>- ■■■?*■■ %m **» mm " . fi *± '\- H t? » -4 Ht* l >■ >' VI .> ^*0k* &fc 01 /^ ffîKK 3B - P^lCe de l'Odéon. a. m HISTOIRE NATURELLE DES CRUSTACÉS COMPRENANT L'ANATOMIE, LA PHYSIOLOGIE ET LA. CLASSIFICATION DE CES ANIMAUX; Par M. MILNE EDWARDS, docteur es sciences et en medecine, membre de la legion d honneur, professeur d'histoire naturelle au college royal de henri iv et a l'École centrale des arts et manufactures. TOME DEUXIÈME. OUVRAGE ACCOMPAGNÉ DE PLANCHES. PARIS. LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE 2>E RORET, RUE HAUTEFEUILLE , No \Q BIS. HISTOIRE NATURELLE DES CRUSTACÉS. SUITE DE LA DEUXIÈME PARTIE. CHAPITRE IV. FAMILLE DES C ATOME TOPE S Dans cette troisième famille de la section des Dé- capodes Brachy ures , qui correspond à peu près à la division des Quadrilatères de M. Latreille, la disposition du système nerveux est la même que dans la famille des Cyclomètopes. Le tube digestif ne nous a offert rien de particulier; mais le foie, au lieu de s'étendre dans toute la largeur de la carapace et de recouvrir en grande partie les branchies ainsi que cela se voit dans les deux familles précé- dentes , n'occupe en général que la portion médiane du corps et ne s'étend que peu ou point au-dessus des cavités branchiales. Jusqu'ici nous avons toujours vu ces cavités remplies presque entièrement par les branchies , dont le nombre a toujours été de neuf de CRUSTACES, TOMn IT. 2 HISTOIRE NATURELLE chaque côte du corps , et dont sept étaient constam- ment couchées sur la voûte des flancs ; mais dans les Catomètopes il en est presque toujours autrement. Dans la plupart des cas il existe une grande distance entre la voûte de la cavité respiratoire et la face su- périeure des branchies; la membrane qui tapisse cette voûte , au lieu d'être recouverte d'une couche épider- mique lisse et épaisse , se présente souvent à nu ou couverte de végétations spongiformes ; d'autres fois elle se reploie eh dessous de manière à former une es- pèce de sac ou d'auge, servant à retenir de l'eau né- cessaire pour empêcher le dessèchement de l'appareil respiratoire lorsque l'animal reste long- temps à Fair; enfin , le nombre des branchies est quelquefois le même que chez les Oxyrhinques et les Cyclomèto- pes, mais souvent on n'en compte que cinq ou six sur la voûte des flancs, celles qui s'insèrent d'ordi- naire au-dessus des pâtes de la quatrième paire n'existant pas. Quant aux ouvertures par lesquelles l'eau pénètre dans la cavité respiratoire et en est ex- pulsée , leur disposition est exactement la même que les deux familles précédentes. Nous n'avons remar- qué rien de particulier dans la structure de X appareil génital des femelles ; mais les organes mâles présen- tent, chez ces Crustacés, une modification très- remarquable, et dont les auteurs systématiques n'ont pas fait mention. Les deux ouvertures extérieures de cet appareil , au lieu d'être percées dans l'article basi- laire des pâtes postérieures , comme chez tous les au- tres Brachyures , occupent presque toujours le plas- tron sternal (i) ; tantôt elles sont situées à une distance (l) PI. 18, fig. 6, a, b. DES CRUSTACÉS. 3 considérable du bord latéral de ce plastron , et d'autres fois elles sont formées par une échancrure profonde de ce bord lui-ruême; enfin, lorsqu'elles occupent l'article basilaire des pâtes postérieures, elles sont presque toujours appliquées contre l'extrémité d'un canal transversal qui est formé par un repli de la por- tion voisine du plastron sternal , et qui sert dégaine à la verge jusqu'au point où elle rencontre l'abdomen et se cache au-dessous de lui. Ces anomalies dans la disposition de l'organe copulateur constituent un des principaux traits caractéristiques de la famille des Catomètopes. La structure du squelette tégumentaire de ces Crustacés et leur forme générale sont également caractéristiques (i). Quelquefois leur corps est forte- ment déprimé ; mais en générai il est rema; quable par son épaisseur : la carapace est presque toujours plus .arge que longue , et assez régulièrement rhomboïdale ouovaîaire; quelquefois elle est presque circulaire , mais elle n'affecte jamais la forme triangulaire qu'on lui voit chez les Oxyrhinques, et elle n'est jamais arquée en avant et fortement rétrécie dans sa moitié postérieure comme chez les Cyclomètopes. La région stomacale est grande et ordinairement divisée posté- rieurement par un prolongement médian de la ré- gion génitale comme chez les Cyclomètopes ; les régions hépatiques , lorsqu'elles sont distinctes, sont extrêmement petites ; et les régions branchiales occu- pent presque toute la longueur du bord latéral de la carapace. Le Jront ne s'avance jamais en forme de (i) PI. i^bis, fig. 8, 9 et ii; PI. i8, fig. i, io, 14, et PI. 19, U /j HISTOIRE NATURELLE rostre; il est en général fortement recourbé en bas, et souvent tout- à-fait vertical; caractère dont nous avons tiré le nom de cette famille. A un très-petit nombre d'exceptions près, le bord fronto-orbitaire occupe presque toute la largeur de la carapace , les bords latéraux sont droits ou plus ou moins courbes , mais ne sont jamais divisés en deux portions dis- tinctes, et formant entre elles un angle , comme chez la plupart des Cyclomètopes; enfin, le bord pos- térieur de la carapace est en général très-long. Yjçsyeux sont ordinairement portés sur des pédon- cules assez longs et fort grêles (i) ; les orbites sont pres- que toujours dirigés directement en avant et en haut, et l'angle interne de ces cavités présente, en général, un hiatus qui loge une portion de la base de l'antenne externe. La disposition des antennes internes varie ; tantôt elles sont verticales ou longitudinales , tantôt transversales ; enfin les fossettes qui les logent commu- niquent quelquefois librement avec l'orbite , et ne peu- vent en être distinguées (2) ; d'autres fois elles en sont séparées, mais alors elles sont presque toujours extrê- mement étroites d'avant en arrière (3) , et , au lieu d'être séparées entre elles par une lame longitudinale , c'est ordinairement le front lui-même qui se réunit directement à Fépistome dans une étendue assez con- sidérable. Les antennes externes sont extrêmement courtes ; leur article basilaire est souvent beaucoup plus large que long, et leur tige mobile , qui est quel- quefois rudimentaire, naît en général dans l'hiatus de (1) PI. 18, fig. 10 et 11, et PL 19, fig. i3et 14. (2Ï PI. 18, fig. Il; PI. 19, fig. 14. (3) PI. 18, fig. 2 et i5, et PI. 19, fig. 2, 5, jo. DES CRUSTACÉS. 5 l'angle orbi taire interne. Uépistome est ordinairement presque linéaire, et son bord antérieur ne dépasse que peu ou point les tubercules auditifs ; disposition qui suffirait à elle seule pour faire distinguer les Ca- tomètopes'des Oxyrhinques, mais qui se remarque aussi chez les Cyclomètopes ; enfin, ce même bord antérieur de Tépistome, au lieu d'être situé à une dis- tance assez grande en arrière du bord orbi taire infé- rieur, ainsi que cela se voit chez ces derniers Crusta- cés , est presque toujours placé sur la même ligne, et se continue presque avec lui (i). Le cadre buccal est presque toujours à peu près quadrilatère , et ne s'avance jamais j usqu'au niveau de l'insertion des yeux ; il est sou- vent un peu rétréci en avant, et son bord antérieur est quelquefois un peu arqué, mais il ne se termine ja- mais en pointe, comme nous le verrons dans la famille suivante. La forme des pates-mdchoires externes est quelquefois la même que dans les Crabes (2) ; mais en général ces organes présentent une modification qui ne se rencontre pas dans la famille précédente : l'es- pèce de tige terminale formée parles derniers articles, au lieu de s'insérer à l'angle interne du troisième arti- cle de ces membres, naît du milieu du bord antérieur de ce même article (3) ou de son angle externe (4) , et quelquefois cette tigelle ne se compose que de deux pièces au lieu de trois, et se cache complètement sous la portion lamelleuse delà mâchoire(5).Enfini'appendice externe de ces pates-mâchoires est en général styli- (1) Voyez les figures 2, 5,8, 10, 11, 14, PI. 19, etc. (2) Dans le genre Thelpheuse , par exemple, PI. 18, fig. 18. (3) PL 18, fig. 16. (4) PL 18, fig. 7, 11, etc. (5) PI. 18, fig. 3. 6 HISTOIRE NATURELLE forme, et De porte pas toujours à son extrémité la pe- tite ti^elle articulée qu'on y remarque chez la plupart des Brachyures. Les autres appendices delà bouche ne présentent aucune particularité bien importante à noter. Le plastron sternal (i) est presque toujours plus large que long, et notablement rétréci dans sa moitié antérieure. Le segment qui porte les pâtes de la première paire est en général peu développé , celui qui donne attache aux pâtes postérieures est presque tou- jours très-large, et la suture qui la sépare du pénul- tième anneau est transversale et à peu près parallèle à touleslesautr.es sutures analogues. Enfin , la voûte des flancs est ordinairement presque horizontale. ï^espates antérieures varientbeaucoup ; souvent elles sont médiocres ou même petites et notablement plus courtes q le celles de la seconde paire. En général, ces dernières sont àleur tour moins longues queles pâtes de la troisième paire, et quelquefois ce sont celles de la qua- trième paire qui sont les plus longues de toutes; dans la plupart des cas, celle-ci, ou les précédentes, ont environ deux fois la longueur de la portion post-frontale de la carapace. Enfin, chez un assez grand nombre de ces Crustacés, YabdoniendumêAe estbeaucoup moinslarge à sa base (j ue la partie correspondante du thorax, de fa- çon qu'il ne recouvre pas la totalité du dernier segment sternal et ne s'étend pas jusqu'à l'origine des pâtes pos- térieures; presque toujours on y compte, chez les mâles, de même que chez les femelles, sept articles distincts. Cette famille est aussi remarquai de par les mœurs de plusieurs des animaux dont elle se compose que CD Pi 18, fig. 6. TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA DIVISION DE LA FAMILLE DES CATOMÉTOPES EN SIX TRIBUS. Famille DES ATOMÉTOPES. Verges naissant île l'article basilaire des pâtes postérieures et ne se cachant pas dans un canal transversal du sternum pour gagner abdomen qui les recouvre à leur naissance. Carapace plus on moins ovalaire; pédoncules oculaires courts, n'atteignant pas irès l'extrémité latérale de la carapace; quatrième article des pates-mâchoires externes ne s'insérant jamais à l'angle externe du à beaucoup | près et ne se cachant pas sous sa face interne. Tribu des précédent, / ^ r 11 PICLPIIEOSIEIVS. Verges naissant directe- ment du plastron sternal , ou bien traversant 1 article basilaire des pâtes posté rieures , et se cachant de suite dans un canal trans versai du sternum pour ga gner le dessous de l'abdo men. ^-.entlée sur les côtés. Secoup s pâtes postérieures. Front assez large. tes-m;ichoires externes inséré à l'angle Carapace ovalaire , notablement plus large que longue , très-arrondie et très (article de l'abdomen du màlc atteignant presque toujours la base de Pédoncules oculaires en général assez longs. Quatrième article des pa «xterne du précédent ou caché sous sa face interne. Carapace circulaire, au moins aussi longue que large. Second article de l'abdomen du mâle beaucoup i I plus è croit que la partie correspondante du plastron sternal Front presque toujours très-étroit. Pédoncules | lova aires très-courts. Quatrième article des pates-mâchoires externes s'insérant au sommet ou à l'angle externe j |du troisième article. I Front extrêmement étroit ; antennes internes ver- I ticales et logées en grande partie dans l'angle interne I I des orbites. Quatrième article des pates-mâchoires Second article de l'abdo- l inséré à l'angle externe de 1 article précédent, men du mâle plus étroit I que la portion correspon-/ Front très-large, occupant presque toujours lei dante du plastron sternal. \ tiers de la longueur du bord fronto-orbitaire. Anten- Carapace quadrilatère ou I Pédoncules oculaires près- j nés externes horizontales et logées sous le front, rhomboidale; ses bords an- / qUe toujours très-longs. f Quatrième article des pates-mdchoires externes s'in- sérant en général dans une échancrure de l'angle' (antérieur et interne du troisième article. térieurs et latéraux à peu près droits ou faiblement courbés. Tribu des GÉciRCINIENS. Tribu des PlNNOTHÉRlENS Tribu des OcYPODIENS. Trieu des GoNOPLAClENS Second article de l'abdomen du mâle presque toujours aussi large que la partie correspondante du thorax et s'étendant jusquà la base des pâtes postérieu- res. Front très-large , occupant environ la moitié du bord antérieur de la cara- pace. Pédoncules oculaires très-courts. Quatrième article des pates-mâchoires] externes s'insérant au milieu du bord antérieur ou à l'angle externe du troisième! article, mais jamais à son angle interne. Tribu des GaArsoÏDiEivs. CRUSTACES, TOME II, liage 7. DES CRUSTACÉS. 7 par leur organisation. Un certain nombre de Catomè- • topes sont complètement terrestres; d'autres vivent habituellement sur la plage et s'y creusent des ter- riers ; la plupart sont d'une agilité extrême, et il en est qui établissent leur demeure dans l'intérieur de la coquille de divers mollusques bivalves , comme nous aurons, du reste, l'occasion de le voir plus en détail par la suite. Le groupe des Catomètopes renferme plusieurs types d'organisation assez distincts pour motiver sa division en six tribus naturels qu'on peut caractériser analytiquement delà manière indiquée dans le tableau ci-joint. Les Thelphusiens et les Gonoplaciens éta- blissent le passage entre cetle famille et la précé- dente, et semblent appartenir à deux séries parallèles formées l'une par les Thelplmsiens, les Gécarciniens, les Ocypodiens et les Pinnothériens ; l'autre par les Gonoplaciens et les Grapsoïdiens : les premiers sont pour la plupart plus ou moins terrestres ; les seconds , au contraire, ne sortent que rarement delà mer. TRIBU DES THELPHEUSIENS. Les Thelpheusiens ont beaucoup d'analogie avec les Cancériens, et ils établissent évidemment un passage entre ces Crustacés et les Gécarciniens; en elïet, la forme générale de plusieurs d'entre eux diffère peu de celle des Eriphies, et la dis- position des organes de la vénération est la même que dans les deux familles précédentes ; mais la struc- ture de leur appareil respiratoire, et d'autres carac- tères que le zoologiste ne peut négliger, les éloignent de ces groupes naturels , et ne permettent pas de 8 HISTOIRE NATURELLE les séparer des Catomètopes. Ainsi , chacune des cavités branchiales occupe environ le tiers de la carapace et s'élève en voûte à une distance très-con- sidérable des branchies. Quelquefois la membrane qui la tapisse est couverte de végétations spongieuses. Les branchies sont, il est vrai, au nombre de neuf de chaque côté, savoir : deux réduites à l'état de ves- tiges et fixées aux pates-mâchoires , et sept couchées sur la voûte des flancs comme chez les Cyclomètopes ; mais leur texture est plus molle, et elles se dirigent en arrière de manière à recouvrir la presque totalité de la voûte des flancs, disposition qui ne se rencontre que dans la famille des Catomètopes. La carapace des Thelpheusiens (PI. i4 bis, fig. 9, et PL 18, fig. 14 ) est peu ou point bombée, et no- tablement plus large que longue ; son bord anté- rieur est droit et occupe environ les deux tiers de son diamètre transversal ; enfin ses bords latéraux décrivent toujours une courbure régulière et assez forte. Le front est notablement plus large que la por- tion antérieure du cadre buccal et plus ou moins recourbé en bas. Les jeux ont un pédoncule gros et court, dont la longueur n'est jamais plus du dou- ble du diamètre, et dont la face inférieure est oc- cupée par la cornée dans environ la moitié de sa longueur. Les orbites sont ovalaires et présentent toujours à leur angle interne un hiatus étroit, rem- pli par l'antenne externe (PI. 18, fig. i5 ). Les antennes internes sont horizontales , et en géné- ral presque entièrement cachées par le front qui ne laisse entre son bord inférieur et l'épistome qu'un es- pace linéaire. L'article basilaire des antennes externes pénètre dans l'hiatus qui occupe l'angle interne de DES CRUSTACES. '■ Q l'orbite , et sépare cette cavité des fossettes antennai- res ; du reste, il est peu développé, et la tige mobile qui en naît dans le même hiatus est très-petite. L'e- pistome ( fig. i5) est presque linéaire et placé sur le même niveau que le bord inférieur de l'orbite. Le cadre buccal est presque aussi large en avant qu'en arrière , et le quatrième article des pates-mâchoires externes s'insère tantôt à l'angle interne (fig. 18), tantôt au milieu du bord antérieur de l'article précé- dent (fig. 16) , et d'autrefois à son angle externe. Les pâtes antérieures sont beaucoup plus fortes et presque toujours plus longues que les suivantes; elles ne sont que peu ou point comprimées. Les pâtes de la troisième paire sont les plus longues de toutes , mais elles n'ont pas deux fois la longueur de la portion post-frontale de la carapace , et elles se terminent comme tes autres par un tarse styliforme. Le second article de Y abdomen du mâle recouvre la portion correspondante du plastron sternaldans toute sa largeur, et s'étend jusque sur l'ar- ticle basilaire des pâtes postérieures. Enfin, les ap- pendices abdominaux de la seconde paire chez le mâle sont filiformes vers le bout, et au moins aussi longs que ceux de la première paire. Les Thelpheusiens présentent des particularités de mœurs très-remarquables. Tous ceux dont les habi- tudes sont connues vivent dans l'intérieur des terres , près du bord des fleuves ou dans les forêts humides. Ils ont beaucoup d'analogie avec les Gécarciniens. On en connaît trois genres faciles à distinguer aux ca- ractères suivans : 10 HISTOIRE NATURELLE §. Troisième article des pates-mâchoires externes à peu près carré , et donnant insertion à l'article suivant par une échancrure de son angle interne. G. Thelphuse. §§. Troisième article des pates-mâchoires externes à peu près carré , et donnant insertion à l'article suivant vers le milieu de son bord antérieur. G. Boscia. §§§. Troisième article des pâtes mâchoires externes ayant à peu près la forme d'un triangle renversé , et donnant insertion à l'article suivant par son angle externe. G. Trichodactyle. Genre THELPHEUSE. — Thelpheusa (i). Le Crustacé qui constitue le type de ce genre est l'un des animaux de cette classe le plus anciennement connus, car il en est question dans les écrits d'Hippocrate. On le voit re- présenté sur beaucoup de médailles antiques , et c'est pro- bablement le Crabe héracléotique mentionné par Aristote. 11 est en effet commun en Grèce , et ses mœurs le rendent remarquable; car, au lieu d'habiter le littoral comme la plupart des Crustacés, il se tient dans l'intérieur des terres, sur !e bord des rivières. C'est Latreille qui a séparé génériquement ces singuliers Crustacés; il les a d'abord désignés sous le nom de Potamo- (i) Cancer, Belon , Rondelet, Olivier, Herbst , etc.; Potamo- phile , Latreille , Rè^ne animal , i»e. éd. , t. III , p. 18. Potanwn, Savigny, Egypte , Mém. sur les animaux sans vertèbres. — Thel- phusa , Latreille , Nouv. Dict. d'hist. nat. , ie- éd. — Encyc. méth. , etc. — Desmarest, Consid. sur les Crustacés , p. 127. DES CRUSTACES. Il phile , qui, ayant déjà été donné à un genre d'insectes, n'a pas été conservé, et a été remplacé par celui de Thelphuse. La carapace des Thelpheiises est beaucoup plus large que longue, notablement rétrécie en arrière, et très-légèrement bombée en dessus. En général les régions son ta peine séparées; mais la région stomacale, lorsqu'elle est distincte , est extrê- mement large eu avant (PI. 14 bis, fig. 9). Le bord fronto-orbitaire ou antérieur de la carapace occupe environ les deux tiers de son diamètre transversal, et ses bords laté- raux sont très-arqués dans leurs deux tiers antérieurs ; enfin son bord postérieur est égal en largeur à la moitié ou aux deux cinquièmes de son diamètre transversal. Le front est très-peu incliné , presque droit et plus large que le cadre buccal. Les orbites sont ovalaires ; elles ne présentent point de fissures en dessus , et sont munies d'une grosse dent verticale qui s'élève de leur paroi inférieure près du can- thus interne de l'oeil. Les fossettes antennaires sont très- étroites. L'article basilaire des antennes externes varie dans sa forme, mais ne dépasse que peu ou point la dent de la paroi orbitaire inférieure contre laquelle il est appliqué. Les pates- mâchoires externes sont allongées, et leur troisième arti- cle , à peu près quadrilatère , porte l'article suivant à son angle interne qui est tronqué ( PL 18, fig. 18 ). Le plastron sternal est presque aussi long que Iarg~, et se rapproche par sa forme de celui des Cancériens. Les pâtes antérieures sont toujours beaucoup plus longues que celles de la seconde paire, et de grandeur un peu inégale entre elles; les mains sont un peu courbées en dedans , et la pince qui les termine est pointue, très- allongée et finement dentelée. Les pâtes suivantes sont toutes un peu cannelées en dessus, et leur tarse est quadrilatère et armé d'épines cornées très-fortes ; celles de la deuxième paire sont notablement plus courtes que celles de la troisième paire , et la longueur de ces dernières n'égale pas tout-à-fait deux fois celle de la carapace. Enfin, X abdo- men se compose, dans l'un et l'autre sexe, de sept ar- ticles. 12 HISTOIRE NATURELLE i. Thelpheuse fluviatile. — T . fluviatilis (i). Bords latéraux de la carapace armés d'une forte dent située prés de V angle orbitaire externe, et suivie dune série de petites dentelures ; quelques rugosités près du front et sur les côtés de la carapace. Mains couvertes de granulations éleve'es ; carpe également granuleux et armé en dedans de plu- sieurs épines. Longueur, i \ pouces. Couleur, jaunâtre. Habite le midi de l'Italie , la Grèce , l'Egypte et la Syrie, et se tient d'ordinaire caché sous les pierres , sur le bord des ruisseaux et des lacs. ( C. M. ) 2. Thelpheuse du Nil. — T. nilotica. Bords latéraux de la carapace armés d'une dent post- orbitaire comme dans V espèce précédente , et d'une série d'épines tres-aiguës. La partie antérieure de la face supé- rieure de la carapace présentant une petite crête transversale qui s'étend d'une manière continue et en ligne droite dans toute sa largeur,. Front lisse. Mains et carpe lisses. Point d'épines sur le bord inférieur du pénultième article des pâtes postérieu- res. Longueur, environ i pouce. Habite le Nil. (CM.) (i) Cancer fluviatilis , Belon , de Aquatilibus, lib. II, p. 372. — Rondelet, Hist. des Poissons , 2e. partie , p. i53. — Crabe de rivière , Olivier , Voyage dans l'empire ottoman, PI. 3o, fig. 2. — Crabe fluviatile , Bosc , t. I , p. 177. — Ocypode fluviatilis, Latr. Hist. des Crust. et Ins. t. VI , p. 3g. — Potamophile fluvia- tile , Latr. Règne an. ire éd. t. III, p. 18. — Savigny , Egypte, Crustacés, PI. 2, fig. 5. — Potamophilus edulis, Latr. Encyc atlas, PI. 297, fig. 4. — Gecarcinus fluviatilis , Lamàrck, Hist. des An. sans vert. t. V, p. 25i. — Telphusa fluviatilis , Latr. Encyc. méth. t. X , p 563 , etc. — Desmarëst, Considérations sur les Crustacés , p. 128 , PI. i5, fig. 2. PT.S CRUSTACÉS. l3 3. Thelpheuse indienne. — T. indica (i). Bord latéral de la carapace armé d'une dent post- orbitaire plus forte que dans les espèces précédentes , mais ne présentant ensuite que des vestiges de dentelures (PL i/±bis, fig. g ). Une crête élevée et droite s'étendant d'une dent post-orbitaire à celle du côté opposé, comme dans l'espèce précédente , mais plus forte. Régions ptérygostomien- nes lisses. Pâtes à peu près comme dans l'espèce précédente. Longueur, i pouces. Couleur, brunâtre. Habite la côte de Coromandel , et y est connu sous le nom de Tillé naudon. ( C. M. ) La Thelphuse chaperon arrondi, figurée par MM. Quoy et Gaimard (Voyage du cap. Freycinet , PL 77, %. 1 ) paraît être très- voisine de la précédente. 4- Thelpheuse perlée. — T. perlata. Carapace comme dans l'espèce précédente, mais plus bom- bée et garnie sur ses bords latéraux dune série de petites dents perlées. Régions ptérygostomiennes couvertes de petites granulations semblables. Pâtes à peu près comme dans l'espèce précédente. Longueur, 20 lignes. Habite le cap de Bonne-Espérance. (C. M.) 5. Thelpheuse de Leschenault. — T. Leschenaudii. Bords latéraux de la carapace armés d'une forte dent (1) Cancer aurantius? Herbst, t. III, p. 5g, PI. 48, fig. 5. — C. senex? Fabr. Suppl. p. 340 . — Ocypoda aurantia, Bosc op cit. t. I, p. i95. — Latr. Hist. des Crust. t. VI, p. 5o. — Telphusa indica, Latr. Encyc. t. 10, p. 563. — Guérin , Iconographie du Règne animal, Crust. PI. 3, fig. 3 (dans cette figure les bords delà cara- pace sont crénelés, ce qui n'existe pas dans la nature). l4 HISTOIRE NATURELLE près de l'angle orbi taire externe, mais ensuite parfaite* ment lisses. Crête transversale de la face supérieure de la ca- rapace formée de trois portions , dont une médiane un peu plus avancée que les deux latérales. Pâtes comme dans l'espèce précédente. Longueur, 20 lignes. Habite les environs de Pondichéry. (G. M.) 6. Thelpheuse de Bérard. — T. Berardii (1) . Bords latéraux de la carapace entièrement obtus, lisses, ne présentai1 1 aucune dent en arrière de l'angle orbitaire externe, et très-courbes. Face supérieure de* la carapace bombée, lisse, et sans crête transversale. Pâtes comme dans les espèces précédentes. Longueur, 1 pouce. Habite l'Egypte. (CM.) L'espèce figurée sous le même nom par M. Dehaan (Fauna Japonica, Cr. PI. 6, fig. 2) , et rapportée du Japon par M. Si- bold, me paraît différer de celle de l'Egypte ; elle a la carapace moins large. Genre BOSC1A. — Boscia{i). En rangeant la collection des Crustacés du Muséum d'his- toire naturelle, j'ai établi il y a plusieurs années , sous le nom de Boscia , une nouvelle division générique pour les Thelphu- siens des Antilles , dont on doit la connaissance à l'un des pro- fesseurs de cet établissement , M. Bosc. M. Latreille a suivi la même marche dans sa Classification des Crustacés publiée peu de temps avant sa mort; mais il a cru préférable de donner à ce genre le nom de Potamie , que j'aurais adopté aussi, si celui (1) Audouin , explication des planches de M. Savigny , Egypte, Crust. PL 2, fig. 6. (2) Cancer, Herbst, Bosc, etc. — Thelphusa , Latr. Eucyc. t. X, p. 564, etc. — Potamia, Latr. Cours d'entomologie , p. 338. uns CRUSTACÉS. I 5 de Boscia n'avait été déjà gravé au bas de l'une des planches de cet ouvrage. La forme générale de ces Crustacés (PI. 18 , fis;. i4 ) est à peu près la même que celle de certaines Thelphuses; mais le front , brusquement reployé au bas, est vertical (fig. i5) , et le troisième article des pates-md- choires externes , au lieu d'être carré , et d'avoir la forme ordinaire chez les Cancériens , est rétréci en avant et porte l'article suivant au milieu de son bord antérieur (fig. 16). Ces animaux sont terrestres comme les Thelphuses, et habitent le bord des fleuves. La dissection d'un individu assez bien conservé dans l'alcool, faite par M. Audouin et moi , nous a fait découvrir chez ce Crustacé une dispo- sition très -remarquable de l'appareil branchial; les cavi- tés qui renferment les organes de la respiration s'élèvent beaucoup au-dessus de la surface supérieure des bran- chies, et présentent un grand espace vide dont les parois sont tapissées d'une membrane tomenteuse et couverte de végétations. On ne connaît encore qu'une espèce de ce genre. 1. Boscia dentée. — B. dentata (1). (PI. 18, fig. 14-16.) Carapace horizontale et lisse en dessus , très-large. Front granuleux sur les bords ; orbites entières ; bords latéraux tran- chans , très-arqués et finement dentelés ; portion des régions ptérygostomiennes voisine de la bouche couverte d'un duvet long et serré. Pâtes comme chez les Thelphuses. Longueur , 1 pouces. Habite les Antilles et l'Amérique du sud. ( C. M. ) (i) Cancer Jluvialilis , Herbst, t. I, p. i83, PL 10, fig. 61. — Bosc, op. cit. t. I , p. 177. — Thelphusa dentata, Latr. Encyc. t. X, p. 564. — 2T. Serrata , Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 128. l6 HÏSTOIP, r NATURELLf Genre TRICHODACTYLE. - Trichodactylus (i). Ce petit groupe se compose d'une espèce de Thelphusien qui établit le passage entre les genres précédens et la tribu des Grapsoïdiens. La carapace, presque horizontale en dessus, est beaucoup moins large que chez les Thelphuses. Le front est large, lamelleux, et simplement incliné; les orbites sont presque circulaires ; les bords latéraux de la carapace cour- bes. Les antennes sont disposées à peu près comme chez les Thelpjiuses ; mais la forme des pates-mâchoires externes est très -différente ; leur troisième article est presque triangu- laire , avec son sommet dirigé en dedans , et il s'articule avec l'article suivant par son angle antérieur et externe. Les pâtes ont à peu près la même forme que chez les précédens. On ne connaît encore qu'une espèce de ce genre. i. Trichodactyle carré. — T. quadrata (2). Carapace lisse; ses bords latéraux un peu relevés. Pâtes médiocres. Tarses cylindriques, allongés et couverts d'un du- vet court et serré. Longueur, 1 pouce. Habite le Brésil. (C. M.) TRIBU DES GÉCARCINIENS. La tribu des Gécarciniens est un des groupes les plus remarquables de la classe des Crustacés, car elle se compose d'animaux à branchies qui sont cependant essentiellement terrestres, et qu'on peut même faire pé- rir d'asphyxie en les tenant long-temps submergés. On (1) Latr. Encyc. t. X, p. 705. (2) Latv. Collection da Muséum. — Trichodactylus Jluviatilis , ejusdem Encyc. t. X , p. 705. DES CP.USTACES. in les distingue facilement des autres Catométopes a leur carapace ovalaire transversalement très-élevée et bombée en dessus (PL 18, fig. i ). Les régions branchiales sont en général bien distinctes et très- renflées en dessous; elles occupent environ les deux tiers de sa surface. Le front est à peu près aussi large que le cadre buccal , et fortement recourbé en bas. Les orbites sont ovalaires, médiocres et très-profon- des. Les bords latéraux de la carapace sont très- arqués, et décrivent en général presque un demi- cercle. Les antennes internes sont logées sous le front, et se reploient transversalement dans des fos- settes étroites et souvent presque linéaires (Pi. 18, fig. 2). La disposition des antennes externes varie; il en est de même pour les pates-mâchoires; tantôt leur quatrième article s'insère à l'angle externe du précédent et reste à découvert comme chez les Ocy- podiens, tantôt se cache en entier sous sa face in- terne. Les pâtes de la première paire sont longues et fortes; les suivantes sont également robustes et lon- gues ; le tarse est pointu et quadrilatère. Enfin l'abdo- men du mâle est reçu dans une fosse profonde du plastron sternal, et son second article atteint presque toujours la base des pâtes postérieures ; en général s il est si long, qu'il arrive jusqu'à la base de la bouche; et les appendices cachés au-dessous sont remarqua- blement gros. Les branchies ne sont souvent qu'au nombre de sept, savoir : cinq fixées à la voûte des flancs, et deux, à l'état rudimentaire, cachées sous la base des précé- dentes et prenant naissance des pates-mâchoires ; mais, dans d'autres espèces, on en compte de chaque côté neuf, comme d'ordinaire. La cavité respiratoire CRUSTACÉS, TOMF. II. 2 l8 HISTOIRE NATURELLE est très-grande et s'élève en une voûte très-élevée au- dessus des branchies, de façon qu'il existe au-dessus de ces organes un grand espace vide. La membrane té^umentaire dont elle est tapissée est aussi très- spongieuse, et forme quelquefois le long du bord inférieur de la cavité un repli d'où résulte une espèce de gouttière ou d'auge longitudinale propre à conte- nir de l'eau lorsque l'animal reste exposé à l'air. Les Gécarciniens, que dans nos colonies on désigne sous les noms de Tourlouroux, de Crabes de terre, etc., habtent les parties chaudes des deux hémisphères, et ont des mœurs très-remarquables, car, au lieu de vivre dans l'eau comme les Crustacés ordinaires, ils sont ter- restres et quelques-uns d'entre eux périssent même assez promptement par la submersion. La plupart se tiennent d'ordinaire dans les bois humides, et se cachent dans les trous qu'ils creusent dans la terre ; mais les localités qu'ils préfèrent varient suivant les espèces; les unes vivent dans les terrains bas et marécageux qui avoisinent la mer, d'autres sur les collines boisées , loin du littoral , et à certaines épo- ques ces dernières quittent leur demeure habituelle pour gagner la mer. On rapporte même qu'alors ces Crustacés se réunissent en grandes bandes , et font ainsi des voyages très-longs , sans se laisser arrêter par aucun obstacle, et en dévastant tout sur leur passage. Ils se nourrissent principalement de substances végé- tales et sont nocturnes ou crépusculaires. C'est surtout lors des pluies qu'ils quittentleurs terriers , et ils cou- rent avec une grande rapidité. Il paraîtrait que c est à l'époque de la ponte qu'ils se rendent à la mer et qu'ils y déposent leurs œufs; mais nous ne connais- sons aucune observation bien positive à cet égard. DES CRUSTACÉS. IQ Pendant la mue ils restent cachés dans leurs terriers. On trouve dans les ouvrages* de Rochefort ( Hist. nat. des Antilles) , de Feuillée (Observ. faites sur les côtes d'Amérique), de Labat (nouv. Voy. aux îles d'Amérique, t. II ) , de Brown ( Hist. of Jamaica ) , et de plusieurs autres voyageurs qui ont visité les An- tilles, beaucoup de détails sur les mœurs des Crabes de terre; mais en général les espèces ne sont pas assez bien distinguées par ces naturalistes pour qu'on puisse les déterminer avec certitude. La tribu des Gécarciniens , ou Crabes de terre , se compose de quatre genres faciles à distinguer par les caractères suivans : 2. 20 HISTOIRE NATURELLE « O o «o P (S «« «3 -fi T3 - o -- "fi — ■ •— 5 o £ - o «es •- S 2 ce "S « - _ en « 4> A S « - t. i -4) ï 3 S s ° s - c o- O — E ° . fi, *o oj « « JE* S « - -fi . -fi O) tu •■ fi»' fcfi CD S o o -., WJ l« F— ^ «3 «5 CL s "S « « c o « g •-« C X (M bSJ W3 rt f- *j T. .S 'S 2 « £ o c s 4? (2 O o 01 Q 'o c^ « -< u "M O 0) ^3 c £ o c_ p , o U3 C +■> ._ 41 '«a g en fi tu c <- o Si «J h « a ^ «3 O o «3 >-3 h «3 ■— ,u O £- -? Pi « *es tu 1 '— > U3 L. « es ~_» es H 2\ ~*~. \ 24 HISTOIRE NATURELLE latéraux marqués d'une ligne saillante et élevée. Une petite dent derrière l'angle orbitaire externe. Quatre rangées d'épines sur les tarses ; les deux inférieures très peu nom- breuses. Pinces grandes d'un côté; main très-large; doigts se touchant dans presque toute leur longueur. Longueur, 2 pouces. Habite le voisinage de Pondichéry. (C. M.) Le Cancer hydro mus, figuré par Herbst(Pl. 41, %. 4), est évidemment une espèce très voisine de la précédente , dont il ne devra peut-être pas être distingué. 2. Cardisome guanhumi, — Ç. guanhumi (1). Carapace très-renflée latéralement et se prolongeant plus loin que la ligne indicative du bord latéral, laquelle est à peine distincte. La dent placée dans l'angle orbitaire très- courte. Pinces allongées ; celle de la grande placée en général du côté gauche* Mains énormes chez le mâle (plus grandes que le corps ) , très-courbes et ne se joignant que par leur extrémité. Du reste, ne différant pas notablement de l'espèce précédente. Longueur, 3 pouces. Habite les Antilles. (G- M.) L'Ocypode ruricola , de M. Freminville ( Ann. des se. nat. 2e. série , zool. t. III, p. 217 ), paraît être la femelle de l'es- pèce précédente. Anim. sans vert. t. V, p, 25 1. — Gecarcinus cqmifex , Latreille, JXouv. Dict. d'hist. nat. 2e. éd. (ditDict. de Déterville ). Desma- rest, op. cit. p. n3. — Cardisoma camifex , Latr. Encyc. t. X, p. 685. (1) Cancer Guanhumi, Margraff, loc. cit. ( figure extrêmement mauvaise). — Crabe blanc, Labat , nouv. Voyage aux îles d'Amé- rique > t. II, p. 1^3. — Cangrejo terrestre, Parra , op. cit. PI. 5^. — Cardisoma Guanhumi , Latr. Encycl. t. X, p. 685. — Ocypode gigantea , Freminville, Annales des sciences naturelles, 2e. série, SOOl. t. III, p. '221. DES CRU STAC ES. 23 Genre GECARCOIDE. — Gecarcoidea. Cette petite division générique établit le passage entre les Cardisomes et les Gécarcins. Ici la cai^apace est plus ova- laire et moins élevée que dans les genres précédens. Le front est de longueur médiocre, droit et très-inclin é ; les fossettes antennaires sont arrondies et séparées par un petit prolon- gement triangulaire du front. Les orbites sont petites , et leur bord inférieur est beaucoup plus saillant que dans les genres précédens , et laisse entre son angle interne et l'an- tenne externe une échancrure large et profonde. Le cadre buccal n'est pas aussi nettement circonscrit que d'ordinaire et est plutôt circulaire que carré. Les pâtes -mâchoires externes laissent entre eux un grand espace vide ; leur troi- sième article , beaucoup moins grand que le second, est à peu près quadrilatère , peu ou point rétréci en arrière , et profondément échancré à son bord antérieur, au milieu duquel s'insère l'article suivant qui est à découvert. JNous ne connaissons encore qu'une seule espèce de ce genre. i. Gécarcoïde de Lalande, — G» Lalandii. Carapace ovalaire et sans crête sur les bords latéraux. Pâtes fortes ; pinces grosses , cylindriques , tuberculeuses , et se joi- gnant dans toute leur longueur ; bord antérieur des bras noduleux; pâtes suivantes dentelées sur les bords; celles de la troisième paire les plus longues. Six rangées de dents sur les tarses. Couleur, rouge brunâtre. Longueur, 3 pouces. Habite le Brésil. (C. M.) Genre GÉCARCIN. — Gecarcinus (i). Le genre Gécarcin se compose de plusieurs Crustacés ter» (i) Cancer, Linri, , Fab., Herbst, etc. — Ocypodc , Bosc\ — La 26 HISTOIRE NATURELLE restres remarquables par la forme ovalaire de leur carapace qui est peu élevée et très-renflée sur les côtés (PL 18, fig. 1) ; ses bords latéraux ne sont pas distincts. "Le front est très- fortement recourbé en bas. Les orbites sont profondes , ovalaires et sans échancrure du côté externe. Les antennes internes sont presque entièrement cachées sous le front qui envoie un petit prolongement rejoindre l'épistome ( fig. 2 ). La disposition des antennes externes et celle du canthus interne de l'orbite sont à peu près les mêmes que dans le genre précédent. Le cadre buccal est presque circulaire et n'est pas nettement séparé des régions ptérygostomiennes. Les pâtes -mâchoires externes sont très-larges , mais laissent entre elles un espace vide; leur deuxième article est aussi grand que le second , et reèouvre complètement les articles suivans qui s'insèrent à sa face interne ; ceux-ci sont très- courts et au nombre de deux seulement ; enfin l'appendice externe de ces organes est caché sous leur deuxième article et son extrémité ne le dépasse qu'à peine ( fig. 3 ). Les pâtes ne présentent rien de remarquable , si ce n'est que leurs bords sont armés de dents spiniformes. 1. Gécarcin ruricole. — G. ruricola (1). Tarses armés de six rangées de dents spiniformes. Bord interne du troisième article des pâtes- mâchoires treille, Hist des Crust. et Ins. t. VI, p. 27, Gecarcinus , ejusdera , nouv. Dict. d'hist. nat. 2e. éd. — Reg. anim. Encyc méth t. X, p. 685, etc. — Lamarck, Hist des Anim. sans vert, t V, p. 247- — Desmarest , Consid. sur les Crust. p. 112. — Ocypode . Fremin- ville , Ann. des se. nat. 2e. série, zool t III, p. (1) Cancer terrestris , Seba , t- III, PI. 20 , fig. 5. — Sloane , Voyage to Madera , Janiai< a , etc., t. I, PI. 2 (bonne figure). — Crabe violet? Labat, op. cit. t. II, p. 170 — Black or mountain Crab , Brown , Hist. of Jamaica , p. 123. — Cangrejos ajaes ter- restres, Parra , op. cit. PI. 58. — Cancer ruricola, Linn. Syst. nat. — Fabricius, Suppl. p. 339. — Herbst , PI. 49» %• *■ — ^CJ- pode ruricola, Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 35. — Bosc,op. DES CRUSTACÉS. 2J sans fissure notable. Carapace très-large. Quelques dents sur le bord interne du carpe. Longueur, 3 pouces. Couleur, rouge violet, ou jaune lavé de rouge. Habite les Antilles. (C. M.) 2. Gécarcin latérale. — G. lateralis (i). (PL 18, fig. 1-6.) Tarses armés de quatre rangées d'épines. Pates-mâ- choires externes comme dans l'espèce précédente ; carapace moins large; point de dents sur le carpe. Longueur, 20 lignes. Couleur, violet au milieu , jaune lavé de rouge sur les côtés et sur les pâtes. Habite les Antilles. (C. M.) 3. Gécarcin bec-de-lièvre. — G. lagostoma. Tarses armés de six rangées d'épines. Troisième article des pâtes-mâchoires externes présentant à son bord in- terne une fissure profonde au-dessus de V article suivant. Carapace moins large que chez le G. ruricole. Pâtes disposées de même. Longueur, 2 \ pouces. Rapporté de TAustralasie par MM. Quoy et Gaimard. (CM,) M. Desmarest a décrit, soïis le nom de Gécarcin a trois épines (Crust. fossiles, p. 108, PI. 8, fig. 10), un Crustacé fossile dont l'origine ne lui était pas connue ; mais nous sommes portés à croire que ce n'est pas un Gécarcinien : par la forme générale de sa carapace , cette espèce paraîtrait se rapprocher davantage du genre Pseudograpse. cit. t. I , p. 197. — Gecarcinus ruricola , Latr. Reg. anim. ire. éd. t. III, p. 17; ejusdem, Encycl. t. X, p. 685, PI. 296, fig. 2. — Lamarck , Hist. nat. des Anim. sans vert. t. V, p. 25o. — Des- marest, op. cit. p. n3, PI. 12, fig. 2. (1) Freminville, loc. cit. p. 224. — Guérin, Iconog. Crust. PL 5, hg. I. — Tourlouroux ? Labat , op. cit. t. II. 'J.S HISTOIRE NATURELLE TRIBU DES PINNOTHÉRIENS. Les Pinnothériens sont de petits Crustacés dont la carapace est presque circulaire , et dont les tégumens conservent beaucoup de mollesse (PI. 19, fig. 7). Leurs yeux sont en général très-petits ; la disposition de leur front et de leurs antennes varie ; il en est de même pour leurs pates-mâchoires externes qui pré- sentent des anomalies remarquables; leurs pâtes sont courtes ou de longueur médiocre , et en général très-faibles ; enfin Y abdomen du mâle est beaucoup plus étroit à sa base que la partie correspondante du plastron sternal. Les mœurs de ces Crustacés sont aussi très-singu- lières ; ils se tiennent d'ordinaire entre les lobes du manteau de certains mollusques bivalves , tels que des Moules,, des Pinnes , des Mactres, etc. Nous rangeons dans ce petit groupe les genres Pinnotlière, Doto, Mictyre, HymenosomeetElamène, qu'on distinguera aux caractères indiqués ci-dessous; mais nous ne nous dissimulons pas que cette tribu n'est pas aussi naturelle qu'on pourrait le désirer, et par la suite on sentira peut-être la nécessité de la sub- diviser. Les principaux caractères génériques de ces Crusta- cés se trouvent énumérés dans le tableau suivant : DES CRU3TACKS. 29 O M CE -M H O r. td 'M - S o u> O z ld S ;» a ld - O H O Q • — h • — u 0 — 5 s «3 O — .2 quadr intern 13 C a c CE 13 "a, ce eu P ea g o > _— W5 ea "" s- o eu p ^2 H — s es ea S ,P C — ea b/2 eu P (A Z O VI eu "S eu to O es U • • t/5 c V es -5 et) ^ u ea 13 0) S .5 X o "ea c j3 ea U -CU — es 'Eh O eu c eu C H eu o 1 U5 O — es S- S Vj VI t« eu ea £ *» P £ n eu g o 3ô HISTOIRE NATURELLE Genre PINNOTHÈRE. —Pinnotheres (i). Les Pinnotheres sont des Crustacés remarquables par leur taille et leurs mœurs : ce sont les plus petites des Brachyures, et ils ont la singulière habitude de se loger entre les lobes du manteau des Moules , des Pinnes et de quelques autres mollusques bivalves ; particularité que l'on peut attribuer à la mollesse de leur test. *Les femelles sont beaucoup plus grosses et sont plus nombreuses que les mâles , et , dans certaines saisons de l'année , on les trouve quelquefois réu- nies par paire dans la même coquille. Ces petits animaux étaient connus des anciens , et ils figu- rent dans le langage hiéroglyphique des Egyptiens; mais leur histoire a été pendant long-temps chargée de fables. La structure des Pinnotheres est remarquable : leur corps est circulaire et arrondi en dessus (PI. 19, fig. 7 et 8 ) ; leur front ne se soude pas à l'épistome ; les yeux sont très-petits , et les orbites presque circulaires ; les antennes internes ont la forme ordinaire, et les fossettes qui les logent sont à peine séparées entre elles ; les antennes externes sont courtes et occupent l'angle interne de l'orbite. Le cadre buc- cal est très-large en arrière et décrit un demi-cercle en avant. Les pâtes- mâchoires externes sont placées très-obliquement, et leur portion élargie et valvulaire est formée en entierjpar leur troisième article , qui est très-grand , tandis que le deuxième est rudimentaire ; l'appendice latéral est caché presque en entier sous celui dont nous venons de parler 5 le quatrième article s'insère au sommet du précédent , et le cinquième , qui est assez développé , s'articule avec le sixième par le mi- lieu de son bord interne, de façon que celui-ci se trouve placé à peu près comme le pouce des pinces didactyles (fig. 9 ). Le plastron sternal est très-large , et chez le mâle les ouvertures des organes générateurs en occupent le dernier segment. Les (1) Cancer, Linn. , Fab., Herbst — Pinnotheres , Latreille , Hist. nat. des Crust. t. VI, etc.— Leach, Malac — Desm. op. cit. — etc DES CRUSTACÉS. 3l pâtes sont médiocres. Enfin , X abdomen du mâle est petit , tandis que chez la femelle il est d'ordinaire très -bombé et plus grand que le plastron sternal. D'après les observations récentes de M. Thompson , il paraîtrait que dans les premiers temps de la vie les Pinno^ thères ont l'abdomen très-allongé , et terminé par une nageoire, la carapace armée de trois grands prolongemens spiniformes , les yeux très-gros et les pâtes natatoires ; en un mot , qu'ils auraient alors la plus grande ressemblance avec les Zoés (i). La distinction des espèces de ce genre est difficile , car les principales différences qu'on remarque chez la plupart d'en- tre elles n'existent pas chez les deux sexes , et sont souvent de la nature de celles qui se modifient avec l'âge. I. PlNJVOTHÈRE POIS. P. pisUTU (l) Carapace mou. Front saillant chez le mâle , ne dépas- sant pas la ligne courbe formée par la partie antérieure (i) Voyez Memoir on the Metamorphosis and nalural History of the Pinnothcres or pea Crab , by W- Thompson: Entomological ma- gazine, n°. XI (2) Baster, Opusc subsec. tab. 4» fi?- * et 2. — Cancer pisnm , Pennant: Brit. Zool. t. IV, p. i, PI. i, fig. i (reprod. dans lEn- cycl. PI. 2~5, fig. fig. 5 et 6), lafemelle, et C. minutus, ejusdem loc. cit. fig. 2 ( Encycl. PI. 2^5, fig. ^), le mâle. — C. pisum , Herbst. t. I , p 96, tab. 2, fig. 21 (la femelle), et C. mytilorum , ejusdem, PI. 2, fig. 24 et 25. — C. pisum, Fabr. Suppl. p. 3j3 , n° 33 (la femelle ). Sous le nom de C. minutus, Fabricius réunit le mâle de cette espèce et le Nautilograpse uni. — Pinnotheres pisum, Latreille, Hist. nat. des Crust. t- VI, p. 83. — Bosc , op. cit. t. I , p. 243 P. pisum, Leach , Malacost t. XIV, fig 2 et 3 (femelle). — P. varians , ejusdem op. cit. tab. 14, fig. 10 et 11 ( le mâle) , et P. Latreillii, ejusd. op. cit. tab. 14, hg- 7 et 8 (jeune femelle ). — P. pisum, Desmarest , Cousid. sur les Crust. p. 118, PI. 11, fig. 3 (femelle) , et P. Latreillii, loc. cit. — P. my- tilorum, Latr. Encyc. t. X,p. 1 35. — P. pisum, Thompson, Ent. Mag. n°. X , p. 96, fig. 3. 32 II I S TO I R E NATURELLE de la carapace chez la femelle. Bord inférieur des mains cilié. Abdomen de la femelle circulaire ; celui du mâle ayant le dernier article moins grand que le pénultième. Longueur : femelles, 4 lignes j mâles, 2 lignes. Très-commun dans les Moules , sur les côtes de la France et de l'Angleterre. (CM.) Le Pinnothère crànchii , de Leach (Malacos. tab. i4> fig. 4> 5 ) ne me paraît pas différer spécifiquement de la précé- dente. 2. Pinnothère des anciens. — P. veterum (1). (PI. 19, fig. 7 et 8.) Forme générale la même que dans l'espèce précédente. Une petite épine au bord inférieur de la main droite chez la femelle. L' abdomen de la femelle est ovalaire ,* mais cette particularité pourrait bien disparaître avec l'âge. Longueur de la femelle , 8 lignes. Se trouve dans les Pinnes marines , sur les côtes de l'Italie , etc. 3. Pinnothère de montague. — P. montagui (2). Front saillant; chez la femelle aussi bien que chez le mâle , dépassant notablement la ligne courbe formée par la partie antérieure de la carapace. Test assez solide. (1) Pinnophylax , Rondelet , Hist. des Poissons, p. 4°9- — C. pin- notheres, Forskael. op. cit. p. 88.— C. Pinnophylax'? Herbst, PI. 2, fig. 27. — P. veterum, Bosc , op. cit. t. I , p. 243. — Leach, op. cit. PI. i5, fig. i-5. — Desmarest , op. cit. p. 119 - Latreille , Encyc). t. X , p. i35. (2) Leach, Malac. tab. i5, fig. 7 et 8. — Desmarest, Consid. p. 119. Cette espèce n'est peut-être qu'une simple variété du P. pois. DES CRUSTACÉS. 33 Dernier article de l'abdomen du mâle plus large que le précé- dent. Longueur, 6 lignes. La Pinnothère figurée par M. Savigny (Crust. PI. 7, fig. 1) , et rapportée avec doute par M. Audouin à la Pinnothère des an- ciens, est très- voisine de la précédente, mais paraît différer de toutes celles connues , par l'absence du petit article terminal des pates-mâchoires externes. C'est probablement la même espèce que la P. tridacnœ de M. Ruppell ( op. cit. PI. V, fig. 2.) 4. Pinnothère chilienne. — P. chilensis. Forme générale la même que dans la Pinnothère des anciens. Front pointu. Régions ptèrygostomiennes. Pates-mâchoires externes et bords des pâtes garnis de longs poils. Lon- gueur, 1 pouce. Habite la côte de Valparaiso. (G. M.) M. Say a décrit , sous le nom de Pinnotheres ostreum ( Journ. of the Acad. of Philad. vol. I, p. 67, tab. 4» %• 5 ), une espèce qu'il croit nouvelle et qui paraît avoir beaucoup d'analogie avec le P. pois. Le Pinnotheres depressum de M. Say pourrait bien être , de l'avis de ce naturaliste même , le mâle de P. ostreum. Genre EL AMÈNE. — Elamena (i). Nous ne croyons pas'devoir laisser dans le genre Hymeno- some un petit Crustacé que Latreille a désigné sous le nom ftHymenosoma mathœi, et que M. Ruppell a représenté dans son ouvrage sur les Crustacés de la mer Rouge. Il dif- fère, en effet, beaucoup de l'Hymènosome orbiculaire, type (1) Hymenùsoma , Latreille, Ruppell. CRUSTACES^ TOME II. > .> sfS*s 34 HISTOIRE NATURELLE du genre , et semble établir le passage entre ces Crustacés, les Oxystomes et les Oxyrhinques. Il a lacarapace à peu près triangulaire, plane en dessus, et excessivement aplatie. Tout le corps est presque lamelleux. Le front est large , très-avancé, et a la forme d'un petit rostre lamelleux et à peu près ho- rizontal, au-dessous duquel sont cachés les yeux : ces der- niers organes sont de grandeur médiocre et ne sont pas logés dans des cavités orbitaires ; ils sont libres sous le front , et s'appuient en arrière contre une petite saillie de la région ptérygostomienne. Les antennes internes sont séparées entre elles par une petite lame verticale de la face inférieure du front ; leur article basilaire est très-petit , et leur tige mo- bile se repîoie longitudinalement et dépasse ainsi les pédon- cules oculaires. Les antennes externes sont très-petites et cylindriques dès leur base ; elles naissent au-dessous des pé- doncules oculaires et n'atteignent pas le bord du front. Vépistome , au lieu d'être à peine distinct comme chez les Hymènosomes , est très- grand et à peu près carré. Le cadre buccal est petit, quadrilatère, et rempli en entier par les pates-mâchoires externes , dont le troisième article est pres- que carré, et est tronqué à son angle antérieur et interne pour l'insertion de l'article suivant , lequel est complètement à découvert. Le plastron sternal est beaucoup plus large que long. Les pâtes sont toutes grêles, filiformes et longues ; celles de la première paire se terminent par des pinces renflées au bout et creusées en cuillère ; les suivantes par un article lamelleux et un peu falciforme. Enfin l'abdomen de la femelle est très-grand. Ce Crustacé, comme on le voit, se rapproche beaucoup des Inachoïdiens , et devra probablement en être rapproché ; mais n'ayant pas eu l'occasion d'examiner un individu mâle , et ignorant par conséquent la disposition des verges, nous avons préféré le laisser provisoirement à côté du genre Hymènosome dont il a jusqu'ici fait partie. DES CRUSTACÉS. 35 i. El amène de Mathieu. — E. Mathœi (i). Carapace lisse, très -large en arrière, arrondie sur les côtés et se rétrécissant graduellement jusqu'au rostre , qui est un peu relevé ; ses bords garnis d'une espèce de crête horizontale extrêmement mince et irrégulièrement découpée. Les pâtes de la seconde paire les plus longues , ayant à peu près trois fois la longueur de la carapace. Longueur, 4 lignes. Habite l'Ile-de-France et la mer Rouge. (G. M.) Genre HYMÈNOSOME. — Hymenosoma (2). Le genre Hymènosome , établi par M. Leach , a été rangé jusqu'ici dans le voisinage des Inachus, principalement à cause de son front étroit et pointu; mais sa place naturelle me paraît être dans la famille des Catomètopes, car c'est de ce type qu'il se rapproche par tous les points les plus impor- tans de l'organisation. Ainsi, de même que chez la plupart de ces Crustacés, l'abdomen du mâle est beaucoup plus étroit que le bord postérieur du plastron sternal , et les ou- vertures de l'appareil générateur sont pratiquées dans ce bouclier , au lieu d'être situées comme d'ordinaire sur l'article basilaire des pâtes postérieures. La. carapace, très- aplatie en dessus, est presque circulaire (PI. 14 bis, fig. i3) ; le front est très-étroit et incliné. Les orbites sont très-petites et presque circulaires; pour s'y cacher , les yeux doivent se reployer en bas plutôt qu'en dehors. hes fossettes antennaires sont longi- tudinales et se continuent sans interruption avec les orbites ; la tige des antennes internes est grande. Les antennes externes s'insèrent près de l'angle externe de l'orbite et sont plus allongées que chez la plupart des Brachyures. L'èpislome est (1) Hymetiosoma Mathœi, Latreille , Collection du Muséum. — Desmarest, Considérations sur les Crustacés, p. i63. — Ruppell , Krabben, p. 21, PI. 5, fig. 1. (2) Coll. du Muséum. — Desmarest, Considérations, etc., p. i63. — Latr. Reg. Anim. 2e. éd. t. IV, p. 63. 3. 3G HISTOIRE NATURELLE à peine distinct et se trouve caché par les pates-mâchoires. Le cadre buccal a la forme d'un carré long ; ses bords latéraux sont très-saillans et viennent se terminer à l'angle extérieur des orbites. Les pates-mâchoires externes sont longues et étroites ; leur troisième article est beaucoup plus long que le second et porte l'article suivant à son extrémité antérieure. Le plastron sternal est circulaire. Les pâtes antérieures sont médiocres, et celles de la troisième paire sont les plus longues; les tarses sont grêles et styliformes. Enfin Y abdomen du mâle est très-petit , n'arrivant qu'au niveau des pâtes de la troisième paire. i. Hymènosome orbiculaire. — H. orbiculare (i). Carapace marquée en dessus d'une grande dépression circu- laire et lisse; un peu granuleuse sur les côtés. Deux dents spi- niformes de chaque côté de l'épistome , l'une formée par l'ex- trémité antérieure du bord latéral du cadre buccal _, l'autre par l'angle orbitaire externe. Tarses très -allongés. Longueur, i pouce. Habite le cap de Bonne-Espérance. (C. M. ) Le Crustacé figuré par M. Guérin, sous le nom d'HYMENO- soma Leachia ( Iconographie du règne animal , Crustacés , PI. 10, fig. i), ne nous paraît pas devoir rester dans ce genre ; il deviendra probablement le type d'une nouvelle divi- sion générique. Genre MYCTLRE. — Myctiris (2). Les Crustacés singuliers dont on a formé le genre Myctire établissant à quelques égards le passage entre les Ocypodes , (1) Hymenosoma orbiculare, Leach , Coll. du Muséum. — Desma- rest, Consid. p. i63, PI. 26, %. 1. — Latreiile , Règne animal, 2*. éd. t. IV, p. 63. (o.) Latreiile, Règne animal, ire. éd. t. III', p. 21, etc. — Des- marest, Considérations sur les Crust. p. 11 5. des crustacés. 6y les Pinnothères et même certains Macroures, tels que les Callianasses. Leur carapace , extrêmement mince , est presque circu- Jaire et très-bombée en dessus. Le front est disposé à peu près comme chez les Ocypodes (PI. 1 9, fig. 11); mais les yeux , qui sont courts et gros , n'ont point de cavité orbitaire pour se cacher, et restent toujours saillans. Les antennes internes sont très-petites et placées comme chez les Ocypodes ; les externes sont plus longues. La disposition de la bouche est très-remar- quable. Les pates-mâchoires externes , au lieu de s'appliquer horizontalement dans le cadre buccal , restent presque verti- cales et forment par leur réunion un cône renversé, court et large , dont le sommet , dirigé en bas est ouvert et garni de poils ; leur portion lamelleuse (formée parles deuxième et troisième article) est très-large, et porte l'article suivant à son extrémité antérieure ; au devant de l'apophyse situé à la base de ces pates-mâchoires, et dirigé en dessous pour sup- porter le fouet, la carapace présente une grande échancrure, de façon que l'ouverture afférente de l'appareil respiratoire est toujours béante. Les pâtes de la première paire sont très- longues, et se reploient longitudinalement sur la bouche; les pâtes suivantes sont longues, grêles et aplaties. Enfin l'ab- domen a la même forme dans les deux sexes , et s'élargit vers le bout. Nous ne connaissons qu'une seule espèce de ce genre. 1. Myctire longicarpe. — M. longicarpis (1). Carapace lisse et divisée par des sillons en trois portions longi- tudinales ; une petite épine à l'endroit où se trouve ordinaire- ment l'angle orbitaire externe ; bord postérieur de la carapace très-saillant et garni de poils. Bras courbés et armés en dessous (1) Latr. Encyc. atlas , PI. 297, fig. 3. — Desmarest, op. cit. p. 11, fig. 2. — Guérin, Iconogr. Crust. PI. 4» %• 4* 38 HISTOIRE NATURELLE de dents ^piniformes ; carpe très-grand ; doigts longs et cour- bes. Longueur, environ i pouce. Habite l'Australasie. (G. M.) Genre DOTO. — Doto (i). Ce n'est pas sans quelque incertitude que je place ici un petit Crustacé très-remarquable que M. Savigny a figuré dans le grand ouvrage sur l'Egypte, et que M. Audouin a rapporté au genre Myctire. Il se rapproche beaucoup des Ocypodes par la forme générale du corps , par celle des pâtes, et par la disposition du front , des antennes et des yeux ; mais il se distingue de tous les Catomètopes précédens par la conformation des pates-mâchoires externes et la forme du cadre buccal ; celui-ci, très-large en arrière, est étroit en avant; le troisième article des pâtes -mâchoires externes est beaucoup plus grand que le second , et cache presque en- tièrement les articles suivans , dont le premier s'insère à son angle antérieur et externe. Enfin le palpe , placé au côté extérieur de ces organes , ressemble assez à celui des Ocy- podes , car il ne porte pas à son extrémité , comme la plupart des Brachyures , un filet multi-articulé. A raison de l'organi- sation de l'appareil buccal , ce Crustacé établit , comme on le voit , le passage entre les Ocypodes et les Pinnothériens. Nous ne connaissons encore qu'une espèce de ce genre, et cela seulement d'après les figures que M. Savigny en a publiées. i. Doto sillonné. — D. sulcatus (2). Carapace presque carrée , et sillonnée en dessus ; le bord (1) Cancer, Eorskœl. — Myctiris , Aud. Egypte. — Forskalia , Edw. Coll. duMuséum. — Doto, Dehaan, Fauna Japonica. ire. livr. (2) Cancer sulcatus, Forskael, Descriptiones animalium qua in itihere Orientalis observavit, p. 92. — Savigny, Egypte, Crustacés, PI. i, fig- 3. — Myctiris sulcatus , Audouin, Explication des plan- ches de l'Egypte. — Guérin, Iconogv. Crust. PI. IV, lig. 4- DES CRUSTACES. 3q fronto-orbitaire occupant presque toute sa largeur. Régions ptérygostomiennes et pâtes -mâchoires externes également sil- lonnées. Pâtes assez longues et un peu comprimées. Longueur, environ 6 lignes. Habite la mer Rouge. i TRIBU DES OGYPODIENS. Les Ocypodiens ont toujours la carapace rhomboï- dale, ou trapézoïde, très-élevée en avant et déprimée en arrière (PL i8,fig. 10 et 19, fig. i3); le bord fronto- orbitaire en occupe toute la largeur, et \efro[it, qui est lamelieux et qui se reploie en bas jusqu'à l'épis- tome, est extrêmement étroit; sa largeur n'égale pas le tiers de la longueur des yeux , ni la moitié de la largeur du cadre buccal, bien que celui-ci soit lui-même très-étroit (PL i8, fig. 1 1, et PL 19, fig. i4). Les yeux sont fort longs , et la cornée est en général très-grande. L'article basilaire des -antennes internes estovalaire, assez gros, et placé verticalement dans l'angle intérieur de l'orbite ; la tige mobile de ces ap- pendices est extrêmement petite et cachée sous le front; enfin, les deux filets qui la terminent sont très-courts, gros et à peine annelés , disposition qui ne s'est rencontrée dans aucun des Crustacés dont nous ayons déjà traité, si ce n'est dans les Dotos. Les antennes externes sont rudimentaires, et situées, comme d ordinaire, dans un hiatus de l'angle interne de l'orbite ; leur premier article est moins grand que le second, et le troisième n'arrive pas jusqu'au niveau du bord antérieur de l'article ba- silaire de l'antenne inLerne. \Jépistome se continue avec le bord inférieur de l'orbite, et le cadre buccal ^O HISTOIRE NATURELLE est notablement plus étroit en avant qu'en arrière. Enfin, les pâtes -mâchoires externes ferment complè- tement la bouche; le bord intérieur de leur portion lamelleuse est droit ; leur troisième article est très- allongé , et leur quatrième article s'insère à l'angle ex- terne du précédent. Le plastron sternal a la forme d'un trapézoïde dont la base serait dirigée en ar- rière ; il est fortement courbé clans le sens de sa lon- gueur et livre passage aux organes mâles à une dis- tance considérable de son bord extérieur. Les pâtes antérieures sont en général comprimées et de gran- deur très-inégale; les suivantes sont toujours très- longues et ne présentent pas entre elles une très-grande différence ; l'article qui les termine est souvent dépri- mé , mais n'a jamais la forme d'une rame natatoire. Enfin Y abdomen, qui se compose ordinairement de sept articles distincts dans les deux sexes, est très-étroit; en général il ne recouvre pas plus du tiers de la lar- geur de la portion postérieure du plastron sternal du mâle , et chez la femelle même il laisse presque tou- jours à découvert la partie de ce plastron qui avoi- sine la base de toutes les pâtes. Il est aussi à noter que dans la plupart des cas, sinon toujours, il n'existe de chaque côté du thorax que sept branchies, dont cinq seulement couchées sur la voûte des flancs, et deux réduites à l'état de. vestiges et fixées aux pates- mâchoires. La plupart des Ocypodiens vivent presque toujours sur la plage et s'y creusent des terriers ; ils sont en général remarquables par la vitesse extrême avec la- quelle ils courent. Ce petit groupe est très-naturel , mais se lie d'une manière assez étroite aux genres Doto et Mictyre , DES CRUSTACÉS, /^i que nous avons rangé dans la tribu des Pinno- thériens. Il ne se compose que de deux genres, faciles à distinguer entre eux à l'aide des caractères suivans : Cornée transparente très-grande , ovalaire , occupant au moins la moitié de la longueur des pédoncules ocu- ) Ge. Ocypode. laires , et commençant très-près de I Tribu fia base de ces tisres. DES OCYPODIENS. J Cornée transparente très-petite, arrondie , n'occupant pas le quart de f la longueur du pédoncule oculaire, et j Ge. Gelasime. ne commençant que tout auprès de son .extrémité. \: Genre OCYPODE. — Ocypoda (i). Le genre Ocypode, établi par Fabricius, se compose de Crus- tacés faciles à reconnaître au premier coup d'œil , tellement leur aspect est particulier. Leur carapace (PL 19 , fig. i3) , est rhomboidale ou même presque carrée, et à peu près aussi large en arrière qu'en avant; sa face supérieure, toujours légèrement granuleuse, est presque horizontale transversale- ment, niais un peu courbée dans le sens longitudinal et forte- ment inclinée en bas et en arrière ; enfin ses faces antérieures et latérales sont très-élevées et à peu près verticales , et ces dernières sont divisées en deux portions par une ligne saillante verticale qui vient se terminer entre la basé des pâtes de la troisième et quatrième paire. Le front est beaucoup plus long que large ; il ne recouvre pas l'articulation des pédon- (1) Cancer, Lin. , Pallas , Fonsk. , Herb., etc. — Ocypode, Fabr. Suppl. p. 347. — Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI , p. 27.— Leach, Trans. Linn. Soc. vol. XI , p. 322. — Lamk. Hist. des Anim. sans vert. t. V, p. 25i.~ Desm. Consid. p. 119. —Latr. Reg. Anim. se. éd. t. IV, p. 46. 42 HISTOIRE NATURELLE cules oculaires , et n'égale en largeur que la moitié de l'épis- tome, au bord antérieur duquel il s'unit (PL 19, fig. i4)-Les orbites sont très-grandes, peu profondes et divisées en deux portions distinctes • l'une interne ou foraminaire , qui donne insertion au pédoncule oculaire, et qui, dans les Cyclomè- topes et les Oxyrhinques , est toujours cachée sous le front ; l'autre externe servant à loger la majeure partie de l'œil et de son pédoncule. Le bord supérieur de ces cavités, qui est beau- coup moins avancé que l'inférieur, présente une disposition qui est en rapport avec cette division , car il décrit deux lignes courbes qui se réunissent en formant un angle dont le som- met est dirigé en avant. La forme des yeux est également très-remarquable; la cornée est ovalaire, très-grande, et s'étend en dessous jusqu'à une très-petite distance de la base du pédoncule; mais en général celui-ci se prolonge au delà de son extrémité , de façon que les yeux se terminent par une espèce de corne dont la longueur paraît augmenter avec l'âge. Les antennes internes sont disposées comme nous l'a- vons déjà dit (page 3g ) ; les externes sont rudimentaires j leur troisième article n'est pas moitié aussi long que le second, et leur tigelle terminale n'est guère plus longue que leur pédon- cule, h'épistome est fort petit et présente à sa partie moyenne un petit prolongement quadrilatère qui se soude au front. Le troisième article des pates-mdchoires externes est quadrila- tère et beaucoup plus petit que le précédent ; enfin il ne cache jamais l'espèce d'appendice formé par les trois articles suivans , et le palpe qui occupe le bord externe de ces mem- bres est styliforme et dépourvu de filet terminai multi-arti- culé. Les pâtes antérieures sont en général moins longues que les suivantes , et la main qui les termine est fortement comprimée et très-grande comparativement au bras : la dif- férence entre celles des deux côtés est souvent très-grande , surtout chez le mâle. Les pâtes suivantes sont également très-comprimées , et elles augmentent de longueur jusqu'à la quatrième paire inclusivement; celles-ci ont environ trois fois la longueur de la portion post-frontale de la carapace , DES CRUSTACÉS. 4^ et les pâtes postérieures sont beaucoup plus courtes ; enfin les tarses sont toujours déprimés et presque en forme de petite spatule , et il existe à l'article basilaire des pâtes de la troisième et quatrième paire une espèce de surface articulaire entourée de poils , qui paraît destinée à diminuer ie frotte- ment de ces deux membres l'un contre l'autre. \] abdomen est beaucoup plus étroit à sa base que la partie postérieure du thorax , et dans l'un et l'autre sexe il laisse à découvert une portion considérable des derniers segmens de cette partie du corps; dans le mâle il a la forme d'un triangle allongé , et s'avance jusqu'à l'extrémité antérieure du plastron sternal ; chez la femelle son dernier segment n'est pas le quart aussi large que le précédent, et est ordinairement reçu dans une échan- cruredesonbord antérieur. Enfin les appendices abdominaux de la première paire , chez le mâle , sont très-développés , cylindriques et un peu crochus vers le bout, et ceux de la seconde paire sont en général rudimentaires. La branchie qui existe d'ordinaire sur l'antipénultième article des flancs manque chez les Ocypodes ; les autres sont dirigées très-obliquement en arrière, et la cavité bran- chiale s'élève de manière à laisser au-dessus d'elles un grand espace vide que tapisse une membrane plus ou moins spon- gieuse. Les Ocypodes , comme leur nom l'indique , sont remar- quables par la vélocité de leurs courses : les voyageurs assu- rent qu'un homme peut à peine les suivre. Ils se creusent des trous dans le sable du rivage , et demeurent renfermés dans leur terrier pendant tout l'hiver. Ils habitent les parties chaudes des deux hémisphères. La distinction des espèces présente quelques difficultés à cause des changemens que l'âge apporte dans les formes de ces animaux. /{4 HISTOIRE NATURELLE A. Espèce dont la cornée transparente occupe V extrémité du pédoncule oculaire , et n'est pas dépassée par un prolongement styliforme ou un tubercule terminal. i. Ocypode des sables. — O. arenaria (i). (PI. 19, fig. i3-i4. ) Carapace à peine granulée à sa partie moyenne; ses angles latéro-antérieurs très-aigus et de'passant le niveau de la saillie qui sépare les deux portions du bord orbitaire supérieur ; ses bords latéraux un peu élevés et distinctement dentelés dans toute leur longueur ; enfin ses faces latérales dirigées oblique- ment en bas et en dehors. Bord inférieur de l'orbite interrompu par deux échancrures , l'une semi-circulaire occupant son extré- mité externe, et l'autre plus étroite, mais assez profonde, située plus en dedans , et se continuant avec un petit sillon semi-circulaire de la région ptérygostomienne. Pâtes antérieures très-inégales ; des dents spiniformes sur le bord interne des bras , sur le corps et sur les faces externe et interne de la grosse main qui est environ deux fois aussi longue que haute ; la main du côté opposé à peine épineuse et terminée par des pinces pointues et à peine comprimées. Pâtes des quatre der- nières paires très - comprimées , presque entièrement lisses et garnies de plusieurs rangées de longs poils ; leur troisième article présentant en dessus un rebord arrondi , et dépourvu de dentelures ou d'épines aux pâtes de la seconde et de la troisième paire j tarses aplatis et tres-élargis vers le bout, surtout aux pâtes de la deuxième, de la troisième et de la (1) Cancer arenarius , Catesby, Latr. Hist. of south Carolina , vol. II, PI. 35. — Ocypoda quadrata , Bosc, t. I, p. ig4 , PL 4« fig. 9I?_ Fabr. Suppl. p. 34;. — O. albicaus , Latr. Encyc. PI. 285, fig. 1 ( cop. d'après Catesby ). — Ocypoda quadrala, Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 49. — O. arenaria, Say, op- cit. p. 69. DES CRUSTACÉS. 4^ quatrième paire. Longueur, environ 2 pouces ; couleur , jau- nâtre. Cette espèce habite les côtes de l'Amérique septentrionale et des Antilles , et vit dans des trous profonds de trois ou quatre pieds , qu'elle se creuse dans le sable immédiatement au-dessus du niveau du ressac de la mer. C'est en général pendant la nuit qu'elle quitte ce terrier pour chercher sa nourriture , et lorsqu'on la poursuit elle court avec une grande vitesse en éle- vant ses pâtes antérieures d'une manière menaçante. Vers la fin d'octobre ces Ocypodes abandonnent leur habitation près de la mer , et vont hiverner dans l'intérieur des terres ; lorsqu'ils ont rencontré un lieu qui leur convienne , ils y creusent un trou semblable à celui qu'ils viennent de quitter ; après y être entrés , ils en bouchent l'ouverture de façon à ce qu'on ne puisse plus en distinguer de trace ; enfin ils se retirent au fond de leurs terriers et y restent dans un état d'inactivité pendant toute la durée de l'hiver. (CM.) L'Ocypode blanc , décrit et figuré par Bosc ( op. cit. t. I , p. 196, PI. 4, %• 1 , — Desm. op. cit. p. 121 ) , me paraît être la même espèce que la précédente , un peu défigurée par le peintre ; le front est représenté d'une manière évidemment inexacte , et je suis porté à croire que c'est également par erreur qu'on a donné une corne terminale aux yeux , car dans la région habitée par ce Crustacé, qui est la patrie de l'Ocypode des sables , on ne connaît pas d'espèce ayant ce caractère. 2. Ocypode cordimane. - — O. cordimana, (1). Carapace couverte de granulations bien distinctes. Angle or- bitaire externe ne dépassant pas le niveau du fond de la portion externe du bord orbitaire supérieur, beaucoup moins avancé que le fond de la portion interne ou foraminaire de l'orbite et (1) LatP. Coll. du Muséum. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 121. ^6 HISTOIRE . NATURELLE se dirigeant obliquement en dehors. La disposition des pâtes antérieures est à peu près la même que dans l'espèce précédente, seulement la grosse main est beaucoup plus courte et plus lar°-e ( sa portion palmaire est aussi haute que longue ) , et les pâtes suivantes sont couvertes en dessus de rides et de gra- nulations ; le bord des troisième et quatrième articles des pâtes de la seconde et de la troisième paire dentelé ou légèrement épineux. Longueur, environ i pouces. Quelques poils vers le bout des pâtes. Habite l'Ile-de-France. (CM. ) 3. Ocypode rhombe. — O. rhombea (i). CarapaGe de même forme que chez l'Ocypode des sables , seulement un peu moins large ; son bord latéral est à peine denté , et les angles externes des orbites sont un peu moins aigus. La disposition des orbites est enfin la même que dans cette dernière ; mais les mains sont seulement granuleuses , et celle qui est la plus développée est très-courte et élevée ( sa portion palmaire étant aussi haute que longue). Tarses des pieds des quatre dernières paires linéaires , sans élargis- sement notable vers le bout. Longueur, i5 lignes. Habite les Antilles et le Brésil. ( C. M. ) (i) Uca giiacu ? Marcgrave, op. cit. p. l85, — Ocypode rhomba , Fabr. Suppl. p. 3/t8, n°. 3 ? — Savigny , Egypte, Grust. PI. i, fig. 2. ( Cette dernière figure se rapporte peut-être seulement à un jeune individu du Cératophthalme , espèce qui se trouve dans l'Orient. ) DES CRUSTACÉS. 4/ § B. Espèces dont les yeux portent à leur extrémité un appendice en forme de tubercule, de cylindre ou de stylet qui dépasse la cornée transparente. 4- OCYPODE CHEVALIER. O. ippeUS (i). Appendice terminal des yeux gros, court, conique et garni à son extrémité d'un pinceau de longs poils. Bord supérieur dé l'orbite presque droit et terminé en dehors par un angle saillant. Grosse pince médiocre , arrondie en dessus et simplement granuleuse. Cinquième article des pâtes de la seconde et de la troisième paire quadrilatère et armé de dents spiniformes sur ses quatre bords ; tarse comprimé , très-large , mais diminuant graduellement vers sa pointe , et garni en des- sus de quatre lignes saillantes, dont les externes se réunissent bientôt aux deux moyennes. ( Cette disposition est marquée surtout aux pâtes de la deuxième et de la troisième paire. ) Longueur, 2 pouces. Habite la Syrie, l'Egypte , le cap Vert, etc. ( C. M. ) 5. Ocypode de Fabricius. — O. Fabricu. Appendice terminal des yeux non sétifére , tres-çpurt et obtus. Forme générale comme dans l'espèce précédente ; angle orbitaire plus saillant ; la portion post-foraminaire de l'orbite à peu près droit et dirigé directement en avant. Mains épineuses, très-larges, comprimées et terminées supérieure- ment par un bord mince. Pâtes suivantes arrondies en dessus ; (1) Crabe chevalier, Belon , de la Nat. des Poissons , liv. 2, p. 367. — C. cursor? Linn. Syst. nat. — Ocypode ippeus , Olivier, Voy. dans l'empire ottoman, t. II, p. 234, PI. 3o, hg. 1; et Encyc méth. t. VIII, p. 416. — Lamk. Hist. des Anim. sans vert. t. V, p. 252.. — Savigny, Egypte, PL 1, hg. 1. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 121. 48 HISTOIRE NATURELLE tarses aplatis , lancéolés et garnis en dessus de deux lignes lisses, élevées et séparées par un espace rempli de duvet. Lon- gueur, 20 lignes. Habite l'Océanie. ( C. M. ) 5. Ocypode cératophthalme. — O. ceratophthalma (i). Appendice terminal des yeux non sétifere , très-long , à peu près de la longueur de la cornée transparente , obtus au bout, et dépassant de beaucoup l'angle orbitaire ex- terne , qui est en général beaucoup moins avancé que la por- tion du bord orbitaire supérieur située au-dessus de l'insertion des yeux ; la portion foraminaire de l'orbite dirigée oblique- ment en dehors . Pâtes comme dans l'espèce précédente , mais point épineuses. Longueur, 20 lignes. Habite l'Egypte, l'Ile-de-France, la Nouvelle-Hollande, etc. (G. M.) 6. Ocypode brevîcorne. — O. brevicornis. Stylet, terminal des yeux non sètifere, court et cylin- drique , n'ayant pas le quart de la longueur du pédoncule ocu- laire, mais dépassant l'orbite. Orbites obliques comme dans l'espèce précédente ; carapace plus large. Pinces médiocres , allongées -, pince de la petite main s' amincissant réguliè- rement vers le bout et déforme ordinaire. Tarses styliformes. Longueur, 10 lignes. Habite les Indes orientales. ( C. M. ) (1) Cancer ceratophthalmus , Pallas , Specil. Zool. fasc. 9, p. 83 , tab. 5, 17. — C. cursor, Hasselquist, voyez dans le Levant, 2e, partie, p. 65? — Linn. Syst. nat. — Herb. t. I , PI. 1, %. 8 et 9. — Ocypode ceratophthalma , Fabr. Suppl. p. 347- -- Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI , p, 47 » et Encyc Pi. 274, fig- 1 . ( Copiée de l'ouvrage de Pallas.) — Desm. Consid. sur les Crust. p. 121, PI. 12, fig. 1. L'Ocypodaplaiitarsis, Lamarck, Collection du Muséum , me pa- raît se rapporter à cette espèce. DES CRUSTACÉS. 49 L'Ocypoda Urvilii , de M. Guérin (Voyage de la Coquille, Crust. PI. i, fig. 1 ) , est une espèce extrêmement voisine delà précédente , mais qui paraît s'en distinguer par la forme des orbites ; du reste la description n'en a pas encore été publiée. 7. Ocypode macrocère. — O. macrocera. Stylet terminal des yeux comme chez VO. brevicorne. Orbites tres-évasés et dirigés tres-obliquement en dehors, la portion externe de leur bord supérieur se dirigeant directe- ment en dehors et en arriére de manière à former avec le bord latéral de la carapace un angle obtus ; point d'écliancrure au-des- sous de l'angle orbitaire externe. Bords latéraux de la carapace finement granulés. La grosse main très-courte , très-élevée et un peu épineuse en dessus ; sa portion palmaire beaucoup plus élevée que longue ; pinces de la petite main lamelleuses et tres-élevées jusqu'à leur extrémité. Pâtes des quatre dernières paires très-rugueuses en dessus ; tarses peu élargis. Longueur, environ 1 pouce et demi; couleur, jaunâtre. Habite les Indes orientales, le Brésil , etc. (C. M. ) L'Ocypode bombée , de MM. Quoy et Gaimard (Voyage de M. Freycinet, PI. 77, fig. 2 ), ressemble à l'Ocypode rhombe, mais n'a pas été décrite ni figurée avec assez de détail pour pou- voir être reconnue d'une manière certaine. Enfin, VOcypoda unispinosa de M. Rafinesqne (Précis de découvertes semiologiques , p. 21 ) , ne me paraît pas déler- minable. Gejvre GELASîME. — Gelasimus (i). Les Gélasimes ont la carapace (PI. 18 , fig. 10) beaucoup (1) Cancer, Linn., Begeer, Herb.,Fabi\, etc. — Ocypode, Bosc , op. cit. t. I, — Uca, Leach, Trans. Linn. t. XI. — lilwmbille , Lamarck, Hist. des Anim. sans vert. t. V, p. l>54- — Gelasimus , Latr. nouv. Dict. d'hist. nat. ; Règne animal , etc. — Desmarest , op. cit. CRUSTACES, TOME II. 50 HISTOIRE NATURELLE plus large que les Ocypodes , plus bombée , et beaucoup plus rétrécie en arrière. La région stomacale est très-petite et la génitale en général très -grande. La disposition du front et des antennes internes est à peu près la même que dans le genre précédent (fig. 1 1) ; les pédoncules oculaires sont , au contraire , extrêmement grêles , et la cornée qui les termine n'en occupe au plus que la cinquième partie (i) ; le bord supé- rieur des orbites est beaucoup moins saillant que l'inférieur ; il n'est pas distinctement divisé en deux portions comme chez les Ocypodes , et est convexe dans presque toute sa longueur ; enfin , l'extrémité externe de ces cavités est largement ou- verte , et communique avec un sillon qui se porte oblique- ment en arrière et en bas. Les antennes externes sont beau- coup plus développées que dans le genre précédent. Les pates-mâchoires externes ont la même forme que chez les Ocypodes. Les pâtes antérieures sont en général très -petites et très-faibles chez la femelle ; mais , chez le mâle , l'un de ces organes acquiert des dimensions énormes. Tantôt c'est du côté droit , tantôt du côté gauche que se trouve la grosse pince , qui est quelquefois deux fois aussi grande que le corps. Les pinces de la petite pâte sont élargies et lamelleuses vers le bout , et un peu contournées ; celles de la grosse pâte sont arquées , élevées et faiblement dentées sur les bords. Les pâtes suivantes sont médiocres et ne présentent rien de remarquable. Il en est de même de l'abdomen. Les Gélasimes vivent dans des trous près du bord de la mer, et s'y trouvent, à ce qu'il paraît, par paires. M. Ma- rion de Procé a observé que le mâle se sert de sa grosse main pour boucher l'entrée de sa demeure. Ces singuliers (i) Au moment de mettre cette feuille sous presse , je reçois de M. T. Bell la communication d'un fait que je ne puis passer sous silence. Quelques Gélasimes présentent , à un certain âge , sinon toujours,, un stylet à l'extrémité du pédoncule oculaire du côté de la grosse pince, tandis que l'œil du côté opposé conserve toujours la forme ordinaire. DES CRUSTACÉS. 5l Crustacés habitent les régions chaudes des deux hémisphères. On en connaît un assez grand nombre , et ils sont diffi- ciles à bien distinguer, car les parties qui diffèrent le plus dans les derniers Gélasimes , savoir, le front et la grosse main , changent de forme par les progrès de l'âge. i. Gelasime maracoani. — G. maracoani {i). Front presque linéaire entre les yeux , et s élargissant en dessous de manière à ressembler à une raquette ren- versée. Bord supérieur de l'orbite presque droit; angle orbi- taire externe avancé. Grosse main du mâle énorme, extrême- ment élevée , dentelée ; le doigt mobile plus élevé vers le bout f[u'à sa base , et l'inférieur recourbé dessous à son extré- mité. Quelques dents , mais point de crête notable sur le bord antérieur des bras. Pâtes suivantes terminées par un article large et fortement aplati. Longueur, 1 5 lignes. Habite Cayenne. ( C. M. ) 2. Gelasime platydactyle. — G. platydactylus (2). Cette espèce est très-voisine de la précédente ; le front a la même forme , mais l'angle externe de l'orbite est plus aigu et beaucoup moins avancé que le fond de la portion interne du bord orbitaire supérieur ; la carapace est plus bombée. La grosse main du mâle, beaucoup moins forte que dans l 'espèce précédente , n'est que faiblement dentée; sa por- (1) Maracoani , Margrave , Hist. rerum nat. Brasilia;, p 174* — Ocypode maracoani , Latr. Hist nat. des Crust. t. YI, p. 46. — Ocy- pode heterochelos , Bosc, op. cit. t. I, p. 197- — Gunoplax maracoani, Lamarck, op. cit. t. V, p. 254- — Gelasima maracoani, Latr. Encyc. PI. 296, fig. 1. (2) Latreille , collection du Muséum. C'est à cette espèce que me paraît devoir être rapportée la Gelasime figurée par Seba (t. II , PI. 18, fig. 8), et confondue par les auteurs avec le G. maracoani. La figure de Seba a été reproduite par Herbst sous le nom de Cancer vocans major (PI. 1, fig. ji), et par Latreille sous celui de G. maracoani ( Encyc PI. 2^5, fig. 7 ) 4- 52 HISTOIRE NATURELLE tion palmaire est très-renflée et beaucoup plus longue que haute ; le doigt immobile de la même main n'est pas recourbe' en dehors vers le bout , et le doigt mobile diminue graduelle- ment de hauteur depuis sa base jusqu'à son extrémité , qui ne présente pas de crochet ; enfin il existe une fort grande crête sur le bord antérieur du bras. Longueur, environ i pouce. Habite Cayenne. (C. M.) L'Ocypode (Gelasimus) arcuata , figuré par M. Dehaan (Fauna Japonica, Crust. PL 7, fîg. 2 ) , mais dont la description n'a pas encore été publiée , ressemble beaucoup à l'espèce pré- cédente. 3. Gélasime pince. — G. forceps (1). Front de même largeur entre les yeux et à sa, partie inférieure. Carapace très-bombée. Angles orbitaires externes aigus et dirigés en avant , mais notablement moins avancés que le fond de la portion interne du bord orbitaire supérieur. Bords latéraux très-obliques. Bord orbitaire inférieur parfaite- ment distinct jusqu'à la base de l antenne externe , et courbé en avant vers sa partie externe , puis brusquement recourbé en arrière. Grosse pâte antérieure lisse, et à peu près de même forme que chez le Gélasime de Marion. Troi- sième article des huit pâtes suivantes granuleux , court et très- élevé (guères plus d'une fois et demie aussi long que haut). Longueur, 6 lignes. Habite l'Australasie. (C, M. ) 4. Gélasime tétragone. — G. tetragonon {?.). Front et forme générale de la carapace à peu près les (1) Latreille , Coll. du Muséum. (2) Cancer tetragonon, Herb. t. I, p. 25? , PI. 20, fig. 110.— Ocy^ poda tetragona, Bosc , op. cit. t. I, p. 198 ( fem. )• — Gelasimus tetragonon, Ruppell , op. cit. p. a5, PI. 5, fig. 5 (mâle). — Gelasim* variegata, Latr. Coll. du Mus. (fem.). DES CRUSTACÉS. 53 mêmes que dans l'espèce précédente , seulement les angles orbitaires externes sont beaucoup moins avancés. Le bord orbi- taire inférieur est distinct des la base des antennes ex- ternes ; mais n'est pas notablement recourbé en avant près du point où il se dirige brusquement en arrière. Pâtes antérieures finement granulées. Grosse main très-renflée et sans crête oblique à sa face interne; pinces coniques. Pâtes des huit der- nières paires lisses ; le bord supérieur de leur troisième article arrondi et sans dentelures. Longueur, i pouce. Habite l'Ile-de-France , la mer Rouge, etc. (C. M.) 5. GélA-Sime cordiforme.— G, cordiformis (i), Carapace à peu près de même forme que chez le Gelasimc forceps. Le front est un peu rétréci à sa partie inférieure , et le bord orbitale inférieur cesse d'être distinct avant que d'arriver au niveau du bord externe du cadre buccal. Les pâtes antérieures du mâle sont presque de même grandeur des deux côtés ; la main est lisse et aussi longue que la carapace est large. Sa portion palmaire est renflée et beaucoup plus longue que haute ; enfin les pinces sont moins longues que la portion palmaire et creusées en écuelle comme la petite main des espèces précédentes. Les pâtes suivantes sont lisses et ne présentent rien de remarquable. Longueur, 10 lignes. Habite l'Australasie. (CM.) 6. Gélasime de Marion. — G. Marionis (2). Front de même forme que dans les deux espèces précéden- tes chez l'adulte, mais plus large supérieurement chez le jeune. Orbites et pâtes des quatre dernières à peu prés comme chez le G. tétragone. Pinces de la grosse main aplaties, droites , plus (1) Latreille, Coll. du Muséum. (2) Cancer vocans ? lihumph, Thésaurus , PL X, fig. E. — Des marest, op. cit. p 124, PI. i3, fig 1. 54 HISTOIRE NATURELLE longues que la portion palmaire de la main , et laissant entre elles un grand espace vide ; deux dents un peu plus grosses que les autres sous le bord du doigt immobile. n. Gélasime appelant. — G. vocans (1). Orbites presque droites ; leur bord inférieur régulière- ment arrondi en dehors. Grosse main extrêmement grande ; dois;t mobile très-crochu et diminuant graduellement vers la pointe ; les pâtes suivantes poilues. Longueur, 1 pouce. Habite le Brésil. ( G. M. ) 8. Gélasime chlorophthalme. — G. chlorophthalmus (2). Cette espèce ressemble beaucoup par sa forme générale au Gélasime tétragone, seulement le front est beaucoup plus large entre les yeux qu'à sa partie inférieure ; elle se distingue de la précédente par la direction tres-oblique des orbites. Les pâtes antérieures sont lisses , et la portion palmaire de la grosse main plus longue que la digitale ; les suivantes ne sont pas poi- lues. Longueur, 5 lignes. Habite l'Ile-de-France. (1) Ciecie, etc., Margrave, op. cit. p. i85 — Crabe appelant, Degéer , Mém. pour servir à l'hist. des insectes , t. "VII , PI. 26, fig. 12. — Cancer vocans? Linn. Amamit. Acad. t. VI , p. 4X4> e^ Syst. nat. — Cancer vocator, Herbst, PI. 5t), fig. I, et Cancer vocans minor ? PI. I, fig. IO. — Ocypode vocans et O. jyugilator? Bosc , op. cit. t. I, p. 197 et 198. — Ocypode vocans, Latr. Hist. des Crust. t. VI, p. 45- ■ — Ocypode pugilalor, Say, op. cit. p. ni, — Gelasimus vocans et G. pugilator, Desmarest, Consid. p. i23. (2) Latreille, Coll. du Muséum. DES CRUSTACÉS. 55 9. Gélasime pâtes annelées. — G. annitlipes (i). (PL 18, %. io-i3.) Front comme dans l'espèce précédente. Bord orbitaire infé- rieur brusquement recourbé en arrière près de son angle ex- terne. La grosse main est à peu près de même forme que chez le Gélasime appelant, si ce n'est que sa portion palmaire est arrondie et lisse en dessus , et que les pinces sont moins apla- ties. Les pâtes suivantes ne sont pas poilues. Longueur, 6 lignes. Habite la mer des Indes. ( C. M. ) L'Ocypode l^vis, de Fabricius ( Suppl. p. 348), est un Gélasime de l'Inde; mais nous ne pouvons décider l'espèce à laquelle il faut le rapporter. L'Ocypode minuta, du même auteur (Suppl. p. 348), me paraît être une femelle du même genre. L'Ocypode microcheles , de Bosc (t. I, p. 199), est pro- bablement la femelle aussi de l'une des espèces précédentes. 10. Gélasime luisante. — G. nitidus (2). Espèce fossile qui paraît très -voisine du G. maracoani , mais qui a les bords latéraux de la carapace tout-à-fait lisses et le front terminé par une pointe aiguë très -courte. On ignore le gisement de ce Grustacé. ( C. M. ) (1) Latreille , Collection du Muséum. (2) Gonoplace luisante, Desmarest , Nouv. Dict. d'hist. nat, 2e. éd. t. VIII, p. 5o5. — Gélasime luisante , ejusdem, Hist. nut des Crustacés fossiles, p. 20G, PI. 8, fig. 7 et 8. 56 HISTOIRE NATURELLE TRIBU DES GONOPLACIENS. Dans cette petite tribu la carapace est carrée ou rhomboïdale et beaucoup plus large que longue ; son bord postérieur (mesuré entre la base des pâtes de la cinquième paire) égale presque toujours la moitié de son diamètre transversal, tandis que dans la tribu précédente, de même que chez les Cyclométopes et la plupart des Oxyrhinques, la longueur de ce bord n'est que d'environ le quart de la plus grande lar- geur de la carapace. Le front est peu incliné et très- large ; il ne se recourbe pas en bas de manière à se réunir dans presque toute sa largeur à l'épistome, comme cela se voit chez les Ocypodiens , et il est égal aux deux tiers du cadre buccal mesuré dans le point de sa plus grande largeur. Les pédoncules oculaires sont en général très-allongés et assez menus ; leur lon- gueur égale souvent cinq ou six fois leur diamètre, et la cornée qui les termine est toujours petite ; enfin l'an- gle externe de l'orbite occupe ordinairement l'extré- mité latérale de la carapace. Les antennes internes sont toujours horizontales , parfaitement à décou- vert et logées dans des fossettes bien distinctes des orbites. Les antennes externes sont disposées à peu près comme dans la tribu précédente. Uépistome est souvent placé à quelque distance en arrière du bord orbitaire inférieur, caractère qui se rencontre toujours chez les Cyclométopes , et n'existe que très-rarement dans la famille des Catométopes. Le cadre buccal est en général plus large à son bord antérieur qu'à sa par- tie postérieure , et le quatrième article des patcs-mâ- c ho ires externes s'insère presque toujours à l'angle DES CRUSTACÉS. 0 7 interne de l'article précédent. Le plastron sternal est très-large ; il est quelquefois perforé pour le passage des verges ; mais en général ces organes s'insèrent commedans les familles précédentes à l'article basilaire des pâtes postérieures, et se logent ensuite dans un petit canal transversal creusé dans le plastron sternal au point de réunion de ses deux derniers segmens , canal qui leur sert de gaine jusqu'à ce qu'ils soient arrivés au-dessous de l'abdomen. La longueur des pâtes antérieures varie ; elle est quelquefois très-con- sidérable , et celles de la troisième ou quatrième paire, qui sont toujours les plus longues parmi les huit der- nières, ont à peu près deux fois et demie la longueur de la portion post- frontale de la carapace; elles sont toutes grêles et terminées par un tarse styliforme. Enfin , Y abdomen de la femelle est très-lanre , et re- couvre presque tout le plastron sternal ; mais celui du mâle est au contraire très-étroit, et au lieu de s'étendre jusque sur l'article basilaire des pâtes posté- rieures , laisse à découvert une portion assez considé- rable du plastron sternal entre son bord externe et la base de ces mêmes pâtes. Il est aussi à remarquer que dans la plupart des cas son second anneau est tout-à- fait linéaire , tandis que les autres sont assez dé- veloppés. Cette tribu ne se compose que d'un très-petit nombre de Crustacés , qu'on peut distribuer en quatre genres ainsi qu'il suit : 58 HISTOIRE NATURELLE Pédoncules oculaires très-courts. Bord fronto-orbitaire n'oc- cupant qu'environ la moitié du diamètre transversal de la carapace. M - s o A o a s td Z w 1—1 P- O O W Q P i— i CC H Quatrième article des pâtes- mâchoires externes inséré à l'angle interne de 1 article précédent. Front très-étroit , n'occupant qu'envi- ron le cinquième du diamètre transversal de la carapace. Pe- - doncules oculaires Pédoncules ocu- I 1. , , , ,, . . . t. i Btres-lonçs et çreles. laires loners. Bord ' ■ „, . . > ° ,.'. , . i ■ , . , «Troisième article des tronto-orbitaire oc- / * , . , . / Ipates-machoires ex- cupant la presque to-\. _ , ., ,. , , „ , i-, ' i t <• \ Quatrième article I ternes beaucoup talite du diamètre \ , , * , . • i '( 'des pates-machoires /moins grand que le externes s insérant à/ précédent. transversal de la ca- rapace. « à -t ri a. O z o O 16 m S ri a H CU O se u O l'angle externe ou au (milieu du bord an- térieur de larticle [précédent. Front occupant en- viron le tiers du bord antérieur de la ca- rapace. Pédoncules oculaires gros et de longueur moyenne. Troisième article des| pâtes -mâchoires ex- ternes à peu près de \même grandeur que le second. m S o H O H a ri O Genre Pseudorhombile. — Pseudorhombila (i). Le Crustacé qui nous a fourni le type de ce nouveau genre est très-remarquable en ce qu'il tient le milieu entre les (i) Thelpheusa? Latr. Collect. du Mus. — Mcelia, Latr. Encyc. t. X, p. 706. DES CRUSTACÉS. 5f) Cancériens et les Gonoplaces. En effet, la forme de sa ca- rapace se rapproche de celle des Panopés et de quelques autres Cancériens , car elle est légèrement arquée en avant, et entre les orbites et les bords latéraux il existe une por- tion assez considérable de son contour qui se recourbe en arrière à la manière du bord latéro-antérieur de la carapace des Cyclométopes ; mais cependant sa forme générale est celle d'un rhombe, et son bord postérieur occupe plus du tiers de son diamètre. Le corps est très-épais et très-élevé antérieu- rement. Le front est presque horizontal et divisé en deux iobes tronqués très-larges. Les yeux, les antennes, Y épis- tome et les pates-rnâchoires externes présentent la même disposition que chez les Crabes. Le plastron sternal est beaucoup plus large que long et assez fortement courbé d'avant en arrière ; à sa partie postérieure , qui est très-large, on remarque de chaque côté , chez le mâle , un canal d'un calibre assez grand , qui loge les verges dont l'origine se voit à la base des pâtes postérieures. Les pâtes antérieures sont très-fortes et très-longues chez le mâle ; les suivantes ne présentent rien de remarquable , si ce n'est que celles de la seconde paire sont presque de même longueur que celles de la troisième paire , et que ces dernières sont un peu plus longues que les suivantes. Quant à la forme des appendices de Y abdomen du mâle , elle diffère peu de ce que nous avons vu chez les Xanthes , etc. Ce genre ne renferme encore qu'une seule espèce. i. Pseudorhombile QUADRiDEJMTÉ. — P. quadridentata (i). Carapace presqu'une fois et demie aussi large que longue , et finement granulée en dessus. Orbites marqués de deux fis- sures à leur bord supérieur et d'une à leur bord inférieur ; portion post-orbitaire du bord antérieur de la carapace armée de deux fortes dents, dont l'une située vers son milieu et (l) Melia quadrideidaia, Latr. Encyc. t. X, p. 706. t)0 HISTOIRE NATURELLE l'autre dans son point de réunion avec le bord latéral qui se dirige un peu obliquement en arrière et en dedans. Pâtes anté- rieures très-fortes. Une grosse épine sur le bord supérieur du bras et un tubercule arrondi et très -saillant au bord interne du carpe ; pinces pointues , très-longues et un peu recourbées en bas. Les pâtes suivantes grêles et cylindriques. Lon- gueur , environ i pouces ; couleur rosée ; quelques poils sur les tarses» Habite? (CL M.) Les Crustacés figurés par M. Dehaan sous le nom de Can- cer ( Curtonotus ) longimanus ( Fauna Japonica , Crust. PI. 6, lig. i). nous paraissent très-voisins de l'espèce pré- cédente ; mais , comme la description n'en est pas encore pu- bliée , nous ne pouvons nous prononcer sur leur identité. Genre GONOPLACE. — Gonoplax (i). Les Gonopiaces ont la carapace plus d'une fois et demie aussi large que longue, et assez fortement rétrécie en arrière; son bord fronto-orbitaire s'étend dans toute sa largeur , et le front lui-même est lamelieux, légèrement incliné et ter- miné par un bord droit. Les pédoncules oculaires ont plus d'un tiers de la largeur de la carapace ; ils sont de grosseur médiane et ne présentent pas de renflement notable à leur extrémité. Les antennes internes sont grandes et de forme ordinaire ; l'article basilaire des externes est petit et cylindri- que comme les suivans, et leur tige terminale est très-longue. Tu épis tome est beaucoup moins avancé que le bord inférieur de l'orbite ; le cadre buccal est beaucoup plus large que (i) Cancer, Fabricius , Pennant , Herbst, etc. — Ocypoda , Bosc, t. I, p. 193. — Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 44- — Go- noplax, Leach. Traiis. Lin. Soc. vol. XI, p. 323 , etc. — BhombiUe, Gonoplax, Laink Hist. des An. sans vert. t. V, p. '-i53. — Latr. Encyc. t. X, p. u53. — Gonoplax , Desm, p. 124. — Latr. Pœg. anim. ■2e. édit. t IV, p. 4^, etc. DES CRUSTACÉS. 6l long , et un peu rétréci en arrière ; et la forme des pales- mâchoires externes est la même que chez les Crabes. La disposition du plastron sternal est à peu près la même que dans le genre précédent ; il est seulement à remarquer que le canal transversal qui loge chacune des verges n'est pas complètement fermé en dessous. Les pâtes antérieures sont extrêmement longues et presque cylindriques ; celles de la quatrième paire sont plus longues que les secondes ou les troisièmes, et celles de la dernière paire sont à peu près de même longueur que les secondes. Enfin , X abdomen du mâle présente sept articles distincts comme celui de la femelle. Ce genre ne renferme qu'une ou deux espèces , et appar^ tient à nos côtes. 1. Gonoplace anguleuse. — G. angulata (1). Carapace armée de chaque côté de deux petites épines dirigées en avant , dont l'une occupe l'angle orbitaire externe , et l'autre est placée sur le bord latéral à peu de distance de la première. Pâtes antérieures du maie environ quatre fois aussi longues que la carapace. Celles de la femelle beaucoup plus courtes ; bras cylindrique et armé d'une épine vers le milieu de son bord supérieur ; une seconde épine sur le bord interne du carpe, et une troisième très-petite sur le bord externe du même article ; mains grossissant un peu vers le bout ; pinces fi- nement dentelées. Pâtes des quatre dernières paires assez longues et grêles ; celles de la quatrième paire à peu près deux fois et demie aussi longue que la carapace ; une petite épine vers l'ex- trémité du bord supérieur du troisième article; tarses com- (l) C. angulatus , Fabr. Suppl. p. 3/j.i- — Pennant, op. cit. t. IV, PI. 5, fig. 10. — Herb. op. cit. PI. 1, fig. i3. — Ocypoda angulata, Bosc, t. I . p. 198. — Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 44 Gonoplax bispinosa, Leach, Malacost. PI. i3. — Latr. Encyc. t. X, p. 29J , PI. 278, fig. 5 (cop. d'après Pennant). — Desm. p. ia5. 6* HISTOIRE NATURELLE primés. Longueur, environ i pouce; couleur, jaune mêlé de rouge. Habite nos cotes du nord , de l'ouest et du sud. 2. Gonoplace rhomboïde. — G. rhomboides (i). Cette Gonoplace , que M. Latreille a cru devoir ne pasdistin- guer de l'espèce précédente , et qui n'en est peut-être qu'une variété , ne présente point d épines sur les bords latéraux de la carapace , derrière les angles orbitaires externes , mais on y remarque presque toujours dans les points correspondants une petite élévation. Les pâtes antérieures sont encore plus longues que chez la Gonoplace anguleuse. Longueur, environ i pouce; couleur, jaunâtre mêlé de rouge. Ce Crustacé habite la Méditerranée et FOcéan ; il se tient parmi les rochers , dans les eaux assez profondes , et paraît vivre solitaire; suivant M. Risso, il nage avec facilité, et vient souvent à la surface de Feau , sans jamais en sortir ; enfin , il se nourrit de petits poissons et de radiaires. Parmi les Crustacés fossiles que M. Desmarest rapporte avec doute au genre G onoplace , il en est un qui se rapproche des espèces récentes par la forme du front , et qui pourrait bien appartenir au même groupe ; mais sa carapace est carrée , au lieu d'être trapézoïdal , et les bords latéraux en sont ar- qués. C'est le Gonoplax incerta ( Desm. Crust. foss. p. io4, PL 8,%. 9). (i) Cancer rhomboïdes, Fab. Syst. entom. p. f\o\, etc. — Herb. t. I, PI. I, fig, 12, PI. 45, fig. 5. — Ocypoda rhomboïdes , Bosc, t. I, p. 199. — Ocypoda loiigimana, Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 44- — Gonoplax longimana , Lamk. Hist. des Anim. sans vert, t. V, p. 254, PI. 272, fig. 2? — G- bispinosa , Latr. Encyc. t. X, p. 293- — Gonoplax rhomboïdes , Desm. p. 125, PI l3, fig. 2. — Risso , Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. V, p. i3. — Roux, Crusta- cés de la Méditerranée. PI. 9. DES CRUSTACÉS. 63 Genre MACROPHTHALME. — Macrophthalmus (i). Le genre Macrophthalme a été établi par M. Latreille pour recevoir quelques Crustacés qui ont le port des Gono- places . mais qui s'en distinguent par la forme des pates- mâchoires , et surtout par la longueur des pédoncules ocu- laires. Leur carapace est rhomboïdale et très-large ; le diamètre transversal en est quelquefois plus de deux fois aussi long que le diamètre longitudinal, et le bord antérieur en occupe toute la longueur j la région stomacale est petite et à peu près quadrilatère ; les régions branchiales grandes et presque de même forme. Le front est recourbé en bas, très-étroit et assez semblable à celui des Ocypodes ; il n'oc- cupe qu'environ le cinquième du diamètre transversal de la carapace et ne recouvre pas complètement la portion basi- laire des pédoncules oculaires; ceux-ci sont très -longs, grêles et terminés par une cornée ovalaire et très-petite. Les orbites ont la forme d'une rainure transversale creusée sous le bord antérieur de la carapace et dirigée obliquement en haut ; en dedans , leur bord inférieur est beaucoup plus sail- lant que leur bord supérieur , mais au-dessous de l'angle ex- terne il manque, de façon que dans ce point leur cavité n'est pas close. Les antennes internes sont logées sous le front, et leur tige, assez longue, se reploie transversalement 5 la disposition des antennes externes est aussi à peu près la même que dans le genre précédent, h'épistome est linéaire et se continue avec le bord orbitaire inférieur. Le cadre buccal est plus large que long et cintré en avant. Les pates-mâchoi- res externes ne se rencontrent pas tout-à-fait ; leur deuxième article est très-large, et le troisième, beaucoup moins grand , surtout en avant , porte à l'angle externe de son bord anté- (1) Cancer, Herb. — Gonoplax. Latr. Encyc. et Hist. nat. des Crust. ? — Desm. op. cit. p.. nl\. — Macrophthalmus , Latr.Reg. an. 2e. éd. t. IV, p. 44, etc. 6{ HISTOIRE NATURELLE rieur la tigelle terminale. Le plastron sternal esta peu près de même forme que chez Jes Gonoplaces, mais beaucoup plus large, et, chez Je mâle, au lieu de présenter des gout- tières transversales pour loger les verges qui , chez ces der- niers, sortent par la base des pâtes postérieures , il est lui- même perforé très-loin du bord pour livrer directement passage à ces appendices terminaux des conduits spermati- ques. Quant à la disposition des pâtes elles-mêmes , elle est à peu près la même que chez les Gonoplaces. On ne connaît encore qu'un petit nombre de ces Crusta- cés , et on ne sait rien sur leurs mœurs. La plupart des Gonoplaciens fossiles décrits par M. Des- marest nous paraissent devoir le rapporter à ce genre plutôt qu'à celui des Gonoplaces, car la forme de leur front et même celle de la carapace en général est tout-à-fait celle des Macrophthalmes , et diffère notablement de celle de ces Gonoplaces. i. Macrophthalme transversal. — M. transversus (i) . Carapace deux fois plus large que longue, légère- ment granuleuse et à régions assez distinctes ; une série longitudinale de petits tubercules épineux sur les régions branchiales ; front notablement plus étroit entre les yeux qu'à son bord inférieur; bord supérieur de l'orbite convexe, très-finement dentelé et beaucoup moins saillant que le bord orbitaire inférieur , qui est armé de petites dents pointues ; bords latéraux de la carapace armés en avant de trois fortes dents aiguës, dont l'antérieure constitue l'angle orbitaire ex- terne , et dont la postérieure est suivie d'une série de dentelu - res très-fines. Pâtes antérieures beaucoup plus longues que celles de la seconde paire et grêles ; bras armé d'épines sur ses bords antérieur et postérieur ; main cylindrique et granuleuse, (i) Gonoplax transversus, Latr. Encyc méth. atlas, PI. 297, fig. 2, et Nouv. Dict. d'hist. nat. 2e. édit. — Desm. op. cit. p. ia5. tt£S CRUSTACÉS. 