punaïse a des rapports avec les phymates , qui sont aussi des suceurs de sang. Elle diffère des réduves en ce que son bec n’est point courbé. ESPÈCES. 1. Punaise de lit. Cimex lectarius, Linn, C. depressus, ferrugineus , glaber. Latr. Gen. Crust. et Ins.3. p. 187. Acanthia lectularia. Fab. Punaise des lits. Geoff. 1. p. 434. Habite en Europe , dans les appartements, Ses tarses ont trois articles. RO . Punaise de l’hirondelle. Cimex hirundinis. C.parvulus, pubescens. Espèce non décrite, observée dans un nid d’hirondelle par M. Latreille. TINGIS. (Tingis.) Antennes filiformes, quadriarticulées, à troisième article plus long que les autres; le dernier plus épais. Bec recu dans un canal. Corps aplati, membraneux ; élytres larges, enve- loppant les côtés de l'abdomen. Antennæ fiiformes, quadriarticulaiæ, artieulo tertio aliis longiore, ultimo crassiore. Rostrum va- ginatum. Corpus depressuin, membranaceum ; elytra lata, lateribus subtüs. fornicaiis, abdominis margines vaginantibus, Osservarrows. Les &ngis semblent se rapprocher de la punaise par leur corps aplati, membraneux , leur bec droit, leurs pattes toutes de formes ordi- naires ; mais ils ne se nourrissent qu’en suçant des végélaux. Ils se rapprochent des arades sous plu- sieurs rapports, et néanmoins ils en sont très-dis- tinets par le troisième et le dernier article de leurs antennes, ainsi que par leurs élytres larges, enve- CIMICIDES VAGINALES. 55 Joppant le plus souvent les côtés del’abdomen. D’ail- leurs , leur manière de vivre paraît différente. Le corps de cesinsectes estréticulé, tantôt bordé, tantôt muni de crêtes. On trouve les tingis sur les plantes, et certaines espèces y forment des altéra- tions presque comme des galles. ESPÈCES. 1. Tingis à crête. Téngis crislata. T, fusca, capite bi-spinoso, thorace scutelloque cris- tato ; elytris reticulatis. Tingis cristata. Panz. Faun. Ins. fasc. 99. f. 19. Habite en Europe. 2, Tingis marginé. Zéngis marginala. T. antennis clavatis, thorace elytrisque corpore latio- ribus diaphanis reticulatis ; fascià duplici trans- versé. La punaise à fraise antique. Geoff. r. p.461. Habite aux environs de Paris, sous les feuilles du poirier. 5. Tingis ponctué. Tingus punctata. T. nigro alboque cinerea ; elytris reliculalo-punctalis. Cimex clavicornis. Linn. Acanthia clavicornis. Fab. Panz. Fasc. 23, tab. 25. La punaise tigre. Geoff. r. p. 46r. n° 56. Habite en Europe , dans les fleurs de la germandrée. ARADE, (Aradus.) Antennes filiformes, quadriarticulées, insérées sur les côtés du devant de la tête. Bec recu à sa base dans une rainure. Corps aplati, membraneux. Élytres plus étroits que l'abdomen, n’enveloppant pas les côtés. Antennæ filiformes, quadriarticulatæ , capitis anticè lateribus insertæ. Rostrum basi in canali inclusum. Corpus depressum, membranacewm ; elytra ab- domine angustiora, abdominis margines non vagi- nantia. Ozsenvarions. Les arades, se tenant sous les écor- ces des arbres ou dans des fentes de pieux, sont peut-être des cimicides carnassières. Elles n’ont point, comme les #ngis, les antennes terminées en bouton, ni le troisième article de ces antennes beau- coup plus long que les autres, Enfin , leur élytres n’embrassent point les côtés de l'abdomen. ESPÈCES. 1. Arade lunulée. 4radus lunatus, Fab. A. thorace lunalo, margine prominente, abdomine ser- ralo. Stoll. Cimic. tab. 13. f 8. Habite dans les Indes, 9, Arade du bouleau, Aradus betulæ. Fab. A. thorace denticulato, capite muricalo ; elytris ante- rids dilatalis. Degeer. Mém. tom. 3. p. 305. pl. 15. f. 16, Habite l'Europe boréale , sur le bouleau. 5. Arade corticale, Aradus corticalis. A.{usco-niger, thorace denticulato, quadriaristalo. Aradus corticalis. Latr. Hist. nat. des Crust. et des In- sect. 12. p. 247. Wolf. Ic. Cimic. 3. tab. 9. f.8r. Habite en Europe, sous les écorces des bouleaux , etc. Etc, PEYMATE. (Phymala.) Autennes presque contiguës à leur base, quadriar- ticulées, à dernier article plus épais, presque en tête. Bec triarticulé, recu dans un canal. Corps ovale, membraneux; élytres plus étroits que l'abdomen; pattes antérieures ravisseuses. Antennæ ad basim subcontiguæ, quadriartieu- latæ, articulo ultimo crassiore, subcapitalo. Rostrum triarticulatum, vaginatum. Corpus ovatum, submembranaceum; elytra abdo- mine angustiora; pedes antici raptorii. Osservariows. Les phymates paraissent tenir aux tingis par plusieurs rapports; savoir : par l'insertion et le dernier article de leurs antennes et par leur bec recu dans un canal. Ils en diffèrent néanmoins par leurs élytres plus étroits que l'abdomen; cetabdomen ayantses côlés dilatés et quelquefoisreleyés. Enfin, ils s’en distinguent surtout par leurs pattes antérieures ravisseuses, les cuisses de ces pattes étant renflées, comprimées et terminées par un grand crochet mo- bile. Ces pattes annoncent dans les phymates des habitudes fort différentes de celles des tingis. Je crois pouvoir réunir le #acrocéphale de M. Latreille à son genre phymate, les pattes anté- rieures étant ravisseuses dans ces différents insec- tes, qui s’avoisinent d’ailleurs par plusieurs rap- ports. ESPÈCES. 1. Phymate crassipède. Phymata crassipes. Latr. Ph. oblonga, fusca ; thoracis abdominisque marginibus elevalis. La punaise à pattes de crabe. Geoff, r. p. 447. Syrtis crassipes. Fab. - Habite en Europe, sur les plantes. 9, Phymate scorpion. Phymata erosa, Latr. i Ph. membranacea, abdomine flavo, fascià nigré ; tha- racis margine sinualo. Cimex erosus. Linn. Habite dans l'Amérique méridionale, 4* 56 HISTOIRE DES INSECTES. 3. Phymatemacrocéphale. Phymatamacrocephalus. Ph. capite elongato; abdominis laleribus in angulum medio dilatatis ; scutello maximo. Macrocephalus cimicoides. Latr. Gen. Crust, et Ins. 3, p: 158. Syrtis manicala. Fab. Habite en Amérique , dans la Géorgie , la Caroline, CIMICIDES LITTORALES. Bec de deux ou trois articles, n’engainant point la lèvre supérieufe. — Lèvre supérieure tout à fait saillante hors de La rainure du bec. — Deux petits Jeux lisses. Les cimicides littorales vivent habituellement dans le voisinage des eaux, sans néanmoins habiter, soit dans l’eau, soit sur sa surface. Elles ont, comme les cimicides vaginales, le bec à deux ou trois arti- cles; mais ce bec n’entraine point la lèvre supé- rieure , cette lèvre étant tout à fait saillante hors de sa rainure. Les cimicideslabiales en sont distinguées par leur bec de quatre articles. Ces insectes n’ont que trois ou quatre articles aux antennes; leurs races connues ne sont pas en- core fort nombreuses ; et, en effet, je n’y rapporte que les deux genres suivants, savoir : acanthie et galgule. ACANTHIE, (Acanthia.) Antennes courtes, filiformes, à quatre articles. Bec droit. Lèvre supérieure non engainée, saillante hors de la rainure du bec. Corps ovale, aplati, submembraneux. Pattes am- bulatoires et saltatoires. Antennæ breves, filiformes, quadriarticulatæ. Rostrum rectum. Labrum nonvaginatum,exsertum. Corpus ovatum, depressum, submembranaceur. Pedes ambulatorii, saltatorit. Ozservarrons. Les acanthies ne diffèrent guère des cimicides vaginales que parce qu’elles ont leur lèvre supérieure tout à fait saillante hors de la rai- nure du bec; qu’elles vivent habituellement dans le voisinage des eaux; qu’elles forment une transition aux cimicides aquatiques ; qu’elles courent vite et sautent facilement. Ces insectes ont deux petits yeux lisses, dans l’état parfait. ESPÈCES. 1. Acanthie tachetée. Acanthia maculata. A. nigra ; elytris striatis ; alis posticè flavo-maculatis. Latr. Hist. nat. des Crust, et des Ins. 12. p. 243. Lygaœus sallatorius. Fab. Habite en France , etc, 9, Acanthie littorale. Acanthia littoralis. A. nigra; elytris obsolelè maculatis; maculis fusco- [lavis. Degeer. Ins. 3. t, 14. f. 19.18. Latr. Hist. nat. des Crust. et des Ins, p. 242. Salda littoralis. Fab. Habite en Europe, dans la Suède, etc. , sur les bords de la mer. 5. Acanthie de la zostère. Acanthia zosteriæ. Fab. A.nigra; elytris coriaceis, abdomine longioribus, apice hyalino-striatis. Salda zosteræ. Fab. Habite en Europe, aux bords de la mer. GALGULE. (Galgulus.) Antennes filiformes, subtriarticulées , insérées sous les yeux; à dernier article plus épais. Bec co- nique, triarticulé. Lèvre supérieure saillante. Deux petits yeux lisses. Corps ovale, arrondi, aplati. Pattes ambulatoires : les antérieures ravisseuses. Antenneæ filiformes, subtriarticulatæ, sub oculis insertæ, articulo ultimo crassiore. Rostrum coni- cum, triarticulatum. Labrum exsertum. Ocelli duo. Corpus ovato-rotundatum, depressum. Pedes am- bulatorii; antici raptori. Onservarions. Le genre galqule paraît appartenir plutôt aux cimicides littorales qu'aux cimicides aquatiques. Ces insectes, n’ayant point de pattes na- tatoires, ne vivent point dans l’eau , et, d’après la forme de leur corps, leurs pattes ambulatoires ne sauraient leur servir-à marcher sur l’eau, mais seu« lement sur les plantes des rivages. ESPÈCE. 1. Galgule oculé. Galgulus oculatus. Latr. Latr. Hist. nat. des Crust. et des Ins. 12. p. 286. pl. 95. f. 9. Naucoris oculata, Fab. Habite la Caroline. Bosc. CIMICIDES AQUATIQUES. Elles vivent sur l’eau ou dans l’eau, et l’insecte par- fait n’a jamais de petits yeux lisses. Toutes ces cimicides vivant sur l’eau ou dans l'eau, et n'ayant jamais de petits yeux lisses, peu- vent donc être distinguées des autres cimicides, puisqu'elles offrent un caractère particulier et d’au- tres habitudes. Cette distinction n'empêche pas que CIMICIDES AQUATIQUES. 57 les unes et les autres ne soient de la même famille; ce qui a toujours été senti. Parmi les cèmicides aquatiques, quelques-unes ont les antennes saillantes et bien apparentes , tan- dis que les autres ont les leurs très-courtes et pres- que cachées, Cette considération fournit la division suivante. DIVISION DES CIMICIDES AQUATIQUES, [1] Antennes très-apparentes, posées devant les yeux. Hydromètre. Vélie, Gerris. [2] Antennes peu ou point apparentes, insérées et cachées sous les yeux. [a] Antennes à articles simples. Ranatre. Nèpe. Notonecte. Corise. Naucore. [b] Antennes demi-pectinées, trois de leurs arti- cles étant rameux d’un côté, à rameaux saillants à l'extérieur. Bélostome. HYDROMÈTRE, (Hydrometra.) Antennes sétacées, quadriarticulées, posées de- vant les yeux à l'extrémité du museau. Petits yeux lisses nuls. Tête prolongée antérieurement en un museau long et étroit. Une rainure sous le museau, recevant le bec, qui paraît inarticulé. Corps filiforme ; corselet cylindrique ; pattes pro- pres à marcher sur l’eau. Antennæ selaceæ, quadriarticulatæ , antè oculos et ad extremitatem processus capitis insertæ. Ocelli nulli. Caput anticè porrectum, processus angusto et subcylindrico elongatum , et canali infero rostrum subinarticulatum vaginans. Corpus filiforme; thorax cylindricus; pedes ad vagandum super aquas idonei. Oservariows. Les Aydromètres sont des cimicides aquatiques, qui ont la singulière faculté de courir sur la surface de l’eau, comme sur un plan solide. Leur corps est long, gréle, presque filiforme; leurs pattes , surtout les postérieures , sont fort longues, et leurs tarses sont à deux et trois articles. Ils n'ont que des élytres courts, et un écusson très petit. ESPÈCE. 1. Hydromètre des étangs. Æydrometra stagno- Tum. Latr. Gen. Crust. et Ins. 3. p. 13r. Cimezx stagnorum. Linn. La punaise aiguille. Geo. 1.p. 463. n° Go. Habite en Europe, dans les lieux aquatiques. Il est noï- râtre, linéaire, aplati, à pattes antérieures très- courtes, vÉLIE. (Velia.) Antennes filiformes, quadriarticulées. Tête oblongue-ovale, à partie antérieure fléchie verticalement en bas. Bec biarticulé. Corselet subdeltoïde. Pattes ambulatoires ; les antérieures ravisseuses. Antenne filiformes, quadriarticulatæ. Caputelongato-obovatum; parte anticé verticaliter inflex4. Rostrum biarticulatum. Thorax subdeltoideus, Pedes ambulatori; antici raplorit. Osservarions. Les vélies marchent et courent sur la surface de l’eau, comme les hydromètres; mais elles en sont, très-distinguées par la forme particu- lière de leur tête, par leur corselet deltoïde tronqué antérieurement, enfin par leurs antennes non séta- cées. Leur bec a deux articles et s’insère dans un canal situé sous la partie antérieure de la tête, lors- qu'il n’agit point. ESPÈCES. 1. Vélie des ruisseaux. Zelia rivulorum. Latr. F. nigra, albo-punctata ; abdomine fulvo. Cimex rivulorum. Linn. Gerris rivulorum. Fab. Habite en France, sur les ruisseaux. 2, Vélie vagabonde. Felia currens. Latr. T. aptera, fusca, abdominis margine elevalo fulvo nigro-punclalo. Gerris currens. Fab. Hydrometra currens. Ejusd. Coqueb. Illustr. Ie, 2. tab. 19. Ê. 11. Habite en France, en Italie, sur les caux des ruisseaux. GERRIS. (Gerris.) Antennes filiformes, quadriarticulées. Tête oblongue-ovale, à partie antérieure non in- clinée, mais dirigée en avant. Bec à trois articles. Insertion des quatre pattes postérieures écartée 58 HISTOIRE DES INSECTES, de celle des pattes de devant. Les pattes propres à ramcer. Antenne filiformes, quadriarticulateæe. Caput elongato-ovatum, antice subrectè porrec- tum. Rostrum articulis tribus distinctis. Pedes ad remigandum idonei, antict ab aliis valdè remoti. Onsenvarrons. Les gerris ne courent point sur la surface des eaux comme les hydromètres et les vé- lies; mais elles y nagent à la surface et rarement avec leurs pattes. Leurs mouvements sont comme par saccades ou par secousses. Ainsi, voilà d’autres habitudes qui indiquent la nécessité de les distin- guer. Leur bec d’ailleurs offre trois articulations distinctes, ce qui sufit pour les faire reconnaitre. ESPÈCES. 4. Gerris des marais. Gerris paludum. G. niger, sublàs argentatus ; abdominis margine vubler- rugineo. Gerris paludum. Fab. Latr. Habite en France, dans les eaux stagnantes, 9, Gerris écusson-roux. Gerris rufo-scutellata. Latr. G. suprà fusco-nigricans, infrà argenteo-sericeu ; tho- racis parte postic@ , abdominisque lateribus pallido- rufescentibus. Latr. Gen. Crust. et Insect. 3. p. 134. Stoll. Cimic. tab. 15. F. 108. Habite en France, dans les eaux. 5. Gerris des lacs. Gerris lacustris. Latr. G. niger, depressus ; pedibus anticis brevissimis. Cimex lacustris. Linn. Gerris lacustris. Fab. La punaise naïade. Geoff. 1. p.463. n° 59. Habite en Europe , dans les lacs, les fossés aquatiques. [2] Antennes peu ou point apparentes, cachées sous les yeux. Ce sont ici les hydrocorises de M. Latreille. Ces cimicides sont véritablement aquatiques , et très- distinctes, par leurs antennes, de celles qui marchent ou rament à la surface des eaux. Les antennes de ces insectes n’ont que trois ou quatre articulations, sont à peine de la longueur de la tête, et souvent ne paraissent point, étant cachées sous les yeux dans une cavité. Je rapporte à cette division les six genres qui sui- vent. RANATRE, (Ranalra.) Antennes très-courtes, cachées sous les yeux. Bec avancé, Pattes antérieures dirigées en avant, for- mant la tenaille : les Aanches antérieures longues. Corps linéaire. Corselet allongé, échancré posté- rieurement. Tarses uni-articulés, Antenneæ brevissimæ, sub oculis occullatæ. Ros- trum porrectum. Corpus lineare; thorax elongatus, posticè suprà scutellum emarginatus. Pedes antici porrecti, for- cipali; coxis femoribusque valdè elongatis. Tarsi uniarticulati. Opsenvarrons, Les ranatres ne sont qu’un démem- brement du genre nepa de Linné, et y tiennent ef- fectivement par les plus grands rapports. Néanmoins, outre qu’elles ont le corps plus étroit et linéaire, on les en distingue facilement par leur bec avancé, non courbé, et par les hanches (rès-longues de leurs pattes antérieures. Les quatre pattes postérieures de ces insectes sont longues, filiformes, peu ou point natatoires; aussi nagent-ils lourdement et lente- ment, et le plus souvent ils se tiennent au fond de l’eau, dans la vase. ESPÈCE. 1. Ranatre linéaire. Ranatra linearis. R. caud& bisel& corporis longitudine; thorace uni- colore, Ratra linearis. Fab. Latr. Hist. nat, des Crust. et des Insect. 12. p. 282. pl. 96. f. 4. Nepa linearis. Linn, Geoff. 1. pl. 10.f, r. Habite en Europe, dans les eaux des fossés, des étangs, etc. Ses œufs sont allongés et ont, à une extrémité, deux filets ou deux soies. NÈPE. (Nepa.) Antennes très-courtes, subtriarticulées, cachées sous les yeux. Bec court, conique, courbé ou incliné presque perpendiculairement. Pattes antérieures di- rigées en avant, formant la tenaille, et ayant les hanches courtes. Corps ovale, fort aplati. Corselet presque carré. Tarses inarticulés. Antennœæ brevissimæ, subtriarticulatæ, sub oculis occullatæ. Rostrum breve, conicum, incurvum aut subperpendiculariter inflezum. Corpus ovatum, valdè depressum. Thorax sub- quadratus. Pedes antici porrecti, forcipati; coxis brevibus. Tarsi uniarticulati. Osservarions. Les nèpes, ainsi que les ranatres, s’avoisinent par leurs rapports. Les unes'et les au- tres ont deux filets sétacés à l'extrémité de l’abdo- men, et les pattes antérieures avancées ct formant la tenaille. Geoffroy prit ces deux pattes pour les antennes, qu’il n’aperecvait pas. Néanmoins, les nèpes diffèrent des ranatres par leur bec incliné CIMICIDES AQUATIQUES, 159 presque perpendiculairement, et par les hanches des pattes antérieures, qui sont bien plus courtes que dans les ranatres. On les en distingue d’ailleurs par leur corpsovale, à corselet qui n’est point plus long que large, et qui est échancré antérieurement pour recevoir la tête. Ces insectes nagent lentement et difficilement, se tiennent souvent au fond des eaux, et ont leurs pat- tes postérieures peu ou point nataloires. Ilssenour- rissent en suçant les insectes el les vers qu’ils peu- vent saisir. Les œufs des nèpes sont terminés à un de leurs bouts par deux ou plusieurs filets piliformes. ESPÈCES. 1. Nèpe cendrée, Nepa cinerea, L. DM. caud& biselà corpore dimidio breviore; corpore ovali-oblongo. Nepa cinerea. Fab. Latr. Hist. nat, des Crust. et des Ins, 12, p, 284. pl. 95. 7ig. 8. Le scorpion aquatique. Geoff. Habite en Europe, dans les eaux. Corps ovale-oblong. 2, Nèpe d'Amérique. Nepa grandis. N. maxima, depressa, fusca, flavo-maculata. Nepa grandis. Linn, Fab. Habite en Amérique, à Surinam, dans les eaux, Corps ovale. Etc. NOTONECTE. (Notonecta.) Antennes plus courtes que la tête, quadriarticu- lées, insérées et cachées sous les yeux. Bec court, conique, triarticulé, incliné sur la poitrine. Corps ovale-oblong; tête sessile. Un écusson. Pattes postérieures plus longues, natatoires, et en forme de rames. Antenne capite breviores, quadriarticulatæ, sub oculis insertæ cé suboccultatæ. Rostrum breve, coni- cuin, triarticulatwm, sub pectore inflezum. Corpus ovalo-oblongum ; caput sessile. Scutellum. Pedes quatuor antici subæquales : postici longiores, natatlorii, remiformes. Onservarrons. Les notonectes ont tous les tarses à deux articles; mais il paraît que les quatre pattes antérieures seulement sont bionguiculées. On a donné à ces insectes le nom vulgaire de punaise à aviron, parce que, d’une part, ce sont des cimicides, et que, de l’autre, en nageant, ils se ser- vent de leurs deux pattes postérieures comme d’avi- rons ou de rames pour diriger leurs mouvements. Ces pattes sont, en effet, plus longues que les quatre autres, ouvertes ou écartées comme deux rames, et leur tarse est élargi par une frange de poils serrés qui facilite leur usage. La manière de nager des otonectes est assez Sin- gulière : l'animal est sur le dos, et présente en haut le dessous de son ventre. Leur écusson est assez grand et les distingue principalement des corises. Ces insectes se meuvent avec beaucoup de vivacité dans l’eau, et se nourrissent de proie. ESPÈCES. 1. Notonecte glauque. Notonecla glauca. N. elytris griseis : margine fusco-punctato, apice bifidis. Latr. Hist. nat. des Crust. et des Ins. 12. p. 291. pl. 97. f. 4. La grande punaïse à avirons. Geoff, r. p. 476. pl. 9. f. 6. Habite en Europe, dans les eaux dormantes, 2, Notonccte pygmée. Nofonecta minutissima. N. grisea ; capile fusco; elytris trigonis, poslicè trun- calis. Notonecta minutissima. Linn, Panz. fase, 2. tab, 14. Notonecta. n° 2. Geoff. Habite en Europe, dans les eaux. NAUCORE. (Naucoris.) Antennes très-courtes, quadriarticulées, insérées et cachées sous les yeux. Bec court, conique, sub- biarticulé, incliné sur la poitrine. Corps ovale, déprimé; tête transverse; les deux pattes antérieures courtes, à jambes et tarses réunis, formant pour chacune un grand crochet, Les quatre postérieures ciliées et natatoires. Un écusson. Antenncæ brevissimæ, quadriarticulatæ, sub ocu- lis insertæ et occultandæ. Rostrum breve, conicum, subbiarticulatum, sub pectore inflexum. Corpus ovatum, depressuwm ; caput sessile, trans- verswn ; pedes duo antici breves, subraptori ; tibiis tarsisque conjunctis uncum magnum efficientibus : postici qualuor ciliali, natatori. Scutellumn. Ossenvariows. Quoique Linné ait confondu les naucores avec les nepa, c'est avec les notonectes qu’elles ont le plus de rapports. Néanmoins, on les distingue facilement des notonectes, par leurs pattes antérieures qui paraissent ravisseuses , la jambe et le tarse de chacune de ces pattes élant réunis et for- mant un grand crochet qui se replie sous la cuisse, On les en distingue aussi par leur bec qui n'offre que deux articles bien apparents, le troisième, qui est à la base, étant très-court. Enfin, on les en dis- tingue par leur corps ovale, très-aplati, et par les quatre pattes postérieures ciliées, natatoires, L’é- cusson des naucores les distingue de la corise. Les naucores sont carnassières, voraces, ef se nourrissent en suçant d’autres insecles aquatiques. ESPÈCES. 1. Naucore cimicoïde. Naucoris cèmicoides, Fab. N. abdominis margine serralo, capite thoraceque flavo fuscoque variis. G. Nepa cimicoides, Linn. 60 HISTOIRE DES INSECTES. La naucore, Gcoff, 1. p. 474. tab. 9. f. 5? Latr. Hist. nat, des Crust. et des Ins. 12. p. 285. pl. 97. f.3, Habite en Europe, dans les étangs. 2, Naucore tachetée. Naucoris maculata. NN. abdominis margine serralo, capile thoraceque vi- rescentibus, fusco-maculatis ; elytris fuscis. Naucoris maculala. Fab. Supp. p. 525. Habite en France, dans les eaux. Bosc, M. Latreille croit que c’est ici qu'il faut rapporter la naucore de Geof- froy. 5. Naucore estivale. Naucoris æstivalis. NN. abdominis margine serralo , capite thoraceque albo- lutescentibus. Naucoris æslivalis, Fab. Coqueb. TI. Ie. tab. 10. f. x. Habite en France, dans les eaux. Bosc, CORISE, (Corixa.) Antennes très-courtes, sétacées, quadriarticulées, insérées sous les yeux. Bec court, conique, subbi- valve par son union avec la lèvre supérieure, et comme fendu ou percé au sommet pour la sortie du sucoir. Corps oblong, déprimé. Point d'écusson. Pattes antérieures très-courtes, courbes, à tarses à un seul article. Les quatre postérieures allongées , à tarses biarticulés, subnatatoires. Antennæ brevissimeæ, setaceæ, quadriarticulatæ, suboculis insertæ etoccultandæ. Rostrum breve,coni- cum, nutans, labro coadunato subbivalve , apice fis- sum aut subperforatum pro setis haustelliexerendis. Corpus oblongqum, depressum. Scutelluin nullum. Pedes duo antici breves, incurvi; tarsis uniarticu- latis ; quatuor postici longiores, subnatatorii;tarsis biarticulatis. Osservariows. Les corises ressemblent un peu aux notonectes par leur forme, leurs antennes, leurs ailes , etc. ; mais elles manquent d’écusson, et leur manière de nager est différente. Leur bec est court, conique, et semble percé, à son extrémité, d’un trou qui donne issue au suçoir. Il parait que c’est la lèvre supérieure qui, par sa réunion avec le bec, complète son canal. Ces insectes viennent souvent à la surface des eaux, où ils se tiennent suspendus par le derrière pour respirer; mais, au moindre mouvement, ils se précipitent vers le fond, et peu- vent y rester quelque temps. Les tarses des deux pattes antérieures n’ont qu'un article, et-paraissent même sans crochets. ESPÈCES. 1. Corise striée. Coriva striata. C. elytris pallidis ; lineolis transversis undulatis, nume- rosissimis, fuscis. La corise. Geoff. x. p. 478. pl. 9. f. 7. Corise striée, Hist. nat. des Crust. et des Ins, 12. p. 289. Ljusd. Gen. Crus. et Ins.3, p. 151. Notonecta striata. Linn. Sigara striala. Fab. Habite en Europe, dans les eaux douces et tranquilles. 9, Corise brune. Corixa coleoptrata. C. elytris tolis coriaceis fuscis ; margine exleriori flavo. Sigara coleoptrata. Kab, Panr. fase. 5o. t. 24. Habite en Suède et aux environs de Paris. BÉLOSTOME. ( elostoma. ) Antennes quadriarticulées, demi-pectinées, insé- réesetse cachant sousles yeux. Bec en cône allongé, biarticulé. Corps ovale, très-déprimé. Un écusson. Pattes antérieures ravisseuses , terminées par un seul cro- chet. Tous les tarses biarticulés et onguiculés. Antenne quadriarticulatæ, semi-pectinatæ , sub oculis insertæ et occultandæ. Rostrumelongato-cont- cum, biarticulatun. Corpus ovatum, valdè depressum. Scutellum. Pedes antici raptorii,uni-unguiculati. Tarsiommnes distinctè biarticulati. Ozservarrons. Les bélostomessont desinsectes exo- tiques, qui ont quelques rapports avec les naucores; mais leurs antennes semi-pectinées les en distin- guent, ainsi que de presque toutes les autres cimi- cides aquatiques. Ces insectes diffèrent aussi des ci- micides aquatiques àantennes insérées sous les yeux, en ce qu'ils ont tous les tarses biarticulés et ongui- culés. ESPÈCE. 1. Bélostome briquetée pâle. Belostoma testaceo- . pallidum. Latr. Gen. Crust. et Insect. 3. p. 145. Habite l'Amérique méridionale. ORDRE QUATRIÈME. LES LÉPIDOPTÈRES. Une trompe tubuleuse, de deux pièces, constituant un suçoir nu, et roulée en spirale dans l’inaction. Deux ow quatre palpes apparentes. — Quatre ailes membranèuses, recouvertes d’écailles colo- rées, peu adhérentes , semblables à une poussière fine. — Larve vermiforme, munie de dix à seize LÉPIDOPTÈRES. 61 pattes. Chrysalide inactive, à peau non trans- parente.. Ossenvarrons. Cet ordre, très-naturel, comprend une série nombreuse d'insectes bien caractérisés par leur bouche et leurs ailes, et qui tiennent les uns aux autres par les plus grands rapports. Ces insectes intéressent non-seulement par les particularités de leur métamorphose, quiestdes plus complètes, mais en outre par leur beauté, leur élégance et l’admira- ble variété de leurs couleurs. Aussi ce sont eux probablement qui ont, les premiers, attiré les re- gards et l'attention de l’homme, parmi les animaux de leur classe; mais, comme leur série est très-na- turelle, et que nos collections sont très-avancées à leur égard, ce sont aussi ceux, peut-être, qui sont les plus difficiles à distinguer entre eux, en un mot, àcaractériser génériquement et spécialement. Voyons d’abord ce qui les caractérise en général. Dans l’état parfait, ces insectes ont quatre ailes . Ctendues , membraneuses, veinées , et couvertes de petites écailles qui ressemblent à une poussière fa- rineuse. Ces écailles sont ovales ou allongées , dé- coupées en leur bord, et disposées en recouvrement les unes à la suite des autres, à peu près comme les tuiles d’un toit. Elles sont implantées sur une es- pèce de pédicule, se détachent avec facilité au moindre frottement, et alors l’aile, qui était opaque et diversement colorée par ces écailles, reste trans- parente et presque semblable aux ailes membra- neuses des autres insectes. On sait, par les intéressantes observations de M. Savigny, que la bouche des lépidoptères a réelle- ment deux mandibules, deux mâchoires, quatre palpes, une lèvre supérieure et une inférieure. Mais, ici, ces parties sont, les unes simplement ébauchées , et les autres accommodées à l'usage qu’en fait l’insecte, selon sa manière de vivre; c’est- à-dire que les unes, non utiles, sont très-réduites, sans développement, et fort difliciles à apercevoir ; tandis que les autres, véritablement employées, ont acquis une forme appropriée, et des dimensions qui les mettent en évidence. Il en résulte que, dans ses parties bien apparentes , la bouche des lépido- ptères parvenus à l’état parfait n'offre qu'une es- pèce de trompe ou plutôt un sucoir nu, tubuleux , composé de deux pièces réunies, et auquel on a donné le nom de langue (/ingua spiralis). Ce sucoir ou cette langue leur sert à pomper le suc mielleux des fleurs, dont ils font alors leur nourriture. Les deux pièces qui le forment sont les deux mâchoires de l'animal. Elles sont transformées enlamesétroites, fort allongées, convexes d’un côté, concaves de l’autre, et qui constituent un cylindre creux par leur réunion, cylindre dontla cavité est quelquelois triple par l’enroulement d’un des bords de chaque lame, selon M. Latreille. Ce sucoir, lorsque l’insecte n’en fait pas usage, est roulé en spirale, et placé entre les deux palpes inférieures ou labiales, qui sont velues et le cachent plus ou moins complétement. La longueur de ce sucoir varie selon que l’insecte parvenu à l'état parfait prend encore plus ou moins de nourriture. La tête des lépidoptères est pourvue de deux antennes insérées entre les yeux, multiarticulées, plus où moins longues, mais excédant toujours la longueur de la tête. Elles sont tantôt sélacées , soit simples, soit pectinées, tantôt prismatiques, et tantôt filiformes, plus ou moins en massue à leur extrémité. Les trois petits yeux lisses, placés au sommet de la tête, se distinguent difficilement à cause des poils dont la tête est couverte. Les quatre ailes de l’insecte parfait sont attachées à la partie postérieure et latérale du corselet, et, dans l'inaction , elles sont tantôt couchées sur le corps, soit en toit, soit horizontalement , soit de manière à l’envelopper, et tantôt elles sont plus ou moins relevées. Les six pattes sont toujours divisées en cinq pièces, dont la dernière est terminée par deux onglets très- petits. Il y a quelques papillons qui ne font usage en marchant que des quatre pattes postérieures, quoiqu'ils en aient réellement six. La poitrine et le ventredes /épidoptères sont pour- vus latéralement de stigmates en forme de petites boutonnières. Les parties de la génération, dansles deux sexes, sont placées à la partie postérieure et terminale de l'abdomen. Enfin, dans certains lépi- doptères, la trompe est si courte qu'il est très-diffi- cile de l’apercevoir, ces insectes, parvenus à l’état parfait, ne prenant plus de nourriture. La larve des lépidoptères est connue sous le nom de chenille. Sa bouche est armée de fortes mâchoires, par le moyen desquelles elle ronge les feuilles, les fleurs et les fruits des végétaux , ainsi que les pelle- teries, etc. Ainsi, dans l’état de larve, le lépido- ptère est un rongeur, tandis qu'il ne peut être qu'un suceur lorsqu'il a acquis son dernier état. Dans la larve, on aperçoit à la partie inférieure de la bouche, au moyen du microscope, un petit {rou auquel on a donné le nom de filière, trou par lequel elle fait passer le fil ou la soie dontelle se sert pour construire sa coque lorsqu'elle veut se changer en chrysalide. Le corps des chenilles est allongé en forme de ver, mou, charnu, soit glabre, soit hérissé de poils ou de piquants, et composé de douze ou treize anneaux. On apercoit très-distinctement les stigmates, qui se trouvent sur chaque anneau, un de chaque côté, mais le troisième et le quatrième anneau en sont dépourvus. En grossissant, les chenilles muent ou changent de peau plusieurs fois (environ trois ou quatre fois), et, parvenues à leur entier accroisse- ment, elles deviennent stationnaires et se changent en chrysalide. Dans cet état, l'animal est tout à fait méconnaissable, immobile, ne prend pas de nour- riture, et ne laisse point apercevoir les parties de l'insecte parfait. Il y a des chenilles qui ont seize pattes : six pattes écailleuses, huit intermédiaires, et deux postérieu- res, qui ne manquent jamais, non plus que les six écailleuses : les plus grandes espèces et les plus communes sont dans ce cas. D’autres chenilles n'ont que six pattes intermédiaires, d’autres n’en ont que quatre, enfin d’autres n’en ont que deux; en sorte que ces dernières n’ont en tout que dix pattes. Ces chenilles ont une démarche très-différente de celle des chenilles à seize pattes. Elles élèvent en bosse la partie de leur corps qui n’a point de pattes, la courbent en arc, et rapprochent par ce moyen leurs quatre pattes postérieures des six antérieures ou écailleuses. Ensuite, rétablissant leursfigure en li- gue droite , et portant en avant la parie antérieure 62 HISTOIRE DES INSECTES. de leur corps, elles semblent, en marchant ainsi, mesurer le chemin qu’elles parcourent; ce qui leur a fait donner le nom de chenilles arpenteuses. Les chenilles dont l'extérieur est le plus simple, sont celles dont la peau n’est point chargée de poils ou de corps saillants analogues ; on les appelle che- nilles rases. 11 Y en a dont la peau est si mince et si transparente (comme dans le ver à soie), qu'elle laisse apercevoir une partie de l’intérieur de l’ani- mal. Parmi les chenilles rases, il s’en trouve qui ont des poils, mais en petit nombre, ou fort écar- tés, ou peu sensibles ; d’autres ont le corps granu- leux ou comme chagriné ; d'autres enfin sont re- marquables par des tubercules arrondis, distribués régulièrementsur les anneaux. Plusieurs des grosses espèces de chenilles et de celles qui donnent les plus beaux papillons sont dans ce cas. Des chenilles rases et chagrinées, si nous passons à l'examen de celles qui sont véritablement héris- sées, nous verrons qu’elles ont des poils nombreux, et souvent si gros, si durs et si semblables à des épines, qu’on les a nommées chenilles épineuses. Ces gros poils, qui sont assez durs pour être piquants, sont quelquefois composés, comme les épines des plantes. Ce qui est particulièrement remarquable dans les chenilles, en général, cesontles couleurs différentes dont elles sont communément ornées. On voit sur leur corps une infinité de nuances, dont il serait difficile de trouver ailleurs des exemples. Les unes ne sont que d’une seule couleur ; plusieurs couleurs différentes , très-vives, très-tranchées , servent de parure à d’autres. Tantôt elles y sont distribuées par raies, par bandes, qui suivent la longueur du corps; tantôt par raies ou bandes, qui suivent le contour des anneaux. Quelquefois elles sont par ondes ou par taches, soit de figure régulière, soit irrégulière; et quelquefois par points, ou avec des variétés qu’il est difficile de décrire. La manière de vivre des chenilles est presque aussi variée que les espèces. Il y en a qui aiment à vivre seules dans des retraites qu’elles se choisissent; d’autres se plaisentensemble et forment des sociétés, On trouve des espèces qui vivent dans la terre, dans l’intérieur des plantes, dans les racines, dans les troncs d'arbres : le plus grand nombre se plait sur les feuilles des herbes et des arbres, à portée des aliments qui leur sont nécessaires. Elles n’ont d’autres précautions à prendre, pour se garantir des injures du temps, que de se cacher sous les feuilles ou sous les branches, jusqu'à ce qu’elles puissent reparaîlre sans danger. Quelques-unes, pour se mettre en sùreté, roulent des feuilles pour se retirer dans la cavité formée par les plis. D’autres, d’une très-petite espèce, habitent et vivent même dans l’intérieur des feuilles qu'elles minent, et où elles ne sont point aperçues des ennemis qu’elles ont à craindre. Il y en a enfin qui se forment une sorte de fourreau qui les cache et les accompagne par- tout. Parmi les faits que les chenilles nous font voir dans le cours de leur vie, il n’en est guère qui mé- titent plus d’être examinés, et qui soient plus di- gnes de nous élonner, que leurs changements de peau etleur transformation. Le changement de peau est pas seulement commun à Loutes les chenilles ; il l'est aussi à tous les insectes qui, avant de parve- nir à leur dernier terme d’accroissement, doivent se dépouiller une ou plusieurs fois. La plupart des chenilles ne changent que trois ou quatre fois de peau avant de se transformer en chrysalide; mais il en est qui en changent jusqu’à huit et même jusqu’à neuf fois. Les chenilles qui donnent les papillons de jour, c’est-à-dire les vrais papillons, ne changent communément que trois fois de peau, au licu que celles d’où sortent les papillons de nuit ou phalènes, en changent au moins quatre fois. Ce sont ces mues qu'on nomme maladies dans le ver à soie, et qui le sont effectivement, puisque quelquefois elles lui font perdre la vie. Ce qu'il est important de remarquer, c’est que la dépouille que la chenille rejette à chaque mue, est si complète, qu’elle paraît elle-même une véritable chenille. On lui trouve toutes les parties extérieures de l’insecte : la dépouille d’une chenille velue est toute hérissée de poils ; les fourreaux des pattes, tant écailleuses que membraneuses, y restent attachés ; on y voitles ongles, tous les crochets de leurs pieds, et il est même bien singulier d’y trouver toutes les parties dures de la tête, Lorsque les chenilles ont pris tout leur accrois- sement, et que le temps de leur métamorphose ap- proche , elles quittent souvent les herbes ou les arbres sur lesquels elles ont vécu, et se préparent à la transformation en cessant de prendre des ali- ments. Elles se vident entièrement etrejettent même la membrane qui double tout le canal de leur esto- mac et de leurs intestins. Alors, celles qui savent se filer des coques , se mettent à y travailler, et s’y renferment, comme pour se mettre à l’abri des im- pressions de l'air pendant leur changement de forme. On les voit, dans cette enveloppe, se cour- ber, se raccourcir, paraitre dans un état languis- sant, et après des mouvements alternatifs d’allon- gement et de contraction, se dégager enfin du fourreau de chenille qui enveloppaitleur chrysalide. Cette opération, à laquelle les chenilles se pré- parent, est, dans le fond, semblable à celle qu’elles ont subie toutes les fois qu’elles ont changé de peau: c'est encore une dépouille que linsecte doit quitter, mais aussi c’est une dépouille bien plus considéra- ble. Elles parviennent donc à un état particulier dont j'ai déjà parlé, état dans lequel elles prennent le nom de crysalide où de fève, à cause de leur forme singulière. Cet état est le second par où la chenille doit passer pour parvenir au dernier, et paraître sous la forme de papillon. On peut, en quelque sorte, considérer toute chrysalide comme une espèce d'œuf dans lequel le papillon se développe et se perfectionne. Il y reste jusqu’à ce qu’il soit entièrement formé, et qu’une douce chaleur l'invite à en sortir. Le jeune papillon, averti par l'instinct qu'il a acquis assez de force pour rompre ses fers, fait un puissant effort qui lui ouvre une seconde fois les portes de la vie. Tous ses organes deviennent plus sensibles et en quelque sorte plus parfaits: Ses ailes, qui d'abord ne parais- sent presque pas, ou qui sont si petites qu'on les prendrait pour celles d’un papillon manqué, sont encore couvertes de l’humidité du berceau et plis- sées, chilfonnées ou repliées sur elles-mêmes ; mais aussitôt qu’elles sont à l'air libre, les liqueurs qui doivent circuler dans leurs canaux, s’élançant avec rapidité, Les forcent à s'étendre et à se développer. LÉPIDOPTÈRES, 65 Pour accélérer ce développement et lui donner plus de force, le papillon nouvellement éclos et impa- tient de voler, les agite de tempsen tempset les fait frémir avec vitesse, En même temps, tous ceux qui ont une trompe qui était étendue et allongée sous le fourreau de la chrysalide, la retirent et la rou- lent en spirale pour la loger dans le réduit qui lui est préparé. Si quelque cause, soit intérieure, soit extérieure, s’oppose à l'extension des ailes dans le temps qu'elles sont encore aussi flexibles que des membranes, la sécheresse qui les surprend dans cet état, arrêtant la suite du développement, ces ailes restent imparfaites , incapables de servir, et le pauvre animal se voit condamné à périr, faute de pouvoir chercher sa nourriture. C’est ainsi que tous les papillons sortent de leur élat de chrysalide et subissent la métamorphose la plus étonnante qu'on connaisse parmi les êtres vi- vants. Ces animaux singuliers ne conservent plus rien de leur premier état. Figure, organes , indus- trie, tout est changé; de sorte que l'animal qui commença par être chenille, n’en a plus la moindre apparence, et, en effet, n’est plus reconnaissable. Ce n’est plus cet être pesant, réduit à ramper, à * brouter avec avidité la nourriturela plus grossière, et sujet à des maladies continuelles et périodiques. Le papillon, au contraire, est, en général, l’agilité même : orné des plus belles couleurs, il ne tient plus à la terre, nese nourrit plus que de miel, et semble ne connaître que le plaisir. L'ordre des /épidoptères n’a été divisé qu’en trois genres par Zinnœus, savoir : celui de la phalène, celui du sphinx, et celui du papillon. Les entomo- Jogistes ont presque tous conservé le troisième de ces genres, celui du papillon, et comme il est très- nombreux en espèces , ils se sont contentés de le sous-diviser en plusieurs sections, avec des déter- minations vagues. M. Zatreille est le premier qui ait essayé de le partager en plusieurs genres. Quant aux genres sphinx et phalena de Linné, les entomologistes les ont distingués en un assez grand nombre de genres particuliers. Nous les avons imi- tés à cet égard, sans adopter néanmoins la totalité des genres qu'ils ont établis, étant convaincu que l'abus dans l’art de diviser les productions de la nature est une des causes qui nuisent le plus aux progrès des sciences naturelles , tandis qu’une sage économie dans l'institution des divisions in- dispensables est le vrai moyen d'en avancer les pro- grès. D'après cette considération, qu'il me semble qu'on ne doit jamais perdre de vue, je partage pri- mairement l’ordre des /épidoptères en trois grandes coupes , réunies sous deux sections, comme dans le tableau suivant. DIVISION DES LÉPIDOPTÈRES, = ro Secrron. — Un crochet subulé au bord externe des ailes inférieures, servant de frein pour retenir celles de dessus. Aucune aile élevée dans le repos. * Antennes sétacées : elles diminuent d'épaisseur de la base à la pointe, (Les lépidoplères nocturnes.) (1) Ailes enveloppantes, se roulant autour du corps ou très-inclinées. Chenilles non yagabondes, vivant ordinairement à couvert, soit dans des fourreaux mobiles, soit dans des parties de végétaux. Les Rouleuses. (2) Ailes non enveloppantes, mais conformées, soit en chape, soit en triangle allongé, et le plus souvent horizontales. Chenilles non vagabondes, vivant à couvert, et rou- lant les feuilles ou les fleurs pour y fixer leur de- meure, où habitant dans des fruits. Les Pyralites. (3) Ailes non enveloppantes, ni conformées en chape. Chenilles la plupart vagabondes , et vivant ordinaire- ment à découvert. Les Phalénides. ** Antennes en massue allongée, prismaliques ou en fuseau. Elles ont dans leur longueur quelque épais- sissement plus grand qu'à leur base. (Les lépidoptères crépusculaires.) Les Sphingides. Ile Secrron. — Point de crochet ou de frein quel- conque au bord externe des ailes inférieures. Les quatre ailes, ou au moins deux, élevées dans le repos. (Les lépidoptères diurnes.) Les Papilionides. —<>— PREMIÈRE SECTION. LÉPIDOPTÈRES NOCTURNES: Les lépidoptères nocturnes, qu’on a aussi nommés papillons de nuit, parce que la plupart ne volent que le soir, comprennent tous les lépidoptères dont les antennes sont sélacées, c’est-à-dire, diminuent d’é- paisseur de la base à la pointe; mais ces antennes sont simples dans les uns, ciliées, dentées ou pec- tinées dans les autres. : Ces lépidoplères nocturnes n’ont jamais les ailes élevées vers la verticale dans l’état de repos, comme le plus grand nombre des papilionides; volent peu dans le jour ; et presque tous enveloppent leur chry- salide dans une coque, ou l’enfoncent dans la terre, pour s’y transformer, s’ils la laissent à nu. Cette coupe, très-remarquable par l'énorme quan- tité de races diverses qu’elle embrasse , l’est encore plus par l'extrême difficulté de la diviser claire- ment, et d'y instituer des genres convenablement circonscrits par des caractères faciles à saisir, Tel est, et sera partout, l'inconvénient des familles na- turelles dans lesquelles nos collections se trouveront forteurichies : j’enai suffisamment indiqué la cause. L'observation constate que, dans la nombreuse 61 HISTOIRE DES INSECTES. série des races de cette coupe, ce sont les larves ou chenilles qui offrent le plus de particularités inté- ressantes, soit sous le rapport des habitudesdiverses, soit sous celui de leur forme et du nombre de leurs parties; tandis que, parvenues à l’état d'insectes parfaits, on ne leur trouve plus qu'un petit nombre de particularités différentes ; encore sont-elles peu propres à les faire diviser nettement. En effet, si ces animaux présentent encore beaucoup de diver- sité, ce n’est guère que dans leur taille, les couleurs qui les ornent, et les nuances des proportions de leurs parties. Cependant, comme il est indispensable de les di- viser et de les sous-diviser bien des fois, puisque ces insectes sont si nombreux, il faut donc faire concourir la considération de la chenille avec celle de l’insecte parfait, afin d'établir parmi eux les di- verses sortes de divisions qui peuvent faciliter l’é- tude decesnombreux nocturnes, et les faire aisément reconnaître. Poursuivant toujours la simplicité de la méthode, tant qu'elle est compatible avec ce qu’exigent les distinelions essentielles , je partage les lépidoptères nocturnes en trois familles, de la manière suivante. DIVISION DES LÉPIDOPTÈRES NOCTURNES. 1. Ailes enveloppantes : Elles sont roulées autour du corps, ou très-inclinées dans l’inaction. Chenilles non vagabondes, vivant ordinairement à couvert, soit dans des fourreaux, soit dans des parties de plantes ou de toiles. Les Rouleuses. 2. Ailes enveloppantes : Elles sont peu ou point inclinées dans l’inaction, mais couchées sur le corps sans l’envelopper, et sont conformées en chape ou en triangle allongé. Chenilles non vagabondes, vivant en général à cou- vert, et roulant, soit les feuilles, soit les fleurs pour y fixer leur demeure, ou habitant dans des fruits. Les Pyralites. 5. Ailes non enveloppantes : Elles sont horizontales ou en toit dans l’inaction, sans envelopper le corps, et ne sont ni en chape, ni en triangle allongé. Chenilles la plupart vagabondes, vivant ordinaire- ment à découvert. Les Phalénides. NOCTURNES ROULEUSES. [ Nocturne tortrices.] Ailes enveloppantes, se roulant autour du corps ow très-inclinées. — Chenilles non vagabondes , vi- vant ordinairement à couvert, soit dans des four- reaux, soit dans des parties de plantes ow de toiles. Sous le nom de nocturnes rouleuses, je réunis ici, comme formant une famille particulière, des lépidoptères qui me paraissent avoir entre eux d’assez grands rapports. M. Latreille les avait pa- reillement rassemblés sous la dénomination de rou- leuses, dans son Histoire naturelle des crustacés et des insectes (vol. 4, p. 252); mais il y joignait les pyralides, que j'en sépare parce que leurs ailes, plus souvent horizontales qu’inclinées, ne sont pas véritablement enveloppantes. Ainsi les insectes dont il s’agit sont assez remar- quables en ce que leurs ailes se roulent plus ou moins conplétement autour du corps , lorsque l’a- nimal n’en fait pas usage, et en ce qu’elles sont en général longues , étroites et plumeuses ou frangées- Ce sont, pour la plupart, de petits lépidoptères, ornés le plus souvent de couleurs vives et brillantes. Leurs chenilles vivent à couvert, soit en se formant des fourreaux (assez souvent portatifs ) aux dépens des étoffes ou des parties de plantes, soit en minant l'intérieur des feuilles, etc. À la vérité, les chenilles des pyralites vivent aussi presque toutes à couvert; mais les insectes parfaits qui en proviennent sont toujours distingués de nos rowleuses par la forme et la disposition de leurs ailes. Au reste, ces différents lépidoptères ne sauraient être fort écartés entre eux. On peut sous-diviser ces rouleuses en plusieurs sous-familles, comme l’a fait M. Latreille, qui les distingue en Ptérophorites. Tinéites. Crambites. Voici la division des nocturnes rouleuses, et la distinction des trois sous-familles qu’elles embras- sent. DIVISION DES NOCTURNES ROULEUSES. * Les quatre ailes, ou au moins deux, fendues » en autant de digitations qu’elles ont de côtes. (Piérophorites. Latr.) } Ptérophore. Ornéode. NOCTURNES ROULEUSES. 65 ## Les quatre ailes entières et point fendues, mal- gré leurs nervures principales ow leurs côtes. [1] Deux palpes apparentes (Zinéites. Latr.) (a) Les antennes et les yeux écartés. GX) Trompe non distincte et comme nulle. Teignes. GXoX) Trompe allongée et distincte. Yponomeute. OEcophore. Lithosie. (b) Les antennes et les yeux contigus, ou très-rappro- chés. Adèle. [2] Quatre palpes apparentes. (Crambites. Latr.) ÂAlucite. Crambus. Gallérie. - PTÉROPHORE. (Pterophorus.) Antennes sétacées, simples. Deux palpes, non plus longues que la tête, un peu écailleuses. Trompe distincte. : Les quatre ailes, ou deux au moins, fendues en digitations plumeuses. Pattes longues, épineuses. Chrysalide nue, suspendue par des fils. Antennæ setaceæ simplices. Palpi duo, breviter squamati, capite non longiores. Proboscis distincta. Alæ quatuor, aut ex illis duæ, in plumulas fissæ. Pedes longi, spinosi. Pupa nuda, filis sus- pensa. Onservarions. Le corps des ptérophores est allongé, grêle, et ses ailes, dans le repos, sont enveloppantes. Mais ce qui rend ces ailes singulièrement remar- quables , c’est qu’elles sont fendues plus ou moins profondément en digitations barbues ou plumeuses. Quelquelois même les digitations sont subdivisées, en sorte que l’aile parait rameuse, Outre les barbes ou franges latérales de ces digitations, les ailes n'en sont pas moins couvertes de petites écailles colorées, comme celles des autres lépidoptères. Geoffroy est le premier qui ait distingué comme genre les ptérophores, que Linné a confondus parmi ses phalènes ; et M. Latreille en a séparé l’ornéode à cause de la différence de sa métamorphose. En effet, il est bien singulier que la chrysalide des ptérophores soit nue et suspendue à des fils, comme celle des papillons , tandis que celle de l’or- néode est enfermée dans une coque, comme dans les phalènes, ESPÈCES. 1. Ptérophore brun. Pterophorus didactylus. PL. fuscus; alis fissis : strigis albis, anticis bifidis, posticis triparlilis. Pterophorus didactylus. Fab. Pterophorus. n° 2. Geoff. 2. p. 92. Habite en Europe. Sa chenille vit sur le liseron; elle est verdâtre. 2, Ptérophore fauve. Pterophorus pterodactylus. PL. alis patentibus, fissis, testaceis; punclo fusco. Pterophorus pterodactylus. Fab. Habite en Europe, Sa chenille est bleuâtre, avec une raie pourpre sur le dos. 5. Ptérophore pentadactyle. Péerophorus pentadac- tylus. PL, alis niveis; anticis bifidis, posticis tripartilis. Plerophorus pentadactylus. Fab. Le ptérophore blanc. Geoff. 2. p. gr. ne r. Habite en Europe. Sa chenille est verte, avec des points noirs et quelques poils. Etc. ORNÉODE. (Orneodes.) Antennes sétacées. Deux palpes plus longues que la tête, relevées; à dernier article presque nu. Ailes larges, en éventail, fendues en digitations très-frangées. Larves à seizepattes. Chrysalides dans une coque. Antennæ setaceæ. Palpi duo, capite longiores, erecti; articulo ultimo subnudo. Alæ latæ, flabellatæ, fissæ, valdè fimbriate. Eruca pedibus sexdecim. Pupa folliculata. Ossenvariows. L'ornéode faisait partie du genre des ptérophores ; mais le caractère de la coque qui renferme la chrysalide a autorisé M. Latreille à en former un genre particulier. Le nom d’ornéode qu'il lui a donné, exprime l’espèce de ressemblance qu'il trouve à l’insecte parfait avec un oiseau. Les ailes des ornéodes sont divisées, comme celles des ptérophores, en autant de parties qu’elles ont de nervures. Mais dans les ornéodes, les ailes sont plus larges et à divisions moins profondes. Ces ailes et leurs divisions sont garnies, sur les côtés, de poils fins, fort longs. ESPÈCE. 1. Ornéode hexadactyle. Orneodes hexadactylus. Latr. Hist. nat. des Crust. et des Ins. 14. p. 288. Plerophorus hexadactylus. Fab. Le ptérophore en éventail. Geoff. 2. p.92. n° 3. Habite en Europe. Les ailes cendrées, fendues en six la- nières. Sa chenille vit dans les fleurs du chèvrefeuille. 66 HISTOIRE DES INSECTES. TEIGNE,. (Tinea.) Antennes sétacées, simples , quelquefois ciliées , écartées à leur insertion. Deux palpes apparentes. Trompe non distincte. Un toupet d’écailles sur le chaperon. Ailes allongées, enveloppantes. Larves à seize pattes, vivant solitairementet s’enveloppant chacune dans un fourreau. Antenne setaceæ, simplices, in nonnullis ciliatæ, insertione remolæ. Proboscis seu lingua minima, non distincla. Palpi duo distincti, Clypeus squamis in fasciculum prominulis. Alæ elongatæ, convolutæ. Erucæ pedibus sexde- cüm, solilariæ , folliculo vestlitæ. Osservarrons. Les feignes sont les plus petits, les plus brillants et les plus richement ornés des lépi- doptères. L'or, l'argent, mélangés avec les plus vives couleurs, sont répandus sur les ailes d’un grand nombre de ces insectes. Dans la teigne des draps, les ailes sont très-plu- meuses sur les bords, et les inférieures sont les plus larges. C’est la même chose dans la teigne des pelle- teries. Ces teignes sont d’un gris satiné, fort bril- lant. La chenille de la teigne se fabrique un fourreau dans lequel elle vit à couvert, et ensuite se méta- morphose. Ce fourreau, dans certaines espèces, n’esl point fixé, et la chenille le transporte avec elle dans ses déplacements. Elle l’élargit et l’allonge, en y mettant des pièces à mesure que cela devient nécessaire. Les teignes sont si remarquables par leur aspect et leur forme particulière, qu'il est facile de les dis- tinguer des diverses phalénides. Geoffroy est le pre- mier qui les ait séparées des phalènes, avec les- quelles Linné les confondait. Maintenant, leur genre est réduit aux espèces qui ont la trompe très-courte et comme nulle; ce qui les distingue des ypono- meutes, des œcophores et des lithosies. ESPÈCES. 1. Teigne des pelleteries. Zinea pellionella. T. alis canis; puncto medio nigro ; capite griseo. Linn. Tinea pellionella. Fab. 5. p. 304. Gmel. 4. p. 2593. Réaum. Ins. 3. tab. 6. f. 12—16. Habite en Europe, sur les pelleteries. 2, Teigne des draps. Zinea sarcitella. T. alis cinereis ; thorace ulrinque punclo albo. Linn. Réaum. Ins. 3. tab. 6.f. 9.10. Habite en Europe dans les appartements, sur les draps, les étoffes de laine. 3. Teigne des tapisseries. Zinea trapezella. T. alis nigris, poslicè albis ; capite niveo. Linn. Tinea trapezella. Fab. 5. p.303. Geoff. 2. p. 187. n° 13. Habite en Europe, sur les étoffes de laine. Sa chenille vit sous une voûte immobile qu’elle allonge enayançant et rongeant l'étoffe, 4. Teigne des grains. Zénea granellu. T. alis albo nigroque varüs ; capile niveo. Tinea granella. Fab. Suppl. p. 494. Gmel. p. 2608. Geoff. 2. p. 186. n° 11. Habite en Europe , dans les greniers. La larve lie ensem- ble avec des fils plusieurs grains, s'établit au milieu du paquet et dévore les grains qui l’avoisinent. 5. Teigne tête-fauve. Tenea flavi-frontella. T. alis anticis cinereis, immaculalis ; capite [ulvo. Tinea flavi-frontella. Fab. 5. p. 305. Habite en Europe. Sa chenille fait de grands dégâts dans nos collections d'insectes , d'oiseaux, etc. 6. Teigne du bolet. 7inea boletella. T. alis oblongis nigris ; dorso margineque poslico albi- dis. Phycis boleti. Fab. Suppl. p.463. Habite en Europe. Etc. YPONOMEUTE. (Yponomeuta.) Antennes sétacées, simples. Deux palpes de la longueur de la tête. Trompe distincte. Ailes seroulant autour du corps en demi-cylindre. . Chenilles à seize pattes, vivant en société sous un abri commun. Antennæ setaceæ, simplices. Palpi duo capitis longitudine. Proboscis distincta. Alæ convolutæ, semi-cylindricæ. Erucæ pedibus sexdecim, sub tentorio communi soctetate. Ogservarrons. Les chenilles des yponomeutes ne s’enveloppent point dans des fourreaux particuliers comme celles des teignes, mais elles vivent en s0- ciété dans de grandes toiles qu’elles filent sur diffé- rents arbres, tels que le fusain, le padus, etc.; d’autres néanmoins vivent dans l'épaisseur du pa- renchyme des feuilles. ESPÈCES. 1. Yponomeute du fusain. Fponomeuta evonymella. Y. alis primoribus niveis ; punctis 5o nigris, posleribus fuscis. Phalæna evonymella. Linn. Gmel. p. 2586. Geoff. 2. p. 183. n° 4, Habite en Europe, sur le fusain, etc, 2, Yponomeute du padus. Yponomeuta padella. Ÿ. alis primoribus lividis ; punctis 20 nigris, posteribus fuseis. Phalcæna padella. Linn. Gmel. p. 2586. Habite en Europe, sur les arbres fruitiers, dans les bois, NOCTURNES ROULEUSES. 67 5. Yponomeute du rosier. Pponomeuta rajella. Y. alis auralis; maculis seplem argenteis; secunda terliaque connalis. Tinea rajella. Fab. Degeer. Mém. 1. tab. 31. f. 11.12. Habite en Europe, sur les rosiers. ŒCOPHORE, (OEcophorus.) Antennes sétacées, simples. Palpes beaucoup plus longues que la tête, recourbées. Trompe distincte. Ailes frangées, demi-enveloppantes. Chenilles à seize pattes, vivant à couvert dans le parenchyme des feuilles ou des grains. Antennæ setaceæ, simplices. Palpi duo capite longiores, recurvi. Proboscis distincta. Al fimbriatæ, semi-convolutæ. Erucæ pedibus sexdecim, intra substantiam foliorumn, aut seminum, latitantes. *"Opsenvarions. Les œcophores se distinguent des teignes par leur trompe apparente, la longueur des deux palpes en saillie, et parce qu’au lieu de se former des fourreaux particuliers et portatifs, leurs chenilles vivent à couvert dans des parties végétales, C'est à ce genre qu'appartient l'espèce dont la larve mange le grain (le froment, l'orge, etc.), et fait quelquefois beaucoup de tort dans un grenier, et même dans un champ. La larve s’introduit même dans l’intérieur des grains. ESPÈCES. 1. OEcophore doré. OÆcophora Linneella. OË. alis fusco-auratis; punctis quatuor argenteïs ele- valis. Phalæna Linneella. Gmel. p. 2604. Tinea. Geoff. 2. p. 100. n° 45, Habite en Europe, sur les arbres fruitiers. 2, OEcophore du pommier. OEcophora roesella. OE,. alis nigro-auratis ; punclis novem argenteis, con- vexis submarginalibus. Phalæna roesella. Gmel. p. 2604. Habite en Europe, dans le parenchyme des feuilles du pommier. C1 . OEcophore des jardins. O£cophora Leuwenhoc- kella. OE, alis auratis; striga baseos punclisque quatuor opposilis argenteis. Phalæna Leuwenhockella, Gmel. p. 2602. Habite dans lesjardins. CS . OEcophore des céréales, OÆcophora cerealella. OŒ. cinerea ; alis planis incumbentibus pallidè Lesta- ceis. Alucita cerealella. Oliv. Dict. n° 15. Réaum.Mém, de l'Acad. annge 1761. t. 2. pl. 39, f, 18. 19. Habite au midi de l'Europe. Sa larve ronge les grains du blé en s’introduisant dans eur intérieur, LITHOSIE. (Lithosia.) Antennes sétacées , simples ou ciliées, écartées. Deux palpes plus courtes que la tête. Trompe dis- tincte. Aïles alongées, couchées sur le corps , plus lon- gues que l'abdomen, Larve à seize pattes. Antennæ setaceæ, simplices aut cilialæ, inser- tione distantes. Palpi duo capite breviores. Probos- cis distincla. Alæ elongatæ, dorso incumbentes, abdomine lon- giores, Eruca pedibus sexdecim. Osservarrows. Les lithosies ont les ailes beaucoup plus longues quelarges, couchées sur le corps pres- que horizontalement, et moins enveloppantes que celles des yponomeutes. On les distingue des æco- phores par leurs palpes apparentes, qui sont plus courtes que la tête. Les chenilles de ces insectes vivené solitairement et ne se font. point de fourreaux. ESPÈCES. 4. Lithosic du lichen. Lithosia quadra. L. alis depressis luteis ; anticis punctis duobus cyaneis. Fab. Phalæna (noctua) quadra. Gmel, p, 2555. Roes. Ins. 1. phal. 2. tab, 17. Habite surles lichens du chêne, du pin. 2, Lithosie veuve. Lithosia rubricollis. L. atra, collari sanquineo, abdomine flavo. Bombix rubricollis. Linn. Fab. 4. p. 486. La veuve. Geoff. 2. p. 148. n° 79. tab. ro. f,6. Habite sur le lichen olivacé du pin, du hêtre. Q1 . Lithosie ponctuée. Lithosia pulchella. L. alis albis ; primoribus nigro sangquineoque punclalis, posterioribus apice nigris. Bombix pulchella. Fab. 4. p. 479. Petiv. gaz. €. 3.f. 5. Habite en Europe, sur le solanum lomentosum, l'hélio- trope, etc. ADÈLE, (Adela.) Antennes sétacées, fort longues, très-rapprochées à leur insection; les yeux presque contigus posté- rieurement. Trompe allongée. Deux palpes cylindri- ques, velues, Ailes allongées, élargies postérieurement, cou- chées presque entoit. Antennœæ selaceæ, longissimæ, ad basim valdè approzimalæ. Oculi posticè ferè contiqui. Proboscis elongata. Palpi duo cylindrici, pilosi, Alæ elongalæ, poslicè latiores, tncumbentes, subdeflexeæe, 68 HISTOIRE DES INSECTES. Onservarrows, Les adèles, comme les lithosies, ont les ailes allongées, mais moins enveloppantes que celles des autres rouleuses. Elles appartiennent néanmoins à la même famille, car les chenilles des adèles se forment une espèce de fourreau avec des fragments de plantes, et se déplacent avec cette enveloppe, comme le font les teignes. Ces rouleuses sont éminemment distinguées des autres par leurs longues antennes très-rapprochées à leur base, et par leurs yeux presque contigus. Elles se nourrissent de la substance des feuilles. On les voit souvent voler, en grand nombre, dans les bois, pendant le jour. ESPÈCES. 1. Adèle dorée. 4dela Degeerella. A. alis atro-aureis ; fascia flava; antennis albis, basi nigris. Alucita Degeerella. Fab. La coquille d’or. Geoff. 2. p. 193. pl. 12. f. 5. Habite en Europe, dans les bois. 9, Adèle noire-bronzée. Adela Reaumurella. A. alis nigris, extrorsüm deauratis. Alucita Reaumurella. Fab. La teigne noire bronzée. Geoff. 2. p. 193. n° 29, Habite en Europe, voltigeant au printemps autour des arbres. ©Y . Adèle pâle. 4dela Swamimerdamella. A. alis pallidis, immaculaltis. Alucita Swammerdamella. Fab. Clerk. Phal. tab. 12.f, r1. Habite en Europe. 4. Adèle jaune-d’or. 4dela Latreillella. A. alis aureis ; punetis duobus niveis oppositis. Alucila Latreillella. Fab. Suppl. p. 502. Habite en France, sur les arbustes. Les antennes très- longues, noires, blanches au sommet. GALLÉRIE. (Galleria.) Antennes sétacées. Quatre palpes distinctes, dont les deux supérieures sont cachées. Trompe très- courte, presque nulle. Aïles étroites, allongées et un peu moulées autour du corps. Antenncæ setaceæ. Palpi quatuor distincti : superi squamis clypei occullati. Proboscis brevissima, subnulla. Ale angustæ, elongatæ, dorsoincumbentes, extüs deflexæ. Ozservarions. Les galléries ne se distinguent des teignes que parce qu’elles ont quatre palpes dis- tinctes,dont les deux supérieures sont cachées sous les écailles du chaperon, qui forme une sorte de voute. Leur larve a seize pattes, et vit dans lesruches, où elle mange la cire des gâteaux d’abeilles. ESPÈCES. 1. Gallérie de la cire. Galleria cereana. G. alis griseis, posticè emarginalis ; dorso canaliculato [usco. Fab. Suppl. p. 462. Tinea mellonella. Linn. et Phalæna cereana. Ejusd. Réaum. Ins. 3: tab. 19. f. 14. 15. Roes, Ins. 3, tab. 41. Hubn. Tin, tab. 4.f, 25. Habite en Europe, dans les ruches des abeilles, O 2, Gallérie alvéolaire. Galleria alveolaria. G. alis fusco-cinereis, immaculalis ; capile flavo. Fab. Suppl. p. 463. Réaum. Ins. 3. t. 19. F. 7 —0. Habite en Europe, dans les ruches. Elle est plus petite que la précédente. CRAMBUS. (Crambus.) Antennes sétacées. Quatre palpes saillantes et dis- tinctes ; les inférieures souvent très-grandes et en forme de bec. Trompe apparente. Les écailles de la tête ne forment point de toupet. Ailes allongées, enveloppantes ou moulées autour du corps. Antenne setaceæ. Palpi quatuor exserti, perspi- cui: inferi sœæpius maximi, rostrum simulantes. Capilis squamæ appressæ. Ale elongatæ, convolutæ. Ossenvarrons. Lescrambus ont, comme les gallé- ries, le port des teignes; mais ils ont quatre palpes toutes apparentes, dont souvent les inférieures sont très-grandes. Leurs ailes sont étroites, plus longues que larges, enveloppent le corps, et lui donnent une forme presque cylindrique. On croit que leurs larves ont seize pattes. ESPÈCES. 1. Crambus incarnat. Crambus carneus. C. alis anticis flavis : lateribus sanguineis. Fab. Suppi. p. 470. Tinea carnella. Linn. Schæff. Icon. Ins. tab. 147. F. 2. 3. Habite en Europe, dans les prairies, sur le trèfle. Palpes inférieures recourbées. 2. Crambus des pins. Crambus pineti. C. alis anticis flavis : maculis duabustalbissimis, ante- riore oblonga, posleriore ovata. Fab. Suppl. p. 450. Tinea pinetella. Linn. Panz. fase. 6. tab. 22, Habite en Europe, dans les bois de pins, NOCTURNES ROULEUSES. | 69 5. Crambus des graminées. Crambus culmorum. C. alis cinereis ; line& unic4 abbreviatà, albissim&. Fab. Suppl. p. 47r. Tinea culmella. Linn. Réaum. Ins. 1. tab. 17. f. 13. 14. Habite en Europe , sur les graminées. 4. Crambus des prés. Crambus pratorum. C. alis anlicis cinereis ; line4 albissimä, poslicè ra- mosà ; apice striis albis. Fab. Suppl. p. 471. Tinea pratella.Linn. Habite en Europe, dans les prés. 5. Crambus des pâturages. Crambus pascuorum. C. alis cinereis ; line albissim&, margine poslico nigro- punclato. Tinea pascuella. Linn. Fab. Suppl. p. 471. Habite en Europe, dans les prairies. Etc. ALUCITE. ( Alucita. ) Antennes sétacées, un peu courtes, écartées à leurinsertion. Quatre palpesdistinctes : les supérieu- res couvertes ; les inférieures écailleuses , avancées. Trompe apparente. Un toupet d’écailles sur la tête. Ailes allongées, étroites, très-inclinées. Antenne setaceæ, breviusculæ, insertione remotæ. Palpi quatuor distincti : superi obtecti; inferi squammulosi, porrecti. Proboscis distincta. Caput altè cincinnatum. Ale elongatæ, angustæ, valdè deflexæ. Onservariows. Les aluciles ressemblent assez aux teignes par leur taille, et quelquefois par leurs belles couleurs : mais elles ont quatre palpes apparentes, quoique les deux supérieures soient couvertes, etleur trompe ou langue est bien distincte. Leurs chenilles ont seize pattes et en général Je corps lisse. Ces insectes vivent dans les feuilles de différents arbres et arbrisseaux,.et leslient ensemble pour s’en former une couverture, ou les replient par les bords pour s’en faire une enveloppe subcylindrique. Leurs antennes sont simples, sélacées, un peu courtes, distantes: Les chenilles des alucites se nourrissent du pa- renchyme des feuilles qui les couvrent, et n’en alla- quent que le côté intérieur, afin de rester cachées dans leur enveloppe. On en connait un assez grand nombre d'espèces. ESPÈCES. 1. Alucite xylostelle, Alucita xylostei. A. alis cinereo-fuscis ; vittà dorsali communi albà, si- nualà. Fab. Suppl. p. 508. Ypsolophus. Alucita xylostella, Linn. DE LAMANCK, T, 11, Teigne à bandelette blanche. Geof. 2. p. 195. n° 35. Habite en Europe, sur le chèvrefeuille. 2. Alucite des bois. 4lucita nemorum. A. alis viridi-flavescentibus; anlicis strigis duabus abbreviatis, dorsalibus, obscurioribus. Ypsolophus nemorum. Fab. Suppl. p. 508. Habite aux environs de Paris. Bosc. 3. Alucite dentée. Alucita dentata. A. alis fuscis, apice falcatis ; viltä dorsali communi unidentalà , alba. Ypsolophus dentatus. Fab. Suppl. p. 508. Habite sur le chèvrefeuille d'Europe. 4. Alucite des jardins. Alucita vittata. A. alis deflexis, albis, fusco-linealis ; punctis margine- que postico atris. Fab. Suppl. p. 506. Fpsolophus vittatus. Habite dans les jardins de l'Europe, sur la julienne. Etc. LES PYRALITES. Ailes non enveloppantes, maïs conformées , soit en chape, soit en triangle allongé, et le plus souvent horizontales. —Chenilles vivant en général à cou- vert, el roulant, soit les feuilles, soit les fleurs , pour y fixer leur demeure, ow habitant dans des fruits. Par leurs rapports, les prralites paraissent tenir d'assez près aux rouleuses, en ce que, de part et d'autre, les chenilles ne sont point vagabondes, et, en général, ne vivent point à découvert. En effet, celles dela plupart des pyralites roulent les feuilles ou les fleurs pour s’y établir à demeure fixe et cachée, ou vivent dans des fruits. Mais les pyralites n'ont point les ailes enveloppantes ou roulées autour du corps. Elles sont plutôt horizontales, planes, les unes en chape, ou formant, par leur réunion, un rhombe curviligne, tronqué à l'extrémité, les autres en triangle allongé. Ces dernières sont remarquables en cequ’ellesontleurs quatre palpes apparentes, comme dans les crambites de M. Latreille. Les chenilles connues des pyralites ont quatorze à seize pattes; elles sont rases ou légèrement velues. Voici l’analyse principale des caractères de ces in- secles, DIVISION DES PYRALITES, [1] Quatre palpes apparentes. Les ailes en triangle allongé. Botys. Aglosse, 70 HISTOIRE DES INSECTES, [2] Deux palpes apparentes. (a) Ailes en chape. Chenille à seize pattes. Pyrale. (b) Ailes non en chape, Chenille à quatorze pattes, Herminie, Platyptérix. BOTYS. (Botys.) Antennes sétacées. Quatre palpes saillantes. Trompe ou langue apparente. Ailes formant un triangle allongé et aplati. Che- nilles à seize pattes. Antennœæ selaceæ. Palpi quatuor exserti. Pro- boscis seu lingua conspicua. Alœ triangulum elongatum et subhorizontale effi- cientes. Eruca sexdecimnoda. Onservarrons. Par leurs quatre palpes apparentes, les botys se rapprochent des crambites de M. La- treille ; mais ces insectes appartiennent à la division des pyralites par leurs ailes non enveloppantes, for- mant un triangle aplati, presque horizontal lorsque l’insecte est en repos. Ainsi, par leur port, les botys ressemblent à de petites phalènes. Il en est de même des aglosses, qui paraissent ne s’en distinguer que parce que leur trompe n’est nullement apparente. ESPÈCES. 1. Botys pourpré. Botys purpuraria. B. pectinicomnis ; alis luleis ; margine anticarum fasciis duabus purpureis. Phalæna purpuraria. Linn. Fab. 5. p. 16r. Habite en Europe, sur le chêne, le prunier épineux. 2. Botys de l’épi d’eau. Botys potamogata. B. seticomnis; alis cinereis, alba maculatis; anticis obsolelè reticulatis. Phalæna potamogeta. Linn. Fab. 5. p. 213. Li Réaum.Ins. 2.t. 32. f. rt. Habite en Europe, sur le polamoyeton natans. [a . Botys vertical. Botys verticalis. B. alis glabris, pallidis, subfasciatis, sublas fusco- undatis. Phalæna verticalis. Linn. Fab. 5, p. 227. Habite en Europe, sur l’ortie. 4. Botys du chou, Botys forficalis. B. alis glabris, pallidis : strigis obliquis, ferruginais. Phalæna forficalis. Linn, Fab. 5. p. 223. La bande esquissée. Geoff. 2. p. 166, n° r1r, Habite en Europe, sur le chou. Etc, AGLOSSE. (AGlossa.) Antennes sétacécs. Trompe ou langue nulle. Ailes formant un triangle aplati, presque hori- zontal. Quatre palpes saillantes. Antennæ selaceæ. Palpi quatuor .exsertè. Pro- boscis nulla, Alæ subhorizontales, trianqulum planum effi- cientes. Onservations. L’aglosse paraît ne se distinguer des botys que parce que cet insecte n'a point de trompe ou de langue apparente. I] serait peut-être convenable de le réunir au genre précédent. ESPÈCE. 1. Aglosse de la graisse. Aglossa pinquinalis. A. palpis recurvalis ; alis cinereis ; margine crassiori , nigro sub[asciato. Aglossa. Latr. Gen. Crust. et Ins. 4. p. 229. Phalæna pinguinalis. Linn, Fab. 5. p. 230. Habite en Europe, dans les graisses, le lard, le beurre. PYRALE. (Pyralis.) Antennes sétacées, simples. Deux palpes ordinai- rement courtes. Trompe ou langue distincte. Aïles en rhombe tronqué, dont les côtés de la base sont arqués. (Ailes en chape.) Larve à seize pattes. Antennœæ setaceæ, simplices. Palpi duo ut pluri- müm. breviusculi. Proboscis conspicua. Alæ rhombuin truncatum efficientes, lateribus ad basim arcuatis. E: ruca sexdecimpoda. Orservarions. Les pyrales, par leur petitesse et surtout par leurs habitudes, c’est-à-dire par leur manière de yivre à couvert dans l’état de larve, tiennent aux rouleuses ou tinéides ; mais, par leurs ailes en chape et point roulées autour du corps, elles se rapprochent des phalénides. Ce sont de petits insectes en général fort jolis, dont les cou- leurs sont vives et variées, On reconnait les pyrales à des ailes peu allongées, larges, coupées carrément à leur sommet, et arquées ou presque arrondies à leur base. Ce sont les porte- chapes de Geoffroy. Leurs chenilles ont seize pattes. La plupart tor- dent ou roulent les feuilles des plantes, les lient avec de la soie, et se mettent à couvert dans leur cavité. Elles en rongent la surface intérieure. D’au- tres vivent dans l’intérieur des fruits. ESPÈCES. 1. Pyrale verte. Pyralis viridana. P. alis rhombeis ; anticis viridibus, immaculatis. Phalæna viridana. Linn, PYRALITES. 71 Pyralis viridana. Fab. 5. p. 244. La chape verte. Geoff. 3. p. 171. n° 123. Habite en Europe , sur le chêne , et s'enveloppe dans ses feuilles. 2, Pyrale du saule. Pyralis chlorana. P.alis rhombeis ; antiois viridibus, margine albo. Phalæna chlorana. Linn. Pyralis chlorana. Fab. 5, p. 244. Habite en Europe , sur le saule. 3. Pyrale du hêtre. Pyralis fagana. P. alis viridibus ; strigis tribus obliquis, albis ;antennis pedibusque fulvis. Pyralis fagana. Fab, 5. p. 243. Petiv. gaz. tab. 7. f, 17. Habite en Europe, sur le hôtre, 4. Pyrale des pommes, Pyralis poman«. P. alis nebulosis ; posticè macul& rubro-aured. Pyralis pomana. Linn. Fab, 5. p. 279. Roes. Ins, phal, 4. tab. 10. Habite en Europe. Sa chenille vit dans les pommes. HERMINIE. (Herminia.) Antennes sétacées, le plus souvent ciliées ou sub- pectinées dans les mâles. Trompe allongée. Deux palpes recourbées, comprimées. Aïles en triangle allongé et presque horizontal. Chenilles à quatorze pattes. Antennæ setaceæ, in masculis sæpius ciliatæ, subpectinalæ. Proboscis seu lingua elongata. Palpi duo compressi, recurvi. Alæ incumbentes, triangulum elongatum sub- horizontale efficientes. Eruca pedibus quatuor- decim. Opservarions. Les herminies n’ont point les ailes en chape comme les pyrales, car le bord extérieur des supérieures est droit et point arqué à sa base, Leur chenille n’a que quatorze pattes, et c’est la première paire des pattes membraneuses qui leur manque, On voit de là qu’elles constituent un genre bien distinct parmi les pyralites, Ces insectes, qui se rapprochent des phalènes, ont deux palpes appa- rentes , recourbées, très-comprimées , souvent fort grandes, du moins dans un des sexes. On en connait plusieurs espèces, ESPÈCES. 1. Herminie barbue, Herminia barbalis. Latr, H. alis cinerascentibus ; strigis tribus fuscis; femoribus anticis barb& porrectà. Phalæna barbalis. Linn. Gmel. p. 2519. Crambus barbatus et Crambus tentacularis, Fab. Suppl. . 464. Clerk. Phal. tab. 5.f, 3. Habite en Europe , sur le trèfle. 9, Herminie rostrale, Æerminia rostralis. H. alis subgriseis : punctis duobus muricatis lincâque apicis nigris. Phalænarostralis. Linn. Gmel. p. 2520. Crambus rostratus. Fab. Suppl. p. 466. Le toupet à pointe. Geoff. 2. p. 168. n° 116, Habite en Europe, dans les bois. 5. Herminie proboscidale. Herminia proboscidalis. Latr, H. alis griseis : strigis ferrugineis. Phalæna proboscidalis. Linn. Gmel. p. 2520. Crambus proboscideus. Fab. Suppl. p. 465. €. ensalus. Ejusd. Habite en Europe, dans les bois. 4. Herminie sagittale, Herminia sagittalis. H, alis deflexis, griseis; macul& magn& marginali atré ; posticis flavis, apice fuscis. Phalæna sagittalis. Linn. Hyblæa sagitta. Fab, 5. p, 128, Habite dans l'Inde. Etc. PEATYPTÈRE. (Platypterix.) Antennes sétacées, pectinées dans les mâles. Deux palpes très-courtes. Trompe très-courte, pres- que nulle. Ailes larges, en toit. Chenilles à 14 pattes. Antennæ selaceæ, in masculis pectinatæ. Palpi duo brevissimi. Proboscis seu lingua brevissima, subnulla,. Ale latæ, deflexæ. Eruca pedibus quatuordecim. Onservarions. Les platyptères font en quelque sorte la transition des pyralites aux phalènes, et ressemblent à ces dernières par leur port. Elles paraissent néanmoins tenir encore de très-près aux herminies , leur chenille n'ayant que quatorze pat- tes, par défaut des pattes anales, et les antennes des mâles étant pectinées. Mais leur trompe ou langue est fort courte, presque nulle, et leurs ailes, non en chape ni en triangle horizontal, sont fort in- clinées en toit. Leurs chenilles vivent dans des feuilles qu’elles plient et roulent. ESPÈCES, en . Platyptère en faux. Platypterix falcataria. P. alis falcatis, glaucis ; anticis undis fasciäque gri- seis ; punclo fusco. Phalæna falcataria. Linn. Fab. 5. p. 133. Schæff. le, tab. 64, €. 1. 2. Habite sur l’aune, le bouleau commun, 2. Platyptère lacertine. Platypterix lacertinaria. P. alis erosis lutescentibus : strigis duabus puncloque medio fuscis ; poslicis immaculatis. Phalæna lacertinaria. Linn. Fab. 5, p. 135. Schæff. Icon, tab. G6. F, à. 3. Habite sur le chêne, le bouleau, 72 HISTOIRE DES INSECTES, 5. Platyptère du prunellier. Platypterix compressa. P, alis compresso-adscendentibus niveis; maculà com- muni fuscä, centrali grise ; lunul& albà. Bombyx compressa. Fab. 4. p.455. Panz. Faun. fase. 1. t. 6. Habite sur le prunier épineux- 4. Platyptère jaune. Platypterix cultraria. P, pectinicornis; alis subfalcatis, luteis : fascià salura- tiore ; antennis apice selaceis. Phalæna cultraria. Fab. 5. p. 133. Habite en Allemagne. 0 — Ailes non enveloppantes ni conformées soit en chape , soit en triangle allongé. — Chenilles : la plupart vagabondes, et vivant ordinairement à dé- couvert. LES PHALÉNIDES. Sous la dénomination de phalénides, je comprends le reste des lépidoptères nocturnes, c’est-à-dire, ceux qui peuvent être distingués de nos rouleuses et de nos pyralites. Ces insectes, dans le repos, n’ont point les ailes roulées autour du corps, comme les rouleuses, et ne les ont point en chape, comme la plupart des pyralites. Enfin leurs chenilles vivent ordinairement à découvert, et sont comme vaga- bondes. Les phaléntdes dont il s’agit sont très-nombreu- ses, très-diversifiées, et fort difficiles à partager en genres bien distincts. Pour y parvenir, je suivrai les principales coupes formées par M. ZLatreïlle, et j'emploierai à la fois la considération de la chenille et celle de l’insecte parfait. Ainsi, je divise les pha- lénides de la manière suivante. [2 DIVISION DES PHALÉNIDES. [1] Chenilles à dix ow douze pattes : elles sont ar- penteuses dans leur marche. Les ailes inférieures sont plus étroites ou à peine aussi larges que les supérieures. (Phalénides géométrales.) #k Chenilles à dix pattes. Phalène. »krk Chenilles à douze paltes. Campée. [2] Chenilles à quatorze ou seize pattes. La plupart ne sont point arpenteuses ; les autres ne le sont qu’incomplétement. [a] Trompe allongée dans toutes. Chenilles à seize pattes. (Phalénides noctuélites.) rk Deux palpes très-comprimées. Noctuelle, »k #k Deux palpes cylindracées. Callimorphe. [b] Trompe très-courte, tantôt comme nulle, tantôt un peu apparente. (Phalénides-bombycites.) »Xk Chenilles vivant à découvert : elles ont 14 ou 16 pattes. — Chenilles à seize pattes. Bombice. —— Chenilles à quatorze pattes et à queue fourchue. Furcule. *rk Chenilles vivant à couvert. Elles ont 16 pattes. — Antennes beaucoup plus courtes que le corselet, mo- niliformes ou subdentées. Hépiale. —— Antennes aussi longues ou plus longues que le corselet, en partie pectinées. Cossus. PHALÈNE. (Phalæna.) Antennes sétacées. Deux palpes apparentes. Trompe ou langue distincte. Ailes couchées, horizontales ou en toit : les infé- rieures le plus souvent en partie découvertes, et colorées comme les supérieures. Chenilles arpen- teuses, n’ayant que dix pattes. Antennœæ setaceæ. Palpi duo conspicui. Proboscis seu lingua distincta. Alæ incuinbentes, horizontales aut deflexæ : infe- rioribus sæpè partim detectis; superioribus uti coloratis. Erucæ geometricæ, pedibus decem. Onservarions. Les phalènes dont il s’agit ici, sont des lépidoptères nocturnes dont les chenilles n’ont que dix pattes, et qui ont été appelées arpenteuses, parce qu’en marchant elles semblent mesurer le terrain. Ce genre serait le même que celui ainsi nommé par M. Latreille dans son dernier ouvrage intitulé Considérations générales, elc., si je n’en séparais les espèces dont la chenille a douze pattes. Dans des insectes aussi variés et aussi nombreux que les lépidoptères nocturnes, la considération des antennes, celle de la trompe, enfin celle de la forme et de la situation des ailes, n’ont pas suffi pour fournir les coupes nécessaires au besoin de l'étude. Il a fallu considérer les larves mêmes de ces insec- tes, puisque la nature nous offrait en elles des moyens de distinction non variables, et en cela très- solides, quoique peu commodes pour l'observateur, qui se trouve obligé d'attendre la connaissance de la larve pour prononcer sur le genre de l'espèce qu'il étudie. Là, comme ailleurs, nous ne saurions toujours éviter cet inconvénient, parce qu'avant tout l'emploi des rapports contraint notre marche, nos associations, et ne nous laisse d’arbitraire qu’à l'égard des lignes de séparalion que nous croyons devoir établir, Les phalènes ont, en général, le corps grêle, les PHALÉNIDES. 15 ailes inférieures plus étroites que les supérieures, ou à peine aussi larges, et la plupart, dans le repos, ont les quatre ailes étendues de manière que les inférieures sont en partie découvertes. Dans ce cas, leur partie découverte est à peu près colorée comme le dessus des ailes supérieures. Il y a néanmoins quelques phalènes à corps épais, et quelques autres dont les ailes supérieures recouvrent les inférieures. Les espèces connues de ce genre sont déjà fort nombreuses : voici la citation de quelques-unes des principales. ESPÈCES. 1. Phalène du bouleau. Phalæna betularia. Ph. peclinicornis ; alis omnibus albis; alomis nigris; thorace fascià nigrà ; antennis apice setaceis. Ph. betularia. Linn. Fab. 5. p. 198. Panz. Faun. fase. 35. tab. 24. Habite en Europe, sur le bouleau, Corps épais. 9, Phalène double-bande. Phalæna prodromaria. Ph. pectinicornis ; alis albis, nigro-punctatis : fasciis duabus latis, fuseis. Ph. prodromaria. Fab, 5. p.159. Habite en Europe, sur le chêne , le tilleul. Corps épais. 5. Phalène hérissée. Phalæna hirlaria. Ph. pectinicornis; alis hirtis canis : striqis tribus nigris; posterioribus approximalis ; antennis alris. Ph. hirtaria. Fab. 5. p. 149. Habite en Autriche. 4. Phalène du lilas. Phalæna syringaria. Ph. pectinicornis; alis suberosis; omnibus griseo-fla- vescentibus ; strigis repandis, fuscis albisque. Ph. syringaria. Linn. Fab. 6. p. 136. La phalène jaspée. Geoff. 2. p. 125. n° 32. Habite en Europe, sur le lilas, le jasmin. Corps grêle. 5, Phalène de l’aune. Phalæna alniaria. Ph. pectinicornis; alis erosis, flavis, fusco-pulueru- lentis; strigis duabus fuscis. Ph. alniaria. Linn. Fab. 5. p. 136. Panz. Faun. fasc. 62. tab. 22. Habite en Europe, dans les vergers. 6. Phalène du sureau. Phalæna sambucaria. Ph. pectinicornis ; alis caudato-angulalis, flavescenti- bus : strigis duabus obscurioribus, poslicis apice bi- punclalis. Ph. sambucaria. Lion. Fab. 5. p. 154. La soufrée à queue. Geoff. 2. p. 138. n° 58. Habite en Europe , sur le sureau. 7. Phalène du groseillier. Phalæna grossularia. Ph. seticornis ; alis albidis ; maculis rotundatis, nigris, anticis strigis luteis. Ph. grossularia. Linn. Fab. 5. p. 174. La mouchetée. Gcoff. 2. p. 156. no 56. Habite en Europe, sur le groscillier. 8. Phalène lunaire. Phalæna lunaria. Ph, peclinicornis ; alis angulalo-dentatis, basi rufis, lunul& albà, posticé cinereis. Ph. lunaria. Fab. 5. p. 136. Habite en Allemagne, sur le poirier, le bouleau, le saule. 9. Phalène atomaire., Phalæna alomaria. Ph. pectinicornis ; alis omnibus lutescentibus ; striqis atomisque fuscis. Ph. atomaria. Linn. Fab. 5. p. 144. Habite sur la centaurée scabieuse. 10. Phalène dolabraire. Phalæna dolabraria. Ph. pectinicornis : alis angulalis, flavis ; strigis ferru- gineis , angulo ani violaceo. Phalæna dolabraria. Linn. Fab. 5.p. 138. Sulz. Hist. Ins. t. 22. f. 9. Habite en Europe, sur le chêne. 11. Phalène piniaire. Phalæna piniaria. Ph. peclinicornis ; alis fuscis, flavo-maculalis, sublüs nebulosis ; fasciis duabus [uscis. Ph. piniaria. Linn. Fab. 5. p.141. Clerk. Phal.tab, 1. f. 10. Habite en Europe, sur le pin , le bouleau, etc. 12. Phalène treillissée. Phalæna clathrata. Ph. selicornis : alis omnibus flavescentibus; lineis nigris decussalis. Phalæna clathrata. Linn. Fab. 5. p. 183. Clerk. Phal. t. 2.f. 11. Les barreaux. Geoff. 2. p. 135. n° 53. Habite en Europe, dans les bruyères. Etc. CAMPÉE. (Campæa.) Antennes sélacées, souvent simples. Deux palpes subconiques. Trompe ou langue distincte, souvent fort longue. Ailes couchées ou en toit. Chenilles à douze pat- tes, un peu arpenteuses. Antennæ setaceæ, sæpè simplices. Palpi duo sub- conici. Proboscis seu lingua conspicua , sœpè præ- longa. Alæ incumbentes aut deflexæ. Eruca subgeome- trica, duodecimpod«. Ogservarions. Les chenilles des Campées ayant constamment douze pattes, ce caractère me parait un motif suflisant pour en former un genre à part, et les séparer des phalènes qui n’en ont toujours que dix. A la vérité, les insectes de ces deux genres, dans l'état parfait, se distinguent diflicilement entre eux; mais puisque dans l’un et l'autre de ces genres, le nombre des espèces connues, qui s'y rapportent, est déjà assez considérable, je vois en eux deux groupes particuliers véritablement distingués par la nalure, 74 HISTOIRE DES INSECTES, ESPÈCES. 1. Campée perlée. Campæa margaritaria. C. pectinicornis ; alis angulatis, albidis, fascià satu- riore, strigà albä Lerminalà. Phalæna margarilaria. Fab, 5. p.131. Habite en Eurspe, sur le charme, le bouleau. Ghenille à queue fourchue. Ze 9, Campée large-bande. Campæa fasciaria. C. pectinicornis ; alis omnibus rufescentibus : fascià lat ferrugineä ; margine albo. Phalæna fasciaria. Lion, Fab; 5. p.1 Habite en Europe, sur le pin. F 927: 3. Campée gamma. Campæa gamma. C: cristata; alis deflexis, dentatis; anticis fuscis, Y aureo inscriplis. Noctua gamma. Linn. Fab. Gmel.p. 2555, Le lambda. Geoff, 2. p. 156. n° 92. Habite en Europe , sur l'aurone ; l’oseille. Chenille verte. 4. Gampée mi. Campæa mi. C. lœvis; alis deflexis, fusco cinereoque variegalis, sublas W nigro. Noctua mi. Linn. Fab. 5. p. 34. Hybn. Beytr. 3. tab. 2. fig. F. Habite sur le medicago falcata. 5. Campée glyphique. Campæa glyphica. C. lœvis ; alis deflexis, cinereo fuscoque varieyalis, sublès luteis fusco-fasciatis. Noctua glyphica. Lion. Fab.5. p.33, La doublure jaune. Geoff. 2. p. 136. n°35. Habite en Europe , sur le bouillon blanc. 6. Campée de la fétuque. Campæa festucæ. C. cristala; alis deflexis ; anticis flavo fuscoque variis ; maculis tribus argenteis. Noctua festucæ. Linn. Fab: 5: p. 78. Habite en Europe , sur la fétuque flottante. 7: Campée ondée. Campæa circumflexa. C. cristata ; alis deflexis ; anticis fuscescentibus ; cha- raclere flexuoso argenteo: Noctua cireumflexa. Linn. Fab, 5. p. 78. Hybn. Beytr. 3. tab. 4. fig. V. Habite en Allemagne, sur la millefeuille, 8. Campée de l’ortie. Carmpæa interrogationis: C. cristata; alis defleæis ; anticis fusco cinereoque va- ris, signo albo ? inscriplis. Noctua interrogationis, Linn. Fab. 5. p. 80. Clerk. Ie. tab. 6. f. 7. Habite en Europe, sur l’ortie. 9. Campée vert-doré. Campæa chrysitis. C: cristata; alis deflexis, orichalceis; margine fasciäque griseis. Noctua chrysitis. Linn. Fab. 5. p. 76: Le volant doré. Geoff. 2. p. 159. n° 97. Ernst. Pap. d'Europe. pl. 335. n° 588. Habite en Europe , sur les chardons, ete. Etc. On peut y ajouter les noctua bractea, illustris, triquetra de Fabricius, NOCTUELLE, (Noctua.) Antennes sétacées, le plus souvent simples, quel- quefois ciliées où subpectinées, Deux palpes très- comprimées, Trompe ou langue apparente, souvent fort longue. Ailes horizontales ou en toit. Chenilles à seize pattes. Antennæ selaceæ, sœæpiès simplices, interdüum ciliatæ aut subpectinatæ. Palpi duo valdè com- pressi. Proboscis seu linqua conspicua, sœæpè lon- gissima. Alæ horizontales aut deflexæ. Eruca pedibus sexdecim. Ogservarions. Les noctuelles, ainsi que les bom- bices, les cossus et les hépiales, sont distinguées des phalènes en ce que leurs chenilles ont plus de douze pattes et ne sont pas de vraies arpenteuses: Les chenilles de ces lépidoptères nocturnes ont, en effet, réellement seize patles ; mais dans quelques races, les deux pattes membraneuses antérieures sont si courtes, que ces chenilles paraissent n’en avoir que quatorze. Dans les noctuelles, comme dans les phalènes, la trompe ou langue est bien apparente, allongée, quelquefois même très-longue. On y avait cherché un moyen de distinction entre ces deux genres, en considérant la trompe des phalènes comme simple- ment membraneuse, tandis que l’on regardait celle des noctuelles comme dure, presque cornée; mais ces caractères sont sans valeur positive. La forme et la situation des ailes n’en offrent guère de meilleurs pour distinguer ces deux genres. On sait seulement qu’en général les ailes inférieures sont, dans la plupart des noctuelles, autrement colorées que les supérieures ; qu'elles sont plus rarement et moins découvertes; qu'en un mot, elles n’affectent point une forme étroite. - Les antennes des noctuelles sont plus souvent simples que ciliées ou pectinées, et les deux palpes apparentes sont très-comprimées, ce qui aide beau- coup à reconnaitre le genre. Ce genre est nombreux en espèces. Dans les unes, pendant le repos de l'animal, les ailes sont simplement horizontales, et dans les autres, elles sont inclinées en toit. Il y en a qui ont le corselet simple, et d’autres dont le corselet est surmonté de huppes ou de crêtes écailleuses ; enfin, il y en a qui sont demi-arpenteuses, parce que leurs premières pattes membraneuses sont sensiblement plus cour- tes que les autres. Ces différents caractères peuvent servir à diviser le genre. ESPÈCES. 1. Noctuelle du frêne. Noctua fraxini. N. cristata, alis dentatis cinereo-nebulosis: posticis suprà nigris ; fascià cœrulescente. Noctua fraxini. Linn. Fab. 5. p. 55. La lichenée bleue. Geoff. 2. p. 151. n° 83. Habite en Europe, sur le frêne, le peuplier. PHALÉNIDES. 75 9, Noctuelle fiancée. Noctua sponsa. N. cristata; alis plänis, cinerascentibus, fusco-undula- tis; posticis rubris ; fasciis duabus nigris ; abdomine undique cinereo. Noctua sponsa. Linn. Fab. 5. p. 53. .La lichenée rouge. Geoff. 2. p. 150. n° 82. Habite en Europe , sur le chêne. 5. Noctuelle mariée. Noctua nupta. N.cristata; alis planis, cinerascentibus poslicis rubris , nigro-fasciatis ; abdomine cano, sublüs albo. D. nupla. Lion. Fab. 5. p. 53. Engr. Pap. d'Europe. pl. 323. n9° 564. 565. c. d.? Habite en Europe, en France, sur l'osier. 4. Noctuelle choisie. Voctua pacta. NN. cristala; alis grisescentibus, subundalis; posticis rubris ; fasciis duabus niyris ; abdomine suprà rubro. MNoctua pacta. Linn, Fab, 5. p. 5. Engr. Pap. d'Europe. pl. 324. n° 566. Habite en Europe, sur le chêne. 5. Noctuelle maure. Nociua maura. MN. crislala } alis incumbentibus, dentalis, cinereo nigro- que variis ; sublès margine albo. Noctua maura. Lino. Fab, 5. p. 63. Engr. Pap. d'Europe. pl. 319. n° 561. Habite en Allemagne, en Angleterre, 6. Noctuelle lunaire. Noctua lunaris. NN. cristata; alis incumbentibus, dentalis, fuscescenti- bus, in medio griseis ; punelo atro lunuläque fuscä. NN. lunaris. Fab. 5. p. 63. Latr. Hist. nat. des Crust. et des Ins. 14. p. 202, pl. 108. fer. Habite en Autriche, etc. 7. Noctuelle hibou, Noctua pronuba. MN. cristala ; alis incumbentibus ; posticis Leslaceis ; {as- ci nigr& submarginali. NN. pronuba. Linn. Fab, 5. p. 56. La phalène hibou, Geoff. 2, p. 146, n° 56. Habite en Europe, sur diverses plantes. 8. Noctuelle collier-blanc. Noctua albicollis. D. lœvis; alis deflexis; basi albis, apice [uscis; litur& duplici albà. Noctua albicollis. Fab, 5. p. 36. Engr. Pap. d'Europe, pl. 318. n° 559, Habite en Europe. Commune aux environs de Paris. 9, Noctuelle Batis. Noctua Batis. NV. lœvis; alis deflexis : anticis fuscis, maculis quinque carneis ; posticis albis. Noctua batis. Linn. Fab. 5. p. 30. Engr. Pap. d'Europe, pl. 231. n° 333, Habite en Europe, sur la ronce. 10. Noctuelle du bouillon-blanc. Noctua verbasci. N. cristata; alis deflexis, denlato-erosis : margine late- rali fusco, immaculato. N. verbasci. Linn. Fab. 5, p. 120. La striée brune. Geoff, 2. p. 158. n° 96. Habite sur le bouillon-blance, la scrofulaire. 11. Noctuelle psi. Noctua psi. N. crista; alis deflexis, cinereis ; añticis lincol& baseos characteribusque nigris; pedibus inmaculatis. N. psi. Linn. Fab. 5. p. 105. Engr. Pap. d'Europe. pl. 212. n° 286. Le psi. Geoff. 2. p. 155. n° gr. Habite en Europe. Commune dans les jardins. CALLIMORPHE. (Callimorpha.) Antennes sétacées, simples ou ciliées. Deux pal- pes cylindracées. Trompe apparente, un peu longue. Corps presque grêle; ailes couchées, un peu en toit : les supérieures én triangle. Chenilles à scize paltes. Antennæ selaceæ , simplices auf ciliatæ. Palpi duo cylindracei. Proboscis conspicua, longiuscula. Corpus subgracile ; alæ incumbentes, subdeflexæ ; superiores trigonæ. Eruca pedibus sexdecim. Onsenvarions. Les Cullimorphes sont en quelque sorte moyennes entre les noctuelles et les bombices. Elles n’ont pas les palpes très-comprimées des noc- tuelles, ni la langue très-courte des bombices. J'ai suivi M. Latreille, qui les sépare des bombices, avec lesquels Fabricius et Olivier les confondent, Ce sont de jolis lépidoptères à ailes trigones, en général bi- garrées de couleurs vives, avec des taches en rivules ou en damier. Leur chenille est ordinairement velue ou hérissonnée, ESPÈCES. 1. Callimorphe chinée. Callimorpha hera. C. alis incumbentibus, virescenli-nigris ; rivulis flavis, poslicis rubicundis ; maculis tribus nigris. Bombyx hera. Fab. 4. p.474. La phalène chinée. Geoff. 2. p. 145, n° 74. Habite l'Europe méridionale. 2, Callimorphe marbrée. Callimorpha dominula. C. alis incumbentibus atris, maculis albo flavescentibus; posticis rubris, nigro-maculatis. Phalæna dominula.Linn. Bombyx dominula. Fab. L'écaille brune. Geoff. 2. p. 10g. n° 10. Ernst. Pap. d'Europe. pl. 142. n° 197. Habite en Europe. 5. Callimorphe martre, Callimorpha caja. C. alis deflexis fuscis ; rivulis albis ; posticis purpureis, nigro punclalis. e Phalæna caja.Linn. Bombyx caja. Fab, L'écaille martre. GeofF, 2. p. 108. n° 8. Habite en Europe. Chenille fort hérissée. 4. Callimorphe rosette. Callimorpha rosea. C. alis incumbentibus : roseis ; strigis tribus fuscis, se- cundä undai&, tertià punctatà, Bombyx rosea. Fab, 4. p.485. La rosette, Geoff, 2. p. 121. n0 25, Habite en Europe , dans les bois, 76 5, Callimorphe obscure, Callimorpha obscura. C. alis incumbentibus, concoloribus, fuscis; anticis punclis tribus hyalinis ; abdomine flavo , line nigra. Bombyx obscura. Fab. 4.p. 487. Phalæna ancilla. Linn. Habite en Europe. Etc. gOmMBICE. (Pombyx.) Antennes bipectinées, surtout dans les mâles. Deux palpes courtes. Frompe très-courte, le plus souvent non apparente, et comme nulle. Le corps gros, couvert de poils serrés ou laineux. Ailes soit horizontales, soit inclinées en toit. Larves à seize pattes. Chrysalide dans une coque. Antennœæ bipectinatæ, saltem in masculis. Palpi duo breves. Proboscis seu linqua brevissima, sæpius inconspicua, sSubnulla. Corpus crassum , densè hirsutum aut lanugino- sum. Alæ horizontales, vel deflexæ. Eruca sexde- cimpoda. Pupa folliculata. Onservarrions. Dans la très-grande famille des lépidoptères nocturnes, ce sont les bombices qui offrent les plus grands lépidoptères connus. Ces insectes ont, en général, le corps gros, épais, un peu court et fort velu. Leurs ailes sont horizon- tales ou en toit, et les inférieures sont à peu près aussi larges que les supérieures. Elles sont le plus souvent très-plissées au côté interne. Comme les insectes de ce genre et même des deux suivants, vivent très-peu après leur dernière transformation, et qu'alors ils ne prennent plus de nourriture, leur trompe ou langue ne se développe point ; en sorte qu'elle est très-courte, non apparente et presque nulle. Ayant séparé des bombices des auteurs, les races dont les chenilles n’ont que quatorze pattes, pour en former mon genre furcule, tous mes bombices ont la chenille à seize pattes et la queue simple. Ce genre est extrêmement nombreux en espèces. ESPÈCES. * Ailes horizontales. 1. Bombice atlas. Bombyx atlas. B. alis patentibus, falcatis, luteo variis: macula fe- nestrala, anticis sesquialtera. Fab. 4. p. 407. Phalæna atlas. Linn. Oliv. Dict. p. 24. n° r. Habite la Chine, les Moluques , etc. Très-grand , à afles vitrées , fauves ou ferrugineuses. ‘ 2. Bombice éthra. Bombyx ethra. B. alis patentibus, subfalcatis, rufis, strigis duabus albis ; macula fenestrata. Oliv. Dict. n° 2. Phalæna aurota. Cram. Pap. exot, 1. pl. 8. fig. A. Bombyx aurotus ? Fab. 4. p. 408. Habite à Cayenne, à Surinam. HISTOIRE DES INSECTES. 5. Bombice des orangers. Bombyx hesperus. B. alis patentibus, falcatis, luteo-variis, macula fenes- trala ; poslicis rotundalis. Fab. 4. p. 408. Cram. Pap. exot. 1, p. 105, tab. 68. f. A. Habite dans l'Amérique méridionale, sur les orangers, les citronniers. 4. Bombice cécropie. Bombyx cecropia. B. alis patentibus, griseis, fasci@ fulvé ; anticis ocello subfenestrato ferrugineo. Fab. 4. p. 408. Phalæna cecropia. Linn. Drüry. 1ns. 1. tab. 18. f. 2. Habite la Caroline , etc. 5. Bombice paphie. Zombyx paphia. B. alis patentibus, falealis, concoloribus, flavis : strigis rufis ocelloque fenestrato. Fab. 4. p.409. Phalæna paphia. Linn. Petiv. Gaz. tab. 29. f. 3. Habite l'Asie, Fab. ; l'Amérique septentrionale, Olivier. 6. Bombice Polyphème. Bombyx Polyphemus. B. alis patentibus, falcalis, griseo-carneis ; [ascià atr& ocelloque fenestrato posticarum majori. Fab. 4. p- 410. Phalæna Polyphemus. Cram. Pap. exot. 1. tab. 5. fig. A—B. Habite la Jamaïque, l'Amérique septentrionale. 7. Bombice Sémiramis. Bombyx Semiramis. B. alis patentibus, caudalis, versicoloribus; punclo fenestralo ; caudis longissimis. Fab. 4. p. 413. Phalæna Semiramis. Cram. Pap. exot. 1. pl. 13. fig. A. Habite l'Amérique méridionale. 8. Bombice Argus. Bombyx Argus. B. alis patentibus, caudalis, pallidè ferrugineis ; punc- ‘tis ocellaribus fenestralis numerosis ; caudis longissi- mis. Fab. 4. p. 414. Phalæna brachyura. Cram. (Drury) 3. t. 29. f. 1. Habite en Afrique, à Sierra Leone. 9. Bombice grand-paon. Bombyæ pavonia. B. alis palentibus, rotundatis, griseo-nebulosis, sublüs fasciatis : ocello nictitante subfenestrato. Fab. 4. p.416. Phalæna pavonia. Linn. Habite en Europe, en France, etc. C’est le plus grand lépidoptère d'Europe. Il offre plusieurs variétés. Sa chenille est très-belle. ** Ailes en toit et reverses : les inférieures débordent celles de dessus. 10. Bombice feuille-morte. Zombyx quercifolia. B. alis reversis, dentatis, ferrugineis ; ore tibiisque ni- gris. Fab. 4. p. 420. Phalæna quercifolia. Linn. La feuille-morte. Geoff. 2. p. 110. n° rt. Ernst. Pap. d'Europe. 4. p. 199. pl. 166. n° 217. Habite en Europe. Il est commum. \ \ PHALÉNIDES. 11. Bombice minime. Pombyx quercus. B. alis reversis, ferrugineis, strig@ flavä; anlicis punélo albo. Fab. 4. p.423. Phalæna quercus. Lion. Le minime à bande. Geoff. 2. p. 111. n° 15. Ernst. Pap. d'Europe. 5. pl. 174 et 175. n° 225. Habite en Europe ; assez commun aux environs de Paris, 12, Bombice processionnaire. Bombyæ processio- naria. B. alis reversis, cinereo-fuscis ; feminis strig& obscu- riore ; maribus tribus. Fab, 4. p. 430. Phalæna processionaria. Linn. La processionnaire du chêne. Réaum. 2. p.179. pl. 10 et ti. Ernst. Pap. d'Europe.-5. p. 41. pl. 184. n° 238. Habite en Europe, sur le chêne. Sa chenille vit en société et a des habitudes singulières. Bombice du mürier. Bombyx mort. B. alis reversis, pallidis; strigis tribus obsolelis, fuscis. Fab. 4. p. 43r. Phalæna mori. Linn. Le ver à soie. Geoff. 2. p.116. n° 18. Habite à la Chine. On l'élève dans l'Europe méridionale, pour la production de sa soie, objet important pour le commerce et les manufactures. 14. Bombice livrée. Zombyx neustria. B. alis reversis, griseis ; strigis duabus ferrugineis ; sublüs unicä. Fab. 4. p. 432. Phalæna neustria. Linn. La livrée. Geoff. 2. p. 114. n° 16. Habite en Europe. Très-commun dans les jardins, dont il dévore les feuilles des arbres fruitiers et autres. ##* Ailes inclinées et recouvrantes : les inférieures ne dépassant pas celles de dessus. 15. Bombice pied laineux. Bombyx lagopus. B. alis deflexis , flavescenlibus ; atomis strigisque dua- bus fuscis ; pedibus anticis porreclis, hirsutissimis. Fab. 4. p. 435. Habite à la Chine. 16. Bombice impérial. Bombyx imperialis. B. alis flavis fusco-maculatis : omnibus macula subo- cellari ferruginea. Fab. 4. p. 435. Drury, Ins. 1. tab. 9.f. 1. 2. Habite dans l'Inde, Lab. ; dans l'Amérique septentrio- nale, Oliv. 17. Bombice disparate. Bombyx dispar. B. alis deflexis; masculis griseo fuscoque ncbulosis, feminis albidis, lituris nigris. Fab. 4. p. 437. Phalæna dispar. Linn. Le zigzag. Geoff. 2.p. 112. n° 14. Ernst. Pap. d'Europe. 4. p. 106, pl. 138. 186. Habite en Europe. Assez commun dans les jardins. Le mäle ne ressemble nullement à la femelle. 18. Bombice patte-étendue. Zombyx pudibunda. B. alis deflexis, cinereis : strigis tribus undatis fuscis. Fab. 4. p. 458. 71 Phalæna pudibunda. Linn. La patte étendue. Geoff. 2. p. 113. n° 15. Ernst. Pap. d'Europe. 4. p. 170. pl. 160. n° 207. Habite en Europe. Sa chenille est velue, polyphage. Etc. FURCULE. (Furcula.) Antennes subpectinées, surtout dans les mâles. Trompe ou langue apparente. Ailes, soit reverses, soit recouvrantes. Chenilles à quatorze pattes et à queue fourchue. Chrysalide dans une coque. Antennæ subpectinatæ , saltèm in masculis. Pro- boscis seu linqua inconspicua. Alæ reversæ aut incumbentes. Eruca quatuor- decimpoda ; cauda furcata. Pupa folliculata. Orservarioxs. Je crois devoir former un genre particulier avec les bombices des entomologistes dont la chenille n’a que quatorze pattes, les deux pattes anales étant transformées en queue fourchue. Ce caractère donne aux chenilles dont il s’agit un aspect particulier et même des habitudes un peu singulières. D'ailleurs , la séparation de ces lépido- ptères donne plus d'uniformité au genre des bom- bices. La campée perlée n° 1 a aussi la queue fourchue; mais sa chenille n’a que douze pattes, et l’insecte parfait a une langue allongée. . ESPÈCES. 1. Furcule du hêtre. Furcula fagi. F. alis reversis, rufo-cinereis ; fasciis duabus lineari- bus, luteis, flexuosis. Bombyx fagi. Fab. 4. p. 422. Albin. Ins. tab. 58. Ernst. Pap. d'Europe. 5. pl. 205. n° 270. Habite en Europe , sur le hêtre , le noisetier. 9, Furcule tachetée, Furcula vinula. F. alis subreversis, fusco-venosis, strialisque ; corpore albo nigro-punctato. Bombyx vinula. Fab. 4. p. 428. La queue fourchue. Geoff. 2. p. 104. n° 5. Habite en Europe. 5. Furcule du saule. F'urcula salicis. F. Lhorace variegato ; alis yriseis, basi apiceque albis , nigro-punclalis. Bombyx fureula. Fab. 4. p. 475. Panz. Fase. 4. tab. 20. Ernst. Pap. d'Europe. 5. pl. 206. n° 273. Habite en Europe, sur le saule. Chenille verte. HÉPIALE, (Hepialus.) Antennes mouiliformes, subdentées, beaucoup 78 | , HISTOIRE DES INSECTES. plus courtes que le corselet. Deux palpes très-petites, tuberculiformes, poilues. Trompe très-courte, Aïles oblongues, en toit. Anneaux dela chrysalide dentelés sur les bords. Chenille vivant à couvert sous la terre. Antennæ moniliformes, subserratæ, thorace multd breviores. Palpi duo brevissimi, valdè pilosi, tuber- culiformes. Proboscis brevissima. Aleæ oblongæ, subdeflexæ. Eruca in terré vivens. Pupa segmentis margine denticulatis, Onsenvarrons. Les hépiales ont beaucoup de rap- ports avec les cossus, et leurs larves vivent pareil- lement à couvert, mais dans la terre ou dans les racines des plantes ligneuses, qu’elles rongent et détruisent. Leurs antennes très-courtes et monili- formes les distinguent d’ailleurs des cossus. Linné et la plupart des auteurs ont confondu ces insectes avec les phalènes, et cependantils tiennent plus aux bombices qu’aux phalènes, par leur trompe très-courte , à peine apparente. Les chenilles des hépiales sont presque rases, comme celles des cossus. Parmi les espèces de ce genre, je citerai : ESPECES: 1. Hépiale du houblon. Æepialus humuli. H. alis flavis, fulvo-striatis; maris niveis. Fab. 5. p. 5. Phalæna noctua humuli. Linn. Sulz. Hist. Ins. tab. 22.8, 1. Ernst. Pap. d'Europe. 5. p. 54. pl. 191. f. 248. Habite en Europe. Sa chenille ronge et détruit les ra- cines du houblon. 9, Hépiale louvette. Æepialus lupulinus. H. alis cinereis, strigà albidiore. Fab. 5. p. 6. Phalæna lupulina. Linn. Clerck. Ie. tab. 9. f. 4. Ernst. Pap. d'Europe. 5. p. 84. pl. 193. f. 250. Habite en Europe. 5. Hépiale variolée. Hepialus hectus. H. luteus ; alis deflexis : anticis fasciis duabus albidis, obliquis , punclalo-interruplis. Phalæna noc. hecta. Linn. Ernst. Pap. d'Europe. 5, p. 8r. pl. 193. F. 251. a. b. ce. Habite en Europe, dans les bois. 4, Hépiale croix. Æepialus crux. H. alis rufo-luteis ; lineis duabus obliquis albis ; anten- nis serralis. Fab. 5. p. 7. Habite en Danemarck. Etc. cossus. (Cossus.) Antennes sétacées, aussi longues ou plus longues que le corselet, en partie pectinées dans les mâles , ou demi-pectinées dans les deux sexes. Deux palpes distinctes. Trompe très-courte. Ailes oblongues, couchées. Chenille vivant dans le tronc des arbres, Antenne selaceæ, thoracis longitudine vel thorace longiores, in masculis partim pectinatæ, vel semi- pectinatæ in utroque sévu. Palpi duo distincli. Proboscis seu linqua brevissima. Alæ oblongæ, incumbentes. Eruca intrà truncos arborum vivens. Ossenvarrons. Les cossus tiennent aux bombices par leur trompe très-courte, et aux hépialés par les habitudes deleurs larves. Leurs antennes sont moins pectinées que dans les bombices, et plus longues que dans les hépiales. Quant à leurs chenilles ou larves , elles vivent toujours à couvert dans le tronc des arbres, dont elles rongent la substance, et sont très-redoutables par le tort qu’elles occasionnent en faisant périr les arbres qu’elles habitent. Des deux espèces que je vais citer, la prémière est célèbre par l'anatomie admirablement détaillée qu’en a faite Zyonnet. J'ai cru devoir réunir ici le cossus et le zeuzera de M. Latreille, afin de simplifier, et à cause des rapports et des habitudes de ces lépidoptères. Néanmoins, dans son genre cossus, les antennes sont, dans les deux sexes, semi-pectinées dans pres- que toute leur longueur, c’est-à-dire n’ont qu'une rangée de dents, tandis que, dans son genre zeuzera, les antennes sont simples dans leur partie supc- rieure, mais pectinées ou cotonneuses inférieure- ment, selon les sexes. ESPÈCES. 1. Cossus gâte-bois. Cossus ligniperda. €. alis nebulosis ; thorace posticè fascié atr&. Fab. 5. pt. Phalæna bombyx cossus. Linn. Le cossus. Geoff. 2, p. 102. n° 4. Ernst. Pap. d'Europe. 15. p. 63. pl. 183 et 190. n° 246. Lyonn. Monogr. hog. 1762. phil. 80. €. 18: id, Lesser. tab, 1. f. 17—22. Habite en Europe. Sa chenille est rougeàtre, et vit dans le tronc de différents arbres. Les antennes, dans les deux sexes, sont semi-pectinées ou n’ont qu’une seule rangée de dents. 9, Cossus du marronhief, Cossus æsculr. C. niveus ; alis punctis numerosis cæruleo-nigris, tho- race senis. Fab. 5. p. 4. Phalæna n. æsculi, Linn. Roes. Ins. 3. tab. 48. £. 5. 6. Ernst. Pap. d'Europe. 16. p. 69. pl. 190. n° 147: Zeuxera. Latr. Gen. Crust. et Ins. 4. p. 217. Habite en Europe, dans le tronc du marronnier et de plusieurs autres arbres. Les antennes des mâles sont pectinées inférieurement et simples à Jeur sommet. Celles des femelles sont seulement cotonneuses infé- ricurement. SPHINGIDES. 79 LES SPHINGIDES ou LEPIDOPTÈRES CRÉPUSCULAIRES. Antennes en massue allongée, prismatique ou en fuseau.—Ailes horizontales ou en toit dans l’inac- tion. Les sphingides qui, dans Linné, ne constituent qu'un seul genre qu'il nomme sphinx, semblent faire le passage des lépidoptères nocturnes aux lépi- doptères diurnes. Les uns, en effet, ne volent que le soir et la nuit, tandis que les autres volent le jour, etmême par un beau soleil. Leurs ântennes vont en s'épaississant de la base vers le sommet, de manière à former, dans la plupart, une massue allongée, prismatique ou en fuseau, et terminée, soit par un filet court, soit par une pointe arquée el crochue. Mais les sphingides tiennent aux lépi- doptères nocturnes en ce qu’ils ont leurs ailes ho- rizontales ou en toit dans l’inaction , et qu’à la nais- sance des ailes inférieures, il y a un crochet subulé qui va s’insérer dans une boucle de la base des ailes supérieures. Dans les sphingides , les ailes supérieures sont presque toujours plus grandes et plus longues que les inférieures. L’abdomen est coniqué et nu dans les grandes espècés ; il est obtus, avec une brosse, dans les petites. Cette famille comprend huit genres, qui paraissent très-distinets, et que je divise de la manière suivante. DIVISION DES SPHINGIDES. [1] Antennes bipectinées, soit dans les deux sexes, soit seulement dans les mâles. Stygie. Procris. [2] Antennes simples dans les deux sexes. (ä) Palpes grèles, barbues ou hérissées: Zygène. Sésie, Macroglosse. (b) Palpes larges, très-écailleuses. GX) Troisième article des palpes peu distinct, Une corne caudale sur le dos de la chenille. Sphinx. Smérinthe. (ke) Troisième article des palpes très-distinet: Point de corne caudale sur le dos de la chenille. Castnie. STYGIE. (Slygia.) Antennes bipectinées dans les deux sexes, à som- met nu. Deux palpes triarticulées. Trompe plus ou moins distincte. Ailes oblongues , en toit. Port des zygènes. Antennæ in utroque sexuw bipectinalæ; apice imberbi. Palpi duo triarticulati. Proboscis plus minusve distincta. Alœ oblongeæ, deflexæ. Habitus zygænarum.® Onservarions. Sous la dénomination de séygie, je réunis les aglaopes, les glaucopides et les stygies de Latreille. Toutes ces sphingides ont le port des zygènes, et les antennes bipectinées dans les deux sexes. En cela, elles se distinguent des procris, dont les antennes ne sont bipectinées que dans les mâles. ESPÈCES. 1. Stygie polymène. Sfygia polymena. St. nigra; alis maculis luteis : anticarum tribus, posli- carum duabus ; abdomine cingulis duobus cocvineis. Zygæna polymena. Fab. Sphinx polymena.Liun. Glaucopis. Latr. Habite en Chine. 2, Stygie dos bleu. Séygia auge. St. sanquineo cœruleoque varia, lateribus sanguineo- pilosis; alis fenestratis, poslicè nigris. Zygæna auge. Fab. Sphinx auge. Linn. Habite en Amérique, sur le parthenium. 5. Stygie argynne. Sfygia argynnis. St. alis virescenti-atris : maculis aureis; poslicis fuscis, basi aureis. Zygæna argynnis. Fab. Habite au Brésil. 4, Stygie malheureuse, Skygia infausta. St. alis fuscis : posticis internè sanguineis. Zygæna infausta. Fab. Engr. Pap. d'Europe. pl. 103. n° 152. Aglaope. Latr. Habite l'Europe méridionale. 5. Stygie australe. Séygia australis. St. luteo fulvo fuscoque varia : ano barbato. Stygia australis. Latr. Gen. Crust. el Ins. 1: (ab, 16. ig- 4.5. Habite dans le midi de la France. PROCRIS. (Procris.) Antennes bipectinées dans les males, simples ou un peu velues dans les femelles, avec le sommet nu. Deux palpes écailleuses. Ailes en Loit, Antenne masculis bipectinalæ, feminis simplices 80 vel tantüum subhirlæ : apice imberbi. Palpi duo squamati. Alæ deflexæ. Opsenvarions. Les procris, de même que les sty- gies, tiennent aux zygènes par leurs rapports, et sont remarquables en ce que leurs antennes sont bipectinées , au moins dans les mâles, ainsi qu'on le remarque ici. Sous cette coupe, je réunis les procris et les atychies de M. Latreille. Les premières ont {es ailes longues et les palpes non velues , ne s’élevant pas àu delà du chaperon ; mais les secondes ont les ailes courtes, et des palpes très-velues, qui s'élèvent davantage. ESPÈCES. 1. Procris du statice. Procris slatices. P. viridi-cœrulea; alis posticis fuscis. Sphinx statices. Linn. Zygæna statices. Fab. Procris. Latr. La turquoise. Geoff. 2. p. 130. Habite en Europe, dans les prairies, 2. Procris du prunier. Procris pruni. P. viridi-cærulea; alis poslicis nigris. Zygæna pruni. Fab. Engram. Pap. d'Europe. pl. 103. n° 151. Habite en Allemagne et aux environs de Paris. Antennes simples dans les deux sexes. ZYGÈNE, (Zygæna.) Antennes simples, courbées en cornes de bélier, renflées en massue pointue vers son extrémité. Deux palpes pointues. Ailes en toit : les supérieures oblongues. Larve dépourvue de corne. Chrysalide dans une coque. Antennœæ in utroque sexu simplices, clavé apice subacuté terminatæ, cornua arietina incurvatione simulantes. Palpi duo acuti. . Al deflexæ : superioribus oblongis, Larva cornu nullo. Pupa folliculata. Osservarions. Les zygènes ont le vol court et diurne. Elles paraissent , ainsi que les genres pré- cédents, plus rapprochées des bombices que les sésies et les sphinx. Mais leurs antennes, épaissies ou renflées vers le bout, les distinguent de toutes les phalénides, et les font ranger naturellement parmi les sphingides, dans le voisinage des sésies. Dans la plupart des espèces, les ailes sont ornées de couleurs vives, le plus souvent rouges avec des taches noires , et ont un aspect assez agréable. Les zygènes, en général, volent lourdement , et ne parcourent que de petites distances à chaque vol. Leurs chenilles n’ont point de corne et ne se retirent point dans la terre pour se métamorphoser. On trouve ces insectes sur les herbes, sur les fleurs des plautes les moins élevées. HISTOIRE DES INSECTES. ESPÈCES. 1. Zygène de la filipendule. Zygæna filipendulæ. Fab. Z. alis anticis cyaneis; punclis sex rubris; posticis ru- bris; margine cyaneo. Sphinæ filipendulæ. Linn. Sphinx. Geoff. 2, p.88.n0 13. Habite en Europe, dans les prairies. 2, Zygène du lotier. Zygæna loti. Zyg. alis anticis viridibus; punclis quinque rubris ; pos- Licis sanguineis; limbo cyaneo. Z'ygæna loti. Fab. Engr. Pap. d'Europe. pl. 18. no 158. Habite en Europe. 5. Zygène dela scabieuse, Zygæna scabiosæ. Fab, Z. atra; alis anticis viridibus ; maculis oblongis, ap- proximalis, sanquineis; posticis rubris. Engr. Pap. d'Europe. pl. 95 et 96. n°: 133—135. Habite en Europe , sur la scabieuse des bois, la piloselle, 4. Zygène de l’esparcette. Zygœæna onobrychis. Fab. Z. alra; alis anticis cyaneis : punclis sex sanguineis ocellatis; posticis rubris; limbo nigro. Engr. Pap. d'Europe. pl. 89. n° 40. Habite en Autriche. 5. Zygène de la bruyère. Zygœna fausta. Fab. Z. alis concoloribus rubris; maculis nigris, margine nigro-connexis. Sphinx fausta. Linn. Engr. Pap. d'Europe. pl. 100. n° 142. Habite en Europe. Etc. SÉSIE. (Sesia.) Antennes cylindriques , un peu renflées et fusi- formes vers le bout. Deux palpes. Langue filiforme, rétractile. Aïles horizontales, vitrées. Anus barbu et obtus. Vol diurne et rapide. Chenille dépourvue de corne. Antennæ cylindricæ, versüs apicem fusiformes. Palpi duo. Lingua filiformis, retractilis. Alœæ horizontales, subdivaricatæ , hyalino fenes- tratæ. Anus barbatus. Volitus celer, diurnus. Eruca cornu nullo. Ogservarions. Toutes les sésies sont beaucoup moins grandes que les sphinx, et néanmoins s’en rapprochent davantage que les zygènes. Elles ont le vol très-rapide, bourdonnent comme les mou- ches, el volent le jour, et même par un beau soleil, tandis que les sphinx ne volent que le soir. Ces insectes se soutiennent en l’air devant les fleurs, et paraissent alors presque immobiles en volant. Les vraies sésies ont leurs ailes peu chargées d’écailles , et offrant des espaces nus, transparents, comme vitrés. Par leur aspect et leur petite taille, ces sphingides ressemblent à des abeilles, des SPHINGIDES. 81 guépes, etc. Leurs larves n'ont point de corne, et vivent cachées dans l'intérieur des parties des végé- taux, ESPÈCES. 1. Sésie apiforme. Sesia apiformis. Fab. #. alis fenestratis; abdomine flavo, incisuris atris; tho- race nigro, maculis duabus flavis. Sphinx apiformis. Linn. . Engr. Pap. d'Europe. pl. g1. n° 121. Habite en Europe. 2, Sésie tipuliforme. Sesia tipuliformis. Fab. 5. alis fenestratis ; margine fasciäque nigris; abdomine barbato nigro, incisuris alternis margine flavis. Sphinx tipuliformis. Linn. Engr. Pap. d'Europe, pl, 94. n°3 129 et 130. Habite en Europe. 3. Sésie culiciforme. Sesia culiciformis. Fab. #, alis hyalinis, margine fasciäque nigris ; abdomine barbalo, cingulo fulvo. Sphinx culiciformis. Linn. Engr. Pap. d'Europe. pl. 93. n° 126. Habite en Europe. 4. Sésie vespiforme. Sesia vespiformis. Fab. 5, alis fenestratis, margine fasciâque nigris; abdomine barbato nigro, segmentis pluribus flavis. Sphinx vespiformis. Linn. Engr. Pap. d'Europe, pl. 92. n° 124. Habite en Europe, Etc. MACROGLOSSE. (Macroglossum.) Antennes subcylindriques, un peu renflées et fusiformes vers le bout. Deux palpes. Langue longue, filiforme, rétractile. Ailes horizontales, couvertes d'écailles, quelque- fois vitrées. Anus barbu et obtus. Vol diurne et rapide. Chenille munie d’une corne caudale. Antennæ subcylindricæ, versüs apicem fusifor- mes, Palpi duo squamati. Linqua longa, filiformis, retractilis. Alœ horizontales, squamis penitus obteclæ, inter- dim fenestratæ. Anus barbatus, obtusus. Volitus celer, diurnus. Eruca cornu dorsali, Opservarions. Les macroglosses tiennent en quel- que sorte le milieu entre les sésies et les sphinx. On les a confonduesavec les premières, parce qu’elles ont, commeelles, le vol diurne et rapide, et qu'il y en a dont les ailes sont vitrées. Mais elles se rappro- chent des sphinx par la corne caudale de leur larve. Ainsi, il convient de les distinguer, avec Scopoli, comme un genre à part. ESPÈCES. 1. Macroglosse du caille-lait. Hacroglossum stella- tarum. M. abdomine barbato; lateribus albo nigroque variis ; alis poslicis ferrugineis. Sphinx stellatarum. Linn. Sesia stellatarum. Fab. Le moro-sphinx. Geoff. 2. p. 83. n° 6. pl. 11. f. 5. Engr. Pap. d'Europe. pl. 89 et go. n° 116. Habite en Europe, sur le caïlle-lait, les rubiacées galioï- des. 2, Macroglosse fuciforme. Macroglossum fuciforme. M. abdomine barbalo nigro, fascià flavescente; alis fe- nestratis; margine nigro. Sesia fuciformis. Fab. Sphinæ. Geoff. 2. p. 82. n° 5. Engr. Pap. d'Europe. pl. 89 et go. n° 117. Habite en Europe. Nota. Le sesia bombyliformis de Fabricius ne nous paraît être qu'une variété de cette espèce. SPHINX. (Sphinx.) Antennes épaissies en massue prismatique dans leur partie supérieure , quelquefois subciliées , ter- minées par une pointe. Deux palpes courtes, larges, très-écailleuses. Langue allongée. Aiïles entières ou presque entières. Une corne caudale sur le dos de la chenille. Antennæ in clavam oblongam et prismaticam versus apicem incrassatæ, interdüm subciliatæ, apice acuto. Palpiduobreves, lati, densè squamati. Lingqua elongata. Alæ subintegræ. Eruca posticè cornu dorsali. Ogservartions. Les sphinæ ne volent point en plein jour, comme les sésies et les macroglosses, mais seulement au déclin du jour et le soir. Ils ne tien- nent aux macroglosses que par la corne dorsale et caudale de leur larve. On ne les confondra point avec les papillons, puisqu'ils ont des crochets à la naissance de leurs ailes inférieures, que leurs ailes dans l’inaction sont horizontales ou en toit, et que leurs antennes sont épaissies et prismatiques dans leur partie supérieure. La plupart des sphinx ont un vol rapide, font entendre un bourdonnement remarquable en volant, et pompent la liqueur mielleuse des fleurs sans se poser. Leur abdomen n’est point obtus comme dans les deux genres précédents, mais se termine en pointe. Les chenilles des sphinx ont seize pattes, sont rases, à peau lisse ou chagrinée, et ont une corne sur le dos, près de la queue. Leur altitude singu- lière dans le repos leur a fait donner le nom de sphinz. C'est ordinairement dans l’intérieur de la terre ou à sa surface que ces chenilles se changent en chrysalide. Elles se fabriquent des enveloppes gros- A sières avec des feuilles et des particules de terre qu'elles réunissent avec de Ja soic. ESPÈCES. 4. Sphinx du liseron. Sphinx convoluuli. S. alis integris, nebulosis ; posticis subfascialis ; abdo- mine cinqulis rubris, alris albisque. Sphinx convolvuuli. Linn. Geoff. 2. p.86. n° 9, Engr. Pap. d'Europe. pl. 86—87—123. n° 14. Habite en Europe. 9, Sphinx tête de mort, Sphine Atropos. 1. alis integris; poslicis luleis, fasciis Luscis ; abdo- mine luteo, cingulis nigris. é Sphinx Atropos. Linn. Fab. Geoff, 2.p. 85. n°8. Engr. Pap. d'Europe. pl, 105 et 106. n° 154. Habite en Europe, sur la pomme de terre , etc. 5. Sphinx du tithymale. Sphinæ euphorbiæ. S. alis integris, griseis ; fasciis duabus virescentibus ; posticis basi strigäque nigris; antennis niveis. Sphinx euphorbiæ. Linn. Fab. Engr. Pap. d'Europe. pl. 107 et 108. n° 155. Habite en Europe. 4. Sphinx du troëne. Sphinx ligustri. © S. alis integris, posticis rufis : fasciis tribus nigris ; abdomine rubro : cinqulis nigris. Sphinx ligustri. Linn, Fab. Geoff, 2. p. 84. n° 7. Engr. Pap. d'Europe. pl. 85. n° 113. Habite en Europe. 5. Sphinx de la vigne. Sphinx elpenor. S. alis integris, viridi purpureoque variis ; posticis ru- bris , basi atris. Sphinx elpenor.Linn. Fab. Geoff. 2. p. 86. n° 10. Engr. Pap. d'Europe. pl. 112. n° 160. Habite en Europe. Etc. SMÉRINTHE. (Smerinthus.) Antennes insensiblement plus épaisses dans leur moitié supérieure, prismatiques, subpectinées ou en soie, un peu crochues à leur sommet. Deux palpes comprimées , écailleuses. Langue très-courte, pres- que nulle. Ailes anguleuses. Une corne caudale sur le dos de la chenille. Antennœæ versus medium et sensim crassiores, prismaticæ, subserralæ; apice uncinato. Palpi duo Compressi, squamati. Lingua brevissima, ferè nulla. Alæ angulatæ. Eruca cornu dorsali postico. | \ Osservarions. Les smérinthes sont éminemment 82 HISTOIRE DES INSECTES. distingués des sphinx par leur trompe ou langue très-courte et presque avortée. Ils volent peu et se posent pour prendre leur nourriture ; on peut même penser qu’ils n’en prennent guère ou que pendant peu de temps. Ces lépidoptères ont d’ailleurs de très-grands rapports avec les sphinx, et sont en général assez élégamment ornés, Leurs ailes, surtout les supérieures, sont anguleuses, et leur abdomen se termine en pointe. ESPÈCES. 1. Smérinthe du tilleul. Smerinthus tiliæ. 5. alis angulalis, virescenti-nebulosis, saturaliüs fas- cialis; posticis suprà luteo-lestaceis, Sphinæ tiliæ, Linn. Fab. Geoff, 2.p. 80. ne 2. Engr. Pap. d'Europe. pl. 117—118. n° 163. Habite en Europe. 1° . Smérinthe demi-paon. Smerinthus ocellatus. S. alis angulatis; posticis rufis ; ocello eærulee. Sphinx ocellata. Linn. Fab. Geoff. 2. p.79. n° 1. Engr. Pap. d'Europe. pl. 119. n° 164. Habite en Europe. . Smérinthe du peuplier. Smerinthus populi. S. alis dentatis, reversis, griseis; anticis puncto albo; posticis basi ferrugineis. È Sphinx populi. Linn. Fab. Geoff. 2.p. 8r. n° 3, Engr. Pap. d'Europe. pl. 114 et 116. n° 162. Habite en Europe. Ci 4. Smérinthe du chêne. Smerinthus quereüs. S. alis angulalo-dentatis, cinereis; strigis obscurio- ribus ; posticis ferrugineis ; angulo ani albo. Sphinx quercüs. Fab. Habite en Allemagne. Rare. CASTNIE. (Cas{nia.) Antennes filiformes, se terminant en massue allongée, avec un pelit crochet au bout. Deux palpes triarticulées, non contiguës. \ Ailes horizontales ou en toit? Antennæ filiformes, clava oblongä terminatæ ; apice acuto uncinato. Palpi duo, distinctè triarti- culati, non contiqui. Alæ horizontales aut deflexæ ? Ozservarions. Les castnies ont été confondues parmi les papillons, parce que la massue des anten- nes ne commence que vers l’extrémité de ces par- tes. Elles se rapprochent,eneffet, parleursantennes, de ceux des papilionides que nous nommons, avec M. Latreille , les wranies et les hespéries. Mais leurs ailes inférieures sont munies de crochets pour retenir celles de dessus, et il est probable que, dans le repos , leurs ailes sont plutôt horizontales ou en PAPILIONIDES. | 85 toit que relevées. Ce sont des sphingides qui font le passage aux papilionides. ESPÈCES. 1. Castnie de Surinam. Castnia Icarus. C. alis integris, suprà albis ; fasciis fuscis, sublüs [as- cüs albis nigrisque alternis. Hesperia Icarus. Fab. Papilio Icarus. Gmel. Pap. Philemon. Cram, 2. tab. 22. fig. G—H. Habite à Surinam. 2, Castnie de Guinée, Castnia Dœdalus. C. alis integerrimis fuscis, albo-maculatis, subtüs brun- neis. Papilio Dædalus.Fab. 3.1. 53. Habite la Guinée. 5. Castnie Cyparisse, Castnia Cyparissias. C. alis integerrimis nigris; fasciis duabus albis ; antica- rum obliquis, poslicanum punetatis. Papilio Ciparissias, Fab, 3. 1. p. 39. Cram. 1.t, 1. fig. A—RB. Habite l'Amérique méridionale. 4. Castnie d'Inde, Castnia Orontes. C. alis caudatis nigris: fasciis duabus virescentibus ; caudis albis distanlibus, Papilio Orontes. Fab. 3.1, p. 69. Cram. 7. t. 38. fig. A—B. Habite dans l'Inde, Etc. —R— DEUXIÈME SECTION. Point de crochets au bord externe des ailes infé- rieures. LES PAPILIONIDES. Antennes filiformes, simples, terminées par un bouton droit ou par un renflement oblong et cro- chu. Deux palpes apparentes, courtes, compri- mées, velues, — Les ailes élevées dans l’inaction ; leur bord intérieur élant alors moins élevé que lextérieur. Vol diurne. — Larve à seize pattes el sans corne. Chrysalide presque toujours à nu. Orservarios. Les papilionides embrassent tous les lépidoptères connus généralement sous le nom de papillons, et par conséquent le genre papilio de Linné et de tous les auteurs, Ils constituent la der- nière, la plus grande et la plus belle famille des lépidoptères. On les distingue des autres lépidoptères, 1° parce qu'ils n’ont point de crochets subulés à la naissance des ailes inférieures ; 2 parce que, dans le repos, ils ont leurs ailes plus ou moins complétement rele- vées, mais jamais tout à fait horizontales, ni en toit; 5° parce que tous généralement ne volent que le jour ; 4° enfin, parce que, dans la plupart, leur chrysalide est suspendue , nue et anguleuse. De tous les lépidoptères, et peut-être de tous les insectes en général, ce sont les papilionides qui offrent le plus d'intérêt par leur beauté, leur viva- cité, l'élégance de leur forme ct l'admirable variété de leurs couleurs. En effet, la beauté du papillon, sa légèreté, son air animé, ses courses vagabondes et volages, tout nous plait en lui. Il voltige de fleur en fleur, parcourant ainsi les vergers, les prairies et les plaines : l'inconstance semble former son caractère. Une collection de papillons, riche en espèces et bien conservée, nous présente un des plus beaux spectacles qu’on puisse voir dans un cabinet d'his- toire naturelle. Ces insectes semblent se disputer à l'envi la beauté des couleurs, l'élégance de la forme. Ce sont, en général, les papillons de la Chine et de l'Amérique méridionale, surtout ceux de la rivière des Amazones et du Brésil, qui se font remarquer par leur grandeur, et par le vif éclat de leurs cou- leurs. Avec de grandes ailes légères, la plupart des papillons, néanmoins, volent d'assez mauvaise grâce: ils vont toujours par zigzag, de haut en bas, de bas en haut, à droite et à gauche : cela provient de ce que leurs ailes sont libres , ne frappent l'air que l'une après l’autre, et peut-être avec des forces alternativement inégales. Ce vol leur est très-avan- lageux , parce qu'il leur fait éviter les oiseaux qui les poursuivent; car le vol de la plupart des oiseaux est en ligne droite ou par lignes droites, et celui du papillon est continuellement hors de cette ligne. Pour faciliter l'étude des nombreuses espèces de papillons, dont on connait plus de 960, on les avait divisées en plusieurs tribus, auxquelles on avait donné des noms particuliers; ce qui, jusqu'à un certain point, eût pu suffire, si les caractères de ces tribus eussent été moins vagues, mieux circonscrits. Mais il parait que personne, avant M. Latreille, n'avait assez étudié les papillons pour les partager en différents genres, et en former une famille parti- culière.., Je ne suivrai point cet entomologiste dans toutes les distinctions qu'il a établies parmi les papilioni- des ; mais, profitant des principaux caractères qu’il a fait connaitre , je me bornerai à présenter ces papi- lionides partagés en dix coupes circonscriles, que je considère comme constituant dix genres distincts, Voici la division de ces genres. DIVISION DES PAPILIONIDES. $. Quatre épines aux jambes postérieures : deux vers Le milieu du côté interne, et deux au bout. Uranie. Hespérie. ($. Deux épines seulement aux jambes postérieures. (1) Troisième article des palpes toujours très-distinet et presque nu, Chenille courte, ovale ou en forme de cloporte, Argus, 84 HISTOIRE DES INSECTES. (2) Troisième article des palpes, soit presque nul, soit très-distinct, mais alors couvert d'écailles ou très-velu. Chenille allongée , subeylindrique. * Chrysalide nue, suspendue par son extrémité posté- rieure, Quatre pattes ambulatoires, soit dans les deux sexes, soit dans les mâles seulement ; les deux pattes anté- rieures étant relevées contre le cou (en palatine.) (a) Les deux pattes antérieures relevées et non ambu- latoires dans les deux sexes. (+) Palpes courtes , comprimées, presque contiguës. Nymphale. (4-4) Palpes longues, cylindracées, grêles, très- écartées. Danaïde. (b) Les deux pattes antérieures relevées et non ambula- toires, dans les mâles seulement. Libythée. * Chrysalide quelquefois dans une coque , le plus souvent nue , etalors attachée par un cordon dans son milieu. Toutes les pattes ambulatoires, dans les deux sexes. (a) Aïles inférieures formant, par le rapprochement de leur bord interne, un canal qui recoit le corps. Piéride. (b) Aïles inférieures écartées à leur bord interne, et laissant le corps à découvert en dessus et en dessous. () Chrysalide dans une coque. Une poche cornée à l’extrémité de l'abdomen des femelles. Parnassien. (T) Chrysalide nue. Point de poche particulière à l'abdomen des femelles. Thaïs. Papillon. URANIE, (Urania.) Antennes filiformes , très-grêles, sétacées et cro- chues à leur extrémité. Deux palpes grêles etlongues, à troisième article nu. Ailes n’étant point toutes relevées dans l’inaction. Quatre épines aux jambes postérieures. * Antennœ filiformes, ad apicem graciliores, seta- ceæ et arcuatæ. Palpi duo elongati, graciles ; arti- culo tertio nudo. Alæ omnes in quiele non erectæ. Pedes postici tibiis quadrispinosis. Osservariows. Les wanies tiennent aux hespéries par les quatre épines de leurs jambes postérieures ; mais on les en distingue facilement par leursantennes sélacées et courbées ou crochues à leur sommet, et par leurs palpes grêles , longues , à 5° article nu. ESPÈCES. 1. Uranie léilus. Urania leilus. U. alis caudatis, concoloribus, nigris ; fascià strigis= que viridibus, nitentibus, numerosis. . Papilio leilus. Linn. Fab. 3. p. 2r. Cram. Ins. 8. €. 85. fig. D—E. Habite en Amérique , sur le citronnier. 2, Uranie d'Inde. Urania ripheus. U. alis sexdentalo-caudatis, nigris , viridi-fasciatis; poslicis sublès macula ani ferruginea, nigro-punc- lala. Papilio Ripheus. Fab. p. 27. Cram.Ins. 33. t. 385. /iq. A—B. Habite la côte de Coromandel. 3. Uranie Oronte. Urania Orontes. U. alis caudatis, nigris; fasciis duabus virescentibus ; caudis albis distantibus. Papilio Orontes.Linn. Fab. p. 69. Cram, Ins. 9. t. 38./ig. A—B. Habite dans l'Inde. 4. Uranie Patrocle. Urania Patroclus. U. alis caudatis, concoloribus, fuscis : fascià lineari, obliquä albä, apicibusque albis. Papilio Patroclus. Linn. Noctua Patroclus. Fab. Habite dans les Indes. Etc. HESPÉRIE. (Hesperia.) Antennes filiformes, terminées en bouton ou en massue oblongue. Deux palpes courtes, larges, très- écailleuses. Les deux ailes inférieures peu relevées dans le repos. Quatre épines aux jambes postérieures. Antennæ filiformes, apice capitulo vel clavä oblongä terminatæ. Palpi duo breves, lati, valdè squamati. Alœæ inferiores in quiete vix erectæ. Pedex postici quadrispinosti. Onservarrows. Les Lespéries, ainsi que les uranies, paraissent être les papilionides les plus rapprochés des lépidoptères précédents; car leurs ailes ne sont point toutes relevées dans le repos, et leur chrysa- lide, en général, n’est ni nue, ni anguleuse. C’est au moins ce que l’on sait à l'égard des espèces d'Eu- rope qui ont été observées. Leur chrysalide est enveloppée d’une légère coque de soie, et l’insecte parfait n’a pas ses quatre ailes entièrement relevées dans les temps de repos. D'ailleurs les hespéries et les uranies sont bien distinguées des autres papilionides, ayant quatre épines aux jambes postérieures , et les autres papi- lionides n’en ayant que deux. . PAPILIONIDES. Û 85 ESPÈCES. 1. Hespérie de la mauve. Hesperia malvæ. H. alis dentatis, divaricalis, fuscis cinereo-undatis ; anlicis punctis fenestralis; poslicis sublüs punctis albis. Papilio plebeius malvæ. Linn. Hesperia malvæ. Fab. 3. p. 350. Le Plain-chant. Geoff. 2. p. 67. n° 38, Habite en Europe. Commune. 2. Hespérie grisette. Hesperia tages. HI. alis integerrimis, denticulatis, fuscis, obsoletè albo- punclalis. Papilio plebeius tages. Linn. Hesperia tages. Fab. 3. p. 354. Le P. Grisette. Geoff. 2. p. 68. n° 39. Habite en Europe, dans les bois. 3. Hespérie plain-chant. Hesperia fritillum. H. alis integris, divaricatis, nigris, albo-punctatis. Hesperia fritillum. Fab. 3. p. 35r. Engr. Pap. d'Europe. Suppl. 3. pl. 7. n° 97 bis. Habite en Europe, dans les prés. 4, Hespérie bande-noire. Æesperia comma. H. alis integerrimis, divaricatis, fulvis ; lineolà nigr4, subtüs punctis albis. Papilio comma. Linn. Hesperia comma. Fab. p. 325. Geoff. 2. p. 66. n° 37. Engr. Pap. d'Europe. Suppl. 3. pl. 7. n° 97 bis. Habite en Europe, dans les prés. Etc. ARGUS. (Argus.) Antennes filiformes , terminées en massue. Troi- sième article des palpes très-distinct et presque nu. Ailes relevées dans le repos. Un canal au bord interne des ailes inférieures. Chenille courte, subo- vale. Chrysalide obtuse aux extrémités. Antenne filiformes, clavä terminatæ. Palporum articulo tertio distincto, subnudo. Al in quiele erectæ; posticæ abdomen subtüs in canali excipientes. Eruca brevis, subovata. Chry- salis apicibus obtusis. Onservarrows. Les argus, comme les autres papi- lionides qui suivent, n’ont que deux épines aux jambes postérieures. Ils sont nombreux en espèces, et remarquables par la singularité de leur chenille. Elle est courte, presque ovale, et a, en quelque sorte, la forme d'un cloporte. Dans l’insecte par- fait, le troisième article des palpes est toujours bien distinct, grêle, presque nu, ou peu chargé d’écailles. A ce genre, jerapporteles érycines de M. Latreille, et ses polyommates. Dans les premières, les deux pattes antérieures sont beaucoup plus courtes dans les mâles que dans les femelles ; les six pattes des secondes sont également ambulatoires dans les deux sexes. DE LAMARCK. T, II, ESPÈCES. * Toutes les pattes ambulatotres dans les deux sexes. (Argus européens.) 1. Argus commun. Arqus vulgaris. A. alis rotundalis, integris, fuscis, fascià marginali [ulvä, subtüs cinereis, ocellisque cœruleo-argenteis. Hesperia Arqus. Fab. Papilio Argus. Linn. Geoff, 2. p. 63. n° 32. Engr. Pap. d'Europe. pl. 38. n° 80. Habite en Europe. Très-commun. 2. Argus Corydon. Argus Corydon. A. alis inlegris, cæruleo-argenteis; margine nigro, sublès cinereis, punctis ocellaribus, posticis macul& centrali albà. Hesperia Corydon. Fab. p. 298. Engr. Pap. d'Europe. pl. 39. n° 85. Habite en Allemagne , en France. 5. Argus minime. 4rqus alsus. A. alisintegerrimis, fuscis, immaculatis, sublüs cinereis; strigà punctorum ocellatorum. Hesperia alsus. Fab. p. 295. Habite en Europe. 4. Argus Méléagre. Argus Meleager. A. alis dentatis, cœruleis; limbo nigro, sublàs canis; punctis ocellaribus nigris. Hesperia Meleager. Fab. p. 292. Habite en France , en Allemagne. 5. Argus de la ronce. Argus rubi. A. alis subcaudatis, suprà fuscis, sublüs viridibus. Hesperia rubi. Fab. p. 287. L'argus vert ou aveugle. Geoff, 2. p. 64. n° 34. Habite en Europe. Commun dans les bois, Etc. ** Mûles ayant deux patles antérieures plus courtes, et non ambulatoires. (Argus étrangers.) 6. Argus Cupidon. Argus Cupido. A. alis posticis sexdentato-caudatis ; sublüs albidis; maculis argenteis. Hesperia Cupido. Fab. p. 258. Habite en Amérique, sur le cotonnier. 7. Argus Endymion. Argus Endymion. A. alis bicaudatis, sublüs viridibus, aureo rufoque irroralis ; posticis strigé atrà fasciâque sanguineë. Hesperia Endymion. Fab. p. 268. Papilio regalis. Cram. Ins. 6.t. 52. fig. E -F. Habite à Surinam. (e] . Argus Mélibée. 4rgus Melibœus. A. alis bicaudatis, cærulescentibus ; limbo fusco, subtüs flavescentibus ; anticis fusco, posticis nigro-strigosis, angulo aniatro; annulis cœruleis. Hesperia Melibœus. Fab, pl, 271. Habite dans l'Inde, G 86 HISTOIRE DES INSECTES. 9. Argus Lysippe. 4rgus Lysippus. A. alis angulatis, fuscis: omnibus strigä rubr&, sublès cinerco puñclalis. Hesperia Lysippus. Fab.p. 321: Habite en Amérique. Etc. NYMPHALE. (Nymphalis.) Antennes filiformes , terminées en massue. Deux palpes courtes, comprimées , presque contiguës. Les deux pattes antérieures inutiles et relevées contre le cou, dans les deux sexes. Les ailes infé- rieures embrassant l'abdomen en dessous. Onglets des tarses bifides. Antennæ filiformes, clavä terminatæ. Palpi duo breves, compressi, subcontigui. Pedes duo antici spuri, collo appresst, in utroque sexu. Alæ posticæ abdomen infrä amplectentes. Tarsi unguibus bifidis. Orsenvarions. Ce genre embrasse non-seulement les nymphales de M. Latreille, mais en outre ses satyrus, biblis, vanessa, argynis et cethosia. Il est conséquemment fort étendu, et comprend beaucoup d'espèces exotiques. Dans toutes les ny mphales, les deux pattes anté- rieures sont en palatine et sans usage dans les deux sexes. La même chose a lieu dans les danaïdes ; mais celles-ci ont des palpes allongées, cylindracées, très-écartées. Je ne citerai que quelques espèces d'Europe. ESPÈCES. 1. Nymphale demi-deuil. Nymphalis Galathea. N. alis dentatis, albo nigroque variegalis : sublüs anticis ocello unico, posticis quinque. Papilio Galathea. Linn. Fab. p. 239. Le Demi-deuil. Geoff. p. 74. pl. 11. f. 3—4. Habite en Europe, dans les prairies. 2. Nympbhale Procris. Nymphalis Pamphilus. N. alis integerrimis, flavis; subtüs anticis ocello unico, poslicis cinereis ; [ascià ocellisque quatuor oblileratis. Papilio Pamphilus. Linn. Fab. p. 221. Procris. Geoff. 2. p.53. n° 51. Habite en Europe. Espèce petite, commune. 8. Nymphale Céphale. Nyÿmphalis arcanius. N. alis integerrimis, ferrugineis; sublàs anticis ocello unico, posticis quinis; primo fascià remoto. Papilio arcanius. Linn. Fab, p. 221. Le Céphale. Geoff. 2. p. 53. n° 22. Habite en Europe. CSS + Nymphale Myrtil. Nymphalis janira. NV. alis dentatis, fuscis ; anticis sublüs luteis; ocello utrinque unico ; poslicis sublüs punclis tribus. #Papilio janira. Linn. Fab. p. 241. Le Myriil. Geoff. 2, p. 49. n° 17. Habite en Europe, 5. Nymphale Amaryllis. Mymphalis pilosellæ. N. alis dentatis, fuscis; disco fulvo, anticis utrinque ocello nigro ; pupilla gemina, poslicis Sublüs punctis ocellaribus niveis. Papilio pilosellæ, Linn. Fab, p. 240. Geoff. 2. p. 52. n° 20. Habite en Europe, (en) . Nymphale Hermione. Nymphalis Hermione. NV. alis dentatis, fuscis ; fascià pallid@, añticis ocellis suprà duobus, sublüs unico. Papilio Hermione. Linn. Fab. p. 232. Le Silène. Geoff. 2. p. 46. n° 13. = Habite en Allemagne, en France, 1 . Nymphale satyre. Nymphalis mœra,. N. alis dentatis, fuscis, utrinque anticis sesquiocello ; poslicis ocellis suprà tribus, sublüs sex. Papilio mæra. Linn. Fab. p. 227. Le Satyre. Geoff. 2. p. 50. n° 19. Habite en Europe. Le Papilio meyæra s'en rapproche beaucoup. Etc. DANAÏDE. (Danaus.) Antennes filiformes, terminées par un bouton. Deux palpes longues, grêles, cylindracées, très-écar- tées. Les deux pattes antérieures courtes et en palatine dans les deux sexes. Les ailes ovales ou oblongues : les inférieures embrassant à peine l'abdomen en dessous. Onglets des tarses toujours simples. Antennæ filiformes, capitulo terminatæ. Palpi duo elongati, graciles, cylindracet, vatdè remoti. Pedes duo antici spurii, collo appressi in utro- que sexu. Alæ ovales vel oblongæ ; posticæ abdo- men infrà vix amplectentes. Tarsi unguibus sim- plicibus. Orservarions. Ce genre embrasse les danaïdes et les héliconiens de M. batreille. Ces lépidoptères, dans les deux sexes, ont les deux pattes antérieures en palatine, comme dans les nymphales ; mais leurs palpes allongées, grêles et écartées, les en distinguent principalement. Quant aux héliconiens , on les dis- tngue des autres danaïdes parce qu'ils ont les ailes oblongues et étroites. Ils ont en outre les palpes un peu plus longues, et le bouton des antennes plus droit. ESPÈCES. [Danaïdiens.] 1. Danaïde pieds-liés. Danaus plexippus. D. alis integerrimis, fulvis; venis nigris, dilatalis, mar- gine nigro ; punclis albis, anlicis fascià apicis albà. Papilio plexippus. Linn. Fab. p. 49. Cram. Ins. 1. tab. 3. /ig. A—B, Habite en Amérique. PAPILIONIDES. . 87 9, Danaïde concolore. Danaus similis. D. alis subrepandis, concoloribus, punctis cœrulescenti- albis versus basim lineatis. Papilio similis. Linn. Fab. p. 58. Habite dans l’Inde. 5, Danaïde midamus. Danaus midamus: D. alis integerrimis, nigris, albo punctalis : anticis suprà cærulescentibus, posticis suprà punctorum alborum strigà. Papilio midamus. Linn. Fab. p. 39. Habite les Indes orientales. 4. Danaïde veinée. Danaus idea. D. alis rolundatis, denudato-albis ; venis maculisque nigris. Papilio idea. Linn. Fab. p. 185. Habite dans les Indes. [ Héliconiens.] 5, Danaïde rouge. Danaus horta. D. alis integerrimis, rubris; anticis apice hyalinis, posli- cis sublüs albidis, nigro-punctatis. Papilio horta. Linn. Fab. p: 159. Habite en Afrique. 6. Danaïde Terpsichore. Danaus Terpsichore. D. alis oblongis, integerrimis, fulvis; posticis nigro punc- Lalis. 5 Papilio Terpsichore. Linn. Fab. p. 164. Habite en Asie. 7. Danaïde Polymnie. Danaus Polymnia. D. alis oblongis, integerrimis; anticis maculis apiceque nigris ; fascià flavà ; posticis fasciis 3 nigris; medià serralà. Papilio Polymnia. Linn. Fab. p. 164. Habite l'Amérique méridionale, 8: Danaïde Doris. Danaus Doris. D. alis oblongis, inlegerrimis, atris ; anticis flavo-ma- culalis, posticis suprà basi cæruleo-radiatis. Papilio Doris. Linn, Fab. p. 166. Habite à Surinam. Etc. LIBYTHÉE, (Libythca.) Antennes filiformes, un peu courtes, terminées par un bouton allongé. Deux palpes souvent plus longues que la tête, réunies en un bec avancé. Les deux pattes antérieures en palatine dans les mâles seulement. Les ailes inférieures embrassant l'abdomen en dessous. Antenne filiformes, breviusculæ, capilulo elon- gato terminalæ. Palpi duo sæpits capite longiores, in rostellum porrectum conniventes. Pedes duoantici, in maribus tantüm, brevissimi, spurit, Alœæ posticæ abdomen infrà amplectentes. Ossenvarions. Ce genre est le même que celui ainsi nommé par M. Latreille, 11 est caractérisé par la réunion des deux palpes qui forment un bec avancé devant la tête, et parce que les mâles seu- lement ont les deux pattes antérieures en palatine, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas ambulatoires. ESPÈCES. à Libythée du Celtis: Libythea Celtis. L. alis angulalo-dentatis fuscis ; maculis fulvis unicé- que albä, posticis sublüs griseis. Papilio Celtis. Fab, p. 140. Habite dans l'Europe australe, sur le micocoulier. 19 Libythée de Surinam. Libythea carinenta. L, alis falcalo-dentatis, fuscis, flavo-maculatis ; anticis apice atris; maculis quatuor albis. Papilio carinenta. Fab. p. 139. Cram. Ins. 9. t. 108. 7ig. E—F. Habite à Surinam. 3. Libythée Calliope. Libythea Calliope. L. alis oblongis, integerrimis, luteis; anticis strüs tribus, posticis fascis 3 nigris. Papilio Calliope. Linn. Fab. p. 160. Habite dans les Indes, Port des héliconiens. 4. Libythée Vulcain, Libythea Atalanta. L. alis dentalis, nigris, albo maculalis; fasci4 communi purpureä anticarum utrinque, poslicarum margi- nali. Papilio Atalanta. Linn. Fab. p. 118. Le Vulcain. Geoff. 2. p. 40. n° 6. Habite en Europe. Commune et fort belle. 5. Libythée du chardon. Zibythea cardut. S L. alis dentatis, fulvis, albo nigroque varieqatis ; posti- cis sublüs ocellis quatuor. Papilio cardui. Linn. Fab. p, 104. La Belle-dame. Geoff, 2. p. 41. n° 7. Habite en Europe. 6. Libythée œil de paon. Libythea Io. L. alis angulalo-dentatis, fulvis, nigro maculatis; singulis ocello cœruleo. Papilio To. Linn. Fab. p. 88. Le Paon du jour. Geoff. 2. p. 36. n° 2, Habite en Europe. se Libythée de l’ortie. Zibythea urticæ. L. alis angulatis, fulvis, nigro-maculatis ; anticis su- pré punclis tribus. Papilio urticæ. Linn. Fab. p. 122. La petite Tortue. Geoff. 2. p. 37. n° 4. Habite en Europe, sur l’ortie. Etc. PIÉRIDE, (Pictis.) Antennes filiformes, terminées en massue ou en bouton, Deux palpes triarticulées, G* 88 HISTOIRE DES INSECTES. Les quatre ailes relevées dans le repos, un canal au bord interne des inférieures embrassant l’abdo- men par-dessous. Antenne filiformes, clavä vel capitulo terminalæ. Palpi duo articulis tribus. Alæ omnes in quiele rectæ : posticæ abdomen subtüs in canali excipientes. Onservarions. Les priérides dont il s’agit sont celles de Latreille, auxquelles je réunis ses coliades. Ces papilionides ont leur chrysalide attachée dans son milieu par un cordon, et diffèrent de ceux qui viennent après par le canal que le bord interne et rapproché des ailes inférieures forme au-dessous de l'abdomen. Ils ont les crochets des tarses unidentés ou bifides. La plupart des espèces de piérides sont communes en Europe. ESPÈCES. 1. Piéride du chou. Pieris brassicæ. P., alis rotundalis, integerrimis, albis ; anticis maculis duabus apicibusque nigris, major. Papilio brassicæ. Linn. Fab. p. 186. Le grand Papillon blanc du chou. Geoff. 2. p. 68. n° 4o. Habite en Europe. Espèce très-commune. Chenille pana- chée de jaune, de noir et de bleu. 9, Piéride mineure. Pteris Rapæ. P. alis integerrimis, anticis maculis duabus apicibus- que nigris, minor. Papilio Rapæ. Linn. Fab. p. 186. Le petit Papillon blanc du chou. Geoff. 2. p. 69. n° 4r. Habite en Europe, sur le chou. Chenille verte , avec une bande d'un blanc jaunâtre de chaque côté. 5. Piéride du navet. Pieris napi. P. alis integerrimis, albis ; sublüs venis dilatalis vires- centibus. : Papilio napi. Linn. Fab. p. 187. Le petit Papillon blanc veiné de vert. Geoff. 2. p. 70. n° 42. Habite en Europe. Très-commune. 4. Piéride de la moutarde. Pieris sinapis. P. alis rotundatis, integerrimis, albis ; apicibus fuscis. Papilio sinapis. Linn. Fab. p. 187. Engram. Pap. d'Europe. pl. 1. n° 106. Habite en Europe. 5. Piéride gazée. Pieris cralægi. P. alis rotundatis, integerrimis, albis, venis nigris. Papilio cratægi. Linn. Fab. p. 182. Le Gazé. Geoff. 2. p. 71. no 43. Habite en Europe, dans les jardins. 6. Piéride aurore. Pieris cardamines. P. alis rotundatis, integerrimis , albis; posticis sublàs viridi-marmoratis. Papilio cardamines. Linn. Fab. p. 193. L'Aurore. Geoff, 2. p. 71. n° 44. Habite en Europe. 7. Piéride citron, Pteris rhamni. P. alis integerrimis, angulatis, flavis ; sinqulis punclo ferrugineo. Papilio rhamni. Linn. Fab, p. 211. Le Citron. Geoff. 2. p. 74. n° 47. Habite en Europe. 8. Piéride souci. Pieris hyale. P. alis rotundatis, flavis; posticis maculà fulvä; subtüs punelo sesquialtero argenteo. Papilio hyale. Linn. Fab. p. 207. Le Souci. Geoff. 2. p. 75. n° 48. Habite en Europe. Etc. PARNASSIEN. (Parnassius.) Antennes filiformes , terminées par un bouton court. Deux palpes élevées au delà du chaperon, ayant leur troisième article très-distinct. Aïles relevées dans le repos : les inférieures écar- tées et n’embrassant point l'abdomen en-dessous. Crochets des tarses simples. Chrysalide dans une coque. Antenne filiformes, capitulo brevi erecto termi- natæ. Palpi duo ultra clypeum assurgentes ; arti- culo tertio valdè distincto. Alæ insecto sedente erectæ; inferiores remote, abdomen infra non amplectentes. Tarsi unguibus simplicibus. Chrysalis subfolliculata. Osservarions. Ce genre, le même que celui de M. Latreille, n'embrasse que peu d’espèces connues; mais elles sont singulières en ce que les femelles ont une poche à l'extrémité de l'abdomen, et que les chrysalides sont renfermées dans une sorte de coque. Les ailes des parnassiens connus sont peu chargées d’écailles. Par leur écartement, les infé- rieures laissent le corps libre et à découvert en- dessus et en dessous. ESPÈCES. 1. Parnassien Apollon. Parnassius Apollo. P. alisrotundatis, integerrimis, albis, nigro-maculalis : posticis suprà ocellis quatuor, sublüs sex. Papilio Apollo. Linn. Fab. p.18r. Engr. Pap. d'Europe. pl. 47. n° 99. Habite en Europe, dans les Alpes, les Pyrénées, etc. 2. Parnassien du Nord. Parnassius Mnemosyne. P. alis rotundatis , integerrimis, albis, nigro-nervosis; anticis maculis duabus nigris marginalibus. Papilio Mnemosyne. Linn. Fab. p. 182. Engram. Pap. d'Europe, pl. 48. n° 100. Habite en Europe, surtout dans le Nord, - PAPILIONIDES,. 89 THAÏS. (Thaïs.) Antennes filiformes, terminées par un bouton allongé, courbé. Deux palpes élevées au delà du chaperon, troisième article très-distinct. Ailes relevées dans le repos; les inférieures écar- tées, n'embrassant point l'abdomen en dessous. Onglets des tarses simples. Chrysalide nue, attachée dans son milieu par un cordon. Antennæ filiformes, capitulo elongato, arcuato, terminatæ. Palpi duo ultrà clypeum assurgentes ; articulo tertio valdè distincto. Alœ insecto sedente erectæ : inferiores abdomen infra non amplectentes. Tarsiunquibus simplicibus. Chrysalis nuda, filo transverso alligata. Osservarions. Les {haïs seraient des piérides , si leurs ailes inférieures formaientun canal au-dessous de l'abdomen. N'ayant pas ce caractère, elles se rapprochent des papillons , et n’en diffèrent princi- palement que parce qu'elles ont les palpes plus longues, triarticulées, à troisième article très-dis- tüinct. Le bouton qui términe leurs antennes est un peu allongé et courbé. ESPÈCES. 1. Thaïs Diane. Thaïs Hypsipyle. Th. alis dentatis, flavis, nigro variegalis, apiceradiatis; poslicis punclis seplem rubris. Papilio Hypsipyle. Fab. p. 214. Engr. Pap. d'Europe , pl. 52. n° 109. Habite le Piémont, l'Autriche. 2. Thaïs Proserpine. Zhaïs rumina. Th. alis dentatis, flavis, nigrovariegalis ; anticis maculis sex rubris. La Proserpine. Engr. Pap. d'Europe, pl. 78. n° 109 bis. Habite la France méridionale , le Portugal. PAPILLON. (Papilio.) Antennes filiformes, terminées par un bouton presque ovale. Deux palpes très-courtes, atteignant à peine le chaperon, à troisième article très-pelit, peu distinct. Les ailes relevées dans le repos : les inférieures écartées par leur bord interne, et n’embrassant point l'abdomen en dessous. Chrysalide nue, angu- leuse , attachée dans le milieu par un cordon. Antenne filiformes, capitulo subovato terminatæ. Palpi duo brevissimi, clypeum vix attingentes ; articulo terlio minimo, subinconspicuo. Alœ in quiete erectæ ; inferiores margine interno remolæ, abdomen infrà non ampleclentes. Chrysalis nuda, angulala, filo transverso alligata. Osservarions. Le genre papillon, ici réduit, est encore fort nombreux en espèces ; et comprend les plus beaux papilionides. On n'y rapporte plus ceux qui ont quatre épines aux jambes postérieures , ni ceux dont la chrysalide est suspendue par son extré- mité postérieure , ni enfin ceux dont les ailes infé- ricures, rapprochées par leur bord interne, embras- sent le dessous de l'abdomen. Les papillons dont il s'agit maintenant, embras- sent principalement les chevaliers [equites] de Linné, qu'il distingue en grecs et en troyens. Je n’en cite- rai que quelques-uns, les divisant en ceux dont les ailes sont sans queue postérieurement, ct en ceux dont les ailes se terminent en queue. ESPÈCES. [Papillons sans queue. ] 1. Papillon Priam. Papilio Priamus. P.alis denticulatis, holosericeis ; anticis supra viridibus, macul& atrà ; posticis maculis sex nigris. Papilio Priamus. Lion. Fab. p. 11. Cram. Ins. 2. tab. 23. /ig. A—B. Habite l'ile d'Amboine. 2, Papillon Rémus. Papilio Remus. P.alis dentatis, subconcoloribus, nigris ; posticis ulrin- que maculis flavis marginalibus. Papilio Remus. Fab. p. 11. Habite l'ile d'Amboine. 5. Papillon Memnon. Papilio Memnon. P. alis dentatis, omnibus sublüs basi rubro-notatis. Papilio Memnon. Linn. Fab. p. 12. Habite en Chine. 4. Papillon Anchise. Papilio Anchises. P. alis dentatis, concoloribus, nigris ; posticis maculis seplem ovalis, coccineis. Papilio Anchises. Linn. Fab. p. 13. Habite en Amérique. : Etc. [Papillons à queue.] 5. Papillon Ajax. Papilio Ajax. L. P. alis caudatis, concoloribus, fuscis; faciis flavescenti- bus; posticis subtàs sanguineis, anguloque ani fulvo. Papilio Ajax. Fab. p.33. Habite l'Amérique septentrionale. 6. Papillon flambé. Papilio Podalyrius. L. P. alis caudatis, subconcoloribus, flavescentibus ; fasciis fuscis, geminalis; posticis sublès lineä sanquined. Papilio Podalyrius. Fab. p. 24. Geoff. 2. p. 56. n° 24. Habite l'Europe australe, la France dans le midi. 7. Papillon du fenouil. Papilio Machaon. L. P.alis caudatis, concoloribus, flavis; limbo fusco; lunu- lis flavis; angulo ani fulvo. Papilio Machaon. Fab. p. 30, Geoff. 2. p. 54. n° 23, Engr. Pap. d'Europe, pl. 34. 70. et suppl. 3. pl. 6. n° 68. Habite en Europe, sur le fenouil, la carotte, ete, C’est un des plus beaux papillons de France. Etc. 90 HISTOIRE DES INSECTES. INSECTES BROYEURS, Leur bouche offre des mandibules, le plus souvent accompagnées de mâchoires, sous leur forme appro- priée, Ils coupent ow broient des corps concrets. Dans les quatre premiers ordres déjà exposés , on n’a vu, dans des insectes parfaits, que des suceurs, c'est-à-dire, que les animaux dont la bouche est munie d’un sucoir pour prendre leur nourriture. Ce suçoir, composé de deux à cinq pièces, qui se réunissent pour former un tube, s’est trouyé muni d’une gaine dans les trois premiers ordres , et, dans le quatrième, nous l'avons vu tout à fait à nu, for- mant une trompe, que l'animal roule en spirale, lorsqu'il ne s’en sert pas. Enfin, ce sucçoir s’est montré partout, plus ou moins apparent, selon que l'insecte parfait qui en est muni, prend plus ou moins de nourriture après sa dernière transformation. Maintenant, nous allons trouver à la bouche des insectes parfaits qui nous restent à considérer, des instruments qui nous paraitront nouveaux; et ef- fectivement cette bouche exécute des fonctions réellement nouvelles. Nous trouverons des mandi- bules utiles, qui se meuvent transversalement, et, dans le plus grand nombre, nous verrons que ces mandibules sont accompagnées de mâchoires rame- nées à leur forme appropriée : en sorte que les in- sectes qui possèdent ces parties ne sont plus des suceurs , mais de véritables broyeurs ou rongeurs, qui font usage d'aliments solides. Cependant, comme la nature ne passe jamais brusquement d’un mode à un autre, sans offrir les traces de sa transition, nous croyons que notre distribution des insectes est naturelle, en ce que, dans le premier des quatre ordres qui nous restent à exposer, nous retrouvons encore une espèce de suçoir constitué par la réunion des mâchoires et de la lèvre inférieure encore allongées et étroites ; mais ce suçoir est accompagné de mandibules utiles. Il en résulte que les insectes qui sont dans ce cas, sont à la fois suceurs et rongeurs. Tel est effectivement ce que l’on observe à l’é- gard des hyménoptères, qui vont maintenant nous occuper. ORDRE CINQUIÈME. LES HYMÉNOPTÈRES. Bouche munie de mandibules utiles, et d'un suçoir formé de trois pièces, imitant une trompe divisée. Une gaïtne courte à la base du suçoir. Quatre palpes. Trois petits yeux lisses sur la tête. — Qua- tre ailes nues, membraneuses, veinées, inégales : Les inférieures toujours plus petites. — Anus des femelles armé d'un aïguillon, ou muni dune tarière. — Larves vermiformes, les unes sans pattes, les autres avec des pattes. Nymphe immo- bile. Orservarrons. C’est dans l’ordre des hyménoptères qu’on trouve pour la première fois des mandibules véritablement utiles, et qui se meuvent transver- salement. Néanmoins ces insectes offrent encore une espèce de sucoir qui en fait effectivement les fonctions, et auquel on a donné d’abord le nom impropre de langue, etensuite celui de promuscide, qui vaut mieux. Ce sucoir est plus ou moins allongé, selon les races qui en font plus ou moins d'usage. Il est composé de trois pièces, dont les deux latérales sont des mâchoires allongées, étroites, qui ne sont encore que préparées, et la troisième, une lèvre inférieure aussi préparée, et qui est embrassée par ces espèces de mâchoires. Ces pièces forment, par leur réunion, un demi-tube qui fait les fonctions de sucoir ou de trompe. On sent qu'en désunissant et raccourcissant ces trois pièces, la nature a pu, dans les insectes des ordres suivants, offrir des mandibules, des mâchoires libres et des lèvres ra- menées aux formes appropriées à ces parties. Quant à la gaine courte qui embrasse la base du sucoir des hyménoptères, c’est évidemment le men- ton de l’animal qui la fournit. Ainsi, l’on peut dire que les hyménoptères ne sont pas encore complétement desinsectes broyeurs, puisque la plupart sucent encore; et déjà néan- moins, ils le sont en partie, possédant des mandi- bules propres à couper ou à déchirer, dont üs font usage. C'est M. Latreille qui a, je crois, le premier re- marqué que la langue ou lesucoir des zyménoptères était formé par l'union des mâchoires avec la lèvre inférieure qu’elles embrassent; et c’est assurément une observation très-importante pour ceux qui s’inté- ressent à l'étude de la nature. Au lieu de considérer comment les mâchoires, en s’unissant à la lèvre inférieure, ont pu former un suçoir, il faut rechercher comment, en désunis- sant et raccourcissant les pièces du sucoir, la nature a pu transformer ce suçcoir en deux mâchoires et en une lèvre séparée. Alors on concevra que ces parties ,'raccourcies et devenues libres, ont donné lieu à la bouche des insectes des ordres suivants en qui le sucçoir a tout à fait disparu. IL est donc très-curieux de voir qu’en quittant les insectes suceurs l’on trouve d’abord des demi- broyeurs , et qu'après ceux-ci l’on ne rencontre plus que des broyeurs complets. Ces considérations, intéressantes pour la philoso- phie de la science, eussent été plus tôt senties , si, dans l'étude des insectes, comme dans celle des au- tres classes d'animaux, l’on n’eût pas toujours procédé du plus composé vers le plus simple, c’est- à-dire dans un ordre inverse de celui de la nature. Les hyménoptères sont liés, d’une part, aux lé- pidoptères par leur langue ou espèce de sucoir, ainsi que par leur nymphe immobile, qui s'enferme dans LES HYMÉNOPTÈRES. 