65 sans crête notable sur la face externe , et terminée par une pince très longue et brusquement recourbée en bas. Pales des trois paires suivantes augmentant progressivement de longueur, et présentant une petite épine près de l'extrémité du bord supé- rieur de Leur troisième article, qui est légèrement granuleux en dessus et en dessous Pales de la cinquième paire extrême- ment courtes , leur avant-dernier article dépassant à peine le troisième article de celles de la quatrième paire. Longueur , environ 10 lignes. Quelques poils sur les pales. Habite Pondichéry. (G. JM. ) 2. Macropiitiialme mains carénées. — M. carinimanus (i). Celte espèce ne diffère que très peu de la précédente : les mains sont garnies dune crête linéaire sur la partie infé- rieure de leur face externe ; les pinces sont moins longues et moins fortement recourbées en bas; enfin l'épine du bord su- périeur du troisième article des pales des troisième et quatrième paires est peu ou point distincte. Même grandeur que l'espèce précédente. (C. M. ) 3. Macropiitiialme petites mains. — M. parvimanus (2). La carapace est moins large et moins déprimée que dans les deux espèces précédentes ; les pédoncules oculaires sont ex- trêmement longs; les pales antérieures sont petites et com- primées ; cbez le mâle elles sont mains longues que celles de la seconde paire ; les pinces sont à peine recourbées en bas, élar- gies vers le bout et creusées en cuillère ; enfin les pâtes sui- vantes sont arrondies et assez grosses. Cette espèce , qui est de même taille que les précédentes , habite l'Ile-de-France. (CM.) (1) Latr. Collect. du Muséum. — • Cancer brevis? Herbst, PI. Go, fig. 4- (2) Ocypodc michrochries, Bosc , t. I, p. 199. — Macrophlhalnius par* vimanus , Latv. — Guerin, îconojrr. Cr. PI. \, fisr. î. CRUSTACÉS. FOME 11. S 66 HUTGIRS N ATLKELLi. 4- MacROPHTHALME DEPRIMF M. dcprCSSUS (l). Pédoncules oculaires tre.s-grêles , mais beaucoup moins longs que dans les espèces précédentes , n'ayant pas plus de deux fois la longueur de l'espace qui les sépare. Lords laté- raux delà carapace armés de deux dents, dont une constitue l'angle orbitale externe. Pâtes antérieures du mâle très- courtes; mains élargies; pinces infléchies. Habite la mer Rou°;e. 5. Macrophthalme de L.vtreille. — M. Latreillii (2). Espèce fossile. La carapace sub trapézoïdale est moins d'une fois et demie aussi large que longue , couverte de gra- nulations et armée de chaque côté de trois, fortes dents spinif ormes (y compris l'angle orbilaire externe qui est très- aigu). Front tronqué, saillant, et un peu plus large à son bord quà sa base. Mains longues , grêles ; pinces infléchies. Trouvé incrusté dans un calcaire anrileux, grisâtre , dont la position géologique 11 est pas connue. 6. Macropiithalme incisé. — M. incisus (3). Espèce fossile. La carapace presque carrée , et plus d'une fois et demie aussi large que longue , est très finement chagri née ; ses bords latéraux sont un peu plus courbés , minces et interrompus par une échancrure près de l'angle orbitaire ex- (1) Ruppell, op cit. PI 4» fig 6. (2-) Gui.oplax LatreiUii , Desmarest, Crttst. fossiles , p. 99, PI 9, % I"4- (3) Cancer topidescens , Rumph, Rarit-Kamer, tab. 60 , f. 1 et 2. — Knorr, Monura. du déluge, t. I, Pi. 16, 4 , B. — Gonoplar incisa, Desmarest , Cmst. foss. p. 100, PI. 9, %. 5 et 6. i - 5 LKLSlALLi. 6 - # terne , qui est obtus. Front un peu échancré et diminuant gra- duellement de largeur. Incrusté dans une pierre calcaire grise, argileuse et sablon- neuse, de l'Inde. 7. Macrophthalme échakcré. — M. cmarginatus (1). Espèce fossile. Carapace un peu trapézoïdale , environ une fois et demie aussi large que longue , chagrinée ; Lords latéraux presque droits, et armés en avant de deux dents obtuses, dont l'antérieure forme l angle orbitaire externe. Front plus iarge , presque en forme de triangle obtus. Incrusté comme le précédent, et se trouvant également dans l'Inde. Le Gonoplax impressa (Desm. Crust. foss. p. Î02 , PI. 8, fig. i3 et i4) est voisin des espèces précédentes, mais ne devra peut-être pas être rapporté au même genre, car sa cara- pace est presque aussi longue que large, et ses pâtes antérieures sont très courtes et renflées. Gexre CLEISTOTOME. — Cleistotoma (2). La division des Cleistotomes , récemment établie par M. De Haan , comprend des Crustacés très- voisins des Ma- crophthalmes , mais qui ont le Iront beaucoup plus large, occupant environ le tiers du bord antérieur de la carapace, et peu incline; les pédoncules oculaires gros et de lon- gueur médiocre; les orbites de forme ordinaire; le cadre buccal au moins aussi large en avant qu'en arrière; le troi- (1) Gonoplax emarginata , Desmarcst , Crus,t. foss. p. 101, FI. 9, fig. 7 et 8. (2) Macrophihalmus , Audouin , Explication des Planches de l'Egypte. — Cleistotoma, De Haan, Fauna Japonica , ire. livr. des Crustacés. 5. 63 histoire Naturelle sième article dos pates-mdchoires extérieures à peu près de même grandeur que le second , et pi'esque carré; enfin les pales antérieures courtes dans les deux sexes. i. Cleistotome de Leacu. — C. Leachii (i). Carapace lisse et dépourvue de poils ^n dessus; ses bords latéraux entiers , granuleux et divergeant postérieurement. Mains courtes, très larges chez le maie; pales de la troisième paire les plus longues; cuisses granuleuses en dessus. Lon- gueur, 4 lignes. Habite la mer Rouge. L'Ocypode ( Cleistotoma) dilatata ( De Ilaan , Fauna Jap. Crust PI. 7, fig. 3) , dont la figure seulement a encore été publiée , me paraît très-voisine de l'espèce pr cédente, JNous croyons devoir rapporter aussi à ce genre le Crustacé figuré par M. Savigny dans sa seconde Planche, sous le n1. 2, et désigné par M. Audouin sous le nom de Macropkilialmus Boscii ; mais nous n'en connaissons pas l'appareil buccal. Celle espèce est facile à distinguer des précédentes par sa carapace granuleuse en dessus et année de deux dents de chaque côté. TRIBU DES GRAPSOÏDIEKS. Dans ce groupe naturel, qui se rapproche de la tribu des Gonopîaciens plus que de celle des Orypo- dieus, la carapace est en général moins régulière m eut quadrilatère que chez ces Crustacés; ses bords laté- raux sont presque toujours légèrement courbés, et son bord fronlo-orbi taire n'occupe souvent qu'environ les deux tiers de son diamètre transversal. (PI 19, (1) Macrophthalmus Leachii ( Audouin), Savigny, Egypte, Crust- PI. 2, fig. 1, DES CRUSTACES. 6c) fii». i et 4 )• ^e corps est presque toujours très-com- primé, et le plastron slcmal peu ou point courbé da vaut en arrière hefrontest presque toujours forte- ment recourbé, ou plutôt reployé en bas et très-large; il occupe environ la moitié du bord antérieur de la ca- rapace , et dépasse de chaque côté le niveau des bor !s latéraux du cadre buccal. Les orbites sont ovalaires et de grandeur médiocre; enfin les bords latéraux delà carapace sont légèrement courbés et presque toujours tranchans. Les pédoncules oculaires sont gros et courts; leur insertion a lieu au dessous du front, et la cornée occupe la moitié de leur longueur. Les an- tennes internes sont quelquefois verticales et logées dans des fossettes distinctes qui sont ouvertes à la Lee supérieure de la carapace ; mais , dans la grande majo- rité des cas, ces organes sont tout-à-fait transversaux et complètement recouverts en dessus par le front (fig. i et 5); enfin leur ti^e terminale est presque tou- jours de longueur ordinaire, et terminée par deux appendices bien distincts, allongés et mulli-arliculés. Les antennes externes occupent encore ici l'hiatus, qui exisle entre le front et le bon! orbitaire inférieur, et qui fait communiquer les fossettes antennaires avec les orbites; leur premier article est presque toujours court, mais assez large, et presque entièrement recou- vert par le front; quant aux trois articles suivans, et à la tigelle terminale, ils sont très-peu dévelop- pés (fig. 3 ). Le bord antérieur de Yêpistome est tou- jours place sur la même ligne que le bord inférieur de l'orbite avec lequel il se continue. Le cadre buccal est peu ou point rétréci en avant, et la tigelle terminale des pates-mdchoires externes prend toujours naissance au milieu du bord antérieur ou à, l'angle externe de yO HISTOIRE NATURELLE l'article précédent, et ne se cache jamais au-dessous de lui (fig. 2, 5 et 10). Le palpe de ces pates-mâchoires présente à peu près la même forme que chez les Crabes; il estgï&ndet terminé par un appendice multi-articulé repWe en dedans sous le troisième article de ces membres. Le plastron s.'smal n'est pas i#ès-lanre en arrière et lionne insertion aux verges. La disposition des pales tarie; celles de la première paire sont en général courtes, et celles des quatre dernières paires très-comprimées : ces dernières sont quelquefois nata- toires , caractère qui ne se rencontre dans aucun autre Crustacé de cette famille. \J abdomen se compose de sept articles, et son second article s'étend presque toujours dans l'un et l'autre sexe jusque sur 1 origine aes pâtes postérieures. On compte en eénéraî 3 ùë chaque côté, sept branchies tkoraciques. Enfin l'épi- mère du dernier anneau thoracique est presque aussi développé que celui de l'anneau précédent, et con- court à Ja formation de la voûte des flancs; aussi la cellule supérieure ou épimérienne de ce pénultième anneau ne recouvre- t-ede pas la cellule qui corres- pond à la paie postérieure, ainsi que cela se voit chez les Gécarciniens. La plupart des Grapsoïdiens , dont nous connais- sons les mœurs , vivent sur le rivage ou sur les roc'. ers que bordent îc5 côtes; ils sont très- craintifs el fuient avec beaucoup de vitesse. Nous y distinguons sept genre?, dont les principaux caractères se trouvent résumés dans le tableau suivant. r IilUU Pates-màchoires exter- nes fortement échan- crées en dedans, de/ Antennes externes }m}fnière a )aisser entre( Troisième article des (horizontales et se re- el'es,un esPace e» f°>- .pates-màchoires exter ms des los-oïuiens ; le bord inférieur de l'orbite est horizon- tal et dirigé en avant ; enfin il s'élève de la partie interne du plancher orbitaire une dent très forte qui se dirige vers le front. Les fossettes antennaircs sont ovalaires transversale- ment, et l'espace qui les sépare est en général très- large ( fig. 5 ). L'article basilalre des antennes externes est plus ou moins cordiforme , et donne insertion à l'article suivant dans une échanerure située au milieu de son bord interne ; sa largeur est considérable , cependant le front le dépasse laté- ralement. \J épis tome est très court et très-saillant , de même que toutes les parties qui l'entourent; il se continue avec le bord orbitaire inférieur , et au dessous de ce bord on voit (1) Cancer, Linn. , Herb. , etc. — Grapsus , Fabricius • La- treille, etc. — Sesarma, Say, Acad. of Philacleîphia , vol. 1. 7.2 HIST.jJIRE NATURELLE une gouttière horizontale qui vient aboutir à 1 angle du cadre buccal; il existe aussi d'à litres sillons sur les ragions ptery- gostomii'iines dont la surface est granuleuse ou réticulée,- en général elle est divisée en peti' s carrés d'une régularité ex- trême ( fig. 5), et ce caractère suffirait à lui seul pour faire distinguer la plupart des Sésarmes de presque tous les autres Catométopps. La disposition des pâtes- mâchoires externes est également très- remarquable ; ces organes laissent toujours entre eux un grand espace vide ayant la forme d'un losange, et leur troisième article, plus long que large, et plus long que le second , est ovalaire et peu ou point tronqué anté- rieurement. Il est aussi à noter qu'il existe sur la surface de cetle portion lamelleusc des pâtes -mâchoires externes une ligne saillante ou crête, qui se porte obliquement d son angle externe et postérieur à son angle int rieur et interne ; en général cette crête est garnie de poils, et on remarque un sillon profond près de son bord externe. Le plastron sternal est en général convexe d'arrière en avant, et, chez le mâle, la portion antérieure de la cavité qui reçoit l'abdomen est arrondie et entourée d'un petit re- bord. Les pâtes antérieures du mâle sont presque toujours beaucoup plus longues que celles de la seconde paire, et ter- minées par une main forte et renflée Quelquefois il en est de même chez la femelle. Les pâtes de la seconde paire sont moins longues que celles de la troisième paire, et se termi- nent, comme toutes les suivantes , par un article styliforme gros , arrondi , plus ou moins distinctement cannelé , ordinai- rement garni de duvet et presque toujours complètement dé- pourvu d'épines. Le second anneau de 1 abdomen du mâle est en général presque linéaire , et le dernier est beaucoup plus étroit à sa base que le pénultième , de façon que l'abdomen présente dans ce point un rétrécissement brusque. Chez la femelle, le dernier article de l'abdomen est très-p< tit et en général logé presque en entier dans une échancrure de l'an- neau précédent. Les Sésarmes se trouvent sur les cotes de l'Amérique,, de l'Afrique et de TAbic. DES CRUSTACES. 73 § A. Espèces dont la carapace est au moins aussi large que longue , et peu ou point rétrécie posté- rieurement. a. Bords latéraux de la carapace armés de deux ou trois dents ( V angle orbitaire externe com- pris ). Corps tres-épais , surtout en avant. 1. Sésarme tétragone. — S. tetragona (1). Bords latéraux de la carapace droits et armés de deux dents ; sa surface bombée d'avant en arrière et très-oblique. Front dépassant latéralement le troisième article des an- tennes externes, incliné, surmonté de quatre bosses arron- dies et peu saillantes. Pâtes antérieures grosses et renflées, Longueur, 28 lignes. Habite l'Océan indien. (C. M. ) 2. Sésarme africaine. — S. africana. Bords latéraux de la carapace droits et armés de trois dents , dont la dernière est très-petite. Front à peu prés comme dans l'espèce précédente. Carapace très-élevée anté- rieurement , et présentant dans sa moitié postérieure des lignes courbes transversales , qui , chez le mâle , sont garnies de du- vet. Troisième article des pâtes mâchoires externes pres- que aussi large que long, et sans èchancrure au bout. JNlains à pince granuleuse en dehors. Du reste très- semblable à l'espèce précédente. Longueur, 1 pouce. Habite le Sénégal. (C M. ) (1) Cancer tetrngonus? Fabr. Suppl. p. 3^1. — C. fascicularis , Herhst, PI. ^7» tis>- 5. — Ocypode telragoua , Olivier, Enryc. t VIII, p. /'( 18- — Grapsus telragoiuis , Latr. Hist. des Crus t. t. VI p. -ji. 74 i HISTOIRE NATURELLE 3. Sésarme i?*die>ne. — S. indica. Bords latéraux de la carapace droits et armes de trois dents. Front comme dans les espèces précédentes. Troi- sième article des pâtes- mâchoires externes à peu près deux J'ois aussi long que large. Carpe armé (Tune série de dents dont l'interne assez forte. Longueur, 16 lignes. Habite Java. ( C. M. ) 4- Sésarme imprimée. — S. impressa. Bords latéraux de la carapace armés de trois dents (dont la postérieure à peine distincte ) , droits, un peu diver- gent postérieurement et se terminant en dessus des pâtes de la quatrième paire. Front moins large que dans les espèces précédentes , ne dépassant pas notablement le troisième article des antennes externes , presque vertical et profondément quadriiobé en dessus. Deuxième article des pâtes- mâchoires externes marqué d'une dépression semi lunaire longitudinale. Pinces fortes, surtout du côté gauche. Kessem- ble beaucoup à la S. tétragone. Longueur, 18 lignes. Habite? (CM,) 5. Sésarme trapezoïde. — S. irapezoidca (1). Bords latéraux de la carapace armés de trois dents, droits, divergeant postérieurement et se terminant au- dessus des pâtes de la troisième paire. Front comme dans l'espèce précédente. Carapace moi ni élevée. Deuxième article des pâtes mâchoires lisse et sans dépression. Pmces petites ; pâtes très-aplaties. Longueur, \5 lignes. Habite? (CM.) (1) Guérin , Collect. du Muséum. DES CRUSTACÉS. 76 6. Sésarme bombée. — S. curvata. Bords latéraux delà carapace armés de trois grosses dents et as.: 'Z fortement courbés. Forme générale assez sem- blable à cell de la S. tétragone. Carapace plus bombée, mais lisse en deln-rs. Habite le Sénégal. (C. M.) aa. Bords latéraux de la carapace ne présentant pas de dent en arrière de ï angle orOUaire externe. ( Corps déprimé. ) 7. Sesarme carrée. — S. quadrata (i). Epistome lisse. Front presque vertical et à bord droit; or- bites grands et obliques. Carapace s' élargissant un peu en arrière et légèrement granuleuse. Pâtes antérieures petites; les suivantes très-aplaties. Longueur, 8 lignes. Habite les environs de Pondichéry. (C. M.) 8. Sésarme cendrée. — S. cinered (2). Epistome couvert de granulations. Front profondément creusé au milieu. Carapace carrée et plus déprimée que dans (î) Cancer quadratus , Fabr. Stlppl. |*. 3^1- — Orypode plimta , Éosc, op. rit. t. 1 , p. 198 — Olivier, Encyc. t. Mil, p 4'9- — Latr. Hist. des Crust. t VI, p. 4~- L'espèce figurée par 31. de Haan, sous le nom de Orapms (Parhyso- ma ) (jitadntUts , F^i>r. ( Faune Jap Crust PI 8, h? 3), est beau- coup plus grande que la précédente , c s'en dislingue par les pâtes antérieures beaucoup plus fortes , et dont les doigts paraissent tor- dus. La description n'en a pas encore été publiée. (2) Cancer u/ia , Pison , op cit. lib. 5 , et 3îargrave , op. cit. p. 184. — Grapsus cinereus , Bosc , Hist. nat. des Crust. t. I , p. 204, PI- 6, fig. 1. — Latreille, Hist. nat des Crust. t. VI, p 7». — Sesarrna reticulata. Say, op. cit. Aead. de Phiiad. t, I, p. 73, PI. 4. fig« 5, et Grapsus reticulatus, Say, loc. cit. p- 442, 76 HISTOIRE NATURELLE l'espèce précédente, à laquelle cePe-ci ressemble, du reste, CAlrcmcment. Longueur, environ 6 lignes. Habite les côtes des Etats-Unis d'Amérique et les Antilles. (C. M.) § B. Espèces dont la carapace est beaucoup plus lon- gue que large et fortement rétrécie en arrière. 9. Sésarme de Pison. — S. Pisonii (1). (PI. 19, %. 4 et 5.) Carapace déprimée et un peu convexe transversale- ment. Front très large et presque vertical ; bords latéraux en- tiers. Troisième article des pâtes -mâchoires externes plus long que le second, et ovalaire ; pâtes longues et très - comprimées ; tarse fort court. Longueur, S lignes. Habite les Antilles. (CM.) Le Grapse de Husard, Grapsus Husardii, de M. Des- marest ( Considér. p. i3i ), nous paraît appartenir à ce genre et devoir se rapprocher de notre Sésarme africaine. Yoici la description que ce naturaliste en a donné : « Longueur du corps 11 lignes; largeur 1 pouce. Carapace élevée, presque carrée, à surface un peu irrégulière, ayant quatre lobes placés sur une même ligne , entre les yeux , au- dessus du chaperon , qui est infléchi et un peu creusé dans son milieu; région génitale faisant une pointe très-marquée en avant ; région cordiale assez élevée ; serres médiocres , légère- ment granuleuses , avec les doigts terminés en pointe , ayant leurs bords internes appliqués l'un contre l'autre dans toute leur étendue et à peine rugueux ; carpe légèrement épineux sur (1) Aral a pi ni m a, Pison , lib. V, p. 3oo ( figure reproduite dans Margrave 1 lib. IV, p. i85). — Latreille a confondu cette espèce avec le Grapse ensanglante , voyez JLatr- Encyc. article Plagusie , t. X , p. 148- bEs cnu stages. 77 •on bord interne et antérieur ; bras Irièdre ayant ses trois arêtes ou angles dentelés également ; cuisses des quatre der- nières pâtes comprimées sur leur bord antérieur et munies dune épine à l'extrémité de ce bord, au-dessus de l'articula- tion des jambes. Couleur générale brunâtre.» Trouvé à l'em- boucbure du fleuve Sénégal. Le Cancer hispanus de Herbst (t. 1 , p. i56, Pi. 87, fîg. 1), me semble devoir appartenir à ce genre , ou du moins s'en rapprocher beaucoup. Genre CYCLOGRAPSE. — Cyclograpsus ( 1). Dans ce groupe le corps est beaucoup moins aplati que chez les Grapses, et il est plus large , car presque toujours le diamètre transversal de la carapace excède de beau- coup sa longueur. Le front est incliné, mais loin d'être vertical; enfin les bords latéraux du test sont élevés, minces et très-courbes, et ses parois latérales forment d ordinaire avec sa face supérieure un angle presque droit. Les yeux n'offrent rien de remarquable ; les orbites sont dirigée en avant et présentent presque toujours au-dessous de leur angle externe une échancrure large et profonde qui, de même que chez les Sésarmes, se continue en ar- rière avec une gouttière transversale creusée clans les régions ptérygostomiennes de la carapace au-dessous de son bord latéral. Les fossettes antennaires sont bien moins étroites que chez les Grapses , et l'article basilaire des antennes eUerncs est beaucoup moins large. Les pâtes -mâchoires externes ressemblent extrêmement à celles des Grapses. Leur troisième article est moins long que le deuxième, aussi large que long , élargi antérieurement et fortement tronqué à son bord antérieur; une petite crête saillante et pilifère se porte obliquement de l'angle antérieur et intérieur de cet (1) Grapsus, Latreiile , Coll. du Muséum. ^8 HIS TU I ftjE mu ;,i.Lii; article à l'angle postérieur et extérieur de l'article procè- dent, de façon à former avec celle du côté opposé un trian- gle dont la base est en arrière; eniin i'appendice externe de ces pâtes -mâchoires atteint presque Je bord antérieur du troisième article de leur tige et se termine par un appen- dice multi-articulé. Les pâtes ont à peu près la même forme et la même disposition que chez les Grapses, seulement le tarse est moins gros et ne porte point d' pines. Ce genre appartient presque exclusivement aux mers d'Asie. — On ne sait rien sur les mœurs de ces Crustacés. § A. Espèces ayant le bord latéral de la carapace entier. a. Une gouttière profonde naissant de Vhiatus or- bitaire externe et se dirigeant en arrière. 1. Cyclograpse ponctué. — C. punctatus. Pénultième article de l abdomen du ma le pentagonal. Régions cordiale et intestinale bien distinctes et lisses ; les ré- gions hépatiques piquetées. Bords latéraux de la carapace gar- nis d'un petit bourrelet très-mince. Orbites très -incomplets en dessous. Pâtes couvertes de petits points bruns rouges. Torses stos et courts. Longueur, i5 lignes. Habite l'Océan indien. (C. M. ) i. Cyclograpse d'Audouin. — C. Audouinii. Pénultième article de V abdomen du mâle quadrilatère , avec ses bords latéraux régulièrement courbés. Hélions cordiale et intestinale à peine distinctes. Point de taches punc- tiform.es bien circonscrites. Longueur, i pouce. (Peut-être n'est-ce qu'une variété de l'espèce pi\ cédente. ) Habite la .Nouvelle-Guinée. ( C. M. ) fc£* CRUSTACÉS. 79 <2#. Point de gouttière oost-orbitaire bien marquée. 3. Cyclograpse entier. — C. integer (i). Carapace rëtrëcie antérieurement. Paroi inférieure de l'or- hife bien formée et séparée de l'angle externe par une échan- crure seulement. Tarses légèrement épineux. Longueur, 4 Ho* Habite le Drésil. (C. M. ) § B. Espèces dont le bord latéral de la carapace est denté. b. Hiatus orbitaire externe peu marqué. Orbites dirigés en avant. 4- Cyclograpse quadridenté. — C. quadridcntatus. Deux dents de chaque côté de la carapace (l'angle ornitatre externe compris). Front avancé, incliné et échancré au milieu. Piégions ptérygostomiennes lisses. Longueur, lolig. Habite la Nouvelle-Hollande. ( C. M.) 5. Cyclograpse a six dents. — C. sexdentatus. Bords latéraux de la carapace granulés et divisés de chaque côté en trois dents , dont les deux premières très- larges. Région stomacale bosselée. Front droit. Pâtes minces j tarses gros et courts. Longueur, 1 5 lignes. Habite la Nouvelle-Zélande. (C. M.) 6. Cyclograpse de Gaimard. — C. Gaimardii. Mêmes caractères que dans l'espèce précédente excepté les tarses qui sont grêles et styliformes. Longueur, i pouce. Habite la Nouvelle-Hollande. ( C. M.) O) Grapsus integer, Latr. Collect. du Muséum. 30 HISTOIU6 2CATUKELLE 7. Cyclogmapse crénelé. — Cyclograpsus crcjiulalus (1) Trois dents de chaque coté de la carapace. Région sto- macale à peine bosselée. Front presque droit. Pâtes garnies en dessus et en dessous de longs poils. Longueur, 1 1 lignes. Habile? (C. M.) 8. Cyclograpse a huit dents. — C. octodentatus. Bords latéraux de la carapace armés de quatre dents , dont les deux dernières très petites. Un sillon linéaire obli- que entre les régions hépatiques et branchiales Orbites assez largement omerts en dessous, mais ne se continuant pas, avec une gouttière latérale. Point de créle sur le troisième article des pâtes mâchoires externes. Tarses légèrement épi- neux. Habite nie King. (CM.) bb. Hiatus orbitaire externe très- large; orbites très- obliques 6. Cyclograpse de Latreille. — C, Latrcillii {1). Carapace presque quadrilatère, très-élevée et armée de trois dents de chaque côté. Tarses grêles. Bouche tiès-saillante. Longueur, 4 ligues. Habite l'Ile-de-France. (CM ) (1) Grnpsns creiuilatus , Guérin , Collect. du Muséum. (i) Grapsus venosus , Latr. Collect. du Mus. DES CRUSTACÉS. 8l Genre PSEUDOGRAPSE. — Pseudograpsus (i). Un des caractères signalés avec raison par M. Latreille comme étant distinctif des groupes naturels que l'on désigne sous les noms de Grapse et de Plagusie , est d'avoir les pates- mâchoires externes étroites et échancrées à leur bord interne , de façon que ces organes , au lieu de fermer complètement la bouche, laissent entre eux un espace vide ayant la forme d'un losange ; mais cette disposition ne se rencontre pas chez toutes les espèces qu'on a l'habitude de ranger dans le genre Grapse, et comme ces modifications de l'appareil buccal coïncident avec d'autres caractères, et semblent indiquer une division naturelle parmi ces animaux , nous l'avons pris pour base de leur classification , et nous désignerons sous le nom de Pseudograpse le nouveau genre que nous proposons d'établir pour recevoir les Grapsoïdiens marcheurs , dont la bouche est complètement fermée par les pates-mâchoires externes. La forme générale de ces Crustacés se rapproche de celle des Cyclograpses plus que de celle de la plupart des au- tres Grapsoïdiens , car leur corps est épais et leur carapace , convexe en dessus , est assez régulièrement arrondie sur les côtés. L'article basilaire des antennes externes est pres- que carré, et se joint au front; son bord externe est en contact avec une dent verticale qui s'élève sur le plancher de l'orbite comme chez les Macrophthalmes et les Ocypodiens ; le bord interne du second et du troisième article despates- mâchoires externes est droit, et ce dernier article , notable- ment plus large que long , présente au milieu de son bord antérieur une échancrure d'où naît la tigelle terminale. Le plastron sternal est presque circulaire et légèrement courbé d'avant en arrière. Les pâtes antérieures du mâle sont très- (i) Grapsus , Latreille , Desmarest, etc. CRUSTACÉS, TOME IT. G 82 HISTOIRE NATURELLE grosses et beaucoup plus longues que toutes les suivantes , qui sont arrondies et terminées par un tarse velu et complè- tement dépourvu d'épines. Enfin , l'abdomen du mâle ne s'étend pas tout-à-fait jusqu'à la base des pâtes postérieures , et son second article est linéaire. Les Pseudograpses appartiennent aux mers d'Asie. Nous ne savons rien sur leurs mœurs. I. PsEUDOGRAPSE PORTE-PINCEAU. — P. peilitilUgeV (l). Mains \ renflées , sans carènes ou lignes élevées , et garnies de poils , qui , sur la face extérieure des doigts , sont très-lonçs et raides. Front lars;e et fortement recourbé en bas. Bords latéraux de la carapace très-obtus et armés de trois dents courtes et arrondies. Pâtes arrondies et garnies d'un duvet serré. Longueur, i pouce. Habite les mers d'Asie. (CM.) 2. PsEUDOGRAPSE PATES PALES. — P, pallipes (2). Mains à peine renflées et garnies de quatre petites crêtes\longitudinales élevées et dépourvues de poils. Front presque horizontal. Bords latéraux de la carapace minces et armés de trois dents triangulaires et pointues. Longueur, 4%* Habite la Nouvelle -Hollande. (G. M.) Le Crustacé fossile décrit par M. Desmarest sous le nom de Gecarcinus trispinosus (Crust. foss. p. 108, PI. 8, fig. 10), me paraît ressembler au Pseudograpse penicilliger bien plus qu'à aucun autre Brachyure , et devoir être placé dans ce genre Ci) Rumph, Mus. PL 10 , %. 2. — Cancer setosus ? Fabricius , Suppl. 339. — Grapsus penicilliger, Latreille , Règne animal de Cuvier, il«. édit. t. III, p. 16, PI. 12, fig. 1, et 2e. cdit. PI. 16, fig. 1 ; Eueyc. t. X, p. i-';o. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert, t. V, p -i\(j. — Desm. Consid. PI. i5, ii^. 1. (2) Grapsus pallipes, Lafr, Col!, du Mus. ni: s crustacés. 83 plutôt que parmi les Gécarcins , avec lesquels il n'a que fort peu d'analogie. La carapace , plus longue que large , est à peu près quadrilatère ; les bords latéraux cependant sont assez fortement arqués et présentent dans leur moitié antérieure trois dents ob- tuses et arrondies ; la région stomacale est divisée par un pro- longement de la région génito-cordiale , et le bord pestérieur de la carapace est très-large. Les pâtes antérieures sont grosses et courtes ; enfin l'abdomen du mâle , divisé en cinq pièces , est reçu dans un sillon étroit et profond du plastron sternal. On ignore le gisement de ce fossile. Genre GRàPSE. — Grapsus (i). Le genre Grapse a été établi par Lamarck pour recevoir une partie dti genre Cancer , tel que Fabricius l'avait cir- conscrit , et a été adopté par tous ses successeurs ; mais la plupart des auteurs y ont rangé des espèces que nous ne croyons pas devoir y laisser. Celles auxquelles nous conser- vons ce nom sont pour la plupart remarquables par l'aplatis- sement extrême de leur corps (PI. 19, fig. 1). La face supé- rieure de leur carapace est toujours presque horizontale et à peu près carrée. Son bord antérieur n'occupe que rarement toute sa largeur ; mais la différence est peu considérable , et en général sa partie postérieure n'est point rétrécie ; les bords latéraux sont minces, et ordinairement un peu courbés. En- fin, la région stomacale est très- large, et les régions branchiales très-étendues et presque toujours marquées de lignes saillan- tes obliques. Le front est très-large et incliné, ou même complètement reployé en bas ; sa partie supérieure est en général divisée en quatre lobes qui deviennent souvent très- saillans. Les orbites sont profondes , et leur bord inférieur est au moins aussi saillant que le bord supérieur; leurextré- (1) Cancer, Linn. , Fabr. , Herb. , etc — Grapsus, Lamk. Syst. des Anim. sans vert. p. iôo. — Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 56, etc. — Leach, Trang. Linn. Soc. vol. XI. — Desmarest , op. oit. p. 129, etc. 6. g/ HISTOIRE NATURELLE mité externe ne s'ouvre pas dans une gouttière horizontale située sous le bord latéral de la carapace, comme dans le <*enre Sesarme , et pi ésente au plus une ou deux petites échancrures (fig. 5). Enfin, la dent qui s'élève de leur paroi inférieure , au-dessous de l'articulation de l'œil , est en général très-forte. La disposition des antennes est à peu près la même que dans le genre précédent , seulement les fossettes antennaires sont en général moins larges , et séparées entre elles par un espace plus étroit. Les pates-mdchoires exter- nes sont fortement échancrées en dedans , de façon à laisser entre elles un grand espace vide ayant la forme d'un lo- sange ; leur troisième article est trapézoïdal , et se termine antérieurement par un bord droit et très-large; en général, il est à peu près de la longueur du deuxième article , et porte l'article suivant à son angle externe; mais quelquefois il est très-court , fortement dilaté du côté externe , et donne in- sertion au quatrième article vers le milieu de son bord anté- rieur. Si on ne craignait de trop multiplier les divisions génériques parmi des animaux qui se ressemblent beaucoup, on pourrait se servir de ce caractère pour séparer des Grapses les espèces dont nous parlerons dans notre deuxième section de ce genre. Les régions ptèrygostomiemies sont lisses ou très-légèrement granuleuses , et ne présentent jamais la dis- position si remarquable chez les Sésarmes. Les pâtes de la première paire sont courtes, le bras est éiargi et épineux en dedans , et les mains courtes , mais assez fortes chez les mâles. Les pâtes suivantes sont remarquablement aplaties ; leur troisième article est tout à- fait lame lieux in férieu rement, dans sa moitié externe , et son bord supérieur est mince et élevé ; enfin , le tarse est gros et très-épineux. Les pâtes de la deuxième paire sont beaucoup plus courtes que les troi- sièmes , qui à leur tour sont en général un peu moins lon- gues que les pénultièmes. L'abdomen du mâle est triangu- laire ; celui de la femelle est très-large , et son dernier article est erand et point enclavé dans une éehancrure de l'article précédent comme chez les Sésarmes. DES CRUSTACES. 85 Ce genre est répandu clans presque toutes les parties du monde. Les espèces dont les habitudes sont connues habi- tent en général les côtes rocailleuses, et courent avec une grande rapidité. § A. Espèces ayant le troisième article des pâtes mâ- choires externes plus long que large et sans dila- tation notable vers V angle externe. i. Grapse ensanglanté. — G. cruentatus (i), Bords latéraux de la carapace armés de deux dents {y compris celle qui forme V angle orbitaire externe). Front très-large , occupant plus de la moitié de la lar- geur de la carapace , et presque vertical. Portion pos- térieure de la carapace bombée ; bord inférieur des bras forte- ment denté; pinces creusées en cuillère au bout. Une dent arquée à l'extrémité du bord supérieur du troisième article des quatre dernières paires de pâtes. Longueur, 2 pouces. Couleur, rouge piqueté de jaune, et avec des taches jaunes circulaires sur les régions branchiales ; pâtes jaunes avec des taches rouges. Habite le Brésil et les Antilles. ( C. M. ) 2. Grapse livide. — G. lividus. Front assez large occupant la moitié de la carapace et presque horizontal. Bords latéraux de la carapace armés de deux dents , divergeant; sa partie postérieure presque plane. Bord inférieur des bras peu ou point épineux p (1) Cancer ruricola , Degéer, Mém. pour servir à l'hist. des Insectes, t. VII, p. 417, PI. a5 Grapsus cnientaïus , Latr. Hist nat. des Crust. t. VI, p. 70; Encyc. t. X , p. 148, art. Plagmie. — Lamk. Hist. des Anim. sans vert. t. V,p. 9^8. — Desm. Consid. sur les Crust- p. 102, 86 HISTOIRE NATURELLE pinces peu ou point creuse'es en cuillère. Point de dent à l'ex- trémité du troisième article des pâtes des quatre dernières pai- res. Longueur, i4 lignes. Couleur, jaunâtre marqueté de rouge , quelquefois presque entièrement rouge. Habite les Antilles. ( C. M. ) 3. Grapse peint. — G. pic tus (i). Front médiane n'ayant pas à beaucoup près la moitié de la longueur de la carapace et presque vertical. Bords latéraux armés de deux dents , minces et très-courbes ; carapace très -aplatie et moins large que dans les espèces précé- dentes. Régions branchiales marquées de lignes transversales obliques ; région stomacale légèrement squammeuse. Epis tome très-grand, lisse et sans crête transversale. Pâtes très- longues et très-aplaties ; extrémité du bord inférieur de leur troisième article armée de fortes dents. Pinces en cuillère. Longueur, environ 2 pouces. Couleur, rouge avec des taches jaunes irrégulières. Habite les Antilles , et se tient d'ordinaire dans les palétu- viers. (CM.) MM. Quoy et Gaimard ont rapporté des îles Sandwich un Grapse qui a la plus grande analogie avec le précédent , mais qui me semble devoir en être distingué , à raison du grand nombre de petits poils coniques disposés par petites rangées transversales sur les régions branchiales , et stomacales , de l'étendue plus considérable du front , et de quelques autres ca- (i) Seba, Mus. t. III, PI. 18, fig. 5 et 6. — Pagurus maculalus , Catesby, Hist. nat. de la Caroline, t. II, PI. 36, fig. 1 — Cangrejo de arrecife , Parra , JJescripcion de diferentes piezas de Historia natural, tab. 48, fig. 3 — Cancer ïenuicri status, Herbst, PI. 3, lig. 33 et 34- — C. grapsus , Fabr. Suppl. p. 3\-2. — Grapsus pictus , Latr. nat. des Oust, t VI, p. 69; Encyc. t. X, p. 147, PI. 3o5, fig. 3, etc. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p- 2^8. — Desm. Consid. sur les Crust. p. i3o, PI. 16, fig. 1. — Edwards, Atlas du Règne animal de Cuvier, 3e. éd. Crust. PI. 22. DES CliUSTACÉS. %n ractères ; mais n'ayant observé qu'un seul individu en assez mauvais état de conservation , et le Grapse peint présentant des différences individuelles assez grandes , je n'oserais prononcer à cet égard ; néanmoins j'ai cru devoir noter le fait, car il est très -intéressant pour la géographie zoologique. Dans la collec- tion du Muséum , j'ai désigné ce Crustacé sous le nom de GRArsE rude. C'est probablement l'espèce figurée par MM. Quoy et Gaimard sous le nom de Grapse peint, ( Voyage de M. Frey- cinet, PI. 76, %. 2. ) 4. Grapse rayé. — G. strigosus (1). Forme générale comme dans l'espèce précédente. Front un peu moins incliné ; fossettes antennaires beaucoup plus larges. Epistome très-court et présentant de chaque coté une petite crête transversale. Longueur, 1 \ pouces. Couleur, rouge et jaune mélangés irrégulièrement. Habite la mer Rouge , l'Océan indien et la Nouvelle- Hollande. (C. M.) 5. Grapse bigarré. — G. variegatus (2). Bords latéraux de la carapace armés de trois dents. Front presque horizontal , un peu concave , et n'occupant pas la moitié de la longueur de la carapace. Forme générale, la même que chez le G. rayé. Epistome très-court et garni de crêtes transversales. Troisième article des pâtes - mâchoires (1) C. strigosus , Herb. PI. 4;7 ng- 7- — Grapsus strigosus, Latr. Hist. nat. des Crust. t, VI, p. 70. — Grapsus alho lineatus , La- marck , Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 249. — ?- Latr. Encyc. t. X, p. 148. (2) Cancer variegatus , Fabr. Eut. Syst. p. 4^0- — Suppl. p. 343, n°. 3o. — Grapsus variegatus , Latr. Hist. nat- des Crust. t. VI, p. 71. — Grapsus personatus , Lamk. Hist. des Anim. sans vert. t. V S p. 249. — Latr. Encyc. t. X , p. 147 • — Grapsus variegatus, Guérir). L:onog. du Règne animal Crust- PI. 6, %. 1. 88 HISTOIRE -NATURELLE externes beaucoup plus long que dans les espèces précédentes. Mains très-fortes ; troisième article des pâtes suivantes à peine denté en dessous. Longueur, i \ pouces. Couleur, jaune et rous;e disposés par grandes masses. Habite la Nouvelle-Hollande , les côtes du Chili , etc. BB. Troisième article des pates-mâchoircs externes aussi large que long f et dilaté en dehors vers l'angle antérieur. 6. Grapse madré ou varié. — G. varias (i). Carapace lisse et presque carrée. Front saillant, presque horizontal , et égal à la moitié de la largeur de la carapace. Bords latéraux armés de trois dents trés-fortes. Troisième article des pâtes- mâchoires externes très-large et donnant in- sertion à l'article suivant vers le tiers interne de son bord an- térieur. Pâtes de longueur médiocre. Longueur, environ 18 lignes. Couleur générale, rouge violacé varié de petites taches irrégulières jaunâtres. Très-commun sur les parties rocailleuses des côtes de la Bretagne , de l'Italie , etc. (C. M.) 7. Grapse moissonneur. — G. messor (2). Carapace lisse et quadrilatère , mais beaucoup plus large que dans l'espèce précédente. Front très-incliné , peu avancé, et occupant beaucoup plus que la moitié de la largeur de la ca- (1) Cancre madré? R.ondelet , Hist. des Poissons ,p. 406 — Cancer marmoratus , Fabricius , Syst, Entomol. II , p. 45o. — Herbst, t. I, p. 261, PI. 20, fig. 114. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. i3i. — Olivi, Zool. Adriat. PI. 11, fig. 1. — Grapsus varius , Latreille , Hist. nat. des Crust. t. VI , p. 67 ; Encyc t. X , p. 147, etc. (2) Cancer messor, Forskal , Egypte, p. 88. — Grapsus Gaimardii, Audouin, Expl. des Planches de M. Sayigny, Egypte, Crust. PI. 2, fig. 3. DES CRUSTACÉS. 89 rapace. Bords latéraux entiers , et ne présentant tout au plus quune seule petite dent en arrière de l'angle orbi- taire externe. Troisième article des pates-mâchoires externes moins large que dans le G. madré' , et donnant insertion à l'article suivant vers le tiers externe de son bord antérieur. Pâtes de longueur me'diocre. Longueur, environ i pouce. Habite la mer Rouge et l'Océan indien. ( C. M. ) 8. Grapse plissé. — G. plicatus. Carapace garnie d'un très- grand nombre de lignes saillantes transversales , qui donnent à toute sa surface un aspect plissé , plus large que dans l'espèce précédente , mais du reste ayant à peu près la même forme. Bords latéraux en- tiers _, ou n'ayant qu'une seule dent après l'angle orbitaire externe. Front très-large et médiocrement incliné. JYJains rayées longitudinalement. Longueur, 6 lignes. Habite les îles Sandwich. ( C. M. ) Latreille pense que le Cancer tridens de Fabiïcius ( Suppl. p. i4o) pourrait bien appartenir à ce genre. ( V. Encyc. t. X, p. i47-) Genre NAUTILOGRAPSE. — Nautilograpsus (i). Cette petite division générique ne diffère que très-peu de celle des Grapses , mais établit le passage entre ces derniers Crustacés et les Trapézies. Ici la carapace , au lieu d'être notablement plus large que longue et presque plane comme chez les Grapses, est plus longue que large, et bombée en des- sus. Les régions ne sont pas distinctes. Le front est avancé , lamelleux et simplement incliné. Les bords latéraux sont courbes et longs. Le bord interne du deuxième article des pates-mâchoires est presque droit , et le troisième article est (i) Cancer, Herb. , Fabr. — Grapsus , Latreille, Roux, etc. C)0 HISTOIRE NATURELLE plus large même que chez le Grapse madré , mais à peu près de même forme. Enfin , les pâtes sont beaucoup plus courtes que chez les Grapses , et les verges du mâle traversent une simple échancrure du bord du plastron sternal. Du reste , ces Crustacés ressemblent aux Grapses de la deuxième division. Je ne connais qu'une seule espèce de ce genre qui se voit dans presque tous les parages et se rencontre en haute mer , souvent flottant sur le fucus natans ou sur de grands animaux marins. i. Nautilograpse minime. — N. minutus (i). Carapace glabre ; une petite dent plus ou moins marquée en arrière de l'angle orbitaire externe. Pâtes antennaires fortes ; les suivantes très-comprimées et garnies en dessus d'une bor- dure épaisse de longs poils ; tarses très -courts et épineux en dessous. Longueur, /$ k 8 lignes. Paraît offrir de grandes variations dans ses couleurs. (C. M.) Genre PLAGUSIE. — Plagusia(i). Les Plagusies ressemblent beaucoup aux Grapses par leur forme générale , mais s'en distinguent au premier coup d'oeil (i) Cancellus marinus mini mus quadratus, Sloane Jamaica, vol. XI, PI. 245, fig I. — Turtle crabe, Brown , Jamaica, p. ^11, PI. l\i , fig. 1. — Cancer minutus, Fabricius , Eut. Syst. v. XI ,p. 44^, e* Suppl. p. 343. — Linneus, Mus. ad. Fred. 1, 8, 91, Itin. W. Goth, tab. 3, fig. 1-2. — Herbst, t. I , PI. 2, fig. 32. — Grapsus minutus, Latreille , Hist. nat. des Crust. t. VI , p. 68. — Grapsus cinereus , Say, op. cit. p 99. — Grapse unie , Lamarck , Galerie du Muséum. .Nous ne voyons aucune raison suffisante pour distinguer de cette espèce le Grapsus testudinum de Roux ( Crust. de la Méditerranée, PI. VI, fig. 1-6). (2) Cancer, Fabricius, Herbst, etc. — Grapsus , Latreille, Hist. nat. des Crust. t. VI. — Plagusia , Latreille , Gênera Crustaceo- rum , etc. — Desmarest, DES CRUSTACES. gi par une disposition singulière des antennes internes qui ne se rencontre dans aucun autre Décapode Brachyure. Ces orga- nes , au lieu de se reployer sous le front , se logent chacun dans une échancrure profonde de cette partie , de manière à rester toujours à découvert supérieurement (PI. 14 bis, fig. 10 ). La carapace est large et aplatie; son bord an- térieur n'occupe qu'environ la moitié de sa largeur , qui est la plus étendue vers le niveau de i'avant-dernière paire de pâtes. La portion du front comprise entre les fossettes antennaires est triangulaire et recourbée en bas. Les yeux sont courts et gros ; les orbites sont dirigées en avant et en haut , et sont séparées des fossettes antennaires. Les an- tennes internes sont verticales ; les externes occupent l'angle interne de l'orbite , et ont à peu près la même forme que chez les Grapses. Le bord antérieur du cadre buccal est très- saillant , et se continue avec le bord orbitaire inférieur. Les pates-mâchoires externes ferment complètement la bou- che, et ne sont pas échancrées en dedans comme chez les Grapses ; leur forme est en général à peu près la même que chez les Crabes et les Portunes ; le troisième article est beau- coup moins long que le précédent , presque carré , et échan- cré à son angle antérieur et interne pour l'insertion de l'ar- ticle suivant. Le sternum est très-large et profondément échancré en arrière pour recevoir l'abdomen. Les pâtes anté- rieures sont en général médiocres chez le mâle , et petites chez la femelle: les pinces se terminent ordinairement en cuillère. Les pâtes suivantes sont disposées comme dans les Grapses ; tantôt c'est la troisième paire, tantôt la quatrième , qui est la plus longue : en général elles sont ciiiées sur le bord supérieur, et le tarse est toujours armé de fortes épines. L'abdomen est aussi de la même forme que chez les Grapses. Enfin , il en est encore de même pour les branchies. Ce genre appartient plus particulièrement à l'Océan indien, et se trouve depuis le cap de Bonne-Espérance jusqu'au Chili. C)2 HISTOIRE NATURELLE § A. Espèces ayant le bord supérieur des huit der- nières pâtes arme de dents dans presque toute sa longueur. i. Plagusie clavimane. — P. clavimana (i). Front très-étroit, beaucoup plus long que large, et terminé par deux petites épines. Corps extrêmement aplati. Carapace notablement plus longue que large, pubescente. Bord antérieur de lépistome armé d'une dent spiniforme qui s'a- vance sous le front. Troisième article des pâtes mâchoires ex- ternes très -petit et tronqué extérieurement. Pâtes antérieures très-courtes; mains très-renflées. Pâtes des quatre dernières paires très longues ; celles de la troisième paire les plus longues de toutes , ayant plus de deux fois la longueur de la carapace. Antépénultième anneau de l'abdomen soudé au précédent dans les deux sexes. Longueur, environ i pouce. Habite la Nouvelle -Hollande , Yanicoro, Nouvelle-Zélande. (CM.) La Plagusie conservée dans la collection du Muséum sous le nom de P. serripes, de Lamarck (op. cit. t. Y, p. 247 , et Latreille , Encyc. t. X , p. i46), ne me paraît pas différer spécifiquement de la P. clavimane. Elle habite les mêmes parages. 2. Plagusie cotonneuse. — P. tomeniosa. Front très-large, au moins aussi large que long , ter- miné antérieurement par un bord granuleux , courbé et (1) Seba, t. III, PI. 29, fig. 21. — Cancer planissimus , Herb. PI. 59, fig. 3, — Plagnsia clavimana, Desm. op. cit. PL l4> fig. 2. DES CRUSTACÉS. Qj surmonté de deux épines acérées. Carapace beaucoup plus convexe que dans l'espèce précédente. Mains garnies en des- sous de plusieurs rangées de granules ; pâtes très-aplaties, pu- bescentes en dessous aussi bien qu'en dessus ; celle de la qua- trième paire la plus longue. Abdomen composé de sept articles distincts chez la femelle. Longueur, 2 pouces. Habite le cap de Bonne Espérance et le Chili. ( C. M.) Le Grapsus {Plagusia ) dentipes , de M. Dehaan (Fauna Jap. Cr. PI. 8 , fîg. 1 ) , est une espèce très-voisine de celle- ci , mais qui paraît en différer par la forme du front. La des- cription n'en a pas encore été publiée. B. Espèces dont les pâtes des quatre dernières paires ne sont armées en dessus que dune seule dent placée près de V extrémité du bord supérieur de leur troisième article. 2. Plagusie déprimée. — P. depressa (1). Carapace garnie en dessus de tubercules déprimés et com- plètement dépourvue de poils. Front triangulaire et échan- cré au milieu. Pâtes moins déprimées que dans les espèces précé- dentes ; une rangée de petites pointes sur la surface supérieure de leur troisième article , dont la face inférieure est convexe et point pubescente. Abdomen comme dans l'espèce précédente. Longueur, environ 2 pouces. Habite l'Océan indien , les mers de la Chine , de la JNouvelle- Guinée, etc. Le nom spécifique de cette espèce est assez mal choisi , car elle est moins aplatie que la plupart des Plagusies. (1) Cancer depressus , Herb. PI. 3, fig. 35.— Fabr. Suppl. p. 543. Grapsus depressus, Latr. llist. nat. des Crust. t. VI, p 66. — Plagusia immaculata , Lamarck , llist. des Anim. sans vert. t. V, p. 247. — Plagusia depressa, Latr. Encyc. t. X, p. j 4? • — Desm. Consul, sur les Crust. p. 126. C){ HISTOIRE NATURELLE La Plagusia depressa, de M. Say ( Acad. de Plîilad. t. I, p. 100), me paraît plus voisine de l'espèce suivante que de celle-ci , mais devra probablement en être distinguée. 3. Plagusie écailleuse. — P. squamosa (i). Carapace de même forme que dans l'espèce précédente , mais hérissée de tubercules plus élevés et garnis chacun d'un rang de poils raides dirigés en avant , dont la dispo- sition simule celle d'écaillés. Habite la mer Piouge , l'Océan indien et peut-être les îles de la côte occidentale de l'Afrique. ( G. M. ) La Plagusje tuberculée , de Lamarck ( Hist. des x\nim. sans vert. t. V, p. 247? et Latreille, Encycl. méth. t. X, p. 146, PI. 3o5 , fig. 1 ) , ne me paraît être autre chose qu'un individu de l'espèce précédente dont on aurait enlevé les poils en la brossant. Genre VARUNE. — Varuna (2). JNous avons établi sous ce nom une nouvelle division générique pour recevoir un Brachyure confondu jusqu'alors avec les Grapses, mais qui s'en distingue par l'existence de pâtes natatoires. Les\arunesont la carapace très-déprimée et presque quadrilatère, mais cependantses bords latéraux sont arqués. Le front est large, droit et tranchant (PI. i^bis, 6.^.8). Les orbites sont à peu près ovalaires ; leur bord supérieur pré- sente une fissure , leur angle externe est très-saillant , et leur (1) Cancer squamosus , Herbst , t. I, p. 260, PI. 20, fig. n3. — Grapsus squamosus, Bosc, t. I, p. 2o3 — Latreille, Hist. mit. des Crust. t. VI, p. ^3. — Plagusia squamosa, Lamarck, Hist. des Anim. sans vert, t V, p. 2/J7 — Latr Encyc. t. X, p i45. (2) Grapsus, Herbst, Latr. , etc. — Varuna, Mime Edwards , Dict. classique d'hist nat t. XVI, p. 5i 1. DES CRUSTACÉS. 95 bord inférieur presque nul. Les antennes internes se reploient un peu obliquement en dehors, et leurs fossettes sont complè- tement séparées des orbites par l'article basilaire des antennes externes , qui se joint au front , et ne présente rien de remarquable. Uépistome est plus grand que chez la plupart des Grapsoïdes , et les pâtes -mâchoires externes se joignent presque ; leur bord interne est à peu près droit , et leur troisième article , très -dilaté en dehors , porte l'article sui- vant vers le milieu de son bord antérieur , qui est fort large et échancré. Les pâtes antérieures sont grandes , et les suivantes , au lieu de se terminer par un tarse gros et cylindrique , ou styliforme , comme chez les autres Grap- soïdes, ont leur dernier article large, aplati, cilié sur les bords , et de forme lancéolée, L 'abdomen du mâle présente sept articles distincts. Nous ne connaissons qu'une seule espèce de ce genre. i. Varune lettrée. — V. litterata (i). Carapace un peu piquetée en dessus , et marquée au milieu d'un H formé par les sillons qui séparent les régions bran- chiales , cordiales , etc. Bords latéraux minces et armés de trois dents très-larges (y compris l'angle orbitaire externe ). Une ligne granuleuse sur chaque région branchiale s'étendant de la base de la dernière dent à l'origine de la dernière pâte , à quel- que distance du bord latéral , qui est également mince et gra- nuleux. Bord antérieur des bras armés de fortes dents arron- dies ; mains un peu comprimées ; pinces courbées en bas et un peu en dedans ; pâtes des quatre dernières paires grandes , aplaties et ciliées sur les bords. Habite l'Océan Indien. (C. M.) (i) Cancer litteratus , Fabr. Suppl. p. 34^. — Hei'bst, t. III, p. 58, PI. 48, lig. 4- — Grapsus litteratus, Bosc , t. I, p. 2o3. qG HISTOIRE NATURELLE FAMILLE DES OXYSTOMES. La quatrième et dernière famille de la grande di- vision des Brachyures a pour type les Leucosies de Fabricius, et se compose de tous les autres Crustacés qui , par l'ensemble de leur organisation et surtout par la conformation de l'appareil buccal, ressemblent le plus à ces animaux. L'appareil de la génération du mâle ne présente pas ici l'anomalie que nous avons signalée dans la famille des Gatomètopes ; les ouvertures qui livrent passage aux verges sont creusées dans l'article basilaire des pâtes postérieures, comme chez les Oxyrhinques et les Gyclomètopes. La disposition des branchies est aussi à peu près la même que chez ces derniers , mais quelquefois le nombre de ces organes est moins considérable , et ne s'élève qu'à six de chaque côté. Chez plusieurs de ces Crustacés, la cavité bran- chiale ne présente à la base des pâtes aucune ouver- ture pour l'entrée de l'eau nécessaire à la respiration, et ce liquide n'y arrive que par une gouttière creusée de chaque côté de l'espace prélabial et parallèle à la rigole servant au passage de l'eau expulsée de la cavité branchiale. Enfin, chez presque tous les Oxystomes, ce dernier canal est très-long , et se trouve converti en une espèce de tube , par un prolongement des pates- mâchoires antérieures (i). Quant aux parties molles intérieures, on n'a signalé jusqu'ici aucune particula- rité dans leur mode d'organisation. (i) PI. 20, fig. 12 b et iig. \\. DES CRUSTACÉS. C)J La carapace des Oxystomés (i) est en général plus ou moins circulaire ; mais quelquefois elle est arquée en avant seulement, et ressemble beaucoup à celle de cer^ tains Cyclomètopes (2) . Las jeux sont le plus ordinaire- ment petits. La disposition des antennes varie, mais, dans la plupart des cas , la région occupée par ces ap- pendices offre peu d'étendue. Chez la plupart de ces Crustacés , le cadre buccal est tout-à-fait triangulaire, et se termine en avant par un sommet étroit , qui se prolonge très-loin, souvent jusqu'au niveau des yeux et tout auprès du front (3). Les pates-mâchoires ex- ternes qui remplissent cette espèce de chambranle ont aussi le plus ordinairement la forme d'un triangle alonp,é (4) , et ne laissent pas apercevoir au dehors la tigelle terminale ; elles s'avancent alors jusqu'auprès de l'extrémité du cadre buccal , mais ne l'atteignent jamais, de façon qu'il existe toujours dans ce point une ouverture béante qui sert pour le passage de l'eau nécessaire à la respiration ; d'autres fois les pates-mâ- choires externes sont beaucoup plus courtes que le cadre buccal; l'appendice lamelleux des pates-mâ- choires internes les dépasse de beaucoup , et leur troi- sième article, étroit et plus ou moins rétréci anté- rieurement, ne recouvre pas les trois petits articles terminaux. Les pâtes antérieures sont presque tou- jours courtes , et chez la plupart des Oxystomés , la main est comprimée, plus ou moins élevée en dessus, en forme de crête, et disposée de façon à pouvoir s'ap- (1) PI. i5. %. 7, i3, i5, et PI, 20jfig. 5 et 9. (2) Pi. i5, fig. 12. (3) PI. 20, fig. 2, 4- 7 et 12. (4) PI 20, fig. 4 et 10 CRUSTACÉS, TOME Iï. y G<5 HISTOIRE V V T U R ELLE pliquer exactement contre la région buccale. Quant à la forme des autres pâtes, elle est variable. Les Crustacés que nous réunissons dans cette fa- mille ont jusqu'ici été dispersés dans plusieurs divi- sions différentes. Ainsi , dans la méthode adoptée par Latreille dans la plupart de ses ouvrages, les Leucosiens forment une famille désignée sous le nom d'Orbiculaires ; les Calappes sont réunis aux OEthres dans la famille des Cryptopodes, à cause des prolon- gemens latéraux de leur carapace; les Orithyies et les Matutes sont confondus avec les Portuniens , parce que leurs tarses sont élargis ; les Hépates et les Mur- cies sont placés à côté des Crabes, auxquels ils res- semblent effectivement par la forme de leur carapace ; et les Dorippes sont rangés dans une autre famille, celle des Notopodes, qui se compose principalement de divers Décapodes Ânomoures. Tous ces Crustacés ont cependant entre eux la plus grande analogie de structure; plusieurs, il est vrai, établissent le pas- sage vers la famille des Cyelomètopes, et d'autres semblent conduire vers la section des Anomoures; mais nous croyons qu'on ne peut, sans rompre les liaisons naturelles, séparer entre eux nos Oxystomes. Quant aux caractères d'après lesquels Latreillea établi les familles des Cryptopodes et des Notopodes, ils ne nous paraissent pas assez importans pour servir de base à des divisions pareilles. Nous établirons dans la famille des Oxystomes qua- tre tribus naturelles reconnaissables aux caractères suivans. DES CRUSTACES. 99 3 J5 c/> c i c y s i 1 M l ►J 'A i tf 1 c 1 C/l OJ ^ P-t c/3 . •— -* O "w c/i 03 **— » -* '►-* . S c3 — » > —h s o • c/3 ni o Si j-> s 3 o Si -1 - c/3 u 3 =< .- < s- ,^ c/3 OJ ^ 3 t. «3 oj •© !> cj cj •u 4-> 4-9 4~> CJ c/3 CJ tn OJ Si i-i O £■. cj o CJ 1/1 en Si a 3 /"■> CJ CJ «5 'CJ --> en CJ _> «u C/3 55 W •s * U3 2 -_;--> S.CJ3CJ ? r « »« oj — -' VW » X •y. s. û y. . +4 -5 » -r CJ 4-> _ -3 o ^i rs m-m CJ — - cr. OJ ^ 11 O bO *" a ^ d CJ fli OJ c c/3 C/3 CJ ï "2 5 CJ c/3 C/ CJ CC y. ■3 'S? 2 fcrj 4-> * — s CJ Cm y. ■— l CJ d --> rr Z 3 O) o •y. c-j 2^ CJ en tJ CJ £ "3 CJ n M en « OJ Si C ofi 1-8 ^ CJ ri % ■A i aj c/3 «eu -CJ - i- CJ c= 4-1 w 4-1 es ■ — > SB Ph-4- U3 5 ^ CJ CJ «' 'J3 X- /: 5t cj co 3 •y. o; «-; D u C - ~ > — -y. 3 | 3 3 U '— > ■ " "w Jj O — > _ •y; — CJ C cts *cj — 3 CJ 5* cyj 3 eu co W •y. CJ •y. CJ (- j -0) 9 *-> c/; 4J c"3 c-5 O V — r, Pi 1 3 CJ y ~ ~ -CJ U CJ -i/ S O d 4-1 — i C3 "sr /-> ri Si 1— i C/3 ■ ' y. C^ _ — d Ea 3 Cj y. — CJ ~. ? c/3 - 3 CJ U3 en W O C/J O I 00 HISTOIRE NATUREL'. F. TRIBU DES CALAPPIEKS. Les Oxystomes dont se compose ce groupe ont la carapace tantôt circulaire , tantôt très- élargie, et tou- jours plus ou moins bombée ( Pî. i5, fig. 12, et PL 20, fiff. 1 et 3). Le front est de largeur mé- diocre, et les bords latéraux de la carapace minces et plus ou moins dentelés. Les antennes externes sont petites , mais bien distinctes ( PI. 20, fig. 2 et y). Les pâtes externes sont fortes, comprimées, cour- bées de manière à s'appliquer contre la région buc- cale , et armées en dessus d'une crête plus ou moins élevée (PI. 20, fig. 1 et 3). Enfin, les ouvertures par lesquelles l'eau arrive dans les cavités respiratoires, sont disposées de la manière ordinaire au devant de ]a base des pâtes antérieures, et le nombre des brancbies est normal. Nous rangeons dans ce groupe les genres Caîappe, Platymère, Mursie , Orilhyie, Matute et Hépate , dont les principaux traits caractéristiques sont résu- més dans le tableau suivant. DES CRUSTACES. IOI u. Cil < < CU i *- s - Pi fl tn 53 0 0 S — u; 0 5" « « P-,"C « s 4-J t) _^ n fl-aj ti S * W O ^ f o «s ■* r* «a s- — a; u "*■ — ~ o i -! 5 o r— — rt w l-i VL> •3) ?; S - .^ u (fl •j u « m c rt • tfl +J (V) 0 g ~ Qj t/V î: ^ S -* «2 3 - rt r^ » «-> va x a ~ •— « x 5 ai s ;- - Ph_ +j -téchanrré à l'ex- trémité de son bord interne pour donner insertion à l'article suivant qui est grand et à découvert. Le plastron sternal est très-étroit et formé de deux plans inclinés réunis sur la DES CRU ST A CES. Iû3 ligne médiane, de façon à constituer une large gouttière lon- gitudinale très -profonde; la selle turcique postérieure est très-grande et la voûte des flancs presque verticale. Les pâtes de la première paire sont très-grandes, mais dispo- sées de manière à s'appliquer exactement contre la hanche, et à se cacher presque entièrement sous la partie antérieure du corps ; la main est toujours i\ ès-comprimée et surmontée en dessus d'une crête très -élevée ; enfin les pinces sont mé- diocres, maculées en dedans et très-inclinées en bas. Les pattes suivantes sont erêles et de longueur médiocre; elles ne dépassent que de peu les proiongemens clypéiformes de la carapace, et se terminent par un article stvliforme et cannelé. Enfin, on compte sept articles distincts à l'abdomen de la femelle , et seulement cinq chez le mâle , les trois que précèdent le pénultième étant soudés entre eux. § A. Espèces ayant le bord postérieur de la cara- pace presque droit et armé de dents, a. Point de dent médiane sur le bord postérieur de la carapace. i. Calappe granuleux. — C. granulata (i). Carapace très bombée , presque aussi longue que large , très- bosselée en avant, granuleuse en arrière, et présentant deux sillons longitudinaux sur les côtes des régions cordiale , géni- tale , etc. ; front très-étroit et profondément échancré au milieu ; proiongemens clypéiformes des régions branchiales ne (i) Cancre migrane , Rondelet, Poissons , 2«. part. p. 4o3. — Can- cer granrlatus , Lin. Syst. nat.— Herbst , t. I , p 200, PI. 12, fig. 7:3 et 76. — Calàppa gratiulata , Fabricius , Supplëm. p. 346. — Bosc , op. cit. t. I , p. 184. -- Latreille , Hist. nat. des Crust. et des Insectes, t. V, p. 892, PL 43, fig.i et 1 (copiée d'après Herbst), et Règne anim. 2e. édii. t. IV, p. 66 — Desmarest, op. cit. p. 109. — Blainviile, Faune française , Crust. PI. 3. 104 HISTOIRE NATURELLE dépassant pas notablement le bcrd latéral du reste de la carapace , et armés de six à sept grandes dents triangulaires, et pointues ; bras armés près de leur bord antérieur d'une crête verticale fortement dentelée. Longueur, 2 à 3 pouces ; couleur, jaunâtre uniforme. Habite la Méditerranée. (C. M.) 1. Calappe marbré. — C. marmorata (1). Carapace plus large et moins bombée que dans l'espèce précédente , entièrement couverte de petites granulations ; front plus large , mais écbancré comme dans l'espèce précé- dente ; prolongemens clypéiformes grands , dépassant de beaucoup le reste du bord latéral de la carapace , et armés de cinq dents très -larges, mais obtuses. Crête verti- cale des bras fortement dentée, comme dans l'espèce pré- cédente. Longueur, 3 pouces ; couleur jaunâtre , marbrée de rouge. Habite les Antilles. (C. M.) 3. Calappe lophos. — C lophos {1). Carapace presque entièrement lisse en dessus ; front à peu près comme dans l'espèce précédente ; prolongemens clypéi- formes encore plus saillans latéralement , et armés de (1) Guaia apara, Marcgrave , p. 182? — C. chelis crassissimis , Ca- tesby, op. cit. t. II, tab. 36, fig. 2. — Cangrejo gallo Parra, op. cit. PI. 47, %• 2 et 3. — C. marmoratus, Fabr. Ent. Syst. t. II, p. 45o. — C.flammeus , Herb. t. II , p. 161, tab. 4o, fig. 2. — Calappa mar- morata , Fabr. Suppl. p. 346. — Calappa Jlammea , Bosc, op. cit. t. I , p. i85. — Calappa marmorata, Latreille , Hist nat. des Crust. t. V, p. 3q3, et Encyc. Méthod. PI. 270, fig. 1 ( copiée d après Catesby ). — Desrnarest , op. cit. p. 109. (2) Cancer lophos , Herbst, t. ï. p. 201, PI. i3, fig. 77. — Calappa lophos, Fabricins, Suppl. p. 3<6. — Bo et Syst. nàt. — LES CRUSTACES. IO7 ment festonnée sur les bords latéro-antérieurs, prolongemens cJypéiformes excessivement grands, et terminés par un bord en- tier et régulièrement arqué. Longueur , 3 pouces ; couleur, jaunâtre. Habite la mer des Indes (C. M). Fabricius donne le nom de Calappa angustata à une autre espèce qu'il croit différente des précédentes , et qui habite les mers d'Amérique ; nous n'avons pas eu l'occasion de l'ob- server. Genee PLATYMÈRE. — Platy niera. Nous avons établi cette nouvelle division générique pour un Crustacé très-remarquable qui lie entre eux ies Calappes et les Mursies , dune part, et se rapproche aussi par d'au- tres caractères de la tribu des Cancériens. La carapace est très-large , et assez régulièrement ellipti- que , seulement , de chaque côté , elle se prolonge en une forte dent spiniforme ; ses bords latéro-postérieurs ne se prolongent pas au-dessus des pâtes comme chez les Calappes. Le front est triangulaire et disposé de même que dans les genres précédens. Les orbites sont ovalaires, profonds, et de grandeur médiocre ; on remarque une fissure au milieu de leur bord inférieur. Les antennes internes et externes sont dis- posées à peu près comme chez les Mursies. Le cadre buccal est beaucoup plus large antérieurement que dans les autres genres de cette tribu , et la petite portion de l'espace préla- bial qui dépasse les pates-mâchoires externes n'est pas di- visée par une cloison médiane, et n'est qu'imparfaitement Herbst, t. I , p. 196, PI. 12, fig. y3 et 7^. — Calappa , Jornicata , Fabr. Suppl. p. 3^5. — Bosc , op cit. t. ï , p. i83. ( La fig. 3, PI. 3, que fauteur désigne sous ce nom , appartient a une autre espèce , probablement le G. granuleux.)— Latreille, Hist. nat. des Crust etc. t. v,P. 394. I 08 II I S T 0 I R E N A T Lv II ELLE recouverte par les prolongemens lameîleux des pâtes -mâ- choires internes. Les pates-mâchoires externes sont très- larges antérieurement ; leur troisième article , de la longueur du second , se termine par un bord antérieur assez large , et présente , au-dessous de son angle antérieur et interne , une grande et profonde échancrure , dans laquelle s'insère le quatrième article ; ce dernier est à découvert et très-grand , mais n'arrive pas au niveau de l'extrémité antérieure du troisième article; enfin l'appendice basilaire de ces organes , qui sert de valve pour boucher les ouvertures afférentes des cavités branchiales , est lameîleux, très -grand et semi lunaire. Le plastron sternal est ovalaire. Les pâtes de la première paire ont à peu près la même forme et la même disposition que chez les Calappes , mais les mains sont plus longues et moins élevées. Les pâtes suivantes sont très- longues et très-comprimées ; leur troisième article ou cuisse est remarquablement large et presque lameîleux ; les tarses longs et styliformes ; les pâtes de la troisième paire sont un peu plus longues que les secondes et les quatrièmes ; enfin les cinquièmes sont beaucoup plus courtes que toutes les autres. L'abdomen du mâle se compose de cinq articles dis- tincts , dont le troisième présente en arrière une crête trans- versale très-forte. Nous ne savons rien sur les mœurs de ces Crustacés. PlatymÈre de Ga.i;dicha.ld. — P. Gaudichaudii. Carapace légèrement convexe , inégale , finement granulée ; front petit et tridenté ; bords latéro-antérieurs de la carapace garnis d'une quinzaine de petites dents obtuses qui les font pa- raître comme festonnées ; dents latérales très-fortes ; mains sur- montées dune grande crête dentelée , et garnies sur leur face ex- terne d'une rangée de tubercules , et plus bas d'une forte crête 1 ongitudinale ; quelques pointes sur le carpe. Bords supérieurs des pâtes suivantes granuleux ; sternum du mâle armé de chaque m: S C HUSTACÉS. IOg coté d'une grosse dent, [très de la base des pâtes antérieures. Longueur, o pouces ; couleur rougeâtre. Habite les côtes du Chili. (C. M. ) Genre MURSIE. •- Mursia (i). Les Mursies ont la plus grande analogie avec les Calappes, mais s'en distinguent facilement par la l'orme de leur cara- pace, qui est presque circulaire , et ne se prolonge pas en manière de bouclier au-dessus des pâtes ambulatoires ; sa face supérieure est bombée et inégale , et vers le milieu du bord latéral se trouve une longue dent spiniforme. hejront est triangulaire , et les orbites presque circulaires à peu près comme chez les Calappes ; la disposition des antennes est aussi à peu près Ja même, ainsi que celle du cadre buccal (PL 20, fig. 7). Le troisième article des pates-mâchoires externes est aussi long que le second, et a la forme d'un carré long, dont l'angle antérieur est cependant très -oblique et donne inser- tion à l'article suivant vers son tiers externe. Le plastron stemal est étroit et alongé, mais plus ovaiaire que chez les Calappes. Les pâtes antérieures ont aussi à peu près la même forme que chez ces derniers , et les mains, garnies en dessus d'une crête élevée, s'appliquent aussi contre la bou- che , de façon à se cacher sous la partie antérieure du corps. Les pâtes suivantes sont longues et de force médiocre ; le tarse qui les termine est styliforme , cannelé et très-long. Enfin l'abdomen du mâle ne présente que^cinq segraens mo- biles ( fig. 8). Mlrsie a crête. — M. Cristiata (2). Carapace inégale et garnie en dessus de plusieurs tubercules (1) Leacîi; Desmarest , op. cit. p. 108. — Latreille , Reg. anim. 2e. éd. t. IV, p. 39. (2) Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 108, PI. 9, fig. 3. — Latreille , Reg. anim. 2e. éd. t. IV, p. 39. — Edw. Règne anim. de Cuvier, 3e. édit. Crust. PI. i3, fig. 1 et 1 a. I I O HISTOIRE NATUREL L E saillans, dont les principaux forment une rangée transversale semi-circulaire, et trois rangées longitudinales, dont une médiane, et les deux autres placées sur les régions brachiales. Front armé de cinq petites dents ; une dizaine de petites dents sur le bord latéral de la carapace . et suivies d'une dent très-forte et très- aiguë qui se dirige en dehors. Une ou deux épines très-fortes à l'extrémité de la face externe du bras , et dix ou douze dents de même forme, mais moins longues, sur la face externe des mains ; bord supérieur de celles-ci très-éle é , mince et découpé en dents de scie ; leur bord inférieur également dentelé. Pâtes suivantes lisses. Longueur, environ 2 pouces ; couleur blanchâtre lavé de rouge. (G. M.) Au moment de mettre cette feuille sous presse, j'ai reçu de M. Brûlé , aide-naturaliste au Muséum du Jardin du Roi , commu- nication d'un Grustacé nouveau qui habite les îles Ganaries , et qui a beaucoup d'analogie avec les Mursies , mais qui doit cependant former le type d'une division générique particulière. 11 se dis tingue par sa carapace presque circulaire ; par la longueur plus considérable du troisième article des pates-mâchoires externes , et surtout par les tarses , qui , aux pâtes postérieures, sont de forme sublancéolée. M. Brûlé se propose de donner à ce Grustacé le nom de Cryptosoma cnstata , et de le figurer dans l'ouvrage de MM. Webb et Berthelot sur les îles Ganaries. Genre ORITHYIE. — Orithyia fi). Le genre Orithyie , établi par Fabricius , a été placé par Latreiile entre les Polybies et les Podophthalmes , auxquels en effet il ressemble un peu par la disposition de ses pâtes ; mais , par l'ensemble de son organisation , il se rapproche (1) Cancer, Herbst. —Orithyia, Fabr. Suppl. — Latreille, Encyc. t. VIII , p. 534. — Desraarest, op. cit. p. ijo. DES CRUSTACÉS. III bien pi us des Oxystomes, et nous semble ne pas devoir en être éloigné. La carapace est l'gèrement convexe, et a la forme d'un ovale dont le grand diamètre serait longitudinal et dont l'extrémité antérieure serait tronquée. Le front est triangu- Jaire et presque horizontal ; le bord fronto- orbitaire est égal à environ la moitié de la plus grande largeur de la carapace. Les pédoncules oculaires sont minces, et égalent presque la longueur du front. Les orbites sont ovalaires et très- incomplets; leur bord supérieur est piofondément échan- cré au milieu ; leur angle interne n'est pas séparé de la fos- sette antennaire, et leur bord inférieur n'est formé que par une grosse dent spiniforme , s.tuée:au-dessous de leur can- thus interne. Les antennes internes sont séparées entre elles par une forte cloison ; leur article basilaire est globuleux et saillant ; enfin leur tige mobile est grande, et ne paraît pas pouvoir se reployer de façon à se cacher complètement dans les fossettes où s'insèrent ces organes. Les antennes externes sont petites et placées dans l'angle interne de l'orbite, leur article basilaire est cylindrique , grêle et court. La disposi- tion de la bouche est très-remarquable; le cadre buccal est triangulaire et se prolonge en une double gouttière longitu- dinale bien au delà de l'extrémité des pates-mâchoires ex- ternes , à peu près comme chez les Mursies ; mais ces canaux, au lieu d'être recouverts par un appendice des pates- mâchoires internes , sont transformés en deux tubes par un prolongement de leur cloison médiane, qui se recourbe en dehors et va se souder aux bords latéraux du cadre buccal , il en résulte qu'il existe au devant de la bouche deux trous ronds, dirigés en avant et servant à l'écoulement de l'eau qui vient des branchies (i). Les pates-mâchoires exter- nes ont à peu près la même forme que celle des Mursies , si ce n'est que leur troisième article est beau oup plus grand , triangulaire et donne insertion à l'article suivant (i) Voyez la Planche 8 de notreAtlas du Rè^ne anim. de Cuvier. i I 2 HISTOIRE N A ! D B ELLE par son bord interne , mais sans le recouvrir. Le plastron sternal est circulaire. Les pales antérieures sont courtes ; la main renflée , un peu courbée en dedans et surmontée de quelques dents spiniformes , au lieu de crête ; les pinces sont à peine inclinées. Les pâtes des trois paires suivantes sont aplaties et terminées par un tarse styiiforme et un peu comprimées de dehors en dedans. Les pâtes postérieures sont au contraire tout-à-fait natatoires; leur forme géné- rale est la même que chez les Portuniens , et leur tar^e lan- céolé et très-large. Enfin , l'abdomen du mâle présente sept articles distincts. Les mœurs de ces Crustacés sont tout-à-fait inconnues ; on n'en possède qu'une espèce qui provient des mers de la Chine. Orithyie mamelonnée. — O. mamillaris (i). Carapace bosselée et garnie de trois rangées longitudinales d'élévations mamillaires, dont les deux latérales divergentes pos- térieurement ; front armé de cinq dents spiniformes ; une dent au milieu du bord supérieur de l'orbite , et une autre beaucoup plus forte à son angle externe ; deux petites pointes sur la por- tion antérieure du bord latéral de la carapace , et trois très- fortes sur sa portion postérieure. Une petite crête terminée par une dent sur le bord supérieur du bras , et une dent spiniforme très-forte à sa face inférieure ; trois pointes , dont une grande sur le carpe , et trois autres sur le bord supérieur de la main. Une épine à l'extrémité du bord inférieur du deuxième article des pâtes suivantes, et une seconde plus petite à l'extrémité du (i) Cancer birnaculatus , Herbst , t. I , p. 2^8, PI. 18, fig. IOI.— Orithyia mamillaris, Fabr. Supp!. Ent. Syst. p. 363. — Bosc , t. I, p. 222. — Latreille , Hist. nat. des Crust. et Ins. t. VI, p. i3o, PI. 5o; Gen. Crust. t. I , p. l\i ; Encyc. t. VIII, p. 537 > PL 3o6, fig. 4; Reg. an. etc. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. iZfi, PI. 19, fig. 1. — Guéiin, Iconog. du Reg. anira. Crust. PI. 1, fig' 2. — Edwards, Règne anim.de Cuvier, Crust. PL 8, fig-. 1. DES CRUSTACES. Il3 bord supérieur du troisième article des pâtes de; deuxième , troi- sième et quatrième paires. Longueur, 2 ponces. Habite les mers de la Chine. (G. M.) Genre MATUTE. — Matuta (1). Ce genre, dont l'établissement est dû à Fabricius , res- semble à certains Portuniens par la forme natatoire des pieds ; mais prend plus naturellement sa place entre les Hépates et les Orithyies dans la famille des Oxystomes. La carapace des Matutes est circulaire et légèrement convexe ; ses bords latéro-antérieurs sont garnis de grosses dents obtuses ; de chaque côté elle est armée d'une longue et forte dent conique , qui se prolonge au - dessus des pâtes de la seconde paire. Le front est assez large et divisé en trois portions à peu près égales , dont la médiane seule- ment est aussi saillante que l'épistome ; les orbites sont grands, ovalaires , dirigés très- obliquement en avant et en haut ; à la partie extérieure de leur bord inférieur on remarque une échancrure profonde qui se continue avec une gouttière verticale de la région ptérygostomienne et correspond à la cornée lorsque les yeux sont rétractés. Les fossettes antennaires sont circulaires et communiquent avec les orbites par une échancrure profonde; les antennes internes s'y reploient transversalement, mais sai?s s'y cacher en entier. Les antennes externes sont rudimentaires et lo- gées dans l'angle inférieur et externe des fossettes anten- naires. Le cadre buccal est triangulaire et entièrement rempli par les pates-mâclioires externes qui se recourbent en haut, et arrivent jusqu'au bord des fossettes antennaires; leur troisième article est triangulaire et recouvre complè- tement les articles suivans qui naissent de sa face externe ; enfin la branche externe de ces organes ne porte pas d'ap- pendice sétacé à son extrémité. Le -plastron sternal est (l) Matuta, Fabr., Lati\, Leach, Desmarest, etc. CRUSTACÉS , TOME II. S Il4 HISTOIRE NATURELLE ovalaire. Les pâtes antérieures sont courtes , grosses et concaves du côté interne , de façon à s'appliquer exacte- ment contre la bouche et les régions ptérygostomiennes. La main est surmontée d'une petite crête dentelée , et les pinces sont un peu inclinées. Les pâtes suivantes sont toutes nata- toires, mais leur forme varie : celles des deuxième, troisième et quatrième paires ont leur cinquième article lamelleux et prolongé inférieurement en une crête triangulaire contre laquelle se replie le tarse, qui est large et lancéolé; tandis qu'aux pâtes postérieures le prolongement lamelleux de ce pénultième article est arrondi et le tarse est ovalaire. Enfin l'abdomen du mâle ne se compose que de cinq articles dis- tincts , dont le troisième présente en arrière une crête trans- versale très-saillante. La distinction des espèces de ce genre présente de grandes difficultés ; M. Leach a employé comme caractères la direc- tion transversale ou un peu oblique des grosses épines laté- rales de la carapace et le nombre de petits points saillans qui se voient sur la face supérieure de la carapace ; mais à cet égard il n;y a rien de constant, et si ce naturaliste avait examiné un grand nombre de ces Crustacés , il aurait vu que les particularités qu'il signale comme des différences spécifiques varient suivant les individus. Il m'a paru que le nombre des espèces connues n'est réellement que de deux. i. Mjltute lunaire. -— M. lunaris (i). Epines latérales de la carapace en général dirigées très-obli quement en avant ; ligne granuleuse du bord postérieur de la ca- rapace se prolongeant jusqu'à la base de ces épiues ; mains tu- berculeuses plutôt que pennères ; troisième article des pâtes de la quatrième paire bicarènè. Couleur jaunâtre , arec une multi- (i) t. lunaris, Herb. t. III, p. 43, PL 48, fig. 6. — Matuta lu- naris, Leach, Zool. Mis. t. III, tab. 127, fig. 3-5. — M. plan:pesy Desnuiest , Consid. sur les Crust. p. 102.-— M. Peronit , Gueria, Iconogr. Crast. PI. 1, fig. i. DES CRUSTACÉS. I I 5 tude de points ronges, qui sur la carapace forment des lignes sontinues décrivant des cercles plus ou moins réguliers. 2. MatctE vainqueur. — M. victor (i). ( PL 20, fig. 3 et 6 ) Epines latérales de la carapace tantôt droites , tantôt plus ou moins obliques ; ligne granuleuse du bord postérieur de la ca- rapace «'arrêtant au tubercule situé sur la région branchiale, à quelque distance de cette épine ; en général , deux grosses épines sur le bord extérieur de la main , mais quelquefois trois ; une seule carène sur le troisième article des pâtes de la quatrième paire. Couleur jaunâtre , avec une multitude de points rouges épars, et ne formant pas de lignes continues. M. Leach * décrit et figuré, sous le nom de Matuta Peronii (2) , un Crustacé qui se trouve dans la collection du Muséum , et qui ne nous a offert aucun caractère suffisant pour être distingué de l'espèce précédente. Par l'examen attentif d'un grand nombre d'individus , nous nous sommes convaincu que les différences indiquées par M. Leach sont seulement des particularités indi- viduelles qui appartiennent plus particulièrement aux femelles. Nous ne trouvons non plus dans la description que ce naturaliste donne de sa Matuta Batsksii (Tabl. Zool. t. 111, p. 14) aucun carac tère constant pour distinguer ce Crustacé de l'espèce précédente. Le Matute décrit par Degéer, sous le nom de C. planipes , (Mém. pour servir à l'hist. des Insectes , t. VU, PL 28, fig. ), a été évidemment altéré par le dessinateur , et c'est seulement (1) Cancer tunaris, Herb. t. I,p. I^O, PL 6, fig. fâ. — Matuta victor, Fabr. Suppl. p. 369. — Matuta victor, Latreille , Encyc. PL 273 , fig. 3 et 4? ( d'après Seha ). — M. Lesueurii , Leach, Zool. Miscel. t. III, p ?4- — M. vicior, Desmarest, op. cit. p. 10:, PI 7, fig. a. — Edwards, Atlas du Règne anim. de Cuvier, 3*. éd. Crust. PL7, fig. 1. (2) Matuta Peronii , Leach, Zoolovjical Miscel. vol. III, tab 127 8. îlG HISTOIRE NATURELLE d'après cette mauvaise figure que MM. Latreille et Besmarest pa- raissent avoir caractérisé leur Matuta inlegrïfrons (Gonsid. sur les Crust. , p. 102). Gehre HÉPATE.— Hepatus{i). Les Képates établissent le passage entre les Cancériens , dont ils se rapprochent par leur forme générale; les Ca- lappes, auxquels ils ressemblent par ia disposition de leurs mains et les Leucosiens dont ils ne diffèrent que peu sous le rapport du mode d'organisation de la bouche. La cara- pace de ces Crustacés est en effet très-large , bombée , ré- gulièrement arquée en avant, fortement rétrécie en arrière; les régions hépatiques sont très-grandes et les régions bran- chiales fort petites. Le front est étroit , droit , assez saillant et placé beaucoup au-dessus du niveau du bord latéral de la carapace , qui se prolonge sous les orbites pour gagner les côtés du cadre buccal. Les orbites sont petits, circulai- res et placés sur ie même niveau que le front. Les antennes internes sont assez écartées entre elles et se reploient très- obliquement sous le front. Les antennes externes occupent l'angle interne des orbites , qu'elles séparent des fossettes antennaires ; leur article basilaire est étroit, mais assez long; le second est au contraire petit, et leur tige terminale est pres- que rudimentaire. Le cadre buccal très-étroit en avant et assez régulièrement triangulaire , se prolonge au delà du ni- veau du bord inférieur des orbites et est occupé en entier par les pates-mâchoires externes , dont le troisième article est triangulaire et terminé ducôté interne par un bord droit sous lequel sont cachés les articles suivans. Le plastron sternal est ovalaire et ne présente rien de remarquable. Les pâtes antérieures sont fortes , sans être très-grandes , et peuvent s'appliquer exactement contre la face inférieure du corps et s'y cacher presqu'en entier; la main est surmon- (1) Calappa, Fabr. — ffepatus, Latreille, Reg. anim. DES CRUSTACES. I I n tée d'une crête , et les nincrs sont un ]>eu inclinées en bas et en dedans. Les potes suivantes sont de longueur médiocre. L'abdomen est divisé en sept articles dans les deux sexes. Ces Crustacés sont propres à l'Amérique : on ne sait pres- que rien sur leurs mœurs. i. HéfATE fxscié. — S. fasciatus (i). Bords latéro-antérieurs de la carapace divisés en douze ou treize dénis plus ou moins rectangulaires, qui à leur tour sont dentelées sur les bords. Bord antérieur du front gros et obtus ; la ligne qui des- cend obliquement de l'angle orbitaire externe au bord antérieur de la carapace à peine marquée ; face externe des mains ornée de plusieurs rangées de petites pointes assez aiguës. Carapace jau- nâtre maculée de rouge ; pâtes jaunâtres , avec des bandes tram- versales rouges. Longueur, 2 pouces et demi. Habite les côtes de l'Amérique du nord , les Antilles. ( C. M. ) 2. HÈpa.te chilienne. « — Jiï. Chiliensis, Cette Hépate, très-voisine de la précédente, et qui n'en est peut- être qu'une variété , me paraît cependant devoir en être distin- guée spécifiquement; car les bords latéro- antérieurs de la ca- rapace sont uniformément dentelés sans être crénelés ; le bord du front est mince et garni d'une rangée de granulations perlées ; enfin la couleur est rouge, uniforme. Grandeur, 2 pouces. Habite la côte de Yalparaizô. (C. M.) (l) Calappa angiistata, Fabr. Suppl. p. 3/}7- — Cancer princeps Heiljst , t. II, p. 1Ô4, Pi. 38, fig. 2. — Cancer, princeps et calappa anguslata. BoSC, op. cit. t. I , p. 17a et iS-j- — Hepalus fasciatus. — Latreille. Kist. nat. des Oust. t. V, p. 988, etc. — Say. op. cit. p, 4^7. — Desmarest, Consid. sur les Oust, p. 107, Pi. o, fig. 2. — Edwards, Atias du Règne anim. de Cuvier, 3e. édit. Crust. PI. i5, %. 2. I 1 8 HISTOIRE NATURELLE TRIBU DES LEUGOSIENS. Les Crustacés dont Fabricius a composé son genre Leucosie, et dont les auteurs plus récens ont formé p'usieurs divisions génériques que nous réunissons ici dans une même tribu , ont des caractères très- remarquables. Leur carapace est en général circu- laire , et présente antérieurement une saillie assez forte, à l'extrémité de laquelle se trouvent le front et les orbites. Le front est étroit et les cavités orbi- taires sont très -petites et à peu près circulaires. Les antennes internes se reploient presque toujours transversalement ou très-obliquement sous le front; et les antennes externes , insérées dans une écbancrure profonde, mais étroite, de l'angle orbitaire interne, sont presque rudimentaires. décadré buccal est en général bien régulièrement triangulaire, et les pâtes- mâchoires externes, de même forme, ne montrent pas à découvert la libelle que supporte leur troisième article ; le palpe ou brancbe latérale de ces organes est très-grand , et leur base est séparée de celle des pâtes antérieures par un prolongement de la région ptéry- gostomienne^ qui se soude en plastron sternal ; il en résulte que l'ouverture située d'ordinaire dans ce point, et servant à l'entrée de l'eau dans la cavité respiratoire, manque ici, et ce liquide n'arrive aux branchies que par deux canaux creusés de chaque côté de l'espace prélabial et parallèles aux canaux efîérens de la cavité respiratoire. Les pates-mâchoires de la seconde paire ne présentent rien de remarquable ; mais celles de la première paire ont l'article terminal de leur tige interne lamelîeux , et assez long pour arriver DES CRL'STACÉS. 1 I f) jusqu'à l'extrémité antérieure du cadre buccal. Le plastron sternal est à peu près circulaire et les pâtes crêles. Enfin le nombre des articles de l'abdomen est de trois ou quatre. Les meilleurs caractères des divers genres dont se compose la tribu des Leucosiens sont fournis par la conformation des fossettes antennaires , du cadre bue cal et des pates-mâchoires externes ; mais ne connais sant pas la disposition de ces parties dans plusieurs des divisions génériques établies par M. Leach, nous n'avons pas pu nous en servir dans le tableau suivant, et nous avons été obligé de nous contenter de carac- tJ tères bien moins importans. -< o o a O s u CA ta Q S U2 C5 O H* C< O CS O O -a bn o CD v> V a et tn U3 a k, o G « «3 O i- - a> kl « g G G « U5 O »0J k « C O c g c O) U3 G C3 a> a> -G kl 3 O O w 0 • s c U3 0 0 "t— k -j k, O --> O O .3 'Ofû O Eh 5 £ S a> o o 1 CU _ «3 -a; ^ S O = SU o o 3 3 tî — . « u» 3 O " H &0-Q G G G -j Ô o "2 « * * — 1 u: o a> c o «3 ki O o et «3 JU 0) *3 a C o ai o T3 C k O o Oh — ^ " «3 a> . k .£ o 7- ° "S '- ^ 3 't; 1 G w 5 « o _> ~ pu 3 0) H a> _o - -3 -0 S br. H-» 0 a> S « k. 0 c c — G rt -. t/3 a> 3 O -3 G O G fcfi G O «3 0) g O -Ol ai -o ki -ai o « 1 t/3 -ai k O 3 -O O 0) 3 'S 3 T- k> ai ;g « o 5 « « 3 -es O N O .- »« o G "" G « *j o G CU tin- çuent par la forme générale de la carapace , par celle des pâtes antérieures et par quelques autres caractères. La carapace des Leucosies est bombée , presque globu- leuse ; en avant cependant elle se rétrécit et présente tout à coup un prolongement qui se relève un peu et porte à son extrémité le front et les yeux. Les régions de la carapace sont presque entièrement confondues; la région stomacale est très-petite, et présente de chaque côté de la base de ce prolongement rostral une dépression ; les hépatiques pa- raissent être très -petites et les branchiales très-grandes. Le front s'avance un peu au-dessus et au devant de la région antennaire. Les fossettes antennaires sont assez grandes et très-obliques. Le cadre buccal est triangulaire, et la portion antérieure de ses bords latéraux se confond avec celle de la portion avancée de la carapace. Le palpe ou tige externe des pâtes -mâchoires externes n'est pas dilaté eu dehors comme chez les Phyllyres ; mais il est large , très- obtus au bout, guère plus large à sa base qu'à son extré- mité, et presque aussi long que la portion interne de ces appendices. Les pâtes de la première paire sont grosses et courtes; chez le mâle elles ont environ une fois et demie la longueur de la portion post- frontale de la carapace, et chez la femelle une fois et tiers cette longueur; la main est renflée, et la pince courte, un peu infléchie et garnie de petites dents obtuses. Les pâtes suivantes sont beaucoup plus courtes et diminuent rapidement de (!) Cancer, Linn. , Ilerbst. — Leucosia, Fabricius. Hist. nat. des Crust. t. YI , Règne anira. 2*. éd. t. IV, etc. — Leach, Zool. Mis. t. III. — Desmarest, Connd. sur les Crust. p. j6;. — Latreille , Règne anim. de Cuvier, 2e. éd, t. IV, p. 54- I2'2 HISTOIRE NATURELLE longueur d'avant en arrière : celles de la seconde paire ont environ les cinq sixièmes de la longueur de la cara- pace, et les dernières les deux tiers de cette même lon- gueur; leur tarse est styliforme. Chez le mâie , tous les segmens àe Y abdomen , à l'exception du premier et du der- nier, se soudent en une seule pièce ; chez la femelle , les quatre segmens qui précèdent le dernier se soudent en un grand bouclier très-bombé. i. Leucosie Ura.nie. — X. Urania (i). Bords latéraux de la carapace régulièrement arqués, et garnis d'une ligne de granules perlées bien distinctes. Front droit et armé de trois petites dents, dont la médiane est très-peu saillante Bras couverts de gros tubercules arrondis. Long, i pouce. Habite la Nouvelle-Guinée. (C. M.) 2. Leucosie cràniolaire. — L. craniolaris (2). Bords latéraux de la carapace peu granuleux et coudés vers le milieu, de manière à rendre ce bouclier hexagonal plutôt qui circulaire; front presque triangulaire. Bras ne présentant de tu- bercules que sur les bords et sur la surface inférieure , ou du moins n'en ayant que deux ou trois sur l'extrémité externe de sa sur- face supérieure. Longueur, 10 lignes. Habite les côtes de l'Inde. (C. M.) (i) Rumph, PI X, fig. A B- — Seba ,t. III , PI. 19, fig 3 et 4. — Cancer Urania, Herbst, t. III, PI. 53, fig. 3. — Leucosia Urania, Lichtenstein, Berlin Magasin, 1816, p. 4°- — Leach, Zool. Mise. vol. III, p. 21. — Desmarest , Consid. sur les Oust. p. 167. — Guérin , Iconogr. Crust. PI. 6, fig. 4. — Edw. Règne anim. de Cuvier, Crust. PI. 25, tig. 2. ('.>.) L. craniolaris? Lin. Mus. L"d. Ulr p. 4j3i. — Herbst, PI. 2, \\x 1-. — Leucosia cranialiiris , Fabriciixs , Sun- p. 35o. — Latr- 1* inL nat des Crust. t. VI, p 117 — lîerliu, Mag. 1816, p. îji- — Leach, Zool. Mis, vol. 3, p. 2:. — Desmarest, Coosid. sur les Crust. p. 107, PI. 27, tig 2. DES CRUSTACÉS. 123 Le petit Cmstacé fossile décrit par M. Desmarest , sous le nom de Lelcosii sub-rhomboïdale (Crust. foss. p. 114, PI- 9> ng- *3), appartient à cette subdivision des Leucosiens , et se rapproche beaucoup par sa forme générale de la Leucosie craniolaire ; il a cependant le rostre plus court , et la carapace plus allongée. Son gisement est inconnu. La Lcucosia prevostiana du même auteur ( Desm. Crust. foss. p. n4, PI. 9, fig- M ) est trop imparfaitement connue pour pouvoir être classée avec certitude. Genre ILIA. — Ilia (i). Le genre Ilia de M. Leach se rapproche beaucoup de ses Leuco-ies , mais s'en distingue aisément par la conformation des pâtes antérieures. La carapace est globuleuse, et plutôt renflée que rétré- cie vers les régions hépatiques : le prolongement antérieur qui se termine sur le front est court , mais bien distinct et un peu relevé. Le front est profondément échancré au mi- lieu, et s'avance sous la forme de deux petites cornes obtu- ses au devant de l'épistome. Le bord o> bitaire supérieur pré- sente en dehors deux fissures plus ou moins distinctes. Les fossettes antennaires sont très-obliques , mais petites et leur angle extérieur s'avance beaucoup au devant des orbites. Le cadre buccal est triangulaire et séparé des régions ptérygos- tomiennes par un bord saillant et droit. Le palpe ou tige ex- terne des pâtes mâchoires externes est droit , obtus au bout , sans dilatation latérale et terminé en dehors par un bord à peu près droit. Les pâtes antérieures sont grêles et très-lon- gues ; elles ont environ deux fois la longueur du corps; la (I) Cancer, Lin. Herb. etc. — Lèucnsia , Fabr. Snppl. Latreille , Hist- nat. des Crust. t. VI — Uia, Leach, Znol; mise t. 111 — "Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 16*9 — L.itr. Re^. anim. des Crust. deCuvier, 2e. éd. t. IV, p. oj- — Houx, Crust. de lu Mé- diterranée. 12/} HISTOIRE NATURELLE main se rétrécit beaucoup vers l'origine de la pince, et est con- tournée sur son axe , de façon que la direction de son articu- lation carpienne est toute différente de celle de la pince : celle-ci, très-longue et très-grêle, est armée de petites dents coniques et très-pointues, séparées de distance en distance par une dent semblable , mais plus longue. Les pâtes suivantes sont presque cylindriques et assez longues ; celles de la seconde paire ont environ une fois et demie la longueur de la carapace ; enfin le tarse est styliforme et comprimé latéralement plutôt que déprimé. L'abdomen du mâle a les deux premiers et les deux derniers segmens libres , et les trois moyens soudés en une seule pièce. Chez la femelle, le pénultième segment est soudé aux pré- cédas. §. Espèces dont la carapace présente sur la région intestinale, au-dessus de son bord postérieur, deux dents comprimées , et sur la partie postérieure de chaque région branchiale une dent conique dirigée en arrière. i. Ilia. noyau. — llia nucleus (i). Carapace très-bombée, couverte de petites granulations extrême- ment fines et serrées, dont quelques-unes, un peu plus grandes que les autres , sont disposées tn quinconce ; régions branchiales sé- parées des régions cordiale et intestinale par un petit sillon; ré- gions ptérygostomiennes renflées, et présentant vers le milieu un tubercule ou dent conique ; portion externe du bord antérieur (i) Araneus Crustaceus? Aldrovande de Crustaceis, lib. II, p. 202. — Cancer nucleus, Herbst , t. I, p. 87, PI. 2, fig. i/f- — Sulzer, Insect PI. 3i, fig- 3. — Lcucosia nucleus, Fabr. Suppî- p- 35i. — Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI , p. n5. — Liclitenstein , Berlin, Mag. 181G, p. 142 — Ilia nucleus , Leaeli , Zool. Mise t. 111, p. 24. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 169, PI. 27, fig. 3. — Edw. Régne anhn. de Cuvier, Crust. PI 25, fig. 2. DES CRUSTACÉS. 1^5 du cadre buccal armé de trois petites dents. Pâtes antérieure* n'ayant pas deux fois la longueur du corps. Longueur, environ 10 lignes. Habite la Méditerranée. (G. M.) 2. ILIA. RfGLLETJSE. — /. TUgulosa (i). Carapace couverte de granulations miliaires déprimées et assez espacées. Du reste , semblable à l'espèce précédente. §. Espèces ayant la carapace armée en arriére de trois longuet dents coniques, situées sur la région intestinale et dirigées en arrière. 3. Îlia. ponctuée. — /. punctata (2). Carapace peu bombée et granuleuse , terminée latéralement par un bord granulé. Régions ptérygostomiennes peu renflées. Paies antérieures presque trois fois aussi longues que la portion post-frontale de la carapace. Patrie inconnue. ( Antilles ? ) Genre MYRA. — Myra (3). Le genre Myra de M. Leach se rapproche beaucoup des Ilias, et l'unique espèce pour laquelle il a été établi res- semble même extrêmement à 1' 'Ilia punctata. Ce quiledistin- gue est principalement la forme du palpe ou tige externe des (i) Roux , Crust. de la Méditerranée, PL 8, fig. 9-12. (2) Erown, Jamaica, PI. 42, fig- 2. — Cancer punctatus , Herbst, t. T, p. 89, PL 2, fig. i5 et 16. — Leucosia punctata, Fabr. Suppl. p. 35o. ■ — Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 118. (3) Cancer, Lin. — Herbst. Leucosia, Fabr. Suppl. Ent. Syst. — Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI. — Myra, Leach, Zool. mise t. III. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 269. — Latr. Règne anim. de Cuyier, 2e. éd. t. IV. 15*6 HISTOIRE NATURELLE pates-mâchoires externes, qui est un peu dilaté chns sa partie inférieure, et se termine en dehors par un bord légère- ment arqué, mais se rétrécit graduellement vers son extré- mité. Les pâtes antérieures ont aussi une forme un peu diffé- rente ; la main est moins grêle, et n'est pas contournée sur son axe, de manière que son articulation carpienne est dirigée dans le même sens que celle du doii>t. La pince est plus courte , plus forte , et armée de dentelures moins aiguës et plus comprimées. Enfin, les pâtes suivantes sont plusjxourtes et beaucoup plus comprimées; celles de la dernière paire ressemblent même beaucoup à celles des Carcins. Myra. fuga.ce. — Myra fugax (i). Carapace peu bombée , un peu élevée sur la ligne médiane, et couverte de petites granulations déprimées, à peine visibles à l'œil nu et très-espacées entre elles ; une ligne élevée, mais très- obtuse, sur chaque région hépatique, et une échancrure large et profonde dans le bord de la carapace , au-dessus de l'insertion des pâtes antérieures. Trois épines très-grosses insérées sur la région intestinale, près du bord postérieur de la carapace, et dirigées en arrière. Longueur, i pouce. Cette espèce a été sou- vent confondue avec YJlia punctala. (C. M.) Le Myra variegata. de M. Ruppell (Crust. de la mer Rouge, p. 1 7 , PI. 3 , fig. 4) ne présente pas tous les caractères qui sem- blent essentiels au genre Myra ; ainsi les pâtes des quatre der- nières paires sont grêles, et paraissent cylindriques comme celles des llias ; les pâtes antérieures sont de longueur médiocre, et leur pince est très-courte. Du reste, il se distingue des autres Leuco- (i) Rhumph , PI. io, fig. C — Leucosia fugax, Fabr Suppl. p 35i. — Lulr. Hist. nat. des Crust. t VI , p. i iQ- — Li.htenstein, Berlin, Mag. 1816, p. i lyi. — Myra fugax , Leach ,, Zool nii^c. t. 111, p. 24. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 169, PI. 28, fig. a. — Edw. Règne anim. de Cuvier, Crust. PI a5, iig. 3. DES CRUSTACÉS. Il1"] siens par les pates-mâchoires externes, semblables à celles de la Myra fugace , et par l'absence d'épines à la partie postérieure de sa carapace. Genre GUAIA. — Guaia. Cette petite division générique se rapproche extrême- ment de celle des Uias. La carapace est très-bombée et le front moins avancé. Les portions latérales du bord an- térieur du cadre buccal le dépassent très-sensiblement et rendent la direction des orbites obliques en haut et en avant. Les fossettes antennaires sont étroites et presque transversales. La disposition des pates-mâchoires externes est la même que chez les llias. Les pâtes antérieures sont assez fortes et longues, mais elles n'ont pas deux fois la longueur delà carapace, et la forme de la main est toute différente de celle des llias ; elle est comprimée et terminée par une pince forte, de longueur ordinaire , et armée d'un bord tranchant trè>-obtusément dentelé. Les pâtes suivantes sont disposées à peu près de même que chez les llias , et l'abdomen ne présente rien de particulier. Guiii. ponctué. — Guaia punciata (i). Carapace régulièrement bombée , et couverte de petites gra- nulations miliaires , assez espacées entre elles ; front bilobé ; bords latéraux de la carapace garnis de petites pointes; une forte épine conique et horizontale sur la partie inférieure de la région intestinale , et deux autres un peu au-dessus » à l'extrémité du bord postérieur , qui est granulé. Régions ptérygostomiennes renflées, avec un petit tubercule dirigé en dehors et se liant au bord latéral. Pâtes antérieures fortes, à peu près de même gran- (0 Guaia alla species? Marcgrave , p. 182. — Cancer punctatns , Brown , Civil and natural History of Jamaica, t. I, PI, 42« no» ^- — Cangrejo tortuga , Parra op. cit. PI. 5i, fig. 2. — Cancer Medi- terraneus , Herbst, 1. 1 , PL 07, fig. 2. — Lichtenstein , B^linMag., 1816, p. 142. 128 MI S TOI HE NATURELLE deur dans les deux sexes ; bras granuleux ; mains légèrement granuleuses sur le bord supérieur. Pâtes suivantes lisses , avec le tarse styliforme et cannelé. Couleur jaunâtre, avec de grandes taches rougeâtres. Longueur, 2 pouces. Habite les Antilles. (G. M.) Genre EBALÎE. — Ebalia{\). Les Ebalies se rapprochent beaucoup des Leucosies pro- prement dites , dont elles ne diffèrent guère que par la forme générale de la carapace , celle des pâtes antérieures et celle des pates-mâchoires internes. Leur carapace est à peu près carrée , avec les angles tronqués et disposés sur les lignes médiane et transversale ou plutôt hexagonale; ses bords latéraux et postérieurs sont minces , saillans. Le front est assez large, beaucoup plus avancé que chez la plupart des Leucosiens , et terminé par un bord à peu près droit. Les orbites présentent à leur bord supérieur deux petites fissu- res. Les fossettes antennaires , complètement cachées sous le front, sont assez grandes et dirigées très-obliquement en dehors. Le cadre buccal est triangulaire et séparé des régions ptérygostomiennes par un rebord saillant. Les pales -mâchoires externes s'avancent jusqu'au bord de l'épistome, et leur palpe ou tige externe, obtuse au bout, diminue graduellement de largeur depuis sa base , et se ter- mine en dehors par un bord tout-à-fait droit. Les pâtes an- térieures sont grosses et courtes ; la main est renflée et les pinces courtes. Les pâtes suivantes, beaucoup plus courtes encore , mais assez grosses , diminuent progressivement de longueur, et se terminent par un article styliforme assez gros. M. Leach a décrit trois espèces d'Ebalies , mais les carac- (1) Cancer, Pennant. Brit. Zool. — Ebalia, Leach, Zool. Mis. t. 3. — Desmarest. Consid. sur les Cvust. — Latreille , Piègne anim. de Cuvier, 2e. éd. t. 4» P- 55. DES CRUSTACÉS. I2Q tères qu'il y assigne sont peu précises, et l'examen des indi- vidus observés par ce naturaliste , et conservés dans la col- lection du Muséum britannique à Londres , m'a porté à croire qu'elles pourraient bien n'être que de simples variétés. Voici du reste les principales différences que j'ai pu y apercevoir. i. Ebalie de Brayer. — Ebalia Brayerii (i). Bord lalèro-antèrieur de la carapace entier -, front à peine échan- crê -, bord postérieur de la carapace plus large, et moins profon- dément bilobé que dans les espèces suivantes. Pâtes antérieures médiocres. Longueur, 3 lignes. Habite les côtes d'Angleterre. ( Musée Britann. de Londres.) 2. Ebalie de Cracnh. — Ebalia Cranchii (2). Bord latéro-antérieur de ta carapace entier ; front assez profon- dément èchancrê. Pâtes longues. Longueur, 8 lignes. Des côtes de l'Angleterre. ( Musée Britann. de Londres.) 3. Ebalie de Pennant. — Ebalia Pennantii (3). Bord latéro-antérieur de la carapace divisé en deux lobes par une fissure ; carapace beaucoup plus élevée que dans les espèces précédentes , et présentant une espèce de crête obtuse et à trois branches, dont l'antérieure occupe la ligne médiane de la région stomacale , et les deux autres s'étendent sur les régions bran- chiales. Des côtes de l'Angleterre. (Musée Britann. de Londres.) (1) Leach, Zool. Miscel. vol. 3, p. 20 ; et Malac. Brit. PI. 25 fig. 12- 13. — Desraarest, Consid. sur les Crust. p. 166. (2) Leach, Zool. Miscel. vol. 3, p. 20; Malacost. Brit. P\. 25 fig. 7-11. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 166. (3) Cancer tnberosus Pennant. — Ebalia Pennantii , Leach Zool Mise. t. III, p. 19 ; et Malac. Brit. PI. 25, fig. 1-6. - Desmarest ' Consid. sur les Crust. p. i65. * CRUSTACES, tomj: tt. q é3o histoire naturelle /{. Ebalie granuleuse. — Ebalia granulosa . Bords hdèro-antèvieurs de la carapace bilobès; front bilobé; face supérieure de la carapace bombée , finement granulée et garnie de plusieurs gros tubercules dont le plus fort occupe la région cordiale; deux, les régions branchiales, et trois la partie posté- rieure de la région stomacale. Pâtes antérieures granuleuses; le bord externe du bras prolongé en crête mince *ét une petite crête sur le bord supérieur delà main. Mâle inconnu. Longueur, 3 lig. Patrie inconnue. (G. M.) Genre ORÉOPHORE. Oreophorus (i). Le genre Oréophore , nouvellement établi par M. Rup- pell , est très-remarquable en ce que les Crastacés dont il se compose , tout en ayant le mode de conformation de la bouche ordinaire chez les Leucosiens , se rapprochent des Calappes par l'élargissement postérieur de la carapace , qui constitue de chaque côté, au-dessus de la base des pâtes, un prolongement ciypéiforme. Sa forme générale est à peu près subtriangulaire , avec ses côtés latéraux arrondis, et sa substance est épaisse et rugueuse , presque comme chez les Parthenopes. Le front est étroit et saillant , les bords latéraux de la carapace sont très-dilatés et ondulés ; les an- tennes internes se repioient très-obliquement sous le front. La disposition du cadre buccal et des pates-mâchoires est à peu près la même que dans le genre Guaia , mais les régions ptérygostomiennes sont larges et renflées. Les pâtes anté- rieures sont courtes et renflées ; la pince est comprimée et finement dentelée. Les pâtes suivantes sont très-courtes, et leur tarse est styliforme et extrêmement petit. (1) lluppell, Beschreibung und abbildung von 24 arten Kurzschw ânziuen krabben als beitrag zur Naturgeschiehte des rothen mecres^ ni. s, c r. us tac v.s. i > j OrÉOPUORE HOBBfBLE. — O. ItOlTulus j . Carapace bosselée , avec deux tubercules sur la région stoma- cale, et un petit sillon d;' chaque cote de la région intestinale, qui est presque verticale. Front garni de deux tubercules obtus; bords latéraux de la carapace obtus en avant, minces et tran- chans dans la moitié postérieure, où ils se prolongent au-dessus de ses pâtes. Bord postérieur de la carapace transversal , et sé- paré des bords latéraux par deux grands enfoncemens très- profonds, qui se prolongent sur la carapace. Pâtes antérieures bosselées et granuleuses ; pâtes suivantes bosselées et épineuses. Couleur rougeatre. Longueur, i pouce. Habite la mer Rouge. Gesse PIULYRE. — Philyra (i). Les PlnJyres sont de petits Crustacés à carapace circu- laire et déprimée, dont le front 's'avance beaucoup moins que l'épistome. Leuri anlennes externes sont à peu près transversales dans la flexion , et le cadre buccal est presque circulaire en avant; la portion principale des pates-ma- choires externes est triangulaire, coranr: chez, les autres Leucosiens , mais le palpe ou branche extérieure de ces orçanes est fortement dilaté en dehors, et décrit une ligne très-courbe. Les pâtes des quatre dernières paires ont le tarse déprimé et presque lamelleux. Du reste , ces Leuco- siens ne présentent rien de remarquable. (i) Ruppell, op. cit. p. 19, PI. 4, %• 5. (2) Cancer, Herbst. — Leucosia , Fabr. Suppl. Entoni. Syst. — Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI. — Philyra, Leach, Zool. mise, t. III. — Desmarest, Consid. sur les Crust. — Latr. Règne anira de Cuvier, 2e. éd. t. IV, p. 5/f. 9- l32 HISTOIRE NATURELLE i. Philyre scabriuscule — Philyra scabriuscula (i). (PI. 2o,fig. 9 et 10.) (2). Carapace déprimée, granuleuse sur les côtés et en arrière ? front bilobè beaucoup moins saillant que Vèpistome , qui est échancré au milieu et presque triangulaire ; une bordure de granulations autour de la surface supérieure de la carapace. Pâtes antérieures grêles , et environ deux fois et demie aussi longues que la cara- pace ; bras garnis de plusieurs rangées longitudinales de tuber- cules ; mains comprimées ; pinces très-comprimées , recourbées en bas, finement dentelées , et avec le doigt mobile plus long que l'inférieur et crochu au bout. Couleur gris rosé. Long. G lignes. Habile les Indes orientales. 