91 une coque légère; et d’une autre part, ils tiennent aux névroptères par leurs mandibules et par leurs ailes nues et membraneuses. Ils ont même de si grands rapports avec les névroptères , que Geoffroy ne les en distinguait pas; mais il les y réunissait et en formait un ordre, sous le nom de fétraptères à ailes nues. 1] résulte de ces considérations , qu’il n'est pas possible de contester la transition naturelle que forment les Lyÿménoplères des insectes suceurs aux insectes rongeurs, c'est-à-dire de ceux qui n’ont qu’un sucoir pour prendre leur nourriture, à ceux qui ont des mâchoires et des mandibules utiles. Les hyménoptères ont quatre ailes nues, mem- braneuses et d'inégale grandeur, les inférieures étant constamment plus courtes et plus petites que les supérieures. Ce caractère fait distinguer au premier aspect les Ayménoptlères des névroptères; Car dans ceux-ci les ailes inférieures sont à peu près aussi longues que les supérieures, el quelquefois plus longues. Les unes et les autres, dans les pre- miers, sont chargées de nervures longitudinales peu nombreuses, et qui se joignent obliquement sans fornier de véritable réticulation comme celles des névroptères. Lorsque linsecte fait usage de ses ailes, il les étend sur le même plan lune à côté de l’autre, et les unit fortement par le moyen de petits crochets qui ne sont visibles qu'au microscope. Ces ailes ne se séparent point tant que le vol dure, et semblent n'en former qu'une seule de chaque côté. Nous avons vu des crochets analogues dans une grande partie des lépidoptères; mais, dans les papilio- nides, où ces crochets n'existent point, nous avons remarqué que le vol était très-irrégulier et ne s'exéculait que par sauts et en zigzag. Dans un grand nombre d’hyménoptères, l’anus des femelles et celui des neutres de certaines races est armé d’un aiguillon que l’insecte tient caché dans l'extrémité de son abdomen. Un grand nombre d’autres hyménoptères n’ont pas l’aiguillon dont je viens de parler; mais parmi eux, les femelles sont munies d’une tarière à l’ex- trémité de leur abdomen , instrument qui leur sert à déposer leurs œufs, et souvent à percer les corps étrangers dans lesquels elles veulentles placer. Cette tarière, composée ordinairement de trois pièces, pique quelquefois comme un aiguillon, mais elle en est néanmoins très-distincte. Les Ayménoptères sont en général du nombre des insectes qui présentent les particularités les plus remarquables par des habitudes, quisont quelque- fois tellement singulières, qu'on a cru pouvoir les qualifier d'industrie, comme si elles provenaient de la faculté de combiner des idées, en un mot, de penser. L'illusion que l’on s’est faite sur la source de celles de leurs habitudes et de leurs manœuvres qui nous paraissent si étonnantes, sera détruite dès qu'on aura reconnu les produits, sur lPorga- nisation intérieure, des habitudes contractées et conservées dans les diverses races, selon les cir- constances dans lesquelles chacune a été forcée de vivre, et dès que l’on considérera que les individus de chaque race ne peuvent faire autrement que comme ils font. Quoi qu’il en soit, ces insectes, sous loute sorte de rapports, sont très-intéressants, méritent d’être étudiés, et déjà beaucoup d’entre eux ont attiré l'attention des naturalistes observateurs, et surtout de M. Latreille, qui a beaucoup contribué à nous les faire bien connaitre. or È Ii y en a qui vivent en sociélé, qui semblent alors dirigés par une police admirable, et qui font des ouvrages étonnants par leur composition et leur régularité. d dé EN Toujours fidèle à mon plan qui consiste à em- ployer les principales divisions établies par Latreille parmi les insectes, je partage l'ordre intéressant des hyménoptères en deux sections, qui embras- sent huit grandes familles ; voici l'énoncé de ces divisions. DIVISIONS PRINCIPALES DES HYMÉNOPTÈRES. Jre SEcrron. HYMÉNOPTÈRES A AIGUILLON- Point de tarière distincte dans les femelles pour déposer les œufs, un aiquillon piquant caché dans Le dernier anneau de l'abdomen des femelles et des neutres. (a) Larves vivant du pollen ou du miel des fleurs. Pattes postérieures ordinairement pollinifères. Les Anthophiles. (b) Larves carnassières ou omnivores. Pattes postérieures jamais pollinifères. Les Rapaces. Ile Secrion. HYMÉNOPTÈRES A TARIÈRE. Abdomen des femelles muni d’une tarière dis- tincte , qui sert à déposer les œufs. $. Tarière tubulaire , non fissile : elle forme à l'extrémité de l'abdomen un tube qui ne se divise point longitudi- nalement en plusieurs valves. Les Tubulifères. 8. Tarière plurivalve, fissile : elle se divise longitudina- lement en plusieurs valves, dont les latérales servent de gaine aux autres. * Abdomen pédiculé ou subpédiculé. Il tient au corselet par un filet ou par un point, c'est-à-dire, par une pe- tite portion de son diamètre transversal. Larves apodes. (x) Antennes filiformes ou sétacées, de vingt articles ou davantage, le plus souvent vibratiles. Les Ichneumonides. (2) Antennes de seize articles au plus, et souvent d'un nombre moindre. () Abdomen des femelles non caréné en dessous. Il s’insère sur le corselet ou au-dessus de son extré- mité postérieure. Les Évaniales. (Xef) Abdomen des femelles caréné en dessous. Il s'in- sère à l'extrémité postérieure du corselet. (a) Antennes brisées , s'épaississant en massue vers leur sommet. Tarière non roulée en spirale dans l'inaction. Les Cinipsaires. 92 HISTOIRE DES INSECTES. (b) Antennes droiles. Tarière roulée en spirale dans l'inaction , et alors cachée entre deux la- mes sous l’abdomen. Les Diplolépaires. +** Abdomen tout à fait sessile : il tient au corselet par toute sa largeur, Larves pédifères. Les Érucaires. = —— PREMIÈRE SECTION. HYMÉNOPTÈRES A AIGUILLON. Abdomen des femelles dépourvu de tarière. Un ai- guillon piquant, caché dans le dernier anneau de labdomen des femelles et des neutres. Larves apodes. Les hyménoptères de cette section n’ont point de tarière, et même ne montrent au dehors aucun aiguillon apparent. Cependant ils en ont un, surtout les femelles et les neutres, et cet aiguillon est caché dans l'extrémité de leur abdomen. Il paraît que cet aiguillon ne leur sert nullement à déposer des œufs, et qu’il n’est réellement qu’une arme pour ces in- sectes. Cette arme, qu'ils emploient tantôt pour se défendre de leurs ennemis ou de ceux qui les in- commodent, tantôt pour tuer d’autres insectes, est .vénénifère, et fait en général une douleur très- cuisante. Comme les hyménoptères à aiguillon sont très- nombreux, et que les uns ne vivent que du miel ou du pollen des fleurs, tandis que les autres pom- pent différents sucs, et même vivent de proie, on les a partagés en deux familles naturelles ; savoir : Les Anthophiles. Les Rapaces. Examinons successivement chacune de ces fa- milles. PREMIÈRE FAMILLE. LES ANTHOPHILES. Larves vivant du pollen ou du miel des fleurs. Les pattes postérieures de l’insecte parfait ordinaire- mient pollinifères. Parmi les hyménoptères à aiguillon, on distingue les anthophiles, ou ceux qui aiment les fleurs dont ils sucent le miel, des rapaces, c’est-à-dire, de ceux qui vivent de proie. On peut considérer Jes antho- philes comme composant une grande famille , de laquelle les abeilles font essentiellement partie. Comme la plupart ramassent le pollen des fleurs, et qu’ils rassemblent cette poussière des étamines sur la palette que forme le premier article des tar- ses postérieurs, on a, en effet, remarqué que, dans les anthophiles, le premier article des tarses posté- rieurs est fort grand, dilaté, comprimé, et, en général, velu ou muni d’une brosse. Dans les insectes de cette famille, la division in- termédiaire de la lèvre inférieure, qui fait partie de leur sucoir, est fort allongée, subfiliforme, sur- tout dans ceux de la division des apiaires. Le men- ton est cylindrique, et sert de gaine à la partie inférieure de la langue ou promuscide. Les larves des anthophiles sont apodes et vermi- formes. Elles vivent, en général, solitairement dans la loge ou l’alvéole où elles sont renfermées avec leur provision de nourriture. Les anthophiles, que l’on distingue en apiaires et en andrénettes, sont nombreux en espèces et même en genres. Voici les caractères de leurs principales divisions. DIVISION DES ANTHOPHILES. $. Division intermédiaire de la langue filiforme, aussi longue ou plus longue que sa gaïne, et ré- téchie en dessous dans l’inaction. (Anthophiles apiaires.) (1) Premier article des tarses postérieurs dilaté dans les femelles et les neutres, et toujours pollinifère. (a) Insectes vivant en société : trois sortes d'individus pour l'espèce. () Jambes postérieures sans éperons à leur extré- mité. Abeille. Mélipone. (—-:—+) Jambes postérieures terminées par deux épe- rons, Bourdon. Euglosse. (b) Insectes vivant solitairement : deux sortes d'individus pour l'espèce. (*) Divisions latérales de la lèvre aussi longues ou plus longues que ses palpes. Eucère. (**) Divisions latérales de la lèvre beaucoup plus courtes que ses palpes. Méliturge. Anthophore,. ANTHOPHILES. 95 (2) Premier article des tarses postérieurs point dilaté et ja- mais pollinifère. (a) Deux palpes semblables. Systrophe. Panurge. (b) Palpes inégales : les labiales sétiformes. (*) Labre court, transversal ou presque carré. presq Xylocope. Cératine. (*) Labre plus long que large, incliné en bas perpendi- culairement. Mégachile. Philérème. (**) Labre semi-circulaire, un peu plus large que long. Nomade. ($. Division intermédiaire de la lungue plus courte que sa gaïne, non filiforme, soit réfléchie en dessus , soit droile ou seulement inclinée dans Pinaction. (Anthophiles andrénettes.) (1) Division intermédiaire dela langue lancéolée. Andrène. Halicte. (2) Division intermédiaire de la langue dilatée et presque en cœur au sommet. Collèle. —#;5— ANTHOPHILES APIAIRES. ABEILLE. (ADis.) Antennes filiformes, brisées. Lèvre supérieure transversale. Mandibules subtriangulaires , à dos lisse. Quatre palpes inégales : les maxillaires uniar- ticulées. Langue allongée, filiforme, fléchie en des- sous dans l’inaction. Insectes vivant en société; trois sortes d’indi- vidus pour l'espèce : des mâles, des femelles et des neutres. Abdomen ovale-trigone ; allongé-conique dans les femelles. Premier article des tarses postérieurs di- laté, comprimé, en carré long, ayant une dent marginale vers sa base, et velu d’un côté, avec des stries transverses dans les neutres. Gâteaux formés de cire, ayant des alvéoles sur les deux faces. Antennæ filiformes, fractæ. Labrum tr'ansver- sum. Mandibulæ subtrigonæ; dorso lœvi. Palpi quatuor inæquales : maxillaribus uniarticulatis. Linqua elongata, filiformis, in quiele inflexa el mento incumbens, Insecta societates ineuntia ; ordinibus tribus pro specie ; masculi, femineæ et neutra. Abdomen ovale, subtrigonum ; in feminis elongato- conicum. Tarsorum posticoruwm articulus primus dilatatus, compressus elongato-quadratus, versüs basim dente vel auricul& auctus, uno latere hirsu- tus cum striis transversis in neutris. Nidi è cerà constructi; alveolis in utrâque super- ficie insidentibus. Osservarions. Le genre abeille (apis), établi par Linné, était très-nombreux en espèces. On y réunis- sait une multitude d’apiaires qui offraient, entre elles, de grandes différences dans leurs habitudes et leur manière d’être. On y associait même celles qui vivent en société formée de trois sortes d’indi- vidus, avec celles qui vivent solitairement, et dont l'espèce ne se compose que de mâles et de femelles. On devait donc s'attendre que tant de diversité dans la manière d’être de ces apiaires, avait dû produire dans les caractères des parties de ces insectes, des différences remarquables; ce qui fut effectivement constaté par l'observation. En effet, les entomologistes modernes, et surtout M. Latreille, ont considérablement réduit le genre apis de Linné, et l'ont partagé en différents genres particuliers, employant diverses considérations dont les principales sont tirées, soit de l’état de la langue ou promuscide, soit de celui du premier article des tarses postérieurs. J'ai adopté plusieurs de ces distinctions généri- ques parmi les anthophiles ; et dans la division des apiaires, le genre abeille dont il s’agit ici, est le même que celui qu'a institué M. Latreille. Les abeilles ont le corps velu ou pubescent, l'ab- domen presque sessile, les ailes non plissées longi- tudinalement, comme les guépiaires, des brosses de poils au premier article de leurs tarses postérieurs sur une de ses faces, surtout dans les neutres, où cet article eststrié transversalement en sa face velue. Ces insectes vivent en grandes sociétés, composées de trois sortes d'individus, parmi lesquels les mâles seuls ne piquent point, et manquent probablement d’aiguillon. Leurs petits yeux lisses sont disposés en triangle. Leurs jambes postérieures sont inermes et non terminées par des éperons, comme dans les bourdons et les euglosses. On sait combien ces insectes sont intéressants, soit par leurs produits utiles pour nous (le miel et la cire), soit par les particularités singulièrement curieuses de leurs sociétés, de leur instinct, de leurs travaux et des habitudes particulières à chaque sorte d’individu de ces sociétés. Les neutres, qui ne sont que des femelles avortées, ou sans sexe, for- eut, dans chaque société, le plus grand nombre d'individus ; ce sont eux qui font tout le travail, et l'on sait maintenant quels sont les moyens qu'ils emploient au besoin pour obtenir quelques femelles fécondes. Tout cela est actuellement bien connu ; mais ce qui ne l’est pas encore suflisamment, c'est la source de la cire. On avait pensé que la cire provenait du pollen des fleurs, et cependant le naturaliste Æuber prétend qu’elle n’est que du miel alléré ou changé par la digestion dans l'estomac des abeilles. Un mé- 94 HISTOIRE DES INSECTES. lange de cire et de miel trouvé dans le second esto- mac de l'abeille, paraît avoir donné lieu à cette opinion. M. Æuber a considéré ce mélange comme de la cire en partie formée, et plus ou moins per- fectionnée. Son opinion, à cet égard, est-elle fondée ? Les abeilles ici déterminées sont originaires de l’ancien continent. Celles que l’on connait dans le nouveau (l'Amérique), offrant quelques caractères particuliers, consutuent le genre des mélipones, qui vient ensuite. ESPÈCES. 1. Abeille domestique. Apis mellifica. A. pubescens; thorace subgriseo; abdomine fusco; tibiis posterioribus ciliatis, intas transversè strialis, Linn. Apis mellifica. Linn. Fab. Oliv. dict. n° 10. L'abeille domestique. Geoff. 2. p.407. Habite en Europe, dans les bois. On l'élève ou la cultive en domesticité dans des ruches pour en retirer le miel et la cire qu’elle recueille. 9. Abeille de Madagascar. Apis unicolor. A.subnigra, pubescens ; Lhoracis dorso nudiusculo; ab- domine nilido, partim glabro, unicolore. Apis unicolor. Latr. Annales du Mus. vol. 5. p. 168. pl. 13. f. 4. Habite l’île de Madagascar , celles de France et de Bour- bon. Elle est un peu plus petite que la précédente , a l'abdomen un peu plus court proportionnellement, et donne un miel verdâtre d’un goût exquis. 5. Abeille indienne. Apis indica, A. nigra, cinereo-pubescens ; abdomine subglabro ; seg- mentis primariis fusco-rubentibus. Apis indica, Latr. Annales du Mus. 4. p.390. pl 69. f. 5. let vol. 5.p. 169. pl. 13. Ê. 5. Habite au Bengale et à Pondichéri. 4. Abeille ailes-noires. 4pis nigripennis. A. fusco-nigra, pubescens ; abdominis dorso kirsutie rufo-flavescente oblecto ; alis anticis nigrinis. Apis nigripennis. Latr. Annales du Mus. 5. p. 170. pl. 13. UT Habite au Bengale. Masse. 5. Abeille fasciée. 4pis fasciata. A. fusco-nigreseens, supernè hirsulie cinereo-flavicante onusta; scutello abdominisque seymentis primariisru- bentibus. Ù Apis fasciata. Late. Annales du Mus. 5. p. 171. pl. 13. f. 9. Habite l’Italie, près de Gènes; l'Égypte. 6. Abeille ligurienne. 4pis ligustica. A. abdominis segmentis duobus primariüs basique Lertii pallidè rubentibus. Apis ligustica.Spinol. Latr. Mém. sur les Ab. Humboldt. Voy. p. 28. pl. 19. f. 4—6. Habite l'Italie et probablement la Morée, l’Archipel, le Levant. Etc. MÉLIPONE. (Melipona). Antennes comme dans les abeilles. Lèvre supé- rieure souvent à peine apparente. Petits yeux lisses en une ligne transverse. Insectes vivant en société , formée de trois sortes d'individus. Abdomen court, arrondi-conique. Premier article des tarses postérieurs comprimé, rétréci à sa base, obtrigone, inarticulé, jamais strié transversalement. Onglets des tarses non dentés. Nids alvéolaires formés de cire. Antennæ ut in apibus. Labrum sœæpè vir conspi- cuum. Ocelli in lineà transversà dispositi. Insecta soctetates ineuntia : ordinibus tribus pro specie. Abdomen breve, conico-rotundatum. Tarsorum posticorum articulus primus com- pressus, basi attenuatus, obtrigonus, inauriculatus, nunquam transversè striatus. Ungues tarsorum edentuli. Nidi alveolares à cer4 constructi, Ogservarioxs. Ce genre embrasse les mélipones et les trigones de Latreille, Il se compose d’apiaires qui vivent en Amérique, ét qui ont tant de rapports avec les abeïlles qu’on aurait pu ne pas les en sé- parer. Cependant, comme elles offrent quelques caractères distinctifs, et qu'elles ont peut-être des habitudes particulières , j'ai conservé cette distinc- tion déjà établie. Les jambes postérieures des mélipones sont sans épines au sommet comme celles des abeilles ; mais elles sont proportionnellement plus larges. Le bout inférieur de ces jambes parait concave ou échancré, et offre à son angle interne un faisceau de cils nom- breux et serrés. Le premier article des tarses pos- térieurs n'offre point cette dent ou cette oreillette marginale que l’on observe à celui des abeïlles. ESPÈCES. 1. Mélipone ruchaire. Mellipona favosa. M. nigra; thorace hirsutie rufescente obtecto; clypeo bimaculato; abdominis segmentis margine flavis. Apis favosa. Fab. suppl. p. 275. Coqueb. Ilustr. ic. dec. 3. t. 22. f. 3. Latr. Ann. du Mus. 5. p.175. t. 18. f. 12. Habite à Cayenne. 2, Mélipone Amalthée. Melipona Amalthea. M. nigra, immaculata ; larsis apice obscurè rufis. Apis Amalthea. Oliv. dict. n° 102. Fab. n°52. Latr. Annales du Mus. 5. p. 174. pl. 13. . 13. Habite à Cayenne, à Surinam. Les alvéoles de son nid sont très-grands relativement à la petitesse de l’insecte. Son miel est très-fluide, doux, fort agréable. 8. Melipone jambes-rousses. Melipona ruficrus. M. nigra ; tibiis posticis articuloque primo tarsi luteo- brunneis. Apis rufierus. Latr. Annales. 5. p. 176. Trigona ruficrus. Jurin, Hyménopt, p. 26. Habite le Brésil. d ANTHOPHILES. 95 4. Mélipone cul-jaune. Melipona postica. M. nigra; capile , antennarum scapo, pedibus anticis aliorumque maxim& parte, rufescenlibus ; thorace pubescente; abdomine posticè flavescenti-sericeo. Melipona postica. Ilig. Magaz. 1806. p. 157. Latr. Mém. sur les Ab. Humboldt. Voyage. p. 33, pl. 20. f. 4. Habite le Brésil. 5. Mélipone päle. Melipona pallida. M. abdomine trigono, depresso; corpore penilüs rufes- centi. Trigona pallida. Latr. Gen. Crust. et Ins. 4. p. 183. Apis pallida. Latr. Annales du Mus. 5. p. 177. pl. 13. f. 14. Habite à Cayenne. Etc. BOURDON. (Bombus.) Antennes filiformes, brisées. Lèvre supérieure transverse. Mandibules en cuilleron, à sommet arrondi, denté. Quatre palpes : les maxillaires spa- tulées. Petits yeux lisses en ligne transverse. Le corps gros, très-velu : couleur des poils variée par bandes transverses ou par taches. Les jambes postérieures terminées par deux épines. Trois sortes d'individus pour l'espèce. Antennæ filiformes, fractæ. Labrum transver- sum. Mandibulæ cochleariformes, apice rotundateæ, dentatæ. Palpi quatuor, maxillaribus spatulatis. Ocelli in line4 transvers4 dispositi. Corpus magnum, hirsutissinvum. Pilis in fascias aut maculas versicolores dispositis. Tibiæ poslicæ apice bispinosæ. Societas è tribus ordinibus tindividuorum pro specie. Osservarions. Les bourdons constituent un genre qui mérite d’être conservé. Ils se distinguent des abeilles non-seulement par leur corps gros, très- velu , offrant des zones colorées transversales ou des taches fort remarquables, et par leurs jambes posté- rieures terminées par deux épines, mais parce que leurs mandibules sont en cuilleron, surtout dans les femelles et les neutres, et parce que leurs petits yeux lisses sont disposés en ligne transverse. Ces apiaires vivent en société comme les abeilles ; mais leur nombre y est bien moins considérable, car il ne va guère, dit-on, qu'à une vingtaine. On sait que la plupart de ces grosses apiaires, à corps très-velu et coloré par zones transverses, font leur nid dans la terre, el particulièrement dans les terrains recouverts de gazon. Les trous qu'elles y forment sont assez vastes et se maintiennent par l’entrelacement des racines qui affermit le terrain. On dit que les gâteaux que se construisent les bour- dons n’ont des cellules que d’un seul côté ; que ces cellules sont cylindriques et non hexagones ; et que les larves vivent plusieurs ensemble dans la même cellule. Au reste, c'est dans les cellules de ces gà- teaux que ces insectes déposent leurs œufs avec une quantité de miel nécessaire pour la nourriture des petits. ESPÈCES. 1. Bourdon terrestre. Bombus terrestris. B. hirsutus, niger; thorace abdomineque cinqulo flavo; ano albo. Apis terrestris. Linn. Fab. Oliv. Pauz. fase. 1. tab. 16. Geoff. 2. p.418. n° 24. Habite en Europe. Très-commun. 2, Bourdon des pierres. Bombus lapidarius. B. hirsutus, ater; ano fulvo; alis albo hyalinis. Apis lapidaria. Linn. Fab. Olivier. Abeille. Geoff. 2. p. 417. n° at et n° 22. Apis arbustorum. Fab. Habite en Europe. Commun. On apris le mâle et la femelle pour deux espèces. 9. Bourdon des jardins. Bombus hortorum. B. hirsutus, ater; thorace flavo; fascià aträ; abdomine anticè flavo; ano albo. Apis hortorum. Linn. Apis ruderata. Fab. Abeille. Geoff. 2. p. 418. no 25. Habite en Europe. Il fait son nid dans la terre. 4. Bourdon cul-blanc. Bombus sorocensis. B. hirsutus, ater; ano albo. Apis sorocensis. Fab. Panz. fase. 7. t. 11. et fasc. 85, t. 18. Habite en Europe, dans les bois. Il est tout noir, à cul blanc. 5. Bourdon des forêts. Pombus sylvarum. B. hirsutus, pallidus ; thoracis fascià nigr ; ano rufo. Apis sylvarum. Linn. Fab. Oliv. no 35. Habite en Europe, dans les forêts. 6. Bourdon d'été. Bombus vestalis. B. niger; thoracis basi, abdominisque extremitatibus lateralibus flavis; ano albo. Bombus vestalis. Latr. Hist. nat. des Crust. et des Ins. 14. p- 65. Abeille. Geoff. 2. p. 419. n° 26. Panz. fasc. 89. tab. 16. Habite aux environs de Paris. Etc. EUGLOSSE. (Euglossa.) Antennes comme dans les abeilles. Lèvre supé- ricure carrée. Mandibules dentées. Quatre palpes : les labiales très-longues, sétiformes. Trompe ou pro- muscide (rès-longue, atteignant jusqu'aux pattes postérieures, dans le repos. Lesjambes postérieures terminées par deux épines. 96 ; HISTOIRE DES INSECTES. Antenne ut in apibus. Labrum quadratum. Man- dibulæ dentatæ. Palpi quatuor : labialibus longissi- mis, setiformibus. Promuscis longissima, ad pedes posticos usquè in quiete productà. Onservarions. Les ewglosses sont des apiaires étrangères, distinguées des abeilles et des mélipones par leurs jambes postérieures munies d’éperons à leur extrémité. Leurs petits yeux lisses sont dispo- sés en triangle. ESPÈCES. 1. Euglosse dentée. ÆEuglossa dentata. Latr. Æ. viridis , nitida; alis nigris ; femoribus posticis den- dalis. Apis dentata.Linn. Fab. p. 339. Sulz. Ins. Lab. 19. f. 16. Habite l'Amérique méridionale. 2, Euglosse cordiforme. Æuglossa cordata. Æ. viridis, nilida; alis hyalinis ; abdomine cordato; ti- biis posticis dilatatis. Apis cordata. Linn. Fab. Degeer. Ins. 3. tab. 28. f. 5. Habite à Surinam. Etc. EuUCcÈRE. (Eucera.) Antennes filiformes , divergentes, très-longues dans les mâles. Mandibules unidentées. Palpes maxillaires à cinq ou six articles. Langue ou pro- muscide offrant trois pièces saillantes, dont les la- térales sont sélacées et fort longues. Corps velu. Pattes postérieures pollinifères ; à jambes et premier article du tarse velus sur le côté externe. Antenne filiformes, divaricatæ, in masculis lon- gissimæ. Mandibulæ unidentatæ. Palpi maxillares subsexarticulati. Linqua seu promuscis intres partes porrectas divisa; divisionibus lateralibus setaceis prælongis. Corpus villosum. Pedes postici pollinifert ; tibiis articuloque primo tarsi latere externo hirsutis. Osservarions. Les eucères, dont je ne sépare pas les macrocères de M. Latreille, sont des insectes voisins des abeilles par leurs rapports; mais ce sont des apiaires solitaires, remarquables par leurs soies labiales et par la longueur des antennes des mâles. Dans les eucères de M. Latreille, les palpes maxil- laires ont six articles distincts; mais dans ses ma- crocères, les palpes maxillaires semblent n’avoir que cinq articles, le sixième étant très-peu apparent. Parmi les apiaires solitaires el qui n’ont que deux sortes d'individus pour l'espèce, nos eucères, les an- thophores et les méliturges , sont les seuls dont les pattes postérieures soient pollinifères, et qui aient par conséquent le premier article du tarse dilaté. Les eucères volent avec rapidité. Les femelles creusent dans la terre un trou cylindrique dans le- quelelles déposent un œuf et de la pâtée, continuant ainsi jusqu’à ce qu’elles aient terminé leur ponte. ESPÈCES. 1. Eucère longicorne. Æucera longicornis. Æ. hirsutie flavescens; fronte flavä; antennis masculorum corpori æquantibus. Eucera longicornis. Fab. p. 343. mas.; Panz. fase. 6/ t.21, Apis tuberculala. Fab. p. 334. femina; Pauz. fase. 98. t. 19. etfasc. 64. t. 16. Abeille. Geoff. 2. p.413. n° 10. Habite en Europe, sur les fleurs. 2. Eucère tête-noire. Eucera linguaria. £. antennis nigris, longitudine corporis; thorace cine- reo: abdomine nigro. Fah. Eucera lingquaria. Fab. p. 344. mas; Panz. fase. 64. €. 22. Habite en Allemagne. 5. Eucère grise. Eucera grisea. ÆE. antennis nigris, longitudine corporis hirsuli cine- reique. Fab. p. 345. Habite en Barbarie. 4. Eucère ferrugineuse. Eucera atricornis. E. antennis nigris, longiludine corporis hirsuli ferrugi- neique. Fab.p. 341. Habite en Barbarie. 5. Eucère de la mauve. Eucera malveæ. E. antennis longitudine corporis; abdomine atro; slri- gis albidis. Fab. Eucera antennata. Fab. p. 345. Eucera malvæ. Latr. Gen. Crust. et Ins. 4. p. 174. Panz. fasc. 99. t. 18. Habite en Europe. MÉLITURGE. (Meliturga.) Antennes subfliformes, de la longueur de la tête, à tige en massue obconique dans les mâles. Mandi- bules sans dents au côté interne. Palpes labiales sem- blables aux maxillaires, filiformes. Corps velu. Les pattes postérieures pollinifères. Antenncæ subfiliformes, capitis longitudine ; caule obconico-clavalo. Mandibulæ latere interno edentulo. Palpi labiales maxillaribus similes, filiformes. Corpus hirsutum. Pedes postici polliniferi. Osservarions. Les méliturges ont, comme nos anthophores, les divisions latérales de la lèvre infé- rieure beaucoup plus courtes que ses palpes ; mais ils s’en distinguent par leurs palpes labiales sem- blables aux maxillaires. On ne connaît encore que l'espèce suivante, < ANTHOPHILES. 97 ESPÈCE. 1. Méliturge clavicorne. Meliturga clavicornis. Latr. Gen. Crust, et Ins. 1. tab. 14. f. 9. et vol. 4. p. 177. Habite aux environs de Lyon et de Montpellier. ANTHOPHORE. (Anthophora.) Antennes courtes dans les deux sexes, filiformes ou un peu épaissies vers leur sommet. Mandibules unidentées ou quadridentées. Palpes dissemblables : les labiales sétiformes. Corps comme dans les abeilles. Pattes postérieu- res pollinifères. Antennæ in utroque sexu breves, filiformes aut extrorsüm pauld crassiores. Mandibulæ unidentatæ vel quadridentatæ. Palpi dissimiles : labialibus se- tiformibus. Corpus ut in apibus. Pedes postici polliniferi. Osservarrons. Sous cette coupe, je réunis les an- thophores, les saropodes et les centris de M. Za- treille. Toutes ces apiaires vivent solitairement, ont les pattes postérieures pollinifères, et se distinguent des eucères parce qu'elles ont, ainsi que les méli- turges, les divisions latérales de la lèvre inférieure beaucoup plus courtes que ses palpes. On ne les con- fondra point avec les méliturges, puisqu'ils ont les palpes dissemblables, que les labiales sont différentes des maxillaires. Dans les anthophores et les saropodes de M. La- treille, les mandibules sont unidentées au côté in- terne ; dans ses centris, elles sont quadridentées, Les anthophores font leur nid, les uns dans les murs, les autres dans la terre. ESPÈCES. (Mandibules unidentées.) 1. Anthophore velu. Anthophora hirsuta. Latr. A. ferrugineo-hirta ; pedibus poslicis elongatis, apice hirsulissimis. Andrena hirsuta. Fab. p.312. mas. Apis hispanica. Fab. p.318. Pauz. fase. 55. t. 6. Apis pilipes. Panz. ibid. t. 8. Habite en Europe, Il fait son nid dans les murs. On le trouve à Paris. 2. Anthophore des murs. Anthophora parietina. Latr. À. hirsuta, atra ; abdominis seymento terlio quartoque cinerascenltibus. Apis parietina, Fab. p. 323. Abeille, n° 9. Geoff, Habite aux environs de Paris; en Allemagne. 5, Anthophore grosse-cuisse. Anthophora femorata. Latr. A, cinereo-villosa ; abdominis seymentis margine albido- ciliatis; ventre lanà cinere& ; tibiis poslicis elonga- tis; dilatatlis, intàs obsoletè dentatis. Panz. Fasc. 105. tab. 18 et 19. Habite en Europe. 4. Anthophore fourchu. Anthophora furcata. A. cinereo-pubescens, atra; antennarum articulo primo, fronte labioque flavis; abdomine apice furcato; tarsis [errugineis. Panz. fase. 56. tab. 8. Habite en Allemagne. 5. Anthophore saropode. 4nthophora saropoda. A. nigra, cinereo-hirta; abdomine subgloboso; seymen- torum marginibus albis. Apis rotundata. Panz. fase. 56. tab. 9. Saropoda. Latr. Habite en Allemagne. (Mandibules quadridentées. ) 6. Anthophore hémorrhoïdal. Anthophora hœmor- rhoidalis. A. atra; abdomine æneo rufo. Apis hæmorrhoidalis, Fab. p.339. Centris. Latr. Habite les îles de l'Amérique. 7. Anthophore grosse-patte. Anthophora crassipes. A. fusca; abdomine brevi; tibis posticis compresso-cla- vatis, abdomine majoribus. Apis crassipes. Fab, p. 340. Centris. Latr. Habite les îles de l'Amérique méridionale, 8. Anthophore versicolor. Anthophora versicolor. A. thorace hirlo-cinerascente ; abdomine cyaneo ; ano rufescente. Apis versicolor. Fab. p. 3/0. Centris. Latr. Habite les îles de l'Amérique. Etc. SYSTROPHE. (Systropha.) Antennes des mâles plus longues, filiformes, con- tournées presque en spirale à leur extrémité. Man- dibules bidentées. Palpes semblables : les labiales à second article plus long. Les femelles diffèrent des mâles par leurs antennes plus courtes, etc. Antennæ masculorum longiores, filiformes, apice convolutæ. Mandibulæ bidentatæ. Palpi conformes : labialibus articulo secundo longiore. Feminæ à masculis differunt antennis breviori- bus, etc. Opservarions. Les systrophes ressemblent à de pe- tites abeilles par leur aspect; mais, outre que ce sont des apiaires solitaires, ils ont des caractères 98 HISTOIRE DES INSECTES. particuliers qui les distinguent des autres. Leurs petits yeux lisses sont en ligne transverse. On ne connait encore que l'espèce suivante. ESPÈCE, 1. Systrophe spirale. Systropha spiralis. Ilig, Andrena spiralis. Oliv. Fab. p. 308. Anthidium spirale. Panz. fase. 35. tab. 22. Coqueb. Illustr. ic. dec. 2. 1. 15.f. 8. Habite en Provence. PANURGE. (Panurgus.) Antennes courtes dans les deux sexes, droites, presque en fuseau. Mandibules aiguës, sans dente- lures au côté interne. Petits yeux lisses en triangle. Palpes semblables. Corps épais. Antennæ in utroque seæu breves, rectæ, subfusi- formes. Mandibulæ acutæ, edentulcæ. Ocelli in trian- gulum dispositi. Palpi conformes. Corpus crassum. Osservarrons. Ce que les panurges ont de com- mun avec les systrophes, c’est d’avoir les palpes semblables pour la forme; mais le premier article des labiales est plus long que les autres. Ces apiaires sont noires, plus allongées que les systrophes, à an- tennes courtes, divergentes. ESPÈCES. 1. Panurge à lobes. Panurgus lobatus. Latr. P. pubescens, aler; mandibulis arcuatis edentulis; an- tennis apice ferrugineis; femoribus posticis laminä quadraté auctis. Andrena lobata. Panz. fase. 72. tab. 16. mas. Trachuza lobata. Pañz. fase. 96. t. 18. femina. Dasypoda lobata. Fab. n°3. Habite en Allemagne , sur les fleurs composées et ombel- lifères. 9, Panurge unicolor. Panurqus unicolor. Latr. P. villosus, alter; antennis nigris. Philanthus ater ? Fab. p. 292. Habite l'Italie, près de Gênes. Les cuisses postérieures ont chacuñe une dent, comme dans l'espèce précédente. XYLOCOPE. (Xylocopa.) Antennes courtes, filiformes, brisées. Lèvre supérieure transversale , carénée, épaisse à sa base. Mandibules à sommet obtus et tridenté. Palpes iné- gales : les labiales sétiformes. Corps et pattes velus. Ailes colorées. Antenne breves, filiformes, fractæ. Labrumtrans- versum, carinatum, ad basim incrassatum. Mandi- bulæ àpice obtuso tridentato. Palpi dissimiles : la- bialibus setiformibus, Corpus pedesque hirsuti. Onservarrows. Les æylocopes, ou perce-bois, n’ont pas les palpes semblables comme les panurges et les systrophes, et ont leurs mandibules en cuilleron, tridentées au sommet. Ce sont de grosses apiaires, velues, noires, avec des ailes luisantes, en général violettes ou bleues. Elles diffèrent des cératines par leur lèvre supérieure transversale, non fléchie en bas, et elles sont distinguées des mégachiles parce que leur lèvre supérieure n’est point plus longue que large. Cesapiaires, dites charpentières, font leur nid dans les vieux bois-ou dans les troncs d'arbres morts, qu’elles percent ou qu’elles trouvent déjà percés. Élles y placent successivement un œuf et de la pâtée, avec des séparations faites de râpure de bois agglu- tinée. ESPÈCES: 1. Xylocope violette. Xylocopa violacea. Latr. X. hirsula, atra; alis violaceis. Apis violacea. Linn. Fab. Panz. fase. 59. t. 6. Abeille, n° 19. Geoff. Habite en Europe. 2, Xylocope orientale. Xylocopa latipes. X. hirsuta, atra; tarsis anticis explanalis, flavis , in- tüs ciliatis. Apis latipes. Fab. Drury. Ins. 2.t. 48.f. 3. Habite les Indes orientales, la Chine. Q1 . Xylocope morio. Xylocopa morio. X. hirsuta, atra, immaculata; alis cyaneis. Apis morio. Fab. p. 315. Habite l'Amérique méridionale, le Brésil. Etc. CÉRATINE. (Ceratina.) Antennes filiformes, un peu en massue. Lèvre supérieure unie, presque carrée, et inclinée verti- calement en bas. Mandibules obtuses, tridentées. Palpes dissemblables. Corps oblong, presque glabre. Abdomen subovale, rétréci à sa base. Antennœæ filiformes, apice subclavatæ. Labruin sSubquadratum, lœve, ad perpendiculum cadens. Mandibulæ obtusæ, tridentatæ. Palpi non confor- mes. Corpus oblongum, glabriusculum. Abdomen sub- ovale, basi attenuatum. Onservarions, Les cératines n’ont point la lèvre ANTHOPHILES. 99 supérieure transversale et carénée, comme les xylo- copes, mais presque carrée et unie. Cette lèvre d'ailleurs est inclinée en bas, sans être distincte- ment plus longue que large, comme dansles mèga- chiles. ESPÈCES. 1. Cératine calleuse. Ceratina callosa. €. alra, cæruleo-nitida ; labio punélo , thorace calloso, ütrinque añte alas albis. Ceratina albilabris. Latr. Gen. Crust. et Ins, 1. t. 14. PANTe Andrena callosa. F; suppl. p. 277: Habite au midi de la France. 9, Cératine lèvre-blanche. Ceratina albilabris. Latr. C. atra; clypeo macula punctoque utrinque sub alis ni- veis, Fab. Prosopis albilabris, Fab. p. 293. Habite en Italie, en Barbarie. Elle fait son nid dans les tiges ou les branches de ronce et de rosier qui ont été tronquées accidentellement ; et perce leur moelle pour y enfoncer desœufs et de la pâtée. Spinola. MÉGACHILE. (Megachile.) Antennes courtes, un peu brisées. Lèvre supé- rieure grande, plus longue que large, en carré long, inclinée perpendiculairement sous les mandi- bules. Mandibulés grandes, avancées, souvent den- tées. Palpes inégales. Tête grosse. Corselet court. Antennæ breves, subfractæ. Labrum magnum longius quam latius, elongato-quadratum ; ad per- pendiculum cadens, sub mandibulis infra porrectum. Mandibulæ magncæ, porrectæ, sæpits dentatæ, Palpi dissimiles. Caput crassum: Thorax brevis. Ozservations. Parmi les apiaires solitaires dont les pattes postérieures ne se chargent point de pol- len, celles dont la lèvre supérieure est grande, allongée, tailléé en carré long, et inclinée vertica- lement en bas, constituent notre genre des #éga- chiles, le même que celui qu'avait d’abord établi M. Latreille dans son Histoire naturelle des crusta- cés et des insectes, vol. 4, p. 51. Mais depuis, cet entomologiste ayant partagé cette coupe en beaucoup de genres, d’après la considération des palpes maxil- laires, etc., nous ne l’avous pas suivi, voulant con- server plus de simplicité à la méthode des distinc- tions.Ses genresnéanmoins serontfaciles retrouver, si la nécessité y oblige. Les mégachiles son très-curieuses à observer par les particularités de leurs habitudes, surtout de celles qui concernent la construction de leur nid. Ce sont, en général, des maçonnes, des mineuses, des cardeuses, des coupeuses de feuilles ou de péta- les dont elles tapissent leur nid, Je n’en citerai que quelques espèces. ESPÈCES. 1. Mégachile maconne. Megachile muraria. Latr. M. nigra; thorace abdominisque basi supernè lan rufà. Apis muraria. Oliv, dict, Andrena muraria. Fab, supp. 274. Réaum. Ins. 6, pl. 7. f. 1—5. Apis. Geoff, 2. p. 409. n°4. Habite en Europe. Elle fait son nid sur les murs exposés au soleil. 2. Mégachile centunculaire. Megachile centuncuta- ris. Latr. M. nigra; abdomine lineis albis ; subtüs lan& fuluà. G. Apis centuneularis. Linn. Fab. p. 357. Panz. fase. 55. tab, 12. Geo. 2. p.410. n°5. Habite en Europe. Elle fait son nid dans la terre et coupe des feuilles de rosier pour le tapisser. 3. Mégachile du pavot. Megachile papaveris. M. nigra; mandibulis tridentatis; capile lhoraceque ru- fescente, griseo hirsulis ; abdominis segmentis lineis margindlibus villoso-albidis. Megathiles papaveris. Panz. fase. 105. (ab. 16— 17. Osmia papaveris. Latr. Encyel. no 21. Habite en Europe, Elle fait son nid dans la terre, et coupe des pétales de coquelicot pour le tapisser. 4. Mégachile bicorne. Megachile bicornis. M. rufu; corpore hirsuto;femina clypeo bicorni. Apis rufa. Linn. Panz. fase. 56. t. 10. Osmia bicornis. Latr. Encyel. n° 3. Habite en Europe. Elle fait son nid dans les troncs des vieux arbres, dans les poutres, etc. 5. Mégachile à crochets. Megachile maricata. M. cinerea; abdomine nigro; maculis latéralibus flavis; ano quinquedentato. Apis manicala. Linn. Fab, p. 330. Panz. fase. 55,{ab.10—11. Apès maculata. Ejusd. fase. 7. t. 14. Abeïlle Geoff, 2. p. 408. no 5. Antlidium manicalum. Latr. Habite en Europe, sur les fleurs. Elle fait son nid dans les creux des arbres. On croit que c’est une cardeuse. 6. Mégachile conique. Megachile conica. M. alra, nilida; abdomine conico, acutissimo, segmen- Lorum marginibus albis. Apis conica. Linn. Anthophora conica, Fab. Apis bidentata. Panz. fase. 59. t. 7. Cælioxys conica. Latr. Habite en Europe. 7. Mégachile des troncs. Megachile truncorum. M. #gra; abdomine cylindrico; segmentis margine àl- bis; sublüs cinereo, hirsuto. Apis truncorum. Lion. Hylœus truncorum. Fab. p. 805. Panz. fase, 64. tab. 15. Heriades truncorum. Latr. Habite en Europe. Commune. 100 8. Mégachile grandes-dents. Megachile maxillosa. M. nigra ; mandibulis prominentibus; antennis thorace brevioribus ; abdomine cylindrico, subtàs luteo, hir- sulo. Apis maæillosa. Linn. Hylœus maxillosus. Fab. Panz. fase. 53. tab. 17. Chelostoma maæillosa. Latr. Habite en Europe. Elle fait son nid sur les vieux bois, les pieux. Etc. PHILÉRÈME. (Phileremus.) Antennes filiformes, courtes , divergentes. Lèvre supérieure plus longue que large, rétrécie vers son extrémité, formant un triangle allongé, tronqué au sommet, et inclinée perpendiculairement en bas. Mandibules étroites, pointues, unidentées au côté interne. Corps pubescent ou presque glabre. Antenne filiformes, breves, divaricatæ. Labrum longius quàm latius, versùs extremitatem anqusta- tum, elongato-trigonum, apice truncatum, ad per- pendiculum cadens. Mandibulæ angusto-acutæ , latere interno unidentatæ. Corpus pubescens vel glabriusculum. Onservarrons. Les philérèmes ont la lèvre supé- rieure plus longue que large et inclinée en bas sous les mandibules, comme dans les mégachiles ; mais cette lèvre, au lieu d’être en carré long, est en triangle allongé, tronqué au sommet. Ces apiaires ont les mandibules étroites et pointues. Par ces caractères, les ammobates de ZLatreïlle peuvent se ranger sous cette coupe; ils diffèrent des philérèmes par leurs palpes maxillaires à six articles, celles de ces derniers n’en ayant que deux. ESPÈCE. 1. Philérème ponctuée. Phileremus punctatus. Ph. niger; cinereo-subvillosus; abdomine rufo; margine nigro, albo vario. Epeolus punctatus. Fab. p. 389. Habite aux environs de Paris. NOMADE. (Nomada.) Antennes filiformes, courtes. Lèvre supérieure demi-circulaire, un peu plus large que longue. Quatre palpes : les antérieures à six articles; les postérieures à quatre. Langue allongée, fléchie en dessous. Corps glabre, oblong, tête large ; corselet ovale, convexe ; abdomen presque sessile. Antenne filiformes , breves , thoracis vix longitu- HISTOIRE DES INSECTES. dine. Labrum semi-cireulare, paulo latius quäm lon- gius. Palpi quatuor : anterioribus serarticulatis, posterioribus quadriarticulis. Lingua elongata, in quiete subtus inflexa. Corpus glabrum, oblongum ; caput latum ; thorax subovalis, convexus; abdomen subsessile. Osservarrons.Les nomades ont lalangue outrompe à peu près comme celle des abeilles, longue, à oreillettes ou divisions latérales courtes; et dans l'inaction, elle est fléchie en dessous et rabattue contre la gaine; mais leurs antennes ne sont pas brisées. Leurs palpes sont un peu longues; leurs mandibules sont étroites, aiguës, quelquefois uni- dentées au côté interne. Ces apiaires ont le corps glabre ou légèrement pubescent, et n’ont pas le premier article des tarses postérieurs dilaté, muni d’une brosse, et propre à recueillir le pollen. On dit que les femelles vont pondre dans le nid des abeilles et des andrènes. Les nomades connues sont déjà nombreuses en espèces : voici la citation de quelques-unes. ESPÈCES. 1. Nomade panachée. Nomada variegata. N. thorace abdomineque albo variegalis ; pedibus fer- rugineis. Apis variegata. Linn. Epeolus variegatus. Latr. . Habite en Europe. On la trouve la nuit sur les fruits du geranium phœum. 9, Nomade agreste. Nomada agrestis. N. hirla , abdominis segmenlis apice nigris. Nomada agrestis. Fab. Habite en Espagne. 5. Nomade ruficorne. Nomada ruficornis. N. antennis pedibus punetisque quatuor seutelli ferru gineis ; abdomine ferrugineo, luleo variegato. F. Apis ruficornis. Linn. Nomada ruficornis. Fab. Panz. fase. 55. t. 18. Habite en Europe. 4. Nomade jaune. Nomada flava. N. thorace atro, griseo-pubescenss abdomine flavo , segmentorum marginibus rufis. Oliv. Nomada flava. Fab. Oliv. Dict. n° 10. Panz. fasc. 53. tab. 21. Habite en France, en Allemagne. Etc. ——<8— ANTHOPHILES ANDRÉNETTES. Les andrénettes sont des hyménoptères anthophi- les comme les apiaires; mais, au lieu d’avoir leur langue ou sa division intermédiaire réfléchie en dessous dans l’inaction , elles s’en distinguent en ce que, dans le repos, leur langue ou sa division inter- ANTHOPHILES médiaire est alors, soit réfléchie en dessus, soit droile ou presque droite. Cesinsectes ne vivent point en société, n'offrent, pour chaque espèce, que des mâles et des femelles, et leurs larves ne se nourrissent que de miel ou du pollen des fleurs. La plupart des espèces font des trous dans la terre, y déposent un œuf et de la pâtée, le bouchent ensuite, etse multiplient de cette manière. | Je ne rapporte à cette division que les trois genres suivants : Andrène, Halicte et Collète. ANDRÈNE. (Andrena.) Antennes filiformes, un peu courtes. Quatre pal- pes inégales. Deux mandibules bidentées. Langue trifide : à pièce intermédiaire lancéolée, repliée en dessus dans l’inaction. ‘Corps velu. Antenne filiformes, breviusculæ. Palpi quatuor inœæquales. Mandibulæ bidentatæ. Linqua trifida : intermedià parte lanceolaté , in quiete sursüm re- flexà. Corpus villosum. Onservarions. Je réunis ici les andrènes et les dasypodes de M. Latreille. Ils se distinguent des balictes qui suivent, en ce que, dans l’inaction, la partie intermédiaire de leur langue est repliée en dessus. Les andrènes ont beaucoup de rapports avec les abeïlles, mais elles en diffèrent principalement par leur trompe ou langue. Elles ont la tête ovale, pen- chée; les antennes insérées entre les yeux ; l’abdo- men noirâtre, avec une bordure jaune ou blanche sur chaque anneau. Ces insectes font leur nid dans la terre, ou dans le sable , ou dans de vieux murs, et ne vivent point en société. La femelle construit son nid, fait sa ponte, et y met la provision nécessaire à la larve. On trouve les andrènes sur différentes fleurs. ESPÈCES. 1. Andrène cendrée. Andrena cineraria. Latr. A. nigra, thorace hirsuto-albicante ; fasci& nigré ; ab- domine cœrulescente. Apis cineraria. Linn. Fab. Schæff. Ie. tab. 22. f. 5—6. Habite en Europe. Extrémité des ailes noirâtre. 2. Andrène vêtue. Andrena vestila. A. atra thoracis abdominisque dorso ferrugineo hiris. Apis veslita. Fab. Panz. fase. 55. tab. 9. Habite en France, DE LANANCK, T. II, ANDRÉNETTES. 101 3. Andrène carbonaire. Andrena carbonaria. Fab. A. atra ; thorace cinerco-pubescente, pedibus lœvibus, alis fuscis. Apis carbonaria. Linn. Habite en Allemagne. Andrène pattes-ciliées. Andrena pilipes. Fab. A. glabra, atra; pedibus posticis albo-ciliatis, alis fuscis. An Andrena aterrima? Latr. Hist. nat. des Crust. et des {ns. 13. p. 363, Habite le Piémont, Andrène pattes-hérissées. Andrena hirtipes. A. cinereo-villosa ; abdomine atro, fasciis quatuor al- bis ; pedibus posticis rufo-hirsulissimis. Dasypoda hirtipes. Fab. Latr. Panz. fase. 7. tab. 13. et fase. 46. tab, 16, Habite aux environs de Paris. HALICTE. (Halictus.) Antennes filiformes, arquées. Quatre palpes iné- gales. Langue trifide : à division intermédiaire pres- que droite ou courbée inférieurement. Corps oblong , plus ou moins velu. Antenne filiformes, arcuatæ. Palpi quatuor inæ- quales. Linqua trifida : intermedià parte subrecté aut incurvé. Corpus oblonqum, subvillosum. Osservarioxs. Sous la dénomination d'halicte, je réunis les halictes, les sphécodes et les nomies de Latreille. Ces insectes, quoique avoisinant les andrè- nes, s’en distinguent en ce que, dans l’inaction, leur langue ou sa division intermédiaire n’est point réfléchie en dessus, mais reste presque droite, ou même est courbée inférieurement,. ESPÈCES. 1. Halicte à quatre raies. Halictus quadristrigatus. Latr. H. niger, subuillosus; abdominis seymentis quatuor Frimis margine villoso-albis. Latr. Hist. nat. des Crust. et des Ins. 13. p. 365. Hylœus grandis. lig. Schæff. Ie. ins. tab. 32. f. 19. Habite aux environs de Paris, sur les chardons. La fe- melle fait son nid dans la terre. 2. Halicte à six raies. Halictus sexcinctus. Latr. H. cinereus ; abdomine cylindrico, nigro: fascüs sex [lavis; pedibus flavis. Latr. Hylœus sex-cinctus: Fab. n°6. Hylœus arbustorum. Panz. Fasc. 46. tab. 14. Habite aux environs de Paris. 5 Halicte sphécoïde. Æalictus gibbus. H. niger ; abdomine rufo, apice nigro. 102 Nomada gibba. Kab. Apis. n° 17. Geoff. Sphecodes gibbus. Latr. Tiphia rufiventris. Panz. fase. 53, (ab. 4. Habite aux environs de Paris. %. Halicte difforme. ZLalictus difformiis. H. niger ; fronte cinereo-villosé ; tibiis poslicis flavis, incurvis, lobo clavato terminalis. Nomia difformis. Latr. Oliv. Dict. n° 3. Lasius difformis. Panz. fase. 89. f. 15. Habite en France, en Allemagne. Etc. cozLèTE. (Colletcs.) Antennes filiformes, un peu courtes. Quatre pal- pes presque sétacées, les maxillaires plus longues, à six articles. Division intermédiaire de la langue dilatée et presque en cœur au sommet. Tête aplatie antérieurement. Abdomen oyale- conique ; ailes écartées. Antennæ filiformes, breviusculæ. Palpi quatuor subselacei: maxillaribus longioribus, sex articula- tis. Linguæ seu proboscidis pars intermedia apice dilatata, subcordifor mis. Caput anticè planum ; abdomen ovato-conicum ; alæ divaricatæ. Osservarions. Les collètes, qui réunissent celles de M. Latreille et ses hylées, se distinguent des andrènes et des halictes en ce que la division inter- médiaire de leur languc n’est point lancéolée, mais est membraneuse, élargie, et presque en cœur à son sommet. Les deux mandibules sont striées sur le dos, soit unidentécs sous leur sommet, soit ter- minées par deux dents égales. Comme les collètes de Latreille sont velues , les pattes postérieures des femelles sont propres à se charger de pollen ; ses hylées, au contraire, étant glabres , n’ont point de pattes pollinifères : celles-ci paraissent parasites. ï ESPÈCES. 1. Collète ceinturée. Colletes succincta. C. thorace hirto, fulvo; abdomine nigro; cingulis qua- tuor albis. Apis succincla. Linn. Andrena sucvincta. Fab. Melitta succineta. Kirby. Habite en Europe. Elle fait son nid dans la terre, le ta- pisse de membranes gommeuses et soyeuses. 2. Collète fouisseuse. Colletes fodiens. C. nigra, cinereo-hirsuta ; abdomine cylindrico, nudo; segmentis niveo-marginalis. Latr. Gen. Crust. et Ins. 1. tab, 14. £. 5. Panz. fase, 105, (ab, 21—2, Habite en Europe, sur les fleurs. HISTOIRE DES INSECTES. 5. Collète annelte. Colletes annulata. C. nigra, fronte annulisque pedum albis. Hylœus annulatus. Fab. Latr. Apis annulala. Linn. Habite en Europe, sur les fleurs. —_——— — DEUXIÈME FAMILLE, LES RAPACES. (Prædones. Larn.) Larves carnassièresouommnivores.— Premier article des tarses postérieurs subcylindrique, non dilalé ni velu, et jamais pollinifère, Parmi les hyménoptères à aiguillon, ct qui n’ont point d’oviducte en tariére, les rapaces constituent une grande famille d'insectes, qui tous vivent de proie ou de rapine, et sont à peu près omnivores. Comme aucun de ces insectes ne ramasse le pollen des fleurs, ils n’ont pas le premier article des tarses postérieurs dilaté et muni d’une brosse, ni le dessous de l’abdomen soyeux ; ce que l’on voit dans le plus grand nombre des anthophiles. On a partagé les rapaces en beaucoup de petites familles, qui, sans doute, ne sont pas sans intérêt, mais qui compliquent considérablement la méthode. Il nous suffra, pour distinguer en général, et pou- voir étudier ces hyménoptères, de les diviser en trois coupes principales ; savoir : 1° En rapaces quépiaires ; Leurs ailes supérieures sont plissées ou pliées en deux longitudinalement. 20 En rapaces subaptères ; Leurs ailes supérieures ne sont point plissées longitudinalement, et l'espèce offre constam- ment des individus aptères. 5° En rapaces terrifores. Leurs ailes supérieures ne sont point plissées longitudinalement, et tous les individus de l’espèce sont ailés. RAPACES GUÉPIAIRES. Leurs ailes supérieures sont plissées ou pliées en deux longitudinalement. Les insectes de cette division sont ainsi nommés, parce qu’ils comprennent parmi eux les guêpes et les genres qui les avoisinent par leurs rapports. Ils ont, en général, des antennes brisées, de huit à RAPACES GUÉPIAIRES. treize articles, terminées un peu en massue. Le premier segment de leur corselet forme presque toujours un arc prolongé en dessus jusqu’à la nais- sance des ailes supérieures, On divise ces guépiaires de la manière suivante. $. Guépiaires solitaires. Mandibules beaucoup plus longues que larges, étroites ou rétrécies en pointe vers leur sommet. Insectes vivant solitairement : deux sortes d'individus pour l'espèce. (1) Antennes de huit ou dix articles, terminées en bou- ton. Masaris. (2) Antennes de douze ou treize articles, en massue allongée. (a) Lèvre inférieure sans points glanduleux à son extré- mité, Synagre. (b) Lèvre inférieure ayant quatre points glanduleux à son extrémité. Fumène. Odynère. Zèthe. $$. Guépiaires sociales. Mandibules guère plus longues que larges, en carré long , obliquement tronquées au bout. Insectes vivant en société : trois sortes d'individus pour l'espèce, Guêpe. Poliste. GUÉPIAIRES SOLITAIRES. Linné et la plupart des auteurs ont confondu dans le même genre ces guépiaires avec les guépiaires sociales. Outre qu’elles s’en distinguent par la forme de leurs mandibules, elles ont des habitudes diffé- rentes, vivent solitairement , et n'offrent pour cha- que espèce que deux sortes d'individus, des mâles et des femelles. Les guépiaires solitaires vivent de proie comme les autres. Elles fontleur nid, soit dans les trous des murailles, soit dans la terre, soit sur les tiges des plantes, les construisant en boule avec de la terre fine. L'intérieur de ces nids ne présente point de gâteaux alvéolaires, comme les nids des guépiaires sociales. Voici les cinq genres que je rapporte à cette division. MASARIS, (Masaris.) Antennes de huit ou dix articles, (erminées en 105 massue obtuse ou subglobuleuse. Lèvre supérieure saillante. Mandibules se rétrécissant insensiblement en pointe, subquadridentées. Corps oblong, semi-cylindrique, glabre , se con- tractant en boule par la flexion de l'abdomen, Antenne octo vel decem-articulatæ , clav& obtus@ vel subglobosé terminatæ. Labrum exsertum. Man- dibulæ sensim angustalo-acuminatæ, subquadri- dentatæ. Corpus cblongum , semi-cylindricum, glabrum, abdominis inflexu in globum contractile. Ossenvarions. Les masaris sont des guépiaires solitaires dont les antennes n’ont pas plus de dix arti- cles distincts, et sont terminées en bouton. M. La- treille en forme, sous le nom de masarides, une petite famille qui se compose de ses genres »asaris ct célonite. La lèvre inférieure de ces insectes est longue, filiforme, sans points glanduleux, et se divise en deux filets recus dans un tuyau rétractile, ESPÈCES. 1. Masaris vespiforme. Masaris vespiformis. M. abdomine longo, graciliusculo, nigro ; fasciis sex flavis ; antennis nigris capite, thorace longioribus. Masaris vespiformis. Fab. Latr. Coqueb. Illustr. Ie. dec. 2. tab 15. Habite en Barbarie. Desfontaines. 2. Masaris apiforme. Masaris apiformis. M. abdomine vix trunco longiore, nigro; fasciis quin- que flavis ; antennis brevibus, elavä [errugincà ter- minalis. Masaris apiformis. Fab. p. 284. Celonites apiformis. Fab. Latr. Panz. fase. 56. t. 19. Habite l'Italie, les provinces méridionales de la France. SYNAGRE. (Synagris.) Antennes brisées, renflées vers leur extrémité. Mandibules saillantes, pointues : celles des mâles très-longues et en forme de cornes. Lèvre infé- rieure quadrifide, à divisions linéaires, longues, plumeuses. Abdomen ovale-conique , à pédicule presque nul. Antenne fractæ,versts apicem incrassatæ. Man- dibulæ acuto-productæ , in masculis longissime , corniformes. Labium inferius quadrifidum : laciniis linearibus, longis , plumosis. Abdomen ovato-conicum ; pediculo subnullo. Onsenvarions. Les synagres sont des insectes étrangers, propres à l'Afrique et à l'Asie. Ils sont remarquables par la grandeur des mandibules des individus mâles, et par leur lèvre inférieure, dont 7* 104 les divisions longues et plumeuses sont destituées de points glanduleux. Les palpes maxillaires ont quatre articles ; les labiales n’en ont que trois. ESPÈCE. 1. Synagre cornu. Synagris cornuta. Latr. Vespa cornuta. Linn. Fab. 255. Apis cornuta. Drury. ns. 2. t. 48. F. 3. Habite en Afrique. EUMÈNE. (Eumencs.) Antennes brisées, en massue allongée et pointue. Le chaperon souvent prolongé en pointe antérieu- rement. Mandibules longues, pointues, saillantes et rapprochées en bec, surtout dans les mâles. Lèvre inférieure trifide, à division moyenne bilohée : toutes les divisions glandulifères. Corps allongé. Abdomen subpédiculé. Antenne fractæ, in clavam elongato-acutam ter- minatæ. Clypeus sæpè anticè productus, acutus. Mandibulæ elongato-acutæ, porrectæ, in rostellum conniventes, prœæsertim in masculis. Labium trifi- dum : lacinià intermedià dilatato-bilobà ; laciniis omnibus glanduliferis. Corpus elongatum. Abdomen subpediculatum. Osservarrons. Les ewmènes sont, comme les syna- gres, des guêpiaires solitaires ; mais, au lieu d’avoir les quatre divisions de leur lèvre inférieure longues et plumeuses, comme ces derniers, elles les ont glanduleuses à leur somment. La plupart ont l’abdo- men pédiculé, plus épais vers le bout qu’à sa nais- sance. Je n’en distingue point les odynères de M. Latreille. ESPÈCES. 1. Eumène des bruyères. ÆEumenes coarctata. Latr. Æ. nigra ; abdominis segmento primo infundibuliformi, secundo campanulato, maximo, luteo maculato. Fespa coarctata. Linn. Fab. p. 276. Geoff. 2. p. 337. n° 10. pl. 16. f. 2. Vespa coronata. Panz. fase. 64.t. 12. et fase. 63. t. 6. Habite en Europe. La femelle se construit, avec de la terre, un nid en forme de boule, et le fixe sur la tige de quelque plante et souvent sur la bruyère. 2. Eumène pomiforme. Æumenes pomiformis. Latr. Æ. nigra, flavo varieqata ; abdominis petiolo bipune- talo ; secundo seymento fascit interruplé ,omnibusque margine flavis. Fespa pomiformis. Fab. p. 250. Panz. fase. 63. t. 7. Habite l'Italie, l'Allemagne, etc. 5. Eumène des murs. Eumenes muraria. Æ. nigra; thorace maculis duabus ferrugineis; abdo- mine fasciis qualuor flavis : primé remotissimä. HISTOIRE DES INSECTES. Vespa muraria. Linn. Fab p. 267. Vespa parielina. Vanz. fase. 49. t. 24. Odynerus. Latr. Habite en Europe. Elle fait son nid dans les trous des mu- raïlles. Etc. ZÈTHE. (Zcihus.) Antennes brisées, en massue allongée et pointue. Chaperon aussi large ou plus large que long, sans prolongement antérieur remarquable. Mandibules obtuses, peu allongées et point en bec à leur extré- mité. Lèvre inférieure glanduleuse au sommet, Abdomen pédiculé. Antennæ fractæ, in clavam elongato-acutam terminatæ. Clypeus longitudine non latitudinem superans, anticè non aut vix productus. Mandibulæ obtusæ, parm elongatæ. Labium apice quadriglan- dulosum. Abdomen pediculatum. Ogservarions. Les zèfhes, dont je ne distingue pas les discælies de M. Latreille, ont le port des eumènes; mais elles en diffèrent par leur chaperon et leurs mandibules. Celles-ci, quoique plus lon- gues que larges, sont plus courtes, non pointues ni en bec. Ces guépiaires sont assez grandes. ESPÈCES. 1. Zèthe ailes bleues. Zethus cyanipennis. Z. niger ; abdominis petiolo clavato, basi testaceo ; alis cyaneis. Vespa cyanipennis. Fab. p. 277. Coqueb. Illustr. Ie. dec. 1. tab, 6.f. 4, Habite à Cayenne. 9. Zèthe zonale. Zethus zonalis. Z. niger ; thorace immaculato; abdominis petiolo apice, segmento secundo fasciä simplici flavis. FVespa zonalis. Panz. fasc. 81. tab. 18. Habite en Allemagne. 3. Zèthe rufinode. Zethus rufinodus. Z. niger, nilidus, punctatus ; thoracis segmento antico lerrugineo-flavo ; pedibus rubris. Eumenes rufinoda. Latr. Gen. Crust. et Ins. vol. 1, t. 14. f. 4. Habite les îles de l'Amérique. GUÉPIAIRES SOCIALES. De même qu'il y a des apiaires sociales et d’autres qui vivent solitairement , de même aussi l’on trouve des guépiaires sociales ; et je viens d’en citer d’au- RAPACES GUEPIAIRES. tres qui ne forment point de société. Il est donc utile de distinguer de part et d’autre. Les guépiaires sociales, non-seulement sont remar- quables parce qu’elles vivent en société, mais, en outre, en ce que chaque espèce se compose de trois sortes d'individus, de mâles, de femelles et de neu- tres. Ces derniers néanmoins ne paraissent être encore que des femelles sans sexe, c’est-à-dire, dont le sexe est avorté. Ces trois sortes d'individus forment des sociétés quelquefois nombreuses, selon l'espèce. Ils se construisent des nids singuliers, en partie formés de matières diverses, et dont l’enve- loppe externe semble, soit papyracée, soit carton- neuse. On a donné à ces nids le nom de guépiers. Dans leur intérieur, on trouve au moins un plan couvert d’alvéoles; et, dans certains, cet intérieur est divisé par des cloisons transverses, dont chacune est chargée d’alvéoles d’un seul côté. Ces guépiaires sociales ne sont partagées qu’en deux genres , qui sont les suivants, GuÈPE. (Vespa.) Antennes brisées, de douze ou treize articles, renflées vers leur sommet en massue oblongue et pointue. Quatre palpes. Mandibules fortes, tronquées obliquement et dentées à leur extrémité. Bord anté- rieur du chaperon largement tronqué, ayant une dent de chaque côté. Corps oblong, presque glabre, ayant l'abdomen attaché par un pédicule très-court. Ailes supérieures plissées ou pliées en deux, étroites. Trois sortes d'individus, tous ailés, vivant en société dans un nid commun. Larves apodes. Antenne fractæ, duodecim aut tredecim articu- latæ, clava oblongä acutäque terminatæ. Palpi quatuor. Mandibulæ validæ, apice obliquè truncatæ et dentatæ. Clypeus margine antico latè truncato, utroque latere denticulo adjuncto. Corpus oblongum, subglabrum, abdomine brevis- simè pediculato. Alæ superæ anguslæ, longitrorsüum duplicatæ. Individua omnia alata, nido communi habitan- tia ; tribus generibus pro specie. Larvæ apodæ. Ossenvarions. Quoique les guêpes aient les anten- nes brisées ou coudées comme les abeilles, on les en distingue, au premier aspect, par leurs ailes étroites et plissées ou pliées en deux longitudinale - ment; par leur corps plus grêle en général, moins velu, et même presque glabre; enfin, par leur trompe très-courte, et leurs mandibules fortes et grandes. , Leur. corps est ordinairement varié de jäune ct de noir. Leurs yeux sont en forme de reins; etleur 105 trompe ou langue est large, échancrée, avec un filet de chaque côté. Leur larve est petite, vermi- forme et sans pattes. Les guëpes formant des sociétés composées de trois sortes d'individus , les femelles et les neutres seulement travaillent à la construction de leur nid. En réduisant en forme de pâte des parcelles de vieux bois ou d'écorce, elles en construisent leur guépier, savoir ses rayons! ou gâteaux et l'enveloppe com- mune, d’une matière analogue à du papier ou du carton. Le guépier est suspendu en dessus par un ou plusieurs pédicules , et les rayons qu'il contient, tantôt en petit nombre et tantôt fort nombreux, sont horizontaux, et ont leur face inférieure seule- ment garnie de cellules verticales hexagones. Les femelles ne pondent qu’un œuf dans chaque cellule, y joignent une provision de nourrilure pour la jeune larve, et ensuite ferment la cellule. Les sociétés des guêpes ne subsistent que jusque vers le milieu de l’automne. Alors les neutres tuent les larves qui n'ont pas eu le temps de se transfor- mer; les autres périssent pour la plupart, et quel- ques femelles qui survivent à la mauvaise saison, travaillent, au printemps, à fonder une nouvelle colonie. Les guêpes ne sont guère connues en général, que par les ravages qu’elles font dans nos jardins, en dévorant nos meilleurs fruits. Elles se nourrissent aussi d'insectes et même de viande. Elles font leur nid dans la terre, dans l’intérieur des vieux bois, et souvent dansles greniers des maisons. Leur appro- che est toujours à redouter, ESPÈCES. 1. Guêpe frelon. 7espa crabro. F. thorace nigro, anticè rufo immaculato : abdominis énoisuris punclo nigro duplici contiquo. L. Vespa crabro. Linn. Fab. p. 255. Oliv. Dict. n° 47. Geoff. 2. p. 368. n° 1. Habite en Europe. Grosse guêpe qui fait son nid dans les creux des vieux arbres, et quelquefois dans les char- pentes des greniers. 2, Guëépe commune. Vespa vulgaris. T. thorace utrinque lineol& interrupté ; scutello qua- drimaculatlo ; abdominis incisuris punclis nigris dis- dinctis. L. Vespa vulgaris. Linn. Fab. p. 256. Oliv. Diet. n° 49. Geoff. 2. p. 369 n° 2, Habite en Europe. Elle est fort commune, moins grosse que la précédente, plus brillante par ses deux cou- leurs, le noir et le jaune , et fait son nid dans les toits. Une de ses variétés fait le sien dans la terre. 5. Guêpe de Holstein. Jespa Holsatica. TV. nigra ; lineä utrinque ad humeros, maculisque seu- tellaribus luteis; abdomine luteo; segmentis basi transuersè punctisque contiguis nigris. L. F'espa holsatica.Fab. p. 257. Latr, Annales du Mus. vol, 1. p. 288. pl. 21. f. 1—3. Vespa. no 2. var. D. Geoff. Habite en Europe. Se trouve aux environs de Paris. Elle fait un guëpier oviforme, à enveloppe triple, dont les pièces sont minces et inégales. 106 4. Guêpe fauve. Fespa rufa. T. thorace utrinque lineolà ; scutello bipunctalo; ab- domine flavo, anticè ferrugineo. A Vespa rufa. Linn. Fab. Oliv. Dict, n° 5r. Habite le nord de l'Europe. 3. Guêpe à une bande. Fespa cincta. F. nigra ; thorace obscurè maculato ; abdomine atro ; fascià ferrugine4. Vespa cincta. Fab. p. 253. Oliv. Dict. n° 37. Habite les Indes orientales. Etc. POLISTE. (Polistes.) Antennes brisées, en massue allongée, finissant en pointe. Mandibules non tronquées, dentées en leur côté interne. Milieu du bord antérieur du cha- peron avancé en pointe. Corps subovale ; abdomen pédiculé. Antenne fractæ, in clavam elongatam et acutam terminatæ. Mandibulæ non truncatæ , latere in- terno et subapicali dentatæ. Clypei margo anticus medio in angulum parvum productus. Corpus subovale, abdomine pediculato. Ogservarions. Les polistes sont des guêpiaires sociales tellement voisines du genre guépe par leurs rapports, qu’on aurait pu ne les en pas distinguer. Cependant, comme ces guépiaires diffèrent des guêpes proprement dites par la forme de leurs man- dibules et par celle du chaperon, nous avons adopté le genre qu’en à formé M. Latreille. Ces guépiaires ont aussi l'espèce composée de trois sortes d'individus tous ailés, savoir des mâles, des femelles et des neutres. Leurs ailes sont plissées ou pliées en deux longitudinalement, et, comme elles, vivent en société; leur nid contient un ou plusieurs gâteaux alvéolifères. Parmi leurs espèces, les unes sont indigènes, les autres sont exotiques. ESPÈCES. [Indigènes.] 4. Poliste française. Polistes gallica. Latr. P.thorace utrinque lineolà punctisque duobus ; scutello sexmaculato; abdominis incisuris flavis, secund& bi- maculatà. Vespa gallica. Linn. Fab. p. 255. Panz. fasc. 49. tab. 22. Guêpe , n° 5. Gcoff. Réaumur. Ins. 6. pl. 24. f. 6. Habite l’Europe australe, la France. Son nid a la forme d’une rose demi-ouverte et de couleur cendrée ; il est fixé sur un rameau de plante. 9, Poliste diadème. Polistes diadema. Latr. P. alra ; lineis duabus transversis infrà antennas ; li- neolis sex scutellaribus ; abdominis seymentis duobus primis bipunctalis. HISTOIRE DES INSECTES, Vespa diadema. Latr. Annales du Mus. vol. r. p. 292. pl. 21. f. 4—6. Réaumur. Ins. 6. pl. 25. f. 1—4. Habite en Europe. [ Zxotiques.] 5. Poliste boucher, Polistes lanio. P. [usca ; capile ferrugineo ; antennis medio nigris. Vespa lanio. Fab. p. 260. Oliv. Dict. n° 59. Habite au Brésil, %. Poliste annulaire. Polistes annularis. P. fusca; genubus antennarum apicibus margineque primi segmenti flavis. Vespa annularis. Fab. p. 260. Habite l'Amérique septentrionale. 3. Poliste hébraïque. Polistes hebræa. P. [lava ; thorace trilinealo; abdomine cingulis flezuo- sis nigris. Vespa hebræa. Fab. p. 274. Habite les Indes orientales. 6. Poliste cartonnière. Polistes chartaria. P. nigra, sericea; lhorace anlicè poslicèque strigà ; abdomine fasciis quinque flavis. Oliv. Vespa chartaria. Oliv. Dict. n° 88. l'espa nidulans.Fab. p. 271. Habite à Cayenne. Elle construit de grands guëpiers allongés, pendants aux branches des arbres, dont l'en- veloppe est de carton, et dont l'ouverture est un trou central, 7. Poliste tatue. Polistes tatua. P. nigra, nitida ; abdomine subcordalo, pediculalo. Polistes morio. Fab. Vespa tatua. Cuv. Bullet. de la Soc. philom. n° 8. Epipone tatua. Latr. Gen. Ins. vol. 1. t. 14. f. 5. Habite à Cayenne. Elle construit un grand nid en mauvais certon, allongé en cloche , pendant aux branches des arbres, et dont l'ouverture est un trou marginal. Etc. RAPACES SUBAPTÈRES. Leurs ailes supérieures ne sont pas plissées longi- tudinalement , et l’espèce offre constamment des individus aptères. Point de petits yeux lisses très- distincts. Sous celte division ou sous-famille des rapaces, je rapproche et j'isole deux genres, qui ont des rap- ports évidents avec les guépiaires, mais qui offrent constamment des individus apières. Ces insectes n’ont pas de petits yeux lisses bien distincts, et vivent de proie. Ceux, parmi eux, qui vivent en société, sont fort intéressants à observer sous dif- férents rapports. Il y en a qui ont des habitudes extrêmement singulières et même admirables. Les RAPACES SUBAPTÈRES. deux genres que je rapporte ici, sont distingués de la manière suivante. (1) Insectes vivant en société; des mâles, des femelles et desneutres. Les mâles toujours ailés; les femelles, tantôt avec des ailes et tantôt sans ailes; les neu- tres toujours aptères. Fourmi. (2) Insectes vivant solitairement : des mâles et des fe- melies seulement. Les mâles ailés ; les femelles tou- jours aptères. Muiille. FOURMI. (Formica.) Antennes filiformes, plus épaisses vers leur som- met, brisées. Lèvre supérieuré un peu grande, tombant perpendiculairement, Quatre palpes fili- formes , inégales. Mandibules fortes, surtout dans les femelles et les neutres. Promuscide courte; à lèvre inférieure concavé , arrondie au sommet. ‘Tête trigone ; tronc déprimé sur les côtés ; abdo- men attaché au corselet par un pédicule qui porte, soit un nœud en forme d’écaille, soit deux nœuds. Anus muni, soit d’un aiguillon piquant, soit de glandes vénénifères. Trois sortes d'individus pour l'espèce : des mâles et des femelles ailés, des neutres loujours aptlères. Antennæ filiformes, versus apicem crassiores, fractæ. Labrum majusculum, ad perpendiculum cadens. Palpi quatuor filiformes, inæquales. Man- dibulæ validæ, præsertim in feminis el neutris. Pro- muscis brevis ; labio cucullato, apice rotundato. Caput trigonum ; truncus ad latera compressus; abdomen pediculo uninodo vel binodo, thoraci afjisum. Anus , vel aculeo punctorio, vel glandulis veneniferis instruclus. Individua tribus generibus pro specie. Masculi et feminæ alati; neutra semper aptera. Onsenvarions. Les fourmis sont des insectes con- nus de tout le monde, au moins quant à leur forme générale. Ces insectes son£ petits en général, cou rent assez rapidement, et offrent un corps allongé, comme formé de trois parties principales , bien sé- parées : la tête, le corselet, l'abdomen. Leur tête, qui est assez grosse proportionnellement, esl tri- gone, avancée en pointe antérieurement, et munie de deux antennes filiformes, brisées, leur premier article étant plus long que chacun des autres. ‘Ce qui caractérise le plus généralement ces in- sectes, c’est que le pédicule qui attache leur abdo- men au corselet soutient tantôt une petite écaille relevée, et tantôt deux écailles distinctes, selon les espèces. Ces espèces de nœuds squamiformes sont dus, selon M. Latreille, à un des anneaux de l’ab- domen, et se trouvent dans tous les individus de toutes les espèces. 107 Les neutres, ici, sont, comme dans les abeilles et les guêpes, des femelles dont le sexe est entièrement avorté. Ce sont les individus les plus nombreux de leur société, ceux qui sont chargés de tous les tra- vaux, et qui n’ont jamais d'ailes. Les mâles sont les plus petits individus de l'espèce, et sont toujours ailés. Les femelles sont pareillement ailées, mais elles perdent souvent leurs ailes à une certaine époque. On sait que les fourmis demeurent dans des nids placés en terre ou près de sa surface, et auxquels on a donné le nom de fourmilières. Il y en a néan- moins qui font les leurs dans l’intérieur des troncs d'arbres ou du bois, comme certains termites. Le jour, elles en sortent, vont et viennent continuelle- ment, s'occupent de leurs travaux ou courent à la picorée. Comme elles sont omnivores, presque tout leur est bon, et dès qu’elles ont trouvé quelque butin , elles le portent à la fourmilière. L'hiver, les fourmis restent dans leurs fourmi- lières, où elles sont engourdies, sans aucun mouve- ment, et entassées les unes sur les autres ; mais dès les premières chaleurs du printemps, elles sortent de leur état de léthargie, et vont chercher leurs aliments. L'accouplement des mâles avec les femelles ne se fait point dans la fourmilière. Les mâles ne s’y ren- contrent jamais. C’est dans l'air qu'il s'exécute, les femelles voltigeant avant leur fécondation. Celles-ci retournent ensuite à la fourmilière pour déposer leurs œufs, et les mâles périssent peu après. Les œufs des fourmis sont très-pelits et rassem- blés par tas. Il en nait des larves courtes, blanches, grasses, sans pattes et presque incapables de loco- molion. Ce sont ces larves que le vulgaire nomme improprement œufs de fourmis, et dont les neutres ont les plus grands soins. Ces mêmes larves se trans- forment en nymphes, soit nues, soit renfermées dans une coque d’un blanc jaunâtre, Comme ces nymphes sont, ainsi que les larves, incapables de se mouvoir, si la fourmilière est attaquée, les ouvrières les em- portent dans l'endroit le plus reculé de leur nabi- tation pour les mettre à l'abri des dangers. Quoique les fourmis soient souvent très-nuisibles, quelquefois même un fléau, par les dégâts qu’elles causent dans nos jardins et même dans nos habita- tions, surtout dans les climats chauds, ce sont néanmoins des insectes très-curieux et très-intéres- sants à étudier sous différents rapports, principale- ment sous celui de leurs habitudes particulières. Il y en a qui voyagent en troupe et forment comme des armées innombrables. D’autres sont guerrières, vont attaquer la fourmilière de quelque autre es- pèce, et si elles sont viciorieuses, elles s'emparent des larves et des nymphes de la fourmilière con- quise, les transportent dans la leur, et en prennent soin pour en faire des esclaves qui servent aux tra- vaux de l'habitation. Ces derniers faits, publiés par M. Hubert fils, et confirmés par les observations de M. Latreille, sont vraiment admirables. Comme les fourmis sont nombreuses en espèces, M. Latreille en a trailé dans un ouvrage monogra- phique avec des détails intéressants. Depuis, il les a partagées en plusieurs genres, les considérant toutes ensemble comme constituant une famille particulière. C'est cette famille qui forme le genre que nous présentons ici. 108 ESPÈCES. [Un seulnœud squamiforme sur le pédicule de l'ab- domen.] 1. Fourmi ronge-bois. Z’ormica ligniperda. Latr. F. nigra; thorace femoribusqne obscurè sanguineis. Latr, Hist. nat. des Fourmis. p. 88. pl. 1. f, 1. An formica herculanea? Linn. Fab. p. 349. lormica herculanea. Oliv. Dict. no r. Habite en Europe, dans les troncs d'arbres. C’est la plus grande de notre pays. 2. Fourmi pubescente. Zormica pubescens. L, F. alra ; abdomine pubescente. Fab. Formica pubescens. Fab. Oliv. n° 10. Latr. Hist. Nat. des F. p. 96. pl. 1. fig. 2. Habite en Europe, dans la France méridionale , en Hon- grie. Elle vit dans le tronc des vieux arbres. 3. Fourmi comprimée. Formica compressa. J, nigra ; lhorace compresso ; antennis apice femori- busque rufis ; capile maximo. F. Tormica compressa. Fab. p.350. Oliv. Dict. n° 4. Latr. Hist. Nat. des F. p. 117. Habite à Tranquebar. 4. Fourmi fauve. Formica rufa. F. rigricans ; capitis maximä parle, thorace, squamä lerrugineis ; stemmatibus tribus conspicuis. Latr. Formica rufa. Linn. Fab. p. 351. Oliv. Dict. n°9. Latr. Hist. nat. des F.p. 143. pl. 5. f. 28. Habite en Europe , dans les bois. Elle y forme sur la terre de grandes fourmilières larges, convexes, offrant des amas considérables de paillettes de différents débris amoncelés et sans ordre. Elle est plus grande que la fourmi des jardins. Ê 5. Fourmi noire-cendrée. Formica fusca. F. cinereo-fusca ; antennis pedibusque ferrugineis. Formica fusca. Linn. Fab. p. 352. Oliv. Dict. no 13. Latr. Hist. nat. des F. p. 159. pl. 6. f. 32. Habite en Europe, dans la terre, sous les pierres, au pied des arbres. Commune. 6. Fourmi des jardins. Formica nigra. F. nigra, nilida ; ano piceo. F. Formica nigra. Linn. Fab. p. 352. Oliv. Dict. n° 11. Latr. Hist. nat. des Fourmis, p. 156. Habite en Europe. Très-commune dans les jardins où elle fait beaucoup de tort. Elle fait son habitation dans la terre. 7. Fourmi sanguine. Formica sanguinea. Latr. F. sanquinea ; abdomine cinereo-nigro. Latr. Hist. nat. des Fourmis. p. 150. pl. 5. f. 29. Habite en Europe , dans les bois. C'est une de celles que M. Hubert nomme fourmis amazones. 8. Fourmi roussâtre. Formica rufescens. F. pallidè rufa; mandibulis angustis, arcuatis, sub- dentalis; stemmatibus tribus; thorace posticè elevato. ‘ Latreille. HISTOIRE DES INSECTES. Tormica rufescens. \Latr. Hist. nat. des Fourm. p. 186. pl. 7. f. 38. Polyerqus rufescens. Latr. Gen. Crust, et Ins. 4. p. 127. et vol.1.t.13.f. 1. Habite en France, dans les bois. C’est encore une espèce guerrière, dont M. Hubert a décrit les habitudes si étonnantes, 9. Fourmi resserrée. Formica contracta. F. elongata, subcylindrica, fusco-brunnea ; oculis nullis aut obsolelis; antennis pedibusque lutescente-brun- neis. Latr. Hist, nat. des Fourm. p. 195. pl. 7. f. 4o. Ponera. Latr. Habite en France, à Paris. Rare. Société peu nombreuse. Elle paraît aveugle. [Deux écailles ou deux nœuds sur le pédicule de l’abdomen.] 10, Fourmi céphalote. Formica cephalotes, F. lhorace quadrispinoso ; capite didymo magno utrin- que posticè mucronato. Formica cephalotes. Linn. Fab. p. 362. Oliv. Dict, n° 47. Latr. Hist. nat. des Fourm. p. 222. pl. 9. f. 57. Atta. Latr. Gen. Crust. et Ins. 4. p. 129. Habite l'Amérique méridionale. Espèce fort grande, Yoyageant souvent par quantités innombrables. 11. Fourmi à crochets. Zormica hamata. F. ferruginea ; capile maximo pallido; mandibulis por- reclis hamatis. Formica hamata. Fab. p. 364. Latr. Hist. nat. des Fourm. p. 242, pl. 8. f. 54. Alta. Latr. Habite à Cayenne. 12. Fourmi goulue, Formica gulosa. F. castaneo-brunnea ; mandibulis capite longioribus ; abdominis apice nigro. Latr. Hist. nat. des Fourm. p. 215. pl. 8. f. 49. Formica gulosa. Fab. p. 363. Oliv. Dict, n° 5o. Myrmecia qulosa. Latr. Habite la Nouvelle-Hollande. 15. Fourmi souterraine. Formica subterranea. F. ferrugineo-brunnea ; ore antennisque dilutioribus ; thorace elongato, bispinoso ; abdomine fusco ; pedi- bus dilutè fulvis. Latr. Hist. nat. des Fourm. p. 219. pl. ro. f. 64. etpl. 11. f. 70. Myrmecia. Latr. Habite en France, au pied des arbres. 14, Fourmi rouge. Formica rubra. F. rubescens, rugolosa ; nodo primo infrà unispinoso ; abdomine nitido lævi, segmento antico subbrunneo. Latr. Formica rubra. Linn. Fab. p. 353. Oliv. Dict. n° 14. Latr. Hist. nat. des Fourm. p. 246. pl. 10. f. 62. Alyrmecia. Latr. Habite en Europe. Espèce très-commune. Elle fait son nid dans la terre, soit sous les pierres, soit sous la mousse , dans les bois. RAPACES TERRITORES. 13. Fourmi des gazons, Formica cœspitum. TL. brunneo-nigra; antennis mandibulisque brunneo- rubris; capile thoraceque striatis; thorace posticè . bispinoso ; Larsis dilutioribus. Latr. Formica cæspitum. Linn. Fab. p. 358. Oliv. n° 30. Latr. Hist. nat. des Fourm,. p. 251. pl. 10, f, 63. Myrmecia. Latr. Habite en Europe. Espèce très-commune ; elle fait son . nid dansla terre , entre les racines des gazons. Etc. MUTILLE, (Mutilla.) Antennes filiformes, vibratiles, à premier et troisième articles allongés. Mandibules fortes , sail- Jantes, pointues, quelquefois dentées. Quatre pal- pes, les maxillaires plus longues. Insectes solitaires, à deux sortes d'individus pour l'espèce. Des mâles ailés ; des femelles aptères. Les femelles manquant de petits yeux lisses, et ayant un aiguillon très-piquant à l'anus. Corps oblong, velu. Antennæ filiformes, vibratiles ; articulo primo tertioque elongato. Mandibulæ validæ, exserltæ, acutæ, interdüm dentatæ. Palpi quatuor ; maxilla- ribus longioribus. Insecta solitaria; ordinibus duobus pro specie. Masculi alati; feminæ apteræ; ano aculeo punc- 1orio validissimo. Ocelli in feminis nulli distincti. Corpus oblongum, hirsutum. Osservariows. Les mutilles tiennent aux fourmis par plusieurs rapports ; mais ces insectes ne forment point de société, n ‘offrent que des mâles et des femelles, et la petite portion de leur corps qui atta- che l'abdomen au corselet n’est ni nodifère, ni squa- mifère. Les mutilles ont des antennes filiformes, quelquefois brisées, vibratiles, de douze ou treize articles, plus courtes dans les femelles que dans les mäles. Leurs mâchoires et leur lèvre inférieure sont très-pelites. Ils font leur nid dansla terre, aux lieux secs et sablonneux. Ainsi, par leurs habitudes , ils s’approchent des rapaces terrifores. M. Latreille divise ces insectes en plusieurs genres, et en forme une famille particulière. Nous allons en ciler quelques espèces. ESPÈCES. 1. Mutille européenne. Mutilla europæa. M. nigra ; thorace rufo ; abdomine fasciis duabus al- bis ; posleriore duplicatà, inlerruptä. F. Mutilla europæa. Linn. Fab, Oliv. Dict. n° 15. Latr. Coqueb, III. Je. dec. 2. tab. 16. F. 8. Panz. fase. 56. Lab. 20. Habite le midi de la France, l'Italie et le Levant, 109 2, Mutille Maure. Mutilla Maura. M. hisurla, nigra; thorace rufo ; abdomine maculis quatuor albis. Mutilla Maura. Linn. Fab. Latr. Oliv. n° 36. Panz. fase. 46. tab. 18. Coqueb. IL. Ie. dec. 2. tab. 16. f. 7. Habite en France, en Allemagne, etc. Qt . Mutille rufipède. Mutilla rufipes. M. hirla, nigra; antennis thoraceque rufis ; abdomine punclo fascisque duabus approximalis albis. F. Mutilla rufipes. Fab. Latr. Oliv. n° 68. Panz. fase. 46. tab. 19. Habite en Allemagne, en France ; commune aux environs de Paris. Mutille couronnée. Mutilla coronata. = M. nigra; thorace rufo ; abdomine punelo strigisque duabus albis. Mutilla coronata. Fab. Lat. Oliv. n° 29. Panz. fase. 55. tab. 24. Habite le midi de la France, l'Italie, cte. 5. Mutille tête-noire. Mutilla melanocephala. M. hirta, rufa ; capite abdominisque apice nigris. F. Mutilla melanocephala. Fab. p. 372. Oliv. n° 65. Coqueb. Il. Ic. dec. r. tab. 6.f. v1. Myrmosa melanocephala. Latr. Gen. Crust. et [ns. 4. p.120 et vol. 1. tab, 13. f.6et8. Panz. fase: 85. t, 14. Habite en France. 6, Mutille formicaire. Mutilla formicaria. M. gracilis, rubra ; abdomine nigro. Methoca formicaria. Latr. Crust. et Ins. 4. p. 119, ct vol. 1. tab. 13. fig. 5. Confer. cum melhocà ichneu- monide ejusd. Habite au midi de la France. 7. Mutille myrmécode. Mutilla myrmecodes. M. nigra, flavo-variegata ; thorace CARRIEe Tiphia pedestris. Fab. p. 228. Myrmecodes. Latr. Gen. Crust. et Ins. 4. p. 118. Habite la Nouvelle-Hollande. 8. Mutiile doryle. Mutilla dorylus. M. helvola ; abdomine cylindrico, apice pubescente ; [emoribus compressis. Mutilla helvola. Linn. Dorylus helvolus. Latr. Hist. des Crust. et des Ins. 13. p. 260. Fab. p. 365. Coqueb. Ill. ic. dec. 2. t. 16.F. 1. Habite en Afrique. Etc. RAPACES TERRIFORES. Leurs ailes supérieures ne sont point plissées longi- tudinalement , et tous les individus de l'espèce sont ailés. Sous celte lroisième division des rapaces, je 110 rassemble des hyménoptères à aiguillon, qui vivent de proie comme les autres rapaces , n’offrent point d'individus aptères, et n’ont point les ailes supé- rieures plissées longitudinalement. Par leur aspect, les uns tiennent aux guépes, et les autres aux ichneumonides. Ces insectes vivent solitairement, et la plupart ont des habitudes très-analogues ; car ils font leur nid dans la terre, y placent un œuf, et déposent près de cet œuf quelque autre insecte dont ils se sont saisis, et qu'ils ont tué, afin qu’il serve de nour- riture à leur petit. Ce sont les mêmes que j'avais nommés d’abord rapaces héléromalles. Quoîque les rapaces terrifores tiennent de très- près les uns aux autres par leurs rapports , comme ils sont fort nombreux et diversifiés, il est peu facile de les diviser en coupes bien tranchées. M. Latreille les a partagés en huit familles et quarante-deux genres. Relativemient à l’objet de cet ouvrage, dont le but est de simplifier la méthode, afin de faciliter l'étude des animaux qui en font le sujet, je crois qu'il suffit de diviser ces insectes en neuf genres principaux, sauf à y en ajouter quelques autres, s'ils sont reconnus indispensables. En voici l’analyse dans le tableau suivant, d'après des caractères empruntés des ouvrages de M. Latreille. DIVISION DES RAPACES TERRIFORES. (1) Premier segment du corselet large et prolongé en dessus jusqu’à l'origine des ailes supérieures. (a) Pattes courtes ou moyennes. (4-) Antennes des femelles plus courtes que la tête etle tronc. è Tiphie. Scolie. (4-4) Antennes des deux sexes aussi longues au moins que la tête et le tronc. Sapyge. Thynne. (b) Pattes longues; les postérieures une fois aussi longues que la tête et le tronc réunis. Pompile, {2) Premier segment du corselet étroit , transversal, et distant en dessus de l'origine des ailes supérieures. (a) Pattes longues; les postérieures une fois au moins aussi longues que la tête et le tronc réunis. Sphex. (b) Pattes courtes ou moyennes. (+) Labre entièrement à découvert, souvent (rès-grand. Bembhèce. HISTOIRE DES INSECTES. (4-+) Labre entièrement caché ou peu découvert. * Les yeux prolongés jusqu'au bord postérieur de la tête. Larre. ** Les yeux ne s'étendant pas jusqu’au bord posté- rieur de la tête. #% Antennes insérées près de la bouche. Crabron. >Lwk Antennes insérées au milieu de la face ou Join de la bouche, Philanthe. TIPHIE. (Tiphia.) Antennesfiliformes, de treize ou quatorze arlicles; rapprochées à leur insertion, plus courtes que la têle et le tronc dans les femelles. Mandibules fortes, entières ou dentées: Quatre palpes ; les maxillaires allongées. Tronc convexe en dessus, un peu plus long que large. Abdomen ovale ou oblong, attaché par un pédicule court. Anus des femelles muni d'un aiguil- lon caché. Pattes un peu courtes, à jambes ciliées ou dentelées. Antenne filiformes , tredecim vel quatuordecint articulatæ, ad insertionem approzimatæ , capite truncoque breviores in feminis. Mandibulæ validæ, edentulæ. Palpi quatuor; mazillaribus elongatis. Truncus supernè convexus, pauld longior quün latior. Abdomen ovale vel ovato-oblongum , breviter pediculatum. Anus feminarum aculeo tecto ü- structus. Pedes breviusculi ; tibiis cilialis vel denbi- culatis. Onservariows. Les éiphies ne sont pas sans rapports avec les mutilles, mais les deux sortes d'individus de l'espèce sont ailées. Ce sont des hyménoptères velus, qui ressemblent à des guêpes, dont ils diffè- rent principalement par leurs ailes supérieures non plissées. Cés insectes ontle corps allongé, velu, l'abdomen en fuseau, la tête obluse, les yeux ovales et entiers, les pattes courtes, à cuisses grosses, comprimces , et à jambes ciliées ou dentelées. ESPÈCES. 1. Tiphie grosses-cuisses, Z'iphia femorata. T.nigra ; femoribus quatuor posticis angulatis rufis. F. Tiphia femorata. Fab, p. 228. Latr. Tiphia hemiptera. Panz. fase. 77. tab. 14. Habite en Europe, en France. Elle fait son nid dans la terre. 2, Tiphie morio. 7iphia morio. T. tota nigra; alis fuseis ; femoribus poslicis cinereo- barbalis. RAPACES TERRIFORES, Tiphia morio. Panz. fase. 55. tab, 1. An liphia morio ? Fab. p. 227. Habite l'Europe méridionale, l'Autriche. 3. Tiphie velue. Tiphia villosa. Latr. T. atra, subvillosa ; antennis pedibusque concoloribus. Bethylus villosus. Vanz. fase. 98. tab. 16. Habite en Allemagne. Etc. SCOLIE. (Scolia.) Antennes filiformes, presque droites, un peu écartées à leur insertion, plus longues dans les mâles que dans les femelles. Mandibules fortes, saillantes, arquées. Quatre palpes; les maxillaires plus courtes que les mâchoires. Les yeux échan- crés, Corps oblong. Le premier segment du corselct tronqué postérieurement. Abdomen allongé, subcy- lindrique. Pattes un peu courtes : les jambes des postérieures ciliées, presque épineuses. Anus des femelles très-piquant. Antenne filiformes, rectiusculæ, ad insertionemn subdislantes, in masculis pauld longiores quàäm in feminis. Mandibulæ valide, exsertæ, arcuatæ. Palpi quatuor; maxillaribus maxillis brevioribus. Oculi emarginati. Corpus oblongum. Metathorax posticè truncatus. Abdomen elongatum, subcylindricum (præsertim in masculis). Pedes breviusculi; tibiis posticorum ciliato-spinosis. Anus feminarum aculeo abscondito validoque instructus. Osservarions. Les scolies constituent un beau genre d'hyménoptères rapaces, la plupart d'une assez grande taille. Ces insectes ontle corps allongé, peu ou point velu, noir, avec des taches jaunes ou rousses. Ils ressemblent à de grandes tiphics, et paraissent avoir des rapports avec les bembèces, Les antennes des femelles sont très-courtes, tandis que celles des mâles sont plus longues, mais sans excéder de beaucoup la longueur de la tête et du tronc. | Ces insectes sont nombreux en espèces, la plupart étrangers à l'Europe, et ceux qu'on y rencontre ne se trouvent guère que dans ses parties méridiona- les. Ils fréquentent les fleurs etles lieux sablonneux. Il est vraisemblable que leurs habitudes sont ana- logues à celles des autres ferrifores. Citons-en quel- ques espèces européennes. ESPÈCES. %. Scolie hémorroïdale, Scolia hæmorrhoïdalis. 5. atra, hirta ; abdomine fasciis duabus flavis, thorace anticè anoque ferrugineo-hirtis. EF. Scolia hœæmorrhoïdalis. Fab. 230. 111 Roem. Gen. Ins. Lab. 27. f, 4. Habite en Allemagne. 9, Scolie front jaune. Scolia flavifrons. S. atra ; abdomine fasciis duabus flavis; alis ferrugi- neis apice cyaneis. F. Scolia hortorum. Fab. pag. 232. Mas. Scolia flavifrons. Fab. p 229. l'emina. Roem. Gen. Ins. tab. 27.f. 3. Habite le midi de la France, l'Espagne. 5. Scolie insubrienne. Scolia insubrica. Latr. S. nigra, cinereo-hirta ; abdomine atro ; fasciis sex [lavis, anticis tribus interruplis. Seolia interrupta. Fab. p. 236. Panz. fase. 62.t. 14. Sphex canescens. Scop. flora et fauna insub. 2. t. 22. f. 8. Habite le midi de la France, l'Italie, la Suisse. 4, Scolie quadriponctuée. Scolia quadripunctata. S.atra ; abdomine punclis quatuor albis; alis ferrugineis apice [uscis. F. Scolia quadripunctala. Fab. p. 236. Panz. fase. 3. L, 22. Mas. Scolia violaceæ. Panz. fase. 66. L. 18. l'emina. Habite en Italie, en France. $ 5. Scolie marquée. Scotia signala. S. atra ; abdomine fasciis duabus flavis, his utrinque puñelo atro ; ano tridentato ; alis apice fuseis. P. Scolia signata. Panz. fase. 62. €. 13. Ross. faun. etr. tab. 8. fig. D. E. Habite le midi de l'Europe. [er] Scolie cylindrique. Scolia cylindrica. $. atra ; abdominis segmentis margine puncloque lale- rali margine continuo flavis. Scolia cylindrica. Fab. p. 238. Elis cylindrica ejusd. Sapica cylindrica. Panz. fase. 87. L. 19. Myzine. Latr. Habite en Italie, etc. Corps fort allongé. Mandibules bi- dentées. Etc. SAPYGE, (Sapyga.) Antennes filiformes, un peu longues , s’épaissis- sant souvent vers leur sommet, non plus courtes que le tronc dans les femelles. Mandibules fortes, trigones , pluridentées. Les yeux échancerés. Corps allongé, glabre ou pubescent. Corselet tronqué antérieurement. Pattes courtes , à jambes presque lisses. Antenne filiformes, longiusculæ, versus apicem sæpè incrassalæ , in feminis non trunco breviores. Mandibule validæ, trigonæ, pluridentatæ. Oculi emarginati. Corpus elongatum, glabrum aut pubescens. Tho- rax anticè truncatus. Pedes breves ; tibiis sublœvi- bus. 112 Onservarions. Les sapyrges liennent de très-près aux scolies par leurs rapports et même par leur aspect. Néanmoins leurs antennes sont un peu plus longues dans les deux sexes ; et, quoique celles des femelles soient moins longues que celles des mâles, elles sont au moins aussi longues que la tête et le tronc réunis. Leurs pattes, d'ailleurs, n’ont point la jambe cpineuses ni fortement ciliée, comme celles des scolies. Ces insectes se distinguent des tiphies par leurs palpes maxillaires plus courtes que les mâchoires. Nos sapyges sont ceux de Latreille, auxquels je réunis ses polochres. On les rencontre dans les lieux exposés au soleil, autour des murs et des terres où habitent les apiaires. Latreille soupconne que ce sont des parasites, c’est-à-dire qu'ils sont carnassiers et insectivores. ESPÈCES. 1. Sapyge ponctué. Sapyga punctata. S. atra ; abdomine punclis quatuor albis. Sapyga punetata. Latr. Hist. nat. des Crust. et des Ins. 13. p. 272. et Gen. Crust. et Ins. vol. 1. tab. 13. f. 9. Vespa, n° 13. Gcoff. 2.p. 359 Panz. fase. 100. L, 17. Habite en Europe ; aux environs de Paris. 2. Sapyge prisme. Sapyga prisma. S. atra; addomine fasciis tribus; antic& RO interruplis punctoque anali flavis. F. Apis clavicornis. Linn. Sapyga prima. Latr. Hist. nat. des Crust. , etc. Masaris crabroniformis. Panz. fasc. 47. t. 22. Svolia prisma. Fab. p. 236. Habite en Europe. THYNNE. (Thynnus.) Antennes filiformes, presque sétacées, plus cour- tes el plus épaisses dans les femelles que dans les mâles. Mandibules étroites, saillantes, arquées, subunidentées, plus fortes dans les femelles. Les yeux des femelles entiers. Corps allongé, presque linéaire dans les mâles. Pattes courtes, comprimées ; à jambes des posté- rieures ciliées, subépineuses. Li Antennæ fiiformes, subsetaceæ, in feminis bre- vivres et crassiores, Mandibulæ angustæ, exsertæ , arcuatæ, subunidentatæ, in feminis validiores. Oculi in feminis integri. Corpus elongatum, in masculis sublineare. Pedes dreves, compressi; tibiis posticorum ciliato-spi- nosis. . Orservarions. Le genre #iynne à pour type un insecte recueilli à la Nouvelle-Hollande, ct proba- blement il y en existe plusieurs espèces. Par leur HISTOIRE DES INSECTES. forme, les thynnes semblent annoncer le voisinage des pompiles. Latreille les range dans sa famille des sapygites. ESPÈCE. 1. Thynne denté, Thynnus dentatus. Fab, T.abdomine atro ; segmentlo secundo Lertio qualtuorque punctis duobus albis. Fab. p. 244 Thynnus dentatus. Latr. Gen. Crust. et Ins. 1. t. 15, f.1—2.et vol. 4. p.rrr. Habite la Nouvelle-Hollande. POMPILE. (Pompilus.) Antennes menues, presque sétacées, à articles oblongs. Mandibules , soit simples, soit subdentées au côté interne. Quatre palpes ; les maxillaires plus longues. Les yeux entiers. Corps oblong; abdomen ovoïde, subsessile ; les pattes longues ; les postérieures étant une fois aussi longues que la tête et le tronc réunis. Antennæ graciles, subsetaceæ; arliculis oblon- gis. Mandibulæ simplices, aut latere interno sub- dentatæ. Palpi quatuor ; maxillaribus sæpè longio- ribus. Oculi integri. Corpus oblongum ; abdomen obovatum , subses- sile. Pedes longi; posticis capite truncoque conjunc- tis duplo longioribus. Onsservarions. Les pompiles se distinguent des insectes des quatre genres précédents, au premier aspect, par la longueur de leurs pattes postérieures. Ils sont assez nombreux, et constituent une famille dans l’ouvrage de Latreille. Leurs habitudes, et un peu leur port, les rapprochent des sphex; car il paraît que plusieurs font de même leur nid dans la terre, aux lieux sablonneux exposés au soleil. Leur corselet, néanmoins, les en distingue, son premier segment étant prolongé en dessus , jusqu’à l’origine des ailes supérieures. ESPÈCES. 1. Pompile annelé. Pompilus annulatus. Latr. P. ater ; capile, thoracis parte antica, abdominisque segmentis, basi flavis ; alis ferrugineis ; apice atris. Jur. Pompilus annulatus. Panz. fase. 76. t. 16. Sphex annulata.Fab. suppl. p. 245. Habite le midi de la France, l'Italie. 2, Pompile quadriponctué. Pompilus quadripunc- tatus. Latr. P. ater; antennis, thoracis strig& anticä, scutello, punctis quatuor abdominis , alisque ferrugineis. Sphex quadripunctata. Fab. p.219. Pompilus octopunctatus. Panz. fase. 76. . 17 Habite près de Bordeaux et en Espagne. RAPACES TERRIFORES. 5, Pompile des chemins. Pompilus viaticus. P. pubescens , niger ; alis fuscis ; abdomine anticè fer- rugineo ; cinqulis nigris. F. Sphex viatica. Linn. Pompilus viatieus. Fab. suppl. p. 246. Panz. fase. 65. (ab. 16. Habite en Europe. Il fait son nid dans la terre, aux lieux sablonneux ; y dépose un œuf et des larves. = . Pompile brun. Pompilus fuscus. Latr. P. glaber, aler ; abdomine basi ferrugineo. F. Pompilus fuscus. Fab. suppl. p. 246. Panz. fasc. 65. tab. 15. Sphex fusca. Linn. Ichneumon , n° 74. Geoff. 2. p. 354. Habite en Europe. LS , Pompile rufipède. Pompilus rufipes. P. ater; abdominis seymentis utrinque puncto albo ; alis apice fuscis.F. Panz. fase. 65. tab. 17. Fab. suppl. p. 250. Sphex rufipes. Linn. Habite en Europe. 6, Pompile biponctué. Pompilus bipunctatus. Latr. P. glaber, alter; abdomine punctis duobus fasciäque postic albis ; alis apice fuscis. F. Pompilus bipunctatus. Fab. suppl. p. 251. Panz. fase. 72. tab. 8. Habite en Europe. 7. Pompile tacheté. Pormnpilus maculatus. P. glaber, ater ; thorace maculato, abdominis segmento primo punctis duobus, secundo margine albis, Evania maculata. Fab. p. 193. Pompilus frontalis. Panz. fase. 72. tab. 9. Ceropales maculata. Latr. Gen. Crust. et Ins. 4. p. 63. Habite en Europe. Commun en France. Ete. SPHEX. (Sphex.) Antennes filiformes, grêles ; rapprochées à leur insertion, souvent arquées ou en spirale. Lèvre supérieure très-courte. Mandibules, soit simples, soit dentées au côté interne. Quatre palpes grêles. Promuscide plus ou moins allongée, trifide, fléchie dans son milieu ou vers son extrémité. Tête grosse, corps allongé; abdomen pédiculé; pattes postérieures fort longues. Anus des femelles muni d’un aiguillon caché. Antenne filiformes, graciles, ad insertionem ap- prorimatlæ, sœæpè arcuatæ aut in spiram contortæ. Labrum brevissinum. Mandibulæ vel simplices, vel latere interno dentatæ. Palpi quatuor graciles. Promuscis plus minusve elongata, trifida, in medio aut versus apicem flexa. Caput magnum ; corpus elongatum; abdomine pediculato. Pedes postici prælongi. Anus feminarum aculeo abscondilo instructus. 115 Ogsenvariows. Les sphex ont l'aspect des ichneu- monides, et surtout des cryplures, à cause du pédi- cule, souvent assez long, qui joint leur abdomen au corselet ; mais les femelles n’ont point de véritable tarière; elles n’ont qu'un aiguillon simple et caché dans le dernier anneau de leur abdomen. On a confondu les sphex avec les pompiles, les uns et les autres ayant les pattes postérieures fort allongées, et peut-être des habitudes analogues. Latreille a montré que ces deux genres étaient bien distingués par le premier segment du corselet qui, dans les sphex, est transversal » étroit, el ne se pro- longe pas en dessus jusqu’à l'origine des ailes supé- rieures. Nos sphex sont partagés en différents genres par Latreille. Il en forme sa famille des sphégimes. Ce sont des insectes carnassiers, parasites. [ls font leur nid dans la terre, y déposent un œuf, et placent à côté, soit une chenille, soit une araignée’, qu'ils ont tuée avec leur aiguillon. La larve , qui ne tarde pas à éclore, se nourrit alors de cette provision. Dans les uns, la promuscide, qui se compose de la lèvre inférieure et des mâchoires, est allongée en trompe, et sa longueur surpasse de beaucoup celle de la tête; dans d’autres. elle est à peine plus lon- gue que la tête, Les sphex de Latreille sont dans ce second cas, ESPÈCES. [ Mandibules dentées au côté interne. ] 1. Sphex des sables. Spher sabulosa. L. S. hirla, nigra ; abdominis petiolo biarticulalo, seg- menlo secundo tertioque ferrugineis. L. Sphex sabulosa. Linn. Fab. p. 198. Panz. Fasc. 65. t. 12. Ammophila sabulosa. Latr. Ichneumon , n° 63. Geoff. 2.p. 349. Habite en Europe. 2, Sphex langue-blanche, Sphezx lutaria. 1. S.nigra, glabra ; abdominis petiolati segmento secundo tertioque rufis ; labio argenteo. Kab. p. 199. Panz. fase. 65. t. 14. Ammophila. Latr. Habite en Europe. 5. Sphex des chemins. Sphex arenaria. S. nigra, hirta ; abdominis peliolo (brevi) uniarticulato, segmento secundo tertioque rufis ; alis longitudine corporis. Sphex arenaria. Fab. p. 199. Panz. fase. 65. t. 14. Sphezx vialica. Linn. ex. D. Latr. Ammophila. Latr. Habite en Europe, aux lieux sablonneux, sur les che- mins. 4. Sphex ailes jaunâtres. Sphex flavipennis. Latr. S. atra ; fronte aureà ; abdomine rufo ; peliolo apice- que atris. F. Sphex flavipennis. Fab. p. 201. Pepsis flavipennis ejusd, Habite l'Italie, la Provence, les environs de Bordeaux. 114 [ Mandibules sans dents au clé interne. ] 5. Sphex spiralier. Sphex spirifex. S, atra; thorace lirlo, immaculato; petiolo uniarti- culato, flavo, longitudine abdominis. L. Sphex spirifeæ. Linn. Fab. p. 204. Panz. fase. 76. tab. 15. Pelopæus. Latr. Habite l'Europe australe, le midi de la France. Etc. BEMBÈCE. (Bembex.) Antennes filiformes, grossissant un peu vers leur sommet, rapprochées à leur insertion. Lèvre supé- rieure très-saillante, en triangle allongé, rostri- forme. Mandibules pointues, dentées au côté interne. Palpes gréles, courtes. Promuscide (mächoires et lèvre inférieure) allongée, fléchie. Corps allongé. Segment antérieur du corselet transversal, étroit. Abdomen ovale-conique, pres- que sessile. Pattes courtes ou moyennes. Antenne filiformes, sensim extrorsüm crassio- res, ad insertionem approximatæ. Labrum penitus exsertum, elongato-trigonum , rostriforme. Mandi- bulæ acutæ, latere interno dentatæ, Palpi graciles, breves. Promuscis elongata, inflexa. Corpus elongatum. Thoracis segmentum anticum transversale, angustum. Abdomen ovato-conicum , thoraci pediculo brevissimo affixvum. Pedes breves aut longitudine mediocres. Onservarrows. Les bembèces ont des rapports, par leurs habitudes, avec les sphex et les crabrons. Elles ressemblent un peu aux guêpes par les couleurs et la forme de leur corps, mais leurs ailes supérieures ne sont point plissées, et leur abdomen est presque sessile. Enfin, leurs mâchoires et leur lèvre infé- rieure forment une promuscide allongée, fléchie presque comme dans les abeilles. Leur lèvre supé- rieure, très-saillante , prolongée en bec souvent abaissé , est ce qui les caractérise éminemment. Ces insectes font leur nid dans la terre, et y dépo- sent un œuf et des cadavres pour nourrir la larve qui doit y éclore. ESPÈCES. 1. Bembèce à bec. Bembex rostrata. B. labio superiori conico fisso ; abdomine atro ; fasciis glaucis repandis. F. Apis rostrata. Linn. Bembex rostrala. Fab. Panz. fase. 1. tab. 10. Habite en Europe, sur les collines sablonneuses. 2, Bembèce oculée. Bembex oculala. Jur. B. labro conico, thorace immaculato, abdomine ni- gro ; fascüis flavis, primé interrupl&, secund& ocu- lat& , reliquis repandis. P. HISTOIRE DES INSECTES. Panz fase. 8/4. tab. 22. Habite en Suisse, aux licux montagneux. Voyez, dans le même fascicule de Panzer, son bembex integra, À. 21. 5. Bembèce marquée. Zembex signata. B. labio superiori rotundalo integro; corpore nigro [lavoque vario. F. Bombex signata. Fab. p. 2/47. Monedula. Latr. Habite en Amérique. Etc. LARRE, (Larra.) Antennes filiformes ou subsétacées, insérées près de la bouche. Lèvre supérieure petite, cachée ou peu découverte. Mandibules souvent échancrées au côté inférieur, près de la base, ayant un angle en saillie. Les yeux grands, souvent rapprochés posté- ricurement. Tête transverse. Premier segment du corselet transverse, étroit, marginal. Abdomen allongé- conique. Pattes courtes ; à jambes postérieures ci- liées ou épineuses. Antenne filiformes, vel subsetacæ, os versus in- sertæ. Labrum parvum, absconditum aut parüum detectum, mandibulæ sæpè latere infero versüs ba- sim emarginalæ, Cum angulo prominulo. Oculi magni, posticè sæpè convergentes, Caput transversum. Thoracis segmentum anti- cum transversale, perangustum, marginale. Abdo- men elongato-conicuin. Pedes breviusculi; tibiis posticis cilialo-spinosis. Ozservarions. Les larres sont fort nombreux, paraissent tenir aux crabrons et aux sphex par leurs rapports, et plusieurs mêmeressemblent aux ichneu- monides par l'aspect. Latreille, qui en forme sa famille des larrates, les a divisés en treize genres. Croyant pouvoir me dispenser d'entrer dans ces détails, je distingue ces insectes des bembèces, par le labre caché ou peu découvert; des crabrons, par leurs yeux prolongés jusqu’au côté postérieur de la tête; enfin, des philanthes, par leurs antennes insérées près de la bouche et non loin d'elle. Les insectes dont il s’agit font leur nid dans le sable. ESPÈCES. [ Mandibules échancrées au côté inférieur, près de la base. 1. Larre ichneumoniforme. Larra ichneumonifor- mis. FE. L. atra ; abdominis primo secun:loque segmento rufis, Fab. p. 22r. Panz. fasc. 76. (ab. 18. RAPACES TERRIFORES. | 115 Coqueb. Ill. ic. dec. 2. t. 12. F. 10 femina. et f. 11. mas. Habite en Hongrie et dans le midi de la France. 2, Jarre tricolore. Larra tricolor. L. nigra ; abdomine utrinque lunulis argenteo-sericeis ; basi rufo, apice nigro. Pompilus tricolor. Fab. Panz. fase, 84. &. 19. Lyrops. Latr. Habite en Barbarie , etc. 5. Larre pompiliforme. Larra pompiliformis. P, L.nigra ;abdomine nigro, basiferrugineo. Panz. fase. 89. tab. 13 Lyrops. Latr. Habite en Allemagne. 4, Larre peint. Larra picta. L.nigra, lœvis; tlorace maculalo; abdomine ferru- gineo ; fasciis tribus flavis. Crabro pictus. Fab. p. 299. Panz. fase. 17. t. fase. 72. t. 10. Dinectus. Latr. Habite en Allemagne. 19. et 5, Larre flavipède. Larra flavipes. ® EL. nigra ; thorace maculato ; abdomine flavo : segmen- Lorum marginibus anoque nigris. Philanthus flavipes. Fab. p. 290. Panz. fase. 8. t. 24. Palarus flavipes. Latr. Gen. Crust. et Ins. 1.t.°14. f. r. Habite l'Europe australe, l'Italie. [Mandibules non échancrées au côté inférieur, ] 6. Larre à cinq bandes. Larra quinquecincta. L. nigra ; scutello flavo ; abdomine fasciis quinque fla- vis conlinuis. Mellinus quinquecinctus. Fab.p. 287. Panz. fase. 72. t. 14. Goryles quinquecinctus. Latr. Habite en Europe. Voyez Panzer, fasc. 98. t. 17. 7. Larre épineux. Larra spinosa. L. nigra, nilida; abdomine fasciüs tribus transversis [lavis ; primé interruptà. Nysson spinosus. Latr. Panz. fase. 98. t. 17 Habite en France, en Allemagne, etc. Etc. CRABRON. (Crabro.) Antennes filiformes, courtes, brisées, le premier article plus long, insérées près de la bouche. Lèvre supérieure petite, peu découverte. Mandibules bi- dentées ou pluridentées. Les yeux non rapprochés supérieurement. Corps allongé, Premier segment du corselet trans- versal, linéaire, marginal. Pattes courtes ou moyen- nes. Antennæ filiformes, breves, fractæ, propè os in- serlæ : articulo primo longiore. Labrum parvum, pautulim detectum. Mandibulæ bidentalæ aut pPluridentatæ. Oculi subovati, supernè dislantes. Corpus elongalum. Thoracis segmentum anticum transvzersum , angustum, marginale. Pedes breves aut longitudine mediocres. Ozservarioxs. Les crabrons sont des insectes assez communs, que l’on rencontre sur les fleurs , et qui ressemblent presque à des guêpes, leur corps étant en général varié de noir et de jaune. Ils font leur nid dans le sable, dans les vieux bois, dans les fentes des murs, déposent un œuf au fond, et pla- cent auprès, soit des mouches , soil quelque autre insecte, pour servir de nourriture à la larve qui y naitra. Avec nos crabrons et les philanthes qui viennent ensuite, Latreille forme sa famille des crabronites , qu’il divise en un assez grand nombre de genres. Ces insectes sont effectivement nombreux et variés ; mais ils se tiennent par de grands rapports , et les deux genres que je présente me paraissent suflire. Dans nos crabrons, les antennes sont courtes, brisées , ont le premier article plus long, et s'insè- rent près de la bouche. Elles sont plus longues dans les philanthes, non brisées, et s'insèrent loin de la bouche. De part ct d'autre, les yeux ne sont point rapprochés postérieurement, comme dans les /ar- res. Plusieurs crabrons ont la lèvre argentée et brillante. ESPÈCES. 1. Crabron souterrain. Crabro subterraneus. C. thorace maculato, abdomine utrinque maculis quin- que flavis ; pedibus ferrugineis. Crabro sublerraneus, Fab. p. 295. Panz. fase. 3.t 21. Habite en Europe. 9, Crabron à six bandes. Crabro sexcinctus. C. thorace maculato ; abdomine fasciis sex flavis ; pri- mis interruptis. F. Crabro sexcinctus. Fab. p. 295. PUS fase. 6%. €. 13. Habite en Europe. 3, Crabron fossoyeur. Crabro fossorius. C. thorace immaculato, abdomine maculis quinque lu- Lescenlibus, pedibus nigris. F. Crabro fossorius. Fab. p. 294. Panz. fase. 72.t. 11. Sphex [ossoria. Linn. Habite en Europe. 4. Crabron porte-crible. Crabro cribrarius. C. niger ; thorace maculalo; abdomine fasciis flavis ; intermediis interruplis ; libiis anticis clypeis con- cavis. F. Sphex cribraria. Linn. Crabro cribrarius. Fab. p. 295. Panz. fase. 15. t. 18—19. Habite en Europe. Le premier article des tarses anté- rieurs est dilaté en palette. Etc. PHILANTHE, (Philanthus.) Antennes beaucoup plus longues que la tête, ren- flées vers le bout, et insérées loin de la bouche. Lèvre supérieure courte, transverse, fléchie. Mandi- 116 bules presque sans dents au côlé interne, Les yeux écartés en dessus. Tête grande, plus large que le tronc. Abdomen ovale-conique. Antennæ capite in plurimis maultù longiores, sensim extrorshm crassiores , capilis faciei medio insertæ, ab ore distantes. Labrum breve, transver- sum, inflezum. Mandibulæ latere interno subeden- tulæ. Oculi supernè distantes. Caput magnum, trunco latius. Abdomen ovato- conicum. Onsenvarions. Les philanthes tiennent de très- près aux crabrons par leurs rapports et par leurs habitudes. Cependant on peut les en distinguer par Ja forme et l'insertion de leurs antennes. Ils ont d'ailleurs le chaperon trilobé et souvent les yeux échancrés. $ Je rapporte à ce genre les philanthus et les cerceris de Latreille, quoiqu'ils puissent être dis- tingués. ESPÈCES. 1. Philanthe couronné. Philanthus coronatus. Ph. niger; thorace maculato ; abdominis fasciis quin- que flavis : anticis duabus interruptis. F. Philanthus coronalus. Fab. p. 288. Latr. Panz. fase. 84. t. 23. Habite en Europe. Se trouve aux environs de Paris. 9, Philanthe apivore. Philanthus apivorus. Ph. niger; ore fronteque flavo maculatis ; thorace ma- culato ; abdomine fasciis sex flavis: anticis duabus semi-interruplis. Philanthus apivorus. Latr. Hist. des Fourm. p. 307. pl. 12. f. 2. femelle. Philanthus pielus. Fab. Panz. fasc. 47. t. 23. mâle. Habite en Europe. Il fait son nid dans les terrains exposés au soleil, et's'empare de l'abeille domestique, qu'il tue et place dans son nid, près de son œuf. 3. Philanthe à oreilles. Philanthus lætus. PR. niger; thorace maculato; abdominis primo Seg- mento, punctis duobus , reliquis fascia flavis. F. Philanthus lætus. Fab. p. 291. Panz. fasc. 63. t. 11. Cerceris aurita. Latr. Habite en Europe. Se trouve aux environs de Paris. Etc. DEUXIÈME SECTION. HYMÉNOPTÈRES A TARIÈRE. [ Terebrantes. Latr.] Abdomen des femelles muni d'une tarière qui sert à déposer les œufs. Les Ayménoptères nombreux que comprend cette section sont remarquables en ce que les femelles HISTOIRE DES INSECTES. ont à l'extrémité de l’abdomen une tarière qui leur sert à déposer les œufs. Cette tarière, qui est rarement piquante , est, le plus souvent, saillante à l'extrémité de l'abdomen. Elle y varie dans sa gran- deur, sa composition et sa direction , étant tantôt droite et caudiforme, tantôt recourbée sous l’abdo- men ou au-dessus , etc. En général, elle est com- posée de plusieurs pièces séparables longitudinale ment (deux pièces latérales servant de gaine à la vraie tarière ). Cette section embrasse six familles distinctes, que je distribue, divise et caractérise de la manière suivante. DIVISION DES HYMÉNOPTÈRES A TARIÈRE. $. Tarière tubulaire conique, non fissile. Les tubulifères. $$. Tarière plurivalve, fissile. (1) Abdomen pédiculé ou subpédiculé. Il tient au corselet par un pédicule ou par un point. Larves apodes. (a) Les quatre ailes veinées. () Antennes filiformes ou sétacées, de vingt articles et au delà , le plus souvent vibratiles. Les ichneumonides. (‘*) Antennes de douze à seize articles. Pédicule de l’ab- domen s'insérant au-dessus de l'extrémité posté- rieure du corselet. Les évaniales. (b) Les deux ailes inférieures non veinées. (‘) Antennes brisées. Abdomen caréné en dessous. La tarière jamais roulée en spirale. Les cinipsaires. (‘*) Antennes droites. Abdomen caréné en dessous. La tarière roulée en spirale, au moins dans sa base , sous l’abdomen. Les diplolépaires. (2) Abdomen tout à fait sessile. Il tient au corselet par toute sa largeur. Larves pédifères. Les érucaires. LES TUBULIFÈRES- La tarière des femelles, plus ou moins apparente, forme un tube conique, pointu, qui ne se divise point en plusieurs valves longitudinales sépara- bles. Sous cette coupe, je réunis les chrysidides et les proctotrupiens de Latreille, dans l'intention de TUBULIFÈRES. réduire le plus possible, le nom des familles ct surtout celui des genres, lorsque les insectes me paraissent se rapprocher assez par leurs rapports. Ces insectes font, en quelque sorte, une transition des hyménoptères à aiguillon à ceux qui ont-une véritable tarière. Dans les chrysides, la tarière n’existe pas en- core par des pièces particulières ; elle n’est formée que par les derniers segments articulés de l’abdo- men ; enfin, elle est rétractile et porte à son extré- mité un petit aiguillon. Mais dans les proctotrupiens, quoique tubulaire et pointue, la tarière semble souvent formée de deux valves soudées, qui ne se séparent point, et déjà elle est distincte des derniers anneaux de l’ab- domen. Les hyménoptères {ubulifères ont l'abdomen inséré au corselet par une portion de son diamètre transversal. Leurs ailes inférieures n’ont point de nervures distinctes. Je les divise ainsi : (x) Tarière rétractile, formée par les derniers anneaux de l'abdomen, et portant un petit aiguillon. Le corps se contractant en boule lorsqu'on le prend. (a) Mandibules allongées et étroites. Chryside. (b) Mandibules courtes, larges, tronquées, dentées. Clepte. (2) Tarière saillante, pointue, sans aiguillon. Le corps ne se contractant point en boule. (a) Corselet entier, non divisé, à segment antérieur tou- jours court. Oxyure. (b) Corselet divisé en deux parties, ou ayant le segment antérieur allongé. Dryne. CHRYSIDE. (Chrysis.) Antennes filiformes, brisées, vibratiles, un peu plus longues quela tête. Lèvre supérieure très-petite. Mandibules allongées, étroites, pointues. Quatre palpes inégales. Tétetransverse. Corselet tronqué aux deux bouts, Abdomen concaye en dessous. Le corps brillant, orné de couleurs métalliques, se contractant en boule. Antennæ filiformes, fractæ, vibratiles, capite pauld longiores. Labrum minimum. Mandibulæ elongatæ, angustæ, acutæ. Palpi quatuor inæqua- les. Caput transversum. Thorax anticè posticèque truncatus. Abdomen subtus fornicatum, Corpus DE LAMARCK, T, I, 117 splendidum, coloribus metallicis sæpius ornatum , in globum contractile. Onservarions. Les chrysides semblent avoir des rapports avec les guépes ; aussi Geoffroy ne les en avait pas distinguées. Ce sont de petits insectes glabres, très-brillants, et que l’on reconnait d’a- bord aux belles couleurs métalliques dontla plupart sont ornés. Leur abdomen, presque sessile, ou attaché par un pédicule très-court, est concave en dessous, et souvent terminé par des espèces de den- telures. Ces insectes se contractent en boule lors- qu’on les prend. Les femelles font sortir de leur anus un aiguillon conique, faible, peu ou point piquant, et qui est une espèce de tarière. L’insecte l'allonge et le dirige comme à volonté, et s’en sert pour déposer ses œufs. On voit souvent les chrysides voltiger près des murs exposés au soleil, cherchant des trous pour y faire leur nid. ESPÈCES. 1. Chryside enflammée. Chrysis ignita. Ch. glabra, nitida ; thorace viridi; abdomine aureo, apice quadridentato. Chrysis ignita. Linn. Fab. Panz. fase. 5, 1. 22. P'espa. n° 20. Geoff, 2. p. 382. Habite en Europe. Très-commune, Abdomen plus rouge que doré. 2, Chryside éclatante. Chrysis fulgida. Ch. glabra, nilida; thorace abdominisque primo seg- mento cœruleis ; ano quadridentato. Chrysis fulgida. Linn. Fab. Panz. fase. 59. t. 15. Habite en Europe. 5. Chryside brûlante. Chrysis calens. Ch. cœrulea, nitida ; abdomine aureo; ano quadriden= Lalo cœruleo. Chrysis calens. Fab. p. 239. Stylbum. Latr. Habite en Europe, dans le midi de la France. Etc. CLEPTE. (Cleptes.) Antennes filiformes , vibratiles, presque de la longueur du corselet. Mandibules courtes, larges , subtrigones , dentelées. Promuscide nulle : la lèvre inférieure étant courte, arrondie au sommet. Abdomen ovale, subpédiculé, déprimé, non voütlé en dessous. Antennæ filiformes , vibratiles, thoracis ferè lon- gitudine. Mandibulæ breves, late, subtrigonæ, den- ticulatæ. Promuscis nulla : labio brevi, apice ro- tundato. Abdomen ovale, subpediculatum, infra non fornicatum. depressum , Œœ 118 Onsenvarrons. Les cleptes ont des couleurs bril- Jantes comme les chrysides, mais ils en diffèrent éminemment par la forme des mandibules. Leur corselet est un peu rétréci en devant. Les femelles ont une tarière tubuleuse , rétractile. ESPÈCES. 1. Clepte demi-doré. Cleptes semiaurata. C. abdomine ferrugineo , apice cyanco. JIchneumon semiauratus. Fab. p. 184. Panz. fase. 5r.t. 2, mas. et fasc. 52, €, 1. fem. Habite en Europe. 9, Clepte nitidule. Cleptes nitidula. C. cyaneo-nigra ; thorace abdomineque anticè ferrugi- neis. TIchneumon nitidulus. Fab. p.184. Coqueb. Ill. ic. dec. 1 tab. 4.f. 5. Habite en Italie, aux environs de Paris. 5. Clepte pallipède. Cleptes pallipes. C. capite thoraceque suprà auralis ; abdominis seq- mentis primis supernè ferrugineis. Cleptes pallipes. Lepelt. Ann. du Mus, vol. 7. p. 119. f. 1. Habite aux environs de Paris. OXYURE. (Oxyurus.) Antennes filiformes, quelquefois s’épaississant vers leur sommet, plus longues que la tête, insérées au milieu du front ou près de la bouche. Lèvre supérieure petite. Mandibules variées, pointues, avec ou sans dents. Corselet allongé, continu, non divisé en deux nœuds. Tarière tubuleuse, rarement cachée. Antennæ filiformes, interdüm extrorsm cras- siores, capite longiores, frontis medio aut paulà in- ferius insertæ. Labrumparvum. Mandibulæ varie, acutæ, dentalæ aut edentulæ. Thorax elongatus, continuus, non binodis. Femi- narum terebra tubulosa, acuta, rar occulta. OnservarIons. Je rapporte à cette coupe, que je présente comme générique, ceux desproctotrupiens de Latreille dont le corselet est continu et non divisé en deux nœuds ; le segment antérieur de ce corselet étant court, transverse et arqué. Les insec- tes qui sont dans ce cas constituent nos oxyures. Ils ne sont point brillants comme les chrysides et les cleptes, et les femelles ont une véritable tarière tubuleuse, pointue, non fissile, presque toujours saillante. Les antennes de ces insectes ont dix à quinze articles, sont un peu longues, quelquefois brisées , et quelquefois aussi vont en s’épaississant vers leur sommet, L’abdomen est un peu pédiculé, garéné en dessous, dans les femelles, HISTOIRE DES INSECTES. ESPÈCES. [ Antennes brisées.] 1. Oxyure frontale. Oxyurus frontalis. O. niger; capile punclalo; abdomine depresso sub- sessili. Sparasion frontale. Latr. Habite en France, dans le Piémont, 2, Oxyure antéon. Oxyurus anteon. -O, niger, nitidus ; pedibus flavescentibus, Anteon jurianum. Latr. Habite en France, 5. Oxyure conique. Oxyurus conicus. O. niger ; abdomine conico, aculissimo ; femoribus cla- valis , ferrugineis. TIchneumon conicus, Fab. Chalcis conica, ejusd. Diapria conica. Latr. Habite en Europe. 4. Oxyure cornue, Oxyurus cornutus. ©. alter, nudus , nilens; vertice cornulo. Psylus cornulus. Panz. fase. 83, L. 17. Diapria cornuta. Latr. Habite au midi de la France, etc. [ Antennes non brisées. 5. Oxyure brévipenne. Oxyurus brevipennis. O. niger; thorace posticè granulato; abdomine pedi- busque fusco-fulvis. Proctotrupes brevipennis. Latr. Gen. Crust. et Ins. 1. tab. 13. f. r. et vol. 4. p. 38. Habite le midi de la France, sur la terre. 6. Oxyure noire. Oxyurus niger. O. ater, nilidus; antennarum articulo primo pedi- busque flavis. Codrus niger.Panz. fase. 85. tab. 9. Proctotrupes nigra. Latr. Habite en Allemagne. 7. Oxyure anomalipède. Oxyurus anomalipes. O. ater, nitidus ; pedibus anticis, libiis tarsisque mediis el poslicis testaceis. Sphex anomalipes. Panz. fase. 52. t.23.etfasc. 100. t. 18. Helorus anomalipes. Latr. Habite en Allemagne, et aux environs de Paris, DRYNE. (Drynus.) Antennes filiformes, insérées près du bord anté- rieur de la tête. Mandibules dentées, très-pointues. Palpes inégales ; les maxillaires plus longues. Corps allongé. Corselet, soit formé de deux nœuds, soit continu et ayant le segment antérieur allongé, Abdomen ovale, attaché par un pédicule court, ICHNEUMONIDES. Antennœ filiformes, os versus propè clypeum in- sertæ. Mandibulæ dentatæ, acutæ. Palpi inæqua- les : maxillaribus longioribus.' Corpus elongatum. Thorax vel binodis, vel con- tinuus : segmento antico elongato. Abdomen ovale , thoraci pediculo brevi afjixzum. Oservariows. Sous le nom de dryne, je réunisle drynus et les bethylus de Latreille. Ce sont encore des proctotrupiens pour cet entomologiste; mais leur corselet est formé de deux nœuds, ou a son segment antérieur allongé; ce qui n’a point lieu dans nos oxyures. Dans le drynus de Latreille, les antennes sont droites, longues , et ont dix articles ; celles de ses bethylus ont treize articles et sont brisées. ESPÈCES. 1. Dryne formicaire, Drynus formicarius. D. subruber ; thoracis parte poslic& abdomineque ni- grescentibus ; alis anticis fusco-fascialis. Drynus formicarius. Latr. Gen. Crust. et Ins. 1. tab, 12. f. 6, Hist. nat, des Crust. et desIns. vol, 13. p. 228. Habite le midi de la France. 2, Dryne cénoptère. Drynus cenopterus. D. ater, lœvis, nilidus; pedibus fuscis; alis opacis sub-aveniis. Tiphia cenoplera. Panz. fase, 81. t. 14. Bethylus cenopterus. Latr. Habite en Allemagne et aux environs de Paris. 5. Dryne hémiptère, Drynus hemipterus. D. ater, glaber; alis brevissimis. Tiphia hemiptera. Fab. Suppl. p. 254. Panz. fase. 77. t. 14. Bethylus kemipterus. Latr. Habite en Allemagne. TARIÈRE PLURIVALVE, FISSILE. Elle se divise longitudinalement en plusieurs val- ves, dont les latérales servent de gaîne à la ta- rière proprement dite. Cette coupe embrasse le reste des hyménoptères, et se trouve ici partagée en cinq familles, savoir : les ichneumonides, les évaniales, les cinipsaires, les diplolépaires ou gallicoles, enfin, les érucaires, On remarque que les trois premières de ces familles sont des insectes carnassiers dans l’état de larve, puisqu'ils dévorent les larves et les chrysalides des autres insectes : tandis que les insectes des Aeux dernières familles ne sont que des phytophages, et ne se nourrissent que de substances végétales, Ex- posons-les successivement, 119 LES ICHNEUMONIDES. . Antennes filiformes ou sétacées, de vingt articles et au delà, le plus souvent vibratiles, Les quatre ailes veinées, On a donné le nom d’ichneumonides aux hymé- noptères pupophages qui composent principalement le genre ichneumon de Linné; et, comme ces zch- neumontides sont nombreuses en races diverses, on les a divisées en beaucoup de genres. Les insectes dont il s’agit sont des hyménoptères à tarière, remarquables en général par leur corps grêle, allongé, à abdomen pédiculé, ayant des an- tennes longues, droites ou avancées, multiarticulées et vibratiles. Les femelles de ces insectes ont une tarière composée de trois filets, dont les deux laté- raux, par leur réunion , servent de fourreau à celui du milieu. Les larves des ichneumonides sont sans pattes, et vivent toutes dans le corps des autres insectes. Les femelles , en effet, percent avec leur {arière le corps des autres insectes encore en lar- ves, surtout des chenilles, et y déposent un ou plusieurs de leurs œufs. Là, ces œufs ne tardent pas à éclore, et les jeunes larves ichneumonides se nourrissent aux dépens de la chenille ou de la larve d’hyménoptère ou de diptère qui les contient, et en dévorent le corps graisseux sans attaquer les orga- nes essentiels de l’insecte ; ce qui fait qu'il continue de vivre, et parvient souvent à se changer en chry- salide avant de périr. Quant aux larves ichneumo- nides , elles se développent dans la larve qu’elles dévorent, s’y transforment en chrysalide, après s'être enveloppées d’une coque de soie; et, arrivées à l’état parfait, elles sortent du corps qui les contenait, après en avoir percé la peau. Le groupe que forment les ichneumonides est naturel, assez bien circonscrit par le caractère des antennes de ces insectes, eta pu, avec raison, être considéré comme un genre. Mais ce genre étant extrêmement nombreux en espèces, on a pensé qu'il serait utile de le partager en plusieurs coupes particulières, comme autant de genres séparés, et qu'on ne devait considérer le groupe lui-même que comme une famille. En conséquence, prenant toujours en considéra- tion les caractères qu'indique Latreille, je divise les ichneumonides de la manière suivante. DIVISION DES ICHNEUMONIDES, 1. Mandibules non dentées ou en pointe entière à leur extrémité. Tète globuleuse, Xoride, 120 HISTOIRE DES INSECTES. 9, Mandibules bidentées ou échancrées à leur extré- mité : elles sont étroites, allongées , croisées. (a) Abdomen vu en dessus, offrant au moins cinq an- neaux distincts. (+) Bouche point avancée en bec. Jchneumon. Crypture. (-k-+) Bouche avancée en bec. Agathis. (b) Abdomen vu en dessous, paraissant inarticulé ou formé au plus de trois anneaux distincts. Sigalphe. 5. Mandibules tridentées à leur extrémité, formant un carré irrégulier, grandes et écartées. Alysie. XORIDE. (Xorides.) Antennes filiformes, droites, un peu longues. Palpes maxillaires très-longues. Mandibules simples ou un peu sinuées sur les côtés ; à sommet entier, non échancré, ni denté. Tête globuleuse. Abdomen oblong, rétréci en pédicule à sa base. Tarière saillante. Antennæ filiformes, rectæ, longiusculæ. Palpi maxillares longissimi. Mandibulæ simplices vel ad latera subsinuatæ ; apice integro, nec dentato, nec emarginato. Caput globosum. Abdomen oblongum , in pedicu- Lum ad basim attenuatum. Terebra exserta. Ogsenvarrons. Sauf les æorides dont il s’agit ici, les autres ichneumonides, selon Latreille, ont le sommet des mandibules, soit échancré, soit bidenté ou tridenté : c’est done un genre assez bien circon- scrit dans son caractère. Nos æorides embrassent celles de Latreille et ses stéphanes. Néanmoins il n’y a encore que très-peu d'espèces indiquées. ESPÈCES. 1. Xoride indicatrice. Xorides indicatorius. X. niger, punctatus; Lhorace immaculato ; abdomine ru- bescente ; lateribus inferis albido-maculatis. Ichneumon indicalorius. Latr. Genr. Crust. et Ins. 1. t. 12. f.3. Habite en France. 2, Xoride prédicateur. Xorides predicatorius. X. ater ; scutello flavicante ; thorace maculalo; abdo- minis seygmentis margine albidis ; pedibus rufis. Tchneumon precalorius. Fab. p. 139. Latr. Habite en Allemagne, 5. Xoride couronnée. Xorides coronatus. X. ater ; alis fuscis ; lunulà pallidä ; abdomine ferru- gineo, apice nigro ; femoribus posticis serralis. Ichneumon serralor. Fab. Suppl. p. 224. Bracon serra- Lor. ejusd. Piez. p. 108. Stephanus coronatus. Ju. hymen. pl. 7. Panz. fasc. 76. L. 13. Latr. Genr. Crust. et Ins, 4. p. 4. Habite la France, l'Allemagne. £cHNEUMON. (Ichneumon.) Antennes filiformes ou sétacées, droites, longues, multiarticulées, vibratiles. Palpes inégales; les maxillaires plus longues. Mandibules allongées, bidentées ou échancrées à leur extrémité. Tête transverse. Abdomen subpédiculé. La tarière bien saillante et caudiforme. Antennœ filiformes aut setaceæ, rectæ, longæ, multiarticulatæ, vibratiles. Palpi inæquales : maxil- laribus longioribus. Mandibulæ elongatæ, apice bidentatæ vel emarginateæ. Caput transversum. Abdomen subpediculatum. Terebra penitus exserta , caudiformis. Onservarrons. Quoique Latreille ait divisé les ichneumonides en huit genres, son genre ichneu- mon est resté d’une étendue énorme par le nombre des espèces qui s’y rapportent. D’après cette consi- dération , j'ai cru qu'il serait utile de profiter de la principale division qu'il y introduit, pour le parta- ger en deux coupes génériques, assez faciles à dis- tinguer. Ainsi c’est avec les ichneumons de sa pre- mière division, dont je ne sépare pas ses acœnites , que je forme le genre ichneumon dontil s’agitici. À peu près comme tous les autres, ce genre es sans doute artificiel ; mais il embrasse des espèces con- _venablement liées entre elles par leurs rapports, et qui, toutes, offrent cette particularité, dans les femelles, d’avoir à l'extrémité de leur abdomen une tarière caudiforme, toujours saillante, quel- quefois fort longue. Elle indique les habitudes particulières decesraces ; car elle fait sentir qu'ayant l'habitude de rechercher les nids des autres insectes pour y enfoncer leur tarière, ou de percer les larves qui sont sous les écorces des arbres, elles ont sou- vent de grands obstacles à vaincre pour pénétrer dans les lieux où elles doivent déposer leurs œufs ; par suite, leur tarière en a obtenu une saillie con- stante et une longueur plus ou moins grande, ap- propriées aux habitudes de ces animaux. Comme les autres ichneumonides, les larves de nos ichneumons sont carnassières, et vivent toujours dans le corps des autres insectes. Parvenus à l’état d’insecte parfait, les ichneumons dont il s’agit ne se distinguent principalement de nos cryptures que parce que les femelles de celles-ci ont la tarière rétractile, entièrement ou presque entièrement cachée dansl'abdomenlorsqu'elle n’est pas employée, ICHNEUMONIDES. 191 ESPÈCES. [ Abdomen presque sessile. ] 1. Ichneumon persuasif. Zchneuwmon persuasorius. I. seutello albo, thorace maculato, abdomine seymen- tis omnibus utrinque punctis duobus albis. Fab. Panz. fase. 19. tab. 18. Pimpla persuasoria. Fab. Piez. p. 112. Habite l'Europe boréale. 9, Ichneumon manifestateur. Zchneumon manifes- talor. TJ. aler, immaculatus; abdomine sessili, cylindrico; pe- dibus rufis. Ichneumon manifestator. Linn. Fab. Latr. Panz. fase, 19. t..21. Pimpla manifestator. Fab. Piez. 113. Habite en Europe. 5. Ichneumon piéton, Zchneumon pedator. I. luteus; abdominis segmentis utrinque punclo alro ; antennis aculeoque nigris. Ichneumon pedator. Fab. p. ejusd. Piez. Habite aux Indes orientales. 157. Pimpla pedator, %. Ichneumon extenseur. Zchneuwmon extensor. I. niger; abdomine subcylindrico ; pedibus rufis; aculeo corpore longiore. Tchneumon extensor. Linn. Fab. p. 168. Pimpla extensor. Fab. Piez. p. 115. Ichineumon. Geoff. 2. p. 359. n° 86. Habite en Europe. 5. Ichneumon réluctateur. Zchneumnon reluctator. I. niger ; abdomine piceo vel sanquineo ; tibiis anticis clavatis. Ichneumon reluctalor. Panz. fasc. 71. t, 13. Cryptus reluctator. Fab. Piez. p. 79. Habite l’Europe boréale. 6. Ichneumon douteux. Zchnewmon dubitator. EF. I. ater, nilidus ; abdominis segmento secundo terlioque rufis, reliquis margine flavo. : Ichneumon dubitator. Panz. fase. 78. €. 14. Cryptus dubitator. Fab. Piez. p. 85. Acænites. Latr. Genr. Crust. et Ins. p. 9. Habite en Allemagne. 7. Ichneumon plumuleux. Zchneumon pennator. I. niger; abdomine sessili, cylindrico ; pedibus rufis ; aculeo longitudine abdominis hirto.F. JIchneumon pennalor. Fab. p. 171. Pimpla pennator. Fab. Piez. p. 116. Habite à Kiel. [ Abdomen pédiculé. ] 8. Ichneumon élévateur. Zchneumon elevator. I. ater, pedibus flavis ; posticis apice albis ; abdomine clavato. Panz. fase. gr. tab. 15. An ophion clavator ? Fab. Piez. p. 134. Habite en Allemagne. 9, Ichneumonabréviateur. Zchneumon abbreviator. I. niger; abdomine brevissimo, clavalo , rufo, apice truncato nigro. Tchneumon abbreviator.Fab. Ophion abbreviator, ejusd, Piez. Panz. fase. 51. t. 17. Habite en Allemagne. 10. Ichneumon jaunissant. Zchnewmon flavator. I. ater ; alis nigris, immaculalis ; abdomine flavo. JIchneumon flavator. Fab. p. 16r. Coqueb. Illust. ie. dec. 3. tab. rr. . 9. Habite en Barbarie. Tarière de la longueur de l'ab- domen. 11. Ichneumon incubateur. Zchneumon incubilor. I. niger, abdomine ferrugineo, apice nigro ; maculà albà ; alis hyalinis. Tchineumon incubilor. Lino. Fab. Cryptus, n° 53. cjusd, Piez, Gcoff. 2. p. 34r. pl. 16. f, x. Habite en Europe. 12.Ichneumonpédiculaire.Zchneumonpedicularius. I. aplerus, rufus; capile thoracis abdominisque postico nigris. Tchneumon pedicularius. Panz. fase. 81. t. 13. Cryptus pedicularius. Fab. Piez. p. 92. Habite en Europe. 15. Ichneumon lunulé. Zchneumon lunator. I. nigro flavoque varius ; abdomine clavato ; utrinque lunulis flavis. Tchneumon lunator. Fab. p. 162. Habite l'Amérique septentrionale. Tarière plus longue que le corps. Etc. CRYPTURE. (Cryplurus.) Antennes filiformes ou sétacées, multiarticulées, vibratiles, plus ou moins longues. Palpes inégales. Mandibules allongées, bidentées ou échancrées à leur extrémité. Tête transverse. Abdomen allongé, pédiculé, quelquefois presque sessile. Tarière aculéiforme, rétractile, non saillante ou peu saillante dans l’inac- tion. Antenne filiformes aut setaceæ, multiarticulatæ, vibratiles, longiludine variæ. Palpi inœquales. Mandibulæ elongatæ, apice bidentatæ vel emargi- nalcæ. Caput transversum. Abdomen elongatum , pedi- culatum,interdim subsessile. Tercbra aculeiformis, retractilis, in abdomine abscondita , vel parüum ex- sert. 122 Opsenvarions. Nos cryptures peuvent être consi- dérées comme un sous-genre, c’est-à-dire comme un démembrement du genre ichneumon, que je ne divise que pour faciliter l'étude des nombreuses es- pèces de ce dernier, et que pour soulager la mémoire à l’aide d’un nom particulier. Ainsi, les cryptures dont il est ici question em- brassent les ichneumons de Latreille, dont la ta- rière, retirée dans l’inaction, est alors cachée entièrement où en grande partie, et ne forme point une queue bien remarquable à l'extrémité de l’ab- domen des femelles. La facilité qu'on à de saisir ce caractère semble constituer son seul intérêt. Il en offre cependant un autre ; Car il indique, en quelque sorte, les habi- tudes particulières de ces icheumonides. En effet, les cryptures n'ont pas autant de difficultés à vaincre pour placer leurs œufs que la plupart des ichneu- mons, puisqu'il parait qu’elles ne recherchent, pour déposer leurs œufs, que des corps mous et à décou- vert, tels que les chenilles et les chrysalides non cachées. Une tarière courte et fort petite a donc pu leur suffire, et dans l'inaction cette tarière a pu rentrer entièrement ou en grande partie dans l’ab- domen. Ceux de ces insectes dont l'abdomen est pédiculé peuvent être pris pour des sphex, car ils en ont l'aspect, leur tarière étant non ou peu apparente. Quoique les cryptures soient nombreuses en espè- ces, je n’en citerai ici que quelques-unes pour exemple. ESPÈCES. 1. Crypture meurtrière, Crypturus suggillatorius. Cr. scutello flavicante ; thorace immaculato ; abdomine atro: segmento primo secundoque ulrinque punclo albo ; pedibus rufis. YF. Tchneumon suggillatorius. Linn. Fab. Geoff. 2. p. 345. n° 54. Habite en Europe , dans les bois. 2, Crypture entrepreneuse. Crypturus molitorius. Cr. scutello albo; thorace immaculato ; abdominis apice tibiarumque basi albis. Tchneumon molitorius. Linn, Fab. Panz. fase. 19. tab. 16. Habite en Europe. 3. Crypture étendue. Crypturus extensorius. Cr. scutello flavicante ; thorace immaculato; abdominis segmento secundo tertioque ferrugineis , ullimis apice albidis. Tchneumon extensorius. Linn. Fab. Panz. fasc. 19. €. 17. Habite en Europe. 4. Crypture joyeuse. Crypturus lætatorius. Cr. niger ; scutello albo ; thorace maculato ; abdomine rufo, apice nigro; tibiis poslicis annulo albo. Ichneumon lætatorius, Fab. Panz, fase, 19.t. 19. Habite en Europe. HISTOIRE DES INSECLES. 5. Crypture cracheuse, Crypturus sputator. Cr. niger; thorace immaculato ; abdominis seygmento se- cundo tertioque rufis. Tchneumon sputator. Fab. Piez, p. 66. Panz. fase. 19. t. 20. Habite en Europe. 6. Crypture vespoïde. Crypturus vespoides. Cr. aler; scutello bidentato, margine flavo ; abdominis segmentis margine flavis : secundo bipunctato, ultimo immaculalo. Tchneumon necatorius. Fab. Piez. p. 62. Panz. fase. 47. tab. 19. Habite l'Allemagne, le midi de la France. Abdomen ses- sile, 7. Crypture bidentée. Crypturus bidentorius. Cr, scutello flavicante; thorace submaculato; abdominis segmenlo, secundo Lertioque basi flavis ; pedibus rufis. Tchneumon bidentorius. Fab. p. 147 et Piez. p. 63. Panz. fasc. 45. tab. 15. Habite l'Europe boréale. Etc. — L’ichneumon deprimator de Fab, Panz. fase. 79. t. 11. appartient à ce genre. AGATHIS. (Agathis.) Antennes sétacées, multiarticulées, droites ou presque convolutes. Bouche avancée en bec droit ou incliné. Mandibules bidentées au sommet. Lèvre inférieure allongée , subbifide. Corps allongé. Abdomen oblong, subpédiculé. Tarière saillante. Antennæ setaceæ, multiarticulatæ, rectæ aut Subconvolutæ. Os in rostellum prominens, rectum aut inflexum. Mandibulæ apice bidentatæ. Labium elongatum , subbifidum. Corpus elongatum. Abdomen subpediculatum , oblonqum. T'erebra exserta. Osservarions. Sous le nom d’agathis, je réunis ceux de Latreille avec ses bracons , qu'auparavant il avait nommés vipiones. Ce qui m'y autorise, jus- qu'à un certaint point, c’est que les unes et les autres de ces ichneumonides ont la bouche avancée en bec. Par cette considération seule, je les distin-. gue de mes ichneumons. ESPÈCES. [Museau droit.] 1. Agathis des malvacées. 4gathis malvacearum. A. niger; pedibus fasciäque propè basim abdominis ru- bescentibus; tarsis nigrinis. Agathis malvacearum. Latr. Hist. nat. des Crust. et Ins. 13. p. 175. et Genr. Crust. et Ins. 1. tab. 12. f. 2. Habite aux environs de Paris. Tarière de la longueur du corps. ÉVANIALES. 12 9, Agathis jaune. 4gathis purgator. A. luteus; antennis aculeoque nigris; alis hyalinis; fas- ciis duabus [uscis. Ichneumon purgator. Fab. p. 156. Coqueb. Illust. ic, dec. 1. tab. 4. f. 3. Agathis. Latr. Bracon purgator. Fab, Piez. p. 104. Habite en France. [Museau très-incliné.] 3. Agathis nominateur. Agathis nominator. A, luteus, nigro-maculatus; alis fuscis; lunul& alb&, Tchneumon nominator. Fab. p. 155. Bracon nominator. Fab. Piez, p. 104. Latr. Vipio. Latr. Hist. des Crust., etc, 13. p. 179. Panz. fase. 79. f. 10. Habite en France. Tarière très-longue. 4. Agathis urinateur. Agathis urinator. A, niger; t'orace anticè rufo; abdomine rufo; maculis dorsalibus nigris; alis fuscis. Tchneumon urinator. Fab. Panz, fase, 96, t, 12, Bracon urinator. Fab. Piez. p. 109. Habite en Allemagne ; dans les bois. SIGALPHE. (Sigalphus.) Antennes sétacées, multiarticulées. Mandibules arquées, bidentées au sommet. Palpes maxillaires à six articles. Tête transverse. Abdomen ovale, arrondi au som- met, n’offrant que trois segments dorsaux, ou qu'un seul. Tarière courte, cachée. Antennæ setaceæ, multiarticulatæ. Mandibulæ arcuatæ., Palpi maxillares articulis sex. Caput transversum. Abdomen ovale, apice ro- tundato, subsessile : seygmentis dorsalibus tribus, aut unico. Terebra brevis, abscondita. Ozservarions. Les sigalphes tiennent à nos cryp- tures par leur tarière; mais ils sont très-singuliers en ce que leur abdomen n'offre pas plus de trois segments dorsaux, et quelquefois n’en montre qu’un seul. Le nombre des articles de leurs palpes maxil- laires sert aussi à les distinguer. Leur abdomen est voüté en dessous, ESPÈCES. 1. Sigalphe arroseur, Sigalphus irrorator. Latr, S. alter; alis anticis apice nigris; puncto albo; abdomine clavalo; apice maculà villosé, aure4. Cryptus irrorator, Fab, Piez. p. 88. Degeer, Mém. sur les Ins. 1. pl. 36. f, 12—13. Ichneumon. Geoff. 2. p. 837. n° 36. Habite l’Europe australe. 2, Sigalphe oculé. Sigalphus oculator, Latr, 5, ater ; abdominis basi utrinque puncto flavo ; lhorace posticè bidentato. C1 Ichneumon oculator. Fab. p. 169. Piez. p. 68. Panz. fase. 72. t. 3. Habite en Europe. Commun aux environs de Paris, ALYSIE. (Alÿysia.) Antennes filiformes, submoniliformes , longues, multiarticulées. Mandibules grandes, écartées, lar- ges et tridentées à leur extrémité. Palpes maxil- laires à six articles. ; Tête transverse, large. Abdomen en massue, rétréci en pédicule vers sa base; tarière courte, peu saillante. Antenne filiformes, submoniliformes, longæ, mul- tiarticulatæ. Mandibulæ magne, intervallo dissitæ, ad apicem lalæ et tridentatæ. Palpi maxillares arti- culis sex. Caput transversum, latum. Abdomen clavatum , in pediculum versus basim attenuatum. Terebra brevis, subexserta. Orservarions. Il paraît que les alysies sont les seules ichneumonides qui aient les mandibules tri- dentées au sommet. Elles ont les palpes maxillaires à six articles, comme les sigalphes. Latreille, qui n’en indique qu'une espèce, dit qu'elle dépose ses œufs sur les excréments humains, ESPÈCE. 1, Alysie stercoraire, 4/ysia stercoraria. Latr. Ichneumon manducator. Panz. fase. 72. t. 4. Cryptus manducator. Fab. Piez. p. 87. Habite aux environs de Paris, et en Allemagne. LES ÉVANIALES. Antennes filiformes, de douze à quinze articles. 4b- domen inséré sur le dos du corselet, ou au-dessus de son extrémité postérieure. Les quatre ailes veinées. Les évaniales sont des insectes à larves carnas- sières et pupophages. Ces insectes se rapprochent beaucoup des ichneumonides par leurs habitudes et souvent par leur aspect. Ils en sont distingués par la singulière insertion de l'abdomen sur le dos du corselet, ou au moins au-dessus de son extrémité postérieure, près de l’écusson. Son pédicule est long, plus ou moins recourbé, Cet abdomen n’est point caréné en dessous. Les évaniales d’ailleurs sont distinguées des ichneumonides, parce que leurs antennes ont moins de vingt articles. Ces in- sectes ontles ailes courtes, et les pattes postérieures 124 longues. Je ne les partage qu’en deux genres : savoir, évanie et fœne. ÉVANIE, (Evania.) Antennes filiformes, de treize articles, rappro- chées à leur base. Quatre palpes inégales, subséta- cées. Mandibules trigones, subdentées. Tête transverse, corps court, abdomen très- court, comprimé, attaché à un pédicule arqué , qui s’insère sur le dos du corselet. Tarière courte ; pattes postérieures fort longues. Antenne filiformes , tredecim articulatæ, ad in- sertionem approximatæ. Palpi quatuor inæquales, subsetacei. Mandibulæ trigoneæ , subdentatæ. Caput transversum ; corpus breve; abdomen bre- vissimum, compressum , pediculo arcualo suprà thoracem insertum. Terebra brevissima ; pedes pos- dici prœlongi. Osservarions. Les évanies sont des insectes très- singuliers à cause de la petitesse de leur abdomen et de la situation particulière du pédicule qui le soutient. Elles ont la tête verticale transverse; le corps court ; l'abdomen subtriangulaire ou ovoïde, comprimé, très-petit, et comme suspendu à un filet arqué, inséré au-dessus du métathorax. Ces insectes ont les ailes courtes. On n’en connait en- core que les espèces suivantes. ESPÈCES. 1. Évanic lisse. Zvania lævigata. O1. Æ. atra; thorace scabro; capile lævi. Oliv. dict, n° 2. Sphex appendigaster.Brown. jam. t. 44. f.6. Habite en Amérique. 2, Évanie appendigastre. Evania appendigaster. E. atra, thorace capiteque scabris ; alis nigro-venosis punctoque marginali nigro. Oliv. Dict. n° r. Sphex appendigaster. Linn. Panz. fase. 62. t. 12. Habite l'Italie, la France australe. 3. Évauie naine. Zvania minuta. OI. Æ. atra; alis albis, basi tantum nigro-venosis.Oliv. Dict. n° 4. Habite aux environs de Paris. FŒNE, (Fœnus.) Antennes filiformes, droites, de treize ou qua- torze articles. Quatre palpes filiformes. Mandibules dentées. Tête, soit sessile, soit élevée sur un cou. Abdo- men allongé, à pédicule court, s'insérant au-dessus de l’extrémité postérieure du corselet. Tarière sail- HISTOIRE DES INSECTES. Jante. Les pattes postérieures fort longues, à jambes renflées en massue. Antenncæ filiformes, rectæ, tredecim aut quatuor- decim articulaltæ. Palpi quatuor filiformes. Man- dibulæ dentatæ. | Caput vel sessile, vel collo elevatum. Abdomen elongatum, pediculo brevi suprà thoracis extremi- tatem posticam inserto. Pedes postici longi; tibiis clavalis. Onservarions. Les fœnes, comme les évanies, doivent être séparées des ichneumonides , puisque leurs antennes ont moins de vingt articles. D’ail- leurs, les unes et les autres ont le pédicule de l’ab- domen inséré au-dessus de l'extrémité postérieure du corselet. Dans les fœnes, ce pédicule s’insère plus bas que l’écusson , et dans les évanies, il paraît s’insérer plus haut encore. Mais ce qui distingue plus fortement nos fœnes , c’est leur abdomen, qui est fort allongé, soit linéaire, soit en massue. Ici, nous réunissons le genre fœne et le genre pélécine de M. Latreille. ESPÈCES. 1. Fœne jaculateur. Fœnus jaculator. Latr. F. niger ; abdomine falealo , medio rufo, tibiis poslicis clavalis, basi apiceque albis. Ichneumon jaculator. Linn. Fab. p. 177. Oliv. Dict. no 149. JIchneumon. Geoff. 2. p. 328. n° 16. Tœnus jaculator. Latr. Hist. nat. des Crust. et des Ins. 13. pl. 100. f. 4. Panz. fasc. 96. tab, 16. Habite en Europe. 9. Fœne polycérateur. Fœnus polycerator. F. ater ; abdomine lineari-longissimo ; tibiis posticis cla- valis.F. Ichneumon polycerator. Fab. p. 162, Oliv. Dict. n° 113. Pelecinus polycerator. Lat. Drur. Illust. of. Ins. exot. 2. pl. 40. f.4. Habite en Amérique. LES CINIPSAIRES. Antennes brisées, de six à douze articles. L’abdo- men caréné en dessous dans les femelles. La ta- rière jamais roulée en spirale. Les deux ailes in- férieures non veinées. Les cinipsaires tiennent encore aux hyménoptères et aux évaniales , puisque ce sont des ichneumoni- des carnassières et pupophages , qui vivent aux dé- pens des autres larves d'insectes. Elles détruisent un grand nombre de chenilles ou autres larves, ainsi que des chrysalides. Il y en a qui piquent les | galles que des diplolèpes ont formées ; et de l'œuf CINIPSAIRES. 125 qu’elles y déposent, sort une larve qui dévore celle du diplolèpe. Les antennes des cinipsaires sont coudées et ren- flées en massue vers le bout. La tarière des femelles est en général cachée sous l'abdomen, entre les deux lames étroites de sa carène, sans être roulée en spirale. Dans la plupart de ces insectes, les pattes postérieures sont propres à sauter. Voici comment je les divise. (1) Pattes postérieures à jambes très-arquées. Leucopsis. Chalcide. (2) Pattes postérieures à jambes droites. (a) Segment antérieur du corselet grand, en carré trans- versal, ou en triangle tronqué à sa pointe, Cinips. (b) Segment antérieur du corselet très-court, transverso- linéaire, Cinipsile. LEUCOPS1IS. (Leucopsis.) Antennes courtes, brisées, grossissant vers le bout , de douze à treize articles. Palpes filiformes. Mandibules cornées, bidentées. Lèvyre inférieure allongée, échancrée au sommet. Têtetransverse. Corselet fort élevé. Abdomen com- primé, arrondi à son extrémité, à pédicule très- court-Tarière des femelles sétiforme, naissant entre deux lames de la base de l'abdomen , ensuite se re- courbant sur son dos. Les pattes postérieures à cuisses renflées et à jambes arquées. Les ailes supé- rieures doublées longitudinalement. Antennœ breves, fractæ 9 versus apicem incras- satæ, duodecim aut tredecim articulatæ. Palpi fili- formes. Mandibulæ corneæ, bidentatæ. Labium elongatum, apice emarqginatum. Caput transversum. Thorax valdè gibbus. Abdo- men compressumn, apicè rotundatum, quasi sessile : pediculo brevissimo. Feminarum tercbra setiformis, ex abdominis basi enascens, intr& lamellas duas vaginata, dein super abdomen recurva. Pedes pos- tici femoribus turgidis, tibiisque arcuatis. Al su- peræ longitrorsum duplicatæ. Orservarions. Les leucopsis tiennent aux chalci- des par leurs rapports, el ressemblent un peu aux guêpes par leurs couleurs et le plissement de leurs ailes. Ils sont très-distingués des chalcides par la longueur et la singulière situation de leur tarière, et ne peuvent se confondre avec les guépes, leur tarière ou leur aiguillon étant toujours hors de l'ab- domen et recourbé sur le dos. Les larves de ces insectes sont carnassières. Il parait que les femelles déposent leurs œufs dans les nids des apiaires. ESPECES. 1. Leucopsis géant. Leucopsis gigas. F. L.nigra; thorace punctis duobus dorsalibus, abdomine sessili; fasciis quatuor flavis. Fab. p. 245. Leucopsis gigas. Coqueb. Illust, Ie, dec. r. tab. 6. £, 1, Panz. fasc. 84. t, 17 et 18. Habite le midi dela France. 9, Leucopsis dorsigère. Leucopsis dorsigera. L. abdomine sessilinigro; fasciis duabus puncloque fla- vis. Fab. p. 246. Leucopsis dorsigera. Oliv. Dict. n° 1. Panz. fase. 58. t. 15. Habite le midi de la France, l'Italie, Il s'introduit dans les guépiers pour y pondre. ee 3. Leucopsis intermédiaire. Leucopsis intermedia. _ Hlig. L. nigra; thoracis maculis duabus abdominisque fasciis quatuor inæqualibus flavis. Leucopsis dorsigera. Panz. fase. 15, £. 17. Habite le midi de la France, Ses rapports le rapprochent de l'espèce n° r. Etc. CHALCIDE, (Chalcis.) Antennes courtes, brisées, de onze ou douze articles, à partie supérieure fusiforme. Palpes fili- formes. Mandibules courtes, cornées. Tête transverse, presque sessile. Corselet élevé. Abdomen subglobuleux, acuminé postérieurement , comprimé sur les côtés inférieurs, attaché par un pédicule court. Tarière des femelles courte, cachée sous l'abdomen, entre deux lames. Pattes postérieu- res à cuisses larges, comprimées, dentées, et à jambes arquées. Antennæ breves , fractæ, undecim vel duodecim articulatæ ; parte superiore fusiformi. Palpi filifor- nes. Mandibulæ breves, corneæ. Caput transversum, subsessile. Thorazx elevatus. Abdomen subglobosuwm, posticè acuminatum, ad latera inferiora compressum, brevi pediculo thoraci afjizvum. Feminarum terebra brevis, abscondita, sub abdomine intrà lamellas duas vaginata. Pedes postici femoribus latis compressis dentatis ; tibiis arcualis. Onsenvarrows, Les chalcides ont beaucoup derap- ports avec les cinips; mais elles en sont distinguées par leurs antennes courtes, brisées, et par les jam- bes arquées de leurs pattes postérieures. Ces hyménoptères ont le corps petit, souvent orné de couleurs brillantes ; Pabdomen ovale ou presque globuleux , terminé en pointe; enfin, les cuisses des pattes postérieures grandes , renflées , compri- mées , ce qui donne à ces insectes la faculté de sau- ter, presque aussi vivement que les puces. Leurs 126 ailes ne sont point doublées longitudinalement comme celles des leucopsis, et leur tarière est petite, cachée sous le ventre. C 7 ESPECES. 1. Chalcide dégingandé. Chalcis sispes. F. C.nigra; abdominis petiolo femoribusque posticis incras- salis, flavis. Fab. p. 194. Sphex sispes. Linn. Vespa. Geoff. p. 380. n° 16. Chalcis sispes. Oliv. Dict. n° 2. Panz. fase. 57. t. 11. Habite le midide l’Europe. Rare aux environs de Paris. 2. Chalcide clavipède. Chalcis clavipes. E. C.atra; femoribus posticis incrassalis rufis. Fab. p.195. Chalcis clavipes. Latr. Oliv. n° 3. Panz. fase. 78. €. 15. Habite en Allemagne et aux environs de Paris. 3. Chalcide naine. Chalcis minuta. F. C. atra; femoribus posticis incrassalis, apice flavis. Fab. P- 195. Vespa. Geoff. 2. p. 380. n° 15. Chalcis minuta.Latr. Oliv. n°5. Panz. fase. 32. t.6. Ejus- dem. Chalcis flavipes. Panz. Fasc. 78. t, 16. Far. paulo ma- Jor. Habite l'Allemagne, la France. 4. Chalcide annelée. Chalcis annulata. EF. C. atra; femoribus posticis incrassatis, dentalis; puncto apicis albo ; libüis albis, nigro-annulatis. Fab. p. 197. Habite en Amérique. On la trouve dans les nids des po- listes (guêpes cartonnières). Sa larve vit aux dépens de celles de cesguépiaires. Etc. GINIPS. (Cinips.) Antennes courtes, brisées, de six à douze arti- cles. Palpes presque en massue. Mandibules cornées, dentées au sommet. Corps très-petit. Segment antérieur du corselet spacieux , en carré transverse, ou en triangle obtus ou tronqué au sommet. Abdomen subovale, caréné en dessous, attaché par un pédicule court. Tarière saillante ou cachée entre les lames de la carène. Les jambes des pattes postérieures droites. Antennæ brevés, fractæ ; articulis sex ad duo- decim ; palpi subclavati. Mandibulæ corneæ , apice dentatæ. Corpus perparvum. Thoracis segmentum anti- cuin spatiosum, transversè quadratum aut trian- gulare, apice obtuso vel truncato. Abdomen subovale, subtùs carinatum, pediculo brevi afjivum. Terebra exserla, vel intra lamellas carenæ occulla. Tibicæ pedum posticorum rectæ. Ogservarions. En réduisant les cinips aux cinip- saires à jambes postérieures droites, et dont le HISTOIRE DES INSECTES. segment antérieur du corselet n’est pas un rebord étroit et transversal, nous réunissons aux cinips de Latreille quelques-uns de ses genres qui, quoique pouvant en être distingués, y tiennent assez par leurs rapports pour autoriser cette association, Ces genres son£ ses eurytomes, ses eulophes , ses cléo- nymes, el ses spalangies. Nos cinips sont de petits hyménoptères crnés de couleurs très-brillantes, parmi lesquels plusieurs ont la faculté de sauter. [ls ont des rapports avec les chalcides, les périlampes et les diplolèpes. Ces pe- tits insectes volent avec agilité, et presque tous vivent aux dépens d’une grande quantité de che- nilles et dechrysalides, queleurs larves carnassières détruisent. Aussi plusieurs de leurs espèces ont été confondues par les auteurs avec les ichneumons. ESPÈCES. 1. Cinips du marceau. Cinips capreæ. €. viridis, nilida ; pedibus pallidis. Linn. Cinips capreæ. Fab. p. 102. Oliv. Dict. n° 31. Cinips. Geoff. 2. p. 302. n° 18. Habite dans toute l’Europe , sur le saule marceau. 2. Cinips du bédeguar. Cinips bedequaris. C. viridis, nitens ; abdomine depresso, aureo. Linn. Cinips bedequaris. Latr. Oliv. Dict, n° 2. Geolf. 2. p. 296. n° 1. TIchneumon bedequaris. Fab. p.185. Habite en Europe. Sa larve vit dans les galles chevelues du rosier sauvage, en y dévorant l'hôte de ces galles. 3. Cinips pourpré. Cinips purpurascens. C. viridi-æneus, nitidus ; abdomine purpurascente ; primo segmento æneo, Fab. supp. p.231. Ichneumon. Diplolepis purpurascens. Fab. Piez. Habite les environs de Paris. 4. Cinips dorsal. Cinips dorsalis. C.pallidus ; capitis thoracisque dorso viridi-æneo; alis maculé transversà , fuscà.F. Ichneumon dorsalis. Fab. suppl. p. ejusd. Habite en France. 231. Diplolepis 5. Cinips de la sarrète. Cénips serratulæ. C. atra, nilida; antennis verticillato-pilosis. Fab. suppl. p. 214. Lurytoma serratulæ. Latr. Gen. Crust. et Ins. 4. p. 27. Habite la France, l'Allemagne , etc. 6. Cinips ramicorne. Cénips ramicornis. C. viridis ; antennis ramosis. Eulophus. Geoff. 2. p.313. pl. 15. f. 3. Oliv. Dict. Latr. Gen. Crust. et Ins. 4. p. 28. JIchneumon ramicornis. Fab. p. 190. Habite l'Europe. Ce cinips est très-singulier par ses an- tennes; mais il paraît seul dans ce cas. 7. Cinips déprimé. Cinips depressus. €, obscurè aureus; abdomine depresso cyaneo; alis apice fuscis ; maculà fasciäque postica albis. Ichneumon depressus, Fab. suppl. p. 23r. DIPLOLÉPAIRES. Cleonimus. Latr. Gen. Crust. et Ins. 4. p. 29. Habite aux environs de Paris, Etc. CINIPSILE, (Cinipsillum.) Antennes filiformes , en général brisées, souvent épaissies vers leur sommet, de huit à douze articles. Quatre palpes. Mandibules variées. Corps court. Corselet transverse, à segment anté- rieur très-court, ne formant qu’un rebord trans- verso-linéaire. Abdomen très-court, presque en cœur, ou spatuliforme, caréné en dessous. Tarière courte, le plus souvent cachée entre les lames dela carène, Antennæ filiformes, in universum fractæ, sæpè versus apicem crassescentes ; articulis octo ad duo- decim. Palpi quatuor. Mandibulæ variæ. Corpus breve. Thorax transversus : segmenlo antico brevissimo, transverso-lineari. Abdomen sub- cordatum aut spathuliforme, brevissimum. Tere- bra brevis, sœæpius intrà lamellas carenæ occulla. Osservarions. Sous cette dénomination nouvelle , que j'emploie pour éviter toute confusion, je réunis les périlampes, les ptéromales, les encyrtes, les platygastres , les scélions et les téléas de Latreille, c’est-à-dire les cinipsaires à jambes droites, qui ont le corselet plus large que long, et dont le segment antérieur très-court n'est qu'un rebord transverso- linéaire. En me bornant à ce cadre, je facilite l'é- tude, sans nuire à la possibilité de rétablir les coupes inférieures. ESPÈCES. 1, Cinipsile violet. Cinipsillum violaceum. C. capitethoraceque obscurè æneis;abdomine anqulato, nilido, violaceo ; apice emarginato. Chalcis violacea. Panz. fasc. 88, t. 15. Cinips violacea. Latr. Hist. nat. des Crust, et des Ins. 13. P- 222. Perilampus. Latr. Gen. Crust. et Ins. 4. p. 30. Habite en Allemagne. 2, Cinipsile doré. Cénipsillum chrysis. C. viridi-æneum , nilens ; abdomine ovalo aureo. Jchneumon chrysis. Fab. p. 185. Perilampus. Latr. Habite la Barbarie, le midi de la France. 5. Cinipsile des galles. Cinipsillum gallarum. C. fusco-æneum, abdomine nigro ; tibüis pallidis. Diplolepis gallarum. Fab. Piez. p. 141. Pleromalus, Latr. Habite... 4. Cinipsile grand écusson. Cénipsillum infidum. C. nigrum; antennarum basi, fronte, pedibusque rufis; seulello flavo, apice bifurco. TIchneumon infidus. Rossi. Faun, etr. append. p. 111. Encyrtus. Latr. Habite l'Italie , la France, 5. Cinipsile rugosule. Cénipsillum rigosulum. C. nigrum, subtilissimè punctulato-rugosulum ; abdo- mine suprà longitrorsämque strialo. Scelio rugosulus. Latr. Hist. des Crust. et des Ins, 13. p- 227. et Gen. Crust. et Ins. 4.p. 32. Habite aux environs de Paris. 6. Cinipsile clavicorne. Cinipsillum clavicorne. C. nigrum, nitidum, punclatum ; abdlomine suborbi- culato ; antennis brevibus, apice elavatis. Scelio. Latr. Gen. Crust. et Ins. 1. tab. 12. F, 9 et 10. mas. et f. 11 et 12. femina. Teleas clavicornis. Lat. Gen. Crust. et Ins. 4. p. 33. Habite aux environs de Paris. LES DIPLOLÉPAIRES. Antennes droites, de onze à seize articles. Abdomen caréné en dessous. La larière roulée en spirale sous l’abdomen. Latreille donne le nom de diplolépaires à des hy- -ménoptères très-voisins des cinipsaires par leurs rapports, mais qui ont les antennes droites, l’abdo- men toujours caréné en dessous, et la larière des femelles roulée en spirale, au moins dans sa base, et cachée sous l'abdomen entre deux lames. Les diplolépaires doivent effectivement être dis- tingués des cinipsaires; car ce sont des insectes phytophages, c’est-à-dire, qui ne se nourrissent que de matières végétales. Les larves de la plupart sont gallicoles, et habitent dans les excroissances végé- tales et singulières connues sous le nom de noix de galle. En effet, les femelles de ces insectes ayant piqué différentes parties des végétaux pour y intro- duire leurs œufs, elles ont occasionné dans ces parties une extrayasation des sucs de la plante, et par suile ces monstruosités appelées galles dont je viens de parler. Ce sont donc les diplolépaires qui donnent lieu à la formation des galles , et non des cinips qu’on en voit sortir ; ces derniers n'ayant in- troduit leur œuf dans la galle déjà existante, que pour que la jeune larve carnassière s’y nourrisse aux dépens de celle du diplolèpe. Comme dans les cinipsaires, les ailes inférieures des diplolépaires sont sans nervures distinctes. Je ne divise cette pelite famille qu'en deux genres, de la manière suivante : (1) Antennes de onze à douze articles, Abdomen attaché au corselet par un pédicule allongé. Eucharis. 128 (2) Antennes de treize articles au moins. Abdo- men attaché au corselet par un pédicule très- court. Diplolèpe. EUCHARIS. (Eucharis.) Antennes épaisses, moniliformes, droites, à onze ou douze articles. Palpes très-petites. Mandibules al- longées, pointues, inermes. Corselet convexe, se terminant par un écusson simple ou fourchu. Abdomen ovale, subtrigone, attaché au corselet par un pédicule allongé. Antennæ crassæ, moniliformes, rectæ, articulis undecim, vel duodecim. Palpi minimi. Mandibulæ elongalæ , acutcæ, inermes. Thorax convexus, posticè scutello simplici vel furcato terminatus. Abdomen breviter ovatum, sub- trigonum, pedunculo prælongo thoraci affivum. Osservarrons. Les eucharis diffèrent éminemment des diplolèpes par le long pédicule deleur abdomen, et même par leurs antennes , qui n’ont que douze articles. Ces insectes semblent tenir encore aux ci- nipsaires par leurs couleurs brillantes et métalli- ques ; mais ils ont les antennes droites, non brisées. Ces antennes sont courtes. L'abdomen est court, ovale-trigone, comprimé sur les côtés inférieurs, ce qui le rend caréné en dessous. ESPÈCES 1. Eucharis relevée. Eucharis ascendens. E. œænea; abdomine petiolato conico ascendente. Cinips ascendens. Fab. Panz. fase. 88. t. 10. Eucharis ascendens. Latr. Habite en Allemagne. 9, Eucharis fourchue. Zucharis furcata. Fab. ÆE. atra; sculello spinis duabus incurvis, porrectis; abdomine ascendente. Fab. Ichneumon cinipsiformis. Ross. Faun. etr. Mant. 2. {. 6. fig. G. Latr. Gen. Crust et Ins. 4. p. 21. Habite... l'Amérique méridionale. DIPLOLÈPE. (Diplolepis.) Antennes filiformes, droites, de treize à seize ar- ticles. Quatre palpes inégales. Mandibules courtes, souvent dentées. Corselet en général gibbeux , se terminant posté- rieurement en écusson. Abdomen ovale ou subcor- diforme, un peu petit, comprimé au moins sur les côtés inférieurs, caréné en dessous et attaché par un pédicule très-court. Tarière presque capillaire, roulée en spirale, et attachée sous l’abdomen, entre deux lames, HISTOIRE DES INSECTES. Antenne filiformes, reclæ, tredecim ad sexdecim arliculatæ. Palpi quatuor inæquales. Mandibulæ breves, sæpè denticulatæ. Thorax in universum gibbosus, posticè in scu- tellum terminans. Abdomen ovatum vel subcordi- forme, parvulum , ad latera infera præsertim com- pressum, sublus carinatun , thoraci pediculo brevissimoaffixum. Terebra subcapillaris, in spiram convoluta , infrà abdomen intrà lamellas duo abs- condita. Onservarions. Les diplolèpes sont, en général, de très-petits hyménoptères qui ressemblent beaucoup aux cinips et aux chalcides; mais leurs antennes ne sont point brisées ou coudées ; leur tarière, toujours cachée sous le ventre, est inférieurement roulée en spirale; et d’ailleurs les larves de ces insectes ne sont point carnassières ; elles sont souvent victimes de celles des cinipsaires, qui les dévorent. Geoffroy parait être le premier qui ait distingué les diplolèpes ; Linné et Fabricius en faisaient des cinips. La plupart donnent lieu aux galles ou noix de galle connues, ainsi qu'aux bédegars. J'en vais citer quelques espèces parmi lesquelles les deux dernières, la figite et surtout l’ibalie de Latreille, s'éloignent un peu des autres. ESPÈCES. 1. Diplolèpe de la galle à teinture. Diplolepis gallæ tinctoriæ. Oliv. D. testaceus, abdomine suprà fusco nilido. Oliv. Dict. n° 5. Voyage dans l'empire Ottoman, 1. p. 252. pl. 14 et 15. Habite dans le Levant, sur un chêne. Il donne lieu aux galles du commerce. Ces galles sont grosses, rondes, tuberculeuses, et se forment sur les jeunes rameaux du chêne, et non sur les feuilles ni sur leur pétiole. 