4 1. Philyre globuleuse. — Philyra globulosa (3). Carapace très-bombée et lisse ; front droit , pas notablement dé- passé par Vèpistome; bords latéraux de la carapace, garnis d'une rangée de petites granulations , interrompue de distance en dis- tance par des tubercules plus gros. Pâtes antérieures de longueur médiocre ; bras granuleux. Longueur, environ 10 lignes. (C. M.) (1) Seba, t. III, PI. ig, fig. 9 et 10. — Leucosia scabriuscula , Fabr. Suppl. Ent. Syst. p. 349. — Cancer cancellus ? Herbst , t. I , p. 94, PI- 2> fi?* 20- — Leucosia scabriuscula , Latr. Hist. liât, des Crust. t. VI, p. 116. — Philyra scabriuscula , Leach, Zool. mise, t. III. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 167. (2) C'est à tort que dans la légende de cette planche la fig. 9 , a été rapportée au genre Ilia. (3) Cancer globosus , Fabr. Ent, Syst. t. II,p. zj-l-1, — ? Herbst, t. I, p. 90. — Leucosia globulosa, Fabr. Suppl. Ent. Syst. p. 349- — Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 117. — Lichlenstein, p. iji- — Philyra globulosa, Leacli, Zool. mise. t. III. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 168. — Edw. Règne anim. de Cavier, Crust. PI. 24, hg.4. — C'est à cette espèce que nous paraît devoir se rap- porter le Cancer anatum de Herbst (PL 2, fig- 19). DES CRUSTACÉS. 1 33 3. Philyre Porcellana.. — Phityra Porcellana (i). Carapace bombée et très- finement piquetée ; front un peu droit , et ne dépassant l'epistome que de très-peu ; bord de la carapace finement granulé. Pâtes antérieures au moins deux fois aussi lon- gues que la carapace, et très-fortes. Bras cylindriques et granuleux ; mains renflées et lisses ; tarses très-déprimés et assez larges. Lon» gueur, 8 lignes. Patrie inconnue. D'après la forme générale et la disposition du front par rap- port à l'epistome , nous croyons devoir placer dans le genre Philyre le fossile décrit par M. Desmarest , sous le nom de Leu- cosia cranium (Crust. foss. p. u3, PI. 9, fig. 10-12), et prove- nant de l'Inde. Genre ARCANIE. — Arcania (2). La petite division générique établie par M. Leach, sous le nom $ Arcania , se distingue facilement des autres Leu- cosiens par les caractères suivans : La carapace est dobuleuse et le front relevé. Les an- tennes internes se reploient presque longitudinalement sous le front. Le cadre buccal est plus large antérieurement que chez les Ilia , etc. ; il ne se rétrécit pas sensiblement en avant , et la branche externe des pates-mâchoires externes (1) Seba , 3, PI. J9, fig. 9 et 19 Cancer porcellanus , Fabr. Ent. Syst. t. II, p. 441- — Herbst t. I , p. 92, PI 2, fig. 18. — Leu- cosia porcellana, Fabr. Suppl. Eut. Syst. p. 35o. — Latr. Hist. nat. des Crust. t VI, p. 117. — MM. Leach et Desmarest confondent cette espèce avec la précédente. (2) Cancer, Herb. — Leucosia , Fabr. Suppl. Ent. Syst. — Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI. — Arcania, Leach, Zool. mise. t. III. — Desmarest, Consid. sur les Crust.' — Latr. Règne anim. de Cuvier, 20. éd. t. IV, p. 54- — Edw. Règne anim- de Cuyier, Crust. PI. 2^ fig. 2. l34 UIS TOI RE NATURELLE est droite et étroite ; enfin les pâtes antérieures sont grêles et alongées , à peu près comme chez les Ilias. Arcame hérisson. — A. erinaceus (i). Carapace couverte d'épines acérées et entourées d'une espèce de couronne de pointes plus longues, et garnies elles-mêmes d'é- pines. Front armé de deux prolongemens triangulaires ; des épines au bord orbitaire inférieur et sur les pâtes. Longueur, 10 lignes. Habite la mer des Indes. (G. M.) Genre IX A. — Ixa (2). Les singuliers Crustacés auxquels M. Leach a donné le nom d'Ixa, se distinguent au premier coup d'œil par la forme de leur carapace , dont la portion moyenne est à peu près splié- rique, ou plutôt elliptique transversalement, et se continue de chaque côté avec une portion cylindrique qui triple sa largeur et dépasse l'extrémité des pâtes : ces prolongemens naissent du milieu de la région branchiale, se dirigeant di- rectement en dehors , et diminuent à peine de diamètre jusqu'à leur extrémité. La face supérieure de la carapace est plus ou moins profondément sillonnée par deux gouttières ou sillons longitudinaux qui séparent les régions branchiales des régions médianes, et qui se bifurquent antérieurement pour séparer les régions hépatiques des régions stomacales (1) Cancer erinaceus, Herbst , PL 20, fig. i II. — Leucosia erina- ceus, Fabr. Suppl. p. 35-2. — Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI , p. 119.' — Liechtenstein, p- i/[3. — Avcania erinaceus, Leach, Zool. mise. t. III, p. &4a — Desmarest , Consid. sur les Crust. p. i;o, PI. 28, fig. 1. (2) Cancer, Herbst, Lin —Leucosia, Fabr. Suppl. Ent. Syst. — Latr. Hist. nat. des Crust. t. Vl. — Ixa, Leach, Zool. 3Iis. t. III. — Desmarest, Consid. sur les Crust. — Latreille , Règne anirn. de Cuvier, 2e. éd. t. IV, p. 53. DES CRUSTACÉS. l35 et branchiales. Le front est très- relevé et assez large; les orbites présentent en dessus deux fissures. Les antennes n'offrent rien de bien remarquable , et l'appareil buccal est disposé , à peu de choses près , comme chez les Arcanies, si ce n'est que la branche externe des pates-mâchoires externes est très-large et obtuse au bout , et moins longue que la portion interne de ces organes. Les pâtes sont filiformes. Enfin l'abdomen de la femelle est très-large et orbiculaire dans son ensemble , mais présente en avant un prolongement formé par son dernier article , qui s'avance dans un sillon du plastron sternal jusqu'à la base de la bouche. i. Ixa CANÀLICULÉ. — /. canaliculata(i). Prolongemens latéraux de la carapace granuleux , et garnis à leur extrémité d'une petite dent stfliformc ; deux cannelures profondes qui séparent les régions médianes de la carapace des régions latérales. Mains de la femelle longues , grêles , minces, arrondies , et diminuant beaucoup d'épaisseur vers leur extré- mité ; pinces très-courtes. Longueur, 8 lignes ; largeur, 2 pouces. Habite les côtes de l'Ile-de-France. (C. M.) 2. Ixa sans armes. — Ixa inermis (2). Prolongemens latéraux de la carapace sans pointe à leur extré- mité -, régions de la carapace séparées par des sillons peu pro- fonds ; deux tubercules à son bord postérieur. Patrie inconnue. (1) Cancer cylindricus , Herbst, PI. 2, fig. 3o et 3l. — Leucosiacy- lindricus, Fabr. Suppl. p. 352. — Latr. Hist. nat. des Oust. t. VI; p. 119. — Lichtenstein, Berlin, Magaz. 1826, p. i43- — Ixa canali- culata, Leach, Zool. Mise. t. III, p. 26, PI. 129, fig. 1.— - Desm. Consid. sur les Crust. p. 171, PI. 28, fig. 3. — Edw. Règne anim. de Cuvier, Crust. PI. 24, fig. i- (2) Leach, Zool. mise. t. III, p. 26, PI. 129, fig. 2.— Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 171. ï 36 HISTOIRE NATURELLE Genre PERSEPHONE. — Persephona (i). Nous ne connaissons ce genre que par le peu de mots que MM. Lcach et Desmarest en ont dit. Ces naturalistes y assignent les caractères suivans : « Tiges externe et interne des pieds-mâchoires extérieurs amincies insensiblement de- puis leur base, l'externe étant très-obtuse à l'extrémité. Carapace arrondie , déprimée, dilatée de chaque côté. Front un peu avancé, mais pas plus long que le chaperon. Grand article de l'abdomen du mâle composé de trois pièces sou- dées. Pieds de la première paire beaucoup plus gros que les autres, qui ont leurs deux derniers articles comprimés. i.Persephone de Latreille. — Persephona Latrcillii (2). « Partie antérieure du test graduellement et obtusément di- latée , recouverte de granulations ; trois épines égales recourbées à sa partie postérieure ; bras tuberculeux. Longueur, 2 pouces et demi. Patrie inconnue » . 2. Persephone de Lamarck. — Persephona Lamarchii (2). « Partie antérieure du test presque angulaire , présentant des granulations éparses ; trois épines égales, recourbées à sa partie postérieure ; bras granuleux. Longueur, 2 pouces et demi. Patrie inconnue » . (1) Leach , Zool. mise. t. III, p. 22. — Desmarest , Consid. sur les Crust. p. 168. — Latreille, Règne anim. de Cuvier, 2e. éd. t. iv, p. 54. (2) Leach, Zool. mise. t. V, p. 22. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 168. (3) Leach , loc. cit. — Desmarest, loc. cit. DES CRUSTACÉS, I 3 j 3. PersephonE »b Lichteisstein. — Persephona Lichle)îslcnu(i), « Test aplati , couvert de granulations cparses , arme' d'un tu hercule sur chacun de ses angles latéraux , et de trois épines à peine recourbées , dont la médiane est la plus longue sur son bord extérieur ; très-couvert de tubercules rugueux. Longueur, i pouce et un quart. Patrie inconnue » . Genre NURSIE. — Nursia. M. Leach a établi , «ous le nom de Nursie , un genre nouveau que nous ne connaissons que par la courte descrip- tion qu'en ont donnée ce naturaliste et M. De-smarest. Les Crustacés qui le composent paraissent avoir beaucoup d'a- nalogie avec les Ebalies, auxquelles ils ressemblent par la forme générale de la carapace et par la conformation des pâtes antérieures , mais dont ils se distinguent par le palpe ou tige externe de leurs pales -mâchoires externes , qui est dila- tée en dehors , caractère qui Jes rapproche des Philyres. La carapace est un peu avancée en forme de rostre , et a ses bords postérieurs échancrés. Enfin, les pieds de la première paire sont anguleux, avec les pinces fortement infléchies, M. Leach n'a fait connaître qu'une seuie espèce de Nursie 5 mais M. Ruppell rapporte à ce genre une seconde espèce. 1. Nursie de Hardweck. — JSursia Rardweckii (2). Carapace armée de quatre dents de chaque côté, et de trois tubercules disposés en triangle sur le milieu de la face supérieure, et pourvue près de son bord postérieur d'une ligne transversale, (1) Leach, loc. cit. — Desmavest, loc. cit. (2) Leach, Zool. mise. t. III , p. 20, — Dewiarest, Consid. sur les Crust. p. 166. ^— -7 -^ L / t i *| I 38 HISTOIRE NATURELLE élevée, portant un tubercule. Une petite pointe au bord posté- rieur de lavant-dernier article de l'abdomen du mâle. De l'Inde. 2. Nursie GRAisuLErsE. ~ Nursia granulala (i). Carapace ellyptique et glabre , sans tubercule ni dents ; pâtes antérieures du mâle médiocres, avec le bras arrondi et garni de granulations. Habite la mer Rouge. Nous doutons que ce Crustacé soit une véritable Nursie. Genre IPHIS. — Iphis (2). Le genre Iphis de M. Leach tient des~;Ebalies par la forme génuble de la carapace , et des Ilia par ses pâtes grêles et alongées. La carapace a presque la forme d'un rhombe , dont les côtés seraient arrondis, et dont l'un des angles, dirigé en avant pour former le front , serait tronqué. De chaque côté , elle se prolonge horizontalement sous la forme d'une longue et grosse épine. La tige externe des pates- mâchoires extérieures est presque linéaire, mais un peu plus étroite vers son extrémité qu'à sa base. Les pâtes anté- rieures sont filiformes et terminées par une pince pointue un peu recourbée en dedans et armée de petites épines , comme chez les Ilias. Les pâtes suivantes sont cylindriques et extrêmement grêies. Enfin , le grand segment de l'abdomen est formé de deux articles soudés chez la femelle , et de trois chez le mâle. (1) Ruppell , Crust. de la Mer-Rouge, p. 17, PI. 4' %• 3- (2) Cancer, Herhst. — Leucosia, Fabricius , Suppl. Ent. Syst. — Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI. — Iphis, Leach , Zool. Mise. t. III , p. 25. — Desmarest, Cons. sur les Crust. p. 170. — Latreille, Règne anim. de Cuvier, 2". éd. t. IV, p. 55. DES C HU STAGES. 109 Iphis a sept épines. — Jphis Septem spinosa (1). Carapace un peu granuleuse , armée de chaque côté d'une épine très-forte et un peu recourbée en avant , d'une troisième épine semblable , mais moins longue , sur le milieu de son bord postérieur , et de deux autres épines courtes de chaque côté de la précédente. Base des bras granuleuse. Habite la mer des Indes. Le Cancer plicatus de Herbst ( t. III, 4e. partie , p. 2, PI. 5q, fig. 2 ) me paraît appartenir à la tribu des Leucosiens , et devra probablement y former un genre particulier; il a évidemment de l'analogie avec les Persephones de M. Leach. La Leucosia pila de Fabricius ( Suppl. p. 849 ) n'a pas été dé- crite avec assez de détail pour que nous puissions savoir à quelle division de cette tribu elle doit appartenir. Il en est encore de même de la Leucosia planala de Fabricius ( Suppl. p. 35o ). TRIBU DES CORYSTIENS. Les Crustacés dont se compose ce groupe établis- sent évidemment le passage entre les Cancériens et les Calappiens d'une part , et les Décapodes Anoures de l'autre. Le cadre buccal n'est pas aussi étroit an- térieurement que cbez la plupart des Oxystomes, et les pates-mâcnoires ne la closent pas exactement. Les antennes externes sont fort grandes. Enfin , le plastron sternal est très- étroit. On peut distinguer aux caractères suivans les deux genres de la tribu des Corystiens. (1) Cancer septem spinosus, Fabr. Mantissa, t. I, p. 325. — Herbst, PI. 28, tig. 112. — Leucosia septem spinosa, Fabr. Suppl. Ent. Syst. p. 35 l — Latr. et Hist. nat des Crust. t. VI, p. 197. — Iphis sep- tem spinosa, Leach , Zool. Mise. t. III, p. 2.5. — Desmarest, Consid. biir les Crust. p. 171. — Edw. Reg. an. de Cuv. Crust. PI. 25. fig. 4- i/fo HISTOIRE NATUKËLIE <3 W h) O >* o 'H H < U H W Q O a H O o H (A S- & O O o l-< P H >« ci O o o Q P w «a - ■4-» g T3 S (A & o S « S. 2 o Cfl P o i— c O 2 o (A o (A -as — — cfl O -'« T3 O t"1 +-> >■ -W (A - s n 2 o "S-« -a "■g s — .pH *J «5 "S Ci , à peu prè rtion au qu; e son bord o (O V (■H C3 îles. Front roit et la- Carapace f a peu près aussi long ou plus long que le second, et donnant i insertion au quatriè- 0) T3 S • ** S O — * transvers, large , d { melleux. » P* es S | très petit ' nant inse devant d \ oblique. *«*« (A 3 »o) fa a> -S- fa o m u 5 G *? tr1 fi eS g ^ «m — s. u O) 3 es +J c; E (A fc/D*J C G — • — — n pS'S O s* -G « Ph -5 o F, •es S§ 4-1 [fl O oc fi i o (fl o - * o 2 C s- zt a> tl t- ** en W H ci O u & es U es G es ©ES CRUSTACÉS. l4l Genre ATÉLÉCYCLE. — Atelecyclus (i). M. Leach a donné le nom d'Atélécycle à un petit groupe de Crustacés qui jusqu'alors avaient été confondus avec les Crabes proprement dits , mais qui en diffèrent beaucoup. Latreille les place avec les Thies et les Murcies , entre les Pirimèles et les Eriphies, à la fin de la famille des Arqués j ils ont en effet des rapports assez grands avec ces Cancé- riens; mais ils me paraissent se rapprocher davantage des Corystes et établir, avec plusieurs autres Oxirhynques , le passage entre ces Crustacés et les Décapodes Anomoures. Leur carapace (PI. i/f, %. 7 ) est convexe et presque circulaire ; le front est horizontal , de longueur médiocre , et armé de cinq dents dont les trois médianes rapprochées et plus avancées que les latérales, lesquelles occupent l'angle interne des orbites ; les bords latéraux de la carapace sont dentelés, et se prolongent fort loin en arrière, en décri- vant une courbure très-régulière ; enfin les régions hépa- tiques sont petites et les branchiales très- grandes. Les orbites sont médiocres et dirigées en avant ; leur bord supérieur présente deux fissures, et l'inférieur une. Les antennes internes se repîoient longitudinalement dans leurs fossettes, creusées dans le front. L'article basilaire des antennes ex- ternes est très-grand , et se soude avec le plancher de l'or- bite en dehors et le front en dessus , de façon à séparer cette cavité de la fossette antennaire, de la même manière que chez les Platycarcins. La tige mobile de ces appendices s'insère sous le front, entre l'orbite et la fossette anten- naire , à peu près comme chez les Cancériens que nous ve- nons de citer ; du reste , elle est cylindrique, ciliée et longue. Le cadre buccal est h peu près quadrilatère, et n'est pas (i) Cancer, Olivi, Zool. adriat. — Herbst, op. cit. — MontagU, Lin. Trans. etc. — Atelecyclus , Leach. — Desm. Consid. p. 88. — Latr, Re£:. anim. 2e. éd. t. IV, p. 38. I \ •>. U I 3 T O I F. E N A T U R r. L L E nettement séparé de l'épislome ; les pelles -mâchoires ex- ternes la remplissent complètement, et s'avancent jusque sur l'article basilaire des antennes internes; leur troisième article, beaucoup moins grand que le second, se termine par un bord oblique, et dépasse de beaucoup l'article sui- vant, qui s'insère dans une échancrure vers le milieu de son bord interne. Le plastron s te m al est étroit et allongé. Les pates antérieures sont fortes, mais courtes ; le bras ne dépasse pas le bord de la carapace, et la main, qui est com- primée et élevée en dessus en une crête obtuse et ciliée, s'applique exactement contre la partie antérieure de la face inférieure du corps; les pinces sont petites et un peu incli- nées en bas. Les pates suivantes sont de longueur mé- diocre et terminées par un article conique. Enfin l'abdo- men du mâle est composé de cinq articles distincts, et celui de la femelle de sept, dont le dernier est presque aussi grand que le précédent et arrive jusqu'auprès de la bouebe. i. AtelÉcycle ensanglanté. A. Cvuentatus (i). Carapace légèrement bosselée et finement granulée , surtout à sa partie postérieure ; une dent triangulaire vers le milieu du bord supérieur de l'orbite ; bords latéraux de la carapace armé de neuf grosses dents à bords granuleux , suivis de deux autres dents plus ou moins distinctes , qui se continuent en arrière , avec une ligne saillante et granuleuse. Mains surmontées d'une série d'épines et d'une rangée de longs poils ; cinq rangées lon- gitudinales de très-petites épines ou granulations sur leur face externe ; bord supérieur des pates suivantes cilié. Longueur, en- viron 2 pouces. Couleur blanchâtre , tachetée de rouge. Habite nos côtes occidentales. (C. M.) (i) Cancer rolundatus, Oliv. Zool. Adriatioa, tab. 2, fig. 2. — Atelecyclus cruentatus , Desm. Consid. p. 89. — .Guérin , Iconogr. Crust. PI. 2, fig. 2. ~ Atelecyclus omoiodon? Risso, Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. V, p. 18. DES CRUSTACÉS. 1 4^ 2. Atllécycle hÊtÈrodon. — A. hèttrodon (i). Carapace moins bombée que dans l'espèce précédente , presque lisse sur la région stomacale , et armée sur ses bords latéro-anté- rieurs de dents alternativement grandes et médiocres, à bords gra- nuleux-, poils des pâtes très-longs et soyeux. Du reste , semblable à l'espèce précédente. Habite les côtes d'Angleterre. (Collection du Musée brit. à Londres.) 3. AtelÈcycle Chilien. — Atelecfdus Chilensis (2). Carapace moins bombée et moins sillonnée que dans l'Atélé- cycle ensanglanté ; dents latérales à peu près égales et fortement denticulées sur leurs bords. Du reste , ne différant que peu des précédentes. Genre THIE. — Thia (3). L'aspect des petits Crustacés, auxquels M. Leach a donné le nom de Thia, est très-particulier, et les rapproche un peu de certaines espèces de la section des Anoures; sous d'autres rapports, ils ont beaucoup d'analogie avec les Até- lécycîes , et , de même que ces derniers , établissent un passage entre les Oxystomes et les Cancériens. Leur cara- pace (PI. i4,%- 5) est presque cordiforme , assez for- (1) Cancer kippa septemdentatus , Montagn , Trans. of tbe Lin. soc vol. XI, PI. i, fig. I. — Aielecyclus heterodon , Leach, Malac. Britan. — Latr. Encyc. PL 3o3, fig. i et 2 (d'après Leach). PL 2.— Atelecyclus septemdentatus, Desm. Consid. sur les Crust. p. 8, PL 4> fig. 1. (2) Cancer undecimdentatus? Herbst . PL 10, fig. 60. (3) Leach , Zool. mise. vol. IL — Desm. Consid. p. 87.— Risso , Latreille, Reg. anim. 2e. éd. t. IV, p. 38. — Guérin, Encyc. t. X , p. 6'25. — Risso, Hist. nat. de l'Europe mérid. t. V, p. 1 44 HISTOIRE NATURELLE tement rétrécie en arrière ; sa face supérieure est lisse, et à peu près horizontale d'avant en arrière, mais fortement couibée transversalement , et ne présente point de régions distinctes. Le front est large, lamelleux et assez avancé ; les bords latéraux de la carapace minces et arqués. Les orbites sont extrêmement petits. Les antennes internes se reploient transversalement sous le front ; les externes s'in- sèrent dans l'hiatus qui sépare le front du plancher de l'or- bite, elles sont grandes et fortement ciliées. La disposition de X appareil buccal est à peu près la même que dans le genre précédent (A télecycle) ; le troisième article des pates- mâchoires externes s'avance de même jusqu'à la base des antennes internes, mais il est beaucoup moins alongé, et donne insertion à l'article suivant par une large échancrure de son angle interne. Le plastron s ternal est extrêmement étroit. Les pâtes antérieures sont courtes et comprimées, mais moins que chez les Atélécycles ; les pâtes suivantes sont encore plus courtes, et terminées par un article droit et très-aigu. Enfin l'abdomen est à peu près de même forme dans les deux sexes : seulement chez le mâle il est un peu plus étroit , et les trois articles qui précèdent le dernier sont soudés ensemble. Ces petits Crustacés vivent enfoncés dans le sable à peu de distance du rivage. On n'en connaît avec quelque cer- titude qu'une seule espèce. Thia polie. — T. polit a (i). Carapace très-lisse, un peu pointillée dans sa partie antérieure, et entourée d'une bordure de longs poils. Front arqué ; yeux excessivement petits ; mains arrondies en dessus et lisses en des- (i) Thia poîita , Leacli , Zool. mise, vol II, tab. io3. — Latr. Encyc. PI. 3o3, fig. 6 ( d'après Leach ). — Guérin, Iconogi. Crust. PL 2, fig. 3. DES CRUSTACÉS. I /±$ sous; pâtes suivantes ciliées sur les bords. Longueur, 10 lignes. Couleur rosée. Habite les bords de la Manche et de la Méditerranée. (G. M.) Le Cancer residuus de Herbst ( PL 48 , fig. 1 ) est probable- ment encore une Thia. Il paraît différer de l'espèce précédente par la grandeur des yeux et quelques autres particularités. M. Risso a donné le nom de Thia Blainvillii (Journal de Phy- sique, octob. 1822, et Hist. de l'Eur. mérid. t. V, p. 19 ), à un petit Crustacé de la Méditerranée , qui paraît devoir en effet se rapporter à ce genre , mais qui est décrit dune manière trop superficielle pour pouvoir prendre actuellement place dans le grand catalogue des animaux. Genre POLYDECTE. — Polydectus. Ces petits Crustacés, que Latreille rangeait dans le genre Pilumne, s'éloignaient beaucoup des Cancériens par leur forme générale. Leur carapace est presque hexagonale et très-bombée ; elle se rétrécit plus en avant qu'en arrière, mais est notablement plus large que longue ; enfin ses bords sont très-obtus. Le front est avancé, lamelleux, droit, et conformé à peu près comme chez les Xanthes. Les orbites, dirigés très-obliquement en dehors, sont incomplets an- térieurement. Les antennes internes se reploient trans- versalement en dehors. L'article basilaire des antennes externes est cylindrique , et placé entre la fossette an- tennaire et l'orbite; il arrive jusqu'au front, mais ne s'y soude pas ; leur deuxième article s'insère dans le canthus interne des yeux. Nous ignorons la disposition de la tige terminale de ces appendices. Le cadre buccal est rétréci antérieurement, mais sans être triangulaire, et son bord antérieur est très-saillant et en forme de W. Les pâtes- mâchoires externes sont alongées ; leur troisième article est à peu près de même forme que chez les Atélécycles. Les pâtes de la première paire sont grêles et très-courtes CRUSTACÉS , TOME II. 10 1^6 HISTOIRE NATURELLE chez la femelle, la main très-petite et les pinces cylindri- ques. Les pâtes suivantes sont à peu près cylindriques , et terminées par un article court et pointu 5 leur longueur aug- mente jusqu'à la quatrième paire ; celles de la cinquième paire sont plus longues que les secondes. Nous n'avons eu l'occasion d'observer qu'un individu fe- melle de ce genre, qui faisait partie de la collection du Muséum , mais qui a été malheureusement détruit par ac- cident. Polydecte cuptjlifÈre. — P. cupulifera (1). Ce petit Crustacé est très-remarquable , à cause des trois gros tubercules cupuliformes qui entourent chaque orbite ; une de ces éminences , élargie et concave au bout , occupe l'angle externe, et les deux autres le bord inférieur de l'orbite. La carapace est très-bombée ; le front horizontal , avancé , divisé par une fissure médiane et terminé par un bord droit ; les bords latéro-anté- rieurs sont à peine distincts , et présentent d'abord une légère concavité. Genre CORYSTE — Corystes (2). Par la forme générale de leur corps, ainsi que par plu- sieurs particularités de leur organisation , les Corystes dif- fèrent beaucoup des autres Brachyures, et se rapprochent extrêmement de certains Anomoures ; ils établissent évi- demment le passage entre ces deux groupes, mais ils appar- tiennent bien certainement au premier , et c'est à tort que Fabricius les réunissait aux Aibunées. La carapace de ces Crustacés (PI. i4 bis, fig. 11) est beaucoup plus longue que (1) Pilurnnus cupulifera, Latr. Encyc. t. X,. p. (2) Cancer, Pennant. — Aibunea, Fabr. Suppl. p. 3f)S. — Bosc , op. cit. t. II, p. 1 — Corystes, Latr. Hist. des Crust. etc. t. VI, p. iai. — Leach, Malac. — Lamarck, Hist. des an. sans vert. t. V, p. 233. — Desmarest , op. cit. p. 86. DES CRUSTACÉS. \ Aj large, et présente à peu près la forme d'un ellipsoïde, dont Je grand diamètre serait longitudinal. LeJ'ro7it est lamelleux, et constitue un rostre triangulaire. Les yeux sont médiocres et les orbites ne présentent rien de remarquable : seulement on voit à leur bord supérieur deux fissures. Les antennes internes se reploient longitudinalement. Les antennes ex- ternes sont très-grandes, leur longueur dépasse de beau- coup celle de la carapace ; leur premier article est gros à peu près cylindrique, et inséré sous l'œil, dans un hiatus du bord orbitaire ; le second article , à peu près de même longueur, mais moins gros, est recourbé en bas et en de- dans, de façon à suivre le bord du rostre et à former un coude avec le troisième article qui se dirige directement en avant, et se trouve en contact avec celui du côté opposé • enfin la tige termina'e se compose d'un grand nombre d'ar- ticles assez gros , et présente comme la portion basilaire sur ses bords supérieur et inférieur , une rangée de longs poils. Le cadre buccal est long, et presqu'en forme d'ogive ; ses bords latéraux sont très-saillans et se continuent avec les antennes externes, tandis que son bord antérieur manque, et que l'espace prélabial se continue avec l'épistome qui est à peine distinct. Les pates-mdchoires externes sont longues, étroites, et s'avancent jusqu'à l'origine des antennes internes, mais sans s'appliquer contre l'épis- tome, de façon à laisser antérieurement, entre leur extré- mité et cette partie , une ouverture dirigée en avant • leur troisième article est plus long que le deuxième, et se ter- mine par une extrémité étroite et arrondie, qui dépasse de beaucoup le quatrième article, lequel s'insère dans une échan- crure de son bord interne. Le plastron sternal est très- étroit et à peu près de même largeur dans toute son éten- due; le sillon médian résultant de l'apodème médian s'étend jusqu'au miiieu de l'anneau qui porte les pâtes antérieures , et la voûte des flancs est presque verticale. Les pâtes antérieures sont de grosseur médiocre • chez le mâle , elles ont plus de deux fois la longueur de la carapace 10. I/JB HISTOIRE NATURELLE mais les pinces qui les terminent ne sont pas fortes. Les pâtes suivantes sont au contraire courtes ; leur article ter- minal est étroit , mais un peu aplati , et remarquablement long comparativement aux articles précédens. Enfin Y abdo- men se recourbe en bas moins brusquement que chez la plupart des Brachyures ; ses deux premiers articles sont situés sur le même niveau que la carapace ; mais du reste il est court et reployé comme d'ordinaire contre le ster- num ; chez le mâle on y compte cinq articles seulement, les deux qui précèdent le pénultième étant soudés avec lui. CORYSTE DENTÉ. CorfSlc.S dentcitllS (l). Carapace bombée , présentant un petit sillon de chaque côté des régions cordiale et génitale ; rostre profondément échancré au milieu. Trois dents spiniformes de chaque côté de la cara- pace , la première formant l'angle orbitaire extérieur, la seconde placée sur le bord de la région hépatique , et la troisième, très- petite, sur le bord de la région branchiale. Une petite épine vers l'extrémité du bord antérieur des bras, et une plus forte sur le carpe ; mains du mâle très-étroites vers leur base ; pâtes suivantes ciliées sur les bords. Longueur, i5 lignes. Habite les côtes de la Manche , de l'Océan et de la Méditer- ranée. (CM.) (i) Cancer cassivelanus , Pennant, Brit. Zool. tab. 7, fig. î3. — Herb. t I, PI. 12, fig. 72 (le mâle d'après Pennant). — Cancer personatus, Herb. loc. cit. fig. ^3 ( la feinelie). — Albuaea deutata, Fabr. Suppî. p. 3q8. — CorysLcs dénia' us Latrcille , Hist- nat. des Oust. etc. t. VI, p. 122 — Encyc. Atlas, PI. 287, fig. 3 et 4 ( d'après Pennant). — Lamarck, op. cit. t. V, p 234- — Corystes cassii'elanus, Leach, Malacostr. Pod. Brit. tab. 1, ( reprod. Encyc. PI. 3o2, fig. i-5 ). — C. dentata, Desm Consid. sur les Oust p. 86, PI. 3. fig. 2. — C. personatus, Guérin, Iconogr. Oust. PI. 6, fig. 3. DES CRUSTACES. i4q Genre NAUTILOCORYSTE. — Nautilocorystes(\). Latreille a rangé clans le genre Coryste un Crustacé rap- porté du cap de Bonne-Espérance par Delalande, qui res- semble , en effet, aux Corystes parla forme générale , mais qui néanmoins s'en distingue par un caractère important , car les pâtes de la cinquième paire sont terminées par un article aplati, en forme de nageoire, absolument comme chez les Portuniens ; aussi nous pensons qu'il est convena- ble de le séparer génériquement, et nous désignerons, sous le nom de Nautilocoryste , la division nouvelle établie pour le recevoir. La carapace de ce Crustacé ne présente rien de remarauable. Le front est large et à peine saillant. Les antennes sont conformées comme chez les Corystes. Les pâtes- mâchoires externes ont aussi à peu près la même forme; mais leur troisième article, un peu moins long que le deuxième, donne insertion par son sommet à l'article suivant. Les pâtes antérieures sont courtes et arrondies ; celles des quatre paires suivantes sont très-compnméès et terminées par un tarse lamelleux et plus ou moins lancéolé j enfin celui des pâtes postérieures est très-large. Nautilocoryste ocellaire. — N. ocellatus. Front lamelleux, divisé en deux lobes par une fissure mé- diane profonde ; bords latéro-antérieurs de la carapace armés de quatre dents , outre l'angle orbitaire externe ; une forte épine sur le carpe. Habite le cap de Bonne-Espérance. (C. M.). Genre PSEUDOCORYSTES. — Pseudocorystes. Les Crustacés que nous désignons sous le nom générique (i)J('oiyslcs , Latr. Règne anim. de Cuvier, 2e. éd. t. IV, p. 53. l5o HISTOIRE NATURELLE de Pseudocorystes ont beaucoup d'analogie avec les Corystes, et surtout avec les Nautiiocorystes ; leur forme générale se rapproche extrêmement de celle des premiers , et ils ont les pâtes natatoires comme les derniers , mais ils diffèrent des uns et des autres par leurs pates-mâchoires externes. La carapace est à peu près ovalaire et assez bombée. Le front est étroit , avancé et horizontal. Les pédoncules oculaires sont de grandeur médiocre , et les orbites , très-peu pro- fondes , sont tout-à-fait ouvertes extérieurement. Les an- tennes internes sont petites et complètement recouvertes en dessus par le front ; leur tige se reploie îongitudinalement comme chez les Corystes. La disposition des antennes exter- nes est aussi essentiellement la même que chez ces Crustacés, mais le cadre auditif placé à leur base est remarquablement grand. L'épistome ne se distingue pas de l'espace préla- bial, et le cadre buccal, tout-à-fait ouvert antérieure- ment, se prolonge latéralement au devant de la base des antennes externes , où il se termine par une grosse dent co- nique , qui forme , avec cet appendice , la paroi inférieure de l'orbite. Les pates-mâchoires externes sont assez larges ; leur second article est très-grand , tandis que le troisième est petit, triangulaire et à peu près aussi long que large ; leur tigelle terminale est extrêmement courte et s'insère près du sommet du troisième article. Le plastron slernal est à peu près de même forme que chez les Corystes. Les pâtes anté- rieures sont grosses, comprimées et de longueur médiocre. Celles des quatre paires suivantes sont toutes à peu près de même longueur et très-comprimées ; leur tarse est lamel- leux , large et de forme lancéolée, surtout à celles de la deuxième et de la cinquième paire. Enfin l'abdomen est très-étroit , et ne présente chez le mâle que cinq segmens distincts ; les troisième , quatrième et cinquième anneaux étant soudés entre eux. DES CRUSTACES. 101 PSELDOCORYSTE ARME. P. (irmatUS . Front triangulaire, armé de trois dents, dont la médiane est la plus grosse ; une fissure au milieu du bord orbitaire supérieur, et deux grosses dents (dont la première représente l'angle orbi- taire externe) sur le bord antérieur de la carapace, suivies de deux petites pointes assez éloignées ; une dent très-saillante au- dessous de l'insertion des yeux et des antennes externes. Pâtes antérieures armées d'une dent très-forte , et de deux petites dents sur le carpe , dune pointe située vers le milieu du bord in- férieur de la main , et d'une série de dents coniques sur le bord supérieur de la main et du doigt mobile. Pâtes suivantes ciliées sur les bords. Longueur, environ 2 pouces. Trouvée.par M. Gay, sur la côte de Valparaiso. (G. M.) Le Crustacé figuré par Brown , sous le nom de Grass-Crab (Hist. of Jamaica , p. 42-2, PL 48, fig. 2), appartient à ce genre, et pourrait bien ne pas différer spécifiquement du Pseudocoryste armé. TRIBU DES DORIPPIENS. Les Crustacés, qui en se groupant autour des Do- rippes forment cette peti te tribu, ont la carapace très- déprimée, tronquée en avant, un peu élargie en arrière, presque quadrilatère , et en général trop courte pour recouvrir tout le corps (1). Le front est large et les yeux de Grandeur ordinaire. La disnosition de la bouche se rapproche beaucoup de ce que nous avons déjà vu chez les Calappes , les Mursies , etc. , et l'eau arrive aux branchies par deux ouvertures situées au devant (1) PL 20, fig, 1 1 l52 HISTOIRE NATURELLE de la base des pâtes antérieures. Le plastron sternai est circulaire et fortement recourbé en haut vers sa partie postérieure ; les pâtes antérieures sont courtes; celles des deux paires suivantes longues et terminées par un article styliforaie ; enfin , celles de la dernière, ou des deux dernières paires, s'insèrent au-dessus des autres, pour ainsi dire sur le dos; elles sont presque toujours beaucoup plus petites que les pré- cédentes et se terminent en général par un article crochu disposé de manière à pouvoir agir comme or- gane de préhension. Ce groupe ne se compose encore que de quatre gen- res , caractérisés de la manière suivante : DES CliUSTACES. i53 u eu — es o o eu o U - ta H W u ix B tu O o V) i 0) (U 1 s « g o **. S -S tri • « 4-» cfl o o 3 •i> O O tr (4 — ( «■* r* ire utes dos — ■ — y ri o ri rt © a) m '•^ X ■* trie tes es i <ù 5 "^ > ^. M . • F* O &Sjs o o PL) ■ — < *-> Ti .L es ' ' «3- g 3 .& s- s-< FM in S t« .2 "S .2 « S* S ** — « o O as -< — > ■2 ° fi Oh 43 4) c .0 «s Sa ci «5 u O H O -< Cm 43 U 03 o CA W " ^— «330 ■n Cm u Cm .3 O) H CA ^ =3 -— -03 o I •- 03 a 43 43 0) «- S fi £2 — — « « 13 EB •43 «S Cm fa. . rt 1) a S fi CA -43 fa. (H Pi "S "*> C.g u - 4-> fa. CA 03 fi" o fi u s- -9J U fa. « ,0 — 2 V 0) -H (A ou qj T3 t3 ' a S I ** S _ _~ G — 0) < g j < 4) 2 - Sa 2 «sa 4) fa< • 1-1 «6 >4> 43 I- v> 43 1- faH c 43 EQ fa> 43 • »-< — '43 fa. u t3 SI (A « «A Ch t; eu ? .A ^3 ce 43 fi 2 (U • -u a ^ O 03 . -a Ph a 4- — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 187. — Blainvilie, Faune française, Crust. PI. 7, fig. 1. — Bisso, Hist nat- de TEur. mérid. t V, p. 32. — Edw. B.eg. anim. de Cuv 3e. édit. Crust. PI. /jo, fig. 1. Le Cancer caput mortum, Linn. Syst. nat. (Dromia caput mortum, Latr. Hist. nat. des Crust. t. V, p. 284; — Desmarest, p. i33, t. i38) , paraît être une simple variété d'âge de cette espèce. OQ I ^4 HISTOIRE NATURELLE et claviformes, surtout dans les jeunes individus. Couleur brune, foncée ; pinces rosées. Taille de 2 à 3 pouces. Habite la Méditerranée et l'Océan. (C. M. ) Les individus de petite taille portent souvent un Spongiaire sur le dos , et en sont quelquefois presque entièrement envelop- pés. Ils diffèrent des très- grands individus par la densité des poils dont leur carapace est couverte , et ont un aspect assez différent pour qu'il soit facile , au premier abord , de les regarder comme appartenant à une autre espèce ; ils sont aussi beaucoup plus communs que les grands individus. 2. Dromie porteuse. — D. lator (1). Carapace très-bombée et sans bosselures notables-, dents fron- tales assez saillantes ; dent sous-orbitaire , beaucoup plus sail- lante que dans la D. commune. Bords latéro-antérieurs armés de cinq grosses dents , dont les trois premières sont à peu près d'é- gale grosseur, dont Y avant-dernière n'est pas plus longue que la seconde et la troisième réunies, et présente à sa base un tuber- cule saillant , enfin dont la dernière est assez grosse. Pâtes et ab- domen comme dans la D. commune . si ce n'est que les pièces latérales du pénultième segment sont plus aplaties et un peu plus grandes. Poils courts , raides , pointus et médiocrement serrés. Couleur roussâtre. Taille , 3 pouces. Habite les Antilles. (C. M.) 3. Dromie de Rumph. — D. Rumphii (2). Carapace très-bombée et sans bosselures notables. Front sail lant et armé de trois dents coniques très-pointues et également (1) Cangrejo cargador, Parra , Descripcion de diferentes piezas de Historia natural , p. 126, PI. /\6. (2) Cancer lanosus , Rumph, Mus. t. il, fig. I. — Seba, Thés. 3, DES CRUSTACÉS. ih5 saillantes , angle orbitaire externe très-échancré ; dent orbitaire inférieure; petite ; bords latéro-antérieurs armés de quatre dents grosses, peu saillantes , ayant toutes presque la même forme et les mêmes dimensions. Seulement une ou deux petites dents sur le bord supérieur de la main. Pâtes des deuxième et troisième paires plus longues et plus grêles que dans les espèces précédentes ; leur tarse styliforme , peu courbé , et armé en dessous d'épines très-petites. Abdomen du mâle étroit, et creusé de chaque côté d'une gouttière longitudinale bien distincte ; le dernier article beaucoup plus long que large, et les deux précédens presque entièrement soudés entre eux ; pièces latérales très-petites chez le mâle, plus longues et plus fines chez la femelle. Poils très- courts , gros et serrés. Couleur brune. Taille, 2 pouces. Habite les Indes orientales. (CM.) 4. Dromie cibbeuse. — D. Gibbcsa (1). Carapace très-fortement bombée et sans bosselures notables en dessus ; dents frontales saillantes et pointues; la dent orbitaire supérieure et celle formée par l'angle supérieur de la fissure or- bitaire externe pointues et saillantes ; la dent orbitaire infé- rieure petite et obtuse. Bords latéro-antérieurs armés de cinq ou six petites dents coniques ; l'espace entre les deux dernières oc- cupant plus du tiers de la longueur totale de ce bord. Bords latéro-postérieurs beaucoup plus courts que les bords latéro-an- térieurs. Pâtes antérieures médiocres et à peine bosselées ; bord supérieur de la main armé de cinq ou six pointes ; pâtes sui- Pl. 18, fig. 1. — Cancer Dromia, Lin. Amœn. Acad. t. "VI, p. — Fabricius, Entom. Syst. t. II, p. 45 1. — Carcer dorminator, Herbst, t. I, p. 25o, PI. 18, fig. io3. — JDromia Rumphii , Fabr. Suppl. p. 359. — Latreille , Hist. nat. des Crust. t. V, p. 386; Encyc. PL a78, fig. 1. (1) Latreille, Collection du Muséum. Suivant Latreille, cette espèce pourrait bien être la même que le D. œgagrophila de Fabri- «ius (Suppl. p. 36). I«6 HISTOIRE NATURELLE vantes médiocres. Abdomen du mâle sans gouttières latérales , bien marquées ; le dernier article triangulaire et presque équi- latéral ; pièces latérales rudimentaires. Taille, 2 pouces. Habite ? (CM.) 5. Dromie trompeuse. — Dromia fallax (1). Carapace médiocrement bombée et bosselée en dessus. Fron avancé et divisé en trois dents triangulaires , dont les deux laté- rales sont relevées. Une petite dent pointue au-dessus de l'angle orbitaire interne , et une forte dent triangulaire occupant l'angle orbitaire externe. Bords latéro-antérieurs de la carapace armés de trois dents situées sur le même niveau que l'angle orbitaire externe, la première étant la plus grande et la dernière très- petite. Régions ptérygostomiennes hérissées de grosses tubercules. Pâtes antérieures médiocres, très-noduleuses ; mais celles des deux paires suivantes courtes et larges. Abdomen du mâle creusé en gouttières de chaque côté. Poils très-courts et fauves. Longueur, 6 lignes. Habite l'Ile-de-France. (CM.) B. Bords latéro-antérieurs très-concaves dans leur moitié anté- rieure. 6. Dromie très-velue. — Dromia hirtissima (2). Carapace très-large ; front avancé , profondément sillonné sur la ligne médiane , et ayant les bords latéraux très-relevés; orbites avancés , armés à leur angle externe d'une dent pointue , au côté (1) Lamarck, Hist. des anim. sans vertèbres, t. V, p. 264. — La Dromia artijiciosa de Fabricius , Suppl. p. 36 ( Latreille , Hist. nat. des Crustacés, etc. t. V, p. 385 ), me paraît devoir être la même espèce que la D. fallax de Lamarck. (2) Lamarck, Hist. nat. des anim. sans vertèbres, t. V, p. 264 — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. i37, PI. 18, fig. 1. DES CRUSTACÉS. %*m externe de laquelle se trouve une épine ; bord latéro-antérieur de la carapace concave dans sa moitié antérieure , et armé d'une forte dent triangulaire; une petite dent très-obtuse au milieu de sa portion convexe , et une troisième plus saillante au delà du sillon qui sépare ce bord du bord latéro-postérieur. Pâtes anté- rieures médiocres ; main très-déprimée en dessus. Tout l'animal est couvert ( excepté l'extrémité des pinces) d'un duvet très-court caché sous de longs poils jaunâtres peu serrés. Longueur, envi- ron 2 pouces. Habite le cap de Bonne-Espérance. (CM.) §§ Espèces ayant la carapace aussi longue que large. 7. Dromie pâtes noduleuses. — D. nodipes. Carapace bombée , et présentant de chaque côté une gouttière oblique , assez profonde entre les régions hépatiques , qui sont très-grandes , et les branchiales qui sont très-petites ; beaucoup de petits tubercules sur la partie antérieure de la carapace. Front très-large et divisé en trois dents , dont les deux latérales très- larges et très-avancées ; une dent au-dessus de l'angle orbitaire interne , et une autre très-saillante à l'angle orbitaire externe. Bords latéro-antérieurs convexes et armés de quatre dents , dont la première grosse , aplatie , saillante et arrondie ; les deux sui- vantes médiocres , et la dernière rudimentaire. Pâtes des trois premières paires hérissées de gros tubercules arrondis. Habite ? (CM.) 8. Dromie globuleuse. — Dromia globosa (2). Carapace très-bombée et lisse en dessus. Front très-incliné et armé de trois petites pointes ; une pointe au-dessus de l'angle ex- (1) Lamarck, Hist. des anim. sans vertèbres, t. V, p. 264. — Guérin , Iconographie Crust. PI. 14, fig. i- (2) Lamarck, Hist. des anim. sans vertèbres, t. V, p. 264. CRUSTACÉS, TOME II, 12 1^8 HISTOIRE NATURELLE terne de l'orbite. Bords laléro-antérieurs de la carapace divisés en deux portions par une grosse dent; la portion antérieure con- cave , la postérieure convexe ; une dent à peine distincte en avant du sillon qui sépare cette dernière portion marginale du bord latéro-postérieur, qui est très-court , et dirigé presque di- rectement en arrière. Pâtes grosses et très-courtes ; celles de la dernière paire presque aussi grandes que celles de la troisième paire. Longueur, 10 lignes. Habite? (CM.) 9. Dromie teti de moit. — Dromia caput mortuum (1). Carapace très-bombée et lisse. Front peu saillant ; dent mé- diane rudimentaire ; un lobe arrondi au-dessus de l'angle orbi- taire interne ; angle orbitaire externe assez saillant ; dent orbi- taire inférieure très-obtuse. Bords latéro-anièrieurs régulièrement convexes, et armés de quatre dents arrondies , peu saillantes ; bords latéro-postérieurs courts et un peu convexes. Pâtes à peine noduleuses. Habite l'Océan Indien. (CM.) 10. Dromie unidentÉe. — Dromia unidcntata (2). Carapace globuleuse , armée de chaque côté d'une seule dent ; front divisé en deux lobes triangulaires ; pâtes médiocres. Taille , environ 1 6 lignes. Habite la mer Rouge. On trouve dans les marnes tertiaires de l'île de Shepey un petit Grustacé fossile qui me paraît appartenir au genre Dromie , mais dont je n'ai pu constater le mode de conformation des pâtes (1) Latreille , Collection du Muséum. (•2) Ruppell, Crust. de la mer Rouge, p. iG, PI. 4, fig. 2. DES CRUS tact: S. lyC) postérieures ; sa carapace est bombée , presque circulaire , avec la région stomacale très-grande et séparée par une dépression oblique des régions hépatiques, qui à leur tour sont séparées des régions branchiales par un sillon profond , et sont très-petites ; le front est triangulaire , sillonné et incliné. Enfin les bords latéro- antérieurs sont armés de plusieurs dents, dont la dernière est grande ; on remarque aussi une petite dent à l'extrémité anté- rieure du bord latéro-postérieur. Je crois cette espèce encore inédite, et je la désignerai sous le nom de Dromia Bucklandii. Le Crustacé fossile figure par Schlotheim , spus le nom de Brachyurites rugosus (Petref. p. 2 3, PI. i ), paraît se rapprocher aussi des Dromies. Genre DYNOMÈNE. — Dynomene (i). M. Lalreille a donné ce nom à un petit genre extrême- ment voisin des Dromies , mais qui s'en distingue facilement en ce que les pâtes de la quatrième paire sont semblables aux précédentes , et que celles de la cinquième paire seules sont petites et relevées sur les côtés du corps. La carapace est moins bombée et plus tronquée postérieurement que chez les Dromies ; la disposition desyeiuc, des antennes, despates- mâchoires externes et des pâtes antérieures est à peu près la même; les pâtes de la quatrième paire s'insèrent sur le même niveau que celles des deux paires précédentes, et sont, de même qu'elles, un peu comprimées; les pâtes postérieures sont très - grêles , et s'insèrent au - dessus et en arrière des troisièmes. Enfin, Y abdomen de la femelle est grand, et présente, entre le sixième et le septième segmens , deux plaques latérales , comme chez les Dromies , mais beau- coup plus grandes. On ne connaît encore qu'une seule espèce de ce genre. (i) Latreille , Reg. anim. 2e. éd. t. IV, p. 69. — Desmarest, etc. 12. l8û HISTOIRE NATURELLE DynomÈne hispide. — Dynomene hispida (i). Front triangulaire , recourbé en bas et dépourvu de dents ; angle orbitaire externe peu saillant et suivi de cinq dents poin- tues. Pinces creusées en cuiller. Face supérieure du corps couverte de poils courts et bruns. Longueur 7 lignes. Habite l'île de France. (G. M.) TRIBU DES HOMO LIENS. Les Anomoures dont se compose cette petite divi- sion sont, en général, remarquables par leur carapace épineuse et armée d'un rostre (V\. 22, fig. 1); parle mode d insertion de leurs antennes , dont la paire in- terne n'a pas de fossette et ne peut pas se reployer sous le front ; par leurs pates-mâcboires pédiformes (PL 22, fig. 2); par la longueur ordinairement très- grande de leurs pâtes de la deuxième , de la troisième et de la quatrième paires , tandis que celles de la cin- quième paire sont très-courtes et ne servent pns à la marcbe; par leur plastron sternal élargi (PL 22, fîg-4)? et par plusieurs caractères moins importans. La pince qui termine leurs pâtes antérieures se compose de deux doigts de forme ordinaire ; le tarse des pâtes des trois paires suivantes est styliforme, et les pâtes postérieures sont plus ou moins complètement pré- bensibles. Nous ne connaissons que trois genres appartenant à cette tribu ; en voici les caractères : (1) Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 1 33, PI. 18, fig. 2. — Latreille , Règne anim. 2e. édit. t. IV, p. 69. — Guérin, Iconogra- phie, Crust. PL 14, fig. 2.— Edw. Reg. aniin. de Cuv- 3e. édit. Crust. PL 4°> fig 2- DES CRUSTACÉS. l8[ •iGr«. H( subehéliformcs et à découvert ; cara- 'Gr«. Homole. pace quadrilatère. HOMOLIENS ayant les pâtes/ 1 (Carapace triangulaire; » postérieures \ chéliformes , et I rostre très-alongé. ) Gre' LlTH0DE" cachées sous les( parties latérales 1 Carapace circulaire ; \ _ E. de la carapace. I rostre rudimentaire. J Genre HOMOLE. — Homola (i). Les Homolcs sont remarquables par leur forme générale , aussi bien que par un grand nombre de particularités d'or- ganisation moins apparentes. Leur carapace (PI. 22, fig. 1), plus longue que large, est presque quadrilatère; antérieu- rement la région stomacale en occupe toute la largeur; et les régions branchiales , quoiqu'elles ne se prolongent pas au- dessus de la base des pâtes, sont très-grandes. Les portions latérales de la carapace sont verticales. "Le front est étroit, et avancé de manière à former un petit rostre ; de chaque côté de sa base on remarque une grosse dent conique , di- rigée en avant. Les orbites sont extrêmement incomplets , même en dedans , où l'articulation des pédoncules oculaires est à nu (Pi. 22 , fig. 2) ; ils sont à peine limités en de- hors , et s'y continuent avec une large fosse oblique et très- superficielle , contre laquelle viennent s'appliquer les yeux. Les pédoncules oculaires sont cylindriques et divisés en deux portions, l'une interne, grêle et alongée, l'autre grosse, courte , et terminées par l'oeil. Les antennes internes ne sont pas logées dans des fossettes ; leur article basilaire est presque globuleux , et s'avance au-dessous de l'insertion des pédon- (i) Cancer, Herbst ; Dorippa , Lamarck ; Homola, Leach , ZooL mise. t. II. — Latr. Règne anim. de Cuvier. — Desmarest, Consid. sur JesCrust— ■ Roux, Crust. delà Méditerranée. i82 HISTOIRE NATURELLE cules oculaires , les deux articles suivans sont très -longs; le troisième porte, comme chez les Brachyures , deux petits filets multiarticulés très-courts. Les antennes externes s'in- sèrent presque sur la même ligne que les internes ; à leur base on remarque un gros tubercule auditif, qui est quel- quefois extrêmement saillant ; leur premier article est cylin- drique, assez gros, et de longueur médiocre ; le second est au contraire grêle et très-long ; le troisième est fort court ; enfin le filet terminal est très-long. Le cadre buccal est qua- drilatère. Les pates-mâchoires externes sont presque pédi- formes , leurs trois derniers articles étant larges et presque aussi longs que les deux précédens , qui sont à peine apla- tis (PI. 22, fig. 3). heplastroti sternal ressemble beaucoup à celui des Dromies , et ne porte pas d'ouvertures génitales (PI. 22, fig. 4). Les pâtes sont très-longues; celles de la première paire se terminent par une main presque cylin- drique , et celles de la cinquième paire se relèvent sur le dos, et sont subchéliformes. Enfin Y abdomen est très-large chez le mâle aussi bien que chez la femelle , et se compose de sept articles distincts ; chez la femelle, le premier anneau porte une paire d'appendices très-courts ; ceux des quatre segmens suivans sont de même forme que chez les Brachyures ; l'a- vant-dernier anneau ne présente aucun vestige d'appen- dices* Ainsi que nous l'avons déjà dit , les vulves , au lieu d'oc- cuper le plastron sternal comme chez les Brachyures, sont creusées dans l'article basilaire des pâtes de la troisième paire. La disposition des branchies est également remar- quable; on en compte quatorze de chaque côté du corps; la première est encore couchée en travers sous la base des suivantes et fixée à la base de la deuxième pate-mâchoire. Mais les autres se dirigent toutes obliquement en haut, et se fixant au pourtour de la voûte des flancs. Une s'insère à l'anneau qui porte les pates-mâchoires de la seconde paire, deux au-dessus de la base de la pate-mâchoire externe, deux au-dessus de la pâte antérieure , trois sur chacun des DES CRUSTACÉS. lti$ deux anneaux suivans , et deux au pénultième anneau. Il est aussi à noter que les cornéules sont carrées. Ce genre paraît être propre aux mers d'Europe. i. Homole front Épineux. — E. spinifrons (i). (Planche 22, fig. 1-4.) Rostre bidcntd -, dents orbitaires supérieures plus grosses que celles situées de chaque côté de la base du rostre et placées sur la même ligne. Région stomacale hérissée de n«uf grosses épines, dont une médiane et postérieure, quatre mitoyennes disposées en carré, et deux latérales de chaque côté , situées à peu près sur la même ligne transversale ; bords latéraux de la carapace armés antérieu- rement d'une très-grosse épine , située à l'extrémité du sillon qui sépare les régions stomacales et hépathiques ; une seconde épine un peu moins forte , un peu plus en arrière , suivie d'une série de petites pointes; point d'épines sur le reste de la carapace. Bras prismatiques et armés d'une rangée d'épines sur chaque bord ; mains un peu comprimées, et épineuses sur le bord inférieur seu- lement. Pâtes suivantes comprimées ; armées en dessous d'une rangée de petites épines et au-dessus d'une rangée d'épines assez fortes sur le troisième article. Une grosse dent médiane , coni- que , sur le second anneau de l'abdomen. Corps couvert de poils fauves. Longueur, 18 lignes. Habite la Méditerranée. (CM.) 2. Homole de Cuvier. — H. Cuvierii (2). Rostre unidentê , et armé à sa base de deux dents coniques très- fortes , et beaucoup plus saillantes que les dents orbitaires infé- (1) Cancre jaune , Rondelet, Poissons, v. 2, p. 4o5. — Cancer barbatus , Herbst , PI. fyi , fis;. 3. — Doripe spinifrons , Larnarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 245. — Uomola spii i/ron.< , Leach , Zool. Miscel. v. 2, tab. 88. — Latreille , art. Homole du nouv. Dict. d'hist. nat. 2e. éd. ; Encycl. atlas, PI. 277 , fig. A, etc. — Des- marest, Consid. sur les Crust. p. i34, PL 17, fig- i. (2) Hippucarcinus hispidus , Aldrovande de Crustaceis, p. 170, et 1 84 HISTOIRE NATURELLE Heures, qui sont situées au-dessous. Carapace couverte partout d'une multitude d'épines coniques, de grosseur variable. Bras et mains cylindriques et épineux partout. Pâtes suivantes armées de plusieurs rangs de dents spiniformes en dessus , et de deux rangées de dents plus fortes en dessous. Longueur , G à 8 pouces ; envergure , 2 pieds et demi ou même plus. | Habite la Méditerranée. (CM.) Genre LITHODE. — Lilhodes (1). Les Lithodes ont été jusqu'ici rangées parmi les Oxyrhin- ques , à cause de la forme de leur rostre , mais ce n'est point là leur place , et c'est évidemment à la division des Ano- moures qu'elles appartiennent. C'est avec les Aptérures et surtout avec les Homoles qu'elles ont le plus d'analogie ; mais elles établissent le passage entre ces Crustacés et les Birgus. La carapace est triangulaire ou plutôt cordiforme , et sa surface supérieure est partout nettement limitée par une bordure épaisse et épineuse. Le rostre est horizontal et très-long; sa base recouvre l'insertion des yeux, et le bord an- térieur de la carapace est très-court. Il n'y a point d'orbites ; mais une grosse dent conique se voit à la place occupée d'or- dinaire par l'angle externe de ces cavités. Les pédoncules ocu- laires sont très-courts. Les antennes internes s'insèrent loin de la ligne médiane , en dessous et en dehors des yeux ; leur premier article est presque! cylindrique 5 les deux suivans de longueur médiocre , et les filets terminaux conformés de la même manière que chez les Brachyures. Les antennes ex- ternes s'insèrent plus en arrière , et encore plus en dehors que les précédentes ; leur article basilaire est tout-à-fait en- 181, Homola Cuvieri , Roux, Crust. de la Méditerranée, PI. 7. — Latreille, Règne anim. 2e. édit. t. IV, p. 68. — Guérin, Iconogra- phie, Crust. PI. i3 , fig. i. (1) Cancer, Linné, Herbst, etc — Inachns, Fabricius. — Maja , Bosc. — Lithodes, Latr. Hist. nat. des Crust. etc. — Leach, Des- mares t. etc. DES CRUSTACÉS. I 85 clavé entre mi prolongement du bord latéral du cadre buc- cal et le bord antérieur de la carapace ; le second porte en dehors une dent conique , et le dernier article du pédoncule est long et grêle ; enfin la tige muitiarticulée est assez longue. Le cadre buccal n'est distinct que latéralement où ses bords sont droits. Les pates-mâchoires externes sont pédiformes, et leur second article , qui est gros est court , porte en de- dans un prolongement fortement denté. Le thorax présente une disposition dont nous n'avons pas encore rencontré d'exemple , mais qui est générale dans la famille suivante : son dernier anneau n'est pas soudé aux précédens, mais libre et même mobile. Le plastron sternal est linéaire entre les pâtes de la première paire , mais devient ensuite très- large, et présente des suturesHransversales complètes entre les trois derniers segmens ; à l'intérieur du thorax on ne trouve ni selle turcique postérieure, ni apodème médian , ni canal sternal. Les pâtes de la première paire sont médio- cres et cylindriques ; les trois paires suivantes sont très-lon- gues et également cylindriques ; enfin, celles de la cinquième paire sont extrêmement petites , et reployées dans l'inté- rieur des cavités branchiales ; elles sont cylindriques, et ter- minées par une petite pince à doigts aplatis et extrêmement courts. JJ abdomen est grand, triangulaire , et reployé contre le plastron ; sa partie basilaire est complètement solidifiée en dessous, mais dans la moitié terminale il n'est garni seu- lement que de plaques cornéo-calcaires isolées, qui paraissent représenter les six derniers anneaux. Chez la femelle il paraît n'exister de filets ovifères que d'un seul côté de l'abdomen. De même que chez les autres Crustacés Anomoures , les vulves ne sont pas situéessur le plaston sternal, mais occu- pent l'article basilaire des pâtes de la troisième paire. Les branchies sont disposées comme chez les autres ani- maux de cette tribu. l86 HISTOIRE NATURELLE Lithode arctique. — Lithodes arctica (i). Rostre très-alongé, armé à son extrémité de deux dents courtes et peu divergentes ; deux paires de dents latérales , et deux mé- dianes , une en dessus et une en dessous du rostre , cette dernière très-grande. Carapace armée en dessus de tubercules coniques, peu ou point spiniformes , et d'une bordure de grosses dents co- niques et très-acérées , dont quatre dirigées en avant occupent la portion antérieure de chaque côté correspondante à la région hépatique , et les autres occupent les bords latéraux et postérieurs des régions branchiales. Une seule dent conique sur le côté ex- terne du deuxième article des antennes externes. Pâtes des quatre premières paires hérissées de grosses dents coniques dans toute leur longueur. Longueur de la carapace , environ 5 pouces ; envergure , en- viron 2 pieds. Couleur jaune rougeâtre. De la mer du Nord. (CM.) 11 existe au Muséum une autre Lithode dont la patrie est in- connue , et qui paraît différer spécifiquement de la précédente, a cause de la longueur et de la divergence des cornes terminales du rostre , et du grand développement des dents coniques du bord et de toute la surface supérieure de la carapace. Nous lui avons donné le nom de Lithode douteuse ,• mais, n'ayant vu qu'un seul individu en mauvais état de conservation , nous n'osons l'in- scrire définitivement au nombre des espèces distinctes dont ce genre se compose. C'est cette espèce dont on voit une figure dans l'ouvrage de Séba (t. III, PI. 22, fig. 1 ). La Lithode figurée par Télésius s«us le nom de Maia camtscha- (1) Trold krabber , Pontoppiden, Hist. nat. de la Norwège , t. II, PI. 25. — Cancer maja, Lin. Herbst, t. I , p. 21g, PI. i5. — Par- thenope maia, et Inachus maia, Fabricius, Supplém p. 354 e* ^58. — Lithodes maia, Leach, Malac. Brit. PL l!\. — Lithodes arctica, Lamarck , Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 240— Desmarest , Consid.* sur les Crustacés, p. 160, PI. 25. — Guérin, Iconogr. PL 12, fig. 1. DES CRUSTACÉS; 187 tica{\) paraît se rapprocher de l'espèce précédente , mais s'en distingue, ainsi que delà Lithode arctique , par la forme du rostre qui est beaucoup plus court que l'épine située au-dessous de sa base. Genre LOMIE. — Lomis. Le petit Crustacé dont j'ai cru devoir former ce genre nouveau a été confondu jusqu'ici avec les Porcellanes, aux- quelles il ressemble en effet beaucoup par sa forme générale, mais dont il diffère par plusieurs caractères très-importans, tels que la conformation de la queue, des antennes, etc. La carapace est déprimée, rétrécie antérieurement et tron- quée en arrière; elle ne dépasse pas le milieu de la base des pâtes de la troisième paire , et le reste de la face dorsale du corps est occupé par la base de l'abdomen. "Le front est tronqué et armé d'une petite dent médiane ; il n'y a point de fosses orbitaires, et les pédoncules oculaires ont la forme de deux gros articles triangulaires qui se touchent par leur bord interne et portent les yeux à leur angle ex- terne. Les antennes intentes sont médiocres; leurs trois premiers articles sont cylindriques, et elles se terminent par deux petits filets. Les antennes externes sont insérées en dehors des yeux et à peu près sur la même ligne ; elles sont grandes et terminées par une grosse tige multi-articulée garnie de longs poils à son bord inférieur. Les pâtes -mâ- choires externes sont pédiformes ; leur troisième article ne présente pas de dilatation notable , et les trois articles sui- vans sont très-gros. Le sternum est large, et le dernier anneau thoracique n'est pas soudé au précédent. Les pâtes de la première paire sont très-grandes, très-larges et ex- trêmement déprimées ; le carpe est aussi grand que le bras et à peu près quadrilatère ; la pince est grosse, courte et (1) Mémoires de l' Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, t. V ( pour 1812 ) , p. 339, PL 5 et 6. l88 HISTOIRE NATURELLE presque horizontale. Les pâtes des trois paires suivantes courtes, grosses et terminées par un article presque coni- que ; celles de la cinquième paire [sont très-grêles , et re- ploye'es au-dessus des autres dans la cavité branchiale . L'ab- domen est très-large , mais lamelleux , reployé en dessous contre le sternum comme chez les Porcellanes , et ne pré- sente aucun vertige d'appendices appartenant au pénultième anneau. Nous ne savons rien sur les mœurs de ces petits Crustacés., dont nous ne connaissons, du reste , qu'une seule espèce. Lomie hérissée. -<- L. hirta (i). Corps couvert en dessus de poils très-courts et très-serrés. Mains presque aussi larges que la carapace. Paraît habiter les mers de l'Australasie. (C. M.) TRIBU DES PAGTOLIENS. C'est avec beaucoup d'incertitude que nous plaçons ici un Grustacé fort singulier, décrit par M. Leach, sous le nom de Pactole. Cet animal ressemble , parla conformation de la carapace , de la bouche et de l'ab- domen, à un Brachyurede la famille des OxyrhinqueS; mais présente dans la structure de ses pâtes des ano- malies qui ne permettent de la confondre avec aucun des Décapodes précédemment décrits. En effet, les pâtes antérieures sont adactyles , tandis que celles des deux dernières paires sont terminées par une pince didactyle. Voici la description que M. Desmarest en a donnée, d'après M. Leach: (i) Porcellana hirta, Lamarck, Hist. des anim, sans vert. t. V, p. 229. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 295. DES CRUSTACÉS. 1 89 Genre PACTOLE. — Pactolus (i). Antennes externes ayant leur premier article long et cy- lindrique. Pieds médiocrement longs et assez épais ; les deux antérieurs plus courts que les autres , non terminés par une main, mais pourvus d'un simple ongle crochu ; ceux de la seconde paire semblables ; pieds de la troisième paire incon- nus ; ceux de la quatrième et de la cinquième paires didactyles. Carapace triangulaire , alongée , assez renflée de chaque côté en arrière , non épineuse en dessus , et terminée en avant par un rostre fort long , aigu , mince et entier , sem- blable à celui des Leptopodies. Abdomen de la femelle com- posé de cinq articles, dont le premier étroit, les trois sui- vans transverses, linéaires, et le cinquième très -grand, presque arrondi. Yeux très-gros , situés derrière les anten- nes , toujours saillanshors de leur fossette ; une seule pointe derrière chaque orbite. Pactole de Bqsc. — Pactolus Boscii (2). « Long d'un pouce 8 lignes, dont la moitié à peu près appar- tient au rostre , qui porte de petites épines dirigées obliquement sur les côtés ; carapace lisse, brunâtre ; pieds variés de rouxjet de blanchâtre. » Patrie inconnue ». (1) Leach, Zool. Miscel. t. IL — Latreille , Desmavest, etc. (2) Leach, Zoolog. Miscel. v. 2, tab. G8. — Desmarest, Consi- dérations sur les Crustacés, f. 162 Pi. 23 , fig. 2. '^IAI* IQO HISTOIRE NATURELLE TRIBU DES RANINIENS. Les Raniniens se rapprochent beaucoup, par leur forme générale et par la conformation de leurs pâtes, des Hippiens, et surtout des Albunées. Leur carapace (PI. ai, fig. i), convexe latéralement, mais presque droite d'avant en arrière, est large et tronquée antérieu- rement et graduellement rétrécie vers l'arrière. Les pédoncules oculaires sont logés dans des orbites, mais sont coudés et composés de trois pièces mobiles. Les antennes internes n'ont pas de fossettes et ne peuvent pas se reployer sous le front; les externes sont fort courtes, et très-grosses à leur base ( fig. 2 et 4-) Les pates-mâchoires externes sont très-alongées , mais nullement pédiformes, et en arrière de leur insertion, les régions ptérygostomiennes de la carapace se réunis- sent au plastron sternal, sans laisser d'ouverture pour l'entrée de l'eau dans la cavité branchiale. Leplastroji sternal est très-large antérieurement , mais devient li- néaire entre les pâtes des trois ou quatre dernières paires ( PI. 21, fig. 2). Les pâtes antérieures sont très- comprimées, et leur doigt immobile fort peu saillant , de façon que le doigt mobile se reploie contre le bord antérieur de la main, à peu près comme dans les pâtes subchéliformes. Les pâtes suivantes sont toutes apla- ties , très-larges , et terminées par un grand article lamelleux, semblable à celui des pâtes natatoires des Brachyures nageurs ; celles des deux dernières paires s'insèrent plus ou moins haut au-dessus des précé- dentes, au-dessus desquelles elles se reploient. Enfin l'abdomen est très-petit, et chez le mâle ne recouvre même pas en entier les appendices fixés près de sa base. DES CRUSTACÉS. '9l Cette tribu se compose de trois genres reconnais- sablés aux caractères suivans : RANINIENS ayant le plas-< tron sternal linéaire entre la base des pâtes de la seconde paire. Second article des antennes externes portant sur le bord externe un grand prolongement auri- culiforme. Ranime. point élargi en de- j Ramlii. hors. ' très-large entre la base des pâtes de la \ seconde paire , qui sont très-éloignées de J Rapunoïde. celles de la troisième paire. / Genre BANINE. — Ranina (i). Le genre Ranine , établi par Lamarck aux dépens des Albunées de Fabricius , présente un grand nombre de particularités d'organisation très-remarquables. La cara- pace de ces Crustacés est en forme de triangle renversé et un peu arrondi postérieurement (PI. 21, fig. 1) ; sa surface est un peu bombée et inégale ; son bord antérieur est très-long , à peu près droit , et armé de fortes dents , dont la médiane constitue un petit rostre ; ses bords latéraux se recourbent régulièrement en dedans, et son bord postérieur est fort étroit. L'anneau ophthalmique est complètement entouré par le front , mais la base des pédoncules oculaires est à décou- vert ; ces tiges se composent de trois pièces , dont la pre- mière est renflée , et la dernière cylindrique , et terminée par une cornée ovalaire 5 elles sont fortement coudées et reçues dans un orbite très - profond , dans lequel leur portion terminale ne peut se reployer en arrière, mais avance ou recule dans une position longitudinale. Les antennes in- (1) Cancer, Rumph, Linné, Hcrbst , etc. — Albunea , Fabri- cius. — Ranina, Lamarck, Système des anim. sans vert. — Latreille, Desmarest, etc. jq2 HISTOIRE NATURELLE lentes (PL 21 , fig. 3 ) ne sont pas logées dans une fossette comme chez les Brachyures , et leur premier article est très- qrand et très-saillant ; les deux suivans sont cylindriques, et elles sont terminées par deux petits filamens multi-articulés très-courts. Les antennes externes sont grossesse t très-courtes (PI. 21 , lig. 4 ) ; elles s'insèrent à peu près sur la même ligne transversale que les internes et leur base est occupée par un grand article dont l'extrémité interne est perforée pour l'in- sertion de la membrane auditive ; le second article est beau- coup plus grand, et présente en dehors un prolongement en forme d'oreille, qui s'avance au-dessus de l'article suivant ; celui-ci est cordiforme , et porte une tigelle multi-articulée très-courte. Le cadre buccal est étroit, très-long, et ouvert en avant comme chez lesOxystomes. Les pâte s -mâchoires ex- ternes la ferment complètement ( PI. 21 , fig. 2 ) ; à leur base ces organes sont complètement séparés de l'articula- tion des pâtes thoraciques antérieures par la réunion des répons ptérygostomiennes de la carapace avec le plastron sternal ; leur palpe ne dépasse que de peu leur second arti- cle , qui est étroit et très - long ; leur troisième article , beaucoup plus large et presque aussi long que le second , se termine antérieurement sur un bord oblique, et présente en dedans une échancrure pour l'insertion de la portion terminale de l'organe , qui est courte , et caché d'ordinaire dans un sil- lon du bord antérieur de ce troisième article. Le sternum est d'une forme très-remarquable : entre la base des pâtes anté- rieures il est assez large , et constitue un plastron dont la forme se rapproche de celle d'un trèfle; mais ensuite il devient linéaire , présente dans toute sa longueur une suture médiane, et se recourbe brusquement en haut. Une grande portion de la voûte des flancs reste à découvert; les épimères des anneaux, qui portent les deuxième, troisième et qua- trième paire de pâtes, ne se joignent à la carapace qu'assez loin au-dessus de la base de ces organes; enfin la disposition intérieure du thorax est également remarquable. Les pâtes antérieures sont très- fortes, mais de longueur DES CRUSTACÉS. IC)3 médiocre ; la main est très-aplatic , et se termine par une pince tellement infléchie , que le doigt mobile vient s'appli- quer contre le bord antérieur de la main , et qu'elle ressem- blerait à une pâte subchéliforme , si l'angle antérieur et infé- rieur de la main ne se prolongeait inférieurement de manière à constituer un doigt immobile. Les pâtes des quatre paires suivantes sont à peu près de même grandeur , et se termi- nent toutes par un tarse lamelleux ; mais la forme de cet article varie , et leur disposition n'est pas la même ; celles de la deuxième et de la troisième paire s'insèrent sur le même niveau que les antérieures ; mais les quatrièmes sont placées au-dessus des troisièmes, et les dernières sont remontées au- dessus, et même en avant des pénultièmes ; aussi , dans leur position ordinaire , ces deux dernières paires sont-elles pla- cées au-dessus des autres. Enfin , le tarse des pâtes de la se- conde et de la troisième paire est à peu près triangulaire; tandis que celui des pâtes de la quatrième et de la cin- quième paire est hastiforme , leur bord antérieur étant arqué en S, et leur bord postérieur, qui est très-courbe, venant se joindre au bord antérieur à l'extrémité de l'arti- cle. L'abdomen est de grandeur médiocre, mais il est à peine recourbé sous le sternum , et ses quatre premiers anneaux sont dirigés en arrière au-dessus du sternum : on y compte sept articles, dont les dimensions diminuent progressive- ment. Dans le mâle, les appendices de cette portion du corps ont à peu près la même disposition que chez les Brachyures. Les vulves sont creusées dans l'article basilaire des pâtes de la troisième paire comme chez les Macroures. Les bran- chies offrent une disposition semblable à celle des Bra- chyures ; mais on remarque dans la conformation de la cavité respiratoire une particularité dont nous ne connais- sons pas d'autre exemple. De même que chez les Leucosiens, la carapace se joint au sternum et à la cavité des flancs, sans laisser, au-dessus de la base des pâtes ou des pates-mâchoires aucun espace pour l'entrée de l'eau nécessaire à la respira- er.rsTAcrs. tome it. i-j ig4 HISTOIRE NATURELLE tion ,• mais le canal afférent , au lieu detre pratiqué à côté du canal efférent, sur les côtés de la bouche, est situé en arrière et va déboucher par une ouverture particulière au- dessous de la base de l'abdomen. Rànine dentée. — Ranina dentata (i). (Planche 21, fig. 1-4.) | Carapace couverte de tubercules peu saillantes, étroites et très- alongées ; bord latéro-antérieur concave chez le mâle , arqué en sens contraire chez la femelle , . et divisé en sept lobes , dont le médiane ou frontal très-peu saillant, présente au milieu un rostre triangulaire , et de chaque côté une dent saillante ; les lobes mi- toyens internes sont gros et terminés par une seule dent ; les suivans (ou mitoyens externes) sont armés de deux dents, et les lobes externes de trois, qui chez le mâle sont aplatis, triangu- laires et assez grands. Immédiatement en arrière de ce lobe in- terne on remarque sur le bord latéral de la carapace un pro- longement à peu près de même forme et également tridenté ; dans le reste de son étendue, le bord latéral est très-finement dentelé. Pâtes antérieures chagrinées; deux grosses épines sur le bord supérieur du carpe et de la main ; cinq dents sur le bord inférieur de la main ; pince mobile , dentelée en dessus et en dessous. | Ce Crustacé habite les mers de l'Inde, et se trouve aussi à l'Ile- de-France. Suivant Rumph , il viendrait à terre et aurait l'habi- tude de grimper jusque sur le faîte des maisons. ( C. M.) (1) Rumph, Mus. tab. 7, fig. T. U. — Cancer raninus , Lin. Mus. Lud. Ulr. i3o. — Herbst, t. II , p. 3, PI. 22 , fig. 1. — Ra- nina serrata , Lamarck , Syst. p. 256, et Hist. des anim. sans vert, t. V, p. 225. — Ranina dentata, Latreille , Encyclop. t. X, p. 268. — Ranina serrata, Besmarest , Consid. sur les Crust. p. 140. — Guérin, Iconogr. Crust. PI. 14, fig. 3. — Echv. Reg. anim de Cuvier, 3e. éd. Crust. PI. 41. DES CRUSTACÉS. IC)5 Le Cancer dorsipes(i), figuré par Rumph , et confondu par plusieurs auteurs modernes avec le Raninoïde lisse et avec l'Albu- née dentée , paraît appartenir à ce genre ; la forme générale et la disposition des pieds est en effet la même que dans la Ranine dentée ; mais si la figure de Rumph , qui a été reproduite sou- vent , est exacte , la conformation des antennes pourrait bien être assez différente pour autoriser une distinction générique. Du reste, la Ranine dorsipède se distingue par l'existence de sept grandes dents spiniformes sur le bord antérieur de la carapace, qui est droit. Le Grustacé fossile désigné par Ranzani sous le nom de Ranina aldrovandi (2) appartient à la tribu des Raniniens , et paraît se rapporter au genre Ranine ; sa carapace est oblongue , tronquée en avant , rebordée latéralement , et garnie de nombreuses stries crénelées transversales. Genre RANILIE. — Ranilia. Il existe dans la collection du Muséum un Crustacé très- mutilé, qui est voisin des Ranines et des Raninoïdes, mais qui en diffère assez pour nous paraître mériter de devenir le type d'une nouvelle division générique. Sa forme générale est tout-à-fait celle des Ranines , si ce n'est que le bord an- térieur de la carapace est très-courbe au lieu d'être à peu près droit. Les orbites sont dirigées très-obliquement en bas et en avant , de manière à représenter par leur réunion un Y renversé. Les antennes externes sont dirigées en avant ; (1) Rumph. Amboin. PI. 10 , fig. 3. — Ranina dorsipes, Latreille , Encyclop. t. X, p. 268 et PI. 287, fig. 2 (d'après Rumph). (2) Sepites saxum os sepiœ imitans effosum in agro Bononiensi Aldrovande, Mus. métal, p. 45i- — Spada. Corporum lapidefacto- rum agri Veronensis catalogus, tab. 8, fig. 1. — Remipes sulcatus, Desmarest, Nouv. Dict. d'hist. nat. 2e. éd. t. VIII, p- 5i2. — Ra- nina Aldrovanch ', Ranzani, Mem. di storia naturale deçà prima, p. ^3, tab. 5; et Opuscoli scientifici di Bologna , t. II, PI. 14 1 fig. 3 et 4- — Desmarest, Crust. fossiles, p. 121, PI, 10, fig. 5-7, PI. 11, fig. 1. i3. ig6 hi'stoip.e naturelle leur article basilaire est un peu dilaté en dedans, mais ne présente pas en dehors de prolongement auriculiforme , et ne dépasse pas l'insertion de l'article suivant , qui est gros et cylindrique. Les pâtes -mâchoires externes ont à peu près la même forme que chez les Ranines , mais leur troi- sième article est plus long que le second , et donne insertion au quatrième article, tout près de son extrémité ; le plastron sternal présente aussi à sa partie antérieure la même dispo- sition , et devient aussi linéaire entre les pâtes de la seconde paire, mais entre celles de la troisième et de la quatrième paire il s'élargit de nouveau et y forme un disque hexagonal un peu concave. Les pâtes sont conformées de la même manière que chez les Ranines , et l'abdomen ne paraît présenter rien de particulier ; mais dans l'individu que nous avons observé, les derniers anneaux de cette portion du corps , ainsi que le tarse des pâtes des quatre dernières paires, manquaient. Ramlie muriqlÉe. — Ranilia muricata. Carapace lisse postérieurement, mais présentant dans sa partie antérieure une foule de petites lignes transversales pilifcres ; rostre mince et arqué ; bord antérieur de la carapace armé de chaque côté de quatre dents aiguës , dont les internes constituent les angles internes des orbites, et les troisièmes surmontent l'angle externe de ces cavités, qui se prolongent cependant un peu plus loin au-dessous. Pâtes antérieures courtes; carpe grand , granu- leux, et armé en dessus d'une épine terminale: main muriquée et armée en dessus d'une seule épine aiguë ; son bord inférieur droit et sans dentelure. Longueur de la carapace, îG ligues. Patrie inconnue. (CM.) Genre RANINOIDE. — Raninoides. Le Crustacé, dont nous formons le genre Raninoïde, a beaucoup d'analogie avec les Ranines, et a été jusqu'ici confondu avec eux , mais jl s'en distingue par la conforma- DES CRUSTACÉS. iQy tion des pâtes postérieures du sternum et de quelques autres parties. La carapace est près de deux fois aussi longue que large, et sa face supérieure, parfaitement lisse, est presque horizontale d'avant en arrière, mais courbe transversale- ment. Le bord fronto-orbitaire est un peu moins large que la portion médiane de la carapace, et fortement denté ; un rostre triangulaire recouvre la base des pédoncules ocu- laires , dont la portion terminale est large , grêle et suscep- tible de se reployer en dehors et arrière dans une orbite profonde. Les antennes sont disposées comme chez les Ra- nines, si ce n'est que l'oreille externe de la grosse pièce basi- laire est moins grande ; les pates-mâchoires externes ont aussi à peu près la même forme , mais leur quatrième article s'insère plus près de l'extrémité de l'article précédent. La portion antérieure du plastron sternal est conformée de la même manière que chez les Ranines , mais au lieu de devenir linéaire entre les pâtes de la deuxième paire, ce bouclier ventral s'élargit de nouveau entre les pâtes de la deuxième et troisième paires , qui sont très-éloignées entre elles , et ne devient linéaire qu'au devant des pâtes de la quatrième paire. La disposition des épimères et des pâtes des quatre premières paires est la même que dans les Ranines ; mais les pâtes postérieures sont presque filiformes , et s'insèrent en dessus des pâtes de la troisième paire. XI abdomen ne présente rien de remarquable. ÏUninoïde lisse. — R. levis (i). Bord latéro-antérieur de la carapace divisé en cinq lobes tron- qués par quatre échancrures étroites et très-profondes ; le lobe moyen frontal armé de trois dents, dont la médiane constitue un rostre triangulaire ; une seule dent à l'ande interne des lobes (i) Pianiim dorsipes , Lama rek, Coll. du Muséum.- — Desmarets, Consid. sur les Crustacés , p. 140, Pi. 19, fig. 2. — Ràiiïnd lœvis, Latreilie , Encyclopédie , t. X, p, 268. I£)8 HISTOIRE NATURELLE mitoyens , et deux à l'extrémité des lobes externes ; une forte dent spiniforme sur le bord latéral, près de l'angle orbitaire externe. Pinces de même forme que chez les Ranines ; deux épines au bord supérieur du tarse , une au bord supérieur de la main , et plusieurs sur son bord inférieur ; doigt mobile à tranchant non dentelé ; des dents aiguës sur le bord du doigt immobile. jLongueur de la carapace, 14 lignes ; longueur totale du corps , 26 lignes. C'est dans le voisinage de la tribu des Raniniens que nous paraît devoir prendre place le Crustacé décrit , par M. de Fréminville, sous le nom d'ERYON des Antilles (1). Voici la description que ce naturaliste en donne : « Sa longueur totale est d'un pouce et demi sur environ sept lignes de largeur. Sa carapace , de forme elliptique , est tronquée en avant , et armée dans cette partie de six dents inégales. Elle est sillonnée et rugueuse antérieurement, gla- bre à sa partie postérieure ; la tête se prolonge en avant de la troncation de la carapace; son ouverture buccale est étroite et alongée ; les antennes excessivement courtes et peu poilues ; il n'y en a que deux (2) ; les yeux , sessiles et fort peu distincts , sont placés en dehors de ces antennes , et n'apparaissent que comme deux petits tubercules à peine gros comme une tête d'épingle. L'abdomen est alongé, mais de moitié moins long que la carapace ; il est composé de six articu- lations, divisées en cinq lobes. Il se termine par un onglet et quatre appendices membraneux et ciliés , qui composent la queue, et sont ordinairement repliés en dessous, quand l'animal ne s'en sert pas pour nager. En avant et sous la ca- rapace sont deux bras longs et forts , absolument conformés comme ceux des Ecrevisses, et terminés de même par une (1) Eryon caribensis , Fréminville, Annales des scien. nat. ire. série, t. XXV, p. 275, PL 8 , B. (2) Il est probable que les antennes internes ont échappé à l'observateur. DES CRUSTACES. iQt) pince dont les mâchoires sont fortement dentelées. A l'abdo* men sont attachées quatre paires de pâtes (1) tout-à-fait ana= logues à celles des Albunées ; elles sont aplaties, ciliées, et terminées par un ongle tranchant en forme de faucille ou de croissant. La seconde paire de pâtes , beaucoup plus courte que les autres, est insérée au-dessus (2).» FAMILLE DES PTÉRYGURES. Les Décapodes, dont cette famille se compose, ont été jusqu'ici rangés parmi les Macroures, à raison de l'existence d'appendices latéraux à l'extrémité de leur abdomen ; mais ils ne présentent jamais , comme les Macroures proprement dits, un abdomen très-déve- loppé, et conformé de manière à devenir l'organe prin- cipal de la locomotion. Tantôt les appendices du pénultième segment abdominal sont très-courts, nul- lement lamelleux, et propres seulement à accrocher l'animal dans la coquille qu'il habite (3) ; tantôt ils sont folliacés et assez grands , mais ne se réunissent pas avec le dernier segment de l'abdomen, de façon à con- stituer une nageoire caudale en éventail (4); d'autres fois, cependant, ils affectent cette disposition , mais alors l'abdomen est très-mince et reployé sous le thorax, comme chez les Brachyures (5). Les appendices des au- (i) L'auteur se trompe évidemment , car c'est au thorax que les pâtes doivent s'insérer. (2) Ces pâtes paraissent être celles de la dernière paire , qui sont remontées au-dessus des autres. (3) PL 22, fig. 9, io et n. (4) PI. 21, fig. i5 i , et fig- i3. (5) PI, 22, fig. 5 et 7. liOO HISTOIRE NATURELLE très anneaux de l'abdomen sont très-imparfaits, et sont ordinairement filiformes chez la femelle ; le mâle en manque quelquefois complètement, et en général n'en présente que deux paires ; du reste, ces organes n'ont jamais la forme de fausses pâtes natatoires, comme nous le verrons toujours chez les Macroures. Quant à la conformation générale du corps , la disposition des appendices de la tête et la forme des pâtes , nous ne pouvons dire presque rien de général ; il est seule- ment à noter que le dernier anneau thoracique n'est jamais soudé aux précédens, et que les pâtes y atte- nantes sont petites , reployées au-dessus des autres, et terminées par une pince plus ou moins bien formée. Nous diviserons cette famille en trois tribus, comme nous l'avons déjà montré dans le tableau placé à la page 167. TRIBU DES HIPPIENS. La tribu des Hippiens (ouHippides , Latreille (1) se compose d'un petit nombre de Crustacés anomoures, qui paraissent conformés essentiellement pour fouir dans le sable, et qui présentent tous des formes assez bizarres. Leur carapace, moins large que longue, et très-convexe transversalement, présente toujours de chaque côté un grand prolongement lamelleux qui recouvre plus ou moins la base des pâtes ; postérieu- rement elle est tronquée, et semble se continuer avec la portion antérieure de l'abdomen , qui est très-large et lamelleuse latéralement (PL 21, fig. 9 et 14 ). L'une des paires iï antennes , soit l'interne , soit l'ex- (1) Latreille, Règne anira. de Cuvier, t. IV, p. etc. DES CRUSTACÉS. 201 terne, est toujours très-longue. Les pates-mâchoires externes ne présentent pas une conformation semblable à celle qui se voit chez la plupart des Crustacés dont nous nous sommes occupés jusqu'ici ; elles n'ont ni fouet ni palpe , et leurs trois derniers articles sont très-déyeloppés (PL 21, fig. 10 et i5, c ). Le sternum est linéaire, et les pâtes imparfaitement extensi- bles ; celles de la première paire sont monodactyles ou subchéliformes, et celles des deux ou trois paires suivantes sont terminées par un article lamelleux propre à fouir. Les pâtes postérieures sont filiformes, semi-membraneuses, recourbées en avant, et cachées, entre les parties latérales de la carapace et la base des pâtes précédentes. Le pénultième anneau de l'ab- domen porte toujours une paire de fausses pâtes, terminées par deux lames plus ou moins ovalaires ciliées -, mais ces appendices sont recourbés en avant, et ne s'appliquent pas contre le septième segment de manière à former avec lui une nageoire caudale en éventail , comme nous le verrons chez les Macroures (PL 21, fig. 2 et i5 ). Les vulves se voient sur le premier article des pâtes de la troisième paire ( PI 2 1 , fig, 18). Enfin les Branchies sont disposées sur une seule liçne et insérées par un pédoncule qui naît vers le tiers inférieur de leur face interne. On divise cette tribu en trois genres , dont voici les caractères les plus saillans : 202 HISTOIRE NATURELLE il Genres. Pâtes antérieures s**fcchéli« ) Antennes externe! i formes. / Remipkde. W | larges, courtes, et ter- îrainées par un filet § J multi-articulé rudi- 1 Pâtes antérieures cylindri- j 5/3 ^raentaire. [ ques, monodactyles, et nulle- VAlbunee. ment subchéliformes. I w Antennes externes très-grandes, et terminées par 1 un filet multi-articulé, gros et très-long. SHippe. Genre ALBUNEE. — Albunea (1). Les Albunées sont de tous les Hippiens ceux qui ont le plus d'analogie avec les Ranines , tant par leur forme géné- rale que par la disposition de leurs pâtes (PI. 21, fig. 9). Leur carapace droite d'avant en arrière , et bombée trans- versalement, ne se prolonge que peu au-dessus de la base des pâtes ; antérieurement elle est terminée par un bord presque droit qui en occupe toute la largeur ; postérieurement elle est ovalaire , et fortement échancrée pour l'insertion de l'abdo- men. Une petite pointe médiane représente le rostre. Les pédoncules oculaires sont larges et lamelleuses; tandis que les yeux, situés sur leur bord externe, sont extrêmement petits. Les antennes internes (fig. 11) sont extrêmement grandes ; leur portion basilaire est coudée , et elles se ter- minent par un seul filet multi-articulé, plus long que le corps, un peu aplati et cilié sur les bords. Les antennes externes (fig. 12), insérées à peu près sur la même ligne que les internes, sont grosses, courtes, et terminées par une tigelle composée seulement de sept à huit petits arti- cles (fig. 12). Les pales- mâchoires externes sont plus ou moins pédiformes 5 leurs second et troisième articles (1) Cancer, Lin. Herbst, etc. — Albunea, Fabricius, La treille, Desmarest, etc. DES CRUSTACÉS. 203 sont presque cylindriques, et la portion terminale formée par les trois derniers articles est quelquefois aussi lon- gue et presque aussi grosse que la portion basilaire. Les pâtes sont courtes ; celles de la première paire se termine ît par une grande main plutôt subchéliforme que chéiiforme, le doigt mobile se rabattant sur son bord antérieur , dont l'angle inférieur s'avance à peine, et par conséquent ne con- stitue réellement pas un doigt immobile. Les pâtes des trois paires suivantes sont à peu près de même forme, et se ter- minent par un article falciforme. Les pâtes postérieures sont presque filiformes. Le premier anneau de l'abdomen est petit, et reçu dans une échancrure de la carapace; le second est au contraire très-grand , et présente de chaque côté un grand prolongement lamelleux, qui chevauche un peu sur la cara- pace ; le troisième et le quatrième segment abdominaux dimi- nuent progressivement de largeur et de longueur , mais sont à peu près de même forme que le second ; tandis que le cin- quième, le sixième et le septième sont très-étroits, et ne pré- sentent pas de prolongement latéral ; le sixième porte une paire de fausses pâtes natatoires terminées par deux lames ovalaires, et le septième a la forme d'une lame presque circu- laire (fig. 13 ). i. Albunee symniste. — Albunea symnista (i). Une échancrure très-profonde et semi-circulaire au bord anté- rieur de la carapace, au-dessus de l'insertion des pédoncules ocu- laires ; la portion moyenne de ce bord armée de dents très-aiguës, et deux autres dents spiniformes à son angle externe ; pédon- cules oculaires beaucoup plus longs que larges ; tarse des pâtes de la troisième paire plus large que celui des pâtes précédentes. (i) Cancer dorsipes , Herbst , y. 2, p. 5, PI 22, fig. 2. — Albu- nea symnista, Fabr. Suppl. p. 397. — Latreille. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 224. Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 173, PI. 29, fig. 5. — Guérin, Iconog. Crust. PI. i5, fig. 1. — Edw. Piègne anim. de Cuyier, 3e. édit. Crust. PI. 42 » fig. 3. 2C>4 HISTOIRE NATURELLE De longs poils sur les bords de la carapace et des pâtes. Longueur (de la carapace), 10 lignes. Habite les mers d'Asie. ( G. M. ) 2. AlbukÉE Écussonnée. — Albunea scutellata (i). (Planche 21 , fig. 9-1 3.) Carapace à peine échancrée, et sans dentelures ni épines no- tables à son bord antérieur ; pédoncules oculaires beaucoup plus larges que longues, et tronquées antérieurement. Longueur (de la carapace), 7 lignes. ( C. M. ) Genre REMIPÈDE. — Remipcs (2). Les Remipèdes ont la carapace assez régulièrement ova- laire, bombée, et moins d'une fois et un quart aussi longue que large (PL 21, fig. 14). "Le front est assez large et' tronqué. Les orbites sont semi-circulaires, et leur angle externe est beaucoup plus saillant que le front. L'anneau ophthalmique est recouvert en dessus par le front, mais n'est pas entouré par la carapace ; les pédoncules oculai- res se composent de deux portions mobiles : l'une basilaire, grosse et courte ; l'autre terminale , cylindrique , grêle , portant à son extrémité une très-petite cornée imparfaite- ment rétractile; les yeux , en effet, peuvent à peine se reployer en arrière comme chez la plupart des Décapodes, mais avancent et reculent un peu par les mouvemens de la portion basilaire de leur pédoncule. Les antennes in- ternes s'insèrent au-dessous de la base des pédoncules ocu- laires, et sont très-grandes 5 leur portion basilaire se com- pose de trois articles à peu près de même grosseur , et leur (1) Desmarest, Considér. sur les Crustacés, p. 173. (2) Squilla , Pétiver. — Cancer , Herbst. — Hippa , Fabricius. — Remipes, Latreille, Desmarest, etc. — Latr, Règne anim. de Cuvier, irc. éd. t. 111, p. 28. — Lamavck, flist. des anim. sans vert. t. V, p. 225. DES CRUSTACÉS. 20J portion terminale de deux longs filets multi-articulés , gros, et dirigés en avant ( b , fig. 14). Les antennes externes s'insèrent en dehors des internes presque sur la même ligne et sous le bord latéro-antérieur de la carapace : elles sont courtes, mais très-larges ; leur premier article est beaucoup plus large que long ; le second et le troisième sont à peu près de mêmes dimensions , et les suivans diminuent rapi- dement de volume. Le cadre buccal n'est pas fermé antérieu- rement. Les pates-mdchoires externes sont larges et cour- tes ; leur premier article est presque globuleux , et ne porte ni palpes ni fouet; le second article, qui chez les Brachyures est si grand , est ici rudimentaire , et c'est le troisième , qui , devenu très-grand et presque ovalaire , constitue à lui seul l'espèce d'opercule formé d'ordinaire par les deuxième et troi- sième articles réunis ; les trois derniers articles forment une espèce de grande griffe , qui se rabat contre le bord anté- rieur du troisième article (c, fig. 15). Les pates-mâchoires de la seconde paire manquent également de fouet , mais ont un palpe flabelliforme ; il en est encore de même des pates- machoires antérieures; leur palpe est lamelleux , dilaté anté- rieurement et disposé à peu près comme chez les Oxystomes. (Les mâchoires de la seconde paire ne présentent rien de bien remarquable ; celles de la première paire sont très-petites, et refoulées en avant, entre la mandibule et la lèvre supé- rieure, qui est très-grande et fort saillante. Enfin la mandi- bule , qui est fortement dentelée , porte un palpe composé de deux petits articles lamelleux , séparés du corps de la mandibule par un grand sillon membraneuxJLe sternum est linéaire. Les pâtes antérieures sont longues; leurs deuxième et troisième articles sont élargis, mais les trois derniers sont cylindriques , et le dernier, qui est presque aussi long que le précédent , est un peu aplati , pointu , et incapable de se reployer contre le précédent. Les pâtes des deux paires sui- vantes sont grosses et terminées par une grande lame has- tiforme; celles de la quatrième paire se tiennent par un petit article presque conique. Enfin celles de la cinquième lu> jxjCJdti* ^ur^lr^^^U 206 HISTOIRE NATURELLE paire, grêles, longues et membraneuses, sont reployées sous les prolongemens latéraux de la carapace. (Le dernier anneau thoracique , qui porte ces appendices, est complet en des- sus , mobile , et pas recouvert par la carapace , de manière qu'on pourrait facilement le prendre pour le premier seg- ment de l'abdomen. Celui-ci est très-grand, et présente de chaque côté un prolongement lamelleux ovalaire qui che- vauche sur la carapace ; son bord postérieur est échancré pour loger le second anneau abdominal , qui est ovalaire ; le troisième et le quatrième segment diminuent progressive- ment de volume ; le cinquième et le sixième sont également petits, mais sont soudés entre eux; enfin le septième seg- ment a la forme d'une grande lame triangulaire, dont la longueur excède celle de tout le reste de l'abdomen ( fig. 15). Les trois premiers anneaux portent , chez la femelle , des filets oviferes simples ; le quatrième et le cinquième anneau sont dépourvus d'appendices , tandis que le sixième anneau porte une paire de fausses pâtes natatoires très-grandes , terminées par deux lames ovalaires relevées, qui sont d'ordinaire re- ployées en avant {d, fig. 14 ). Remipede tortue. — R, testudinarius (1). (PI. 21, fig. 14-20.) Carapace couverte de petites stries transversales crénelées , courtes et arquées. Front échancré au milieu, et moins saillant que les angles orbitaires externes; bords latéraux de la carapace minces et surmontés d'un sillon garni de petits bouquets de poils très-courts , de manière à paraître dentelé. La longueur des pâtes antérieures varie suivant les sexes. Longueur de la carapace , en- ron i5 lignes. Habite les côtes de la Nouvelle-Hollande. ( C. M. ) (i) Squilla barbadensis ovalis , Pctiver , Paetrigraphia americana, tab. 2 , fig. 9. — Hippa adactyla :, Fabricius , Supplém. p- 870. — Cancer emeritus , Herbst , 82, p. 8, PI- 12, fig. 4. — Latieille , DES CRUSTACÉS. 20^ Genre HIPPE. — Hippa. Le genre Hippe , établi par Fabricius , mais avec des li- mites beaucoup plus étendues que celles admises aujour- d'hui, ne comprend, dans l'état actuel de la science , que les Hippiens , dont les antennes externes sont terminées par un long et gros filet multi-articulé. Le corps de ces Crus- tacés est de forme ovalaire ou plutôt ellipsoïde , étant un peu moins large en avant qu'en arrière. La carapace, tron- quée postérieurement , est très-convexe transversalement , et présente vers le milieu un sillon transversal, courbe, qui indique la ténuité postérieure de la région stomacale ; son bord latéro-antérieur est concave, et son bord latéro-posté- rieur très-convexe. Le rostre est petit et triangulaire ; de chaque côté de sa base est une échancrure qui laisse à dé- cous ert l'insertion des pédoncules oculaires et des antennes internes , et qui est bornée en dehors par une dent saillante qui s'avance au - dessus du bord interne des grandes an- tennes. U anneau ophth al inique, recouvert dans sa partie moyenne par le rostre , est en forme de fer à cheval , et ses deux extrémités se voient à découvert ; les pédoncules ocu- laires , insérés à son extrémité , »e composent de trois pin- ces , dont les deux basilaires, très-courtes , se reploient sous la carapace en forme de Y, et dont la dernière, grêle , cylin- drique et très-longue, s'avance entre les antennes internes et externes , et se termine par un petit renflement pyriforme que porte la cornée. Les antennes internes sont de grandeur médiocre , et leur article basilaire , cylindrique et un peu recourbé en dedans , n'est guère plus gros que le suivant , qui porte du côté externe une forte dent dirigée en avant ; le troisième article est court, et donne insertion à deux ti- Genera , Crust. et Insect. V. i , p. 4^ > Règne animal , ire. éd. t. III p. 28, PL 12 , fig. 2. — Encyclop. t. X , p 281, PI. 3o8 , fig. 3 Desmarest, Considérations sur les Ctustacés, p. 175, PI. 29, fig. 1. — Guérin, Iconog. Crust. PI. i5, fig. 3. — Edw. Reg. anim. de Cuv. 3e. édit. Crust. PI. 42, fig. 1. ^ 2û8 HISTOIRE NATURELLE gelles inulti-articulées , plus longues que la portion basilaire de l'interne, dont la supérieure dépasse l'inférieure. Les an- tennes externes sont fort grandes , mais échappent facile- ment à l'attention , car elles sont d'ordinaire reployées en ar- rière et cachées presque en entier entre la bouche et les pates- mâchoires externes. Le premier article de leur pédoncule est petit et peu apparent ; le second est grand , et armé en avant de deux dents spiniformes, dont l'externe est de beaucoup la plus forte ; les deux articles suivans sont petits , et for- ment par leur réunion une masse globuleuse , d'où naît un dernier article pédonculaire , cylindrique , qui porte à son tour le filet multi-articulé terminal ; celui-ci est très-gros , à peu près de la longueur de la carapace , et garni en dehors d'une double rangée de longs poils. Les pâtes - mâchoires externes sont grandes et operculiformes , mais leurs deux premiers articles sont très - petits , et c'est le troisième seulement qui présente cette disposition ; les trois derniers articles forment un long appendice mince et lamelleux , qui s'insère dans une échancrure de l'angle externe de l'article précédent, et se reploie sous son bord interne , mais ne con- stitue pas une griffe , comme chez les Remipèdes. , Le palpe des deux paires de pates-mâchoires suivantes se termine par un élargissement lamelleux. Les pâtes sont courtes et cachées sous la carapace ; celles de la première paire , grosses , et appliquées d'ordinaire contre la bouche, se terminent par une lame ciliée , presque ovalaire. Le tarse des deux paires de pâtes suivantes est la- melleux et hastiforme , et celui des pâtes de la quatrième paire est gros , conique et très-court. Les pâtes postérieures, longues , membraneuses et très-grêles , sont reployées comme d'ordinaire entre la partie latérale de la carapace et la base des pâtes précédentes. (Le dernier anneau thoracique n'est pas libre et à découvert comme chez les Remipèdes ; mais le premier article de l'abdomen est à peu près de même forme, et les anneaux suivans présentent aussi la disposition que nous avons déjà remarquée chez ces Crustacés. DES CRUSTACES. Hippe émérite. — Hippa emerita (i). 209 Carapace garnie de petites lignes rugueuses , transversales , qui y donnent une apparence squammeuse ; un sillon transversal droit devant le front , et un autre moins marqué de chaque côté à moitié distance entre le premier et le sillon post-stomacal. Ar- ticle terminal des pâtes antérieures ovalaire et arrondi au bout. Epine externe du grand article basilaire des antennes externes dépassant de beaucoup la portion globuleuse formée par le qua- trième article pédonculaire de ces organes. Longueur, 1 pouce à i5 lig. Habite les côtes du Brésil, ( G. M. ) Hippe asiatique. — Hippa asiatica (2). Article terminal des pâtes antérieures terminé presque en pointe ; portion globuleuse du pédoncule des antennes externes très-grosse et presque aussi saillante que l'épine externe des deux articles basilaires de ces appendices ; du reste semblable à l'espèce précédente, dont elle n'est peut-être qu'une variété. Taille, 2 pouces un quart. Habite les mers d'Asie. (G. M. ) TRIBU DES PAGURIENS. Cette tribu, qui correspond au genre Pagure, tel que Fabricius l'avait établi , se compose d'un grand nombre de Crustacés , dont la plupart sont remarqua- (1) Cancer emeri tus, Lin. — Hippa emerita , Fabricius , Supplém. Ent. syst. p. 370. — Latreille, Hist. nat. des Crustacés , t. VI , p. 176, PL 62, fig. 1. — Lamarck, Hist. des an. sans vert. t. V, p. 222. — Desmarets , Consid. sur les Crust. p. 17^ PL 29 , fig. 2. — - Edw. Piègne anim. de Cuvier, 3e. édit. Crust. PL 42 , fig. 2. — Hippa talpoida? Say, Acad. de Philad. t. I , p. 160. (2) Cancer testudinarius, Herbst , v. 2 , p. 8 , PL 22 , fig. 3, peut- être cette figure devrait-elle se rapporter à l'espèce précédente. CRUSTACÉS , TOME II. '4 210 HISTOIRE NATURELLE bles par l'état de mollesse plus ou moins complète de leur abdomen , par le défaut de symétrie dans les ap- pendices de cette partie du corps , par la brièveté des pâtes des deux paires postérieures, et par plusieurs au- tres caractères. Chez la plupart des Paguriens , l'abdo- men est menu, presque entièrement membraneux et contourné sur lui-même, et , pour le protéger, l'animal se loge dans l'intérieur de quelque coquille qu'il traîne toujours avec lui , et dans laquelle il s'accroche à l'aide de ses pâtes postérieures. La carapace de ces Crustacés est divisée en plu- sieurs portions par des lignes plus ou moins membra- neuses ( i ) ; un de ces sillons, dirigé transversalement , le sépare en deux moitiés dont l'antérieure constitue la région stomacale , et se confond presque avec les ré- gions hépatiques, qui sont très-petites, et en occupent les angles postérieurs ; la moitié postérieure est di- visée longitudinalement en trois portions ^ dont la médiane constitue les régions cordiale et intestinale, et les deux latérales , les régions branchiales ; enfin celles-ci sont séparées par une ligne semblable des parties latérales de la carapace , qui descendent vers la base des pâtes. L'anneau ophthalmique est quelque- fois caché en dessus par un prolongement rostriforme de la carapace, mais est toujours libre, et porte en dessus deux petits proîongemens en forme d'écaillés ; les pédoncules oculaires, dirigés en avant, ne sont pas rétractiles , et s'insèrent directement au-dessus des antennes internes. Ces derniers organes présentent des dimensions très-variables , mais toujours leur ar- ticle basilaire est petit ou alongé , et ils se tiennent — ' ■ ■'-' '"• - m ■ ■ .i i ~— -— ■— , , ■■■■■■ iM. m ■ — — — ^w— — m— m— — » ■« (l) PI. 22, (1g Q, Il et 12. DES CRUSTACÉS. 21 I par deux filets multi-articulés , courts ou de longueur médiocre. Les antennes externes s'insèrent en dehors des internes, sur les côtes des pédoncules oculaires; leur deuxième article porte en dessus une pièce spini- forme qui est ordinairement mobile, et qui paraît être l'analogue du palpe. Les pates-mdchoires externes sont pédiformes. Le sternum est presque linéaire en avant, et ne s'élargit qu'un peu postérieurement; en général, les deux derniers anneaux du thorax sont tout- à-fait libres et mobiles ; le dernier dépasse même la carapace , et est complété en dessus par une pièce cornée tergale. Les pâtes antérieures sont grandes et presque toujours de dimensions inégales ; elles se ter- minent par une grosse main dont les pinces sont courtes et très-fortes. Les pâtes des deux paires sui- vantes sont très-grandes ; celles de la quatrième paire sont au contraire courtes, relevées au dessus des au- tres , et terminées par une main presque toujours di- dactyle ; celles de la cinquième paire sont également courtes, relevées sur les côtés du corps et terminées par une pince plus ou moins bien formée. Les cinq premiers anneaux de l'abdomen sont représentés par des plaques cornées plus ou moins grandes , dont la première est d'ordinaire presque confondue avec le dernier anneau thoracique ; quelquefois ce premier segment abdominal porte , dans les deux sexes , une paire d'appendices rudimentaires appliquée contre la base des pâtes postérieures ; mais en générai il en est complètement dépourvu ; quelquefois le second seg- ment porte aussi chez le mâle une paire de fausses pâtes , mais en général il ne donne insertion qu'à un seul appendice placé du côté gauche ; les trois seg- mens suivans sont toujours dépourvus d'appendices «4- 2!2 HISTOIRE NATURELLE du côté droit, et quelquefois n'en présentent pas même du côté gauche chez le mâle ; d'ordinaire ils portent chacun une fausse pâte , composée d'une pièce basi- laire cylindrique et d'une ou deux lames terminales ; ces appendices, dont le nombre est par conséquent en général de quatre, sont toujours petits chez le mâle, et assez grands chez les femelles, où ils servent à fixer les œufs. Enfin à l'extrémité de l'abdomen se trouvent deux plaques cornées qui représentent les sixième et septième segmens , et une paire d'appendices presque toujours non symétriques et terminés par deux bran- ches , gros et courts , qui est fixé à la plaque tenant lieu du sixième anneau abdominal (i). Cette tribu a été divisée en quatre genres, qui sont parfaitement naturels, et qui peuvent être caractérisés de la manière suivante : V3 W es p o < w Q p S H Antennes internes courtes, ne dépassant que de peu le pédoncule des antennes ex- ternes, et terminées par deux tigelles très-courtes. ( Abdo- Imen presque entièrement membraneux.) Genres. Pagure. Antennes internes très-lon- gues ; leur deuxième article dépassant de beaucoup le pédoncule des antennes in- ternes, et terminé par deux tigelles, dont l'une assez Ion- rue. Abdomen contourné sur lui-même, et por- tant à son extrémité june paire d'appendices' non symétriques. Abdomen non con- tourné , et portant à son extrémité une paire l Cancelle. d'appendices symétri- ques. Abdomen contourné sur lui-même , et pies- } Cénobite. que entièrement mem- braneux en dessus. Abdomen non con- tourné sur lui même,) et couvert en dessus^BiRcus. de grandes plaques cor- nées qui chevauchent! l'une sur l'autre. (1) PI. 22, fig. lo. DES CRUSTACÉS. 2l3 Gehre PAGURE. — Pagurus (1). Les Pagures proprement dits (PI. 22, fig. 9 ) se ressemblent beaucoup entre eux, tantpar le port que par les détails de leur organisation , et par leurs mœurs. La portion céphalo-tliora- cique de leur corps est moins longue que la portion abdomi- nale; leur carapace est presque aussi large en avant qu'en arrière, et ne se prolonge latéralement que peu ou point au- dessus de la base des pattes; en arrière elle est fortement échancrée au milieu , et en avant elle est tronquée ou armée seulement d'un petit rostre rudimentaire. La portion basi- laire des pédoncules oculaires est à découvert. Les antennes internes sont placées directement au-dessus de ces pédoncu- les; leur premier article est renflé et presque globulaire; les deux suivans sont minces et cylindriques , et ne dépassent que de peu soit la partie pédonculaire des antennes exter- nes, soit les yeux; enfin [les tigelles terminales de ces or- ganes sont très-courtes , et ont la même forme que chez les Brachyures. Les antennes externes sont insérées sur la même ligne que les pédoncules oculaires , et portent en dessus une grosse épine mobile qui représente le palpe ; le dernier article de leur pédoncule est grêle et cylindrique ; enfin, elles se tiennent par un filet multi-articulé en général très-long. Les pâtes -mâchoires externes sont de grandeur médiocre; leur tige est pédiforme, et leur palpe très-déve- loppé. Les pâtes antérieures sont en général très-inégales, et l'une des mains est très- renflée. Les pâtes de la quatrième paire sont très-courtes, et leur pénultième article, garni en dessus d'une plaque ovalaire verruqueuse, est en général très-large, et prolongé en dessus de l'article suivant, de ma- nière à constituer avec celui-ci une pince didactyle. Les pâtes de la cinquième paire sont plus longues, plus grêles et (i) Cancer, Lin. Herbst , etc. — Pagurus, Fabr. Latr. Leach , Desra. etc. 2l4 HISTOIRE NATURELLE plus recourbées en haut ; elles présentent aussi vers le bout une plaque granuleuse, et se terminent par une pince didac- tyle plus ou moins bien formée. U abdomen est grand et membraneux ; les plaques qui en garnissent la face dorsale sont en général à peu près symétriques , mais très-minces et très-éloignées entre elles. Quelquefois il existe à la base de l'abdomen une paire de fausses pâtes rudimentaires chez la femelle , et deux paires d'appendices plus développés chez le mâle ; mais en général le premier segment n'en porte pas , et le second , de même que les trois seguiens suivans, n'en portent qu'un seul placé du côté gauche, et fixé au bord de la plaque dorsale; du reste, ces appendices sont toujours petits, et terminés par une, deux ou même trois lamelles ciliées sur les bords, qui, chez la femelle, acquiè- rent des dimensions assez considérables , et servent à l'inser- tion des œufs. Les appendices du pénultième anneau de l'abdomen se composent chacun d'un article basilaire, court et gros , portant deux autres pièces , courtes et crochues , insérées l'une à son bord inférieur, l'autre à son extrémité, et garnies chacune en dessus d'une plaque verruqueuse , semblable à celle que nous avons déjà vue sur les pâtes posté- rieures; ces deux fausses pâtes caudales n'ont pas exactement la même forme, et sont de grandeur très-inégale, celle du côté droit étant beaucoup plus petite que l'autre (PI. 22, fig. 10). DES CRUSTACÉS. 2l5 § Espèces dont l'anneau ophthalmique n est pas armé en dessus d'une pièce, médiane roslriforme. A. Pédoncules oculaires gros et plus courts que la portion basU laire des antennes externes. a. Palpe spiniforme des antennes externes dépassant V ex- trémité des pédoncules oculaires. i. Pagure Berkard. — Pagurus Bernardus (i). Bord antérieur de la carapace assez profondément échancré au-dessus de la base des pédoncules oculaires, et présentant sur la ligne médiane un angle saillant qui simule un petit rostre obtus. Pédoncules oculaires gros, courts, de même longueur que la portion du front qui recouvre leur base , et renflés au bout , un espace vide entre les deux articles basilaires de ces pédon- cules , qui sont armés d'une dent large , aplatie et presque ova- laire, ou plutôt lancéolée. Troisième article des antennes internes dépassant à peine la portion basilaire des antennes externes ; celles-ci ayant leur second article armé à son angle externe d'une dent très-aiguë, et portant sur le milieu de son bord supérieur le palpe spiniforme qui est très-long (au moins aussi long que l'article terminal des pédoncules oculaires) , grêle dès sa base , et recourbé en dessous, puis en avant , un peu en forme de S. Pâtes anté- (i) Cancellus , Swammerdam , Biblia nat. tab. XI. — Bernard ïhermite? Réaumur, Académie de Vienne , 17 10, p. 4^4 • ^« IO> lig. 19 et 20. — Cancer Bemhardus , Lin. Syst. nat.; et Mus. Lud. Ulr., p. 454, etc. — Herbst, t. II, p. 14, PI- 22 ,ffig. 6. — Jstacus Bemhardus , Degéer, Mém. sur les Insectes, t. VII, p. 4°r)i PJ- 23» fig. 3-12 — Pagurus Bemhardus , Fabricius , Supplém. p. f\n. — Olivier, Encyclop.t. VIII, p. 641.— Latr. Hist. des Crust. t. VI, p. 160. — Laniarck, Hist. nat. des auitn. sans vertèbres, t. V, p. 220. — Pagurus streblonyx , Leach , Malac. Brit. PL 26, fig. 1- 4. — Latreil'.e , Encyclop. PL 309, fig. 3-6 (d'après Leach ). — Pagurus Bemhardus , Dcsmarets , Consid. sur les Crust. 173, PL 3o, iig. 2. — Edwards, Obs. sur les Pagures, Ann. des se nat. 2e. série, t. VI , p. 266, et Reg. anini. de Cuvier, 3e. éd. Crust. PL 44> %• 2- âl6 HISTOIRE NATURELLE rieures grosses et hérissées de tubercules isolés , inégaux et plus ou moins spiniformes , celle de droite beaucoup plus grosse que celle de gauche ; le carpe presque aussi long que la portion pal- maire de la main , qui est renflée en dessus ; grosses pinces très- obtuses et sans ongle terminal distinct. Les pâtes des deuxième et troisième paires épineuses et tnberculeuses en dessus ; leur dernier article très-gros, comprimé, tordu sur lui-même , et s' élar- gissant un peu vers l'extrémité , gui ensuite se rétrécit brusquement en pointe. Les pâtes de la troisième paire séparées à leur base par un petit plastron sternal presque carré. Mains des pâtes posté- rieures très-courtes , et terminées par une pince très-aplatie et excessivement courte. Abdomen ne présentant dans sa partie membraneuse que des plaques latérales. Chez la femelle, quatre fausses pâtes ovifères , formées par un article basilaire cylin- drique et allongé , et deux branches terminales lamelleuses. La quatrième fausse pâte est beaucoup plus petite que les autres , et sa branche externe est rudimentaire. Chez le maie, trois fausses pâtes composées également d'un article cylindrique et de deux pinces terminales, dont une lamelleuse et assez grande; l'autre rudimentaire ; point d'appendices semblables à droite ; uue échan- crure semi-lunaire au bord postérieur de la lame terminale de l'abdomen. Taille ordinaire d'environ 5 pouces, mais pouvant de- venir plus grande. Habite nos côtés de l'ouest , la Manche , et plus au nord jusqu'en Islande. (CM.) 2. Pagure de Pbideaux. — Pagurus Pridauxii (i). Cette espèce ne diffère que fort peu de la précédente , dont elle ne se distingue guère que parce que la main est plus alongée ec (i) Leach , Malac, Brit. PI. 26, fig. 5, 6. — Latreille, Encyclop. PI. 309 fig. i (d'après Leach). — P. solitarius , Risso, Hist. nat. de l'Eur. rnérid. t. V, p. 4o. — P- Pridauxii , Desmarets , Consid. sur les Crustacés, p. l'-S. — Edwards, Ann- des se. nat. 2e. série, t. VI , p 268. — P. solitarius , Roux, op. cit. PI. 36. DES CRU STACES. Il*] moins épineuse ; les tarses des paies de la troisième et de la qua- trième paire sont plus grêles, cannelés latéralement, pas sensi- blement tordus , et s'amincissent très-graduellement vers le bout , et le pénultième article de ces membres est à peine dentelé sur son bord supérieur. L'abdomen (du mâle , sinon des deux sexes) est garni en dessus de cinq grandes bandes cornées transver- sales. Longueur, environ 3 pouces. Habite les côtes de la Manche et de la Méditerranée. (CM.) 3. Pagure anguleux. — Pagurus angulatus (i). Cette espèce, qui ressemble extrêmement au Pagure Bernard, s'en distingue par la forme des mains , dont la face externe présente trois grosses crêtes longitudinales ( une médiane et deux marginales^) , hérissées de tubercules et séparées par des gouttières profondes et presque lisses. Les tarses des pâtes des deuxième et troisième paires s'amincissent graduellement et ne sont pas tordus sur eux-mêmes , et le pénultième est fortement dentelé sur le bord. Enfin l'abdomen du mâle est pourvu de quatre fausses pâtes semblables à celles du P. Bernard. Habite la Méditerranée. (CM.) Le Pagure craintif (2) de Roux ne paraît être qu'une variété de l'espèce précédente ; on le trouve dans les mêmes mers. 4. Pagure de Gaudichaud. — Pagurus Gaudichaudi (3). Conformation des yeux et des antennes à peu près le même que chez le P. Bernard. Pâtes antérieures très-grosses , poilues, et héris- sées en dessus d'une multitude de grosses épines acérées , noires à la pointe et isolées; carpe, main et doigts longs. Pâtes des deux (1) Risso , Crustacés de Nice, PL 1 , fig. 8. — Desmarets, Consid. sur les Crustacés, p. i^3. — Roux, Crust. de la Médit. PI. 4*. — Edw. loc cit. (2) Pagurus meticulosus, Roux, Crust. de la Méditerranée, PI. 42« (3) Edwards, Ann. des se, nat. 2e. séïie, t. VI, p. 269. 2l8 HISTOIRE NATURELLE paires suivantes épineuses sur le bord supérieur, un peu compri- mées et terminées par un tarse gros et cylindrique. Main des pâtes postérieures très-courte ; abdomen du mâle garni de plaques cornées disposées par paires éloignées de la ligne médiane , et ne portant qu'une seule fausse pâte filiforme, fixée à la dernière de ces plaques du côté gauche. Par son aspect cette espèce ressemble beaucoup au Pagure rusé. Longueur, 5 pouces. Habite la côte de Valparaiso. (CM.) 5. Pagure a crêtes. — Pagurus Gristatus (i). Dent médiane du bord antérieur de la carapace un peu plus saillante que chez le P. Bernard, et pédoncules oculaires moins gros. Pâtes antérieures granuleuses ou légèrement épineuses; bords supérieur et inférieur du carpe minces et en forme de crête dentelée. Mains un peu comprimées et garnies d'une ou deux crêtes longitudinales , minces , saillantes , plus ou moins dentelées , et disposées d'une manière un peu différente des deux côtés du corps et dans les deux sexes. Pâtes suivantes minces, comprimées et dentelées finement sur leur bord supérieur ; tarse long , courbe et comprimé , mais pas tordu. Trois fausses pâtes petites et à deux lamelles terminales, fixées à l'abdomen ; à peine quelques poils sur les pâtes. Longueur, 18 lignes, i Trouvée à la Nouvelle-Zélande , par MM. Quoy et Gaimard. (G. M.) a a. Palpe spiniforme des antennes externes dépassé par les pédon- cules oculaires» 6. Pagure strié. — Pagurus slriatus (2). Angle médian du bord antérieur de la carapace à peine mar- qué. Pédoncules oculaires gros , sans renflement notable au (1) Edwards, loc. cit. p. 269. (2) Cancer arrosor, Herbst , t. II , p. 170 , PI. 43> **§' I'"" P' itri" gosus, Bosc, lïist. des Crustacés, t. II, p. 77. -Pagurus slria- /a: / y « "** A DES CRUSTACÉS. 2ig milieu , et beaucoup plus longs que la portion éehancrée du front qui recouvre leur base ; leur pièce basilaire terminée en dedans par un bord droit assez éloigné de celui du cote opposé, et se pro- longeant sous la forme d'une dent courte, large, plate, et épineuse sur le bord externe qui est courbe. Troisième article des antennes internes dépassant de beaucoup la portion basilaire des antennes externes. Palpe spiniforme de celle-ci gros à sa base , presque de la longueur de l'article terminal du pédoncule oculaire , et très-épineux en dessus. Pâtes antérieures très-grosses , surtout du côté gauche , et couvertes presque partout de lignes transver- sales, courbes, tuberculeuses, et garnies de petits poils assez serres; sur la partie supérieure du membre , plusieurs des tubercules de ces lignes squammiformes acquièrent des dimensions assez grandes pour devenir de grosses épines pointues ; le carpe est court ; la portion palmaire de la main longue et les pinces très-courtes, très-obtuses, et terminées par un ongle noirâtre bien distinct. Les pâtes de la deuxième et de la troisième paire sont presque cy- lindriques, et armées de petites crêtes squammiformes comme les antérieures. La portion du sternum qui les sépare à leur base est presque linéaire. La main des pâtes postérieures est très-longue, et les doigts sont presque cylindriques et assez longs. Enfin l'ab- domen du mâle présente dans sa portion membraneuse cinq plaques cornées , transversales, dont la première est fort petite, et dont les quatre dernières portent chacune à gauche une fausse pâte terminée par une seule lame ovalaire. Les trois premières fausses pâtes ovifères de la femelle terminées par trois grandes lamelles ciliées. Pince terminale de l'abdomen divisée postérieurement en deux tus, Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p. i63. — Olivier, Encyc. t. VIII, p. G/|3. — P. incisus , Lamarck, Hist. nat. des anim. sans vertèbres, t. V, p. 220. — Latreille , Encyclop. PI. 3 10. — P- stria- tas , Risso, Crust. de Nice , p. 5/[. — Desmarest , Consicl. sur les Crust. p. 178. —Roux, Crust. de la Méditerranée, PI. 10.— Edw. loc cit. p. 270. Le Pagure figuré par M Savigny dans le grand ouvrage sur l'Egypte (Crust. PI. 9, fig. 1 ), me paraît être un jeune individu de cette espèce. 220 HISTOIRE NATURELLE lobes inégaux et arrondis. Couleur, rouge mêlé de jaune. Lon- gueur du corps , 7 à 8 pouces. Habite la Méditerranée. 7. Pagure rusé. — Pagurus callidus (1). Espèce très- voisine du P. strié, dont elle se distingue par les nombreuses dents spmiformcs , dont toute la face supérieure des mains est hérissée. Les pâtes suivantes présentent aussi, au lieu de crêtes tuberculeuses squammiformes , de petites rangées d'é- pines pourvues chacune d'une touffe de poils. Les fausses pâtes abdominales du maie présentent une seconde lamelle terminale rudimentaire , et sont portées sur quatre grandes plaques trans- versales. Un peu moins grande que l'espèce précédente. Habite la Méditerranée. ( G. M. ) 8. Pagure peint. — Pagurus pictus Angle médian du bord antérieur de la carapace arrondi , mais assez saillant. Pédoncules oculaires presque aussi longs que le pédoncule des antennes externes, dépassant à peine le palpe spiniforme de ces appendices, et à peu près de la longueur du bord antérieur du test. Cornée des yeux à peine echancrée au bord supérieur. Paies antérieures longues, minces, d'inégale grandeur , et un peu poilues ; une rangée de dents aiguës sur le bord supérieur du carpe , mains un peu courbées en dedans. Pâtes suivantes grêles , peu poilues , et armées sur le bord inférieur du tarse d'une rangée de grosses épines. Abdomen de la femelle pré- sentant sur sa face inférieure , près de la base, deux renflemens pyramidaux , mous , et garni sur le côté de trois appendices ovi- fères , dont les trois premiers grands et terminés par deux lames ; appendices abdominaux du mâle petits et simples. Longueur, 1 pouce; couleur, jaune rougeâtre, avec des taches rouges li- néaires et longitudinales. Habite les côtes de la Provence. ( C. M.) — (1) Roux , Çrust. de la Médit. PI. i5. — Edw. loc» citp. 271. DES CRUSTACÉS. 22 1 9. Pagure timide. — Pagurus timidus (1). Cette petite espèce parait être très-voisine de la précédente , mais s'en distingue par la forme des pâtes antérieures ; la main est très-courte , et le carpe présente au-dessous un prolongement en forme de grande dent ; les pâtes suivantes sont grêles , et leur dernier article est moins long que le précédent. Longueur , environ un pouce. Habite la Méditerranée. 10. Pagure tenaille. — Pagurus forceps (2). Dent rostriforme , large et avancée ; pédoncules oculaires pres- que aussi longs que la portion basilaire des antennes externes. Pâtes antérieures très-inégales et finement granulées; celle du côté droit très-grande , ayant le carpe beaucoup plus grand que la main , et armée de deux fortes crêtes, l'une supérieure , l'autre inférieure , enfin ayant la main comprimée et les pinces poin- tues ; celle du côté gauche terminée par une main dont la por- tion palmaire est extrêmement courte , et dont les doigts sont grêles , longs et pointus ; le doigt mobile presque filiforme et droit , ou même recourbé en S. Pâtes suivantes comprimées, grêles et non poilues. Fausses pâtes abdominales du mâle petites et simples. Longueur, 10 lignes. Couleur, rougeâtre violacé , avec les pâtes annelées. Habite les côtes du Chili. (C. M.) (1) Roux, Crust. de la Méditerranée, PI. 24, fig. 6-9. (2) Edwards , loc. cit. p. 272, PI. i3, %. 5. 111}. HISTOIRE NATURELLE B. Pédoncules oculaires dépassant la portion hasilaire des antennes externes. b. Point de prolongement roslriforme sur le bord antérieur de la carapace. Si. Pagure difforme. — P. deformis (ï). Pédoncules oculaires très-gros et courts, quoiqu'un peu plus longs que la portion basilaire des antennes externes ; beaucoup moins longs que le bord antérieur de la carapace ; cornée grande et occupant la moitié de la longueur de ï article terminal des pé- doncules oculaires. Pâtes antérieures courtes et grosses, surtout celles du côté gauche , lisses en dehors et épineuses en dessus ; une crête dentelée sur le bord supérieur du doigt mobile de celle du côté gauche. Pâtes suivantes lisses et peu poilues ; celles du côté gauche garnies en dehors d'une crête saillante qui s'étend sur les deux derniers articles, et qui sur la troisième pâte est très-forte, et finement dentelée ; rien de semblable du côté op- posé. Abdomen garni de quatre grandes plaques transversales , portant chacun une fausse pâte ovifère , dont les trois premières sont grandes, et terminées par trois lames alongées et ciliées chez la femelle. Chez le mâle tous ces appendices sont petits , et ter- minés par une seule lame. Longueur, 5 pouces. Habite les côtes de l'Ile-de-France et des îles Séchelles. (CM.) 12. Pagure pointillé. — P. punctulatus (ï). Pédoncules oculaires gros, cylindriques et assez longs, mais ne dépassant que de fort peu le pédoncule des antennes externes, moins longs que le pédoncule des antennes internes, et beaucoup moins long que le bord antérieur de la carapace ; cornée petite (ï) Edwards , op. cit. p. 272, PI. i3, fig. i/\. (2) Olivier, Encyclop. Méth. t. VIII, p. 641. — - Desmarest , op. cit. p. 178, — Qnoy etGaimard, Voy. de l'Uranie , p. 520, PI. 73, fig. 2. — Edwards, op. cit. p. 278. DES CRUSTACÉS. 1lZ n'occupant pas le quart de la longueur du pédoncule , et échan- cré comme d'ordinaire pour recevoir un prolongement de la. portion opaque du pédoncule. Palpes spiniformes des antennes externes petites. Pâtes antérieures renflées très-inégales (la gauche fort grosse) , et couvertes de grosses épine? acérées , garnies à leur base de faisceaux de poils longs et roides. Les pâtes des deux paires suivantes presque cylindriques, et garnies d'une multitude de faisceaux de poils roides, à la base de chacun desquels on voit deux épines acérées plus ou moins longues. Abdomen garni de quatre larges plaques transversales et de quatre fausses pâtes qui, chez le mâle , sont simples et très-petites, et qui, chez la femelle , sont, à l'exception de la dernière, grosses et pourvues de trois lames très-dé veloppées. Couleur, générale rouge orangé, avec des taches ocellées , blanches , bordées de brun ou de noir, qui sur les mains sont, pour la plupart, situées sur les épines; poils roux et très-roides ; chez la femelle les plaques abdomi- nales sont colorées comme le reste du corps. Quelquefois ces taches disparaissent presque entièrement. Habile l'Océan Indien. (G. M.) i3. Pagure moucheté. — Pagurus gut talus (2). Pédoncules oculaires médiocres, beaucoup moins longs que le bord antérieur de la carapace , mais dépassant le pédoncule des antennes internes ; cornée petite, et n'occupant qu'environ le cin- quième de la longueur du pédoncule. Palpe spiniforme des an- tennes externes très-petit. Portion antérieure de la carapace très- déprimée , polie, et marquée de plusieurs sillons linéaires, dont les médianes circonscrivent une espèce d ecusson , mieux mar- qué que dans le P. pointillé, mais de même forme. Pales anté- rieures petites (la gauche un peu plus grosse que là droite), poilues, et un peu épineuses sur le bord supérieur. Les pâtes des deux paires (I) Pagurus guttatus , Olivier, Encyclop. t. VIII , p. G\o. — Quoy et Gaimard , Voyage de l'Uranie, PI. 79, %. 3. — Dict. classique d'hist. nat. PI. 64, %. 2.— Edwards . op. cit p 2;3, 224 HISTOIRE NATURELLE suivantes courtes, grosses, cylindriques , peu poilues , et à peine épi* neuses, si ce n'est au bord externe de leur troisième article. Ster- num chez la femelle très-large , surtout entre les pâtes de la troi- sième et quatrième paires, où sa largeur égale la longueur du bord antérieur de la carapace. Abdomen garni de grandes plaques trans- versales, qui en avant se touchent presque. Fausses pâtes ovifères de la femelle grandes et à trois lames terminales ; enfin un ap- pendice mou, en forme de corne, et de grandeur très-variable à la partie latérale et inférieure de l'abdomen de la femelle , un peu en arrière de la troisième fausse pâte. Couleur du corps, blanc jaunâtre ; pâtes rouges avec des points jaunes , et sur la face supérieure du quatrième article de celles des trois premières paires , une grande tache circulaire qui paraît être bleuâtre dans le vivant , mais devient blanchâtre après la mort. Longueur, en- viron 3 pouces. Le Pagure sanguinolent (i) de MM. Quoy et Gaimard , déposé par ces naturalistes dans la collection du Muséum , ne me paraît être qu'une simple variété de l'espèce précédente. Il est cepen- dant à noter que la forme des lobes de la région génitale, qui embrassent l'extrémité postérieure de l'espèce d'écusson repré- senté par la région stomacale , est un peu différente. Ici ils sont beaucoup moins larges , et leur bord extérieur, au lieu d'être échancré vers le milieu, est régulièrement courbe. Du reste il ne paraît différer aussi en rien du Pagurus hungarus, figuré par Herbst,Pl. 23, fig. 6 (2). 14. Pagure voisin. — Pagurus affinis (3). Espèce très-voisine du P. pointillé , mais ayant les pédoncules oculaires extrêmement longs ( environ une fois et demie aussi longs que le bord antérieur de la carapace ; le palpe spiniforme (1) Voyage de VUranie , PI, 70, fig. 2. (2) Dans le texte de Herbst cette figure est citée à tort sous le no. 7. y oyez. t. II , p. 26. (3) Edw. loc. cit. p. 274. DES CRUSTACÉS. ?.^5 des antennes externes rudimentaire ( ne dépassant pas le pénul- tième article pédonculaire) ; les pâtes de la deuxième et troi- sième paires à peine poilues , si ce n'est sur le dernier article, et l'abdomen du maie armé d'un prolongement mou , en forme de corne , un peu en arrière et au-dessous de la troisième fausse pâte. Longueur, 3 pouces environ. Habite les côtes de Ceylan. (G. M. ) i5. Pagure sêtifère. — Pagurus se(ifer^). Cette espèce ne diffère que fort peu du Pagure moucheté, mais s'en distingue , ainsi que des espèces précédentes , par la forme de la pale gauche Je la troisième paire, qui présente trois crêtes longitudinales, séparées par des sillons profonds, et dont les deux externes sont marginales et sétifères. Les pâtes sont couvertes d'une grande quantité de longs poils fauves. L'abdo- men de la femelle est conformé de la même manière que chez le P. déprimé. Longueur, 3 pouces. Couleur, rouge mêlé de jaune. Habite la Nouvelle-Hollande. (CM.) 16. Pagure granuleux. — Pagurus granulatus (2). Pédoncules oculaires longs et grêles , plus longs que le bord antérieur de la carapace , et dépassant de beaucoup le pédon- cule des antennes externes, mais dépassés par le troisième article des antennes externes ; cornée très-petite et n'occupant qu'environ un sixième de la longueur de l'article terminal du pédoncule. Carapace garnie de petites touffes de poils ; pales antérieures très- grosses, celle de droite un peu plus grande que l'autre , et toutes deux armées en dessus d'une rangée de fortes épines, et couverte dans tout le reste de leur étendue de tubercules, dont la base est (1) Edwards, loc cit. p. 27/j. (2) Olivier , Lncyclop. t. VIII, p. (î/jo. — Lamarck, llist. de auim. sans vertèbres, t. V, p. 9.20. — Edwards, op. rit. p 2y5. CRUSTACÉS, TOME II. l5 AïC) HISTOIRE NATURELLE entourée en avant dune rangée Je poils très-courts et très-serrés qui décrivent des demi-cercles, et par leur réunion simulent la disposi- tion aV écailles; sur la main ces tubercules sont formés d'un groupe de granulations plus ou moins grosses et nombreuses ; les pâtes des deux paires suivantes sont grosses, presque cylindriques, et couvertes de crêtes poilues, squammiformes, disposées à peu près de même qu'aux pâtes antérieures. La pince des pâtes des deux dernières paires est bien formée. Sternum assez large entre les pâtes de la troisième paire. Abdomen garni de quatre plaques transversales, portant chacune une fausse pâte, qui, chez le mâle, se termine par une longue lame ciliée , et qui , chez la femelle, se termine ( à l'exception du dernier ) par trois lames ayant à peu près la même largeur. Longueur, 7 à 8 pouces. Habite les Antilles. (G. M. ) h. Bord antérieur de la carapace armé sur la ligne médiane d'une dent rostrale, plus ou moins saillante. c. Point d'appendices pairs sur la partie antérieure de V ab- domen. 17. Pagurus ocule. — Pagurus oculatus (1). Dent roslriforme à peine marquée. Pédoncules oculaires moins longs que la portion pédoncuiaire des antennes internes, mais plus longs que le bord antérieur de la carapace ; leurs écailles basilaires, petites, courbées, presque oculaires et rapprochées. Pâtes antérieures presque symétriques et médiocres; la main épineuse et garnie de quelques poils ; les doigts gros, presque cylindriques, et terminés par un ongle noir ; pâtes de la deuxième et de la troi- sième paire presque cylindriques , garnies de quelques faisceaux de poils courts et rares, et terminées par un tarse styliforme beau- coup plus court que le pénultième article. Point d'appendices (1) Cancer oculatus , Fabricius, Ent. Syst. 2, p. 471- — Pagu- rus oculatus, Fabr. Supplém. p. 4»3. — Latveille, Hist. des Crust. t. VI, p. lO'i. — Edwards, op. cit. p. •>.;(). DES CRUSTACES. 22^ pairs à la base de l'abdomen du mâle; quatre fausses pâtes pe- tites et à une seule lamelle terminale. Lame terminale de l'abdo- men arrondie au bout. Longueur, 2 pouces. Couleur, rongea tre ; des lignes longitudinales jaunes et rouges sur les tarses. Trouvée à Noirmoutiers (G. M. ). 18. Pagure cuirassier. — Pagurus clibanarius (1). Dent rostriforme , triangulaire, extrêmement petite, et séparée du front par un sillon. Pédoncules oculaires très-grèles, plus longs que le bord antérieur de la carapace , mais en général dépassés par le troisième article des antennes internes; la dent squammi- Jbrme de leur base petite , pointue, en contact avec son congénère, et tronquée en dehors-, cornée transparente très-petite, et sanséchan- crure notable à son bord supérieur. Palpes squammiformes ; les antennes externes médiocres ; l'article basilaire de ces organes dé- passant bien notablement l'angle externe de la carapace. Pâtes ante- neures médiocres, renflées, très-épineuses, et légèrement poilues en dessus-, les suivantes garnies de faisceaux de poils roides et bruns. Tarse court. Fausses pâtes abdominales du mâle assez grandes, et portant deux lames terminales ciliées. Longueur, 4 pouces. Couleur, rouge brun , avec des lignes longitudinales pâles sur les pâtes, qui dans le jeune âge sont bordées de lignes d'un rouge foncé. Cette espèce , qui habite les mers d'Asie , est très-voisine de la précédente. ( C. M. ) 19. Pacure mains-épaisses. — Pagurus crassimanus (s). Petite espèce très-voisine de la précédente, dont elle ne se dis- tingue guère que par les pâtes plus grosses et couvertes de longs (1) Cancer clibanarius , Herbst, t. II, p. 20, PL 23, fig. I. — Latreille , Hist des Crust. et des Insectes, t. VI, p. 167. — Oli- vier, Encyclop. t. VIII, p. 6^6. — Quoy et Gaimard , Voy. de l'Uranie , PL 78 , fig. 1. — Edwards, loc. cit. P.27G. (2) Edwards, loc. cit. p. 277. .5. I'l8 HISTOIRE NATURELLE poils ; les mains sont extrêmement courtes , presque globuleuses et tuberculeuses en dessus aussi bien qu'en dessous; les pédon- cules oculaires sont un peu plus gros et légèrement courbés en dehors. Couleur, rouge lie devin ; longueur, environ 2 pouces. Habite la mer du Sud. ( G. M. ) 20. Pagure misanthrope. — Pagurus misànthrepiit (1). Espèce très-voisine des précédentes ; les pédoncules oculaires sont très-gréles, allongés, et terminés par une petite cornée sans échancrure notable ; il paraît y avoir une dent rostriforme rudi- mentaire ; les pâtes antérieures sont médiocres et poilues , et ne paraissent offrir ni épines, ni tubercules Les caractères assignés à cette espèce par Roux sont tirés de la disposition des couleurs .; un grand nombre de taches bleu-ciel sur un fond verdutre. Lon- gueur, environ 18 lignes. Habite la Méditerranée. 21. Pagure décoré. — Pagurus ornât us (2). Espèce très-voisine de la précédente dont elle ne parait différer que par ses pédoncules oculaires plus gros, par ses pâtes anté->> rieures plus grosses et à peine poilues, les pâtes des deux paires suivantes plus longues, et par ses couleurs ; les mains sont mar- quées de points rouges sur un fond vert et blanc , et les pâtes suivantes présentent des lignes rouges sur un fonpl vert. Longueur, environ 1 pouce. Habite la Méditerranée. (1) Pagurus tubularis , Risso , Crust. de Mie. p. 56. — P. nu'satt- thropus , Risso, Hist. nat. de l'Eur. rnérid. t. V, p. 4'- — Roux, Crust. de la Méditerranée, PI. 14, fig- !• MM. Risso et Roux rapportent à cette espèce le Pagurus tubula- ris de Fabricius ( Suppléai, p. f\i$). — Le Pagure ligure par M. Savigny dans le grand ouvrage sur l'Egypte (Crust. PI. y, lig. a ) , paraît aussi se rapporter à cette espèce ; il est cependant à noter que la disposition de l'abdomen semble anomale. (2) Roux, Crust. de la Médit. PL 43. — Edw. loe. cit. p. Q77. DES CRUSTACES. 'à'2() 22. Pagure tubercule? x. — Pagurus luberculosus (i). Espèce extrêmement voisine de la précédente , mais qui s'en distingue par ses pales antérieures, granuleuses seulement; les pâtes suivantes sont à peine poilues. Longueur, environ 3 pouces. Cou- leur, rougeatre rayée de jaune. Habite les Antilles. ( C. M. ) Je suis porté à croire que le Pagurus scopetariut figuré par Herbst , PL 28, fig. 3, est un jeune de cette espèce. 23. Pagure fluteur. — Pagurus tihicen (2). Dent rostriforme à peine saillante, rudimentairc. Pédoncules oculaires de la longueur du bord antérieur de la carapace, et dépassant le troisième article des antennes internes ; leurs écailles basilaires petites , triangulaires et rapprochées. Palpe spiniforme des antennes externes extrêmement petit. Pales entièrement lisses; celles de la première paire extrêmement inégales; la main gauche très-grosse et renflée ; pinces obtuses et sans ongle terminal ; tarse des pâtes de la deuxième et de la troisième paire court. Abdomen du mâle garni de quatre fausses £ates à deux lamelles terminales. Fausses pâtes ovifères de la femelle grandes et à deux lames étroites. Dernier article de l'abdomen presque symétrique. Longueur, 18 lignes. Couleur, jaune rougeatre, avec de grandes taches blanches à l'extrémité des pâtes. Habite la mer du Sud. (C. M. ). 24. Pagure Élégant. — Pagurus clegans (3). Petite espèce extrêmement voisine de la précédente, mais qui (1) Edwards, Ioc. cit. p. 278, PL i3, fig. 1. (2) Herbst, t. I, PL 23, fig. G. — Latr. Hist. nat. des Crust t. VI, p. 169. — Olivier, Encyclop. t. VIII, p. 646. — Edwards loc. cit. p. 278. (3) Quoy et Gaimard, Collect. du Muséum, — Edwards, loc. cit p. 278, PI. i3, lig. 2. '23o HISTOIRE NATURELLE s'en distingue par l'existence de petits tubercules arrondis sur 1rs pinces et la partie voisine de la main. Longueur, 10 lignes; pinces jaunes ; pâtes des deux paires suivantes annelées de rouge et de blanc ; corps et pédoncules oculaires blanchâtres. Trouvée par MM. Quoy et Gaimard, à la Nouvelle-Irlande. ( G. M. ) 20. Pagure chilien. — Pagurus chilcnsis (i). ( Planche 22 , fig. 9. ) Espace très-voisine de la précédante, mais ayant les pédoncules oculaires beaucoup plus longs que le bord antérieur de la cara- pace. Habite la côte du Chili. ( G. M. ) 26. Pagure sillonne. — Pagurus sulcatus (2). Petite espèce , qui ne diffère guère du P. tibicen que par la forme de la troisième pâte droite , dont le pénultième article , au lieu detre arrondi, est comprimé, et présente en dehors, au- dessous de son bord supérieur , un large sillon longitudinal. Longueur, 10 lignes. Couleur, blanchâtre. Habite les Antilles. ( G. M. ) 27. Pagure vieillard. -^-Pagurus aniculus (3). Dent rostriforme , grande et triangulaire, mais peu avancée. Pédoncules oculaires très-rétrécis vers le milieu, et de même longueur que le bord antérieur de la carapace et la portion basi- (1) Edwards, loc. cit. p. 279. (2) Edwards, loc. cit. p. 270. (3) Fabricius, Suppl. p. 4«- —Olivier, Encyclop. t. VIII, p. f)4o.-Latrei!le, Hist. nat. des Crust. t. VI , p. i63 , Encyc. PI. 3ia, fig. 2. — Quoy et Gaimard, Voy. de l'Urame, p. 53i, PI. 79, fig. 1. — Edw. loc. cit. DES C UUS TAC ES. 23l aire des antennes internes ; leurs écailles basilaires Irès-largeS , triangulaires , et rapprochées entre elles. Palpe spiniforme des antennes externes très-petit. Pâtes antérieures courtes, grosses, presque de même grosseur , et marquées de stries transversales qui en occupent toute la largeur, sont très-éloignées entre elles, et garnies vers le haut de petites épines noires et de poils; doigts très-courts , et terminés par un ongle noir très-gros. Pâtes des deux paires suivantes courtes, grosses, arrondies, un peu com- primées , et garnies de lignes transversales comme les précéden- tes ; tarses extrêmement courts. Abdomen de la femelle garni en dessus de grandes plaques cornées, transversales, lobées sur leur bord postérieur ; trois premières fausses pâtes ovifères, gran- des , terminées par deux articles ciliés , et portant près de leur base une énorme lame foliacée , qui , en se réunissant avec un grand repli tégumentaire et lamelleux placé obliquement sur la face inférieure du ventre , forment une poche ovifère très-vaste ; la quatrième fausse pâte presque rudimentaire. Taille, environ 2 pouces. Couleur, jaunâtre lavé de rouge ; poils jaunes. Habite l'Ile-de-France. (C. M. ) C'est la même espèce qui a été décrite une seconde fois par Olivier, sous le nom de Pagurus ursus (1). c. c. Abdomen portant sous sa base une ou deux paires d'appendices. 28. Pagure tacheté. Pagurus maculât us (2). Dent rostriforme, mince et alongêe. Pédoncules oculaires un peu rétrécis vers le milieu , plus longs que le bord antérieur de la (1) Encyc. t. VIII, p. G40. — Desmnrest, op. cit. p. 179 (2) Pagurus ocidalus , Risso, Crust. de Nice, p. 5q. — Desmarcst, Consid. sur les Crust. p. 179. — P. maculatus , Risso, Hist. de l'Eur. mérid. t. V, p. 39.— Roux, Crust. de la Méditerranée , PI. 2^ %• 1"4- ~~ Pagurus oculalus , Herbst , t. II , p. 24, PI 23 , fig. 4- 2 02 HISTOIRE N ATI! Il EL LE carapace, et dépassant un peu la portion bâsilairc des antennes internes. Antennes externes de longueur médiocre. Pales (inté- rieures courtes , épaisses et finement granulées-, main renflée à sa base , mais devenant presque triangulaire vers le haut , garnie en dessus d'une petite crèle épineuse, et portant une seconde crête à son bord inférieur ; doigts gros , triangulaires , pointus , et se touchant par un bord droit ; pâtes des deux paires suivantes très-comprimées et dentelées sur leur bord supérieur ; leur dernier article presque lamelleux , falciforme , et de longueur médiocre ; pénultième article des pâtes de la quatrième paire ne se prolon- geant pas notablement au-dessus du tarse , qui est conique et peu mobile. Abdomen du mâle portant à sa partie antérieure et infé- rit-ure une paire d'appendices courts , gros et lamelleux , qui sont appliqués contre les orifices génitaux, et qui sont suivis d'une seconde paire d'appendices également symétriques , mais grêles et filiformes ; trois fausses pâtes , terminées par une lamelle sim- ple , fixées sur le côté gauche de l'abdomen comme d'ordinaire. Abdomen de la femelle portant à sa base une paire de fausses pâtes rudimentaires , appliquées contre la base des pâtes thora- ciques de la première paire , et suivies de quatre appendices ovi- fères, dont les trois premiers, fixés à des lames longitudinales, étroites , se terminent par deux lamelles , et sont recouvertes par un grand repli latéro-inférieur de la peau de l'abdomen , qui con- stitue une lame concave , ciliée sur le bord , et dirigée en avant pour loger les œufs; le quatrième filet ne paraît pas donner atta- che à des œufs , et est simple. Habite la Méditerranée. ( G. M. ) — Pagurus maculatus , Risso. — Roux , Crustacés de la Méditer- ranée , PI. 24, i%. i-5. — Edwards, loc cit. p. 281. Nous sommes portés à croire que le Pagurus eremita de Fabricius ( Supplém. p. /|i3 ) pourrait bien appartenir à cette espèce. Le Pa- gure figuré par Baster (Opus. subsus. PI. 10, iig. 3) semble aussi s'en rapprocher plus que de tout autre. DES CRUSTACÉS. 2j, 39. P agi; re gonagre. — Pagurus gonagrus (1). Dent rostriforme , mince , pointue et assez nuancée. Pédoncules oculaires grêles, et plus longs que le pédoncule des antennes in- ternes et le bord antérieur de la carapace ; leurs écailles basilaires aiguës, et écartées entre elles. Pâtes antérieures médiocres , un peu épineuses sur le bord supérieur , et couvertes en dessus de poils longs, serrés et flexibles; mains courtes et renflées; pinces fortes , et se touchant par une surface presque plane et très-large . Pâtes de la deuxième et de la troisième paire médiocres, comprimées, et poilues sur les bords. Celles de la quatrième paire terminées par un article court , styliforme, et nullement subchéliforme. Abdo- men du mâle portant à sa base deux paires d'appendices dispo- sés comme chez le Pagure tacheté , et suivi de trois appendices impairs très-petits ; dernière pièce de l'abdomen profondément échancrée au bout. Abdomen de la femelle garni en dessous d'un grand prolongement cutané , falciforme , oblique , de trois fausses pâtes ovifères , dont les deux premières portent trois la- melles étroites, et d'une paire de fausses pâtes rudimentaires et symétriques , accolées contre la base des pâtes thoraciques de la cinquième paire. Longueur, 2 pouces. Habite les mers de la Chine. (CM.) 00. Pagure poilu. — Pagurus pilosus (2). Dent rostriforme large , et à peine saillante. Pédoncules ocu- laires cylindriques, moins saillans que la portion basilaire des antennes internes , beaucoup moins longue que le bord antérieur de la carapace , et armés en dessus d'une rangée longitudinale de petits points; leurs écailles basilaires petites, pointues, et écar_ tées l'une de l'aut g . Filet terminal des antennes externes gros et court. Pâtes antérieures très-inégales , et armées de granulations (1) Edwards, loc. cit- p. 281. (a) Edwards, loc. cit. p. 282, PI. \:\ , lig. 1. 2d\ HISTOIRE NATURELLE spiniformcs et d'épines , et couvertes en dehors de longs poils flcxi- hles et serrés , qui cachent tout-à-fait la surface de la main ; paie gauche la plus forte ; sa main renflée, et ses pinces très-comprimées. Les pâtes suivantes garnies également de poils longs et très-serrés. Plaques abdominales du maie très-petites , et divisées sur la ligne médiane par un espace membraneux ; deux paires d'ap- pendices abdominaux disposés comme chez le Pagure tacheté et le Pagure frontal , suivis de trois fausses pâtes , terminés par une seule lame très-grande et très-alongée. Chez la femelle, ces ap- pendices ont deux grandes lamelles terminales. Longueur, 3 pouces. Habite la Nouvelle-Zélande. ( G. M. ) 3i. Pagure fhontjjl. — Pagurusfronlalis(i). Dent rostriforme grande , triangulaire , et assez saillante. Front profondément échancré de chaque côté de cette dent , et fortement sillonné près de son bord. Pédoncules oculaires cylindriques, de la longueur du bord antérieur de la carapace, et dépassant de beau- coup le troisième article des antennes internes ; les dents squammi- formesde leur base petites, bombées, pointues et très-rapprochées. Pâtes antérieures inégales, renflées, très-finement granulées et un peu épineuses supérieurement. Pâtes de la deuxième et de la troi- sième paire lisses , et portant sur leur bord supérieur et sur le tarse quelques pointes spiniformes noires. Pâtes de la quatrième paire à peine subchéliformes ; la paire de pâtes postérieures extrê- mement courte. Abdomen de la femelle garni d'un grand repli cutané subcomiforme , faisant office de poche ovifère et de filets ovifères à deux lames terminales. Le mâle pourvu de deux paires d'appendices abdominaux symétriques , suivis du côté gauche de trois fausses pâtes très - petites , et à une seule lame terminale. Lon- gueur, environ 4 pouces. Couleur rougeâtre, livide; quelques poils jaunâtres sur la main et les côtés de la carapace. Rapporté de la Nouvelle-Hollande par MM. Quoy et Gaimard. ( G. M. ) (i) Ldwards , loc cit. p. 'îS3, PI. i3, lig. 3. DES CRUSTACES. 32. Paglre DE Gama. — Pâturas Gamianus (i). ^35 Dent roslriforme large , triangulaire , mais peu saillante ,- front profondément échancré de chaque côté de sa base. Pédoncules oculaires très-gréles , à peu près de même longueur que le pé- doncule des antennes , mais beaucoup moins longs que le bord antérieur de la carapace ; filet terminal des antennes externes très-court. Pâtes antérieures presque égales, épaisses, médiocrement poilues et épineuses. Pâtes suivantes lisses en dehors, poilues sur les bords , et un peu épineuses sur leur face interne ; tarses gros et de longueur médiocre. Appendices abdominaux du maie comme dans les espèces précédentes. Abdomen de la femelle garni de deux plaques longitudinales, étroites et très-poilues, qui portent les deux premiers appendices ovifères , du reste disposés comme chez le Pagure gonagre. Longueur , 2 pouces. Trouvé au cap de Bonne-Espérance par M. Reynaud. (G. M. ) §§ Espèces ayant Vanneau ophthalmiquc armé en dessus d'une dent roslriforme mobile, qui s'avance entre les pédoncules oculaires, et qui est dentelé sur les bords. 33. Pagure soldat. — Pagurus miles (2). Pédoncules oculaires médiocres , ne dépassant pas notablement le pénultième article pédonculaire des antennes internes et ex- ternes ; leurs écailles basilaires larges , plates , et appliquées contre le prolongement rostriforme. Pâtes antérieures très-iné- gales ; celle du côté gauche très-forte , et toute couverte en dessus d'épines plus ou moins acérées. Les pâtes suivantes granuleuses et (1) Edwards , loc cit. p. 283. (2) Cancer miles , Fub. Ent. Syst. 2 , p. ^o. — Cancer Diogenes , Herbst , t. II , p. 17, PI. 22 , %. 5. — Pagurus miles , Fabricius , Supplém. p. 412. — Latr. Hist. pat. des Crust. t. VI , p. i65. — Edwards, loc. cit. p. 284, PI- i4> ug« 2« '* 36 II IST O 1 R i: N A T Ij R ELLE épineuses en dessus; leur tarse très-long, à bord tranchant , sil- lonné en dehors , et armé en dessus d'épines. Abdomen du mâle portant quatre fausses pâtes assez grandes, terminées par une longue lamelle simple. Longueur , environ 3 pouces. Couleur, jaunâtre. Habite les côtes de l'Inde. (G. M. ) 34. Pagure sentinelle. — Pagurus custos (1). Espèce très-voisine de la précédente, dont elle ne diffère que parce que la grosse main est finement granulée en dessus, et n'est année d'épines que sur le bord supérieur. Le tarse des deux paires de pâtes suivantes est également dépourvu d'épines. (Dans les individus que j'ai eu l'occasion d'examiner, l'abdomen était tellement déformé par la dessiccation, qu'il était impossible d'en reconnaître le mode de conformation.) Longueur, 2 pouces- Habite les côtes de l'Inde. ( G. M. ) 35. Pagure diaphane. — Pagurus diaphanus (2) . Espèce très-voisine du Pagure soldat , mais dont la grosse main est lisse en dessus , comprimée et articulée obliquement, de ma- nière à former avec le carpe un angle dont le sommet est dirigé en dessus ; le carpe fortement dilaté en dedans. Le tarse des pâtes des deux paires suivantes est lisse en dessus. Enfin il existe chez le mâle deux fausses pâtes abdominales filiformes à droite, et quatre à gauche. Habite l'Océan. (G. M.) On trouve dans divers ouvrages la description de plusieurs espèces de Pagures que nous n'avons pas eu l'occasion d'observer (1) Pagurus custos , Fabricius , Suppl. p. 4 12. — Latreiile, Iîist. nat. des Crust. t. VI, p. i65. — Olivier, Éncyclop. t. VIII, p. 644- — Kdw. loc. cit. p. iS^. (2) Pagurus diap>hanus , Fabricius , Supplém. p 41'-'-- — Cancer miles , Ilerbst . t. 2 , p. 19, PI. 22, iig. 7. — P. diaphanus, Lutr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p. i65. — Edw. loc. cit. p. 284- DES CRUSTACÉS. l3j et qui nous paraissent même ne pas être assez bien connues pour être déterminables, telles sont : Le Pagurus huîigarus de Fabricius ( Suppl. p. 412 ) , figuré par Herbst (op. cit. t. II , p. 26, PI. s3, fig. 3) ; espèce qui, suivant Fabricius , habite la mer des Indes, et suivant Herbst se trouve sur la cote de Naples. Le Cancer dubius de Herbst (t. III , p. 22 , PL 60 , fig. 5 ). Le Cancer tampanistus du même auteur ( t. II , p. 25 , PL 2 3 , %. 5). Le Pagurus pedunculatus ( Herbst, t. 111 , p. 25, PL 61, fig. 2 ) , qui est remarquable par la grosseur des pédoncules oculaires , et dont les mains paraissent être surmontées d'une crête dentelée. Le Pagurus araneiformis de Fabricius ( Suppl. p. 4 14 ) ; espèce qui habite les côtes d'Ecosse. Le Pagurus alatus de Fabricius (Suppl. p. 4i3), qui habite les côtes de l'Islande , et qui a les mains lisses et garnies de trois crêtes ; peut-être devra-t-elle être rapprochée du P. anguleux dé- crit ci-dessus. Le Pagurus villatus de Bosc (Hist. des Crust. t. Il , p. 8, Pi. 12) ; espèce dont les mains sont tuberculeuses , et qui se trouve en abondance sur les côtes de la Caroline. Le Pagurus pollicaris (Say, Journ. de l'Acad. de Philad. t. I t p. 162 ) , dont les mains sont granulées et garnies en dessus d'une crête saillante et denticulée ; il se trouve sur les côtes de l'Amé- rique septentrionale. Le Pagurus longicarpus du même auteur (op. cit. p. i63); espèce qui habite les mêmes localités , et qui est remarquable par la forme alongée et presque linéaire des mains et du carpe , dont la surface supérieure est granulée. Le Cancer megistus de Herbst (t. III, p. 20, PL 61, fig. 1, Pagurus megistus , Oliv. Encyclop. ) , paraît être une espèce ima- ginaire dont la portion intérieure du corps appartiendrait à un Pagure voisin du P. pointillé , et dont la nageoire caudale , dis- posée en éventail , serait prise à quelque Macroure ( une Lan- gouste , par exemple ). Enfin , nous ajouterons aussi que le Crustacé fossile décrit par •>.]# IIÎSTOÎTIE NATURELLE M. Desmarcst sous le nom de Pagurus f au josii (Crust. foss. p. 12?, PL XI, fig. 2 ) , ne nous paraît pas se rapporter à ce genre, mais avoir beaucoup d'analogie avec les Callianasses. Genre CÉNOBITES — Cenobita [% Latreille a donné ce nom à une division très-naturelle de la tribu des Paguriens, qui établit le passage entre les Pagures proprement dits et les Birgus , et qui s'en distin- gue en ce que l'abdomen est conformé comme celui des Pagures, et les antennes comme celles des Birgus. La forme de la carapace est également caractéristique , car ce bouclier, beaucoup plus solide que chez les Pagures, est rétréci et comprimé en avant , et présente , dans sa moitié postérieure , un bord saillant qui sépare sa face supérieure de la portion latérale 7 laquelle descend verticalement vers les pâtes (PI. 22, fig. 11 ). Les pédoncules oculaires sont assez courts, mais grands et comprimés au point d'être presque lamellaires 5 la cornée en occupe la portion ter- minale et externe. Les antennes internes , insérées un peu en arrière des externes , sont extrêmement grandes (fig. 12 ) ; leur premier article , gros à sa base et cylindri- que dans ses deux tiers externes , dépasse les yeux et porte un second article encore plus long ; le troisième article est un peu plus long que le second , et porte deux filets ter- minaux, dont l'un est court et sétiforme , l'autre gros , assez long et obtus. Les antennes externes sont très-fortement comprimées 5 leur pédoncule est long , mais n'atteint pas l'extrémité du deuxième article des antennes internes, et leur palpe n'est représenté que par un petit tubercule ru- dimentaire. Les pates-mâchoires externes sont pédiformes, courtes, presque cylindriques et dépourvues de dents (i) Cancer ? , Herbst, etc.— Pagurus, Fabr- etc. — Cenobita , Latreille , Règne anim. de Cuvier, 2e. édit. t. IV, p. 77. ' DES CRUSTACÉS. 289 versleur base. Lapâtes antérieures sont grosses, inégalés, et terminées par une main courte et comprimée en dedans (fîg. 1 1 et 1 3) . Les pâtes" de la deuxième et de la troisième paire sont grandes , et ne présentent rien de remarquable ; celles de la quatrième paire sont presque rudimentaires, et leur dernier article a la forme d'un petit tubercule à peine mo- bile. Les pâtes de la cinquième paire sont conformées comme chez les Pagures , si ce n'est que chez le mâle leur article basilaire présente un prolongement tubulaire plus ou moins long, à l'extrémité duquel se trouve l'orifice de l'appareil de la génération. \J abdomen est membraneux et contourné sur lui-même, comme chez les Pagures, mais moins long. Chez la femelle, il porte du côté gauche trois fausses pâtes ovifères assez grandes, et fixées à des plaques dorsales; plus loin , en arrière , on voit une quatrième plaque cornée qui ne porte pas d'appendice. Enfin, à l'extrémité de l'abdo- men , se trouve un segment dorsal , corné , portant à son bord postérieur une lame médiane , et de chaque côté un appendice, dont celui du côté droit est de beaucoup le plus petit 5 la forme de ces appendices est la même que chez les Pagures. Chez le mâie, tous ces appendices abdominaux , à l'exception de la paire terminale , manquent complètement ; mais on retrouve encore les plaques cornées dorsales, qui indiquent la division de l'abdomen en anneaux. Ce genre est propre aux mers des pays chauds. § Espèces ayant les pédondules oculaires , presque cylindriques , arrondis sur le bord supérieur, et terminés par une cornée hémisphérique qui dépasse le prolongement de l'article pédon- culaire reçu dans V échancrure de son bord supérieur. 1. Cénobite cuirassée. — Cenobita clypeata (1). Région stomacale bombée et piquetée ; bord latéral des régions (1) Cancer clypeatus , Herbst, p. 22, PI. 23 , fig. 2- — Pagurus cfypeatus, Fabr. Suppl. p. 41 3. •?!)0 HISTOIRE NATIF. ELLE branchiales concave dans sa moitié antérieure. Pédoncules ocu- laires plus longs que le bord antérieur de la carapace , aussi larges que hauts , et ne se touchant que vers le bout ; leur écaille basi- laire très-petite. Pâtes garnies de quelques tubercules peu saillans, et de lignes transversales pilifères ; surface externe de la grosse main très-bombée et en général presque lisse; tarses gros, de longueur médiocre, et garnis seulement de faisceaux de poils extrêmement courts ; celui de la troisième pâte gauche environ quatre fois aussi long que large , et présentant inférieurement un bord obtus. Article basilaire des pâtes postérieures se prolon- geant en un tubercule saillant qui s'avance sur le sternum jus- qu'auprès de la base des pâtes antérieures. Longueur, 4 à 5 pou- ces. Couleur, rougeâtre violacé. Habite les mers d'Asie. ( C. M«) 2. Cénobite Diogene. — Cenobita Diogenes (1). ( Planche 2 2 , fig. n à 1 3 . ) Région stomacale à peine bombée. Pédoncules oculaires seule- ment de la longueur du bord antérieur de la carapace , et pres- que triangulaires ; leur écaille basilaire médiocre et ovalaire. Tarses très-courts. Une crête tranchante et très-saillante sur le bord inférieur des deux derniers articles de la troisième pâte gauche. Du reste ne différant presque pas de la Cénobite cui- rassée. Longueur, environ 3 pouces. Habite les Antilles. (C. M. ) Latreille , Hist. des Crust. t. VI , p. 166. — Cenobita clypeata , Latreille, Encyelop. PL 3n, fig. 1 ; Reg. anim. de Cuvier, 2e. éd. t- IV, p. 77. (1) Catesby, Carol. v. II, PI 33, fig. 1 et 1. — Pagurus Diogenes, Latreille , Encyelop. PL 284 , fig. n et 3 ( d'après Catesby ). DES CRUSTACÉS. 2/ 41 §§ Espèces dont les pédoncules oculaires sont très ■ comprimées , terminées supérieurement par un bord assez aigu , et portent une cornée presque triangulaire qui ne dépasse pas sensiblement U prolongement de l'article pcdonculaire reçu dans Véchancrure de son bord supérieur. 3. Cénobite rlglei.se. — Cenobiia rugosa. Région stomacale presque plate ; bord labial des régions bran- chiales tressaillant et légèrement courbé. Pédoncules oculaires fiasque deux fois aussi longs que hauts, leur écaille basilaire médiocre et pointue. Pâtes granuleuses et légèrement muriquées; la grosse main médiocre et garnie en dessus d'une rangée de pe- tites crêtes obliques et parallèles. Tarses courts et triangulaires. Bord supérieur et externe des deux derniers articles de la troi- sième pâte gauche élevé en mie crête obtuse. Du reste très-voisine des espèces précédentes. Longueur, environ 3 pouces. Habite l'océan Indien. (C. M.) H existe dans la collection du Muséum un Cénobite qui ne pa- raît pas différer spécifiquement du précédent , et qui est noté comme ayant été apporté de Messine; mais jusqu'ici l'existence des Crustacés de ce genre dans la Méditerranée n'a pas été si- gnalée , et il serait possible qu'il y eût ici quelque erreur d'éti- quette. 4- Cénobite comprimée. — Cenobita compressa (x) . Région stomacale médiocrement bombée et finement granulée • bords latéraux des régions branchiales convexes et extrêmement sadlans. Pâtes des trois premières paires très-finement granulées el un peu épineuses vers le bout. Tarses triangulaires. ( C. M. \ (1) Guérin, Collection du Muséum, CRUSTACÉS, TOME If. a 7 ib 2/i'l HISTOIRE NATURELLE 5. Cénobite épineuse. — Cenobila spinosa. Région stomacale très-bombée ; bord latéral des régions bran- chiales convexe antérieurement , mais fort peu saillant postérieure- ment. Pédoncules oculaires moins d'une fois et demie aussi loncrs que hauts, très-comprimés ; cornée transparente fort petite ; écailles basilaires assez grandes et pointues. Pâtes couvertes de petites crêtes dentelées, transversales vers leur base, et de petites épines courtes, dont le nombre et la longueur augmentent vers l'extrémité de ces membres; grosse main médiocrement bombée. Tarses très-alon- çés et presque cylindriques. Longueur, environ 4 pouces. Cou- leur, brun-rouge très-intense. Habite les mers d'Asie. (G. M.) (y. Cénobite perlée. — Cenobita perlata. Région stomacale peu bombée et verruqueuse ; bords latéraux des régions branchiales saillans ( mais beaucoup moins que chez le C. comprimé), et un peu concaves antérieurement. Pédoncules oculaires à peu près comme dans l'espèce précédente. Paies des trois premières paires couvertes de petits tubercules perlés et pres- que dénués de poils. Tarses très-courts, presque triangulaires et à peine épineux. Habite la mer du Sud. (CM.) Genre CANCELLE. — Cancellus (i). Cotte petite division générique ne s'éloigne que fort peu des Pagures proprement dits , et ne nous est encore qu'im- parfaitement connue , car nous n'avons pas observé la femelle de l'unique espèce d'après laquelle nous l'établissons, mais les particularités d'organisation que nous a offertes le maie, ne nous ont pas permis de rapporter ce Crustacé à (i) Edw. Ami. des se. nat, DES CRUSTACÉS. 2^3 aucun des genres déjà établis. L'abdomen , au lieu d'être con- tourné sur lui-même , et de se terminer par une espèce de queue difforme, est parfaitement symétrique; les appendices du pénultième anneau abdominal ont la même forme que chez les Pagures, mais sont semblables des deux côtés, et il n'existe, du reste, aucun autre appendice adhérant à l'ab- domen entre ce segment et le thorax. Cancelle type. — C. typus(i). Dent rostriforme, large , triangulaire, mais peu saillante ; front profondément échancré de chaque côté de sa base. Portion anté- rieure de la carapace bombée et sans sillons notables. Pédoncules oculaires grêles , dépassant le pédoncule des antennes externes dans près de la moitié de leur longueur , mais cependant plus courts que le bord antérieur de la carapace ; cornée transparente très- petite et sans échancrure à son bord supérieur. Antennes externes extrêmement courtes , guère plus de deux fois aussi longues que les pédoncules oculaires. Pâtes antérieures égales , et déprimées su- périeurement ; une crête dentelée sur le bord supérieur de la main, qui se réunit à mie élévation longitudinale arrondie de la face externe de la main, de façon à former sur le carpe une pyramide à trois faces ; face externe de la main un peu verruqueuse ; pinces très-courtes. Pâtes de la seconde paii/e beaucoup plus grosses et plus longues que celles de la troisième paire , et garnies d'une crête qui s'étend du milieu du troisième article jusqu'à leur ex- trémité , en décrivant une courbure régulière dont la convexité est en dehors; l'extrémité supérieure de cette crête s'élève comme celle des pâtes antérieures, en pyramide, et correspond exacte- ment à l'extrémité des pédoncules oculaires , lorsque les pâtes sont dirigées en avant. Tarses très-courts et assez gros. Pâtes de la troi- sième paire très-comprimées. Article basilaire des pâtes postérieu- res grand et squammiforme. Abdomen du mâle court , large , (i Edw. Ann. des se oat. 2e. série, Zool. t. VI, PI. 14, fig. 3. i6. 2^4 HISTOIRE NATURELLE garni en dessus de lames transversales très-étroites qui ne portent pas d'appendices , et terminé par une paire d'appendices con- formées comme chez les autres Paguriens , mais symétriques, et par une lame médiane également symétrique. Le Pagure canaligllé figuré par Herbst (i) paraît être très- voi- sin de cette espèce. Genre BIRGUS. — Birgus (2). Les Birgus semblent établir le passage entre les Pagures ( ou plutôt les Cénobites ) et les Lithodes. Leur carapace, terminée antérieurement par un rostre horizontal et saillant, est divisée en deux portions , comme chez les Cénobites ; la portion antérieure formée par la région stomacale est étroite, mais la postérieure est très-large et ovalaire, les régions branchiales étant très-développées , et formant de chaque côté une espèce de bouclier semi-circulaire qui s'a- vance au-dessus de la base des pâtes. Les pédoncules ocu- laires sont gros , arrondis et de longueur médiocre. Les antennes internes ont la même conformation que chez les Cénobites , si ce n'est que leur article basilaire est encore plus alongé. La disposition des antennes externes et des pates-mâchoircs externes est aussi tout-à-fait la même que chez ces derniers Paguriens. Les pâtes antérieures sont grosses , arrondies et de longueur médiocre ; celles des deux paires suivantes sont terminées par un gros article cylindri- que , et celles de la quatrième paire , plus courtes que les précédentes, mais pas relevées au-dessus d'elles, sont pour- vues d'une main chéliforme, dont les deux doigts sont longs (O Cancer canaliculatus , Herbst , PI. 60 , fig. 6. — Olivier, Encyclop. t. VIII, p. 647. (2) Cancer, Pmmph, Linné, Herbst, etc. — Pogurus, Fabricius, Latreille, Olivier, Lamarck , etc. — Birgus, Leach , Latreille, 0 es mares t. DES CRUSTACÉS. ± '[ 5 et cylindriques ; enfin, les pâtes postérieures, très-courtes et cylindriques, sont relevées sous les parties latérales de la carapace , et terminées par une pince rudimentaire très- obtuse. L'abdomen est très-large, et recouvert en dessus par une petite bande cornée suivie de quatre grandes pla- ques cornéo-calcaires qui en occupent toute la largeur, et chevauchent les unes sur les autres , comme chez les Ma- croures. De chaque côté de ces grands segmens on voit une ou deux petites pièces cornées qui semblent être la représen- tation de la pièce épimérienne des quatre anneaux abdomi- naux correspondans. Chez la femelle les trois premiers de ces segmens , c'est-à-dire les deuxième , troisième et quatrième an-» neaux, portent chacun au côté gauche une grande fausse pâte formée par une petite pièce basilaire et deux grands appendi- ces étroits et ciliés ; du côté droit ces membres manquent, et chez le mâle on n'en voit aucune trace. Toute la face infé- rieure de l'abdomen est membraneuse , seulement, vers sa partie postérieure , on voit une petite plaque quadrilatère qui donne attache à une seconde plaque saillante , et porte de chaque côté une fausse pâte abdominale rudimentaire , composée d'une pièce basilaire , et de deux tubercules mo- biles qui rappellent la disposition des appendices du sixième anneau abdominal des Pagures , mais qui est symétrique des deux côtés du corps. Enfin, la plaque terminale dont nous venons de parler est arrondie au bout ; il recouvre l'anus , et représente le septième anneau abdominal. L'appareil respiratoire des Birgus présente des particula- rités de structure très-remarquables. Les branchies sont au nombre de quatorze de chaque côté du corps, et sont fixées par un pédoncule situé vers le milieu de leur face interne. La cavité respiratoire est très-grande , et les branchies n'en remplissent pas la dixième partie ; sa voûte est tapissée infé- rieurement par une membrane mince et épidermique ; mais bientôt celle-ci disparaît et laisse à nu le derme qui se con tinue avec la membrane dont la carapace est tapissée , et qui est couverte d'une multitude de végétations vasculaires. 246 HISTOIRE NATURELLE Bikgls LiRRON. — Birgus lutro (i). Rostre simple et à peu près de la longueur des pédoncules ocu- laires. Carapace marquée d'un assez grand nombre de petites crêtes , précédées d'une dépression, placées transversalement , et garnies chacune d'une rangée de poils très-courts. Pâtes garnies de lignes semblables, si ce n'est que souvent , au lieu de poils, elles portent des épines. Pinces et tarses armés d'un grand nombre d'épines courtes, d'apparence cornée. Couleur, rcuge lacqueux mêlé de jaune. Longueur de la carapace, environ 6 pouces. Habite les mers d'Asie. ( C. M. ) Le Birgus a large queue (2), de Latreille , ne paraît être que le jeune de l'espèce précédente. TRIBU DES PORGELLANIENS. Cette petite tribu se compose principalement de Crustacés qui ont tout-à-fait le port des Brachyures, mais qui se distinguent de tous les Décapodes dont nous avons parlé jusqu'ici par leur nageoire caudale, en éventai], pi us ou moins semblable à celle des Macroures. Nous neconnaissons qu'un seul pjenre ayant ce mode de conformation, celui des Porcellanes; niais nous avons (1) Cancer cremeu talus , Kumpli , Mus. PI. 4- — Seba , t. III , PI 21, fit:. I et 2. — Cancer îastacus) latro, Herbst , t. II, p. 34, PI. 2/}. — Pagurus latro, Fapricius, Suppl. p. Ail. — Dose, t. II, p ;6. — Latreille, Hist. nat. des Cr'ust. t. VI, p. ifrj- — Olivier, Lncyc t. VIT . p. 689, atlas, PI. 282. — Lamarck, Hist. des anim. s . i ; : s vert. t. V, p 221. — Bir^i.s lutro, Leacii. Trans. of the Linn. Soc. vol. XL — Elesmarest ,Ç)qqsjçj sur lesCrust. p.iSo, PL 3o, fig. 3. — Ouoy et Gaimard, Voyage de TUranie, PL 80. (2) Bhgus lut.cnuda , Latreille, Règne anim. de Cuvier, 2°. éd. t. IV, PL 12 , lig. 1. — DeMu. Gbnsid. p- 180. DES CRUSTACKS. r±\~ cru devoir ranger dans la même division les iEidées , qui établissent le passage entre ces Crustacés et les Galathées, et qui jusqu'ici ont été rapprochés de ces dernières, ainsi que les Mégalo ps, qui, du reste, ne sont peut-être que des jeunes de quelque genre de la famille précédente, dont le développement n'est pas terminé. Pour distinguer entre eux ces trois genres, il suffit de se rappeler que , chez les Porcellaues et les JEglées, les pattes de la cinquième paire sont filifor- mes et reployées au-dessus des autres, tandis nue chez les Mégalops elles sont conformées comme celles- ci , et que les iEglées ont le corps aîongé et l'abdomen très-cros , tandis que les porcellaues ont le corps a peu près circulaire et l'abdomen fort mince Provisoirement nous rangeons encore dans cette tribu les Monolépis de M. Say, que nous n'avons pas eu l'occasion d observer , mais que nous croyons devoir considérer comme de jeunes crustacés, dont les vrais caractères ne sont pas connus. Genre PORCELLANE. — Porcellaua (1). Le genre Porcellane, établi par Lamarck, a été divisé par M. Leach, mais sans raison suffisante, en deux groupes, dont l'un conserve son nom primitif, et l'autre a reçu le nom de Pisidie. M. Desmarest, tout en adoptant cette classification, a cependant fait voir qu'elle reposait sur des caractères inexacts , et ne devait pas être conservée ; aussi est-elle aujourd'hui abandonnée. Les Porcellaues, comme nous l'avons déjà dit, ressem- (i) Cancer, Pennant , Herbst , etc. — Poreellana, La tnarck, Syst. des anim. sans vert. p. i53. — Latreille , Leach, Desmarest, etc. 248 III S T 0 1 R E N A ï U R E L L E blent beaucoup , par leur forme générale, aux Brachyures (PI. 22, fig. 5). Leur carapace est ordinairement aussi large que longue , sub-orbiculaire et déprimée en dessus. Le front s'avance au-dessus de l'insertion des antennes internes, et peut même les recouvrir complètement lorsqu'elles se re- ploient, sans qu'il y ait cependant de fossettes antennaires. hcsyeujc sont petits et logés dans une sorte d'orbite dont la paroi supérieure est bien formée , mais dont les limites ne sont déterminées en dedans et en dehors que par les antennes, et dont le bord inférieur est très-court et à peine saillant ; ce dernier bord se prolonge au dehors , et il existe entre l'es- pèce de crête ainsi formée et le bord de la carapace , un sillon profond, d'où naît Y antenne externe) ces appendices s'insèrent , par conséquent , en dehors des yeux ; leur por- tion basilaire se compose de trois articles cylindriques , dont le deuxième est le plus grand , et leur tigelle terminale est très-longue. Le cadre buccal est quadrilatère, mais beau- coup trop petit pour recevoir les pates-mdchoires externes, qui , en se reployant , viennent s'appliquer contre le bord inférieur du front. Ces derniers appendices sont très-grands ( fig. 6 ) ; leur deuxième article présente du coté interne une Grande dilatation lamelleuse à bords arrondis , et son ansle antérieur et externe se prolonge de manière à former une dent plus ou moins grosse ; le troisième article est beaucoup plus petit, et à peu près triangulaire; les suivans diminuent successivement de grandeur , et sont garnis en dedans de poils très-longs; enfin il existe, comme d'ordinaire, une tige ex- terne ou palpe, terminée par un petit filet multi-articulé , mais il n'y a pas de fouet. Le plastron sternal est très-large et presque circulaire. Les pâtes antérieures sont très-grandes et plus ou moins aplaties; le bras est très-court , et ne dé- passe que de peu la carapace ; mais le carpe est très-long , et. présente en général un prolongement lamelleux qui s'a- vance au-dessus du bord supérieur de la main lorsque celle- ci se reploie. Les pinces sont fortes et peu ou point dentées. Les pâtes des trois paires suivantes sont à peu près cylindri- DE > CRUSTACÉS. 2.-}'.) ques, et terminées par un tarse conique; enfin , celles de la dernière sont très-grêles , reployées au-tlessus de la base des autres et terminées par une petite pince didactyle. U abdo- men (fig. 7) est large, mais lamelleux , et reployé en dessous contre le sternum; il se compose de sept anneaux distincts, et se termine par une grande nageoire à cinq lames en éventail , formée par le dernier segment et par les appendices de l'an- neau précédent ; la pièce basilaire de ces appendices est très-courte, et porte deux grandes lames ovalaires à peu près de même grandeur, ciliées sur les bords et divisées en arrière. La pièce médiane de cette nageoire ne dépasse pas les appendices latéraux , et présente des sillons qui semblent indiquer qu'elle est formée par la soudure du septième an- neau de l'abdomen , avec une paire d'appendices lamelleux appartenant à ce même segment. Le dessous de l'abdomen est plus ou moins membraneux, et présente chez le mâle une seule paire d'appendices fixés au deuxième anneau , et composés chacun d'une petite tige cylindrique terminée par une lamelle ovalaire. Chez la femelle on y trouve deux ou trois paires de fausses pâtes oviferes fixées aux deux ou trois anneaux qui précèdent le pénultième , et composées chacune d'une tige multi-articulée. Enfin , les branchies sont au nombre de quatorze de chaque côté , et sont disposées par faisceaux de deux au-dessus de la pate-mâchoire externe et de la pâte antérieure, et de trois au-dessus des pâtes des trois paires suivantes ; il n'y en a qu'une seule au-dessus de la pâte postérieure. Ces Crustacés sont assez communs sur nos cotes ; on les trouve d'ordinaire sous les pierres. '2 5 0 HISTOIRE NATURELLE § A. Espèces dont le front est entier et ne présente pas de dents latérales. a. Front triangulaire. I. PORCELEANE VIOLACEE. P. vlolaûeu (i). Carapace presqu'entièrement lisse , et présentant de chaque coté un petit rebord arrondi, front très-incliné , à bords obtus et sans sillon médian , bord orbitaire supérieur droit ; pédon- cules oculaires comprimés et dilatés ant rieurement. Antennes externes très-longues. Pâtes antérieures grandes et finement ponctuées; le carpe très-long, et terminé antérieurement par un bord droit, mince, très-avancé et non dentelé. .Mains grosses, s élargissant graduellement , et présentant à la partie externe de leur face supérieure un large sillon longitudinal. Doigts obtus, noirs, presque droits et sans dentelures; les pâtes des trois paires suivantes courtes et très-larges. Tarses gros et extrêmement courts. Longueur, environ i pouce. Habite les côtes du Chili. (C. M.) 2. PoRCELLANE RIDEE. P. striata. Carapace de même forme que chez la précédente , mais fine- ment granulée, présentant sur les régions branchiales des stries obliques , et garnie latéralement d'un rebord très-mince. Front très-incliné, et présentant en dessus un sillon médian peu profond. Bord supérieur des orbites concave-, pédoncules oculaires de forme ordinaire. Pâtes de même forme que dans l'espèce précé- dente; une seule dent obtuse et à peine marquée à l'extrémité du bord postérieur du carpe. Couleur, rougeâtre. Habite la même localité que la précédente. (C. M.) (i) Guérin, Collection du Muséum. DES CRUSTACÉS. 231 3. Pougellane alongÉe. — P. elongata . Carapace beaucoup plus alongée que dans les espèces précé- dentes, et légèrement granuleuse; région stomacale garnie de deux petites bosses, et séparée du reste de la carapace par un sillon bien distinct ; bords latéraux de la carapace minces et tranchans. Front triangulaire peu incliné , très-avancé , et présentant un sillon médian profond. Orbites comme dans l'espèce précédente. Pâtes antérieures à peu près de même forme , mais ayant le hord postérieur du carpe Armé de deux ou trois dents spinij ormes , une dent très-obtuse à la base de son bord antérieur. Du reste très- semblable aux précédentes. Longueur, environ 8 lignes; couleur, jaune rougeâtre. Habite la Nouvelle-Zélande. (G. M.) 4. Porcellane de Lamarck. — P. Lamurckii (1). Carapace à peu près de même forme que chez la précédente , mais plus rétrécie antérieurement, sans bordure latérale notable, et ne présentant qu'un sillon peu distinct derrière la région sto- macale , une petite crête transversale au lieu de bosses à la partie antérieure de cette région. Front triangulaire, avancé, peu in- cliné, creusé d'un sillon médian et de deux petits sillons obliques qui se terminent à l'angle orbitaire interne; bord supérieur des orbites concave et relevé. Bord antérieur du carpe armé de trois dents pointues ; une petite crête denticulée au-dessus de son bord postérieur ; mains de même forme que les précédentes, et légère- ment squammeuses. Pâtes suivantes plus grêles que chez les précé- dentes; taille, envirpn 6 lignes; couleur, rougeâtre, avec des points blancs et rouges. Habite la Nouvelle-Irlande. (C. M.) 5. Porcellane demei.ke. — P. denlata, Carapace comme dans l'espèce précédente. Front triangulaire , (•) Pisidia Luiuavckii, Leacli , Dict. des se nat. t. XVIII, p. 5/|< 232 HISTOIRE NATURELLE médiocrement saillant, creusé d'un sillon médian, mais sans sillons latéraux bien marqués. Bord antérieur du carpe armé de quatre à cinq larges dents aplaties-, son bord postérieur dentelé en scie. Longueur, environ 8 lignes. Habite les côtes de Java. (G. M.) G. PoRCELLANE RUGUEUSE. P. tUgOSa. Carapace à peu près de même forme que dans l'espèce précé- dente, mais couverte, ainsi que les pâtes, de petites crêtes transver- sales pilif ères. Front large, horizontal, avancé, plutôt triangulaire que droit, mais presque aussi saillant latéralement qii 'au milieu , et creusé d'un sillon médian ; une épine très-petite sur le bord latéral de la carapace , à quelque distance derrière l'angle orbi- taire externe. Carpe médiocre, armé antérieurement de cinq ou six grandes dents aplaties , et en arrière de deux ou trois épine?. Longueur, environ 4 lignes; couleur, brun rougeâtre ; poils courts et serrés. Origine inconnue. (G. M.) La Porcellane figurée par M. Savigny dans son grand ouvrage sur l'Egypte (Crust. PL 7, fig. 2 ) , est très -voisine de cette espèce , mais ne présente pas d'épines sur le bord postérieur du carpe. 7. Porcellane asiatique. — P. asiatica (1). Cette espèce paraît être très-voisine de la P. rugueuse. D'après les descriptions qui en ont été données par M. Gray, on voit qu'elle s'en distingue par les dentelures du carpe qui sont au nombre de trois , écartées entre elles , alongées et dcnticuîées. On la dit commune à l'Ile-de-France. (1) Pisidia asiatica Leacb , Dict. des se. na., t. XVIII, p. 54- — Desmarest , Consid. sur les Crust- p. 198. — Porcellana asialicus, Gray, Zool niiscel. p. i5. DFS CRUSTACÉS. 253 8. PoRCELANE TACHETEE. P. muculala. Carapace lisse, bombée , étroite et très-alongée. Front presque horizontal , très-avancé , et dilate de chaque côté. Une épine sur le bord latéral de la carapace, à quelque distance en arrière de l'angle orbitaire externe. Carpe étroit, et armé en avant de deux ou trois épines. Pâtes suivantes cylindriques. Couleur blanchâtre, avec des taches circulaires d'un rouge foncé. Longueur , environ 6 lignes. Habite la Nouvelle-Irlande. (C. M.) 9. PoRCELLAISE POLIE. P. polita (j). Nous ne connaissons cette espèce que par la courte des- cription que M. Gray en a donnée. Il y assigne les caractères suivans : carapace lisse, de couleur brun pourpre, pointillé; front triangulaire avancé et à bords un peu concaves; carpe aplati en dessus, armé sur le bord antérieur de trois longues dents denticulées , et sur le bord postérieur de quelques épines. Longueur de la carapace, 7 lignes; largeur, 7 1/2. aa. Front droit ou légèrement arrondi. IO. PoRCELLANE SCULPTEE. P. SCldpta. Carapace lisse , bombée et presque circulaire. Front avancé , peu incliné et terminé, par un bord transversal presque droit. Pâtes antérieures courtes et bosselées. Carpe guère plus long que large, sculpté en dessus, et armé en dedans de deux grosses dents apla- ties ; mains courtes , épaisses , et garnies en dessous de plusieurs crêtes longitudinales tuberculeuses ; pinces pointues. Pâtes sui- vantes grêles et légèrement poilues. Couleur, rougeatre , avec de grandes taches blanches. Longueur, environ 3 lignes. Habite les côtes de Java. (C. M.) (i) Gray, Zool. mise, p, 14. *$4 HISTOIRE NATURELLE II. PORCELLANE POIS. P. piSUïll. Carapace lisse , très-bombée et circulaire. Front à peu près comme dans l'espèce précédente; paies antérieures médiocres et lisses; carpe court et bombé; son bord antérieur mince avancé, et armé de trois dents aplaties; mains courtes, renflées , et pré- sentant au dehors quelques sillons longitudinaux peu marqués. Longueur, 3 lignes ; couleur, jaunâtre. Habite les mers de la Chine. (C. M.) 12. PORCELLANE VERDATRE. P. virid'lS (i). Cette Porcellane, avec laquelle Latreille a confondu l'espèce précédente , paraît se rapprocher davantage de notre P. sculptée, dont elle se distingue du reste par le nombre des dentelures du carpe, Voici la description que M. Gray en a donnée. Couleur, verdâtre, avec des rides transversales rapprochées et garnies de poils courts et raides; pâtes bordées de poils. Carpe et pinces un peu convexes et minces ; le bord antérieur du carpe est armé de quatre dents triangulaires, courtes et denticulées ; une série d'épines sur sou bord externe. Front arrondi, avec un sillon médian. § 2. Espèces dont le front est divisé en trois on en cin lignes; cou- leur, brunâtre. Habite les environs de Charlestown , aux Etats-Unis. (G. M.) 13. PoRCELLANE A PATES APLATIES. P. pîalycheleS (2). Carapace légèrement bombfe et velue sur les côtés. Front avancé, et divisé en trois dents triangulaires et aplaties, dont la (1) PorceUana punclata , Guérin, Iconogr. Grust. PI. 18, fig. I. (2) Cancer plalycheles, Pennant, Brit. Zool. t. IV, PI 6, fig. 12. — Baster, Opus. subs. t. II , PI. :;, fig. 3. — Herbst, t. I , PL 2 , fig. 2G. — Olivier, Encye. t. G, p. i55. — PorceUana platycheles, Lamarck , Syst. des anini. sans vert. p. i53, et Hist. des anim. sans vert. t. V, p. u3o. — Latreille*, Hist. des Grust. t. VI, p. 75, etc. — Leach , Dict. des sciences nat. t. XVIII, p 55. — Des- marest , Consid. sur les Grust. p. 195, PL 3/l, fig. 1. 256 HISTOIRE NATURELLE médiane est de beaucoup la plus saillante, et ne présente pas de sillon médian notable. Pâtes antérieures grandes; le carpe ar- rondi et armé vers la base de son bord antérieur d'un lobe den- -v ticulé. Mains larges , aplaties, et garnies de long poils ; leur por- tion palmaire triangulaire , et presque aussi large que longue , bord des pinces droit et granulé. Pâtes suivantes grêles et poilues. Longueur, environ 7 lignes; couleur, brunâtre. Très-commune sur nos côtes. (G. M.) iG. PoRCELLANE FRONT EPINEUX. P. SpinifrOUS. Carapace granuleuse et bosselée ; front peu avancé, et armé de cinq dents, dont la médiane est triangulaire, et les deux mi- toyennes situées au-dessus des autres. Carpe aplati , inégal, rebordé postérieurement, et présentant sur son bord antérieur une grande dentbasilaire à bord plus ou moins granulé , qui occupe la moitié de sa longueur, et qui est suivie d'une échancrure profonde ; main courte et lisse. Longueur, environ 9 lignes; couleur, jaunâtre, avec des lignes rouges, représentant une espèce de réseau. Habite les côtes du Chili. (CM.) 17. PoRCELLANE FRONT-LOBE. P. lûhlfrOJlS. Carapace élargie et un peu ridée postérieurement ; front hori- zontal, mince, avancé, et profondément divisé en trois lobes ar- rondis, ayant à peu près la même grandeur. Pâtes antérieures très- grandes ; le carpe long, et très-dilaté antérieurement vers sa base ; son bord antérieur mince et irrégulièrement denticulé , le posté- rieur épais et dentelle vers le haut; mains très-alongées. Pâtes suivantes courtes et grosses. Longueur, environ 10 lignes. Habite les côtes du Chili. (C. M.) l8. PoCELLANE TUBERCULEUSE. P. tubercitlosa. Carapace à peu près de même forme que chez la Porcellane à pâtes aplatie?, mais couverte de petites rides transversales pilifères. DES CRUSTACÉS. 257 et présentant sur les côtés quelques petits tubercules. Front pro- fondément divisé en trois lobes, dont le médian , large et arron- di , est creusé d'un sillon médian profond , et les latéraux sont étroits, obtus, et dirigés obliquement en dehors. Pâtes antérieures à peu près de même forme que chez la précédente, mais couvertes d'un duvet serré. Carpe armé sur son bord antérieur de plusieurs dents, dont deux assez grandes, et présentant en dessus trois séries longitudinales de tubercules, séparés par deux sillons, la série médiane est la plus nombreuse et la plus élevée ; quelques tubercules semblables sur la face supérieure de la main. Lon- gueur , environ 8 lignes. Habite les côtes du Chili. ( C. M. ) 19. PoRCELLA*E VOISINE. P. (iffînis (i). Cette espèce paraît être très-voisine de la précédente, mais s'en distingue par la forme du front. Voici les caractères que M. Gray lui a assignés. Carapace brunâtre, lisse; front à peine avancé, et divisé en trois lobes, dont le médian est large et à bords lisses; carpe convexe, plus long que large, ayant le bord anté- rieur uni et un peu avancé, et le côté postérieur garni d'un rebord subsquammeux. Origine inconnue. bb. Mains longues , étroites et épaisses ; pinces grêles. 20. PORCELLAKE LONGICORTNE. P. longicomis (2), Carapace bombée , presque circulaire , assez lisse , et présentant latéralement un petit bord mince. Front divisé en trois lobes, (1) Gray, Zool. miscel. p. i5. (2) Cancer longicomis , Pennant, British Zoology, V. IV, Pi. t. %. 3.— Olivi. Zool. adriat. p. 44. — Herbst, v. II, PI. 47> %• 3- — Latreille. Encyclop. PI. 2h5, lig. 3 (d'après Pennant). — Pisidia longicomis, Leach. — Desmarest, Consicl. sur les Crust. p. 198. l\ous ne voyons aucune raison suffisante pour séparer de celte espèce le Cancer hexapus de Herbst (t. II, PI. 47> %« 4)> 6o HISTOIRE NATURELLE mais sa pièce médiane (formée par le septième anneau abdo- minal ) est petite et ne forme pas éventail avec les pièces latérales qui en sont très-écartécs , et sont portées sur un article basilaire très-long. Chez le mâle, les cinq premiers anneaux de l'abdomen sont complètement dépourvus d'ap- pendices; mais chez la femelle il existe quatre paires de fausses pâtes ovifères , simples , presque membraneuses , et terminées chacune par une petite lame ovalaire. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre. VEglÊe lisse. — JEglea lavis (i). Carapace finement piquetée ; rostre légèrement incurvé et pointu ; bords latéraux de la carapace armés de trois petites dents , dont une située à son angle interne , la seconde vers le milieu de la région stomacale , et la troisième derrière le sillon qui sépare cette région de la région branchiale. Pâtes antérieures plus fortes chez le mâle que chez la femelle ; bras prismatique et denté sur les trois bords ; carpe et main armés en dessus de plu- sieurs petites dents. Anneaux de l'abdomen divisés en trois lobes par deux sillons longitudinaux. Longueur, environ 2 pouces. Habite les côtes du Chili. (CM.) Genre MÉGALOPE. — Megalops (2). Les petits Crustacés qu'on a désignés sous le nom générique de Mégalope ont beaucoup d'analogie avec les Galathéides, aussi bien qu'avec les Porcellaniens , et si ce sont réellement des animaux déjà parvenus à leur entier développement , ils devront établir le passage entre les Décapodes Anomoures et Macroures, car leur abdomen, quoiqu'il ne présente (1) Galathea lœvis , Latreille , Encyclop. PI. 3o3 , fig. 2. — lEglea lœvis, Leach , Dict. des se nat. t. XVIII , p- 49 — Desma- rest, Consid. sur les Crust. p. 187, PI. 33, %. 2. — Edwards, Atlas du règne anim . Crust. PI. 47 ♦ &o 3* (2) Cancer, Muller, Montagu, etc. — Megalops, Leach, Desma- rest , Latreille , etc. DES CRUSTACÉS. 26l pas à son extrémité cinq lames réunies en éventail comme chez ces derniers , est très-développé et sert à la natation ; mais nous sommes porté à croire que ce sont seulement des jeunes de quelque Anomoure de la première famille, et que .orsqu'on les aura mieux étudiés on les rayera de la liste des genres dont se compose l'ordre des Décapodes, ou du moins on leur assignera une place et des caractèrres différens. L'aspect général des Mégalopes est tout-à-fait celui propre aux jeunes Décapodes, et ils ont beaucoup d'analogie avec les jeunes Dromies. Leur carapace est courte, large, un peu déprimée, et terminée antérieurement par un petit rostre très-large à sa base, Les yeux sont extrêmement gros et saillans. "Les antennes externes sont très-courtes , con- formées comme chez les Brachyures, et reployées sous le rostre ; celles de la seconde paire sont courtes et insérées en dehors des précédentes. Les pates-mâchoires externes ont leurs deuxième et troisième articles très-larges , et constituant un opercule au devant de la bouche, tandis que les articles suivans sont très-étroits. Le plastron sternal est très-large, et creusé d'un sillon pour recevoir l'abdomen lorsque celui- ci se reploie en dessous. Les pâtes sont courtes ; celles de la première paire se terminent par une main didactyle légèrement renflée ; les autres sont monodactyles , et ne présentent rien de particulier, h' abdomen a la même forme générale que chez les Macroures , mais est beaucoup plus étroit que le thorax, et peut se reployer en dessous et se loger dans un sillon du plas- tron sternal ; il est garni en dessous d'une double série défaus- ses pâtes natatoires semblables à celles des Macroures , et se termine par une nageoire caudale, conformée à peu près de la même manière que chez ces Crustacés , mais composée seu- lement de trois lames , savoir : une pièce médiane formée par le septième segment de l'abdomen , et deux pièces laté raies fixées au segment précédent. Enfin , il est aussi à noter que chez ces Crustacés les branchies sont disposées comme chez les Brachyures •. on n'en voit pas sur les deux derniers anneaux du thorax, 262 HISTOIRE NATURELLE Les Mégalopes se rencontrent principalement en haute mer, et paraissent se trouver ordinairement en compagnie avec de jeunes Crustacés appartenant aux genres Lupée , Thalamite et Grapse. On en a décrit trois espèces. I. MÉGALOPE DE MoiNTAGU. M. MonldgUU (i), « Rostre entier terminé par une seule épine dirigée en avant ; carapace inerme postérieurement ; hanches des huit premières pâtes pourvues en dessous d'une petite épine recourbée. » Lon- gueur, 3 lignes. Trouvée sur les côtes d'Angleterre. 2. MÉgalope armée. — M.armata (2). « Rostre entier terminé par une seule pointe en avant ; cara- pace pourvue postérieurement dans son milieu d'une carène qui se prolonge en une pointe droite aiguë , s'étendant jusqu'au com- mencement du quatrième article de l'abdomen ; hanches des qua- tre premiers pieds seulement pourvues d'une petite épine re- courbée. » Même longueur que la précédente et trouvée sur la même côte. 3. MÉGALOPE MUTIQUE. M. TtlUtica (3). Rotre replié en dessous et canaliculé ; carapace tronquée et inarme postérieurement ; point d'épines sur les hanches des pâtes ; ongles épineux en dessous. Longueur, 5 à G lignes. Trouvée près de l'embouchure de la Loire. Le Cancer fœroensis de Millier (4) appartient à ce genre. (i) Cancer rhomboidalis, Montagu . Trans. of the Lin. soc. vol. 7, PI. 6, lig. 1. — Megalops Montagu, Leach, Malac. Pod. Brit. PI 16, lig. i 6. — Desm. Consid sur les Crust. p. 201. (2) Leach, Malac. PI. 16, lig. 7-9. — Desmarest, loc cit. (3) Desmarest, op. cit. p. 201, PI. 34, lig. 2. — Guèrin, Icon. Crust. PI 18, lig. 3. (4) Fauna danica, t. III, p. 56, PI. 114, fig. 1-3. DES CRUSTACES. 263 Genre MONOLEPIS. — Monolepis (1), Je suis porté à croire que le genre Monolepis de Say ne devra -pas être conservé , et n'a été fondé que sur de jeunes Crustacés dont le développement n'était pas encore terminé; mais, ne les ayant pas observés par moi-même , je ne puis me former une opinion arrêtée à cet égard. Quoi qu'il en soit, les Monolepis paraissent avoir la plus grande analogie avec les Mégalopes , et surtout avec les jeunes Dromies ; ils se distinguent des premiers par leurs pâtes postérieures petites, reployées au-dessus des angles postérieurs du test, et termi- nées par des soies très-longues. La carapace de ces petits Crustacés est convexe , oblongue d'avant en arrière, un peu rétrécie en avant , et terminée par un petit rostre. Les yeux sont très-grands , et sont éloignés entre eux. Les antennes internes sont épaisses et cachées sous les côtés du rostre ; leur article basilairc est arrondi, et leur extrémité bifide. Les antennes externes sont insérées entre les pédoncules oculaires et les angles du cadre buccal ; elles sont coudées entre le troisième et le quatrième article. Les pates- mdchoires externes sont inermes, et se composent d'arti- cles subégaux , dont le dernier est brusquement rétréci. Les pâtes sont de longueur médiocre ; celles de la première paire sont didactyles , et celles des trois paires suivantes monodac- tyles; celles de la cinquième paire sont très-petites, termi- nées par des soies alongées , et reployées au-dessus des angles postérieurs de la carapace. L'abdomen est semi-cylindrique, reçu dans une fosse profonde du plastron sternal , et terminé par une nageoire composée de trois lames, comme celle des Mégalopes ; on y trouve aussi des fausses pâtes natatoires assez grandes , dont la lame terminale interne est très-petite. Enfin (i) Say, Journ ofthe Acad. of Philadelphia , vol. I , p. i55. — Desm. Consid. sur les Crust. p. 199. — Latreille , Reg. anim. de Cuv. 2e. édit. t. IV, p. 85. 264 HISTOIRE NATURELLE la lame placée de chaque côté du dernier segment abdominal est petite , subovale , ciliée , et portée sur un petit pé- doncule. Say décrit deux espèces appartenant à ce genre. i. Monolepis inerme. — M. inermis (i). Carapace inégale , armée d'une dent de chaque côté des yeux ; un tubercule tronqué au bout et de la longueur du pédoncule oculaire situé derrière chaque œil sur le bord inférieur du corps. Pâtes antérieures assez petites; mains renflées. Tarses simples , de la longueur de l'article précèdent. Longueur, environ 3 lignes. Habite les côtes du Maryland. 2. MoNOLEPIS SPINITARSE. M. SpblitcirSUS (2). Caraj. ace assez saillante entre les yeux ; tubercules latéraux à peine marqués ; tarses armés en dessous de sept épines raides et acérées. Habite les côtes de la Caroline du sud. (1) Say, loc. cit. p. 157. (2) Say, loc. cit. p. i58. DES CRUSTACES. ;65 SECTION DES DÉCAPODES MACROURES. Cette division de Tordre des Décapodes a pour type TEcrevisse, et comprend tous les Crustacés à bran- chies thoraciques internes les mieux organisés pour la nage. On les reconnaît facilement au grand déve- loppement de leur abdomen et à la grande nageoire en forme d'éventail qui termine postérieurement leur corps. La carapace des Macroures est presque toujours beaucoup plus longue que large , et en général ne se prolonge que peu ou point latéralement au-dessus de la base des pâtes (i); d'ordinaire il n'y a point de ligne de démarcation entre les pièces supérieures et latérales de ce bouclier 5 et les régions branchiales se réunissent presque sur la ligne médiaue du dos , mais restent séparées de la région stomacale par un sillon. En général^, le front est armé d'un rostre que recouvre l'anneau ophthalmique, mais qui ne se réunit pas en dessous à l'anneau antennulaire , de manière à entou- rer la base des pédoncules oculaires , comme nous l'avons vu chez les Brachyures. Les divers anneaux du thorax sont en général tous soudés entre eux ; quel- quefois cependant le dernier segment reste mobile. Le sternum est très-étroit en avant, et chez la plupart (I) PL a3,fig. i; PI. 24, %• l,6,ii, i5-,Pl. 25, fig. i,8, etc. û66 HISTOIRE NATURELLE de ces animaux est presque linéaire clans toute sa longueur, et ne constitue pas un plastron ventral ; quelquefois cependant il s'élargit beaucoup vers la partie postérieure du thorax , et prend la forme d'un bouclier horizontal. Les flancs sont à peu près ver- ticaux , et les cloisons apodémiennes se réunissent de manière à former un canal sternal médian qui loge le système nerveux , l'artère sternale , etc. (i). Les antennes sont très-développées , et se trouvent en général à peu près sur la même ligne; celles de la première paire (les antennes internes) ne se reploient jamais dans une fossette , comme chez les Brachyures et la plupart des Anomoures ; leur pédoncule est alongé, et elles portent en général deux ou quelque- fois même trois filets terminaux grêles , sétacés et très- lom:s. Les antennes externes présentent presque tou- jours au-dessus de leur base un appendice qui repré- sente le palpe de ces membres et qui est analogue à lépine mobile que nous avons vue chez les Pagures ; seulement cet appendice constitue ordinairement une grande lame horizontale. Le cadre buccal est en général à peu prés carré, et n'est pas distinctement séparé de l'épislome. Les pales-mâchoires externes ne sont presque jamais oper- culiformes , comme chez les Brachyures ; leurs second et troisième articles ne sont que peu ou point élargis, et les trois derniers articles sont très- développés ; aussi ces organes ressemblent-ils à de petites pâtes ordinaires qui seraient reployées contre la bouche; quelquefois même ils servent à la locomotion , et ressemblent exactement aux pâtes thoraciques ; en (i) PI. a3, Eg. 3. DES CRUSTACÉS. 267 général ils sont dépourvus d'appendice flabelli- forme. Les mandibules sont en général robustes . mais manquent quelquefois d'appendice palpi forme. Les pâtes thoraciques sont en général longues et grêles. Celles de la première paire, ou des deux premières paires , se terminent le plus souvent par une pince didactyle , et il arrive quelquefois que celles de la cinquième paire sont plus ou moins rudimentaires et non ambulatoires. \J abdomen est presque toujours beaucoup plus grand que le thorax , et présente une épaisseur considérable ; les sept anneaux qui le com- posent sont tous mobiles ; les cinq premiers portent d'ordinaire chacun une paire de fausses pâtes natatoi- res composées d'un article basilaire gros et cylindri- que , et en général de deux lames terminales , longues et ciliées sur les bords. Les appendices du sixième anneau sont beaucoup plus grands , et dirigés en dehors , tandis que les précédens sont dirigés en bas ; leur article basilaire est court, mais porte deux lames très-grandes, qui constituent , avec la pièce médiane formée par le septième anneau , une grande nageoire caudale à cinq feuillets disposés en éventail (i). L'organisation intérieure des Macroures diiïère éga- lement de celle des Brachyures et même des Ano- moures. Leur système nerveux se compose de gan- glions dont la concentration est bien moindre ; les centres nerveux du thorax sont souvent tous distincts, et il existe une série de six ganglions dans l'abdomen. La disposition du système circulatoire, et surtout des sinus veineux , présente des particularités que nous (1) PI, 23, iig. 1, etc. 268 HIST0IHE NATURELLE avons déjà fait connaître (i). Les branchies sont en général beaucoup plus nombreuses que chez les Bra- cbyures , et sont insérées, comme chez la plupart des Anomoures, par groupes de deux, de trois ou de quatre au-dessus des diverses pâtes (2) ; presque tou- jours il en existe jusque sur le dernier anneau thora- cique , et souvent ces organes, au lieu d'être compo- sés de lamelles parallèles , sont formés d'une multitude de petits cylindres disposés comme les poils d'une brosse. Enfin il n'existe pas de poches copulatrices (3), et les ouvertures des oviductes sont toujours situées sur l'article basilaire des pâtes thoraciques de la troi- sième paire. Ces Crustacés , ainsi que nous l'avons déjà dit , sont essentiellement nageurs ; ils ne marchent que peu et ne sortent pas de l'eau. L'abdomen et la grande nageoire caudale qui le termine sont leurs principaux organes de locomotion, et c'est à reculons qu'ils nagent toutes les fois qu'ils veulent se mouvoir avec vitesse, car alors ils frappent l'eau en reployant en bas et en avant cette espèce de rame terminale. On peut diviser ce groupe de Crustacés en quatre familles naturelles , dont quelques-uns des caractères les plus saiilans sont exposés dans le tableau suivant. (1) Voyez t. I, p. 100 et 102 (2) PI. 10, fig. 1. (3) PI 12, fig. i5. DES CRUSTACES. 269 DECAPODES MACROURES les antennes exter- nes n'offrent pas de lame mobile in- sérée à la face su- périeure de leur pédoncule. (Bran- chies ordinaire- ment en brosses.) Plastron sternal très-large: corps déprimé ; abdo- men court ou mé- diocre. Macroures cuirasses. don '\ les antennes exter- nes portent au- dessus de leur pé- doncule une lame mobile. I Sternum linéaire, corps alongé ; ab- ^Thai.asswiens. domen grêle et long. qui est très-petite et hastil'orme. VAstacibns. ( Branchies en Ibrosses.) qui est très-gran- de et ovalaire ou triangulaire. \ Saucoques. (Branchies lamel- leuses. ) FAMILLE DES MACROURES CUIRASSES. Cette famille se compose principalement de Ma- croures remarquables par l'épaisseur et la dureté de leur squelette tégumentairc, et dont la face inférieure du thorax est revêtue d'un plastron très-large vers la partie postérieure , quoique étroit en avant (1). La carapace est en général plus large et plus déprimée que dans les autres familles de la même section (2). La conformation des antennes varie , mais il est à noter que celles de la deuxième paire ne portent jamais au- dessus de leur portion basilaire une écaille mobile, comme nous le verrons toujours chez les Salicoques. (i) PI. 23, fig. 2, b. (a) PI. 23, fij. 1, et PI. 24, fig. 6. 2J0 HISTOIRE NATURELLE La conformation des pâtes varie : les fausses pâtes abdominales sont moins développées que dans les familles suivantes , et ne présentent souvent qu'une seule lame terminale foliacée (i). Enfin nous ajouterons aussi que , dans ce groupe , la centralisation des ganglions nerveux du thorax pa- raît être portée plus loin que dans aucun autre Grus- tacé Macroure. On peut diviser les Macroures cuirassés en cinq tribus naturelles caractérisées de la manière suivante : /les pâtes de la cinquième paire très-"j grêles , non ambulatoires , et reployées ( ~ au-dessus de la base des pâtes précé- i dentés. J LATIIE1DES. MACROURES CUIRASSÉS ayant/ • . j J \ les pâtes de lia cinquième paire les pâtes des trois premières v. paires terminées par une pince > Eryons. didactyle. / sem- ( Antennes | externes très ( Scyllarides. Toutes les pa- 1 larges et fû- tes monodactv- \ liacées. blables aux Iles; celles de la précédentes, j première quel- et point re- I quefois impar- plovées au- j faitement sub- dessus de cel- 1 chéliformes. les-ci \ Antennes externes cy- lindriques et ) I.ANGOUST1ENS. de forme or- 1 dinaire. TRIBU DES GALATHEIDES. Ce petit groupe établit à plusieurs égards le pas- sade entre les Décapodes Anomoures et Macroures, et se rapproche surtout des Porcellanes , dont il se distingue cependant par le grand développement qu 'offre l'abdomen. (i) PI. 23, iig, 2, d, fig. 5, etc. DES CRUSTACÉS. 2^ t La carapace de ces Crustacés est déprimée et assez large, mais cependant plus longue que large ; elle se termine antérieurement par un rostre plus ou moins saillant qui recouvre la hase des pédoncules oculai- res, et elle présente sur sa surface supérieure plu- sieurs sillons, dont un , plus profond que les autres , limite en arrière la- région stomacale. Les antennes s'insèrent sur ïa même liirne transversale; les internes se trouvent sous les pédoncules oculaires et sont peu alongées ; elles se terminent par deux petits filets multi-articulés très-courts. Les antennes externes ne présentent à leur base aucune trace d'appendices pal- piformes ; leur pédoncule est cylindrique, et leur filet terminal long et grêle. Les pâte s -mâchoire s externes sont toujours pédiformes , mais leur conformation ■varie un peu. Le plastron sternal s'élargit beaucoup vers sa partie postérieure , et le dernier anneau tho- racique en reste ordinairement distinct. Les pâtes antérieures sont grandes et terminées par une pince Lien conformée ; les pâtes des trois paires suivantes sont assez fortes et se terminent sur Un tarse conique; enfin celles de la cinquième paire sont extrêmement grêles, et reployées au-dessus des autres dans la ca- vité branchiale ; elles ne servent pas à la locomotion , et se terminent par une main rudimenlaire. h7 ab- domen est aussi large et plus long que le thorax; il est bombé en dessus et armé de chaque côté d'une série de quatre ou cinq grosses dents formées par l'angle latéral de l'arceau supérieur des divers anneaux dont il se compose ; il se termine, comme chez la plu- part des Macroures , par une large nageoire lamel- leuse disposée en éventail. Le nombre de fausses pâtes suspendues sous l'abdomen varie j chez le mâle on en. 2*72 HISTOIRE NATURELLE trouve cinq paires, dont les deux premières sont grêles etalongées, elles troisdernièresterminéesparunelame ovalaire ciliée sur les bords ; chez la femelle le premier anneau de l'abdomen est dépourvu d'appendices , et les quatre segmens suivans portent chacun une paire de fausses pâtes composées de trois articles placés bout à bout et garnis de poils auxquels s'attachent les œufs. Cette tribu correspond au genre Galathée de Fabri- cius, et a été divisée par Leach en quatre genres, savoir : les Galathées proprement dites , les Muni- déeSj, les Grimolhées et les iEglées. Trois de ces groupes génériques nous paraissent devoir être con- servés ; mais, ainsi que l'a déjà fait remarquer M. Desmarest , le genre Munidée ne présente pas des caractères dislinctifs suffisans pour pouvoir être adopté dans une classification naturelle. Quant au genre iEglée, nous avons déjà vu qu'il se rapproche des Porcellanes plus que des Galathées proprement dites , et prend place dans la section des Anomoures. Nous ne conserverons donc, dans la tribu des Gala- théides, que : i°. Les Galathées proprement dites , dont les pates- mâchoires externes ne sont pas lamelleuses ou folia- cées vers le bout ; 2°. Et les Grimothées , dont les deuxderniers articles des pates-mâchoires externes sont élargies et foliacées. DES CIi,USTA£ÉS. ij'.$ Genre GALATHËE, — Galatkea (1). Les Galathées se nourrissent au premier abord par la con- formation de leur carapace , dont toute la surface est couverte de sillons transversaux garnis de petits poils dispo- sés en brosse. Les régions hépatiques sont en général bien distinctes des branchiales, et occupent avec la région stoma- cale près de la moitié de l'espace de la carapace. Le rostre est saillant et épineux; les yeux sont gros et dirigés en dessous ; il n'existe aucun vestige d'orbite. On remarque une épine au-dessus de l'insertion des antennes externes, et deux autres sur la partie antérieure de la région stomacale. L'article ba- silaire des antennes internes est cylindrique et armé à son extrémité antérieure de plusieurs fortes épines ; les deux ar- ticles suivans sont grêles et à peu près de même longueur que le premier. Le pédoncule des antennes externes se compose de trois petits articles cylindriques , dont le dernier est beaucoup plus court que les autres, Les pates-mdchoires externes sont médiocres , et leurs deux derniers articles ne sont ni foliacés , ni même élargis. Les pâtes antérieures sont longues et déprimées. L'abdomen ne présente rien de remarquable. § Espèces dont les pates-mdchoircs externes présentent , sur le bord interne de leur deuxième article , une rangée de dents. >jc Le troisième article des pates-mdchoires externes moins long que le second. i. GalàthÊe striée. — Galathea strigosa (2). Rostre triangulaire et armé de sept fortes dents spiniformes très- avancées. Bords latéraux de la carapace armés de fortes dents spi- (1) Cancer, Lin- , Degéer, Herbst, etc. — Galathea , Fabricius , Suppl. p. 4i4- — Latreille , Règne anira. , etc. — Galathea et Mu- nidea, Leach et Desmarest. (2) Petite Ecrevisse de mer? Rondelet , Poissons , t. II, p. 3qo. CRUSTACÉS, TOMF II. l8 c*nq HISTOIRE NATURELLE informes. Trois longues épines à l'extrémité antérieure du pre- mier article des antennes externes ; une grosse épine au-dessus du tubercule auditif , deux plus petites sur le premier article des antennes externes, et une sur le second article de ces organes. Pâtes-mâchoires externes courtes , dépassant à peine le rostre lorsqu'elles sont étendues ; leur troisième article beaucoup plus court que le second , et armé au-dessous de deux fortes épines. Pâtes antérieures longues , déprimées et très-épineuses ; la main fort large bordée d'épines , et garnie en dessus de petits sillons pilifères qui ressemblent à des écailles imbriquées ; pinces cour- tes , larges et terminées en cuillère. Pâtes des deuxième et tros- sième paire de la même longueur. Abdomen sillonné en travers, mais sans épine ; son septième segment peu élargi et beaucoup plus étroit en arrière qu'en avant. Couleur rougeâtre , avec quel- ques lignes bleues sur la carapace. Longueur, environ 5 pouces. Habite la Méditerranée et l'Océan. (CM.) 2. GaxathÊe .RvcuErsE. — Galatliea rugosa (i). Rostre formé par une longue épine styliforme , à la base de la- quelle naît de chaque côté une épine semblable, mais moins longue. Article basilaire des antennes internes plus alongé que — Astacus similis pediculo mari no , Aldrovandi , Crust. p. 123. — Cancer strigosus, Lin. Syst. nat. — Herhst , t. II , p. 5o, PI. 26, %. 2.-— Rœmer, Gênera Insect. PL 32, %. 