2, Diplolèpe du chêne tauzin. Diplolepis quercüs tojæ. D. griseus ; abdomine ferrugineo nitido. Cinips quercüs tojæ.Fab. p. 102.Coqueb, Illust. Ie. dec. 1. pl. 1.f. 9. Bosc. Journal d'Hist. nat. 2. p. 154. pl. 32. f. 1—3. Habite en France, dans la galle du chêne tauzin. 5. Diplolèpe des feuilles du chêne. Diplolepis quer- cûs. Oliv. D. fuscus ; alis albis; punclo marginali nigro. Oliv. Dict. n° 3. Diplolepis. Geoff. 2. p.309. n° r. pl. 15. f. 2. Cinips quercüs folii. Linn. Fab. p. 101. Panz. fase. 88. £. 11. Habite en Europe, dans la galle ronde et lisse des feuilles du chêne. 4. Diplolèpe du rosier. Diplolepis rosæ. Oliv. D. niger ; abdomine ferrugineo, poslicè nigro ; pedibus [errugineis. Diplolepis rosæ. Oliv. Dict. n° 1. Latr. Hist. nat. des Crust,, etc. 13. p. 207. Diplolepis. Geolf. 2. p. 310. n° 2, ÉRUCAIRES. Cinips rosæ. Linn. Fab. p. 100. Habite en Europe, dans le bédeguar du rosier sauvage. 5. Diplolèpedulierreterrestre. Diplolepis glechome. D. ater, glaber, nitidus ; antennis pedibusque rubellis. Cinips glechomæ. Linn. Fab, p. ror. Oliv. Diplolepis glechomæ. Latr. Hist. nat. des Crust. etc, 13. p: 207. Cinips. Geoff. 2. p. 303. n° 20. Habite en Europe , dans la galle ronde du lierre terrestre. 6. Diplolèpe longicorne. Diplolepis bedequaris fun- gosi. D. fusco-ferrugineus ; oculis nigris; antennis longilu- dine corporis. Diplolepis. Geoff. 2. p. 311. n° 3. Diplolepis bedequaris. Oliv. Dict. no 2. Habite aux environs de Paris. Sa larve vit dans la galle fongucuse et lisse du rosier. 7. Diplolèpe figite. Diplolepis figites. D. ater, nilidus ; thoracis dorso lineis longitudinalibus impressis ; alis albis; tibiis tarsisque fusco-rufis. Figites scutellaris. Latr. Gen. Crust. et Ins. vol. 1. t, ra. f.4—5. et vol. 4. p. 19. Habite la France, etc. 8. Diplolèpe ibalie. Diplolepis ibalia. D. alter; abdomine compresso, cultriformi, [errugineo; pedibus nigris. Ophion cultellator. Fab. Panz. fase. 72. t. 6. Tbalia cultellator. Latr. Gen. Crust. et Ins. 4, p, 17. Habite la France méridionale. LES ÉBUCAIRES. Abdomen tout à fait sessile, tenant au corselet par toute sa largeur. Larves connues pédifères. Les érucaires constituent pour moi une famille particulière, circonscrite par le caractère que je viens dénoncer. Ce sont en effet les seuls hyméno- ptères connus dont les larves observées soient pédi- fères. Comme beaucoup de ces larves offrent une sorte de ressemblance avec les chenilles, ou larves de lépidoptères, j'ai donné le nom d'érucaires aux insectes de cette famille. Ces insectes sont phyto- E phages, ont l'abdomen sessile, et la tarière compo- sée de trois ou quatre pièces, dont la moyenne ou les deux intérieures sont dentelées. Ils sont en quel- que sorte des porte-scies. Dans notre distribution des ordres des insectes, distinguant les suceurs des broyeurs, les hyméno- ptères commencent nécessairement la division de ces derniers, et viennent après les lépidoptères, qui ter- minent celle des suceurs. D’après l’ordre de cette distribution, j'aurais dû commencer les hyméno- ptères par la famille des érucaires, qui semblent 129 offrir une transition des lépidoptères aux autres hyménoptères. Pour cela, il fallait que la section des hyménoptères à tarière füt la première, et que ceux à aiguillon formassent la seconde, Cette inver- sion auraitété beaucoup plus conforme à l’ordre de la nature. Voici la distribution des érucaires ou fausses chenilles. DIVISION DES ÉRUCAIRES. $. Tarière de trois pièces : les deux latérales ser- vant de fourreau à la troisième, qui est interne, filiforme, soit saillante avec son fourreau, soit roulée en spirale avec lui, et cachée sous Lab- domen dans une coulisse. Larves connues n'ayant que six pattes. [Érucaires urocérates.] Urocère. Orysse. $$. Zarière de quatre pièces, dont deux externes servent de fourreau, et deux internes sont den- telées en scie. [Les érucaires tenthrédines.] * Labre non saillant. Il est très-petit ou nul. Larves connues n'ayant que six pattes. (1) Tarière saillante. Tête portée sur un cou allongé, Xiphidrie. (2) Tarière non saillante. Point de cou allongé portant la tête. Pamphilie. * Labre saillant. Larves connues ayant dix-huit à vingt- deux pattes. (1) Antennes de neuf articles ou davantage, Tenthrède. (2) Antennes ayant moins de neuf articles. (a) Antennes de cinq à sept articles, terminées en bouton ou en massue ovoïde, Clavellaire. (b) Antennes de trois articles, dont le dernicr est fort long. Hylotome. UROCÈRE. (Sirex.) Antennes filiformes ou sétacées, de treize à vingt- cinqarticles. Les palpes labiales plus longues que les maxillaires, épaissies vers leur sommet. Mandibules cornées, épaisses à leur base, subdentées , à dent terminale plus longue. Corps cylindrique. Abdomen sessile, allongé, subcylindrique , terminé dans les femelles par une pointe avancée, comme une corne, et qui recouvre 150 Ja tarière. Celle-ci sétacée, renfermée entre deux valves. Antenn&æ filiformes aut selaceæ; articulis trede- cim ad viginti-quinque. Palpi labiales maxillaribus longiores, versus apicem incrassati. Mandibulæ corneæ, ad basim incrassatæ, subdentatcæ : dente terminali longiore. Corpus cylindricum. Abdomen sessile, elonga- tum, subcylindricum, in feminis mucrone porrecto corniformi terminatum. Terebra setiformis, valvulis duabus inclusa, exserta, sub abdominis mucrone recepta, Onservarrons. Les wrocères constituent un genre établi par Geoffroy et admis depuis par les ento- mologistes, quoique plusieurs en aient changé le nom. Ces insectes sont les plus grands de la famille. Ils ne sont pas sans rapports avec les ichneumons, quoique aucun d'eux ne soit carnassier ; mais ils en ont de bien plus grands avec les tenthrèdes, dont ils diffèrent cependant par la composition de leur tarière, et sa saillie hors de l'abdomen. La tarière des wrocères, quoique en partie cachée sous la gouttière de la corne qui termine l’abdomen de ces insectes, consiste en un aiguillon sétiforme, un peu long, légèrement dentelé, et renfermé entre deux valves filiformes. Les femelles enfoncent leur tarière sous l'écorce des arbres, et y déposentleurs œufs. Les larves qui en éclosent n’ont que six pattes, au moins dans la seule espèce où elles furent observées. Elles s’y nourrissent en rongeant et perçant le bois. ESPÈCES. 4. Urocère géant. Sirex gigas. 5. abdomine basi apiceque flavo ; corpore nigro. Sireæ gigas. Linn. Fab. fem. Urocerus gigas. Latr. Gen., etc. 3. p. 243. Urocerus. Geoff. 2.p. 265. pl. 14. f. 3. Panz. fase. 52. tab. 20. Sirex mariscus. Fab. Piez. p. 5r. mas. ex. D. Latr. Habite en Europe. Commun dans les bois de sapins, etc. 9, Urocère spectre. Sirex spectrum. S. niger ; macul@ Lestace& ponè sinqulos oculos ; pedi- bus flavescentibus. Sirex spectrum. Linn. Fab. Piez. p. 5o. Panz. fase. 53. tab. 16. Urocerus spectrum. Latr. Habite en Europe. 5. Urocère bleu. Sirex juvencus. 5.! cœruleus ; pedibus testaceis ; abdominis maris parte medià rubré. Sirex juvencus. Linn. Fab. Urocerus juvencus. Latr. Sirex. Panz. fase. 52. €. 17. fem. ett. 21. mas. Habite la Suède, l'Allemagne , et dans le Jura. 4, Urocère cornes-brunes. Sirex fuscicornis. S. fuscus, fuluo-maculatus ; abdomine nigro fascis flavis annulalo ; antennis nigris, Sirex fuscicornis, Fab, Piez, p. 40, HISTOIRE DES INSECTES. Urocer usfuscicornis. Latr. Tremew. cjusd. Habite l'Allemagne, le midi de la France, Les antennes n'ont que treize à seize articles, ë ORYSSE, (Oryssus.) Antennes filiformes, de dix ou onze articles, insé- rées près de la bouche. Quatre palpes inégales, les maxillaires plus longues. Mandibules cornées, entiè- res. Lèvre inférieure arrondie. Abdomen sessile, mutique à son extrémité dans les deux sexes. Tarière longue, filiforme, cachée et roulée en spirale dans l’intérieur de l'abdomen. Ailes couchées. Antennæ filiformes, decem vel undecim articu- latæ, propè os insertæ. Palpi quatuor; maxillaribus longioribus. Mandibulæ corneæ, integræ. Labium rotundatum. Abdomen sessile, in utroque sexu muticum. Fe- Mminarum terebra longa filiformis in abdomine abs- condita, et spiraliter convoluta. Alæ incumbentes. Ozservarions. Les orysses sont bien distingués des urocères, parce que l’abdomen des femelles n’est point mucroné à sonextrémité, et que la tarière est cachée dans son intérieur, étant trop longue pour s’y renfermer sans courbure. Lorsqu'elle entre en action, elle sort du ventre en dessous, s’élance entre deux valves situées sous le dernier segment de l'abdomen , traverse la coulisse qu’elles forment , et va s’enfoncer dans les fentes ou les crevasses des arbres pour y déposer les œufs. ESPÈCES. 1. Orysse couronné. Oryssus coronatus. O. niger; capilis faucie antic& lineolis duabus albis; abdomine rufo, basi apiceque infero nigris. Latr. Oryssus coronatus. Fab, Latr. Encycl. p. 561. Panz. fase. 52. t. 19. Coqueb. III. ic. dec. 1. tab. 5. £ 7. Habite en Europe, dans les bois. 2. Orysse unicolor, Oryssus unicolor. Latr. O. niger ; capite thorace abdomineque immaculalis. Latr. Encycl. p. 561. Habite aux environs de Paris. XIPHIDRIE. (Xiphidria.) Antennes sétacées, quelquefois grossissant vers le bout, multiarticulées. Mandibules plus ou moins saillantes. Tête portée sur un cou allongé. Corps allongé, subcylindrique ou linéaire, La tarière des femelles saillante, ÉRUCAIRES. 151 Antennce setaceæ, versus apicem interdüm ineras- satæ, mulliarticulatæ. Mandibulæ plus minusve exsertcæ. Caput collo elongato elevatum. Corpus elongato- cylindricum aut lineare ; feminarum oviductu ex- serto. Opservarions. Les xiphidrtes semblent avoisiner les urocères, à cause de leur corps allongé, terminé postérieurement par une pointe dans les femelles, Jeur tarière étant saillante. En général, un cou al- longé supporte leur tête, ce qui les rend remarqua- bles. Peut-être que leurs larves n’ont que six pattes; mais il parait qu’elles ne sont pas connues. ESPÈCES. 1. Xiphidrie chameau. Xiphidria camelus. Latr. X. abdomine atro ; lateribus albo-maculalis ; thorace lœui, Sirex camelus. Linn. Fab. Panz, fase. p. 52, t, 18. Xiphidria camelus. Fab. Piez. p. 52. Habite en Europe. 2, Xiphidrie dromadaire. Xiphidria dromedartius. X. abdomine atro medio rufo; punclo utrinque albo; tibiis basi albis. Xiphidria dromedarius. Latr. Fab. Piez, p. 53. Panz. fase. 85. t. 10, Urocerus. Habite en Europe. PAMPHILIE. (Pamphilius.) Antennes sétacées, simples dans les deux sexes, à articles nombreux. Quatre palpes : les maxillaires plus longues, à six articles. Mandibules allongées , étroites , aiguës, arquées , ayant une dent au côté interne. Lèvre inférieure trifide. Tête grande. Abdomen sessile, déprimé, tarière non saillante. Larves à six pattes. Antenneæ selaceæ, in utroque sexu simplices ; ar- ticulis numerosis. Palpi quatuor : maxillaribus longioribus, sex articulalis. Mandibulæ elongatæ, angustæ, peraculæ, arcuatæ , interno latere uniden- tatæ. Labium trifidum. Caput magnum. Abdomen sessile, depressum. Terebra non exserla. Larvæ pedibus sex. Onservariows. Les pamphilies, que Latreille range parmi ses tenthrédines, parce que apparemment la tarière des femelles est de quatre pièces, ont leurs larves à six pattes onguiculées, celles membraneuses Manquant entièrement. Celte considération montre que le nombre de pattes, dans les larves, ne peut servir à distinguer les urocérates des tenthrédines. On distingue les pamphilies des xiphidries, par- ticulièrement parce que les premières n’ont point un cou allongé, et que la tarière de leurs femelles p'est point saillante, Les pamphilies ressemblent assez aux tenthrèdes; leur corps néanmoins est un peu plus court et plus large. Leurs larves sont terminées postérieurement par deux espèces de cornes. ESPÈCES. 1. Pamphilie tète-rouge. Pamplhilius erythrocepha- lus. Latr. P. antennis selaceis; corpore cœruleo; capile rubro, Tenthredo erythrocephala. Linn. Fab. Panz. fase. 7. tab. 9. Latr. Encycl. no 1. Habite le nord de l’Europe, sur le pin sauvage. 9, Pamphilie du bouleau. Pamphilius betulæ. Latr. P. ruber; thorace, ano oculisque nigris ; alis posticè [uscis. Tenthredo betulæ. Linn, Fab. Cephalcia. Panz. fase, 87. t. 18. Lyda betulæ. Fab. Piez. p. 44. Habite en Europe, sur le bouleau. 5. Pamphilie des prés. Pamphilius pratensis. Latr. P. capile thoraceque nigro flavoque varis ; abdomine nigro, margine ferrugineo. Tenthredo pratensis. Fab. Lyda pratensis. ejusd, Piez. p. 45. Pamplilius pralensis. Latr. Encycel. Habite en Allemagne. 4. Pamphilie des forêts. Pamphilius sylvaticus. Latr. P. alter ; antennis flavidis; capilis maculis, scutello pedibusque flavis. Tenthredo sylvatica. Linn. Fab. Panz. fase. 65, t, 10. Pamphilius sylvaticus. Latr. Encycl. n° 19. Habite en Europe, dans les bois. Etc. TENTHRÈDE. (Tenthredo.) Antennes filiformes ou sétacées, quelquefois pec- tinées , de neuf à quatorze articles. Lèvre supérieure saillante, palpes inégales : les maxillaires plus lon- gues. Mandibules cornées, saillantes, pointues, sou- vent dentées au côté interne.Lèvreinférieure trifide au sommet. Corps oblong, subcylindrique. Abdomen sessile, Tarière cachée sous l'abdomen, composée de deux lames dentelées, enfermées entre deux valves. Larve en forme de chenille, ayant six pattes ongui- culées, et douze à seize pattes membraneuses. Antenne filiformes aut selaceæ, interdim pecti- nalæ, articulis norem ad quatuordecim. Labrum exsertum. Palpi inæquales : maxillaribus longiori- bus. Mandibulæ corneæ, exserlæ, aculæ, latere in- terno sæpè dentatæ. Labium apice trifidum. Corpus oblongum, in nvultis cylindraceum, Ab 152 domen sessile. Terebra bilamelluta, denticulata, valvulis duabus vaginata, sub abdomine abscondita. Larva erucæformis, multipeda : pedibus sex un- quiculatis, et duodecim ad sexdecim membrana- ceis. Opservarrons. On à donné aux {enthrèdes le nom français de mouches à scie, à cause de la forme sin- gulière de la tarière de ces insectes. Elle est retirée et cachée dans linaction; mais on peut la voir sor- tir en pressant le ventre de l'animal, et regardant dessous. Avec celte tarière à lames dentelées, les tenthrèdes font des entailles, soit dans les feuilles, soit dans les tiges des plantes, et c’est dans ces entailles qu’elles déposent leurs œufs. Les insectes de ce genre sont nombreux en espè- ces. Ils ont le vol lourd, et leurs ailes souvent sem- blent chiffonnées. On a donné à leurs larves le nom de fausses chenilles, parce qu’elles leur ressemblent par leurs pattes nombreuses. Elles en ont dix-huit à vingt-deux; mais les chenilles n’en ont jamais plus de seize. Panzer a figuré un grand nombre de ces insectes. ESPÈCES. [ Antennes simples dans les deux sexes. ] 1. Tenthrède rustique. Z'enthredo rustica. T. nigra ; abdomine cingulis tribus flavis ; posticis duo- bus interruptis. Tenthedo rustica. Linn. Fab, Latr. Panz. fasc. 64. t. 10. Habite en Europe. 2. Tenthrède à trois bandes. 7enthredo tricincta. T. nigra; abdominis segmento primo , quarto, quinto, anoque flavis. Tenthredo tricincta. Latr. Fab. Piez. p. 30. Geoff. 2. p. 276. n° 11 tab. 14. f. 5. Habite en Europe. Commune aux environs de Paris. 3. Tenthrède de la scrofulaire. 7Zenthredo scro- phularice. T. abdomine cinqulis quinque flavis ; primo remoto. Tenthredo serophulariæ. Linn. Fab, Latr. Geoff. 2. p. 277. n° 13. Panz. fase. 100. t. 10. mas. Habite en Europe, sur la scrofulaire. 4. Tenthrède parée. Tenthredo togata. T. nigra; abdomine cylindrico ; segmento primo ma- cul& , quintoque Loto rufis, Tenthredo togata. Fab. Piez. p. 32. Panz. fasc. 82. t. 12. Habite en Allemagne. . 5. Tenthrède livide. Zenthredo livida. T. nigra ; antennis ante apicem albis; abdomine apice pedibusque ferrugineis. Tenthredo livida. Linn. Fab. Geoff. no 22, Panz. fase. 52, tab, 6. Habite en Europe, dans les jardins, HISTOIRE DES INSECTES. 6. Tenthrède du marceau. Tenthredo capreeæ. T. flava ; capite, thorace abdomineque suprà nigris; alis punclo flavo. Tenthredo capreæ. Linn. Fab, Geoff. n° 20, Panz. fase. 65. tab. 8. Habite en Europe, sur les saules. Etc. [Antennes pinnées ow pectinées selon les sexes.] 7. Tenthrède céphalote. Tenthredo cephalotes. T, alra; antennis pectinalis; abdomine cingulis quatuor [lavis. Tenthredo cephalotes.Fab,. p.111. Panz. fase. 62. t. 7—8, Coqueb. Il. ic. dec. 1. tab, 3. f, 8. Megalodontes cephaloles. Latr. Tarpa. Fab. Piez. Habite en Allemagne. 8. Tenthrède du pin. Zenthredo pini. T. nigra; antennis pennatis, lanceolatis; thorace sub- villoso. Tenthredo pini. Linn. Tenthredo. Geoff, 2. p. 286. n° 33, H'ylotoma pini. Fab. Piez. p. 22. Pteronus. Panz. fase. 87. t. 17. Lophyrus pini. Latr. Habite en Europe. 9. Tenthrède dorsale. T'enthredo dorsata. T. albida ; antennis subpectinatis ; capile, thoracis ab- dominisque dorso nigris. Tenthredo dorsata. Fab. Panz. fase. 62, t, 9. Hylotoma dorsata. Kab. Piez. p. 21. Lophyrus dorsatus. Latr. Habite en Allemagne. Tenthrède difforme. Zenthredo difformis. T. alra ; antennis semipeclinalis ; femoribus anticis li- bisque omnibus albis. Tenthredo difformis. Panz, fasc. 62. t. 10. Lophyrus difformis. Latr. Habite dans la Suisse. CLAVELLAIRE. (Cimbex.) Antennes en massue, composées de cinq à sept articles. Lèvre supérieure saillante. Palpes filiformes. Mandibules cornées, fortes, pointues au sommet, dentées au côlé interne. Corps gros, allongé. Abdomen sessile. Tarière des tenthrèdes. Larves à vingt-deux pattes. Antenne clavatæ ; articulis quinque ad septem. Labrum exsertum. Palpi filiformes. Mandibulæ corneæ, validæ, apice acutæ, latere interno den- tatæ. Corpus crassum. Abdomen sessile: Terebra ten- thredium, non exserta. Larva pedibus viginti duo. OpservaTions. Les clavellaires seraient de grosses tenthrèdes , et ne devraient pas être séparées de ce genre, si leurs antennes n'offraient un caractère distinctif remarquable, Aussi Linné et la plupart NÉVROPTÈRES,. des entomologistes les avaient rangées parmi les tenthrèdes. Mais les antennes de ces insectes n'ayant pas plus de sept articles et se terminant en massue, fournissent un caractère suffisant pour considérer ces tenthrédines comme un genre particulier. Ces insectes ont le corps gros, volent lourdement et ressemblent à de grosses abeilles. Ce sont les fre- Jons de Geoffroy. Les larves des clavellaires ont vingt-deux pattes: six écailleuses, et seize membraneuses. Ces larves ont sur les côtés quelques ouvertures particulières par lesquelles elles seringuent une liqueur lorsqu'on les touche. ESPÈCES. 1. Clavellaire fémorale, Cimbex femorata. C. nigra ; antennis luteis ; femoribus posticis maximis. Tenthredo femorata. Linn. Fab. Cimbex femorata. Latr. Oliv. Dict. n° 1. Fab. Piez, p. 15. Crabro. Geoff. 2. p. 263. n° 3. pl. 14, f, 4, Habite en Europe, sur les saules, 9, Clavellaire jaune. Cmbex lutea. * C. antennis luleis ; abdominis segmentis plerisque fla- vis. Tenthredo lutea. Linn. Cimbex lutea. Latr. Oliv. n° 3. Fab. Piez. p. 16. Habite en Europe, sur le saule, l’aune, etc. : Clavellaire à épaulettes. Cimbex axillaris. ct C. pubescens ; antennis luteis ; thorace nigro, ad latera [lavo-maculato ; abdominis seymentis flavis, interme- diis nigris. Tenthredo axillaris. Panz. fase. 84. t. 11. Cimbex axillaris. Latr. Crabro. Geoff. 2. p. 262, n. 1. Habite en Europe. %. Clayellaire marginée. Cimbex marginata. C. antennis apice lutescentibus ; corpore nigro ; abdo- minis segmentis poslicis margine albis. Tenthredo marginata. Linn. Panz. fase. 17. t. 14. Cimbex marginata. Latr. Fab, Piez. p. 17. Habite en Europe. X . Clavellaire luisante. Cimbex sericea. C. Liorace atro, abdomine viridi-æneo nitente. Tenthredo sericea. Panz. fase. 17. t. 16—17. Cimbez sericea. Latr. Fab. Piez. p.18. Habite en Europe, sur le bouleau, Etc. HYLOTOME. (Hylotoma.) Antennes filiformes, s'épaississant un peu vers leur sommet, à trois articles, dont le dernier est fort long, quelquefois fourchu. Lèvre supérieure sail- lante , échancrée. Mandibules non dentées. Port des tenthrèdes. Larve ayant 18 à 20 pattes. Antenne filiformes, versus apicem subincrassatæ, tiarticulatæe : articulo ultimo longissümo, interdum DE LAMARCK, T, IH, 153 furcato. Labrum exsertum, emarginatum. Mandi- bulæ edentulæ. Habitus tenthredinum. Larva pedibus 18 ad 20. Onservarions. Les Aylotomes se confondraient aisément avec les tenthrèdes, si l’on négligeait la singulière particularité de leurs antennes , savoir : de n'offrir que trois articles distincts, dont les deux premiers sont très-courts , et le troisième fort long. Dans les mâles, ces antennes sont ciliées, quelque- fois fourchues. ESPÈCES. 1. Hylotome du rosier. Æylotoma rosœ. H. nigra; abdomine flavo; alarum anticarum costé nigré. Tenthredo rosæ. Linn. Fab, Geoff. 2. p, 274. n° 4. Panz. fase, 49. tab. 15. Hylotoma rosæ. Latr. Fab. Piez, p. 25. Habite en Europe, sur les rosiers. 2. Hylotome sans nœuds. Æylotoma enodis. H. atro-cærulescens ; alis apice vix coloratis. Tenthredo enodis. Linn. Fab. Panz. fase. 49. tab. 13. Hylotoma enodis. Latr. Fab. Piez. p. 23, Habite en Europe, sur le saule. 3. Hylotome brülé. Zylotoma ustulata. H, corpore nigro; abdomine cœrulescente ; libiis palli- dis. Tenthredo ustulata. Linn. Fab. Panz. fase. 49. t. 12. Hylotoma ustulata. Latr. Fab. Piez. Habite en Europe. ESS . Hylotome fourchu. Æylotoma furcata. H. nigra; abdomine rufo ; antennis masculorum fur- calis. Tenthredo furcata. Linn. Fab. Coqueb. III. Ic. dec. 1. tab. 3. f. 4. Panz. fase. 46. t, r. Hylotoma furcata. Latr. Fab. Piez. p. 22. Habite en France. Etc. ORDRE SIXIÈME. LES NÉVROPTÈRES. Bouche munie de mandibules, de mâchoïres et de lèvres. Quatre ailes nues, membraneuses, réticu- lées. Abdomen allongé, dépourvu d’aiquillon et de tarière. Larve hexapode. Nous avons vu, dans les Ayménoptères, des in- sectes en partie rongeurs et en partie suceurs, c’est-à-dire, munis de mandibules, et cependant possédant encore une espèce de sucoir composé de 9 154 plusieurs lames allongées, subtubuleuses, sur le point de se changer, par raccourcissement, en vé- ritables mâchoires et en lèvre inférieure. Mainte- nant nous allons voir, dans les névroptères, des insectes tous dépourvus de suçoir, dans l’état par- fait, mais ayant des mâchoires et des mandibules plus ou moins fortes, plus ou moins apparentes, suivant les familles , et dont toutes les espèces sont carnassières et dévorent les petits insectes. Les névroptères ont quatre ailes nues, membra- neuses, transparentes, souvent colorées ou mar- quées de taches colorées, plus ou moins opaques, et chargées de nervures qui forment une espèce de réseau, Ces ailes sont étendues , et plus ou moins égales en grandeur, selon les genres et les espèces. La bouche de ces insectes est armée de deux fortes mandibules et de deux mächoires {rès-aiguës dans les libellules, qui font la guerre aux autres insectes; mais ces parties sont très-petites et pres- que imperceptibles dans les éphémères, qui ne prennent aucune nourriture, et qui ne passent à leur dernier état que pour s’accoupler, se repro- duire, et périr bientôt après. Ainsi, partout où nous observons que des organes sont peu employés, nous les voyons sans développements, ou n’en ayant toujours que de proportionnels à leur usage. Grandes ou petites, selon leur emploi, les parties de la bouche, dans les névroptères, n’offrent plus de sucoir, mais des organes propres à broyer ou déchirer; en sorte que ceux de ces insectes qui, dans l’état parfait, prennent encore des aliments, ne sont plus bornés à des liquides, mais rongent, déchirent et broient des matières solides. La tête des névroptères est pourvue de deux an- tennes diversement conformées selon les genres : elles sont très-courtes et subulées dans les libellules et les éphémères , assez longues et sétacées dans les friganes , filiformes et terminées en massue ou par un bouton dans l’ascalaphe , etc. Outre les deux grands yeux à facettes, on voit encore sur le vertex trois petits yeux lisses disposés en triangle. L’abdomen des névroptères est allongé, quelque- fois même d’une longueur extraordinaire, comme dans les libellules : il est composé de huit ou neuf anneaux distincts. Il n’est armé, ni d’un aiguillon, ni d’une tarière propre à déposer les œufs, comme dans les hyménoptères ; mais il estlerminé par deux ou trois soies en forme de queue dans les éphé- mères, et par des espèces de crochets dans les mâles des libellules et des myrméléons. Enfin, ici aucune larve n’est apode; toutes ont six pattes dans leur partie antérieure, et dorénavant, c’est-à-dire, dans les orthoptères et les coléoptères, ce sera la même chose, HISTOIRE DES INSECTES. | ; La métamorphose offre des diversités remarqua- : bles dans les névroptères : elle prouve ici, comme nous l'avons déjà vu ailleurs, que la considération qu'ellefournit ne peut être prise que généralement, "4 comme pour limiter la classe, mais qu'on ne saurait l'employer pour instituer et caractériser les ordres; | car elle forcerait de dilacérer les plusnaturels. Ce sont les considérations générales de la bouche qui doivent, avant tout autre caractère, être em=« ployées à cet usage, puisque, dans aucun ordre, le» caractère qu’elles fournissent ne souffre d'exception: Qu'importe qu’à raison de son usage, la langue des lépidoptères soit tantôt longue , tantôt courte; c’est | toujours une langue de deux pièces, roulée en spirale dans l’inaction. Il en est de même dans tous les ordres; les diversités que présentent les par- ties de la bouche dans les familles et les genres d’un même ordre, ne contrarient jamais le carte | tère général que fournit la bouche dans la détermi- nation de cet ordre. Si quelque entomologiste voulait contester la pré éminence que j'attache au caractère de la bouche sur celui de la métamorphose, qu'il explique pour- quoi, dans un ordre aussi naturel que celui des névroptères, la nymphe de la libellule marche et mange, tandis que celle des myrméléons, dont l’insecte parfait ressemble Lant à une libellule, se trouve enfermée dans une coque, et y reste immo- bile, sans manger ? pourquoi, dans la famille même des hémérobins, l’on voit des nymphes actives, d’autres qui ne le sont nullement? pourquoi, dans les diptères, la nymphe des cousins est différente de la chrysalide des mouches? etc. Je le répète, quoique des différences dans la mé- tamorphose puissent nous offrir des caractères utiles dans la détermination des genres, et quelquefois dans celle des familles, leur considération est d’une valeur très-inférieure à celle de la forme générale de la bouche. Si, pour caractériser les ordres des insectes, l’on voulait donner aux organes du mouvement une prééminence sur les parties de la bouche, on ren- contreraitles mêmes inconvénients que ceux qui nais- sent des caractères de la métamorphose, et l’on s’exposerait aussi à dilacérer des ordres très-natu- rels. En effet, dans les insectes, où les organes du mouvement sont les pattes et les ailes, on sait que dans une grande partie des hyménoptères les larves sont apodes , tandis que dans une autre partie elles sont pédifères : il faudrait donc rejeter dans un autre ordre les tenthrédines et les wrocérates. Relativement aux ailes, on en attribue aux hé- miptères deux cachées sous des élytres qui en sont distincts, Si le caractère des hémiptères ne consis= NÉVROPTÈRES. tait que dans celui que je viens de citer, comment rapporter à cet ordre la plupart des cigales ; com- ment surtout y rapporter les aphidiens, qui ont quatre ailes tout à fait membraneuses, transparentes et servant au vol : bien plus encore, comment pla- cer dans ce même ordre les gallinsectes, dont les femelles sont constamment aptères , et dont les mâles n’ont que deux ailes ? C’est donc le caractère de la bouche qui, partout, décide l’ordre, puisqu'il est toujours le même. Les organes du mouvement sont si sujets à varier dans les insectes du même ordre, comme les pattes dans les chenilles, et les ailes dans différents ordres [puisqu'il n’en est aucun qui n'offre des insectes ailés et des aptères constants], que la considération de ces organes ne peut être utile, dans la détermi- nation de l’ordre, que comme caractère auxiliaire, surtout lorsque deux ordres présentent, dans la bouche des insectes qu'ils comprennent, trop peu de dissemblance. Ainsi, le caractère des ailes est . devenu utile pour aider à distinguer les coléoptères des orthoptères. Mais la nature des parties de la bouche ne varie jamais dans aucun des ordres. Geoffroy confondait les névroptères avec les hy- ménoptères, et formait, avec ces-insectes, un ordre qu'il intitulait fétraptères à ailes nues : voilà l’in- convénient de ne considérer qu’un caractère parti- culier. La bouche des hyménoptères est très-diffé- rente; et leur abdomen muni, dans les femelles, soit d’une tarière, soit d’un aiguillon , les distingue essentiellement. Linné est le premier qui ait formé l'ordre des névroptères ; mais il ne l’a caractérisé qu’obscurément, parce qu'il ne donnait aucune at- tention au caractère de la bouche, et que, n’en trouvant point de suffisant dans les ailes, il ne l'a séparé des hyménoptères que comme manquant de l’aiguillon. Aussi a-t-il placé cet ordre entre les hy- ménoptères et les lépidoptères, quoique les rapports naturels ne puissent permettre un pareil rapproche- ment, les lépidoptères ne ressemblant aux névro- ptères, ni par les parties de la bouche, ni par la métamorphose. Fabricius, dans son ordre intitulé synistrata [vol. 5, p. 65], associe les névroptères avec la forbicine ct la podure, c’est-à-dire, avec des ani- maux qui ne se métamorphosent point, et qui con- séquemment ne sont point des insectes. La plupart des névroptères vivent dans l’eau, et n’en sortent que dans l’état d’insecte parfait. Les autres vivent dans les champs et dans les bois, ha- bitant sur les arbres pour faire la guerre aux puce- rons, ou se cachant dans le sable pour tendre des pièges aux fourmis ou autres petits animaux inca- pables d’y échapper. Enfin, il y en a qui vivent à couvert dans des galeries qu'ils se sont creusées, 155 soit dans la terre, soit dans l’intérieur des bois. Le plus grand nombre vit de proie; néanmoins il s’en trouve qui ne se nourrissent que de matière vé- gétale. Ceux qui vivent dans l’eau ont des organes qui ressemblent à des branchies externes, mais qui ne sont que des trachées saillantes. Quoique les névroptères soient bien moins nom- breux que les hyménoptères, les caractères des di- verses races sont si variés, si irréguliers, et enjam- bent tellement les uns sur les autres, qu’il est assez difficile de déméler en quelque sorte leurs familles particulières, et de les circonscrire en groupes dé- tachés par des caractères bien éminents. Effectivement, dans l’insecte parfait, aucun ca- ractère extérieur ne distingue les névroptères dont les larves vivent dans l’eau, de ceux dont les larves habitent hors des eaux. On en trouve dans l’un ct l’autre cas qui appartiennent à la même famille, et il en est ainsi à l'égard des névroptères dont les nymphes sont inactives et de ceux qui ont des nym- phes agissantes. Néanmoins, en donnant beaucoup d'attention aux rapports les mieux constatés, nous avons, en général, suivi Latreille, et partagé cet ordre de la manière suivante, DIVISION DES NÉVROPTÈRES, 1e sEcrION. — Antennes beaucoup plus longues que la tête, de seize articles ou davantage. (1) Ailes inférieures plissées ou doublées longitudinalo= ment. Les friganides. (2) Aïles inférieures non plissées ni doublées longitudi= nalement, * Tête non prolongée antérieurement en un museau rostriforme. (a) Antennes filiformes, non épaissies vers le som= met, ni terminées en bouton. (+) Deux ou trois articles aux tarses. Les termitines. (-+—+) Quatre ou cinq articles aux tarses. Les hémérobins. (b) Antennes s'épaississant en massue vers le som. met, ou terminées en bouton. Six palpes. Les myrméléonides. ** Tète prolongée antérieurement en museau rostriforme, Les panorpates, 9* 156 le secrron. — Antennes de la longueur de la tête au plus, de trois à sept articles. (1) Deux ou trois filets terminant l'abdomen ; tarses à quatre articles ; les mandibules non apparentes. Les éphémères. (2) Point de filets terminant l'abdomen; larses à trois articles, mandibules grandes et fortes. Les libellulines, CREER E PREMIÈRE SECTION. LES FRIGANIDES. Les antennes longues et sétacées. Les ailes inférieures plissées longitudinalement. Les friganides dont il s'agit ici, embrassent les perliaires et les friganides de Latreille. Elles offrent des névroptères dont les larves sont aquatiques et vivent dans des fourreaux déplacables. Les insectes parfaits de cette famille ressemblent presque à des phalènes à ailes allongées. Leurs an- tennes sont longues, sétacées, à articles nombreux, ce qui force de les écarter des éphémères qui, sous d’autres rapports, semblent réellement s’en rappro- cher. Néanmoins leurs ailes couchées, soit horizon- talement , soit en toit, ont cela de particulier que les inférieures, plus larges que les supérieures, sont doublées ou plissées longitudinalement. Les larves de ces insectes se construisent des fourreaux cylindriques et de toutes pièces, à la manière des teignes , et les transportent avec elles dans leurs déplacements. Je partage les friganides en trois genres, que je divise de la manière suivante. [1] Mandibules nulles ou imperceptibles. Cinq articles aux tarses. Frigane. [2] Mandibules très-apparentes. Trois articles aux farses. Némoure. Perle, FRIGANE. (Phryganea.) Antenneslongues, sétacées, multiarticulées. Man- dibules nulles ou imperceptibles. Mâchoires soudées à la lèvre inférieure. Quatre palpes : les maxillaires fortlongues. Ailes grandes, velues, en toit : les infé- rieures plissées. HISTOIRE DES INSECTES. Abdomen nu. Larves aquatiques, vivant dans des fourreaux, Nymphes inactives. [Cinq articles aux tarses.] Antennæ longæ, selaceæ, mulliarticulatæ. Man- dibulæ nullæ aut inconspicuæ. Palpi quatuor : maxillaribus prœlongis. Ale magne, villoso-hispidæ, deflexæ ; inferis la- tioribus, plicatis. Abdomen nudum [ecaudatum]. Larvæ aquaticæ, in vaginis cylindricis habitantes. Pupa quiescens. | Tarsi articulis quinque.] Opservarions. Les friganes sont intéressantes à connaître, surtout dans leur état de larve, parce qu'elles habitent alors dans des fourreaux à la ma= nière des teignes ; ce qui les a fait nommer feignes aquatiques par Réaumur. Ces fourreaux sont faits de différentes matières, telles que des débris de végélaux, de petiles coquilles, des grains de sable, que les larves qui les habitent lient et nine ensemble , sous la forme d’un petit cylindre irré= gulier et raboteux à l’extérieur; et elles les traînent partout avec elles sans difficulté. Les larves des friganes mangent les feuilles des plantes aquatiques, et quelquefois aussi elles dévo= rent les larves des libellules et des tipules. La tête des friganes est petite, munie de deux gros yeux saillants, et d'antennes longues, sétacées. Leurs ailes sont longues , couchées , inclinées en toit, ayant l'extrémité postérieure un peu relevée. Elles sont plus ou moins chargées de poils fins, très courts ; ce qui a fait donner à ces insectes, par Réaumur, le nom de #2ouches papilionacées. Toutes les friganes vivent dans l’eau, tant qu’elles sont sous la forme de larve. On les trouve dans les ruisseaux , les étangs, les marais. Lorsqu’elles sont parvenues à l’état d'insecte parfait, elles ne volent guère que le soir, après le coucher du soleil. On les prend alors facilement pour des phalènes. Les petites espèces volent lesoir, par troupes nombreu- ses, au-dessus des eaux. ESPÈCES. 1. Frigane réticulée. Phryganea reticulata. Ph. nigra; alis subferrugineis, atro-reticulatis. Phryganea reticulata. Linn. Fab. p. 95. Panz. fase. 71. f. 5. Habite en Europe, aux lieux aquatiques. 19 . Frigane grande. Phryganea grandis. Ph. alis fusco-testaceis, cinereo-maculatis. Linn. Phryganea grandis. Linn. Fab. p. 76. Oliv. Dict. n° 10. Panz. fase. 94. f. 18. Habite en Europe. Commune. [M . Frigane striée. Phryganea striata. Ph. alis testaceis, nervoso-striatis. Linn. Phryganea striata. Linn. Fab. p. 75. Oliv. Dict. no 3. Phryganea. Gcoff. 2. p. 246. pl. 13. f.5. Habite en Europe, aux lieux aquatiques. 4. Frigane rhombifère. Phryganea rhombica. Ph. alis griseis ; maculé laterali rhombic&, alba. Phryganea rhombica. Linn. Fab, Oliv. Dict, n° 14. TERMITINES. Phryganca. Geoff. 2. p. 246. n° 2. Roes. Ins. 2. cl. 2. tab. 16. f, 1—7. Etc. NÉMOURE. (Nemoura.) Antennes sétacées, un peu plus longues que le corps. Lèvre supérieure presque demi-circulaire, très-apparente. Mandibules cornées, larges, den- … tées. Palpes filiformes. Tête un peu épaisse, subverticale. Point de soies articulées et caudiformes à l'anus. Tarses à trois articles. Antenne setaceæ, corpore pauldlongiores.Labrum subsemi-circulare , valdè conspicuum. Mandibulæ corne, latæ, dentatæ. Palpi filiformes. Caput crassiusculum, subverticale. Anus setis caudalibus articulatis nullis. Tarsi articulis tri- … bus. Onsenvarrons. Les némouwres forment un genre “étäbli par Latreille. Elles ne tiennent aux friganes que par le défaut de soies caudales à l'extrémité de l'abdomen. Geoffroy les a confondues parmi ses perles, et Fabricius parmi ses semblis; mais leur Jabre très-apparent et l’absence de filets à la queue les en distinguent éminemment. Olivier en cile cinq & espèces dans l'Encyclopédie. La B ESPÈCES. 1. Némoure nébuleuse. Nemnoura nebulosa. Fa VF MN. pubescens , nigra; pedibus fuscis ; alis cinereis. Oliv. Semblis nebulosa. Fab. p. 74. Perla. Geoff. p. 232. n°3. Habite en Europe, aux lieux aquatiques. Le mâle seule- ment a deux crochets courts à l'anus, et non deux soies articulées. 9, Némoure cendrée. VNemoura cinerea. Oliv. - NN. nigra ; pedibus lividis ; alis fusco-cinereis. Phryganea nebulosa. Linn. Nemoura cinerea. Oliv. Dict. n° 2. Habite en Europe , aux lieux humides, Etc, PERLE, (Perla.) Antennes longues, sétacées. Lèvre supérieure — transverse, très-courte, peu apparente. Mandibules presque membraneuses, demi-apparentes. Palpes subsétacées. …Héteaplatie, horizontale. Abdomen un peu court. iles grandes, horizontales. Deux longs filets à l'anus. Antenne longæ, setaceæ. Labrum transversum, “brevissimum, vix conspicuum. Mandibulæ submem- branaceæ, semi-hyalinæ., Palpi subselacei. 157 Caput depressum, horizontale. Abdomen brevius- culuin, planulatum. Alæ magnæ, horizontales, Anus setis duabus, longis, caudalibus. Tarsi ar li- culis tribus. Orservarrows. Le genre perle , établi par Geoffroy, était confondu par Linné parmi ses friganes. IL avoisine davantage les némoures, surtout d’après la considération du nombre d’articles des tarses; mais, parmi les friganides, il est le seul qui rappelle les éphémères, à cause des deux longues soies cau- dales qui s’observent à l'extrémité de l'abdomen, dans les espèces qu’il embrasse. Les ailes de la perle sont grandes, transparentes, chargées de nervures qui forment un réseau lâche. Elles sont couchées horizontalement , et les infé- rieures sont plissées ou en partie doublées dans leur longueur. La larve de la perle vit dans l'eau, ct habite un fourreau formé comme celui des autres friganides. ESPÈCES. 1. Perle bordée, Perla marginata. P. caud& bisel&; fuscä ; capilis maculis, abdominis margine flavescentibus ; alis immaculatis. Fab. Semblis marginata. Fab. p. 73. Panz. fase. 71. f, 3. Habite en Allemagne. 2, Perle brune. Perla bicaudata. P. caud& biset& ; setis longitudine corporis. Phryganea bicaudata. Linn. Semblis bicaudata. Fab. P- 73. Panz. fase. 71. f. 4. Perla fusca.Geoff. 2. p. 231. n0 1. pl. 13. f. 2. Habite en Europe. Commune au printemps, au bord des rivières. 5. Perle verdâtre. Perla virescens. P. bicaudala, virescens ; antennis apice nigris. Semblis viridis. Fab. p. 74. Perla. Geoff. 2. p. 232. ne 4. Habite en Europe. Commune aux environs de Paris. Elle est fort petite. Etc. LES TERMITINES. Deux ou trois articles aux tarses. Les ailes infé- rieures non plissées. Les antennes filiformes ow submoniliformes, à environ dix-huit articles. Les termilines paraissent tenir un peu aux four- mis par l'aspect et même par les habitudes. Ce sont néanmoins de véritables névroptères, qui se rappro- chent des hémérobins par leurs rapports, et qui constituent une petite famille particulière. Ils n'ont que deux ou trois articles aux tarses , et parmi eux on ne trouve nilarves, ni nymphes aqua- tiques. 158 Tous les insectes de cette famille sont destruc- teurs, et causent des dégâts plus ou moins considé- rables, selon leurs espèces. Les uns vivent en société, et les autres solitairement, On n’y rapporte que les deux genres qui suivent. TERMITE, (Termes.) Antennes filiformes, submoniliformes, un peu courtes , insérées devant les yeux. Lèvre supérieure Saillante, avancée au-dessus des mandibules, un peu voütée. Mandibules cornées, dentées, saillantes. Quatre palpes filiformes. Lèvre inférieure quadri- fide au sommet. Tête courte, arrondie postérieurement. Corselet orbiculaire ou presque carré. Ailes fort longues, horizontales, caduques. Abdomen un peu court, sans soies caudales au bout. Tarses à trois articles. Insectes vivant en sociétés composées de trois sortes d'individus. Antennæ filiformes, submoniliformes, brevius- culæ, antè oculos insertæ. Labrum exsertuwm, suprà mandibulas productum, subfornicatum. Mandi- bulæ corneæ, dentatæ, exsertæ. Palpi quatuor fili- formes. Labium apice quadrifidum. Caput breve, posticè rotundatum. Thorax orbicu- daris aut subquadratus. Alæ prælongæ, horizontales, deciduæ. Abdomen breviusculum : setis caudalibus nullis. Tarsi articulis tribus. Insecta societates ineuntia; individuum tribus generibus. Ozservartions. Les fermites ont été placés parmi les insectes aptères par Linné, parce que la plupart se montrent presque toujours sans ailes. En effet, dans les espèces et les individus qui doivent en avoir, les ailes tombent facilement, soit lorsqu'à l’approche de quelque danger, l’insecte s’agite pour fuir par la course, soit lorsque l’insecte fait lui- même tomber ses ailes avec ses pattes pour en être moins embarrassé. Ce genre néanmoins doitêtre rapporté à l’ordre des névropières, dans lequel, en effet, plusieurs entomologistes l’ont placé, et ce qui est confirmé par ses rapports avec les psoques. Ces insectes, et surtout leurs larves, sont voraces, et destructeurs des bois, des meubles, des vête- ments, des livres, et des collections d’histoire natu- relle. Dans les pays étrangers, certaines espèces font en peu de temps de si grands ravages, qu’elles occasionnent des pertes énormes. On les y connait sous le nom de fourmis blanches. C’est presque toujours à couvert que les termites travaillent. Ils construisent leur habitation, les uns dans la terre, les autres dans les troncs des arbres même les plus élevés, ou dans les vieux bois, les au- tres encore dans des nids monstrueux, qu'ils élèvent sur la terre, à cinq ou six pieds de hauteur. L'espèce la plus remarquable de ce genre est celle HISTOIRE DES INSECTES. qui fait ces nids monstrueux ; c'est le fermes fatale de Linné, espèce des Indes et de l'Afrique, dont M. Smeathman, Voyageur anglais, nous a donné l'histoire et la description. ESPÈCES. 1. Termite des Indes. Z'ermes fatale. T. supra [uscum ; thorace segmentis Lribus; alis palli= dis ; costé teslaceë. Fab. j' 1 Termes fatale. Linn. Fab. p: 87. h Termes destructor. Degeér: Ins: 7: p. 50. tab.37.f. 1-3; f Termes arda. Forsk. descript. anim. p. 96. tab: 25, fig. À. 348 Habite les Indes orientales, Afrique, l'Amérique: IMest une calamité pour ceux qui sont voisins de son habita= tion. L 2. Termite destructeur. Termes destruclor. T. supra lestaceum ; capite atro ; antennis flavis. K Termes destructor. Fab. p. 89. Termes arboreum. Acla anglic. 1. 1. 145. ab. 1 f. 7—9: # Habite dans les îles de FAmérique méridionale, Nichant « dans les arbres. tj f 5. Termite lucifuge. Termes lucifugum. Latr. T. nigrum, nilidum, pubescens ; alis fuscescenti-hya- k linis ; libiis Larsisque fusco-flavescentibus. 4 Termes lucifugum. Lat. Hist. nat. des Crust. et des Ins. 13. p. 79. Et Gen. Crust. et Ins. 3. p. 206. Ross. Faun. etr. Mant. 2. tab. 5. fig. K. os. Habite en Italie, à Bordeaux, dans les troncs d'arbres. 4. Termite morio., Zermes morio. F. 4 LE. T. atrum ; ore pedibusque testaceis; alis nigris. EF. \ Termes morio. Fab. p. go. Latr. Hist. Nat. des Crust, etc. 13. p. 69. Habite à Cayenne. 5.. Termite du Cap. Termes capensis. Latr. T. suprà fuscum, infra rufescens ; alis subcinereis, & pallidis, semi-hualinis. Termes capensis. Latr. Hist. nat. des Crust, etc. 13: M p. 68. Degeer, Ins. 7. pl. 38. f. 1 —2. Habite au Cap de Bonne-Espérance, au Sénégal: 6. Termite flavicolle. Ternes Jlavicolle. F. T. obscurè piceum ; Liorace pedibusque flavis. Termes flavicolle. Fab. p. 91. Latr. Hist. nat. p. 70. Habite en Barbarie, en Provence. : Etc. L2 D PSOQUE, (PSOCUS.) Antennes sétacées, allongées, insérées devant les yeux. Lèvre supérieure membraneuse , presque. carrée. Mandibules cornées, larges, échancrées, bidentées. Deux palpes maxillaires quadriarticulées. Mâchoire comme double; l’une interne, cornée, linéaire, crénelée au sommet, le plus souvent sail- HÉMÉROBINS. 159 lante; l'autre externe, meémbraneuse, engainant l'intérieure. Lèvre inférieure membraneuse, large, ayant une écaille double de chaque coté. Corps court, oyale-gibbeux. Tête grande, incli- me Corselet bossu. Ailes grandes, transparentes , nerveuses , en toit, Deux articles aux tarses dans la plupart. Antennæ setacecæ, elongatæ, antè oculos insertæ. Labrum membranaceum, subquadratum. Mandi- bulæ corneæ, latæ, emarginato-bidentatæ. Palpi duo maxillares, quadriarticulati. Maxillæsubyemellæ : alia interna, cornea, linearis, apice crenata, sœ- pius exserla ; altera externa, membranacea, in- ernam vaginans. Labium membranaceum , latum, lateribus squané duplici utrinque suffultum. Caput breve, ovato-gibbum. Caput magnum, de- flevum. Thorax gibbus. Alæ magnæ, hyalinæ, ner- LA voscæ, deflexcæ, Tursi articulis duobus, in plurimis. Ozsenvaroxs. Les psoques, parfaitement caractéri- séspar les observations de Latreille, et dont M. Coque- « bert a donné d'excellentes figures, avec de bons dé- “tails, composent un genre qui a beaucoup de rapports avec les termites, et qui comprend des espèces que Vonvplaçait parmi les hémérobes. Mais la nymphe n des psoques est agissante, tandis que celle des hémé- robes estinactiveet enfermée dans une coque. Ces insectes ont le corps court, la tête grosse, les eux saillants, et leurs petits yeux lisses sont dis- osés en triangle. Leur corselet est partagé en deux segments, dont le second est grand et bombé. Ils » wnt/l abdomen ovale- -oblong ; les ailes sont fort gran- “des, particulièrement les supérieures. * _ La pièce extérieure des mâchoires me parait de- à voir être considérée comme une galefte qui fait l'office e gaine. Les psoques courent et, sautent; ils dévorent, comme les termites, les productions animales et végétales conservées, les herbiers, les livres , etc. On les trouve sur les arbres, les murs et dans les aisons. On en connaît plusieurs espèces aux en irons de Paris. # N ESPÈCES. L 4 1 Psoque biponctué. Psocus bipunctatus. P. flavo fuscoque varius ; alis puncetis duobus nigris. F. Hemerobius bipunclatus. Linn. Psocus bipunctalus. Latr, Gen. Crust. et Ins. 3. p. 208. " Fab. suppl. p. 204. Coqueb. Illust. Ic. dec. 1. tab, ». La a PP!-,Pp:1204 4 J Psylle, n° 7. Geoff, 1. p. 488. Psocus bipunctatus. Panz. fase, 94. f. ar. Habite en Europe, sur les arbres, les murs, etc. 2. Psoque à quatre points. Psocus quadripunctatus. P. alis albis ; basi punctis qualuor atris, apice fusco- radiatis. K. Psocus quadripunctatus. Fab. suppl. p. 204. Panz. fase. 94. f, 22. Coqueb. HI. Ie, dec. 1. pl. 2. f, 9. Habite en Europe. 5. Psoque longicorne. Psocus longicornis. P. niger ; ore pedibusque pallidis; antennis longio- ribus fuscis. F. Psocus longicornis. Fab. suppl. p. 203. Panz. fasc. 94. f. 19. Habite en Allemagne. 4, Psoque à bandes. Psocus fasciatus. P. alis albis; fasciis tribus alomisque numerosis ni- gris. EF. Psocus fasciatus. Fab. suppl. p.203. Panz. fase. 94. f.20. Habite en Allemagne. 5. Psoque pédiculaire. Psocus pedicularius. Latr. P. fuscus ; abdomine pallido; alis anticis subimmacu- latis. Latr. Psocus pedicularius. Latr. Coqueb. IL. Ie, dec, r. PI, 2. fre An psocus abdominalis ? Fab, n° 9. p. 204? Habite en Europe , dans les maisons. 6. Psoque pulsateur. Psocus pulsatorius. P. aplerus ; ore rubro ; oculis luteis. F. Psocus pulsalorius. Fab. p. 204. Coqueb,. Ill, Ie. dec. 1. t. 2. f. 14. Termes pulsatorium. Linn. Le pou du bois. Geoff. 2. p.602. Habite en Europe. Commun dans les maisons, parmi les papiers, les herbiers , etc. Il ressemble à une mite qui court ayec célérité. Les tarses ont trois articles. Etc. LES HÉMÉROBINS. Quatre ou cinq articles aux tarses. Les antennes filiformes ou sélacées. Métamorphose variable. Sous le nom d’Aémérobins, je forme une coupe ou même une famille que je crois assez naturelle, d’après les rapports qui se montrent entre les races qu'elle comprend, quoique ces races offrent, dans leurs habitudes et dans leurs métamorphoses, d'assez grandes diversités ; et je réunis les hémérobins, les mégaloptères et les raphidines de Latreille. Parmi mes hémérobins, les uns, en effet, vivent hors de l’eau, tandis que les autres ont leurs larves etleurs nymphes aquatiques ; et parmi eux encore, l'on trouve des nymphes inactives, et des nyIphes agissantes. Cependant, si l’on en exceple la mantispe et la raphidie , presque tous ces insectes ont été rappor- tés au genre de l’hémérobe par la plupart des ento- mologistes. Quoiqu'ils y tiennent par différents rapports, ils sont néanmoins très-distincts des hémérobes, et Latreille a eu raison de les en sé- parer. Au reste, cette famille, plus nombreuse en genres qu'en espèces connues, me paraît devoir être divisée de la manière suivante. 140 DIVISION DES HWMÉMÉRODINS, * Seyment antérieur du corselet très-grand, formant sa principale partie. (1) Quatre articles aux tarses. Raphidie. (2) Cinq articles aux tarses. (a) Pattes antérieures avancées, chélifères et ravis- seuses, Mantispe. (b) Pattes semblables , les antérieures non ravisseuses. (+) Ailes en toit. Sialis. (-4+) Ailes horizontales. »k Antennes simples. Corydale. »keX Antennes pectinées. Chauliode. ** Segment antérieur du corselet très-court, ne for- mant qu’un rebord transverse. (a) Trois petits yeux lisses distincts. Osmyle. (b) Point de petits yeux lisses distincts. Hémérobe. RAPHIDIE. (Raphidia.) Antennes filiformes, distantes, insérées entre les yeux, de la longueur du corselet. Lèvre supérieure saillante. Mandibules cornées, étroites, un peu saillantes, à pointe arquée. Palpes filiformes. Mà- choires courtes. Corps allongé. Têle ovale, inclinée. Corselet cy- lindrique, à segment antérieur allongé en forme de cou. Aïles égales, réticulées , disposées en toit. Anus des mâles muni de deux crochets forts; celui des femelles terminé par une soie longue, un peu arquée. Quatre articles aux tarses. Nymphe active. Antennœæ filiformes, distantes, inter oculos in- sertæ,thoracis longitudine. Labrumexsertum. Man- dibulæ corneæ, angustæ, exsertiusculæ, acumine arcuato. Palpi filiformes. Mazxillæ breves. Corpuselongatum. Caput ovale, inflexum.Thorax cylindricus : segmento antico elongato colliformi. Alæ œquales, reticulatæ, deflexæ. Anus in masculis validè biunguiculatus ; in feminis set4 long4 sub- arcuatà terminatus. Tarsi articulis quatuor. Pupa currens. Ogservarions. Les raphidies sont les seuls insectes HISTOIRE DES INSECTES. de cette famille qui aient quatre articles aux tarses, La partie antérieure de leur corselet étant allongée comme un cou, les rend d’ailleurs assez remarqua= bles. Elles ont trois petits yeux lisses ; et leurs ailes diaphanes , réticulées, sont disposées en toit. La larve de ces insectes ressemble à un petit serpent. On ne connait encore que l’espèce suivante ; on la croit carnassière. ESPÈCE. 1. Raphidie serpentine. Raphidia ophiopsis. Raphidia ophiopsis. Linn. Fab. p.99. Degeer, Ins. 2. p. 742. pl. 25. f. 4, Gcoff, Ins, 2, p. 233. Panz. fase. 50. f. 11. Habite en Europe, sur les arbres. MANTISPE, (Mantispa.) Antennes filiformes, grenues; à peine pluslongues que la tête. Les yeux saillants. Partie antérieure du corselet allongée, cylindri- que, en massue, portant antérieurement les pattes de devant.Celles-ci avancées, ravisseuses, chélifères.M Ailes en toit, réticulées. Nymphe active. Antennæ filiformes, submoniliformes, capite vit longiores. Oculi prominuli. Thoracis pars anterior elongata, cylindrico=cla- mio vata, pedes anticos extremitate fulciens. Hi pOr=* recti, chelati, raptatorii. Alæ reticulatæ, deflexæ. Pupa agilis. F Osservarions. Les insectes de ce genre sont très- singuliers par leurs pattes antérieures avancées, et qui se terminent chacune en une pince à deux On= gles inégaux, dont le plus grand se replie sur l’autre: La première espèce que l’on connut fut d’abord prise pour une raphidie, à cause de l’allongement singulier de son corselet; mais ensuite on en fit une mante. Elle en a efiectivement laspect, x malgré sa petite taille. “ On en connaît maintenant plusieurs espèces : ce sont réellement des névroptères qui avoisinent les raphidies par leurs rapports; leurs ailes ne sont point plissées comme celles des orthoptères. #4 ESPÈCES. 1. Mantispe villageoise. Mantispa pagana. Latr. M. rufescenti-flavescens ; thorace scabriuseulo ; alis costà flavescente. Raphidia mantispa. Linn. Scop carn. n° 12. Mantis pagana. Fab. Pauz. fase. 50. f. 0. Habite en France, en Allemagne, etc. 2. Mantispe verdâtre. Mantispa minuta. M. thorace elongato, teretiusculo ; alis hyalinis; costà virescente. Mantis minula. Fab: p. 24. Act, soc. Linn. 6. p.32. Stoll. mant. tab. 2. f. 7. Habite l'Amérique méridionale. HÉMÉROBINS. \gs Mantispe fréle. Mantispa pusilla. \ | M. thorace teretiusculo, lævi; alis hyalinis; anticis | costà flavidulà. | | Mantis pusilla. Pall. Spicil. zool. fase. 9. t. 1. . 9. Stoll. mant. €. 1.f. 3. Fab. p. 25. Act. Soc. Linn, n° 41. Habite le Cap de Bonne-Espérance. 4. Mantispe naine. Mañtispa nana. M. thorace teretiusculo, elongato ; alis hyalinis fusco- venosis, abdomine longioribus. Mantis nana. Act. Soc. Linn, n° 42. Stoll. mant. t. 4. f. 15. Habite la côte de Coromandel. SIALIS. (Sialis.) Antennes sétacées, simples, à articles cylindri- ques. Mandibules petites, cornées. Palpes filiformes, les maxillaires plus longues. Petits yeux lisses … nuls. Aïles en toit. Le pénultième article des tarses bilobé. Larye aquatique. Nymphe inactive, dans une coque. Antenne setaceæ, simplices ; articulis cylindricis. Mandibulæ parvæ, corneæ. Palpi filiformes : maxil- laribus longioribus. Ocelli nulli. Alæ deflexæ. Tarsi articulo penultimo bilobo. Larva aquatica. Pupa quiescens, folliculata. Osservarions. Par ses habitudes. et sa métamor- phose, le sialis semble étranger aux hémérobins ; cependant il tient tellement aux hémérobes mêmes, parses rapports, qu'avant Latreille on ne l'en avait pipes distingué. Mais c’est un insecte aquatique, et lc. segment antérieur de son corselet est plus grand Nue le second, ESPÈCE. 1. Sialis noir. Sialis niger. Latr. Hist. nat. des Crust., etc. 13. p. 44. Hemerobius lutarius. Linn. Semblis lutaria. Fab. p. 74. 5 Hémérobe aquatique. Geoff. 2. p. 255. os Habite en Europe, aux lieux aquatiques. CORYDALE, (Corydalis.) —_ Antennessétacées, simples, à articles cylindriques très-courts. Mandibules très-grandes, avancées, ressemblant à des cornes. Tête plus large que le corselet. Aïles couchées horizontalement. Antenne selaceæ, simplices; articulis cylindricis, brevissimis. Mandibulæ marimæ,porrectæ, cornua referentes. Caput thorace mullo latius, Alœ@ horizontales, 141 Onservarrows. La corydale semble avoir des rap- ports avec la raphidie, quoique ses tarses soient à cinq articles, et Linné l’a effectivement rapportée à ce genre. Depuis, cependant, presque tous les entomologistes en firent une hémérobe. ESPÈCE. 1. Corydale cornue., Corydalis cornuta. Lat. Raphidia cornuta. Linn. Hemerobius cornutus. Linn. Fab. p. 8r. Oliv. Encyclop. no 1. Degeer. Ins. 3. p. 559. pl. 27. f. 1. Habite la Pensylvanie, la Caroline. Sa taille est un peu grande. CHAULIODE. (Chauliodes.) Antennes pectinées, un peu plus longues que le corselet. Mandibules courtes , dentées à leur partie interne. Les palpes maxillaires un peu plus longues que les labiales. Tête de la largeur du corselet. Ailes couchées horizontalement. Antennæ pectinatæ, thorace paulù longiores. Mandibulæ breves, intis dentatæ. Palpi maxillares labialibus pauld longioribus. Caput thoracis latitudine, Alæ horizontaliter in- cuinbentes. Orservarions. La chauliode n’a point les mandi- bules avancées et très-saillantes, comme le corydale, et elle diffère des autres hémérobins par ses an- tennes pectinées. Cet insecte exotique fut encore confondu parmi les hémérobes. Il a trois petits yeux lisses sur la tête. ESPÈCE. 1. Chauliode pectinicorne. Chauliodes pectinicornis. Latr. Hemerobius pectinicornis. Linn. Oliv. Encycl. n° 2. Hemerobius. Degeer , Ins. 3. p. 562. pl. 27. f. 3. Semblis pectinicornis. Fab. p. 72. Habite l'Amérique septentrionale. Elle est un peu moins grande que la corydale. OoSmyLE. (Osmylus.) Antennes moniliformes, un peu plus courtes que le corps. Lèvre supérieure saillante. Mandibules cornées, voütées. Lèvre inférieure transverse, un peu échancrée au milieu. Trois petits yeux lisses, frontaux, disposés en triangle. Segment antérieur du corselet plus étroit et plus court que le postérieur. Antennæ moniliformes, corpore paulù breviores. Labrum exsertum, Mandibulæ corneæ, fornicatæ, 142 Labium transversum, medio subemarginatum. Ocelli tres, frontales, in triangulwim disposili. » Thorax segmento antico postico angustiore et bre- viore. Ossenvariows. L’osmyle étant un insecte aquati- que muni de petits yeux lisses, el à antennes gre- nues, méritait d’être séparé des hémérobes, comme l'a fait Latreille. ESPÈCE. 1. Osmyle tacheté. Osmylus maculatus. Latr. Hemerobius maculatus. Fab.p. 83.0liv. Encycl. n°0. Roes. Ins. 3. tab. 21. f, 3. Habite en France, en Allemagne, aux lieux aquatiques. Il a les ailes blanches, tachetées de noir , surtout les supérieures. -HÉMÉROBE. (Hemerobius.) Antennes sétacées, un peulongues, à articles très- nombreux, peu distincts. Lèvre supérieure un peu saillante. Mandibules cornées, arquées, petites. Quatre palpes inégales. Petits yeux lisses nuls ou indislinets. Tête inclinée. Les yeux saillants. Le corps allongé. L’abdomen arqué, nu. Ailes grandes, réticulées, en toit. Larve bicorne. Nymphe inactive, dans une coque. | Antennæ setaceæ , longiusculæ ; articulis nume- rosissimis, pardm distinctis. Labrum subexsertum. Mandibulæ corneæ, arcuatæ, parvulæ. Palpi qua- tuor inœquales. Ocelli nulli distincte. Caputinflexum : oculis prominulis. Corpus oblon- gum ; abdomine arcuatonudo. Ale magnæ, reticu- datæ, deflexæ. Larva bicornis. Pupa folliculata, quiescens. Onservarions. Les hémérobes ont des rapports évidents avec les termitines et les myrméléonides. Elles ont les ailes grandes, proportionnellement à leur corps, nues, et chargées de nervures qui for- ment un joli réseau. Ces ailes, surtout dans une espèce, sont transparentes, minces et très-délicates. Les larves des hémérobes intéressent par leurs habitudes. Elles ont le corps ovale, allongé, muni de six pattes, la tête petite, armée en devant de deux mandibules en forme de cornes, ou de pince, qui se joignent et se croisent. Elles paraissent creu- ses, percées au bout, et servent à l’insecte pour saisir et sucer sa proie. Ces larves dévorent les pu- cerons, et en détruisent une si considérable quantité que Réaumur les a nommées lions des pucerons. Elles ont, comme les araignées, leur filière placée près de l’anus. Les œufs des hémérobes sont singuliers : ils sont blancs, soutenus chacun par un fil long, mince comme un cheveu. On les rencontre, ainsi disposés et ramassés , sur diverses plantes. HISTOIRE DES INSECTES. Les hémérobes ne sont point des insectes aquati- ques; on les rencontre fréquemment dans les jar- dins ; elles volent lourdement etsont faciles à saisir. Quelques espèces répandent une mauvaise odeur A lorsqu'on les prend. à En ESPÈCES. 1. Hémérobe perle. Hemerobius perla. H. luleo-viridis ; alis hyalinis; venis viridibus. L. Hemerobius perla. Linn. Fab. p.82. Oliv. Dict. n°5. Panz, fase, 87.f. 13. mn” Geoff, 2. p. 253. n° 1. pl. 13. f. 6. Lion des pucerons. Habite en Europe, dans les jardins, les bois. Ses yeux sont dorés et brillants. 2, Hémérobe œil-d’or. Æemerobius chrysops. H. viridi nigroque varius ; alis hyalinis ; venis viridi- bus, lineolis nigris reticulatis. Linn. Hemerobius chrysops. Linn. Fab, p. 82. Geoff, n° 2. Degeer. Ins. 2. p. 708. pl. 22.f 1. Habite en Europe , dans les bois. 5. Hémérobe blanche. Æemerobius albus. = A æ H. albus ; alis hyalinis ; oculis æneis. L. Hemerobius albus. Linn. Fab. p. 82. Panz. fase. 87. f, 14, Habite en Europe, 4: Hémérobe phalénoïde. Hemerobius phalænoïdes. H. testaceus ; alis basi mucronatis, poslicè excisis Hemerobius phalænoides. Linn. Fab. p. 83, Panz. fase. 87. f. 15. Habite en Europe, dans les bois. Etc. +. LES MYRMÉLÉONIDES. % i Antennes s’épaississant en massue vers leur sON= met, ou terminées en bouton. Six palpes. Les myrméléonides, où fourmi-lions, étant les seuls névroptères qui aient six palpes, et les antennes en massue ou terminées en bouton, sont très-faciles à distinguer des autres. Ces insectes ne sont nuls ment aquatiques; leurs larves mêmes n’habitent que les lieux secs et en général sablonneux. Ils ont leur nymphe inactive et dans une coque, au moins quant à ceux dont la nymphe est connue. à Dans l’état parfait, les myrméléonides sont d’assez : beaux insectes ; les uns, à ailes grandes et fort lon= gues, ressemblent à des libellules; et les autres, par leurs antennes terminées en bouton et leur corps velu, ont, en quelque sorte, l’aspect des papillons. Les premiers intéressent fort dans l'état de larve, à cause des habitudes particulières de cette dernière. Mais les larves des seconds ne paraissent pas encore être connues. Les myrméléonides constituent un belle famille Sur MYRMÉLÉONIDES. 145 \ bien tranchée par ses caractères, et dans laquelle il araîtqu'il y à aussi beaucoup de particularités cu- es à découvrir relativement aux espèces et à Jeurs habitudes. Les ailes de ces insectes, quoique “transparentes, sont souvent ornées de petites taches “colorées remarquables. On ne distingue encore que deux genres dans cette famille. MYRMÉLÉON. (Myrmeleon.) … Antennes grossissant insensiblement vers leur sommet, arquées, à peine plus longues que le cor- selet. Six palpes inégales ; les labiales plus longues. Abdomen très-long, linéaire, terminé par deux … crochets dans les mâles. Aïles grandes, allongées, inégales, à nervures réticulées. Larve bicorne. Nymphe inactive dans une coque. Antennœæ gradatèm versüs apicem crassiores, arcuatæ, thorace vix longiores. Palpi sex inæqua- Les; labialibus longioribus. Abdomen lineare, longissimum, in masculis apice “iappendiculatun . Ale maxime, elongatæ, inæqua- es, hyalinæ, nervis reticulatæ. Larva bicornis. Pupa quiescens, folliculata. “Oservarrons. Les myriméléons ressemblent aux | La par leur aspect, et tiennent aux héméro- es par leurs rapports. Mais leurs six palpes et leurs antennes courtes, presque en massue, les distin- guent éminemment des hémérobes. Les caractères de Jeurs antennes, de leurs palpes, de leur larve, ét de leur métamorphose, ne permettent pas de les - confondre avec les libellulines. - Ces insectes ne sont point agiles, volent peu, ou .ne volent qu’à de médiocres distances. Leurs larves connues ne marchent que lentement et à reculons. Elles sont carnassières, munies de six pattes, ont le ventre gros et la têle petite; mais cette tête est armée de deux cornes mandibulaires, disposées en “pince, qui servent à saisir la proie et à la sucer. On connait les jolis entonnoirs de sable que for- ment ces larves, et au fond desquels elles se tien- “nent, pour attraper les insectes qui s'y laissent “tomber. Cesont, le plus souvent, des fourmis qu’elles saisissent, ce qui leur a fait donner le nom de four- mis-lions. ESPÈCES. 1: Myrméléonfourmi-lion. Myrmeleon formicarium . M. alis fusco-nebulosis; maculä posticé marginali albä. Linn, Myrmeleon formicarium. Linn. Fab: p. 93. Oliv. Dict. n° 11. Latr. Hist. nat. des Crust. , etc. 13. p. 30. pl. 98. f, 5. Le fourmi-lion. Geoff. 3. p. 258. pl. 14. f. 1. Panz. fase. 96. f. 11. Habite en Europe, aux lieux sablonneux, abrités. 2. Myrméléon de Pise, Myrmeleon pisunuin. M. villosum ; alis griseis, immaculatis; nervis nigro- punelalis ; thoracerubro, cinereo : lineänigr@ duplici. Myrmeleon pisanum. Rossi. Faun. etr. 2. p. 14. t. 9. f. 8. Panz. fase. 59. f. 4. Latr. Gen. Crust. , etc: 3. p. 192. Myrmeleon occilanicum. Oliv. Dict. n° 5 Habite au midi de la France, en Italie, en Barbarie. 5. Myrméléonlibelluloïde. Myrmeleon libelluloides. M, alis griseis, fusco-maculatis; corpore nigro flavoque maculalo. 1. Myrmeleon libelluloides, Linn. Fab, p. 92. Oliv. Dict, nor. Latr. Gen. Crust., etc. 3. p. tar. Degeer , Ins. 3. p. 565. pl. 27. f. 9. Habite le Cap de Bonne-Espérance, l'Italie, le midi de la France, etc. Etc. ASCALAPHE, (Ascalaphus.) Antennes longues, droites, filiformes, brusque- ment terminées par un bouton un peu comprimé. Six palpes courtes, un peu inégales, fliformes. La tête et le corps velus. Abdomen oblong, ter- miné par deux crochets dans les mâles. Aïles nues, transparentes , réticulées. Antennæ longæ, reclæ, filiformes, capitulo sub- compresso abruplè terminatæ. Palpi sex breves, subinæquales, filiformes. Caput corpusque hirsuta. Abdomen oblongum , in masculis apice biappendiculatum. Alæ nude, hyalinæ, nervis reticulatce. Ozservarions. Très-voisins des myrméléons par leurs rapports , les ascalaphes en sont bien distin- gués par leur aspect, leurs longues antennes, leur corps velu, ovale-oblong. Comme ils volent avec faci- lité, et que la plupart ont des taches colorées sur leurs ailes, ils ont une sorte de ressemblance avec les papillons. Ces insectes fréquentent les lieux secs et sablonneux. On n’a observé, nileur larve, nileur nymphe. ESPÈCES. 1. Ascalaphe de Barbarie. 4scalaphus barbarus. A. alis reticulalis , flavescente-hyalinis ; maculis duabus fuseis. F. Myrmeleon barbarum. Linn. Ascalaphus barbarus. Fab. p. 95. Latr. Gen. Crust., etc. 3. p. 194. Habite la Barbarie, l'Italie, le midi de la France. 2, Ascalaphe longicorne, 4scalaphus longicornis. A. niger, flavo-maculatus ; alis aureo-flavis. Myrmeleon longicorne. Linn. Ascalaphus ilalicus. Oliv, Dict. no 2 Ascalaplus longicornis. Latr, Hist, nat. des Crust., ete, 3, p. 28. Ascalaphus ce. nigrum. Lat. Gen. etc, 3. p. 194. Habite Le midi de la France. 144 5. Ascalaphe italique. 4scalaphus italicus. A. alis anticis hyalinis ; macul& duplici bascos flavä ; posticis flavis, basi alris. Ascalaphus ilalicus. Fab. p. 95. Panz. fasc. 3. f. 23. Latr. Hist. nat. des Crust., etc. 13, p. 27. pl. 97 bis, f. 8. Habite l'Europe australe. Etc. LES PANORPATES,. Téteprolongée antérieurement en un museau rostri- forme. Les panorpates constituent une petite famille de névroptères carnassiers et terrestres, qui semblent avoisiner les myrméléonides, par leurs rapports, comme l'indiquent les némoptères, eb qui sont re- marquables par leur tête prolongée antérieurement en un museau rostriforme, au bout duquel ou sous l'extrémité duquel la bouche est située. Leurs ailes sont à peu près horizontales. Ces insectes ont les antennes sétacces, multiarti- culées, insérées entre les yeux. Leurs tarses sont à cinq articles. Celles de leurs nymphes que l’on con- nait sont agissantes. Je les divise ainsi : [1] Six palpes. Ailes très-inégales. Némoptère. [2] Quatre palpes. Ailes égales ou à peu près. Panorpe. Bittaque. NÉMOPTÈRE. (Nemoptera.) Antennes filiformes ou sétacées, non plus longues que le corps, à articles nombreux, très-courts. Pro- longement rostriforme de la tête conique, non plus long qu’elle, soutenant les parties de la bouche. Six palpes : les maxillaires plus courtes que les labiales. Petits yeux lisses non distincts. Abdomenallongé, subcylindrique. Aiïles étendues, très-inégales ; les supérieures presque ovales, réti- culées, ayant une côle sublatérale; les inférieures extrêmement longues, fort étroites, plus rétrécies encore vers leur base. Antenne filiformes vel setaceæ, corpore non lon- giores; articulis numerosis, brevissimis. Capitis processus rostriformis conicus, non tllo longior, oris partes fulciens. Palpi sex, maxillares labiali- bus breviores. Ocelli nulli distincti. Abdomen elongaltum, subcylindricum. Ale ex- tensæ, valde inœquales : superæsubovatæ, reticulalæ, | HISTOIRE DES INSECTES. costà sublaterali; infercæ longissimæ, perangustlæ, versüs basim paulù magis angusliores. dE à Ogsenvarioxs. Quoique de la famille des panorpa-à tes, les némoptères tiennent encore aux myrméléo=M nides, puisqu'elles ont pareillement six palpes: Elles en sont néanmoins très-distinguées par le mu seau conique de la partie antérieure de leur tête. Les némoptères diffèrent singulièrement des au- tres panorpates, non-seulement par leurs palpes; et leur défaut de petits yeux lisses, mais en outre par l'extrême inégalité de leurs ailes. Ce sont, en effet, des insectes fort singuliers, ayant les ailes inférieures extrêmement longues, linéaires, pres=M que filiformes, et qui ne paraissent guère servir au vol. Latreille, qui a établi leur genre, a donc étés très-autorisé à les distinguer des panorpes. Il les a appelés némoptères, pour exprimer qu'ils ont des ailes filiformes. x Ces beaux insectes ont cinq articles aux tarses et se trouvent dans l'Europe australe et dans IC Levant. Ils volent assez mal, ne se transportent ques lentement et à de petites distances, en agitant péni= blement leurs ailes. Outre l'espèce qui était déja connue , Olivier en a rapporté, de son voyage au Levant, de nouvelles fort curieuses. 2 ESPÈCES. : 1. Némoptère de Cos. Nemoptera Cou. Latr. N. alis flavescentibus; punclis numerosis maculisque plurimis nigris. Panorpa Coa.Linn.Fab.p.98. Coqueb. Illustr. Ic.dec-xe tab. 3, f. 3. Nemoptera Coa. Latr. Hist. nat. des Crust. 13. p.20, pl. 97 bis. f. 2. L” Nemoptera €oa. Oliv. Dict. n° 1. Habite les îles de l’Archipel , la Morée , l'Espagne. 2, Némoptère sinuée. Nemoptera sinuata. Oliv. NN. alis flavis; punctis fasciisque quatuor sinualis ni gris. Oliv. Nemoptera sinudta. Oliv. Dict. n° 2. Habite la Troade, dans la plaine où fut située l'ancienne ville de Troie. Némoptère à balancier. Nemoptera halterata Oliv. d. à N. alis hyalinis; lineä costali flavescente. Oliv. Panorpa halterata. Forsk. Descr. anim. p. 97. tab. 25 fig. E. Ÿ Nemoptera halterata. Oliv. Dict. n°3. 4 Habite l'Egypte, aux environs d'Alexandrie. ÿ 4. Némoptère étendue. Nemoptera extensa. Oliv. NM. alis hyalinis, immaculatis: poslicis biextensiss apice nigris. Oliv. 2 Panorpa halterata. Fab, suppl. p. 208. Nemoptera extensa. Oliv. Dict. n° 4. Habite près de Bagdad , dans le Levant. . Némoptère pâle. Nemoptera pallida. Oliv. x NN. pallidè flava ; alis hyalinis, immaculatis; poslicis linearibus albis ; fascié fusca. Oliv. Nemoptera pallida. Oliv. n° 5. Habite le désert , au nord-ouest de Bagdad. PANORPATES. . 6. Némoptère blanche. Nemoptera alba. Oliv. N. alba, immaculata ; alis posticis selaceis, Oliv. Nemoptera alba. Oliv. Dict. n°6. Habite à Bagdad. On la trouve le soir dans les maisons ; elle est fort petite. PANORPE, (Parnorpa. Antennes filiformes-sétacées, à peine de la lon- gueur du corps. Palpes filiformes, presque égales. -Museau prolongé en bec au-dessus du labre. Mandi- bules bidentées au sommet. Mächoires fourchues. Trois petits yeux lisses. Abdomen terminé, dans les mâles, en queue arti- culée, à extrémité plus grosse et en pince. Ailes égales, couchées horizontalement. Antenne filiformi-selaceæ, corporis longitudinem vix œquantes. Palpi filiformes, subæquales. Proces- sus .rostriformis suprà labrum productus. Mandi- bulæ apice bidentatæ. Maxillæ furcatæ. Ocelli tres. Abdomen masculorum in caudam articulatam apice capituliformi chelatam terminatum. Ale æquales, horizontaliter incumbentes. Ozservarions. Les panorpes sont remarquables en ce que l'abdomen des mâles a ses trois derniers segments imitant une queue articulée, presque semblable à celle d’un scorpion. Leurs ailes sont allongées, veinées en réseau , horizontales, à peu près égales , et plus longues que le corps. Leurs pattes sont peu allongées, et le: tarses, qui ont cinq articles , sont terminés par deux crochets. On ren- contre ces insectes dans les prairies, les lieux om- bragés. Leurs larves sont inconnues. ESPÈCES. 1. Panorpe commune, Panorpa communis. P. alis hyalinis ; venis maculisque transversis nigris. Oliv. Panorpa communis. Linn. F. p. 97. Oliv. Dict. no 1. Panz. fasc. 5o. f. 10. mas. La mouche scorpion. Geoff. 2. p. 260. pl. 14. f. 2. Habite en Europe , dans les haies , les bois. 2, Panorpe fasciée. Panorpa fasciata. P. fusco-rufescens ; alis hyalinis; punclis fasciisque fuscis. Oliv. Panorpa fasciala. Fab, p. 98. Oliv. Dict. no 3. Habite la Caroline. BITTAQUE, (Bittacus.) Antennes capillaires, longues, à articles allongés, très-menus. Mandibules étroites, très-longues, poin- tues, non dentées, Trois petits yeux lisses, 145 Abdomen subcylindrique, à peu près semblable dans les deux sexes, non terminé dans le mâle par une queue articulée et recourbée. Aïles couchées horizontalement. Pattes très-longues. Un seul cro- chet aux tarses. Antennœæ capillares, longæ : articulis elongatis , tenuissimis. Mandibulæ angustæ, longissimæ, acutcæ ; dentibus nullis. Ocelli tres. Abdomen cylindraceum,in utroque sexu subsimile, in mare caudà articulatà, recurvé non terminatum. Alæ horizontaliter incumbentes. Pedes prælongi. Tarsi unque unico. Osservariows. Les bitlaques sont sans doute très- voisins des panorpes par leurs rapports ; mais, outre que leur bouche offre plusieurs particularités dis- tinctives , les mâles n’ont point l'abdomen terminé en queue de scorpion, et les tarses sont terminés par un seul crochet. ESPÈCE. 1. Bittaque tipulaire. Bittacus tipularius. Latr. B. alis immaculatis ; abdomine falcalo ; pedibus longis- simis. Panorpa lipularia. Fab. p. 98. Bittacus tipularis. Latr, Hist, nat. des Crust, , etc. 13. p. 20. Vill. Entom. 3. tab. 7. f. 11. Habite le midi de la France. Nota. Latreille regarde le panorpa scorpio de Fabricius comme une autre espèce de ce genre, malgré l’ob- servation du célèbre entomologiste de Kiel, sur la queue du mâle. —) Le corps mou. Les mélyrides. (+) Le corps dur. Les ptiniens. (aa) Sternum antérieur s'avançcant sous la tête, presque sous la bouche, et sa partie postérieure se prolon- geant en pointe ou en corne. Les buprestiens. (2) Élytres raccourcies, laissant la majeure partie de l'abdo- men à découvert. Les staphyliniens. $. Six palpes : quatre maxillaires et deux labiales. Les carabiens. ——<2— LES TÉLÉPHORIENS. Mandibules entières à leur pointe et sans dentelure au-dessous. Le corps mou. Sous cettedénomination, jerassemblelescébrions, les lampyres, les téléphores , ainsi que les coléoptè- res à mandibules simples qui y tiennent par leurs rapports. Ce que ces insectes ont de commun avec les mélyrides, qui viennent ensuite, c’est d'avoir des élytres molles, flexibles. Les uns et les autres nous paraissent donc devoir commencer la première section des coléoptères pentamères, afin de suivre immédiatement les cantharidiens, qui terminent les coléoptères hétéromères et qui ont aussi les ély- tres molles. 214 Ces insectes ont, en général, le corps allongé, mou ; la tête plus ou moins enfoncée , abaïssée, ou cachée sous le corselet; des élytres longues, flexi- bles, souvent ornées de couleurs assez brillantes. La plupart sont agiles, volent très-bien , et se nour- rissent de substances végétales, dans l’état parfait; mais on soupçonne que, dans l’état de larve, plu- sieurs sont carnassiers. Je les divise de la manière suivante. DIVISION DES TÉLÉPHORIENS. (x)Palpesfiliformes:ellesnesont pas plus grosses à leurextrémité. (a) Tous les articles des tarses enliers. Cébrion. (b) Pénultième article des tarses bilobé. Dascille. Élode. Scirle. Rhipicère. (2) Palpesplus grosses à leur extrémité, au moins lesmaxillaires. (a) Antennes très-rapprochées à leur base. Les palpes maxillaires, beaucoup plus longues que les labiales. (-F) Tête en partie ou entièrement cachée sous le corselet. Lampyre. Lycus. (-+-+) Tête en grande partie saillante hors du cor- selet. Omalyse. (b) Antennes écartées à leur base. Les palpes maxillaires à peine plus longues que les labiales. Téléphore. Malthine. CÉBRION. (Cebrio.) Antennes filiformes, un peu en scie, plus longues que le corselet. Mandibules saillantes , pointues, entières. Palpes filiformes. Corps oblong, mou. Corselet transverse, plus large postérieurement, avec les angles saillants et pointus. Tous les articles des tarses entiers. Antenne filiformes,subserratæ,thorace longiores. Mandibulæ porrectæ, acutæ, integræ. Palpi fili- formes. Corpus oblonguim, molle. Thorax transversus, posticè latior, angulis prominulis acutis. Tarsi omnes articulis integris. Ozservarions. Les cébrions, par leurs antennes et leur corselet, semblent avoisiner Jes taupins; HISTOIRE DES INSECTES. mais leur corps moins dur, et leurs mandibules en- ticres,. étroites et courbées, les en écartent, Ces insectes n'ont point de pelotes aux tarses; on dit qu'ils ne volent que le soir. ESPÈCES. 1. Cébrion géant. Cebrio gigas. C. vilbosus , fuscus ; elytris abdomine femoribusque tes- laceis. Cebrio longicornis. Oliv. Col. 2. n° 30 bis. pl.w, f. 1. a. b.e. et Taupin. pl.1.f.1.@.e. Cebrio gigas. Fab. El. 2. p. 14. Panz. fase, 5,t, 10. Latr. Gen. 1.p. 251. Habite l'Europe australe, le midi de la France. 2, Cébrion bicolor. Cebrio bicolor. C. suprà griseus, subtüs ferrugineus. F. Cebrio bicolor. Fah. El. 2. p. 4. Habite la Caroline. Etc. Voyez Tabricius. DASCILLE. (Dascillus.) Antennes filiformes, un peu plus longues que le corselet. Mandibules simples. Palpes filiformes. Corps ovale, un peu convexe. Corselet plus large postérieurement. Le pénullième article des tarses bilobé. . Antenne filiformes, thorace paulù longiores. Man- dibulæ simplices. Palpi filiformes. Corpus ovatum , convexiusculum. Thorax posticè latior. Tarsorum articulus penultimus bilobus. Osservarions. Les dascilles, que l’on confondait avec les cistèles avant que Latreille les eùt distin- gués, ont des rapports avec les cébrions ; mais ils ont le corps un peu court, et n’ont pas les articles des tarses tous entiers. Leurs mandibules ne sont point cachées sous le labre. ESPÈCES. 1. Dascille cerf. Dascillus cervinus. D. niger, cinereo-pubescens ; antennis pedibus elytris- que pallido-testaceis. Chrysomela cervina. Linn. Atopa cervina. Fab. El. 2. p. 15. Cistela cervina. Oliv. Col. 3. ne 54. pl. 1. F2. a. Dascillus cervinus. Latr. Gen. 1.p. 253. pl.8. fox. Habite en Europe. 9, Dascille cendré. Dascillus cinereus. D. lividus ; elytris pedibusque fuscis. Alopa cinerea. Fab. El. 2.p. 15. Habite l'Allemagne, l'Italie. Collect, du Muséum. Etc, TELÉPHORIENS. ÉLODE, (Elodes.) Antennes filiformes, un peu plus longues que le corselet. Mandibules en partie cachées sous le labre. Palpes labiales fourchues. Corps elliptique, mou. Corselet transverse. Le pénultième article des tarses bilobé. Antenne filiformes,thorace paulàlongiores. Man- dibulæ infrà labrum partim occultatæ. Palpi labia- les furcati. Corpus ovato-ellipticum, molle. Thorax trans- versus. Tarsorum arliculus penultimus bilobus. Ossenvarioxs. Les é/odes sont de petits coléoptè- res pentamères que l’on rangeait parmi les cistèles. Ils sont distingués des scirtes, parce qu'ils n’ont point de pattes propres à sauter. Leur tête est en grande partie cachée sous le corselet. ESPÈCES. 1. Élode pâle. Zlodes pallida. E. pallida ; capite elytrorumque apicibus fuscis. Elodes pallida. Latr. Gen. 1. p. 253.pl, 7. f. 12. Cyphon pallidus. Fab. EL. 1. p. 5o1. Habite en France, en Angleterre. 2. Élode brunâtre. Ætodes [uscescens. Æ.nigricans vel castanco-fusca; antennarum basi pedi- busque rufescentibus. L Elodes fuscescens. Latr. Gen. 1. p. 253. Cyphon griseus ? Fab. El. 1. p. 502. Habite aux environs de Paris. Etc, SCIRTE. (Scirles.) Antennes filiformes, plus longues que le corselet. Palpes labiales bifides. Corps ovale-orbiculaire. Pattes postérieures à cuisses très-grosses ct propres à sauter. Antenn® filiformes, thorace longiores. Palpi la- biales apice bifidi. Corpus ovato-orbiculatum. Elytra molliuscula. Pedes postici femoribus incrassatis, saltatoriis. Osservarions. Les scirtes sont, en quelque sorte, aux élodes ce que les altises sont aux chrysomèles. Au reste, ce sont de très-pelits coléoplères penta- mères qui ne sont guère différents des élodes que parce qu'ils ont des paltes propres à sauter. Fa- bricius en compose la deuxième division de ses cy- plhons. F ESPÈCE, 1. Scirte hémisphérique. Scirtes hemisphærica, Se. suborbiculata, depressa, nigra. Cyphon hemisphæricus. Fab, El. 1, p. 502. 215 Chrysomela hemisphærica. Linn. Habite en Europe, sur le noïsetier. On le trouve aux en- virons de Paris. Etc, RHIPICÈRE., (Rhipicera.) Antennes un peu courtes, en panache. Mandibu- les simples. Palpes filiformes. Corps ovale oblong. Pénultième article des tarses bilobé. Des pelotes membraneuses sous les articles intermédiaires des tarses. Anlennæ breviusculæ, flabellatw. Mandibulæ simplices: Palpi filiformes. Corpus ovato-oblongum. Tarsorum articulus pe- nullimus bilobus, eorumdem articulis intermediis sublis pulvillis membranaceis. Ogsenvarrons. Le genre rhipicère a été formé par Latreille et adopté par tous les entomologistes. IL comprend des insectes exotiques, dont on a dans les collections plusieurs espèces, les unes dela Nouvelle- Hollande, et les autres du Brésil, Je ne puis citer que la suivante. ESPÈCE. 1. Rhipicère à moustaches. Rhipicera mystacina. R. testacea albo-punclata. Plilinus mystacinus. Fab. Eleut, 1. p. 328. Drury. Ins. 3. tab. 48. f. 7. Habite la Nouvelle-Hollande. LAMPYRE. (Lampyris.) Antennes filiformes, quelquefois dentées, sub- pectinées. Mächoires bifides. Palpes à dernier arti- cle plus gros, terminé en pointe. Bouche très-petite. Corps allongé, mou. Corselct aplati, semi-circu- laire, débordant, cachant la tête. Antennæ filiformes, interdim serrulatæ, sub- pectinatæ. Maxillæ bifidæ, Palpi articulo ultimo crassiore, apice acuto. Os parvum. Corpus oblongum, molle. T'horax semicircularis, planus, marginalus, caput obtegens. $ Osservarrons, Les lampyres, qui tiennent de très- près aux lycus par leurs rapports, n’ont pas, comme ces derniers, la partie antérieure de la tête avancée en museau, ni le dernier article des palpes tronqué. Les uns et les autres ontle corselet plat, débordant, recouvrant el cachant la tête. Ils ont peu d’agilité dans leurs mouvements ambulatoires. Ces insectes sont célèbres par la faculté singulière qu'oflrent plusieurs de leurs espèces, surtout les individus femelles, de répandre, en certains temps, une lumière phosphorique, qui a beaucoup d'éclat 14° 916 dans l'obscurité. Parmi les deux espèces qui se trouvent en France, celle dont la femelle n’a point d'ailes est la plus connue et est singulièrement lu- mineuse. On lui a donné le nom de ver-luisant, parce qu'elle ne peut que ramper comme un ver, el que le soir la lumière qu’elle jette lui donne l’apparence d’un charbon ardent. Mais en Italie et dans le Midi de la France, ainsi que dans les pays chauds de l'Amérique, plusieurs espèces connues sont lumi- neuses et ailées dans les deux sexes; et, comme c'est le soir qu’elles volent, elles offrent des espèces d'étincelles qui sillonnent de tous côtés dans les airs avec beaucoup d'éclat, ce qui forme un spec- tacle singulier et admirable. À l'égard des espèces lumineuses, ce ne sont pas seulement les femelles qui ont cette faculté : les mâles l’ont aussi, mais moins fortement. On a observé que la partie lumi- neuse de ces insectes est placée au-dessous des deux ou trois derniers anneaux de l'abdomen, qui sont d’une couleur plus pâle que les autres, et qu’elle y forme une lache jaunâtre ou blanchâtre. ESPÈCES. 1. Lampyre ver-luisant. Lampyris noctiluca. L. oblonga, fusca ; clypeo cinereo. Lampyris noctiluca. Linn. Fab. El. 2. p. 99. Panz. fase. 41. t. 7. Oliv. Col. 2. n° 28. pl. 1. f. 2. Habite le nord de la France et de l'Europe. Femelle aptère. 2, Lampyre splendidule. Lampyris splendidula. L. oblonga , fusca ; elypeo apice hyalino. Eampyris splendidula. Linn. Fab. El. 2. p. 99. Panz. fasc. 4r. t. 8. Oliv. Col. 2. no 28. pl. r. f. r. a. à. c. d. Habite en Europe. La femelle est encore aptère. 5. Lampyre d'Italie. Lampyris italica. L. nigra; thorace transverso pedibusque rufis ; abdo- mine apice albissimo. Lampfris italica. Linn. Fab. El. 2. p. 104. Oliv. Col. 2. n° 28. pl. 2. f. 12. a. b.c. d. Latr. Gen. 1. p. 259. Habite l'Italie et le Midi de la France. Les mâles et les femelles ailés. 4. Lampyre hémiptère. Lampyris hemipiera. L. nigra; elytris brevissimis. Lampyris hemiptera. Fab. El. 3. p. 106. Oliv. Col. 2. no 28. pl. 3. f. 25. &.b. Geoff, 1. p. 168. nc 2. Habite en France. Rare aux environs de Paris. Etc. Voyez les espèces exotiques, dans Fabricius et Olivier. LyCus. (Lycus.) L Antennes filiformes, comprimées, subdentées, . plus longues que le corselet. Mandibules simples. Dernier article des palpes plus gros et tronqué. Bouche avancée en museau. ête cachée sous le corselet. Corps allongé, Corse- ï HISTOIRE DES INSECTES. let plat, débordant sur les côtés et antérieurement. Élytres molles, grandes, dilatées postérieurement. Antennæ filiformes, compressæ, subserratæ, thorace longiores. Mandibulæ simplices. Palporum articulus ullimus crassior, truncatus. Os in ros- trum anticè productum. Caput sub thorace occultatum. Corpus oblongum. Thorax planus, marginatus, caput obtegens. Elytra mollia, magna, postice latiora. Ogservarrons. Les Zycus constituent un beau genre, dont les espèces sont nombreuses, et variées d'assez belles couleurs. Ce sont des insectes très- voisins des lampyres par leurs rapports, ayant de même le corselet plane, débordant au-dessus de la tête; mais dont la partie antérieure de la tête se prolonge en un museau rostriforme, qui s'incline en dessous. Ces insectes ont des mouvements lents; leur tête est petite ; leurs antennes sont rapprochées à leur base; le pénultième article des tarses est bilobé; enfin, dans plusieurs espèces, les élytres sont en partie transparentes, maculées, et dilatées à leur extrémité, surtout dans les mâles. ESPÈCES. 1. Lycus sanguin. Zycus sanguineus. L. niger ; Lhoracis lateribus elytrisque sanquineis. Lampyris sanquinea. Linn. Lampyris. Geoff. 1. p. 168. n° 3. Lycus sanguineus. Kab. El. 2. p. 116. Panz. fase. 41. t. 9. Oliv. Col. 2. n° 29. pl. 1. f. 1. a. b. ce. Latr. Gen. 1. p. 257. Habite en Europe. Commun dans le Midi de la France. 2. Lycus large. Lycus latissimus. LE. flavus ; elytris maculà marginali posticèque nigris; margine laterali maximo dilatato. Lampyris latissima. Linn. Lycus latissimus. Fab. El. 2.p. 10. Oliv. Col. n° 29. pl. 1. f. 2. Habite l'Afrique équinoxiale. 5. Lycus fascié. Zycus fasciatus. L. ater; thoracis margine flavescente; elytris fascià latâ albà. Cantharis tropica. Linn. Lycus fasciatus. Fab. El. 2. p. 11. Oliv. Col. 5. n° 29. pl. 1. f, 8. Habite à Cayenne. OMALYSE. (Omalysus.) x Antennes filiformes, rapprochées à leur base, un peu plus longues que le corselet. Mandibules sim- ples. Dernier article des palpes maxillaires tronqué. Corps allongé, déprimé. Tête saillante. Corselet presque carré, à angles postérieurs saillants et pointus, MELYRIDES. Antennæ filiformes, basi approrimatæ, thorace paulù longiores. Mandibulæ stmplices. Palpi maxil- lares : articulo ulkimo truncato. Corpus oblonqum , depressum. Caput exsertum. Thorax subquadratus, ad latera submarginatus : angulis posticis productis, acutis. Onservarions. L’omalyse,distinguée comme genre par Geoffroy, est voisine des lycus par ses rapports; mais son corselet ne déborde pas antérieurement. Les élytres de cet insecte recouvrent tout l'abdomen et sont un peu fermes. Le pénultième article des tarses est bilobé. ESPÈCE. 1. Omalyse sutural. Omalysus suturalis. Omalyse. Geoff. 1. p. 180. tab. 2. f. 2. Oliv. Col. 2. n° 24. pl. r.f. 1. Omalysus suturalis. Fab. El. 2. p. 108. Lat, Gen. x. p- 257. Panz. fase. 35. t. 12. Habite en Europe, dans les bois. TÉLÉPHORE. (Telephorus.) Antennes filiformes, longues, écartées à leur base. Mandibules simples. Palpes en hache à leur extré- milé. Corps allongé, un peu déprimé, mou. Élytres de la longueur de l'abdomen, très-flexibles. Antenne filiformes, longæ, ad basim distantes. Mandibulæ simplices. Palpi articulo ultimo securi- form. d Corpus elongatum, subdepressum, molle. Elytra abdominis longitudine, mollia. Osservarions. Le nom de cantharis que Linné et Fabricius ont donné aux insectes dont il est ici question , doit être réservé pour le genre qui com- prend l'insecte connu depuis si longtemps en méde- cine, sous le nom de cantharide. Ainsi nous sui- vrons les entomologistes qui ont appelé té/éphores les insectes dont il s’agit ici. Les féléphores ont la tête saïllante, large, courte; le corps allongé , ordinairement mou, ainsi que les élytres. Les palpes maxillaires ne sont pas beaucoup plus longues que les labiales. Le pénultième article des tarses est bilobé. Ces insectes sont carnassiers et vivent de proie. Dans l’état parfait, on les trouve sur les plantes et sur les fleurs , dans les prairies, vers la fin da printemps. Il paraît que leur larve vit dans la terre humide. ESPÈCES. 1, Téléphore ardoisé. Telephorus fuscus. T. Lhorace marginato rubro ; maculà nigré ; elytris fus- cis. Cantharis fusca. Linn. Fab, El. 1. p.294. Cicindela, Geoff. 1. p. 170. pl. 2. f. 8. Telephorus fuscus. Oliy. Col, 2. n° 26. pl. 1, f.1,@.b. c. 217 Lat. Gen. 1. p.260. 4 Habite en Europe, dans les haïes, les jardins, au prin- temps. 9, Téléphore livide. Telephorus lividus. T. thorace marginalo, rufo ; elytris Lestaceis. Cantharis livida. Linn. Fab. El. 1. p: 295. Cicindela. Geoff, 1.p. 171. n° 2. Telephorus lividus. Oliv. Col, 2. n° 26. pl. 1. f. 8. Habite en Europe. Élytres d'un jaune d'ocre. Etc. MALTHINE. (Malthinus.) Antennes filiformes, plus longues que le corselet. Palpes à dernier article ovale, pointu. Corps allongé. Tête saillante, un peu rétrécie postérieurement, Elytres plus courtes que l’abdomen dans plusieurs. Antennæ filiformes, thorace longiores. Palpi articulo ultimo ovato, subacuto. Corpus oblongum. Caput exsertum, posticè sub- attenuatum. Elytra in pluribus abdomine bre- viora. Omservarrons. Les #althines avoisinent de très- près les téléphores, par des rapports nombreux ; néanmoins , ayant les palpes presque filiformes , la tête moins large postérieurement , et souvent les élytres plus courtes que l’abdomen , on peut les en distinguer. ESPÈCE. 1. Malthine à points jaunes. Malthinus biguttatus. A1. Lhorace marginato, medio alro; elytris abbreviatis, apice [lavis. Cantharis biguttata.Linn. Fab. El. r.p. 304. Panz. fase. 11. t. 19. Necydalis. Geoff. 1. p. 372. pl. 7. f. 2. Malthinus marginatus. Lat. Gen. 1: p. 261. Habite en Europe. Etc. LES MELYRIDES. Mandibules fendues à leur pointe, ou munies d’une dentelure au-dessous. Le corps mou et les élytres flexibles dans un grand nombre. Sous le nom de mnélyrides, je réunis différents coléoptères pentamères qui tiennent un peu aux téléphoriens, parce que, parmi eux, la plupart ont encore des élytres flexibles : ils doivent donc être placés à leur suite. Plusieurs néanmoins ont des élytres assez dures, et semblent annoncer le voisi- nage des plines. 218 HISTOIRE DES INSECTES. Dans les uns, la tête est dégagée et séparée du corselet par un étranglement ou un cou. Leurs man- dibules sont courtes et épaisses. Ce sont les lime- bois de Latreille. Dans les autres, la tête est enfoncée postérieure- ment dans le corselet, et souvent même se rétrécit en devant. Leurs mandibules sont étroites et allon- gées. Ceux-ci constituent les mélyrides de Latreille. L'association des divers genres qu’embrassentnos mélyrides n’est pas probablement à l'abri de justes reproches; mais elle a pour but de simplifier la méthode : ce qui, selon moi, n’est pas sans intérêt. Je divise cette coupe de la manière suivante : DIVISION DES MÉLYRIDES. (1) Tête dégagée et séparée du corselet par un étranglement ou un cou. (a) Élytres n’embrassant point l'abdomen par les côtés, (+) Élytres très-courtes. Atractocère. (++) Élytres couvrant une grande partie de l'abdomen. Lymexyle. Cupès. (b) Élytres embrassant l'abdomen. Palpes maxillaires plus longues que la tête. Mastige. Scydmène. (2) Tête enfoncée postérieurement dans le corselet, Palpes maxillaires avancées au delà de la bouche. (a) Des vésicules rétractiles sur les côtés du corps. Malachie. (b) Point de vésicules sur les côtés du corps. (X) Antennes, soit simples, soit en scie. Mélyre. Clairon. Tille. (x X) Antennes pectinées. Drile. ATRACTOCÈRE. (Atractocerus.) Antennes simples, subfusiformes, insérées devant les yeux. Palpes maxillaires longues, subpectinées. Corps allongé, linéaire. Corseletoblong, convexe. Élytres très-courtes. Antennœæ simplices, subfusiformes, antè oculos insertæ. Palpi maxillares longi, ad latera subpecti- nati. Corpus elongato-lineare. Thorax oblongus , con- gexus. Elytra brevissima. Ogservarions. L'atractocère ne paraît différer des lymexyles que parce qu’il ades élytres très-courtes, comme celles des staphylins. On ne connait que l'espèce suivante. ESPÈCE. 1. Atractocère nécydaloïde. Atractocerus necyda- loides. A. rufescens ; thorace line& longitudinali flavä notato. Necydalis brevicornis. Linn. Lymexylon abbreviatum. Fab. El. 2. p. 87. Atractocerus. Lat. Gen. 1. p. 268. Habite en Guinée. Sa larve vit dans les bois. LYMEXYLE. (Lymexylon.) Antennes filiformes, écartées à leur base. Mandi- bules courtes. Palpes maxillaires longues, presque en massue. Corps allongé, subcylindrique. Les élytres un peu molles, recouvrant presque entièrement l’ab- domen. Antennæ filiformes, basi distantes. Mandibulæ breves. Palpi maxillares longi, subclavati. Corpus elongatum, subcylindricum. Elytra mol- liuscula, abdominis dorsum ferè omnino tegentia. Onservarions. Les lymexyles, ou lime-bois, ont la tête grosse, presque de la largeur du corselet, dont elle est séparée par un étranglement plus ou moins profond. Leur corps est allongé, presque comme celui des taupins; mais il en est distingué par la forme du corselet et par des élytres plus molles. Les larves de ces insectes vivent dansle bois, le rongent, le percent, et causent de grands dom- mages, surtout aux chênes. ESPÈCES. 1. Lymexyle dermestoïde. Zymexylon dermes- toides. L. testaceum ; oculis, alis pectoreque nigris. Cantharis dermestoides. Linn. Lymexylon dermestoides. Fab. El. 2. p. 87. Oliv. Col. 2. n° 25. pl. 1. f. 1. a. b. c. d. femina, etf. à. mas. Hylecœtus. Latr. Gen. tr. p. 266. Habite le nord de l'Europe, dans le bois. Ses antennes sont un peu en scie. 2. Lymexyle naval. Lymexylon navale. L. luteum; capite flavo; elytrorum margine apiceque mgris. Cantharis navalis. Linn. Lymexylonnavale. Fab. El. 2. p. 88. Lat. Gen. r. p. 267. Oliv. Col. 2. n' 25. pl. r.f. 4. @. b. Habite en Europe, dans le bois de chêne, qu'il détruit. Etc. MÉLYRIDES. cupÈs. (Cupes.) Antennes cylindriques, un peu plus longues que le corselet. Palpes égales, à dernier article tronqué. Corps allongé, sublinéaire. Tête saillante. Élytres fermes, couvrant tout l'abdomen, Pattes courtes. Antennæ cylindricæ, thorace paul longiores. Palpi œquales, articulo ullimo truncato. Corpus elongatum, sublineare. Caput exsertum. Elytra rigida, abdomen totum tegentia. Pedesbreves. Orservarions. Ce genre, encore peu connu, ne peut être placé près des lymexyles que provisoire- ment. L'insecte qui en estle type a des élytres d'une consistance assez solide, les antennes dirigées en avant et des pattes courtes. Ses habitudes ne sont pas connues. ESPÈCE. 1. Cupès à tête jaune. Cupes capitata. Cupes capitata.F. El. ». p. 66. Latr. Gen. 1. p. 255. pl. 8. f. 2. Coqueb. Ill. ic. dec. 3. t. 30. f. r. Habite la Caroline. Bose. MASTIGE, (Mastigus.) Antennes subfiliformes, brisées : les deux arti- cles fort longs. Palpes maxillaires saillantes, pres- que aussi longues que la tête; le dernier article en massue. Corps allongé. Tête et corselet plus étroits que l'abdomen. Abdomen ovale, convexe. Élytres cor- nées, embrassant l'abdomen. Antennæ subfiliformes, fractæ: articulis duobus prèimis prœælongis. Palpi maxillares exserti, capitis ferè longitudine : articulo ultimo clavato. Corpus elongatum. Caput thoraxque abdomine angustiora. Abdomen ovatum, convezum. Elytra connata, abdomen obvolventia. Orservarions. Les mastiges sontla plupart exoti- ques, et semblent avoisiner les plines. [ls ont néan- moins un aspect différent, eLsont remarquables par leurs palpes maxillaires. On les trouve à terre, soit sous les pierres, soit parmi des débris. ESPÈCES. 1. Mastige palpeur. Mastiqus palpalis. M. niger ; antennis infernè glabris. Mastiqus palpalis. Latr. Gen. 1. p. 281. tab. 8, f. 5. Et Hist. nat. vol. 9. p. 186. Habite en Portugal. 9, Mastige spinicorne, Mastiqus spinicornis. M. fusco-castaneus; antennis infernè spinuloso-hirlis. Pinus spinicornis. Fab. El, 1. p. 327. Oliv. Col. 2. no17.pl.r. , Habite les iles de Sandwich SCYDMÈNE. (Scydmænus.) Antennes submoniliformes, droites, de la lon- gueur du corselet. Palpes maxillaires saillantes, presque aussi longues que la tête. Corps oblong ; corselet subovale, plus long que large. Abdomen ovale, embrassé par les élytres. Antennæ submoniliformes, rectæ, thoracis lon- gitudine. Palpi maxillares exserti, capitis ferè lon- gitudine. Corpus oblongum. Thorax longitudinalis , subo- valis. Abdomen ovale , elytris obvolutum. Orservarrons. Les scydmènes n'ont pas les an- tennes coudées, comme celles des mastiges; ces antennes sont un peu grenues, et souvent elles gros- sissent vers leur sommet. Les palpes maxillaires ont leur dernier article très-petit, terminé en pointe. On trouve ces insectes sur la terre. ESPÈCES. 1. Scydmène d'Helwig. Scydmænus Helwigir. S. fusco-castaneus , pubescens; thorace subgloboso ; elytris connalis. Pselaphus Helwigii. Herbst.Col 4.111.3.tab. 39.f. 12.a. Antherinus Helwiqii Fab. El. r.p. 292. Seydmænus Helwigii. Lat. Gen. 1.p. 282. Habite en Europe, au pied des arbres. Li] 2, Scydmène de Godart. Scydmænus Godarti. S,castaneus, pubescens; thorace subelongato-quadrato.' Seydmænus Godarti. Latr, Gen. 1. p. 284. tab. 8.f, 6. Habite la France. Ajoutez, encore, l’antherinus minulus de Fabricius. MALACHIE. (Malachius.) Antennes filiformes, un peu en scie, aussi longues que le corselet, ou plus longues. Palpes filiformes. Corps ovale, un peu mou. Corselet large, dé- primé. Élytres flexibles. Quatre papilles vésiculeuses, lobées et rétractiles , aux côtés de la poitrine et de l'abdomen. Antennæ filiformes, subserralæ, thoracis longi- tudine aut lhorace longiores. Palpi filiformes. Corpus ovale, molliusculum. Thorax latus, ro- tundatus, depressus. Elytra flexilia. Papillæ qua- tuor vesiculares, lobatæ, retractiles , pectoris abdo- minisque lateribus erumpentes. Onsenvarions. Les nalachies ont des couleurs assez brillantes , et paraissent tenir aux téléphores 220 ‘ HISTOIRE DES INSECTES. par leurs rapports, quoiqu’ellesaient des mandibules moins simples. Elles sont, en général, plus petites, et ontle corps moins allongé. Néanmoins leurs pal- pes ne sont point en hache, et le pénultième article de leurs tarses n’est point bilobé. Ces insectes présentent une singularité remar- quable ; celle d’avoir, sur les côtés, des vésicules rouges, charnues, irrégulières, subirilobées, qu'ils font sortir et rentrer à “leur gré, et qu'ils enflent lorsqu'on les touche. On ignore l'usage de ces parties. Les malachies se trouvent sur les fleurs, et la plupart sont indigènes de l’Europe. ESPÈCES. 1. Malachie bronzée. Malachius æneus. M. corpore viridi-æneo , elytris extrorsèm sanquineis. Cantharis ænea. Linn. Cicindela. Geoff. 1. p. 194. n° 7. Malachius æneus. Fab. El. 1. p. 306. Latr. Gen. 1. p.265. Oliv. Col. 2. n° 27. pl. 2. f. 6. Panz. fase. 10. t. 2. Habite en Europe, sur les fleurs. 2. Malachie bipustulée. Malachius bipustulatus. M. æneo-viridis ; elytris apice rubris. Cantharis bipustulata. Linn. Cicindela. no 8. Geoff. Malachius bipustulatus. Fab, El. 1. p. 306. Oliv. Col. 2. n° 27. pl. 2. f. r. Panz. fase. 10. t. 3. Habite en Europe. Etc. MÉLYRE. (Melyris.) Antennes filiformes , un peu en scie, à peine de la longueur du corselet. Palpes filiformes. Corps ovale, ou ovale oblong. Corselet rétréci antérieurement. ele inclinée, en partie cachée sous le corselet. Bytes grandes , recouvrant tout l'abdomen. Antennœæ filiformes, subserratæ, thoracis vix longiludine. Palpi filiformes. Corpus ovatuin, vel ovato-elongatum. Thorax anticè angustior. Caput. inflexum, sub thorace partim absconditum. Elytra magna, abdomen pe- nitus obtegentia. Orservarions. Les nélyres, auxquels nous croyons pouvoir réunir les zygies et même les dasytes, se rapprochent des malachies par leurs rapports : mais ils n’ont point de vésicules rétractiles. Ces insectes ont, les uns, d’assez belles couleurs, les autres, des couleurs sombres. Leurs mouvements sont lents, mais il volent avec facilité. On les trouve sur les plantes et sur les fleurs. ESPÈCES: 1. Mélyre vert. Helyris viridis. M. viridis ; elytris lineis elevatis tribus. Melyris viridis. Fab, El. 1. p. 311. Latr. Gen, 1. p. 263. Habite au Cap de Bonne-Espérance. 2, Mélyre du Levant. Melyris oblongus. M. rufus; capile elytrisque cyanceo-viridibus. Zyqia oblonga. Fab. El. 2. p. 22. Lat. Gen. 1.p. 264. pl. 8. f. 3. Habite dans le Levant. 5. Mélyre noir. Melyris ater. M. oblonqus, niger, hirtus, vagè punctatus. Dermestes hirtus. Linn. Dasytes ater. Fab. El. 2. p. 72. Latr. Gen. 1. p. 264. Mélyre atre. Oliv. Col. 2. n° 21. pl. 2. f. 8. An lagria atra? Pans. fase. 8. £. 9. Habite l'Europe australe, sur les graminées. Etc. CLAIRON. (Clerus.) Antennes de la longueur du corselet, grossissant insensiblement, formant presque une massue à leur extrémité. Palpes inégales : les maxillaires subfili- formes ; les labiales terminées en hache. Corps oblong, non bordé, velu : corselet oblong, rétréci postérieurement. Tête inclinée, en partie enfoncée dans le corselet. Tarses à quatre articles apparents. Antennæ thoracis longitudine, sensèm extrorsüm crassiores, versùs extremitatemm subclavatæ. Palpi inœæquales, maxillaribus subfiliformibus, labialibus apicè securiformi. Corpus oblongum, immarginatum, subhirtum. Thorax oblongus, posticè angustior. Caput in- flexum, clypeo partim insertum. Tarsi articulis quatuor conspicuis, eorum articulo primo abscon- dilo. Ogservarions. Les clairons tiennent encore aux coléoptères à élytres flexibles, et néanmoins, sous d’autres rapports, ils semblent se rapprocher des nécrophages.Leurs antennes grossissent insensible- ment ; et quoique leurs trois derniers articles soient les plus gros, ils vont eux-mêmes en grossissant, et ne forment point une massue séparée. On ne connaissait que quatre articles aux tarses de ces insectes ; mais Latreille a observé que leur premier article était caché par le second, et qu’ils en ont réellement cinq. Ces insectes sont allongés, ont des couleurs va- riées assez brillantes, et souvent des bandes colo- rées transverses. Leurs yeux sont un peu en crois- sant. On les trouve sur les fleurs; mais leurs larves sont carnassières, dévorentd’autres insectes vivants, ou rongent des malières animales. Selon ma mé- thode de simplification , jy réunis les nécrobies. ESPÈCES. 1. Clairon alvéolaire. Clerus alvearius. 5 à C. violaceo-cæruleus, hirtus: elytris rubris; maculà communi fasciisque lribus cœruleo=nigris. PTINIENS. Trichodes alvearius. Fab. El. 1. p. 284. Clerus. Geoff. 1. p. 304. pl. 5. f. 4. Oliv. Col. 4. n0 76. pl. 1. f. 5. a»b. Latr. Gen. 1. p. 273. Panz. fase. 31. €. 14. Habite en Europe. 2, Clairon apivore. Clerus apiarius. €: cyaneus ; elytris rubris ; [asciis tribus cœrulescenti- bus ; Lerliä terminali. Trichodes apiarius. Fab. El. 1. p. 284. Clerus apiarius. Oliv. ibid. pl. 1. f. 4. Latr. Gen. 1.p. 273. Panz. fase. 31. L. 13. Altelabus apiarius. Linn. Habite en Europe, dans les ruches des abeilles. 3. Clairon violet. Clerus violaceus. €. violaceo-cæruleus, subhirtus ; antennis nigris. Dermestes violaceus. Linn. Corynetes violaceus. Fab. El. 1. p. 285. Necrobia violacea. Lat. Gen. 1. p. 274. Oiiv. Col. 4. n° 76 bis. pl. 1. f. 1. &. b. ce. Panz, fase, 5. t, 7. Habite en Europe, dans les cadavres des animaux. Etc. TILLE. (Tillus.) Antennes filiformes, de la longueur du corselet, plus ou moins en scie d’un côté. Mandibules subbi- dentées. Palpes filiformes : les labiales quelquefois en hache. Corps allongé, SL MRC Corselet plus étroit que les élytres. Antennæ filiformes, thoracis longitudine, hinc plus minusve serratæ. Mandibulæ subbidentatæ. Palpi filiformes : labiaribus interdüm securiformi- bus. Corpus elongatuin, subcylindricum. elytris angustior. Thorax Ozservarions. Les tilles ne sont pas des insectes carnassiers, ct néanmoins semblent se rapprocher un peu des clairons. Ces insectes ont peu d’agilité, fréquentent les fleurs, et sont peu nombreux en espèces. Ceux parmi eux dont les quatre palpes sont filiformes, sont des énoplies pour Latreille; ils n’ont, comme les clairons, que quatre articles ap- parents aux Larses. ESPÈCES. 1. Tille allongé. T'illus elongatus. T. ater ; thorace villoso rufo. Chrysomela elongata. Linn. Tillus elongatus. Oliv. Col. 2. n° 22. pl. 1. f, 1. @. b.c.d.e. Tillus elongatus. Fab. El. 1, p. 281. Panz. fase. 43. t. 16. Latr. Gen. 1. p. 269. Habite en Europe. 9, Tille serraticorne. Z'illus serraticornis. T. alter ; elytris teslaceis. Tillus serraticornis. Oliv.Col. 2.n° 22. pl. 1.f, 2, a. b,c.d. Fab. El. 1. p. 282. Panz. fase, 26. {. 19. Enoplium serralicorne. Latr. Gen. 1. p. 271. Habite en Italie. < DRILE, (Drilus.) Antennes filiformes, pectinées d’un côté, surtout dans les mâles, un peu plus longues que le corselet. Palpes maxillaires longues , avancées. Corps oblong, un peu déprimé, mou. Corselet transverse. Élytres g grandes, flexibles. Antennæ filiformes, hinc pectinalæ, præsertim in masculis, thorace paulù longiores. Palpi maxil- lares longi, porrecti. Corpus oblongum, subdepressum, molle, Thorax transversus. Elytra magna, molliuscula. Ovsenvarrons. Les driles liennent encore aux in- sectes précédents par leurs rapports ; mais ils sem blent offrir une transition des insectes »2alacoptères, ou à élytres molles, à ceux quiont les élytres dures. Les driles ressemblent en effet au ptilin par leurs antennes, et néanmoins ils appartiennent encore aux mélyrides. ESPÈCE. 1. Drile jaunâtre. Drilus flavescens. Drilus flavescens. Oliv. Col. 2. n° 23. pl.1.f. x. Ptilinus. Geoff. 1. pl. f.2. Le panache jaune. Ptilinus flavescens. Fnb. El. 1. p. 329. Panz. fasc. 3. 4, 8. Drilus flavescens. Lalr. Gen. 1. p. 255. Habite en France, sur les plantes. Son corps est un peu velu. LES PTINIENS. Antennes filiformes, quelquefois en scie ou pectinées. Mandibules courtes, fortes, échancrées à leur extrémité ou offrant une dentelure au-dessous. Têle en grande partie enfoncée dans le corselet. Élytres dures, recouvrant entièrement Cabdomen. Les ptiniens sont de petits coléoptères pentamè- res, à corps dur, destructeurs des bois et des col- lections d'histoire naturelle. Ils ont le corps ovale, subeylindrique , et, en général, le corselet renflé. Leurs palpes sont courtes, avec le dernier article plus gros. Ces insectes habitent, la plupart, l’inté- rieur des maisons, contrelont le mort lorsqu'on les touche, et ont des couleurs sombres. Voici leurs divisions. (1) Antennes beaucoup plus courtes que le corps. (a) Antennes pectinées dans les mâles, en scie dans les femelles, Ptilin. (b) Antennes simples, non pectineés, ni en scie, Vrillette. (2) Antennes presque aussi longues que le corps, très-peu en scie. Le corselet plus étroit que l'abdomen. Ptine. Gibbie. PTILIN, (Ptilinus.) Antennes pectinées dans les mâles , en scie dans les femelles, un peu plus longues que le corselet. Mandibules bidentées au sommet. Corps oblong, subcylindrique. Corselet large, subglobuleux. Tête saillante , inclinée. Antennœæ in maribus pectinatæ, in feminis ser- ratæ, thorace pauld longiores. Mandibulæ apice dentatæ. Corpus oblonquin,subcylindricum. Thorax latus, convexus, subglobosus. Caput prominulum , in- flezum. Osservarions. Le péilin est un pelit coléoptère très-rapproché des vrillettes par ses habitudes, et qui ne ressemble au drile que par ses antennes. La larve de cet insecte vit dans les bois morts, y forme de petits trous ronds et profonds, et n’en sort que dans l’état parfait. ESPÈCES. 1, Ptilin pectinicorne. Ptilinus pectinicornis. P£. corpore nigricante ; elytris fuscis, subcastaneis ; an- tennis pedibusque rufescentibus. Ptinus pectinicornis. Linn. Ejusd. dermestes pectinicor- nis. Le panache brun. Geoff. r.p. 65. n° 1. Ptilinus pectinicornis. Fab. EL. 1. p. 329. Oliv. Col. 2. n° 17 bis pl. 1.f. 1. Latr. Gen. 1. p. 277. Panz. fase. 3. t. 7. Habite en Europe, sur le bois mort. 2, Puilin pectiné. Péilinus pectinatus. PE. niger ; anlennis pedibusque flavis. Ptilinus peclinatus. Fab. El. 1. p. 329. Panz. fase. 6. L. 9. Habite en Allemagne. Il a les élytres striées. Etc. Obseruv. Ici doit être placé le genre dorcatoma de Fabri- cius (El. 1. p. 330), dont les antennes très-courtes n’ont, selon Latreille, que neuf articles. Voyez le dermesles mu- rinus. Panz. fase. 26. t. 10. VRILLETTE. (Anobium.) Antennes filiformes, simples, de la longueur du corselet, les trois derniers articles plus longs. Man- dibules courtes, dentées au sommet. Corps oblong, convexe, subcylindrique, Corselet HISTOIRE DES INSECTES. large , transverse, un peu en capuchon. Tête incli- née sous le corselet. Antennæ filiformes, simplices, thoracis longitu- dine : articulis tribus ullimis longioribus. Mandi- bulæ breves , apice dentatæ. Corpus oblongum, convezum, subcylindricum. Thorax latus, transversus, subcucullatus. Caput infrà thoracem inflezum. Ossenvariows. Les vrilleltes tiennent aux ptilins par leurs habitudes et par plusieurs caractères; mais leurs antennes ne sont ni peclinées, ni en scie. Elles ont le corselet élevé, plus ou moins en capu- chon, recevant et cachant en partie la tête. Leurs élytres sont dures, couvrant entièrement l’abdo- men. Ces petits coléoptères sont très-nuisibles. Plu- sieurs espèces vivent dans l’intérieur des maisons. Leurs larves vivent dans les boiseries, les meubles en bois, les poutres, les solives , etc. Elles percent le bois, s’en nourrissent, et y font un infinité de petits trous ronds comme ferait une vrille, qui le rendent vermoulu. C’est à une espèce de ce genre qu'on attribue ce petit bruit singulier qu’on entend souvent, le soir dans un appartement, et qui res- semble au bruit d’une montre qui serait de temps en temps interrompu, ESPÈCES. 1. Vrillette marquetée. Anobium tessellatum. A. fuscum ; thorace æquali ; elytris sublessellatis, Anobium lessellatum. Fab. Elcut. r. p. 321. Oliv. Col. 2. n° 16. pl. 1. f. 1. Latr. Gen. r. p. 275. Panz. fase. 65. 1. 3. Byrrhus. Geoff. 1. p. 112. n° 4. Habite en France, en Allemagne, dans les maisons. 9. Vrillette striée. Anobium striatum. A. fuscum, immaculatum ; thorace compresso; elytris strialis. Anobium striatum. Oliv. Col. 2. no 16. pl. 2. f. 7. Latr. Gen. 1. p. 276. x La vrillette des tables. Geoff. 1. p. 111. n° 1. pl. r.f. 6. Anobium perlinaæ. Fab. El. r.p. 322. Habite en Europe. Commune dans les maisons. C'est elle, probablement, qui fait ce bruit singulier qu'on entend le soir dans les appartements, Etc. PTINE. (Ptinus.) Antennes filiformes, longues, simples, insérées entre les yeux. Palpes subfiliformes. Corps ovale oblong; corselet plus étroit que les :élytres, renflé, en capuchon, souvent muni d’un élranglement. Ecusson petit. Abdomen presque ovale, Antenne filiformes, longæ, simplices, intrà ocu- los insertæ. Palpi subfiliformes. Corpus ovato-oblonquim. Thorax elytris angqus- tior, turgidulus, cucullatus, sæpè coarctatus. Scu- telluim parvum. Abdomen subovale. BUPRESTIENS. Ozsservariows. Les ptines ont les antennes beau- coup plus longues que celles des vrillettes ; le cor- selet plus étroit que les élytres, et en capuchon. Ils ont la tête petite, le dos convexe, les élytres dures, aussi longues que l'abdomen. Ces insectes sont petits, ont la démarche lente, et vivent particuliè- rement dans les herbiers, les collections d'insectes, les feuilles sèches, la farine, etc. Ils sont une peste dans les cabinets d'histoire naturelle ; is n'épargnent même pas les papiers, les livres. ESPÈCES. 1. Ptine impériale. Ptinus tmperialis. Pt. fuscus ; thorace subcarinato ; elylris maculà lobat& albà. Ptinus imperiglis. Fab, El. 1. p. 326. Panz. fase. 5. L. 7. Oliv. Col. 2: n0 17, pl, tv. f. 4, Habite en Europe, sur le bois mort. 9, Ptine voleur. Péinus fur. P£. testaceus ; thorace quadridentato ; elytris fasciis duabus albis. Ptinus fur. Linn. Fab. El. 1. 325. Oliv. Col. 2. n° 17. pl. 1. Ê 1. &. b.c. Latr, Gen. 1. p. 279. Bruchus. Geoff. 1, p. 164. 1. pl. 2. f. 6. Habite en Europe. Il dévaste les herbiers, les collections d'insectes, etc, GIBBIE. (Gibbium.) Antennes subsétacées , insérées devant les yeux ; à articles cylindriques. Les yeux très-pelits, presque aplalis. Corselet court; abdomen grand, renflé, presque globuleux. Élytres soudées. Point d'écusson distinct. Antennæ subsetaceæ, antè oculos insertæ, arti- culis cylindricis. Oculi parvi, subdepressi. Thorax brevis; abdomen magnum , turgidum , subglobosum. Elytra connata. Scutellum nullum distinctum. à Ozsenvarions. La gibbie est très-voisine des ptines par ses rapports et ses habitudes, mais elle a une forme particulière, n’a point d'ailes , etoffre plu- sieurs caractères qui semblent autoriser sa distinc- tion, Elle attaque aussi les collections d'histoire naturelle. ESPÈCES. 1. Gibbie marron, Gibbiuwm scotias. G. castaneum, nilidum, læve; antennis pedibusque pu- bescentibus. Gibbium. Scop. Latr. Gen. 1. p. 278. t. 8. f. 4. Bruche sans ailes. Geoff. 1. p. 164. n° 2. Ptinus scotias. Oliv. Col. 2. n° 17. pl. 1. F. 2, @. 6. Pinus scotias. Fab. El. 1. p. 327. Panz. fasc. 5. t, 8, Habite l'Europe australe, dans les cabinets d'histoire na- turelle. 295 9, Gibbie sillonnée. Gibbium sulcatum. G. thorace quadrisulcato villoso; albidum; elytris fusco-testaceis, nitidis. Plinus sulcatus. Fab. El. 1. p.327. Habite aux Canaries. Trouvée dans un envoi de plantes sèches. LES BUPRESTIENS. Slernum antérieur s’avançant sous la téle, presque sous la bouche, et sa partie postérieure se pro- longeant en une pointe, soil aiquë, soit émoussée. Les buprestiens peuvent être aussi nommés s/er- notiens, parce qu'ils sont distingués des autres pentamères filicornes par leur s/ernum antérieur, c’est-à-dire, par cette partie de la poitrine qui est située entre la première paire de pattes ; cettepartie, ici très-remarquable, s’avancant jusque sous la bouche, et son extrémité opposée se prolongeant en arrière en une pointe bien découverte. Ces insectes ont des antennes filiformes, le plus souvent en scie ou peclinées , jamais longues, dé- passant à peine le corselet par leur longueur. Leur corps est ferme, allongé ou en ellipse oblongue, et leur tête est enfoncée jusqu'aux yeux dans le corse- let. Ils ne vivent que de matières végétales, et offrent souvent des couleurs assez brillantes. On ne les divise qu’en très-peu de genres, mais deux de ces genres embrassent chacun un grand nombre d'espèces : voici leurs divisions. (1) Mandibules entières à leur pointe, sans échancrure ni dent particulière, (2) Palpes filiformes. Le pénultième article des tarses bilobé. Bupreste. Cérophyte. (b) Palpes à dernier article plus gros. Tous les articles des tarses enliers. Mélasis. (2) Mandibules échancrées ou bifides à leur extrémité. Tous les articles des tarses entiers. Taupin. BUPRESTE. (Bupresiis.) Antennes filiformes, le plus souvent en scie, à peine de la longueur du corselet, Mandibules sim- ples; mâchoires à deux lobes. Palpes courtes, fili- formes , ou à peine plus grosses au bout. Corps elliptique oblong. Corselet large, à angles postérieurs non prolongés, 294 Antenne filiformes, sæpius serratæ, lhorace bre- viores, aut thoracis vix longitudine. Mandibulæ simplices; maxillæ lobis duobus; palpi breves, fiiformes, aut vix apice crassiores. Corpus elliptico-oblonqum. Thorax subtransver- sus, angulis posticis non extrorsm prominulis. Ogservarions. Les buprestes constituent un très- beau genre, nombreux en espèces, parmi lesquelles il s'en trouve qui sont ornées de couleurs si riches, si brillantes, qu’elles font partie des plus beaux coléoptères connus. Aussi Geoffroy les a-t-il nom- més richards en francais. C’est surtout parmi les buprestes exotiques .que l’on voit les plus grandes et les plus belles espèces. Ces insectes ont beaucoup de rapports, par leur forme générale, avec les taupins; mais ils n’ont point la faculté de sauter, et ils ont le pénultième article des tarses bilobé. Ils marchent assez lente- ment; mais leur vol est facile, surtout lorsqu'il fait beau et que le temps est chaud. Leurs élytres sont fermes, et souvent dentées à leur extrémité posté- rieure. La larve des buprestes n’est point connue, mais on présume qu'elle vit dans le bois. L’insecte parfait se rencontre sur les fleurs, sur les feuilles, dans les chantiers, etc. ESPÈCES. 1. Bupreste géant. Buprestis gigas. B. viridi-ænea, nilida ; bidentatis. Buprestis. Linn. Buprestis gigantea. Fab. El. à. p.187, Oliv. Col. 2. n° 32. pl. 1. f. 1. à. 6. Habite à Cayenne. thorace lœvi ; elylris rugosis, 2. Bupreste bande-dorée. Buprestis vitlata. B. viridi-cœrulea; elytris bidentalis, punctatis ; lineis quatuor elevatis viridi-æneis ; viltà latä aureà. Buprestis viltata. Fab. El. 2. p. 187. Oliv. Col. 2. n° 32. pl. 3. f. 17. a. Habite aux Indes orientales. 5. Bupreste à faisceaux. Buprestis fascicularis. B. viridi-aurea, interdüm obseura, scabra ; elytris in- Legris ; punclis fasciculalo-pilosis. Buprestis fascicularis. Linn. Fab. EI. 2. p. 207. Oliv. Col. 2, no 32. pl. 4. f. 38. Habite le Cap de Bonne-Espérance. eS . Bupreste ocellé. Buprestis ocellata. B. viridi-nitens ; elytris tridentatis; maculis duabus aureis ocellarique flavä. Buprestis ocellata. Fab. El. 2. p. 193 Oliv. Col. 2. n° 32. pl. 1. f. 3, Habite les Indes orientales. Etc. CÉROPHYTE. (Cerophytum.) Antennes très-pectinées ou branchues d’un côté dans les mâles , en scie dans les femelles. Mâchoires à deux lobes. Palpes en massue. HISTOIRE DES INSECTES. Corps ovale, déprimé. Pénultième article des tarses bifide. Antennæ valdè pectinatæ, vel hinc ramosæ in maribus, in feminis serratæ. Maxillæ lobis duobus: Palpi clavati. : Corpus ovale, depressum. Tarsi articulo penul- timo bifido. Osservarions. Le type de ce genre est encore peu connu. C’est un insecte qui, quoique voisin du mélasis, en paraît très-distingué. ESPÈCE. 1. Cérophyte élatéroïde. Cerophytum elateroïdes. Melasis elateroïides. Latr. Hist. nat., etc. vol. 9. p. 76. Cérophyte. Latr. Considérations gén., etc. p. 169. Habite aux environs de Paris. Il estnoir, strié. MÉLASIS. (Melasis.) * Antennes pectinées dans les mâles , en scie dans les femelles, de la longueur du corselet. Mandibu- les entières, Mâchoires simples. Palpes en massue. Corps cylindrique; corselet un peu écarté de l’ab- domen postérieurement : à angles postérieurs pro- longés de chaque côté en une dent pointue. Tous les articles des tarses entiers. Antennæ in maribus pectinatæ, in feminis ser- ratæ, thoracis longitudine. Mandibulæ maxilleque integerrimæ. Palpi clavati. Corpus cylindricum. Thoraz posticè ab abdomine remotiusculus : anqulis posticis utroque latere in dentem acutam productis. Tarsorum articuli om- nes integri. Ogservarions. Les snelasis tiennent aux taupins par les angles postérieurs de leur corselet et par leurs tarses à articles entiers; mais ils ne sautent “point. On n’en connaît qu’une espèce. Elle vit dans le bois mort. ESPÈCE. 1. Mélasis flabellicorne. Melasis flabellicornis. Elater buprestoides. Linn. Melasis flabellicornis. Fab. El. p. 247. Oliv. Col. 2. n° 30. pl. r.f. Panz. fase. 3.t. 9. Habite en Europe. 1. p. 331. Latr. Gen. 1. TAUPIN. (Elater.) Antennes filiformes, en scie, à peine de la lon- gueur du corselet. Mandibules bifides ou bidentées STADHYLINIENS. au sommet. Palpes maxillaires subsécuriformes. Corps allongé, un peu déprimé. Angles posté: rieurs du corselet pointus, saillants. Pointe posté- rieure de l’avant-sternum s’avancant dans une cavité de la poitrine, et servant de ressort pour faire sau- ter le corps. Antenne filiformes, serratæ, thoracis vix longi- tudine. Mandibulæ apice bifidæ aut bidentatæ. Palpi maxillares subsecuriformes. Corpus elongatum, depressiusculum. Thoracis anguli postleriores acuti, prominuli. Sterni antici acumen posticale in cavitalem pectoris deprimens corporis saltum edit. Osservarrons. Les faupins ont beaucoup de rap- ports avec les buprestes, et leur ressemblent par la forme générale; mais ils s’en distinguent par leurs mandibules, par les angles postérieurs de leur cor- selet, par leur faculté de sauter lorsqu'on les met sur le dos, et parce que leurs tarses sont à articles entiers. On voit au-dessous de leur tête et sur la partie inférieure de leur corselet, deux rainures, une de chaque côté, dans lesquelles se logent les antennes, lorsqu'elles sont abaissées. Ces insectes constituent un genre fort nombreux en espèces, parmi.lesquelles on en connaît qui sont phosphoriques et lumineuses dans l’obscurité. Leurs larves vivent dans les troncs d'arbres pourris, dans les racines des plantes et dans les vieilles souches. D'après celle d’une espèce observée par Degeer, elles sont peut-être pourvues de petites antennes, ESPÈCES. [ Quelques-unes des exotiques.] 1. Taupin flabellicorne. Ælater flabellicornis. ÆE. fuscus; antennarum fasciculo flabelliformi. Elater flabelliformis. Linn. Fab. El. 2. p. 221. Oliv. Col. 2. n° 3r. pl. 3. f. 28. Habite aux Indes orientales. 2, Taupin tacheté. Ælater speciosus. ÆE. albidus, nigro-maculatus. Elater speciosus. Fab. El. 2. p. 222. Oliv. Col, 2. n° 3r. pl. 7. f. 70. Habite aux Indes orientales. 5. Taupin lumineux. Ælater noctilucus. £. thoracis lateribus maculà flavä glabrà. Elater noctilucus. Linn. Fab. El. 2. p. 223. Oliv. Col. 2. no 3r. pl. 2. f. 14. Habite l'Amérique méridionale , les Antilles. 4. Taupin phosphorique. £later phosphoreus. ÆE. (horace posticè maculis duabus glabris flavis. Elater phosphoreus. Linn. Fab. El. 2. p. 223. Oliv. Col. 2. n° 31. pl: 2. f. 20. et F. 14. 6. Habite à Cayenne, Surinam. Etc. Parmi les espèces indigènes de l'Europe, voyez dans Fabricius les ÆZ: ferrugineus, ruficollis, castaneus, aterrimus, murinus, lessellatus, marginalus, etc, to Le ès LES STAPHYLINIENS. Antennes filiformes ou moniliformes, souvent sub- perfoliées, grossissant quelquefois vers le bout. Mandibules fortes, arquées, aiguës. Corps allongé, étroit. Élytres très-courtes, laissant, en général, une grande partie du dos de Pabdomen à nu. Les s!aphyliniens sont assurément lrès-reconnais- sables par les caractères que je viens de citer, et surtout par leur corps allongé et leurs élytres cour- tes, qui laissent à nu une grande partie du dos de l'abdomen. Les hanches des deux pattes antérieures de ces insectes sont grandes; et deux vésicules coniques pointues, que l’animal fait sortir etrentrer à son gré, sont situées près de l'anus à l'extrémité de l'abdomen, qui se termine en pointe. Ces insectes courent avec agilité et volent facile- ment. Lorsqu'on les touche, ils relèvent leur queue ou la partie postérieure de leur abdomen, comme s'ils voulaient piquer ou se défendre. Ils fréquentent les lieux où se trouvent des matières en putréfac- tion, soit végélales ou animales. On les rencontre souvent par terre, dans les fumiers, autour des excréments, sous les pierres. On les trouve aussi dans les lieux humides, les plaies des arbres, et sous leurs écorces. Linné en avait formé un seul genre, sous le nom de staphylinus; on le parlagea ensuite en trois genres particuliers, et dès lors ces insectes furent considérés comme formant une famille. Les entomologistes, reconnaissant, avec raison, que les staphyliniens constituaient une famille na- turelle, qu'il fallait partager en plusieurs genres, portèrent peut-être trop loin leur art des distinc- tions; car ils formèrent, aux dépens du genre sfa- phylinus de Linné, un grand nombre de genres particuliers auxquels il serait diflicile de trouver l'importance qui convient à des distinctions généri- ques. C’est là, toujours, que se trouve le danger de l'abus. Quant au nombre des genres, m’efforçant de les réduire à celui qui me parait indispensable, et em- ployant toujours les observations intéressantes qu'on doit à Latreille, je divise les staphyliniens de la manière suivante, Ceux qui voudront faire une étude particulière de cette famille, pourront recourir à la Monographie des microptères qu'a publiée M. Gravenhorst, en deux volumes in-8. DIVISION DES STAPHYLINIENS. (1) Tête découverte, entièrement séparée du corselet par un cou ou par un étranglement. 296 (a) Labre divisé profondément en deux lobes. (+) Toutes les palpes filiformes. Staphylin. (++) Les quatre palpes terminées par un article plus grand, ou seulement les labiales. Oxypore. (b) Labre entier. (—F)Palpes maxillaires presque aussi longues que la tête. Pédère. (+) Palpes maxillaires beaucoup plus courtes que la tête. (*) Antennes insérées devant les yéux sous un rebord. Oxytèle. (**) Antennes insérées à nu entre les yeux ou près de leur bord interne. Aléochare. (2) Tête enfoncée postérieurement dans le corselet jusques auprès des yeux. Loméchuse. Tachine. STAPHYLIN. (Staphylinus.) Antennes filiformes, de la longueur du corselet, insérées entre les yeux ou devant les yeux. Labre bilobé. Palpes filiformes. . ‘Tête entièrement saillante. Corps allongé, étroit. Élytres très-courtes. Antenne filiformes, subinoniliformes, thoracis lon- gitudine , intrà oculos, vel antè oculos insertæ. La- brum bilobum. Palpi filiformes. - Caput penitus exsertum. Corpus elongatum, an- gustum. Elytra abbreviata. Orservarions. Les s/aphylins sont faciles à re- connaître , ayant la tête tout à fait dégagée du cor- selet, le labre bilobé, et les quatre palpes filifor- mes. C’est par le caractère de leurs palpes qu’on les distingue de nos oxypores. Ces insectes sont carnassiers, se nourrissent des autres insectes qu'ils peuventattraper, ou vivent autour des cadavres et des fumiers. Ils ne piquent point, mais ils mor- dent ou pincent ayec leurs mandibules. Je réunis à ce genre les pinophiles et les lathrobies, quoique ceux-ci aient les antennes insérées devant les yeux. ESPÈCES. 1. Staphylin bourdon. Séaphylinus hirtus. St. hirsutus, niger; thorace abdomineque posticè flavis. Staphylinus hirtus. Linn. Fab. El, 2. p. 589. Oliv. Col. 3. n° 42. pl. 1. f. 6. Latr. Gen. 1. Panz. fase, 4. t. 19, Habite en Europe, autour des cadavres, HISTOIRE DES INSECTES. / 9, Staphylin odorant. Staphylinus olens. 154. niger, opacus ; immaculalus, capite thorace latiore. Staphylinus olens. Fab. EL. 2. p. 59r. Oliv. Col, 3. ne 42, pl. 1.f, 1. Panz. fase, 27. t, 1. Habite en Europe, autour des cadavres, Commun près de Paris. 5. Slaphylin érythroptère. Staphylinus erythropte- vus, €. alter; elytris antennarum basi pedibusque rubris. Staphylinus erythropterus. Linn. Fab. El. 2. p. 593. Oliv. Col. 3. n° 42. pl. 2. f. 14. Panz. fase. 27. t. 4. Habite en Europe, dans les fumiers. Etc. Ajoutez-y les St. murinus, aureus, æneus, hkæmor- rhoidalis, oculatus, erythrocephalus, similis, cya- neus, pubescens, cupreus, stercorarius, brunnipes, fulgidus, elegans, pilosus, politus, amænus, d'Oli- vier; et pour la lathrobie, voyez 84. elongatus de Fa- bricins (pæderus, Panz. fase. 9. t. 12). OXYPORE. (Oxyporus.) Antennes, courtes, épaisses, moniliformes , per- foliées. Labre bilobé. Palpes labiales terminées par un article plus grand , sécuriforme. Têtesaillante, corps allongé. Élytres très-courtes. . Antennæ breves, crassiusculæ, moniliformes, perfoliatæ. Labrum bilobum. Palpi labiales arti= culo ullimo majore, securiformi. Caput exsertum. Corpus elongatum. Elytra ab- breviata. ce Opservarions. Les oxypores, dont il s'agit fci, sont ceux de Latreille, auxquels je réunis son as- trapée, quoiqu’elle ait les quatres palpes terminées par un article plus grand , et les antennes plus grê- les. Ainsi les staphylins ont les quatre palpes fili- formes ; et mes oxypores ont au moins deux palpes terminées par un article plus grand, ce qui peut suffire pour les séparer. En général, les mandibules sont grandes , avancées. ESPÈCES. [Celles qui ont les palpes maxillaires fiiformes.] 1. Oxypore roux. Oxyporus rufus. ©. rufus, capiteelytrorum abdominisque postico nigris. Staphylinus rufus. Linn. Oxyporus rufus. Fab, El. 2. p- 604. Oliv. Col. 3. no 43. pl. 1.-f. 1. Panz. fase. 16. €. 19. Latr. Gen. 1. p. 284. Habite en Europe, dans les bolets, les agarics. 2. Oxypore grandes dents. Oxyporus mazxillosus. O. ater; elytris pallidis ; angulo postico nigro; abdo= mine rufo ; ano fusco. Oayporus maæillosus: Fab. El. 2, p.605, Panz. fase. 16. t. 20. Habite en Allemagne. STAPIHYLINIENS. 297 [ Les quatre palpes à dernier article plus grand.] 5. Oxypore de l'orme. Oviporus ulmi. O. ater, nilidus; antennarum articulo primo, elytris abdominisque seymento penullimo rufis. Staphylinus ulmi. Ross. f, etr. 1. t, 5, f, 6. Oliv. Col. 3. n°42. pl. 4. f. 37. Staphylinus ulmineus. Fab, El. 2. p. 595. Panz. fase. 88. t. 4. Astrapœus ulmi. Latr. Gen. 1. p. 284. Habite l'Italie, la France australe, sous l'écorce de l’orme, PÉDÈRE, (Pæderus.) Antennes moniliformes, grossissant insensible- ment, ou se terminant en une massue de deux ou trois articles. Labre entier. Palpes maxillaires pres- que aussi longues que la tête. Tête saillante. Corps allongé, étroit. Élytres très- . courtes. Antennæ moniliformes, extrorsüm sensim cras- siores, vel in clavam bi seu triarticulatam termi- natæ. Labrum integrum. Palpi maxillares longi, capitis ferè longitudine. Caput exserlum. Corpus elongatum angustum. Elytra abbreviata. Onservariows. Les pédères sont bien distingués des staphylins et des oxypores par leur labre entier. Dans les pédères de Fabricius et de Latreille, les antennes sont insérées devant les yeux et vont seu- lement en grossissant; dans les stènes, les anten- nes s'insèrent près du bord interne des yeux ct sont terminées en massue. L'insertion des antennes n’est point en accord avec la forme en massue de ces parties, puisque dans l’évœsthète de Graven- horst, les antennes en massue sont insérées devant les yeux. Nos pédères, distingués par la tête saillante en- üèrement, le labre entier, et les palpes maxillaires presque aussi longues que la tête, sont des insectes qui aiment les lieux humides, et qui vivent effec- tivement sur le bord des eaux. ESPÈCES. [Celles dont les antennes sont insérées devantlesyeux.] 1. Pédère des rivages. Pœderus riparius. P. rufus; elytris cœruleis; capite abdominisque apice nigris. Staphylinus riparius. Linn. Geoff, 1.p. 369. n° 2r. Pæderus riparius. Fab. El. 2. p. 608. Oliv. Col. 3. ne 44. pl. 1. F. 2. Panz. fase. 9. t. 11, Habite en Europe, près des eaux. 9, Pédère ruficolle. ?æderus ruficollis. P, niger; thorace rufo, elytris cyaneis.m Pæderusruficollis. Bab. El. 2. p.608. Panz. fasco27.t,22, Oliv. Col. 3. ne 44. pl. «. F.1. @. b. ce. Staphylinus. Geoff, 1. p.370. n° 23. Habite en Europe, près des eaux. [Celles dont les antennes s’'insèrent près du bord interne des yeux.] 5. Pédère à deux points. Pæderus biguttatus. P. niger; elytris punelo albido ; oculis prominulis. Staphylinus biguttatus. Linn. Geoff. 1. p. 371. n° 24. Panz. fase. 11. €. 17. tenus biguttatus. Fab. El. 2. p. 602. Latr. Gen. 1. p.294. Pæderus biguttatus. Oliv. 3. n° 44. pl. 1. f, 3. a. b. Habite en Europe, sur le bord des eaux. Etc. Voyez Stenus juno de Fabricius. OXYTÈLE. (Oxylelus.) Antennes filiformes, insérées devant les yeux, sous un rebord, grossissant quelquefois vers leur extrémité. Labre entier. Palpes subulées ou filifor- mes : les maxillaires beaucoup plus courtes que la tête. ‘Tête saillante. Corps allongé, déprimé. Élytres raccourcies. Pattes antérieures à jambes souvent épineuses. Antennæ filiformes, antè oculos sub margine prominulo insertæ, versus extremitaten interdüm crassescentes. Labrum integrum. Palpi subulati aut filiformes : maxillaribus capile multù brevio- ribus. Caput penitus detectum. Corpus oblongum aut elongatuin depressum. Elytra abbreviata. Pedes an- tici sœæpè spinosi. Ogsenvarions. Sous le nom d'oxytèle, je réunis les oxytèles, les omalies, les protéines et les lestè- ves de Latreille; ces insectes ayant tous, selon ce savant, les antennes insérées sous un rebord de- vant les yeux. Leur tête est découverte, et leur la- bre est comme dans les pédères; mais leurs palpes maxillaires, beaucoup plus courtes que la tête, les en distinguent. ESPÈCES. 1. Oxytèle jayet. Oxytelus piceus. O. niger; thorace trisulcatlo ; pedibus pallidè testaceis. Oliv. Staphylinus piceus. Linn. Fab. El. 2. p. 6or. Panz. fasc. 25. t. 12. Oxytelus piceus. Oliv. Encycel. n° 1. Habite en Europe, dans les fentes des animaux. 2, Oxytèletricorne, Oxytelus tricornis. O. niger ; capite bicorni ; thoracis cornu porrectoaculo; elytris rufis. Oliv. Oxytelus tricornis. Oliv. Encyel. n° 13. Staphylinus tricornis ; ejusd. Col. 3. n° 42. pl. 6.f, 56, Staphylinus armatus. Panz. fase. 66. &, 17. . Habite en Europe, sous les pierres. 5. Oxytèle rivulaire. Oxytelus rivularis, O, niger, nitidus ; elytris fuscis ; thorace sulcato, Omalium rivulare., Grav. Latr. Gen. 1. p. 298. Oliv. Encycl. Staphylinus rivularis. Oliv. Col. 3. no 42. pl. 3. f. e Panz. fase. 27. t. 13. Habite en Europe. Etc. Voyez proteinus, Latr. Gen. 1. p. 298, et lesteva, Gen, 1. p.297. ALÉOCHARE. (Aleochara.) Antennes moniliformes, subperfoliées, insérées entre les yeux, à insertion découverte. Labre en- tier. Palpes terminées en alêne : les maxillaires plus courtes que la tête. Tête saillante, corps allongé. Élytres très-courtes. Point de jambes épineuses. Antennœæ moniliformes, subperfoliatæ, intrà ocu- los insertæ : insertione delect&. Labrum inlegrum. Palpi apice subulati : maxillaribus capite brevio- ribus. Caput exsertum. Corpus elongatum. Elytra per- brevia. Pedes tibiis spinosis nullis. Orservarions. Les aléochares tiennent de très- près à nolre genre oxytèle; mais leurs antennes ne s’insèrent point sur un rebord ; leur insertion se fait à nu, entre les yeux. Leur corselet est en carré arrondi aux angles. Ces insectes sont fort agiles; leurs espèces connues sont assez nombreuses. ESPÈCES. 1. Aléochare cannelée. 4Zeochara canaliculata. A. flava; capite abdominisque cingulo atris ; thorace canaliculato. Staphylinus canaliculatus. Fab. El. 2. p. 599. Panz. fase. 27. t. 10. Oliv. Col. 3. n° 42. €. 3. f. 3r. Aleochara canaliculata. Grav. Latr. Gen. r. p. 301. Habite en Europe, sous les pierres. 2, Aléochare du bolet. Aleochara boleti. A. fusco-nigra ; elytris pedibusque pallidioribus. Staphuylinus boleti. Linn. f. suec. Gmei. 3. p. 2031. An staphylinus socialis? Oliv. Col. 3. n° 42. pl. 3. f, 25. a. b. À Habite en Europe, dans les bolets, les agarics. Etc. LOMÉCHUSE, (Lomechusa.) Antennes à peine de la longueur du corselet, se terminant en massue perfoliée, oblongue, ou en fuseau. Mandibules simples, pointues, arquées à leur pointe. Palpes terminées en alêne. Tête étroite, enfoncée postérieurement dans le corselet. Corps oblong , subelliptique. Point de jam- bes épineuses. HISTOIRE DES INSECTES. Antennæ vix thoracis longitudine, in clavam perfoliatam oblongam subfusiformem terminatæ. Mandibulæ simplices, acutæ : acumine arcuato. Palpi apice subulati. Caput angustum , in thoracem posticè intrusum. Corpus oblongum, subellipticum. Pedes tibiis non spinosis. Ogservarions. Les loméchuses seraient des aléo- chares si leur tête était entièrement découverte; mais elle est enfoncée jusque près des yeux dans le corselet. Ce corselet va ordinairement en se ré- trécissant d’arrière en avant. Les élytres sont rac- courcies, ESPÈCES. 1. Loméchuse biponctuée. Lomechusa bipunctata. L. nigra; elytris maculä posticä rufo-sanquineä; tho- race convexo. Aleochara bipunctata. Latr. Gen, 1. p. 307. Slaphylinus bipuncetatus ? Oliv. Col. 3. n° 42. pl. 5. £. 44. a. b. Habite aux environs de Paris, dans les fientes des ani= maux. 2. Loméchuse paradoxale. Zomechusa paradoxa. L. depressa, brunnea ; elytris pallidioribus; thoracis margine reflexo. Staphylinus emarginatus. Fab. El. 2. p.600. Oliv. Col. 3. n° 42. pl. 2. f. 12. a. b.c. d. Habite aux environs de Paris, sous les pierres. TACHINE. (Tachinus.) Antennes submoniliformes , grossissant vers leur sommet, insérées devant les yeux. Mandibules simples. Palpes, soit filiformes, soit terminées en alêne. Tête enfoncée postérieurement dans le corselet. Corps oblong. Élytres raccourcies, mais un peu grandes. Jambes épineuses. Antennæ submoniliformes, versüs apicem cras- siores, antè oculos insertæ. Mandibulæ simplices. Palpi filiformes, vel apice subulati. Caput in thoracem posticè inlrusum. Corpus oblongum. Elytra abbreviata, majuscula. Pedes ldibiis spinosis. Osservarions. Les fachines, auxquelles nous réu- nissons les tachypores, ont les antennes plus écar- tées à leur insertion que les loméchuses, et moins en massue. Elles s’en distinguent d’ailleurs par leurs jambes épineuses , et par leurs élytres qui, quoique raccourcies, recouvrent souvent la moitié de lab- domen, quelquefois un peu plus. Dans les tachines de Gravenhorst, les palpes sont filiformes ; elles sont terminées en alêne dans ses tachypores. CARABIENS. ESPÈCES. 1. Tachine rufipède. Tachinus rufipes. T. ater, nilidus ; pedibus rufis. Oxyporus rufipes. Fab. É. 2. p. 607. Staphylinus rufipes. Oliv. Col. 3. n° 43. pl. 4. F. 35. a. b. c.d. Staphylinus. Geoff. 1. p. 367. no 15. Tachinus rufipes. Gray: Latr. Gen. 1. p. 299. (Nunc oxy- porus. Habite en Europe, dans les excréments des bœufs. 2. Tachine bipustulée, Tachinus bipustulatus. T. ater, nitidus ; elytris maculà baseos anoque rufis. Oxyporus bipustulatus. Fab. El. 2. p. 606. Panz, fase. 16. t. 2r. Habite en France, en Allemagne, etc. 3. Tachine marginée. Tachinus marginatus. T. aler, nilidus; thoracis margine pedibus elytrisque rufis; his sutur& maculäque marginali nigris. Oxyporus marginatus. Fab. ÉL. 2. p. 605. Panz. fase. 27. t. 17. Habite en Allemagne. Etc. — 0 — LES CARABIENS. Six palpes articulées : quatre maxillaires et deux labiales. Aucune famille, dans les coléoptères, n’est plus éminemment caractérisée que celle des Carabiens, puisque ces insectes ont tous six palpes, et qu'ils sont les seuls coléoptères qui soient dans ce cas. Is ont, en effet, deux palpes sur la lèvre infé- rieure, et quatre palpes maxillaires, c’est-à-dire, deux sur chaque mâchoire, l’une externe, plus grande, quadriarticulée, et l’autre interne, plus pe- tite, n'ayant que deux articles. Tous les autres colé-. optères n’ont à la bouche que quatre palpes. Tous les Carabiens sont carnassiers, soit dans l’état de larve, soit dans celui d’insecte parfait. 1ls courent, en général , avec beaucoup de célérité; parmi eux, les uns sont ailés et volent facilement , tandis que les autres sont aptères. l Les antennes de ces insectes sont filiformes et presque toujours simples. Leur lèvre inférieure est recue dans une échancrure du menton. Les deux pattes antérieures sont rapprochées à leur origine, insérées sur les côtés d’un sternum comprimé, et portées sur une grande rotule. Les deux postérieures ont un grand trochanter à leur naissance. Comme cette famille est très-diversifiée, très- nombreuse en espèces , on a dü la diviser en plu- sieurs genres, pour en faciliter l'étude ; et, proba- blement, vingt-huit à trente genres pourront am- plement suflire pour la faire connaitre, lorsque DE LAMARCK, T, II, 299 l’on aura des moyens convenables de les établir. Mais les entomologistes , croyant devoir employer à des coupes génériques toutes les distinctions qu'ils ont pu saisir, en ont déjà présenté un nombre si considérable , que l’étude des carabiens n’est main- tenant praticable qu’à très-peu de personnes. Tel est, comme je l'ai dit, en parlant des sta- phyliniens, le danger de l’abus, même des meil- leures choses. Et ici l'abus nait de ce qu’on oublie de considérer que, dans toute famille quelconque, la nature exécute toujours une diversité croissante parmi les races, qui n’a guère de terme qu'à l’es- pèce même. Jusqu'à elle, des distinctions peuvent donc être possibles, si l’on descend jusqu'aux plus petites particularités de détail qu'on peut aperce- voir. C’est une erreur de croire que toutes les espèces d’un genre doivent se ressembler dans toutes les particularités dont je viens de parler. Je réponds, d’après mon expérience dans l’étude des produc- tions de la nature, que cela est impossible; et que toutes les fois que deux insectes ne seront pas deux individus de la même espèce, on trouvera presque toujours en eux des différences dans les objets de détail en question. Obligé de suivre, à l'égard des carabiens, comme à celui des autres familles d'insectes, les princi- paux caractères indiqués par les entomologistes et surtout ceux de Latreille, je crois avoir donné une extension suffisante au nombre des genres à admet- tre, en divisant cette grande famille de la manière suivante. DIVISION DES CARABIENS. $. Point de pattes en nageoires : toutes sont propres à la course. [Carabiens coureurs.] (1) Mâchoires ayant à leur sommet un onglet qui s'articule avec elles. (a) Corselet presque aussi large que long. Tous les articles des tarses entiers. Manticore. Cicindèle. (b) Corselet étroit, allongé. Le pénultième article des tarses bilobé. Colliure. (2) Mächoires terminées en pointe ou en crochet, sans arti- culation à leur sommet. (a) Palpesextérieures (lesmaxillairesexternes et les labiales) non subulées ni aciculées à leur extrémité, mais termi- nées par un article de la grosseur du précédent ou plus gros, plus dilaté. (0) Une forte échancrure au côté intérieur des deux pre- mières jambes: 15 250 * Les élytres tronquées ou très-obtuses au bout. (+) Languette de la lèvre inférieure entière. Anthie. Graphiptère. Brachine. Lébie, (++) Languette de la lèvre subtrilobée, ayant, de chaque côté, une division en forme d'o- reillette. © Corselet en forme de cœur. Un cou. Zuphie. 0 Corselet subcylindrique, Point de cou. Drypte. +* Élytres non tronquées à leur extrémité. Point de suture à la base dela lèvre inférieure. Siagone. (+) Lèvre inférieure articulée à sa base, et sa languette presque toujourstrilobée. 2 Jambes antérieures dentées au côté externe ou terminées par deux longues épines. Scarite. Clivine. Ze Jambes antérieures non dentées au côté externe, mais terminées par deux épines courtes ou moyennes. (y) Point de cou. (z) Mandibules se terminant en pointe. Morion. Harpale. (22) Mandibules tronquées ou très-obtuses. Licine. (y) Un cou distinct. Panagée. Loricère. (oo) Point d’échancrure notable au côté interne des deux jambes antérieures. * Labre divisé en deux ou trois lobes. Cychre. Carabe. ** Labre entier ou faiblement sinué. (+) Antennes filiformes, à articles cylindriques longs et grêles. Les màchoires ciliées ou barbues au côté extérieur. Nébrie. Pogonophore. Omophron. (-+#) Antennes grossissant un peu vers le bout, à articles courts, obconiques. Les mächoi- res non ciliées au côté extérieur. Élaphre, (aa) Palpes extérieures dont deux au moins sont terminées en alêne, ou aciculées à leur extrémité. Bembidion. HISTOIRE DES INSECTES. ($. Pattes postérieures en nageoïres : elles sont com- primées et ciliées. [ Carabiens nageurs.] Dytique. Notère. Haliple. MANTICORE. (Manticora.) Antennes filiformes, à articles subcylindriques. Mandibules grandes , saillantes, dentées inférieure- ment au côté interne. Tête grande, corps oblong, corselet divisé en deux segments inégaux. Abdomen presque en cœur. Élytres aptères, carénées sur les côtés, em- brassant l'abdomen. Antennæ filiformes ; articulis subcylindricis. Mandibulæ magnæ, exsertæ, infernè latere interno dentatæ. Caput magnum : corpus oblongum, depressum ; thorax segmentis duobus inœæqualibus. Elytra aptera, lateribus carinata, abdomenque obvolven- tia. Abdomen subcordatum. Ogsservarions. La manticore tient aux cicindèles par l’onglet qui s'articule à l'extrémité de ses mà-" choires. Sa bouche est armée de deux grandes man- dibules très-saillantes, arquées et aiguës. Ses mâ- choires sont ciliées au côté interne. Tous les articles de ses tarses sont entiers. ESPÈCES. 1. Manticore maxillaire. Manticora mazxillosa. M. atra; elytris connatis, scabris. Manticora mazxillosa. Fab, ÉI. 1. P. 167. Oliv. Col. 3. no 37. pl. 1. f. 1. Latr. Gen. 1. p. 173. Habite au Cap de Bonne-Espérance. Grande, noire. Pattes très-longues. . 2. Manticore pâle. Manticora pallida. M. lœvis, pallida ; mandibulis basi bidentatis. Manticora pallida. Fab. El. r. p. 167. Habite au Cap de Bonne-Espérance. Elle est moins grande que celle qui précède. CICINDÈLE. (Cicindela.) Antennes filiformes, plus longues que le corselet. Mandibules saillantes, dentées. Palpes filiformes, velues. Tête large, les yeux globuleux, saillants sur les côtés. Corselet court, subcylindrique, non bordé. Élytres recouvrant des ailes. Antennæ filiformes, thorace longiores. Mañdi- bulcæ exserlæ, dentatæ. Palpi filiformes , pilosi. CARABIENS. 251 Caput thorace latius ; oculis globosis, ad latera prominulis. Thorax brevis, subcylindricus, non marginatus. Elytra alas obtegentia. Ossenvarions. Les cicindèles, par l'onglet qui s'articule à l'extrémité de leurs mächoires, sont très-distinguées des élaphres et des autres cara- biens, sauf les manticores et les colliures, qui s’en rapprochent par le même caractère. Ce sont des co- léoptères carnassiers, voraces, très-agiles. Ils sont pourvus d’ailes, et presque tous sont ornés de cou- leurs assez belles, variées selon les espèces. Les tarses sont à articles entiers. Les larves des cicindèles vivent dans la terre ou dans le sable, se tenant dans les trous qu’elles se sont pratiqués. En embuscade, à l'embouchure de ces trous , elles saisissent les autres insectes quipas- sent auprès, les entrainent et les précipitent dans leur retraite, et les y dévorent. C'est dans les lieux secs , arides et sablonneux, principalement dans les temps chauds, que l’on trouve ces insectes. ESPÈCES. 1. Cicindéle champêtre. Cicindela campestris. €. viridis ; elytris punetis quinque albis. Cicindela campestris. Linn. Fab. ÉI. 1. p. 238. Panz. fase. 85. €. 3. Oliv. Col. 2. no 33. pl. 1. f. a. 8. e. Latr. Gen. 1. p. 156. Bupreslis. Geoff. 1. p. 153. no 27. Habite en Europe. Commune aux environs de Paris. 2, Cicindèle hybride. Cicindela hybrida. C. subpurpurascens; elytris fascià lunulisque duabus albis ; corpore aureo nitido. Cicindela hybrida. Linn. Fab. ÉI. 1. p. 234. Oliv. Col. 2. n°33. pl. 1. £ 7. Panz. fase. 85. t. 4. Buprestis. Geoff. 1. p. 155. n°28. Habite en Europe. Commune près Paris. Etc. Obs. Dans la cicindela megalocephala, les palpes labiales sont plus longues que lesmaxillaires extérieures. COLLIURE. (Colliuris.) Antennes filiformes, de la longueur du corselet. Chaperon avancé, voûté, arrondi au sommet. Corps allongé, étroit. Corselet long, plus étroit que les élytres, colliforme, atténué en devant. Pé- nultième article des tarses bilobé. Antennæ filiformes , thoracis longitudine. Cly- peus porrectus, fornicatus, apice rotundatus. Corpus elongatum, angustum. Thorax lonqus, elytris angustior, colliformis, cylindricus , anticè altenuatus. Tarsi articulo penullimo bilobo. Ogservarions. Les colliures se distinguent aisé- ment des cicindèles par leur corselet allongé en forme de cou et par leurs tarses. Ce sont des insec- Le EXO RES, dont on ne connait point les habi- tudes, ESPÈCES. 1. Colliure longicolle. Colliuris longicollis. C. cyanea ; femoribus ferrugineis; elytris punctalis, apice emarginalis. Colliuris longicollis. Latr. Gen. 1. p. 174. Cicindela longicollis. Oliv. Col. 2. n° 33. pl. 2. f. 17. Collyris longicollis. Fab. ÉL. 1. p. 226. Habite aux Indes orientales. 2. Colliure aptère. Colliuris aptera. €. atra ; femoribus ferrugineis, connalis, in medio ru: gosis. Collyris aptera. Fab. ÉL. 1. p. 226. Habite dans l'Inde. 5. Colliure conné. Colliuris connata. C. aptera, atra, immaculata. Cicindela aptera. Oliv. Col. 2. n° 33. pl.1.f. 1. Habite aux Indes orientales. ANTHIE, (Anthia.) Antennes filiformes , plus courtes que le corp Mandibules non dentées. Lèvre inférieure tout à fait cornée, entière , saillante en languette ovale. Corps allongé ; corselet presque en cœur, rétréci postérieurement. Abdomen ovale , convexe. Élytres aptères dans presque tous. Antennæ filiformes, corpore breviores. Mandi- bulæ simplices. Labiwm penitus corneum, inte= grum, in liqulam ovalem productum. Corpus oblongum ; thorax obcordatus, posticè at- tenuatus. Abdomen ovale, convezum. Elytra sæ- pius aptera. Onservarions. Les anthies sont des carabiens exotiques , tous ou presque Lous aptères, la plupart noirâtres et souvent parsemés de quelques ta- ches blanchâtres, pubescentes. Elles tiennent de très-près aux graphiptères, dont elles diffè- rent principalement parce que la languette de leur lèvre inférieure est tout à fait cornée. Par cette languette, qui est entière et très-avancée entre les palpes, elles diffèrent de la plupart des autres cara: biens. Leurs jambes antérieures sont échancrées au côté interne. - ESPÈCES. 1. Anthie à six taches. 4nthia sexquttata. A. nigra ; lhorace bimaculato ; elytris lævibus ; macu- lis duabus villoso-albidis. Carabus sexqutlatus. Oliv. Col. 3. n° 35. pl. 1. f. 6. Anthia sexquitata. Fab. ÉI. 1. p. 221. Latr. Gen. 1. p. 185. Habite aux Indes orientales. Grand et bel insecte, 2, Anthie à dix taches. 4nthia decemquttata. A. atra; elytrisnovem-sulcatis, punetisque decem albis, 15* Carabus decemgquttatus. Linn. Oliv. Col. 3. ne 35. pl. 2. f. 15. &, etpl. 9. f, 15. c. Anthia decemguttata. Fab. ÉI. 1. p. 227. Habite au Cap de Bonne-Espérance. 5. Anthie maxillaire. Anthia maxillosa. A. atra ; mandibulis exsertis, longitudine capilis ; tho- race posticè produclo bilobo. Anthia maæillosa. Fab. ÉL. p. 220. Carabus maxillosus. Oliv. Col. 3. n° 35. pl. r.f. 10. et pl. 8. f. 90. Habite au Cap de Bonne-Espérance. Grand insecte tout noir. Etc. Ajoutez «.thoracica, a. venalor, «. sulcata, a. nim- rod, à. 4-gutlata, a. tabida de Fabricius et d'Oliv. GRAPHIPTÈRE. (Graphipterus.) Antennes filiformes , plus longues que le corselet. Mandibules simples. Lèvre inférieure entière, à languette saillante, presque carrée, membraneuse sur les côtés. Corps oblong; corselet presque en cœur. Abdo- men presque orbiculaire, aplati. Antennæ filiformes, thorace longiores. Mandi- bulæ simplices. Labium integrum, subquadratum , productum, medio coriaceum : lateribus membra- naceis. Corpus oblongum. Thorax obcordatus. Abdomen suborbiculare, depressum. Onservarions. Les graphiptères sont très-voisins des anthies par leurs. rapports, et tous, ou presque tous, sont pareillement aptères. Mais, outre que ces insectes sont plus petits, plus aplatis et moins allongés que les anthies, la languette de leur lèvre inférieure n’est cornée ou coriace que dans sa partie moyenne. ; ESPÈCES. 1. Graphiptère moucheté. Graphipterus multiqut- tatus. G. ater, apterus ; elytris planis ; margine sinuato punc- tisque disci albis. . Graplhipterus mulliquttatus. Latr. Gen. 1.p. 186. Carabus multiquttatus. Oliv. Col. 3. n° 35. pl. 6. f. 66. Anthia variegata. Fab. ÉL. 1. p. 223. Var? Habite en Égypte. 9, Graphiptère triliné. Graphipterus trilineatus. G. ater, apterus ; thoracis marginibus albis ; elytris al- bidis ; sutur& lineâque nigris. Carabus trilineatus. Oliv. Col. 3. n° 35. pl. 9.f. or. Graphipterus trilineatus. Latr. Gen. 1. p. 187. Anthia trilineata. Fab. EI. 1. p. 223. Habite au Cap de Bonne-Espérance. Etc. Ajoutez a. exclamationis de Fab., et a. obsoleta du même. (carabus obsoletus. Oliv. pl. 5. f. 60). HISTOIRE DES INSECTES. BRACHINE. (Brachinus.) Antennes filiformes, plus longues que le corse- let. Lèvre inférieure entière, avancée, presque carrée : les deux angles de son sommet un peu en pointe. Corps oblong ; corselet presque en cœur. Abdo- men épais, ovoide ou en carré long. Des glandes à Janus, lançant une vapeur détonante et causti- que lorsqu'on touche l’animal. Antennæ filiformes, thorace longiores. Labium integrum, productum, subquadratnm : angulis api- cis subacutis. Corpus oblongum; thorax subcordatus. Abdomen crassum, obovatum, aut elongato-quadratum. Glan- dulæ ad anum, tactu crepilantes, vaporem uren- tem emitientes. Osservarions. Les brachines, ainsi que les lé- bies, ont la languette de la lèvre inférieure entière et avancée entre les palpes labiales, comme dans les graphiptères. Cette languette est un peu angu- leuse au sommet dans les brachines, et elle esta sommet plus arrondi dans les lébies. Au reste, les brachines sont très-singulières par la faculté qu'elles ont de lancer une vapeur détonante lorsqu'on les touche ou qu’elles se trouvent dans quelque dan- ger, faculté que les lébies ne possèdent point. ESPÈCES. : 1. Brachine pétard. Brachinus crepitans. B.capite,thoracepedibusque ferrugineis; elytris nigris. Carabus crepitans. Linn. Bupreste. Geoff. r. p. 151. n° 19. Brachinus crepitans. Fab. É. 1. p. 221. Panz. fase. 30. t. 5. Habite en Europe; se trouve aux environs de Paris, 2, Brachine pistolet. Brachinus sclopeta. B. ferrugineus; elytris cyaneis ; sutur& baseos ferru- gineä. Brachinus sclopeta. Fab. Él. 1. p. 220. Latr. Hist. nat., etc. 8. p. 244. pl. 72. f. 4. et Gen. r. p.158. : Habite aux environs de Paris, sous les pierres. 5. Brachine bimaculé. Brachinus bimaculatus. B. niger, capite elytrorumque puncto baseos, fascièque medià ferrugineis. Brachinus bimaculatus. Fab. ÉL, r. p. 217. Carabus bimaculatus. Linn. Oliv. Col. 3. n° 35. pl. 2.f. 16. &. b. ce. Habite aux Indes orientales. Etc. LÉBIE, (Lebia.) Antennes filiformes, plus longues que le corse- let. Palpes filiformes, ayant souvent le dernier ar- ticle plus grand. Languette sans angles au bout. CARABIENS. Corps ovale oblong, très-aplati. Corselet un peu en cœur. Pénultième article des tarses bifide dans la plupart. Antenne filiformes, thorace longiores. Palpi fili- formes : articulo ultimo sæpits crassiore. Ligula labii margine supero integro, recto aut rotundato. Corpus ovato-oblongum , valdè depressum. Tho- rax subcordatus. Tarsorum articulus penultimus bifidus in plurimis. Opservarions. Les Zébies sont des carabiens de petite taille, qui ont, comme ceux des trois genres précédents, la lèvre inférieure entière, et une forme approchant de celle des brachines. Mais on les en distingue facilement, parce que leur corps est très-aplati, et qu’il ne fait point d’explosion va- poreuse. On les trouve sous les pierres, et sur les arbres, sous les écorces ou dans les fissures. ESPÈCES. 1. Lébie tête bleue. Zebia cyanocephala. L. alata ; thorace pedibusque ferrugineis ; cupite ely- trisque cyaneis. Carabus cyanocephalus. Linn. Fab. EI. 1. p. 200. Oliv. Col. 3. n° 35. pl. 3. f. 24. Panz. fase. 95. t. 5. Lebia eyanocephala. Latr. Hist. nat., etc., 8. p. 247. pl. 72. f. 5. Buprestis. Geoff. 1. p. 149. n° 16. Habite en Europe, sous l'écorce des arbres, 2, Lébie petite-croix. Lebia crux-minor. L. alata; thorace orbiculato rufo; elytris truncatis rufis ; cruce nigrà. Carabus crux-minor. Linn. Fab. Él. 1. p.202. Oliv. Col. 3. n° 35. pl. 4. f. 41. Panz. fasc. 16.t. 2. Lebia crux-minor. Latr. Gen. 1. p. 192. Buprestis. Geoff. 1. p.150. n° 18. Habite en Europe, Commune près Paris. Etc. ZUPHIE. (Zuphium.) : Antennes filiformes, à articles un peu longs. Palpes terminées par un article plus grand. Lèvre inférieure subtrilobée. É Corps oblong. Tête rétrécie postérieurement en forme de cou. Corselet presque en cœur. Antennæ filiformes ; articulis longiusculis. Palpi articulo majore terminati. Labium subtrilobum : marginis superi lateribus articulatis. Corpus oblongum. Caput in collum posticè an- gustatum. Thorax subcordatus. Ossenvarions. Les zuphies, auxquelles je réunis les galérites de Latreille, ont une espèce de cou, el sont distinguées des genres précédents parce que leur lèvre inférieure n’est plus simple et en- tière. Dans les zuphies de Latreille, tous les articles des tarses sont entiers, mais le pénultième article est bilobé dans ses galérites. ESPÈCES. -1. Zuphie odorante. Zuphiwm olens. Z. alatum ; thorace rufo ; elytris fuscis; maculis tribus rufis. Carabus olens. Ross. fn. etr. tab. 5. f.2. Galerita olens. Fab. ÉI. 1. p- 215. Oliv. Col. 3. n° 35. pl. 11. f. 126. Carabus. Zuphium olens. Latr. Gen. 1. p. 198. Habite l'Italie, le Midi de la France. 2, Zuphie fasciolée. Zuphium fasciolatum. Latr.. Z. nigrum ; elytrorum vilt& abbreviat&, abdomine pe- dibusque ferrugineis. Carabus fasciolatus. Ross. fn, etr. 1.t. 2.f. 8. Oliv. Col. 3. n° 35. pl. 13. F. 155. @. 6. Galerita fasciata. Fab. ÉI. 1. p. 216. Habite en Italie et au Midi de la France. La 5. Zuphie américaine. Zuphium americanum. Z. nigrum ; thorace ferrugineo ; elytris cyaneis. Galerila americana. Fab. ÉL. 1. p. 214. Latr. Gen. 1. p. 197. Carabus. Oliv. Col. 3. n° 35. pl. 6. f, 72. Habite l'Amérique septentrionale, DRYPTE. (Drypla.) Antennes filiformes. Palpes, soit filiformes, soit terminées par un article plus grand. Languette de la lèvre biauriculée au bout. Corps allongé. Corselet subcylindrique, allongé en forme de cou. Abdomen large, en carré long, tronqué au bout. Antennœæ filiformes. Palpi vel filiformes, vel ar- ticulo majore terminati. Labii ligula apice biauri- culata. Corpus oblongum. Thorax subcylindricus, an- gustus , in collum elongatus. Abdomen latiusculum, elongato-quadratum , apice subtruncatum. Ogservarions. Sous cette coupe, je réunis des carabiens remarquables par leur corselet allongé, subcylindrique , colliforme, et qui ont la languette biauriculée à son sommet. On les a distingués en plusieurs petits genres, savoir : les dryptes de La- treille, qui ont les mandibules avancées , très-étroi- tes, la languette linéaire, et les palpes terminées par un article plus grand; les odacanthes et les agres de Fabricius, qui ont les palpes filiformes, la tête rétrécie postérieurement, etc. Qu'on les réunisse ou qu'on les divise, ces carabiens doivent Loujours s’avoisiner. ESPÈCES. 1. Drypte échancrée. Drypta emarginata. D. cœrulea; ore, antennis pedibusque rufis; elytris apice emarginalis. : Drypta emarginala. Latr. Gen, 1. p. 197. tab. 7. f. 3. Fab. ÉI. 1. p. 280. 19 CT = HISTOIRE DES Cicindela. Oliv. Col. 2. n° 33, pl. 3. f. 38. a. b. Habite en France, en Italie. 2, Drypte mélanure. Drypta melanura. D. thorace cyaneo : elytris Leslaceis, apice nigris. Odacantha melanura. Fab. ÉL. 1. p. 228. Latr. Hist. nat.,etc., 8.p. 255. pl.72.f.6. et Gen. r.p. 194. Altelabus heros Linn: Carabus angustatus. Oliv. Col. 3. no 35: pl. 1. f. 7. a. b. Habite en Europe. 5. Drypte cayÿennoise. Drypta cayennensis. D. œnea, rugosa, alala ; thorace lineari punctato. Carabus cayennensis. Oliv. Col. 3. n° 35. pl. 12. f. 133. Agra ænea.Fab. ÉI, 1. p: 22. Agra cayennensis. Latr. Gen, 1. p: 195. Habite l'Amérique méridionale. Etc. . SIAGONE. (Siagona.) Antennes presque sétacées, de la longueur du corselet. Mandibules pointues , dentées. Palpes ex- térieures terminées par un article plus grand, sé- curiforme dans les labiales. Lèvre inférieure en- tière, continue avec le menton, sans articulation distincte. Corps oblong , aplati. Corselet séparé de l’abdo- men par un étranglement. Abdomen ovale. Antennæ subsetacec ; thoracis longitudine. Man- dibulæ acutæ, dentatæ. Paipi exteriores articulo majore terminati, in labialibus securiformi. La- bium integrum, cum mento continuum, absque articulatione distinctä. Corpus oblongum, depressumm. Thorax ab abdo- mine strangulatione remotus. Abdomen ovale. OsservATions. Ce qui distingue particulièrement les siagones, c’est que, dans ces carabiens, la lèvre inférieure n’a point d’articulation à sa base et semble n'être qu'une continuité du menton. Iei Fabdomen n’est plus tronqué à son extrémité, comme dans les six genres précédents. Les siagones sont des carabiens exotiques, propres aux pays chauds. ESPÈCES. 1. Siagone rufipède. Siagona rufipes. S. brunneo-nigra, punclala; thorace subsulcato; an- Lennis pedibusque rufis. Latr. Siagona rufipes. Latr. Gen. 1. p. 209. tab. 7. f 9. Cucujus rufipes. Fab. EL. ». p- 95. Habite la côte de la Barbarie. 