1. —Pendant, Brit. Zoolt. I, Pi. 14, fig. 26. — Ecrevisse stnèe, Degéer, Me in. pour servir a l'hist. des Insectes; t. VII, Pi. 23, fig. 1. — Galatliea stri- gosa , Fabr. Suppl. p. 4*4- — Latr. Hist. des Crust. t. VI, p. 198; et Encycl. PI. 294, fig. 2, et PL 326, fig. 1. — Lamarck , Hist. des an. sans vert. t. V, p. 214— Galaihea spinigera, Leach , Malac. Pod. Brit. PL 28, B, et Dict. des Se. nat. t. XVIII, p. 5i.— G. stri- gosa, Desmarets , Consid. sur les Crust. p. 189, PL 33, fig. 1. — Roux, Crust. de la Médit. PL 16.-— Guérin, Iconog. Crust. PL 17, fig. 3. — Edw . Bègne anim. de Cuvier, 3e. édit. Crust. PL 47» fig. 1. (1) Lion, Rondelet, Poissons, t. II, p 3go. — Aldrovande, Crust. p. ia3> — Cancer Bamffius , Pennant , Brit. Z00L t. IV, PL i3, fie;, 26, — Hérbst, t/lï, p. 58. PL 27, fig. 3. — Golathea rugosa , DES CRUSTACES. 2^5 dans l'espèce précédente. Pates-mâchoires conformées de la même manière, si ce n'est que le troisième article est un peu plus long et ne présente en dessous qu'une seule grosse épine. Pâtes anté- rieures extrêmement longues , grêles et cylindriques; pinces très- longues , faibles et cylindriques. Pâtes de la deuxième paire plus longues que celles de la troisième paire. Quelques épines sur le bord antérieur des deuxièmes et des troisièmes anneaux de l'abdomen. Septième segment ( ou lame médiane de la na- geoire caudale ) extrêmement large et peu ou point rétréci en arrière. Couleur rougeâtre; poils jaunes. Longueur, environ o pouces. Habite nos côtes. (G. M. ) >jc if. Le troisième article des paies -mâchoires externes beaucoup plus long que le second. 2. Galathee porte-Écaille. — Galalhea squamnufera (i). Rostre courtf large et armé de neuf dents spiniformes. Dents des bords latéraux de la carapace fortes. Premier article des an- tennes internes court et élargi en dehors. Pates-mâchoires exterr nés longues , dépassant de beaucoup le rostre lorsqu'elles sont étendues ; une rangée d'épines sur le bord inférieur de leur troi- sième article. Pâtes antérieures larges , aplaties , épineuses sur les Fabr. Suppl. p. 4i5. — Latreille , Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 198: etc. — Galathea longipeda , Lamarck , Syst. des anim. sans vert. p. 1 58 — G. ru go sa , ejusclem, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 214. — G. Bamffia, Leach, Edinb. Encycl t. VII, p. 3g8. — Munida rugosa , ejusdem , IMalac. Pod Brit. tab. 29; et Dict. des se. nat. t. V11I, p. 62. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. i9I. (1) Galathea strigosa? Bosc , t. II , PI. 12, %. 2 — Latreille, Hist. nat. des Crust, t. VI, PI. 53, fig. 2. — Galathea Fabricii , Leach, Encycl. Brit. Suppl. PL 21. — Galathea squamifera , Leach, Malac. Pod. Brit. PL 28, A ; et Dict. des se. nat, t. XVIII, p. 5i. — Latreille, Encyclop. PL 3ai, fig. 1-8 (d'après Leach). |8. 2n6 UiSTOIRI NATL'REiLI bords et garnies en dessus de tubercules squamrniformes L^i. gueur, environ 2 pouces. Couleur, brun verdâtre. Habite nos côtes. (C. M. ) S 2. Espèces dont les paies-mâchoires externes ne présentent pas de dentelure sur le bord interne de leur deuxième article. 3. GalathÉe monofonte. — Galathea monodon. Rostre formé par une longue dent spiniforme et droite , à la base de laquelle se trouvent deux petites, épines très-courtes. Bords latéraux de la carapace à peine dentés et peu distincts. Tates antérieures médiocres et grêles , dentées en dessus et en dessous. Pinces étroites. Longueur, environ 3 pouces. Habite les côtes du Chili. Fabricius a décrit , sous le nom de Galathea ampleciens (1) , un Crustacé qui habite les côtes du Brésil et qui paraît être phospho- rique; mais nous doutons que ce soit une véritable Galathée , car il a la carapace lisse. A ce caractère Fabricius ajoute seulement que le rostre est court et échancré, et les pieds intermédiaires très-longs. Ainsi que l'a très-bien établi M. Desmarest , le genre Calypso de M. Risso (1) doit être considéré comme un genre factice , qui paraît avoir été établi sur une mauvaise figure de Rondelet appar- tenant probablement à la Galathée striée. (1) G. amplectens, Fahr. Suppl. p. i\i5. — G. phosphorica, Latr. Hist. des Crust. t. YI , p. 199. (2) Calypso periculosa, Risso, Crustacés de Nice, p. 7^ PI- 3, lie:. 1. — Janira periculosa, ejusdem op. cit. p. 170. — \ oyez Des- marets, Consid. uotede la page 191. OLS CRUSTACÉS. 2?7 Genre GRIMOTHEE. - Grlmothea (1) Les Grimothées ne diffèrent que fort peu des Galathées et pourraient bien ne pas en être séparées ; leur forme gé- nérale est essentiellement la même , seulement l'article basi- laire de leurs antennes internes est claviforme et à peine denté à son extrémité , et les pates-mâchoires externes sont très-longues et ont leurs trois derniers articles élargis et foliacés. Grimothee socia.le, — G. gregaria (2). Rostre effilé , triangulaire, et armé à sa base de deux petites dents latérales. Yeux gros. Pâtes extérieures grêles, comprimées, tuberculeuses et terminées par des pinces grêles et un peu in- curées. Septième segment de l'abdomen dépassant de beaucoup les quatre lames latérales de la nageoire caudale. Couleur rou- geâtre. Le Crustacé figure par M. Guérin sous le nom de Grimothee sociale (3) , diffère de l'espèce précédente par la forme de la na- geoire caudale , dont la lame médiane est moins grande que les lames latérales; nous proposerons de le nommer Grlmothea Du- perreii , en l'honneur du navigateur dont le voyage nous en a procuré la connaissance. (1) Galathea , Fabriciu?. — Grlmothea, Leach , Dict. des se. nat- t. XV111 , p. 5o. — Desmarest, op. cit. (•i) Galathea gregaria, Fabr. Suppl. p. 4,5« — Grlmothea grega- ria, Leach, Dict. des se. nat. t. XVIII, p. 5o — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 188, — Edw. Règne anim. de Cuvier, 3e. édit. Crust. PL 47, fig. 2i c3) Voyage de la Coquille , Crust. PI. 3. fig. 1. '2J* HISTOIRE NATURELLE TRIBU DES ÉRYONS. On a trouvé à l'état fossile un Crustacé très-singu- lier qui ne peut rentrer dans aucune des tribus natu- relles formées par les espèces actuelles, mais qui, à plusieurs égards, se rapproche des Scyllariens , et semble devoir prendre place auprès de ces animaux. Ce fossile , dont M. Desmarest a formé le genre Eryon (i) , se fait remarquer par sa carapace très-élargie, pres- que carrée, plus longue que l'abdomen,, et forte- ment dentée en avant. Les antennes internes sont pe- tites et terminées par deux filets multi-articulés, grêles et filiformes , les externes sont courtes, et leur pédon- cule est cylindrique et recouvert , suivant M. Desma- rest , par une écaille assez large , ovoïde et fortement échancrée. Le cadre buccal paraît être étroit. Les pâtes de la première paire sont aussi longues que la carapace , de grosseur médiocre , et terminées par une pince' à doigts grêles et arqués. Les pâtes des deux paires suivantes sont plus grêles , beaucoup plus courtes, et également terminées en pince; celles des deux dernières paires paraissent être monodactyles. Enfin l'abdomen est aplati , et terriTiné par une na- geoire caudale, dont la lame médiane est pointue et les quatre lames latérales moins longues que la mé- diane et hastiformes. M. Desmarest a donné à ce Grustacé fossile le nom spécifique d'ERYON de Cuvier (2). On le trouve dans (1) Crustacés fossiles, p. 128, etc. ('-.•) Locus la marina, Baïer Qryctographia norica, Supp!. tab. 8, Bg. 1, t. — Astacus flûviatilh lapideus , etc. , Riehter. Muséum DES CRUSTACÉS. 2*q le calcaire de Pappenheim, de Solenhofen et d'Aich- stedt. Le Crustacé fossile ligure par Schlotheim sous le nom de Macrourites pvopinquus i), paraît apparte- nir au même genre que le précédent, dont il se dis- tingue par la forme circulaire de la carapace. TRIBU DES SGYLLARIENS. Le genre Scyllare . de Fabricius, qui constitue cette tribu, est un des groupes les plus remarquables de la section des Décapodes Macroures, et se distin- gue au premier abord par la conformation singulière des antennes externes. La carapace (2) de ces Crustacés est très-large et peu élevée ; son bord antérieur esta peu près droit , et pré- sente un prolongement horizontal qui s'avance entre la base des antennes externes et recouvre l'insertion de «elles de la première paire. Lesyeux sont logés dans de> orbites bien formées et assez éloignées de la ligne mé- diane. Les antennes s'insèrent sur la même ligne au- dessous des yeux ; celles de la première paire (3) sont grêles et ne présentent rien de remarquable ; leur premier article est presque cylindrique et beaucoup plus gros que les deux suivans ; enfin elles se ter- Richterianum , tab. i3, M. n°. 32. — Brachyurus thorace lateribus inciso, Walch et Knorr, M on uni. des catast. du globe , t. I, PI. i4i> etc. — Macrourites arctiformis , Schlotheim, Petrefacten- kunde, p. 34 , PI- 3 , fig. 1. — Eryon Cuvieri, Desmarest, Crust. fossiles, p. 129, PI. 10, fiç. 4? Consid. sur les Crust. p. 209, PI. 34,fig.3. ' (1) Schlotheim. op. cit. p. 55 , H. 3, Hg. 3. fi) PI, 24, iig. 6 et 10, a. (3) PI. 24, rie:. 10, d. 2>80 HISTOIRE NATUREL LL minent par deux filets multi-articulés très-courts. Les antennes externes sont foliacées et extrêmement lar- ges ; la pièce que porte le tubercule auditif est con- fondue avec î'épistome et est suivie de quatre articles, dont le deuxième et le quatrième sont îamelleux et extrêmement grands (i). Le cadre buccal est petit, et les pâtes-mâchoires sont médiocres et presque pédiformes (2). Le plastron sternal est très-large et composé d'une seule pièce. Les pâtes des quatre premières paires sont terminées par un tarse styliforme ; il en est de même pour les pâtes postérieures chez le mâle ; mais chez îa femelle ces dernières se terminent par une petite pince in- complète. \J abdomen est très-large , et se termine par une grande nageoire en éventail composée de la manière ordinaire, mais dont les feuillets sont mous et flexi- bles dans les trois quarts postérieurs de leur longueur. Le premier anneau abdominal manque d appendices, mais les quatre segmens suivans portent chacun une paire de fausses pâtes, dont îa forme varie suivant les sexes. Chez le mâle, celles delà première paire sont grandes et portent deux larges lames foliacées; mais les suivantes n'en portent qu'une seule , dont la grandeur diminue rapidement, au point d'être rudimentaire au cinquième anneau. Chez la femelle tous ces appendi- ces sont beaucoup plus développés , et servent à sus- pendre les œufs. f§,Les branchies sont composées de iîlamens disposés en brosses , et sont rangées par faisceaux , entre les- [(I) PI. 24, tig. IO, b, c. (V PI. 24, %. :. DES CRUSTACES. l8t quels s'élèvent de grandes lames flabeliiformes appar- tenant aux pâtes thoraciques. On compte vingt-une branchies de chaque côté du corps, savoir : deux au- dessus des pates-mâchoires de la seconde paire, trois au-dessus des pates-mâchoires externes , trois au- dessus des pâtes antérieures , quatre au-dessus de chacune des trois pâtes suivantes , et une au-dessus de la pâte postérieure. Cette tribu a été divisée en trois genres, qui peu- vent être conservés, mais auxquels il est nécessaire d'assigner de nouveaux caractères. On peut les distin- guer de la manière suivante . est plus longue que large, et les orbites "j siiuées a peu de dislance des angles an- l Scvllake, térieurs de ce bouclier. ' SCYLLARIENS | sont situées très-loin \ dont la carapace ) 1 des angles antérieurs J Ibaco S de la carapace. j est beaucoup plus large que longue et dont les orbites joccupent l'angle an \ térieur et extérieur ) Thkne. de la carapace. ' Genre SCYLLARE. — S cy liants (1). Les Scyllares proprement dits diffèrent des autres Crus- tacés de la même tribu par la forme générale de leur corps , qui est beaucoup plus alongé que chez ceux-ci" et ne dimi nue que fort peu de largeur même vers la queue. La cara- pace (PL 24 , fig. 6 ) est beaucoup plus longue que large. Les bords latéraux sont parallèles. Les orbites sont situées très-loin de la ligne médiane , tout près de l'angle externe 1) Cancer, Lin. Herbst , etc. — Seyiiaruf, Fabr. Latr. La- raarck, Leach , Desm. etc. >8? HISTOir, £ NATIRELL£ de la carapace , mais ne l'atteignent jamais ; ils sont circu- laires <. t dirigés en haut. Le sternum est de grandeur mé- diocre . et ne se rétrécit que peu ou point entre les pâtes postérieures. Enfin les ouvertures de l'appareil de la géné- ration Ju mâle sont circulaires et de médiocre grandeur. L abdomen est très-épais , et plus long que toute la portion antérieure du corps , y compris les antennes. § Espèces dont le prolongement rostriforme de la carapace est très- large , mais peu saillant , et terminé antérieurement par un bord droit. I. SCYLLARE OURS. S. arctUS (i). Carapace garnie de tubercules squammi formes, et armée sur la ligne médiane d'une série d'épines , dont les trois plus longues occupent la région stomacale ; une crêie oblique qui naît de l'an- gle orbitaire interne, gagne la région branchiale, et porte trois grosses épines , dont deux situées au-dessus de l'orbite. Antennes externes grandes et fortement dentées ; leur antépénultième arti- cle presque triangulaire , armé de deux grosses dents sur son bord externe , et garni en dessus d'une crête qui se termine à l'angle antérieur en s'y portant très-obliquement ; le dernier article armé de six grosses dents sur le bord antérieur. Abdomen sculpté en dessus , et présentant sur le bord postérieur de chaque anneau une échcuicrure médiane assez profonde. Pâtes grêles. Longueur , environ 3 pouces ; couleur brune , avec des lignes transversales rouges sur l'abdomen. Habite la Méditerranée. (C. M. ) (i) Cigale de mer, Rondelet. — Cancer (astacus) ursus minor. Herbst , t. II, p. 83, PI. 3o , fig. 2. — C ardus, Roemer, Gen. Insect. PI. 32, fig. 3. — Linné, Fauna Suecica, et Syst. nat. — Scyllarus arc tus . Fabr. Suppl. p. 399. — Latreille , Hist. rat. des Oust. t. VI, p. 180 ; Encycl. PI. 287, tig. 5 ; etc. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 212. — Desmarets , Consid. p. 182. — Hisso, Oust, de Nice, p. 61, et Hist. 11at.de l'Eur. mérid- t. V, p. 43. — Roux . Oust, de la Méditerranée , PL U. — Edw. Règne anim. de Cuvier, 3r. édit. Oust PJ. j ' lie 1- «3 DES CRUSTACES. li 2. SCYLLARE RUGUEUX. — S. rugOSUS (l). Espèce très-voisine de la précédente , mais dont la carapace est armée de dents très-grosses, et surmontée d'une crête doublement dentelée, qui en occupe les deux tiers postérieurs. Quatre dents sur le bord externe du pénultième article des antennes externes (celle qui occupe l'angle antérieur non comprise ) , et une crête très-saillante et presque droite sur sa face supérieure. Abdomen profondément sillonné en travers , et surmonté d'une crête mé" diane obtuse , qui forme sur le troisième anneau une gibbosité très -marquée. Longueur, 2 pouces. Habite la côte de Pondichéry. (CM.) § § Espèces dont le prolongement rosirai de la carapace est très- saillant , presque cari é , et termine en avant par une ou deux cornes plus ou moins marquées, 3. SCYLLARE SCULPTÉ. S. SCulplUS (2). Carapace couverte de tubercules squammiform.es , portant des petites rangées de poils très-courts et armée de plusieurs épines acérées , dont trois occupent la ligne médiane de la région sto- macale et deux la région cordiale ; cinq sont placés sur le bord orbitaire supérieur, savoir : trois beaucoup plus grosses que 'es autres, suivies de deux plus petites, et on en compte une quin- zaine sur le bord latéral de la carapace. Rostre armé de deux petites cornes presque droites. Antennes externes très-grandes ; leur anté- pénultième armée de très-grosses épines acérées, et le dernier pré- sentant un grand nombre de dentelures triangulaires peu sail- lantes. Abdomen sculpté en dessus , et présentant dans les sillons dont il est orné des rangées de petits poils. Longueur, environ 6 pouces. ( C. M. ) (1) Latreiïle , Collection du 'vïuééura. (2) Larnaro.k. Coll. du Mus. ~- Lfttfeillè, Enoyc . F'! |$ i JUS f OU; i. N AT 1)S|IL£ {. ScYIXARE LARGE, — ■ 5". /û^MJ i Carapace et abdorren couverts de gros tubercules déprimés et hérissés de poils très-courts. Une élévation conique sur le milieu de la région stomacale , et un peu en avant deux tubercules pointus très-rapprochès l'un de l'autre; quelques pointes disposées eu série longitudinale sur les régions branchiales ; bords supé- rieurs des orbites et bords labiaux de la carapace armés de dents triangulaires et pointues (surtout chez le mâle ). Antennes exter-r nés très-grandes: leur antépénultième article, aussi long que large , armé de deux très-grosses dents pointues sur son bord in- terne , ou d'une dent moins forte vers le tiers interne de son bord antérieur , d'une dent recourbée en haut et très-forte à son angle antérieur et externe , qui est très-avancé , et de plusieurs dents inégales sur son bord externe ; l'article suivant également plus Ions que large , et inséré en dedans de deux grosses dents poin" tues. Des tubercules très-gros et pointus sur le plastron sternal à la base de chaque pâte. Longueur, environ i pied ; couleur, brun foncé. Habite la Méditerranée et les îles Canaries. 5. ScYLLARE SQCAMMEUX. S. squaniTtlOSUS (2). Espèce très-voisine de la précédente , mais dont les tubercules sont plus élargis, et sont seulement bordés par de petits fais- ceaux de poils courts et raides, de manière à ressembler un peu à des écailles , et il n'y a pas de pointes sur la région stomacale. (1) Orchetta ou squille large, Rondelet, Hist. des Poissons, t. II , p. 391. — Aldrovande, Criut. p. 146. — Gesner, t. III, p. 1097. —Scyllarus la tu s, Latr Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 182 ; Éncyc. PI. 3i3; etc.— Lamarck, Hist. nat. dea anira. sans vert. t. V, p. 212.-- Desmarets, Consid. sur les Crust. p. 182. — Savigny, Egypte, Crust. PI. 8, tig. 1.— Guérin, Iconog. Crust. PI. 17, fig.i. (2) Le Crustacé iiguré par Bosc sous le nom de Scyllare oriental t II. PI. 10, fig. i), r»e paraît appartenir à rette espèce. bLS CKUSTACi 2&J Le troisième et le quatrième article des pâtes , au lieu de présenter une simple crête en dessus comme d'ordinaire, sont creusés de sil- lons longitudinaux et paraissent comme sculptés; enfin les tuber- cules du sternum sont à peine saillans. Longueur, environ 1 5 pouces; couleur rougeâtre. Habite l'Ile-de-France. 6. Scyllare équinoxial. — S. cequinoxialis (i) . (Planche 24 , fig. 6.) Cette espèce est très-voisine du S. large , mais les tubercules , dont tout le dessus du corps est recouvert , sont à peine poilus; il n'ya point de dents coniques sur la région stomacale, et les bords latéraux de la carapace ne sont garnis que de dents très-obtuses. Les antennes externes sont beaucoup plus courtes; leurs pénul- tième et antipénuîtième articles sont beaucoup plus larges que longs , et ne sont armés que de dents peu saillantes. Longueur, environ 1 pied; couleur jaunâtre mêlé de rouge. Habite les Antilles. Genre TIlÈNE. — Thenus (2). Dans cette petite division le corps est très-déprimé et se rétrécit beaucoup d'avant en arrière. Les pédoncules ocu- laires sont très-longs ; les yeux dépassent la carapace latéra- lement, et les orbites , dirigées en dehors, occupent l'angle externe de ce bouclier. Il est aussi à noter que le sternum est beaucoup plus large que chez les Scyllares proprement dits, (i) Brown civil and natuval history of Jamaica, tab. 41* %• *• — Langostino, Paria, op. cit. PL 54, fig. i. — Scy liants œquinoxia- lis, Fabr. Suppl. p. 399. — Eosc, Hist. des Grust. t. II, p- 19. — Latr. Hist. des Crust. t. VI, p. 182. C'est à tort que dans l'article Scyllaride de l'Encyclopédie Latreille rapporte cette espèce au S. latus. (2) Scyllarus, Fabvicius , Latr. etc. — Thenus?, Leach, àS6 HISTOIRE NATURELLE et que l'abdomen présente à peu près la même longueur proportionnelle que chez ces Crustacés. On ne connaît encore qu'une seule espèce de ce genre. Le Thene oriental. — T. orienlalis (i). Carapace très-déprimée et verruqueuse ; une petite crête obtuse garnie de trois dents sur la ligne médiane ; rostre armé de deux grosses cornes divergentes. Lue épine à l'angle interne de l'orbite, deux sur son bord supérieur, et une à son angle postérieur; une autre dent sur la face supérieure de la carapace, un peu en ar- rière de l'orbite , et une scissure profonde et large sur son bord externe , un peu plus loin en arrière. Une forte épine sur le mi- lieu du bord postérieur de l'arceau supérieur du cinquième anneau de l'abdomen. Longueur, environ 8 pouces. Habite l'Océan indien. (G. M. ) Genre IBACUS — Ibacus (2). Le genre Ibacus, établi par Leach, ne diffère que fort peu de celui des Scyllares, mais nous paraît mériter d'être conservé à cause de la forme singulière de la carapace et de quelques autres caractères. Chez ces Scyllariens la carapace (PI. 24, fîg. 10) est beaucoup plus large que longue , et présente de chaque côté un prolongement lamelleux qui recouvre la majeure por- tion des pâtes , à peu près comme nous l'avons déjà vu parmi les Décapodes Brachyures, dans les genres Calappe , Ci ptopodes, etc. Ces proîongemens sont plus grands en avant qu'en arrière , d'où il résulte que la carapace se rétré- (I) Rurapli. Mus. PI. 2, fig. D. — Cancer ( astacus) arc tus , Herbst , t. II, p. 8o,Pl. 3o, fig. I. — Scyilarus orientalis , Fabr. Suj l. p. 399. — Latreille, Hist. nat. des Oust. t. VI, p. 181 ; Entvcl. PI. 3i4; etc. — Desmarest, Consid. p. 182. PL Si, fig. 1. (vi. Scyilarus , Fabricius , Latreille, etc. — Jbachus, Leach, Des- marest. bFS CRUSTACÉS. *i8~ cit postérieurement. On remarque aussi chez ces animaux une large et profonde fissure, qui de ehaque côté divise ces prolongemens clypéiibrmes en deux portions inégales. Les orbites , au lieu d'être placées tout près de l'angle externe de la carapace, en sont très-éloignées. Enfin, l'abdomen est très-court , et se rétrécit brusquement d'avant en arrière. i. Ibagus de Pêp.on. — Ibacus Peronil (i). Orbites situées beaucoup plus près de la ligne médiane que des angles externes de la carapace, qui sont recourbés en avant et dépassent beaucoup le niveau du front. Carapace très-déprimée , piquetée plutôt que verruqueuse , et présentant trois crêtes longi- tudinales, dont la médiane est garnie de quelques tubercules mousses , et les latérales sont situées sur la même ligne longitudi- nale que les orbites ; bords latéraux de la carapace très obliques et armés de sept dents , dont une seule située au devant de la grande échancrure latérale , et formant l'angle antérieur. Antennes ex- ternes beaucoup plus larges que longues ; leur premier article très-petit et dépassant à peine le rostre , le second faiblement denté, et le quatrième armé seulement de trois ou quatre dents très-larges et peu saillantes. Pates-màchoires externes armées d'é- pines sur le bord externe du quatrième article. Abdomen piqueté et surmonté d'une crête médiane obtuse. Longueur, environ 5 pouces. Habite les mers de l'Australasie. (G. M. ) 2. Ibacus antartique. — /. antarticus (2). Orbites situées plus près de l'angle de la carapace que de la ligne médiane. Carapace bombée, peu rétrécie en arrière, cou- (1) Scyllaras incisus , Péron , Collect. du Muséum. — Latreille, Encycl. PI, 320, fig. 1. — Lamarck. Hist. des anim. sai;s vert, t. V , p. 2i3. — Ibacus Peronii , Leach, Zool. Miscel. t. II, Pi. 119. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. i83, PI. 3i, fig. 2. (2) Rumph, IVJ us. PI. 2, fig. C. — C, ursus, Seba, t. III, PI. 20, '2 88 HISTOIRE NATURELLE verte de gros tubercules squammifères et de poils : deux deiit> au devant de la grande échancrure latérale , la première qui forme l'angle externe beaucoup moins saillant que le front ou même que les orbites. Antennes externes beaucoup pins longues que larges ; leur premier article très-grand et beaucoup plus saillant que le rostre ; le second armé de dix grosses dents acérées , dont sept sur le bord externe, deux entre 1 ancle antérieur et l'articulation du troisième article, et une sur le bord interne; enfin le qua- trième article armé sur le bord de sept grosses dents triangu- laires très-saillantes. Point d'épines sur le bord externe des pates- mâchoires externes. Abdomen verruqueux et poilu comme la ca- rapace. Tarses très-longs , grêles et courts , surtout chez le mâle ; un sillon longitudinal très-profond sous le bord supérieur du troi- sième article des pâtes, et une épine très-forte au-dessous de l'arti- culation du premier et du deuxième article des pâtes postérieu- res. Longueur, 7 à 8 pouces. Habite les mers d'Asie. (CM.) 3. Ibacus de PâRRà. — /. Parrœ (1). Espèce extrêmement voisine de la précédente , mais qui s'en distingue par Y absence de l 'épine située à la base des pâtes posté- rieures et du sillon du troisième article des pâtes ; les tarses sont aussi beaucoup moins alongés , et la carapace moins poilue. Même taille que la précédente. Habite les Antilles. (CM.) fig. 3. — Cancer ursus major, Herbst, t. II, p. 82, PI. 3o, fig. 2.— Scyllarus antarticus, Fabr. Suppl. p 399. — Latreille, Hist. nat. des Crust. t. VI , p. 181. — Lamarck, Hist. des anira, sans vert. t. V, p. 212. (1) Langostino, Parra , Descrip. de differ. piezas de Hist. nat. PI. 54, fig. 2. DES CRUSTACÉS. s8q M. Desmarest a décrit , sous le nom de Scyllare de Mantell (i) , un Crustacé fossile dont on ne connaît pas les antennes ; mais dont l'organisation de la carapace et de la base des pâtes offre une ressemblance frappante avec celle des Scyllariens vivans. Jusqu'ici on n'en a pas publié de figure , et on ne le connaît que parla description suivante : « La carapace est grossièrement chagri- née , et ses régions bien marquées ; deux sillons obliques très-en- foncés viennent de chaque côté , depuis l'angle antérieur latéral , où se voit la fossette de l'œil, jusque vers le milieu du test. La ré- gion cordiale lui est liée en arrière, et fait une saillie remarquable. Une profonde excavation sépare de chaque coté ces régions de la branchiale. Les bords latéraux paraissent irrégulièrement ru- gueux. » Ce fossile a été trouvé sur les côtes d'Angleterre ; mai s on ignore le terrain d'où il provient. TRIBU DES LANGOUSTIENS. Cette tribu, caractérisée par l'existence d'antennes de forme ordinaire, et l'absence de pinces didacLyles, ne se compose que d'un seul genre. Genre LANGOUSTE. — Palinurus(ï). Les Langoustes ont le corps presque cylindrique. Leur carapace (PI. 23, fîg. 1 ) est presque droite d'avant en arrière, très-convexe transversalement, et présente vers le tiers antérieur un sillon transversal profond, qui de chaque côté se dirige en avant et sépare la région stomacale des régions cordiales et des branchiales , les seules que l'on puisse bien distinguer. Le bord antérieur de la carapace est armé de deux grosses cornes qui s'avancent au-dessus des yeux et de la base des antennes; on remarque aussi de chaque côté, au-dessous (i) Scyllarus Mantelli , Desmarest, Ciusticés fossiles, p. i3o. (2)iFabricius, LaUeille, Lamarck, Leach, Desmarest, etc. CRUSTACÉS, TOME II. 19 2Q0 HISTOIRE NATURELLE des yeux et près de la base des antennes externes , une dent plus ou moins forte, et presque toujours il existe aussi un grand nombre d'autres épines disposées sur la surface de ce bouclier céphalo-thoracique. L'anneau ophthalmique est libre et à découvert ; les yeux sont gros , courts et arrondis. L'anneau antennulaire est très-développé et s'avance entre les antennes externes , au-dessous et en avant de l'anneau ophthalmique ; tantôt il est triangulaire et beaucoup plus long que large, d'autres fois presque carré. Les antennes internes , qui naissent de la partie inférieure de son bord antérieur, sont très-longues; leur premier article est tout- à-fait cylindrique , comme les deux suivans ; enfin elles se terminent par deux filets multi-articulés, dont la longueur varie. Les antennes externes sont très-grosses et très-lon- gues ; l'article basilaire , dans lequel est logé l'appareil audi- tif, est très-grand, et se soude à son congénère de manière à former au devant de la bouche un épistome très-grand ; les trois articles suivans sont gros, mobiles et épineux; ils con- stituent la portion basilaire de l'antenne , et sont suivis par une tige multi-articulée très-grosse et très-longue. Lespates- mdchoircs externes sont petites et pédiformes ; leur bord in- térieur n'est que peu ou point denté, très-obtus et garni de faisceaux de poils; leur palpe est fort petit, ou manque même complètement ; mais ils donnent insertion à un grand article flabelliforme. Les pates-mâchoires de la seconde paire sont petites , et varient quant à la forme de leur palpe ; celles de la première paire portent un palpe très-grand , qui com- plète en avant le canal branchial efférent , et se termine tan- tôt par un appendice styliforme, tantôt par une lame ovalaire en forme de spatule. Les mandibules sont très-grosses et gar- nies d'un bord tranchant ; leur tige palpiforme est très-grêle. Le plastron sternal (PI. 23, fig. 2, G) estgrand, et se compose de cinq segmens soudés entre eux ; il est très-étroit entre les pâtes de la première paire , mais s'élargit d'avant en arrière, et présente au niveau des pâtes de l'avant-dernière paire une largeur très-considérable. Les pâtes sont toutes monodac- DES CRUSTACÉS. 2C)I tyles; celles de la première paire, en général plus courtes , et un peu plus grosses que les autres, se terminent par un doigt gros et court, qui n'est que fort peu mobile ; quelquefois on voit au-dessous de sa base une épine , qui est un vestige de pouce ; mais ces organes ne sont jamais même subchéliformes. Les pâtes de la troisième paire sont en général les plus longues. ]J abdomen est très-gros et très-long ; son premier anneau ne porte pas d'appendices, mais les quatre suivans donnent in- sertion chacun à une paire de fausses pâtes, composées, chez le mâle , d'un petit article basilaire et d'une grande lame terminale ovalaire , tandis que chez la femelle il existe deux lames semblables , ou bien une seule lame et une tigelle bi-articulée et garnie de poils. La nageoire caudale , formée par le septième anneau de l'abdomen et par les appendices de l'anneau précédent, est très-grande, et chacune des lames dont elle se compose reste flexible et semi-cornée dans les deux tiers postérieurs , tandis qu'en avant elle est crustacée comme le reste du squelette tégumentaire. Les branchies sont composées de fllamens cylindriques , courts et serrés en manière de brosse. On en compte dix- huit de chaque côté, savoir : deux au-dessus de la seconde pate-mâchoire, trois au-dessus de la pate-mâchoire externe, trois au-dessus de la pâte antérieure , quatre au-dessus de chacune des trois pâtes suivantes , et une au-dessus de la cinquième pâte. Un large appendice flabelliforme s'élève entre chacun de ces faisceaux de branchies. Ce genre se compose de Crustacés de grande taille , qui sont remarquables par la dureté de leur test, et qui sont ré- pandus dans toutes les mers. Us habitent principalement les côtes rocailleuses , et ils se divisent en deux groupes naturels, dont on pourrait former des divisions génériques , savoir : 1°. Les Langoustes ordinaires, qui se reconnaissent facilement à l'existence d'une petite dent rostrale médiane sur le bord frontal de la carapace et à plusieurs autres ca- ractères; *9' 2Q2 HISTOIRE NATURELLE 2°. Les Langoustes longicomes , qui ne présentent pas de dent médiane semblable , et qui sont remarquables par la longueur des filets terminaux des antennes internes. SoUS-GENRE DES LANGOUSTES ORDINAIRES. Les Langoustes ordinaires présentent sur le milieu du front une petite dent rostriforme plus ou moins saillante ; l'anneau antennulaire est très-étroit, de façon que les an- tennes externes se touchent presqu'à leur base , et recou- vrent les antennes internes ; enfin celles-ci se terminent par deux tigelles multi-articulées très-courtes. i. Langouste commune. — P. vulgaris (i). Cornes latérales du front lisses en dessus et armées en dessous de ■plusieurs dentelures aiguës; carapace extrêmement épineuse; les dents sous-orbitaires du bord de la carapace très-grandes. Abdo- men presque entièrement lisse , et présentant sur les quatre an- Ci) Kstpat'^eç, Aristote. — Locusta , Suétone (voyez Cuvier, Dis- sertation critique sur les espèces d Ecrevisses connues des anciens). — Locusta (Beion, Poissons, p 354 et 3j6' %• 1~~ Rondelet, Poissons , t. II, p. 385. — Aldrovande, De Cru t. p. 102. — Asta- cus etephas? Fabricius, Entorn. syst. t. Il, p 4/9* — Herbst, t. II, PI. — Cancer homarus , Pendant, FJrit , Zool. t. IV, Pi. il , fig. 22. — Astacus homarus , Olivier , Encycl. métliod. t. VI , p. 3/}3 — Pulinurus quadricomis, Fabr. Suppl p. 401- ~~ Latreiile, Hist. des Crust. t. VI , p. 193, Fi. 52, fig. 3 (sous le nom de Lan- gouste ordinaire ). — Pulinurus Locusta, Olivier, Encyc. t. VIII, p. 672. — Palinurus vulgaris , Latr. Annales du Muséum, t. III, p. 391; et Règne anim. de Cuvier, t. IV, p. 8. — Lamarck, Hist. désunira, sans vert. t. V, p. 220. — Leacli , Malac. Pod. Brit. PI. 3o. — Desmarets , Consid. sur les Crust. p. i85, PI. 2, fig. i. — Risso, Crustacés de Nice, p 64. et Hist. nat. de 1 Europe méri- dionale, t. V, p. 45- ■— Edwards, Atlas du Règn. anim. de L,uvier, Crust. PI. 40, fig. 1. Cette espèce a été confondue par Linné et plusieurs autres natu- ralistes avec le Palinurus guttatus. Fabricius nous parait aussi l'avoir confondue avec le P. longimanus, du isuoins quant à l'habitat. DES CRUSTACÉS. 2g3 neaux qui suivent le premier, un sillon transversal profond et piîifère, interrompu sur la ligne médiane; les cornes latérales formées par les angles de ces anneaux , armées sur leur bord postérieur de trois ou quatre dents situées près de leur base ; les deux derniers anneaux de l'abdomen épineux. Antennes internes tres-gréles et de longueur médiocre. Pâtes antérieures courtes et armées d'une dent à l'extrémité du bord inférieur du pénultième article. Un vestige de doigt immobile aux pates postérieures chez la femelle. Fausses pates abdominales de la première paire por- tant, chez la femelle, deux grandes lames ovalaires, tandis que les suivantes ne présentent qu'une seule de ces lames et un appen- dice grêle et bi-articulé. Cette espèce est commune sur les parties rocailleuses de nos côtes méridionales et occidentales , et sa chair est très-estimée ; elle atteint jusqu'à 18 pouces de long, et pèse quelquefois 12 ou 1 5 livres; sa couleur ordinaire est brune-violacée, tachetée de jaune ; mais il paraît qu'elle prend quelquefois une teinte ver- dâtre. (C. M.) Le Palinurus Rissonii de M. Desmarest (1) , rapporté à tort par M. Risso au Palinurus fasciatus , est de couleur verte , avec des taches blanches et rougeâtres sur la carapace , et des lignes blan- ches sur l'abdomen. Dans son dernier ouvrage , M. Risso consi- dère ce Grustacé comme une simple variété de la Langouste com- mune (2). 2. Langouste de Laiande. — P, Lalandii (3). Cornes latérales du front lisses en dessus et en dessous , et beau- coup moins avancées que la petite corne médiane, au-dessous de la base de laquelle on voit deux petites épines. Carapace armée d'épines et couverte de gros tubercules ovalaires déprimés et (1) Palinurus fasciatus , Risso, Crust. de Nice, p. 65 —Palinurus Jiissonii , Desmarest, Consid. sur les Crust. p. i85. (2) Risso, Hist. nat. de l'Europe mérid. t. V, p. 4^- (3) Lamarck, Collection du Muséum. 2û4 histoire naturelle séparés à leur base par des poils courts et serrés. Abdomen entièrement couvert de tubercules aplatis , squammi. formes , et garnis sur leur bord postérieur d'une rangée de poils très -courts; une seule dent sur le bord postérieur des cornes latérales de l'abdomen. Antennes internes courtes. Pâtes antérieures très-gros- ses , courtes et armées en-dessous de deux dents coniques très- fortes , dont une placée sur le deuxième article , et l'autre sur le bord inférieur du bras ou troisième article ; pâtes suivantes , gra- nuleuses en-dessus. Couleur brun-rouge , irrégulièrement tacheté de jaune. Longueur (du corps), environ i5 pouces. Habite les côtes du cap de Bonne-Espérance. (G. M.) 3. Langouste frontale. — P. frontalis. Espèce extrêmement voisine de la précédente , dont elle ne dif- fère guère qu'en ce que la carapace est armée d'épines plus grosses et plus nombreuses, et ne présente pas de tubercules ovalaires déprimés, et en ce que l'abdomen n'est sculpté que vers le milieu de chaque anneau ; en avant et en arrière ces segmens étant tout- à-fait lisses. Longueur, environ i pied ; couleur jaunâtre maculé de brun-rouge. Habite le Chili. (CM.) 4. Langouste longue-main. — P. longimanus (1). Cornes latérales du front armées de deux ou trois dents sur leur bord supérieur , et de plusieurs petites dentelures entre leur base et V épine rostriforme médiane du front. Une seule grosse dent de chaque côté du bord antérieur de la carapace ; sept rangées d'épines plus ou moins fortes sur sa portion anté- rieure , mais fort peu d'épines sur la partie postérieure de ce bouclier, dont toute la surface est sculptée par de petits sillons semi-circulaires qui sont garnis de poils et simulent des écailles (1) Camaron de lo alto, Parra, Description de différentes piezas de hist. natural, PI. 55, fig. 1. DES CRUSTACÉS. 2C)5 imbriquées. Pâtes de la première paire très-grosses et très-longues ( près d'une fois et demie aussi longues que celles de la deuxième paire ) ; leur pénultième article dentelé en dessus, comprimé en dessous , et terminé par une grosse dent qui représente un doigt immobile rudimentaire ; le tarse crochu. Les pâtes suivantes grêles, diminuant successivement de longueur, et terminées par un article stylifère à peine poilu. Abdomen présentant sur chaque anneau quatre ou cinq sillons transversaux. Longueur, environ 8 pouces. Habite les Antilles. ( C. M.) Sous-genre des Langoustes longicornes. Dans cette division naturelle du genre Langouste il n'existe sur le bord antérieur de la carapace aucun vestige de rostre médian ; l'anneau antennulaire est très-large et presque carré , de manière à écarter beaucoup entre elles les antennes externes et à laisser à découvert les antennes internes ; enfin ces derniers organes se terminent par deux tigelles multi- articulées très-longues. §. Espèces dont t abdomen n est pas sillonné. 5. Langouste fasciee. — P. fusciatus (i). Anneau antennulaire arme en dessus de deux dents coniques et assez grosses situées près de son bord antérieur. Carapace armée d'un petit nombre d'épines, et légèrement granuleuse, ou seu- lement piquetée dans sa moitié postérieure ; la dent latérale du bord antérieur de la carapace petite ; point d'épines sur la ligne (i) Palinurus fasciatus , Fahr. Suppl. p. 401 — C- polyphagus , Herb't, PI. 3*. — Palinurus fasciatus et P. polyphagas, Bosc, Hist» des Crust. t. II , p. 93. — Latr. Hist. des Oust, et des Ins. t. VI , p. iq3; et Nouv. Dict. dhist. nat. ttXVII, p. 290. — P. poly- phagus, Olivier, Encycl. t. VIII, p. 671. 2$6 histoire naturelle médiane de la re'gion stomacale ; la dent médiane du bord anté- rieur de l'épistome très-grande. Appendice terminal des pates- mâchoires internes ovalaire. Abdomen lisse , finement piqueté et sans sillons transversaux ; deux ou trois petites dents vers la par- tie supérieure du bord postérieur des cornes latérales des quatre anneaux abdominaux qui suivent le premier. Pâtes grêles. Cou- leur verdâtre , avec des taches blanches sinueuses sur le thorax , une bande blanche près du bord postérieur de chaque anneau abdominal , et plusieurs lignes longitudinales blanchâtres sur les pâtes. Longueur, environ i pied. Habite l'Océan Indien. ( G. M. ) La description que Lamarck donne de son Palinurus tarda- tus (2) convient à cette espèce plus qu'à toute autre ; mais elle est tout à fait insuffisante pour arriver à une détermination certaine, et il n'existe , dans la collection du Muséum , aucune Langouste désignée sous ce nom. 6. Langouste oraée. — P. ovnatus (1). anneau anlennulaire armé en dessus de quatre épines en un carré , au milieu duquel on distingue des vestiges de deux autres épines rudimentaires. Carapace très-épineuse, pas tuberculeuse , mais sans épines médianes près de la base des cornes frontales , et n'ayant latéralement que des dents très-petites sur son bord an- térieur. Abdomen lisse , finement piqueté, et sans sillons trans- versaux ; plusieurs petites dents à la partie postérieure de la base des cornes latérales des deuxième , troisième, quatrième et cin- quième anneaux abdominaux. Couleur verte , avec des petites taches blanchâtres irrégulières sur le thorax, des marbrures sur (1) Fabricius , Suppl. p. 4°°- — C. homarus , Hevbst , PI. 3i, fig. i — Palinurus omatus , Bosc, loc. cit. — Latr. Hist. des Crust. t. VI, p. 192; Nouv. Dict. d'hist. nat. t. XVII, p. 29,5 ; Encyc. PL 3i6. — Olivier, Encycl. t. VIII, p. 672. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 210. — Desmarest, Consid. sur les Crust- p. i85. DES CRUSTACES. 297 l'abdomen , et des anneaux alternatifs de vert et de jaune sur les pâtes. Longueur, i5 à 18 pouces. Habite les mers de l'Inde et de l'ile-de-France. (G. M.) 7. Langouste sillonnée. — P. sulcatus (1). Anneau aniennulaire armé en dessus de six épines , dont quatre assez grandes disposées en carré , et deux petites mitoyennes situées plus près de la ligne médiane, et à égale distance des an- térieures et des postérieures. Carapace tuberculeuse et épineuse. Abdomen lisse. Un petit lobe denticulé , situé vers la base du bord postérieur des cornes latérales de l'abdomen. Pâtes de la troi- sième paire très-longues. Carapace et pâtes de couleur verte , marbrée de jaune ; abdomen jaune, lavé de rouge en dessus, vert , avec des taches jaunes sur les côtés. Longueur , environ 1 pied. Habite les côtes de l'Inde. (C. M.) Cette Langouste pourrait bien n'être qu'une variété de l'espèce précédente. § 2, Espèces dont V abdomen est sillonné en travers. 8. Langouste mouchetée. — P. guitalus (2). (PL 23,fig. 1.) Anneau aniennulaire armé de deux dents coniques très-grandes, précédées quelquefois de deux épines rudimentaires. Carapace très-épineuse; deux épines sur la ligne médiane de la région sto- macale, près de la base des cornes rostrales, et de chaque côté de ces dernières, sur le bord antérieur delà carapace, deux dents (1) Lamarck, Collection du Muséum. (2) Squdla Crangon americana altéra, Seba, t. III, p- 54, PL 21, fig. 5. — C. homarus? Lin. Mus. Lud. Ulr. p. l5;. — Palinurus guttatus, Latreille, Ann. du Mus. t. III, p. 3y3 ; Encycl. PL 3i5 ; JXouv. Dict. d'hist. nat t. XVII, p. 296.— Olivier, Encyc. t. V11I, p. 672. — Lamarck, Hist. nat. des anim. sans vert. t. V, p. 210. — Desmarets, Consid. sur les Crust- p. i85. 298 HISTOIRE NATURELLE presque aussi grosses qu'elle. Bord antérieur de 1 epistome armé de trois dents coniques presque égales , séparées par une série de dentelures. Pédoncule des antennes externes très-épineux en dessous. Pâtes de la seconde paire un peu plus longues que les autres. Abdomen lisse et présentant vers le milieu de chaque anneau un sillon transversal pilifère , qui n'est pas interrompu sur la ligne médiane aux trois premiers segmens. Une seule dent en arrière de la base des cornes latérales de l'abdomen. Couleur verte, avec une multitude de taches circulaires jaunâtres; avant- dernier article des pâtes strié longitudinalement de vert et de jaune. Longueur, 7 à 8 pouces. Habite les Antilles. (G. M. ) 9. Langouste épineuse. — P. spinosus. Espèce très-voisine de la L. mouchetée, mais dont X anneau antennulaire est armé de quatre grosses dents coniques , éloignées entre elles et disposées en carré. Carapace très-épineuse , mais sans épine sur la ligne médiane de la région stomacale. Abdomen comme dans l'espèce précédente, si ce n'est que le bord posté- rieur des cornes latérales est armé de trois ou quatre dentelures. Couleur, vert à peine maculé de jaune sur le thorax et sur les pâtes, mais finement piqueté de blanc jaunâtre sur l'abdomen. Pâtes vertes, sans taches ni raies en dessus. Longueur, environ 6 pouces. Habite ? ( C. M. ) 10. Langouste américaine. — P. Americanus (1). Espèce très-voisine de la précédente , mais ayant la carapace moins épineuse en arrière , et le bord postérieur des cornes laté- rales des segmens abdominaux armé d'une seule dent. Article hasilaire des antennes internes très - long , atteignant le milieu du dernier article pédonculaire des antennes externes. Couleur (1) Lamarck, Collection du Muséum. DES CRUSTACÉS. 2Q9 verte, mêle'e de jaune ; une ou deux bandes jaunes et quatre ta- ches jaunes plus ou moins distinctement oculées sur chacun des anneaux de l'abdomen. Longueur, i5 à 18 pouces. Habite les Antilles. (G. M.) 1 1 . Langouste penicillée. — P. penicillalus (i). Anneau antennulaire armé de quatre dents coniques très-grosses , divergentes et réunies à leur base en faisceau. Carapace très- épineuse , et garnie d'un grand nombre de tubercules pilifères , quelques épines médianes sur la région stomacale ; dents latérales du bord antérieur de la carapace, comme dans la L. mouchetée. Pédoncules des antennes externes à peine épineux en dessous. Abdomen piqueté et conformé du reste comme comme celui de la L. mouchetée. Couleur verdâtre, passant cà et là au brun rouge et maculée de jaune; les taches jaunes de l'abdomen petites , ex- trêmement nombreuses et très-rapprochées ; celles des pâtes for- mant des bandes longitudinales. Longueur , environ 1 8 pouces. Habite l'Océan indien. ( C. M. ) Le Palinurus versicolor de Latreille (2) nous paraît être un jeune de l'espèce précédente ; cet auteur y rapporte , mais peut- être sans des raisons suffisantes , le Squilla versicolor, de Clu- sius (3). Quant au Palinurus versicolor de Lamarck (4), nous ne savons à quelle espèce le rapporter, car il ne le caractérise que d'après sa couleur ; la carapace , dit-il , est verte, avec des taches blan- (I) Astacus penkillatus, Olivier, Encycl. t. VI, p. 343. — Pali- nurus gigas, Bosc, Hist. des Crust. t. II , p 93. — Latr. Hist. des Crust. et des Ins. t. VI, p. 193. — Palinurus penicillatus, Olivier, Encyc. t. VIII, p. 674. -Latr. Nouv. Dict. d'hist. nat. t. XVII, p. 393. — Desmarest Consid. sur les Crust. p. 186. (a) Annales du Muséum, t- III, p. 394, et Nouv. Dict. d'hist. nat. t. XVII. (3) Cura? posteriores, p. ^S. (4) Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 210. 30Q HISTOIRE NATURELLE ches, et armée de granulations subépineuses. L'abdomen est lisse , et sans taches ni sillons ; et les pâtes sont striées longitudina- lement. N 12. Lat\'colste DASYrE. — P. dasypus (l). anneau antennulaire armé de quatre grandes dents égales, éloi- gnées entre elles et disposées en carré, et de quatre épines très-petites disposées de même au milieu de V espace occupé par les précédentes. Carapace couverte de tubercules verruqueux, dont quelques-uns ovalaires , et n'ayant guère d'épines que sur la région stomacale. Abdomen lisse , et présentant sur chaque anneau un seul sillon transversal qui s efface presque sur la ligne médiane. Cornes laté- rales des anneaux abdominaux présentant un petit lobe denti- culé vers la base de leur bord postérieur. Pâtes de la troisième paire très-longues. Couleur générale verte, avec des taches blanches irrégulières sur le thorax , et une multitude de petits points blancs sur l'abdomen. Pâtes entièrement vertes. Longueur, environ 14 pouces. Habite les mers de l'Inde. ( C. M. ) i3. Langouste argus. — P. argus (2). Anneau antennulaire armé de quatre petites dents coniques assez rapprochées de la ligne médiane , mais dont les deux anté- rieures sont très-éloignées des deux postérieures. Cornes rostrales extrêmement longues ; carapace très-épineuse ; les épines latérales de son bord antérieur médiocres; une série de petites épines rudimentaires sur la ligne médiane de la région stomacale. Abdo- men lisse, et présentant sur chaque anneau un sillon pilifère inter- (1) Latreille, Collection du Muséum. — Locusta marina? Rhumph , PI. 1, fig. A. (2) Latreille, Ann. du Muséum , t. III , p. 5q3 ; et Nouv. Dict. d'hist mit. t. XVII, p. 295. —Olivier, Encycl. t. VIII , p 653 — Lamarck, Hist. des an. sans yert. t. V, p. 210. — Desmarest , Consid. sur les Crust. p. *85. DES CRUSTACÉS. 3oi rompu surla ligne médiane. Patesde la deuxième paire un peu plus longues que celles de la troisième paire. Couleur verdâtre tirant sur le violet, maculé irrégulièrement de jaune sur le thorax, fascié de jaune sur les pâtes, et présentant sur l'abdomen une bande jau- nâtre transversale près du bord postérieur de chaque anneau , et quelques taches circulaires, dont deux situées sur le deuxième anneau et deux sur le sixième, sont très-grandes et entourées dune bordure verte foncée. Habite les Antilles. ( G. M. ) Il nous paraît difficile de décider à quelle espèce appartient la Langouste a queue lisse (i), dont Latreille et M. Desmarest par- lent, comme ayant été trouvée sur les côtes du Brésil, par La- lande, Voici tout ce que ces auteurs en disent : « Carapace épi- neuse avec six pointes aiguës en avant , dont quatre disposées en carré au milieu, et une sur chaque orbite. Segmens de l'abdo- men, lisses, avec les bords latéraux de chacun crénelés en ar- rière et unis en avant. Couleur rougeâtre, parsemée de petites taches blanchâtres; pâtes rayées longitudinalement de rouge pâle. » La Langouste bordée, de MM. Quoy et Gaimard (2), appartient à ce sous- genre, et paraît se rapprocher beaucoup de la Lan- gouste dasype , mais n'a pas été observée avec assez de détail pour être déterminable. Dans la description que ces naturalistes en ont donnée, on ne trouve guère d'indication que surla disposition de ses couleurs. 11 existe , dans la collection du Muséum , une pâte de Langouste (1) Palinurus lœvicauda , Latreille, Nouv. Dict. d'inst. nat. t. XVII, p. 295. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. i85. — Ces auteurs rapportent à cette espèce lu Langouste figurée d'une manière extrêmement grossière par Pison , sous le nom de Potiqui- quya ( Hist. nat. lïrasil.). (2) Palinurus marginatus , Quoy et Gaimard, Voyage de l'Uranie, partie zoologiq;ue, p. 5'5']) PL 81, et atlas du Dict. classique d'hist. nat. PL 65. 302 HISTOIRE NATURELLE provenant de l'Ile-de-France , et paraissant appartenir à la troi- sième paire , qui est très-remarquable par sa grande taille, et qui doit faire présumer l'existence de quelqu'espèce gigantesque , dont les naturalistes n'ont pas connaissance. Elle a, en effet, plus de 2 pieds de long. On a trouvé, dans le calcaire marneux du Monte-Bolca, un grand Crustacé fossile qui appartient évidemment à ce genre, et qui est à peu près de la taille de la Langouste commune ; mais qui n'a pas été rencontré en assez bon état de conservation pour qu'il soit possible d'y assigner des caractères précis (i). M. Desmarest rapporte aussi à ce genre deux autres espèces de Crustacés fossiles; mais nous ne partageons pas l'opinion de ce zoologiste relativement aux affinités naturelles de ces animaux. Le Palinurus Reglianus (i) nous paraît avoir plus d'analogie avec lesNéphrops qu'avec tout autre Macroure. Et le Palinurus Suerii(i), quoiqu'appartenant bien certainement à cette famille, ne nous sem- ble pas devoir être considéré comme une véritable Langouste, car la disposition des régions de la carapace est très-différente. Le dessus du test , au lieu d'être divisé seulement en deux portions par un sillon profond, situé en avant des régions branchiales ,£est divisé en trois bandes , dont la postérieure est formée par les régions branchiales, l'antérieure par la région stomacale , et la moyenne par les régions hépatiques ou génitales très-développées. Il y a aussi, entre cette dernière portion de la carapace et les régions branchiales , une espèce d'écusson triangulaire qui Représente la région cordiale. Quant à la disposition du rostre, on ne peut pas l'observer, et il nous semble probable que , lorsque ce fossile sera mieux connu , on en formera un genre particulier. Il se trouve dans le Muschelkalk. Nous croyons devoir ranger aussi dans la famille des Macroures (i) Voyez Desmarest, Crust. fossiles, p. i3i. (2) Desmarest, Crust. fossiles, p. l3a, PI. n,fig. 3. (3) Desmarest op. cit. p. i32, PI. 10, tig. 8 et 9.— Meyer, Nova acta Physico-medica acad. Caesar. Leopoldino-Carolinœ natur. curios. Bonn», i833, t. XVI, pt. 2, p. 517, PI. 38. DES CRUSTACÉS. 3o3 cuirassés le Macrourites pseudoscyllarus , de Schothein (i), [Crus- tacé fossile, dont la structure paraît avoir été très-singulière. La carapace est courte, épineuse, et terminée en avant par un pe- tit rostre aplati ; les antennes sont grêles et à pédoncule alongé. Les pâtes de la première paire sont très-grosses et épineuses dans les deux tiers de leur longueur, mais paraissent terminées par une petite main didactyle presque filiforme. Les pâtes suivantes sont courtes, grêles et monodactyles. Enfin l'abdomen est grand , et conforme à peu près comme chez les Langoustes. Un des Ma- croures fossiles , figurés par Baier (2), se rapproche beaucoup du précédent. FAMILLE DES THALASSINIENS ou des Macroures fouisseurs. Les Crustacés, dont cette petite famille se com- pose, se ressemblent ip ar leur faciès, et sont remarqua- Lies par l'allongement extrême de l'abdomen et le peu de consistance des tégumens (3) . La carapace est petite et très-comprimée latéralement; en général, elle se termine en avant par un rostre très-court, mais quel- quefois en manque complètement; les jeux sont or- dinairement petits ; les antennes internes se terminent par deux*; filets mulli-articulés ; les externes s'insèrent en dehors et un peu au-dessous des premières, et leur pédoncule, grêie , cylindrique et dépourvu de lame spinimiforme, ne porte tout au plus qu'une épine mobile très-petite, qui représente cet appendice. La disposi- tion des parties de la bouche varie. Le sternum est (1) Schlotlieim, Petrifactenkunde, PI. I2; fig. 5. (2) Oryctographia norica, PI. 8, fig. n% (3) PI. 25 bis , fig. 5, 1 et iig, 8» 3o4 HISTOIRE NATURELLE presque linéaire dans toute sa longueur, et ne consti- tue pas de plastron. Les pâtes antérieures sont gran- des ., plus ou moins complètement didactyles et trian- gulaires entre elles ; celles des paires suivantes se relèvent de chaque côté du thorax. \1 abdomen, comme nous l'avons déjà dit , est très-long , et en gé- néral fort étroit ; il est plutôt déprimé verticalement que comprimé latéralement, et les bords latéraux de l'arceau dorsal de ses divers anneaux ne se nrolon- gent que fort peu , et n'encaissent pas la base des fausses pâtes , comme nous le verrons chez les Salico- ques ; enfin , il ne diminue que fort peu de grosseur vers sa partie postérieure. Quant à la structure de ses appendices , elle varie. La disposition de X appareil respiratoire varie également ; tantôt il n'existe, comme c'est l'ordinaire chez les Décapo- des, que des branchies thoraciques renfermées sous la carapace dans des cavités spéciales : d'autres fois, au contraire , il existe, outre ces branchies thoraci- ques, des appendices branchiaux accessoires suspen- dus sous l'abdomen et fixés aux fausses pâtes (i). Cette différence importante nous conduit à diviser la famille desThalassiniens en deux tribus : les Cryptobranchides et les Gastrobranciiides. TRIBU DES CRYPTOBRANCHIDES. Ce groupe comprend tous les Thalassiniens dé- pourvus d'appendices respiratoires suspendus sous l'abdomen. Leurs branchies sont en général composées de cylindres, réunis en manière de brosse. Les espèces dont on connaît les mœurs habitent dans le sable, où elles s'enfouissent profondément. ■— il, ■ i (i)Pl. a5to, fis. 8 et j3, DES CRUSTACÉS. 3o5 Cette tribu renferme cinq genres , reconnaissables aux caractères suivans • -H O — • H v> O -re GÉBIE. — Gebia (i). Les Gébies établissent le passage entre les Thalassines et les Axies ; elles ressemblent à ces dernières par la forme gé- nérale du corps et la disposition de la nageoire caudale, et se rapprochent des premières par la conformation de leurs pâtes. La carapace se termine antérieurement par un rostre triangulaire, et assez large pour recouvrir presque entière- ment les yeux ; de chaque côté de sa base est une dent qui se continue avec une crête, laquelle forme le bord latéral de la face supérieure de la région stomacale. Les antennes internes sont très-courtes, mais cependant leurs filets ter- minaux sont plus longs que leur pédoncule. Les antennes externes sont très-grêles , et ne présentent à leur base au- cun vestige d'écaillé mobile. Les pales-mâchoires externes sont pédiformes. Les pâtes antérieures sont étroites, et terminées par une main alongée et imparfaitement subché- liforme ; leur doigt mobile est très-grand, et, en se re- ployant en bas , sa base s'applique contre le bord antérieur de la main , dont l'angle inférieur se prolonge de manière à constituer une dent tenant lieu de doigt immobile. Les pâtes suivantes sont comprimées et monodactyles ; celles de la deuxième paire ont leur pénultième article grand, élargi et cilié en dessous ; celles des paires suivantes sont plus grêles. U abdomen est long et beaucoup plus étroit à sa base que vers son milieu ; il est déprimé , et se termine par une grande nageoire, dont les quatre lames latérales sont foliacées et très-larges. Enfin, le premier anneau de l'abdo- Pl. î8, fis: 5. — Ectvv. Atlas du Règne anirn. de Cuvicr, Crust. PI 48, %.2. (î) Cancer, RJontagu, Trans. Lin. soc. vol. ïX..—Gebios et 1 halas- sina, Risso, Crust. de i\ice. — Gehia et Upogebia, Leach , Edinb. Eneycl. t. VII, etc. — Thalassina, Latreille, Règne an im. ire. éd. t- III. — Gebia, Desmarest, Consid. p. '^o3. — ■ Say, Acad. de Philad. %• 1 — Latreille, Piègne ariim«2e. édit. t. IV, p. §6. DES CRUSTACÉS. 3l3 jnen porte une paire d'appendices filiformes très-petits, et les quatre segmens suivans donnent naissance à trois paires de fausses pâtes natatoires , composées d'un pédoncule gros et court , et de deux lames o\ alaires à bords fortement ci- liés , dont l'extérieure est très-grande et l'autre petite. Les branchies sont en brosse, et fixées sur deux rangs, saVoir , une au - dessus de la deuxième pâte , et deux au- dessus des quatre pates antérieures et des pates-mâchoires externes, I. GeBIE RIVERAINE, — G. lUtOralis (l). Région stomacale et rostre granuleux et poilus ; une dent aiguë de chaque côté de la base du rostre , et un sillon au-dessus du bord latéral de la région stomacale; un petit sillon médian près de l'extrémité du rostre, qui est échancré au milieu. Pates an- térieures très-velues ; mains grosses, renflées , moins de deux fois aussi longues que larges , et garnies en dessus d'une ou deux petites crêtes plus ou moins dentelées. Deux crêtes 1 ngitudinaîes sur chacune des pièces latérales de la nageoire caudale ; sa lame médiane large et obscurément bilobee au bout. Longueur, envi- ron 2 pouces. Couleur, vert glauque. Habite la Méditerranée. (G. M.) 2. Gebie ÉtoilÉe. — G. slcllala (2). Cette espèce paraît être très-voisine de la précédente; mais, à en juger par la figure que Lcach en a donnée , elle n'aurait que peu ou pas de poils sur la région stomacale. Voici, du reste, tout ce qui en a été dit : « abdomen totalement crustacé , terminé par des lames foliacées extérieures arrondies , et une intermédiaire (1) Thnlassina lîttoralis, Fusso, Crnst. fie Nice, p. j(i, PI. 3, fig. 2. — Gebia litloralis, Desm. Consitt. sur les Cvust. p. uo4- — Gebios littoralls , Risso, Hist. nat- .) C. astacus stallatus , Montagu, Trans. Lia. soc. t. sur les régions bran' chiales , et d'une forte dent médiane, située sur le bord posté- rieur et reçue dans une dépression du premier anneau de l'abdo- men. Pates antérieures presque cylindriques ; une rangée de den- telures sur le bord supérieur du carpe et de la main; quatre au- tres rangées semblables , mais moins fortes , sur la face externe et le bord inférieur de celle-ci. Eords latéraux de l' abdomen un peu renflés et garnis de longs poils. Longueur, environ G pouces. Couleur, brunâtre. Habite les côtes du Chili. ( C. M. ) (i) Cancer anomalus, Herbst. t. III, ri. 62. — Thalassina scorpio- noides, Latreille, Gênera Crust. et Ins. t. I, p. 5'2 : Encycl. PI. 317, fig\ 1. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 217. — Leach, Zool.Misc. t. III, PI. i3o — Desmarest, Consid. sur les Crust. p :>o3, PI. 35, fig. 1. — Guérin, Encyc. t. X. p. Gi3, et Iconogr. Crust. PI. 18, fig. 4. — Edwards, Atlas du Règne anim. de Cu- vicr , Crustacés, PL /j$ , %• -1 DES CRUSTACÉS. 3l 7 TRIBU DES GASTER0BRANCH1DES. Cette petite division de la famille des Thalassiniens est très-remarquable, car elle établit le passage entre les Gaîlianasses et les Squilles. Parla forme générale du corps (i), les Crustacés que nous y rangeons ne dif- fèrent en effet que fort peu des premiers , et la con- formation de leurs branchies thoraciques ne permet pas de les séparer des Décapodes macroures, ni de les éloigner des Thalassiniens ; mais on leur trouve des appendices respiratoires fixés aux fausses pâtes abdo- minales , et ayant la plus grande analogie avec les branchies rameuses des Stomapodes (2). Le type de ce groupe est un petit Crustacé auquel nous avons donné le nom générique de Callianide; mais nous rangerons dans la même division le genre Isée de M. Guérin , car nous croyons y re- connaître un mofle d'organisation analogue. Si les ca- ractères que M. Guérin y assigne étaient exacts , il serait difîicile de placer ici ce genre nouveau, et il fau- drait le rapprocher des Paguriens ; mais il nous pa- raît bien probable qu'il y a eu quelque erreur d'obser- vation, et que dans la réalité les Isées et les Callia- nides ne diffèrent aue fort peu. Ces Crustacés (3) ont tous le thorax très-petit, ovalaire et comprimé latéralement; leur abdomen, au contraire, est extrêmement long et grêle. La disposi- tion des yeux et des antennes est à peu près la même que chez les Gaîlianasses, Les pates-mâchoires externes (i) PI. 25 bis, %• 8. (2) PI. a5 bis, fig. 14. (3) PI. 25 bis, fig. 8. 3 1 8 HISTOIRE NATURELLE sont pécli formes et portent en dehors un palpe grêle et multi-articulé. Les pâtes des deux premières paires sont didactyles; celles de la paire antérieure sont lon- gues, très-inégales et terminées par une grosse main comprimée; les secondes sont petites et très-minces. Les pâtes de la troisième paire sont élargies vers le bout à peu près comme chez les Calliacasses , et ter- minées par un tarse très-court, formant, avec un tubercule de l'article précédent , une pince imparfaite. Les pâtes de la quatrième paire sont grêles et mono- dactyles ; enfin celles de la cinquième paire sont reje- tées en arrière, et de petites dimensions. De même que chez les Thalassiniens de la tribu précédente, l'abdo- men est très-long, assez mou, et composé d'anneaux à peu près égaux, dont l'arceau dorsal ne se prolonge pas inférieurement , de manière à encaisser la base des fausses pâtes. La nageoire caudale qui le termine n'offre rien de remarquable; mais les fausses pâtes, insérées à sa face inférieure, sont garnies d'une multitude de fîlamens rameux , qui offrent une structure très-ana- logue à celle des branchies, et qui, bien certainement, doivent être destinés à concourir au travail de la res- piration (i). Ainsi que nous l'avons déjà dit, cette tribu com- prend deux genres, dont l'un nous paraît être trop imparfaitement connu pour pouvoir être convenable- ment caractérisé. (i) PI. 25 bis, fig. i3 et i-£* DES CRUSTACÉS. 3ig Genre CALLIANIDE.— Callianidea. Les Crustacés, d'après lesquels nous avons établi ce genre, ressemblent beaucoup aux Callianasses par leur forme générale; leur corps est très-mince, grêle et fort alongé ( PI. 25 bis , fig, 8). La carapace n'a guère plus du tiers de la longueur de l'abdomen , et ne recouvre pas le dernier anneau thoracique; elle est comprimée et assez éle- vée; enfin son bord inférieur s'applique exactement contre la base des pâtes des quatre premières paires. Il n'y a point de rostre , et le bord antérieur de la carapace est échancré de chaque côté de laligne médiane pour recevoirla base desyeux, dont les pédoncules sont très-courts, et conformés de la même manière que chez les Callianasses ; c'est-à-dire portant la cor- née transparente , non pas à leur extrémité comme d'ordi- naire, mais sur leur face supérieure. Les quatre antennes sont grêles , et s'insèrent à peu près sur la même ligne transver- sale ; celles de la première paire se terminent par deux filets à peu près égaux en longueur ; mais dont l'un est plus gros et légèrement renflé vers le bout {fig. 9). Les appendices de la bouche sont petits , et occupent peu de place ; les mandi- bules diffèrent à peine de celles des Callianasses ; l'appendice valvulaire des mâchoires de la seconde paire est très-petit ; enfin les pates-mâchoires {fig. 10) externes sont grêles et pé- diformes ; leur second article est garni en dedans d'une rangée de tubercules dentiformes , recouverts par des poils, et leurs trois derniers articles sont très-alongés. Le sternum est li- néaire dans toute son étendue. Les pâtes de la première paire sont longues , et l'une d'elles est très-grosse ; la main qui termine celle-ci est très-grande , et à peu près de même forme que chez les Callianasses , si ce n'est que le carpe est plus petit. Les pâtes des deux paires suivantes sont petites et aplaties; celles de la quatrième paire sont presque cylin- driques, et leur article basilaire esttrès-élargi. Les pâtes de la cinquième paire sont presque aussi grandes que ces der« 3'20 HISTOIRE NATURELLE nières, et se terminent par une pince imparfaite et rudimen- taire {fig- 11)- U abdomen, composé comme d'ordinaire de sept segmens, est à peu près de même largeur partout, et porte en dessous cinq paires de fausses pâtes ; celles de la première paire sont réduites à une simple lame étroite , lé- gèrement ciliée au bout ; mais celles des quatre paires sui- vantes offrent un mode de conformation très-remarquable. On y distingue un pédoncule et trois lames terminales (PI. 27 bis, fig. 13), dont deux très-grandes et une très- petite sur le bord de l'une des précédentes ; enfin tout autour du bord de ces grandes lames se trouve une espèce de frange touffue, composée d'une rangée de cylindres, dont chacun donne naissance à deux fîlamens plus petits, les- quels se bifurquent à leur tour (fig. 14), à peu près de la même manière que se divisent les fîlamens branchiaux des Squilles.Les cinq lames dont se compose la nageoire caudale sont larges et arrondies. Enfin les branchies thoraciques sont renfermées comme d'ordinaire sous la carapace, et sont composées chacune de cylindres rangés parallèlement sur une tige , à peu près comme chez les Homards , seulement ces organes et ces fîlamens sont peu nombreux , et les bran- chies elles-mêmes sont très-petites. On n'en compte qu'une dizaine de chaque côté du corps. Callianide type. — Ç. typa. (PL 25 bis, fig. 8-14.) Antennes externe? médiocres , leur pédoncule coudé, et ayant son troisième article plus long que le second ou le quatrième. Pe- tite pâte antérieure très-alongée , et ciliée sur les bords supérieur et inférieur. La grosse main beaucoup plus grande que le thorax , bombée en dehors et ciliée sur ses deux bords ; sa pince garnie de dents tuberculeuses. Pâtes de la seconde paire garnies de poils très-longs sur son bord inférieur. Dernier segment de l'abdomen (ou lame médiane de la nageoire caudale ) , arrondi au bout; lames latérales ovalaires. Longueur, environ 20 lignes. Trouve snr les côtes de la Nouvelle-Irlande, par MM. Quoy et Gaimard. (G. M.) DES CRUSTACÉS. 3i i Genre CALLIANISE. — Callianisea{\). Ce genre a évidemment beaucoup d'analogie avec les Crustacés dont nous venons de nous occuper. La forme gé- nérale du corps est la même, et les fausses pâtes abdomi- nales portent également des appendices rameux disposés en manière de grappes , qui nous paraissent devoir être des organes respiratoires accessoires. Il est vrai que M. Guérin assigne pour caractère à ces animaux de n'a- voir qu'un seul rang de ces fausses pâtes , ce qui les rap- procherait des Paguriens ; mais l'individu qu'il a examiné était , comme il nous l'apprend lui-même , dans un très-mau- vais état de conservation ; et il nous paraît bien probable que l'absence de ces organes , du côté opposé de l'abdomen , était purement accidentelle. Cela nous semble d'autant plus présumable , que les trois fausses pâtes , observées par ce naturaliste , ne se trouvent pas sur des anneaux qui se sui- vent , et que la première est située à gauche et les deux au- tres à droite. Nous serions même porté à regarder ces Ma- croures comme ne devant pas être séparés génériquement de nos Iséides , si M. Guérin ne mentionnait plusieurs particu- larités de structure qui , en les supposant bien observées , établiraient des différences importantes entre ces animaux. Le nombre des anneaux de l'abdomen , le grand développe- ment du segment du thorax , et l'état rudimentaire des pâtes de la cinquième paire , par exemple. Du reste , pour mettre nos lecteurs à même de juger le mieux possible de ce genre, nous reproduirons textuellement la description que M. Gué- rin en a donnée. (i) Isea, Guérin, Annales de la société entomologique de France, t. I , p. 295. Le nom d'/sea ayant été employé antérieurement pour désigner l'une des divisions génériques de la famille des Cre- vettines , ne peut être conservé ici ; nous proposons d'y substituer le nom de Callianise, dont la racine principale indique l'analogie générale qui existe entre ces Crustacés et les Callianasses. CRUSTACÉS , TOME II. % [ 322 HISTOIRE NATURELLE « Le corps de cet animal est de consistance demi-mem- braneuse, alongé et comprimé sur les côtés; sa carapace est très-petite , et couvre à peine la base des quatre premières paires de pieds. On voit, à la suite de cette carapace , un segment thoracique entièrement découvert, qui donne atta- che à la cinquième paire de patcs, et qui ne diffère presque point des segmens suivans appartenant à la queue. Le bord antérieur de la carapace est échancré pour recevoir les yeux et les antennes internes ; ces yeux sont portés sur des pé- doncules très-courts ; ils sont peu apparens et presque con- tigus à leur insertion. Les antennes internes sont insérées un peu plus haut que les externes ; leur pédoncule est d'une longueur égale au tiers de celle de la carapace , composé de trois articles, dont le premier plus court et les deux suivans égaux. Le troisième article donne insertion à deux filets , égaux en longueur, multi-articuîés, placés au-dessus l'un de l'autre, et dont le supérieur est renflé vers son extrémité, et terminé ensuite en pointe ; ces deux filets ont presque trois fois la longueur du pédoncule ; ils sont garnis d'assez [longs poils. Les antennes externes présentent aussi un pédoncule de trois articles , mais il est plus long que celui des précé- dentes. Leur premier article est plus épais que les suivans, dirigé en dedans comme dans les Pagures ; le second est le plus long deftous , il atteint l'extrémité du pédoncule des antennes internes ; le troisième est de moitié moins long que le précédent , et terminé par un long filet multi-arti- culé, ayant au moins la moitié de la longueur du corps de l'animal. Les deuxième et troisième pieds-mâchoires diffè- rent un peu de ceux des Pagures, et présentent plus d'affi- nité avec ceux des Gébies. Le premier article des pieds-mâ- choires de la seconde paire est très-court , ainsi que le se- cond ; le troisième est alongé, aplati fortement, cilié en dedans ; le quatrième est court , triangulaire , et forme l'an- gle droit avec le précédent ; le cinquième est un peu plus grand , également aplati , et le dernier est conique et plus court; ils sont tous garnis de longs poils, Le palpe flagelli- DES CRUSTACÉS. 323 forme est inséré sur le coté externe du premier article ; il est court, à peu près organisé comme eliez les Gébics ; il atteint à peine la longueur des deux premiers articles des pieds- mâchoires, et se termine par un flagre multi-articulé et garni de longs poils ; tandis que , chez les Pagures , ce palpe est au moins deux fois plus grand que le pied-mâchoire. Les pieds-mâchoires externes sont beaucoup plus grands , pédi- formes ; leur premier article est court, presque carré ; les deux suivans sont presque égaux , et forment ensemble la moitié de la longueur de cet organe ; le second de ces arti- cles est courbé et garni en dedans de petites dents ; les trois articles suivans sont presque égaux, et le dernier est terminé un peu en pointe. Tous ces articles sont garnis de très-longs poils. Le palpe est inséré sur le côté externe du premier ar- ticle ; il est à peine de la longueur des deux suivans , et il est entièrement semblable à celui des pieds-mâchoires pré- cédens. Les pieds ambulatoires de la quatrième paire man- quant à notre individu , nous ne pouvons connaître leur proportion relativement aux autres ; cependant la hanche qui reste étant presque de même force que celle des pieds précédens , nous montre qu'ils doivent être à peu près de la même grandeur; et, en adoptant cette induction, il en ré- sulte que les pieds de notre Crustacé vont en diminuant in- sensiblement depuis les premiers jusqu'aux quatrièmes, et que les derniers pieds sont démesurément les plus petits. Les pre- miers et les seconds sont terminés en pince ; les premiers sont au moins deux fois aussi longs que la carapace , grêles , compo- sés d'articles presque égaux, à main peu renflée, plus lon- gue que les doigts ou pinces qui la terminent. Les seconds pieds sont un peu plus courts , très-aplatis , relevés et ap- pliqués contre les côtés du céphalothorax. Leurs premier et second articles sont très-courts ; le troisième le plus grand ; le quatrième de moitié plus court, un peu renflé à l'extré- mité ; la main beaucoup plus courte que les doigts , élargie au poignet, avec le doigt mobile un peu plus long que celui qui lui est opposé. Les pâtes de la troisième paire sont en- 21, 3^4 HISTOIRE NATURELLE core un peu plus courtes, composées de même jusqu'au poignet ; mais celui-ci est arrondi, large, point dilaté infé- rieuremcnt , en forme de doigt, et terminé parmi article courbé et plus court. Ces trois paires de pâtes sont garnies de longs cils ; elles ont leur insertion recouverte par les côtés de la carapace ; tandis que les deux paires suivantes prennent attache sur un segment postérieur, qui semble di- visé en deux et qui dépend du thorax. Les pâtes de la qua- trième paire sont pendantes : cependant leurs hanches sem- blent indiquer, comme nous lavons déjà dit, qu'elles ne différaient pas des précédentes. Enfin, celles de la cinquième paire sont excessivement petites ; leurs deux premiers articles sont très-courts, le troisième est le plus grand de tous ; les trois suivans sont presque égaux en longueur, mais le quatrième est un peu renflé. Ces pâtes sont garnies de longs poils , et leur longueur est à peu près égale au tiers de celle de la ca- rapace. L'abdomen est composé de cinq segmens égaux (1) , plus longs que larges , comprimés sur les côtés , d'une con- sistance semi-membraneuse comme chez les Callianasses. (i) Nous soupçonnons que le mauvais état de conservation du Crustacé examiné par M. Guérin, ne lui a pas permis d'arriver à des notions exactes , relativement à la structure de la partie moyenne du corps. Le nombre d'anneaux abdominaux qu'il indi- que serait tout-à-fait anormal , et nous sommes porté à croire que le segment , considéré par cet entomologiste comme faisant partie du thorax et donnant insertion aux pâtes de la cinquième paire, appartient réellement à l'abdomen ,- les appendices qui s'y insèrent nous semblent aussi être des fausses pâtes analogues à celles que nous avons trouvées chez nos Callianides plutôt que des pâtes ambu- latoires, et nous croyons que non-seulement les quatrièmes pâtes thoraciques manquaient , mais aussi les cinquièmes; une circon- stance qui vient à l'appui de cette opinion, c'est que dans la figure dont le mémoire de M. Guérin est accompagné , on voit, dans l'es- pace considérable compris entre la base de la troisième pâte , et la hanche considérée par lui comme appartenant à la quatrième pâte, un tubercule qui peut bien être le point d'insertion d'une pâte perdue, Si ces suppositions , que nous présentons avec réserve, sont exactes, les principales différences , 'qui séparent les deux genres de cette tribu disparaîtront. DES CRU STAGES. 3^5 Nous avons observé au bord postérieur gauche du premier, et à la même place , mais à droite , dans le second et le qua- trième , un appendice ovifère , composé d'une tige courte , garnie d'un grand nombre de ramuscules en forme de grappe (1). Le troisième segment ne nous a pas présenté d'organe semblable ; mais il est probable qu'il était tombé , car il est impossible qu'il soit venu à manquer dans cette place, et qu'il se retrouve à l'anneau qui suit. Ces appen- dices placés ainsi, l'un à gauche et les autres à droite, et n'étant pas par paires , mais uniques aux anneaux où on les observe, présentent un fait très - extraordinaire qu'on ne peut comparer qu'à ce que Ton voit chez les Pagures. Le dernier segment , ou la lame impaire de la nageoire termi- nale , est arrondie postérieurement en forme de demi-ovale j il y a de chaque côté deux lames ovales, à peine plus lon- gues, et insérées sur un article commun très-court. » Callumse alongee. — C. elongata (2). « Cette espèce est longue d'environ trois centimètres ; sa cou- leur nous est inconnue ; mais dans l'alcool elle est brunâtre, avec quelques portions transparentes. Sa carapace forme un peu plus du cinquième de la longueur totale de l'animal. » Trouvée aux îles Mariannes. (1) Il paraîtrait, d'après cette phrase et d'après la figure déjà ci- tée , que les ramuscules s'insèrent directement au pédoncule des fausses pâtes, et ne naissent pas, comme chez les Callianides, des bords de deux lames terminales suspendues à ces pédoncu- les , différence importante à signaler. (2) Isea elongata, Guérin j Ann. delà Soc Entomol. t. I, p. 3oo, PI. 10, A, fig. 17. 326 HISTOIRE NATURELLE FAMILLE DES ASTACIENS. Le petit groupe formé par les Astaciens établit le passage entre les Macroures cuirassés et les Salico- ques , mais diffère assez des uns et des autres pour mériter d'en être séparé. Par la forme générale du corps et parle mode d'organisation des antennes, ces Crustacés se rapprochent extrêmement des Salico- trues , mais ils n'ont pas, comme eux, les branchies composées de lames empilées les unes sur les autres -, ces organes sont formés d'un assemblage de petits cy- lindres plus ou moins longs et disposés en brosse , comme nous l'avons déjà vu chez la plupart des Ma- croures cuirassés. Ils ressemblent aussi à ces derniers par la dureté de leur squelette tégumentaire , mais leur sternum ne s'élargit pas en un plastron, et les ganglions nerveux , correspondant aux derniers an- neaux thoraciques , sont éloignés entre eux et réunis par des doubles cordons assez longs. Le corps des Astaciens est alongé et un peu com- primé (i) ; l'abdomen est très-grand , mais cependant moins développé proportionnellement au thorax que chez les Salicoques. La carapace se termine antérieu- rement par un rostre médiocre qui recouvre la base des pédoncules occulaires. Les antennes sont insérées à peu près sur la même ligne transversale ; celles de la première paire sont de longueur médiocre ; leur pé- doncule est étroit, et leurs filets terminaux au nombre de deux. Les antennes externes ou de la deuxième (i) PI. 24, %. 1. DLS CRUSTACÉS. 3?7 paire sont beaucoup plus longues, et leur pédoncule est garni en dessus d'une lame mobile , qui est l'ana- logue de l'appendice spiniforme, que nous avons déjà vu chez les Pagures; ainsi que d'une lame semblable, mais beaucoup plus grande, qui se trouve chez les Sali- coques; ici cet appendice est hastiforme, et ne recouvre jamais en entier le dernier article pédonculaire situé au-dessous , quelquefois même il est presque rudimen- taire. L 'appareil buccal ne présente rien de bien re- marquable; les pâtes-mâchoires externes (i) sont alon- gées , mais replovées sur la bouche; leur deuxième article est beaucoup plus grand que les suivans , et elles ne servent en rien à la locomotion. Les pâtes de la première paire sont fort grandes et terminées par une grosse pince didactyle. Les pâtes des quatre der- nières paires sont de longueur médiocre, et à peu près de même forme , si ce n'est que celles de la deuxième et troisième paire sont pourvues d'une petite pince didactyle, et que les quatre derniers sont monodac- tyles (i). h! abdomen conserve à peu près la même lon- gueur dans toute son étendue , et présente de chaque côté un prolongement lamelleux qui descend de ma- nière à encaisser plus ou moins complètement la base des fausses pâtes. Son dernier segment est très-large , et forme, avec les deux James de chacun des appen- dices du sixième anneau , une grande nageoire cau- dale, dont toutes les pièces ont à peu près la même longueur. 11 est aussi à noter que la lame externe de cette nageoire présente, vers son tiers postérieur, une articulaLion transversale. Les fausses pâtes natatoires (0 Pi. 24, fig. 3. (a) PI. 24, %. 2. 3'28 HISTOIRE NATURELLE sont alongécs ; chez le mâle , celles de la première paire sont styliformes, à peu près comme chez les Bra- chyures, tandis que les autres se terminent par deux grandes lames foliacées à bords ciliés (i) ; chez les fe- melles toutes présentent cette disposition. Les branchies des Astaciens sont très-nombreuses ; on en compte une vingtaine de chaque côté. Ainsi que nous l'avons déjà dit, ils sont recouverts de cylindres, fixés parallèlement entre eux par une de leurs extrémités, et ils sont disposés sur trois rangs , de manière à for- mer des faisceaux verticaux séparés par des appendices flabelliformes , fixés à la base des pâtes (2). Ces der- niers appendices sont très-grands , et ne manquent qu'aux pâtes postérieures. Cette petite famille correspond au genre Astacus de Fabricius. Leach y a établi une première division en fondant son genre Nephrops, et il me paraît con- venable de pousser ces distinctions plus loin , et de séparer entre eux les Ecrevisses proprement dites et les Homards. Nous y admettrons par conséquent trois genres reconnaissables aux caractères suivans : 'Piostre déprimé et armé tout au plus"! dune dent de chaque côté. Dernier J. Ecrevisses. anneau thoracique mobile. J Yeux sphériques. Dernieranneaudul «_»..__. , , , - ) HOMARDS. thorax soude aux précédens. ASTACIENS. \ RostI;e c;troit et " larme de plusieurs, dents de chaque\ Yeuxreniformes. 'côté. 1 Dernier anneau du ithorax conservant } Nephrops. un peu de mobi- lité. FAMILLE DES ci) P. 24, fig. 4. (2) PI. 10, iig. 1 DES CRUSTACÉS. 32Q Genre ECREVISSE. — Astacus (1). Les Ecrevisses proprement dites sont des Astaciens d'eau douce qui sontfaciles à distinguer des espèces marines dont se composent les genres Homard et Nephrops. Leur rostre est aplati , très-large à sa base, et plus ou moins triangulaire (2). L'appendice, dont le pédoncule de leurs antennes externes est garni, est lamelleux , et assez grand pour recouvrir la ma- jeure partie des deux derniers articles pédonculaires situés au-dessous. Le cinquième anneau du thorax, au lieu d'être soudé aux précédens, y est simplement articulé(3). Leur carpe est court et renflé , et ne forme pas d'angle avec le bras. La lame médiane de la nageoire caudale présente de chaque côté une dent vers son tiers postérieur , et est très-arrondie au bout. Les branchies , au lieu d'être conformées de ma- nière à représenter des brosses , sont garnies de cylindres si longs et si grêles, qu'elles ressemblent davantage à des pa- naches. Enfin il existe aussi des différences très-grandes dans la conformation des organes internes de la génération et de la digestion chez ces Crustacés , comparés aux autres Asta- ciens. Ainsi, chez les Ecrevisses, la portion duodénale de l'in- testin présente à sa face interne un grand nombre de petites villosités, et n'est pas nettement séparée du rectum , qui est lisse à l'intérieur, tandis que chez les Homards le duodénum est lisse en dedans, le rectum est plissé à l'intérieur, et il existe entre ces deux parties du tube digestif une espèce de valvule circulaire ; l'appendice coccal postérieur de l'intestin qui se voit à l'extrémité du duodénum des Homards manque chez les Ecrevisses (4) ; le foie se compose de petits tubes caecaux (i) Cancer, Lin. Herbst, etc. — Astacus, Fabricius , Latreille , Leaoh, Lamarck, Desmarest, etc. (2) PI. 24, %. 2. ' (3) VoyezVVïZ, fig. 3, c. c4) pi. 4, hg. 2. 330 HISTOIRE NATURELLE bien plus alongés, et ses lobes antérieurs sont moins dévelop- pés; le testicule est très-petit, et se compose de trois lobes, d'où naissent deux vaisseaux efférens très-longs et tortueux(l) , tandis que chez les Homards ces organes sécréteurs sonttrès- alongés , s'étendent depuis la tête jusque dans l'abdomen et ne présentent pas de lobe médian , mais une simple com- missure , et ne donnent naissance qu'à des canaux efférens très-courts. Les Ecrevisses habitent les rivières et les ruisseaux, et se tiennent ordinairement sous des pierres ou dans des trous situés dans les berges. Elles sonttrès-voraces, et se nourrissent de charognes aussi bien que de Mollusques , de petits Pois- sons et de larves d'Insectes. Notre Ecrevisse» commune change de tégumens vers la fin du printemps , et à chaque mue grandit beaucoup , quelquefois d'environ un cinquième de son volume. Quelque temps avant cette époque on trouve dans l'estomac de ces animaux de petites masses calcaires semblables à des disques , qu'on appelle des yeux cV Ecre- visses , et qu'on employait autrefois en médecine. La durée de la vie paraît être de plus de vingt ans , et leur croissance ne s'arrête jamais complètement. i. Écrivisse commune. — Âstacus Jluviatilis (2). Rostre de la longueur du pédoncule des antennes externes, ar- mé de chaque côté d'une dent plus ou moins forte , située vers (1) PI. 14, fig. 12. (2) Cancer Jluviatilis, Rondelet, Poissons, t. II, p. 210. — Astacus jluviatilis, Gesner, Aquatil , p. 104. — Aldrovande , Crust. p. 129 et i3o.— Jonston, Exsan. tab. 3 et 4, fig. 1.— Roesel, Ins. t. III, tab. 54 et 61.— Baster, Opus. subs. t. II, PL 1.— Sulzer, tab. 23, fig. i5i. —Crawfish, Pennant, Brit. Zool. t. IV, PL i5, fig. 27. — Cancer as- tacus, Linné, Syst. nat t. II, p. io5i ; Fauna suecica, p. 2034. — Degéer, Mém. pour servir à l'hist des Insectes, t. VII , PL 20, iig. 1— Villars, Linnaei Entomologia, t. IV, p. i53.— Fourcroy, Entom. Parisienne, t. II , p. 540.— Astacus Jluviatilis, Fabr. Suppl. p. 406. — Olivier, Encycl. t. VI, p. 342.— Bosc, t. II, p. 62. DES CRUSTACÉS. I 33l son tiers interne, et garni d'une légère élévation médiane; une dent de chaque côté de la région sternale , près de la base du rostre , et une épine à la partie antérieure de la région bran- chiale ; carapace finement granulée. Pâtes antérieures renflées, et toutes couvertes de petits tubercules ; bord interne du carpe simplement denticulé. Épistome fortement rétréci entre la base des antennes externes, et se développant ensuite, mais sans sillon transversal bien distinct. Il existe deux variétés de cette Ecrévisse : dans l'une , le rostre se rétrécit graduellement dès sa base , et ses dents latérales sont situées près de son extrémité ; dans l'autre , les bords latéraux du rostre sont parallèles dans leur moitié postérieure , et les dents latérales sont plus fortes et plus éloignées de son ex- trémité. Habite les ruisseaux dans toutes les parties de l'Europe. (C. M.) 2. Ecrévisse de Barton. — A Bartonii (i). Rostre plus long , moins triangulaire et plus concave que dans l'espèce précédente , armé de chaque côté d'une épine située vers son tiers antérieur ; carapace épineuse de chaque côté au- dessous de la région stomacale. Pâtes antérieures médiocres et à peine granuleuses, si ce n'est sur le bord supérieur de la main et du doigt mobile , où se voit une double rangée de petits tuber- cules ; une ou deux dents assez grosses sur le bord interne du carpe; bord antérieur du bras épineux. Épistome à peu près de Latreille, Hist. nat. des Crust. t. "VI, p. 235 ; Encycl. PI. 286, p. j, 2, 3, et PI. 28, fig. 8; Piègne anim. de Cuvier, t. IV, p. 90. — Lamarck, Hist. des anim. sans voit. t. V, p. 216. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 211. — Guérin, Iconogr. Crust. PI. 19, iig. 2. (1) Astacus Bartonii , Fabricius , Supplém. p. ^o~r — Latr. Hist. n»t. des Crust. t. VI , p. -x\o. — Bosc, Hist. des Crust. t. II, p. 62, PI. ii , lig. 1. — Astacus afllnis, Say, Crust. of tlie United States Journ. of the Acad. of se. of Philadelphia, vol. I, p. 1G8. — Desm. Consid. sur les Crust. p. 212. — Latreille, Règne anim. de Cuvier, t. IV. p. 91. — Astacus Bartonii, Harlam, Médical and physical res- earches, p. 23o, lig. 2. 33 14 HISTOIRE NATURELLE même forme que dans l'espèce précédente, mais divisé par un sillon transversal profond. Longueur, environ 3 pouces. Habite la rivière Delaware et autres parties de l'Amérique sep- tentrionale. (C. M.) 3. Écrevisse voisine. — A. ajjînis (i). Rostre très-court, presque aussi large que long, triangulaire, et à peine denté latéralement; carapace à peine granuleuse sur les côtés de la région stomacale. Pâtes antérieures fortes. Carpe offrant une dépression profonde en dessus ; une grosse dent en dedans, et quelques tubercules en dessous. Mains arrondies en dessous , ponctuées et tuberculeuses près de leur bord supérieur ; doigts assez longs et forts. Épistome court, élargi, et sans étran~ glement ni sillon transversal. Longueur, 3 ou 4 pouces. Habite les ruisseaux de l'Amérique du nord. L' Astacus Blandingii de M. Harlam (2) paraît être très-voisine de YAstacus Bartonii , mais en diffère par le rostre plus long , plus triangulaire et à peine denté latéralement , et par la forme des mains. 4. Ecrevisse àustralisienne. — A. australasicnsis. (Planche 24, fig. i-5, ) Carapace entièrement lisse. Rostre moins long que le pédon- cule des antennes externes, se rétrécissant graduellement dès sa base , et armé de deux petites dents latérales près de sa pointe. Mains comprimées , lisses , et garnies sur leur bord supérieur d'une crête mince plus ou moins denticulée. Deux épines aiguës sur le bord interne du carpe. Point d'épines au devant de la ré- gion stomacale. Epistome très-grand , triangulaire et sans sillon transversal (Pi. 24, fig. 2). Longueur, environ 2 pouces. Habite la Nouvelle-Hollande. (C. M.) (1) Astacus Bartonii, Say, op. cit. p. 167. — Astacus affini s , Harlam, op. cit. fig. 3. (2) Op. cit. p. 229, fig. 1. DES CRUSTACES. 5. Écretisse cuiliex?(E. -— A. chilensis. 333 Espèce très-voisine de la précédente , mais ayant le rostre plus court; le carpe dépourvu de dents ou de tubercules ; les mains renflées , arrondies en dessus et en dessous , peu tuberculeuses sur le bord supérieur, et à peine piquetées. Epistome de même forme que chez l'Ecrevisse commune , mais offrant un sillon transversal dans sa partie étranglée. Longueur, environ 3 pouces. Habite les côtes du Chili. (CM.) On trouve dans les carrières des environs de Pappenheim des empreintes d'une petite espèce de Grustacé macroure qui ressem- ble beaucoup à une Ecrevisse , et qui doit être, provisoirement au moins, rapportée à ce genre ; on en voit une figure dans l'ouvrage deKnorr (i), et une seconde dans celui de M. Desmarest (2) , et nous proposerons de le dédier au premier de ces naturalistes', en y donnant le nom d'Astacus Knorrii. (CM.) Genre HOMARD. — Homarus (3). Nous croyons devoir séparer génériquement des Ecrevisses les Homards , qui ne se trouvent que dans la mer , et qui se distinguent par leur rostre grêle et armé de chaque côté de trois ou quatre épines , par la petitesse de l'appendice lamel- leux des antennes externes qui ressemble à une dent mobile, et ne recouvre qu'imparfaitement le pénultième article pé - donculaire de ces organes par la soudure intime du dernier anneau du thorax avec les précédens , par la conformation des branchies qui ressemblent à autant de brosses, et qui sont au nombre de vingt de chaque côté du corps, ainsi que par plusieurs autres particularités indiquées ci-dessus (4). Il est (1) Monum. du déluge, FI. 5, n°. 8-5. (2) Crustacés fossiles, p. i35, PI. u- fig. 5. (3) Astacus , Fabrjcius, Latreille, Lamarck , Leach, Desma- rest, etc. (4) Page 3ag. 334 HISTOIRE NATURELLE aussi à noter que les yeux sont globuleux ; les mains extrême- ment grandes , comprimées et ovalaires , et que le carpe est alongé et un peu déjeté en dehors. Enfin la lame médiane de la nageoire caudale est à peine arrondie au bout, et ses épines latérales en occupent les angles postérieurs. i. Homard commun. — H. vulgaris (i). Rostre dépassant le pédoncule des antennes externes , recourbé vers le bout , et armé de chaque côté de 3 grosses dents coniques très-rapprochées ; point de dents sur sa face inférieure ; une forte épine de chaque côté de sa base. Mains grandes, ovalaires, très- comprimées en dehors , et légèrement renflées le long de leur bord externe ; quatre ou cinq dents coniques , et mousses sur leur bord supérieur, et point de dent près de l'extrémité posté- rieure de leur bord externe; doigts très-aplatis , et alongés des deux côtés ; carpe garni en dessus de 5 tubercules, et en dessous d'un sixième. Couleur, brun bleuâtre; atteint un pied de long, et se tient près des côtes, au milieu des rochers. (G. M.) 2. Homard américain. — ■ JT. americanus (2). Rostre long, droit, granuleux ou légèrement épineux en des- sus , portant de chaque côté 2 ou 3 grosses dents coniques , très- éloignées entre elles , et armé en dessous de 2 dents coniques situées près de sa pointe. Mains énormes, larges, renflées et de grandeur (1) Astacus mari nus, Belon, De Aquatilibus, p. 356. — Aslacus vê- tus, Aldrovande, de Crust. p. 112 et 121. — Cancer grammarus , Lin. Fauna suec. p. 2o33; Syst. nat.' — Herbst, t. II, p. 421 PL 25. — Aslacus marinus, Fabr. Supplém. p. 4°6- — Pennant, Brit. Zool. t. IV, PI. io,fig. 21. — Olivier, Encyclop. p. 342. — Latreille , Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 233 ; Encycl. PI. 287, fig. 1 (d'après Pennant); Règne anim. de Cuvier, t.I V, p. 89, etc. — Bosc, t. II, p. 62 , PI. 11, fig. 1. — Lamarck , Hist , des anim. sans vert. t. V, p. 216. — Desm. Consid. sur les Crust. p. 211, PI. 41» **§>• * (2) Astacus marinus americanus , Seba, t- III, PI. 17, fig. 3. — Astacus marinus, Latreille, Encycl. PI. 291, fig. 1. — Say, Journ. of the Acad. of Philadelphia, vol. I, p. 146. DES CRUSTACÉS. 335 très-inégale ; lune un peu comprimée en dehors, à pinces allongées et comprimées, et armée de 4 tubercules sur le bord supérieur, de i sur sa face interne , près des précédens , et d'un sixième sur sa face supérieure, près de l'extrémité postérieure de son bord externe ; l'autre main , arrondie de toutes parts , extrême- ment épaisse , à doigts très-courts et très-gros , et armée d'une dent de plus sur le bord supérieur, et d'une de plus sur la face interne. Carpe comme dans l'espèce précédente. Longueur ( du corps), près de deux pieds. (G. M.) o. Homard du Cap. — H. capensis (i). Corps grêle. Rostre aplati, beaucoup plus court que le pédoncule des antennes externes , et finement denticulé sur les bords. Carpe granuleux; mains alongées, très-comprimées, garnies sur le bord supérieur d'une crête finement denticulée , et couverte de poils en dessus. Longueur, environ 5 pouces (C. M.). VAstacus scaber de Fabricius (2) nous paraît être le même que le précédent; seulement cet auteur se serait trompé dans le nombre des pinces , comme il l'a fait aussi pour le Nephrops. VAstacus cœrulescens , X Astacus fulvus et VAstacus fulgens (3) du même auteur nous sont inconnus , et sont considérés par La. treille comme des espèces douteuses. 'Genre NEPHROPS. — Nehprops (4). Les Neplirops ont îc corps beaucoup plus alongé que les Ecrevisses ; leur rostre grêle et assez long est armé de dents (i) Herbst, t. II, p.ffo, PL 2G, fig. 1. — Latreille, Hist. nat. des Crust. t VI , p. 240. (2) Supplém. p. 407- — Bosc, t. II , p. 62. (3) Fabr. Supplém. p. 40.8 — Latr. Hist. nat des Crust. t. VI , p. 242. (4) Astacus, Fabricius, Pennant, Latreille, Lamarck , etc. — JSephrops , Leach, Malac. Brit. — Desmarest, Consid. sur les Crust. 336 HISTOIRE NATURELLE latérales comme celui des Homards. Les yeux sont gros et reniformes. L'appendice lamelleux des antennes externes est large et assez long pour dépasser le pédoncule situé au-des- sous. Les appendices de la bouche ne présentent rien de particulier. Les pâtes de la première paire sont longues et prismatiques; celles des deux paires suivantes ont la main comprimée. L'abdomen n'offre rien de remarquable. Enfin les branchies sont disposées comme chez les Homards. Nephrops norwegien. — N. norivcgicus (i). Carapace pubescente , armée de quelques pointes sur la région stomacale et de trois lignes granuleuses sur la moitié postérieure; rostre de la longueur du pédoncule des antennes externes, of- frant en dessus a petites crêtes longitudinales , et de chaque côté 3 dents. Angle externe du premier article des antennes externes prolongé en forme de 9. Mains garnies de 4 crêtes, grosses , hé- rissées chacune de 1 ou 2 rangées de tubercules dentiformes , sa- voir : une sur le bord supérieur , une sur le bord inférieur , une autre au milieu de sa face externe , et une autre en dedans. Abdomen ayant l'apparence d'être sculpté , offrant en dessus des sillons transversaux et obliques , de formes diverses, remplis d'un duvet serré. Longueur, environ 6 ou 7 pouces. Habite les mers du Nord et l'Adriatique. (G. M.) (l) Astacus meclice niagnitudinis prior, Aldrovande, op. cit. p. Ii3. — Seba, Mus. t. III, PI. 21, fig. 3. — Pontoppidan, Hist. de Norwége, t. II, PL a5. — Cancer norwegicus , Lin. Fauna Suec. no. 2039 ; Mus. Lud. Ulr. p. Z;5ô, Mus. Adol. Frid. 1, p. 88. — Herbst, t. II, p. 52 , PL 26, fig. 3. — Astacus norxvegicus, Fa- bricius , Entom. Sept. p. 418. — Pennant, Brit. Zool. t. IV. — Degéer. Mem. Ins. t. VII, p. 3g8 , PL 24, %• I. — Oliv. Encyc. t. VI, p. 347. — Latreille , Hist. des Crust. t. VI, p. 241 ; Encyc. PL 294, fig. 1 ; Règne anim. de Cuvier, t. IV, p. 189 ; etc. — Bosc, Hist. des Crust. t. II, p. 62. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 216. — Nephrops norwegicus, Leach, Malac. Pod. Brit. PL 36. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 2i3 , PL 3^, fig. 1. — Guérin, Iconog. Crust PL 19, fig. 1. DES CRUSTACES. $$n Ainsi que nous l'avons déjà dit , le Grustacé fossile , figuré par M. Desmarest sous le nom de Langouste de Regley (i), nous paraît avoir plus d'analogie avec les Nephrops qu'avec aucun autre genre de Macroures, mais devra probablement constituer un genre particulier ; du reste , on ne connaît pas encore la confor- mation des pâtes ni des antennes de cet animal, et par conséquent on ne peut encore se prononcer définitivement à ce sujet. L'Astacls Leachii, de M. Mantell (2), est un Crustacé fossile qui paraît bien appartenir à la famille des Astaciens , mais qui diffère considérablement des espèces dont se composent les trois genres dont nous venons de parler. Malheureusement il n'est en- core qu'imparfaitement connu. Ses pinces sont remarquables par leur longueur et leur armature. On le trouve dans la formation crayeuse du sud d'Angleterre. Le genre Coleia , établi récemment par M. Broderip , d'après un Crustacé fossile du Lias , n'est aussi qu'imparfai- tement connu, mais nous paraît devoir être intermédiaire entre les Astaciens et les Salicoques. Yoici les caractères que ce naturaliste y assigne : « Base des antennes internes ne dépassant pas l'épine antérieure du thorax , et terminée par deux filets annelés. Antennes externes pourvues d'une grande écaille rude , et armées d'épines sur le côté externe de leur article pédon- culaire ; leur filet terminal grand , mais de longueur indé- terminée. Yeux pédoncules, dirigés en dehors, et ressem- blant, parleur forme et leur position, à ceux des Langoustes. Pâtes de la première paire longues et grêles ; le cubitus ( Carpe? ), garni de petites épines ou dentelures sur le bord interne, et terminé en dehors par trois fortes épines , mais aîongé ej mince ; pinces légèrement incurvées , filiformes , (1) Palinurus Regleyanus , Desmarest, Crust. fossiles, p. l3a, PI, u, fig: 3. (2) Geology of Sussex, p. 221, PI. 29, fig. 1, 4 et 5; PI. 3o, fig. 1 et 2; PI. 3i, CRUSTACÉS , TOME 1T. 23 338 HISTOIRE NATURELLE lisses et pointues. Thorax ( carapace) , mince , divisé trans- versalement par deux sillons qui séparent les différentes ré- gions , tuberculeux , épineux sur les côtés , présentant an- térieurement trois échancrures , dont la médiane est la plus grande , et ayant chacun de ses quatre angles prolongés en une forte épine. » L'espèce unique, qui a servi à l'établissement de ce genre, a reçu le nom de Coleia antiqua (1), et a été trouvé à l'état fossile dans le Lias de Lyrne Régis en Angleterre. FAMILLE DES SALIGOQUES. La famille des Salicoques est extrêmement nom- breuse, et se compose de Décapodes Macroures, dont le corps est en général comprimé latéralement (2) ; l'ab- domen très-grand, et les tégumens simplement cornés. De même que chez les Astaciens , la base des antennes externes est garnie en dessus d'un appendice lamel- le ux ; mais ici cette lame est beaucoup plus grande , et recouvre presque toujours en entier, et en géné- ral dépasse de beaucoup le pédoncule situé au- dessous (3). Les pâtes sont en général grêles et très- longues, et les fausses pâtes natatoires sont encaissées à leur base par des prolongemens lameileux du seg- ment dorsal des anneaux correspondans de l'abdomen qui descendent très -bas. La nageoire caudale est grande et bien formée. Enfin, les branchies sont tou- jours composées de lamelles horizontales, et sont en général peu nombreuses. (1) Broderip, Proceedings of theGeoîogical Society, i835, t. II, p. 201. (2) PI. 25, fig. i, 8, 10, i3 : PI. 25, fig. 4 et G, (3) PI. a5, fis- i4. DES CRUSTACÉS. 33o, Nous diviserons cette famille en quatre tribus , re- connaissables aux caractères suivants. Tribu des Crangonieivs. Antennes internes insérées sur la même ligne que les ex- ternes; pâtes de la première paire terminées par une main subchéliforme. Tribu des Alphéens. Antennes insérées sur deux rangs ; les internes au-dessus des externes. Rostre très-petit et aplati. Pâtes robustes, et ne présentant presque jamais de vestiges d'appendice flabelli- forme ni de palpe ; celles de l'une des trois premières paires très-fortes ; celles des trois dernières paires toujours mono- dactyles. Tribu dès Palémoniens. Antennes insérées sur deux rangs. Rostre grand , lamel- leux, comprimé et dentelé. Pâtes robustes, sans appendices à leur base; celles des deux premières paires en général didac- tyles, mais grêles, et celles de trois dernières paires toujours monodactyles. Tribu de Penéens. Antennes insérées sur deux rangs. Rostre en général petit ou nul. Pâtes grêles et portant presque toujours à leur base un appendice lamelleux plus ou moins développé ; celles de la troisième paire souvent didactyles. Abdomen extrêmement long et comprimé. TRIBU DES CRANGONIENS. Cette division ne comprend qu un seul genre , mais les Crustacés dont elle se compose diffèrent trop des autres Salicoques pour être compris dans les tri- bus naturelles formées par ces dernières. Elle cor- respond au genre Crangon de Fabricius, qui a été 22. 3ZJ0 HISTOIRE NATURELLE subdivisé sans nécessité par Leach et par M. Risso en Crantons proprement dits , Égeons et Pontopliiles. Genre CRANGGN. — Crangon. Le genre Crangon, établi par Fabricius, comprend les Salicoques, dont les pâtes antérieures sont terminées par une main monodactyle et subchéliforme (PI. i5 , fig. i4). La carapace de ces Crustacés est beaucoup plus dépri- mée que chez les autres Salicoques, et ne présente en avant qu'un rudiment de rostre. Les yeux sont courts , gros et libres, Les antennes sont insérées presque sur la même ligne transversale; celles de la première paire sont dilatées à leur base , au côté externe de laquelle se voit une écaille assez grande ; leur pédoncule est court , et elles se terminent par deux filets multi -articulés. Les antennes externes insérées en dehors , et un peu au-dessous des précédentes , n'offrent rien de remarquable. Les mandibules sont grêles et dé- pourvues de palpe (1). Les pâtes - mâchoires externes, pédiformes et de longueur médiocre , se terminent par un article aplati et obtus ; elles portent en dedans un palpe court , terminé par un petit appendice flagriforme dirigé en dedans. Le sternum est très-large en arrière. Les pâtes de la première sont fortes , et se terminent par une main aplatie, sur le bord antérieur de laquelle se replie une griffe mobile; il est aussi à noter que l'angle interne de cette main , qui correspond à la pointe de la griffe, est armé d'une dent représentant un doigt immobile rudi- mentaire. Les pâtes des deux paires suivantes sont extrê- mement grêles ; les secondes se terminent en général par une pince didactyle très -petite, et les troisièmes sont monodaçtyles , comme celles de la quatrième et de la cinquième paires , mais ces quatre pâtes postérieures sont (l) PI. 20, %. 15. DES CRUSTACÉS. 3 ( I beaucoup plus fortes. L'abdomen est très-grand, et uc pré- sente dans sa conformation rien de remarquable. Enfin les branchies ne sont qu'au nombre de sept de chaque côté du thorax. § i . Espèces ayant les pâtes de la seeonde paire presque aussi lon- gues que celles de la troisième paire . i, Crangon commun. — C, vulgaris (i). Carapace et abdomen presque entièrement lisses (seulement i petite épine médiane sur la région stomacale , et i latérale au- dessus de chaque région branchiale). Filets terminaux des an- tennes internes plus de deux fois aussi longs que leur pédoncule. Appendice lamelleux des antennes externes grand et alongé (en- viron deux fois aussi long que le pédoncule des antennes in- ternes). Dernier article des pates-mâchoires externes long et étroit. Pâtes des deux dernières paires de grosseur médiocre. Une forte épine insérée sur le sternum , entre les pâtes de la deuxième paire , et dirigée en avant. Abdomen lisse et sans ca- rène. Lame médiane de la nageoire caudale pointue et sans sillon en dessus. Longueur, environ 2 pouces. Très-commun sur nos côtes, où on le connaît sous le nom de crevette ; couleur, gris- verdâtre , ponctué de brun ; ne devient pas rouge par la cuisson comme la plupart des Salicoques (G. M.). (1) Cancer crangon, Seba, t. III , PI. 21, iig. 8. — Garnaat, Bas- ter, Opus. subs. 11, PI. 3, fig. 1, 4- — I\oesel , Insectes, t. III , PI. 21, fig. 8. — Squilla cinerea , Klein, Piemarques sur les Crusta- cés, fig. B et C ~ Jistacus crangon, Herbst , t. Il , p. 67, PL 29, fig. 3 et 4. — Pennant, Brit. Zool. t- IV, PL i5,fig. 3o. — Olivier, Encyc. t. VI, p. 348, PL 294» hg. 4 à 7. — Muller, Zool. Dan. t. III, p. 57, PL l4> fig- 4^ 10, — Crangon vulgaris, Fabricius , Suppl. p. 410. — Latr. llist. nat. des Crust t. VI, p. 2G7, PL 55, fig. 1, 2. — Lamarck, Syst. p. i5g, etHist. des anim. sans vert. t. V , p. 202. — Leach, Encyc. d'Edimb. Supt. VII , PL 221 ; et Malac. Brit. PL 37, B. — Desmarcst, Gonsid. sur les Crust. p. 218, PL 38 fig. 1. 