2. Siagone aplati. Siagona depressa. S. alata, punclata, nigra ; thorace sulcato. Galerita depressa. Fab. ÉI. 1. p. 215. Habite dans l'Inde. Etc. Ajoutez Galerita plana, Elesus, et Bufo de Fabri- cius, Latr. INSECTES. SCARITE, (Scaliles.) Antennes submoniliformes, à peine de la lon- gucur du corselet. Labre corné, denté. Mandibules très-grandes , avancées , le plus souvent dentées au côté interne. Lèvre inférieure courte, large, éva- sée au bord supérieur , à oréillettes nulles, Corps allongé, un peu aplati. Corselet séparé de l'abdomen par un étranglement. Jambes antérieures dentées, subdigitées ou palmées. Añtennæ submoniliformes , thoracis vir lohgitu- dine. Labrum corneum, dentatum. Mandibulæ maximæ, porrecitæ, latere interno sæpius den- tatæ. Labium breve, labum, margine supero dila- tato obsoletè emarginato : auriculis nullis. Corpus elongatuin, depressiusculum. Thorax ab abdomine postice intervallo disjunctus. Pedes an- tici tibiis extus dentatis, subdigitatis aut palmatis. Opservarions. Les scarites, que Linné a confon- dus avec les ténébrions, sont des carabiens singu- liers par leurs grandes mandibules, leur corselet large, en croissant, séparé des élytres par un écar- tement remarquable. Ces insectes ont des couleurs sombres, noirâtres, sont carnassiers , courent avec célérité, vivent dans les terrains sablonneux, s’y creusent des retraites, et la plupart ont les élÿtres connées, et sont aptères. ESPÈCES. 1. Scarite géante. Scarites gigas. S. aler ; pedibus anticis palmato-digilatis ; mandibulis sulcalis ; thorace postice dentato. Scarites gigas. Fab. EL. 1. p. 128. Oliv. Col. 3. n° 36. pl. 1. f. 1. &. b.e. Habite en Afrique et au Midi de la France. 9. Scarite des sables. Scarites sabulosus. #5. niger , nilidus, thorace lunalo, posticè utrinque sub- unidentalo ; elytris obsoletè strialis. Scarites sabulosus.Oliv. Col. 3. n° 36. pl. r. f. 8. Latr. Gen. 1. p.210. Scarites lvigutu. Fab. EL. 1. p.124. Panz. fase. 66. t. Habite le Midi de la France, l'Italie, l'Espagne. 5. Scarite indienne. Scarites indus. S$. ater ; thorace cordato canaliculato ; elytris striatis. Seariles indus. Oliv. Col. 3. n° 36. pl. 1. f. 2. Habite au Bengale. Massé. Etc. CEIVINE, (Clivina.) Antennes submoniliformes, à peine de la lon- gueur du corselet. Labre sans dents. Mandibules simples, plus courtes que la tête. Lèvre inférieure saillante, ayant deux oreiïllettes à son sommet. 1° CARABIENS. 255 Corps oblong; corselet orbiculaire ou carré, sé- paré des élytres par un espace. Jambes antérieu- res , soit dentées, soit terminées par deux longues épines: Antennæ submoniliformes, thoracis vix longi- tudine: Labrum indivisum. Mandibulæ capite bre- viores; dentibus internis nullis, conspicuis. La- bium exsertum, marginis superi utroque latere articulato. Corpus oblongum; thorax orbicularis aut sub- quadratus, ab elytris intervallo remotus. Pedes an- ticitibiis vel extus dentatis, vel spinis longis duabus terminatis. Osservarions. Les clivines ressemblent aux sca- rites par leur aspect ou leur forme extérieure ; mais elles en diffèrent par les caractères des parties de la bouche. Ces insectes se plaisent plus dans les lieux humides que dans ceux qui sont secs et arides, ESPÈCES. 1. Clivine arénaire. Clivina arenaria. C. nigricans vel brunnea ; lhorace subquadrato; fron- dis medio impresso ; elytrorum striis punclalis. Tenebrio fossor. Linn. Searites arenarius. Fab. ÉI. 1. p. 125. Oliv. Col. 3. n° 36. pl. 1. f. 6. a. 6. Clavina arenaria. Latr. Gen. 1, p. 211. Habite en Europe, dans les lieux sablonneux et humides. 9, Clivine thoracique. Clivina thoracica. C.- nigro-ænea ; thorace subgloboso ; elylris punclalo- strialis, à Scarites thoracicus. Ross. Fab. ÉI. 1. p: 125, Oliv. Col. 3. n° 36. pl. 2, f. 14. Panz. fase. 85. €. 2. Habite en Europe, aux lieux humides et sablonneux. Etc. MORION. (Morio.) Antennes moniliformes, un peu plus longues que le corselet. Mandibules pointues. Palpes filifor- mes , à dernier article obtus ou tronqué. Languette de la lèvre en carré long , biauriculée au sommet. Corps allongé. Corselet carré ou presque en cœur. Antennæ moniliformes, thorace paulù longiores. Mandibulæ acutæ. Palpi fiiformes; articulo ultimo truncato. Labii ligula elongalo-quadrata, apice biauriculata. Corpus elongatum. Tlhorax quadratus vel obcor- datus. Opsenvarions. Les morions sont des carabiens exotiques qui ont des rapports avec les scarites et les clivines, par leurs antennes grenues, el qui, par ce caractère des antennes, se distinguent des har- pales. Dans le morion de Latreille, les antennes sont grenues et de même grosseur partout ; dans l’ozène d'Olivier, les antennes , pareillement grenues, ont le dernier article plus gros. ESPÈCES. 1. Morion monilicorne. Morio monilicornis. M. planus, aterrimus, nitidus; thorace utrinque ad angulos posticos impresso ; elytris strialis. Harpalus monilicornis. Latr. Gen. 1. p.206. Habite l'ile de Porto-Rico. Maugé. 9, Morion dentipède. Morio dentipes. M. niger, nitidus; elytris strialis ; tibiis anlicis denti- culo instruclis. Ozæna dentipes. Oliv. Encycl. Habite à Cayenne. HARPALE. (Harpalus.) Antennes filiformes , un peu plus longues que le corselet ; à articles subcylindriques. Mandibules pointues, sans dent notable au côté interne. Lan- guette de la lèvre en carré long, biauriculée au sommet. Corps allongé ; corselet arrondi ou presque en cœur. Jambes antérieures non dentées au côté externe. Antenne filiformes, thorace paul longiores ; ar- ticulis subcylindricis. Mandibulæ acute , interno latere dente notabili nullo. Labii ligula elongato- quadrata, apice biauriculata. Corpus elongatum ; thorax suborbiculatus, obcor- datus aut subquadratus. Tibiæ anticæ extùs non dentatæ. Onservartrons. Le genre harpale est très-nombreux en espèces , et embrasse quantité de carabiens que l'on distingue des carabes en ce qu’ils ont les jam- bes antérieures échancrées au côté interne. Leur tête n'a point de cou distinct ; leurs palpes sont fili- formes, sans être subulées au bout. Leurs élytres ne sont point tronquées à leur extrémité. Ces insectes ont,engénéral,des couleurssombres brunes ou noirà- tres ; plusieurs néanmoins sont bronzés ou cuivreux. Je n’en distingue point les aristes, les féronies et bien d’autres genres que l’on a établis avec ces in- sectes, ESPÈCES. 1. Harpale leucophthalme. Harpalus leucophthal- mus. H. alatus, depressus, aler ; elytris substrialis. Carabus leucophthalmus. Linn. Harpalus leucophthalmus. Latr. Gen. x. p. 201. Carabus planus. Fab. ÉL. v. p. 179. Panz. fase. 11. L. 4. 256 Carabus spinifer. Oliv. Col. 3. n° 35. pl. 5. f. 58, etpl. 12 f. 58. 6. Habite en France, en Allemagne, sous les pierres. 9. Harpale ruficorne. Harpalus ruficornis. H. ater, alatus; elytris sulcatis sublomentosis; antennis pedibusque rufis. Carabus ruficornis. Fab. EL. 1. p: 180. Panz. fase, 30. €. 2. Oliv. Col. 3. n° 35. pl. 8. f. 9. Harpalus ruficornis. Lat. Gen. 1.°p. 203. Habite en Europe. Commun près de Paris. Etc. LICINE. (Licinus.) Antennes filiformes, à articles cylindriques. La- bre très-court. Mandibules tronquées ou très-obtu- ses. Palpes à dernier article, soit plus gros, soit en forme de hache. Corps oblong, aplati. Corselet large, arrondi ou presque carré. Antennæ filiformes; articulis cylindricis. La- brum brevissimum. Mandibulæ apice truncatæ vel retusæ. Palporum articulus ultimus major vel se- curifornis. Corpus oblongum , depressum. Thorax latiuscu- lus, rotundatus aut subquadratus. Ozsenvarions. Les licines, dont je ne sépare point les badistes , se distinguent facilement par leurs mandibules très-obtuses etcomme tronquées à leur sommet. Ce sont des insectes aplatis, noirâtres , ayant les jambes antérieures échancrées, comme dans les précédents. La languette de leur lèvre in- férieure est biauriculée à son sommet. ESPÈCES. 1. Licine échancrée. Licinus emarginatus. L. aler, apterus; thorace orbiculato; elytris lævibus. Carabus cassidius. Fab. El. 1. p.190. Carabus emarginatus. Oliv. Col. 3. no 35. pl. 13. 150. Carabus depressus. Panz. fase. 81. t.8. Licinus emarginatus. Lat. Gen. 1. p. 199. Habite en Allemagne , et se trouve plus rarement près de Paris. 2, Licine silphoïde. Licinus silphoides. Latr. L. ater, depressus, aplerus ; thorace orbiculato ; elytris strialis punctisque impressis majoribus. Carabus silphoides. Fab. EL. 1.p. 190. Panz. fasc. 92. t. 2. Habite l'Italie, le Midi de la France. 5. Licine bipustulée. Licinus bipustulatus. L. alatus, niger; thorace elytrisque rufis; elytrorum maculà posticä lunatä nigrä. Carabus bipustulatus. Fab. El. 1. p. 203. Oliv. Col. 3. n° 35. pl. 8. f. 96. a. 6. Panz, fase. 16.t. 3. Habite en Europe. (Badiste, Latr.) HISTOIRE DES INSECTES, PANAGÉE, (Panagæus.) Antennes filiformes, plus courtes que le corps. Mandibules petites, simples. Palpes extérieures ter- minées parunarticle presque sécuriforme. Languette de la lèvre inférieure très-courte. Corps ovale oblong; tête petite, portée sur un cou distinct. Corselet orbiculaire. Abdomen grand. Antennœæ filiformes, corpore breviores. Mandi- bulæ parvæ, simplices. Palpi exteriores articulo subsecuriformi terminatli. Labii ligula brevissima. Corpus “ovato-oblongum ; caput parvum, collo distincto elevatum. Thorax orbicularis. Abdomen MAJNUM « Onservarions. Les panagées, comme les loricères qui viennent ensuite, ayant un cou distinct, et les jambes antérieures échancrées , ont autorisé à les séparer des carabes. Olivier dit que ces insectes se tiennent dans des lieux humides [Encyclopédie]. Sous ce rapport, ils se rapprocheraient encore des loricères et des élaphres. ESPÈCES. 1. Panagée grande-croix. Panagœus crux major. - P. niger; elytris striatis, punctalis ; maculis quatuor rufis ; thorace orbiculato, scabro. Carabus erux major. Linn. Fab. El. r. p. 202. Panz. fase. 16. t. 1. Oliv. Col. 3. n° 35. pl. 8. f. 95. a. 6. Panagœæus crux major. Lat. Gen. 1. p. 220. Oliv. En- cycl.no5. Habite en Europe. 1° . Panagée recourbée. Panagœus reflexus. P. aler ; elytris sulcatis; maculis duabus flavis ; tho- racis margine reflexo. Carabus reflexus. Fab. ent. Cychrus reflexus. ejusd. El. 1.p. 166. Oliv. Col. 3. n° 35. pl. 7. f. 77. Habite dans l’Inde, à la côte de Coromandel. Etc. LORICÈRE, (Loricera.) Antennes filiformes, à peine de la longueur du corselet, hispides , à articles inégaux. Mandibules courtes. Corps obloug. Tète portée par un cou distinct. Corselet suborbiculé. Jambes antérieures fortement échancrées au côté interne. Antenncæ filiformes, thoracis vix longitudine, hispidæ ; articulis inœqualibus. Mandibulæ breves. Corpus. oblonguin. Caput collo distincto eleva- tum. Thorax suborbiculatus. Tibiæ anticæ ad latus internum valdè emarginatæ. Ogservarions. La loricère est un carabien remar- quable par ses antennes, par l’espèce de cou en CARABIENS. forme de nœud qui soutient sa tête, et par la forte échancrure de ses jambes antérieures. Elle se plait au bord des eaux. ESPÈCE. 1. Loricère bronzée. Loricera ænea. Carabus pilicornis. Fab, El. 1. p. 193. Panz. fase. 11. t. 10. Oliv. Col. 3. n° 35, pl. 11. f. 119. Bupreste. Geoff, 1. p. 147. n° 10. Loricera ænea. Lat. Gen. r. p. 224. tab. 7.f. 5. Habite en France, en Allemagne , sur les bords des mares. CYCHRE. (Cychrus.) Antennes filiformes, à peine plus longues que le ‘corselet. Labre profondément échancré. Mandibu- les étroites, fort longues , bidentées sous leur som- met. Dernier article des palpes extérieures dilaté en forme de cuiller. Lèvre inférieure courte. Tête plus étroite que le corselet. Abdomen ovale. Élytres couronnées , embrassant l'abdomen sur les côtés. Antennæ filiformes , thorace vix longiores. La- brum profundèemarginatum. Mandibulæ angustæ, prœlongæ, sub apice bidentatæ. Palporum exterio- rum articulo ultimo dilatato cochleariformi. Labium breve. Caput thorace angustius. Abdomen ovale. Elytra connala, lateribus abdomen involventia. Osenvarions. Les cychres Liennent de très-près aux carabes ; maisils s’en distinguent par leurs man- dibules, qui sont étroites, fort longues et bidentées sous leur extrémité, par le dernier article de leurs palpes en cuilleron, et par leur tête étroite. ESPÈCES. 1. Cychre muselier. Cychrus rostratus. C. niger; elytris argutè punctalo-rugosis. Tenebrio rostratus. Linn. Cychrus rostratus. Fab. El. 1. p. 165. Cychrus rostratus. Lat, Gen. 1. p. 212. Panz. fase, 74. t. 6. ; Carabus rostratus. Oliv. 3. n° 35. pl. 4.f. 37. Habite en Europe, dans les bois, sous les pierres. 2. Cychre rétréci. Cychrus attenuatus. C. niger ; elytris subcupreis; punctis elevalis triplici serie ; capile anguslissimo. Cychrus altenuatus. Fab. El. 1. p. 166. Panz. fase. 2. 1.3. Carabus proboscideus. Oliv. 3. n° 35. pl. 1r. F. 128. Habite en France, en Allemagne. Etc. Ajoutez. €. elevatus, C. unico!or de Fabricius. 19 C1 Re] CARABE, (Carabus.) Antennes filiformes, un peu plus longues que le corselet. Mandibules grandes, fortes, entières dans leur moitié supérieure. Mächoires arquées, soit insensiblement, soit brusquement. Lèvre inférieure courte. Corps allongé ovale. Tête un peu large. Corselet suborbiculaire ou presque carré. Abdomen grand, ovale. Antenn® filiformes, thorace sæpius pauld longio- res, Mandibulæ magnæ, valide , parte dimidi@ su- periore non dentatæ. Maxillæ sensim aut abruptè arcuatæ. Labiuwm breve. Corpus elongato-ovatum. Caput latiusculum. Thorax suborbiculatus aut subquadratus. Abdomen magnum, ovale. Osservarions. Les carabes, auxquels jeréunis les calosomes, sont faciles à distinguer de tous les cara- biens précédents, 1° parce qu'ils n’ont point d'é- chancrure au côté interne des deux jambes anté- rieures ; 2° parce que leur labre ou lèvre supérieure a deux ou trois lobes, ce qui les distingue des gen- res suivants; 5° parce que leurs mandibules ne sont point bidentées sous leur extrémité, comme dans les cychres. Leurs palpes extérieures ont le dernier article, soit à peine plus large que le pré- cédent, soit un peu plus large et presque en hache. Leur lèvre inférieure est petite, et munie de deux petites dents aux angles latéraux de son extrémité. Ces insectes sont agiles, carnassiers , et ordinai- rement ornés de couleurs métalliques, brillantes. Lorsqu'on les prend , ils répandent par la bouche et par l’anus, une liqueur caustique, d’une odeur fétide. Ceux qu’on a nommés calosomes grimpent sur les arbres pour y chercher des chenilles et d’au- tres insectes qui deviennent leur proie; les autres restent par terre. Ces derniers n’ont point d'ailes. ESPÈCES. [Mâchoires brusquement courbées. Calosomes.] 1. Carabe sycophante. Carabus sycophanta. C. alatus, violaceus , nitens ; elytris striatis, aureis. -Carabus sycophanta. Linn. Bupreste. n° 5. Geoff, 1. P- 144. Oliv. Col. 3. ne 35, pl. 3. f. 31. Panz. fase. 81. t. 7. Calosoma sycophanta. Fab. El. 1. p. 212. Latr. Gen. 1.p. 213. et Hist. nat. 8, p. 301. pl. 73. f.8. Habite en Europe, dans les bois. 2. Carabe inquisiteur. Carabus inquisitor. C. alatus ; elytris viridi-æneis ; punctis triplici ordine, Carabus inquisitor. Linn. Bupreste. n° 6. Geoff. 1.p. 145. Oliv. Col. 3. n° 35. pl. 1. f. 3. Panz. fase. 81. t. 8. Calosoma inquisitor, Fab, ibid. Latr. Gen. 1. p. 214. Habite en Europe. 5. Carabe soyeux. Carabus sericeus. C.alatus, ater, thoracepuncto baseosutrinque impresso; elytris substriatis punctisque ænois triplici serie. Calosoma sericeum. Fab, Lat. Gen, 1. p. 214. ‘ Carabus indagator. Oliv. Col. 3. n° 35, pl. 8. pl. 88. Habite en Europe, dans les bois. Etc. [Mächoires insensiblement arquées. Carabes. Latr.] 4. Carabe chagriné. Carabus coriaceus. C. apterus, aler, opacus; elytris connatis; punclis elevatis concatenalis. Carabus coriaceus. Linn. Fab. él. 1. p. 168. Oliv. Col. 3. n° 35, pl. 1. f. r. Panz. fase. 81... r. Lat, Gen. 1. p. 215. Bupreste, no 1. Geoff, p. 141. Habite en Europe, sous les pierres. 5. Carabe doré, Carabus auratus. C. apterus ; elytris auratis, sulcatis ; antennis pedibus- que rufis. C: auratus. Linn. Fab, El. 1.p. 175. Panz. fase. 8r. t, 4. Oliv. Col. 3. n° 35. pl. 5. f. 51, et pl. sr. f: 5r. Bupreste. n° 2. Geoff. 1.p. 142. pl. 2. f. 5. Habite en Europe. Très-commun dans les jardins. 6. Carabe violet. Carabus violaceus. C: apterus, niger; thoracis elytrorumque marginibus violaceis ; elytris lævibus. Carabus violaceus.Fab. El. 1. p. 170. Latr. Gen. r.p. 216. Oliv. Col.3. n° 35. pl. 4. F. 39. Panz. fasc. 4. L. 4. Habite en Europe. Etc. NÉBRIE. (Nebria.) Antennes filiformes, à peine plus longues que le corselet. Labre presque entier. Mâchoires barbues à leur base externe. Lèvre presque carrée, courte, Corps allongé, aplati. Corselet en cœur, troriqué postérieurement. Antennœæ filiformes, thorace vix longiores, arti- culis cylindricis. Labrurn subintegrum. Maxillæ ad basim externam barbatæ. Labium subquadra- tum, breve. Corpus oblongum, depressum. Thorax brevis, cordatus, posticè truncatus. O»servarions. Sous le nom de #ébrie, Latreille réunit des carabiens qui appartiennent à la division de ceux dont les jambes antérieures n’ont point de profonde échancrure à leur bord interne. Ils diffè- rent des carabes et des calosomes en ce que leur la- bre n’est pas profondément échancré ou lobé, et en ce que leurs mâchoires sont barbues ou ciliées à leur base externe. Ce genre est médiocrement re- marquable. ESPÈCES. 1. Nébrie arénaire. Vebria arenaria. N. pallido-flavescens ; elytris dilutioribus, striatis; fasciis duabus maculosis, transversis, nigris. Carabus complanatus. Linn. Carabus arenarius. Fab. El. 1. p. 179. HISTOIRE DES INSECTES. Oliv. Col: 3. n° 35. pl. 5. f. 54. &. b. ce. Nebria arenaria. Lat. Hist. nat, 8. p. 275. pl. 73. £ 5. Habite les lieux maritimes et sablonneux de la France, l'Angleterre, etc. 2, Nébrie brévicolle. Mebria brevicollts. N. nigra, nitida ;antennis, palpis libiis Larsisque brun- neis. , Carabus brevicollis. Fab. El. r. p. 19r. Panr. fase, 11. €, 8. et carabus depressus ejusd. fase. 31. t. 8. Nebria brevicollis. Latr. Gen. 1. p. 222. Habite en Europe, sous les pierres et sous l'écorce des arbres. Etc. POGONOPHORE. (Pogonophorus.) Antennes filiformes, un peu plus longues qué le corselet. Labre presque entier. Mandibules très- dilatées à leur base. Palpes maxillaires plus longues que la tête. Mächoires barbues, pectinées, subépi- neuses. Languette de la lèvre allongée, triépineuse à son sommet. Corps oblong, déprimé. Antenne filiformes, thorace pauld longiores. La- brun subintegrum. Mandibulæ basi valdè dilatatæ. Palpi mazxillares capile longiores. Maxillæ bar- batæ, pectinato-spinulosæ. Labii ligula elongata ; apice trispinoso. Corpus oblongum, depressum. O»servarrons. Les pogonophores ne difièrent pres- que point des nébries par leur port; mais comme la languette de leur lèvre inférieure est étroite, allongée, et triépineuse à son sommet, que d’ailleurs ils ont les mâchoires comme pectinées et épineuses à leur côté extérieur, on peut les distinguer. ESPÈCES. 1. Pogonophore bleu. Pogonophorus cœruleus. P. suprà cyaneus; antennis, ore, tibiis Larsisque rufo- brunneis. Carabus spinilabris. Fab. El: 1: p. 1814 Oliv. Col. 3. n° 35. pl. 3. f. 22. a. b. c. Panz. fase. 80. t. 6. ejusd. manticora, fase. 89. t. 2. Pogonophorus cœæruleus. Latr. Gen. 1. p. 223. t. 7. f 4. Habite en Europe, sous l'écorce des arbres. 9, Pogonophoreroussâtre. Pogonophorusrufescens: Latr. P. rufescens ; vertice anoque nigris. Carabus rufescens. Fab. El. 1. p. 205. Oliv. Col. 3. n° 35. pl. 12. f. 146. (B) var. Carabus spinilabris. Fab, EI, 1. p. 204. Pauz. fase. 39. t. 11. Habite en France, en Allemagne. CARABIENS. OMOPHRON. (Omophron.) Antennes filiformes , un peu plus longues que le corselet. Labre presque entier, transverse , un peu cilié. Mandibules simples. Palpes labiales rappro- chées à leur base. Lèvre inférieure courte. Corps elliptique ou en ovale court , un peu con- vexe. Corselet court, transverse. Tête postérieure- ment enfoncée dans le corselet. Antennœ filiformes, thorace pauld longiores. La- brum sSubintegrum , transversum , subciliatum. Mandibulæ simplices. Palpi labiales ad bastn ap- proximati, Labium breve. Corpus ellipticum sew abbreviato-ovatum ; con- vexiusculum. Thorax brevis, transversus, Caput posticè thorace intrusum. Ossenvarions. Les omophrons, que Latreillerange avec les carabiens barbus , près de ses pogonopho- res et de ses nébries, en sont distingués par leur port ou leur forme externe. Ils sont moins aplatis , et ont leur corps en ovale court, presque hémisphé- rique. Ces insectes se plaisent dans le voisinage des éaux, sous les pierres où dans le sable. ESPÈCE. 1. Omophron brodé. Omophr'on limbatum. ©. suprà ferrugineum; lhorace macul&, elytris fasciis undalis viridi-æneis. Scolytus limbatus. Fab. El. 1. p. 247: Panz. fasc. 2. t. 9. Carabus limbatus. Oliv. Col. 3. n° 35, pl. 4. f. 43. a. 6. Omophron limbatum. Lat. Gen, 1. p. 225, tab. 7. f. 7. Habite en Europe, près des eaux. Etc. Voyez Olivier, Encyel., pour trois autres espèces. ÉLAPHRE, (Elaphrus.) Antennes filiformes, de la longueur du corselet : à articles courts, en cône renversé. Labre arrondi en avant. Mandibules simples , arquées. Palpes fili- formes, à dernier article cylindrique. Lèvre infé- rieure acuminée au milieu, avec une oreillette de chaque côté. Corps oblong. Tête et corselet plus étroits que les élytres. Les yeux globuleux, saillants sur les côtés. Antennæ filiformes, thoracis longitudine : arti- culis brevibus, inverso:conicis. Labrum anticè ro- tundatum seu semi-circulare. Mandibulæ simplices, arcuatæ. Palpi filiformes : articulo ultimo cy- lindrico. Labium medio acuminatum ; lateribus rotundatis, auriculalis. Corpus oblongum. Caput thoraxque elytris an- gustiores. Oculi globosi, ad latera prominuli. Onservarions, Les élaphués ressemblent aux ci- cindèles par leur forme extérieure ; mais ils en sont 259 très-distingués par les caractères des parties de leur bouche , et parce qu’ils ne se tiennent que dans les lieux humides, le voisinage des eaux. En effet, leurs mandibules très-simples et leurs mâchoires n’ayant point d’onglet qui s'articule à leur sommet, ne permettent point de les confondre avec les cicindè- les. Ces insectes ont ordinairement une couleur bronzée, mélallique, et sont très-agiles. 2 ESPÈCES. 41 Élaphre des rivages. Ælaphrus riparius. £. viridi-æneus ; elytris punctis latis excavalis. Cicindela riparia. Linn. Elaphrus riparius. Fab. El. 1: p. 245. Oliv. Col. 2. n° 4. pl. 1. f. 4. @. b. Latr. Gen. 1. p. 181. Panz. fase. 20. t. 1. Habite en Europe, près des mares, des étangs. 2, Élaphre uligineux. Ætaphrus uliginosus. £. viridi-æneus ; elytris strialis ; punclis impressis cæ- ruleis. Elaphrus uliginosus. Fab. El. 1. p. 245. Oliv. Col. 2 n° 34. pl.1 f. 1. a.6. ce. d.e Elaphrus uliginosus. Latr. Gen. 1. p.182. Habite en Europe, aux lieux humides. Etc. Ajoutez elaphrus aquaticus el elaph. semi-punce- tatus de Fabricius; carabus mullipunctatus et car. borealis du même (El. 1. p. 182.) Lat, BEMBIDION. (Bembidion.) Antennes filiformes, de la longueur du corselet ; à articles cylindriques. Mandibules simples. Palpes extérieures terminées par un article subulé, pointu. Corps oblong; tête grosse ;. corselet presque en cœur, tronqué. Jambes antérieures échancrées au côté interne. Antenne filiformes, thoracis longitudine ; articu- dis cylindricis. Mandibulæ simplices. Palpi exte- riores articulo acuto vel subulato terminati. Corpus elongatum, capite magno. Thorax ob- cordato-truncatus. Pedes antici tibiis latere inter emarginatis. Onsenvarrons. Les bembidions ont le port ct la manière de vivre ou les habitudes des élaphres ; mais leurs palpes extérieures, soit labiales, soit maxillai- res,ontle dernier article pointu ou subulé. Cetarticle est plus court et moins renflé que le pénultième. Les jambes antérieures de ces insectes sont plus no- tablement échancrées au côté interne que dans les élaphres. ESPÈCES. 1. Bembidion flavipède. Bembidion flavipes. B. obscurè æneum; elytris subnebulosis ; pedibus luteis. Cicindela flavipes. Linn. Élaphrus flavipes, Fab. El. 1. p. 246. 240 Panz. fase. 20. 1. 2. Oliv. Col. 2. n° 34, pl, 1. f, 2. à. b. Bembidion flavipes. Lat. Gen. 1. p.183. Habite en Europe, sur les rivages sablonneux. 2, Bembidion littoral. Bembidion littorale. Latr. B.æneo-rigrum; elytris puncetato-strialis; maculis dua- bus ferrugineis ; pedibus rufis. Cicindela rupestris, Linn. Elaphrus rupestris. Fab. El.r. p- 246. Carabe littoral. Oliv. Col. 3. n° 35. pl. 9. f. 103. et pl. 14. f. 103. e Habite en France, en Allemagne, près des eaux. Etc. Voyez, pour d’autres espèces, l’Hist. nat., etc., de Latreille, vol. 8. p. 222, nn — CARABIENS NAGEURS. Les quatre patles postérieures comprimées, ciliées et propres à nager. Cette division des carabiens est fort petite, com- parativement à la précédente, et n’embrasse que les races qui vivent dans le sein des eaux, soit dans l'état de larve, soit dans celui d'insecte parfait. Leur corps est toujours ovale elliptique , leur cor- selel plus large que long , et leurs yeux sont peu saillants. Ils ont les pattes postérieures aplaties en forme de lames. Comme les autres, ces carabiens | sont carnassiers et très-voraces. On les a presque tous réunis dans le genre dyticus ; mais, depuis, les en- tomologistes en ont distingué plusieurs comme gen- res particuliers. Je me bornerai à la citation des trois genres suivants. (a) Antennes de onze articles distincts. Le dernier article des palpes non terminé en pointe. (—) Dernier article des palpes labiales obtus et sans échancrure à son extrémité. Dytique. (ET) Dernier article des palpes labiales échancré et comme fourchu à son extrémité. Notère. (b) Antennes de dix articles distincts. Le dernier article des palpes terminé en pointe. Haliple. DYTIQUE. (Dytiscus.) Antennes filiformes-sétacées, de la longueur du corselet. Mandibules un peu courtes, arquées, voù- tées, échancrées et bidentées à leur sommet. Palpes extérieures filiformes, à dernier article cylindracé. Corps elliptique, plus ou moins déprimé. Corselet transverse. Élytres dures, couvrant tout l'abdomen. Pattes postérieures natatoires, à farse comprimé, cilié. HISTOIRE DES INSECTES. Antenne filiformi-setaceæ , thoracis longitudine. Mandibulæ breviusculæ arcuatæ , infrà apicem latere interno subexcavalæ, apice emarginatæ bi- dentatæ. Palpi exteriores filiformes, articulo ul- timo cylindraceo. Corpus ellipticum, plus minüsve depressum. Thorax transversus. Elytra rigida, abdomen totum obtegentia. Pedes postici natalorii ; tarso compresso, ciliato. Ozservarions. Les dytiques constituent un genre très-naturel, fort nombreux en espèces, et qu'on aurait tort de mutiler ou démembrer, pour former, à ses dépens, de petites coupes, dites génériques, peu tranchées, difficilement reconnaissables. Ces insectes ressemblent tout à fait, par la forme de leur corps, c’est-à-dire, par celle de leurs élytres, de leur corselet et de leur tête , aux hydrophiles ; mais, quoiqu'ils y tiennent par plusieurs rapports, ils ne sont pas de la même famille. Ce sont , en ef- fet, de véritables carabiens, ayantsix palpes distinc- tes et des antennes filiformes. Conjointement avec le notère et l’haliple, ces insectes terminent la famille des carabiens, et forment une transition aux gyrins, ‘ aux hydrophiles et autres coléoptères pentamères carnassiers qui ont des antennes en massue, et qui n’ont que quatre palpes. Le corps des dytiques présente une ellipse, soit raccourcie, soit oblongue, déprimée ou légèrement convexe, tant en dessus qu’en dessous , quelquefois assez fortement bombée sur le dos. Leur tête est un peu enfoncée dans le corselet. Leurs pattes posté- rieures, surtout les deux dernières, sont plus lon- gues, et ont le large élargi, aplati, cilié, à articles peu distincts. Souvent, dans ces insectes, les élytres sont lisses dans les mâles et striées ou sillonnées dans les femelles. Les dytiques vivent dans les eaux douces des ri- viéres, des lacs, des étangs et des marais ; ils restent presque continuellement dans l’eau, venant de temps en temps respirer l'air à sa surface. Ils ont néan- moins la faculté d’aller sur la terre et de voler. Ces insectes sont carnassiers, très-voraces , et dévorent tous ceux qu'ils peuvent attraper. Les larves des dytiques ont le corps allongé, com- posé de onze ou douze anneaux, et sont munies de six pattes. Les derniers anneaux ont des rangées de poils sur les côtés, et l'abdomen se termine par deux panaches ou franges de poils qui imitent des bran- chies et qui ne sont que des trachées saillantes et capilliformes. Ces particularités, qui distinguent les dytiques du notère, sont-elles communes à plusieurs races ?° on ne le sait pas encore ; et, dans le cas où elles ne le seraient pas, le genre établi par M. Clairville ne ferait que séparer une espèce de son genre na- turel. ESPÈCES. 1. Dytique large. Dytiscus latissimus. D. niger; elytrorum marginibus dilatatis ; lineâ flavä. Dytiseus latissimus. Linn. Fab. EL. 1. p. 257. Oliv. Col, 2. n° 4o. pl. 2. f. 8, a. ë. PENTAMÈRES CLAVICORNES. Lat. Gen. 1. p. 229. Panz. fase. 14. t,r. mas, et t, 2. fe- mind. Habite le nord de l'Europe, dans les eaux douces. 2, Dytique marginal. Dytiscus marginalis. D. niger ; thoracis marginibus omnibus elytrorumque exteriori flavis. Dytiscus marginalis (mas.) Linn. e£ D. semistriatus (femina) ejusdem. Dytiscus marginalis. Fab. El. 1, p. 258. Latr. Gen. 1. p: 230. Panz. fasc. 14. t. 3. mas, et t. 4. femina. Oliv. Col. 2. n° 4o. pl. 1.f. 1. &.b. e. d. et F. 6. a. Dytiscus. Geoff, 1. p. 186. n° 2. etp. 187. n° 3. pl. 3. f. 2. Habite en Europe, dans les eaux. Il est commun. 5. Dytique costal. Dytiscus costalis. D. niger; capilis fascià, thoracis margine, elytrorum- que stri& costali poslicè hamato-ferrugineis. Dytiseus costalis. Oliv. Col. 2. n° 40. pl. r. f. 5. Dytiscus costalis. Fab. El. 1. p. 259. Habite à Cayenne, à Surinam. © 4. Dytique pointillé. Dytiscus punctulatus. D. niger; clypeo thoracis elytrorumque margine albis; elytris stris tribus punctalis. Dytiscus punctulatus. Fab, El. 1. p. 259. Dytiscus no x. Geoff. £ Oliv. Col. 2. n° 4o. pl. 1.f. 6. b. et f. 1.e. Habite en Europe. 5. Dytique de Ræœsel. Dytiscus Rœselii. D. virescens; clypeo thoracis elytrorumque margine ezxteriori flavis ; elytris obsolelè striatis. Dytiscus Ræselii. Fab. El. 1. p. 259. Roes. Ins. 2. aquat. 1. tab. 2. f. 1—5. Habite en Allemagne et aux environs de Paris. Etc. NOTÈRE. (Noterus.) Antennes un peu courtes, fusiformes-subulées , plus épaisses vers leur partie moyenne. Palpes la- biales à dernier article échancré et comme fourchu. Port des dytiques. Corps elliptique, convexe. Point d’écusson. Antenne breviusculæ , fusiformi-subulatæ, ver- sus medium crassiores. Palpi labiales articulo ultimo emarginato subfurcato. Habitus dytiscorum. Corpus ellipticum, con- vezum. Soutellum nullum. Osservarrons. Les larves des notères sont privées, du moins en apparence des trachées houppiformes qui terminent l'abdomen de celles des dytiques. ESPÈCE. 1. Notère crassicorne. MVoterus crassicornis. Noterus. Latr. Considérations gén., etc. p. 168. Dytiscus crassicornis. Fab, El, 1. p. 273. Latr. Gen. 2, P: 192, 19 = _ Oliv. Col. 3. n° 40. pl. 4. f. 34. a. b. Habite en France, en Allemagne, dans les eaux, HALIPLE. (Haliplus.) Antennes filiformes, de la longueur du corselet, à dix articles. Palpes extérieures à dernier article subulé ou pointu. Port des dytiques. Corps elliptique. Point d’écus- son. Cuisses postérieures recouvertes par une lame pectorale clypéacée. Antenne filiformes, thoracis longitudine , decem- articulatæ. Palpi exteriores articulo subulato vel acuto terminati. : Habitus dytiscorum. Corpus ellipticum. Scutel- Lum nullum. Femora postica lamin4 pectorali cly- peaceà tecta. Ogservarions. Les haliples ressemblent encore tout à fait aux dytiques par leur port et par leurs habitudes ; néanmoins les caractères particuliers qui les en distinguent sont communs à plusieurs races, et semblent autoriser leur distinction. Le dernier article des palpes, dans les dytiques, ne se termine pas en pointe; il est au moins obtus. ESPÈCES. 1. Haliple oblique. Haliplus obliquus. H. ferrugineus; elytris maculis quinque obliquis, fuscis. Dytiscus obliquus. Fab. El. 1. p. 270. Panz. fase. 86. t.6. Haliplus obliquus. Latr. Gen. 1. p. 234. Habite en France, en Allemagne, dans les étangs. 2. Haliple enfoncé. Haliplus impressus. H. ovalis, flavescens ; elytris cinereis ; punclis impres- sis strialis. Haliplus impressus. Latr. Gen. 1. p. 234. tab. 6. f.6. et 7. Dytiscus impressus. Fab. El. 1. p. 271. Oliv. Col. 3. n° 40. pl. 4.f. 40. a. b. Dytiscus. Geoff. 1. p. 191. n° 12. Habite en France, en Allemagne, dans les eaux. Ajoutezle dytiseus fulvus de Fab. —e— DEUXIÈME SECTION. PENTAMÈRES CLAVICORNES. Leurs antennes sont en massue, soit perfoliée, soit presque solide. Les insectes de cette section viennent naturelle- ment après les pentamères filicornes. Ils s’y lien aux carabiens aquatiques, par les hydrophiliens, qui sont aussi des insectes carnassiers, comme les 242 4 dytiques, et qui offrent une transition aux dermes- tes, en un mot, aux nécrophages. Les pentamères clavicornes ont effectivement les antennes en massue bien prononcée ; et cette mas- sue qui les termine est régulière, c’est-à-dire , ne se compose point de lames beaucoup plus allongées d’un côté que de l’autre , comme dans les pentamè- res lamellicornes. Ici, la massue est formée d’arti- cles, en général, courts et plus ou moins serrés : en sorte qu’elle est, soit perfoliée, soit brusque, dense ou presque solide. Ges insectes n’ont tous que quatre palpes articulées , deux maxillaires, et deux labiales. DIVISION DES PENTAMÈRES CLAVICORNES. (1) Antennes s’insérant dans une cavité ou sous un avance- ment des bords de la tête. Elles ont rarement plus de neuf articles. (a) Insectes aquatiques, vivant dans l’eau ou près de l’eau. Corps elliptique ou oblong. Les hydrophiliens. (b) Insectes non aquatiques. Corps hémisphérique. Les sphéridies. (2) Base des antennes entièrement ou presque entièrement: à découvert. (a) Sternum antérieur s'ayançant en mentonnière vers la bouche. Les byrrhiens. (b) Point de sternum antérieur avancé en mentonnière vers la bouche. Les nécrophages. LES HYDOPHILIENS. Insectes aquatiques, vivant, soit dans Peau, soit dans le voisinage des eaux, ayant des antennes courtes, en massue, et qui n’ont pas plus de neuf articles distincts. Les Aydrophiliens sont sans doute très-distincts des carabiens, puisque leur bouche n'offre point six palpes articulées, mais quatre seulement. Néan- moins, de quelque manière qu’on veuille les consi- dérer , il nous parait inconvenable de les en éloigner considérablement. Ce sont, comme les carabiens, des insectes carnassiers, zoophages, dévorant les insectes vivants, où au moins se nourrissant de matières animales. Comme les carabiens aquatiques [les dyti- ques, etc.], ils vivent dans les eaux douces, ou dans le voisinage de ces eaux, et leur ressemblent beaucoup par leur forme générale. Mais n'étant point de la même famille, ils doivent en différer HISTOIRE DES INSECTES. par des caractères particuliers, ce qui a effective ment lieu. Ces insectes forment donc une transi- tion des coléoptères pentamères filicornes aux pen- tamères clavicornes. Les uns sont nageurs ct ont les paltes posté- rieures nalatoires; les autres, quoique vivant dans l'eau ou près de l’eau, n’ont que des pattes ambu- latoires. Dans le plus grand nombre, le premier ar- ticle des tarses est beaucoup plus court que le se- cond. Si les antennes des hydrophiliens paraissent n'avoir pas plus de neuf articles distincts, c’est que les articles qui forment la massue, étant très- serrés, surtout les derniers, cessent d’être dis- tincts. Je rapporte à cette famille les cinq genres suivants. DIVISION DES HYDROPHILIENS. (1) Mandibules bidentées à leur sommet. (a) Antennes simples, terminées en massue, Hydrophile. Sperché. (b) Antennes ayant [un des articles inférieurs très-dilaté, se prolongeant latéralement. Gyrin. Dryops. (2) Mandibules entières à leur sommet, Élophore. HYDROPHILE. (Hydrophilus.) Antennes courtes, insérées devant les yeux, sous les bords latéraux du chaperon, se terminant en massue perfoliée. Mandibules bidentées au som- met. Palpes filiformes : les maxillaires aussi longues ou plus longues que les antennes. à Corps elliptique. Corselet subtransverse , un peu plus large postérieurement. Jambes terminées par deux éperons. Pattes postérieures natatoires. Antennœæ breves, antè oculos sub clypei lateribus inserltæ , clavä perfoliatà terminatæ. Mandibulæ apice bidentatæ. Palpi filiformes : maxillaribus an- tennarum longitudine vel antennis longioribus. Corpus ellipticum. Thorax subtransversus, pos- ticè paulù latior. Tibiæ ad apicem bicalcaratæ. Pe- des postici natatorit. Osservarions. Les hydrophiles ont l'aspect et les habitudes des dytiques , et ont été d’abord confon- dus dans le même genre. Néanmoins, leurs anten- nes à peine plus longues que la tête, et terminées en massue, les font facilement reconnaitre. D’ail- leurs, leurs palpes maxillaires aussi longues el HYDROPHILIENS. quelquefois plus longues que les antennes, les ren- dent remarquables. Ces insectes ont le corps ellipti- que et convexe; le sternum postérieur en épine; des pattes comprimées, nataloires et dont les tar- ses semblent n'avoir que quatre articles, quoiqu'ils en aient réellement cinq. Enfin, ils n’offrent que des couleurs sombres. Leurs laryes sont allongées coniques, vermiformes, munies de six pattes, à tête grosse, à bouche armées de deux fortes man- dibules. Elles sont carnassières, très-voraces, et respirent par l'extrémité postérieure de leur corps. Siles hydrophiles tiennent encore un peu des carabiens aquatiques par leur forme générale et leurs habitudes, on sent que leurs rapports les rap- prochent davantage des insectes zoophages et des nécrophages qui viennent après eux. ESPÈCES. 1. Hydrophile brun. Æydrophilus piceus. H. niger ; sterno canaliculato posticè, spinoso ; elytris substrialis. Dytiscus piceus. Linn. Le grand hydrophile. Geoff, 1. p.182.pl. 3.f.7. Hydrophilus piceus. Fab. El. r.p. 249. Oliv. Col. 3. n° 39. pl. 1. f. 2. a. b. ce. d. Latr. Gen. 2. p. 65. Habite en Europe, dans les eaux douces. 2, Hydrophile luride. Æydrophilus luridus. H. fusco griseoque flavescens, nigro maculatus ; elytris striis punclato-crenatis. Dytiseus luridus. Linn. Hydroph. luridus. Fab. El. 1. p- 253. Oliv. Col. 3. n° 39. pl. 1. f. 3. &. b. ef. Panz. fase. 9.t. 3. Latr. Gen. 2. p. 66. Habite en Europe, dans les eaux douces. Etc. SPERCHÉ. (Spercheus.) Antennes courtes, de six articles, insérées sous les bords latéraux du chaperon; les cinq derniers articles formant une massue. Mandibules bidentées au sommet. Corps ovale, sub-hémisphérique , très-convexe. Corselet échancré antérieurement, Antennœæ breves, sex-articulatæ, sub clypei late- ribus anticis ènserlæ : articulis quinque ullimis clavam formantibus. Mandibulæ apice bidentat. Corpus ovale, sub-hemisphæricum, valdè con- vezum. T'horax anticè emarginatus. Ossenvarions. Le sperché tient de très-près aux hydrophiles; mais cet insecte aquatique est moins nageur, ses pattes postérieures paraissent moins propres à la natation, et les cinq articles de ses lar- ses sont plus distincts. Il est remarquable par ses antennes à six articles, dont le premier est allongé, et les autres forment la massue, 19 ES LA] ESPÈCE. 1. Sperché échancré. Spercheus emarginatus. Spercheus emarginatus. Fab. El. 1. p. 248. Lat. Gen. 2. p. 63. et vol. 1. tab. 9. f. 4. Hydrophilus. Ilig. Col. Cor. 1. p. 242. Panz. fase. 91. t.4. Habite en Allemagne, dans les eaux. GYRIN. (Gyrinus.) Antennes plus courtes que la tête, et étant insé- rées chacune dans une fossette latérale ; ayant à leur base un appendice saillant latéralement ; à articles serrés, constituant une massue fusiforme. Quatre palpes articulées. Deux yeux apparents tant en des- sus qu’en dessous. Corps ovale. Tête en partie enfoncée dans le cor- selet. Pattes postérieures natatoires ; les deux anté- rieures plus longues. Antennœæ capite breviores, in fov@ laterali in- sertæ , appendice basilari hèinc prominulo instructæ : arliculis densè congestis clavam fusiformem for- mantibus. Palpi articulati quator. Oculi duo, su- pernè infernèque conspicui. | Corpus ovatum. Caput thorace partim insertum. Pedes postici natatorii : antici duo aliis longiores. Osservarions. Les gyrins n’ont réellement que quatre palpes articulées et tiennent de très-près aux hydrophiles. Ils leur ressemblent par leur forme générale, et parce qu’ils ont aussi des antennes en massue; mais leurs palpes antérieures sont plus courtes. Leurs yeux élant apparents, tant en dessus qu’en dessous, paraissent au nombre de quatre. L’appendice latéral de la base de leurs antennes parait être une expansion de l’un des deux articles inférieurs , et leur donne un rapport avec le dryops. Ces insectes ont Je corps elliptique, légèrement déprimé, à bords tranchants. [ls sont remarqua- bles en ce que leurs pattes antérieures sont plus longues que les autres. Ils le sont aussi par leur manière de nager, car ils font dans l’eau, ou à sa surface , des tours et des détours, la plupart circu- laires, avec une rapidité surprenante. Leurs lar- ves ressemblent, en quelque sorte, à de petites scolopendres : elles n’ont néanmoins que six pattes attachées aux trois premiers anneaux du corps. ESPÈCES. 1. Gyrin nageur. Gyrinus natalor. ! G. cœrulescenti-nitidus; elytris punclalo-strialis, pe= dibus ferrugineis. Gyrinus natalor. Linn. Fab. El, 1. p. 274. Oliv. Col. 3. n° 4x, pl. 5. f 1. Le tourniquet. Geoff. 1. p. 194. pl. 8. f. 3. Gyrinusnatator. Latr. Gen. 2. p. 60. Panz, fase, 3, t. 15, Habite en Europe, dans les eaux stagnantes, 244 2, Gyrin strié. Gyrinus striatus. G. viridis, nilens; thoracis eltrorumque margine pal- Lido ; elytris strialis. Gyrinus strialis. Fab. El. 1. p. 275. Oliv. Col. 3. n° 4r.pl. v. f. 2. a. à. Habite la côte de Barbarie, l'Espagne, dans les eaux douces. Etc. DRYOPS. (Dryops.) Antennes très-courtes , insérées dans une cavité sous les yeux, ayant le premier ou le second arti cle de la base prolongé d’un côté en une palette au- riforme : les autres articles serrés, formant une massue oblongue, subfusiforme. Mandibules non saillantes, bidentées au sommet. Quatre palpes courtes. Corps ovale, convexe. Tête enfoncée dans le cor- selet. Pattes ambulatoires. Antennæ brevissimæ, infrà oculos in fossulà insertæ ; articulo baseos primo vel secundo in spa- tulam auriformem latere producto : articulis aliis congestis clavam subfusiformem componentibus. Mandibulæ non exsertæ, apice bidentatæ. Palpi quatuor breves. Corpus ovatum, convexo cylindraceum. Caput partèm thoraci intrusum. Pedes ambulatori. Osservations. Le dryops est un petit coléoptère vivant dans l’eau ou parmi les plantes aquatiques, et que l’on soupçonne se nourrir des petits insectes aquatiques qu'il peut attraper. Ses antennes lui donnent des rapports avec les gyrins; et, par la forme de son corps, il semble en avoir avec les dermestes. ESPÈCE. 1. Dryops auriculé. Dryops auriculatus. Dryops auriculé. Oliv. Col. 3. n° 41 Dis. pl. 1.f.r. Dermeste à oreilles. Geoff. 1. p. 103. n° 11. Dryops auriculatus. Latr. Gen. 2. p. 55. Parnus prolifericornis. Fab. El. 1. p. 332. Panz. fase. 13. t. 1. Habite en Europe, sur les plantes aquatiques. ÉLOPHORE. (Elophorus.) Antennes très-courtes , terminées en massue s0- lide, ovoïde, ou allongée. Mandibules simples à leur extrémité. Mâchoires bifides. Le dernier arti- cle des palpes, soit plus gros et ovale, soit cylindri- que-subulé. Corps ovale oblong, aplati en dessous. Corselet subtransverse ou carré, Pattes ambulatoires. HISTOIRE DES INSECTES. Antennæ brevissimæ, clav4 solidd terminale ; clavä obovatà , vel elongatä. Mandibulæ apice sim- plices. Maxillæ bifidæ. Palporum articulus ulti- mus vel crassior, subovalis, vel cylindrico-subu- latus. Corpus ovato-elongatum, subtüus depressum. Thorax subtransversus aut quadratus. Pedes am- bulatorit. Osservarions. Les élophores sont de petits coléo- ptères que l’on rencontre dans l’eau, et plus sou- vent sur les plantes aquatiques , qui marchent plus qu’ils ne nagent, qui semblent avoir quelques rap- ports avec les hydrophiles , et néanmoins qui en ont aussi avec les nécrophages. Ceux qui ont le dernier article des palpes plus gros et ovale, sont les élophores de Latreille; et ceux dont le dernier arti- cle des palpes est cylindrique-subulé, constituent ses hydrènes. Ces derniers ont la massue des an- tennes plus allongée. ESPÈCES. 1. Élophore aquatique. Ælophorus aquaticus. Æ. fuscus, thorace rugoso elytrisque fusco-æneis. Silpha aquatica.Linn. Dermestes. Geoff. 1. p. 105. n°15. Elophorus aquaticus. Fab. El. 1. p. 277. Panz. fasc. 26. Lt. 6. Oliv: Col. 3. n° 38. pl. r. f. 1. Elophorus aquaticus. Latr. Gen. 2. p. 68. Ejusd, Hist. nat., etc. 10. p. 74. pl. 81.f. 9. Habite en Europe, dans les eaux stagnantes. 2. Élophore allongé. Ætophorüs elongatus. E. thorace punctalto æneo; elytris porcatis, fuscis. Elophorus elongatus. Fab. El. 1. p. 277- Oliv. Col. 3.n° 38. pl. 1. f. 4. Latr. Gen. 2. p. 69. Panz. fasc. 26. t. 7. Habite en France, en Allemagne, dans les eaux sta- gnantes. 5. Élophore des rivages. Elophorus riparius. Æ. nigro-æneus, capite thoraceque impresso-punclatus; thorace subsemi-orbiculato. . Hydræna riparia. Ilig. Col. Bor. 1. p. 279. Lat. Gen. 2. p.70. Habite en Europe, dans les eaux douces. SPHÉRIDIE. (Sphæridium.) Antennes plus courtes que le corselet, de neuf arlicles : les trois derniers formant une massue per- foliée. Madibules courtes, simples, pointues. Mà- choires à deux lobes. Palpes filiformes. Corps hémisphérique, aplati en dessous. Corselet transverse, postérieurement de la largeur des ély- tres. Jambes épineuses. Antennæ thorace breviores, novem-articulalæ : articulis tribus ultimis clavam perfoliatam forman: BYRRHIENS. tibus. Mandibulæ breviusculæ, simplices, acute. Mazxillæ bilobæ. Palpi filiformes. Corpus hemisphæricum , subtus planum. Thorax transversus, posticè elytrorum latitudine. Tibiæ spinosæ. Ozservarrons. Le genre des sphéridies est, quant à présent, le seul de sa famille. 11 comprend de petits coléoptères terrestres, à corps hémisphéri- que, glabre, et à tête petite, inclinée, en partie enfoncée dans le corselet. Les cinq articles de leurs tarses sont distincts, et le premier est aussi long au moins que le second. Les palpes maxillaires sont fort allongées , et leur second article est très- renflé. On trouve ces insectes dans les bouses et les fientes des animaux. ESPÈCE. 1. Sphéridie à quatre taches. Sphæridium scara- bœoïdes. S. ovatum, atrum, elytris maculis duabus ferrugi- neis. Sphæridium scarabæoides. Fab. El. 1.p.92.Latr. Gen.2. p.71. Dermestes scarabæoides. Linn. Geoff. 1. p. 106. n° 17. Sph.scarabæoides. Oliv. Col. 2. n° 15. pl. 1. f. r. Panz. fasc. 6. t.2. Habite en Europe. Latreille en cite plusieurs variétés. Etc. LES BYRRHIENS. Sternum antérieur s’avancant en mentonnière vers la bouche. Dans les byrrhiens, le sternum antérieur s'avance toujours d’une manière remarquable, quoique plus ou moins considérablement, selon les races, et semble former une mentonnière sous la bouche ou près de la bouche. Outre ce caractère, reconnu par Tatreille, les pattes et souvent les antennes en offrent un autre qui est fort remarquable. Lorsqu'on touche ou que l’on saisit l'animal, il fait le mort, et replie ses pattes et ses antennes de manière que ces parties, en quelque sorte, disparaissent. Les pattes se re- plient et les jambes , souvent même les tarses , s’ap- pliquent dans des rainures, qui les cachent en par- tie. Il y en a dont les antennes se logent alors dans des rainures pectorales , et d'autres qui logent ces antennes dans des cavités aux angles antérieurs du corselet. Le corps des byrrhiens et ovoïde, convexe, à ab. domen bien recouvert par les élytres. Le corselet est transversal. DE LAMARCK, T, I, 245 DIVISION DES BYRRHIENS. (r) Antennes coudées; mandibules saillantes, aussi longues ou presque aussi longues que la tête. Escarbot. (2) Antennes non coudées; mandibules peu ou point saillantes, (a) Antennes en massue allongée , perfoliée. Byrrhe. (b) Antennes en massue courte, brusque. (+) Menton très-grand, en forme de bouclier. Nosodendre. (--+) Menton non en forme de bouclier. * Massue des antennes dentée. Throsque. ** Massue des antennes non dentée. Anthrène. Mégatome. ESCARBOT. (Hister.) Antennes plus courtes que le corselet, coudées , terminées en massue solide. Mandibules cornées, avancées. Mächoires presque membraneuses. Corps ovale-arrondi, un peu convexe. Corselet large, échancré antérieurement. Tête petite, recue dans l’échancrure du corselet. Pattes à jambes élar- gies, comprimées , dentées. Anus à découvert dans la plupart. Antennæ thorace breviores, fractæ, clavé solid& terminatæ. Mandibuiæ corneæ, porrectæ. Maxillæ submembranacecæ. Corpus ovato-rotundatum, convextiusculum. Tho- rax latus, anticè emarginatus. Caput parvum, thorace partim reconditum. Pedes tibiis dilatato- compressis, dentatis. Elytra sæpius abdomine bre- viora. Ogsenvarions. Les escarbots sont de petits coléo- ptères à corps dur, ovale, arrondi, médiocrement convexe; remarquables par leur tête petite, en par- Lie cachée sous le corselet, et par leurs élytres qui laissent souvent l'anus à découvert. Leurs antennes sont coudées, le premier article étant fort long, et les trois derniers, qui sont très-serrés , forment la massue, en bouton presque solide. On trouve ces insectes dans les fumiers , les fentes , les charognes, sous les écorces . etc. Ils contractent leurs pattes et feignent d’être morts lorsqu'on les prend. ESPÈCES. 1. Escarbot unicolor. Æister unicolor, H. niger, nilens ; elytris substrialis; libiis anticis multi dentatis. Oliv. 16 Histerunicolor. Linn. Latr. Gen. 2. p. 47. Escarbot noir (attelabus.) Geoff. 1. p. 94. p. 1. f. 4. Hister unicolor. Fab. El. 1. p. 84. Panz. fase, 4. t. 2. Oliv. Col. 1. n° 1.f,r. Habite en Europe. 2, Escarbot quadrimaculé. Æister quadrimacula- lus. H. niger; elytris substrialis, maculis duabus rubris, in unam interdüm connatis. Hister quadrimaculatus. Linn. Fab. El. r. p. 88. Oliv. Col. 1. no 8. pl. 3. f. 18. a. 6. 2. Hister reniformis. Oliv. pl. 1. f.5.@. b. ce, 3. Hister bipustulatus. Oliv. pl. 3, Ê 19. a. 6. An lister sinuatus ? Fab. El. 1, p. 87. Habite en France, surtout dans les provinces méri- dionales, etc. Etc. BYRRHE. (Byrrhus.) Antennes plus courtes que le corselet; à massue oblongue, perfoliée. Mandibules courtes. Palpes iné- gales, un peu en massue. Corps ovale, convexe, presque gibbeux. Tête pe- tite, très-inclinée. Pattes contractiles. Antennæ thorace paulà breviores; clavä oblong& perfoliatä. Mandibulæ breves. Palpi inœquales,sub- clavati. Corpus ovatum, convetum, subgibbum. Caput parvum , valdè deflexum. Pedes contractiles. Osservartions, Les byrrhes sont de petits coléoptè- res noirâtres, qui ont beaucoup de rapports avec les anthrènes, les throsques, etc. Leurs antennes ne sont point coudées comme celles des escarbots; leurs palpes maxillaires ne sont point terminées en hache comme ceux des throsques ; enfin, leurs pattes sont très-contractiles, comme dans les an- thrènes. On trouve les byrrhes à terre, sur le bord des chemins et souvent dans les bois. ESPÈCES. 1. Byrrhe pilule. Byrrhus pilula. B. sublüs niger, suprà fuliginosus ; vittis dorsalibus atris, interruplis. Byrrhus pilula. Linn. Fab. El. 1. p. 103. Oliv. Col. 2. n° 13. pl. 1. f. 1. @. D. Latr. Gen. 2. p. 4r. et Hist. nat. 9. p. 205. pl. 78. £ 7. Panz. fase. 4.t.3. Habite en Europe, dans les champs. 2. Byrrhe fascié. Byrrhus fasciatus. B. nigricans ; elylris fascià undat&, medi& rufà. Cistèle à bande. Geoff. 1. p. 116. n° 2. Byrrhus fasciatus. Fab. El. 1..p. 103. Oliv. Col. 2. ne 13. pl. r.f. 2. Habite en Europe, Etc, HISTOIRE DES INSECTES. NOSODENDRE, (Nosodendron.) Antennes un peu plus courtes que le corselet; à massue subovale, comprimée, triarticulée, Mâchoi- res bifides. Palpes courtes, filiformes. Menton très- grand , arrondi, clypéacé. Corps elliptique, subhémisphérique, convexe. Corselet transverse. Pattes courtes. Antennæ thorace pauld breviores, clav4 subo= vatä, compressé, triarticulaté. Maxillæ bifidæ. Palpi breves, filiformes. Mentum maximum, rotunda- tum , clypeaceum. ; Corpus ellipticum, subhemisphæricum, converum: Thorax transversus. Pedes breves. Ozservarions. Les nosodendres sont voisins des byrrhes , et leur ressemblent par la forme du corps. Ils en sont néanmoins bien distingués par la massue brusque et triarticulée de leurs antennes, et surtout par leur menton clypéacé, qui cache une partie de la lèvre inférieure. Leur. sternum antérieur, quoique avancé et dilaté, ne s'appuie point contre la bouche. ESPÈCE. 1. Nosodendre fasciculé. Nosodendron fasciculare. NN. nigrum ; elytris fasciculis seriatis fusco-ferrugineis. Sphæridium fasciculare. Fab. El. 1. p. 94. Panz. fase. 24. t. 2. Byrrhus fascicularis. Oliv. Col. 2. n° 13. tab. ». f. 7. @. 6. Nosodendron fasciculare. Latr. Gen. 2. p. 44. Oliv. En- cycl. Habite près de Paris, dans les ulcères des ormes, que ses larves produisent. Voyez les N. hirlum et striatum d'Olivier , dans l'Ency- clopédie. ‘ THROSQUE, (Throscus.) Antennes de la longueur du corselet, de onze articles : les trois derniers formant une massue den- tée. Mandibules à sommet pointu, crochu, entier. Palpes maxillaires à dernier article en hache. Corps ovale-oblong ou elliptique, déprimé ; cor- selet postérieurement de la largeur des élytres, à angles postérieurs pointus. Pattes contractiles. Anitennæ thoracis longitudine, undecim articu- latæ : articulis tribus ultimis clavarn serratam for- mantibus. Mandibulæ apice acuto, integro, unci- nato. Palpi maxillares articulo ultimo securiformi. Corpus ovato-oblongum, aut ellipticum, depres- sum. Thorax posticè elytrorum latitudine : angulis posticis acutis. Pedes contractiles. Osservarions. Le {hrosque a été rapporté, tantôt au genre des taupins , tantôt à celui des dermestes. Il parait, d'après les observations de Latreille, qu'il doit constituer un genre particulier, qu'il faut rapprocher des byrrhes et des anthrènes. NÉCROPHAGES. ESPÈCE. 1. Throsque dermestoïde. T'hroscus dermestoïdes. Elater dermestoides.Linn. Elater. Geoff. x. p. 137. n°16. later clavicornis. Oliv. Col. 2. no 31. pl. 8, f. 85, a. b. Dermestes adstrictor. Fab. El. 1. p. 316. Throscus dermestoïdes. Latr. Gen. 2. p. 37. et vol. 1. 8. fr Habite en Europe. ANTHRÈNE. (Anthrenus.) Antennes un peu plus courtes que le corselet, terminées en massue solide. Mandibules courtes. Palpes filiformes. Corps ovale, arrondi, écailleux. Corselet plus étroit antérieurement. Tête petite , inclinée, cachée sous le corselet. Pattes et antennes contractiles. Les jambes repliées sur les cuisses dans la contraction. Antennæ thorace pauld breviores : clavé solidé. Mandibulæ breves. Palpi filiformes. Corpus ovatum, rotundatum, squamulosum., Tho- rax anticè anguslior. Caput pPArTUUM ; savane in- trusum, deflezum. Pedes antennæque contractiles. In'Contractione, tibiæ ad femora replicatæ. Onservarions. Les anthrènes sont de petits co- léoptères, la plupart ornés de couleurs variées et agréables, qu'ils doivent à de petites écailles co- lorées et pulvériformes, qui couvrent leur corps et qui se détachent facilement. Leur corps est un peu convexe en dessous. Au moindre danger, ces in- sectes replient les antennes et les pattes, et les lo- gent dans des cavités ou des rainures propres à les recevoir : leurs jambes se replient sur le coté posté- rieur des cuisses. Ces insectes se trouvent, en général, sur les fleurs; mais leurs larves vivent sur les cadavres desséchés, les pelléteries, et dans les cabinets d’his- toire naturelle’, où elles font de grands dégâts. Ces larves sont petites et ont des rapports avec celles des dermestes, étant chargées de poils sur les côtés et au derrière, présque de la même manière. ESPÈCES. 1. Anthrène dela scrophulaire. Anthrenus scrophu- laricæ. A. niger; elytris albo-maculatis; sulur& sanguined. 1 Byrrhus scrophulariæ. Linn. Anthrenus scrophulariæ. Fab. El. 1. p. 107. : Oliv. Col. 2. ne 14. pl. 1. f, 5. a. b. Latr. Gen. 2. p. 38. et Hist. nat. vol. 9.p. 219. pl: 79.f. 1. Panz. fase. 3. €. 17. Habite en Europe. 9 . Anthrène fascié. Anthrenus verbasci. A. niger; elytris faseiis tribus undalis, albis. Byrrhus verbasci. Linn. Anthrenus verbasci. Fab. Latr. Gen. 2.p. 39, Oliy, Col, 2. n° 14. pl. 1.f, 2, a, b.c. d. Geoff. 1. p. 115. n° 2. L'Amourelle. Habite en Europe. Sa larve est destructrice des collec- tions d'insectes, etc. #:i) L'anthrenus musæorum de Linnæus n’est peut-être qu'une variété plus petite encore que celle qui vient d’être citée. MÉGATOME. (Megatoma.) Antennes un peu plus courtes que le corselet; à massue brusque, perfoliée, triarticulée. Mandi- bules courtes. Palpes inégales : le dernier article un peu plus épais. Le sternum antérieur avancé, di- laté à l'extrémité, et contigu à la bouche. Corps ovale ou ovale-oblong. Corps subtrans- verse, un peu Convexe. Élytres dures. Pattes courtes. Antennæ thorace paulù breviores ; clavé abrupté, perfoliaté, triarticulatà. Mandibulæ breves. Palpi inœquales : articulo ullimo paulù crassiore. Ster- num anticum produclum , apice dilatatuin , or contiquun. Corpus ovale vel ovato-oblongum. Thorax sub- transversus, convexiusculus. Elytra rigida. Pedes Tamps. : égnoie Mdiirent des s’avance jusqu’à la bouche et lui Serteum, antérieur leur donne un rapport avec les byrrhiens. CêsTat sectes vivent sur les arbres. ESPÈCES. 1. Mégatome ondé. Megatoma undata. M. nigrum; thoracis lateribus elytrorumque, fasciis duabus undulatis, villoso-albis. Megatoma undulata.Herbst. Col. 4. t. 39. f. 4. a. b. mas. Ejusd. dermestes undulatus. Ibid. &. 4o. f. 9. g. femina. Dermestes undatus. Linn. Fab.El!1.p.313:Panz. fasc.75. t. 13. Oliv. Col. 2. n° 9. pl. t. f. 2. à. b. Megatoma undatum. Law. Gen. 2. p. 34. Habite en Europe, sur les arbres, et particulièrement sur l'orme. 9, Mégatome serricorne. Megutoma serra. M. piceo-nigrum; antennis pedibusque dilutè brunneo= [lavescentibus. Attagenus serra. Lat. Gen. 1. tab. 8. f, 10. Megatoma serræ. Ejusd. Gen. 2. p. 35. Dermestes serra.Æab, El. 1. p. 319. Habite aux environs de Paris, sur l'orme. Etc. —“""sQe—— LES NÉCROPHAGES. | Point de sternuwm antérieur avancé en mentonnière vers la bouche. Pattes imparfailementcontractiles. Les nécrophages tiennent de très-près aux 16* 248 byrrhiens; mais leur sternum antérieur ne s’avance point vers la bouche pour lui servir d'appui, et les pates, toujours saillantes , ne se contractent point, ou, dans leur contraction imparfaite, ne s'appli- quent point entièrement dans des rainures, de ma- nière à disparaitre. Ces insectes n’attaquent point les animaux vi- .vants, mais ils mangent les morts ou les parties qui en proviennent. Quelques-uns parmi eux man- gent des matières en putréfaction, soit animales, soit végétales. La massue de leurs antennes est plus souvent allongée que courte et brusque. Je divise cette famille de la manière suivante. DIVISION DES NÉCROPHAGES, (1) Mandibules courtes, épaisses, sans courbure à leur ex- trémité. Dermesle. (2) Mandibules allongées, comprimées, et arquées à leur ex- trémité. (a) Extrémité des mandibules échancrée, bifide ou munie d’une dent. 1 (+) Massue des antennes brusque, courte, ovale ou culaire. S Nitide ___ÿacné. — — TH) Massue des antennes allongée. * Palpes, soit filiformes, soit plus grosses au bout, maïs point terminées en pointe. Ips. Scaphidie. ** Palpes se terminant en alêne, Cholève. (b) Extrémité des mandibules entière. Bouclier. Nécrophore. DERMESTE. (Dermestes.) Antennes plus courtes que le corselet ; à massue ovale, perfoliée, de trois articles. Mandibules cour- tes, épaisses, presque droites, dentelées sous leur extrémité. Palpes courtes, filiformes. Tête petite, inclinée. Corps épais, ovale-oblong, convexe. Corselet subtransverse, plus large posté- rieurement. Antennœæ thorace breviores : clavä ovaté, perfo- liatä, triarticulatä. Mandibulæ breves, crassæ , subrectæ, infra apicem denticulatæ. Palpi breves, fiiformes. HISTOIRE DES INSECTES. Caput parvum, sub thorace inflezum. Corpus ovalo-oblongum, crassum, cOnverum. Thorax sub- transversus, posticè latior. Opsenvarions. Les dermestes, en général, se nourrissent , dans l'état de larve, de substances ani- males ; et plusieurs de leurs espèces sont connues , depuis longtemps, par les dégâts que leurs larves causent dans nos habitations, en rongeant les pel- leteries, les animaux préparés que l'on conserve dans les cabinets d'histoire naturelle; en un mot, tous les objets qui proviennent des animaux, et que nous employons à quelque usage. Ces insectes ont des rapports avec les anthrènes, avec les nitidu- les, etc. Leurs larves sont garnies de longs poils. Dans nos habitations, ces larves , celles des anthrè- nes, et celles des teignes, nous causent les plus grands dommages. ESPÈCES. 1. Demeste du lard. Demestes lardarius. D. niger; elytris anticè cinereis, nigro-punctalis. Dermestes lardarius. Linn. Fab. El. 1. p. 321. Oliv. Col. 2. n° 9. pl. 1: 11: @. 0. Geoff. r. p. 101, n° 5. Latr. Gen. 2. p. 8r- : Habite en Europe, dans les maisons, o. pcrinéste des pelleteries. Dermestes pellio. D. niger ; elytris punctis duobus albis. Dermestes pellio. Linn. Fab. El, 1. p. 313. Oliv. Col. 2, n° 9.pl.2.f. 11. Geoff. 1. p. 105. n° 4. Latr. Gen. 2.p. 32. Habite en Europe. Attaque les pelleteries, les musées. 5, Dermeste souris. Dermestes murinus. D. oblongus, tomentosus, nigro alboque nebulosus; ab- domine niveo. Dermestes murinus. Linn. Fab. El. 1. p. 314. Oliv. Col. 2. n° 9. pl. 1. f. 3. Panz. fase. 40. t. 10. Habite en Europe, à la campagne, dansles cadayres. Etc. j ee ai NITIDULE. (Nitidula.) Antennes plus courtes que le corselet, terminées en massue brusque, ovale ou oblongue, compri- mée , presque solide. Mandibules un peu saillantes, échancrées ou à deux dents. Palpes presque fili- formes, un peu plus grosses au bout. Corps elliptique, ou ovale-oblong, un peu dé- primé. Corselet bordé, aussi large que les élytres postérieurement. . Antennæ thorace breviores, clavé abrupté, ovatä vel rotundatä, compressä, subsolidà terminatæ. Mandibulæ partim exsertæ, apice emarginatæ aut bidentatæ. Palpi subfiliformes ; extremitate pauld crassiores. Corpus elliplicum , vel ovato-oblongum, subde- Pressum. Thorax marginatus, posticè elytrorum latitudine, NÉCROPHAGES. 249 Opservarions. Les nitidules ne tiennent aux der- mestes que par la massue brusque et raccourcie de leurs antennes. Elles se rapprochent davantage des boucliers et genres avoisinants, par leurs mandi- bules allongées, et parce que la plupart rongent des substances animales desséchées ou l'écorce pour- rie des vieux arbres. Les unes ont les trois premiers articles des tarses courts, larges ou dilatés, et garnis de brosses en dessous : ce sont les nitidules, les bytures et les cerques de Latreille. Les autres ont les quatre premiers articles des tarses presque cylindriques et peu différents des autres articles : elles constituent ses genres thy- male, colobique et micropèple. Dans les insectes de ces coupes diverses , le cor- selet est plus ou moins bordé, et souvent ses bords latéraux sont minces et tranchants. La tête est pe- tite, en partie cachée dans l'échancrure antérieure du corselet. Ces insectes sont la plupart fort petits. ESPÈCES. [Les trois premiers articles des tarses courts et dilatés. ] 1. Nitidule obscure. Nitidula obscura. N. ovata, nigra, obscura ; pedibus piceis. Nitidula obscura. Fab. El. 1. p. 348. Oliv. Col. a. ne 12.pl. 1. f. 3.a. 6. Dermestes. Geoff. 1.p. 108. no 21. Habite en Europe, dans les cadavres. 2, Nitidule bipustulée. Nitidula bipustulata. N. ovata, nigra ; elytris puncto rubro. Silpha bipustulata. Linn. Nitidula bipustulata. Fab. El. 1. p.347. Latr. Gen, 2.p.11. Oliv. Col. 2. n° 12. pl. 1. f. 2. a. b. Dermestles. Geoff. 1. p. 100. n°3. Habite en Europe, dans les cadavres. 3. Nitidule tomenteuse. Vitidula tomentosa. N. ovato-oblonga, nigra, tomento rufo-flavescente vel olivaceo-murino tecta ; antennis pedibusque flavo- rufis. Byturus tomentosus. Latr. Gen. 2. p. 18: Dermestes tomentosus. Fab. El. 1.p: 316. et D. fumatus. Ejusd. r Oliv. Col. 2. n°9. Suppl. tab. 3. f. 17.@.6. ec. d. Dermestes. Geoff. 1. p.102. n98. Panz. fase. 97. t. 4. Habite en Europe. 4. Nitidule puce. Nitidula pulicaria. N. oblonga, nigra; elylris abbreviatis; abdomine acuto. Dermestes pulicarius. Linn. Sphæridium pulicarium. Fab. El. 1.p. 98. Nitidula pulicaria. Oliv. Col. 2. n° 12. pl. 3. f. 27. a. 0. Cercus pulicarius. Latr. Genwa: p.15. Habite en Europe, sur les fleurs. [ Les quatre premiers articles des tarses subcylin- driques.] 5. Nitidule colobique. Nitidula colobicus. IN. elongalo-ovalis, obscurè nigricans, supernè hirla ; elytris punctato-strialis. Colobicus marginatus. Latr. Gen. 2 p. 10, et vol. r CAC Le Nitidula hirtæ. Ross. fn. etr. 1.p.59.t. 3. f. 9. Habite le Midi de la France, sous l'écorce des arbres. 6. Nitidule ferrugineuse. Ag/idula ferruginea. D. ferruginea ; elytris lineis elevatis, senis, nigricanti- bus. Silpha ferruginea. Linn. Pellis ferruginea. Fab. El. 1. p- 344 Silpha ferruginea. Oliv. Col. 2. n° 11. pl. 2.f, 13. à. 6. Thymalus ferrugineus. Latr. Gen. 2. p. 9. Pellis. Panz. fase. 75. L. 19. Habite en Europe, sous l'écorce des arbres. Etc. DACNÉ. (Dacne.) Antennes plus courtes que le corselet; à massue brusque, grande, subovale, perfoliée, comprimée. Mandibules à sommet bifide. Le dernier article des palpes plus épais. Corps oblong, épais, convexe. Corselet presque carré. Tarses courts. Antennœ thorace breviores; clav& magnä, abruptä, subovatà, perfoliatä, compressa. Mandibulæ apice bifido. Palporum articulus ultimus crassior. Corpus oblongum, crassum , convexum. Thoraz subquadratus. Tarsi breves. Onservarions. Les dacnés tiennent aux nitidules par la massue de leurs antennes, et aux ips par leur corps allongé, leurs habitudes, la célérité de leurs mouvements. Leur corps est plus convexe et à bords latéraux plus inclinés que celui des ni- tidules. ESPÈCES. 1. Dacné huméral. Dacne humeralis. D. nigra; capile thorace elytrorum puncto baseos pe- dibusque rufis. Dacne humeralis. Latr. Hist. nat.ete., ro. p. 13. pl. 81: £ 1. Ejusd. Gen. 2. p. 20. Dermestes. Panz. fasc. 4. €. 9. Engis kumeralis. Fab. El. 2. p. 583. Habite en Europe, sous l'écorce des arbres. 2, Dacné à bandes. Dacne fasciata. D. atra ; elytris fasciis duabus rufis ; anteriore nigro- maculatà. Dacne fasciata. Latr. Engis fasciata. Fab. El. 2. p. 582. Habite l'Amérique septentrionale. 5. Dacné cou-rouge. Dacne sanguinicollis. D. atra ; antennis thorace elytri singuli maculis duabus pedibusque rubro-sanquineis. Dacne sanguinicollis. Latr. Engis sanguinivollis. Fab. El. 2. p.584. Panz. fasc. 6. t. 6. Dermestes. Habite en France, en Allemagne. k Etc. Ajoutez l'engis rufifrons de Fabricius. 250 xes. (Ips.) Antennes de la longueur du corselet ou environ; à massue longue, étroite, de trois articles séparés. Mandibules bifides au sommet. Corps oblong, convex@ Tous les articles des tarses allongés , grêles. Antennæ circiter thoracis longitudine : clav4 oblongä, angustà; arliculis tribus valdè distinctis, Mandibulæ apice bifidcæ. Corpus oblongum, convexum. Tarsorum articuli ommnes elongati, graciles. Ogservarrons. Sous le nom d’ips, on avait réuni différents coléoptères très-petits, à corps allongé et étroit ; mais il ne s’agit ici que de ceux qui appar- tiennent à la division des pentamères. Ils tiennent aux nitidules parleurs rapports, et s’en distinguent par la massue de leurs antennes. ESPÈCE. 1. Ips cellerier. {ps cellaris. I. testaceo-ferruginea, punclata ; thorace crenulalo. Tps cellaris. Oliv. Col. 2. n° 18. pl. r. f. 5. a. 6, Latr. Gen. 2. p. 21. Dermestes cellaris. Fab, El. 1. p. 319. Dermestes. Panz. fasc. 39. t. 14. - Habite en Europe. Ses élytres sont un peu pubescentes. Etc. Le dermesles fimetarius de Fabr. estde ce genre. SCAPHIDIE. (Scaphidium.) Antennes presque de la longueur du corselet; à massue allongée, formée de cinq articles séparés, subglobuleux ou hémisphériques. Mandibules bifi- des au sommet. Palpes filiformes. Corps ovale, épais, en pointe aux deux bouts. Élytres subtronquées au bout. Pattes grêles. Antennæ thoracis sublongitudine ; clavä elon- gat4, quinque articulatà : articulis globulosis aut hemisphæricis, distinctis. Mandibulæ apice bifidæ. Palpi filiformes. Corpus ovale, crassum, utrâque extremitate acu- tum. Elytra apice truncata. Pedes graciles. Osservarions. Les scaphidies avoisinent les cho- Jèves par leurs rapports; mais leurs palpes , quoique filiformes, ne se terminent point en alêne. Ces in- sectes vivent dans les champignons , les feuilles mortes, le bois pourri. Leur corps est un peu con- vexe ; leurs élytres, tronquées au bout, laissent la pointe de l'abdomen à découvert. ESPÈCES. 4. Scaphidie quadrimaculée. Scaphidium quadri- maculatum. 15. nigrum, punctulatum ; elytro singulo macçulis duabus rubris, HISTOIRE DES INSECTES. Seaphidium quadrimaculatum: Oliv. Col. 2. n° 20, pl. 1. PE uo Latr. Hist. nat.,elc., 9. p.247. pl.78. f.5. et Gen. 2. p.13. Seaphidium 4 maculatum. Fab. El, 2. p.575. Panz. fasc. 12, 4.11. Habite en Europe, sur les champignons, les vieux troncs d'arbres. 9, Scaphidie immaculée. Scaphidium immacu- latum. S. atrum, nitidum ; elytris immaculatis, punctato-stria- dis. Scaphidium immaculatum. Oliv. Col. 2. nowo. pl. 1. f. 3. a. b. Fab. El. 2. p.576. Latr. Gen. 2. p. 24. Habite en France, parmi les feuilles pourries et sur les champignons. 5. Scaphidie agaricine. Scaphidium agaricinum. 5. atrum, nilidum ; antennis pedibusque rufis. Silpha agaricina. Linn. Seaphid. agaricinum. Oliy. Col. 2. n° 20. pl, 1. f. 4. a. b. Fab. El. 2.p. 576. Latr. Gen. 2. p. 24. Panz. fase. 12. t. 16. Habite en Europe, sur le boletus versicolor. Etc. . CHOLÈvVE. (Choleva.) Antennes de la longueur du corselet, quelquefois un peu plus longues, grossissant insensiblement vers lebout : les cinq derniers articles formant une massue allongée, perfoliée. Mandibules échancrées au bout. Le dernier article des palpes brusquement aigu , subulé. ; à Corps ovale, convexe, arqué en dessus : à tête penchée. Corselet transverse, plus large postérieu- rement, Antennæ thoracis longitudine, interdüum thorace paulà longiores , sensimn versus apicem crassiores : articulis quinque ultimis clavam elongatam per- foliatamque formantibus ; mandibulæ apice emar- ginatæ. Palporum articulo ultimo abruptè acuto, subulato. # Corpus ovale, convezum, supernè arcuatum ; capite cernuo. Thorax transversus, posticè lation. Ogservarrons. Parmi les nécrophages, les cholèves sont à peu près les seuls qui aient les palpes termi- nées en alêne ou en pointe aciculée, ce qui les dis- tingue éminemment. Leurs antennes les rapprochent des boucliers; mais leurs mandibules ne sont point entières à leur extrémité. Ils ont des élytres aussi longues que l'abdomen et qui ne sont point tron- quées au bout comme celles des scaphidies. Ces in- sectes sont agiles et se trouvent par terre, sous les pierres ou parmi les ordures. ESPÈCES. 1. Cholève triste. Choleva tristis. î Ch. nigra, antennis pedibusque concoloribus. NECROPHAGES. Choleva morio. Latr. Hist. nat,,etc. 9.p. 251. Choleva tristis. Lat. Gen. 2. p. 28. Helops trislis. Panz. fase. 8. t. r. Catops morio ? Fab, El. 2. p. 564. Dermestes. Degeer. Ins. 4. p.216, pl. 8.f. 15, a. 6. Habite en Europe. 2, Cholève soyeux. Choleva sericea. Ch. nigricans , holosericea ; antennis elytris pedibusque obscurè fuscis. ge Helops sericeus. Panz. fase. 73. t. 10. Choleva sericea. Latr. Hist, nat., etc., 9.p. 251. Choleva villosa ejusd. Gen. 2. p. 29. Habite aux environs de Paris. Etc. Voyez une monographie de ce genre , dans le volume des Actes de la société Linnéenne, BOUCLIER, (Silpha.) Antennes de la longueur du corselet ou environ, à massue oblongue, grossissant insensiblement, formée de cinq ou six articles. Mandibules à pointe simple et arquée. Palpes filiformes. Corps ovale ou ovale-oblong, déprimé. Corselet aplati, clypéiforme, suborbiculaire. Élytres bordées. Antennæ thoracis circiter longitudine, clavä oblongä, sensim crassiore, articulis quinque vel sex formatà. Mandibulæ acumine simplici arcua- toque terminatæ. Palpi filiformes. Corpus ovatum vel ovato-oblongum , depressum. Thorax planulatus, clypeiformis, suborbicularis. Elytra marginata. Osservarions. Quelques auteurs crurent trouver des rapports entre les boucliers et les cassides, cé de là pouvoir les réunir dans le même genre. ‘On sait maintenant que les boucliers appartiennent à une division fort différente de celle qui comprend les cassides , et par suite à une autre famille. Ces insectes ont la tête petite, étroite postérieu- rement, inclinée, proéminente; la massue des an- tennes allongée, perfoliée; les bords latéraux du corselet un peu débordés; les élytres larges, dé- bordant pareillement sur les côtés. Ils vivent dans les charognes, les fumiers, et ne se nourrissent que de matières animales. ESPÈCES. 1. Bouclier à quatre points. Si/pha quadripunctata. S, nigra; elytris pallidis ; puncto baseos medioque nigris ; thorace emarginalo. Silpha quadripunetata. Linn. Fab. El. 1. J4x. Oliv. Col. 2. n° 11. pl. r. f. 7. «. b. Pellis. Geoff. 1. p. 122, n° 9. pl. 2. f. 1. Panz. fase. 40, t. 18. Habite en Europe, sur les chênes, y dévorant les chenilles. 2, Bouclier lisse. Si/pha lœvigata. 5. alra ; elytris lævibus, subpunctatis. Silpha lœvigata, Oliv. Col. 2. no vx, pl. 1. €. 1. b. 254 Fab. El. v, p. 340. Pellis. Geoff. 1, p. 122. n° 8. Habite en France, en Allemagne. 5. Bouclier obscur. Sè/pha obscura. S, nigra; elytris punctatis; lineis elevalis tribus; thorace anlicè truncalo. Silpha obscura. Linn. Fab. El. 1. 3/0. Oliv. Col. 2. no x1. pl. 2.f. 18. Latr. Gen. 2, p. 7. Peltis. no 1. Var. B. Geoff. 1. p. 118. Habite en France, dans les cadavres, Etc. NÉCROPHORE, (Necrophorus.) Antennes plus courtes que le corselet : à massue brusque, courte, subglobuleuse, perfoliée, qua- driarticulée. Mandibules à pointe simple et arquée. Corps oblong. Tête inclinée. Corselet subdé- primé, débordant, souvent inégal. Élytres tron- quées au bout, à bords latéraux abaissés. Antennæ thorace breviores : clav4 abruptà, brevi, subglobosé, perfoliaté, quadriarticulaté. Mandibulæ apice acuto simplici arcuato. Corpus oblongum. Caput nutans. Thorax subde- pressus, marginatus, sæpè inæqualis. Elytra apice truncata, marginibus lateralibus inflexis. Ogservarions. Les nécrophores, très-voisins des boucliers par leurs rapports et par leurs habitudes, les surpassent par la taille ; mais, outre qu’ils ont le corps plus allongé, et que leurs élytres--ne sont point bordées, ils en sont très- distingués par les caractères de leurs antennes. Leurs tarses antérieurs sont larges et très-garnis de houppes. Ces insectes sont agiles, ont une odeur désagréa- ble, et recherchent les corps morts des animaux, pour en faire leur curée. On les a nommés enfer- reurs, porte-morts, parce qu'ils ont l'instinct d'en- fouir les cadavres de petits quadrupèdes , tels que des taupes et des souris, dont ils se repaissent en- suite à loisir. C’est aussi dans ces cadavres qu’ils déposent leurs œufs, et que leurs larves doivent vivre. ESPÈCES. 1. Nécrophore fossoyeur. Necrophorus vespillo. NN. ater ; elytris fascià duplici ferrugine& ; antennarum clavä rubrà. Silpha vespillo. Linn. Necrophorus vespillo. Fab. El, 1, p. 335. Necrophorus vespillo. Oliv. Col. 2. n° 10, pl. r.f r. Latr. Gen. 1. p. 4. Panz. fase, 2. t, 21. Dermestes. Geoff, 1. p. 98. nor. pl. 1. f. 5, Habite en Europe, dans les cadavres des taupes, etc. 2, Nécrophore germanique. Necrophorus germa- nicus. NN. aler ; fronte margineque elytrorum ferrugineis. Silpha germanica,. Linn, Necroph, germanicus, Fab. Eleut 1. p. 333, 2652 decrophorus germanicus. Oliv. 2. no 10. pl, 1. f, 2, Panz. fase. 41. t. 1. Dermestes. Geoff. 1. p.99. n° 2. Habite en Europe, dans les cadavres. Etc. TROISIÈME SECTION. PENTAMÈRES LAMELLICORNES. Leurs antennes sont terminées par une massue la- mellée ou feuilletée. Cette division de la cinquième section des co- léoptères , les termine tous, ainsi que la classe des insectes. Elle est très-distincte par le caractère des antennes de ceux qui en font partie; et effective- ment la massue de ces antennes est formée de lames ou de feuillets allongés, soit disposés en éventail ou comme les feuillets d’un livre, s’ouvrant et se fermant de même, soit rangés d’un côté sur un axe, comme les dents d’un peigne. Les insectes qui appartiennent à cette division ne sont plus des coléoptères de très-petite taille, comme la plupart des pentamères clavicornes. Ils sont au moins d’une taille moyenne, et beaucoup parmi eux nous offrent les plus grands et les plus singu- liers des coléoptères, par les particularités de forme de leurs parties. Tous ont les téguments durs, les articles de leurs tarses toujours entiers, et les tra- chées de l’insecte parfait vésiculaires. Leurs larves ont toujours six pattes, et vivent longtemps, souvent plusieurs années, avant de se changer en nymphes. Les pentamères lamellicornes sont fort nombreux 5 véritablement voisins les uns des autres par leurs rapports : en sorte qu'ils semblent ne constituer réellement qu’une seule et grande famille, On les a partagés néanmoins en deux coupes particulières, savoir : en scarabéides, et en lucanides. Pour faciliter l'étude de leurs rapports et la con- naissance de leurs habitudes diverses, je les ai dis- tribués el divisés de la manière suivante. DIVISION DES PENTAMÈRES LAMELLICORNES. $. Massue des antennes feuilletée, plicatile. Ses feuillets, rapprochés à leur insertion, s'ouvrent et se ferment comme ceux d’un livre. [Les scarabéides.] [Ceux dont les larves et les insectes parfaits vivent dans les mêmes lieux.] * Partie terminale des mâchoires membraneuse, élargie, {ransycrsale. (Scarabéides coprophages.) HISTOIRE DES INSECTES, (1) Pattes intermédiaires plus écartées que les autres à leur insertion. (a) Antennes de neuf articles. Bousier. Onite. (b) Antennes de huit articles. Sisyphe. (2) Pattes intermédiairesnon plus écartées que les autres à leur insertion. Aphodie. *“* Mâchoires longitudinales : transversalement. leur sommet n’est point élargi (1) Antennes de onze articles. (Scarabéides géotrupiens.) Léthrus. Géotrupe. (2) Antennes ayant moins de onze articles. (a) Labre découvert, saillant, et la lèvre inférieure cachée par le menton. Trox. [Ceux dont les insectes parfaits vivent ailleurs que leurs larves.] (b) Labre couvert, et les mandibules entièrement ou en partie membraneuses. (+) Lèvre inférieure cachée par le menton. Mandibules membraneuses. Goliath. Cétoine. Trichie. (F-+) Lèvre inférieure saillante, bilobée. Anisonyx. (c) Labre découvert, saillant, et la lèvre inférieure sail- lante, bilobée. Glaphyre. (d) Labre couvert, apparent ou non apparent, etles man- dibules tout à fait cornées. (+) Labre couvert, mais apparent. Hanneton. Rutèle. Hexodon. (-t-+) Labre non apparent et comme nul. Scarahé. $$. Massue des antennes pectinée. Ses feuillets, un peu écartés à leur insertion, sont comme des dents de peigne , perpendiculaires à l’axe. [ Les lucanides.] (r) Antennes non coudées. Passale, SCARABÉIDES. (2) Antennes coudées. (a) Corps convexe. Sinodendre. Lamprime. OEsale, (b) Corps déprimé. Lucane, LES SCARABEIDES. Massue des antennes feuilletée, plicatile. Ce n’est point par un ensemble de caractères que les scarabéides diffèrent des lucanides, mais seule- ment par une particularité de la massue de leurs antennes. Ainsi l’on peut regarder les pentamères Jamellicornes çomme constituant une grande fa- mille véritablement naturelle. Néanmoins, dans cette grande famille, on en distingue quelques au- tres, d’un ordre secondaire, qui sont assez distinc- tes, ce qui montre que, dans ces insectes, les rap- ports ont été partout bien saisis. En effet, commencant les scarabéides par ceux dont les insectes parfaits vivent à peu près dans les mêmes lieux que leurs larves, on rencontre d’abord les coprophages, que Latreille a fait connaitre et si bien caractérisés. L'on trouve ensuite ses géotru- piens , desquels nous rapprochons les trox, comme il Va fait lui-même, leurs habitudes étant assez analogues à celles des précédents. Viennent, après eux, les scarabéides dont les in- sectes parfaits vivent, en général, ailleurs que leurs larves. Or, les premiers de ceux-ci nous offrent, dans les goliaths, cétoines , trichies et anisonyx, des anthophages, les insectes parfaits de ces scara- béides se trouvant ordinairement sur les fleurs ; on rencontre, après ces premiers, des scarabéides vrai- ment phyllophages, tels que les glaphyres, hanne- tons, rutèles et hexodons, les insectes parfaits de ces genres se trouvant sur les feuilles des plantes et surtout des arbres, dont souvent ils les dépouillent en les dévorant rapidement, Enfin les scarabéides se terminent par le beau genre des scarabés, qui, fort nombreux en espèces diverses, ressemble lui- même à une petite famille , et parait conduire aux lucanides par l’analogie des habitudes, les larves des uns et des autres vivant dans les troncs d’ar- bres, et se nourrissant de leur substance ligneuse plus ou moins décomposée; aussi en trouve-t-on dans le tan. + 19 br Qt BOUSIER. (Copris.) Antennes très-courtes, de neuf articles; à massue trilamellée. Labre caché par le chaperon. Mandibu- les membraneuses. Palpes labiales velues. Chaperon en demi-cercle. Corps en ovale court, convexe , très-obtus posté- rieurement. Corselet grand , large. Ecusson nul ou à peine dfstinct. Pattes intermédiaires plus écartées entre elles à leur insertion que les autres. Antennæ brevissimæ, novem articulatæ ; clavä trilamellatä. Labrum clypeo occultatum. Mandi- bulæ membranaceæ. Palpi labiales valdè hirsuti. Clypeus semi-circularis. Corpus ovato-abbreviatum, convexum, posticè obtusissimum. Thorax magnus, latus. Scutellum nullum aut vix distinctum. Pedes intermedii in- sertione magis inter se distantes quàm alii. Onsenvarrons. Les bousiers constituent un genre nombreux en espèces, el très-remarquable par la forme particulière de ces insectes. Ils ont le corps court, très-obtus au bout ; le corselet grand, large, convexe ou gibbeux; l'abdomen large, court, pres- que carré; les jambes antérieures dentées en dehors ; les paltes postérieures fort longues, à insertion écartée de celle des autres , et rapprochée de l'anus. L'écusson manque, ou paraît à peine. La massue de ces insectes est ovale. C’est dans les bouses de vaches et dans les fientes des animaux que l’on trouve ces insectes ; et c’est dans ces fientes qu'ils déposent leurs œufs et que leurs larves se nourrissent. Ceux qui forment avec ces fientes , ou même avec des excréments humains, des boules en forme de pilules, en les roulant avec leurs pattes postérieu- res, et y déposant leurs œufs, ont été distingués sons le nom d'ateuchus. Leurs pattes postérieures sont longues et peu dilatées à leur extrémité. On a conservé le nom de copris à ceux dont les pattes antérieures sont un peu longues, et les pos- térieures un peu dilatées à leur extrémité ; ils ne forment point de boules. Néanmoins, on en a sé- paré, sous le nom d'onthophages, ceux qui ont le dernier article des palpes labiales presque nul ou peu distinet. Les bousiers sont très-nombreux et constituent un genre si naturel qu'il est difficile de le diviser netleraent. ESPÈCES. Bousiers rouleurs, à jambes postérieures plus longues. 1. Bousier sacré. Copris sacer. C. clypeo sexdentato; thorace inermi crenulato; tibiis posticis ciliatis ; elytris lævibus. Scarabæus sacer. Linn. Ateuchus sacer. Fab. El. 1. p- 54. Ateuchus sacer. Lat. Gen. 2. p. 77. Scarabœus sacer. Oliv. Col. 1. n° 3. pl. 8. F. 59. @. b. Habite l’Europe australe, l'Afrique. 254 2, Bousicr flagellé. Copris flagellatus. C,niger; clypeo emarginato; thorace elytrisque scabris. Scarahé flagellé. Oliv. Col. r. ne 8. pl. 7. f. 51. Aleuchus flagellatus. Fab. El. 1. p. 59. Latr. Gen. 2. p. 78. Habite l'Afrique, l'Europe australe. On en fait un gym- nopleurus, parce qu'il a un sinus à la base externe de ses élytres. 5. Bousier rouleur, Copris volvens. . C. niger, opacus, lævis; clypeo emarginalo; thorace poslicè rolundato ; elytris integris. Ateuchus volvens. Fab. El. 1.p. 60. Latr. Gen. 2. p. 78. Searabæus voluens. Oliv. Col. 1. n° 3. pl. 10. f 89. Habite l'Amérique septentrionale. Bousiers non rouleurs, à jambes antérieures un peu longues. 4. Bousier lunaire. Copris lunaris. C. thorace tricorni ; medio obluso bifido; capilis cornu ereclo ; clypeo emarginato. Scarabæus lunaris. Linn. Oliv. Col. x. n°3. pl. 5.f. 36: a. b. Copris lunaris. Fab. El. 1. p. 36. Latr. Gen. 2. p. 75. Bousier capucin. Geoff. 1.p. 88. n°1. Habite en Europe, dans les fientes. 5. Bousier taureau. Copris taurus. C. thorace mulico ; occipile cornubus duobus reclinatis arcualis. Scarabæus taurus, Linn. Oliy. Col. r. n° 3. pl. 8. f. 63. &. b. Geoff. 1. p. 92. n° 10. Copris taurus. Fab, EL. 1. p.45. Panz. fasc. 12. t. 3. Habite en Europe. Onthophaqgus. Lat. Etc. ONITE. (Onitis.) Antennes très-courtes , de neuf articles ; à massue ovale, subtuniquée. Labre caché sous le chaperon. Mandibules petites, membraneuses. Corps ovale-oblong ; corselet grand, convexe. Insertion des pattes comme dans les bousiers. Jam- bes antérieures longues, étroites, et sans tarses dans les mâles. Antennæ brevissimæ, novem-articulatæ ; clavä ovatä, subtunicatä. Labrum clypeo occultatum. Mandibulæ parvæ, membranaceæ. Corpus ovato-oblongum; thorax magnus, con- vevus. Peduin insertio ut in copribus. Tibiæ anticæ longæ, angustæ ; tarsis nullis in maribus. Ogservarions. Les onites sont médiocrement dis- Lingués des bousiers , et même leur ressemblent en- tièrement par les habitudes. Cependant ils offrent un caractère assez singulier , celui d’avoir les pattes antérieures à jambes longues , grêles et sans tarses, ‘au moins dans les mâles. Ces insectes ont la plupart un écusson (rès-petit. HISTOIRE DES INSECTES. ESPÈCES. 1. Onite inuus. Onitis inuus. ©. nigro-æneus ; capile quadritubereulato. Scarabœus inuus. Oliv. Col. 1. n° 3. p. 138, pl. 14. f. 135: Onilis inuus. Fab. El. 1. p. 26. Habite en Afrique et au Bengale. 2. Onite aygule. Onitis ayqulus. O. scutellatus; capite tuberculato ; elytris testaceis. Scarabæus aygulus. Oliv. Col. 1. no 3. p. 137. pl. 13. f. 120. et pl. 4. f. 28. a. b. Onitis ayqulus. Fab, EL. 1. p. 27. Habite en Afrique et dans l'Inde. 5. Onite mœris. Onttis mæris. ©. ater, scutellatus; capitis cornu brevissimo ; elytris subcostatis. Searabæus mœris. Oliv. Col. f. 193. Onitis clinius. Fab. EL 1. p. 27. Habite l'Europe australe. Etc. 1. n° 3. p. 136. pl. ar, SISYPHE, (Sisyphe.) 2 Antennes très-courtes, de huit articles. Bouche des bousiers. L Corps court, épais. Corselet grand, convexe. Pattes postérieures beaucoup plus longues que les autres. Antennœæ brevissimæ, octo-articulatæ. Os co- prorum. Corpus breve, crassum. Thorax magnus, con- vexzus. Pedes postici aliis multo longiores. Osservariows. Les sisyphes ont été distingués des bousiers à cause du nombre moindre des articles de leurs antennes, et de la longueur considérable de leurs pattes postérieures, cette longueur sur- passant celle du corps. ESPÈCES. 1. Sisyphe de Schæffer. Sisyphe Schæffert. S, chypeo emarginalo, thorace rotundato, elytris trian- gulis ; femoribus posticis elongatis dentatis. Scarabæus Schæfferi. Linn. Copris. Geoff. n°9. Oliv. Col. 1. n°3. pl. 5. f. 41. Ateuchus Schœæfferi. Fab. p- 59. Sisyphe Schæfferi. Latr. Gen. 2. p. 80. Habite l'Europe australe. I. p. 92. 9. Sisyphe d'Helwig. Sisyphe Helwigii. 5. gibbosum, lœve, atrum ; clypeo emarginato ; pedibus elongatis. Ateuchus Helwigü. Fab. El, 1.p. 60. Habite au Bengale. SCARABÉIDES. 258 APHODIE. (Aphodius.) Antennes courtes, de neuf articles; à massue trilamellée, arrondie. Labre caché sous un chape- ron demi-circulaire. Mandibules membraneuses. Corps ovale, convexe. Corselet subtransverse. Un écusson. Toutes les pattes séparées à leur insertion par des intervalles égaux. Antennæ breves , novem-articulatæ ; clavä trila- mellatä, rotundatä. Labrum clypeo semi-circulari occultatum. Mandibulæ membranaceæ. Corpus ovatum, convezum, Thorax subtransver- sus. Scutelluin. Pedes omnes insertioni intervallis æqualibus inter se distantes. Ogservarions. Les aphodies sont de vrais copro- phages, vivent, en effet, comme les bousiers , dans les fientes, les Éxetéments, et, comme eux aussi, ont la partie terminale des mâchoires membraneuse, élargie, transversale. Ces insectes en sont néanmoins bien distingués, 1° par leurs palpes labiales peu velues , composées d’articles presque semblables ; 99 par leurs pattes toutes séparées à leur inserlion par des intervalles égaux; 5° et parce qu'ils ont un écusson bien distinct. Ë ESPÈCES. 1. Aphodie fimétaire. 4phodius fimetarius. A. aler; capile tuberculalo ; elytris rufis. Scarabæœus fimetarius. Linn. Geoff. 1.p. 81. n° 18. Oliv. Col. 1. n° 3. p. 78. pl. 17. f. 157. Aphodius fimelarius. Fab. El. 1. p. 72. Lat. Gen, 2.p.90. + fase. 31. t, 2. . var. Aphodius fœlens. Fab. ibid. p. 69. ue en Europe dans les fentes. 9, Aphodie fossoyeur. 4phodius fossor. A. thorace retuso ; capite tuberculis tribus; medio sub- cornulo. Searabæus fossor. Linn. Geoff. 1. p. 82. n° 20. Oliv. Col. r. n° 3. p. 75. pl. 20. f. 184. Aphodius fossor. Fab. El: 1. p- 67. Habite en Europe, dans les bouses. 5. Aphodie terrestre. 4phodius terrestris. A. capile luberculis tribus æqualibus ; elytris punetato- strialis, obseurioribus. Searabæus terrestris. Oliv. Col. 1. n° 3. pl. 24 Aphodius terrestris. Fab. El. 1. p. 71. Habite en Europe, dans les bouses. Plus petit que le pré- n cédent. Etc, . f. 209. a. b. LÉTHRUS, (Lethrus.) Antennes de onze articles, le neuvième envelop- pant les deux derniers, et formant avec eux une massue tuniquée, tronquée obliquement. Labre échancré. Mandibules cornées, fortes, saillantes, comme cornues, et dentelées au côté interne, Mà- choires à pièce terminale étroite, pectinée par des spinules. Corps ovale. Corselet large. Élytres connées. Antennæ undecim-articulatæ ; articulo nono duo- busque sequentibus clavam tunicatam oblique trun- catam efficientibus. Labrum emarginatum. Man- dibulæ corneæ, validæ, exsertæ , subcornuteæ , intus denticulatæ. Maxillæ processu terminali angusto, hinc spinulis pectinato. Corpus ovatum. Thorazx latissimus. Elytra con- nala. Opservarions. Le léfhrus semble presque se rap- procher des lucanes par le caractère de ses mandi- bules arquées et très-proéminentes; mais la forme de ses antennes à onze articles et dont la massue est tuniquée , et son labre, l'en distinguent fortement. La lèvre inférieure, cachée par le menton, n'est point bifide comme dans les géotrupes. La tête du léthrus est grosse, munie d’antennes qui paraissent composées seulement de neuf arti- cles. Le corselet est fort large, convexe, gibbeux. L’écusson est fort petit, presque nul. L’abdomen est tout à fait recouvert par les élytres. On ne con- naît de ce genre que l'espèce suivante. ESPÈCE. 1. Léthrus céphalote. Lethrus cephalotes. Fab. El. 15 F2 ile Oliv. Coléopt. 1. n° 2. pl. 1. f, 1. Panz. fasc. 28. t. 1. Latr. Gen. Crust. et Ins. 2. p. 95. Habite dans l'Autriche, la Hongrie, les déserts de la Tar- tarie. Il est noir et aptère. Le lethrus æneus de Fabri- cius est une lamprime. GÉOTRUPE. (Geotrupes.) Antennes courtes, de onze articles; à massue ovale, trilamellée. Labre ayancé. Mandibules cor- nées, arquées au sommet. Lèvre inférieure à deux divisions allongées. Corps ovale, très-obtus au bout. Corselet large, un peu plus court que l'abdomen. Un écusson. Antennæ breves, undecim-articulatæ : clavä ovatà&, trilamellatà. Labrum porrectum. Mandibulæ corneæ, ad apicem arcuatæ. Labiwm laciniis dua- bus elongalis ultra mentum exsertis. Corpus ovale, posticè valdè obtusum. Thorax latus, abdomine pauld brevior. Scutellum. Onsenvarioxs. Les géotrupes, reconnus et déter- minés par Latreille, avaient été confondus parmi les scarabés, mais leur lèvre supérieure et leurs mandibules, avancées au delà du chaperon, les en distinguent éminemment. Ces parties avancées de leur bouche ne permettent pas qu'on les confonde avec les bousiers , dont ils se rapprochent d’ailleurs par leur forme générale. Néanmoins, leur corselet est un peu plus court que l'abdomen. Ces insectes vivent dans les fientes des animaux, el creusent la terre au-dessous pour y déposer leurs œufs. ESPÈCES. 1. Géotrupe disparate. Geotrupes dispar. G.thoracis cornu subulato prolenso, capilis subulalo subrecurvo ; scutello cordato. Scarabæus dispar. Fab. El. 1. p. 22. Oliv. Col: r. n°3. pl. 3. f. 20. a. b. ce. Habite la Russie méridionale, l'Espagne. 2. Géotrupe stercoraire. Geotrupes stercorarius. G. mulicus, ater ; clypeo rhombeo ; vertice prominulo; elytris sulcalis. Searabæus stercorarius. Linn. Fab. El. 1. p. 24. - Oliv. Col. r. n° 3. pl. 5. f. 39. a. b.e. d. Geotrupes stercorarius. Latr. Gen. 2. p. 92, Panz. fase. 49. t. r. Habite en Europe. Très-commun. 5. Géotrupe printanier. Geotrupes vernalis. G. muticus; elytris glabris lævissimis ; clypeo rhombeo. Scarabæus vernalis. Linn. Fab. El. r. p. 25. Searabæus. Geo. 1. p.77. n° 18. Le petit pilulaire. Oliv. Col. 1. n° 3. pl. 4.f. 23. Geotrupes vernalis. Latr. Gen. 2. p. 94. Habite en Europe. 4. Géotrupe phalangiste. Geotrupes typhœus. G. thorace tricorni ; intermedio minori, lateralibus por- reclis magniludine capilis mulici. Scarabæus typhæus. Linn. Fab. El. 1. p. 23. Scarabæus. Geoff, 1. p. 72. n° 4. pl. 1. f. 8. Oliv. Col. r. n° 3. pl. 7.f. 52. Geotrupes typhœus. Latr. Habite en Europe, dans les lieux sablonneux. Etc. TROX. (Trox.) Antennes courtes, de dix articles, dont le pre- mier est grand et velu, se terminant en massue la- mellée. Labre court, mais saillant. Mandibules cornées, simples. Mâchoires bifides, à lobe externe pointu. Tête retirée sous le corselet. Chaperon très-court. Corselet débordant sur les côtés. Élytres convexes , recouvrant tout à fait l'abdomen. Antennœæ breves, decem articulatæ, clav4 lamel- latà terminatæ ; articulo primo magno, valdè pi- loso. Labrum breve at prominulum. Mandibulæ cor- neæ, simplices. Maxillæ bifidæ , lobo exterioriacuto. Caput in thorace penitus ferè intrusum. Clypeus brevissimus. Thorax lateribus productis depressis. Elytra convexa, posticè involuto-inflexa, abdomen ommnino tegentia. HISTOIRE DES INSECTES. Ogsenvarions. Les #rox, que l’on confondait avec les scarabés, en furent séparés par Fabricius. Ils en diffèrent par leur lèvre supérieure bien appa- rente; par le premier article de leurs antennes qui est gros et velu ; enfin par leurs mâchoires comme bifides, ayant un lobe externe pointu et en forme de corne. Ces insectes se rapprochent des boucliers par leur manière de vivre. Leur tête est, en grande partie, enfoncée dans le corselet, qui la cache. Ce corselet est large, mince, débordant et cilié sur les côlés. Les élytres sont grandes et chagrinées ou ra- boteuses. Onrencontre les trox par terre, dans les champs, les lieux un peu secs et sablonneux. On les voit sur les substances animales desséchées, occupés à en ronger les parties tendineuses. ESPÈCES. 1. Trox sabuleux. 7ro0x sabulosus. Fab. T. niger ; capile thoraceque rugosis, elytris tuberculis rolundalis. Oliv. Coléopt. 7. n° 4. p. 8. pl. 1. £ 7. Scarabæus sabulosus. Linn. Panz. fase. 7. f. 1. Habite en Europe, aux lieux sablonneux. 2. Trox hispide. 7rox hispidus. Fab... T. niger; lhorace rugoso, ciliato ; elytris subpunclatis lineisque quatuor elevalis hispidis. Trox hispidus.Oliv. Col. p. 9. pl. 2. fig. 9. Trox hispidus. Latr. Gen. Crust. et Ins. 2. p. 99. Habite en France, etc., aux lieux sablonneux. 5. Trox perlé. 7rox gemmatus. T. cinereus ; thorace scabro , elytris strialo-punctalis tuberculisque nitidis. Trox gemmalio. Oliv. p. 7. pl. r. f. 3. Mus. n°. Habite au Sénégal. Nota. L'æyialia de Latreille me paraît pouvoir être réuni aux (rox, quoique ses antennes n'aient que neuf ar- ticles. GOLIATH. (Goliathus.) Antennes courtes; à massue ovale, trilamellée. Labre caché. Mandibules cornées. Menton large, transverse. | Tête droite, à chaperon très-avancé, fourchu ou bifide. Corselet grand, arrondi, subtrigone. Élytres élargies vers leur base, un peu situées sur les côtés. Antennæ breves ; clav4 ovat&, trilamellat4. La- brum occultatum. Mandibulæ corneæ. Mentum la- tium , transversum. Caput rectum ; clypeo valdè porrecto, furcato aut bifido. Thorax magnus, rotundatus, subtrigonus. Elytra versus basim latiora , lateribus subsinuata. Osservarions. Les goliaths avaient été confondus avec les céloines , et ont en effet beaucoup de rap- ports avec ces insectes. Néanmoins on les en distin- SCARABÉIDES. gue facilement au premier aspect, par leur chape- ron très-avancé et fourchu ou partagé en deux lobes, qui divergent souvent comme des cornes. La base des élytres est dilatée en dehors d’une manière re- marquable. Elle offre souvent une pièce écailleuse voisine des angles postérieurs du corselet. La plu- part des espèces sont d'une assez grande taille. ESPÈCES. 1. Goliath géant. Goliathus giganteus. G. niger; thorace albo lineato. Scarabæus goliathus. Linn. Cetania goliathus. Oliv. Col. 1. pl. 5, f. 33. et pl. 9. f. 35. Cetonia goliathus. Fab. El. 2. p. 135. Habite en Afrique. 2, Goliath cacique. Goliathus cacicus. G. thorace flavescente, nigro-lineato ; elytris albis, ni- gro-marginalis. Cetonia cacicus. Oliv. Col. r. n° 6. pl. 4.f. 22. Cetonia cacicus. Fab. El. 2. p. 135. Habite l'Amérique méridionale. 5. Goliath polyphême. Goliathus polyphemus. G. viridis; thorace albo-lineato; elytris luteo-maculalis. Celonia polyphemus. Oliv. Col. 1. n° 6. pl. 7. f. 61. Fab. El. 2. p. 136. Habite en Afrique. Etc. ajoutez les cetonia micans, e. ynea de Fabricius, et le cetonia bifida d'Olivier, n° 43. CÉTOINE. (Cetonia.) Antennes courtes , terminées en massue trilamel- lée. Labre caché. Mandibules petites, membra- neuses et velues à leur sommet. Palpes labiales sur les côtés de la lèvre. Tête inclinée, étroite ; chaperon court, entier ou échancré; corselet trigone, tronqué et plus large postérieurement. Une pièce triangulaire à la base externe des élytres. Antennœæ breves, clavä trilamellatä terminatæ. Labrum absconditum. Mandibulæ perparcæ, latere interno saltem membranaceæ. Mazxillæ apice mem- branaceæ , villosæ. Palpi labiales ad latera labii. Caput nutans, subangqustum. Clypeus brevis, in- teger aut emarginatus. Fruslum triangulare ad basèim externam elytrorum. Ozservarions. Les cétoines avaient été confondues avec les scarabés par Linné et presque tous les en- tomologistes; mais elles en ont élé séparées par Fabricius, et, depuis, ce genre est généralement adopté. Degeer avait déjà distingué ces insectes, et en avait formé une division sous le nom de scara- bés des fleurs. Les cétoines, en effet, fréquentent les fleurs. s'y reposent, et paraissent se nourrir de quelques parties de leur substance, soit de leur neclar , soit de la poussière de leurs étamines. 257 Le corps des cétoines est ordinairement plus large et plus aplati que celui des hannelons et des scarabés. La tête est penchée, assez étroite; le cha- peron est médiocrement avancé, et échancré dans Ja plupart des espèces. Les élytres , dans le repos, présentent une forme carrée, et sont ordinairement un peu plus courtes que l'abdomen. Une pièce tri- gone el surnuméraire se trouve de chaque côté en- châssée entre les élytres et le corselet. On trouve les cétoines sur les fleurs composées , sur celles des ombelles , sur les buissons fleuris, les saules, etc. Ces insectes ne sont point malfaisants, et ne causent aucun dommage. Leurs larves vivent dans la terre grasse et humide. On en connait beau- coup d’espèces. ESPÈCES. 1. Cétoine dorée. Cetonia aurata. C. viridi-ænea ; elytris albo-maculatis. Cetonia aurata. Fab.Oliv. Col. 1. no 6, p. 12.pl. 1.f. 1. L'émeraudine. Geoff. 1. p. 73. n° 5. Panz. fase. 41. f. 15. Habite en Europe, sur les fleurs. Commune. Le] . Cétoine verte. Cetonia viridis. €. viridis opaca subtüs nitidior ; elytris albo-macula- dis. Panz. fase. 4r.f. 18. Latr. Gen. Crust. et Ins. 2. p. 129. Habite en Hongrie. 5. Cétoine fastueuse. Cetonia fastuosa. Fab. C. viridi-ænea, nitidissima, immaculata. Panz. fase. 41. f. 16. Latr. Hist, nat. des Crust. et des Ins. 10. p. 222. Habite l'Allemagne, le Midi de la France. 4. Cétoine marbrée. Cetonia marmorata. Fab. C. ænea ; thorace elytrisque atomis albis sparsis. Panz. fase. 4r. F. 17. Habite en France, en Allemagne. Su . Cétoine morio. Cetonia morio. Fab. C. nigra obscura ; corpore subtüs nilidiore. Oliv. Coléopt. 1. n° 6. p. 27. pl. 2. f, 3. Habite les provinces méridionales de la France. 6. Cétoine stictique. Cetonia sticlita. Fab. C. nigra albo-maculata; abdomine subtüs punctis qua- Luor albis. Oliv. Coléopt. r. n° 6. p. 53. pl. 7. f. 57. Le drap mortuaire. Geoff. 1. p.79. n° 14. Panz. fase. 1. f. 4. Habite en Europe, sur les chardons. Etc. TRICHIE. (Trichius.) Antennes courtes, en massue trilamellée. Labre caché sous le chaperon. Mandibules submembra- 258 neuses. Mâchoires allongées, membraneuses et fran- gées au bout. Corps ovale, déprimé. Elytres simples à leur base. Antennæ breves, clavä trilamellatà terminale. Labrum sub clypeo absconditum. Mandibulæ sub- membranacec ; maxillæ elongatæ , ad apicem mem- branaceæ, pilis fimbriatcæ. , Corpus ovale, depressum. Elytra basi simplicia. Osservarions. Les #richies ressemblent aux cé- toines à beaucoup d’égards, et je n’en avais d’abord formé qu’une section du même genre. Néanmoins leurs élytres n'offrant point à leur base latéralé cette pièce subtriangulaire que l’on trouve dans les cétoines, et leur corselet étant, en général, moins large postérieurement que celui des cétoines, je suivrai les entomologistes qui les en séparent. On les trouve aussi la plupart sur les fleurs. ESPÈCES. 1. Trichie ermite. 7richius eremita. T, æneo-ater ; thorace inæquali; scutello sulco longi- tudinali. Trichius eremita. Fab. El. 2. p. 130. Latr. Gén. 2. p. 125. Cétoine ermite. Oliv. Col. 1. n°6. pl. 3. f. 17. Panz. fase. 41. t. 12. Habite en Europe, sur les troncs pourris des arbres. 2. Trichie noble. Trichius nobilis. T. aurato-viridis, nitens; abdomine posticè albo-punc: talo; elytris rugosis. Searabæus nobilis. Linn. Geoff. 1. p. 73. n° 6. Trichius nobilis. Fab. El. 2. p. 130. Latr. Gen. 2.p. 124. Panz, fase. 4r. t. 13. Cétoine noble. Oliv. Col. 1. n° 6. pl. 3.f, 10. «&. D. c. Habite en Europe, sur les fleurs. 5. Trichie fascié. 7richius fasciatus. T. niger, tomentoso-flavus ; elytrès fasciis tribus, äbbre- vialis, nigris. Scarabæus fasciatus. Linn. Geoff. r. p. 80. n° 16. Trichius fasciatus.Fab. EL. 2. p. 131. Latr. Gen. 2. p. 124. Cétoine fasciée. Oliv. Col. 1. n°6. pl. 9. f. 84. Habite en Europe, sur les fleurs. Etc. ANISONYX. (Anisonyx.) Antennes très-courtes, à massue ovale , lamellée. Labre non saillant. Mandibules non dentées, en partie membraneuses. Palpes filiformes. Chaperon étroit, avancé. Corps ovale; corselet presque carré, plus étroit que l'abdomen. Antennœæ brevissimeæ : clavà ovatà, lamellatä. La- drum non exsertum. Mandibulæ simplices, partim membranaceæ. Palpi filiformes, Clypeus porrectus, anticè angustior. HISTOIRE DES INSECTES. Corpus ovatum ; thorax subquadratus, abdomine angustior. Onservarrons. Les anisonyæ avoisinent les han- netons, et n’en ont été distingués que par Latreille. IIS en diffèrent cependant par leurs mandibules très- minces et en partie membraneuses ;. par leurs pal- pes grêles, longues, à dernier article cylindrique ; en- fin parce que la languette de leur lèvre inférieure s’avance au delà du menton, et est divisée en deux lobes. ESPÈCES. 1. Anisonyx chevelu. Anisonyx crinitum: A. hüirtum, suprà viride, subläs nigrum: Searabæus longipes. Linn. Melolonthacrinita.Fab. El.2. p- 184. Oliv. Col. 1. n° 5.p. 57. pl. 2. f. 16. Anisonyæ crinitum. Latr. Gen. 2. p. 120. Habite au Cap de Bonne-Espérance. 9, Anisonyx ours. Anisonyx ursus. A. hirsulissimum, atrum ; pedibus quatuor anticis tes- Laceis. Melolontha ursus. Fab. El. 2. p. 184. Oliv. Col. 1. n° 5. p. 58. pl. 8. f. 88. Anisonyæ. Latr. Habite au Cap de Bonne-Espérance. Etc. GLAPHYRE. (Glaphyrus.) - Antennes courtes, à massue ovale ou subglobu- leuse. Labre saillant. Mandibules cornées. Mächoires membraneuses au sommet. Lèvre inférieure bilo- bée, s’avançant au delà du menton. Corps ovale oblong. Élytres s’ouvrant ou s'écar- tant postérieurement dans plusieurs. Antennœæ breves, clavä ovatä aut subylobosä. La- brum exsertum. Mandibulæ corneæ. Maxillæ, ad apicem membranaceæ. Labium extrà mentum pro- minulum, bilobum. : Corpus ovato-oblongum. Elytra extremitate pos- tic@ in pluribus dehiscentia. Ogservarions. Les glaphyres, auxquels je réunis les amphicomes de Latreille, avaient été confondus parmi les hannetons. Mais les insectes parfaits de ce genre vivent plus sur les fleurs que sur les feuil- les des arbres, et n’ont pas leurs mâchoires entiè- rement cornées. Is offrent une transition des antho- phages aux phytllophages. Ces insectes sont d’ailleurs remarquables par leur labre saillant, ainsi que par la languette de leur lèvre inférieure, qui s’avance en deux lobes au delà du menton. Dans les gla- phyres de Latreille, les mandibules sont dentées; elle ne le sont pas dans ses amphicomes. Les uns et les autres ont dix articles aux antennes. SCARABEIDES, ESPÈCES. 1. Glaphyre maure. Glaphyrus maurus. G.glabra, viridi-ænea ; abdominerufo, cinereo-villoso. Scarabæus maurus. Linn. Oliv. Col. 1. n° 5. pl. 8. f. go. a.b. Melolontha cardui. Fab. El. 2.p. 172. Glaphyrus maurus. Latr. Gen. 2. p. 117. Habite en Barbarie, sur le chardon pycnocéphale. 2, Glaphyre de la serratule, Glaphyrus serratulæ. G. sericeo-viridis, sublüs luteo-tomentosus; femoribus poslicis incrassalis. Glaphyrus serratulæ. Latr. Gen. 1. tab. 9. f. 6, et vol2. p: 118. An melolontha serratulæ ? Fab. EL. 2. p. p. 175. Habite en Barbarie. 3. Glaphyre putois. Glaphyrus melis. Gr. fulvus, hirtus; elytris abbrevialis atris ; abdomine ferruügineo. Amplicoma melis. Latr. Gén. 2, p. 111. Melolontha melis. Fab. El. 2. p. 185, Q Habite en Barbarie. Etc. Les #elolontha abdominalis,m.bombylius, m. hirta de Fabricius sont de ce genre. HANNETON. (Melolontha.) . Antennes de neuf ou dix articles, à massue oblon- gue, plicatile, de trois à sept articles. Mandibules courtes, intérieures, recouvertes par les mächoires, cornées. Mâchoires cornées, dentées au sommet. Corps ovale-oblong, le plus souvent un peu con- vexe. Élytres de la longueur de l'abdomen, quelque- fois un peu plus courtes. Anteñnæ novem aut decem articulatæ ; clavä oblongä, plicatili : lamellis tribus ad septem. Man- dibulæ corneæ, breves, inclusæ, maxillis obtectæ. Maxillæ corneæ, apice dentatæ. Corpus ovato-oblongum, sæpius convexiusculum. Elytra abdominis longitudine, interdüm abdomine paulù breviora. Osservarions. Le genre des hannetons est fort nombreux en espèces, et avait été confondu d’abord avec celui des scarabés par Linnæus; mais Fabri- cius l'en a distingué. Dans les espèces de ce genre, le labre, quoique ne dépassant point le chaperon, estapparent, et il ne l'est pas dans les scarabés, Ici, les antennes varient beaucoup selon le sexe. Leur massué, dans les mâles, a souvent plus de lames que dans les femelles. Je n’en distingue point les hoplies, quoiqu’elles aient le corps plus aplati et écailleux; mais on en pourra séparer les anoplogonathes de M. Leach, dont l'extrémité des mâchoires n'offre pas de dents. Les hannetons sont fort nuisibles dans l’état de . larve et dans l'état parfait, et font beaucoup de tort "aux végétaux, surtout aux arbres, Dans leur premier 259 état, ils vivent au moins deux années, et rongent les racines des plantes ; ils dévorent les feuilles des arbres dans leur dernier état, et les en dépouillent en peu de temps. . Ces insectes ont la démarche lente, le corps mu- tique, c’est-à-dire, sans cornes ni pointes sur leur corselet ou leur chaperon ; mais souvent leur corps est velu ou pubescent. ESPÈCES. 1. Hanneton commun. Melolontha vulgaris. M. testacea; thorace villoso ; incisuris abdominis albis. Searabœus melolontha. Linn. Geoff. 1. p.70. n° 3. Melolontha vulgaris. Fab. El. 2, p. 161. Latr. Gen. 2. P: 107. Oliv. Col. 1. n° 5. pl. 1. f, 1. @. b. c. d. Habite en Europe, sur les arbres, au mois de mai. 2, Hanneton cotonneux. Welolontha villosa. M. testacea ; clypeo marginalo reflexo ; corpore sublès lanato scutello albo. Melolontha villosa. Fab. Latr. Gen. 2. p. 108. Oliv. Col. 1. n0 5. pl. 1. F. 4. @. bc. Panz. fase. 31. £. 19. Habite l’Europe australe, la France. 5. Hanneton solsticial. Melolontha solstitialis, M. testacea;thorace villoso; elytris luteo-pallidis; lineis tribus pallidioribus. Scarabæus solstitialis.Linn, Melolontha solstitialis. Fab. Ele: 1: p.164. Latr. Gen. 2.p. 109. Oliv. Col. 1. n° 5. pl, 2.f. 8etrr. Scarabæus. Geoff. 1. p. 74. n°7. Habite en Europe, au mois d’août, 4. Hanneton horticole. Melolontha horticolu. M. nigro-ænea ; capile thoraceque viridi-cæruleis ; ely- ris teslaceis, immaculatis. Scarabæœus horticola. Linn. Geoff, 1. p. 75. n°8, Melolontha horticola. Fab. El. 2. p. 155. Oliv. Col. 1. n° 5. pl. 2. f. 17. Panz. fase, 47. t. 15, Habite en Europe. 5. Hanneton foulon. Melolontha fullo. M. testacea, albo-maculata ; scutello macul@ duplici ; antennis heplaphyllis. Scarabæus fullo. Linn. Geoff. 1, p. 69. n° 2. Melolontha fullo. Fab. EL. 2. p. 160. Oliv. Col. 1. no 5.pl. 3. f. 28. Habite l’Europe australe, la France, Grande espèce, re- marquable par ses antennes. Etc. RUTÈLE. (Rutela.) Antennes un peu plus courtes que le corselet, x massue oblongue, trilamellée. Mandibules cornées, comprimées, à côté extérieur dentelé, ayant trois dents sous leur sommet interne. Mächoires cornées, déntées, arquées à leur sommet. Corps ovale, légèrement convexe. Élytres à bord externe non dilaté ni canaliculé. Pattes fortes, 260 Antennœæ thorace paulà breviores, clav4 oblongä trilamellatà.…. Mandibulæ corneæ, compress®æ, latere externo subdentato; apice interno dentibus tribus. Mazxillæ corneæ, dentatæ, apice arcualæ. Corpus ovatum, plano-subconvevum. Elytra mar- gine externo nec dilatato nec canaliculato. Pedes robusti. Ogservarrows. Cette coupe générique de Latreille me paraît peu tranchée, et comprend des insectes à peine distincts des hannetons. Néanmoins Latreille les regarde comme intermédiaires entre les hanne- tons et les hexodons. Ces insectes sont exotiques. ESPÈCES. 1. Rutèle convexe. Rutela convexa. R. viridis, glabra ; clypeo rotundato ; seutello magno, triangulo. Cetonia conveæa. Oliv. Col. r. n° 6. p. 72. pl. 6. f. 48. Habite à Saint-Domingue, et dans l'Amérique septentrio- nale. 9, Rutèle émeraudine. Rutela smaragdula. R. ferrugineo-flavescens, elytris virescentibus ; sterno cornulo. Cetonia smaragdula. Fab. El. 2. p. 143. Oliv. Col. 1. n° 6. p. 73. pl. 10. f. go. Habite l'Amérique méridionale. Etc. Ajoutez le melolontha punctala de Fabricius, ses celonia chrysis, celonia splendida, cetonia gloriosa , cetonia lineola, etc. HEKODON. (Hexodon.) Antennes de dix articles, terminées par une mas- sue ovale, petite, lamellée. Mandibules cornées, avancées, tridentées et arquées au sommet. Mächoi- res cornées, à dix dents. Corps elliptique, suborbiculaire; corselet large, échancré antérieurement. Élytres à bord extérieur dilaté, canaliculé. Pattes grêles. Antennæ decem articulatæ, clav4ä ovatä, parvä, lamellatä. Mandibulæ corneæ, porrectæ; apice ar- cuato tridentato. Maxillæ corneæ sexdentatæ. Corpusellipticum, suborbiculatum.Thorax trans- versus, anticè emarginatus. Elytra margine externo dilatato, canaliculato. Pedes graciles. Orservarions. Les hexodons sont des insectes exo- tiques fort rares, qui semblent rapprochés des han- netons par leurs rapports. Mais ils s’en éloignent par la forme de leur corps, par leurs mandibules avancées et tridentées au sommet, et par leurs mä- choires à six dents. Leur corselet est échancré an- térieurement pour recevoir la têle, qui est pelite, et y est comme encadrée. Ces insectes se trouvent dans l’ile de Madagascar, sur les arbres et les arbrisseaux, dont ils mangent les feuilles. HISTOIRE DES INSECTES. ESPÈCES. 1. Hexodon réticulé. Hexodon reticulatum. H. atrum ; eliptris reticulalis griseis. Oliv. Col. 1. n°9. pl. r. f. 1. @. b.c. d.e. Habite l'île de Madagascar. 9, Hexodon unicolor. Æexodon unicolor. EH. atrum ; elytris immaculatis. Oliv. Col. 1. n0 5. pl. 1. f. 2. Habite à Madagascar. Il semble n’être qu'une variété du précédent. SCARABÉ. (Scarabæus.) Antennes courtes, de dix articles, amassue lamel- lée, plicatile, presque en forme de tête. Chaperon avancé ; labre caché et comme nul. Mandibules cor- nées, souyent dentées au sommet. Mâchoires cornées, droites, velues, dentées ou lobées. Les palpes labiales insérées au sommet de la lèvre, Corps ovale, le plus souvent convexe. Un écusson. Couleurs sombres. Antennæ breves, decem articulatæ ; clavä lamel- latä, plicatili, subcapitaté. Clypeus productus; la- bro inconspicuo, subnullo. Mandibulæ corneæ, sæpè ad apicem dentatæ. Maxillæ corneæ, rectius- culæ, pilosæ, dentatæ vel lobatæ. Palpi labiales apice vel ad latera apicis labii inserli. Corpus ovale, sæpius convezum. Scutellum. Co- lores obscuri. Ï Ogservarions. La plupart des anciens naturalistes ont désigné presque tousles coléoptères sous le nom de scarabés. Les modernes ont conservé ce nom, mais ne l'ont plus assigné qu’à une partie des coléo- ptères.dontils ont formé un seul genre. Depuis Lin- nœus, ce genre a subi d'assez nombreux démem- brements et fut diversement institué. Les scarabés ont la massue des antennes presque en forme de tête: elle est formée de trois lames que l'insecte peut ouvrir ou resserrer à peu près comme les feuillets d’un livre ou les plis d’un éventail. Leur corps est ovale, souvent gibbeux, presque toujours glabre en dessus; mais dans beaucoup d'espèces, surtout dans les mâles, le chaperon et même le cor- selet sont Luberculeux ou cornus, d’une manière fort remarquable. L’écusson est court; les élytres sont dures, de la longueur de l'abdomen ; etles jam- bes antérieures sont dentées. Beaucoup de scarabés ayant le corselet ou le chaperon Cornu, paraissent n'être passans rapports avec les coprophrages ; néan- moins ces scarabés s’en éloignent sous d’autres rap- ports et nous les croyons ici convenablement placés. C'est dans le genre des scarabés qu’on voit, en général, les plus gros coléoplères, etsurtout les plus singuliers relativement aux particularités, souvent très-curieuses, de leur forme. On rencontre ces insectes courant sur la terre, où volant lourdement, surtout le soir, d'un endroit à + LUCANIDES. 261 l’autre. On les trouve ordinairement dans les lieux gras et humides, dans les couches des jardins, dans les champs, près des racines des vieux arbres, dans les terreaux humides et les fumiers,. Le nombre des espèces connues étant considéra- ble, je crois qu’il convient de les diviser de la ma- nière suivante. 1° Scarabés cornus ou épineux, soit sur le chaperon, soit sur le corselet, au moins dans un sexe; 29 Scarabés dont le chaperon etle corselet sont mutiques dans les deux sexes. ESPÈCES. [ Scarabés cornus.] 1. Scarabé hercule. Scarabœus hercules. S, thoracis cornu incurvo, maximo , sublüs barbato , utrinque unidentalo; capitis recurvalo, dentato. Scarabæus hercules. Linn. Oliv. Col. 1. n° 3. p. 6. pl. r. f. 1. &. b. mas., et pl. 23. f. 1. femina. Geotrupes hercules. Fab. El. 1. p. 2. Habite l'Amérique méridionale, les Antilles. Espèce très- grande et fort singulière. 2, Scarabé alcide. Scarabœus alcides. S. thoracis cornu incurvo, sublüs barbato, unidentato ; capilis recurvalo, mulico. Scarabœæus alcides. Oliv. Col. 1. n° 3. pl. 1. f. 2. Geotrupes alcides. Fab. El. 1. p. 3. Habite aux Indes orientales. Fab. Il est moins grand que l'hercule. Le scarabé persée d'Olivier semble inter- médiaire entre l'hercule et l'alcide. 3. Scarabé actéon. Scarabœus actæon. S. glaber ; thorace bicorni ; capitis cornu unidenlato, bifido ; elytris lævibus. Scarabæus actæon. Linn. Oliv. Col. 1. n° 3, pl. 5. f, 33, et pl. 6. f. 49. | Geotrupes aclæon. Fab. El. 1.p. 8. Habite l'Amérique méridionale. Espèce très-grosse et grande. 4. Scarabé éléphant. Scarabœus elephas. 5. villosus ; thorace gibbo bicorni; capitis cornu uniden- Lato apiceque bifido. Searabæus elephas. Oliv. Col. 1. n° 3. pl, 15. f. 138. «. b. Geotrupes elephas. Fab. El. 1. p. 8. Habite la Guinée. 3 5. Scarabé chorinée. Scarabœus chorinœus. . thoracis cornu incurvo, crassissimo, apice bifido; ca- pilis longiore bifido. Searabœæus chorinœus. Oliy. Col. 1. n° 3. pl. 2. f. 7. a. 6. Geotrupes chorinœus. Fab. El. x, p. 5. Habite l'Amérique méridionale. 6. Scarabé porte-clef, Scarabœus claviger. 1. rufus ; thoracis cornu apice trilobo, incurvo; capitis subulato recurvo. Scarabæus claviger. Oliv. Col, 1, n° 3, pl. 5.f, 4o. a.b. DE LANARCK, T, IL, Geotrupes claviger. Yab. El. r. p.6. Habite à Cayenne, Oliv. ; dans les Indes, Fab, Etc. [Scarabés mutiques.] 7. Scarabé longimane. Scarabœus longimanus. S. mulicus; pedibus anticis arcuatis, longissimis. Searabæus longimanus. Linn. Fab. El, r. P- 24. Oliv. Col. r. n°3. p. 48. pl.4.f. 27 et pl. 27. f. 27. 8. Habite les Indes orientales. Très-singulier par ses pattes antérieures. 8. Scarabé pointillé. Scarabœus punctatus. S, thorace inermi punctalo; clypeo integro; dentibus duobus elevatis, oblusis. Scarabæus punctatus. Fab. El. 1. p. 18. Latr, Gen, », p: 104. Oliv. Col. r. n°3. pl. 8. f. 70. Habite l'Europe australe. 9. Scarabé couronné. Scarabœus coronatus. 5. thorace inermi; capitis clypeo posticè emarginalo. Scarabæus coronatus. Oliv. Col. 1. n0 3. pl. 12. f, 110, Geotrupes coronatus. Fab, El, 1. p. 17. Habite l'ile de Java. Etc. LES LUCANIDES, Massue des antennes pectinée. Les Zucanides peuvent êtreencore regardés comme de véritables scarabéides, mais distingués desautres par la massue de leurs antennes. Ce sont effective- ment des lamellicornes, et ilstiennent aux scarabéi- des par tous les rapports généraux. [ci, néanmoins, la massue des antennes est pectinée, c’est-à-dire, que ses feuillets, un peu écartés à leur insertion, semblent presque disposés comme les dents d’un peigne. Ceux dont on connaît les habitudes, étant dans l’état de larve, vivent dans les troncs d'arbres, et, comme les scarabés, se nourrissent de leur tan. On les rencontre ordinairement dans les bois, et c’est toujours vers le soir qu'on les voit voler. Plusieurs de ces insectes sont singulièrement re- marquables par la saillie et l'énorme grandeur de leurs mandibules, surtout de celles des mâles. Les antennes des lucanides n’ont quedix articles, les trois à cinq derniers forment la massue. Elles ne sont jamais plus longues que le corselet. Ce sont ces insectes qui, dans notre méthode, ter- minent l’ordre des nombreux coléoptères, et par suite la classe même des insectes. Ils n'offrent point de transition aux animaux des classes suivantes. On y rapporte les genres passale, sinodendre, œsale, lamprime et lucane, 17 262 HISTOIRE DES INSECTES, PASSALE. (Passalus.) Antennes courtes, arquées ; à massue trilamellée, pectinée. Labre saillant. Mandibules fortes, cornées, dentées. Mâchoires écailleuses, dentées. Corps oblong, parallélipipède, déprimé. Corselct presque carré, séparé des élytres par un étrangle- ment. Antenne breves, arcuatæ; clavä trilamellat&, pec- tinat4. Labrum exsertum. Mandibulæ validæ, cor- neæ, dentalæ. Maxillæ coriaceæ, dentibus aut pro- cessibus cornes. Corpus oblongum, parallelipipedum, depressum. Thorax subquadratus, ab abdomine intervallo pos- ticè disjunctus. Orservarons. Les passales, d'abord confondus parmi leslucanes, constituentun genre bien distingué parses caractères et facile à reconnaître au premier as- pect. Is ont les antennes velues, simplement ar- quées, mais point coudées. Leur labre est saillant ettrès-distinet. Leur corps parallélipipèdeet déprimé offre une interruption remarquable entre le corse- let et les élytres ; leur écusson, très-petit et presque nul, se trouve enchâssé sur le pédicule qui réunit l'abdomen au corselet; enfin leurs élytres couvrent tout l'abdomen et embrassent ses côtés. Ces insectes sont exotiques. ESPÈCES. 4. Passale interrompu. Passalus interruplus. P. ater; vertice tuberculis tribus elevatis ; intermedio majori, COMPrESssO. Passalus interruplus. Fab. El. 2. p. 255. Latr. Gén. 2. p. 137, et Hist. nat.,etc., 10, p. 254. Lucanus interruptus. Linn. Oliv. Côl. 1. no 1. pl. 3.f. 5. d. Habite les Antilles. 9, Passale cornu. Passalus cornutus. P.ater ; verticis cornu elevalo incurvo; elytrorum striès omnibus lævibus.F. Passalus cornutus. Fab. El. 2. p. 256. Habite la Caroline. 5. Passale échancré. PasShlus emarginatus. P. capite inæquali; mandibulis emarginatis ; thorace lævissimo. Passalus emarginatus, Fab. El. 2. p. 255. Habite aux Indes orientales. Etc. SINODENDRE. (Sinodendron.) Antennes très-courtes, de dix articles, dontle pre- mier est fort allongé, les trois derniers formant une massue subpectinée. Labre caché par le chaperon. Mandibules non saillantes dans les deux sexes. Corps ovale, convexe, Antenne brevissimæ, decem-articulatæ, artieulo primo valdè elongato, tribus ultimis clavam dentato- pectinatam formantibus.Labrum clypeooccultatum. Mandibulæ in utroque sexu non exsertæ. Corpus ovalo-convezum. Onservarrons. La massue des antennes étant com- primée, dentée en scie d’un eôté, et par là pectinée, a fait reporter le sénodendre parmi les lucanides, ce que les habitudes de-l’insecte ne contrarient point. Effectivement, dans l’état de larve, il vit dans le tronc des arbres, et dans l’état parfait, il parait se nourrir de la liqueur qui s’écoule des plaies de ces arbres. ESPÈCE. 1. Sinodendre cylindrique. Sinodendron cylin- dricum. 5. atrum; thorace anticè truncato, quinque dentato; ca- pilis cornu erecto. Sinodendron cylindricum. Fab. El. 2. p. 376. Latr. Gén. 2. p. 101. et Hist. nat., ele. 10. p. 156. pl. 85. f. 4. Searabæœus cylindrieus. Linn. Oliv. Col. 1. n°3. pl. 9 Ê. 80. ab. c. Panz. fase. r. t. 1. mas. et fase. 2. t. 9. femina. Habite en Europe, sur les troncs des arbres. ŒSALE. (OEsalus.) Antennes coudées, courtes ; à massue petite, pecti- née. Labre apparent. Mandibules arquées, pointues. Lèvre inférieure petite, entière. Màchoires cachées. Corps un peu court, très-convexe. Corselet non bordé, concave antérieurement, recevant la tête. Antennœæ fractæ, breves ; clavä parvé, pectinatà. Labrum conspicuum. Mandibulæ arcuatæ, acutæ. Labium parvum, integrum. Mazxillæ obtectæ. Corpus breviusculum, valdè convexzum. Thorax immarginatus; margine antico CONCALO, caput exCt- piente. Ogservarions. L'œsale avoisine pluslesinodendre, par ses rapports, que les lucanes ; il est néanmoins distinct du sinodendre, ayant le labre apparent et extérieur ; les mandibules avancées, quoique petites ; les mâchoires cachées derrière le menton. La tête de cet insecte est profondément enfoncée dans l’é- chancrure du bord antérieur du corselet. ESPÈCE. 1. OEsale scarabéoïde. OEsale scarabæoïdes. OEsalus scarabæoides. Fab. El. 2. p. 254, Latr. Gen, 2. pP: 133. Panz. fasc. 40. t. 15. mas. et 16. femina. Habite en Allemagne. Il est brun, très-pointillé, et a des lignes écailleuses sur les élytres, LUCANIDES. LAMPRIMEF, (Lamprima.) Antennes coudées, à massue de trois lames. Labre : non apparent. Mandibules un peu grandes, dentées, saillantes et avancées, surtout dansles mâles. Lèvre inférieure à deux lobes velus. Corps ovale-oblong, convexe, brillant, Sternum avancé en pointe comme une corne. Antenne fracteæ ; clavé trilamellatà. Labrum oc- cultalum. Mandibulæ majuscule, dentatæ, exsertæ, porrectæ, prœsertin in masculis. Labium Lobis duo- bus villosis. Corpus ovato-oblongum, convezum, Sternum in cornu productum. nitidum. Osservarions. Les lamprimes tiennent de très-près aux lucanes, et ont néanmoins un aspect différent. Leurs mandibules, quoique saillantes et avancées, ne sont pas aussi grandes, offrent quelques tuber- cules dentiformes, et sont souvent barbues au côté ‘interne. Leur corselet, convexe, est ordinairement pointillé. Enfin, leurs couleurs sont métalliques et brillantes. Ces insectes sont exotiques et vivent dans les régions australes. Ils ont un écusson. Leurs jam- bes antérieures sont dentées en dehors. ESPÈCES. #. Lamprime bronzée. Lamprima œnea. L. aureo-viridis; elypeo auralo ; elytris lineolis minimis impressis rugulosis ; mandibulis barbalis. ZLethrus æneus. Fab. Eleut. 1.p. 2. Lamprima ænea. Latr. Gen. 2. p. 132. Habite l’ile de Norfolk, dans la mer Pacifique , et la Nou- velle-Hollande. 2. Lamprime dorée. Lamprima aurea. L. aureo-viridis; clypeo rubicundo ; elytris lævibus ; dibiis anticis laminà triangulari apice instructis. Lamprima aurea. Latr. Mus. Habite la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. Ainsi que dans la précédente, les mandibules sont barbues au côté interne. 3. Lamprime verte. Lamprima viridis. L. viridissima, vix aurata; clypeo squarroso, aureo- rubente; thorace punclalissimo ; mandibulis basi in- lernà sublanatis. Cabinet de M. Dufresne. Habite la Nouvelle-Hollande, 4. Lamprime cuivreuse. Lamprima cupreu. L. cupreo-fusca ; thorace elytrisque punctulatis ; man- dibulis breviusculis, latere interno nudis. Lamprima cuprea. Latr, Mus. Habite la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. Elle est d'un rouge cuivreux très-brun. LUCANE, (Lucanus.) Antennes coudées dedix articles : le premier très- long, à massue pectinée de trois ou quatre lames. 263 Labre non apparent. Mandibules avancées, cornées, arquées, dentées, souvent extrêmement grandes dans les mâles, et corniformes. Lévre inférieure à deux lobes saillants, allongés, velus. Corps parallélipipède, déprimé. Tête et corselet aplatis, subtransverses. Antenncæ fracte, decem articulateæ :articulo primo longissimo ; clava pectinat@, tri seu quadrilamel- latä. Labrum inconspicuum. Mandibulæ porrectæ, corneæ, arcuatæ, dentalæ, in masculis sæpè maxi- mc, corniformes. Labium lobis duobus exsertis, elongalis, villosis. Corpus parallelipipeduwm, depressum, Caput tho- raxque planulata, subtransversa. Orservarrons. Les Zucanessont, en quelque sorte, des coléoptères extraordinaires, à cause de l'énorme grandeur des mandibules de certains mâles. Comme ces mandibules ressemblent à des bois de cerf, on a donné à ces insectes le nom de cer/s-volants. Les femelles de ces espèces, ayant des mandibules beau- coup plus courtes, ont été appelées biches. Les mächoires des lucanes se terminent en pin- ceaux, ainsi que les lobes de leur lèvre inférieure, etil parait que ces parties leur donnent la faculté de s'emparer de la liqueur mielleuse ou mucilagineuse qui découle des crevasses du tronc des arbres. C’est effectivement dans les bois qu’on rencontre le plus ordinairement les lucanes, soit accrochés aux arbres, soit volant le soir après le coucher du soleil. Leurs larves vivent dans l’intérieur des ar- bres, et y subsistent plusieurs années. Ceux qui ont les yeux coupés par les bords laté- raux de la tête, sont les /ucanes de Latreille; il nomme platycères ceux qui ont .les yeux entiers, c’est-à-dire, non divisés par les bords de la tête. ESPÈCES. [ Les yeux divisés par les bords de la tête, ] 1. Lucane cerf-volant. Lucanus cervus. L. mandibulis exsertis, unidentalis, apice bifurcatis. Lucanus cervus. Linn. Fab. El. 2. p. 248. Latr. Gen. 2. p. 135. Platycerus. Geoff. x. p. 6r. n° 1. pl. r. f. 1. Lucanus cervus. Oliv. Col. 1. n° 1. pl. 1.f, 1. @. à. c. d. Habite en Europe. 9, Lucane élan, Lucanus alces. EL. mandibulis exsertis, apice quadridentatis, Lucanus alces. Fab. El. 2. p. 248. Oliv. Col. 1. n° r. pl. 2. f.3, a. b. Habite aux Indes orientales. 5. Lucane chevreuil. Lucanus capreolus. £L. mandibulis exsertis ; dentibus mediüs difformibus , apice bifurcatis. Lucanus capreolus. Linn. Fab. El, 2.p. 249. Lucanus capra. Oliv. Col, 1. n° r. pl. à. Ê, 1. g., et pl. r, f, 1.6. Habite en France, en Allemagne. 964 %. Lucane serricorne. Lucanus serricornis. L. lœvis, fusco-niger ; thorace abdominis longiludine ; mandibulis gracilibus ; parle superiore recl&, inlerno latere serratà. Lucanus serrieornis. Latr. Mus. Cuv. Règ. anim. 4. pl.13. f. 3. Habite l'ile de Madagascar. [Les yeux non divisés par les bords de la têle.] $. Lucane ténébrioïde. Lucanus tenebrioides. L. ater; mandibulis lunatis, unidentalis; thorace mar- ginato ; elytris substrialis. F. Lucanus tenebrioides. Fab. El. 2. p. 252. Panz. fase. 62. f. r. »as.2. femina. Platycerus tenebrioides. Latr. Gen. 2. p. 133. Habite l'Allemagne, l'Europe boréale. 6. Lucane caraboïde. Lucanus caraboides. L. cœrulescens; mandibülis lunatis; thorace marginalo. Lucanus caraboides. Fab. El. 2. p. 253. Oliv. Col. 1.n0 1. pl. 2. f. 2. ce. d. Platycerus. Geoff. 1. p. 63. n° 4. Latr. Gen. 2. p. 134. Panz. fase. 58.t. 13. Habite en Europe. Etc. Ajoutez le lucanus rufipes de Fabricius. CLASSE SEPTIÈME, LES ARACHNIDES. (ARAGHNIDE.) Animaux ovipares, ayant en fout temps des pat- tes articulées, ne subissant point de mélamorphose, et n’acquérant jamais de nouvelles sortes de parties. Respiration trachéale ou branchiale : les ouver- tures, pour l'entrée de l'air, stigmatiformes. Un cœur et la circulation ébauchés dans plusieurs. La plupart exécutent plusieurs accouplements dans le cours de la vie. Animalia ovipara, pedibus articulatis in omnitem- pore instructa, ad metamorphoses non subjecta, nec nova partium genera acquirentia. Respiratio trachealis aut branchialis : orificiis proueris intromissione stigmatiformibus. Cor circu- latioque in pluribus inchoata. Copulationes plures per vitam in plurimis (1). ro (3) La plupart des naturalistes, tout en adoptant la classe des Arachnides établie par Lamarck, n’admettent pas les limites que cet auteur y assigne, et la restreignent aux animaux arli - culés, à pieds articulés et à respiration aérienne, dont la tête confondue avec le thorax ne porte pas d'antennes, et dont les pattes sont presque toujours au nombre de huit. On exclut ainsi de ce groupe les Myriapodes et les autres Aptères antennés, qui se rapprochent beaucoup plus des insectes ordi- HISTOIRE DES ARACIINIDES. Onssenvarrows. Tous les naturalistes, tant anciens que modernes, confondaient les Arachnides , les uns avec les crustacés, les autres avec les insectes; et Linnæus, dont la classification des animaux fut sui- vie généralement, réunissait les Arachnides et les crustacés dans le dernier ordre de sa classe des in- sectes ; lorsqu'en 1800, j'établis, dans mon cours public au Muséum, la classe des Arachnides, comme embrassant des animaux qui ne pouvaient apparte- nir ni à celle des crustacés, ni à celle des insectes. Dans son Tableau de l’histoire naturelle des ani- maux, M. Cuvier rangeait encore les Arachnides, ainsi que les Crustacés, parmi les insectes; mais, au lieu de les placer, comme Linnæus, à la fin de leur classe, il en formait sa troisième division des Insectes, les Crustacés occupant la première; nos Myriapodes la seconde; les Araignées , etc., la troi- sième ; les Névroptères la quatrième ; et de suite le reste des insectes. Ainsi , l’on tenait encore tellement à la classifica- tion des animaux de Linnæus, que ma classe des Arachnides, dès lors néanmoins suffisamment mo- tivée, et qui fut publiée dans la première édition de mon Système des animaux sans vertèbres, ne fut point admise. Cependant la nécessité de reconnaître cette classe particulière se fit enfin ressentir; et, en 1810, M. Latreille admit la classe des Arachnides dans son ouvrage intitulé : Considérations générales sur l’or- dre naturel des animaux [p. 105]. Ce savant vient encore de la reproduire, mais partiellement, dans la partie dont ils’est chargé, de l'ouvrage de M. Cu- vier, intitulé : Le Règne animal distribué d'après son organisation. Ce n’est cependant pas tout à fait comme résultat des observations anatomiques faites sur ces ani- maux, dans ces derniers temps , que les Arachnides obtiennent le fondement de leur distinction parti- culière ; car la diversité qu’on remarque dans cer- taines parties de l’organisation de ces animaux, même de ceux qui sont entre eux évidemment liés par l’ensemble des rapports, et les grandes différen- ces à cetégard qu'offrentleurs diverses familles , ne permettraient nullement d'assigner à leur classe un caractère anatomique ayant la simplicité néces- saire, à moins de la réduire aux Araignées et aux Scorpions qui constituent sa dernière famille. Nous allons essayer de le prouver. On sait que, parmi les animaux vertébrés, ceux qui ont des pattes n’en ont jamais plus de quatre, et que, parmi les invertébrés, ceux qui, étant tout à fait développés, sont munis de pattes, n’en ont pas moins de six. Parmi les invertébrés munis de pattes , les insec- tes en ont essentiellement le moindre nombre; car ceux de tous les ordres et de toutes les familles, étant parvenus à l’état parfait, n’en ont jamais plus de six. paires, et on rend la classé des Arachnides beaucoup plus ho- mogène. Cette marche n’est cependant pas universellement suivie, et l'auteur le plus récent qui ait traité ce sujet, et qui a contribué, plus que la plupart de ses contemporains, à avan- cer nos connaissances relatives aux Aranéides, M. Walckenaer, continue à réunir dans une même division, non-seulement les divers animaux articulés que Lamarck y plaçait, mais tous les insectes aptères, à l'exception des Crustacés. E, ARACHNIDES. Il n’en est pas de même des Arachnides et des Crustacés; la plupart ont toujours plus de six pat- tes. Certains, parmi ces animaux, n’en ont que six au moment de leur naissance ; mais, à mesure qu’ils se développent, leurs autres patles paraissent (1). Enfin, parmi eux encore, il s’en trouve un petit nombre qui n’obtiennent que six pattes; mais, ou- tre leur caractère classique qui décide leur rang, l'ensemble de leurs rapports et l’analogie de leur famille avec celles qui les avoisinent, montrent qu'ils ne sont point des insectes. À cette première considération , qu'il importe de ne pas perdre de vue pour juger les diverses famil- les des Arachnides, je joins la suivante, comme étant celle qui caractérise principalement la classe de ces différents animaux. Parmi les animaux articulés qui ne possèdent point un système d'organes pour la circulation, il n’y a absolument que les insectes qui acquièrent, soit de nouvelles formes, soit de nouvelles sortes de parties, qu’ils n'avaient pas en naissant; et aucune Arachnide n’est nullement dans ce cas (2). Or, comme . toutes les Arachnides sont essentiellement distine- tes des Crustacés, et qu’elles diffèrent des insectes par la considération que je viens de citer, il en ré- sulte qu’elles constituent un ensemble d'êtres qu’on ne doit pas désunir, quoique ces êtres soient des animaux fort diversifiés en organisation. Sans doute ces animaux sontsinguliers en ce que, parmi eux , les uns jouissent d’une circulation évi- dente , tandis que les autres n’en offrent pas encore l’ébauche ; en ce que les premiers respirent par des poches branchiales, tandis que les seconds ne res- pirent que par des trachées ; enfin , en ce qu'il y en a qui ont des antennes, et que beaucoup d’autres n’en ont jamais. Mais il parait que ces singularités tiennent à ce que, dans l'étendue de leur classe, l'organisation de ces animaux subit des changements rapides (5). Après eux, l’on connaît encore beaucoup d’ani- maux articulés , à peau cornée ou crustacée; mais ils sont tous de nature ou d'origine aquatique; au- cun d’eux ne respire par des organes trachéaux; et c’est avec ces animaux aquatiques que la nature ter- mine le mode si remarquable des articulations , à l'égard d'un grand nombre d'animaux qui n'ont point de squelette. (1) Voyez à ce sujet des observations intéressantes publiées par M. Dugès dans les Annales des Sciences naturelles, 2e sé- rie, t.1. E. (2) Cette observation est exacte en ce qui concerne les Arach- nides proprement dites, mais ne l’est peut-être pas relativement à quelques-uns des insectes aptères que notre auteur range dans celte classe ; certains myriapodes paraissent subir en effet de véritables métamorphoses; car, suivant M. Savigny, ils sont dépourvus de pieds en naïssant, et, par la suite, acquièrent un nombre considérable de ces organes. (Voyez Memorie Scienti- fiche di Paolo Savi, decade prima.) E (3; Cette diversité dans l'organisation d'animaux appartenant évidemment au même groupe naturel est un des faits les plus importants à signaler pour la théorie des classifications, car elle montre qu'en attachant trop d'importance aux raisonnements faits à priori, on pourrait facilement, tout en paraissant suivre le principe de la subordination des caractères, si bien déve- loppé par l'illustre Cuvier, se laisser conduire à des résultats inexacts. Une découverte toute récente est venue montrercom- bien est graduel le passage entre les Arachnides pulmonaires et les vraies Arachnides (exantennées) à respiration lrachéenne 265 Ainsi, ce mode si particulier parmi les animaux sans vertèbres a commencé avec des animaux qui ne peuvent respirer que l'air libre, tels que tous les insectes , s'est étendu aux Arachnides, qui, toutes, le respirent encore nécessairement, et ne s'est en- suite montré que dans des animaux aquatiques, avec lesquels il s’anéantit et disparait entièrement. Au lieu de borner son attention à ne considérer quedes différences de parties , tant extérieures qu'in- ternes , si l’on eüt ici étudié la nature, dans l’ordre de ses productions, l’on eüùt saisi cette marche, qui est la sienne, et l’on eüt pressenti la cause qui a amené, dans les Arachnides, une succession si ra- pide de grands changements d'organisation, même dans des animaux véritablement liés entre eux par un grand ensemble de rapports; enfin, l’on n’eùt pas regardé comme nécessaire de reporter dans une autre classe celles des Arachnides qui sont antenni- fères , parce que l’on eüt senti alors qu’il était im- possible de leur y assigner un rang convenable. La classe des Arachnides, telle que je l’ai établie dans mes cours, embrasse cinq ou six petites familles qui semblent très-particulières, et cependant dont on ne saurait séparer aucune du cadre commun que je leur ai assigné, sans un grand inconvénient pour celles des classes avoisinantes où on la reporterait. Si, par exemple, l’on reporte les Arachnides an- tennifères parmi les insectes, on détruit alors la seule définition simple etraisonnable que l’on puisse donner de ces derniers, et l’on se trouve forcé d'as- signer aux animaux que l’on y réunit, un rang Lout à fait inconvenable : il serait facile de le prouver et de montrer l'impossibilité de placer, dans le voisi- nage des coléoptères, des parasites suceurs tels que les poux et les ricins, etc. (4). Si, de même, l’on reportait les Arachnides tra- chéales parmi les Insectes, afin de caractériser la classe de ceux-ci par cette particularité exclusive de ne respirer que par des trachées, tous les insectes ne seraient plus munis d'antennes, et les Faucheurs, ainsi probablement que les Galéodes, etc., seraient séparés classiquement des Araignées. L'inconve- nance du rang à assigner à ces singuliers insectes resterait d’ailleurs la même. Le cadre qui embrasse nos Arachnides, soit antennifères, soit exantennées, doit denc conserver son intégrité, si l'on ne veut tomber dans l'inconvénient d'associer aux insectes comme celle des insectes. M. Dugès a constaté que chez cer- taines Aranéides il existe en même temps des trachées et des poumons ou branchies intérieures, et que, malgré la présence de ces trachées, le système circulatoire est tout aussi développé que chez les Arachnides privées de canaux aérifères. (Voyez les Annales des Sciences naturelles, 2e série, £. 6, p.183, et la 3e édit. du Règne animal de Cuvier, Atlas, Crust. pl. 4, fig. 4.)E. (4) Les Myriapodes, qui diffèrent plus des Arachnides que des Insectes hexapodes, ne peuvent évidemment rester dans lamême classe que les premiers, et il est vrai qu’en les réunissant aux derniers, on détruit, en grande patrie, l'homogénéité si remar- quable du groupe naturel formé par ces animaux; aussi, un zoologiste habile, Leach, a-t-il proposé d’en former une classe distincte, qui serait intermédiaire aux Insectes et aux Arachni- des, et cette marche a été également suivie par Latreiïlle dans son ouvrage intitulé : l'amilles naturelles du règne animal, et dans son cours d'Entomologie, publié peu de temps avant la mort de ce savant entomologiste. Quant aux parasites suceurs dont Lamarck parle ici, il est vrai qu'on les rapproche à tort des Coléoptères; mais si on les place à la suite des Diptères, on ue violera aucune analogie. E, 266 des animaux que la nature en a distingués, et aux- quels il n’est pas possible d’assigner un rang dans Jeur classe, que les rapports ne désavouent. Une classe peut être très-naturelle, convenable- ment limitée, etoffrir, néanmoins, dans les animaux des diverses coupes ou familles qu’elle embrasse, des formes et des parties très-différentes. Dans tous les temps de sa vie, un papillon est fort différent d’un scarabé ; l’un et l’autre cependant ne sont-ils pas de yéritables insectes ? Lorsqu'il y a de grandes analogies d'ensemble, les diverses particularités d'organisation que l'on ob- serve quelquefois, ne permettent cependant pas de séparer classiquement les objets qui les offrent. Qu’y a-t-il, en effet, de plus voisin des Araignées que les Faucheurs, les Galéodes, etc. ? Cependant les pre- mières respirent par des poches évidemment bran- chiales, tandis que les autres ne respirent que par des trachées. On sait que les Arachnides non antennifères ont, en géneral, huit pattes ; on sait aussi que les Acari- des etles Pycnogonides (1) conduisent naturellement aux Phalangides, c'est-à-dire aux Faucheurs, etc. Or, si ces Acarides sontessentiellement des Arach- uides, reporlera-t-on dans une autre classe les parasites suceurs, tels que les Poux et les Ricins, qui y conduisent d’une manièreévidente, quoiqu'ils aient des antennes? La transition, à cet égard, est tellement préparée, que les Acarides, munies la plu- part de huit pattes, comme les autres Arachnides exantennées, offrent cependant plusieurs genres dont les espèces n’ont toujours que six pattes [asto- mes, leptes et caris (2)]. Je persiste donc à penser qu'il est nécessaire de conserver la classe des Arachnides telle que je lai établie, parce que sa conservation débarrasse celle des insectes d'animaux qu'on n’y pourrait réunir sans de grands inconvénients, et qui véritablement n’y appartiennent point. Sans citer de nouveau l'impossibilité d’assigner un rang convenable, parmi les insectes, à des ani- maux tels que les Parasites, les Thysanoures et les Myriapodes, le plus grand des inconvénients que je trouve à la réunion de ces animaux aux insectes, est qu'ils en altéreraïent le caractère général et vrai- ment naturel, savoir : D'offrir, après la naissance, un état de larve très- particulier, lequel est singulièrement varié, selon lesordres, dans les formes et les parties de l'animal; et de présenter, en dernier lieu, un état parfait, tou- jours très-distinct de celui de larve, et dans lequel les insectes, si diversifies dans leur premier état, ont tous généralement six pattes articulées, deux yeux à réseau ou à facetlles, et deux antennes. Bien différentes, à cet égard, de tous les insectes, les Arachnides, même celles qui ont des antennes, éprouvent, comme tout être vivant, des développe- (1) Les Pycnogonides nous paraissent devoir être rapportés à la série des Crustacés plutôt qu’à celle des Arachnides, dont ils n’ont pas les caractères. En effet, leur respiration, au lieu d’être aérienne, estaquatique, et au lieu de s'effectuer à l’aide de branchies intérieures ou de trachées, a lieu par la surface du corps seulement. E. (2) Il paraîtrait que les petites Arachnides dont il est ici ques- Lion ne sont que de jeunes individus, dont la quatrième paire » HISTOIRE DES ARACHNIDES. ments successifs après leur naissance; mais aucune d’elles n'offre un état de larve clairement distinct d’un état parfait; elles conservent, toute leur vie, non les dimensions, mais la forme et les parties qu’elles avaient en naissant ; et si certaines d’entre elles acquièrent des parties de plus dans leurs déve- loppements, ce n’en sont pas de nouvelles sortes, ce sont des pattes et quelquefois aussi des anneaux en tout semblables aux autres (5). Certes, ce n’est pas là le mode que nous offrent les Insectes dans la succession de leurs développe- ments. Tous, après leur naissance, acquièrent, soit une forme, soit de nouvelles sortes de parties, qu'ils ne possédaient point après leur sortie de l'œuf ; et leur état de larve, clairement distinct de leur état parfait, n’est jamais équivoque, sauf les avortements. Ainsi, les Arachnides, généralement distinguées des Insectes par leur défaut de métamorphoses; et cependant toutes respirant uniquement l'air libre, même cellesen petit nombre qui viverntdansleseaux, sont remarquables par les changements singuliers et rapides que leur organisation nous offre dans leurs différentesfamilles. En effet, ces animaux présentent, dans leur ensemble, différents groupes qui offrent entre eux de si grandes dissemblances d’organisa- tion, qu’on pourrait en former autant de classes par- ticulières ,cequinuirait à la simplicité de la méthode, et serait d'autant plus inconvenable que ces groupes peuvent être liés ensemble par des caractères propres à les embrasser généralement, tels que ceux que j’ai assignés à cetle classe. Quoiqu'il y ait des Arachnides qui possèdent un système d’organes pour la circulation, aucune d’el- les ne saurait appartenir à la classe des Crustacés. Bien des motifs s'y opposent, parmi lesquels on doit compter celui-ci, savoir : que les organes respiratoi- res, trachées ou branchies, sont toujours à l’intérieur du corps dans les Arachnides, tandis qu'ils sont au dehors dans les Crustacés (4). Dans les premières, l'ouverture qui donne entrée au fluide à respirer eststigmatiforme, et elle ne l’est pas dans les seconds. La seule considération des yeux offre déjà l'indice d’un ordre de choses très-particulier dans les Arach- nides. En effet, tous les insectes ont des yeux à fa- cettes planes, offrant un réseau très-délicat; dans les Arachnides, au contraire, les yeux sont lisses, soit isolés, comme dans le plus grand nombre, soit groupés plusieurs ensemble, formant des amas dont la surface est granuleuse ou subgranuleuse, et non à faceltes planes. J'ai dû placer les Arachnides après les Insectes, parce que celles de leurs races qui sont plus avan- cées en organisation exigent ce rang, et qu'elles avoisinent plus les Crustacés que ne lefont les insec- tes. Mais il ne s'ensuit pas que toutes les Arachnides soient supérieures en organisation aux Insectes les plus perfectionnés; et surtout qu’elles aient recu de pattes n'était pas encore développée, et qu'à sont pourvus du nombre normal de ces organes. (3) Voyez ce qui a déjà été dit touchant Jes métamorphoses des Myriapodes, page 265. : (4) Dans les Crustacés décapodes, les branchies sont renfer- mées dans des cavités intérieures, mais dont les ouvertures, il est vrai, ne sont pas stigmatiformes. < ° l'état PER ils E: ARACHNIDES. 267 jeur existence par une transition de ces derniers | dont il s'agit. M. Cuvier les regarde comme autant aux nouveaux animaux produits, c’est-à-dire, par une continuité des progrès de l’organisation dans son perfectionnement : ce serait nous attribuer une erreur que de croire que nous le supposions ainsi. Dans l'échelle animale, les Arachnides commen- cent presque en même temps que les Insectes ; et dès leur commencement, elles offrentdeux branches séparées, qui néanmoins leur appartiennent. Ces deux branches sont presque en niveau avec celle qui amène tous les insectes. Il y a done, en ce point de l'échelle animale, après les Épizoaires, trois bran- ches distinctes, savoir : 1° Celle des insectes aptères [les puces] : elle amène successivement tous les au- tres insectes ; 99 Celle des Arachnides antennées parasi- tes [les poux, les ricins] : elle amène les Acarides et toutes les autres Arachni- des exantennées; 5° Celle des Arachnides antennées vaga- bondes [les Thysanoures, les Myriapo- des] : elle fournit la source où les Crus- tacés ont pris leur existence. Ainsi, de ces trois branches, qui paraissent partir presque d’un même point, la première est formée d’une suite immense d'animaux qui offrent tous un état de larve très-distinct de l’état parfait de l’animal. Les deux autres branches appartiennent aux Arach- nides, et embrassent des animaux qui n'offrent nullement cette distinction constante d’un état de larve et d’un état parfait pour chaque animal. Or, si tout insecte acquiert, soit des formes qu’il n'avait point à sa naissance, soit de nouvelles sortes de parties, qui sont au moins des ailes, on peut as- surer que ce n'est jamais par suite d’avortements que les Arachnides sont toujours sans ailes, et con- servent la même forme. En effet, aucune congénère n'offre d'exception à cet égard ; et ilest évident que cet ordre de choses, constant et général dans les Arachnides, résulte d’un état particulier de l'orga- nisation de ces animaux, qui n’a point lieu dans les insectes. Dans les Arachnides les plus perfectionnées, telles que les Araignées et les Scorpions, Cuvier a récem- ment découvert un cœur musculaire et dorsal, qui éprouve des mouvements très-sensibles de systole et dediastole ; et sous le ventre il aobservé plusieurs ouvertures stigmaliformes [deux ou huit] qui con- duisent à autant de cavités particulières et en forme de bourse, dans chacune desquelles se trouve un grand nombre de petites lames très-déliées. Ces ca- vilés isolées et les petites lames qu'elles renferment sont sans doute l'organe respiratoire des animaux (1) Depuis la publication de ce travail, MM. Treviranus, Dugès et quelques autres anatomistes, ont également étudié le système circulatoire des Arachnides, et ont confirmé les résul- tats généraux énoncés ci-dessus. Chez toutes les Arachnides qui respirént par des branchies intérieures où poumons, il existe un cœur dorsal tubiforme et des artères qui distribuent le sang aux diverses parties du corps; les veines paraissent être rem- lacées par les lacunes que les organes laissent entre eux ; mais il existe des vaisseaux bien formés qui établissent la communi- cation entre le cœur et les cavités respiratoires. Quant à la marche du fluide nourricier, les opinions varient : suivant de poumons, et moi je les considère comme des ca- vités branchiales analogues à celles qu’on observe dans les sangsues, les lombrics, etc. ; le propre des branchies étant, premièrement, de pouvoir s’habi- tuer à respirer l’air en nature, comme l'eau qu’elles respirent le plus ordinairement, tandis que le pou- mon nesauraitrespirer que l'air ; et, deuxièémement, de n’exister, comme le poumon. que dans des ani- maux qui possèdent une circulation. Enfin du cœur dorsal déjà cité, deux grands vais- scaux partent pour se rendre à chaque cavité res- piratoire et se ramifier sur sa membrane. M. Cuvier les regarde, l’un comme une artère, l’autre comme une veine, et suppose que ce sont les vaisseaux pul- monaires. D'autres vaisseaux partent encore du même tronc dorsal pour se rendre à toutes les par- ties (1). Ce n’est pastout: dans ces mêmesanimaux, ce savant a vu le foie se composer de quatre paires de grappes glanduleuses qui versent leur liqueur dans quatre points différents de l'intestin (2). Ainsi, c'est vers la fin des Arachnides que la na- ture a commencé l’établissement d’un système d’or- ganes particulier pour la circulation des fluides de l'animal; c'est aussi dans cette classe d'animaux qu’elle a terminé la respiration trachéale par des {rachées rameuses, pour y substituer celle du sys- tème branchial, système respiratoire très-varié, mais qui est toujours local; enfin c’est encore dans cette même classe qu'elle a commencé à établir la prinei- pale des glandes conglomérées (le foie), la formant d'abord de portions séparées, mais rassemblées sous la forme de grappes, et les réunissant ensuite en masses moins divisées, plus solitaires et plus consi- dérables. Les bourses respiratoires que Cuvier a vues dans les Araignées et les Scorpions, M. Latreille les a ob- servées dans les Phrynes ; en sorte que les deux der- nières familles, savoir: les Arachnides pédipalpes et les Arachnides fileuses, sont licés entre elles par ce grand trait d'organisation, tel qu’une circulation ébauchéeetlarespiration par des poches branchiales. Si, dans les Phalangides, ces bourses n'existent pas encore, du moins les trachées aérifères y ont changé de mode, et ne sont plus bicordonnées avec une série de plexus, mais sont seulement rameuses. La même chose parait avoir lieu dans les Acarides, et cela provient de la réduction du nombredes stig mates et de leur position. Dans les Arachnides an- tennées, où les stigmates sont plus nombreux et en général latéraux, les cordons trachéaux ont autant de plexus quedestigmates, comme dansles insectes ; et ces Arachnides en sont effectivement plus voisines, sans être pour cela desinsectes. Ainsi la respiration trachéale a changé peu à peu son mode, comme les M. Audouin, la circulation se ferait de la même manière que chez les Crustacés , et le sang arriverait des poumons au cœur pour se porter ensuite dans les diverses parties du corps, tandis que M. Dugès pense que ce liquide est envoyé par le cœur aux poumons , aussi bien que dans les autres parties, (Voyez Trevi- ranus, Vermischte Schriften, . 1. Dugès, Ann. des Se. Nat. 2e série, t, 6. Audouin, àrt. Arachnida, Cyclopedia of Anatom and Physiology.) Chez les Arachnides trachéennes l'appareil circulatoire wexiste plus. E. (2) Analyse des travaux de la classe des sciences de l’Institut , pendant l'année 1810, p. 44et 45. 268 stigmates ont changé dans leur nombre et leur si- luation, et, se trouvant de plus en plus réduite, elle a en quelque sorte préparé la respiration branchiale, qui se montre effectivement dès que la circulation se trouve établie. Il résulte de ces considérations que, malgré les différences d'organisation observées dansles Arach- nides de différentes familles, ces familles néanmoins sont liées entre elles par des rapports qu’on ne peut méconnaitre, et qui nepermeltent pas de les séparer ; enfin, qu’elles sont toutes assujetties à un ordre de choses qui les éloigne presque également des Crus- tacés et des Insectes. On trouve cependant dans l’as- pect des Arachnides, en général, quelque chose qui semble les rapprocher un peu plus des Crustacés. En effet, quoiquetrès-distinctes des Crustacés, les Arachnides ont, la plupart, dans leur forme géné- rale, certains traits de ressemblance avec ceux-ci, qui en rappellent l’idée à leur aspect. Les Cancérides, par leur corps court et leur tête confondue avec le corselet, nous rendent, en quelque sorte, la forme des Araignées ; les écrevisses, la tha- lassine, nous rappellent, jusqu’à un certain point, la figure des Scorpions; il n’y a pas jusqu'aux crevet- tines qui ne semblent offrir une sorte de modèle des Sculigères, etc. Les Arachnides vivent les unes sur la terre, d’au- tres, mais en petit nombre, dans les eaux, et d’au- tres, enfin, sont parasites de différents animaux, dont elles sucent la substance. En général, elles sont carnassières et vivent de proie ou de sang qu’elles sucent ; il n’en existe qu’un petit nombre qui se nourrissent de matières végétales. Aussi plusieurs ont-elles des mandibules qui font les fonctions de suçoir, etd’autres ont-elles un suçoir isolé, quoique accompagné souvent de mandibules et de palpes. Cette classe d'animaux est très-suspecte : beaucoup d’entre eux sont venimeux; en sorte que leur mor- sure ou leur piqure est quelquefois très-dangereuse, et toujours malfaisante, même à l'égard de certaines des races qui sont antennifères [les Scutigères, plu- sieurs Scolopendres]. La plupart des Arachnides sont terrestres, soli- taires, et ont un aspect hideux ; beaucoup d’entre elles fuient la lumière et vivent cachées. Je partage les animaux de cette classe en trois ordres, et les divise de la manière suivante. DIVISION DES ARACHNIDES, OnDRE I°'. Arachnides antennées-trachéales. Deux antennes à la tête. Des trachées bicordonnées etgan- glionnées pour la respiration. 1re Secr. Arachnides crustacéennes. Deux yeux composés, granuleux ou subgranuleux à leur surface. Animaux vagabonds, à corps souvent écailleux, et ayant des mandibules propres à inciser et à diviser. Les Thysanoures. Les Myriapodes. Ile Secr. 4rachnides acaridiennes. Deux ou quatre yeux lisses. Animaux parasites, à corps HISTOIRE DES ARACHNIDES. jamais écailleux , et ayant à la bouche, soit un suçoir rétractile, soit deux mandibules en crochet pour la fixer. Les Parasites. OnroRE II. Arachnides exantennées-trachéales. Point d'antennes. Des trachées rameuses non ganglionnées pour la respiration. Deux ou quatre yeux lisses. Ie Secr. Corps, soit sans division, la tête, le tronc et l'ab- domen étant réunis en une seule masse, soit divisé en deux, au moins par un étranglement, Les Acarides. Les Phalangides. Ile Secr. Corps partagé en trois ou quatre segments dis- tincts. Les Pycnogonides. Les Faux Scorpions. Onpre III. Arachnides exantennées-branchiales. Point d'antennes. Des poches branchiales pour la respira- ton. Six à huit yeux lisses. Ire Secr. Les Pédipalpes ou les Scorpionides. Palpes très-grandes, en forme de bras avancés, terminées en pince ou en griffe. Abdomen à anneaux distincts, sans filière au bout. Scorpion. Thélyphone. Phryne. II. Secr. Les aranéides ou les fileuses. Palpes simples, en forme de petites pattes : celles du mâle portant les organes sexuels. Mandibulés terminées par un crochet mobile. Abdomen sans anneaux, et ayant quatre à six filières à l'anus. Araignée,. Atype. Mygale. Aviculaire. [ Si l'on restreignait la classe des Arachnides aux deux derniers ordres établis ci-dessus, cette dis- tribution s’accorderait presque entièrement avec la classification adoptée par Latreille et la plupart des -entomologistes de nos jours. E.] ORDRE PREMIER. ARACHNIDES ANTENNÉES-TRACHÉALES. Elles ont deux antennes à la tête, et respirent par des trachées bicordonnées et ganglionnées ow plexifères. Cet ordre comprend des animaux que l’on a cru THYSANOURES. pouvoir réunir à la classe des insectes , qui en diffè- rent néanmoins par un élat de choses dans leur organisation qui amène constamment des résullats dont aucun insecte non altéré n'offre d'exemple, et qui, dans la classe dont il s’agit, ne peuvent trou- ver nulle part un rang convenable. Ces animaux sont, à la vérité, plus voisins des insectes par leurs rapports généraux que les autres Arachnides, dont l'organisation est beaucoup plus avancée dans ses progrès; et cependant la nature des uns et des autres n’est pas la même que celle des insectes. En effet, le produit de leur organisa- tion donne lieu pour eux à un ordre de choses qui n'est plus le même que celui auquel tous les insectes sont assujettis , et qu’on ne retrouvera plus dans les animaux des classes suivantes : Effectivement , aucune de ces Arachnides ne su- bit de métamorphose réelle; aucune n'offre, après sa naissance, un état de larve tout à fait distinct de Y'état parfait qui termine ses développements ; toutes conservent la forme et les parties qu’elles avaient en naissant, sans en acquérir aucune sorte nouvelle (1) ; et si elles n’ont jamais d’ailes , c’est que le propre de leur organisation est de ne leur en point donner, ce qui est opposé à ce qui a lieu à l'égard des insectes. Les arachnides antennées-trachéales ont toutes Ja tête distincte, munie de deux antennes; des yeux lisses, quelquefois isolés , d’autres fois grou- pés, formant des amas à surface subgranuleuse ; six pattes ou beaucoup davantage. Certaines , parmi elles , acquièrent, en se développant, plus d'anneaux et plus de pattes qu'elles n’en avaient d’abord. Toutes sont toujours sans ailes et conservent pen- dant leur vie les mêmes habitudes. Je partage cet ordre en deux sections, formant chacune une branche particulière, savoir : 1° Les Arachnides cruslacéennes. 