3^2 HISTOIRE NATURELLE 2. Crangon fasgiÉ. — C. fasciaius (i). Petite espèce extrêmement voisine du Crangon commun, mais ayant le pédoncule des antennes internes beaucoup plus court, les épines latérales de la carapace à peine marquées, et point d'épine sternale entre la base des pâtes de la deuxième paire. Abdomen un peu gibbeux et rétréci brusquement vers le tiers posté- rieur. Longueur, environ i pouce. Une bande transversale brune sur le quatrième anneau de l'abdomen. Habite la Méditerranée. (CM.) Le Crangon a sept Épines deM. Say (2) ne paraît différer que fort peu du Crangon commun ; la description qui en a été donnée est applicable en tous points à ce dernier, et à moins de renseigne- mens ultérieurs serait difficile à distinguer ; il me paraît cependant probable qu'il n'appartient pas à la même espèce. 3. Crangon boréal. — C. boreas (3). Carapace rugueuse , armée sur la ligne médiane d'une crête tridentée , et d'une série de dentelures sur chacune des régions branchiales. Abdomen sculpté, et surmonté d'une crête médiane sillonnée longitudinalement. Article des pates-mâchoires externes ovalaire. Appendice lamelleux des antennes externes court et très-large. Pâtes des deux dernières paires très-grosses. Une crête (1) Risso, Crust. de Nice. p. 82, PL 3, fig. 5 ( figure très-mau- vaise ) , et Hist. nat- de l'Eur. mérid. t. V, p. 64. — Pioux , Mé- moire sur les Salicoques, p. 33. (2) Crangon septemspinosus , Say, Journ. of the Acad. of se. of the Philadelphia, vol. I, p. 2/(6. (3) Cancer boreas, Phipps, Voyage au pôle boréal, p. 194, PL 11, fig. \. — C. boreas? Muller Fauna danica, t. IV, p. 14, PL 182, fig. 1. — Cancer homaroides, Othon, Fahricius, Fauna Groenlendica, p. 241. — Jstacus boreas , Olivier, Encyc. t. VI, p. 34^\ — Crangon boreas, Fahricius , Suppl. p. 41Q- — Latreille, Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 267. — Lamarck , Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 201. — Sabine, Append. au Voyage du capit. Parry, p. 57. DES CRUSTACÉS. 3/{3 dentelée, très-forte, sur la région médiane du sternum. Lame médiane de la nageoire caudale obtuse , creusée en dessus d'un sillon longitudinal , et armée de sept épines, dont quatre latérales et trois terminales. Longueur, environ 5 pouces. Habite les mers polaires. (CM.) § 2. Espèces ayant les pales de la seconde paire beaucoup plus eourtes que celles de la troisième paire. 4. Crangon cuirassé. — Crangqn eatapractus (1). Carapace armée de 5 ou de 7 rangées de dents ; abdomen sculpté et surmonté d'une crête sillonnée longitudinalement chez le maie ; lisse , et garnie seulement de crêtes sur sa partie postérieure chez la femelle. Antennes internes très-courtes, ne dépassant guère les pates-mâchoires externes. Appendice lamel- leux des antennes externes extrêmement court chez le mâle (dé- passant à peine le pédoncule des antennes internes). Pâtes de la seconde paire très-courtes , mais terminées par une palite main très-bien formée. Longueur, environ 2 pouces. Habite la Méditerranée. (G. M. ) 5. Crangon a sept c\rènes. — C. scptemcarinalus (2). Carapace garnie de sept crêtes longitudinales dentelées. Abdo- men caréné en dessus. Appendice lamelleux des antennes externes grand , et à peu près deux fois aussi long que le pédoncule des (1) Cancer eatapractus, Olivi , Zool. adriat. tab. 3, fig. 1. — Egeon loricatus, Risso, Crustacés de JMice, p. ioo, et Hist. nat. de l'Èur. mérid t. V, PI. 1, lig. 3. — Pontophilus spinosus , Leach, Trans. of the Lin. Soc. vol. XI, p. 346, et Malac.. Pod. Brit. tab. 37. Crangon spinosus, Lamarck, Hist. des anini. sans vert. t. V, p 202. — Egeon loricatus , Desmarest , Consid. p. 219. — Roux , Salicoques, p. 3-j- (2) Sabine, Appendice to capt. Parry's Voyage, p. 55, tab. 2 , 344 IUS T O I 1'. E NATURELLE antennes externes. Pâtes de la seconde paire excess'acmcnl courtes et monodactyles . Longueur, environ 3 ponces. Habite les mers polaires. M. Risso a donné le nom de crangon rufopunctatus (i) à une petite Sàlicoque de la Méditerranée , qu'il regarde comme étant une espèce particulière de Crangon. Mais sa description est trop incomplète pour ne pas laisser des doutes à cet égard. Nous ne savons presque rien du Crangon mabginatus de Fabri- cius (2). Le Crangon de magneville , Crangon Magnevillii de M. Eudes Delonchamps (3) , est un Crustacé fossile qui n'est encore qu'imparfaitement connu ; mais qui , d'après la conformation de ses pâtes paraît appartenir au genre Crangon , ou, du moins, n'en diffère que peu. Il a été trouvé à Vauceîles, dans le calcaire jurassique de Caen, et se fait remarquer par la grandeur des pâtes de la se- conde paire , qui sont plus longues que toutes les suivantes. Un autre fossile (4) , trouvé dans le calcaire à Polypiers de Ranviile, et considéré, par M. Delonchamps, comme apparte- nant à la même espèce que le précédent, nous paraît devoir en être distingué à raison de la forme de la main subebéliforme , et de quel qu'autres caractères importans. Le genre Mésapus , de M. Raffincsque, paraît avoir de l'analogie avec les Grangons; mais a e'té caractérisé d'une (j) Crust. de Nice, p. 83, et Hist. de l'Eur. mérid t. V, p. 65. (2) Voici tout ce que cet auteur en dit : « C Rostrobrevi, compresse subulato , abdominis margine basi argenteo. Habitat in Isle de France. Dora. DalclorfF. Statura et ma- gnitude omnino Crangon vulgaris at distinctus margine abdominis ultra dimidium argenteo. » Fabricius , Supplém. Ent. Syst. p. [\io. (3) Mémoire pour servir à l'histoire naturelle des Crustacés fos- siles, par M. Eudes Delonchamps. Mémoires delà Société linnéenne de Normandie, t. 5 , p. 42 , pi. 2, fig. 1. (4) Loc. cit. , 1, lig. 1 et 3. DES CRUSTACÉS. 345 manière trop imparfaite pour pouvoir encore prendre place dans une méthode naturelle. Voici tout ce que nous en sa- vons : «Ecaille de la base des antennes externes, épineuse. Première paire de pieds chéliforme ; la seconde et la troi- sième pinciferes. » « Mesapus fasciatus , glabre. Rostre tronqué , entier ; épaules biépineuses ; dos épineux ; bras égaux ; queue à deux bandes noires transversales, et terminées par deux appendices mem- braneux. » TRIBU DES ALPHÉENS (i). Les Salicoques que nous réunissons dans cette di- vision ont les formes plus trapues que celles qui vont suivre , mais ne sont pas déprimées comme les Gran- gons (2). Leur rostre est très-court , et n'a jamais la forme d'une grande lame placée de champ, comme chez les Palémoniens. Les antennes internes sont placées au- dessus des externes, et sont en général très-courtes; enfin l'une des paires de pâtes est très-grosse, et en général terminée par une forte main didactyle. Il est aussi à noter que presque toujours les deux paires de pâtes antérieures sont didactyles , et que celles de la troisième paire ne le sont jamais ; enfin celles des trois dernières paires sont assez robustes, et servent pour la marche aussi bien que pour la nage. Les caractères indiqués dans le tableau suivant fe- ront distinguer entre eux les divers genres qui font partie de cette tribu. (1) Voyez Piafïinesque , Précis de découvertes Éomologiques et Desmarest , Consid. sur les Crust. , page 2i5 , note (2) PI. 24, fig. 11 et i5, et PI. 25bis, fig. 4. 346 HISTOIRE NATURELLE «M es td vtd — — ta ■< < X H < 25 O H va o p. tti S o H 3 b4 W H H fc es O O) •ri 3 B o — > <3 O t* T3 en ^* 1 H «5 — 0) c - S 3. — I — 5 O O C o si 0 s < 3 b •• -3 09 3 ^ 6- « —J - e — > •« es to ^^ en SJ O T3 Cri .3 3 ca « .2» fcn -s 4>»C fe i (A '0> — ^ C •-> ^f « « 5-2 «5 «5 -y Oh 5b 0) S Cm O -3 o O u "es C • — f "? 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Les antennes internes portent une écaille très-petite au côté externe de leur premier article , qui est court et concave en dessus ; les deux articles suivans sont courts et cylindriques; enfin les deux filets m ulti- articulés, qui terminent ces organes, sont cylindriques et très-courts. Les antennes externes sont insérées au-dessous des précé- dentes ; l'appendice lamelleux, qui en recouvre la base, est ovalaire et de grandeur médiocre, mais dépasse le pédoncule ; enfin le filet terminal est ero9 et court. Les mandibules sont fortement dentées et dépourvues d'appendices palpiformes (fig. 17). Les pates-mdchoires externes sont petites, grêles, et recouvertes par les pâtes thoraciques des deux premières paires , qui sont également très-courtes , et terminées par une petite main ovalaire didactyle, qui est fendue dans toute sa longueur, et articulée avec le carpe par le milieu de son bord inférieur (fig. 18). Les pâtes de la troisième paire sont grandes et extrêmement grosses jusqu'au bout 5 le tarse qui les termine est fort, mais excessivement court, et logé entre deux épines de l'article précédent. Les pâtes des deux paires suivantes ont la même forme, mais sont plus cour (1) Atys , Leach, Trans. of the Lin. Soc. vol. 11. — sliya, ejus- dem, Zool. JMiscel. t. III. — Latreille, Règne anim. de Cuvier, t. IV. p. 9}. — Desmarest , Considérations sur les Crust. p. 2i4- — Roux, etc. 34# HISTOIRE NATURELLE tes et moins grosses. Toutes, à l'exception de ceiics de la cinquième paire, portent au coté externe de leur article basilaire un petit appendice flabelliforme , plus ou moins ru- dimentaire. L'abdomen est gros, un peu comprimé et trapu ; les fausses pâtes situées au-dessous, se terminent par des lames ovalaires assez larges (fig 19 ) , et les lames externes de la na- geoire caudale présentent vers leur milieu une jointure, dont le bord supérieur se termine en dehors par une petite épine, à peu près comme chez les Astaciens. Enfin les branchies sont, de chaque côté, au nombre de huit, dont les deux premières rudimentaires. On ne sait rien sur les mœurs de ces Crustacés , dont on ne connaît encore qu'une seule espèce. Atye épineuse. — A. scabra (i). (Planche 24 , fig. 16-19.) Rostre triangulaire, armé de trois petites crêtes parallèles, dont la médiane la plus longue ; région stomacale un peu ru- gueuse. Pales des deux premières paires ne dépassant pas le pé- doncule des antennes externes , et terminées par deux faisceaux de poils. Celles des trois dernières paires hérissées de petites pointes. Deux séries de petites épines sur la lame médiane de la nageoire caudale. Longueur, environ 4 pouces. Habite les cotes du Mexique (CM.) Gexre HYMÉNOCÈRE. — Ifymenocera (2). Nous ne connaissons les Hyménocères de Latreille que d'après la courte description que ce savant en a donnée. Le (1) Atya scalra, Leach, Trans. of the Linn. Soc. v. XI, p. 345. — Atya scabra, ejusdem, Zool. Miscel. v. III, PI. i3i. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 217, PI. 3;, fig. 2. — Roux , Salicoques , p. 27. (2) Latreille, Règne anim. de Cuvier, t. IV. p. o,5 , etc. — Des- marest, LConsid. sur les Crust. p. 227. — Roux, Salicoques , p. 27. DES CRUSTACÉS. g^$ caractère le plus remarquable de ce genre est tiré de la con- formation des pieds ; ceux de la première paire sont termi- nés par un long crochet, bifide au bout, et à divisions très- courtes ; les deux suivans sont fort grands ; leurs mains et leur doigt mobile sont dilatés , membraneux et comme fo- liacés; les pieds des trois dernières paires sont monodac- tyles. Les pates-mâclioires externes sont foliacées, et recou- vrent la bouche. Enfin les antennes supérieures se terminent par deux filamens, dont le supérieur est membraneux, di- laté et foliacé. L'espèce unique, d'après laquelle Latreille a établi ce genre, avait été trouvée dans les mers d'Asie, et faisait partie de la collection du Muséum ; mais elle paraît avoir été per- due depuis plusieurs années, car je ne l'y ai jamais vue Genre ALPHÉE. — Alpheus (i). Le genre Alphée , établi par Fabricius , mais assez mal connu jusqu'ici, est très-remarquablelpar la manière dont le bord antérieur de la carapace s'avance au-dessus des yeux , en formant au-dessus de chacun de ces organes un petit bou- clier voûté (2). Le rostre est très-petit et manque quelquefois 5 la carapace ne présente du reste rien de particulier. Les an- tennes supérieures sont petites ; leur premier article est court, et armé en dehors d'une lame ordinairement spini- forme ; les deux articles suivans sont cylindriques , et les fi- lets terminaux sont au nombre de deux , dont le supérieur plus gros et plus court que l'inférieur, et présentant des traces d'une division en deux filamens vers le bout. Les antennes inférieures s'insèrent en dehors et en dessous des précé- dentes ; leur palpe lamelleux est de grandeur médiocre ou | (i) Astacus , Fabricius , Entom, Syst. — Palcmon , Olivier. -* Alpheus, Fabricius , Suppl. Ënt. Syst. — Latreille, Hist. nat. des Crust. ,• Nouv. Dict. d'hist, nat. ; Règne anim. etc. — Desmarest, Consid. sur les Crust. etc. (2) PI, 24, fig. n et 12, 35o HISTOIRE NATURELLE même quelquefois petit et pointu , et leur filet terminal ne présente rien de particulier, si ce n'est qu'il est souvent un peu comprimé ~Lesma7idibules sont pourvues d'un appendice pal- pifbrme court, large et aplati. La forme des pates-mdchoircs externes varie un peu ; tantôt elles sont grêles et alonçées , d'autres fois de longueur médiocre , et terminées par un ar- ticle élargi et presque foliacé. Les pâtes des deux premières paires sont didactyles ; les antérieures sont fortes , et se ter- minent par une grosse main renflée , dont la forme et les dimensions diffèrent beaucoup des deux côtés du corps ; celles de la seconde paire sont, au contraire, grêles et fili- formes ; leur main est rudimen taire et leur carpe muîti-arti- culé. Les pâtes des trois dernières paires sont monodactyles et de longueur médiocre. Enfin Y abdomen est grand, et ses fausses pâtes alongées. Ce genre paraît être propre aux mers des pays chauds ; on en trouve quelques espèces dans la Méditerranée , mais la plupart viennent des mers des Antilles ou de l'Océan indien. Le genre Cryptophthalmus de Raffinesque ne peut être distingué des Alphées. {Voyez Précis des découv.Somolog.) g . Espèces ayant un rostre pointu. A. Point d'épine au côté externe de l'article basilaire des antennes externes. i. Alphee brevirostre. — A. brevirostris (i). Rostre court et se continuant en arrière avec une petite crête simple ; bord antérieur des voûtes orbilaires arrondi et sans épine. Deuxième article des antennes internes plus de 2 fois aussi long (1) Palemon brevirostris, Olivier, Encycl. t. VIII, p. 664, PL 3ig, fig. 4. — Asphalius brevirostris, Roux, Mém. sur les Salicoques, p. 22. Le genre Asphalius de M Roux , établi seulement d'après la mauvaise figure de lEncyclopédie que nous venons de citer, ne peut «Hre conservé. DES CRUSTACÉS. 35 I que le premier. Appendice lamelleux des antennes externes se ré- trécissant graduellement vers le bout, pointu , et dépassant nota- blement le pédoncule des antennes supérieures. Pates-mâchoires externes grêles , et dépassant de beaucoup l'appendice lamelleux des antennes externes. Pâtes antérieures grandes et comprimées. La grosse main , située à gauche , garnie en dessus de deux petites crêtes; sans crêtes sur la face externe , ayant le bord inférieur presque tranchant , et terminé par un doigt immobile , pointu , à la base duquel est une cavité circulaire qui reçoit un tubercule du doigt mobile ; ce dernier doigt très-comprimé et très-obtus au bout. Doigts de l'autre main longs, étroits, ponctués, un peu courbes, garnis de poils sur leur bord préhensile , et laissant entre eux un espace vide. Point d'épine sur le bord supérieur du bras , si ce n'est tout à fait à son extrémité. Longueur , environ deux pouces. 11 me paraît probable que cette espèce est la même que celle décrite par Fabricius sous le nom SAlpheus avarus^i). Habite les côtes de la Nouvelle-Hollande. (G. M.) 2. AlphÉe rouce. — A. ruber (2). Espèce très- voisine delà précédente, mais ayant le corps très- svelte ; la grosse main garnie de quatre crêtes longitudinales , ob- tuses , dont 2 sur son bord supérieur, et 2 sur sa face externe ; son bord inférieur obtus ; le doigt mobile beaucoup plus court que le doigt immobile; une épine sur le bord supérieur des deux bras, à quelque distance de sa terminaison. Longueur, i5 lignes. Habite la Méditerranée. (G. M.) (1) Fabricius, Suppl. Entom. Syst. p. 4o4 — Latreille, Hist. des Crust. et des Insectes, t. VI, p. i'\^. — Lamarck , Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 204. (2) Cette espèce me paraît être la même que le Cryptophthalmus ruber de Rafhnesque (op. cit. et Des m. op cit. p 210,1. Peut-être faudrait-il y rapporter aussi le Cancer glaber d'Olivi (Zool. adriat. PI. 3, fig. 4) , qui du reste ressemble aussi beaucoup à la Ponto-. nie thyrhénienne. 352 HISTOIRE NATURELLE 3. Alphée d'Edwards. — A. Edwardsii(i). Espèce très- voisine de la précédente, mais sans crête sur la région stomacale ; bord antérieur des voûtes orbitaires arme dune épine , de façon que le front présente trois dents à peu près égales : deuxième article des antennes supérieures environ une fois et demie aussi long que le premier; appendice lamelleux des antennes ex- ternes un peu dilaté en dedans vers le bout , et ne dépassant pas le pédoncule des antennes supérieures. Pates-mâchoires très- étroites vers le bout , et ne dépassant pas le pédoncule des an- tennes. Pâtes antérieures à peu près de même forme que dans l'es- pèce précédente , mais plus renflées , et ayant les pinces plus difformes; celle d'un côté grêleetalongée. Longueur , environ 18 lignes ; couleur rougeâtre. Habite la Méditerranée. 4, Alphée dentipede. — A. dentipes(i). Espèce très- voisine de la précédente, ayant de même les voûtes sus-orbitaires prolongées en pointes ; mais ayant les deux pâtes antérieures presque de même grosseur , et les pinces de la moins grande grosses à leur base , mais extrêmement rétrécies vers le bout. Troisième article des pâtes de la deuxième , troisième et quatrième paire , armé d'une dent pointue vers son tiers ex- terne. Habite la Méditerranée. 5. Alphée ventrle. — A. ventrosus. Corps très-court , gros et trapu ; rostre aplati et triangulaire ; une très-petite épine de chaque côté de sa base sur le bord antérieur (i) Athanasus Edwards ii , Audouin , Planches delà Description de l'Egypte , par M. Savigivy, Oust. PL io, fig. I. (2) Guérin, Expéd. scientifique de Morée,par M. Bory de Saint- Vincent, partie zoologique, p. 39, PL 27, fig. 3. des crustacés: 353 des voûtes orhitaires, deuxième article des antennes supérieures guères plus long que le premier. Pates-mâchoires externes larges et obtuses au bout, courtes , mais cependant dépassant le pédoncule des antennes. Pâtes antérieures très-fortes , à peu près de même forme , mais de grosseur inégale ; mains renflées, arrondies, et ne présentant ni sillons ni nodosités. Doigt mobile de la grosse main court , presque droit et arrondi. Longueur, 2 pouces. Habite les côtes de l'Ile-de-France. (CM.) L'alphée de lottin (i) dont il a été publié une bonne figure , mais dont la description n'a pas encore paru , paraît être très- voisine de l'espèce précédente. fi. Alphee bidenté. — A. bidens (1). (Planche 24, fig. 11 et 12.) Rostre assez grand , se continuant en arrière , avec une crête médiocre qui occupe plus de la moitié de la longueur de la cara- pace , et qui est divisée en deux moitiés par une échancrure ; de chaque côté] de celle-ci une petite crête terminée par une dent si- tuée au-dessus de la base des feux. Point d'épine sur le bord anté- rieur des voûtes orbitaires. Second article des antennes supérieures gros, plus court que le premier et guères plus long que le troisième: une petite épine à la face inférieure de l'article basilaire des an- tennes externes. Pates-mâchoires externes larges et aplaties vers le bout , ne dépassant pas le pédoncule des antennes. Pâtes anté- rieures très-grosses et très -renflées ; bras de la grosse pâte très- court et armé de deux épines au bout ; mains arrondies en des- sus et poilues; doigt mobile arqué. Longueur, 3 pouces. Habite les mers d'Asie. ( C. M.) L'Alphée rapace de Fabricius (2) paraît être assez semblable à Sir m ■■ ■ (i) Alphœus Lothinii , Guérin, Voyage de la Coquille, Crust, PL 3, fig. 3. (2) Palemon bidens, Olivier, Encycl. t. VIII , p. 063, (3) Alpheus rapax , Fabricius, Supnl. p. 4°5. CRUSTACÉS , TOME II. 23 354 HISTOIRE NATURELLE l'espèce précédente , mais s'en distingue par sa petite pince, dont les doigts laissent entre eux un espace vide. 7. Alfhée goutteuse. — A. chiragricus. Rostre court et point de crête ni de dents à la base des voûtes or- bitaires , ni d'épines à leur bord antérieur. Antennes supérieures comme dans VA. bïdcntée. rates-mâchoires externes étroites et courtes. Pâtes de la première paire arrondies ; bras très-courts et sans épines ; la main de droite bosselée en dessus et en dessous, grosse et ayant la pince un peu comprimée ; la petite main bosse- lée , et ayant le doigt mobile difforme et contourné sur lui-même. Longueur, environ 3 pouces. Habite les mers d'Asie. (G. M.) 8. Alphee a biusselets. — A. armillatus. Espèce très-voisine de la précédente , dont elle se distingue par la forme de la petite main, qui est cylindrique, pointue, et n'a pas le doigt mobile contourné ni difforme. La forme delà grosse main est aussi un peu différente ; on y remarque une forte dépression circulaire plus régulière que dans l'espèce précédente. Longueur, 1 pouce. Habite les Antilles* B. Une grande épine fixée sur le bord externe de l'article ba- silaire des antennes externes et dirigée en avant. 9. Alphee velue. — A. villosus (1). Corps couvert d'un duvet assez serré ; une petite crête médiane armée dune épine médiane à la base du rostre , qui est un peu infléchi; une épine rudimentaire sur le bord antérieur des voûtes orbitaires. Second article des antennes internes ayant une fois et demie la longueur du premier article. Appendice lamelleux des (:) Palemon villosus , Olivier, Encycl. t. VIU, p. 6G4. DES CRUSTACÉS. 355 antennes externes très-étroit et dépassant à peine le pédoncule de ces organes; épine latérale de l'article basilaire très -longue. Pâtes -mâchoires externes grandes, fortes, larges vers le bout , et garnies de gros faisceaux de poils longs et raides. Pâtes anté- rieures renflées , très-inégales ; la grosse main à droite , granu- leuse et très-poilue en dessus, un peu contournce sur elle-même , creusée d'un sillon longitudinal profond dans la moitié anté- rieure de la face extérieure , et terminée par un doigt immobile obtus et très-court ; le pouce également obtus et très-courbe. Pâtes très-petites , mais cylindriques et alongées. Longueur , environ 2 pouces. Habite les côtes de la Nouvelle-Hollande. Le Palemon diversimaise d'Olivier (1) ne me paraît (pas de- voir être distingué spécifiquement de l'Alphée velu ; il n'en dif- fère guère que par des poils un peu plus abondans et plus raides. 10. Alphee front épineux. — A. spinifrons. Carapace bombée ; front incliné et armé de trois épines coni- ques assez grosses , et de même longueur , dont la médiane for- mée par le rostre , et les latérales par un prolongement des voûtes orbitaires. Antennes internes très-courtes ; leur deuxième article court et gros. Appendice lamelleux des antennes externes très-petit, n'atteignant pas à beaucoup près l'extrémité du pédondule situé au-dessous; épine latérale de l'article précédent médiocre. Pates- mâchoires externes longues et grêles vers le bout. Pâtes anté- rieures renflées et lisses ; la grosse main à gauche un peu con- tournée , sans crêtes ni sillons ; bord supérieur du doigt mobile arqué et tranchant ; petite main extrêmement courte , niais grosse. Longueur , 18 lignes. Habite les côtes du Chili. (C. M.) (1) Palemon divcrsimanus - Olivier, Encycl. t. VII, p. 663. 23. 356 HISTOIRE NATURELLE L'Alphke iiÉtÊrochyle. — Alphcus hclerochœlis de Say (i), ap- partient à "cette division du genre Alphée, et nous paraît distinct de toutes les espèces précédentes ; mais nous ne savons s'il doit prendre place dans la subdivision A ou dans la subdivision B. Voici les principaux caractères que M« Say lui assigne. Carapace glabre et sans épines. Rostre caréné au milieu, et terminé par une pointe aiguë qui atteint presque l'extrémité du premier article pédonculaire des antennes internes. Voûtes orbitaires , saillantes et arrondies au bout. Pates-mâchoires externes , atteignant l'ex- trémité du pédoncule des antennes externes , et ayant leur pre- mier article bicanaliculé, et leur pointe aiguë et ciliée. Pâtes antérieures très-difformes et inégales; la grosse main presqu' aussi grande que le thorax , comprimée et brusquement rétrécie de chaque côté près de la base des pinces , qui sont très-grosses. Longueur, environ i pouce 1/2. Habite les côtes de la Floride. L' Alphée minime. — Jlpheus minus au même auteur, a le front armé de trois dents subégaies, comme chez l'Alphée. Front épi- neux , la carapace glabre , les pates-mâchoires externes obtuses au bout et très-épineuses , et la grosse main obovalaire et point comprimée. Elle n'a qu'un pouce de long, et se trouve parmi les éponges , sur les côtes de l'Amérique septentrionale. £S Espèces dépourvues dCun rostre spinifornte. 1 1 . Alphée frontal. — J. frontal is (2). Carapace légèrement carénée à sa partie antérieure. Front très- avancé, presque triangulaire ; voûtes orbitaires très-saillantes ; se- cond article des antennes internes grêle et alongé. Appendice lamelleux des antennes externes moins long que leur pédon- cule ; point d'épine latérale à la base de ces organes. Pates-mâ- ' (x) Say, Crustacea of the United States Journ, of the Acad, of Philadelpliia , vol. I , p. 243. (2) Say, loc. cit. p. 245. DES CRUSTACÉS. 35^ choires externes très-courtes, mais assez larges vers le bout. Pâ- tes antérieures lisses et très-inégales ; la grosse main renflée , la petite plus ou moins comprimée. Longueur , environ 20 lignes. Trouvée sur les côtes de la Nouvelle - Hollande par MM. Quoy et Gaimard. (G. M.) 12. Alpiiee émarginÉe. — A. cmarçinatus. Front droit tronqué et à peine saillant ; voûtes orbitaires égale- ment à peine saillantes. Second article des antennes gros et très- court. Appendice lamelleux des antennes externes assez large , mais atteignant à peine l'extrémité du pédoncule situé au-des- sous ; point d'épine latérale à la base de ces organes. Pâtes mâ- choires externes médiocres et très-étroites vers le bout. Pates-an- térieures médiocres et peu différentes entre elles ; mains lisses et un peu comprimées. Habite? (C. M.) Le Crasgon monopode (i) de Bosc est bien certainement un Alphée , mais il est si mal figuré par cet auteur qu'il nous paraît impossible de savoir à quelle espèce il appartient. L' Alphée tamlle (2) et I'AlphÉe de Malabar (3), décrites par Fa bricius, nous paraissent être également trop imparfaitement con- nues pour être déterminâmes. (1) Crangon rnonopodium, Bosc, Hist. nat. des Crust. t. II , p- 96, PI. i3, fig. 2. — Alpheus monopodium , Lamarck , Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 204. — Desm. Gonsid. sur les Crust. p. 223 (2) Alpheus tamutus, Fabricius, Suppl. p. !\oS. — Latreille , Hist. des Crust. t. VI, p. 244- (3) Alpheus Malabar -icu s, Fabricius, Suppl. p. 4o5. — "Latreille, Hist. des Crust, t. VI, p. 240. — Desm. Consid. sur les Crust. p. 222. 358 HISTOIRE NATURELLE Genre PONTOJNIE. —Pontonia (1\. Les Macroures , dont Latreille a formé cette division générique, ressemblent aux Alphées par la forme générale de leur corps ; mais n'ont pas les yeux cuirassés comme chez ces animaux , et les grosses pâtes didactyles qu'on leur re- marque sont celles de la seconde paire au lieu d'être celles de la première paire. Par leur organisation ils se rappro- chent beaucoup des Palémons. ha carapace des Pontonies est courte et renflée ; le front est armé d'un rostre court , mais robuste et infléchi ; les yeux sont cylindriques ,' saillans et très-mobiles. Les an- tennes internes sont très-courtes et conformées à peu près comme chez les Palémons ; le premier article de leur pédi- cule est très-large et lamelieux en dehors ; les deux articles suivans sont petits et cylindriques. Enfin les filets termi- naux, au nombre de deux, sont très-courts , et l'un d'entre eux est bifide à l'extrémité. Les antennes externes s'insè- rent au-dessous et au dehors des précédentes ; leur appen- dice lamelieux est grand et ovalaire. Les pates-mdchoires externes sont petites et très-étroites dans toute leur lon- gueur. Les pâtes des quatre premières paires sont didactyles ; celles de la première paire sont grêles et terminées par une main bien formée, mais très-petite; les mains delà seconde paire sont au contraire très-grandes et de grosseur très-iné- gale, [chez la femelle surtout ; mais c'est tantôt celle de droite, tantôt celle de gauche, qui l'emporte sur l'autre dans la même espèce. Les pâtes suivantes sont médiocres, monodactyles, et terminées par un tarse presque rudi- mentaire. Enfin X abdomen est grand , surtout chez les femelles, et présente une conformation très-analogue à ce (i) Cancer, Forskael , Descript. anim. — Alpheus , Risso, Crust. de Nice; Otto, etc. — Pontonia, Latreille, Règne anim. de Cuvier, 2e. édit. t. IV . p. 96. DES CRUSTACÉS. 35q qui existe chez les Palémons ; il est seulement à noter que la lame médiane de la nageoire caudale ne porte point d'é- pines sur sa face supérieure. Enfin les branchies, bien dé- veloppées , ne sont qu'au nombre de cinq de chaque côté ; celles fixées au-dessus des appendices de la bouche étant rudimentaires , et les premiers anneaux du thorax n'en por- tant chacun qu'une seule paire. § Espèces ayant le rostre très-large et déprimé , et les antennes externes insérées presque sur la même ligne que les antennes supérieures. 2. Pontome macrophthalme. — P. macrophthalma. Carapace presque aussi large que longue. Rostre triangulaire ; yeux très-gros et remarquablement saillans ; une petite épine au côté externe de l'article basiiaire des antennes externes. Pates-mâ- choires externes, extrêmement courtes. Pâtes de la seconde pnre très-grandes, peu dissemblables ; la main presque aussi grande que le corps, claviforme, et terminée par une pince , dont le doigt im- mobile est pointu et armé d'un gros tubercule , et le doigt mobile gros et presque semi-lunaire. Abdomen étroit. Longueur, env/ïon 10 lignes. Trouvée dans les mers d'Asie , par M. Dussumier. (C. M. ) §§ Espèces ayant le rostre étroit très-comprimé latéralement , et infléchi vers la pointe • et les antennes externes insérées tout-à- fait au-dessous des antennes supérieures. 2. PONTOME ARMÉE. P. armata. Carapace armée d'une petite épine près de la base des antennes externes , et déprimée près de l'insertion des yeux ; rostre ne dé- passant pas la moitié de la longueur de l'écaillé des antennes ex- ternes. Abdomen très-gros. Pâtes de la seconde paire médiocres , mais peu renflées. Longueur, près de i pouces. Trouvée près des côtes de la Nouvelle-Irlande , par MM. Quoy et Gaimard. (C. M. ) 36û HISTOIRE NATURELLE 3. Pqntonie enflée. l'oint d épine près de la base des antennes externes. Carapace très-renflée ; rostre atteignant presqu a l'extrémité de l'appendice lamelleux des antennes externes. Mains de la seconde paire , très- grosses et presque cylindriques. Longueur, i pouce. Trouvée à Ceylan , par M. Regnaud, sur les côtes de Vanicoso, par MM. Quoy et Gaimard. (CM.) 4. PoNTONIE TVRRHÉNIENNE. — P. tyrrhena (i). Espèce très-voisine de la P. armée , mais qui s'en distingue par la grandeur des pâtes de la seconde paire , qui sont plus longues que le thorax , et très-grosses ( la carapace au moins de la lon- gueur du corps ). Rostre court , courbe en bas , atteignant à peine le milieu du troisième article des antennes internes , et garni en dessous , près de son extrémité , d'une petite dent peu visible. Longueur, enviro 18 lignes ; couleur rose pâle. Se trouve dans la Méditerranée , et se loge entre les valves de la pinne-marine , à la manière des Pinnothères. C'est probable- ment ce Crustacé dont Aristcte a voulu parler, quand il dit qu'on trouve une petite Squille aussi bien qu'un petit crabe dans la coquille de ces mollusques. (1) Cancer custos, Forskael , Descript. anim. p. 94. — Aslacus tyrrhenus? Petagna, Ent. PL 5 , fig. 5. ( Cité d'après M. llisso. ) — Alpheus tyrrhenus, Risso, Crust. de Nice; PL 2, fig. 2, — Gnato. phyllum tyrrhenus, Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 229. — Al- pheas pinnophylax , Otto, Mém. de l'acad. des cur. de la nat. de Bonn. t. XIV, PL 21 , fig. et 2. — Pontonia tyrrhena, Latreille, Encycl. PL 826, fig. 10 ( d'après Pùsso ) , Piègne anim. deCuvier, 2e. édit. t. IV, p. 96. — Callianassa thyrrhemis , Risso, Hist. nat. de l'Europe mérid. t. V, p. 54- — Pontonia custos, Guérin , Expéd. de Morée de M. Bory de Saint Vincent, partie zool. p. 36, PL 27, fig. 1. C'est probablement à nette espèce que se rapporte le Ponto- nia parasytica mentionné par R.oux dans son Mémoire sur la clas- sification des Salicoques. DES CRUSTACÉS. 36 1 Genre AJJTO'NO'MÉE.—Autonomea (1). Le genre Autonomée, établi par M. Risso , et adopté par Latreille et par M. Desmarest, paraît avoir beaucoup d'ana- logie avec les Pontonies , dont il se distingue par l'absence de pinces aux pâtes de la seconde paire. M. Desmarest; qui a eu l'occasion de l'observer, en donne la description sui- vante : « Antennes intermédiaires ou supérieures terminées par deux filets, dont un est beaucoup plus long et plus épais que l'autre; les externes ou inférieures, plus lon- gues que le corps , sétacées . Pédoncules des premières inarticulés, ayant leur pièce inférieure renflée et armée d'un aiguillon , j l'intermédiaire longue et cylindrique , et la dernière courte et arquée. Ceux des secondes bi-articu- lées , sans écailles , leur deuxième pièce étant velue à son extrémité. Pieds - mâchoires externes , non foliacés. Pieds de la première paire seulement didactyïes , très-grands , épais , inégaux ; les autres très - courts , très - minces , et finissant par des crochets simples. Corps alongé, glabre. Carapace un peu renflée, terminée en avant par une pointe aiguë au rostre, qui dépasse à peine les yeux. Ceux-ci glo- buleux, portés sur des pédoncules très-courts. Les trois lames natatoires intermédiaires de l'extrémité de l'abdomen tronquées au sommet avec une petite pointe de chaque côté j les deux latérales" arrondies et ciliées. » AutonqmÊe d'olivi. — A. Oliviii^). « Quinze lignes de longueur : formes générales des'Nikas et des Alphées, Carapace glabre, demi-transparente , jaunâtre , légère- (i) Risso, Crust. de Nice, p. i66\ — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. a3i. — Latreille, Règne anim. de Cuvier, 2e. édit. t. IV , p. 96. (2) Piisso, Crust. de Nice, p. j66. — Desmarest, Consid. sui- tes Crust. p. 332. 362 HISTOIRE NATURELLE ment variée de teintes rougeâtres. Pâtes de la première paire d'un assez beau rouge en dessus, et d'un jaune clair en dessous ; an- tennes extérieures blanchâtres. » Habite l'Adriatique et les environs de Nice. Les auteurs que nous venons de citer rapportent à cette espèce le Cancer glaber d'Olivi ( Zool. Adriat. PI. 3 , fig. 4 ) , qui nous paraît être la Pontonie tyrrhénieime. Genre CARIDINE.— Caridina. Cette petite division générique établit le passage entre les Pontonies et les Atyes , et paraît avoir de l'analogie avec les Hyménocères. La carapace [Y) ne présente rien de particu- lier, et se termine par un rostre lamelleux, dont la longueur varie. Les yeux sont saillans. Les antennes internes sont très-longues, et terminées par deux grands filets multi-articu- lés , dont l'un est renflé à sa base ; les antennes externes sont conformées comme chez les Palémons. Les pates-mâ- choires externes sont longues, grêles et pédiformes. Les paies des deux premières paires sont didactyles ; les anté- rieures sont très-courtes, et présentent une disposition très-remarquable. Le carpe est à peu près triangulaire, et se termine antérieurement par un bord concave , qui reçoit la base de la main fixée à son angle inférieur ; enfin la main est courte , et terminée par deux doigts lamelleux profondément creusés en cuiller (2). Les pâtes de la seconde paire sont plus longues et plus grêles ; le carpe est de forme ordinaire, mais la main est conformée comme celle de la pâte précédente. Les pâtes des trois dernières paires sont grêles, et à peu près de même longueur ; enfin X abdomen est conformé comme chez les Palémons. (1) PI. *5 bis, fig. 4. (2) PI. 25 bis, fig. 5. DES CRUSTACÉS. 363 Caridine type. — C. typus, (PI. 2 5 bis , fig. 4 et 5.) Rostre aigu, droit, médiocre , n'atteignant pas l'extrémité du deuxième article des antennes internes , et armé en dessous de trois petites dents. Pâtes antérieures moins longues que les pates- mâchoires extérieures. Extrémité des pinces garnie de beaucoup de poils. Longueur, environ io lignes. Habite? (CM.) Cvrtdixe LoxcinoSTRE. — C. longirostris . Rostre très-long, dépassant le pédoncule des antennes externes, un peu relevé vers le bout et armé de plus d'une douzaine de dents, qui en occupent les deux tiers postérieurs , et d'une autre dent près de sa pointe ; une douzaine de dents sur son bord inférieur. Carpe des pâtes antérieures moins gros que dans l'espèce précé- dente. Longueur, environ 6 lignes. Trouvée dans la rivière de la Macta, près d'Oran , par M. Roux. (C. M.) Genre IVIKA. — Nika (1). Les Nikas sont remaquables par le défaut de symétrie dans la conformation des deux premières paires de pâtes. Par leur forme générale ils ressemblent aux Palémons , ou plutôt aux Athanases, car leur rostre est très-petit. Leurs antennes internes sont grêles, et terminées, comme chez ces dernières, par deux filets assez longs. Les pates-md- choires externes sont pédiformes, longues et grosses ; l'arti- cle qui les termine est pointu au bout. Les pâtes antérieures (i) Nika, Risso, Crust. de Nice. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 202. — Processa, Leach. Trans. oi" tl'ie Linn. soc ; vol. XI; et Malac. Pod. Brit. — Latreille, Règ. anim. t. IV, Cours tTEntomologie , etc. — Desmarcst, Consid. sur les Crustacés. 364 HISTOIRE NATURELLE sont plus fortes que les suivantes , mais de longueur mé- diocre ; celle du côté droit porte une main didactyle bien formée, tandis que celle du côté opposé est monodactyle, et conformée à la manière des pâtes ambulatoires. Les pâtes de la seconde paire sont filiformes, et terminées par une petite pince presque rudimentaire ; leur carpe est multi-articulé, et leur longueur très-différente ; celle de gauche a presque deux fois la longueur des pâtes antérieures, et celle de droite près de deux fois la longueur de son congénère. Les pâtes sui- vantes sont monodactyles, et terminées par un tarse sty- liforme non épineux ; celles de la quatrième paire sont plus longues que celles de la troisième paire. Quant à X abdomen , sa conformation est la même que chez les Pa- lémons. NlKA COMESTIBLE. — N. cdlllis (i). Rostre légèrement infléchi , et à peu près de la longueur des yeux. Une petite dent de chaque côté , sur le bord antérieur de la carapace , en dessous de l'insertion des yeux. Pates-mâchoires antérieures très-grandes , leur antépénultième article dépassant la lame des antennes externes. La pâte monodactyle de la pre- mière paire moins grosse que la pâte didactyle. Lame médiane de la nageoire caudale creusée d'un sillon longitudinal , et garnie en dessus de deux paires de petites épines. Longueur, environ 2 pouces. Habite la Méditerranée et la Manche. (G. M.) La JVika canaliculée (2) est extrêmement voisine de la précé- (1) Risso, Crust. de Nice, p. 85 , PI. 3 , fig. 3; et Hist. nat. de l'Eur. mérid. , t. V, p. 72. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 2o3. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 23o. — Processa edulis , Latreille , Piègne anim. de Guvier, ic. édit. t. IV, p. g5. — Nika edulis , Roux, Salicoques, p. 3i, et Crust. de la Méditerranée, PI. 45. (2) Processa canaliculata , Leach, Malac. PI. /\i. — Latreille, Nouv. Dict. d'hist. nat. ; et Encyclop. PL 322, %. i5-25 ( d'après Leach). — Nika canaliculata , Desmarest , Consid. p. 23i , PL 09, fig. 4. DES CRUSTACÉS. 365 dénie. Suivant Leach , elle présente une dent à la base du ros- tre ; mais , dans la figure qu'il en a donnée , on ne retrouve pas ce caractère , et nous sommes porte à croire que c'est par erreur qu il a été indiqué. M. Risso a décrit, sous les noms de Nika. variée (i), et de Nika sinueuse (2), deux autres Crustacés , qu'il croit appartenir à ce genre et devoir être distingués des précédents ; mais les descrip- tions qu'il en a données ne sont pas suffisamment détaillées pour que nous puissions nous former une opinion à cet égard. Genre ATHANASE. — [Athanas (3). Par leur forme générale, les Atlianases ressemblent assez à de petites écrevisses ; mais , par leur organisation , elles se rapprochent davantage des Lysmates, dont elles ne dif- fèrent guère que par la petitesse de leur rostre , ]a grosseur de leurs pâtes antérieures et la conformation de leurs man- dibules. La carapace de ces petits Crustacés ne s'élève pas en ca- rène à la base du rostre, comme chez les Palémoniens, et ce prolongement n'est pas dentelé sur les bords. Les yeux sont peu saillans , mais cependant ne sont pas recouverts par la carapace comme chez les Alphées. Les antennes internes sont assez grandes, et se terminent par trois filets multi-articulés, disposés comme chez les Palé- mons. Les antennes externes sont également disposées comme chez ces derniers Crustacés. Les mandibules sont robustes, et portent un appendice palpiforme , court, mais très-large, et composé de deux articles. Les pates-mâ- choires externes sont grêles et courtes. Les pâtes de la pre- (i) Nika viegata , Risso, Crust. de Nice , p. 86. — Desmarest, op. cit. p. 23i. (i) Nika sinuolala , Risso , Crust. de Nice, p. 87 ; et Hist. nat. de l'Europe mérid. , t. V. p. 72. — Desmarest, loc. cit. (3) Astacus , JMontagu , Palemon , Leach, Athanas, Leach. —^ Latreille ; Desmarest, Roux , etc. 366 HISTOIRE NATUHELLS mièrs pàue sont au contraire longues et très-fortes ; elles sont inégales entre elles, et se terminent par une grosse main didactyle, dont les pinces sont courtes et robustes. Les pâtes de la seconde paire sont filiformes , et ordinaire- ment reployées en deux ; leur carpe est très-alongé et multi- articulé, et elles se terminent par une main didactyle très- petite et très-faible. Les pieds des trois paires suivantes sont monodactyles, et ne présentent rien de remarquable. \J ab- domen n'est point gibbeux, et les fausses pâtes, portant chacune deux grandes lames de forme lancéolée. Enfin les lames externes de la nageoire caudale présentent une articu- lation transversale comme chez les Astaciens. Athanase lcisant. — Athanas nilescens (i). Rostre aigu , moins long que le pédoncule des antennes inter- nes ; une épine de chaque côté de sa base , sur le bord antérieur de la carapace. Mains inégales, renflées, et à doigts courts et obtus. Carpe des deuxièmes pâtes divisé en cinq ou six articles. Lame médiane de la nageoire caudale portant sur sa face supérieure quatre épines ; bord postérieur des quatre pièces latérales dentelé. Longueur, environ i pouce. Habite les côtes de la France et de l'Angleterre. (G. M.) Nous somme portés à croire que le Crustacé fossile , figuré par Schlothein sous le nom de Macrourites modes- tiformis (2), est une Salicoque appartenant à cette tribu, ou (1) Palemon nitescens, Leach, Edinb. Encyclop. — Athanas niles- cens , Ejusd. Malac. Pod. Brit. tab. 44- — Desmarest , Consid. sur les Crust. p. — Brebisson, Cat. des Crust. du Calvados , p a 3. — Latreille , Règne anim. t. IV , p. 99. — Roux, class. des Sali- coques, p. 17. — Guérin, Iconographie du règne animal, Crustacés, PI. 22, fig. 2. (2) Nachtràge zur petrefactenkunde, PL 2 , fig. 3. DES CRUSTACÉS. 36^ du moiiib intermédiaire ei ître les Alphéens et les Crangonéens . Il paraît se rapprocher de ces derniers par sa carapace rude et inégale , et par la conformation de l'abdomen ; mais , de même que chez les Alphéens, les pâtes de la première ou de la seconde paire sont très-grandes, de grosseur inégale, et terminées par une pince didactyle bien formée. TRIBU DES PALÉMONIENS. La tribu des Palémoniens comprend un assez grand nombre de Salicoques, dont le corps est comprimé latéralement, mais dont Y abdomen n'est jamais tran- chant en dessus comme chez les Penées. Leur thorax est grand, et leur carapace est armée en avant d'un grand rostre, qui ressemble assez à une lame de sabre placée de champ, et qui est presque toujours denté en dessus (i). Les antennes sont placées comme dans la tribu précédente, mais sont plus longues, et celles de la première paire portent souvent trois filets termi- naux. Les pâtes sont toutes grêles, et celles des deux premières paires sont en général didactyles , tandis que celles des trois dernières paires ne le sont jamais. Enfin, Y abdomen est grand, mais est loin de présen- ter les dimensions que nous rencontrons chez la plu- part des Penéens. On peut distinguer entre eux les genres réunis dans cette division à l'aide des caractères suivans : (1) PI. 25, fig. 8 et io. 368 HISTOIRE NATURELLE <3 w 1-1 ►j S" a p. o a H « rt Ph M H O Pi PU •— * s 0) 1— < .-* o 2 u H •M U O a u ;* a eu .1-1 O < a < en eu o *- ni ci a o fi o O eu rS ,„ ■S s^ S pfi <ï> .s -_ s- r/< o Sifl P-y ■ i-i s <-■ H O !-i S- =*-< c-3 eu • - X -eu eu eu fi**-" eu eu O . i-l tM en M-l en S es • Ph V 1=h h-> . .1-1 eu fi es t. es * Ph rS eS -> . -H fi n X §.2 fi en O eu ■"fi S- «\ ctj'B es ^ ~ 2 eu * r^ . p* eu O - ^ 2 -fi -eu . *-* en s- en ►h -eu eu es eu CS en h-> CJ — I en'>- es es Ph.cs Ch ey •-; —H 'fi en - i— i i— ; — * c ■j~> fi eu en a .4—1 . ^-l eu -M £ Ph w S .g |-1 "fi ?« O rt 2 *-( en s-i S eu eu fi DES CRUSTACÉS. 36q Genre GNATHOPHYLLE. — Gnathophyllum (1)- LesSalicoques, désignés par Latreille sous Je nom de Gna- thophylles, et dontM.Risso a formé ensuite son genre Drimo, ressemblent beaucoup aux Jlippolytes , mais s'en distinguent par la forme élargie de leurs pates-mâchoires externes. Leur rostre est court, mais comprimé, lamelleux, et dentelé sur le bord supérieur. Deux filets très-courts terminent les anten- nes supérieures , et la lame des antennes inférieures est assez grande et ovaîaire. Les pates-mâchoires externes sont folia- cées et conformées à peu près comme chez les Callianasses ; leurs deuxième et troisième articles sont élargis de façon à former un grand opercule, qui recouvre toute la bouche , et qui porte en avant une petite tige grêle formée des deux derniers articles Les pâtes des deux premières paires sont médiocres, et terminées par une main didactyle ; leur carpe n est pas annelé. Celles des trois dernières paires sont mono- dactyles , de longueur médiocre , et terminées par un petit tarse denté. Enfin X abdomen ne présente rien de remar- quable. On ne connaît encore qu une seule espèce de ce genre. Gnathophylle élégant. — G. elegans (2). Carapace renflée ; rostre oblique et armé en dessus de six à sept dents ; pâtes de la seconde paire un peu plus longues et plus grosses que celles de la première paire; lames terminales de l'ab- domen ovalaires. Longueur, environ 20 lignes. Habite les côtes de Nice. (CM.) (1) Latreille , Règne anim. de Cuvier, t. IV, p. 96.— DesmaresT, Consid. sur les Crust. p. 228.— Drimo, Risso, Hist. nat. de l'Europe mérid., t. V, p. 71. (2) Jlpheus elegans, Risso, Crust. de JNice , p. PI. 2 , %. 4. — . Gnatophyllum elegans , Latreille, Règne anim. t. IV, p. 96. — Les- marest , Consid. sur les Crust. p. 228. — Drimo elegans , Risso, Hist nat. de l'Eur. mérid. t. V, p. 71, PI. 1 , %. 4.— Roux , Salieoques , p. 28. CRUSTACÉS, TOME II. 3^ 3^0 HISTOIRE NATURELLE Genre HIPPOLYTE. — Hippolyte (1). Le genre Hippolyte , établi par Leach, renferme un grand nombre de petits Crustacés, qui ressemblent aux Palémons par la forme générale de leurs corps , si ce n'est que presque toujours leur abdomen ne peut se redresser complètement , et paraît en quelque sorte bossu (PL 25, fig. 8). Ils ont aussi un rostre très-grand , comprimé , et presque toujours fortement denté. Mais leurs antennes internes sont petites, et terminées seulement par deux filamens multi-articulés à peu près d'égale longueur , dont un fort grand et fortement cilié. Les antennes externes s'insèrent sous les précédentes, et ne présentent rien de remarquable. Les pates-mâchoires externes sont grêles et alongées. Les pâtes sont conformées à peu près de la même manière que chez les Lysmates , si ce n'est qu'elles n'offrent pas d'appendice à leur base 5 celles de la première paire sont courtes , mais assez grosses ; celles de la seconde paire sont filiformes, et terminées par une main didactyle extrêmement petite , et ont le carpe multi- articulé ; les pâtes des trois dernières paires sont assez lon- gues , et en général très-épineuses au bout. Enfin les lames terminales des fausses pâtes natatoires de X abdomen sont lancéolées , dentelées sur les bords , et ciliées tout autour. Dans les espèces dont j'ai examiné l'organisation intérieure , les branchies étaient au nombre de sept de chaque côté. Les Hippolytes sont de petite taille, et sont répandus dans toutes les mers ; on en trouve aussi dans les eaux douces. (;) Cancer^ Othon Fabricius; Muller, etc. — Palemon, Olivier. — Hippolyte, Leach, Desmavest , Latreille , Roux, etc. — Alpheus , Lamarck , Risso , Sabine. DES CRUSTACES. 3y § 1. Espèces dont le rostre naît du front , et ne se continue pas en arrière, avec une crête élevée occupant la ligne médiane de la carapace. 1. Hippolyte variable. - — H. varions. Rostre dépassant le pédoncule des antennes internes, droit eréle et armé de deux dents en dessus (une située à sa base et l'autre près de son extre'mité ) et de deux en dessous (situées un peu en arrière de la dernière dent supérieure) ; une petite épine de chaque côté de la base du rostre , au-dessus de l'insertion des yeux. Premier article des antennes internes armé en dehors d'une épine de gran- deur médiocre. Appendices lamelleux des antennes externes grands , dépassant un peu le rostre , et ovalaires ou plutôt tronqués obliquement de dedans en dehors et d'avant en arrière à leur extré- mité. Pates-mdchoires externes courtes , ne dépassant que de peu le pédoncule des antennes, et terminées par un article court , aplati , tronqué et épineux en dedans. Pâtes antérieures très-cour- tes, ne dépassant guère l'article basilaire des antennes externes; celles de la seconde paire médiocres, moins longues que celles de la troisième paire, et ayant le carpe divisé en trois ou quatre seg- mens peu distincts. Lame médiane de la nageoire caudale portant sur sa face supérieure deux paires de petites épines. Longueur, 4 ou 5 lignes. Habite la Manche et les côtes de la Vendée. 2. Hippolyte ventru. — H. ventricosus. Espèce extrêmement voisine de i'H. variable, mais dont le rostre ne porte en dessus qu'une seule dent située près de sa base , et dont les prolongement latéraux des trois premiers anneaux de (1) Hippolyte variant , Leach , Malacost , Pod. Brit. PI. 38, fig. 6-16. — Desmarets , Consid. sur les Crust. p 221, PI. 3o, fig. 2. 24. 3j2 HISTOIRE NATURELLE l'abdomen présentent des dimensions très -considérables. Lon- gueur, environ 4 lignes. Trouvée par M. Dussumier dans les mers d'Asie. ( C. M. ) 3. Hippolyte de Pridealx. — H. Prideauxianci (i). Espèce très-voisine de l'Hippolyte variable, mais ayant le rostre simple, avec une seule dent en dessous près de son extrémité. Lon- gueur, 6 lignes. Habite la Manche. L'Hippolyte varié de M. Risso (2) paraît se rapprocher beaucoup de l'Hippolyte de Prideaux , mais s'en distingue par la grosseur et la forme des pâtes de la première paire. M. Risso y a observe six aiguillons sur la lame médiane de la nageoire caudale , et assure que cette petite Salicoque a l'habitude de faire entendre un bruit semblable à un petit cri produit par le frottement des doigts de sa première paire de pâtes ; particularité qui lui a valu , sur les côtes de Nice, le nom vulgaire deGrillet. 4. Hippolyte de Moor. — H. Moorii (3). Paraît être extrêmement voisine de l'espèce précédente, mais ayant le rostre armé en dessous de deux dents ; n'est peut-être qu'une variété de VU. Prideauxiana. 5. Hippolyte verdatre. — H. viridis (4). Corps svelte ; rostre droit , dépassant ! appendice lamelleux des antennes externes , sans dents en dessus , cl armé en dessous de trois dents. Pates-mâchoires externes très-courtes et assez larges vers le (1) Leach, Malac. Pod. Brit. tab. 38, fig. 1, 3-5. — Desmarest , Consid. sur les Crust. p. 221. (2) Hippolyte variegatus , Risso, Hist. nat. de l'Europe mérid. t.V,p. 78, PI. 3, fig. i3. (3) Leach, op. cit. tab. 38, fig. 2. — Desmarets, loc. cit. (4) Âlpheus viridis y Otto , Mém. de l'Ac. des cur. de la nat. de Bonne, t. XIV, PL 20 , fig. 4. DES CRUSTACÉS. 3^3 bout. Pâtes antérieures très-courtes et assez grosses. Pâtes de la deuxième paire grêles et de longueur médiocre ; leur carpe divisé en trois articles. Lame médiane de la nageoire caudale garnie en dessus de deux paires d'épines. Longueur, environ 20 lignes. Habite la Méditerranée et les côtes de la Vendée. (C. M.) La Salicoque, désigné par M. Risso sous le nom d'ALPHÉE d'Olivier (i), ne me paraît pas différer de l'espèce précédente ; M. Roux le range cependant dans son genre Pelias. G. Hippolyte de Brullé. — II. Brullei (2). Rostre presque droit, dépassant la lame des antennes externes, et armé en dsssous de trois ou quatre dents , dont une très-petite située presqu a son extrémité. Deux épines assez fortes de chaque côté sur la partie antérieure de la carapace. Pates-màchoires ex- ternes , larges et tronquées au bout ; dépassant un peu le pédon- cule des antennes externes. Pâtes antérieures très - courtes et grosses ; celles de la seconde paire un peu plus longues , et ayant le carpe biarticulé. Pieds des trois paires suivantes fortement den- telés tout le long de leur bord interne. Lame médiane de la na- geoire caudale armée en dessus de trois paires d'épines, et terminée par quatre épines marginales. Couleur verdâtre. 7. Hippolyte boréal. — II. borealis (3). Espèce très-voisine de l'Hippolyte verdâtre , mais beaucoup plus grande , et qui s'en distingue par la longueur des pales-mdchoires externes , qui sont grêles et dépassent V appendice lamclleux des an- tennes externes; l'abdomen est gibbeux , et la lame médiane de la nageoire caudale est armée de huit à dix paires de petites épines. Trouvée à Igloolik, par le capitaine Ross. (1) Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. V, p. ;5, PI. 4 , fig. 17. —Roux, Salieoques , p. 26. (2) Guérin , Expédit. scientifique de Morée , par M. Rory Saint- Vincent, etc. Zool. p. 4i> Pl« 27> %• 2- (3) Ovven , appendice au voyage du capitaine Pioss. PI. 1, fig. 3. 3^4 HISTOIRE NATURELLE 8. HirpoLYTE ensifère. — JT. ensiferus, >J-<-c *J Corps grêle et faiblement coudé. Carapace arrondie en dessus. Rostre très -grand , lamelleux , faiblement arqué, se rétrécissant fort peu vers V extrémité , dépassant notablement l écaille des an- tennes externes , et armé d'une petite épine située au-dessus de sa base, et trois ou quatre petites dentelures à son extrémité. Une petite épine au côté externe de l'article basilaire des antennes in- ternes. Appendice lamelleux des antennes externes tout-à-fait triangulaire ( sans dilatation du côté interne). Pates-mâchoires très-courtes, ne dépassant pas le pédoncule des antennes externes, et terminées par un petit article assez large , tronqué et épineux vers le bout. Pâtes antérieures extrêmement courtes , atteignant à peine la base des antennes ; celles de la deuxième paire beau- coup moins longues que celles de la troisième paire , et ayant leur carpe divisé en deux articles bien distincts. Deux paires d'épines sur la face supérieure de la lame médiane de la nageoire caudale. Longueur, 6 lignes. Trouvée parM.Reynaud, en haute mer, près desAçores. (C. M.) 9. Hippolyte tenuirostre. — H. tenuirostris. Rostre long, mais tr'es-grêle , presque styliforme , droit et armé en dessus d'une épine située sur la partie antérieure de la région stomacale , et en général d'une seconde vers la moitié de la lon- gneur , et en dessous de deux ou trois petites épines. Article basi- laire des antennes internes présentant en dehors une dilatation lamelleuse , qui se termine par une grosse épine ; appendice la- melleux des antennes externes alongé , mais ovalaire ( son bord interne étant arrondi). Pates-mâchoires et nageoires caudales comme dans l'espèce précédente. Longueur, environ 6 lignes. Trouvée dans les mêmes parages que l'espèce précédente. (C. M.) DES CRUSTACÉS. 3^5 10. Hippolyte de Quoy. — H. Quofanus . Espèce très-voisine de l'ÏI. tenuirostre, mais dont le rostre est plus large, plus infléchi; armé en dessous de quatre dents assez grosses , et en dessus d'une seule épine vers la moitié de la lon- gueur. Abdomen très-gibbeux. Longueur, environ 10 lignes. Habite les cotes de la Nouvelle-Guinée. (C. M.) § 2. Espèces dont le rostre forme une crête élevée sur la partie antérieure de la région stomacale , mais ne se prolonge pas sur la partie postérieure de la carapace. n, Hippolyte crassicorne. — H. Crassicornis. Carapace arrondie en dessus. Rostre très-petit , assez élevé à sa base y mais prenant naissance tout prés de l 'insertion des yeux , et n atteignant pas V extrémité de ces organes , d'abord infléchi, puis droit , bifide au bout, et armé en dessus de deux ou trois dentelures. Yeux très-grands. Antennes internes remarquable- ment crosses , leur article basilaire dilaté et lamelleux en dessous: les deux articles suivans épineux, et le filament terminal supé- rieur extrêmement gros et garni tout autour de longs poils touf- fus. Appendice lamelleux des antennes externes court et ova- laire. Pâtes -mâchoires externes longues ( dépassant l'appendice lamelleux des antennes externes) , et ayant le dernier article grêle et cylindrique. Pâtes antérieures ne dépassant pas le pé- doncule des antennes externes ; celles de la deuxième paire de la longueur de celle de la troisième paire , et ayant le carpe divisé en plusieurs segmens. Quatre paires d'épines sur la face supé- rieure de la lame médiane de la nageoire caudale. Longueur, 4 lignes. Trouvé dans la rade de Saint-Malo. (G. M.) 3^6 HISTOIRE NATUREIi^E 12. Hippolyte de Cra.nch. — H. CranchU (l). Cette espèce, que nous ne connaissons que par la description et les figures qu'en a données Leach , a le rostre avance , légère- ment infléchi , et armé en dessus de trois dentelures à sa base , et de deux pointes au bout , dont la supérieure est la plus forte. Les pates-mâchoires antérieures sont de longueur médiocre ; les pâtes antérieures très-courtes , et la lame médiane de la nageoire caudale, garnie en dessus de quatre paires d'épines. Longueur, environ 10 lignes. Habite les côtes de l'Angleterre. i3. Hippolyte de Desmarest. — H. Desmareslii (2). Rostre droit, lancéolé, dépassant les appendices lamelleux des antennes externes , garni en dessus de vingt-cinq à trente dents , et en dessous de sept à huit. Pâtes des deux premières paires très- courtes. Corps hyalin , avec des points verts ou rougeâtres. Lon- gueur, 12 à i5 lignes. Habite les eaux de plusieurs rivières du département de Maine- et-Loire. 14. HlPPOLLYTE POLAIRE, //. poldris (3). Carapace gibbeuse; rostre concave, relevé vers le bout, grêle ; n atteignant pas V extrémité de V appendice lamelleux des antennes externes, et armé de huit à dix dents en dessus et de deux ou trois en dessous. Pates-mâchoires externes assez longues , et styliformes vers le bout. Lame médiane de la nageoire caudale garnie de cinq paires de petites épines. Longueur, environ ?, pouces. Habite les mers Arctiques. T- i - i i i. il. (i) Leach , Malac. Pod. Brit. tab. 38, fig. 17-21. — Desmarest, op. cit. p. 222. (2) Millet, Ann. des se. nat. ir<-, série, t. XXV, p. 461, PL B, fig. 1 et 2. (3) Alpheus polaris , Sabine, app. au voyage du capitaine Parry. PL 2 , iig. 5-7. DES CRUSTACÉS. '5nj i5. Hippolyte denté. — If. s errai us . Rostre naissant vers le milieu de la région stomacale, dépassant de beaucoup V appendice lamelleux des antennes externes , et armé, en arrière du front, de deux grosses dents , suivies de deux autres situées près des yeux, se recourbant ensuite un peu, et présentant, près de l'extrémité de son bord supérieur, quatre ou cinq grandes dents pointues. Son bord inférieur, armé de onze dents pointues, remarquablement longues et fortes. Appendice lamelleux des an- tennes externes se rétrécissant beaucoup vers le bout , et dépas- sant à peine les pates-machoires externes, qui sont très-longues et terminées par un grand article styliforme. Pâtes antérieures mé- diocres ; celles de la deuxième paire fortes, de la longueur de celles de la troisième paire, et n'ayant pas le carpe distinc- tement annelé. Abdomen de forme ordinaire ; quatre paires d'é- pines sur le septième anneau ou lame médiane de la nageoire cau- dale. Longueur, 2 pouces. Habite la baie de Jarvis. (C. M.) 16. Hippolyte front épineux. — JT. spinifrons. Rostre naissant vers le milieu de la région stomacale , court ( dépassant à peine le premier article des antennes internes ) , presque droit, grêle, sans dents en dessous, et armé en dessus de cinq dents ; les épines suborbitaires extrêmement grandes et fortes (dépassant les yeux et atteignant le tiers antérieur du rostre). Pates-machoires externes très-longues , terminées par un article cylindrique qui dépasse notablement la lame des antennes ex- ternes. Pâtes de la première paire médiocres , ne dépassant pas le pédoncule des antennes externes ; celles de la deuxième paire, de la longueur de celles de la troisième paire , et ayant le carpe divisé en mi grand nombre d'articles. Abdomen point coudé; lame mé- diane de la nageoire caudale armée de deux paires de fortes épi - nés. Longueur, environ 1 pouce. Habite les côtes delà Nouvelle-Zélande. ( C. M. ) 3^8 HISTOIRE NATURELLE i j. Hippolyte queue Épineuse. — H, spinicaudus. Corps alongé; rostre très-long, styliforme , naissant vers le mi- lieu de la région stomacale par une dent , mais du reste ne différant que fort peu de celui de l'If, tenuirosire . Appendice lamelletix des antennes externes comme chez l'H. variable. Pates-mâchoires ex- ternes médiocres et styliformes vers le bout. Pâtes de la première paire filiformes et longues, mais n'atteignant pas l'extrémité de la lame pédonculaire des antennes externes ; celles de la seconde paire à peu près de même longueur, mais plus grosses, et ayant le carpe divisé en trois ou quatre articles. Tarse des pâtes suivan- tes à peine épineux. Lame médiane de la queue armée de six ou sept paires d épines (celles qui en occupent le bord postérieur non comprises). Longueur, environ 20 lignes. Habite les côtes de la Nouvelle-Hollande. ( C. M. ) 18. Hippolyte de Gaimard. — E. Gaimardii, Rostre droit naissant vers le milieu de la carapace , très-peu éle- vé , et s' étendant jusqu à l'extrémité de V appendice lamelleux des antennes externes, peu élargi en dessous , et armé en dessus de six dents très-espacées , dont trois sur la carapace; trois dents sur son bord inférieur. Appendice lamelleux des antennes externes long et ovalaire , dépassant de beaucoup les pates-mâchoires externes, dont le dernier article est cependant long et styliforme. Pâtes comme dans l'H. de Sowerby. Troisième anneau de l'abdomen moins fortement denté; quatre paires d'épines sur le septième an- neau. Longueur, environ 18 lignes. Habite les mers d'Islande. (C. M.) § 3. Espèce dont la base du rostre s élève en crête et se prolonge jus- que vers le bord postérieur de la carapace. 19. Hippolyte bossu. — H. gibberosus. Rostre naissant vers le tiers postérieur de la carapace , très- arqué et armé de quatre ou cinq dents à sa base , puis se recourbant for- DES CRUSTACÉS. 3y9 iement en haut , et ne présentant qu une petite épine vers le niveau de l'extrémité des yeux , et deux ou trois dentelures à sa pointe ; son bord inférieur descendant très-bas à sa base, et armé de six ou sept dents, dont les postérieures sont très-fortes. Épine latérale des antennes internes très-grande. Appendice lamelleux des antennes externes presque triangulaire. Pates-mdchoires externes courtes et tronquées au bout. Pâtes antérieures très-petites , et dépassant à peine le pédoncule des antennes externes , celles de la deuxième paire plus longues que celles de la troisième paire, et ayant la partie inférieure du carpe divisée en un grand nombre d'articles. Abdomen à peu près comme chez l'H. de Sowerby. Longueur, en- viron 18 lignes. Habite les côtes de la Nouvelle-Hollande. (G. M.) 20. Hippolyte marbré. — H. marmoratus (1). (Planche 25 , fig. 8.) Forme générale à peu près la même que dans l'espèce précé- dente; crête basilaire du rostre naissant près du bord postérieur du rostre, qui est très-relevé vers le haut, fort large et atteint l'ex- trémité de l'appendice des antennes externes ; une petite épine en dessus près de son extrémité, et cinq dents très-grandes sur sa partie postérieure ; enfin sept grandes dentelures sur son bord infé- rieur. Pates-mdchoires externes extrêmement longues -, leur dernier article cylindrique , et dépassant de beaucoup l'appendice lamel- leux des antennes externes. Pâtes antérieures très-grandes, aussi longues que celles delà troisième paire. Carpe des secondes pâtes divisé en une douzaine d'articles. Abdomen très-gibbeux, armé en dessous d'épines entre l'insertion des fausses pâtes, qui sont très-courtes. Deux paires d'épines sur la lame médiane de la na- geoire caudale. Longueur, environ 3 pouces. Habite les mers de l'Océanie. (CM.) (l) Palemon marmoratus, Olivier, Encyclop. t. VIII, p- , atlas, PI. 519, fig. 3. — Alpheus marmoratus, Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 2o5. 38o HISTOIRE NATURELLE 21. HlPPOLYTE HEIUSSÉ. //. (tCulcatUS (l). Carapace très-bombée en dessus ; rostre grêle, ne dépassant que de peu le pédoncule des antennes supérieures , et se continuant en arrière avec une crête qui est très - élevée , et se prolonge jusque vers le bord postérieur de la carapace; quatre;' ou cinq grosses dents sur la crête basilaire du rostre ; enfin trois ou quatre dents très-petites sur le bord supérieur de sa portion antérieure , et trois sur son bord inférieur. Pâtes - mâchoires longues , dé- passant l'appendice lamelleux des antennes externes, larges et tronquées au bout. Pâtes antérieures grosses et de longueur mé- diocre. Cinq paires d'épines sur la lame médiane de la nageoire caudale. Habite les mers polaires. 2 2. HlPPOLYTE DE SOWERBY. H. Sowerbfi (2). Rostre naissant de la partie postérieure de la carapace , sur la- quelle il forme une grande carène arquée , très- large dans sa por- tion antérieure , tronqué au bout , armé en dessus de quatre ou cinq grosses dents situées sur la carapace, et de sept ou huit dents très- petites situées sur sa portion libre, et en dessous de deux dents , dont une presque aussi avancée que la dent terminale , et en étant quel- quefois séparée par de petites dentelures . Lame spiniforme du pédoncule des antennes internes très-longue ; filets terminaux de ces organes extrêmement courts. Appendice lamelleux des anten- nes externes grand, ovalaire et dépassant le rostre. Pates-mâchoires (1) Cancer aculeatus , Othon, Fabricius , Fauna Groenlandica , p. 23o.— Alpheus aculeatus, Sabine, appendice to Parry's, voyage, tab. 2 , fig. 9. (2) Cancer spinus, Sowerby, Brit. miscel. tab. ai. — Alpheus spi- nus, Leach, Trans. of the Linn. soc. vol XI, p. 247, et Edinb. Encyclop. Supplém. t. VII, p. 421- — Hippolyte Sowerbyi, Leach, Mala. Pod. Brit. PI. 39. — Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 223, PI. 39, fig. 1. DESCP.USTACÉS. 38 l externes médiocres , terminées par un article arrondi au haut et atteignant l'extrémité de l'appendice lamelleux des antennes ex- ternes. Pâtes antérieures dépassant à peine le pédoncule de ces antennes ; celles de la deuxième paire plus longues que celles de la troisième paire, et ayant le carpe divisé en sept ou huit articles bien distincts. Abdomen très-gibbeux ; son troisième anneau se prolongeant en une grande dent crochue qui ressemble un peu à un bec de seiche et qui avance au-dessus de l'anneau suivant. Lame médiane de la nageoire caudale garnie en dessus de quatre paires de petites épines. Longueur , environ % pouces. Habite les mers d'Islande et du Groenland. Le Caiscer nautilator de Herbst (i) appartient à ce genre, et paraît avoir beaucoup d'analogie avec l'Hippolyte boréal, dont il été question ci-dessus (n°...). Il en est de même des deux Salicoques figurés par Millier , et rapportés avec un point de doute par cet auteur a XAstacus cari- natus (2) et à XAstacus varius (o) de Fabricius. Enfin il est probable que plusieurs des espèces décrites par M. Risso , sous le nom générique d'Alphées , devront y rentrer lorsqu'on les connaîtra mieux ; XAlpheus elongalus (4) , X Al pli eu s ensiferus (5) et XAlphcus Cougneti (G). Le genre Pélias de Roux (7) paraît être intermédiaire entre les Pontonies et les Ilippolytes, mais se rapproche da- vantage de ces derniers. De même que chez les Hippolytes , les antennes supérieures se terminent par deux filets , et les pâtes (i) Op. cit. PI. 43, fig. 4. (2) Fabricius, Entom. syst. t. II, p. 483. — Millier, Fauna Da- nica, t. 4» P- i5, PI. i32, fig. 2. (3) Fabricius , Entom. syst. t. II , p. 484. — Millier , Fauna Da- nica , t. 4> P- î^, PL i32 , fig. 3. (4) Risso, Hist. nat. de l'Europe mérid. t. V, p. 77. (5) Risso, op. cit. p. 76. (6) Risso, loc. cit. (7) Roux Mém, sur les Salicoques, p. 25. 382 HISTOIRE NATURELLE des deux premières paires sont didactyles ; mais la main des secondes pâtes n'est guère plus grosse que celle des premiè- res, et le carpe n'est pas multi-articulé. Nous ignorons si ces caractères coïncident avec d'autres particularités d'organi - sation; M. Roux range dans cette division générique YAl- plieus amethysta de M. Pùsso (1), X Alpheus Olivieri (2), YAlpheus scriptus (3) et Y Alpheus puuclulatus (4) du même auteur ; mais toutes ces Salicoques sont trop impar- faitement connues pour qu'il nous paraisse utile d'en repro- duire ici la description. Genre RHYNCHOCINÈTE. — Khynchocinetes (5). Ce genre est très-voisin de celui des Hippolytes , mais se distingue de tous les autres Macroures par la conformation singulière du rostre qui , au lieu d'être un simple prolonge- ment du front, est une lame distincte de la carapace , et ar- ticulée avec le front, de manière à être très-mobile et à pou- voir s'abaisser au-dessus des antennes , ou s'élever verticale- ment ; du reste , cet appendice ressemble beaucoup par sa forme au rostre des Hippolytes. Il est très-grand, en forme de lame de sabre placée de champ et dentelée sur les deux bords. Les yeux sont saillans , et lorsqu'ils se reploient en avant, ils se logent dans une excavation du pédoncule des an- tennes supérieures, dont l'article basilaire est grand et armé en dehors d'une lame spiniforme. Les filets terminaux de ces appendices sont au nombre de deux, et offrent la même con- formation que chez les Hippolytes. L'appendice lamelleux des antennes externes est grand et triangulaire. Les pates- (1) Risso, Hist. nat. de l'Eur. mér. t. V, p. 77, PI. 4> %• l^- — Roux, op. cit. (2) Voyez ci-dessus, p (3) Risso, Hist. nat. de l'Europe mér. t. V, p, 78. — Roux , loc. cit. (4) Risso, Journal de physique , octobre 1822. — Roux, loc. cit. (5) Edwards, Ann. des sciences natur. 2e série, Zool. t. VII. DES CRUSTACÉS. 383 mâchoires externes sont pédifbrmes et alongées ; leur der- nier article est grêle, cylindrique et épineux au bout. Les pâtes sont semblables à celles des Hippolytes, si ee n'est qu'on trouve , au côté externe de la base de chacune d'elles, un petit appendice palpiforme rudimentaire, et que le tarse de celles de la seconde paire n'est pas multi-articulé. L 'ab- domen ne présente rien de remarquable. Enfin les bran- chies sont au nombre de neuf de chaque côté. RuynchociiNÈte type. — R. ifpus (i). Front armé de trois épines, dont la médiane , placée au-dessus de la base du roslre , est suivie d'une autre épine médiane. Rostre très-grand , plus long que la lame des antennes externes , armé en dessus de deux épines situées près de la base , et de sept ou huit dentelures situées à son extrémité ; son bord inférieur garni dune vingtaine de dents très-grandes. Pates-mâchoires externes de la longueur du rostre. Pâtes antérieures plus grosses que les autres , et dépassant un peu le pédoncule des antennes externes ; pinces courtes et creusées en cuiller: doiet mobile dentelé. Pâtes de la deuxième paire de la longueur de celles de la première paire , mais beaucoup plus courtes que celles de la troisième paire. Trois paires de petites épines sur la face supérieure de la lame médiane de la nageoire caudale. Longueur, environ 2 pouces 1/2. Habite l'océan Indien. (C. M. ) Genre PANDALE. — Pandalus (2). Les Crustacés, dont Leach a formé le genre Pandale , ressemblent extrêmement aux Palémons par la forme géné- rale de leurs corps ; mais s'en distinguent par la conforma- tion de leurs pâtes, dont les deux antérieures sont monodac- (i) Edwards, Ann. des sciences nat. 2e série, t. VII, PI. 4> C. (2) Astacus , Fabricius, Herbest, etc. — Pandalus , Leach, Des- niarest, Latreille, Lamarck, <— Pontophilius, Uisso. 384 HISTOIÏIE NATURELLE tyles. Leur carapace est armée en avant d'un rostre très- long , comprimé , relevé vers le bout, et dentelé en dessus et en dessous. Les yeux sont gros, courts et libres. Les antennes supérieures sont conformées à peu près comme chez les Palémons, si ce n'est qu'ils ne portent que deux filets terminaux. Les pates-mdchoires externes sont grêles et pédiformes. Les pâtes sont grêles , celles de la pre- mière paire sont les plus courtes et se terminent par un ar- ticle styliforme ; celles de la seconde paire sont filiformes, et se terminent par une main didactyle très-petite ; leur carpe est multi-articulé. Les pâtes suivantes ne présentent rien de remarquable. La disposition de l'abdomen est la même que chez les Palémons. Enfin le nombre des bran- chies (1) est de douze de chaque côté du corps. Pandale aiskulicorne. — P. annulicomis (2). Rostre de la longueur de la carapace , armé en dessus d'une dizaine de dents qui occupent la région stomacale et la moitié postérieure de sa partie libre ; une petite dent près de la pointe du rostre , séparée des précédentes par un espace lisse assez long. Bord intérieur du rostre armé de sept à huit dents très-grosses vers sa base , et dont les dernières demeurent vers l'extrémité. Pâtes assez fortes et de longueur médiocre ; celles de la première paire n'atteignant pas l'extrémité de l'appendice lamelleux des antennes externes. Les pâtes des trois dernières paires armées d'épines. Longueur du corps, environ 2 pouces. Habite les côtes de l'Angleterre et de l'Islande. (i) Chez le P. narwal. (2) Leach , Malac. Pod. Brit. tab. l\o. — Latreille, Encyclop, méthod. PI. 022 , fig. 1 à 4 (d'après Leach). — Lamarck, Hist. des animaux sans vert. t. V, p. 2o3. — Desmarest, Consid. p. 220, PI. 38 , fig. 2. DES CRUSTACÉS. 385 Pandalc narval. — P. narwal (i). Rostre beaucoup plus long que la carapace , et finement den- telé en dessus dans toute sa longueur ; les dents de sa base ne se prolongeant que fort peu sur la région stomacale ; son bord in- férieur armé de dents très-fines qui disparaissent peu à peu vers sa base. Pâtes très-longues et très-grêles ; celles de la première paire dépassant de beaucoup l'appendice lamelleux des antennes externes; celles des deux dernières paires plus grêles que celles de la troisième paire, et sans épines. Longueur du corps, environ 4 pouces. Habite la Méditerranée. (G. M.) Genre LYSMATE. — Lysmata (2). Les Lysmates ressemblent beaucoup aux Palémons et éta- blissent ie passage entre ees Crustacés et les Hippolytes ; ils en ont la forme générale , et leur carapace est également armée d'un rostre alongé, comprimé et dentelé (PI. 25, fig. 10). Leurs antennes internes se terminent aussi par trois filamens multi - articulés , dont deux fort longs et un très-court. Les antennes externes sont insérées sous les premières , et ne présentent rien de remarquable. Les man- dibules sont dépourvues d'appendice palpiforme (fig. 11). Les pâtes - mâchoires des deux premières paires portent à leur base une vésicule membraneuse formée par l'appen- dice flabelliforme modifié. Les pâtes - mâchoires externes sont grêles , et ne présentent rien de remarquable. Les (1) Astacus narwal , Fabricius , Mantissa , t. II, p. 33i. — Herbst , PI. 28, lig. 2. — Palemon pristis , Pùsso , Crust. de Nice, p. io5.~Panttalus narwal , Latreille, Piègne anim. t. IV, p. 97, etc. — Desmarets, Gonsid. sur les Grust. p. 220. — Pontophilus pristis , Risso, Hist. nat. de l'Europe mérid. t. 5, p. 62, PI. /• , fig. 14. (2) Melicerta , Pùsso , Grust. de Nice. — Lysmata , ejusdem, op. cit. errata. — Latreille, Desmarets, Roux , etc. CRUSTACÉS, TOME H. 25 3ti<0 HISTuIRE NATURELLE pu tes portent, de même que les pates-mâchoires , une pe- tite lame cornée , fixée à leur article basilaire , et représen- tent le fouet , qui chez les Ecrevisses est situé de la même manière , mais acquiert des dimensions très-considérables. Les pâtes de la première paire sont de longueur médiocre , assez robustes , et se terminent par une petite main didac- tyle ; celles de la seconde paire sont également didactyles ; mais elles sont filiformes et très-longues. Leur main est ru- dimentaire; et leur carpe, extrêmement long, est divisé en une multitude de petits articles. Les pâtes des trois paires suivantes sont monodactyles, et conformées de la manière ordinaire , si ce n'est qu'on trouve à leur base un vestige de fouet. La disposition de X abdomen est la même que chez les Palémons. Enfin les branchies sont au nombre de sept de chaque côté ; les cinq dernières sont assez grandes, et sont fixées au thorax, au-dessus des cinq pâtes thoraciques ; mais les deux antérieures sont placées, l'une sur l'autre, au-dessus de la pâte - mâchoire externe , et sont réduites à un état rudimentaire. Un tubercule, situé à la base des pates- mâchoires de la deuxième et de la troisième paire , pour- rait bien être aussi un vestme de branchie. D On ne sait rien de particulier sur les mœurs de ces Sali- coques , dont on ne connaît qu'une seule espèce. Lysmate queue soyeuse. — L. sclicaudata (1). (PI. 2.5, fig. 10. ) Rostre naissant vers le milieu de la carapace , un peu infléchi vers le bout, n'atteignant pas l'extrémité du pédoncule des an- tennes inlernes , et armé de six dents en dessus et de deux eu des- sous. Deux des filamens des antennes supérieures aussi longs que (l) Melicerta selicaudata et Lysmata selicaudata, Risso , Oust, de Niée, p. no , PI. 2, fig. i. — Desmarest, Gonsid. sur les Crus- tacés, p. 2^9. — Latr. Règne anim. t. IV, p. 98. — Roux, Crust. de la Méditer. PI. 3~ ; et Ivlém. sur les Salicuijues , p. 17. DES CRUSTACÉS. 38j le corps. Pates-mâchoires externes dépassant 1 appendice îamel- îeux des antennes externes, et à peu près de la longueur des pâtes antérieures, dont la main est petite. Pâtes de la seconde paire à peu près deux fois aussi longues que les précédentes , et habituel- lement reployées en deux ; leur carpe extrêmement long. Lon- gueur, environ 2 pouces; couleur, rouge-brun, rayé longitudina- Jement de blanc. Habite la Méditerranée. ( C. M. } Gexre PALEjMON. — Palemon (1). Le genre Palémon a été établi par Fabricius pour rece- voir un assez grand nombre de Décapodes Macroures , re- marquables en général par la grandeur de leur rostre , et caractérisés par la conformation de leurs antennes et de leui\5 pales. Le corps de ces Crustacés est peu comprimé, et en géné- ra 1 a.ondi en dessus. La carapace est de grandeur médiociv, et présente , vers son tiers antérieur, une crête médiane , qui est l'origine du rostre ; celui-ci s'avance au-dessus de la base des yeux et des antennes , et présente presque toujours une longueur très - considérable ; il est très -courbé en haut vers le bout , et fortement dentelé sur ses bords supérieur et inférieur. Les yeux sont gros et saillans. Les antennes internes s'insèrent au-dessus des externes ; le premier ar ticle de leur pédoncule est très-grand , déprimé , excavé à sa face supérieure pour loger les yeux , et armé en dehors d'une forte épine qui en occupe l'angle antérieur. Les deux articles pédonculaires suivans sont gros et cylindri- ques ; enfin les flets multi-articulés , qui terminent ces or- Ci) Squilla , Baster. — Astacus , Pennant , Sloane , etc. — Pale' mon, Fabricius, Suppl. Ent. Syst — Rose, Hist. des Crust. — Olivier, Encycl. métli. t. Y1II. — Latreille, Hist. des Crust. et des Ins. t. VI ; Nouv. Dict. d'hist. nat. ; Règne auim. etc. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. — Leach, Mal. etc. — Desraarest , Consid. — > Kisso. — • Roux, etc. 25. 388 HISTOIRE NATURELLE gancs, sont au nombre de trois, dont deux en général extrêmement longs, et un fort court et accolé par sa base à l'un des précédens. Les antennes externes s'insèrent au-dessous et un peu en dehors des antennes internes ; le palpe lamelleux qui en recouvre la base est très-grand , ovalaire, arrondi et cilié au bout , et armé d'une épine vers l'extrémité de son bord externe. Les mandibules portent un petit appendice palpiforme cylindrique, et les pates-mâ- choires externes sont de longueur médiocre , grêles , et tan- tôt onguiculées au bout , tantôt terminées par un petit ap- pendice multi-articulé. Lespates de la première paire sont grêles, terminées par une petite main didactyle, et présentant près de leur base, du côté interne, une petite dilatation qui recouvre la bouche et agit à la manière des pates- mâchoires. Les pâtes de la seconde paire sont beaucoup plus longues et plus fortes ; elles se terminent également par une main didactyle bien formée , et ont le carpe entier et conformé de la manière ordinaire. Les pâtes des trois paires suivantes sont grêles et monodactyles ; leur longueur diminue progressivement, et on ne trouve à leur base aucun vestige de fouet ni de palpe. U abdomen est très-grand, et se ré- trécit graduellement vers le bout ; sa face supérieure est régulièrement arquée , et il peut se redresser et s'étendre presque complètement sans devenir bossu , comme chez les Hippolytes. Le septième segment, qui forme la pièce médiane de la nageoire caudale , est triangulaire et moins long que les lames latérales; en général, il est armé de quel- ques épines à son extrémité , et on remarque sur sa face su- périeure cinq petites épines , dont l'antérieure est située sur la ligne médiane, et les autres latéralement. Les lames laté- rales de la nageoire caudale sont très-grandes , ovalaires, et à peu près d'égale grandeur. Les fausses pâtes abdominales sont très-grandes ; celles de la première paire portent une grande lame ciliée , et une seconde beaucoup pus petite ; les autres sont pourvues de deux lames ciliées , à peu près de même grandeur, dont l'intérieure porte vers la base un petit appendice cylindrique. DES CRUSTACÉS. 889 Le système nerveux des Palémons présente une concen- tration plus grande que celui des Ecrevisses , car tous les ganglions thoraciques en sont rapprochés au point de se toucher presque (1). Enfin les branchies sont au nombre de huit de chaque côté du corps. Les Palémons sont fort recherchés à cause de la délicatesse de leur chair ; la plupart habitent les fonds sablonneux , voisins des côtes ; mais d'autres remontent l'embouchure des rivières. On en a trouvé sur nos côtes plusieurs espèces, qui sont toutes comestibles, et qui sont connues sous les noms vulgaires de Crevettes , Salicoques , Bouquet, etc. ; par la cuisson elles deviennent rouges. Le nombre des espèces est très-considérable , et plusieurs de celles propres aux pays chauds atteignent une taille assez grande. § 1, Espèces avant le bord antérieur de la carapace arme de cha- que cèle de deux épines situées l'une au-dessus , l'autre au- dessous de l'insertion des antennes externes. 1. Palemon scie. — P. serrafus (2). Rostre dépassant de beaucoup l'appendice lamelleux des an- tennes externes ; très - relevé vers le bout , et bifide à soji ex- trémité; son bord supérieur lisse dans près de sa moitié antérieure , et armé, dans le reste de son étendue, de sept à huit dents ; la crête , qui en occupe le bord inférieur, très - large à son extrémité postérieure, et armé de cinq à six dents. Le petit filet (1) Voyez t. I , p. i.jo. (2) Astacus serratus, Fermant, Brit. zool. t. IV, PI. 16, fig. 28. — Cancer squilla , Herbst, t. II, p. 55, PI. 27^ fig. 1. — Palemon serra- nts , Fabricius , Suppl. Entom. syst. p. 6o'\. — Bosc. Hist. nat. des Oust. t. II, p. io5. — Latreille, Hist. des Oust, et des Ins. t. VI, p.25G; Encyçl. PL 294 , fig. 3 ( d'après Herbst ). ; Règne anim. de Cuvier, t. IV, pi. 98, etc. — Leach, Malacostr. Pod. Brit. PL 43, fig. 1-10. — Desmarest , Consid. sur les Oust. p. 23 j, PL 4o, fig. 1. 3qo histoire naturelle terminal des antennes supérieures très-court, n'atteignant pas l'extrémité du rostre quand il est dirigé en avant, ni le bord antérieur de la carapace lorsqu'il est dirigé en arrière. Pates- mâchoires externes ne dépassant que de peu le pédoncule des antennes externes ; leur palpe très - court. Pâtes antérieures n'atteignant pas le bout de l'appendice lamelleux des antennes externes ; celles de la seconde paire ne dépassant que de peu cette lame, et celles des trois dernières paires, lorsqu'elles sont reployées en avant , ne la dépassant pas. Mains des deuxièmes pâtes à peine renflées ; leurs pinces à peu près de la longueur du carpe. Lon- gueur, 3 ou 4 pouces. Couleur grisâtre ; avec des rangées de petits points rouges et bruns. Habite nos côtes. (G. M.) 2. Palémon souille. < — P. squilla (i). Espèce très-voisine de la précédente , mais ayant le rostre beaucoup moins long , ne dépassant pas l'appendice lamelleux des antennes externes , presque droit et denté jusqu'au haut ; sept à huit dents en dessus et trois ou quatre en dessous ; antennes supérieures comme dans le P. squille. Pâtes de la seconde paire un peu plus longues , et terminées par des pinces beaucoup plus courtes que la portion palmaire de la main ; les pâtes suivantes comme chez le P. scie. Longueur, environ 20 lignes. Habite nos côtes. (C. M.) (1 Crevette? Belon, de la nat. des poissons, p. 364- — Caramot ou Souilla gibba? Rondelet, t. II, p. 3g5- — Squilla fuseau Busler, Opus. subs. PI. 3, fig. 5. — Klein, Obs. sur les Crust. p. 86, fig. A. — Cancer squilla, Lin. Syst. nat. — C. squilla ? Othon Fabricius , Fauna groëlandica, p. 237. — ^dstacus squilla, Fabricius , Entom. syst. t. II, p. 485. — Palemon squilla , ejusdem , Supplém. Entom. syst. p. 4o3. — Bosc. t. M, p. io5. — Latreille , Hist. des Crust. et des Ins. t VI, p. 257. — Règne anim. de Cuvier, t. IV, p. 98, etc. — Olivier, Encycl. méth. t. VIII, p. 662. — Lamarek , Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 207. — Leach, Malacostr. pod. Britan. PI. 43, fig. u-i3. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 235. — Roux , Salicoques, p. i5. — Guérin, Iconogr. du règ. anim. [Crust. S.P1. 22. des en ust a ces. 3g r Le petit Pale'mon , figuré par M. Savigny dans l'ouvrage sur l'Egypte (t) , et rapporté par M. Audouin à l'espèce précédente, y ressemble en effet extrêmement ; mais nous sommes porté à croire qu'il n'y appartient pas, car la disposition du palpe des pates- mâchoires , et quelques autres particularités de forme , nous pa- raissent l'en distinguer. Il existe aussi , dans les mers voisines de la Nouvelle-Zélande , un petit Palémon qui ressemble extrêmement au P. squille , dont il ne paraît différer que par ses pâtes de la seconde paire , beau- coup plus courtes. Dans la collection du Muséum , je l'ai désigné sous le nom de Palemon affinis-, mais il n'est pas assez bien conservé pour que je puisse en donner une description com- plète. o. Palémon variable. — P. varians (2). Suivant M. Leach, cette espèce se distingue de la précédente par son rostre très-court , et armé de quatre à six dents en dessus, et seulement deux ou trois en dessous, et par sa taille, de moitié plus petite. Habite les côtes de l'Angleterre et de la France. 4. Palémon antexnaire. — P. antennarius. Espèce très-voisine du P. squille , mais dont le petit filament des antennes supérieures est uni à l'un des longs fiîamens dans pres- que toute son étendue. Pxosîre droit , point bifide au bout , de la longueur de l'écaillé des antennes externes , et armé de quatre à cinq dents en dessus et de trois en dessous. Longueur, environ 1 pouce. Habite la mer Adriatique. (CM.) (1) Crustacés de l'Egypte, PL 10 , fig. 2. (2) Leach, Malacost, PL 43, fig. 14-16. — Desmaiest , Consid. p. i35. 3c)2 HISTOIRE NATURELLE 5. Palémon long-nez. — P. longirosjtris. Cette espèce ressemble extrêmement au P. squille, mais s'en distingue facilement par ses pâtes beaucoup plus grêles et plus longues ; celles de la dernière paire , lorsqu'elles sont reploye'cs en avant, dépassent de beaucoup l'extrémité de l'appendice lame 1- leux des antennes externes. La forme de la main est également différente. Longueur, environ 2 pouces. Trouvé à l'embouchure de la Garonne, près de Bordeaux. (G. M.) Le Palémon sauterelle , dont Latreille (1) parle comme se pé- chant dans la Garonne , nous paraît devoir se rapporter à l'espèce précédente ; mais nous hésitons à le considérer comme identique avec l'espèce désignée sous le même nom par Fabricius ; car ce dernier auteur dit expressément que le rostre est dentelé en des- sus et lisse en dessous , tandis que dans notre Palémon long-nez il existe des dentelures au bord inférieur du rostre, aussi bien qu'à son bord supérieur. G. Palémon de Latreille. — P. Treillianus (0). Cette espèce est extrêmement voisine du P. scie, dont elle me paraît cependant devoir être distinguée. Le corps est plus grêle ; la crête tranchante , qui occupe le bord inférieur du rostre , des- cend bien moins bas entre la base des antennes internes , et le petit filament terminal de ces derniers organes est beaucoup plus long que leur portion pédonculaire. Les pâtes ont à peu près les (1) Palémon locusta , Latreille, Hist. des Crust. et des Ins. t. VI, p. a56. (2) Aslacus locusta , Fabricius , Ent. syst. t. II, p. 486, — Cancer locusta, Lin. §y st. 110t. — C. Permaceus? ejusd. musc, ad, tred. p. 85. — Paie/non locusta, Fabricius, Suppl. p. 4°4* — Rose, t. II, p. io5. — Olivier, Encycl. t. VIII, p. 665. (3) Melicerta Treilliana, Risso, Crust. de Nice, p. m, PL 3, fig. 6. — Palémon Treillianus, Desmarest , Consitl. sur les Crust. p. 235. — Piisso , Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. VIII , p. 6i. — Roux , Crust. delà Méditer. PL 3g. DES CRUSTACÉS. 3g3 mêmes proportions que chez le P. scie. Longueur , environ 2 pouces. Habite la Méditerranée. (G. M.) Je ne vois aucune raison suffisante pour séparer de l'espèce pré- cédente le Palémon décrit par MM. Risso et Roux , sous le nom de P. xiphias (i); les différences qui l'en distinguent ne paraissent consister que dans des variations de couleur. 11 paraît que le Palemon crenulalus de M. Risso (2) ne diffère pas de son P. xiphias (3)« 7 . Palémon de Quoy. — P. Quoianus. Espèce très-voisine du P. squille. Rostre droit, robuste, de la longueur de l'écaillé des antennes externes, armé de six dents en dessus et de trois en dessous, et point bifide à l'extrémité, mais terminé par une seule pointe , à la base de laquelle sont placées, immédiatement au-dessus l'une de l'autre de la première dent de la rangée^supérieure et celle de la rangée inférieure ; deux épines de chaque côté sur le bord antérieur de la carapace. Pâtes de la seconde paire courtes, cylindriques , grêles, et dépassant à peine l'appendice lamelleux des antennes'; mains de la longueur du carpe, à peine renflées ; pinces très-courtes. Longueur, 1 pouce. Trouvé , sur les côtes de la Nouvelle-Zélande , par MM. Quoy et Gaimard. (C. M.) 8. Palémon nageur. — P. natator. Rostre de la longueur de l'appendice lamelleux des antennes ex- ternes, étroit vers sa base, mais très-large vers le haut, ayant à peu près la forme d'un fer de lance , et garni de onze à douze dents en dessus et à peine denté en dessous ; deux épines de cha- (1) Palemon xiphias, Risso, Grus'c. de Nice , p. 102 , et Hist. nat. de l'Eùr. mévid. t. V, p. 6p. — Roux, Crust. de la Méditer. PL 38. (2) Risso , Hist. nat. de l'Enr. mérid. t. V, p. 60. (3) Voyez Roux , Crust. de la Méditerr. Texte de la PL 38. 3g4 HISTOIRE NATURELLE que côté de la carapace. Pâtes de la seconde paire de longueur mé- diocre, très-grêles vers la base, mais se rétrécissant vers le bout; mains ovoïdes ; pinces grêles et droites jusque vers le bout. Der- nier segment de l'abdomen terminé par trois épines et deux gros poils assez longs. Trouvé dans l'océan Indien, sur du fucus natans. (G. M.) Le Palemon fucorum de Fabricius (i), qui se trouve aussi sur le fucus natans , paraît être très-voisin de l'espèce précédente ; mais s'en distingue par le nombre des dents du rostre, dont le som- met , dit Fabricius , est armé de cinq dents. 9. Palemon lokgirostre. — P. longirostris (2). Rostre extrêmement long , dépassant l'appendice lamelleux des antennes externes d'environ la moitié de sa longueur styliforme , re- levé, surmonté à sa base d'une crête sexdentée, mais à peine dentelée dans le reste de son bord supérieur-, enfin armé en dessous de neuf ou dix dents. Pâtes de la deuxième paire longues et filiformes, si ce n'est vers le bout ; mains renflées et ovoïdes ; pinces grêles , longues et droites jusque vers le bout, qui est crochu ; dernier segment de l'abdomen pointu. Longueur, environ 3 pouces. Habite l'embouchure du Gange. (G. M.) Le Palemon vulgaris (3) des côtes de l'Amérique septentrionale, appartient aussi à cette division , et paraît avoir la plus grande analogie avec le P„ squille de nos mers ; la plupart des caractères que M. Say lui assigne sont également applicables à ce dernier. Mais quoique la description que cet auteur en donne soit très- longue, on n'y trouve pas de renseignemens sur la forme du ros- tre et la longueur des pâtes, qui auraient été nécessaires pour se (1) Fabricius , Suppl. Eutom. syst. p. 4°4- — Bosc> *■ H> P Io5* — Latreille, Hist. des Crust. t. VI, p. 267. — Olivier, Encycl. méth. t. VIII, p. GG6. (2) Say, Grustacea of the United-States. Journ. of Se. of the Acatl. of Philadelphia, vol. V, p. 248. (3) Say, op. cit. p. 249- DES CRUSTACÉS. 3g5 former une ide'e exacte de cette Salicoqne. Le rostre est aign, de la longueur de la lame des antennes externes , cilié et armé de huit ou neuf dents en dessus, et de trois ou quatre en dessous ; la main des pâtes antérieures est ovalaire , alongée et environ moitié aussi longue que le carpe , qui est un peu plus long que l'article précé- dent , et est armé d'une épine à son angle interne. Sa longueur est d'environ 1 5 lignes. Le Palémon tenuirostre , du même auteur, présente également deux épines de chaque côté, sur le bord antérieur de la carapace, et ressemble beaucoup à l'espèce précédente ; mais il a le rostre armé de onze ou douze dents en dessus , et de six ou sept en des- sous. Le carpe des pâtes antérieures sans épine , et à peine plus long que la main et les antennes très-grêles. Il se trouve sur les bords de Terre-Neuve. § 2. Espèces ayant le bord antérieur de la carapace armé decha que côté d'une seule épine. A. Une seconde épine située en arrière de la précédente , à peu près sur la même ligne horizontale . A**. Bords préhensiles des pinces à peu près droits , et se touchant dans toute leur longueur. 10. Palémon carcin. — » Palemon carcinus (i). Rostre très-long , dépassant de beaucoup les appendices lamel- leux des antennes externes , fortement recourbé vers le haut dans sa moitié antérieure , et armé de douze ou quatorze dents sur son bord supérieur, et de onze ou douze sur son bord inférieur. Une dent très-forte au bord antérieur de la carapace , près de l'inser- tion des antennes externes, suivie d'une seconde dent moins crosse, (i) Palemon carcinus, Fabricius. — Astacus carcinus, Herbst, t. p PI. 28, fig. i. — Palemon carcinus, Olivier , Encyclop. t. VIII, p. 659. — Bosc. Hbt. mit. des Crust. t. II , p. 104. — Latreille , Hist. des Crust. et t. VI , p. 260. — Larnarck , Hist. des anim. sans vert. t. V , p. 207. — Desmarest, Consid. p. 237. 3g6 histoire naturelle située un peu au-dessous de sa base. Pates-mâchoires externes très- courtes , dépassant à peine la portion pédonculaire des antennes externes. Pâtes de la première paire atteignant l'extre'mité du rostre ; celles de la seconde paire , cylindriques, couvertes, chez le mâle , de petites épines courtes ; chez le mâle adulte, elles sont plus longues que le corps , et leur troisième article dépasse l'ap- pendice lamelleux des antennes externes; carpe à peu près de la longueur de la portion palmaire de la main. Pinces cylindriques un peu crochues au bout; le doigt immobile garni d'une petite crête cornée qui est reçue dans un sillon du doigt mobile, lequel est plus gros que le premier , et couvert d'un duvet brunâtre très- serré. Pâtes des trois paires suivantes un peu rugueuses en des- sus ; leur tarse court et presque triangulaire. Dernier segment de l'abdomen terminé par une pointeaiguë, à la base de la- quelle se trouve de chaque côté une épine rudimentaire. Taille quelquefois près d'un pied de long. Se trouve dans la mer des Indes et dans le Gange. (G. M.) il. PàlÉmon orné. — Palemon ornatus (i). Rostre presque droit , n'atteignant pas, ou du moins ne dépas- sant pas le bout de i appendice lamelleux des antennes externes , et armé de huit à dix petites dents sur son bord supérieur , et de deux ou trois sur son bord inférieur. Pâtes de la seconde paire très-longues, grêles, et comme chagrinées ; carpe à peu près de la longueur de la portion palmaire de la main ; pinces cylindriques , et un peu crochues au bout , et armées d'une dent sur le doigt mo- bile , et de deux près de la base du doigt immobile. Dans les jeunes individus , ces dents sont peu visibles ; mais , par les progrès de (i) Olivier, Encyclop. t. VIII, p. 660. — Latreille , atlas de l'Encyclop. PI. 3i8, fig. 1. Je ne vois aucune raison pour distin- guer cette espèce du Palemon longimanus ( Suppl. p. 4°2- — Oliv. Op. cit. p. 661, etc.); mais n'ayant pas vu l'individu ainsi nommé par Fabricius, et ayant au contraire sous les yeux ceux qui ont servi à Olivier pour la description de son P. omatus,) 'ai préféré ce der- nier nom , dans la crainte d'embrouiller la synonymie. DES CRUSTACÉS. 3C)n 1 âge, elles deviennent très-fortes. Pâtes suivantes presque lisses , et ayant le tarse extrêmement court. Dernier segment de l'abdo- men obtus au bout , terminé par un bord semi-circulaire , armé de chaque côté d'une épine. Du reste , très-semblable à l'espèce précédente. Taille , à peu près 6 pouces. Se trouve à Amboine , à Waigou , et dans diverses autres parties de l'océan Indien. Le Palémon Lar, de Fabricius (i) , ne me paraît être qu'une variété de l'espèce précédente ; il n'en diffère que par la brièveté de son rostre , dont l'extrémité n'atteint pas le bout des appen- dices lamelleux des antennes externes. 12. PalÉ.uon' forceps. — Palemon forceps. Corps trapu; rostre droit, de la grandeur de l'appendice lamellaire des antennes externes, et armé de huit à dix dents en dessus , et de cinq ou six en dessous-, épines latérales de la carapace comme dans l'espèce précédente. Pâtes de la seconde paire assez longues , grêles, cylindriques, et armées de plusieurs rangées longitudi- nales de petites pointes; carpe à peu près de la longueur de la portion palmaire de la main ; pinces grosses, cylindriques , de la longueur de la portion palmaire de la main, et entourées d'un duvet serré. Pâtes suivantes courtes et presque entièrement lisses. Der- nier segment de l'abdomen terminé par trois épines , dont la médiane assez forte. Longueur, environ 5 pouces. Habite Hio-Janeiro. (G. M.) i3. Palemox de Lamarre. — • P. Lamarrei. Rostre grand , dépassant de beaucoup l'appendice lamelleux des antennes externes ; relevé, armé en dessus de six ou sept dents qui en occupent les deux tiers postérieurs ; et en dessous de six ou sept petites dents. Pâtes de la deuxième paire filiformes dans toute (i) Supplém. Ent. Syst. p. — Olivier, Encyclop. t. 8 , p. Goy. - Bosc. op. cit. t. II, p. io4- 3q8 histoire naturelle leur longueur-, main très-courte et à peine renflée; carpe environ deux fois aussi long que la main. Dernier anneau de l'abdomen grêle , et terminé par trois épines. Longueur, environ 2 pouces. Trouvé sur les côtes du Bengale , par M. Lamarre - Picot. (CM.) Le Palemon iranquebaricus de Fabricius(i) pourrait bien ne pas différer de l'espèce précédente ; mais n'a pas été décrit avec assez de détails pour que nous puissions l'assurer. Le Palémon, figuré par M. Savigny (Grust. de l'Égyp., Pi. 10 , fig. 3 ) , et désigné par M. Audouin sous le nom de Palemon Petilthouarsii, me paraît appartenir à cette division ; mais se dis- tingue des espèces précédentes par la forme des secondes pâtes , et surtout la brièveté de leur carpe. Le Palemon Beaupresii , Audouin , également figuré par M. Sa- vigny ( op. cit. Grust., PL 10, fig. 4), a beaucoup d'analogie avec l'espèce précédente ; mais s'en distingue par la forme des pinces, qui sont fortement dentelées , et par quelques autres ca- ractères. 14. PalÉmon de la Jamaïque. — P. Jamaicensis (2). Corps trapu. Rostre court, ne dépassant pas le pédoncule des antennes internes , un peu aigu , et armé de dix à douze dents (1) Suppl. Ent. Syst. p. 2G0. — Bosc, t. II , p. io5. — Lalreille, Hist. des Grust. et des Ins. t. V, p. 260. — Olivier, Encycl. t. VIII, p. 602. (0 Seba Thés. t. III, PL 21, fig. l\. — Astacus Jluviatilis. Sloan , Jamaica , 12 , tab. -ifi , fig. 2. — Camaron de agua dulce , Parra, Descripcion de différentes pieceas de lTIist. natural , PL 55, iig. 2. — C. astacus Jamaicensis , Herbst , t. II , PL 27 , fi. 2. — P. carcinus , Latreille , atlas de l'Encyclop. PL 292 , fig. 2. — Pa- lemon Jamaicensis , Olivier, Encycîop, t. VIII , p. — Lamarck , Hist. des anim. sans vertèbres, t. V, p. 207. — Leach , Zool-Mé- nel , vol. 2, tab. 92. — Desmarest , Consid. p. 237. — Fabricius , confond cette espèce avec le P. Carcinus. des crustacés. 399 serrées en dessus, et de trois à quatre eu dessous. Pates-md- choires externes très-longues , dépassant de beaucoup la portion pédonculaire des antennes externes, et atteignant presque au haut de l'écaillé de ces organes, qui est plus courte que chez la plupart des Palémons. Pâtes de la deuxième paire assez longues, fortes, presque cylindriques, et finement granulées; mains un peu ren- flées ; pinces presque cylindriques, se joignant dans toute leur longueur , un peu infléchies, et armées d'un bord corné, tran- chant , disposé en ciseaux comme chez le P. carcin , etc. ; chez les très-gros individus les pâtes deviennent épineuses , et il se déve- loppe deux à trois grosses dents sur le bord préhensile des doigts. Les pâtes suivantes courtes et assez grosses. Dernier segment de l'abdomen assez large au bout, terminé par un bord semi-circu- laire garni de poils , et de deux épines latérales. Longueur , 10 à 1 2 pouces. Habite les Antilles. (G. M.) A **. Bords préhensiles des pinces concaves de façon à laisser entre elles un espace vide. 10. PalÉmon spimmane. — P. spinimanus . Rostre presque droit , moins long que le pédoncule des an- tennes internes , et armé de treize ou quatorze petites dents en dessus et de trois ou quatre en dessous. Pâtes de la seconde paire grosses, inégales et très-épineuses ; une rangée de grandes épines courbes et très-rapprochées sur le bord supérieur de la main, et un grand nombre de longs poils flexibles sur sa face interne ; pinces courtes, grosses et arquées, de manière à laisser entre elles un grand espace vide garni de poils. Longueur , environ 4 pouces. Habite les Antilles et les côtes du Brésil. (G. M.) 400 HISTOIRE NATURELLE 16. Palémon hirtimane. — P. hirtimartus (t). Rostre très-court et très-grêle , presque droit , n'atteignant pas à beaucoup près l'extrémité du pédoncule des antennes internes , et armé de neuf ou dix dents en dessus , et de deux ou trois en dessous. Pâtes de la seconde paire grandes , renflées , très-inégales, et hérissées d'une multitude d'épines assez grosses ; mains renflées , sans bord supérieur distinct et sans poil à leur surface interne; pinces grêles, dentées à leur base , et très-courbes, de manière à laisser entre elles un grand espace vide , qui dans la petite pâte est rem- pli de longs poils. Longueur , environ 4 pouces. Habite les côtes de l'Ile-de-France , et peut-être l'Océan indien (G. M.) AA. Point de seconde épine située à la base ou en arrière de celle dont le bord antérieur de la carapace est armé de chaque côté. 17. Palemon de Galjdichaud, — P. Gaudichaudii. Corps gros et trapu. Rostre extrêmement court , ne dépassant pas le premier article basilaire des antennes internes, incurvé et armé de sept à huit dents fort petites en dessus , et de deux ou trois en dessous , tout près de son extrémité. Une seule dent de chaque côté de la carapace. Appendice lamelleux des antennes externes très-court. Pâtes de la seconde paire renflées , très-inégales, et hé- rissées de pointes courtes chez les petits individus, mais devenant après longues par les progrès de l'âge ; pinces grosses et aussi lon- gues que la portion palmaire de la main. Pâtes suivantes très- courtes. Dernier segment de l'abdomen très-court, arrondi au bout, et sans épines notables. Longueur, 4 à 5 pouces. Trouvé Jau Chili , par M. Gaudichaud. (C. M.) (1) Olivier, Encyclop. t. V1H , p. G33. — Latreiile , atlas de l'Encyclop. PL 018, fig. 2 (la grosse main est représentée à gauche, tandis que dans tous les individus du Muséum elle est à droite), r— Lamarck , Hist. du anim. sans yertèb. t. V } p. 207. DES CRUSTACES. 