2° Les Arachnides acaridiennes. — + — ARACHNIDES CRUSTACÉENNES. (Branche qui conduit aux crustacés.) Elles sont vagabondes, à corps souvent écailleux, et ont des yeux composés, granuleux ou subgra- nuleux. Ces Arachnides ne sont assurément point des Crustacés, et encore moins des Insectes. Je leur (1) Voyez la note 2 dela page 265. (2) Nous sommes loin de regarder ces animaux comme offrant, dans un état de simplification, le mode de structure propre à la classe des Crustacés; la série formée par ceux-ci commence 269 donne cependant le nom de crwstacéennes , parce qu’elles constituent une branche isolée qui parait être la source où les Crustacés ont puisé leur exis- tence (2). Elles se lient effectivement aux Crustacés par les Cloportides, les Assellotes , elc., sans cesser néanmoins d'appartenir à la classe où je les rap- porte. Les Arachnides crustacéennes ne vivent point ha- bituellement, comme parasites, sur certains ani- maux, ce que j'ai voulu exprimer en les disant va- gabondes. Elles offrent deux familles distinctes , savoir : les Thysanoures el les Myriapodes; en voici l’exposilion. LES THYSANOURES. Deux antennes; des mandibules ; quelquefois des mâächoires et des palpes distinctes. Six pattes, et en outre des organes de mouvement, soit sur les côtés de l’abdomen, soit à son extrémité. M. Latreille a nommé Zhysanoures [queue fran- gée] les Arachnides de cette famille, parce qu'elles ont à l'extrémité de l'abdomen, soit des filets arti- culés, soit une queue fourchue. Ce sont, selon nous, ces animaux qui commencent la branche vé- ritablement isolée des Arachnides crustacéennes. Les premiers, parmi eux, étant des animaux très- petits, ont le corps plus mou qu’écailleux , et néan- moins le luisant ou le brillant qu'il offre dans plu- sieurs, semble être un indice de sa tendance à le devenir. Dans les derniers animaux de cette famille, les pièces crustacées et luisantes qui couvrent le corps ne sont plus douteuses. Tous les Thysanoures n’ont jamais que six pattes; mais soit la queue fourchue des uns et qui leur sert à sauter, soit les appendices mobiles qu'ont les autres de chaque côté de l'abdomen en dessous , et qui semblent de fausses paltes, tout indique en eux des rapports qui les rapprochent des Myriapo- des qui appartiennent à la même branche. Les Thy- sanoures se divisent de la manière suivante. (1) Antennes de quatre pièces. Point de palpes distinctes. Abdomen terminé par une queue fourchue, repliée sous le ventre dans l'inaction. Smynthure. Podure. aux Lernées, êtres dont l’organisation est très-différente et bien plus simple que celle des Insectes hexapodes aptères ou des Myriapodes, E. 270 (2) Antennes multiarticulées. Des palpes distinctes ; des ap- pendices mobiles de chaque côté de l'abdomen en des- sous, et des filets articulés à son extrémité, Machile, Forbicine, [Cette division est très-naturelle ct correspond à celle généralement adoptée par les entomologistes ; la première section constitue la famille des Podu- relles de Latreille et la seconde celle des Lépismè- nes du même auteur. E.] SMYNTHURE, (Smynthurus.) Antennes comme brisées, divisées en quatre par- ties, plus grêles vers leur sommet : à dernier arti- cle annelé ou composé. Deux mandibules dentelées au sommet. Palpes non distinctes. Tête séparée. Corps court; abdomen subglobu- leux. Queue fourchue, cachée sous le ventre dans l'inaction. Antennæ subfractæ , in parles quatuor divisæ, versès apicem graciliores : articulo ultimo annulato aut compostito. Mandibulæ ducæ apice denticulato. Palpi non distincti. Caput distinctum. Corpus breve; abdoinine sub- globoso. Caudà furcatâ, in quiete infrà ventrem abscondit. Osservarions. Les Smynthures, que je préfére- rais nommer Podurelles, sont de très-petits ani- maux que Linné et Fabricius n’ont pas distingués des Podures, qui, en effet, s’en rapprochent beau- coup par leurs rapports, et qui, les uns etles autres, sautent comme des puces, à l’aide de leur queue, lorsqu'on en approche. Néanmoins, ceux dont il s’agit ici ont le corps court, le tronc et l’abdomen réunis en une masse ovale, renflée, subglobu- leuse. On les rencontre souvent sur la terre, ras- semblés en sociétés nombreuses ; on les voit quel- quefois marcher sur l’eau comme sur un corps solide, ESPÈCES. 1. Smynthure brune. Snynthurus fuscus. #. globosus, fuscus, nitidus ; antennis capile longioribus. Smynthurus fuscus. Latr. Gen. 1. p: 166. Podura atra. Lin. Degeer. Ins. 7. pl. 3. f. 7-14. * Latreille. Règne anim. de Cuvicr. €. 4. p. 343. * Guérin. Encyclop. méthod. £. 10, p. 142. * Templeton. Trans. of the entom. soc. of London. v. 1. part. 2. p. 37. Habite en Europe, sur la terre. 9. Smynthure verte. Snynthurus viridis. Latr. 5. globosus, viridis; capile flavescente. Podura viridis. Lin, Geoff. 2, p. 607. n° 2. HISTOIRE DES ARACHNIDES. Fab. Ent. syst. 2. p. 65. * Templeton. Trans. of the ent, soc, v, 1, part, 2, p. 97. pl. 22. fig. 7. Habite en Europe, sur les plantes. 5. Smynthure marquée. Smynthurus signatus, Latr. #, subglobosus, fuscus ; abdominis lateribus fulvo-ma- culatis. Podura, n° 1. Geoff. 2. p. p. 607. Podura signata . Fab. Ent. * Templeton. loc. cit, pl. 12. fig. 8. Habite en Europe, aux lieux humides, Etc. PODURE. (Podura.) Antennes subfiliformes , quadriarticulées , plus longues que la tête. Deux mandibules. Palpes non distinctes. Tête séparée. Corps allongé, subcylindrique. Queuefourchue, cachéesousle ventre dans l’inaction. Antennæ subfiliformes, quadriarticulatæ , capite longiores. Mandibulæ ducæ. Palpi non distincti. Caput distinctum. Corpus elongatum , subcy- lindricum. Cauda furcata, in quiete infrà ventrem abscondita. Orservarions. Les Podures sont sans doute très- voisines des smynthures par leurs rapports, et elles sautent de même en déployant leur queue lorsqu'on s’en approche. Cependant elles ont une forme plus allongée, plus grêle, et leur abdomen n’est point renflé, mais étroit et oblong. Elles ont même le corselet distinctement articulé, et la quatrième pièce des antennes est sans anneaux. Ces animaux sont plus luisants que les Smynthures; quelques-uns même ont de petites écailles que le frottement dé- lache aisément. Ils marchent aussi sur l’eau sans s’y enfoncer, et y sautent aussi facilement que sur la terre. ESPÈCES. 1. Podure aquatique. Podura aquatica. P. nigra, aquatica ; anlennis corporis sublongiludine. Podura aquatica. Vin. Fab. Geof. 2. p. 610. n° 8. * Latreïlle. Règne animal de Cuvier. t. 4. p. 343. Degeer. Ins. 7. pl. 11. f. 11.—19. * Achorutes dubius ? Templeton loc. cit. pl. 12. fig. 5. (Voyez ci-dessous page 271). Habite en Europe, près des eaux ou sur les eaux tran- quilles. 9, Podure velue. Podura villosa. P. oblonga, villosa, fusco nigroque varia. Podura villosa. Lin. Fab. Geoff. 2. p. 608. n. 4. pl. 20. f. 2. * Duméril. Dict. des sciences nat. atlas des insectes. pi. 54. fig. 3. Habite en Europe. THYSANOURES. 5. Podure grise, Podura plumbea. P. fusco-cœrulea, nilida ; capite pedibusque griseis. Podura plumbea. Vin. Fab. Lat. Gen. 1. p. 166. Degeer. Ins. 7. pl. 5. f. 1. Geoff. 2. p.610. n°9, * Guérin. Encyclop. t. 10. p. 165. * Templeton et Westwood. Trans. of the entom, soc. of London. t. 1.2. part. p.94. pl. 11. fig. 4. Habite en Europe, sousles pierres. Elle a de petites écailles sur le corps. Etc. * Ajoutez plusieurs espèces nouvelles décrites et figurées par M. Templeton, dans le premier volume des ‘fransactions de la Société Entomologique de Londres. [M. Templeton, dans un travail spécial sur les Thysanoures de l'Irlande, inséré dans les Mé- moires de la Société Entomologique de Londres, a élabli deux nouveaux genres qui rentrent dans cette division du groupe des Thysanoures, et les désigne sous les noms d’Orchesella et d'Achorutes. . Le genre orcuesezce, orchesella T. a pour carac- tère : antennes composées de 6 ou de 7 articles filiformes et presque aussi longues que le corps; ap- pendice furculaire bien développé. L'auteur y range deux espèces : 3. Orchesella filicornis. Templeton. loc. cit. p. 93. pl. 11. fig. 2. 2. Orchesella cincta. Templeton. loc, cit. pl. rr. fig. 3. P. vaga ? Fabricius. Dans le genre AcHoruTE. achorutes L., les an- tennes, composées de 4 articles, sont plus courtes que la tête, et la fourche est rudimentaire. Achorutes muscorum.Templ.loc. cit. p.97. pl. 12.fig.6. Achorutes dubius. Templ. loc. cit. p.96. pl. 12. fig. 3. L'auteur pense que cet insecte pourrait bien être le jeune de la Podure aquatique de Lamarck. E.] MACHILE. (Machilis.) Antennes filiformes-sétacées , multiarticulées , insérées sous les yeux. Deux mandibules ; deux mä- choires ; palpes maxillaires très-grandes, saillantes. Yeux composés, presque contigus postérieurement. Corps allongé , convexe , à dos arqué. Abdomen conique terminé par plusieurs soies, dont celle du miliea plus grande. Elles servent à sauter. Antenne filiformi-selaceæ, mulliarliculatæ, sub ocuiis inserlæ. Mandibulæ maxillæque duc. Palpi mazxillares, mazximi exserti, Oculi compositi, pos- ticè subcontiqui. Corpus elongatum, convexum; dorso arcuato. Abdomen conicum , setis terminatum : set mediä longiore. Setæ caules ad sallus idoncæ, Ogservarions. Les machiles forment la transition des Lodures aux Forbicines, Plus grands que les 271 Podures, ils ont encore, comme elles, la faculté de sauter, non en déployant une queue fourchue, mais en frappant le plan qui les soutient avec les soies inégales de leur queue. Leur corps est allongé, conique, convexe, comprimé sur les côtés, à dos voülé ou arqué. Il est couvert de petites écailles peu brillantes, et a en dessous, de chaque côté, une rangée d'appendices mobiles, qui paraissent être de fausses pattes. Les Machiles et les Forbicines ou Lépismes offrent chez la femelle une tarière qui n’existe pas chez les Podurelles, et qui est logée entre les lames termi- pales de l'abdomen. Leur organisalion extérieure a élé étudiée avec soin par Latreille, (Voyez un mé- moire sur les Thysanoures, inséré dans le 1: vol, des nouvelles Annales du Muséum.) ESPÈCE. 1. Machile polypode. Machilis polypoda, M. saltatrix; corpore cylindraceo-conico ; selis caudæ inæqualissimis. Lepisma polypoda. Lin. Fab. Forbicina teres saltatrir. Geoff. 2. p. 614. Machilis polypoda. Latr. Gen. 1. p. 165. tab. 6. f. 4. Habite l'Europe tempérée et australe. Cette espèce est encore la seule connue ; maisje crois qu’on en a observé d’autres qui sont inédites. [Deux espèces bien distinctes paraissent avoir été con- fondues ici. L'une, ayant les antennes plus longues que le corps, a été nommée Lepisma annulicornis par Latreille (Nouv. ann. du Mus. t. r) et ne diffère pas de la Forbicine cy- lindrique de Geoffroy ; Latreille y rapporte aussi le Lepisma saccharina de Villers (Entom. Lin. vol. 4. tab. x1, fig. 1), et l'espèce figurée par Rœmer (Gen. insect, pl. 25. fig. x). L'autre, que Latreille nomme Lepisma brevicornis (Nouv. ann. du Muséum, £. 1.), a au contraire les antennes plus courtes que le corps, et paraït être le Lepisma po- lypoda de Linné etl'espèce figurée sous le nom de Ma- chilis polypoda par Latreille dans son Genera; elle vient d’être étudiée avec plus de soin par M. Temple- ton (Tr. of (he Entom. soc. of London, vol. 1. p. g2. tab. xr. fig. 1), et appartient au genre Forbicine de Leach, qu'il ne faut pas confondre avec les Forbicines de Lamarck. E.] [Leach a établi sous le nom de PETROBIUS un nouveau genre qui ne parait pas devoir être adopté et qui a été réuni par Latreille à ses Machiles : il se compose des Lépismènes, dont les antennes (insé- rées sous les yeux comme chez les Machiles) sont plus longues que le corps, tandis que chez les For- bicines du même naturaliste (c’est-à-dire les Ma- chiles de Latreille et de Lamarck), ces organes seraient plus courts que le corps. L'espèce d'après laquelle Leach à fondé ce genre est le retrogrus MARITIME. Pelrobius marilimus. Leach, Zoological miscellany. vol. 3. p. 68. pl. 145. Machilis marilima. Latreille. Règne animal de Cuv. ae édit, t, 4. p. 341 et nouv. Annales du Muséum. £. r. p. 178. Petrobius marilimus. Westwooi et Templelon. Trans, of the entom, soc, of London, €, 1,2. part, p.92. E.] FOREBICINE. (LCpisma.) Antennes sétacées, longues, multiarticulées, à articles très-petits. Un labre, deux mandibules, deux mâchoires, quatre palpes et une lèvre dis- {incts. Corps allongé, aplati, écailleux, muni d’apendi- ces en dessous. Six pattes ; trois filets principaux à la queue. Antennæ setaceæ, longæ, multiarticulatæ ; arti- culis minimis. Labrum, mandibulæ, maxillæ, palpi quatuor, labiumque distincta. Corpus elongatum, depressumn, squamosum, Sub- tùs appendiculatum. Pedes sex. Cauda setis tribus principalibus. Ogservarrows. De tous les Thysanoures, les plus écailleux sont les Forbicines. Ce sont elles qui mon- trent l'ordre de choses auquel tendait la nature en commencant les Smynthures, l’avancant davantage dans les Podures et les Machiles, enfin le terminant dans les Forbicines, qui indiquent, en quelque sorte, le voisinage des Myriapodes, et, de suite, celui des Cloportes et autres Crustacés qui y succèdent. Les Forbicines n’ont pas la faculté de sauter, comme les Thysanoures précédents. Leur corps est aplali, écailleux, brillant : et l'espèce commune, que tout le monde connaît de vue, est un petit animal très-remarquable par sa couleur argenline, par sa vivacité à courir, et par l'espèce de ressemblance qu'il a avec un pelit poisson. Ses palpes maxillaires, quoique très-distincles, ne font point de saillie hors de Ja bouche, comme dans le Machile ; ses yeux sont granuleux, et ne se joignent pas postérieurement ; enfin, ses pattes ont des hanches très-grandes. De chaque côté, sous l'abdomen, la rangée d’appen- dices mobiles et articulés à leur base, indique assez que la nature de ces animaux est fort différente de celle des insectes. [Pour l’organisation extérieure des Forbicines (ou Lépismes), voyez les planches données par M. Savi- gny dans le grand ouvrage sur l'Égypte, et le Mé- moire de Latreille sur les Thysanoures. C'est cette division qui constitue pour Leach, le genre Lépisme, tandis que les Forbicines sont des Machiles. E.] ESPÈCES. 1. Forbicine argentée. Lepisma saccharina. L. unicolor, argentea ; caudeæ selis laleralibus diva- ricalis. Lepisma saccharina. Lin. Fab. Forbicina plana. Geoff. 2. pl. 20. f. 3. Lepisma saccharina. Lat. Gen. 1. p. 164. * Ejusdem. Encyclop. insect. pl. 25. fig. 1; Règne anim. de Cuvier, 2e édit. t. 4. p. 342 ; etnouv. Ann, du Mus. t. 1. * Treviranus. Vermischte Schriften. t, 1.p. 11. pl. 2. * Westwood et Templeton. Trans. of the entom. soc. of London. t.1.p. 92. Habite en Europe. Commune dans les maisons. HISTOIRE DES ARACHNIDES. 9, Forbicine rayée. Lepisma lineata. L. corpore fusco : villis duabus albis. Lepisma lineata. Lin. Fab. Oliv. Dict. n° 3. * Duméril. Dict. des sciences natur. Atlas ins. pl. 54. fig. r. Habite en Suisse. Etc. * Ajoutez. + Le Lépisme doré. Lepisma aurea. Léon Dufour, Ann. des sc. nat. 1re série, t, 22. p. 419. pl. 13. fig. 1. + Le Lépisme cilié. Lepisma ciliata. L. Dufour. loc. cit. p.420. pl. 13. fig. 2. C’est à cette espèce que paraît se rapporter un des Lépis- mes figurés par M. Savigny. (Égypte. Myriap. pl. 1. fig. 7.) Etc, LES MYRIAPODES. Deux antennes ; deux mandibules propres à inci- ser ou à broyer des aliments ; point de vraies m&- choires ; quelquefois deux fausses palpes labiales. Tête distincte ; corps allongé, articulé, sans dis- tinction de corselet, et ayant, après sa naissance, toujours plus de six pattes, souvent un très-grand nombre. Les AMyriapodes conslituent la seconde famille des Arachnides crustacéennes, et terminent cette bran- che isolée de la classe. La plupart sont connus sous le nom de #mille-pieds ; et tous ensemble forment une coupe particulière, très-distinguée de la précé- dente, en ce que leur corps n'offre point de corselet distinct de l'abdomen, et que, dans beaucoup de races, ce corps dans ses développements, acquiert progressivement plus d’anneaux et de pattes, d'une manière presque indéterminée. Aussi ces Myriapo- des, fort allongés, soit sous la forme des Néréides, soit sous celle de petits serpents, offrent-ils souvent une suite d’anneaux et un nombre de pattes très- considérable, Leurs pattes sont terminées par un seul crochet. La tête de ces animaux présente : 1° deux an- tennes courtes en général; 2 deux yeux qui sont uneréunion d’yeux lisses, formant des amas subgra- nuleux, quelquefois néanmoins presque à facettes ; 5° deux mandibules dentées, divisées transversa- lement par une suture; 4° une sorte de lèvre in- férieure sans palpes, divisée et composée de plusieurs pièces soudées. M. Savigny considère les pièces réunies de cette lèvre inférieure, comme les analo- gues des quatre mâchoires supérieures des Crusla- cés. Les deux pattes antérieures de plusieurs de ces animaux se joignent à la base de cette lèvre, SCOLOPENDRACÉES. s'appliquent ou se couchent sur elle, et concourent, avec les deux autres pattes suivantes, à la manduca- tion, tantôtsans changer de forme, tantôt converties, les unes en deux palpes, les autres en une lèvre avec deux crochets articulés et mobiles. Ces parties semblent répondre aux pieds-mâchoires des Crus- tacés. Voyez, dans l'ouvrage de M. Cuvier, intitulé le Règne animal distribué d’après son organisation, vol. 5, pag. 148 et suiv., de plus amples détails sur ces animaux, donnés par M. Latreille. Les Myriapodes font leur habitation dans la terre, sous différents corps placés à sa surface, sous les écorces des arbres, etc. Ces Arachnides vivent de rapine, etse nourrissent de petits insectes ou d’autres petits animaux ; quelques-unes vivent de substances végétales ; beaucoup d'entre elles aiment l'obscurité. Les animaux de cette famille se divisent de la ma- nière suivante. DIVISION DES MYRIAPODES. (1) Antennes de quatorze articles ou au delà, plus grêles vers leur extrémité. Lèvre inférieure double. (Les Scolopen- dracées.) (a) Le dessus du corps recouvert de huit plaques, et le des- sous divisé en quinze demi-segments, portant chacun une paire de pattes. Sculigère. (b) Le corpsdivisé, tant en dessus qu’en-dessous, en un pa- reil nombre de segments. Lithobie. Scolopendre. (2) Antennes de sept articles, soit égales dans leur longueur, soit plus grosses au bout. Lèvre inférieure unique. (Les Julacées.) (a) Le corps membraneux, très-mou, et terminé par des pinceaux d’écailles, Polyxène. (b) Le corps crustacé, cylindracé, sans appendices au bout. Iule. Gloméris. [Les deux groupes principaux, des Scolopendra- cées et des Iulacées, correspondent aux familles des Chilognates et des Chilopodes, dans la classification de Latreille, et sont généralement adoptés. E.] LES SCOLOPENDRACÉES. Antennes de quatorze articles etau delà, plus grêles vers leur extrémilé. Levre inférieure double: l’une intérieure; Pautre externe, fermant la bouche en dessous, el munie de deux crochets. Cette section comprend les Scolopendres et quel- 9713 ques genres qui les avoisinent par leurs rapports. Ce sont des animaux à corps un peu aplati, en géné- ral fort allongé, submembraneux, recouvert de pla- ques subcoriaces, et ayant des pattes nombreuses. Chaque anneau de leur corps n’en porte qu'une seule paire. Ces animaux paraissent avoir une dou- ble lèvre inférieure : l’une, plus intérieure, a posté- rieurement deux espèces de palpes grêles, saillantes, et que l’on croit résültant des deux pattes antérieu- res avancées dans la bouche; l’autre, externe, ferme la bouche en dessous, porte les deux crochets à venin, et paraît formée de la deuxième paire de pattes ainsi modifiée. Les Scolopendracées ont, en général, la morsure malfaisante; mais elle n’est dangereuse que de la part de certaines de leurs races, surtout parmi celles qui habitent des climats chauds. Leur vivacité à courir inquiète lorsqu'on les rencontre, parce qu’on sent qu'il n’est pas toujours facile de s’en rendre maitre. Elles fuient la lumière, se cachent sous les pierres, les vieux bois, les écorces, et dans les mai- sons, derrière les vieux meubles. On rapporte à cette section les trois genres qui suivent. SCUTIGÈRE. (Sculigera.) Antennes sétacées, multiarticulées ; beaucoup plus longues que la tête. Deux mandibules. Deux palpes grêles, saillantes, spinuleuses, adhérentes à la face postérieure de la lèvre interne. Lèvre postérieure armée de deux crochets forts, arqués, percés d’un petit trou sous leur pointe, Corps allongé, linéaire, déprimé, couvert en des- sus d’environ huit plaques coriaces, subimbriquées, et divisées en dessous en quinze segments. Trente pattes, à tarses longs, grêles, multiarticulés. Antennæ setaceæ, multiarticulatæ, capite multd longiores. Mandibulæ duæ. Palpi duo, graciles, exserti, spinulosi, ad faciem posticam labii interni adhærentes. Labium posticum biungulatum : un- gulis validis, arcuatis, infrà apicem poro foratis. Corpus elongatum, lineare, depressum, supernè scutis coriaceis, suboclonis imbricatum ; subtüs seg- mentis quindenis divisum. Pedes triginta : larsis longis, gracilibus, multiarticulatis. Osservariows. Le corps des Scutigères étant couvert de plaques dorsales en nombre beaucoup moindre que celui des anneaux inférieurs ou demi- anneaux qui divisent ce corps en dessous, distingue fortement ces Arachnides des Scolopendres avec lesquels on les avaitconfondues. Elles ont d’ailleurs des pattes longues, quelquefois analogues, sous ce rapport, à celles des Faucheurs, et qui le sont sur- tout par le caractère de leurs tarses, Elles le sont en 974 outre par cette particularité, savoir ‘ que si on écrase l'animal, elles exécutent encore des mouvements longtemps de suite, comme celles des Faucheurs. Les Scutigères sont fort agiles, moins longues, en général, que les Scolopendres, et ont deux yeux composés, presque à facettes. [Voyez pour l'anatomie des Scutigères les Recher- ches de M. Léon Dufour insérées dans le 2° volume des Annales des Sc. nat, (1r° série). E.] ESPÈCES. 1. Scutigère à longues pattes. Scutigera longipes. S. grisea, fusco-fasciata; pedibus longis , gracilibus, fuseo albidoque annulatis : posterioribus longioribus. Scolopendre à vingt-huit pattes. Geoff. 2. p. 675. no 2. An Tulus araneoides ? Pall. Spigileg, zoo!.g.p. 85. t. f. 16, * Scutigère aranéoïde. Duméril. Dict. des Sc, nat. insect. pl. 58. fig. 6. Habite à Paris, dans les parties inhabitées des maisons. Je l'ai vue souvent; la figure citée de Pallas la rend assez bien. Cette espèce ne paraît point différer de la Sculigera coleoptrata. 2. Scutigère longicorne. Scutigera longicornis. S. pedibus utrinque 15 elongatis ; corpore scutellalo; an- tennis longissimis, flavescentibus. Scolopendra longicornis. Fab. Ent. 2. p. 390. Habite à Tranquebar. Est-elle vraiment distincte de la précédente ? 5. Scutigère à pattes courtes. Scutigera coleoptrata. S° rufo-flavescens ; pedibus brevibus utrinque 15. Scolopendra coleoptrata. Panz. Fasc. 5o.t. 12. * Cermatia lineata. Illiger. Faune d'Étrurie, de Rossi. t. 2. p. 199. * Scutigeraaraneoïdes. Latreïlle. Genera erust. et inseet. t. 1. p.77. EtHist. des crust, et des ins. t. 7. 188. etc. * Scutigera lineata. Latreille. nouv. Dict. d’hist. nat. t. 30. * Léon Dufour. Ann. des Sc. nat. 1re série. t. 2. p. 92. * Guérin. Encyclop. méthod, t. 10. p. 415. * Seutigera araneoïdes. Duméril. Dict. des Sc. nat. Atlas insect. pl. 58. fig. 6. * Savigny. Égypte. Myriap. pl. 1. fig. 6. * Gervais. Ann. des Sc. nat. 2e série, t. 7. p. 48. Habite en Europe. Elle est plus petite queles précédentes. * Le Cermatia livida de Leach. (Zool. Miscel. t. 3. p. 38. pl. 136) ne paraît pas devoir constituer une espèce dis- üncte de la précédente. BITHOBIE. (Lithobius.) Antennes sétacées, de sept articles et au delà,un peu plus longues que la tête. Bouche des Scolopen- dres. Corpsallongé, déprimé, linéaire, également divisé en dessus et en dessous, à plaques dorsales alterna- tivement plus grandes et plus petites. Antennæ selaceæ, capite paul longiores ; articu- lis seplem et ultra. Os Scolopendrarum. HISTOIRE DES ARACHNIDES. Corpus elongatum, lineure, depressum, supernè infernèque œqualiler divisum; scutis dorsalibus allernè majoribus et minoribus. Osservarions. Ce genre, établi par M. Leach, sé- pare les Scolopendres de Linné et de Fabricius, celles qui ont des plaques dorsales fort inégales, c'est-à-dire alternativement plus longues et plus courtes, les unes recouvrant en grande partie les autres; ce qui parait les distinguer suffisamment des vraies Scolopendres, en qui ce caractère n'existe point. [La structure intérieure des Lithobies a été étu- diée avec soin par MM. Tréviranus (7ermischte Schrif- ten. t. 2) et Léon Dufour (Ann. des Sc. nat. 1resérie, t. 2) et M. Gervais vient de publier des observations intéressantes sur les changements que ces animaux subissent dans le jeune âge. (Ann. des Sc. naf., 2e série, {. 7. p. 58.) E.] ESPÈCES. 1. Lithobie fourchue. Zithobius forficatus. E. rufo-fuscus; pedibus utrinque 15. Scolopendra forficata. Lin. Fab. Ent. 2. p. 390. Panz. Fasc. 5o. t. 13. Scolopendre à trente pattes. Geoff. 2. p. 674. pl. 22. f. 3. * Lithobius forficatus. Latr. Règne an. 2e éd. t. 4. p. 338. * Scolop. forficata. Treviranus. Verm. Schrif. €. 2. pl. 4. fig. 6.7. pl. 5. * Leach. Encyclop. brit. sup. pl. 22. et Zool. miscell. t, 3. P- 39.p. 137. * Duméril. Dict. des sciences nat. Ins. pl. 55. fig. 5. * Léon Dufour. Ann. des Sc. nat. 15e série. t. 2. p. 81. * Gervais. Ann. des Sc. nat. 2° série. t. 7. p. 49. Habite en Europe, sous les pierres. * Ajoutez deux espèces nouvelles décrites par Leach dans ses Mélanges zoologiques, et une troisième que M. Ger- vais vient de faire connaître (Ann. des Sc. nat. 2es. t.7. p.49.) Suivant ce dernier naturaliste, la Lithobie figurée par M. Savigny dans le grand ouvrage sur l Égypte (Myriap. pl. 1. fig. 3.) serait un jeune individu, SCOLOPENDRE. (Scolopendra.) Antennes subulées, un peu plus longues que la tête; à articles courts, au nombre de quatorze et au delà. Deux yeux composés, subgranuleux. Deux mandibules. Lèvre inférieure double; l’intérieure subquadrifide ; la postérieure armée de deuxcrochets forts et arqués en pince. Corps très-long, linéaire, price, également di- visé en dessus et en dessous; à articles nombreux, non imbriqués, portant chacun une paire de pattes. Antennæ subulaiæ, capite pauld longiores ; articu- lis brevibus, quatuordecim et ultrà. Oculi duo com- positi, Subgranulosi. Mandibulæ duæ. Labium du- plex : internum subquadrifidum ; posticum ungulis validis chelatim arcuatis armatunre SCOLOPENDRACÉES. Corpus prælonqum, lineare, depressum, suprà in- fräque æqualiter divisum : articulis numerosis, non imbricatis, pedum pari unico instructis. Orsenvarrons. Les Scolopendres constituent le principal genre de la section qui les comprend, et nous présentent des animaux dont le mode d’exis- tence et de développement est fort différent de celui des insectes. Ce sont des Arachnides, la plupartsus- pectes par leur morsure malfaisante, et fort remar- quables par la longueur de leur corps, leurs pattes nombreuses et courtes, et leur vivacité à courir. On les distingue des Lithobies, parce que les segments de leur corps sont à peu près égaux entre eux, et ne se recouvrent point; elles diffèrent des Scutigè- res en ce que leur corps est également divisé en des- sus et en dessous. Les unes ont les deux pattes pos- térieures presque égales aux autres, et dans d’autres ces pattes sont plus longues ; il y a des espèces dont les yeux sont peu distincts ; enfin, l'on prétend que quelques-unes répandent une lumière phosphorique. Ces animaux ont les stigmates latéraux, et leurs pat- Les sont terminées par un seul onglet. Ils courent ‘en serpentant. On les trouve sous les pierres, dans les trous des murailles, ete. La plupart senourrissent de petils insectes. | ESPÈCES. 1. Scolopendre des Indes. Scolopendra morsilans. S. mazima; pedibus utrinque viginti : posterioribus lon- gioribus, subspinosis. Scolopendra morsitans, Lin. Fab. ent, 2. p.390. Degeer. Ins. 9. pl. 43. f. 1—5. Petiv. Gaz. tab. 13. F. 3. * Palissot de Beauvois. Ins. d'Afr. pl. 4. fig. 7. * Leach. Zool. miscel. vol. 3. p.41. * Duméril. Dict, des sciences nat. Ins. pl. 55. fig. 4. * Scolop. cingulala. Latreille. Règ. anim, de Cuvier, €. 4, p. 339. “5. morsilans. Guérin. Encyclop. t. 10. p. 395. * Gervais. Ann. des Sc. nat, 2° série, £. 7. p. 50. Habite aux Antilles, dans l’Inde, etc. La Scolopendre de Brown, Jam. tab. 42. f. 4., n'en paraît être qu'une va- riété à dix-huit paires de pattes. * La Scolopendra alternans de Leach (Encyclop. Brit. suppl. t. 1. pl. 22. et Zool. miscel. {. 3. p. 4r. pl. 138), ne paraît être qu'une variété de l'espèce précédente. 2, Scolopendre ferrugineuse. Scolopendra ferru- ginea. S. pedibus ulrinque viginti dua : posterioribus longio- ribus. Scolopendra ferruginea. Lin. Fab. ent. p.391. Degecr. Ins. 7. tab. 43. f. 6. Habite en Afrique. 5, Scolopendre ligulaire. Scolopendra electrica. #. fusco-rubens ; corpore lineari, peranqusto; pedibus brevibus, pallidis utrinque septuaginta. Scolopendra electrica. Lin. Fab. ent. p. 391. Scolopendre n° 4. et no 5. Geoff. 2. p. 676. * Scolopendra fulva. Treviranus. Vermischte Schriften. t.2. p. 33. pl. 7. f. 3-5 * Geophilus longicornis. Peachs Zool, miscel, t, 3, pl. se) F, 3-6. * Geophilus electrieus Koch: Deutschl.Crust.,myriap.ete. fasc. 3. n° 4. * Gervais. Ann. des Sc. nat. 2€ série, t, 7. pe 52. Habite en Europe, sous les pierres. Elle est commune, à corps étroit, ligulaire, rougeätre. Etc. ‘ Ajoutez : ‘ Scolopendra subspinipes. Leach. Zool. miscel. t.3.p.4t. * Scolopendra trigonopoda. Ejusd. loc. cit. * Scolopendra gigas. Ejusd. loc. cit. * Scolopendra brandtiana. Gervais. Ann, des Sc. nat. 2e série, t. 7. p. 50. * Scolopendra fulva. Ejusd. loc. cit. * Scolopendra marginata. Say. Journ. de l’Acad. de Phi- ladelphie. €. 2. p. 100. * Scolopendra viridipes. L. Dufour. Ann. des Sc. physi- ques. t. 6. p. 317, etc. etc. [Leach a réuni dans son genre Cryprors les Sco- lopendres qui ressemblent à des Scolopendres pro- prement dits par la conformation des antennes etle nombre des pattes; mais chez lesquels les yeux manquent ou sont peu distincts. Il a fait connaitre deux espèces nouvelles ayant ces caractères savoir : Le Cryptops hortensis. Leach.Encyclop Brit.suppl. pl. 22. et Zool. miscel. t. 3. p. 42. pl. 130. Et le Cr;yptops Savignü. Ejusd. Zool.miscel.t. 3. p.42.— Scolopendra germanica. Koch. Deutschl. Crust. my- riap. etc. fase. 1x. n° 2.— Gervais. Ann. des Sc. nat. 2e série. t. 7. p. 51. Cryptops hyalinus. Say. Jourr. de l'Acad. des So. de Phi- ladelphie. t, 2. p. 111. — Gervais, op. cit. Etc. Le genre Grorarzus du même auteur se compose de Scolopendres dont les antennes sont formées de quatorze articles cylindriques et sont amincies vers le bout, dont les pattes sont plus nombreuses, et celles de la dernière paire plus longues; le corps plus allongé et les yeux peu ou point distincts. IL y range les espèces suivantes : 1. Geophilus carpophagus. Leach. Zool. mise. {. 3, p- 45, etc. 2. Geophilus subterraneus. Leach. op. cit. p. 44. Scolo- pendra subterranea. Shaw. Transactions ofthe Linnean societ. vol. 2. p. 7. 3. Geophilus maritimus.Leach. loc. cit. pl. 140. fig. x. 2. 4. Geophilus acuminatus. Leach. loc. cit. 5. Geophilus longicornis.Leach. loc. cit. pl. 140. fig. 3—6. (Voy. ci-dessus n° 3.) Récemment M. Gervais a augmenté ce genre des espèces suivantes, Geophilus W'alckenaerii (Gerv. Magasin de zoologie. 5e année cl. 1x. p. 8. pl. 14, 9.) Geoplilus simplez. (ejusd. loc. cit.) Geophilus barbaricus. (ejusd. loc. cit.) Geophilus maæillaris. Ejusd. Ann. des So. nat., 2e série, t.7. p.52. Il a constaté aussi que l'on doit rapporter à ce genre le Cryptops levigatus de M. Brullé. (Expéd. scientif. de Morée.) Geophilus levigatus. (Gervais. Mag. de zool. t. 5. pl. 137. fig. 2.), ainsi que le Cryptops Gabrielis du même (Expédit. de Morée) et Fespèce figurée par M. Savigny, sousle ne 4, dans la planche des myriapodes du grand ouvrage sur l'Égypte. E.] 976 LES IULACÉES. Antennes de sept articles, soit égales dans leur lon- gueur, soit plus grosses au bout. Lèvre inférieure unique, sans Crochets en pince. Les Zulacées sont des Myriapodes très-voisins des précédents par leurs rapports, ayant aussi, comme eux, après leur naissance, plus de six pattes, et la plupart en acquérant uu nombre très-considérable. Mais, outre qu'elles sont distinguées des Scolopen- dracées par le caractère de leurs antennes, les pattes de ces lulacées sont très-courtes, en sorte que la lo- comotion de ces animaux se fait toujours avec len- teur et par des mouvements ondulatoires. Parmi ceux de leurs segments qui portent des pattes, on en voit beaucoup qui en ont chacun deux paires. Dans le repos, ces animaux se roulent, les uns en spirale, les autres en boule. Les deux ou quatre premières pattes des Iulacées sont avancées sur la bouche, réunies à leur base, rapprochées de la lèvre inférieure ; elles sont d’ail- leurs semblables aux autres. Ces animaux se nourrissent de substances, soit vé- gétales, soit animales. On n’en connaît aucun dont la morsure soit malfaisante. Quelques-uns ont le corps très-mou et membraneux, et tous les autres ont le corps véritablement crustacé, convexe, pres- que cylindrique. Cesont ces derniers qui avoisinent le plus les Crustacés, et qui terminent cette branche particulière des Arachnides qui paraît offrir une transition naturelle à la classe des Crustacés. Nous ne rapporterons aux Iulacées que les trois genres qui suivent. POLYXÈNE. (Polyxenus.) Antennes très-courtes, filiformes, moniliformes, insérées sous le bord antérieur de la tête. Point de palpes. Corps mou, allongé, déprimé, ayant sur les côtes des faisceaux d'écailles piliformes, et le segment postérieur terminé par un pinceau d'’écailles ciliées. Douze paires de pattes. Antenncæ brevissimee, filiformes,moniliformes, sub capilis margine antico insertæ. Palpi nulli. Corpus molle,elongatum, depressum,squammulis piliformibus fasciculatis ad latera instructumn , segmento postico penicillo squamularum ciliatarum terminato. Pedum pares duodecim. Ogservarions. La Polyæène, dont M. Latreille a fait le type d’un genre, fut d’abord rangée parmi les Scolopendres; mais elle en est très-distincte; elle l'est aussi des autres lulacées, et néanmoins elle s’en rapproche par les articles de ses antennes qui sont seulement au nombre de sept. On ne connait que l'espèce suivante. HISTOIRE DES ARACHNIDES. ESPÈCE. 1. Polyxène à pinceau. Polyxenus lagurus. Scolopendra laqura. Lin. Fab. ent, 2.p. 389. Scolopendre, n° 6. Geoff. 2. p. 677. pl. 22. fig. 4. Polyxenus lagurus. Latr. Gen. 1. p.77. * Leach. Zool. miscel. t. 3. p. 38. pl. 135. B. * Duméril. Dict. des scienc. nat, ins. pl. 56. fig. 7. * Brandt. Tentaminum quorundam monographicorum chi- lognata, p. 45. * Gervais. Ann. des Sc. nat. 2° série, t, 7. p. 41. Habite en Europe, sous les vieilles écorces. * M. Say en a décrit une seconde espèce sous le nom de Polyxenus Jasciculatus (Journ. of the acad. of Philadel- phia. Vol. 2. p. 112.) IULE. (lulus.) Antennes courtes, submoniliformes, un peu plus épaisses vers leur sommet; à sept articles. Deux mandibules à sommet tronqué, muni de dents cor- nées. Point de palpes. Lèvre inférieure aplatie, à bord supérieur subcrénelé par des tubercules. Corps allongé, cylindracé, cruslacé; à segments transverses nombreux, étroits et lisses. La plupart des segments portent chacun deux paires de pattes. Antenncæ breves, submoniliformes, versus apicem paululd crassiores ; articulis septem. Mandibulæ duæ apice truncato-dentatæ, corneæ. Palpi nulli. Labium planulatum, margine supero tuberculis sub- crenaltum. Corpus elongatum, cylindraceum, crustaceum ; segmentis transversis numerosis, angustis, lœævibus. Seymenta pleraque tetrapoda sunt. Ozservarrons. Les rapports des lules avec les Sco- lopendres sont si marqués, que de tout temps, les naturalistes les en ont rapprochées en les plaçant dans la même famille. Elles y forment néanmoins, avec la Polyxène et les Gloméris, une division parti- culière très-distincte, les animaux de cette division n'ayant point leur lèvre inférieure armée de deux crochets en pincecomme les Scolopendracées. Leurs antennes d’ailleurs n’ont que sept articles, ou ne sont point sétacées ou en alêne comme celles des Scolopendres. Comme les lules n'offrent point de mâchoires libres, on pense que ces parties Sontréu- nies à la lèvre inférieure. Les lules ont généralement le corps crustacé, et, dans leurs développements, acquièrent plus d’an- neaux et plus de pattes. Quoique assez agiles dans les mouvements de leurs pattes, elles ne marchent qu'avec beaucoup de lenteur, parce que ces pattes sont très-courtes. Les premiers et les derniers seg- ments de leur corps ne portent chacun qu'une paire de pattes, et même, dans les mâles, le septième seg- ment n’en a aussi qu'une paire, parce que, selon les observations de M. Latreille, la place de la deuxième paire est occupée par l'organe sexuel. Lorsque ces animaux marchent, leurs pattes agissant sucessive- IULACÉES. ment, leur font exécuter une ondulation non inter- rompue, comme s’ils rampaient à la manière des ser- pents. La plupart des Tules sont terrestres, vivent sous les pierres, sous les écorces, ctc. Elles senourrissent de petits insectes, de substances végétales, de fruits, surtout les petites espèces. Toutes les Tules ont le corps allongé, linéaire, et se roulent en spirale dans le repos; mais dans les unes, le corps est cylindracé et sans angles ; tandis que dans d’autres, ilest aplali sur les cotésinférieurs, offrant en dessus un rebord anguleux qui règne de chaque côté dans la longueur de ce corps. Ces der- nières forment le genre Polydème de M. Latreille. [Ainsi que nous l'avons déjà dit, les lules subis- sent après la naissance des changements considéra- bles. Suivant Degeer, les petits de l'Iule des sables n'auraient en naissant que trois paires de pattes, et, suivant M. Savi, les jeunes de l'espèce qu’il désigne souslenom d’Zulus communis seraientcomplétement apodes. C'est en arrière des membres déjà formés, ‘et lors des dernières mues que les noüvelles pattes apparaissent, et jusqu’au complet développement de l’animal, il reste en avant de l'anus un certain nombre d’anneaux apodes ; enfin M. Gervais a ob- servé aussi que le nombre des yeux augmente avec l’âge. (Voyez à ce sujet Degeer, Mém. pour servir à l'hist. des insectes, t, 7 ; Savi, Memorie scientifiche, p.70; Gervais, Ann. des sc. nat. 2 série, t, 7. p. 55.) E.] ESPÈCES. [Corps cylindracé, immarginé.] 1. lule gigantesque. Zulus matins, I. flavescens, maximus ; pedibus utrinque 134. Tulus maximus. Lin. Fab. ent. 2. p. 396. Margr. Bras. p. 255, Habite l'Amérique méridionale. Sept à huit pouces de lon- gueur. Le anneaux sont bruns postérieurement. 2, Iule des sables. Zulus sabulosus. I. fusco-cinereus; lineis duabus longitudinalibus, dorsa- libus, rufescentibus ; pedibus utrinque 120. Tulus sabulosus. Lin. Fab. Latr. gen. 1. p. 75. Iule, n° 2. Geoff. 2. p. 679. pl. 22. f. 5. * Tulus sabulosus. Olivier. Encycl. t, 7. p.415. * Leach, Zool. miscel, v. 3. p.33. (G) Cette division correspond au genre Polydesmus de La- treille et comprend les Myriapodes qui sont semblables aux lules par la forme linéaire de leur corps et l'habitude de se rou- ler en spirale, mais dont les segments sont comprimés sur les côtés inférieurs avec une saillie en forme d’arête ou de rebord au-dessus; quelquefois cependant cette carène latérale est très- peu marquée; le nombre des pattes est presque toujours (sinon toujours) de 30 paires chez les mâles, de 31 chez les femelles: les anneaux du corps sont au nombre de 20, la Lête non com- prise. Enfin les yeux manquent presque toujours, et Leach a même proposé de ranger dans un genre particulier, sous le nom de Craspedosoma, les espèces pourvues de ces organes. Pour plus de détails sur la conformation externe de ces Myria- podes, on peut consulter une note de M, Gervais insérée dans DE LAMANRCK, T, 11, 19 1 1: * Duméril. Dict. des se. nat. ins. pl. 55. fig. 1. * Gervais. Ann. des Sc. nat. 2° série. t. 7. p. 6. Habite en Europe, aux lieux sablonneux. 5. lule terrestre. Zulus terrestris. I. cinereo-cærulescens ; pedibus utrinque 100. Tulus terrestris. Lin. Fab. Lat. gen. 1. p. 75. Iule, no 1. Geoff, 2. p. 679. * Julus terrestris. Olivier. Encyclop. t. 7. p. 415. * Leach. loc. cit. p. 34. * Gervais. loc. cit. Habite en Europe, aux lieux sablonneux. 4. Jule des fraisiers. Zulus fragariarum. I. albidus ; corpore gracillimo ; stigmatibus purpureis ; pedum paribus circiler 5o. * I. pulchellus. Leach. Zool. mis. t. 13. p. 35. * M. Gervais a constaté que ce Myriapode est toujours dé+ pourvu d'yeux et il l'a pris pour type d'un genre nou- veau, auquel il a donné le nom de Blaniulus. (Ann. des se. nat. 2° série, L. 7, p. 45.) Habite en France. Commune dans les fraises, Longueur, quinze lignes. Etc. [Ajoutez les espèces suivantes : * Lulus londinensis. Leach. Encyclop. brit. supp. vol, r. pl. 22; et zool. miscel. vol. 3. p. 33. pl. 133. * Tulus punctatus. Leach. zool. miscel. vol. 3. p. 34. * Lulus niger. ejusdem. loc. cit. *Julus pusillus. ejusd. loc. cit. “ Julus americanus. Palissot de Beauvois. ns. d'Afr. pl. 4. fig. 3. * Tulus fœtidissimus. Savi. Memorie scientifiche. dec. #. p: 83. tav. 11. fig. 24, 25. * Tulus communis. ejusd. op. cit. v. 11. fig. 1—6. * Tulus festivus. Perty, op. cit. pl. 40. fig. 10. * Tulus lucifugus. Gervais. Ann. des Sc. nat. 2e série. t. 7. p. 45. pl. 4 A. (jeune.) * Julus Boveanus. Ejusd. loc. cit. Ainsi que quelquesespèces nouvelles décrites par M. Risso, dans son hist. nat. de l’Europe méridionale, t. 5. etc. E] [Corps marginé, aplati sur les côtés inférieurs (1).] 5. Iule aplatie. Zulus complanatus. T.corpore planusculo; caudà acutà; pedibus utrinque 30. Julus complanatus. Kah, Ent. 2.p. 393. Scolopendre, n° 3. Geoff. 2. p. 675. Polydesmus complanatus. Lat. Gen. 1. p. 56. * Leach. Zool. miscel. t. 3. p.37. pl, 135. * Brandt. op. cit. p.44. * Duméril. Dict. des sciences nat. ins, pl. 55. fig. 2. les Annales de la Société entomologique de France, t. 5. A l’es- pèce type mentionnée ci-dessus il faut ajouter : L'Iulus pallipes d'Olivier (Encyelop. méthod.t. 7, p. 416; Pa- lydesmus pallipes, Gervais, Magasin zoologique, 1835, cl.8, n° 135); L'Iulus tridentatus de Fabricius (Entom, syst. t. 2, p. 393.) Julus virginiensis, Drury, t. 2 .p.393; Polydesmus virginien- sis, Palissot de Beauvois, Ins. d'Afrique, pl. 4, fig. 5; Gervais, Ann. de la soc. entom. L. 5, p. 378; Fonteria V'irginensis Gray, Anim. kingd. ns. pl. 135, fig. 1); Le Polydesmus granulosus de Palissot de Beauvoïs (pl, 4, fig. 4.) Eros espèces nouvelles décrites et figurées par Perty dans l'ouvrage de Spix et Martius (le P, glabratus Perty, op. cit, 18 278 FF * Gervais. Annales de la soc, entomol, de France. t. 5. p. 378. Habite en Europe. Etc. [Dans un travail récent sur les Chilognathes ou Julacés, M. Brandt a établi aux dépens des Jules plusieurs genres nouveaux dont les principaux ca- ractères sont tirés de la conformation des antennes. Ce naturaliste sépare d’abord les espèces dont le pé- nultième article des antennes est presque arrondi et un peu amincGi à sa base, etdivise ce groupe en Zules proprement dites et en Spiroboles suivant queles an- tennes ont les quatre articles qui suivent le premier allongés et amincis, le second le plus long de tous etlecinquième plus long quele sixième, ou bien que tous ces articles sont courts, presque sphériques et à peu près d'égale longueur. Ce dernier groupe se compose de deux espèces nouvelles : le Spérobolus Olfersii (Brandt. op. cit. p. 40) et le S. Bungii Br. (op. cit. p. 41). Son genre lule proprement dit com- prend les diverses espèces décrites par Leach sous le mêmenom générique etplusieurs autres. Les lulacées qui, avec le même mode d'organisation des anneaux du corps que chez les précédents, ont le pénultième arlicle des antennes infundibuliforme ou claviforme. et situé à sa base, constituent trois genres nouveaux, savoir : 1° Le genre SrrRosrRerTus, caractérisé par la con- formation de la lèvre inférieure, dont la portion médiane est creusée au-dessous d’une fossette mé- diane presque semilunaire et ne présente pas de tu- bercules à sa base (Espèces : Spirostreptus Sebæ Br. op. cit. p. 41. Millepeda Seba Thes. T. 1. tab. 87. fig. 8. — Spirostreptus Audouinii Br. loc. cit. Mil- lepeda, Seba, 1. tab. 81. fig. 6 ?). 99 Le genre Srrropogus ayant la portion médiane de la lame inférieure garnie au milieu d’un tubercule ovalaire transversal. (Espèce Spiropœus Fischerii Brandt. op. cit. 42.) 5° Le genre Srrrocyezistus ayant cettemême por- tion médiane de la lame inférieure lisse et un tuber- cule sur la portion basilaire (Esp. Spyrocyclistus acutangulus Brandt. loc. cit. p. 42). pl. 4o. fig. 7; le P. conspersus P. op. cit. pl. 4o. fig. 7, et lep. scaber P. op. cit.); Deux espèces nouvelles décrites par Eschcholtz, sous les noms de Polydesmus rugulasus (Mém. de Moscou, t. 6. p.112; Brandt, op. cit. p. 44); et le Polydesmus lateralis (Esch. loc. cit; Brandt. op. cit.) Enfin le Polydesmus Blainvillii, le Polyd. rubescens , le Polyd. zebratus etle P. margariliferus que M. Gervais vient c faire connaître dans les Annales de la Société entomologique t. 5. p. 379. Latreille te aussi à ce genre lIulus depressus et Ca stigma de Fabricius (Entomol. system, €. 2. p. 395 et 94. . Le genre Crasprrosoma de Leach, qui ne paraît pas devoir être séparé du genre Polydesmus de Latreille, a pour type HISTOIRE DES ARACHNIDES. Enfin M. Gervais vient d'établir, sous le nom de PLaryuses, un autre genre nouveau pour les Tules, dont les yeux, au lieu d’être réunis en groupes, sont disposés sur deux lignes sur la face supérieure de la tête. (Voyez Ann, des sciences nat, 2° série, t. 7, p. 48.) E,] GLOMÉRIS. (Glomeris.) Antennes très-courtes, submoniliformes, de sept articles : le sixième enveloppant le dernier. Corps allongé-ovale, convexe en dessus, concave en dessous, se contractant en boule, et ayant en dessous, de chaque côté, une rangée de petites écail- les. Segments du corps au nombre deonze ou douze, crustacés : le dernier étant plus grand, concave, semi-circulaire. Seize à vingt paires de pattes. Antennæ brevissimæ; submoniliformes ; seplem- articulatcæ : articulo sexto ultimum obvolente. Corpus elongato-ovale, suprà convezum, subtus fornicatum, in globum contractile, squammularum serie subtus utroque latere instructuwm. Corporis segmenta undecim vel duodecim crusiacea : ultimo Mmajore fornicato semi-circulari. Pedum pares sex- decim ad viginti. Ogservarrons. Les Gloméris paraissent véritable- ment distincts des Jules. Leur corpsneseroule point en spirale, mais se contracte en boule comme celui des Cloportes, et ofire en dessous une rangée de pe- tites écailles de chaque côté, qui recouvrent la base des pattes. Les parties de leur bouche ne sont pas encore déterminées, mais il est probable qu'elles sont analogues à celles des Tules. Ce genre, établi par Latreille, termine les Myria- podes et la branche isolée des Arachnides crusta- céennes. Les animaux qu'il comprend sont, les uns, terrestres, et vivent sousles pierres, aux lieux mon- tueux, et les autres vivent dans la mer. Ils semblent conduire aux Cloportes dont ils diffèrent au moins par leurs pattes plus nombreuses et par leur défaut de queue. Nous pensons, comme M. Latreille, que c’est près d'eux qu'il faudrait ranger les Trilobites, sileurs caractères essentiels étaient connus (1). deux espèces : le €. Rawlinsii (Leach. Encyclop. Brit. suppl. pl. 22; Zool. miscel. €. 3. p. 36. pl. 134. fig. 1-4) et le €. poly- desmoides. (Leach. Encyclop. Brit. supp. pl. 22; Zool. miscel: t. 3. p. 36. pl. 134. fig. 6, 9. M. Gray en a fait connaître une troisième espèce sous le nom de Craspedosoma Bechii (Grifith's animal kingd. fus. pl. 135, fig. 45). Le genre Srroncycosoma de Brandt est aussi très-voisin des Polydesmes ; de même que chez ces derniers les yeux manquent, mais le corps, au lieu d'être déprimé, est cylindrique et al- longé; le type de cette division est l’Julus sligmatosus d'Eich- wald (Zool. spec. P. 11. p. 114; Strongylosomaiuloides Brandt, op. cit. p. 43). E,. (1) Cette opinion ne paraît pas fondée; les animaux dont les Trilobites se rapprochent le plus semblent être les crustacés isopodes, É, IULACÉES. ESPÈCES, 1. Gloméris ovale. Glomeris ovalis. GL. lutescens; pedum viginti paribus. Julus ovalis. Lin. Amæn. acad. 4. p, 253. tab. 3, f 4, Oniscus. Gronov. Zooph. n° 995. t, 17. f. 4—5. Glomeris ovalis. Latr, Gen. 1, p. 74. Julus ovatus. Fab. Habite l'Océan, 2, Gloméris bordé, Glomeris limbata. GL. niger ; segmentis margine lutescentibus ; pedum seæ- decim paribus. Oniscus zonatus, Panz. fase. g.t. 23, Glomeris limbala. Lat. Gen. 1. p. 74. * Glomeris marginala. Leach. Zool. miscel. t. 3, p. 32. pl. 32. * Duméril. Dict. des scienc, nat. insect, pl, 55. fig. 3. * Brandt, op. cit. p. 33. Habite en France, sous les pierres. 5. Gloméris pustulé. Glomeris pustulutu. GL. ater, rubro-punctatus ; pedum sexdecim paribus, Oniscus puslulatus. Fab. Ent. 2. p. 396. Panz. fasc. 9. tom. 22. Glomeris pustulata. Lat. Genr. 1. p.74. * Gervais. Ann, des Sc. nat. 2e série. t.7.p. Habite la France, l'Allemagne, dans les régions australes. [Dans la monographie déjà citée de M. Brandt, les Gloméridiens sont divisés en trois genres, et fe nom de Gromeris est conservé seulement aux espè- ces dont les yeux (au nombre de 8) sont disposés sur une ligne courte de chaque côté de la tête, et dont les anneaux du corps (la tête comprise) sont au nombre de 15. Les espèces dont les yeux plus ou moins nombreux sont réunis en masse commune de chaque côté de la tête, et dont le nombre des an- neaux (la tête comprise) s'élève à 14, et dont les an- tennes sont composées de sept articles composant son genre SPHÆROTHERIUM, Qui parait à peu près corres- pondre à la division proposée par M. Gray, sous le nom de Zephronia. Enfin M. Brandt donne le nom générique de Srnæropoeus aux espèces dont les yeux sont disposés comme chez les précédents, mais dont les antennes ne sont composées que de six articles. M. Gervais, à qui l’on doit une révision générale des Myriapodes, réunit les genres Sphærotherium et Sphæropœus de M. Brandt sousle nom de Zevuro- ntA, déja employé par M. Gray, et donne la listesui- vante des espèces appartenant soil à ce groupe nou- veau, soit à la division des Gloméris proprement dits. Genre GLoweris, 1. Glomerispustulata. Oniscus puslulatus. Fabr, Entom. syst. 2. 596, 2. Glomeris guttala, Risso, Eur, mérid, 5, 148, Sp, 5, 279 5. G. Klugii Brandt. Tentamium monographico- rum. p. 52. Bull. Moscou, 6, 125. 4. G. tetrasticha Brandt. loc, cit. p. 54. sp. 6. 5, G,. quadripunctata Brandt. loc, cit. p. 55. sp. 9. G. G. hexasticha Brandt. ibid. sp. 10. 7. G. lepida Eichwald. Zool. specialis part. 2. p.195. 8. G. marginata. Onise. marg. Will. entom, 4. 187. tab. 2. f. 15. Jul. margin. Olivier. Encyel. méthod. vrr. 414. 5; G. marginata Leach. Zool. misc. ur. 992, pl. 152. 9. G. limbata. Jul. limb. Oliv. Encycl. méth. vrr. 414. 6. 10. G. castanca Risso. Eur. mérid. v, 148, 2. 11. G. annulata Brandt. loc. cit. sp. 5. 12. G. nobilis Koch. Deutschland Crustaceen, My- riap. etc. fasc. 4. tab. 1. (péut être une variété de la Gloméris marginée). 15. G. transalpina Koch, ibid. tab. 2.; (peutêtre une simple variété de la même espèce que la précé- dente). 14. G.marmorea Gervais. Ann. des sc. nat. 29 sé- rie, t. 7. p. 42. Jul. marmoreus Oliv. Encycl. mé- thod. vir, 444, 7. 15. G. marmorata Brandt. Prod. sp. 4. Nc pa- rait pas différer de la précédente. 16. G. plumbea. Jul. plumbeus Oliv. loc. cit. sp: 5. Genre ZEparoNIA. 1. Zeph. ovalis T, E. Gray. Anim. Kingdom. in< sect. pl. 155. f. 5. 9, Zeph. rotundata Gervais. loc. cit. Sphærothe- rium rotundatum Brandt. Monogr. p. 56. sp. 1. 5. Zeph. compressa Gervais. loc. cit. Sph. com- pressum Brandt. loc. cit. sp. 2. 4, Zeph. Lichtensteinii Gervais. loc. cit. Sphæro- therium Lichtensteinii Brandt. op, cit. p. 574 Sp. 94 5, Zeph. punctata Gervais. loc. cit. Sph. puncla- tuin Brandt. ibid. sp. 4. G. Zeph. elongata Gervais. loc. cit. Sph. elonga- tum Brandt, ibid. sp. 5. 7. Zeph. Javanica Guérin. Iconographie insect pl. 1, fig. ined. 8. Zeph. testacea Gervais. loc. cit. Jul. lestaceus Oliv. Enecyel. méthod. var. 414. sp. 2. 9, Zeph. Hercules Gervais. Ann. des sc. natur. 2e série, t. 7. p. 45. Sphæropœus Hercules. Brandt. monog. p.58. Bull. Moscou, vr. p. 200. sp. 1. 10. Zeph. insignis Gervais. loc. cit. Sphær, insi= gnis. Brandt, ibid, sp. 2, EJ 18* 280 TROISIÈME SECTION. ARACHNIDES ACARIDIENNES: (Branche qui conduit aux Acarides.) Elles sont parasites, à corps jamais crustacé, et un ow deux yeux lisses de chaque côlé de la tête. Leur bouche offre, soit un museau renfermant un suçoir rétractile, soit deux mandibules en crochets el deux lèvres. Ces Arachnides constituent la deuxième branche des antennées-trachéales, celle qui conduit évidem- ment aux Acarides, et par suite à toutes les autres arachnides exantennées. En effet, par la pensée, qu’on raccourcisse le corps de ces animaux, qu’on resserre sur le corselet, d'une part la tête, de l’autre l'abdomen, au point de confondre ces parties, on aura à peu près la forme générale des Acarides, qui ont aussi des yeux lisses et des habitudes presque tou- jours analogues à celles des parasites dont il s’agit. Outre que les animaux de celte section conservent toute leur vie la forme qu’ils avaient à leur naïssance, sans acquérir aucune partie nouvelle, la seule consi- dération de leurs yeux lisses montre qu'ils ne sont pas des insectes, quelque peu avancée que soil en- core leur organisation. Dans les premiers, parmi eux, la bouche étant à l'extrémité antérieure ou très- près decette extrémité, l’œsophage, pour s’y réunir, traverse une partie de la tête, ce qui n’a pas lieu ainsi dans les insectes où la bouche est plus sous la tête. En effet, quoique ces animaux parasites n’aient que six pattes, et des trachées bicordonnées, ils of- frent, dans leur organisation, un mode particulier qui, à mesure qu'il se développe, amène des résul- tats fort différents de ceux que nous montre l’orga- nisation de tous les insectes. La branche particulière que forment les 4rachni- des acaridiennes paraît commencer à peu près dans le même point de l'échelle animale où commence aussi celle qui amène tous les insectes. Mais quelle ést la véritable source de ces Arachnides ? succèdent- elles à d’autres animaux qui aient préparé leur for- mation ? en un mot, d'où proviennent ces produits de la nature? Ce sont des questions que je n'ose faire, tant leur solution me paraît difficile. Les faits que j'ai recueillis à leur égard, ceux même que j'ai observés et qui vont jusqu'à embrasser certaines Acarides, telles que les Hites, me conduisent à une conséquence si étonnante, que je préfère suspendre mon jugement sur le sujet dont il s’agit. Les Arachnides acaridiennes sont parasites des mammifères et des oiseaux : elles terminent le pre- mier ordre de la classe, et nese divisent qu’en deux genres qui sont les suivants : HISTOIRE DES ARACHNIDES. rOu. (Pediculus.) Deux antennes filiformes, de la longueur du cor- selet. Deux yeux lisses, un seul de chaque côté. Bouche à museau terminal très-court, ayant un su- coir rétractile. Tête séparée. Corps ovale un peu aplati ; à abdomen grand, nu, ayant des segments distincts. Six pattes. Antennæ du, filiformes, longitudine thoracis. Oculi duo simplices : utroque latere unico. Os ros- tro terminali brevissimo : haustello retractili. Caput distinctum. Corpus ovatum, subdepressum; abdomine magno nudo : seymentis distinctis. Pedes sex. Onservarions. Les poux sont de petits animaux parasites, qui vivent sur différents mammifères, et principalement sur l’homme, surtout dans son en- fance. Il paraît que les espèces en sont nombreuses, et que souvent l’individu sur lequel vivent ces para- sites, en nourrit plusieurs races différentes. Les gé- nérations de ces animaux se succèdent très-rapide- ment, et, dans certaines maladies, on est étonné de la manière extraordinaire avec laquelle ils pullulent. On dit que les mêmes espèces se rencontrent con- stamment sur les mêmes animaux. Hors de son en- fance, les soins, la propreté garantissent l’homme de cette vermine. - Les poux ont le corps transparent, et se meuvent avec une sorte de lenteur. On les croit hermaphro- dites ; leurs œufs sont connus sous le nom de lentes. ESPÈCES. 1. Pou du corps. Pediculus corportis. P. corpore ovali, lobalo, albido, subimmaculato ; tho- race segmentis tribus æqualibus. Pediculus humanus. Lin. Fab. Lat. Gen. 1. p.167. Degeer. Ins. 7. pl. tv. 7. * Nitzsch. Insecta epizoïica. p. 47. Habite sur le corps de l'homme et dans ses vêtements. 9, Pou de la tête. Pediculus capitis. P. corpore ovali, lobalo, cinereo : utrinque fascià nigrâ interruplé ; thorace segmentis tribus æqualibus. Pediculus humanus capitis. Degeer. Ins. 7. pl. 1. f. 6. Le pou ordinaire. Geoff. 2. p. 597. Pediculus cervicalis. Lat. Gen. 1. p. 168. * Nitzsch. loc. cit. Habite sur la tête de l’homme, surtout dans son enfance. 3. Pou du pubis. Pediculus pubis. P. thorace brevissimo, vix distincto ; abdomine posticè bicornuto ; pedibus validis. Pediculus pubis. Lin. Fab. Lat. Gen. 1. p. 168. Redi. Exp. t. 19.f. 1. Le morpion. Geoff. 2. p. 597. * Nitzsch. loc. cit. Habite sur le pubis de l'homme. Etc. Voyez les espèces connues, qui vivent sur des mam- mifères. + Ajoutez : * Pediculus sphærocephalus. Nitzsch. op. cit. p. 47. (vit sur l’écureuil). ARACHNIDES ACARIDIENNES. # Pediculus eurysternus. Nitzsch. loc, cit. (sur le bœuf.) * Pediculus crassicornis. Nitzsch. loc. cit. Redi. Exper. tab. 23. f. sup. * Pediculus urius. Nitzsch. loc, cit. P. suis. Lin. (sur le cochon.) Pediculus phocæ. Lucas. Magas. de Zool. t. 4. cl. 9. pl. 121, [Nitzsch, qui a étudié avec beaucoup de soin les insectes parasites, n’admet pas cet ordre et rapporte les Poux à l’ordre des Hémiptères et les Ricins à l’ordre des Orthoptères ; mais son travail n’est pas accompagné des planches qui seraient nécessaires pour faire bien apprécier la valeur des faits d’orga- nisalion sur lesquels il fonde son opinion, et sa clas- sification n’a pas été adoptée par les naturalistes] RICIN. (Ricinus.) Deux antennes très-petites, plus courtes que la tête, écartées à leur insertion. Les yeux lisses : un seul ou deux de chaque côté. Deux mandibules en crochet. Bouche inférieure, tantôt sous lesommet de la tête, tantôt presque centrale : l'ouverture en fente, ayant deux lèvres. Tête séparée. Corps allongé-ovale ; six pattes. Antennæ duc, minimæ, capite breviores, sæpè in- sertioni remotæ. Oculi simplices : utrinque unico vel duobus. Mandibulæ duæ, unciniformes. Os in- ferum, mod capitis infrà apicem, mod subcentrale ; rimosum ; labiis duobus. Caput distinctum ; corpus elongato-ovatum ; pedes sex. Osservarions. Linné et Fabricius n’ont point dis- tingué les Ricins des Poux, et c’est à Degeer et à M. Latreille qu'on doit l'établissement de ce genre. Quelques rapports qu’aient les Ricins avec les Poux, ils en sont très-distincts par les caractères de leur bouche. Ils en ont les parties plus composées ; car, outre les deux mandibules en crochet déjà observées, ces animaux, suivant M. Savigny, ont des mâchoires avec une très-pelite palpe sur chacune d'elles, etc. Dans les espèces que M. Latreille a examinées, il a vu, de chaque côté de la tête, deux yeux lisses, très- petits et rapprochés. L'abdomen des Ricins, comme celui des parasites qui se nourrissent de sang, est plus grand que le reste du corps de l'animal. Sauf une espèce qui vit sur le chien, les autres Ricins connus se trouvent sur le corps des oiseaux; leurs espèces sont très- nombreuses. ESPÈCES. [Bouche sous l’extrémilé antérieure de la tête.] 1, Ricin du corbeau. Æicinus corvi. R. abdomine ovalo : margine striato. Pediculus corvi. Linn. Fab. Ent, 4. p. 420, 281 Degeer. Ins. 7. pl. 4. f. 11. Lat, Hist. nat., etc. 8. p. 105. * Philopterus atratus. Nitzsch. Ins. epiz. p. 33. Habite sur le corbeau. 9, Ricin de la mouette. Ricinus sterneæ. R. capite trigono ; abdomine ovalo pallido : dorso lon- giludinaliter nigricante. Pediculus sternæ. Lin. Fab. Ent. 4. f, 422. Degeer. Ins. 7. p. 77. pl. 4. f. 12. Habite sur la mouette. 5. Ricin de la cresserelle. Ricinus tinnunculi. R. capite sagittato, postice utrinque mucronalo. Pediculus tinnunculi. Lin. Fab. 4. p. 420. * Liotheum hasticeps. Nitzsch. op. cit. p. 44. Panz. Habite sur la cresserelle (/alco tinnunculus.) Etc. [Bouche subcentrale, sous la tête.] 4. Ricin de la poule. Ricinus gallinæ. R. capite lunalo ; angulis acuminatis ; thorace utrinque mucronalo. Pediculus gallinæ. Lin. Fab. Ent, 4. p. 423. Geof. no 11. Habite en Europe, sur les poules, les perdrix. 5. Ricin du paon. Ricinus pavonis. R. capite globoso maximo ; corpore pallido fuscoque striato. Pediculus pavonis. Lin. Fab. 4. p. 423. Ricinus pavonis. Lat. Hist. nat. des fourmis. p. 389. * Philopterus falcicornis. Nitzsch. op. cit. p.35. Habite en Europe, sur les paons. 6. Ricin du plongeon. Ricinus mergi. R. albidus ; capite flavescente ; corpore elongato. Ricinus mergi serrali. Degeer. Ins. 7. pl. 4.f. 13-14. Pediculus mergi. Fab. Ent. 4. p. 4ar. Habite en Europe, sur le plongeon. Etc. [Nitzsch a divisé les ricins en plusieurs genres dont voici les principaux caractères : (a) Antennes filiformes ou non renflées à l'extrémité ; point de palpes maxillaires. Genre Philopterus, Antennes filiformes , composées de cinq articles et insérées sur le bord latéral de la tête; chez le mâle lg troisième article de ces organes offre souvent une branche qui forme avec le premier article une pince. Tarse biarticulé et terminé par deux ongles contigus et courbes qui forment pince avec l'extrémité biépineuse de la jambe. Genre Trichodectes. Antennes filiformes, composées de trois articles; (arses armés d’un seul ongle formant pince, comme les précédents. (b) Antennes plus grosses vers le bout : des palpes maxillai- res. Genre Liotheum. Bouche située à la face inférieure de la tête. Mandibules bidentées; des palpes labiales biarti- culées. Tarses terminés par deux ongles divergents. Genre Gyropus. Bouche située à l'extrémité antérieure de la tête. Mandibules non dentelées ; point de palpes Jabiales ; tarses des quatre pattes postérieures armés d’un seul ongle. 282 (VoyezDarstellung der familien und Gattungen der (hier- insekter (insecta epizoica) von C. L. Nitzsch, inséré dans le 3e vol. du magasin d'Entomologie de Germar et Zincken, eLimprimé à part in-8°, Halle, 1818.) M. Léon Dufour a publié dans le quatrième vol. des An- nales de la Société entomologique la description et des figures grossies de plusieurs espèces de Philoptères. Enfin, on trouvera aussi dans un ouvrage posthume du célèbre Lyonnet, publié il y a quelques années dans les mémoires du Muséum, la description et la figure d’un grand nombre de ces divers parasites. (Voyez Recher- ches sur l’Anatomie et les différentes espèces d'insectes, insérées dans les Mém. du Muséum 1832, et tirées à part, in-49, Paris, 1832. E. ARACHNIDES EXANTENNÉES-TRACHEA- LES. Elles n’ont point d'antennes, et respirent par des trachées rameuses, non ganglionnées. Deux ow guatre yeux lisses, Les Arachnides qui appartiennent à cetordre sont véritablement moyennes ou intermédiaires entre celles du premier et celles du troisième ordre de la classe. Si les Arachnides du premier ordre sont sin- gulièrement distinguées de toutes les autres par leur tête toujours antennifère, celles du troisième ordre sontpareillement fort distinguées de touteslesautres, étant les seules qui respirent par des poches bran- chiales et qui possèdent un système d'organes pour la circulation. Comme je l’ai dit, les progrès de l’or- ganisation dans la composition de ses parties sont rapides dans les animaux de cette classe: en sorte que, d’une famille à l’autre, les différences, à cet égard, sont fort grandes. Ici, les Arachnides n’ont point d'antennes, et ce- pendant comme celles de l’ordre premier, elles res- pirent encore par des trachées; mais les stigmates qui forment l’ouverture au dehors de ces trachées, étant peu nombreux, et plutôt postérieurs ou infé- rieurs que latéraux, ne donnent plus lieu à ces deux trachées latérales ganglionnées qui se trouvent en- core dans les Arachnides du premier ordre. Dans les Arachnides dontil s’agit maintenant, les trachées sont rayonnantes etramifiées, selon les observations de M. Latreille, s'étendent encore partout, et ne viennent point, de chaque côté, s'ouvrir au dehors par des conduits latéraux. Dans toutes ou presque toutes les Arachnides de cet ordre, la tête est confondue avec le corselet ; dans un grand nombre même, la tête, le corselet et l'abdomen sont confondus dans la même masse. Leurs yeux sont lisses et au nombre de deux ou de quatre. Quant aux pattes, on n’en voit que six dans les Arachnides des trois premiers genres de cet or- dre; mais celles des autres genres en ont huit, et | HISTOIRE DES ARACHNIDES. les femelles quelquefois ont deux fausses pales en surplus. La bouche varie beaucoup selon les familles et les genres dans les animaux de cet ordre. Elleest quel- quefois très-simple et n'offre qu’une cavité sans par- ties différentes ou distinctes ; d’autres fois encore on y observe des mandibules, des mâchoires et des palpes. Ces animaux sontla plupart terrestres et, en général, des suceurs, malgré les diverses composi- tions de leur bouche. Je les divise en deux sections de la manière suivante. DIVISION DES ARACHNIDES EXANTENNÉES-TRACHÉALES. Ire Secr. Corps, soit sans division, la têle, le tronc et l’abdomen étant réunis en une seule masse, soit divisé en deux, au moins, par un étrangle- ment. (a) Bouche tantôt en sucoir, sans mandibules distinctes , et tantôt ayant des mandibules d'une seule pièce, en pince ou en griffe. Le corps en uné masse sans division et sans anneaux dis- tincts, Les Acarides. (b) Bouche munie de mandibules très-apparentes, et coudées ou composées de deux ou de trois pièces : la dernière toujours en pince. Le corps, soit divisé en deux, soit offrant des apparences d’anneaux. Les Phalangides. Ile SEcr. Corps partagé en trois ow quatre segments distincts. (a) Corps allongé, sublinéaire, partagé en quatre segments. sous forme d'’articulations. Les Pycnogonides. (b) Corps ovale ou oblong, partagé en trois segments, dont l'antérieur, plus grand, est en forme de corselet. Les Faux Scorpions. 0 ——— LES ACARIDES, Bouche tantôt en suçoir, sans mandibules distinctes, et tantôt ayant des mandibules d’une seule pièce, soit en pince, soit en griffe. Tête, corselet et abdo- nen confondus en une seule masse. Point d’an- neaux distincts. [M. Dugès, qui a fait de ces animaux une étude très-approfondie, leur assigne les caractères suivants: abdomen (ou thoracogastre Dug.) entier et confondu avec le dernier etle pénultième segments du thorax, souvent même uni de la sorte avec la première por- ACARIDES. 285 tion du thorax (protodere Duüg.) et avecla tête. Lièvre : portant des mâchoires et récouvrant des mandi- bules,.] Les Acarides, selon nous, ne sont que des Poux modifiés et raccourcis. Toutes ont perdu les anten- nes, et la plupart ont acquis une paire de pattes de plus. Dans les Poux et les Ricins, l'abdomen, déjà fort grand, formait la principale partie du corps, et, dans les Acarides, l'abdomen lui seul forme presque le corps entier. En effet, leur corselet, très-réduit, semble avoir disparu, et leur tête qui s’y trouve réunie, parait située à l'extrémité antérieure de l’ab- domen. Comme ceux des Poux, les yeux sont lisses, très-petits, quelquefois même nuls ou avortés, et de chaque côté, au nombre d'un ou deux seulement, ou rapprochés en dessus. Les animaux de cette famille sont, en général, .très-pelits, et souvent he paraissent que comme des points mouvants. Les uns sont, comme les Poux, des parasites de différents animaux, de l'homme même, dans certaines maladies, ét pullulent aussi d’une manière extraordinaire; tandis que les autres sont erran(s, et vivent, soit sur la (erre, dematières ani- males ou végétales putréfiées, soit dans le sein des eaux. Le corps de ces Arachnides est ovale ou globu- leux, très-mou en général; et comme il est habitué à se gonfler du sang ou des fluides que l'animal pompe pour sa nourriture, est souvent moins aplati que celui des Poux. La bouche, située à l'extrémité antérieure et un peu en dessous de ce corps, varie beaucoup selon les races, à raison des progrès rapi- des de leur organisation, mais plus ou moins avan- cés dans ces races. Dans les unes, elle n’offre qu’un sucoir formé de lames étroites et réunies, et quel- quefois qu’une ouverture sans aucune pièce parti- culière apparente. Dansles autres, elle est munie de mandibules cachées ou peu saillantes, d’une seule pièce, soit en pince, soit en griffe. Si, comme il nous le parait, ces Arachnides ont une origine fort analogue à celle des Poux, et vien- nent naturellement à leur suite, elles conduisent évidemment aux Phalangides par les Trogules, les Sirons, et de là aux Faucheurs, ec. Les Acarides, dont Linné n’a formé qu'un seul genre, sous le nom d’Acarus, sont très-nombreuses, fort diversifiées dans leurs races, et constituent une famille sur laquelle M. Latreille a répandu beaucoup de jour par ses observations délicates : nous les di- visons de la manière suivante. (1) Ainsi que nous l'avons déjà dit, il ne paraît pas y avoir d'acarien qui, à l'âge adulte, ne présente que six paltés, etil DIVISION DES ACARIDESs $. Six pattes, en tout temps, à l'animal (1). - Astome. Lepte. Caris. $$. uit pattes, dans l’entier développement de l’a- nimal, (1) Pattes simplement ambulatoires (Acarides non aquati- ques). (a) Un suçoir, avec ou sans palpes, Point de mandibules ap- parentes. Ixode. Argas. Uropode. Smaris. Bdelle, (b) Des mandibules distinctes, et toujours des palpes. * Palpes sans appendices sous leur extrémité. Les mandi- bules en pince (ou didactyles),. Mite. Cheylète. Gamase. Oribate. ** Palpes subchélifères; ayant un appendice mobile sous leur extrémité. Mandibules en griffe, Érythrée. Trombidion. (2) Pattes ciliées ou frangées, et propres à nager (Acarides aquatiques). Hydrachne. Elays. Limnocare, [Depuis quelques années l'étude des Acariens a oc- cupé l'attention de plusieurs naturalistes (parmi les- quels nous citerons surtout MM. Savigny, Léon Dufour, de Théis, Audouin et Dugès), et a fait des progrès considérables; M. Dugès a publié dans les Annales des Sciences naturelles, une série de mémoi- res sur la structure et la classification de ces petites Arachnides, et dans ce moment M. Walckenaër se prépare à donner dans son nouvel ouvrage sur les insectes aptères faisant partie des suites à Buffon (édition de Roret) un travail général sur le même sujet. Nous regrettons de ne pouvoir profiter ici des résultats oblenus par ce dernier entomologiste, et, pour donner une idée exacte de l’état actuel de cette partie de la science, nous croyons ne pouvoir mieux faire que de reproduire ici le Synopsis dans lequel y a tout lieu de croire que les genres dont il est ici question, ne devront pas être conservés. E. 281 M. Dugès a exposé les bases de sa classification des Acariens. ORDRE DES ACARIENS, $ r.Palpesravisseuses (c’est-à-dire renflées vers le milieu, et ayant le second article le plus grand de tous, le pé- nultième article armé d’un ou de plusieurs crochets et ayant le dernier article mousse, plus ou moins piri- forme et constituant un appendice uniquement destiné au toucher). Pieds ambulatoires (c'est-à-dire armés de crochets), yeux latéro-antérieurs. Famille des Trombidiés. Genres. Raphignathe. Pachygnathe. Tétranique. Rhyncholophe, Mégamère. Smaridie. Trombidion. Érythrée. $ 2. Palpes ancreuses (c'est-à-dire ayant une forme assez analogue à celle des précédents, mais avec le dernier article aigu ou armé de pointes, et avec le troisième ou le quatrième article plus grand que les autres) ; corps sans divisions; hanches plates, larges, adhérentes et disposées en 4 groupes séparés par de petites distances et quelquefois contiguës sur la ligne médiane; pieds nageurs (c’est-à-dire ciliés et ayant le dernier article peu différent des précédents); yeux supéro-antérieurs, Aquatiques. Famille des Hydrachnés. Genres. Diplodonte. Atace. Arrenure. Eylaïde. Limnochare. Hydrachne. S 3. Palpes filiformes, incurvées, courtes et libres; corps déprimé et sans divisions ; pieds unguiculés et souvent armés de caroncules (c'est-à-dire ayant les griffes en grande partie engagées dans une membrane faisant office de ventouse). Parasites. Famille des Gamasés. Genres. Dermanysse. Gamase. Uropode. Ptéropte. Argas. S 4. Palpes valviformes, engainant le bec; mandibules triarticulées et ayant le dernier article squammiforme et denticulé; lèvre en forme de cuiller et denticulée ; corps entier et recouvert en avant d’une plaque cornée; point d’yeux; pieds unguiculés et caronculés. Parasites. HISTOIRE DES ARACHNIDES. Famille des Txodés. Genre. Ixode. S 5. Palpes adhérentes à la lèvre etpeu développées; mandi- bules chéliformes ; point d’yeux; hanches distantes entre elles ; pieds caronculés. Famille des Acarés. Genres. Hypope. Acare. Sarcopte. S 6. Palpes antenniformes (filiformes, allongées et divari« P L 6 quées); mandibules unguiculées ou chéliformes; bec en forme de tête allongée ; un corselet, des yeux. Famille des Bdellés. Genre. Bdelle. $ 7. Palpes fusiformes, sans griffeset cachées sousle rostre; mandibule en forme de pince; corps cuirassé et présen- tant 1 ou 2 sillons transversaux; yeux peu distincts; hanches à peine écartées; pieds marcheurs (c’est-à-dire dontle dernier article offre à peu près les même dimen- sions que ceux qui le précèdent). Famille des Oribatés. Genre. Oribate. E.] ASTOME. (Astoma.) Bouche inférieure, pectorale, très-petite ; le su- çoir et les palpes non apparents. j Corps ovale, arrondi aux extrémités, mou. Six pattes très-courtes. Osinferum, pectorale, perparvum : haustello pal- pisque inconspicuis. Corpus ovale, ad extremitates rotundatum, molle. Pedes sex brevissimi. Orservarions. Les Astomes nous paraissent les plus imparfaits des Acarides; sans yeux, n'ayant que six pattes courtes, et la bouche n'offrant qu'une petite ouverture pectorale, ils n'ont encore qu’une organisation peu avancée. Ce sont desparasites d’in- sectes. [M. Dugès pense que ces Acarides ne sont que des larves de Trombidies, ce qui en effet parait être assez probable. E.] ESPÈCE. 1. Astome parasite. Asfoma parasiticum. Latr. Gen. 1. p. 162. et hist. nat. etc., 8. p. 55. pl. 7.f. 10. Mite parasite. Degeer. Ins. 7. pl. 7. f.7. Habite sur les mouches et autres insectes. Il est d'unrouge de sang. Voyez le érombidium parasiticum. Hermann. Apt. p. 48. ACARIDES. LEPTE. (Leptus.) Bouche ayant un bec avancé antérieurement et des palpes courtes. Deux yeux dans plusieurs. Corps mou, ovale-arrondi. Six pattes. Os rostro anticè porrecto ; palpis conspicuis bre- vibus. Oculi duo in pluribus. Corpus molle, ovato-rotundatum. Pedes sex. Osservarrows. Les Leptes, plus avancés en organi- sation que les Astomes, y tiennent néanmoins par leur corps mou. Leurs pattes sont plus longues, et leur bec est un suçoir avancé, accompagné de pal- pes. Ces Acarides sont errantes, mais se jettent sur les animaux etsouventsur différents insectes qu’elles sucent, ESPÈCES. 1. Lepte automnal. Leptus autumnalis. L. globoso-ovatus, ruber ; abdomine posticè seloso. Acarus autumnalis. Shaw. Miscell. zool. 2. pl. 42. Habite en Europe, sur les plantes, les graminées, etc. ; commun en automne, grimpant aux jambes, s'insinuant dans la peau, et causant des démangeaisons insuppor- tables. 2, Lepte des insectes. Leptus insectorum. L. corpore ovali coccineo; rostro subconico; pedibus sub- æqualibus. e Acarus phalangi. Degeer. Ins. 7. p. 117. pl. 7. f. 5-6. Trombidium insectorum. Hermann. Apt.p.46. pl. 1.f. 16. Leptus phalangü. Latr. Gen. 1. p. 163. * Trombidium phalangii. Dugès. Ann. des Sciences nat. 2. série, zool. t, 1. pl. 1. fig. 17-a1 (x). Habite en Europe, sur des faucheurs, des tipules, ete. 5. Lepte cornu. Leptus cornutus, L. cinnabarinus; pedibus subæqualibus, pallidis; rostri basi apophysiutrinque truncat4, setiferà. Trombidium cornutum. Herm. Apt. p. 47. pl. 2. f. 11. Habite en Europe, entre les mousses. Espèce errante. 4. Lepte latirostre. Leptus latirostris. L. pallidè rubens; pedibus posticis longioribus. Trombidium latirostre. Herm. Apt. p. 47. pl. 1. f. 15. Habite en Europe, dans les débris, les ordures, Etc. CARIS. (Caris.) Bouche ayant un bec conique avancé, formé de deux mâchoires réunies. Deux palpes subconiques, avancées, quadriarticulées, de la longueur du bec. Corps arrondi, très-plat, à peau écailleuse. Six pattes. (1) M: Dugès a constaté que le parasite des faucheurs, dont on avait fait le Lepte des insectes, n'est autre chose que la larve d’une espèce de Trombidion de couleur écarlate. E. 285 Os rostro conico, porrecto, è maxillis duabus coa- ditis composilo. Palpi duo subconici, porrecti, qua- driarticulati, rostri longitudine. Corpus suborbiculatum, depressum, cute coriaceä. Pedes sex. Onsenvariows. Le Caris, qui semble n'avoir été observé, jusqu’à présent, que par M. Latreille, se distingue des Acarides précédentes, par son corps aplati etcoriace. I diffère des Tiques ou Ixodes, par le nombre de ses pattes. [D’après les observations de M. Audouin, il y a tout lieu de croire que l'Arachnide décrite par La- treille sous le nom de carios (dont on a fait depuis caris), n’était autre chose qu'une larve d’Argas. Voyez Annales des Sciences naturelles, 1e série, t. 25, p. 412. E.] ESPÈCE. 1. Caris de la chauve-souris. Caris vespertilionis. Car. corpore fusco. La Tique de la chauve-souris? Geoff, 2. p. 627. Latr. Gen. 1. p. 16r.[Règne anim. 2, éd. t, 4. p, 290. e Ann. des Sc. nat.t. 26. p. 260.] Habite sur les chauves-souris. IXODE, (Ixodes.) Bouche ayant un bec court, terminal, avancé, tri- lamellé, tronqué, un peu dilaté au sommet. Deux palpes oblongues, planes, avancées, engainant le bec. point d’yeux distincts. Corps ovale-arrondi, plus étroit antérieurement, coriace. Huit pattes. Os rostro brevi, terminali, porrecto, trilamellato, truncato apice subdilatato. Palpi duo oblongi, plani, porrecti, haustellum vaginantes. Oculli nulli dis- tincti. Corpus ovato-orbiculatum,anticè anqustius, sub- coriaceum. Pedes octo. Ogservarions. Les Ixodes, vulgairement ap- pelés T'iques , auxquels d'anciens naturalistes don- naient le nom de Æicins, sont des Acarides plus ou moins coriaces, qui se tiennent habituellement dans les bois , les taillis, sur des plantes peu élevées, et qui s’accrochent aux animaux qu’elles rencon- trent pour en sucer le sang. Elles attaquent ordi- nairement les chiens, les bœufs, les chevaux, etc., et engagent tellement leur sucoir dans leur chair, qu'il est difficile de les en arracher. La lame inter- médiaire de leur sucoir est dentée en scie, selon les observations de M. Latreille. [Voyez pour les caractères de ce genre le tableau page 284, et pour plus de détails sur son organisa- tion, les observations de M, Savigny, consignées 286 dans les belles planches du grand ouvrage sur l'Égypte ; celles de M. Audouin, publiées dans les Annales des Sciences naturelles, 17e série, tome 25, et celles de M. Dugès, insérées dans le 2 volume de la seconde série du même recueil. E.] ESPÈCES. 1. Ixode ricin. Zxodes ricinus. Latr. I. flavo-sanguineus ; abdominis laleribus marginatis, subvillosis ; palpis liberis. Acarus rieinus. Lin. Fab. 4. p. 425. Acarus reduvius. Degeer. {ns. 9. pl. 6. f. 1-2. La Tique des chiens. Geoff. 2. p. 62r. * I. ricinus. Latr. Règn. anim. 2céd. t. 4. p. 288. * I. reduvius. Hahn. loc. cit. p. 66. fig. 152. Griffith. Anim. Kingd. Ar. pl. 27. fig. 4. Habite en Europe, dans les bois, sur les chiens, les bœufs, etc. 9, Ixode réticulé. Zrodes reticulatus. Latr. TJ. suprà cinereus ; maculis lineolisque fusco-rubris va- riegatus ; palpis subovalibus. Acarus reliculatus. Fab. Ent. 4. p. 428. Acarus reduvius. Schrank.Ins. austr. n° 1043. €. 3.f, 1-2. Cynorhæstes pictus. Herm. apt. p. 67. * Ixodes ophiophilus. Muller. Nova Acta Acad. nat. Cur. Bonnæ. t. 15. 2e partie. p. 236. pl. 67. “ I. reticulatus. Latr. Règn. anim. 2e édit. t. 4. p. 288. Etc. Ajoutez Acarus ægyptius, Lin. Herm. Apt.pl. 4.f.9. (* Savigny. Exp. d'Égypte. Arach. p. 9. f. 10; Walck. op. cit. pl. 32. fig. 1.) Acarus americanus. Lin. etc. * Ixodes marginalis. Habn, op. cit. p. 63. pl. 56. fig. 153. * Ixodes plumbeus. Dugès. Annales des sciences natu- relles. 2e série. t. 2. p. 33. pl. 7. fig. 7. * Ixodes erinacéus. Audouin. Ann. des sc, nat, r'e série. t.25. p. 415. pl. 14. fig. 2. * Txodes trabeatus. ejusd loc. cit. p. 420, pl. 14. fig. 8. Etc. ARGAS, (Argas.) Bouche inférieure; suçoir à découvert; deux pal- pes coniques, courtes, quadriarticulées. Point d’yeux distincts. Corps ovale-elliptique, déprimé, coriace. Huit pattes. Os inferum; haustello distincto; palpis duobus brevibus conicis, quadriarticulatis. Oculi nulli conspiCuie Corpus ovato-ellipticum, depressum, coriaceum. Pedes octo. Osservarions. L'Argas diffère éminemment des Ixodes par sa bouche inférieure, et parce que ses palpes, quin ’engainent point le suçoir, ont quatre articles. La seule espèce que l’on connaisse vit sur les pigeons , et souvent en très-grande quantité, [ Les Argas paraissent avoir les palpes filiformes HISTOIRE DES ARACHNIDES. comme les Gamases , mais se rapprochent aussi des Ixodes par la conformation des mandibules et de la lèvre; leurs pieds paraissent être à peine caroncu lés. M. Dugès leur assigne les caractères suivants; mais, n'ayant pu les observer lui-même, il n’en parle que d’après les figures de Hermann et de Sa- vigny. « Famille des Gamasés; genre Argas. Cinquième article des palpes aussi long que d’autres articles, mais le premier le plus long de tous; mandibules et lèvre dentelées ; rostre inférieur ; hanches subé- gales ; pieds subégaux, unguiculés et sans caroncule, ou n'ayant qu'un caroncule très-petit. » E,] ESPÈCES. 1. Argas bordé. 4rgas marginatus. Latr. Gen. 1. p. 155. tab. 6. f. 3. Rhyncoprion columbæ. Hermann, Apt. p. 69. pl. 4. f. 10-11. Acarus marginatus. Fab. 4. p.427. Latr. Règne anim. t. 4. p. 289. Habite en Europe, dans les colombiers, Il suce le sang des pigeons. Ajoutez : * Argas persieus. Fischer. Mém. sur l'argas. in- -4. Mos- cou. 1823. Aud. Explication des planches de M. Savigny. p. 428. Arach. pl. 9. f. 8; Walckenaer Ins. Aptères. pl. 33. fig. 6. * Argas Fischeri. Audouin. Ap. Savigny. Égypte. Arach? pl. 9. f. 6. * L'Acarien figuré par M. Savigny dans le grand ouvrage sur l'Égypte (Arach. pl. 9. fig. 13), et désigné par M. Audouin, sous le nom d'{xode de lorskaël, paraît être une larve d’Argas. C’est à côté des Argas que se place le nouveau genre Préropre Péeroptus établi par M. Léon Du- four pour recevoir un Acarien à huit pattes caron- culées, à palpes filiformes avec le dernier article le plus long de tous, à corps déprimé, coriace en dessus etsans divisions, sans yeux et vivant en parasite sur les chauves-souris. M. Dugès a adopté ce genre et le place dans la division des Gamasiens. Esp. Pteroptus vespertilionis. Léon. Dufour. Ann. d. se. nat.t. 26.p. 98.ett. 25. pl. 11. fig. 6. Ajoutez l'Argas pipistrellæ. Audouin. Ann. des scienc. nat. 1re série.t.25. p. 412. pl. 14. fig. 1; Griffith. Anim. kingd. Arach. pl. 27, fig. 5. L’Acarusvespertilionis. Herm.Mem. apterol. p.84. pl. r. fig. 14. Gamasus vespertilionis. Latreille. Règ. anim. Etc. E.] UROPODE. (Uropoda.) Bouche s’ouvrant sous le bord antérieur du corps, dans le milieu. Le suçoir et les palpes n'étant point apparents. Point d'yeux distincts. Corps ovale, arrondi postérieurement; à dos co- ACARIDES. riace, un peu convexe. Un long filament fixé à l'anus. Huit pattes courtes. Os infrà corporis marginem anticum medio ape- riens : haustello palpisque inconspicuis. Oculi nulli distincti. Corpus ovale , posticè rotundatum, dorso cortia- ceo convexiusculo., Filamentum longum ano in- fisum. Pedes octo breves. Osservarions, Peut-être le long filet, fixé à anus del’animal , ne devrait-il être considéré que comme une particularité d'espèce, et, dans ce cas, peul- être encore, devrait-on réunir à ce genre l'Acarus spinitarsus d'Hermann (Apt., p. 85, pl. 6. f, 5) qui est aussi parasite d'insectes. L'Uropode se fixe sur le corps de différents Coléoptères par son filet cau- diforme, [M. Dugès a reconnu que le filament dont il est ici question, est tout à fait accidentel et seulement “un produit d’excrétion. Les paltes des Uropodes sont terminées par un caroncule et deux griffes, et leur bouche, difficile à apercevoir, est pourvue de palpes filiformes assez courtes et de mandibules in- térieures en forme de bras , et comparables à celles des Gamases. E.] ESPÈCE, 1. Uropode végétante. Uropoda vegetans. Latr. Gen. 1. p. 158. et Hist, nat., etc., vol. 7. p. 38r. et vol. 8. p. 67. f. 8. Mite végétative. Degeer. Ins. 7. p. 123. pl. 7. f, 15, * Dugès, Ann. des scienc. nat. 2e série. {. 2, p. 29. pl. 8. fig. 33-36. Habite en Europe, sur différents Coléoptères. M. Latreille présume qu’elle a des mandibules, quoique non aper- çues, SMARIS. (Smaris.) Bouche terminale, ayant un bec avancé, cylin- drique, plus grêle vers son sommet. Deux palpes avancées, droites , de la longueur du bec, sans soie au bout. Deux yeux. Corps ovale, presque rhomboïde, écailleux ou velu. Huit pattes ; les antérieures plus longues. Os terminale : rostro porrecto , cylindrico, versus apicem yraciliore, Palpi duo porrecti, recti, rostri longiludine ; setà terminali nullé. Oculi duo. Corpus ovatum, subrhômbeum, squamosum aut villosum. Pedes octo : anticis longioribus. Osservarions. Les Smaris sont des Acarides erran- tes , qui ont des rapports avec les Bdelles , mais s'en distinguent principalement par leurs palpes plus courtes ct sans soies au bout. 287 [Ces Acariens, remarquables par la grande ex- tensibilité de leur bec, ont été récemment étudiés avec soin par M. Dugès; ce savant pense que leur place naturelle est à côté des Trombidions, et leur assigne les caractères suivants pour les distinguer des autres genres de la famille des Trombidées. Palpes courtes et portées sur un bec rétractile et protractile, qui, dans l’état de repos, est à peine visible en dessus; mandibules ensiformes et très- aiguës; corps entier, rélréci en avant; hanches très-éloignees entre elles, formant quatre groupes bien distincts ; et celles de la première paire insé- rées sous l’avance immobile du corps; pieds pal- peurs ; ceux de la première paire les plus longs; articles du tarse allongés. E,] ESPÈCES, 1. Smaris du sureau. Smaris sambuct. S. subuillosus ; anticè acutiusculo, posticè retuso. Latr. Gen. 1. p. 153. Acarus sambuci. Schranck. Austr. n° 1085. Herm. Apter. p. 30. pl. 2. f,8. Habite en France, en Autriche, sur les arbres, et par terre sur les feuilles. 2, Smaris miniacé. Snaris miniatus. 1, villosus, pallidè minialus ; corpore utrâque extremi- Late subacuto. Trombidium miniatum. Herm. Apterol. p. 28. pl. 1. f. 7. Habite par terre, entre les débris, les ordures. 5. Smaris papilleux. Smaris papillosus. #, miniatus, papillis brevibus obsilus; anticè latiore depresso. Trombidium papillosum. Herm. Apterol. p. 29. pl. 2: fig. 6. * Smaridia papillosa. Latr. Règn. anim. 2e éd. t. 4. p.287. *Dugès. Ann. des sc. nat. 2e série. Zool, t. 1. pl. 1. fig. 13-16. * Griffith. Anim. kingd. Arach. pl. 22. fig. 6. Habite en Europe, sur les troncs d’arbres et entre les mousses, Etc. Ajoutez le Tr. squamatum. Herm. pl. 2. 6g, 7. * Trombidion expalpe. Herm. op. cit. pl. 2, f. 7 et 8. Smaidia expalpis. Dugès. Ann. t, 1. p. 16. Etc. BDELLE. (Bdclla.) Bouche ayant un bec terminal, avancé, subulé, composé de trois lames. Deux palpes longues , filifor- mes, divergentes, coudées, terminées par deux soies. Quatre yeux. k Corps ovale, arrondi postérieurement, Huit pat- tes ; les postérieures plus longues, Os rostro lerminali, porrecto, subulato, trila- mellato. Palpi duo longi, filiformes, divaricati, fracti, setis duabus lerminati. Oculi quatuor. 288 Corpus ovatum , posticè rotundatum. Pedes oclo : posticis longioribus. Ogservarions, Les deux grandes palpes des Bdelles ressemblent à des bras, et ont porté Geoffroy à for- mer avec la Bdelle commune , une deuxième espèce du genre Pince. Mais les Bdelles n'ont point de man- dibules, et constituent un genre particulier établi par M. Latreille. Leur corps est mou, rétréci en pointe antérieurement. [M Dugès classe ce genre au rang d’une famille dont nous avons déjà fait connaître les caractères dans le tableau placé page 284 , et il y établit deux divisions génériques ; savoir : les BDELLES PROPREMENT DITES ( Bdella), qui ont les palpes fléchies, obtuses et armées au sommet de longues soies rigides; les mandibules chéliformes à mordant très-petit; la lèvre triangulaire et de même longueur que les mandibules; le corps entouré d’un sillon; quatre yeux, etles hanches écartées. Etles Scrres (Scirus), quiontles palpesantenniformes (longues et divergen- tes) ; les mandibules unguiculées ou chéliformes; le rostre simulant une tête ; le corps oblong , renflé, et divisé en deux parties par un sillon; de chaque côté un œil latéro-antérieur bien visible; enfin les pieds comme chez les Bdelles. Voyez Annales des Sciences naturelles , 2e série, t. 2, p. 42. E.] ESPÈCES. 1. Bdelle commune. Bbella rubra. B. coccinea; pedibus pallidis ; palpis quadriarticulatis, biselis. Acarus longicornis. Lin. Fab. Ent. p. 433. La Pince-rouge. Geoff. 2. p. 618. p. 20. f.5. Scirus vulgaris. Herm. Apt. p. 6r. pl. 3. f. 9. et pl. 0. fig. S. Dugès. Ann. des sc. nat. 2e série. t. 2.p. 45. pl. 7. fig. 19 et 20. Habite en Europe, sous les pierres. 2. Bdelle longirostre. Bdella longirostris. B. miniala ; rostro thorace longiore ; corpore ovali. Scirus longirostris. Herm. Apt. p. 62. pl. 6. f. r2. Habite en Europe, entre les mousses. Etc. Ajoutez les Scirus latirostris et selirostris. Herm. Apt.p. 62. pl. 3. f. 2.et f. 12. * M. Dugès sépare ces Acariens des Bdelles et leur con- serve le nom générique de Scirus, employé primitive- ment par Hermann, pour tout le groupe des Bdellés. (Voyez le tableau page 284.) MITE. (Acarus.) Bouche ayant un bec court, terminal; deux man- dibules en pince ; deux palpes de la longueur du bec ou plus courtes. Deux yeux apparents. HISTOIRE DES ARACHNIDES. Corps mou, ovale ou suborbiculé, souvent hé- rissé de soies. Huit pattes. Os rostro brevi terminali. Mandibulæ duæ che- latæ. Palpi duo, longitudine rostri vel breviores. Oculi duo conspicui. Corpus molle, ovatum aut suborbiculatum, sæpè selis hispidum. Pedes octo. Ogservarions. Il s’agit ici, non du genre Acarus de Linné et de Fabricius, mais d’un genre établi par M. Latreille, sous le nom de Sarcopte, et qui embrasse la Mite de la gale, ainsi que beaucoup d’au- tres qui sont pour nous les Mites proprement dites. Ces animaux ont une pelote vésiculeuse à l’extré- milé de leurs tarses. Les Mites sont les plus petites acarides connues; la plupart sont trop petites pour être apercues à la vue simple. Leur sucçoir est un bec court, très-fin, qui se compose de deux ou trois lames. Les unes, parasites , vivent dans les ulcères de la gale de l’homme et de quelques animaux ; d’autres, parasi- tes encore, vivent sur des oiseaux, et d’autres se nourrissent de diverses substances alimentaires de l’homme. Celle de la gale donne lieu, soit à l'égard de son origine, soit à celui de sa pullulation extraor- dinaire , à des considérations étonnantes. Celle du fromage est à peu près dans le même cas. [M. Dugès distingue avec raison les Mites ou Aca- res des Sarcoptes , qui ici se trouvent réunis. Il ne comprend dans le genre Acare Acarus que les espè- ces dont le corps mou et renflé est divisé en deux portions par un sillon transversal, de manière à offrir un corselet bien distinct, et dont les pattes sont toutes caronculées, el insérées en deux groupes peu distants; celles de la première paire sont re- marquables par leur grosseur et celles de la deuxième paire, les plus petites de toutes. E.] ESPÈCES. 1. Mite de la galle. 4carus scabier. A. subrotundus;pedibus brevibus rufescentibus : posticis quatuor seté longissimä. Acarus seabiei. Fab. Ent. 4. p. 430. Degeer. Ins. 7. p. 94. pl. 5. f. 12-13. Ciron de la gale. Geoff. 2. p. 622. Sarcoptes scabiei. Lat. Gen. 1. p. 152. * Renucci. Thèse inaugurale sur l'insecte qui produit la contagion de la gale. Paris, 1835. n° 83. pl. 2. fig. 1-3. “ Insecte de la gale. Raspail. Ann. des sc. d’observ. t. 2. p.445, et bulletin de thérapeutique, t. 7.pl. r. fig. 1-7. * Dugès. Ann. des se. nat. 2e série. €. 2. p. 38. et t. 3. p. 245. pl. x1. B. * Rayer. Traité des maladies de la peau, pl. 5. fig. 6 et 7. * Edwards. Élém. de zoologie. p. 286. fig. 469. Habite dans les ulcères de la gale. Selon les observations du docteur Galès, on trouve dans les ulcères delagale, une mite d'une forme différente. Y en aurait-il de di- verses espèces ? * L'existence de l’acarus dela gale a été révoquée en doute par quelques naturalistes; mais des observations ré- centes sont venues confirmer pleinement l'opinion de ACARIDES. Redi, de Degeer et de Galès (1), touchant ce parasite, et on a constaté que sa présence suffisait pour détermi- ner le développement de la gale. MM. Renucci,.Raspail, Dugès, ete. l'ont étudié avec soin, et ont fait voir non- seulement qu’il était bien distinct de la mite du fro- mage, mais qu'il devait former un genre particulier au- quel le dernier de ces naturalistes applique le nom de Sarcopte, déjà employé par Latreille pour la tota- lité du genre acare. Les caractères assignés par M. Dugès à son genre Sarcopre sont les suivants : Hanches des quatre pieds de devant très-écartées des postérieures ; caroncules campanulées ; corselet engagé. L'espèce unique qu'il y rapporte, l'acarus de la gale de l'iomme, a le corps déprimé, inégal, subarrondi et labié en avant sur les côtés; le museau obtus, élargi, aplati en forme de pelle; les quatre pieds postérieurs très-courts, sans caroncules et terminés par une grosse et longue scie. M. Raspail a fait connaître, sous le nom de Sarcoptes equi un autre acarien qui se trouve dans les pustules galeuses chez les Chevaux, et qui a les huit pattes ca- ronculées; l’organisation de la bouche de ce parasite paraît différer aussi beaucoup de ce qui se voit chez le Sarcopte de l’homme (Voyez le bulletin général de thérapeutique, t. 7. pl. 2. fig. 3). 2, Mite domestique. Acarus domesticus. P A. albus : maculis binis fuscis ; corpore ovalo, medio coarctalo : pilis longissimis ; pedibus æqualibus. Degeer. Ins. 7. p. 89. pl. 5. F1 —4. Lat. Hist. nat., ete., vol. 7. pl. 66. F. 2—3. * Lyonnet. Mém. du Mus. t. 18. pl. 14. fig. 8-13. * Dugès. Ann, des sc. nat. 2e série, t. 2. p. 40. pl. 7. fig. 13—18. * Griffith. Anim. kingd. Arach. pl. 22, fig. 2. Habite en Europe, dans les maisons, dans les collections d'insectes, d'oiseaux. 5. Mite du fromage. Acarus siro. A. albidus ; femoribus capiteque ferrugineis, abdomine selouso. Acarus siro. Lin. Fab. Ent. 4. p. 430. Habite dans le fromage trop longtemps gardé. On se la procure, à volonté , avec cette substance, ainsi que la mite de la farine, qu'il en faut distinguer. Voyez Degeer. Ins. 7. p. 97. pl. 5. f, 15. * Cette espèce a été figurée aussi sous le nom de Ciron de la gale par M. Galès, dans sa thèse inaugurale, et par M. Patrix, dans le Dict. des se. médicales. Etc. Ajoutez l’acarus passerinus de Fab. (Sarcoptes pas- serinus, Lat.), l'acarus dimidiatus d'Herm. Apterol. p- 85. pl.6. f. 4. * Dugès, op. cit. t. 2, p. 41. etc. + Genre Hyrore. Hypopus. Le genre Hypope de M. Dugès se compose de mites dont le corps est ellipsoïde, aplati et sans di- visions ; le sucoir étroit, pourvu de 2 soies rigides dirigées en avant et paraissant composé d’une lèvre .(1) Il est cependant à noter que l’acarus figuré par ce der- nier auteur, n'est pas l’acarus de la gale; mais, comme l'a très- bien fait voir M, Raspail, la Mite du fromage. E, 289 soudée aux palpes; les mandibules cachées, et les pieds courts, disposés en deux groupes peu distants et terminés par un caroncule et (les griffes. + HypoPE SPINITARSE. Æ/ypopus spinilarsus, Dugès. Ann. des sc. nat. 2e série. £. 2. p. 37. Acarus spinitarsus. Herm. Apter. pl. 16. fig. 5. Le pou du limacon de Lyonnet et l’acarus muscarius de Degeer (t. pl. 7. fig. 2.)'paraissent appartenir aussi à ce genre. E. CHEYLÈTE. (Cheylelus.) Bouche terminale, deux mandibules en pince. Deux palpes épaisses, en faux à l'extrémité , sail- lantes, en forme de bras. Les yeux apparents. Corps mou, ovale. Os terminale : mandibulæ duæ chelatæ. Palpi duo crassi, apice falcati, exserti, brachüformes. Oculi conspicui. Corpus molle, ovatum. Onservarions. — Parmi les Acarides qui ont des mandibules , M. Latreille distingue comme genrele Chertète, à cause deses deux gros ses palpes avancées en forme de bras. C’est une acaride errante , extré- memenL petite. [ Ce genre, établi d’après des figures grossières et des descriptions incomplètes, nécessite de nou- velles observations; les animalcules que l’on y a rangés ne paraissent avoir que six pattes, et dans ce cas ne seraient probablement que des larves. M. Dugès n’a pas cru devoir l’'admettre. E.] ESPÈCES. 1. Cheylète des livres. Cheyletus eruditus. Acarus eruditus. Schrank.Austr. n° 1058. tab. 2. fig. 1. Ejusd. pediculus museuli, ibid., n° 1024. t. 1. Ê, 5. Acarus eruditus. Oliv. Encycel. n° 13. Cheyletus eruditus. Lat. Gen. 1. p. 153. Habite dans les collections d'histoire naturelle, dans les livres exposés à l'humidité. GAMASE. (Gamasus. ) Bouche terminale : deux mandibules en pince. Deux palpes filiformes, soit saillantes, soit très-dis- tinctes, sans appendice mobile sous leur extrémité, Corps ovale, soit entièrement mou, soit coriace en dessous. Os terminale. Mandibulæ duæ chelatæ, Palpi duo filiformes, exserti aut distinctissimi; appen- dice mobili infrà extremitalem nul. 290 Corpus ovatum, modù penitus molle, modù supr | coriaceurn. Pedes octo. Ozservarrons. Les Gamases diffèrent des Cheylè- tes par leurs palpes filiformes ; des Érythrées et des Trombidions, parce que ces palpes n’ont pas un appendice mobile sous leur extrémité, et se rap- prochent des Oribates par celles de leurs espèces qui ont le dessus du corps coriace. [M. Dugès restreint le genre Gamase aux Aca- riens de la famille des Gamasés (voyez page 284), qui ont le 5e article des palpes le plus petit ; la lè- vretrifide; les mandibules chéliformes et à griffe den- ticulée ; le corps entier, obovalaire, aplati, scu- tigère, et les pattes de la première paire grêles et allongées , tandis que celles de la seconde sont sou- vent les plus épaisses. E.] ESPÈCES. 1. Gamase tisserand, Gamasus telarius. G. rubicundo-hyalinus ; abdomine utrinque maculà fuscä. Acarus telarius. Lin. Fab. Ent. 4. p. 430. Le tisserand d'automne. Geoff. 2. p. 626. n° 13, * Trombidion telurium. Herm. Man. Apter. p. 82. fig. 15. * Tetranychus telarius (1). Dugès. Ann, des sc. nat, 2e série, 6. I. p. 25. Habite sur les feuilles de différents arbres, et y forme des toiles très-fines. 2. Gamase des coléoptères. Gamasus coleoptratorum. G. ovatus, rufus ; ano albicante. Acarus coleoptratorum. Lin. Fab. Ent. 4. p. 432. La mite des Colévptères Geoff, 2. p. 623. n° 4. Gamasus coleoptratorum. Latr. Gen. 1. p. 147. * Dugès. Ann. des sc. nat. 2esérie. €. 2. p. 25. pl.8. fig. 26,27. Habite sur les excréments des bœufs, des chevaux, et s'attache en grand nombre sur les Coléoptères qui s’y rendent, 3. Gamase bordé. Gamasus marginatus. G. ovatus, brunneus, coriaceus ; abdominis marginibus membranaceis, albidis ; pedibus anticis longioribus. Acarus marginatus. Herm. Apterol. p. 56. pl. 6. f. 6. Gamasus marginatus. Lat. Gen. 1.p. 148. * Macrochelis marginatus. Lat. Règne anim. t, 4. p. 282. * Dugès, loc. cit. t. 2. p. 26. Habite sur des fumiers de végétaux ; trouvé par Hermann, sur le corps calleux du cerveau d’un homme. (1) Le genre Térranyxque Tetranychus a été fondé par M. Léon Dufour, et adopté par M. Dugès dans son travail gé- néral sur les Acariens. Cette nouvelle division générique diffère en effet beaucoup de celle des Gamases avec lesquels on avait confondu les Tétranyques. M. Dugès le place dans la famille des Trombidiés et y assigne les caractères suivants :« Un suçoir tout semblable à celui dès Raphygnathes (voyez page 284); mais à deux acicules sans soie et qui ont un peu plus de longueur; des palpes aussi à crochets fort courts et épars, mais eux- mêmes en totalité gros, courts, conoïdes, appliqués sur une base triangulaire et formant avec elle-une sorte de tête obtuse et bifurquée, des yeux latéro-antérieurs, des hanches insérées de chaque cùté en deux groupes, un pour les deux antérieures , HISTOIRE DES ARACIHNIDES. Etc. Ajoutez : l'Acarus crassipes. Herm. Apter. pl. 3. fig. 6 et 8. pl. 9. fig. R. — Gamasus crassipes. Dugès, loc. cit. £.2. p. 27. * L'acarus testudinarius. Herman. op. cit. — Macroche- lis testudinarius. Latreille, Règn. anim. t, 4. p. 282. — Gamasus testudinarius, Dugès, loc, cit. * Acarus Savignii. Audouin. Explic. des planches de M. Savigny. (Égypte. Arachnides. pl. 9. fig. 4.) * Gamasus cossi, Dugès, loc. cit. Pou de la chenille du bois de saule, Lyonnet. Mém, du mus. t. 18. * Gamasus tetragonus. Dugès, loc. cit. ; pl. 8. fig. 28—32. * Gamasus gigas, eb plusieurs autres espèces nouvelles décrites par M. Dugès. + Genre Derwanysse. Dermanyssus. Dugès. Ce genre nouveau est extrêmement voisin du précédent, dontil se distingue , ainsi que desautres groupes réunis par M. Dugès dans la famille des Gamasés (voyez page 284) par la mollesse de lapeau, la forme aiguë de la lèvre et les mandibules per- forantes. Ce naturaliste y range les espèces suivan- tes, qui sont toutes parasites : 1. Dermanyssus avium. Dugès, Ann. des se. nat. 9e série, t. 2. p. 19. pl. 7, fig. 1—4. Cette espèce paraît être la même que : le Pou de pivoine etle Pou d'une sorte d’émérillon de Lyonnet (Mém. du Muséum. t. 18. pl. 5. fig. 11. et 12); l’Acarus gal- linæ de Degeer (Mém. pour servir à l’Hist. des Insectes. t. 7. pl. 6. fig. 13); l’Acarus hirudinis d'Hermann (Apterol. pl. 1. fig. 13); le Gamasus gallinæ et le G. hirudinis de Latreille (Règne animal. f. 4. p. 285); et le Smaride des petits oiseaux de M. Duméril (Dict. des se. nat, t. 49. p. 367. Atlas pl. 52. fig. 4. B). 9. Dermanyssus vespertilionis. Dugès (loc. cit.) p. 22, pl. 7. fig. 5. 5. Dermanyssus convolouli. Dugès (loc. cit.) p. 24. 4. Dermanyssus oribati. Dus. (loc. cit.) p.24. E. ORIBATE. ( Oriba{a.) Bouche en bec conique. Mandibules en pinces. Palpes très-courtes, non saillantes. Corps ovale, rétréci en pointe antérieurement ; un pour les deux postérieures ; des pattes dont la partie anté- rieure est toujours la plus longue et dont la cuisse ou troisième article offre des dimensions de beaucoup supérieures à celles des autres articles, terminées enfin par deux crochets fort petits et fort courbés, attachés à un septième article de petites dimensions et dépassés par quatre soies roides, grosses et presz ue droites. » Le type de ce genre est le Térranvoue mincer Tetranychus lintearrus, Léon Dufour (Annales des Sc. nat., 17e série, t. 25. pag. 281, pl. 9, fig. 4et5). M. Dugès a fait connaître aussi plu= sieurs espèces nouyelles (voyez Annales des Sc, nat., 2° série, CE, p.27.) ACARIDES. peau coriace dure, sur le dos, presque en bouclier. Huit pattes un peu longues. Os rostro conico; mandibulis chelatis ; palpis brevissimis, non exsertis, Corpus ovatum, anticè angustato- acutum ; cute dorsali coriace& , dur& , subclypeiforme. Pedes octo longiusculi. Ogservarions. Les Oribates, qu'Hermann désigna sous le nom de notaspes, sont des Acarides très-pe- tites, à dos couvert d’une peau dure, qui ressemble à une écaille clypéacée, ou, en quelque sorte, à des élytres réunies. Ces Acarides sont érrantes, mar- chent lentement. et se trouvent entre les mousses, sur les pierres et sur l'écorce des arbres. [Dans la méthode de M. Dugès, les Oribates for- ment une famille particulière qui se lie aux Acarés et aux Bdellés par leurs mandibules et leurs seg- mentations, et aux Gamasés par leurs cuirasses écailléuses (voyez, pour les caractères de cette fa- mille , le tableau page 284). E.] ESPÈCES. 1. Oribate géniculé. Oribata geniculata. O. fusco-castanea, nitida, pilosa; femoribus subelava- Lis, Acarus geniculatus. Lin. Acarus corticalis. Degeer. Ins. 7.p. 131, pl. 8. f, 1. Acarus, n° 11. Geoff. 2. p. 626. Oribata geniculata. Latr. Gen. 1. p. 149. Notapsis elavipes. Herm. Apt. p. 88. pl. 4. f. 7. * Dugès, Ann. dessc. nat. 2° série. t.2,p.46. pl. 8. f.40—4a, Habite en Europe, sur les mousses, les pierres, etc. 2, Oribate théléprocte. Oribata theleproctus. O. nigra; dorso clypealo, per circulos concentricos strialo. Notapsis theleproctus. Herm. Apt. p. gr. pl. 7.f. 5. Oribala theleproctus. Lat. Gen. 1. p. 149. Oliv. Encyc. n° 6. * Griffith. Anim. kingd. Arach. pl. 23, fig. 3. Habite en Europe, entre les mousses. Etc. Ajoutez les autres espèces indiquées par MM. Latreille et Olivier dans l'Encyclopédie, par Griffith, dans sa traduction du Règne animal de Cuvier, mais surtout l'Oribates castaneus de Hermann, dont la structure a été étudiée avec beaucoup de soin par M. Dugès. Voy. Ann, des se, nat, 2 série. t. 2, pl. 48. ÉRYTHRÉE. (Erythræus.) Bouche en bec conique. Mandibules en griffe. Deux palpes allongées, saillantes, subchélifères : leur (1) Le genre Ruyxenoropne RAyncholophus de M. Dugès prend place dans la famille des Trombidiés entre les Tetrany- chus et les Smarides, et a pour caractères : palpes grandes, li- bres ; lèvre pénicilligère; mandibules ensiformes, très-longues; corps entier; hanches très-écartées; pieds palpeurs (c'est-à- dire renflés à l'extrémité); celles de Ja dernière paire Les plus 291 dernier article ayant à sa base un appendice mo- bile et digitiforme. Deux yeux sessiles, Corps ovale, non divisé. Huit pates. Os rostro conico. Mandibulæ ungulatæ. Palpi duo elongati, exserti, subcheliferé : articulo ultimo appendice mobili digitiformi ad basim instructo. Oculi duo sessiles. Corpus ovalum , indivisum. Pedes octo, Ossenvarions. Les Érythrées avoisinent les Trom- bidions par leurs rapports ; elles leur ressemblent par les mandibules et les palpes; mais leurs yeux sessiles et leur corps non divisé les en distinguent, Ce sont aussi des acarides errantes. [Voici les caractères que M. Dugès assigne à cé genre qui prend place à côté des Trombidions, dans la famille des Trombidiés (page 284) ; palpes grandes, libres et biunguiculées; mandibuüles ungui- culées; corps entier; hanches contiguës; pieds coureurs (c’est-à-dire unguiculés , allongés et ayant leur dernier article grêle et très-long); ceux de der- nière paire les plus longs. E.] ESPÈCES. 1, Érythrée faucheur. £rythrœus phalangioïdes. Æ. corpore obscurè rubro : fascià dorsali flavo-auran- li : pedibus longis ; poslicis duobus longioribus. Mite faucheur. Degeer. Ins. 7. p. 134. pl. 8. f. 7—8. .Trombidium phalangioides. Herm. Apterol, p. 33:pl. r. f. 10. Erythræus phalangioides. Lat. Gen. 1. p. 146. Habite en Europe, entre les mousses, Elle court assez vite. " M. Dugès a constaté que l’on avait confondu ici deux espèces distinctes, et il les sépare l'une et l'autre des Érythrées, pour en former un nouveau genre sous le nom de Rhyneholophe (1). Il donne à la Mite faucheur de Degeer le nom de Rhyncholophe Degeer et au Trombidium phalangioides de Hermann le nom de Rhyncholophe Hermann. (Ann. des sc, nat. 2€ série, t. 1. p. 30.) 19 . Erythrée neigeuse. £rythrœ@us nivosus. E. ruber, depressus ; pilis albis brevissimis sparsim punctulatus. Trombidium quisquilarium. Herm. Apt. p. 32. pl. 1.f.q. Habite par terre, parmi les ordures amassées. Etc. Ajoutez le Trombidium parietinum d'Herm. pl. 1: f, 12, etc. [Il paraitrait, d'après les recherches de M. Dugès, que des trois espèces mentionnées ci-dessus, le Trombidium parietinum de Hermann ( £rythrœus parielinus Latreille) est la seule qui présente les longues. Les larves ont six pattes et diffèrent aussi des adultes par la conformation de la bouche. M. Dugès a fait connaître aussi deux espèces nouvelles : le Ruvxeuvropue cennré. RAyn- cholophus cinereus. Dug. Ann. des Sc, nat. ae série, t: 1.pl. 31. pl. 1. fig. 7 à 12, etle R, noucissaxr, À, rubescens Dug. op. cit, p, 3, 292 traits caractéristiques de ce genre. Il à aussi fait connaître trois espèces nouvelles appartenant à ce genre : l'ÉrYruRéE RURCIOLE Dugès (Ann. des Sc. nat. 2e série, t. 1, p.40); l'ÉRYTHRÉE ISABELLE D. (op. cit. p. 49),etl'ÉRYTHRÉE CIRRIPÈDE D. (op. cit p. 45). Enfin il yrapporte également le Zrombidium cornigerum de Hermann (Apterol. pl. 2, fig. 9). E.] TROMBIDION. ( Trombidium.) Bouche ayant deux mandibules courtes, plates, terminées par un ongle crochu. Deux palpes sail- lantes, courbées en dessous, munis d’un appendice mobile sous leur sommet. Quatre yeux pédiculés : deux sur chaque pédicule. Corps ovale, presque carré, comme divisé en deux par un étranglement au milieu. Huit pattes. Os mandibulis duabus, brevibus, compressis , ungue uncinato terminatis. Palpi duo exserti, in- curvi, appendice mobili infrà apicem instructi, Oculi quatuor, pedunculati; duo utrinque ineodem pedunculo. Corpus ovatum, subquadratuim , medio coarcta- tum, tn duas partes veluti divisum. Pedes octo. O»servarrons. Les Trombidions sont des Acarides terrestres, vagabondes, fort agiles dans leurs mou- vements, la plupart d’un rouge éclatant, et les moins petites de cette famille. Quoique souvent assez diffi- ciles à distinguer des Érythrées, et que leur corps soit sans segment réel, l’étranglement de ce corps le partage transversalement en deux parties : l’une, antérieure , plus élevée et plus ferme; l’autre, pos- térieure, plus molle et moins large, offre un moyen de les reconnaitre au premier aspect. Le corps de ces Acarides est velu dans la plupart et un peu dé- primé. Les deux premières paires de pattes sont fort écartées de deux paires postérieures. [Hermann avait fait entrer dans ce genre des espè- ces fort disparates, mais les caractères que Lamarck y assigne en rendent les limites plus naturelles, et se rapprochent beaucoup de ceux employés par M. Dugès. Ce dernier auteur définit ce genre de la manière suivante : Acarus de la famille des Trom- bidiés ayant les palpes grandes et libres, les mandi- bules unguiculées ; la portion antérieure du corps (nommée avant-train par Dugès), mobile, et por- tant les yeux, la bouche et les deux premières pai- res de pieds ; la portion postérieure, beaucoup plus grande, velue et renflée, portant les deux dernières paires de pattes; pieds palpeurs ( c’est-à-dire renflés à l'extrémité) enfin ceux de la première paire les plus longs. M. Dugès a constaté que, dans le jeune âge, ces Arachnides n’ont que six pattes et sont parasites, EF] HISTOIRE DES ARACHNIDES. ESPÈCES. 1. Trombidion colorant. Zrombidium tinctorium. T. ovatum, hirsulum, rubrum, poslicè oblusum ; libiis anlerioribus pallidioribus. Acarus linctorius. Lin. Trombidium tinctorium. Fab. 2. p. 398. Acarus araneoides. Pall. Spicil. Zool. fase. 9. p. 42. €, 3. fre Trombidium lincelorium. Lat. Gen. 1. p. 145; * Ejusd. Règne anim. t. 4. p. 284. Habite en Guinée, etc.; ses poils sont barbus sur les côtés. 2, Trombidion satiné. Trombidium holosericeum. T. subquadratum , depressum, coccineum, tomentosum ; pilis dorsalibus, papillaribus. Acarus holosericeus. Lin. Geoff, 2. p. 624. no 7. Trombidium, holosericeum. Fab. Syst. 2. p. 398. Lat. Gen. 1. p. 146. Herm. Apt. p.21. pl. 1. f. 2. et pl. 2.f. 1. * Latr. Règne anim. t. 4. p. 284. Habite en Europe, dans les jardins, les prés, parmi les herbes, sur les arbres. Il est commun au printemps. Etc. Ajoutez le Trombidium fuliginosum, Herm. Apt. pl.1.f.3;le Tr. bicolor du même, pl. 2. f. z;etle Tr. assimile, pl. 2. f. 3: le Tr. curtipes, pl. 2. f. 4, etc. * Ajoutez aussi le Trombidium elongatum. Dugès. Ann. des sc. nat. 2«série. €. 1. p. 39. * Le Tromb. glabrum. Dugès. loc. cit. * Tr. trimaculatum. Herm. pl. 1. fig. 6. Hahn. t. 2. p. 64. pl. 66. fig. 155. etc. [Le genre Raprat@naTuE Raphignathus (Dugès) est un démembrement des trombidiées de Hermann, et a été établi d’après une espèce nouvelle, le Raphi- gnathus ruberrimus D. (Ann. des Sc. nat., 2° sé- rie, t. 1, p. 29), dont le corps estovale sans division, et terminé en avant par un petit bec conique formé par une lèvre triangulaire et renfermant un double bulbe charnu qui donne insertion à deux acicules lègèrement recourbés, garnis chacun d’une soie roide ; les palpes sont fort grandes, bien renflées ; les deux yeux ne sont pas pédonculés; enfin les han- ches sont contiguës. Dans le jeune âge ces Acarus n'ont que six pates] + Genre Mécamère. (MWegamerus). Le genre Mégamère de M, Dugès appartient aussi à la famille des Trombidiées et prend place comme le précédent dans la division des Brévitarses. Il pré- sente les caractères suivants : Palpes unguiculées ; mandibules en pinces , longues et libres ; corps ré- tréci; hanches distantes; pieds marcheurs; leur cuisse très-grande et leur 7€ article court. Larve hexapode et semblable à l'adulte. Esp. — Megamerus longipes. Dugès. Ann. des Sc. nat. 2e série, t, 2. p. 51; Trombidium longipes. Hermann. Apter. ACARIDES. 29 Megamerus inflatus. Dugès. Op. cit. Megamerus ovatus. Dugès. Op. cit. p. 52. pl. 8. fig. 43. Megamerus celer. Dugès. Op. cit. p. 53. pl. 8. fig. 46; Trombidion celer. Hermann. Apterol. Etc, 0 + Genre PAcayenarue. Pachygnathus. Ce genre est très-voisin du précédent; il appartient aussi à la division des Trombidiées Brévitarses, et a également les mandibules en pince, mais s’en distingue par la brièveté des palpes. Voici les carac- tères que M. Dugès y assigne : Palpes coniques à pièces unguiculées ; mandibules épaisses, chélifor- mes , corps entier et atténué antérieurement ; han- ches distantes ; pieds marcheurs, ayant leur sixième article le plus long, et le septième le plus court; ceux de la première paire les plus longs et les plus gros. Ce genre ne comprend encore qu'une seule espèce, le PAcHYGNATHE vELU. Dugès. Ann. des Sc. nat, 2° série. t, 2. p. 54. pl. 8. fig. 52-54. E.] ANOSTOME: (axosToma.) Les Acarides aquatiques semblent ne différer des autres Acarides que par le milieu qu’elles habitent ; car on ne leur connait point de caractère général bien tranché qui les en distingue. Elles pourraient donc rentrer , soit dans les genres déjà établis pour celles qui vivent dans l'air, soit dans le voisinage de ces genres, où elles en formeraient de particuliers. Cependant, comment respirent-elles ? viennent-elles de temps en temps à la surface de l’eau reprendre de l'air ? 11 paraît que, comme les autres, ces Acarides sont fort nombreuses et très-diversifiées. Muller en a fait connaître une cinquantaine, auxquelles il a donné le nom d’Aydrachne ou araignée d’eau ; mais il ne nous à point donné de détails suffisants sur les caractères de leur bouche, Ces Arachnides ont le corps très-mou , en général subglobuleux, elliptique ou ovale, et paraissent toules errantes dansles eaux. Voici les trois coupes génériques formées parmi elles, par M. Latreille. [Cette division, désignée par Latreiïlle sous le nom de Hydrachnelles (Règne anim. t. 4. p. 289), cor- respond à peu près à la famille des Æydrachnés de M. Dugès. Voy. le tableau page 284.] (1) Voyez les observations de M. Dugès (loc. cit. p. 166). Il est probable que l'Acl/ysia Mannerheimi (Audouin, Ann, des DE LANARCKE, T,. J1, CE HYDRACHNE. (Hydrachna.) Bouche ou sucoir avancé en bec conique, composé de trois lames étroites réunies, dont les deux laté- rales sont recues dans l’inférieure. Point de mandi- bules. Deux palpes avancées , arquées, subeylindri- ques, articulées, ayant un appendice mobi € sous le dernier article. Corps mou, globuleux. Huit pattes natatoires. Os vel haustellum inrostrum conicum porrectum , lamellis tribus angustis coalitis : duabus lateralibus in infimä receptis. Mandibulæ nullæ. Palpi duo porrecti, inflexo-arcuati, subcylindrici, articulati ; appendice mobili infrà articulum ultimum inserto. Corpus molle, globulosum. Pedes octo natatori. Ogservarions. — La bouche des Æydrachnes of- fre un sucoir en bec saillant, et n’a point de man- dibules, car les trois lames du sucoir paraissent plu- tôt le résultat d'une lèvre inférieure modifiée, qui recoit deux mâchoires qui le sont aussi. Les deux palpes de ces Acarides sont analogues à celles des Erythréesetdes Trombidions, etsemblentchélifères. Les Hydrachnes sont fort petites, difficiles à ob- server et à étudier. Il y a lieu de croire que plusieurs de celles de Muller pourront se rapporter à ce genre. [M. Dugès restreint ce genre aux Hydrachnes qui ont le troisième article des palpes le plus long de tous, un bec de la longueur des palpes, et des lames aiguës pour mandibules. Il a étudié avec soin les métamorphoses de ces Acariens, qui, dans l’état de larve, n’ont que six pattes, et vivent librement dans l'eau, puis passent à l’état de larve, et restent pendant ce temps fixés en parasites sur des in- sectes aquatiques, et, après avoir subi leur der- nière métamorphose (sous la peau de la nymphe) muent encore une fois avant que d’arriver à l’état adulte, E ESPÈCES. 1. Hydrachne géographique. Æydrachna geogra- phica. H. nigra; maculis punctisque coccineis. Hydrachna geographica. Mull. p. 5g. t. 8. f. 35. Latr. Gen. 1. p. 159. et Hist. nat. etc. 8. p. 33, pl. 67. f. 2—3, Trombidium geographicum, Fab. Syst. 2. p. 405. * Hydrachna geographica. Hahn. Arachniden. v. 2. p. 49. tab. 59. fig. 134. Habite dans les eaux douces. Elle est plus grande que les autres. * Il paraîl que l’Arachnide parasite à six paites, dont M. Audouin a formé le genre Ac/ysia (Mém. de la soc. d'Hist. nat. de Paris, t. r. pl. 5. fig. 2. Lat. Règn. anim, de Cuvier. t. 4. p. 290. ete.) est la nymphe de cette es- pèce d'Hydrachne (1). Sc. nat, 1'e série, {, 2, p. 497) est la nymphe de quelque autre espèce de ce genre, 19 294 2, Hydrachne ensanglantée. Æydrachna cruenta. H.sanquinea ; pedibus æqualibus. Hydrachna cruenta. Mull. p. 63. tab. 9. f. 1. Latr. Gen. 1.p. 159. Trombidium globator. Fab. Syst. 2. p. 403. * Hydrachna globula. Dugès. Ann. des sc. nat, 2e série, t. 1. pl. 162. pl. rr. fig. 41—56. * Hydrachna chrysis. De Théis. Ann. des sciences nat. zre série. t. 27. p.98. pl. 1. fig. 1. Habite les eaux des fossés, les terrains inondés, * M. Dugès rapporte à cette espèce le Hydrachna glo- bulus de Herm. (Mém. Apterol. p. 56; Hahn. Arach. t. 2. p. 51. pl. 59. f. 137), mais Hahn l'en distingue de ces Arachnides. pl. 59. fig. 13.) Ajoutez : Hydrachna miniala. Hahn. op. cit. pl. 39. fig. 136. * Hydrachnararipes. Hahn. op. cit. p. 52, pl. 59.fig. 138. ÉLAÏS, (Elais.) Bouche ayant deux mandibules aplaties, termi- nées par un ongle crochu et mobile. Deux palpesal- longées-coniques, subtriarticulées, arquées et poin- tues au sommet. Quatre yeux. Corps arrondi-globuleux. Huit pattes. Os mandibulis duabus depressis, apice ungue uncinato mobilique instructis. Palpi duo elongato- conici, subtriarticulati, apice arcuati, acuti. Oculi quatuor. Corpus rotundato-globosum. Pedes octo. Orservarrons. Les Ælaïs ont les mandibules des Trombidions; mais leurs palpes sont sans appendice sous leur extrémité, et leur corps, presque globu- leux, n’est point divisé par un étranglement. Comme les autres Acarides, elles ont la tête, le corselet et l'abdomen confondus, sans distinction d’anneaux. Leur bouche n'offre point de sucoir comme dans les genres hydrachne et limnochare. [Ces Acariens ont une peau molle, des palpes ter- minées par un doigt renflé et épineux, la bouche for- mée d’un trou rond et cilié situé au milieu de la base de la lèvre, des yeux très-rapprochés, des hanches étroites disposées en quatre groupes fort écartés les uns des autres, et dans lesquels la troisième et la quatrième hanches ne se touchent que par leur ex- trémité interne; enfin la vulve consiste en une fente longitudinale à peine bordée et dépourvue des pla- ques crustacées qu’on remarque chez les Diplodon- tes. E.] ESPÈCES. 1. Élais étendue. Ælais extendens. Hydrachna extendens. Muil. hydr. p. 62. n° 31. t, 9.f.4. Oliv. Dict. no 11. Trombidium extendens. Fab. Syst. 2. p. 406. Elais extendens. Lat, Gen, 1. p. 158, HISTOIRE DES ARACHNIDES. * Dugès. Ann. des se. hat. 2e série. t, 1. p. 156. pl. 10. fig. 24—34. Habite en Europe, dans les eaux stagnantes. Elle est rouge, a le corps glabre, etses pattes postérieures res- tent étendues pendant la natation. * Suivant M. Dugès, l'Hydrachna chryisis de M. de Théis (Ann. des sc. nat, €. 27. p. 58. pl. r. fig. 1.) paraît ap- partenir à ce genre. LIMNOCHARE, (Limnochares.) Bouche à sucoir court, à peine saillant, Point de mandibules. Deux palpes courbécs, pointues au som- met, dépourvues d’appendice. Corps ovale, déprimé, Huit pattes; les quatre pos- térieures écartées. Os rostro brevi, vix prominulo. Mandibulæ nullæ. Palpi duo incurvali, apice acuti : appendice nullo. Corpus ovale, depressum. Pedes octo : posticis quatuor remotis. Osservarions. Les Linnochares, ayant la bouche plus imparfaite ou moins ayancée en développement que celle des Hydrachnes , semblent rentrer dans le voisinage des Smaris. Ils sont, comme ces derniers, sans mandibules , et munis de palpes simples ; mais ils sont aquatiques. [M. Dugès définit cegenre de la manière suivante: Acariens de la famille des Hydrachnés (Voyez p.284), ayant les palpes très-petites, filiformes et terminées par un cinquième article très-petit et unguiforme ; bec cylindrique et grand ; corps mou ; yeux rappro- chés ; hanches cachées sous la peau ; celles des deux paires antérieures plus grandes que les autres; pieds armés de deux griffes (terminales très-grandes et ré- tractiles ; larves terrestres, parasites et ne ressem- blant pas aux adultes. E.] ESPÈCES. 1. Limnochare satiné. Limnochares holosericea. L. corpore ovalo, rugoso, molli ; oculis duobus nigris. Acarus aquaticus. Lin. Trombidium aquaticum. Fab. Tique rouge satinée aquatique. Geoff, 2. p. 625. n° 8. Limnochares holosericea. Latr. Gen. r. p. 160. Hydrachna impressa ejusd, Hist. nat., etc., 8, p. 86. pl. 65. f. 4. * Limnochares aquaticus. Dugès, loc. cit, p. 159. pl. 11. f. 33—/0. Habite en Europe, dans les eaux stagnantes des marais. Il a les pattes courtes, et des points enfoncés sur le corps. 2, Limnochare mollasse. Zimnochares flaccida. L.corpore sanquineo, flaccido, mutabili; pedibus longis : posterioribus longioribus. Trombidiumaquatieum, Herm. Apterol, p.39. pl. 1.f.xr. PHALANGIDES. Habite en Europe, dans les eaux stagnantes. “M. Dugès regarde cette Arachnide comme ne différant pas spécifiquement de la précédente, + Genre Artace, Atax. Le nom d'Afax, primitivement employé par Fa- bricius pour désigner les Acariens auxquels Muller a donné plus lard le nom d'Hydrachnes , a été con- servé par M. Dugès, mais en y donnant une accep- tion plus restreinte. Ce naturaliste range dans le genre Atace, ainsi circonscrit, les Arachnides de la famille des Hydrachnés , ayant le corps ovoïde assez ferme et lisse; la fente génitale bordée de deux pla- ques sur chacune desquelles se montrent trois tu- bercules transparents, lisses, arrondis, assez gros en forme de stemmates ; les hanches antérieures en par- tie contiguës sur la ligne médiane, serrant la lèvre entre elles et formant ainsi ensemble un groupe unique ; les deux groupes des hanches postérieures écartés ; la quatrième hanche extrêmement large, contiguë à toute la longueur de la troisième; des palpes dont le quatrième article est fort long , atté- nué, un peu excavé vers le bout pour recevoir le cinquième article dans l'extrême flexion; ce cin- quième article en forme de doigt pointu; les man- dibules formées d’un corps épais, creux, coupé en bec de plume à son extrémité postérieure, tronqué au bout antérieur , sur lequel s'articule et se fléchit vers le haut un grand et fort crochel ou ongle peu courbé, et fendu ou creusé en canal, pour loger en parie et soutenir cette mandibule ; enfin une lèvre en cuilleron, bifide en avant. M. Dugès rapporte à ce geure les espèces suivantes. Hydrachna histrionica. Herm.Mém. apter. p. 55. pl. 3. fig. 2. Alax histrionicus. Dugès. Ann. des sc. nat. 2e série. €. 1. p. 246. pl. 10. fig. 13. Hydrachna his- trionica. Hahn. Arach. t. 2. p. 50. pl. 59. fig. 135. Hydrachna runica. Théis. Ann. des sc. nat. r'° série. t. 27. p. 60. pl. 1. fig. 2. Hydrachna lutescens? Herm. Apter. pl. 6, fig. 7. Alax lulescens. Dugès, loc. cit. + Genre Drpcononre, Diplodontus. Le genre Diplodonte de M. Dugès est très-voisin du précédent et a pour caractères : des mandibules offrant en opposition au crochet mobile une dent aiguë, droite et immobile ; des palpes dont le qua- trième article se termine par une pointe égalant le cinquième en longueur; des hanches peu larges, disposées en quatre groupes séparés et dont les pos- térieurs offrent entre la troisième et la quatrième 295 hanche une demi-divergence en dehors; enfin une plaque génitale, bivalve, granulée et en forme de cône dont la pointe est dirigée en avant. On trou- vera dans le Mémoire de M. Dugès des détails inté- ressants sur les mœurs et sur les métamorphoses d'une espèce de ce genre : le DIPLODONTE SCAPULAIRE (D, Scapularis, Dug. Ann. des sc. nat. 2csérie, t.1, p. 150, pl.10, fig. 5-12). II décrit aussi deux autres espèces nouvelles sous les noms de D. Félipède (Dug. loc. cit., p. 148, pl, 10, fig. 1-4), et de D, Menteur (loc, cit., p. 149). + Genre ARRÉNURE, Arrenurus. M. Dugès range dans ce genre les Hydrachnés dont le mâle a le corps terminé par une sorte de queue; ils ont la bouche située en dessous, formée d’une lèvre petite et paraissant être percée d’un trou rond comme chez les Élaïdes dont ils se distinguent par la brièveté de leurs palpes subchéliformes, par leurs yeux écartés et par plusieurs autres caractères. Le type de ce genre est l’Arrenurus viridis. Dugès (Annales, t. 1, p. 155, pl. 100, fig. 18-95). M. Dugès y rapporte aussi l’Æydrachna cuspidator, Muller (op. cit.); et l'Æydrachna albator du même (op. cit.), dont l’Xydrachna testudo de Ferussac (Ann. du Muséum) paraît être la femelle. E. LES PHALANGIDES. Bouche munie de mandibules très-apparentes et coudées ou composées de deux ou trois pièces: la dernière étant toujours didactyle ow en pince. Abdomen segmenté. Comme les Acarides, les Phalangides ont le tronc et l'abdomen confondus en une seule masse, et leur tête y est intimement réunie. Mais toutes les Pha- langides ont des mandibules, et ces parties de leur bouche, au lieu d’être sans articulations ou d’une seule pièce comme celles de certaines Acarides, sont coudées ou composées de deux ou trois pièces dont la dernière est toujours didactyle ou en pince. Ces mêmes mandibules sont tantôt saillantes au-devant du tronc, et tantôt ne forment point de saillie. Les Phalangides ont deux palpes filiformes de cinq articles, dont le dernier se termine par un petit on- glet; deux mächoires formées par un prolongement de l'article inférieur des palpes ; souvent aussi qualre mächoires de plus, qui sont le produit d’une dila= tation de la hanche des deux premières paires de paltes; une lèvre inférieure avec un double pharynx, 19° 296 HISTOIRE DES Ces Arachnides ont deux yeux distincts; le corps arrondi ou ovale avec des apparences d’anneaux ou de plis sur l'abdomen, au moins en dessous; leurs organes sexuels placés sous la bouche; et toujours huit pattes souvent très-longues. La plupart de ces animaux sont'agiles, vivent sur les plantes ou au bas des arbres, et quelques-uns se cachent sous les pierres. On les divise de la manière suivante. (1) Mandibules non saillantes. Trogule. (2) Mandibules sail'antes. Ciron. Faucheur. TROGULE. (Trogulus.) Bouche cachée sous un capuchon en saillie anté- rieurement. Deux mandibules coudées, biarticulées, courtes, chélifères au sommet. Palpes filiformes. Deux yeux presque sessiles, dorsaux, un peu écartés. Corps ovale-elliptique, aplati. Huit pattes. Os sub cucullo anticè prominente textum. Man- dibulæ duæ breves, geniculatæ, biarticulatæ, apice chelatæ. Palpi filiformes. Oculi duo subsessiles, dor- sales, remotiusculi. Corpus ovato-ellipticum, depressum. Pedes octo. Onservarrons. Le Zrogule, type d'un genre établi par M. Latreille et dont on ne connait encore qu’une espèce, est remarquable par l'extrémité antérieure du corps, qui s'avance sous la forme d’un capuchon, et recouvre ou recoit dans sa cavité les différentes parties de la bouche. Ce capuchon, un peu étroit, s’avance comme un bec obtus ou tronqué. ESPÈCE. 1. Trogule népiforme. Zrogulus nepæformis. Lat. Gen. 1. p. 141. tab. 6. f.r. Phalangium tricarinatum. Lin. Phalangium carinatum. Fab. Syst. 2. p. 431. Habite le Midi de la France, l'Espagne, sousles pierres. +cæcure. (Cæculus.) M. Léon Dufour a établi sous ce nom un genre nouveau qui prend place auprès des Trogules el qui établit le passage entre ces Arachnides et les Acariens. La bouche des Cæcules est tout à fait in- férieure et placée dans le chaperon comme chez les Trogules : on y voit une lèvre inférieure demi-cir- culaire et deux mandibules qui paraissent être ter- fit inées par uu seul crcchel : mais on n'y a pas trouvé ARACHNIDES. de palpes. Il n’y a pas d’yeux distincts. Le corps est ovalaire, déprimé. glabre, et garni en dessus d’une plaque qui représente une sorte de corselet. Enfin les pattes, au nombre de huit, sont uniquement ambulatoires, de longueur médiocre et terminées par un tarse uniarticulé, armé de deux ongles sim- ples : le type de ce genre est le CæcuLE PIEDS HÉRIS- sés, C. Echinipes, L. Dufour, Ann. des sc. nat. qre série, t. 25, p. 296, pl. 9, fig. 1-5. E. CIRON. (Siro.) Bouche à découvert. Deux mandibules grêles, biarticulées, saillantes, presque de la longueur du corps, en pince au sommet. Deux palpes très-grêles, saillantes, à cinq articles. Deux yeux écartés, tantôt pédonculés, tantôt sessiles. Corps ovale. Huit pattes. Os detectum. Mandibulæ duæ graciles, biarticu- latæ, exsertæ, longitudine ferè corporis, apice che- latæ. Palpi duo gracillimi, exserti, quinque articu- lati. Oculi duo inter se distantes, mod pedunculo impositi, modù sessiles. Corpus ovatum. Pedes octo, Orservarions. Les Cirons, comme les Trogules, appartiennent sans doute aux Phalangides, puisque leurs mandibules sont biarticulées, néanmoins par la forme de leur corps et par leur petite taille, en général, même par leurs pattes de longueur médio- cre, ils semblent tenir encore aux Acarides. Les mandibules et les palpes très-longues des Cirons les distinguent facilement des Trogules. Ils ont deux mâchoires étroites. ESPÈCES. 1. Ciron rougeâtre. Siro rubens. 5. pallidè ruber ; pedibus dilutioribus breviusculis. Sirorubens. Latr. Gen. 1.p. 143. tab,6. f. 2. ÆEjusd. Hist. nat., etc., vol. 5. p. 329. * Ejusd. Règ. anim. t. 4. p. 282. Habite en France, au pied des arbres, entre les mousses. 2, Ciron crassipède. Siro crassipes. S. castaneus ; pedibus secundi paris crassioribus. Acarus crassipes. Herm. Apterol. p. 80. pl. 3.f. 6 etpl.o. fig. q. * Griffith. Anim. Kingd. arach. pl. 25. fig. 5. Habite en Europe, entre les mousses. 5. Ciron testudinaire. Siro testudinarius. 5. castaneus, depressus; pedibus primi paris longissi- mis. Acarus testudinarius. Herm. apter. p. 80. pl. 9. f. 1. * Gamasustestudinarius.Dugès. Ann. des Sc.nat. 2esérie, t. 2. p. 27. Habite en Allemagne, sous le lichen d'Islande, PHALANGIDES. FAUCHEUR, (Phalangium.) Deux mandibules grêles, coudées, saillantes, plus courtes que le corps, en pince au sommet. Deux pal- pes filiformes, simples, de cinq articles : le dernier en crochet. Plusieurs paires de mâchoires. Deux yeux posés sur un tubercule commun. Corps suborbiculaire, à tête, corselet et abdomen réunis, à peine distincts. Huit pattes grêles et fort longues. Mandibulæ duæ graciles, fractæ, exsertæ, cor- pore breviores, apice chelatæ. Palpi duo filiformes, simplices, quinque articulati : articulo ultimo un- cinato. Maxillis pluribus paribus. Oculi duo dorsa- les tuberculo communi impositi. Corpus suborbiculare : capite thorace abdomine- que coadunatis, vix distinctis. Pedes octo graciles, Prælongi. Onservarions. Par leur aspect, les Faucheurs rap- pellent l'idée des Araignées, et en ont toujours été rapprochés; mais on les en distingue facilement, d’abord par leur corps subglobuleux ou orbiculaire, et parce que leur corselet n’est point séparé de l’ab- domen d’une manière distincte. Ils n'ont d’ailleurs que deux yeux qui sont fort rapprochés et élevés sur un tubercule qui semble dorsal. Leurs pattes, longues et grêles, donnent encore des signes d’irri- tabilité quelque temps après qu’on les a arrachées. Is ont, en général, leurs tarses grêles et multiarti- culés. Les faucheurs ne filent point, vivent de proie, et se rencontrent par terre, sur les plantes et sur les murs. [Le genre Phalangiuwm a été beaucoup subdivisé par les Entomologistes modernes ; Kirby n’y a con- servé que les espèces dont les palpes sont filiformes et sans épines, les pattes rapprochées et à hanches semblables et contiguës à leur naissance, le corps ovoïde ou orbiculaire, et l'abdomen lisse. Cette ré- forme a élé adoptée par Latreille et par Perty, qui a publié, dans l'ouvrage de Spix et Martius sur le Brésil, un (ravail considérable sur les Phalangides. E.] ESPÈCES. 1. Faucheur des murailles. Phalangium opilio. Ph. corpore ovato, griseo-rufescente, sublüs albo ; tu- berculo oculifero spinulis coronato. Phalangium cornutum. Lin. Fab. Syst. 2.p. 430. (mas.) Phalangium opilio. Lin. Fab. Syst. 2. p. 429. (femina.) Phalangium opilio. Lat. Gen. 1. p. 137. Le faucheur. Geoff. 2. p. 627. pl. 20. f. 6. n° 0. mas, p. [emina. * Latreille. Biographie des faucheurs. p. 377. — Règne anim. de Cuvier. t. 4. p. 281. * Phal. cornutum. Hermann. Mem. apterol. p. 98. pl. 5. fig. O. P. Q.etpl.o. f. K; PA. parielinum (fem.) p. 102. pl.8. f. 6. U. Treviranus. Vermischte schriften B, 1. (,1,f, 1-5. 297 * Perty. Delectus animalium articulatorum quæ in itinere per Brasiliam collegerunt Spix et Martius. p. 203. Habite en Europe. Fort commun. 2. Faucheur rond. Phalangium rotundum. Ph. corpore orbiculato-ovali, suprà rufescente, luber- culo oculifero lævi. Phalangium rotundum. Lat. Gen. 1. p. 139. Phalangium rufum. Herm. Aptérol. p. 109. pl. 8.f, r. * Perty. pl. 203. Habite en France, dans les bois, les lieux couverts. 5. Faucheur à quatre dents. Phalangium quadri- dentatum. Ph. corpore ovali, depresso, obscurè cinereo ; tuberculo oculifero, basi tantüm spinoso. Phalangium quadridentatum. Fab. Suppl. p. 293. Phalangium quadridentalum. Lat. Gen. 1. p. 140. * Herb. 3e part. p. 13. * Léon Dufour. Ann. des Sc. nat. t. 22. p.388. * Perty. op. cit. p. 402. Habite en France, sous les pierres. Etc. * Ajoutezplusieurs espèces décrites et fgurées par Herbst, par M. Savigny, dans le grand ouvrage sur l'Égypte (Arach. pl. 9.) par Léon Dufour, dans les Annales des Sciences naturelles (17° sér., t. 22.), et par Griffith dans sa traduction anglaise du Règne animal de Cuvier. [ Plusieurs genres nouveaux ont été établis aux dépens des Arachnides qui, dans la classification de Lamarck, rentreraient dans la division des Faucheurs ; tels sont les groupes suivants. + Genre Goworerre. Gonoleptis. Le genre Gonolepte, établi par Kirby, comprend les Phalangides dont les palpes sont épineuses, les pattes postérieures éloignées des autres, et à han- ches grandes soudées entre elles, et tantôt épineu- ses, tantôt mutiques, le céphalothorax triangulaire et épineux en arrière, et enfin l'abdomen caché en entier. Le type de cette division est le : Esp. Gonoleptis horridus. Kirby. Trans. of the Linn. soc. London. vol. 12. p. 452. pl. 22. fig. 16. Ajoutez G. aculeatus. Kirby. loc. cit. G. spinipes. Gray ap. Griffith. Anim. Kingd. Arach. pl. 20. fig. 1; Perty. p. 205. pl. 39. fig. 12. G. armatus. Perty. loc. cit, pl. 39. fig. 14. G. chilensis. Griffith. Op. cit. pl. 20. fig. 2; Faucheur acanthope. Quoy et Gaim. Voy. de l'Uranie. pl. 82. fig. 2 et 3. Etc. + Genre Gonrosome. Goniosoma. Ce genre est caractérisé par des palpes épineuses et beaucoup plus longues que chezles précédents; des pattes très-longues et subégales, celles de la der- 298 nière paire éloignées des autres et des hanches mutiques; le céphalothorax est triangulaire ou épi- neux en arrière et sur les côtés ; abdomen caché en entier. Esp. Goniosoma varium. Perty. p. 208. pl, 10. fig. 4. G. squalidum, Perty. Etc. T Genre Cosmète. Cosmetus. Perty range dans ce genre les Phalangides qui ont les palpes mutiques et courtes ; les mandibules re- couvrantes; les pattes longues, grêles, subégales, celles de la dernière paire écartées des autres, ct les hanches mutiques ; enfin le corps subtriangu- laire, un peu convexe, et l'abdomen caché. Esp. Cosmetus piclus. Perty. p. 208. pl. 4o. fig. 5. Etc. + Genre Discosome. Discosoma. Cette division générique, établie par le même auteur, comprend les Phalangides dont les palpes sont courtes et mutiques comme dans le genre pré- cédent, et ceux dont les pattes sont assez longues, égales et à hanches mutiques, le céphalothorax avec orbiculaire et mutique. Esp. Discosoma cincla. Perty. p. 209. pl. 40. fig. 6. + Genre Osrracire. Ostracidium, Le genre Ostracidium de Perty se compose des Phalangides qui ont les palpes épineuses ; le cépha- lothorax déprimé, clypéiforme, rétréci en avant, tronqué et mutique en arrière; l'abdomen caché en entier par le céphalothorax; les pattes assez courtes, celles de la dernière paire éloignées des autres, et les hanches renflées et épineuses. Esp. Ostracidium fuscum. Perty. p. 206. pl. 4o. fig. 1. ©. succineum. Ejusd. p. 202. ji Genre Eusarce. Eusarcus. Les Eusarces du même auteur sont des Phalangi- des dont les palpes sont épineuses comme chez les précédents, mais dont le corps est subovale, con- vexe et épais ; l'abdomen en partie caché par le céphalothorax, et épineux ou tuberculeux en ar- rière ; enfin dont les pattes sont inégales, les pos- HISTOIRE DES ARACHNIDES. térieures éloignées des autres, et Les hanches muli- ques. Esp. Eusarcus grandis, Perty. op. cit, p. 206. pl. 40. fig. 2. Lusarcus pumilio. Perty. p. 203. + Genre Sryene. Séygnus, Enfin le genre Stygnus du même offre les carac- tères suivants: palpes épineuses, mandibules grandes et épaisses, pattes inégales, les postérieures éloi- gnées des autres, et les hanches renflées vers le bout et légèrement épineuses ; céphalothorax épi- neux en arrière, abdornen en majeure partie caché par le céphalothorax. Esp. Stygnus armatus. Perty. p. 207. pl. 40. fig. 3. E.] —_—"“2—— LES PYCNOGONIDES, Corps allongé, partagéen quatre segments distincts. Huit pattes pour la locomotion dans les deux sexes ; en outre, dans les femelles, deux fausses paltes pour porter les œufs. Quatre yeux lisses, silués sur un tubercule. Les Pycnogonides forment, parmi les Arachnides exantennées trachéales, une petite famille très-singu- lière, qui tientd’une part aux Faucheurs aveclesquels Linné l'avait réunie, et de l’autre, qui semble se rapprocher, par ses rapports, de certains Crustacés, tels que les Cyames et les Chevroles. Effectivement. au lieu d’être intermédiaires entre les Faucheurs et les Faux Scorpions, les Pycnogonides nous parais- sent présenter un rameau latéral, avoisinant les Faucheurs, et qui se dirige vers les Crustacés qui viennent d’être cités; mais ilne s’ensuit pas que ce soit de ce rameau que les Crustacés tirent leur ori- gine. Ces singulières Arachnides vivent dans la mer. Leur corps est allongé, linéaire, divisé en quatre segments distincts, dont le premier, qui tient lieu de têle, se termine par une bouche tubulaire avancée, ayant au moins des palpes et souventaussi des man- dibules. Ce premier segment offre sur le dos un tubercule portant, de chaque côté, deux yeux lis- ses. Le dernier segment du corps est pelit, et se termine en cylindre percé d’un petit trou à son extrémité. Comme ces animaux n’offrent point de stigmates particuliers, c’est probablement par l’ex- trémité postérieure du corps (1) qu'ils respirent. (1) Ou plutôt par la peau. PYCNOGONIDES. [ Les Pycnogonides nous paraissent avoir plus ! d’analogie avec les Crustacés qu'avec les Arach- nides, et nous croyons que c’est dans Ja classe for- mée parles premiers, qu’il faudraitles ranger. C’est aussi l'opinion de M. Walckenaer, qui a décrit avec soin la structure extérieure de quelques-uns de ces animaux ( Voyez ses Mémoires sur les animaux sans vertèbres, première partie), et nous avons signalé une particularité remarquable dans la con- formation de leur tube digestif (Voyez le Règne animal de Cuvier, t. 4. p. 277, note). E.] Les Pycnogonides se trouvent parmi les plantes marines, quelquefois sous les pierres près des ri- vages, quelquefois aussi sur des cétacés. On n’en connait encore que les trois genres suivants, NYMPHON. (Nymphum.) Bouche ayant un tube ayancé, cylindracé-coni- que, tronqué, à ouverture triangulaire. Deux man- dibules biarticulées, terminées en pince. Deux palpes à cinq articles. Quatre yeux. Corps étroit, linéaire, divisé en quatre segments. Huit pattes très-longues dans les mâles ; dix paltes dans les femelles, dont deux fausses et ovifères. Os tubo porrecto, cylindraceo-conico, truncato ; apertur& triangulari. Mandibulæ duæ biarticu- lalæ, apice chelatæ. Palpi duo, quinquearticulati. Oculi quataor. Corpus angustum, lineare, segmentis quatuor divisum. Pedes longissimi : octo in masculis, de- cem in feminis, quorum duo spuri, ovifert. Ogsenvarions. Quelque singulière que soit la forme des Nymphons, ce sont de véritables Arach- nides, ayant de l’analogie avec les Faucheurs, ce qu'indiquent leurs yeux lisses, posés sur un tuber- cule commun, Comme ces animaux ont des pattes très-longues et sont aquatiques, leurs mouvements ne peuvent être que fort lents. ESPÈCE. 1. Nymphon grossipède. Nymphum grossipes. N. corpore glabro; pedibus longissimis. Phalangium grossipes. Lin. Nymphum grossipes. Fab. Syst. ent. 4. p. 417. Pycnogonum grossipes. Mull. Zool. dan. tab, 119. £. 5-0. Oth. Fab. Fauna groenl. p. 229. * Nymphon grossipède, Lat. Hist. nat., etc., 7. p. 333. pl. 65.f, 2. (1) C'est dans le volume du Zoological miscellany que Leach a publié ces deux espèces de Pycnogonides; son genre 4m- mothea diffère de celui des Nymphons, en ce que les appen- 299 * Nymphon grossipes, Savigny. Mém. sur les animaux sans vertèbres, première partie, p. 55. pl. 5. fig. 2. * Sabine. Append. du voyage du cap Parry. p. 47. Habite la mer de Norwége (et nos côtes). Onsenv. Le nymphum gracile. Leach. Arach. cephalost., pl. 23. (* Zool. miscel. €. 1. pl. 19. fig. 1. Latreïlle. Encyclop. pl. 337.fig. 5. Griffith. Anim. kingd. Arach. pl. ar. fig. 4) etson Ammothea caroliniensis, ibid. (*Zool. miscel., t. 1. pl. 13. Lat. Encyclop. pl. 351, fig. 5) paraissent être deux espèces de notre genre (1). PHOXICHILE, ( Phoxichilus.) Bouche ayant un tube avancé , subconique, et à deux mandibules, soit en griffe, soit didactyles. Point de palpes. Quatre yeux lisses. Corps sublinéaire, divisé en quatre segments. Huit pattes très-longues dans les deux sexes. Dans les femelles deux petites pattes de plus, repliées en dessous. Os tubo porrecto, subconico, mandibulisque dua busvel uniungulatis, vel chelatis. Palpinulli, Oculi quatuor simplices. Corpus sublineare, segmentis quatuor divisum. Pedes octo longissimi in utroque sexu; duo præ- tereà parvuli spurii subtüs inflexi in feminis. Ozservarrows. Les Phoxichiles ne paraissent dif- férer des Nymphons que parce qu’ils n’ont point de palpes. Ils ont aussi leurs pattes locomotrices fort longues ; mais dans les espèces observées, ces pattes sont hérissées de poils ou de spinules, Dans une espèce, peut-être ce qu'on nomme des mandibules ne sont que des palpes ; dans ce cas, les phoxichiles offriraient, soit des palpes sans mandibules, soit des mandibules sans palpes, et leur genre serait tou- jours distinct. ESPÈCES. 1. Phoxichile spinipède. Phoxichilus spinipes. Ph.corpore glabro ; mandibulis biarticulatis, cheliferis ; pedibus longissimis, spinosis. Pycnogyonum spinipes, Oth. Fab. Fauna groenl. p. 232 : Phalangium aculeatum. Montagu. Act. soc. Linn, 9. p- 100. tab. 5.f. 8. An nymphum hirlum ? Fab, Syst. ent. 4.p. 417. * Sabine. op. cit. p. 48. Habite la mer de Norwége, près des rivages. Cette espèce paraît avoir de véritables mandibules sans palpes. 2, Phoxichile monodactyle. Phoxichilus monodac- tylus. Ph. corpore glabro; mandibulis articulatis ungulo unico terminalis; pedibus longis spinosis. dices chélifères, situés de chaque côté de la bouche, sont plus courts que le bec, et ont le premier article très-petit. Phalangiun spinosum. Mont. Act. soc. Linn. 9. p. 107 (ab: 5: f. 7. Habite l'Océan boréal. Les mandibules ici ont plus de deux articles, ne sont point en pince, et semblent palpi- formes. Cene peut être un des 7ymphum de Fabricius, d’après son caractère générique. * Ajoutez le Phoxichilus proboscideus. Sabine. op. cit. p. 48. PYCNOGONON. (Pycnogonum.) Bouche à tube simple, conique, tronqué, avancé; n'ayant ni mandibules, ni palpes distinctes. Quatre yeux lisses, rapprochés. Corps allongé, un peu épais, rétréci postérieure- ment, divisé en quatre segments : le dernier plus allongé. Huit pattes pour la locomotion, à peine plus longues que le corps. Os tubulo simplici, conico, truncato, porrecto ; mandibulis palpisque nullis distinctis. Oculi qua- tuor simplices congesti. Corpus elongatum, crassiusculum, posticè an- gustatum, segmentis quatuor divisum : ultimo lon- giore. Pedes octo gressorti, corpore vix longiores. Osservarions. Le Pycnogonon, qu'on à d’abord regardé comme un pou, que Linné ensuite a rangé parmi ses Phalangium, ressemble au cyame par son aspect, et appartient néanmoins aux Pycnogo- nides, parmi lesquelles il constitue un genre très- distinct. ESPÈCE. 1. Pycnogonon des baleines. Pycnogonum balæ- narum. Lat. Gen. 1. p. 144. Fab. Ent. syst. 4. p. 416. Mull. Zool. dan. 119. 10—12. femina. Leach. Arachn. cephalos. pl. »3. Phalangium balænarum. Lin. Habite l'Océan européen, près des côtes, sous les pierres, et se trouve sur les baleines. LES FAUX SCORPIONS. Le dessus du corps partagé en trois segments, dont l’antérieur est plus grand et en forme de corselet. Abdomen très-distinct et annelé. Deux mandibules en pince. Deux palpes très-grandes, en forme, soit de pattes, soit de bras chéliferes. Les Faux Scorpions tiennent autant aux phalan- gides que les Pycnogonides ; maisils continuent la série, etsemblent, par leurs grandes palpes, annon- cer le voisinage des Pédipalpes dont les Scorpions font partie. HISTOIRE DES ARACHNIDES. Les Arachnides dont il s'agit se distinguent faci- lement des Phalangides, parce qu’elles ont l'abdo- men bien distinct du corselet. Elles n'ont point, comme les Pycnogonides, le corps linéaire, partagé en quatre segments, et deux fausses pattes dans les femelles. Leurs yeux sont au nombre de deux ou de quatre. Ces animaux sont terrestres, courent avec agilité , et ont la morsure venimeuse, ou au moins malfai- sante. On n’en connaît que les deux genres suivants. GALÉODE. (Galeodes.) Deux mandibules très-grandes, avancées, droites, terminées par de grandes pinces. Deux palpes fili- formes, pédiformes,plus longues que les mandibules, obtuses et sans crochets à leur extrémité. Deux mä- choires. Lèvre inférieure ou langue sternale un peu saillante entre les mâchoires. Deux yeux sur un tu- bercule du corselet. Corps oblong , mou, velu. Abdomen distinct. Huit pattes : les deux antérieures sans crochets. Mandibulæ duæ maxime, porrectæ, subparallelæ, chelis validissimis lerminatæ. Palpi duo filiformes, pediformes, mandibulis longiores, apice obtusi exungulati. Maxillæ duæ. Labium (linqua sterna- lis. Say.) inter maxillas subexsertum. Oculi duo thoracis tuberculo impositi. Corpus oblonqum, molle, villosum ; abdomine dis- tincto. Pedes octo : duobus anticis apice muticis. Osservarions. Le genre des Ga/éodes, établi par Olivier, embrasse des Arachnides fortremarquables par les deux mandibules grandes et épaisses qui s’a- vancent antérieurement, et par leurs palpes, qui ressemblent à des pattes antérieures. À l'aspect de ces animaux, on leur attribuerait dix pattes, dont les quatre antérieures seraient sans crochets; mais les deux prétendues pattes antérieures sont de véri- tables palpes. La pince qui termine chaque mandi- bule est formée de deux doigts cornés, dentés au côté interne. Les pattes de ces animaux sont lon- gues, un peu grêles, et, sauf la première paire, leur tarse est Lerminé par deux crochets. On observe un stigmate de chaque côté du corps, près de la se- conde paire de pattes. Les Galéodes effrayent par leur figure hideuse, et surtout par leur vivacité à courir ; il est probable que leur morsure est très-venimeuse. On les trouve dans les lieux sablonneux des pays chauds de l’an- cien continent. ESPÈCES. 1. Galéode arantoïde. Galeodes araneoïdes. G. villosus, cinereo-flavescens ; abdomine glabro. Phalangium araneoides. Pall. Spicil. Zool. fase, 9. p 37. tab. 3. f. 7—0. Galéode arauéoïde. Oliv. Encycl. ne r. FAUX SCORPIONS. Lat. Gen. 1. p. 135. et Hist, nat. etc., vol, 7. p. 313. pl. 65. f. 1. Solpuga araneoides. Fab. Syst. ent. suppl. p. 295. * Heérbst. €. 1. p. 371. fig. 2. * Audouin,. Dict. classiq. d’hist, nat. t. 7. p. 118, pl. 67. fig. 5 et 6. *“ Savigny. Arachn. de l'Égypte. pl. 8. fig. 7. * Hahn. Arachnides. pl. 73. fig. 164 et 74. fig. 165. * Solpuga arachnoïde. Walckenaer. Ins. apt. pl. 26. f. 41. Habite le Cap de Bonne-Espérance, et dans le Levant. On la dit très-venimeuse. 2, Galéode fatale. Galeodes fatalis. G.chelis horizontalibus; abdomine depresso , villoso. Solpuga fatalis. Fab. Syst, ent. suppl. p. 293. Herbst. Monogr. solp. t.1.f.1. Habite au Bengale. 3. Galéode chélicorne. Galeodes chelicornis. G. chelis verticalibus, cirrhiferis ; abdomine lanceolato, villosissimo. Solpuga chelicornis. Fab. Syst. ent. p. 294. An galeodes setigera ? Oliv. Encyc. n° 2. Habite l'ile d'Amboine, Ajoutez : “ Galeodesdorsalis. Latreille; G.intrépide, Léon Dufour. Ann. des Sc. physiq. de Bruxelles. t. 4. p.350. pl. 69. fig. 17. * Solpuga melanus. Oliv. Voy. dans l’empire ottoman. pl. 42. fig. 5. Savigny. Arachn. de l'Égypte. pl. 8. fig. 9. * Galeodes spinipalpis. Griffith. Règne anim. Arach. pl. r. fig. 4.Guérin. Iconogr. Arach. pl. 3. fig. 4. Et p'usieurs espèces figurées par M. Savigny, dans le grand ouvrage sur l'Égypte, par M. Walckenaer dans son Hist, des insectes aptères. p. 27. etc. PINCE. (Chelifer.) Mandibules courtes, didactyles au sommet. Deux palpestrès-longues,à cinqarticles. coudées, en forme de bras, chélifères à leur extrémité. Denx mâchoires conniventes. Deux ou quatre yeux placés sur les côtés du corselet. Corps ovale, rétréci en pointe antérieurement, aplati, ayant l’abdomen annelé. Huit pattes, à tarses terminés par deux crochets. Mandibulæ breves, apicedidactylæ. Palpi duo lon- gissimi, quinque articulati, fracti, brachiiformes, apice cheliferi. Maxillæ duæ conniventes. Oculi duo aut quatuor thoracis lateribus insert. Corpus ovatum, anticè angustalo-acutum, depres- sum ; abdomineannulato. Pedes octo ; tarsis biungu- latis. Osservarions. Les Pinces sont de petites Arach- (1) C'est probablement le supplément de l’Encyclopedia Bri- Lannica que Lamarck a voulu citer ici. Leach a donné plus tard | à la même espèce le nom d’Obisium orthodactylum (Zool.Mis- | gel. vol, 3, p. 5r. pl. 141. fig. 2.) et y rapporte le Chelifer : 301 nides que l’on placerait parmi les Pédipalpes, si elles respiraient par des branchies. On les prendrait pour de petits Scorpions sans queue, ayant, comme les Scorpions, deux grands bras avancés, terminés en pince. Ces petites Arachnides courent assez vite, et souvent vont de côté ou à reculons comme les crabes. On les trouve sur les pierres, les écorces d'arbres et dans les maisons, entre les vieux papiers, les vieux meubles où elles se nourrissent d’insectes. [A l’exemple de Hermann, on a divisé ce genre en deux groupes : les Cnéirères proprement dils, qui ont le corps déprimé, deux yeux, les tarses d’un seul article, etc.; et les Onrstes (Obisiwm, Leach) qui ont le corps subcylindrique, quatre yeux, les tarses biarticulés, etc. E.] ESPÈCES. 1. Pince cancroïde. Chelifer cancroides. Ch. thorace lineà transvers@ impressé bipartilo ; abdo- mine glabro. Phalangium cancroides. Lin. Geoff. 2. p. 618. Chelifer. Scorpion araignée. Lat. Gen. 1.p. 132. n°1. Pince cancroïde. Lat. Hist. nat., ete. 7.p. 141. pl.61.f. 2. Scorpio cancroïdes. Fab. Syst. ent. 2. p. 436. * Obisiecancroïde. Walckenaer. Faune. Paris. t. 2.p. 252. * Treviranus. op. cit. t. 1. pl.2. fig. 6, 7. * Chelifer cancroides. Duméril. Dict. des Se, nat. Insec. pl. 56. n° 47. * Guérin. Encyclop. t. 10. p. 132. * De Théis. Ann. des Sc. nat. t. 27. p. 69. pl. 3. fig. 1. * Griffith. Anim. Kingd. Arach. pl. 25. fig. 2. Habite en Europe, dans les maisons, etc. Espèce com- mune. 2, Pince fasciée. Chelifer fasciatus. Ch. thorace line transvers& subdiviso ; abdomine pilis spatulatis transversè fasciato ; chelis basi turgïdis. Chelifer fasciatus. Leach. Arachn. cephalost. pl. 23. Scorpio hispidus. Natur. hist. 5. tab. 5, fig. F. * Encyclop. brit. Sup. pl. 22. “ Chelifer Geoffroy. Leach. Zool. mis, 1. 3. p. 5o. pl. 142. fig. 1. * Hahn. Arach. t. 2. pl. 60. fig. 39. Habite en Europe. 5. Pince cimicoïde. Chelifer cimicoides. Ch. thorace lineà transvers& diviso; brachiis mediocri- bus ; chelis ovatis. Scorpio cimicoides. Fab. Syst. ent. 2. p. 436. Herm. Aptérol. pl. 7. f. 9. Chelifer cimicoïdes. Latr. Gen. 1. p. 133. * Guérin. Encyclop. & 10.p 133. Habite en Europe, sous les pierres, les écorces. Etc. V. l’Obisium trombidioides. Leach. Arach. cepha- lost. pl. 23. (r) Voyez aussi le Chelifer trombidioides. Lat. Gen. 1. p. 133. trombidioides de Latreïlle, ainsi que le Cel. ischnocheles de Hermann (Apterol. p. 118. pl.6. fig. 14). M. de Théis a donné une description détaillée de cette espèce dans les Annales des Sciences Naturelles, t. 27, p. 63. (pl. 1, fig. 3.) 302 + Ajoutez : * Chelifer Herm. Leach. Zool. miscel, t. 3. p. 49. pl. 142. fig. 3. * Chelifer Latreillii. Leach. loc, cit. fig. 5 * Chelifer Olfersii. Leach. loc. cit. pl. 142. fg. 2. * Chelifer muscorum. Leach. loc, cit. pl. 142. fig. 4. — De Théis. Ann. des Sc. nat. 1e série, €. 27. p. 66. pl. 1. fig. 4. *“ Chelifer scorpioides. De Théis. loc, cit. p. 93. pl. 3. fig. 2. * Chelifer parasila. Griffith. Anim. Kingd. Arach. pl. 25. fig. 1. * Chelifer nepoides. Herm. Apter. p. 116. pl. 5. fig. Q. — De Théis, loc. cit. pl. 3. fig. 3. * Chelifer ivoides. Hahn. op. cit. p. 53. pl. 60. fig. 140. ORDRE PREMIER. ARACHNIDES EXANTENNÉES-BRANCHIA- LES: Point d'antennes. Des poches branchiales pour la respiration. Six à huit yeux lisses. Dans les Arachnides de cet ordre, l’organisation a obtenu un avancement bien plus grand encore que dans celle des ordres précédents, et la différence est si grande que l’on pourrait être tenté d’en for- mer une classe. En effet, non-seulement ces animaux respirent par de véritables branchies, et n’offrent plus de trachées sous quelque forme que ce soit (1); mais ils possèdent un système de circulation déjà éminememment ébauché, puisqu'on leur observe un cœur allongé, dorsal et contractile, d’où partent, de chaque côté, des vaisseaux divers. Deux à huit ouvertures stigmatiformes, situées sous le ventre de l’animal, donnent entrée au fluide respiratoire, qui pénètre dans autant de petites po- ches particulières ; et comme les parois intérieures de ces poches sont munies de petites lames saillantes et vasculifères, le sang y vient recevoir l'influence de la respiration. Ce sont là les branchies de ces Arachnides, et l’on sait que le propre de cet organe respiratoire, partout si diversifié dans sa forme, est de pouvoir s’accommoder à respirer, soit l’eau, soit l’air même. La bouche des Arachnides exantennées-branchia- les offre toujours deux mandibules, deux mâchoi- res, deux palpes et une lèvre. Leur tête se confond avec la partie antérienre du tronc, et leurs pattes sont au nombre de huit. A — —— ———————— —"… ————————".———————" ——— —— (1) Quelquefois il existe chez ces animaux des trachées en même temps que des poches branchiales, Voyez les Cbserva- HISTOIRE DES ARACHNIDES. Ces animaux vivent de proie, ont un aspect hi- deux, et leur morsure ou leurpiqüre, toujours plus ou moins malfaisante, est, dans certaines espèces, surtout dans les pays chauds, susceptible de pro- duire des accidents graves. On divise cet ordre en deux sections, qui consti- tuent deux familles particulières, savoir : Ire Secr. Les Pédipalpes ou les Scorpionides. Ile Secr. Les Fileuses ou les Aranéides. PREMIÈRE SECTION. LES PÉDIPALPES OU SCORPIONIDES. Deux palpes très-grandes, en forme de bras avan- cés, terminées en pince ou en griffe. Abdomen à anneaux distincts, dépourvu de filière. Organes sexuels situés à la base du ventre. Les Pédipalpes ont été aussi nommés Scorpioni- des parce qu'ils comprennent le genre des Scorpions etqu'ils y tiennent par plusieurs rapports. Ces Arach- nides , fort remarquables par leurs grandes palpes qui s’avancent en forme de bras, paraissent avoi- siner les Aranéides par leurs rapports ; mais elles s’en distinguent toutes, parce que leurs palpes ne portent jamais les organes sexuels mâles, qu’elles ne filent point, qu’elles manquent effectivement de filière; enfin, parce que leur abdomen est dis- tinctement annelé. Comme elles ont plus de quatre yeux, on ne les confondra point avec les Faux Scorpions quiont, comme elles, des palpes grandes et avancées. Ces Arachnides sont très-suspectes , et l’on a lieu de craindre leur morsure ou leur piqüre. Parmi elles, on distingue les genres Scorpion, Thélyphone et Phryné : en voici l'exposition. SCORPION. ( Scorpio.) Deux palpes grandes, épaisses, en forme debras, à dernier article plus épais et en pince. Mandibules courtes, droites et aussi en pince. Mâchoires cour- tes, arrondies. Six ou huit yeux. Corpsoblong,divisé en plusieurs segments, et muni postérieurement d’une queue allongée, noueuse, terminée par un aiguillon arqué. Deux lames pec- tions de M. Dugès consignées dans la nouvelle édition du Règne animal de Cuvier, Arachnides, pl. 4. E. PEDIPALPES OÙ SCORPIONIDES. 905 tinées et mobiles, insérées sous le ventre à la base de l'abdomen. Huit stigmates : quatre de chaque côté. Huit pattes. Palpi duo magni, crassi, brachia æmulantes : articulo ultimo crassiore, chelato. Mandibulæ bre- ves, rectæ, chelatæ. Maxillæ breves,rotundatæ. Oculi sex aut octo. Corpus oblongum, segmentis pluribus divisum, posticè caudatum : caudà elongaté , nodos&, aculeo arcualo terminaté. Lamine duæ pectinatæ, mobiles, änfrà basim abdominis inserlæ., Stigmata octo : utrin- que quatuor. Pedes octo. Onservarions. Aucun genre n’est plus remarqua- ble que celui des Scorpions ; les espèces qu'il com- prend sont aux autres Arachnides branchiales ce queles Écrevisses sont, par leur figure, aux crustacés brachiures. Aussi, de même que les Aranéides ou les Arachnides fileuses rappellent la figure des cra- bes, de même les Scorpions rappellent, en quelque sorte, celle des Écrevisses. Néanmoins, les Scor- pions sont des animaux hideux, toujours à craindre, dangereux, surtout dans les climats-très chauds, par la piqüre qu'ils peuvent faire avec l’aiguillon dont leur queue est armée. En effet, on observe sous l'extrémité de cet aiguillon deux petits trous ser- vant d’issue à une liqueur venimeuse. Les Scorpions ont le corps allongé ; le corselet composé de quelques plaques dont l’antérieure, plus grande, est échancrée antérieurement; l'abdomen annelé; la queue plus longue et plus étroite que l'abdomen. Leurs yeux sont situés de manière qu'il y en a deux ou trois de chaque côté sur le bord an- térieur du corselet, et deux plus gros queles autres, rapprochés et placés sur le milieu du corselet. Les deux peignes, situés près de la naissance du ventre, varient dans le nombre de leurs dents selon les es- pèces (1). Ces animaux sont très carnassiers, saisissent avec leurs serres les cloportes et les insectes qu’ils ren- contrent, les piquent avec l’aguillon de leur queue, et les font passer entre leurs mandibules pour les dévorer. On les trouve à terre, sous les pierres ou d’autres corps et dans l’intérieur des maisons, se cachant sous des meubles et fuyant la lumière. On n'en voit point dans les pays froids de l'Europe, mais seulement dansses régions australes eten Afri- que, elc. [Ce groupe naturel a été subdivisé par Leach, et plus récemment par MM. Ehrenberg et Hemprick, d’après le nombre des yeux ; cesnaturalistes ne con- servent le nom générique de Scorpions qu'aux es- pèces pourvues de six yeux, et donnent le nom de Buthus à celles qui en ont huit; les Scorpionides qui ont dix yeux constituent le genre Centrarus ; enfin MM. Ebrenberg et Hemprick désignent sous (x) Pour plus de détails sur l'organisation des Scorpions, voyez les Mémoires de Tréviranus (7’ermischle Schriften) de M. Léon Dufour (Journal de Physique, 1817.) etc. E. le nom d’'Androctonus les espèces portant douze yeux. Ces caractères ne paraissent pas coïncider avec des différences importantes dans l’ensemble de l'organisation, et ne méritent peut-être pas de ser- vir de base pour l'établissement de divisions géné- riques, E.] ESPÈCES. 