4<)I Fabricius mentionne deux Palémons de l'Inde qui me parais- sent être distincts des espèces précédentes, mais qui ne sont que très-imparfaitement connus , ce sont : Le Palémon brévimane (i), qui est de taille médiocre et qui a le rostre recourbe en haut , comprimé , dentelé sur les deux bords , et plus long que 1 écaille des antennes ; les pâtes filiformes , lisses, et un peu plus longues que les pâtes suivantes ; les pinces plus courtes que la main , et la carapace lisse et bidentelée de chaque côté antérieurement. Le Palémon de Coromandel (2), qui a le rostre et les pinces plus courts que chez le précédent , dont il n'est peut-être , dit Fabri- cius, qu'une simple variété. Le Cancer armiger de Herbst (3) ressemble beaucoup aux Palé- mons, mais est représenté avec les pates-mâchoires externes, grêles , pédiformes , de la longueur des pâtes antérieures. Enfin le Palémon parvus d'Olivier (4), le Palémon microramphos et le Palémon Irisclaceus de M. Pusso (5) , sont de très-petites Sali- coques , dont les caractères n'ont pas été indiqués avec assez de détail pour que nous puissions décider si elles appartiennent à ce genre ou à quelqu'autre division. Le Palémon jaunâtre d'Olivier (6), qui se voit dans la collection du Muséum , n'appartient certainement pas à ce genre ; mais il est (1) Palcmon brevimanus , Fabricius, Suppl. p. 4°3. — Pose, t. il , p. 104. — Latreille, Hist. des Crust. t. VI, p. 259. — Olivier, EncycL méth. p. 66i. (2) Palcmon Coromandalinus, Fabricius, Suppl. p. 4^3. — Pose, t. II, p. io4- — Latreille, Hist. des Crust. t. VI, p. -25g. — Olivier, loc. cit. (3) Krabben, etc. t. II, p. 109, PI. 34, fig. 4* — Palémon armiger, Olivier, EncycL t. VI, p. G63. (4) EncycL t. VI , p. 666. — Olivier rapporte à cette espèce le Squilla parva de Piondelet , Pois. t. II, chap. IX, p. 3yG. (5) Hist. nat. de l'Europe mer. t. V, p. 09 et Go. (G) Palémon jlavcscens , Olivier , Eucyçlop. méth. t. VIII , p. 66^. CRUSTACÉS, TOME II. 26 Aoi IlISTCIliE NATURELLE si mal conservé, qu'il me paraît impossible de déterminer avec quelque certitude la place qu'il doit occuper. Le Palémon pélagique (i) de Bosc est aussi ira Macroure , qui ne peut être conservé dans ce genre , et qui me paraît avoir été mal observé; Bosc dit que toutes ses pales sont garnies de petites pinces. 11 a été trouvé dans la haute mer sur les fucus nageans. Le Crustacé fossile , désigné par M. Desmarest sous le nom de Palémon spinipède (2), nous paraît devoir constituer le type d'un genre particulier, intermédiaire entre les Paie nions , les Pandales et les Sergestes ; le corps de cette Salico qu%est comprimé latéralement, et l'abdomen paraît être un peu caréné comme chez les Penées ; la carapace se termine en avant par un grand rostre droit, comprimé et cultriforme. Les antennes supérieures sont pourvues de trois longs filets multi-articulés comme chez les Palémons. Les pâtes des deux ou trois dernières paires sont grêles , monodactyles , tandisfque celles des deux premières paires sont plus grosses et paraissent didactyles. Enfin les membres qui nous parais- sent être les pates-mâchoires externes , présentent des di- mensions très-considérables, et sont convertis en organes de la locomotion comme chez les Sergestes ; de même que les quatre pâtes antérieures , ils sont garnis sur le bord in- férieur de longs poils spiniformes, et ils se terminent par un article aplati. Ce fossile curieux se trouve assez fréquemment (i) Palemonpclasgicus , Bosc. Hist. des Grust. t. II, p. io5, PI. 14, fig. 2. (2) Locus'a brachiis conlraclis , Walch et Knorr, Monum. du Dé- luge , t. I, PI. i3, fig. i ; PI. i3 bis , [fig. i ; PI. iG, fig. i et 2. — Bàier, Oryctographia norica, PI. 8, fig. 9. -*~Palemon spinipes, Des- mavest, Cvust. fos. p. i34> PI- u> fig- 4* DES CRUSTACÉS. 4°3 dans le calcaire lithographique de Solenliofen et de Pap- penheim. Les Macrourltes tlpidarius de Schlotheim (1) est une Sa licoque , voisine de l'espèce précédente ; mais qui en est bien distincte. Elle nous paraît devoir être rangée dans le même genre et présente , à un degré encore plus marqué , le caractère déjà si remarquable dans le fossile précédent, et qui consiste dans l'existence d'une paire de membres ambu- latoires , très-grands et monodactyles au devant des pâtes didactyles ; ces derniers sont de longueur médiocre, et au nombre de deux paires. Dans la figure donnée par Schlo theim, elles ne paraissent être suivies que de deux paires de pâtes monodactyles ; mais, dans un échantillon appartenant au Muséum, on voit qu'il y en a trois paires ; ces six pâtes pos térieures sont très-grêles et très-longues. La forme générale du corps est à peu près la même que dans l'espèce précédente ; mais le rostre est beaucoup plus court, et on distingue fort bien un appendice lamelleux situé au-dessus de la base des antennes externes ; les antennes internes ne paraissent être terminées que par deux filets. Enfin les membres antérieurs, que nous considérons comme les analogues des pates-mâ- choircs externes des Sergestes , sont si grands que leur an- tépénultième article dépasse de beaucoup l'extrémité du ros- tre , ainsi que le pédoncule des antennes. TRIBU DES PENÉENS. Nous réunissons dans cette tribu les Salicoques , dont l'abdomen est en général extrêmement alongé , et dont les pâtes portent souvent à leur base un ap- pendice palpiforme plus ou moins développé. Le (i) Knorr, op. cit. t. I, PI. i3C, %, x,— Schlotheim, Nachtrage zur Pelielactenkunde, PI. 2, fig. 1. 26. /^o\ histoire Naturelle rostre est-court ou presque nul , et les antennes infé- rieures , sinon celles des deux paires , presque tou- jours très- longues. La conformation des pâtes varie beaucoup, mais en général ces organes deviennent, pour la plupart , si grêles et si longues, qu'elles ne peuvent servir qu'à la nage , et quelquefois celles des dernières paires deviennent rudimentaires ou dispa- raissent. DES CRUSTACES, [03 c u eu o z H H C/3 -H id U Z O o C/3 H S as eu D O S eu O - a, O a eu (/î u H H O eS U ■v a ^ ■ — I • — * g "a (U -a a O» "« '"S *-" *2 es • J. « es q. rt 2— ■ « « tr w t/5 r- 1/5 t! "■a -o -3 rt . • —* _ *- V 3 c; cj CU tj* n s es .3 O U -, -a> o . , g «.h '— «-> *j 3'3 J2 *-> *> 2 o X 0) M V o g i es "® — w +j C/l 2 2 fcfl ri o o o u* ■^ ..* +J u c/5 G/3 t) t) S h-, 3 O =:- g • ^* j* o i 2 su S S — O kl eu*-» S • * « * 2 "^ £ a -s 1-3 Cm G +3 kl C/3 • — t3 eu e/3 t/j c/j Q) cuu-c -a o es e/3 eu ■*-> u j S 05 O s a 3 s s <" a^:S s 5 4) .»- a er" c -a ée crassicorne. — P. crassicornis. Espèce très-voisine du P. membraneux , mais dont le rostre est droit et armé en dessus de dix à douze dents très-petites, dont les pâtes sont extrêmement longues (celles de la troisième paire dé- passant le pédoncule des antennes supérieures, dans une longueur égale à celle de ce pédoncule ) , et dont la lame médiane de la nageoire caudale n'est pas épineuse sur les côtés. Longueur, en- viron 3 pouces. Habite les côtes de l'Inde. (G. M.) î i . Pe>ee stylifere. — P. styliferus. Rostre styliforme , long , dépassant notablement le pédoncule des antennes supérieures , relevé vers le haut , et armé en dessus de six ou sept petites dents qui en occupent la moitié postérieure; ni dents ni cils sur son bord inférieur. Enfin une petite crête médiane qui s'étend de sa base vers la partie supérieure de la ca- rapace. Yeux gros et courts ; filets terminaux des antennes supé- rieures grêles , cylindriques, à peu près de même grosseur, et un peu plus longs que la carapace ( le rostre non compris). Pâtes grêles et de longueur médiocre ; celles de la troisième paire ne dépassant que de peu le pédoncule des antennes externes , et beaucoup moins longues que celles de la cinquième paire. Lame médiane de la nageoire caudale alongée et armée de quelques épines très-petites sur ses bords latéraux. Longueur , environ '■, pouces. Habite les environs de Bombay. (G. M») Le Peisée foliacé de M. Risso (i) paraît être une espèce bien distincte de toutes les précédentes, à en juger d'après la figure P— I II ■ — ■— i ■ l . ■ ■ ■■■■M ■ f i.l il ■— ■ — ■ ' ■ — ^— ■ ■■■■■■ —.M (i) Penœus foîiaceus , Hist. ha tm\ de l'Europe mér. t. V, p. 6y, PI. 2, hg. 6. DES CRUSTACÉS. ^[Q qu'il en a donnée. Cette Salieoque aurait le rostre plus long que le thorax, multidenté en dessus et lisse en dessous ; les antennes in* ternes terminées par un filet très-long, et un second rudimen- taire ; le palpe des pates-mâchoires externes en forme de plume et excessivement long , et la lame médiane de la nageoire caudale fortement dentée dans toute la longueur de ses bords latérau mais de nouvelles observations nous paraissent nécessaires pour fixer l'opinion des zoologistes relativement à celte espèce , qui , suivant M. Risso, habite les côtes de Nice. Le Penée très-ponctlè de Cosc (i) a été trop mal observé pour mériter de fixer l'attention ; c'est probablement quelque espèce de Palémon. Le Penée mabs de M. Risso (2) me paraît avoir été mal observé ; cet auteur y assigne pour caractère : un cartilage en forme de crête charnue , d'un bleu céleste fixé au sommet , d'un rostre pe- tit et bidentelé ; disposition qui semble devoir être attribuée plutôt à quelque circonstance accidentelle qu'à la conformation normale de 1 animal. Le Penée en crête , que M. Risso (3) décrit dans son dernier ou- vrage comme une espèce nouvelle , est évidemment le même ani- mal auquel il avait donné précédemment le nom de Penée mars. 11 nous paraît difficile de se former une idée exacte du Pe.néf. aux longues antennes du même auteur (/,), soit par la description qu'il en donne , soit par la figure bizarre qui s'y rapporte; d'après celle-ci , le palpe des pates-machoires externes serait plus long que (1) Penceus punctalissimus , Rose, Hist. des Oust. t. II, p. 109, PI. 14, tig. 3. — Latreille, Hist. nat. des Crust. et des Ins. t. YI, p. 2.47, PI. 54, fig. 1 (d'après Rose). (2) Penceus mars, Risso , Crust. de Nice , p. 97 , PI. 2 , fig. 5. — Desnuirest, Consid. p. 229. (3) Penceus cristalus , Risso, Hist. nat de l'Europe mérid. t. Y, p. G;. (4) Penceus anlennanus, llisso, Crust. de JXice , p. 96, PI. 1, fig- 6, et Hist. nat. de l'Europe mérid. t. Y, p. 68. — iJesiuarest, Consid- sur les Crust. p. 276. — Roux, Salicoques. p. 21. 2T. ^20 HISTOIRE NATURELLE Je thorax, et les lames externes des appendices latéraux de la na- geoire caudale seraient à peu près trois fois aussi longues que les lames internes. Le genre Melicertus , de Raffmesque (1) , paraît différer peu de celui des Penées ; il y assigne les caractères sui- vans : Tête rostrée ; antennes intérieures très-courtes ; les ex- ternes très-longues, simples, avec l'écaillé de leur base lisse. Les trois premières paires de pâtes didactyles , l'antérieure étant la plus longue. Le Melicertus tigrinus, qu'il cite comme type de ce genre , est glabre , a le rostre court , dentelé en dessus , non dentelé en dessous , et la queue comprimée et carénée eu dessus (2). Genre EUPHEME. — Euphema. Dans ce nouveau genre les pâtes paraissent , comme chez les Mysis , complètement bifides par l'effet de l'alongement considérable du palpe lamelleux, dont tous ces organes sont pourvus à leur base. La forme générale du corps se rapproche beaucoup de celle des Hippolytes. La carapace se termine antérieurement par un rostre très-long , et l'abdomen est coudé vers le milieu ; son second anneau se prolongeant postérieurement en une longue épine , qui se dirige horizon- talement en arrière, comme le fait le rostre en avant. Les yeuoc sont gros et courts. La disposition des antennes ne présente rien de remarquable ; celles de la première paire ont, comme de coutume, leur premier article excavé en (i) Précis de découvertes somiologiques. — Desmarest , Gonsid. sur les Crustacés, p. 2i5. (2) Voyez Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 2i5. DES CRUSTACÉS. 'i9.l dessus pour loger les yeux, et elles se terminent par deux filets multi-articulés. Les antennes de la seconde paire s'in- sèrent au-dessous des précédentes. Les mandibules sont courtes, grosses, peu dentelées et pourvues d'une tige paipi- ibrme, courte, large et bi-articulée. L'appendice valvulaire des mâchoires de la seconde paire est ovalaire , et ne se pro- longe que très-peu en arrière. Les pates-mâchoires des deux dernières paires sont médiocres, pédiformes, et pourvues d'un palpe îamelleux, presque aussi long que leur tige interne; elles portent aussi à leur base un appendice qui représente le fouet, mais qui est membraneux et vésiculeux, à peu près comme chez les amphipodes. Les pâtes thoraciques des trois premières paires sont terminées par une petite main impar- faitement didactyle ; et celles des deux dernières paires sont monodactyles et fortement ciliées , de manière à être plutôt natatoires qu'ambulatoires ; toutes portent à leur base un petit fouet très-court, aussi bien qu'un palpe Iamelleux. Les appendices des cinq premiers anneaux de Y abdomen sont composés d'un pédoncule cylindrique et de deux articles ter- minaux , comme chez les Saiicoques ordinaires y seulement les lames ne sont pas ciliées. La nageoire caudale ne pré- sente rien de remarquable. Enfin les branchies sont la- melleuses et fixées sur plusieurs rangs de chaque côté du thorax. Cette division générique ne comprend encore qu'une seule espèce. EupkÈme armé. — E. annota. Rostre de la longueur de la carapace , horizontal , armé d'une dent à sa base , et légèrement denticulé le long de son bord supé- rieur ; une petite épine de chaque côté sur le hord antérieur de la carapace. Antennes internes moins longues que le rostre. Pâtes de la première paire les plus courtes. Epine dorsale du second anneau abdominal longue et acérée ( dépassant l'anneau suivant ) ; une épine très-petite sur le milieu du bord postérieur de chacun des quatre segmens suivans. Lame médiane de la na- \'11 HISTOIRE NATURELLE geoire caudale étroite , pointue , et terminée par deux petites épines ; lames latérales étroites et ciliées. Longueur, environ 8 lignes. Trouvé en mer, dans l'océan Atlantique austral , par M. Rey- naud. Genre ÉPHYRE. — Ephyra (1). La petite division générique, établie par M. Roux sous le nom d'Ephyre , n'est encore que très - imparfaitement connue, mais paraît devoir prendre place entre les Penées et les Oplophores. M. Roux nous apprend que ses Ephyres ont le corps comprimé latéralement ; la carapace lisse , l'abdo- men caréné et le rostre denté ; les pates-mâchoires sont très- alongées et les pâtes thoraciques portent à leur base un appendice palpiforme ; mais ne paraissent pas avoir de point comme dans le genre suivant 5 les pâtes des deux premières paires sont petites, plus courtes que les suivantes, et didac- tyîes ; enfin les carpes sont simples. M. Roux ne donne pas d'autres détails sur leur organisation , et rapporte à ce nou- veau genre deux Salicoques déjà décrits par M. Risso comme étant des Pandales , savoir : 1. Ephyre pélagique. — ■ E . pelagica (1). M. Risso décrit cette espèce de la manière suivante : « Corps arqué, comprimé , d'un rouge corail vif; son corselet est alongé , orné sur les côtés d'une suture courbe , avec quatre aiguillons et un rostre cannelé , quinquedenté en dessus , bidenté et cilié en dessous. L'œil est grand , bleu noirâtre ; les antennes intérieures longues, placées sur un pédicule tri-articulé, les pièces latérales striées , avec un aiguillon. Les pieds-mâchoires triangulaires ; les (1) Pioux , Mémoire sur les Salicoques, p. -i\. (1) Pandalus pelngicus, Risso, liist. liât, de l'Europe mérid. t. V, p. ■jq, PI. 2 , tig. 5. — Ephyra pelagica , Roux, Salicoques, p. 2^ DES CRUSTACÉS. 42^ deux premières paires de pâtes courtes , minces ; les autres un peu plus larges ; l'abdomen à six segmens comprimés , terminé par des écailles caudales ovales , oblongues , ciliées ; la plaque du milieu courte , solide , bombée et aiguë. » Habite les grandes profondeurs de la Méditerranée. 2. Éphyre pointillé. — £. punctulala (i). Rostre armé de six dents eu dessus et d'une en dessous , et tra- versé à sa base par un sillon profond ; antennes supérieures très- courtes. Pâtes de la seconde paire plus coin tes que celles de la première ; abdomen très-long ; lame médiane de la nageoire cau- dale munie de sept pointes à son extrémité. Longueur , environ 4 pouces ; couleur, blanc livide , avec des points rouges-bruns , disposés par lignes transversales. Habite la Méditerranée. 'Genre OPLOPHOUE. — Oplopliorus. Le Crustacé d'après lequel j'ai établi cette nouvelle divi- sion générique ressemble beaucoup aux Ephyres et aux Pasi- phées par les points les plus importais de sa structure , mais a un faciès tout-à-fait différent (2). Le corps n'est pas compri- mé. La carapace se termine par un rostre styliforme très-iong, et dentelé sur ses deux bords. Le pédoncule des antennes su- périeures est très-court, et l'un des filets terminaux est très- gros et pyriforme à sa base , ruais devient bientôt grêla et cylindrique comme l'autre. L'appendice lamelieux des an- tennes externes diffère beaucoup de celui de toutes les autres Saiicoques; il est grand, se rétrécit graduellement depuis sa base , se termine par une pointe très-aiguë , et présente une série d'épines sur son bord externe. Les pâtes- (i) Pandalus punctulatus , Risso , Hist. nat. de l'Europe mérid. t. V, p. 8q, PI. 2, iig. 7. — uoux, op. cit. (2) PI. 2.5 bis , %. 4^4 HISTOIRE NATURELLE mâchoires externes sont courtes, et portent en dehors un palpe lamelleux extrêmement large. Les paies des deux premières paires sont très-courtes , terminées par une main très-petite , et pourvues à leur base d'un appendice lamel- leux très-grand et cilié. Les pâtes des trois paires suivantes sont médiocres et monodactyles ; l'appendice Fixé à leur base est petit ; et enfin le tarse de la troisième et de la quatrième paire est styliforme et assez grand, tandis que celui des pâ- tes postérieures est arrondi et extrêmement court. Il y a aussi à la base de chaque pâte un petit appendice îlabelli- forme qui remonte entre les branchies , et le nombre de ces derniers organes est de neuf. Quant à Y abdomen, sa con- formation ne présente rien de remarquable, et ne diffère que peu de celle de l'abdomen des Hippolytes. OpLOPHORE TYPE. O. tfpus. (Planche 2 5, fig. 6.) Rostre de la longueur de l'appendice lamelleux des antennes externes grêle, relevé et garni de sept ou huit petites dents sur chacun de ses bords. Une crête médiane s'étendant de la hase du rostre au bord postérieur de la carapace , et deux petites crêtes latérales sur la région stomacale ; enfin , deux épines de chaque côté sur le bord antérieur de la carapace , et une à son angle pos- térieur. Une dent acérée très-forte, et dirigée en arrière , nais- sant de la face supérieure des trois anneaux abdominaux qui pré- cédent le pénultième. Lame médiane de la nageoire caudale pointu et beaucoup plus longue que les lames latérales. Lon- gueur , environ 20 lignes. Trouvée à la Nouvelle - Guinée par MM. Quoy et Gaimard. (G. M.) Genre PASIPHEE. — Pasiphœa (1). Le genre Pasiphée, établi par M. Savigny, comprend des Crustacés qui établissent à plusieurs égards le passage (1) Alphcus , Risso, Crust, de JNice. — Pasiphœa, Savigny, Mé- DES CRUSTACÉS. yiS entre les Penées et les Sergestcs, et qui sont remarquables par l'aplatissement latéral de leur corps. Leur rostre est très-court ou même rudimentaire , et la carapace beaucoup plus étroite en avant qu'en arrière. Les yeux sont médio- cres et dirigés en avant. Le pédoncule des antennes internes est grêle, et terminé par deux filets multi-articulés, dont l'un est assez long ; les antennes externes sont insérées au-des- sous des précédentes et n'offrent rien de remarquable. Les mandibules sont fortement dentées et dépourvues de tige palpiiorme. Les pates-mâchoires externes sont très-longues , grêles et pédiformes; à leur base se trouve un palpe lamelleux et cilié, semblable à celui des Penées. lues pâtes thoraciques portent aussi suspendu au côté externe de leur article basi- laire un appendice lamelleux assez long et de même forme , mais membraneux et peu ou point cilié. Les pâtes des deux premières paires sont assez grosses , à peu près de même lon- gueur, armées d'épines sur leur troisième article, et terminées par une main didactyle , dont les pinces sont grêles et gar- nies d'une série d'épines acérées sur le bord préhensile. Les pâtes des trois paires suivantes sont très-grêles , monodac- tyles , et plus ou moins natatoires; en général, sinon tou- jours, celles de l 'avant-dernière paire sont de beaucoup les plus courtes. Yï abdomen est très-long et fort comprimé. Les fausses pâtes du premier anneau se terminent par une seule lame, mais celles des quatre paires suivantes portent chacune deux lames natatoires courtes et peu ciliées. Le sixième an- neau abdominal est très-long , et le septième court et trian- gulaire ; enfin les lames externes de la nageoire caudale sont grandes , et rétrécies vers le bout. moires sur les animaux sans vertèbres , note de la page 5o. — Des- marest, Consid. sur les Crust. p. 'iL\i. — Latreille, Règne anim. de Cuvier, t. IV, p. 99. — Risso , Hist. nat. de l'Europe mer. t. V. — Roux , Salicoques. / 4^6 HISTOIRE NATURELLE i. PasiphÉe sivado. — Pasiphcca sivado (i). Cette espèce se distingue des suivantes par sa nageoire cau- dale, dont les lames sont égales, et par la conformation du rostre, qui est aigu, légèrement courbé , et infléchi vers la pointe. Si la figure que M. Risso en a donnée est exacte , elle aurait aussi les pâtes des trois dernières paires d'égale longueur. Habile les côtes de Nice. 2. PasiphÉe de Savigny. — P. Savignyi (2). Rostre rudimentaire, et représenté seulement par une petite épine qui ne dépasse pas le bord antérieur de la carapace ; pales de la deuxième paire notablement plus longues que celles de la première, et étant armées, sur le bord inférieur, de cinq ou six épines acérées et éloignées entre elles ; pâtes de la deuxième paire beaucoup plus courtes que celles des deux paires voisines , et ayant leur pénultième article garni sur le bord interne d'une espèce de brosse composée de poils raides et crochus ; celles de là cinquième paire terminées par un article ovalaire très-court, et cilié tout autour. Lames externes de la nageoire caudale beau- coup plus longues que celles de la paire interne , qui à leur tour dépassent de beaucoup la pièce médiane. Patrie inconnue. 3. Pasiphêe brevirostre. — P. brevirostris \ Cette espèce ne s'éloigne que fort peu de la précédente, dont elle se distingue par une différence dans la forme du front , par ses pâtes de la seconde paire de la même longueur que celles de la première paire, par la brosse qui garnit le dernier article et non (1) Jlphcus sivado , Risso, Crust. de Nice , p 94 , PL 3 > fi?- 4- — Desmarest , Consid. sur les Crustacés , p. 340. — Latrëilîe, Rè- gne anim. de Cuvier, t. IV, p. 99. —Risso, Ilist. nat. de l'Europe nïérid. t. V, p. 81. — Roux, Salicoques. (2) Leach, Musée britannique de Londres. DES CRUSTACÉS. 427 l'avant-dcrnier article des pâtes de la quatrième paire , et par la forme du dernier article des pâtes postérieures, qui n'est pas ci- lie. Longueur , deux pouces et demi. Patrie inconnue. (G. M. Le Crustacé figure par M. Guérin, sous le nom de Pasiphœa sivado (i), se rapproche de la Pasiphëe de Savigny beaucoup plus que de l'espèce dont il porte le nom , mais paraît s'en distinguer par la brièveté extrême des pâtes de la quatrième paire , par les dentelures en scie du troisième article des pâtes des deux pre- mières paires, et par quelques autres particularités. Genre SERGESTE. — Ser -gestes (2). Les Sergestes sont remarquables par l'état presque rudi- mentaire de leurs pâtes postérieures , et le grand développe- ment de leurs pates-mâchoires externes, qui constituent de véritables pâtes ambulatoires. Le corps de ces Crustacés est grêle et un peu aplati ; la carapace présente antérieurement une petite épine qui tient lieu de rostre. Les yeux sont fort saillans, et l'anneau ophthalmique , sur lequel leurs pé- doncules s'insèrent, n'est pas complètement recouvert par la carapace. Les antennes supérieures sont extrêmement longues, et portent, outre le filet terminal principal , deux filamens rudimentaires. Les antennes externes sont insérées au - dessous des précédentes , et sont également très - longues. Les pâtes - mâchoires de la seconde paire sont presque pédiformes, et ne portent ni palpe ni appendice flabelliforme ; elles sont longues , grêles , re- ployées sur elles-mêmes, et appliquées sur la bouche. Les appendices qui correspondent aux paies -mâchoires ex- ternes n'offrent rien qui puisse les faire distinguer des pâtes thoraciques ordinaires ; elles sont minces , très-longues , (i) Iconographie du règne animal, Cvust. PI. 22, lig. 3. (2) Edwards, Ann. des sciences xratur. 2e série, t. XIX, p. 34^- -Latreille , Cours d'entomol. p. 384- — Roux, Salicoques , p. 35 ,428 HISTOIRE NATURELLE ciliées et terminées par un article styliforme très-grêle. Les pâtes des quatre paires suivantes ont la même forme géné- rale; elles sont grêles, filiformes, garnies de beaucoup de poils, et ne présentent à leur base ni appendice flabelli- forme , ni vestige de palpe ; celles de la seconde et de la troisième paire sont pourvues à leur extrémité d'un article rudimentaire, mais mobile , et disposé de manière à consti- tuer une pince microscopique. Les pâtes de lavant-dernière paire sont très-courtes et un peu éloignées, et celles delà dernière paire sont presque rudimentaires. L' abdomen ne présente rien de remarquable , si ce n'est que ses lames la- térales ne descendent pas de façon à encaisser la base des fausses pâtes comme chez les Saîicoques ordinaires. La première paire de ces fausses pâtes se termine par une seule lame natatoire foliacée , et présente chez le mâle un prolongement corné , d'une forme bizarre , qui est fixé au pédoncule de ces appendices , et va s'articuler sur la ligne médiane avec celui du côté opposé. Les fausses pâtes des quatre paires suivantes se tiennent par deux lames nata- toires étroites, ciliées, d'inégale grandeur. La lame médiane de la nageoire caudale est petite et pointue, et les lames latérales sont étroites , à peu près ovalaires , et terminées en pointe. Enfin les branchies sont disposées sur une seule ligne, et au nombre de sept de chaque côté du thorax. Nous ne connaissons encore qu'une seule espèce de ce genre trouvée en haute mer. Sergeste atlantique. — S. atlanticus (1). Troisième article du pédoncule des antennes supérieures au moins aussi long que le précédent. Pâtes antérieures beaucoup moins longues que les pates-mâchoires externes , qui sont à peu (1) Edwards , Annales des sciences naturelles, iCe. série, t. XIX, p. PI. 10, fig. 1-9. DES CRUSTACÉS. 42Q près de même longueur que les pâtes des deuxième et troisième paires. Longueur, environ i pouce. Trouve dans l'Océan atlantique, à quelque distance des Açores. (G. M.) Genre ACÈTE. — Acetes (i). Nous avons établi ce genre d'après un Crustacé fort sin- gulier, qui par l'ensemble de sa conformation a la plus grande analogie avec les Sergestes, mais qui s'éloigne de tous les animaux du même ordre par l'absence des deux der- nières paires de pâtes. Les pâtes thoraciques ne sont, par conséquent , qu'au nombre de trois paires ; mais , de même que chez les Sergestes , les pates-mâchoires externes acquiè- rent une longueur excessive , et remplissent les mêmes usages que les pâtes ordinaires. La carapace des Acètes est lisse , et présente, à son extrémité antérieure, une série longitudinale de trois petites dents ; mais il n'y a point de rostre propre- ment dit. Les yeux sont sphériques, et portés sur des pédon- cules assez longs ; les antennes supérieures , placées au-dessus des externes , ont un long pédoncule ; mais son dernier ar- ticle est plus court que le premier, et ne porte que deux soies, dont l'une a environ deux fois la longueur du corps. Les an- tennes inférieures ou externes présentent un filet terminal non moins alongé, et leur base est recouverte , comme d'or- dinaire, par une grande lame cornée. Les mandibules , les mâchoires proprement dites , et les deux paires de pates-mâ- choires, ne diffèrent pas notablement de celles des Sergestes. Il en est de même des pâtes ambulatoires , qui sont filifor- mes, et terminées par un article très-alongé; mais, comme nous l'avons déjà dit, celles des deux paires postérieures manquent complètement. Cependant, en arrière des der- (i) Edwards , Annales des sciences naturelles , ire série , t* XIX, p. 35o. — Latreille, Cours d'entomologie, p. 384- — Roux, Salico- ques, p. 3;. /j3o HISTOIRE NATURELLE nières qui existent, On distingue encore un segment tho- raçique portant des branchies comme les précédens , mais sans appendices locomoteurs- L'abdomen ne pré- sente rien de remarquable ; les fausses pâtes natatoires se terminent toutes par deux lames étroites et pointues , qui sont d'abord à peu près de même longueur, mais dont l'in- terne devient plus courte sur les derniers segmens. Le pé- doncule de ces appendices présente des modifications tout opposées ; car, sur les premiers anneaux de l'abdomen , il est long et étroit , tandis que sur les derniers il devient gros et court. La nageoire caudale est semblable à celle des Ser- gestes. Acète indien. — A. indicus (i). Corps comprimé latéralement ; crête rostrale armée de trois ou quatre dentelures. Les pâtes postérieures plus longues que celles des deux paires précédentes , mais un peu plus courtes que les pates-màchoires externes. Antenne inférieure environ quatre fois aussi longue que le corps. Longueur, environ i pouce. Habite l'embouchure du Gange. Suivant M. Raffinesque, il existerait sur les côtes de la Sicile une Salicoque qui ne serait pourvue que de trois paires de pâtes, dont la seconde chéliforme. Il en a formé le genre Alciope (1) ; mais il ne donne pas sur la structure de ce Crustacé des détails suffisans pour inspirer grande confiance dans l'exactitude de ses observations, et, en at- tendant plus ample informé , on ne peut adopter ce genre singulier. (i) Edwards, Ann. des se. nat. ive série, t. XIX, p. PL n. (i) Précis de découvertes somioLogiques, etc. Païenne , 1812. — Desmarest, Cousid. sur les Crust. p. 20. — Houx, Suiicoques, p. 38. DES CRUSTACÉS. 4^1 Il nous paraît également difficile d'adopter dans" l'état actuel de la science , le genre Symétiils du même auteur (1 ), caractérisé de la manière suivante par M. Roux : l'une des pâtes de la première paire didactyle , l'autre seulement pin- ciforme ; les quatre autres paires simples. Ecailles des anten- nes extérieures alongées. Pieds-mâchoires extérieurs chéli- formes (?) alongés. Rostre comprimé, de moyenne longueur. Abdomen arrondi (2). L'espèce qui a servi de type à ce genre se trouve dans les eaux douces de la Sicile, et a été nommée Symethus fuiviatilïs , Raff. APrESTBICE. DÉCAPODES DOUTEUX. La plupart des zoologistes rangent dans l'ordre des Décapodes quelques Crustacés , qui , dans l'état actuel de la science , ne sont pas encore assez bien connus pour pouvoir prendre place dans aucune des divisions na- turelles dont ce groupe se compose, et sur les affinités desquels il nous paraîtrait prématuré de nous pro- noncer. Nous avons donc pensé qu'il serait préférable de les reléguer , j usqu'à plus ample informé , dans une division des Incerlœ seclis. Parmi ces Crustacés dou- teux ou mal connus, les plus remarquables sont les Zoés et les Cératespes. Genre ZOE, — Z oea. Il n'est peut-être aucun Crustacé sur lequel les zoolo- gistes aient émis des opinions aussi divergentes que sur le petit animal à forme bizarre, découvert par Rose en haute (1) Rafîinesque , op. cit. — Desrnarest, op. cit. p. 216. — Roux , Salicoque, p. 35. \^ HISTOIRE NATURELLE mer entre l'Europe et l'Amérique, et nommé par cet auteur Zoé (1). Bosc le rangea dans la division des Sessiliocles de Lamarck, entre les Branchiopodes et les Crevettes ; Latreille , dans la première édition du Règne animai de Cuvier, le relègue à la fin de son ordre des Branchiopodes, entre les JPolyphèmes et les Cyclops , tout en émettant l'opinion qu'il pourrait bien appartenir à la tribu des Décapodes schizo- podes. Cette dernière opinion est aussi celle du docteur Leach , qui a eu l'occasion d'étudier des Zoés recueillies par M. Crank pendant le voyage du capitaine Tuckey au Zaïre; il les place à la fin de la légion des Podophthalmes, à côté des Nébalies ; mais il ne fait pas connaître les raisons qui l'y ont déterminé ; aussi son exemple n'a pas entraîné les zoologistes, et M. Desmarest a continué à ranger les Zoés dans l'ordre des Branchiopodes à côté des Branchippes, et Latreille, dans la seconde édition du Règne animal , les place dans la divi- sion des Monocles. Enfin, à cette incertitude sur la place que les Zoés doivent occuper dans la série naturelle des Crustacés, sont venues s'ajouter de nouvelles difficultés, car un naturaliste anglais , M. Thompson, a annoncé, il y a quelques années, que ces singuliers animaux ne sont autre chose aue des espèces de larves du Crabe commun de nos côtes, dont les jeunes éprouveraient de véritables méta- morphoses avant que de parvenir à l'état parfait (2) , opi- nion qui a été repoussée par la plupart des zoologistes , et fortement combattue par M. "Westwood (3). Ces petits Crustacés ont le corps presque transparent et divisé en deux portions distinctes ; l'une , céphalothoraci- ques, est recouverte comme chez les Décapodes, certains Stomapodes , les Apus , les Nébalies , etc. , d'une grande (i) Hist. nat. des Crust. t. II, p. i35. (2) Zoological researches , vol. I, Corck, i83o. (3) Voyez notre article Zoé du Dictionnaire classique d'histoire naturelle, t. XVI, p. 719 (i83o); Latreille, Cours d'entomologie, p. 385 ; et Westwood , Transactions of the Pliil. society , i835. DES CRUSTACÉS. ^33 carapace, et a une forme presque globuleuse; la seconde, étroite et alongée, représente l'abdomen, et se compose d'une série de sept segmens articulés bout à bout. La forme de la carapace et des autres parties varie un peu suivant les individus ; dans ceux que nous sommes portés à regarder comme les plus jeunes, il existe sur la ligne médiane deux prolongemens spiniformes d'une longueur démesurée, ter- minés chacun par un petit renflement. L'un de ces prolon- gemens se dirige en avant et occupe la place du rostre, l'autre est tourné en arrière , et se porte au-dessus de l'ab- domen. Enfin de chaque côté de la carapace, vers la partie postérieure , on voit aussi une épine latérale plus ou moins longue. Sur les côtés de la base du rostre se trouvent les yeux, qui sont très-gros , et portés sur des pédoncules mobi- les ; enfin , au-dessous de la carapace , on distingue la série des membres qui constituent les antennes, les organes mas- ticateurs et les pâtes. Les antennes, au nombre de quatre, sont placées au-dessous des yeux et à peu près sur la même ligne. Celles de la première paire sont courtes, assez grosses, et conformées à peu près comme chez les Mégalopes. Les an- tennes externes sont petites , grêles et styliformcs ; tantôt elles sont simples, tantôt elles portent près'de leur base un appendice lamelleux. Immédiatement en arrière de la base des antennes internes , on aperçoit l'ouverture buccale dont le bord antérieur est occupé par un labre ovalaire, de cha- que côté duquel se trouvent les mandibules. Ces derniers organes sont très - développés ; on y distingue des dente- lures , un gros tubercule molaire et une petite tige palpi- forme très-courte ; la languette est lamelleuse et bilobée. Les deux paires d'appendices qui y font suite, et qui cor- respondent évidemment aux deux paires de mâchoires pro- prement dites des autres Crustacés , sont peu développés ; les mâchoires antérieures présentent une portion basilaire dont le bord interne est bilobé et garni de poils , et une petite tige terminale ; celles de la seconde paire portent en dehors une grande lame ovalaire en forme de valvule, et res- CIïUSTACÉS, TOME II. 28 434 HISTOIRE NATURELLE semblent beaucoup aux mâchoires extérieures des Brachyu- rcs. Les membres des deux paires suivantes qui correspon- dent aux pates-mâehoires antérieures et moyennes, sont au contraire très-déveioppés et s'étendent sur les côtés du corps en forme de rame ; chacun d'eux présente un article basilaire à peu près cylindrique , portant à son extrémité deux tiges qui se dirigent en dehors; aux pates-mâchoires antérieures; ces branches ont à peu près la même longueur ; l'interne se compose de cinq petits articles , et l'externe d'un ou de deux articles, dont le dernier est garni de poils. La branche externe des pates-mâchoires de la seconde paire présente la même disposition, mais la branche interne est beaucoup plus courte. Dans les individus que j'ai eu l'occasion d'exa- miner, et dont j'ai publié une description détaillée il y a quelques années (1), on voyait en arrière de ces appendices, de chaque coté du sternum, un tubercule pilifère formé de deux articles , et assez semblable à l'espèce de bourgeon qu'on voit apparaître sur le moignon de la pâte d'un Crabe, lorsque ce membre a été cassé et se reproduit ; cette paire d'appendices m'a paru représenter les pates-mâchoires ex- ternes, et dans les Zoés , dont M. Westwood a donné ré- cemment une description , on voit à la même place une paire d'appendices grêles et très- petits, composés chacun de deux branches. Enfin, à la suite des divers organes dont nous venons de parler , et toujours à la face inférieure du thorax , se trouve une série de cinq paires de membres qui sont très-faibles, très-peu développés, et habituellement ca- chés sous la carapace ; la première présente à son extrémité une petite pince didactylc 5 les autres se terminent par un petit article conique. L'abdomen présente aussi en dessous une double .série de membres composés chacun d'une lame ovalaire portée sur un petit pédoncule ; le premier anneau de l'abdomen n'en offre pas ; enfin le corps se termine par (1) Dictionnaire classique d'histoire naturelle, t. XVI , p. 720 (i8;io.. DES CRUSTACÉS. 4^5 une grande nageoire caudale formée par le septième seg- ment abdominal, qui est bifurqué postérieurement, et qui recouvre les fausses pâtes de l'anneau précédent. jNous avons constaté aussi qu il existe de chaque côté du thorax une cavité particulière renfermant des branchies comme chez les autres Décapodes. D'après ces détails , on voit que c'est évidemment à la classe des Crustacés Décapodes que les Zoés doivent être rapportées ; mais faut-ii les considérer comme des animaux parfaits et en former un genre particulier, ou les regarder comme de jeunes animaux dont les formes ne sont pas sta- bles; et , dans ce cas , peut-on admettre avec M. Thompson que ce sont les jeunes du Tourteau de nos cotes.' Pour éclairer ce point intéressant , nous avons comparé entre eux un assez grand nombre de ces petits animaux, et nous nous sommes assurés qu'ils présentent des différences assez considérables. Chez un certain nombre de Zoés, pris avec celles dont nous venons de donner la description \ es épines latérales de la carapace avaient disparu ; le rostre était devenu très-court, et la grande pointe qui se prolon- geait au-dessus de l'abdomen avait perdu les trois quarts de sa longueur ; les pates-mâchoires des deux premières paires étaient proportionnellement plus petites, et les vestiges de celles de la troisième paire plus développés ; les pales tho- raciques dépassaient de beaucoup la carapace ; enfin la lame terminale de l'abdomen était bien moins alongée. En un mot, ils ressemblaient bien plus à certains Crustacés de la section des Décapodes Anomoures, et surtout aux Méga- lopes. La consistance de l'enveloppe tégumentaire des Zoés, l'aspect de leurs membres, l'absence d'articulations bien nettes aux antennes, et plusieurs autres caractères, sem- blaient être aussi des motifs pour penser que ces petits animaux sont de jeunes Crustacés dont le développement n'est pas encore terminé , et c'est en effet l'opinion à la- 28, /36 HISTOIRE NATURELLE quelle nous nous sommes arrêtés (1). Les observations que nous avons faites plus récemment snr les jeunes Dromies , fournissent de nouveaux argumens en faveur de cette ma- nière de voir, et à cet égard nous nous rangeons tout à-fait de l'avis de M. Thompson ; mais nous avons bien de la peine à croire que ces petits êtres puissent devenir des Tourteaux. Il est vrai que M. Thompson dit avoir vu naître des Zoés des œufs de ce Gancérien ; mais cette observation n'est pas relatée avec assez de détails pour que l'on y puisse ajouter une grande confiance sur les résultats que ce naturaliste dé- duit de ce qu'il a vu. Nous avons eu l'occasion d'examiner un assez grand nombre déjeunes Crustacés Brachyures, dont la taille était moindre que celle des Zoés, et nous leur avons toujours trouvé à peu près les mêmes formes que chez les animaux adultes. M. Westwood a observé aussi des faits analogues (2). La position des branchies, qui manquent sur les deux derniers anneaux du thorax, comme cela a lieu chez les Brachyures et chez plusieurs Anomoures, nous porte à croire que ce n'est pas à quelque Décapode Macroure que ces êtres singuliers doivent être rapportés ; mais tous les carac- tères que nous avons énumérés ci-dessus nous semblent in- (i) Voyez l'article Zoé du Dictionnaire classique d'histoire natu relie, publié en i83o. Par une erreur singulière , M. Thompson, dans son dernier mémoire inséré dans les Transactions philosophi- ques (i835), me prête des opinions que je n'ai jamais professées : il dit que, chargé par l'académie des sciences d'examiner la question du développement des Crustacés, j'ai passé un été à l'île de Ré, et que le résultat de mes observations a été que les Crustacés naissent avec les formes qu'ils doivent toujours conserver. JM. Thompson critique nécessairement cette conclusion ; mais il aurait pu s'en épargner la peine , car il n'y a pas un mot de vrai dans tout ce qu'il dit à ce sujet. Je n'ai jamais été à l'île de Ré, et tout ce que j'ai écrit à ce sujet tend à établir que certains Crustacés subissent après la naissance des changemens considérables , bien que tous ne soient pas dans ce cas. J'espère que M. Thompson ne porte pas dans ses observations autant de légèreté que dans ses citations. (2) Voyez ses observations sur les petits d'une espèce de Gecar- çînien; Philosophical transactions, i83ô, PI. 4» B. des cm: stages. ^7 cliquer que c'est a la section des Anomoures qu'ils appartien- nent , et , si l'on fait abstraction des épines monstrueuses de la carapace, parties sans aucune importance anatomique, on verra en effet que les Zoés ne diffèrent que fort peu des jeunes Dromies, et que, pour devenir des animaux sembla- bles à ceux-ci, ils n'ont en aucune façon à subir de véritables métamorphoses : il suffira que la partie céphalothoraciquc de leur corps croisse plus rapidement que l'abdomen , et que les appendices du pénultième anneau abdominal se ré- duisent à un état rudiment aire. Ainsi , il nous paraît bien probable que les Zoés, de même que les Mégalopes et les Monolepis, ne sont pas des animaux parfaits , mais le jeune âge de quelque Décapode Ano- moure. UU1C. Nous sommes portés à croire aussi que tous les Crustacés décrits sous ce nom n'appartiennent pas à la même espèce , ni peut-être au même genre. Le premier qui ait fixé l'attention des zoologistes est le ZoÉ pélagique de Bosc (0, dont les prolongemens spiniformes de la carapace sont médiocres et pointus. Le docteur Leach a donné le nom de Zoe a masse (2) à un au- tre Crustacé peu différent du précédent , mais dont les prolon- gemens spiniformes de la carapace se terminent par un bouton arrondi. . M Thompson en a décrit et figuré avec soin plusieurs indi- vidus dans son intéressant mémoire sur les métamorphoses des (,.) Zoea pelasgica, Bosc, Hist. nat. des Crust. t II, p- l35, PI 5, lig. 3 et 4 -Latr. Hist. des Crust. et des Ins. t. IV. P- 289, PL 35, %• 1 ( d'après Bosc ) , et Règne amm de Cuvier , IV, v l5a. _ Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 102. Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 395.-Thompson , Zoological researehes, PI. 1 , fi* 3 ( d'après Bosc). . . T (2) Zoea clavata, Leach, appendice au Voyage du capitaine luc- kev, PL 18, fiff.5; et Journal de physique, 1818, p. ào.\, ng. 4. Lat eillc , Èncyclop. PL 354 , fig. 5 ( d'après Leach ). - De «ma- lest, Consid. sur les Crust. p. 395. - Thompson, op. cit. PL 1 , fig. 5. 438 HISTOIRE NATURELLE Crustacés (i), et dans un travail plus récent, dans lequel il assure que les jeunes du Carcin meenade passent par la forme des Zoés et des Mégalops avant que d'arriver à l'état parfait (2). M. Westwood a donné le nom de Zoea gigas (3) à un autre animal très- voisin des précédens. Enfin, c'est avec raison que Latreille rapproche de ces Crustacés la Puce aquatique ou Taureau , figuré depuis long-temps par Slab- ber (4), et il est à noter que ce dernier naturaliste avait déjà en 1 y 78 signalé la disparition des cornes de la carapace par les pro- grès de l'âge et l'existence de changemens considérables chez l'a- nimal soumis à ses observations. Le Cancer germanus de Fabricius (5) parait être aussi un Zoé. Genre CÉRATASPE. — Cerataspis. Le genre Cérataspe de M. Gray, qui ne diffère pas du genre Cryptope de Latreille , a été rangé par ce dernier na- turaliste dans une division particulière de la section des Macroures, mais pourrait bien appartenir à l'ordre des Sto- mapodes plutôt qu'à celui des Décapodes; car, parla forme générale de leur corps, les petits Crustacés dont il est ici question ressemblent un peu aux Ericthes , et on ne sait pas s'ils sont pourvus ou non de branchies thoraciques. Leur carapace est grande, subovoïde, renflée sur les côtés, et prolongée inferieurement, de façon à pouvoir cacher tout (,1) Zoological researches, 1 vol (in-80. Corck, i83o), PI. 1 et 2. (2) On the double Metamorphosis in the Decapodous Crustacea, Transs. of the phil. soc. i835 , 2e. partie, p 359, PL 5» hg. 1, 2. (3) On the supposée! existence of metamorphosis in Crustacea. Trans.of the Philos, soc. i835, part. 2 , p. 3 12 , PI. 4, A. (4) Monoculus taurus , Sïabbe». Amas naturels et observ. micros (en hollandais, Harlem, 1778), PI. 5, figures reproduites par La- treille dans son Hrst. nat. des Cvust. t. IV, PI. 35, fis;. 2 , 34 , et de l'Eticyclop méthod. PL 333, fig. 1-4, sous le nom Zoè Slabberi; et par Thompson (op. cit. Pi. 1, fig. 1). (5) Mantissa Insect. t. I , p. 3i6. — Linn. com. (Syst. nat. t. Il, p. 2981 ). — Latreille, Règne anim. de Cuvier, t. IV, p. i52. DES CRUSTACÉS. 4^9 le corps de 1 animal , ainsi que ses pâtes et ses antennes, et à ne laisser au-dessous qu'une fente longitudinale ; ce bou- clier est armé de cinq cornes , dont une s'avance entre les 5 eux et constitue un rostre, deux occupent les angles laté- raux du front, et les deux autres sont situées au dehors de ces dernières et dirigées en bas; sur le milieu, il est garni d'une série longitudinale de tubercules, et de chaque coté présente six ou sept côtes verticales tuberculeuses. L'abdc- men se compose de sept segmens, et se termine par une na- geoire caudale. Les yeux sont pédoncules : les antennes sont longues et sétacées , et celles de la deuxième paire portent à leur base un appendice lamelleux comme les Saùcoques ; enfin les pieds, au nombre de six ou sept paires, sont longs, grêles et pourvus d'un appendice latéral. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre, savoir : le Cc- rateespis monslruosus de M. Gray (i), qui ne paraît pas différer du Cfyptopiis Defrancii de Latreille (2). Genre Ml LCiO_\. — Milicien. Latreille range à côté du genre précédent , à la fin de l'ordre des Décapodes, une autre division générique, qui est également trop imparfaitement connue pour que i'on puisse < 11 déterminer les affinités naturelles. \ oici les caractères que ce célèbre entomologiste y assigne : Corps mou et thorax ovoïde ; yeux cachés ; antennes in- ternes coniques , inarticulées et fort courtes ; les latérales composées d'un pédoncule et d'un filet sans articulations distinctes, et sans écaille saillante à leur base. Pieds en forme de lanières, et pour la plupart, au moins, pourvus d'un ap- pendice à leur base ; ceux de la quatrième paire les plus larges. (1) Spicilegia zoologica, p. 8 , PI. 6 , fig. 5. (2) Règne anim. de Cuvier, t. IV, p. 100. 44û HISTOIRE NATURELLE « .le n'en connais qu'une espèce , le Mulsion de Lesueur , dit » Latreille (i), elle a été recueillie parce zélé naturaliste dans les .» mers de l'Amérique septentrionale. Feu Olivier avait trouvé » dans la pinne marine un Grustacé très-analogue au premier » coup d'œil , mais dont les individus étaient tellement défor- » mes , qu'il ne m'a pas été possible d'en étudier les caractères. » Genre POSYDON. — Posydon (2). Fabricius a établi , sous ce nom , un genre qui paraît avoir de l'analogie avec les Macroures , mais qui est caractérisé dune manière tout-à-fait insuffisante pour pouvoir prendre place dans une classification naturelle. Voici tout ce que cet auteur en dit : « Palpes extérieurs foliacés et onguiculés à leur sommet ; quatre antennes sétacées à pédoncule simple ; les inférieures courtes et bifides. » 11 y range deux espèces : le Posïdon dépmmé (3) . dont la queue a sept lames avec celle du milieu transversale et tronquée ; et le Posïdon cylindrique (4) , dont la queue a cinq lames avec celle du milieu triangulaire. Les deux proviennent de l'Océan indien. (i) Règne anim. de Cuvier. t. IV, p. ioo. (2) Fabricius, Suppl. Ent. syst. p. 41 7« (3) Posydon depressus , Fabricius, Suppl. p. 417- — Latreille, Hist. desCrust. t. VI, p. 269. (4) Astacus cyiindricus , Fabricius, Entom. syst. t. II, p. 4^3. — Polydon cyiindricus , ejusd. Suppl. p. ^\iS. — Latreille, liist. des Crust t. VI, p. 271. DES CRUSTACÉS, ïi 441 ■» m ta— ■ ' — ORDRE DES STOMAPODES. Nous comprenons dans l'ordre des Stomapodes tous les Crustacés Podophthalmes dépourvus de branchies thoraciques logées dans des cavités intérieures. Cette division se compose entièrement de Crus- tacés nageurs , dont le corps est alongé, et dont la forme générale se rapproche souvent beaucoup de celle des Décapodes Macroures ; mais , chez ces animaux , la concentration des anneaux de la tête et du thorax est portée moins loin. Chez la plupart des Stomapodes, les anneaux ophthalmiques et an- tennulaires ne se confondent pas avec le reste de la tête y et ils acquièrent même quelquefois un déve- loppement remarquable (1). De même que chez les autres Podophthalmes, il existe toujours une ca- rapace (2) qui est formée par l'élargissement de Farceau dorsal des anneaux antennaire ou mandi- bulaire; mais les dimensions de ce bouclier va- rient beaucoup. Quelquefois il recouvre la presque totalité du thorax , et ne laisse à découvert qu'une portion du dernier anneau de cette partie du (i) PI. 1. fig. 1, a, b, et PL 2, fig. 1 et 2. (a) Pi. I, fig. I, c; PL 2, fig. 3. 44^ HISTOIRE NATURELLE corps (i). D'autres fois , tout en se prolongeant au- dessus de la plupart des anneaux thoraciques, il n'adhère qu'à ceux qui sont voisins de la bouche , et laisse les autres libres et complets sous sa face inférieure (2). Enfin , d'autres fois encore , il n'at- teint pas les quatre ou cinq derniers anneaux du thorax, qui ressemblent alors à ceux de l'abdo- men (3). Quant à sa forme, elle varie trop pour que nous puissions en rien dire de général. Le thorax est en général alongé , et composé en entier de segmens mobiles les uns sur les autres (3). Quelquefois cependant tous les anneaux de cette partie du corps sont réunis en une seule pièce (4). La conformation de Y abdomen varie encore da- vantage ; en général cette portion du corps présente à peu près la même disposition que chez les Déca- podes Macroures, et se termine par une grande nageoire caudale, composée des appendices du sixième anneau et du segment suivant lui-même (5); mais chez quelques Stomapodes l'abdomen est rudimentaire (6). La disposition des membres varie également dans cet ordre. Lesj'eux sont toujours portés sur une première paire d'appendices mobiles , dont la longueur est (1) PL 2G, fig. i, 7, 10. (2) PI. 28, fig, (3) PI. i, fig. 1 : PI. 26, fig. il; PI. 27, fig. I, etc. (43 PI. 28 fig. 1. (5) PI. 26, fig. 1, 9, etc.; PI. 27, fig. ; PI. 28. fig. 8. (6) PI. 28, fig. 1. DES CRUSTACÉS. 3^ souvent irès-considérable, et dont la disposition est essentiellement la même que chez les Décapodes Macroures (i). Les antennes de la première paire sont assez longues, et se terminent par deux ou trois filets multi-articulés; leur pédoncule est toujours cy- lindrique , et ils ne peuvent jamais se reployer sous le front comme chez les Décapodes Braehyures. Enfin elles s'insèrent au-dessous des yeux, près de la ligne médiane, ou en dehors delà base du pé- doncule de ces organes (2). Les antennes de la seconde paire varient davan- tage; en général, cependant, leur conformation se rapproche beaucoup de ce que nous avons déjà vu chez les Salicoques: presque toujours l'article basilaire de leur pédoncule porte en dessus une grande lame ciliée, et elles se terminent par un long filament muîti-articulé. Chez la plupart des Stomapodes, elles s'insèrent en dehors de celles de la première paire , à peu près sur la même ligne transversale. La distance qui sépare la bouche des trois paires d'appendices dont nous venons de parler, est en général très-considérable; et la carapace ne se re- courbe jamais en dessous, de manière à former autour de cette ouverture un cadre bien déterminé servant à loger les pates-mâchoires, comme cela a lieu chez la plupart des Décapodes. Chez la plu- (ï) PI. 26, Tl. 2-; et PI. 28, Kg. 2. (3) PI. 27, fie;. 2, etc. 444 HISTOIRE NATURELLE part des Stomapodes, l'appareil buccal est aussi beaucoup plus simple que dans l'ordre précédent, et ne se compose que d'une lèvre supérieure, d'une paire de mandibules , d'une lèvre inférieure , de deux paires de mâchoires , d'une seule paire de pates-mâchoires; souvent ces derniers organes man- quent ou sont transformés en pâtes natatoires , et presque toujours les membres des sept paires sui- vantes sont tous conformés de manière à constituer des pâtes natatoires ou préhensiles. Il est aussi à noter que , chez les Stomapodes , les mâchoires de la seconde paire ne portent jamais à leur base un appendice lamelleux analogue à la valvule, qui chez les Décapodes remplit des fonctions si im- portantes dans le mécanisme de la respiration , et cette modification de structure est une conséquence naturelle de l'absence d'une cavité respiratoire ren- fermant des branchies thoraciques , comme il en existe dans l'ordre précédent. Les pâtes sont en général au nombre de sept ou même de huit paires , et présentent souvent toutes le même mode de conformation. Presque toujours elles sont pourvues d'un appendice qui peut être considéré comme l'analogue d'un palpe (i). Sou- vent on trouve aussi , à la base de plusieurs des pâtes antérieures , un autre appendice mou et vésiculaire, qui a quelquefois la forme d'une galette, et qui représente le fouet (2); organe qui, chez la plupart Ci) PI. 26, fig. 8, H; PI. 27 et 28. fa) PI. 27, fig. i3eti4*. DES CRUSTACÉS. 44^ des Décapodes, est lamelleux et d'une consistance cornée ; mais qui , chez certaines Salicoques , pré- sente une structure semblable à ce que nous voyons ici. Trois , ou un plus grand nombre des dernières paires de pâtes sont toujours natatoires; celles de la première paire, ou même des quatre premières paires, sont souvent préhensiles, mais elles ne se terminent jamais par une pince didactyle comme chez les Décapodes; elles sont subchélif ormes, c'est- à-dire seulement d'une griffe mobile qui se rabat sur l'article précédent. Souvent la plupart de ces organes sont rapprochés de la bouche, ou même appliqués contre elle (i); disposition qui a valu à toute la division le nom de Stomapodes. Quant aux membres abdominaux , ils ne présentent rien de particulier ; leur nombre est presque toujours de six paires. Les branchies des Stomapodes sont toujours ex- térieures, et présentent en général une structure plus compliquée que celles des Décapodes ; au lieu d'être composées de lamelles ou de iilamens simples, elles sont formées de cylindres ran- gés parallèlement , donnant naissance à d'autres cylindres plus petits , lesquels à leur tour sont également frangés (2). Quelquefois ces branchies rameuses sont fixées à la base des pâtes thoraciques, et suspendues sous le thorax ; mais en général elles naissent de l'article basilaire des fausses pâtes de (1) PI. 27, fiS- '2. (2) PI. jo, fig. 3 et 4. 4A6 HISTOIRE NATURELLE l'abdomen (i); chez certains Stomapodes elles sont réduites à un état rudimentaire , et chez d'autres on ne voit rien qui puisse être considéré comme un organe spécial de respiration , et il y a tout lieu de croire qu'alors c'est par la surface générale des tégumens que cette fonction s'exerce. L'appareil de la circulation diffère beaucoup de ce que nous avons vu chez les Décapodes. Chez lesSquilles, qui sont les seuls Stomapodes où on l'ait examiné anatomiquement , le cœur, au lieu d'être à peu près quadrilatère, et d'être situé vers le milieu du thorax, a la forme d'un long vaisseau cvlindrique qui sél end dans toute la lon- gueur de l'abdomen (2); les artères qui naissent de ce cœur tubulaire se distribuent aussi d'une manière particulière, ainsi que nous l'avons déjà exposé ailleurs; et les principaux sinus veineux, au lieu d'être situés dans le thorax, occupent l'abdomen. L'estomac de quelques Stomapodes présente en" core des vestiges de la charpente solide, qui, chez les Décapodes, est armée de dents servant à broyer les alimens dans l'intérieur de la cavité digestive; mais, en général, on ne voit rien de semblable. La structure du foie varie aussi; et, dans les espèces chez lesquelles on a examiné les organes de la géné- ration, on y a vu dans leur disposition des particu- larités assez remarquables. Le système nerveux (1) Pi. 26, %. u (2) PI. 9, % 2. DES CRUSTACÉS. 44" présente aussi clans cet ordre des modifications que nous n'avons pas rencontrées chez les Décapodes ; mais sa disposition varie trop pour que nous puis- sions en rien dire de général. Cet ordre est beaucoup moins nombreux que celui des Décapodes , mais renferme des Crustacés, qui diffèrent beaucoup entre eux, soit par la forme générale de leur corps, soit par la structure parti- culière de leurs principaux organes. A l'exemple de Latreille , nous le diviserons en trois familles caractérisées de la manière suivante : 448 HISTOIRE NATURELLE / Division de l'Ordre des STOMAPODES en trois Familles. Thorax épais et comprimé latéra- lement. Carapace reployée en des-i sous contre la ba- se des pâtes, et re-l couvrant la pres- que totalité du thorax. Article basilaire des pa-' tes très- court. Abdomen très- développé. fToutes les pa- Itesdemêmefor- Thorax déprimé me et disposées /et lamelleux. Ca- pour la natation. / rapace foliacée , iLes divers an-r horizontale , ne Ineaux du thorax\ s'appliquant pas jpeu ou point \ contre la base des jdistincts entre lpates, et en gêné leux. Irai ne recouvrant! qu' une peti te por-| tion du thorax. Article basilaire des pâtes grêle et extrêmement, on g , de façon ïque le palpe naît 'très-loin de l'in- sertion de ces] membres. Abdo» men en général très -peu déve- loppé. Pâtes de formes diverses ; celles dei lia première paire ( correspondant jaux secondes pates-mâchoires des [Décapodes) très-grandes, et con- stituant des pâtes ravisseuses celles des trois paires suivantes I courtes, et terminées par une pe- tite main subchélilorme ; enfin celles des trois dernières paires grêles et natatoires. La plupart des anneaux du thorax complets et distincts. Abdomen très-déve- loppé. >Caridioïdes. ^BlCUIBASSES. UNICUIRASSKS, DES CRUSTACÉS. 44f) FAMILLE DES CARIDIOIDES. Les Crustacés que nous plaçons ici ressemblent extrêmement , par leur forme générale , aux Ma- croures de la famille des Salicoques ; aussi jusqu'en ces derniers temps les avait- on rangés dans l'ordre des Décapodes , où ils constituaient une petite famille particulière sous le nom de Schizopodes (i); mais les recherches anatomiques que nous avons faites sur la disposition des organes de la respiration chez ces animaux, et la découverte d'espèces nouvelles qui établissent un passage entre les premières et les Pliyl- losomes^ nous ont conduits à proposer de nouvelles limites entre les Décapodes et les Stomapodes, et à placer les Schizopodes dans le second de ces grou- pes (2). Cette innovation a été adoptée par Latreille dans son dernier ouvrage (3), et ce savant naturaliste a donné à la nouvelle division de l'ordre des Stoma- podes, créé pour recevoir les Crustacés Podophthal- mes dépourvues de branchies thoraciques intérieures, mais semblables à certaines Salicoques par leur forme extérieure , le nom de Caridioïdes , dont l'étymologie rappelle cette ressemblance. De même que chez les Salicoques, le corps est épais et un peu comprimé latéralement (4) ; la tête est con- (1) Latreille, Règne anim. de Guvier , irc édit. t. III, p. 28, etc. (2) Mém. sur une nouvelle disposition de l'appareil branchial des Crustacés, Annales des sciences naturelles, i'e. série, t. XIX. (3) Cours d'Entomologie, p. 386. (4) PI. 26, fig. 1, 7, 10. CRUSTACÉS , TOME II. 29 45o HISTOIRE NATURELLE fondue avec le thorax , et tous les anneaux dont celte dernière partie se compose sont, à l'exception quel- quefois au dernier ou des deux derniers, complètement unis entre eux et soudés en dessus avec la carapace. L'abdomen présente un développement considérable et se termine par une grande nageoire composée de cinq lames, disposées en éventail comme chez les Dé- capodes Macroures. La carapace descend de cbaque côté contre la base des pâtes et recouvre la totalité ou la presque totalité du thorax ainsi que la tête, et ne présente en avant qu'un rostre rudimentaire ; on ne trouve pas à la place de ce prolongement frontal, une plaque mobile comme chez les Squilles , et l'anneau ophthalmique est en général très-court et à nu. La disposition des yeux, des antennes et des pièces de la bouche varie. Les pâtes thoraciques sont toutes grê- les, natatoires et semblables entre elles; mais leur nombre varie beaucoup. L'abdomen se compose , comme d'ordinaire, de sept anneaux, dont les cinq pre- miers portent de fausses pâtes natatoires, et dont le septième forme, avec les appendices du sixième seg- ment, la nageoire caudale ; ces derniers appendices con- sistent chacun en un petit article basilaire très-court, et en deux grandes lames terminales, disposées comme chez les Décapodes Macroures. Enfin la conformation de l'appareil respiratoire varie; tantôt les branchies n'existent pas, tantôt on en trouve des vestiges aux fausses pâtes abdominales, et d'autres fois elles sont , au contraire, très-développées et suspendues sous le thorax. On peut diviser les Caridioïdes en deux petites tri- bus , d'après les caractères suivans ; DES CRUSTACÉS. 4^* au nombre tic six à huit paires, et pourvues d'un palpe très-développé f Mysiens. CAE.IDIOÏDES \ qui les fait paraître doubles. Bouche . i . } située près de la base des antennes. \ ayant les pâtes / r I thoraciques au nombre de quatre paires, et' dépourvues de palpe et de fouet \ Leucifbjuens. Bouche très-éloignée de la base desj antennes. TRIBU DES MYSIENS. Les Mysiens ressemblent tellement à des Saîicoques, que jusqu'à ces derniers temps on a rangé toutes les es- pèces, connues alors, dans la section des Décapodes Ma- croures, oùils formaient la famille particulière désignée sous le nom de Schizopodes. Leur carapace (i) s'étend jusqu'à la base des pédoncules oculaires, et présente en général , au milieu du front , un rostre rudimen- taire. Les antennes sont insérées sur deux lignes et conformées comme cbez les Salicoques , si ce n'est que l'appendice lamelleux de celles de la seconde paire est moins i^rand. La bouche est située tout près de la base de ces derniers , et se compose essentiellement d'un labre, d'une paire de mandibules garnies d'une lige palpiforme , d'une lèvre inférieure et de deux paires demâcboireslamelleuses (2); quelquefois toute la série des membres, qui font suite à ces appendices , appar- tient à l'appareil de la locomotion ; mais d'autres fois une ou même deux paires de ces organes constituent des pates-mâcboires, sans toutefois que leur forme diffère beaucoup de celle des pâtes thoraciques. Ces (1) Voyez PI. i§,jig 1 et 7. (2) PI. 36, %. 2, 3, 4 et 5. 29. A$<2 HISTOIRE NATURELLE patcs présentent chacune deux branches très-dévelop- pées , et portées sur un article basilaire très -court, de manière qu'elles paraissent être bifides dès leur base. Enfin , l'abdomen est de longueur médiocre , et les fausses pâtes , fixées à ses premiers anneaux, sont quelquefois rudimentaires. Cette tribu renferme trois genres bien caractérisés , qu'on peut distinguer de la manière suivante : Fausses pâtes ab-' dominales très-pe- tites et dépourvues ^Mysis. d'appendices bran- ! Point de branchies \ chiaux . thoraciques. Une ou deux paires de (pâtes -mâchoires ; Tribu des | pâtes postérieures complètes M^ SIENS. Fausses pâtes ab- dominales gran- des, et portant des' ^ / i ^Cynthie. appendices bran- , chiaux en forme' de cylindre con- tourné en spirale. Des branchies thoraciques en forme de panaches suspendues a la base des pâtes thoraciques ; point de pates- mâchoires proprement dites; pâtes VThysanopode, postérieures dépourvues de leur bran- che interne. Genre MYSIS. — Mysis (i). Le genre Mysis se compose de quelques petits Crustacés nageurs , qui par la forme générale de leur corps ressem- blent extrêmement aux Salicoques, et qui, à raison de cette analogie, ont été rangés, par la plupart des auteurs, parmi (1) Cancer, Muller ; Othon, Fabricius. — Mysis, Latreille, La- marek, Leach, Desmarest, Thompson, etc. DES CRUSTACÉS. 4^ les Décapodes ; mais l'absence complète de branchies et la conformation des membres semblent les rapprocher davan- tage des Amphions et des autres Stomapodes; et, tout en reconnaissant qu'ils établissent le passage entre ces deux ordres , nous avons cru devoir les placer ici plutôt que clans l'ordre des Décapodes ; marche qui a été adoptée aussi par M. Latreille dans son dernier ouvrage. Les Mysis ont le corps étroit, alongé. Leur carapace (PI. 26, fig. 7) recouvre l'extrémité antérieure du tronc, ainsi que la majeure partie du thorax , et se reploie en bas de chaque côté , de manière à s'appliquer contre la base des pâtes ; elle est libre latéralement, et n'adhère pas aux der- niers anneaux du thorax; antérieurement elle se rétrécit beaucoup et se termine par un petit rostre aplati, très-court ; enfin son bord postérieur est profondément échancré. Les yeux sont gros , courts, et ont leur base cachée sous le bord antérieur de la carapace. Les antennes internes s'insèrent au-dessous des yeux , près de la ligne médiane ; leur pé- doncule a la même forme que chez les Salicoques, et porte à son extrémité deux filets multi-articulés , assez longs. Les antennes de la seconde paire s'insèrent au-dessous des pré- cédentes, et se dirigent également en avant; le premier ar- ticle de leur pédoncule donne naissance à un appendice la- melleux très-alongé, et cilié sur le bord interne qui recouvre la base de ces organes , comme chez les Salicoques. Les deux articles suivans du pédoncule sont grêles et cylindriques , et le filet terminal est filiforme, multi-articulé , et plus long que les antennes supérieures. La bouche est très-rapprochée de la base des antennes, et présente , comme d'ordinaire , une lèvre supérieure transversale, suivie d'une paire de man- dibules, d'une lèvre inférieure , de deux paires de mâchoires, et d'un certain nombre de pates-mâchoires. Les mandibules sont dentelées sur leur bord interne , et portent une tige palpiforme très-développée qui se porte en avant assez loin. Les mâchoires de la première paire se composent chacune de deux petites lames ou lobes aplatis , ciliés sur le bord in- 454 HISTOIRE NATURELLE terne. Les mâchoires de la seconde paire sont plus grandes et ressemblent beaucoup à celles des Squilles, sans être ce- pendant aussi étroites ; elles sont lamelleuses , et divisées du côté externe en quatre lobes , par des scissures plus ou moins profondes ; le dernier de ces lobes est formé par l'article terminal , et le premier appartient aussi à un article basilaire distinct ; mais les deux lobes moyens sont confon- dus entre eux à leur base, et paraissent appartenir à un seul article , dont le bord externe est dilaté , arrondi et cilié ; le bord interne de ces organes est également garni de poils. Les pates-mâchoires sont au nombre de deux paires , mais ne diffèrent que très-peu des pâtes proprement dites. Celles de la première paire sont courtes , assez longues à leur base , et composées de trois branches ; l'interne est pédiforme , divisée en cinq articles, garnie de poils, etreployée en dedans au devant de la bouche ; la branche moyenne ou palpe est plus alongée, et présente un article basilaire très grand, suivi d'une espèce de lanière ciliée de chaque côté , et com- posée d'un très-grand nombre de petits articles. Enfin la branche externe ou appendice flabelliforme est représentée par une lame semi-membraneuse , qui est dirigée en haut , et logée entre la carapace et les flancs. Les pates-mâchoires de la seconde paire ont la même forme ; mais leur branche interne est plus alongée , et elles manquent d'appendice fla- belliforme ; de même qu'aux précédentes , le dernier article de leur branche interne est lamelleux , large, court et ar- rondi au bout. Les six paires de pâtes thoraciques, qui font suite à l'appareil buccal , et qui se composent de membres correspondans aux pâtes - mâchoires externes et aux cinq paires de pâtes ambulatoires chez les Décapodes, sont toutes grêles et divisées en deux branches ; leur longueur augmente progressivement d'avant en arrière , et elles sont toutes con- formées pour la nage seulement. La branche interne pré- sente à peu près la forme ordinaire, mais se termine par un tarse onguiforme à peine visible , qui précède un article sty- iifor me qui semble multi-articulé , et qui est cilié sur les DES CRUSTACÉS. 4^ deux bords. La branche externe ( ou palpe ) est presque aussi louGjue que la branche interne , et a la même forme que celle des pâtes-mâchoires. Les pâtes des quatre pre- mières paires ne portent pas de branche externe ou appen- dice flabelliforme , tandis que celles des deux dernières en Sont pourvues. Chez les mâles ces appendices sont rudi- mentaires; mais chez les femelles , ils acquièrent un déve- loppement extrême et constituent de grandes lames demi- cornées (PI. 26, fig. 8) , reployées en dedans sous le ster- num , de façon à former une espèce de poche destinée à loger les œufs et les jeunes pendant les premiers temps de la vie ; disposition très-analogue à celle que nous verrons aussi chez les Isopodes. Les deux derniers anneaux du thorax sont entiers , plus ou moins complètement à découvert , et semblables à ceux de Y abdomen. Cette dernière partie du corps est alongée , presque cylindrique , et graduelle- ment rétrécie d'avant en arrière; la portion dorsale de ses derniers anneaux ne se prolonge pas latéralement de façon à encaisser la base des fausses pâtes , comme chez la plupart des Salicoques; elle se termine par une grande nageoire cau- dale , composée de cinq lames dispersées en éventail, exac- tement comme chez les Décapodes Macroures. Enfin les cinq premières paires de fausses pâtes sont rudimentaires, et ne se composent chacune que d'une petite lame ciliée chez la femelle ; mais chez le mâle on y distingue un pédoncule et une lame terminale ; et celles de la première et de la quatrième paires acquièrent quelquefois un développement considérable. Ainsi que nous l'avons déjà dit, il n'existe aucun vestige de branchies , soit à la voûte des flancs , soit à la base des pâtes , soit à la face inférieure de l'abdomen, et le seul appendice qui paraisse être modifié dans sa structure, de manière à devenir plus propre que le reste du corps à remplir les fonctions d'un organe de respiration , est le fouet des pates-mâchoires de la première paire , dont la disposition est du reste presque la même que celle qu'on 456 HISTOIRE NATURELLE remarque chez un grand nombre de Crustacés pourvus de branchies. Quelques auteurs donnent le nom de bran- chies à l'article basilaire de la branche externe, ou palpe des pâtes thoraciques, mais sans étayer cette détermination d'au- cun argument qui puisse la faire adopter. M. Thompson a observé la circulation dans lesMysis, et a constaté que le cœur de ces Crustacés est alongé , et occupe la partie postérieure du thorax ; il donne nais- sance antérieurement à un vaisseau grêle qui se porte au- dessus fie l'estomac , et se continue en arrière avec une grosse artère abdominale ; enfin, de chaque côté, il reçoit un vaisseau qui paraît être un tronc branchio-cardiaque. Les pulsations du cœur sont si rapides, qu'elles ressem- blent à des vibrations , et le sang est si transparent et si peu coloré , qu'on n'en distingue le mouvement qu'à raison des globules qui y flottent. M. Thompson pense que le vais- seau abdominal présente de chaque côté , vers son extrémité postérieure, une ouverture garnie de valvules , par laquelle le sang pénètre dans deux conduits veineux situés de chaque côté de l'intestin, et que c'est par ces derniers vaisseaux que ce liquide revient vers un grand sinus situé sous le cœur. Ce naturaliste a enrichi aussi l'histoire de ces Crustacés par des observations très-intéressantes sur leur développe- ment. Ainsi que nous l'avons déjà dit, les œufs éclosent dans l'espèce de poche située sous le thorax; et les jeunes Mysis y demeurent pendant les premiers temps de la vie ; on les y trouve , serrés les uns contre les autres ayant la tête dirigée vers le sternum de leur mère, et le corps recourbé en avant, Leur forme s'éloigne beaucoup de celle des individus adultes. Les plus jeunes ont la tête très-grosse et le corps pyriforme ; on leur voit de chaque côté deux petits membres styliformes. Bientôt l'extrémité postérieure s'allonge et se bifurque ; le nombre des membres augmente , les yeux pé- doncules et les antennes se montrent , et les divisions entre la tête , le thorax et l'abdomen deviennent distinctes. Enfin, DES CRUSTACÉS. 4^7 ce n'est qu'après leur sortie de la poche ovifère qu'ils ac- quièrent tout-à-fait la forme qu'ils doivent conserver, et que la branche interne de leurs pâtes pre'sente une tige terminale multi-articulée. Les Mysis nagent dans la mer, réunis en troupes nom- breuses, et paraissent abonder surtout vers le nord. Suivant Othon Fabricius, ces petits animaux constitueraient l'ali- ment principal des Baleines. § Espèces dont la lame médiane de la nageoire caudale est bifur- quêe. i. Mysis spinlleux. — M. spinulosus (1). Rostre déprimé et triangulaire , et n'ayant qu'environ le tiers de la longueur des pédoncules oculaires ; carapace s'étendant presque sur l'avant -dernier anneau thoracique. Pédoncule des antennes internes gros et très-court. Appendice lamelleux des antennes externes étroit , de même longueur jusqu'au bout, et cilié seulement en dedans et au bout. Lame médiane de la na- geoire caudale garnie d'épines sur les bords latéraux , et pro- fondément échancré au bout ; les lames internes des appen- dices latéraux se rétrécissant graduellement vers le bout , et les lames externes très-obtuses. Longueur , environ 10 lignes ; cou- leur brunâtre , avec une petite étoile au milieu de chacun des anneaux de l'abdomen. Habite la Manche et les côtes de la Vendée. (G. M.) Le Mysis trouvé à Noirmoutier, et mentionné par M. Desma- rest (2) comme étant rapporté par Latreille à XAstacus haren- gum de Fabricius, appartient à l'espèce décrite ci- dessus. (1) Mysis spinulosus , Leach , Trans. of the Linnean society, vol. XI , p. 35o. — Praunus Jlexuosus . ejusd. Edinb. Encyclop. — Mysis spinulosus , Desmarest , Consid. sur les Crustacés, p. '±'yi. Mysis Lcachii , Thompson, Zoological researches , vol. 1, part. I, p. 27. (2) Trans. of the Linn. soc. vol. XI , p. 35o. — Latreille, Ency- 458 HISTOIRE NATURELLE Le Mfsls Fabricii de Leacli (i) ne nous paraît pas différer no- tablement de M. spinuleux, surtont si l'on en juge par la figure que M. Desmarest en donne; mais cependant on doit noter que dans l'atlas de l'Encyclopédie , Latreille a représenté l'appendice lamelleux des antennes externes comme étant cilié en dehors aussi bien qu'en dedans , disposition qui , si elle existe réelle- ment , serait caractéristique. 2. Mysis caméléon. — M. chamœleon (2). Front obtus , et presque entièrement dépourvu de prolonge- ment rostriforme. Lame médiane de la queue garnie de cils sur son bord postérieur ; lames internes des appendices latéraux ob- tuses au bout et épineuses sur le bord interne. Du reste , tres- semblable à l'espèce précédente. Sa couleur varie du gris au brun et au vert. Longueur, environ 1 pouce. Trouvé sur les cotes de l'Angleterre et de l'Irlande. Le Cancer astacus mullipes de Montagu (3) est un Mysis qui se rapporte probablement à l'une des espèces dont il vient d'être question. Le Cancer fleocuosus de Millier (4) appartient à cette section du genre Mysis , et pourrait bien être une des espèces mentionnées ci-dessus ; d'après la figure de Muller il paraîtrait cependant en différer par l'existence d'épines sur les côtés de l'abdomen. clop. inéthod. PI. 333, fig. 5-2i. — Desmarest, Consid. sur les Crustacés , p. 242, ^l. 40, iig. 6. (1) Consid. sur les Crust. p. 'i.\l\. (2) Thompson , Zoological researches , p. 28, pi. 5, fig. 1-10. (3) Trans. oi the Linn. soc. vol. 9 , p. 90, PI. 5 , fig. 3. ^4) Zoologia danica , t. II , p. 10, PL 66, fig. 1-9. — Herbst, t. II, PI. 34, fig. 8 et 9. (D'après Muller.) — Mysis flexuosus, Lamarck , Hist des anim. sans vert. t. V, p. 200. DES CRUSTACÉS. 4^9 § Espèces dont la lame médiane de la nageoire caudale est entière au bout. 3. Mysis longicorne. — M. longicomis. (PI. 26,fig. 7-9.) Rostre très-court. Antennes internes longues; leur pédoncule grêle et très-alongé. Appendice lamelleux des antennes externes pointu au bout et cilié sur ses deux bords. Lame médiane de la nageoire caudale ciliée plutôt qu'épineuse sur les côtés, se ré- trécissant graduellement vers le bout, et terminées par une pointe obtuse ; les quatre lames latérales assez larges à leur base , mais extrêmement étroites dans leurs deux tiers postérieurs. Longueur, environ 6 lignes. Trouvé à Naples. 4- Mysis commun. — M. çulgaris (i). Rostre médiocre ; antennes internes courtes, ayant leur pédon- cule conformé comme chez le M. spinuleux. Appendice lamelleux des antennes externes comme chez le M. longicorne ; lames laté- rales et mitoyennes de la nageoire caudale diminuant graduelle- ment de largeur depuis leur base jusqu'à leur extrémité. Lon- gueur , environ i pouce. Couleur grisâtre. Habite les côtes de l'Irlande. 5. Mysis frontal. — M. fronlalis. Rostre grand et dépassant notablement les pédoncules oculaires; pédoncules des antennes externes grêles et très-longs ; appendice lamelleux des antennes externes arrondi et un peu élargi au bout, et sans cils sur le bord externe . Lames de la nageoire caudale con- formées comme dans l'espèce précédente , mais plus alongées. Longueur, environ i pouce. Habite les côtes de jNice. (i) Thompson, op. cit. p. ôo , PL 4> ng. 1-12. 460 HISTOIRE NATURELLE Le Mvsis entier (i), décrit par Leach, n'est que très-imparfai- tement connu ; tout ce que nous en savons c'est que la lame mé- diane de la nageoire caudale est sans échancrure comme dans les espèces précédentes , que sa longueur n'est que de /, lignes, et que sa couleur est grisâtre, avec des pointes brunes et rousses. Il habite les côtes de l'Ecosse. Le Cancer oculatus d'Othon Fabricius (2) appartient à ce genre ; mais il nous paraît impossible de décider à quelle espèce il doit se rapporter. Le Mysis plumosus de M. Risso (3) ne peut appartenir à ce groupe ; mais il serait difficile de deviner à quel genre il ap- partient. Genre GYINTHIE. — Cynthia (4). M. Thompson a donné le nom générique de Cynthia a des Crustacés qui ont la plus grande analogie avec les My- sis, mais qui s'en distinguent par l'existence d'appendices branchiaux fixés aux fausses pâtes abdominales , par la structure de ces derniers organes , et par quelques autres caractères. Le corps des Cynthies est grêle , et de memej forme que chez les Mysis; la carapace est plus petite que chez ces derniers Crustacés, et se termine antérieurement par un pe- tit prolongement rostral. En arrière elle laisse à découvert un certain nombre des anneaux thoraciques. lues yeux sont gros et courts, de longueur médiocre. Les antennes de la (1) Mysis integer, Leach , Transs. of the Linn. soc. vol. XI , p. 35o. — Desmarest, loc. cit — Mysis scotius , Thompson, op. cit. p. 3o. (2) Fauna Groenlandica , p. -2r\5, fig. 1, A, B. — -Herbst, PI. 24 , fig. 5 et G. (D'après Oth. Fabricius.) — Mysis oculatus , Latreille , Hist. des Crust. t. VI, p. 285, PI. 56, fig. 2 et 3 (d'après Fabricius). — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 200. (3) Crustacés de Nice , p. 116. (4) Thompson, Zoological researches. DES CRUSTACÉS. 4^1 première paire sont excavées à leur base pour faire de la place aux yeux ; leur pédoncule est gros, et leurs filets ter- minaux au nombre de deux. Les antennes de la seconde paire s'insèrent au-dessous des précédentes comme chez les Mysis, mais sont beaucoup plus petites; l'appendice lamel- leux qui en recouvre la base est moins long que le pédoncule des antennes supérieures. La conformation de l'appareil buccal est à peu près la même que chez les Mysis ; la tige palpiforme des mandibules est très-grande, et les mâchoires de la seconde paire sont lamelleuses , et divisées du côté interne en plusieurs lobes. Suivant M. Thompson les huit paires de membres qui font suite aux mâchoires doivent toutes être considérées comme des pâtes natatoires ; mais nous ne partageonspas cette opinion, et nous croyons que la première paire de ces organes appartient encore à l'appareil buccal, et constitue des pâtes - mâchoires ; en effet, ces appendices , quoique plus alongés que chez les Mysis , sont de même reployés en dedans au-dessousdes mâchoires, et leur branche interne se termine par un article élargi qui est propre à retenir les alimens pendant la mastication, tandis que les pâtes se terminent par un petit ongle crochu ; la branche moyenne ou palpe de ces pates-mâchoires est con- formée comme chez les Mvsis , mais le fouet ou branche ex- terne qui, chez ces derniers , constitue une grande lame mem- braneuse , paraît manquer complètement. Les membres tho- raciques de la première paire diffèrent aussi un peu des six dernières paires de pâtes ; ils sont plus élargis et se termi- nent par un article lamelleux dont les bords sont ciliés ; mais néanmoins, à raison de leur longueur et de leur posi- tion , ils doivent être considérés comme servant à la locomo- tion, et ils nous fournissent un nouvel exemple de la ma- nière graduelle dont le passage se fait entre des animaux chez lesquels les mêmes organes se modifient dans leur struc- ture pour servir à des usages différents. Chez les Cynthies le nombre des pâtes thoraciques s'élève donc à sept paires ; du reste, par leur structure et par leurs fonctions, ces organes /{62 HISTOIRE NATURELLE m- diffèrent pas notablement de ceux des Mysis ; leurs deux branches sont également très-développées , seulement le pé- nultième article de la tige interne est plus fort, ne se ré- trécit pas vers le bout, et n'est pas annelé de façon à paraî- tre multi-articulé , et l'ongle terminal est plus gros. Nous ne connaissons pas la conformation des appendices, qui exis- tent probablement aux pâtes postérieures chez, les femelles , et qui , selon toute apparence , doivent remplir les mêmes fonctions que chez les Mysis ; chez les mâles on remarque à la base des pâtes postérieures une petite lame qui repré- sente l'appendice flabelliforme. \1 abdomen est conformé comme chez les Mysis , si ce n'est que les fausses pâtes, fixées aux cinq premiers anneaux, sont très-développées, et de même forme que chez les Salicoques; chacun de ces mem- bres se compose d'un article pédonculaire très - gros , et de deux longues lames multi-articulées et ciliées sur les bords. Enfin , il existe aussi des appendices branchiaux d'une forme particulière , attachés à l'extrémité des pédoncules de ces fausses pâtes en arrière des lames terminales ; ces appen- dices consistent en un cylindre membraneux bifurqué près de sa base , et dont chacune de ses branches s'enroule sur elle-même (i). Ces Crustacés sont tous de très-petite taille , et paraissent avoir les mêmes mœurs que les Mysis , car on les trouve souvent ensemble. On n'a observé encore que des mâles, et il serait bien possible que , lorsqu'on connaîtra les deux sexes, on soit obligé de modifier les caractères assignés à ce genre. i. Cynthie de Thompson. — C. Thompsonii (2). Rostre très-court; carapace s'étendant jusqu'au dernier anneau du thorax , et peu rétréci en avant ; pédoncule des antennes in- (1) Voyez PI. 10, fig. 5. (1) Cynthia, Thompson, Zool. res. p-^7, PI. 6. DES CRUSTACÉS. 4^3 ternes de la longueur de l'appendice lamelleux des antennes externes , et ayant le dernier article garni en dedans d'une petite écaille pilifère. Lame médiane de la nageoire caudale longue , tronquée au bout, et garnie latéralement d'épines; lames ex- ternes moins longues que les lames mitoyennes , et n'ayant de poils ou d'épines que sur leur bord interne et à leur extrémité; lames mitoyennes garnies d'épines sur leur bord interne. Lon- gueur, environ 4 lignes. Trouvé dans l'Océan atlantique, entre Madère et les Antilles. 2. Cïtsthie armée. — C. armai a. Thorax très-grêle antérieurement. Rostre pointu et plus long que les pédoncules oculaires. Antennes internes très-longues ; le troisième article de leur pédoncule fort grand , et portant du côté interne un grand lobe arrondi sur le bord, et garni d'un grand nombre de poils disposés en brosse ; appendice lamelleux des antennes externes n'atteignant que le milieu du troisième article pédonculaire des antennes internes. Les trois derniers an- neaux du thorax presque entièrement à découvert. Lame médiane de la nageoire caudale étroite et arrondie au bout , et garnie d'é- pines tout autour ; lames externes beaucoup plus longues que les lames mitoyennes , et ayant leur bord externe garni de petites épines dans toute sa longueur ; bord interne des lames mitoyen- nes garni de longs poils. Longueur, environ 8 lignes. Trouvée près de Noirmoutiers. Genre THYSANOPODE. — Thysanopoda{\). Les Crustacés, dont nous avons fourni le genre Thysano- pode , ressemblent beaucoup aux Salieoques par la forme générale de leur corps ; mais se distinguent des Décapodes , ainsi que des autres Stomapodes , par la disposition de leur (i) M. Edwards, Ann. des Sciences nat. t." XIX. — Latreille, Cours d'Entomologie, p. 386. JJ64 HISTOIRE NATURELLE appareil respiratoire. Les branches sont composées cha- cune d'une espèce de tige d'où naissent, à angle droit , un certain nombre de branchies latérales , dont le bord infé- rieur est garni à son tour d'une série de longs filamens cy- lindriques (1) ; ce mode d'organisation est très-analogue à ce que nous verrons plus loin chez les Squilles ; mais les bran- chies , au lieu de s'insérer dans l'abdomen comme chez ces derniers Crustacés , occupent la partie thoracique du corps comme chez les Décapodes. Néanmoins elles ne sont pas renfermées dans des cavités particulières comme chez ceux- ci , elles sont situées à l'extérieur du corps , et flottent libre- ment dans l'eau qui baigne l'animal. Elles sont fixées à la base des huit paires de pâtes thoraciques, et leur longueur augmente d'avant en arrière. Les Thysanopodes ressemblent , par leur forme exté- rieure, aux Mysis (2). Leur corps présente les mêmes di- visions que chez les Décapodes Macroures. La carapace qui recouvre la tête cache aussi tout le thorax ; et l'abdo- men , dont la longueur excède beaucoup celle du cé- phalo-thorax , est étendu en arrière , et se compose de sept segmens, dont les trois médians présentent, à leurs bords postérieur et supérieur, une petite épine dirigée en arrière. Antérieurement, la carapace est terminée par un petit rostre pointu], qui n'atteint pas le niveau de l'extrémité des yeux , dont les pédoncules sont gros et courts. Les antennes , au nombre de quatre , s'insèrent sur deux lignes , et leur lon- gueur est à peu près égale 5 les supérieures ont un pédon- cule recourbé à sa base pour recevoir les yeux , et composé de trois articles cylindroïdes ; enfin elles se terminent par deux tiges filiformes assez longues. La base des antennes in- férieures est recouverte par une longue écaille lamelleuse, dont l'extrémité et le bord interne sont ciliés ; leur tige ter- minale ne présente rien de remarquable. La bouche, située (1) PI. 10, fig. 3. (2) PI. 26, Hg. 1. DES CRUSTACÉS. ^65 à peu de distance du point d'insertion des antennes infé- rieures, est entourée, comme d'ordinaire, d'un labre assez gros, d'une languette bifide, et d'une paire de mandibules. Ces derniers organes sont armés , sur leur bord interne , de quelques dents aiguës, et portent un palpe court, aplati, et divisé en trois articles (1). Deux paires de mâchoires entrent également dans la composition de l'appareil buccal , et sont appliquées sur les mandibules et la languette. Celles de la première paire n'offrent rien de remarquable. Les secondes sont composées de trois articles lamelleux, dont les deux premiers sont bilobés du côté interne (2) ; on n'y voit aucune trace de ce grand appendice foliacé qui existe toujours au côté externe de ces organes chez les Décapodes , et qui sert au mécanisme de la respiration ; leur forme et leur struc- ture sont absolument les mêmes que chez les Squilles , les Alimes , etc. Les huit paires de membres qui suivent les mâ- choires , et qui correspondent à la fois aux pieds-mâchoires et aux pieds ambulatoires des Crustacés Décapodes , ont ici tous la même forme et les mêmes usages ; aucun d'eux n'en- tre dans la composition de l'appereil buccal ; mais tous ser- vent à la locomotion. Ces, pâtes, à l'exception de celles de la dernière paire , sont longues , grêles et bifides comme chez les Mysis. Leur article basilaire , gros et court, porte en dedans une longue tige , garnie de poils nombreux , et en dehors un palpe ou branche moyenne, composé de deux pièces , dont la dernière est mince , lamellaire , et ciliée sur les bords (3). La longueur de ces pâtes natatoires augmente un peu depuis la première jusqu'à la cinquième paire, puis diminue; enfin, celles de la huitième et der- nière paires manquent de tige interne , et ne consistent que dans la branche externe ou palpe (4) . Les cinq premiers seg- (i) PI. 26, fig. 2. (2) PI. 26, fig. 5. (3) PI. -26 , fig. 6. (4) PI. 10, %. 3. CRUSTACÉS, TOME II 3o ^66 HISTOIRE NATURELLE mens de X abdomen supportent aussi de petites pâtes nata- toires, formées d'un pédoncule cylindrique portant deux lames alongées et ciliées sur les bords , dont l'interne, moins longue que l'externe, porte à son tour un petit appen- dice cylindrique. Enfin les membres du sixième anneau de l'abdomen , et le septième segment devenu lamelleux , con- stituent une nageoire en éventail , dont la pièce médiane y étroite et pointue , se termine par trois épines acérées ; et les latérales, également étroites, sont garnies sur les bords de longs poils. Nous ne connaissons encore qu'une seule espèce de ce genre, savoir, le Thysanopode tricuspide. — T. iricuspida. Ce petit animal, long d'environ 1 5 lignes, a été trouvé en haute mer, dans l'Océan atlantique , par M. Reynaud. Le genre Podopsis (1) de M. Thompson paraît devoir appartenir à cette famille, mais il est trop imparfaitement connu pour qu'il soit possible d'y assigner des caractères précis. Le petit Crustacé, qui a reçu ce nom, ressemble assez aux Mysis par ia forme générale du corps, mais se fait remarquer par la longueur extrême des pédoncules oculaires qui sont renflés en boule vers le bout. Les antennes s'insè- rent sous les yeux ; et, suivant M. Thompson, celles de la première paire ne seraient représentées que par deux petits appendices rudimentaires ; celles de la seconde paire présen- tent, au-dessus de leur base, une grande lame ciliée en dedans comme chez les Mysis et les Salicoques. Deux des pâtes sont très-longues , et terminées par un article très- gréie et annelé. Les autres paraissent être courtes ; mais ni leur conformation ni leur nombre ne sont connus. L'abdo- ■ . - 1 ■ ■ ■ 1 i.- ■■ ■ ■ —■■!., . »■■■■ ■ i«^i m m (1) Zoological researches, t. J,p. 59, PI. 'h fig- i« DES CRUSTACÉS. 4^7 men est long , et porte cinq paires de fausses pâtes grêles , mais très-dé veloppées. Enfin la nageoire caudale est con- formée comme chez les Mysis , si ce n'est que la lame mé- diane , formée par le septième segment abdominal , est ex- trêmement courte , tandis que les quatre lames latérales sont grandes. Ce Crustacé a été trouvé en haute mer, dans l'O- céan atlantique , et paraît être phosphorescent. TRIBU DES LEUCIFÉRIENS. Le genre Leucifer , établi par M. Thompson, est un des plus singuliers que l'on connaisse , et ne se laisserait que difficilement ranger dans aucune des tribus déjà établies; aussi, quoique son histoire soit encore très-incomplète , croyons-nous devoir le pren- dre pour type d'une tribu particulière. C'est à cette tribu que paraissent devoir se rappor- ter quelques-uns des Crustacés figurés dune manière grossière dans l'atlas du Voyage de Krusenstern (i). Genre LEUCIFER. — Leucifer (2). L'un des traits les plus remarquables de l'organisation de ce Crustacé est la longueur excessive de la portion anté- rieure de la tête, la brièveté extrême de la partie du corps occupée par la bouche et constituant le thorax , et le grand développement de l'abdomen (3). La ibrme générale du corps est presque linéaire; les yeux et les antennes sont portés à l'extrémité d'un long prolongement grêle et cylindrique, qui est beaucoup plus long que tout le reste de la portion cé- phalo-thoracique du corps , et qui paraît être formé prin- (i) Voyage autour du monde (en langue russe), PI. 22, fig. G etn. (2) Thompson, zoological researciies , t. I, p. — LatreilJe , Cours cVentomoligie, p. oSG. (3) PI. 26 , fig. 10. 3o. ^68 HISTOIRE NATURELLE cipalement par l'anneau antennaire; une petite carapace recouvre toute la portion postérieure du céphalo-thorax , et présente à peu près la même forme que chez les Mysis. Les yeux sont gros , et portés à l'extrémité de pédoncules cylindriques extrêmement longs. Les antennes de la pre- mière paire sont grêles , courtes , et terminées par une ti- gelle multi-articulée , rudimentaire ; celles de la seconde paire s'insèrent au-dessous , tout près des précédentes , et sont également grêles 5 on voit près de leur base un petit ap- pendice lamelleux, mais on ne connaît pas leur mode de ter- minaison. La bouche est saillante , et située en arrière de la base du prolongement qui porte les yeux, etc. On y trouve des mandibules fortes et dentées , mais dépourvues de tige palpiforme ; deux paires de mâchoires portant chacune deux lames ; deux paires de pâtes -mâchoires courtes et lamel- leuses , et une paire de pates-mâchoires externes , qui sont longues, pédiformeset reployées contre la bouche. À la suite de ces organes on voit quatre paires de pâtes natatoires lon- gues et grêles , qui s'amincissent graduellement vers le bout, et sont garnies de poils épars. Nous n'avons pu trouver au- cun vestige de palpe ni de fouet à la base de ces pâtes , et nous n'avons aperçu aucune trace de l'existence de la der- nière paire de membres qui manquent ici pour compléter le nombre normal des pâtes thoraciques ; mais dans la figure que M. Thompson a donnée on voit à la partie postérieure du thorax un tubercule qui est peut-être un vestige de ces appendices. L 'abdomen est très -étroit, et se compose, comme d'ordinaire , de sept anneaux , mais acquiert un dé- veloppement tout-à-fait anormal , car chacun de ces segmens est au moins aussi long que toute la portion céphalo-thora- cique du corps , où sont situées la bouche et les pâtes. Les cinq premiers anneaux sont à peu près égaux entre eux, et portent chacun une paire de fausses pâtes très - longues , composées d'un article basilaire cylindrique , et d'une ou deux lames natatoires alongées , multi-articulées et ciliées ; chez les individus que nous présumons être des mâles , les DES CRUSTACÉS. 4^9 fausses pâtes de la première paire présentent vers le milieu dp leur article basilaire un appendice charnu d'une forme bi- zarre. Le sixième anneau est comprime, très-long, et denté en dessous. Enfin l'abdomen est terminé par une nageoire caudale, composée, comme d'ordinaire, de cinq lames dis- posées en éventail. Nous n'avons trouvé aucun vestige de branchies thoraciques. j . Leucifer de Reynaud. — L. Hejrnaudii. (PL 26, fig. 10.) Extrémité antérieure de la carapace distincte du prolongement oculifère. Pièce médiane de la nageoire caudale très-petite , com- primée , et échancrée en dessous ; lames latérales beaucoup plus longues que les mitoyennes. Longueur , environ 4 pouces. Trouvé dans l'Océan indien , par M. Reynaud. (G. M.) 2. Leucifer type. — Leucifer typus (1). Cette espèce diffère de la précédente par la forme de la pièce médiane de la nageoire caudale, qui est lamelleuse et sans échan- erure en dessous , par la longueur plus considérable des lames mitoyennes , et par l'absence apparente d'une séparation entre la carapace et le prolongement oculifère. Les deux Crustacés figurés par Kxusentern sous les nos. 9 et 10 dans l'atlas de l'édition russe de son Voyage appartiennent à ce genre. (1) Leucifer, Thompson, Zoological Reseurches, p, PL 7, fig. 3. 470 HISTOIRE NATURELLE FAMILLE DES BICUIRASSÉS. Les Crustacés , dont cetle famille se compose, sont très-remarquables par leur forme arrondie et par la transparence de leurs tégumens. Leur carapace est grande, Jamelleuse, et semblable à une feuille qui s'étendrait horizontalement au-dessus de la base des antennes, d'une portion plus ou moins considérable du thorax et de l'origine de plusieurs des pâtes (1). Le thorax est également déprimé au point de ressembler à une lame mince, placée horizontalement, et c'est à cause de l'existence des deux espèces de boucliers for- més ainsi par la carapace et le thorax que Latreille a donné à ces Crustacés le nom de Bicuirassés. L'an- neau ophtalmique n'est que peu au point distinct du bord antérieur de la carapace, et c'est également de ce bord que naissent les antennes. Les yeux sont très-gros et saillans. Les antennes naissent au-des- sous et en arrière de leur pédoncule , sur une même li^ne transversale , et se dirigent en avant; celles de la première paire sont bifides au bout , et la conformation de celles de la seconde paire varie (2). La bouche est située très-loin de la base des antennes P et se trouve vers le tiers antérieur ou le milieu de la face infé- rieure de la carapace ; elle a la forme d'un tubercule arrondi, et se compose essentiellement dure grosse lèvre supérieure , d'une paire de mandibules crochues (1) PI. 28, %. 1 etiig. 8. (2) PI. 28 , fig. 1 et 9. DES CRUSTACÉS. 4?1 dépourvues de tige palpiforme , d'une lèvre inférieure membraneuse et biiobée , et d'une paire de mâchoi- res (i); quelquefois on trouve aussi une seconde paire de mâchoires et même des pates-màcboires appliquées contre labouche, mais en généralces organe? sont rudi- mentaires et rejetés assez loin en arrière. La grande lameaplatie, qui constitue le thorax, commence immé- diatement derrière la bouche, et ne présente pas de divisions annulaires; en général elle dépasse de beau- coup la carapace, et elle donne insertion aux pâtes par ses bords latéraux , de façon que ces organes sont très- éloignés de la licrne médiane. Le nombre des pâtes est de sept ou de huit paires , mais celles de la première paire , et quelquefois celles de la dernière paire , sor;t très-courles , tandis que les autres sont fort longues; toutes sont très-grêles, et portent vers le tiers de leur longueur à un grand appendice fiabelJi- forme, qui est analogue a la branche externe des pâtes thoraciques des Mysiens, mais qui naît beaucoup plus loin du corps. Uabclomeii est grêle et quel- quefois rudimehtairc; en général, cependant, il est ter- miné par une nageoire composée de cinq lames dis- posées en éventail, comme dans la famille précédente. Quant aux fausses pairs, elle? sont toujours plus ou moins rudimentaires. Ces Crustacés ne présentent pas d'organes qui puis- sent être considérés comme des branchies; quelques naturalistes donnent ce nom à l'appendice cilié qui représente le palpe des pâtes thoraciques, mais sans foncier cette détermination sur aucun fait, et nous (0 PI. 28, fig. 3, 4, 5, 6 et y. 472 HISTOIRE NATURELLE sommes disposé à croire que la respiration se fait par la surface générale du corps. On ne connaît encore que deux genres appartenant à cette famille , savoir : les Phyllosomes et les Ara- phions. Les Phyllosomes sont faciles à reconnaître par leur carapace foliacée , qui laisse à découvert la majeure partie du thorax, qui est également lamelleux. Chez les Amphions la carapace cache le thorax en entier. Genre PHYLLOSOME. — Phyllosoma (1). Le genre Phyllosome , établi par Leach, est un des plus remarquables que l'on connaisse. Il se compose d'animaux dont tout le corps est tellement aplati , qu'il existe à peine un intervalle entre les tégumens des surfaces supérieures et inférieures , et qu'on comprend difficilement comment des viscères peuvent s'y loger. Ce corps lamelleux se divise en trois parties distinctes : la tête , le thorax et l'abdomen (2) . La tête a la forme d'un disque mince ou d'une feuille ordinairement ovalaire, et n'adhère au thorax qne par sa portion centrale , de façon que ses bords sont libres tout autour. Cette espèce de bouclier est large et horizontale ; à son extrémité antérieure elle donne insertion aux veux et m) aux antennes. Les yeux naissent près de la ligne médiane et sont globuleux, ils sont portés sur des pédoncules grêles, cy- (i) Cancer, Forster, Naturforscher, n°. 17, 1782. — Phyîlosoma, Leach , Journal de physique et Voyage du capitaine Tuckey. — Latreille , Nouv. Dict. d'Jiist. nat. Encyclop. méthod. t. X , Règne animal, t. IV , etc. — Desmarest, Consid. sur les Crust. — Guérin , Monographie des Phyllosomes ; Mag. de Zool. — Roux , Crust. de la Méditerr. — Crysoma , Risso, Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. V. (2) PI. 28,fig. 1. DES CRUSTACÉS. \y'6 lindriques et très-longs (1). Les antennes internes naissent également du bord de la carapace, immédiatement en dehors des pédoncules oculaires : elles sont très-petites et présentent un pédoncule composé de trois articles cylindriques, et de deux petits filets terminaux. Les antennes de la seconde paire naissent en dehors des précédentes , et varient beau- coup par leur forme ; tantôt elles sont très-longues , grêles, cylindriques , et composées de plusieurs articles distincts ; d'autres fois elles sont courtes , lamelleuses , sans divisions apparentes , et ne semblent être que des prolongemens de la carapace (2) . La bouche est située vers le milieu ou même vers le tiers postérieur de la carapace , et ne se compose que d'un labre, d'une paire de mandibules , dune lèvre inférieure et d'une paire de mâchoires. Les mandibules sont grandes, ar- rondies en dehors, et armées en dedans de deux bords tran- chans et d'une petite dent. La lèvre inférieure est grande, très-apparente et profondément bilobée ; enfin , les mâ- choires sont petites, membraneuses , et terminées chacune par deux lobes ou lames dirigées en dedans , et armées de quelques épines vers leur sommet. Les appendices qui re- présentent les mâchoires de la seconde paire , et les pre- mières pates-mâchoires, sont rudimentaires, et n'entrent pas dans la composition de l'appareil buccal ; on les trouve re- jetés plus ou moins loin en arrière, et fixés au bord du bouclier thoracique comme les pâtes (3). Les mâchoires de la seconde paire sont représentées par une lame qui est quel- quefois assez grande et ovalaire, d'autres fois tout-à-fait ru- dimentaire. Enfin une paire de tubercules , située un peu en arrière de ces derniers appendices , sont les seuls vesti- ges des membres , qui d'ordinaire constituent les pates- mâchoîres de la première paire. Le thorax est lamelleux comme la carapace, et constitue (1) PI. 28, fig. 2. (2) Pi. 28, fig. 3,4,5,6. (3) PI. 28 , fig. 3 , c , d. / 4^4 HISTOIRE NATURELLE un second bouclier , dont la portion antérieure seulement est couverte par le premier de ces deux disques foliacés. Il est en général plus large que long, et strié en travers , mais ne présente aucune trace de division en anneaux. Les pales s'in- sèrent tout autour de ce disque. Celles de la première paire (b, fig. 3) sont très-petites et cachées sous la carapace; elles sont grêles , cylindriques etunguiculées au bout; tantôt elles sont dépourvues d'appendices, d'autres fois elles donnent nais- sance, par l'extrémité de leur premier article, à un palpe fla- belliforme. Les pâtes des cinq ou même des six paires suivan- tes sont très-longues et assez semblables entre elles ; de même que les précédentes , elles sont cylindriques et très-grêles, et elles naissent chacune sur un prolongement cylindrique du bord de la grande lame thoracique. Leur premier article est très-long , et porte à son extrémité un palpe flagelliforme , composé. d'un article cylindrique et d'une tigelie multi-arti- culée, s amie de poils nombreux. Les articles suivans de la branche principale des pâtes ne présentent rien de remarqua- ble , mais se détachent très-facilement , de façon qu'en gé- néral on ne les trouve pas , et que les pâtes paraissent ter- minées par l'appendice cilié dont nous venons de parler. Les pâtes de la première paire se terminent par un article grêle et aîongé , tandis que celles des quatre ou cinq paires suivantes sont terminées par un ongle assez fort ; celles de la dernière sont tantôt semblables aux précédentes , d'au- tres fois rudimentaires, et dépourvues de palpe flabelliforme. Enfin on trouve souvent à la base des pâtes antérieures , ou même de tous ces organes , de petits appendices vésiculaires qui paraissent être des vestiges du fouet (ou branche ex- terne ) de ces membres. La disposition de V abdomen varie , tantôt il est alongé , divisé en anneaux bien distincts , et parfaitement séparé du thorax, qui en recouvre la base ; d'autres fois il est con- fondu avec ce bouclier, et semble n'en être qu'un prolonge- ment. Dans ce dernier cas il varie encore, car tantôt il est très-large à sa base, et occupe tout l'espace compris entre DES CRUSTACÉS. ^j5 les pâtes postérieures ; tandis que d'autres fois il est rudimen- taire et logé au fond de l'angle rentrant, formé par le bord de la lame thoracique. Presque toujours on peut cependant y distinguer six ou sept anneaux , dont le dernier forme avec les appendices du segment suivant une nageoire cau- dale plus ou moins développée. Quant aux fausses pâtes , fixées sous l'abdomen , leur nombre varie, et elles sont en général rudimentaires. Le système nerveux des Phyllosornes présente un mode de conformation remarquable ; la masse formée par les gan- glions céphaliques est située tout près de la base des an- tennes , et communique avec les ganglions thoraciques par deux cordons d'une longueur extrême. Les ganglions thora- ciques ne sont pas réunis sur la ligne médiane , mais com- muniquent entre eux par des commissures transversales ; leur nombre est de neuf paires. Enfin, les ganglions abdo- minaux sont très-petits et au nombre de six paires. L'intes- tin paraît être droit, et dans l'intérieur du bouclier cépha- lique on aperçoit un grand nombre de vaisseaux qui diver- gent latéralement. M. Guérin pense que ces vaisseaux pour- raient bien appartenir à l'appareil de la circulation ; mais cette opinion ne nous paraît pas admissible , et nous pen- sons que cet appareil est l'analogue du foie. Nous ne sa- vons rien sur les organes générateurs de ces Crustacés, et leurs mœurs n'ont pas été étudiées. On les rencontre dans les mers des pays chauds ; et , si ce n'était par leurs yeux d'un beau bleu, on ne les apercevrait pas lorsqu'ils flot- tent à la surface de l'eau , tant leur corps est transparent. On connaît un nombre assez considérable de Phyllosomes, et on remarque dans leur organisation des différences si grandes , qu'il faudra probablement dans la suite établir dans ce genre plusieurs divisions génériques j mais jusqu'à ce que l'on sache quelles sont les modifications de structure dépendantes du sexe et de l'âge , on ne peut bien appré- cier la valeur de ces différences , et il nous a paru préférable de les prendre seulement pour base de simples sous-genres. 