1. Scorpion d'Afrique. Scorpio afer. S. nigricans ; pectiñibus tredecimdentatis ; manibus sub- cordatis, scabris, pilosis ; oculis octo. Scorpio afer. Lin. Fab. syst. ent. 2. p. 434. * Roes. Ins. 3. tab. 65, Séba. Mus, r. t. 70. f. 1.4. Latr. Hist. nat., etc:, vol. 7. p. 120. pl. 6o. f, r. Ejusd. Encyclop. pl. 262. fig. r. * Règne anim. t. 4. p.270. etc. * Griffith. Anim, Kingd. Arach, pl. 1. fig. 2. * Guérin. Iconograph. Arach. pl. 3. fig. 2. * Buthus afer. Koch. Arachnides (suite de l'ouvrage de Hahn.) t.3. pl. 17: pl. 50. fig. 195. Habite en Afrique et dans les Grandes Indes. C'est la plus grande des espèces. 2. Scorpion d'Europe. Scorpio europœus. S. fuscus ; pectinibus novem dentalis ; manibus unqula- Lis ; oculis sex. Scorpio europœus. Lin. Fab. syst. 2. p. 435. Latr. Cen. 1. p. 130. *“ Ejusd. Encyclop: pl. 262. fig. 4. Règne anim. t. 4. p. 270. Herbst. naturgi Skorp. tab. 3. f. 1-2. Habite l'Europe australe. 5. Scorpion jaunâtre. Scorpio occitanus. S, flavescens; pectinibus viginti oclo dentibus; caudé corpore longiore, lineis elevalis instructà. Scorpio occitanus. Amor. Lat. gen. 1. p. 142. Scorpio tunelanus. Herbst. nat. skorp. t. 3. F. 3. * Scorpio occitanus. L. Dufour. Journ. de physiq. 1817. * Leach. Edimb. Encycel. L. 7. p. 428. “ Buthus occitanus. Ejusd. zool. mis. t. 3. p. 53. pl. 143. Habite l’Europe australe, l'Espagne, la Barbarie. Il n'a que six yeux. 4. Scorpion à bandes. Scorpio fasciatus. S. abbreviatus ; dorso fasciis albis fuscisque variegalo ; pectinibus octodentalis ; oculis seplem ; caudä gracili, abdomine breviore. Habite aux environs de Cette, en Languedoc. Cette espèce, bien distincte du Scorpion d'Europe, semble avoir des rapports avec le S. maurus de Fabricius. L'animal a trois petits yeux en ligne transverse sur le milieu du corselet, et deux de chaque côté. Son dos présente quatorze bandes (ransverses, les unes très-brunes, et les autres blanches; celles-ci sont un peu moins larges. Le corps est blanchâtre en dessous; chaque peigne a huit dents. Etc. Ajoutez : “Scorpio bahiensis. Perty. Delectus. p. 200. pl. 39. fig. 1x. * Butlius palmatus. Hempr. et Ehrenb. symbol. physica. Animalia articulata, Arach. pl. 1. fig. 1. *“ Buthus spinifer. Eorumdem,. loc. cit, pl. ». fig. 2. * Buthus filum. Eorum. loc. cit pl. 3. fig. 3: * Androctonus quinquestriatus. Eorumd. loc. cit. pl. v. fig. 5. * Androclonus tunetanus. Eorumd,. loc, cit. — #, tune- tanus ? Herbst. 111. fig. 3. S, occitanus? Audouin, Égypte. Arach. pl. 8. fig. v. * Androctonus macrocentrus. Hem. et Ehren, loc. cit, pl. r. fig.6. *“ Androclonus thebanus. Ecrumdem. loc. cit. pl, r. fig. 4. *“ Androctonus citrinus. Eoramdem. loc. cit. pl. 2. fig. 2. * Androctonus funestus. Eorumdem. loc. cit. pl. 2. fig. 3. *“ A. liosoma. Eorumdem. loc. cit. pl. 2. fig. 6. * A. melanophysa. Ecrumdem. loc. cit. pl. 2. fig. 8. * A. bicolor. Eorumdem. loc. cit. pl. 2. fig. 4.— 5. aus- tralis. Audouin. ap. Savigny. Eg. Arach. pl. 8. fig. 8. *“ A. scaber. Hemp. et Ehrenb. oc. cit. pl. 2. fig. 7. * A. variegalus. Guérin. Magas. de z0ol. t. 2. cl. VIII. pl. 2. [Le comte Sternberg a découvert récemment dans le terrain houiller des environs de Rodnitz en Bo- hême, des Scorpions fossiles qui diffèrent àquelques égards des espèces actuelles, et qui ont recu ie nom générique de CxccorarALuUSs, à raison de la disposi- tion presque circulaire de leurs yeux, dont le nom- bre est de 12 commie chez les Androctones (Voyez Actes du musée de Bohême, août 1855, et Buckland. Géol. and Minéral. p4 406. pl. 46’). E.] THÉLYPHONE. (Thelyphonus.) Deux palpes en forme de bras, plus courtes que les pattes, terminées en pince. Mandibules écailleuses, en pince. Deux mâchoires conniventes. Huit yeux. Corps oblong, corselet ovale; abdomen annelé, terminé postérieurement par une soie articulée, et caudiforme. Huit pattes. Palpi duo brachia œmulantes, pedibus brevio- res, apice chelati. Mandibulæ corneæ, didactylæ. Mazxillæ duie conniventes. Oculi octo. Corpus oblongum ; thorax ovatus ; abdomen an- nulatum posticè setà caudiformi, articulatà termi- natum. Pedes octo. Ogservarions. Quelques rapports qu’aient les 7hé- lyphones avec les Scorpions, ce sont des Arachnides fort différentes. Elles n’ont point de lames pectinées sous le ventre, point d’aiguillon à l'extrémité de leur filet caudiforme. Ces animaux semblent former une transition des Scorpions aux Phrynés. Leurs yeux sont disposés en trois paquets ; leurs pattes antérieures sont longues, menues, tentaculaires. [Chez les Thélyphones, les palpes, en forme de bras, ne présentent pas des organes appartenant, par leurs fonctions, à l'appareil de la génération, Les pattes de la première paire sont dépourvues d’ongle, etontle tarse multiarticulé etfiliforme, tan- dis que lesautres sont robustes et terminées par deux fortes épines ayant la forme de griffes ; l'abdomen est gros, ovalaire, et porte en dessous, près de sa HISTOIRE DES ARACHNIDES. base, les stigmates qui sont recouverts par une pla- | que; enfin les sacs pulmonaires ou branchiaux sont au nombre de quatre ou de huit. E.] ESPÈCE. 1. Thélyphone proscorpion. Zhelyphonus pros- corpio. Phalangium caudatum. Lin. Pall. spicil. zool. fase. 9. p. 80. tab. 3. f. 1-2. Tarantula caudata. Fab. Syst. 2.p. 433. Thelyphonus proscorpio. Lat. Gen. 1. p. 130. Ejusd. Hist. nat., ete., 7, pl. 132. pl. 60. f. 4. * Ejusd. Encycel. pl. 344. fig. 3 et pl. 345. fig. 1,7, 10e 12. * Thelyphonus caudatus. Ejusd. Anim. {. 4. p. 267. etc. “ Griffith. Anim. Kingd. Arach. pl. 1. fig. 3. * Guérin. Iconographie. Arach. pl. 3. fig. 3, * Lucas. Monogr. du genre Thélyphone. Mag. zool. 1835. CI. VIIL. pl. 9. fig. r. Habite aux Indes orientales. Nota. Latreille pense que le Thélyphone des Antilles, que l’on nomme le Vinaigrier à la Martinique, parce qu'il répand une odeur acide, est une espèce particu- lière. Voy. le journal de Physique, juin 1777- * Un jeune entomologiste attaché au Muséum d'histoire naturelle, M. Lucas, vient de publier de nouvelles ob- servations sur ces Arachnides, et d'augmenter considé- rablement le nombre des espèces. Il en a décrit 5 sous le nom de Thehyphonus giganteus (Lucas. Monogr. du genre Thélyphone, voy. dans le Magas. dé zoolog. de M. Guérin, 1835. CI.8. pl.8), de Thel.rufimanus (Lucas. loc. cit. pl. 10. fig. 1), de TAel. rufipes (Lucas, loc. cit. pl.9.fig. 2), de Thel. angustus (loc. cit. pl. 10. fig. 3), et de Thel. Spinimanus (Ejusd. loc. cit. pl. 10. fig. 2). E. PHRYNÉ. (Phrynus.) Deux palpes fort longues, épineuses, onguiculées à leur sommet. Mandibules courtes, droites, didac- tyles. Deux mâchoires divergentes. Lèvre inférieure avancée, fourchue au sommet. Huit yeux. Corps oblong, déprimé. Corselet réniforme. Ab- domen presque pédiculé. Huit pattes. Les deux an- térieures presque filiformes. Palpi duo prælongi, spinulosi, apice unguiculati. Mandibulæ breves, rectæ, didactylæ. Mazxillæ duæ divaricatæ. Labium porrectum, apice furcato. Oculi octo. Corpusoblongum, depressum. Thoraxreniformis. Abdomen subpediculatum. Pedes octo : duobus an- ticis filiformibus. Ogservarrows. On sent queles Phrynés avoisinent de très-près les Aranéides. Elles ont, comme ces dernières, l'abdomen bien séparé du corselet et même presque pédiculé; enfin elles n’ont plus les palpes chélifères. Néanmoins elles ont encore les mandibules didactyles, et leur abdomen est annelé transversalement. Leur défaut de queue et leurs pal- pesles distinguent des Scorpions et des Thélyphones, ARANÉIDES. 505 Ces Arachnides ont la tête confondue avec le cor- selet, le corps glabre, les palpes coudées, les yeux disposés en trois paquets; elles sont probablement très-venimeuses. ESPÈCES. 1. Phryné réniforme. Phrynus reniformis. Ph. palpis spinoso-serratis, corporis longitudine ; pedi- bus anticis longissimis, filiformibus. Phalanqium reniforme. Lin. Pall. Spicil. zool. fase. 9. p- 33. tab. 3. f. 3-4. Tarantula reniformis. Fab. Syst, 2. p. 432. Phrynus reniformis. Lat. Gen. 1.p. 129. * Ejusd. Encyclop. Méth. ins. pl. 344. fig. 1. * Griffith. Anim. Kingd. Arach. pl. 1. fig. 1. * Guérin. Iconogr. Arach. pl. 3. fig. 1. Habite l'Amérique méridionale, les Antilles. 2. Phryné lunulée. Phrynus lunatus. Ph. palpis corporesubltriplo longioribus, apice spinosis; thorace lunato. Phalangium lunatum. Pallas. Spicil. zool. fase. 9. p. 35. tab. 3. F. 5-6. — Tarantula lunata. Fab. p.433. Phrynus lunatus. Latr. Gen. 1. p. 128. ÆEjusd. hist. nat. etc., 7. p. 136. pl. 61. f. r. * Ejusd. Encycl. pl. 343. fig. 2. Habite les Indes orientales, et peut-être aussi l'Amérique. Etc. Ÿ Ajoutez : £ * Phrynus variegalus. Periy. op. cit. p. 200.pl. 39. fig. 10. DEUXIÈME SECTION. LES ARANÉIDES OU ARACHNIDES FILEU- SES, Palpes simples en forme de petites paltes : celles du mâle portant les organes fécondateurs. Mandibu- les terminées par un crochet mobile. Abdomen sans anneaux, ayant quatre à six filières à l’a- nus. Les Aranéides, fort nombreuses et diversifiées, constituent la dernière famille de la classe des Arachnides. Elles nous paraissent les plus per- fectionnées de cette classe, les plus éminemment distinctes ; et quoiqu’elles se terminent en cul-de- sac, n'offrant aucune transition à d’autres classes, elles ont un rapport remarqnable avec les crusta- cés dans leurs organes sexuels toujours doubles sur les individus, quoique, néanmoins, ceux-ci ne soient munis que d’un seul sexe. Leurs organes respira- (1) Latreille a montré que l'opinion de notre auteur n’est pas admissible, et que c'est à des Arachnides qu'il faut attribuer ces fils, Voyez le Règne animal de Cuvier, 2* édition, t, 4, P: 219. E, toires, réduits à un petit nombre de poches bran- chiales [deux seulement] montrent en cela un perfec- tionnement qui ne peut être le propre de ceux qui sont plus nombreux. Ces Arachnides sont distinguées des Scorpioni- des ou pédipalpes, parce qu’elles n’ont ni palpes ni mandibules chélifères; que leurs palpes, quoique saillantes, sont plus courtes que les pattes, et qu’elles sont filiformes, ressemblant à deux petites pattes antérieures; que leurs mandibules sont terminées chacune par un crochet mobile que l'animal replie, soittransversalement sur le bord antérieur et souvent denté de la mandibule, soit au-dessous ; enfin, parce que, sous l'extrémité supérieure de ce crochet, on apercoitune petiteouverture pour la sortie du venin. Ce qui, en outre, caractérise singulièrement les Arachnides, c'est d’avoir, près de l'anus en dessous, quatre à six mamelons qui sont autant de filières par où l’animal fait sortir des fils d’une ténuité ex- traordinaire, et qui lui servent, soit à envelopper ses œufs, soit à tapisser sa demeure, soit à former des toiles pour tendre des piéges aux insectes, et souvent pour se suspendre. Les Aranéïdes ontle corps divisé en deux parties : i° en tronc ou corselet qui est inarticulé, porte six à huit yeux lisses et avec lequel la tête est confon- due; 2° en un abdomen fixé à la partie postérieure du tronc par un petit pédicule. Cet abdomen est, en général, mou, tandis que le tronc est plus ferme et presque crustacé ; il est ordinairement sans anneaux, ou n'offre que des plis. La disposition des yeux, se- lon les races, varie beaucoup et peut servir avanta- geusement pour établir des divisions dans cette fa- mille. On a employé cette considération, ainsi que celle des diverses sortes de toiles que font un grand nombre de ces animaux. Il n’est pas vrai, comme on l’a cru, que ce soit à des Aranéides que soient dues ces masses toujours tombantes de fils très-blancs, nommés vulgairement coton de la Vierge, qu'on aperçoit dans atmosphère uniquement dans les beaux jours, où un ciel très- clair succède à un brouillard. J'en ai établi les preu- ves, dans mes ouvrages, par des observations et des faits qui ne peuvent laisser de doute à cet égard (1). Nous avons dit que les organes sexuels étaient doubles dans chaque sexe. Effectivement, ceux du mâle sont situés à l'extrémité des palpes, y forment un bouton ou un renflement en massue, etsontren- fermés dans une cavité du dernier article de chaque palpe (2). Ceux de la femelle sont pareillement dou- (2) Les palpes remplissent un rèle très-important dans la fé- condation; mais c'est dans l'abdomen que se trouvent les or- ganes sécréteurs et éjaculateurs des liquides spermatiques; les palpes paraissent servir à exciter les organes femelles et à y 506 bles, mais rapprochés; ils sont placés près de la base du ventre, entre les organes respiratoires, et y offrent, pour ouverture au dehors, deux conduits tu- buleux, cachés dans une fente transverse. Quant aux organes respiratoires des Aranéides, ils consistent en deux poches branchiales situées de chaque côté près de la base du ventre, et dans les- quelles sont de petites lames en saillie et adhéren- tes aux parois de ces poches (1). Leur ouverture forme en dessous deux stigmates recouverts, la membrane qui les recouvre laissant une fente transverse pour le passage de l’air. Ces poches ne peuvent être considérées comme des poumons : leur caractère ne le permet pas. Elles sont analogues à la poche unique et respiratoire de certains mollus- ques trachélipodes qui ne respirent que l’eau. Les Aranéides sont toutes très-carnassières, su- cent avec leur bouche et à l’aide de leurs mâchoires, les insectes qu’elles peuvent saisir, les retiennent et les tuent avec les crochets de leurs mandibules. Elles sont presque toutes terrestres, courent, la plupart avec agilité, ont une physionomie repous- sante, et sont plus ou moins venimeuses. Comme cette famille est extrêmement nombreuse en races diverses, qu'elle offre des caractères assez multi- pliés et de différents ordres, on a beaucoup varié dans la manière d’y former des divisions. On n’en formait d’abord qu'un seul genre sous le nom d’a- raignée, et tout le monde effectivement reconnait et désigne ces animaux sous cette dénomination ; mais, maintenant, ou les partage en un grand nom- bre de genres différents. Pour cet objet, 1l faut con- sulter les intéressants ouvrages de MM. WALGKENAER et LarreiLze. Quoique profitant toujours des obser- vations de M. Latreille, et de la méthode très-natu- relle qu’il a établie en dernier lieu, je ne partage- rai, néanmoins, les Aranéides qu’en quatre genres, et les diviserai de la manière suivante. [Depuis la publication de cet ouvrage, les Arach- | nides ont été le sujet d’un grand nombre de tra- vaux importants ; l’organisation intérieure de ces animauxaété étudiée par M. Tréviranus, Dugès, etc., leur développement par M. Hérold, et leur histoire zoologique par Leach, Hahn, M. Savigny, M. Léon Dufour, M. Perty et plusieurs autres naturalistes ; enfin, M. Walckenaer, à qui l’on devait déjà tant de recherches sur ce sujet, vient de publier le premier volume d’un traité général sur les Arachnides, auquel nous renverrons le lecteur pour les détails introduire la liqueur fécondante que ces appendices recueillent sous l'abdomen après son éjaculation. Voyez à cet égard les observations de Treviranus(Vermischte Schriften), de M. Walc- kenaer (Histoire des Insectes aplères, tome 1), et surtout de HISTOIRE DES ARACHNIDES. que la nature de l'ouvrage de Lamarck ne nous per- met pas d'indiquer ici. E,] DIVISION DES ARANÉIDES. (1) Mandibules ayant leur crochet replié en travers sur le bord supérieur interne. Filières, soit formant toutes peu de saillie, soit saillantes au nombre de quatre. Araignée. (2) Mandibules ayantleur crochet fléchi en bas ou en dessous. Deux filières plus grandes et plus longues que les autres : celles-ci très-petites. (a) Paipes insérées à la base des mâchoires, sur une dilata- tion extérieure et inférieure de ces parties. Atype. (b) Palpes insérées à l'extrémité des màchoires. Mygale. Aviculaire. ARAIGNÉE, (Aranea. }) Deux palpes saillantes, pédiformes, filiformes, ar- ticulées, arquées, terminées en massue ou par un bou- ton, dans les mâles. Mandibules horizontales, ayant à leur sommet externe un ongle ou crochet mobile, subulé; replié transversalement sur le bord interne. Deux mâchoires ; une lèvre inférieure. Six ou huit yeux simples, diversement disposés sur le corselet. Corps ovale, partagé en deux parties. Abdomen subpédiculé. Quatre ou six mamelons à l'anus. Huit pattes onguiculées. Palpi duo exserti, pediformes, filiformes, articu- lati, arcuati, in masculis clavä aut capitulo termi- nati. Mandibulæ horizontales ; apice externo un- gulo mobili, subulato, supra marginem internam transversim flexo, Mazxille duæ. Oculi sex vel octo simplices suprà thoracem variè dispositi. Corpus ovatum , bipartitum : abdomine subpedi- culato. Anus papillis quatuor aut sex texloriis. Pe- des octo unguiculati. Ogservarions. Ce genre, comprenant la presque totalité des Aranéides, semble devoir être divisé en plusieurs autres, comme l'ont fait Latreille et M. Walckenaer. Néanmoins, l’Araignée, de quelque M. Dugès (Annales des Sciences naturelles, 2e série. t. 6). E, (1) Voyez pour la disposition de ces organes les planches ana- tomiques de M. Dugès, publiées dans la troisième édition dy Règne animal de Cuvier. E, ARANÉIDES. espèce qu’elle soit, est si généralement connue sous cette dénomination, et presque toutes les espèces se rapprochent tellement par leur forme générale, que j'ai cru, pour opérer moins de changement dans la nomenclature, devoir conserver le nom d’Arai- gnée à toutes les Aranéides dont l’onglet des man- dibules se replie en travers sur le bord interne de ces mandibules (1). Les Araignées sont des animaux très-communs, très-répandus , très-multipliés et diversifiés dans leurs espèces ; et la plupart fort remarquables par leurs travaux , leurs habitudes , ainsi que par les manœuvres particulières dont ils font usage. Comme toutes les autres Aranéides, ces animaux ont la tête confondue avec le corselet, en sorte que leur corps n'offre que deux parties distinctes ; savoir : un corselet sans division, et postérieurement un abdomen qui s’y attache par un pédicule court. Le corselet est presque toujours dur ou ferme, rare- mentdéprimé,. Il porte les yeux, et c’est à sa partie inférieure (en dessous) que s’attachent les huit pat- tes de l'animal. L’abdomen est plus ordinairement mou, sans segments distincts : il contient presque ‘tous les viscères. On sait que les yeux des Araignées sont simples, séparés, presque loujours au nombre de huit, rare- ment de six, et qu'ils varient beaucoup dans leur disposition selon les espèces. On a choisi la consi- dération de la disposition des yeux, pour diviser le genre, et faciliter l'étude des espèces. Olivier, à cet égard, a perfectionné la division de Degeer, et a partagé le genre des Araignées en huit sections ou familles. Ici, nous suivrons les six divisions ou tribus de Latreille, comme plus simples encore et naturelles. Les mâles des Araignées sont très-faciles à distin- guer des femelles : 1° parce que leur abdomen est beaucoup plus petit, et qu'il l'est même quelque- fois plus que le corselet ; 2° parce que le dernier article de leurs palpes est renflé en massue ou en bouton, et qu'il contient les organes de la féconda- tion (2). Ainsi, les femelles ayant leur double partie sexuelle située sous l'abdomen près de sa base, et les mâles ayant la leur à l'extrémité de leurs palpes, l’accouplement de ces animaux ne consiste qu’en plusieurs contacts alternatifs de chacune des palpes du mâle contre la partie du sexe de la femelle, qui est alors dilatée. Les filières des Araïgnées sont à l'extrémité de l'abdomen, près de l’anus. Elles consistent en qua- tre ou six mamelons percés de pelits trous par où elles rendent la liqueur singulièrequi, en se séchant, constitue le fil avec lequel les unes forment leur loile ou se suspendent, les autres tapissent leur re- traite, et toutes enveloppent leurs œufs. Comme les autres Aranéides, toutes sont effectivement des fi- leuses ; mais toutes ne forment point de toiles pour tendre des piéges. : Les Araignées sont carnassières, très-voraces, dé- (1) Cette classification n’est adoptée par aucun entomologiste; et en effet, les Arachnides réunies ici diffèrent trop entre elles, tant par leur organisation que par leurs mœurs, pour devoir être réunies dans un même genre. E, (2) Voyez la note à de Ja page 305. 507 vorent ou sucent les insectes qu’elles peuvent saisir, les autres Arachnides plus faibles qu’elles, et même les individus de leur espèce, lorsqu'elles en trou- vent l’occasion. Elles ont la faculté de repousser les pattes qu'on leur a arrachées ou qu’elles ont per- dues par accident. Dans la citation du petit nombre d’espèces que les bornes de cet ouvrage me permettent, j’indique- rai les principales divisions que l'on doit faire dans ce genre, ainsi que leurs caractères généraux. Quant aux dernières coupes formées parmi les Araignées, et présentées comme genre, ces coupes ne me paraissent pas Offrir, dans les caractères qui leur sont assignés, des différences partout compa- ralives et suflisantes pour les limiter avec précision, je me contente de les indiquer par leur nom, et ici je renvoie aux ouvrages de Latreiïlle, où l’on en trou- vera les détails. Voici le tableau des principales divi- sions qui partagent ce genre, DIVISION DES ARAIGNÉES EN SIX TRIBUS, $. ARAIGNÉES SÉDENTAIRES. Les yeux rapprochés dans la largeur de l'extrémité antérieure du cor- selet, soit au nombre de six, soit au nombre de huit, et dont quatre ou deux au milieu , et deux ou trois de chaque côté. Elles font des toiles, ou jettent au moins quelques fils pour surprendre leur proie, et se tiennent immobiles dans leur piége ou auprès. Ire Trip. Araignées lapissières (les fubitèles. LaL.). Elles font des toiles serrées, soit tubulaires , soit en nasse ou entrémie. Quatre filières saillantes, en faisceau. La plupart sont nocturnes, II Treu. Araignées filandières (les inequitèles. La.). Elles font des toiles à réseau irrégulier, à fils, se croisant en tout sens et sur plusieurs plans. Filières peu sail- lantes, convergentes et en rosettes, Ille Trisu, Araignées tendeuses (les orbitèles. Lat.). Elles font des toiles à réseau régulier, composées de cer- cles concentriques, coupés par des rayons partant du centre où l'animal se tient le plus souvent. Filières comme dans les flandières. Pattes grêles. 1Ve Triu. Araignées crabes (les latérigrades. Lal.). Elles ne font point de toiles, jettent seulement quelques fils pour arrêter leur proie, et se Liennent tranquilles en l'attendant. Les quatre pattes antérieures toujours plus longues que les autres. $S ARaIGNÉES VAGARONDES. Les Jeux, loujours au mombre de huit, s’étendant presque autant, ow plus, dans le sens de la longuewr du corselet que dans celui de sa largeur. Elles ne font point de toiles, courent ou sautent après leur proie, et ne tendent point de piége fixe, 508 Ve Tripu. Araignées loups (les citigrades. Lat.). Elles attrapent leur proie à la course, et nesautent pres- que point. Vie Trigu. — Araignées sauteuses (les sa/tigrades. Lat.). Elles courent et sautent sur leur proie, se tenant ou se suspendant par un fil. Elles ont souvent les cuisses des deux pattes antérieures plus grandes. ESPÈCES. (ARAIGNÉES SÉDENTAIRES.) re Trreu. — Les tapissières ou fubitèles. (a) Segestria. Lat. (1) 1. Araignée sénoculée. 4ranea senoculata. A.thorace nigricanti-brunneo; abdomine oblongogriseo : fascià longitudinali è maculis nigricantibus. Aranea senoculala. Lin. Fab. syst. 2. p. 426, Degeer. Ins. 7. p. 258. pl. 15. f. 5. Segestria senoculala. Lat. Gen. 1. p. 89. * Hahn. Arachnides. pl. 1. fig. 2. * Griffith. Anim. Kingd. Arachn. pl. 15. fig. 10. * Walckenaer. Hist. des ins. apt. t. 1. p. 268. Habite en Europe, dansles trous des murailles, etc., dans des tubes de soie. 2, Araignée des caves, 4ranea cellaria. A. fusco nigra, obscurè cinereo-sericea; mandibulis viridibus ; peclore pedumque origine brunneis. Aranea florentina. Ross, Faun. étr. 2. p. 133. t. 9. f.3. Segestria cellaria. Lat. Gen. 1. p. 88. *L. Dufour. Ann. des Se. nat. 1re série. t. 2. pl. 10. fig. 5. * Savigny. Arachnides d'Égypte. pl. 1, fig. 2. *S. perfida. Latreilie. Règn. anim. t. 4. p. 240 ; cours d'Entomol. p. 515; etc. * Walckenaer. Faune. Fran. arach. pl. 10. fig. 5. et Hist. des Jns. apt. t. 1. pl. 267. pl. 6. fig. 3 et4. * Griffith. Anim. Kingd. Arachn. pl. 15. fig. 11-15. “ Dugès. Règn. animal de Cuvier, 3e édit. At]. arach. pl. 4. fig. 4 et pl. 7. fig. 3. (1) Les Sécesrries sont des Araignées pourvues seulement de six yeux placés sur le devant du céphalothorax, ayant les pattes fort allongées, la lèvre allongée et cylindroïde, et portant quatre stigmates, mais seulement deux poches pulmonaires et bran- chiales ; car, ainsi que l’a constaté récemment M. Dugès, il existe chez ces animaux des trachées aussi bien que des pou- mons, et c'est par les stigmates de la seconde paire que l'air pénètre dans ces tubes respiratoires, disposition qui se rencon- tre aussi chez les Dysdères- : (2) LesDysnères serapprochentdes Ségestries par l’existence de quatre stigmates et de trachées, aussi bien que de poumons, par le nombre et la position des yeux, et par la forme du tube soyeux dans lequel ces Aranéides se renferment ; ils s'en distin- guent par la forme de la lèvre, par la manière dont les yeux sont groupés, elc. Le genre Arranxe de M. Savigny (Égypte, Arachn. Expl. de la pl. 1. fig. 3) rentre dans le genre Dysdère (Voyez Walcke- naer. Ins. aptères, & 1, p. 264. E. (3) Les Croruos de M. Walckenaer, ou Urocrées de M. L. Du- four, ont les yeux au nombre de huit et disposés sur deux lignes transversales plus ou moins courbes, les mâchoires courtes et conniventes, de manière à former un cintre autour de la lèvre, les pattes robustes, longues et presque égales entre elles, le corps lrapu ct les filières rapprochées en un faisceau dirigé en arrière. Le geure Enyo de M. Savigny rentre dans gene divi- sion, E. HISTOIRE DES ARACHNIDES. Habite en Europe, dans les fentes de vieux murs, dans les caves. (b) Dysdera. Lat. (2) 3. Araignée érythrine. 4ranea erythrina. A. mandibulis thoraceque sanquineo-rubris; pedibus dilutioribus. Aranea rufipes. Fab. Syst. 2. p. 426. Dysdera erythrina. Lat. Gen. 1. p. 90. tab.5.f. 3. Règn. anim, t. 4. p. 234; etcours d’Entomol. p. 512. * L. Dufour, Ann. des Sc. phys. de Bruxelles. 1, 5. pl. 73. fig. 7. * Hahn. Arachnides. pl. r. fig. 3. * Walkenaer. Faune française. Aran, p. 185 ; et Hist. des ins. apt. {. 1. p. 267. * Dugès. Règ. anim. de Cuvier. 3e éd. Atlas, Arach. pl. 5. fig. 4. Habite en France, sous les pierres. Elle est rouge et n'a que six yeux comme les précédentes. * Le Dysdera erythrina de Savigny. Arach. de l'Égypte. pl. 3. fig. 6. paraît être une espèce distincte de la pré- cédente, M. Reuss lui a donné le nom de D. lata. (c) Clotho. Walck. et Lat. (3) 4. Araignée de Durand. 4ranea Durandit. A. thorace fusco-brunneo, flavo marginato ; abdomine nigro : maculis quinque rufis ; oculis octo. Clotho Durandii. Latr. Gen. 4. p. 371. Règne anim. t. 4. p.237; et cours d'Entom. p. 519. * Uroctea quinque maculata. L. Dufour. Ann. des Sc. phys. de Brux. t. 5. pl. 76. fig. 1. * Clotho Durandii. Latr. Règn. anim. de Cuvier, t, 4. p- 237. Sé * Walckenaer. Ins. apt. t.1. p. 636. pl. 14. fig. 3. * Dugès. Règn. anim. du Cuvier. Atlas. Arachn. pl. 6. fig.2. Habite à Montpellier, et fait son nid entre les pierres. (d) 4ranea domestica. Lat. Tegenaria. Walck. (4) 5. Araignée domestique. 4ranea domestica. A: griseo-fusca : abdomine nigricante : fascià dorsilon- gitudinali maculosé ; pedibus elongatis. Aranea domestica. Lin. Fab. syst. 2. p. 412. Lat. Gen. 1. p. 96. (4) Les ARAIGNÉES PROPREMENT pires (4ranea), de Latreille, qui comprennent les genres Tegenaria, Agelina et Nyssus de M. Walckenaer, n’ont pas les mâchoires disposées en cintre autour de la lèvre, comme chez les Clothos et les Drassus; leurs yeux sont au nombre de huit, dont les quatre premiers dispo- sés en une ligne courbe, et leurs filières supérieures sont nota- blement plus longues que les autres. Les genres Eacuésis el Ericone de M. Savigny, prennent place dans la section des Tubitèles à côté des Tegenaires et des Drassus auxquels ils ressemblent par leurs mâchoires très- inclinées sur la lèvre, mais s'en distinguent par la dilatation de ces organes du côlé-extérieur au point d'insertion des palpes. Chez les Lachésis, le crochet des mandibules est très-court, aigu, recourbé ct saillant dansle repos, et leur article basilaire n’est pas denté en dessous; enfin les yeux sont inégaux, et dis- posés quatre au milieu et deux de chaque côté, de manière à représenter deux lignes courbes, à peu près parallèles, dont la concavilé serait dirigée en avant (exemple chez le Lachésis perverse, Savigny, Égypte, Arachn. pl. r, fig. 4; — Latreille, Cours d’Entomol p. 521.— Walcken. Ins. apt. pl. 17. fig. 1). Les Ericowes ont les yeux disposés à peu près de même que chez les précédentes, mais plus égaux, et chez le mâle, l'article basilaire des mandibules présente du côté extérieur une rangée d'épines.(Voy. Savigny, op. cit. pl r. fig. g. — Latreille, Cours d’Entomol. p.522. — Walck. op. cit. pl. 17. fig. 2) B, ARANÉIDES. 509 * Tegenaria domestica. Savigny. Descript. de l'Égypte. Arachn. pl. 1. fig. 5. * Griffith. Anim. Kindg. Arachn. pl. 11. fig. 11 et 12. * Aranea domeslica. Dugès. Atlas du Règne anim. de Cuvier. Arachn. pl. 8. fig. 3. Habite en Europe. Commune dans les maisons, faisant son nid etses Loiles horizontalement, dans les angles des fe- nêtres et des murs. Elle a huit yeux. (e) Drassus. Walck. et Lat. (1). 6. Araignée lucifuge. 4ranea lucifuga. A. mandibulis nigricantibus ; thorace pedibusque ob- scurè-brunneis ; abdomine murino , nigro, sericeo. Drasse lucifuge. Walck. Tab. des ar. p. 45. Drassus melanogaster. Lat. Gen. 1. p. 87. Schæff. Ic. ins. pl. 101. f. 7. * Hahn. Arachniden. pl. 4x. fig. 102. * Filistata femoralis. Reusset Wider. Mus. Senckenber- gianum, pl. 14. fig. 5. * Drassus lucifugus. Walckenaer. Faune. p. 155. et Ins. apt. t. 1. p. 613. * D. melanogaster. Dugès. Règne anim. de Cuvier. atlas. Arach. pl. 5. fig.4. Habite en France, sous les pierres. Elle se renferme dans des cellules de soie. Huit yeux sur deux rangs. (f) Clubiona. Lat. (2). 7. Araignée lapidicole. Aranea lapidicola. A. thorace, mandibulis pallidè rufescentibus ; pedibus dilutioribus ; abdomine cinerascente. Clubiona lapidicola.Lat. Gen. 1. p. gr. Clubione lapidicole. Walckenaer. Tab, des ar. p.44. * Hahn. Arachniden. pl. 40. fig. 100. * Walck. Ins. apt. t. 1. p. 598. Habite aux environs de Paris, sous les pierres. 8. Araignée soyeuse. Aranea holosericea. A. elongata, cinereo-murina ; thorace pallido-vires- cente ; abdomine rubro-nigricante : vellere murino. Aranea holosericea. Lin. Degeer. pl. 15. f. 13. Clubiona holosericea. Lat. Gen. 1. p.91. * Hahn. Monogr. pl. 4. fig. A; Arachnid, pl. 29. fig. 84. * Walckenaer. Faune française. Aran. pl. 7. fig. 8. Hist. des ins. apt. t. 1. p. 590. ’ * Griffith, Anim. Kingd. Arachn. pl. 11. fig. 8. Habite en Europe, sous l'écorce des arbres. (1) Les Drasses se rapprochent des Clothos par la disposition générale des yeux et des mâchoires ; mais ces derniers organes, au lieu d’être courts et arrondis en haut, sont allongés et tron- me obliquement à leur extrémité; et les mandibules, au lieu ’être très-petites comme chez les Clothos, sont robustes et saïllantes. E. (2) Les Cruniwxes ne diffèrent guère des précédentes, qu'en ce que les filières extérieures sont à peu près d’égale longueur, et que la ligneformée par les quatre yeux antérieurs, està peu près droite. Le genre Anxeuoena de Sundeval (conspectus Arachnidum, p. 20) rentre dans le genre Clubione. Le geure Dess de M. Walckenaer établit à cértains égards un passage entre les Dysdères et les Clubiones, maïs diffère des uns et des autres par l'existence de 3 griffes aux tarses comme chez les Tégénaires, les Epéires, etc.; les yeux, au nombre de 8, sont disposées à peu près comme chezles Clubiones. (Voyez Walckenaer ; Hist. des [ns. ap. L. 2. p. 611.) (3) Les Arcynonères sont des Aranéides aquatiques qui ont, comme les Tégénaires, les yeux presque égaux, mais disposés DE LAMARCK, T, Il. (g) Argyroneta. Lat. (5). 9. Araignée aquatique. 4ranea aquatica. A. nigricante-brunnea; abdomine nigro velutino : punc- tis aliquot impressis dorsalibus. Aranea aquatica. Lin. Fab. Syst. 2. p. 418, Degeer. Ins. 7. p. 303. pl. 19. f, 5. Geoff. 2. p. 644. n°7. Argyroneta aquatica. Lat. Gen. 1. p. 94. Règne anim. p. 247; et cours d'Entomol. p. 523. * Hahn. Arachniden. pl. 49. fig. 18. * Dugès. Atlas du Règne anim. de Cuvier. Arachn. pli q. fig. 3. * Walckenaer. Ins. apt. pl. 22. fig. 4. Habite en Europe, dans les eaux douces. Son abdomen est enveloppé dans une bulle d’air. Elle forme, dans l’eau, une coque ovale, tapisséede soie et remplie d'air, Il en part des fils dirigés en tout sens etqui s'attachent aux herbes. Ile Trreu. Les filandières ou inéquitèles. (a) Scytodes. Lat. (4). 10. Araignée thoracique. Aranea thoracica. A. pallido-rufescenti-albida, nigro-maculata ; thorace magno, gibboso ; abdomine subyloboso. Scytodes thoracica. Lat. gen. 1. p. 99. Seytode thoracique. Walck. Tab. des ar. p. 79. * Savigny. Afachn. de l'Egypte. pl. 5. fig. 1 et 2. * Griffith. Anim. Kingd. Arachn. pl, 2. fig. 3. * Guérin. Iconog. Arachn. pl. 1. fig. 3. * Walckenaer. Hist. des ins. aptér. t. r. p. 271. pl. xr. fig. 3. * Dugès. Atlas du Règne anim. de Cuvier. Arachn. pl. 0. fig. 4. - Habite aux environs de Paris, dans les maisons. (b) T'heridium. Lat. (5). Araignée sisyphe. 4ranea sisyphia. A. rufa ; abdomine globoso: vertice variegato, lineolis albis radiato. Araignée sisyphe. Lat. Hist, nat., etc. vol, 7. p. 229. Theridium sisyphum. Lat. Gen. 1, p. 97. Walck. Tabl. des ar. p. 74. * Hahn. Arachniden. pl. 58. fig. 138. * Griffith. Anim. Kingd. Arachn, pl, 10. fig. 4'et 5. autrement ; quatre de ces organes occupent le milieu de la partie antérieure du chaperon et représentent un carré, et de chaque côté on trouve deux yeux très-rapprochés entre eux, et placés sur une éminence spéciale. Les mâchoires sont inclinées sur la lèvre dont la forme est triangulaire. E. (4) Les Scyrones ressemblent aux Dysdères et aux Ségestries par le nombre de leurs yeux ; maïs ces organes sont situés par paires en avantet sur les côtés du céphalothorax. Elles ont les mächoires étroites, cylindroïdes et très-inclinées sur la lèvre qui est bombée et triangulaire, les pattes fines, etc. ; enfin elles tendent des fils lâches qui se croisent en tous sens et sur plusieurs plans. ». À M. Walckenaer rapproche de ces Arachnides son genre Ur- MIOTES qui a pour caractères principaux : six yeux disposés sur trois lignes, mächoires droites, courtes et recouvrant la lèvre qui est triangulaire, pattes fortes et renflées (Voy. Ins. aptères, C1, p. 277:) E: (5) Les Tuéniiows ont, comme les Argyronètes, huit yeux, dont les deux latéraux situés de chaque côté sur unééminence commune, et les quatre du milieu disposés éncarré. Mais tes 4 2 510 Habite en Europe, sous les corniches et autres saillies des bâtiments. 19, Araignée couronnée, 4ranea redimita. A. flavescente-albida ; abdomine ovato; anulo dorsali roseo. Aranea redimila. Lin. Degeer. Ins. 7. pl. 14. f. 4. Theridium redimitum. Lat. gen. 1. p. 97. Habite en Europe, sur les arbres. Elle fait son nid dans une feuille qu’elle plie en rapprochant et retenant les bords avec des fils. Etc. Ajoutez l’aranea 13-quttala de Fabricius. Sa mor- sure est très-dangereuse. (c) Zpisinus. Lat, (1). 15. Araignée tronquée. 4ranea truncata. A. oculis oclo, suprà eminentiam imposilis; thorace angusto. Episinus truncatus. Lat. Gen, 1. p. 97. * Walckenaer. Ins. apt. pl. 21. fig. 1. Habite dans le Piémont. (d) Pholcus. Lat, (2). 14, Araignée phalangiste. 4ranea phalangioïdes. A. pallido-livida ; abdomine elongato, mollissimo, ob- scurè cinereo ; pedibus longissimis. Araignée domestique à longues pattes. Geoff, 2. p. 651. Aranea phalangioïdes. Foure. Entom. Paris. 2, p. 213. Pholcus phalangioïides. Lat. Gen. 1. p. 97. * Ejusd. Règne animal. t, 4.p. 244. * Griffith. Anim. Kingd. Arachn. pl. 13. fig. 6. * Dugès. Atlas du Règne anim. de Cuvier. Arachn. pl. 9. fig. 6. * Walckenaer. Ins. apt. pl. 8. fig. 3. Habite en France, dans les lieux inhabités des maisons , aux angles des murs. Elle fait vibrer son corps, comme les Tipules. IIIe Trigu. — Les tendeuses ou orbitèles. (a) Linyphia. Lat. (5). 15. Araignée triangulaire. 4ranea triangulartis. A. pallido-rufescente-flavescens; thorace lineà dorsali deux antérieurs de ces derniers sont placés sur une petite éminence ; les pattes antérieures et ensuite les postérieures , sont les plus longues; enfin le corselet est en forme de cœur renversé, et l'abdomen est mou et volumineux. Ÿ Le genre Larronzcrus dé M. Walckenaër est très-voisin des Théridions dont ils se distinguent cependant par la disposition des yeux, qui sont presque égaux et rangés sur deux lignes récartées et légèrement divergentes. C'est à cette division qu'ap- partient le Malmignatte du midi (Walck.Ins. apt. pl. 14.fg. 4). (x) Les Erisines ressemblent aux Théridions par les propor- tions de leurs pattes et le nombre des yeux; mais ils ont ces derniers organes rapprochés sur une élévation commune, et leur corselet est étroit et presque cylindrique, c (2) Les Pnorcus ont la seconde paire de pieds plus longue se Ja quatrième, leurs yeux sont répartis en trois groupes, ont l’un médian et antérieur, composé de deux yeux placés sur une ligne transverse, et dont les deux latéraux composés chacun de trois yeux disposés en triangle. E. Le genre Arrëme de M. Walckenaer prend place à côté des Pholques, et se fait remarquer par la disposition singulière des mandibules qui, portées sur un prolongement antérieur du cor- selet, donnent à la tête quelque ressemblance avec celle du g HISTOIRE DES ARACHNIDES. nigr@ anticè, bifidä ; abdomine maculis fasciisque an- gulatis, fuscis el albis. Araignée renversée sauvage. Degeer. 7. pl. 14. f. 13. Araignée triangulaire. Lat. Hist. nat, etc. 7. p. 242. Linyphia triangqularis. Lat. Gen. 1. p. 100. * Griffith. Anim. Kingd. Arachn. pl. 12. fig, 1. Habite en Europe, dans les haies, les buissons, sur les genêts, où elle fait une toile horizontale, et tend des fils au-dessus. (b) Uloborus. Lat. (4). 16. Araignée de Walckenaer. 4ranea Walckenaeria. A. elongata, flavo-rufescens; thorace abdomineque sericeis, dorso albis; abdominis villis fasciculatis. Uloborus W'alcknaerius. Latr. Gen. 1. p. 110. * Hahn. Arachniden. pl. 35. fig. 92. * Dugès. Atlas du Règne anim. de Cuvier*Arachn, pl. 10, fig. 4. * Walckenaer. Ins: apt. pl. 20. fig. 1. Habite près de Bordeaux, dans les bois, où elle fait sur les pins des toiles horizontales. L (c) Zetragnatha. Lat. (3). 17. Araignée patte-étendue. Aranea exlensa, A. abdomine longo, argenteo fuscoque virescente; pe- dibus longiludinaliler extensis: Aranea extensa. Lin. Fab. Syst. 2. p. 4o7. Aranea, Geoff. 2, p.642. n° 3. Degeer. Ins. 7. p. 236. n° 10. Tetragnatha extensa. Lat. Gen. 1. p. 101: * Hahn. Arachn. pl. 56. fig. 129. * Griffith. Anim. Kingd. Arachn. pl. 12. fg. 6. + Dugès. Atlas du Règne anim. de Cuvier. Arachn, pl. 10. figa5. Habite en Europe, dans les bois, les lieux humides, Ses pattes antérieures sont étendues en avant. Elle fait des toiles verticales. (d) Epeira. Walck. Lat. (6). 18. Araignée diadème. 4ranea diadema. A. griseo-rufescens; abdomine globoso-ovalo, rubro- [usco : cruce albo-punctatà. Aranñea diadema. Lin. Fab. Syst. 7. p.415. Reæsel. Ins. 4. pl. 35-40. Geoff. 2. p. 647. Charancon. (Hist. nat. des Ins. aptères, €. 1. p. 656. pl. 15. 0 He) (3) Les Linyrenues ont aussi les pieds de la première paire et ensuite ceux de la seconde paire les plus longs, et les yeux au nombre de huit, dont quatre au milieu formant un trapèze, et deux de chaque côté; les yeux, formant le côté postérieur de cé trapèze, sont beaucoup plus gros que les autres. E. (4) Les Urosores ont les quatre yeux postérieurs disposés à intervalles égaux sur une ligne transversale droite, et les anté- rieurs représentant une légère courbe dont la concavité est dirigée en avant; leurs màchoires s'élargissent un peu au des- sus de leur base et se terminent en forme de palette ou de spa- tule ; les tarses. des trois dernières paires de pattes se termi- nent par un seul onglet. Enfin, le corps est allongé et presque cylindrique. . (5) Les Térracnarmes ont les yeux presque épaux, et situés quatre par quatre, sur deux lignes presque paralièles, et sépa- rées par des intervalles presque égaux, les mâchoires longues, étroites el élargies seulement à leur extrémité supérieure; enfin, les mandibules sont longues, surtout chez le mâle. Ce groupe est le même quele genre Eucnare de M. Savigny. E. (6) Dans le genre Értire les quatre yeux latéraux sont rap- ARANÉIDES. Degeer. Ins. 7. p.218. pl. 11. f, 3, Epeira diadema. Lat. Gen. 1, p. 106. * Hahn. Arachniden. pl. 45, f. 1r0. * Griffith. Anim, Kingd. Arachn. pl. 14. fig. 9. Habite en Europe, dans les jardins. Très-commune en au- tomne, Elle fait des {oiles verticales, (Voyez, pour l'a- natomie de cette espèce, letravail de Treviranus. Verm. Scbrift. t. 1.) IVe Trigu. — Araignées crabes ou latérigrades. (a) Micrommata. Lat. (1). 19. Araignée émeraudine. Aranea smaragdulæ. A. lælè viridis ; abdomine fascià dorsali longitudina- lique intensiore. Aranea smaragdula. Fab, Syst. 2. p. 412. Lat. Hist. nat., etc. vol. 7. p. 258. Araignée loute verte, Degeer. Ins. 7. p. 252. pl. 18. f, 6. Sparasse. Walcken. Tab. des ar. p. 39. Micrommata smaragdina. Lat. Gen. 1. p. 115. * Micrommate argelas.L. Dufour. Ann. des Sc. phys. t. 5. p- 306. pl. 95. fig. 1. * Latreille. Règne animal. 2e édit. €. 4: p. 250. * Smaragdina. Hahn. Arachniden. pl. 33. fig. 89. * Sparassus smaragdulus. Walck. Ins. apt. 4. 1. p. 582. prochés par paires, et presque contigus, tandis que les quatre autres forment au milieu un quadrilatère; les mâchoires se di- latent dès leur base, et forment une palette arrondie; enfin la lèvre est presque demi-cireulaire. Les Arcxopes de M. Savigny sont des Épéires ayant les yeux latéro-antérieurs plus petits que les autres. E. Le genre Acrosowa de Perty est une subdivision des Épéires de Latreille et de M. Walckenaer, comprenant les espèces dont le corps est membranéo-corné, l'abdomen épineux, mutique et très-rarement clypéiforme ; le céphalothorax plus étroit que l'abdomen, et les yeux, au nombre de 8, savoir : 4 disposés en carré au milieu, et 2 de chaque côté. L'auteur de cette division nouvelle y range un assez grand nombre d'espèces déjà connues et plusieurs Arachnides nouvelles trouvées au Brésil par Spix et Martius. (Voy. Delect. p. 195. pl. 8. fig. 7, 8, 9, 10 €t 11. Voyez aussi Hahn. Arachnides, pl. 43.) E: {) Le genre Micromware de Latreille ou Srarassus de M. Walckenaer se distingue des autres divisions de la même tribu par ses mächoiresdroites, parallèles et arrondies au bout, et par ses yeux égaux disposés quatre par quatre, sur 2 lignes transverses dont la postérieure est la plus longue, et arquée en arrière. Les pieds ont la même longueur relative que chez les précédents. E. Le genre Cerasres de M. Walckenaer établit le passage entre les Micrommates et les Olios ; de même que chez ceux-ci, les mächoires sont articulées presque horizontalement, et s’ayan- cent à la partie antérieure du corselet, les mandibules sont très-allongées et obliques, les yeux presque égaux entre eux et placés sur deux lignes, dont lantérieure droite et la postérieure très-courbe en avant. Enfin, les pattes sont très-allongées et très-inégales entre elles. (Hist. des Ins, aptères, t. 1. p. 577.) . (2) Les Sécérorss diffèrent des Micrommates par les propor- tions des membres aussi bien que par la disposition des yeux; les pattes de la seconde et ensuite celles des deux paires sui- yantes, dépassent en longueur celles de la paire antérieure, L'espèce type de ce genre estle Selenops omalosome (L. Du- four. Ann. des Sc. phys. t. 5. p. 69. fig. 4. — Latreille, Règne anim. 1. 4.p. 253. Walcken. Ans. apt. £. 1. p. 544. Dugès. Atlas du Règne animal. Arach, pl. 12. fig. r.) (3) Les Tnowses ont les yeux placés sur deux lignes, en crois- sant, les mâchoïres allongées et conniventes, les mandibules courtes, et les paltes des deux dernières paires sensiblement plus courtesque celles de la paire antérieure. Les yeux latéraux sont souvent portés sur des éminences. Le genre Derèxe, Delena de M. Walckenaer est un démem- brement de ses Thomises; il y assigne pour caractères : « yeux hauts, presque égaux entre eux, sur deux lignes, rapprochées sur le devant de la tête, et dilatées transversalement. Lèvre large, carrée, échancrée, ou coupée en ligne droite, à son ex- rémité, Mâchoires droites, ou légèrement écartées et diver- 311 * Dugès. Atlas du Règne anim. Arachn, pl, 11. fig. 4. Habite en France, dans les bois. Elle se tient sur lesfeuilles, guette sa proie, et court après. Nota. Après ses micrommates, M. Latreille place le genre Selenopa (2) (de Dufour) qui est encore inédit. Ici, il y a six yeux de front sur une ligne, etdeux autres, situés, un de chaque côté, derrière les extrêmes de la ligne précédente. Une espèce se trouve en Espagne, et une autre à l'Ile-de-France, (b) Thomisus. Walck. et Lat, (3). A. corpore griseo, nigro maculato; abdomine plano rhomboidali; pedibus Lertiis posticis longioribus. Araignée tigrée. Degeer, Ins. 7. p. 302. pl. 18. f, 25. Aranea lævipes. Lin. Fab. Syst. 2, p. 413. Thomisus tigrinus. Walck. Latr. Gen. 1. p. 114. 20, Araignée tigrée. Aranea tigrina. * Philodromus tigrinus. Walck.Ins. apt. t. 1. p.551. (4). Habite en Europe, sur les arbres. Elle court très-vite. 21. Araignée à crête. Aranea cristata. A. corpore pallido-griseo-rufescente; abdomine subor- biculato, suprà brunneo : fascià dorsali pallidiore ; lateribus dentatà. gentes à leurs côtés internes, inclinées sur Ja lèvre arrondie, Pattes de longueur inégale; les antérieures les plus longues. » Il rapporte à ce genre le TAaomisus cancerides. Walck. (Tab. des Aranéides, pl. 4.fig. 29 et 30). l'£Epeira hastifera de M. Per- cheron (Mag. de Zoolog. de Guerin, cl. 8, pl. 4), et plusieurs espèces nouvelles (Voyez Hist. des [ns. apt. t. 1. p. 490.) Le genre Arxys, du même auteur, prend place à côté du pré- cédent ; et offre les caractères suivants : « yeux, 8, presque égaux, placés sur deux lignes occupant le devant du corselet; les quatre intermédiaires formant un quadrilatère; les latéraux écartés sur les côtés de la tête, et rapprochés entre eux. Lèvre courte, arrondie à son extrémité, légèrement resserrée à sa base. Mâchoires allongées, inclinées sur la lèvre, cylindroïdes, arrondies à leur extrémité, légèrement creusées sur le côté interne; pattes allongées, étendues latéralement; les deux paires antérieures beaucoup plus grosses et plus allongées que les postérieures. La première paire la plus longue, la seconde ensuite, la troisième la plus courte. » (Voyez Hist. des Insectes aptères, t.1, p. 497.) Le genre Erirus de M. Walckenaer est également un démem- brement des Thomises, et se reconnaît à la disposition des yeux qui sont groupés autour de deux tubercules verticaux, et à quelques autres caractères; il se compose d’une seule espèce : le Thomisus heterogaster, figuré comme type du genre Tho- mise, par M. Guérin dans son Iconog. du Règne animal. Arach. pl. 1. fig. 4 (voyez Walck. Hisc. des Ins. apt. £.r. p. 541.) Eufin, son genre Omos est encore un démembrement des Thomises et se rapproche des Philodromes et des Micrommates plus que de toutes les autres Aranéides. Ces animaux ont les eux étalés sur deux lignes parallèles, dont l’antérieure est de ae plus courte; la lèvre large, quadriforme ou tronquée; les mâchoires écartées droites ou inclinées, et disjointes ou di- vergentes à leur extrémité; les mandibules allongées et cylin- droïdes, et les pattes presque égales entre elles, allongées et fortes. Ils sont de grande taille, et, par leur aspect, rappellent un peu les Mygales. ge + (4) Latreille range aussi dans la tribu des araignées latéri- grades le genre Pnironnowe de M. Walckenaer, division qui a été formée aux dépens des Thomises ; il le distingue par ses mandibules allongées et cylindriques, et par la longueur des pieds de la dernière paire ou même des deux dernières paires qui ne diffère pas sensiblement de celle des pieds des deux paires antérieures. Les uns ont le corps large et aplati, avec PENEn très-court, les autres ont le corps allongé et lab- domen souvent cylindrique. Enfiu, leurs yeux sont disposés comme chez les Thomises, si ce n'est que ceux situés sur les côtés, ne sont jamais portés sur des tubereules ou des éminen- ces. Le genre Thaumasia de Perty (Delect: Anim. p. 192) rentre dans le genre Philodrome de M, Walckenaer. E. 20" 512 Aranea cristata. Lat. Hist. nat., etc. 7. p. 286. Clerck. Aran. pl. 6. tab. 6. Tomisus cristatus. Lat. Gen. x. p.111. * M. Walkenaer rapporte à cette espèce. “ Le Thomisusulmi. Hahn. Monogr. der Aran. pl. 2. fig. A; et die Arachn. pl. 10. fig. 30. “Le T, lateralis. Hahn. Monog. der Aranea et Arachn. pl. 10. fig. 3r. “Le T. Pini. Hahn. Arachniden. pl. 8. pl. 23. * Le T. sabulosus. Du même. op. cit. pl. 8. fig. 24. * Le T. vialicus. Du même, pl. 8. fig. 29. * Le Xysticus audax. Kock. contin. de Panzer fase. 129. fig. 16.17. «Le X, viaticus. Koch. loc. cit. fasc. 130. fig. 13. 14. * Le X. mordax. Du même, loc. cit. fig. 19. * Le Thom. Clerkii. Audouin. Savigny. Arachn, d'Égypte. pl. 6. fig. 13. *Etle Thom. liluratus. Walck. Faune française. Arachn. p- 83. Habite en Europe. Commune en France, dans les jardins, et se trouve souvent à terre. 99, Araignée citron. 4ranea citrea. A. cilrino - lutea ; abdomine magno, suborbiculato, utrinque fasci& ferrugineà. Araignée citron. Geoff. 2. p. 642, n° 2, pl. 21. f. 1. Schæff. Ins. ic. tab. 19. f. 13. Tomisus citreus. Lat. Gen.1.p. 111. * Hahn. Arach. pl. 11. fig. 32. * Th. quadrilineatus. Ejusd. Monog. pl. 3. fig. 6. * TA. calycinus. Ejusd. op. cit. pl. 1. fig. B. * Th. citreus. Sundev. p. 219. * Walck. Ins. apt.t. 1. p. 528. * Dugès. Atlas du Règne anim. pl. r2. fig. 4. Habite en Europe, sur les plantes. Et autres, soit indigènes de l’Europe, soit exotiques. LES PHYLLIDIENS. Ve Trisu. — Araignées loups ou citigrades. (a) Ctenus. Walck. Lat. (1). 23. Araignée unicolore. 4ranea unicolor. A.rufescens, griseo-sericea ; lineæ tertiæ oculis latera- (x) Les Crèxes ont pour caractères principaux : huit yeux inégaux, dont les 4 antérieurs figurent un carré, et les autres forment avec le côté postérieur de celui-ci une ligne courbe dirigée en arrière; les mandibules droites, écartées et coupées obliquement; les pattes allongées et fortes, celle de la première paire, la plus longue. M. Walckenaer fait rentrer dans ce groupe le genre Pxo- xeutria de Perty (Delect. Anim. articul. quæ in itin. per Brasil. colleg. Spix. et Martius, p. 196.) Exemple : Cfenes Oudinolü, Walck. Ins. apt. t. 1. p. 368. pl. 11. fig. 4. E. (2) Les Oxxopss de Latreille, ou Spuases de M. Walckenaer ontles yeux rangés deux par deux, sur quatre lignes transver- sales, les pattes allongées et fines, les mâchoires étroites, cylin- driques etdroites. Le genre Insors de Perty ne paraîtpas devoir en être distingué. Le genre Hersue de M. Savigny, est, à plusieurs égards, in- termédiaire entre les Oxyopes et les Dolomèdes; il a pour ca- ractères principaux : 8 yeux inégaux rassemblés sur une émi- nence du corselet, et disposés sur deux lignes transversales recourbées en arrière; mâchoires petites, convergentes et très- inclinées; pattes allongées, ete. Exemple: Hersilia caudala, Savigny, Arachnides d Égypte, pl. r. fig. 8. Lucas, Magasin de zoo, CI. vi. pl. 12. fig. 1-7. — Walck. Ins. apt. t. 1. p.371. pl. 9. 6g 1. C'est aussi à côté des Oxyopes que prend place le genre Me- cAuYRAQESION de M. Reuss, ou genre Drcrrox de M. Walcke- HISTOIRE DES ARACHNIDES. libus minoribus ; thoracis dorso medio postico lineol4 albidä nigro-marginatà. Ctenus unicolor. Lat. Catal. mus. * Dolomedes concolor. Perty. op. cit. pl. 39. fig. 4. * Clenus unicolor. Walck. Ins. apt. t. 1. p. 366. * Habite le Brésil. De la Lande fils. Pattes longues, garnies de petites épines noires. (b) Oxyopes. Lat. (2). Le] w Araignée bigarrée. Aranea variegata. A. corpore villoso, griseo, rufo nigroque vario; pedibus pallido-rufescentibus, fusco maculatis. Sphasus heterophthalmus. Walck. Tableau des ar. p. 19. ejusd. hist. des Ar. fase. 3. t. 8. Oxyopes variegatus. Lat. gen. p. 116. Et Encyclop. n° 1. * Hahn. Arachniden. pl. 52. fig. 1a1. * Koch. op. cit. pl. 131. * Dugès. Atlas du Règne anim. Arachn. pl. 12. fig. 6. * Sphasus heterophthalmus. Walck. Ins. apt. t. p.373. Habite la France méridionale. Ses pattes ont des piquants très-longs. Etc. Ajoutez l’'Oxyope rayé et l'Oxyope indien, Latr. En- cycl. (c) Dolomèdes. Lat. (5). 25. Araignée admirable. Aranea mirabilis. A.cinereo-rufescens, tomentosa; abdomine ovato, apice acuto ; dorso fusco. Aranea mirabilis. Lat. Hist, nat., etc. 7. p. 296. Clerck Aran. suec. pl. 5. tab. 10. Aranea obscura. Fab. Syst. 2. p. 419. Dolomedes mirabilis. Lat. Gen. 1. p. 117. Walck. Tableau des ar. p. 16. n° 4. * Ejusd. Faune francaise. Arach. pl. 4. fig. 1; et Hist. des ins. apt. t. 1. p. 356. * Hahn. Arachniden. pl. 5r. fg. 120. * Griffith, Anim. Kingd. Arachn. pl. 26. fig. 1. * Ocyale mirabilis. Sandeval. p. 198. f. 1. Habite en Europe, dans les bois. naer ; cette division ne se compose que d’une seule espèce, le Megamyrmækion caudatum Reuss.(Mus. Senckenbergianum, t. 1.p. 217. pl. 18. fig. 12; — Dyclion Reuss. Walck. Ins. apt. t. 1. p. 380.) etse rapproche des Clubions par la forme générale du corps, des Drasses, par la structure de la bouche, et des Oxyopes par la disposition des yeux. Le genre Doropsonr de M. Walckenaer se rapproche aussi des précédents par quelques caractères, mais s'éloigne de toutes les autres Aranéides par la forme de son abdomen qui constitue une espèce de chaperon arrondi au-dessus du corselet, et par la disposition des yeux qui, au nombre de 8, inégaux entre eux, sont rangés sur 4 lignes, savoir : deux paires très-rapprochées, et situées sur les parties latérales antérieures du front, et deux paires plus grosses, formant au milieu du front un petit trapèze, situé beaucoup en avant des précédentes. E. (3) Les Doromèves se rapprochent beaucoup des Lycoses, mais s’en distinguent cn général facilement par la forme allon- gée de leur abdomen, et par la longueur relative des pattes ; il est aussi à noter qu’à l'époque de la ponte, ces arachnides con- struisent une toile pour y placer leur cocon, tandis que lesLy- coses portent leurs cocons attachés à l'anus. M. Savigny a donné, dans le grand ouvrage surl’Egypte, de très-belles figures de Do- lomèdes, genre dont ses Ocvazes sont un démembrement. C'est près des Dolomèdes et des Ctènes que M. Walckenaer range le nouveau genre qu'il a établi sous le nom de S/orena. Les Srorèxes ont 8 yeux presque égaux, occupant le devant ARANÉIDES. (d) Zycosa. Lat,. (1). Les Lycoses sont presque toutes terricoles, se retirant dans des trous, ou sous des pierres, d'où elles sortent pour chasser et attraper leur proie. 26. Araignée tarentule. A4ranea tarentula. A. suprà cinereo-fusca, sublàs atra ; abdominis dorso maculis trigonis nigris ; pedibus nigro-maculatis. Aranea tarentula. Lin. Fab. Syst. 2. p. 423. Araignée tarentule. Lat. Hist. nat., etc. t. 7. p. 289. pl. 62. f. 3. Lycosa tarentula. Lat. Gen. 1.p. 119. Lycose tarentule. Walck. Tableau des ar. p. 11. * Suivant M. Walckenaer, on aurait confondu sous ce nom plusieurs espèces ; il distingue : 1° la L. tarentule apullienne (Imperato.Hist. nat. p. 775. — Albin. nat. hist. of Spiders. tab. 39,— Hahn. Arach. pl. 23. fig. 53. —Guérin. Iconog. arach. pl. 1. fig. 6; Walck. Ins. apt. pl. 7. fig. 3); 2° la L. tarentule narbonnaise (L. mela- nogaster. Latr. Nouv. dict. d'hist. nat. t. 18. p. 291. —Hahn. Arachn. pl. 26. fig. 76; Walck. op. cit. pl. 8. fig. 1); 3 la L. tarentule hellénique (L. tarentula. Brullé, expéd. de Morée. — L. hellenica. Koch. pl. 81. fig. 181); 4° la L. tarentule hispanique (L. tarentula. L. Dufour. Ann. des Sc. nat., 2° série. t. 3. pl. 5. fig. 1); etc. Habite l'Europe australe. Cette araignée, l’une des plus grosses de l'Europe, est célèbre par l'opinion répandue, que la musique peut arrêter ou anéantir les effets de sa morsure, Quoiqu'on ne puisse nier l'influence réelle de lPimagination sur notre physique, il est néanmoins probable que la médecine peut ofrir des moyens cura- tifs plus assurés, pour les maux que cause le venin de cette araignée. Les effets vénéneux des Tarentules pa- raissent être très-faibles, et on ne peut ajouter foi à ces récits merveilleux, que quelques auteurs anciens ont rapportés à ce sujet. 27, Araignée à sac. Aranea saccata. A. fusca, fuliginosa, villosa ; pedibus livido-rufis, fusco annulutis. Aranea saccala. Lin. Fab. Syst. 2. p. 4ar. Araignée loup. Geoff. 2. p. 649. n° 14. Aranea littoralis. Degeer. 9. pl. 15. f. 213. (* Lycosa paludicola. Walck. Ins. apt. t. 1. p. 333.) Lycosa saccata. Latr. Gen. 1. p. 120. et les côtés du corselet, et disposés sur 3 lignes, deux en avant; quatre au milieu, et deux après, rapprochés l’un de lautre, en arrière; les mâchoires allongées, cylindriques et inclinées; les pattes, de longueur médiocre, etc. ; la seule espèce est le S10- rena cyanea, Walck. Tab. des Aranéides, pl. 9. fig. 85 et 86, et Hist. des Ins. apt.t. 1. p.361. E. (x) Les Lycoses se reconnaissent à leurs yeux, au nombre de 8, très-inégaux entre eux, et représentant un parallélogramme allongé sur le devant et les côtés du céphalothorax; à leur lèvre carrée, à leurs mandibules plus hautes que larges et dila- tées vers le milieu; à leurs pattes allongées et fortes, et à quel- ques autres caractères, Le nombre des espèces appartenant à ce genre est très-considérable ; M. Walckenaer en décrit 63. (Voyez son Histoire des Insectes aptères, t. 1. p. 280.) C'est aussi dans la tribu des Araignées-loups que Latreille a placé son genre Mxrméce, remarquable par les deux étrangle- ments qui séparent le thorax en trois portions, par sa brièveté, par les yeux disposés sur trois lignes en trapèze, etpar plusieurs autres caractères. Le type de ce genre est la Myrmecia fulua. Latreille. Ann. des Sc. nat, 1re série, t. 3, pl.2fg. 1-8; Walck. Ins. apt. pl. 9. fig. 2. E, 515 * Walcken. Hist. des Ins. apt. p. 326. Habite en Europe, dans les jardins, les champs, par terre. VIe Trigu, — Araignées sauteuses ou saltigrades. (a) Eresus. Walck. Lat, (2). Araignée rouge. 4ranea cinnabarina. A. nigra; abdomine supr& cinnabarino : punctis qua- tuor aut sex nigris. Aranea 4-quitala. Rossi Faun. etr. 2,p. 135. pl. r. f. 8-9. Coqueb. Illustr. ic. dec. 3. tab. 27. f. 12. Lresus cinnabarinus. Walc. tab, des ar. p.21. Lat. Gen. 1. p. 21. * Hahn. Monogr. des Spinn. 2€ partie. pl. 2. fig. A. * Eresus annulatus. Ejusd. loc. cit. fig. 3; et Arachniden, pl. 12. fig. 35 et 36. * E. cinnabarinus. Walck. Faune française, Aran. pl. 4. fig.7 et 8. et Hist. des ins. apt. t. 1. p. 395. pl. 11. fig.7- * Griffith. Anim. Kingd. Arachn. pl. 24. fig. 5. * Eresus Audouini. Brullé. Expéd. scient, de Morée. pl. 28. fig. 10. Habite en France, en Italie, etc. (b) Salticus. Lat. (3). Araignée à chevrons. Aranea scenica. A.saliens, nigra ; abdomine utrinque lineis tribus albis, ad angulum acutum coeuntibus, Aranea, n° 16. Geoff. 2.p. 650. Aranea scenica. Lin. Fab. Syst. à. p. 422. Salticus scenicus. Lat. Gen, 1. p. 123. * Hahn. Arach. pl. 15. Gg 43 et 44. * Aran. cinereus. Lister, de Aran. p. 87. fig. 31. * Attus scenicus. Walck. Faune francaise. Aran. pl. 5. fig. 11-12; Hist. des ins. apt.t. 1. p. 406. Araignée fourmi. 4ranea formicaria. A. elongata; thorace anlicè nigro, posticè rufo; abdo- mine fusco : maculà utrinque albä. Araignée fourmi. Degeer. Ins. 7. pl. 18. f. 1-2. Salticus formicarius. Lat. Gen. 1.p. 124. * Griffith. Anim. Kingd. Arachn. pl. 24. fig. 9 et 10. * Walckenaer. Ins.apt. pl. 11. fig. 5et6. Habite en Europe, sur les plantes et les murs. Etc. (2) Les Énèses ont les yeux inégaux et disposés de manière à représenter deux carrés, dont l'un, très-pelit, est renfermé dans l'autre; leur lèvre est allongée et triangulaire ; leurs mâ- choires droites, allongées, dilatées etarrondies à leur extrémité, et leurs pattes grosses et de longueur médiocre. Le genre Cuensis de M. Savigny, qui correspond au genre Pazpmrane de M. L. Dufour, et au genre Prarxscerum de M. Audouin, se rapproche des Érèses par l'ensemble de son organisation, et tient aussi au genre Alle par la conformation de ses mâchoires; les yeux, comme chez les Érèses, forment deux carrés renfermés l’un dans l'autre, mais les mâchoires sont larges, dilatées et conniventes à leur extrémité. Exemple : 10 Chersis gibbulus. Walk. Ans. apt. t. 1. p. 380.—Palpimanus gibbulus.L. Dufour. Ann. des Se. phys. t. 4. pl. 69. fg.5.—Pat- pimanus hæmatinus. Koch. op. cit. pl. 80. fig. 178 et 179. ae Chersis Savigny. Walck op. cit. p. 391. pl. 10. fig. reta. — Platyscelum Savigny : Audouin, Expl. des pl. de la descript. de l'Égypte. Arach. par M. Savigny. pl. 7. fig. 6 et 7. E. (3) Les Savriques de Latreille ou Arres de M. Malikenner ont 8 yeux inégaux, dont quatre sur une ligne transversale en avant, et les autres sur deux autres lignes, près des bords laté- 914 ATYPE. (Atypus.) Palpes saillantes, plus courtes que les pattes , et insérées sur une dilatation externe de la base des mächoires. Mandibules fortes, saillantes , sans râ- teau, à crochet subulé, fléchi en dessous. Deux mä- choires. Lèvre inférieure, tantôt très-petite, tantôt linéaire et saillante entreles mâchoires. Huit yeux. Corps oblong, divisé en deux parties, comme dans les araignées. Huit pattes. Palpiexserti, pedibus breviores, martillarum dila- tationis externcæ basi inserti. Mandibulæ validæ, ex- sertæ, rastello destitutæ : ungul@ subulatà , subtus inflemé. Maxillæ duæ. Labium mod minimum, modù lineare, inter maxillas exsertum. Oculi octo. Corpus oblongum, ut in araneis bipartitum. Pe- des octo. Onservarions. Les atypes, dont il s’agit ici, ont les crochets des mandibules fléchis en dessous, comme dans les mygales et les aviculaires ; maisleurs palpes nes’insèrent pointà l'extrémité des mâchoires, considération qui les rapproche plus des araignées. L’atype de M. Latreille et son ériodon (1) offrant également ces caractères, je les réunis ici pour plus de simplicité. Dans le premier, néanmoins, la lèvre inférieure est très-petile, comme dans les aviculaires ; tandis que dans le second, cette lèvre s’avance entre les mâchoires. En outre, il y a entre eux quelques autres différences notables. Nos atypes sont terricoles et mineuses ; au moins l'espèce des environs de Paris se trouve dans ce cas. ESPÈCES. 1. Atype de Sulzer. 4fypus Sulzeri. A. niger, nilidus ; mandibulis validissimis ; {horace sub- guadralo, anticè elevato, posticè plano. Atypus Sulzeri. Lat. gen. 1. p. 85. tab. 5. f 2. Et Hist. nat., etc. vol. 7. p. 168. Aranea picea. Sulz. abg. gesch. tab. 30. Ê. 2. Olétère difforme. Walck. Tableau des Ar. p. 7. pl. r. f. 5.—10. * Atypus Sulzeri. L. Dufour. Ann. des Sc. physiques de Bruxelles, t. 5. pl. 73. fig. 6. *Hahn. Monog. des Spinn. 2° partie. pl. 1. et Arachniden. pl. 3r. fig. 88. * Griffith. Anim. Kingd. Aracbn. pl. 9. fig. 4. *Dugès. Règne animal de Cuvier. 3e édit. atlas. arachn. pl. 5. fig. 2. * Oletera atypa. Walckenaer. Faune française. Aranéi- des. pl. 2. fig. 3; et Hist. des Ins. aptèr. t. 1. p.243. pl. 1. fig. 5. Habite en France, près de Paris, etc. Elle se creuse, dans la terre, un nid cylindrique, profond. raux, de façon à représenter une parabole ou un carré ouvert postérieurement; elles diffèrent aussi desÉrèses par leurs tarses de ne sont armés que de deux crochets, tandis que chez les rèses, il en existe trois. Ce genre est extrêmement nombreux; on trouve dans l'ouvrage de M. Walckenaer la description de 149 espèces. Les genres Hesropmanus et Exoparxs de Koch (ap. Schæffer, HISTOIRE DES ARACHNIDES. 2, Atype herseur. 4éypus occatorius. A. mandibularum articulo primo infrà apicem dentibus asperato ; labio exserto. Eriodon occatorius. Lat. Gen. 1. p. 86. Missulène herseuse. Walckenaer. Tableau des ar. p. 8. pl: 2. f. r1—14. * Lriodon occatorius. Latreille. Règne anim. de Cuvier. 2e édition , É. 4, p. 233. * Griffith. Anim. Kingd. Arachn. pl. 9. fig. 9. * Guérin. Iconographie du Règne animal, Arachn. pl. 1. fig. 1. * Missulena occatoria. Walckenaer. Hist, des Ins. aptèr. t.r. p. 252. pl. 1. fig. 6. Habite la Nouvelle-Hollande. Péron. Le genre Fuusrars de Latreille paraît établir le passage entre les Atypes et les Dysdères; suivant Latreille et M. Walckenaer, il se composerait d'arachnides à quatre poches respiratoires, mais M. Dugès assure que ces animaux n’en ont que deux. (V. Ann. des Se. nat. 2° série, t. 6. p. 160.) Les yeux des Filistates sont au nombre de 8, groupés entre les mandibules, sur une petite élévation du céphalo- thorax; leurs mandibules sont petites, horizontales, et à mouvement vertical ; leur lèvre allongée, poin- Lue et entourée par les mâchoires qui sont arquées et disposées en manière de cintre; enfin leurs filiè- res sont au nombre de six, On n’en conuait qu’une espèce. Le ÆFüilistata Bicolor (Walck. Faune fran- çaise, Aran. pl. 6. fig. 1 et 2; et Hist. des ins. apt. t.1. p, 254; Latreille. Règne animal. t. 4. p. 255; et Cours d’Entomol. p. 512. — Dugès, Atlas du Règne anim. de Cuvier. Arachn. pl. 6: fig. 1). MYGALE, (Mygale.) Palpessaillantes, allongées, pédiformes, insérées à l'extrémité des mâchoires. Mandibules ayant leur crochet fléchi en dessous ou sur le côté inférieur, et munies d’un râteau à leur sommet. Deux mä- choires allongées. Lèvreinférieure très-petite. Huit yeux. Port des araignées. Huit pattes. Point de brosses à l'extrémité des tarses et des palpes. Elles construi- sent dans la terre un nid cylindrique fermé par un opercule. Palpi exserti, elongati, pediformes, ad apicem mazxillarum inserti. Mandibulæ margine supero in rastellum dentaio : ungul@ terminali subtus aut in- Deutsche insecten), rentre dansle genre Atte, telque M. Walcke- naer le circonscrit. E. (1) Le genre Atype de Latreille correspond au genre Olerera de M. Walckenaer, et le genre Eriodon du premier au genre Missulena du second de ces auteurs, . Le ARANÉIDES. fero latere inflex4. Maxille duæ elongatæ. Labium minimum. Oculi octo. Habitus aranearum. Pedes octo. Tarsorum pal- porumque apices scopulis nullis. Sub terr& nidum cylindricum operculo clausum struunt. Osservarions. Je partage l'opinion d'Olivier, et je pense que les »ygales, qui sont des aranéides mineuses ou cuniculaires, doivent constituer un genre particulier; le caractère et les habitudes de ces aranéides aulorisant cette distinction. Leurs palpes sont plus longues , plus pédiformes que ceux des aviculaires. La première pièce de leurs mandi- bules a son sommet denté en forme de râteau, ce que les aviculaires n’offrent point. Enfin, les mygales se creusent, dans la terre, des galeries ou des nids cylindriques , qu’elles tapissent d’une couche de soie, et en ferment l'entrée par un opercule qui adhère d’un côté, comme par une charnière (1). Elles en sortent pour chasser et attaquer leur proie. [La plupart des entomologistes réunissent dans un même genre les mygales et les aviculaires; qui, en effet, diffèrent fort peu entre eux. Le groupe ainsi formé est caractérisé de la manière suivante par M. Walckenaer: yeux au nombre de 8 presque égaux entre eux, groupés et ramassés sur le devant du corselet, entre les mandibules; trois de chaque côté, formant un triangle irrégulier dont l’angle le plus aigu est en ayant; les deux autres yeux situés entre les précédents, sur une ligne transversale. Lèvre petite, presque nulle, insérée entre les mâ- choires. Mâchoires allongées, cylindroïdes, diver- gentes, creusées longitudinalement à leur côté in- terne. Palpes allongées, pédiformes , insérées à l'extrémité des mâchoires. Pattes allongées, fortes, peu inégales entre elles. Cet auteur les divise en trois familles (les plantigrades, les digitigrades iner- mes et les digitigrades mineuses), et donne la des- cription de57 espèces, dont plusieurs sont nouvelles (voy. Hist. nat. des insectes aptères, t. 1). Le genre Némésie de M. Savigny rentre dans ce groupe (voy. Arachnides de l'Egypte, pl. 1). E.] ESPÈCES. 1. Mygale maconne. Mygale cæœmentaria. M, obscurè ferruginea ; mandibulis nigricantibus : den- tibus quinque elongatis validis. Oliv. Mygale cæmentaria. Lat.Gen.x.p.84.(Oculi, t.3.f.2.) Ejusd. Hist. nat., ete. vol. 7. p. 164. pl. 63. f, 1 —6. Walck. Tableau des ar. p. 5 Oliv. Encycl. vol. 9. p.86. . * Dorthès. Trans. of the Linnean society. vol. 2. pl. 1 fig. 6. (1) Voyez à ce sujet un mémoire de Lalreille, inséré dans les Mém. du Muséum, t. 8; et le mémoire de M. Audouin, pu- blié dans les Annales de la Société entomologique, t, 2, etc. E. *L. Dufour, Ann. des Sc. phys. de Bruxelles. fig. 5. * Latreille. Règne anim. de Cuvier. 2° édit. t, 4, p. 28, * Griffith. Anim. Kingd. Arach. pl. 2. fig. 2. * Walckenaer. Faune française, aranéides. p. 2, n° r. Ejusd. Hist. nat. des insectes, apter. t. 1. p. 285. * Dugès. Règne animal de Cuvier. atlas. arach. pl. 1. Habite le Midi de la France. t. 5. pl, 73, 2, Mygale pionnière. Mygale fodiens. M. obscurè brunnea; mandibulis dentibus quatuor bre- vibus , inæqualibus. Mygale Sauvagesi. Lat. Gen. 1. p.84. Ejusd. Hist. nat., etc. 7. p. 165. pl. 63. f. 7. 10. Mygale pionnière. Walck. Tableau des ar. p. 5. Oliv. Encycl. n° 2. “M. Sauvagesii. L. Dufour. Ann. des Sc. phys. t, 5, pl.73. fig. 3. * Latr. Mém. de la soc. d’hist. nat. p. 125, * Rossi: Fauna etrusca. t. 3. p. 10. fig, 11. * M. pionnière. Audouin, Ann. de la soc. entomolog. t. 3, pl. 14. * Walckenaer. Faune francaise, Aranéides, pl. 2. fig.2et3. * Ejusdem. Hist. desins. aptèr. t. 1. p. 237. pl. 5. fig. 2, Habite en Italie et en Corse. Etc. Voyez Olivier et M. Walckenacr pour trois autres espèces. AVICULAIRE. (Avicularia.) Palpes saillantes; plus courtes que lespattes, insé- rées à l'extrémité des mâchoires. Mandibules sansrà- teau, ayant leur crochet fléchi en dessousousur le côté inférieur. Deux mâchoires. Lèvre inférieure presque nulle. Huit yeux, disposés en croix de Saint- André. Corps très-grand, ayant le port des araignées. Huit pattes fortes : le dernier article de leurs tarses ayant une brosse tomenteuse sous son sommet. Elles se retirent dans diverses cayités qu’elles ren- contrent. Palpiexserli, pedibus breviores, ad apicem maxil- larum inserti. Mandibulæ rastello nullo : ungul& terminali subis aut infero latere inflexà. Mazxillæ duæ. Labium subnullum, Oculi octo, situ crucem Andræam simulantes. Corpus maximum, aranearum habitu. Pedes octo, validi, tarsorum articulo ultimo scopulätomen- tosé infrà apicen instructlo. In cavitates varias se- cedunt. Ogservarrows. Sous quelques rapports, les avicu- laires se rapprochent des mygales, et néanmoins nous croyons qu'il est convenable de les en séparer: En effet, une taille énorme, des habitudes partieu- lières, et plusieurs caractères tranchés les en distin- guent éminemment. Ces grandes Aranéides sont très- velues et ont des brosses de poils à l'extrémité de leurs pattes et de leurs palpes qui rendent cette ex- trémité obtuse; elles n’ont point la première pièce de leurs mandibules terminée par des dents. en 316 râteau. Ce sont des chasseuses, presque vagabondes, qui se retirent dans des trous, des fentes à terre, ou dans les cavités des arbres, el qui ne se construisent point de nids particuliers comme des Mygales. Elles dévorent les fourmis, et sucent quelquefois les petits oiseaux dans leur nid. ESPÈCES. 1. Aviculaire crabe. Avicularia canceridea. A. hirsutissima, nigro-fusca ; pilis elongalis ; palpis pe- dibusque apice ferrugineis. Aranea avicularia. Lin. Fab. Syst. 2. p. 424. Mygale aviculaire. Lat. Hist. nat. etc. 7. p. 152. pl. 62. f. Ejusd. gen. 1. p. 83 (Oculi, pl. 3.f. 1.) Walck. Tableau des ar. p. 4. Habite l'Amérique méridionale, les Antilles. Vulgairement Araignée crabe. Il paraît que plusieurs espèces ont été confondues sous ce nom (* voyez à ce sujet l'ouvrage déjà cité de M. Walckenaer, t. 1. p. 214. 217). 9, Aviculaire de le Blond. Avicularia Blondii. Aoblonga, hirsulo-ferruginea; pedum unguiculis vix prominulis. Mygale de le Blond. Lat. hist. nat., etc. 7. p. 159. Et. Gen. 1.p. 83. tab. 5.0f. 1. * Palissot de Beauvois. Insectes d'Afrique. pl. 3. fig. 2. “ Hahn. Monog. des Spinn. pl. 1; et die Arachniden, t,. 1. p- 25. pl. 7. * Griffith. Anim. Kingd. Arach. pl. 6. * Walckenaer. Hist. des insect. aptèr. t. 1. p. 210. Habite à Cayenne. 3. Aviculaire fasciée. Avicularia fasciata. A. abdomine fascià latä, longitudinali ; marginibus sinualis. Mygale fasciée. Lat. Hist. nat., etc. 7. p. 160. Et Gen. r. p. 83. Règn. anim. t. 4. p. 229. Séba. Mus. 1. pl. 69. £. 1. “Hahn. Monog. des Spinn. p. 15. pl. 3; et die Arachn. t. 2. p. 63. pl. 57. fig. 187. * Walckenaer. Hist. des ins. aptèr. t. 1. p. 209. Habite l'île de Ceylan. M. Walckenaer a établi sous le nom de Spnopros un nouveau genre très-voisin des Mygales, mais qui s’en distingue par les pattes grosses, courtes et renflées, la lèvre étroite et allongée, et quelques autres caractères (voyez Ann. de la Soc. Entom., t. 2. p. 459, et Hist. des Ins. aptères, t. 1, p. 246). La division générique proposée par M. Lucas, sous le nom de Pacurrosceuis (Ann. de la Soc. entom. t. 5. p. 361) et le genre Actinopus de M. Perty (Delect. Anim. articul. quæ Spix et Martius colle- ger. p. 198) doivent y rentrer. E. (1) Quelquefois moins et quelquefois aussi davantage. Ainsi dans la Limnadie on en compte jusqu’à soixante paires, dans HISTOIRE DES CRUSTACÉS. CLASSE HULTIÈME. LES CRUSTACÉS. (CnusracrA.) Animaux ovipares, articulés, aptères; à peau crustacée, plus ou moins solide; ayant des pattes articulées, des yeux soit pédiculés, soit sessiles, e£ des antennes le plus souvent au nombre de quatre, à bouche maxillifère, rarement en forme de bec; les mâchoires en plusieurs paires superposées ; la lèvre inférieure presque nulle. Point d'ouvertures stigmatiformes pour la respiration. Cinq ou sept paires de pattes (1). Une moelle longitudinale ganglionnée , terminée antérieurement par un petit cerveau. Un cœur et des vaisseaux pour la circulation. Respiration bran- chiale: à branchies externes, tantôt cachées sous les côtés de l’écaille du corselet ou enfermées dans des parties saillantes, tantôt à découvert en dehors, et en général adhérentes à certaines pattes ou à la queue. Chaque sexe le plus souvent double. Animalia ovipara, articulata, aptera; tequmento crustaceo, plus minusve solido ; pedibus articulatis ; oculis vel pediculatis vel sessilibus; antennis sæpius quaternaris, oremazxilloso, rarèus rostrato : maxil- lis pluribus paribus superpositis ; labio inferiore subnullo : aperturis stigmatiformibus pro respira- tione nullis. Pedum paribus quinque vel septem. Medulla longitudinalis gangliis nodosa, encephalo parvo anticè terminata. Cor vasculaque circulationi inservientia. Respiratio branchialis : branchiis ex- ternis, mod sub testà thoracis ad latera opertis, vel in partibus prominentibus inclusis, mod nudis et universè pedibus certis vel caud4 adhærentibus. Sexvus quisque sœpius duplex. Osservarions. Les crustacés sont les derniers ani- maux qui aient le corps et les membres articulés, et dont la peau offre partout une indurescence ou une solidification propre à fournir des points d'appui aux attaches musculaires. Ils viennent donc néces- sairement, dans la marche que nous suivons, et même dans l’ordre de ieur production par la nature, après les arachnides. En effet, ces animaux articulés et essentiellement aptères paraissent prendre leur source dans les derniers genres de la première branche des arach- nides antennifères auxquelles j'ai donné le nom d'arachnides crustacéennes, parce qu’elles seraient des crustacés, si leur organe respiratoire n’élait in- térieur et trachéal, et si elles possédaient un système de circulation. l’Apus vingt-deux paires, et dans les Cÿpris on n’en distingue que trois paires, E. & CRUSTACÉS. 517 Plus éloignés encore des insectes que les arach- nides, sous le rapport du mouvement de leurs fluides et sous celui de la respiration, les crustacés offrent, dans leur organisation intérieure, de grands perfec- tionnements obtenus, puisque les deux modes nou- veaux, commencés seulement vers la fin des arachni- des, savoir: la circulation des fluides etla respiration par des branchies, sont ici devenus généraux pour toutes les races, et de plus en plus développés. Effectivement, le système d'organes spécial pour la circulation des fluides, se montre dans les crustacés de tous les ordres où il a été possible de l'observer, et présente, dans les crustacés décapodes, des per- fectionnements remarquables (1). Il en est de même des branchies, qu'on ne trouve que dans les deux dernières familles des arachnides, où elles ne sont encore qu'ébauchées. Onles retrouve ici partout (2), sous des formes et dans des lieux très-variés, etelles recoivent de grands développements dans les crusta- cés des derniers ordres. Enfin, dans ces animaux, on ne voit plus de véritables stigmates pour l'entrée du fluide respiratoire. . Ja considération des articulations du corpset des pattes des crustacés a, depuis Linné, fait regarder ces animaux comme de véritables insectes par pres- que tous les naturalistes; et, dans ce cas, on les rangeait dans l’ordre des aptères, ainsi que les arachnides. Or, d’après la distribution alors géné- ralement admise des animaux, les arachnides et les crustacés se trouvaient à la fin de la classe des insec- tes, c'est-à-dire, après des animaux dont l'organi- sation est moins composée que la leur ; ce qui était déjà très-connu. Enfin les zoologistes reconnaissant qu’à l'égard des animaux, la considération de l’organisation in- térieure est la plus importantepour la détermination des rapports et des rangs, on fut obligé de reporter les arachnides en avant des insectes, et les crustacés en avant des arachnides ; mais on tenait toujours à regarder les animaux de ces deux divisions comme de véritables insectes. En effet, M. Cuvier, dans son tableau élémentaire des animaux, plaça les crustacés et les arachnides à la tête de la classe des insectes, et en forma la première division de cette classe. Je ne partageai point l'opinion de ce savant ; et attribuant plus d'importance aux motifs qui lui fai- saient reporter les crustacés en avant des insectes, je crus devoir les en séparer entièrement ; et dans mon cours de l’année 1799, j'en formai une classe particulière. Ce ne fut que l'année suivante que j'établis celle des arachnides , avant même de sa- voir que le nouvel ordre de choses observé, depuis longtemps , dans l’organisation des crustacés, était déjà commencé en elles. Ainsi le rang des animaux de ces deux classes est maintenant fixé, et est bien supérieur à celui que l'on doit accorder aux insectes. Quoique très-distincis entre eux, les arachnides et les crustacés se rapprochent tellement par quan- tité de rapports, que probablement l’on sentira tou- (1) Voyez à ce sujet les recherches que nous avons publiées en commun avec M. Audouin, dans les Annales des Sciences na- turelles, t. 11, p. 283. E. (2) Presque tous les crustacés ont en effet des branchies pro- prement dites ou des organes modifiés dans leur structure, de jours que les deux classes qu'ils constituent, doi- vent s'avoisiner. Il y en a même un grand nombre parmi eux, qui ont des rapports très-marqués dans leur forme générale et dans leur aspect ; tels, par exemple, que la plupart des crustacés décapodes, qui semblent être des araignées marines. : Quelques citations pourront suffire pour montrer le fondement des rapports dont je viens de parler. Indépendamment de plusieurs traits de ressem- blance observés dans la forme générale de différents animaux de ces deux classes, on voit, dans presque toutes les arachnides exantennées, la tête immobile et tout à fait confondue avec le corselet; or, la même chose s’observe dans la plupart des crustacés, surtout dans les décapodes. On voit de même, dans un grand nombre des arachnides exantennées, soit des palpes, soit des mandibules chélifèrés ; or, dans un grand nombre de crustacés, on trouve non-seulement des pattes chélifères, mais souvent des palpes qui le sont aussi. Qui ne croirait voir, effectivement, dans les palpes chélifères des scorpions, de véritables pattes d’écre- visses ou de crabes! On a vu aussi, dans plusieurs de ces arachnides exantennées, le yeux soutenus par des tubercules et même portés sur des pédicules quoique immo- biles; or, dans un grand nombre de crustacés, les yeux sont élevés sur des pédicules, mais mobiles. Enfin, on a vu, dans les scorpions et les arai- gnées, les organes sexuels évidemment doubles; or, il est très-connu qu'ils le sont aussi dans la plupart des crustacés. On ne saurait donc méconnaitre les rapports nombreux qui existent entre les crustacés et les arachnides , quoique ces animaux appartiennent à deux classes très-distinctes. Si l’on considère les animaux articulés, en gé- néral, et si l’on examine ce qu'ils sont les uns par rapport aux autres, On pourra penser que, pour leur donner successivement l’existence, la nature n’a suivi qu'un seul plan, tant ils tiennent les uns aux autres par des analogies nombreuses. Bientôt, malgré cela, on remarquera que ce plan a recu, presque dès son orgine, des déviations dans la direc- tion de son exécution, par l'influence de certaines circonstances ; car son produit a donné lieu à plu- sieurs branches bien distinctes. et non à une suc- cession suivie d'objets formant une série simple. Comme nous l'avons dit, à l'entrée de la classe des arachnides, la branche qui embrasse tous les insectes nous a paru commencer par ceux qui sont essentiellement aptères [les puces] ; une direction particulière du plan cité ci-dessus a amené les nom- breux animaux dont il s’agit. Mais le même plan ayant recu une autre direc- tion presque en même temps, a dù donner lieu à une autre branche, à celle des orachnides ; et celle- ci s'estelle-même immédiatement partagée en deux branches particulières ; savoir : 1° celle des arach- manière à devenir des instruments spéciaux de respiration ; mais dans quelques espèces telles que les Mysis, les Phyllosomes et les Cyclops, on ne voit rien de semblable, et c'est par la sur- face générale du corps que cette fonction semble s'exercer. 518 nides antennées parasites [les poux etles ricins ] qui ontamenélesacarides et ensuiteles autres arachnides exantennées ; 2 celle des arachnides antennées crus- tacéennes qui ont fourni la source où tous les crus- tacés ont puisé leur existence. Si ses considérations sont fondées, il ne serait pas vrai que les arachnides fussent une continuation naturelle des derniers insectes produits [des coléo- ptères ] ni que les crustacés en fussent une des der- nières arachnides [ des aranéides |, commeles rangs, justement assignés à ces trois classes, semblent l’indiquer. Ayantdéterminéla source des crustacés, dansnotre manière de juger ce qui les concerne, disons main- tenant un mot de leurs généralités. Les crustacés, un peu plus nombreux que les arachnides, mais beaucoup moins que les insectes, sont en général remarquables par leurs téguments solides, quelquefois même très-durs, comme lors- que les molécules calcaires, dont ils sont empreints, dominent la matière cornée qu'ils contiennent ; mais, selon les familles et les genres, les molécules calcaires diminuant en quantité, la matière cornée de leurs téguments devient dominante, et ces tégu- ments à la fn ne sont plus que simplement mem- braneux, comme dans beaucoup de crustacés bran- chiopodes. Ces animaux sont presque tout munis d'antennes qui sont articulées, sélacées, et presque toujours au nombre de quatre. Dans plusieurs, la tête est intimement unie au corselet et tout à fait confondue avec lui. Ce corselet, qui couvre le thorax, forme alors une grande pièce assez dure, à laquelle on donne le nom de test. Dans les autres, la tête est distincte, mais le thorax ou le corps est ordinaire- ment partagé en sept segments qui, en dessous, donnent attache aux pattes. Ce corps est souvent terminé postérieurement par une queue, composée elle-même de plusieurs anneaux. Les pattes, en général au nombre de dix à quatorze, sont compo- sées de six articulations. Souvent les deux pattes antérieures, et quelquefois les deux ou les quatre suivantes, sont terminées en pince; d’autres fois elles sont, soit toutes, soit certaines d’entre elles, terminées par de simples crochets ; etil s’en trouve qui sont uniquement propres à la natation. Les crustacés ont deux yeux, tantôt élevés sur des pédicules mobiles, et tantôt tout à fait sessiles. Ces yeux sont ordinairement composés ou à réseau, (1) En comptant d’arrière en avant. E. (2) La théorie de M. Savigny nous paraît devoir s'étendre non-seulement aux mâchoires et aux pattes thoraciques, mais à toute la série appendiculaire des Crustacés; chez ces animaux le nombre normal des anneaux constituants des corps, nous pa- raît être de vingt et un, et la tendance de la nature est de don- ner à chacun de ces segments une paire de membres ou appen- dices, dont les formes et les usages peuvent varier dans les diverses parties du corps chez un même animal, ou dans les mêmes parties chez des espèces différentes. La première paire de ces appendices, lorsqu'elle existe, appartient aux organes des sens, et constitue les pédoncules oculaires; les deux paires suivantes constituent les antennes, et la quatrième paire les mandibules ; les appendices des deux paires suivantes sont presque toujours spécialement affectés à l'appareil buccal; chez quelques Crustacés tels que les Thysanopodes, les huit paires d'appendices qui font suite aux six paires dont il vient d’être question, constituent toutes des pattes locomotrices, mais chez les Édriophthalmes, la première de ces paires de HISTOIRE DES CRUSTACÉS. # Dans plusieurs branchiopodes, les deux yeux sont réunis en un seul. La bouche de ces animaux offre , en général, deux mandibules, une languette au-dessous, et trois à cinq paires de mâchoires. On a donné à la pre- mière paire ou aux trois premières (1) le nom de pieds-mâchoires, parce que l’on suppose, d’après les observations de M. Savigny , que ces mâchoires sont formées par les deux ou les six pattes anté- rieures de l'animal qui, devenues très-peliles et rapprochées de l'intérieur de la bouche, ont été mo- difiées, et ont cessé d’être propres à la locomotion. Il résullerait de cette considération très-ingénieuse de M. de Savigny, que le nombre total ou naturel des pattes des crustacés serait de seize; ceux qui ont quatorze pattes propres à la locomotion, n'ayant que deux pieds-mâchoires, et ceux qui n’ont que dix pattes, ayant six pieds-mâchoires (2). Les branchies des crustacés sont extérieures, quoique souvent cachées, et en général sont adhé- rentes à certaines pattes. Quelquefois néanmoins elles sont placées au-dessous de la queue. Le fluide à respirer, soitl'eau, soit l'air libre, n’y parvient point par des ouvertures en forme de stigmates, comme dans les arachnides et les insectes ; caractère dont je me suis servi dans mes cours, pour faciliter la distinction des animaux de cette classe. Le perfectionnement des crustacés, surtout de ceux du second ordre, est si peu hypothétique, que ces animaux, dans notre marche, sont les premiers en qui l’organe de l'ouïe ait été aperçu, et sont les derniers dansune marche contraire. Ainsi, quoique les insectes et les arachnides soient clairement doués des sens de la vue et du tact, aucun d’eux n’a encore offert le sens de l’ouïe d’une manière dis- tincte. Les crustacés ne se nourrissent que de matières animales. La plupart vivent dans les eaux soit ma- rines, soit fluviatiles ; mais quelques races vivent habituellement sur la terre, et respirent l'air libre avec leurs branchies. Relativement à l’ordre et à la division des crus- tacés, je tiens beaucoup à ce qu'il y à d’essentiel dans la distribution de ces animaux, telle que je l'ai publiée, d’après mes cahiers, dans le petit Zxtrait de mon cours, p. 89 à 95 ; mais j'y vois un renver- sement à faire dans la distribution générale, afin de commencer par les plus parfaits de ces animaux, et plusieurs redressements et additions à opérer, membres, et chez les Décapodes, les trois premières sont trans- formées en mâchoires auxiliaires; et chez les Siphonostomes , ces trois paires de membres constituent des pattes ancreuses destinées à fixer l'animal sur sa proie. Les membres de Ja quin- zième paire et deux des paires suivantes, sont en général dé- signés sous le nom de fausses pattes, et varient également dans leurs fonctions; chez les Isopodes, les cinq premières paires de ces appendices deviennent des lamelles respiratoires, et la sixième paire des organes protecteurs des premières; chez les Amphipodes, ces six paires dé membresisont toutes affectées à la locomotion; mais les trois premières sont des fausses pattes natatoires, et lestrois dernières constituent en général un or- gane de saut. Enfin, chez les Décapodes supérieurs, ces mêmes appendices servent comme auxiliaires de l'appareil de la géné- ralion, et constituent chez le mâle des organes excitateurs, et chez la femelle des tiges ovifères (Voyez à ce sujet notre Hist. nat. des Crustacés, t. r, p. 40, et la planche 4 de l’atlas de la nouvelle édition du Règne animal de Cuvier.) CRUSTACÉS. 519 d'après les savants ouvrages que M. Latreille a pu- bliés en dernier lieu sur cette classe d'animaux. En conséquence, je divise, comme auparavant, les crustacés en deux ordres qui me paraissent très- naturels et très-distincis, savoir : 1° En crustacés hétérobranches, dont les bran- chies, sous le corps, sont très-diversifiées dans leur forme et leur situation, n’adhèrent point à des pieds-mächoires, et ne sont jamais ca- chées sous les bords latéraux d’une carapace qui couvre tout le corps; 9o En crustacés homobranches, dontles branchies en pyramides et composées de lames empilées, adhèrent aux derniers pieds-mâchoires, et sont toujours cachées sous les bords latéraux d’une carapace ou d’un test qui couvre tout le corps, excepté la queue. [La grande division des Crustacés homobranches est parfaitement naturelle, et correspond à l’ordre des crustacés décapodes tel que les auteurs les plus récents l’admettent, mais l’ordre des crustacés hété- robranches est un groupe tout à fait artificiel, et qui ne peut être admis. La diversité de l'organisa- tion est telle dans cette classe d'animaux, que, pour représenter les grandes modifications de struc- ture, on est obligé de multiplier davantage les cou- pes de premier degré, et de séparer les crustacés en trois sous-classes, savoir : les Xyphosures, les Crustacés suceurs et les Crustacés maxillés, les- quels se subdivisent en plusieurs groupes secondai- res ; voici le tableau de la classification que j'ai pro- posée, pour ces animaux, dans monHistoirenaturelle des Crustacés ( €. r, p. 251). À, Sous-classe des CRUSTACÉS MAXILLÉS. Bouche armée de mandibules et de mâchoires lamelleuses, propres à diviser des aliments plus ou moins solides (presque jamais para- sites). Ire Légion. PODOPHTHALMES. Yeux portés sur des pédoncules mobiles ; pattes thoraci- ques rigides et plus ou moins cylindriques; presque toujours des branchies proprement dites (1); une ca- rapace recouvrant la totalité ou la majeure partie de la tête et du thorax. Ordre des Décarones. Branchies fixées sur les côtés du thorax, et ren- fermées dans des cavités respiratoires spé- ciales. Presque toujours cinq paires de pattes thoraciques ambulatoires ou préhensiles. Ordre des Sromaropes. Branchies extérieures et en général fixées sous Pa w (1) Nous entendons par branchies proprement dites, des or- ganes spéciaux de respiration aquatique qui ne sont pas de simples modifications de quelques organes détournés, pour l'abdomen, quelquefois nulles ; en général sept ou huit paires de pattes natatoires ou préhensiles. Ile Légion, ÉDRIOPHTHALMES. Yeux sessiles, au nombre de deux; en général point de branchies proprement dites; mais certains appendices des membres conformés de manière à en remplir les fonctions. Point de carapace. Pattes thoraciques, tou- jours rigides, plus ou moins cylindriques, et en général au nombre de sept paires. Ordre des Awpurpongs. Branche externe ou appendice flabelliforme des pattes thoraciques vésiculeux et servant à la respiration. Abdomen très-développé et ter- miné par un appareil locomoteur (servant au saut ou à la nage) composé des trois dernières paires de fausses pattes, dont la forme dif- fère toujours de celle des trois premières paires. Ordre des Loemrpopes. Appendices flabelliformes des pattes thoraci- ques vésiculeux , et servant à la respiration; : abdomen rudimentaire. Ordre des Isoropes. Appendices flabelliformes des pattes thoraci- ques nuls ou impropres à la respiration; faus- ses pattes abdominales des cinq premières paires terminées par des lames membraneu- ses faisant fonctions de branchies. Abdomen très-développé, mais ne servant que peu à la locomotion. Ille Légion, ENTOMOSTRACÉS. Yeux sessiles et en général réunis en une seule masse mé- diane de manière à paraître unique. Point de branchies proprement dites. Pattes pas lamelleuses, rigides, en général biramées et ne portant pas d’appendices con- formés de manière à paraître propres à servir spéciale- ment à la respiration. Ordre des Copérones. Corps divisé en anneaux bien distincts et ne portant ni carapace ni enveloppe bivalve ; pattes thoraciques en général au nombre de 4 ou 5 paires, et natatoires, mais jamais membraneuses. < Ordre des OsrRAroDEs. Corps sans divisions annulaires bien distinctes, et renfermé en entier sous un grand bouclier dorsal ayant la forme d’une coquille bivalve. En général 2 ou 5 paires de membres thora- ciques. IVe Légion. BRANCHIOPODES. Yeux en général sessiles. Point de branchies proprement dites, mais des pattes thoraciques lamelleuses qui en tiennent lieu. ainsi dire , de leurs usages ordinaires, comme des pattes par exemple. E. Ordre des CLADocÈRESs. . . LA Pattes peu nombreuses, ordinairement au nom- bre de cinq paires ; corps renfermé dans une carapace bivalve. Un seul œil. Ordre des Pnyrrorones. Pattes très-nombreuses. Thorax, tantôt nu, tan- tôt caché sous une carapace simple ou bi- valve. Deux yeux. B. Sous-classe des CRUSTACÉS XYPHOSURES. Bouche conformée pour la mastication, mais dépourvue de mandibules et de mâchoires proprement dites et entourée de pattes am- bulaloires, dont la base tient lieu de mâ- choires. (Un seul genre.) C. Sous-classe des CRUSTACÉS SUCEURS. Bouche conformée pour la succion, tubuleuse et armée seulement de stylets ou de crochets. (En général parasites.) Ordre des ARANÉIFORMES. Pattes rigides, cylindriques, gréles, simples, au nombre de 4 ou 5 paires. Corps grêle et cylindrique. Ordre des Srrnonosromes. Pattes rigides, en partie ancreuses et en partie lamelleuses et natatoires. Corps déprimé. Ordre des Lervéoïpnrens. Pattes rudimentaires ou nulles ; corps déformé à l’âge adulte. Les TrILoB1TEs appartiennent aussi à la classe des crustacés, et paraissent établir le passage entre les Isopodes et les Branchiopodes qui se lient aussi avec les Xyphosures. L'ordre des SucEURS ARANÉIFORMES se compose des Nymphons et des Pycnogonons qui, dans la méthode de Lamarck et de Latreille, sont rangés parmi les Arachnides (Voy. p. 298). Les Lernées sont placées par notre auteur parmi les vers. (Voy. t. 1er.) E.] — que l’interne, est plus grande et convexe en dessus. Zuzara semipunctata. Leach. Dict. des Sc. nat.t. 12. p. 344. — Desmarets. Consid. sur les crust. p. 299. Zuzara diadema. Leach. loc, cit. — Desm. loc. cit. Les Dynamènes ne peuvent se rouler en boule comme les précédents auxquels ils ressemblent du reste par l'existence de deux lames saillantes aux appendices terminaux de l’abdo= men; enfin, l’abdomen, au lieu d'avoir son dernier article entier, présente une simple fente à son extrémité. Dynamena Montaqui. Leach. Dict. des Sc, nat. t, 12. p. 344. — Desmarets. Consid. p. 298. Dynamena viridis. Leach. loc. cit. Les Cymonocées ressemblent aux Dynamènes par la disposi- tion des appendices et par l'impossibilité de se rouler en boule, et s'en distinguent par l'existence d’une petite lame au milieu de l’échancrure située à l'extrémité du dernier segment abdo- minal. 5 Cymodocea Lamarckä. Leach. Dict, des Se. nat. t. 12, ESPÈCES. 1. Sphérome cendré. Sphæroma cinerea, 9. lœvis; segmento ultimo rotundato ; appendicibus laminis aculis, margine denticulatis Sphæroma. cinerea. Latr. Gen. 1. p. 65. et Hist. nat. vol.7. p 16. Sphérome cendré, Bosc. Hist, nat, dés crustacés, vol. 2. p: 186. Oniscus globator. Ball. Spicil. zool. fase, 9, p. go. t: 4. f. 18. Cymolhoa serrata. Fab. Syst. 2. p. 5ro. *“ Spheroma cinerea ? Risso. Crust, de Nice.p. 146. * Spheroma serratum. Leach. Dict. des Sc, nat. £. 12. p. 346. k”" Desmarets, Consid, sur les Crust. p. 3or. pl. 47. fig. 3. Habite l'Océan d'Europe, sous les pierres des rivages: 2. Sphérome épineux, Sphæroma spinosa. 5. segmento ullimo spinoso, pilealo; appendicibus aculis cilialis. Sphæroma spinosa, Risso. Hist. nat. des crust. p. 147. pl. 3. £ 14. Habite. la Méditerranée? entre les zostères auxquelles il se cramponne. Etc. Voyez-en quelques autres espèces dans l'ouvrage de M. Risso. (Ainsi que l’article Cymothoadés de Leach, dans le 12° volume du Dict. des Sciences naturelles; les planches de Crustacés par M. Savigny, dans legrand ouvrage sur l'Égypte, etc:) [Nous croyons devoir distinguer des divers genres déjà établis dans la tribu des Sphéromiens un petit \ crustacé appartenant à la collection du Musée bri- {annique où il a été étiqueté par M. Leach Næsea p. 343. — Desmarets. Consid. sur les crust. p. 297. pl. 48. fig. 4. ; Cymodlocea bifida. Leach. loc, cit. Les Cizrcées, les Nësées et les Camrécorées diffèrent des Sphé- romes et des genres précédents par la conformation des ap- pendices postérieurs de l'abdomen, dont la lame extérieure seule est saillante. - Les Cinicées ont tous les anneaux du thorax d’égale lon- gueur, et la lame terminale de l’appendice caudal droit est assez longue. Cilicæa Latreillii. Leach. op. cit, p. 342 — Desmarets. op. cit. p. 206. pl. 48. fig. 3. Les Nésées ont l'avant-dernier article du thorax plus grand que le dernier, et la lame terminale de l'appendice caudal droite. Næsea bidentata. Leach. op: cit. p.242.—Desmarets. op. cit. p. 395. pl. 17. fig. 2. Oniscus bidentatus. Adams. Trans ofthe Linn. Sve. vol. 8. pl. 2. fig. 3. Spheroma didyma. Tristan. ann, du Muséum, t. 13, p. 371, pl. 27, fig. 1-5, Enfin, les CampÉcorées ont également le pénultième anneau thoracique plus grand que le précédent; mais la lame termi- nale des appendices postérieurs est courbée et très-allongée, Campecopea hirsuta. Leach. Dict. des Sc. nat. £. 12. p. 341. — Oniseus hirsutus, Montagu, Trans. Lin, Soc, v. 7. pl.6. fig. 8, ASELLIDES, depressa. En cffet cet Isopode, tout en ayani la | forme générale des Nésées, en diffère, ainsi que de tous les autres Sphéromiens, par la conformation des pattes des deux premières paires qui sont ter- minées par une main subchéliforme , tandis que les pattes suivantes sont, comme d'ordinaire, simple- ment ambulatoires. Nous proposerons de désigner cette nouvelle division générique sous le nom de Nzæsiie. Nœæsidia. Le genre Prereras de M. Guérin se rapproche de la division précédente’et du genre Æga de Leach. Voici les caractères qui y sont assignés. Yeux très- visibles ; composés d'un grand nombre de facettes; antennés supérieures plus courtes que les inférieu- res, insérées sur le bord antérieur de la tête, ayant leurs deux premiers articles grands, aplatis et lar- ges et le filet terminal inséré en arrière du deuxième article, composé de plusieurs petites articulations ; antennes inférieures deux fois plus longues que les supérieures, insérées au-dessous d'elles et ayant leurs trois premiers articles courts, transversaux, les deux suivants grands, aplatis et larges, et le filet terminalcomposé d'environ dix articles cylindriques et allant en diminuant ; mandibules allongées, ter- minées par un lobe triangulaire et portant une palpe plus longue qu’elles, de deux articles cylindri- ques. Pattes de la première paire, terminées par un ongle fort et très-crochu. Celles des deuxième et troisième paires en pince didactyle. Les quatre paires suivantes plus gréles, à articles plus allongé et terminés par un simple onglet peu crochu. Ab- domen composé de six segments distincts; appen- dices latéraux du dernier segment, composés de deux feuillets aplatis et ne dépassant pas ce dernier segment en longueur. Plerelas Hebbii. Guérin, Mag. Zool, cl, vu, pl. 20. + Genre Limxorre. Liinnoria. Les Limnories sont intermédiaires entre les Sphéromes et les Cymothoas et sont remarquables par les ravages qu’elles occasionnent en perforant les piliers des constructions sous-marines, à la ma- nière des Tarets. Ces petits crustacés se rapprochent des Sphéromes par la disposition de leurs antennes, de leur appareil buccal et de leurs pattes, mais s’en distinguent par leur abdomen composé de six anneaux distincts dont le pénultième porte une paire d’appendices styliformes, et les autres des fausses pattes branchiales. On n’en connait qu’une espèce. Le Limnoria terebrans. Leach. Trans. of the Linn. Soc, Y: 11, p. 970; Edimb, Encyclop. suppl. t. 7. p. 433, et 35 Dict. des Sc.mnat. t. 12. p. 353. — Desmarets, Consid, sur les crust, p. 312. — Latreille. Règne anim. t. 4. p- 135. — Coldstream, Edimb. New philos. journal. vol. 16. (1854) p. 316. pl. 6. 6g. 1-18, — Thompson, Edimb. New. phil. journal. janv. 1835. CYMOTHOA, (Cymothoa.) Quatre antennes apparentes , sétacées, pluriarti- culées, un peu courtes : les externes plus longues. Deux yeux sessiles. Corps ovale-oblong, un peu convexe, à plusieurs des segments transverses comme appendiculés aux extrémités latérales. Queue à six segments, dont le dernier plus grand porte de chaque côté une na- geoire de deux écailles. Quatorze pattes à crochets forts. Anlennæ quatuor, conspicuæ, selaceæ, pluriar- ticulatæ , breviusculæ : externis paul longioribus. Oculi duo sessiles. Corpus ovato-oblonguin, subconvezum ; segmen- lorum transversorum pluribus ad extremitates la- terales subappendiculatis. Cauda segmentis sex : ultimo majore, utrinque pinnà diphyll& instructo. Pedes quatuordecim : unquibus validis. Onservarions. Parmi les crustacés isopodes, les Cymothvas sont remarquables par des habitudes qui paraissent leur être particulières : ce sont des pa- rasites des poissons sur lesqueis ils se cramponnent et dont ils sucent le sang. On les a désignés sous les noms de poux de mer, d'asile, d'œstre de poisson. Leurs branchies sont des espèces de bourses ou de vessies siluées, sur deux rangées, le long du dessous de la queue. On en connaît déjà un assez grand nombre d'espèces. Latreille réunit à ce genre les Linnoria, Eury dice et Æga de M. LEacu. [Le genre Cymothoa tel qu'il a été établi par Fa- bricius et adopté par Lamarck correspond à peu près à la tribu des Cymothoïdes des auteurs plus récents , laquelle se compose des Isopodes deñla fa- mille des Cymothoadiens qui ont l'abdomen terminé par une nageoire horizontale garnie latéralement de deux paires de lames ou de stylets déprimés, et les appendices buccaux cachés en entier sous la tête. Ces crustacés se ressemblent tous beaucoup par la forme générale de leur corps, ainsi que par leurs mœurs, mais présentent dans la disposition de leurs antennes, de leurs yeux, de leurs pattes et de leur abdomen, des différences telles qu'on doit néces- sairement les diviser en plusieurs genres; aussi est-ce la marche suivie par tous les auteurs, et on s'accorde assez généralement à ne laisser dans le genre Cymothoa, proprement dit, que les espèces dont les antennes sont très-courtes et insérées sous la tête, les yeux peu ou point apparents, les pattes 25? 560 armées de griffes puissantes, les hanches des pattes des 4 dernières paires Lrès-dilatées inférieurement, et le dernier segment abdominal très-grand et à peu près carré transversalement. Dans le jeune âge, ces parasites ont des formes assez différentes de celles qui les caractérisent à l’âge adulte. (Voy. 4nn. des Sc. nat. 2 série, L. 5.) E. ESPÈCES. 1. Cymothoa asile, Cymothoarasilus. ©. capite poslicè trilobo ; segmentis posticis, ultimo ex- ceplo, retrorsüm areualis ; islo semi-elliptico. Cymothoa asilus. Fab. Suppl. p. 305. Latr. Gen. 1.p. 66. et Hist. nat. 7. p. 23. pl. 58. £. 9. ro. Oniscus asilus. Lin. Pall. Spicil. zool. fase, 9. t. 4.f, 12. Habite l'Océan de l’Europe. 2, Cymothoa œstre. Cymothoa æstrum. C.ovalo-oblonga ; ultimo segmento transverso. Cymothoa æstrum ? Fab. Syst. 2.p. 505. Latr. Gen. 1. p. 66. Oniscus æstrum. Lin. Pal. spicil. zool. fase, 9. €. 4. f. 13. * Cymothoa œstlrum. Leach. Dict. des Sc. nat. t. 12. p. 952. * Desmarets. Consid. sur les Crust. p.309. pl. 47. fig. 6et 7. Habite l'Océan de l'Europe. 3. Cymothoa rosacé. Cymothoa rosacea. C. ovala, rosacea ; caud& semi-lunalà ; pedibus poste- rioribus spinosis. Cymothoa rosacea. Risso. Hist. nat. des crust. p. 140. pl. 3. f. 0. Habite la Méditerranée, sur l'Apogon rouge. L’ Æga emar- ginata de M. Leach, Crust. annul. malacostraca, pl. 21, paraît avoir des rapports avec cetle espèce. Etc. “ Cymothoa trigonocephala. Leach. Dict. des Se. nat. t. 12. p. 353. — Desm. op. cit. p. 309.— Edwards. Ann. des Sc. nat. 2e série. t. 3. pl. 14. fig. 1-5. “ Cymothoa parallel. Otto. Nov. acta. Cur. nat. Bonn. L. 14, pl. 22. fig. 3 et 4. [Le genre Lrvocène de Leach diffère des Cymothoas proprement dits, par la conformation des appendi- ces postérieurs de l'abdomen, dont les lames termi- nales, au lieu d’être styliformes, sont larges, folia- cées et à peu près égales. Livocena Redmanni. Leach. Dict. des Se. nat. t. 12. p- 252. —- Desmarets. Consid. sur les crust. p. 308. Les Nérocires du même auteur ne paraissent pas devoir êlre distingués génériquement des Livocè- nes, car ils n’en diffèrent réellement que par l'al- longement un peu plus considérable des pièces Jaté- rales des anneaux thoraciques, lesquelles, au lieu d’être obluses, sont spiniformes. Latreille les a réunis dans un seul genre auquel il a donné le nom d’Zchthyophilus. (Voyez le Règne animal de Cuvier t. 4, p. 155.) Merocila Blainvillii. Dict. des Se. nat. t. 12. p. 352,— Desmarets, op. cit. p. 30>. HISTOIRE DES CRUSTACÉS. Les Orexcrres ont, comme les précédents, les pieds armés de griffes courbes très-puissantes et les antennes insérées sous le front, mais les hanches des quatre dernières paires ne sont pas dilatées in- férieurement; les appendices postérieurs de l’abdo- men sont conformés de la même manière que chez les Cymothoas, mais très-pelits; enfin, les pattes postérieures sont graduellement plus longues que les antérieures et le dernier segment de l'abdomen est très-long et pointu. Olencira Lamarckii, Leach. Dict, des Sc. nat, t, 12. p. 351; Desmarets. op. cit. p. 307. Les Anrocres ont aussi les ongles forts et très- recourbés, la tête saillante en avant, au-dessus des antennes, et les hanches sans dilatation notable en dessous, mais leurs pattes sont toutes d’égale lon- gueur ; elles appendices postérieurs de l’abdomen terminés par deux lames allongées, pointues ct très-inégales, dépassent de beaucoup le dernier segment abdominal qui est à peu près quadrilatère. Anilocra capensis. Leach. loc. cit.; Desmarets. op. cit. p. 306. pl. 48. fig. 1. Anilocra medilerranea. Leach. loc. cit.; Desmarets. loc. cit. — Edwards. Ann. des Sc. nat. 2° série. t. 3. pl. 14. fig. 6 8. Anilocra Cuvieri. Leach. loc. cit. Desm. loc. cit.; Cy- molhoe... Savigny. Égypte Crust. pl.1r. fig. 10. Les Cawozrres de M. Leach ne différent guère des Anilocres que par la conformation des appendi- ces postérieurs de l'abdomen dont -les deux lames sont ovalaires el à peu près de même longueur, ca- ractère qui est de très-peu d'importance el qui ne nous parait pas suffisant pour motiver une distinc- tion générique. Canolira Rissoniana. Leach. Dict. des Sc. nat. t, 12. p. 350; Desmarets. Consid. sur les Crust. p. 305. Les Æca, les CowiLères et les RocrnÈces du même auteur ont les ongles des pattes des 2e, 5° et 4e pai- res très courbés, mais ceux des paltes suivantes à peine arqués et leur têle n’est pas saillante au-des- sus de Ja base des antennes. Les ZÆga se distinguent par la forme élargie et comprimée des deux pre- miers articles des antennes supérieures (Espèc. Æga emarginata Leach, op. cit. p. 519; Desmarels. op. cit. p. 505, pl. 47, fig. 4 et 5). Les Rocinèles du même auteur ont au contraire ces deux articles très-grands et convergents antérieurement (Esp. Rocinella danmoniensis, Leach. loc. cit. — Desm. op. cit. p. 504). Enfin les Conilères ressemblent aux précédents par leurs antennes, mais ont les yeux pelils, écartés, et nullement proéminents (Esp. Conilera Montagui. Leach. op. cit, p. 548; Desma- rest. op, cit. p. 504). ASELLIDES. Le genre Nérocize (Nerocila) de Leach, s'éloigne davantage des Cymothoas et se rapproche un peu des Sphéromeïdes; ici, les ongles de tous les pieds sont faibles ou médiocres ct peu arqués, les pattes sont grêles, plus ou moins épineuses ou ciliées el ambulatoires plutôt qu'ancreuses; les antennes in- férieures sont assez longues, les yeux granulés ct l'abdomen composé de cinq segments distincts eL les lamelles terminales des appendices postérieurs élargis eL à peu près de même grandeur. DMerocila Swainsoni. Leach. Dict. des Sc. nat, t, 12. p. 347; Desmarets. Consid. sur les Crust. p. 302. pl. 48. fig. 2. Les Eurypices du même auteur ne diffèrent des précédents que par les yeux qui sont lisses au lieu d'être granulés. ÆEurydice pulehra. Leach. Dict. des Sc. nat. t. 12. p.347, et Trans. Linn, Soc.t. x1, p. 370; Desm. op. cit. p.302. Enfin, les CrroLaNEs ressemblent aux Nérociles par tous les caractères énumérés ci-dessus, si ce n'est par le nombre des segments abdominaux qui est de six. Cirolana Cranchii. Leach. Dict. des Sc, nat.t, 12. p.347. Desmarets, op. cit. p. 303. + Genre SÉROLE. Serolis, Les Séroles sont des Cymothoïdes très-remarqua- bles par l'élargissement de leur corps el la position de leurs yeux qui occupent la face supérieure de la têle ct sont placés à distance à peu près égale de la ligne médiane du front ct du bord latéral de la tête; disposilion qui rappelle ce qui se voit chez les Tri- lobites. Les antennes s'insèrent au bord antérieur du front, près de la ligne médiane; celles de la pre- mière paire sont médianes, mais les secondes sont très-grandes; les pattes de la première paire sont terminées par une petite main subchéliforme et les suivantes sont ambulaloires ct lerminées par un ongle à peu près droit et non préhensile. Les trois premiers segments de l'abdomen sont très-petils et refoulés au fond de l'échancrure profonde formée par le bord postérieur du dernier segment thoraci- que, enfin le dernier segment abdominal est grand et porte deux appendices lerminés par des lames très-pelites. Cymothoa paradoxa. Fabricius. Supplem. Ent. syst. p. 504. Serolis F'abricii. Leach. Diet. des Sc. nat, L. 12, p. 340; — Desmarets. Consid sur les Crust, p. 293; — Buckland. Geology and mincralogy. pl. 45. fig. 6-8. E.] 561 BOPYRE: (BOjyrus.) Point d'antennes. Point d'yeux distincts. Bouche comme bilabiée, située sous le bord du segment antérieur; à sucoir qui parait sortir entre les lè- vres. Corps ovale, rétréci postérieurement, aplati , presque membraneux, à queue pelile et très-courte. Sept pattes fausses, très-pelites, contournées, inar=- ticulées de chaque côté, insérées sous les bords la- téraux du corps. Antennæ nullæ. Oculi nulli distincti. Os subbi- labiatum, sub margine segmenti antici dispositwm ; haustello intra labia emergente. Corpus ovatum, posticè atlenualum, plantm , submembranaceun; caudä part@, brevissimä. Pe- des spurii, ninimi, contorti, inarliculati, utrinque septemn, infrà marginem corporis inserli, Ogservariows. J'avais placé le Zopyre parmi les Épizoaires, et depuis j'ai déféré au sentiment de Latreille qui le regarde comme un crustacé. Mal- gré le misérable état où le réduit l’imperfection de ses parties, ce savant lui trouve de l’analogie avec les Cymothoas. Le Bopyre est un petit animal fort plat, presque membraneux, et qui vit en parasite sur les Alphées, les Palémons, en s'introduisant sous l’écaille de leur corselet, et les sucçant. Sa forme est celle d’une pe- tite Sole, Il n’a qu'environ quatre lignes et demie de longueur. Il a de petites lames membraneuses au-dessus des pattes, et deux rangées de petites écailles sous la queue. [Les Bopyres et les Iones doivent prendre place dans la famille des Cymothoadiens, mais y forment une pelite tribu particulière caractérisée par la pe- litesse du dernier segment de l'abdomen, l'absence d’appendices articulés de chaque côté de cctanneau, la brièveté des pattes et leur structure subchéli- forme. Ces crustacés vivent {ous en parasites sur d’autres animaux de la même espèce, et sont re- marquables par la grande différence qui existe entre les mâles et les femelles ; ces derniers ont le corps ovalaire, et en apparence déformé, tandis que les mâles, beaucoup plus petits que les femelles, sont gréles, ressemblent assez à des Idotéides, Les Bopyres mâles aussi bien que les femelles paraissent manquer d'antennes , mais on leur voit deux pelits yeux situés sur la face supérieure de la tête; leur corps est ovalaire, allongé et parfaitement symétrique; le thorax se compose de sept segments à peu près égaux entre eux, et cachant compléte- ment les pattes ; enfin l'abdomen porte en dessous des appendices lamelleux qui sont également cachés sous sa face inférieure. La femelle est contournée de côté, et les anneaux thoraciques inégaux et beaucoup plus larges que la tête ou l'abdomen; à 562 la surface inféricure du thorax, on voit les pattes qui sont d'une brièveté extrême, contournées et ancreuses, et qui, pour la plupart, donnent nais- sance, par leur base, à de grandes lames membra- neuses, lesquelles se reploient en dedans et en ar- rière, de manière à constituer une poche servant à loger les œufs : sous l'abdomen on trouve 5 paires de lamelles blanches et molles, enfin, la bouche est recouverte par deux paltes-mâchoires operculifor- mes, disposées comme des volets. E.1 ESPÈCES. 1. Bopyre des chevrettes. Bopyrus squillarum. B. pallidè lutescens; caudä subacutà. Bopyrussquillarum. Latr. Gen.1.p.67.et Hist.nat.,etc., g. p.90. pl. 59. fig. 2-4. Monoculus crangorum. Fab. Syst, Suppl. p. 306. * Bopyrus squillarum. Desmarets. Consid, sur les Crust, p- 385. pl. 49. fig. 8-13. Habite sous l’écaille du Palémon squille. 2. Bopyre des palémons. Bopyrus palemonis. B. luteo-virescens, varius ; caudé4 rotundatà. Bopyrus palemonis. Risso. Hist, nat. des crust. p. 148. “ Desmarets. op. cit. p. 326. Habite la Méditerranée, sous l’écaille thoracique des Pa- lémons. —Re— LES IONELLES: Deux ou quatre antennes. Deux yeux sessiles. Dix ow quatorze pattes. Les branchies à nu sous La queue, et en forme de tiges plus ow moins divi- sées, Les Zonelles constituent une petite famille nou- vellement établie par M. Latreille sous le nom de phytibranches. Elle est fort remarquable par le caractère des branchies qui sont à nu sous la queue; et c’est principalement par ce caractère que ces crustacés isopodes se distinguent des Asellides. Il est très-curieux de voir que, dans ces crustacés, les branchies commencent par être situées sous la queue de l’animal, qu'ensuite elles se trouvent transportées sous la parlie antérieure del’abdomen, adhérant à certaines paltes, ou toujours sous l’ab- domen, variant dans leur situation, selon les fa- milles, et qu’elles finissent , dans les décapodes, par être cachées sous les bords latéraux de l'écaille du corselet, ayant de l’adhérence avec la base exté- rieure des pieds-mächoires. Toutes les Zonelles sont aquatiques et marines; certaines d’entre elles ont toutes leurs pattes nala- toires; d'autres n'ont pour la natation que leurs pattes postérieures. Ces animaux, probablement nombreux, sont encore peu connus. HISTOIRE DES. CRUSTACÉS. [Cette division ne nous parait pas naturelle et ne nous semble pas devoir être adoptée. E.] TYPHIS. (Typhis.) Deux antennes trés-petites. Deux yeux petits, sessiles. Corps oblong, convexe, courbé, divisé en seg- ments transverses, et muni, de chaque côté, de deux lames mobiles, oblongues , pointues au sommet. De petites écailles à l’extrémité de la queue. Dix pat- tes, dont les quatre antérieures sont didactyles. Antennæ duc minimæ. Oculi duo, parvi, ses- siles. Corpus oblongum, convezum, incurvum, seg- mentis transversis divisum ; utroque latere laminis duabus mobilibus, oblongis, apice acuminatis in- structum. Squamc parvæ ad apicem caudæ. Pedes decem : quatuor anticis didacty lis. : Osservarions. Les Zyphis sont de petits crus- {acés marins, assez singuliers par leurs caractères, et par leurs habitudes de se courber en bas, et même de se contracter presque en boule, en incli- nant leur tête, courbant leur queue sous leur corps, el cachant toutes leurs parties inférieures, à l’aide de leurs quatre lames foliacées qui se ferment comme des valves. Ils se tiennent ordinairement sur des fonds sablonneux, et viennent de temps en temps nager à la surface de l’eau pour saisir de petites Équorées dont ils font leur nourriture. [Les Typhis appartiennent à l’ordre des Amphi- podes, et à la famille des Hypéridiens. Ils ont quatre antennes ; celles de la première paire sont grosses, coudées ct courtes, celles de la seconde paire très- longues, grêles, cylindriques et reployées trois fois sur elles-mêmes, de manière à se cacher sous les côtés de la têtes La bouche est conformée comme chez les Hypérines, les Phronimes, elc. Les pattes des quatre premières paires sont grêles et cylindri- ques ; celles des deux premières paires sont courtes, appliquées contre la bouche et terminées par une petite main plus ou moins complétement didactyle, tandis que celles de la troisième et de la quatrième paires sont assez longues et monodactyles; les pat- tes de la cinquième et de la sixième paires ont une conformation tout à fait anomale ; c’est leur article basilaire qui constitue les valves lamelleuses qu’on voit de chaque côté, et qui recouvrent tout le des- sous du corps, comme les battants d’une porte; les arlieles suivants de ces pattes sont grèles et cylin- driques ; enfin, les pattes de la septième paire sont très-petites, et réduites presque entièrement à une lame cornée cachée sous les précédentes. Les ap- pendices vésiculaires fixés sous le thorax, en de- IONELLES. 56 dans de la base des pattes, et servant à la respira- tion, sont au nombre de six paires, comme chez la plupart des Amphipodes. Enfin, l'abdomen se com- pose de sept segments, dont les trois premiers sont très-grands, et portent chacun une paire de fausses pattes natatoires, ciliées, et dont les quatre derniers forment avec les appendices lamelleux des trois dernières paires, une sorte de nageoire caudale. (Voy. l'article Typhis du Dictionnaire classique d'histoire naturelle, t. 16, p. 449.) E,] ESPÈCE. 1. Typhis ovoïde. 7yphis ovoides. Risso. Hist, nat, des crust, p, 122. pl, 2. fig. 9. * Ajoutez : * Desmarets. Consid, sur les crust. p, 282. pl. 46. fig. 5. (d'après Risso.) * Latreille, Encyclop. Ins. pl. 33. fig. 36, (d’après Risso) ; Règne anim. t. 4, p. 124, etc. *“ Le typhis ferus. Edw. Ann. des Sc, nat, 1r° série, t. p. pl. 11. fig. 8. * Le yphis rapax. Edw. loc. cit. ANCÉE, (Anceus.) Quatre antennes sétacées. Deux yeux sessiles, composés. Deux cornes avancées, arquées en faux, pointues, mandibuliformes, sur le front des mâles. Corps oblong, déprimé. Queue à plusieurs seg- ments transverses, terminée par des lames nata- toires. Cinq paires de pattes monodactyles. Antennæ quatuor, selacèæ. Oculi duo, sessiles, compositi. Frons masculorum cornubus duobus porrectis falcatis, acutis, mandibuliformibus in- structa. Corpus oblongum, depressum. Caudaæ segmentis pluribus transversis divisa, lamellisque natatoriis terminala. Pedes decem, omnes monodactyli. Ogservarions. Le genre ÆAncée, élabli par M. Risso, et rapporté par Latreille à la division des Crustacés isopodes, qui ont des branchies à nu sous la queue, est remarquable par les deux grandes sail- lies en forme de mandibules avancées que les mâles ont au devant de la tête. Aucune de leurs pattes n’est terminée en pince. Ces crustacés sont marins, vivent entre les plantes marines ou se cachent dans les interstices des coraux, des madrépores. [Les Ancées nous paraissent devoir constituer une tribu particulière dans la famille des Cymo- thoïdiens; leur bouche est recouverte d’une paire de pattes-mächoires operculiformes; et au-dessous de leur abdomen se trouvent des fausses pattes branchiales, E,] 121 ESPÈCES. 1. Ancée forficulaire. Anceus forficularius. A.pedum paribus tribus anticis antrorsüm versis; caud& laminis tribus terminat&. Anceus forficularius. Risso. Hist. nat, des crust. p. 52. pl. 2. fig. 10. * Desmarets. Consid. sur les Crust. p. 283. pl. 46. fig. 7. Habite la Méditerranée, entre les coraux. 9, Ancée maxillaire. Anceus maxillaris. A. pedibus æqualiter patentibus, monodactylis; caudà subciliat@, apice laminis destitutà. Cancer mazæillaris. Montag. trans. soc. Linn. 7. p. 65. 110-1842; * Desmarets. Consid. sur les Crust. p. 285. pl. 46. fig. 6. (et non 7, comme l'indique la légende.) * Latreille. Encyclop. Insect. pl. 336. fig. 25. Habite l'Océan britannique. (“ Cette espèce nous paraît avoir élé mal caractérisée; car elle ne nous paraît pas différer d’un Ancée que nous avons trouvé sur les côtes de la Manche, et qui a l’ab- domen terminé par une nageoire composée de cinq lames comme celle des Macroures.) ë PRANIZE, (Praniza.) Quatre antennes inégales. Deux yeux sessiles. Corps allongé, divisé en trois segments, dont les deux premiers fort étroits, et le troisième très- grand. Dix pattes : les quatre antérieures attachées aux deux premiers segments ; les six autres au seg- ment postérieur. Des appendices en feuillets à la queue. Antennæ quatuor, inœquales. Oculi duo, ses- siles. , Corpus elongatum, seymentis tribus divisum : duobus primis perangustis;tertio posterioremaximo. Pedes decem : antici quatuor segmentis angustis affixt : ali sex seygmento posteriori. Appendices foliacecæ ad caudam. Ozservations. Les Pranizes, établies comme genre par M. Leach, sont remarquables par la gran- deur du troisième segment de leur corps. Elles n'ont que dix pattes, dont aucune n’est términée en pince, Leur queue est divisée en cinq ou six segments, dont le dernier est garni latéralement d’écailles natatoires. . [Les Pranizes nous paraissent devoir prendre place dans la famille des Isopodiens, et y constituer une tribu particulière, facile à distinguer par le nombre des anneaux du thorax réduit à cinq seule- ment; les segments que portent les deux premières paires de pattes sont confondus avec la Lête; et ces deux paires d’appendices, quoique conformés à peu près de même que les paties des cinq paires suivan- tes, sont extrémement petits et appliqués contre la 364 bouche. Chez les mâles, les cinq anneaux du thorax sont bien distincts ; et c’est chez la femelle seule- ment queles trois derniers paraissent réunis en une masse ovoide. E.] ESPÈCE. 1. Pranize bleuûtre. Praniza cœrulata. * Oniscus marinus. Slabber. Physicalische belustigungen. p.37. pl. 9. fig: 1 et 2. Oniscus cœrulatus. Montagu. Trans. soc. Lin. vol, XI. p.15. 4.4. fig. 2. * Praniza cœrulea. Leach. Trans. Linn. soc. L. 11. pl. 4. fig. 2. * Latreille. Encyclop. pl. 336. fig. 28 (d'après Montagu) et pl. 329. fig. 24 et 25, (d’après Slabber); Règne anim. t. 4. p. 125; etc. * Desmarets. Consid. sur les Crust. p. 284. pl. 46. fig. 8. (d'après Montagu.) * Westwood. Ann. des Sc, nat. 11e série. t. 27. p. 326. pl. 6. fig. 3. * Ajoutez: * Praniza maculata. Westwood. Ann. des Sc, nat. t, 27. p- 326. pl. 6. fig. 4-25. “ Praniza Montaqui. Ejusd. loc. cit. * Praniza Bramhialis. Otto Nova acta Acad.wnat. curios. Bonnæ. t. 16. * Praniza fusca. Johnston. Magazine of nat. Hist. vol. 5. p. 520. fig.; Westwood. loc. cit, p. 330. pl. 6. fig. 26. Habite l'Océan européen. APSEUDE. (Apseudes.) Quatre antennes: les deux externes plus longues, sétacées, multiarticulées. Deux yeux sessiles. Corps allongé, terminé postérieurement par deux soies. Quatorze paties : les deux antérieures chéli- fères ; les deux ou quatre dernières nalatoires. Antennœæ quatuor : duabus externis longioribus, setaceis, multiarticulatis, Oculi duo sessiles. Corpus elongatum, posticè setis duabus termina- tum. Pedes quatuordecim : duobus anticis chelife- ris ; duobus aut quatuor ullimis natatorüis. Ozservarions. Le genre des 4pseudes, établi par M. Leacu, comprend des crustacés isopodes qui sont nageurs et ambulateurs, puisqu'ils ont des pattes à crochets et d’autres qui sont natatoires. Les deux pattes antérieures sont terminées en pince; et la queue est munie de deux longues soies. Ces crustacés vivent entre les plantes marines. [Les Apseudes, à en juger par la figure que Mon- tagu en a publiée, et par les descriptions que MM. Leach, Desmarest et Latreille en ont données, seraient des crustacés tout à fait anomaux , et ne pourraient, à raison de la structure singulière de leur abdomen, prendre place dans aucune des fa- milles naturelles dont se compose la grande division des Édriophthalmes, Aussi, ont-ils jusqu'ici beau- HISTOIRE DES CRUSTACÉS. coup embarrassé les classificateurs ; mais ces pré- | tendues anomalies n'existent réellement pas; en effet, l'examen de l'individu méme qui a servi aux observations de Montagu cet de Leach, et qui, éti- queté de la main de ce dernier, est conservé dans le Musée Britannique, nous a fait voir que l’Apseude taupe a tous les caractères généraux de nos genres Rhoë et Tanaïs, et qu’il doit former avec ces crus- tacés une petite tribu particulière dans la famille des Idotéides. Chez tous, la forme générale du corps est à peu près la même que chez les Idotées, et l'abdomen se compose de cinq à sept segments dont la conformation ne présente rien de particu- lier; seulement les appendices abdominaux, au lieu d’être lamelleux et de servir d’opercules pour les fausses pattes branchiales, sont styliformes et con- stiluent une espèce de queue à l'extrémilé posté- rieure du corps. Un autre caractère qui leur est commun, et qui les distingue des autres Isopodes en même temps qu'il les rapproche des Amphipo- des, c'est que leurs pattes antérieures se terminent par une main à pince didactyle parfaitement bien conformée. Les Apseudes ont les antennes internes moins longues que les pédoncules des antennes externes dont le premier article est très-grand ; les pattes de la seconde paire grandes, aplaties et terminées par un article large, obtus et spinifère ; l'abdomen com- posé de cinq anneaux très-courts , et d’un dernier | segment aussi grand que tous les autres réunis; enfin, les appendices de la dernière paire simples et terminés chacun par une longue soie. E.] ESPÈCES. 1. Apseude taupe. 4pseudes talpa. A. antennis articulo ullimo plumosis; pedibus secundi paris apice dilatatis, compressis ; dentalis. Cancer jammarus talpa.Montag. Trans. soc. Linn. vol.o. p.98. tab. 4. fig.6. Apseudes. Latr. i * Apseudes talpa. Leach. Trans. ofthe Linn. soc. t. 11. p. 372; etc. “ Latreille. Encyclop. méthod. pl. 336. fig. 26; Règne anim. t. 4. p. 124, etc. * Eupheus talpa. Desmarets. Consid. sur les Crust.p. 285. pl. 46. fig. 9. Habite l'Océan européen. * Toutes les figures citées ci-dessus sont des copies de celles de Montagu, et sont tout à fait inexactes en ce qui con- cerne l'abdomen. 2. Apseude ligioïde. Apseudes, ligioides. A. antennis inferioribus brevissimis; selis caudæ nudis. Eupheus ligioides. Risso. Hist. nat. des Crust. p. 124. tab. 5. fig. 7. * Desm. op. cit. p. 285. Habite la Méditerranée, entre des fucus: La deuxième paire de pattes n’est point dilatée à son extrémité. “A en juger par la figure donnée par M. Risso, ce petit CAPRELLINES. à 565 crustacé n'aurait en tout que cinq paires de pales : ce qui n'est pas probable, Il nous paraît devoir se rappor- ter à notre genre Tanaïs. Le genre Ruoé ne diffère guère des Apseudes que par la conformation des antennes; celles de la pre- mière paire sont très-grandes et terminées par deux filets mulliarticulés, Landis que celles de la seconde paire sont grèles et de longucur médiocre; les pat- tes de la seconde paire sont grandes ec dilatées comme dans le genre précédent; enfin les appendi- ces terminaux de l'abdomen sont bifides. " Nous ne connaissons qu’une seule espèce de ce genre à laquelle nous avons donné le nom de Rhoea Latreillüi. Edw. Ann. des Se, nat. t. 13. p. 288, pl. 13 À. fig. 1-8. Le genre Tawais. Edw. diffère des deux précé- dents par la conformation des pieds de la seconde paire qui sont gréles et cylindriques comme les suivants ; par la petitesse des antennes et par quel- ques autres caraclères. Tanais costæ. Edw. Précis d'Entomol, pl. 29. fig. tr. Tanais Dulongii. Edw, Ms. — Gammarus Dulongii. Au- douin. Explication des planches de M. Savigny; Égypte. Crust. pl, 11. fig. 1. Gamarus heleroclitus. Viviani Phosphorentia maris. p.9. pl. 2. fig. 11 et 12. E: IONE. (lone.) Antennes courtes, subulées. Corps ovoïde, plus large et oblus antérieurement, entièrement formé d’un grand corselel. Queue courte, à quatre seg- ments transverses , terminée par deux languettes spalulées. Quatorze pattes sans onglets, en languet- Les spatulées, nataloires, diminuant insensiblement de longueur postérieuremeut. Antennœæ breves, subulatæ. Corpus obovalum, anticè latius et oblusum, thorace maximo penitus compositum. Cauda brevis, segmentis quatuor trans- versèim divisa, appendicibus binis lingulalo spatu- latis lerminata. Pedes quatuordecim, natatorii, lingulato-spatulati, posticè sensim breviores ; un- guiculis nullis. Osservarions. L'Zone forme un genre remarqua- ble, dont les caractères sont assez bien lranchés. C'est un crustacé nageur, d’une forme assez parli- culière, son corps, comme sans anneaux, paraissant n'offrir qu'un grand corselet. La figure qui le repré- sente ne montre que deux antennes ; apparemment parce que les deux antérieures sont forL courtes. Sous la queue de cet animal, des branchies à nu, pédiculées, et rameuses ou dendroïdes, sont bien apparentes, [Les Iones, très-imparfaitement étudiés par Montagu, le seul auteur qui en ait parlé de visu, ont été encore plus mal caractérisés par les auteurs systématiques, qui ont jusqu'en ces derniers temps complétement négligé le mâle pour établir la défi- nition du genre d'après la femelle seulement. Ces crustacés doivent, comme nous l'avons déjà dit, prendre place à côte des Bopyres dans une divi- sion particulière de la famille des Cymothoadiens ; (voy. p. 561) mais ils diffèrent de ces parasites par l'existence de deux paires d'antennes, et par le grand développement des appendices des divers seg- ments abdominaux qui, chez le mâle, ont la forme de cylindres membraneux simples, et chez la fe- melle sont ramifiés et très-touffus; les pattes sont aussi beaucoup plus longues que chez les Bopyres, et se terminent toules par une main ovalaire armée d’une griffe mobile ; enfin chez le mâle, le Lhorax est étroil, et les paltes simples; mais chez la femelle, le thorax est ovalaire, et les paltes portent chacune du côté interne de leur base, une grande lameovalaire quise dirige horizontalementen dedans, et concourt à la formation d’une poche incubatoire ; il existe aussi à la base des pattes des deux ou trois pre- mières paires un grand appendice vésiculaire ana- logue àcelui qu’on voitchezles Amphipodes. E.] ESPÈCE. Ione thoracique. Zona thoracica. Oniscus thoracicus. Montag. Trans. soc, Linn. vol. 9. p. 103. {ab.3. fig. 3. Tone. Latr. Cuv. Règne anim. 3. p. 54. (* et Encyclop. méthod. Ins. pl. 336, fig. 46.) * Desmarets. Consid. sur les Crust. p. 286. pl. 46. fig ro. * Audouin et Edwards, Ann. des Sc, nat. 1'* série. t. 9. pl. 49. fig. 1o et rr. (* Toutes les figures citées ci-dessus sont copiées d'après celles de Montagu, ct sont très-mauvaises, Habite l'Océan Européen. * Habite en parasite dans la cavité branchiale de la Callia- passe souterraine. LES CAPRELLINES, Quatre antennes inégales. Deux yeux sessiles, com- posés. Corps le plus souvent linéaire. Branchies dans des corps vésiculaires, siluées sous la partie antérieure de l’abdomen, adhérentes à la base externe de certaines palles ou occupant leur place. Nos Caprellines, réduites, d’après les caractères ci-dessus, sont les cyslibranches de Latreille, et constituent la dernière famille des Isopodes. Ce sont des crustacés marins, de pelite taille, et en général d’une forme singulière, Leur corps est ordinaire- 966 ment linéaire, avec des pattes grêles et longues, au nombre de dix ou de quatorze, Ce qui les rend très- remarquables, ce sont les corps vésiculatres, ovoi- des, et très-mous, que l’on présume renfermer leurs branchies, et qui sont placés sur les second, troi- sième et quatrième segments, quelquefois seule- ment sur le second et le troisième, en adhérant aux pattes qui s’y trouvent. Ces animaux se trouvent parmi les plantes ma- rines, el certains d’entre eux sont parasites des ba- leines ou de quelques poissons. [ Cette division correspond à l’ordre des Lœmi- podes et se distingue facilement des autres Édrioph- thalmes par l'état rudimentaire de l'abdomen qui. est réduit à un simple tubercule. Elle se subdivise en deux petites familles naturelles : les Caprelloï- diens ou Lœmipodes filiformes et les Cyamoïdiens ou Lœmipodes ovalaires. E,] LEPTOMÈRE. (Leplomera.) Quatre antennes sétacées ; les supérieures ou pos- térieures plus longues. Deux yeux sessiles. Corps linéaire, à articles longitudinaux, le pre- mier se confondant avec la tête, Queue très-courte. Dix ou quatorze pattes disposées en série continue, et toutes onguiculées. Antennæ quatuor, setaceæ : duabus superioribus vel posterioribus longioribus. Oculi duo sessiles. Corpuslineare ; articulislongitudinalibus : primo & capite non distincto. Cauda brevissima. Pedes de- cem aut quatuordecin in serie continu& dispostti, ommnes unquiculati. Onservarrons. Sous celte dénomination générique, je réunisles Leptomères et les Protons de Latreille; ne connaissant pour Proton que le Gammnarus peda- tus de Muller que Latreille indique comme syno- nyme, et qui a évidemment quatorze pattes. Nos Leptomeres ne paraissent différer des Che- vrolles que parce que la deuxième ef la troisième paire de pattes n’avortent point. Au reste, ces crus- tacés sont encore trés-peu connus, et leurs espèces surlout attendent de nouvelles observations pour être convenablement déterminées. ESPÈCES. 4. Leptomère rouge. Leptomera rubra. L. pedibus quatuordecim selaceis : secundi paris tibiis clavatis. Squilla ventricosa. Mull. zool, dan. p. 20, tab. 56. fig. 1-3. fem. Leptomera ex D. Latr. Herbst. canc. t. 36. F. 1r. * Desmarets. Consid. sur les Crust. p. 276. Habite l'Océan boréal, entre les fucus, les conferves. HISTOIRE DES CRUSTACÉS. 2, Leptomère pédiaire. Leptomera pedata. L. pedibus quatuordecim; quatuor primis subchelalis ; ullimis quatuor alis longioribus. Gammarus pedatus. Muil. zool. dan. p. 33. tab. or. Fixe 127 An proton? Latr. Leach. * Proton pedatum. Desmarets, Consid, sur les Crust, p: 276. pl. 46. fig. 3, Habite... l'Océan boréal? CHEVROLLE, (Caprella,) Quatre antennes : les deux supérieures ps longues; leur dernière pièce composée de très-pe- tits articles nombreux. Deux yeux sessiles, com- posés. Corps allongé, linéaire ou filiforme, divisé en articles inégaux. Queue très-courte. Dix pattes on- guiculées ; à paires disposées en une série inter- rompue. Antennæ quatuor : superioribus duubus longio- ribus : ultimo articulo aliis minimis numerosisque composito. Oculi duo sessiles, compositi. Corpus elongatum, lineare, subfiliforme, articu- dis inæqualibus divisum. Cauda brevissima. Pedes decem unguiculati : paribus serie interrupt@ dis- posilis. | Ozservarrons. Le genre Chevrolle, maintenant ré- duit, se rapproche beaucoup des Leptomères, et semble annoncer le voisinage des Crevettes, etc. Ces crustacés isopodes sont singuliers et remarqua- bles par leur corps grêle, presque filiforme, à seg- ments inégaux, plutôt longitudinaux que trans- verses, et à paires de pattes inégalement disposées, formant une série interrompue. Le second et le troisième anneaux du corps n’ont que de fausses paltes : mais ils soutiennent quatre appendices sub- ovales, susceptibles de gonflement, qui contiennent probablement les organes de la respiration. Les femelles portent leurs œufs renfermés dans un sac allaché sous le troisième anneau du corps. Les Chevrolles se tiennent parmi les plantes ma- rines, marchent à la manière des chenilles arpen- teuses, se redressent en faisant vibrer leurs an- tennes, et nagent en courbant en bas les extrémités de leur corps. ESPÈCES. 1. Chevrolle scolopendroïde. Caprella scolopen- droides. €, manibus secundi tertiique paris didactylis; uno maximo falealo, allero minimo, subreclo. Gammarus quadrilobatus. Mull. Zool. dan. 6, 114. f. 1, 2. fem. Bast. op. subs. 1, (ab. 4. f, 2, a. 0.c. Oniscus scolopendroides. Pall. Spicil. zool, fase. 9. 1. 4. f. 15. An cancer linearis? Linn. AMPHIPODES. 367 Squilla quadrilobata ? Mull. zool. dan. t, 56, f, 4, 5,6. mas. * Caprella linearis. Latr. * Desmarets. Consid. sur les Crust. p. 278. Habite l'Océan d'Europe boréal. 2, Chevrolle phasme. Caprella phasma. C. pedibus secundi paris manu subdidaotylé; corporis segmentis primis dorso mucronalis, Cancer phasma. Montag. trans. soc. Linn, 7. p. 66, t.6, f. 3. * Caprella phasma. Desmarets. op. cit. Habite l'Océan d'Europe. Etc. Voyez les cancer atomus et filiformis de Linné. Dans ce genre, les distinctions spécifiques laissent en- core beaucoup à désirer. * Ajoutez aussi quelques espèces décrites par Latreille (Nouv. Dict. d'Hist. nat.); par Leach et M. Desmarets (Voyez Consid. sur les Crust. p. 237); et par M. Tem- pleton, Transactions of {he Entomolog. Soc. of London, vol, p. 191, pl. 20. fig. 6. et pl. 21, fig. 7. : CyAME. (Cyamus.) Quatre antennes inégales : les deux supérieures plus longues, sélacées, de quatre articles. Un labre échancré; deux mandibules à sommet bifide; qua- tre mâchoires réunies en deux pièces transverses ; une lèvre inférieure formée de deux palpes articu- lées, onguiculées, réunies par leur base. Tête en cône obtus, petite, non distincte du pre- mier segment. Corps ovale, déprimé, à six segments transverses , celui de la tête excepté. Un tubercule à l'extrémité postérieure , formant une queue très- courte. Deux yeux composés, sessiles, sur les bords latéraux et antérieurs de la tête; deux petits yeux lisses, sur son vertex. Huit palles onguiculées el articulées. Deux paires de fausses pattes, sur les second et troisième segments, auxquelles adhèrent des vésicules branchiales, Antennœæ quatuor, inœquales : duabus superio- tibus longioribus setaceis, quadriarticulatis. La- drum emarginatum. Mandibulæ duc, apice bifidæ. Maxillæ quatuor, in duas partes aut laminas trans- versas connatæ. Labium è palpis duobus articula- lis et unguiculatis basi connatis compositum. Caput obtusè conicum, parvum, « segmento primo non distinctum. Oculi duo compositi, sessiles, ad latera antica capitis. Ocelli duo in vertice. Corpus ovalum, depressum, segmentis sex transversis divi- sum (segmento capitis excluso). Pedes octo articulati, unguiculati : pedes spurii qualuor, in segmento secundo terlioque, quibus vesiculæ branchiales ad- hœrent, da tuberculo minimo terminali. Le Crame, que Linné rangeait parmi les Cloportes, est effectivement un véritable crustacé; mais, quoi- que parasite, il appartient à la famille des Caprel- lines (des Cystibranches de Latreille), 11 a moins de rapports qu'on ne pense avec le Pycnogonon, qui est une arachnide, quoiqu'il en ait un peu l'aspect et presque les habitudes. Des quatorze pattes du Cyame, les deux premières, fort pelites, ne servent point à la marche. et sont transformées en palpes qui, par l'union de leur base, forment une lèvre inférieure à la bouche. Les quatre fausses palles sont mutiques, inarticulées et ont à leur base les vésicules respiratoires. Dans les femelles, quatre écailles arrondies , concayes, pla- cées sous le deuxième et le troisième segments, servent à renfermer les œufs. On trouve les Cyames cramponnés en grand nombre sur le corps des baleines, ce qui les a fait nommer poux de baleine par le vulgaire, ESPÈCE. 1. Cyame de la baleine, Cramus ceti. Oniscus ceti. Lin. Pall. Spicil. zool. fase. 0. t. 4. f. 14. Mull. Zool. dan, tab. 119. f. 13-17. Cyamus ceti. Latr. Gen. r. p. 60. Larunda ceti. Leachs Crust. annulos. pl. 21. *“ Panope ceti. Leach, Edimb. Encyclop. t.7. p. 364. * Cyame. Savigny. Mém. sur les Anim, sans vertèb. 1, fase. pl. 5. fig. 1. * Treviranus. Verm. Schrif. (Anatom. und Physiol. inhalts, B.2.h.1.) * Cyamus ceti. Desmarets. Consid, sur les Crust. p.280. pl. 46. fig. 4. * Edwards. Ann, des Se. nat. 2e série. €. 3. p. 328. pl. 14. fig. 13 et 14. * Cyamus ovalis. Roussel de Vauzème. Ann. des Se, nat, 2° série. t. 2.p. 259. pl. 8. fig. 1-3. Habite l'Océan de l'Europe, sur les baleines, etc. Nota. Une autre espèce, très-pelite, des Indes orien- tales, et encore inédite, est connue de Latreille. * Suivant M. Roussel de Vauzème, on aurait confondu sous le nom de Cyamus celi, trois espèces de Cyames qui vivent toutes sur la baleine; mais ce naturaliste ne parait pas avoir fait assez d’attention aux changements de forme que l’âge amène chez ces animaux. (Voyez Ann. des Se. nat. 2e série. t. 2.) DEUXIÈME SECTION. CRUSTACÉS AMPHIPODES. Mandibules palpigères; deux ow quatre antennes ; la tête distincte du tronc ; les yeux sessiles, des branchies vésiculeuses, situées à la base inté- rieure des paltes, sauf celles de la paire anté- rieure. Les Amphipodes sont les premiers crustacés dont les mandibules sont palpifères, celles des précédents en étant généralement dépourvues, Mais leurs yeux 508 sont sessiles et immobiles, et leur tête est distincte du tronc. Leur troisième cl dernière paire de mä- choires représente une lèvre inférieure, à l’aide de deux palpes ou deux pelites pattes réunies à leur base (1). Le corps de ces animaux est plus membraneux que crustacé, oblong, le plus souvent arqué el com- primé sur les côtés. Il est divisé en sept anneaux portant chacun une paire de pattes dont les quatre premières sont ordinairement dirigées en avant. À la base intérieure de chaque patte, en commencant à la seconde paire, on aperçoit un corps ovale ct vésiculeux qui parait être une branchic. Postérieu- rement, le tronc se Lermine par une queuc de six à sepl articles, offrant en dessous cinq paires de filets divisés en deux branches articulées (2). Ces filets, très-mobiles, sont regardés comme des pattes nala- toires, el semblent néanmoins analogues aux pattes branchiales des Stomapodes. Les antennes des 4mphipodes sont quelquefois au nombre de deux, mais plus souvent il s’en trouve quatre. Leur bouche offre un labre; deux mandi- bules portant chacune une palpe filiforme; une lan- guelle, deux paires de mäàchoires; et au dessous deux picds-mâchoires, formant une lèvre inférieure, avec deux palpes. Les Amphipodes nagent et sautent avec agilité; c’est Loujours sur le côté qu'ils se posent (5). Les uns habitent les eaux douces des ruisseaux et des fontaines, les autres vivent dans les eaux salées. Les femelles portent leurs œufs assemblés sous leur poi- trine, et recouverts par de petites écailles. DIVISION DES AMPHIPODES. * Deux antennes. Phronime. #* Quatre antennes, ! [1] Les quatre antennes presque semblables pour la forme, les inférieures n’imitant pas des espèces de pattes. (a) Antennes supérieures plus longues que les autres. Crevette. (b) Antennes supérieures plus courtes que les autres. Talitre. (1) Ce caractère se retrouve aussi chez plusieurs Isopodes. (2) Le nombre des fausses pattes abdominales est de six paires; celles des trois premières paires sont très-mobiles et terminées par deux lames longues, étroites et ciliées sur les bords; les autres sont réunies en une espèce de queue, et constituent Lantôt une nageoire Lerminale, Lantèt un organe de saut; dans le premier cas, elles sont terminées par des lames ovalaires, daus le dernier, par des appendices styliformes. E. (3) Cette remarque ne s’applique guère qu’aux genres dont notre auteur parle; plusieurs amphipodes qui ne lui étaient HISTOIRE DES CAUSTACÉS. [2] Antennes inférieures subonguiculées au bout, et imi- tant des pattes. Corophie. [Les Amphipodes forment deux familles naturelles savoir : 1° Les Creverriniens qui ont le corps gréle et al- longé ; la tête petite et les pattes-mâchoires recou- vrant toute la bouche et formant uneespèce de lèvre inférieure terminée par quatre grandes lames cor- nécs et deux longues Liges palpiformes et qui ne sont point parasiles. Genres Crevette, Talitre, Corophie, etc. 20 Les HypéRinJENs qui sont plus ou moins para- sites et ont en général le corps gros et bombé; la têle forte et les pattes mâchoires très-peliles, recou- vrant seulement la base des autres appendices buc- caux, terminées par trois lames cornes et dépour- vucs de tiges palpiformes ou n’en présentant que des vestiges. Genres Hypérée, lhronime, Typhis (p. 562), etc. E. PHRONIME, (Phronima.) Deux antennes courtes, de trois arlicles. Deux yeux sessiles. Tête grosse, sessile, ayant antérieurement une saillie conique en forme de bec, inclinée en bas. Corps mou, allongé; le tronc demi-cylindrique, divisé en six anneaux; la queue étroile, partagée en cinq segments : le dernier terminé par quelques appendices styliformes. Dix pattes; la troisième paire fort longue, à mains didactyles (4). Anlennœæ duc breves, triarticulaiæ. Oculi duo ses- siles. Caput magnum, sessile, anticè eminentià conic@, rostriformisublüsinflexä lerminatum. Corpus molle, elongatum : trunco semi-cylindrico, segmentis sex diviso. Cauda angustata, segmentis quinis : ullimo appendicibus aliquot styliformibus instruclo. Pedes decem : tertio pari longissimo, manibus didactylis. Orservarions. Les Phronimes, dont le genre fut reconnu et déterminé par Latreille, semblent les pas connus, n'ont pas le corps comprimé et nagent dans la po- silion ordinaire. E. (4) C'est à tort qu'on a attribué aux Phronimes seulement six anneaux thoraciques, cinq anneaux ahdominaux*et cinq paires de pattes; ils ont sept paires de palles insérées chacune à un anneau thoracique disunet, et ce sunLles pattes de la cinquième paire qui sontlerminées par une main didactyle; l'abdomen se compose de sept anneaux dont le cinquième et le sixième sont plus ou moins confondus çn un seul tronçon, et dont le dernier est lamelleux. E. AMPHIPODES, Amphipodes les plus rapprochés des Chevrolles qui paraissent leur servir de transition. Ces singuliers crustacés ont l'habitude de s'emparer de certaines radiaires mollasses, telles que des Béroës ou certai- nes Médusaires, et de se faire un domicile de leur corps , avec lequel ils nagent. Ils viennent quelque- fois à la surface de l'eau, et se nourrissent des ani- malcules qu'ils peuvent saisir. [Ces crustacés éprouvent, par les progrès de l'âge, des changements considérables dans la forme géné- rale de leur corps, et surtout dans la conformation de leur tête ct de leurs pattes. (Voyez les Ann. des Sc, nat. 2e série, t. 5). E.] ESPÈCES. 1. Phronime sédentaire. Phronima sedentaria. Ph. corpore margarilaceo, cum punctis rubris. Ex D. Risso. Phronima sedentaria. Latr. Gen. 1. p. 56. tab, à, f. 2, 3. et Hist. nat. vol. 6. p. 289. Cancer sedentarius. Forsk. Faun. arab. p. 95. Herbst. canc. tah. 36. f. 8. Risso. Hist, nat. des crust. p. 120. * Phronima sedentaria. Desmarets. Consid. sur lescrust. p. 257. pl. 45. fig. 1. (d’aprèsle P. custos de Risso.) * Griffith, Anim. Kingd. Crust, pl. 22 fig. 1. * Edwards. Ann. des Sc. nat. 1° série, L. 20. p. 394. et 2e série. t. 3. p.329. pl. 14. fig. g et 10. Habite la Méditerranée. 2, Phronime sentinelle. Phronima custos, Ph. corpore lineari, albissimo. Phronima custos. Risso. Hist. nat. des crust, p. 121. pl. 2.f.3. Habite la Méditerranée. Cette Phronime est-elle bien dis- tincte de la précédente? * Le l’Aronima atlantica de M. Guérin (Mag. de Zoologie, el. vu, pl. 18, fig. 1), diffère du Phronime sédentaire par la forme des pattes de la 5* paire, mais pourrait bien ne pas con- slituer une espèce distincte et en être seulement un jeune in- dividu. Genre Hyrérre. Hyperia. Le genre Hyrérie de Latreillese compose de quel- ques Amphipodes parasiles , à corps trapu et renflé et à grosse têle, qui ont quatre antennes courtes et stylilormes insérées sur la face antérieure dela tête, sept anneaux thoraciques et sept paires de paltes toutes simples, non préhensiles et à peu près de même forme et de même grandeur ; les trois pre- miers anneaux de l’abdomen très-grands et portant chacun une paire de fausses pattes semblables à celles des Crevettes, et les quatre anneaux suivants très-petils et constituant une sorte de nagcoire cau- dale, garnie latéralement de trois paires d'appendi- ces gréles et allongés, terminés chacun par deux la- melles lancéolées d’une petitesse extrême. 369 ESPÈCES. Hyrérie ne Larreicre. Hyperia Lalreillii, Oniscus medusarum? Othon Fabricius Fauna Groen- landica. p. 275. Marflue. Strom, Sondmor. vol. 1. tab. 1. fig. 12 et 13. Hyperia Suerii. Phronima. Latr. Encyclop. méthod. Ins, pl. 328. fig. 17 et 18. (d'après Strom.) Hyperia Suerii ? Ejusd. Règne anim. t. 4. p. 117; Desmarets. Consid. sur les crust. p. 258. Hyperia Latreillii. Edwards. Ann. des Se. nat. t, 20, p. 388. pl. 11. fig. 1-7. ’ Hiella Orbignii. Straus. Mém. du Muséum. t. pl. Hyrérte pes Cranées. Hiperiacyaneæ. Edw. op. cit. Ta- litrus cyaneæ Sabine. App. to cap. Parry's voyage, pl. 1. fig. 2-8. Hyrérie récacique. Hyperia pelagica. Edw. op. cit. Lanceola pelagica. Say. Journ, of the Acad, of Sc. of Philadelphia. t, 1. p. 218. Etc. [Le genre Prorcus se distingue des Hypéries par ses antennes bifides, fusiformes ct pourvues d’un appendice styliforme, par l'état rudimentaire des antennes inférieures et par la conformation des pat- tes ; celles des quatre premières paires sont courtes, les cinquièmes sont très-longues, mais filiformes, et ne peuvent guère servir à la locomotion, tandis que celles de la sixième paire, encore plus longues, sont au contraire très-fortes, el celles de la septième paire sont rudimentaires. Phorcus Regnaudii. Edw. Ann. des Sc. nat, 1re série, t.20.p. Le genre LesrrrGow est également très-voisin des Hypéries et s’en distingue par la conformation des antennes qui sont toutes très-longues et terminées par une tige subulée ct mulliarticulée trés-grèle et aussi longue que le corps. La tête très-grosse et renflée ; le premier segment du thorax rudimentaire ; l'abdomen plus grand que le thorax et aucune palte n’est préhensile, mais celles de la seconde paire pré- sentent une espèce de petile main formée par l'anté- pénultième article. Lestrigon Fabrei. Edwards. Ann. des Sc. nat. t. 20, p.392 et Hist. des Crust, pl. 30, fig. 17. Le genre DairA est voisin du précédent, mais en diffère par l'existence d’une seule paire d'antennes, lesquelles sont presque rudimentaires, et par la con- formation des pattes des deux premières paires dont l'antépénultième article constitue une main Lerminée par une pince didactyle à doigt mobile biarticulé. Daira Gabertii. Edwards, Ann. des Sc. nat, 1re série, t. 20.p. Dans le genre Tuewisro de M. Guérin, la confor- mation générale du corps est à peu près la même que chez les Hypéries et celle des pattes des deux premières paires comme dans la division précédente, 510 IISTOIRE DES CRUSTACÉS. mais les pattes de la troisième et quatrième paires, au lieu d’être gréles et cylindriques, portent une es- pèce de main triangulaire formée par l’antépénul- tième article, sur le bord duquel s’infléchit une griffe formée par les deux derniers articles; les pattes de Ja cinquième paire sont gréles et excessivement lon- gues. Esp. Themisto de Gaudichaud. Themisto Gaudichaudii. Guérin. Mém. de la Soc. d’hist. nat. de Paris, t. 4. p. 379. pl. 12 C. fig. 1-17. Le genre Dacryrocère de Latreille se rapproche également des Hypéries, mais ressemble aussi un peu aux Phronimes par la forme de la tête et la dis- position des antennes , dont la paire supérieure est représentée seulement par deux petits tubercules cornés et celles de la seconde paire sont styliformes et presque rudimentaires. Le thorax est divisé en six segments; les pattes des deux premières paires sont courtes , grêles et adactyles; celles des quatre paires suivantes sont terminées par une main assez semblable à celles des Crevettes ; les pattes de la sep- tième paire sont presque rudimentaires ; mais de même que celles des deux paires précédentes, elles ont leur premier article lamelleux et clypéiforme; enfin, les appendices abdominaux des trois dernières paires , au lieu d'être grèêles et presque styliformes comme chez les Hypéries, les Phronimes et les genres voisins, ont la forme de grandes lames mem- braneuses ovalaires. Esr. Dactylocera Nicæ. Edw. Ann. des S. nat. rresérie. €. 20. p. 393, et Hist. nat. des Crust. pl. 30. fig. 18. Le Phrosina semi-lunata de M. Risso (Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. 5. pl: 3. fig. 10-12) paraît appartenir aussi à ce genre, comme l’a très-bien remarqué Latreille (Règne anim. t, 4. p. 117). Le genre Hieraconyx de M. Guérin est extrême- ment voisin des Dactylocères , mais s’en distingue par l'existence de quatre antennes terminées cha- cune par un pelit filet multiarticulé, par l'absence d’une main subchéliforme aux pattes de la sixième paire, etc. Ese. Hieraconyx raccourci. Hieraconyæ abbrevialus. Guérin, Magasin de zoologie. el. vir. pl, 17. fig. 2. Le genre Primo de M. Guérin paraît être inter- médiaire entre les Dactylocères , les Hypéries et les Phronimes ; la tête est conformée à peu près comme chez ces derniers et ne porte aussi qu’une seule paire d'antennes styliformes; les pattes des quatre pre- mières paires sont médiocres, grêles vers le bout et non chéliformes ; celles de la cinquième paire sont très-srandes et leur antépénultième article est très- large et très-épineux sur le bord antérieur, tandis que les deux derniers articles sont grêles et cylin- driques ; les pattes de la sixième paire sont aussi très-longues, mais très-gréles excepté vers leur base, et celles de la septième pairérsont filiformes dans presque toute leur longueur; enfin les appendices abdominaux des trois dernières paires sont lamel- Jeux et simples. Es». Primno à grands pieds. Primno macropa. Guérin. Mag. de zoologie. cl. vir. pl. 19. fig. 1, Dans le genre Avcnyzomëre la forme générale du corps est à peu près la même que chez les Hypéries, mais l’article basilaire des pattes des trois dernières paires est lamelleux et extrémement grand; les pattes de la cinquième paire se terminent par une grande main subchéliforme dirigée en arrière, tandis que celles des deux paires suivantes ne sont pas préhen- siles ; les antennes sont très-courtes et styliformes ou nulles, et les appendices abdominaux des trois dernières paires sont foliacés et ovalaires. EsP. Anchylomère de Blosseville. Anchylomera Blosse- villii. Edw. Ann. des Sc. nat. £. 20. p. 394. Anchylomère de Hunter. Anchylomera Hunterü. Edw. loc. cit. et Hist. des crust. pl. 30. fig. Le genre Provof de M. Guérin établit, à quelques égards, le passage entre les Hypéries, les Dactylo- cères et les Typhis ; il se rapproche de ces derniers par la conformation singulière ct la position des an- tennes de la seconde paire et par la disposition des appendices abdominaux et par la forme lamelleuse du premier article des pattes des trois dernières paires, mais s’en distingue par le développement peu considérable de ces lames , par la longueur et la forme des autres articles des pattes dela cinquième paire et par quelques autres caractères. Ese. Pronoé à grosse tête. Pronoe capito. Guérin. Mag, de zoologie. cl. vir. pl. 17. fig. 3. Le genre Oxycérnare prend également place dans Ja famille des Hypériniens et se rapproche aussi des Typhis par la conformation des antennes de la se- conde paire qui sont insérées à la face inférieure de la téle, près de la bouche, et disposées de manière à se reployer plusieurs fois sur elles-mêmes; mais ces crustacés sont faciles à reconnaître par la forme allongée et lancéolée de la tête; le corps est grêle; les pattes des deux premières paires sont courtes et terminées par une pince didactyle, et celles des trois dernières paires ont leur premier article ova- laire, mais sont grêles et cylindriques dans le reste de leur étendue et diminuent successivement de longueur. : Esp. Oxycéphale pêcheur. Oxycephalus piscatorius. Edw. Ann. des Sc. nat. 1re série. t. 20. p. 396 et Hist, des Crust. pl. 30. fig. 10. Oxycéphale océanique. Oxycephalus oceanicus, Guérin, Magasin de zoologie, cl. var. pl, 18. fig. 2, té Er AMPHIPODES. 571 Le genre Vreue établit le passage entre les Hy- péries et les Crevettes, tant par la conformation gé- néralé du corps que par la structure de l'appareil buccal ; ici la tête est petite et tronquée en avant, les antennes supéricures sont grosses , courtes, non subulées et arrondies au bout; celles de la seconde paire courtes et styliformes , le thorax est divisé en sept segments; les pattes de la seconde paire sont | terminées par une petite main imparfaitement di- dactyle dont le doigt mobile est formé par les deux derniers articles; enfin les pattes suivantes sont gré- les et ambulatoires et celles de la seplième paire très-courtes. Esr. Vibilie de Péron. F'ibilia Peronii. Edwards, Ann. des Sc. nat. t. 20. p. 386 et Hist. des crust. pl. 30. fig 5. Le Thaumalea depilis de M. Templeton (Trans. of the Entomol. Soc. of London. vol. 1. p. 186, pl. 20, fig. 2.) parait devoir appartenir à ce genre. E, : CREVETTE, (Gammarus.) Quatre antennes inégales, sétacces, articulées, disposées sur deux rangs; les supérieures étant plus longues. Deux yeux sessiles , composés. Un labre; deux mandibules palpigères; quatre mâchoires li- bres ; deux fausses mâchoires réunies en lèvre in- férieure, ayant deux palpes onguiculées. Corps allongé, un peu arqué, souvent aplati sur les côtés, à segments crustacés transverses. . Qua- torze pattes. Des appendices bifides à la queue. Antennœæ quatuor, inæquales, selaceæ, articu- lalæ, ordinibus duobus dispositæ superioribus lon- gioribus. Oculi duo, sessiles, compositi, Labrum ; mandibulæ ducæ palpigeræ; maxillæ quatuor li- beræa; lieræ duæ spuriæ, in labiuwm connateæ : pal- pis duobus unguiculatis. Corpus elongatum, subarcuatum, lateribus sæpè depressum ; seymentis crustaceis transversis. Pedes quatuordecim. Appendices bifidæ ad caudam. Opservarions. Parmi les Amphipodes, les Cre- vettes constituent un genre très-naturel et assez nom- breux en espèces; mais comme ces espèces offrent nécessairement des diversités dans leurs parties externes, quoique non essentielles, on s’empresse maintenant de saisir tous les moyens de distinc- tion, pour démembrer ce genre et en former une mullitude de petits. Cette marche est loin d’être utile à la science; et même si nous distinguons les talitres, c’est par l'intérêt qu'inspirent les observa- tions de Latreille, (1) Chez tous ces crustacés les antennes supérieures sont composées d’un pédoncule formé de trois articles et d’un filet terminal multiarticulé ; le pédoncule des antennes inférieures présente un article de plus. E, Les Crevettes sont des crustacés aquatiques , qui vivent, les uns dans les eaux salées de la mer, les autres dans les eaux douces des fontaines, des ri- vières et des marais. Leurs pattes antérieures sont dirigées en avant, tandis que les autres ont une au- | tre direction. Elles sont accompagnées de lames minces et perpendiculaires qui leur serventà nager et à sauter. En effet, ces petits crustacés sont fort agiles, et la plupart sautent comme des puces lors- qu’on les mel à sec sur la terre. [ Les Crevettes forment le type d’une tribu parti- culière de la famille des Crevetliniens que nous avons désignés sous le nom des Crevettiniens sau- teurs, et que l’on reconnait facilement au mode d'organisalion de la partie postérieure de l’abdo- men. Ce groupe renferme aussi les Talitres et quel- ques genres nouveaux. E.] ESPÈCES. Antennes à trois articles dont le dernier est une soie articulée (1). 