4^6 HISTOIRE NATURELLE Les Phyllosomes forment , à raison de ces différences, trois groupes naturels, qu'on peut distinguer aux caractères su i vans : bien distinct du thorax, grand. divisé en anneaux, et terminé \ Phyllosomes par une nageoire caudale assez ^ordinaires. développée. / Abdomen en gé- néral rudimen- taire et loffé au Phyllosomes brevicaudes. PHYLLOSOMES ayant l'abdomen/ intimement uni i milieu dune au thorax , sans 1 grande écliancru divisions bien I re du bord posté distinctes etter-J rieur du thorax. miné par une na-\ geoire caudale i Abdomen grand, très-petite. [triangulaire, et occupant toute la \ Phyllosomes longueur dubord/ laticaudes. postérieur de la .carapace. SOUS-GENRE DES THYLLOSOMES ORDINAIRES. Les Phyllosomes de cette division se rapprochent plus que les autres des Caridioïdes et des Amphions ; car leur abdo- men, quoique aplati, ressemble beaucoup à celui des Sali- coques. Le bouclier céphalique est ovalaire et très-alongé. Les antennes externes sont sétacées, très-longues, en géné- ral divisées en plusieurs articles et sans dilatation , en forme d'oreille au côté externe de leur base. Les pâtes des deux premières paires , qui correspondent aux pates-mâchoires de la seconde et de la troisième paire chez les Décapodes, por- tent un palpe flabelliforme. La lame thoracique est à peu près circulaire , et son fond postérieur est étroit et peu ou point échancré. Les pâtes postérieures sont rudimentaires. Enfin l'abdomen est assez grand , ne se rétrécit pas notable- ment en arrière , se compose d'anneaux bien distincts, et se termine par une nageoire caudale , dont les quatre lames latérales sont presque aussi longues que la lame médiane. DES CRUSTACÉS. 477 i. Phyllosome commun. — P.eommunis(i). Lame céphalique moins large que la lame thoracique , recou- vrant la base des pâtes de la deuxième paire ( ou pales-mâchoires externes ) , alongée et rélrécie en avant. Antennes externes styli- formes , notablement plus longues que les pédoncules oculaires , et composées de cinq articles ( non compris le pédoncule qui les porte , et qui est seulement un prolongement du bord de la cara- pace ) , dont le troisième est très-petit , le quatrième moins long que le pédoncule oculaire , et le dernier à peu près moitié de la longueur du précédent, et point renflé. Bouche située vers le tiers postérieur de la carapace et très-près des mâchoires de la seconde paire , qui ont la forme de grandes lames ovalaires. Pates-mâ- choires représentées par un petit appendice cilié, porté sur un tubercule plus large. Pales antérieures ( ou pates-mâchoires de la seconde paire ) dépassant la bouche , et ayant à leur base, comme les pâtes suivantes, une petite vésicule. Abdomen guère plus de moitié aussi long que le thorax. Longueur, environ i pouce. Habite les mers d'Afrique et des Indes. (G. M.) 2. Phyllosome stylifère. — P. stylifera. Lame céplialique moins large que la thoracique , et recouvrant la base des pales de la seconde paire. Antennes externes plus lon- gues que les internes , mais un peu moins longues que les yeux , droites, simples, styliformes, et sans divisions bien marquées. Lame thoracique , ovalaire transversalement, et à bord postérieur à peu près droit, Abdomen étroit. Les lames externes de la na- geoire caudale plus grandes que les mitoyennes. Premier article (i) Leach, Journal de physique 1818, p. 807, fig. n, et Appendice du voyage du capitaine Tuckey au Zaïre , p. 19 , PI. 18, lig. G. — Latreille , Nouv. Dict. d'hist. nat. et Encyclop. métliod. t. X, p. 119, PL 354» u!v *• — Desmarest , Consid. sur les Crustacés , p. 255 , PL 4|, hg. 5. — Guérin, Magazin zoologique, cl, VII, PL 8, %. 1 4?8 HISTOIRE NATURELLE des pâtes des quatre premières paires portant à son extrémité une forte épine dirigée en arrière. De l'Océan indien. 3. Phyllosome se.mbla.ble. — P. affînis (i). Cette espèce ne paraît différer que fort peu du Phyllosome commun , dont elle n'est peut-être qu'une variété d âge ou de sexe ; elle en diffère en ce que ses antennes sont seulement de la longueur des pédoncules oculaires ; les pates-mâchoires antérieu- res ne sont représentées que par un tubercule sans lobe cilié ; la lame thoracique est plus étroite que la carapace , et la lame mé- diane de la nageoire caudale est plus large que longue. Longueur, environ 10 lignes. Trouvé par M. Lesson dans les mers de la Nouvelle-Hollande et de la Nouvelle-Guinée. 4. Phyllosome cljyvicorne. — P. clavicornis (2). • Carapace ou lame céphalique régulièrement ovalaire, à peu près de même largeur que la lame thoracique , et recouvrant en partie la base des pâtes de la troisième paire. Antennes externes presque trois fois aussi longues que les pédoncules oculaires , com- posées de cinq articles distincts , et renflées au bout , leur dernier article étant plus grus que le précédent. Pâtes - mâchoires anté- rieures représentées par un tubercule , comme dans les espèces précédentes. Pâtes antérieures dépassant la bouche, qui est située, comme dans les espèces précédentes , vers le tiers postérieur de la carapace. Abdomen presqu'aussi long que le thorax. Longueur, un peu plus d'un pouce. Trouvé dans les mers d'Afrique et d'Asie. (i) Guérin, op. cit. PI. 8, fig. 2. (2) Leach, Voyage du capitaine Tuckey, Append. , et Journal de Physique, 1818, p. 307, fig. 11. — Latreille, Encycl. t. X, p. 11, etc. — Desmarest, Consid. sur les Grust. p. 25 f, PI. 44» iig. 4- — Guérin , loc. cit. PL 7. DES CRUSTACÉS. 479 5. Phyllosome a longues cornes. — P. longicornïs (i). Carapace alongée, un peu rëtrécie en avant, un peu plus large que la lame thoracique , et recouvrant en partie la base des pâtes de la troisième paire. Antennes externes beaucoup plus longues que le corps, et légèrement renflées vers le bout. Bouche placée comme dans les espèces précédentes; mâchoires externes égale- ment lamelleuses; pates-mâchoires antérieures représentées par une lame trilobée , à bords ciliés. Pâtes portant à leur base deux petites lamelles membraneuses ; celles de la troisième paire dé- passant un peu la bouche , et celles de la dernière paire armées à leur base d'un petit appendice conique, qui pourrait bien être l'organe mâle. Abdomen à peu près de la longueur du thorax. Lame interne des fausses pâtes de l'abdomen bilobé du côté in- terne. Lame médiane de la nageoire caudale étroite et alongée. Longueur, i5 lignes. Trouvé par M. Lesson dans les mers de la Nouvelle-Hollande et de la Nouvelle-Guinée. (G. M.) Ce Phyllosome pourrait bien être le mâle de l'espèce précé- dente. G. Phyllosome de Freyclnet. — P. Freycinelii (?.) Carapace ovalaire peu rétrécie en arrière , et dépassant à peine la base des pâtes de la seconde paire. Antennes externes un peu plus longues que les pédoncules oculaires, styliformes, et compo- sées de cinq articles, dont le dernier est très-grêle. Bouche située vers le milieu de la face inférieure de la carapace, et très -éloi- gnée des mâchoires de la seconde paire , qui sont représentées, comme dans les espèces précédentes , par une lame ovalaire assez grande. Pates-màchoires antérieures représentées par une lame (i) Guérin, voyage de la Coquille , et Magaz. zoologique , cl. 7 , PI. 6, fig. 1. (2) Guérin, voyage de la Coquille, PL 5 ,fig. 3, et Mag. zool. cl. 7, PL y, iig. 1. A%q HISTOIRE NATURELLE trilobée. Thorax plus large que dans les espèces précédentes, et ayant son bord postérieur légèrement concave. Pâtes antérieures atteignant à peine la bouche. Abdomen presque aussi long que le thorax, et ayant les lames extérieures de sa nageoire caudale un peu plus longues que la lame médiane. Longueur , environ 17 lignes. Trouvé par M. Lesson dans les mers de la Nouvelle -Guinée. (G. M.) Le Phyllosome a. front échancré (i) de Latreille appartient à cette division du genre Phyllosome , mais il a été décrit d'après un individu trop mutilé pour qu'on puisse y assigner des carac- tères précis. Sous-genre des Phyllosomes brévicaudes. Dans ce croupe l'abdomen présente à peu près la même forme que dans la division précédente, mais est en général presque rudimentaire , et est toujours logé au milieu d'un aivle rentrant formé par le bord postérieur de la lame tho- racique ; les fausses pâtes sont ordinairement réduites à l'état de vestiges, et la nageoire caudale est en général très-in- complète. La conformation des antennes externes est égale- ment caractéristique ; ces appendices sont moins longs que les antennes internes, et ont la forme d'une lame sans divi- sions transversales , qui présente en dehors un prolongement articuliforme ou une pointe, et qui semble être elle-même un simple prolongement du bord. Les pâtes- mâchoires anté- rieures sont presque toujours réduites à un état encore plus rudimentaire que dans le sous-genre précédent, et les pâtes des deux premières paires manquent de palpe fia gel li forme. (1) Phyllosoma lunifrons, Latreille, Nouv. Dict. d'hist. naturelle, t. XVI, p. 36; et Encyclop. méthod. t. X, p. 119. — Phyllosoma lunifrons, Desmarest , Consid. sur les Crust. p. 255. — Phyllosoma lunifvons, Guérin , Mag. zool. cl. VII, PI. i3, fig. 3 DES CRUSTACÉS. /j$I 7. P/IYLLOSOME LATICORNE. P. laticomis (i). Carapace ovalaire plus large en avant qu'en arrière et recou- vrant la base des antennes externes, antennes externes plus lon- gues que le pédoncule des antennes internes , très-larges , et présen- tant en dehors un grand lobe auriculiformc. Mâchoires de la seconde paire conformées comme chez les Phyllosomes de la section précédente , et portant, outre la grande lame ovalaire ter- minale , un petit lobe antérieur. Pates-mâchoires antérieures re- présentées par une lame trilobée. Laine thoracique deux fois plus large que longue. Pâtes postérieures semblables aux précédentes. Abdomen assez grand, presque aussi long que le thorax , et divisé en anneaux bien distincts , mais n'occupant qu'environ le tiers de la longueur de la grande échancrure semi-circulaire formée par le bord postérieur de la lame thoracique. Nageoire caudale grande , et ayant ses cinq lames à peu près de même longueur. Longueur, plus de 2 pouces et demi. Trouvé dans les mers de l'Inde. ( C. M. ) 8. Phyllosome indien. — P. indica (2). Carapace recouvrant la base des paies de la seconde paire, et no- tablement plus large que la lame thoracique. Antennes externes de même forme que chez les Phyllosomes brévicornes, mais plus larges à leur base. Mâchoires externes représentées par un tuber- cule bilobé. Paies de la dernière paire presque aussi grandes que les précédentes , et conformées de même. Abdomen élargi vers sa base , et dépassant un peu le niveau de la lame thoracique. (1) Cancer cassideus, Forster, Nachtricht von einen neuer In- sekten, Naturforscher, n°. 17, 1782, PI. 5. — Phyllosoma laticomis, Leach, voyage du capitaine Tuckey, Suppl. p. 20, PL 18, fig. 10, et Journal de physique, 1818. — Latreille, Encycl. méth. t. X, p. 119, PL 354 , fig. 4- — Desmarest , Considérations sur les Crustacés, p. 255, PL 44, fig 7. — Guérin, voyage de la Coquille, Crustacés, PL 5, fig. 1 , et Magazin zoologique, cl. VII , PL 9, fig. 2. (2) Edw. Bulletin des se. nat. de Férussac, t. 23 , p. 148. CRUSTACÉS, TOME 11% 3l 4^2 UISTOIKE NATURELLE Fausses pâtes des quatre premières paires rudimentaires , mais distinctement bilobe'es ; celle du pénultième article dépassant de chaque côté et en arrière la lame caudale médiane. Longueur , environ 3 pouces. Trouvé dans l'Océan indien par M. Reynaud. (G. M.) Le Phyllosome austral de MM. Quoy etGaimard (Oressemble beaucoup à l'espèce précédente , mais paraît en diflérer par un développement bien plus considérable de l'abdomen. 9. Phyllosome brevtcorne. — P. brevicornis (2). Carapace ovalaire, et ne s'étendant pas au-dessus de la base des pâtes de la seconde paire. Antennes externes minces, ne dépas- sant que de peu le second article des antennes internes , et ne pré- sentant au côté externe qu'un lobe rudimentaire . Mâchoires de la deuxième paire réduites à de simples tubercules sans lobe ter- minal, et assez éloignées, à leur base, des tubercules qui représen- tent les pates-mâchoires. Lame thoracique grande et beaucoup plus large que longue. Pâtes de la dernière paire presqu aussi grandes que les autres, et conformées de la même manière. Abdo- men extrêmement petit, mais atteignant presque le niveau des angles latéro-postérieurs de la lame thoracique , et à peine élargi à sa base. Fausses pâtes rudimentaires, mais celles de la dernière paire obscurément brilobées, et dépassant latéralement le dernier segment abdominal , qui est large et très-court. Longueur , envi- ron 20 lignes. Trouvé dans les mers d'Afrique et d'Asie. (G. M.) (j) Phyllosoma australis, Quoy et Gaimard , voyage de l'Uranie , partie zoologique , PI. 82 , iig. 1. M. Guérin pense que ce Phyllo- some doit être rapporté au P. brévicorne , mais cela ne nous paraît pas probable. (2) Leach , voyage du capitaine Tuckey, Supplém. PI. 20 , fig. 9, et Journal de physique , t. LXXXVI (1818;. — Latreille , Nouv. Dict. d'hist. nat. et Encyclop. méthodique , t. X, p. 119, PL 354 > ";?• 3- — Desmarest , Considérations sur les Crustacés , p. 255. — Guérin , Magasin zoologique , cl. YII , PI. 10 et II , %. t. DES CRUSTACÉS. 4^3 10. Phyllosome stylicorme — P. stylicornis. (Planche 28, fig. 1-7) Carapace ovalaire , un peu rétrécie postérieurement , et ne dé- tendant pas au-dessus des pâtes de la deuxième paire. Antennes externes plus courtes et plus grêles que dans l'espèce précédente. Mâchoires de la seconde paire représentées par un tubercule portant à son sommet un lobe ovalaire bien distinct. Vestiges des pates-mâchoires antérieures situées contre la base des mâchoires externes. Lame thoracique plus large que la carapace. Pâtes pos- térieures semblables aux autres. Abdomen réduit à un petit tu- bercule aplati , qui n'occupe qu'environ la moitié de la longueur de léchancrure postérieure du thorax , et se termine par mie lame arrondie , plus longue que large. Fausses pâtes encore plus rudimentaires que dans l'espèce précédente ; celles du pénul- tième anneau simples et complètement cachées sous la lame ter- minale de l'abdomen. Longueur, environ 2 pouces. Trouvé dans l'Océan indien par M. Pieynaud. 11. Phyllosome trok^ié. — P. delruncala. Carapace un peu rétrécie en avant , et recouvrant la base des pâtes de la seconde paire. Pédoncules oculaires très-longs. An- tennes externes un peu plus larges que chez le P. brévicoi ne, mais de même forme. Lame thoracique beaucoup moins large que la carapace, et tronquée en arrière de façon que le point le plus reculé corresponde à l'insertion des pâtes de l'avant- dernière paire. Pales postérieures rudimentaires . Abdomen rudimentaire , et ne présentant que des vestiges de fausses pâtes. Longueur , 18 lignes Trouvé dans l'Océan atlantique par M. Reynaud. (C. M.) Sous-genre des Phyllo^omes uaticaudes. Les Phyllosomes de cette division sont remarquables par la grande largeur de leur carapace, et surtout par la con- 3i. 484 HISTOIRE NATURELLE formation de leur abdomen, qui est triangulaire, et occupe tout l'espace compris entre la base des pâtes postérieures, et se continue sans interruption avec le thorax , de façon à former avec lui une seule lame. Les antennes externes sont courtes, lamelleuses , et garnies en dehors d'un prolonge- ment auriculiforme , comme dans le sous-genre précédent. La disposition des mâchoires externes et des pates-mâchoires antérieures est la même que chez les Phyllosomes ordinaires ; tandis que les pâtes des deux premières paires manquent de palpe flabelliforme comme chez les Phyllosomes brévicaudcs. Les pâtes postérieures sont rudimentaires. Enfin l'abdomen se termine par une nageoire à cinq lames assez grandes; mais les fausses pâtes des anneaux précédents sont rudi- mentaires. 12. Phyllosome épineux. — /*. spinosa (i). Carapace beaucoup plus large que longue , un peu pointue en arrière, et recouvrant la base des pâtes de la troisième paire. Lobe externe des antennes externes beaucoup plus petit que la lame interne. Yeux sphériques. Pâtes de la seconde paire courtes, mais dépassant la carapace dans plus de la moitié de leur longueur ; celles de la troisième paire plus longues que celles delà quatrième. Une épine assez grosse à l'extrémité du second article des pâtes de la troisième , de la quatrième, de la cinquième et de la sixième paires. Pâtes postérieures beaucoup moins longues que l'abdomen. Abdomen court ; son dernier segment grand , plus long que large, et terminé par deux petites cornes séparées par un bord arrondi ; les quatre lames latérales de la nageoire caudale ne dépassant pas la base de ces cornes; fausses pâtes bifides, mais sans articulations, et très-courtes. Longueur, environ i5 lignes. Trouvée près des Açores par M. Reynaud. (C. M.) Ci) Edw. Bulletin de Férussac, se. nat. t. 23 , p. jfô- DES CRUSTACÉS. /j85 i3. Phvllosome de la. Méditerranée. — P. Mediterranea (i). Cette espèce est extrêmement voisine de la précédente, dont elle ne se distingue guère que par la forme des yeux qui , au lieu d'être sphériques , sont alongés et rétrécis vers le bout , de manière à res- sembler à une poire renversée. Le second article des pâtes ( celui qui suit l'insertion du palpe flabelliforme ) paraît manquer d'é- pine à son extrémité. Enfin les pales de la seconde paire sont au moins aussi longues que celles de la troisième , et ces dernières sont notablement plus courtes que les suivantes. Habite la Méditerranée. 14. Phvllosome de Dur-ERREv. — P. Duperrejri (2). Carapace presque circulaire , échancrée en arrière , et dé- passant de beaucoup la base des pâtes de la quatrième paire. An- tennes externes très-larges , ayant leur lobe externe presque aussi grand que la portion terminale de leur lame interne. Pâtes de la seconde, de la troisième et de la quatrième paires à peu près de même longueur ; celles de la septième paire dépassant l'ablcmen. Lame médiane de la nageoire caudale plus large que longue , qua- drilatère, et ayant ses angles latéro -postérieurs moins saillans que le milieu de son bord postérieur. Lames externes plus longues que la médiane. Longueur, iG lignes. Trouvé au port Jackson par M. Lesson. 10. Phvllosome de Reynald. — P. Rejrnaudii (3). Espèce très-voisine du P. épineux , mais dont les pâtes de la (1) Chrysoma Mediterranea, Risso , Hist. nat. de l'Europe rnéri- die-n. t. V , p. 88, PI. 3, fig. 9. — Phyllosoma Mediterraiva, Gué- rin, Magazin zoologique , cl. VII, PI. i3, fig. 2. — Roux, Crus- tacés de la Méditerranée, PI. 25. (2) Guérin , Voyage de la Coquille , Crust. PI. 5, fig. 1, et Mag. zool. cl. VII, PI. 12. (3) Guérin, Mag. zool. cl. VII , PL i3 , fig. 1, .JJ86 HISTOIRE NATURELLE seconde paire sont si courtes , qu'elles dépassent à peine le bord de la carapace , et dont l'abdomen est beaucoup plus étroit. Peut- être n'en est-ce qu'une variété d'âge ou de sexe. Trouvé sur les côtes de l'Inde par M. Reynaud. Le Phyllosome ponctlé (i) de Lesson devra former le type d'un sous-genre , ou même d'un genre distinct , si la figure qui en a été publiée est exacte ; ce qui , au reste , nous paraît peu pro- bable. Genre AMPHION. — Amphion (2). Les Crustacés que j'ai désignés sous le nom à' Amphion , se rapprochent des Phyllosomes plus que tous les autres Stomapodes ; mais , sous certains rapports , ils ressemblent aussi aux Alimes et aux Mysis, et ils établissent naturelle- ment le passage entre ces animaux. Leur bouclier céphali- que ou carapace est foliacé comme celui des Phyllosomes, mais est étroit , alongé et bombé comme chez les Alimes ; les divers appendices de la portion céphalo-thoracique du corps diffèrent à peine de ceux des Phyllosomes ; enfin la forme de l'abdomen et de la nageoire caudale est celle des Mysis. Le bouclier cèphalique (3) est très-développé et tout-à-fait lamelleux ; il s'étend jusqu'à l'origine de l'abdomen et cache la base des pâtes 5 son diamètre longitudinal est plus du double de son diamètre transversal , et de chaque côté il se recourbe un peu en bas ; son bord antérieur est presque droit, et laisse à découvert l'anneau qui porte les yeux. Il n'y a pas de trace de rostre ; mais de chaque côté l'angle, formé par la réunion de ce bord avec le bord latéral , se pro- longe en avant en manière d'épine. Enfin le bord postérieur de la carapace , ^[ui est court et presque droit , se continue avec les bords latéraux sans former d'angles bien marqués. (1) Guérin , Mag. zool. cl. VII, PI. 1 1 , fig 2. (2) Edwards, Annales de la société entomologique, t. I, p- 336. (3; PI. 28, fig. 8. DES CRUSTACÉS. 4^7 Les yeux sont très-gros ; leur portion terminale a la même forme que celle des Phyllosomes : mais la tige étroite qui les supporte , au lieu d'être très-longue comme chez ces Crusta- cés, est extrêmement courte. Les quatre antennes (i) s'insèrent sur la même ligne, immédiatement au-dessous et en arrière des pédoncules oculaires. Celles de la première paire ont la même forme générale que chez les Phyllosomes ; leur portion basilaire se compose de trois articles grêles et cylindriques, dont le premier et le dernier sont les plus longs, et elles se terminent chacune par deux petites tiges filiformes , dont l'interne est très-courte, et l'externe à peu près de la lon- gueur de la portion basilaire. Les antennes externes sont beaucoup plus développées , et ne ressemblent pas du tout à celles des Phyllosomes ; elles se rapprochent beaucoup, par leur forme générale, de celles des Alimes; mais, au lieu d'être dirigées en bas et en dehors , elles se portent directement et en avant. Leur premier article, qui n'est pas bien distinct, donne insertion en dedans à une tige cylindrique, et en dehors à un grand appendice lameileux cette lame, à peu près ovalaire , dépasse de beaucoup le niveau de la por- tion basiliaire des antennes internes ; ses bords interne et an- térieur sont ciliés, et son bord externe se termine par une épine. La tige est composée de deux petits articles basilaires très-courts , et d'un long article terminal légèrement renflé vers le bout ; sa longueur est d'environ le double de celle de la lame qui en recouvre la base. La disposition de la bouche est à peu près la même que chez les Phyllosomes ; elle est très-éloignée des antennes , et forme , vers le tiers antérieur du bouclier céphalique , un petit tubercule arrondi , de la partie postérieure de laquelle naît le thorax. Les parties qui entrent dans sa composition sont: un labre, deux mandibules, une languette, deux paires de mâchoires et deux paires de pates-machoires. Le labre est transversal et peu développé. Les mandibules ne (I) PI. 2 8, tig.9. 488 HISTOIRE NATURELLE portent pas de palpe , et sont en grande partie cachées par la languette, qui est bilobée. Les mâchoires de la première paire sont presque rudimentaires , et ne m'ont paru consis- ter que dans une petite lame cornée , dont le bord est cilié. Celles de la seconde paire se composent de deux articles, dont le premier présente en dedans un prolongement garni d'é- pines. Les pâtes mâchoires de la première et de la seconde paire, qui chez les Phyllosomes n'existent qu'à l'état de ves- tiges, et n'entrent pas dans la composition de l'appareil buc- cal , sont au contraire ici très-développées et appliquées sur les mâchoires. Celles de la première paire présentent au de- dans plusieurs languettes garnies de poils à leurs extrémités et au côté externe de leur base un grand appendice foliacé et ovalaire. Les pates-mâchoires de la seconde paire sont beau- coup plus développées que les précédentes ; leur article basi- laire est lamelleux , et porte à sa partie antérieure, 1° une tige cylindrique composée de trois articles ; 2o un appendice flabelliforme , ou une espèce de palpe qui s'avance au côté externe de la tige, et la dépasse. Le thorax est aplati comme chez les Phyllosomes, mais plus étroit et complètement caché sous la carapace. Il donne attache à six paires de pâtes ayant absolument la même disposition que chez ces derniers Crustacés : toutes sont grêles et cylindriques , et à l'extrémité de leur deuxième article naît un appendice palpiforme, composé d'un article cylindrique terminé par une soie mul- ti-articulée et ciliée. Les pâtes de la première paire, celles qui correspondent aux pates-mâchoires externes des Décapo- des , s'insèrent très-loin de la bouche, et sont beaucoup plus courtes que les autres ; leur deuxième article se termine en avant par une épine aiguë. Les pâtes des trois paires sui- vantes deviennent de plus en plus longues, et ont au bord leur troisième article, une, deux ou trois épines semblables à celle qui existe à l'extrémité du second article. Les pâtes de la cinquième paire , qui sont un peu moins longues que celles de la quatrième paire , présentent la même disposition ; en- fin celles de la dernière sont beaucoup plus courtes que les DES CRUSTACÉS. 4^9 précédentes, et ne présentent pas d'épines bien distinctes. L'abdomen est presque aussi long que la portion céphalo- thoracique du corps , et se compose de sept segmens. Sa forme est la même que celle de l'abdomen des Salicoques, et il se termine par une nageoire en éventail , dont la pièce mé- diane (formée par le septième anneau) est lancéolée, et dont les pièces latérales sont ovalaires. Quant aux appendices fixés sous les cinq premiers anneaux de l'abdomen , ils sont presque rudimentaires. On ne connaît qu'une seule espèce appartenant à cette di- vision générique. l'Amphion de Reytuld. — A. lîejviauJii (1). •>, ( PI. ;8, fig. 8. ) Sa longueur est d'environ i pouce ; et ses tégumens , à l'ex- ception de ceux de l'abdomen , sont diaphanes. Ce crustacé a été recueilli en haute mer, dans l'Océan indien , par M. Reynaud , chirurgien de la marine. (G. M.) FAMILLE DES UNICUIrUSSËS. Les Crustacés de cette famille sont pourvus dune carapace assez grande , mais néanmoins ils se rap- prochent des Edriophthalmes par la conformation de leur thorax , car la plupart des anneaux de cette por- tion moyenne du corps sont complets, mobiles et nus, ou simplement recouverts par le bouclier dorsal sans contracter avec lui aucune adhérence. L'indépen- dance des premiers segmens du corps est même portée plus loin chez ces Crustacés que chez aucun autre, (i) Edwards , Annales de la société entomogique , t. I , p. 336, PI. 12, A, fig. i-io. 4qo histoire naturelle car chez la plupart d'entre eux , non-seuîement l'an- neau ophtalmique , mais aussi l'anneau antennu- laire , restent libres (i), et dans quelques-uns on voit à la base des antennes de la seconde paire une pièce transversale qui semble devoir être Je représentant de l'arceau inférieur du troisième anneau céphalique , et qui ne serait pas soudée comme d'ordinaire avec l'an- neau suivant, dont la carapace est une dépendance. Sou- vent tous les anneaux thoraciques et céphaliques situés en arrière de ce dernier sont également distincts entre eux et plus ou moins mobiles, mais, à l'exception des quatre derniers , ils sont incomplets en dessus, et re- présentés seulement par leur arceau sternal. L'ab- domen est toujours très-développé , etsecomoose de sept segmens mobiles, dont le dernier constitue une lame caudale très-grande. Les yeux sont gros et renflés vers le bout (2) ; les antennes de la première paire (3) s'insèrent au-dessous et en arrière de leur pédoncule, et se composent d'un pédoncule cylindrique formé de trois articles , et terminé par trois fllamens ordinaire- ment muîti-articulés. Les antennes de la seconde paire s'insèrent en arrière et en dehors des précédentes, et sont pourvues d'un grand appendice lamelleux fixé sur un article gros et cylindrique, à l'extrémité du premier article de leur pédoncule , qui porte aussi en avant un filament ordinairement multi -articulé (4). La bouche est assez éloignée des antennes et portée sur une éminence à peu près triangulaire, dont la base (1) PI. 1, fig. I, a, h , fig. I et 2; PI. 26, fig. 1 1 ; PI. 27 , fig. (2) PI. 1 , fig. 1 ; Pi. 27, fig. 1 et q; PI 28, fig. 10. (3) PI. 27, fig. 2 et 10. (4) PI- 27, fig. 2 et 10; PI. 28, fig. 11, etc. DES CRUSTACÉS. fyl correspond à l'insertion des pâtes préhensiles (i). La lèvre supérieure est grande , saillante et semi-circu- laire. Les mandibules (2) sont dirigées en bas et se terminent par deux branches dentées, dont l'une re- monte dans l'arrière-bouche vers l'estomac; la tisre palpiforme que porte ces organes est toujours petite, et quelquefois rudimentaire ou nulle. La lèvre infé- rieure est grosse, et recouvre en partie l'extrémité des mandibules. Les mâchoires sont très - petites et ap- pliquées exactement contre la bouche (3) ; celles de la première paire se terminent par une espèce de cro- chet dirigé en dedans, et sont armées d'épines le long du bord interne de leur second article ; on v remar- que aussi un petit appendice palpiforme rudimen- taire. Les mâchoires de la seconde paire sont lamel- leuses, à peu pi es triangulaires, et composées de quatre ou cinq articles placés bout à bout; on n'y voit rien qui ressemble à un appendice flabellifonne. Les mem- bres qui appartiennent au septième anneau cépha- lique , et qui constituent d'ordinaire ies pates-md- choires antérieures, ne paraissent pas appartenir à l'ap- pareil buccal (4); ils sont très-alongés , et constituent une paire de pâtes grêles, et généralement élargies vers le bout , dont les usages ne sont pas connus. Les mem- bres thoraciques de la première paire, qui sont les analogues des secondes pâtes -mâchoires des Déca- podes et des pâtes antérieures des Edriophthalmes , présentent un très-grand développement, et consti- tuent de grandes pâtes dites ravisseuses , dont le der- (1) PI. 27, fig. 2 et 10. (2) PI. 27, fig. 3 et 11 ; PI. 26, fig. 12. (3) PI. 27, fig. 10,7, k; fig. 5, G, etc. (4) FI. 27, fig. 2, g. <492 H I S T 0 I K E MATUlîELLE nier article se reploie comme une grifîèlelong du bord interne de l'article précédent (r), et forme de la sorte une espèce de pince dont l'animal se sert , tant pour sa défense que pour saisir sa proie. Les pâtes des trois paires suivantes sont beaucoup plus petites, et en quel- que sorte refoulées en avant, de façon à occuper d'ordi- naire une ligne courbe transversale , et à se placer entre la base des pâtes ravisseuses (2); en général elles sont appliquées sur la bouche , et ne paraissent servir qu'à la préhension des alimens ; elles se terminent toutes par une espèce de main ovalaire , armée d'une griffe mobile , disposée de manière à se reployer contre son bord interne. Ces cinq paires de membres portent à leur base , du côté externe , un appendice mem- braneux , vésiculaire , aplati en forme de disque et pédicule , qui est l'analogue du fouet , et qui , d'a- près quelques auteurs , serait un organe de respira- tion. Les pâtes thoraciques des trois dernières paires sont assez éloignées entre elles et dirigées en bas (3) ; elles sont grêles , cylindriques , et presque tou- jours garnies d'un appendice styliforme qui naît à l'extrémité de leur second article. Les membres ab- dominaux sont au nombre de six paires ; ceux des cinq premières paires sont conformés à peu près comme chez les Décapodes Macroures , si ce n'est que leur pédoncule est beaucoup plus large, et qu'en gé- néral ils donnent insertion à des branchies (4). Les ap- pendices du sixième anneau abdominal concourent à former la nageoire caudale ; elles sont dirigées en (1) PI. 27, fig. 2, k. (2) PI. 27 , fig. 2, i,j, fig. i3, 14, etc. (3) PI. 26, fig. 1 ; PI. 27, fig. 9 et fig. 2,7. (4) PI. 26, fig. u,etPJ.27,fig. 7. DES CRUSTACÉS. 4°)^ dehors, et terminées par deux lames ciliées, entre les- quelles on remarque un grand prolongement lamelleux de l'article basilaire; la branche externe de ces fausses pâtes est ordinairement composée de deux articles ( i ) . Enfin il existe quelquefois sur le bord postérieur du dernier segment de l'abdomen une paire d'épines mo- biles, qui peuvent être considérées comme des ves- tiges d'une septième paire de membres abdominaux. Les branchies sont rameuses, et composées d'un grand nombre de petits cylindres , portés sur des tigelles , qui à leur tour naissent d'une tige plus grosse (2) ; quelquefois ces organes manquent complè- tement ou n'existent qu'à l'état de vestiges , mais en général ils sont très -développés. Ils sont suspendus sous l'abdomen , à la base de la lame externe des faus- ses pâtes des cinq premières paires, et flottent libre- ment dans l'eau. On n'a encore examiné la structure interne que d'un seul genre appartenant à ce groupe , par consé- quent nous ne pouvons rien dire de général relative- ment à leur anatomie. Cette famille, quoique peu nombreuse , peut être divisée en deux petites tribus reconnaissables aux caractères suivants : / Ayant la carapace sans divisions et armée d'un rostre stylitbrme ; point f P STOMAPODES \de plaque rostrale mobile et des > branchies en général rudimentaires. UWICUIRASSES \ Ayant la carapace divisée en trois \ lobes, une plaque rostrale mobile > Squilliens. ^et des branchies très-développées. J (1) PI. 27, fig. 8 et 9, etc. (2) PI. 10, fig. 4, et PI. 27, fig. 7. 494 HISTOIRE NATURELLE TRIBU DESERICHTHIENS. La tribu des Ericlithiens se compose d'un certain nombre de petits Crustacés assez voisins des Squilles, mais qui n'ont en général que des branchies rudi- mentaires, et qui en sont souvent complètement pri- vés. On les reconnaît facilement à la conformation de leur carapace , qui est grande , lameileuse , en générai transparente, sans sillons longitudinaux ni lobes dis- tincts et toujours armés d'un rostre styliforme qui s'avance au-dessus des anneaux opbtbalmique et an- tennulaire (i). Ces deux premiers anneaux de la tête sont moins distincts entre eux que cbez les Squilles , mais conformés à peu près de même, et mobiles sur le segment céphalique suivant. Les antennes internes s'insèrent au-dessous et en arrière des pédoncules oculaires ; elles sont assez écartées entre elles, et leur pédoncule, grêle et cylindrique , se compose de trois articles, et porte à son extrémité trois filets multi- articulés (2). Les antennes externes sont insérées à quelque distance en arrière ries précédentes et se di- rigent en dehors ; leur pédoncule est gros et formé de deux arlicles^ dont le premier donne naissance, par le bord antérieur de son extrémité, à une tige grêle et courte, composée de deux articles pédonculaires et d'un filet multi-articulé , et dont le second porte à son extrémité une grande lame ovalaire à bords ci- liés (3). luèpistome n'est pas saillant et renflé comme (1) PI. 27 , %. 1 , et PI. 28 , fig. 10 et 11 (2) PI. 27 , iig. 2 d. {3) PI. 27, fig. 2; et PL 28, fig. u. DES CRUSTACÉS. 4^ chez les Squilles, et la bouche ressemble à un tuber- cule pyriforme situé vers le milieu ou vers le tiers postérieur de la face inférieure de la carapace. La lèvre supérieure a la forme d'un triangle dont la base serait arrondie et dirigée en arrière. Les mandibu- les (i) sont verticales, renflées à leur base, et armées de deux branches à bords dentelées, dont la supé- rieure s'élève dans l'intérieur du pharynx; leur tige palpiforme est rudimentaire ou nulle. La lèvre infé- rieure (2) est grosse et composée de deux lobes ren- flés. Les mâchoires (3) sont petites et conformées de la même manière que chez les Squilles , si ce n'est que celles de la seconde paire sont plus étroites. Les membres qui représentent les pates-mâchoires anté- rieures , les pâtes ravisseuses, les trois paires de pâ- tes subchéliformes appliquées contre la bouche, et les trois paires de pâtes natatoires qui terminent la série des membres thoraciques , sont conformés et dispo- sées de la même manière que chez les Squilles (4) , et ont déjà été suffisamment décrits dans les généralités sur cette famille ; il est seulement à noter que souvent les trois paires de pâtes subchéliformes sont moins rapprochées de la bouche que chez les Squilles, et que celles des trois dernières paires sont quelquefois ru- dimentaires. La carapace (5) se prolonge plus ou moins loin au-dessus des derniers anneaux du thorax, ou même au-dessus des premiers segmens de l'abdomen , mais sans y adhérer. \J abdomen est alongé ; son der- (1) PI 27,%. 3. (2) PI. 27, fig. 4. (3) PI. 27, fig. 5 et 6. (4) PI. 27, fig. 2. (5) PI. 27, fig. 1 et 2 ; PI. 28, %. 10 et va. 496 HISTOIRE NATURELLE nier segment est très-grand , et recouvre en entier les appendices de i'anneau précédent, qui sont courts, mais conformés de la même manière que chez les Squilliens (1). Enfin les fausses pâtes suspendues aux cinq premiers anneaux de l'abdomen sont plus grêles et plus allongées que dans l'autre division de cette famille, et, comme nous l'avons déjà dit, ne présentent en général que des vestiges de branchies. Les Erichthiens ne se rencontrent guère que dans la haute mer, et n'ont été trouvés jusqu'ici que dans les régions tropicales. On peut reconnaître aux ca- ractères suivans les trois genres dans lesquels nous les répartissons : Genres. ERICTHIENS ayant la griffe des pâtes ravisseuses \ courbe et armée de dents sur son f o bord préhensile ; les branchies \ " très-développées. ] Carapace recou- vrant l'anneau ophthalmique et ^ la base des yeux, 1 et s'étendant en arrière plus ou! moins loin au- I dessus de l'abdo- men. ayant la grifïe des pâtes ravis- seuses droite et sans dents; les ibranchiesnulles' ou rudimentai- res. illerichthe- Erichthe. [Carapace ne re- couvrant pas l'an- neau ophthalmi- que ni la base des \ Alime. yeux et ne s'éten- dant pas au-des- sus de l'abdomen. Ci) PI. 27,fig. 8. DES CRUSTACÉS. 497 Genre SQUILLERICHTIIE. — Squillerichthus . Nous proposerons de désigner sous le nom générique de Squillerichthe certains Stomapodes qui établissent le passage entre les Squilles et les Erichthes, et se lient d'une manière très-étroite à ces deux genres. De même que chez les Erichthes , la carapace est armée deprolongemcns spinifbrmes et recouvre la base des antennes internes, mais en arrière, elle ne dépasse pas (les épines non comprises) le dernier anneau du thorax (PI. 27, fig. 1). Le rostre est stiliforme et très-long. Les yeux sont gros, pyri- formes et articulés, à angle droit , sur un pédoncule cylindri- que très-grêle et assez long. L'anneau ophthalmique n'est pas distinct de l'anneau antennulaire comme chez les Squilliens, mais le mode d'insertion des antennes est le même que chez ces animaux et chez les Erichthes (Pl.|27, fig. 2). Les an- tennes de la première paire sont dirigées en avant et ne présentent rien de remarquable. Les antennes externes sont dirigées en dehors, comme chez les Erichthes, et présentent aussi un gros pédoncule portant à son extrémité une grande lame ovalaire , ciliée tout autour et donnant insertion , par son bord antérieur, à une tigelle très-courte , et com- posée de deux articles pédonculaires et d'un filet termi- nal. La bouche est peu éloignée de la base des antennes, et située vers le milieu de la carapace. La lèvre supérieure est grande, demi-circulaire et saillante. Les mandibules sont dirigées en bas comme chez les Squilles ; on y remarque aussi une grosse dent denticulée , et un prolongement égale- ment dentelé sur le bord, qui remonte vers l'estomac (fig. 3); mais la tige palpiforme est nulle ou rudimentaire. En arrière des mandibules on trouve une grosse lèvre inférieure bilobée (fig. 4) ; puis deux paires de mâchoires, dont la forme est la même que chez lesSquilliens (fig. 5etG). Les appendices qui correspondent aux pates-mâchoires de la première paire ne présentent rien de remarquable, ils ont la forme d'une tige CRUSTACÉS, TOME II. 32 ^o8 histoire naturelle longue et grêle, et, de même que les autres Crustacés de cette famille , ne paraissent pas faire partie de l'appareil buccal ( fig. 2 ) . Les membres de la paire suivante sont très-grands, et constituent des patcs ravisseuses exactement semblables à celles desSquilles ; leur pénultième article est élargi et épineux vers la base ; leur griffe terminale est courte et armée de dents spi informes sur le bord préhensile. Les pâtes des trois paires suivantes s'insèrent sur une ligne transversale courbe, im- médiatement en arrière des pâtes ravisseuses , et sont habi- tuellement appliquées contre la bouche , exactement comme chez les Squilliens (fig. 2) ; chacune d'elles porte à sa base une vésicule aplatie en forme de disque, et se termine par une main chélifère ovalaire. Les trois derniers anneaux thoraciques sont complets et libres au-dessous de la carapace, qui en recouvre les deux premiers. Les trois paires de pâtes correspondantes sont de grandeur médiocre, et confor- mées comme chez les Squilliens, seulement leur dernier ar- ticle n'est pas sétifère. \J abdomen est grand , et ressemble beaucoup à celui des Squilles, si ce n'est que son dernier segment est beaucoup plus grand et recouvre habituelle- ment les membres du pénultième anneau (fig. 1). Ces der- niers organes se composent , comme chez les Squilles , d'un article pédonculaire qui se prolonge inférieurement en une grande lame , et porte deux appendices insérés sur ses bords près de sa base ( PI. 27, fig. 8) ; l'appendice interne consiste en une grande lame ciliée, l'externe se compose de deux articles , dont le dernier est ovalaire, et le pénultième armé d'épines sur le bord externe. Les fausses pâtes suspen- dues aux cinq premiers anneaux de l'abdomen , sont grandes et formées d'un article pédonculaire presque carré , et de deux grandes lames ovalaires , à bords ciliés : la lame interne porte sur son bord interne un petit appendice rudimentaire, et l'externe donne insertion près de sa base à une grande branchie rameuse (fig. 7). Ces Crustacés sont de petite taille, et n'ont été encore trouvés que dans les mers d'Asie, DES CRUSTACÉS. 499 1. SyUILLERICHTHE TYPE. S. IjrpilS, (PI. a7, fig. 1-8. ) Rostre dépassant le pédoncule des antennes internes ; une grande épine horizontale sur le milieu du bord postérieur de la carapace ; et de chaque côté un autre prolongement spiniforme plus long , naissant de l'angle de la carapace ; enfin une pointe assez forte vers le milieu du bord latéral de la carapace , et un autre au-dessus de la base des antennes externes. Griffes des pâtes ravisseuses, armées de quatre dents (y compris la pointe termi- nale). Le dernier anneau thoracique n'est pas recouvert par la carapace, et l'abdomen est très-grand. Son dernier segment est beaucoup plus long que large , et armé de trois paires de dents marginales. Longueur, environ i5 lignes. Trouvé dans les mers d'Asie. (C. M.) 2. Squillerichthe épineux. — S. spinosus. Carapace armée de longs prolongemens spiniformes comme dans l'espèce précédente, et ayant a peu près la même forme ; mais ayant en outre son bord latéral garni en dessous dune série d'é- pines assez fortes. Dernier anneau thoracique recouvert par la carapace. Griffes des pâtes ravisseuses armées de deux dents seu lement. Abdomen de longueur médiocre, et ayant son dernier segment presqu'aussi large que long. Longueur, 6 lignes. Trouvé par M. Dussumier dans le golfe du Bengale. (G. M.) Genre ERICHTHE. — Erichthus (1). Le genre Ericthe de La treille se compose de quelques Crusta- cés de haute mer, qui ressemblent beaucoup par leur organisa- (i)Squilla, Fabricius, Suppl. Eut. Syst. — Erichthus, Latreille, Règ. anira. de Cuvier, ive édit. t. III. — Smerdis, Leach, Voyage deTuc- key, etc. — Erichthus , Lamarck , Anim. sans vert. t. V, p. i85. — Desmarest , Gonsicl. sur les Grust. p. 25i. — Latreille, Encyc. t. X, p. 474, etc. 3'2. 500 HISTOIRE NATURELLE tionaux Alimes, mais qui n'ont pas le corps alongé commeces derniers (PI. 2S,fig 10). Leur carapace est très-grande, bom- bée et armée de proiongemens spiniformes ; eile recouvre en entier la base des pédoncules oculaires, ainsi que des antennes, et s'étend en arrière plus ou moins loin au-dessus de l'abdomen , qui est court et gros. Les yeux sont gros , pyriformes , et ne sont pas portés sur une tige grêle et alon- gée, comme chez les Squillerichthes et les Alimes. Les anten- nes \\e présentent rien de remarquable, si ce n'est que la tigelle de celles de la seconde paire est souvent rudimentaire, et que celles de la première paire sont assez courtes . La bouche est conformée de la même manière que chez les Squillerichthes, seulement les mâchoires externes sont extrêmement petites et plus étroites. Les pâtes-mdchoires de la première paire sont extrêmement grêles et de longueur médiocre ; elles ne s'élargissent qu'à peine vers l'extrémité , et portent au bout un ongle rudimentaire. Les pâtes ravisseuses sont peu développées ; leur griffe est presque droite et sans dentelures, et le pénultième article est grêle, alongé, droit et dépourvu d'épines. Les pâtes des trois paires suivantes sont conformées de la même manière que chez les Squillerichthes, mais s'in- sèrent les unes à la suite des autres; la vésicule aplatie , fixée à la base de chacun de ces organes , ainsi que des membres des deux paires précédentes, est très-grande. Les pâtes tho- raciques des trois dernières paires sont conformées de la même manière que chez les Squilles et les Squillerichthes , mais sont peu développées, et manquent quelquefois de l'ap- pendice styliforme ; d'autres fois elles sont tout-à-fait rudi- mentaires, et ne se composent que d'un petit pédoncule, terminé par deux articles, à peu près comme les fausses pâtes abdominales, mais beaucoup plus petites. \J abdomen est large et court ; la nageoire caudale qui le termine est dispo- sée comme chez les Squillerichthes , et les fausses pâtes des premières paires sont grosses et terminées par deux grandes lames ovalaires, sur l'une desquelles on trouve une branchie rudimentaire. DES CRUSTACÉS. 5oi § Espèces dont le rostre est très-long et dépasse sensiblement V ex- trémité des antennes internes. i. Érjchthe mtrÉ. — E. vitreus (1). Carapace courte , faiblement bombée , renflée latéralement en avant, et armée, i°. d'un rostre styliforme et droit qui n'a pas une fois et demie la longueur des antennes internes ; 20. de deux poin- tes latéro-antérieures très-pelites; 3°. d'une pointe médiane très- courte, située près du bord postérieur; 4°. d'une petite dent très- courte , située vers le milieu de chacun des bords latéraux , et dirigée en dedans; 5°. d'un long stylet occupant chacun des angles latéro-postérieurs , et se prolongeant jusqu'au niveau du dernier anneau abdominal ; G0, enfin d'une petite pointe située au-dessous de chacun de ces derniers stylets. Dernier segment de l'abdomen terminé par un bord épineux, et par deux cornes un peu inflé- chies en dedans ; deux dents marginales de chaque côté sur le bord latéral de cette lame caudale. Prolongement lamelieux de l'article basilaire des fausses pâtes du sixième anneau abdominal triangulaire , et armé d'une petite dent sur son bord externe ; lame externe de ces appendices à peine épineuse sur le bord. Point d'épines sur le segment dorsal du sixième anneau abdomi- nal. Branchies rudimentaires. Longueur, environ 6 lignes. Trouvé en haute mer dans l'Océan atlantique austral. (G. M. ) 2. Emchthe hérissé. — E. aculeatus. (PI. 28, fig. 10.) Carapace courte , renflée postérieurement , ainsi que sur les côtés , et armée comme dans l'espèce précédente , si ce n'est que (1) Squilla vitrea, Fabricius, Supplém. Entora. syst- p. 17. — Erichihus vitreus, Latreille, Règne anim. de Cuvier, ire. édit. t. III, p. 43, et 2e. édit. t. IV, p. — Lamarck , llist. des anim. sans vert, t. V, p. i8(). — Smcrdis vùlgaris , Leach , Voy. du cap Tuckey, App. PI. 18 , fig. G, et Journal de physique, t. LXXXVI , p. 3o5, fig. G. — Latreille, Encyclop. JMéth. PI. 354, nS- 7 — Erichihus vitreus, Desmarest, Consid. sur les Crustacés, p, 252, PI. 44' &%• 2* 502 HISTOIUE NATURELLE le rostre est un peu plus long et relevé vers le bout , que lepine médiane de son bord postérieur est très-grande , et constitue un gros stylet presque vertical , que les stylets latéro-postérieurs sont un peu plus courts, et que les dents situées vers le milieu du bord latéral prennent un très-grand développement , et constituent des stylets dirigés en bas et aussi longs que le rostre. Pâtes thoraciques des trois dernières paires rudimentaires. Dernier segment de l'ab- domen arrondi au bout , et garni de trois paires de petites dents marginales à peu près égales. Branchies nulles. Longueur, envi- ron 4 lignes. Trouvé en haute mer dans l'Océan atlantique austral , par M. Reynaud. ( C. M.) 3. Erichthe longicorne. — E, longicornis. Carapace alongée , renflée ni en dessus ni sur les cotés ; rostre droit, et plus de deux fois aussi long que les antennes externes ; dents latéro-antérieures de la carapace assez grandes ; épine mé- diane du bord postérieur représentée seulement par un petit tu- bercule ; cornes latéro-postérieures médiocres , ne dépassant pas le quatrième anneau abdominal ; la dent située au-dessous de ces cornes médiocre , et celle placée vers le milieu du bord latéral mé- diocre et séparée de la précédente par une série d'environ dix-huit petites pointes rudimentaires rangées sur une ligne droite. Pâtes thoraciques des trois dernières paires assez grandes. Abdomen grand ; son dernier segment de même forme quechez l'Erichthe vitré ; deux petites épines sur le bord postérieur de l'arceau dorsal du sixième anneau abdominal ; lame externe des appendicesjde ce segment très-épineuse sur le bord. Des branchies rudimentaires sur les fausses pâtes des cinq premiers anneaux de l'abdomen. Longueur, i pouce. Trouvé dans le canal Mozambique par M. Dussumier. (G. M.) 5. Erichthe triangulaire. — E. triangularis. Carapace grande, déprimée, très-élargie en arrière , et parais- sant triangulaire lorsqu'on la regarde en dessus. Rostre droit, lé- DES CRUSTACÉS. 5o3 gèrement infléchi et de longueur médiocre. Front grand et trian- gulaire. Stylet médio-postérieur vertical et très -grand ; les deux stylets latéro-postérieurs également grands , et se continuant an- térieurement avec une crête horizontale et légèrement courbée , au-dessus de laquelle la carapace s'infléchit brusquement en des- sous ; bord latéral de la carapace arrondi , et sans épine vers sa partie moyenne. Bord postérieur de la carapace droit et situé au- dessus du quatiième anneau de l'abdomen ; les épines qui le ter- minent de chaque côté , situées assez loin de la base des stylets latéro-postérieurs. Pédoncules oculaires gros et courts. Pâtes thora- ciques des trois dernières paires biendéveloppées. Dernier segment de l'abdomen plus large que long , mais de même forme que chez l'Erichthe vitré ; deux petites épines sur la face supérieure du pé- nultième anneau , dont les appendices dépassent la seconde paire d'épines du septième segment. Des branchies rameuses , rudimen- tairessur toutes les fausses pâtes. Longueur, 10 lignes. Habite la mer de l'Inde. (C. M.) 6. Erichthe couverte. — E. tectus. Carapace à peu près de même forme que dans l'espèce précé- dente , mais plus grande, s'étendant jusque sur le cinquième an- neau de l'abdomen, et armée d'une épine styliforme assez forte sur lemilieu de son bord latéral. Pâtes thoraciques des trois dernières paires rudimentaires. Abdomen très-large; appendices du sixième anneau très-courts. Point de branchies. Trouvée dans les mers de l'Inde, par MM. Quoy et Gaimard. (C. M.) 7. Erichtiie pyramidal. — E . pyramidatus . Carapace petite , très-élargie en arrière , très-élevée , et ayant la forme d'une pyramide à trois pans, dont chaque angle serait armé d'une longue épine styliforme. Épines latérales du front grandes et dirigées en dehors. Point d'épines vers le milieu du bord latéral de la carapace ; bord postérieur échancré. Pâtes ra- visseuses courtes et grosses. Abdomen à peu près de mème'forme 5o4 HISTOIRE NATURELLE que dans l'espèce précédente. Point de branchies. Longueur, 4 lignes. Trouvé près de l'île de Sainte - Hélène , par M. Dussumier. ( CM. ) L'Erichthe narval , figuré par M. Guérin dans la partie zoologi- que du Voyage de la Coquille (i), se fait remarquer par la largeur du rostre, qui est à peu près de même longueur que la carapace, mesurée sur la ligne médiane , et qui est un peu dentée en des- sous. La carapace est alongée , droite en dessus , sans dents mé- dio-postérieures et terminée de chaque côté par un prolongement styliforme qui s'étend jusqu'à lavant-dernier segment abdominal. Les yeux sont médiocrement saillans. L'abdomen est entièrement à découvert ; son pénultième segment porte en dessus deux pe- tites épines, et le dernier segment est beaucoup plus long que large, et armé de quatre dents marginales, dont les deux pos- térieures très-grandes et divergentes ; enfin la branche externe des appendices du sixième anneau est dentelée sur le bord ex- terne. Le Crustacé , figuré par le même entomologiste sous le nom d'EnicHTHE deLatreille (2), aie rostre et le stylet postérieur de la carapace beaucoup plus courts ; le pénultième anneau abdominal est également pourvu de deux petites dents ; mais ce qui paraît surtout la distinguer, c'est la forme du dernier segment de l'abdo- men, qui est carré, et aussi large que long. § B. Espèces dont le rostre est de longueur médiocre , cl dépasse le pédoncule des antennes internes sans atteindre à V extrémité de ces appendices . 8. Érichthe arme. ■ — E. armatus (3). D'après la figure que Leach a donnée de cette espèce , on voit (1) Crustacés, PL 4 ' &§> 2"4- (2) Voyage de la Coquille, Crustacés , Pi. 4» hg. 5 et 6. (3) Smcrdis armata , Leach, Voy. du cap. Tuckey, App. PL 18, %. 7 ; Journal de physique , t. VIII, p. 3o5, fig. 6. — Erichthus ar~ DES CRUSTACÉS. 5o5 que l'épine médiane du bord postérieur de la carapace est extrê- mement grande et relevée en forme de corne ; de chaque côté du bord postérieur on remarque aussi deux prolongemens denti- formes et il ne paraît pas y en avoir sur le bord latéral. Le dernier segment de l'abdomen est plus large que long , et l'anneau précé- dent porte en dessus deux petites épines. Longueur, environ 5 lignes. Trouvé sur les côtes d'Afrique. § G. Espèces ayant le rostre extrêmement court (ne dépassant pas le pédoncule des antennes internes ). Êrichthe de Dlvaucel. — E. Duvaucelliï (i). Carapace très-large , bombée , et se prolongeant très-bas de chaque côté. Front avancé, recouvrant complètement les anneaux ophtalmique et antennulaire , triangulaire , et armé de chaque côté d'une épine très-forte ; un petit tubercule médian près du bord postérieur de la carapace ; cornes latéro-postérieures grosses, mais très-courtes, et ayant sous leur base une épine rudimentaire; la portion du bord latéral située entre cette épine et celle du milieu de ce bord , courbe et presque verticale. Abdomen très- large , et ayant ses deux premiers anneaux cachés sous la cara- pace ; son dernier segment au moins aussi large que long , et ar- rondi en arrière. Fausses pâtes grandes , et garnies de branchies assez développées. Longueur, environ i5 lignes. Trouvé au golfe du Bengale , par M. Dussumier. (G. M.) Genre ALIME. — Alima (2). Les Alimes ressemblent extrêmement aux Erichthes , mais ont toujours le corps beaucoup plus alongé et les formes matus, Latreille, Encyclop. Méthod. PI. 35], fig. 6. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 262 , PI. 44» ng- 3. (i) Guérin, Iconographie du Régne auimal , Crust. PI. 24, fig. 3. (2) Leach , append. au voyage du capitaine Tuckey et Journal de physique 1818. — Latreille , Encyclop. t. X , p. 4^5 , Règne anim. t. IV, etc. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 252. 5o6 HISTOIRE NATURELLE sveltes. La carapace (PI. 28, fig. 12) est étroite, droite en dessus, si ce n'est tout-à-fait en arrière, où elle pré- sente souvent une élévation subite , et disposée en manière de toit ; le rostre est droit et styliforme , et les angles anté- rieurs de la carapace constituent deux épines acérées, diri- gées en avant ; les angles postérieurs se prolongent aussi en forme de stylets dirigés en arrière de chaque côté de l'ab- domen. Enfin les bords latéraux de la carapace sont pres- que droits. Les anneaux ophtalmique et antennulaire ne sont pas cachés sous la carapace comme chez les Erichthes, mais se voient à découvert sous le rostre ; les yeux sont portés sur des pédoncules cylindriques grêles , longs, et di- rigés en dehors. Les antennes ne présentent rien de par- ticulier. La bouche est située très -loin du front, vers le tiers postérieur de la face inférieure de la carapace ; la lèvre supérieure , les mandibules, la lèvre inférieure et les deux paires de mâchoires ont la même forme que chez les Erichthes et Squillerichth.es. Les pâtes thoraciques sont également conformées de la même manière que chez les Erichthes, mais les trois paires de membres qui suivent les pâtes ravisseuses sont plus rapprochées de la bouche, à peu près comme chez les Squilles. Le bord postérieur de la ca- rapace est ordinairement échancré, de manière à laissera découvert les deux derniers anneaux thoraciques , et Y ab- domen est étroit etalongé. Les fausses pâtes sont grandes , mais sont en général complètement dépourvues de bran- chies : quelquefois on trouve des vestiges de ces organes sur les membres abdominaux de la première paire , et d'au- tres fois ils sont représentés par un petit tubercule pédicule fixé à la lame externe de ces appendices. Enfin la confor- mation de l'espèce de nageoire caudale formée par le der- nier segment abdominal , et les fausses pâtes du sixième anneau , est tout-à-fait la même que chez les Erichthes. On ne sait rien sur les mœurs de ces petits Crustacés. DES CRUSTACÉS. 5o^ § Espèces dont la main des pâtes ravisseuses nest pas armée d'épines. Alime hyalin. — A. lirai ina (i). Rostre moins long que le pédoncule des antennes internes ; ca- rapace brusquement relevée au-dessus de la partie postérieure du thorax , et ayant ses angles latéraux médiocrement prolongés. Abdomen long et grêle ; son dernier article très-grand. Lon- gueur, io lignes. Trouvé près du cap Vert. §§ Espèces ayant la main des pales ravisseuses armée de dents ou d'épines sur le bord préhensile. 2. Alime la.tica.ude. — A. lalicauda. Rostre dépassant en général le pédoncule des antennes in- ternes. Carapace très-large , et présentant , près de son bord su- périeur, un renflement médian très-élevé , surmonté dune épine ; son bord postérieur presque droit , et recouvrant l'avant-dernier anneau thoracique. Stylets postérieurs atteignant le niveau de l'antépénultième anneau abdominal. Une douzaine d'épines sur le côté interne du bord latéral de la carapace. Main des pâtes ravis- seuses étroite , et armée de deux épines sur la portion de son bord interne, situé entre le carpe et la pointe de la griffe quand celle-ci est reployée. Abdomen très-étroit , si ce n'est à son extré- mité , où il s'élargit tout à coup ; son dernier segment pres- que aussi large que long. Fausses pâtes des cinq premières paires grandes, et portant chacune une vésicule ovalaire à la place occu- pée d'ordinaire par une branchie. Appendice du sixième anneau , (1) Leach, expédition du capitaine Tuckey au Zaïre, Append. PI. i8 , fig 8 , et Journal de physique , 1818, p 3o5 , fig. 7. — Des- marest, Consid. sur les Crust. p. 253, PI. 44 > ^S- i • — Latreille, Encyclop. méthod. t. X, p. 47^» PI- 354, &§■ &• 5o8 HISTOIRE NATURELLE dépassant à peine la première paire d'épines du bord latéral de l'anneau suivant. Longueur, environ 14 lignes. Trouvé près de la Nouvelle-Guinée, par MM. Quoy et Gaimard. (G. M.) 3. Alime échancré. — A. incisa. Carapace à peu prés de même forme que dans l'espèce précé- dente , mais plus étroite et plus profondément échancrée en ar- rière , ne recouvrant pas le pénultième anneau thoracique , et armé en arrière de stylets médiocres qui ne dépassent pas le deuxième anneau abdominal; son bord inférieur armé en dedans de quinze à seize épines , dont la plupart sont très-petites. Main des pâtes ravisseuses élargie en dehors, et armée en dedans de deux grosses épines vers sa base , et d'une série de petites épines tout le long de son bord préhensile. Abdomen s'élargissant gra- duellement vers le bout, et armé sur les côtés d'épines assez fortes formées par un prolongement de l'angle postérieur de chaque anneau. Dernier segment beaucoup plus long que large , et ayant les épines marginales de la troisième paire droites et assez écartées entre elles. Fausses pâtes de la dernière paire , grandes , et attei- gnant la seconde paire d'épines du bord latéral de l'anneau sui- vant. Des vestiges de branchies rameuses. Longueur, environ 18 lignes. Des mers de la Nouvelle-Guinée. (C. M.) 4. Alime tenaille. — A. forceps. Carapace étroite , médiocrement renflée en arrière , et échan- crée de manière à laisser à découvert les trois derniers anneaux du thorax. Stylets postérieurs médiocres. Pâtes ravisseuses comme dans l'Alime laticaude. Abdomen long, grêle, et conformé comme l'Alime échancré , si ce n'est que le dernier segment est plus large, et que les appendices de l'anneau précédent sont trop petits pour atteindre la première paire de ses épines marginales ; les dents de son bord postérieur (celles de la troisième paire) grandes, DES CRUSTACÉS. ÔOOy très-rapprochées à leur base , el recourbées dedans comme des te- nailles. Longueur, environ i pouce. Des mers de l'Inde. (G. M.) 5. Alime grêle. — A. gracilis. Carapace de même forme que chez les précédentes , mais ayant les stylets postérieurs plus courts, les épines du bord inférieur plus grosses , et n'atteignent pas en dessus l'antépénultième anneau Ihoracique. Pâtes ravisseuses , comme dans l'espèce précédente. Abdomen très-grêle. Son dernier segment plus de trois fois aussi long que large, et noyant que des dents très-petites, disposées comme dans V Alime échancré. Appendice du sixième anneau n atteignant pas à beaucoup près la première paire de ces dents. Des vestiges de branchies tuberculiformes. Longueur, 2 2 lignes. Habite la mer des Indes, (G. M.) L'espèce figurée par M. Guérin, sous le nom d'Alima triacan- ihura (1) , appartient à cette division , et paraît se distinguer des espèces précédentes par la brièveté du rostre , le peu de longueur des lames latérales de la nageoire caudale , etc. VAlima longirostris du même naturaliste, figuré dans l'Icono- graphie du règne animal , n'a pas encore été décrit, mais paraît être très-voisin de l'espèce précédente (2). TRIBU DES SQUILLIENS. Cette division correspond au genre Squilla de Fa- bricius et de la plupart des auteurs, et comprend les trois groupes génériques établis par La treille sous les noms de Squilles proprement dites, de Gonodac- tyles et de Coronis. Tous les Crustacés dont elle se compose ont entre eux la plus grande ressemblance, (1) Voyage de la Coquille , Crust. PL 4, %. 8-i3. {>.) Iconogr. Crust. PI. 2/}, fig. 4. JIO HISTOIRE NATURELLE et les différences d'après lesquelles ces genres sont éta- blis n'ont peut-être pas autant d'importance qu'on l'a- vait d'abord pensé. Les Squilliens sont de tous les Crustacés Podoph- tbalmes ceux dont les divers anneaux constituans du corps sont les plus également développés et les plus indépendans les uns des autres. A 1 exception de ceux qui entourent immédiatement la bouche, tous ces an- neaux sont plus ou moins mobiles les uns sur les au- tres, et la plupart sont complets. La carapace (i ) ne re- couvre ni les deux premiers anneaux de la tête ni les quatre derniers anneaux du thorax, et constitue un bouclier horizontal, à peu près quadrilatéral, qui est divisé longitudinalement en trois lobes plus ou moins distincts, par deux sillons longitudinaux. Au devant de ce bouclier se trouve une petite plaque triangulaire et mobile (2), qui paraît en être une dépendance, et qui recouvre l'anneau antennulaire ; sa forme varie, et comme on peut se servir des caractères qu'elle four- nit pour la distinction des espèces, nous la désignerons sous le nom. de -plaque frontale . L'anneau qui porte les yeux est petit , à peu près quadrilatère, et mobile sur le segment suivant (3) ; les yeux sont gros , courts et renflés. L'anneau antennulaire (4) est aussi à peu près quadrilatère et mobile , mais plus grand, et donne in- sertion aux antennes internes par son bord antérieur de chaque côté de l'anneau ophtalmique. Ces ap- pendices sont dirigés en avant ; leur pédoncule est long, grêle , et composé de trois articles cylindriques , (1) PL i, fig. 1; PI. 1, fig. 3; PL 26, fig. w,; PI. 27, %. 2. (2) PI. 1, fig. i,£, et PI. 2 , tig. 3 , b. (3) PI. 2, fig. 1. (4) PI. a, fig. 3. DES CRUSTACÉS. 5ll enfin ils se terminent par trois fîlamensmulti-articulés, de longueur médiocre. Les antennes de la seconde paire s'insèrent sous le bord antérieur de la carapace , de chaque côté de l'anneau antennulaire , et sont con- formées à peu près de même que chez les Erichthiens ; le premier article de leur pédoncule est gros et court, et se continue avec un article également gros, qui porte à son extrémité une grande lame ovalaire, analogue au palpe ou branche moyenne des membres thoraci- ques et de l'écaillé basilaire de l'antenne externe des Sa- licoques (i) ; ïabranchie interne, qui d'ordinaire prend un grand développement , reste ici grêle et si petite, qu'elle ne semble être qu'un appendice de la branche movenne: elle naît de l'angle antérieur de l'article basilaire commun , et présente une portion pédoncu- laire, composée de deux articles cylindriques et d'un filet terminal multi-articulé.L'epzsfome est très-alongé, et constitue une grande masse saillante à peu près trian- gulaire, dont la base, dirigée en arrière, forme la lèvre supérieure (2). La bouche est située vers le tiers posté- rieur de la carapace, et présente de chaque côté une mandibule garnie d'une petite tige palpiforme, qui se dirige en avant sur les côtés de l'épistome; ces mandibules sont voûtées, et se terminent par deux branches divergentes et à bords dentelés , dont l'une remonte verticalement dans l'intérieur de l'œso- phage (3). Une lèvre inférieure , profondément bilo- bée, clôt la bouche en arrière et s'applique contre les mandibules. Les mâchoires de la première paire sont (1) PI. I, fig. I, n ; PI. 27, fig. 9, etc. (2) PI. 27, fig. 10. (3) PI. 2G, fig. i2, et PI. 27, fig. 11, 5l2 HISTOIRE NATURELLE petites, et garnies en dedans d'une lame denticulée sur le bord, et d'un lobe conique recourbé sur lui-même et terminé par des épines ; en dehors , ces organes portent aussi un petit appendice rudimentaire (i).Les mâchoires de la seconde paire sont plus développées , et recouvrent tout le reste de l'appareil buccal ; elles sont lamelleuses, à peu près triangulaires , et compo- sées de plusieurs articles placés bout à bout (2). Les membres, qui d'ordinaire constituent, les mâchoires de la seconde paire , forment , comme dans la tribu pré- cédente , deux longues pâtes , grêles et cylindriques, qui s'avancent de chaque côté de la tête , et ressem- blent assez aux pates-mâchoires externes de certains Décapodes Macroures (3) ; la lame vésicuîaire fixée à la base de ces organes est assez grande. Les membres de la paire suivante, qui chez les Décapodes constituent les pates-mâchoires antérieures, acquièrent ici un grand développement , et prennent, comme nous l'a- vons déjà dit , la forme de pâtes ravisseuses ; ils sont en général replovés trois fois sur eux-mêmes, et rap- pellent par leur forme les pâtes antérieures des In- sectes du genre Mante ; quant à la conformation de leur griffe , elle varie un peu , et fournit ainsi des ca- ractères pour la distinction des Squilles proprement dites, et des Gonodactyles (4). Les membres thoraci- ques des trois paires suivantes , au lieu d'être dirigés en dehors comme les pâtes ravisseuses, sont dirigés en avant , et appliqués contre l'appareil buccal ; ils s'in- (1) PI. 26, fig. i3. (2) PI. 26, fig. 14, et PI. 27, fig. 12. (3) Pi. 20, fig. i5 , PI. 27 , fig. 10 /. et fig. j3> (4) PI. 26 , fig. 11 ? et PI. 27 fig, 9. _ , J DES CïlUSTACÉS. 5l3 sèrent sur une ligne demi-circulaire, et les derniers se touchent par leur hase , et sont pour ainsi dire refou- lés entre les précédents , de façon que l'anneau tho- racique auquel ils appartiennent paraît au premier abord apode ; leur conformation est essentiellement la même que dans la tribu précédente ( i ) . Il en est de même des pâtes thoraciques des trois dernières paires (2), seu- lement elles sont plus développées que chez les Érich- thiens; leur appendice est tantôt styliforme, tantôt élargi , et l'article qui les termine est en général lamel- leux, ovalaire et cilié sur le bord. Les anneaux qui por- tent ces trois dernières paires de pâtes , et même celui qui les précède, sont presque entièrement semblables à ceux de l'abdomen, seulement ils ne descendent que peu ou point latéralement en dehors de l'insertion des membres. \J abdomen est très-grand et constitue un organe puissant de natation ; la nageoire caudale qui le termine est très-grande ; l'article basilaire des mem- bres du pénultième segment est très-long, très-gros , et se prolonge postérieurement en une grande lame pointue , qui s'avance entre les deux branches termi- nales de ces organes; la branche interne consiste, comme d'ordinaire, en une lame ovalaire abords ciliés, mais , de même que dans les tribus précédentes , la branche externe se compose de deux articles placés bout à bout , dont le premier est assez gros et le second lamelleux (3). Les fausses pâtes des cinq premiers anneaux abdominaux sont très-grandes ; leur article basilaire est quadrilatère, et porte deux branches la- (1) PI. 26, fig. 11 , et PI. 27 , fig. 14. (2) PL 26, fig. 11 m. (3) PL 27, iig. 9, g, h. CRUSTACÉS, TOME II, 33 5 1 4 HISTOIRE NATURELLE mellcuses, dont l'externe donne attache par sa face postérieure , tout près de son pédoncule, à une grande L>ianclne rameuse disposée en forme de panache (i). La structure intérieure des Squilliens diffère consi- dérablement de celle des Décapodes. Le cœur (2) , au lieu d'être quadrilatère et d'être renfermé dans la par- tie moyenne du thorax , a la forme d'un long vais- seau, un peu renflé antérieurement, qui s'étend dans presque toute la longueur de Fabdomen aussi bien que du thorax, et qui fournit latéralement dans cha- cun des anneaux qu'il traverse une paire de branches artérielles; par son extrémité antérieure, ce vaisseau dorsal donne naissance à trois branches , qui parais- sent être les analogues des artères ophthalmique et antennaires des Décapodes; et postérieurement il se termine par une petite artère qui pénètre dans le der- nier segment abdominal. Les sinus veineux, dans les- quels le sang se rassemble avant que d'aller aux bran- chies , sont extrêmement vastes; la cavité principale appartenant à ce système occupe la ligne médiane du corps, et se trouve au-dessous de l'intestin et entre les masses musculaires latérales de l'abdomen; sa paroi inférieure est formée par une lame de tissu cellulaire, qui renferme dans son épaisseur le cordon nerveux ganglionnaire, et qui est accolée aux tégumens de la face inférieure de l'abdomen; de chaque côté il com- munique avec des lacunes intermusculaires, qui con- tournent la base des fausses pâtes , et conduisent aux branchies. Le pédoncule de chacun de ces derniers or- ganes renferme deux vaisseaux longitudinaux, dont (1) PI. 10, fig.4. (u) PI. 9, %. 2. DES CRUSTACÉS. 5 I 5 l'externe paraît être le canal allèrent, et l'interne le canal efîérent ; ce dernier conduit se continue supé- rieurement avec un canal irrégulier, à parois formées seulement de tissu cellulaire très-fin, et qui remonte sur les parties latérales de l'abdomen , s'enfonce entre les muscles longitudinaux supérieurs et les viscères , pour gagner la face supérieure du cœur, où l'on voit une double série de petites ouvertures branchiocar- diaques. L'estomac est très-grand et s'avance dans la tète très- loin au devant de l'œsophage, qui est vertical et ex- trêmement court. La charpente solide de cet organe est bien moins compliquée que chez les Décapodes , et se trouve réduite presque exclusivement à la portion sous-pylorique, qui forme une espèce; de valvule au devant de l'entrée de l'intestin. Ce dernier tube est droit , et est entouré d'une masse cellulaire et granu- laire qui paraît être le foie , et qui donne naissance la- téralement à de petits prolongemens^ lesquels s'insi- nuent entre les muscles de la base des pâtes (i). Les organes de la génération se trouvent au-dessus de l'appareil digestif. Dans le mâle, il part de la base de chacune des pâtes postérieures un long tube grêle, cylindrique et blanc , qui , en faisant un grand nombre de circonvolutions, se dirige en arrière sur les cotés de l'intestin , et se termine vers le tiers antérieur de (i) Suivant M. Duvernoy , cet organe serait un sinus veineux, mais je crois que l'apparence qui a fait naître cette opinion est dé- pendante des altérations subies par les Squilles après la mort, car les résultats de la dissection de quelques individus frai s me pa- raissent incompatibles avec cette nouvelle détermination proposée par le savant professeur de Strasbourg. 'KVoyez le compte rendu à l'Académie des sciences , du 8 mai 183;.) 33, 5 i6 HISTOIRE NATURELLE l'abdomen dans une masse blanchâtre et lobulée , qui est l'analogue du testicule, et qui s'étend jusqu'à l'a- nus. Les verges ont la forme de deux tubes cornés , dont la longueur est souvent très-considérable. L'o- vaire occupe la même place que le testicule, mais est plus grand (i). Enfin le système nerveux présente à peu près la même disposition que chez la plupart des Décapodes Macroures ; dans l'abdomen , les ganglions sent bien développés, et les cordons doubles ; il en est de même pour les ganglions tboraciques des trois dernières paires , mais tous ceux de la portion antérieure du thorax sont réunis en une seule masse ovalaire. La tribu des Squilliens a été divisée , comme nous l'avons déjà dit, en trois genres , dont les principaux caractères se voient dans le tableau suivant • ILa griffe des pâtes \ ravisseuses lamel- j leuse et fortement vSquilles dentée sur le bord I proprement interne. ) dites. La griffe des pâtes \ ravisseuses ren- j fiée, et peu ou \Gonqdactyles. point dentelée sur ( le bord préhen- j , sile. ' ayant l'appendice latéral des six j dernières pâtes thoraciques enlCoRONis. forme de lame membraneuse près- \ que orbiculaire. ) (i) Voyez à ce sujettes observations de M. Duvernoy , Ann. des se. nat. ae. série , t. VII , p. 248. DES C11USTACLS. 5l^ Genre SQUILLE. — Squilla (1). Les Squilles proprement dites sont probablement plus carnassières que les autres Crustacés de cette tribu , car elles sont pourvues d'armes offensives bien plus puissantes. La griffe qui termine leurs pâtes ravisseuses a la forme d'une lame de faux, dont le bord tranchant serait garni de lon- gues dents pointues , et serait reçu dans une rainure du bord correspondant de la main (PI. 26 , fig. 11, h. ); celle-ci est également comprimée et en général armée d'épines sur son bord préhensile. Les pâtes thoraciques des trois dernières paires portent un appendice grêle, cylindrique et alongé, qui représente le palpe (fîg. 11, n. ). Enfin le corps est en général plus svelte et plus rétréci derrière la carapace que chez les autres Squ illiens. On connaît un nombre assez considérable de Squilles. Ces Crustacés se montrent jusque dans la Manche, mais ne sont abondans que dans les mers des régions chaudes ; ils se tien- nent en général éloignés des côtes , et à des profondeurs as- sez considérables. Leurs fausses pâtes abdominales sont con- tinuellement en mouvement, et ils nagent avec une grande vitesse en frappant l'eau de leur puissante queue. Les principales différences qui se remarquent chez ces ani- maux conduisent à les diviser en deux groupes ; mais ne nous paraissent pas assez importans pour servir de base à des divisions génériques ; nous nous bornerons par conséquent à les distribuer en deux sous-genres qu'on peut distinguer à l'aide des caractères suivans : (i) Squilla , Rondelet. — Aldrovande, Rumph , Seba. — Cancer , Linn. Herbst. — Squilla , Fabricius , Latreille , Bosc, Lamarck, Leaçh , Dcsmarest } Roux , etc. 5i8 HISTOIRE NATURELLE SQUILLES ayant le corps svelte, et ré- tréci au milieu , et la cara- pace courte, élargie en ar- v riére, et laissant à découvert [ SQUII^ES fines-tailles les trois ou quatre derniers anneaux thoraciques. ayant le corps trapu et sans rétrécissement notable vers le milieu, et la carapace, peu ou point élargie en arrière , / Souilles trapues. et se prolongeant au-dessus de l'antépénultième anneau thoracique. SoUS-GENRE DES SQUILLES FINES-TAILLES. Les espèces que nous réunissons dans cette division sont remarquables par le rétrécissement de la portion postérieure de leur thorax et l'élargissement graduel de l'abdomen. La carapace, élargie en arrière, atteint à peine le bord antérieur de l'anneau thoracique (1) qui précède les trois derniers segmens pourvus de pâtes. La plaque rostrale ne recouvre presque jamais l'anneau ophthalmique. Enfin le dernier seg- ment de l'abdomen n'est jamais garni d'épines marginales mobiles. § Espèces dont l'abdomen ne présente en dessus ni des crêtes ni de gros tubercules , et a son dernier segment une fois et demie aussi large que long , arrondi et à peine dentelé. i. Souille maculée. — 5". maculata (2). ( PI. 26, fig. 11.) Carapace ovalaire , très-large, un peu plus étroite en avant qu'en arrière , et sans crêtes longitudinales. Lame rostrale cordi- (Oy, fig. h, pi 26. ('.>.) Squilla areuaria , rlumph, tab. 4i fig- E. — Cancer {tnantls ), arenarius, llerbst, t. II , p. 96 , PI. 33 , fig. 2. — Latreille, Encycl. t. X . p. 470 ,P1. 323- — Squilla maculaïus , Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V , p. 188. — Desmarest , Consid. sur les Crust. p. 25o. DES CRUSTACÉS. 5 I C) forme et très-pointue. Antennes internes très-courtes , leur second article dépassant à peine les yeux, et le troisième guères plus long que le second. Pâtes ravisseuses très-grandes ; leur pénultième ar- ticle ayant son bord interne très-finement denticulé , et armé à sa base de quatre épines mobiles ; la griffe armée de neuf ou de dix dents. Les premiers anneaux qui suivent la carapace très-étroits . les autres s'élargissant graduellement jusque vers l'antépénultième anneau de l'abdomen. Septième segment arrondi , et armé sur le bord postérieur, de trois petites dentelures obtuses de chaque côté d'une petite échancrure médiane. Lame interne des appen- dices latéraux de la nageoire caudale ovalaire , plus grande que la lame externe , et dépassant la grande épine de l'article basi- laire. Longueur, 100U12 pouces. Couleur jaunâtre, avec trois bandes bleuâtres sur la carapace et une bande transversale sem- blable sur l'articulation des anneaux de l'abdomen. Habite les mers d'Asie. (G. M.) 2. Sq LILLE liL BAIS NEE. S. vittàla (l). Espèce extrêmement voisine de la S. maculée , mais qui s'en distingue par le nombre des dents des gi'iJJ'cs , qui est de cinq ou de six seulement. Les bandes bleues sont plus larges et indistinc- tement divisées en trois portions , une médiane et deux latérales. LaSuiiLLE GLAEMcscLLEdeLamarck (?) me paraît être la même que la précédente. 3. SyciLLE a queue RUDE. — S. scahricauda (8). Espèce très-voisine de la S. maculée, mais dont les deux der- niers anneaux de l'abdomen sont finement granulés ; une rangée (1) Latreille, Coliect. du Muséum. (2) Lamarck , Hist. des anim. sans vertèbres , t. V , p. 188. — Latreille , Encyclop. t. X , p. 4;°- (3) Tamaru guacu , Marcgrave. — Galcra, Parra, Descript. etc. PI. 5.\, tig. 3. — Squilia scahricauda , Latreille, Encyclop. t. X, p. 471 . PL 3a5 , fig. 1. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V , p. 118. — Consid. sur les Crust. p. soi, Pi. 42« 520 HISTOIRE NATURELLE de petites épines sur le bord poste'rieur de l'antépénultième an- neau , et une rangée de pointes encore plus petites sur le bord postérieur de l'anneau suivant. Septième segment garni en dessus d'une espèce d'écusson alongé , et armé sur le fond postérieur, de trois dents grosses et obtuses. Longueur, environ 8 pouces. Habite les mers des Antilles. § Espèces dont l'abdomen présente en dessus plusieurs crêtes longi- tudinales, ou de gros tubercules alongés , et a son dernier seg- ment en général à peu près aussi long que large. >(c Plaque rostrale ne recouvrant pas Vanneau ophthalmiquc. 4. Souille mante. — S. mantis (1). Carapace très-élargie, et aîongée postérieurement ; ses angles antérieurs spiniformes , mais peu saillans , et n'atteignant pas le niveau du bord qui sépare la carapace de la plaque frontale. Sur la face supérieure de ce bouclier une crête médiane qui se bifur- que en avant, et se termine en arrière par un petit tubercule qui ne dépasse pas le bord postérieur, Sillons qui séparent la portion médiane de la carapace des régions latérales très-profonds ; ces dernières régions, garnies chacune de deux lignes longitudinales saillantes, dont l'intérieure est interrompue par un espace lissevers son tiers postérieur. Point d èclxancrures vers V angle postérieur de la carapace-, portion médiane de son bord postérieur droit. Plaque frontale obtuse. Griffes armées de six dents, y compris la pointe terminale; bord préhensile de la main finement denticulé , et (1) Ciada, Belon, de aquatilibus , cliap. 3 , p. 353. — Squilla mantis, Rondelet, Poissons, t. II , p. 397. — Àldrovande, de Crus- taceis, p. i58. — Gesner, de aquatilibus , p. 908 — Degeer, Mem. pour servir à l'hist. des Insectes, t. VII, p. 533 , PI. 34, fig. 1-10. — Cancer (mantis) digitalis, Herbst, t. II, p. 92, PI. 33, fig. 1. — Latreille, Hist. des Crust» t. VI, p. 278, PI. 55, fig. 3. — Encyc. t. X, p. 471, 1*1 • 295, fig. 1 et 7, PI. 324. — Règne anim. t. IV, p. 108, etc. Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 118 (en ex- cluant la variété B). — Desmarest , Consid. sur les Crust. p. 25o, PI. 4*i fig- 2. — Risso , Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. V, p. 85. Linné confond cette espèce ayee la S. maculée, etc. DES CRUSTACÉS 52! garni vers sa base de trois grandes épines mobiles. Abdomen s'é- largissant vers le bout, et présentant en dessus huit rangées longi- tudinales de petites crêtes saillantes (y compris celles formées par les bords latéraux de l'arceau dorsal ) , dont les deux supérieures sont très - près de la ligne médiane ; vers la partie postérieure de l'abdomen chacune de ces petites crêtes se termine par une épine dirigée en arrière. Dernier segment abdominal plus long que large , garni en dessus d'une crête médiane qui se termine postérieurement par une petite pointe, et entouré d'une sorte de bordure tuberculeuse formée par la base renflée d'un grand nombre de dents marginales , dont trois paires sont très-grandes et aiguës ; trois paires de denticules entre l'échancrure marginale médiane et la paire postérieure de ces grandes dents ; neuf ou dix denti- cules arrondies entre chacune de celles-ci et la grande dentlatéro- postérieure ; une petite denticule entre la base de cette dernière et la grande dent suivante ; enfin une grande dent obtuse entre cette dernière et l'angle latéro-antérieur. Un grand nombre de petites dépressions rangées par lignes courbes qui se dirigent de la crête médiane vers la bordure sur la face supérieure de ce seg- ment. Enfin le prolongement lamelleux de l'article basilaire des appendices latéraux de la nageoire caudale dépasse la lameovalaire interne, et se termine par deux cornes pointues. Le premier article de la branche externe de ces appendices est grand , et armé sur le bord externe d'environ neuf épines , dont les dernières grandes et mobiles ; et le dernier article de cette branche est à peu près de même longueur que l'article précédent. Couleur, gris jaunâtre très-pâle. Longueur, environ 6 ou 7 pouces. Habite la Méditerranée. (G. M.) 5. Sqlille armée. — S. armata. Cette espèce est extrêmement voisine de la S. mante, dont elle se distingue par l'absence de crêtes sur la carapace, et par l'exi- stence de deux dents spiniformes sur la face supérieure de l'anneau ophthalmique. Les griffes ont sept dents. Longueur, 3 pouces et demi. Habite les côtes du Chili. (0. M.) 522 HISTOIRE NATURELLE 6. Sqlille inÈpe. — S. nepa (i). Espèce extrêmement voisine de la Squille mante. Plaque ros- trale semi-ovalaire ; carapace très-retirée en avant , élargie et arrondie en arrière, et garnie en dessus de cinq crêtes longitu- dinales (une médiane, et de chaque côté deux branchiales); ses angles latéro-antérieurs spiniformes et très-avancés , dépassant la portion médiane du bord frontal. Son bord postérieur, garni d'une dent médiane dirigée en arrière el de forme triangulaire. Abdomen et pâtes chéliformes comme dans la Squille mante , si ce n'est que la griffe est plus courte , un peu coudée et armée de six dents. Longueur 3 pouces. Habite les côtes de l'Inde et du Chili. (G. M.) 7. Sqlille sco.hi>ion. — S. scorpion (2). Cette espèce, très-voisine de la précédente , s'en distingue par la disposition de l'abdomen ; les deux crêtes dorsales sont à peine marquées; le pénultième anneau est garni en dessus de six émi- nences arrondies, qui ressemblent à de gros tubercules alongés plutôt qu'à des crêtes. La crête médiane du dernier segment est très- grosse et obtuse; les six grosses dents marginales sont sur- montées chacune d'un renflement pyriiorme et obtus ; enfin il n'existe que quatre petites dentelures entre les grosses dents moyen- nes , et trois ou quatre dentelures entre chacune de celle-ci el les suivantes. Il est aussi à noter que la portion médiane du bord pos- térieur de la carace est droite et dépourvue de dents, et que les griffes ne sont armées que de cinq dents. Longueur, 2 pouces et demi. Habite les côtes de l'Inde. (C. M.) 8. Squille douteuse. — - S. dubia. Cette Squille a la plus grande ressemblance avec la précédente, (1) Latreille , Encyclop. méthodique, t. X, p. 4/1* (2) Latreille , Encyclop. t. X, p. l\*]i. DES CRUSTACÉS. 5*2^ et n'en est peut-être qu'une variété ; elle s'en distingue néanmoins par sa carapace plus rétrécie en avant, les crêtes abdominales plus fortes, et surtout par le nombre des dents des griffes , qui est ici de six. Longueur, 4 pouces. Habite les côtes d'Amérique. (G. M.) 9. Souille microphtiialme. — S. microphllialma. Forme générale à peu près la même que celle de la S. scorpion ; seulement la carapace est plus rétrécie antérieurement , et les crêtes longitudinales de l'abdomen sont à peine visibles. La plaque rostrale est plus alongée et plane. Les pédoncules oculaires, au lieu d'être plus larges à leur extrémité qu'à leur baseront retenus vers /ebout,et\a cornée transparente est presque hémisphérique. Les grif- fes sont armées de quatre dents , et la main conformée comme dans la S. scorpion. Le dernier segment de l'abdomen est très-bombé , beaucoup plus large que long , garni en dessus d'une crête mé- diane obtuse, d'un grand nombre de petits tubercules arrondis. Enfin , les grosses dents de son bord postérieur sont à peine sail- lantes. Longueur, 2 pouces et demi. Habite les côtes de l'Inde. (G. M.) La Squillu ichneumon (1) de Fabricius paraît être semblable à l'espèce précédente. 10. Souille de Desma.kest. — S, Desmarestii (2). (FLiffig. 1.) Garapace moins rétrécie en avant que chez la S. mante , et of- frant à peine quelques traces de crêtes longitudinales. Plaque ros- trale alongée et arrondie antérieurement. Yeux, antennes et (1) Squilla mantis, Fabricius , Suppl. p. ^16. lîosc ,p. 122. <2)Risso, Crustacés de Nice, p. ud, PL 2 , fig. 8, et Hist. nat. de l'Europe méridionale , t. V , p. 8G — Lamarck , Hist. des anim- sans vert. t. V, p. 188. — Destnarest , Considérations sur les Crustacés , p. 201. — Latroiile , Encyclop. t. X , p. 4;1- — lîoux , Crustacés de la Méditerranée , PL 4°- ^"*Tr* a *"T\- 32^ HISTOIRE NATURELLE pâtes comme chez la S. mante, si ce n'est que la griffe n'est ar- mée que de cinq dents. Abdomen lisse et bombé au milieu (excepté vers le bout ) , et présentant de chaque côté trois crêtes longitu- dinales. Les deux derniers segmens de l'abdomen conformés comme chez la S. mante, si ce n'est que les petites dentelures marginales sont plus fines et très-aiguës. Longueur , environ 3 pouces et demi. Couleur jaunâtre, piquetée de brun , quelque- fois d'un rose tendre. Longueur, 4 pouces. Habite la Méditerranée et la Manche. (G. M.) 11. Squille RàPHiDiENNE. — S. raphidea (1). Cette espèce , qui ressemble beaucoup à la S. mante , mais est plus alongée , se distingue de toutes les autres Squilles connues par la forme de la carapace, dont le bord latéral, au lieu d'être régulièrement arrondi en arrière ou droit , présente au devant de l'angle postérieur une échancrure très-large , précédée d'une dent triangulaire. Le bord postérieur de ce bouclier est concave , et dépourvu de dent médiane ; les angles antérieurs sont spiniformes, mais beaucoup moins saillans que le front ; sa face supérieure est garnie de crêtes longitudinales ; enfin la plaque rostrale est très- longue et graduellement rétrécie en pointe. Les pâtes ravisseuses sont très-aplaties ; le bord supérieur de la main est armé , dans toute sa longueur, de longues épines immobiles , séparées entre elles par une ou deux épines plus petites ; et la griffe est armée de huit longues dents. La forme de l'abdomen est à peu près la même que chez la Squille mante , si ce n'est que le dernier anneau est garni d'une bordure renflée. Longueur, environ 8 pouces. Habite les mers de l'Inde. (C. M.) (1) Squilla areuaria, Seba , Thés. t. III, p. 5o, PL 20, fig. 2. — Squilla raphidea , Fabricius , Supplém p. l\\Q. — Bosc , t. II, p. 122. — Squilla mantis , Var. B. Lamarck , Hist. des anim. sans vert. t. V, p 187. — Squilla raphidea , Latreille, Encyclop. t. X, p. 471» et£. mantis, ejusdem, atlas, PL 324. ^ i» •: DES CRUSTACÉS. 525 La Squilla empusa de Say (i) paraît se rapprocher de cette espèce par la forme de la carapace qui « présente de chaque côté un an- gle bien distinct au devant de sa terminaison arrondie » ; mais ressemble , par le reste de sa conformation , à la S. mante. Plaque rostrale cachant en entier l'anneau ophthalmique. 12. Souille de Férlssac. — S. Ferussaci (2). Celte espèce se rapproche beaucoup de la Squille mante par sa forme générale ; mais paraît se distinguer de toutes les espèces précédentes par la disposition de la lame rostrale, qui est très-large, et recouvre en entier l'anneau ophthalmique. La carapace est ar- rondie en arrière , et l'abdomen présente en dessus une crête mé- diane aussi bien que des crêtes latérales disposées comme chez la S. mante ; caractère qui ne se voit pas dans les espèces précé- dentes. Le dernier segment de l'abdomen est armé de quatre paires de grandes dents marginales , entre lesquelles il n'y a point de denticules. Enfin la griffe mobile n'est armée que de trois dents. Longueur, 4 pouces. Couleur purpurine , lavée de ver- dâtre. Habite les côtes de la Sicile. La Squilla phalangium de Fabricius(o) paraît appartenir à cette subdivision ; mais n'est que très-imparfaitement connue. SoiIS-GEjVRE DES SQUILLES TRAPUES. Le corps de ces Squilles est très-bombé , tout d'une ve- nue , sans rétrécissement notable en arrière de la carapace. La portion postérieure du thorax est aussi large que l'abdo- men , et la carapace arrive d'ordinaire jusque sur l'antépé- nultième anneau thoracique. La plaque rostrale recouvre (1) Journ of Se. of Philadelphia, vol. I, p. 35o. (2) Pioux , Crustacés de la Méditerranée , PI. 28. (3) Fabricius , Suppl. p. 4l5. — Latreille, Hist. des Crust. t. VI, p. 280. 5a6 HISTOIRE NATURELLE en entier l'anneau ophthalmique. Enfin les deux dents posté- rieures du dernier anneau de l'abdomen portent, chacune à leur extrémité, une épine mobile. ■ i3. Souille stylifere. — S. stylijera (i). Carapace lisse et sans crêtes en dessus , ovalaire et sans rétré- cissement notable en avant; plaque frontale, ovalaire transversa- lement. Antennes internes , grêles et extrêmement courtes ( moins longues que les externes , leur second article dépassant à peine les yeux ). Pâtes ravisseuses très-alongées et aplaties ; bord interne de la main non dentelé , mais armé de deux ou trois épines mobiles; griffe grêle et armée de trois dents acérées. Abdomen bombé et lisse jusqu'à l'avant-derniei article , qui est armé de six dents spi- niformes. Dernier segment de l'abdomen garni en dessus de sept crêtes minces, armé de chaque côté de deux fortes dents pointues, et de deux épines mobiles insérées près de la ligne médiane. Lon- gueur, environ 3 pouces. Habite l'Ile-de-France. (G. M.) 14. Squille narval. — S. monoceros. Carapace lisse , rétrécie en avant et arrondie en arrière ; les angles latéro-antérieurs obtus. Plaque rostrale très-large, et ter- minée en avant par une longue pointe aiguë qui dépasse les yeux. Antennes internes très-grosses et excessivement longues; leur pédon- cule plus long que les pâtes ravisseuses. Celles-ci très-fortes ; le bord interne de la main finement denticulé , et garni de quelques épines mobiles. Griffe garnie de trois dents, dont deux très-courtes, et présentant à la base de son bord externe un tubercule saillant. Pénultième anneau de l'abdomen bosselé ; dernier segment garni d'onze crêtes obtuses et de huit dents obtuses , dont les deux mé- (1) Lamarck , Hist. des anim. sans vertèbres , t. V , p. 189. — — Latreille , Encyclop. t. X , p. 472. — Guérin , Iconogr. Crust. PI. 24 1 %• !• — Latreille pense que le Squilla ciliata deFabricius ( Suppl. p. 417 ) pourrait bien être la même que celle-ci. DES CRUSTACÉS. foj dianes portent chacune à leur extrémité une petite épine mobile. Longueur, environ 5 pouces. Couleur verddtre. Habite les cotes du Chili. (C. M.) i-5. Solille de Cerisy. — S. Cerisd (i). Cette espèce est extrêmement voisine de la précédente, mais cependant se rapproche davantage des Squilles fines - tailles , car le corps est notablement rétréci en arrière de la carapace, et le bord de celle-ci n'arrive pas sur l'anti pénultième anneau thoracique. Du reste, elle se distingue de la S. narval par sa ca- rapace beaucoup plus retirée en avant, par ses antennes internes médiocres, et dont le pédoncule est moins long que les antennes externes, par l'acuité des dents du dernier segment abdomi- nal , etc. Longueur, 3 à 4 pouces. Habite la Méditerranée. (C. M.) La Squilla Lessomi , dont M. Guérin a donné une figure dans la partie zoologique du voyage du capitaine Duperrey (2); mais dont la description n'est pas encore publiée , est intermédiaire entre les deux espèces précédentes : elle ne paraît même différer de notre Squille narval que parce que ses antennes internes sont beaucoup plus petites , et que sa carapace est plus courte et plus large en avant ; peut-être n'en est-ce qu'une variété. Dans une publication récente (3), M. Guérin émet l'opinion que cette Squille, trouvée dans les mers de l'Australasie, est de la même espèce que celle découverte dans la Méditerranée par M. Roux , et nommée Squille de Cerisy; mais nous doutons beaucoup de l'exactitude de ce rapprochement. (i) Roux, Crust. de la Méditerranée, PI. 5. — Squilla Broadhenli, Cocco, Descrizion di aleui Crust. di Messina, Giorn. di scienze di Sicilia, nov. i833, PI. 3, Hg. 2. (2) Voyage de la Coquille, Crustacés, PI. .4 , fig- I« (3) Expédition scientifique de Morée, par M. Rory Saint-Vin- cent. 5^8 HISTOIRE NATURELLE IGenrb GONODACTYLE. - Gonodactylus (1). Les Squilliens , dont Latreille a formé le genre Gonodac- tyle , ressemblent extrêmement aux Squilles trapus ; le principal caractère qui les en distingue consiste dans le mode de conformation de leurs pâtes ravisseuses. Le dernier article de ces organes , au lieu d'avoir la forme d'une griffe lamelleuse et fortement dentelée , est droit, styliforme, plus ou moins renflé à sa base , et ne présente au plus que des vestiges de dents sur son bord préhensile , qui est élargi (PI. 27, fîg. 9). En général, le renflement de la portion basi- laire de cet article est très-considérable , et suffit pour faire reconnaître ces Crustacés au premier coup d'œil. Nous ne savons rien sur les mœurs des Gonodactyles. •^ Plaque rostrale armée sur la ligne médiane d'une longue dent spiniforme. i. Gonodactyle goutteux. — G. chiragra (2). Carapace alongée , à bords latéraux , droits et parallèles. Pla- que rostrale quadrangulaire , armée d'une grosse dent médiane , spiniforme , et recouvrant l'anneau ophthalmique. Yeux pyrifor- mes. Doigt des pâtes ravisseuses très-renflé à sa base , légèrement courbé au bout , et dépourvu de dents sur son bord interne. Tarses des pâtes des trois dernières paires lamelleux, mais étroits. Abdomen lisse, un peu rebordé latéralement , son dernier article surmonté de six gros tubercules alongés , et son dernier segment (1) Squilla, Fabricius, Latreille, Lamarck, Desmarest, etc. — Gonodactyle , Latreille, Encyclop. t. X; Règne anim. t. IV, etc. (2) Matitis\marina barbadensis, Petiver, Petrigraphia americana, tab. 20, fig. 10. — Squilla chiragra, Fabricius, Supplém. Entom. syst. p. — Cancer chiragrus , Herbst, t. II, p. 100 , PI. 34 , fig- 2. — Squilla chiragra, Desmarest , Consid. p. 25i, PI. 43- — Gono* dactylus chiragrus , Latreille , Encyclopédie méthod, t. X, p. ^3 , PI. 325 , lig. 2. DES CRUSTACÉS. 629 renflé en dessus , portant trois ou cinq tubercules alongés, très- arrondis, et armé de dents marginales , courtes, larges et ren- flées. Dernier article de la branche externe des appendices du sixième anneau extrêmement petit; l'article précédent long , et armé en dehors d'épines triangulaires très-courtes. Longueur, environ 3 pouces et demi. Cette espèce paraît habiter toutes les mers des pays chauds ; le Muséum en a reçu de la Méditerranée , des côtes de l'Amérique , des îles Séchelles , de Trinquemalay et de Tongatabou ; du moins je n'ai pu découvrir aucune particularité constante pour distin- guer entre eux les individus venant de ces parages éloignés. ' Plaque rostrale arrondie , ou à peine pointue en avant. 2. GONODACTYLE SCYLLARE. G. SCjrllarilS (l). Carapace presque carrée , et s'étendant jusque sur l'antépénuL tième anneau du thorax ; plaque rostrale beaucoup plus large que longue , et recouvrant en entier l'anneau ophthalmique. Yeux courts et sphériques. Griffe extrêmement renflée à sa base , et ^ar- mée en dedans de deux petites dents. Tarses des pâtes des trois dernières paires styliformes. Abdomen offrant sur les côtés des vestiges de crêtes latérales , et ayant les angles latéro-postérieurs des quatrième , cinquième et sixième anneaux spiniformes ; ce dernier anneau, garni de quatre ou cinq paires de tu- bercules alongées ou de crêtes obtuses , dont trois terminées^ par des épines. Dernier segment portant une crête médiane très- élevée , et terminée par une pointe acérée de chaque côté de la- quelle se voient trois crêtes obtuses. Les dents marginales très- larges, acérées, et garnies en dessus d'une crête longitudinale ar- rondie. Pénultième article de la branche externe des appendices du sixième anneau très-long , armé sur le bord externe d'une (I) Squilla lutaria, Rumph , Amb. PI. 3, fig. F. — Squilla are- naria , Seba , T. III , PL 1 , fig. 6. — Cancer mirabilis , Lin. Mus. — Squilla scyllarus , Fabricius , Supplém. p. 4*6- — Cancer {manti s) scyllarus, Herbst, t. II, p. 99, PI. 34, fig- 1. — Squilla scyllarus, Lamarck , Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 189. — Gonodactylus scyllarus , Latreille, Encyclop. t. X, p. 472, CRUSTACÉS, TOME H. 34 53o HISTOIRE NATURELLE rangée d'épines très-longues et lamellemes , qui à leur base se recouvrent les unes et les autres. Le dernier article médiocre , aussi large que long. Longueur, environ 4 pouces et demi. Habite les mers de l'Inde et les côtes de l'Ile-de-France. (C. M.) 3. Gots'Odactyle stylifere. — G. styliferus. (P. 27, fig. 0-14.) Carapace courte et beaucoup plus large en arrière qu'en avant. Plaque rostrale étroite , alongée , et atteignant à peine l'anneau ophthalmique. Yeux alongés et pyriformes. Griffe des pales ravis- seuses , à peine dilatée à sa base. Tarses des pâtes des trois der- nières paires lamelleux et très-larges. Abdomen lisse ; les angles latéro-postérieurs de tous les anneaux arrondis. Pénultième an- neau garni de crêtes obtuses, à peu près comme dans l'espèce précédente , mais sans épines. Septième segment très-large , et garni en dessus de trois crêtes obtuses , à peu près également éle- vées, et très-écartées entre elles. Les dents marginales grosses et renflées. Avant-dernier article de la branche externe des appen- dices du sixième anneau très-court , et armé d'épines médiocres ; l'article suivant grand , et beaucoup plus long que large. Lon- gueur, environ 5 pouces. Habite les eûtes du Chili. (C. M.) Genre CORONIDE. — Coronis (1). « Les Crustacés auxquels Latreille a donné ce nom ne nous semblent pas différer des Squilles proprement dites par des caractères assez importans pour autoriser leur sé- paration générique ; mais comme nous n'avons pas eu l'oc- casion de les observer par nous-meme, et que nous ne pou- vons en juger que par le peu de mots qu'en a dit Latreille, et par une figure publiée récemment par M. Guérin , nous nous abstiendrons de toute innovation à cet égard , et nous continuerons à conserver la division des Goronides au rang (1) Latreille, Familles naturelles, p. i83 ,- Eccyclop. méthod. t. X, p. 4 7 4 . —Règne anim. de Guvier , t. IV, p. 109, et Cours d'entomologie p. 38y. DES CRUSTACÉS. 53 1 des genres. Yoici , du reste , les seuls caractères que La- treille y assigne (1) : « Appendice latéral et postérieur du troisième article des six derniers pieds ( les adactyles et thoraciques ) , en forme de lame ( ou de palette ) membraneuse , presqu'orbiculaire, et un peu rebordée. » Coronide scolopendre. — C. scolopendra (2). « Je n'ai vu , dit Latreille , qu'un seul individu , et en mauvais état, de ce Crustacé ; sa forme est plus étroite et plus déprimée que celle des Squilles. Ses antennes et ses pieds sont plus courts. Le corps est d'un brun foncé , généralement uni avec quelques petites lignes élevées en forme de stries fines et longitudinales, sur une dépression du milieu du dos de la plupart des segmens. Le bouclier du support antennaire est presque triangulaire et pointu au bout. Le dernier segment est presque carré , un peu tronqué obliquement à chaque extrémité latérale et postérieure, d'ailleurs entier et sans dentelures ni épines distinctes. Les deux serres sont blanchâtres et pointillées de brun. L'avant-dernier article , ouïe poing est ovale ; caractère qui distingue encore ce genre des pré- cédens , très-comprimé, mais en même temps un peu plus convexe sur l'une de ses faces, avec le bord interne garni de cils très- petits , nombreux , spinuliformes , et armé à sa base de trois à quatre épines mobiles. Le pouce ou la griffe est semblable à celui des Squilles , comprimé en faux, ou arqué , et m'a offert à son côté interne une douzaine de dents aiguës; celle qui termine est la plus forte. Ce Crustacé fait partie de la collection d'histoire naturelle , formée au Brésil par M. Delalande fils. Comme il a de grands rapports avec la Squille pieuse , Squille cusebia de M. Risso (1) , je soupçonne qu'il a été pris surles côtes de l'île de Madère, où ce voyageur s'est arrêté quelques jours, et où il a pris divers animaux réunis ensuite avec ceux du Brésil (3). » (1) Article Squille de l'Eucyclop. méthodique, t. X, p. 474» (2) Latreille, Encyclop. t. X , p. ^f\. — Guérin, Iconographie , Cuv. t. PI. 24, fig- 2. (3) Ce Crustacé curieux et unique qui appartenait au Muséum ne se trouve plus dans la collection de cet établissement , et il m'a été impossible d'ayoïr aucun renseignement sur ce qu'il était deyenu. ERRATA. Page 202. Dans le tableau en tête de la page , substituez le mot albcnÉe à remipÈde , et vice versa. Page 212. Dans le tableau, au lieu de « dépassant de beaucoup le pédoncule des antennes internes, » lisez : dépassant de beaucoup le pédoncule des antennes externes. 1 • \ ht [ . ?-/ '..'_*-: ^fefe -*- y- V^r^-V -ijft V^v^s. » ,~fe w. fKkM^^i m X.7K Pife .&>> &r\- w$** iSM: *Kfâ HtT' m : H>^. w Wt^ *■«€ ,îT 3J/ ^ HPfl . M 'j i ïit'i îfe ,* *, *. v* KM -M H