1. Crevette des ruisseaux. Gammarus pulex. G. pedibus quatuor anticis breviusculis, manu unguicu- lifero terminalis. Gammarus puleæ. Fab, Syst, 2, p. 516, Cancer puleæ. Lin. Crevette des ruisseaux. Geoff, 2. p. 667. pl. 21. fig. G. Gammarus pulex. Lat. Gen. 1.p. 58. et Hist, nat, 6. pl. 57. fig. r. * Montagu. Trans. of the Linn. soc. vol. 9. pl. 4. fig. 2. * Desmarets. Consid. sur les crust. p. 267. pl. 55. fig. 8. * Gervais. Ann, des Sc. nat. 2€ série. L. 4. p. 127. Habite en Europe, dans les eaux des fontaines et des ruis- sCaux. 2, Crevette épineuse. Gammarus spinosus. G. pedibus anticis manu deslitutis ; dorsi segmenlis pos- Lerioribus acuminalo-spinosis. J Cancer gammarus spinosus. Montag. Trans. Soc. Lin. vol. xr. p. 3. tab. 2. fig. tv. Dexamine spinosa. Leach. Trans. Soc. Linn. vol. xt. p. 398 (2). * Desmarets. Consid. sur les crust. p. 263. pl. 46. fig. 6. Habite l'Océan britannique. 5. Crevelte crochue. Gammarus articulosus. G. pedibus anticis duobus chelatis, secundi paris manu majuseulo : dactylo reflexo; caud4 apice incurvâ. Cancèr articulosus. Montag. Trans. Soc. Linn. vol, 7. p. 71. tab. 6. F. 6. Leucothoe articulosa(3).Leach.Trans.Soc. Linn.x1.p.358. * Desmarets. Consid. sur les crust, p. 263. pl. 45. fg. 5. * Latreille, Règne anim. de Cuvier. t, 4. p. 122, et Ency- clop. Ins. pl. 336, fig. 30, * Edwards. Ann. des Sc. nat. t. 20, p. Habite l’océan britannique. ———————————— (2) Le genre Dexawimn de Leach est trop imparfaitement connu pour pouvoir être adopté; il paraît devoir rentrer dans Ja division des Amphitoës. (3) Le genre Leucorrof diffère beaucoup des Creyettines or- 312 Antennes de quatre articles, le dernier articulé. 4%. Crevette palmée. Gammarus palmalus. G. rorpore nigricante; pedum pari secundo manu di- latalo compresso. . Cancer palmatus. Montag. Trans. Soc. Linn. 7. p.69. Melila palmata. Leach. Crust. annul. pl. 20 (1). * Desmarets. Consid. sur les Crust. p. 264. pl 45. fig. 7. * Latreille Encyclop. Ins. pl. 336. fig. 31; el Règne anim. t- 4. p. 1ar. Habite l'océan britannique, sous les picrres des rivages. 5. Crevette grosse-main. Gammarus grossimanus. G. pedum paribus duobus anticis manuferis; caudà apice nudä. Cancer gammarus grossimanus. Montag. Trans. Soc. Linn. 9.p. 97. tab. 4. f. 5. Mœra grossimana. Leach. Trans. Soc, Linn, XI. p. 359 (2). * Desmarest. Consid. sur les crust. p. 265. * Latreille. Encyclop. Ins. pl. 336. fig. 45. Habite les rivages de l’océan brilannique. 6. Crevette fucicole. Gammarus pherusa. G. cinereus, rubro varius; pedibus anticis manu oblongo Lerminalis. Pherusa fucicola. Leach. Transact. Soc. Linn. XI. p. 360 (3). Ejusd. Crust. annul. pl. 21. * Desm. Consid. sur les crust. p. 268. pl. 45. fig. 10. Habite les rivages de l'océan britannique, entre les fucus. Elle n'a point d'appendice à la base du quatrième article des antennes. Etc. Le gammarus rubricalus. Montagu. Trans. Soc. Linn. 9. p. 99. Lab. 5. fig. 1. est encore de ce genre. Ampithoe(ï). Leach. * Ajoutez un grand nombre d'espèces nouvelles décrites ou figurées par Montagu. Linn. Trans. vol. 9; Leach. Edimb. Encyclop. t.7; Desm. Consid. p. 267; Say. Jour. of the acad. of Philad. vol. 1; Savigny. Égypte. Crust. pl. 11; Edwards. Ann. des Se. nat. L. 2, elc. Nous avons donné le nom générique d’Isæa à des Amphipodes qui sont très-voisins des Crevetles, mais qui ontloutes les pattes subchéliformes (voyez Ann. des Sc. nat. t. 20, pag. 580, et Hist. des Crust. pl. 29, fig. 11). dinaires par la conformation des pattes et par quelques autres caractères ; le pénultième article des pattes de la première paire constitue une espèce de doigt mobile qui se termine par une griffe recourbée et s'applique sur le bord supérieur d’un long prolongement de l’antépénultième article, de facon à re- présenter une pince didactyle. Les antennes sont simples comme chez les Amphitcës, mais plus courtes, et les mandibules garnies d'une tige palpiforme. La seule espèce bien connue apparte- nant à celte division est le Lycesta furina de M. Savigny (Deser. de l'Égypte, Crust pl. 11. fig. 2; Edw. Anu. des Sc. nat. t. 20, p. 351.) Le Gammarus arliculosus de Montagu (Linn. Trans. t.7. pl. 6. fig. 6.) paraît être aussi un Leuvothoc. E. (1) Les Crevettines dont Leach a formé le genre Mélite ne diffèrent des Crevettes que par la direction suivant laquelle l'article terminal des pattes de la seconde paire s'infléchit sur l’article précédent ; chez les Crevettes, cette griffe s'applique sur la tranche de la main, tandis que chez les Mélites, elle se reploie contre le milieu de la surface interne de cet article; HISTOIRE DES CRUSTACÉS. Dans notre genre Lysrowasse il n'est au contraire aucune pale qui ait ce mode d'organisalion (voyez le Zysionassa costæ. Edwards, Ann. des Sc. nat, {, 20, pl. 10, fig. 17). Le genre Puzras de M. Guérin ne diffère du pré- cédent que par l'absence du filet multiarticulé, accessoire des antennes supérieures. (Esp. le Phlias serratus, Guérin, Mag. de zool, cl. VIL, pl. 19.) TALITRE. (Talilrus.) Quatre antennes inégales, sétacées, arliculées ; les supérieures étant plus courtes; deux yeux ses- siles ; bouche comme dans les Crevettes (5) Corps allongé, semi-cylindracé; à segments crus- tacés transverses. Quatorze paites. Port des Cre- velles. Antenne quatuor, inœquales, selaceæ, articu- latæ : superioribus brevioribus. Oculi duo sessiles. Os ut in Gammarellis. Corpus elongatum, semi-cylindraceum ; segmentis crustaceis transversis. Pedes quatuordecim. Habi- tus Gammarorum. Osservarions. Les Zalitres ressemblant aux Cre- velles par leur aspect et leurs habitudes, on pour- rait ne les en point séparer; cependant, le carac- tère des antennes inférieures, qui sont plus longues que les supérieures, est si remarquable, que nous avons suivi Latreille, qui les a distingués. On peut néanmoins les diviser encore, comme l'a fait M. Leach. En effet , dans les uns, la tête ne forme point de saillie en devant, et avec ceux-là, M. Leach formeses Talitres et ses Orchesties ; tandis que dans les autres, le devant de la tête se prolonge en (orme de bec, comme dans les Phronimes ; et ces derniers constituent les Atyles du zoologiste anglais. ., [Les auteurs les plus récents s'accordent à sépa- rer génériquement ces trois groupes, et à conserver le nom de Talitres aux espèces dont les antennes mais ce caractère n'a presque aucune importance, et nous pen- sons que c'est avec raison que Lamarck s'est refusé à l'adoption de ce genre nouveau. 5 (2) Le genre Morra de Leach doit également être rejeté, car suivant ce naturaliste, il ne diffère des Crevettes et des Amphi- Loés que parce que la main de la seconde paire est comprimée et dilatée chez le mâle au lieu d’être de même forme dans les deux sexes. E: (3) Les Phéruses doivent être réunies aux Amphitoés dont elles ne diffèrent que par un peu moins d'élargissement dans les mains. E° (4) Le genre Awpnrroé de Leach se distingue des Crevettes par l'absence du filet multiarticulé accessoire à l'extrémité du pédoneule des antennes supérieures. On en connaît un grand nombre d'espèces (voyez les Annales des Sciences naturelles, t. 20. pl. 35h). o (5) Excepté que les mandibules ne portent que des vestiges d’une tige palpiforme. a : AMPHIPODES, supérieures sont plus courtes que le pédoncule des antennes inférieures, et dont les pattes de la se- conde paire ne se terminent point par une main subchéliforme, E] ESPÈCES. 1, Talitre sauterelle. Z'alitrus locusta. T. pedibus omnibus monodaclylis;antennis superioribus brevissimis. * Squilla saltatrie. Klein. Rem. sur les crust, fig. D-F. Cancer lacusta. Lin. Gammarus locusta.Fab. Oniscus locusla. Pal. Spicil. zool. fase. 9. tab. 4.f. 7. * Astacuslocusta. Pennant. Brit. zool, vol. 4. Talilrus locusta. Lat. Gen. 1. p. 58. * Ejusd. Encyclop. Ins. pl. 336. fig. 4. (d’après Montagu.) Cancer gammarus sallator. Montag. Soc. Lin. trans. 9. p.94- lab. 4. F. 3. * Talitrus locusta. Leach. Trans. of the Linn. Soc. vol. XI. p. 356. (le mâle) et Talitrus liltoralis. Ejusd. Edinb. Encyclop. vol. ;. p. 402 (la femelle). * Desmarest. Consid. sur les crust. p. 260. pl. 45. fig.2, * Griffith. Anim. Kingd. pl. 22. fig. 1. * Edwards. Ann. des Sc. nat. t, 20, p. 364. Habite l'Océan d'Europe. 2, Talitre gammarelle. Talitrus gammarellus. T. pedibus omnibus monodactylis : secundi paris manu magné subcompressà. Oniscus gammarellus. Pall. Spicil. zool. fase. 9.t,4.f.5. Talitrus gammarellus. Latr. Gen. 1. p. 57. Cancer gammarus locusta ? Montag. Trans. Soc. Lin. 9. p: 92. (ab. 4. f. 1. Orchestia. Leach (1). * Orchestia liltorea. Leach. Edinb. Encyclop. et Trans. of the Linn. Soc. vol. XI. p: 356. * Desmarest. Consid. sur les crust. p. 261. pl. 45. fig. 3. *Edw. loc. cit. Habite l'Océan d'Europe, près des rivages. : TN La : 3. Talitre cariné. Z'alitrus carinatus. T. capite rostro descendente ; abdomine segmentis quin- que ullimis carinalis, poslicè aculè productis. Alylus carinalus. Leach. Trans. Soc. Linn. XI. p- 357 (2). * Ejusd. zoological miscellany. t. 2. pl. 60. Gammarus carinalus. Fab. Syst. 2. p.515. * Alylus carinalus. Desmarest. Consid, sur les crust, p- 262. pl. 45. fig. 4. Habite, . . Etc, coroPuiE, (Corophium. ) Quatre antennes inégales : les deux inférieures plus longues, plus épaisses, pédiformes, articulées, subonguiculées au bout. (1) Le genre Oncuesrite diffère principalement des Talitres pRApremEnt dites par l'existence d'une grande main subchéli- orme aux paltes de la seconde paire; on doit y rapporter aussi les Amphipodes figurées par M, Savignÿsous les numéros 7 et 8 DE LAMANCE, T, II, 313 Le reste comme dans les Crevettes. Antennæ quatuor, inæquales : inferis duabus longioribus, crassioribus, pediformibus, articulatis, apice subunguiculalis. Cætera ut in gammaris. Osservarions. Les Corophies ayant les antennes inférieures plus longues, plus épaisses et comme onguiculées au bout, sont en cela très-remarqua- bles, et se servent probablement de ces parties, comme de bras ou de pattes, pour saisir leur proie. D'après ces habitudes particulières, Latreille a eu raison de les distinguer. [ Les Corophies forment le type d'une tribu de la famille des Crevettiniens que nous avons désignés sous le nom de Creveltiniens marcheurs, et qui se distinguent des Crevettiniens sauteurs par la forme grêle de leur corps, par le peu de développement des lames épimériennes des quatre premiers an- neaux thoraciques et par la conformation de l’es- pèce de queue formée par les appendices abdomi- naux des trois dernières paires qui n’est point ici un organe de saut comme chez les Crevettes, les Talitres, etc. Les Corophies se distinguent des au- tres genres de la même division par leurs antennes inférieures pédiformes, par l’absence d’un filet aux antennes supéricures et par la conformation des pattes de la seconde paire, lesquelles ne sont ni di- dactyles ni préhensiles. Dans le jeune âge les an- tennes inférieures ne sont pas plus grosses que chez les Crevettes. E.] ESPÈCE. 1. Corophie iongicorne. Corophium longicorne. €. corpore lateribus depresso; antennis inferis quadriar< ticulatis, corpore longioribus. Cancer grossipes. Lin. Gammarus longicornis. Fab. Oniscus volutator. Pall. Spicil. zool. fase. 9. t, 4. F. 9, Corophium longicorne. Lat. Gen, 1. p. 59. * D'Orbigny (père). Journ. de physique. t. 63. p. 194. * Leach. Trans. ofthe Linn. Soc. vol. XI, etc. * Desmarest. Consid. sur les crust, p. 270. pl. 46. fig. 1. * Griffith. Anim. King. Crust. pl. 2. “Edwards. Ann. des Sc. nat, t. 20. p. 384, et Hist, des Crust. pl. 29. fig. 16. Habite l'Océan d'Europe. Etc.Rapportez aux Corophiesles genres Podoceraet Jassa de M. Leach. Les Jasses et les Ponocères de Leach diffèrent des Corophies en ce que leurs quatre pattes antérieures sont terminées par une grosse main subchéliforme ; dans la re planche des crustacés dû grand ouvrage de l'É- gypte; l'Orchestia Fischeri, Edw. (Ann. des Sc. nat. t. 20, p. 363), etc. QUE. (2) Le genre Arxue doit prendre place dans la tmibu des Cos 24 574 elles ne différent entre elles que par l'allongement un peu plus considérable du filet terminal des an- tennes supérieures chez les premiers et par quel- ques autres caractères également peu importants, Le genre Uncrara de Say doit prendre place au- près des genres précédents, mais s’en distingue par l'existence de deux tigelles multiarticulées à l’ex- trémité des antennes supérieures. Le genre C£rarone (cerapus) de Say a également les mains de la seconde paire subchéliformes , mais la griffe de ces organes , au lieu d’être simple, est composée de deux articles, et les pattes de la pre- mière paire sont petites et non préhensiles. Ces crustacés singuliers vivent dans des tubes cylin- driques, à la manière des Larves de Friganes. Ese. Cerapus tubularis. Say. Journ. of. the acad, of Science of Philadelphia. vol. 1. p. 49. pl. 4. fig. 7-11. — Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 261. pl. 46. fig. 2. — Latreille. Règne anim, {. 4. — Edw. Ann. des Sc. nat. t. 20. p. 383. Cerapus abditus. Templeton, Trans, of the Entomol, soc. vol. 1.p. 188. pl. 20. fig. 5. Enfin, notre genre Ericraonre établit le passage entre ces Crustacés et les Leucothoés ; la conforma- tion générale du corps est la même que chez les précédents, mais les antennes ne sont pas pédi- formes et les pattes de la seconde paire sont termi- nées par une longue mainimparfaitement didactyle dont la griffe est biarticulée. (Voyez Ann. des Sc. nat. t. 20, p.582, et Hist. nat. des Crust. pl. 29. fig. 12.) ———<0e— QUATRIÈME SECTION. CRUSTACÉS STOMAPODES. Mandibules palpigères (1). Les yeux pédiculés. La tête en grande partie reculée sous un corselet an- térieur non pédigère. Branchies à nu et en pa- nache sous le ventre, au delà des pieds (2). Les Stomapodes connus sont encore peu nom- breux ; on n’en a même fait qu’un seul genre, sous le nom de Squilla; mais maintenant Latreille en rophioïdes ou Crevettiniens marcheurs et se distingue par ses antennes non pédiformes, et ses mains de la seconde paire très- petites et à gniffes simples. 5 . (1) Ce caractère n'ést pas plus constant ici que chez les Édriophthalmes, et n’a pas l'importance que notre auteur semble y attribuer. : (2) Quelquefois les branthies, en forme de panaches rami- fiés, sont suspendues sous le thorax, et d'autres fois elles man- quent complétement ; mais elles ne sont jamais renfermées dans des cavités comme chez les Décapodes, E. HISTOIRE DÉS CRUSTACÉS. forme deux. Ces Crustacés sont les dernrers des Hétérobranches, et semblent, par leur forme allon- gée et leurs yeux portés sur des pédicules mobiles, former une transition aux Crustacés homobranches, par les Macroures ; leur caractère est particulier et fort éminent. En effet, parmi les Crustacés à man- dibules palpigères, les Stomapodes sont les seuls qui aient les branchies à nu et en panache sous le ventre; ces branchies sont suspendues à Ja base d’écailles ou de lames articulées qui sont des pattes nataloires. La tête, loin d’être distincte, me paraît ici en grande partie reculée sous un corselet antérieur non pédifère. La bouche, occupant le dessous de ce corselet antérieur, a reculé l’attache des pattes sous une partie postérieure, comme aux dépens de l'abdomen. Ainsi, je distingue le corselet en partie antérieure et en partie postérieure. La première, sous la forme d'un corselet ordinaire , est avancée au delà des pattes, et se divise en deux portions : l’une, antérieure, très-petite, porte les yeux et les antennes intermédiaires (5), tandis que l’autre, fort grande et déprimée, soutient les antennes exté- rieures (4). La seconde partie du corselet est pédi- fère, et souvent se compose de trois segments étroits, assez semblables aux autres segments de la queue. ; La bouche des Stomapodes a un labre; deux mandibules dentées et pourvues d’une palpe fili- forme ; une languette double; deux paires de mä- choires portant des palpes, et deux paires de pieds- mâchoires, dont la dernière est très-grande, en forme de bras, qui se terminent chacun par une grande griffe mobile, deïtée ou pectinée d’un côté (3). ‘ Les pattes ambulatoires sont seulement au nom- bre de trois paires ; mais sous la queue l’on compte cinq paires de pattes lamelleuses ou natatoires , ce qui ferait les seize pattes naturelles aux crustacés. Cependant, à cause des deux derniers pieds-mâ- choires qui forment les deux bras, on ne devrait trouver que quatre paires de pattes nalatoires. Les Stomapodes sont allongés comme les crusta- cés macroures ; leur queue se termine par des ap- pendices qui accompagnent une pièce moyenne, à bord denté. Ils ont le test peu épais et peu solide, à (3) Cette portion de la tête se compose ordinairement de deux anneaux distincts, dont l'un porte les yeux et l'aütre les anten- nes internes. E. 14) C’est cette portion du corps qui constitue la carapace des Stomapodes. E. (5) Ces caractères et les suivants ne sont pas applicables à un grand nombre de crustacés que l'on range aujourd'hui dans l’or- dre des Stomapodes, mais qui n'étaient que peu ou point cone nus à l'époque de Ag ester de cel ouvrage. » STOMAPODES. 375 el se tiennent dant la mer à une certaine profon- deur, dans les endroits à fond sablonneux ou fan- geux ; ils nagent plus qu'ils nese trainent avecleurs trois paires de palles. On les divise en Squilles et en Érichthes, [l’ordre des Stomapodes doit comprendre tous les crustacés podophthalmes qui sont dépourvus de branchies thoraciques logées dans des cavités inté- rieures du corps et se compose d'un nombre d’an- neaux beaucoup plus considérable que dans la mé- thode de Lamarck. On le divise en trois familles, savoir : les Unicuirassés, les Bicuirassés et les Cari- dioïdes ; et le premier de ces groupes correspond à l’ordre entier des Stomapodes, tel que notre auteur le restreignait. La famille des Unreuimassés se compose, en effet , de tous les Stomapodes hétéropodes , tandis que les deux autres familles de cet ordre comprennent les espèces qui ont toutes les pattes similaires et nata- toires. Chez les Unicuirassés, les membres qui chez les Edriophthalmes constituent les pattes-mäâchoires, sont très-allongés et ne paraissent pas appartenir à l'appareil buccal; les membres qui correspondent aux pattes antérieures des Édriophthalmes et aux pattes-mâchoires de la seconde paire chez les Déca- podes, constituent de grandes pattes ravisseuses ; les pattes des trois paires suivantes sont appliquées contre la bouche et terminées chacune par une pe- tite main subchéliforme, et les pattes des trois der- nières paires sont grêles et natatoires. La plupart des anneaux du thorax sont complets et distincts. Enfin l'abdomen est très-développé. Cette famille, quoique peu nombreuse, doil être subdivisée en deux tribus qui correspondent à peu près aux deux genres que Lamarck y mentionne. La famille des Bicuirassés se compose des PAyl- losomes ; et celle des Caridioïdes des Mysis, des Leu- cifères , des Thysanopodes , etc. E.] SQUILLE, (Squilla.) Quatre antennes triarticulées : deux intermédiai- res un peu plus longues, terminées par trois soies ; deux externes simples, ayant à leur base externe une écaille foliacée oblongue. Corselet postérieur, divisé en trois segmentsétroits et pédigères. Anltennæ quatuor triarticulatæ : duabus inter- mediis sublongioribus, apice triselis; externis sim- plicibus ; squamä fuliaceä oblongé adbasimexternam annexà, Thorax posticus segmentis tribus pedigeris, Orservarions. Les Squilles ou Mantes de mer con- stituent un genre fort remarquable par leur singu- lière conformation, et par la silualion de leurs bran- chies. Les deux derniers pieds-mächoires forment comme deux grands bras avancés, terminés chacun par une griffe mobile, dentée ou pectinée en son côté interne , ce qui leur donne l'aspect des insectes du genre des Mantes, Leur corselet antérieur ne s’a- vance point postérieurement jusqu'au-dessus des trois paires de pattes ambulatoires, comme dans le genre des Erichthes, en sorte que les trois segments qui portent ces paltes ne semblent plus appartenir au corselet. Ils lui appartiennent cependant, puis- qu'ils portent des pattes. La queue est grande, lon- gue, composée de six segments, dont le dernier est garni d'appendices en éventail; les trois segments pédifères ne sont point comptés. [Cette division correspond au genre Squilla de Fabricius et à notre tribu des Squilliens, et com- prend les trois groupes génériques établis par La- treille sous les noms de Squilles proprement dites, de Gonodactyles et de Coronis. Tous les crustacés dont elle se compose ont entre eux la plus grande ressemblance, et les différences d'après lesquelles ces genres sont établis n’ont peut-être pas autant d'importance qu’on l'avait d'abord pensé. Ils se dis- tinguent des Érichthiens par Ja structure de leur carapace qui est divisée longitudinalement, en trois lobes, par deux sillons, et porte sur son bord anté- rieur une plaque frontale mobile, par le grand dé- veloppement des branchies et par plusieurs autres caractères. Chez les Squirres proprementdites, l’ap- pendice latéral des pattes thoraciques des trois der- nières paires est long, grèle et styliforme, et la griffe des pattes ravisseuses est lamelleuse , et fortement dentée sur le bord préhensile ; chez les Gononacrx- Les, celle griffe est, au contraire, renflée à la base, et peu ou point dentelée en dedans ; enfin, dans le genre Coronis de Latreille, l’appendice latéral des six dernières pattes thoraciques est lamelleux, membraneux, el presque orbiculaire. (Voyez La- treille. Règne animal. {. 4, et Encyclop. t. 10, p. 467; et notre Hist. nat. des Crustacés, t. 2.) E.] ESPÈCE, 1. Squille mante. Squilla mantis. 5, corpore suprà lineis octo longitudinalibus, elevatis ; pollicibus falcatis, semi-pectinatis quinque ad octo dentatis. Cancer mantis. Linn, Squilla mantis. Fab. Latr. Gen, 1. p. 55. Herbst. canc. tab, 33. Fr, * Squilla mantis. Latreille. Encyclop. t. 10.p.47r.pl. 295, fig. 1. et pl. 324. « * Desmarest. Consid, sytles Crust. p. 250. pl. 4r. fig. a, * Edwards. Hist. des Crust. t. 2. p. 520, (B) ar. major; pollicibus octo-dentatis, Squilla raphidea. Fab. Suppl. p. 416. 376 Squilla arenaria. Seba. mus. 3. {ab. 20. f. à, * Squilla raphidea. Latreille. Encyclop. t, 10, p. 47r. pl: 324. * Edwards. op. cit.t. 2. p. 524. Habite la Méditerranée et l'Océan Indien. * L'auteur regarde tomme de simples variétés deux es- pèces qui sont parfaitement distinctes. 9, Squille tachetée. Squilla maculata. S. grandis; corpore suprà lævi; brachiorum pollice fal- calo hine peclinalo ; seymento poslico ullimo rotun- dato, submutico. Squilla maculata.Fab. Syst. 2. p.511. Cancer arenarius. Rumph. Mus. tab. 3. f.E, * Herbst. t. 2. p. 96. pl. 33. fig. 2. * Latreille. Encyclop. t. 10. p. 470. pl. 323. * Desmarest. Consid. sur les Crust. p.250. * Edwards. Hist. des Crust. t. 2. p. 518. Habite l'Océan des Grandes-Indes. Mus. Ka 5. Squille queue-rude. Squilla scabricauda. S. thorace brevi, Subcordalo quadrisulcalo ; corpore lœviusculo; caud& punclis numerosis scabrà ; bra- chiorum pollicibus octo-dentatis. Mus. n° * Latreille. Encyclop. t. 10, p. 47r. pl. 325. fig. 1. # Edw. op. cit. t. 2. p. 219. Habite... l'Océan Indien. Quatre des pieds-mâchoires ont les mains arrondies, comprimées, ciliées. rS . Squille glabriuscule. Squilla glabriuscula. S. corpore suprà læviusculo ; caudà glabré ; brachio- rum pollicibus quinque-dentatis ; maxilli-pedum ma- nibus sex rolundalo-compressis. à Mus. n° * Latreille. Encyclop. t. 10. p. 470. & Habite l'Océan Indien? Espèce voisine de la précédente , mais distincte. . Squille de Desmarest. Squilla Desmarestii. R. La S. corpore dorso lævi; lineis utrinque duabus laterali- bus longitudinalibus, elevatis ; pollicibus quinque-den- datis. Squilla acanthura. Lam. Mus, Squilla Desmarestii. Risso. Hist. nat. des Crust. p. 114. pl. 2. fig. 8. * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 25r. * Roux. Crust. de la Méditerranée. pl. 40. * Edw. op. cit. t. 2. p. 523. pl. 1. fig. 1. Habite la Méditerranée. Taille petite. 6. Squille scyllare. Squilla scytlarus. 5. corpore suprà lævi; caudæ seymento penultimo sex- plicalo; pollicibus basi ventricosis subbidentatis. Cancer seyllarus. Lin. Squilla scyllarus. Fab. Squilla chiragra. Ejusd. (1). Rumph. Mus. tab. 5, fig. F. * Gonodactylus scyllarus. Latreille. Encyclop. t. 10. * Edwards. Hist. des Crust. t. 2. p. 529. Habite l'Océan Indien et près de l'Ile-de-France. Mus. (1) Lamarck réunit ici deux espèces qui sont parfaitement distinctes. E. (2) Notre auteur se trompe lorsqu'il dit que les trois derniers HISTOIRE DES CRUSTACÉS. 7. Squille stylifère. Squilla stylifera. 8. minor; corpore suprà lævi; pollicibus angustis com- pressis bidentatis; pedibus styliferis. * Latreille. Encyclop. t. 10. p. 472. “ Guérin. Iconographie du Règne anim. Crust. Gi EVE fig. 1 * Edward. Hist. des Crust. {. 2. p. 526, Mus. n° Habite. Le doigt des bras n’est nullement ventru, Etc. * On connaît plusieurs autres espèces de Squilles dont les caractères sont indiqués dans le 2° volume de notre Histoire naturelle des Crustacés. ÉRICHTHE, (Érichthus.) Antennes, yeux et bouche comme dans les Squilles. Corselet postérieur et pédifère non distinct de l’antérieur et point divisé en anneaux (2). Antennæ, oculi, os ut in squillis. Thorax posticus el pedifer à thorace aniico non distinctus segmentisque non divisus. Osservarions. Ici le corselet antérieur s’avance postérieurement jusqu’au-dessus des trois paires de pates ambulatoires ; ainsi ces paltes ne sont plus attachées à trois anneaux particuliers ; ce qui. mon- tre que, dans les Squilles, les trois anneaux pédi- fères sont un corselet postérieur. [Les Érichthes et deux genres nouveaux qui en sont très-voisins, conslituent une pelite tribu de Stomapodes unicuirassés qui se distingue de celle des Squilles par la forme de la carapace et par plu- sieurs autres caractères. Le bouclier dorsal n’est ja- mais divisé longitudinalement en trois lobes, comme dans le groupe précédent; il se termine antérieure- ment par un rostre grêle, allongé et immobile; et se prolonge postérieurement, plus ou moins loin, au-dessus des deux anneaux thoraciques, ou même des premiers anneaux de l'abdomen; les deux pre- miers anneaux de la tête sont moins distincts que chez les Squilies; les pattes thoraciques des trois dernières paires sont petites ou même rudimentai- res, et les branchies fixées aux fausses pattes de l'abdomen, sont en général rudimentaires. Les Érichthes proprement dites se distinguent des au- tres crustacés de la même tribu par l’état rudi- mentaire de ces derniers organes, par la forme de la griffe des pattes ravisseuses qui est droite et non dentelée; et par le grand développement de la ca- anneaux du thorax ne sont pas distincts; leur disposition est la même que chez les Squilles; seulement la carapace, étant en général plus ENCRES les recouvre en-dessus. E: STOMAPODES. 51 rapace qui recouvre l'anneau ophthalmique et la | sont libres tout autour. Cette espèce de bouclier est base des yeux en avant, ct s'étend en arrière plus ou moins.loin au-dessus de l'abdomen, E.] ESPÈCE, 1. Érichthe vitré. Erichthus vitreus, Squilla vitrea. Fab. Syst. ent. 2. p. 513. * Lrichthus vitreus. Latreille. Règne anim. ‘de Cuv. 1re édit.t. 3. p. 43.et 2tédit. t.4.p. ; Encyclop.t. 10. pl. 354. fig. 7. * Smerdis vulgaris. Leach. Voy. du cap. Tuckey. Append. pl. 18. fig. 6; et Journ. de Physique. t. 96. p. 305, fig. 6. * Erichthus ‘vitreus. Desmarest. Consid, sur les Crust. p. 252. pl. 44. fig. 2. “Edwards, Hist. des Crust. €, 2. p. 5or. Habite l'Océan Atlantique. La griffe des bras n'est point dentée au côté interne. Ce genre a été établi par La- treille, dans l'ouvrage qu'il a fait pour Cuvier. [Nous avons donné le nom de SQuiLLERICHTHE à ‘une pelite division générique de la tribu des Érich- thiens qui cest caractérisée par l'existence de bran- chies rameuses très-dévelopées, par la forme courbe et les dentelures de la griffe des pattes ravisseuses, la forme renflée de la carapace, etc. Esrécr. Squillerichthe type. Squilleriehthus tjpus. Edw. Hist. nat. des Crust t.2. p.499. pl. 27. fig. 1-8. Le genre Arme de Leach est également très-voi- sin des Érichthes dont il ne diffère guère que par quelques particularités dans la forme de la cara- pace; le bouclier est très-allongé et ne recouvre ni l'anneau ophthalmique, ni la base des yeux et ne s'étend pas au-dessus de l'abdomen. Esrèces. Alime hyalin. 4lima Ayalina. Leach. Expédi- tion du capit. Tuckey au Zaïre. Append. pl. 18. fig. 8. et Journ. de Physique. t. 18. p. 305. fig. 7. — Desma- rest. Consid. sur les Crust. p. 253. pl. 44. fig. 1.— La- * treille. Encyclop. t. 10. p. 475. pl. 354. fig. 8, — Ed- wards. Hist. des Crust.t, 2. p, 507. Etc, etc. + Genre Payrzosoue. Phyllosoma. Le genre Phyllosome, établi par Leach, est un des plus remarquables que l'on connaisse, Il se com- pose d'animaux dont tout le corps est tellement aplali, qu'il existe à peine un intervalle entre les téguments des surfaces supéricure et inférieure, et qu'on comprend difficilement comment des viscères peuvent s’y loger. Ce corps lamelleux se divise en trois parties distinctes : la tête, le thorax ct l'abdo- men. La tête a la forme d'un disque mince ou d’une feuille ordinairement ovalaire, et n’adhère au thorax que par sa portion centrale, de facon que ses bords large et horizontal ; à son extrémité antérieure elle donne insertion aux yeux el aux antennes. Les yeux naissent près de la ligne médiane et sont glo- buleux; ils sont portés sur des pédoncules grêéles, cylindriques et très-longs. Les antennes internes naissent également du bord de la carapace, immé- diatement en dehors des pédoncules oculaires; elles sont très-peliles et présentent un pédoncule com- posé de trois articles cylindriques, et deux petits filets terminaux. Les antennes de la seconde paire naissent en dehors des précédentes, et varient béau- coup par leur forme : tantôt elles sont très-longues, grêles, cylindriques, et composées de plusieurs ar- ticles distincts; d’autres fois elles sont courtes, la- melleuses, sans divisions apparentes, et ne semblent être que des prolongements de la carapace. La bou- che est située vers le milieu ou même vers le tiers postérieur de la carapace, et ne se compose que d'un labre, d’une paire de mandibules, d’une lèvre inférieure et d’une paire de mâchoires. Les mandi- bules sont grandes, arrondies en dehors, et armées en dedans de deux bords tranchants et d’une petite dent. La lèvre inférieure est grande, très-apparente et profondément bilobée; enfin, les mâchoires sont pelites, membraneuses et terminées chacune par deux lobes ou lames dirigées en dedans, et armées de quelques épines vers leur sommet. Les appen- dices qui représentent les mâchoires de la seconde paire, et les premières pattes-mâchoires sont rudi- mentaires et n’entrent pas dans la composition de l'appareil buccal; on les trouve rejetées plus où moins loin en arrière, et Gxées au bord du bouclier thoracique comme les pattes. Les mâchoires de la seconde paire sont représentées par une lame qui est quelquefois assez grande et ovalaire, d’autres fois tout à fait rudimentaire. Enfin une paire de tubercules, situés un peu en arrière de ces derniers appendices, sont les seuls vestiges des membres qui d'ordinaire constituent les pattes-mâchoires de la première paire. Le thorax est lamelleux comme la carapace, et constitue un second bouclier, dont Ja portion antérieure seulement est couverte par le premier de ces disques foliacés. Il est en général plus large que long, et strié en travers, mais ne pré- sente aucune trace de division en anneaux. Les pattes s’insèrent tout autour de ce disque. Celles de la première paire sont très-pelites et cachées sous la carapace ; elles sont grêles, cylindriques et on- guiculées au bout; tantôt elles sont dépourvues d’appendices, d’autres fois elles donnent naissance, par l'extrémité de leur premier article, à une palpe flabelliforme. Les pattes des cinq ou même des six paires suivantes sont très-longues et assez sembla- bles entre elles; de même que les précédentes, elles 018 sont cylindriques et très-grèles, et elles naissent chacune sur un prolongement cylindrique du bord de la grande lame thoracique. Leur premier article est très-long, et porte à son extrémité une palpe fla- belliforme, composée d’un article cylindrique et d'une tigelle multiarticulée, garnie de poils nom- breux. Les articles suivants de la branche princi- pale des pattes ne présentent rien de remarquable, mais se délachent très-facilement, de façon qu’en général on ne les trouve pas, el que les pattes pa- raissent terminées par l'appendice cilié dont nous venons de parler. Les pattes de la première paire se terminent par un article grêle et allongé, tandis que celles des quatre ou cinq paires suivantes sont terminées par un ongle assez fort; celles de la der- nière sont Lantôt semblables aux précédentes, d’au- tres fois rudimentaires, et dépourvues de palpe flabclliforme. Enfin, on trouve souvent à la base des pattes antérieures, ou même de tous ces orga- nes, de petits appendices vésiculaires qui parais- sent être des vestiges du fouet ou branche externe de ces membres. Le disposition de l'abdomen varie: tantôt il est allongé, divisé en anneaux bien dis- tincts, et parfaitement séparé du thorax, qui en re- couvre la base; d’autres fois il est confondu avec ce bouclier, et semble n’en être qu’un prolongement. Dans ce dernier cas, il varie encore, car tantôt il est très-large à sa base, et occupe tout l’espace compris entre les pattes postérieures; tandis que d’autres fois il est rudimentaire et logé au fond de l'angle rentrant, formé par le bord de la lame thoracique. Presque toujours on peut y dis- tinguer six ou sept anneaux, dont le dernier forme, avec les appendices du segment suivant, une na- geoire caudale plus ou moins développée. Quant aux fausses pattes, fixées sous l'abdomen ; leur nombre varie, et elles sont en général rudimentaires. On connait un assez grand nombre de ces crus- tacés singuliers et on les à rangés en trois sous- genres d’après la disposition, de l'abdomen, des antennes externes, elc. On peut prendre comme exemples de ces subdivisions les espèces suivantes. $ 1. PHYLLOosoMEs ORDINAIRES. Phyllosome commun. Phyllosoma communis. : Leach. Journal de physique. 1818. p. 307. fig. 11. et Ap- pendice du voyage du capitaine Tuckey au Zaïre. p. 19. pl. 18.fig. 6. — Latreille. Nouv. Dict. d’Hist.nat.etEncy- clop. méthod. t. X. p. 119. pl. 354. fig. r. — Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 255. p. 44. fig. 5. — Guérin. Magasin zoologique. el. VIL. pl. 8. fig. r.— Edwards. Hist. nat. des Crust. t. 2. p. 477. 2, PHYLLOSOMES BREVICAUDES. Phyllosome laticorne. P. laticornis. Cancer cassideus. Forster. Nachtricht von einen neuer Insekten, Naturforscher. n° 17. 1382, pl, 5. — PAyllo- HISTOIRE DES CRUSTACÉS. soma lalivornis. Leach. Voyage du capitaine Tuckey. Suppl. p. 20. pl. 18: fig. 10. ct Journal de Physi- que. 1818, — Latreille. Encyclop. méthod. t. X, p, 119. pl. 354. fig. 4. — Desmarest. Considérations sur les Crustacés. p. 255. pl. 44. fig. 7. — Guérin. Voyage de la Coquille. Crustacés, pl. 5. fig. 1. et Magasin zoologi- que. cl. VIL. pl. 9. fig. 2.— Edwards, Hist. des Crust. t. 2, p.481. $ 3. PuYLLosoMES LATIGAUDES, Phyllosome de la Méditerranée. P. Mediterranea. Chrysoma Mediterranea. Risso. Hist. nat. de l'Europe mérid. L. V. p. 88. pl. 3. fig. 9. PAyllosoma Mediter- ranea. Guérin. Magasin zoologique. cl. VIL pl. 13. fig. 2. — Roux. Crustacés de la Méditerranée. pl. 25. — Edwards. op. cit. t. 2. p. 485. Pour les autres espèces, voyez lé mémoire déjà cité de M. Guérin, etle 2e volume de notre Hist. nat, des Crus- tacés, Le genre AwPnyow appartient comme les Phyllo- somes à la famille des Stomapodes bicuirassés et a également toute la portion céphalothoracique du corps foliacée et les paltes nataloires, mais s’en dis- tingue facilement par le développement de la cara- pace qui s'étend jusqu’à la base de l'abdomen, par la structure des antennes et des pièces de la bouche et par le grand développement de l'abdomen dont la conformation est la même que chez les Décapo- des macroures. Esr. Amphyon de Reynaud. Amphyon Reynaudii, Eu- wards. Ann. de la Soc. Entomol. de France. t. 1. p.336. pl. 12. A. et Hist, nat. des Crust, t. 2. p. 485. pl. 18. fig. 8. La famille des Cariproïpes qui, dans notre mé- thode de classification, doit prendre place dans l'or- dre des Slomapodes, établit le passage entre les crustacés dont nous venons de parler et les Déca- podes macroures; c'est donc ici que nous devrions en lraiter, mais le genre Mysis, qui conslitue le type de ce groupe, étant décrit plus loin par notre auteur, nous renverrons à l’arlicle relatif à ce genre ce que nous avons à dire de la famille tout entière. E.] ORDRE SECOND. CRUSTACÉS HOMOBRANCHES. Branchies cachées sous les bords latéraux d’une carapace couvrant le corps de l’animal, à l’ex- ception de la queue. Mandibules toujours palpi- gères (1); les yeux pédiculés ; la tête confondue (i) Ce caractère n’est pas constant et est loin d’avoir l'impor- tance que notre auteur paraît y attacher. E. CRUSTACÉS HOMOBRANCHES. 519 avec le tronc; dix paftes propres à la locomo- tion (1). Les Crustacés homobranches, que j'appelais Cryp- tobranches [Æwtrait du cours, elc. p. 89], embras- sent les Décapodes de Latreille, et sont les plus nombreux et les plus connus de la classe. Ils com- prennent les plus grands des crustacés, ceux qui sont les plus cuirassés, c'est-à-dire qui ont la peau la plus dure, la plus solide, ceux enfin qui ont l’or- ganisation la plus perfectionnée ; car c’est parmi eux seulement que l'organe de l’ouïe a pu être aperçu. Leur corps ne paraît composé que de-deux par- ties principales, le tronc et la queue; car la tête est intimement unie au tronc, et se confond avec lui, on ne se montre qu'en partie et sans mouvement propre. Ce tronc, qui embrasse la poitrine et l’ab- domen réunis (2) est recouvert par une carapace ou une sorte de cuirasse, à laquelle on donne le nom de test, Or, la carapace dont il s’agit, est or- dinairement très-dure, d’une seule pièce, non divi- sée en segments transverses, et parait composée d'un mélange de matière cornée ou animale, et de molécules calcaires plus ou moins abondantes; c’est une pièce particulière aux animaux de cet ordre (5). Cette même carapace a ses bords repliés en dessous, surtout en devant, pour former avec les hanches des pattes, qui sont réunies el soudées, l'envéloppe commune du corps, à l'exception de la queue. Aussi sait-on que le système musculaire de ces crustacés se borne aux mouvements de la queue, des paltes, des organes de la manducation, des an- tennes, et des pédicules qui portent les yeux (* et de l’estomac). A l'extrémité antérieure du test, on aperçoit ef- fectivement deux yeux situés chacun sur un pédi- cule mobile, qui s’insère en général dans une ca- vité particulière. L'espace supérieur compris entre les yeux s’avance lanlôt en forme de chaperon, et tantôt en forme de bec, maïs qui est immobile (4). Les antennes, presque (toujours au nombre de qua- tre, se montrent aussi à cette extrémité antérieure du tronc. Elles sont insérées au-dessous des pédicu- les des yeux, tantôt sur une seule ligne, et tantôt sur deux. Les latérales sont ordinairement plus () Chez EUR crustacés de cet ordre lespattes-mächoires externes s'allongent au point de devenir des organes de locomo- tion, et chez d’autres, la dernière paire de pattes thoraciques manque complétement; néanmoins dans l'immense majorité des cas le nombre de ces organes est de cinq paires. E: (2) Les zoologistes s'accordent généralement à désigner sous le nom d'abdomen la portion du corps comprise entre le der- nier anneau qui porte dés pattes ambulatoires, et le segment dans lequel l'anus est situé (c'est-à-dire la queue, suivant La- marck), et on appelle £horaz la portion moyenne du corps com- prise entre l'abdomen et la tête E: (3) Ceute opinion n’est pas exacte; la carapace des Décapodes {ou Homobranches de Lamarck) est essenuellement la même grandes que les intermédiaires ; quelquefois celles- ci sont repliées et cachées dans des cavités propres à cet objet. En général, les antennes sont d'autant plus longues que le corps de l'animal est plus étroit et plus allongé. - Les branchies sont pyramidales, feuilletées ou en plume, et disposées sous les bords latéraux de la carapace ou du test. Elles ont de l'adhérence avec les derniers pieds-mâchoires etavec les autres pattes. Ainsi chacun de ces pieds-mâchoires et chacune des vraies pattes adhère, par sa base externe, à une branchie cachée (5). La bouche est composée : 1° d’un labre repré- senté par une piece charnue, saillante entre les mandibules; 2 de deux mandibules osseuses , transverses, élargies triangulairement ou en cuiller, plus ou moins dentées à leur extrémité antérieure, et portant (*presque toujours) une palpe insérée sur leur côté supérieur; 5° d’une languette entre la- quelle et les mandibules, le pharynx se trouve placé; 4° de deux paires de mâchoires qui ressem- blent à des feuillets et qui sont divisées ou ciliées à leurs bords ; 5° de trois paires de pieds-mâchoires dont les deux antérieurs sont encore en feuillets divisés, leur lobe supérieur ayant la forme d’une palpe sétacée, et les quatre postérieurs adhérant chacun, par leur base externe, à une branchie. Il y a donc en tout, pour former la bouche de ces crustacés, six paires de mâchoires, ou d'espèces de mâchoires; car les deux mandibules portant chacune une palpeflagelliforme, peuvent être consi- dérées comme deux mâchoires antérieures, plus for- tesquelesautres. Enfin les trois paires postérieures , qui ne sont que des mâchoires auxiliaires et qu’on a nommées pieds-mâchoires, ne paraissent, comme l'a dit M. Savigny, que les six pattes antérieures de l’animal, qui, se trouvant avancées sur la bou- che, ont été modifiées, et ne servent plus à la laco- motion. En les ajoutant aux dix pattes vraies de l'animal, on retrouve les seize pattes qui sont pro- pres aux crustacés. Les Crustacés homobranches ont généralement dix pattes propres à la locomotion indépendam- ment des fausses pates que l’on trouve à la queue de certains de ces animaux (6). Dans la plupart, les que le bouclier dorsal des Stomapades, et ne paraît être autre chose que l'anneau dorsal de l'un des anneaux de la tête déve- loppéau point d'avoir chevauché sumles anneaux voisins, Voyez à ce sujébmon Mist. des Crust. L. 1. p. 24. E. (4) Éxcepté chez les Salicoques, dont nous avons formé le genre Rhyncocinète (Voyez Ann des Sc. nat. 2e série. t, 7.) E. (5) La plupart des branchies sont fixées au bord inférieur de la voûte des flancs ou même à des ouvertures particulières pratiquées dans cette cloison latérale. E. (6) Chez tous ces Crustacés, ilexiste un certain nombre d'ap- paaaies abdominaux, mais leur forme varie, etilsne ressem- blent à des fausses pattes ordinaires que chez les Macroures, E 380 deux pattes antérieures sont grandes et terminées en pince; quelquefois celles de la deuxième et de la troisième paires, quoique moins grandes, sont aussi terminées en pince. La pince dont il s'agit se compose de deux doigts en opposition, dont l’un est toujours fixe et sans mouvement propre, tandis que l'autre, auquel on donne le nom de pouce, est mobile. Parmi ces crustacés, les uns ont les pattes anté- rieures et pince en propres à la préhension, tandis que leurs autres pattes ne sont qu'ambulatoires et se terminent par un ongle pointu. D’autres on! aussi des pattes à pince, et des pattes ambulaloires, mais en outre leurs pattes poslérieures sont nata- toires et terminées par une pièce aplatie en lame. Enfin il y en a dont toutes les pattes sont nataloires. La queue de ces animaux cest la deuxième partie distincte de leur corps; c’est celle qui n’est pas re- couverte par la carapace. Elle ne contient point les viscères (1) mais seulement la partie postérieure du canal intestinal, el offre des segments transverses, qui sont ordinairement au nombre de sept. Tantôt celte queue est au moins aussi longue que le tronc, étendue dans tous les temps, mais plus ou moins courbée à son extrémité; et tantôt elle est plus courte que le tronc, et on la voit ordinairement re- pliée et appliquée sous cette partie du corps, ne paraissant point postérieurement. Dans ceux en qui elle est grande, étendue ou découverte, la queue est presque toujours garnie au bout d’appendices ou de lames nalatoires; mais dans les autres, elle est nue ou presque nue, et moins épaisse. Les fe- melles portent leurs œufs à nu, sous leur queue, attachés à des filets. Ainsi, les Crustacés Homobranches sont très-dis- tingués de ceux du premier orüre, en ce que leur tronc embrasse la poitrine et l’abdomen réunis, contient tous les viscères, et qu'il est recouvert par une carapace d’une seule pièce, sous les bords la- téraux de laquelle les branchies sont cachées. Quoi- que fort nombreux et diversifiés entre eux , leur plan d'organisation est dans {ous évidemment analogue. Je partage cet ordre en deux grandes sections qui, chacune, embrassent plusieurs familles, savoir: 1° Les Homobranches macroures ; 20 Les Homobranches brachyures. [La division des crustacés décapodes (ou Homo- branches, Lamarck) en deux sections : les Macrou- res et les Brachyures, est celle adoptée par presque tous les zoologistes, mais elle ne nous paraît pas suffisante pour renüre la classification de ces ani- (x) Le foie et les organes de la génération y sont souvent ogés en partie, : HISTOIRE DES CRUSTACÉS. maux naturelle ;.et, d'après des considérations ana- tomiques qu'il scrait trop long d'énumérer ici, nous avons cru devoir proposer l'établissement d'une troisième division intermédiaire entre ces deux sections. Cette marche permet de rendre tous ces groupes bien plus homogènes et d’y assigner des caractères plus importants et plus précis. Nous réservons le nom de Brachyures aux Décapodes à abdomen rudimentaire, dont les orifices généra- teurs de la femelle sont situés sur le plastron ster- nal ; la seclion des Aacroures comprend les Déca- podes essentiellement nageurs, dont l'abdomen très-développé se termine par une large nagcoire caudale, composée de cinq lames disposées en éven- tail et porte en dessous une double série de fausses pattes natatoires; enfin nous réunissons dans la section des Anomoures les Décapodes dont les ori- fices généraleurs femelles sont situés dans l’article basilaire des pattes de la troisième paire comme chez les Macroures, et dont l’abdomen , moins bien conformé pour la natation que chez ces derniers, ne se termine point par une nageoire de cinq lames disposées en éventail ou ne porle pas en dessous une double série de fausses pattes natatoires. Un grand nombre d’autres caractères coïncident avec ces différences de structure et ne permettent pas de confondre nos Anomoures, soit avec les Brachyures, soit avec les Macroures parmi lesquels on les avait répartis. (Voyez Recherches sur l’organisation et la classification naturelles des crustacés Décapodes. Ann. des Sc. nat. fre série, t. 25 et Hist. nat. des Crust. t. 1, p. 246, et t. 2, p. 165.) E.] PREMIÈRE SECTION. HOMOBRANCHES MACROURES. Queue en général aussi longue ou plus longue que le tronc, n'étant jamais entièrement repliée et cachée au-dessous dans l’état de repos, maïs en partie ou totalement à découvert. Tantôt elle offre au bout une nageoire lamelleuse, en éventail, tantotelle n’a que quelques appendices particuliers rejetés sur les côtés, et tantôt elle est nue, simple- ment ciliée. Parmi les crustacés dont les branchies sont ca- chées sous les bords latéraux du test, ceux de cette première section sont très-faciles à distinguer des crustacés brachyures qui composent notre seconde section, ct l’ont toujours été effectivement. Ces Crustacés Macroures, ou à grande queue, sont en HOMOBRANCHES MACROURES. général plus allongés que les Zrachyures, et n'ont jamais, comme ces derniers, le corps transverse ; c'est-a-dire plus large que long. Leur test est pres- que toujours moins dur, moins calcaire, quoique véritablement crustacé; ct, dans le plus grand nombre, leur queue, fort grande et terminée en nageoire, est toujours plus ou moins étendue, en partie ou tout à fait à découvert, même dans l’état de repos, et ne s'applique point exactement dans une cavité sous le tronc de l'animal. La plupart de ces m#acroures sont remarquables par des antennes fort longues , surtout les extérieu- res ; et le plus souvent ces antennes sont multiarti- culées. Celles qui sont intermédiaires , quoique plus courtes que les autres, sont presque toujours sail- lantes et rarement cachées , comme dans beaucoup de Brachyures. Leurs pieds-mâchoires extérieurs ou inférieurs sont généralement étroits et allongés. Enfin, leurs branchies sont des pyramides, comme . celles des brachyures, mais imitant des brosses ou des barbes de plumes (1). Comme, parmi les productions de la nature, con- venablement rangées, tout se nuance, au moins dans les classes ou les familles naturelles, les séo- mapodes qui forment notre dernière section des Hétérobranches, présententune transilion évidente, par leur grande queue, aux homobranches macrou- res, dont il s'agil ici. De même notre dernière fa- mille de ceux-ci [les Paguriens] en offre aussi aux Brachyures; car ces crustacés singuliers, ayantleur queue plus courte que les autres macroures, et munie seulement de quelques appendices sans véritables nageoires , avoisinent de plus en plus les Brachyures, et sont effectivement les derniers ma- croures. Les Homobranches Macroures sont fort nom- breux en races diverses, ressemblent plus ou moins aux éçrevisses par leur aspect général , et sont quel- quefois d’une taille énorme. Dans la plupart, le dessous de la queue est muni de fausses pattes , que nous ne citons point dans l'exposition des caractères des genres. Nous les diviserons en quatre familles de la manière suivante. DIVISION DES HOMOBRANCHES MACROURES, S Les pattes plus ou moins profondément bifides. (Les fis- sipes.) Nébalie, Mysis, (1) Chez la plupart des Macroures, les branchies sont lamel- leuses comme chez les Brachyures etles Anomoures; ces or- ganes ne sont composés de cylindres disposés en brosse que 581 $$ Aucune patte véritablement bifide. (a) Des lames natatoires accompagnant le bout de la queue, et s'ouvrant en éventail pendant la natation. : (b) Les quatre antennes insérées comme sur deux rangs, les latérales étant placées au-dessous des intermédiaires et ayanÿ à leur base une grande écaille. (Les salicoques.) Crangon. Nika. Pandale. Alphée. Pénée. Palémon. (bb) Les quatre antennes presque sur un seul rang. Point d'écailles à la base des latérales, (Les asta- ciens.) Langouste, Scyllare. Galathee. Écrevisse. Thalassine. (aa) Point de lames natatoires formant un éventail avec le bout de la queue, celle-ci étant, soit nue, soit ciliée, soit garnie de quelques appendices rejetés sur les côtés. (Les paguriens.) Hermite. Hippe. Rémipède. Albunée. Ranine. [Les crustacés que notre auteur range dans la di- vision des Macroures Fissipes ne doivent pas rester dans l’ordre des Homobranches (ou Décapodes), ct les genres dont il forme la division des Paguriens appartiennent au groupe des Décapodes anomoures ; la section des Macroures, telle que nous avons cru devoir la restreindre (2), ne comprend donc que les Salicoques et les Astaciens de Lamarck. Quant à la subdivision de ce groupe, nous avons adopté en partie la marche suivie par notre auteur et nous avons conservé sans changements la famille des Sa- licoques, mais nous avons divisé les autres Ma- croures en trois familles. Voici le tableau de cette classification. $ Les antennes externes portant au-dessus de leur pédon- cule une lame mobile. 2. Cette lame très-grande et ovalaire ou triangulaire ; branchies lamelleuses, chez les Écrevisses, les Langoustes, les Scyllares et quelques genres voisins. E. (2) Voy. p. 380. 582 FAMILLE DES SALICOQUES, (a) Antennes insérées sur deux rangs; point de mains subchéliformes ; pattes grêles et portant presque tou. jours à leur base un appendice lamelleux plus ou moins développé, celles de la troisième paire souvent didactyles. * Rostre en général petit ou nul; abdomen extré- mement long et comprimé. TRIBU DES PÉNÉENS, Genres : Acète. Sergeste. Pasiphée. Éphyre. Oplophore. Euphème. Sicyonie. Pénée. Sténope, (bb) Pattes robustes et ne présentant presque jamais de vestiges d'appendice flabelliforme ni de palpes. (c) Rostre grand ct lamelleux, comprimé et dentelé; pattes des deux premières paires en général didac- tyles, mais de grosseur médiocre; celles des trois dernières paires toujours monodactyles. TRIBU DES PALÉMONIENS. Palémon. Lysmate. Pandale. Rhynchocinète. Hippolyte. Gnathophylle. (cc) Rostre très-petit et plus ou moins aplati; pattes des trois dernières paires monodactyles, mais celles de l’une des trois premières paires très-fortes. TRIBU DES ALPHÉENS. Hyménosome. Caridine. Atye. Nika. Automnée, Pontonie. Athanase. Alphée. (aa) Antennes internes insérées sur la même ligne que les externes; pattes de la première paire lerminées par une main subchéliforme. TRIBU DES CRANGONIENS, Crangon. AA, Cette lame très-pelite et hastiforme; branchies en brosse. HISTOIRE DES CRUSTACÉS. FAMILLE DES ASTACIENS. Écrevisse. Homard. Nephrops. S$ Les antennes externes n'ayant pas de lame mobile au- dessus de leur pédoncule. D. Sternum linéaire; corps allongé; abdomen grêle et très-long. FAMILLE DES THALASSINIENS. d. Ayant des appendices branchiaux accessoires fixés aux fausses pattes abdominales, TRIBU DES GASTROBRANCHIDES, Callianide, etc. dd, N'ayant pas d'appendices branchiaux accessoires sous l'abdomen. TRIBU DES CRYPTOPRANCHIDES. Thalassine. Gébie. Axie. Callianasse. Glaucothoé. DD. Plastron sternal très-large; corps déprimé ; abdomen court ou médiocre. FAMILLE DES MACROURES CUIRASSÉS. e. pattes de la cinquième paire semblables aux précédentes, etnon reployées au-dessus d'elles. f. Toutes les pattes monodactyles ; celles de la première paire quelquefois imparfaite- ment subchéliformes. g-. Antennes externes cylindriques et de forme ordinaire, TRIBU DES LANGOUSTIENS. Langoustes. . Le * gg. Antennes externes très-longues et foliacées. TRIBU DES SCYLLARIDES, Scyllare. Tbacus. Thône. ff. pattes des trois premières paires terminées parune pince didactyle. e TRIBU DES ÉRYONS, Éryons. ee. Pattes de la cinquième paire {rès-grêles, non am- bulatoires, et reployées au-dessus de la base des précédentes, TRIBU DES GALATHEIDES. Galathée. Grimothée. E. FISSIPES. ® 333 LES FISSIPES. Les Fissipes, ou les Schizopodes de Latreille, forment la première division des Macroures; ce sont de petits crustacés nageurs, à corps mou, allongé, et d'une forme analogue à celle des Salicoques. Ils offrent cette particularité remarquable d’avoir tou- tes les pattes ou plusieurs patles plus ou moins profondément bifides. Ces pattes sont uniquement propres à la natation. Les femelles portent leurs œufs dans une capsule bivalve , à l'extrémité posté- rieure de la poitrine. On y rapporte les deux genres qui suivent. NÉBALIE, (Nebalia.) Quatre antennes : les deux latérales beaucoup plus longues, situées au-dessous des intermédiai- res, abaissées el pédiformes. Deux yeux très-rap- prochés, sessiles, mais mobiles. Un test couvrant le tronc; son extrémité anté- rieure offrant un bec avancé, pointu. Queue étendue, fourchue au bout; ses deux appendices terminés chacun par une soie. Quelques fausses pattes cour- tes, insérées sous la poitrine. Dix autres pattes parfaites, presque semi-bifides. Antennœæ quatuor lateralibus : duabus multd lon- gioribus, infra intermedias inserlis, inflexis , pedi- formibus. Oculi duo, valdè approximati, sessiles, mobiles. Testa truncum obtegens : extremitate anticé ros- tro aculo porreclo lerminaté. Caudu extensa, apice [urcata ; appendicibus sel& terminatis. Ogservarrons. Le genre Nebalia, établi par Leach, porte sur un cruslacé qui a tout à fait l'aspect d'un Branchiopode, qui semblerait même avoisiner nos Limules (les 4pus pour d’autres); nous fondons le même genre d’après les caractères de l'espèce que Oth. Fabricius a décrite, Ses yeux mobiles, quoi- que paraissant sessiles, el n’élant point posés sur le test, nous semblent autoriser le rang de ces crusta- cés parmi les homobranches. L'animal a quelques pattes nalaloires sous la queue. Il retient ses œufs à nu sous la poitrine , entre ses fausses pattes. [Les Nébalies n’ont pas de branchies proprement dites, et ne doivent pas être placées dans l’ordre des Décapodes (ou Homobranches de Lamarck), mais se rapprochent des Apus, des Branchippes et des autres Branchiopodes. En arrière de l'appareil buc- cal, on trouve, sous la carapace de ces petits crusta- cés, une série de huit paires de pattes lamelleuses et branchiales qui sont serrées les unes contre les autres, el insérées à huit anneaux thoraciques par- faitement dislincts et fixés sous le bouclier qui les recouvre; à la suile de ces anneaux thoraciques, on trouve 8 segments plus développés, dont les 4 pre- miers portent chacun une paire de fausses pattes nalaloires , analogues à celles fixées aux trois pre- miers anneaux abdominaux des Amphipodes; deux paires de membres se voient sur les cinquième et sixième anneaux abdominaux; le pénullième seg- ment ne porte pas d'appendices; enfin, le dernier donne insertion à deux lames caudales triangulaires (voy. deux notes à ce sujet, insérées dans les 4nna- les des Sciences naturelles, t. 15. p. 297, et 2° série. t. 5. p. 509). E.] ESPÈCES. 1. Nébalie glabre. Nebalia glabra. N. anlennis pedibus caudäque glabris. Cancer bipes. Oth. Fabr. Fauna groenland, p. 246. t. v. f'na: Habite les rives de l'Océan boréal, à l'embouchure des fleuves. 2. Nébalie ciliée. Nebalia ciliata, . antennis pedibus caudäque ciliatis. Monoculus rostratus. Montag. Trans, Soc. Lin. vol. XI. pei4et. a. F5, Nebalia Herbstii. Leach. Trans. Linn. vol, XL. p. 351. Habite l'Océan Européen. * Ajoutez : Nebalia Geofroyi. Edwards. Ann. des Se. nat. 1e série, t: 13. p. 297. pl. 15. et 2° série, t, 3. p: 309. mMysis. (Mysis.) Quatre antennes sétacées ; les latérales plus lon- gues , insérées au-dessous des intermédiaires, ayant une grande écaille à leur base; les intermédiaires bifides. Deux yeux pédiculés. Corps allongé, mou; un test presque membra- neux couvrant le tronc. Queue étendue , ayant à son extrémité des lames natatoires. Quatorze pattes, profondément bifides, paraissant former quatre rangées. Antennæ quatuor selacecæ : lateralibus longiori- bus infrà intermedias insertis ; intermediis bifidis. Oculi duo pedunculati. Corpus elongalum, molle. Testa submembrana- cea, truncum obtegens. Cauda extensa ; extremitate lamellis aliquot natatoriis. Pedum paria septem : pedibus profundè bifidis, series quatuor simulan- tibus. Osservarions. Le genre Aysis, élabli par La- treille, est bien tranché et fort remarquable par la conformation des palles des crustacés qui y appar- tiennent. Ces petits crustacés, à corps mou et al- longé , n'ontque deux rangées de pales . et semblent en avoir quatre, chaque palte étant profondément divisée en deux. Aucune de ces pattes n’est termi- 584 née en pince, Ils licnnent aux Crangons ct à quel- ques autres crustacés macroures, par l'écaille-oblon- gue et ciliée qui est à la base de leurs antennes Jatérales. [Les Mysis ressemblent beaucoup aux Salicoques par la forme générale de leur corps , mais manquent complétement de branchies et sont pourvus de six paires de pattes natatoires; ils établissent le passage entre les Salicoques ct les Phyllosomes, et consti- tuent le type d'une famille particulière qui prend place dans l'ordre des Stomapodes, et a été désignée sous le nom de Caridioïdes. (Voyez, pour plus de dé- tails sur la structure de ces crustacés, un mémoire de M. Thompson imprimé à Cork, dans un recueil in- tiltulé Zoological Researches, et le second volume de notre Aist. nat. des Crustacés.) E.] ESPÈCE. 1. Mysis sauteur. Mysis saltatorius. D. caud& spinis duabus brevibus terminaté foliolisque duobus longioribus ciliatis, incumbentibus. Cancer pedatus. O. Fabr. Fauna groenl. p.243. * Mysis sallatorius. Latr. Gen. 1. p: 56, An mysis spinulosus ? Leach. Trans. Soc. Linn. XI. p. 450. * Mysis spinulosus. Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 242. * Mysis Leachi. Thompson. Zoological Researches. p. 27. * M. spinulosus. Edwards. Hist. des Crust. t, 2. p. 457. Habite la mer du Groenland. 2. Mysis oculé, Mysis oculatus. M. caudà flexuosé, mutica, tetraphyllé : lamellis duabus majoribus, rolundalis, ciliatis. Cancer oculatus. O. Fabr. F. groenl. p. 245. Lab, r. f. 1. A. B. Habite la mer du Groenland. 5. Mysis ondulé. Mysis flexuosus, M. caudé flexuosä, mulicä, apice hexaphyllà; antennis lonyissimis. Cancer flexuosus. Mull. Zool. dan. p. 34. tab. 66. Habite la mer du Nord. Muller ne dit point qu'il ait des pattes bifides. Ajoutez : * Mysis vulgaris. Thompson. Zoological Researches. p. 30. pl. 4. fig. 1-12. — Edwards. Hist. nat. des Crust. t. 2. p. 459. . ÿ “Mysis longicornis. Edwards. loc. cit. pl. 26. fig. 7-9. Etc. [Le genre Cynrura de M. Thompson se rapproche extrêmement des Mysis, mais s'en distingue par l’existence d’un appendice branchial, fixé à la base des fausses pattes abdominales , el par la conforma- tion des membres qui, d'ordinaire, constituent les pattes-mâchoires de la seconde paire et qui ici s’al- Jlongent de façon à devenir des pattes natatoires , ne différant que fort peu des suivantes; le nombre total de ces organes est, par conséquent, de sept paires. HISTOIRE DES CRUSTACÉS. Ese. Cynthia Thompson; Cynthia. Thompson. Zool. Researches, p. 57. pl. 6; Edw. Hist. des Cru.t. t. 2, p. 462. Cynthia armata. Edw. Hist, des Crust, £. 2. p. 463. Notre genre TnysaworovEe se rapproche des Cyn- thies par la conformation générale du corps et par la structure des pales ; mais le nombre de ces or- ganes est de huit paires , et il existe à la base de chacun d’eux une branchic rameuse qui ressemble à celles des Squilles et qui flotte à l'extérieur. Esr. Thysanopoda tricuspida. Edw. Ann. des Sc, nat, zre série. t. 19. p. 386. pl. 19 et Hist. nat. des Crust. t. 2.p. 463. pl. 26. fig. tr. Le genre Povorsis de M. Thompson paraît devoir appartenir aussi à la tribu des Mysiens, mais est trop imparfaitement connu pour que l’on puisse le caractériser. (Voyez Thompson, op. cit. pag. 59 et Edw. Hist. des crust. t. 2. p. 467.) Enfin le genre Lucrrer , bien qu’il s'éloigne des Mysis par l'absence d'appendices analogues à la palpe ou au fouet, appartenant aux pales thoraciques, par le nombre de ces patles qui est de quatrepaires seulement et par la forme générale du corps, parait devoir rentrer dans la même famille et y constituer le type d’une tribu particulière. L'un des traits les plus remarquables de l’organisation de ces Crusta- cés est la longueur excessive de la portion anté- rieure de la tête, la brièveté extrême de la partie du corps occupée par la bouche et constituant le thoräx, et le grand développement de l'abdomen. Esr. Lucifer tpus. Thompson. Zool. Resear. pl. 7. fig. 2, — Edw. Hist. nat. des Crust. t. 2. p.460. Lucifer Reynaudii. Edwards. loc. cit. pl. 26. fig. 10. —"ÆIS—— LES SALICOQUES. Ces crustacés macroures tiennent beaucoup aux Astaciens par leur aspect; maisils en sont très-dis- tincts et constituent une famille naturelle, dont le caractère est d’avoir les quatre antennes disposées comme sur deux rangs (1), les latérales ou exté- rieures élant situées au-dessous des intermédiaires, et ayant à leur base une écaille grande et oblongue, qui recouvre où dépasse leur pédoncule. Ces an- tennes sont toujours avancées, les intermédiaires sont terminées par deux ou trois filets, et les laté- rales, toujours sétacées, sont fort longues. Le corps des Salicoques est ordinairement arqué, comme bossu. Leur test a en général "aoïns de so- lidité que celui des Astaciers, offre souvent, comme (1) Excepté chez les Crangons où ces organes sont insérés peu près sur la même ligne transversale, . SALICOQUES. 585 eux, antérieurement, un becimmobile, comprimé, caréné, plus ou moins long (1). Ceux des Salicoques qui ont des pinces, ne les ont jamais larges. On rapporte à cette famille les six genres qui suivent. (* Voyez pour les caractères et les subdivisions de celle famille les additions de la page 582.) CRANGON. (Crangon.) Quatre antennes : deux intermédiaires supé- rieures, courtes, bifides ; deux latérales inférieures, Jongues , sétacées , ayant une écaille oblongue ad- hérente à leur base. Saillie antérieure du test fort courte. Corps et queue des écrevisses. Dix paltes ongui- culées; les deux antérieures à pince submonodac- tyle : le doigt immobile étant très-court. Antennæ quatuor : intermediis duabus superio- ribus brevibus, bifidis ; lateralibus inferis longis, se- taceis : squamä oblongä, pedunculo annexä. Pro- cessus anticus testæ brevissimus. Corpus caudaque aslacorwm. Pedes decem un- guiculati. Antici duo chelà submonodactylà ; digito immobili brevissimo. Onsenvarions. Les Crangons ont le corps subey- lindrique, atténué en cône postérieurement, et sont remarquables tant par leur rostre fort court, que par les pinces presque monodactyles de la pre- mière paire de leurs pattes. On n’en connait encore qu’un pelit nombre. ESPÈCES. 1. Crangon boréal. Crangon boreas. C. thoracis lateribus dorsique carin& aculeatis. Cancer boreas. Phipps. It. bor. p. 194. pl. XI. £ 1. Herbst. canc. tab. 29. f. 2. Crangon boreas. Fab. Suppl. p. 409. * Latreille. Hist. des Crust. t. 6. p. 267. Règne anim.,ete. * Sabine. Append. au voyage du cap. Parry. p.57. * Edwards. Hist, des Crust, t, 2. p. 542. Habite l'Océan boréal. 2, Crangon vulgaire. Crangon vulgaris, €. testé lævi; rostro breviedentulo. Lat, Crangon vulgaris. Fab.Suppl. p. 410. Latr. Gen. 1. p. 54, et Hist. nat., etc., 6. p. 267. pl. 55. f. 1.2. Herbst. Canc. tab. 29. fig. 3. 4. * Astacus crangon. Pennant. Brit. Zool. t. 4, pl. 15. fig. 30. * Olivicr. Encyclop. t, 6. p. 348. pl. 294. fig. 4 à 7. (x) C'est ce prolongement qu'on désigne sous le nom de ÆFostre, E, “ Crangon vulgaris. Leach. Edinb. Encyc. sup. t, 7. pl. 221.et Malacos. Pod. Brit. pl. 37. B. * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 218..pl. 38, fig. 1. * Edwards. Hist. des Crust. t. 3. p. 34r. Habite l'Océan européen, près des côtes. 5. Crangon épineux. Crangon spinosus. C. thoracetricarinalo : carinis lrispinosis. * Cancer catapractus. Oliv. Zool. Adriat. pl. 3. fig. 1. Leach. Trans. Soc. Linn. XI. p. 346. “ Egeon loricatus. Risso, Hist. nat. de l'Europe mérid. t. 5. pl. 1. fig. 3. “ Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 219. “ Crangon catapractus. Edw. op. cit. p. 343. Habite les côtes méridionales de l'Angleterre. [M. Eudes Deslongchamps a découvert dans le calcaire jurassique des environs de Caen deux crus- tacés fossiles qui paraissent être très-voisins des Crangons. (Voyez Deslongch. mémoire de Ja Soc. Linéenne deNormandie.t.5, p.492, pl. 2, fig. 1-5, et Edw. Histoire des Crust., t. 2, p. 545.) Un des Crustacés fossiles dont Germar a formé le genre Mecocmmrus, parait élablir le passage entre les précédents et les écrevisses ; il est caractérisé principalement par les pattes antérieures d’une lon- gueur excessive et terminées par une pince didac- tyle très-grèle, et par les paltes des deux paires suivantes qui sont courtes et lerminées par une pe- tite main subchéliforme, aplatie, et très-semblable à celle des Crangons (voyez Brown. Lethæa, p.476, pi. 27, fig. 16). Cet auteur rapporte à la même di- vision générique le Crustacé fossile figuré par Bajer (Oryctogr. Norica. tab. 8, fig. 4, 9; reproduit par M. Desmarest, Crust. foss. pl. 5, fig. 10; et par Brown. op. cit. pl. 27, fig. 1), et plusieurs autres espèces. (Voyez Lethæa, p. 475.) + Genre Arye. (4/ÿa.) Les Crustacés, dont Leach a formé le genre Atye, sont très-remarquables par la grosseur des pattes des trois dernières paires, et la conformation sin- gulière de celles des deux paires antérieures. Leur forme générale est à peu près la même que celle des écrevisses (aux pinces près), la carapace est un peu comprimée et armée d’un pelit rostre hori- zontal; les yeux sont très-courts, mais ne sont pas recouverts par la carapace, comme cela a lieu dans le genre Alphée. Les paltes thoraciques des deux premières paires sont très-courles, el terminées par une petile main ovalaire didactyle, qui est fen- due dans toute sa longueur, et articulée avec le carpe par le milieu de son bord inférieur. Les pattes de la troisième paire sont grandes el extrè- mement grosses jusqu'au haut; le tarse qui les ter- 386 mine est fort, mais excessivement court, et loge entre deux Cpines de l’article précédent. Les pattes des deux paires suivantes ont la même forme, mais sont plus courtes et moins grosses. Toutes, à l’ex- ception de celles de la 5° paire, portent au côté ex- terne de leur article basilaire un petit appendice Jamelleux. Enfin l’abdomen est gros et trapu. On ne connait qu'une espèce. L’ATYE ÉPINEUSE. 4Ëya scabra. Athys scabra. Leach. Trans. of the Linn, Soc, v. XI. p. 845. Alya scabra. Ejusd. Zool. Miscel. v. TL pl. 131. Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 217. pl. 37. fig. 2. Roux. Salicoques. p. 27. Edw. Hist, nat. des Crust. t, 2. p. 378. pl. 24. fig. 15- 19. Habite les côtes du Mexique. E:] NIKA« (Nika.) Quatre antennes ; deux intermédiaires supérieu- res bifides ; deux latérales inférieures simples, très- longues, ayant une écaille étroite à leur base. Sail- lie antérieure du test courte , à Lrois pointes. Corps et queue comme dans les écrevisses. Dix pattes : une seule de la première paire didactyle. Antennæ quatuor : intermediis duabus superis bifidis ; lateralibus inferis simplicibus, longissimis : squam anguslé, basi annex4. Processus anticus testæ brevis, tricuspidatus. Corpus et cauda ut in Astacis. Pedes decem ; primi paris unico didactylo. 6 Ogservarions. Les Vékas, publiés par M. Risso, sont singuliers en ce qu'ils n'ont qu'une seule des deux pattes antérieures qui soit terminée en pince. Leach donne au même genre le nom de Processe, et cependant ne l’a point inséré dans sa distribu- tion des crustacés publiée dans le XI° volume des Transactions de la Société linnéenne. 1] parait que l'anomalie des deux pattes antérieures des Mikas est constante, et apparlient à des habiludes parti- culières de ces crustacés. ESPÈCE. 4. Nika comestible. Mika edulis. NN. glaberrima, rubro carnea, luteo punctala ; manibus brevibus compressis : unicà didactyl&. Mika edulis. Risso. Hist. nat. des Crust. p. 85. pl, 3. f.3. *“ Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 230. * Processa edulis. Latr. Règne anim. t. 4. p.95. * Mika edulis. Roux. Crus. de la Méditerranée, pl. 43, * Edw. Hist. des Crust. t. 2. p. 364. Habite la Méditerranée, près des rivages. Etc. Voyez les N. variegala et N. sinuolata du même auteur, HISTOIRE DES CRUSTACÉS. PANDALE. ( Pandalus,) LA Antennes et corps comme dans les Alphées. Dix pattes; la deuxième paire seulement didactyle. Antennœæ, corpus ul in Alpheis. Pedes decem; pari secundo chelalo. Osservariows. Il paraît que les Pandales avoisinent beaucoup les Alphées par leurs rapports, etque, pour les pattes qui sont chélifères, Particle qui précède la pince est aussi muni de lignes transverses et com- posé de plusieurs autres petits articles. [Les Pandales se rapprochent des Palémons bien plus que des Alphées ou d’aucun autre Salicoque. La forme générale de leur corps, la disposition de leur rostre, et d’autres caractères ne permettent pas de les éloigner des premiers, mais ils s’en dis- tinguent par le nombre de filets terminaux des an- tennes supérieures qui est de deux seulement, et par la conformation de leurs pattes dont les deux antérieures sont monodactyles ; celles dela seconde paire se terminent par une petite main didactyle, mais sont filiformes et ont le carpe multiarticulé, E.] ESPÈCE. 1. Pandale annulicorne. Pandalus annulicornis. P:rostro mullidentalo, ascendente apice emarginato ; antennis inferis rubro annulalis, inlernè spinulosis. Pandalus annulicornis. Leach. Trans. Soc. Linn. XI. p. 3/6. Ejusd. Malacostr. Pod. Britan. tab. 40. “ Latr. Encyclop Ins. t. 10. pl. 322. fig. 1 à 4. * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 220. pl. 38. fig. 2. * Edw. Hist. des Crust. t. 2. p. 384. Habite la mer Britannique et nos côtes. Etc. = Voyez Cancer narval. Herbst, canc. pl. 28, f. 2. ALPRÉE, (Alpheus.) Quatre antennes : deux intermédiaires supé- rieures bifides; deux latérales inférieures sétacées, ayant une grande écaille annexée à leur base. Sail- lie antérieure du test avancée en bec. Corps et queue des écrevisses. Dix pattes; les quatre antérieures terminées en pince. Antennæ quatuor : intermediis duabus superio- ribus bifidis, laleralibus inferis selaceis; squamé magné, basi annexä. Processus anticus) testæ in rostrum porrectus. Corpus caudaque Astacorum. Pedes decem : qualuor anticis chelatis. Ogservarions. Les 4/phées ont le corps cylin- dracé-conique et un rostre comme les Palémons, Ce - _ SATICOQUES. 587 qui les distingue des Pénées, c’est principalement parce qu'ils n’ont que les quatre paltes antérieures qui soient munies de pinces. Le carpe ou l’article qui précède immédiatement la pince, est, dit M. Latreille, strié transversalement et comme di- visé en plusieurs petits articles. [Les Alphées n’ont que fort peu d’analogie avec les Pénées, et se rapprochent davantage des Cran- gons. Un caractère qui les distingue de tous les autres Macroures consiste dans la manière dont la carapace se prolonge au delà des yeux, et constitue au-dessus de chacun de ces organes une petite voüte. Leur rostre ne ressemble pas à celui des Pa- lémons, mais est très-pelit et droit; les pattes de la première paire sont grosses et Lerminées par une forte main didactyle; celles de la deuxième paire, également didactyles, sont au contraire gréles et filiformes. E.] ESPÈCES. 1. Alphée avare. Apheus avarus, A. chelis inæqualibus, difformibus ; rostro brevi subu- lato. Alpheus avarus. Fab. Suppl. p. 404. Lat. Gen. 1. p.55. Habite aux Indes orientales, dans les mers. S * Cet Alphée nous paraît devoir appartenir à la même espèce que l’Alphée brévirostre décrit par Olivier sous le nom de Palémon. Voyez notre Hist. nat. des Crust. t. 2. p. 50. 2. Alphée monopode. A/pheus monopodium. A. Lesla lævi; primi paris pedibusinæqualissimis : manu dexlrä mazim&. Crangon monopodium. Bose. Hist. nat. des Crust. 2. p.96. pl. 13. fig. 2. Habite la mer des Indes. Cet animal paraît avoir beaucoup de rapports avec l'Alphée avare. 3. Alphée marbré. Æ/pheus marmoratus. A, rostro ascendenle, apice fisso, suprà sexdenlato, subläs quadridentato, hirlo ; palpis poslicis porrectis, chelis longioribus. Palæmon marmoratus. Oliv. Encycl. n° 22. * Hippolyte marmoratus. Edwards, Hist. nat. des Crust. t. 2. p. 359. pl. 25. fig. 8. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, Péron, Mus. n° Etc. Voyez d’autres espèces dans Fabricius. Latreille rapporte à ce genre l'Hippolyte de M. Leach (1). Ajoutez : * Palemon bidens. Olivier. Encycl, t, 8, p. 663; 4lpheus (1) Le genre Hirpozvre de Leach se rapproche beaucoup des Palémons, et se compose de Salicoques qui ont également le front armé d'un grand rostre lamelleux , relevé et dentelé, et les pattes des deux premières paires didactyles, mais qui, de même que les Alphées, ont les antennes supérieures (erminées seulement par deux filets mulliarticulés, distincts; les pattes de la première paire sont courtes et assez grosses, et celles de Ja seconde paire fliformes, et à carpe multiarticulé. On connaît un grand nombre d’espèces.appartenant à ce genre, (Voyez bidens. Edw. Hist. nat. des Crust, t. 2. p. 353. pl, 24. fig.1ret12. * Alpheus dentipes. Guérin. Expéd. scient, de Morée par M. Bory St-Vincent. p.39. pl. 27. fig. 3. Etc., etc. + Genre Ponront. (Pontonta.) Les Salicoques, dont Latreille a formé cette di- vision générique, ressemblent aux Alphées par la forme générale de leur corps, mais n'ont pas les yeux cuirassés comme chez ces animaux, et les grosses pattes didactyles qu'on leur remarque sont celles de la seconde paire au lieu d’être celles de la première paire. Les antennes supérieures sont ter- minées par deux filets mulliarticulés. Par divers détails de leur organisation, ils se rapprochent aussi beaucoup des Palémons. Esr. Pontonie : Cancer custos ? Forskael. DescripL. anim. p.94. Astacus tyrrhenus. Petagna. Ent. pl.5. fig. 5. (Cité d’après M. Risso.) Alpheus tyrrhenus. Risso. Crust. de Nice. pl. 2. fig. 2. Gnathophyllum tyrrhenus. Desmarest, Consid. sur les Crust, ps 229. Alpheus pinnophylax. Olto. Mém. de l'Acad. des cur. de la nat, de Bonn. t. XIV. pl, 21, fig. 1. et 2 Pontonia lyrrhena. Letreaille. Encycl. pl. 326. fig. 10. (d’après Risso) et Règne anim. de Cuvier. 2° édit. t. 4. p- 96. Callianassa tyrrhenus. Risso. Hist. nat. de l’Europe mérid. t. 5. p. 54. Pontonia custos. Guérin. Expéd. de Morée de M. Bory de Saint-Vincent. partie zool. p. 36. pl. 27. fig. 1. Pontonia tyrrhena. Edw. Hist. des Crust. t. 2, p. 360. Etc. [Le genre Avronomée, établi par M. Risso, et adopté par Latreille et par M. Desmarest, paraît avoir beaucoup d'analogie avec les Pontonies, dont il se distingue par l'absence de pinces'aux pattes de la seconde paire. (Voyez Risso. Crust. de Nice, p. 166; Desmarest, Consid. sur les Crust,, p. 251, etc.) T Genre Carine. (Caridina.) + Cette petite division générique établit le passage pour plus de détails le second volume de notre Hist. nat, des Crustacés). : Le genre Rnynenocnère ne diffère des Hippolytes que par la conformation anormale durostre qui estarticulé par ginglyme sur le front, et peut s'élever ou sabaisser. On n'en connaît qu'une espèce, le Rhynchocenites typus. Edwards. Ann. des Se. nat. 2 série, t, 7. pl. 4 C, ct Hist, nat, des Crust. t. 2. p. 383). E; 588 entre les Pontonies et les Alyes, et paraît avoir de l’analogie avec les Hyménocères. Par l'ensemble de leur organisation , ces Crustacés ressemblent extré- mement aux Pontonies, mais ils en diffèrent par la conformation anormale de leurs mains. Les pattes antérieures sont très-courtes, et leur carpe, à peu près triangulaire, se termine antérieurement par un bord concave, qui recoit la base de la main fixée à son angle inférieur ; enfin la main est courle, et terminée par deux doigts lamelleux profondément creusés en cuiller. Les pattes de la seconde paire sont plus longues et plus grêles; le carpe est de formeordinaire. mais la main est conformée comme celle de la patte précédente. Enfin les pattes des trois dernières paires sont grêles et à peu près de même longueur. Ese. Caridina typus. Edw. Hist. des Crust. t, 2, p. 363. pl. 25 bis. fig. 4 et5, + Genre Hyménocère. (Æymenocera.) Le genre HymévocÈre de Latreille paraît se rap- procher aussi des Alphées, mais ne nous est que très-imparfaitement connu. Le caractère le plus remarquable de cette division est tiré de la confor- mation des pieds; ceux de la première paire sont terminés par un long crochet, bifide au bout, et à ‘divisions très-courtes ; les deux suivants sont fort grands : leurs mains et leur doigt mobile sont dila- tés, membraneux et comme foliacés. Les paltes- mâchoires externes sont pareïllement foliacées et re- couvrent la bouche. Enfin les antennes supérieures se terminent par deux filaments, dont le supérieur est membraneux, dilaté et foliacé. (Voyez Règne anim, de Cuvier, t. 4, p. 95, elc.) + Genre GnarTaoPayiie. ( Gnathophyllum.) Le genre Gnathophyile de Latreille ou Drimo de M. Risso se compose de Salicoques qui ressemblent aux Hippolytes par la forme générale de leur corps, la structure des antennes, et l'existence de deux paires de pattes didactyles, mais qui n’ont pas le carpe des pattes de la seconde paire mulliarliculé, et qui se dislinguent de tous les autres Palémoniens par les paltes-mâchoires qui, au lieu d’être allon- gées, grêles et subpédiformes, sont foliacées et operculiformes à peu près comme chez les Callia- nasses. Esp. Gnathophyile élégante. Alpheus elegans. Risso, Crust, de Nice. pl. 2, fig. 4. HISTOIRE DES CRUSTACÉS. Gnathophyllum élegans. Latreille. Règne anim. t. IV. p: 96. Desmarest. Consid, sur les Crust, p. 228. Drimo elegans. Risso. Hist, nat de l'Europe mérid, t. 5. p.71. pl. r. fig. 4. Roux. Salicoques. p. 28. Gnathophyllum elegans. Edw. Hist. des Crust. t. 2. p. 369. E. PÉNÉE. (Penæus.) Quatre antennes: deux intermédiaires supérieures bifides ; deux latérales inférieures simples, ayant une écaille annexée à leur base. Saillie antérieure du test avancée en bec. Corps et queue des écrevisses. Dix pattes : les six antérieures terminées en pince. Antennæ quatuor : intermediis duabus superio- ribus bifidis; lateralibus inferis simplicibus : squamé basi annexä. Processus anticus tesiæ r0s- triformis. Corpus caudaque astacorum. Pedes decem : an- licis sex didactylis. Ogservarrons. Les Pénées ressemblent aux Al- phées et aux Palémons par la forme de leur corps, par la saillie de leur rostre, cte.; maisils ont les six pattes antérieures Lerminées en pince, et leurs an- tennes intermédiaires n’ont que deux filets. [Les Pénées sont remarquables par la longueur et l'aplatissement latéral de leur abdomen, et par le petit appendice lamelleux qui est fixé à la base de leurs pattes, et qui représente la palpe ou branche moyenne des membres thoraciques des Mysis, etc. Du reste, les pattes et les fausses pattes sont conformées de la manière ordinaire. E.] ESPÈCES. 1. Pénée monodon. Penœus monodon. P. rostro porrecto ascendente, suprà serrato, sublüs tridenlalo. - Penœus monodon.Fab.Supp. p. 408. Lat. Gen. 1. p. 54. * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 225. * Edw. Hist. des Crust. t. 2. p. 416. Habite l'Océan Indien. 2, Pénée sillonné. Penœus sulcatus. P. thorace trisulealo ; rostro serrato, sublüs subtriden= lalo , antennarum squamis breviore. Palemon suleatus.Oliv. Encyel. n°7. Squilla. Rond. de pise. lib. 18. cap. 8. p. 547. * Cancer kerathurus. Forskael. Descrip. anim. quæ in ilinere observ. p. 95. * Palemon sulcatus. Oliv. Encyel. t. VIT. p. 66r. * Peneus sulcatus. Latreïlle. Encycl. t. X. p. 51. et Règne anim. de Cuv.t. IV. p. 92. x * Alpheus caramote, Risso, Crust, de Nice. p. 90, SALICOQUES. * Penœus caramote. Desmarest. Consid. sur les Crust. | p: 225. | * Risso. Hist. nat. de l’Eur. €. V. p. 55. | “Edwards. Règne anim. de Cuvier. atlas Crust. pl. 50. | fig. 1. et Hist. nat. des Crust. 1. 2. p. 413. pl. 25. fig. 1. Habite la Méditerranée. Etc. (* Voyez pour les autres espèces notre Hist. nat. des Crust. t. 2. p. 413, etc.) + Genre Sicxome. Sicyonia. Le genre que nous avons établi sous le nom de Sicyonie est très-voisin des Pénées auxquels il res- semble par la conformation générale du corps, par la structure des antennes et des pattes, etc. Mais il s’en distingue par l'existence d'une seule lame na- tatoire à chacune des fausses pattes, fixées aux 5 premiers anneaux de l'abdomen, par l'absence d’appendides lamelleux à la base des pattes thora- ciques, par le nombre des branchies, etc. Il est aussi à noter que les téguments de ces crustacés sont plus durs que chez la plupart des Salicoques. Esr. Sicyonie sculpté. $. seulpta. Edwards. Ann. des Sc. nat. 1° série. t. 19. p. 330. pl. 9. fig. 1-8; et Hist, nat. des Crust. t. 2. p. 409. — Cancer carinatus ? Oliv. Zool. Adriat. pl. 3. fig. 2. SicxONIE CARÉNé. Palemon carinatus. Olivier. Encyclop.t. VIII. p. 667. Sicyonia carinala. Edwards. Annales des Sc. nat. are série. t. XIX. p.34. pl. 9.fg. 44. etHist. des Crust. {. 2.p. 410. Etc. Le Crustacé fossile, désigné par Schlotheim sous le nom de Macrourites fuciformis (Petrefacten Nachtr. pl. 2. fig. 2), nous parail être intermédiaire entre les Sicyonies, les Palémons et les Hippolytes, mais devoir prendre place dans la tribu des Pénéens. La carapace est très-courte, et surmontée d’une crête médiane, dentelée, qui en occupe toute la lon- gueur , et qui se termine antérieurement par un petit rostre infléchi et dentelé en dessus. L’abdomen parait être également caréné en dessus : enfin, les pattes des trois premières paires sont gréles, landis que celles de la seconde paire sont très-grosses, quoique de longueur médiocre. Il devra probable- ment former le type d’un genre particulier. 7 Genre Srëvore. Slenopus. Les Sténopes ressemblent aussi aux Pénées par l'existence de pinces didactyles aux pattes des trois premières paires; mais s'en distinguent par la forme moins aplatie de leur corps ; par le grand dévelop- DE LAMARCK, T. I], 389 pement des pattes de la treisième paire, par la structure multiarticulée des deux derniers articles des pattes de la quatrième et de la cinquième paire, qui sont filiformes, par la longucur extrême des filets antennaires et par l'absence d'appendices la- melleux à la base des pattes. Esp». Sténope hispide. S. Aispidus. Squitla groenlandica. Seba, Mus. t. II. pl. 21. fg.Gets. (individu mutilé.) Cancer aslacus longipes. Merbst. Krabben. t. 2. pl. 3r. fig. 2. Palemon hispidus. Olivier. Encyelop. t. VIII. p. 666. Stenopus hispidus. Latreille. Règne anim. de Cuvier. 2e édit. £. 4. p. 93. Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 227. Roux. Salicoques. p. 23. Edwards. Atlas du Règne anim. de Cuv. 8e édit. Crust. pl. 50. fig. 2. + Genre Pasrrnfée. Pasiphæa. . Le genre Pasiphée , fondé par M. Savigny, com- prend des Crustacés qui établissent, à plusieurs égards, le passage entre les Pénées et les Sergestes, et qui sont remarquables par l’aplatissement latéral de leur corps. Leur rosire est lrès-court ou même rudimentaire, et la carapace beaucoup plus étroite en avant qu’en arrière. Les mandibules sont forte- ment dentées et dépourvues de tige palpiforme. Les pattes-mâchoires externes sont très-longues, grêles et pédiformes ; à leur base se trouve une palpe la- melleuse et ciliée, semblable à celle des Pénées. Les paltes thoraciques portent aussi suspendu au côté externe de leur article basilaire un appendice lamel- leux assez long et de même forme, mais membra- neux et peu ou point cilié. Les pattes des deux pre- mières paires sont assez grosses, à peu près de même longueur, armées d’épines sur leur troisième arti- cle, et terminées par une main didactyle, dont les pinces sont grêles et garnies d’une série d’épines acérées sur le bord préhensile. Les pattes des trois paires suivantes sonL (rès-grêles, monodactyles, et plus ou moins natatoires; en général, sinon toujours, celles de l’avant-dernière paire sont de beaucoup les plus courtes. Enfin, l'abdomen est frès-long et fort comprimé. Esp. Pasiphée Sivado. A!pheus sivado. Risso. Crust. de Nice. p. 94. pl. 3. fig. 4. Pasiphæa sivado. Desmarest. Consid, sur les Crust. p: 240. Latreille. Règne anim. de Cuv. t. 4. p. 99. Risso. Hist. nat. de l'Europe méridionale. t. Roux. Salicoques. Edwards. Hist, nat, des Crust. t. 2. p. 426. Etc. 5. p. 8r. 590 + Genre SerGesre. Sergestes. Les Bergestes sont remarquables par l’état pres- que rudimentaire de leurs pattes postérieures, et le grand développement de leurs pattes-mâchoires externes qui constituent de véritables pattes ambu- latoires. Le corps de ces Crustacés est grêle et un peu aplati; la carapace présente antérieurement une petite épine qui tient lieu de rostre. Les yeux sont fort saillants, et les antennes sont extrêmement longucs; les supérieures portent, outre le filet termi- nal principal, deux filaments rudimentaires. Les pattes-mâchoires de la seconde paire sont presque pédiformes , et ne portent ni palpe ni appendice flabelliforme ; elles sont longues, grêles, reployées sur elles-mêmes, et appliquées sur la bouche. Les appendices qui correspondent aux pattes-mächoires externes n’offrent rien qui puisseles faire distinguer des pattes thoraciques ordinaires; elles sont minces, très-longues , ciliées et terminées par un article styliforme très-grêle. Les pattes des quatre paires suivantes ont la même forme générale; elles sont grèles, filiformes, garnies de beaucoup de poils, et ne présentent à leur base ni appendice flabelliforme, ni vestige de palpe; celles de la seconde et de la troisième paire sont pourvues à leur extrémité d'un article rudimentaire, mais mobile , et disposé de manière à constituer une pince microscopique. Les pattes de l'avant-dernière paire sont très-courtes, et celles de la dernière paire sont presque rudimen- taires. L'abdomen ne présente rien de remarqua- ble, si ce n’est que les lames latérales des anneaux ne descendent pas de facon à encaisser la base des fausses pattes comme chez les Salicoques ordi- naires. Es». Sergeste atlantique. Sergestes atlanticus. Edwards. Ann. des Sc. nat. t. 19. pl. ro. fig. 1-9. et Hist. nat. des Crust. t. 2. p. 428. + Genre Acère. Acetes, Nous avons établi ce genre d'après un Crustacé fort singulier, qui par l’ensemble de sa conforma- mation a la plus grande analogie avec les Sergestes, mais qui s'éloigne de tous les animaux du même ordre par l'absence des deux dernières paires de pattes. Les paltes thoraciques ne sont, par consé- quent, qu'au nombre de trois paires; mais, de même que chez les Sergestes, les pattes-mâchoires externes acquièrent une longueur excessive, et remplissent les mêmes usages que les pattes ordi- naires. Esr. Acète indien. ÆAcetes indicus. Edwards. Ann. des Sc. nat. t. 16, p. 350. pl. 11. et Hist, des Crust. €. 2, p. 430. HISTOIRE DES CRUSTACÉS. + Genre OpLoruore, Oplophorus. Ce genre se rapproche beaucoup des Pasiphées par divers détails de l'organisation, mais ressemble davantage par le facies aux Palémons. Le corps est arrondi en dessus et armé en avant d'un rostrelong, styliforme et dentelé sur les deux bords ; la lame qui recouvre la base des antennes externes est triangu- laire, allongée et épineuse en dehors comme en dedans ; les pattes des deux premières paires sont courtes et Lerminées par une pelile main didactyle, tandis que celles des trois paires suivantes sont mo- nodactyles ; toutes portent à leur base une palpe la- melleuse plusou moins allongée etun petitappendice flabelliforme qui remonte entre les branchies; enfin l'abdomen est médiocre, armé en dessus de fortes épines et du reste assez semblable à celui des Hip- polytes. Oplophore type. Oplophorus typus. Edwards. Hist. nat. des Crust. t. 2. p. 424. pl. 25. fig. 6. Le genre Erayre de Roux parait être très-voisin du précédent, mais a le corps très-comprimé, l’ab- domen très-long et caréné ; du reste, il n’est encore Oo 2 1 qu'imparfaitement connu. (Voyez Roux. Mém. sur les Salicoques, p. 24; et Edw. Hist. nat, des Crust. 2 2 t. 2. p. 422.) + Genre Eurnème. Euphema. Pattes des trois premières paires didactyles ; celles des deux paires suivantes monodactyles et natatoi- res; toutes garnies à leur base d’une palpe lamelleuse très-allongée, et d'un petit appendice flabelliforme, à peu près comme chez les Palémons. Esr. Euphème armé. Euphema armata. Edwards. Hist. nat. des Crust, €. 2.p. 42r. E: PALÉMON. (Palæmon.) Quatre antennes : deux intermédiaires supérieu- res, à trois filets, deux latérales inférieures, simples, plus longues, ayant une écaille oblongue attachée à leur base. Port des écrevisses. Corps subcylindrique, courbe. Test terminé antérieurement par un bec caréné, denté, très-saillant. Des lames natatoires à la queue. Dix pattes onguieulées ; les quatre antérieures ter- minées en pince. (* Celles de la seconde paire plus longues et plus fortes que celles de la première paire et n'ayant pas le carpe multiarticulé.) Antennæ quatuor : intermediis duabus superis , SALICOQUES. 591 triselis ; lateralibus inferis, longioribus, simplici- bus ; earum basi squamä oblongä afjixà. Habitus Astacorum. Corpus subcylindricum, incurvum. Testa anticè rostro carinato serrato pro- ductoqueterminata. Lamellæ natatoriæ ad caudam. Pedes decem unguiculati; anticis quatuor apice chelalis. Ogsenvations. Les Palémons avoisinent les AÏ- phées et sont assez nombreux en espèces. On les distingue facilement des autres Salicoques, en ce queleurs antennes intermédiaires sontterminées par trois filets. Ils ont antérieurement un bec très-sail- lant, caréné en crête, denté en scie, décurrent sur le dos du test. ESPÈCES. 1. Palémon carcin. Palæmon carcinus. P. rostro ascendente, suprà sublüsque serralo, ar- tennarum squamis longiore. Cancer carcinus. Lin. Palæmon carcinus. Fab. Suppl. p. 402. Rumph. Mus. tab. 1. fig. B. Herbst. canc. t. 28. fig. 1. Palæmon carcinus. Oliv. Encycel. n° * Latreiïlle. Hist. nat. des Crust. et des Ins. t. 6. p. 260. * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 237: * Edwards. Hist. des Crust. t. 2. p. 395. Habite la mer des Indes. 2. Palémon de la Jamaïque. Palæmon Jamaïcensis. P. rostro suprà serralo, sublàs tridentato, antennarum squamas æquante. Palæmon jamaicensis. Oliv. Encycl, ne 2. Sloau. Jam. 2. tab. 245. f. 2. Seba. mus. 3, t. 21. f. 4. Herbst. canc. tab. 25. fig. 2. * Leach. Zool. Miscel. €. 2, pl. 92. * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 237. * Edwards, op. cit. p. 398. Habite l'Amérique méridionale, les Antilles, dans les fleuves. 3. Palémon squille. Palæmon squilla. P. rostro suprà serralo, sublüs tridentalo, anlennarum squamis longiore. Cancer squilla. Lin. Palæmon squilla. Fab. Suppl. p. 403. Squilla fusca. Bast. op. subs. 2. tab. 3, f. 5. * Crevette? Belon. de la nat. des poissons. p. 364. * Caramot où Squilla gibba ? Rondelet. t. IL. p. 395. * Klein. Obs. sur les Crust. p. 66. fig. A. * C. squilla? Othon Fabricius. Fauna groenlandica.p. 237. * Aslacus squilla. Fabricius. Entom. syst. t. 2. p.485. * Palemon squilla. Bose. t. II. p. 105. * Latreïlle. Hist. des Crust. et des Ins. £. VI. p. 255. et Règne anim, de Cuv. 1. IV. p.98, etc. * Oliv. Encycl. méth. t. VII. p. 662. * Leach. Malacostr. pod. Britan. pl. 43. fig. 11-13, * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 235. * Roux. Salicoques. p. 15. * Guérin. Iconog. du Règne anim. Crust, pl. 22. * Edwards. Hist. des Crust, t. 2. p. 390. Habite l'Océan Européen, sur les côtes. Espèce commune, vulgairement appelée la Salicoque. 4. Palémon hirtimane. Palæmon hirtimanus. P. rostro porreclo, brevi, suprà serralo, sublüs biden- Lato; chelis muricatis : sinistrâ majore. Oliv. Palæmon hirtimanus. Oliv. Encyel. n° 14. (pl.318. fig. 2.) * Edwards. op. cit. t. 2. p. 400. Habite la mer des Indes. Péron. Etc. Voyez le Palémon orné. Oliv. Eneyel. n° 5. Il a beau- coup de rapport avec le Palémon de la Jamaïque. * Ajoutez un grand nombre d'autres espèces dont les ca- ractères sont indiqués dans ledeuxième volume de notre Hist, nat. des Crust. + Genre Lyswmate. Zysmala. Risso. Les Lysmates ressemblent beaucoup aux Palé- mons, et établissent le passage entre ces Salicoques et les Hippolytes. Ils ont un rostre long, relevé et dentelé, les antennes supérieures terminées par trois filets sélacés comme les Palémons, et les pattes des deux premières paires terminées par une main di- dactyle ; mais, de même que chez les Hippolytes, la dernière de ces deux paires est filiforme et a le carpe mulliarticulé. Ese. Lysmate queue soyeuse, Lysmala selicauda. Melicerta selicaudala et Lysmata seticaudata. Risso. Crust. de Nice. p. 110. pl. 2. fig. r. Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 239. Latreille. Règne anim. t, 4. p. 98. Roux. Crust. de la Méditerranée. pl. 37. et Mém. sur les Salicoques. p. 17. Edwards. Hist. des Crust. £. 2. p.386. pl. 25. fig. 10. + Genre Arnawase. Athanas. Leach. Par leur forme générale, les Athanases ressem- blent assez à de petites écrevisses; mais, par leur organisation elles se rapprochent davantage des Lysmates, dont elles ne différent guère que par la petitesse de leur rostre, la grosseur de leurs pattes antérieures et la conformation de leurs mandibules. La carapace de ces pelits Crustacés ne s'élève pas en carène à la base du rostre, comme chez les pré- cédents, et ce prolongement n’est pas dentelésur les bords; mais les antennes internes se terminent par trois filets multiarticulés, disposés comme chez les Palémons. Comme chez ces derniers Crustacés, les patles-mâchoires externes sont grêles el courtes. Les pattes de la première paire sont au contraire longues et très-fortes ; elles sont inégales entre elles, el se terminent par une grosse main didactyle, dont les pinces sont courtes et robustes. Les pattes de la seconde paire sont filiformes , et ordinairement re- ployées en deux ; leur carpe est très-allongé et multi- articulé, et elles se términent par une main didac- 25? 992 tyle très-petite et très faible. Les pieds des trois | paires suivantes sont monodactyles, et ne présentent rien de remarquable. On ne connait qu’une espèce de ce genre. L'’Athanase luisant. 4. nilescens. Leach. Malacostr. Po- doph. Brit. tab. 44. Desmarest. Consid, sur les Crust. p. Latreille. Règne anim. t. IV. p. 99. Edwards. Hist. des Crust. t. 2. p. 366. E: LES ASTACIENS. Les Astaciens, ainsi nommés parce qu'ils embras- sent le genre des Écrevisses, ont effectivement avec elles des rapports très-marqués ; ce sont les plus éminents des Macroures, et c’est parmi eux que se trouvent les crustacés de plus grande taille. Ils sont bien distingués des Salicoques en ce que leurs quatre antennes sont insérées presque sur un seul etmême rang, que les latérales sont réellement extérieures et non situées sous les intermédiaires, et qu'elles n’ont point à leur base une grande écaille allongée , qui couvre ou dépasse leur pédoncule. Le corps des 4staciens est allongé, à test en gé- néral solide, quelquefois même fort dur, scabre ou raboteux ; à queue grande , plus longue que le test, articulée, toutefois découverte, ayant à l'extrémité une nageoire en éventail, formé par des lames la- térales qui accompagnent le bout. On divise ces crustacés en deux sections , savoir : 1° Ceux dont les pattes, presque semblables, n'ont point de bras avancés, point de véritables pinces : les Langoustes, les Scyllares; 2° ceux qui ont deux grands bras avancés, terminés chacun par de grandes pinces : les Galathées, les Écrevisses, les Thalassines. [Cette division ne nous paraît pas naturelle, et les caractères que nolre auteur assigne à ses Asta- ciens ne sont pas toujours applicables à ces Crusta- cés. (Voyez pour la distribution des genres le ta- bleau, page 582.) E.] LANGOUSTE. (Palinurus.) Quatre antennes inégales : deux intermédiaires plus courtes, à dernier article bifide; les externes très-longues, subulées, hérissées inférieurement. Les yeux disposés sur une éminence commune transverse. ! Corps grand, oblong , subcylindrique ; à test mu- riqué. Queue des écrevisses. Dix pattes, presque semblables, onguiculées, sans pinces parfaites ; la HISTOIRE DES CRUSTACÉS. fausse main des pattes antérieures à doigt mobile, très-pelit. Antennæ quatuor, inœquales : intermediis dua- bus brevioribus, articulo ultimo bifidis ; externis lon- gissimis, subulatis, infernè hirtis. Oculi in eminen- dià communi transvers4 dispositi. Corpus magnum, oblongum, subcylindricum ; testa nruricata. Cauda astacoruwm. Pedes decem, subsimiles, unguiculati; chelis perfectis nullis ; manu spurià pedum anticorum digito mobili mi- nimo. Ossenvarions. Le genre des Langoustes est natu- rel , très-beau, bien diversifié en espèces, comprend de grands crustacés, dont quelques-uns acquièrent une taille énorme , et qui, en général, ressemblent. assez aux écrevisses par leur aspect; mais leurs pattes sont dépourvues de pinces, quoique dans quelques- uns, les antérieures soient terminées par une fausse main , ayant outre l’ongle terminal, un doigt mo- bile, écarté, fort court, et comme avorté. Dans quel- ques espèces, le dernier article des pattes est muni de poils serrés qui imitent des brosses. Le test des Langoustes est plus ou moins hérissé de tubercules épineux. II y en a surtout deux con- stamment placés derrière les yeux et au-dessus, ayant leur pointe arquée et dirigée en devant. Ces beaux crustacés ont la plupart des couleurs brillantes assez vives, habitent dans la mer, entre les rochers, et sont assez recherchés sur nos tables : cilons-en quelques espèces. ESPÈCES. Segments de la queue divisés par un sillon trans- versal. 1. Langouste commune. Palinurus vulgaris. P. rufus; testä aculeatà ; caudé albo-maculaté ; spinis ocularibus sublüs dentalis. Kzxpx5os Aristote. — Locusta. Suétone. (voyez Cuvier. Dissertation critique sur les espèces d'Écrevisses con- nues des anciens.) * Locusta. Belon. Poissons. p. 354 et 356. fig. 1. * Rondelet. Poissons. t. II. p. 385. * Aldrovande. De Crust. p. 102. * Aslacus elephas ? Fabricius. Entom. syst. t. IL. p. 459. Palinurus vulgaris. Lat. Gen. 2. p. 48. Palinurus quadricornis. Fab. Cancer astacus elephas. Herbst. Canc. (ab. 29. f. 1. Palinurus locusta. Oliv. Encyel. Penn. Zool. brit. 4. t. 11. f. 22. * Palinurus quadricornis. Latreille. Hist. des Crust. L. 6. p. 193, pl. 52, fig. 3. (sous le nom de Langouste ordinaire.) * Palinurus locusta. Olivier. Encycl. t. 8. p. 672. * Palinurus vulgaris. Latr. Annales du Muséum. t. HI. p.391. et Règne anim. de Cuvier. t. IV. p. 8. “ Leach. Malac. Pod. Brit. pl. 30. * Desmarets. Consid. sur les Crust. p. 185. pl. 2.fig. 1. * Risso. Crustacés de Nice. p. 64. et Hist. nat. de l'Europe mérid. t. 5. p. 45. * Edwards. AUas du Règne anim. de Cuvier. Crust. pl. 46. fig. 1. et Hist. des Crust, t. 2. p. 292. ASTACIENS. Habite la Méditerranée et l'Océan européen. Sa chair est estimée. Le sillon qui divise chaque seyment de la queue, est interrompu au milieu par une saillie quelquefois in- complète. 2. Langouste mouchetée. Palinurus qultatus. P. viridis; Lesté muricalä; caud4 maculis albis rotun- dis sparsis ornalä; spinis frontalibus binis. “ Squilla crango americana altera. Seba. t. 3. p 54. pl. 21. fig. 5. Palinurus homarus. Fab. Suppl. p. 400. Palinurus quitatus. Lat. Ann. du Mus. 3. p. 392. Oliv. Encycl. Palinure. n° 2. * Desmarest. Consid. sur les Crast p. 185. * Edwards. Hist. des Crust. t. 2. p. 297. pl. 23. fig. 1. Habite les mers de l'Ile-de-France, l'Océan Asialique; ses taches sont petites. 5. Langouste argus. Palinurus argus. P. rubescens aut cœrulescens ; thorace aculeato; spinis frontalibus quaternis ; caudà maculis ocellaribus albis raris serialibus. Palinurus argus. Latr. Ann. du Mus. 3. p. 393. Palinurus argus. Oliv. Encycl. n° 5. * Desmarest. op. cit. p. 185. * Edwards. op. cit. t. 2. p. 300. Habite l'Océan du Brésil. Lalande. Segments de la queue non divisés ow sans sillon transversal. 4. Langouste ornée, Palinurus ornatus. P. viridis; teslà granulatà aculeatäque;caudæ seymen- dis lævibus maculà fusc& transversä notatis ; pedibus viridi et albo variis. Palinurus ornatus. Fab. Suppl. p. 400. Palinurus ornatus. Oliv. Encyÿel. n°3. (* pl. 316.) * P. homarus. Herbst. Krabben. pl. 31. Gg. 1... * P. ornalus. Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 185. * Edw. Hist. des Crust. t. 2. p. 296. Habite l'Océan indien et près de l'Ile-de-France, M. Ma- thieu. L'individu du Muséum est d’une taille énorme. 5. Langouste versicolore. Palinurus versicolor. P. viridis albido-maculatus; testä granulatä, subacu- leatä; segmentis caudeæ lævibus immaculatis; pedibus longitudinaliter lineatis. Palinurus versicolor. Mus. n° (b) Var? Astacus penicillatus, Oliv. Encycel. n. 3. Habite les mers de l'Ile-de-France. M. Mathieu, Voyez le palinurus penicillatus. Oliv. Encyel. n. 5. La variété B. que je possédais, est passée dans Ja collection de M. Leach. Sa taille est très-grande, et ses pattes sont remarquables par les brosses de leur sommet, G. Langouste rubanéc. Palinurus tœniatus. P. subfuluus ; testà fusco-maculatà, tuberculatà& et mu- ricalà; segmentorum caudæ margine poslico {ænialo. Palinurus versicolor. Lat. Annal. du Mus. 3. p 394. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Mus. n° Les individus sont de petite taille, mais prosablement il en existe de plus grands. Etc. * Ajoutez quelques autres espèces dont les caractères sont indiqués dans le second volume de notre Hist. nat. des Crust, 995 [On a trouvé, dans le calcaire marneux du Monte- Bolca, un grand Crustacé fossile qui appartient évi- demment à ce genre, et qui est à peu près de la taille de la Langouste commune, mais qui n'a pas été rencontré en assez bon état de conservation pour qu'il soit possible d'y assigner des caractères précis. (Voy. Desmarest. Crust. fos. p. 151.) M. Desmarest rapporte aussi à ce genre deux au- tres espèces de Crustacés fossiles ; mais nous ne par- tageons pas l'opinion de ce zoologiste relativement aux affinités naturelles de ces animaux. Le Palinu- rus reglianus (Desmarest, Foss. pl. 11. fig. 5) nous parait avoir plus d'analogie avec les Néphrops qu'avec tout autre Macroure, et constitue le type du genre Gzyruea de M. Meyer, groupe auquel se rapportent plusieurs autres espèces fossiles. (Voyez Lethæa gcognostica de Bronn. p. 177.) Le Palinurus Sueriide M. Desmarest diffère aussi des Langoustes par la disposition des régions de la carapace, par la forme du rostre , et l'existence de pinces ; M. Meyer en a formé le genre Pemrmx. Il se trouve dans le muschelkalk. (Voy. Desmarest. op. cit. p.152. pl. 10. fig. 8 et 9. — Meyer, Nova acta Physico-medica acad. Cæsar. Leopoldino-Carolinæ natur. curios. Bonnæ, 1855, t. XVI, pl. 2. p. 517. pl. 58. Bronn. Lethæa geognoslica, p. 184. pl. 15. fig. 12.) Nous croyons devoir ranger aussi dans la famille des Macroures cuirassés le Macrourites pseudoscyl- larus, de Schlotheim, Petref. Nachtr. pl. 12. fig. 5. Crustacé fossile, dont la structure paraît avoir été très-singulière. La carapace est courte, épineuse, et terminée en avant par un petit rostre aplati; les antennes sont grêles et à pédoncule allongé. Les pattes de la première paire sont très-grosses et épi- neuses dans les deux tiers de leur longueur, mais paraissent terminées par une petite main didactyle presque filiforme. Les pattes suivantes sont courtes, grêles et monodactyles. Enfin l'abdomen est grand, et conformé à peu près comme chez les Langoustes. M. le comte de Munster a proposé de donner à ce fossile le nom générique d'Orrnea (Bronn Lethæa, page 477). Un des Macroures fossiles figurés par Bajer , Oryctogr. Norica. pl. 8. fig. 7. se rapproche beaucoup du précédent. E.] SCYLLARE. (Scyllarus.) Quatre antennes très-dissemblables. Les deux in- termédiaires filiformes, à dernier article bifide. Les latérales sans filament ; leur pédoncule ayant ses articles dilatés, aplatis, en crête. Les yeux très- écartés. 394 Corps oblong. Test grand, large, un peu convexe. Queue étendue, demi-cylindrique, un peu courbée vers le bout, terminée par une nageoire lamelleuse, en éventail. Dix pattes onguiculées, presque sem- blables, sans pince. Antennœæ quatuor, dissimillimæ. Intermediæ duæ filiformes ; articulo ullimo bifido. Laterales fila- mento nullo ; pedunculo articulis dilatatis, plants, cristatis. Oculi remotissimi. Corpus oblongumn. Testa magna, lala, convexius- cula. Cauda extensa, semi-cylindrica, versus extre- mitatem subincurva; pinn& natatorià lamellos& {labelliformi terminali. Pedes decem, ferè consimi- tes, wnguiculati, chelis nullis. Opservariows. Les Scyllares, parmi les crustacés macroures, constituent un genre des plus remar- quables, surtout par la singularité des antennes extérieures deces amimaux. On croirait que ces crus- tacés n’ont que deux antennes, savoir : les deux in- termédiaires. En effet, les deux latérales ou exté- rieures, manquant de filament, n’ont plus que leur pédoncule dont les articulations forment des lames foliacées, en crête, et ne ressemblent nullement à des antennes. Leur corps est gros, peu allongé, plus ou moins scabre; leurs pattes son£ sans pinces. On les appelle vulgairement Cigales de mer. [D'après la position des yeux, la forme générale du corps et quelques autres caractères , on a divisé ce groupe en trois genres : les Scyllares, les Ibacus et les Thènes. E.] ESPÈCES. 1. Scyllare ours. Seyllarus arctus. S. tesläanticè trifariè dentatà ; antennarumexlernærum squamis crenalis ciliatis. Cancer arclus. Lin. Seyllarus arctus. Fab. Suppl. p. 308. Lat. Gen. 1. p. 47. * Encyclop. pl. 287. p. 5. Herbst. canc. t.30. f. 3. * Desmarest. Consid. p. 182. * Risso. Crust. de Nice. p. 61.et Hist. nat. de l’Eur.mérid. t. 5. pl. 3. * Roux. Crust. de la Méditerranée. pl. XI. * Ed. Atlas du Règne anim. de Cuvier. Crust. pl. 45. fig. 1. et Hist. des Crust. t, 2. p. 282. Habite l'Océan de l’Europe, la Méditerranée. Cigale de mer. Rondelet. 2. Seyllare orchelte. Scyllarus latus. S. antennarum externarum squamis superioribus ro- tundalis : margine subintegro. Seyllarus latus. Latr. Gen. 1. p. 45. L'orchetta. Rond. Hist. des Poissons. liv. 18. chap. 5. Gesn. Hist. anim. 3. p. 1097. * Savigny. Egypte. Crust. pl. 8. fig. 1. * Desmarest. op. cit. p. 182. * Guérin. Iconog. Crust. pl. 17. fig. 1. * Edw. Hist. des Crust. t. 2. p. 254. Habite la Méditerranée. Il est peu scabre, et devient assez grand. HISTOIRE DES CRUSTACES. 5. Scyllare antarclique. Scyllarus antarclicus. S. pilosus, Lhorace anlennarumque squamis serralo-ci- liatis. F. Seyllarus antarcticus. Fab, Suppl.p. 399. Seba. Mus. 3. tab. 20. f. 1. Rumph. Mus. tab. 2. f. C. “ Cancer ursus major. Herbst. t. 2. p. 82. pl. 30. fig. 2. * Scyllarus antarcticus. Latreïlle. Hist. des Crust. et des Ins. t. 6. p.181. *“ Ibacus antarcticus. Edw. Hist. des Crust, t. 2, p. 297. Habite l'Océan Indien. 4. Scyllare incisée. Scyllarus incisus. S, abbreviatus, subqlaber; testà lat, depressä, margine serral&, utroque latere profundè incisà. Seyllarus incisus. Péron. * Ibacus Peronii. Leach. Zool. Miscel. t. 2. pl. 119. * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 183. pl. 3r. fig. 2. * Edw. Hist. des CrusL. t. 2. p. 287. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Espèce remar- quable Jet très-distincte. Ses yeux sont médiocrement écartés. Etc. Ajoutezle S. orientalis. (* Fabr. Supplem. p. 399.— Latr. Encyclop. p. 314. — Desmavest. op. cit. pl. 3r. fig. 1. — Thenus orientalis. Edw. Hist. des Crust. €, 2. p.286, et Atlas du Règne anim. Crust. pl. 45. fig. 2.) et quel- ques autres. + Genre Énvon. Eryon. On a trouvé à l’état fossile un Crustacé très-sin- gulier qui ne peut rentrer dans aucune des tribus naturelles , formées par les espèces actuelles, mais qui, à plusieurs égards, se rapproche des Scyllares, et semble devoir prendre place auprès de ces ani- maux. Ce fossile, dont M. Desmarest a formé le genre Érvon , se fait remarquer par sa carapace très-élar- gie, presque carrée, plus longue que l'abdomen, et fortement dentée en avant. Les antennes internes sont petites et terminées par deux filets multiarti- culés , grêles et filiformes ; les externes sont courtes, et leur pédoncule est cylindrique et recouvert, sui- vant M. Desmarest, par une écaille assezlarge, ovoide et fortement échancrée. Le cadre buccal paraït être étroit. Les pattes de la première paire sont aussi longues que la carapace, de grosseur médiocre, el terminées par une pince à doigts grêles et arqués. Les pattes des deux paires suivantes sont plus grêles, beaucoup plus courtes , et également terminées en pince; celles des deux dernières paires paraissent être monodactyles. Enfin l'abdomen est aplati ct terminé par une nageoire caudale, dont la lame mé- diane est pointue et les quatre lames latérales moins longues que la médiane et hastiformes. M. Desmarets a donné à ce Crustacé fossile le nom spécifique d'Érxon ne Quvier. On le trouve dansle , calcairedePappenheim, deSolenhofenetd’Aichstedt, ASTACIENS. 595 (Voyez Desm. Crust. fossiles. p. 129. pl. 10. fig. 4. — Bronn. Lethæa. p. 475 ; etc.)] Le Crustacé fossile, figuré par Schlotheim sous le nom de Macrouriles propinquus (1), parait appar- tenir au même genre que le précédent, dont il se distingue par la forme circulaire de la carapace. Enfin M. Mayer vient de publier dans les Mé- moires des Curieux de la nature de Bonn, la descrip- tion de deux espèces nouvelles du même genre, sa- voir : l’'£ryon Hartmanni (Mayer. Acta acad. Cæs. Leop. Carol. Nat. Cur. v. XVIII. p. 265. pl. 11. lig. 1. et pl, 12. fig. 2 et 4), et l’Eryon Schuberti (ejusd. op. cit. p. 271. pl. 12. fig, 5,6). E. GALATHÉE. (Galathea.) Quatre antennes : les deux intermédiaires cour- tes, à dernier article bifide; les latérales longues, sélacées, simples. Rostre court, épineux ou denté. Corps oblong. Queue étendue, quelquefois cour- bée, ayant à son extrémité une nageoire lamelleuse. Dix pattes : les deux antérieures très-grandes , ché- lifères ; les autres graduellement plus courtes. Antennæ quatuor : intermediis duabus brevibus , articulo ultimo bifidis ; lateralibus longis , setaceis, simplicibus. Rostrum breve, spinosum aut denta- lum. F Corpus oblongum. Cauda extensa, interdüum curva; pinn& lamellosä natatori& ad apicem. Pedes decem; anticis duobus maximis chelatis ; aliis gra- datim brevioribus. Onservartiows. Comme dans les Écrevisses, les an- tennes des Galathées sont presque sur le même rang, et les latérales ne sont pas munies d'une lame à leur base. Mais les Galathées n’ont qu'une paire de pattes didactyles ; ce sont les antérieures, et elles sont très- grandes. Ces crustacés sont souvent chargés d’une mullitude de petites écailles, principalement sur leurs pattes antérieures. [IL est aussi à noter que les pattes de la cinquième paire sont extrêmement grêles et reployées au-dessus des autres, ou même dans la cavité branchiale. E.] ESPÈCES. 1. Galathée striée. Galathea strigosa. G. Lestä antrorsäm rugosà, spinis cilialä; rostro acuto septem dentalo. Cancer strigosus. Lin. @) Schlotheim. op. cit. p. 35. pl. 3. fig. 2. — Eryon arctifor- #nis, Bonn, Lethæa. p. 474. pl. 27. fg 2. — EryonSchlotheimii. * Écrevisse striée. Degeer. Mém pour servir à l’hist. des Ans. t. 7. pl. 23. fig. 1. * Herbst t. 2. p. 50. pl. 26. fig. 2. Galathea strigosa. Fab. Suppl. p. 414. Galathea strigosa. Lat. Gen. 1. p. 50.( Encyclop. pl. 294. fig. 1. et pl. 326. fig, 1.) Penn. Zool. brit. 4. tab. 14. f. 26. * Galathea spinigera. Leach. Malac. Pod. Brit. pl. 28. * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 189. pl. 33. fig. r. * Roux. Crust. de la Méditerranée. pl. 16. * Guérin. Iconog Crust. pl. 17. fig. 3. * Edwards. Atlas. du Règne animalde Cuvier. Crust. pl. 47. fig. 1. et Hist. des Crust. t. 2. p. 293. Habite l'Océan de l'Europe. 19 . Galathée longipède. Galathea rugosa. G. pedibus anticis longissimis, squamulosis; rostro spi- noso. * Leo. Rondelet. Poissons. t. 2. p. 390. Galathea rugosa. Fab. Suppl. p. 415. Galathea longipeda. Syst. des anim. sans vert. p. 158. Cancer bamfius. Penn Zool. brit. 4. t, 13. Ê. 25. Herbst. t,2.p 58. pl. 27. fig. 3. * Manida rugosa. Leach. Malac. Pod. Brit. pl. 29. * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 192. * Galathea rugosa. Edwards. Hist. des Crust. t. 3. p- 274. Habite l'Océan d'Europe et la Méditerranée. Etc. [Le genre GrimornéE, Grimothea, de Leach, ne diffère que fort peu du précédent et pourrait ne pas en être séparé. En effet, la forme générale des Gri- mothées est essentiellement la même que celle des Galathées, seulement l’article basilaire de leurs an- tennes internes est claviforme et à peine denté, à son extrémité, et les pattes-mächoires externes sont très- longues et ont leurs trois derniers articles élargis et foliacés, tandis que chez les Galathées le premier ar- ticle de ces antennes est cylindrique et armé à son extrémité de plusieurs fortes épines; enfin les pattes- mäâchoires externes sont médiocres et sans élargisse- ment vers le bout. Le type de ce genre est la Gula- thea gregaria de Fabricius (Supplém. Ent, Syst. p. 415. — Grimathea gregaria Leach. Dict. des Scien. Nat. t. XVIIT, p. 50. — Desmarest. op. cit. p. 188; Edw. Hist. des Crust. t. 2, p. 277 et atlas du Règne anim. de Cuv. Crust. pl. 47. fig. 2). ÉCREVISSE, (Aslacus.) Quatre antennes inégales , disposées presque sur une même ligne transverse : deux intermédiaires plus courtes, profondément bifides, multiarticu- Hol. Petref, €. 2. p. 150. — Mayer, Mém. de l’ac, des Cur. de la Nat de Bonn, t. 18. p. 280. lées ; les latérales simples, plus longues, à pédon- cule muni de quelques dents squamiformes. Corps oblong, subeylindrique ; le test ayant anté- rieurement un bec saillant. Queue un peu grande, terminée par une nageoire en éventail; les lames latérales divisées en deux. Dix pattes; les six anté- ricures chélifères : les pinces de la première paire fort grandes. Anlennœæ quatuor, inæquales, in eädem fcrè lined transrersà insertæ : intermediis duabus brevioribus, profundè bifidis, mulliarticulatis ; lateralibus lon- gioribus, simplicibus : pedunculo dentibus aliquot squamiformibus instructo. Corpus oblongum , subeylindricum ; tesl& anticè rostro porrecio terminatà. Cauda majuscula : pinn@ natatori& flabelliformi ad apicem. Pinnæ lamellæ lalerales bipartitæ. Pedes decem ; anticis sex didac- tylis ; chelis prèimi paris magnis. Orservariows. Ce genre intéresse, parce que deux de ses principales espèces sont très-connues ct re- cherchées sur nos tables. Les Æcrevisses sont distin- guées de tous les crustacés macroures dela famille des Salicoques, par la disposition de leurs antennes presque sur un même rang, et parce que les anten- nes latérales ou extérieures n’ont plus à leur base une grande lame allongée, attachée à leur pédon- cule (1). Sous cette considération, ces crustacés ap- partiennent à une famille particulière que nous nommons 4staciens. On divise cette famille en deux sections, savoir : 4° celle dont les races ont les deux pattes antérieures plus fortes et terminées par une grande pince [les Ecrevisses sont de ce nombre]; 2° celle qui comprend des Astaciens dont toutes les pattes sont presque semblables , et point véritable- ment chélifères. Tout ce qui concerne les Écrevisses, comme leurs caractères , leurs habitudes, les faits d'organisation qu’elles présentent, a sans doute beaucoup d'intérêt ; mais se trouvant exposé dans différents ouvrages de zoologie, nous sommes obligé, par notre plan, d’y renvoyer le lecteur (2). Nous dirons seulement que ce sont des animaux carnassiers et Voraces ; que les uns vivent dans les eaux douces, se cachant dans des trous, sous les rives; et que les autres vivent dans la mer. [Ce groupe, qui correspond à la famille des Asta- ciens dansla méthode de classification exposée p. 542, a été subdivisé en trois genres : les Écrevisses pro- prement dites, les Homards et les Népbrops. (Voyez notre Hist. des Crust. t. 2. p. 528.) ES] ESPÈCES. 1. Écrevisse homard. Astacus marinus. A. rostro utroque latere subtridentato; manibus interna latere dentibus crassis. (1) Cette lame mobile existe, seulement elle est moins grande que chez les Salicoques, E. HISTOIRE DES CRUSTACÉS. Cancer gammarus. Lin, Astaeus marinus. Fab. Suppl. p. 406. Herbst. Cane, tab. 25, Astacus marinus. Lat. Gen. p. 5r. Penn. Zool. Brit. vol. 4. tab. 10. fig. a1. “ Astaeus marinus. Belon. De Aquatilibus, p. 356. * Astacus verus. Aldrovande, de Crust. p. 112 et 12». “ Cancer çgammarus. Herbst. €. EL. p. 42. pl. 25. “ Astacus marinus, Olivier. Encyclop. p. 342. “ Latreiïlle. Encyclop. pl. 287. fig. 2; Règne anim. de Cuv. t IV. p. 89, etc. * Bosc. {. 2.p. 62. pl. xr. fig. ». * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 21r. pl. 4x. fig. ». * Homarus vulgaris. Edwards. Hist. des Crust, £. 2. p.334. Habite l'Océan Européen. Espèce fort grande, non rare, et que l'on sert fréquemment sur nos tables. 2. Écrevisse de rivière. Aséacus [luviatilis. A.rostro utroque latere subunidentato; manibus interne latere muticis, obsoletè granulatis. Cancer astacus. Linn. Aslacus fluviatilis. Fabr. Suppl. p. 406. L'écrevisse, Geoff. 2. p.666. n°r. Penn. Zool. Brit, 4. t. 15. f. 27. Astacus fluviatilis. Lat. Gen. 1. p. 5r. * Cancer fluviatilis. Rondelet . Poissons. t. II. p. 210. * Astacus fluviatilis. Gesner. Aqualil. p. 104. * Baster. opus. subs. €. 2. pl. 2. * Aldrovande. Crust. p.129 et 130. * Jonston. Exsan. tab. 3 et 4. fig, 1. * Roesel. Ins. t. 3. tab. 54 et 61. * Sulzer. tab. 23. fig. 15r. * Cancer astacus Degeer. Mém. pour servir à l'Hist. des Ins. t. VII. pl. 20. fig. 1. *“ Aslacus fluviatilis. Olivier. Encyclop. t. VIL. p. 342. * Bosc. t. IL. p.62. * Ejusd. Hist. nat. des Crust. t. 6. p. 235; Encyclop. pl. 286. p. 1, 2, 3. et pl. 28. fig. 8; Règne anim. de Cuvier, t.4. p- 90. 5 * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 211. * Guérin. Ieonog. Crust. pl. +9. fig. 2. * Edwards. Hist. nat. des Crust, t. 2. p. 330. Habite les rivières de l'Europe. Commune. On la sert sou— vent sur nos tables. L’Astacus Bartonü, Fab. p.407, vit dans les eaux douces de l'Amérique septentrionale, et paraît se rapprocher beaucoup de la nôtre. 5. Écrevisse de Norwège. 4stacus Norwegicus. A, lhorace antrorsüm aculealo; manibus prismalicis = anqulis spinosis. * Astacus mediæ magnitudinis prior. Aldrovande. op. cit. p. 13. — Pontopidan. Histoire de Norwége, t. 2. pl. 25. Cancer norwegicus. Linn. Astacus norwegicus. Fab. Suppl. 407. Herbst. eanc. tab. 26. f. 3. Penn. Zoel. Brit. &4.t. 12. f. 24. Seba. Mus. 3. tab. 27. fig. 3. * Degeer. Mém. Ins. t. 7. p. 398. pl. 24. fig. 1. * Oliv. Encyclop. t. 7. p. 347. * Latreïlle. Hist. des Crust. t. 6. p. 241; Encyc. pl. 294. fig. 1; Règne anim. de Cu. t. 4. p. 189, etc. (2) Voy. Latreille, Hist. des Crust. et des Insectes. t. 6. — Desmarest, Considérations sur les Crustacés, et notre His. nat. des Crustacés, ASTACIENS. 397 * Bosc. Hist. des Crust. t. 2, p.62. * Nephrops norwegicus. Leach. * Malac. Pod. Brit. pl. 36. " Desmarest. Consid, sur les Crust. p. 213. pl, 39. fig. 1. * Edwards. Hist. des Crust. t. 2. p. 386. Habite la mer de Norwége. Etc. THALASSINE. (Thalassina.) Antennes comme dans les Écrevisses ; mais le pé- doncule des latérales mutique. Bec du test fort couré. Corps allongé. Queue longue, étroite, subcylin- drique, presque nue ; à nageoire terminale petite, ayant ses lames latérales étroites, non divisées. Dix pattes : les quatre antérieures didactyles. La pre- mière paire fort grande. Antennœæ ut in astacis ; at pedunculus lateralium muticus. Testæ rostrum anticum breve. | Corpus elongatuin. Cauda longa, angqusta, sub- cylindrica, nudiuscula, pinn& natatorià terminali parvä; lamellis lateralibus angustis, indivisis. Pedes decem : anticis quatuor didactylis, primi pa- ris majoribus. OzsEervATIONS. Quoique la Thalassine soit très- voisine des Écrevisses par ses rapports, sa queue longue, étroite et presque nue, la rend si singulière, que M. Latreille l'en a distinguée comme genre, surtout n'ayant que quatre pattes didactyles; elle semble faire la transition aux paguriens. M. Latreille rapporte à ce genre, ceux que M. ZLeach a désignés sous les noms de Gebia, Callianassa, et Axius. ESPÈCE. 1. Thalassine scorpionide. Z'halassina scorpionides. Latr. Gen. 1. p. 52. (* Et Encyclop. pl. 317. fig. 1.) An Astacus scaber? Fab. Suppl. p. 407. * Cancer anomalus. Herbst. t. 3. p. 62. Thalassina scorpionides. Leach. Zool. Misc. t. 3. pl. 130. * Desmarest. Consid. sur les Crust, p. 203. pl. 35. fig. 1. * Guérin. Encyclop. L. 10. p. 613.et Iconogr. Crust. pl. 18. fig. 4. * Edwards. Atlas du Règne anim. de Cuv. Crust. pl. 48. fig. 2. et Hist. nat, des Crus: t. 2. p.316. Habite (* les côtes du Chili.) Se trouve dans la collection du Muséum, [Les Thalassines, les Gébies , les Callianasses et quelques autres Crustacés Macroures dont notre au- teur n’avait pas connaissance , constituent une pe- tite famille naturelle qui est intermédiaire entre les Écrevisses et les Paguriens , et qui est remarquable par le développement de l’abdomen, la mollesse des téguments et la conformation particulière des pattes. Ces Crustacés n'ont pas de lame ou d’écaille mobile à la base des antennes externes, comme les Salico- ques et les Écrevisses ; et leur sternum est presque linéaire dans toute sa longueur et ne constitue pas de plastron , comme chez les Langoustes, les Scyl- lares, etc. Ceux dont on connait les mœurs vivent enfouis dans le sable. + Genre Gégre. Gebia. Les Gébies ressemblent beaucoup aux Thalassi- nes, mais s’en distinguent par la conformation de la nagcoire caudale, dont les quatre lames latérales, au lieu d’être linéaires, sont foliacées et très-lar- ges. La carapace se termine antérieurement par un rostre triangulaire, et assez large pour recouvrir presque entièrement les yeux. Les antennes internes sont très-courtes, mais cependant leurs deux filets terminaux sont plus longs que leur pédoncule. Les pattes-mächoires externes sont pédiformes. Les pattes antérieures sont étroites, et terminées par une main allongée etimparfaitementsubchéliforme; leur doigt mobile est très-grand , et, en se repliant en bas, sa base s'applique contre le bord antérieur de la main, dont l'angle inférieur se prolonge de manière à constituer une dent tenant lieu de doigt immobile. Les patles suivantes sont comprimées et monodactyles ; celles de la deuxième paire ont leur pénultième article grand , élargi et cilié en dessous; celles des paires suivantes sont plus grêles. Enfin les branchies sont en brosse et fixées sur deux rangs. Esr. Gébie riveraine. Gebia littoralis. Thalassina lilloralis. Risso. Crust. de Nice. p. 6. pl. 3. fig. 2. Gebia litloralis. Desm. Consid. sur les Crust. p. 204. Gebia littoralis. Risso. Hist. nat, de l'Eur. mérid. €. 5. p- 51. Gebia lilloralis. Edwards. Hist. nat. des Crust, t. 2. p. 413. Gébie étoilée. G. stellata. C. astacus steilatus. Montagu. Trans. Lin. Soc t, 9. p.89. pl. 5. fig. 5. Gebia stellata. Leach. Malac. Pod. Brit. pl. 3r. Desm. op. cit. p. 204. pl. 35. fig. 2. Edw. loc. cit. + Genre AxrE. Aria. Les Axies ressemblent beaucoup aux Gébies, par la forme générale de leur corps, et surtout de leur carapace , qui est très-comprimée et terminée anté- rieurement par un pelit rostre triangulaire. Mais les pattes des deux premières paires sont terminées par une pince didactyle bien formée; celles de la 398 troisième paire sont gréles et point élargies vers le bout, et celles de la dernière paire sont, comme d'ordinaire, relevées contre les côtés de l'abdomen. On n’en connaît qu'une espèce. L'Axie stirhbynque. Axia stirhynehus. Leach. Trans. of the Lin. Soc. vol. XI. p. 343. et Malac. Brie. tab, 33. Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 207. pl. 36. fig. r. Latreilie. Règne anim. t. IV.p. 88. Guérin. Iconogr. Crust. pl. 18. fig. 5. Edwards. Hist. nat. des Crust. t. 2. p. 311. et Atlas du Règne anim. de Cuv. Crust. pl. 48. fig 2. + Genre Cazzrawasse. Callianassa. Les Callianasses sont des Crustacés dont les tégu- ments de toutes les parties du corps , à l'exception des pattes antérieures, sont d’une mollesse très- grande. La carapace de ces Macroures est très pelite et dépourvue de rostre. Les pédoncules oculaires sont remarquables par leur forme : au lieu d’être cylindriques , comme d'ordinaire , ils sont presque lamelleux, et portent, vers le tiers antérieur de leur face supérieure, une petite cornée transparente, circulaire et presque plate. Les patles-mâchoires externes sont operculiformes ; leur deuxième et troi- sième articles sont très-larges, et constituent, par leur réunion, un grand disque ovalaire, à l’extré- milé antérieure duquel se trouve une petite tige formée par les trois derniers articles ; enfin ces or- ganes manquent de palpe. Les pattes antérieures sont grandes ct presque lamelleuses ; celle du côté droit est extrêmement grande; ses trois premiers articles sont peu élargis, mais le carpe et la main sont très-développés, et offrent à peu près les mêmes dimensions et la même forme. Les pattes de la se- conde paire sont pelites et se Lerminent parunepince didactyle comme chez les Axies ; mais celles de la troisième paire sont très-élargies vers le bout; leur pénultième article surtout est presque ovalaire et constitue une sorte de bêche, à l’aide de laquelle ces Crustacés creusent le sable et s’y enfoncent. Les pattes de la quatrième paire sont aplalies, mais ne présentent rien de remarquable, et celles de la cin- quième paire sont gréles et terminées par une main didactyle rudimentaire. L’abdomen est très-grand et un peu déprimé ; il s’élargit beaucoup vers son tiers antérieur et ne descend pas latéralement de manière à encaisser la base des fausses pattes. Enfin la nageoire caudale est très-large ; sa lame médiane est presque carrée, et les quatre lames latérales sont triangulaires et presque aussi larges que la pièce médiane. Es». Callianasse souterraine. Callianassa sublerranea. Cancer subterranea. Montagu. Trans. of the Lin. Soc. vol. IX. pl. 3. fig. r et 2. HISTOIRE DES CRUSTACÉS. Callianassa sublerraneæ Veach. Malacost. Pod. Brit. pl. 32. Desmarest. Consid. sur les Crust, p. 205. pl. 36. fig. ». Latreille. Règne anim. de Cuvier, L. 4. p. 87. Guérin. Iconogr. Crust. pl. 19. fig. 4. Edwards. Hist. des Crust. &. 2. p.309. et Atlas du Règne anim. de Cuvier. Crust. pl. 48. fig. 3. Etc. C’est à ce genre que paraît devoir être rapporté le Crus- tacé fossile de Maestricht, auquel M. Desmarest a donné le nom de Pagurus Taupesii. (Desm. Crust. foss. p.127. pl. 11. fig. 2.) + Genre Gzaucoruof. Glaucothoe. Le genre Glaucothoé établit le passage entre les Paguriens et les Callianasses. Sa carapace est pres- que ovoïde et ne présente pas de prolongement ros- triforme. Les yeux sont saillants, grands et à peu près pyriformes. Les antemnes internes sont courtes, coudées comme chez les Pagures, et terminées par deux petits appendices multiarticulés, très-courts , dont l’un est garni de beaucoup de longs poils. Les antennes externes s’insèrent plus bas que les précé- dentes ; leur pédoncule est coudé, et présente en dessus une petite écaille, vestige d’une palpe. Les pattes antérieures sont terminées par une grosse main didactyle bien formée, et sont de grandeurs très-différentes. Les pattes de la deuxième et de la troisième paire sont grêles et très-longues ; celles des deux dernières paires sont, au contraire, courtes et relevées contre les côlés du corps, comme chez les Pagures; celles de la quatrième paire sont apla- ties, assez larges , et imparfaitement didactyles ; le doigt immobile de leur main n'étant formé que par un tubercule peu saillant; enfin les pattes posté- rieures, encore plus petites que ces dernières, sont terminées par une petite main didactyle assez bien formée. L’abdomen est étroit, allongé et parfaite- ment symétrique ; le premier anneau est beaucoup plus étroit que les suivants, et ne porte pas d’appeu- dices ; les quatre segments suivants, au contraire, donnent attache chacun à une paire de fausses pattes nataloires assez grandes, formées par un article basilaire, cylindrique et deux lames terminales ; enfin, la nageoire caudale est grande et foliacée. On n’en connaît qu'une espèce. Le Glaucothoé de Péron. Glaucothoe Peronii. Edwards. Ann. des Sc. nat, t. 19. pl. 8, et Hist. des Cruse. L. 2. p: 307. + Genre Cazzranine. Callianidea. Ces crustacés ressemblent beaucoup aux Callia- nasses et appartiennent, comme les précédents, à PAGURIENS. 599 la famille des Thalassiniens ou Macroures fouisseurs, mais doiventétre rangés dans une tribu particulière, à cause de la structure remarquable de leurs fausses pattes abdominales, dont les lames terminales sont garnies tout autour de franges branchiales, bien qu'il existe, comme d'ordinaire , des branches tho- raciques logées sous la carapace. Leur corps est grêle et très-allongé ; la carapace n’a guère plus du tiers de la longueur de l'abdomen, et ne recouvre pas le dernier anneau thoracique. Il n’y a point de rostre, et le bord antérieur de la carapace est échan- cré de chaque côté de la ligne médiane pour rece- voir la base des yeux, dont les pédoncules sont très- courts, et conformés de la même manière que chez les Callianasses. Les quatre antennes sont grêles, et s'insèrent à peu près sur la même ligne transver- sale; celles de la première paire se terminent par deux filets à peu près égaux en longueur, mais dont l’un est plus gros et légèrement renflé vers le bout. Les pattes dela première paire sont longues, et l’une d'elles est très-grosse; la main qui termine celle-ci est très-grande, et à peu près de même forme que chez les Callianasses, si ce n’est que le carpe est plus petit. Les pattes des deux paires suivantes sont pe- tites et aplaties ; celles de la quatrième paire sont presque cylindriques, et leur article basilaire est très-élargi. Les pattes de la cinquième paire sont presque aussi grandes que ces dernières, et se ter- minent par une pince imparfaile et rudimentaire. L’abdomen, composé comme d'ordinaire de sept segments, est à peu près de mème largeur partout, et porte en dessous cinq paires de fausses pales ; celles de la première paire sont réduites à une sim- ple lame étroite, mais celles des quatre paires sui- vantes sont très-développées et conformécs de la manière déjà indiquée. Enfin, la nageoire caudale est disposée comme chez les Callianasses. Esp. Callianide type. Callianidea typus. Edwards. Hist. nat. des Crust. t. 2. p. 320. pl. 25 bis. fig. 8-14. Le genre Isea, de M. Guérin, ne parait devoir différer que fort peu du précédent. (Voyez Annales de la soc. Entomol. de France. t. 1. p. 295, et notre Hist. nat. des Crust. t. 11. p. 521). E.] LES PAGURIENS, Queue nue ou presque nue, sans nageoire au bout, garnie seulement de quelques appendices laté- raux : elle n’est point entièrement appliquée sous le ventre, dans le repos de l'animal. Ces crustacés sont singuliers , offrent des anoma- lies remarquables , et font en quelque sorte le pas- sage des macroures aux brachyures. Néanmoins, ils appartiennent encore aux premiers, et Lerminent la première section des crustacés homobranches. Effectivement, le corps des paguriens est encore plus long que large, et leur queue, quoique assez grande ou longue, l’est beaucoup moins que dans les autres macroures dont l'extrémité de la queue offre une nageoire lamelleuse, en éventail. Parmi les paguriens, les uns [les ermites] ne sont point du tout nageurs, et n’ont , en effet, au- cune patte terminée en lame , tandis que les autres sont de mauvais nageurs, quoiqu’ils aient quelques pattes ou plusieurs paires de pattes terminées. en lames, puisque leur queue n’est point propre à la natation. Voici les genres que je rapporte à celle di- vision. (1) Aucune patte terminée en lame. La queue molle, non crustacée,. Ermite. (2) Des pattes (quelques-unes ou la plupart) terminées en lames. Tous les téguments crustacés. Hippe. Rémipède. Albunée. Ranine. [Cette division rentre dans la section des Déca- podes Anomoures telle que nous l'avons caractérisée page 581; mais elle n’est pas naturelle, etil faut ran- ger ces Crustacés dans trois tribus distinctes , les Pagures d’une part, les Hippes, etc., d'une autre part, et enfin les Ranines. E.] ERMITE. (Pagurus.)} Quatre antennes inégales : les deux intermédiaires bifides ou triarticulées ; à dernier article bifide; les extérieures plus longues, sétacées. Deux yeux pé- donculés. Corps oblong, à test légèrement crustacé. Queue allongée, molle, presque nue, rarement divisée en segments, et munie à son extrémité de quelques appendices latéraux. Dix pattes : les deux antérieures inégales, terminées en pince; les quatre postérieures fort petites. Antennæ quatuor, inæœquales : intermediis duabus bi seu triarticulatis ; articulo ullimo bifido ; externis longioribus setaceis. Oculi duo pedunculati. Corpus oblongum; tlest& subcrustace&. Cauda elongata, mollis, subnuda, rarù segmentis divisa, appendicibus aliquot sublateralibus, apice instructa. Pedes decem : anticis duobus inæqualibus chelatis , posticis quatuor ullimis perparvis. 400 Ossenvarions. Les Zrmites où Pagures vivent en quelque sorte en solitaires , et ont pris l’habitude, les uns de s’enfoncer dans des coquilles univalves vides, et d’y établir leur domicile, les trainant avec eux lorsqu'ils veulent se déplacer ; les autres de se loger dans des trous, des Alcyons , etc. Tous chan- gent de demeure lorsqu'ils s’y trouvent trop à l'é- troit par l'effet de leur accroissement. La partie pos- térieure deleur corps, etsurtoul la queue, se trouvant sans cesse à couvert et à l'abri des frottements, a réduit les téguments de ces parties cachées à un état presque membraneux, eta fait avorter les lames natatoires qui n'avaient plus d'usage. Dans ceux qui vivent dans des coquilles , la queue a conservé, vers son extrémité, quelques crochets (1) ou appendices latéraux qui servent à fixer l’animal aux parois in- térieures de la coquille. Leur test est divisé trans- versalement en deux parties inégales. On sent que les Zrmites Liennent encore beau- Coup aux Écrevisses , et surtout aux Thalassines, et qu'ils servent de transition aux Paguriens, raccour- cis et plus crustacés, qui eux-mêmes conduisent aux Brachyures. Les ÆErmites sont nombreux en espèces, princi- palement ceux qui vivent dans des coquilles. [Le genre Pacurus de Fabricius, tel que Lamarck l'adopte, correspond à la tribu des Paguriens de La- treille et des autres entomologistes les plus récents. Dans ce groupe, l'abdomen, toujours en partie mem- braneux, porte à son extrémité une paire d'appendi- ces mobiles qui ne sont jamais lamelleux, et en général ne sont pas symétriques ; les autres appen- dices abdominaux marquent quelquefois compléte- ment, etlorsqu'ils existent, la plupart, sinon tous, ne se voient que d’un seul côté (à gauche). Le plastron sternal est linéaire, et les pattes des deux dernières paires sont {rès-courtes, tandis que celles des deux paires précédentes sont très-longues. Cette tribu a été divisée en quatre genres : les Pa- gures proprement dits, les Cancelles , les Cénobites et les Birgus. On a réservé le nom de Pagures aux espèces dont l'abdomen est contourné sur lui-même, et porte à son extrémité une paire d’appendices non symétriques, et dont les antennes internes sont courtes, ne dépassent que peu le pédoncule des an- tennes externes , et sont terminées par deux tigelles multiarticulées, très-courtes. Le nombre de ces crustacés est très-considérable comme on pourra le voir par le mémoire sur leur classification que nous (x) Les parties dont il est ici question sont les mêmes organes qui, chez lesMacroures, constituent la nageoïire caudale, savoir : le dernier segment de l'abdomen et les appendices de l'anneau précédent ; seulement, les deux articles qui terminent chacun de ces appendices, au lieu d’avoir la forme de grandes lames horizontales, sont réduits à l'état de crochets gros et courts, dont l’animal se sert ordinairement pour se cramponner dans sa demeure. E. (2) Le genre Bircus de M. Leach diffère des Pagures propre- mentdits, par plusieurs caractères, dont les plus remarquables consistent «lans le mode de conformation de l'abdomen; la pres- HISTOIRE DES CRUSTACÉS. avons insére dans les Annales des Sciences nalu- relles , 2e série, {. 6. E.] ESPÈCES. 1. Ermite Bernard. Pagurus Bernhardus. P. parasilicus; chelis seabris, submuricatis : dextr4 majore. Cancer bernhardus. Lin. Paqurus bernhardus. Fab. Suppl. p. 4tr. Pagqurus bernhardus. Oliv. Encyclop. n° 10. Penn. Zool. Brit. 4. t. 15. f. 38. “ Latreille. Hist. des Crust. et des Ins. t. 6. p. 160.; Ency- clop. pl. 309. fig. 3. * Pagurus streblonyæ. Leach.Malacostr. Pod. Brit. pl. 26. fig. 1-4. * P. Bernhardus. Desm. Consid. sur les Crust. p. 174. pl. 30. fig. 2. * Edwards. Ann. des Se. nat. 2e série. t. 6. p. 266; Hist. nat. des Crust. t. 2. p. 215; et Atlas du Règne anim. de Cuvier. Crust. pl. 44. fig. 2. Habite l'Océan d'Europe, dass les coquilles univalves. 2, Ermite incisé. Pagurus incisus. P. parasilicus, pedibus manibusque rugis ; transversis denticulatis: chel& sinistr& majore. Paqurus incisus. Oliv. Encycl. n° 8. * P. striatus. Latr. Hist. des Crust. et desfns. t. 6.p. 163. “ P. incisus. Ejusdem. Encycl. pl. 310. * P. striatus. Risso. Crust. de Nice. p. 54. * Desmarest. op. eit. p. 178. “ Roux. Crust. de la Méditerranée. pl. 10. * Edw. Ann. des Sc. nat. 2° série. t. 6. p. 270. et Hist. des Crust. t. 2. p.219. Habite... Mus. n° Grande espèce. 5. Ermite granulé. Pagurus granulalus. P. parasilicus ; chelis subæqualibus, gregalim tubercu- latis, interstitiis hispidis. Pagqurus granulatus. Oliv. Encycl. n° 5. * Edw. Ann. des Sc. nat. 2° série. t. 6. p. 255. et Hist. des Crust. £. 2. p.225. Habite la mer de l'Inde. Mus. n° Grande espèce. &. Ermite larron. Pagurus latro. P. rubens; leslæ parte postic4 suturis quadrifidà ; caud& latä, sublàs ventricosà. Cancer lalro. Lin. Pagurus latro. Fab. Suppl. p. 411. Oliv. Encycl. n° 2. Séba. mus. à. €. 21. f. 1. 2. Birgus latro (2). Leach. (* Trans. ofthe Linnean society vol. XI.) * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 180. pl. 30. fig. 3. que totalité de cette portion du corps esl recouverte par de grandes plaques eornéo-calcaires qui chevauchent les unes sur les autres, comme chez les Macroures. Il existe aussi chez ces crustacés une disposition très-singulière de l’appareil respira- toire qui a été signalée par M. Geoffroy-Saint-Hilaire, et qui paraît destinée à permettre à ces animaux de rester très-long- temps hors de l’eau; la cavité branchiale est très-grande, etsa voûte est tapissée par une multitude de végétations vasculaires qui naissent à la surface du chorion, ct sont presque entière- ment dépourvues d’épiderme. E . PAGURIENS. * Quoy et Gaimard. Voyage de l'Uranie, pl. 80. * Edw. Hist. des Crust. t, 2. p. 246, et atlas du Règne anim. de Cuvier, Crust. pl. 43. fig. 2. Habite la mer des Indes, dans les cavités des rochers. Etc. Voyez, pour ce genre, Fabricius, suppl. et Olivier, Encyclopédie. Nous avons donné le nom générique de CANCELLE (cancellus) à une petite division de la tribu des Pa- guriens, très-voisine des Pagures proprement dits, mais dans laquelle l'abdomen n'est pas contourné sur lui-même ct a ses appendices terminaux symé- triques. (Voy. Ann. des Sc. nat. 2° série t. vr. p., pl. x1v, fig. ur. et notre Hist. des Crust. t. 2, p. 245.) Le genre Cévoire, de Latreille, établit le passage entre les Pagures proprement dits et les Birgus; l'abdomen est conformé comme chez les premiers, et les Antennes internes, comme chez les derniers, c’est-à-dire, très-longues (leur deuxième article dé- passant de beaucoup le pédoncule des antennes ex- iernes) et terminées par deux tigelles multiarticu- lées, dont l’une est assez longue. La conformation des pédoncules oculaires et des pattes antérieures, est également caractéristique chez les Cénobites. Le type de ce genre est le Pagurus Clypeatus de Fabricius (Supplém. p. 415. — Cancer Clypeatus Herbst. pl. 25. fig. 2. — Cenobita Clypeata . Ta- treille, Règne Anim. de Cuv. 2e édit: t. 4. p. 77; — Edwards, Hist. des Crust. t. 2. p. 259). On en connait plusieurs espèces, qui vivent toutes dans les mers de l'Inde ou de l'Amérique. E. HIPPE. (Hippa.) Quatre antennes, inégales, ciliées : les deux in- termédiaires courtes, bifides au sommet; les deux extérieures plus longues, roulées en dehors. Les yeux écartés, portés sur des pédoneules menus. Test ovale-oblong, convexe, un peu rétréci en devant où il est tronqué, échancré, à 2 ou 5 dents. Queue courte, munie de chaque côté, à sa base, d'un appendice : à lobe terminal oblong. Pattes dé- pourvues de pinces : les deux antérieures terminées par une main lamelliforme, adactyle. Antennæ quatuor, inæquales, ciliatæ : interme- diis duabus brevibus, apice bifidis ; externis longio- ribus, revolulis. Oculi remoti; pedunculis graci- libus. Testa ovalo-oblonga, conveza , anticè subatte- nuata, truncata, emarginala, bi seu tridenlata. Cauda brevis, ad basim utrinque appendice in- structa:lobo terminali oblongo. Pedes chelis nullis : antici duo manu lamelliformi, adactylà terminati. 401 Onservarions. Les Æippes sont distingués des Albunées, principalement par leurs antennes inler- médiaires, qui sont bifides et plus courtes que les extérieures, et parce que la main aplatie des pattes antérieures n’a aucun doigt. Ils ont les antennes rapprochées à leur insertion. [Les Hippes, les Rémipèdes et les Albunées for- ment une pelite tribu très-naturelle qui se compose de crustacés fouisseurs et appartient à la section des Décapodes anomoures. Chez tous ces animaux, la carapace moins large que longue, et très-convexe transversalement, se prolonge de chaque côté au- dessus des pattes, qui sont imparfaitement extensi- bles; celles de la première paire sont médiocres et monodactyles ou subchéliformes; celles des trois paires suivantes sont terminées par un article la- melleux, ordinairement hastiforme, et celles de la dernière paire sont filiformes et relevées au-dessus de la base des précédentes; la portion antérieure de l'abdomen est très-large et semble compléter en arrière la carapace; enfin, le pénultième anneau abdominal porte une paire de fausses pattes termi- nées par deux lames ovalaires, à peu près comme chez les Macroures, mais qui sont reployées en avant, et le dernier segment de l'abdomen est en général très-grand. Les Hippes se distinguent des deux autres genres dont nous venons de parler, par la longueur de leurs antennes externes dont la tige terminale, multiarticulée, est très-grosse. E.] ESPÈCE. 1. Hippe émérite. Hippa emeritus. H. testà anticè tridentatà. Cancer emeritus. Linn. Hippa emeritus. Fab. Suppl. p. 370. Latr. Gen. 1. p. 45. et Hist. nat. 6. p. 176. pl. 52. fig. 1. Herbst. Canc. tab. 22. fig. 8. * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 174. pl. 29. fig. 2. * Edwards. Hist, nat. des Crust. t. 2. p. 209. et Atlas du Règne anim. de Cuvier. Crust. pl. 42. fig. 2. * Habite les côtes du Brésil. RÉMIPÈDE. (Remipes.) Quatre antennes, peu allongées , ciliées; les in- termédiaires recourbées au-dessus des extérieures. Les yeux pédiculés, insérés dans les sinus anté- rieurs du test. Test ovale. Queue des hippes, à lobe terminal allongé, cilié. Dix pattes toutes nataloires, et ter- minées par une lame oblongue, un peu en pointe, ciliée. Antennæ quatuor, breviusculæ, ciliatæ; inler- medits suprà exteriores insertis. Oculi peduncu- lati, in sinubus anticis testæ, 402 Testa ovata. Cauda IHipparum : lobo terminali elongato, ciliato. Pedes decem, omnes natalori, la- minà oblongä, subaculà, cilial@, terminati. Orsenvarions. Les Rémipèdes ressemblent beau- coup aux Hippes; mais toutes leurs pattes, et con- séquemment les plus postérieures sont terminées en lames ciliées. La lame des deux pattes antérieu- res finit un peu en pointe. ESPÈCE. 1. Rémipède tortue. Remipes testudinarius. Habite la mer des Indes. Mus. n, Latr. Gen. 1. p. 45. Cuy. Règne anim., etc. 3. p. 28. et vol. 4. t. 12. f. 2. * Herbst. pl. 12. fig. 4. * Latreille. Encyclop. pl. 308. fig. 3. * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 175. pl. 29. fig. r. * Guérin. Jconog. Crust. pl. 15. fig. 3. * Edwards. Hist. des Crust. t. 2. p. 207. pl. 2r. fig. 14-20. et Atlas du Règne anim. de Cuvier. Crust. pl. 42. fig. 1. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Mus. n° Obs. Latreille cite avec doute, dans son Genera, l'Hippa adactyla de Fabricius, suppl. p. 370. Je pense qu'il en est effectivement une variété, à corps moins gros, moins large, selon un des individus du Muséum. ALBUNÉE. (Albunea.) Deux antennes intermédiaires longues, sétacées, ciliées, avancées, insérées sous les yeux. Pédoncu- les des yeux squamiformes, contigus. Test ovale, un peu plus étroit postérieurement, tronqué en devant, légèrement convexe. Queue courte, articulée, à lobe terminal ovoïde, ayant quelques appendices de chaque côté. Deux pattes antérieures, à main comprimée, monodactyle : le doigt mobile, arqué en faux. Les autres suivantes terminées par une lame en faux. Les dernières Lrès- petites, filiformes. Antennæ duæ intermediæ longæ, setaceæ, ciliatæ, porrectæ, infrà oculos insertæ. Oculorum pedun- culi squamiformes. Testa ovalis, posticè subangustior, anticè trun- cata, Convexiuscula. Cauda brevis, articulata, ap- pendicibus aliquot utrinque instructa : lobo termi- nali ovato. Pedes duo antici manu compressà monodactyi@ ; dactylo mobili falcato. Cœteri se- quentes lamellé falcatä terminati. Postici ultimi filiformes, minimi. Osservarrons. Dans les 4/bunées, ce sont les an- tennes intermédiaires qui sont les plus longues, les seules mêmes qu'on apercoive au premier aspect. Elles ne sont point bifides à leur sommet. Quant à la main aplatie des deux pattes antérieures, elle a un doigt mobile, arqué en faux, qui n'existe point dans les Hippes. HISTOIRE DES CRUSTACÉS. ESPÈCE. 1. Albunée symniste. A/bunea symnista. Albunea symnista. Fab. Suppl. p. 397. Cancer symnista. Lin. Herbst. Canc. tab. 22. f. 2. Albunea symnista. Latr. Gen. 1. p. 44. * Desm. Consid. sur les Crust. p. 173. pl. 29. fig. 5. * Guérin. Iconog. Crust. pl. 15. fig. 1. “Edw. Hist. des Crust. t. 2. p. 203. et Atlas du Règne anim. de Cuvier. Crust. pl. 42. fig. 3. Habite l'Océan indien. Etc. L'albunea scutellata de Fab. suppl., paraît être aussi de ce genre (* Albunea scutellata. Desm. op. cit. p. 273. — Edw. Hist, des Crust. €. 2. p. 204. pl. 21. fig. 9-13). Latreiïlle indique, en outre, le cancer carabus, Gmel. p. 2984, comme pouvant y appartenir. RANINE. (Ranina.) Quatre antennes courtes : les deux intermédiai- res à dernier article bifide. T'est cunéiforme ou oblong, tronqué antérieure- ment. Queue petite, articulée, étendue, ciliée sur les bords. Dix pattes : les deux antérieures presque en pince, ayant un doigt mobile, arqué en faux; les autres terminées par une lame natatoire. Antenrnæ quatuor, breves, intermediis duabus articulo ultimo bifidis. Testa cuneiformis vel oblonga, anticè truncata. Cauda parva, extensa, articulata, ad margines ci- liala. Pedes decem : antici duo subchelati, digito mobili falcato instructi; cœteri sequentes laminä natatoriä terminati. Ogservarions. Les Ranines appartiennent évi- demment aux Paguriens, et ont de grands rapports avec les Albunées ; mais elles en sont très-distin- guées par leurs antennes intermédiaires. Leurs pattes sont rapprochées à leur insertion, chevau- chent en partie les unes sur les autres, et semblent tendre à se relever, comme le font plusieurs des pattes postérieures de lAlbunée et de l'Hippe. Ces crustacés forment une transition aux brachyures. [Les Ranines ressemblent beaucoup aux Albunées par la forme générale de leur corps, mais s’en éloi- gnent par la disposition de leur abdomen, de leurs branchies, de leur appareil buccal et de leur tho- rax. Chez ces animaux l'abdomen est très-petit et complétement dépourvu d'appendices terminaux appartenant au pénultième anneau, les pattes de la cinquième paire sont à peu près de même forme que celles des trois paires précédentes ; les pattes- mâchoires sont conformées à peu près comme chez les Brachyures ; le plastron sternal est très-large à sa partie antérieure; enfin, les branchies sont dis- HOMOBRANCHES BRACHYURES. postes de la même manière que chez les Brachyu- res, mais la cavité qui les renferme est compléte- ment fermée, si ce n'est à ses deux extrémités. Enfin, les vulves occupent, comme d'ordinaire chez les Décapodes Anomoures, l'article basilaire des pat- tes de la troisième paire. Ces animaux forment le type d’une petite tribu que nous avons désignée sous le nom de Raniniens, et que nous avons divi- sée en trois genres : les Ranines proprement diles, les Aanilies et les Raninoïdes ; les premières se dis- tinguent par la forme de leur plastron sternal qui devient linéaire entre la base des pattes de la se- conde paire et de leurs antennes externes, dont le second article présente en dehors un grand prolon- gement auriculiforme. E.] ESPÈCES. 1. Ranine dentée. Ranina serrata. R. tesl& cuneatim ovalä, planiusceul&, anticè truncatà, serralà ; brachiis validè dentatis. Cancer raninus. Linn. Fab. Syst. 2. p. 438. Albunea scabra ? Fab. Suppl. p. 398. Ranina serrata. Lam. Syst. des anim. sans vert. p. 156. Lat. Gen. 1. p. 43. et Hist. nat. 6. p. 133. pl. 51. f. 1. Rumph. Mus. tab. 7. fig. t. V. * Latreille, Encyclop. t. 10. p. 286. * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 140. * Guérin. Iconog. Crust. pl. 14. fig. 3. * Edw. Atlas du Règne anim. de Cuv. Crust. pl. 31; et Hist. des Cruse, £. 2. p. 194. pl. 21. fig. 1. Habite l'Océan des Grandes-Indes. Mus. n° Espèce d’une grande taille, 2, Ranine dorsipède. Zanina dorsipes. R. testà ovalo-oblongä, subcylindricä, glabrä; margine antico seplem aul novem-denlalo. Cancer dorsipes. Lin. Albunea dorsipes. Fab. Suppl. Ranina dorsipes. Latr. Gen. 1. p. 43. * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 140. pl. 19. fig. 2. * Ranina lœvis. Latr. Encycl. t. 10. p. 268. * Raninoïdes lœvis. Edw. Hist. des Crust. t. 2. p. 197(1). Habite l'Océan indien et austral. Mus. n° Rumphius (Mus. t. 10. fig. 3.) en a donné une figure mauvaise. (" Cette figure ne paraît pas y appartenir.) * Ajoutez la Ranina Aldrovandi(Ranzani. Mem, de storia natural. p. 53. tab. 5. — Desmarest. Crust. fossiles. pl. 10. fig. 5-7. pl. 11. fig. ». — Edw. Hist. des Crust. t. 2. p. 195) espèce qui n'existe qu'à l'état fossile; et la Ranina maresiana (Konig. Icones fossilium select. p. 2. (1) Dans le genre Raxinoïne, la portion antérieure du ster- num est conformée comme chez les Ranines, mais au lieu de de- venir linéaire entre les pattes de la deuxième paire, ce bou- clier ventral s'élargit entre ces pattes, et celles de la troisième paire qui sont très-éloignées des précédentes, et il ne devient linéaire qu'entre les pattes de la quatrième paire. Il est aussi à noter que les pattes de la cinquième paire sont presque fli- formes. E: (a) C'est effectivement chez ces Crustacés que la centralisa- tion du système nerveux est portée au maximum (Voyez Rech. sur le système nerveux des Crustacés par MM. Audouin et 405 pl. 1. fig. 14.) qui pourrait bien n'être qu'une variét& de la précédente. Dans notre genre Ramizre la forme générale du corps est la même que chez les Ranines, mais les antennes externes ne présentent pas de prolonge- ment auriculiforme; la disposition des pattes-mà- choires est un peu différente ; et le plastron sternal, semblable à celui des Ranines dans sa partie anté- rieure, s’élargit entre les pattes de la 5° et de la 4° paire, de manière à y former un disque hexago- nal un peu concave. L'espèce d’après laquelle ce genre est établi a recu le nom de Aanilia muricata (Edw. Hist. des Crust. t. 2, p. 196). E. DEUXIÈME SECTION. — HOMOBRANCHES BRACHYURES. Queue toujours plus courte que le tronc, entière- ment repliée et cachée en dessous, dans l’état de repos, el en général nue, sans nageotres, el sans appendices dans presque tous. Les Homobranches brachyures, ou à queue courte, nous paraissent les crustacés les plus perfectionnés, ceux conséquemment qui doivent terminer la classe (2). Ces crustacés sont remarquables par leur corps court, très-souvent plus large que long; par leur test solide, quelquefois très-dur ; enfin par leur queue toujours plus courte que le test, peu épaisse, plus étroite et plus en pointe dans les mâles que dans les femelles, articulée et tout à fait repliée, dans l’état de repos, sous le ventre de l'animal, s’y appliquant dans une cavité propre à la recevoir. Cette queue est nue sur les bords ainsi qu’au som- met, dans la presque totalité des Brachyures; dans quelques-uns, néanmoins, elle est ciliée ; quelque- fois même elle offre, à son extrémité, quelques ap- pendices latéraux peu développés, qui appartien- nent à une nageoire peu employée (5). Ainsi, sous le rapport de la forme raccourcie de l'animal, et sous celui de sa queue très.courte, presque généralement nue, et tout à fait repliée Milne Edwards, insérées dans les annales des se. nat. 17e série, t. 1.) R E. (3) Si l'on assigne à cette section les limites que nous avons indiquées, on n'y comprendra que les Décapodes dont l'abdo- men est complétement dépourvu d’appendices fixés à son pénultième anneau. Chez lous ces Crustacés, les ouvertures génitales de la femelle sont situées sur le plastron sternal, et il existe une poche copulatrice, tandis que chez les Anomoures etles Macroures, cette poche manque, et les vulves sont creu- sées dans l'article basilaire des pattes de la troisième paire. D 404 sous le ventre, dans l’état de repos, les Bracliyures sont bien distingués des Macroures, et se reconais- sent effectivement au premier aspect. Leur forme générale rappelle celle de l’araignée. Comme dans les autres Homobranches, leurs branchies sont ca- chées sous les bords latéraux du test, et chacune d'elles forme une pyramide à deux rangées de feuil- lets vésiculeux (1). Le test d’une seule pièce (2), qui couvre le tronc, porte les yeux, les antennes et les parties supérieu- res de la bouche. Les antennes, et surtout les inter- médiaires, sont petites en général. Celles-ci sont ordinairement repliées et logées dans deux fosset- tes, sous le bord antérieur du test; elles ont trois articles et sont terminées par des filets courts. Les antennes extérieures sont plus longues, sétacées, en général quadriarticulées ; elles s’insèrent, le plus souvent, près du côté interne des yeux. Les pieds- mâchoires inférieurs sont, en général, courts, lar- ges, comprimés, cet les extérieurs recouvrent la bouche comme une lèvre inférieure. Quoique ces crustacés aient, pour la locomotion, dix pattes comme les Macroures, il n’y a guère chez eux que les deux pattes antérieures qui soient mu- nies de pinces. Elles forment ordinairement deux bras avancés, propres à la préhension. Les Brachyures étant nombreux en genres divers, je les diviserai en cinq groupes particuliers, de la manière suivante. DIVISION DES HOMOBRANCHES BRACHYURES. (1) Point de pattes terminées en nageoires. Test presque or- biculaire, ou elliptique. Les Orbiculés. (2) Point de pattes terminées en nageoire. Test subtriangu- Jaire, plus large dans sa partie postérieure, rétréci en pointe antérieurement. Les Trigonés. (3) Point de paltes terminées en nageoire. Test {ronqué anté- rieurement ou ayant son bord antérieur en ligne droite transverse. Les Plaquettes. (4) Des pattes natatoires, c'est-à-dire, terminées par une lame propre à la natation. La forme du test n’est point consi- dérée. Les Nageurs. (5) Point de pattes natatoïres. Le bord antérieur du test étant simplement arqué, sans être tronqué ni en pointe. Les Cancérides. ” (1) Chez tous les Brachyures proprement dits, les branchies sont insérées sur un seul rang, et il n'en existe jamais sur les deux derniers anneaux du thorax; leur nombre est presque toujours de neuf de chaque côté, dont deux rudimentaires fixées HISTOIRE DES CRUSTACÉS. [Le groupe des Brachyures (dont il faut exclure les Porcellanes, les Dromies est les autres Décapo- des dont les vulves sont placées sur l’article basi- laire des pattes de la troisième paire au lieu d’oc- cuper le plastron sternal) nous parait devoir être divisé en quatre familles naturelles qui ont recu les noms d'Oxystomes, de Catométopes, de Cyclomé- topes et d’Oxyrhynques. Cette dernière famille cor- respond à la division des Trigonés de Lamarck et comprend les Brachyures à front rostriforme, à épistome très-développé et à cadre buccal élargi antérieurement. Les Cyclométopes et les Catométo- pes ont aussi le cadre buccal large antérieurement, mais leur épistome est presque linéaire et leur front est en général très-large et tronqué. Chez les Cyclo- métopes les ouvertures de l’appareil générateur du mâle sont creusées dans l’article basilaire des pattes postérieures et sont disposées comme d’ordi- naire, tandis que chez les Catométopes ces ouver- tures sont pratiquées dans le plastron sternal ou bien se continuent chacune avec un canal transver- sal, creusé dans ce même plastron. Enfin les Oxy- stomes sont caractérisés par la forme plus ou moins triangulaire du cadre buccal et par plusieurs autres particularités de structure. (Voyez notre histoire des Crustacés, f. 1.) E.] LES ORBICULÉS. Test presque orbiculaire ow elliptique. Point de pattes terminées en nageotre, ni relevées sur le dos. e Ces Brachyures nous paraissent les plus voisins des Macroures, et surtout des Macroures paguriens. Ils ont à la vérité la queue plus courte que le tronc et tout à fait repliée en dessous, au moins dans l'inaction, comme dans tous les autres Brachyures ; mais cette queue, souvent, est ciliée en ses bords, ou munie de quelques appendices, paraissant pres- que natatoires dans certains d’entre eux ; plusieurs même ont encore les antennes extérieures fort lon- gues, sélacées, multiarticulées, ce qu'on ne voit plus dans les antres Brachyures. Nous rapportons à cette coupe, les genres Porcel- lane, Pinnothère, Leucosie et Coryste, dont l'expo- silion suit. aux pattes-mâchoires de la deuxième et troisième paires; quel- quefois il y en a moins, mais jamais davantage. E. (2) Ce bouclier céphalothoracique se compose de trois pièces. (Voyez mon Hist. des Crust. €. 1. p. 27.) E. ORBICULÉS. PORCELLANE. (Porcellana.) Quatre antennes : les extérieures fort longues, sétacées, insérées en dehors derrière les yeux; les intermédiaires cachées dans des fossettes. Corps orbiculaire, presque carré, un peu aplati. Queue recourbée en dessous, à bord très-cilié, ra- rement munie de quelques appendices au sommet. Dix pattes ; les deux postéricures-très-pelites. Antennæ quatuor : externis prœlongis selaceiïs , ponè oculos extrinsecks insertis ; intermediisin [o- veolis receplis. Corpus orbiculalo-quadratum, depressiuseulum. Cauda sublüs inflexa , margine ciliala, appendici- bus-aliquot ad apicem raro instructa. Pedes decem : anticis duobus chelatis; ultimis duobus minimis. Oxservarrons. Les Porcellanes sont de petits crustacés qui semblent sur la limite qui sépare les Macroures des Brachyures; néanmoins, ils nous paraissent appartenir plutôt à ces derniers. Leur genre est bien tranché, ces crustacés ayant les an- tennes extérieures fort longues, sétacées, et insé- rées en dehors derrière les yeux. [La plupart des auteurs, au lieu de ranger les Porcellanes parmi les Brachyures, comme le fait Lamarck, les placent dans la section des Macrou- res : mais dans une classification naturelle, elles ne peuvent entrer ni dans lun, ni dans l’autre de ces groupes, et doivent faire partie d’une division intermédiaire. En effet, la conformation de l’abdo- men etla disposition des branchies et des organes de la génération, éloignent les Porcellanes des Bra- chyures proprement dits, et d’un autre côté laforme générale du corps, la structure duthorax, celle des appendices abdominaux et plusieurs autres carac- tères, les séparent des véritables Macroures, tandis que toutes ces particularités de structure les rap- prochent des genres dont nous avons formé la sec- tion des Anomoures. Quoi qu'il en soit, Lamarck réunit dans le genre Porcellane des espèces qui dif- fèrent trop entre, elles pour qu'on puisse les laisser dans une même division, et on ne doit conserver dans ce groupe que celles dont l'abdomen est ter- miné parqune nageoire en éventail, E.] ESPÈCES. 1. Porcellanehérissée. Porcellana hirta. P. lestà subovatt, anticè altenualä, hirtà; chelis latis, compressis, supernè margineque hirlis. Porcellana hirta. Mus. n° * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 295. * Lomis hirla. Edw. Hist. des Crust. t, 2. p. 188. Habite. du Voyage de Péronet Lesueur. (* Ce crustacé, dont nous avons formé le genre Lomis, diffère des Porcellanes proprement dites par l'absence complète des appendices du pénultième anneau abdo- DE LAMARCK, T, Il. 405 minal, par la disposition des antennes et par plusieurs autres caractères.) 2, Porcellane large-pince. Porcellana platycheles. P. testä suborbiculalà, glabrä; chelis oblongis, compres- sis, Mmargine exlerno ciliatis. Cancer platycheles.Oliv. Enc. n° 19. Porcellana platycheles. Latr. Gen. 1.p. 49. Pennant. Zool. brit. 4. tab. 6. fig. 12. * Leach. Dict. des Se. nat. £18. p. 55. * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 195. pl. 34. fig. r. * Edw. Hist. des Crust. €. 2, p. 255. Habite les mers d'Europe. 5. Porcellane longicorne. Porcellana longicornis. P. testà suborbiculat&, glabrä; chelis elongatis, glabris. Cancer longicornis. Oliv. Encyc. n° 25, Pennant Zool. Brit.4. tab. r.£, 3. * Pisidia longicornis. Leach. * Desmarest. op. cit. “ Porcellana longicornis. Edw. op. cit. p. 257. Habite l'Océan d'Europe. Ce n'estpeut-être qu'une variété du P. hexapus. Latr. 4. Porcellane verdâtre. Porcellana virescens. P. minima, glabra, viridis ; testä orbiculalä convex ; chelis brevibus. Porcellana virescens: Péron: Mus. n° Habite. du Voyage de Péron et Lesueur. Etc. Voyezle P. galathina de Bosc. Hist. nat. des Crust: 1. pl. 6. fig. 2. [Le genre Hywévosoue de Leach à été rangé, par la plupart des auteurs, auprès des Inachus, mais doit prendre place à côté des Pinnothères dans notre famille des Catométopes. De même que chez ces crustacés, les orifices de l’appareil générateur du mâle sont situés sur le plastron sternal. La ca- rapace, très-aplatie en dessus, est presque circu- laire, mais se termine antérieurement pañun ros- tre étroit et pointu. Les fossettes antennaires sont longitudinales et se continuent, sans interruption, avec les orbites près de l’angle externe desquelles s’insèrent les antennes externes ; les pattes-mächoi- res externes sont longues et étroites ; enfin l’abdo- men du mâle est très-pelit ct n’occupe pas, à beau- coup près, tout l'espace compris entre la base. des pattes postérieures. On ne connaît qu'une seule espèce appartenant à ce genre, c’est l’Æymenosoma orbiculare Leach ; (Desmarest, op. cit. pl. 26, fig. 1 ; Latreille, Règne anim. t. 4, p. 65. — Edw. Hist. des Crust. t. 2, p. 56.) E.] Nous avons donné le nom générique d'ÉLAMÈNE à un petit crustacé de la mer Rouge, qui parait éta- blir le passage entre les Hyménosomes et les Ina= chus, et qui avait élé jusqu'alors réuni aux pre- miers sous le nom de Æymenosoma Mathæi (Desm. op. cit., p. 65 ; Ruppell Krabben, pl. 5, fig. 4. — Edw. His. des Crust, L. 2, p. 55). E.] 26 406 + Genre Mxcrme. Myctiris. Les Myctires, que Latreille a le premier fait con- maitre, établissent, à plusieurs égards, le passage entre les Pinnothères et les Ocypodes. Leur cara- pace, extrêmement mince, est presque circulaire et très-bombée en dessus. Le front est disposé à peu près comme chez les Ocypodes; mais les yeux, qui sont courts et gros, n'ont point de cavité orbilaire pour se cacher et restent toujours sail- Jants. Les antennes internes sont très-petites ct placées comme chez les Ocypodes; les externes sont plus longues. La disposition de la bouche est très-remarquable. Les pattes-mâchoires externes, au lieu de s'appliquer horizontalement dans le cadre buccal, restent presque verticales et forment, par leur réunion, un cône renversé, court ct large, dont le sommet, dirigé en bas, estouvert et garnide poils; leur portion lamelleuse (formée par les deuxième et troisième articles) est très-large, et porte l’article suivant à son extrémité antérieure; au-devant de l’apophyse située à la base de ces pattes-mâchoires, et dirigée en dehors pour supporter le fouet, la ca- rapace présente une grande échancrure, de facon que l'ouverture afférente de Pappareil respiratoire est toujours béante. Les pattes de la première paire sont très-longues, et se reploient longitudinalement sur la bouche: les paltes suivantes sont longues, grêles et aplaties ; enfin l'abdomen a la même forme dans les deux sexes, et s’élargit vers le bout. Nous ne connaissons qu'une seule espèce de ce genre : Le M. longicarpis. Latr. Encyclop. Atlas: pl. 297. fig. 3. — Desm. op. cit. p. 11. fig. 2.— Guérin. Iconog. Crust. pl4- fig. 4. — Edw. op. cit. 2. p. 37. Le genre Doro de M. Dehaan (1) est aussi inter- médiaire entre les Pinnothères et les Ocypodes, mais se distingue par la conformation des pattes- mâchoires externes ; il ne comprend que le Cancer sulcatus de Forskacl, dont M. Savigny a donné de très-belles figures dans le grand ouvrage de l'Égypte (Grust. pl. 1, fig. 5). PINNOTHÈRE. (Pinnotheres.) ï Quatre antennes très-courtes, insérées entre les yeux. Ceux-ci sont écartés, à pédicules courts. Corps orbiculaire, rétus antérieurement et posté- (r) Fauna Japonica, 1. livraison, —Edw. Hist. des Crust., t. 2. p. 38: E. HISTOIRE DES CRUSTACÉS. rieurement. Dix pattes : les deux antérieures ter- minées en pince. Antennæ quatuor, brevisSsimæ, intrà oculos in- serlæ. Oculi remoti; pedunculis brevibus. Corpus orbiculare, anticè posticèque retusum. Pedes decem : anticis duobus chelatis. Ossenvartions. Les Pinnothères sontide très-pelits crustacés orbiculaires, à test presque membraneux, et qui vivent dans l'intérieur de certaines coquilles bivalves,, telles que les moules et quelques autres, quoique l’animal de la coquille habite encore, Ils s’y Liennent à l'abri de tout danger. Leurs antennes sont insérées dans l’espace qui sépare les yeux. Ces petits crustacés sont glabres. [La disposition de la bouchecst également carac- téristique chez les Pinnothères ; le cadre buccal est très-large en arrière et décrit un demi-cercle en avant, et la portion élargie et valvulaire des pattes- mâchoires externes est formée en entier par le troisième article de ces organes. Les orifices de l'appareil générateur du mâle sont creusés dans le dernier segment du plastron sternal, au lieu d’oc- cuper l'article basilaire des pattes postérieures comme chez la plupart des Brachyures. Enfin, il paraîtrait, d’après Iles observations récentes de M. Thompson, que dans les premiers temps de la vié, ces Crustacés ont l'abdomen très-long et terminé par une nageoire, la carapace armée de poin tes, les yeux très-gros et les pattes natatoires ; en un mot qu'ils ressemblent extrêmement à des Zoés. E.] ESPÈCES. … 1. Pinnothère pois. Pinnotheres pisum. 1 P. testä orbiculato=quadratà, lævi, molliusculé; caudé corporis latitudines. Cancer pisum. Lin. Fab. Suppl p. 343. Pinnotheres pisum. Latr. Gen. 1. p. 35. Herbst. Cane tab. 2. £. 2r. Pennant. Zool Brit. 4. tab. 1. f. 1. ' * Leach.Malacost. Pod. Brit. pl:14 fig. 2 ct3 (la femelle); P. varians. Ejusdem. op. cit. pl. 14. fig. 10-11 (lemäle) et P. Latreillii. Ejusdem. op. cit. pl. 14. fig. 7 es. (jeune femelle.) i *“ P. pisum. Desm. Consid:surles Crust. p. 118.pl.1r. fig. 3. * Thompson. Entomological magazine. n° X. p.93. fg.3: * Edw. Hist. des Crust. t. 2. p.31. Ne Habite les mers d'Europe: Comparez avec le Pinnotheres cranchii. Leach. Crust. annulosa. pl. 21. 2, Pinnothère des moules. Pinnotheres mytilorum. P. ovato-orbiculata, convexa, albida ; manibus ovalis : diqilis arcuatis. Pinnotheres mytilorum. Latr. Gen. r. p.35. ÆEjusd. Hist. nat., ete. 6. p. 83. pl. 48. fig. r. Herbst. Cane. t.2. f. 24. Habice les mers d'Europe, dans les moules. * Ce Pinnothère n’est pas une espèce distincte de la pré- cédente, mais seulement la femelle du P: Pois. Etc. ORBICULÉS. LEUCOSIE. (eucosia.) ‘Antennes très-petites, rapprochées, insérées entre les yeux, cachées dans des fossettes. Les yeux très- petits. Test arrondi-ovale, très-convexe, solide, glabre, à bord antérieur étroit, un peu saillant. Dix pattes; les deux antérieures, terminées en pince; les deux dernières fort petites. Antennœæ minimæ, approzimatæ, intrà oculos inserlæ , in foveolis occultatæ. Oculi minulti. Tesla rotundato-ovata, valdè conèexa, solide, glabra ; antico margine brevi, subproducto. Pedes decem : duobus anticis chelatis; posticis minimis. Ossenvarions. Les Leucosies ont un aspect quiles fait aisément reconnaitre. Elles sont remarquables par leur test arrondi-ovale, bombé ou très-convexe en dessus, presque globuleux, solide, glabre, et qui offre antérieurement une saillie courte, dont le bord est étroit et transverse. Les antennes et les yeux sont très-pelits, ct ne paraissent point lors- qu'on regarde Ie dessus de l'animal. Les deux picds- mâchoires extérieurs, dit Latreille, sont pointus et forment ensemble un grand triangle, dont la pointe est en avant. Les bras des Zeucosies sont longs, à pinces assez étroites ; les quatre autres paires de pattes sont on- guiculces. Ces animaux ne nagent point, se tien- nent au fond de la mer, vers les rives, et ont peu de vivacité dans leurs mouvements. [Les Leucosies de Fabricius ou Leucosiens des auteurs les plus récents, constituent une tribu par- ticulière dans la famille des Oxystomes, et se re- connaissent à la forme de leur carapace, à l'absence d'ouvertures respiratoires au devant de la base des pattes antérieures, à l’état rudimentaire des anten- nes externes et à quelques autres caractères. Ils sont assez nombreux et ont été subdivisés en dix pe- tits genres, savoir : les Leucosies proprement dites, les Ilias, les Guaias, les Myras, les Phylires, les Mur- sies, les Ébalies , les Oréophores > les Iphis et les Ixas. E.] (1) Le genre Ia de M. Leach se compose de Leue siens à carapace circulaire et à cadre buceal très-étroit antérieure- ment, dont les pattes antéricuressont très-longues el terminées «par des doigts presque filiformes. E. (2) Cette espèce, figurée par Herbst, t. x, pl. 2, fig. 18,eL fréquemment confondue avee la Leucosia globulosa, appar- tient comme cette dernière au genre Puixne de Leaëh, petite division composée dé Leucosicus à carapace ci culaire et dé- primée, dont le cadre buceal est presque aussi large en avant - qu'en arrière, et dont les fossettes anténnaires sont très-étroites ét transversales (Voyez notre Hist, nat: des Crust, {. 2, p.150, et l'atlas de la nouvelle édition du Règne animal. Crust. pl. 24, fig. 4)2C'est à ce genre que paraît appartenir le crustacé fossile décrit par M. Desmarest sous le nom de Leucosia cranium. (Crust. foss. p. 113. pl. 9. fig. 10. rret12.) Fa (3) Ceute espèce, figurée par Rumph (Amb: pl. 10, fig. 6), par M: Desmarest (Consid. sur les Crus. pl. 28, fig. 2), et par nous (Atlas du Règne animal. Crust.spl. 25 fig. 3), constitue 407 ESPÈCES. 1. Leucosie ponctuée. Leucosia punctata. L. testé ovalo-globosä, punclis minimis ad:persà; pos- ticè dentibus tribus. Zeucosia punctata. Fab. Suppl. p. 350. Cancer punctatus. Brown. Jam. p.422. tah af. 2. “Ilia punctata. Edwards. Hist. nat. des Crust. €. 29 p.125 (1). HabiteW'océan des Antilles. Mus. n° grande. C'est l'espèce la plus 9, Leucosie craniolaire. ZLeucosia craniolaris. L. testé orbiculato-globosé, anticè produetiusculä Mpos- Licè integrà; brachüis crassis, breviuseulis. " Leucosia craniolaris. Fab. Supp. p. 350. Cancer craniolaris. Lin. Herbst. Cane. t. 2. f. 17. Rumph. Mus. £ 10. fig B. A. Seba. Mus. 3. t. 19. f. 10. * Lichtenstein. Berlin magasin. 1816. p. 14r. * Leach. Zool. Miscel. vol. 3. p. 21. * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 107. pl. 274 fig. 2. * Edwards. Hist. nat. des Crust. £, 2. p.122. Habite l'Océan indien. * Cette espèce appartient à la division générique des £eu_ cosies proprement dites, qui se reconnaissent à la forme circulaire de leur carapace, à leur cadre buccal, tuès- étroit antérieurement, et terminé en dehors par un bord droit, et à leurs pattes antérieures courlesret grosses. 5, Leucosie noyau. Leucosia nucleus. L. testà orbiculato-globos&, anticè bidental&, poslicè quadridentatà ; brachiüis elongatis, gracilibus. Cancer nucleus. Lin. Herbst. Cane. t. 2. f. 14. Leucosia nucleus. Latr. Gen. 1. p. 36. * Ilia nucleus. Leach. Zool. Miscel. £.3, p. 24. * Desmarest. Consid. sur les Crust. p, 169. pl: 27. fig. 3. * Edwards. Hist. nat. des Crust. t. 2. p.124 et Atlas du Règne anim. de Cuvier. Crust. pl. 25. fig: 2. Habite la Méditerranée. Mus. n° *“ Cette espèce appartient au genre Izra de Leach, qui diffère des autres Leucosiens à carapace globuleuse et à cadre buccal triangulaire par la forme grêle et allon- gée des pattes antérieures, et surtout des pinces qui sont presque filiformes, Etc. Ajoutez : Leucosia porcellana (2). Eeucosia fugaæ (3), Leucosia cylindrus, (Ixa (4), Leach.) ZLeucosia LS, yoïisine des [lias dont elle se distingue par la courbure que dé- crit le bord externe des palpes ou branche externe des paltes- mächoires externes. Notre genre Gua:a se rapproche beaucoup du précédent , mais la forme des paltes-mächoires est la même que chez les Ilias, et les pattes antérieures sünt longues, mais les pinces sont courtes el grosses. Le type décergenre est le Guaia de Marc- grave (Brésil, p. 182: Cancer punctatus. Brown, civil and nat, Hist. of Jamaïca, t.5, pl. 42, fig. 3 — Cangrejo tortuga. Parra, Description de differentes piezas di storianatural, pl. 51, fig. 2. — Cancermedilerraneus. Herbst., L. v, pl. 37, fig. 2. — Guaia punctata. Edwards, Hist. dés Grüst t. 2, pe 127) (4) Les singuliers Crustacés, dont Leach a formé le, ponre Ixa, sedistinguent au premier coup d'œil par la forme de leur carapace, dont la portion moyenne est à peu près sphérique, et se continue de chaque côté avec une portion cgauriqte, triple de sa longueur, qui se porte horizontalement dehors : , 0 4 re A1 A » 3 jusqu'au delà de l'extrémité des pattes (Voyez le Cancer «y- le type dugenre Myra de Leach, division qui est extrêmement | lindricus. Herbst., pl. 2, fig. So et 31. = 1xa canahculata. 26* 405 seplemspinosa (1), et quelques autres (2). Lepetit crustacé fossile décrit par M. Desmarest, sous le nom de LeucosiA sugrnompoïpALe (Crust, foss. p.114, pl. 9, fig. 15), appartient à cette sub- division des Leucosies proprement dites, et se rap- proche beaucoup par sa forme générale de la Leu- cosie craniolaire; il a cependant le rostre plus court et la carapace allongée. Son gisement est inconnu. La Leucosia prevostiana du même auteur (Desm. Crust. foss. p. 114, pl. 9, fig. 14) est aussi une es- pèce fossile, mais elle est trop imparfaitement con- nue pour pouvoir être classée avec certitude. f Genre Oréornore. Oreophorus. Le genre Oréophore, nouvellement établi par M. Ruppell, est très-remarquable en ce que les Crustacés dont il se compose, tout en ayant le mode de conformation de la bouche ordinaire chez les Leucosiens, se rapprochent des Calappes par l’élar- gissement postérieur de la carapace qui constitue de chaque côté, au dessus de la base des pattes, un prolongement clypéiforme. Sa forme générale est à peu près subtriangulaire, avec ses côtés latéraux arrondis, et sa substance est épaisse et rugueuse, presque comme chez les Parthénopes. Le front est évroit et saillant ; les bords latéraux de la carapace sont.très-dilatés et ondulés ; les antennes internes se reploient très-obliquement sous le front. La dis- position du cadre buccal et des pattes-mâchoires est à peu près la même que dans le genre Guaia, mais les régions ptérygostomiennes sont larges et Leach, Zool. miscel.t,3, pl. 129, fig. 1. — Desmanest, Consid. sur les Crust. pl. 28, fig: 3. — Edwards, atlas du Règne anim. Crust. pl. 24, fig. 1). M. Konig a figuré une espèce fossile de ce genre sous Je nom d’Ixa tuberculata (Icones fossilium selectæ pl. fig. 24. K.) . (r) Leach a établi, d’après cette espèce, son genre Jrms qui tient des Ilias par la forme grêle et allongée des pattes, et des Ëbalies par la forme générale de la carapace, mais qui n'est encore que très-imparfaitement connu. (2) Savoir : xo Le genre ArcanE qui se rapproche des Philyres par la disposition de l'appareil buccal, dont le cadre est presque aussi large en avant qu’en arrière, mais qui a la carapace globuleuse et hérissée d'épines, le front relevé, les fossettes antennaires grandes et longitudinales et les pattes grêles et allongées. Esp. Arcanie hérisson. Arcania erinaceus. (Cancer eri- naceus.) Herbst. fig. pl. 20.3. Leucosia erinaceus. Fab: Sup. p. 352. Arcania erinaceus. Leach. Zool. miscel. t. 3. p-24: Desmarest. Consid. pl. 28: fig. r. Edw. Atlas du Règne anim. Crust.pl. 24. fig: 2. »0 Le genre Énarte qui se rapproche beaucoup des Leuco- Siles proprement dites, maisqui a la carapace à peu prèscarrée ou plutôt hexagonale, avecles angles tronqués et disposés sur les lignes médiane et transversale; le front est assez large, HISTOIRE DES CRUSTACÉS. | renflées. Les pattes antérieures sont courtes et ren- flécs; la pince est comprimée et finement dentelée. Enfin les pattes suivantes sont très-courtes, et leur tarse est styliforme et extrêmement petit. On n’en connaît qu’une espèce. L'Oreophorus horridus. Ruppel, Beschreibung und Ab- bildung von 24 arten Kurzschwanzigen Krabben als Béitrag zur Naturgeschichte des RothenMeeres.—Edw. Hist. nat. des Crust, t. 2, p. 131. E. coRYSTE. (Corystes.) Quatre antennes : les deux extérieures rappro- chées, sétacées, ciliées, fort longues; les yeux pé- donculés, un peu écartés. Test ovale, plus long que large. Queue repliée sous le tronc dans le repos. Dix pattes : les-deux antérieures terminées en pince; les autres termi- nées par un ongle allongé pointu. Antennæ quatuor : externis duabus approrima- tis, selaceïs, cilialis, longissimis. Oculi remoti, pe- dunculali, T'esta ovalis, longitudine latitudinem superante. Cauda, in quiete, sub trunco replicata: Pedes de- cem : anticis duobus chelatis, aliis ungue elongato acuto terminatis. Ogservarions. Ce genre, établi par M. Latreille, semble tenir aux Macroures paguriens, eb se rap- procher des Albunées el des Hippes. Il appartient néanmoins aux Brachyures, et malgré les deux lon- gues antennes de l’animal, il parait avoisiner les Leucosies par ses rapports. Probablement les Corystes ne sont pas plus na- beaucoup plus avancé que chez la plupart des Leucosiens , et : terminé par un bord à peu près droit; les fossettes antennaires, complétement cachées sous le front, assez grandes et dirigées très-obliquement en“dehors ; le cadre buccal triangulaire ; les patteshantérieures grosses et courtes; la main renflée et les pinces courtes; enfin, les pattes suivantes beaucoup plus courtes encore, mais assez grosses, e£ se terminant par un ar- ticle styliforme assez gros. Ese. Ebalia Pennanti.Leach. Malacost. Pod. Brit. pl.25. fig: 1-6. de de Desmarest. Consid. sur les Crust. p:169: pl: 27. fig: 1. Edw. Hist. des Crust.£: 2 p. 129. | Etc. 3° Le genre Mursie qui a beaucoup d’analogie avec les Éba- jies, mais qui s’en distingue par les pattes-mâchoires externes dilatées en dehors comme chez les Philyres. (Voyez Leach. Zool. mis. t. 3, p. 20. Desmarest. op. cit. p. 166. — Edw. op. cit. L. 2, p. 137.) 4e Le genre Prersépnore qui n'est que très-imparfaitement connu et a la carapace arrondie, déprimée et dilatée de chaque côté; le cadre buccal triangulaire, ete. (Voyez Leach. Zool. mis. t. 3, p. 22; etc) E, TRIGONES. 409 geurs que les Leucosies ; leur test est moins bombé; | et en forme de W; les pattes-mâchoires externes leur queue est un peu ciliée; les deux bras anté- rieurs sont plus longs dans les mâles que dans les femelles. 4 ESPÈCE. 1. Coryste dentée. Corystes dentata. Corystes dentata. Latr. Gen. 1.p. 40. Albunea dentala: Fab. Suppl. p. 398. Pennant. Zool. Brit. 4. tab. 7. f. 13. mas el femina. * Corystes cassivelanus. Leach. Malac, Pod. Brit. pl. 1. * C. dental. Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 86. pl. 3. fig. 2. * Corystes personatus. Guérin. Iconog. Crust. pl. 6. fig. 3. * Corystes dentata. Edw. Hist, des Crust.t, 2, p. 148. Habite l'Océan d'Europe, les côtes de France et d’Angle- terre. {Nous avons donné le nom générique de Navrrro- corYsTEs à des crustacés qui ressemblent aux Co- rystes par leur conformation générale, mais qui ont les-pattes de la cinquième paire terminées par un ‘article lamelleux très-large et en forme de nagcoire comme chez les Portuniens ; le tarse des pattes des trois paires précédentes est également plus ou moins lamelleux. Cette division ne comprend encore qu’une seule espèce, le Nautilocorystes ocellatus. (Edw. Hist. des Crust. t. 2, p. 149.) Notre genre Pseupocorystre se rapproche beau- coup du précédent, mais s'en distingue, ainsi que des Corystes, par la forme des paltes-mâchoires ex- ternes. (Voyez notre Hist. des Crust. t. 2, p. 150.) Le genre Oerwra de M. Dehaan doit prendre place à côté des Pseudocorystes dont il se distingue par la forme des pattes-mâchoires externes, et par quel- ques autres Caractères. (Voyez Fauna japonica. Crust. p. 15, pl. 2, fig. 5, etc.) E.] + Genre PorypectEe. Lolydectus. Le genre Porypecre se compose de petits Crusta- cés, que Latreille rangeait dans le genre Pilumne, mais qui s’éloignaient beaucoup de tous les Cancé- riens par leur forme générale. Leur carapace pres- que hexagonale est très-bombée; elle se rétrécit plus en avant qu'en arrière; mais est notablement plus large que longue; enfin ses bords sont très-ob- tus. Le front est avancé, lamelleux, droit; les or- bites, dirigées très-obliquement en dehors, sont in- complètes antérieurement ; les antennes internes se reploient transversalement en dehors, l’article ba- silaire des antennes externes est cylindrique, et placé entre la fossette antennaire et l'orbite; ilar- rive jusqu'au front, mais ne s’y soude pas; le cadre buccal est rétréci antérieurement, mais sans êlre triangulaire, et son bord antérieur est très-saillant sont allongées, leur troisième article est à peu près de même forme que chez les Atélécycles. Les pattes de la première paire sont grêles et très-courtes chez la femelle, la main très-petite et les pinces cylindri- ques. Les pattes suivantes sont à peu près cylin- driques, et terminées par un article court ebpointu; enfin leur longueur augmente jusqu'à la quatrième paire, et celles de la cinquième paire sont plus lon- gues que les secondes. On ne connait que la femelle d’une seule espèce de ce genre; c’est un petit crustacé remarquable à cause de trois gros tubercules cupuliformes qui en- tourent chaque orbite, et qui lui ont valu lenom de PoLYpECTE CUPULIFÈRE, Pélumnus cupulifer.(Latreille. Encyclop. t. 10, p. 124; Polydectus cupulifer. Edwards, Hist. nat. des crust. t. 2, p. 146.) E.] = G—— LES TRIGONES. Test triangulaire ou trigono-conique, plus large postérieurement. Point de paltes terminées en nageoires, ni relevées sur le dos. Les Trigonés ou Oxyrhynques ont le test rétréci en pointe antérieurement, et plus large dans sa partie postérieure; il est ovale-trigone, ou en trian- gle allongé, presque conique, d’une consistance s0- lide, et en général rude, raboteux, tuberculeux ou hérissé d’épines. Les antennes de ces crustacés sont petites, à trois ou quatre articles, paraissant assez souvent toutes les quatre; mais, souvent aussi, les deux intermédiaires sont repliées et cachées dans des fossettes. Le troisième article de ces antennes intermédiaires estterminé par deux filets très-courts. Ces crustacés, qu'on nomme vulgairement arai- gnées marines, constituent évidemment une famille particulière, dont plusieurs des genes qu'elle com- prend sont nombreux en espèces. J'ai eru qu’il était convenable de me-borner à y rapporter ceux qui suivent, savoir : Leplope, Sténorhynque, Parthé- nope, Lithode, Maïa. [Cette division correspond à peu près à la famille des Oxyrhynques (voyez page 404), qui se subdi= vise en trois tribus : les Macropodiens, les Maïens et les Parthénopiens (Voyez le premier vol. de notre Hist. des Crust.) E.] LEPTOPE. (Leptopus.) Quatre antennes, courtes. Les yeux globuleux, non éloignés de la bouche, séparés par un front subdenté ; à pédoncules courts, 410 Corps petit. Test arrondi-trigonoïde; à rostre nul ou très-court. Dix pattes onguiculées : les deux antérieures chélifères, plus courtes; les autres fort longues, très-grêles, subfiliformes. Antennœæ quatuor, breves. Oculi globosi, ab ore non remoti, fronte subdentalo separati; pedunculis brevibus. Corpus parvum. Testa rotundato-trigonoidea : rostro nullo aut brevissimo. Pedes decem ungquicu- lati : anticis duobus brevioribus chelatis : aliis lon- gissünis, gracilissimis, subfiliformibus.* : OrservATIoNs. Les Zeptopesont, comme les Sléno- rhynques, l'aspect des Faucheurs, par leur corps petit, muni de pattes très-longues et très-menues ; mais ils n'offrent point un rostre allongé, portant les yeux elles éloignant de la bouche. Le pédon- cule de leurs yeux est droit, et non perpendiculaire à l’axe longitudinal du corps. [Les genres établis sous les noms d’Ægeria par Latreille, èt de Leptopus par Lamarck, ne nous pa- raissent pas devoir être séparés et forment un petit groupe qui se distingue des autres Décapodes bra- chyures de la famille des Cxyrhynques, par la lon- gueur extrême de leurs pattes, par la forme de leurs pattes-mâchoires externes, dont le troisième article est presque carré, et donne insertion à l’article sui- vant à son angle interne, par leurs veux parfaite- ment rétractiles, par leur carapace presque cylin- drique et par quelques autres caractères. E.] ESPÈCE. 1. Leptope Ilongipède. Leptopus longipes. ÆL. leslà rotundal&, tuberculis subspinosis adspersé ; chelis parvis ; secundi paris pedibus longissimis. Cancer longipes. Lin. TInachus longipes. Fab. Suppl. p.358, {* Cancerarachnoïdes.) Rumph. Mus. tab. 8. f. 4. * Macropus longipes. Latreïlle. Hist. nat. des Crust.t. 6. PTE * Egeria arachnoïdes. Latreïlle. Encyclop. Atlas. pl. 28. fig. r. * Leptopus longipes. Latreille. Règne anim. 2eédit. €. 4. p. 62. * Griffith. Anim. Kingd!: Crust. pl. 9. fig. 3. * Egeria arachnoides Edwards. Hist. nat. des Crust, €. 1. P- 207 . ? Habite l'Océan Indien. Etc. L'Araignée de mer. Seba. Mus. 3. tab. 17. f. 4. est devcegenre. [Le genre Docrée, Doclea, établi par M. Leach, a la plus grande analogie avec les Leptopes de La- marck cet formelle passage entre ce groupe et le genre Libinie. I'eurs pattes-mâchoires sont confor- mées de la même manière; leurs yeux sont égale- ment rétractiles et la forme de leur carapace est essentiellement la même que chez les Égéries ou HISTOIRE DES CRUSTACÉS. Leplopes, mais leurs pattes sont beaucoup moins FR: : longues ; chez les Égérics celles de la seconde paire ont plus de six fois la longucur de la portion post- frontale de la carapace, tandis que chez les Doclées elles n'ont qu'environ trois fois cette longueur. On en connaît les quatre espèces suivantes : 1. La Doclée brebis. Doclea ovis. (Cancer ovis. Herbst. & 1. p.210: pl. 13. fig. 82; Inachus ovis. Fab. Suppl. p.355; Maia ovis. Bosc. op. cit. t. 1. p. 256; Latreille. Hist. nat. des Crust. t. 6. p. 100; Doclea ovis. Ed- wards. Hist. nat. des Crust. €. 1. P.#9/ et Atlas du Règne anim. de Cuvier. Crust, pl. 33. fig. 2.) 2. La Doclée hybride. Doclea hybrida: (Inachus hybri- dus Fabricius. Suppl. p. 355; Maia hybrida, Bose. loc. cit.; Latreille. Hist. nat. des Crust: t. 6. p. 99; Doclea hybrida. Edw. op. cit. t. 1. p. 294.) 3 La Doclée de Risso. Doclea Rissonii. (Cancer araneus. Berbst. pl. 13. fig. 81; Doclea Rissonü. Leach. Zool. Miscel. t. 2. pl. 54; Edwards. op. cit. t. r. p. 295.) 4. La Doclée hérissée. Doclea muricata. (Cancer muri catus. Herbst. L. r. pl. 14. fig. 83; Inachus muricatus. Fabricius. Suppl. p.355; Maia muricala-Bosc”op. cit. t. 1. p.255; Doclea muricata. Edw: t. 1. p. 295%)" E: T Genre Luiinre. Libinia. Les Lignes onteles plus grands rapports avec les Doclées et les Pises, et établissent le passage entre ces deux genres; elles diffèrent des premières par le peu de longueur de leurs pattes et des dernières par leur carapace presque circulaire et armée en avant d’un petit rostre situé, ainsi que les orbites, notablement au-dessus du niveau du bord Jatéral Ne du test; elles se rapprochent aussi des Pises par la conformation de leurs antennes externes, de leurs . # pinces, etc. | Esp. Libinie cannelée. Libinia canaliculata. Say. Journal of the Acad. of Sc. of Philadelphia. vol 1° pl. 4. fig. 1; Edwards. Hist. nat. des Crust. t. 1. p. 300, ct Atlas du Règne anim. de Cuviér. Crust. pl. 33. fig. 1. Etc. E. STÉNORHYNQUE. (Slenorhynchus.) Quatre antennes : les deux extérieures plus lon- gues. Les yeux globuleux, éloignés de la bouche, inséréssur lerostre etrapprochés dans leur opposi- Lion. y Corps petit. Test subiriangulaire, se terminant antérieurement par un rostre long, entierou bifide. Dix pattes onguiculées : les deux antérieures plus courtes, chélifères ; les autres longues, très-grêles, filiformes : la deuxième paire élant plus longue. Antennæ quatuor : externis longioribus. Oculi globosi, ab ore distantes, rostro inserti, oppositè ap- proximali. TRIGONÉS. Corpus parvum. Tesla sublriangqulanis, rostro longo integro aut bifido anticè terminala. Pedes decem, unguiculati : anticis duobus brevioribus chelatis; aliis longis, yracilissimis, filiformibus : pari secundo longiore. Ozservarrons. Les Sfénorhynques, qu'on a aussi nommés Macropes, Macropodes et Lep!'opodes, ont, ainsi que les Leptopes, l'aspect des Faucheurs. Ce sont des crustacés brachyures à pattes longues et très-grêles, attachées à un petit corps, ce qui les rend fort remarquables. Mais les S'énorhynques ot- frent antérieurement un rostre allongé, quelquefois menu et très-long, qui les distingue éminemment des Beptopes: Leurs yeux sont globuleux, éloignés de la bouche, insérés sur le rostre; et leur pédon- cule, qui est court, semble perpendiculaire à l'axe descerostre. Leurs palpes externes sont menues, saillantes. (Le genre Sténorhynque se distingue facilement des autres Oxyrhynques parles caractères suivants : yeux courtsset non rétractiles; troisième article des paltes-mäâchoires externes à peu près ovälaire, et plus d’une fois et demie aussi long que large; tige mobile des antennes exfêPhes insérée au devant du niveau des yeux ; pattes de la seconde paire no- tablement plus longues que les autres. E.] ESPÈCES. 1. Sténorhynque faucheur. Stenorhynchus phalan- gium. SL. lestä rotundalo-conicà, pubescente; luberculis raris subspinosis; rostro bifido; pedibus anticis crassiuscu- lis, lateribus spinulosis. Inaclus phalangium. Fab. Supp. p. 358. Pennant. Zool. Brit. 4. pl. 9. f. 17. Macropus longirostris. Latr. Gen. 1. p. 39. * Macropusphalangium.Latreille.Hist.nat.des Crust.,ete. t.6.p: 110. * Macropodia phalangium. Leach. Zool. Miscel. €. 2. pl. 18. et Malacostr. Pod2Brit. pl. 23. fig. 6. * Latreille. Encyclop. Atlas. pl. 258. fig. 2. et pl. 298. fig. 6. * Desmarest. Consid. sur les Crust. pl. 23. fig. 3. * Guérin. Iconog. Crust. pl. 21. fig. 2. * Edw. Hist. des Crust. t, 1. p. 279. Habite la Méditerranée. Mus. n° 2, Sténorhynqueséticorne.Stenorhynchusselicornis. St. test cordalo-conicà ; rostro longissimo seliformi; manibus pedibusque longissimis. (1) Ce crustacéconstitue le type d'un petit genre très-remar- quable établibpar M. Leach sous le nom de Lzrroromr, Lepto- podia; on le reconnait, au premier abord, par la forme parlicu- lière ducorps et la longueur excessive de ses pattes; le rostre est extrêmement long etrécouvre l'insertionde la tige mobile des anlénnes externes; les pédoncules oculaïres sont counts et non rétractiles; enfin, le troisième article des pattes-mächoires externes esl presque triangulaire, fortement tonqué enavant, ét articulé avec la pièce suivante par son angle externe. On con- naît deux espèces de ce genre : La Leptopodie sagittaire. Leptopodia sagillaria. ([na- 411 Cancer seticornis. Oliv. Encyc. n° 119. Herbst. Cane. tab. 15. f. gr. Macropus seticornis. Latr. Habite la Méditerranée. (* Voyeznotre Hist. des Crust. L. 1. p. 278.) Etc. Voyez l'Inachus sagittarius de Fabricius (1), et le Ma- cropodia tenuirostris de Eçach. Trans. Soc. Linn: XI. p.331, (* Inachus longirostris. Fab. Supp. p: 858; Ma- cropodia lenuirostris. Leach. Malacost. pl. 23 fig. 1-5; Latreille. Encyclop. pl. 298. fig: 1-5. Desmarest, op cit. p.154; A. longirostris, Risso. ist. nat. de Europe mérid.t. 5. p. 27; Blainville. Faune française. pl: 8. fig. 1; Stenorhynchus longirostris. Milne Edwards. op. cit. t. 1. p. 280.) Ÿ Ajouter aussi le Stenorhynchus egyptius. Milne Ed- wards. op. cit. tr. p. 280; Savigny. Égypte. pl. 6: fig. 6. + Genre Acnée. Achœus. Leach a désigné, sous ce nom, de petits crusta- cés de la tribu des Macropodiens, qui ressemblent beaucoup aux Sténorhynques, mais qui se distin- guent de tous les autres genres de la même famille par la disposition des tarses des pattes des deux dernières paires qui sont presque falciformes; leur rostre est presque nul et laisse à découvert le point d'insertion de la tige mobile des antennes externes; de même que dans les divisions précédentes, les yeux ne sont pas rétractiles, mais le troisième ar- ticle des pattes-mächoires est presque triangulaire. Ese. Achée de Cranch. Achœæus Cranchii. Leach. Mala- costr. Pod. Brit. pl. 22. C. — Desmarest. Consid. sur = les Crust. p. 154. — Edw Hist. nat. des Crust. €. 1. p.281. E. + Genre Camposcre. Camposcia. Ce genre, établi par Leach, se rapproche du pré- cédent par l'existence d’yeux non rétractiles et par l'état rudimentaire du rostre, mais s’en distingue par la forme ovalaire du troisième article des pat- tes-mâchoires externes, la longueur considérable des palles, et par plusieurs autres caractères. Esr. Camposcie rétuse. Camposcia retusa. Latreille. Règne anime 2e édit, €. 4. p. 60. — Guérin. Iconog. ? chus sagittarius. Fabricius, Suppl. p. 359; — Cancer seticornis, Herbst. pl. 55. fig. 2; — Leptopodiasagit- taria. Leach. Zool. Miscel. t. à. pl. 67; — Latreille. En- eyclop: p. 299. fig. 1; — Desmarest. Consid.sur les Crust, pl. 16%ig. 1; — Guérin. Iconog. Crust, pl. 1r. fig, 45 — Griffith. Anim. Kingd. Crust. pl. 16. fig. 4; —Ediwards. Hist. des Crust. t, 1. p. 256.) Et la Leptopodie à éperons. Leptopodia calcarata. Say. Journal de l'Acad. de Philadelphie. v. 1. p.455; Edwards. op. cit. t, 1. p. 276. E. Crust. pl. 9. fig. 1. —: Edw. Hist. nat. des Crust. t. r. p. 283. pl. 15. fig: 15 et 16. — Griffith. Anim, Kingd. Crust, pl. 11. fig. 1e + Genre Larretixte. Latreïllia. Le genre Latreillie de Roux a pour type un crus- tacé de la Méditerranée, à pattes longues et filifor- mes, ressemblant assez à une Leptopodie qui serait privée de son rostre, et qui serait munie de pédon- cules oculaires d’une longueur extrême; la cara- pace, de forme triangulaire, n’atteint pas le niveau du bord postérieur du thorax, et se termine anté- rieurement par deux grandes cornes divergentes. Le troïsième article des pattes-mâchoires externes esbovalaire, et la tige mobile des antennes externes Snsère en arrière du niveau des yeux. Es». Latreillie élégante. Latreillia elegans. Roux. Crust. de la Méditerranée. 5e livraison. pl. 22. — Edw. Hist, nat. des Crust. £. 1. p.277. E. T Genre Ixacaus. Inachus. Le genre Inachus, tel que Fabricius l'avait établi, comprenait presque tous les crustacés rangés par Lamarck dans sa division des Trigonés; mais au- jourd'hui il a des limites plus restreintes, et ne se compose plus que d’un petit nombre de Macropo- diens dont les yeux sont parfaitement rétractiles et susceptibles de se reployer en arrière pour se loger en entier dans des cavités orbitaires ; dont le troi- sième article des pattes-mâchoires externes est triangulaire et s'articule avec le quatrième article par son angle externe, dont les pattes sont longues, grêles et cylindriques, le rostre court, etc. Esp. 1° Inachus scorpion. Inachus seorpio. Cancer scorpio. Fabricius. Entom. Syst. t. 2. p. 462. Cancer Dorsellensis. Pennant, Brit. Zool. t. 4. pl. 94. fig. 18. TInachus scorpio. Fab. Supp. p. 358. Inachus Dorsetlensis. Leach. Malac. Pod. Brit. pl. 2. fig. 1-6. Latreille: Encyclop. pl. 281. fig. 3. et pl. 300. fig. r. T. scorpio. Desm. Consid. surles Crust. pl. 24. fig. r. Edw. Hist. nat. des Crust. t. 1.p. 288. 20 Inachus dorinque. Inachus dorinchus. Leach. Malacost. pl. 22. fig. 7-8. Latreïlle. Encyclop. pl. 300. fig. 5-8, “Desmarest. op. cit. pl. 24. fig. 2. Edw. op. cit.t. 1. p. 288. Û Etc. E. + Genre AmATHIE. Amnathia. Les Amathies sont des Macropodiens à yeux non rélractiles qui ont le troisième article des pattes- | HISTOIRE DES CRUSTACÉS. mâchoires externes presque carré et donnant inser- tion au quatrième article par son angle interne; la carapace triangulaire et épineusé; les pattes des quatre dernières paires grêtes, filiformes et sans élargissement vers le bout. On n’en connait qu’une espèce. L'’Amathie de Risso. Amathia Rissoana. Roux, Crust. de la Méditerranée. pl. 3; Edwards. Hist, des Crust, t. 1. p. 286. E. + Genre Euryrone. Æwrypodius. Le genre Eurypode de M. Guérin se rapproche des précédents par la disposition des yeux qui sont petits et non rétractiles, par la forme dela cara- pace, et par la forme des pattes-mâchoires externes, mais s’en distingue par les pattes des quatre der- nières paires qui sont comprimées ebélargies en dessous , vers le bout et presque subchéliformes. Ces crustacés se rapprochent aussi des Maïens ap- partenant au genre Hgÿme. Esr. Eurypode de Latreille. Æurypodius Latreillii. Guérin. Mém: du Muséum. t. 16. pl. 14. et Iconog. Crust. ple 11: fig. 1; — Edw. Hisi. des Crust. t. 1. P: 284; — Griffith. Anim. Kingd. Crust. pl. 16. fig. 1. E. PARTHÉNOPE. (Parthenope. ) Quatre antennes presque égales : les extérieures sétacées, insérées sous les yeux. Test trigone, court, subrostré antérieurement, très-scabre, inégal, muriqué. Dix pattes onguicu- Jées : les deux antérieures longues, étendues à angle droit de chaque côté; leurs mains étant inclinées presque parallèlement sur le côté antérieur du bras. , Antennæ qualuor subæquales à externis infrà oculos insertis, selaceïs. Testa trigona, brevis, anticè subrostrata, incæ- qualis, scaberrima, muricata. Pedes decem unqui- Culati : anticis duobus longis, chelatis, ad angulum rectum extensis, illorum manibus lateri antico bra- chii subparallelè incumbentibus. : Ogservartions. Les Parthénopes, établies comme genre par Fabricius, ne sont guère distinguées des Maïas que par des caractères de port: néanmoins, ces caractères sont vraiment singuliers” Leur pre- mière paire de pattes forme deux grands bras; dont la moitié inférieure ne se dirige point en ayant, mais est étendue à angle droit de chaque côlé du test, tandis que l’autre moitié se replie sur le côté antérieur du bras. Les deux doigts de leur pince sont courbés en dedans. Leur test trigone n'est pas » TRIGONÉS. plus long que large, comme dans les Maïas; il est ur, raboteux, noueux, souvent épineux, et comme d bot oueux, t , et horrible à voir. [Le genre Parthénope de Fabricius a été divisé par M. Leach en deux genres, dont l’un conserve son nom primitif, et l’autre a recu Je nom de Law- BRE; Ces deux groupes se distinguent entre eux par le port et par plusieurs caractères, tels que la dis- position des antennes externes; chez les Parthé- nopes proprement dites, l’article basilaire de ces appendices est assez long et atteint presque le front, tandis que le second article, plus de moitié plus court que le précédent, se loge dans l'hiatus de l'angle interne de l'orbite. @hez les Lambres, au contraire, le premier article des antennes externes est extrêmement petit et guère plus long que large; le second, quoique plus allongé, n’atteint presque jamais le front ; mais sé loge entre l’article basilaire de l'antenne interne et le bord interne de la paroi orbitaire inférieure ; enfin, le troisième article nait dans l’hiatus qui occupe l'angle interne de l'orbite, et le quatrième article, ou filet terminal, est très- court (voy. l’atlas du Règne anim. de Cuvier. Crust. pl. 26, fig. 1 a et fig. 2 a), Chez les Parthénopes, l’abdomen se compose de sept segments distincts dans les deux sexes; tandis que chez les Lambres, on n’en compte quelquefois que six chez la femelle, et on n'en trouve que cinq ou même quatre chez le mâle. Chez les uns et les autres l’article basilaire de ces antennes ne se soude pas aux parties voisines du test, et ne concourt pas à former la paroi orbitaire inférieure comme chez les Maïas; son extrémité n'atteint pas le front, et la tige mobile de ces ap- pendices prend naissance dans un hiatus de l’angle orbitaire interne. E ESPÈCES. 1, Parthénope horrible. Parthenope horrida. P. Leslà aculealä , nodosä ; manibus ovalis ; caudé carios&. Cancer horridus. Lin. Parthenope horrida. Fab. Supp. p. 353. Herbst.Canc. tab. 14. f, 88. Rumph. Mus. tab. 9. Maia horrida. Latr. Gen. 1. p. 37. Parlhenope horrida. Latreille. Encyclop. t. 10. p. 14. ple 459. fig. 3. et pl. 250. * Beach® Zool. Misc. t, 2. p.98. * Desmarest. Consid: sur les Crust, pl. 20. fig. r. * Guérin. Iconogr. Crust. pl, 7. fig. 2. * Edw. Hist. des Crust. t, 1. p. 360. et Atlas du Règne anim. de Cuvier. Crust, pl, 26, fig. 2, Habite l'Océan Asiatique, 2, Parthénope longimane. Parthenope longimana. Pi teslà spinos@ : spinissimplicibus; manibus longissi- mis. Parthenope longimana.Kab. Suppl. p.353. Rumph.Mus. (ab. 8. f. 2. Seba, Mus. 3.t. 20.f. 12. Herbst. Canc. tab. 19: F. 105, 106. * Lambrus longimanus. Leach. Linnean Transactions. t. XL p. 310. * Desmarest, op. cit. p. 85. * Edwards. Hist. des Crust. t. 1. p.354. et Allas du Règne anim. Crust. pl. 26. fig.1. Habite l'Océan Asiatique. 5. Parthénope girafe. Parthenope girafa. P. testà spinosà : spinis ramosis; brachiis longissimis , sublüs luberculatis. Parthenope girafa. Fab. Suppl. p. 352. Seba. Mus, 3. tab. 19. f. 8. * Cancer echinatus: Merbst. t. 1. pl. 19. fig. 108 et 109. * Lambrus girafa. Desm. op. cit. p.85. * Lambrus echinalus. Edw. op. cit. L. 1. p. 356. Habite l'Océan Asiatique. 4. Parthénope spinimane. Parthenope spinimana. P. lestä nodosà, luberculisechinal&, anticè produclo-su- bacutä;brachiis crassis, angulatis, spinoso-muricalis. Seba. Mus. 3. tab. 19. f. 16, 19? * Cancer contrarius. Herbst. Cane. tab. 60. f. 3. * Lambrus spinimanus. Desm. op. cit. pl. 3. fig. 1. * Lambrus contrarius. Edw. op. cit. &. 1. p. 354. Habite les mers de l'Ile-de-France. M. Mathieu. Etc. * Ajoutez plusieurs espèces décrites par Roux, etc. Voyez le 2° vol. de notre Hist. des Crust. p. 355, ete.) + Genre Eurywone. Eurynoma. Le genre Eurywowe de M. Leach établit le passage entre les Parthénopes et les Maïas, mais se rappro- che davantage des premières. La carapace, fortement bosselée et couverte d’aspérités, a presque la forme d’un triangle à base arrondie et se termine anté- rieurement par un rostre horizontal divisé en deux cornes aplaties ; les pattes de la première paire sont longues chez le mâle, mais courtes chez la femelle et guère plus grosses que celles des paires suivan- tes ; l’article basilaire des antennes externes va se souder au front et donne insertion à l’article sui- vant par le bord supérieur de son extrémité, de facon que la tige mobile de ces appendices parait naître du canthus interne des yeux. Enfin l'abdo- men se compose de sept articles dans les deux sexes. On ne connait qu’une espèce de ce genre, c’est le Cancer aspera de Pennant (British zool. t. 4, pl. 9, fig. 20) ou ÆEwrynome aspera (Leach. Malacost. Pod. Brit. pl. 17; Latreille, Encyclop. pl. 281, fig. 4, et pl. 501, fig. 1-5; Desmarest op. cit. pl. 21, fig. 2; Guérin. Iconogr. crust. pl. 7, fig. 4; Edwards. Hist, des Crust. t 1, p. 551, pl. 15, fig. 18.) E. 414 + Genre Eunénon. Æumedonus. Le genre nouveau auquel nous avons donné le nom d'Euménon se rapproche des Eurynomes et des Sténorhynques. La carapace est presque pentago- nale, aplatie et rejetée en ayant de manière à ne pas dépasser le niveau des pattes de la troisième paire; le rostre est très-large et très-avancé ; les yeux, très-courts, remplissent en entier l'orbite et ne sont pas rétractiles; enfin les mains sont renflées sans être ni triangulaires ni épineuses, el les pattes sont courtes ct comprimées. Le type de cette divi- sion générique est l'Æuwmedonus niger. Edw. Hist. nat. des Crust. t. 1, p. 350, pl. 15, fig. 17. E. LITHÔDE. (Lithodes.) Quatre antennes presque égales, insérées entre les yeux. Palpes extérieureslongues et étroites. Yeux peu écartés. Test subtrigone, postérieurement plus large et arrondi, rostré antérieurement, très-scabre. Dix pattes : les deux antérieures avancées et terminées en pince, les deux dernières très-petites, comme fausses sans onglet. Antennæ quatuor subæquales, intrà oculos in- sertæ. Palpi [maxilli pedes] externi lonai, angusti. Oculi parum distantes. Testa subtrigona, posticè latior et rotundata, anticè rostrata, scaberrima. Pedes decem : anticis duobus chelatis, porrectis ; duobus ultimis minimis subspuriis unguiculo nullo. Ogservarrons. Les Zifhodes, lrès-voisines des Maïas, par leur aspect et leur forme, s’en distin- guent par leurs pieds-mâchoires extérieurs, longs et étroits, presque comme ceux des crustacés ma- croures, et par les deux pattes postérieures; -très- petites, qui sont sans onglet. Latreille, qui les in- dique comme genre, ne cite que l'espèce qui suit. [Les Lithodes diffèrent des Maïas et des autres Oxyrhynques (ou Trigonés de Lamarck) par une foule de caractères de la plus haute importance, et c’est à tort que tous les zoologistes les ont rangées dans cette famille ; elles s’en éloignent évidemment beaucoup, et se rapprochent des Homoles plus que de tout autre décapode, mais établissent à quelques égards le passage entre ces crustacés et les Birgus ; aussi dans notre méthode de classification prennent- elles place dans la section des Anomoures. Les branchies, au lieu d’être disposées sur un seul rang comme chez les Brachyures proprement dils, sont groupées par faisceaux comme chez les Homoles, et la plupart des Macroures; les orifices de l'appareil générateur femelle occupent l’article basilaire des HISTOIRE DES CRUSTACÉS: pattes de la troisième paire, disposition qu n'existe jamais chez les Brachyures proprement dits; la conformation de l'abdomen est anormale, et chez la femelle, il ne paraît exisler de filets ovifères que d’un seul côté; enfin la structure des antennes, de l'appareil buccal et du thorax éloïgne aussi les Li= thodes des véritables Brachyuresÿet les rapproche de nos Anomourcs. Ÿ E.] ESPÈCE. 1. Lithode arctique. Zithodes arctica. Cancer maja. Lin. TInachusmaja. Fab. Suppl. p. 358. Herbst. Canc. tab. 15.6 87. Seba. Mus. 3. tab. 18. n° 10. ettab. 22. fu. Lithodes arctica. Latr. Gen. 1. p. 40% Ejusd. Hist. nat, etc., 6. pl. 48. f. 2. * Desmarest. Consid: sur les Crust. p. 160. pl. 25. * Griffith. Anim. Kingd. Crust. pl. 1. fig. 1. “Guérig. Iconog. du Règne anim. Crus. pl. 12. fig. x. * Edw. Hist. des Crust. t. 2. p. 186, et Atlas du Règne anim. de Cuvier. Crust. pl. 37. fig. 1. Habite l'Océan dela Norwége. maïA. (Maia.) Quatre antennes petites : les extérieures sétacées, insérées sous le coin interne des yeux; lestinté- rieures palpiformes. Les yeux écartés, pédonculés. Test subtrigone, ovale-conique, plus long que large, arrondi et plus large inférieurement, rétréci en avant, scabre ou épineux. Dix paltes onguicu- lées : les intérieures dirigées en avant et terminées en pince. Antennæ quatuor parvulæ : externis selaceis, tn oculorum cantho insertis; intennis palpiformibus. Oculi intervallo majusculo distantes, pedunculati. Testa subtrigona, ovato-conica, longitudinalis , posticè latior rotunda, anticè angustata, subrostata, scabra: aut spinosa. Pedes decem unguiculatè: an- éicis duobus chelatis, porrectis. Osservarions. Les Maïas sont nombreuses en espèces; plusieurs d’entre elles deviennent très- grandes, et beaucoup d’autres sont de taille moyenne ou même petite. Elles sont remarquables par la forme presque conique de leur corps, qui, plus large postérieurement, se rétrécit vers sa partie antérieure, où il se termine par deux ouquatre dents, plus ou moins séparées, sans former un bec aussi marqué que dans les Sténorhynques. La plu- part de ces crustacés ont le test dur, raboteux;rtu- berculeux ou épineux. Les deux pattes antérieures sont ordinairement les plus grandes el toujours avancées, terminées en pinces. Les autres vonten diminuant progressivement degrandeur, el se Ler- minent par un onglet. | 0 [Tous les auteurs récents s'accordent à reslrcia- 4 TRIGONES. dre davantage les limites de ce genre, et à n'y lais- ser que les espèces dont les yeux sont rétractiles, la tige mobile des antennes externes insérée dans l'angle intérieur de l'orbite et à découvert, et les pattes cylindriques. Les autres crustacés qui, dans la méthode de Lamarck, prendraient également place ici, constituent divers genres dont nous ex- poserons plus bas les principaux caractères. E.] ESPÈCES. 1. Maïa bord-d’'épines. Maïa spinicincla. M. testà rotundato-trigonà, in ambitu aculeatà : dorso mulico; carpis hemisphæricischelisque maynis, lœvi- bus. (“Cancer hispidus.) Merbst. Cane. tab. 18. f. 100. * Mithraz spinicinctus. Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 150. pl. 23. fig. 1. * Mithrax hispidus. Edwards. Mag. Zool. de Guérin, et Hist. des Crust, t. 1. p. 322. Habite aux Antilles. Mus. n° Il devient fort grand, et a le doigt mobile de sa pince arqué. Tous les bras ont des tubercules subépineux. 9, Maïa hérissonnée. AMaiïa spinosissima. “M. testé trigon&, undiquè aculeis murical& ; pedibus omnibus aculealis; manibus partim lævibus. Cancer aculeatus. Herbst: Canc. tab. 19. f. 104 (r). *Cangrejo Denton. Parra. Descrip. de differ. pieças de Hist. nat. pl. 51. 6g. 1. * Mithraz spinosissimus. Edw. Mag. de Zool. de Gué- rin. 1831. cl. 7. pl. 2 et 3, et Hist. des Crust. €, 1. p.321. Habite l’Ile-de-France. M. Mathieu. Mus. no Il devient aussi fort grand. 5. Maïa squinado. Maïa squinado, M. teslà ovat&, granulis aculeisque asperalä; spinis peripheriæ validioribus ; manibus lævibus, eylindri- cis. Tnachus cornutus. Fab. Suppl. p. 356, Maia squinado. Latr. Gen. 1. p. 37. Herbst. canc.tab. 14, f. 84. 85, Seba. Mus. 3. tab: 18. f. 2.3. * Latreille. Encyclop. pl. 277. fig. 1 et 2. * Leach. Malacost. Pod. Brit. pl. 18. * Desm: Consid, sur les Grust, pl. 21. * Ed. Hist. des Crust. t. 1. p. 327, et Atlas du Règne anim. de Cuvier. Crust, pl. 30. fig. r. * Cette espèce constitue le type du genré Maïa propre- ment dit. Habite (* l'Océan et peut-être aussi) la Méditerranée. Mus.n Il devient très-grand; son Lest est terminé antérieurement par deux épines plus fortes que les autres: 4. Maïa taureau. Maia laurus. M. testé ovatä, ad peripheriam aculealà : dorso inæ- quali submulico; spinis duabus frontalibus, validissi- mis. Mus. n° Herbst, Canc. tab. 59. f, 6. (1) Cette figure se rapporte à une autre espèce; le Mithrax aculealus, Edw, op. ci. t. 2. p.321. E. 415 * Pericera cornuta. Edw. Hist. nat. des Crust. t, 3.p.335, et Atlas du Règne anim. de Cuvier. Crust. pl. 30. fig. 2. Habite... la Méditerranée ? (” les mers des Antilles et pas la Méditerranée). Ses deux pattes antérieures sont grandes, à cuisses hérissées de tubercules : à mains longues, assez étroites, en partie tuberculeuses ; à doigts courts, un peu arqués. 5. Maïa à crête. Maia cristata. M. test& ovalo-elliplicä, ad peripheriam aculeatà ; dorso granulis tuberculisque scabro; fronte inflex&. Cancer cristalus. Lin. Rumph. Mus. tab. 8. f. à. * Cancer bilobus. Herbst. pl. 18. fig. 98. * Maia cristata. Latreïlle. Encyclop. pl. 28. 6g. 1 * Micippa cristata. Leach. Zool. Miscel. t. 3. pl. 128. * Desmarest. op. cil. p. 149. * Edw. op. cit. £. 1. p. 330. Habite la merdes Indes. Péron: Pattes non épineuses : les deux antérieures à peine aussi longues que les deux suivantes. 6. Maïa cervicorne. Maïa cervicornis. M.-test&ovalo-oblongé, tubereulis crassis, subaculis dorso asperalà; fronte spinis quatuor elongatis;ocu- lorum pedunculis longissimis. Herbst, Canc: tab. 58. f. 2. * Stenocionops cervicornis. Latr. Règne anim. 2e édit: t. 4. p. 59: * Guérin. Iconog. Crust. pl. 8 bis. fig. 3. * M. Edw. Hist. des Crust. t, 1. p. 336. Habite à l'Ile-de-France. M. Mathieu. 7. Maïa gravée. Maia sculpla. M.minima; Lest& rotundato-trigonàä, muticä, dorsorugis variis sulcato; carpis orbiculatis manibusque glabris. * Cancer rugosus. Petiver. Peregr. Amer. tab. 20. fig. 6. Seba. Mus. 3. tab. 19.F. 22. 23. * Mithrax seulptus. Edwards. Magasin Zoologique de M. Guérin. 1831. Crust. pl. 5. et Hist. nat, des Crust. t. 1p: 322. Habite... Mus.n° Cette espèce sembleavoir des rapports avec notre Maia spinicincla ; ses pinces, en pelit, sont semblables; mais elle est mutique, éiégamment sculptée en dessus, et ses quatre paires de pates postérieures sont velues. Etc. Ajoutez beaucoup d’autres espèces connues. — [Cette division, extrêmement nombreuse en es- pèces, correspond à peu près à la tribu des Maïens telle que nous l'avons circonscrite dans notre Mé- thode de classification , et a été subdivisée, comme nous l'avons déjà dit, en un grand nombre de genres dont nous nous bornerons à rapporter ici les prin- cipaux caractères. $ 1. Maïens dont les yeux peuvent se reployer en arrière et se cacher dans une fosselte orbitaire poslforaminaire plus ow moins complète. Genre Lierie. Voyez p. 410. Genre Herssrie (Æerbstia Edw.). Rostre horizon- tal, petit, très-étroit et divisé jusqu’à sa base en 416 deux cornes lamelleuses ; tige mobile des antennes externes cylindrique, insérée tout à fait hors de orbite, et à découvert en dessus ; pinces assez fortes, s'amincissant vers le bout et laissant entre elles un vide lorsqu'elles sont fermées; tarses à peine épineux en dessous. Excmple. Hennsrie noueuse. Cancer condiyliatus. Herbst. pl. 18. fig. 99. À. — Jnachus condiyliatus. Fab. Sup. — Maia condyliata. Latr. Hist. nat. des Crust. t. 6. p-95.— Risso. Crust. de Nice. p. 42. Mithrax Herbsti. Risso. Hist. nat. de l'Europemérid. 6. 5. p.25.—Herbstia condyliata. Edwards. Hist. nat. des Crust. t. 1. p. 302. Genre Tnoé (Z'hoea Bell.). Mêmes caractères que dans le genre précédent, si ce n’est que le rostre est tout à fait rudimentaire et que les pattes des quatre dernières paires sont aplaties en dessus et élargies par des crêtes marginales; carapace très- déprimée. Exemple. Tuoé Rucueuse. Thoea erosa. Bell. Trans, of the Zool. Soc. of London. t. 2. pl. 9. fig: 4. Genre Ruonre (Rhodia Bell). Mêmes caractères que chez les Herbsties, si ce n’est que les pinces sont grêles, finement dentelces et se touchent dans toute leur longueur. Exemple. Rom Pyrirorwe. Rhodia pyriformis. Bell. loc. cit. pl. 9. fig. 1. Genre Pise (Pisa Leach). Carapace triangulaire et allongée; rostre horizontal large et divisé en deux grandes cornes coniques très-longues; tige mobile des antennes externes insérée sous le front, tout à fait en dehors de l'orbite, el à découvert en dessus; bord orbitaire supérieur se prolongeant antérieurement sous la forme d’une grosse dent; pinces tranchantes, pointues et finement dentelées dans leur moitié lerminale; tarses presque toujours garnis en dessous d’une ou deux rangées de petites pointes. Exemple. Pise TÉtraonon. €. héracléolique. Rondelet. t.2. p.403; — Aldrov. 185.—C. paqurus fem.MJonston. Exs. pl. 5. fig. 13. — Cancer tetraodon. Pennant Br. Zool. t. 4. pl. 8. fig. 15. — €. prædo. Herbst. pl. 42.— Maia tetraodon. et M. prædo. Bosc. t. 1. p. 224 et 256; — Blatus Letraodon. Leach Edimb. Encye. t:7. p- 431; — Pisa tetraodon. Ejusd. Malac. pl. 20. — Desm. op. cit. pl. 22. fig. 1. — Latr. Encycl. t. 10. p- 142;—Maia hirticorne. Blainville. Faune francaise. pl: 9.—Risso: Crust. de Nice.p. 46. — Pisa tetraodon. Edw. Hist. des Crust. t. 1. p. 305. Genre Péue (Pelia Bell.). Méêmes caraclères que chez les Pises, si ce n’est que l’angle intérieur de l'orbite est oblus, que l’article basilaire des anten- nes externes s’avance beaucoup au delà de l'or- bite, etc. Exemple, PéuE icnonne. Pelia pulchella. Bell. loc. cit pl. 9. fig: 2. HISTOIRE DES CRUSTACÉS. Genre Lissa (Lissa Leach). Mème conformation que chez les Pises, si ce n’estique les cornes du ros- tre sont lamelleuses, très-larges et lronquées au bout, et que les tarses sont dépourvus d'épines. Exemple. Lissa courreuse. — €. chiragra. Herbst. pl. 17. fig. 96. — Inachus chiragra. Fabr. Sup. p. 357: — Lissa chiragra. Leach. Zool: Mise. t. 1: pl. 83. — Desm. p. 47. — Risso. Hist. nat. de l'Europe mérid. t. 5. — Pisa chiragra. Latr. Encyc. t. 10. p. 143. — Lissa chiragra. Edw. Hist. nat. des Crust. &. 1. p. 310. et Atlas du Règne anim. de Cuv. Crust, pl. 29. fig. 1. Genre Hyane (Æyas Leach). Mêmes caractères que chez les Pises ct les Lissas, si ce n’est que le bord orbilaire supérieur est voüté en avant et ne forme sur les côtés du rostre ni épines, ni dents, que le premier article de la tige mobile des antennes ex- ternes est aplati et élargi en dehors; et queles cornes du rostre sont aplaties, médiocres, pointues et con- vergentes. L Exemple. Hyane aracnée, C. araneus. Linn: Mus. Lud. Ur. p. 439; — Penn. op. cit. t: 4. pl. 9. 6g. 16; — C. Buffo. Herb. pl. 17. fig. 95. — Inachus araneus. Fabr. Sup. p. 356. — Hyas araneus. Leach. Malac. pl. 21. A;— Desm., p. 148. —Latr. Encyc.pl.278.fig-3- (copiée d'après Pennant.) — Edw. Hist. nat. des Crust. t. 1. p. 312. a Genre Naxra (Naxia Edwards). Mémes caractères que chez les Pises, si ce n’est que la tige mobile des antennes externes est insérée sous le rostre et en majeure partie cachée par ce prolongement, que les cornes du rostre sont longues el tronquées au bout; et que les orbites sont presque circulaires et sans hiatus à leur bord inférieur. Exemple. Naxte sereurrère. Naxia serpulifera. Edw. Hist. des Crust, t. 1. p. 313: — Pisa serpulifera- Guérin. Iconog. du Règne anim. Crust. pl: 8. fig. 2: — Griffith. Anim, Kingd. Crust: pl. 2. fig. 2: Genre Cnorine (Chorinus Leach). Mèmes carac- tères que chez les Naxies, si ce n’est que le rostre est conformé comme chez les Pises et querles orbi- tes sont très-incomplèles , leur paroi inférieure étant presque nulle ou interrompue par un large hiatus. Exemple. Cnorixe méros. — Cancer heros: Herb: pl. 42. fig. 1; — Maia heros. Bosc. t. 1. p. 251.— Pisa heros. Latr. Encyc.t. 10. p. 139; — Chorinus heros. Leach. Latr. loc. cit. — Edw. Hist. des Crust. £. 1. p.315, et Atlas du Règne anim.de Cuvier. Crust. pl#29 fig. 1. Genre Mrrarax (Mithrax Leach). Carapace très- large presque circulaire; rostre horizontalstrès- large, mais très-court et divisé en deux cornes ar- rondies; tige mobile des antennes externes insérée sous le front, mais pas recouverte par le rostre; TRIGONÉS. pinces élargies vers le bout, arrondies et profondé- ment creusées en cuiller. Exemples : Maïa sonps-Érneux. (ci-dessus, page 415, n° 1.) Maïs mérissonée, (bid., n° 2.) Maïa GrAvée. (ibid., n° 7.) Genre Parawitarax (Paramithrax Edw.). Rostre horizontal large et composé de deux grosses cornes de longueur médiocre; tige mobile des antennes externes cylindrique et disposée comme chez les Pises; bord orbitaire supérieur, voüté en avant et ne formant pas de cornes sur les côtés du rostre; pinces pointues, arrondies et ne présentant ni den- lelures ni cuiller. Exemple. Paramwrnrax BARBICORNE. — Pisa barbicornis. Latreille. Encye. €. 10. p. 141. — Paramithrax barbi- cornis. Edw. Hist. nat. des Crust. t. 1. p. 324. Genre Maïs proprement dit. Rostre horizontal composé de deux cornes arrondies ; tige mobile des antennes externes insérée dans le canthus interne des orbites et à découvert; pinces pointues et ne présentant ni dents, ni cuiller. Exemple: Mia sournane. (ci-dessus page 415, n° 3.) Genre Micrre (Micippe Leach). Rostre presque perpendiculaire reployé en bas et formant avec l’axe du corps un angle presque droit; pédoncules ocu- laires de longueur ordinaire; orbites complètes. Exemple. Micirre À crève, (ci-dessus, page 415, n° 5.) Genre Criocarcin (Criocarcinus Guérin), Rostre comme dans les Micippes ; pédoncules oculaires ex- trêémement longs ; orbite sans paroi inférieure. Exemple. Criocarcin à sourcirs, — Cancer superriliosus. Herbst. pl: 14. fig. 89. — Criocarcinus superciliosus. Guérin. Collect. du Muséum. — Edw. op. cit. t. 1. p- 332. $ 2. Maïens dont les yeux sont peu ow point mo- biles et ne peuvent se reployer en arrière; point de portion postforaminaire de l'orbite. Genre Paramiciere (Paramicippa Edw.). Yeux très-saillants, dépassant de beaucoup les bords de l'orbite; rostre reployé en bas, presque vertical. Exemple. Parawicippe pLaripèoe. — Micippa platipes. Ruppell. Crust. de la mer Rouge. pl. 1. fig. 4. — Pa- ramicippa platipes. Edw. Hist. nat. des Crust. t. 1. p- 333 Genre Ornowre (Ofhonia Bell). Yeux très-saillants et dirigés en avant; rostre horizontal et rudimen- taire; Lige mobile des antennes externes insérée sur le bord du front et ayant son premier article très- élargi; carapace presque circulaire. Exemple. Ornonre À six penrs. Othonia sexdentala.Bell. Trans. ofthe Zool. Soc. of London. t, 2 pl. 12. fig. 1. 417 Genre Srénocionors (S{enocionops Latreiïlle). Pé- doncules oculaires excessivement longs et dépassant de beaucoup les bords de l'orbite; rostre composé de deux grandes cornes horizontales. Exemple. Maïa cerviconxe. (ci-dessus, page 415, n° 6.) Genre Tyene (7yche Bell.). Yeux ne dépassant que peu le bord orbitaire supérieur, mais à décou- vert en dessous dans une longueur considérable; rostre horizontal et composé de deux cornes médio- cres; antennes externes, ayant leur article basilaire très-étroit et leur tige mobile grêle et à découvert. Carapace très-élargie antérieurement ; pattes grêles et cylindriques. ‘ Exemple: Txene Front rawezceux. Tyche lamellifrons. Bell. loc. cit. pl. 12. fg. Genre Péricère (Pericera. Lal.). Yeux dépassant à peine les bords de l'orbite qui est circulaire; ar- ticle basilaire des antennes externes extrémement large antérieurement; rostre composé de deux grandes cornes horizontales. Exemple. Maïa raureaAu, (ci-dessus, page 415, n° 4.) Genre Mévogrure (WMenœthia Edw.). Yeux dépas- sant à peine les bords orbitaires ; antennes externes ayant leur article basilaire très-étroit eh avant et leur tige mobile à découvert sur les côtés du rostre qui est long, simple ettrès-étroit ; pattes des quatre dernières paires cylindriques. Exemple. Mévorrura viconve: — Pisa monoceros. La- treille. Encycl. t. 10. p: 139. — Inachus arabicus. Ruppell. Crust. de la mer Rouge. pl. 5. fig. 4.— Me- nœlhia monoceros. Edw. Hist. des Crust. t. 1. p. 339. Genre Hazrme (Zalimus Latr.). Yeux et antennes externes comme chez les Ménœæthies; rostre large et composé de deux cornes divergentes, pattes des quatre dernières paires comprimées et élargies en dessous vers le bout; leur avant-dernier article tronqué en dessous près de son extrémité, mais ne portant près de son extrémité aucun tubercule ou autre vestige d’un doigt immobile, Exemple. Marine séuer: Halimus aries: Latreille. — Guérin. Icon. Crust. pl. 9. fig. 2.— Edw.op, cit:t.1.r.34r. Genre Acanrnonwyx (Acanthonyæ Latreille). Mé- mes caractères que chez les Halimes, si ce n’est que les pattes, très-courtes, ont leur pénultième article échancré en dessous vers le bout et armé d'une dent pilifère contre laquelle le tarse vient se replier en manière de pince. Exemple: Aciwrnonxx cunuré. — Maia lunata. Risso Crust. de Nice. pl. 1. fig: 4. — Acanthonyx lunatus. Latreïlle. Règne anim. 2e éd. t. 4. p. 58. — Guérin. Iconog. Crust, pl. 8. fig. 1; — Griffith. Anim: Kingd. Crust. pl. 2. fig. 1; — Edw. Hist, des Crust, t, r. p. 342. et Atlas du Règne anim, de Cuv. Crust. play. fig. 2. 418 Genre ÉrrALTE (Epialtus Edw.). Yeux peu sail- lants ; antennes externes ayant leur article basilaire très-étroit en avant et leur tige mobile insérée sous le rostre; rostre court et très-étroit; pattes des quatre dernières paires sans crêle en dessus’et pré- sentant vers le bout de leur pénultième article sur leur bord inférieur un petit tubercule. Exemples. Épraure venré. Epialtus dentatus. Edw. Hist. des Crust, t. 1.p. 345. ÉPIALTE MARGINÉ. _Epiallus marginatus. Bell. Trans. of the Zool. Societ. vol. 2. pl. 1r. fig. 4. et pl. 13. Genre Leucrrre (Leucippa Edw.). Yeux à peine saillants et un peu mobiles, antennes comme chez les Épialles ; rostre très-large; des vestiges d’une portion postforaminaire de l'orbite; pattes armées en dessus d’une crête lamelleuse longitudinale. Exemple. Leucirpe PENrAGoNe. Leucippa pentagona. Edw. Ann. de la Soc. Entomol. t. 2. pl. 188. et Hist. des Crust, t. 1. p. 347. pl. 15. fig. 9 et 10. E: Sn ——— LES PLAQUETTES. Test carré ou en cœur, en général aplati, ayant toujours son bord antérieur tronqué ou en ligne droite transverse. Point de pattes terminées en nageoïre. La plupart des crustacés qui constituent cette coupe sont remarquables par leur test plat, quel- quefois peu épais, comme dans les Plagusies et les Grapses, rarement hérissé d’épines, souvent même d’une consistance assez peu solide, et orné, dans plusieurs, de couleurs très-vives. Les Plaquettes sont fort nombreuses, et parais- sent former une famille particulière. Les yeux de ces crustacés occupent toujours les angles latéraux du front ou du chaperon, lequel très-souvent est infléchi ou incliné en bas. Tantôt le chaperon oc- cupe une grande partie du bord antérieur du test, et alors les pédicules des yeux sont courts ; et tan- tôt ce chaperon est petit et n’occupe qu'une petite portion du bord, celle du milieu, et dans ce cas, les yeux ont de longs pédicules. Ceux de ces crustacés qui ont le corps bien aplati se Liennent ordinairement sous les pierres; d'autres se cachent en partie sous le sable; enfin d’autres se retirent dans des terriers. Ces derniers sont des coureurs, vont sur la terre, grimpent quelquefois sur les arbres, et parmi eux, il s'en trouve qui vi- vent habituellement sur la terre Nous divisons celte famille de la manière suivante: *“ Les deux ou les quatres pattes postérieures relevées sur le dos. Paint de chaperon incliné. Doripe. HISTOIRE DES CRUSTACÉS. ** Aucune patte postérieure relevée sur le dos. Le bord antérieur du test ou le chaperon incliné en bas. (r) Pédicules des yeux courts, se logeant dans les fossettes circonscrites, (a) Test carré, bien aplati. Plagusie. Grapse. (b) Test cordiforme, souvent épais et renflé antérieure- ment. Tourlourou. (2) Pédicules des yeux fort allongés, se logeant dans une gouttière frontale, (a) Les yeux latéraux sur leurpédicule. Antennes inter- médiaires cachées sous le test. Ocypode. (b) Les yeux terminaux ou au bout de leur pédicule. Les quatre antennes apparentes. Rhombille. [Cette division correspond à peu près à notre fa- mille des Brachyures Catométopes; les Doripes seuls nous paraissent devoir en être retirés ef rap- prochés des Oxystomes. Un des caractères les plus remarquables de cette famille est la disposition anormale des organes copulateurs du mâle qui, au lieu de sortir par un trou creusé dans l’article ba silaire des pattes postérieures, naissent presque toujours du plastron sternal, ou du moins se logent dans une gouttière transversale creusée dans ce plastron, lorsqu'ils sortent comme d’ordinaire de la base des pattes; il est aussi à remarquerque la base de l'abdomen du mâle est en général beaucoup plus étroite que le bord postérieur du thorax; que la carapace est plus ou moins quadrilatère ou ova- laire et n’est rétrécie ni en avant comme chez les Oxyrhynques, ni en arrière comme chez les Cyclo- métopes, que le front est en généraltrès-large et très-incliné, que l'épistome est très-étroit,'etc. Cette famille nous paraît devoir être divisée en six tribus, savoir: les Grapsoïdiens, les Ocypodiens, les Gonoplaciens, les Gécarciniens, les Thelphusiens et les Pinnothériens. E.] DORIPE. (Doripe.) Quatre antennes toutes apparentes : les extérieu- res plus longues, sétacées ; les intermédiaires pliées, à dernier article bifide. Les yeux écartés, pédon- culés; les pieds-mâchoires extérieurs étroits, al- longés. Test en cœur renversé, déprimé, inégal, à front tronqué et denté. Dix pattes : les deux antérieures terminées en pince; les quatre postérieures dorsa- les, relevées, prenantes. PLAQUETTES. Antennæ quatuor, conspicuæ : externis longio- ribus, setaceis ; internis plicatilibus, articulo ullimo bifidis, Oculi remoti, pedunculati. Maxilli-pedes exteriores angusti, elongati. T'esta obversè cordala, depressa; dorso inæquali; fronte truncatä, dentalä. Pedes decem : anticis duobus chelatis; posticis quatuor dorsalibus, sub- latis, prehensilibus. Onservariows. Les Doripes semblent tenir encore un peu des Frigonés, car plusieurs d’entre elles ont le corps plus long que large, se rétrécissant un peu antérieurement; mais leur test esttronqué en de- vant, ce qui les en distingue. L’aplatissement de leur bord antérieur, et l'écartement des yeux, les font placer parmi les Plaquettes, malgré leur singu- larité. Les divisions de leur bord antérieur semblent annoncer le voisinage des Plagusies. Il parait que ces crustacés ont des habitudes par- ticulières. On croit qu’ils cachent leur corps dans le sable; et comme leurs pattes postérieures sont dorsales, relevées et terminées par un crochet, on suppose qu'ils saisissent, par leur moyen, soit leur proie, soit quelques corps propres à les garantir des CEE [Les Doripes ressemblent assez aux Plagusies par Ja forme générale de leur corps, maïs s’en éloignent par Ja position des verges, la structure de l'appareil buccal, et plusieurs autres caractères qui les rap- prochent des Orythies, des Calappes, etc., et qui nous ont porté à les ranger dans la famille des Oxystômes, oùelles constituent le type d’une tribu particulière caractérisée par la grandeur des an- tennes externes, la petitesse et la disposition anor- male des pattes postérieures, la forme circulaire du plastron sternal, etc. Le caractère le plus re- marquable des Doripes consiste dans la disposition des ouvertures afférentes des cavités branchiales, qui sont formées par une grande échancrure de la région ptérygostomienne delaicarapace, et séparées de la base des pattes antérieures par un prolonge- ment de celte région, tandis que chez les autres Doripiens, et même chez tous les autres crustacés, les ouvertures, ainsi placées, sont bornées en ar- rière p 1la base des pattes antérieures. E.] ESPÈCES. 1° Doripe laineuse. Doripe lanata. D. Leslà lrigoné, utroque latere unidentatä; fronte qua- dridentatä; pedibus hirsutis. (1) Cette figure se rapporte à un crustacé qui ne doit même pas rester dans le genre Doripe, et qui @nstitue le type du genre Érnuse de Roux. Ce genre se distingue facilement des Doripes par le mode de conformation des ouvertures afférentes de la cavité respiraloire, lesquelles présentent ici la disposition normale. La carapace est à peu près quadrilatère; les yeuxsont portés sur des pédoncules très-longs et non rétractiles; le cadre buccalésttriangulaire, comme chez les autres Oxystomes; les pattes de la séconde et de la troisième paires sont très-longues; enfin celles des deux dernières paires sont très-courtes, insérées 419 Cancer lanatus. Lin. Planch. conch. p. 36. tab. 5. f. à, Cancer hirsulus, etc. Aldrov. Crust. 2. cap. 19. * Herbst, t. 1. pl. 11. fig. 61. * Cancer fachino. Ejusd. pl. 11. fig. 68 (le mâle). * Doripe lanata. Latr. Encycl: pl: 306. fig. 2. * Desmarest. Consid. sur les Crust. pl. 17. fig. 2. * Edw. Hise. nat. des Crust. t. 2.p. 155. Habite la Méditerranée. Test jaunätre, pubescent: 2. Doripe noduleuse. Doripe nodulosa. D. testà oblongo-ovalà, anlicè truncato-dentatà; dorso eminentiis variis, inæqualibus ; brachiis luberculis asperalis. Doripe nodulosa. Per. Mus. n°. An doripe quadridens ? Fab. Suppl. p. 36% * Cancer fiascone. Herbst. pl. 11. fig. 70. * Doripe quadridentata. Latreille. Encyc. pl:806. fig: v. * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 135. * D. nodulosa. Guérin. Iconog. Crust. pl. 13: fig. 2. * Doripe quadridentata. Edw. op, ci. t. 2. p. 156. Habite les mers Australes. Péron. Voyez Herbst. tab. XI. f. 70. 5. Doripe atropos. Doripe atropos. D. Lestä oblongo-ovatà, anticè truncatä, dorso subno- duloso ; brachiispedibusque mulicis, glabris. Doripe facchino. Mus: n°. An Inachus mascaronius? Ræœmer. Gen. Ans, t. 3r. Fev (r). i Habite... l'Océan Indien? * Cette Doripe n’est pasune espèce distincte de la précé- dente, mais seulement un individu femelle. 4. Doripe front-épineux. Doripe spinifrons. D.teslà oblongä, anticè tuberculis spinosis echinalà ; pedibus hirsulis : femoribus spinosis. Doripe fronticornis. Mus. n° Cancer barbatus: Fab. Syst. Ent. p. 460. Homola. Leach. Lat. (2). * Homolaspinifrons. Leach. Zool. Miscel. t. 2. pl. 88. * Latreille. Encyclop. pl. 277. fig. 4. * Désmarest. op. cil. pl. 17. fig. 1. “Edwards. op. cit. t. 2. p. 183. pl: 22. fig. r. Habite la Méditerranée. + Genre Cxuororte. Cymopolia. M. Roux, naturaliste distingué de Marseille, mort pendant un voyage scientifique dans l'Inde, a fait connaitre sousce nom un Crustacé très-remarqua- ble, qui semble établir un passage entre les Doripes et les Grapsoïdiens, et qui se trouve dans la Médi- terranée. Il se rapproche des premières par la forme générale du corps, la pétitesse et la disposition des ————————_—_—_—_———— au-dessus des précédentes, etterminées par un tarse très-court, crochu et subchéliforme. L'Éthuse mascarone (Cancer mascarone. Herbst. t. 1. p. 192. pl. sr. fig. 69. — Doripe calidar® Latr. Encyel. pl. 2780 fig. 4. — D. mascarona. Rœmer. loc. cit. — Ltlusa mascarone. Roux. Crust. de la Méditerranée. pl.nre — Edw. op. cit. t. 2. p. 162) est la seule espèce connue de ce genre. E. (2) Les Howorrs sont des Décapodes Anomoures qui se rap- 420 pattes postérieures ct la structure de la bouche, mais s'en distingue par la conformation des ouver- tures afférentes de la cavité respiratoire, lesquelles sont placées, comme d'ordinaire, immédiatement devant la base des pattes antérieures. La carapace de cet animal est déprimée, plus large que longue, quadrilatère et très-inégale. Te front est très-large et dentelé; les yeux se reploient dans les orbites ; les antennes externes se reploient transversalement sous le front, et les fossettes qui les logent sont sé- parées des orbites par l’article basilaire des anten- nes externes ; le second et le troisième article de ces derniers organes sont longs et cylindriques, ct supportent une tige pluriarticulée assez longue. Le cadre buccal est presque carré, mais est incomplet en avant, et les pattes-mâchoires internes parais- sent devoir dépasser les externes et se prolonger jusqu'aux fossettes antennaires. Les pattes-mà- choires externes sont beaucoup trop courtes pour clore en entier le cadre buccal; leur troisième ar- ticle est très-petit, et fortement tronqué à sa partie antérieure ct interne pour l'insertion de l’article suivant, qui est assez grand. Les pattes antérieures sont inégales et la main est petite et renflée. Les pattes des trois paires suivantes sont aplaties, et successivement de plus en plus longues; leur tarse est étroit, mais aplati et de forme un peu lancéolée. Les pattes de la cinquième paire sont presque ru- dimentaires; elles naissent au-dessus des quatriè- mes, et n’atteignent pas l'extrémité de leur troi- sième article. Le tarse de ces organes est grêle, styliforme et presque droit. Enfin, l'abdomen se recourbe en bas immédiatement derrière le bord postérieur de la carapace, et se compose de sept articles distincts dans les deux sexes. On ne connaît qu'une espèce de ce genre. La Cymopolie de Caron. Cymopolia Caronii.Roux- Crust, de la Médit, pl. 21.— Edw. op. cit.. 2.p. 159. E. Genre Carayre. Caphyra. Ce genre, établi par M4 Guérin, paraît se rappro- cher encore davantage des Grapsoïdiens par la con- formation de la bouche. Laforme générale est à peu près la même que chez les Doripes, et les pattes des deux dernières paires sont relevées sur le dos; mais il diffère des précédents en ce que la conformation de ces pattes est la même que celle des pattes de la deuxième et de la troisième paire. prochent assez des Dromies, mais s'en distinguent par leur ca- rapace quadrilatère, leurs longs pédoncules oculaires, leurs an- tennes internes non rétracliles el dépourvues de fossettes, leurs HISTOIRE DES CRUSTACÉS, On n’en connaît qu'une’espèce. Le Caphyre de Roux. Caplyra Rouxii. Guérin. Ann. des Sc, nat. t. 25. p. 286. pl. 8. À: — Edw, op. cit. €. 2. p-: 160. E° PLAGUSIE. (Plagusia®) Quatre antennes courtes: les deux intérieures sor- tant souvent par les fentes du chaperon. Les yeuxà pédicules courts , écartés , situés aux extrémitésla- térales du chaperon dans un sinus. Test aplati, presque carré, un peu rétréci en de- vant. Chaperon entaillé de deux fentes. Dix pattes : les deux antérieures plus courtes, terminées en pince. Antennæ quatuor, breves : internis duabus per fissuras clypei sœpe exsentis. Oculi remoti, pedun- culis brevibus, extremitatibus lateralibus clypei in sinu inserbi. Testa depressa, subquadrata, anticè subangus- tata : clypeo fissuris binis inciso. Pedes decem : an- ticis duobus brevioribus, chelatis. Ogservarions. Les Plagusies tiennent de très-près aux Grapses; c’est, de part et d'autre, un corps très-aplati, presque carré, émoussé ou arrondi aux angles, à test peu épais, écailleux ou granuleux;/le plus souvent dentésur les côtés, comme antérieure- ment. Mais elles en sont éminemment distinguées par leur chaperon entaillé, tandis que celui des Grapses est rabattu et entier. [Les Plagusies constituent un genre très-naturel qui doit prendre place dans la tribu des Grapsoïdiens. E.] ESPÈCES. 1. Plagusie écailleuse: Plagusia squamosa. P. testé tuberculis inæqualibus, depressis, ad interstilia ciliatis adspersä, manibus angustis. Cancer. Petiv. Gaz. tab. 75. f. r1. Bona. An cancer depressus? Fab. Suppl. p. 343. Herbst. Canc. tab. 20. f. 113. Plagusia squamosa: Latr. *“ Ejusd. Encyclop. t. 10: p. 73. * Edw. Hist. nat. des Crust. t. 2. p. 94. - Habite. probablement l'Océan Indien. 2. Plagusie sans taches. Plagusia immaculata. P. unicolor, pallidè \albida; tuberculis testæïinæqua- libus , depressis, nudis, sparsis ; pedibus angulatis, ad angulos crenulatis: s D Plagusia depressa. Mus. n° antennes externesitrès-longues, leurs pattesmâchoïiresexternes subpédiformes, etc. is : PLAQUETTES. 421 * Grapsus depressus. Latr. Hist. nat. des Crust. t. 6. p. 66. : * Plaqusia depressa. Ejusd. Encyc. t. 10. p. 147. * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 126. * Edw. His. nat. des Crust. t. 2. p. 93. Habite... la Méditerranée? * Je la crois de l'Océan indien. 5. Plagusie serripède. Plagusia serripes. P. albida rubro maculata ; pedibus compressis : femo- ribus hinc serralo-spinosis. Seba. Mus. 3. tab. 19. Ê. 21. Mus. n° Habite les mers australes. Péron. Elle est très-aplatie, ason front un peu épineux. * Cette Plagusie ne me paraît pas différer spécifiquement de la suivante. 4. Plagusie clavimane. 2lagusia clavimana. P. spadicea; teslæ dorso lituris hieroglyphicis; pedum femoribus serralo-spinosis; chelis turgidis. * Cancer platissimus. Herbst. pl. 59. fig. 3. Plaqusia elavimana. Latr. Gen. 1. p. 34. * Desmarest. Consid. sur les Crust. pl. 14. fig. 2. * Edwards, op. cit. t. 2. p.92. Habite les mers australes, Péron. Mus. n°, Elle a les pattes rayées de blanc. 5. Plagusie tuberculée. Plagusia tuberculata. P. rubro albidoque varia; lesl& punclalàä, luberculis subacervatis instructà; manibus angustis. Mus. n° Habite les mers de l'Ile-de-France. M. Mathieu. Grande et belle espèce, voisine de la Plagusie écailleuse, mais distincte. " Cette Plagusie ne me paraît pas être une espèce dis- tincte de la P. écailleuse. GRAPSE. (Grapsus.) Quatre antennes courtes, cachées sous le chape- ron. Les yeux aux angles latéraux du chaperon, à pédoncules courts. Test aplali, presque carré, souvent arrondi aux angles. Chaperon transversal, rabattu en devant, non divisé. Dix pattes ; les deux antérieures termi- nées en pince. Antennæ quatuor, breves, sub clypeo absconditæ. Oculi ad angulos laterales clypei : pedunculis bre- vibus. Testa depressa, subquadrata, ad angulos sæpè rotundala : clypeo transverso integro subtus inflexo. Pedes decem : duobus anticis chelatis. Onsenvarions. Les Grapses constituent un genre très-nalurel, très-beau et fort nombreux en espèces, parmi lesquelles il y en à qui sont agréablement et très-vivement colorées. Ils sont remarquables par leur corps aplati, leur front souvent un peu plissé, et leur chaperon entier, abaissé ou rabattu au-de- vant. Ils diffèrent des Plagusies par leur chaperon non entaillé, et parce que leur test n’est pointrétréci LE LAMARCK, T, II, en devant. Ces crustacés se tiennent, en général, sous les pierres. [Le genre Grapse a été établi par Lamarck pour recevoir une partie du genre Cancer, tel que Fabri- cius l'avait circonscrit, et a été adopté par tous ses successeurs ; mais la pluparbdes auteurs y ont rangé des espèces que nous ne croyons pas devoir y laisser. Celles auxquelles nous conservons ce nom sont pour la plupart remarquables par l’aplatissement extrême de leur corps, et ont la carapace notablement plus large que longue, et à bords minces et presque droits. Leurs paltes-mâchoires externes sont forte- ment échancrées en dedans, de facon à laisser entre elles un espace vide en forme de losange, et ont leur troisième article fortement tronqué en avant, sans crête saillante, plus court, ou à peu près de la lon- gueur du second et à peu près aussi large que long. Les tarses des pattes des quatre dernières paires sont gros et épineux. Enfin, le front est très-large et incliné, et les régions ptérygostomiennes ne sont pas réliculées , et ne sont pas creusées sous le bord latéral de la carapace, d’une gouttière horizontale ‘ en communication avec les orbites. Les Grapsoïdiens qui ne présentent pas ces caractères constituent les genres Sésarme, Pseudograpse, Cyclograpse, Nauti- lograpse et Varune. E.] ESPÈCES. 1. Grapse peint, Grapsus pictus. G. testà pedibusque rubro et albo variegatis; fronte plicis quatuor anticè dentatis; Leslæ lateribus posti- cis obliquè Striatis. Herbst. Canc. tab. 3. f. 33. Seba. Mus. 3. t. 18. f. 5. 6. Cancer grapsus. Lin. Fab. Suppl p.342. Grapsus pictus. Latr. Gen. 1. p. 33. * Paqurus maculatus. Catesby. Hist. nat. dela Caroline. t. 2. pl. 36. fig, 1. * Cangrejo de arrecife. Parra. Description dediferentes piezas de Historia natural. tab. 48. fig. 3. Grapsus piclus. Latr. Hist. nat. des Crust, t. 6. p. 69; Encycl. t. 10. p. 147, etc. * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. fig. 1. * Edwards, Atlas du Règne anim. de Cuvier. Crust, pl. 22. et Hist. nat. des Crust. t. 2. p. 86. Habite les mers de l'Amérique méridionale. 130: pl. 16. 2. Grapse ensanglanté. Grapsus cruentatus. G. albido-fulvus, maculis rubro-sanquineis variegalus ; Lestæ lateribus obliquè striatis, fronte plicis quatuor edentulis. Grapsus cruentalus. Latr, Gen. 1. p. 33. * Cancer ruricola. Degeer. Mém. pour servir à l'Hist, des Ins. t.7. p. 417. pl. 25. * Grapsus cruentatus. Desmarest, Consid. sur les Crust. p.132, * Edw. Hist. des Crust. L. à. p. 85. Habite les mers de l'Amérique méridionale, Mus. no 27 422 HISTOIRE DES CRUSTACÉS. 3. Grapse raics-blanches. Grapsus albo-lineatus. G. Lestä telragono-orbiculatäp rubr&, albo-maculalà ; fronte plicis quatuor asperis; pedibus fulvis immacu- latis. Mus, n° Habite les mers de l'Ile-de-France. M. Mathieu. Les cotés postérieurs de son test sont rayés de blanc, à raies obli- ques. * Cette espèce me paraît êtrele Grapsus strigosus de La- treille. (Voyez mon Hist. nat. des Crust. L. 2. p. 87.) 4. Grapse masqué. Grapsus personatus. G. lestä albidä, lævi, pone frontem tuberceulis granu- latä ; dorso striis transversis subobliquis ; pedibus rubro-fuscis. Mus. n° * Cancer variegatus. Fab. Suppl. p. 343. * Grapsus variegatus. Latr. Hist. nat. des Crust. t. 6. p.71. * G. personatus. Ejusd. Encyclop. t. 10. p. 147. * G. variegatus. Guérin. Iconog. Crust. pl. 6. fig. r. * Griffith. Anim. Kingd. Crust. pl. 15. fig. r. * Edw. Hist. des Crust. €. 2. p. 87. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron. Grande et belle espèce, dont les pattes seules sont fortement colorées. 5. Grapse porte-pinceau. Grapsus penicilliger. G: albido-cinereus, immaculalus ; brachiiscrassis; chelis penicillatim barbatis. Mus. n° Cuv. le Règne animal, etc. vol. 4. pl. 12. f. r. Rumph. Mus. tab. 10. f. 2. * Latreïlle. Encyclop. t. 10. p. 148. * Desm. Consid. sur les Crust. pl. 15. fig. 1. * Pseudograpsus penicilliger. Edw. op. cit. t. 2. p. 82(r). Habite l'Océan Asiatique. Etc. [La petite division générique àlaquelle nous avons donné le nom de NauriroGrArse, est extrêmement voisine des Grapses proprement dits, mais s’en dis- tingue par la forme de la carapace qui est plus lon- gue que large, et bombée en dessus; le front, au lieu d’être recourbé en bas, est avancé, lamelleux et simplement incliné ; les pattes sont courtes, etc. Je ne connais qu'une seule espèce de ce genre qui se voit dans presque tous les parages et se rencontre en haute mer, souvent flottant sur le fucus natans ou sur de grands animaux marins, c’est le : Naunizocrarse aime, Nautilograpsus minutus. (Cancellus marinus minimus quadratus. Sloane Jamaica. vol. 11. pl. 245. fig. 1. — Turtle crabe. Brown. Ja- maica. p. 421. pl. 42. fig. 1. — Cancer minutus. Fabri- cius. Ent. Syst. v. 2. p. 443. et Suppl. p. 343. — Lin- neus. Mus. Ad. Fred. 1, 8, 91; et Itin. W. Goth. tab. 3. fig. 1-2. — Herbst. t. 1. pl. 2. fig. 32. — Grapsus mi- (x) Notre genre Pseunocrapse se distingue facilement de tous les autres Grapsoïdiens par la conformation des pattes-mächoi- res externes, qui se terminent en dedans par un bord droit, et se touchent presque de facon qu'elles ne laissent pas entre nutus. Latreïlle. Hist. nat. des Crust, t. 6. p. 68. — Grapsus cinereus. Say. op. cit. p. 99. — Grapse uni. Lamarck. Galerie du Muséum. — Nautilograpsus mi- nutus. Edw. Hist. nat. des Crust. &. 2.p. 90.) Nous ne voyons aucune raison suffisante pour distinguer de cette espècele Grapsus testudinum de Roux (Crust. de la Méditerranée. pl. 6. fig. 1-6.) Le genre Sésarue (Sesarma Say) comprend, dans notre distribution méthodique des Crustacés, les Grapsoïdiens qui ont la carapace quadrilatère et très-élevée en avant ; le front très-large et brusque- ment reployé en bas; les orbites profondément échancrées au-dessous de leur angle externe et se continuant ainsi avec une gouttière horizontale creusée sous le bord latéral de la carapace ; les ré- gions plérygostomiennes granulées ou réticulées d’une manière ordinairement très-remarquable; les pattes-mâchoires disposées comme chez les Grapses, mais ayant leur troisième article plus long que le second, plus long que large, ovalaire, peu ou point tronqué antérieurement et garni sur sa face externe d’une crête oblique; enfin les tarses styliformes, garnis de duvet et presque toujours complétement dépourvus d'épines. Exemple. Sésarwe rérrAcone. Sesarma tetragona. Cancer tetragorus ? Fab. Suppl. p. 341. — C: fascicu- laris. Herbst. pl. 47. fig. 5. — Ocypode tétragone. Olivier Encyclop. t. 8. p.415. — Grapsus tetragonus. Latreïlle, Hist. nat. des Crust. t. 6. p. 71. — Sesarma tetragona. Edwards, Hist. des Crust. t. 2. p.73. Le genre Cycrocrarse (Cyclograpsus Edw.) se compose de Grapsoïdiens dont la carapace est plu- tùt ovalaire que quadrilatère, et beaucoup moins aplatie que chez les Grapses, auxquels il ressemble par la conformation des pattes-mâchoires externes, si ce n’est qu'on voit d'ordinaire une crête oblique sur le troisième article de ces organes. Presque tou- jours les orbites se continuent en dehors avec une gouttière située sous le bord latéral de la carapace, comme chez les Sésarmes, et les régions ptérygo- stomiennes sont ordinairement granulées ou même presque réticulées. Enfin les tarses sont styliformes et presque toujours complétement dépourvus d’é- pines. Exemple. Cxecocrarse Poncrué. Cyclograpsus punclalus. Edw. op. cit. t. 2. p. 78. Enfin nous avons établi le genre Varuxe (7a- ” runa Edw.) pour recevoir un Crustacé, confondu jusqu'alors avec les Grapses, mais qui se distingue de tous les autres animaux de la même famille, par elles un grand espace vide en forme de losange, comme chez les Grapses, les Sésarmes, ete: Il est aussi à noter qu'ici le corps est épais et la carapace convexe en dessus, et assez régulière ment arrondie sur les côtés. E. PLAQUETTES. 195 l'existence de pattes natatoires. Dans Ja méthode adoptée par Lamarck ce genre devrait par conséquent prendre place dans la division des Nageurs à côté des Portunes et des Matutes ; mais, par l’ensemble de l’organisation, il se rapproche tellement des Grapses, qu’on ne peut l'en éloigner sans violer les principes des classifications naturelles. Le type de ce genre est la VarRuNE LETrRÉE. Cancer litleratus. Fabr. Suppl. p. 342. Herbst. t. 3. p. 58. pl. 48. fig. 4. Grapsus litteratus. Bosc. t. 1. p. 203. #aruna lillerata. Edwards. Dict. class. d'hist. nat. t, 16. p. 5r1. et Hist, nat. des crust, t. 2. p.94. E. TOURLOUROU. (Gecarcinius.) Quatre antennes courtes; les deux intermédiaires rarement apparentes. Pédoncules des yeux courts, un peu épais, écartés à leur insertion, se logeant dans des fossettes arrondies ou elliptiques ; les yeux subterminaux. Test cordiforme, plus large et plus renflé antérieu- rement ; à chaperon oblus, rabattu. Dix pattes : les deux antérieures (erminées en pince. Antennæ quatuor, breves : inlermediis duabus rar conspicuis. Oculorum pedunculi breves, cras- siusculi, insertione distantes, in fossulis, cavis rotundatis vel elliplicis recepti : oculis sublermina- libus. Testa cordiformis anticè latior sæpèque turgi- dior : clypeo obtuso, deflexo, Pedes decem : anticis duobus chelatis. Osservarions. Les Zourlourous, séparés récem- ment des Ocypodes, en sont effectivement bien dis- tingués ; mais il ne faut pas trop particulariser les caractères de leur genre, vraiment naturel. car on le démembrerait sans utilité, et l'on en séparerail des espèces qui lui appartiennent réellement, quoi- qu'on puisse les distinguer. Ici, le chaperon, ra- battu, est toujours un peu large, plus ou moins, et c'est à ses extrémités latérales que sont situées les fossettes dans lesquelles se logent les yeux. On serait donc exposé à confondre plusieurs des espèces de ce genre avec celles des Grapses, si leur forme non ar- rondie, mais en cœur un peu renflé, ne dirigeait leur détermination. Dansles uns, les piecds-mâchoires extérieurs s’écartent et ne recouvrent pas entière- ment la bouche; dans queiques autres, que nous n’en séparons pas, ces picds-mächoires la recouvrent tout à fait. Les Z'ourlourous vont souvent à terre et respirent l'air avec leurs branchies sans inconvénient poar eux; quelques espèces même vivent habituellement sur la terre, se cachant le jour dans des terriers, et sortant le soir pour chasser ou chercher leur nour- riture. Ils vont seulement, une fois l'année, faire leur ponte à la mer, et reviennent ensuite. Ces animaux carnassiers courent très-vite, saisissent souvent le gibier tué par des chasseurs, et l’emportent dans leur terrier. Il y en a qui vivent dans des cime- tières. [Les Tourlourous proprement dits ou GÉCARGINIENS, forment une tribu très-naturelle et fort remarquable tant par leur structure que par leurs mœurs. Les cavités branchiales sont très-développées, et s’élè- vent en une voüte très-haute, ce qui donne à la carapace beaucoup de largeur , en renfle les parties latérales, et en rend la forme ovalaire; le front est presque aussi large que le cadre buccal et fortement recourbé en bas; les orbites sont ovalaires et les fos- settes antennaires transversales et presque linéaires; la conformation des paltes-mâchoires varie, mais toujours leur tigelle terminale s'insère à l'angle ex- terne du troisième article, ou est cachée sous sa face interne ; les pattes sont longués et terminées par un tarse pointu et quadrilatère ; enfin, l'abdomen du mâle atteint presque toujours la base des pattes pos- térieures et les verges prennent naissance sur le plastron sternal. On a divisé cette tribu en quatre genres, savoir. 1° Les Gécarcixs proprement dits, qui ont la tige terminale des pattes-mächoires externes insérée sur la face interne du troisième article près de son som- met, et complétement cachée sous lui, tandis que, dans les autres genres , celte tige est toujours com- plétement à découvert. 20 Les Gécarcnoïpes , chez lesquels cette tigelle s’insère dans une échancrure profonde du troisième article de ces organes. 5° Les Carnisowes , chez lesquels cette même ti- gelle s’insère à l'angle externe du troisième article. et chez lesquels la portion operculaire de ces or- ganes est fortement échancrée sur le bord interne, de facon que les deux pattes-mächoires laissent tou- jours entreelles un espace vide en formede losange, disposition qui se voit aussi dans les genres précé- dents, 4 Les Ucas, chez lesquelsIa tigelle terminale des pattes-mâchoires s'insère aussi sur l’angle externe du troisième article, mais chez lesquels le bord in- terne de la portion élargie de ces organes est droit et se joint exactement à celui du côté opposé, de facon à fermer complétement la bouche. ESPÈCES. 1. Tourlourou ruricole. Gecarcinus ruricola. G. testà lœvi rubro tinclà, turgidà ; marginibus rolun- datis; oculorum [ossulis rotundatis. Cancer ruricola. Lin. Fab»Suppl. ps 339. Ocypode tourlourou. Latr. Geu.w.p 31. Scba. Mus. 3. pl. 20. f. 5. Herbst. Cane. tab. 3. f. 86. tab. 49. F. r. * Cancer’ terrestris. Sloane. Voyagewto Madera, Ja- etc CI. pla. 49% HISTOIRE DES C * Crabe violet. Labat, Nouv. voyage aux îles d'Amérique, t JD p-172? * Black or mountain Crab. Brown: Hist. of. Jamaica, p. 123. * Cangrejos ajaes Lerrestres. Parra. op. cit. pl. 58. * Gecarcinus ruricola. Latr.Règ. anim. 1re éd. t. JL. p.17; ejusd. Encyel. t, X. p. 685. pl. 396. fig. 2. * Desmarest. op, cit. 113. pl. 192. fig. 2. * Edwards. Hist. nat. des crust. t. Il, p. 26, et Atlas du Règne anim. de Cuvier, crust. pl. 21: fig. 1. Habite l'Amérique méridionale, les Antilles. Les carpes et les tarses des pattes sont dentés en scie sur leurs angles. A: 2, Tourlourou des fanges. Gecarcinus uca. G. Leslä lavi, turgidà : lateribus marginalus ; dorso litter& H impresso; oculorum fossulis oblongis. * Uca una. Margrave. Hist. nat. Brésil. p. 184. Cañcer uca. Lin. “ Cancer uca. Lin. Syst. nat. 12° éd. t. IL. p. 1041. n0 13. * Cancer cordatus. Ejusdem loc. cit, p. 1039. n° 4, et Amæn. Acad. t.6.p. 414. Ocypode uca. at. Gen. 1. p.31. Ocypode fossor. Mus, Seba. Mus. 3. pl. 20. f. 4. Herbst. Tab. 6. f. 38. * Cangrejo ajaes terrestres. Parra. op. cit. p. pl. 58. * Ocypode cordata. Latr. Hist. nat. des crust. et insect. t. VI. p. 37. pl. 46. fig. 3 (d'après Seba.) Uca una. Latr. Encyel. méth. t. X. p. 689. pl. 260. fig. 4 (d'après Seba.) * Guérin. Iconogr. Crust. pl. 5. fig. 5. * Edwards, op. cit. t. IL. p. 22. Habite l'Amérique méridionale, aux endroïts vaseux ou fangeux des bords de la mer. Ses pattes sont velues, mais ses {arses ne sont point dentés. 164. 5. Tourlourou fluviatile. Gecancinus ftuviatilis (1). G.testà cordiformi; lateribus anticis marginalis, cre- nulalis, subtuberculatis; dorso lævi. * Cancer fluvialilis. Belon. De Aquatilibus, 1. IL. p. 372. “ Rondelet. Hist. des poissons, 2€ part. p. 153. pl. 30. fig. 2. * Crabe de rivière. Oliv. Voyage, etc. pl. 30, f. 22. * Crabe fluviatile. Bosc. t.1. p. 177. * Ocypode fluviatilis. Latr. Hist. des crust. etins. £, VI. P: 49. Potamophile. Latr. Cuv. Règne anim. 8. p. 15. * Savigny: Egypte, Crustacés, pl. 2. fig. 5. * Potamophilus edulis. Latr. Encyc. atlas. pl. 297. fig. 4. le la la (1) Le genre Taerrnuse, auquel cette espèce appartient, dif- fèré beaucoup des Gécarciniens, et établit à plusieurs égards le passage entre ces animaux el les Canccriens. La disposition des organes de la génération est la même que chez ces der- niers, ainsi que la forme des pattes-machoires; enfin la forme générale de plusieurs Thelphuses diffère peu de celles des Eri- phies; mais la structure de leur appareil respiratoire, et d’au- tres caractères que le zoologiste ne peut négliger, les éloignent de ces groupes naturels, et ne permettent pas de lesséparer des autres Catométopes Dans notre distribution méthodique des crustacés, ils formentle type d'une division particulière de cette famille que nous avons désignée sous le nom de tribu des Thel- phusiens. Le genre Boscra (Edw.) ou Porame (Latr.) appartient aussi à la u'ibu des Thelphusiens, et se distingue du précédent par RUSTACÉS. * Thelphusa fluviatilis. Latr. Encycl. méth. L. X. p. 563. pl. 13. fig. 2. ete. * Desmarest. Considérations sur les crustacés, p. 128. pl. 15. fig. 2. “ Edwards. Hist. nat. des crust. t, II. p. 12, et Atlas du Règne Anim. Crust, pl. 15. fig. 1. Mus. n° Habite les lacs et les rivières de l'Europe méridionale, de l'Italie, Tourlourou pattes-velues. Gecarcinus hirtipes. G.. Lestà cordiformi ; lateribus anticis granulatis subspi- nosis; clypeo denticulalo; pedibus hispidis. Ocypode hirtipes. Mus. n° Habite à l'Ile-de-France. M. Mathieu, et du Voyage de Péron. Il avoisine le précédent par ses rapports. (* Nous paraît être le Cardisoma Carnifex. Voyez notre Hist. des crust, t. IL. p. 25.) ocyPODE. (Ocypode.) Quatre antennes courtes : les intermédiaires ca- chées sous le test. Les yeux latéraux sur leurs pé- doncules, étant situés au-dessous de leur sommet qui quelquefois les dépasse ; les pédoncules longs, se logeant dans une fossette allongée. Test carré, un peu aplati; à chaperon étroit, ra- battu. Dix pattes : les deux antérieures terminées en pince. Antennæ quatuor, breves : intermediis sub testà absconditis. Oculi in pedunculis laterales infra illo- rum apices adnati; pedunculis longis, in canali aut fossulà& elongatà receptis ,'apicibus interdüm pro- ductis. T'esta quadrata, subdepressa ; clypeo angusto de- flexo. Pedes decem : anticis duobus chelatis. Onservarions. Les Ocypodes avoisinent beaucoup s Rhombilles par leurs rapports. On les en distin- gue néanmoins en ce que les yeux ne terminent point véritablement leurs pédoncules, mais sont latéraux et adnés, sous leur sommet, à une portion de leur longueur. Ces pédoncules sont moins grêles que dans le genre des Rhombilles, et quelquefois leur pointe dépasse l’œil. Ces crustacés forment une transition aux Tourlourous. disposition du front qui est brusquement reployé en bas et par forme des pattes-mâchoires externes, donble troisième arti= cle, au lieu d'être carré et échancré à son angle interne pour l'insertion du quatrième article, est rétréci antérieurement et porte l'article suivant au milieu de son bord antérieur. Le type de ce genre est : La Boscie DENTÉE. Cancer fluviatilis. Herbst. t. I. p. 183. pl. ro. fig. 6r. Bosc. op. cit. t. L. p.177. Thelphusa dentata. Latr. Encycl. t. X. p.564. T. serrata. Desmarest. Consid. sur les crust. p. 128 Boscia dentata. Edwards. Hist: nat. des crust. . Il, p. 15. pl. 18. fig. 14-16. Le genre Tricuonacryre de Latreïlle se compose d’un Thel- PLAQUETTES. ESPÈCES. 1. Ocypode chevalier. Ocypode ippeus. O. testà quadratä, scabrä, anticè ulrinque angulatà ; oculis penicillo terminatis. Ocypode ippeus. Oliv. Encycl. p.4ro. n° 1. Crabe cavalier. Oliv. Voy. dans l'Emp. ottom. 2. p. tab. 30. f, r. Belon. de la Nat. des poiss. liv. 2. p. 367. * Savigny. Égypte. Crust. pl. 1. fig. 1. * Desmarest. Consid, sur les crust. p. 121. * Edwards, Hist. des crust. t, 2. p. 47. Habite les côtes de Syrie, d'Égypte. Il court très-vite, de côlé, et va à terre. 2, Ocypode cératophthalme. Ocypode ceratophthal- mus. O, testà quadratà, anticè utrinque angulatà ; oculis spinà lerminalis ; manibus inæqualibus punclato granulatis. Cancer ceratophthalmus. Pall. Spicil. zool. fase. 9. p. 83. CHE re Ocypode ceralophthalma. Fab. Suppl. p.347. * Latreille. Encyclop. pl. 274. fig. 1. * Desmarest. Consid. sur les crust. p. 121. pl. 12. fig. 1. * Edwards. Hist. nat. des crust. t. 2. p. 48 et Atlas du règne anim. de Cuvier. Crust. pl. 17. fig. 1. 5. Ocypode blanc. Ocypode albicans. ©. testé quadratà, anticè sinualä; manibus tuberculatis, ad margines dentatis, oculis spinà lerminalis. Ocypodaralbicans. Bosc. Hist. nat. des crust, 1. p. 196. pl. 4. fr. * Cette espèce me paraît être la même que l’Ocxrone pes sagues. (Cancer arenarius. Catesby, Latr. Hist. ofsouth Carolina. vol. 2. pl. 35. fig. — Ocypoda quadrata Bosc. t. 1. p. 194. pl. 4. fig. 91. — Fabr. Suppl. p 547. — 0: albicans. Latr.Encye. pl. 285. fig. 1. (cop. d'après Catesby). — Ocypoda quadrata. Latr. Hist. nat. des crust. L. 6. p. 49. — O. arenaria. Say. op. cit. p. 69. — Edwards. Hist. nat. des crust. £. 2. p.44. pl. 19. fig. 15.) Habite les côtes de la Caroline. RHOMBILLE. (GonoOplax.) Quatre antennes apparentes. Les yeux terminaux, posés d’une manière droite ou oblique au bout de leurs pédoncules; ces pédoncules étant longs , rap- prochés à leur insertion, et se logcant dans une gouttière antérieure. Test carré ou rhomboïdal, déprimé, tronqué en devant; à chapéron très-petit. Dix pattes : les deux antérieures terminées en pince, phusien qui établit le passage entre lés genres précédents et la tribu des Grapsoïdiens. La carapace, presque horizontale en dessus, est beaucoup moins large que chez les Thelphuses. Le front est large, lamelleux, ét simplement incliné; les orbites sont presque circulaires; les bords latéraux de la carapace courbes. Les antennes sont disposées à peu près comme chez les Thelphuses; mais la forme des pattes-mächoiresexternes est très-différente; leur troisième article est presque triangulaire , avec son sommet dirigé en dedans, et il s'articule avec l’article 495 Antennæ quatuor, conspicuæ. Oculi terminales, ad apicem pedunculorum rectè aut obliquè insiden- tes; pedunculis longis, insertione approximatis, in canali antico receplis. Testa quadrata aut rhomboïdalis, depressa ,\an- ticè truncata ; clyÿpeo minimo. Pedes decem : anticis duobus chelatis. Osservarrons. Les Rhombilles sont un démembre- ment nouveau des Ocypodes, et s'en rapprochent effectivement. Néanmoins ils s'en distinguent : 1° parce que les yeux sont posés au sommet de pé- doncules longs, grèles , et qui atteignent les angles antérieurs et externes du test; 2° parce que leur chaperon est si petit, qu’il permet aux antennes in- termédiaires de se déployer et de se montrer. [Lamarck réunit ici deux genres très-distinets : les Goworraces où Rhombilles proprement dits, el les Gérasrmes. Ces derniers se rapprochent beaucoup des Ocypodes auxquels ils ressemblent par l’étroi- tesse de leur front, par la position verticale des antennes internes qui sont logées en grande partie dans l'angle orbitaire interne et par la conformation des palles-mâchoires externes, dont le quatrième arlicle s’insère à l’angle externe de l'article précé- dent; ils s’en distinguent par leurs pédoncules ocu- laires extrêmement grêles,.et la pelitesse de la cor- née transparente; la grandeur etl’inégalité des pattes antérieures chez le mâle, etc. Les Gonoplaces ont le front large et avancé, les antennes internes hori- zontales, et logées sous le front ; le quatrième article despattes-mâchoires externes inséré à l'angle interne du troisième article comme chezles Cancériens, etc. Ce dernier genre correspond à la seconde subdivi- sion indiquée ci-dessous par notre auteur, et doit constituer le type d’une tribu particulière qui a recu le nom de Gonoplaciens, et qui renferme les genres Macrophthalme, Cléistotome et Pseudorhombille. E:] ESPÈCES. (Pinces très-inégales.) (* Genre Gélasime.) 1. Rhombille appelant. Gonoplax vocans. G. Lestà quadratà integr&; lineis impressis dorsalibus ; brachio altero maximo : manibus lævibus. * Ciecie etc. Margrave. p. cit. op. 185. Cancer vocans? Lin. Fab. Suppl. p. 340. suivant par son angle antérieur et externe, Les pattes ont à peu près la même forme que chez les précédents. On ne con- naileucore qu'une espèce de ce genre. Le TricnopActYLE carRh, T. quadrata. Latr. Coll. du Mus. T'. fluviatilis. Ejusd. Encyclop. t. X. p. 709. D quadrata. Edw. Hist. nat. des crust 1. [f, p. 16, et Atlasdu Règne anim, Crust. pl, 15. fig, 2. E. = 19 © * Cancer vocator. Merbst. pl. 59. fig. r, et Cancer vocans minor? pl. 1. fig. 10. Ocypode vocans. Latr. Hist. nat. 6. p. 45. Degeer. Ins. 7. pl. 26. f, 12. * Ocypode vocans et O. pugilalor? Bosc. op. cit. t. 1. p- 197 et 198. * Ocypode pugilator. Say. jour. of the Acad, of Sc. of Philadelphia, vol. 1. p. 71. * Gelasimus vocans et G. pugilator. Desmarest. Consid, P: 123. * Edwards: Hist. nat. des Crust. t, 2. p.54, Habite l'Océan indien. 2. Rhombille maracoan. Gonoplax maracoani. G. teslà quadrato-rhombe&; lineis impressis dorsali- bus; brachio altero maximo : manibus granulalis, di- gilis valdè compressis. Ocypode maracoani. Latr. Hist. nat. 6. p. 46. Pison. Bras. p. 77. t. 78. Seba. Mus. 3. t. 78. f. 8. “ Gelasimamaracoani. Latreille. Encyclop.pl. 296. fig. x. * Edwards. op. cit. t. 2. p. 51. Habite l'Amérique méridionale. Etc. G. grandimanus, G: manchus, G. porreclor (es- pèces inédites). (Bras longs, presque égaux.) (* Genre Rhombille proprement dit.) 5. Rhombille anguleux. Gonoplax angulatus. G. testà rlombeä, ad angulos anticos bidentatä; mani- bus longissimis. Cancer angulatus. Fab. Suppl. p. 341. Qcypode angulata. Lat. Hist, nat. 6. p. 44. Herbst. Cane. tab. 1. f. 13. Pennant. Zool. Brit. 4. pl. 5. f. 10. *“ Gonoplax bispinosa. Leach. Malacost. Pod: Brit. pl. 13. * Latreille. Encyclop. t. 10. p. 293. pl. 273. fig. 5. * Desmarest. Consid. sur les crust. p. 225. * Edwards. op. cit. t. 2. p."6r. Habite dans la Manche, sur les côtes d'Angleterre. 4. Rhombille longimane. Gonoplax longimanus. G. lestä rhombe& lœvi; angulis anlticis unispinosis ; brachiis longissimis. Cancer rhomboides. Linn. Fab. Suppl. p. 341. Herbst. tab. 1. f. 12. (“et tab.45. fig. 5.) Ocypode longimana. Latr. Hist. nat. 6. pl. 45.f. 3. * G. bispinosa. Latr. Encyclop. t. 10. p. 293. pl. 272. fig. 2. * Gonoplax rhomboides. Desm. p. 125, pl. 13. fig. 2. * Risso. Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. 5. p. 13. * Roux. Crust. de la Méditer. pl. 9. * Edwards. op. cit. t. 2. p. 62. Habite la Méditerranée. Etc. [Parmi les Crustacés fossiles que M. Desmarest rapporte avec doute augenre Gonoplace, il en est un qui se rapproche des espèces récentes par la forme du front, et qui pourrait bien appartenir au même groupe ; mais sa carapace est carrée, au lieu d’être trapézoïdale, et les bords latéraux en sontar- qués. C’est le Gonopzax 1NGERTA (Desm. Crust. foss. p: 104, pl. 8, fig. 9). E.] HISTOIRE DES CAUSTACÉS. Le genre MacrornrnaLme a été établi par Latreille pour recevoir quelques Crustacés qui ont le port des Gonoplaces, mais qui s’en distinguent par la forme des pattes-mächoires, et surtout par la lon- gueur des pédoncules oculaires. Leur carapace est rhomboïdale et très-large. Le front est recourbé en bas, très-étroit et assez semblable à celui des Ocy- podes; il n'occupe qu'environ le cinquième du dia- mètre transversäl de la carapace et ne recouvre pas complétement la portion basilaire des pédoncules oculaires; ceux-ci sont très-longs, gréles et termi- nés par une cornée ovalaire et très-petite. Les or- bites ont Ja forme d’une rainure {transversale creusée sousle bord antérieur de la carapace et dirigée obli=. quement en haut; en dedans, leur bord inférieur est beaucoup plus saillant que leur bord supérieur, mais manque au-dessous de l'angle externe, de fa- con que dans ce point leur cavité n’est pas close. Les pâttes-mâchoires externes ne se rencontrent pas tout à fait; leur deuxième article est très-large, et le troisième, beaucoup moins grand, surtout en avant, porte à l’angle externe de son bord antérieur la tigelle terminale. Le plastron sternal est à peu près de la même forme que chez les Gonoplaces, mais beaucoup plus large, et, chez le mâle, au lieu de présenter des goultières transversales pour loger les verges qui, chez ces derniers, sortent par la base des pattes postérieures, il est lui-même perforé très-loin du bord pour livrer directement passage à ces appendicesterminaux des conduits spermatiques. Quant à la disposition des pattes, elle est à peu près Ja même que chez les Gonoplaces. Le type de ce genre est le : MacrornrHALmETRANSvERSsAL. Gonoplax transversus.Latr. Encyc. méth. atlas. pl. 207. fig. 2. et Nouv. Dict. d'Hist. nat. 2e édit. Desm. op. cit. p. 125. Edwards. Hist. nat. des crust. t. 2.p.64.et Atlas du Règne animal de Cuvier. Crust. pl. 16. fig. 2. La plupart des Gonoplaciens fossiles décrits par M. Desmarest nous paraissent devoir se rapporter à ce genre plutôt qu’à celui des Gonoplaces, car la forme de leur front et même celle de la carapace en général est tout à fait celle des Macrophthalmes , et diffère notablement de celle de ces derniers. Tels sont : Le Macrornrmarwe inctsé. (Cancer lapidescens. Rumph. Rarit-Kamer. tab. 60. fig. » et 2: — Knorr. Monum. du Déluge. L. 1. pl. 16. A. B. — Gonoplax incisa. Desma- rest. Crust. fossiles. p. r00. pl. 9. fig. 5 et 6. — Ma- crophthalmus incisus. Edw. Hist. des crust. €. 2. p. 66. Le MACROPnTHALME ÉCHANCRÉ (Gonoplax emarginalæ. Desmarest. op. cit. p. 1or1.mpl. 9. fig. 7 et 8. — Ma- crophthalmus emarginalus. Edw. op. cit: t. 2. p. 65.) Le Macropmruasue De Larreicre. (Gonoplax Latreilli. Desmar. op. cit. p. 99. pl. 9. fig. 1-4. — Macrophth. Latreillii, Edw. loc. cit.) NAGEURS. Le genre Czérsroroue de M. Dehaan se compose de Crustacés très-voisins des Macrophthalmes, mais qui ont le front très-large et peu incliné, les pédon- cules oculaires gros et de longueur médiocre et les pattes antérieures courtes dans les deux sexes. (Voyez Fauna japonica de Siebold, 1re livraison des Crustacés par M. Dehaan; et notre Hlist. nat. des Crust. {. 2, p. 67.) Notre genre PseuvornomeiLue tient le milieu entre les Crabes et les Gonoplaces. En effet, la forme de la carapace se rapproche de celle des Panopés et de quelques autres Cancériens, car elle est légèrement arquée en avant, et entre les orbites et les bords latéraux il existe une portion assez considérable de son contour qui se recourbe en arrière à la manière du bord latéro-antérieur de la carapace des Cyclo- métopes; mais cependant sa forme générale est celle d’un rhombe, et son bord postérieur occupe plus du tiers de son diamètre. Le corps est très-épais et très-élevé antérieurement. Le front est presque ho- rizontal et divisé en deux lobes tronqués très-larges. Les yeux, les antennes, l’épistome et les pattes-mà- choires externes présentent la même disposition que chez les Crabes. Le plastron sternal est beau- coup plus large que long et assez fortement courbé d'avant en arrière ; à sa partie postérieure, qui est très-large, on remarque de chaque côté, chez le mâle, un canal d’un calibre assez grand , qui loge les verges dont l’origine se voil à la base des pattes postérieures. Enfin les pattes antérieures sont très- fortes et très-longues chez le mâle; et les suivantes re présentent rien de remarquable. Ce genre ne renferme encore qu’une seule espèce. Le Pseunornowmirce quanrinenré. P. quadridentata. Edw. Hist. nat. des crust. t. 2. p. 59. Melia quadri- dentata. Latr. Encyclop®t. 10. p. 706. E. —— 0 — LES NAGEURS. Des pattes natatoires, c’est-à-dire terminées par une lame propre à la natation (1). Les crustacés nageurs, parmi les brachyures, sont très-voisins des Cancérides par leurs rapports, mais ils s’en distinguent parce qu’ils ont des pattes pro- (x) L'existence d'un tarse lamelleux aux pattes de la dernière paire dont la forme esl par conséquent natatoire, a été consi- dérée par Latreille aussi bien que par Lamarck comme caracté- ristique d'une grande famille naturelle, mais n’a pas la valeur que ces zoologistes y attachaient, eL se retrouve dans plusieurs types d'organisation très-différents; ainsi les pattes postérieures sont nalatoires dans deux génres nouveaux, très-voisins des Corystes, et dans un Grapsoïdien, dont j'ai formé le genre Va- rune. D'un autre côté les Matutes et les Orithyes réunies ici aux Portunes et aux Podophthalmes, s'en éloignent beaucoup et se rapprochent des Hépates et des Mursies, etc. Nous re- 427 pres à la natation; aussi ne se rencontrent-ils pas constamment près des rivages et se tiennent-ils au large dans les mers. La plupart de ces crustacés ont le corps court, large, arqué antérieurement el sou vent épineux sur les côtés. Outre leurs bras anté- rieurs terminés en pince, les uns n’ont que leur dernière paire de pattes qui soit propre à nager, tan- dis que les autres ont toutes leurs pattes terminées par une lame natatoire. Nous rapportons à celte di- vision, avec M. Latreille, les quatre genres qui sui- vent, savoir : les Podophthalmes, les Portunes, les Orithyes , les Matutes. “ PODOPHTHALME. (Podophthalmus.) Quatre antennes inégales, articulées, simples : les deux intérieures pliées. Pédicules des yeux très- longs , très-rapprochés à leur insertion , s'étendant jusqu'aux angles latéraux du bord antérieur , et se logeant dans une gouttière frontale. Test court, transverse, déprimé, biépineux de chaque côté : l'épine supérieure très-grande. Bord antérieur arqué , entier, ayant au milieu un chape- ron étroit, rabattu, terminé par deux branches ou lobes ouverts. Dix pattes : les deux supérieures ter- minées en pince, et les deux postérieures par une lame ovale. Antennæ quatuor, inæquales, articulatæ , sim- plices : internis duabus plicatis. Oculorum pedun- culi longissimi, insertione proximi, « medio mar- ginis antici ad angulos laterales ejusdem usque producti, ac in canali antico recepti. Testa brevis, transversa, depressa, utroque latere bispinosa ; spiné superiore maximä. Margo anticus arcuatus integer; medio clypeo angusto, deflexo, lobis duobus patentibus terminato. Pedes decem : duobus anticis chelatis; posticis duobus lamell& ovatà terminatis. Onservarrons. Les Podophthalmes ne sont que des Ocypodes ou plutôt que des Rhombilles exagérés, el tiennent davantage à ces crustacés qu'aux Por- tunes, quoiqu'ils soient nageurs. Ainsi, c’est à tort qu'on a dit, qu’à l'exception des yeux , il n’y a pas de parties, dans les Podophthalmes, qui diffèrent essentiellement de celles des Portunes (2). Le bord gardons par conséquent cette division comme n'étant pas natu> relle et comme ne devant pas être conservée ; mais les Podoph- thalmes et les Portunes de notre auteur forment, "avec quelques autres brachyures dont il ne fait pas mention ; un groupe qui noussemble très-naturel, et que nous avons désigné sous le nom de tribu des Portuniens. DA (2) Un caractère très-impôrtant, la disposition des organes extérieurs de la génération du mâle, éloigne les Podophthalmes des Ocvpodes, des Rhombilles, et de nos autres Calométopes , pour lés rapprocher des Portunes avec lesquels ils ont une très- grande analogie, E, 498 antérieur entier, le chaperon rabattu, aux angles latéraux duquel s’insèrent les pédicules des yeux, et la gouttière qui reçoit ces pédicules, ne permet- tent point cette assertion. Néanmoins, quelques rap- ports qu'ils aient avec les Rhombilles, la forme par- ticulière de leur test. et leurs pattes postérieures nalatoires, en font le type d'un genre très-dislinct , parmi les crustacés nageurs, qu'ils lient avec les der- niers genres des Plaquettes. ESPÈCE. 1. Podophthalme épineux. Podophthalmus spino- sus, Syst. des Anim. sans vert. p. 152. Podophthalmus spinosus. Latr. Gen. 1. p. 25. tab. r. et tab. a. f. 1. * Ejusd. Hist. nat. des Crust. t. 6. p. 54. pl. 46; — Règne animal, 2° éd. L. 4. p. 33. — Encyclop. méthod. pl. 308. fig. 1;etc. Portunus vigil. Fab. Suppl. p. 363. *“ Podophthalmus vigil. Leach. Zool. Mise. vol. 2. pl. 118. * Podoplthalmus spinosus. Desmarest. Consid. sur les Crust-pl. 6. fig. r. * Podophthalmus vigil. Guérin, Iconogr. du règne anim. Crust. pl. r. fig. 3. * Griffith. Anim. Kingd. Crust. pl. 12. fig. 3. * Edw. Hist. nat. des Crust. t. 1. p. 467, et Atlas du Règne anim. Crust. pl. 0. fig. 1. Habite l'Océan indien. Mus. n° + Ajoutez le Podophthalmus Defrancii. (Desmarest. Hist. nat. des Crust, foss. p. 88. pl. 5. fig. 6-5.) Espèce fossile dont on ignore le gisement. PORTUNE. (Portunus.) Quatre antennes inégales, médiocres, articulées : les extérieures sétacées, plus longues. Les yeux écartés, à pédicules courts, insérés dans des fos- seltes latérales, sous le front. Test large, déprimé, tronqué postérieurement , à bord antérieur un peu arqué, denté en scie. Dix paites : les deux antérieures terminées en pince, et les deux postérieures par une lame ovale. Antennæ quatuor, inæquales, mediocres, arlicu- latæ : externis setaceis , longioribus. Oculi remoti ; pedunculis brevibus, in fossulis lateralibus infrà frontem receptis. Testa lata, depressa , posticè truncata; margine antico subarcuato, serrato. Pedes decem : anticis duobus chelatis ; duobus ultimis lamell& ovatà ter- minatis, Orseryarions. Les Portunes constituent un genre nombreux en espèces , les unes indigènes de nos mers, et les autres exotiques. Ce sont des crustacés fort rapprochés de nos cancérides; mais qui tous sont nageurs, et s’éloignent plus aisément du rivage. Ils en sont effectivement distingués, parce qu'ils ont les deux pattes postérieures terminées par une lame HISTOIRE DES CRUSTACÉS. plate et ovale, qui leur sert à nager, et qui est fou- jours distincte de l’ongle pointu, plus ou moins plat, qui termine les autres pattes. Le bord anté- rieur du test est toujours divisé en un certain nom- bre de dents qui souvent s'étendent jusqu’au milieu des bords latéraux. Il y en a, surtout parmi les espèces exotiques, dont le test, très-court, est for- tement transversal, et dont chaque côté se termine par une pointe fort aiguë. [Latreille et Leach ont établi aux dépens du genre l'ortune de Fabricius plusieurs divisions génériques nouvelles, qui nous paraissent devoir être adoptées, et qui peuvent être caractérisées de la manière sui- vante. Legenre PorTune, ainsi circonscrit, ne renferme plus que les Portuniens à pédoncules oculaires courts, dont la suture médiane du sternum occupe les deux derniers segments de ce plastron; dont la tige mobile des antennes externes ne se compose que de deux articles pédonculaires , leur article ba- silaire étant soudé au front, et séparant compléte- ment l'orbite des fossettes antennaires ; dont le tarse des pattes de la deuxième, troisième et quatrième paire sont styliformes, et dont la carapace peu élar- gie n’est armée latéralement que de 5 ou même de 4 dents. Le genre Lupér (Zupea Leach) se distingue faci- lement par la longueur de la suture médiane du sternum , qui occupe les trois derniers segments du plastron sternal, et par l'insertion de la tige mobile des antennes externes, sur le bord de leur article basilaire, de manière à occuper l’angle interne de l'orbite et à pouvoir se reployer dans cette cavité. La carapace estaussi très-élargie et armée de9 dents latéro-antérieures. Le genre TuaLamrre (T'halamila Latreille) ressem- ble au genre Lupée par la disposition de la suture sternale, mais s'en distingue par celle de la tige mobile des antennes externes qui s’insère sur la face inférieure de l’article basilaire de ces organes sous le front et non sur le bord de l'orbite ; la carapace est aussi très-large, et armée latéralement de quatre à sept dents. Le genre PLaTYonIQuE (Platyonichus Latr.) est ca- ractérisé par une suture sternale médiane semblable à celle des Portunes, par des antennes externes composées de trois articles pédonculaires mobiles et semblables entre eux, et par la forme des tarses des deuxième, troisième et quatrième paires qui ne sont pas natatoires ; la carapace est aussi presque circulaire, et l'orbite communique avec les fosselles antennaires, l’article basilaire des antennes externes n'étant pas soudé au front. Enfin le genre Pozvmte (Po/ybius Leach) ne diffère du genre Platyonique que par la forme patatoire des tarses des pattes des quatre dernières paires. E.] NAGEURS. ESPÈCES. Quatre à six dents de chaque côté du test, au delà des yeux, la dernière étant proportionnelle aux autres. 1. Portune étrille. Portunus puber. P. testé pubescente, pone oculos utrinque quinqueden- latä ; fronte denticulatä ; manibus sulcatis; digitis apice nigris. Cancer puber. Linn. Portunus puber. Fab. Suppl. p. 365. Penn. 4. pl. 4.f. 8. Herbst. canc. tab. 7. f. 49. Portunus puber. Latr, Gen. 1. p. 27. * Leach. Malacos. Podoph. Brit. pl. 6. * Desmarest. Consid. sur les Crust. pl. 6. fig. 5. * De Blainville. Faune franc, Crust. atlas. * Edw. Hist. nat. des Crust, &. 1. p. 441. Habite les mers d'Europe. On estime sa chair. 2, Portune froncé. Portunus corrugatus. P. teslä transversè plicalo-rugosà; dentibus lateralibus utrinque quinque; frontalibus tribus oblusis, basi latis. Cancer corrugatus. Penn. Zool. brit. 4. pl. 5. f. 9. * Herbst, pl. 7. f. 50. * Portunus corrugatus. Leach. Malac. brit. pl. 7. f. r. et 2. * Portunus puber. Blainville. Faun. Franc. Atias. Crust. pl. sans numéro. fig. 1. * Edw. op. cit. t, 1. p.443. Habite les mers d'Europe. Mus. n°. Il est très-différent de celui qui précède. 5. Portune dépurateur. Portunus depurator. P. lestà lœvi, utrinque quinquedentatä; dentibus fron- talibus acutis; manibus anqulalis subcompressis. Cancer depurator. Linn. Portunus depurator. Fab. Latr. Gen. 1. p. 26. Penn. Zool. brit. 4. pl. 2. f. 6 (*A.) * Deux espèces de Portuniens ont élé confondus sous ce nom : L'une est le Ponruxe pussé, Portunus plicatus. Risso Crust. de Nice. P. depuralor. Leach. Malac. p. 9. f. 7. Latr. Encycl. t. 10.p. 193. Edw. op. cit. p. 442. L'autre est le Prarvoxique varirève. Platyonichus latipes. Cancer latipes. Penn. t. 4. pl. r. f. 1. Herbst. pl. 21.F, 126. Portunus variegatus. Leach. Malac. pl. 4. Desmarest. Consid. sur les Crust, pl. 4. f. 2. Platyyonichus depurator. Latr. Encyel. t. 10. p. 151. Platyonichus latipes. Edw. op. cit. t. v. p.436. Habite l'Océan d'Europe. * Le Portunus marmoreus de M. Leach (Malac. pl. 8. Encycl. pl. 304) ne parait être qu’une variété de l’es- pèce précédente. 4. Portune doigts-rouges. Portunus erythrodac- lylus. P. teslæ dentlibus frontalibus octo acutis; lateralibus utrinque quinque (* inæqualibus); manibus aculeatis; digilis rubris, nigro tinctis. P. erythrodactylus, Péron. 429 * Thalamita erythrodactyla. Edw. op. cit. t. 1. p. 464. Habite les mers australes, Mus. n° Il avoisine le P. Aolo- sericeus. Fab.; mais il en est distinct. Etc. Neuf dents de chaque côté du test, au delà des yeux, la dernière , non proportionnelle, élant prolongée en épine. 5. Portune pélagique. Portunus pelagicus. P. testé utrinque novemdentalà ;rugis variis,appressis, margine denticulalis ; manibus prismaticis : angulis granulatis. Cancer pelagicus? Lin. Portunus pelagicus? Fab. Suppl. p. 367. Latr. Gen. 1.p. 26. Rumph, Mus. tab. 7. fg. R. * Forskael. Descrip. anim. p. 89. * Cancer retieulatus. Merbst. pl. 50. et Caneer cedo- nulli. Ejusdem. pl. 39. * Lupa pelagica. Leach. Edinb. Encycl. art. Crustaceo- logy. : * Savigny. Descript. de l'Égypte. Crust. pl. 3. f. 7. * Desmarest. Consid. sur les Crust, p. 98. pl. 8. f. 2. * Edw. op. cit. t. s. p. 450. Habite l'Océan, surtout celui de l'Inde. 6. Portune cedo-nulli. Portunus cedo-nulli. P. Lestä rubente, maculis undatis albis variegatà, pune- Lis elevatis adspersä, utrinque novemdentalä; mani- bus prismaticis, nudis. Mus. n° Herbst. Canc. tab. 39. Habite l'Océan austral. * Ne me parait pas différer spécifiquement du Portune pélagique. 7. Portune crible. Porlunus cribrarius. P. tesl& utrinque novemdental&, lœvissimä, rubente, maculis minimis albis cribrat@ ; brachiorum maculis majoribus. * Lupa cribraria. Edw. op. cit.t, 1. p. 452. pl. 18.f.1. Mus. n° Habite les mers du Brésil. M. Lalande. Espèce jolie, fort remarquable. Ses dents frontales sont petites, ses pattes ciliées, ses mains muliques, subanguleuses. 8. Portune sanguinolent. Portunus sanguinolentus. P. testà lœævi sanquineo albidoque tinctä, utrinque no- vemdentalä; brachiis lividis : manibus angulatis læ- vibus. An portunus sanguinolentus ? Fab. Suppl. p. 367: * Herbst. €. 1. p.161. pl. 8. f. 56 et 57. . * Latr. Encycl. t. 10. p. 190. * Lupea sanquinolenta. Edw. op. cit. t, 1. p. 45r, et Atlas du Règne anim. Crust, pl. 10. fig. 1. Habite l'Océan du Brésil. M. Lalande. 9. Portune rouge. Portunus ruber. P. testé subrubré&, albido-punctulatä; dentibus utrinque novem inæqualibus : postico mediocri; manibus acu- leatis; digitis apice nigris. * Ciri apoa. Marggraf. Hist, rerum nat. Bras. p. 183. * Lupa rubra. Edw. op. cit. t. 1. p. 454. Mus. n°, Habite l'Océan du Brésil. M. Lalande. Etc. Ajoutezles P, defesor, forceps (" Herbst. pl. 12. fg. 1. 450 Lupaforceps. Leach, Zool. misc. t. 1. pl. 54. Desma- rest, Consid. sur les Crust. p. 99. Edw. t. 1.456. etc. de Fabricius.) * Voyez pour les autres espèces de Portuniens le premier volume de notre Hist, des Crustacés, et les Crustacés de la l'aura japonica, par M. Dehaan. ORITHYE. (Orithya.) Quatre antennes courtes , articulées , apparentes. Les yeux écartés, à pédoncules coniqués. Test ovale, un peu plus long que large, presque tronqué antérieurement, muriqué sur le front et sur les côtés. Dix pattes : les deux antérieures ter- minées en pince, et les deux dernières par une lame ovale. Antennæ quatuor breves, articulatæ , distinctæ. Oculi remoti; pedunculis conicis. Testa ovata, longitudine latitudinem paulù supe- rans, anticè subtruncata ; fronte lateribusque mu- ricatis. Pedes decem : anticis duobus chelatis ; duo- bus uwltimis lamellà ovaté terminatis. OservaTIONS. Par sa forme, le test de l’Orithye semble tenir de celui des Leucosies ou des Doripes ; mais il est moins aplati que dans ces derniers, et n’a point de pattes dorsales. Au reste, c’est un crustacé nageur, ayant, comme les Portunes, les deux pattes postérieures natatoires. [Les Orithyes nous paraissent devoir prendre place entre les genres Matute et Mursie, dans la tribu des Calappiens , famille des Oxystomes. E.] ESPÈCE. 1. Orithye mamelonnée. Orythia mamillaris. Orithya mamillaris. Fab. Suppl. p. 363. Latr. Gen. tr. p. 42. etHist. nat. 6. p. 130. pl. 5o. f. 8. Herbst. Canc.t. 18. f. or. * Latr. Encycl. t. 8. p. 537. pl. 306. fig. 4; Règne anim. etc. * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 143. pl. 19. f 1. * Guérin, Iconog. du Règne anim. Crust. pl. 1. f. 2. * Griffith. Anim. Kingd. Crust. pl. 12. fig. 2. * Edw. Règne anim. de Cuvier, Crust. pl. 8. f. 1. et Hist. nat. des Crust. t. 2. p.112. Habite les mers de la Chine. Mus. n° MATUTE. (Matuta.) Quatre antennes courtes : les deux extérieures peu apparentes ; les intermédiaires pliées, palpifor- mes , à dernier article bifide. Les yeux séparés par la saillie trilobée du front; à pédicules courts, sub- coniques. Test suborbiculaire, déprimé, denté sur les côtés antérieurs, ayant une forte épine de chaque côté. HISTOIRE DES CRUSTACÉS. Dix pattes : les deux antérieures terminées en pince, et toutes les autres par des lames. Antennæ quatuor breves : externis parm conspi- cuis; tntermediis plicalis, palpiformibus ; ultimo articulo bifido. Oculi frontis productione trilobatä separali; pedunculis brevibus subconicis. Testa suborbicularis, depressa, lateribus anticis dentata ; spina valida utroque latere. Pedes decem : anticis duobus chelatis ; aliis omnibus lamell& ter- mainatis. Orservarions. Les Matutes ne sont pas très-éloi- gnées des Portunes par leurs rapports, quoique leur test soit plus orbiculaire , et ces crustacés semblent plus nageurs, puisque, à l'exception de leurs bras, toutes leurs pattes sont terminées par des lames. Ces lames, néanmoins, sont inégales ; ce sont tou- jours celles des deux dernières pattes qui sont les plus larges et les plus arrondies. [La conformation de la bouche estessentiellement la même que chez les Hépates et les Leucosies , et c’est dans la famille des Oxystomes que ces crusta- cés nous paraissent devoir être rangés. E.] ESPÈCES. 1. Matute vainqueur. Matuta victor. M. test punctat&, posticè non striatà. (a) Punctis testæ sparsis. Matula victor. Gen. 1: Latr. p. 42. Matuta victor. Fab. Suppl. p. 369. Rumph. Mus. tab. 7. fig. 8. « Cancer lunaris. Herbst. t. 1.p. 140. pl. 6. f. 44. * Matula victor. Latr. Encycl. pl. 273. f. 3 et 4? (d’après Seba.) ÿ * M. Lesueurii. Leach. Zool. Miscel. €. 3. p. 14. * M. victor. Desmarest. op. cit. p. 101. pl. 7. f. 2. * Edw. Atlas du Règne anim. de Cuvier, 3° éd. Crust. pl. 7. fr. et Hist. nat. des Crust. t. 2. p. 115. (6) Far. Testæ punclis reticulatim dispositis. Matuta lunaris. Mus. n° * Herbst. pl. 48. fig. 6. * Leach. Zool. Miscel. t.3. pl. 127. fig. 3. * M. Planipes. Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 102. * M. Peronïü. Guérin. Iconogr. Crust. pl. 1. fig. 4. * Edwards. Hist. des Crust. t. 2. p. 114. Habite l'Océan indien. La variété (b) à l'Ile-de-France. M. Mathieu. 9, Matute striée. Matuta planipes. M. testé posticè strial&. Matuta planipes. Fab. Suppl. p. 389. Habite l'Océan indien. ——op——— LES CANCÉRIDES. Toutes les pattes onguiculées ; le test arqué anté- rieurement. Cette division est la dernière des Brachyures et celle qui termine la classe des Crustacés. Elle em- CANCÉRIDES. brasse la section des Arquées deM. Latreille et quel- ques autres genres les plus analogues aux Crabes, qui en font également partie. Les Cancérides sont littorales, ne nagent point, et ont leur test arqué antérieurement. Il est en gé- néral évasé en devant, rétréci et tronqué en arrière. Dans les uns, les pieds-mâchoires extérieurs recou- vrent loute la bouche; ils s’écartent dans quelques autres et ne la recouvrent pas. Quoique l’on ait dis- tingué, parmi ces Crustacés, quelques genres que nous n'avons pas adoptés, parce que leurs carac- tères ne nous sont pas assez connus, el que nous tenons beaucoup à ne pas trop multiplier les genres sans une vérilable nécessité, nous nous bornons à présenter ici les cinq genres suivants, savoir : Dro- mie, OEthre, Calappe, Hépate et Crabe. DROMIE. (Dromia.) . Quatre antennes : deux extérieures sétacées, plus longues ; deux intermédiaires à sommet bifide. Les yeux à pédoncules courts. Test ovale-arrondi, bombé, velu ou hérissé. Dix pattes onguiculées : les deux antérieures terminées en pince : les quatre postérieures relevées sur le dos , ayant un double crochet, et prenantes. Antennœæ quatuor : externis setaceis longioribus ; intermediis apice bifidis. Oculi pedunculis brevi- bus. Testa ovato-rotundata, valdè convexa, villosa aut hirla. Pedes decemunguiculati : anticis duobus ma- gnis chelatis ; posticis quatuor dorsalibus biunqui- culalis prehensilibus. : Osservarrons. Quoiqueles Dromies aient des pattes postérieures dorsales, relevées et prenantes, comme les Doripes et quelques autres, elles nous paraissent néanmoins appartenir à la division des Cancérides. Leur corps est convexe ou bombé, velu, plus large et arqué antérieurement, et leurs pattes dorsales leur servent à saisir, soit des Alcyons, soit des val- ves de coquilles ou d’autres corps, dont elles se cou- vrent, et qu'elles transportent avec elles, pour se cacher à leurs ennemis. Les doigts de leurs pinces ont, à leur faceinterne, des dents qui s’engrènent. Les femelles ont sous la queue des lanières longues et ciliées d’un côté, [La conformation des organes de la génération, des branchies, du thorax, des antennes, etc., ne per- met pas de laisser les Dromies parmi les Cancérides ni même dans la division des Brachyures ; dans une classification naturelle , elles doivent prendre place à côté des Homoles et nous les rangeons dans la sec- tion des Anomoures. Dans le jeune âge, leur abdo- men est terminé par une rageoire comme chez les Macroures, E.] ESPÈCES. 1: Dromie de Rumphe. Dromia Rumphi. D. testé subgibbé, hirt, ulrinque dentatà; brachüis pe- dibusque enodibus. Caucer dromia. Linn. Dromia Rumphii. Fab: Suppl. p. 359. Dromia Rumphii. Latr. 1. p.27. Herbst, t. 18. f. 103. Rumph.Mus. tab. 11. f. x. Seba. Mus. 3. t. 18. F. x. * Latr. Encyel. pl. 278. f. 7. » Edw. Hist. nat. des Crust. t. 2. p. 174. et Atlas du Règne anim. Crust. pl. 40. fig. 1. Habite l'Océan indien, et la Méditerranée. Elle se couvre souvent de l'Alcyon domuneule. C’est la plus grosse connue de ce genre. 9, Dromie très-velue. Dromia hirsulissima. D. pilis longis rufis hirsulissima; Leslä rotundal&, tur- gidä, anticè subtrilob&, utrinque quinquedentatà. Dromia hirsutissima. Mus. n° * Desmarest. Consid. sur les Crust. p.137. pl. 18. f. r. * Edw. op. cit. t. 2. p.176. Habite les mers du Cap de Bonne-Espérance. Elle a un sinus large de chaque côté, quisépare le front des bords latéraux antérieurs et qui fait paraître le test trilobé, Elle est plus bombée que la D. de Rumphe. 5. Dromic globuleuse. Dromia globosæ. D. lomento brevissimo obducta; testé globulosä : mar- ginibus deflexis. Dromia globosa. Mus. n° An cancer caput mortuum ? Linn. Habite. Etc. le D. nodipes du Mus. paraît être le D. ægagropila de Fab.; le D. fallax du Mus. est une petite espèce qui vient de l'Ile de France; enfin le faux Bernard-l'Ermite de Nicolson, Hist. nat. de Saint-Domingue, p. 338. pl: 6. f. 3. et 4, est une espèce nouvelle, à test submembra- neux qui se couyre d’une valve de coquille. [Notre genre Droite se rapproche beaucoup des Dromies, et se compose d’un Crustacé fossile de l’argile tertiaire de l’ile de Sheppy , qui a la ca- rapace plus carrée que les Dromies et les régions branchiales divisées en deux par un sillon transver- sal. Le genre Dyxamève (Dynamena) de Latreille est extrêmement voisin des Dromies, mais s’en distin- gue facilement en ce que les pattes de la quatrième paire sont semblables aux précédentes, et que celles de la cinquième paire seules sont pelites et relevées sur les côtés du corps. On n’en connait qu’une espèce : Le Dynamène mspine. Desmarest. Consid. sur les Crust. p- 193. pl. 18. f. 2. Latr. Règne anim. 2° édit. t, 4. p. 69. Guérin. Iconogr. Crust. pl. 14. f."2. Edw. Hist. nat. des Crust. £. 2. p. 180, et Atlas du Règne anim. de Cuvier. Crust, pl. 40.f, 2. Nous avons donné le nom générique d'OcxpRomITE 452 à un petit Crustacé fossile du terrain jurassique, trouvé aux environs de Verdun par M. Moreau. Ce Crustacé appartient à la tribu des Dromiens , et pa- rait se rapprocher des Dynamènes plus que de tous les autres Décapodes, mais s’en distingue par quel- ques particularités dans la disposition des régions de la carapace, des orbites, etc. E.] ŒTHRE. (OEthra.) Antennes. les yeux séparés par la saillie du front et à pédicules courts, comme dans les Calappes. Le second article des palpes extérieures presque carré, Test aplati, clypéiforme, transversal, noueux ou très-raboteux sur le dos. Les deux pattes antérieures se terminant en pince, à mains comprimées et en crête ; les autres courtes se retirant sous le test dans le repos. Antennæ.…. oculi pedunculis brevibus, eminentià frontali separati ut in Calappis. Palporum externo- rum articulus secundus subquadratus. Testa planulata, clypeiformis , transversa ; dorso nodoso, scaberrimo. Pedes duo antict chelati : ma- nibus compressis, cristatis; ali posteriores breves , in quiete, sub testé replicati. OgseRYATIONS. Quoique je ne connaisse qu’une espèce de ce genre, que M. Leach a établi, sa forme est trop particulière, pour ne pas la distinguer des Calappes. Le test, au moins dans cette espèce, n’est plus trigone, ni bombe ; il est aplati , sans abaisse- ment d'aucun bord, et semble un bouclier en ellipse transverse, à bords latéraux arrondis, libres, rele- vés même. [Les OEthres s’éloignent beaucoup des Dromies et des Calappes par leur structure, et semblent établir le passage entre les Cancériens ordinaires et les Par- thénopiens. E.] ESPÈCE. 1. OEthre déprimé. OEthra depressa. OË. testä albà, depressà, elliptico-transversä; margini- bus lateralibus rotundatis, plicato-dentatis. Calappa depressa. Mus. n° (* Cancer polynome.) Herbst. Can. tab. 53. f. 4.5. * OEthra depressa. Desmarest. Consid. sur les Crust. p.110. pl. 10. fig. 2. * Edw. Hist. nat. des Crust. t. 1. p. 371. et Atlas du Règne anim. Crust. 38. fig. 2. * Griffith. Anim. King. Crust. pl. 1. fig. 3. (1) Ce singulier Crustacé établit le passage entre les OEthres et les Lambres, et constitue un genre particulier auquel nous HISTOIRE DES CRUSTACÉS. Habite les mers de l'Ile-de-France. M. Mathieu. Etc. Ajoutez le Parthenope formicata de Fabricius (1), et comparez avec l’espèce n° 1, le Cancer scruposus de Linné. CALAPPE. (Calappa.) Quatre antennes semblables à celles des Crabes : les deux intérieures pliées sous le chaperon, Test court, convexe, plus large postérieurement, ayant ses côtés postérieurs creusés en dessous en demi-voüte et leur bord tranchant. Dix pattes : les deux antérieures terminées en pince, à mains très- grandes, comprimées, en crête sur le dos; les autres pattes retirées, dans le repos, sous les bords posté- rieurs du test. Antennæ quatuor, antennis Cancerum similibus ; internis sub clypeo plicatis. Testa brevis, convexa, posticè latior; lateribus posticis sublus excavatis, semi-fornicalis, margèine acutis. Pedes decem : anticis duobus chelatis; ma- nibus maxtimis, compressis, dorso crislalis; aliis infrà lalera postica in quiele contractis. Osservarions. Les Calappes constituent un genre tranché et très-distinct, par la forme de leur test et des mains qui terminentleurs bras; ils sont d’ailleurs remarquables par la manière dont ils contractent leurs parties lorsqu'ils sont dans le repos. Alors; ils appliquent leurs bras sur la face antérieure du corps, et couvrent ayec leurs larges mains, leur bouche, comme avec un bouclier ; en même temps, ils resserrent toutes leurs autres pattes sous les deux voûtes postérieures de leur test. Comme ils ont ce test assez dur, ils craignent moins leurs ennemis dans cet état de contraction. [Les Calappes nous paraissent devoir être rappro- chés des Matutes et des Orithyes, et prendre place avec ces crustacés dans la famille des Oxystomes: E:] ESPÈCES. 1. Calappe migrane. Calappa granulata. C. testà tuberculisinæqualibus dorsalibus oblusis; late- ribus posticis crenato-dentatis; postico margine sub- sexdentato. * Crabe Migrane. Rondelet. Poissons, 2e partie. p. 403. Cancer granulatus. Lin. Calappa granulata. Fab. Suppl. p. 346. * Herbst. t. 1. p. 200. pl. 12.f.55 et 76. Calappa granulata. Latr. Gen. 1. p. 28. * Latr. Hist. nat. des Crust. et des Insectes. £. 5. p* 392. pl. 43. F. ret 2; et Règne anim. 2e édit, t. 4. p. 66. * Desmarest. op. cit. p: 109. avons donné le nom de Cryproronie (Cryptopodia). Voies notre Histoire naturelle des Crustacés, t, 1, p. 360. : CANCÉRIDES. + De Blainville. Faune francaise. Crust. pl. 3. * Edw. Hist, nat. des Crust. t. 2. p. 103 et Atlas du Règne anim. de Cuvier. Crust. pl. 38. f. 1. Habite la Méditerranée. Mus. n° 2, Calappe tuberculé. Calappa tuberculata. C. testé verrucos@, margine dentalà ; lateribus posticis abruptè prominulis. Calappa tuberculata.Fab. Suppl. 345. Herbst, Tab. 13. f. 78. * Latr. Hist. des Crust. etc. t. 5. p. 393. * Desmarest. op. cit. p. 109. pl. 10. f. 1. * Guérin. Iconogr. Crust. pl. 12. f. 2, * Edw. Hist. des Crust. t. 2. p. 106. Habite l'Océan asiatique. Mus. n° 5. Calappe marbré. Calappa marmorata. C. testà granulis minimis arenulal&, [lammis roseis pictà; lateribus posticis dentibus tribus majusculis. Calappa marmorata. Fab. Suppl. 346. Herbst. Canc. t. 40. F. 2. * C. chelis crassissimis. Catesby. op. cit. t. 2. t. 36. f..2; * Calappa flammea. Bosc. op. cit. €. 1. p. 185. * Calappa marmorata. Latr. Hist. nat. des Crust. €. 5. p. 393 et Encycl. Méthod. pl. 270. fig. 1 (copiée d’après Catesby). * Desmarest. op. cit. p. 109. * Edw. Hist. des Crust. t. 2. p. 104. Habite les mers d'Amérique, à la Trinité. M. Robin, Etc. Ajoutez le €. formicala et quelques autres. + Genre Mursie. Mursia. Les Mursies de Leach ont la plus grande analogie avec les Calappes, maisrs’en distinguent facilement par la forme de leur carapace, qui est presque cir- culaire, ét ne se prolonge pas en manière de bou- clier au-dessus des pattes ambulatoires ; sa surface supérieure est bombée et inégale, et vers le milieu du bord latéral se trouve une longue dent spini- forme. Le front est triangulaire, et les orbites pres- que circulaires à peu près comme chez les Calappes ; la disposition des antennes est aussi à peu près la même, ainsi que celle du cadre buccal. Les pattes antérieures ont aussi à peu près la même forme que chez ces derniers , et les mains, garnies en dessus d'une crête élevée, s'appliquent aussi contre la bouche, de facon à se cacher sous la partie anté- rieure du corps. Les pattes suivantes sont longues et de force médiocre; le tarse qui les termine est styliforme, cannelé et très-long. Enfin l'abdomen du mâle ne présente que cinq segments mobiles, On n’en connait qu'une espèce. La Munsie À caère. — M. cristimanus. Desmarest, Consid, sur les Crust. p. 108. pl.9.f. 3. Latr. Règ. anim. at éd. t, 4. p. 39. 455 Edw. Atlas du Règne anim. de Cuvier. Crust. pl. 13.f. x et 1 a, et Hist. nat. des Crust, t. 2.p. 109. + Genre PLATYMÈRE. Platymera. Nous avons établi cette nouvelle division généri- que pour un Crustacé très-remarquable qui lie entre eux les Calappes et les Mursies, d’une part, et se rapproche aussi par d’autres caractères de la tribu des Cancériens. La carapace est très-large, et assez régulièrement elliptique ; seulement de chaque côté, elle se pro- longe en une forte dent spiniforme ; ses bords latéro- postérieurs ne se prolongent pas au-dessus des pattes comme chez les Calappes. Le front est triangulaire et disposé de même que dans les genres précédents. Les orbites sontovalaires, profondes, et de grandeur médiocre; on remarque une fissure au milieu de leur bord inférieur. Les antennes internes et exter- nes sont disposées à peu près comme chez les Mur- sies. Le cadre buccal est beaucoup plus large an- térieurement que dans les autres genres de la tribu des Calappiens, et la petite portion de l'espace pré- labial qui dépasse les pattes-mâchoires externes n’est pas divisée par une cloison médiane, et n’est qu'imparfaitement recouverte par les prolongements lamelleux des pattes-mâchoires internes. Les pattes- mâchoires externes sont très-larges antérieurement; leur troisième article, de la longueur du second, se termine par un bord antérieur assez large, et pré- sente, au-dessous de son angle antérieur et interne, une grande et profonde échancrure, dans laquelle s'insère le quatrième article; ce dernier est à dé- couvert et très-grand, mais n'arrive pas au niveau de l'extrémité antérieure du troisième article; enfin l’appendice basilaire de ces organes, qui sert de valvule pour boucher les ouvertures afférentes des cavités branchiales, est lamelleux, très-grand et semi-lunaire. Le plastron sternal est ovalaire. Les pattes de la première paire ont à peu près la même forme et la même disposition que chez les Calappes, mais les mains sont plus longues et moins élevées. Les pattes suivantes sont très-longues et très-com- primées ; leur troisième article ou cuisse est remar- quablement large et presque lamelleux ; les tarses sont longs et styliformes ; les pattes de la troisième paire sont un peu plus longues que les secondes et les quatrièmes ; enfin les cinquièmes sont beaucoup plus courtes que toutes les autres. L’abdonien du mâle se compose de cinq articles distincts , dont le troisième présente en arrière une crête transversale très-forte. Le type de ce genre est : Le Prarvuène ne Gaunicnauo. — P. Gaudichaudii. Elw. Hist. nat, des Crust. t. 2. p. 108. E, HÉPATE. (Hepathus.) Quatre antennes semblables à celles des Crabes. Le second article des palpes extérieures pointu au sommet. Test, comme dans les Crabes, n'ayant point ses côtés postérieurs votés en dessous. Les pinces des bras comprimées et en crêtes. Antennæ quatuor, antennis Cancerum similes. DPalporum externorum arliculus secundus apice aculus. Testa ut in Canceribus ; lateribus posticis sublus mon fornicatis. Brachiorum chelæ supernè com- presso-cristatæ. Orservarrons. Les Æépates ne forment point un genre bien remarquable, et tiennent de très-près aux Crabes. Néanmoins, on les en distingue assez facilement, parce qu'ils ont les mains des deux pattes antérieures dilatées en dessus et en forme de crête, presque comme celles des Calappes; parce que le bord antérieur du test est finement dentelé ; enfin, parce que le second article de leurs pieds-mâchoires extérieurs est terminé en pointe. [Les Hépates, de même que les genres précédents, appartiennent à la famille des Oxystomes, tribu des Calappiens. E.] ESPÈCE. 1. Hépate calappoïde. Hepathus calappoides. H. testé planulaté, anticè latissim&, arcuatà, tenuissimè denticulatä; pedibus fasciatis. Calappa angustata. Fab. Suppl. p. 347. Cancer princeps. Herbst. Canc. t. 38. f. 2. Hepalhus fasciatus. Latr. Gen. 1. p. 29. * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 107. pl, 9. Ê. 2. “ Edw. Atlas du Règne anim. de Cuvier, Crust. pl. 15. f. 2 et Hist. nat. des Crust. t. 2. p. 117. Habite l'Océan des Antilles. Canc. calappoides. Mus. n° Etc. CRABE. (Cancer.) Quatre antennes petites : les extérieures sétacées, insérées près du coin interne de la fossette des yeux; les intermédiaires pliées, reçues dans des fossettes sous le front. Second article des palpes extérieures presque carré, avec une échancrure à l'angle interne de son sommet. Test court, transverse, planiuscule, se rétrécis- sant postérieurement, à bord antérieur arqué. Dix paites onguiculées : les deux antérieures plus gran- des, terminées en pince. Antennœæ quatuor, parvulæ : externis setaceis, oculorum propè canthum internum insertis ; inler- mediis complicalis, in foveolis sub fronte receptis. HISTOIRE DES CRUSTACÉS. Palporum externorum articulus secundus subqua- dratus, apice interno emarginatus. Testa brevis, transversa, planiuscula, posticè an- gustata ; antico margine arcualo. Pedes decem un- guiculati : anticis duobus majoribus chelatis. Onsenvarions. Le genre des Crabes, malgré les ré- ductions qu'on lui a fait subir, est encore un des plus beaux et des plus nombreux en espèces, parmi les crustacés; il est, dans notre méthode, celui qui termine les aomobranches brachyures, et par suite la classe même. Linné, en traçant sa magnifique esquisse d’un Systema naturæ, ne put indiquer que des masses principales, et son grand génie fit en cela tout ce qu’on en pouvait attendre, Son genre Cancer embrassa donc tous nos crustacés Lomobran- ches, et une grande partie des hétérobranches. Par la suite, à mesure que l’on fit des études plus par- ticulières de ces masses, on sentit la nécessité de multiplier les divisions et les genres, en sorte que celui des Crabes a été successivement réduit. Ce genre, tel que nous le présentons ici, est à peu près le même quecelui qu'a institué M. Latreille, et nous croyons qu'il est convenable maintenant de le con- server sans le réduire davantage. Là, comme ail- leurs, un excès serait un tort, et nuisible à la science. Les Crabes sont des crustacés marins, ayant une sorte de ressemblance ayec l’Araignée, par leur forme extérieure. Ils ont la tête, le corselet et l’ab- domen confondus (1), et la réunion de ces parties se trouve couverte, enveloppée même, par une carapace dure, presque osseuse, à laquelle on donne le nom de test. Ici, ce test est court, plus large que long, arqué ou arrondi antérieurement , se rétrécissant vers sa partie postérieure. Il est déprimé en dessus, avec des bords tantôt arrondis , tantôt tranchants, et souvent dentés. Tous les Crabes vivent dans la mer, près des ri- vages, entre ou sur les rochers. Ils se trouvent or- dinairement par bandes, et aucun d'eux ne saurait nager comme les Portunes ,'etc., aucun n'ayant de pattes véritablement natatoires. Ils marchent avec agilité sur le fond de la mer, sur le sable des rivages, ou même sur les rochers, tant en avant que de côté ou à reculons. Ces animaux, ainsi que tous les autres crustacés, changent de peau ou de test une fois chaque année : c'estau printemps qu'ils se dépouillent de leurwvieille robe : on les appelle encore Crabes boursiers, eb ils se tiennent cachés dans le sabie jusqu'à ce qu'ils aient recouvré assez de consistance dans leur nou- veau vêtement, pour se garantir contre divers dan- gers. Ils sont très-voraces, mangent les animaux marins qu'ils peuvent saisir, et surlout les cadayres, autour desquels ils se réunissent en grand nombre. Les Crabes sont beaucoup plus nombreux et plus variés dans les mers des climats chauds, que dans celles des autres régions. On y en trouve qui sont d’une taille quelquelois énorme. On en mange dif- férentes espèces, mais il y en a qui ont la chair très- coriace et difficile à digérer. (1) L'abdomen est distinct du thorax et simplement reployé sous le plastron, comme chez tous les brachyures, L # CANCÉRIDES. [Depuis la publication de cet ouvrage, le nombre d'espèces appartenant au groupe des Cancériens a beaucoup augmenté, et en étudiant avec plus de soin qu'on ne l’avait fait jusqu'alors la conforma- tion de ces crustacés, on a été conduit à les subdi- viser beaucoup. Voici le résumé des caractères qui distinguent entre eux ces divers genres nouveaux, tels que nous avons proposé de les circonscrire dans notre Histoire naturelle des Crustacés. G. CANCÉRIENS ARQUÉS. Carapace beaucoup plus large que longue, arquée en avant ét tronquée en arrière; bord fronto-orbitaire étroit; point de prolongement clypéiforme au-dessus des pattes. + Troisième article des pattes-mächoires externes por- tant l'article suivant à son angle interne, ne le dépassant pas notablement, et s’appliquant exacte- ment contre le bord antérieur du cadre buccal. A. Bord inférieur de l'orbite ne se joignant pas au front et laissant sous l'angle interne de cette cavité un hiatus rempli par la portion basilaire de l’antenne externe. B. Tige mobile des antennes externes naissant de l’angle interne de l'orbite dont elle n’est sépa- rée parrien; antennes internes transversales, C. Bord antérieur du 3° article des pattes-mächoi- res externes entier. D. Premierarticle des antennes externes grand, 2 ou 3 fois aussi long que le second et se joignant au front. E. Espace prélabial sans crêtes ni gouttières notables. F. Carapace très-élevée vers le milieu; for- tement bombée dans tous les sens, très-large et en général presque ovoïde. G. Pinces point creusées en cuiller. H. Pattes courtes comprimées et gar- nies d'une crête élevée et d’une série d’épines. Tarse très-court. Cancer. HH. Pattes assez longues et cylindri- ques, sans crête ni épines en dessus; tarse grêle et allongé, Carpillus. GG. Pinces creusées en cuiller; pattes en général courtes. Zozymus. FF. Carapace peu ou point élevée au mi- lieu, presque plane transversale- ment, peu bombée d'avant en ar- rière et fortement tronquée en ar- rière. ; f. Pinces tranchantes ou arrondies. f'. Point d'hiatus au-dessous de l’angle orbitaire externe. Xanthus. ff". Un hiatusau-dessous de l'angle or- bitaire externe. Panopeus. F. Pinces élargies versle bout, arrondies et profondément creusées en cuiller. Chlorodius. EE, Espace prélabial divisé longitudinalement par deux crêtes tranchantes et obliques, à Ozius, Li 455 DD, Premier article des antennes externes petit ou médiocre ct ne se joignant pas au front; le second presque aussi long que le premier et occupant presque toute son extrémité antérieure. d, Second article des antennes externes logé dans la fossette antennaire comme le premier et alleignant à peine le front. Pseudocarcinus. dd. Second article des antennes externes logé dans le canthus orbitaire externe et dépassant le front. Pilumnus. CC. Bord antérieur du 3° article des pattes-mâchoi- res externes profondément échancré. Lagostoma. BB. Tige mobile des antennes externes naissant sous le front et complétement hors de l'orbite dont elle est séparée par un prolongement de l’article ba- silaire de ces mêmes antennes; lequel se soude au front et remplit l’hiatus orbitaire interne, &. Pinces profondément creusées en cuiller. Elisus. bb. Pinces obtuses ou pointues et jamais creusées en cuiller. Platycarcinus. AA. Bord inférieur de l'orbite se joignant au front de façon à exclure complétement de cette cavité l'antenne externe. Rupellia. “ff Troisième article des pattes-mächoires externes donnant insertion à l’article suivant par son bord interne, se prolongeant beaucoup au-devant de lui et s’avançant notablement sur l'épistome, Perimela. $$. CANCÉRILNS QUADRILATÈRES. Carapace peu ou point arquée sur lescôtés, à peine tron- quée en arrière et médiocrement large ; bord fronto- orbitairetrès-large; point de prolongement clypéiforme au-dessus des pattes. a. Bord inférieur de l'orbite se joignant au front de manière à exclure de cette cavité l'antenne ex- terne. a'. Front rabattu; bord orbitaire inférieur à peu près sur la même ligne que le front. Eriphia. a, Front horizontal ; bord orbitaire inférieur dé- passant à peine le niveau de l'épistone. Trapezia, aa. Bord inférieur de l'orbite ne se joignant pas au front et laissant un hiatus remplipar l'antenne externe. Melia. C’est aussi dans la tribu des Cancériens que nous semblent devoir prendre place les OEthres. Ils y for- ment une troisième division, celle des CANCÉRIENS CRYPTOPODES , reconnaissable aux prolongements la- téraux de la carapace au-dessus des pattes. E.] ESPÈCES. 1. Crabe tourteau. Cancer pagurus. C. testà lœviusculà, utrinque novemplicatä; manibus apice nigris. * C. manas. Rondelet,£, 2. p. 400. Cancer pagurus. Lin. * Mus. Adol, Fréd, t, 1, p.85, cc. Fab, Suppl. p. 334. Latr. Gen. 1. p. 29. Herbst. Canc. tab. 9. f. 59. Pennant. Zool. Brit. 4. Lab. 3. f. 7. * Cancer fimbriatus. Oliv. Zool. Adriat,. pl. + C. pagurus. Leach. Malac. pl. ro. * Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 108, pl. 8. f.r, * Platycarcinus pagurus (1). Edw. Hist. nat. des Crust. t. 1. p.413. Habite l'Océan d'Europe. Le front offre cinq dents entre les yeux. Ce crabe devient quelquefois fort grand. 2, Crabe ménade. Cancer mœnas. C. testé læviusculà, utrinque quinquedentatä ; fronte trilobé. Cancer mænas. Linn. Fab. Suppl. p. 384. Latr. Gen. 1. p. 30. Herbst. Cane. tab. 7. f. 46. 47. * Pennant. Brit. Zool. t. 4. pl. 2.f. 3. * Latr. Encycl, pl. 273. f. 1. * Carcinus mænas. Leach. Malac. Pod, Brit. pl. 5 (2). +* Desmarest. Consid. sur les Crust. p. * Edw. op. cit. £. r. p.434. Habite l'Océan d'Europe et la Méditerranée. Il est com- mun; moins grand que le C. tourteau et bon à manger. 5. Crabe front-épineux. Cancer spinifrons. C. Lestà lævi, utrinçue quinquedentalté : dente secundo Lertioque bifidis; fronte manibusque multispinosis. Cancer spinifrons. Fab. Suppl. p. 339. Lat. Gen. 1. p. 31. Eriphie. Lat. Herbst. Canc. tab. 11. f. 65. * Savigny. Égypte. Crust. pl. 4. fig. 7. * Briphia spinifrons. Desmarest. Consid. sur les Crust. pl. 14. fig. 1. * Edw. op. cit. p. 426. Habite l'Océan d'Europe, la Méditerranée. Ses antennes externes sont distantes des pédicules oculaires. * Cette espèce est le type du genre Ériphie qui a, par la forme générale, établi le passage entre les Crabes et les Thelphuses, 4. Crabe bronzé. Cancer œæneus. C. testé ulrinque quadrilobà, fronte obtusä; dorso rugis inæqualibus, variis curvis sculplo; manibus tubercu- lato-rugosis. Cancer æneus. Lin. Fab. Suppl. p. 335. Cancer floridus. Mus. n° Seba. Mus. 3. tab. 19. Ê. 18. * C. floridus. Herbst. pl. 3. fig. 30. etpl.ar. fig. * C. amphitrite. Ejusdem. pl. 58. fig. 1. * C.æneus. Latreïlle, Hist. nat. des crust. t. 5, p.375,etc. * Desmarest. op. cit. p. 104. =: * Quoy et Gaymard. Voyage de l'Uranie. pl. 56. fig. 1. * Zozymus æneus. Edw. op: cit. t. 1. p. 385. Habite les mers des Indes orientales. I est blanchätre ou roussâtre, quelquefois tacheté de rouge, et a son test comme ciselé sur le dos, avec deux lobes oblus au front. Ila quelques variétés assez remarquables. 12.00) (1) Ce genre établi par Latreille sous le nom de Tourreau, puis désigné par le même auteur sous le nom de Prarycarcin , diffère essentiellement des Crabes proprement dits, par la dis- position des antennes. M. Bell propose de lui conserver le nom générique de Cancer, et de désigner par un autre nom le groupe qui le porte maintenant. E. HISTOIRE DES CRUSTACÉS. $. Crabe vermoulu. Cancer vermiculatus. C.testä pedibusque rugis varüs lateribus denticulalis ; pedibus ciliatis. Cancer vermiculatus. Mus. n° * Xanthus vermiculatus. Edw. op. cit. t, 1. p. 39r. Habite. . . Comparez avec le Crabe d'Herbst. tab. 25. f, 2. Taille médiocre. 6. Crabe miliaire. Cancer miliaris. C. rubro maculatus; teslä pedibusque rugis crassis variis brevibus : granulis minimis adspersis: Cancer miliaris. Mus. n° s Bosc. Hist. nat. des crust. 1. p.179. Habite à l'Ile-de-France. M. Mathieu. Taille médiocre. x 7. Crabe denté. Cancer dentatus. C. fulvo-rubens ; Lestä dentibus utrinque inæqualibus subseplem; chelarum digitis aduncis spalulalis; pe- dibus aliis echinulalis. : Cancer dentatus. Herbst. €. 2. p. 186 : pl. zr. fig. 66. Mus. no à * Etisus dentatus. Fdwards. op. cit. &. 1. p. 41r: Habite à l'Ile-de-France. M. Mathieu. Quatre dents au front, dont les deux du milieu sont larges et tronquées. 8. Crabe livide. Cancer lividus. C. testà variegat&, lividä, utrinque quadridentatà ; dente primo secundoque obtusis; pedibus cilialis. * Xanthus lividus. Edwards. op. cit. t. 1. p. 393. Mus. n° Habite les mers de l'Ile-de-France. M. Mathieu. Front presque comme dans le précédent. 9. Crabe imprimé. Cancer impressus. C. albo luteoque varius; testà inæqualiler impressà ; utrinque lobis quatuor obtusis ; pedibus glabris: Mus. n° * Xanthus impressus. Edwards. op. cit. €, r- p. 393. Habite les mers de l’Ile-de-France. M. Mathieu. Les doigts des pinces très-noirs. 10. Crabe corallin. Cancer corallinus. C. teslä lœvi, utrinque unidentatä; fronte trilob&. Cancer corallinus. Fab. Suppl. 337. Herbst. tab. 5. f. 40. Seba. Mus. 3. t. 19. f. 2. 3. * C. maculatus. Latreille. Hist. nat. des crust. €. 6, p. * Desmarest. Consid. sur les crust. p. 104: * Carpilius corallinus. Milne Edw. op. cit. £. 1. p- 38r. Habite l'Océan Indien. Il est jaunâtre, avec une large tache rouge et de petites taches blanches. ir 41, AC Crabe maculé. Cancer maculatus. Ê. testà lœvi, utrinque unidentatä; dorso maculis san- guineis rotundis; fronte trilobä. Cancer maculatus. Lin. Fab. Suppl. 338: Rumph. Mus.t. 19. f. 1. Seba. Mus. 3.t. 19. F. 12. Î ZE (2) Ce crustacé qui est unique espèce appartenant au genre Cara, Careinus, de M. Leach, diffère beaucoup des Crabes, et se rapproche davantage des Portuniens. On reconnaît cette petite division générique aux caractères suiyants : tarse des pattes postérieures lamelleuse et de formelancéolée mais étroit; carapace presque aussi longue que large, et armée de chaque côté de cinq dents; front avancé. = E. 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